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578 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Costa%20Rica | Costa Rica | Le Costa Rica ( ; ), en forme longue la république du Costa Rica, en espagnol , est une république unitaire d'Amérique centrale ayant un régime présidentiel.
Son territoire est entièrement situé sur l'isthme centraméricain, bordé par la mer des Caraïbes à l'est-nord-est et par l'océan Pacifique au sud-ouest. Le Costa Rica est limitrophe, au nord-nord-ouest, du Nicaragua et, au sud-est, du Panama.
Il comprend également l'île Cocos, située dans l'océan Pacifique, à plus de des côtes du pays.
Il a pour capitale San José, qui comptait environ en 2015 et qui constitue l'agglomération principale du pays.
La langue officielle est l'espagnol et la monnaie le colón. Sa devise est () et son drapeau est constitué de cinq bandes horizontales respectivement bleue, blanche, rouge, blanche et bleue. Son hymne est Noble patria, tu hermosa bandera.
Le territoire costaricain est occupé par les Amérindiens dès la Préhistoire avant d'être « découvert » par Christophe Colomb en 1502. Colonisé par les Espagnols du au , le Costa Rica acquiert son indépendance en 1821.
Depuis le , le Costa Rica est un pays neutre et est devenu la première nation du monde à avoir constitutionnellement supprimé son armée. Dès lors, le pays se distingue en Amérique centrale par son modèle de développement donnant la priorité à l'éducation, à la santé et à la protection de l'environnement. Il est depuis 2009 classé à la première place mondiale du Happy Planet Index et était en 2012 à la cinquième place de l'indice de performance environnementale grâce à sa politique active de développement des énergies renouvelables (essentiellement hydraulique, mais aussi éolienne et géothermique, qui produisent depuis 2015 la quasi-totalité de son électricité) et de protection de ses ressources naturelles (reforestation, moratoire interdisant l'exploitation pétrolière pendant trois ans en 2011). C'est également le premier pays d'Amérique centrale à avoir légalisé le mariage homosexuel.
Histoire
Période précolombienne
Les plus anciennes traces d'occupation humaine au Costa Rica sont associées à l'arrivée de groupes de chasseurs-cueilleurs il y a environ 12 200 ans, avec la découverte dans le canton de Siquirres de 66 établissements humains, où ont été retrouvés des éléments funéraires, des pétroglyphes, des fondations d'habitations, des routes, des outils en pierre et des poteries, datant de la période paléoindienne et correspondant à l'ethnie Cabécar, ce qui en fait le site archéologique le plus ancien d'Amérique centrale. De 10 000 à 7 000 ans avant J.-C., des preuves archéologiques (fabrication d'outils en pierre) ont été trouvées dans la vallée de Turrialba, avec la présence de pointes de lance de type Clovis (Amérique du Nord) et de queue de poisson (Amérique du Sud). L'agriculture naissante apparaît vers 5000 avant J.-C., principalement basée sur les tubercules et les racines. Au premier et au deuxième millénaire avant J.-C., il existait déjà des communautés agricoles sédentaires petites et dispersées. Vers 2000-3000 avant J.-C., la plus ancienne utilisation connue de la céramique apparaît, avec des fragments de pots, de récipients cylindriques, de platones, de tecomates et d'autres formes de récipients, décorés selon des techniques telles que l'incision ou le rainurage, l'estampage et le modelage.
Entre 500 av. J.-C. et 300 apr. J.-C., on est passé d'une organisation tribale à une société caciquale, avec la construction de bases rocheuses, de monticules, de fours, de fosses de stockage et de statues. Le maïs s'est consolidé comme culture principale dans certaines régions, tandis que dans d'autres, il y avait un système mixte, en plus de l'utilisation des ressources côtières (pêche) et de la chasse. Cette période a vu la production et l'utilisation d'artefacts en jade et autres pierres vertes, de métates cérémoniels, d'embouts en pierre pour les cannes et de céramiques spéciales, ainsi que l'utilisation d'objets métalliques (cuivre et or). Les métates tripodes à panneaux suspendus sont une manifestation exceptionnelle et unique de l'art précolombien costaricien, décorés d'éléments animaux et humains. Leur fabrication a commencé à la fin de cette période (0-500 av. J.-C.). Entre 300 et 800 apr. J.-C., les premières chefferies complexes sont apparues, avec la présence de grands villages et de travaux d'infrastructure (fondations, chaussées et tumulus funéraires). On observe une hiérarchisation des établissements, avec des villages principaux et des établissements secondaires, la formation de lignées de pouvoir héréditaires et la spécialisation du travail, avec l'apparition d'un chef dans le village principal et de chefs secondaires dans les villages subordonnés.
De l'an 800 à l'arrivée des Espagnols au XVIe siècle, on assiste à une augmentation de la taille et de la complexité de l'aménagement interne des villages, et les différences régionales s'accentuent. La présence de nombreux cimetières, simples ou complexes, d'infrastructures massives, la diversité des biens domestiques et somptuaires, le développement de l'orfèvrerie, les échanges régionaux et les conflits entre chefferies pour les territoires et les ressources sont des éléments caractéristiques de cette période. La hiérarchie sociale comprend des individus principaux tels que le cacique et le chaman, et le peuple commun formé d'artisans et d'agriculteurs. L'or a remplacé le jade comme symbole de rang, en particulier dans les régions du Centre et du Diquis. Dans la région de la vallée du Diquis, les sphères de pierre caractéristiques de la région sont fabriquées dans le delta des rivières Térraba et Sierpe, et on suppose qu'elles ont été utilisées comme symbole de rang et comme marqueurs territoriaux. D'autres œuvres en pierre comprennent des figures en vrac de forme humaine ou animale, des métates en forme de jaguar et des statues anthropomorphes. Les régions méridionales et atlantiques du pays ont subi une influence sud-américaine, en raison de la présence de groupes parlant des langues chibcha. L'actuelle province de Guanacaste est devenue la frontière sud de la Mésoamérique avec l'arrivée des Chorotegas entre 900 et 1000 après J.-C. Les établissements humains du Costa Rica préhispanique ont servi de pont culturel entre le sud et le nord du continent, et l'orfèvrerie et l'artisanat de l'argile polychrome se sont largement développés et ont produit de magnifiques résultats.
Exploration et conquête - 16e siècle
Christophe Colomb arriva sur la côte atlantique du Costa Rica le 25 septembre 1502, lors de son quatrième voyage, et visita l'île Uvita (appelée Quiribrí par les Indiens et baptisée La Huerta par Colomb) et la ville de Cariay. Selon les journaux de Colomb, il y avait beaucoup d'or sur le territoire, ce qui incita les aventuriers à entreprendre d'autres explorations et servit de pôle d'attraction pour les colonisateurs. Les premières expéditions de Diego de Nicuesa et d'Alonso de Ojeda sur la côte atlantique sont suivies par celle de Vasco Núñez de Balboa, qui découvre l'océan Pacifique en 1513 après avoir traversé l'isthme de Panama. En 1519, Gaspar de Espinosa, Juan de Castañeda, Alonso Martín de Don Benito et Hernán Ponce de León découvrent le golfe Dulce et le golfe de Nicoya. Gil González Dávila longe la côte pacifique du Costa Rica, arrive à Nicoya et continue jusqu'au Nicaragua, où il est richement honoré par le cacique Nicarao.
Les richesses trouvées par González Dávila incitèrent le gouverneur du Panama, Pedrarias Dávila, à envoyer une mission sous le commandement de Francisco Hernández de Córdoba qui, longeant la côte pacifique, débarqua à la rivière Grande de Tárcoles et fonda la Ville de Bruselas en 1524, premier établissement hispanique sur le territoire costaricien. En 1534, Felipe Gutiérrez obtient l'autorisation de conquérir le gouvernorat de Veragua et en 1538, Hernán Sánchez de Badajoz devient adelantado et maréchal du Costa Rica, fonde la ville éphémère de Badajoz à Talamanca et le port de San Marcos. En 1540, Diego de Gutiérrez longe la côte caraïbe jusqu'au fleuve San Juan. Il fonde les villes de Santiago et de San Francisco sur le territoire de Cartago. Il captura ensuite les caciques Camaquiri et Cocorí pour demander une récompense (bien qu'il ait été bien accueilli par les indigènes), et après avoir pénétré dans les plaines de Santa Clara pour se rendre dans la Cordillère centrale, il tomba dans une embuscade et mourut. Après cela, il n'y eut plus d'expéditions dans le pays pendant dix ans.
En janvier 1561, Juan de Cavallón traversa Nicoya et pénétra dans la vallée centrale, où il fonda Castillo de Garcimuñoz, la première colonie de la vallée centrale. Juan de Cavallón est considéré comme le premier conquistador ibérique du Costa Rica, bien qu'il n'ait pas pu exercer un contrôle absolu sur la population indigène et qu'il ait dû lutter contre le cacique Garabito, roi des Huetares, pour obtenir des provisions. Le royaume de Garabito s'étendait de la rivière Virilla à la côte Pacifique (Jacó et Tilarán) et de la Cordillère centrale volcanique à la rivière San Juan, et son influence dans le pays était énorme, même parmi ses ennemis les Chorotegas, qui contrôlaient Nicoya. Garabito, symbole de la résistance Huetar, n'affrontait pas ouvertement les Espagnols, mais utilisait des tactiques de guérilla, avec des embuscades et des incursions rapides dans les camps et les villes espagnoles.
Dulcehe était une princesse du royaume indigène de Quépo, situé dans l'actuel Costa Rica. Elle était la sœur du roi Corrohore. En 1563, elle fut enlevée par une nation ennemie, les Coctú. Lorsque Juan Vázquez de Coronado arriva à Quepo, il conclut une alliance avec Corrohore. Sur la base de cette alliance, les Espagnols attaquèrent la forteresse palenque où les Coctus retenaient Dulcehe captive et réussirent à les vaincre et à délivrer la princesse.
En 1562, Juan Vázquez de Coronado parcourut les quatre côtés du territoire costaricien et participa à deux expéditions, la première pénétrant dans le Nicoya depuis le Nicaragua, jusqu'à Garcimuñoz, puis Quépos et Coctú, dans le Pacifique central. Il est nommé alcalde mayor du Costa Rica et de Nueva Cartago cette année-là. Lors de la seconde expédition, il part de l'embouchure de la rivière Grande de Térraba jusqu'à la cordillère de Talamanca, atteint les plaines des Caraïbes puis Garcimuñoz, qu'il déplace dans la vallée de El Guarco en 1564 et rebaptise Cartago. Vázquez de Coronado est connu comme le véritable conquistador du Costa Rica en raison du rôle pacificateur qu'il a joué aux côtés des indigènes, gagnant leur confiance et leur adhésion, utilisant le dialogue au lieu de la violence et établissant l'amitié entre Espagnols et aborigènes, en plus d'être celui qui avait la plus grande connaissance du territoire costaricien. Plus tard, il a été nommé gouverneur et adelantado de la province du Costa Rica, mais il n'a pas assumé le poste lorsqu'il est mort dans le naufrage de son navire en 1565. En son absence, les soldats espagnols commencèrent à réprimer les indigènes, qui se soulevèrent dans tout le pays et assiégèrent Cartago en 1566, si bien qu'un nouveau gouverneur fut nommé, Perafán de Rivera, qui libéra Cartago en 1568 et, un an plus tard, soumit les indigènes à l'encomienda et distribua les terres entre les conquérants, marquant ainsi le début de la période coloniale.
Période de la vice-royauté (1573-1821)
Depuis 1574, le Costa Rica était la dépendance la plus méridionale de la capitainerie générale du Guatemala, qui faisait partie de la vice-royauté de la Nouvelle-Espagne, situation qu'il a conservée jusqu'à son indépendance. Son éloignement de la ville de Guatemala, le faible nombre de fonctionnaires et de représentants de l'Église, ainsi que l'absence de richesses agricoles et minières, lui ont valu d'être complètement abandonné par les autorités espagnoles, ce qui lui a permis de se développer avec beaucoup plus d'autonomie que les autres provinces d'Amérique centrale. L'intérêt relatif porté par les colonisateurs ibériques à cette région a modifié certaines situations caractéristiques d'autres nations, conférant au Costa Rica certaines particularités. Certains chercheurs affirment qu'une partie de l'idiosyncrasie nationale s'est formée à l'époque vice-royale, où les privations matérielles étaient communes à tous et où, en l'absence d'une forte main-d'œuvre indigène et africaine, tant le gouverneur provincial que les paysans les plus humbles, les esclaves et les Amérindiens, devaient veiller à leur propre subsistance et à celle de leur famille, créant ainsi une société plus égalitaire et moins marquée par le système des castes. D'autres études montrent qu'au Costa Rica colonial, et surtout à partir du XVIIe siècle, une différenciation sociale marquée s'est installée, avec une élite commerciale et terrienne qui contrôlait à sa guise les rouages de l'économie et de la politique intérieure.
Afin de concentrer une population de plus en plus dispersée, les autorités civiles et ecclésiastiques ont ordonné la fondation d'églises, d'oratoires et de paroisses dans la vallée centrale: Villa Vieja (1707, aujourd'hui Heredia) ; Villa Nueva de la Boca del Monte (1738, aujourd'hui San José); Villa Hermosa (1782, aujourd'hui Alajuela). Dans le Pacifique, Esparza était la ville la plus importante, qui s'est dépeuplée à la suite des attaques de pirates, si bien que de nombreuses personnes se sont déplacées vers la vallée de Bagaces, donnant naissance à la population de Cañas en 1751. Vers la seconde moitié du XVIIIe siècle, le port de Puntarenas a commencé à s'activer, principalement pour le commerce du tabac, mais il n'a été officiellement déclaré port qu'en 1814. À Nicoya, l'activité bovine avec le Nicaragua a permis une forte influence de cette province dans toute la région jusqu'à la vallée du Tempisque, qui avait cependant une population dispersée, de sorte qu'en 1769, un ermitage a été fondé à un carrefour important, qui a donné naissance à la ville de Liberia.
En 1812, alors que Tomás de Acosta y Hurtado de Mendoza était gouverneur, le presbytre Florencio del Castillo fut nommé député aux Cortes de Cadix pour la province du Costa Rica et le Partido de Nicoya, en raison de la faible population des deux dépendances qui ne permettait pas de nommer un représentant pour chacune d'entre elles. Au cours de cette période, le café a été introduit dans la vallée centrale, ce qui allait être vital pour le développement futur de l'État après l'indépendance.
Indépendance et période fédérale
C'est en 1821 que le Costa Rica obtient son indépendance et devient membre de la République fédérale d'Amérique centrale, jusqu'à la dissolution de cette dernière en 1839.
En 1843, le modèle économique devient le modèle agro-exportateur en misant sur deux produits, le café et la banane. Ce modèle implique que de nombreux produits, notamment ceux nécessitant une technologie élaborée, soient importés.
République
En 1869, l'enseignement devient obligatoire et gratuit. Le ministre de l'Éducation de l'époque lutte alors pour la démocratisation du système. Selon ses idéaux, chacun doit pouvoir lire, écrire et compter. En 1882, la peine de mort est abolie.
Le processus de démocratisation commence à la fin du . le président Bernardo Soto Alfaro organise en 1889 les premières élections. Il est battu et doit se retirer sous la pression de la rue. Toutefois, lorsque le président Alfredo González Flores propose en 1917 un système d'impôt progressif, il est renversé par les cafetaleros qui instituent la dictature de Federico Tinoco. Celui-ci établit un régime dictatorial, supprime toute liberté de critique à la presse et exerce une répression contre l'opposition. Il augmente les effectifs de l'armée et de la police, qui traque les opposants. Son régime est soutenu financièrement et politiquement (par des activités de lobbying aux États-Unis) par la United Fruit Company, qui, en retour, bénéficie de concessions avantageuses. La corruption s'étend, les milieux d'affaires étant directement liés au frère du président, José Joaquín, qui est une éminence grise du régime. Abandonné par les États-Unis et très impopulaire, il est renversé par des manifestations initiées par les mouvements de femmes et d'étudiants.
Le Costa Rica est frappé par la crise économique dans les années 1930. Celle-ci entraine la chute des prix des produits d’exportation, la montée du chômage et la paupérisation des travailleurs agricoles. Des luttes sociales s’ensuivent et le Parti communiste est fondé en 1932. Sous sa pression, le gouvernement prend des mesures : normalisation de la journée de travail, création d’un organe de négociation, fixation d’un salaire minimum, reconnaissance des associations ouvrières, etc. Plus tard, les « ligas campesinas », composées de petits propriétaires réformistes, portent les revendications au niveau politique et obtiennent la baisse des impôts et la création de la Fédération des travailleurs ruraux. Ces mouvements sont rapidement écrasés par la répression.
En 1948, le pays est secoué par une guerre civile, déclenchée à cause de la non-reconnaissance par le chef d'État Teodoro Picado Michalski de la victoire électorale d'Otilio Ulate Blanco. La guerre civile fera près de . Le Parti communiste et tous les syndicats sont interdits, et les avancées sociales antérieures sont annulées.
Seconde République
En 1949, la Seconde République est proclamée à la suite du renversement du président Teodoro Picado par une junte militaire dirigée par les libéraux. L'armée est alors supprimée et des élections libres sont organisées par les libéraux. Le pays devient ainsi l'un des rares États à ne pas avoir d'armée.
Dans les années 1980, le pays traverse une grave crise économique. Avec une dette extérieure de plus de de dollars, il est l’un des pays les plus endettés au monde par habitant. Le chômage touche environ 10 % de la population active, et le produit national brut enregistre en 1982 une nouvelle baisse de près de 5 %.
C'est en 2020 le premier pays d'Amérique centrale à légaliser le mariage homosexuel.
Géographie
Localisation et frontières
Situé sur l'isthme reliant l'Amérique du Sud à l'Amérique du Nord, le Costa Rica est constitué d'une mince bande de terre de de largeur moyenne, qui sépare la mer des Caraïbes à l'est-nord-est, de l'océan Pacifique au sud-ouest. La frontière nord du pays borde le Nicaragua sur , et celle du sud-est le Panama sur . La capitale, San José, se situe au centre du pays.
Ce pays possède de côtes, dont de vastes plaines qui bordent la mer des Caraïbes, sur presque un tiers du pays, et de plus étroites et plus découpées sur les côtes du Pacifique. Le principal fleuve du Costa Rica est le San Juan () qui délimite au nord une partie de la frontière avec le Nicaragua.
Le Costa Rica se prolonge également dans l'océan Pacifique par un petit bout de terre inhabité, l'île Cocos, située à au sud-ouest de sa côte occidentale, dans la direction de l'île Isabela (appartenant à la république d'Équateur).
Géologie et topographie
Le Costa Rica est un pays très montagneux et la majeure partie du territoire est formée par des altitudes comprises entre et au-dessus du niveau de la mer. Il existe quatre chaînes de montagnes principales: la chaîne volcanique de Guanacaste, la chaîne minière de Tilarán, la chaîne volcanique centrale et la chaîne de Talamanca. Il existe également quatre chaînes de montagnes secondaires : La cordillère de Nicoya située dans la province de Guanacaste; la cordillère Brunqueña ou cordillère côtière qui longe la province de Puntarenas parallèlement à la côte ; et la cordillère d'Osa, dans le Pacifique Sud, une série de montagnes qui s'étendent jusqu'au Panama, dont les altitudes varient entre et . Le point culminant du pays est le Cerro Chirripó (), cinquième sommet d'Amérique centrale. Le volcan le plus élevé est le volcan Irazú (). Le pays compte plus de 200 volcans, dont la plupart ont moins de 3 millions d'années, dont cinq sont actifs: Irazú, Poás, Arenal, Rincón de la Vieja et Turrialba. Les cycles éruptifs les plus importants de l'histoire ont été menés par l'Irazú (1963-1965), l'Arenal (1968-2010), le Turrialba (2014-2019) et le Poás (2016-2019). Le Costa Rica est un pays fortement sismique: la plupart des tremblements de terre sont produits par l'interaction des plaques Cocos et Caraïbe, en plus des failles locales. Parmi les tremblements de terre qui ont eu le plus d'impact, citons : Séisme de Santa Monica ou Cartago (1910), Alajuela (1990), Limón (1991), Parrita (2004), Cinchona (2009) et Nicoya (2012).
L'axe montagneux central du pays produit des zones basses vers le nord des Caraïbes et le Pacifique, issues de l'accumulation de matériaux sédimentaires. Les plaines du nord et des Caraïbes sont les plus étendues. Elles sont traversées par de longs fleuves au cours rapide qui forment des méandres. Ils portent des noms différents selon la région: Guatusos, San Carlos, Sarapiquí, Tortuguero, Santa Clara, Pacuare, Matina et Estrella, ainsi que les vallées de Sixaola et Talamanca. La plaine côtière des Caraïbes a une faible altitude et est partiellement recouverte de forêts tropicales humides. Ses sols sont utilisés pour les plantations de bananes et de cacao, ainsi que pour l'élevage de bovins de boucherie et de vaches laitières. Le canal de Tortuguero, long de 112 km, relie Moín à la frontière nicaraguayenne. Dans le Pacifique nord, la plus grande plaine, connue sous le nom de pampa, se trouve à Guanacaste, où elle fait 75 km de large. Dans le Pacifique central, la plaine se rétrécit en raison de la présence du rift de Brunqueña, et s'élargit à nouveau à 50 km dans le Pacifique sud. La pampa du Guanacaste s'étend du plateau de Santa Rosa au golfe de Nicoya et se compose de plaines alluviales et de manteaux de cendres volcaniques. La bande centrale présente deux terrasses marines, interrompues par quelques collines ne dépassant pas 100 m d'altitude. La vallée de la Parrita s'étend jusqu'à Punta Uvita et est formée de matériaux sédimentaires et volcaniques provenant de la chaîne de montagnes de Talamanca. Le Pacifique sud possède une plaine péninsulaire à Osa, en plus des vallées de Diquís et de Coto Brus, formées par des matériaux marins, fluviaux et volcaniques. Les terres du Pacifique sont propices à l'agriculture, disposent d'une plus grande infrastructure touristique et la plupart des activités de pêche du pays sont développées sur ses côtes.
Au centre du pays se trouve la vallée centrale, un plateau tectonique caractérisé par sa fertilité et l'abondance de ses sources d'eau. Entourée de montagnes et de volcans, elle jouit d'un climat très agréable et la majeure partie de la population du pays y vit, soit environ 60 % des habitants. La seule province qui n'est pas limitrophe de la province de San José est la province de Guanacaste.
Le Costa Rica compte de nombreuses îles. Dans les Caraïbes, les îles fluviales se distinguent, comme l'île Calero, qui est aussi la plus grande île du pays avec 151,6 km². Une autre île importante des Caraïbes est l'île Uvita, située en face du port de Limón. Dans l'océan Pacifique, on trouve les îles de l'archipel du golfe de Nicoya, dont beaucoup sont habitées (Chira, Venado, Caballo), importantes pour le tourisme (San Lucas, Tortuga) et d'autres qui constituent des réserves biologiques (Guayabo, Pájaros, Negritos). Dans la baie Salinas, il y a l'île Bolaños, qui est également un refuge pour la faune et la flore. Dans le Pacifique Sud, l'île del Caño a une importance écologique et archéologique. L'île Cocos (24 km²) est l'île du Costa Rica la plus connue au niveau international. Située dans l'océan Pacifique, à 500 km du port de Puntarenas, elle se distingue par son éloignement du plateau continental. Elle est d'une grande importance pour sa biodiversité et a été déclarée site du patrimoine mondial.
Environ 25 % du territoire national est protégé par le SINAC (Système national des aires de conservation), qui supervise toutes les zones protégées du pays. Le Costa Rica possède l'une des plus fortes densités d'espèces sauvages au monde. Sur 166 zones protégées, SINAC englobe 62 zones bordant une section marine, couvrant 50 % du littoral du pays.
Dans la plaine élevée centrale (Meseta Central) du secteur de la cordillère, le Costa Rica est densément peuplé avec San José, Alajuela, Cartago et Heredia, quelques-unes des plus grandes villes du pays. Puerto Limón, sur la côte des Caraïbes, est le port le plus important du pays. San José, la capitale, compte d'habitants avec sa grande banlieue.
Hydrographie
Le Costa Rica possède un vaste réseau hydrographique réparti sur trois versants, naturellement délimités par le système montagneux du pays, et classés selon leur embouchure en versant nord, versant caraïbe et versant pacifique.
Les rivières qui forment le versant nord se jettent dans le lac Nicaragua ou le fleuve San Juan, sont généralement courtes et ont un régime torrentiel. Certains d'entre eux prennent leur source dans les contreforts des volcans. Les rivières les plus importantes de ce versant sont : Sapoá (32 km), Frío (70 km), Haciendas et San Carlos (125 km). Les rivières Tenorio, Arenal, Coto et La Muerte se rejoignent pour former le système hydrographique qui baigne les plaines de San Carlos et Los Guatusos. L'autre réseau hydrographique de ce versant est formé par les rivières Sucio, Toro, Toro Amarillo, Blanco et Cuarto, qui se rejoignent pour former la rivière Sarapiquí (103 km), navigable sur plus de la moitié de son parcours.
Les rivières du versant caraïbe ont un débit constant tout au long de l'année, lié à l'abondance des précipitations dans la région atlantique. La plus importante est la rivière Reventazón (110 km), la deuxième plus longue rivière du pays et celle qui a la plus grande capacité de production d'énergie hydroélectrique d'Amérique centrale. Avec la rivière Parismina (92 km), elle forme le troisième plus grand bassin fluvial du pays. La rivière Sixaola (76 km) forme une frontière naturelle avec le Panama, prend sa source dans les contreforts de la chaîne montagneuse de Talamanca et est navigable. Les autres rivières sont le Colorado (navigable), le Chirripó Norte (96 km), le Tortuguero (85 km), le Pacuare (133 km), le Jiménez, le Matina et le Chirripó Atlántico (92 km), le Moín, le Limón, le Banano, le Bananito et le La Estrella (52 km).
Les rivières du versant pacifique sont généralement calmes, avec un débit moins torrentiel, né sur les pentes des volcans. Le fleuve le plus important est le Tempisque, d'une longueur de 144 km, qui est navigable et forme un grand système hydrographique composé de rivières telles que Liberia, Bolsón, Salto, Potrero, Piedras Blancas, Tenorio, Corobicí, Cañas et Lajas, qui irriguent l'importante région agricole de Guanacaste. Dans la péninsule de Nicoya, les rivières Morote, Nosara, Lajas et Bongo se distinguent.
Dans la région du Pacifique central se trouvent les fleuves Jesús María et Grande de Tárcoles, dont les eaux proviennent de la vallée centrale occidentale ; ses affluents sont les fleuves Grande et Virilla, dont les bassins se trouvent dans les provinces de San José, Heredia et Alajuela. Le bassin de la rivière Grande de Tárcoles (111 km) est très important pour le pays, car il fournit toute la richesse de ses ressources naturelles. Il a une superficie de 2121 km², une pluviométrie de 2 456 mm et un débit de 48 litres par seconde et par km². Les rivières Guacimal, Abangares, Aranjuez et Barranca prennent leur source dans la cordillère de Tilarán et leur débit diminue pendant la saison sèche.
Les fleuves Jesús María et Grande de Tárcoles sont situés dans la région du Pacifique central, dont les eaux proviennent de la vallée centrale occidentale ; leurs affluents sont les rivière Grande et Virilla, dont les bassins se trouvent dans les provinces de San José, Heredia et Alajuela. Le bassin de la rivière Grande de Tárcoles (111 km) est très important pour le pays, car il fournit toute la richesse de ses ressources naturelles. Il a une superficie de 2121 km², une pluviométrie de 2 456 mm et un débit de 48 litres par seconde et par km². Les rivières Guacimal, Abangares, Aranjuez et Barranca prennent leur source dans la cordillère de Tilarán et leur débit diminue pendant la saison sèche.
Les rivières Parrita ou Pirrís (82 km), Naranjo et Savegre se jettent dans le Pacifique sud du pays. Le fleuve Grande de Térraba (ou Díquis, son nom aborigène), formé par les fleuves General et Coto Brus, est le plus long (186 km) et le plus grand fleuve du pays. Il n'est navigable que dans sa partie inférieure (22 km), lorsqu'il traverse une vaste zone plantée de palmiers africains. Il traverse un vaste delta couvert de mangroves et se jette dans la baie de Coronado.
La côte Pacifique est la plus ouverte au tourisme balnéaire avec de nombreuses stations prisées par les riches Californiens (Tamarindo, Puntarenas, Quépos) et par les surfeurs en quête de vagues sensationnelles (Ollie's Point et Playa Grande au nord de Tamarindo, Jaco et Playa Hermosa dans la région de Puntarenas).
Climat
Le climat du Costa Rica est marqué par une saison sèche (décembre à avril) et une saison des pluies (avril à novembre). Le Costa Rica est situé dans la zone intertropicale (entre 8 et 11° de latitude nord). Toutefois, d'un endroit à un autre, les précipitations diffèrent considérablement : les précipitations à San José sont de par an, alors qu'à Puerto Limón (sur la côte caraïbe), il tombe de pluie par an. Le pays jouit ainsi d'un climat tropical où quatre zones climatiques sont à distinguer :
basses terres humides (côte Caraïbes et sud de la côte Pacifique) caractérisées par une quasi-absence de saison sèche ;
basses terres avec saison sèche (Guanacaste et une partie de la province de Puntarenas) ;
vallée centrale où le climat est plus tempéré (de 20 à ) et où se concentre 53 % de la population très urbanisée ;
climat montagneux qui se rencontre au-dessus de .
Faune et flore
Le Costa Rica possède une flore et une faune exceptionnelles, puisque 6 % de la biodiversité mondiale s'y trouve (pour un pays qui ne représente que 0,03 % des surfaces émergées). 1,3 % de la faune est endémique du pays. En 2007, l'Institut national de la biodiversité considérait que 160 nouvelles espèces étaient découvertes chaque année au Costa Rica. Plus de 25 % du territoire est occupé par des parcs nationaux (26) et des réserves. Le contexte politique du pays, ainsi que son succès dans le domaine du tourisme, contribuent à préserver cette biodiversité.
Les réserves marines du Costa Rica sont le théâtre de braconnages de requins. Le documentaire « Sharkwater » montre l'intensité du trafic d'ailerons de requins. Des négociants taïwanais les achètent illégalement, pillant ainsi un des derniers sanctuaires de requins. Les importants investissements taïwanais au Costa Rica laissent supposer que le gouvernement ne fait pas de la lutte contre cette activité illégale une priorité de l'agenda de préservation de la faune et de la flore. Cependant, en 2022,le gouvernement s'est engagé à protéger les requins de ses eaux, notamment en s'engageant à lutter contre le braconnage de ces requins, et en établissant de nouvelles zones protégées, ou en agrandissant les zones existantes.
Cette diversité exceptionnelle est due à l'emplacement géographique du Costa Rica, entre Amérique du Nord et Amérique du Sud, ce qui est propice aux mouvements d'animaux. Les influences océaniques de l'océan Pacifique et de la mer des Caraïbes, ayant chacun un climat particulier, jouent également un rôle. De manière générale, on peut distinguer trois aires climatiques : la côte caraïbe, humide et semi-marécageuse, la côte pacifique, plus sèche, et la zone centrale, au relief élevé, dont la végétation est sèche. Grâce à l'abondance des précipitations lors de la saison des pluies, le pays est arrosé de milliers de cascades. Celles-ci attirent une faune singulière : grenouilles, colibris ou encore papillons, dont le majestueux Morpho aux ailes bleu électrique.
Le Costa Rica se classe parmi les 14 nations à avoir placé plus de 23 % de leur territoire sous protection (25,6 % de parc nationaux ou réserves écologiques). Ce pays a presque réussi à stopper la déforestation (75 % du territoire était recouvert de forêt en 1950, 26 % en 1985, remonté à 50 % de nos jours) bien qu'il existe encore parfois des actions de déforestation illégales sévissant de manière épisodique au cours de l'année, au sein même de réserves naturelles protégées. C'est le premier pays au monde à avoir lancé un plan de décarbonisation (zéro émissions de carbone à horizon 2050).
les invertébrés, comme dans toutes les zones tropicales, sont abondants, en particulier les insectes (au moins de papillons). Les araignées et crabes sont également bien représentés ;
les poissons () eux aussi typiquement tropicaux. On trouve de plus grandes espèces et des récifs sur la côte pacifique ;
les reptiles (environ ) sont représentés par les tortues de mer, qui sont l'un des symboles nationaux, et qui viennent pondre sur les plages. L'on trouve également des lézards de toutes sortes, des geckos, des iguanes et des caïmans (le Crocodile américain (Crocodylus acutus) est également observable, mais plus rare). Sur les de serpents, 17 sont dangereusement venimeux, dont le Fer de lance, le serpent corail et une espèce de serpent marin du genre Pelamis ;
les amphibiens sont surtout représentés par de grenouilles et crapauds, dont des dendrobates venimeuses, et une espèce, le crapaud doré (Bufo periglenes), endémique et peut-être disparue ;
les mammifères proviennent à la fois des espaces néarctique et néotropical (Amérique du Nord et Amérique du Sud) : par exemple, le coyote, les sconses ou les cerfs de Virginie, typiques du Sud des États-Unis tandis que les coatis, les singes (quatre espèces : le Sapajou capucin, le Singe hurleur à manteau, le Singe-araignée aux mains noires, le Saïmiri commun), les tapirs et les tatous se retrouvent plus au sud ;
les oiseaux, enfin, sont exceptionnellement représentés : , dont 7 endémiques. Les espèces varient beaucoup en fonction du milieu (côtes, montagnes, villes…) et de la zone géographique. L'oiseau national du Costa Rica est le Merle fauve, localement Yigüirro, (Turdus grayi).
Répartition spatiale des hommes et des activités
Le Costa Rica a défini six régions socio-économiques, ou régions fonctionnelles, déterminées par le décret exécutif du 26 janvier 1978, en liaison avec la planification économique : le Brunca, le Centre, le Chorotega, le Huetar nord, le Pacifique central, le Huetar atlantique. La constitution en régions des provinces de Heredia et de Cartago a été en discussion.
Axes de communication et transports
Les routes du Costa Rica sont en général viables, mais souvent en mauvaise condition en raison de manque de moyens financiers notamment. Les intempéries et le manque de compétences au niveau des infrastructures rendent les routes costariciennes parfois hasardeuses. Somme toute, on s'habitue rapidement à manœuvrer en tenant compte des nids-de-poule, des routes non pavées et des routes se rétrécissant à une seule voie. Les routes principales sont généralement bien entretenues ; les routes secondaires et tertiaires, quant à elles, sont souvent négligées. La signalisation est déficiente en dehors de la capitale San José. À noter qu'un choix important s'offre à vous pour le transport : le taxi, l'autobus, la location de voiture, les transports en groupe (ou shuttles) et les vols intérieurs.
Le Costa Rica dispose d'aéroports, dont quatre sont internationaux. Deux desservent San José : l'aéroport international Juan-Santamaría de San José (le principal, situé à Alajuela) et l'aéroport Tobías-Bolaños de San José (à Heredia). L'aéroport Daniel-Oduber-Quirós de Liberia, près de Liberia dans la province de Guanacaste, au nord-ouest du pays, est fréquenté notamment par des touristes séjournant sur la côte du Costa Rica longeant l'océan Pacifique. L'aéroport de Limón, près de Puerto Limón dans la province de Limón, dessert le littoral de la mer des Caraïbes, mais propose actuellement (fin 2016) relativement peu de vols.
Politique et administration
Appartenance à des organisations internationales
Depuis 2013, le Costa Rica est membre observateur de l'Organisation internationale de la francophonie.
Le Costa Rica est membre du Système d'intégration centre-américain, qu'il a présidé en 2013.
En avril 2015, l'OCDE a débuté le processus d'intégration du Costa Rica en tant qu'État membre.
Le problème de la corruption
La vie politique costaricienne est fortement marquée par la corruption. En 2021, six maires, dont celui de la capitale San José, ont été arrêtés. Le gouvernement et des partis d'opposition ont été éclaboussés par des affaires. Certaines ont aussi mis en évidence la pénétration des milieux politiques par des groupes de narcotrafiquants.
Selon l'indice de perception de la corruption de l'ONG Transparency International, le Costa Rica est classé sur en 2021.
Organisation des pouvoirs
La structure politique du Costa Rica est établie par la Constitution politique du 7 novembre 1949 (C°), qui organise un État unitaire décentralisé en sept provinces et un régime présidentiel.
Pouvoir exécutif
Le Président de la République et les ministres du gouvernement qu’il a nommés exercent le pouvoir exécutif (C°, art. 130, 133 et 135). Le Chef de l’État préside le conseil du gouvernement (C°, art. 147). Le Président de la République et ses deux vice-présidents sont élus au suffrage universel direct et secret pour une durée de (C°, art. 134).
Le Président de la République nomme et révoque librement les ministres, représente la Nation, exerce le commandement suprême de la force publique, présente chaque année à l'Assemblée législative un discours sur l’état de la Nation, et communique à l'Assemblée législative les motifs de son voyage s’il compte quitter le pays (C°, art. 139).
Le gouvernement est compétent (C°, art. 140), notamment, pour nommer et révoquer librement les membres de la force publique et les fonctionnaires qui exercent des fonctions de confiance ; pour sanctionner, promulguer et faire exécuter les lois ; pour prendre l'initiative de projets de loi et exercer le droit de veto ; pour maintenir l'ordre et la tranquillité de la Nation ; pour signer les traités internationaux et les promulguer une fois approuvés par l'Assemblée législative ; pour diriger les relations internationales du pays ; pour envoyer au parlement le projet de loi de Budget National.
Depuis le 8 mai 2022, la présidence de la République est occupée par Rodrigo Chaves Robles et ses deux vice-présidents, Stephan Brunner et Mary Munive.
Pouvoir législatif
L'Assemblée législative est le parlement monocaméral du Costa Rica (C°, art. 105). Elle est composée de chargés d'approuver, de réformer ou d'abroger les lois (C°, art. 106 et 121). Les députés sont élus au suffrage universel, direct et secret dans les provinces, pour une durée de (C°, art. 107).
Pouvoir judiciaire
Le pouvoir judiciaire est exercé par la Cour suprême de justice et par les autres tribunaux que la loi établit (C°, art. 152). Il lui revient de connaître des affaires civiles, pénales, commerciales, contentieuses-administratives, du travail, ainsi que des autres que la loi établit (C°, art. 153).
La Cour suprême de justice est composée de 22 magistrats élus par l'Assemblée législative à la majorité de deux tiers de ses membres, pour une durée de (C°, art. 158).
Pouvoir électoral
Le Tribunal Suprême Électoral (TSE) est seul compétent pour organiser, diriger et surveiller les échéances électorales : il est indépendant et tous les autres organes électoraux dépendent de lui (C°, art. 99).
Les élections générales (président et députés) et municipales se tiennent tous les quatre ans.
Le TSE doit être consulté sur tout projet de loi électorale et son avis ne peut être contourné qu’avec un vote des deux tiers des membres de l'Assemblée législative (C°, art. 97).
Les partis politiques participent à l’expression de la volonté populaire ; ils peuvent se créer librement dans le respect de la Constitution et des lois et leur organisation interne doit être démocratique (C°, art. 98).
Découpage territorial
Le Costa Rica est partagé en sept provinces, divisées elles-mêmes en 81 cantons, eux-mêmes divisés en 470 districts (C°, art. 168) :
Alajuela ;
Cartago ;
Guanacaste ;
Heredia ;
Limón ;
Puntarenas ;
San José (capitale).
Économie
L'économie du Costa Rica est dépendante du tourisme (deux millions de visiteurs par an), de l'agriculture et de son industrie de techniques de pointe, en particulier pour ses exportations.
La situation géographique du Costa Rica dans l'isthme centre-américain lui facilite l'accès au marché nord-américain, puisque se trouvant sur le même fuseau horaire que Dallas et Chicago aux États-Unis. Il possède un accès maritime direct à l'Europe et à l'Asie.
Actuellement, les revenus du pays proviennent essentiellement des exportations de produits agricoles traditionnels, tels que la banane, le café, le sucre, le cacao et l'ananas.
Le Costa Rica produit un café de haute qualité qui est essentiellement exporté vers les États-Unis. Il fait partie des quinze plus grands producteurs mondiaux de café, grâce à une récolte de café en hausse d'environ 10 % entre 2011 et 2016, ce qui en fait le troisième cultivateur de café d'Amérique centrale derrière le Honduras et le Nicaragua.
Cependant, les revenus proviennent également de produits non traditionnels tels que les fleurs, ou encore les mini végétaux. Le secteur des services s'est fortement développé durant ces dernières années, ce qui a permis de créer .
Le tourisme est le secteur doté de la meilleure croissance, et depuis le début des années 2000 il rapporte plus de devises que n'importe lequel des principaux produits agricoles d'exportations. Grâce aux hauts niveaux d'éducation de ses habitants et à des politiques adéquates pour attirer les entreprises, le pays a commencé au milieu des années 1990 à produire des matériaux et des produits technologiques et de micro technologie. Ainsi, depuis 1997 et avec l'entrée de l'entreprise Intel, le pays a fortement accru ses revenus. Le Costa Rica est le pays préféré de beaucoup de multinationales pour installer leurs entreprises de services, parmi lesquels Procter & Gamble, Coca-Cola, Intel, Hewlett-Packard, Concentrix (Synnex), Sykes, Sony, DHL, Amazon, GlaxoSmithKline, Emerson Electric, Pfizer, AstraZeneca, Western Union, Baxter, IBM, Oracle, Walmart, Cargill, Bacardi et Dole Food Company.
En 2006, l'usine de fabrication de microprocesseur Intel fut responsable de 20 % du total des exportations et représente 4,9 % du PIB du pays. L'économie a cru de 8,8 % en 2006, de 6,8 % en 2007, et de 3 % en 2008. Au premier semestre de 2009, le PIB par glissement annuel est de 3,5 %. Le taux d'inflation costaricien est le sixième plus élevé de la région.
En 2010, selon l'indice d'inégalité des genres, le Costa Rica est le pays le plus égalitaire d'Amérique latine. Le PNUD a mis en évidence la même année que le Costa Rica est l'un des quelques pays à avoir atteint un développement humain beaucoup plus élevé que les autres pays de développement économique similaire. Pour l'année 2013, son indice de développement humain était au septième rang des pays latino-américains et au deuxième rang en Amérique centrale.
L'économie émerge de la récession en 1997 et montre depuis une croissance supérieure à 4,3 % dans les années 2000. Elle reste néanmoins fragile, avec une dette publique de 50 % du PIB en 2014, et ne profite pas à tous avec un chômage en progression (14,5 % en 2022) et surtout 23 % de la population vivant sous le seuil de pauvreté (2022). La dette publique grimpe à 70 % du PIB en 2022, la plus importante d’Amérique latine.
En 2022, le Costa Rica est classé en pour l'indice mondial de l'innovation.
Principaux secteurs d'activité
Tourisme
Le tourisme est la principale source de revenu. Sous l'impulsion du président de la République (Óscar Arias Sánchez), qui a déclaré « la paix à la nature », le Costa Rica est devenu pionnier de l'écotourisme. Le Costa Rica a été déclaré « champion de la Terre » par l’ONU pour ses actions décisives en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique.
L'écotourisme est extrêmement populaire auprès des touristes étrangers visitant les grands parcs nationaux et zones protégées qui existent à travers le pays. Le Costa Rica a été un pionnier de l'écotourisme et est reconnu comme l'une des seules destinations internationales à proposer l'écotourisme. De nombreuses personnes vont au Costa Rica pour des projets écologiques par exemple des sauvetages de tortues. Dans le classement de l'indice de compétitivité dans le tourisme en 2011, le Costa Rica est à la , soit le deuxième pays parmi les pays d'Amérique latine après le Mexique. Les avantages concurrentiels pour développer des projets touristiques sont dans le domaine des ressources humaines, culturelles et naturelles, dans laquelle le Costa Rica est classé au monde et se classe à la sixième place en Amérique latine. Le rapport TTCI 2011 note également que les principales faiblesses du secteur du tourisme du Costa Rica sont : son petit nombre de sites culturels (classé 104), le temps requis pour ouvrir une entreprise ou un commerce (classé 125), l'état de l'infrastructure du transport terrestre (classé 111) et la mauvaise qualité des infrastructures portuaires (classé 132).
La majorité des visiteurs étrangers proviennent des États-Unis (39 %), du Canada (7 %) et des pays de l'Union européenne (16 %), ce qui permet de percevoir environ en moyenne par touriste. En 2005, le tourisme a contribué à hauteur de 8,1 % du PIB et représente 13,3 % des emplois directs et indirects. Depuis le début des années 2000, le tourisme génère plus de revenus que l'ensemble des exportations de banane et de café.
Le Costa Rica est inscrit en 2009 sur la liste des paradis fiscaux émise par l'OCDE.
Agriculture
Le Costa Rica compte actuellement consacrés à la culture et plus de certifiés, tant dans le commerce national que dans le commerce international.
La production agricole comprend la floriculture, avec notamment la production de fougères (exportée mondialement), de roses, de fleurs tropicales, de feuillages. Elle comprend également des fruits tropicaux dont la banane et l'ananas, les agrumes, le tabac, le sucre de canne, l'huile de palme, le riz, le cacao, le café.
Les principales zones de plantation de produits biologiques se situent en Talamanca, Zarcero, et Carthage entre autres. On produit des fruits, des racines tropicales, des légumes et des produits d'origine animale. Ces produits sont exportés en Europe, aux États-Unis, au Canada, en Australie et au Japon ; et, dans quelques pays d'Amérique latine : la banane, l'ananas, le café, le jus d'orange et le cacao.
Selon les données de PROCOMER en 2009, plus de de produits ont été exportées pour une valeur de de dollars. Le tabac des cigares El Septimo se trouve au Costa Rica, dans des plantations de plus de d'altitude, près de San Jose.
Le Costa Rica est considéré par plusieurs sources comme étant le pays utilisant le plus de pesticides par hectare. L’utilisation actuelle est estimée à par hectare. Les États-Unis en utilisent approximativement par hectare.
Un Costaricien sur sept travaille dans le secteur agricole. Les exportations de produits agricoles représentent 8 % du PIB du pays. L'agriculture familiale est cependant en recul, en raison de l'exode rural et de la tertiarisation de l'économie, qui pousse les jeunes à chercher du travail en ville, ce qui complique la reprise des exploitations agricoles familiales.
Le documentaire « Hold Up » sur la banane diffusé en France en 2016 (France 5) est consacré à la production de bananes au Costa Rica par la société Del Monte Foods, et y démontre l'usage de produits chimiques interdits en Europe, une situation sociale et sanitaire des employés absolument désastreuse : travail sur 7, par jour, pour par mois, aucune prise en charge de l'exposition permanente aux produits phytosanitaires. Dans ces conditions, chaque coupeur de bananes est amené à récolter de bananes par jour, soit environ par an. La corruption est également pointée du doigt : sanctions et violences contre le syndicalisme, députés actionnaires qui protègent la production de toute intervention législative. Cette réalité est symptomatique de la « banane dollar » : la banane produite en Amérique latine à très faible coût pour être vendue au plus bas prix en Europe et aux États-Unis, tout en générant d'énormes profits.
Industrie de pointe
En 2014, le Costa Rica est le premier exportateur d'Amérique latine dans le secteur des industries de techniques de pointe, avec plus de de dollars d'exportations en 2013, soit 40 % des exportations industrielles du pays. Depuis l'installation en 1997 d'usines Intel dans le canton de Belén, de nombreuses multinationales étrangères se sont implantées dans le pays.
Population et société
Démographie
Au dernier recensement de la population de 2014, le Costa Rica comptait d'habitants.
En juin 2017, le Costa Rica était peuplé de habitants et constituait ainsi le le plus peuplé du monde et le cinquième des sept pays d'Amérique centrale, devant le Panama et le Belize.
Ethnographie
La population résulte d'un mélange entre les indigènes qui ont habité le pays, les Espagnols, les Juifs convertis et les descendants d'Africains réduits en esclavage qui sont arrivés durant la période de colonisation. D'après les données récoltées par le recensement de 2011, réalisé par l'Institut national des statistiques et recensement, la population s'identifie à 83,63 % comme Blancs, 6,72 % comme Métis, 2,42 % comme Amérindiens, 1,05 % comme Africains, 0,21 % comme Chinois et 5,95 % autres ou non spécifiés.
De plus, il y a eu une influence dans une moindre mesure d'immigrants italiens, jamaïcains et chinois arrivés sur le territoire pour la construction du chemin de fer de l'Atlantique. De la même manière, il y a eu une petite immigration de juifs ashkénazes originaires de Pologne après la Seconde Guerre mondiale.
Les groupes migratoires proviennent du Nicaragua, arrivés en 1927. Le pic le plus important a été constaté entre 1995 et 2000 du fait des conflits politiques, sociaux et économiques du Nicaragua.
Religions
Le Costa Rica est un pays d'immigration très diverse : européenne, asiatique et d'autres pays d'Amérique latine, et ce depuis plusieurs décennies. De ce fait, cela entraîne une grande diversité culturelle et religieuse.
La religion officielle du pays est le catholicisme, pratiqué par 76,3 % de la population. Le reste de la population est composée de chrétiens évangéliques (13,7 %), Témoins de Jéhovah (1,3 %), divers protestants (0,7 %) ainsi que d'autres cultes parmi lesquels des réminiscences indigènes (4,8 %).
Bien que la religion catholique soit majoritaire, seulement 46 % des Costariciens sont catholiques pratiquants, un chiffre similaire à celui des pays développés, selon la dernière enquête de l'université du Costa Rica réalisée en 2012. C'est l'un des pourcentages les plus faibles d'Amérique latine.
Langues
Culture
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
Île Cocos.
Lac Arenal.
Rio Pacuare.
Liens externes
Gouvernement du Costa Rica.
, Le Dessous des cartes | Le Costa Rica ( ; ), en forme longue la république du Costa Rica, en espagnol , est une république unitaire d'Amérique centrale ayant un régime présidentiel. |
581 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Cath%C3%A9drale | Cathédrale | Une cathédrale est, à l'origine, une église dans laquelle se trouve le siège de l'évêque (la cathèdre) ayant la charge d'un diocèse. Le mot renvoie donc à une fonction et non à une forme spécifique d'église. La cathédrale est en usage dans l'Église catholique, l'Église orthodoxe, la Communion anglicane et l'Église luthérienne.
Étymologie et termes associés
Le terme cathédrale est d'abord un adjectif dans la locution église cathédrale (yglises cathedraux, « églises épiscopales » dès 1180) avant de devenir un substantif au .
En français, le verbe cathédrer et le participe cathédrant ont signifié « présider » et « présidant ».
Le mot latin d'origine grecque cathedra, « siège à dossier », par extension « charge épiscopale ou autre » a régulièrement abouti au français chaire, « siège à dossier », « chaire de professeur ». La forme chaise est issue de chaire par assibilation dialectale du r intervocalique.
En Italie et dans une partie de l'Allemagne, notamment dans la province ecclésiastique de Cologne, une cathédrale est souvent appelée dôme (en italien : ; en allemand : ), du latin , abréviation de , c'est-à-dire « maison de Dieu ». Ainsi la cathédrale de Milan est-elle couramment appelée, en italien, le .
Dans d'autres parties de l'Allemagne et en Alsace, une cathédrale est souvent appelée Münster, du latin . Ce terme est aussi l'origine du terme anglais minster, utilisé pour désigner notamment les cathédrales d'York (York Minster) et de Southwell (Southwell Minster).
Dans la péninsule Ibérique, une cathédrale est souvent appelée siège (en espagnol : ; en aragonais : ; en catalan : ; en portugais : ; en galicien : ), du latin . Ainsi la cathédrale Saint-Sauveur de Saragosse est-elle couramment appelée, en aragonais, la . La cathédrale d'Urgell, couramment appelée, en catalan, seu d'Urgell, a donné son nom à la ville de La Seu d'Urgell, antérieurement appelée Urgell.
Une procathédrale est une cathédrale provisoire : soit une église qui assume provisoirement la fonction de cathédrale sans en avoir le titre canonique, en raison de l'indisponibilité de la cathédrale « titulaire » (en travaux, en construction, démolie, etc.).
Une cocathédrale est un édifice religieux élevé au rang de cathédrale alors qu'il en existe une autre dans le diocèse. La cocathédrale latine de Jérusalem en est un exemple.
Le prêtre qui supervise les offices et la gestion d'une cathédrale est appelé archiprêtre (ou recteur-archiprêtre si celle-ci a le rang de basilique).
Histoire et organisation
Origine et évolution des cathédrales
Dans les églises primitives qui se développent après l'édit de Milan en 313, le trône de l'évêque, la cathèdre ( en latin) est placée au fond de l'abside, dans l'axe, comme le siège du juge de la basilique antique, tandis que l'autel s'élève en avant de la tribune, ordinairement sur le tombeau d'un martyr. L'évêque, entouré de son clergé, se trouve ainsi derrière l'autel, isolé et dépourvu de retable, et voit donc l'officiant en face. Cette disposition primitive explique pourquoi, jusque vers le milieu du dernier siècle du Moyen Âge, dans certaines cathédrales, le maître-autel n'est qu'une simple table sans gradin, tabernacles ni retables.
Dans les églises cathédrales, les évêques procèdent aux ordinations. Lorsqu'un évêque est invité par l'abbé d'un monastère, une cathèdre est disposée au fond du sanctuaire, l'église abbatiale devenant temporairement une cathédrale.
Le siège épiscopal est considéré comme le signe et le symbole de la juridiction des évêques. La cathédrale n'est pas seulement une église dédiée au service du culte, elle conserve, surtout durant les premiers siècles du christianisme, le caractère d'un tribunal sacré, analogue à celui de la basilique antique. Ainsi, les cathédrales demeurent jusqu'au , des édifices à la fois religieux et civils. Le bâtiment principal est celui qu'on remarque en premier (il est d'ailleurs le plus valorisé par les réfections patrimonialisantes) mais il s'intègre dans un vaste complexe monumental, le groupe épiscopal. Si la cathédrale est, comme toute église, d'abord la maison de Dieu, on ne s'y réunit pas seulement pour assister aux offices religieux, on y tient aussi des assemblées de nature politique ou commerciale, les considérations religieuses n'étant cependant pas dépourvues d'influence sur ces réunions civiles ou militaires. Marchés ou fêtes se tiennent aux portes de la cathédrale mais aussi dans sa nef ou ses bas-côtés qui accueillent la vie grouillante du peuple, des quêteurs, mendiants, auxquels se mêlent mauvais garçons et prostituées, où traînent chiens et cochons les jours de foire.
Contrairement aux idées reçues, la cathédrale de Rome n'est pas la basilique Saint-Pierre du Vatican mais la basilique Saint-Jean de Latran, « tête et mère des églises de la Ville et du monde ». Autre idée reçue, la construction des cathédrales romanes fait bien partie du « blanc manteau d'églises » qui, selon la formule de Raoul Glaber, est l'œuvre des évêchés ou des monastères. Mais les cathédrales gothiques du Moyen Âge classique issues de l'essor urbain lié aux progrès de l'agriculture ne sont généralement pas construites par les princes, les rois ou les évêques (selon la légende romantique, ils y verraient un moyen d'affirmer la puissance de la foi au cœur de leurs diocèses), mais par les villes (avec leurs riches nobles et bourgeois) et par les chanoines (en général membres de familles aristocratiques et fortunées), le clergé bourgeois. Ainsi de nombreux historiens qualifient les grandes cathédrales de ou de .
Les maîtres d'œuvre qui supervisent le chantier de la cathédrale ne sont pas des architectes ou des techniciens. Ils sont responsables vis-à-vis de la fabrique et se bornent à surveiller les travaux exécutés par des ouvriers spécialisés (maçons, sculpteurs, tailleurs de pierre), appelés compagnons, réunis en confréries ou fraternités. Ces derniers, payés à la tâche, laissent parfois sur les pierres des signes gravés, les marques de tâcheron qui sont leurs signatures. La construction est également réalisée par des manœuvres moins bien payés. On ne peut que conjecturer la participation des masses populaires à cette construction, vu le silence des textes à ce sujet, cette participation se faisant soit bénévolement soit par réquisition et corvée.
D'après la base de données Gcatholic, au , l'Église catholique compte 320 cocathédrales pour 3 043 cathédrales et 43 procathédrales. 473 anciennes cathédrales ne sont pas des cocathédrales.
Cas particulier de la France
Gestion des cathédrales en France
Les cathédrales peuvent appartenir à l’État, au département, à la commune ou à une personne de droit privé.
La très grande majorité des cathédrales appartient à l'État. La loi du et le décret du confient la charge des 87 cathédrales au sous-secrétariat d’État aux Beaux-Arts au sein du ministère de l'Instruction publique. Depuis le , c'est le ministère des Affaires culturelles devenu ministère de la Culture et de la Communication qui est chargé de la protection et la restauration des cathédrales françaises.
Ces cathédrales sont remises en dotation aux directions régionales des affaires culturelles. L'architecte des bâtiments de France en est le conservateur et le responsable de sa sécurité.
La propriété des cathédrales s'étend à « l'ensemble des dépendances immobilières et à la totalité des immeubles par destination (orgues, cloches…) et des meubles les garnissant ». Le cadre juridique de l’aménagement intérieur des cathédrales a été analysé par Pierre-Laurent Frier, professeur de droit public à l’université de Paris I (Panthéon-Sorbonne), ancien directeur des études de l’École nationale du patrimoine ; et la compétence du conseil municipal quant aux églises et aux biens qui y ont été installés a été traitée par Marie-Christine Rouault, doyen de la faculté des Sciences juridiques, politiques et sociales de l'université Lille-II à partir de l’arrêt du du Conseil d’État.
La cathédrale Notre-Dame du Havre a été promue en 1974 (date de création du diocèse du Havre), donc la cathédrale est gérée par la municipalité du Havre.
La cathédrale d'Évry, édifiée postérieurement à la loi de séparation des Églises et de l'État, est la propriété du diocèse qui est donc chargé de son entretien et de son fonctionnement.
La cathédrale Saint-Charles de Saint-Étienne, dont la construction s'est terminée en 1923 et est devenue cathédrale en 1970, est la propriété du diocèse qui est donc chargé de son entretien et de son fonctionnement.
Depuis 2011, le Réseau des villes cathédrales rassemble des maires et des présidents d'intercommunalités ; porté actuellement par la fédération des Villes de France, il rassemble en 2014 les 188 villes françaises dotées d'une cathédrale et permet de leur offrir un cadre de réflexion et de travail (entretien, restauration, recherche de financements, tourisme, patrimoine mobilier, relations entre le maire et l'affectataire, etc.).
Architecture
Styles d’Europe
paléochrétien, du au
préroman, du au
roman, du au
gothique, gothique angevin, gothique flamboyant, du au ,
Renaissance - ,
classique ,
baroque (chargé, notamment l'intérieur), du au ,
néoclassique , du au ,
néogothique, à partir du ,
néo-roman, fin du ,
néo-byzantin - début ,
moderne, contemporain, depuis le milieu du
Voir » Architecture occidentale du Moyen Âge au ». De nombreuses cathédrales ont plusieurs styles (roman et gothique, gothique et classicisme, classicisme et baroque…). Les architectes ont de nombreuses fois eu recours aux anciens styles (réparation d'anciennes cathédrales, fin de chantiers). Ces styles ne se résument évidemment pas seulement aux cathédrales et aux autres édifices religieux.
Cathédrales orthodoxes
Cathédrales romanes
Cathédrales gothiques
Bien que différentes, les cathédrales gothiques construites en Europe aux ont très généralement un plan similaire en forme de croix latine, composé d'une nef, d'un transept d'un chœur et d'espaces collatéraux (bas-côtés, tribunes et déambulatoire…).
Cathédrales classiques ou néo-classiques
Cathédrales baroques
Cathédrales néo-gothiques
Cathédrales contemporaines
Styles d'Amérique
Cathédrales baroques
Cathédrales néoclassiques
Cathédrales néo-gothiques
Cathédrales contemporaines
Cathédrales d'Afrique
Cathédrales d'Asie
Cathédrales d'Océanie
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
Articles divers
Association ouvrière des compagnons du devoir
Cathédrales françaises
Édifice religieux
Glossaire de l'architecture
Groupe cathédral
Groupe épiscopal
Histoire des cathédrales en France
Liste des cathédrales
Plan type d'église
Saint-Sépulcre
Autres types d'édifices catholiques
Basilique
Chapelle
Collégiale
Église
Bibliographie
Alain Billard, La Belle histoire des cathédrales, De Boeck Supérieur, 2021.
Patrick Demouy, Les Cathédrales, PUF, coll. « Que sais-je ? », 2007, .
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Chantal Dupuy-Dunier, Cathédrale, Éditions Pétra, 2019, .
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Jean-Michel Leniaud, Les Cathédrales du , 1993
Jean-Michel Leniaud, Jean-Baptiste Lassus ou le temps retrouvé des cathédrales, 1980.
Mathieu Lours, Dictionnaire des cathédrales, Éditions Gisserot, 2008, .
André Vauchez, « La cathédrale, », Pierre Nora (dir.), Les Lieux de mémoire, Paris, Gallimard, 1997, , .
Richard Utz, « The Cathedral as Time Machine: Art, Architecture, and Religion », in Stephanie Glaser (dir.), The Idea of the Gothic Cathedral: Interdisciplinary Perspectives on the Meanings of the Medieval Edifice in the Modern Period, Turnhout, Brepols, 2018, .
Liens externes
Le grand chantier médiéval, L'Histoire, n° 249, décembre 2000 | Une cathédrale est, à l'origine, une église dans laquelle se trouve le siège de l'évêque (la cathèdre) ayant la charge d'un diocèse. Le mot renvoie donc à une fonction et non à une forme spécifique d'église. La cathédrale est en usage dans l'Église catholique, l'Église orthodoxe, la Communion anglicane et l'Église luthérienne. |
584 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Carl%20David%20Anderson | Carl David Anderson | Carl David Anderson ( à New York - à San Marino, Californie) est un physicien américain. Il est corécipiendaire du prix Nobel de physique de 1936 , prédit par Paul Dirac.
Études
Fils d'immigrants suédois, Anderson nait à New York. Il fait des études d'ingénieur et de physique au Caltech, où il obtient son bachelor (1927) puis un doctorat (1930).
Carrière académique
Sous la direction de Robert A. Millikan, il commence des recherches sur les rayons cosmiques au cours desquels il constate des traces inattendues de particules sur ses photographies prises dans une Chambre à brouillard qu'il interprète, à juste titre, comme provenant d'une particule ayant une masse identique à celle de l'électron mais dont la charge électrique est opposée. Cette découverte, annoncée en 1932 est publiée en 1933. C'est une découverte expérimentale qui valide la prédiction théorique de Paul Dirac sur l'existence du positron bien qu'Anderson ne fasse pas immédiatement le lien avec ces prédictions théoriques.
Anderson obtient la première preuve directe de l'existence des positrons en bombardant des matériaux avec des rayons gammas produits par le nucléide radioactive naturel 208Tl (thallium 208, désignation historique ThC''), provoquant la création de paires positron-électron. Pour cette découverte, il a reçu une moitié du prix Nobel de physique de 1936 (l'autre moitié a été remise à Victor Franz Hess) , prédit par Paul Dirac.
C'est également en 1936 qu'Anderson et son premier doctorant, Seth Neddermeyer, découvre le muon (ou 'mu-meson', comme il fut désigné pendant de nombreuses années), une particule plus massive que l'électron. Anderson et Neddermeyer pensent tout d'abord avoir découvert le pion, une particule que Hideki Yukawa avait postulé dans sa théorie de l'interaction forte. Lorsqu'il devient évident que ce qu'a découvert Anderson n'est pas le pion, le théoricien de la physique I. I. Rabi, perplexe quant à l'agencement de cette découverte dans le schéma logique de la physique des particules, posa la question : « Who ordered that? » (Qui a commandé ça ?).
Le muon fut le premier d'une longue liste de particules dont la découverte perturba les théoriciens qui ne parvenaient pas à faire entrer tant de nouvelles particules dans un schéma logique. Willis Lamb déclara qu'il avait entendu que .
Carl Anderson fit toute sa carrière au Caltech. Lors de la Seconde Guerre mondiale, il conduisit des recherches dans le domaine des fusées. Il est mort le 11 janvier 1991, son corps repose au cimetière de Forest Lawn Memorial Park à Hollywood Hills, à Los Angeles.
Publications
C.D. Anderson, « The Positive Electron », Phys. Rev. 43, 491 (1933)
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
American National Biography, vol. 1, .
Liens externes
Bibliographie annotée du Alsos Digital Library for Nuclear Issues
Tombe de Carl Anderson
Lauréat du prix Nobel de physique
Lauréat américain du prix Nobel
Physicien américain du XXe siècle
California Institute of Technology
Personnalité liée à New York
Naissance en septembre 1905
Décès en janvier 1991
Naissance à New York
Décès à 85 ans
Décès à San Marino (Californie)
Étudiant du California Institute of Technology
Personnalité inhumée au Forest Lawn Memorial Park (Hollywood Hills) | Carl David Anderson ( à New York - à San Marino, Californie) est un physicien américain. Il est corécipiendaire du prix Nobel de physique de 1936 , prédit par Paul Dirac. |
585 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Coxsone | Coxsone | Clement Seymour Dodd, alias Sir Coxsone, né le et mort le à Kingston, est l'un des principaux producteurs de musique jamaïcains et le fondateur du célèbre label Studio One.
Biographie
Operator du Sir Coxsone's Downbeat
Issu d'une famille de mélomanes, Clement Dodd baigne depuis son plus jeune âge dans les rythmes bebop & jazz et c'est dans la boutique de ses parents, située sur Law Street (plus tard déplacée à Beston Street) qu'il fait ses premières armes sur la sono familiale.
Au début des années 1940, la Deuxième Guerre mondiale éclate et la Jamaïque, encore colonie anglaise, plonge dans un véritable marasme économique. À la fin de la décennie, il n'y a plus de travail dans l'île et, comme de nombreux Jamaïcains, Clement Seymour Dodd part faire les saisons en Amérique du Sud dans les plantations de canne à sucre. C'est à cette époque, au fil de ses différentes rencontres, qu'il se familiarise avec le rhythm and blues et décide de le faire découvrir en Jamaïque.
À son retour en 1954, Coxsone s'achète une sono et lance son premier sound system : le « Sir Clement Downbeat », basé à l'intersection de Beeston Street et Love Lane. Mais il ne joue pas encore de musique jamaïcaine, les rythmes venant des États-Unis sont rois et Coxsone joue donc des plates de boogie woogie, jazz ou rythm'n'blues, principalement hérités de son père ou importés de La Nouvelle-Orléans et de Miami.
Sir Clement est plein d'ambition mais n'est encore qu'un inconnu à l'époque : en 1954, le roi du dancehall n'est autre que Duke Reid, avec son Trojan sound. Mais Coxsone se rend rapidement compte qu'il peut rivaliser avec le maître de dix ans son aîné et, en bon challenger, met toutes les chances de son côté. D'une part en améliorant constamment la qualité et la puissance de sa sono, mais surtout en cherchant à innover. Il part alors le plus souvent possible aux États-Unis pour chercher des galettes jusqu’à lors inédites à Kingston, et en écume la moitié est de long en large, de Chicago à Cincinnati en passant par Philadelphie et New York, où il trouve ses plus belles perles chez Rainbow Records, à Harlem. En fouillant dans les bacs, il dégote les disques d'artistes quasiment inconnus et, pour s'assurer la primauté sur ces titres, arrache les labels et renomme les chansons pour ne laisser à ses concurrents que peu d'espoir de les retrouver. Le « Later For Gator » de Willis Jackson devient ainsi « Coxsone Hop »...
Grâce à son potentiel musical, mais aussi à la détermination de son capitaine, le Sir Clement Downbeat devient alors rapidement très populaire. À cette époque, la compétition entre les Sounds est très rude, il faut être partout pour être le plus fort. Son sound system va alors jouer jusqu’à 5 endroits différents en même temps durant la même soirée. Les suppléants du Sir Coxsone sont alors Count Machuki, Prince Buster, King Stitt, U Roy et Lee Perry, jouant chacun sur une sono différente les titres inédits ramenés en 5 exemplaires par Coxsone. Pour être certain de son fait, il n'était pas rare qu'il achète même tout l'étalage afin que les Sounds concurrents ne trouvent jamais le Tune.
Coxsone Producteur
À la fin des années 1950, la musique américaine se fait de moins en moins intéressante pour les soundmen et Coxsone décide de se lancer dans la production d'artistes locaux. Les premiers enregistrements du Blues local n'étaient encore que destinés à être joués en Sound, mais dès qu'il se rend compte que sa recette prend et que le marché de la musique jamaïcaine a un réel potentiel, Coxsone décide de créer son premier label : World Disc.
Shuffling Jug de Clue J & The Blues Blaster, enregistré en 1959 au Federal Studios, est, semble-t-il, la première véritable production de Clement Seymour Dodd avec My Baby de Jackie Estwick, qui sortira un peu plus tard mais enregistré lors de la même session. Fait marquant de l'année 1959, l'apparition des premiers disques 45 tours marque une réelle évolution dans la production, offrant de nouvelles possibilités techniques et dans la production destinée à un marché plus large que celle des anciens 78 tours.
Non content d'être producteur et diffuseur, Coxsone complète la chaine de production à la fin de l'année 59 en ouvrant sa boutique Coxsone's Muzik City, à East Queen. Son but : distribuer lui-même ses productions sur ses multiples labels : All Stars, C&N, D.Darling, Downbeat, Muzik City, N.D Records, Supreme Worldisc, Coxsone, ou encore Studio One.
La chaine de production imaginée à l'époque par Coxsone est unique en son genre et marque une réelle évolution dans l'industrie de la musique jamaïcaine. Dans un premier temps, après avoir enregistré un artiste, il fait graver le titre en un seul exemplaire sur une galette d'acétate qui lui permet de tester l'efficacité du morceau en sound. Ensuite, en fonction de l'appréciation du maître, un petit nombre d'exemplaires est pressé pour les DJ des sound systems satellites ; quelques-uns sont aussi placés en boutique et vendus en exclusivité de 5 à 10 livres. Après cette étape, Coxsone sort une série limitée sans label (blank), vendue une livre le disque. Enfin, après ce long processus qui prend dans le meilleur des cas un bon mois, les 45 tours jugés valables sortent alors en grande série.
L'âge d'or de Studio One
Pendant près de 4 ans, toutes les premières productions jamaïcaines sont enregistrées au Federal Studios. Toujours avec ce même souci de contrôle sur son travail, Coxsone crée en 1963 sa propre structure au 13, Brentford Road : le Jamaican Recording & Publishing Studio, plus connu sous le nom de Studio One.
C'est Headley Jones qui le construit et Sid Bucknor, le cousin de Clement Dodd, qui se charge du câblage de la console 1 piste. En 1965, le studio évolue et s'équipe d'un 5 pistes, puis passera un peu plus tard au 8 pistes pour enregistrer quelques-uns des plus grands morceaux de reggae. En à peine 10 ans, Coxsone Dodd est devenu un géant de la musique locale.
En 1962, il fait déjà partie des précurseurs qui inventeront successivement le Ska, puis en 1966 le Rocksteady et le Reggae au cours de l'année 68. C'est de son studio que sortiront la plupart des morceaux, des riddims ou des artistes les plus populaires de la musique jamaïcaine.
En 1963, il organise tous les dimanches des auditions que dirige Lee Perry et que les Skatalites accompagnent. En effet, Coxsone a mis le pied à l'étrier les plus grands artistes ; il serait trop long d'en faire une liste complète même si on peut citer les Heptones, Bob Andy, Derrick Harriott, Toots & The Maytals, The Wailers, The Techniques, Clancy Eccles, Joe Higgs, Alton Ellis, Delroy Wilson… Il a trouvé le nom de la plupart, en a hébergé et guidé beaucoup, il sera même considéré comme un père par Bob Marley, qui habite pendant plus d'un an dans les locaux de Studio One.
Pendant la période Rocksteady, il s’inspire surtout des studios soul américains comme Motown ou Stax. Lorsque le reggae arrive en 1968, il est à son apogée.
La liste des artistes enregistrés au Studio One est impressionnante. On peut citer The Wailers, The Maytals, The Heptones, The Paragons, Slim Smith ou encore Dennis Alcapone, The Ethiopians, The Gladiators, Burning Spear, The Gaylads… Mais la violence de plus en plus présente lors des sound systems le pousse à fermer les siens ; en outre, de nombreux artistes lui ont déjà tourné le dos. En effet, Coxsone est un producteur dur et avare d'argent et de droits. Prince Buster l’a quitté depuis longtemps pour Orange Street.
On a souvent entendu dire que Sir Coxsone ne payait pas très bien les artistes et les royalties qui leur revenaient, mais tous sont d'accord pour dire que c'est là-bas qu'ils ont tout appris, qu'ils y ont fait leurs premières armes et reçu leurs meilleurs conseils ; Studio One est sans nul doute l'université de la musique Jamaïcaine et Coxsone son professeur émérite.
La concurrence aidant et de nombreux artistes jamaïcains faisant acte d'indépendance avec l'éclosion de labels, Coxsone va perdre sa position dominante dans les années 70. Cependant, il reste un découvreur de talents hors pair. C’est lui qui lance Dillinger, Lone Ranger, The Wailing Souls, Michigan & Smiley, Prince Jazzbo, Sugar Minott... De plus, il se lance frénétiquement dans la production de dubs. Son catalogue, le plus fourni de l’île, est ainsi recyclé avec talent. C’est le travail de Studio One qui fixe les repères, les rythmes et les clichés du genre. Son influence dans le monde du dub actuel est présente à tous les instants.
Dans les années 1980, la Jamaïque connaît une véritable débâcle, nombre de ses artistes quittent le pays à cause du climat politique de plus en plus tendu et de la violence omniprésente. Coxsone fait partie du lot, il ferme Studio One et quitte son île mais réalise cependant un de ses rêves d'enfant en s'installant à New york, où il ouvre son studio au 3135 Fulton Street.
À partir de cette époque, il produit néanmoins beaucoup moins de riddims et utilise surtout ceux des années 1970 qui sont alors devenus des classiques. Il n'est d'ailleurs pas le seul, de nombreux producteurs s'en servant allègrement (aujourd'hui encore), et il ne semble pas déplacé de dire que tous les chanteurs ou DJ reggae ont un jour chevauché un riddim Studio One. Le phénomène semble parti pour durer, tant les inépuisables productions sorties du Studio One sont la base « matérielle » la plus sûre de chaque période musicale dans l'île et bien au-delà, du raggamuffin jusqu'au dance hall actuel et autre dubstep.
Pour ses dernières années, Coxsone est revenu à Kingston et a rouvert en grande pompe le studio de Brentford road. On retrouve alors autour de lui la même équipe, avec 30 ans de plus mais toujours la même détermination.
Avec ses amis, il était resté très attaché à la musique qui le fit connaître : le Boogie Woogie, dont il possède une impressionnante collection de disques. Il n'était alors pas rare de voir dans la cour de Studio One une bande de papys en train de danser sur les rythmes des années 1940 et 50 en se remémorant mille et une anecdotes.
Il avait même prévu de se rendre en France pour quelques dates avec le Downbeat Sound System, mais il a été rattrapé par toutes ses longues nuits de travail acharné et, bien qu'il n'ait jamais eu de problèmes cardiaques et qu'il ne semblait pas affecté les jours précédents, son cœur lâche le 5 mai 2004, 4 jours après que la « Brentford Road » fut renommée en son honneur « Studio One Road ». Il fêtait cette année-là ses 50 ans de carrière.
En un demi-siècle depuis les premières heures passée sur la petite sono de départ, Coxsone a révolutionné la musique jamaïcaine et, ce faisant, bien plus encore.
Il fait partie des personnes trop peu connues sans qui le paysage musical et peut être même spirituel aurait été bien différent. Jusqu’à présent, l'histoire du dancehall l'a démontré, son œuvre est inégalable et toujours abondamment exploitée. Il a été et reste le plus grand producteur jamaïcain, qui a fait naître les plus grands artistes et essaimé leur œuvre à l'échelle mondiale au cours d'une vie tout entière consacrée à la musique.
Anecdotes
C'est pendant ses années de lycée, à la « All Saints School », que le surnom de Coxsone, lui est attribué, parce qu'il était alors un excellent batteur au Cricket, comme le fut dans les années 1940 avec l'équipe de Yorkshire, le célèbre joueur Alex Coxon.
Notes et références
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
Jérémie Kroubo Dagnini, Les origines du reggae: retour aux sources. Mento, ska, rocksteady, early reggae, L'Harmattan, coll. Univers musical, 2008
Producteur jamaïcain de reggae
Naissance en janvier 1932
Décès en mai 2004
Décès à 72 ans | Clement Seymour Dodd, alias Sir Coxsone, né le et mort le à Kingston, est l'un des principaux producteurs de musique jamaïcains et le fondateur du célèbre label Studio One. |
586 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau | Château | Un château est à l'origine une construction médiévale qui cumule plusieurs fonctions. Militaire, en assurant le contrôle d'un territoire ou une frontière. Symbolique et politique, en matérialisant l'emprise d'un homme ou d'un lignage sur un domaine. Public, lieu de réception, et lorsqu'il détient le droit de ban, de percevoir l'impôt et de rendre la justice et enfin d'habitation. C'est ainsi que l'on retrouve dans le château médiéval les trois composantes que sont : la (la chambre et plus largement les appartements seigneuriaux) ; l' (la grande salle, le lieu public de réception) et la (la chapelle, qui sacralise le pouvoir féodal, dans une époque ou la religion est indissociable de la vie de tous les jours).
Les premiers châteaux furent construits en bois, souvent sur une élévation de terre, une motte dite « castrale » ou « féodale », on parle alors de châteaux de terres, bâtis en terre et en bois, remplacés par les châteaux de pierres, que l'on a coutume d’appeler châteaux forts.
À la Renaissance, les rois de France, bientôt imités par leurs vassaux, décidèrent de construire ou d'aménager leurs châteaux non plus pour la défense, mais pour leur agrément et leur confort.
Contrairement au palais urbain, le château a la particularité, très tôt, de désigner une résidence seigneuriale ou princière. Il peut aussi s'agir de l'élément de la défense d'une ville, résidence seigneuriale ou non, tel que pour le château de Montsoreau qui donnera ensuite son nom à la ville de Montsoreau. C'est aussi le cas du premier château du Louvre, qui devint le palais du Louvre lorsqu'il devint siège du pouvoir royal et fut intégré à la ville.
Définition
Le mot château est issu du latin , diminutif de .
Dans la langue classique, les deux termes désignent deux types d'édifices différents :
le qui est généralement accolé à une localité fortifiée. Son pluriel fait référence aux grands camps accompagnant les conquêtes des légions romaines ;
le qui est littéralement un petit .
Aux , dans les textes latins médiévaux, cette distinction s'estompe, et les deux mots sont employés. C'est ce que nous appelons aujourd'hui les « châteaux forts ». Sachant que le château du Moyen Âge est, par essence et étymologie, forcément « fort ».
Europe
Histoire des châteaux européens
Genèse du château français
Le château (castel en occitan) du Moyen Âge n'est pas le castellum romain ; ce serait plutôt la villa antique munie de défenses extérieures.
Jusque vers l'an mille le château (castellum) est un lieu fortifié. Il peut aussi bien définir : un fortin à vocation purement militaire ; une petite ville entourée d'une enceinte ; le centre enclos d'un grand domaine rural ou encore d'un éperon rocheux servant d'abri à la population d'un village.
À partir du , le château désigne une demeure mise en défense et à la fin du Moyen Âge une belle et grande demeure, témoignant d'un statut social élevé de celui qui le possède.
Lorsqu'au , les Normands furent définitivement établis sur une partie du territoire de la France, ils construisirent des demeures fortifiées, et ces résidences conservèrent un caractère particulier, à la fois politique et féodal. Le château normand, au commencement de la période féodale, se distingue du château français ou franc ; il se relie toujours à un système de défense territorial, tandis que le château français conserve longtemps son origine germanique ; c'est la demeure du chef de bande, isolée, défendant son propre domaine contre tous, et ne tenant nul compte de la défense générale du territoire. Pour nous faire comprendre en peu de mots, le seigneur franc n'a pas de patrie, il n'a qu'un domaine ; tandis que le seigneur normand cherche, à la fois, à défendre son domaine et le territoire conquis par sa nation. Cette distinction doit être faite tout d'abord, car elle a une influence, non seulement sur la position de certaines demeures féodales, mais sur le système de défense adopté. L'équivalent normand du château franc est le manoir.
L'âge des châteaux forts
Châteaux de la Renaissance
L'usage de fortifications pour les demeures seigneuriales s'est maintenu jusqu'au , voire plus tard. Mais avec le retour de la paix à la fin de la guerre de Cent Ans et les progrès de l'artillerie, la préoccupation n'est plus à la protection. Les rois de France construisent des châteaux dans le Val de Loire, et de nombreux aristocrates érigent des demeures ouvertes sur la campagne environnante. Un souci particulier est désormais accordé au confort. Il existe aujourd'hui plus de 300 châteaux de la Loire. Par la suite, avec le déplacement de la cour en Île-de-France, c'est dans cette région et dans la province historique de la Champagne que fut érigée la plupart des châteaux seigneuriaux. C'est ainsi que furent bâtis les châteaux d'Écouen, de Dampierre ou de Vaux-le-Vicomte.
Si la forteresse est associée à la souveraineté, le château est le symbole du pouvoir pour le prince et pour ses sujets. Machiavel et certains humanistes de la Renaissance l'associent à la tyrannie. Selon le philosophe florentin, seul un prince qui craint son peuple se réfugie derrière des murs. Leon Battista Alberti considère que les forteresses construites en marge de la ville sont les demeures des tyrans, haïes du peuple. Le bon prince ne craint pas ses sujets et installe son palais au centre de la ville.
Du château de la Renaissance à la résidence des champs
Au début du siècle des Lumières, quelques châteaux de la Renaissance poursuivent leurs transformations et embellissements afin de devenir la résidence des champs de grands seigneurs qui retrouvent en complément de la ville tout le charme de la campagne, tels les châteaux de Champs-sur-Marne, Condé, Réveillon et Voré.
Du château au palais urbain
Demeures royales
Les châteaux royaux diffèrent généralement des châteaux seigneuriaux par leur magnificence et leur taille. Ils étaient le plus souvent situés au centre de forêts giboyeuses, tel le château de Chambord ou celui de Fontainebleau.
Ces châteaux, bien qu'abritant le gouvernement royal et la cour, itinérante jusqu'à l'installation de Louis XIV à Versailles, n'étaient pas considérés comme siège du pouvoir. Situés à la campagne, ils ne portent pas le titre de palais. Il en est de même pour le château de Versailles. Ancien pavillon de chasse devenu centre de l'administration royale dès 1682, il ne fut jamais un palais, car situé en région rurale, et non à Paris, tandis que le palais du Louvre était considéré comme le siège du pouvoir à l'époque.
Quelques exemples de châteaux royaux européens
Moyen-Orient
Turquie
palais de Topkapı
Asie du Nord - Europe
Russie :
palais Catherine
palais de Peterhof
Kremlin de Moscou
Asie
Chine :
Cité interdite
Inde :
fort d'Amber
fort Rouge (Delhi)
Japon
château japonais
Thaïlande :
palais royal (Bangkok)
Amériques
Canada :
Château Frontenac, Québec
château Haldimand, Québec
château Ramezay, Québec
château Saint-Louis, Québec
Hatley Castle, Colombie-Britannique
Rideau Hall, Ontario
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
Gérard Denizeau, Larousse des châteaux, Paris, Larousse, 2005.
Daniel Schweitz, Châteaux et forteresses du Moyen Âge en Val de Loire, Touraine, Anjou, Berry, Orléanais, Vendômois, marche bretonne, Tours, Éditions CLD, 2006, , nombreuses illustrations.
La Nuit des châteaux, 5e édition 2023
Articles connexes
Castellologie
Château fort
Fortification
Motte castrale
Glossaire de l'architecture
Manoir
Palais
Folie (maison de plaisance)
Liens externes | Un château est à l'origine une construction médiévale qui cumule plusieurs fonctions. Militaire, en assurant le contrôle d'un territoire ou une frontière. Symbolique et politique, en matérialisant l'emprise d'un homme ou d'un lignage sur un domaine. Public, lieu de réception, et lorsqu'il détient le droit de ban, de percevoir l'impôt et de rendre la justice et enfin d'habitation. C'est ainsi que l'on retrouve dans le château médiéval les trois composantes que sont : la (la chambre et plus largement les appartements seigneuriaux) ; l' (la grande salle, le lieu public de réception) et la (la chapelle, qui sacralise le pouvoir féodal, dans une époque ou la religion est indissociable de la vie de tous les jours). |
588 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Civilization%20%28jeu%20vid%C3%A9o%29 | Civilization (jeu vidéo) | est un jeu vidéo de stratégie au tour par tour de type 4X conçu par Sid Meier et édité par Microprose. Civilization est le premier jeu de la série homonyme, Civilization, où le joueur incarne le dirigeant d'une civilisation qu'il doit mener de l'âge de pierre à la conquête spatiale.
La première version, baptisée Sid Meier's Civilization, a été publiée en 1991, pour DOS ; elle a ensuite été portée sur Amiga 500 et Atari ST en 1992, et Amiga 1200 et Super Nintendo en 1994 ; des versions pour les systèmes Mac OS et Microsoft Windows ont aussi vu le jour.
En 1995, une version multijoueur a été éditée sous le nom CivNet (nom complet : Sid Meier's CivNet) ; cette refonte permet de jouer via un réseau local (LAN), par modem, par câble reliant les ordinateurs, ou en hotseat ; le jeu fonctionne sous Windows 3.1 et Windows 95, et le son et les graphismes ont été améliorés ; le système de jeu est en grande partie identique à celui de Civilization.
Principes généraux
Le joueur doit développer son empire en compétition avec plusieurs autres civilisations dirigées par l'ordinateur. Le jeu peut être gagné soit en détruisant toutes les autres civilisations, soit en étant la première civilisation à atteindre Alpha Centauri. Faute de victoire, la partie s'achève à une date déterminée en fonction du niveau de difficulté choisi. Le score final du joueur dépend de nombreux paramètres, dont notamment le nombre de citoyens heureux ou contents, du nombre de merveilles possédées, du nombre de tours sans guerre dans le monde, du nombre de découvertes futuristes en plus de celles disponibles dans l'arbre technologique, du nombre de cases de terrain pollué, du nombre de personnes qui pourraient être envoyées dans l'espace, et du « panache » de la victoire (un bonus de points est obtenu en cas de conquête du monde, et un multiplicateur variant en fonction de la date de victoire et de la difficulté choisie est appliqué au score brut).
En début de partie, en , le joueur commence avec un, parfois deux, colons. Le jeu se complexifie rapidement : le joueur doit contrôler des variables globales pour son pays (régime politique, taux d'imposition, taux de produits de luxe) et gérer plus finement de plus en plus de villes et d'unités ; une partie peut durer plusieurs centaines de tours. Pour suivre l'évolution de sa civilisation, le joueur dispose de conseillers (qui l'informent de l'état de ses villes, de sa situation militaire, de sa situation diplomatique, de la satisfaction de son peuple, et de ses performances commerciales et scientifiques), de rapports (qui l'informent des merveilles déjà construites, des cinq plus grandes villes du monde, du score de sa civilisation et de ses performances relatives comparées à celles des autres civilisations, de la carte du monde connu, et — quand cela sera possible — de l'état d'avancement du vaisseau spatial) et d'une aide en ligne appelée Civilopedia.
Le jeu propose quelques options de personnalisation de la planète : masse de terre (petite, normale, grande), température (fraiche, moyenne, chaude), humidité (aride, normal, humide), âge (3, 4, 5 milliards d'années), et nombre de civilisations (de 3 à 7). Le monde est généré aléatoirement en fonction des paramètres : aucune partie n'aura le même monde que les autres, même avec des paramètres identiques. Des joueurs ont aussi créé des éditeurs et des scénarios pour changer les paramètres de Civilization, contrôlés par des fichiers au format texte, et ont modifié les icônes du jeu.
Système de jeu
Carte : terrains et ressources
La carte est divisée en cases (chaque case a huit voisins) et chaque case représente un type de terrain : arctique, montagne, colline, désert, forêt, jungle, marécage, océan, plaine, prairie, rivière, toundra. Chaque terrain fournit un nombre variable de ressources naturelles : matériaux de construction (représentés par des boucliers), nourriture (représentée par des épis de blé) et revenus commerciaux (représentés par des doubles flèches dorées) ; une case peut en outre fournir des ressources spéciales qui procurent des bonus en ressources naturelles : charbon, poisson, gibier, gemmes, or, chevaux, oasis, pétrole, phoques ; des progrès techniques permettent d'aménager ou de changer la nature des différentes cases (ex. : pose de voies ferrées, transformation d'un désert en prairie, etc.).
Des barbares, qui apparaissent aléatoirement dans les zones hors de contrôle des civilisations (y compris en mer), viennent détruire les aménagements de cases et piller les villes mal défendues.
Villes : citoyens, bâtiments, merveilles
Les villes sont l'élément déterminant du jeu : elles produisent les bâtiments, les unités, et les composants du vaisseau spatial quand la course à l'espace débutera ; elles fournissent également l'or qui servira soit à alimenter le trésor du joueur, soit à financer la recherche scientifique. Le délai de production d'un bâtiment ou d'une unité dépend de la quantité de matériaux de construction collectée dans la ville ; le joueur peut néanmoins puiser dans son trésor pour accélérer la production, qui devient disponible au début du tour suivant. Certains bâtiments ne peuvent être construits qu'une fois par partie : ce sont les Merveilles du monde, qui procurent généralement un avantage substantiel à la civilisation qui en bâtit une en premier (cela s'appelle "la course à la merveille").
Le nombre de citoyens dans une ville détermine le nombre de cases exploitées (20 cases au maximum, même si le nombre de citoyens dépasse 20). La productivité et le moral des citoyens sont améliorés par les bâtiments locaux à chaque ville (aqueduc, banque, bibliothèque, temple, etc.) et par les merveilles possédées par le joueur. Certains citoyens peuvent être affectés à une tâche spécifique plutôt qu'à l'exploitation d'une case : les savants accélèrent la recherche scientifique, les percepteurs accroissent la collecte des impôts, les artistes fabriquent des produits de luxe qui rendent les gens heureux.
Au fil du temps et des avancées technologiques, chaque civilisation génère toujours plus de pollution, qui peut menacer toute la planète et aboutir à une catastrophe climatique : en effet, les villes sont de plus en plus peuplées et produisent toujours plus de biens, ou des belligérants décident de se servir d'armes nucléaires dévastatrices.
Unités
Les unités possèdent un facteur d'attaque, un facteur de défense, une capacité de déplacement (en case par tour), et peuvent avoir des capacités spéciales. Une unité produite dans une ville équipée d'une caserne ou qui a remporté une victoire au combat peut obtenir le statut de « vétéran » et ainsi disposer de 50 % de bonus à ses facteurs d'attaque et de défense.
Les colons sont des unités essentielles pour développer le domaine du joueur : ils sont capables de transformer les terrains, d'aménager les cases (c'est-à-dire notamment de créer des routes, des voies ferrées, des mines, et des irrigations), et de fonder une ville nouvelle (une ville qui forme un colon « perd » un citoyen ; quand un colon fonde une ville, il disparait et la nouvelle ville commence avec un citoyen).
Les caravanes sont un autre type d'unité non combattante ; elles servent à établir des routes commerciales ou à accélérer la production d'une merveille dans une ville (ce qui correspond à un transfert de matériaux de construction).
Toute unité est liée à une ville d'attache qui en assure le coût de maintenance (qui dépend du régime choisi par le joueur).
Recherche
L'arbre technologique de Civilization est divisé en 3 périodes historiques : Antiquité, Moyen Âge, époque industrielle. La recherche progresse par étapes : chaque invention rend possible la recherche de connaissances plus élaborées, des premières poteries jusqu'au vol spatial, permet de produire de nouveaux bâtiments et de nouvelles unités, et permet de changer de régime politique.
Les efforts de recherche peuvent être internes (le joueur développe les technologies) ou acquis auprès d'autres joueurs (diplomatiquement, militairement ou par l'espionnage).
Diplomatie
Le réalisme du jeu est renforcé par les interactions entre les joueurs, qui s'étoffent en cours de partie : demande de tribut, guerre, paix, etc. Une civilisation qui connait l'écriture dispose de diplomates qui peuvent, quand ils atteignent une ville adverse, établir une ambassade (pour obtenir des rapports plus précis sur l'adversaire), réaliser une mission d'espionnage, voler une technologie, saboter une production en cours, encourager une révolte, ou provoquer une rencontre avec un dirigeant pour entamer des discussions diplomatiques avancées. Les diplomates peuvent également tenter de corrompre les unités adverses.
Certains régimes contraignent le joueur à respecter la paix (démocratie, par exemple), sauf à décider d'un coup d'état ou d'une révolution.
Postérité
Civilization II est sorti en 1997, Civilization III en 2001, Civilization IV en 2005, Civilization V en 2010, Civilization : Beyond Earth en 2014 et Civilization VI en 2016 . Ces différentes versions apportent de fortes modifications du gameplay originel ; depuis Civilization IV, le jeu est en 3D.
Civilization: Call to Power est une franchise tout à fait distincte éditée par Activision en 1999 et portée sous Linux par Loki Software. Les détenteurs des droits d'auteur de Civilization ont pris des mesures légales contre l'utilisation du terme « Civilization » dans la série « Call to Power ».
Freeciv est une version libre et gratuite développée par des fans à partir de 1996.
Un se trouve dans la plupart des épisodes de la série et fait référence à un bug de Civilization qui pousse Gandhi, quand il est contrôlé par l'ordinateur, à être très agressif et à utiliser massivement les armes nucléaires. Ce comportement vient du fait que l’agressivité des personnages du jeu est notée de 0 à 255. Gandhi en tant que dirigeant pacifique démarre avec un score de 1. Mais quand l'ordinateur adopte la démocratie comme gouvernement, elle gagnait un bonus de -2 en agressivité. De ce fait, Gandhi devrait normalement avoir un score de -1. Sauf que le jeu n'a pas été programmé pour avoir une valeur négative et remplace le score de Gandhi par 255, le maximum. Les développeurs ont décidé de rendre hommage à cette erreur de programmation dans les jeux suivants.
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1
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Adaptation d'un jeu de société en jeu vidéo | est un jeu vidéo de stratégie au tour par tour de type 4X conçu par Sid Meier et édité par Microprose. Civilization est le premier jeu de la série homonyme, Civilization, où le joueur incarne le dirigeant d'une civilisation qu'il doit mener de l'âge de pierre à la conquête spatiale. |
589 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Cuisine%20vietnamienne | Cuisine vietnamienne | La cuisine vietnamienne regroupe l'ensemble des traditions culinaires et des habitudes alimentaires des Viêt.
Histoire
L’histoire de la cuisine au Vietnam est liée aux grands événements marquant son histoire.
En effet, l'occupation de la Chine du au , la colonisation française de 1860 à 1954, puis la présence américaine lors de la guerre du Viêt Nam de 1960 à 1975, ont énormément influencé les traditions vietnamiennes. Chacun de ces pays est venu apporter ses habitudes et ses technologies à la production alimentaire.
L'agriculture est une activité majeure pour le Viêt Nam. En 2015, elle représente encore 20 % de son produit intérieur brut (PIB), et occupe 54 % de sa population active.
La cuisine vietnamienne est moins populaire que d'autres cuisines asiatiques, comme les cuisines chinoise, japonaise ou thaïlandaise.
Le rôle des femmes dans la transmission culinaire
Traditionnellement chargées d’éduquer les enfants et de nourrir le pays, les femmes sont les actrices principales de la transmission culinaire. Elles transmettent à travers les siècles de nombreux dictons, qui donne à la nourriture une véritable figure allégorique. Par ailleurs, les rituels liés à la préparation et à la prise des repas reproduisent, au sein du cercle familial, la hiérarchie sociale d’ordre confucéen du Viêt Nam.
Dans la tradition vietnamienne, la cuisine offerte par la maîtresse de maison vietnamienne se doit d’être à la fois l’expression de son respect vis-à-vis des convives, et la démonstration de sa propension au labeur.
Histoire des baguettes
Plusieurs historiens mettent en évidence les liens entre l’utilisation des baguettes et la civilisation de riziculture de l'Asie du Sud-Est. Cependant, comme dans d'autres pays asiatiques, les baguettes font usage de couverts. Lors d'un repas, les plats ne sont pas servis dans des assiettes individuelles : chaque convive, muni de baguettes, se sert dans un plat commun.
Les baguettes sont essentiellement produites en Chine du Sud et de l’Asie du Sud-Est, des régions productrices de bambou. Elles sont l'outil rudimentaire façonné à l'image du bec de l'oiseau pour pouvoir saisir efficacement les grains de riz et les poissons. Aussi pour ne pas se salir les mains avec les plats ayant tendance à contenir de l'eau (soupe, potage, saumure, etc.).
Particularités
Le territoire du Viêt Nam est divisé en trois régions : Nord, Sud et Centre. Ces territoires se distinguent par leurs caractéristiques géographiques, culturelles, ethniques et climatiques. Chacune de ces cuisines a des propriétés gustatives propres, ce qui contribue à la diversité de la gastronomie vietnamienne. Un autre trait de la cuisine vietnamienne est qu'elle privilégie le goût à l’esthétique.
On retrouve huit caractéristiques principales :
diversité des produits ;
saveurs accrues ;
nourriture peu grasse ;
grand nombre d'ingrédients par recette ;
mets savoureux et sains ;
utilisation de baguettes ;
plats disposés tous ensemble dans des plateaux (comme dans un buffet chaud ou froid) au cours du repas ;
convivialité et hospitalité (esprit de partage du repas avec l’autre).
Ingrédients
Les légumes
Les légumes sont omniprésents dans les ingrédients de cette cuisine, en particulier sous forme de crudités. De fait, un grand nombre de plats ont une base constituée de légumes plutôt que de viande, avec des modes de cuisson variés, comme la friture ou la cuisson à l'eau. Celle-ci est utilisée pour diluer les potages tel que la soupe aigre. Par ailleurs, les Vietnamiens élaborent des plats végétariens bouddhistes.
Les viandes
Les viandes couramment cuisinées sont le porc, le bœuf, le poulet, le canard et l'oie. Tous les poissons, les crustacés (crabes ou crevette), les mollusques et les coquillages comme les moules, les palourdes, les huîtres, sont aussi utilisés. Lors d'évènements festifs, des viandes moins communes peuvent être utilisées, comme la viande de chèvre, de tortue ou plus rarement de chien et de serpent.
Les plats sucrés
Les plats sucrés sont consommés en dehors des repas, et non à la fin de ceux-là. Ils sont consommés le matin et l'après-midi.
Sauces et condiments
Les condiments d'origines variées sont très souvent utilisés, comme :
de herbes aromatiques telles que l'Ocimum, le Perilla frutescens, l' Elsholtzia ciliata, l'aneth, l'Eryngium foetidum, le basilic, la marjolaine, l'oignon, le cumin, etc. ;
des épices comme le poivre, la citronnelle, les échalotes, l'ail, le gingembre, le citron ou de jeunes feuilles de citronnier, la ciboule de Chine ;
des sauces fermentées, comme la pâte de crevettes (salaison de crevettes), le vinaigre ou les bonbons amers, la noix de coco.
La sauce de poisson (nuoc-mâm) est très fréquemment utilisée pour relever le goût des plats, tout comme la sauce de soja. Le bol de sauce nuoc-mâm qui trône au centre de la table est à l'image des liens forts qui unissent les communautés au Viêt Nam.
Principes de coordination
Dans la cuisine vietnamienne, le juste équilibre dans les mélanges des ingrédients est essentiel. Il ne doit pas y avoir trop d'épices, trop de gras ni trop de sucre dans la préparation. Lorsque l’on déguste un plat, le principe de coordination devient plus clair : les plats se dégustent simultanément. Contrairement aux traditions occidentales, les plats sont servis et consommés tous en même temps, et non un par un.
On peut identifier les principes du yin et du yang, ainsi que les cinq éléments (wuxing) dans le développement, la préparation et la consommation de la nourriture.
Développement et coordination du yin et yang
Les épices typiques des peuples de l'Asie du Sud-Est sont utilisées en harmonie les unes avec les autres. Les propriétés des ingrédients d’un plat sont associées pour créer un juste équilibre entre la matière du « chaud » qui sont des aliments d’une certaine catégorie et la matière du « froid » qui sont des aliments d’une autre catégorie, suivant le principe de coordination.
Par exemple :
les propriétés « froid » de la viande de canard, sont adaptées à l'été. Pour qu'elle devienne « chaud » on l'associe en hiver à une sauce au gingembre ;
de leur côté, les viandes de poulet et de porc ont des propriétés « chaud » de bonne alimentation d'hiver.
Les 5 éléments
Diversité de la cuisine régionale
Malgré la définition générale ci-dessus, la cuisine vietnamienne a des caractéristiques différentes dans chaque région. Même à l'intérieur de chaque région, les cuisines locales présentent des caractéristiques variées.
Bases de la cuisine vietnamienne
C'est une cuisine dont le condiment principal est le nuoc-mâm, une sauce d'anchois ou de différents poissons fermentés dans du sel s'apparentant au garum des anciens Latins. La sauce de soja est un condiment principalement utilisé dans les plats d'origine chinoise, coréenne ou japonaise.
Le riz est bien sûr une composante essentielle de la cuisine vietnamienne. Il est plutôt collant, contrairement aux riz utilisés en Occident. Écrasé, il est transformé en galettes, utilisées dans les chả giò. Réduit en poudre, il est utilisé comme farine pour faire des crêpes, des gâteaux ou des pâtes.
On distingue deux sortes de pâtes : celles à base de riz (appelées selon la taille bún, hủ tiếu, phở…), et celles à base de blé (mì). L'utilisation de l'une ou de l'autre varie en fonction du plat.
Une grande variété de feuilles aromatiques et de légumes est présente dans toutes les recettes.
Ayant subi l'influence de l'Inde et de la France, ses viandes et ses poissons sont cuits à la vapeur ou selon la technique du kho (cuisson lente avec sel, nuoc-mâm, sucre que l'on fait caraméliser).
La cuisine vietnamienne reflète la diversité culturelle et ethnique du pays. À ce titre, on devrait davantage parler de « cuisines vietnamiennes ». On peut cependant distinguer plusieurs groupes.
Cuisine du Nord
La cuisine du Nord n'est pas souvent épicée, grasse ou sucrée comme celles d'autres régions, elle utilise principalement de la pâte de crevettes diluée en sauce.
Dans le Nord, on utilise de nombreux légumes et fruits de mer facilement disponibles : crevettes d'eau douce, crabe, poisson, palourdes, moules, etc. En général, en raison de difficultés à pratiquer l'agriculture, la majorité des mets " du Nord " au Vietnam sont composés essentiellement de poisson.
Beaucoup de personnes apprécient Hanoï pour son art culinaire, étant donné qu'il représente la quintessence de la cuisine la plus typique du nord du Viêt Nam avec le phở, le bún thang, le bún chả, des gâteaux, tels que le cốm. Plus ancienne, elle fait très largement appel aux soupes, aux plats mijotés et aux grillades. Très raffinée, elle compte notamment les éléments suivants :
bánh chưng : gâteau de riz gluant à la pâte de haricots mungo et au lard cuit à la vapeur ;
bún chả : grillade de poitrine de porc et boulettes de porc avec des nouilles blanches (bun) de riz, des herbes aromatiques et des légumes marinés ;
bún thang : vermicelles de riz avec de l'omelette et du poulet en julienne ;
cá kho : poisson grillé et cuit au kho avec des morceaux de lards et du piment. Il y a des variantes de ce plat, avec du porc ou de la poitrine de porc, avec du poulet, du bœuf. Il y a également une version sans caramel, mais avec du nuoc-mâm et du gingembre, par exemple ;
chả cá : poisson frit au curcuma sur lit d'aneth et de ciboulette que l'on déguste avec des galettes de riz grillées, des nouilles de riz (bún), de la pâte de crevettes fermentée et des cacahuètes ;
giò lụa ou chả lụa : pâté de porc vietnamien cuit à la vapeur dans une feuille de bananier. Il y a également une version de pâté frit, du pâté à la cannelle ou encore du pâté de porc à la couenne de porc, du pâté de bœuf à l'aneth ;
mì xào : nouilles de blé frites avec garniture variée ;
nem rán (nem) : rouleau de galette de riz frit, farci à la viande de porc haché et crevette et crabe ;
phở : soupe nationale vietnamienne, prise au petit déjeuner dans tout le pays, ainsi qu'aux différents repas.
Cuisine du Centre
La cuisine du Centre est inspirée à la fois par le peuple cham et la cour impériale ; c'est une cuisine presque à part qui se distingue par une utilisation importante des piments, la rendant parfois difficile à manger même pour les autres Vietnamiens.
Le centre du Viêt Nam est la région qui offre le plus fort contraste en termes de richesse de la population. Ainsi, à côté de la cour impériale et de ses raffinements, vivait une population essentiellement de pêcheurs sur un sol pauvre et peu cultivable, ce qui a contribué au développement d'une cuisine très contrastée.
Bún bò Huế : soupe de nouilles au bœuf, spécialité de la ville de Huế.
Cuisine du Sud
La cuisine du Sud, fortement influencée par la cuisine chinoise, cambodgienne, thaï, se caractérise habituellement par l’utilisation du sucre, du lait de coco et de l'eau de noix de coco.
Cette cuisine comporte également de nombreux plats réalisés à partir de différents poissons séchés (comme la sauce de poisson colorée, le poisson salé, le poisson trois façons, etc.).
La cuisine du Sud utilise aussi plus de fruits de mer (issus des pleines eaux) par rapport au Nord qui utilise des produits récoltés en eau saumâtre (poissons, crevettes, crabes, escargots de mer). Inspirée du Nord, mais avec des ingrédients du Sud, elle est plus sucrée. Elle est la plus connue grâce à l'émigration vietnamienne majoritairement issue de cette région.
Bánh cuốn : raviolis au porc haché et champignons noirs.
Bánh xèo.
Bun bo cari : vermicelles de riz au bœuf au curry.
: dite soupe saïgonnaise, spécialité de la ville de Mỹ Tho.
Nước chấm : la sauce vietnamienne à base de nuoc-mâm, dilué dans du vinaigre et du sucre.
Sinh to : milk-shake.
Ta pin lu : fondue vietnamienne.
Repas traditionnel de la famille vietnamienne
L'organisation à l'occidentale n'existe pas : pas d'entrée, de plat de résistance, ni de dessert. Mais, il existe une multitude de plats offerts simultanément sur la même table pour les plus riches, ou un plat unique (salés, sucrés, ou les deux) dans les milliers de petits restaurants de rues où les convives se déplacent d'un restaurant à l'autre selon leurs envies.
Dans les repas de famille, la plupart des plats sont préparés à l'avance et posés au centre de la table.
Un repas quotidien d’une famille vietnamienne moderne comprend, par exemple, du riz, du bœuf, des œufs frits, des légumes… Les Vietnamiens mangent souvent le matin des collations alimentaires (telles que du pain, du riz gluant, de la soupe de riz (cháo), des nouilles, des vermicelles). Un repas d’une famille typique vietnamienne a lieu l'après-midi et/ou le soir, généralement lorsque la famille est au complet. Le repas principal des Vietnamiens comprend habituellement un plat principal (du riz), un plat épicé (sauce) et d’autres plats qui harmonisent la qualité des aliments de base.
Un autocuiseur est suffisant pour toute la famille (mais chacun a un bol et des baguettes). Un petit bol de sauce (sauce de poisson ou sauce de soja) est partagé par la famille. Un aliment savoureux avec des protéines et des graisses animales est bouilli, mijoté ou frit (viande, poisson). Les légumes sont bouillis, sautés ou fermentés. Une soupe claire (canh en vietnamien) peut être servie, en général un bol de bouillon de légumes.
Certains plats connus
Trứng vịt lộn : œuf de cane, de poule ou de caille cuit à la vapeur. L'œuf est incubé et l'embryon est déjà formé.
Bánh xèo : crêpes vietnamiennes que l'on mange principalement avec de la salade.
Bánh bột lọc : gâteau de farine de manioc garni de crevettes et (ou) de poitrine de porc, servi avec de la sauce nuoc-mâm.
Bo bun : salade vietnamienne composée de salade, de vermicelles de riz, de morceaux de nems, de bœuf grillé, d'herbes aromatiques telles que la coriandre, la menthe, le tout parsemé de cacahuètes.
Chả lụa, ou giò lụa : une saucisse de porc mariné dans le nuoc-mâm.
Chè : dessert typique vietnamien. Il en existe plusieurs sortes. En général, il s'agit d'un élément consistant (agar-agar, haricots, grains de maïs) baignant dans du lait de coco sucré. Il y a notamment le bánh lọt et le dessert à trois couleurs (chè ba màu).
Nems ou chả giò (nom donné au sud) : galettes de riz frites fourrées avec une duxelles (c'est-à-dire une farce à base d'ingrédients hachés ou coupés menu), appelées également nem ran au nord ou « rouleau impérial » en France, à ne pas confondre avec les nem chua, boulettes de viande crue fermentée.
Thịt kho : porc au caramel. On peut remplacer le porc par du poisson, le plat devenant un cá kho, ou des crevettes, pour un tom kho.
Bò lúc lắc.
Bún chả: dont l’odeur attirante est reconnue dans toutes les rues de Hanoï au moment du déjeuner. Il est composé de vermicelle de riz frais accompagné de porc grillé.
Ingrédients
Légumes
Fruits
Viande
Bœuf
Canard
Chien
Mouton
Porc
Poulet
Viande d'agneau
Viande de brousse
Viande de cheval
Viande de chèvre
Fruits de mer
Herbes aromatiques
Aneth
Basilic (plante)
Centella asiatica
Ciboule
Ciboule de Chine
Coriandre
Ficus racemosa
Laitue cultivée
Perilla frutescens
Renouée des oiseaux
Condiments
Caramel
Cinq épices
Curcuma
Cymbopogon
Gingembre
Glutamate monosodique
Nuoc-mâm
Petit galanga
Piment
Poivre noir
Sauce de soja
sel
Sucre
Vinaigre
Boissons
Alcool, vin
Alcool de riz
Alcool de serpent
Vin de palme
Vin de Đà Lạt
Rượu táo mèo
Rượu đế
Chè
Cendol
Chè bưởi
Chè đậu đen
Chè khúc bạch
Chè sâm bổ lượng
Cơm rượu
Jelly
Tàu hủ hoa
Zenzai
Bière
La bière est très populaire au Viêt Nam. On trouve des marques locales comme la 33 Export, Bia Saigon, Larue ou de l'Heineken ou San Miguel, brassée localement. Il y a aussi des microbrasseries brassant des Bia hơi.
Café
Le Viêt Nam est le plus important producteur de café Robusta de la planète. Le café est préparé à l'avance et sous forme concentrée. Il est mélangé avec des glaçons et souvent avec du lait concentré. On peut citer comme célèbres marques locales Trung Nguyên ou Vinacafe. On consomme aussi le café Kopi luwak.
Thé
Thé noir
Thé Oolong
Thé vert
Thé glacé
Thé au lotus
Recettes
Notes et références
Notes
Références
Annexes
Bibliographie
Thai Dang Cao, Viêt-nam, Éditions Grund, 1988,
Maït Foulkes, Le livre du riz, illustrations d'Aurore de la Morinerie, Éditions Philippe Picquier, 1998,
Marie-France Chauvirey, La Cuisine chinoise et vietnamienne, Éditions Sud Ouest, 2003,
Martine Groffe et François Peltier, Les Cuisines du monde, Éditions Le sablier, 2012,
La Petite Bibliothèque des cuisines du monde, Larousse, 2012,
Uyen Luu, Cuisine vietnamienne, Éditions Solar, 2014,
Hoang Lien Nguyen et Thi Dang Ngo, La Cuisine vietnamienne par l'image, Éditions Orphie, 2012,
Restaurant Paris-Hanoi et Charlotte Lascève, Paris-Hanoi. Les recettes du Vietnam, Éditions Marabout, 2012,
Hoang Lien Nguyen, La Cuisine vietnamienne pas à pas, Éditions Orphie, 2011,
Articles connexes
Cuisine asiatique
Cuisine bouddhique
Cuisson des aliments
Culture du Viêt Nam
Liste des cuisines du monde | La cuisine vietnamienne regroupe l'ensemble des traditions culinaires et des habitudes alimentaires des Viêt. |
591 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Chimie%20organique | Chimie organique | La chimie organique est le domaine de la chimie qui étudie les composés organiques, c'est-à-dire les composés du carbone (à l'exception de quelques composés simples qui par tradition relèvent de la chimie minérale). Ces composés peuvent être naturels ou synthétiques.
Une caractéristique du carbone consiste en l’aptitude qu’ont ses atomes à s’enchaîner les uns aux autres, par des liaisons covalentes, d'une façon presque indéfinie, pour former des chaînes carbonées d’une grande diversité. Les composés organiques sont ainsi constitués de molécules caractérisées par des enchaînements carbonés propres aux molécules dites « organiques ».
L'aptitude caractéristique du carbone implique qu'.
Les molécules organiques contiennent fréquemment des atomes d’hydrogène et souvent des atomes d'oxygène ou d'azote et les molécules synthétiques proviennent souvent du pétrole.
La chimie organique étudie en particulier leur structure chimique, leurs propriétés, leurs caractéristiques, leur composition chimique, leurs réactions chimiques et leur préparation (par synthèse ou autres moyens). Ces composés peuvent comprendre d'autres éléments chimiques, comme les halogènes (fluor, chlore, brome, iode) ainsi que le bore, le silicium, le phosphore, le soufre ; plus rarement, le lithium, le sodium, le magnésium, le cuivre, le titane, le potassium, le fer, le cobalt, le zinc et le plomb. Cette dernière est appelée chimie organométallique.
La première définition de la chimie « organique » par Nicolas Lémery dans son Cours de chimie publié en 1690 était due à la conception erronée selon laquelle les composés organiques seraient les seuls entrant en jeu dans les processus du vivant. Cependant, les molécules organiques peuvent être produites par des processus sans rapport avec le vivant et le vivant dépend aussi de la chimie inorganique. Par exemple, de nombreuses enzymes ont besoin de métaux de transition comme le fer ou le cuivre pour être actifs ; et des matériaux comme les coquillages, les dents ou les os sont constitués en partie de composés organiques et en partie de matière inorganique (minérale).
Bien qu'il y ait un recouvrement avec la biochimie, cette dernière s'intéresse spécifiquement aux molécules fabriquées par les organismes vivants qui appartiennent aux grands groupes classiques (lipides, glucides, protides, acides nucléiques) ainsi qu'aux petites molécules produites par le métabolisme. Les composés organiques sont donc au cœur de ces disciplines. On les désignera sous le terme général de « substances » organiques qui inclut des macromolécules comme les protéines (polymères polypeptidiques).
Historique
La chimie organique s'oppose par ailleurs à la chimie inorganique (minérale ou « générale »), laquelle s'occupe de l'étude des substances issues du monde minéral (la Terre, l'eau et l'atmosphère). Cette séparation tient au fait que jusqu'au début du , les chimistes pensaient généralement que les composés des organismes vivants étaient trop complexes de par leur structure et que l'homme ne pouvait les synthétiser car leur formation avait nécessité l'intervention d'une « force vitale » (voir vitalisme). Ces composés étaient également particuliers du fait qu'ils pouvaient se reproduire. Ils appelèrent ces composés « organiques » et continuèrent à les ignorer.
L'essor de la chimie organique commença lorsque les chimistes découvrirent que ces composés pouvaient être abordés de façon similaire aux composés inorganiques et pouvaient être recrées en laboratoire sans avoir recours à la « force vitale ». Aux alentours de 1816, Eugène Chevreul commença une étude des savons à partir de différents corps gras et alcalis. Il sépara les différents acides qui, en combinaison avec les alcali, produisaient le savon. Ainsi, il démontra qu'il était possible de changer chimiquement les graisses afin de produire de nouveaux composés sans l'aide d'une « force vitale ». En 1828, Friedrich Wöhler fut le premier à produire l'urée, un constituant de l'urine qui est une molécule organique, à partir du cyanate d'ammonium NH4OCN qui est un réactif inorganique. Cette réaction fut ensuite appelée la synthèse de Wöhler. Il fut très prudent et ne déclara pas, ni à ce moment ni plus tard, la fin de la « théorie de la force vitale », mais ceci est maintenant considéré comme le tournant historique.
De 1850 à 1865, le chimiste français Marcellin Berthelot (1827-1907), professeur au Collège de France, se consacre à la synthèse organique et reconstitue le méthane, le méthanol, l'éthyne et le benzène à partir de leurs éléments, et expose ses théories dans son livre La Chimie Organique Fondée sur la Synthèse.
Un autre grand pas fut franchi en 1856 lorsque William Henry Perkin, alors qu'il cherchait à produire de la quinine, synthétisa de manière accidentelle la teinture organique maintenant appelée mauvéine. Cette découverte rapporta beaucoup d'argent et augmenta l'intérêt pour la chimie organique. Une autre étape fut la préparation en laboratoire du DDT par Othmer Zeidler en 1874, mais les propriétés insecticides de la molécule ne furent découvertes que beaucoup plus tard.
Une avancée cruciale pour la chimie organique fut le développement du concept de structure chimique, de manière indépendante et simultanée par Friedrich August Kekule et Archibald Scott Couper en 1858. Les deux hommes suggérèrent que les atomes de carbone tétravalents pouvaient se lier les uns aux autres afin de former un squelette carboné et que les détails des liaisons entre les atomes pouvaient être découverts par une interprétation de certaines réactions chimiques.
Le développement de la chimie organique continua avec la découverte des hydrocarbures et de leur séparation par distillation fractionnée en composés chimiques de points d'ébullition différents. La transformation des différents composants du pétrole grâce à des procédés chimiques de plus en plus nombreux engendra l'industrie pétrochimique dont dérive la synthèse du caoutchouc, de plusieurs adhésifs organiques et des plastiques.
L'industrie pharmaceutique débuta pendant la dernière décennie du lorsque la production d'acide acétylsalicylique, plus connu sous le nom d'aspirine, commença en Allemagne par Bayer.
La première tentative d'amélioration systématique d'un médicament eut lieu avec le développement de l'arsphénamine (Salvarsan). De nombreux dérivés d'une molécule active mais très toxique (atoxyl) qu'on qualifierait maintenant de , furent synthétisés et testés par Paul Ehrlich et son équipe. À l'issue de cette optimisation (un drug design embryonnaire), le composé présentant le meilleur rapport efficacité/toxicité fut sélectionné pour la production.
Les premières réactions organiques furent souvent le résultat de découvertes fortuites mais, à partir de la seconde moitié du , l'étude systématique des composés organiques se développa. Au début du , les progrès en chimie organique permirent la synthèse de molécules complexes en suivant un protocole par étapes. Au même moment, on découvrit que les polymères et les enzymes étaient des molécules organiques de grande taille et que le pétrole était d'origine biologique.
Le processus permettant de synthétiser une molécule précise à partir de précurseurs simples - et le plus souvent commerciaux - est appelé synthèse totale. La synthèse totale de composés naturels complexes, initiée avec la préparation de l'urée, gagna en complexité avec le glucose et le terpineol et, en 1907, la synthèse totale fut utilisée dans un but commercial pour la première fois par Gustaf Komppa avec le camphre. Les avancées dans le domaine pharmaceutique ont été conséquentes : il devint possible de synthétiser des hormones humaines complexes (stéroïdes, insuline) et d'en obtenir des dérivés. Depuis le début du , la puissance de la synthèse totale n'a cessé d'augmenter, rendant possible la préparation de molécules aussi complexes que la vitamine B12. De nos jours, les composés synthétisés peuvent comporter des dizaines de centres stéréogènes dont la stéréochimie peut être contrôlée grâce à la synthèse asymétrique.
Actuellement, plus de quarante-cinq millions de composés sont disponibles, souvent obtenus par voie synthétique et parmi lesquels rares sont les produits que l'on trouve dans la nature.
La chimie organique se définit maintenant simplement par l'étude des composés à base de carbone autres que les oxydes de carbone, les cyanures, les carbonates et les carbures autres que les hydrocarbures. On l'appelle également la chimie du carbone (voir aussi Composé organique).
Caractéristiques
La raison pour laquelle il existe autant de composés carbonés est la capacité du carbone de former des liaisons covalentes avec lui-même et donc de former de nombreuses chaînes de différentes longueurs, ainsi que des cycles de différentes tailles. La plupart des composés organiques sont fort sensibles à la température et se décomposent généralement au-dessus de . Ils ont tendance à être peu solubles dans l'eau, en tout cas moins solubles que les sels inorganiques. En revanche, et à l'inverse de tels sels, ils ont tendance à être solubles dans les solvants organiques tels que l'éther diéthylique ou l'éthanol. D'une manière générale, on peut retenir que les semblables (molécules plus ou moins polaires, protiques…) dissolvent les semblables.
Représentation
Les composés organiques sont constitués d'atomes de carbone et d'hydrogène ; leur structure peut posséder d'autres atomes. Dans un souci de simplification, les chimistes ont pris l'habitude de représenter les molécules qu'ils manipulent sans faire figurer les atomes de carbone et d'hydrogène. Cette représentation est appelée formule topologique.
Familles
Composés aliphatiques
Les composés aliphatiques comportent des squelettes carbonés linéaires ou cyclisés (composés alicycliques) non aromatiques qui peuvent être modifiés par des groupes fonctionnels.
Composés hydrocarbonés (hydrocarbures) :
alcanes
cycloalcanes
alcènes
alcynes
allènes
Composés oxygénés:
alcools
alcools allyliques
alcools homoallyliques
éthers
époxydes
oximes
cétals (et hémi-cétals, acétals, hémi-acétals)
cétones
cétones α,β-insaturées
énols
aldéhydes
acides carboxyliques et leurs dérivés :
esters (et lactones)
amides (et lactames)
halogénures d'acyle
anhydrides
cétènes
isocyanates
ortho-esters
glucides
Composés azotés:
amines
imines
énamines
nitriles
isonitriles
amides (et lactames)
isocyanates
oximes
azotures
triazènes
Composés halogénés :
hydrocarbures halogénés
halogénures d'acyle
Composés phosphorés :
phosphines
phosphites
phosphates
phosphonates
Composés aromatiques
Un composé aromatique doit répondre à trois critères :
être une molécule cyclique contenant des atomes de carbone et pouvant contenir des hétéroatomes ;
avoir un système conjugué de types π-σ-π ou p-σ-π (avec σ = liaison simple, π = double liaison et p = doublet non liant) ;
respecter la règle de Hückel.
Si le cycle contient au moins un atome autre que du carbone (en général N et/ou O, parfois S, mais d'autres possibilités existent : le sélénium par exemple), on parle d'hétérocycle.
Composés benzéniques :
benzène et ses dérivés (phénols, amines aromatiques, etc.)
benzoïdes (benzènes polycycliques)
fullerènes
Hétérocycles :
pyridine
furane
thiophène
pyrrole
porphyrine
chlorine
Autres
On peut également citer les composés issus d'autres branches reliées à la chimie organique :
polymères
composés organométalliques
ylures de phosphore
bases fortes et très fortes (15.5<pKa<60) utilisées spécialement en synthèse organique :
hydrures
amidures
alcoolates
organolithiens
Réactions
Règles élémentaires
Règle de Markovnikov
Règle de Zaïtsev
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Articles connexes
Chronologie de la chimie
Représentation des molécules
Chiralité
Biophysique
Carbone
Liens externes
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Site éducatif
Exercices résolus de chimie organique (gratuit, site université Paris 11) | La chimie organique est le domaine de la chimie qui étudie les composés organiques, c'est-à-dire les composés du carbone (à l'exception de quelques composés simples qui par tradition relèvent de la chimie minérale). Ces composés peuvent être naturels ou synthétiques. |
593 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Constante%20physique | Constante physique | En science, une constante physique est une quantité physique dont la valeur numérique est fixe. Contrairement à une constante mathématique, elle implique directement une grandeur physiquement mesurable.
Les valeurs listées ci-dessous sont des valeurs dont on a remarqué qu'elles semblaient constantes et indépendantes de tous paramètres utilisés, et que la théorie suppose donc réellement constantes.
Les constantes sans dimension, comme la constante de structure fine, ne dépendent pas du système de poids et mesures utilisé. Les autres auraient évidemment des valeurs différentes dans des systèmes différents. Des systèmes (par exemple les unités de Planck) ont été proposés sur la base d'une fixation à 1 du plus grand nombre de constantes possible, mais n'ont pas connu grand succès pour le moment.
Liste de constantes physiques
Le nombre entre parenthèses représente l'incertitude sur le dernier chiffre significatif.
Par exemple :
signifie ± ;
signifie que l'incertitude est de :
Constantes définissant les unités du Système international
Avant la réforme de 2019
Depuis 2019
Ces constantes, fixées le 20 mai 2019, permettent à leur tour de définir les sept unités de base du Système international d'unités (seconde, mètre, kilogramme, ampère, kelvin, mole et candela). Ces nouvelles définitions améliorent le SI sans changer la valeur des unités.
Électromagnétisme
Gravitation
Constantes physico-chimiques
Constantes atomiques et nucléaires
Le nombre entre parenthèses représente l'incertitude absolue sur les derniers chiffres. Par exemple : signifie ± .
Unités de Planck
Valeurs exactes
Dans le but de rendre l'étalonnage de l'ampère, unité de base du Système international (SI), plus précis, la générale des poids et mesures (CGPM) a adopté en 1988 des valeurs « exactes » des constantes de von Klitzing et de Josephson :
K = / ≡ (CIPM (1988) , ; 20) ;
J = 2/ ≡ (CIPM (1988) , ; 19).
Cependant, le Comité consultatif d’électricité (CCE) a stipulé que
Nonobstant ceci, il est possible de redéfinir le kilogramme, jusqu'ici la seule unité de base du SI qui soit encore définie par un étalon physique (et est donc le seul « degré de liberté » subsistant dans le système), à partir des valeurs exactes des constantes de von Klitzing et Josephson. Si on admet cela, toute une série de constantes physiques acquièrent des valeurs exactes en conséquence.
La définition du kilogramme serait alors :
On en déduit alors que l'ampère vaut exactement élémentaires par seconde. La valeur de la constante de Planck découle aussi de ces valeurs exactes, ainsi que celle de la constante de structure fine.
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
Constante fondamentale
Table de constantes et paramètres astrophysiques
Comité de données pour la science et la technologie (CODATA)
Unité de mesure, Système international d'unités, Conversion des unités
Bibliographie
: discute le bien-fondé des valeurs recommandées, par les auteurs du rapport (dont Barry N. Taylor, lui-même)
Liens externes
Bureau international des poids et mesures
Dernier jeu de valeurs recommandées CODATA à ce jour
CODATA (Committee on Data for Science and Technology)
ICSU (International Council for Science)
Constante fondamentale | En science, une constante physique est une quantité physique dont la valeur numérique est fixe. Contrairement à une constante mathématique, elle implique directement une grandeur physiquement mesurable. |
595 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Color%20TV-Game%206 | Color TV-Game 6 | La Color TV-Game 6 est la première console de salon de Nintendo.
Elle sort le au prix de . Nintendo souhaite concevoir et construire la console de « A à Z », mais étant donné le coût trop important de la fabrication des microprocesseurs, la société doit changer d'avis, et c'est finalement Mitsubishi qui fournira ces composants.
Elle fonctionne à piles, et contient six versions d'un jeu proche de Pong, nommé Light Tennis. Les deux joueurs commandent à l'écran leur palette respective, avec deux molettes fragiles, fixées directement à la machine, ce qui est peu pratique pour jouer.
Les consoles de l'époque étaient en noir et blanc, et souvent pour un prix dépassant les . Ainsi, grâce au prix de vente initial peu élevé et à ses jeux en couleurs, exemplaires de la Color TV-Game 6 sont vendus.
Le même mois, la Color TV-Game 15 sort parallèlement. C'est une version de meilleure qualité, et pour un prix plus élevé. Elle fonctionne avec un adaptateur secteur, dispose de deux manettes câblées et débranchables et propose quinze versions de Light Tennis.
Ces consoles connaîtront un grand succès et inciteront Nintendo à poursuivre dans ce domaine.
Notes et références
Console de jeux vidéo Nintendo
Console de jeux vidéo de première génération
Produit lancé en 1977
Produit arrêté en 1980 | La Color TV-Game 6 est la première console de salon de Nintendo. |
596 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Color%20TV-Game%2015 | Color TV-Game 15 | La Color TV-Game 15 est le second modèle Color TV-Game de Nintendo. Elle sort le 8 juin 1977 au prix de 18 000 ¥.
Elle fonctionne avec un adaptateur secteur, et contient quinze versions d'un jeu proche de Pong, nommé Light Tennis. Les deux joueurs commandent à l'écran leur palette respective, avec une molette fixée sur deux manettes câblées et débranchables.
Le même mois, la Color TV-Game 6 sort parallèlement. C'est une version moins aboutie, et pour un prix moins élevé. Elle fonctionne avec des piles, dispose de deux molettes fixées directement sur la console, et propose six versions de Light Tennis. Les spécialistes affirment qu'elle aurait servi à mettre en valeur les qualités de la Color TV-Game 15.
Ces consoles connaîtront un grand succès et inciteront Nintendo à poursuivre dans ce domaine.
Divers
Elle apparaît dans Super Smash Bros. for Nintendo 3DS / for Wii U et Super Smash Bros. Ultimate en trophée aide. C'est le plus ancien personnage de Nintendo avec Shériff dans les années 1970.
Notes et références
Console de jeux vidéo Nintendo
Console de jeux vidéo de première génération
Produit lancé en 1977
Produit arrêté en 1980
Personnage de fiction créé en 1977
Personnage de Nintendo | La Color TV-Game 15 est le second modèle Color TV-Game de Nintendo. Elle sort le 8 juin 1977 au prix de 18 000 ¥. |
597 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Carte%20m%C3%A8re | Carte mère | La carte mère est le circuit imprimé qui supporte la plupart des composants et des connecteurs nécessaires au fonctionnement d'un compatible PC. Elle est essentiellement composée de circuits imprimés et de ports de connexion qui assurent la liaison de tous les composants et périphériques propres à un micro-ordinateur (disques durs (HDD/SSD), mémoire vive (RAM Random acces memory), microprocesseur, cartes filles) afin qu'ils puissent être reconnus et configurés par le microprocesseur grâce au programme contenu dans le BIOS (basic input output system) devant effectuer la configuration et le démarrage correct de tous les équipements.
Introduction
C'est la carte principale d'un micro-ordinateur qui regroupe les circuits principaux pour l'alimentation et les données (bus) sous contrôle du chipset et du BIOS tels que :
les ports internes sous forme de pin (microprocesseur, ou courant, ventilateur, de la carte mère LED) ;
les slots pour les cartes optionnelles (ISA, AGP, PCI, PCI Express, RAM, DDR, disque SSD / flash la mémoire)
les connecteurs externes utilisant un câble (ethernet, spdif, jack audio, USB, HDMI, Display port RJ45 modem) ;
les connecteurs internes utilisant un câble (câble SLI entre carte graphique, câble IDE, SCSI SATA pour le stockage des données.
Organisation générale
Depuis sa création, la carte mère s'est sans cesse enrichie de nombreuses fonctionnalités. Parmi celles-ci, on peut citer entre autres :
le contrôleur USB ;
le contrôleur Ethernet (qui permet de gérer le réseau fonctionnant par câble) ;
la puce audio (qui permet de gérer le son).
Ces fonctionnalités, qui n'étaient disponibles que par le biais de cartes d'extension jusque dans les années 1990, se retrouvent aujourd'hui sous forme de circuit intégré sur la majorité des cartes mères. Néanmoins, certaines cartes existent encore car elles embarquent des fonctionnalités supplémentaires (Wi-Fi sous forme de carte PCI ou USB, carte mère avec sortie graphique grâce à un GPU géré par le CPU (chez Intel les microprocesseurs modèles F non pas d'iGPU, chez AMD les modèles ont un APU).
Structure
Les différentes connexions (câble, piste dans circuit électrique) quels que soient leurs buts (transport de données ou de courant) utilisent soit une variation de tension soit une variation de courant. L'évolution de l'informatique consiste pour chaque composant à réduire la taille et augmenter la vitesse de communication tout en évitant les températures élevées (dissipateur, ventirad, ventilateur VRM/CPU/Carte graphique). Le clavier (Téléscripteur) utilisant des cartes à perforer et une imprimante papier a été remplacé par un écran cathodique, un clavier et un magnétocassette. Le système de calcul par roues (pascaline, machine de Babbage, système anglais de décodage « Bombe ») a été remplacé par des lampes (ENIAC) puis des transistors (Busicom ).
Connecteurs électriques
Ces connecteurs permettent d'acheminer le courant électrique du bloc d'alimentation vers la carte mère. Chaque carte en compte deux :
le connecteur de type ATX : c'est l'alimentation principale de la carte. Comme son nom l'indique, cette prise compte qui permettent d'acheminer les différentes tensions d'alimentation vers la carte. En effet, tous les composants d'une carte mère ne fonctionnent pas à la même tension électrique. C'est pourquoi l'alimentation délivre trois tensions différentes : +, + et + ;
le connecteur quatre ou huit pins (broches) pour CPU : ce connecteur de forme carrée compte seulement quatre ou huit broches. Il permet d'assurer l'alimentation électrique du processeur. Il délivre une tension de +.
Il existe aussi d'autres types de connecteurs électriques comme ceux adaptés aux cartes de classe AT (qui sont moins pratiques car leur inversion causerait de graves dégâts).
Support processeur
Le support processeur (ou socket en anglais) est le connecteur spécifique du processeur. S'il est dit « libre » (ZIF, en anglais) il permet d'insérer et de retirer le processeur simplement en soulevant le levier de verrouillage présent sur son côté afin de débloquer le socket aisément pour installer ou retirer le processeur. Ce système présent sur toutes les cartes mères récentes permet une grande modularité puisque l'on peut y installer tout processeur compatible avec le brochage. En pratique, certaines contraintes s'imposent, à savoir :
Marque du processeur depuis 2010, les deux principaux constructeurs de processeurs sont Intel et AMD. Leurs processeurs différent de par leurs caractéristiques physiques : chez AMD, les processeurs sont couverts de petites broches de connexion sur leur face inférieure et le socket correspondant est percé de trous dans lesquels vient s'enficher le processeur ; Intel utilise la technique inverse, c'est-à-dire que les broches de connexion se trouvent sur le socket alors que la surface inférieure du processeur est couverte de petites surfaces de contact. En 2020, AMD utilise le Socket AM4 pour ses processeurs, Intel utilise le socket LGA 1151 pour les principaux processeurs Grand-Public (Génération Skylake pour les : Pentium / Core I3 / Core I5 / Core I7).
Génération du processeur Chaque nouvelle génération de processeur (que ce soit chez Intel ou AMD) utilise un socket légèrement différent (de par le placement des broches de connexion). De ce fait, chaque nouvelle génération n'est pas rétrocompatible avec la précédente ce qui oblige l'utilisateur à changer de carte mère lorsqu'il veut installer un processeur qui n'est pas compatible avec la carte qu'il possède déjà.
Pour faire cohabiter et fonctionner tous ces composants, la carte mère utilise un jeu de circuits spécifiques appelé chipset. Celui-ci se divise en deux parties distinctes :
le « pont nord » (en anglais ), pour les périphériques « rapides » (mémoire, PCI Express). Dans certains microprocesseurs, cette partie de chipset est intégrée depuis 2011 ;
le « pont sud » (en anglais ) pour les périphériques « lents » (, disques durs et SSD… .).
Bus
Les bus pont nord et pont sud du microprocesseur (cf. image ci-contre), utilisent chacun un bus spécifique de la carte mère allant vers la mémoire et les périphériques (internes et externes).
Depuis les années 1990, la carte mère s'est dotée du bus PCI qui permet de connecter toutes les cartes d'extensions. Ce bus PCI se décline en deux versions de vitesses différentes : le plus rapide étant le PCI Express dédié, entre autres, aux cartes graphiques.
Les bus externes (E-SATA, USB, HDMI) sont reliés au bus PCI via des connecteurs de la carte mère ou les panneaux d’accès externes.
Depuis les années 2000, le constructeur AMD utilise lui le bus Hypertransport, pour relier le processeur aux banques de mémoire, à l'instar d'Intel qui utilise lui un bus QPI (QuickPath Interconnect).
BIOS et UEFI
Lors du démarrage, la carte mère a besoin de savoir quels périphériques lui sont connectés. Pour effectuer cette tâche, elle dispose d'un initialement appelé BIOS (de l'anglais « signifiant système d'entrée/sortie de base ») ou sur les ordinateurs plus récents de son équivalent l'UEFI. L'un et l'autre sont contenus dans une puce de « mémoire morte » (initialement ROM puis EEPROM (ou EPROM)) soudée à même la carte mère. Le microprocesseur lance ce code automatiquement lorsque la carte est mise sous tension — autrement dit, lorsque l'utilisateur allume son ordinateur :
BIOS Le microprocesseur utilise le code contenu dans le BIOS pour configurer chaque périphérique connecté à la carte mère (mémoire vive, disques durs, cartes d'extension). Si le microprocesseur ne peut pas afficher un message d'erreur, ni lancer le « configurateur du BIOS », la carte émet une série de bips qui permettent d'informer l'utilisateur du problème empêchant de continuer (entre autres si l'écran, le clavier ou la souris n'ont pas été détectés) — ces signaux sont propres à chaque carte. La signification de l'erreur liée à cette série de bips est précisée dans le manuel de la carte mère.Lorsque tous les périphériques ont été configurés, le microprocesseur exécute les instructions contenues dans le trouvé sur le périphérique identifié comme celui contenant le premier système disponible contenu dans un des périphériques de stockage de masse (CDROM, disque dur, , clé USB).
UEFI L'UEFI est le nouveau type de BIOS lié aux évolutions technologiques depuis les années 2000. Un consortium de constructeurs a mis au point un nouveau standard de (micrologiciel intermédiaire entre les éléments composants de la carte mère et le système d'exploitation). L'UEFI (de l'anglais ) offre quelques avantages sur le BIOS : fonctionnalités réseau en standard, interface graphique haute résolution, gestion intégrée d'installations multiples de systèmes d’exploitation et affranchissement de la limite des disques à . .
Connecteurs mémoire
On parle ici des slots de mémoire vive dynamique (DRAM).
Disposés à proximité du support du processeur, les connecteurs mémoire (slots en anglais) se trouvent au nombre de deux, quatre, six ou plus rarement huit. De forme longiligne, ils se distinguent des autres connecteurs par la présence d'ergots de sécurité à leurs deux extrémités et d'un détrompeur évitant d'insérer la carte à l'envers. Ils permettent de connecter les barrettes de mémoire vive sur la carte mère.
On dit DDR (Double Data Rate) pour parler de la structure actuelle des RAM.
En 2016, les slots mémoire accueillent des barrettes de mémoire au format DDR3 ou DDR4.
En 2020, avec l'avènement de la PS5 et de la XBox Series X, les mémoires GDDR6 (pouvant d'une manière théorique communiquer à la bande passante record de 450 Go/s, soit pour comparaison faire passer toutes les données d'un film de 2 heures de haute qualité en 1 seconde).
Slot d'extension
Situés vers le bas de la carte mère, ces gros connecteurs servent à connecter les cartes d'extension sur la carte mère, afin de lui rajouter de nouvelles fonctionnalités. On retrouve plusieurs types d'interfaces permettant de connecter des cartes d'extension :
le bus ISA (Industry Standard Architecture) : créé à la base par IBM, ce fut le tout premier bus informatique interne utilisé pour la connexion de cartes d'extension. Il a disparu des cartes mères depuis les au profit d'un bus plus compact (d'un point de vue physique) et aussi plus rapide : le PCI ;
le bus PCI (Peripheral Component Interconnect) : apparu en 1994, c'est le descendant du bus ISA. Il est toujours présent aujourd'hui () mais dans une version plus rapide et compacte : le bus PCI Express ;
le bus AGP (Accelerated Graphics Port) : lancé en 1997 par Intel, c'était un bus réservé aux cartes graphiques, créé afin de s'affranchir du bus PCI que le fondeur jugeait trop lent pour l'affichage en 3D temps réel. Il n'est aujourd'hui plus présent sur les cartes mères ;
le bus PCI Express (Peripheral Component Interconnect Express) : lancé par Intel en 2004, il est plus rapide et plus apte à supporter les cartes graphiques (bien qu'il soit aussi capable de supporter d'autres types de cartes).
Connecteurs de stockage
Les connecteurs de stockage sont des connecteurs spécifiques présents sur toutes les cartes mères, permettant de lui adjoindre des périphériques de stockage de masse (disque dur, lecteur de disque optique, disque SSD). On en trouve trois types :
le connecteur Floppy : il permet de connecter un lecteur de disquettes à la carte mère. C'est une interface assez ancienne que l'on ne trouve plus sur les cartes mères depuis la fin des (les clés USB ont eu beaucoup de succès). Néanmoins, il existe des lecteurs de disquettes qui peuvent se raccorder à l'ordinateur en USB ;
les connecteurs IDE (aussi appelés PATA pour Parallel ATA) : ces connecteurs, qui sont plus longs que les connecteurs floppy (même s'ils leur ressemblent au premier abord), permettent de connecter deux types de périphériques : les disques durs IDE et les lecteurs/graveurs de disques optiques à connectique IDE. Cette interface créée en 1986 a été remplacée par le SATA, plus petit et plus rapide ;
les connecteurs (pour ) : ils permettent de connecter trois types de périphériques : les disques durs SATA, les SSD et les lecteurs-graveurs de disques optiques (DVD) et Blu-Ray. Cette interface créée en 2003 est actuellement en ;
les connecteurs M.2 : amélioration du connecteur mSATA, ces connecteurs lancés vers 2013 sont destinés a accueillir des cartes filles de type : disques de stockage SSD / WIFI / Bluetooth
Panneau d'entrées/sorties
Le panneau d'entrées/sorties (en anglais ()) est une interface qui regroupe tous les connecteurs d'entrée/sortie. Ces connecteurs, qui respectent la norme PC 99, permettent à l'utilisateur de connecter des périphériques externes à l'ordinateur (comme un écran, un clavier, une souris, un kit d'enceintes ou une imprimante). On retrouve plusieurs types de connecteurs :
les ports USB (Universal Serial Bus) permettent de connecter la quasi-totalité du matériel récent (clés USB, imprimantes). La norme USB est apparue en 1996 et est toujours présente aujourd'hui ; les cartes mères proposent, en 2016, des ports USB en () repérables à leurs connecteurs bleus ;
le connecteur RJ45 permet de connecter l'ordinateur à un réseau informatique câblé ; en 2016, la prise est à la norme 1000BASE-T ;
le connecteur VGA (Video Graphics Array) : ce connecteur vidéo analogique permet de relier un écran à l'ordinateur. Ce connecteur est relié à l'IGP (Integrated Graphics Processor) du processeur (qui est une sorte de petite carte graphique intégrée au processeur ; tous les processeurs modernes en ont un) ;
le connecteur DVI (Digital Visual Interface) : ce connecteur vidéo numérique permet de relier un écran à l'ordinateur. Il est lui aussi relié à l'IGP du processeur ;
le connecteur HDMI : ce connecteur numérique gère l'audio et la vidéo en haute définition. Il permet de connecter un écran haute définition à l'ordinateur ;
le connecteur DisplayPort : ce connecteur vidéo numérique gère l'audio et la vidéo en haute définition (comme l'HDMI). Il permet de connecter un écran haute définition à l'ordinateur ;
les connecteurs audio analogiques : connecteurs jack 3.5 mm présents sur le bord du panneau. Ils permettent de relier un système audio à l'ordinateur (comme un kit d'enceintes, un casque audio) ou un microphone, de façon analogique ;
les connecteurs audio numériques (SPDIF) : ils permettent de relier un système audio à l'ordinateur, via un flux de données numérique (bitstream) ;
le connecteur Firewire (IEEE1394) : il permet de relier certains périphériques à l'ordinateur (disques durs externes, caméscopes).
Fabricants
En 2018, Les principaux fabricants de cartes mères sont :
Carte multiprocesseur
Une carte multiprocesseur (comme son nom l'indique) peut accueillir plusieurs processeurs physiquement distincts ( parfois quatre, rarement plus). Ces cartes relativement onéreuses sont principalement utilisées dans les architectures serveur ou les superordinateurs. En effet, la présence de deux processeurs permet de doubler la puissance de calcul de la machine. Pour gérer deux processeurs ensemble, deux techniques existent :
La gestion asymétrique : avec cette méthode, chaque processeur se voit attribuer une tâche différente. Cela permet de confier une tâche à un processeur alors que le second est occupé à autre chose.
La gestion symétrique : avec cette méthode, chaque tâche est répartie également sur chaque processeur (c'est-à-dire que chaque processeur se charge d'une moitié de la tâche)
Le système d'exploitation Linux permet la gestion symétrique de deux processeurs depuis la sortie du noyau Linux (2003).
Différents formats de carte mère
Au fur et à mesure de l'évolution de l'informatique, plusieurs formats standardisés de carte mère ont vu le jour. Voici les principaux :
AT (1984) : × (IBM) (format largement supplanté depuis le début des années 2000 par le format ATX) ;
Baby-AT (1985) : × ;
ATX (1995) : × (Intel) ;
microATX (1996) : × ,
FlexATX (1999) : × ,
E-ATX : × ,
Mini-ATX (2005) : × ;
ITX (2001) : × (VIA) ;
Mini-ITX (2001) : × max.,
Nano-ITX (2003) : × ,
Pico-ITX (2007) : × max. ;
BTX (2004) : × max. (Intel) ;
MicroBTX (2004) : × max.,
PicoBTX (2004) : × max. ;
DTX (2007) : × max. (AMD) ;
Mini-DTX (2007) : × max.
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
Matériel informatique
Électronique numérique | La carte mère est le circuit imprimé qui supporte la plupart des composants et des connecteurs nécessaires au fonctionnement d'un compatible PC. Elle est essentiellement composée de circuits imprimés et de ports de connexion qui assurent la liaison de tous les composants et périphériques propres à un micro-ordinateur (disques durs (HDD/SSD), mémoire vive (RAM Random acces memory), microprocesseur, cartes filles) afin qu'ils puissent être reconnus et configurés par le microprocesseur grâce au programme contenu dans le BIOS (basic input output system) devant effectuer la configuration et le démarrage correct de tous les équipements. |
598 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Cr%C3%AApe | Crêpe | La crêpe est un mets composé d'une couche plus ou moins fine de pâte, faite à base de farine et d'œufs agglomérés à un liquide (lait, parfois mélangé à de l'eau ou de la bière), sans levain. Elle est généralement de forme ronde.
La crêpe se mange chaude ou froide, sucrée ou salée (ou nature), comme plat principal ou comme dessert, mais peut aussi constituer un en-cas. Elle est servie telle quelle, agrémentée d'une garniture ou encore fourrée. Selon les habitudes et la garniture, elle peut être d'épaisseur variable.
On la déguste chez soi ou au restaurant, et on en trouve à emporter sur les marchés, lors d'événements festifs, comme dans les fêtes foraines. En Europe francophone, elle est associée aux fêtes de la Chandeleur ou au Mardi Gras.
Certains types de crêpes sont devenues des spécialités définies : crêpe bretonne, galette de sarrasin, vôte, socca, dosa, piadina, farinata, baghrir, etc.
Étymologie
L'adjectif d'ancien français cresp « frisé, ondulé » est issu du latin . Substantivé au féminin, il a pris le sens de « genre de pâtisserie » attesté au . En effet, la crêpe est caractérisée par les ondulations que fait la pâte finement étalée lors de sa préparation.
Préparation
On distingue les crêpes de couleur claire préparées à partir de farine de froment, de lentille, de maïs, de riz, de semoule, de teff ou de pois chiche, et celles, beaucoup plus brunes, réalisées avec de la farine de sarrasin (ou farine de blé noir).
Pour les crêpes de froment consommées en dessert, les ingrédients généralement utilisés pour la pâte sont la farine, les œufs, le lait (ou l'eau), le sucre et parfois du cidre ou de la bière. On y ajoute parfois des arômes comme de la vanille, de la fleur d'oranger, du Grand Marnier ou de l'alcool de cidre (lambig, calvados) ou de rhum.
Pour les crêpes de blé noir, les ingrédients de base sont la farine de blé noir, l'eau et du sel. On y rajoute parfois de la bière, un peu d'huile, d'autres farines en quantité moindre (froment, châtaigne) et du poivre. Cependant, chaque crêpier / crêpière a sa propre recette.
Les ustensiles nécessaires pour préparer une pâte à crêpes sont, de façon traditionnelle, une balance ou un verre mesureur, un tamis, un bol et un fouet. L'important est de bien mélanger pour obtenir une pâte lisse, sans grumeau. Le mélange peut se faire également à l'aide d'un fouet électrique, d'un robot de cuisine, ou d'un shaker spécialement conçu pour la pâte à crêpe. Certains cuisiniers conseillent de laisser reposer la pâte avant la cuisson.
Une crêpe s'obtient en étalant une portion de pâte, sous la forme d'un disque, sur un ustensile de cuisine préalablement graissé et chauffé (plaque de fonte, crêpière, poêle ou billig), et en la faisant cuire alternativement sur ses deux faces.
La crêpe française se prépare sans levain, contrairement par exemple au pancake américain, au mlyntsi ukrainien ou au blini. La crêpe reste alors fine et facile à plier. On peut ajouter de la bière levurée si on souhaite l'épaissir un peu et transmettre le parfum de cette boisson (l'alcool s'évapore à la cuisson).
Si la plaque n'est pas assez chaude, la pâte collera. Si on ne peut pas chauffer plus fort, alors un peu d'huile dans la pâte résoudra le problème. L'huile apporte également une souplesse à la crêpe. La pâte s'étalera plus vite, elle risquera moins de brûler à la cuisson et la crêpe risquera moins de se déchirer lors du dressage. Grâce à la finesse de la pâte étalée, la cuisson est très rapide. Contrairement aux pizzas, il convient de cuire la garniture à part et juste avant. La dorure apparaît dessous dès le début de la cuisson. Il vaut mieux sucrer après cuisson car le sucre noircit avant que la crêpe ne soit cuite.
Le fait de nettoyer la plaque avant chaque crêpe avec un chiffon imbibé d'un peu de matière grasse (beurre salé ou d'huile) évite que les fragments brûlés collent à la prochaine cuisson.
Consommation
La crêpe peut se consommer seule, mais est souvent couverte d'une garniture telle que du sucre, de la confiture, du chocolat à tartiner, de la crème chantilly, du fromage, du jambon, voire des légumes cuits et assaisonnés. La garniture est plus souvent sucrée pour les crêpes de froment et plutôt salée pour les crêpes de sarrasin.
La crêpe peut aussi être fourrée et gratinée au four. Elle se présente pliée en quatre, roulée, en demi-lune, en triangle, en pannequet (la garniture est placée au centre et on rabat deux bords opposés puis les deux autres pour former un petit paquet) ou « en aumônière ».
Elle peut être aussi utilisée comme base d'autres recettes (exemples : le gâteau de crêpes ou la ficelle picarde).
On peut aussi la flamber : on verse sur la crêpe chaude un alcool chauffé (souvent du Grand Marnier ou du rhum) auquel on met le feu. Ces crêpes sont servies immédiatement, souvent encore en train de flamber dans l'assiette. On peut accompagner d'une boule de glace (souvent parfumée à la vanille).
Fête traditionnelle liée à la crêpe
À la fête de la Chandeleur ou au Mardi Gras, il est fréquent de cuisiner des crêpes en France et en Belgique. Cette tradition est immortalisée dans le canon traditionnel français. La légende dit que pour assurer une prospérité toute l'année, il faut faire sauter les crêpes avec une pièce de monnaie dans la main en récitant cette chanson :
La veille de la Chandeleur…
L'hiver se passe ou prend rigueur
Si tu sais bien tenir ta poêle
À toi l'argent en quantité
Mais gare à la mauvaise étoile
Si tu mets ta crêpe à côté.
Variétés ou équivalents dans le monde
Belgique francophone
La crêpe de froment en Belgique francophone porte le nom de vôte ou reston en Wallonie ; elle peut être accompagnée de sucre, de confiture, de sirop, de chocolat à tartiner ou être garnie de lard ou de saucisse. Fabriquée à base de sarrasin et de raisins de Corinthe ou de rondelles de pomme, avec parfois ajout de bière, c'est la vôte liégeoise ou bouquette qui se mange chaude, saupoudrée de sucre, ou froide avec du sirop de Liège.
France
Sucrées ou salées, les crêpes sont traditionnellement consommées chaudes accompagnées de beurre. La garniture la plus fréquente des crêpes dites « salées » est constituée de fromage râpé, de jambon, d'un œuf et elle est dite « complète » lorsqu'on y retrouve les trois ingrédients simultanément. Pour les crêpes dites « sucrées », les ingrédients couramment utilisés sont : le beurre, le sucre, le chocolat, le nutella, la confiture, le miel, le caramel au beurre salé, le citron, la crème de marron, etc.
On cuisine également des crêpes dans les Hauts-de-France et en Alsace, en incorporant de la bière dans la pâte, ce qui améliorait sa dégustation. En Flandre française et en Artois les grosses crêpes épaisses portaient traditionnellement le nom de couquebaque ou pannecouque. La ficelle picarde est une des spécialités régionales de Picardie, à base de crêpe. En Normandie on y incorpore un peu de calvados et éventuellement de la pomme.
Les crêpes de sarrasin existent sous diverses formes et noms : la galette en Haute-Bretagne, le tourtou ou galetou en Limousin, le bourriol ou pompe en Auvergne, la pascade en Aveyron, etc.
Le galichon ou crêpe du chat est la toute dernière crêpe réalisée, souvent de petite taille du fait du manque de pâte.
Les crêpes Suzette sont un grand classique de la cuisine française inventé par Auguste Escoffier. Elles sont préparées avec un « beurre Suzette » (beurre fondu et mélangé avec du sucre, du Grand Marnier, de l'orange et du citron). Elles peuvent ensuite être flambées au Grand Marnier, mais cette dernière étape est sujette à controverse entre partisans et opposants du flambage de la crêpe. Elles devraient leur nom à l'actrice française Suzanne Reichenberg (1853-1924).
Le sanciau est une spécialité culinaire berrichonne consistant en une crêpe épaisse garnie de tranches de pomme.
En Corse, les crêpes sont traditionnellement faites à base de farine de châtaigne et sont souvent plus petites que les crêpes bretonnes, d’où leur nom de « pisticcini ». Farcies (au brocciu ou au fromage frais), elles ressemblent alors à des pancakes et prennent le nom de « nicci ». Une variante salée à la farine de blé existe dans le nord de l’île : les « migliacci ».
Bretagne
Les crêpes bretonnes (krampouezh en breton) sont une spécialité culinaire bretonne très renommée, et la Bretagne compte de nombreuses crêperies.
Il existe deux sortes de crêpes :
à la farine de froment ou bleud gwinizh. La pâte traditionnelle se compose d'œufs, de farine, de sucre de lait et d'un peu de sel. Elle est surtout consommée sous une forme sucrée ;
à la farine de blé noir (ou sarrasin) ou bleud ed-du. La pâte traditionnelle se compose soit exclusivement de farine de sarrazin, d'eau et de sel, soit avec ajout d'œufs ou de lait pour une consommation salée. On rajoute ensuite divers ingrédients (saucisse, jambon, fromage, tomates, champignons, etc.), quoique traditionnellement ce soit l'œuf seul qui l'accompagnait.
Sur la carte des crêperies, les crêpes de blé noir sont parfois improprement appelées galettes. Cependant, la galette et la crêpe ne désignent pas les mêmes produits et sont faites avec des ingrédients différents :
en pays gallo, ou Haute-Bretagne, la « galette de blé noir » ou « galette de sarrasin » est exclusivement salée. Préparée à base d'eau, de farine, de sarrasin et de sel, elle est épaisse, molle quand sa cuisson est finie et présente des trous à sa surface ;
en pays bretonnant, ou Basse-Bretagne, la crêpe de sarrasin est salée ; sa version sucrée est la crêpe bretonne de froment. Préparée à base de lait, d’œufs, de farine de froment et de farine de sarrasin, elle est plus fine, cassante quand sa cuisson est finie et d'une surface non trouée.
Avec la crêpe, on boit de l'eau, du cidre (boisson à base de pommes fermentées) ou sistr ou du lait ribot (lait aigre) en breton laezh ribod ou laezh trenk.
La plaque sur laquelle se font les crêpes se nomme en breton la billig, ar pillig ou encore ar gleurc’h ; on étale la pâte à l'aide de la rozell (une sorte de râteau de bois) ; on la décolle et la retourne à l'aide de la skliñsell.
Dictons bretons à propos des crêpes : = la première crêpe (souvent ratée), pour le chat, pour le chien ou pour l'innocent de la maison. = celui qui mange la dernière crêpe est perdant ou gagnant (selon qu'il reste trop peu de pâte ou trop).
Québec et Nouveau-Brunswick
Au Québec et au Nouveau-Brunswick, la crêpe de farine blanchie ou de blé entier est un mets traditionnel très répandu. Dans leurs versions sucrées, elles sont généralement agrémentées de cassonade, de confiture ou de sirop d'érable. Avec les fèves au lard, le jambon, le lard, et les produits de l'érable, elles forment le repas traditionnel consommé dans les cabanes à sucre au printemps. On trouve aussi des crêpes au homard.
De nos jours, elles sont habituellement consommées avec des garnitures sucrées pour le déjeuner (repas du matin) et avec des garnitures salées pour les autres repas.
Ces crêpes sont habituellement trois fois plus épaisses que les crêpes françaises, ce qui fait que les Français les appellent très souvent (à tort) des pancakes, alors que les pancakes sont à leur tour environ trois fois plus épais que les crêpes et ont une recette distincte. Les pancakes sont très rares dans le Canada francophone et peuvent aussi être appelés « crêpes américaines », tandis que les crêpes épaisses y sont la norme et sont appelées simplement « crêpes ».
Dans le reste du monde
Les crêpes possèdent de nombreux équivalents, traditionnellement cuisinés dans d’autres pays du monde. Par exemple :
à base de farine de blé : la (Galice) ou les (Asturies) en Espagne, la aux Pays-Bas et en Belgique néerlandophone, le blini en Europe de l’Est, le pancake en Amérique du Nord (les francophones de ce continent ne consomment généralement pas de pancakes et mangent plutôt des crêpes épaisses que les Européens confondent habituellement avec des pancakes), la msemmen au Maroc, le manakish au Liban, la palačinka en Croatie, Serbie ou Bosnie-Herzégovine, la palacsinta en Hongrie, la clătită en Roumanie ;
à base de farine de sarrasin : la ploye de Madawaska au Nouveau-Brunswick (Canada), la galette au Québec ;
à base de farine de maïs : le talo au Pays basque, la tortilla en Amérique centrale et au Mexique et la cachapa au Venezuela ;
à base de farine de froment : la piadina en Émilie-Romagne et la crespella à Rome ; (492–496), , Italie ;
à base de farine de pois chiche ou de lentille : le dosa en Inde, la cade en Provence, la socca à Nice, la farinata en Italie et la fainà en Argentine ;
à base de farine de riz : en Chine et en Asie du Sud-Est (notamment le bánh xèo) ;
à base de semoule : le baghrir aussi appelé ghrayef ou encore khringo dans le Maghreb ;
à base de semoule fine, de farine de blé et d'huile d'olive: les melaouis tunisiens ;
à base de teff : l’injera en Érythrée et en Éthiopie.
Idiotismes
Retourner quelqu'un comme une crêpe : lui faire aisément changer d'opinion.
Laisser tomber quelqu'un comme une crêpe : abandonner rapidement quelqu'un.
S'aplatir comme une crêpe : se soumettre lâchement.
Dans la culture populaire
Dans le film Les bronzés font du ski (1979), écrit et interprété par la troupe du Splendid et réalisé par Patrice Leconte, une scène fameuse se déroule dans une crêperie. Gilbert Seldman (Bruno Moynot), après avoir entendu la serveuse lui réciter les différentes crêpes (très élaborées) proposées par l'établissement, lui commande une crêpe au sucre (avec une bière). Devant le refus de la serveuse Gigi (Marie-Anne Chazel), qui lui répond , Seldman lui rétorque alors : La scène se termine par la vision du client indélicat, jeté dehors par le cuisinier de l’établissement et conspué par Gigi et son ami...
Notes et références
Notes
Références
Annexes
Bibliographie
Catherine Merdy-Goasdoué, Le livre des crêpes, Jérôme Villette, 125 p.
Simone Morand, Cuisine traditionnelle de Bretagne
Articles connexes
Bánh xèo
Crêpe chinoise
Crumpet
Matafan
Pancake
Papadum
Vôte
Vôte ardennaise
Liens externes
Aliment à la bière
Cuisine liégeoise
Pâtisserie belge
Pâtisserie française | La crêpe est un mets composé d'une couche plus ou moins fine de pâte, faite à base de farine et d'œufs agglomérés à un liquide (lait, parfois mélangé à de l'eau ou de la bière), sans levain. Elle est généralement de forme ronde. |
599 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Couleur%20primaire | Couleur primaire | Une couleur primaire est, dans un système de synthèse de couleurs, une couleur qui ne peut pas être reproduite par un mélange d'autres couleurs. Des couleurs sont dites primaires entre elles si aucune ne peut être reproduite par un mélange des autres. Quand on réalise un procédé de synthèse de couleurs, on choisit au moins trois primaires, en considérant les moyens techniques de les obtenir.
En photographie, en impression en couleurs, sur les écrans de télévision ou d'ordinateur, les couleurs primaires sont des conventions technologiques définies par des normes. Elles varient d'une application à l'autre. Elles n'ont pas de rapport avec la sensibilité particulière des trois types de cônes de l'œil. Elles peuvent changer dans des limites qui dépendent de l'application qui en est faite.
Dans les applications industrielles modernes de la synthèse additive des couleurs, on prend une primaire dans chacun des champs chromatiques rouge, vert et bleu. Quand la synthèse dite soustractive s'effectue à partir de colorants sur blanc, on utilise un jaune, couleur complémentaire du bleu, un rouge violacé appelé magenta, complémentaire du vert, et un bleu tirant sur le vert, appelé cyan, complémentaire du rouge primaire. Les artistes peuvent choisir des primaires convenables au projet qu'ils entreprennent.
Généralités
Couleurs primaires entre elles
Le qualificatif « primaire » est à rapprocher de « premier » dans nombre premier. De la même façon que deux nombres sont premiers entre eux s'ils n'ont aucun diviseur entier commun supérieur à 1, trois couleurs sont primaires entre elles si aucune des trois ne peut être reproduite par un mélange des deux autres.
Toutes les couleurs produites par des lumières monochromatiques sont primaires entre elles.
Choix des couleurs primaires d'un système
Les constatations de base sur les mélanges de couleurs valent, si l'on ne descend pas trop dans le détail, aussi bien pour les mélanges de matières colorantes que pour les mélanges de lumières colorées.
On peut obtenir en mélangeant deux couleurs entre elles, un grand nombre d'intermédiaires, qui n'est limité que par la capacité de la vision humaine à discriminer deux teintes proches.
En introduisant une troisième couleur, on augmente considérablement le domaine des couleurs qu'on peut produire, sauf si cette troisième couleur peut être reproduite par le mélange des deux premières. Dans ce cas, le résultat d'un mélange entre la troisième couleur et une des deux autres pourra toujours se trouver avec un mélange des deux premières. Pour qu'un système à mélange de trois couleurs agrandisse le domaine (appelé gamut) des couleurs qu'il peut imiter, il faut que ses trois couleurs soient primaires entre elles.
On conçoit aisément, et on vérifie rapidement par l'expérience, que plus deux couleurs sont différentes, plus on pourra discerner de nuances variées dans les mélanges qu'on en fait. De la même façon, plus la troisième couleur du système sera différente de n'importe laquelle de celles obtenues par le mélange des deux premières, plus on pourra créer de nuances avec le mélange des trois.
Il est bien rare que les systèmes de synthèse de couleurs ne servent pas à produire des images, et il est bien rare qu'une image ne contienne pas quelque nuance de gris. Parmi ces nuances de gris, le plus clair est appelé blanc. Le système de synthèse de couleurs doit pouvoir reproduire ces gris. Cette exigence impose des contraintes aux couleurs primaires. Supposons en effet qu'on ait choisi comme primaires un bleu, un vert et un violet. Ces trois couleurs sont primaires entre elles. Qu'il s'agisse de lumières ou de colorants, on ne peut créer aucune des trois par mélange des deux autres. Mais on ne peut pas non plus faire de gris. Pour que ce soit possible, il faut que la troisième couleur soit complémentaire d'une des couleurs obtenues par mélange entre les deux premières, c'est-à-dire, par définition, qu'on puisse par leur mélange obtenir un gris.
Si le système doit reproduire un gamut restreint, comme c'est le cas dans la télévision, où on se donne pour contrainte principale de bien reproduire les teints de peau humaine, on a intérêt à prendre comme primaires des couleurs qui permettent tout juste d'arriver à produire ces couleurs. En peinture, on travaille plus facilement le portrait avec un jeu de couleurs atténuées qu'en mélangeant des couleurs vives. En télévision, le procédé est industriel, et les primaires, normalisées ; mais le réglage de l'intensité de la coloration montre que plus les primaires sont différentes, plus le bruit est visible.
Développement de la notion de couleurs primaires
Depuis la Renaissance, on sait qu'en mélangeant trois pigments, un rouge, un jaune, un bleu, on peut reproduire une grande variété de couleurs. On sait aussi qu'on ne peut pas reproduire de cette façon les tons les plus vifs. Mais rien n'empêche l'artiste d'utiliser autant de couleurs qu'il le souhaite.
Dans son Optique, Isaac Newton montre la possibilité de reconstituer une sensation de blanc en faisant tourner rapidement un disque peint de secteurs colorés.
Au James Clerk Maxwell, suivant les hypothèses de Thomas Young au siècle précédent, montre qu'on peut faire une synthèse additive de nombreuses couleurs en combinant trois lumières colorées bien choisies, une parmi les rouges, une autre parmi les verts, et la troisième parmi les bleus. Les couleurs choisies pour la synthèse sont les couleurs primaires de cette réalisation . Les primaires peuvent être des lumières monochromatiques ou non. La synthèse ne produit que des couleurs moins vives que ses primaires ; les couleurs les plus pures et lumineuses restent inaccessibles. Cet inconvénient est d'une importance modérée, parce que l'être humain différencie finement les couleurs surtout pour les tons les moins vifs.
Au cours du , l'impression en couleurs développe des procédés, expérimentés au siècle précédent par Le Blon qui permettent de réduire le nombre de passages sous presse d'un par couleur à seulement trois pour trois couleurs primitives, le jaune, le rouge et le bleu. Ces couleurs évolueront avec la technique, et ne prendront leurs noms actuels que pendant la première moitié du .
Pour la synthèse soustractive, la feuille de papier blanc peut être recouverte d'encre jaune, qui absorbe le bleu, d'encre magenta, qui absorbe le vert, d'encre cyan, qui absorbe le rouge. Si les trois encres sont appliquées à la fois, aucune lumière ne se réfléchit, et on a du noir. Cependant, il est bien plus commode d'ajouter, en imprimerie, un passage noir.
Une goutte d'encre noire remplace trois gouttes d'encres des couleurs primaires, là où il faut du noir. Le noir permet de moins charger le papier d'encre. En outre, les êtres humains voient mieux les détails de variation de luminosité que les variations de couleur.
Au début du la photographie argentique diapositive en couleurs apparaît avec les autochromes, avec encore une faible gamme de tons. L'image en couleurs, vue par transparence, est constituée d'une mosaïque irrégulière de points de couleurs primaires, violet, vert et orangés.
Vers 1930, la photographie en couleurs avec négatif, permettant la reproduction des images, commence à se diffuser. Le procédé divise le spectre visible en trois zones continues à peu près égales avec une limite aussi nette que possible. Les trois lumières correspondant à ces zones sont les primaires, bleue, verte et rouge. Le procédé est soustractif et négatif. La définition exacte des primaires dépend de la chimie des trois sortes de colorants combinés en photographie couleur, les sensibilisateurs, les filtres et les coupleurs. Les primaires varient d'une fabrication à une autre dans ce schéma ; on corrige les différences grâce à des filtres sur la lumière de tirage.
À la même époque, les artistes du Bauhaus retournent à une réflexion sur la couleur. Les uns, comme Piet Mondrian, épousent l'idée de science des couleurs, et n'utilisent plus que rouge, jaune et bleu (le rouge primaire de Mondrian est rouge, pas magenta, et son bleu est un outremer, pas un cyan). D'autres comme Josef Albers mettent la théorie en défaut, en montrant ses insuffisances hors du laboratoire de colorimétrie et de la reproduction sans intervention humaine.
Dans la deuxième partie du , la synthèse additive des couleurs donne le principe de la télévision en couleur. Les écrans cathodiques utilisent des photophores, disposés en mosaïque, de trois couleurs, un rouge, un vert, un bleu, pour colorier l'image de télévision. Les écrans d'ordinateurs fonctionnent suivant le même principe. L'écran à cristaux liquides utilise une mosaïque de filtres colorés. Au cours du temps, les primaires ont pu changer quelque peu. Les réglages permettent l'ajustement des couleurs moins vives, pour qu'elles soient transmises à l'identique ; les teintes qu'on ne peut reproduire changent un peu, mais elles ne sont pas dans la région de discrimination maximale de la vision colorée humaine. Les rattrapages, pour une image plus vigoureuse, se font avec discrétion.
Couleurs primaires instrumentales
Les couleurs primaires instrumentales servent, en psychophysique, à constituer les stimulus qui permettent de relier la vision humaine aux radiations lumineuses définies physiquement.
La lumière est composée de photons pouvant chacun correspondre à une couleur monochromatique différente. Seul un spectromètre est capable d'analyser simultanément une telle diversité de photons. L'œil humain effectue une analyse approximative grâce à trois types de cônes.
Inconvénient : nous sommes par exemple incapables de distinguer la différence entre un flux lumineux composé uniquement de photons oranges, et un flux lumineux composé d'un mélange de photons jaunes et rouges (métamérisme), alors qu'un spectromètre montrera la différence de composition des lumières émises par une carotte et l'encre d'un stylo orange.
Avantage : cela simplifie grandement le processus de reproduction des couleurs. Inutile de chercher à reproduire le spectre initial dans toute son éventuelle complexité, il suffit que le spectre synthétisé excite de la même façon nos cônes. Ainsi, seulement trois couleurs bien choisies suffisent à simuler pour notre œil une vaste quantité de spectres possibles.
Pour fonder la colorimétrie, il faut établir la sensibilité spectrale des cônes. On soumet les sujets à des lumières colorées, et on leur demande de trouver leur couleur métamère en composant des lumières primaires, monochromatiques ou non, mais suffisamment bien connues, et si nécessaire en ajoutant de la lumière blanche à l'échantillon.
On peut utiliser pour ces mesures des lumières quelconques, à condition qu'elles soient parfaitement définies. L'usage de lumières monochromatiques, obtenues par décomposition de lumière blanche par un prisme, n'est pas indispensable, mais simplifie les calculs. Quand la lumière à évaluer ne peut trouver de métamère avec les couleurs primaires choisies, ce qui est le cas avec toutes les lumières monochromatiques, quelles que soient les primaires, on lui ajoute soit du blanc, soit un autre mélange de primaires, de façon à pouvoir trouver une métamère ; puis, on retranche ce qu'on a ajouté à la couleur inconnue, des deux côtés de l'équation. On obtient ainsi des coefficients négatifs. Pour limiter les erreurs, on a cependant intérêt à prendre les primaires bien réparties dans le spectre.
En 1931, la commission internationale de l'éclairage (CIE) a fixé des primaires mathématiques de référence pour les expérimentations, en adoptant les longueurs d'onde suivantes :
rouge : valeur décimale arbitraire rond de 700 nm,
vert : (correspondant à une raie spectrale du mercure),
bleu : (autre raie du mercure).
Ces lumières monochromatiques servent pour établir un diagramme de chromaticité.
La colorimétrie se fonde sur la loi d'Abney, un principe de linéarité, approximativement vérifié dans les premières expériences. En conséquence, on peut définir toute lumière comme métamère d'une composition des trois primaires instrumentales. Les coefficients sont obtenus par calcul et peuvent être négatifs. On montre facilement, dans ces conditions, que
Comme, du fait encore de la linéarité des relations, la lumière composée de trois lumières est la composée des deux premières, composée avec la troisième,
On peut facilement, par le même processus, généraliser à tout nombre de lumières, et énoncer
Couleurs primaires de la synthèse additive
Ces principes régissent le choix des primaires pour la synthèse additive. Comme les coefficients de chacune d'entre elles ne peuvent, pour la synthèse, être négatifs, les couleurs synthétiques seront toutes à l'intérieur du polygone des primaires.
Pour la synthèse additive, on n'utilise pas nécessairement des lumières monochromatiques. Si c'est le cas, il faut encore remarquer que le rouge à est très peu visible. Il en va de même pour le bleu à . Pour une reproduction efficace, il faut des longueurs d'onde moins extrêmes. On réduit un peu les couleurs saturées que l'on peut afficher. Des colorants ou filtres peuvent être plus efficaces (c'est le cas dans les écrans LCD), avec la restriction qu'on ne peut reproduire les couleurs hors du triangle des couleurs primaires, et que, les colorants ou filtres donnant des lumières moins saturées, les couleurs les plus vives seront inaccessibles. Des sources à spectre de raies comme les éléments fluorescents et les diodes électroluminescentes conviennent.
S'agissant de procédés industriels, on a recherché des primaires convenant au plus grand nombre possible de cas d'image possible. Les couleurs doivent être lumineuses, ce qui exclut les rouges et les bleus extrêmes, utilisables comme primaires d'expérimentation. On a choisi, généralement, une primaire dans la région des rouges, une autre dans la région des verts, et la troisième dans la région des bleus. Il est plus simple et plus économique de n'utiliser que trois primaires, même s'il faut pour cela abandonner une partie du diagramme. Entre le rouge et le vert-jaune, la ligne est presque droite sur le diagramme ; on pourra obtenir des couleurs intermédiaires aussi saturées que les primaires. Si on prenait une primaire bleu-vert, vers , on n'aurait plus accès qu'à des oranges, jaunes et verts dégradés de gris. Ayant choisi les deux premières primaires, la meilleure troisième se trouvera aussi éloignée de leur ligne que possible.
La modulation de l'intensité des flux lumineux additionnés permet d'obtenir toutes les teintes intermédiaires.
On utilise la synthèse additive pour la plupart des technologies d'écrans couleur : le tube cathodique des anciennes télévisions, l'écran LCD, l'écran à plasma, les vidéoprojecteurs.
Le plus souvent, les couleurs sont juxtaposées dans une mosaïque, comme dans l'autochrome du début du , observé par transparence. Les caméras tri-capteurs procèdent par séparation des couleurs par filtres dichroïques. Certains appareils de photographie numérique séparent les composantes primaires par filtres entre couches sensibles. Les vidéoprojecteurs à trois objectifs superposent trois flux de couleurs primaires. Des vidéoprojecteurs DLP mélangent les couleurs primaires en profitant de la persistance rétinienne, projetant successivement chaque couleur à une cadence rapide.
La synthèse additive à trois couleurs primaires représente le moyen le plus économique de reconstituer une impression colorée, et de grands efforts ont été effectués pour rendre ce procédé aussi satisfaisant que possible. Mais une synthèse à plus de trois couleurs primaires augmenterait l'aire des couleurs qu'on puisse reproduire, et des propositions ont été faites en ce sens. L'information à transmettre pour un système à n couleurs est marginalement supérieure à celle d'un système à trois couleurs, puisqu'il suffit de transmettre un triplet de valeurs, et de désigner par un code de un bit par couleur supplémentaire quel groupe de trois primaires de la collection doit être utilisé.
Couleurs primaires de captation
La capture d'une image en couleur par les caméras vidéo, les appareils photographiques numériques et les scanners s'effectue par la sélection trichrome.
Pour capter photographiquement une image, il faut trouver, pour chaque point, les trois valeurs qui en situent la couleur, luminance incluse, dans l'espace chromatique. Il n'est pas nécessaire que les primaires soient identiques à celles de la synthèse, si on transmet les trois couleurs séparément. Grâce à la linéarité des relations colorimétriques, le changement de valeurs peut se faire simplement ; chaque valeur du nouvel espace est la somme des trois valeurs de l'ancien espace multipliées par des coefficients de changement de repère. Les couleurs représentables sont à l'intérieur de la partie commune aux triangles correspondant aux deux jeux de primaires dans le diagramme de chromaticité. Pour celles qui sortent de cet espace, on arrivera à des coefficients de primaire négatifs, impossibles à réaliser, et donc à une distorsion de la couleur.
Cependant, les mêmes considérations que pour la synthèse additive s'appliquent, et les primaires sont prises généralement dans les champs chromatiques rouge, vert et bleu.
Les primaires de captation ne peuvent être monochromatiques ; elles doivent couvrir le spectre entier. On divise donc celui-ci en trois zones approximativement égales. Le spectre des filtres qui constitue les primaires de captation n'ont pas de rapport obligé, et en général très peu de rapport, avec celui des pigments de la rétine qui permettent la vision en couleur.
Couleurs primaires en synthèse soustractive
Modèle simplifié
La synthèse soustractive est une construction théorique. On part d'une lumière blanche, pour lui soustraire ensuite certaines de ses composantes à l'aide de filtres superposés. Les primaires ne peuvent être monochromatiques. Pour un système véritablement soustractif, il faudrait des couleurs optimales, qui transmettraient parfaitement toute la lumière, sauf une plage qui serait entièrement absorbée.
Un filtre rouge violacé retranche une plage complémentaire verte ;
un filtre jaune retranche une plage complémentaire bleue ;
un filtre bleu-vert retranche une plage complémentaire rouge.
On suppose des filtres optimaux qui divisent le spectre visible en trois parties jointives. On obtient un équivalent exact d'une synthèse additive, dont les primaires seraient
le rouge que produit le passage à travers le filtre rouge violacé, transmettant le bleu et le rouge, puis à travers le filtre jaune, absorbant le bleu ;
le vert que produit, de même, la superposition du bleu-vert et du jaune ;
le bleu qui résulte du passage à travers le rouge violacé et le bleu-vert.
La superposition des trois filtres donne du noir. Une couleur intermédiaire s'obtient en modulant l'absorption des filtres.
Par facilité de langage, on parle de couleurs primaires pour les couleurs de filtres rouge-violacé, jaune et bleu-vert ; les auteurs qui désirent traiter le sujet avec rigueur préfèrent les désigner comme couleurs élémentaires du procédé, les couleurs primaires résultant de la superposition de deux filtres. Si les filtres sont optimaux, les primaires sont également des couleurs optimales ; cette condition n'est pas nécessaire à la synthèse additive, mais ne lui fait pas obstacle. Comme dans le cas de la synthèse additive, un grand nombre de couleurs primaires sont possibles. Le système peut atteindre les couleurs dont la chromaticité se situe dans le triangle des couleurs primaires, et dont la luminosité est compatible.
Réalisations effectives
L'absorption des filtres mis au point pour les systèmes de synthèse dite soustractive varie entre 0 et 1 sans jamais atteindre ces points. Les filtres jaunes peuvent se rapprocher d'une couleur optimale, quoique avec une pente beaucoup plus douce entre la transmission presque totale et l'absorption presque complète, mais les filtres bleu-vert et rouge violacé en sont très loin. Le spectre résultant de la combinaison de deux filtres s'obtient par multiplication de la transmission, bande par bande, et non par soustraction globale.
Une série de considérations techniques obligent à abandonner le modèle de synthèse soustractif. Les colorants réels ne se comportent pas comme des blocs transmettant toute une plage et en rejetant une autre ; et la teinte tend à varier quand la densité de colorant augmente. L'application simple des principes de la synthèse additive des couleurs à la synthèse soustractive aboutit à des incompréhensions et des déceptions. Les difficultés avec les orange et les violets en imprimerie sont notoires. En photographie, la reproduction fidèle des tons proches du gris moyen, correspondant au meilleur pouvoir discriminant de la vision humaine, amène à distordre la reproduction des tons les plus extrêmes.
En photographie argentique en couleurs, la variation de densité des colorants détermine la teinte ; en impression en couleurs, la densité est généralement fixe, et c'est la variation de taille des points de la trame qui détermine la proportion de lumière blanche que l'encre colore. Il en résulte que les colorants ne se recouvrent pas en tous points, et que la synthèse des couleurs apparaît comme mixte entre synthèse additive et « soustractive ».
Quelles que soient les considérations théoriques, l'usage veut qu'on appelle couleurs primaires les teintes des colorant de base, et qu'on leur donne le nom des encres normalisées de l'impression quadrichromique : cyan pour le bleu-vert, magenta pour le rouge violacé et jaune pour le troisième, même quand ces couleurs divergent de la norme.
Photographie argentique en couleurs
Les pellicules couleurs argentiques du procédé négatif-positif ont un processus plus complexe. Sur un négatif, plus l'objet était lumineux, plus l'image est opaque. Le négatif couleur a trois couches, une par couleur primaire. Couleur par couleur : plus l'objet était bleu, plus la couche sensible au bleu doit être opaque au bleu, c'est-à-dire jaune. Le même raisonnement s'applique au vert et au rouge. Plus l'objet avait de vert, plus la couche sensible au vert doit être magenta ; plus l'objet avait de rouge, plus la couche sensible au rouge doit être cyan.
Une nouvelle inversion au tirage rétablit les couleurs d'origine. Plus l'objet était bleu, plus le négatif est jaune, et moins le film ou le papier de tirage reçoit de bleu, et moins sa couche sensible au bleu deviendra jaune : l'image contiendra donc plus de bleu.
Ces inversions se produisent sur les films et papiers développés. Les surfaces sensibles contiennent une chimie compliquée de colorants sensibilisateurs, qui rendent chaque couche sensible à une plage de couleurs, de colorants filtres, qui évitent que des rayonnements indésirables touchent les couches suivantes, et de colorants coupleurs, qui permettent, au développement, de remplacer les cristaux d'halogénure d'argent insolés par la couleur primaire désirée.
Impression en couleurs
En impression en couleurs on peut utiliser plus de trois primaires. La quadrichromie CMJN ajoute le noir aux couleurs primaires. Sa présence a quatre avantages :
une goutte d'encre noire remplace trois gouttes de jaune, magenta et cyan et diminue les problèmes de saturation du support par les encres et de séchage ;
l'encre noire peut renforcer le contraste local, améliorant la netteté perçue, l'œil étant plus sensible aux variations de lumière qu'aux variations de teinte ;
l'encre noire est plus stable dans le temps que les encres colorées ;
l'encre noire est moins chère.
L'usage de plus de quatre couleurs améliore le procédé. Des couleurs primaires supplémentaires étendraient l'étendue chromatique qu'on peut reproduire ; mais en général, l'hexachromie ajoute deux encres de couleurs désaturées, qui ont pour utilité de grossir les points de trame dans les parties claires. Pour la même nuance, un point de trame de couleur plus claire, couvrant la moitié ou plus de la superficie, est moins visible qu'un point plus petit, et ayant plus de contraste avec le fond.
Couleurs primaires en peinture
La peinture d'art n'est pas astreinte aux exigences industrielles des autres utilisateurs de la couleur. L'artiste se borne à constater que certaines de ses couleurs ne peuvent être obtenues par le mélange d'autres couleurs. Il sait aussi que la vision d'une couleur dépend de celles qui l'entourent. Il est libre de choisir ses couleurs primaires pour le projet qu'il a en vue. Pour arriver à produire des teintes neutres, proches de la gamme des gris, il doit choisir au moins trois primaires, dont une parmi les rouges, une parmi les jaunes et une parmi les bleus. Rien ne l'oblige à se limiter à trois.
L'usage de seulement trois pigments ne simplifie pas la pratique de la peinture. La notion de couleurs primaires, en peinture, est de celles qui orientent et parfois désorientent le praticien.
D'une part, la synthèse soustractive n'est pas aussi rigoureusement exacte que le voudrait son principe. D'autre part, les peintures posent des problèmes plus divers. Certaines sont des teintures dissoutes, d'autres des poudres de pigment en suspension dans le medium. Elles varient en transparence, en pouvoir diffusant, en pouvoir couvrant, en force de teinture. Le peintre doit aussi tenir compte de l'interaction des couleurs. L'application simple des principes de base de la synthèse trichrome des couleurs, sans les recherches qui ont permis le développement technique des procédés industriels, aboutit souvent à un rendu décevant les attentes.
Des artistes comme Piet Mondrian ont peint en couleurs primaires (Rouge jaune bleu) pures. Dans ce cas, il importe que les couleurs soient identifiées comme « les primaires » de l'art, de la science ou de l'industrie, et guère qu'elles puissent servir effectivement pour la synthèse des couleurs.
Couleurs primaires et champs chromatiques
Du fait du rôle particulier des primaires, et du fait que leurs noms sont parmi les noms et adjectifs de couleur, on trouve parfois le terme « couleurs primaires » ou « couleurs fondamentales » pour désigner les noms de couleur les plus répandus et sur lesquels on s'accorde le mieux, dans les langues des peuples de la terre. Ces noms désignent des catégories sans limites précises, à l'intérieur desquelles les gens distinguent une quantité de teintes. Pour refléter cette situation, on préfère aujourd'hui les appeler champs chromatiques.
L'étude anthropologique des champs chromatiques et de la perception des couleurs est un terrain de polémiques.
Annexes
Bibliographie
(sommaire).
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Articles connexes
Couleur
Colorimétrie
Couleur optimale
Notes et références
Synthèse des couleurs | Une couleur primaire est, dans un système de synthèse de couleurs, une couleur qui ne peut pas être reproduite par un mélange d'autres couleurs. Des couleurs sont dites primaires entre elles si aucune ne peut être reproduite par un mélange des autres. Quand on réalise un procédé de synthèse de couleurs, on choisit au moins trois primaires, en considérant les moyens techniques de les obtenir. |
604 | https://fr.wikipedia.org/wiki/The%20World%20Factbook | The World Factbook | est une publication annuelle officielle de la détaillant chaque pays du monde, des points de vue géographique, démographique, politique, économique, des communications et militaire.
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Du fait que le Factbook se trouve dans le domaine public, tout le monde est libre de redistribuer et modifier le contenu de quelque manière qu'il le souhaite, sans la nécessité d’une autorisation de la CIA. Cependant, la CIA demande à être citée lorsque le Factbook est utilisé. Le sceau officiel de la CIA ne peut pas par contre être copié sans autorisation comme le mentionne le CIA Act of 1949 (U.S.C., titre 50, section 403m). Une utilisation abusive du sceau de la CIA peut entraîner des poursuites judiciaires.
Actualisation et disponibilité
Jusqu'en novembre 2001, le site web The World Factbook était mis à jour annuellement, puis tous les quinze jours jusqu'en 2010. Depuis lors, le site web est mis à jour chaque semaine ; l'édition papier restant actualisée annuellement. Généralement, les informations employées pour la création de la version papier sont celles disponibles au de chaque année.
L'édition gouvernementale
La première version classifiée de The World Factbook fut éditée en août 1962 et une version déclassifiée fut publiée en juin 1971. The World Factbook est accessible au public en version imprimée depuis 1975 et sur Internet depuis octobre 1994. La version électronique reçoit en moyenne six millions de visites mensuelles, et peut aussi être téléchargée. La version imprimée est disponible et est publiée chaque milieu d'année. Cette version est distribuée par le Government Printing Office et le National Technical Information Service. Les fonctionnaires du gouvernement américain peuvent généralement obtenir l'œuvre par le biais de leur département ou par un canal de liaison de la CIA. Dans le passé, le Factbook fut également disponible sur CD-ROM, microfiche, piste magnétique, et disquette.
Rééditions
De nombreux sites Web, notamment Wikipédia, utilisent les informations et images provenant du World Factbook. Certains éditeurs comme Grand River Books, Potomac Books (autrefois connu comme Brassy's Inc.) et Skyhorse Publishing publient des rééditions de The World Factbook dans différents formats afin d'élargir le public de la publication officielle. De nombreuses versions électroniques du Factbook sont en vente depuis les années 1980. Ces éditeurs ne font aucune réclamation de copyright sur leur propre édition.
Entités analysées
En janvier 2011, le Factbook contenait .
Ces entités peuvent être séparées en plusieurs catégories qui sont :
pays indépendants : les entités appartenant à cette catégorie sont définies par la CIA comme . 194 entités appartiennent à cette catégorie ;
les autres : cette catégorie recense les territoires n'appartenant pas à la liste des pays indépendants. , il y en a deux : Taïwan et l'Union européenne ;
territoires dépendants et zones de souveraineté spéciale : Appartiennent à cette catégorie les territoires affiliés à d'autres pays. Elle est divisée en sous-catégorie suivant le pays auxquels ils sont affiliés :
Australie : six entités,
Chine : deux entités,
Danemark : deux entités,
États-Unis : quatorze entités,
France : neuf entités,
Pays-Bas : trois entités,
Nouvelle-Zélande : trois entités,
Norvège : trois entités,
Royaume-Uni : dix-sept entités,
divers : cette catégorie est dédiée à l'Antarctique et aux territoires contestés. Elle contient six entités ;
autres entités : cette catégorie constitue le monde et les océans. Il y a cinq océans et le monde (un résumé de l'ensemble des 265 autres entrées).
Singularités et polémiques
Politique
Zones non couvertes
Certaines régions possédant un pays ou des zones disputées entre plusieurs États, tels que le Kurdistan et le Cachemire ne sont pas prises en compte, mais certaines régions dont le statut est disputé tel que les Îles Spratley sont répertoriées.
Des secteurs sous-nationaux de pays (tels que des États des États-Unis ou les provinces et territoires du Canada) ne sont pas inclus. Le Factbook renvoie à « une bonne encyclopédie » pour les besoins de référence. Cette règle a été mise en place dans l'édition 2007 avec la suppression de la Guyane française, de la Guadeloupe, de la Martinique, et de La Réunion. Ces territoires furent enlevés du fait que, sans compter qu'ils soient des départements d'outre-mer, ils sont devenus des régions d'outre-mer, ayant le même titre que les régions métropolitaines de la France. Cette règle n'est cependant pas absolue, car plusieurs zones à statut particulier figurent au CIA WFB, comme la région administrative spéciale de Macao, en Chine.
Birmanie / Myanmar
Les États-Unis ne reconnaissent pas le renommage de la Birmanie en « Myanmar » par les forces militaires régnantes et conservent l’entrée du pays en tant que « Birmanie ». Du fait que le nom « n’a nullement été approuvé par une quelconque législation en place en Birmanie », le gouvernement américain n’a jamais adopté la dénomination « Myanmar ».
Cachemire
Les cartes représentant le Cachemire ont la frontière entre l'Inde et le Pakistan tracée à la Line of Control, mais la région du Cachemire occupée par la république populaire de Chine, Aksai Chin, y est hachurée.
Chypre du Nord
Chypre du Nord est considéré comme une partie de la république de Chypre par le gouvernement des États-Unis et ainsi ne possède pas sa propre entrée car .
Kosovo
Le , la CIA a ajouté une entrée pour le Kosovo, qui auparavant était exclu du Factbook. La déclaration d'indépendance du Kosovo n'est pas reconnue notamment par la Serbie qui considère toujours le Kosovo comme son propre territoire.
Macédoine
L'ancienne république yougoslave de Macédoine est libellée en tant que « Macédoine » en dépit du fait qu’aucune organisation internationale telle que l’Organisation des Nations unies, l’Union européenne, l’OTAN, l’Union européenne de radio-télévision, et le Comité international olympique n'utilise cette forme courte (ils utilisent tous la phrase « l'ancienne république yougoslave de Macédoine »). L’histoire du nom utilisé pour l’entrée est un peu complexe. Dans l’édition 1992, l’entrée pour la nation était listée sous l’ancienne forme (en même temps, de nouvelles entrées furent rajoutées pour les qui ont été formés à la suite de la dislocation de l'Union soviétique et de la Yougoslavie ; les entrées de ces deux pays furent alors supprimées). Dans l’édition de 1994, l’entrée fut changée pour « l'ancienne république yougoslave de Macédoine », pour toute une décennie. Finalement dans l’édition 2005, l’entrée changea de nom pour « Macédoine ». Ceci est venu après une décision des États-Unis en novembre 2004 d'utiliser la détermination « république de Macédoine » pour se rapporter à l'ancienne république yougoslave de Macédoine.
Taïwan / république populaire de Chine
Taïwan se trouve dans une entrée séparée non listée sous la lettre « T », mais à la fin de la liste. La république de Chine n'est pas listée comme le nom officiel de Taïwan dans la partie Gouvernement, ceci étant dû à la reconnaissance par le gouvernement américain de la politique d'une seule Chine énonçant qu'il n'existe qu'une seule Chine dont Taïwan fait partie. Le nom « république de Chine » fut brièvement rajouté le mais fut depuis retiré.
Timor oriental / Timor-Leste
Le 19 juillet 2007, l'entrée pour le Timor oriental fut renommé en « Timor-Leste » à la suite d'une décision de l'US Board on Geographic Names.
Union européenne
Le , la CIA ajouta une nouvelle entrée pour l’Union européenne. D’après la CIA, l’Union européenne fut ajoutée, car elle « continue à avoir des caractéristiques de plus en plus proche d’une nation ». Leur raisonnement fut expliqué dans une petite déclaration dans l’introduction :
Jusqu'en décembre 2004, l'Union européenne était exclue du Factbook.
United States Pacific Island Wildlife Refuges et les Îles Éparses
Dans l’édition 2006 de The World Factbook, les entrées Île Baker, Île Howland, Île Jarvis, Récif Kingman, Atoll Johnston, Atoll Palmyra et les Îles Midway ont été fusionnés en United States Pacific Island Wildlife Refuges. Les anciennes entrées pour chaque zone insulaire demeurent en tant que redirection sur le site web du Factbook. Le , la CIA fusionna également les entrées Bassas da India, île Europa, les îles Glorieuses, Île Juan de Nova et île Tromelin en les Îles Éparses. Tout comme avec la nouvelle entrée « United States Pacific Island Wildlife Refuges » les anciennes entrées sont toujours en place en tant que lien de redirection sur le site web. Le , l'entrée pour les îles Éparses et les redirections pour chaque île furent supprimées, car celles-ci forment le cinquième district des Terres australes et antarctiques françaises depuis le .
Yougoslavie / Serbie et Monténégro / Serbie
L’histoire de la Yougoslavie au sein du Factbook est confuse. Avant 1992, la république fédérale socialiste de Yougoslavie (RFSY) était inclus dans le Factbook. En 1992, l’entrée fut supprimée et des entrées furent rajoutées pour toutes les anciennes républiques. En faisant cela, la CIA lista la république fédérale de Yougoslavie (RFY) comme Serbie et Monténégro. Ceci fut établi en concordance avec la décision datée 21 mai 1992 prise par le gouvernement américain de ne pas reconnaître la RFY (ou tout autre république) comme l’État successeur de la RFSY. Le gouvernement décida aussi de ne pas reconnaître la RFY elle-même comme un État.
Ce point de vue est clairement expliqué dans un disclaimer imprimé dans le Factbook :
Outre ce disclaimer, les républiques de Serbie et Monténégro sont traitées séparément. En octobre 2000, Slobodan Milošević abdiqua après avoir perdu au cours des élections qui se sont tenues au cours du mois précédent ; cet événement entraîna un changement dans l’édition 2001 du Factbook, les entrées Serbie et Monténégro étant fusionnées en Yougoslavie. Le 14 mars 2002, un traité fut signé afin de transformer la RFY en un État nommé Serbie-et-Monténégro, et prit effet le ; l’entrée de la Yougoslavie changea de nom dans les deux mois suivants. Deux semaines après la déclaration d’indépendance du Monténégro, deux profils furent rajoutés dans le Factbook pour la Serbie et le Monténégro.
Géographie
La carte des États-Unis référence Prudhoe Bay comme étant la seule autre ville d'Alaska avec Anchorage. Pourtant, bien qu'étant le lieu d'un gisement de pétrole où travaillent plusieurs milliers d'ouvriers saisonniers, la population permanente de la ville n'est que de cinq résidents, selon un recensement de 2000.
Divers
Avant 1998, le profil du Royaume-Uni affirmait que celui-ci devint indépendant le . Cette description confuse, faisant allusion à l'Acte d'Union de 1801, a été depuis largement répandue.
Le Factbook utilise en standard l’anglais américain. Par conséquent, le nom des différents est orthographié Labor et non Labour.
Le modèle orthographique du Factbook se reporte à l'US Board on Geographic Names et à la CIA elle-même ; en conséquence le nom de l'ancien leader d'Al-Qaïda est orthographié Usama Bin Ladin et celui de l'ancien dirigeant de la Libye, Muammar Abu Minyar al-Qadhafi.
ISBN
Les numéros ISBN pour les éditions gouvernementales du Government Printing Office (GPO) et les rééditions de Potomac Books et de Skyhorse Publishing du Factbook sont répertoriés sur le site internet du GPO.
Notes et références
Cet article contient des informations issues de The World Factbook qui, en tant que publication du gouvernement des États-Unis, appartiennent au domaine public.
Voir aussi
Article connexe
Cartes de The World Factbook traduites en français, sur Wikimedia Commons
Liens externes
Central Intelligence Agency
Almanach
Site web américain | est une publication annuelle officielle de la détaillant chaque pays du monde, des points de vue géographique, démographique, politique, économique, des communications et militaire. |
605 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Central%20Intelligence%20Agency | Central Intelligence Agency | La (CIA, « agence centrale de renseignement » en français), fondée en 1947 par le National Security Act, est l'une des agences de renseignement les plus connues des États-Unis. Elle est chargée de l'acquisition du renseignement (notamment par l'espionnage) et de la plupart des opérations clandestines effectuées hors du sol américain.
La CIA a le statut juridique d'agence indépendante du gouvernement des États-Unis et dépend du directeur du renseignement national.
Présentation
La CIA, fondée dans le cadre du National Security Act entré en vigueur le , a son quartier général depuis 1961 sur le site de Langley, dans la ville de McLean en Virginie, aux États-Unis, à environ de Washington. Auparavant elle occupait des bâtiments délabrés connus sous le nom de Foggy Bottom, situés au 2430 E Street à Washington. Elle a le droit de garder secrètes la plupart de ses caractéristiques : nombre d'employés, budget, etc.
D'après un document fourni par Edward Snowden, le budget alloué à la CIA pour l'année 2012 s'élève à 15,3 milliards de dollars. Son budget en 2010 avait été évalué à 10 milliards de dollars américains, sur un programme de renseignement national s'élevant à 53 milliards. En 2009, l'ensemble des seize agences - aujourd'hui dix-sept - de l'Intelligence Community avait un budget annuel de 75 milliards de dollars et employait quelque dans le monde, y compris des entrepreneurs privés.
Organisation
La CIA s'organise en quatre directions principales :
la direction de l'Analyse (Directorate of Analysis, ex-Directorate of Intelligence), qui constitue la branche analyse de la CIA et qui est responsable de l’exploitation et de la diffusion du renseignement ;
la direction de la science et technologie, qui a pour mission de concevoir de nouvelles technologies pour l’aide à la recherche du renseignement ;
la direction des Opérations, qui est responsable de la collecte du renseignement. Cette direction est également responsable du recrutement, de la formation et du suivi des agents de renseignements en poste à l’étranger. Sa Special Activities Division est responsable de la conduite des opérations clandestines ;
la direction du soutien qui est responsable de tout le soutien de la CIA (communications, sécurité, logistique, services médicaux et financiers).
À l'étranger, les antennes de la direction des opérations sont habituellement basées dans les missions diplomatiques américaines. On distingue les postes (stations), typiquement une par pays et basée dans l'ambassade américaine située dans la capitale du pays hôte, et les bases, antennes plus petites situées dans d'autres grandes villes. Le chef de poste de la CIA a autorité sur les éventuelles bases situées dans le même pays.
Parallèlement aux officiers opérant sous couverture diplomatique, la CIA utilise également des officiers utilisant d'autres couvertures (par exemple celles d'hommes d'affaires) dites nonofficial cover (NOC). Bien que présenté comme le type d'agent idéal à la situation de l'après-guerre-froide dans la presse, l'expérience de la CIA avec les NOC a été mitigée, car ils ne sont pas forcément plus efficaces pour approcher ses cibles, sont très coûteux, plus exposés, ce qui n'incite pas à les mêler à des opérations risquées.
En 2004, la CIA avait environ traitants en service dans le monde, dont environ 160 NOC et 100 DCO (diversified cover officers, contractuels travaillant outre-mer).
Présence sur le territoire des États-Unis
La CIA n'est pas autorisée à espionner des Américains. Elle effectue des opérations sur le territoire des États-Unis depuis au minimum les années 1960. Parmi ces opérations : le recrutement clandestin de citoyens étrangers se trouvant en territoire américain pour qu'ils fournissent des renseignements sur leur pays d'origine ou des pays tiers. Par exemple, un cas fut rendu public vers 1983-1984 concernant un Afghan recruté sur le territoire américain. Revenu en Afghanistan, il a été retourné par les services secrets afghans et soviétiques. L'opération a abouti à l'expulsion de son officier traitant, Richard Vandiver. Ces activités tendent à être coordonnées avec le FBI. Dans les années 1980, le FBI et la CIA ont ainsi collaboré dans le programme Courtship, concernant les opérations de recrutement et de traitement de Soviétiques en territoire américain. Aldrich Ames a en particulier traité deux informateurs soviétiques de la CIA à New York, Sergueï Fedorenko et Arkadi Chevtchenko, puis tenté de recruter des Soviétiques aux États-Unis.
Un autre rôle de la CIA aux Etats-Unis consiste à interroger (« débriefer ») des citoyens américains lui fournissant volontairement des informations, typiquement des personnes revenant d'un voyage dans un pays étranger.
En 2001, ces activités étaient regroupées dans la National Resources (NR) Division qui comptait environ 500 officiers dans 36 grandes villes. Des stations de la CIA ont été signalées entre autres à New York, Washington, Seattle, Dallas, Houston, Pittsburgh et Chicago. Leurs couvertures sont soit commerciales, soit, à New York, sous couvert de l'ONU, diplomatiques.
Effectifs, recrutement et formation
Le personnel de la CIA était prévu à en 2012, en augmentation depuis le où il était estimé à .
En 2003, la plus importante promotion de nouveaux agents de la CIA depuis 50 ans est arrivée. Elle est composée à 70 % de civils n'ayant jamais travaillé pour le gouvernement et d'un tiers de femmes, 12 % des recrutés sont issus de minorités ethniques et presque tous pratiquent avec aisance une langue étrangère.
Formées durant un an au centre d'entraînement de la CIA à Camp Peary baptisé « La Ferme », ces recrues ont intégré le siège de Langley avec un salaire de départ de à . Ces personnes ont été choisies parmi les que l'agence a reçus entre 2001 et 2002, un quart provenant de l'étranger, le plus souvent de citoyens européens. Seuls les citoyens américains peuvent postuler à la CIA.
Installations
Harvey Point Defense Testing Activity, surnommé « le Point », près d'Hertford en Caroline du Nord.
Le quartier-général du service, bâti à Langley, en Virginie. Il a été baptisé George Bush Center for Intelligence en 1999.
Le site de Camp Peary (), surnommé « la Ferme », près de Williamsburg, en Virginie, est notamment le centre d'entraînement des officiers traitants.
Rôles
La CIA est chargée de deux rôles : d'une part fournir et analyser des informations sur les gouvernements, les entreprises et les individus de tous les pays du monde pour le compte du gouvernement américain, d'autre part conduire des opérations clandestines à l'étranger. Ces dernières, bien que souvent citées, ne représenteraient qu'environ 3 % des dépenses de l'agence.
Son efficacité dans l'accomplissement de ces deux fonctions est critiquée.
En ce qui concerne la fonction informative, on peut relever que la CIA a été incapable de prévenir le président de nombreux évènements tels que Elle a surestimé les capacités militaires soviétiques dans les années 1950 puis les a sous-estimées dans les années 1970. Le bilan des opérations secrètes est également très critiquable. Le était tenu en piètre estime par plusieurs présidents dont Richard Nixon qui disait de ses analystes qu'ils étaient . La CIA n'a pas pu non plus avoir des informations précises les jours précédant les attentats du contre le World Trade Center, le Pentagone et Shanksville.
Concernant la partie des actions clandestines, si elle a bénéficié d'une réussite favorisée par des conditions spécifique au cours des années 1950, au Guatemala avec l'opération PB Success, puis en Iran pour rétablir le Shah d'Iran pour protéger les investissements des compagnies pétrolières, elle a en revanche montré un grave niveau d'incompétence à partir des années 60 et notamment lors de l'opération de débarquement de la Baie des Cochons, planifiée sous Dwight Eisenhower et exécutée sur le mandat de John F Kennedy, en avril 1961, qui visait la neutralisation du régime de Fidel Castro sur l'ile de Cuba. L'opération qui fut un désastre militaire, politique et diplomatique fut qualifiée de "perfect failure" ou échec parfait.
Législation
Actuellement la CIA est sérieusement réglementée et surveillée par les pouvoirs exécutifs et législatifs américains, bien que ce ne fut pas toujours le cas par le passé. Elle conclut en 1954 avec le ministère de la Justice un accord afin d’empêcher toute poursuite à l'encontre des agents qui auraient commis des crimes et pourraient faire des révélations confidentielles lors d'une éventuelle audience.
Depuis la création de la CIA jusqu'au milieu des années 1970, aucun contrôle parlementaire n'a été établi sur « l'agence » (ni sur les autres services de renseignements américains). En 1975, deux commissions d'enquête parlementaires, dites commissions Church et Pike, auront droit d'enquêter sur les activités passées des services de renseignement.
Depuis 1975, le Congrès maintient deux commissions chargées de superviser les activités des services de renseignement américains, l'une, le SSCI (Senate Select Committee on Intelligence) dépendant du Sénat, l'autre, le HPSCI (House Permanent Select Committee on Intelligence), constituée par des membres de la chambre des représentants. Depuis cette époque, l'exécutif américain a établi un certain nombre de lois restreignant notamment les possibilités de mener des opérations clandestines, notamment par des Executive Orders émis par les présidents Gerald Ford (Executive Order ), Jimmy Carter (E.O. ) et Ronald Reagan (E.O. ). La CIA n'a actuellement pas le droit de mener des actions sur le territoire des États-Unis, de mener des opérations clandestines sans en informer préalablement les commissions parlementaires, et, sauf ordre spécial du président des États-Unis, de mener ou contribuer à un assassinat.
Histoire
La CIA est l'héritière de l'Office of Strategic Services, service de renseignement en temps de guerre, créé par Franklin Delano Roosevelt après l'attaque de Pearl Harbor. La CIA est créée par le président Harry S. Truman en 1946 afin d'assurer à l'Amérique en service de renseignement efficace en temps de paix comme de guerre.
Avec l'arrivée de l'administration Obama, Michael Hayden, directeur sortant, a écrit une liste de préoccupations par ordre d'importance pour la CIA en 2009 :
Al-Qaïda et ses franchises restent le danger numéro un pour les États-Unis.
La lutte contre les narcotrafiquants au Mexique.
Le programme d'armes de destruction massive en Iran.
Les approches de plus en plus divergentes entre l'Europe et les États-Unis concernant la « guerre contre le terrorisme ».
L'instabilité provoquée par le faible prix du pétrole sur des États producteurs comme le Venezuela et l'Iran.
La situation au Pakistan, qualifié de « pays ami », qui est en butte à des difficultés internes très importantes.
L'Afghanistan et la traque de Ben Laden (effectué).
La Corée du Nord et son arsenal nucléaire.
La République populaire de Chine et sa réaction face à la crise économique de 2008-2009.
Le Proche-Orient qui reste une zone de tension extrêmement importante.
Opérations à l'étranger
Opérations de renseignement
Opération PBJointly ou opération Gold : un tunnel creusé à partir de Berlin-Ouest pour mettre sur écoute des câbles souterrains de communications militaires soviétiques sous Berlin-Est ;
Projet Aquatone : programme de l'avion Lockheed U-2 ;
Projet Coldfeet : fouille d'une base arctique soviétique abandonnée en 1962 ;
Projet Corona : premiers satellites espions de la série Corona ;
Projet Jennifer : tentative de récupération en 1974 d'un sous-marin soviétique qui avait coulé près d'Hawaï ;
Projet Oxcart : programme de l'avion Lockheed A-12.
Opération Rubicon : 120 gouvernements à travers le monde s'en sont remis à l'entreprise suisse Crypto AG pour assurer la confidentialité des communications de leurs espions, militaires et diplomates. Propriété de la CIA et des renseignements ouest-allemands, l'entreprise a permis à ces deux services de déchiffrer les messages codés entre les années 1960 et 2010. L'Union soviétique et la Chine, méfiantes, n'ont jamais compté parmi les clients de Crypto. La CIA a cependant pu prendre connaissance d'une partie de leurs échanges grâce à des pays tiers munis d'appareils trafiqués. La CIA estime avoir pu lire 80 à 90 % des messages codés iraniens envoyés à la fin des années 1980. Elle a également pu espionner les communications égyptiennes lors des négociations de Camp David en 1978, les messages argentins pendant la guerre des Malouines en 1982, ou encore collecter des informations décisives lors de l'invasion du Panama en 1989.
Actions politiques
La CIA a influencé parfois de façon décisive l'histoire politique des États dans lesquels elle est intervenue au nom des intérêts des États-Unis. Elle a créé ou soutenu plusieurs mouvements insurrectionnels, qu'ils soient armés ou non (particulièrement en Amérique latine, dans le monde arabe ou en Asie).
Parmi les opérations connues :
Manipulation des élections dans l'Italie et l'Allemagne des années 1940 (post-Seconde guerre mondiale) et 1950.
Le soutien aux partisans du chah d'Iran pour le renversement du premier ministre Mohammad Mossadegh, en Iran en 1953 via l'opération Ajax.
En 1954, au Guatemala, renversement du président Jacobo Arbenz via l'opération PBSuccess - bien que les rebelles organisés par les États-Unis soient indigents, le pouvoir craint une intervention militaire directe et le président préfère démissionner, ce qui débouche sur la mise en place du dictateur Carlos Castillo Armas.
En 1961, dans le cadre de l'opération menée contre Fidel Castro à Cuba, entraînement des exilés cubains anti-castristes pour le débarquement de la baie des Cochons.
L'opération Mongoose en 1961-1962 (autres projets pour renverser Fidel Castro).
Au Laos, de 1962 à 1975, organisation d'une armée laotienne, connue sous le nom « d'Armée secrète ».
Programme Phoenix durant la guerre du Viêt Nam.
Le coup d'État du maréchal Lon Nol au Cambodge le pour renverser le roi Norodom Sihanouk pourrait avoir été appuyé par des agents de la CIA (implication non prouvée).
Souvent allégué à la CIA, le soutien au coup d'État du 11 septembre 1973 au Chili renversant Salvador Allende est réfuté par la commission parlementaire Church qui conclut à l'absence d'implication directe. En revanche, il existait des plans contre Allende en 1970 qui échouent dans leurs premiers stades.
La lutte contre l'Union soviétique en Afghanistan dans les années 1980, alliée à l'Inter-Services Intelligence (services secrets pakistanais) et aux services saoudiens, formant des moudjahidins.
Aide à l'Irak durant la guerre Iran-Irak. L'Iran est également aidé dans le cadre de l'affaire Iran-Contra.
Soutien à la guérilla des Contras au Nicaragua et minage des ports du pays. La CIA permit également aux Contras de se livrer au trafic de drogue en direction des États-Unis.
Arrêt du programme de recherche clandestin d'armement nucléaire de Taïwan en décembre 1987.
En 1989, la CIA, en coordination avec la DGSE et le Secret Intelligence Service, réussit à exfiltrer plusieurs centaines de dissidents politiques chinois visés par la répression après les manifestations de la place Tian'anmen (opération Yellow Bird ordonnée par George H. W. Bush).
Depuis les années 1990, elle est soupçonnée de pratiquer l'extraordinary rendition, pratique consistant à enlever une personne et à l'envoyer en secret dans un pays où la torture est pratiquée pour qu'elle y soit interrogée. L'Italie a pour la première fois engagé des poursuites en justice contre ces actions en 2005, à la suite de l'enlèvement d'un Égyptien à Milan.
Actions culturelles
Radio Free Europe et Radio Free Asia, des radios à destination du bloc communiste, furent en partie financées par la CIA jusqu'en 1971.
Le Congrès pour la liberté de la culture fut un organe culturel financé secrètement par la CIA basé à Paris. La CIA a exercé dans les années 1950 et 1960 en Europe une influence culturelle occulte par l'intermédiaire de ce Congrès. Elle a financé et soutenu secrètement des revues culturelles comme Preuves en France, Monat en Allemagne où écrivait Heinrich Böll, Encounter au Royaume-Uni et des personnalités comme Heinrich Böll, Raymond Aron, ou l'écrivain italien Ignazio Silone, et soutenu l'art abstrait et informel. La CIA a cherché à réduire l'influence du marxisme parmi les intellectuels et les journalistes européens. Le scandale éclate en 1967 : le financement de la CIA devient public bien que la grande presse soit discrète sur le sujet. La revue Monat est ensuite vendue au journal Die Zeit.
La CIA a soutenu l'expressionnisme abstrait.
Directeurs
Le directeur (Director of Central Intelligence, DCI) dirige la CIA et toute la communauté du renseignement.
- : Sidney W. Souers ;
- : Hoyt S. Vandenberg ;
- : Roscoe Henry Hillenkoetter ;
- : Walter B. Smith ;
- : Allen Dulles ;
- : John McCone ;
- : William F. Raborn ;
- : Richard Helms ;
- : James Schlesinger (par intérim) ;
- : William Colby ;
- : George H. W. Bush ;
- : Stansfield Turner ;
- : William Casey ;
- : William H. Webster ;
- : Richard Kerr (par intérim) ;
- : Robert Gates ;
- : James Woolsey ;
- : John M. Deutch ;
- (a démissionné le ) : George Tenet ;
- : John E. McLaughlin (par intérim) ;
- : Porter Goss.
À partir d', conformément à lIntelligence Reform and Terrorism Prevention Act de 2004, le poste de directeur est remplacé par ceux de directeur de la CIA (Director of the Central Intelligence Agency) et de directeur du renseignement national (Director of National Intelligence, DNI, directeur de la communauté du renseignement).
- : Porter Goss ;
- : général Michael Hayden ;
- : Leon Panetta ;
- : Michael Morell (par intérim) ;
- : général David Petraeus ;
- : Michael Morell (par intérim) ;
- : John O. Brennan ;
- : Meroe Park (par intérim) ;
- : Mike Pompeo ;
- : Gina Haspel ;
- : David Cohen (par intérim) ;
depuis le : William Joseph Burns.
Directeurs adjoints
Le directeur adjoint (Deputy Director of Central Intelligence, DDCI) est le sous-directeur de la CIA. Le premier, Kingman Douglass, avait été nommé par le directeur. En avril 1953, le Congrès a amendé le National Security Act pour permettre au président des États-Unis de nommer lui-même le directeur adjoint. L'amendement stipule que le directeur et le directeur adjoint ne peuvent être simultanément des officiers militaires. Avec l'adoption de lIntelligence Reform and Terrorism Prevention Act en 2004, cette fonction est supprimée.
- : Kingman Douglass ;
- : Edwin Kennedy Wright ;
- : William Harding Jackson ;
- : Allen Dulles ;
- : Lieutenant-général Charles Pearre Cabell (Force aérienne des États-Unis) ;
- : Marshall S. Carter ;
- : Richard Helms ;
- : Rufus Lackland Taylor ;
- : Robert Everton Cushman, Jr. ;
- : Vernon Walters ;
- : Enno Henry Knoche ;
- : Frank C. Carlucci III ;
- : Bobby Ray Inman ;
- : John N. McMahon ;
- : Robert Gates ;
- : Richard Kerr ;
- : William O. Studeman ;
- : George Tenet ;
- : John Alexander Gordon ;
- : John E. McLaughlin.
Le directeur adjoint de la CIA (Deputy Director of the Central Intelligence Agency, DD/CIA) remplace le directeur adjoint de l'agence et a pour mission d'assister le directeur et de le remplacer en cas d'indisponibilité ou par intérim.
- : vice-amiral Albert M. Calland III ;
- : Stephen Kappes ;
- : Michael Morell ;
- : Avril Haines ;
- : David S. Cohen ;
- : Gina Haspel ;
- : Vaughn Bishop ;
depuis le : David S. Cohen.
CIA World Factbook
Le CIA World Factbook est une source documentaire sur les pays du monde éditée par la CIA, libre de droits.
Dans la fiction
La saga cinématographique Jason Bourne (2002-2016) a pour toile de fond des programmes secrets de la CIA. Elle se base sur les romans de Robert Ludlum.
La série Homeland (8 saisons de 2012 à 2020) avec les acteurs principaux Claire Danes et Mandy Patinkin se veut hyperréaliste dans l’écriture du scénario avec des agents de la CIA qui font face aux défis du monde actuel.
The Company est une mini-série américaine en trois épisodes, créée par Robert Littell, d'après son roman La Compagnie : le grand roman de la CIA, qui met en scène une histoire fictive de trois espions en pleine guerre froide.
Des agents de la CIA sont jouables dans le mode zombie de Call of Duty: Black Ops II.
La CIA apparaît dans Grand Theft Auto IV, Grand Theft Auto V et Grand Theft Auto Online, sous le nom de International Affairs Agency (IAA)
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Articles connexes
Alliance Base, cellule antiterroriste commune à la CIA et aux services secrets français
Chef de poste (renseignement)
Intelligence Community
Memorial Wall de la CIA
Kryptos, sculpture dans le siège de la CIA
Gestion de la perception
Opérations soutenues par la CIA
Personnalités de la CIA
Rapport de la commission du renseignement du Sénat sur la torture de la CIA
Timber Sycamore
Vault 7
Activités de la CIA en France, en Italie
United States Secret Service
Bibliographie
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Dans la fiction cinématographique
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The Company, mini-série de 2007, réalisée par Mikael Salomon d'après le livre La Compagnie : le grand roman de la CIA de Robert Littell.
Homeland, série de 2011, créée par Howard Gordon et Alex Gansa.
Documentaires
CIA, guerres secrètes - 1947-1977, opérations clandestines (2003) de William Karel.
CIA, guerres secrètes - 1977-1989, la fin des illusions (2003) de William Karel.
CIA, guerres secrètes - 1989-2003, D'une guerre à l'autre (2003) de William Karel.
CIA : opération Laos (2008) de Marc Eberle.
Liens externes
Freedom of Information Act Electronic Reading Room
Organisme fondé en 1947 | La (CIA, « agence centrale de renseignement » en français), fondée en 1947 par le National Security Act, est l'une des agences de renseignement les plus connues des États-Unis. Elle est chargée de l'acquisition du renseignement (notamment par l'espionnage) et de la plupart des opérations clandestines effectuées hors du sol américain. |
606 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Carolingiens | Carolingiens | Les Carolingiens (ou Carlovingiens jusqu'à la fin du ) forment une dynastie de rois francs qui règnent sur l'Europe occidentale du au .
Le terme carolingien, en latin médiéval karolingi, est dérivé de Carolus, qui est à la fois le nom latin de Charles Martel (Carolus Martellus), l'aïeul de cette dynastie, et celui de son petit-fils Charlemagne (Carolus Magnus), considéré comme le plus illustre des rois de cette lignée.
Les Carolingiens sont désignés par la chancellerie de France et certains historiens comme la des rois de France, succédant à la dynastie des Mérovingiens.
Histoire
Origines de la famille carolingienne
L'origine de la lignée carolingienne est communément fixée au mariage, vers 630, d'Ansegisel, fils d'Arnoul de Metz, et de Begge d'Andenne, fille de Pépin de Landen, qui scelle l'alliance entre la famille des Arnulfiens et celle des Pippinides. Ceux-ci ont un fils, Pépin de Herstal, lui-même père de Charles Martel, ce dernier étant le père de Pépin le Bref, lequel deviendra le premier roi de la dynastie carolingienne le . Plusieurs historiens ont formulé l'hypothèse du rattachement d'Arnoul de Metz aux rois francs de Cologne, via Bodogisel, Mummolin et Mundéric.
Les Pippinides détiennent pendant plusieurs générations la charge de maire du palais sous le règne des souverains mérovingiens d'Austrasie. Au fur et à mesure de la désagrégation du pouvoir de la dynastie mérovingienne, durant la période dite des « rois fainéants », les maires du palais pippinides accroissent leurs prérogatives : déjà Pépin de Herstal, puis Charles Martel dirigeaient de façon quasi autonome la politique du royaume, tels des souverains, mais sans le titre ; ainsi, ils nommaient les ducs et les comtes, négociaient les accords avec les pays voisins, dirigeaient l'armée, étendaient le territoire du royaume (notamment en Frise) et allaient même jusqu'à choisir le roi mérovingien.
La zone d'influence des Pippinides sera le territoire favori des Carolingiens : région de Liège (Herstal et Jupille), Aix-la-Chapelle et Cologne.
Règne de Pépin le Bref, premier roi carolingien
Durant son gouvernement en tant que maire du palais auprès des rois mérovingiens, Charles Martel étend le pouvoir du royaume franc à la Bourgogne, renforce le contrôle en Aquitaine qu'il délivre de la menace d'une domination arabo-musulmane et renforce les frontières en Frise et en Neustrie. En , le roi mérovingien meurt et personne ne se soucie de le remplacer : Charles Martel est aux yeux de tous le « prince » des Francs. Il se qualifie de et (duc et prince des Francs), titre qui le rend légitime en tant que premier homme du royaume franc. Mais tout ceci se fait au prix de nombreuses spoliations aux églises d'Austrasie auprès desquelles il se rend fort impopulaire. Il meurt en et laisse deux fils : Carloman et Pépin.
En , Carloman convoque un concile à Leptinnes (ou Les Estinnes, un domaine royal pippinides). Ce concile vise à établir un accord entre les églises d'Austrasie dont les biens ont été précédemment spoliés par Charles Martel au bénéfice des comtes et ces derniers qui souhaitent pourtant en garder une partie des revenus. Dans la continuité de son frère, Pépin convoque, en mars , un concile à Soissons en Neustrie. Les deux conciles débouchent sur l'instauration du bénéfice et du précaire. Ils dénoncent également les pratiques superstitieuses propres à maintenir le paganisme, les rituels idolâtres, l'usage des amulettes et le sacrifice des animaux.
En 747, Carloman décide de se retirer au monastère du Mont-Cassin loin du jeu politique et cède sa place à son frère. Quatre ans plus tard, Pépin pense au trône royal et, dans cette optique, cherche à obtenir l'appui de l'Église et de l'aristocratie. En , celui-ci pose une question au pape Zacharie : « Est-il bon ou mauvais que des rois fussent dans le royaume des Francs sans y exercer le pouvoir ? ». Ce dernier lui répond : « Mieux vaut appeler roi celui qui exerce effectivement le pouvoir, afin que l'ordre ne soit pas troublé ». Par cette réponse habile, le pape Zacharie offre implicitement son soutien à Pépin tout en ménageant les relations difficiles qu'il entretient avec les souverains de l'Empire romain d'Orient.
Quelques semaines plus tard, en novembre 751, Pépin dépose puis se fait élire roi des Francs. En se faisant acclamer par une assemblée d'évêques, de nobles et de leudes (grands du royaume), Pépin devient donc le premier représentant de la dynastie carolingienne. est tonsuré et meurt enfermé à l'abbaye Saint-Bertin de Saint-Omer.
À Saint-Denis, l'évêque Boniface, conseiller diplomatique de Pépin, sacre le nouveau roi par onction au nom de l'Église catholique. Le , toujours à Saint-Denis, la cérémonie est renouvelée, mais cette fois-ci par le pape et les bénéficiaires en sont également les fils de Pépin : et Charlemagne. Le sacre par onction est la nouveauté apportée par les Carolingiens, repris de l'Ancien Testament où Saül est oint du Saint Chrême par Samuel puis à sa suite David. Sacre déjà repris par les Wisigoths en Espagne un siècle plus tôt. Le roi est alors « un nouveau David », à la fois roi et prophète, ce qui mènera à la théocratie royale puis impériale de Charlemagne, le gouvernement des hommes par le père terrestre à l'image du Père Céleste, le pouvoir spirituel et temporel en un seul homme à la fois évêque de l'intérieur et de l'extérieur.
Charlemagne et l'Empire carolingien
Charlemagne, fils de Pépin le Bref, est sans aucun doute le souverain qui marque le plus l'époque carolingienne, par la longévité de son règne, mais aussi grâce à son charisme et à ses conquêtes militaires. Après les assemblées qui réunissent les Grands du royaume (les « plaids »), des ordonnances, découpées en chapitres (d'où leur nom de capitulaires) sont émises par la chancellerie du Palais : elles sont une source précieuse pour l'étude de la période.
À un autre niveau, plus idéologique que politique, c'est aussi aux lettrés chrétiens que l'on doit la naissance d'une nouvelle idée de l'État. Celle-ci se veut au départ une restauration de l'Empire romain, pourtant elle repose sur des fondements très différents en légitimant la royauté : profondément chrétienne, elle fait du roi des Francs un nouveau « David ». L'idée de l'unité du royaume semble un temps l'emporter avec la renaissance de l'empire d'Occident, à Noël 800.
Du point de vue culturel, l'époque de Charlemagne, de son fils Louis le Pieux et de ses petits-fils est connue sous le nom de « Renaissance carolingienne ». L'enseignement classique est remis à l'honneur, après avoir été dénaturé et délaissé à la fin du règne des Mérovingiens. Cependant, la langue latine est désormais quasi exclusivement la langue du clergé, les milieux militaires lui préférant le francique. Cette évolution inéluctable va faire progressivement du latin une langue morte et donner naissance aux ancêtres des langues nationales que sont le français et l'allemand : le roman et le tudesque.
Les troubles sous Louis le Pieux
Troisième fils de Charlemagne, Louis le Pieux devait à l'origine n'hériter que d'une partie du royaume de son père, correspondant à la région s'étendant du plateau de Langres et des Alpes jusqu'à l'Aquitaine, tandis que son frère Pépin devait recevoir la Bavière et l'Italie, leur frère aîné Charles obtenant le reste de l'empire.
Mais Charles et Pépin moururent avant Charlemagne, et, dès 813, Louis fut associé par son père à la direction de l'empire.
À la mort de Charlemagne, le , Louis devint donc seul roi des Francs et empereur d'Occident. Il fut sacré le à Reims par le pape .
Les premières années du règne de Louis le Pieux se font dans la droite lignée de celui de Charlemagne, notamment en termes de réforme religieuse. Louis le Pieux réunit le concile d'Inden, près d'Aix-la-Chapelle (816-17), pour faire appliquer la réforme religieuse au clergé séculier et régulier de l'empire.
En juillet 817, en promulguant l'Ordinatio imperii, Louis règle aussi le problème de son héritage en divisant l'empire entre ses trois fils : l'aîné, Lothaire, reçoit la majorité des terres, le titre impérial et le contrôle de ses deux frères puînés, Pépin et Louis, qui reçoivent respectivement l'Aquitaine et la Bavière, un partage donc comparable à celui que Charlemagne avait prévu en 806 entre ses propres fils. Mais les premiers troubles politiques commencent en décembre 817 avec la révolte de son neveu Bernard, fils illégitime du roi Pépin d'Italie, écarté du pouvoir par le nouveau partage. Louis condamne Bernard à mort, et par la suite, cette condamnation le suit tout au long de sa vie.
Les années suivantes sont occupées par une remise en cause du pouvoir de Louis par ses propres fils, devenus adultes, et fort impatients de régner. Au premier plan, son aîné, Lothaire, couronné coempereur avec son père, et qui supporte mal de rester dans l'ombre de son père pendant toutes ces années. La situation est tendue à la cour d'Aix-la-Chapelle.
En 820, Louis, veuf depuis l'année précédente et incapable de supporter son état, épouse une jeune aristocrate, Judith de la famille des Welfs, surnommée Judith de Bavière, car les terres de sa famille se situent en Bavière, mais la jeune femme n'est nullement de lignée royale. Les trois fils de Louis s'opposent à ce remariage qui ne peut qu'entraîner des complications, et effectivement, en 823, naît un fils de ce second mariage, Charles, futur Charles le Chauve. Pour l'heure, les conditions de la succession ne sont pas remises en cause, mais Judith s'entoure de ses favoris à la cour, et notamment du comte Bernard de Septimanie, nommé par Louis le Pieux à la tête du comté de Barcelone, et qui reçoit également l'équivalent des fonctions de Premier ministre.
En 829, à la suite des exigences de Judith, Louis accepte de revoir le partage de l'empire afin de pourvoir son dernier fils, Charles, d'un royaume, tout comme ses demi-frères. L'assemblée des grands, réunie à Worms, accepte la création d'un nouveau royaume, dans l'Est de l'empire, pour le jeune Charles. Mais dès l'année suivante, la situation se dégrade. Une révolte, menée par le fils aîné Lothaire suivi par ses deux frères Pépin et Louis, est soutenue par de nombreux comtes de l'empire. En 830, l'empereur est déposé une première fois et Lothaire prend la tête de l'empire. Mais le nouvel empereur n'est pas accepté par la population. Considéré comme un usurpateur, il est lâché en outre par ses deux frères, déçus de voir que leur frère aîné prend aussitôt tout le contrôle de l'empire sans tenir compte de leur participation. Quelques mois plus tard, l'empereur Louis est rétabli.
Cette première déchéance est suivie en 833 d'une seconde déposition beaucoup plus grave pour Louis le Pieux. Cette fois, devant tous les grands seigneurs du royaume, Lothaire contraint son père à abdiquer, et le fait enfermer au monastère Saint-Médard de Soissons. Judith et Charles sont également contraints à entrer en religion. Mais de nouveau, Louis est libéré par ses partisans, et sous peine de perdre tous ses droits à l'empire, Lothaire doit se soumettre et demander pardon à son père.
Les dernières années du règne de Louis le Pieux sont occupées par des luttes incessantes entre ses fils, des convocations sans nombre de l'armée, des serments prêtés et violés. Louis finit par se fâcher durablement avec son troisième fils Louis, roi de Bavière, qui refuse de demander pardon pour ses actes. Son deuxième fils, Pépin, roi d'Aquitaine, meurt brutalement en 838 et sa succession ouvre un nouveau conflit. Pour les grands seigneurs d'Aquitaine, l'Aquitaine revient de droit au fils aîné de Pépin, , tandis que pour Judith, elle doit retourner à son fils, le jeune Charles. En 839, un nouvel accord qui partage seulement l'empire en deux est signé entre Lothaire et son demi-frère Charles. Louis de Bavière est spolié de tout droit à l'héritage, à l'exception de la Bavière.En 840, Louis le Pieux, miné par tous ces conflits, meurt dans une situation instable.
Le partage de l'empire
Après la mort de le Pieux, il reste trois fils vivants : Lothaire, fils aîné et héritier du titre impérial, Louis roi de Bavière, Charles roi de Francie occidentale. Lothaire choisit de ne pas respecter tous les traités signés et tente de mettre la main sur la totalité de l'empire, jugeant qu'il lui revient de droit en tant que fils aîné. Les trois frères entrent en guerre ouverte les uns contre les autres. Le , ils se rencontrent à Fontenoy à côté d'Auxerre et se livrent une des batailles les plus meurtrières du haut Moyen Âge. Cette bataille voit la défaite de Lothaire, et l'aristocratie franque est presque entièrement détruite. Cependant, le nouvel empereur, malgré son armée en déroute, refuse de se rendre. Le , Louis et Charles concluent alors un accord connu sous le nom de serments de Strasbourg. Les deux rois jurent de se porter mutuelle assistance contre les actes de leur frère aîné et de ne pas chercher à se nuire l'un l'autre. À la suite de ce serment, un nouvel accord est conclu, le traité de Verdun, en 843, qui divise le territoire d'est en ouest en trois royaumes :
reçoit la Francie occidentale (qui deviendra le royaume de France en 1205) ;
, à qui échoit le titre impérial, reçoit la Francie médiane, la Lotharingie qui va du centre de l'Italie à la Frise ;
Louis le Germanique reçoit la Francie orientale (communément nommée Germanie).
Cependant, le titre impérial se vide de son importance : après le partage de Verdun, Lothaire conserve la dignité impériale, mais dans les faits celle-ci n’est plus qu’une convention qui ne correspond plus à aucun pouvoir qui soit supérieur à celui des autres rois. Plusieurs fois au cours du , le titre est même vacant. Il faut ensuite attendre 962 pour que le titre d’empereur renaisse en Occident : Otton le Grand, de la dynastie saxonne en Germanie, est couronné par le pape à Rome.
Affaiblissement et disparition de la dynastie
Disparition de la Francie médiane
Lothaire est le premier des trois frères à décéder, laissant l'empire à la merci des deux autres. Finalement, après maintes péripéties, son domaine est progressivement rattaché à la Francie orientale, l'Escaut marquant la frontière entre les Francies occidentale et orientale. Le roi de Francie orientale récupère, par la même occasion, le titre d'empereur.
Invasions scandinaves
Les Vikings désignent de manière générale tous les peuples du Nord, qui viennent de l'actuelle Scandinavie. À l'époque carolingienne, ils ont d'abord été connus sous le nom de Normands (« hommes du Nord », à l'origine du nom de la Normandie) puis sous celui de Vikings. Ils vendaient de l'ambre, des peaux de bêtes et des métaux, achetaient du miel, du vin et tout ce qu'ils ne pouvaient produire dans leurs contrées. Ils étaient présents, en petits groupes, dans la plupart des villes côtières de l'Empire franc.
Vers 800, les Vikings, sans renoncer aux pratiques commerciales, prennent conscience d'un nouveau moyen d'enrichissement. En effet, n'étant pas chrétiens, ils n'avaient pas à respecter les abbayes, qui contenaient, avec une structure défensive minimale (une muraille et parfois quelques gardes) un trésor considérable, constitué de châsses, reliquaires, objets en métal précieux à l'usage du culte… Ces objets étaient particulièrement recherchés en cette période de faible circulation monétaire où le métal était important, non seulement pour sa valeur, mais aussi pour le prestige qui lui était associé.
De 800 à 850 environ, les Vikings continuent leurs pratiques commerciales tout en tentant des coups de force sur des établissements monastiques isolés, quand l'occasion s'en présente. Le premier établissement à en faire les frais est le monastère de Lindisfarne, sur les côtes britanniques, qui est attaqué par les Vikings en 793.
Après cette première attaque, la pression des Vikings s’accentue : ils remontent les fleuves à bord de leurs navires à fond plat, improprement nommés « drakkars », et pillent les trésors des abbayes avant de s’en retourner en Scandinavie. Pour l'heure, il ne s'agit que de brèves expéditions : les Normands pillent, emportent des biens, et repartent, le plus souvent après avoir incendié les lieux. Ces attaques ne terrifient pas moins la population, par leur vitesse, leur violence, et aussi parce qu'elles touchent les églises, qui, depuis l'instauration du christianisme, n'avaient jamais été attaquées. En 841, les Normands attaquent l’abbaye de Jumièges et la ville de Rouen ; les moines doivent s’enfuir devant les dangers de razzias, emportant avec eux les reliques de leurs saints. L'île de Noirmoutier est elle aussi à plusieurs reprises la cible des Normands, tant et si bien que les moines abandonnent leur monastère et s'installent à environ vingt-cinq km au sud de Nantes, à Déas, devenu Saint-Philbert-de-Grand-Lieu. En 843, Nantes est prise et une partie de la population est massacrée. Dans le deuxième tiers du , la plupart des villes situées sur les fleuves sont visitées par les Normands.
À la fin du , le phénomène gagne en importance. Ce sont désormais des bandes beaucoup plus organisées, qui ont décidé à l'avance de leur parcours et qui savent où se rendre. Les expéditions sont aussi plus nombreuses, parfois une centaine de barques, contre une petite dizaine, au maximum, au début du siècle. Enfin, ils ne se contentent plus de piller et de repartir. De plus en plus souvent, ils emmènent la population pour être vendue comme esclave, et s'installent en territoire conquis où ils passent parfois l'hiver.
Les Vikings ravagent l'Europe mais aussi la péninsule Ibérique, alors musulmane, et l'Afrique du Nord, sans que personne puisse les arrêter. Comme il était impossible de contrôler l'ensemble du territoire et que leur force résidait dans la rapidité de leurs flottes et la brutalité de leurs expéditions, il était difficile de prévoir où ils allaient attaquer. Lorsqu'ils n'attaquent pas, les Vikings exigent le versement de lourds tributs. Les querelles entre les fils de Louis le Pieux n'arrangent guère la situation. Lothaire et son frère Louis se désintéressent du problème, qui incombe presque entièrement à Charles, le dernier fils, qui a hérité de tous les territoires côtiers. Charles, qui sera surnommé le Chauve, essaie de construire des fortifications supplémentaires. Il demande aux chefs de l’aristocratie de défendre les régions menacées. Robert le Fort (ancêtre des Capétiens) est placé par le roi à la tête d’une marche occidentale ; il meurt en combattant les Vikings en 866. Le comte Eudes défend Paris contre une attaque venue de la Seine en 885. Ces grands acquièrent un prestige immense dans la lutte contre l’envahisseur scandinave, prestige qui participe à l'affaiblissement du pouvoir royal. Les succès militaires sont désormais attribués aux marquis et aux comtes. L’incapacité des Carolingiens à résoudre le problème scandinave est manifeste : en 911, par le traité de Saint-Clair-sur-Epte, le roi Charles le Simple cède la Basse-Seine au chef viking Rollon. Il s’en remet à lui pour défendre l’estuaire et le fleuve, en aval de Paris. Cette décision est à l’origine de la création du duché de Normandie. Les Carolingiens sont contraints de céder des territoires et de livrer des tributs pour contrer le danger scandinave. Ils sont en outre absorbés par les querelles familiales.
Le climat d’insécurité a donc accéléré la décomposition du pouvoir carolingien.
Incursions arabes
Les progrès des Arabes dans la Méditerranée occidentale, au commencement du , ne se rattachent plus au grand mouvement d'expansion qui avait suivi la mort de Mahomet. L'unité politique de l'Islam était brisée depuis que le calife de Bagdad n'était plus reconnu par tous les croyants. En Espagne, dès la fin du , un émirat indépendant s'était érigé sous les Omeyyades. En Afrique, les Berbères du Maroc, de l'Algérie et de la Tunisie étaient en fait indépendants. Définitivement établis dans leurs nouvelles conquêtes, ces musulmans d'Espagne et d'Afrique tournèrent leur activité vers la mer. Tunis, fondée à côté des ruines de Carthage, regardait comme elle la Sicile et, de même que les Carthaginois dans l'Antiquité, les Tunisiens cherchèrent bientôt à s'emparer de cette île. Les Byzantins ne purent défendre énergiquement cette province trop lointaine. De 827 à 878, ils furent peu à peu refoulés vers le détroit de Messine et enfin obligés de se replier sur la côte italienne. Déjà en possession des Baléares, de la Corse et de la Sardaigne, les musulmans détenaient maintenant toutes les îles de la Méditerranée occidentale. Elles leur servirent de bases navales pour attaquer les côtes continentales. De la Sicile des expéditions furent dirigées vers la Calabre et aboutirent à la conquête de Bari et de Tarente. Le pape fut obligé de mettre ce qui restait de Rome à l'abri des attaques qui débarquaient, sans avoir rien à craindre, à l'embouchure du Tibre. Les bouches du Rhône aussi mal défendues, étaient plus exposées encore. Il n'y eut pas de tentative d'établissement à l'intérieur. Seule la maîtrise des côtes importait aux nouveaux maîtres de la Méditerranée et comme le commerce chrétien n'existait pratiquement plus, on ne fit pas d'efforts sérieux pour les en déloger et on leur abandonna les rivages. La population chrétienne se retira plus loin et les villes de la côte et de la région de Nîmes se retranchèrent.
Nouvelles menaces à l'est
À l'est se profile une nouvelle menace avec l'arrivée des Magyars sur la scène européenne.
Ce peuple des steppes occupe la Pannonie, laissée vacante après la destruction des Avars sous le règne de Charlemagne au début du . Il fait ses premières incursions dans les marges du territoire impérial, comme en Moravie en 894, puis dans celui-ci, comme en Italie en 899. En 907, le royaume slave de Grande Moravie disparaît sous les coups de ces nouveaux envahisseurs.
Des règnes trop courts
À partir de la fin du , les rois carolingiens règnent trop peu de temps pour être efficaces : reste roi des Francs deux ans (877-879) ; gouverne trois ans (884-887) ; est roi pendant trois ans (879-882) ; le dernier roi carolingien, , est mort d'un accident de chasse au bout d'à peine un an (986-987). Quant aux rois et Lothaire, bien que très actifs, leurs règnes sont interrompus prématurément. Aussi, les derniers rois carolingiens ne parviennent pas à imposer une politique à long terme.
Extinction de la dynastie
L'affaiblissement de la dynastie carolingienne entraîne son éviction définitive du trône franc par les Robertiens en 987 à la mort de , l'extinction de la lignée suivant peu après, avec la mort des fils du duc Charles de Basse-Lotharingie, Otton et Louis, au début du . Avec les Herbertiens, la lignée carolingienne se perpétua cependant jusqu'au par les comtes de Vermandois, et d'après Christian Settipani jusqu'au début du par les seigneurs de Mellier, Neufchâteau et Falkenstein.
La montée de l'aristocratie
Dès la fin du , certains grands, ducs ou comtes, ne faisant pas partie de la famille des Carolingiens, accèdent au pouvoir : en 888, après la mort de Charles le Gros, l'Unrochide accède au trône d'Italie et le Robertien Eudes au trône de France.
Au , les dynasties qui s'imposent partout dans l'espace carolingien ne sont plus issues de la famille carolingienne. C'est le cas, en 911, du duc Conrad de Franconie, élu roi de Germanie. En France, les Robertiens forment un lignage puissant qui est choisi pour régner en 888–898 en la personne d'Eudes de France : comment expliquer cette montée en puissance de l’aristocratie et l'émiettement du pouvoir royal ?
Voici le cadre et les principales phases de la montée de l'aristocratie :
Les regna existaient déjà sous les Mérovingiens et se prolongent sous les Carolingiens. Il s'agissait de territoires dont l'unité reposait sur une forte identité ethnique et culturelle. Un regnum pouvait être confié à la garde d'un fils du roi, sans pour autant devenir indépendant : ce fut le cas à différentes époques pour l'Aquitaine, la Provence, la Bourgogne, la Saxe, la Thuringe et la Bavière.
Les comtes (mot ayant pour origine le latin comes signifiant compagnon du roi) existaient à l’époque mérovingienne. Le roi leur donnait des terres, des cadeaux ou une charge en récompense de leurs services, mais les comtes prennent toute leur importance sous les Carolingiens. Fonctionnaires, ils sont désignés et révoqués par le roi qui les recrute dans l’aristocratie Ils garantissent l’ordre public en présidant le tribunal, lèvent les taxes et organisent les troupes dans un pagus, circonscription territoriale sous leur responsabilité. Au cours du , les comtes deviennent de plus en plus autonomes vis-à-vis du roi.
Le duc (mot ayant une étymologie latine signifiant « conducteur d’armée ») est une sorte de comte qui cumule plusieurs pagi. Le roi Charles le Chauve constitue ces grands commandements composés de plusieurs pagi pour lutter contre les invasions scandinaves. Les Robertiens obtiennent au le titre de « duc des Francs » (dux francorum). Ces personnages les plus puissants seront par la suite des « princes territoriaux » comme les ducs d’Aquitaine, de Bourgogne et de Normandie.
Le marquis (marchio en latin) est un comte qui garde une région frontalière appelée marche et doit la défendre en cas d’attaque.
À la fin du , conséquence du capitulaire de Quierzy (877), ces charges de comte, duc et marquis deviennent héréditaires : le roi carolingien ne peut plus les destituer donc son contrôle s'efface. On assiste alors à la constitution de dynasties locales de comtes, de ducs et de vassaux du roi. La vassalité, qui était bien contrôlée sous Charlemagne et servait ses intérêts politiques, se retourne contre l’autorité de ses successeurs. L’aristocratie laïque et ecclésiastique est donc en situation de force au milieu du Moyen Âge, en France et en Germanie.
Les comtes sont physiquement plus proches du peuple que le Carolingien. L’autorité du roi semble lointaine aux paysans. La majorité des hommes libres du royaume vivent au contact du comte et de son délégué, le viguier. Ils les entendent par exemple au cours des séances du tribunal. Leur autorité est plus immédiate que celle du roi. Un lien étroit et personnel s’instaure donc : les paysans se placent sous la protection des Grands et entrent dans leur dépendance.
Au , les signes de l'autonomie princière se multiplient : les comtes et les ducs ont accaparé les fonctions publiques et les droits jusqu'ici réservés au roi. Ils édifient des tours et des forts, puis de véritables châteaux en pierre, sans autorisation. Après l’arrêt des invasions scandinaves, le château domine un territoire qui est tombé sous le ban d’un seigneur. Ils font frapper leur propre monnaie à leur effigie et à leur nom. Ils prennent sous leur protection le clergé et contrôlent les investitures épiscopales.
À la fin du , l’autorité centrale carolingienne a disparu au profit des aristocraties, en particulier des princes territoriaux ; c'est la fin de l’ordre carolingien et le triomphe des lignages aristocratiques.
L'avènement des Unrochides en Italie (875-915)
L'exemple de l'avènement des Unrochides en Italie illustre à merveille la manière dont se passe la transition du pouvoir des Carolingiens vers les grands de l'aristocratie impériale, puis l'émiettement que connaît le pouvoir royal dans les mains de ces derniers.
Sous le règne du Carolingien (850-875), titulaire de la dignité impériale, le pouvoir royal peut sembler un temps renforcé en Italie. Mais ce dernier meurt sans héritier en 875. Le pouvoir est alors de fait aux mains de la dynastie des Widonides, dont le représentant détient la charge de duc de Spolète, et aux mains de la dynastie des Unrochides, dont le représentant détient la charge de marquis de Frioul.
Les membres de cette dernière famille sont des Francs : Évrard, leur ancêtre, a reçu la marche de Frioul dès la création de celle-ci en 837 par , et ils sont rattachés à la lignée carolingienne par leur mère Gisèle, fille de Louis le Pieux. En 875, les Unrochides considèrent encore le Nord de la France (la région de Lille) comme l'un des centres de leur pouvoir. S'ils n'ont pas, au départ, de prétentions à briguer le pouvoir royal, ce sont la vacance de ce pouvoir en Italie et les circonstances difficiles à la fin du qui, en définitive, portent l'un d'entre eux (le marquis ) à accéder au trône d'Italie, puis à l'empire.
, seul héritier mâle de sa famille en 874, en effet, soutient dans un premier temps les prétentions du Carolingien de Francie orientale au trône d'Italie. Les héritiers possibles sont alors Carloman, le fils de Louis le Germanique, puis son frère, Charles le Gros. À la mort du deuxième, toutefois, il n'y a plus aucun Carolingien qui soit en mesure d'asseoir son autorité en Italie.
Les rivaux traditionnels des Unrochides dans la péninsule, à savoir les Widonides de Spolète qui ont des possessions autour de Nantes, apparaissent alors comme des candidats potentiels au trône de Francie occidentale. Aussi, Bérenger accède personnellement au trône d'Italie en 887 : pour contrecarrer les ambitions des Widonides, il met ainsi fin, dans les faits, à l'idée de l'unité carolingienne.
Cependant, à ce moment l'homme ne dispose pas d'appuis dépassant le cadre régional et encore y est-il contesté, notamment par l'influence que prennent les Widonides sur la papauté (voir Pornocratie). Jusqu'à la mort de son compétiteur, le duc Lambert de Spolète, en 898, il ne contrôle pas le territoire italien. De plus, il est obligé de faire face à la menace hongroise. Lors de l'invasion du royaume d'Italie, en 899, il doit alors composer avec les cadres militaires carolingiens, c'est-à-dire réunir l'ost : les Italiens subissent une défaite sanglante.
À la suite de cet événement, la stratégie de Bérenger change : il accepte désormais de nombreux compromis avec les pouvoirs locaux : des enceintes sont érigées et échappent au contrôle royal ; l'autorité publique est conférée, sans contrepartie, à des évêques, etc. Le résultat de cette nouvelle politique est un émiettement important et irréversible de l'autorité royale dans la péninsule.Faisant appel à des mercenaires hongrois contre les Italiens qui se rebellent contre son autorité, Bérenger accède finalement à la dignité impériale qu'il convoitait en 915, mais entre ses mains, celle-ci n'est plus que l'ombre du passé.
Évolution du système monétaire
Sous les rois mérovingiens l'unique monnaie existante était en or. Sa valeur était telle qu'elle ne servait qu'aux transactions internationales et dans le commerce de gros. Les petits marchands de détail ne pouvaient l'utiliser et devaient se rabattre sur le troc. L'inconvénient de ce système leur donnait l'impossibilité de réaliser des économies, car la plupart du temps c'étaient des matières périssables ou un service qui étaient échangés.
Avec l'avènement des Carolingiens, une nouvelle monnaie fit son apparition, celle en argent. Lors de l'édit de Pîtres en 864, la valeur de cette nouvelle monnaie fut fixée selon la valeur suivante : une pièce d'or vaut douze pièces d'argent. La révolution économique étant au rendez-vous, les petits commerçants avaient enfin une monnaie adaptée à la valeur de leurs petites marchandises et à la vie quotidienne des gens du commun. Avec cette nouvelle monnaie, les commerçants pouvaient enfin économiser le fruit de leur travail et financer des projets de plus en plus coûteux. L'apparition dans les grandes villes d'une nouvelle bourgeoisie et les foires marchandes qui devenaient des marchés permanents témoignent de cette richesse. Le succès fut tel que, l'argent devenant très rapidement de plus en plus rare, la monnaie constituée par ce métal commença à prendre de la valeur et se rapprocher de celle de l'or. Afin d'éviter une crise monétaire, il fut décidé d'alléger et de réduire la taille des pièces en argent tout en leur conservant la même valeur. Face à cette nouvelle monnaie d'argent, la méfiance était telle que les fonctionnaires royaux eurent recours à de véritables méthodes de terreur afin de la faire accepter.
Déclin du système militaire
Les Francs ont toujours été une nation guerrière, cela se vérifiera aussi bien sous le règne des Mérovingiens que des Carolingiens. Ainsi sous Charles Martel, Pépin le Bref ou Charlemagne, chaque été fut une occasion de mener une expédition militaire pour remplir les caisses du royaume. Ces guerres et leur organisation étaient décidées à l'assemblée générale annuelle, qui était composée de hauts aristocrates.
En principe tous les hommes libres étaient tenus d'assister aux expéditions, ce qui est un héritage direct du système militaire mérovingien. Cependant, les campagnes militaires devenaient de plus en plus difficiles à mesure que le territoire s'étendait, de plus, le soldat ne recevait pas de solde et devait apporter soi-même sa nourriture, ses vêtements et ses armes. Ainsi à l'époque carolingienne le service militaire devenait la charge la plus lourde des hommes libres à cause de son coût mais aussi car ces expéditions rapportaient de moins en moins de butins de guerre. La conséquence était un appauvrissement général des soldats qui finissaient soit par vendre tous leurs biens lorsqu'ils possédaient quelque chose, soit entrer dans les ordres ou bien devenir simples brigands ou malfaiteurs.
Charlemagne tentera en vain de remédier à cette situation en allégeant certaines charges, essentiellement en direction des soldats les plus pauvres, favorisant ainsi la cavalerie. Le prix de l'armement et de l'équipement des cavaliers était très élevé. Afin d'éviter d'avoir à payer cette lourde charge mais tout de même essentielle, les Carolingiens ont commencé à distribuer des terres à leurs vassaux directs afin qu'ils s'enrichissent par eux-mêmes et accomplissent leur service militaire dans la cavalerie. Finalement ces mesures ont permis l'apparition d'une véritable armée de métier dont les soldats, riches propriétaires terriens ou issus de la noblesse, étaient mieux équipés et mieux entraînés que leurs prédécesseurs.
Début de la féodalité
L'introduction de la vassalité et du « bénéfice », dans ce cas le fief, fut une des réalisations majeures des Carolingiens. Pleinement développé dans tous les États nés de la dislocation de l'Empire après l'époque carolingienne, ce système se nommera féodalité. En principe, la vassalité était fondée sur un engagement privé entre hommes libres, dont l'un, le vassal, se mettait au service d'un autre et qui en échange de la protection de ce dernier, le reconnaissait pour seigneur. La vassalité existait déjà à l'époque mérovingienne, car dans des sociétés où l'ordre public était quasiment inexistant, l'insécurité ambiante obligeait les personnes à chercher un protecteur. La véritable innovation des Carolingiens fut que le seigneur était de plus en plus amené à récompenser son vassal en lui fournissant des terres ou d'autres biens qu'on appelait « bienfait » ou « bénéfice », et qu'à partir du on appela « fief », complément et contrepartie désormais du vasselage. Le second avantage de cette pratique était que le seigneur n'avait plus à entretenir directement les vassaux comme ce fut le cas auparavant. Les terres données aux vassaux provenaient des domaines royaux mais aussi et de plus en plus (notamment à cause des insuffisances des réserves royales), sur les biens des monastères et des églises. La féodalité carolingienne permit l'émergence d'une nouvelle noblesse qui allait fournir en premier lieu les cadres de l'armée et sa section la plus efficace, la cavalerie lourde. De plus, dans les lointaines régions ou celles nouvellement acquises, les vassaux royaux formèrent de véritables entreprises coloniales comme ce fut le cas en Aquitaine par exemple. Enfin la vassalité a permis aux rois carolingiens, comme Pépin et Charlemagne, de fidéliser et ainsi de mieux contrôler les comtes.
La renaissance carolingienne
L'instruction
Les Francs n'ont pas, à proprement parler, peuplé significativement la Gaule. Au nombre d'environ , femmes et enfants selon Grégoire de Tours, les Francs ont occupé les places et positions de pouvoir, se fondant dans la population gallo-romaine. Dans les décennies qui ont suivi la chute de l'Empire romain et les grandes invasions, la population avait partiellement déserté les villes et villages et s'était souvent regroupée dans les forêts et autour de monastères, souvent créés dans ce contexte de fuite. Ces centres avaient sauvegardé la culture et les savoir-faire gallo-romains, mais néanmoins cette nouvelle société, qualifiée désormais de franque, était majoritairement illettrée, et ignorait aussi bien les sciences religieuses que profanes. Cette situation perdura sous Charles Martel et Pépin le Bref ou son fils Carloman qui, bien que n'étant pas analphabètes, avaient d'autres priorités (notamment militaires et politiques) plus importantes que l'éducation et l'organisation d'écoles.
C'est avec Charlemagne que cette situation changea. Lui-même avait reçu une éducation plus approfondie que celle de ses prédécesseurs, il connaissait le latin et dans une moindre mesure le grec. Il avait aussi des notions de mathématiques et d'astronomie. L'Empire carolingien ayant des lacunes au niveau de l'éducation classique et de l'instruction, Charlemagne fit appel aux enseignants les plus éminents de son temps en Europe, venus pour certains des pays anglo-saxons ou de Lombardie.
Charlemagne, souverain pieux, avait un intérêt marqué pour l'étude des textes religieux. C'est pourquoi il appela l'Anglo-Saxon Alcuin en 782 pour effectuer un recensement et une étude poussée des textes religieux anciens conservés en Gaule. Aussi, la « renaissance carolingienne » commença avec le but d'éduquer et former des cadres religieux compétents et maîtrisant les différentes analyses et interprétations religieuses. Charlemagne, soucieux de la conservation de ces textes anciens, ordonna que dans les monastères et églises soient créés des écoles et des ateliers de copie. À partir de cette impulsion religieuse, l'Empire carolingien allait initier un véritable renouveau intellectuel et littéraire à travers tout le territoire de la Gaule.
L'essor des arts et des lettres
Très rapidement, les Francs font revivre le passé latin de la Gaule bien éloigné de la culture barbare des premiers mérovingiens. Aix-la-Chapelle, ville où Charlemagne avait établi sa cour, fut très rapidement appelée la « Rome nouvelle » par Alcuin tant les arts et la poésie y foisonnaient. De nombreux clercs et dignitaires qui y venaient, étaient tellement impressionnés qu'ils n'hésitaient pas, de retour dans leurs fiefs, à imiter l’œuvre de Charlemagne ; ceci avait pour effet de déplacer lentement le centre de gravité de l'éducation carolingienne initiée à Aix-la-Chapelle vers le centre de la Gaule.
Malgré le fait que les héritiers de Charlemagne étaient nettement moins portés sur l'éducation, l'œuvre intellectuelle et littéraire se poursuivit. Relayés par les monastères et les églises, cet âge d'or carolingien dura plusieurs siècles. Encore aujourd'hui, la plupart des textes latins conservés sont parvenus jusqu'à nous grâce aux initiatives de Charlemagne, sans lequel tout un pan de la culture gallo-romaine aurait été perdu.
Institutions sous les Carolingiens
Dans une société marquée par la religion catholique, les Carolingiens s'appuient sur une administration laïque et ecclésiastique. Le palais reste l'administration centrale de la royauté et ses structures restent les mêmes que sous les rois Mérovingiens. Néanmoins, la charge de maire du palais disparaît, ses fonctions sont réparties entre le sénéchal pour l'intendance et le comte du palais pour la justice. Autre évolution, la chancellerie, désormais dirigée par un archichancelier issu de l'Église, recrute ses membres parmi les clercs du royaume.
Dans les provinces, le système hiérarchique reste le même, mais un lien de fidélité vassalique entre le monarque et ses agents (surtout les ducs et les marquis) se met en place en échange de terres. Jusqu'au milieu du , des ecclésiastiques, les missi dominici, contrôlent et inspectent les agents royaux pour le compte du souverain. La disparition de cette fonction fait perdre à la monarchie son contrôle sur les agents de terrain, qui finissent par échapper au pouvoir central. La justice évolue à l'initiative de Charlemagne, les tribunaux sont désormais composés d'échevins nommés à vie par les missi dominici, qui récupèrent du même coup la présidence, en rotation avec les comtes.
Place et rôle des femmes et des hommes dans la société carolingienne
Statut selon le genre
De façon générale, la société carolingienne est très ordonnée et hiérarchisée. Si l'on considère les hommes et les femmes, on constate qu'ils ont des statuts, des droits et des rôles distincts ; toutefois, la condition sociale des individus peut être parfois plus déterminante en matière de différences. Il existe une sorte de tutelle, nommée « mundium », du père ou de l'époux sur la femme : celle-ci est juridiquement sous sa protection mais aussi sous son contrôle. Au quotidien, femmes et hommes vivent ensemble, mais certaines activités et certains lieux sont dévolus à l'un ou l'autre genre : seuls les hommes labourent les champs, même si les femmes participent à d'autres activités agricoles, et pour les femmes travaillant les fils et tissus, il existe des constructions spécifiques. Progressivement, alors que l'ensemble de la société se hiérarchisait, les hommes ont pris le contrôle sur leur famille et les femmes de celle-ci. De plus, l'influence de la religion chrétienne et les discours religieux sur les femmes, vues comme étant secondes après l'homme (selon l'une des lectures de la conception d'Ève et Adam), faibles moralement et physiquement, font que ces dernières sont peu à peu éloignées de rôles et lieux religieux — les abbesses elles-mêmes perdant en autonomie au sein de leurs monastères.
Certaines femmes liées aux hommes importants de l'époque jouent un rôle dans la politique et la société : il en est ainsi de Plectrude qui aide les maires du palais de son époque ; de Bertrade de Laon (ou Berthe), qui reçoit le sacre avec son époux Pépin le Bref (ils seront les parents de Charlemagne) et prend part aux affaires du royaume ; ou de Gisèle, sœur de Charlemagne qui a sûrement aussi eu de l'influence sur Alcuin et lui. Toutefois, certains ne voient pas d'un bon œil une femme qui pourrait les gouverner et protestent contre Fastrade, l'une des épouses de Charlemagne, lorsque celle-ci reçoit certains pouvoirs politiques.
Les religieuses de la période apportent aussi à celle-ci et à la Renaissance carolingienne, notamment dans la copie et dans la création artistique.
Évolutions du mariage
Par ailleurs, le statut de l'union d'un couple est peu à peu modifié : les dirigeants et les religieux souhaitent que le mariage soit rendu plus officiel et moins facile à dénouer ; progressivement, les gouvernants et religieux vont le réglementer, touchant ainsi au domaine familial, et ceci en lien avec l'idée de le rendre plus stable, avec des relations affectueuses et respectueuses, qui reflète aussi l'ordre souhaité dans la société. Le mariage est à l'époque surtout un accord entre deux familles, qui s'accompagne d'échanges de biens, et il n'y a pas besoin de cérémonie religieuse ; les rois veulent surtout qu'il soit rendu public et qu'il soit stable dans le temps, les religieux ne veulent plus du mariage par enlèvement, ni de mariages dans la parenté. Hincmar, archevêque de Reims à cette période, sera un auteur important concernant le mariage chrétien, y compris dans la suite du Moyen Âge ; il souhaite l'accord de la future épouse (même si celui de l'homme chef de sa famille prédomine), de bonnes relations matrimoniales et une consommation du mariage qui en atteste la légalité. Dans les années 850-860, même le roi Lothaire II, contraint par les autorités religieuses, ne peut plus divorcer ; ce genre de jeux de pouvoir autour de la question du mariage aura lieu durant une période de stabilisation des pratiques. La valeur du mariage entre esclaves est moins considérée que pour les personnes libres.
Éducation
Dans les familles des puissants, l'éducation est de mise, y compris pour les femmes ; la comtesse Dhuoda (vers 800 - après 843) pourra ainsi écrire un traité destiné à l'éducation de son fils Guillaume.
Esclavage
Dans la société carolingienne, certaines personnes, femmes comme hommes, sont des esclaves ; l'évolution de la société au fil du temps, qui favorise le pouvoir des aristocrates, tend à amener le statut du paysan libre vers celui de l'esclave.
Arbre généalogique simplifié
Notes et références
Notes
Références
Annexes
Bibliographie
, .
, .
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Pierre Riché, Dictionnaire des Francs vol. 2. Les Carolingiens, éd. Bartillat, 1997 .
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Articles connexes
Pippinides pour les ancêtres de Charles Martel
Généalogie des Carolingiens
Hugues Capet, Capétiens, Généalogie des Capétiens
Ottoniens
Histoire de la route en Gaule au Haut Moyen Âge
Liens externes
Les Carolingiens sur le site de la BNF.
Pour en savoir plus sur les Carolingiens.
Histoire de l'Europe
Grande famille du Moyen Âge
Carolingiens
Extinction au XIe siècle
Filiation prouvée au VIe siècle | Les Carolingiens (ou Carlovingiens jusqu'à la fin du ) forment une dynastie de rois francs qui règnent sur l'Europe occidentale du au . |
609 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Grand%20Ch%C3%A2telet | Grand Châtelet | Le Grand Châtelet de Paris était une forteresse édifiée par Louis VI sur la rive droite de la Seine, au débouché de la rue Saint-Denis, dans l'actuel . Dès le , les accès aux deux ponts qui reliaient l'île de la Cité de Paris aux berges de la Seine furent protégés par deux châtelets, d'abord en bois, puis en pierre : le Grand Châtelet, au nord, pour protéger l'accès au Grand Pont (devenu le pont au Change) et le Petit Châtelet, au sud, pour protéger l'accès au Petit-Pont.
La défense des ponts étant devenue inutile du fait des puissantes murailles qui protégeaient Paris, la forteresse a été affectée au siège du Prévôt de Paris et de ses lieutenants, assortie de cachots et de salles de torture, jusqu'à la Révolution française. Sa basse geôle a été la première morgue de la capitale. Le Grand châtelet a été démoli au début du , pour être remplacé par l'actuelle place du Châtelet.
À Paris, lorsqu'on utilise le nom « Châtelet » sans autre précision, c'est toujours du Grand Châtelet dont il s'agit.
Situation
Le Grand Châtelet formait un îlot entouré par l'Apport-Paris et les rues de la Triperie, de la Joaillerie, Trop-Va-Qui-Dure et Pierre-à-Poisson. Il était séparé par la rue Saint-Leufroy en deux parties de superficies approximativement égales.
Historique
Moyen Âge
Au , la ville de Paris était concentrée dans l'île de la Cité et protégée par des fortifications datant de la fin de l'époque romaine, constituées par un mur de d'épaisseur. Il semble qu'aucun ouvrage ne protégeait les accès aux ponts de bois, ceux-ci pouvant être rapidement détruits ou incendiés en cas d'attaque. C’est en 877 que Charles le Chauve fit renforcer les fortifications de Paris pour protéger la ville des incursions des Normands qui se multipliaient. Les remparts romains furent restaurés, les ponts fortifiés et leurs piles resserrées pour empêcher le passage des barques. Il fit aussi ériger des tours de bois formant châtelets pour protéger les extrémités des ponts.
De ce fait, lorsque les envahisseurs normands remontèrent la Seine en , ils se heurtèrent à une forteresse infranchissable. Les premières offensives féroces ayant été repoussées avec détermination par les défenseurs, il s’ensuivit un long siège de Paris (885-887) pour tenter de réduire les habitants à la famine et les amener à capituler. En , une grande crue de la Seine emporta le Petit-Pont, isolant les douze défenseurs restés dans la tour de ce qui deviendra le petit Châtelet. Ils luttèrent farouchement jusqu’au dernier et furent tous massacrés. Charles le Gros finit par arriver avec ses troupes et acheta le départ des Normands qui partirent ravager la Bourgogne.
Les tours de bois furent remplacées par des constructions en pierre vers 1130 par Louis VI le Gros. Le Grand Châtelet formait une solide forteresse à peu près carrée, avec une cour au milieu et portes détournées, entourée de fossés profonds remplis d’eau vive, alimentés par la Seine. Deux tours flanquaient les deux angles vers le faubourg. Il était destiné à protéger le débouché nord du Grand-Pont.
Dès 1190, la construction de l'enceinte de Paris par Philippe-Auguste rendit cette forteresse inutile à la défense de la ville. On y établit le siège de la juridiction de la prévôté de Paris chargée de la police et de la justice criminelle, comprenant prisons et salles de torture où s'appliquait la « question ». La Prévôté se divisait en quatre sections : l’« audience du parc civil », celle du « présidial », la « chambre du conseil » et la « chambre criminelle ». Après leur réunion en un seul corps, ces diverses juridictions prirent le nom de « Cour du Châtelet ».
Sous le règne de saint Louis, de 1250 à 1257, le Grand Châtelet fut réparé et considérablement agrandi. Louis procède à la nomination, en 1261, d'une forte personnalité, Étienne Boileau, comme prévôt royal, est conservé un document exceptionnel, le Livre des métiers, rédigé vers 1268, se situant dans le grand mouvement de mise par écrit des coutumes.
Tout en aidant à son organisation, Louis IX a donc mis la municipalité parisienne sous contrôle royal. Le prévôt royal au Châtelet peut réviser les décisions du prévôt des marchands de Paris. À la fin des années 1260, ils réclameront son soutien contre des marchands étrangers et, en 1269, à leur demande, il confirme leurs privilèges, renforçant ainsi l'emprise du pouvoir royal sur les institutions municipales.
Le , au cours de la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons, grâce à la trahison d'un certain Perrinet Leclerc et au soutien des artisans et des universitaires, Paris fut livré à Jean de Villiers de L'Isle-Adam, capitaine d'une troupe de partisans du duc de Bourgogne. Le , la faction bourguignonne qui assiégea le grand et le petit Châtelet y massacra tous les prisonniers armagnacs qui y étaient renfermés ; leurs corps, jetés du haut des tours, étaient reçus à la pointe des piques.
Par une ordonnance royale de janvier 1318, le roi de France Philippe V le Long enjoint au greffier du Châtelet de veiller
Époque moderne
Par son édit de 1684, Louis XIV réunit au Châtelet l'ensemble des seize anciennes justices féodales et des six anciennes justices ecclésiastiques. Le Grand Châtelet fut reconstruit. On avait décidé que, pendant la reconstruction, la cour siégerait aux Grands-Augustins, mais les moines ne voulurent pas céder leur couvent. On résolut d’en faire le siège et de s’en emparer par la force. II s’ensuivit plusieurs combats et assauts acharnés, où furent tués un grand nombre de religieux. La victoire resta au parti de la cour, qui s’y installa provisoirement.
Après ces nouvelles reconstructions, il ne resta de l’ancienne forteresse que quelques tours obscures et inoffensives. En 1756, on voyait encore, au-dessus de l’ouverture d’un bureau, sous l’arcade du Grand Châtelet, une table de marbre contenant les mots « Tributum Cæsaris ». C’était là, sans doute, que se centralisaient tous les impôts des Gaules, usage qui semblait s’être perpétué, puisque l’arrêt du conseil de 1586 fait mention des « droits domaniaux accoutumés être payés aux treilles du Châtelet. »
Le massacre de septembre 1792
Au moment de la Révolution, les détenus incarcérés au Châtelet avaient la réputation d’être de grands criminels : lorsque les émeutiers ouvrirent les portes des prisons pour libérer les prisonniers le , ils se gardèrent bien de s’attaquer au Châtelet. On comptait trois cent cinq détenus en et trois cent cinquante en . Après avoir jugé les premiers accusés de crime de lèse-nation, la cour de justice du Châtelet fut supprimée par la loi votée le . Ses fonctions cessèrent le , mais la prison subsista. Lors des massacres des prisons, le 2 septembre 1792, sur les deux cent soixante-neuf détenus incarcérés au Châtelet, deux cent seize prisonniers furent sabrés ou égorgés par les émeutiers.
« Ces prisonniers entendant dire la veille que les prisons seraient bientôt vidées, croyant trouver leur liberté dans la confusion publique, pensant qu'à l'approche de l'ennemi les royalistes pourraient bien leur ouvrir la porte, avaient, le septembre, fait leurs préparatifs de départ ; plusieurs, la paquet sous le bras, se promenaient dans les cours. Ils sortirent mais autrement. Une trombe effroyable arrive à 7 heures du soir de l'Abbaye au Châtelet ; un massacre indistinct commence à coups de sabres, à coups de fusils. Nulle part ils ne furent plus impitoyables. »
Tous étaient de redoutables criminels, mais aucun d’entre eux n’avait trempé dans des complots aristocratiques. Après le massacre, les corps furent entassés aux bords du pont au Change pour être transportés aux carrières de Montrouge, près de Paris.
Les geôles
Le Grand Châtelet était une des principales prisons de Paris. Dans sa partie est, les cellules se répartissaient en trois catégories : les chambres communes situées à l'étage, celles dites « au secret » et les fosses du bas-fond. Durant l'occupation de Paris par les Anglais, une ordonnance d'Henri VI d'Angleterre, en date de , dresse la liste de ses parties ou cellules. Les dix premières étaient les moins horribles, elles avaient pour noms : Les Chaînes, Beauvoir, la Motte, la Salle, les Boucheries, Beaumont, la Grièche, Beauvais, Barbarie et Gloriette. Les suivantes étaient beaucoup plus détestables, certains noms sont éloquents : Le Puits, les Oubliettes, l'Entre-deux-huis, la Gourdaine, le Berceau. Enfin, les deux dernières étaient particulièrement atroces :
La fosse, également appelée Chausse d'hypocras, dans laquelle les prisonniers étaient descendus à l'aide d'une poulie. Il semble qu'elle avait la forme d'un cône renversé. Les prisonniers avaient en permanence les pieds dans l'eau et ne pouvaient se tenir ni debout, ni couché. On y mourait habituellement après quinze jours de détention.
Fin d'aise qui était remplie d'ordures et de reptiles. En 1377, on y descendit Honoré Paulard, bourgeois de Paris, accusé d'avoir empoisonné ses parents, ses sœurs et trois autres personnes pour en hériter. Il y mourut en un mois.
Le comble était que ces emprisonnements étaient tarifés. Les prisonniers devaient payer le geôlage par nuit pendant leur séjour et un supplément pour disposer d'un lit. Le tarif variait selon sa condition : « comte, chevalier banneret, chevalier, écuyer, lombard, juif ou autre. »
Plusieurs personnages célèbres furent emprisonnés au Châtelet :
Jean de Montagu (1409)
Jean Jouvenel des Ursins (1413)
François Villon (1448)
Clément Marot (1526)
Michel d'Amboise (1530)
Molière (1645)
Louis Dominique Cartouche (1721)
Thomas de Mahy de Favras (1790)
Le baron de Besenval (1789-1790).
La morgue
Au , morgue a le sens de visage, de mine. Les prisonniers amenés dans les cellules basses du Châtelet de Paris étaient « morgués » par leurs geôliers, c'est-à-dire dévisagés avec insistance et probablement avec arrogance et mépris, afin de pouvoir les identifier en cas d'évasion ou de récidive. Par extension, le nom de « morgue » fut attribué à ces cellules. Le dépôt de cadavre du Châtelet est mentionné pour la première fois par une sentence du prévôt de Paris du . Une autre sentence du prévôt de Paris, du , associe la basse geôle du Châtelet à l'identification des cadavres.
Ultérieurement lesdites cellules ayant été transférées dans une autre partie du Châtelet, la « morgue » fut affectée, au , à l'exposition des corps trouvés sur la voie publique ou noyés dans la Seine. Une quinzaine de corps était retrouvée chaque nuit au . Les filles hospitalières de Sainte-Catherine étaient tenues de les laver et de les faire inhumer au cimetière des Innocents. Une ouverture pratiquée dans la porte permettait de les reconnaître « en se pinçant le nez ». En 1804, le préfet de police Dubois fait déménager la morgue dans un bâtiment quai du Marché-Neuf.
Démolition
En raison de sa vétusté et des conditions de détention des prisonniers qui y étaient détenus, la démolition du Grand Châtelet avait été envisagée par l'ancien régime dès 1780. Les geôles ayant été désaffectées à la suite des massacres du 2 septembre 1792, le procureur de la commune Pierre-Louis Manuel requit sa démolition le suivant. Toutefois, celle-ci ne débuta effectivement qu'en 1802 en commençant par les cachots.
D'autres bâtiments, encore occupés par les tribunaux de première instance et d'appel du second arrondissement de Paris, ne furent démolis qu'entre 1808 et 1810, et la rue Trop-Va-Qui-Dure ne sera détruite qu'en 1813. Quelques vestiges subsistaient encore en 1857, entre le quai de la Mégisserie, la place du Châtelet et la rue Pierre-à-Poisson (devenue rue de la Saulnerie avant de disparaitre). Sur l'emplacement du Grand Châtelet seront édifiés la place du Châtelet entre 1855 et 1858 et le théâtre du Châtelet inauguré en 1862.
Notes et références
Notes
Références
Annexes
Sources
Yvonne Lanhers, « Série Y. Châtelet » in Guide des recherches dans les fonds judiciaires de l'Ancien Régime, Paris, Ministère de l'Éducation nationale, Direction des Archives de France, 1958, in-8°, .
Michèle Bimbenet-Privat, Série Y, Châtelet de Paris et prévôté d'Île-de-France. Première partie : les chambres. Introduction, Archives nationales, 45
Bibliographie
Sophie Abdela, La Prison parisienne au XVIIIe siècle, Ceyzérieu, Champ Vallon, "Epoques", 2019.
Louis-Nicolas Bescherelle, L'Instruction popularisée par l’illustration, Paris, Marescq et Havard, 1851.
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Articles connexes
Eugène Viollet-le-Duc
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Place du Châtelet
Petit Châtelet
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Écoutez le Paris du , une reproduction visuelle et musicale du quartier du Grand Châtelet au
Ancien monument à Paris
Prison détruite à Paris
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Chatelet
Histoire de Paris | Le Grand Châtelet de Paris était une forteresse édifiée par Louis VI sur la rive droite de la Seine, au débouché de la rue Saint-Denis, dans l'actuel . Dès le , les accès aux deux ponts qui reliaient l'île de la Cité de Paris aux berges de la Seine furent protégés par deux châtelets, d'abord en bois, puis en pierre : le Grand Châtelet, au nord, pour protéger l'accès au Grand Pont (devenu le pont au Change) et le Petit Châtelet, au sud, pour protéger l'accès au Petit-Pont. |
612 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Capitale | Capitale | Une capitale (du latin , tête) est une ville où siègent les pouvoirs, ou, par extension, une ville ayant une prééminence dans un domaine particulier (social, culturel, économique, sportif, religieux, touristique...). Dans ce dernier cas, on parlera plus volontiers de « métropole ».
Types de capitales
En tant que tel, le terme « capitale » désigne très souvent la capitale d'un État, c'est-à-dire la ville où siègent généralement les pouvoirs nationaux. Cependant, dans certains pays, la capitale constitutionnelle (qui peut également être appelée la capitale « officielle » ou capitale « de droit ») n’est pas le siège des institutions. En effet, prenons comme exemple la Constitution néerlandaise qui, en tant que loi fondamentale des Pays-Bas, donne officiellement le statut de capitale à la ville d'Amsterdam, alors que la quasi-totalité des institutions nationales (résidences officielles, Parlement, Cour suprême, Conseil d'État...) et internationales (ambassades des pays étrangers, Cour internationale de justice, Cour pénale internationale, Organisation pour l'interdiction des armes chimiques...) siègent à La Haye.
En ce qui concerne un État fédéral, les États fédérés, entités politiques qui disposent de compétences propres (voir l'article « Autonomie territoriale ») et donc d'un pouvoir de décision exclusif dans les domaines qui relèvent de sa compétence ( et législation), tout en s'articulant avec les institutions de la fédération, ont leur propre capitale et le pays a une capitale fédérale, nommée « ville fédérale ». Ainsi, dans le cas des États-Unis, Sacramento est la capitale de la Californie (qui est un État fédéré des États-Unis), tandis que Washington, D.C. est la ville et la capitale fédérale du pays, comme la Ville de Québec est la capitale du Québec (qui est une province du Canada) et Ottawa, la capitale fédérale du Canada ; en Suisse, État fédéral d'Europe occidentale dont les États fédérés (au nombre de vingt-six) sont appelés « cantons », Berne est à la fois la capitale fédérale, et le chef-lieu du canton de Berne.
Dans de nombreux pays, notamment ceux du monde anglo-saxon, la capitale politique est loin d'être la ville la plus peuplée. C'est le cas aux États-Unis, tant au niveau fédéral que fédéré, mais aussi au Canada, en Australie ou en Nouvelle-Zélande. Washington est ainsi bien plus petite que New York, Sacramento que San Francisco ou Los Angeles, Tallahassee que Miami, Bâton-Rouge que La Nouvelle-Orléans, Ottawa que Toronto ou Montréal, Canberra que Sydney, Wellington que Auckland. D'ailleurs, à propos de ce phénomène, .
Dans certains pays, le terme « chef-lieu » est également employé pour désigner la capitale d'une subdivision administrative.
Origine des capitales
Les anciens empires du Croissant fertile peuvent être considérés comme les « inventeurs » de la capitale. En effet, ces premiers royaumes avaient besoin d'une administration nombreuse et centralisée pour diriger leur territoire. Le pouvoir politique s'est naturellement installé au même endroit, notamment car les fonctionnaires étaient avant tout chargés de collecter les impôts et de garder le trésor ainsi collecté. C'est ainsi que sont apparues les premières capitales : Ur, Babylone, etc.
Les rois étant associés de près au culte religieux, l'un des éléments fédérateurs de ces États puisque chacun avait son dieu tutélaire, les temples s'installèrent dans les capitales. Grâce à cette organisation centralisée, les empires grandirent, et la capitale se répandit de par le monde. Jérusalem, à l'époque du roi d'Israël Salomon, reproduit le même schéma, puis les capitales chinoises successives et Rome (la capitale moderne n'a cependant pas toujours existé : dans l'Europe médiévale occidentale, une forme migratoire de gouvernement était plus commune — la cour itinérante).
Les capitales sont également généralement la ville que les pays qui entretiennent des relations avec cet État choisissent pour implanter leur ambassade.
Capitales externes à un territoire
En de rares occasions, la capitale ne se trouve pas sur le territoire qu'elle administre. Notamment :
Mafikeng, en Afrique du Sud, fut capitale du Bechuanaland (actuel Botswana) de 1894 à 1965 ;
Bruxelles, capitale fédérale du royaume de Belgique et siège des institutions de la Région de Bruxelles-Capitale, est également le siège des institutions de la Région flamande. Lorsque les institutions de la Région et de la Communauté flamande ont été fusionnées, cette dernière entité fédérée siégeait déjà à Bruxelles au moment de la fusion ;
Saint-Louis-du-Sénégal fut la capitale de la colonie de la Mauritanie qui, au même titre que celle du Sénégal, faisait partie de l'Afrique-Occidentale française (A.-O.F.) entre 1895 et 1958. En 1957, environ trois ans avant l'indépendance de la Mauritanie, Saint-Louis fut remplacée par la ville nouvelle de Nouakchott, qui occupe désormais sa place en tant que capitale de la Mauritanie indépendante ;
En Inde, deux villes sont chacune capitale de deux États : Hyderabad (qui fait partie du Telangana), capitale commune des États de l'Andhra Pradesh et du Telangana, ainsi que Chandigarh (territoire fédéral distinct des deux États), capitale commune des États du Pendjab et de l'Haryana.
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Liste de capitales
Liste des capitales du monde
Liste des capitales du monde par population
Liste des pays dont la capitale n'est pas la plus grande ville
Métropole | Une capitale (du latin , tête) est une ville où siègent les pouvoirs, ou, par extension, une ville ayant une prééminence dans un domaine particulier (social, culturel, économique, sportif, religieux, touristique...). Dans ce dernier cas, on parlera plus volontiers de « métropole ». |
613 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Couche%20session | Couche session | La couche session est la du modèle OSI.
Définition OSI (ISO 7498-1)
Les deux services originaux de la couche session sont la synchronisation des communications (n'importe quel intervenant peut émettre à tout moment) et la gestion des « transactions ». Un service cependant a été rajouté, c'est un mécanisme de correction des erreurs de traitement par restauration d'un état antérieur connu.
Les services de transport sont des services de communication point à point, c'est-à-dire avec deux interlocuteurs. Mais le modèle OSI doit aussi convenir aux communications multipoints. Deux genres de communications multipoints sont explicitement mentionnées dans la norme : les communications en étoile où une session est un ensemble de communications point à point avec un interlocuteur engagé dans tous les échanges ; et la diffusion où tous les interlocuteurs reçoivent tous les messages. Des mécanismes de synchronisation sont alors requis pour savoir par exemple qui répond à quoi. C'est le rôle des protocoles de cette couche.
Quelques protocoles de la couche session : AppleTalk, NetBIOS, RPC.
Remarques
Ce type de communication n'est pas bien pris en charge dans le monde IP, il n'y a donc pas de protocole d'origine IETF (Internet Engineering Task Force) fournissant un service de ce type. Les moyens de communication point à multipoint courants reposent donc sur UDP utilisé avec des adresses « multicast ».
L'ATM Forum a spécifié une signalisation pour établir des connexions ATM point à multipoint mais il s'agit de diffusion monodirectionnelle de niveau réseau.
Au sujet de la terminologie, on rencontre souvent le terme « session » pour désigner une connexion de niveau application, voire un contexte partagé par plusieurs connexions de niveau application sans support protocolaire (cas des « sessions Web » notamment). C'est un usage dérivé de sa signification dans les systèmes d'exploitation, indépendant du modèle OSI.
Modèle OSI | La couche session est la du modèle OSI. |
619 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Coupe%20du%20monde%20de%20football%202002 | Coupe du monde de football 2002 | La Coupe du monde de football (nom officiel : 2002 FIFA World Cup Korea/Japan (en anglais) / Coupe du monde de la FIFA 2002 Corée/Japon) s'est déroulée du 31 mai au en Corée du Sud et au Japon. Ce sont les premiers hôtes asiatiques de la compétition. Pour la première fois, la Fédération internationale de football association en avait confié l'organisation à deux pays. L'épreuve a réuni trente-deux équipes, dont trois étaient qualifiées d'office : les deux organisateurs susnommés et le champion du monde en titre (la France). L'hymne de cette coupe du monde de football a été composé par Vangelis.
Le Brésil présente une équipe mémorable emmenée par le capitaine Cafu et comptant dans ses rangs les attaquants Ronaldinho, Rivaldo et Ronaldo. Ce dernier marque huit buts au cours de la compétition, et termine sur un doublé en finale face à l'Allemagne à Yokohama (2-0). La formation sud-américaine accroche ainsi une cinquième étoile à son maillot, record qui attend encore d'être battu.
Alors que la Turquie dispute la meilleure compétition de son histoire en atteignant les demi-finales et en terminant sur le podium, battant la Corée du Sud 3-2 dans la « petite finale », l'équipe co-hôte de ce tournoi est la première formation asiatique à atteindre le dernier carré en éliminant la Pologne, le Portugal, l'Italie et l'Espagne pour se hisser jusqu'à ce stade. Quant à la France, tenante du titre, elle est éliminée dès le premier tour sans gagner un match et sans marquer le moindre but en trois rencontres.
Préparation de l'événement
Désignation du pays organisateur
Villes et stades retenus
La phase finale s'est déroulée dans de différentes, 10 en Corée du Sud et 10 au Japon. Ils sont de construction moderne et récente, une grande majorité ayant été construite en vue de l'événement.
Coupe des confédérations
Acteurs de la coupe du monde
Équipes qualifiées
Les voulant concourir à la coupe du monde devaient se qualifier dans leur zones géographiques respectives :
Europe (UEFA) : 14 ou 15 places pour , dont une automatiquement attribuée au champion en titre (France) ;
Amérique du Sud (CONMEBOL) : 4 ou 5 places, pour ;
Amérique du Nord, centrale et Caraïbes (CONCACAF) : pour ;
Afrique (CAF) : pour ;
Asie (AFC) : 4 ou 5 places pour , dont 2 automatiquement attribuées aux hôtes (Corée du Sud et Japon) ;
Océanie (OFC) : 0 ou 1 place, pour .
Finalement, sont qualifiées européennes, 5 africaines, 5 sud-américaines, 4 asiatiques, 3 nord-américaines et aucune d'Océanie. Parmi les surprises figurent les non-qualifications des Pays-Bas et de la Tchéquie, ainsi que la première qualification de la Turquie depuis 1954. Il s'agit de la première participation pour la Chine, la Slovénie, l'Équateur et le Sénégal.
Joueurs
Arbitres
Gamal Al-Ghandour
Ubaldo Aquino
Carlos Batres
Ali Bujsaim
Coffi Codjia
Pierluigi Collina
Mourad Daami
Hugh Dallas
Anders Frisk
Mohamed Guezzaz
Brian Hall
Terje Hauge
Toru Kamikawa
Jun Lu
Saad Mane
William Mattus
Urs Meier
Markus Merk
Ľuboš Micheľ
Byron Moreno
Falla N'Doye
Kim Milton Nielsen
Antonio López Nieto
René Ortube
Vítor Melo Pereira
Graham Poll
Peter Prendergast
Felipe Ramos
Óscar Ruiz
Ángel Sánchez
Mark Shield
Carlos Eugênio Simon
Kyros Vassaras
Gilles Veissière
Jan Wegereef
Kim Young-Joo
Compétition
Premier tour
Les sont réparties dans huit groupes (A–H) de la façon suivante :
Dans chaque groupe, toutes les équipes se rencontrent une fois en trois journées (trois matchs pour chaque équipe). À l'issue de la dernière journée, les deux premiers de chaque poule sont qualifiés pour les huitièmes de finale. Ce qui fait l'originalité de cette édition c'est qu'en raison de la distance entre les deux pays-hôtes, le tableau de la phase finale est séparé en deux : les Groupes A, B, C, D sont basés en Corée du Sud, tandis que les groupes E, F G, H jouent au Japon. Cette répartition est maintenue par la suite jusqu'en demi-finales (il n'y a pas de croisement dans le tableau comme c'est habituellement le cas), de sorte qu'en cas de qualification pour chaque tour suivant, la Corée du Sud et le Japon soient respectivement assurés de poursuivre la compétition à domicile. Le match pour la troisième place a lieu en Corée, la finale est disputée au Japon.
Comme lors de l'édition précédente, les deux pays organisateurs et le tenant du titre (France) connaissent leur groupe d'affectation avant le tirage.
Groupe A
La Coupe du monde débute à Séoul (Corée du Sud), par une défaite surprise de la France, tenante du titre, sans Zidane, blessé et indisponible pour les deux premiers matchs, 1-0 face au Sénégal, qui participe à son premier mondial. Lors de la seconde journée du groupe A, la France concède le nul 0-0 face à l'Uruguay en terminant le match à dix après l'expulsion de Thierry Henry à la , et voit notamment un but de David Trezeguet refusé pour hors-jeu. Une défaite 2-0 contre le Danemark lors du troisième match scelle le sort des Bleus. Ces derniers sont éliminés dès le premier tour sans avoir marqué un but, et réalisent ainsi la pire performance offensive pour un champion du monde sortant. Un impressionnant Danemark finit à la première place du groupe, suivi par l'étonnant Sénégal, qui se qualifie pour le tour suivant, en obtenant le nul face au Danemark et à l'Uruguay. En dépit d'un retour de 0-3 à 3-3, les Sud-Américains ne parviennent pas à marquer le quatrième but qui leur aurait permis d'accéder aux huitièmes de finale et sont, par conséquent, éliminés.
Groupe B
L'Espagne, grande favorite de ce groupe, va logiquement gagner ses trois matchs en s'imposant 3-1 contre la Slovénie et le Paraguay et 3-2 face à l'Afrique du Sud. Un but tardif inscrit par les Paraguayens contre la Slovénie (première participation pour celle-ci) permet aux Sud-Américains d'être à égalité de points et de différence de buts avec l'Afrique du Sud, et sont qualifiés pour le tour suivant grâce à une meilleure attaque (6 contre 5). Quant à la Slovénie, elle quitte la compétition sans aucun point.
Groupe C
L'autre équipe à remporter tous ses matchs est le Brésil, qui se qualifie sans problème dans ce groupe largement à sa portée. Grâce à une meilleure différence de buts (+2 contre -1), la Turquie passe le premier tour, lors du dernier match, grâce à sa victoire 3-0 contre la Chine, aux dépens du Costa Rica, qui s'inclinait lourdement dans le même temps 5-2 face au Brésil. La Chine, coachée par Bora Milutinović (cinquième équipe entraînée en cinq Coupes du monde d'affilée), ne parvient pas à inscrire le moindre but, ni le moindre point, malgré un jeu se voulant offensif.
Groupe D
Première surprise dans ce groupe, la défaite initiale du Portugal, qui a pour objectif de remporter le tournoi, contre les États-Unis, 3-2, et de la première victoire de la Corée du Sud face à la Pologne 2-0. Les Américains, emmenés par Brad Friedel font 1-1 contre les Sud-Coréens. Le Portugal reprend espoir en battant la Pologne, à 0, lors de leur deuxième match, puis les Sud-Coréens écartent les Portugais lors du match décisif les opposant, sur le score de 1-0, permettant ainsi aux États-Unis de se qualifier, malgré une défaite 3-1 contre la Pologne.
Groupe E
L'Allemagne pulvérise l'Arabie saoudite 8-0 lors du premier match, avec un triplé de Miroslav Klose. L'Irlande, qui joue sans son capitaine Roy Keane, exclu juste avant le mondial par Mick McCarthy, peut compter sur Robbie Keane pour décrocher la deuxième place aux dépens du champion d'Afrique, le Cameroun. L'Arabie saoudite quitte la compétition en n'ayant inscrit aucun point, ni marqué aucun but.
Groupe F
Une autre contre-performance vient du groupe F, celle des archi-favoris argentins qui ne parviennent pas à s'extirper du « groupe de la mort ». Malgré une première victoire 1-0 face au Nigeria, une défaite sur le même score contre l'Angleterre sur un pénalty de David Beckham, qui avait été exclu à l'occasion du précédent choc entre les deux équipes en 1998, et un nul 1-1 face à la Suède, l'Argentine termine seulement à la troisième place, synonyme d'élimination. Les Scandinaves finissent premiers, devant l'Angleterre grâce à une meilleure attaque (4 contre 2). Le Nigeria termine dernier.
Groupe G
Dans le groupe G, l'Italie, la Croatie et l'Équateur gagnent une fois l'un contre l'autre. Mais les Italiens font match nul contre le Mexique tandis que les deux autres s'inclinent contre les Mexicains et cela suffit à la Squadra Azzurra pour terminer deuxième. L'Équateur obtient sa première victoire pour son premier mondial en battant la Croatie 1-0, qui est éliminée dès le premier tour et qui ne rééditera pas la surprise de l'édition de 1998 où elle termina troisième du tournoi.
Groupe H
Devant son public, le Japon commence le tournoi par un match nul 2-2 contre la Belgique, puis obtient ses deux premières victoires en phase finale, contre la Russie 1-0 et contre la Tunisie 2-0. Il termine premier et passe le premier tour, en compagnie de la Belgique qui, après deux matchs nuls, dont un 1-1 contre la Tunisie, se qualifie en battant la Russie 3-2 lors du match décisif. La Tunisie et, plus encore, la Russie, sont deux déceptions.
Tableau final
= but en or
Huitièmes de finale
L'Allemagne peine à venir à bout du Paraguay de Cesare Maldini, et de son gardien-capitaine José Luis Chilavert, mais trouve la faille à deux minutes de la fin grâce à Oliver Neuville.
Ce huitième de finale voit un Danemark méconnaissable et incapable de riposter se faire battre par l'Angleterre, qui plie le match dès la première période en marquant trois buts.
Le Sénégal poursuit son chemin contre la Suède et arrache son ticket pour les quarts de finale en prolongation par un but en or d'Henri Camara. Le Sénégal devient le deuxième représentant africain à accéder aux quarts de finale après le Cameroun en 1990.
L'Espagne ouvre le score en tout début de match grâce à Fernando Morientes mais les Irlandais égalisent dans les derniers instants sur pénalty grâce à Robbie Keane (un premier pénalty irlandais, tiré par Ian Harte, avait quant à lui été arrêté par Iker Casillas à la minute). Le score ne change pas en prolongation, la séance des tirs au but est fatale à l'Irlande, qui est ainsi éliminée sans avoir perdu le moindre match.
Les deux grandes nations de la CONCACAF se retrouvent en huitièmes de finale. les États-Unis s'imposent 2-0 et s'apprêtent à disputer pour la première fois un quart de finale à élimination directe.
Le Brésil élimine la Belgique 2-0, avec deux buts dans la dernière demi-heure mais dans des conditions litigieuses puisque l'arbitre de la rencontre refuse un but de Marc Wilmots pour une poussée imaginaire alors que le score était de 0-0.
Grande déception pour l'un des deux organisateurs du tournoi, en l'occurrence le Japon, éliminé par la Turquie sur le score de 1-0. Celle-ci se qualifie pour les quarts de finale pour la première fois de son histoire. Le Japon obtient également la meilleure performance de son histoire (qui sera égalée en 2010, 2018 et 2022).
Face à l'Italie, la Corée du Sud voit un penalty d'Ahn Jung-hwan être arrêté par Gianluigi Buffon à la . La Squadra Azurra ouvre le score; mais les Coréens parviennent à égaliser. En prolongation, la Corée du sud élimine l'Italie grâce à un but en or d'Ahn Jung Hwan, joueur évoluant en Italie. La qualification de l'équipe locale est controversée principalement à cause de faits d'arbitrage dans la prolongation ayant pu influencer le résultat final : l'expulsion de Totti ainsi qu'un hors-jeu sifflé sur une action où l'Italie était éventuellement en mesure de marquer.
Quarts de finale
Les Anglais ouvrent le score grâce au Ballon d'Or 2001, Michael Owen, mais les Brésiliens ripostent par Rivaldo dans le temps additionnel de la première période. En seconde mi-temps le Brésil prend l'avantage grâce à un superbe coup franc lointain de Ronaldinho cinq minutes après la pause, qui lobe le portier des Three Lions, David Seaman, et finit par l'emporter 2 à 1.
L'Allemagne élimine les États-Unis grâce à un but de Michael Ballack en fin de première mi-temps et retrouve les demi-finales pour la première fois depuis 1990.
Dans un match tourné vers l'offensive, aucune des deux équipes ne parvient pourtant à marquer. L'arbitrage prête à polémique (but espagnol refusé, un hors-jeu signalé de façon très controversée), et au bout de la prolongation la Corée du Sud et l'Espagne doivent se départager aux tirs au but. Les Guerriers Taeguks éliminent la Roja remportant la séance 5 à 3. Le gardien sud-coréen repousse la dernière tentative espagnole propulsant la Corée du Sud vers la première demi-finale de son histoire ainsi que celle d’une équipe asiatique.
Le match Sénégal-Turquie est un quart de finale inédit à plus d'un titre puisque c'est la première fois que ces deux équipes atteignent ce stade de la compétition (la Turquie n'ayant jamais passé le premier tour et le Sénégal disputant son premier Mondial). Les Turcs continuent leur marche victorieuse en s'imposant 1-0 dans la prolongation sur un but en or. Le Sénégal ne réalisera donc pas l'exploit de la Croatie en 1998, qui avait atteint les demi-finales pour sa première participation au Mondial.
Demi-finales
Les deux demi-finales s'achèvent sur le même score : 1-0.
Comme en huitième et en quart de finale, l'Allemagne l'emporte sur le score de 1-0, grâce à un but de Ballack contre la Corée du Sud à un quart d'heure de la fin, mettant fin au rêve sud-coréen. Elle se qualifie pour sa septième finale de Coupe du monde, mais malheureusement son joueur-vedette Ballack reçoit un carton jaune et est suspendu pour la finale, à cause de l'accumulation d'avertissements.
Dans l'autre demi-finale, Ronaldo, en inscrivant en début de seconde période son sixième but dans la compétition contre la surprenante Turquie dans un remake du match du groupe C, propulse le Brésil en finale.
Match pour la troisième place
Dans le match pour la troisième place disputé dans un excellent état d'esprit, la Turquie s'impose 3-2 face à la Corée du Sud, avec notamment un but d'Hakan Şükür marqué après de jeu, le but le plus rapide de l'histoire de la Coupe du monde.
Finale
La finale entre le Brésil et l'Allemagne est une affiche inédite et historique. En effet, les deux équipes sont statistiquement les deux plus performantes de l'épreuve depuis les origines et ont disputé le plus grand nombre de matchs en phase finale, mais pourtant elles se rencontrent seulement pour la première fois en Coupe du monde. La finale se joue à Yokohama, au Japon. Grâce à deux buts de Ronaldo, le Brésil s'impose contre l'Allemagne et remporte la Coupe du monde. Ronaldo inscrit ses deux buts en seconde mi-temps, et il obtient le Soulier d'Or du tournoi, finissant meilleur buteur avec 8 réalisations. C'est le cinquième titre mondial pour le Brésil qui assoit un peu plus son statut de meilleure équipe au monde dans cette compétition. Cafú, le capitaine brésilien, qui devient le premier joueur à disputer trois finales de Coupe du monde successives, brandit le trophée.
Statistiques et classements
Hommes du match
3 fois
Rivaldo
2 fois
Miroslav Klose
Ronaldo
Raúl
Jun'ichi Inamoto
Hasan Şaş
1 fois
Quinton Fortune
Jens Jeremies
Michael Ballack
Sol Campbell
Rio Ferdinand
Paul Scholes
Juan Sebastián Verón
Marc Wilmots
Roberto Carlos
Júnior
Samuel Eto'o
Park Ji-sung
Ahn Jung-hwan
Yoo Sang-chul
Lee Woon-jae
Rónald Gómez
Paulo Wanchope
1 fois (suite)
Milan Rapaić
Jon Dahl Tomasson
Édison Méndez
Iker Casillas
Fernando Morientes
Landon Donovan
Brad Friedel
Brian McBride
Claudio Reyna
Fabien Barthez
Zinédine Zidane
Damien Duff
Matt Holland
Robbie Keane
Christian Vieri
Hidetoshi Nakata
Cuauhtémoc Blanco
1 fois (suite)
Braulio Luna
Gerardo Torrado
Jay-Jay Okocha
Francisco Arce
Nelson Cuevas
Jacek Krzynówek
Pauleta
Yuriy Nykyforov
Henri Camara
Papa Bouba Diop
El-Hadji Diouf
Khalilou Fadiga
Henrik Larsson
Johan Mjällby
Raouf Bouzaiene
Alpay Özalan
Hakan Şükür
Meilleurs joueurs
Le Ballon d'or Adidas est la récompense attribuée au meilleur joueur de la coupe du monde 2002.
Meilleurs buteurs
Classement de la compétition
Problèmes soulevés
La coorganisation
Le Japon et la Corée du Sud avaient fait des demandes séparées à la FIFA mais ont obtenu de manière surprenante l'organisation conjointe de l'événement.
Cette coorganisation a posé des coûts de logistique élevés en raison de la distance entre les lieux. De plus, des frictions ont eu lieu entre les pays, pas encore pleinement réconciliés après l'occupation de la Corée par le Japon entre 1910 et 1945. Au cours de la préparation, des différends ont surgi au sujet de la localisation des matchs clefs (ouverture et finale), de l'ordre des pays dans le nom officiel de la compétition et des mascottes officielles. Lors de la compétition, l'empereur Akihito, contrairement à la tradition de présence du chef d'État du pays hôte au match d'ouverture, a refusé de se rendre en Corée pour l'occasion. Toutefois, cette animosité n'a pas été partagée par les supporteurs japonais qui ont soutenu le brillant parcours coréen, tandis que les sondés des deux pays considéraient que l'événement allait rapprocher les deux nations.
La FIFA a annoncé en 2004 qu'elle n'accepterait plus de demandes conjointes d'organisation.
L'arbitrage
La compétition a été entachée par des critiques soutenues concernant l'arbitrage, notamment en raison d'un prétendu manque d'expérience de certains arbitres, choisis pour des raisons de politique d'élargissement aux pays émergents. En particulier, l'Italie s'est vue refuser plusieurs buts au cours de la compétition ; un hors-jeu a été signalé dans le match perdu contre la Corée du Sud en huitièmes de finale et les journaux italiens y ont vu, avec l'expulsion de Francesco Totti dans les prolongations, une erreur d'arbitrage lourde. L'entraîneur italien estime : « Je ne comprends pas pourquoi nous avions à être victimes de mauvaises décisions. Je pense que le gagnant devrait être l'Italie. ». Le refus d'un but en or et un hors-jeu signalé lors du match Espagne-Corée du Sud en quart de finale ont également été critiqués par la presse espagnole. Le tir au but de Joaquín bloqué par le gardien coréen Lee Woon-Jae alors que ce dernier avait quitté sa ligne avant la frappe de l'Espagnol a aussi été ciblé par la critique. Ce tir au but aurait en effet, selon certains observateurs, dû être retiré. Des accusations de conspiration visant à favoriser la Corée ont été portées à l'encontre de l'organisation du mondial. L'arbitre égyptien Gamal Al-Ghandour fut même accusé par un quotidien sportif espagnol d'avoir reçu une voiture du vice-président de la FIFA, le Sud-Coréen Chung Mong-joon. Tout en reconnaissant des erreurs d'arbitrage, le président de la commission des arbitres de la FIFA a cependant catégoriquement démenti ces allégations. Ghandour, l'arbitre particulièrement mis en cause, a menacé ses accusateurs de poursuites juridiques mais il a finalement choisi de mettre fin à sa carrière. Des reproches similaires ont été faits à l'arbitrage lors du match de premier tour entre le Portugal et la Corée. D'autres décisions contestées ont été prises ; on pourra citer la rencontre entre la Belgique et le Brésil en huitièmes de finale, où l'arbitre annule de manière litigieuse un but du joueur belge Marc Wilmots.
Aspects socio-économiques de la coupe du monde
Monnaie commémorative
Une pièce de 100 francs en argent, œuvre de Joaquin Jimenez, a été frappée en 2002 pour La Coupe du monde de Football.
Notes et références
Annexes
Bibliographie
Football (2015), un essai de Jean-Philippe Toussaint consacré en grande partie à cette compétition sportive
Lien externe | La Coupe du monde de football (nom officiel : 2002 FIFA World Cup Korea/Japan (en anglais) / Coupe du monde de la FIFA 2002 Corée/Japon) s'est déroulée du 31 mai au en Corée du Sud et au Japon. Ce sont les premiers hôtes asiatiques de la compétition. Pour la première fois, la Fédération internationale de football association en avait confié l'organisation à deux pays. L'épreuve a réuni trente-deux équipes, dont trois étaient qualifiées d'office : les deux organisateurs susnommés et le champion du monde en titre (la France). L'hymne de cette coupe du monde de football a été composé par Vangelis. |
623 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Californie | Californie | La Californie (en anglais et en espagnol : ) est un État des États-Unis qui fait partie de la région de la Sun Belt dans l’Ouest américain. Avec selon le recensement officiel de 2020, la Californie est l'État le plus peuplé du pays. Il est situé sur la côte ouest et bordé au sud par le désert de Sonora, à l'est par le Grand Bassin des États-Unis et au nord par les monts Klamath. La façade océanique suit entièrement le relief des chaînes côtières du Pacifique au-delà desquelles s'étend la Vallée Centrale sur les contreforts de la Sierra Nevada.
L'exploration européenne commence au ; la Californie est alors occupée par diverses tribus nord-amérindiennes. Le territoire est progressivement intégré à la Nouvelle-Espagne, puis rattaché au Mexique indépendant en 1821. Dans l'élan de la guerre américano-mexicaine, la République de Californie (appelée aussi ) proclame son indépendance le , interdit l'esclavage et se dote d'une Constitution en 1849, puis adhère à l'Union américaine le . La ruée vers l'or transforme profondément l'État, faisant de la Californie le symbole du , la population de San Francisco augmentant alors de manière exponentielle. Dans les années 1920, la population de Los Angeles dépasse en nombre celle de San Francisco grâce à l'effet conjugué du développement de l'agriculture, de la découverte de pétrole et de l'ouverture du canal de Panama. À partir des années 1980, la Silicon Valley au sud de San Francisco devient le premier pôle mondial des hautes technologies.
Les métropoles les plus peuplées de l'État sont le Grand Los Angeles ( d'habitants), capitale mondiale du cinéma, la région de la baie de San Francisco ( d'habitants), capitale mondiale de la haute technologie, San Diego ( d'habitants), grand centre militaire, médical et pharmacologique, Sacramento ( d'habitants), capitale de l'État, et Fresno ( d'habitants), capitale agricole de l'État au cœur de la vallée de San Joaquin. Son économie est dynamique et puissante, il s'agit en effet du premier État des États-Unis en termes de produit intérieur brut (PIB). L'innovation est l'atout majeur californien et se traduit par la présence de centres de recherche, d’universités prestigieuses et de pôles de techniques de pointe. La Californie à elle seule représente un quart de la totalité des brevets déposés aux États-Unis. La Californie est également devenue le premier État des États-Unis pourvoyeur d'emploi industriel devançant ainsi les États de la frappés par le déclin de l'industrie lourde.
Le secteur de la culture a acquis une renommée mondiale grâce notamment à l'industrie cinématographique de Hollywood et la production musicale. Enfin, l'État mise également fortement sur sa transformation vers une économie verte. Il est ainsi devenu le premier État producteur et consommateur de produits issus de l'agriculture biologique, le premier État en termes d'adoption de véhicules électriques et le premier État producteur d'énergies renouvelables.
Origine du nom
À l’origine, on désignait sous le nom de un territoire bien plus vaste que l’État actuel, puisqu’il était composé de la totalité de la péninsule mexicaine aujourd’hui connue sous le nom de Baja California, et des terres qui se trouvent aujourd’hui dans les États de Californie, du Nevada, de l’Arizona, de l’Utah et du Wyoming (Haute-Californie).
Certains pensent que le nom est un dérivé du nom du paradis mythique de Calafia, évoqué dans l’ouvrage de Garci Rodríguez de Montalvo, (1510), la suite du roman . Elle est présentée dans le livre comme une terre difficile à atteindre où l'or abonde, habitée par des Amazones vivant dans des cavernes, et d’étranges animaux.
En 1921, le géographe Lucien Gallois émet l'hypothèse que l'origine du nom cité dans le roman pourrait venir de la Chanson de Roland, qui cite l'île mythique de .
D’autres suggèrent que l’étymologie du nom aurait un rapport plus étroit avec les premiers colons espagnols qui, lorsqu’ils y arrivèrent par les régions du Sud, trouvèrent dans la contrée des sources liées à la tectonique locale ( = chaud, = four) ou encore comme des ( en espagnol).
Une autre origine du nom pourrait être , , en latin. Le golfe de Californie apparaît sur des cartes datant des années 1560.
Histoire
Occupation amérindienne
Les plus anciens ossements humains retrouvés en Californie sont vieux de : ils ont été mis au jour dans l'île Santa Rosa en 1959-1960. La région a d'abord été occupée par les Amérindiens organisés en de nombreuses tribus : Quechans, Chumash, Maidu, Miwoks, Modocs, Mojaves, Salinan, Ohlones et Tongvas.
Exploration européenne
La Californie est découverte au par les Espagnols : en 1539, Francisco de Ulloa longe les côtes occidentales du Mexique ainsi que le golfe de Californie et apporte ainsi la preuve que la Basse-Californie est une péninsule ; en dépit de cette découverte, la croyance que la Californie est une île demeure en Europe. En 1542, Pedro de Alvarado soutenu par Antonio de Mendoza, premier vice-roi de Nouvelle-Espagne, envoie João Rodrigues Cabrilho explorer le Sud de la Californie pour le compte de la couronne d'Espagne. En 1602, Sebastián Vizcaíno poursuit l’exploration de la côte jusqu’à la baie de Monterey. Officiellement, ces nouveaux territoires appartiennent à la Nouvelle-Espagne, mais il faut attendre 1765 pour qu'ils soient colonisés sous l’impulsion du roi Charles . En 1768-1770, une expédition terrestre dirigée par Gaspar de Portolà passe par les villes actuelles de San Diego, Los Angeles, Santa Barbara et atteint la baie de San Francisco.
Les Espagnols ne sont pas les seuls à s'intéresser à la Californie à l'époque moderne. Dès 1579, l'Anglais Francis Drake prend possession de la Californie, qu'il baptise Nova Albion. Au , les Britanniques (James Cook, George Vancouver) et les Français (Jean-François de La Pérouse) explorent le nord de la Californie. Au début du , les Russes viennent y chercher des fourrures.
Colonisation espagnole
La colonisation espagnole repose sur trois piliers : les missions, qui convertissent les Amérindiens, les (forts) (San Diego, Santa Barbara, Monterey, San Francisco, etc.), qui assurent la défense du territoire, et enfin les (villages), où résident les colons. Le pueblo de Los Angeles est établi en 1781.
Les premières missions espagnoles de Californie sont fondées en 1769-1770 par le franciscain Junípero Serra. En 1794, les neuf missions de Californie regroupent et . Le nombre des missions atteint les 21 en 1821.
Au début du apparaissent des rivalités entre les puissances coloniales. En 1812, les troupes russes érigent le Fort Ross dans le nord de la Californie. Des trappeurs et coureurs des bois canadiens français parcourent la région en quête de fourrure de castors, loutres et ours. Ils tracent la future piste de la Californie. D'autre part, des colons américains viennent s'installer en Californie par la piste de Santa Fe. En 1819, la signature du traité d'Adams-Onís fait du parallèle la frontière nord de la Californie, qui n'a pas changé depuis.
En 1816, le corsaire argentin Hippolyte Bouchard a pris, pendant quelques semaines, les principaux ports de l'Alta California. Deux ans plus tard, il est de retour. Le 20 novembre 1818, la vigie de la pointe des Pins, située à une extrémité de la baie de Monterey, aperçoit deux navires argentins. Sur les bateaux dirigés par Bouchard, il y a , 130 armés de fusils et 70 armés de lances. À l'aube du 24 novembre, Bouchard ordonne à ses hommes de débarquer. Ils accostent à environ une lieue du fort, dans une cache sur les hauteurs. La résistance du fort est très faible, et après une heure de lutte est hissé le drapeau de l'Argentine. Les Argentins tiennent la ville pendant six jours, pendant lesquels ils volent le bétail, brûlent le fort, la caserne d'artillerie, la résidence du gouverneur et les maisons des Espagnols avec leurs vergers et jardins.
Les missions s'étendent de San Diego aux collines au nord de San Francisco. Elles sont construites par le travail forcé des indigènes. Des dizaines de milliers d'Amérindiens meurent de maladies, de malnutrition et de mauvais traitements pendant la période de la mission, qui dure jusqu'aux années 1830. À cette époque, la population indigène de Californie est dévastée, y compris le peuple ohlone, ou costanoan, dont les terres comprenaient autrefois une grande partie de la région de la baie de San Francisco. Plus de Ohlone périssent entre 1776 et 1833 ; sur une population d'environ avant la colonisation, il reste moins de 100 Ohlones dans les années 1920.
Californie mexicaine
Après la guerre d'indépendance du Mexique (1810-1821), la Californie devient une province de ce pays. La politique du gouvernement mexicain reconduit le système des missions, jusqu'à ce que le Parti démocratique le dissolve le par décret. Par ailleurs, Mexico encourage l'immigration massive et l'élevage se développe en Californie. Dans un second temps, les immigrés fraîchement arrivés sont à nouveau chassés après l’entrée au gouvernement de Santa Anna, qui cherche à reconduire les missions. Ces événements font naître une animosité forte et durable entre la Californie et le gouvernement mexicain.
En 1845, la fédération des États-Unis annexe la république du Texas, ce qui provoque la guerre américano-mexicaine. Dès 1846, des immigrés américains proclament l’indépendance de la république de Californie (appelé aussi , ). Les armées de Zachary Taylor et de Winfield Scott finissent par vaincre les Mexicains. Par le traité de Guadalupe Hidalgo signé le , le Mexique doit céder un vaste territoire aux États-Unis (désigné sous le nom de cession mexicaine) dont fait partie la Californie.
Ruée vers l'or
En 1840, le Suisse John Sutter obtient une gigantesque concession au confluent des rivières American et Sacramento. Il développe à cet endroit un immense domaine agricole qu'il appelle « Nouvelle-Helvétie » sur lequel il pratique l'élevage et diverses activités artisanales. C'est sur le site de Sutter's Mill qu'est découvert de l'or le . La nouvelle provoque l'afflux de plusieurs milliers d'immigrants américains mais aussi européens. Cette ruée vers l'or provoque un important essor urbain (Sacramento, San Francisco, Stockton) et affaiblit les Amérindiens dont le nombre passe de en 1846 à en 1870.
Débuts de l'État de Californie
En 1849, la décide à l'unanimité d'interdire l'esclavage, met en place un gouvernement provisoire qui administre la région pendant dix mois et rédige la première Constitution de la Californie. Le 9 septembre 1850, la Californie devient le État de l’Union, grâce au compromis de 1850. Durant la guerre de Sécession (1861-1865), le Golden State s’allie aux Nordistes. Pendant les années 1870-1890, le développement du chemin de fer permet à la Californie de se rattacher aux États de l'est. Le premier chemin de fer transcontinental est inauguré en 1869. Le réseau ferroviaire est complété par la Southern Pacific Railroad et l'Atchison, Topeka and Santa Fe Railroad. San Francisco compte dès 1862 et la ville profite de la création de centaines de compagnies minières du Comstock Lode, dont les actions s'échangent sur la Bourse de San Francisco, produisant plusieurs millionnaires qui animent la vie politique et dotent la ville de bâtiments superbes pour l'époque : James Graham Fair, John William MacKay, James C. Flood et leur Banque du Nevada, Adolph Sutro, William Sharon et sa Bank of California ou encore John P. Jones et Alvinza Hayward.
Entre 1851 et 1856, on assiste à une montée en puissance des « Committees of Vigilance », des groupes qui profitent du manque d’autorité et de l’instabilité du gouvernement pour exercer leur propre loi. Ces comités, qui pensent que le gouvernement est miné par la corruption, se donnent la tâche de punir les criminels, mais aussi d’expulser les immigrants voire de les assassiner, surtout des Irlandais. Ceux-ci subissent de nombreux lynchages. Ces groupes sont financés par des hommes d'affaires ou des propriétaires terriens.
La Californie impose en 1854 une nouvelle taxe aux étrangers non éligibles à la naturalisation, celle-ci étant réservée aux « personnes libres et blanches ».
Essor démographique et économique
La Californie du Sud connaît un développement spectaculaire pendant la première moitié du . L'agriculture se modernise. Du pétrole est découvert dans le bassin de Los Angeles, dans les années 1920. Les compagnies de cinéma comme la MGM, Universal et Warner Bros. achètent toutes des terres à Hollywood. L'ouverture du canal de Panama en 1914 stimule le port de Los Angeles.
En 1913, la Californie interdit aux Japonais d'acquérir des terres et les désigne non éligible à la naturalisation , ce qui suscite des tensions diplomatiques avec le Japon.
La population augmente rapidement et d'importants aménagements sont réalisés comme l'aqueduc de Los Angeles (1908). La Lincoln Highway, la première route transcontinentale construite pour les véhicules motorisés, achevée en 1913, est un facteur clé du développement de l’industrie et du tourisme dans l’État. La U.S. Route 66 est terminée en 1926.
Cependant, la Grande Dépression des années 1930 met fin à l'optimisme et provoque l'augmentation du chômage. La Seconde Guerre mondiale entraîne un nouvel essor de la Californie qui voit s'implanter des industries de guerre (aéronautique, chantiers navals). C'est à cette époque que les Japonais de l'État sont enfermés dans des camps et que les Afro-Américains viennent s'installer en masse.
Après la guerre, l’immobilier remplace les industries du pétrole et de l’agriculture comme principal domaine d’activité en Californie du Sud. L'État se modernise : à Los Angeles, la première autoroute de tout l'Ouest américain, la 110 Freeway, est achevée en 1953 ; en 1955, Disneyland ouvre à Anaheim. Les années 1960 sont aussi une période de tensions et de bouleversements sociaux. La Californie devient l'État le plus peuplé des États-Unis et attire de nombreux Américains. Les étudiants s’opposent à la guerre du Viêt Nam par de nombreuses grèves et manifestations, notamment à l'université de Californie à Berkeley. La Californie devient un foyer de nouveaux mouvements culturels comme celui des beatniks et hippies à Haight-Ashbury et Venice West. Le 11 août 1965, des émeutes raciales explosent à Watts, un quartier de Los Angeles : sont tuées et plus d'un millier sont blessées. En 1966, les électeurs de Californie obtiennent par référendum l’annulation de dispositions favorables à la mixité raciale du logement
Dans les années 1980, l'économie californienne se classe au huitième rang mondial. La Silicon Valley devient un centre majeur de haute technologie. La préservation de l'environnement, le risque sismique, les tensions raciales (les émeutes de 1992 à Los Angeles font environ ) et l’immigration sont les enjeux auxquels doit faire face la Californie, dont le visage s’est profondément transformé au cours du .
Géographie
Généralités
Avec , la Californie est le troisième plus grand État des États-Unis après l'Alaska et le Texas. Elle appartient à l'Ouest américain et à la région de la Sun Belt. Bordée à l'ouest par l'océan Pacifique, au nord par l'Oregon, à l'est par le Nevada et l'Arizona, elle possède une frontière avec le Mexique au sud.
Elle s'étend en latitude de à , ce qui lui confère une longueur nord-sud d'environ , ainsi qu'entre au sud du barrage de Parker et au cap Mendocino. Sa largeur varie et . La Californie se trouve dans le fuseau horaire des États du Pacifique (UTC−08:00).
Relief
Le relief californien est marqué par la diversité : les altitudes varient entre en dessous du niveau moyen de la mer (Badwater, vallée de la Mort) à au mont Whitney, le plus haut sommet des États-Unis en dehors de l'Alaska (Sierra Nevada).
L’organisation du relief est à peu près méridienne : le Grand Bassin occupe les marges orientales de l'État ; il est bordé par la Sierra Nevada, la plus haute chaîne. Au nord se trouvent plusieurs systèmes montagneux (chaîne des Cascades, monts Klamath) et des plateaux (plateau de Modoc). La Vallée Centrale de Californie est encadrée par la Sierra Nevada à l'est et les chaînes côtières du Pacifique (Chaînes côtières californiennes) à l'ouest.
La disposition longitudinale du relief s’explique par une orogenèse particulière : les formes du relief californien résultent directement ou indirectement de la tectonique des plaques. La plaque pacifique glisse lentement en direction du nord-ouest, le long de la plaque continentale nord-américaine. Ce frottement provoque des séismes, notamment sur la faille de San Andreas qui court du golfe de Californie au nord de San Francisco. Des milliers de tremblements de terre imperceptibles ont lieu chaque année, mais les Californiens redoutent , un violent séisme qui ferait beaucoup de victimes, à l’instar du séisme de 1906 à San Francisco.
L'État se dote d'un système de surveillance et d'alerte sismique. Les gratte-ciel de Los Angeles et de San Francisco respectent les normes de construction parasismique. Les séismes peuvent également se produire dans l’océan Pacifique et provoquer des tsunamis.
Littoral
Le littoral californien, qui mesure environ entre () de longueur et en comptant les baies, est échancré par de nombreux golfes, baies (baie de Humboldt, baie de San Francisco, baie de Monterey, baie de Santa Monica, etc.), des caps (cap Mendocino, Point Reyes, par exemple) et estuaires (de la Klamath, du Sacramento, du San Joaquin). Les étendues plates sont relativement étroites (sauf le bassin de Los Angeles et dans la Vallée Centrale). À Big Sur, la chaîne granitique plonge à pic dans l’océan, créant un paysage d’escarpement littoral préservé et faiblement peuplé : le chaînon Santa Lucia offre ainsi des falaises de qui dominent l'océan. L’érosion est intense dans certains secteurs, à cause de la houle et des aménagements humains.
Les îles sont petites et peu nombreuses : les îles Farallon à l’ouest de San Francisco, l'île d'Alcatraz dans la baie de San Francisco, les Channel Islands de Californie au large de Santa Barbara et de Los Angeles.
Le courant de Californie, qui s'étire sur environ est relativement froid et apporte des brouillards. Il est en relation avec le phénomène des upwellings : ces remontées d'eau froide venant des profondeurs sont riches en nutriments qui attirent une abondante faune sous-marine. La houle et les vagues sont des phénomènes omniprésents : ils permettent la pratique du surf.
Hydrologie
La ligne de partage des eaux se trouve dans la Sierra Nevada : la majorité des cours d’eau de la Californie se jette dans l’océan Pacifique. Les rivières et les fleuves côtiers coulent de façon parallèle aux chaînes, jusqu’à ce qu’ils se fraient un passage vers la Vallée Centrale ou le Pacifique. La plupart des fleuves californiens ont un régime hydrologique d’écoulement en haute montagne. Seuls les cours d’eau des régions désertiques ont un régime endoréique et certains sont à sec de façon définitive ou temporaire. Le Colorado marque la frontière entre la Californie et l’Arizona. Les deux plus grands coulent dans la Vallée Centrale de Californie : au nord, le Sacramento () ; au sud, le San Joaquin ().
4,7 %, soit du territoire californien, est sous l'eau. L'État compte de nombreux lacs : le plus étendu est la Salton Sea, dans la Vallée impériale, mais il s'agit d'un lac artificiel. La Sierra Nevada constitue le château d’eau de la Californie : ainsi, le lac Tahoe est le plus grand lac de la chaîne. Situé à d’altitude, il mesure de large et de long, pour une superficie d'environ . Avec ses de profondeur, il est le troisième lac le plus profond d'Amérique du Nord et le huitième du monde.
Climat
Dans l’imaginaire collectif, la Californie est réputée pour son climat méditerranéen. En réalité, l’État présente une importante variété de conditions. Trois éléments entrent en jeu pour comprendre le climat californien : le courant de Californie, le relief et la latitude.
Le courant froid de Californie entretient le long de la côte un climat tempéré. Au-dessus des terres, les courants ascendants aspirent l’air marin, dont l’humidité se condense et forme des brouillards tenaces. La disposition longitudinale du relief est en cause dans la répartition des précipitations et des températures. Au fur et à mesure qu’on s’éloigne vers l’intérieur du continent, les précipitations diminuent : la Vallée Centrale reçoit peu d’eau. En arrivant sur les contreforts de la Sierra Nevada, les nuages montent en altitude et déversent leurs précipitations abondantes sur la chaîne de montagnes : ainsi, dans le Blue Canyon près du lac Tahoe, le total des précipitations est de par an. Ces précipitations alimentent les rivières et façonnent les canyons.
Si la situation du relief agit sur les précipitations, les températures évoluent en fonction de l’altitude, mais aussi selon la latitude : la Californie du Sud est plus sèche et plus chaude que la Californie du Nord. Au sud-est de l’État s’étendent des régions désertiques ou semi-désertiques, très dissemblables selon leur latitude : par exemple, la Vallée impériale reçoit de pluie par an. À Alturas, dans le comté de Modoc, dans le coin nord-est, le nombre de jours de gel par an est de 254 à d’altitude. Il ne gèle jamais dans le centre de San Francisco, Los Angeles ou San Diego.
Le record de froid est de – enregistré le à Boca dans l'est.
Les risques liés aux aléas climatiques sont nombreux : le nord est menacé par les inondations provoquées par des précipitations abondantes ou par la fonte des neiges sur les montagnes au printemps. Dans le Sud, c'est la sécheresse qui pose des problèmes : la vallée de la Mort est l'endroit le plus chaud et le plus sec d'Amérique du Nord. Certains secteurs reçoivent moins de annuels de précipitations et sont hyperarides. ont été mesurés le dans le parc national de la vallée de la Mort. La région de Los Angeles et de Santa Barbara est régulièrement dévastée par les incendies en été. Le régime des précipitations peut en outre être perturbé par l'apparition d'El Niño dans l'océan Pacifique.
Ainsi, en 2014, la Californie a subi une forte sécheresse à la suite d'une crête persistante sur la côte pacifique, qui a mis à mal ses réserves d'eau de secours et certaines cultures (vignes notamment). Des modélisations météo-climatiques prospectives laissent craindre une s'installant de 2050 à 2099 et qui pourrait durablement toucher la Californie. En 2018, la Californie a été ravagée par des incendies ; le « Camp Fire » a été l'un des feux de forêt les plus meurtriers de l’histoire récente des États-Unis (au moins ).
En 2020, l'incendie de forêt a commencé en Californie par des dizaines de milliers d'éclairs, alimentés par la chaleur et une faible humidité. Il a enregistré le deuxième incendie le plus dévastateur de l'histoire de la Californie.
Écologie
La Californie est l'une des régions les plus riches et les plus diverses du monde au niveau écologique. Elle fait partie de l’écozone néarctique et compte de nombreuses écorégions terrestres. Cependant, certains de ses écosystèmes subissent l’urbanisation, l’exploitation forestière et l’introduction d’espèces exotiques et sont donc menacés. 40 % du territoire californien est couvert de forêts.
Le colin de Californie (Callipepla californica), le grizzli (Grizzly de Californie, Ursus arctos horribilis, disparu de l’État depuis 1922), la baleine grise (Eschrichtius robustus), l’Hypsypops rubicundus (poisson) et le papillon Zerene eurydice sont des animaux représentatifs de l’État.
Dans la faune endémique, on compte également :
Pour ce qui concerne la flore, c'est en Californie que l'on recense les arbres les plus grands du monde (en volume, le Séquoia géant, et en hauteur, le Séquoia à feuilles d'if) et les arbres les plus vieux du monde (pin Bristlecone). Les plantes herbacées indigènes en Californie sont en majorité des plantes vivaces. Après l’arrivée des Européens, elles ont été en grande partie remplacées par les espèces invasives herbacées annuelles du Vieux Continent. Les collines californiennes sont connues pour leur couleur brun-or caractéristique en été.
La flore présente dans cette région des États-Unis est adaptée à des températures extrêmes. Ainsi la sève des arbres de cette zone a des propriétés remarquables contre le froid. En revanche l'été, cette sève est très hautement inflammable. Ainsi des incendies ravagent rapidement certaines parties non-urbanisées du Sud de la Californie. Des forages dans cette zone ont montré que depuis la dernière glaciation, cette zone a subi d'innombrables feux de forêt sans provoquer la destruction de la faune et de la flore. En effet, les prélèvements montrent qu'au fil des événements cataclysmiques, la faune s'est reconstituée assez rapidement tout en se diversifiant.
Régions
La Californie peut être divisée en plusieurs régions géographiques : la Vallée Centrale, le Triangle d'émeraude, la région de la baie de San Francisco, Wine Country, la Californie du Nord, la Californie du Sud, la Côte centrale, Gold Country, le Grand Los Angeles, Inland Empire ou encore la Silicon Valley.
Aires protégées
La Californie compte 34 aires protégées gérées par le National Park Service :
Île d'Alcatraz
Cabrillo National Monument
Castle Mountains National Monument
César E. Chávez National Monument
parc national des Channel Islands
parc national de la vallée de la Mort
Devils Postpile National Monument
Eugene O'Neill National Historic Site
Fort Point
Golden Gate National Recreation Area
John Muir
parc national de Joshua Tree
parc national volcanique de Lassen
Lava Beds National Monument
Manzanar
Mojave National Preserve
Muir Woods National Monument
parc national des Pinnacles
Point Reyes National Seashore
Port Chicago Naval Magazine National Memorial
Presidio de San Francisco
parc national de Redwood
Rosie the Riveter/World War II Home Front National Historical Park
San Francisco Maritime National Historical Park
Santa Monica Mountains National Recreation Area
parc national de Kings Canyon
parc national de Sequoia
Whiskeytown-Shasta-Trinity National Recreation Area
Pearl Harbor National Memorial
parc national de Yosemite
Subdivisions administratives
Comtés
L’État de Californie est divisé en 58 comtés.
Agglomérations
Aires métropolitaines et micropolitaines
Le Bureau de la gestion et du budget a défini vingt-six aires métropolitaines et huit aires micropolitaines dans l'État de Californie.
En 2010, 99,3 % des Californiens résidaient dans une zone à caractère urbain, dont 97,7 % dans une aire métropolitaine et 1,5 % dans une aire micropolitaine.
L'aire métropolitaine de Los Angeles-Long Beach-Anaheim était la métropolitaine la plus peuplée des États-Unis en 2013 après celle de New York-Newark-Jersey City (). En 2010, elle regroupait à elle seule 34,4 % de la population de l'État.
Aires métropolitaines combinées
Le Bureau de la gestion et du budget a également défini sept aires métropolitaines combinées dans l'État de Californie.
En 2013, les aires métropolitaines combinées de Los Angeles-Long Beach et de San Jose-San Francisco-Oakland étaient respectivement les et métropolitaines combinées les plus peuplées des États-Unis, la première devancée par celle de New York-Newark () et la seconde devancée par celles de Chicago-Naperville () et Washington-Baltimore-Arlington (). En 2010, les aires métropolitaines combinées de Los Angeles-Long Beach et San Jose-San Francisco-Oakland regroupaient respectivement 48,0 % et 21,9 % de la population de l'État.
Municipalités
L'État de Californie compte , dont 36 de plus de .
En 2013, la Californie comptait 70 ou 23,7 % des 295 municipalités de plus de du pays.
La municipalité de Los Angeles était la la plus peuplée des États-Unis en 2013 après celle de New York ().
Les municipalités de San Diego (), San José (), San Francisco (), Fresno (), Sacramento (), Long Beach () et Oakland () suivaient dans ce classement.
Démographie
Population
Le Bureau du recensement des États-Unis rapporte une population de au , soit une hausse de 6,06 % depuis le recensement des États-Unis de 2010 qui tablait la population à . Depuis 2010, l'État connaît la la plus soutenue des États-Unis.
Selon des projections démographiques publiées par l’AARP, la Californie devrait atteindre une population de en 2060 si les tendances démographiques actuelles se poursuivent, soit une hausse de 31,4 % par rapport à 2010.
Avec en 2020, la Californie était l'État le plus peuplé des États-Unis. Sa population comptait pour 11,9 % de la population du pays. Le centre démographique de l'État était localisé dans l'ouest du comté de Kern.
La Californie a dépassé l'État de New York pour devenir l'État le plus peuplé du pays en 1964.
La Californie est plus peuplée que le Canada ( d'habitants en 2020). Si elle était un État indépendant, elle serait le le plus peuplé du monde après la Pologne ( d'habitants). Elle était également la territoriale la plus peuplée d'Amérique après l'État de São Paulo au Brésil ( d'habitants).
Avec en 2010, la Californie était le le plus dense des États-Unis.
Le taux d'urbains était de 95,0 % et celui de ruraux de 5,0 %. L'État comptait le plus fort taux d'urbains du pays.
En 2010, le taux de natalité s'élevait à ( en 2012) et le taux de mortalité à ( en 2012). L'indice de fécondité était de par femme (1,89 en 2012). Le taux de mortalité infantile s'élevait à ( en 2012). La population était composée de 24,95 % de personnes de moins de , 10,53 % de personnes entre 18 et , 28,19 % de personnes entre 25 et , 24,93 % de personnes entre 45 et et 11,40 % de personnes de et plus. L'âge médian était de .
Entre 2010 et 2013, l'accroissement de la population (+ ) était le résultat d'une part d'un solde naturel positif (+ ) avec un excédent des naissances () sur les décès (), et d'autre part d'un solde migratoire positif (+ ) avec un excédent des flux migratoires internationaux (+ ) et un déficit des flux migratoires intérieurs (- ).
Depuis le début des années 1990, le solde migratoire intérieur de la Californie est largement déficitaire. Entre 1990 et 2012, la Californie a perdu près de de résidents au titre de ces migrations. Entre 2000 et 2010, les États ayant le plus profité de ces migrations étaient des États de l’Ouest et du Sud, principalement le Texas (+ ), l’Arizona (+ ), le Nevada (+ ), l’Oregon (+ ), l’État de Washington (+ ), le Colorado (+ ), l’Idaho (+ ), l’Utah (+ ), la Géorgie (+ ) et la Caroline du Nord (+ ). Plus largement, environ de personnes nées en Californie résidaient hors de Californie en 2012 (contre en 1980).
Selon des estimations de 2013, 71,9 % des Californiens étaient nés dans un État fédéré, dont 54,7 % dans l'État de Californie et 17,1 % dans un autre État (5,2 % dans le Midwest, 4,6 % dans le Sud, 3,9 % dans le Nord-Est, 3,5 % dans l'Ouest), 1,2 % étaient nés dans un territoire non incorporé ou à l'étranger avec au moins un parent américain et 26,9 % étaient nés à l'étranger de parents étrangers (52,6 % en Amérique latine, 37,2 % en Asie, 6,5 % en Europe, 1,7 % en Afrique, 1,3 % en Amérique du Nord, 0,7 % en Océanie). Parmi ces derniers, 48,6 % étaient naturalisés américains et 51,4 % étaient étrangers.
Selon des estimations de 2012 effectuées par le Pew Hispanic Center, l'État comptait illégaux, soit 6,3 % de la population. Cela représentait la forte proportion du pays après le Nevada (7,6 %).
Composition ethno-raciale
Selon le recensement des États-Unis de 2010, la population était composée de 57,59 % d'euro-américains, 13,05 % d'asiatiques (3,36 % de chinois, 3,21 % de philippins, 1,56 % de viêtnamiens, 1,42 % d'indiens, 1,21 % de coréens, 0,73 % de japonais), 6,17 % d'afro-américains, 0,97 % d'amérindiens, 0,39 % d'océaniens, 16,96 % de personnes appartenant à un autre groupe racial et 4,87 % de personnes multiraciales.
Les personnes multiraciales se décomposaient entre celles revendiquant deux cultures (4,49 %), principalement euro-américaine et autre (1,33 %), euro-américaine et asiatique (1,20 %), euro-américaine et amérindienne (0,56 %) et euro-afro-américaine (0,49 %), et celles revendiquant trois types culturels ou plus (0,38 %).
Les non hispaniques comptaient pour 62,38 % de la population avec 40,15 % d'euro-américains, 12,82 % d'asiatiques, 5,81 % d'afro-américains, 0,44 % d'amérindiens, 0,35 % d'océaniens, 0,23 % de personnes appartenant à un autre groupe culturel et 2,60 % de personnes multiculturelles, tandis que les hispaniques comptaient pour 37,62 % de la population, principalement des personnes originaires du Mexique (30,66 %), du Salvador (1,54 %), du Guatemala (0,89 %) et de Porto Rico (0,51 %).
Les hispaniques se décomposaient en 46,4 % d'euro-américains , 1,4 % d'amérindiens, 1,0 % d'afro-américains, 0,6 % d'asiatiques, 0,1 % d'océaniens, 44,5 % de personnes appartenant à un autre groupe racial et 6,0 % de personnes multiraciales et représentaient 55,3 % des amérindiens, 30,3 % des euro-américains, 10,9 % des océaniens, 5,9 % des afro-américains, 1,8 % des asiatiques, 98,6 % des personnes appartenant à un autre groupe culturel et 46,6 % des personnes multiculturelles.
En 2010, l'État de Californie avait la forte proportion d'asiatiques après Hawaï (38,60 %), la forte proportion d'hispaniques après le Nouveau-Mexique (46,30 %) et le Texas (37,62 %) ainsi que la forte proportion d'océaniens des États-Unis. Inversement, l'État avait la faible proportion d'euro-américains après Hawaï (22,74 %) et la faible proportion d'euro-américains non hispaniques après Hawaï (24,74 %).
L'État comptait également le plus grand nombre d'euro-américains, d'euro-américains non hispaniques, d'hispaniques, d'asiatiques, d'amérindiens et d'océaniens des États-Unis, ainsi que le grand nombre d'afro-américains après l'État de New York (), la Floride (), le Texas () et la Géorgie ().
L'État regroupait à lui seul 33,1 % des asiatiques, 27,8 % des hispaniques et 26,7 % des océaniens résidant aux États-Unis.
Plus largement, l'État regroupait 19,9 % des personnes appartenant à une minorité aux États-Unis.
À l'instar du Texas (45,33 %), du Nouveau-Mexique (40,49 %) et d'Hawaï (22,74 %), la Californie est un État aux minorités majoritaires, concept selon lequel la population blanche non hispanique représente moins de la moitié de la population.
En 2013, le Bureau du recensement des États-Unis estime la part des non hispaniques à 61,6 %, dont 38,8 % de Blancs, 13,4 % d'asiatiques, 5,7 % d'afro-américains et 2,8 % de Métis, et celle des hispaniques à 38,4 %.
Depuis 2014, la Californie compte plus d'hispaniques que d'euro-américains non hispaniques.
La Californie connaît depuis le début des années 1940 une baisse continue de la part de la population blanche non hispanique au sein de la population totale, marquée fortement depuis le début des années 1960 en raison notamment d'une immigration importante en provenance de l'Amérique latine et de l'Asie, d'une arrivée massive de Noirs en provenance des États du Sud jusqu'à la fin des années 1980, d’un solde migratoire intérieur négatif depuis le début des années 1990, d’un âge médian plus élevé ( en 2010) que les autres populations ( pour les hispaniques, pour les Noirs, pour les asiatiques), d'une natalité plus faible ( en 2010) que les autres populations ( pour les hispaniques, pour les afro-américains, pour les asiatiques) et d'une augmentation substantielle des unions mixtes.
La Californie a enregistré entre 1990 et 2010 une baisse du nombre de Blancs non hispaniques de 12,2 % (contre une hausse de 4,6 % au niveau national), voyant leur nombre passer de , soit une baisse de . Cette baisse trouve en grande partie son origine dans un mouvement de fuite des euro-américains des grands centres urbains vers d'autres États motivé par des raisons économiques (emplois, impôts, immobilier) et sociales (cadre de vie, immigration, éducation, criminalité).
En 2010, les euro-américains non hispaniques ne représentaient plus que 25,5 % des enfants de moins de (53,3 % pour les hispaniques, 10,1 % pour les asiatiques, 5,1 % pour les afro-américains et 5,0 % pour les multiraciaux) et 25,3 % des enfants de moins de 1 an (53,6 % pour les hispaniques, 9,8 % pour les asiatiques, 5,3 % pour les multiraciaux et 5,1 % pour les afro-américains).
Selon des projections démographiques publiées par l’AARP, les Blancs non hispaniques constitueront 22,6 % de la population de l’État en 2060 si les tendances démographiques actuelles se poursuivent.
Origines ancestrales
En 2000, les Californiens s'identifiaient principalement comme étant d'origine mexicaine (25,0 %), allemande (9,8 %), irlandaise (7,7 %), anglaise (7,4 %), italienne (4,3 %) et américaine (3,4 %).
L'État avait la forte proportion de personnes d'origine arménienne (0,6 %) et la forte proportion de personnes d'origine portugaise (1,0 %).
L'État abrite la juive des États-Unis après l'État de New York. Selon le North American Jewish Data Bank, l'État comptait Juifs en 2013 ( en 1971), soit 3,2 % de la population de l'État et 18,2 % de la population juive américaine. Ils se concentraient principalement dans les agglomérations de Los Angeles-Long Beach-Anaheim (), San Francisco-Oakland-Hayward (), San Jose-Sunnyvale-Santa Clara (), San Diego (), Oxnard-Thousand Oaks-Ventura (), Riverside-San Bernardino-Ontario (), Santa Rosa () et Sacramento-Roseville-Arden-Arcade (), et plus largement dans les comtés composant le Grand Los Angeles () et la région de la baie de San Francisco (). Ils constituaient une part significative de la population dans les comtés de la baie de San Francisco tels que les comtés de Marin (10,3 %), San Francisco (8,2 %), Santa Clara (7,2 %), San Mateo (6,7 %), Sonoma (4,8 %), Alameda (3,9 %), Napa (3,4 %) et Contra Costa (3,1 %), ainsi que dans les comtés côtiers de la Californie du Sud tels que les comtés de Ventura (6,6 %), Los Angeles (5,3 %), San Diego (2,9 %) et Orange (2,8 %).
L'État abrite également la plus grande communauté arabe des États-Unis. Selon des estimations du Bureau du recensement des États-Unis, l’État comptait arabes en 2013, soit 0,7 % de la population de l'État et 15,2 % de la population arabe américaine, principalement des Libanais (), des égyptiens (), des Syriens () et des Iraquiens (). Ils se concentraient principalement dans les agglomérations de Los Angeles-Long Beach-Anaheim (), San Francisco-Oakland-Hayward (), San Diego-Carlsbad () et Riverside-San Bernardino-Ontario ().
L'État abrite la plus grande communauté arménienne des États-Unis. Selon des estimations du Bureau du recensement des États-Unis, l’État comptait arméniens en 2013, soit 0,6 % de la population de l'État et 54,4 % de la population arméno-américaine, concentrés principalement dans l'agglomération de Los Angeles-Long Beach-Anaheim (). Parfois surnommée « Los Armenos », l'agglomération de Los Angeles abrite l'une des plus importantes communautés arméniennes hors d'Arménie.
L'État abrite la plus grande communauté iranienne des États-Unis. Selon des estimations du Bureau du recensement des États-Unis, l’État comptait iraniens en 2013, soit 0,6 % de la population de l'État et 46,9 % de la population irano-américaine, concentrés principalement dans l'agglomération de Los Angeles-Long Beach-Anaheim (). Parfois surnommée « Irangeles » ou « Tehrangeles », l'agglomération de Los Angeles abrite la plus grande communauté iranienne hors d'Iran avec une surreprésentation des minorités ethno-religieuses (juifs, arméniens, zoroastriens, bahaïs, assyro-chaldéens, kurdes).
L'État abrite la assyro-chaldéenne des États-Unis après le Michigan. Selon des estimations du Bureau du recensement des États-Unis, l’État comptait assyro-Chaldéens en 2013, soit 0,1 % de la population de l'État et 34,2 % de la population assyro-chaldéenne américaine, concentrés principalement dans les agglomérations de San Diego-Carlsbad (), Modesto, San Jose-Sunnyvale-Santa Clara et Los Angeles-Long Beach-Anaheim.
L’État abritait en 2013 une population de culture afro-américaine assez bigarrée, composée principalement de descendants d’esclaves déportés sur le sol américain entre le début du et le début du (80,3 %) mais aussi d’Africains subsahariens (11,5 %), d’Hispaniques (4,5 %) et de Caribéens non hispaniques (3,7 %).
Le Bureau du recensement des États-Unis estimait le nombre d’Africains subsahariens à , soit 0,7 % de la population de l'État et 8,5 % de la population d'Afrique subsaharienne américaine, principalement des Éthiopiens () et des nigérians () concentrés principalement dans les agglomérations de Los Angeles-Long Beach-Anaheim (), San Francisco-Oakland-Hayward (), Riverside-San Bernardino-Ontario () et San Diego-Carlsbad ().
Le nombre de Caribéens non hispaniques était quant à lui estimé à , soit 0,2 % de la population de l'État, principalement des Jamaïcains (), des Béliziens (), des haïtiens () et des Trinidadiens () concentrés principalement dans les agglomérations de Los Angeles-Long Beach-Anaheim (), Riverside-San Bernardino-Ontario (), San Francisco-Oakland-Hayward () et San Diego-Carlsbad ().
Les hispaniques étaient principalement originaires du Mexique (81,5 %) et du Salvador (4,1 %).
L'État avait les fortes proportions de personnes originaires du Mexique (30,66 %), du Guatemala (0,89 %) et du Nicaragua (0,27 %), la forte proportion de personnes originaires du Salvador (1,54 %), la forte proportion de personnes originaires d'Espagne (0,38 %), les fortes proportions de personnes originaires de Cuba (0,24 %) et d'Argentine (0,12 %), la forte proportion de personnes originaires du Pérou (0,25 %), la forte proportion de personnes originaires du Honduras (0,20 %) ainsi que la forte proportion de personnes originaires de l'Équateur (0,10 %).
L'État comptait également les plus grands nombres de personnes originaires du Mexique (), du Salvador (), du Guatemala (), d'Espagne () et du Costa Rica (), les grands nombres de personnes originaires du Nicaragua (), du Pérou (), de Cuba (), d'Argentine () et de la Bolivie (), le grand nombre de personnes originaires du Honduras (), les grands nombres de personnes originaires de la Colombie (), de l'Équateur () et du Venezuela () ainsi que le grand nombre de personnes originaires de Porto Rico ().
L'État regroupait à lui seul 35,9 % des mexicains, 34,8 % des salvadoriens, 31,9 % des guatémaltèques, 29,0 % des nicaraguayens, 22,4 % des espagnols, 19,7 % des argentins, 17,8 % des costaricains et 17,2 % des péruviens résidant aux États-Unis.
La Californie était numériquement la division territoriale mexicaine ( de Mexicains) après l'État de Mexico ( d'habitants).
L'agglomération de Los Angeles était pour sa part la mexicaine ( de mexicains) après celle de Mexico ( d'habitants) et la salvadorienne (0,4 million de salvadoriens) après celle de San Salvador (1,7 million d'habitants).
Les asiatiques s'identifiaient principalement comme étant chinois (25,8 %), philippins (24,6 %), viêts (12,0 %), indiens (10,9 %), coréens (9,3 %) et japonais (5,6 %).
L'État avait la plus forte proportion de viêts (1,56 %), les fortes proportions de chinois (3,36 %), de coréens (1,21 %) et de japonais (0,73 %), les fortes proportions de philippins (3,21 %) et de thaïs (0,14 %), les fortes proportions d'indiens (1,42 %), de hmongs (0,23 %) et de cambodgiens (0,23 %), la forte proportion de laotiens (0,16 %) ainsi que la forte proportion de pakistanais (0,13 %).
L'État comptait également les plus grands nombres de chinois (), de philippins (), de viêts (), d'indiens (), de coréens (), de japonais (), de hmongs (), de cambodgiens (), de laotiens () et de thaïs () ainsi que le grand nombre de bangladais () et le grand nombre de pakistanais ().
L'État regroupait à lui seul 46,8 % des philippins, 37,6 % des viêts, 37,4 % des chinois, 37,2 % des cambodgiens, 35,7 % des japonais, 35,1 % des hmongs, 31,7 % des coréens, 30,9 % des thaïs, 30,6 % des laotiens et 18,6 % des indiens résidant aux États-Unis.
Les amérindiens s'identifiaient principalement comme étant amérindiens du Mexique (12,7 %), cherokees (5,8 %) et apaches (3,0 %).
Les océaniens s'identifiaient principalement comme étant samoans (28,3 %), chamorros (16,8 %), hawaïens (14,8 %), fidjiens (13,4 %) et tongiens (12,7 %).
Les personnes multiculturelles se décomposaient entre celles revendiquant deux types (92,2 %), principalement euro-américain et autre (27,2 %), euro-américain et asiatique (24,6 %), euro-américain et amérindienne (11,5 %), euro-américain et afrro-américain (10,0 %) et asiatique et autre (4,0 %), et celles revendiquant trois types ou plus (7,8 %).
Langues
La langue officielle de la Californie est l’anglais depuis 1986 ; c’est la langue du gouvernement.
La variante d’anglais américain local, l’anglais de Californie, possède par rapport à l’anglais parlé dans l’est des États-Unis des particularités auxquelles s’intéressent les linguistes depuis la fin du , parce qu’elles n’existaient pas durant la Seconde Guerre mondiale.
Les langues indigènes de Californie sont plus d’une centaine et témoignent d’une grande diversité qui fait de la Californie l’une des régions du monde les plus diverses au niveau linguistique. Cependant, toutes sont menacées bien qu’actuellement des efforts soient faits dans le but de les revitaliser. Depuis 1986, la Constitution de la Californie a spécifié que l’anglais était la langue commune et officielle de l’État. La question linguistique est au centre de différentes polémiques, surtout pour l’enseignement.
Religions
Selon l'institut de sondage The Gallup Organization, en 2015, 33 % des habitants de Californie se considèrent comme « très religieux » (40 % au niveau national), 28 % comme « modérément religieux » (29 % au niveau national) et 38 % comme « non religieux » (31 % au niveau national).
L'histoire religieuse de l'État remonte au temps des missions espagnoles, qui convertissent les Amérindiens au christianisme. Aujourd'hui, les chrétiens sont toujours majoritaires : ils représentent 64 % des habitants. Parmi eux, les protestants composent le groupe principal (32 %), suivis par les catholiques (28 %). La Californie est l'État des États-Unis où se trouve la plus grande communauté catholique. On compte aussi une importante communauté juive et une communauté musulmane. Le temple de Hsi Lai, en Californie du Sud, est le plus grand temple bouddhiste des États-Unis. L'archidiocèse métropolitain de Los Angeles catholique est le plus important du pays : il regroupe environ cinq millions de fidèles. L'Église de Scientologie y est très active et particulièrement dynamique, notamment dans le milieu hollywoodien. L'État compte également plus de temples mormons que tous les États de l'Union, excepté l'Utah.
Réserves amérindiennes
La Californie possède plus de amérindiennes, dont la Yurok Indian Reservation, qui est la plus grande réserve de l'État. Cette réserve a environ .
Économie
Historique
Jusqu’en 1848, l’économie californienne reste traditionnelle. Avant la colonisation européenne, les Amérindiens vivent de la pêche, de la cueillette et de l’agriculture en quasi-autarcie. Dans la deuxième moitié du , les Espagnols développent l’agriculture, l’élevage et l’artisanat notamment dans le cadre des missions. Au siècle suivant, la Californie représente un enjeu commercial entre les grandes puissances coloniales européennes qui cherchent à contrôler la traite des fourrures. 1848 marque un tournant dans l’histoire économique de la Californie : la région est annexée par les États-Unis et la ruée vers l’or attire des mineurs et des aventuriers. L’agriculture, le commerce, les transports et les villes connaissent alors une formidable expansion. La Californie est reliée au reste du pays grâce au premier chemin de fer transcontinental (1869) et au canal de Panama (1914) ; les premiers touristes viennent visiter les parcs naturels. La première moitié du est marquée par la découverte du pétrole et l’industrialisation. La ville de Los Angeles est alors le berceau des compagnies du cinéma qui font la renommée du quartier d’Hollywood. Après la Grande Dépression des années 1930 marquée par un fort taux de chômage, la Californie se dote d’industries d’armement pendant la Seconde Guerre mondiale. Après 1945, l’État connaît une croissance démographique rapide qui stimule la construction, les industries de consommation et d’équipement. Le Sud devient le symbole de la société des loisirs avec l’implantation des premiers parcs d’attraction et le développement des médias. Les années 1970 voient les débuts de la crise des industries traditionnelles et l’envol des industries de haute technologie. L’internationalisation de l’économie et la croissance des NPI d’Asie orientale stimulent les échanges : la Californie devient une interface de premier plan et les ports à conteneurs grandissent. Avec la fin de la guerre froide et les difficultés des compagnies aériennes, les industries aéronautiques subissent un déclin relatif dans les années 1990.
État le plus riche des États-Unis
La Californie représente 13 % du produit national brut des États-Unis (2008). À elle seule, elle est, en 2015, la sixième puissance mondiale devant la France avec un PIB de de dollars courants. La croissance économique (33,9 % entre 2001 et 2006) est supérieure à celle des États-Unis (30,4 % sur la même période).
La Californie attire de dollars d’investissements en capital risque (2008). Elle se classe au premier rang des États américains pour l’implantation d’entreprises étrangères et pour les IDE. Les trois principaux investisseurs sont le Japon, le Royaume-Uni et les Pays-Bas. L’État possède l’une des plus importantes concentrations de banques internationales et de consulats.
Les explications de la puissance californienne sont diverses : la Californie dispose de ressources naturelles abondantes (minerais, bois, cours d’eau), d’une population nombreuse à haut niveau de vie, d’une main d’œuvre abondante et qualifiée : la population active est de (2007) et 29,5 % des plus de ont au moins un diplôme de l’enseignement supérieur (2007). L’économie bénéficie de la présence de centres de recherche et d’universités prestigieuses qui assurent en grande partie l’innovation. La Californie représente 24 % des déposés en 2007 aux États-Unis. Parmi les grands groupes qui ont leur siège social en Californie figurent Chevron, Hewlett-Packard, McKesson, Wells Fargo ou encore Safeway. Cependant, le dynamisme économique de l’État repose aussi sur les PME : 96,3 % des entreprises californiennes emploient moins de (2009). Enfin, la Californie est bien intégrée à la mondialisation : elle est en relation avec les pays dynamiques de l’Asie orientale et partage une frontière avec le Mexique qui constitue une importante réserve de main d’œuvre à faible coût.
Défis et difficultés actuels
Depuis le début du , le modèle économique californien révèle ses fragilités. En 2001, les industries de haute technologie connaissent un net ralentissement ; la croissance engendre des atteintes à l’environnement (pénurie d’eau, pollution). Le budget de l’État et le solde commercial sont déficitaires. La libéralisation de la production d’électricité pose des problèmes. Dans le contexte de la mondialisation, la Californie subit la concurrence d’autres foyers notamment asiatiques.
La crise économique frappe la Californie depuis 2008 : en juin 2009, de personnes sont sans emploi et le taux de chômage s’élève à 11,2 % de la population active, soit un taux supérieur à la moyenne nationale. Le bâtiment et la construction sont particulièrement touchés. Pour pallier ces difficultés, l’État californien mise sur les emplois verts, la réduction de la consommation de pétrole, le développement des énergies renouvelables et l’austérité budgétaire. Depuis le taux de chômage est redescendu à 6,2 % en juillet 2015 restant néanmoins plus élevé que la moyenne nationale (5,3 %)
Plus de 20 % des habitants de Californie vivent dans la pauvreté, alors que l'État compte 165 milliardaires.
Plus de sont SDF. La pauvreté et les inégalités sont en augmentation. Selon l'économiste Gabriel Zucman, l’explosion des prix de la santé, de l'éducation et du logement ainsi que la faiblesse du salaire minimum fédéral ont contribué à générer cette situation.
Structure de l’économie californienne
L’économie californienne est post-industrielle c’est-à-dire qu’elle est dominée par les services : le secteur primaire ne représente que 2,7 % des emplois et l’industrie 9,2 % (2007). En 2007, les principaux secteurs par le nombre d’emplois sont le gouvernement (15,9 %), le commerce de détail (10,7 %), l’industrie (9,2 %), la santé et les services sociaux (8,7 %), la restauration (8,3 %). Le secteur manufacturier continue de perdre des emplois (-15,1 % entre 2001 et 2007). L'immobilier, le gouvernement et les industries sont les activités qui créent le plus de richesse en valeur absolue (voir graphique).
Énergie, mines et hydrocarbures
Le pétrole est extrait du sous-sol californien depuis la fin du et les réserves diminuent rapidement. En 2004, la Californie était le quatrième état producteur de pétrole aux États-Unis. Elle doit en importer d’Alaska et de l’étranger pour couvrir ses besoins.
Les réserves d'or restent importantes, mais elles sont difficilement exploitables : en 2006, la production n'est que d’une tonne. Les autres productions sont le gaz naturel, le sable, le borax, le ciment, la soude et le sel.
La Californie produit 4/ de l’énergie qu’elle consomme. Le reste est importé d’autres États américains ou du Canada. La production d’électricité utilise majoritairement les ressources fossiles (pétrole, gaz, charbon). La Californie est le deuxième État producteur d’énergie éolienne ; avec plus de , Altamont Pass, à l'est de San Francisco possède la plus grande concentration d'éoliennes du monde. Le milieu naturel offre d’importantes capacités pour l’hydroélectricité (nord, montagnes) et l’énergie solaire : plusieurs centrales électriques solaires sont implantées dans les déserts du sud. Parmi elles, la plus grande du monde est la Desert Sunlight Solar Farm qui occupe soit . L'énergie solaire représente 5 % de la production annuelle californienne. En 2015, environ de foyers utilisent l'énergie produite par leurs panneaux photovoltaïques.
Agriculture, pêche et sylviculture
L’agriculture de la Californie occupe la première place des américains en valeur (2008). L'État est le premier producteur de fruits, de légumes, de produits horticoles et laitiers. Les productions agricoles californiennes représentent de dollars soit 12,8 % de la valeur totale de l’agriculture américaine (2007).
En 2000, le secteur agricole employait . Il donne du travail aux migrants saisonniers mexicains qui franchissent la frontière au moment des récoltes (braceros).
La production agricole californienne est moderne et productive. Elle dépend de l'irrigation, des capitaux et du marché intérieur. L'agriculture capitaliste, spécialisée et intégrée à l'agrobusiness, génère d'importants revenus. Les terres arables représentent un quart du territoire californien (2007). La taille moyenne d’une exploitation californienne est de , mais 75 % des exploitations mesurent moins de (2007). Les exploitants travaillent en relation avec les centres de recherche et l’université de Californie à Davis. La Vallée Centrale de Californie concentre près de la moitié de la production agricole de l'État.
La vigne californienne, essentiellement cultivée dans la région du Wine Country, produit 90 % du vin américain. Mais il est difficile de connaître précisément la quantité de raisins de cuve produites, puisque les domaines peuvent acheter des raisins qui viennent d'autres États (Oregon, Iowa, Missouri…). Le vin californien connaît depuis les années 1970 une renommée internationale, au point de concurrencer les plus grandes régions viticoles du monde. C'est en Californie qu'est apparue la classification par cépage, à partir de cépages (chardonnay, cabernet-sauvignon, merlot, syrah…) de traditions françaises ou italiennes au point de marquer profondément l'industrie vinicole mondiale.
La pêche reste dynamique à San Diego et San Francisco. Les poissons pêchés dans l’océan Pacifique sont le thon, le maquereau, la sole, la sardine, le calmar. L'aquaculture élève des truites et des saumons. La sylviculture est, avec le tourisme, l’activité principale des montagnes californiennes.
Secteur secondaire
Les industries représentent d’emplois soit 9,6 % du total. Les principales productions sont le matériel informatique, les produits chimiques et agro-alimentaires, les métaux, les équipements de transport.
Les industries lourdes (raffinage, chimie) se concentrent dans les complexes industrialo-portuaires des grandes agglomérations (San Francisco et Los Angeles). La situation de la Californie explique le développement des industries manufacturières comme le textile. L’État bénéficie de la proximité des maquiladoras mexicaines et de sa position sur l’océan Pacifique, en face des nouveaux pays industriels asiatiques. L’automobile fait également vivre des milliers de personnes. Les entreprises japonaises se sont installées pour contourner les barrières douanières (Toyota, Honda).
La Californie est le premier État pour les hautes technologies, par le nombre d’employés, le nombre d’entreprises, la valeur des exportations ainsi que les dépenses de Recherche et développement. La Silicon Valley, au sud de San Francisco, est ainsi le centre mondial de la micro-informatique, avec des sociétés comme Apple, Cisco, Nortel, Hewlett-Packard, du logiciel (Adobe) et du microprocesseur (Sun Microsystems, Intel). D’autres technopoles existent aussi dans le comté d’Orange et à San Diego.
Le complexe militaro-industriel est également bien représenté et soutenu par l'État fédéral. La base Edwards, dans le désert des Mojaves, est le site d’atterrissage de la navette spatiale de la NASA de 1981 à 2011. Plusieurs bases aéronavales de l’US Air Force sont installées sur la côte méridionale. Boeing emploie environ en Californie, soit 16 % des effectifs totaux de l'entreprise aéronautique. Lockheed Martin possède un site de production à Palmdale. Northrop Grumman a son siège social à Los Angeles.
Secteur tertiaire
La Californie est une destination touristique de premier ordre avec de visiteurs étrangers en 2008. Le tourisme génère directs (2008) et rapporte plusieurs milliards de dollars de taxes à l'État de Californie. La Californie offre de nombreuses possibilités : tourisme balnéaire sur les plages du sud, vacances sportives et écotourisme dans les parcs nationaux, tourisme culturel (musées de Los Angeles et de San Francisco) et tourisme hivernal dans les stations de ski de la Sierra Nevada. Les parcs d'attractions se concentrent dans le Sud avec Disneyland et SeaWorld.
L’agglomération de Los Angeles est mondialement connue pour son industrie des médias et du cinéma (Hollywood). Enfin, les services financiers et bancaires sont particulièrement développés dans les centres d'affaires des métropoles. Plus de 38 firmes ont leur siège social à San Francisco ou Los Angeles. Mais les bourses de commerce de ces deux métropoles comptent beaucoup moins que celle de Wall Street.
Commerce extérieur
La Californie est le deuxième État derrière celui du Texas pour la valeur des exportations.
En 2007, les ports californiens ont exporté de dollars de marchandises et importé . Le solde des échanges est négatif et l’écart entre importations et exportations se creuse. On retrouve la même situation de déficit commercial au niveau national. Le Mexique et le Canada, membres de l'ALENA concentrent à eux deux un quart des exportations californiennes. Les autres pays importateurs se situent en Asie orientale (Japon, Chine, Taïwan, Corée du Sud) et en Europe (Allemagne, Royaume-Uni).
Les principaux ports de Californie, Long Beach, Los Angeles et Oakland, sont parmi les plus importants du pays. À eux trois, ils représentent de conteneurs, soit 38,4 % du trafic américain (2008). Avec de tonnes métriques, le port de Long Beach est le premier port californien, le troisième port américain et le mondial pour le trafic total de marchandises (2007).
Politique et gouvernement
Gouverneur de Californie
Le gouverneur de Californie est le démocrate Gavin Newsom depuis le .
Autres postes électifs
Sept postes du gouvernement sont des fonctions électives : lieutenant-gouverneur, secrétaire d'État, procureur général, trésorier, auditeur, commissaire de l'Assurance et super-intendant de l'Instruction publique. Il peut donc y avoir cohabitation entre républicains et démocrates au sein de l'exécutif.
Pouvoir législatif
Le pouvoir législatif est quant à lui assuré par la législature d'État de la Californie, Parlement bicaméral composé d’une Assemblée () comprenant et d’un Sénat () de , les de la législature étant élus par districts.
Élections présidentielles
Autrefois place forte républicaine, bastion des présidents Richard Nixon et Ronald Reagan, lui-même ancien gouverneur de l’État, la Californie vote depuis une vingtaine d’années majoritairement pour les démocrates, du moins lors des élections présidentielles et législatives locales ou nationales. Ainsi depuis 1992, la Californie a choisi les candidats démocrates lors des élections présidentielles. En 2016, la Californie vote majoritairement pour la démocrate Hillary Clinton avec 61,5 % des voix, le républicain Donald Trump ne récoltant 31,5 % des voix.
Historiquement, la Californie est divisée entre une moitié nord plutôt démocrate et une moitié sud plutôt républicaine. Cependant, depuis les années 1990, la réduction du poids de l'industrie de la défense et les changements démographiques au profit des minorités ont fait basculer le sud de l'État dans le giron démocrate. La Californie est désormais divisée entre des côtes libérales et progressistes et des terres intérieures conservatrices.
Représentation fédérale
Au niveau national, l’État est représenté par deux sénateurs et cinquante-trois représentants qui est le plus grand nombre de membres qu'un État américain envoie au Congrès siégeant à Washington, D. C. Lors des élections présidentielles, il dispose donc du plus grand nombre de grands électeurs au sein du collège électoral américain avec cinquante-cinq voix.
Les deux sénateurs siégeant au Sénat sont démocrates : il s’agit d'Alex Padilla, nommé pour remplacer la vice-présidente Kamala Harris, et de Laphonza Butler, nommée pour remplacer Dianne Feinstein morte en fonction. 40 démocrates et 12 républicains représentent la Californie à la Chambre des représentants.
Système judiciaire
Le système judiciaire de la Californie est le plus important des États-Unis, avec environ traitant de procès chaque année (avec l’assistance de et judiciaires). À titre de comparaison, le système fédéral de justice emploie seulement 840 juges. La Californie dispose d’une Cour suprême, composée d’un président () et de six autres juges. Son siège est à San Francisco.
Jumelages
La Californie est jumelée ou partenaire avec régions, provinces ou États à travers le monde.
Culture
La Californie est de culture occidentale et plonge ses racines dans la culture des États-Unis. Cependant, en tant que carrefour international, elle a été fortement influencée au cours de son histoire par la culture des différents groupes d’immigrants. La culture californienne s’exporte et est connue dans le monde entier à travers l’industrie cinématographique d'Hollywood, la mode, la production musicale et le divertissement.
Au niveau du gouvernement, le California Arts Council, composé de onze membres nommés par le gouverneur et la législature, a pour but de promouvoir la production artistique et la créativité dans l’État. Il organise des initiatives comme la sélection du California Poet Laureate.
Presse
Le Los Angeles Times, basé à Los Angeles, est le second plus grand journal métropolitain aux États-Unis, après The New York Times. Le San Francisco Chronicle a un tirage quotidien d'environ en semaine. The Sacramento Bee et le San Jose Mercury News font aussi partie des principaux journaux de l'État.
Tourisme
Environ de touristes visitent la Californie chaque année. Les parcs à thèmes Disneyland et Universal Studios Hollywood sont les deux principaux parcs d'attractions de l'État, avec le parc à thèmes marin de SeaWorld à San Diego. On compte plusieurs autres parcs du même genre, comme Six Flags Magic Mountain, Knott's Berry Farm
Il existe deux grands déserts en Californie, qui s'étendent aussi sur d'autres États voisins : le désert des Mojaves et le désert de Sonora. Parmi les grands sites touristiques de Californie, on inclut souvent les Algodones Dunes (Imperial Sand Dunes ou Glamis Sand Dunes), le parc national de la vallée de la Mort, le parc national de Joshua Tree et Palm Springs, le parc national volcanique de Lassen, le Lava Beds National Monument, le Mont Shasta, le lac Tahoe, le lac Mono et le parc national de Yosemite.
Les plages et parcs côtiers principaux sont Trinidad State Beach, Torrey Pines State Reserve, le Cabrillo National Monument. Les touristes se dirigent aussi vers les missions espagnoles, le Donner Memorial State Park, le Bodie Historic State Park, le parc national de Sequoia et le parc d'État de Humboldt Redwoods.
La Californie compte également de nombreux musées, dont certains ont une renommée internationale. À Los Angeles se trouvent le J. Paul Getty Museum et la Villa Getty, le musée d'Art du comté de Los Angeles (Los Angeles County Museum of Art (LACMA)), le Musée d'histoire naturelle du comté de Los Angeles, le musée d'art contemporain (MOCA) et la Huntington Library entre autres. À San Francisco, on peut trouver le California Palace of the Legion of Honor, l'Académie des sciences de Californie, l'Exploratorium et le musée des arts asiatiques. À Monterey se trouve le célèbre aquarium de la baie de Monterey, l'un des plus grands du monde. Hearst Castle, situé dans le comté de San Luis Obispo, est un monument très visité.
Éducation
Les programmes de l'école primaire en Californie insistent sur l'éducation à l'environnement et l'éducation physique ( au moins tous les d'école ; dans le secondaire).
La Californie dispose de trois grands réseaux universitaires publics. L'université de Californie, qui compte dix campus, est considérée comme l'un des meilleurs systèmes au monde et compte de nombreux prix Nobel parmi ses professeurs et chercheurs (qui n'ont pas suivi le système éducatif californien pour la plupart). L'université d'État de Californie (23 campus) est moins sélective. Enfin, le système des California Community Colleges regroupe plus de d'étudiants répartis sur 109 campus, et est ainsi le plus grand système d'enseignement supérieur au monde.
Il existe de nombreuses autres universités, dont les célèbres université Stanford, université de Californie du Sud et le California Institute of Technology.
Arts
L'art le plus courant en Californie est le cinéma notamment grâce à Los Angeles et son quartier d'Hollywood.
À la fin des années 1960, Dennis Stock parcourt la Californie et photographie des hippies, des motards, des concerts. Ces photographies témoignent de la liberté, de la jeunesse et de l'esprit de contestation (manifestations des Noirs américains, manifestations contre la guerre du Viêt Nam) qui régnaient en Californie à cette époque.
Musique
Les Amérindiens californiens étaient distincts des autres peuples d'Amérique du Nord au niveau de leur technique musicale. Les colons européens amènent avec eux leur culture musicale, que les missionnaires enseignent aux convertis dans le cadre des missions. Un genre typiquement californien, bien que mêlant des éléments musicaux mexicains et espagnols, apparaît à cette époque. Cependant, après la Ruée vers l'or, il perd sa popularité au profit des musiques apportées par les nouveaux arrivants. La Californie voit apparaître par la suite, dans la seconde moitié du , la surf music, le rock psychédélique et les autres branches du psychédélisme, ainsi que le punk hardcore et le rap West Coast, représentés par de très nombreux groupes, dont certains ont un retentissement international. De nombreux groupes viennent de cet État, les plus connus sont : Metallica, The Beach Boys, The Byrds, The Doors, Jefferson Airplane, Grateful Dead, Guns N' Roses, Van Halen, Megadeth, Mötley Crüe, Black Veil Brides, Jane's Addiction, Red Hot Chili Peppers, Fishbone, Faith No More, Rage Against the Machine,Toto, Stone Temple Pilots, Deftones, Korn, Linkin Park, System of a Down, The Offspring, Blink-182, Green Day, Rancid, Bad Religion, Audioslave, Queens of the Stone Age,Avenged Sevenfold, The Neighbourhood, The Bangles et beaucoup d'autres.
La chanteuse Katy Perry, également originaire de Californie, a écrit une chanson sur « Les filles de Californie » intitulée California Girls.
La chanson officielle de l'État est I Love You, California, écrite par F. B. Silverwood et composée par Alfred F. Frankenstein du Los Angeles Symphony Orchestra depuis 1951.
La Californie accueille également chaque année le très célèbre festival de Coachella, qui se tient à Indio. Ce festival se tient sur trois jours et est aujourd'hui considéré comme étant le plus grand festival au monde.
Littérature
De nombreux écrivains ont écrit sur la Californie et ont vécu dans l'État. On peut citer Jack Kerouac, Ray Bradbury, Philip K. Dick, James Ellroy, F. Scott Fitzgerald, William Faulkner, Joseph Hansen, Aldous Huxley, Walter Mosley, John Steinbeck, Evelyn Waugh, Tennessee Williams, Bret Easton Ellis, Jim Morrison.
En 1919, Johnston McCulley en fit le théâtre des aventures de Zorro dans son roman Le Fléau de Capistrano.
Gastronomie
Sports
Les Jeux olympiques d'hiver de 1960 ont eu lieu à Squaw Valley, les Jeux olympiques d'été de 1932 et de 1984 ont eu lieu à Los Angeles, qui a aussi accueilli la Coupe du monde de football 1994.
Angels de Los Angeles (MLB)
Dodgers de Los Angeles (MLB)
Athletics d'Oakland (MLB)
Padres de San Diego (MLB)
Giants de San Francisco (MLB)
Galaxy de Los Angeles (MLS)
Los Angeles FC (MLS)
Earthquakes de San José (MLS)
Lakers de Los Angeles (NBA)
Clippers de Los Angeles (NBA)
Warriors de Golden State (NBA)
Kings de Sacramento (NBA)
Raiders d'Oakland (NFL)
Chargers de Los Angeles (NFL)
Rams de Los Angeles (NFL)
49ers de San Francisco (NFL)
Kings de Los Angeles (LNH)
Ducks d'Anaheim (LNH)
Sharks de San José (LNH)
Deltas de San Francisco (NASL)
Sparks de Los Angeles (WNBA)
Santé
Il est rapporté en mars 2019 que des épidémies de « maladies médiévales » telles que la tuberculose et le typhus se propagent dans les refuges pour personnes sans-abri de toute la Californie. Ces épidémies sont qualifiées de « crise de santé publique » et de « catastrophe » par les responsables de la santé publique qui craignent qu'elles ne s'étendent à l'ensemble de la population.
Transport
La Californie est connue pour sa culture de l'automobile et son réseau routier a la réputation d'être souvent embouteillé. Elle est parcourue par un réseau d'autoroutes important qui sont toutes gérées par Caltrans et surveillées par la California Highway Patrol, excepté les voies-express du comté de Santa Clara qui ont été construites et sont maintenues par le comté lui-même. La plus grande partie du réseau est sans péage, si l'on exclut les ponts importants.
Les axes nord-sud les plus importants sont la U. S. Route 101, qui parcourt l'État de la frontière du nord avec l'Oregon au centre-ville de Los Angeles, et l'Interstate 5 qui, allant de l'Oregon à la frontière mexicaine, coupe en deux la totalité de l'État.
En ce qui concerne le trafic aérien, les deux centres principaux pour les échanges transcontinentaux sont l'aéroport international de Los Angeles et celui de San Francisco. Il y a environ une douzaine d'autres aéroports commerciaux importants, et beaucoup d'autres aéroports voués à l'aviation générale.
La Californie a aussi d'importants ports. Le complexe formé par le port de Long Beach et celui de Los Angeles, en Californie du Sud, est le plus grand du pays puisqu'il représente un quart de tout le trafic de conteneurs aux États-Unis. Le port d'Oakland est le principal point de passage des porte-conteneurs passant par la Californie du Nord.
Los Angeles et San Francisco disposent toutes deux d'un réseau de métro et de tramway. San José et Sacramento ont un réseau de métro léger. Metrolink dessert une grande partie de la Californie du Sud et Caltrain connecte San Jose et Gilroy à San Francisco. Presque tous les comtés et la plupart des municipalités gèrent des lignes de bus. Cependant, les transports en commun sont très peu utilisés par rapport à la côte Est du pays.
L'augmentation rapide de la population commence à poser problème et l'État se demande actuellement s'il faut continuer à étendre le réseau autoroutier ou plutôt concentrer et améliorer les transports en commun dans les régions urbaines, et les liaisons ferroviaires entre les principales villes.
Il semble que cette dernière voie commence à être empruntée, avec, par exemple, la création en 1996 de la California High-Speed Rail Authority, dont le but est d'étudier le projet d'une ligne à grande vitesse, du même genre que le TGV, entre les quatre villes principales de la Californie. Cela permettrait d'aller de Los Angeles à San Francisco en deux heures et demie au lieu de sept heures en voiture. Ce projet a été accepté par les Californiens lors du référendum du . Les travaux, qui devraient commencer en 2010, coûteront quelque d'euros et seront financés par l'État fédéral et des fonds privés. Une première ligne reliera San Francisco à Anaheim, dans l'agglomération de Los Angeles, soit une distance de . Dans un deuxième temps, elle sera étendue au nord vers Sacramento et au sud vers San Diego. Elle devrait transporter de passagers d'ici à 2030.
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Bibliographie
Articles
Ouvrages
Articles connexes
Consulat général de France à San Francisco
Consulat général de France à Los Angeles
Calexit
(341) Californie, astéroïde
Liens externes
Éponyme d'un objet céleste | La Californie (en anglais et en espagnol : ) est un État des États-Unis qui fait partie de la région de la Sun Belt dans l’Ouest américain. Avec selon le recensement officiel de 2020, la Californie est l'État le plus peuplé du pays. Il est situé sur la côte ouest et bordé au sud par le désert de Sonora, à l'est par le Grand Bassin des États-Unis et au nord par les monts Klamath. La façade océanique suit entièrement le relief des chaînes côtières du Pacifique au-delà desquelles s'étend la Vallée Centrale sur les contreforts de la Sierra Nevada. |
628 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Charlemagne | Charlemagne | Charlemagne, du latin Carolus Magnus, ou dit , né à une date inconnue (vraisemblablement durant l'année 742, voire 747 ou 748, peut-être le ), mort le à Aix-la-Chapelle, est un roi des Francs et empereur. Il appartient à la dynastie des Carolingiens. Fils de Pépin le Bref et de Bertrade de Laon, il est roi des Francs à partir de 768, devient par conquête roi des Lombards en 774 et est couronné empereur à Rome par le pape le 24 ou , relevant une dignité disparue en Occident depuis la déposition, trois siècles auparavant, de Romulus Augustule en 476.
Roi guerrier, il agrandit notablement son royaume par une série de campagnes militaires, en particulier contre les Saxons païens dont la soumission fut difficile et violente (772-804), mais aussi contre les Lombards en Italie et les musulmans d'al-Andalus. Souverain réformateur, soucieux d'unification religieuse et de culture, il protège les arts et lettres et est à l’origine de la « renaissance carolingienne ». Son œuvre politique immédiate, l’Empire carolingien, ne lui survit cependant pas longtemps. Se conformant à la coutume successorale germanique, Charlemagne prévoit dès 806 le partage de l’Empire entre ses trois fils. Après de nombreuses péripéties, l’Empire ne sera finalement partagé qu’en 843 entre trois de ses petits-fils, lors du traité de Verdun.
Le morcellement féodal des siècles suivants, puis la formation en Europe des États-nations rivaux condamnent à l’impuissance ceux qui tentent explicitement de restaurer l’Empire d’Occident, en particulier les souverains du Saint-Empire romain germanique, d’ en 962 à Charles Quint au , voire , hanté par l’exemple du plus éminent des Carolingiens.
La figure de Charlemagne a été l’objet d’enjeux politiques en Europe, notamment entre le entre la nation germanique qui considère son « Saint-Empire romain » comme le successeur légitime de l’empereur carolingien, et la nation française qui en fait un élément central de la continuité dynastique des Capétiens. Charlemagne est parfois considéré comme le « Père de l’Europe » pour avoir assuré le regroupement d’une partie notable de l’Europe occidentale, et posé des principes de gouvernement dont ont hérité les grands États européens.
Les deux principaux textes du qui dépeignent le Charlemagne réel, la d’Éginhard et la attribuée à Notker le Bègue, moine de Saint-Gall, l’auréolent également de légendes et de mythes repris au cours des siècles suivants : .
Charlemagne est, par tolérance du pape , un bienheureux catholique fêté localement le . En effet, en 1165, l'empereur obtient la canonisation de Charlemagne par l'antipape . De nombreux diocèses du nord de la France inscrivent alors Charlemagne à leur calendrier et, en 1661, l’université de Paris le choisit pour saint patron. Aujourd’hui encore, la cathédrale d'Aix-la-Chapelle fait vénérer ses reliques. Pourtant, l’Église catholique a retiré de son calendrier .
Sources
L'historien Georges Minois, spécialiste du Moyen Âge, a donné un relevé des sources qui sont expliquées ici.
Documents officiels
On dispose de du règne de Charlemagne, dont ; de , souvent connus par plusieurs copies encore existantes ; des comptes rendus de certaines assemblées ecclésiastiques (synodes ou conciles).
Correspondances
On dispose de écrites par l'abbé Alcuin, dont un bon nombre adressées à Charlemagne. Elles sont en général très verbeuses.
On a aussi adressées par les papes aux Carolingiens ( Charles Martel, Pépin le Bref et Charlemagne), réunies à la demande de celui-ci en un volume, le Codex epistolaris Carolinus.
Annales
La tenue d'annales est une pratique qui débute en Irlande au et se répand sur le continent au .
Les Annales regni Francorum : en 788, Charlemagne décide d'établir des annales royales, en les faisant commencer rétroactivement à 741, date de la mort de Charles Martel. Ces annales royales sont effectivement réalisées et poursuivies jusqu'en 829. Les historiens discernent le travail de plusieurs auteurs : le premier opère la compilation des années 741-788 et rédige les annales jusqu'en 797 ; d'autres interviennent dans les années suivantes. Ces Annales sont connues dans couvrant des périodes différentes, dont 4 sont proches dans la façon de rédiger (A, B, C, D), tandis qu'une cinquième (E) présente de notables différences. La version E valorise plus la personne de Charlemagne que les autres qui exaltent plutôt les Francs en général ; en même temps, elle est beaucoup plus réaliste, et évoque de nombreuses difficultés, défaites ou révoltes, qui sont passées sous silence dans les autres : par exemple, l'attaque de Roncevaux. Les versions A-D apparaissent comme une histoire officielle, parfois mensongère, la version E comme plus critique.
Le Liber Pontificalis sont des annales constituées en fonction des règnes des différents papes (en ce qui concerne Charlemagne : , , ). Il s'agit d'une histoire officielle du point de vue de la papauté.
Les annales monastiques les plus importantes couvrant la période sont les Annales mettenses priores (Metz), les Annales mosellani, les Annales de Lorsch, et la Chronique de Moissac.
Chroniques
Après Grégoire de Tours au , la période mérovingienne a au un chroniqueur appelé Frédégaire, auteur du ou Chronique de Frédégaire qui est prolongée par des continuations, réalisées sous l'égide de la famille carolingienne. La troisième continuation concerne la période 753-768. Quelques données sur le règne de Charlemagne apparaissent dans des chroniques secondaires : la Vie de Sturm (abbé de Fulda) ; les Actes des saints Pères de l'abbaye de Saint-Wandrille ainsi que dans les ouvrages concernant Louis le Pieux : Vie de l'empereur Louis de Thegan (évêque de Trèves), Poème sur Louis le Pieux d'Ermold le Noir, Vie de Louis le Pieux de l'Astronome.
Le texte le plus important est la rédigée par Éginhard après la mort de l'empereur, mais présent à la cour et membre du cercle des proches à partir des années 790. La plupart des biographes médiévaux flattent leur commanditaire, Éginhard ne déroge pas à la règle en présentant Charlemagne comme un être de lumière, un monarque surhumain. Sa biographie est cependant considérée comme un compte-rendu assez fidèle de la vie de Charlemagne et de son époque.
Deux textes d'auteurs postérieurs à l'époque de Charlemagne, le Poète saxon et le Moine de Saint-Gall, présentent un certain intérêt. Le dernier, identifié en général avec Notker le Bègue, est à l'origine d'un certain nombre d'anecdotes devenues des images d'Épinal au (Charlemagne glorifiant les élèves pauvres, mais méritants et rejetant les riches paresseux). Le Poète saxon, malgré son origine, est écrit d'un point de vue parfaitement conforme à celui des Francs, et exalte l'œuvre de christianisation de Charlemagne. La chronique du Pseudo-Turpin rédigée dans la première moitié du est une histoire légendaire écrite en prose sur les expéditions de Charlemagne outre Pyrénées jusqu'à sa mort.
Parmi les auteurs non francs, les sources sont assez limitées. Une des plus intéressantes est la chronique de Crantz (Creontius), chancelier du roi de Bavière Tassilon. Cette chronique est connue seulement par l'intermédiaire tardif d'un humaniste allemand du , Jean Tumair, dit « Aventinus », qui a utilisé un manuscrit plus ancien. Il existe aussi des mentions concernant Charlemagne dans les écrits historiques du byzantin Théophane.
Sources non textuelles
L'épigraphie fournit un nombre assez limité d'informations. La numismatique est plus intéressante en ce qui concerne la titulature de Charlemagne, mais aussi parce qu'on trouve parfois sur les pièces un portrait de Charlemagne.
Biographie
Charlemagne est le plus illustre représentant des souverains de la dynastie carolingienne, qui lui doit d'ailleurs son nom. Petit-fils de Charles Martel, il est le fils de Pépin le Bref et de Bertrade de Laon dite « au Grand Pied ».
La date et le lieu de naissance de Charlemagne sont l'objet de controverses, en raison de l'absence de renseignements concordants dans les documents d’époque.
Date de naissance
On dispose d'une indication sur le jour de sa naissance : un calendrier du début du de l'abbaye de Lorsch indique que la naissance de Charlemagne a eu lieu , soit le . En ce qui concerne l'année, il existe trois possibilités : 742, 747 ou 748.
La date de 742 se fonde sur un énoncé d'Éginhard, selon lequel Charlemagne est mort « dans sa soixante-douzième année ». Mais il est apparu qu'Éginhard paraphrasait la Vie des douze Césars de Suétone, de sorte que l'âge qu'il attribue à Charlemagne n'est pas totalement fiable. À noter qu’Eginhard se refuse explicitement à traiter le sujet de la naissance et que la date de 742 est obtenue de façon indirecte. On trouve cependant aussi l'indication de l'âge de dans les Annales Regni Francorum.
Les dates de 747-748 se fondent sur un énoncé des Annales Petaviani (Annales de Petau) qui donnent la date de 747. Cela pose cependant un problème, si on retient le jour anniversaire du , car ces annales indiquent que Charlemagne est né après le départ de son oncle Carloman pour Rome, évènement qui a eu lieu après le . De plus, en 747, Pâques est tombé le 2 avril et les chroniqueurs n'auraient pas manqué de signaler cette coïncidence.
Cette absence de certitude concernant l'année de sa naissance est probablement liée au fait que Pépin et Berthe ne se sont mariés (religieusement) qu'en 743 ou 744. Par conséquent, la naissance de Charlemagne serait, du point de vue de l'Église, illégitime en 742, légitime en 747-748. Un autre aspect concerne son âge lors des événements de sa jeunesse : ou en 768 à son avènement.
Les positions des historiens contemporains et de l'historiographie moderne diffèrent encore au sujet de la date de naissance. L'année 742, retenue de longue date (notamment par le père Anselme) est remise en question par Karl Ferdinand Werner et d'autres historiens qui penchent pour l'année 747, voire 748. Werner soutient l'hypothèse des années 747-748 au motif que Carloman étant né en 751, la naissance de Charlemagne en 742 représente un trop grand écart. De surcroît, dans une lettre écrite vers 775, un clerc irlandais du nom de Cathwulf rappelle à Charlemagne que tout le clergé a prié avant sa naissance pour que ses parents aient un enfant, ce qui suppose qu’ils étaient déjà mariés.
Toutefois, d'autres chercheurs maintiennent la validité de la date de 742 et plusieurs dictionnaires et encyclopédies se disputent toujours sur la date de naissance de l'empereur.
Lieu de naissance
Divers lieux ont été évoqués : Quierzy-sur-Oise, Ingelheim am Rhein selon Godefroi de Viterbe, Aix-la-Chapelle (selon Victor Hugo), Herstal ou Jupille.
Le lieu de la naissance de Charlemagne n'est mentionné dans aucune source d'époque. La plus ancienne indication, qui concerne Ingelheim, vient de Godefroi de Viterbe (auteur italien du ) et est retenue par certains auteurs.
Un autre lieu de naissance envisagé est Quierzy-sur-Oise qui est une ancienne villa royale mérovingienne dans l'Aisne, entre Noyon et Chauny. Son grand-père Charles Martel y était mort, le Mérovingien y avait séjourné, de même que Pépin le Bref, et Charles y réside en 781 ; s'y sont tenus en 838, 849 et 853.
Selon d'autres historiens, Charlemagne aurait vu le jour en Austrasie, en particulier dans l'actuelle région de Liège, à Herstal ou Jupille, résidence la plus fréquente de Pépin le Bref et de certains ancêtres des Carolingiens, notamment Pépin le Gros, le père de Charles Martel.
Enfance et jeunesse
Les renseignements jusqu’à son avènement sont limités. Charlemagne est mentionné pour la première fois dans un diplôme de 760 concernant l’abbaye de Saint-Calais. En ce qui concerne la période du règne de son père, on sait que Charlemagne a pris part à un certain nombre d'événements. Il est à la tête de la délégation qui accueille le pape en Champagne en 754 (à ) et il est peu après sacré par le pape, en même temps que son frère . Il participe aux opérations en Aquitaine en 767-768 et il est avec sa mère dans le cortège qui ramène Pépin le Bref malade à Saint-Denis. Sa langue maternelle est le francique rhénan. De nombreuses spéculations sur son supposé illettrisme viennent d'un passage ambigu de son biographe qui peut être interprété comme ayant pour sujet son entraînement soit à l'écriture ou soit à la calligraphie, mais il ne fait en revanche aucun doute qu'il savait lire, parlait couramment le latin, et lisait le grec.
Début du règne : avec (768-771)
Avant sa mort, le , Pépin a prévu un partage du royaume entre Charles et Carloman ; les territoires qui leur sont attribués sont disposés de façon assez curieuse : ceux de Charlemagne forment un arc occidental de la Garonne au Rhin, ceux de Carloman sont regroupés autour de l’Alémanie ; l’Austrasie, la Neustrie et l’Aquitaine sont partagées entre eux.
Charlemagne et Carloman se font proclamer roi par leurs fidèles respectivement à Noyon et Soissons.
Charlemagne est ensuite occupé par les affaires d’Aquitaine (voir infra), qu’il réussit à régler sans l’aide de son frère.
Puis intervient la question des mariages lombards, qui occupe les années 769-771.
En 771, après un peu plus de trois années de règne et de paix relative entre les deux frères, meurt brusquement au palais carolingien de Samoussy, près de Laon. Dès le lendemain de sa mort, Charles s'empare de son royaume, usurpant l'héritage de ses neveux. La veuve de , Gerberge de Lombardie, se réfugie en Italie auprès du roi des Lombards, avec ses fils et quelques partisans.
Charles est désormais souverain de tout le royaume franc.
Conditions de l’expansion territoriale
Royaume franc en 768 et son environnement
Le royaume inclut des territoires solidement tenus par les Francs : Austrasie, Neustrie, Bourgogne, Provence, Alémanie et des territoires semi-autonomes : l’Aquitaine (avec la Vasconie et la Septimanie), la Bavière et la Frise.
Hors du royaume, on trouve :
au-delà de la Manche, les royaumes anglo-saxons ;
dans la péninsule armoricaine, les chefferies bretonnes ;
au-delà des Pyrénées, l’Espagne musulmane, tenue depuis 756 par le califat des Omeyyades de Cordoue, et dans les Asturies, le royaume chrétien d’Oviedo ;
au-delà des Alpes, le royaume des Lombards, les États pontificaux (créés par Pépin le Bref), le duché lombard de Bénévent, les possessions byzantines (Naples, Pouilles, Calabre) ; mais Byzance a dû laisser l'exarchat de Ravenne tomber aux mains des Lombards en 751 ;
au-delà du Rhin, entre la mer du Nord, l’Elbe, la Fulda, se trouve la Saxe, pays « barbare » sans structure politique forte.
Plus éloignés : les Scandinaves du Danemark ; les Slaves (Wilzes, Abodrites, , Sorbes), au-delà de l’Elbe ; les Slaves méridionaux et les Avars (semi-nomades turcophones) en Pannonie.
L’empire byzantin a perdu beaucoup de territoires en Asie du fait de l’expansion arabo-musulmane ; dans l’ensemble, les relations des Francs avec l'Empire d'Orient sont plutôt tendues. L’empire musulman, en Asie et en Afrique, est dirigé par le califat des Abbassides de Bagdad, avec lequel au contraire les relations sont plutôt bonnes, en l’absence d’hostilité religieuse, alors qu’il existe un contentieux religieux avec Byzance.
La papauté byzantine fait encore partie de l'Italie byzantine mais, accaparé par sa lutte contre l'empire musulman, l'empereur d'Orient n'a plus les moyens de protéger Rome menacée par les Lombards. La papauté se tourne donc de plus en plus vers les Francs, en particulier vers la famille carolingienne que les papes soutiennent depuis l'époque de Charles Martel.
Organisation politique du royaume franc
Dans le royaume franc, les puissants (principalement les ducs, comtes et marquis) accueillent des hommes libres qu'ils éduquent, protègent et nourrissent. L'entrée dans ces groupes se fait par la cérémonie de la recommandation : ces hommes deviennent des guerriers domestiques (vassi) attachés à la personne du senior. Le seigneur doit entretenir cette clientèle par des dons pour entretenir sa fidélité.
La monnaie d'or devenant rare du fait de la distension des liens commerciaux avec Byzance (qui perd le contrôle de la Méditerranée occidentale au profit des musulmans), la richesse ne peut guère provenir que des routes commerciales de l'Adriatique ou de la guerre. Celle-ci procure du butin et permet éventuellement de conquérir des terres qui peuvent être redistribuées. En l'absence d'expansion territoriale, les liens vassaliques se distendent. Pour se pérenniser, une puissance doit s'étendre. Depuis des générations, les Pépinides étendent ainsi leurs dominations, et leurs comtes, s'enrichissant, cèdent des terres à leurs propres vassaux. Charles Martel et Pépin le Bref reprennent à l'Église une grande partie de ses biens pour les distribuer aux vassaux. Ceci leur permet, tout en stabilisant leurs acquis, d'avoir les moyens d'être à la tête d'une armée sans égale dans l'Occident médiéval.
Charlemagne se retrouve avec le même problème : il doit s'étendre en permanence pour entretenir ses vassaux et éviter la dissolution de ses possessions. Pendant tout son règne, il tente de les fidéliser par tous les moyens : en leur faisant prêter serment (serment général de fidélité en 789), en leur allouant des terres (seule richesse de l'époque) qu'ils doivent lui restituer à leur mort, en envoyant des missi dominici pour les contrôler et pour surveiller ce qui se trame à travers son empire.
Armée et guerre à l'époque de Charlemagne
Le principe fondamental de l'armée de Charlemagne reste celui de l'armée franque : elle est composée par les hommes libres qui ont le droit et le devoir de participer à l'armée (y compris ceux des territoires récemment conquis). L'armée peut être convoquée chaque année pendant la période de guerre (printemps-été). De fait sur les du règne de Charlemagne, on ne trouve que deux années où il n'y ait pas eu de convocation de l'armée (790 et 807).
Les historiens estiment les effectifs potentiellement mobilisables de .
Concrètement, il y a chaque année une assemblée des grands du royaume, censés représenter l'ensemble du peuple des libres, couramment appelée lors du champ de mai ; cette assemblée prend diverses décisions (ou plutôt : entérine les décisions du roi) et en particulier celle de lancer une expédition contre tel ou tel ennemi. Cette décision est diffusée auprès des intéressés, soit par les vassaux directs du roi auprès de leurs dépendants, soit par les comtes, évêques et abbés auprès des habitants de leur ressort. Chaque guerrier mobilisé doit apporter son équipement et ses vivres pour trois mois et se rendre au point de rassemblement de l'armée (ou des différents corps prévus).
Les forces mobilisées se décomposent entre la cavalerie lourde, la cavalerie légère et l'infanterie. L'armée de Charlemagne ne semble pas utiliser beaucoup de matériel technique, en particulier lors des quelques sièges de ville qui ont eu lieu (Pavie, Saragosse, Barcelone…).
Par ailleurs, Charlemagne dispose d'un certain nombre de guerriers dépendant directement de lui, qui forment sa garde, et qui peuvent être utilisés pour des opérations urgentes.
Consolidation et élargissement du territoire
Durant les trois premières décennies du règne de Charlemagne, le territoire du royaume s'accroît nettement, quoique de façon plus ou moins solide : intégration complète des duchés d'Aquitaine et de Bavière ; conquête du royaume des Lombards (774), de la Saxe, de quelques territoires en Espagne, dans les possessions byzantines et dans les pays slaves ; expéditions contre les Avars et les Bretons.
Aquitaine et Vasconie
En 768, Pépin, juste avant de mourir, a obtenu la soumission de l’Aquitaine et de la Vasconie, le duc Waïfre ayant été assassiné par des gens de son entourage. De 768 à 771, le duché est partagé entre Charles et Carloman.
En 769, le père de Waïfre, , sort du monastère où il avait été relégué et entre en rébellion. Traqué par l’armée franque, il se réfugie en Vasconie ultérieure, mais le duc préfère se soumettre et livre à Charlemagne. Dès lors l’Aquitaine revient sous le contrôle des Francs qui en avaient perdu la jouissance en 660 au profit des Vascons.
En 781, Louis (dit Louis le Pieux ou Louis le Débonnaire) est couronné à Rome roi d’Aquitaine. Ce royaume d’Aquitaine reste en place jusqu’à l’avènement à l’empire de Louis en 814, avec deux dépendances : le duché de Vasconie, au sud de la Garonne, où succède à ; le comté de Septimanie (Narbonne, Carcassonne), dirigé par le comte Milon, un Wisigoth, puis par Guillaume de Gellone, comte de Toulouse et marquis de Septimanie à partir de 790 environ.
Cependant, dès 812, les Vascons sont de nouveau astreints à la soumission de Louis le Débonnaire et cela ne semble pas les satisfaire. et ses hommes, des Euskariens des deux versants des Pyrénées, reprennent les armes quelque temps après et se révoltent contre les Francs. Au plaid annuel tenu à Toulouse en 812, Louis le Débonnaire exige , ce que l'assemblée décida par acclamation.
Une nouvelle expédition de Louis le Débonnaire arriva jusqu'à Pampelune en passant par Dax puis par le difficile passage des Pyrénées. Son objectif est d'y raffermir son autorité chancelante. Selon sa biographie Vita Hludovici Pii, dans la Vasconie transpyrénéenne Louis était libre d'exiger toute futilité publique et particulière.
Après avoir séjourné à Pampelune, Louis retourne en Aquitaine par la route de Roncevaux et prend la précaution, cette fois-ci, afin de ne pas répéter la défaite de 778, de s'emparer comme otages des femmes et des enfants vascons qu'il ne libéra qu'une fois arrivé dans une zone sûre où son armée ne risquait plus d'embuscade.
Quand Louis le Pieux succède à Charlemagne en 814, la présence carolingienne sur la totalité de son immense territoire reste fragile. L'absence de Louis le Pieux dans la Marche hispanique, la Septimanie, la Vasconie et même le Toulousain se fait sentir. Cependant, à l'exception sans doute de la Vasconie, la légitimité carolingienne s'enracine.
Italie
De toutes les guerres de Charlemagne, celles qu'il entreprit contre les Lombards en se substituant ainsi à l'empire d'Orient comme protecteur de la papauté, sont les plus importantes par leurs conséquences politiques et celles aussi où se montre le plus clairement le lien qui rattache intimement la conduite de Charles à celle de son père. L'alliance avec les papes les imposait, non seulement dans l'intérêt du royaume franc, mais dans celui du roi des Francs lui-même. Pépin le Bref avait espéré, à la fin de son règne, un arrangement pacifique avec les Lombards. Charles épousa Désirée, la fille de leur roi Didier. Mais ce mariage ne servit à rien. Les Lombards continuèrent de menacer Rome et leur roi noua même contre son gendre de dangereuses intrigues avec le duc des Bavarois et avec la propre belle-sœur de Charles.
En 773, Charlemagne intervient à la demande du pape contre Didier. L'armée franque traverse les Alpes durant l', met le siège devant Pavie (septembre) et occupe assez facilement le reste du royaume lombard. Pavie affamée et en proie à des épidémies tombe en . Charlemagne s'adjuge lui-même le titre de roi des Lombards () le tandis que certains historiens affirment qu'il est proclamé roi par l'archevêque de Milan qui lui aurait posé la couronne de fer de Lombardie sur la tête. Charlemagne prend alors le titre de roi des Lombards ; Didier est envoyé comme moine à Corbie, le reste de sa famille est aussi neutralisé, à l'exception d'Adalgis qui se réfugie à Constantinople. Le duché de Spolète se soumet à la domination franque en acceptant comme duc un protégé du pape, Hildebrand. Le duché de Bénévent reste aux mains d'Arigis, gendre de Didier, mais doit fournir des otages, en particulier son fils Grimoald, qui sera élevé à la cour. En 776, les Francs conquièrent le duché du Frioul.
En 781, le second fils de Charlemagne, Carloman, alors rebaptisé Pépin, est couronné à Rome roi d'Italie, titre qui ne correspond pas à un État formel ; par la suite, Pépin assume sous le contrôle de Charlemagne la fonction de roi des Lombards. La principale personnalité du royaume au début du règne de Pépin est Adalard, cousin de Charlemagne. Les problèmes sont assez nombreux : relations avec Arigis et avec les Romains d'Orient.
Ainsi, l'État lombard, dont la naissance avait mis fin à l'unité politique de l'Italie, attira sur elle, en mourant, la conquête étrangère. Elle n'était plus désormais qu'un appendice de la monarchie franque et elle ne devait s'en détacher, à la fin du , que pour tomber bientôt après sous la domination germanique. Par un renversement complet du sens de l'histoire, elle qui avait jadis annexé le nord de l'Europe était maintenant annexée par lui ; et cette destinée n'est en un sens qu'une conséquence des bouleversements politiques qui avaient transporté de la Méditerranée au nord de la Gaule le centre de gravité du monde occidental.
Et pourtant, c'est Rome, mais la Rome des papes, qui a décidé de son sort. On ne voit pas quel intérêt aurait poussé les Carolingiens à attaquer et à conquérir le royaume lombard si leur alliance avec la papauté ne les y avait contraints. L'influence que l'Église, débarrassée de la tutelle de Byzance, va désormais exercer sur la politique de l'Europe, apparaît ici pour la première fois en pleine lumière. L’État ne peut désormais se passer de l'Église. Entre elle et lui se forme une association de services mutuels qui, les mêlant sans cesse l'un à l'autre, mêle aussi continuellement les questions spirituelles aux questions temporelles et fait de la religion un facteur essentiel de l'ordre politique. La création de l'Empire d'Occident, en 800, voulue comme la renaissance de l'ancien Empire romain d'Occident, est la manifestation définitive de cette situation nouvelle et le gage de sa durée dans l'avenir.
Saxe
Au-delà du Rhin, un puissant peuple conservait encore, avec son indépendance, la fidélité au vieux culte national : les Saxons, répartis entre quatre groupes (Westphales, Ostphales, Angrivarii, Nordalbingiens) et établis entre l'Ems et l'Elbe, depuis les côtes de la mer du Nord jusqu'aux montagnes du Harz. Seuls de tous les Germains, c'est par mer qu'à l'époque du grand ébranlement des invasions, ils étaient allés chercher des terres nouvelles. Durant tout le , leurs barques avaient inquiété les côtes de Gaule aussi bien que celles de Grande-Bretagne. Il y eut des établissements saxons, encore reconnaissables aujourd'hui à la forme des noms de lieux, à l'embouchure de la Canche et à celle de la Loire. Mais c'est seulement en Grande-Bretagne que des Saxons et des Angles, peuples du Sud du Jutland étroitement apparentés à eux, s'établirent durablement. Ils refoulèrent la population celtique de l'île dans les districts montagneux de l'Ouest, Cornouailles et pays de Galles d'où, se trouvant trop à l'étroit, elle émigra au en Armorique, qui prit dès lors le nom de Bretagne comme la partie conquise de la Grande-Bretagne reçut le nom d'Angleterre. Ces Saxons insulaires ne conservèrent pas de rapports avec leurs compatriotes du continent. Ils les avaient si bien oubliés qu'à l'époque où, après avoir été évangélisés par Grégoire le Grand, ils entreprirent la conversion des Germains, ce n'est pas vers eux, mais vers la Haute-Allemagne que leurs missionnaires dirigèrent leurs efforts.
Au milieu du , les Saxons continentaux étaient donc encore relativement préservés de l'influence romaine et chrétienne. Pendant que leurs voisins se romanisaient ou se convertissaient, leurs institutions et leur culte national propres s'étaient développés et affermis. Le royaume franc, dont ils étaient limitrophes, n'était pas en mesure d'exercer sur eux le prestige et l'attraction dont l'Empire romain avait jadis été l'objet de la part des barbares. À côté de lui, ils conservaient leur indépendance à laquelle ils tenaient d'autant plus qu'elle leur permettait d'en piller les provinces limitrophes. Ils étaient attachés à leur religion comme à la marque et à la garantie de leur indépendance.
Depuis 748, ils sont tributaires du royaume franc ; le tribut, établi en par an, n'est cependant pas payé à la fin du règne de Pépin le Bref et le royaume subit régulièrement des incursions saxonnes.
Charlemagne fait sa première expédition en Saxe en 772, détruisant en particulier le principal sanctuaire, l'Irminsul, symbole de la résistance du paganisme saxon et lieu de réunion des païens qui lui apportaient une offrande après chaque victoire ; puis, à partir de 776, après l'intermède italien, commence une guerre acharnée contre les Saxons, qui, commandés par Widukind, un chef westphalien, lui opposent une vigoureuse résistance. Suivent plusieurs campagnes marquées par la dévastation de différentes parties de la Saxe et la soumission provisoire de chefs, mais aussi par un en 782 au Süntel, près de la Weser. Cette défaite entraîne une opération de représailles qui s'achève par le massacre de à Verden. Widukind finit par se soumettre en 785 et se fait baptiser.
Charlemagne impose alors le Capitulaire De partibus Saxoniæ (premier capitulaire saxon), une législation d'exception qui prévoit la peine de mort pour de nombreuses infractions, en particulier pour toute manifestation de paganisme (crémation des défunts, refus du baptême pour les nouveau-nés). Une politique de déportation des Saxons et de colonisation par des Francs a lieu en même temps. La législation d'exception prend fin en 797 (troisième capitulaire saxon), mais la soumission définitive n'est vraiment atteinte qu'en 804.
Jusqu'alors le christianisme s'était répandu relativement paisiblement parmi les Germains. En Saxe cependant, Charlemagne employa la force : de là les violences contre tous ceux qui sacrifieraient encore aux « idoles » et de là aussi l'acharnement que mirent les Saxons à défendre leurs dieux devenus les protecteurs de leurs libertés. Dans certains milieux nationalistes allemands l'image de Charlemagne est celle du « Bourreau des Saxons » issue du massacre de Verden. Ainsi en 1935, pour commémorer l'événement, le régime nazi construisit le monument de .
La conquête des Saxons permettait également de mettre fin une fois pour toutes à la menace permanente que les Saxons faisaient peser sur la sécurité du royaume franc. Une fois l'annexion et la conversion de la Saxe, dernier élément de l'ancienne Germanie, achevées, la frontière orientale de l'Empire carolingien atteignit l'Elbe et la Saale. Elle se dirigeait de là jusqu'au fond de la mer Adriatique par les montagnes de Bohême et le Danube, englobant le pays des Bavarois.
Espagne
Depuis leur défaite à Poitiers, les musulmans n'avaient plus menacé la Gaule. L'arrière-garde qu'ils avaient laissée dans le pays de Narbonne en avait été refoulée par Pépin le Bref. L'Espagne, où venait de s'installer l'émirat de Cordoue, ne regardait plus vers le Nord et dirigeait son activité vers les établissements islamiques proches de la Méditerranée. Les progrès de l'islam dans les sciences, les arts, l'industrie et le commerce sont aussi rapides que ses conquêtes. Mais ces progrès eurent pour conséquence de le détourner des grandes entreprises de prosélytisme pour les concentrer sur lui-même. En même temps que les sciences se développèrent et que l'art s'épanouit, surgirent des querelles religieuses et politiques. L'Espagne n'en était pas plus épargnée que le reste du monde musulman. C'est l'une d'elles qui provoqua l'expédition de Charles au-delà des Pyrénées.
Alliance avec Suleyman ibn al-Arabi (777)
En 777, lors de l'assemblée de Paderborn, en Saxe, Charlemagne reçoit des émissaires de plusieurs gouverneurs musulmans d'Espagne, y compris celui de Barcelone, en rébellion contre l'émirat de Cordoue. Sulayman s'engage à permettre aux Francs de s'emparer de Saragosse. Charlemagne décide de donner suite et d'intervenir dans le Nord de l'Espagne, sans doute moins pour des raisons religieuses (des lettres du pape de cette époque montrent que celui-ci préférerait une intervention en Italie, contre des chrétiens) que pour sécuriser la frontière sud de l'Aquitaine.
Expédition de 778
Une double expédition est mise sur pied au , et durant l'été les deux armées se rejoignent devant Saragosse, mais à ce moment, la ville est tenue par des loyalistes, contrairement à ce que prétendait Suleyman. Menacés d'une intervention de l'émir de Cordoue, les Francs lèvent le siège et quittent l'Espagne, après avoir pillé Pampelune. Cet échec est augmenté du revers assez grave subi par l'arrière-garde de Charlemagne face aux Vascons lors de la traversée des Pyrénées. L'embuscade, est principalement menée par des Basques, mais il est probable qu'y participent aussi des habitants de Pampelune et des ex-alliés musulmans de Charlemagne, mécontents d'une retraite aussi rapide (les otages remis par Suleyman sont libérés au cours de l'opération).
Pour les contemporains, cette expédition passa à peu près inaperçue. Le souvenir du comte Roland tué dans l'embuscade ne se perpétua tout d'abord que parmi les gens de sa province, dans le pays de Coutances. Il fallut l'enthousiasme religieux et guerrier qui s'empara de l'Europe à l'époque de la première croisade pour faire de Roland le plus héroïque des preux de l'épopée française et chrétienne et transformer la campagne dans laquelle il trouva la mort en une lutte gigantesque entreprise contre l'islam par .
Constitution de la marche d'Espagne (785-810)
Par la suite, Charlemagne n'intervient plus personnellement en Espagne, laissant le soin des opérations aux responsables militaires de l'Aquitaine, les comtes de Toulouse Chorson, puis Guillaume de Gellone, puis le roi Louis lui-même. Malgré une défaite subie par Guillaume en Septimanie (793), les Aquitains réussissent à conquérir quelques territoires en Espagne : notamment Gérone, Barcelone (801), la Cerdagne et Urgell. En revanche, malgré trois tentatives menées par Louis, ils échouent à reprendre Tortosa. En 814, Saragosse et la vallée de l'Èbre restent donc musulmans, pour encore très longtemps.
Les territoires reconquis forment la marche d'Espagne.
Autres
Bavière
Depuis 748, elle est dirigée par le duc Tassilon, petit-fils de Charles Martel, imposé par Pépin le Bref à la mort du duc Odilon. Cependant Tassilon cherche à préserver son indépendance, épousant en 763 Liutberge, fille de Didier de Lombardie et future belle-sœur de Charlemagne.
Bien que Tassilon ne soit pas intervenu lors de la campagne contre les Lombards en 773-774, Charlemagne s'efforce de renforcer son contrôle. Tassilon doit prêter serment de fidélité en 781, puis de nouveau en 787. En 788, il est mis en jugement devant l'assemblée, condamné à mort, puis gracié et enfermé dans un monastère ainsi que son épouse et ses deux fils. Charlemagne nomme des comtes pour la Bavière et place son beau-frère Gérold à la tête de l'armée avec le titre de præfectus. En 794, Tassilon comparaît de nouveau devant l'assemblée et proclame sa renonciation au trône de Bavière, désormais totalement intégrée au royaume franc.
Avars
Ce peuple de cavaliers, d'origine turque, avait au anéanti les Gépides (avec l'aide des Lombards) et s'était depuis lors installé dans le bassin du moyen-Danube, d'où il harcelait, avec ses vassaux Slaves, à la fois l'Empire byzantin et la Bavière.
En 791, avec l'aide de son fils Pépin d'Italie, Charlemagne mène contre les Avars une première expédition. En 795, il réussit à s'emparer de leur camp retranché, le Ring avar, avec un trésor considérable, fruit de plusieurs dizaines d'années de pillages. En 805, les derniers Avars rebelles sont définitivement soumis.
Ce furent des campagnes d'extermination : les Avars furent massacrés au point de disparaître en tant que peuple. L'opération terminée, Charles, pour parer à de nouvelles agressions, transforma la Pannonie, peuplée de Slaves notamment Carantanes, en une marche, c'est-à-dire un territoire de garde soumis à une administration militaire. Ce fut la « marche » orientale (marca orientalis), point de départ de l'Autriche moderne qui en a conservé le nom.
Frisons
L'annexion de la Frise orientale (la région s'étendant du Zuiderzee jusqu'à l'embouchure de la Weser) par les Francs n'est acquise, en apparence, qu'après 782, voire 785. La situation demeura tendue encore plusieurs années pour les Francs.
Bretons
Venus au de Bretagne, les Bretons sont des chrétiens organisés en chefferies, dirigées par les machtiern. Ils occupent l'Ouest de la péninsule armoricaine (Domnonée, Cornouaille et Vannetais). Le Vannetais (Broërec pour les Bretons) a cependant été repris par les Francs ; à la fin du , les comtés de Nantes, Rennes et Vannes forment la marche de Bretagne. Les Bretons sont en principe tributaires du royaume franc, mais cela n'empêche pas des opérations de pillage.
En 786, Charlemagne envoie des forces considérables pour soumettre les machtiern. D'autres expéditions sont organisées par la suite en 799, avec le comte Guy de Nantes, puis en 811, toujours avec un succès limité. Malgré cela, une partie de l'aristocratie bretonne ralliée fournit des cadres à la monarchie franque ; c'est d'elle que, sous le règne de Louis le Pieux, sortira Nominoë.
Slaves
Dès avant la fin du , les Slaves s'étaient avancés en Europe centrale. Ils avaient pris possession du pays abandonné par les Germains entre la Vistule et l'Elbe, par les Lombards et les Gépides en Bohême et Moravie. De là ils avaient franchi le Danube et s'étaient introduits dans les Balkans où ils s'étaient répandus jusque sur les côtes de la mer Adriatique.
De ce côté encore, il fallait assurer la sécurité de l'Empire. Depuis 807 d'autres « marches » furent établies le long de l'Elbe et de la Saale, barrant le passage aux tribus slaves des Sorabes et des Abodrites.
Cette frontière fut en même temps, comme le Rhin l'avait été aux , la frontière entre l'Europe chrétienne et le paganisme. Il est intéressant pour l'appréciation des idées religieuses de ce temps, de constater qu'il y eut là momentanément un renouveau de l'esclavage. Le paganisme des Slaves les mettant en dehors de l'humanité, ceux d'entre eux qui étaient faits prisonniers étaient vendus comme du bétail. Aussi le mot qui dans la plupart des langues occidentales désigne l'esclave (esclave, sklave, slaaf) n'est pas autre chose que le nom même du peuple slave.
Étendue territoriale
À son apogée, l'Empire carolingien recouvre les territoires actuels de la France, de la Belgique, des Pays-Bas, du Luxembourg, de l'Allemagne, de la Suisse, de l'Autriche, de la Hongrie et de la Slovénie, une bonne moitié de l'Italie et une petite partie de l'Espagne, ainsi que les îles anglo-normandes et les principautés d'Andorre, de Monaco et de Liechtenstein. Il exerce également une autorité indirecte sur les États pontificaux, la Silésie, la Bohême, la Moravie, la Slovaquie et la Croatie.
Couronnement impérial (25 décembre 800)
Facteurs généraux du couronnement
Situation en Europe occidentale
Élargi par la conquête à l'Est jusqu'à l'Elbe et au Danube, au sud jusqu'à Bénévent et jusqu'à l'Èbre, la monarchie franque, à la fin du , renferme à peu près tout l'Occident chrétien. Les petits royaumes anglo-saxons et espagnols, qu'elle n'a pas absorbés, ne sont qu'une quantité négligeable et ils lui prodiguent d'ailleurs les témoignages d'une déférence qui pratiquement équivaut à la reconnaissance de son protectorat. En fait, la puissance de Charles s'étend à tous les pays et à tous les hommes qui reconnaissent dans le pape de Rome l'autorité centrale de l'Église, au moment où les prétentions de la papauté à la juridiction universelle se développent. En dehors d'elle, ou c'est le monde barbare du paganisme, ou le monde ennemi de l'islam, ou enfin le vieil Empire byzantin, chrétien sans doute, mais d'une orthodoxie bien capricieuse et de plus en plus se groupant autour du patriarche de Constantinople et laissant le pape à l'écart.
L’idée même d’empire, d’imperium, est présente dans les esprits de plusieurs personnalités à la fin des années 790, en particulier chez Alcuin.
.
Situation dans l’Empire byzantin
Depuis 792, l’Empire est de fait dirigé par Irène, mère de l'empereur , mais en 797, elle assume officiellement le titre de basileus, ce qui dans la société de l’époque est un peu incongru, d'autant que son fils est mort peu après avoir été aveuglé sur l'ordre de sa mère. Les milieux carolingiens estiment que dans ces conditions, le titre impérial byzantin n’est pas légitimement porté.
Situation de la papauté
Un autre facteur est la relation entre le pape et les autorités byzantines : l'empereur et le patriarche de Constantinople. Ce dernier étant soutenu par un État encore prestigieux, riche et puissant, les papes de Rome trouvent un soutien équivalent dans le royaume franc des Carolingiens, qui de son côté trouve dans la papauté la légitimité romaine et sacrée à laquelle ils aspirent.
En 796, le pape est remplacé par , dont la position à Rome est beaucoup plus faible que celle de son prédécesseur face à la hiérarchie ecclésiastique et face à la noblesse romaine, bien qu’il ait été élu très rapidement et très facilement. Il est notamment poursuivi par des rumeurs sur l’immoralité de son comportement. est donc très dépendant de la protection de Charlemagne.
Attentat contre () et ses conséquences
Le , subit un véritable attentat : au cours de la procession des Grandes Litanies, il est jeté à bas de sa mule, et molesté, puis emprisonné ; le bruit court que ses assaillants lui ont coupé la langue et crevé les yeux, ce qui se révèlera inexact, mais permettra de parler de miracle. Quelques jours plus tard, il est délivré grâce à l’intervention du duc franc Winigise de Spolète, qui l’emmène à Spolète, puis, avec des missi de Charlemagne, est organisé un voyage pontifical à Paderborn.
De Paderborn à Rome (-)
passe environ un mois à Paderborn, rencontrant plusieurs fois Charlemagne. Le contenu politique de leurs discussions est ignoré ; on ne sait pas en particulier si l’attribution du titre impérial a été discutée. Mais on peut noter qu’un poème écrit durant cette entrevue, parle de Charlemagne comme du Père de l’Europe et d’Aix-la-Chapelle comme de la Troisième Rome. En tout cas, Charlemagne s'engage à venir à Rome pour traiter le différend entre Léon et ses adversaires.
Il semble que Charlemagne ait envisagé un voyage à Rome dès le début de 799, avant cette crise, puisque, dans une lettre, Alcuin demande à en être dispensé pour raisons de santé. Le voyage est confirmé à Paderborn, mais Charlemagne ne se précipite pas à Rome. Il faut laisser le temps à Léon de rétablir sa position à Rome. Il est aussi possible qu'il ait paru judicieux d'être à Rome pour la Noël de l’an 800.
Léon est de retour à Rome, avec une escorte et quelques hauts dignitaires francs, à la fin ; les missi reçoivent une plainte officielle contre lui. Une commission est réunie au Latran et une enquête est menée. Dans l'ensemble, malgré tout, la situation de Léon est à peu près rétablie.
Charlemagne passe le printemps et l' dans une tournée en Neustrie, s'attardant particulièrement à Boulogne, où est envisagé le problème de la défense des côtes, puis à Tours, où il rencontre Alcuin, mais aussi Louis d'Aquitaine. Il part ensuite pour l'Italie, une expédition militaire contre Bénévent étant aussi envisagée. Le cortège fait étape à Ravenne : Pépin est envoyé contre Bénévent tandis que Charlemagne part pour Rome.
Il arrive aux abords de Rome le . Selon le protocole byzantin, le basileus, s'il venait à Rome, devrait être accueilli par le pape lui-même à de Rome. Il est donc significatif que Charlemagne, seulement roi des Francs et des Lombards, soit accueilli par le pape à , à Mentana.
Charlemagne gagne Rome le 24 et s'établit au Vatican, en dehors des murs de la ville.
Après une semaine de cérémonies religieuses et de Laudes, Charlemagne décide de procéder à un jugement de et, en même temps, des conjurés de 799. Une assemblée de prélats francs et romains, présidée par Charlemagne, est réunie à Saint-Pierre : elle va durer jusqu'au . Les responsables de l'attentat, en présence de Charlemagne, renoncent à accuser le pape, et chacun d'entre eux s'efforce de rejeter la responsabilité sur les autres. Ils seront condamnés à mort, la peine étant ensuite commuée en bannissement. En ce qui concerne , en l'absence d'accusateurs, Charlemagne aurait pu s'en tenir là. Mais il veut que les choses soient mises au net et impose à Léon une procédure de jugement par serment purgatoire, une procédure germanique.
Le serment a lieu le : Léon jure qu'il n'a commis aucun des crimes dont il a été accusé. Puis l'assemblée évoque la question de l'accession de Charlemagne au titre impérial. Les arguments utilisés, sans doute par les prélats de la suite de Charlemagne, concernent la vacance du trône à Constantinople et le fait que Charlemagne ait sous son contrôle les anciennes résidences impériales d'Occident, notamment Rome, mais aussi Ravenne, Milan, Trèves. L'assemblée accueille favorablement ces arguments et Charlemagne accepte l'honneur qui lui est proposé.
Il est prévu qu'une cérémonie ait lieu le , à l'occasion de la messe de Noël, qui a lieu habituellement à Saint-Jean-de-Latran, mais aura lieu cette fois dans la basilique Saint-Pierre.
Cérémonie du
Le jour de Noël de l'an 800, Charlemagne est donc couronné empereur d'Occident par le pape . Il se montre courroucé que les rites de son couronnement soient inversés au profit du pape. En effet, ce dernier lui dépose subitement la couronne sur la tête alors qu'il est en train de prier, et ensuite seulement le fait acclamer et se prosterne devant lui. Une manière de signifier que c'est lui, le pape, qui fait l'empereur c'est-à-dire, selon les Annales royales, le rituel de la proskynèse (prosternation), le pape s'agenouillant devant l'empereur. Éginhard évoque même que . C'est en se souvenant de cet épisode que Napoléon prend soin, un millénaire plus tard, lors de son couronnement en présence du pape, de se poser la couronne lui-même sur la tête.
En 813, Charlemagne fit changer, en faveur de son fils Louis le Pieux, le cérémonial qui l'avait froissé : la couronne fut posée sur l'autel et Louis la plaça lui-même sur sa tête, sans l'intervention du pape. Cette nouveauté, qui disparut par la suite, ne changeait rien au caractère de l'Empire. Bon gré, mal gré, il restait une création de l'Église, quelque chose d'extérieur et de supérieur au monarque et à la dynastie. C'était à Rome qu'en était l'origine et c'était le pape seul qui en disposait comme successeur et représentant de saint Pierre. De même qu'il tient son autorité de l'apôtre, c'est au nom de l'apôtre qu'il confère le pouvoir impérial.
Réaction byzantine
Mais l'Empire byzantin refuse de reconnaître le couronnement impérial de Charlemagne, le considérant comme une usurpation.
Charles et ses conseillers objectent que l'Empire romain d'Orient est alors dirigé par une femme, l'impératrice Irène. Par conséquent, le titre d'empereur est considéré comme vacant. C'est notamment l’avis d'Alcuin, le principal conseiller de Charlemagne, pour qui le titre impérial ne peut être assumé que par un homme.
Afin d'éviter un affrontement, Irène cherche la paix avec les Francs, mais le couronnement de Charlemagne comme « empereur des Romains » est perçu par l'opinion publique romaine d'Orient comme une rébellion. De son côté, Charlemagne se considère désormais comme l'égal des basileis (empereurs byzantins). Si les Byzantins refusent de reconnaître son titre impérial, il le fera reconnaître par la force. La menace d'une guerre est réelle.
Selon le chroniqueur byzantin Théophane le Confesseur, Charlemagne aurait alors envisagé de conclure un mariage avec l'impératrice Irène. Dans cette optique, il envoie des ambassadeurs à Constantinople en 801. Irène, de son côté n'est pas opposée à l'idée d'un mariage et envoie en retour une ambassade à Aix-la-Chapelle à l’automne 801 afin de valider les contours du projet qui permettrait de réunifier l'Empire romain, fut-il devenu germanique en Occident et hellénique en Orient. Néanmoins l'aristocratie grecque, hostile à Irène, voit dans ce projet un acte sacrilège et organise en un coup d'État qui renverse l'impératrice.
Avec le traité de paix d’Aix-la-Chapelle en 812, l’empereur d'Orient finit par parer Charlemagne du titre d'empereur, mais en utilisant des formules détournées évitant de se prononcer sur la légitimité du titre, telles que : « Charles, roi des Francs […], que l'on appelle leur empereur ». C'est l'empereur byzantin qui accepte vraiment de lui reconnaître le titre d'empereur d'Occident en 813.
Théorie carolingienne de l'Empire
Charlemagne considère que la dignité impériale ne lui est conférée qu'à titre personnel, pour ses exploits, et que son titre n'est pas appelé à lui survivre. Dans ses actes, le souverain se titre (Karolus, serenissimus augustus, a Deo coronatus, magnus et pacificus imperator, Romanum gubernans imperium, qui et per misericordiam Dei rex Francorum et Langobardorum). Dans son testament, en l'an 806, il partage l'Empire entre ses fils, suivant la coutume franque, et ne fait aucune mention de la dignité d'empereur. C'est seulement en 813, quand il n'a plus qu'un seul fils encore vivant, le futur Louis le Pieux, que Charlemagne décide dans son testament du maintien de l'intégralité de l'Empire et du titre impérial.
Selon les lettrés de l'époque, comme Alcuin, le prince idéal doit avoir un but religieux, et lutter contre les hérétiques et les païens, y compris hors des frontières. Mais il doit avoir aussi un but politique : ne pas se contenter de la dignité royale, et devenir empereur d'Occident. va dans ce sens, mais pour lui le pouvoir spirituel l'emporte sur le pouvoir temporel, ce qui explique cette organisation lors du couronnement de Charlemagne.
Avec ce couronnement, Charlemagne est désormais présenté comme un « nouveau David », un (un « prêtre-roi »).
Fin du règne
Son fils Pépin d'Italie meurt en 810 et le cadet Charles en 811. En 813, il fait prendre, par cinq synodes provinciaux, une série de dispositions concernant l'organisation de l'Empire (pour plus de détails, cf. concile de Tours, concile de Mayence, conciles d'Arles, concile de Chalon). Elles sont ratifiées la même année par une assemblée générale convoquée à Aix-la-Chapelle, au cours de laquelle il prend la précaution de poser lui-même la couronne impériale sur la tête de Louis, l'unique survivant de ses fils.
Charlemagne meurt le à Aix-la-Chapelle, d'une affection aiguë qui semble avoir été une pneumonie aiguë.
Selon Éginhard, Charlemagne n'ayant laissé aucune indication concernant ses funérailles, après de simples cérémonies mortuaires dans la cathédrale d'Aix-la-Chapelle (l'embaumement et la mise en bière précèdent cette cérémonie au cours de laquelle une effigie vivante est probablement placée sur son cercueil pour le représenter), il est inhumé dans une fosse le jour même sous le dallage de la Chapelle palatine. Le moine Adémar de Chabannes, dans son Chronicon, chronique rédigée entre 1024 et 1029, rend ces funérailles plus fastueuses, créant le mythe d'un qui a retrouvé un caveau voûté dans lequel l’Empereur à la barbe fleurie est assis sur un siège d’or, revêtu de ses insignes impériaux, ceint de son épée d’or, avec dans ses mains un évangéliaire d’or, et sur sa tête un diadème avec un morceau de la Vraie Croix. En 1166, Frédéric Barberousse, après avoir obtenu la canonisation de Charlemagne, fait rouvrir le tombeau pour déposer ses restes dans un sarcophage en marbre dit sarcophage de Proserpine. Le , entreprend une seconde translatio dans une châsse en or et en argent. Selon la légende, à l'occasion de cette exhumation, fut trouvé pendu au cou de Charlemagne le talisman qu'il portait constamment sur lui.
Au lendemain de sa mort en 814, son vaste empire est borné à l'ouest par l'océan Atlantique (sauf la Bretagne), au sud, par l'Èbre, en Espagne, par le Volturno, en Italie ; à l'est par la Saxe, la rivière Tisza, les contreforts des Carpates et l'Oder ; au nord par la Baltique, le fleuve Eider, la mer du Nord et la Manche.
Aspects généraux du règne
Le règne de Charlemagne est d'abord la continuation et comme le prolongement de celui de son père Pépin le Bref. Aucune originalité n'y apparaît : alliance avec l'Église, lutte contre les païens, les Lombards et les musulmans, transformations gouvernementales, souci de réveiller les études de leur torpeur, tout cela se rencontre en germe déjà sous Pépin. Comme tous les grands remueurs d'histoire, Charles n'a fait qu'activer l'évolution que les besoins sociaux et politiques imposaient à son temps. Son rôle s'adapte si complètement aux tendances nouvelles de son époque qu'il en paraît être l'instrument et qu'il est bien difficile de distinguer dans son œuvre ce qui lui est personnel et ce qu'elle doit au jeu même des circonstances.
Relations diplomatiques
Au cours de son règne, Charlemagne a entretenu des relations diplomatiques avec deux puissances importantes du bassin méditerranéen : l'Empire byzantin et le Califat abbasside de Bagdad, ainsi qu'avec le royaume anglo-saxon de Mercie.
Empire romain d'Orient
Au cours de son règne, Charlemagne entretient avec les empereurs byzantins des relations ambivalentes, tantôt amicales tantôt hostiles. Entre le royaume franc et l’Empire romain d'Orient (qui ne sera appelé « » que sept siècles plus tard, au ), des divergences profondes existent, qu’elles soient politiques ou culturelles : la plus importante concerne l'héritage romain dont les deux puissances se réclament. Comme Charlemagne, les empereurs romains d'Orient, les basileioi, se considèrent comme des empereurs romains. Leur but, comme celui de Justinien, est de reconquérir les territoires perdus en Occident, plutôt que déléguer le titre et l'autorité à Charlemagne. D’autre part, l'orthodoxie de rite grec de la « pentarchie » chrétienne, professée par les Églises patriarcales de Constantinople, d'Alexandrie, d'Antioche et de Jérusalem, possède des différences liturgiques et canoniques avec le christianisme occidental de rite latin professé par l'Église de Rome. Dans ses conditions, Charlemagne choisit d'adopter une politique pragmatique vis-à-vis de ses homologues byzantins.
Dans un premier temps, de 768 à 780, il se contente d’adopter une politique passive vis-à-vis de l’Empire byzantin, observant de manière attentive les guerres que mènent les empereurs byzantins (741-775) et (775-780) contre les Bulgares et les Arabes. La situation change brutalement avec l’arrivée au pouvoir en 780 de l’impératrice Irène.
Après avoir assis son autorité, celle-ci porte son regard sur une région également convoitée par Charlemagne : l’Italie. Même s’ils ne possèdent plus que la pointe sud de la péninsule, les Byzantins considèrent toujours l’Italie comme une composante naturelle de l’Empire. Pour éviter la confrontation, Irène propose à Charlemagne un mariage entre son fils Constantin et la fille de Charlemagne, Rotrude. D’abord hésitant, Charlemagne se montre finalement ouvert à la proposition byzantine et donne son accord pour un futur mariage entre leurs enfants. Un traité d’alliance est également scellé entre les deux parties.
À partir de 787, les relations se tendent brutalement. La première raison est l’absence des évêques francs au concile de Nicée. Ce concile, organisée à l’initiative d’Irène afin de rétablir le culte des images, a fortement déplu au clergé franc. Celui-ci décide alors de rédiger son propre traité théologique, le Libri Carolini. Charlemagne, lui-même, n’est pas convaincu par la légitimité du concile de Nicée. Sous prétexte que ses états comptent plus de chrétiens que l’Empire Byzantin depuis qu’il a annexé la Saxe et la Bavière, il pense être plus légitime qu’Irène à convoquer un concile. La seconde raison est la politique expansionniste de Charlemagne en Italie. Irène voit d’un très mauvais œil Charlemagne annexer le duché de Bénévent et en faire un état vassal. Ces deux raisons conduisent à l’abandon fin 787 du projet de mariage entre le fils d’Irène, Constantin, et la fille de Charlemagne, Rotrude.
En 790, Irène est renversée par son fils, . Ce dernier tente alors de renouer le dialogue avec le roi des Francs. Néanmoins, les discussions n’ont pas le temps d’aboutir. En 797, Irène renverse à son tour son fils et en profite pour s’adjuger seule le pouvoir suprême. Elle se fait alors proclamer « basileus » (empereur). Considérant le titre d’empereur comme vacant car occupé par une femme, Alcuin, le principal conseiller de Charlemagne, suggère alors à ce dernier de prendre le titre d’« empereur des Romains ». Le pas est franchi le jour de Noël 800.
À Constantinople, l’événement est perçu comme une provocation et Charlemagne comme un usurpateur. Du point de vue romain d'Orient, il ne peut y avoir deux empereurs que s'ils se reconnaissent mutuellement et non si l'un d'eux s'auto-proclame. La menace d'une guerre est réelle. Après un an d’hésitation, les deux parties semblent néanmoins se diriger vers un compromis raisonnable : un mariage entre Irène et Charlemagne. Dans ses écrits, le chroniqueur byzantin Théophane le Confesseur note ainsi que
Un certain nombre d'historiens, arguant que seul Théophane y fait référence, considèrent toutefois ce mariage comme une simple rumeur. Quoi qu'il en soit, il n'aura pas lieu car lorsque ses ambassadeurs quittent Aix-la-Chapelle en avril 803, Irène a déjà été renversée par un coup d'État. Son successeur, l’empereur , envoie une ambassade à Charlemagne afin de maintenir la paix, mais refuse catégoriquement de lui reconnaître le titre d’empereur. Des affrontements ont alors lieu dans le Frioul et l’Istrie. Nicéphore ayant été tué en 811 lors d’une bataille contre les Bulgares, son successeur rouvre les négociations avec Charlemagne et finit par conclure avec lui un accord tacite de reconnaissance mutuelle des deux empires.
Califat abbasside de Bagdad
Ces relations posent la question des relations avec l'islam ; il semble qu'en fait, les Francs, même les hommes d'Église, ne perçoivent pas à cette époque les musulmans d'un point de vue religieux. L'islam est très mal connu et plus ou moins assimilé à un paganisme.
Alors qu'il existe une tension entre les Francs et l'émirat de Cordoue, qui contrôle l'Espagne et mène des attaques contre l'Aquitaine, Charlemagne entretient de bonnes relations avec le calife abbasside de Bagdad, Hâroun ar-Rachîd, son allié de fait contre l'émirat, mais aussi contre l'Empire byzantin. On note que les Annales appellent Haroun Aaron, et le présentent parfois comme roi des Perses.
Une première ambassade est envoyée par Charlemagne en 797, à propos de l'accès aux lieux saints de Jérusalem.
Haroun répond par une ambassade qui arrive en Italie en 801, donc, par un heureux hasard, peu de temps après le couronnement impérial, avec des cadeaux remarquables : entre autres, un éléphant blanc nommé Abul-Abbas, qui accompagnera Charlemagne jusqu'à sa mort en 810. Le calife l'assure en outre que la pleine liberté resterait assurée aux pèlerins chrétiens.
Une autre ambassade d'Haroun a lieu en 806, avec cette fois une horloge hydraulique.
Rois de Mercie, particulièrement Offa
Administration de l'Empire
Réduit aux ressources de ses domaines privés, l'empereur ne pouvait subvenir aux besoins d'une administration digne de ce nom. Faute d'argent, l'État est obligé de recourir aux services gratuits de l'aristocratie, dont la puissance ne peut grandir que pour autant que l'État s'affaiblisse. Pour parer à ce danger, dès la fin du , un serment spécial de fidélité, analogue à celui des vassaux, est exigé des comtes au moment de leur entrée en charge. Mais le remède est pire que le mal. En effet, le lien vassalique en rattachant le fonctionnaire à la personne du souverain, affaiblit ou même annule son caractère d'officier public. Il lui fait, en outre, considérer sa fonction comme un fief, c'est-à-dire comme un bien dont il a la jouissance et non plus comme un pouvoir délégué par la couronne et exercé en son nom.
L’administration de l'Empire par les comtes est contrôlée par les missi dominici. Il s'agit probablement d'un emprunt à l’Église adapté aux nécessités de l’État. S'inspirant de la division de l'Église en archevêchés comprenant plusieurs diocèses, Charlemagne répartit l'Empire en de vastes circonscriptions (missatica) comprenant chacune plusieurs comtés. Dans chacune de ces circonscriptions, deux envoyés impériaux, les missi dominici, un laïc et un ecclésiastique, sont chargés de surveiller les fonctionnaires, de noter les abus, d'interroger le peuple et de faire chaque année rapport sur leur mission. Rien de plus salutaire qu'une telle institution pourvu toutefois qu'elle ait un pouvoir de sanction. Or, elle n'en a aucune car les fonctionnaires sont pratiquement inamovibles. On ne découvre nulle part que les missi dominici aient réussi à redresser les défauts qu'ils ont dû partout noter en quantité ; la réalité a été plus forte que la bonne volonté de l'empereur.
Les capitulaires, qui constituent l'essentiel de l’œuvre législative de Charlemagne parvenue jusqu'à nous, sont des directives élaborées à la cour au cours de grandes assemblées appelées plaids. Rédigés sur le modèle des décisions promulguées par les conciles, ils fourmillent d'essais de réformes, de tentatives d'amélioration, de velléités de perfectionner ou d'innover dans tous les domaines de la vie civile ou de l'administration. Ainsi, Charlemagne introduisit au tribunal du palais, à la place de la procédure formaliste du droit germanique, la procédure par enquête qu'il emprunta aux tribunaux ecclésiastiques.
Pour leur plus grande part cependant, le contenu des capitulaires indiquent plutôt un programme que des réformes effectives et leurs innombrables décisions sont loin d'avoir été toutes réalisées. Celles qui l'ont été, par exemple l'institution des tribunaux d'échevins, sont loin d'avoir pénétré dans toutes les parties de l'Empire. Les forces de la monarchie n'étaient pas à la hauteur de ses intentions. Le personnel dont elle disposait était insuffisant et, surtout, elle trouvait dans la puissance de l'aristocratie une limite qu'elle ne pouvait ni franchir ni supprimer.
Politique religieuse
Charlemagne a joué un rôle important dans le fonctionnement de l'Église, ainsi que dans la réforme liturgique.
En effet, Charlemagne, à la suite de décisions de même nature prises par son père Pépin le Bref, associe l'unification politique à l'unification religieuse des territoires sous sa domination.
Alors que l'Église de Rome ne le demande pas elle-même, Charlemagne impose de force la liturgie romaine à l'ensemble de l'Église occidentale. En 798, le Concile de Rispach contraint les évêques à s'assurer que leurs prêtres accomplissent les rites conformément à la tradition romaine.
Certains rites disparaissent complètement en raison de cette décision, supplantés par le rite romain (comme le rite eusébien), alors que d'autres parviendront à se maintenir, tels que le rite ambrosien.
Charlemagne veille aux besoins matériels du clergé, comblant de donations les évêchés et les monastères et les plaçant sous la protection et le contrôle d’« avoués » nommés par lui ; il rend la dîme obligatoire dans toute l'étendue de l'Empire. De nombreux capitulaires sont consacrés aux problèmes de la discipline ecclésiastique.
Certains textes sont aussi consacrés à des points concernant la doctrine, principalement :
le rejet de l'iconoclasme byzantin et le choix de l'iconodulie ;
le rejet de l'adoptianisme, doctrine soutenue à ce moment par certains évêques de l'Espagne musulmane, comme Elipand, archevêque de Tolède ;
la modification du credo nicéen provoquant la « querelle du Filioque ».
Des récits du , tel Le Pèlerinage de Charlemagne, lui inventent un pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle ou un voyage à Jérusalem, faisant de lui l'empereur des chrétiens et le mythe du chef des croisés. Selon le récit légendaire de son retour de Jérusalem appelé , il est raconté que le « roi de Constantinople » lui aurait offert des reliques de la Passion (le Saint Suaire, un clou et un morceau de bois de la Vraie Croix, la Sainte Lance et le périzonium) et d’autres reliques d’importance (langes de Jésus, chemise de la Vierge). Rapportées à Aix-la-Chapelle, elles sont conservées dans sa chapelle et font l'objet d'ostensions solennelles. Le petit-fils de Charlemagne, l'empereur , après un séjour à Aix en 876, transfère ces reliques à l'abbaye royale de Saint-Denis, à l'exception du Saint-Suaire donné à l'église Saint-Corneille de Compiègne et le périzonium toujours conservé dans la cathédrale d'Aix-la-Chapelle.
Politique économique
Charlemagne abandonne la frappe de l'or devenu trop rare en Occident pour pouvoir alimenter les ateliers monétaires. Il n'y eut plus dès lors que des monnaies d'argent. Son homogénéisation en 781 par Charlemagne, est un progrès énorme. Le rapport qu'il fixe entre les monnaies est resté en usage dans toute l'Europe jusqu'à l'adoption du système métrique et en Grande-Bretagne jusqu'en 1971. L’unité en est la livre, divisée en comprenant chacun . Seuls les deniers sont des monnaies réelles : le sou et la livre ne servent que comme monnaies de compte, et il devait en être ainsi jusqu'aux réformes monétaires du . Le denier d'argent, monnaie unique de l'Empire carolingien, est le modèle direct ou indirect du monnayage occidental produit du au .
Les Carolingiens ont pris d'autres mesures pour favoriser le commerce : ils entretiennent les routes, favorisent les foires. Cependant, ce commerce est encadré : les prix sont fixés depuis 794 (capitulaire de Francfort), l'exportation des armes est prohibée.
Ce qui restait de l'impôt romain a disparu à la fin de l'époque mérovingienne ou s'est transformé en redevances usurpées par les grands. Deux sources alimentent encore le trésor impérial : l'une intermittente et capricieuse : le butin de guerre ; l'autre permanente et régulière : le revenu des domaines appartenant à la dynastie. Cette dernière seule est susceptible de fournir aux besoins courants les ressources nécessaires. Charles s'en est occupé avec soin et le capitulaire De Villis prouve, par la minutie de ses détails, l'importance qu'il attachait à la bonne administration de ses terres. Mais ce qu'elles lui rapportaient, c'étaient des prestations en nature, tout juste suffisantes au ravitaillement de la Cour. À vrai dire, l'Empire carolingien n'a pas de finances publiques et il suffit de constater ce fait pour apprécier à quel point son organisation est rudimentaire si on la compare à celle de l'Empire byzantin et du Califat abbasside avec leurs impôts levés en argent, leur contrôle financier et leur centralisation fiscale pourvoyant aux traitements des fonctionnaires, aux travaux publics, à l'entretien de l'armée et de la flotte.
Transformations de la société rurale et féodalité
À partir de 800, les campagnes militaires se font plus rares et le modèle économique franc basé sur la guerre cesse d'être viable. Il repose sur une main-d'œuvre alternativement combattante ou servile où l'agriculture est encore largement inspirée du modèle antique esclavagiste. Mais ces esclaves ont une productivité faible, car non seulement ils ne sont pas intéressés aux résultats de leur travail, mais ils sont coûteux en saison morte. En période de paix, nombreux sont les hommes libres qui choisissent de poser les armes pour le travail de la terre, plus rentable. Ceux-ci confient leur sécurité à un protecteur, contre ravitaillement de ses troupes ou de sa maison. Certains arrivent à conserver leur indépendance, mais la plupart cèdent leur terre à leur protecteur, et deviennent exploitants d'une tenure (ou manse), pour le compte de ce dernier.
Inversement, les esclaves sont émancipés en serfs, dépendants d'un seigneur auxquels ils versent une redevance et deviennent plus rentables. Cette évolution se fait d'autant mieux que l'Église condamne l'esclavagisme entre chrétiens. La différence entre paysans libres et ceux qui ne le sont pas s'atténue.
Renaissance carolingienne
Les lettrés du temps utilisent le terme renovatio pour qualifier le mouvement de renouveau en Occident qui caractérise la période carolingienne, après deux siècles de déclin.
Depuis la chute de l'Empire romain, en 476, les rois Ostrogoths, fortement romanisés, respectent le patrimoine culturel latin et s'entourent de lettrés tels que Cassiodore ou Boèce. De plus, dès 535, l'empereur romain d'Orient Justinien reconquiert l'Italie.
Dans l'Italie byzantine des lettrés, tels Cassiodore, préservent et enrichissent les connaissances qui sont conservées dans les bibliothèques italiennes depuis la chute de l'Empire romain. Au , l'Italie byzantine est soumise à la pression des Lombards, qui profitent du fait que les Romains d'Orient, accaparés par leur lutte contre les musulmans en Asie, ne peuvent plus protéger l'Italie. Rome s'affranchit alors de la tutelle impériale et des tensions apparaissent entre Rome et Byzance particulièrement durant le premier iconoclasme et la querelle des images. De nombreux artistes et lettrés byzantins s'installent à Rome où l'art se développe rapidement. L'exarchat de Ravenne tombe aux mains des Lombards seulement en 751 : ils administrent l'Italie du Nord, mais ne détruisent pas plus le patrimoine culturel que ne l'ont fait avant eux les Ostrogoths. La papauté apporte son soutien à la constitution d'un empire d'Occident capable de la défendre à la fois contre les Lombards et les autorités impériales d'Orient. Dès 774, Charlemagne vainc les Lombards et prend ainsi le contrôle de l'Italie du Nord et de son précieux patrimoine culturel.
La chute du royaume wisigoth, lors de l'invasion de l'Espagne par les Sarrasins, fait que de nombreux intellectuels et ecclésiastiques, comme Théodulf d'Orléans ou Benoît d'Aniane, rejoignent la cour de Pépin le Bref. Les Carolingiens bénéficient ainsi de connaissances venues du royaume wisigoth et de l'Espagne byzantine qui se voulaient les héritiers de l'Empire romain et les conservateurs de sa culture.
Depuis le , le monachisme est très fortement développé en Irlande et en Northumbrie. Les monastères irlandais conservent les connaissances latines et grecques, et sont le siège d'une vie intellectuelle intense. Les invasions conduites par les Vikings font venir des îles Britanniques des érudits qui contribuent, avec l'instauration de la règle de saint Benoît d'Aniane, à l'essor de la vie monastique dans le royaume carolingien.
Cette poussée monastique et la facilitation de l'écriture aboutissent à un meilleur partage des connaissances. Ainsi, de nombreux érudits de toute l'Europe viennent à la cour de Charlemagne et, en y partageant leurs connaissances, déclenchent la renaissance carolingienne. Parmi ceux-ci, on compte :
Alcuin, arrivé d’Angleterre en 782, est l’un des principaux conseillers de l’empereur. Il participe activement au renouveau biblique : la bible d'Alcuin est l’un des plus anciens manuscrits d’Occident. Il institue à Aix-la-Chapelle une école palatine pour former les futures élites laïques et religieuses. Il met en place un vaste programme d'éducation reprenant la structure des sept arts libéraux de Martianus Capella, Cassiodore, Boèce, transmise par Bède le Vénérable ;
Théodulf, Wisigoth (originaire de l’actuelle Espagne), poète, théologien, s’oppose à Constantinople sur la question de l’iconoclasme ;
Benoît d'Aniane qui instaure une réforme religieuse en Aquitaine, puis unifie la liturgie en 817, forme des centaines de moines qui vont essaimer dans tout l'empire répandant la règle bénédictine ;
Éginhard, historien et biographe de Charlemagne (voir ci-dessous) ;
Paul Diacre, auteur d'une Histoire des Lombards, enseigne le grec ancien aux clercs ;
Pierre de Pise, lettré italien.
Charlemagne développe l’utilisation de l’écrit comme moyen de diffusion de la connaissance (particulièrement l’usage de la langue latine) et promeut la poésie dans son Académie palatine. Il pousse également les évêques à améliorer l'instruction des clercs et, secondé par Alcuin, impose aux écoles cathédrales et monastiques le souci des règles exactes du chant. L'étude des livres saints et des lettres antiques sont remises à l'honneur et dans les écoles se forme une génération de clercs qui professe pour la barbarie du latin mérovingien le même mépris que les humanistes devaient témoigner, sept siècles plus tard, au jargon scolastique. Cela étant, la renaissance carolingienne est aux antipodes de la Renaissance proprement dite. Entre elles, il n'y a en commun qu'un renouveau de l'activité intellectuelle. La Renaissance, purement laïque, retourne à la pensée antique pour s'en inspirer. La renaissance carolingienne, exclusivement ecclésiastique et chrétienne, voit surtout dans les anciens des modèles de style. Pour elle, l'étude ne se justifie qu'à des fins religieuses et les clercs carolingiens n'écrivent qu'à la gloire de Dieu. Le biographe Thégan note qu'à la veille de sa mort, Charlemagne lui-même corrigeait le texte des Évangiles avec l'aide de Grecs et de Syriens présents à sa cour.
Les scriptoria se développent dans les abbayes carolingiennes : Saint-Martin de Tours, Corbie, Saint-Riquier, etc. Le succès de ces ateliers de copiage est rendu possible grâce à l’invention d’une nouvelle écriture, la Minuscule caroline, qui gagne en lisibilité, car les mots sont séparés les uns des autres, et les lettres mieux formées. L’Évangile de Godescalc, un évangéliaire écrit par un scribe franc entre 781 et 783 sur ordre de Charlemagne, est le premier exemple daté d’écriture minuscule caroline.
À sa cour, il encourage l'étude de certains auteurs de l’Antiquité, et Platon y est connu (Aristote ne sera redécouvert qu’à partir du en Occident). En 789, il promulgue le capitulaire Admonitio generalis qui ordonne que soit créée dans chaque évêché une école destinée aux enfants laïcs.
Sous son règne, l'art préroman apparaît, et un bon nombre de cathédrales sont construites dans tout l’Empire. Elles seront pour la plupart toutes reconstruites lors de la renaissance ottonienne et au . Certains de ces monuments reprennent le plan hexagonal des églises d’Orient. La chapelle palatine d'Aix-la-Chapelle en est un exemple, ainsi que la petite église de Germigny-des-Prés entre Orléans et Saint-Benoît-sur-Loire.
Charles n'a pas uniquement favorisé les études par sollicitude pour l’Église ; le souci du gouvernement a contribué aussi aux mesures qu'il a prises dans leur intérêt. Depuis que l'instruction laïque avait disparu, l’État devait forcément recruter parmi les clercs l'élite de son personnel. Déjà sous Pépin le Bref, la chancellerie ne se compose plus que d'ecclésiastiques et l'on peut croire que Charles, en ordonnant de perfectionner l'enseignement de la grammaire et de réformer l'écriture, a eu tout autant en vue la correction linguistique des diplômes expédiés en son nom ou des capitulaires promulgués par lui, que celle des missels et antiphonaires. Mais il a été plus loin et visé plus haut. Charlemagne désirait également faire pénétrer l'instruction parmi les fonctionnaires laïcs en les mettant à l'école de l'Église. De même que les Mérovingiens avaient cherché à calquer leur administration sur l'administration romaine, il a voulu imiter dans la mesure du possible, pour la formation des agents de l’État, les méthodes employées par l’Église pour la formation du clergé. Son idéal a sans doute été d'organiser l'Empire sur le modèle de l’Église, c'est-à-dire de le pourvoir d'un personnel d'hommes instruits, éduqués de la même façon, se servant entre eux et avec le souverain de la langue latine qui, de l'Elbe aux Pyrénées, servirait de langue administrative comme elle servait déjà de langue religieuse. Il était effectivement impossible de maintenir l'unité d'administration de son immense empire où se parlaient tant de dialectes, au moyen de fonctionnaires illettrés et ne connaissant que la langue de leur province. L'inconvénient n'eût pas existé dans un État national où la langue vulgaire eût pu devenir, comme dans les petits royaumes anglo-saxons, la langue de l’État. Mais dans cette bigarrure de peuples qu'était l'Empire, l'organisation politique devait revêtir le même caractère universel que l'organisation religieuse et s'imposer également à tous ses sujets, de même que l’Église embrassait également tous les croyants. L'alliance intime de l’Église et de l’État achevait de recommander le latin comme langue de l'administration laïque. Il ne pouvait y avoir, en dehors de lui, aucune administration écrite. Les besoins de l’État l'imposaient : il devint, pour des siècles, la langue de la politique et de la science.
Vue d'ensemble
Contemporains de Charlemagne
Europe chrétienne
Les papesZacharie (741), (752), (757), (767), (772), (795-816)
Les empereurs romains d'Orient (741), (775), (780, régence d'Irène), Irène (797), (802), Staurakios (811), (811), (813-820)
Les rois anglo-saxonsOffa de Mercie (757), Cynewulf du Wessex (757), Æthelred de Northumbrie (774), (c. 779), Beorhtric de Wessex (786), Cenwulf de Mercie (796), Sigered d'Essex (c. 798), Cuthred de Kent (798), Ecgberht du Wessex (802), etc.
Les rois asturiens (739), (757), Aurelio (768), Silo (774), Mauregat (783), (789), (791-842)
Monde musulman
Les califes (744), dernier calife omeyyade, As-Saffah (750), premier calife abbasside, Al-Mansur (754), Al-Mahdi (775), Al-Hadi (785), Haroun ar-Rachid (786), Al-Amin (809), Al-Ma’mūn (813-833)
Les gouverneurs et émirs de CordoueYusuf ibn 'Abd al-Râhman al-Fihri (747), gouverneur, (756), premier émir omeyyade de Cordoue, (788), (797-822)
Chronologie du règne de Charlemagne
: avènement de Charles et de Carloman, rois des Francs.
769 : révolte de l'Aquitaine qui se soumettra après la menace faite aux Vascons qui lui livrera le duc rebelle. L'Aquitaine fera partie du royaume de Charlemagne.
771 : mort de Carloman.
772 : pape ; première campagne en Saxe ; mariage avec Hildegarde.
773 : campagne en Lombardie ; début du siège de Pavie.
774 : prise de Pavie ; Charlemagne roi des Lombards.
776 : expédition dans le Frioul ; campagne en Saxe.
777 : expédition dans le duché de Bénévent ; campagne en Saxe : assemblée de Paderborn ; ambassade du gouverneur de Saragosse (Suleyman al-Arabi).
778 : naissance de Louis ; expédition en Espagne : Saragosse, Pampelune ; Roncevaux.
779 : capitulaire de Herstal ; disette.
780 : expédition dans le duché de Bénévent.
781 : voyage à Rome : couronnement de Louis (Aquitaine) et de Pépin (Italie).
782 : insurrection des Saxons ; Süntel, Verden.
783 : mort de Berthe et d’Hildegarde de Vintzgau ; mariage avec Fastrade de Franconie ; campagne en Saxe.
785 : fin de l’insurrection saxonne ; soumission de Widukind ; capitulaire saxon.
785 : soumission des Frisons.
787 : révolte de Tassilon en Bavière ; expédition dans le duché de Bénévent.
788 : soumission de la Bavière ; éviction de Tassilon.
789 : Admonitio generalis ; soumission des Wilzes.
789-790 : il établit une marche de Bretagne.
790 : second capitulaire saxon ; aucune campagne militaire en 790.
791 : campagne contre les Avars ; conquête de l’Istrie.
792 : conspiration de Pépin le Bossu ; Libri carolini.
793 : révolte des Saxons ; incursion sarrasine en Septimanie ; famine ; capitulaire de Ratisbonne.
794 : mort de Fastrade et remariage avec Liutgard ; concile de Francfort.
795 : campagne contre les Avars ; pape.
796 : soumission des Avars de Pannonie.
797 : soumission de la Saxe ; troisième capitulaire saxon ; ambassade de Charlemagne à Hâroun ar-Rachîd.
798 : ambassade byzantine (Irène) ; ambassade asturienne ( ; concile d’Aix (contre l’adoptianisme).
799 : attentat contre ; voyage de à Paderborn (été).
800 : mort de Liutgard ; tournée de Charlemagne en Gaule (Boulogne, Tours) puis voyage à Rome.
: Charlemagne couronné empereur d’Occident.
801 : ambassade byzantine (Irène) ; prise de Barcelone (Louis).
802 : ambassade d'Haroun al-Rachid (éléphant) ; capitulaire des missi dominici.
803 : soumission des Avars ; ambassade byzantine (Nicéphore).
804 : soumission définitive des Saxons après de guerres ; à Reims, puis Aix-la-Chapelle.
805 : conquête de la Vénétie (Pépin) ; campagne en Bohême (Charles) ; famine ; capitulaire de Thionville.
806 : projet de partage de l’empire ; reconquête de la Vénétie par les Byzantins.
808 : insurrection des Wilzes, bataille de Taillebourg contre les Sarrasins.
809 : concile d’Aix (question du Filioque).
810 : mort de son fils Pépin ; ambassade byzantine (Nicéphore) ; Charlemagne s'installe définitivement à Aix-la-Chapelle.
811 : mort de son fils Charles ; capitulaire de Boulogne (marine).
812 : campagne contre les Wilzes ; ambassade byzantine : reconnaît Charlemagne comme empereur d’Occident.
813 : association de son fils Louis à l'Empire.
: mort de Charlemagne à Aix-la-Chapelle.
Points particuliers
Généalogie de Charlemagne
Ascendance
Descendance
La distinction entre épouses et concubines légitimes et officielles est parfois difficile à établir. Les historiens recensent cinq ou six épouses, voire . On ne peut pas dire qu'il pratiquait la polygamie, interdite chez les Francs, mais plutôt une monogamie sérielle et des mariages afin de nouer des alliances, notamment avec des aristocrates francs de l'Est, pour mieux les tenir, certains aristocrates de Franconie ayant mal accepté l'usurpation de Pépin le Bref vis-à-vis de .
Éginhard évoque les rumeurs d'incestes de Charlemagne envers ses filles qu'il . Cette rumeur de l'inceste - fréquente au Moyen Âge - est un mythe né du fait que Charlemagne ne voulait pas marier officiellement ses filles à des aristocrates ou à des vassaux qui pourraient diluer son héritage ou acquérir un trop grand pouvoir. En revanche, il laissa plusieurs d'entre elles nouer des unions illégitimes, mais quasiment officielles, leurs amants pouvant même officier à la Cour, tel Angilbert qui vécut deux ans avec Berthe et avec qui il eut deux enfants. Charlemagne lui aurait d'ailleurs fait épouser sa fille en secret.
Noms de Charlemagne
Le vrai nom de Charlemagne est Karl, transcrit en latin Carolus (latin classique) ou Karolus (usage de la chancellerie franque, des monétaires, etc.).
Ce nom de Karl vient du mot, en vieux haut-allemand, karal, qui signifie « homme » (de sexe masculin).
Charlemagne est la transcription française de Carolus Magnus (« Charles le Grand »). Dès l'époque de Charlemagne, on trouve dans certains textes Karolus suivi de magnus, mais ce dernier en position d'adjectif par rapport à un autre nom : Karolus magnus rex Francorum (« Charles, grand roi des Francs »), Karolus magnus imperator (« Charles, grand empereur »). L'utilisation de Carolus Magnus tout court est une dénomination littéraire dont le premier exemple se trouve dans un texte de Nithard (vers 840), donc plusieurs décennies après la mort de l'intéressé. Cette épithète se généralise progressivement dans les documents de la Chancellerie apostolique.
Dans La Chanson de Roland, en ancien français, l'empereur est nommé de différentes façons : Carles (vers 1) ou Charles (28, vers 370), Carles li magnes (68, vers 841) ou Charles li magnes (93, vers 1195), traductions de Carolus magnus, mais aussi Carlemagnes (33, vers 430) ou Charlemaignes (138, vers 1842). L'adjectif grant est fréquent dans la Chanson de Roland, mais n'est pas utilisé pour nommer l'empereur. Par la suite, c'est la forme contractée qui s'est imposée : la formule « Charles le Grand » est rare dans l'usage actuel, contrairement à ce qu'on a en allemand (Karl der Große).
En ce qui concerne le nom de son frère Carloman, c'est une transcription française de Karlmann, dans lequel mann signifie aussi « homme » ; le « -man » de Carloman n’a donc pas de rapport avec le « -magne » de Charlemagne.
Par ailleurs, de même qu'en allemand et dans d'autres langues, « César » est devenu synonyme d'empereur (kaiser, tsar), le nom de Charlemagne, sous la forme Karl ou Karolus, a pris en hongrois (király), dans les langues slaves (король (« korol ») en russe, král en tchèque, król en polonais, kralj en croate, etc.) et dans les langues baltes (karalius pour le lituanien et karalis pour le letton) la signification de roi.
Monogramme de Charlemagne
Les historiens Bruno Dumézil et Martin Gravel le considèrent comme illettré, mais pas analphabète : les diplômes royaux émis par l'empereur ne comportent en effet aucune souscription manuscrite, Éginhard suggère aussi qu'il n'a jamais su écrire (présentant la vie de l'empereur sous le jour qui lui semble le plus flatteur, l'auteur de la première biographie de Charlemagne n'aurait certainement pas hésité à le mentionner), disant juste de lui qu'il s'essayait à la lecture. Afin de lui permettre de signer autrement que d’une simple croix, Éginhard lui apprend à tracer ce signe simple, un monogramme, qui contient toutes les lettres de son nom en latin Karolus. Les consonnes sont sur les branches de la croix, les voyelles contenues dans le losange central (A en haut, O est le losange, U est la moitié inférieure). Il y a cependant encore débat pour savoir si Charlemagne est vraiment l'auteur de son monogramme, seule la portion centrale serait écrite par lui-même, les autres lettres seraient l'œuvre d'un secrétaire.
En revanche, Charlemagne a appris à lire tardivement. Sa langue maternelle est le francique rhénan ; il parle couramment le latin et le grec.
Résidences de Charlemagne
Au début de son règne, Charlemagne n’a pas de lieu de résidence fixe ; c'est un empereur itinérant. Il se déplace avec sa cour de villa en villa comme celles de Metz ou de Thionville où il rédigera un premier testament en 805.
À partir de 790, l'empereur réside le plus souvent à Aix-la-Chapelle qui devient capitale de l'Empire carolingien.
Apparence
Au de sa Vita Karoli Magni, Éginhard livre une description de l'apparence physique de Charlemagne :
Il était fortement construit, robuste et de stature considérable, bien que non exceptionnelle, puisque sa hauteur était de sept fois la longueur de son pied. Il avait une tête ronde, vaste et vivante, un nez légèrement plus grand que d'habitude, des cheveux blancs mais toujours attrayant, une expression claire et gaie, un cou court et gras, et il jouissait d'une bonne santé, sauf pour les fièvres qui l'ont affecté dans les dernières années de sa vie. Vers la fin, il a traîné une jambe. Même alors, il a obstinément fait ce qu'il voulait et a refusé d'écouter les médecins, en effet, il les détestait, parce qu'ils voulaient le convaincre d'arrêter de manger de la viande rôtie, comme à son habitude, et se contenter de viande bouillie.
Le portrait physique dépeint par Éginhard est rapproché de certaines représentations peu ou prou contemporaines de l'empereur.
Conservé au Département des Monnaies, médailles et antiques de la Bibliothèque nationale de France, un denier frappé à Mayence vers 812-814 paraît ainsi témoigner d'une « individualisation plus grande de l'effigie impériale » qui prend « toutes les caractéristiques d'un véritable portrait » de Charlemagne. Cette représentation diffère des monnaies antérieures du souverain carolingien, qui arborent de longues s et des effigies indistinctes peut-être inspirées d'une pièce antique de cinq aurei figurant l'empereur romain Dioclétien.
En outre, une statuette équestre en bronze, dite de Charlemagne, représente un empereur carolingien, probablement Charlemagne ou son petit-fils Charles le Chauve, comme un « nouveau César ». Le cavalier tient dans sa main droite un globe (symbole de l’universalité de l’empire sur lequel il règne), et dans la main gauche, aujourd'hui vide, vraisemblablement son épée Joyeuse. Cette sculpture de reprend les modèles antiques (tunique courte, manteau de type chlamyde à fibule saillante, statue équestre typique de l'iconographie romaine, s'inspirant notamment de la statue équestre de Marc Aurèle), mais aussi la mode franque (chausses avec bandes molletières, souliers ornés de bijoux quadrilobes, couronne à bandeau gemmé). Selon l'historienne de l'art Danielle Gaborit-Chopin, l'apparence de l'empereur carolingien moustachu de la statuette coïncide remarquablement avec le profil de Charlemagne figurant dans le denier frappé à Mayence vers 812-814.
En 1861, des scientifiques ont ouvert le tombeau de Charlemagne pour analyser son squelette ; sa taille fut estimée à . En 1988, l'analyse de la suture osseuse de son crâne permet d'estimer un âge à sa mort de , soit de plus que l'espérance de vie moyenne de ses contemporains. En 2010, une radiographie et une scannographie de son tibia a estimé sa taille à . Charlemagne faisait donc partie des rares personnes de grande taille de son époque, étant donné que la hauteur moyenne des hommes de son temps était de . La largeur de l'os laisse penser qu'il était gracile et n'avait pas une construction corporelle robuste.
Historiographie
L'historien Jean Favier précise que l'historiographie de Charlemagne ne commence qu'au avec en 1677 la première publication des capitulaires par le bibliothécaire royal Étienne Baluze et à la même époque son évocation dans le Discours sur l'histoire universelle de Bossuet, lequel connaissait le texte d'Eginhard qui n'était pas encore imprimé.
On peut remarquer que ces textes avaient déjà été imprimés et traduits plusieurs fois avant 1677, et que l'intérêt pour l'histoire de sa vie est plus ancien : la Vita Karoli Magni d'Eginhart est imprimée à Cologne en 1521, à Utrecht en 1711 ; la fausse chronique romancée De Vite Caroli et Rolandi, attribuée au moine Jean Turpin et pleine d'épisodes inventés, est publiée à Paris, d'abord sans date, puis en 1527, puis à Lyon en 1583. Le recueil de ses capitulaires est publié à Ingolstadt en 1548, avec des notes d'Amerbach, et la même année à Paris, mais avec des retranchements, par Jean du Tillet, évêque de Meaux, édition terminée en 1588 par Pierre Pithou, avec des notes de François Pithou. Des éditions complètes paraissent en 1603 et 1620, cette dernière avec la publication in-folio de la carte de l'empire de Charlemagne par P. Bertius. Sa fête avait été fixée le par le roi , en 1661 l'Université de Paris l'avait choisi comme saint patron, et la même année, consacre à Charlemagne un paragraphe des Mémoires pour l'instruction du Dauphin, montrant qu'il le connaissait assez bien sous certains aspects.
Le travail de publication de documents est poursuivi au par des érudits souvent issus du clergé régulier. Les plus notables sont le père Anselme (ordre des Augustins) et dom Martin Bouquet (bénédictin de Saint-Maur), le premier éditeur d'Eginhard. Son Recueil des historiens des Gaules et de la France consacre un volume à Pépin le Bref et à Charlemagne.
L'édition systématique des documents historiques recommence au ; en ce qui concerne Charlemagne, ce sont les historiens allemands (Percy Ernst Schramm, Karl Ferdinand Werner) qui assurent une grande part du travail dans les Monumenta Germaniæ Historica. En France, à partir de 1822, est publié le Recueil général des anciennes lois françaises depuis l'an 420 (Isembert) et à partir de 1835, la Collection de documents inédits sur l'histoire de France. À partir de 1840, Benjamin Guérard publie un certain nombre de documents d'abbayes. Le premier à chercher à démêler les mythes de la réalité du personnage est le médiéviste Gaston Paris dans son Histoire poétique de Charlemagne en 1865.
Charlemagne est étudié de façon assez détaillée dans les Histoire de France publiées au : celle de Jules Michelet (1833), qui lui est en général défavorable et qui commet quelques erreurs, de François Guizot (1843) plus équilibré, celle d'Arthur Kleinclausz dans le Lavisse (1903).
Depuis le , la figure de Charlemagne, ses mythes et ses symboles sont utilisés, et ce jusqu'au qui voit Charlemagne consacré comme le Père de l'Europe, cependant la culture mémorielle et identitaire de cet empereur s'est estompée au . Les études sur Charlemagne se développent au , en France, en Belgique, en Allemagne et en Grande-Bretagne, avec plusieurs biographies.
Empereurs germaniques et Charlemagne
La dynastie saxonne se rattache symboliquement à Charlemagne à travers le choix d'Aix-la-Chapelle comme lieu de couronnement royal par . En 962, il est couronné empereur à Rome, mais ses successeurs le sont à Aix-la-Chapelle jusqu'à en 1536. Pour ce couronnement, est utilisée une dont l'intéressé est souvent doté sur des représentations ultérieures.
Le dimanche de la Pentecôte de l'an mil, fait ouvrir, de façon très discrète, le tombeau de Charlemagne et prélève quelques reliques, dont une dent. Une seconde ouverture a lieu en 1165, cette fois en public, à l'occasion de l'élévation de Charlemagne au rang de saint.
Canonisation (1165)
En 1165, dans le cadre des conflits entre la papauté et l'empire, Frédéric Barberousse et l'antipape procèdent à la canonisation de Charlemagne. La cérémonie religieuse d'élévation des ossements de Charlemagne par Renaud de Dassel, archevêque de Cologne et , évêque de Liège a lieu le , en présence d'une nombreuse assistance. Ils sont placés dans une châsse provisoire, remplacée par une autre plus précieuse aux alentours de 1200.
En 1179, le troisième concile du Latran révoque toutes les décisions de cet antipape, ce qui n'empêche pas le culte de cet empereur « quasi saint » de se répandre dans toute l'Europe (notamment sous ) et en particulier à Aix-la-Chapelle où ses reliques sont enchâssées. Son culte s’est ainsi étendu au fil des siècles puis finira par s'éteindre au .
L’Église catholique préfère ne pas le compter au nombre des saints, en raison de la conversion des Saxons par la violence ; mais son titre de bienheureux est toléré (et donc son culte) par le pape .
Charlemagne est entré dans l’ordo (calendrier liturgique) de plusieurs diocèses situés dans la région d'Aix-la-Chapelle, où ses ossements sont encore exposés à la vénération des fidèles. Sa fête est fixée au , anniversaire de sa mort.
Capétiens et Charlemagne
La dynastie des Capétiens a aussi cherché à se rattacher à Charlemagne par des mariages dans la famille des comtes de Vermandois, les Herbertiens, descendants de Pépin d'Italie, fils de Louis le Pieux, en particulier celui du grand-père d'Hugues Capet avec Béatrice de Vermandois.
Lors du couronnement des rois de France, sont aussi utilisés des objets dits de Charlemagne : l'épée Joyeuse, des éperons d'or. Ces objets, ainsi que son échiquier personnel en ivoire, font partie du trésor des rois de France, conservé dans la basilique Saint-Denis jusqu'en 1793. Ils se trouvent actuellement au musée du Louvre (galerie Richelieu), sauf l'échiquier (perdu).
Au , époque où les rois de France s'affirment comme égaux à l'empereur (Philippe Auguste), l'abbaye de Saint-Denis, lieu de l'inhumation de Pépin le Bref, joue un rôle important dans l'élaboration d'une figure de Charlemagne « français », alors que les empereurs d'Allemagne soutiennent en général un Charlemagne « allemand » (d'où l'affirmation de la naissance à Ingelheim par Guillaume de Viterbe au ).
Charlemagne est particulièrement mis en valeur par la dynastie des Valois, en particulier par le roi , qui procède à des échanges de reliques avec son oncle, l'empereur . Durant son sacre, le souverain français utilise un sceptre terminé par une statuette de Charlemagne, appelé sceptre de ou sceptre de Charlemagne. À la fin du , dans la perspective des guerres d'Italie, un « Charlemagne » fait partie du cortège d'accueil d'Anne de Bretagne lors de son mariage avec le roi ; leur fils aîné est nommé Charles-Orland (1492-1495), Orland étant la francisation d'Orlando, le nom italien de Roland (cf. Orlando furioso).
La figure de Charlemagne est moins présente à partir du . Elle est parfois utilisée par les opposants à la monarchie (les Guise, Saint-Simon, Boulainvilliers).
et Charlemagne
Charlemagne est quasi totalement ignoré par la Révolution française, comme le montre le comportement des autorités après la conquête d'Aix-la-Chapelle en 1794. Quelques objets précieux sont ramenés à Paris, mais rien de particulier n'est fait autour.
En revanche, Napoléon lui accorde une certaine importance à partir de 1804, dans la perspective du rétablissement de l'Empire. D'une part, Aix-la-Chapelle est l'objet d'une visite, d'abord de Joséphine (juillet), puis de Napoléon lui-même (septembre) ; à cette occasion, une partie des biens pillés en 1794 est restituée. D'autre part, le souvenir de Charlemagne joue un rôle dans la cérémonie du sacre, avec notamment les : l'épée, le sceptre de , et une couronne faite pour l'occasion, qui n'est pas utilisée, puisque Napoléon se couronne lui-même de la couronne de lauriers, un des .
Charlemagne et l'école
Les liens établis entre Charlemagne et l'école sont anciens, notamment en France.
Depuis 1661, Charlemagne est le patron de l'université de Paris, qui le fête encore annuellement au et dans plusieurs collèges encore dans la première moitié du . À l'heure actuelle, l'Association des lauréats du concours général tient toujours son repas annuel aux environs de la Saint-Charlemagne.
Au , le rôle de Charlemagne dans la scolarisation devient un lieu commun de l'enseignement primaire, qui se prolonge une bonne partie du . Par exemple, un manuel des années 1950 donne les renseignements suivants :
page 83 (début du chapitre « Les Carolingiens ») : deux vignettes (Roland à Roncevaux, Charlemagne, barbu, séparant les bons des mauvais élèves) ;
page 91 (paragraphe 8 : « Charlemagne veut qu'on soit instruit ») : Les rois Francs ne s'étaient pas occupés de l'instruction de leurs sujets. Il n'en fut pas de même pour Charlemagne. Il fonda des écoles, dans lesquelles les moines instruisaient les enfants des pauvres comme ceux des riches. Il y en avait même une dans le palais de l'Empereur, qui aimait à la visiter souvent pour gronder les paresseux et récompenser les travailleurs.
Dans ce contexte, on peut comprendre la chanson Sacré Charlemagne interprétée par France Gall dans les années 1960, même si Charlemagne n'a pas inventé l'école. L'enseignement existait bien avant lui.
Charlemagne et l'Europe
La figure de Charlemagne a été utilisée pour défendre de nombreuses causes tout à fait opposées.
La guerre franco-allemande de 1870 et les deux guerres mondiales au voient le développement en France d'une vague d'antigermanisme qui fait de Charlemagne le symbole de l'envahisseur, d'où sa relative disparition dans l'historiographie française.
Au , en Allemagne, sous le régime national-socialiste, Himmler et les SS vitupérèrent l’action néfaste de Charlemagne qu’ils rendaient responsable de la christianisation des Germains et du massacre des Saxons, reprenant l'image du . Néanmoins, en privé, Adolf Hitler critiquait ces discours car Charlemagne avait selon lui le mérite d'avoir diffusé la culture occidentale en Allemagne. Des débats entre scientifiques nazis existaient sur le bien-fondé de s'approprier le personnage de Charlemagne, mais Hitler imposa progressivement sa vision. Ainsi, en 1942 à l'occasion du 1 200 anniversaire de la naissance de Charlemagne, de grands articles dans les quotidiens nationaux allemands considérèrent, dans leur vision propagandiste, que cette boucherie était nécessaire pour la construction d'un grand empire. De plus, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, afin de favoriser le recrutement de volontaires français, le nom de Charlemagne, héros et conquérant revendiqué par les deux nations française et allemande, fut donné à la division SS dite Division Charlemagne.
Charlemagne est actuellement présenté dans le cadre de l'Union européenne comme « le père de l'Europe » bien que l'Europe ne soit qu'un concept géographique jusqu'au et qu'on se réfère à la au temps de Charlemagne. Chaque année, un prix international Charlemagne d'Aix-la-Chapelle est décerné à Aix-la-Chapelle à une personnalité qui a œuvré en faveur de l’Europe. Le premier à le recevoir en 1950, Richard Coudenhove-Kalergi, suggère dans son discours lors de l'attribution du prix, de créer une Union européenne qu'on appellerait « Union Charlemagne ».
Charlemagne dans la littérature et l'art
Littérature
La figure de Charlemagne est idéalisée dans la culture médiévale, notamment au travers des chansons de geste, dans lesquelles il fait partie des Neuf Preux.
La légende carolingienne est au Moyen Âge l'une des sources les plus importantes de la littérature en langue vulgaire. C'est d'elle que sort directement le plus ancien poème épique français : La Chanson de Roland. Et elle inspire encore, en pleine Renaissance, L'Arioste, dans son Orlando furioso.
Époque carolingienne
Éginhard, dans Le couronnement de Charlemagne. Chroniqueur franc, ami et conseiller de Charlemagne, Éginhard a écrit sur lui une biographie plutôt élogieuse. En voici un extrait :
Venant à Rome pour rétablir la situation de l’Église, qui avait été fort compromise, il y passa toute la saison hivernale. Et, à cette époque, il reçut le titre d’empereur et d’auguste. Il y fut d’abord si opposé qu’il s’affirmait ce jour-là, bien que ce fut celui de la fête majeure, qu’il ne serait pas entré dans l’église, s’il avait pu savoir à l’avance le dessein du pontife.
Chansons de geste
Le personnage de Charlemagne apparaît dans plusieurs chansons de geste, dont la plus connue est la Chanson de Roland. Ces poèmes ont été regroupés dès le Moyen Âge dans un cycle (ou « geste ») appelé cycle du Roi.
Dans la Chanson de Roland, Charlemagne apparaît comme un patriarche : …Carlemagne qui est canuz et vielz (chenu et vieux) (41, vers 538), Carles li velz a la barbe flurie (77, vers 970).
Époques moderne et contemporaine
Saint-Just, dans le de son poème Organt, fait allusion à Charlemagne en ces termes :
Il prit un jour envie à Charlemagne
De baptiser les Saxons mécréants :
Adonc il s’arme, et se met en campagne,
Suivi des Pairs et des Paladins francs.
Monsieur le Magne eût mieux fait à mon sens
De se damner que de sauver des gens,
De s’enivrer au milieu des Lares,
De caresser les Belles de son temps,
Que parcourir maints rivages barbares,
Et pour le Ciel consumer son printemps.
Honoré de Balzac, dans Sur Catherine de Médicis : la reine met sur le compte des erreurs tactiques de Charlemagne, l'obligation où elle est de faire la guerre aux huguenots. Elle s'en réclame aussi pour justifier que les descendants de Charlemagne soient en droit de reprendre une couronne usurpée par les descendants de Hugues Capet
Charlemagne se trompait en s'avançant vers le nord. Oui, la France est un corps dont le cœur se trouve au golfe du Lion, et dont les deux bras sont l'Espagne et l'Italie. On domine ainsi la Méditerranée qui est comme une corbeille où tombent les richesses de l'Orient.
Dans sa nouvelle « Thus we frustrate Charlemagne », l’auteur américain de science-fiction Raphaël Aloysius Lafferty montre des scientifiques se livrer à des expériences, en modifiant l’issue de la bataille de Roncevaux, en 778. Ce qui aboutit à transformer à plusieurs reprises leur présent (ce dont ils n’ont du reste pas conscience) et crée finalement des uchronies.
L’auteur français de romans policiers historiques Marc Paillet a fait paraître de 1995 à 2000 une série de huit romans mettant en scène deux missi dominici de Charlemagne, l’abbé Erwin le Saxon et le noble Nibelungide Childebrand (lequel est un personnage historique réel).
Art
Charlemagne est avant tout représenté dans des enluminures, comme l'attestent les Grandes Chroniques de France dont les thèmes du couronnement, du roi guerrier et du défenseur de la chrétienté sont les plus féconds, ou des manuscrits du , tel celui du Miroir des Saxons, qui voient une multiplication des thèmes iconographiques.
Contrairement à la grande majorité des représentations artistiques, qui datent souvent du , Charlemagne n'avait pas de barbe (les Francs se rasant le menton) mais une moustache. L'expression le désignant comme étant l'empereur à la barbe fleurie et qui apparaît dans La Chanson de Roland peut s'expliquer par le fait que l'empereur, constamment en guerre (son règne ne sera marqué que par trois années de paix), était souvent mal rasé lors de ses campagnes. Cette expression est surtout due au fait que le port de la barbe souligne la virilité et la dignité du souverain (ainsi l'iconographie de Charlemagne le montre traditionnellement imberbe avant son couronnement impérial) ou est un symbole de sagesse lorsqu'elle est blanche (l'iconographie de Charlemagne le montre avec une barbe de plus en plus grande, sa sagesse s'accroissant avec l'âge). Quant au terme « fleurie », il serait en fait une mauvaise traduction du terme « flori » qui signifie blanc en ancien français.
Il est souvent vêtu de drapés à l'antique, ses représentations s'inspirant de la Vita Caroli rédigée par Éginhard, qui a calqué sa biographie sur celle que Suétone a faite d’Auguste, le premier empereur romain, dans sa Vie des douze Césars. En réalité, il devait porter des vêtements cousus, un manteau teint de pourpre, et avoir une coupe de cheveux au bol et la longue moustache franche.
L'hymne national de la principauté d'Andorre rappelle la légende selon laquelle l'Andorre aurait été créée par Charlemagne.
Héraldique
La vie de Charlemagne est antérieure à l'apparition de l'héraldique, mais sa notoriété lui a valu l'attribution d'armes qui, du fait de l'anachronisme, relèvent des armoiries imaginaires. A Charlemagne, empereur d'Occident et roi des Francs, on attribue naturellement un parti d'Empire (aigle bicéphale) et de France (fleurs de lis). La première description de ces armes se trouve dans les Enfances Ogier, composées vers 1275 par Adenet le Roi, ménestrel et poète à la cour des ducs de Brabant. C'est avec la diffusion de la légende des Neuf Preux, apparue dans Les Vœux du Paon, poème composé vers 1312 par Jacques de Longuyon qu'elles on connu un succès durable. Ces armes furent reproduites dans les chroniques et généalogies armoriées des dynasties se rattachant à Charlemagne, et sur les monuments élevés à la gloire de l'empereur et du saint, tant en Allemagne qu'en France, où s'est développé le culte de saint Charlemagne. Lors de la réception solennelle de Charles Quint par , à Paris, le 1540, ces armes furent présentées comme le symbole du rapprochement entre le royaume de France et le Saint-Empire.
Hiérosme de Bara, dans son ouvrage Le Blason des Armoiries, le blasonne ainsi : « Party, le premier, moitié de l'Empire qui est d'or, à une demie aigle esployée de sable, membrée & diadesmée de gueulles; le deuxiesme de France, qui est d'azur, semé de fleur de lys d'or. »
Le jésuite dans Le roy d'armes, donne d'autres armoiries imaginaires à Charlemagne. Il écrit que « Charlemagne Roy de France et Empereur d'Occident portoit d'azur, à un aigle éployé d'or, diadémé, langué, & armé de gueules, l'estomach chargé de l'escu de France, qui estoit d'azur, aux fleurs de lis sans nombre, d'or : & telles armes furent portées par les empereurs François ses descendants, iusques à ce que ceux de la maison de Saxe usurpèrent l'Empire sur les François, car alors ils changèrent les émaux anciens de l'Empire, & prirent le métal, & la couleur des armes de leur Othon, surnommé le grand, qui portoit selon sa naissance, fascé d'or, & de sable de six pièces, blasonnant les armes de l'Empire, d'or & de sable, armé, lampassé, & couronné d'un diadème de gueules. » On suppose que c'est en partie de ce blasonnement donné pour Charlemagne que Napoléon s'inspira pour définir les armoiries de l'Empire Français dans le décret du 21 messidor (10 juillet 1804).
Hommages
En France, un grand nombre de rues, d'associations culturelles, de bâtiments communaux, d'entreprises, d'établissements scolaires utilisent le nom de Charlemagne et de ses ancêtres. Aux Pays-Bas et en Belgique néerlandophone, on trouve plusieurs Karel de Grotestraat. En revanche, l'usage toponymique de Karl der Große est assez rare dans les pays germanophones : une Karl-der-Große-Straße à Barum-St. Dionys (Basse-Saxe, district de Lunebourg). À Zurich un Zentrum Karl der Grosse (graphie suisse avec deux s) sert comme plateforme pour le discours politique et sociétal.
Statues de Charlemagne à Paris (devant la cathédrale Notre-Dame de Paris), Liège (boulevard d’Avroy), Rome (dans le grand hall de la basilique Saint-Pierre au Vatican, par Agostino Cornacchini, dans le Musée Grévin)
Grand vitrail à Metz dans la salle d'honneur de la gare.
Statue de Charlemagne au palais de justice de Paris, réalisée en 1860 par Henri Lemaire.
Plusieurs pièces de monnaie françaises ont été frappées avec le chef de Charlemagne.
Représentations dans la culture populaire
Chanson
Sacré Charlemagne est une chanson écrite par Robert Gall, composée par George Liferman et interprétée par France Gall en 1964.
Téléfilm
En 1993, Clive Donner réalise un téléfilm intitulé Charlemagne, le prince à cheval, diffusé sur France 2. Charlemagne est incarné par l'acteur français Christian Brendel.
Documentaire
L'émission Secrets d'histoire du sur France 2, intitulée Sacré Charlemagne !, lui était consacrée.
Voir aussi
Sources primaires imprimées
Éginhard, Vie de Charlemagne, édité et traduit par Louis Halphen, Paris, Les Belles Lettres, 1994, 128 pages.
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Bibliographie
Études anciennes
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Arthur Kleinclausz, Charlemagne, Paris, Hachette, 1934 (réédition : Tallandier, 1977, préface de Régine Pernoud ; 2005), .
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Mythes, légendes, idéologies, littérature et historiographie
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Environnement, société
Articles connexes
Liens externes
Biographie complète et pédagogique (France histoire).
Vita Karoli Magni par Einhard, The Latin Library.
Notes et références
Notes
Références
Monarque du Moyen Âge
Empereur d'Occident
Roi des Francs
Roi d'Italie du Moyen Âge
Roi des Lombards
Duc de Bavière
Personnalité du VIIIe siècle
Personnalité du IXe siècle
Personnalité du haut Moyen Âge par nom
Carolingien
Date de naissance incertaine (VIIIe siècle)
Lieu de naissance inconnu
Décès en 814
Décès à Aix-la-Chapelle
Personnalité gauchère
Personnage cité dans la Divine Comédie (Enfer)
Légende de Roland
Personnage de la Matière de France
Mononyme
Noblesse franque
Personnalité militaire du VIIIe siècle | Charlemagne, du latin Carolus Magnus, ou dit , né à une date inconnue (vraisemblablement durant l'année 742, voire 747 ou 748, peut-être le ), mort le à Aix-la-Chapelle, est un roi des Francs et empereur. Il appartient à la dynastie des Carolingiens. Fils de Pépin le Bref et de Bertrade de Laon, il est roi des Francs à partir de 768, devient par conquête roi des Lombards en 774 et est couronné empereur à Rome par le pape le 24 ou , relevant une dignité disparue en Occident depuis la déposition, trois siècles auparavant, de Romulus Augustule en 476. |
630 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Enseignement%20de%20l%27esp%C3%A9ranto | Enseignement de l'espéranto | Dès son origine, l'apprentissage de l'espéranto se fait en autodidacte. D'ailleurs, le premier ouvrage, publié par Zamenhof en 1887 (Langue Internationale), était une méthode d'apprentissage. Depuis, de nombreuses autres méthodes ont été publiées, ultérieurement accompagnées de cassettes audio ou vidéo, puis de cédéroms et de DVD. À partir des années 2000 des méthodes d'apprentissage en ligne sont apparues sur Internet. Généralement gratuites, ces méthodes remportent un succès grandissant, d'autant que la régularité de la langue, tant pour l'écriture et la prononciation que pour la grammaire, permet d'atteindre rapidement un niveau donnant accès à la pratique. Le temps nécessaire pour atteindre un niveau de maîtrise correspondant à celui du baccalauréat est ainsi réduit à pour un francophone.
Les clubs et associations d'espéranto sont un autre vecteur d'apprentissage de l'espéranto. Ils proposent des cours traditionnels et des séances de conversations pour mettre en pratique les notions apprises, notamment pour les autodidactes.
Les possibilités d'apprentissage dans les établissements d'enseignement publics ou privés sont disparates et assez limitées. Lorsqu'ils sont disponibles, les cours d'espéranto relèvent généralement d’options ou de l'enseignement para-scolaire. Un exemple assez typique est la Hongrie, où l'espéranto bien que n'étant pas officiellement enseigné, occupe le troisième rang (après l'anglais et l'allemand, mais devant le français) pour les examens de langues de l'institut des langues étrangères hongrois.
Livres et méthodes d'apprentissage autodidacte
Différentes méthodes permettent d'acquérir les bases de l'espéranto. L'aspect phonétique de l'espéranto permet d'acquérir une bonne prononciation même sans une pratique immédiate de la langue avec des espérantophones confirmés.
Inspirés par la célèbre méthode Assimil avec L'espéranto sans peine, de nombreuses méthodes pour l'apprentissage en autodidactes sont disponibles. On peut notamment citer le Cours rationnel et complet d'espéranto, dont la première édition a été préfacée par Henri Barbusse, est édité par SAT-Amikaro dans une version actualisée. La dixième édition (2006) est postfacée par Albert Jacquard.
Une autre méthode célèbre est la fondée par des espérantophones croates. Son originalité vient du fait qu'elle se base sur les 500 morphèmes les plus utilisés. Cette méthode a fait l'objet de très nombreuses rééditions et a été adaptée dans plusieurs autres langues. En France, cette méthode a été adaptée sous le titre Metodo 11 et éditée par Espéranto-France. Plus récemment, elle a été adaptée pour un apprentissage en ligne.
Deux méthodes avec supports vidéo sont également disponibles :
, éditée par la BBC, destinée aux enfants,
Pasporto al la tuta mondo, destinée aux jeunes et aux adultes.
Il est à noter que les méthodes d'apprentissage en autodidacte sont également utilisables dans des cours traditionnels ou en complément de ceux-ci.
Cours sur Internet
Cours multilingues
Kurso de Esperanto
Programme interactif en 12 leçons, pour débuter ou réviser les bases, en téléchargement gratuit (compatible Windows et GNU/Linux). Le cours propose un service gratuit et facultatif de correcteurs en ligne. Le cours est disponible en une trentaine de langues, à choisir après installation, lors du premier démarrage.
Lernu!
Plusieurs cours gratuits d'espéranto avec ou sans l'aide de correcteurs, du niveau débutant au niveau B2, avec possibilité de contacts internationaux avec d'autres apprenants, e-magazine pour enfants, etc. Le site est disponible en une trentaine de langues.
Duolingo
Site Internet proposant l’apprentissage gratuit de nombreuses langues dont l'espéranto. Les leçons sont ludifiées. Le cours d'espéranto pour anglophones a ouvert le , pour hispanophones le , pour lusophones le , pour francophones le . La version pour sinophones est annoncée pour fin septembre 2020.
L’espéranto en
Version en ligne et pour téléphones de la Zagreba metodo, disponible en plusieurs langues dont le français.
L'association française Espéranto-France a adapté certains de ces cours qu'elle propose sur son site de cours en ligne, avec un cours en dix leçons pour débuter et Gerda malaperis, cours conçu par Claude Piron et adapté à des progressants (niveau A2/B1).
Cours entièrement en espéranto
Pasporto al la tuta mondo
Cours en quinze leçons filmées avec acteurs, mis à disposition par la ligue nord-américaine d’espéranto
Saluton! Esperanto autodidakte
Edukado
Site destiné aux enseignants, mais également utilisable par les apprenants autodidactes à partir du niveau B2.
Il existe également de nombreuses communautés sur Internet où l'on peut rencontrer d'autres espérantophones et échanger avec eux, notamment les réseaux sociaux : groupes Facebook et Twitter. Si ce genre d'échange nécessite un niveau minimum (il faut connaître au moins les bases), il permet de rapidement progresser en apprenant le « langage de tous les jours ».
Méthodes directes
La plus célèbre méthode directe est la méthode Cseh mise au point par le hongrois Andreo Cseh dans les années 1920.
Avec une méthode directe, l'enseignant fait son cours directement en espéranto sans s'aider de sa langue nationale, ce qui permet d'organiser des cours en milieu international, avec des apprenants d'origines différentes. Ce type de méthode est couramment utilisée dans les rencontres internationales espérantophones à l'attention des participants novices. Ce genre de méthode demande un fort investissement de l'enseignant car il doit tout expliquer à travers les mots et notions déjà connues, en s'aidant d'images ou en mimant les situations de communication.
Cours dans des clubs locaux
Des clubs d'espéranto proposent des cours d'espéranto de différents niveaux. Espéranto-France en répertorie une centaine en France dans sa rubrique L’espéranto près de chez vous.
Stages d'espéranto
Différents centres organisent des stages de fin de semaine ou d'une semaine complète pour apprendre l'espéranto ou se perfectionner. Le concept d'immersion dans une langue permet généralement d'atteindre un bon niveau après une semaine seulement de stage.
Les plus connus en France sont les stages organisés par la maison culturelle de l’espéranto au château de Grésillon et à Kvinpetalo.
Des rencontres internationales ont également lieu avec comme thème central l’enseignement de l’espéranto, comme la Somera Esperanto-Studado (« étude estivale d’espéranto »)
Cours dans les écoles, lycées ou universités
En , lors de la rencontre d'espéranto IREM 2011 à Sète, les associations Espéranto-France et SAT-Amikaro ont lancé conjointement une action de pétition visant à l'ajout de l'espéranto parmi la liste des langues à option au baccalauréat.
Le , la directrice générale de l’enseignement scolaire précise par une lettre qu’« il est tout à fait possible d’entreprendre, dans les établissements où l’enseignement de l’espéranto pourrait se développer, une démarche expérimentale à l’échelle locale ».
Si l'espéranto ne figure pas parmi les langues enseignées dans le système scolaire français hors de ces expérimentations, il est néanmoins parfois enseigné au sein du programme périscolaire. Les qualités propédeutiques de l'espéranto permettent de faciliter l'apprentissage d'autres langues vivantes et parfois même d'autres matières scolaires.
Par ailleurs, certains établissements d’enseignements supérieurs proposent des modules d’espéranto en fonction de la demande comme le département langues de l’école normale supérieure.
Tests de niveaux et CECR
Les tests de niveaux en espéranto sont organisés suivants deux filières :
la filière officielle conforme au CECR
la filière associative dans le cadre du mouvement espérantophone
Actuellement seul l'institut des langues de l'université Eötvös Loránd (Budapest, Hongrie) délivre des diplômes officiels de connaissance de l'espéranto. Depuis fin 2008, ces diplômes sont basés sur le cadre européen commun de référence pour les langues (CECR) et disponibles dans les niveaux B1, B2 et C1. Près de possèdent un tel diplôme à travers le monde : en 2017, environ 570 au niveau B1, 590 au B2 et 820 au C1.
Troisième conférence mondiale sur l'enseignement de l'espéranto
La troisième conférence mondiale sur l'enseignement de l'espéranto à l'invitation du canton de Neuchâtel s'est tenue à Neuchâtel et à La Chaux-de-Fonds, Suisse, du 13 au . Elle a été organisée conjointement par le canton de Neuchâtel et la ligue internationale des enseignants d'espéranto (ILEI).
Bibliographie
Nouveau cours rationnel et complet d'espéranto, SAT-Amikaro, Paris, 1981.
Jean Thierry L’Espéranto sans peine, collection « Méthode quotidienne Assimil », Assimil. Disponible avec support sonore.
Jacques Joguin, Parlons espéranto, collection « Parlons… », L'Harmattan : cet ouvrage est avant tout une grammaire complète avec quelques éléments historiques et culturels.
Le PackEo est un document pédagogique imprimable, photocopiable et utilisable partout. Il s'agit d'une mini-méthode d'apprentissage très concise et au format de poche qui permet de s'initier à la langue espéranto en 8 leçons.
Notes et références
Langue espéranto
Enseignement de l'espéranto | Dès son origine, l'apprentissage de l'espéranto se fait en autodidacte. D'ailleurs, le premier ouvrage, publié par Zamenhof en 1887 (Langue Internationale), était une méthode d'apprentissage. Depuis, de nombreuses autres méthodes ont été publiées, ultérieurement accompagnées de cassettes audio ou vidéo, puis de cédéroms et de DVD. À partir des années 2000 des méthodes d'apprentissage en ligne sont apparues sur Internet. Généralement gratuites, ces méthodes remportent un succès grandissant, d'autant que la régularité de la langue, tant pour l'écriture et la prononciation que pour la grammaire, permet d'atteindre rapidement un niveau donnant accès à la pratique. Le temps nécessaire pour atteindre un niveau de maîtrise correspondant à celui du baccalauréat est ainsi réduit à pour un francophone. |
631 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Candela | Candela | La candela (symbole cd, du mot latin qui signifie « chandelle ») est l'une des sept unités de base du Système international. Elle sert à mesurer l'intensité lumineuse ou éclat perçu par l'œil humain d'une source lumineuse. Elle a remplacé l'ancienne unité d'intensité lumineuse, la bougie.
Définition
À compter du 20 mai 2019, le Bureau international des poids et mesures définit ainsi la candela :
Depuis 1979, la candela était définie de la façon suivante :
Repères
La fréquence choisie correspond à une longueur d'onde de , dans la partie vert-jaune du spectre visible, et qui est proche du maximum de sensibilité de l’œil humain à la lumière du jour.
Une bougie a un éclat d'approximativement dans le plan horizontal ; c'est pour conserver la grandeur correspondant à d'anciennes définitions de l'intensité lumineuse, réalisées avec des bougies que les définitions successives de la candela ont été choisies.
Une lampe à incandescence a un éclat moyen de l'ordre de par watt de puissance électrique consommée.
Histoire
La Conférence générale des poids et mesures (CGPM) adopte le le nom « candela », qui s'ajoute à l'ancien nom de l'unité, la bougie nouvelle, que le Comité international des poids et mesures (CIPM) avait défini en 1946 :
La CGPM précise la définition en 1967 :
La Conférence générale des poids et mesures a établi la définition donnée plus haut le ; la conférence a adopté la nouvelle définition en novembre 2018, pour entrer en vigueur le 20 mai 2019.
Notes et références
Notes
Références
Annexes
Articles connexes
Système international d'unités
Unités de base du Système international
Liens externes
Unité SI de base
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Photométrie | La candela (symbole cd, du mot latin qui signifie « chandelle ») est l'une des sept unités de base du Système international. Elle sert à mesurer l'intensité lumineuse ou éclat perçu par l'œil humain d'une source lumineuse. Elle a remplacé l'ancienne unité d'intensité lumineuse, la bougie. |
634 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau%20de%20Pierrefonds | Château de Pierrefonds | Le château de Pierrefonds est un imposant château fort construit à la fin du , qui se dresse sur la commune française de Pierrefonds, dans le département de l'Oise, en région des Hauts-de-France, à la lisière sud-est de la forêt de Compiègne, au nord de Paris.
Le château de Pierrefonds présente la plupart des caractéristiques de l'ouvrage défensif du Moyen Âge, en fait une interprétation du style troubadour du , très en vogue au Second Empire dans les classes aisées. Il fut reconstruit à cette époque pour par Viollet-le-Duc, qui y entreprit également d'importants travaux de création de décoration et de mobilier.
Le château fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1862. Il est géré par le Centre des monuments nationaux.
Historique
Origine
Au , un château s'élevait déjà sur le site, construit par le puissant lignage des Nivelon, seigneurs de Pierrefonds, originaires de Quierzy. Il n'en reste que des caves situées sous le logis du . Ce château passe à la fin du au roi Philippe Auguste, et demeure ensuite dans le domaine royal.
Le château de Louis d'Orléans (1396-1407)
En 1392, Louis d'Orléans reçoit en apanage le comté de Valois, plusieurs châtellenies, dont Pierrefonds. En 1396, Louis d'Orléans entreprend la reconstruction quasi totale du château. L'architecte n'en est pas connu, bien qu'on puisse sans doute attribuer l'édifice à Raymond du Temple. Le chantier fut dirigé par le maître des œuvres du bailliage de Senlis, Jean Lenoir, et supervisé après la mort de Raymond du Temple par le maître général des œuvres du duché Jean Aubelet. En 1406, le roi érige le comté en duché-pairie, y incluant entre autres Pierrefonds. Les travaux s'interrompirent après l'assassinat du duc en 1407, alors que les logis bordant la cour ne comportaient encore que leurs deux niveaux gigantesques de caves, mais ils ne furent jamais achevés.
Le château commandant le passage entre la forêt de Compiègne et la forêt de Villers-Cotterêts est destiné à la surveillance des échanges entre les Flandres et la Bourgogne, deux domaines qui appartiennent à la famille des ducs de Bourgogne, rivaux des Orléans.
En 1411, les partisans du duc de Bourgogne, dirigés par le comte de Saint-Pol, réussissent à occuper le château au nom du roi de France . Mais en 1412 le nouveau duc d'Orléans Charles, après sa paix avec le roi, rentre en possession de ses biens. Toutefois, Pierrefonds ne lui sera rendu par le comte de Saint-Pol qu'en 1413, celui-ci ayant pris soin d'en incendier les combles et les couvertures.
En 1415, à la suite de la défaite de la bataille d'Azincourt, Charles est emmené en captivité en Angleterre ; il y restera vingt-cinq ans. Le capitaine de Pierrefonds, Nicolas Bosquiaux, résiste jusqu'en 1420, mais la rigueur de l'hiver et la disette qui sévit l'obligent à capituler face aux partisans de l'Angleterre. Cette place reste une base bourguignonne jusqu'aux environs de 1436, où elle est alors commandée par un Armagnac.
Charles d'Orléans ne revient en France qu'en 1440 mais se retire dans ses apanages de Touraine. Toutefois, il fait réparer le château. La forteresse échoit ensuite à son fils, le futur roi de France .
Après son accession au trône, donne en apanage le duché de Valois à son cousin François, son futur successeur. À partir de 1515, le duché de Valois reste réuni à la couronne jusqu'au règne de .
Démantèlement du château par (1617)
En 1588 le château est occupé par un « seigneur de la guerre », le capitaine Rieux, partisan de la Ligue qui continue à lutter contre Henri de Navarre, devenu roi de France. Le capitaine Rieux repousse en 1591 deux tentatives de l'armée royale. En 1594 Rieux est capturé et pendu. Un nouveau commandant entreprend des négociations pour rendre le château de Pierrefonds. Mais Antoine de Saint-Chamand, un autre ligueur, grâce à des complicités dans la place, prend le château et ne le livre que moyennant rançon à la fin de l'année 1594.
En 1595 le château est confié à Antoine d'Estrées, gouverneur de l'Île-de-France, et, surtout, le père de Gabrielle d'Estrées, la maîtresse d'.
Le Henri de Saveulx (ou Saveux) prend le château pour le compte de d'Espagne. Le château est alors occupé par sept à huit cents napolitains et wallons expédiés par les Pays-Bas espagnols. Mais, après avoir résisté à plusieurs attaques royalistes, Saveulx est fait prisonnier, et les napolitains vendent le château à Antoine d'Estrées.
Durant la période troublée de la Régence de Marie de Médicis et des débuts du règne de , le château est la propriété de François-Annibal d'Estrées, vicomte de Cœuvres, fils d'Antoine d'Estrées et membre du « parti des mécontents » mené par , prince de Condé, désireux de renforcer son pouvoir au détriment de celui du roi de France.
Le château est assiégé et pris en 1617 par les troupes du gouverneur de Compiègne, le comte d'Auvergne, envoyées par Richelieu, secrétaire d'État à la Guerre, à la suite de bombardements qui ont créé une faille en un point faible de la forteresse, près de la porte, permettant ainsi aux troupes royalistes d'entrer dans le château. En le conseil du roi décide de démolir le château. Son démantèlement est entrepris par le comte d'Angoulême. On fait sauter les grosses tours par la mine, les logements sont détruits, les planchers et charpentes sont brûlés. Les ouvrages extérieurs sont rasés, les toitures détruites et des saignées sont pratiquées par la sape dans les tours et les courtines nord.
La redécouverte de Pierrefonds
Au cours du le château, abandonné, attire quelques rares visiteurs. En 1798 il est vendu comme bien national pour . le rachète en 1813 pour et le fait rentrer dans les dépendances de la forêt de Compiègne.
Au cours du l'engouement pour le patrimoine architectural du Moyen Âge le fait devenir une « ruine romantique » : en Louis-Philippe y offre un banquet à l'occasion du mariage de sa fille Louise avec Léopold de Saxe-Cobourg Gotha, premier roi des Belges.
Comme d'autres artistes, Jacques Auguste Regnier peint une Vue du Château de Pierrefonds en ruine en 1829, qui est conservée au Musée de l'Oise à Beauvais. Corot représente les ruines à plusieurs reprises entre 1834 et 1866.
La réinvention du château
Au-delà d'une simple restauration
Le prince-président Louis-Napoléon Bonaparte visite le château en 1850. Devenu l'empereur , il demande à l'architecte Eugène Viollet-le-Duc d'entreprendre la restauration de l'édifice en 1857. Une anecdote raconte que l'empereur hésitait entre la restauration du château de Pierrefonds et celle du château de Lavardin dans le Loir-et-Cher ; l'impératrice Eugénie lui aurait proposé un tirage au sort, dont sortit le nom de Pierrefonds. Et pour cause : pour satisfaire sa préférence, elle aurait écrit ce nom sur les deux papiers du tirage.
Le chantier commence, en , tout d'abord pour rénover la tour Hector de cette ruine célèbre et visitée. Il n'est alors question que d'une simple remise en état des parties habitables (donjon et deux tours), les ruines « pittoresques » devant subsister pour le décor. En 1862, le projet prend de l'ampleur : le souverain désire cette fois-ci en faire une résidence impériale afin de recevoir et de faire admirer sa splendide collection d'armes et d'armures ; le château doit donc être entièrement reconstruit. Les travaux, qui auront coûté cinq millions de francs de l'époque (dont quatre millions ont été prélevés sur la liste civile de l'empereur), seront arrêtés en 1885, six ans après la mort de Viollet-le-Duc, après avoir été continués par son gendre Maurice Ouradou, puis Juste Lisch. Faute d'argent, la décoration des salles reste inachevée.
Viollet-le-Duc fait pour l'intérieur un travail d'invention et de recréation beaucoup plus que de restauration. Il imagine comment aurait dû être le château, sans se fonder sur l'histoire stricte de l'édifice. La cour intérieure, avec ses galeries Renaissance, tout autant que les peintures polychromes d'inspiration médiévale, témoigne de son éclectisme et de sa liberté d'interprétation.
On reconnaît par contre dans l'architecture extérieure son excellente connaissance de l'art castral du . L'architecte s'offre cependant dans le parc et les fortifications un éventail éclectique des constructions défensives des autres époques. Il a laissé libre cours à une inspiration très personnelle, travail qui n'est pas sans rappeler celui effectué par l'architecte au château de Roquetaillade.
Si ses détracteurs lui ont reproché cette réinvention d'une architecture néo-médiévale, qui prenait de larges libertés avec la vérité archéologique, Viollet-le-Duc a fait montre dans cette reconstruction d'un exceptionnel sens de l'élévation et des volumes et d'une incontestable sensibilité au site. Il ne fit pas œuvre d'archéologue, mais de créateur. Il a imaginé des sculptures, des boiseries, un décor peint, des meubles, tout un ensemble qui annonce parfois plus l'Art nouveau des années 1900 que le retour au Moyen Âge. Il s'est attaché à concilier le respect des vestiges médiévaux et les impératifs de la vie de cour telle qu'on la concevait sous .
Des techniques modernes
À Pierrefonds, Eugène Viollet-le-Duc est à la fois architecte et pédagogue. Son programme est exprimé de manière claire en 1853 : « Le château de Pierrefonds, rétabli en totalité, fera connaître cet art à la fois civil et militaire qui, de à , était supérieur à tout ce que l’on faisait alors en Europe. ». L’œuvre de Pierrefonds est donc une leçon d’architecture.
La reconstruction du château est un manifeste du répertoire décoratif architectural, directement issu des dessins d’Eugène Viollet-le-Duc, mais aussi de l’emploi de procédés constructifs les plus performants de son temps. Si l’apparence est médiévale, les procédés constructifs sont ceux du .
Ainsi, la silhouette générale du château est rehaussée par de nombreux et variés accessoires de toitures qui sont modernes (lucarnes, crêtes de faîtage, épis, poinçons, girouettes et bannières).
L’usage du fer est généralisé, visible dans les combles pour les charpentes et dissimulé dans les planchers dont l’âme des poutres est renforcée de métal. Les couvertures d’ardoise sont posées au crochet. Les portails et le pont-levis sont entièrement métalliques.
Le confort moderne fait aussi son apparition avec l’installation d’un calorifère répartissant l’air chaud dans les salles par des boisseaux en fer et plâtre.
Chronologie du chantier
décembre 1857 : approuve le projet de restauration du donjon proposé par Viollet-le-Duc.
1858 : travaux de fouilles. Les découvertes sont exposées au château.
décembre 1858 : achèvement de la couverture de la tour Hector.
décembre 1860 : achèvement de la couverture de la tour Godefroy de Bouillon et de la tour carrée du donjon.
décembre 1861 : achèvement de la couverture du donjon.
décembre 1864 : poursuite des travaux du donjon et achèvement de la tour de César.
1865 : achèvement du donjon, des tours Artus et Alexandre, de l'aile Ouest.
décembre 1866 : achèvement du décor de la salle des Preuses.
décembre 1867 : achèvement des tours Charlemagne et Josué. Création du vieux pont devant le châtelet.
décembre 1868 : achèvement des maçonneries et des couvertures de la chapelle.
septembre 1870 : achèvement de l'ensemble des couvertures. Cinq salles sont entièrement décorées.
1882 : achèvement des travaux de la façade de la chapelle.
novembre 1885 : arrêt définitif des travaux
Description de l’extérieur du château
Bien que dans l'ensemble l'aspect extérieur du château ait été respecté, Viollet-le-Duc a tout de même apporté quelques modifications sur la partie Sud. En effet, afin de justifier l'emplacement du château qui est dominé de ce côté par un plateau, Viollet-le-Duc a prétendu qu'il existait entre le château et le plateau un profond fossé et trois retranchements pour canons, alors que l'artillerie n'a été utilisée qu'au . Dans sa reconstitution, il a donc placé un fossé et plusieurs dispositifs extérieurs de défense (portes, chicanes, pont-levis, châtelets) qui n'ont aucune efficacité militaire, mais qui contribuent à l'aspect de décor théâtral.
Pour le reste, le château présente, comme sous Louis d'Orléans, cette forme de quadrilatère irrégulier de , flanqué de huit grosses tours portant chacune dans une niche la statue d'un preux. La façade principale est également ornée d'un bas-relief représentant l'Annonciation. Cela s'inscrit dans une transformation, qui émerge en ce début du , de la conception du château qui n'apparaît plus seulement comme un objet de défense mais aussi comme un lieu d'habitation.
Un des traits les plus caractéristiques du système de défense du château est d'être muni, au niveau des courtines et des tours, de deux chemins de ronde superposés. Le premier, chemin de ronde inférieur, est couvert d'un toit pour empêcher l'escalade au moyen d'échelles et repose sur des mâchicoulis. Les murs sont percés d'archères cruciformes permettant d'atteindre les assaillants qu'ils soient éloignés ou proches des murailles. Le chemin de ronde supérieur, avec ses créneaux et ses meurtrières, forme une seconde ligne de défense. L'originalité est que le crénelage se trouve de niveau avec celui des tours, ce qui permet une communication entre elles. Enfin, sur les deux grosses tours Charlemagne et Jules César, Viollet-le-Duc a rajouté un troisième étage de défense – que beaucoup de spécialistes contestent – constitué de hautes cheminées crénelées qui donne au château un aspect féerique.
Les tours
Le château comporte huit tours dont chacune porte le nom d’un personnage issu des Neuf Preux.
Personnages nés dans un roman au début du , les preux symbolisent toutes les vertus des chevaliers : bravoure, fidélité, honneur… Au nombre de neuf, ils sont issus de trois sources: l’Antiquité et les histoires juive et chrétienne. Ils sont tous des héros de l’histoire et de grands conquérants. Ainsi les preux de l’Antiquité sont Hector (roi de Troie), Alexandre (Alexandre le Grand, conquérant d’un empire allant de la Grèce jusqu’à l’Inde) et Jules César. Ceux représentant l’histoire juive : Josué (successeur de Moïse qui se bat contre les Infidèles), Judas Maccabé (s’est rendu maître de Jérusalem en combattant les Syriens) et David (vainqueur du géant Goliath). Enfin, trois rois chrétiens : Charlemagne (roi des Francs à la tête d’un empire s’étendant jusqu’à l’Allemagne actuelle), le roi Arthur ou Artus (célèbre pour son légendaire Camelot et son épée Excalibur) et Godefroy de Bouillon (héros de la première croisade au ). Ces neuf personnages se retrouvent à Pierrefonds dans chacune des tours du mur d’enceinte mais aussi, dans leur version féminine, dans la plus grande salle d’apparat du château : la salle des preuses.
Parmi ces tours nous avons : Artus, Alexandre, Godefroy de Bouillon, Josué, Hector, Judas Maccabée, Charlemagne et Jules César. La tour Alexandre (dite tour de la torture) reprend l’architecture du avec ses murs bruts. Au bas, dans les soubassements de la tour, se trouvent toujours les oubliettes datant de l’époque médiévale. Le preux non doté d'une tour (le roi David) a été symbolisé par la présence d'une étoile de David dans la rosace de la chapelle.
Pour leur permettre de résister aux tirs des bombardes, les tours placées face au plateau (tours Jules César et Charlemagne) ont des diamètres exceptionnels de avec une épaisseur des murs pouvant aller jusqu'à . Les autres tours ont des diamètres compris entre .
Les tours ont été reconstruites à partir des maçonneries anciennes. La présence d'un cachot dans la partie basse d'une tour est attesté.
La cour d’honneur
La cour d'honneur distribue au sud-ouest, le donjon qui enferme les appartements impériaux ; au nord-ouest, le grand corps de logis qui abrite les salles d’apparat ; au nord-est, l’aile des cuisines avec les appartements des invités et au sud, la chapelle et la cour des provisions.
Les façades de style Renaissance qui donnent sur la cour sont toutes conçues comme des écrans ou des décors de théâtre dont le dessin est destiné à l’agrément du visiteur situé au centre. Elles ne reflètent en rien la disposition intérieure, à l’inverse du système médiéval. Ainsi, les toitures de l’aile destinée aux invités sont-elles dédoublées de manière à donner un pignon sur la cour et, de l’autre côté, un haut toit à double pente. La coupe sur ce bâtiment montre aussi la variété d’agencement des cloisons et des voûtements d’un étage à un autre, liberté rendue possible uniquement par l’utilisation d’une structure métallique dissimulée dans les maçonneries d’aspect traditionnel.
La façade principale, celle du grand logis, présente des arcades en anses de panier formant un préau, que surmonte une galerie de de long. L’ensemble a été imaginé par Viollet-le-Duc. Dans la galerie couverte, les clés de voûtes sont, sur une face, sculptées de représentations des métiers du Moyen Âge (tailleurs de pierre, écuyer…) et sur l’autre face de monstres et de chimères. Les chapiteaux de cette galerie, retracent l’un des romans les plus célèbres du Moyen Âge, le Roman de Renart. Plus qu’un roman le Roman de Renart est un ensemble de récits de différents auteurs mettant en scène des animaux qui se comportent comme des humains. Ces récits s’axent autour d’un personnage central : Renard, le goupil (nom ancien désignant un renard) habile et rusé. On retrouve aussi Ysengrin, le loup bête et cruel, Noble, le lion, roi des animaux ou encore Chanteclerc, le coq.
Au milieu de la cour d’honneur, trône une statue équestre en bronze de Louis d'Orléans, et d'énormes salamandres, symbole du duc, font office de gargouilles. Ces sculptures ont été réalisées par Emmanuel Frémiet [1824-1910] ainsi que les chimères du grand perron d'angle.
Description de l’intérieur du château
La chapelle
La chapelle a été entièrement reconstruite. Lovant son abside dans la tour Judas-Maccabée, elle n’est pas visible de l’extérieur. Sa façade sur cour rappelle les saintes chapelles du Moyen Âge (château de Vincennes). Ornée d’une figure de pèlerin de Saint-Jacques-de-Compostelle (auquel Viollet-le-Duc a prêté ses traits, réalisée en 1884 par Hiolin), elle dissimule une architecture étonnante, bien loin des modèles anciens puisqu’une tribune destinée aux gardes du château a été installée au-dessus du chœur.
Aux piédroits du portail, figurent Louis d'Orléans et sa femme, Valentine Visconti. Au-dessus du tympan de la chapelle, figure saint Denis accompagné de ses compagnons saint Rustique et saint Éleuthère.
Le donjon
Le donjon du château pouvait être complètement isolé des autres défenses. Il comprend les deux grosses tours de César et de Charlemagne, tout le bâtiment carré, divisé en trois salles à chaque étage, et la tour carrée. Le donjon était l’habitation réservée au seigneur.
Bâti dès le , le donjon a pour particularité et originalité à Pierrefonds d’être totalement accolé à la muraille du château. Composé de trois étages successifs, il était destiné à accueillir les appartements des souverains. Aujourd’hui (en 2013), seuls les appartements de l’empereur sont accessibles au public.
En relevant les ruines en 1858, Viollet-le-Duc n'a pas modifié fondamentalement l'implantation initiale du donjon. Sa première intention, conformément à la volonté de , fut de remonter exclusivement que le donjon car d'importantes portions de murs subsistaient.
L’escalier du donjon, entièrement imaginé lors des restaurations du , est greffé sur des murs restaurés. Son départ en perron couvert échappe à tout modèle médiéval mais assure une entrée majestueuse aux appartements impériaux. Si l’aspect général de cet escalier est incontestablement médiéval, le foisonnant répertoire décoratif est d’inspiration très originale avec une liberté certaine dans le mélange des réminiscences médiévales et Renaissance. Les quatre statues féminines représentent les quatre vertus cardinales : la Justice, la Tempérance, la Prudence et la Force.
Le salon de réception
Au , l’empereur et l’impératrice recevaient ici leurs proches et intimes. Salle dépourvue d’ameublement à l’exception d’une banquette remarquable due à Viollet-le-Duc, la décoration est quant à elle très lumineuse et riche. Les murs représentent divers emblèmes et blasons de souverains peints par la technique dite de peinture au pochoir. Se côtoient dans cet ensemble l’Aigle impérial de et le porc-épic de . Le porc-épic était l’emblème de la dynastie des Valois d’Orléans et leur devise était : « Qui s’y frotte s’y pique ». Le reste de la pièce est agrémenté de panneaux de lambris sculptés et représentant diverses chimères.
Toute la sculpture en bois a été réalisées par Zoegger.
La grande banquette sculptée à dossier basculant a été réalisée à partir de dessins de Viollet-le-Duc montrant les projets d'ameublement destinés aux appartements privés.
La salle des plâtres de travail
Dans ce lieu totalement dépourvu de peintures murales étaient réalisées et exposées diverses statues destinées à orner le château. Posés sur leur sellette d'origine, les plâtres de travail ont été utilisés par Viollet-le-Duc pour faire exécuter la statuaire monumentale du château : les preux des tours, les preuses de la salle de bal, l'archange saint Michel et la Vierge de l'Annonciation.
Le cabinet de travail de l’Empereur
C’est la pièce la plus meublée du donjon, avec notamment le bureau sur lequel travaillait Viollet-le-Duc. Intrigant mais amusant, un cabinet de toilette était dissimulé derrière une porte faisant office d’armoire. Ce cabinet de toilette possédait un système de chasse d'eau alimenté par le biais d’une bassine remplie d’eau et située au-dessus de l’armoire.
Les parties hautes des lambris représentent des rinceaux, des feuillage, et des figures d'animaux combattants. Le décor peint au pochoir reprend le motif de l'aigle impériale mais modifié pour éviter toute répétition. Le manteau de la cheminée est peint d'abeilles, emblème choisi par pour évoquer la notion de pugnacité.
La chambre de
C’est une pièce immensément illuminée. Cet avantage provient de sa position au centre du donjon. Viollet-le-Duc a conçu un décor ornemental de lambris sculpté et de peinture au pochoir où la richesse des figures inspirées des bestiaires médiévaux rivalise avec le foisonnement des motifs floraux. Par cette utilisation de la ligne végétale, par la stylisation du dessin et l'emploi d'une vive polychromie, l'architecte s'impose ici, avec cinquante ans d'avance, comme l'un des précurseurs de l'Art nouveau si brillamment illustré par Guimard ou Horta. Symbole récurrent, l'aigle impériale orne poutres, murs et cheminées tandis qu'une frise historiée narre la vie des chevaliers du . Elle se lit en partant de la droite de la cheminée. Elle décrit l'éducation idéale du chevalier, l'art de combattre. Elle évoque l'exploit que doit réaliser chaque chevalier par la mort d'un griffon. Enfin, elle rappelle que l'un des devoirs d'un seigneur est de rendre la justice.
Le linteau de la cheminée s'orne d'abeilles sculptées. Dans le cartouche s'inscrit la devise : « Qui veult peult ».
La chambre est vide de tout meuble. Viollet-le-Duc dessina un projet de lit qui resta sans suite.
L’appartement de l’Impératrice
La chambre de l'impératrice Eugénie est une haute salle voûtée sur le plan d'un octogone, entièrement peinte, au second étage de la tour Jules-César, au-dessus de la chambre de Napoléon III. Le salon-antichambre occupe la moitié du donjon.
Sur le manteau de la cheminée figure un arbre dont les branches à enroulement désignent chacune un des huit chevaliers de la Table Ronde. Au sommet, siège Arthur (ou Artus). Les vitraux aux aigles héraldiques portent la devise « Je l'envie ».
Le grand logis
Le dépôt des sculptures
Dans ces salles gothiques, sont exposées au public depuis 1997 les sculptures de plâtre commandés par Louis-Philippe pour le musée national du château de Versailles. Ce sont pour la plupart les copies des gisants et d’orants de la basilique Saint-Denis. Parmi ces sculptures figurent également ceux qui ont fait Pierrefonds : Louis et Charles d'Orléans ou Valentine Visconti duchesse de Milan.
En 2006, l’artiste Skertzo a installé une muséographie moderne. Mais la présentation des moulages respecte pour l'essentiel, la dépose effectuée en 1953, sans respect chronologique ni intention pédagogique.
Les caves où se trouve ce dépôt correspondent aux parties de château datant de Louis d'Orléans. On y voit aussi les foyers en brique du système de chauffage par calorifères datant du .
La salle de la maquette
La maquette en pierre du château a été réalisée pour l’Exposition universelle de 1878 par Lucjan Wyganowski (1809-1886), inspecteur des travaux dès 1857, et infatigable collaborateur de l'ombre de Viollet-le-Duc. Lors de sa présentation à l'exposition universelle, la maquette a été découpée en et rangées dans .
Lucjan Wyganowski, (officier polonais ayant combattu à la bataille d'Ostrołęka, et réfugié en France depuis 1831) a tenu un journal des travaux des restaurations, qui est une mine d'informations et, est toujours fort utile de nos jours.
Il décéda au château de Pierrefonds, où il continuait son œuvre, le .
La salle des gardes ou des mercenaires
D’après Viollet-le-Duc, elle était destinée à abriter des soldats que l’on surveillait depuis la galerie du demi-étage.
Quelques vestiges de l'ancien château découverts lors des fouilles archéologiques de 1858 sont entreposés, notamment une statue de la Vierge de l'Annonciation et trois statues de Preux : Artus, Charlemagne et Godefroy de Bouillon.
Cette salle a été entièrement créée par Viollet-le-Duc sauf la cheminée à deux âtres et blason des Orléans qui est en partie d'origine.
La salle des preuses
Ancienne salle de justice, c’est aujourd’hui la salle la plus imposante du château incarnant le faste de la période Second-Empire avec son architecture impressionnante et sa décoration grandiose. Elle a une longueur de , une largeur de et une hauteur de . La voûte en berceau lambrissé carénée, en double presque le volume. Elle est éclairée par .
Sous le Second Empire, ce lieu sert de salle de réception ainsi que de galerie de bal. À cet effet, une tribune d’orchestre située au-dessus de la salle d'armes, la domine.
Deux ensembles statuaires se répondent aux extrémités de la salle : Le portail est richement orné de statues-colonnes avec, au centre, l’empereur Charlemagne entouré des princes paladins: Olivier, Roland, l’évêque Turpin et Guillaume d'Orange. À son dessus, deux anges soutiennent le blason impérial surmonté d’une couronne. Les sculptures ont été réalisées par Gondran.
De l’autre côté de la salle, on trouve une cheminée à double foyer, monumentale, ornée d’un manteau représentant neuf statues féminines nommées les preuses. Elles évoquent l’amour courtois. Les visages des « preuses » s'inspirent de ceux de l'impératrice et de ses dames de compagnie. Nous avons de gauche à droite : Thamaris (maréchale Canrobert), Cinopé (princesse Murat), Lampetto (duchesse de Malakoff), Hipolyté (baronne de Pierres), Sémiramis (impératrice Eugénie), Penthésilée (duchesse de Cadore), Teuca (duchesse de Bassano), Déiphyle (comtesses de la Poeze) et Ménalippe (madame Carette) qui, n’étant pas d’origine noble, est la seule statue à ne pas avoir de couronne.
Seules deux banquettes circulaires dessinées par Viollet-le-Duc constituent le mobilier après le déménagement de la collection d’armures médiévales de Napoléon III qui se trouve maintenant à l’hôtel des Invalides, à Paris. La collection d’armures et d’armes de poing avait été acquise par l’empereur à la vente du prince Soltikoff en 1861 et elle était présentée auparavant dans le palais de l’Industrie aux Champs-Élysées.
L’aile des invités
L’aile des invités abritait au rez-de-chaussée, les cuisines et à l’étage, des salons, puis à l’étage supérieur, les appartements des invités. Cette aile n’a jamais été terminée.
De nos jours, elle abrite les collections des ateliers Monduit. Ces ateliers surent renouveler la technique de la plomberie d’art. De grands sculpteurs et architectes confièrent à ces ateliers la restauration de toitures de châteaux, d’églises ou d’hôtels particuliers, mais aussi des créations telles que la flèche de la cathédrale Notre-Dame de Paris, la grande lanterne de la coupole de l’Opéra de Paris, la flèche de la cathédrale d’Amiens, la couverture en bronze de la statue de la Liberté à New York (une reproduction en modèle réduit est visible), le Lion de Belfort, l’archange saint Michel qui couronne la flèche de l’abbaye du Mont-Saint-Michel, la réalisation du quadrige sur le toit du Grand Palais à Paris et aussi, les couvertures du château de Pierrefonds.
Les pièces présentées ne sont pas des copies mais des doubles véritables, fabriqués par les ateliers Monduit au moment de la réalisation des commandes, pour être exposés lors des expositions universelles.
L’escalier à double révolution emblématique de la période Renaissance offre deux volées qui ne se croisent pas (comme au château de Chambord), jouant ainsi sur une idée de divertissement pour la Cour.
Un monument en constante transformation
Dès ses origines
Ouverts au public sous le Second Empire comme un musée, le bâtiment et son parc, une fois la défaite consommée, retrouvent cette vocation et, jusqu’en 1879, date de la mort de Viollet-le-Duc les travaux d’aménagement se poursuivent. Pourtant, dès l’année 1870, la collection d’armures a été déménagée. Vide, le château est loin d’être terminé. Les visiteurs se font rares. Ils afflueront plus tard, d’autant qu’en 1884, date du décès de Maurice Ouradou, gendre de l’architecte qui avait poursuivi l’entreprise d’après les dessins de son beau-père, le train arrivera à Pierrefonds. Mais après 1870 Viollet-le-Duc programme seul la reconstruction du château. L’empereur est absent, humilié par les Prussiens ; l’architecte prépare donc sans lui le devenir de cette œuvre si peu ordinaire et fait de la reconstruction de Pierrefonds une leçon pour le présent.
De nos jours
Au terme d'une période de désaffection qui a vu diminuer le nombre de ses visiteurs ( en 2000), le domaine est dirigé depuis 2008 par l'administratrice Eva Grangier Menu.
La galerie des gisants a fait l'objet d'une nouvelle scénographie en 2006 après l'affectation définitive des sculptures en plâtre provenant, pour la plupart, de la nécropole de la basilique Saint-Denis. Représentant des personnages étroitement liés à la monarchie française, elles avaient été commandées par le roi Louis-Philippe pour le musée de l'Histoire de France du château de Versailles.
D'autres parties du château sont ouvertes, dont l'exposition de la collection Monduit, en cuivre martelé.
Le parc du château fait l'objet d'un programme de restauration, avec la construction et l'installation d'engins de siège, comme un trébuchet.
Depuis , une campagne de restauration sans précédent étalée sur cinq ans, a été lancée. Objectif : donner encore plus à voir aux visiteurs et ainsi attirer un nouveau public
Le château comme décor de tournage
Cinéma
Le château a servi fréquemment de lieu de tournages de films :
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La Vie de Polichinelle (1907) ;
Cavalcade d'amour de Raymond Bernard (1939)
L'Aigle à deux têtes (1948) ;
Le Bossu (1959) ;
Le Capitan (1960) ;
Le Miracle des loups (1961) ;
Pleins feux sur Stanislas (1965) ;
Peau d'Âne (1970) ;
Les Charlots contre Dracula (film, 1980) pour les extérieurs;
Papy fait de la résistance (1983) ;
Les Couloirs du temps : Les Visiteurs 2 (1998) ;
L'Homme au masque de fer (1998) ;
Jeanne d’Arc (1999) ;
Les Nouvelles Aventures de Cendrillon (2017),
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En 1961, dans le film Le Capitaine Fracasse de Pierre Gaspard-Huit, la scène de la représentation de la troupe des comédiens devant le roi a été tournée dans la grande Salle des Preuses.
Il a aussi inspiré le château du roi Miraz dans Le Monde de Narnia : Le Prince Caspian.
Télévision
Plus récemment, il a servi de décor pour des séries télévisées :
Diane de Poitiers (2022)
Annexes
Bibliographie
Gérard Dalmaz, Le Château de Pierrefonds, éditions du patrimoine, 2010.
Robert Dalau, Le Château de Pierrefonds, éditions du patrimoine, 1997, .
François Beauvy, Le Siècle de Pierrefonds, 1832-1914, Trosly-Breuil, Ed. du Trotteur ailé, 2015, 159 p. .
Arnaud Timbert, Viollet-le-Duc et Pierrefonds : histoire d'un chantier'', Villeneuve-d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2017.
Articles connexes
Pierrefonds (Oise)
Liste des monuments historiques de l'Oise (est)
Louis d'Orléans
Eugène Viollet-le-Duc
Liens externes
Les archives de la gestion de la restauration des ruines du château de Pierrefonds sous le Second Empire sont conservées aux Archives nationales (France).
Notes et références
Pierrefonds
Pierrefonds
Monument historique dans l'Oise
Monument historique classé en 1862
Édifice géré par le Centre des monuments nationaux
Picardie médiévale
Architecture au Moyen Âge
Histoire militaire du Moyen Âge
Architecture militaire
Patrimoine du XIXe siècle
Architecture éclectique en France
Édifice religieux néo-gothique en Picardie
Pierrefonds
Bâtiment restauré par Eugène Viollet-le-Duc
Édifice représenté sur une pièce de monnaie | Le château de Pierrefonds est un imposant château fort construit à la fin du , qui se dresse sur la commune française de Pierrefonds, dans le département de l'Oise, en région des Hauts-de-France, à la lisière sud-est de la forêt de Compiègne, au nord de Paris. |
635 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Compilateur | Compilateur | En informatique, un compilateur est un programme qui transforme un code source en un code objet. Généralement, le code source est écrit dans un langage de programmation (le langage source), il est de haut niveau d'abstraction, et facilement compréhensible par l'humain. Le code objet est généralement écrit en langage de plus bas niveau (appelé langage cible), par exemple un langage d'assemblage ou langage machine, afin de créer un programme exécutable par une machine.
Présentation générale
Un compilateur effectue les opérations suivantes : analyse lexicale, pré-traitement (préprocesseur), analyse syntaxique (), analyse sémantique, et génération de code optimisé. La compilation est souvent suivie d'une étape d’édition des liens, pour générer un fichier exécutable. Quand le programme compilé (code objet) est exécuté sur un ordinateur dont le processeur ou le système d'exploitation est différent de celui du compilateur, on parle de compilation croisée.
On distingue deux options de compilation :
(AOT), où il faut compiler le programme avant de lancer l'application : c'est la situation traditionnelle.
Compilation à la volée (, en abrégé JIT) : cette faculté est apparue dans les (par exemple avec Tcl/Tk).
Historique
Les logiciels des premiers ordinateurs étaient écrits en langage assembleur. Les langages de programmation de plus haut niveau (dans les couches d'abstraction) n'ont été inventés que lorsque les avantages apportés par la possibilité de réutiliser le logiciel sur différents types de processeurs sont devenus plus importants que le coût de l'écriture d'un compilateur. La capacité de mémoire très limitée des premiers ordinateurs a également posé plusieurs problèmes techniques dans le développement des compilateurs.
Vers la fin des , des langages de programmation indépendants des machines font pour la première fois leur apparition. Par la suite, plusieurs compilateurs expérimentaux sont développés. Le premier compilateur est écrit par Alick Glennie pour Autocode, en 1952. L'équipe FORTRAN dirigée par John Backus d'IBM est considérée comme ayant développé le premier compilateur complet, durant la période 1954-1957, et il s'agit du premier compilateur optimiseur, l'objectif de l'équipe étant de générer un code en langage machine quasiment aussi rapide que celui qu'aurait généré un programmeur. COBOL, développé en 1959 et reprenant largement des idées de Grace Hopper est le premier langage à être compilé sur plusieurs architectures.
Dans plusieurs domaines d'application, l'idée d'utiliser un langage de plus haut niveau d'abstraction s'est rapidement répandue. Avec l'augmentation des fonctionnalités supportées par les langages de programmation plus récents et la complexité croissante de l'architecture des ordinateurs, les compilateurs se sont de plus en plus complexifiés.
En 1962, le premier compilateur « auto-hébergé » - capable de compiler en code objet, son propre code source exprimé en langage de haut niveau - est créé, pour le Lisp, par Tim Hart et Mike Levin au (MIT). À partir des , il est devenu très courant de développer un compilateur dans le langage qu'il doit compiler, faisant du Pascal et du C des langages de développement très populaires.
On peut aussi utiliser un langage ou un environnement spécialisé dans le développement de compilateurs : on parle lors d'outils de méta-compilation, et on utilise par exemple un compilateur de compilateur. Cette méthode est particulièrement utile pour réaliser le premier compilateur d'un nouveau langage ; l'utilisation d'un langage adapté et rigoureux facilite ensuite mise au point et évolution.
Structure et fonctionnement
La tâche principale d'un compilateur est de produire un code objet correct qui s'exécutera sur un ordinateur. La plupart des compilateurs permettent d'optimiser le code, c'est-à-dire qu'ils vont chercher à améliorer la vitesse d'exécution, ou réduire l'occupation mémoire du programme.
En général, le langage source est « de plus haut niveau » que le langage cible, c'est-à-dire qu'il présente un niveau d'abstraction supérieur. De plus, le code source du programme est généralement réparti dans plusieurs fichiers.
Un compilateur fonctionne par analyse-synthèse : au lieu de remplacer chaque construction du langage source par une suite équivalente de constructions du langage cible, il commence par analyser le texte source pour en construire une représentation intermédiaire qu'il traduit à son tour en langage cible.
On sépare le compilateur en au moins deux parties : une partie avant (ou frontale), parfois appelée « souche », qui lit le texte source et produit la représentation intermédiaire ; et une partie arrière (ou finale), qui parcourt cette représentation pour produire le texte cible. Dans un compilateur idéal, la partie avant est indépendante du langage cible, tandis que la partie arrière est indépendante du langage source.
Certains compilateurs effectuent des traitements substantiels sur la partie intermédiaire, devenant une partie centrale à part entière, indépendante à la fois du langage source et de la machine cible. On peut ainsi écrire des compilateurs pour toute une gamme de langages et d'architectures en partageant la partie centrale, à laquelle on attache une partie avant par langage et une partie arrière par architecture.
Les étapes de la compilation incluent :
le prétraitement, nécessaire pour certains langages comme C, qui prend en charge la substitution de macro et de la compilation conditionnelle.
Généralement, la phase de prétraitement se produit avant l'analyse syntaxique ou sémantique ; par exemple dans le cas de C, le préprocesseur manipule les symboles lexicaux plutôt que des formes syntaxiques.
l'analyse lexicale, qui découpe le code source en petits morceaux appelés jetons ().
Chaque jeton est une unité atomique unique de la langue (unités lexicales ou lexèmes), par exemple un mot-clé, un identifiant ou un symbole. La syntaxe de jeton est généralement un langage régulier, donc reconnaissable par un automate à états finis.
Cette phase est aussi appelée à balayage ou lexing ; le logiciel qui effectue une analyse lexicale est appelé un analyseur lexical ou un scanner. Un analyseur lexical pour un langage régulier peut être généré par un programme informatique, à partir d'une description du langage par des expressions régulières. Deux générateurs classiques sont lex et flex.
l'analyse syntaxique implique l'analyse de la séquence jeton pour identifier la structure syntaxique du programme.
Cette phase s'appuie généralement sur la construction d'un arbre d'analyse ; on remplace la séquence linéaire des jetons par une structure en arbre construite selon la grammaire formelle qui définit la syntaxe du langage. Par exemple, une condition est toujours suivie d'un test logique (égalité, comparaison…). L'arbre d'analyse est souvent modifié et amélioré au fur et à mesure de la compilation. Yacc et GNU Bison sont les analyseurs syntaxiques les plus utilisés.
l'analyse sémantique est la phase durant laquelle le compilateur ajoute des informations sémantiques à l'arbre d'analyse et construit la table des symboles.
Cette phase vérifie le type (vérification des erreurs de type), ou l'objet de liaison (associant variables et références de fonction avec leurs définitions), ou une tâche définie (toutes les variables locales doivent être initialisées avant utilisation), peut émettre des avertissements, ou rejeter des programmes incorrects.
L'analyse sémantique nécessite habituellement un arbre d'analyse complet, ce qui signifie que cette phase fait suite à la phase d'analyse syntaxique, et précède logiquement la phase de génération de code ; mais il est possible de replier ces phases en une seule passe.
la transformation du code source en code intermédiaire ;
l'application de techniques d'optimisation sur le code intermédiaire : c'est-à-dire rendre le programme « meilleur » selon son usage ;
la génération de code avec l'allocation de registres et la traduction du code intermédiaire en code objet, avec éventuellement l'insertion de données de débogage et d'analyse de l'exécution ;
et finalement l'édition des liens.
L'analyse lexicale, syntaxique et sémantique, le passage par un langage intermédiaire et l'optimisation forment la partie frontale.
La génération de code et l'édition de liens constituent la partie finale.
Ces différentes étapes font que les compilateurs sont toujours l'objet de recherches.
Lien avec les interpréteurs
L'implémentation (réalisation concrète) d'un langage de programmation peut être interprétée ou compilée. Cette réalisation est un compilateur ou un interpréteur, et un langage de programmation peut avoir une implémentation compilée, et une autre interprétée.
On parle de compilation si la traduction est faite avant l'exécution (le principe d'une boucle est alors traduit une fois), et d'interprétation si la traduction est finie pas à pas, durant l'exécution (les éléments d'une boucle sont alors examinés à chaque usage).
L'interprétation est utile pour la mise au point ou si les moyens sont limités. La compilation est préférable en exploitation.
Problème d'amorçage ()
Les premiers compilateurs ont été écrits directement en langage assembleur, un langage symbolique élémentaire correspondant aux instructions du processeur cible et quelques structures de contrôle légèrement plus évoluées. Ce langage symbolique doit être assemblé (et non compilé) et lié pour obtenir une version exécutable. En raison de sa simplicité, un programme simple suffit à le convertir en instructions machines.
Les compilateurs actuels sont généralement écrits dans le langage qu'ils doivent compiler ; par exemple un compilateur C est écrit en C, SmallTalk en SmallTalk, Lisp en Lisp Dans la réalisation d'un compilateur, une étape décisive est franchie lorsque le compilateur pour le langage X est suffisamment complet pour se compiler lui-même : il ne dépend alors plus d'un autre langage (même de l'assembleur) pour être produit.
Il est complexe de détecter un bogue de compilateur. Par exemple, si un compilateur C comporte un bogue, les programmeurs en langage C auront naturellement tendance à mettre en cause leur propre code source, non pas le compilateur.
Pire, si ce compilateur buggé (version V1) compile un compilateur (version V2) non buggé, l'exécutable compilé (par V1) du compilateur V2 pourrait être buggé. Pourtant son code source est bon. Le oblige donc les programmeurs de compilateurs à contourner les bugs des compilateurs existants.
Compilateur simple passe et multi passe
La classification des compilateurs par nombre de passes a pour origine le manque de ressources matérielles des ordinateurs.
La compilation est un processus coûteux et les premiers ordinateurs n'avaient pas assez de mémoire pour contenir un programme devant faire ce travail. Les compilateurs ont donc été divisés en sous programmes qui font chacun une lecture de la source pour accomplir les différentes phases d’analyse lexicale, d'analyse syntaxique et d'analyse sémantique.
L'aptitude à combiner le tout en un seul passage a été considérée comme un avantage, car elle simplifie l'écriture du compilateur, qui s'exécute généralement plus rapidement qu’un compilateur multi passe.
Ainsi, dus aux ressources limitées des premiers systèmes, de nombreux langages ont été spécifiquement conçus afin qu'ils puissent être compilés en un seul passage (par exemple, le langage Pascal).
Structure non linéaire du programme
Dans certains cas, telle ou telle fonctionnalité du langage requiert que son compilateur effectue plus d'une passe. Par exemple, considérons une déclaration figurant à la de la source qui affecte la traduction d'une déclaration figurant à la . Dans ce cas, la première passe doit recueillir des renseignements sur les déclarations, tandis que la traduction proprement dite ne s’effectue que lors d'un passage ultérieur.
Optimisations
Le fractionnement d'un compilateur en petits programmes est une technique utilisée par les chercheurs intéressés à produire des compilateurs performants. En effet, l'inconvénient de la compilation en une seule passe est qu'elle ne permet pas l'exécution de la plupart des optimisations sophistiquées nécessaires à la génération de code de haute qualité. Il devient alors difficile de dénombrer exactement le nombre de passes qu’un compilateur optimisant effectue.
Fractionnement de la démonstration de correction
Démontrer la correction d'une série de petits programmes nécessite souvent moins d'effort que de démontrer la correction d'un plus grand programme unique équivalent.
Compilateur de compilateur
Un compilateur de compilateur est un programme qui peut générer une, voire toutes les parties d'un compilateur.
On peut par exemple compiler les bases d'un langage, puis, utiliser les bases du langage pour compiler le reste.
Qualité
Optimisation
Selon l'usage et la machine qui va exécuter un programme, on peut vouloir optimiser la vitesse d'exécution, l'occupation mémoire, la consommation d'énergie, la portabilité sur d'autres architectures, ou le temps de compilation.
Préservation sémantique
Il existe des compilateurs qui sont vérifiés mathématiquement. Ces compilateurs garantissent que les propriétés de sécurité prouvées sur le code source sont également valables pour le code compilé exécutable. Ce type de compilateurs est notamment utilisé pour le développement d'algorithmes de contrôle de vol et de navigation dans l'aviation ou dans le domaine de l'énergie nucléaire.
Chaîne de compilation
Compilation croisée
La compilation croisée fait référence aux chaînes de compilation capables de traduire un code source en code objet dont l'architecture processeur diffère de celle où la compilation est effectuée. Ces chaînes sont principalement utilisées en informatique industrielle et dans les systèmes embarqués.
Autres compilations
ou code octet
Certains compilateurs traduisent un langage source en langage machine virtuel (dit langage intermédiaire), c'est-à-dire en un code (généralement binaire) exécuté par une machine virtuelle : un programme émulant les principales fonctionnalités d'un ordinateur. De tels langages sont dits semi-compilés. Le portage d'un programme ne requiert ainsi que le portage de la machine virtuelle, qui sera de fait soit un interprète, soit un second traducteur (pour les compilateurs multi-cibles). Ainsi, des compilateurs traduisent Pascal en P-Code, Modula 2 en M-Code, Simula en S-code, ou plus récemment du code Java en bytecode Java (code objet).
Exemples
Quand la compilation repose sur un byte code, on parle de compilation à la volée. On utilise alors des machines virtuelles comme la machine virtuelle Java avec laquelle on peut notamment compiler du Scala. Il est possible dans certains langages d'utiliser une bibliothèque permettant la compilation à la volée de code entré par l'utilisateur, par exemple en C avec libtcc.
D’autres compilateurs traduisent un code d’un langage de programmation vers un autre. On les appelle des transcompilateurs, ou bien encore par anglicisme, des transpileurs ou transpilateurs. Par exemple, le logiciel LaTeX permet, à partir d’un code source en LaTeX, d’obtenir un fichier au format PDF (avec par exemple la commande pdflatex sous Ubuntu) ou HTML. Autre exemple, LLVM est une bibliothèque aidant à réaliser des compilateurs, également utilisée par AMD pour développer « HIP », un transcompilateur de code CUDA (langage spécifique à NVIDIA et très utilisé) afin de l’exécuter sur les processeurs graphiques d’AMD.
Certains compilateurs traduisent, de façon incrémentale ou interactive, le programme source (entré par l’utilisateur) en code machine. On peut citer comme exemple certaines implantations de Common Lisp (comme ).
Annexes
Bibliographie
Articles connexes
Interprète
Compilation à la volée
Compilation incrémentale
Compilation anticipée
Décompilateur, programme qui traduit un langage de bas niveau vers un langage de plus haut niveau
GCC est une suite de compilation particulièrement connue, beaucoup utilisée pour les langages C et C++, mais également Java ou encore Ada.
Clang est un pour les langages de la famille du C, utilisant le LLVM
Javac, le compilateur Java le plus répandu
GHC, un compilateur pour Haskell
, pour les mêmes langages et pour
Liens externes
Liste de compilateurs gratuits et/ou libres
Cours plutôt complet et contenant des exemples en C/ASM.
Notes et références
Compilateur
Théorie de la compilation | En informatique, un compilateur est un programme qui transforme un code source en un code objet. Généralement, le code source est écrit dans un langage de programmation (le langage source), il est de haut niveau d'abstraction, et facilement compréhensible par l'humain. Le code objet est généralement écrit en langage de plus bas niveau (appelé langage cible), par exemple un langage d'assemblage ou langage machine, afin de créer un programme exécutable par une machine. |
636 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Cath%C3%A9drale%20Notre-Dame%20de%20Chartres | Cathédrale Notre-Dame de Chartres | La cathédrale Notre-Dame de Chartres est un édifice catholique située au cœur de la ville de Chartres dans le département français d'Eure-et-Loir, en région Centre-Val de Loire. Monument de l'architecture gothique, elle est traditionnellement considérée comme l'une des cathédrales de ce style les mieux conservées par ses sculptures, vitraux et dallages.
Elle a été construite au début du , pour la majeure partie en trente ans, sur les ruines d'une précédente cathédrale romane, elle-même détruite lors d'un incendie en 1194. Des ajouts ont par la suite été réalisés, tels la chapelle de Vendôme ou encore la flèche nord qui date du .
Abritant une relique du voile de la Vierge, elle est un grand lieu de pèlerinage marial qui domine la ville de Chartres et la plaine de la Beauce et se dévoile au regard à près de trente kilomètres de distance. Elle a notamment inspiré les écrivains Joris-Karl Huysmans et Charles Péguy.
L’édifice fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par son recensement sur la liste des monuments historiques protégés en 1862. Par ailleurs, il est parmi les premiers monuments inscrits sur la liste du patrimoine mondial par l'UNESCO en 1979.
Histoire
Les édifices précédents
Légendes chartraines
La légende de l'élection divine et mariale de Notre-Dame de Chartres est une tradition forgée au par les chanoines de la cathédrale. Vers 1420, le prédicateur Jean de Gerson s'appuie probablement sur cette légende pour évoquer une ancienne grotte occupée par des druides carnutes cent ans avant notre ère, grotte dédiée à « la Vierge devant enfanter » (légende d'une statue de déesse mère qui aurait servi de sanctuaire aux premiers chrétiens, à l'époque romaine, la statue portant l'inscription ). Ce mythe des druides commence à se constituer dans le grand courant qui fait abandonner la légende de l'origine troyenne des Francs pour un retour à la tradition gauloise.
Il est popularisé au par l'avocat au Parlement de Paris Sébastien Roulliard, pèlerin au sanctuaire de Chartres en 1608. Ce mythe des druides s'est ainsi développé pendant des siècles à partir de compilations, et a été progressivement intégré par l'historiographie religieuse locale qui en a donné toutes les apparences de la vérité historique. Cette « Vierge devant enfanter » est par la suite vénérée dans la chapelle de Notre-Dame de Sous-Terre à l’intérieur de la crypte, sous la forme d'une statue d'origine romane datée du .
Puits des « Saints Forts »
Après la galerie courbe qui dessert les chapelles absidiales de la crypte, s'ouvre dans le mur de gauche une niche abritant l'ouverture d'un puits qui est le lieu le plus ancien de la cathédrale. Appelé puits des « Saints Forts », autrefois « Lieux Forts », il a été probablement creusé à l'intérieur de l'enceinte de l'oppidum carnute d'Autricum à l'époque gallo-romaine. Profond d'environ , il est alimenté par la nappe phréatique circulant sous la cathédrale et atteignant les courants qui rejoignent l'Eure. Alimentant en eau l'oppidum, il est resté en dehors de l'église jusqu'en 1020.
La crypte abritant la statue de la Vierge et le puits est au Moyen Âge le lieu de rassemblement des pèlerins, surtout locaux. Le puits est comblé au milieu du et son emplacement est caché : le clergé chartrain juge en effet fâcheuses les superstitions attachées au puits et à la crypte, dite « caveau de Saint-Lubin » et devenue grotte druidique, si bien qu'il fait construire une épaisse maçonnerie dissimulant l'un et l'autre. Le puits est retrouvé, dégagé en 1900-1901 par l'historien local René Merlet, la niche et l'ouverture datant de 1903, année de la restauration aux frais des fidèles.
Merlet réactive le mythe druidique car la tradition locale affirme depuis que ce puits votif est réputé être d'époque celtique, faisant l’objet d’offrandes. Les sanctuaires chrétiens étant parfois construits sur de précédents lieux de culte païens, la tradition chartraine a ainsi associé la grotte druidique à de nombreuses légendes.
Des origines à la cathédrale de Fulbert
Selon des traditions tardives et légendaires qui visent à prouver l'antériorité du siège épiscopal de Chartres sur celui de Sens, la construction du premier édifice aurait eu lieu vers 350. Appelé « cathédrale d’Aventin », du nom du premier évêque de la ville, Aventin de Chartres, cette dernière date plus probablement du début du . Placée sous le vocable de la Vierge, elle est incendiée en 743 ou 753 par les troupes du duc d'Aquitaine .
La cathédrale reconstruite est à nouveau détruite par les vikings danois le puis remise en état par l'évêque Gislebert. On lui doit probablement certaines parties de l'actuel martyrium, appelé caveau Saint-Lubin.
En 876, le roi Charles le Chauve, petit-fils de Charlemagne, fait don à la cathédrale de la relique connue sous le nom de « Voile de la Vierge » ou « Sainte Tunique ». Cet événement fait de Chartres un sanctuaire de premier plan.
Enfin, après avoir été incendiée le pendant la guerre qui oppose le duc de Normandie au comte de Chartres, , la cathédrale fit l'objet d'un nouveau sinistre provoqué par la foudre le et .
La cathédrale de Fulbert
L'évêque Fulbert entreprend aussitôt la reconstruction de la cathédrale. Malgré un nouvel incendie qui ravagea la charpente, elle est consacrée par le successeur de Fulbert, l'évêque Thierry, le .
La cathédrale de Fulbert était constituée de deux niveaux avec des accès différenciés. La crypte était consacrée à la vénération des reliques tandis que l'étage supérieur était dédié aux cérémonies présidées par l'évêque. Par la suite, une puis deux tours furent ajoutées pour encadrer la façade occidentale, avant que celle-ci ne soit elle-même rebâtie en même temps que le portail royal.
Construction de la cathédrale actuelle
Le , la ville de Chartres est presque entièrement détruite par un incendie. Si la cathédrale romane de Fulbert est épargnée, c'est l'occasion de construire une nouvelle façade sur le terrain rendu libre et d'édifier le portail royal vers 1145-1150. La ville est de nouveau la proie d'un incendie le . Le voile de la Vierge de Chartres aurait été providentiellement mis à l'abri dans le martyrium dit « chapelle de Saint Lubin » par des clercs. Après deux ou trois jours de déblayage, les chanoines qui s'étaient réfugiés avec elle et la relique sont retrouvés. En réchappent plusieurs parties : les cryptes, les deux tours qui ne subissent que des dégâts mineurs. Le portail occidental est conservé ainsi que les trois baies de vitraux le surplombant. Un autre vitrail, « Notre-Dame de la Belle Verrière », est aussi sauvé de l'incendie avant d'être remonté dans le déambulatoire.
La réédification de la cathédrale, sous la forme que nous connaissons aujourd’hui, débute immédiatement après cet incendie, ce qui suppose un programme architectural planifié depuis longtemps. Initié par l'évêque Renaud de Bar, ce projet n'est donc certainement pas la conséquence de l'incendie. Les historiens émettent deux hypothèses : soit l'incendie est un accident de chantier (chantier de restauration ou de construction, par exemple lors de travaux de soudure), soit il a été provoqué pour débloquer une situation conflictuelle entre les chanoines et l'évêque.
Certains architectes qui interviennent dans la construction de cette cathédrale gothique sont de nos jours connus, mais il faut prendre en compte une succession de maîtres d’œuvre venus d'autres chantiers contemporains. Toutefois force est de constater l'extrême rapidité du chantier et ce, sans rupture de financement : la nef est bâtie avant 1210.
Le bois d'échafaudage retrouvé dans des anciens trous de boulin permet de dater la construction de la cathédrale par dendrochronologie. Les arbres d'où sont issus ce bois ont été abattus en 1195, après l'incendie. Le bas de la cathédrale a été construit de 1210 à 1215, en allant de la nef vers le chœur. La nef terminée, les claires-voies (des rangées de fenêtres en hauteur) du chœur sont réalisées entre 1215 et janvier 1221, année ou les chanoines s'installent. Donc, à ce moment, fenêtres et voûtes sont probablement en place, pour protéger le mobilier. Les claires-voies des transepts sont érigées de la fin des années 20 au début des années 30. Entre 1222 et 1226, Guillaume le Breton (chroniqueur), écrit son admiration pour l'église de Chartres, l'édifice lui paraissant achevé.
Les fenêtres constituent pour l'époque le plus vaste et le plus onéreux ensemble en verre dans un édifice : ce matériel est plus coûteux que la pierre. Un étalage de cette dépense se manifeste au niveau du fenestrage des claires-voies : chacun est constitué de deux fenêtres à lancette et d'une rosace au-dessus ; jusqu'alors, la rose était plus petite que la largeur des lancettes, mais à Chartres elle a la même taille, augmentant la surface de verre. Lors de la construction, les roses de la façade occidentale et les fenêtres de transepts sont installées d'abord, chacune avec son propre remplage. Celles du sud sont installées entre 1225 et 1230, suivies par celles du nord.
Dès 1221, les chanoines s'installent dans leurs stalles, ce qui indique que l'érection du chevet est achevé. Tout le gros œuvre, hormis les porches, les voûtes et les pignons du transept, est achevé en une trentaine d'années (1194-1225). En 1240, les vitraux sont déjà réalisés et la consécration solennelle a lieu le .
De 1200 à 1230, l'intérieur de la cathédrale est recouvert de plâtre et peint en ocre, avec les colonnes badigeonnées en blanc. Par-dessus, des faux joints ont été retracés pour donner l'illusion de conserver la maçonnerie visible.
L'édifice est très tôt envisagé par les historiens de l'art comme la formule fondatrice du gothique classique mais ce jugement doit être nuancé, la construction de la cathédrale chartraine s'inscrivant dans un contexte d'émulation générale faite d'échanges et de transferts d'expérience.
La cathédrale est construite par des ouvriers spécialisés, appelés compagnons, réunis en confréries ou fraternités. Ces derniers, payés à la tâche, ont parfois laissé sur les pierres quelques signes gravés, les marques de tâcheron qui sont leurs signatures.
La salle capitulaire et la chapelle Saint-Piat
La chapelle Saint-Piat a été construite au-dessus de la salle capitulaire. La salle capitulaire actuelle a remplacé celle construite par le doyen du chapitre de Chartres, Adalart, mort le . Le chapitre de la cathédrale a décidé d'en édifier une nouvelle le . Les travaux sont confiés par le chapitre au maître d'œuvre Huguet d'Ivry en lui imposant qu'elle soit au même niveau que la cathédrale. Les fouilles ont montré qu'elle a été bâtie sur les fondations de la salle du . La salle capitulaire de trois travées couverte d'ogives a été terminée en 1335.
Les reliques contenues dans la châsse de Saint-Piat ont été reconnues solennellement dans le chœur de la cathédrale le . De nombreux miracles lui étaient attribués, aussi, en 1324, le chapitre a décidé de construire au-dessus de la salle capitulaire une chapelle dédiée à saint Piat. Sa construction a été entreprise sous l'épiscopat d'Aimeri de Châtelus (1332-1342). Elle était à peu près terminée en mai 1349 d'après l'acte de fondation du chapitre de Saint-Piat par Aimeri de Châtelus nommé cardinal de Saint-Martin in Montibus en 1342 par son oncle, le pape Clément VI. Quand Aimeri de Châtelus a légué en l'honneur de saint Piat, il a été décidé d'agrandir la chapelle Saint-Piat et de mettre la mettre en communication avec la cathédrale.
Cela a nécessité d'ajouter un porche devant la salle capitulaire pour ajouter une quatrième travée à la chapelle, une arche en pierre sur laquelle a été placée un escalier pour accéder à la chapelle depuis la cathédrale. Ces travaux sont presque terminés le 3 juillet 1358 quand la chapelle est bénie et consacrée. La chapelle n'était pas voûtée à l'origine. Les voûtes ont été ajoutées après la réalisation de contreforts pour renforcer les murs. Les travaux de la chapelle, réalisés par Jean Guignart, ont été achevés vers 1365.
La salle capitulaire a été modifiée pour y installer le caveau des évêques de Chartres, aménagé en 1904-1905.
Les aménagements à l'époque moderne
À la Renaissance, divers aménagements sont opérés. Le , la flèche de bois recouverte de plomb qui surmonte la tour nord disparaît dans un incendie allumé par la foudre. Les chanoines chargent l'architecte Jehan de Beauce de reconstruire entièrement en pierre le « clocher Neuf » dans le style gothique flamboyant, travail achevé en 1513. Le même architecte entame la construction en 1514 de la clôture de chœur dont la réalisation s'étend sur deux siècles et érige en 1520 le pavillon de l'horloge de type Renaissance, structure extérieure devant la première travée du côté septentrional de la nef.
L'ensemble est peu modifié au . En , cinq nouvelles cloches sont installées.
En 1757 les chanoines de Chartres, gênés par la faible lumière descendant des vitraux, voulurent les remplacer par des fenêtres grisailles en verre opaque, plus lumineuses. Ainsi ils en détruisirent une douzaine, surtout pour mieux voir dans le chœur. Une mésaventure arriva également aux vitraux des églises de Paris à la même époque. Heureusement, vers 1700, François Roger de Gaignières, antiquaire, avait fait réaliser des aquarelles d'un grand nombre des vitraux de Chartres, gardant la mémoire de ceux qui ont été détruits depuis.
Le jubé du (probablement construit entre 1230 et 1240) de plus de vingt mètres de long est détruit en 1763 lors des réaménagements du chœur. Certains fragments sont remployés comme dalles. Cette clôture est remplacée en 1767 par une grille en fer forgé dessinée par l'architecte Victor Louis.
La cathédrale à l'époque contemporaine
Sous la Révolution française, la cathédrale est convertie en temple de la Raison le . Elle subit des dommages pendant la Terreur : destructions de vitraux et des statues du portail sud, disparition de tout le mobilier, plomb de la couverture arraché et fondu pour fabriquer des balles de fusil.
L'orfèvrerie et l'argenterie du trésor sont également fondus. La statue de Notre-Dame-de-Sous-Terre est livrée aux flammes. Le député de la Convention Sergent-Marceau, originaire de Chartres, est nommé en , adjoint à la commission conservatrice des monuments des arts. C'est à ce titre qu'il prend des mesures pour que soit évitée la destruction de toutes les sculptures et même de tout l'édifice. Les chapelles absidiales reçoivent même des embellissements grâce à l'entrepreneur-architecte Laurent Morin.
Le , un vaste incendie dû à la négligence de deux ouvriers plombiers détruit la toiture et la « forêt » (la charpente en bois de châtaignier). La relation de cet accident est faite par Lejeune en 1839, puis reprise par Merlet et Sablon en 1860.
L'architecte départemental Édouard Baron propose leur remplacement par une charpente métallique de fonte et de fer et une toiture en cuivre, réalisées de 1836 à 1841 par l'ingénieur Émile Martin et le serrurier Mignon. Les travaux sont financés par la loi du .
La cathédrale est sauvée de la destruction le , pendant la Seconde Guerre mondiale grâce au colonel américain . Celui-ci remet en question l'ordre reçu de détruire les clochers de la cathédrale, ses chefs croyant que les Allemands s'y abritaient et s'en servaient comme poste d'observation. Il se porte volontaire pour aller vérifier avec un autre volontaire la présence de soldats allemands à l'intérieur. Constatant que la cathédrale est vide, il sonne les cloches pour avertir de l'absence d'ennemi. Il est tué au combat le même jour à Lèves près de Chartres. Il est décoré à titre posthume de la Croix de Guerre avec palme, de la Légion d'Honneur et de l'Ordre du Mérite par le gouvernement français, ainsi que de la Distinguished Service Cross du gouvernement américain.
Au , plusieurs éléments (clochers, vitraux, chapelles, crypte) font l'objet de restaurations sur proposition de la commission des Monuments Historiques. Les fouilles archéologiques qui sont effectuées à cette occasion permettent un renouvellement des connaissances par les apports de l'archéologie du bâti.
La cathédrale de Chartres est classée en 1979 comme Patrimoine mondial par l'UNESCO aux trois motifs suivants :
Représenter un chef-d’œuvre du génie créateur humain. .
Témoigner d’un échange d’influences considérable… .
Offrir un exemple éminent d’un type de construction… .
Travaux de restauration (2009-2019) et directive de protection (2022)
En 1989 dans le Bulletin monumental, l'historien d'art Jürgen Michler (1936-2015) a étudié la polychromie originale de l'intérieur de la cathédrale de Chartres. Cet article a conduit le service des Monuments historiques à remettre en question sa vision traditionnelle de la cathédrale gothique et sa politique de restauration.
Le service des Monuments historiques admettait que les murs étaient sombres et dénués de tout décor intérieur contrastant avec l'éclat des vitraux. Jürgen Michler a montré, qu'au contraire, les murs sont revêtus d'une polychromie claire créant avec le coloris des verrières un ensemble architectural lumineux facilitant la lecture des vitraux.
Financés par le ministère de la Culture, la région Centre-Val de Loire et par de nombreux dons (soit en tout près de d'euros), la cathédrale est actuellement en plein chantier de restauration. Les travaux ne sont d'ailleurs toujours pas terminés.
Intérieur
La première partie des travaux, en 2008, concernait deux chapelles du chœur (chapelle des martyrs et chapelle d'axe). Il s'agissait d'expérimenter la reconstitution des enduits. Le haut-chœur a été restauré entre 2009 et 2010. Cette opération a mis au jour des badigeons ocre et blanc du , reprenant un motif de pierre, jusque-là cachés par la pollution. Le bas-chœur a été provisoirement masqué par une restitution de l'ancien jubé.
De à , le narthex (côté intérieur de la façade occidentale, ou « avant-nef »), le bas-chœur et le déambulatoire nord ont été mis en travaux. En , Notre-Dame du Pilier fut transférée dans le collatéral nord de la nef. Les travaux ont été suspendus entre les fêtes de Pentecôte 2013 et 2014. La montée des échafaudages de la nef (trois premières travées côté croisée du transept) est en cours depuis . Il est prévu deux ans pour la totalité de nef (un peu moins : Pentecôte 2014 à Pâques 2016).
Extérieur
Les restaurations extérieures entreprises en 2006 ont porté sur la façade occidentale, les portails de la façade nord et les contours de la rose sud. Comme à l'intérieur, les chercheurs ont découvert que la totalité de la superficie extérieure était peinte : des traces de badigeon de couleur ocre et blanc recouvrant les parois sont caractéristiques d'une polychromie sur enduit. Cette polychromie extérieure identique au revêtement couvrant intérieur, révèle notamment une esthétique du faux appareil et laisse entrevoir combien la couleur des cathédrales, lumière matérielle, devait participer à l’effet de transparence, favoriser la confusion visuelle entre la paroi et l’enveloppe, niant ainsi .
Vitraux
Les vitraux du , répartis sur quatre-vingt-quatorze baies, font l’objet d'un programme de restauration complet au rythme de deux à trois baies par an (la restauration d'une baie est estimée à environ ). En 2012, les deux tiers des baies étaient déjà restaurés : le niveau inférieur (déambulatoire, bas-côté de la nef et chapelles rayonnantes), les baies hautes du chœur, les rosaces du transept avec les lancettes correspondantes, et les verrières de la façade ouest (les plus anciennes).
En 2017, après la réfection du toit de la chapelle Saint-Piat, les sept vitraux de la chapelle, dont les plus anciens datent du , sont restaurés grâce au financement de l'association Chartres sanctuaire du Monde : les trois baies nord et la baie est sont confiées à l'atelier de Claire Babet de La Bourdinière-Saint-Loup (Eure-et-Loir), les trois baies sud à l'atelier Pinto de Tusson (Charente).
De nouveaux vitraux créés par l'artiste coréenne Bang Hai Ja et réalisés par les ateliers Glasmalerei Peters de Paderborn (Allemagne) ont été installés au niveau inférieur de la chapelle Saint-Piat dans la salle capitulaire destinée à devenir le lieu d'exposition du trésor de la cathédrale. Réouverture au public en .
Projet d'aménagement du parvis
La mairie de Chartres a pour projet d'aménager le parvis de la cathédrale par la construction d'un centre d'interprétation à partir de 2020. Ce nouveau bâtiment engendrant une modification de la perspective de l'édifice a été avalisée par la commission nationale des monuments historiques section « abords ». Cette annonce suscite des contestations relatives à son utilité et à son impact sur les abords de la cathédrale.
Protection
La cathédrale a une "valeur universelle exceptionnelle" selon l'UNESCO et relève, à ce titre, du patrimoine mondial. En conséquence, Chartres et les communes aux alentours font l'objet d'une directive de protection et de mise en valeur des paysages destinée à préserver les vues sur la cathédrale, approuvée en 2022 par un décret en Conseil d'Etat.
Évènements importants
Henri IV est sacré dans cette cathédrale et non pas à Reims, comme le voulait la coutume. Reims et Paris sont en effet tenus à cette époque par l'armée de la Ligue catholique, qui opposent leur résistance au roi à cause de sa religion protestante. Arrivé le à Chartres, il passe ses journées en prières et en recueillement et se fait sacrer roi de France dans la cathédrale de Chartres le : après s'être vêtu d'une chemise blanche, ouverte devant et derrière pour permettre l'onction, et d'une cape en satin cramoisi, il entre solennellement dans la cathédrale, non pas selon la légende sur son cheval, mais à pied. La cérémonie se déroule dans le chœur, le peuple ne pouvant la voir à cause du jubé. À la fin de ce rituel, le roi et l'évêque s'installent sur le jubé afin que le prélat célèbre la messe et que le peuple puisse y participer. Après la messe du sacre, un cortège se dirige vers l'évêché, sous les « Vive le Roi » de la foule, pour un immense banquet.
Structure
Plan, composition et dimensions principales
La forme de l'édifice, orienté vers le Nord-Est, est celle d'une croix latine avec nef basilicale. La nef comprend cinq travées voûtées d'ogives quadripartites sur plan barlong que longent des collatéraux voûtés d'ogives quadripartites implantées sur des travées plus larges que longues, rompant ainsi avec le tracé quadrangulaire traditionnel.
Les deux bas-côtés deviennent doubles à l'entrée du chevet. Les bras du transept se composent de trois travées voûtées d'ogives quadripartites sur plan barlong et sont percés en leurs extrémités de trois portails précédés de porches flanqués de tourelles qu'une flèche devait dominer. Le projet primitif envisageait peut-être une tour couronnant le carré oblong du transept comme le suggèrent les quatre piles massives composées de colonnes engagées qui cantonnent ce carré.
Autour du rond-point du chœur, hémicycle composé de sept pans, le double déambulatoire est lui aussi voûté d'ogives quadripartites, le couloir annulaire extérieur présentant une variation inhérente à la difficulté du plan tournant.
Ce déambulatoire dessert les chapelles absidiales et la sacristie construite entre 1260 et 1270 au nord sur deux travées dont l'axe est légèrement différent de celui de la cathédrale.
Les chapelles absidiales sont de deux types, rayonnantes à cinq pans pour les trois chapelles les plus saillantes, ou murales à deux ou trois pans pour trois chapelles moins importantes, situées entre les chapelles rayonnantes. Du sud au nord du déambulatoire, les chapelles sont distribuées ainsi :
Chapelle de tous les Saints nommée précédemment chapelle Saint-Loup et de Saint-Gilles, à trois pans portant les baies ;
Chapelle des Confesseurs ou de Saint-Nicolas, à cinq pans portant les baies ;
L'accès à la chapelle Saint-Piat s'effectue au travers d'une ancienne chapelle murale à deux pans, portant les baies ;
Chapelle des Apôtres, chapelle axiale de l'édifice, encadrée par deux statues de Charles-Antoine Bridan : la Madeleine, à gauche et le Christ à droite ; les cinq pans portent les baies ;
Chapelle à deux pans portant les baies ;
Chapelle des Martyrs ou de Saint-Étienne dite aujourd'hui chapelle du Saint-Cœur de Marie, à cinq pans portant les baies ;
Chapelle murale à trois pans potant les baies .
La cathédrale gothique reprend le massif occidental de l'ancien édifice.
Avec les dimensions suivantes, l'édifice fait partie des plus grandes cathédrales de France :
hauteur sous voûte :
hauteur du sol au faîte de la toiture :
hauteur du clocher de style roman :
hauteur du clocher de style gothique :
longueur extérieure (sans la chapelle Saint-Piat) : 130,20 m (contre pour Amiens)
longueur intérieure : (contre pour Amiens)
dont longueur de l’avant-nef :
longueur de la nef :
croisée du transept :
longueur du chœur :
déambulatoire et chapelle axiale :
largeur du vaisseau central de la nef : (contre pour Notre-Dame de Paris)
largeur de la nef avec les bas-côtés :
largeur intérieure du transept de trumeau à trumeau:
largeur du chœur avec les bas-côtés :
largeur de la façade Ouest :
dont le Portail Royal :
largeur de chacune des façades Nord ou Sud :
La cathédrale de Chartres, située dans une région de plaine dépourvue d'obstacles, est visible sur le territoire de plus de cent communes et à près de trente kilomètres de distance, conduisant à la mise au point d'un projet de directive de protection et de mise en valeur des paysages.
Élévation
Le grand vaisseau adopte une élévation à trois niveaux : grandes arcades en arcs brisés profilées d'un méplat entre deux tores et reposant sur des colonnes à supports engagés (l'abandon du voûtement sexpartite au profit d'un voûtement quadripartite barlong n'appelle plus d'alternance des supports qui est subtilement rappelée par la variation du dessin des supports, alternativement circulaire et octogonal) ; triforium qui devient « continu », composé de quatre arcades brisées à la clef par travée ; fenêtres hautes à lancettes géminées en arc brisé surmontées d'une rose à huit lobes qui occupe toute la largeur du mur.
La maîtrise de l'arc brisé, de l'ogive et de l'arc-boutant a ainsi permis la suppression du niveau des tribunes propre aux années 1140-1180 (cathédrales de Laon, Noyon, Saint-Germer-de-Fly, Senlis, entre autres) et l'agrandissement des arcades et des fenêtres hautes. L'autre trait de l'élévation chartraine est l'équilibre entre les lignes verticales et les lignes horizontales soulignées par les deux bandeaux continus profilés en amande qui encadrent le triforium dont les arcades semblables créent une puissante horizontale.
Détails complémentaires
Avec une superficie de , le chœur est le plus étendu de France et le transept d'une longueur de est le plus long de France. La crypte romane est également la plus vaste de France. Dans cette crypte se trouve le puits des Saints-Forts, d'une profondeur de .
La cathédrale comprend , dont 200 dans la clôture du chœur. On compte neuf portails sculptés, ce qui est unique en Europe.
La grande rosace, avec un diamètre de , est une des plus grandes du monde : les deux rosaces du transept de Notre-Dame de Paris ont un diamètre de .
Près de sont représentés dans la cathédrale, si l'on inclut les vitraux. La Vierge est figurée .
On compte . La surface totale de vitraux est de ; la cathédrale possède ainsi la plus importante surface au monde de vitraux des .
Le sol de la nef est en très légère pente : en partant des portails de la façade occidentale et en se dirigeant progressivement vers la croisée des transepts, on monte petit à petit. Par contre, le sol des bas-côtés est bien horizontal, de sorte qu'il est au même niveau que celui de la nef à la croisée des transepts, mais du côté de la façade occidentale il est à quatre marches au-dessus de celui de la nef.
Épargné par les guerres et les révolutions, l'édifice est considéré comme la cathédrale gothique la plus complète et la mieux conservée de France : environ 90 % de son gros œuvre, 80 % de ses sculptures, 60 % de ses vitraux ainsi que de son dallage sont d'origine, bien qu'elle soit construite avec les techniques de l'architecture romane, montrant ainsi une continuité et non une rupture entre ces deux types d'architecture.
Matériaux de construction
La cathédrale est principalement construite en calcaire de Morancez (Lutétien) et en calcaire de Beauce (Chattien) d'origine lacustre issu d'un immense lac qui couvrait la Beauce au Tertiaire) entre d'années. Il est appelé « pierre de Berchères » car il provient des carrières de Berchères-les-Pierres, à cinq kilomètres au sud de Chartres. C'est un calcaire dur, lourd et compact (peu poreux, il est étanche), avec une texture grossière peu adaptée aux fines sculptures. Il est difficile à travailler, mais il est solide et très résistant dans le temps.
Malgré ses défauts, cette pierre a permis d'y sculpter les moulures, les roses, les arcatures, les balustrades, les colonnettes monolithiques et leurs chapiteaux, et les autres subtilités de l'architecture gothique. Ailleurs dans la région, cette pierre a été plus souvent réservée aux fondations et aux soubassements des bâtiments, tandis que des calcaires plus fins et tendres ont été utilisés en élévation, mais ces derniers étaient difficilement disponibles à Chartres. De nos jours, outre une carrière dédiée aux besoins des restaurations de la cathédrale, cette pierre de Beauce est surtout exploitée en concassé pour en faire du granulat pour béton. C'est également cette pierre de Berchères qui constitue le solide dallage à l'intérieur de la cathédrale, très bien conservé et poli par les semelles des visiteurs au cours des siècles. Le labyrinthe est aussi en pierre de Berchères, qui est de couleur claire, contrastant avec une pierre marbrière noire probablement importée des Ardennes.
Lors des restaurations récentes, de la craie a été repérée dans les voûtes, c'est un calcaire plus léger que la pierre de Berchères, et plus adapté pour ce type de structure.
Les sculptures des portails, en revanche, sont en calcaire lutétien, plus précisément du « liais franc ». Importé des anciennes carrières de Paris, il a comme fossiles caractéristiques, rares, les milioles et les cérithes. C'est une pierre à la fois dure et très fine, d'excellente qualité pour la sculpture. Cette pierre se reconnait bien ici à sa teinte plus jaune qui se détache de la pierre de Berchères qui est d'un blanc grisâtre. Le liais n'existe qu'en une couche de d'épaisseur dans les carrières de Paris, c'est cette contrainte qui a déterminé le style allongé et assez plat des statues.
La clôture du chœur quant à elle, finement sculptée, est en pierre de Vernon, une craie blanche, tendre et très fine, réputée à la fin du Moyen Âge et à la Renaissance, et bien adaptée pour ce type de sculpture, elle contient quelques rares silex noirs très durs.
Extérieur
Les tours
Pour l'essentiel, le massif occidental est construit au . La moitié supérieure de sa partie centrale remonte au et les étages supérieurs de la tour septentrionale au début du , d'où l'asymétrie de la partie supérieure des tours :
la tour sud (dite « clocher vieux »), d'une hauteur de , est reconnaissable à sa flèche effilée ; elle a été édifiée entre 1142 et 1170.
la tour nord (dite « clocher neuf »), haute de et ornée de baies sculptées, a été achevée en 1516.
Les étages inférieurs de la tour nord sont en vérité plus anciens que la tour sud : on entreprend la construction du premier étage en 1134, après un incendie datant de la même année, le second étage est réalisé entre 1145 et 1152, et le troisième étage commencé en 1194, après un autre incendie. Son beffroi est à l'origine un simple clocher de bois, mais il est détruit par un incendie en 1506. Cette même année, on décide de confier la construction d'une nouvelle flèche à Jehan de Beauce. Il achève son clocher de style gothique flamboyant en 1516.
La tour sud est de plan carré pour les trois premiers niveaux, de plan octogonal pour le quatrième niveau et la flèche. Cette flèche est recouverte d'écailles taillées dans la pierre. Sa forme pourrait avoir été inspirée par la flèche de l'église de la Trinité de Vendôme, située à au sud de Chartres. Sa pureté géométrique a inspiré de nombreux artistes et écrivains, parmi lesquels Charles Péguy qui l'a dite et Joris-Karl Huysmans qui l'a décrite comme .
Le clocher neuf (tour nord), richement décoré, peut être décomposé en quatre niveaux. Le premier est de plan carré, percé de baies géminées à réseaux gracieux en forme de gouttes (typique du gothique flamboyant). Le deuxième niveau est de plan octogonal, et s'appuie sur quatre arcs-boutants dont les culées, coiffées de pinacles à crochets, contiennent des niches sur trois de leurs (quatre) faces, dans lesquelles on peut voir des statues d'apôtres. Ses baies contiennent des roses à triskèle et sont coiffées de gables. Au troisième niveau, toujours de plan octogonal, huit culées viennent supporter deux doubles étages d'arc-boutant chacune (soit quatre arcs en tout), tous richement décorés de sculpture. Le quatrième niveau, également de plan octogonal, comprend encore des fenêtres et supporte la flèche ornée de crochets. Ce beffroi contraste avec la base romane, reconnaissable à ses contreforts épais et ses ouvertures réduites.
Au sommet de la flèche Sud se trouve une lune tandis qu'à celui de la flèche Nord se trouve un soleil.
Le clocher nord a contenu six cloches, dont trois bourdons. On peut citer, principalement, Marie et Gabrielle, les plus gros et les plus anciens de la cathédrale. On estimait Marie pesant quinze tonnes et Gabrielle dix. Ces six cloches ont été fondues vers la fin 1793 pour fabriquer des canons et de la monnaie de bronze.
Les cloches
La cathédrale possède 7 cloches, 6 cloches de volée et 1 timbre. Le timbre (La 2 - 4.900 kilos), fondue en 1520 par Pierre Savyet est la seule cloche rescapée des époques pré-révolutionnaires.
Deux cloches de volée ont été fondues en 1840 par les frères Alexandre et Jean-Baptiste Cavillier, fondeurs à Amiens :
Marie (bourdon) : Sol 2 - 6.200 kilos
Joseph : Si 2 - 2.350 kilos
Les quatre autres ont été fondues en 1845 par Petitfour frères, fondeurs à Arbot (Haute-Marne) :
Anne : Ré 3 - 2.040 kilos
Élisabeth : Mi 3 - 1.515 kilos
Fulbert : Fa # 3 - 1.095 kilos
Pia : Sol 3 - 870 kilos
Façade ouest
La façade occidentale constitue la porte d'entrée principale de l'édifice religieux. Encadrée par deux tours, elle présente un programme sculpté important : statues (il en reste ) et plus de forment un décor en harmonie avec l'architecture de la cathédrale. L'identification des statues est incertaine, mais sur le plan artistique elles représentent un jalon important de l'évolution du style gothique : malgré un aspect assez , elles présentent selon Bulteau « une délicatesse et une habileté inimitables dans les détails, une naïveté charmante, une expression chrétienne admirable ».
Cette façade large de est percée d'une rosace de de diamètre : autour d'un œil central à douze lobes, rayonnent douze colonnes à larges chapiteaux portant à entre lesquels s'inscrivent extérieures à huit lobes, séparées par des quadrilobes. On y distingue les compositions en panneaux et les larges bordures à motifs végétaux des encadrements.
La rose surmonte trois baies semi-romanes en lancette : la baie axiale, appelée verrière de l'Enfance du Christ, mesure de haut sur de large (c'est la plus grande baie du en France). Elle est flanquée au sud du vitrail de l'Enfance et au nord d'une verrière consacrée à l'Arbre de Jessé) répondant point par point aux trois portails sculptés de l'étage inférieur, appelés le portail royal. Au sommet se trouve une galerie de identifiées comme la lignée des rois de Juda, avec au milieu la statue du roi David reposant sur un lion. Cette galerie est elle-même surmontée à l'extrémité du pignon dont le galbe comporte une statue de la Vierge entourée de deux anges et le sommet une statue de trois mètres représentant le Christ donnant sa bénédiction.
Sa fonction principale est de porter au loin le son des cloches, de solenniser l’entrée dans l’église, de donner un point de départ aux liturgies des pèlerinages (le trumeau de son portail central est ainsi détruit pour augmenter la largeur des deux portes et faciliter les processions), et en même temps d’afficher par le programme iconographique les grands principes de la foi.
Le portail royal
Le portail royal est antérieur à la reconstruction de l'édifice au . Épargné lors du grand incendie de 1194, il date des années 1145-1150. Parvenu pratiquement intact jusqu'à nous, il s'intègre dans le massif occidental qui se compose de trois baies largement décorées, cette composition tripartite ayant une influence manifeste avec la façade harmonique de filiation anglo-normande. Structure innovante, ce triple portail à statues latérales, à tympan, linteau et voussures sculptées a une influence architecturale importante puisqu'il est repris par de nombreuses cathédrales gothiques (Le Mans, Angers, portails nord et sud de Bourges, statues-colonnes de Rochester et Sangüesa). Situé à la charnière de l'art roman et de l'art gothique, il a probablement été réalisé par les mêmes sculpteurs que le portail de la basilique Saint-Denis. Il se démarque par la grande qualité de ses sculptures.
Le programme iconographique mêle des scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament, associant ainsi les précurseurs de la Chrétienté - le peuple juif - à l’accomplissement de la promesse, formulée selon le dogme chrétien. Les trois tympans proclament les mystères de la Foi. Ils représentent respectivement de gauche à droite, selon une interprétation courante, l'Ascension, la Parousie et l'Incarnation.
Les trois baies précédées d'un perron à cinq marches sont unifiées par une longue frise sculptée qui, courant de chapiteau en chapiteau entre les statues-colonnes et les tympans, raconte la vie du Christ avec des dizaines de petites figures réparties en trente-six scènes. Cette frise se lit de droite à gauche en allant du portail central au clocher neuf, puis de gauche à droite en allant du portail central au clocher vieux.
La baie de gauche
Le tympan de gauche illustre l'Ascension du Christ. Certains spécialistes voient toutefois dans ce tympan une représentation de la descente aux Limbes ou ne se prononcent pas sur son sujet.
Les voussures sont ornées des signes du zodiaque et des mois de l'année. Deux de ces signes, toutefois, sont sculptés sur les voussures de la baie de droite.
La baie centrale
Le tympan central illustre le quatrième chapitre de l'Apocalypse. Le Christ est représenté en majesté trônant dans une mandorle et tenant le livre des sept sceaux de l'Apocalypse. Il est entouré du tétramorphe – quatre animaux ailés symboles des quatre évangélistes. Sur les voussures, une troupe céleste glorifie le Christ : des anges tenant des astrolabes et les de l'Apocalypse tenant dans leurs mains des flacons de parfum et des instruments de musique. Au sommet, deux anges tiennent une couronne au-dessus de la tête du Christ. Sur le linteau, on peut voir les douze apôtres ainsi que deux personnages, peut-être les prophètes Élie et Hénoch.
Selon Émile Mâle, ce portail s'inspire de ceux de Carennac, pour le Christ dans une mandorle accompagné des apôtres, et de Moissac pour la représentation des de l'Apocalypse. Par la suite ce tympan fut imité au portail sud de la cathédrale du Mans et dans de nombreuses autres églises.
Les statues-colonnes qui soutiennent le tympan représentent David, Salomon, la Reine de Saba – peut-être Isaïe ou Ézéchiel. Le décor qui enserre les statues représente les derniers feux du style roman : il se compose d'entrelacs, de colonnettes et de feuilles d'acanthe qui témoignent d'influences méridionales.
La baie de droite
Le tympan de droite comprend une représentation de la Vierge sur le trône, dominant des scènes de sa vie. Sur les voussures sont notamment figurés les sept arts libéraux, chacun étant accompagné d'un personnage l'ayant illustré : Pythagore pour la Musique, Boèce pour l'Arithmétique, Quintilien ou Cicéron pour la Rhétorique, Euclide pour la Géométrie, Aristote pour la dialectique, Ptolémée pour l'Astronomie, enfin Donat pour la Grammaire.
C’est aujourd'hui l'entrée habituelle de la cathédrale, côté ouest.
Le portail nord
Le portail nord est aussi appelé « portail de l'Alliance ». Il se présente, comme le portail sud, sous la forme d'un porche percé de trois portails. Des accès latéraux relient les trois baies et permettent de circuler à l'abri du porche. Ses statues ont été exécutées entre 1205 et 1210. Elles représentent des scènes de l'Ancien Testament et de la vie de la Vierge Marie. Les voussures de la baie centrale évoquent les épisodes de la Genèse. La baie de droite reprend le thème des travaux et des jours.
La baie de gauche
La baie de gauche représente des épisodes de la vie de Marie. L'ébrasement de gauche accueille d'abord Joseph père du Christ ou Daniel, voire le prophète Isaïe qui a annoncé selon l'Ancien testament que « la jeune fille deviendra enceinte, elle enfantera un fils », puis l'Annonciation : Marie écoute l'ange Gabriel en portant un livre symbolisant la sagesse. L'ébrasement de droite, de manière symétrique, présente la scène de la Visitation où Élisabeth reçoit Marie, puis, isolé à droite, le mari de celle-ci Zacharie ou bien un prophète qui pourrait être Malachie. Le tympan montre la naissance de Jésus et le réveil des bergers sur le registre inférieur, la venue des rois Mages et leur départ sur le registre supérieur ; cette disposition permet de placer la Vierge avec l'Enfant au centre de la composition.
Dans l'avant-porche, l'avant-dernier cordon extérieur de la voussure figure le thème de la vie active et de la vie contemplative : six figures illustrent à gauche les activités d'une femme active à gauche, et six autres, à droite, les attitudes d'une femme se consacrant à la contemplation.
La baie centrale
La baie centrale représente, dans le tympan, le Couronnement de la Vierge et, sur le trumeau, Anne, mère de Marie. La porte est entourée de dix statues représentant des personnages de l'Ancien testament qui ont figuré ou prophétisé la naissance de Jésus-Christ et les évènements de sa vie, soit de gauche à droite, sur l'ébrasement de gauche : Melchisédech, Abraham, Moïse, Samuel ou Aaron, enfin David, et sur l'ébrasement de droite : Isaïe au-dessus de Jessé endormi, Jérémie, Siméon, Jean-Baptiste et saint Pierre.
Sur le bord de l'avant-proche, les deux cordons extérieurs de la voussure représentent la création du Monde selon la Genèse dans dix-huit tableaux se déclinant sur chacun des cordons.
La baie de droite
La baie de droite représente, sur le tympan, le jugement de Salomon dans le registre inférieur et Job sur le fumier dans le registre supérieur. Dans l'ébrasement de gauche on voit, de gauche à droite, les statues de Samson ou de Balaam, de la reine de Saba et de Salomon au-dessus du bouffon Marcolf apparaissant dans un récit médiéval, et dans l'ébrasement de droite celles de Ben Sira, de Judith ou de la Sibylle d'Érythrée et de Gédéon ou de Joseph fils de Jacob.
Le portail sud
Le portail sud, comme le portail nord, comporte trois baies précédées par un avant-porche. Il est consacré à l'Église, depuis les apôtres (baie centrale) jusqu'aux confesseurs (baie de droite) et aux martyrs (baie de gauche). Sa datation est proche de celle du portail nord, peut-être légèrement antérieure. Sur le trumeau de la baie centrale, on trouve un « Christ enseignant » et au tympan une figuration du jugement dernier.
La baie de gauche
La baie de gauche est consacrée aux martyrs de l'Église chrétienne. En particulier, l'histoire d'Étienne, traîné hors de Damas puis tué par lapidation, occupe le tympan, en dessous d'un Christ bénissant entouré de deux anges.
Les colonnes des ébrasements portent, à gauche de la porte, des statues de saint Théodore (Théodore Tiron ou Théodore le Stratilate) ou peut-être de Roland, de saint Étienne, du pape saint Clément et de saint Laurent, et à droite de saint Vincent au-dessus des animaux qui n'ont pas dévoré son corps, de saint Denis ou saint Ignace d'Antioche, de saint Piat ou saint Rustique et de saint Georges.
La baie centrale
Le tympan de la baie centrale décrit le Jugement dernier. Jésus, trônant entre Marie et saint Jean, occupe le centre du registre supérieur ; en dessous, l'archange saint Michel pèse les âmes, envoyant les justes vers la gauche tandis que des diables tirent les méchants vers la droite.
En dessous du tympan, le trumeau de la porte d'entrée porte une grande statue du Christ bénissant, un livre dans la main, dans une représentation proche de celle du « Beau Dieu » de la cathédrale d'Amiens.
Les statues des ébrasements représentent, de gauche à droite, Simon le Zélote ou saint Jude un peu à l'écart, saint Matthieu ou Simon le Zélote, saint Philippe ou saint Thomas, saint Thomas ou saint Philippe, saint André et saint Pierre tenant ses clés, puis à droite de la porte saint Paul, saint Jean, saint Jacques le Majeur, saint Jacques le Mineur, saint Barthélemy et saint Jude ou saint Matthieu un peu à l'écart.
La baie de droite
La baie de droite est consacrée aux Confesseurs, saints n'ayant pas subi le martyre. Dans le tympan, en bas à gauche saint Martin donne à un pauvre la moitié de son manteau ; au milieu à gauche, il voit en songe le Christ, qui est représenté au sommet du tympan. En bas à droite, saint Nicolas donne de l'argent à un père pour sauver ses trois filles ; au milieu à droite, une huile miraculeuse coule du lit dans lequel il est couché.
On trouve dans l'ébrasement de gauche les statues de saint Laumer, du pape saint Léon ou saint Sylvestre, de saint Ambroise et de saint Nicolas ; dans celui de droite, celles de saint Martin, de saint Jérôme, de saint Grégoire le Grand et de saint Avit.
Les piliers soutenant l'avant-porche
L'avant-porche est soutenu par quatre piliers ornés sur chacun de leurs côtés de six bas-reliefs faisant écho aux thèmes traités dans les baies dont ils encadrent l'accès, soit quatre-vingt-seize bas-reliefs au total.
Le premier, à gauche, est consacré au martyre de vingt-quatre saints. Le second et le troisième représentent chacun douze des vingt-quatre vieillards de l'Apocalypse ainsi que six vertus mises en opposition avec six vices. Le dernier pilier contient vingt-quatre scènes de la vie des confesseurs, c’est-à-dire des saints qui ne sont pas morts en martyr.
Les toits
La précédente toiture (charpente en bois appelée « la forêt ») et la couverture en plomb de la cathédrale ayant été détruites par l'incendie du 4 juin 1836, elles furent remplacées en 1837 par une charpente métallique et une couverture en cuivre qui est à l'origine du vert-de-gris qui lui donne cette couleur verte caractéristique. La nouvelle charpente a été réalisée par Émile Martin et M. Mignon. Elle fut restaurée en 1997 sous la direction de l'architecte en chef des monuments historiques Guy Nicot.
Intérieur
Les vitraux
Les vitraux de la cathédrale sont considérés comme l'un des ensembles les plus complets et les mieux préservés de l'époque médiévale. Ils couvrent une surface totale de et présentent une collection unique de illustrant la Bible et la vie des saints ainsi que celle des corporations de l'époque.
Les plus anciens vitraux de Chartres sont des remplois de la cathédrale antérieure. Ainsi, les trois lancettes de la façade occidentale furent exécutées entre 1145 et 1155 et la partie centrale du vitrail Notre-Dame-de-la-Belle-Verrière, célèbre pour son bleu dit « de Chartres », date de 1180. Toutefois, la plupart ont été réalisés lors du chantier de la cathédrale actuelle, entre 1200 et 1235.
Ils déploient un ensemble iconographique cohérent, nourri par la lecture de la Bible et des Pères de l'Église. Les verrières du bas-côté nord exposent la Passion du Christ et les figures qui annoncent celle-ci tandis que les verrières du bas-côté Sud sont consacrées à Marie et à l'espérance de la Vie éternelle. Les verrières du déambulatoire magnifient l'Église. Les fenêtres hautes représentent une série de figures saintes qui mènent à Marie. Enfin, les trois roses illustrent le Jugement dernier (ouest) et le Christ (sud) et la Vierge (nord) en gloire.
Le labyrinthe
Le labyrinthe de Chartres, œuvre du , est une figure géométrique circulaire de de diamètre inscrite dans toute la largeur du pavage de la nef principale, entre les troisième et quatrième travées. Elle représente un tracé continu déployé de , partant de l'extérieur et aboutissant au centre, en une succession de tournants et d'arcs de cercle concentriques. Une des particularités de ce labyrinthe réside dans son cheminement.
Si l'on se réfère à l'univers culturel des chanoines du , seuls maîtres d'ouvrage de l'édifice, le labyrinthe serait un chemin symbolique où l'homme va à la rencontre de Dieu. On peut le comprendre comme un pèlerinage « sur place », dont la finalité est d'inviter à la pénitence et à la méditation, vécue aussi bien avec le corps qu'avec l'esprit. On peut aussi y lire symboliquement le parcours qu'est l'existence humaine, long et compliqué, ou s'exprimerait la confiance d'être conduit finalement en présence de Dieu.
Ce labyrinthe s'inspire probablement du mythique Labyrinthe de Crète construit par Dédale, comme semblait l'indiquer la plaque de cuivre située en son centre, ôtée en 1792, et qui aurait représenté le combat de Thésée et du Minotaure. Néanmoins, André Peyronie fait part de son scepticisme sur l'existence d'une représentation du Minotaure à Chartres, qui serait un cas unique en France, comme le propose pourtant Marcel-Joseph Bulteau au milieu du .
Depuis plusieurs années, les responsables de la cathédrale mettent en valeur un rituel qui avait lieu autour de la fête de Pâques, largement documenté par des textes du et du et dans lequel le doyen du chapitre (le Christ) parcourait le labyrinthe (les enfers), allait jusqu'à son centre, rappelant l'extermination du minotaure (la mort vaincue), tenant une balle jaune (pelote du fil d'Ariane : fil de vie) qu'il lançait aux participants. Le parcours du labyrinthe serait ainsi – initialement – une évocation de la résurrection, celle du Christ appelant celle des hommes. Le centre de ce grand motif symboliserait ainsi la Jérusalem céleste, soit l'au-delà.
Quand on réalise une projection de la rose de la façade sur le pavement, cette rose consacrée à la résurrection des morts correspond exactement au labyrinthe, le christ de la fin des temps se superposant alors au centre du labyrinthe. La démarche du labyrinthe ne consiste pas seulement à aller jusqu'au centre, mais à en ressortir. Le pèlerin est invité à emprunter la ligne tracée face à lui pour monter vers le chœur de la cathédrale – en particulier l'autel. Le labyrinthe de Chartres a été appelé « La Lieu » — bien que la lieue française soit bien plus longue que la longueur développée du labyrinthe — et plus tard « chemin de Jérusalem ».
Le chœur
La clôture du chœur
La clôture ou tour de chœur est un mur entourant le chœur, destiné à mieux isoler ce dernier du déambulatoire. Entièrement sculpté, il est formé d’un ensemble de totalisant .
Le tour du chœur est un projet des chanoines qui se basent sur un programme déjà bien établi suivant les épisodes de la vie de Jésus et de la Vierge Marie. Le cycle se déroule du sud, à partir du transept, jusqu'au nord, au transept. Sa réalisation s'étendit sur deux siècles, mais le style reste cohérent d’un bout à l’autre de la clôture.
En 1513, le chapitre choisit de faire construire la clôture du chœur par Jehan Texier dit Jehan de Beauce. Les travaux commencent par le côté nord. Quatre chapelles sont prévues de chaque côté dans les travées du chœur. Au nord, la chapelle Saint-Guillaume, dans la première travée, est terminée pour la Pentecôte 1515. La suivante, dédiée à saint Jean l'Évangéliste est terminée le . Le sculpteur des groupes sculptés de ces travées est anonyme.
Entre-temps, le chapitre a décidé de faire réaliser la clôture du chœur côté sud en même temps. La chapelle Saint-Lubin, dans la première travée côté sud est consacrée à la fin 1519. Le , le chapitre confie la réalisation des quatre premiers groupes du côté sud au sculpteur Jehan Soulas. Celui-ci va réaliser les groupes suivant du côté sud jusqu'en 1535, avec l'Adoration des Mages.
À partir de 1521, le style gothique flamboyant pur est abandonné et le chapitre adopte le style Louis XII, annonçant la Renaissance. À la mort de Jehan de Beauce, en 1529, le chœur est clos. Le rond-point a été terminé en 1527 d'après une inscription.
Les travaux se sont probablement arrêtés du fait de la guerre, des épidémies et la tempête du qui a endommagé sérieusement la couverture de la cathédrale, nécessitant des travaux urgents.
Les deux groupes suivants, côté sud, sont réalisés par François Marchand, en 1542-1544. Le groupe du Baptême du Christ est réalisé dans la seconde moitié du par un anonyme. Les trois groupes suivants sont sculptés par Thomas Boudin en 1611-1612. Il a aussi réalisé les quatre groupes des troisième et quatrième travée du chœur côté nord. Le groupe de la Femme adultère est exécuté par Jean Dedieu en 1678-1679. Le groupe de la Guérison de l'aveugle-né, avant l'axe du chœur est réalisé par Pierre Legros en 1681-1683. Le groupe de l'Entrée de Jésus à Jérusalem est sculpté par Jean-Baptiste Tuby II en 1703-1705. Simon Mazière a réalisé les sept derniers groupes du tour du chœur entre 1713 et 1716.
L'intérieur du chœur
Le maître-autel monumental date de la fin du . Ce groupe en marbre réalisé en 1772 par Charles-Antoine Bridan représente l'Assomption de Marie.
Bridan et son atelier sont également à l'origine des huit bas-reliefs en marbre de Carrare réalisés entre 1786 et 1789 qui évoquent des épisodes de la vie de la Vierge.
Deux bas-reliefs, autrefois placés sur la face postérieure de l'ancien jubé, sont aujourd'hui conservés et présentés par le musée des Beaux-Arts de la ville. Ils représentent Le signe donné à Achaz () et L'Immaculée Conception.
Six sont disposés au-dessus des stalles, symétriquement de chaque côté de l'espace central ; en partant de la croisée du transept à gauche, puis à droite, et en remontant progressivement vers le chœur, la chronologie des scènes représentées apparaît : Adoration des bergers, Adoration des mages, Présentation de Jésus au Temple, Mater dolorosa, le concile d'Éphèse (430-431) et le vœu de Louis XIII (1638).
Le voile de la Vierge
Le voile de la Vierge est une relique qui aurait été envoyée de Byzance par l'empereur d'Orient à Charlemagne.
Notre-Dame du Pilier
Notre-Dame du Pilier est une vierge en bois de poirier sculptée vers 1540. Elle était autrefois adossée au jubé qui a lui-même été détruit en 1763 par les chanoines.
Le Grand orgue
En 1353, la cathédrale possédait déjà des orgues. Jehan de Châteaudun en est le premier organiste connu.
Au un instrument plus puissant est édifié. Il est désassemblé au et Robert Filleul, organiste, en construit un nouveau plus important alors que des menuisiers chartrains assurent la réalisation du buffet. L’orgue est installé sur la façade occidentale. Aux la partie sonore évolue. Gilles Jullien, un des principaux organistes français laissant un livre d'orgue pendant le , en est titulaire de 1668 (il avait ) à 1703, date de sa mort.
Cependant le manque de moyens financiers et l’incendie de 1836 coupent court à un projet de restauration et conduiront à un état déplorable de l’instrument à la fin du . En 1840, le buffet et l'instrument sont classés monuments historiques au titre d'immeuble.
En 1964, Pierre Firmin-Didot fonde une association afin d’assurer la rénovation des orgues. Le grand orgue actuel a été construit en 1971 par les établissements Danion-Gonzalez. Le buffet placé en nid d’hirondelle, sur le côté sud de la nef, bien que maintes fois modifié, a gardé son aspect du .
Au mois d'octobre 2022, l'instrument a été démonté, sa reconstruction étant confiée à la sté Muhleisen et à MM. Cattiaux et Chevron. La restauration du buffet est prise en charge à 100 % par l'État, la partie instrumentale l'étant à 75 %.
L'horloge astronomique
La cathédrale comporte les restes d'une ancienne horloge astronomique. Le cadran a fait l'objet d'une restauration vers 2008-2009. Cette restauration a nécessité la reconstitution de plusieurs roues et pignons manquants.
Les peintures
Triptyque de la chapelle de Tous-les-Saints, déambulatoire sud :
Deux tableaux d'autel Crucifiement de saint Pierre (à gauche) et Décollation de saint Paul (à droite) provenant de l'église Saint-Pierre, huiles sur bois, , limite , d'après Albrecht Dürer, ;
Tableau d'autel La petite parente ? ou La Nativité ou Sainte Anne Trinitaire et un ange (au centre) provenant de l'église Saint-Barthélemy (?), huile sur toile, , , d'après Sébastien Bourdon, Le Repos de la Sainte Famille en Égypte avec sainte Catherine, via la gravure de Nicolas de Poilly, .
Madeleine pénitente, huile sur toile, , 1657, mur ouest du transept nord, copie ancienne d’après Philippe de Champaigne, provenant de l’ancien carmel de Chartres, ;
Résurrection du Christ, huile sur toile, , 1676, bas-côté nord, ;
Transfiguration, huile sur toile, , , restaurée en 1989, copie interprétée de Raphaël (peintre), mur est de la tour sud ou transept sud, ;
Le sacrifice d'Abraham de Jean Mosnier (attribution), huile sur toile , vers 1620-1640, provenant du transept nord de la cathédrale Notre-Dame de Chartres, dépôt temporaire de l’État au musée des Beaux-Arts, ;
Tableaux de la chapelle des Confesseurs (2).
Voir ci-dessous les peintures monumentales de l'église basse, datées des , .
Les cryptes
La cathédrale actuelle résulte de constructions de différentes époques. Les cathédrales ont souvent été superposées, servant chacune de fondations à celle qui lui succédait. Les parties qui n'ont pas été remblayées forment deux cryptes concentriques.
La crypte intérieure
Les premiers chrétiens auraient édifié du s des sanctuaires successivement dévastés par les flammes et/ou persécutions religieuses. Un vestige de muraille, généralement attribué à l'époque gallo-romaine, fait référence à l'époque de la première église. Il ne subsiste rien de celle du . Dans un couloir de fouille, on a tout au plus quelques marches de celle du . Par contre la crypte de l'église carolingienne édifiée par Gislebertus au correspond vraisemblablement à une salle conservée. Elle porte le nom de caveau Saint-Lubin et se situe sous le chœur de la cathédrale actuelle, juste sous le maître-autel.
La crypte extérieure
La crypte de Fulbert, ou église basse, enveloppe ce caveau et va d'un clocher jusqu'à l'autre, en faisant le tour de l'édifice. Datant du , avec ses de long sur 5 à de large, elle est la plus grande crypte de France. En partant de l'extrémité de la galerie nord, on arrive à la chapelle de Notre-Dame-Sous-Terre, peut-être l'un des plus anciens sanctuaires consacrés à Marie en occident. Rouverte au culte en 1857, une messe y est célébrée chaque jour à . On peut y observer une reproduction datant de 1975 d'une statue en chêne sombre d’époque romane, le modèle original ayant disparu au cours de la Révolution. Cette même année 1975, Marthe Flandrin y réalisa une tapisserie des Gobelins, destinée à ce lieu.
La galerie devient semi-circulaire sous le chevet et s'ouvre sur trois chapelles romanes profondes, encadrées par quatre plus petites chapelles gothiques du . C'est là que se trouve le puits dit des Saints-Forts. Dans la galerie sud, on peut admirer une fresque du avec plusieurs grands saints populaires (Clément, Gilles, Martin, Nicolas…). À l'extrémité de cette même galerie, un baptistère en pierre est installé, datant de l'époque romane.
Vie spirituelle
Les principaux pèlerinages
La cathédrale Notre-Dame de Chartres est, depuis son édification, un haut lieu de pèlerinage pour les catholiques français et avant tout un pèlerinage marial – ce qui explique notamment l'ampleur du déambulatoire, permettant la circulation des fidèles autour du chœur. Au cours du , les pèlerinages à Chartres ont connu un nouvel élan, à la suite de l'écrivain Charles Péguy qui se rendit à pied de Paris à Chartres en 1912, accomplissant un vœu fait au chevet de son fils malade. Après la mort de Péguy en 1914, certains de ses amis refirent la route en méditant ses poèmes, lançant ainsi un vaste mouvement de pèlerinages à Chartres, parmi lesquels :
le pèlerinage estudiantin, organisé par les aumôneries de l'enseignement supérieur en Île-de-France, aux Rameaux depuis .
le pèlerinage de Chrétienté à la Pentecôte, qui dure trois jours, durant lesquels la messe est célébrée dans la forme tridentine du rite romain et qui réunit chaque année depuis , faisant de celui-ci le plus grand pèlerinage à pied d’Europe.
le pèlerinage des Guides et Scouts d'Europe du département des Yvelines, le premier dimanche d'octobre ( et guides).
le pèlerinage du monde du travail, depuis au mois d'avril.
le « pèlerinage Chartres-Paris », organisé par l'association Pèlerinages de Tradition (Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X). Le passé de ce pèlerinage se confond avec celui de Chrétienté puisque les deux n'en formaient originellement qu'un seul, avant la scission de 1989 découlant du motu proprio Ecclesia Dei du pape Jean-Paul II. Si ce pèlerinage a pour départ Chartres, la séparation de la Fraternité Saint-Pie-X en 1988 d'avec l'Église catholique et romaine ne permet pas aux évêques de Chartres comme de Paris de recevoir les participants de ce pèlerinage dans leurs cathédrales. Il est réalisé, comme son nom l'indique en sens inverse, lors du week-end et du lundi de Pentecôte.
Chartres est également une étape importante pour les pèlerins qui viennent du nord de l'Europe et qui font route vers Saint-Jacques-de-Compostelle, en empruntant la route de Paris à Tours (Via Turonensis).
Liturgie
Sous l'Ancien régime, la maîtrise de la cathédrale a été très active et longtemps réputée. Les archives donnent une vision assez précise de son fonctionnement tant liturgique que musical. Parmi les maîtres de chapelle qui s'y sont illustrés, on compte, Vincent Jolliet, Pierre Robert, Pierre Laurent et Valentin de Bournonville, notamment.
La cathédrale accueille toujours une vie liturgique intense. L'eucharistie est célébrée chaque jour sauf le dimanche à (crypte) et à . Le dimanche, elle est célébrée à 9 h en latin (messe grégorienne) selon le rite de Paul VI, à (messe solennelle qui regroupe ordinairement plus de mille personnes) et à .
Chaque soir, depuis le , la communauté du Chemin Neuf chante les vêpres, à la demande de Bernard-Nicolas Aubertin, puis de Michel Pansard, qui lui a succédé. Le Chemin Neuf continue ainsi l'œuvre que les chanoines avaient initiée.
La cathédrale était le lieu central du festival de Pâques au cours de ses huit éditions, de 2003 à 2010.
Maîtres maçons et architectes de la cathédrale
Entre 1300 et 1417, cinq architectes sont connus d'après les registres des délibérations du chapitre de Notre-Dame de Chartres : Jean de Carrières en 1300, Simon Daguon cité en 1311, 1315 et 1316, Jean Cabours en 1370, Laurent Vuatier de 1400 et 1416, et Geoffroi Sevestre en 1417. René Merlet cite Huguet d'Ivry comme maître d'œuvre d'une nouvelle salle capitulaire en 1325 à l'emplacement de l'ancienne salle construite à la fin du par le doyen Adalart. En 1324, le chapitre a décidé de construire la chapelle Saint-Piat au-dessus de la salle capitulaire. La chapelle Saint-Piat n'a été terminée qu'après 1358. Le maître maçon Jean Guignart est gratifié de par le chapitre. Il a peut-être construit les voûtes et la toiture de la chapelle Saint-Piat.
La cathédrale de Chartres dans les arts et la culture
Représentations picturales
Plusieurs peintres ont représenté la cathédrale dans leurs œuvres :
L'un des tableaux les plus connus est La Cathédrale de Chartres de Jean-Baptiste Camille Corot, peint en 1830 (musée du Louvre, Paris). Un second tableau de la main de Jean-Baptiste Camille Corot représentant peut-être la cathédrale de Chartres, malgré une mauvaise localisation lors de sa mise en vente, est conservé au musée d'Art et d'Histoire Paul Eluard de Saint-Denis
Charles Fournier des Ormes en 1836 (tableau conservé dans la sacristie de la cathédrale) et François Alexandre Pernot en 1837 (musée des Beaux-Arts de Chartres) représentent l'incendie du 4 juin 1836.
Chaïm Soutine a représenté la cathédrale en 1933 (musée d'Art moderne de Troyes), de même que Maurice Utrillo entre 1912 et 1914 (collection privée) et Antoon Kruysen en 1957 et 1960 (musée des beaux-arts de Chartres).
Henri Villain, peintre orientaliste, représente l'intérieur de la cathédrale en 1936, puis en 1938, dernière œuvre avant sa mort.
Pierre de Belay réalise vers 1943 une peinture à l'huile mettant en scène l'Eure, Chartres et la cathédrale.
La cathédrale de Chartres dans la littérature
, et sur Wikisource.Publié en 1898. La Cathédrale est un roman où l’auteur s'initie à la symbolique médiévale et catholique à Chartres. Ce livre connut un certain écho à l'époque et fit dire à François Mauriac que Huysmans « avait réintroduit Chartres dans la vie spirituelle française ».
Charles Péguy dans son recueil « la Tapisserie de Notre-Dame » écrit le long poème Présentation de la Beauce à Notre-Dame de Chartres.
. Le sculpteur compare à plusieurs reprises les cathédrales gothiques, et tout particulièrement celle de Chartres, au Parthénon grec :
Blaise Cendrars, dans la Quatrième Rhapsodie de L'Homme foudroyé, voit dans la cathédrale de Chartres (pp. 452-453, éd. Folio-Denoël, 1945).
De New York à Chartres, Kathleen McGowan nous entraîne dans un voyage initiatique pour nous révéler la plus incroyable des vérités.
Travaillant comme femme de ménage dans la cathédrale de Chartres depuis plus de vingt ans, Agnes Morel transforme profondément la vie locale en utilisant son influence subtile jusqu'à ce qu'une rencontre fortuite révèle les tragiques incidents qui lui sont arrivés durant sa jeunesse.
La cathédrale de Chartres dans la bande dessinée
Une partie de l'histoire se passe à Chartres, où Erlin parcourt le labyrinthe, porte d'entrée de la Route d'Or. Il disparaît en arrivant au centre, passant dans un autre monde. On y voit aussi une prétendue explication d'un des incendies.
Une partie de l'action de ce quatrième album de la série Simon du Fleuve (science-fiction post-apocalyptique) se passe à Chartres et dans la cathédrale.
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Bibliographie
Ouvrages avant 1945
Eugène Lefèvre-Pontalis
Eugène Lefèvre-Pontalis, « Les façades successives de la cathédrale de Chartres au et au », dans Congrès archéologique de France. . À Chartres. 1900, Société française d'archéologie, Paris, 1901, (lire en ligne)
Eugène Lefèvre-Pontalis, « Les architectes et la construction des cathédrales de Chartres », dans Mémoires de la Société nationale des antiquaires de France, 1905, tome 64, (lire en ligne)
René Merlet
René Merlet, « Le puits des Saints-Forts et l'ancienne chapelle de Notre-Dame-sous-Terre », dans Congrès archéologique de France. . À Chartres. 1900, Société française d'archéologie, Paris, 1901, (lire en ligne)
Divers
Victor Mortet, « L'expertise de la cathédrale de Chartres en 1316 », dans Congrès archéologique de France. . À Chartres. 1900, Société française d'archéologie, Paris, 1901, (lire en ligne)
Maurice Renouf, « L'horloge de la cathédrale de Chartres », dans Congrès archéologique de France. . À Chartres. 1900, Société française d'archéologie, Paris, 1901, (lire en ligne)
Ouvrages après 1945
Histoire
Architecture
Hans Reinhardt, « Les églises romanes de la Champagne après l'an mil », dans Cahiers de Civilisation Médiévale, avril-juin 1961, année, , (lire en ligne)
Jan Van der Meulen, « Histoire de la construction de la cathédrale Notre-Dame de Chartres après 1194 », dans Mémoires de la Société archéologique d'Eure-et-Loir, 1964-1968, tome 23, (lire en ligne)
Jean Villette, « Les arcs-boutants supérieurs de la cathédrale de Chartres sont-ils inutiles ? », dans Mémoires de la Société archéologique d'Eure-et-Loir, 1964-1968, tome 23, (lire en ligne)
Jan Van der Meulen, « Cathédrale de Chartres. La fouille de Jean Maumoury, en 1938 », dans Mémoires de la Société archéologique d'Eure-et-Loir, 1964-1968, tome 23, (lire en ligne)
Alain Erlande, « Chartres, Cathédrale Notre-Dame », dans Dictionnaire des églises de France, Éditions Robert Laffont, Paris, 1968, tome IV-D, Île-de-France,
Robert Branner, Chartres Cathedral, New York, W. W. Norton, 1969.
Anne Prache, Île-de-France romane, éditions Zodiaque (collection la nuit des temps )n La Pierre-qui-Vire, 1983, , planches 119 à 122
Dieter Kimpel, Robert Suckale, L'architecture gothique en France 1130-1270, Flammarion, Paris, 1990, ,
Sylvie Le Clech, La cathédrale de Chartres. Nouvelles découvertes, dans Bulletin monumental, 2015, tome 173, , ,
Pierre Martin, La façade et les travées occidentales de la cathédrale de Chartres : nouveaux apports de l'archéologie du bâti, dans Bulletin monumental, 2015, tome 173, , ,
Sculpture
Léa D'Homme-Kchouk, « Les chapiteaux de la tour nord de la cathédrale de Chartres », dans Bulletin monumental, 2015, tome 173, , ,
Jean Villette, « Précisions nouvelles sur le jubé de la cathédrale de Chartres », dans Mémoires de la Société archéologique d'Eure-et-Loir, 1964-1968, tom 23, (lire en ligne)
Vitraux
Irène Jourd'heuil, « Polychromie architecturale et vitraux « en trompe-l'œil » de la cathédrale de Chartres », dans Bulletin monumental, 2015, tome 173, , ,
Labyrinthe
Clôture du chœur
Grand Orgue
L’horloge astronomique
Cryptes
Philosophie - Vie spirituelle
Abbé A. Clerval, Les écoles de Chartres au Moyen Âge du au , dans Mémoires de la Société archéologique d'Eure-et-Loir, tome 11, librairie R. Selleret, Chartres, 1895 (lire en ligne)
Nicolas Balzamo, Portrait de la cathédrale de Chartres en lieu de pèlerinage. Essai de reconstitution, dans Bulletin monumental, 2017, ,
Généralités - Guides
Stéphane Bern et Alexis Robin, Vallée royale de l'Eure, de Chartres à Rouen, éd. Sagamédias, 2017.
Humour
En anglais
Filmographie
60 ans au service de la cathédrale de Chartres, documentaire sur la cathédrale de Chartres réalisé par Tzarine Films (2006)
Articles connexes
Chartres
Diocèse de Chartres
Liste des évêques de Chartres
Liste de cathédrales catholiques en France
Liste de cathédrales protégées aux monuments historiques de France
Listes des circonscriptions catholiques en France
Association Chartres sanctuaire du Monde
Liste des monuments historiques de Chartres
Liste des églises les plus hautes
Liste des plus hautes voûtes d'église
Liens externes
Les Amis de la Cathédrale de Chartres
Images haute résolution de la cathédrale Notre-Dame, Media center for Art History, Department of Art History and Archaeology, Columbia University, New York, États-Unis
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Lieu de mission de la communauté du Chemin Neuf
Chartres
Incendie en 1836
Chartres
Chartres
Chartres
Cathédrale monument historique en France
Église romane en Eure-et-Loir
Monument historique classé en 1862
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Monument historique à Chartres
Bien culturel du patrimoine mondial
Chartres
Cathedrale Notre-Dame de Chartres
Patrimoine mondial inscrit en 1979
Lieu de pèlerinage marial
Chartres, Notre-Dame
Chartres
Édifice géré par le Centre des monuments nationaux
Communauté du Chemin Neuf
Église à Chartres | La cathédrale Notre-Dame de Chartres est un édifice catholique située au cœur de la ville de Chartres dans le département français d'Eure-et-Loir, en région Centre-Val de Loire. Monument de l'architecture gothique, elle est traditionnellement considérée comme l'une des cathédrales de ce style les mieux conservées par ses sculptures, vitraux et dallages. |
637 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Chentayt | Chentayt | Chentayt (« la veuve ») est une divinité égyptienne, représentée sous la forme d'une vache couchée, momifiée, qui tient entre ses cornes le disque solaire ou sous la forme d'une femme avec une tête de vache. De son cou pend un collier avec la déesse Bat.
Elle fut d'abord une vache céleste qui apparaît dans les textes des pyramides et qui est appelée Hem-Shen. Son nom de Chentayt date de la .
Elle provoquait la germination et elle incarnait l'enveloppe protectrice dans laquelle Osiris se régénérait.
À Bousiris, la déesse contribuait aussi à la régénération de Sokar-Osiris au moyen d'une statuette faite de minéraux.
C'était une manifestation d'Isis comme veuve. Elle est aussi une manifestation d'Hathor, et, comme telle, elle peut être l'une des sept Hathors, citées dans le livre des morts sous forme de vaches.
Elle a été adorée à Abydos et à Bousiris.
Elle permettait également la renaissance du roi dans l'au-delà et, par extension, fut aussi une déesse régénératrice dans le monde des vivants.
Dans la mythologie égyptienne, il existe une entité divine du nom de Chentayt « la Veuve », dont le nom dérive du mot « souffrir » en égyptien. Elle apparaît au Nouvel Empire. Elle est la sœur d’Isis, ou l’une de ses formes, et un des aspects d'Asèt, c’est pour cela qu’elle incarne l'épouse en deuil qui pleure sur le corps de son frère-époux Osiris qu’elle reconstitue avec l’aide de Nephtys, Thot et Anubis.
Elle préside aux fêtes de Khoïak, qui se déroule durant le dernier mois de la saison de l’inondation, fin octobre début novembre de notre calendrier grégorien. Ces rites avaient pour but de recomposer le corps d’Osiris. C’est dans cette période que le Nil décroit et que l’Égypte reverdit. C’est dans ce sens que l’on dit que Isis-Chentayt redonne vie à Osiris et donc également à l’Égypte.
Notes et références
Index égyptologique
Divinité égyptienne | Chentayt (« la veuve ») est une divinité égyptienne, représentée sous la forme d'une vache couchée, momifiée, qui tient entre ses cornes le disque solaire ou sous la forme d'une femme avec une tête de vache. De son cou pend un collier avec la déesse Bat. |
638 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Corinne%20Lepage | Corinne Lepage | Corinne Lepage, née le à Boulogne-Billancourt, est une avocate et une femme politique française.
Engagée dans la protection de l'environnement, elle est notamment ministre de l'Environnement dans les gouvernements d’Alain Juppé (1995-1997) et députée européenne (2009-2014). Présidente de Cap21, elle recueille 1,88 % des suffrages exprimés à l’élection présidentielle de 2002.
Situation personnelle
Enfance et formation
Corinne Lepage est issue d’une famille juive. Son père est nez chez Rochas. Elle étudie au collège et au lycée Molière de Paris.
En 1971, elle sort diplômée de l'Institut d'études politiques de Paris. Corinne Lepage obtient ensuite un diplôme d'études supérieures (DES) de droit public, un DES de sciences politiques et le certificat d'aptitude à la profession d'avocat en 1974. Elle prête serment pour devenir avocate le . Elle obtient son doctorat d'État en 1982 avec félicitations du jury.
Carrière professionnelle
Corinne Lepage co-créé en 1978 le cabinet d’avocats Huglo-Lepage, spécialisé dans le droit de l'environnement. Elle est élue en 1987 au Conseil de l'ordre des avocats de Paris.
Elle travaille à partir de mars 1978 sur le naufrage de l'Amoco Cadiz. Elle y représente les collectivités locales du Finistère et des Côtes-du-Nord en opposition à Amoco. À l'issue d'un procès qui dure une quinzaine d'années, les victimes obtiennent gain de cause, une première en droit de l'environnement. Le cabinet refuse de verser au syndicat de communes de francs, ce qui lui vaut un procès et une menace de saisie ; le procès se solde en faveur du cabinet.
À la même période, Corinne Lepage défend les collectivités locales et associations qui s’opposent à l’installation des centrales nucléaires ou qui luttent pour leur fermeture en particulier les collectivités locales allemandes et luxembourgeoises à Cattenom et suisses à Creys-Malville.
Le cabinet travaille ensuite sur de nombreux dossiers concernant l'environnement, aux côtés d'associations comme Ecoropa, ou de collectivités locales. Depuis 2006, Corinne Lepage est avocate des collectivités locales et associations qui se sont constituées parties civiles dans le procès de la marée noire causée par le pétrolier Erika en 1999 et qui met en cause, entre autres, la compagnie pétrolière Total. Le , la chambre criminelle de la Cour de cassation, dans sa formation plénière, a rendu, sur avis non conforme de l’avocat général, une décision approuvant la cour d’appel de Paris d’avoir retenu sa compétence pour statuer tant sur l’action publique que sur l’action civile dans l’affaire de la catastrophe écologique dite du pétrolier l’Erika. L’affréteur Total, qui avait commis une telle faute et qui avait, à tort, bénéficié d’une immunité de responsabilité, a, en conséquence, sur les pourvois de plusieurs parties civiles, vu sa responsabilité retenue par la chambre criminelle qui l’a condamné à réparer les conséquences du dommage solidairement avec ses co-prévenus d’ores et déjà condamnés par la cour d’appel.
En 2010, elle défend l'association Mouvement pour les droits et le respect des générations futures (MDRGF), assignée pour dénigrement par la Fédération nationale des producteurs de raisins de table (FNPRT). Elle est également l'avocate de l'Association des victimes des inondations de La Faute-sur-Mer à la suite du passage de la tempête Xynthia, ainsi que de en appel.
En 2011, elle remporte le prix , organisé par l' dans la catégorie « droit de l'environnement ».
En 2015, elle soutient le Conseil administratif de la Ville de Genève qui s’oppose à la poursuite de l’exploitation de la centrale nucléaire du Bugey. La même année, elle obtient le prix du Livre politique du barreau de Paris pour son livre Les mains propres, aux éditions Autrement.
Elle obtient le premier succès de justice climatique en France dans l'affaire Grande-Synthe en obtenant du Conseil d'État l'obligation de respecter ses objectifs climatiques.
Elle défend la commune de Maincy pour faire juger en 2019 la mise en danger d'autrui, puis obtient en 2020 et 2021 devant le Conseil d'État la condamnation de l'État pour carence climatique.
Parcours politique
En raison de sa participation au gouvernement d'Alain Juppé (1995-1997), Corinne Lepage est considérée comme une écologiste de droite, qualification dans laquelle elle ne veut pas se reconnaître, ne se disant ni de droite, ni .
Débuts (1981-1995)
Candidate écologiste en 1981, elle est élue en 1989 sur une liste divers droite, maire adjointe chargée de l’environnement et de l’urbanisme à Cabourg. À la suite du vote d’une délégation de service public de l’eau ne respectant pas les règles de concurrence, elle entre en opposition durant l'hiver 1990. Elle saisira en 1992 le procureur de la République de Caen de ces faits. La bataille juridique durera jusqu’en 1999, et s'achèvera par la condamnation lourde du maire.
Elle est candidate en 1993 aux élections législatives dans la circonscription du Calvados sous la bannière de Génération écologie qu’elle a cofondé en 1989 avec Brice Lalonde, Jean-Louis Borloo et Jean-Michel Belorgey. Elle arrive cependant loin derrière Nicole Ameline, candidate UDF et dauphine de Michel d'Ornano avec un score de 6,17 %. Elle quitte le parti rapidement après.
Corinne Lepage est réélue en 1995 sur la liste RPR conduite par Jacques Porcq dont elle devient première adjointe au maire de Cabourg.
Ministre de l'Environnement (1995-1997)
En 1995, elle répond positivement à la proposition d'Alain Juppé de prendre en charge le ministère de l’Environnement. Elle n'est alors membre d'aucun parti. Corinne Lepage déclare : , dans un entretien accordé à Yves Loison en décembre 2009. Selon le journal Libération, sa nomination est aussitôt vivement critiquée par certains membres de la droite normande.
Corinne Lepage fait partie des douze femmes (nombre inhabituellement élevé à l'époque) — les « juppettes » — qui composent le premier gouvernement Juppé. Le , lors du remaniement ministériel donnant lieu au second gouvernement Juppé, elle est la seule femme à rester ministre de plein exercice. Si elle n'a pas souffert de difficultés particulières en tant que femme au sein du gouvernement, elle déplore, en 2004, d'avoir eu à subir, à l'Assemblée nationale, des injures . En octobre 2008, elle critique, à la lumière de son expérience personnelle, le comportement de François Fillon et de la majorité UMP à l'égard de Nathalie Kosciusko-Morizet en soutenant publiquement l'action et les propos de cette dernière.
En tant que ministre de l'Environnement, Corinne Lepage se donne pour priorité de montrer que l'environnement peut « contribuer à la lutte contre le chômage ». En 1996, le Conseil des ministres adopte son projet concernant la pollution de l'air. Il rend obligatoire la surveillance de la qualité de l'air et renforce les mesures de limitation de la circulation en cas d'alerte. Ce projet aboutit à l’adoption par le Parlement de la loi LAURE du , également appelée « loi Lepage ». Cette loi instaure notamment des limitations de vitesse dans les métropoles françaises en cas de pic de pollution à l'ozone. La même année, Corinne Lepage obtient la création du Comité de la prévention et de la précaution. Dès son arrivée en 1995, elle met un terme à la participation de la puissance publique au Comité permanent amiante.
Accusée « d'adopter un profil bas », Corinne Lepage est l'objet de critiques pour son absence de vision politique de l'environnement, sous la présidence de Jacques Chirac, face à de grands thèmes écologiques : reprise des essais nucléaires, redémarrage du réacteur nucléaire Superphénix en septembre 1995, réduction du budget de l'Environnement, difficultés de mise en place de la directive européenne Natura 2000.
Le redémarrage contesté du réacteur Superphénix, qui connaît de nombreuses difficultés techniques, est l'occasion d'un vigoureux bras de fer entre Corinne Lepage et le ministre de l'Industrie Franck Borotra. Après l'annulation en 1997 du décret d'autorisation de création de 1994 par le Conseil d'État, elle refuse de signer le décret de redémarrage sans enquête publique. Elle menace implicitement Alain Juppé de démissionner. Le syndicaliste Christian Moesl (CGC) déclare : « Les politiques avaient toutes les cartes en main. Il y avait une volonté manifeste de laisser traîner le dossier. (…) Superphénix, on le sent bien, c’est une épine pour tous les gens qui ont été au pouvoir. (…) On l’a bien senti, on a toujours eu des décisions frileuses de la part des politiques. Je prends l’exemple du dernier Gouvernement : Corinne Lepage a mis Superphénix au bord du précipice et Dominique Voynet l’a poussé », lors de son audition par la commission d'enquête parlementaire sur Superphénix et la filière des réacteurs à neutrons rapides.
Pour Libération, les résultats de son ministère se réduisent à « rien, hormis une loi sur l'air, simple "thermomètre" de la pollution, instaurant tout de même la circulation alternée les jours de pic. » Corinne Lepage tire de son expérience au ministère le livre On ne peut rien faire, Madame le ministre, dans lequel elle dresse un constat d'impuissance face aux lobbies des industriels de l'automobile, au clientélisme politique et aux technocrates des grands corps de l'État.
En 1996, elle crée le club de réflexion politique Cap21 (Citoyenneté, action, participation pour le ), qui
Figure écologiste du centre (1997-2007)
À la suite de la dissolution de 1997, Corinne Lepage se présente aux élections législatives de mai 1997, dans la septième circonscription de Paris, sous l'étiquette Divers droite. Elle perd au second tour face au socialiste Patrick Bloche avec près de dix points d'écart entre les deux candidats (54,50 % contre 45,50 %). La défaite de la droite met fin à l’expérience ministérielle de Corinne Lepage. Elle mène une liste indépendante lors des élections régionales de 1998 en Basse-Normandie avec Olivier Stirn, face au président de droite sortant René Garrec (Démocratie libérale), mais elle n'obtient aucun siège.
Elle continue néanmoins son combat pour une écologie « soutenable », c'est-à-dire compatible avec les contraintes économiques. En 2000, elle transforme son club de réflexion Cap21 en mouvement politique. Le , elle devient chevalier de l'ordre national de la Légion d'honneur. Elle déclare « travailler à la constitution d'un grand pôle au centre de l'échiquier politique, où puissent se retrouver des gens de droite et de gauche autour de l'écologie, de l'humanisme et de la citoyenneté ».
En 2002, elle se lance dans la course à l’Élysée. Elle choisit, au cours de sa campagne, de s'opposer directement aux Verts, le parti écologiste de la Gauche plurielle, à qui elle reproche d'avoir « instrumentalisé l'environnement ». Elle critique vivement Noël Mamère, qui l'accuse pour sa part de , et elle réclame, sans l'obtenir, l'organisation d'un débat public entre eux deux. Elle affirme qu'elle n'appellerait . Elle recueille 1,88 % des voix au premier tour.
Aux élections régionales de 2004, elle est tête de liste du département de Paris sur la liste d'André Santini (UDF). Sa liste obtient 16,5 % des suffrages, et arrive ainsi en troisième position, derrière celles de Jean-Paul Huchon (37,25 %) et de Jean-François Copé (26,6 %). Elle refuse de participer à la fusion de second tour avec la liste UMP. La liste indépendante qu'elle conduit ensuite aux élections européennes de juin sur la circonscription Île-de-France recueille 3,61 % des voix.
Le , elle confirme être l'auteur, avec André Bercoff, de deux pamphlets politiques, J'arrive et On efface tout et on recommence, publiés en 2005 et 2006 sous le nom de plume de Catherine Médicis, stratagème nécessaire, selon elle, pour être entendue en tant que petit candidat.
Collaboration avec François Bayrou (2007-2010)
Le 10 mars 2007, elle décide de ne pas se présenter à l'élection présidentielle de 2007. Elle l'explique dans un entretien accordé au Journal du dimanche du 11 mars : « J'ai décidé de rejoindre François Bayrou malgré ma capacité à obtenir mes cinq cent signatures ». Elle apporte ainsi son soutien au candidat centriste qui « incarne aujourd'hui un véritable changement dans le pays, qui peut permettre à l'écologie politique d'occuper la place qui lui revient ». Cap21 est alors l'un des membres fondateurs du nouveau parti politique de François Bayrou, le Mouvement démocrate (MoDem).
En mai 2007, après la défaite de François Bayrou au premier tour de l'élection présidentielle, et la victoire de Nicolas Sarkozy face à Ségolène Royal, Corinne Lepage refuse de participer au gouvernement Fillon par « fidélité à ses convictions. Elle signe, le , avec seize autres personnalités politiques de tous bords, l'« Appel du 14 février » pour une vigilance républicaine lancé par l'hebdomadaire Marianne. À la suite du discours de Nicolas Sarkozy, le au Palais de Saint-Jean de Latran, sur la place de la religion dans la vie publique, ainsi qu'à ses déclarations sur la scientologie, elle considère que le pouvoir développe « une philosophie générale » qui mène à une « déconstruction de la laïcité à la française » (Canal+, ). Le 15 janvier 2008, elle avait déjà participé à la réunion « Laïcité : l'école et les enfants d'abord ! » organisée à l'initiative des associations signataires d'une tribune en faveur de la laïcité parue dans le journal Libération le , au premier rang desquelles figuraient des associations telles que la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA), Ni putes ni soumises et SOS Racisme.
Elle est candidate MoDem aux élections municipales de mars 2008 dans le de Paris, face à Jean-Marie Cavada (ex-MoDem, passé à l'UMP) et Michèle Blumenthal (PS). Sa candidature est soutenue par Jean-Luc Romero, qui déclare faire alors « un choix d'ami » et « un choix de militant ». Avec 9,95 % des voix au premier tour de l'élection, elle arrive en troisième position derrière le PS (46,07 %) et l'UMP (24,3 %) (le MoDem réalise une moyenne de 9 % sur l'ensemble de la ville). Corinne Lepage devient vice-présidente du MoDem le . Quelques mois plus tard, le , François Bayrou la présente comme tête de liste du MoDem dans la circonscription Nord-Ouest (Basse-Normandie ; Haute-Normandie ; Nord-Pas-de-Calais ; Picardie) à l'occasion des élections européennes de juin 2009. Elle est élue eurodéputée avec 8,67 % des voix, derrière les listes de Dominique Riquet (Majorité présidentielle, 24,2 %), Gilles Pargneaux (PS, 18,1 %), Hélène Flautre (Europe Écologie, 12,1 %) et Marine Le Pen (FN, 10,2 %)
À l'automne 2009, Corinne Lepage démissionne de la présidence des commissions thématiques du MoDem, mais reste vice-présidente du parti. De vives tensions apparaissent entre Cap21 et le MoDem lorsque le parti de Corinne Lepage choisit, dans plusieurs régions, de s'allier pour les élections régionales de mars 2010 avec Europe Écologie, et non avec le MoDem : Haute-Normandie, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Languedoc-Roussillon, Lorraine, Alsace, Pays de la Loire.
Après avoir critiqué la stratégie de François Bayrou et du MoDem, qu'elle estime « refermé sur lui-même », elle annonce avoir décidé de quitter le parti le . Au second tour des élections régionales, elle appelle à voter à gauche, sauf en Aquitaine où Jean Lassalle (MoDem) se maintient. Lors de son congrès du , Cap21 se présente comme un « parti autonome » et ses adhérents votent « à une très large majorité » le départ du MoDem. Corinne Lepage finira par porter plainte contre François Bayrou pour « dénonciation calomnieuse », en marge de l’affaire des assistants d’eurodéputés MoDem.
Députée européenne (2009-2014)
Le , elle est l'une des six députés élus du MoDem (tête de liste pour le Nord-Ouest) lors des élections européennes, seule élue dans la circonscription Nord-Ouest. En juin et juillet 2009, à la suite du mauvais score du MoDem aux élections européennes (8,5 % des suffrages exprimés), elle remet en cause la stratégie du parti, trop orienté sur la personnalité et les choix de François Bayrou. Elle appelle alors de ses vœux une alliance, au Parlement européen, entre le MoDem et Europe Écologie.
Députée européenne (MoDem puis seulement Cap21 après le 17 mars 2010), elle siège au sein du groupe ADLE dont fait partie le MoDem. Elle devient, le 17 juillet 2009, la première vice-présidente de la commission Envi (Environnement, santé publique et sécurité alimentaire), et membre suppléant de la commission ITRE (Industrie, recherche et énergie), au Parlement européen.
Au sein du groupe ADLE, elle est active sur les directives IPPC, RoHS, WEEE, nouveaux aliments, informations des consommateurs et sur les thématiques du changement climatique, du mix énergétique, de l'expertise non dépendante, du lien entre santé et environnement, la neutralité du net, la régulation Internet, les libertés individuelles et fondamentales. Elle défend par ailleurs le traité de Lisbonne, en mettant en valeur en particulier le pouvoir politique des européens à travers les pétitions inter-européennes.
Le 15 octobre 2009, elle annonce la création du club politique « Terre démocrate, l’imagination au pouvoir », dont la feuille de route tient en trois mots : « débat, échange et construction ».
Du 14 décembre au 19 décembre 2009, elle est la seule députée européenne française de la délégation du Parlement européen au sommet de Copenhague.
Au Parlement européen, en janvier 2010, elle crée l'intergroupe « Mers et zones côtières » pour traiter des dossiers comme la biodiversité marine, la création d’un corps européen de garde-côtes, le développement des énergies marines, la protection du littoral, le traitement des déchets marins, le transport maritime et le changement climatique. Cet intergroupe qu'elle préside rassemble une quarantaine de députés issus de la quasi-totalité des groupes politiques du Parlement.
En septembre 2011, Corinne Lepage signe la lettre de cent huit parlementaires français au président de la République Nicolas Sarkozy, lui demandant de s'opposer, en cas de saisine du Conseil de sécurité des Nations Unies, à la reconnaissance d'un État palestinien. La lettre est publiée dans un article du Journal du dimanche avec la liste des signataires.
Le , elle annonce sa candidature à l'élection présidentielle française sur le plateau de TF1. En février 2012, onze personnalités (Jean-Marie Pelt, Yann Arthus-Bertrand, Jean-François Viel, Dominique Belpomme, Gilles-Éric Séralini, Philippe Desbrosses, Jean-Paul Jaud, Serge Orru, Isabelle Autissier, Christian Vélot et Joël Spiroux) lancent « un appel démocratique à parrainer Corinne Lepage », pour qu'elle obtienne les qui lui permettent de concourir. Elle déclare avoir obtenu entre 470 et 520 parrainages. Or, elle ne fait pas partie de la liste des candidats dévoilée par le président du Conseil constitutionnel le . Le , le Conseil constitutionnel publie une décision dans laquelle il rejette son recours, et indique qu'il n'a reçu que 476 (c'est-à-dire 476 parrainages dont la validité n'a pas été examinée) en faveur de sa candidature. Corinne Lepage, qui reconnaît avoir écrit au Conseil constitutionnel, affirme en revanche « ne pas avoir fait » de recours ou de réclamation auprès de lui.
Le , elle annonce qu'elle crée avec Michel Suchod un nouveau mouvement, le Rassemblement démocrate écologiste et républicain. Elle appelle à voter pour François Hollande dès le premier tour.
Après un entretien avec François Hollande le , au cours duquel elle demande des garanties sur les forages pétroliers au large de la Guyane comme le financement d'éventuels dommages écologiques, elle réitère son souhait de voir se constituer un rassemblement de tous ceux qui avaient appelé à voter pour lui.
Corinne Lepage n'est pas réélue lors des élections européennes de 2014 : tête de liste Cap21 dans la circonscription Île-de-France, elle n'obtient que 2,34 % des suffrages exprimés.
Action depuis 2014
Elle lance en 2013 Le Rassemblement citoyen, qui est présenté comme une coopérative politique pour faire travailler les politiques et la société civile. Elle affirme vouloir donner au citoyen les instruments pour reprendre son destin en main en s'investissant en politique ou en lui donnant des solutions testées sur le terrain grâce au think tank Essaim, créé en 2012. Elle déclare souhaiter qu'élus, universitaires, entrepreneurs, associatifs coopèrent et préparent ensemble une transition économique, écologique, énergétique et agricole. Mais elle affirme vouloir également permettre à la société civile de faire entendre ses idées, ses solutions, son savoir-faire et d'être un contre-pouvoir au sein de cette coopérative pour veiller à ce que les élus fassent ce qu'ils disent. Cap21, créé sous forme d’association par Corinne Lepage en 1996 et devenu par la suite un parti politique, fusionne avec Le Rassemblement citoyen le 13 décembre 2014.
En , Corinne Lepage annonce soutenir Emmanuel Macron dans la perspective de l'élection présidentielle, estimant que l'ancien ministre représente « la meilleure solution pour la France aujourd'hui ». Alors qu'Emmanuel Macron a jusqu'alors proposé un discours favorable au diesel et au nucléaire, à rebours de ses positions historiques, Corinne Lepage affirme entendre faire évoluer le candidat sur les questions environnementales, jugeant qu'on « ne peut pas être le candidat de la modernité et ne pas faire de la transition écologique un axe majeur de sa campagne ». » Elle devient membre du comité politique de son parti La République en marche et participe à l'élaboration de son programme en matière d'écologie.
En janvier 2019, Corinne Lepage confie être « terriblement déçue sur la politique écologique » et annonce à BFM-TV en mars, qu’elle ne voterait pas pour La République en marche aux élections européennes. Deux ans après l'élection présidentielle, elle accuse Emmanuel Macron d'être revenu ses engagements et de finalement ne pas être écologiste.
Le 18 décembre 2020, les mouvements Cap21 de Corinne Lepage, Génération écologie de Delphine Batho et l'Alliance écologiste indépendante de Jean-Marc Governatori annoncent la création d'une plateforme de coordination commune et distincte du parti Europe Écologie Les Verts. Corinne Lepage insiste sur le fait que la ligne politique de Cap21, GE et l'AEI ne sont « pas du tout sur une ligne d'accord avec La France insoumise, ce qui est parfois très ambigu pour EELV dans certaines parties du territoire ». Dans ce texte, les ex-ministres de l'Environnement tiennent à marquer leur différence sans aucune ambiguïté sur la laïcité.
Le , Cap21 et l'AEI annoncent leur fusion pour créer Cap écologie, un projet qui n'aboutit finalement pas.
Prises de position
Environnement
Corinne Lepage défend les intérêts écologiques tant au barreau de Paris qu’à celui de Bruxelles, et s'associe à plusieurs associations. Elle est ainsi cofondatrice de l'Observatoire de vigilance et d’alerte écologique avec Michèle Rivasi. Elle dirige en outre le Comité de recherche et d'information indépendantes sur le génie génétique (CRIIGEN), comité scientifique sur les risques environnementaux et sanitaires liés à la diffusion des OGM.
La mobilisation des ONG et de la société civile est pour elle nécessaire pour changer notre mode de développement. À la suite du sommet de Copenhague, elle réaffirme en 2009 : « La société civile ne peut désormais plus compter que sur elle-même pour assurer son avenir. »
En février 2008, elle rend au ministre de l'Environnement, Jean-Louis Borloo, un rapport sur la « gouvernance écologique ».
Le Parlement européen approuve, à une large majorité, en août 2011, son rapport relatif à la « possibilité pour les États membres de restreindre ou d'interdire la culture d'OGM sur leur territoire, dans le cadre du projet de directive de la Commission ».
Enseignements
Corinne Lepage a enseigné à l'université Paris , Paris , ainsi qu'à l'université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines et à l'Institut d'études politiques de Paris, dans le cadre de la chaire de développement durable, notamment avec un cours sur le droit de la justice climatique.
Avocate
Corinne Lepage soutient une plainte déposée le auprès de l'État français et de l'Union européenne pour non-respect de la réglementation en matière d'accès à l'information sur les OGM, par le collectif citoyen « Consommateurs pas cobayes ». Invoquant notamment la Convention d'Aarhus, le collectif réclame l'étiquetage obligatoire de tous les produits alimentaires issus d'animaux nourris avec des OGM.
Activités associatives
Le , la ministre de l'Écologie Ségolène Royal charge Corinne Lepage d'une mission sur la « transition économique » afin de soutenir les acteurs de « l'économie verte ». Ainsi, Corinne Lepage créé un groupe de travail en vue de « répertorier les entreprises innovantes afin de permettre la création d'un réseau », « déterminer les blocages auxquels ces secteurs sont confrontés », et enfin « déterminer l'utilité et les conditions d'une mise en synergie globale » de ces acteurs. Elle créé le MENE (Mouvement des Entrepreneurs de la Nouvelle Economie).
Suite à une demande du président de la République François Hollande, Corinne Lepage rédige un rapport pour la création d'une Déclaration universelle des droits de l'humanité en septembre 2015, en vue d'une éventuelle adoption par l'Assemblée générale des Nations-Unies. L'Association des amis de la DDHu obtient le statut consultatif auprès du Conseil économique et social des Nations unies.
Par ailleurs, elle préside l'association WECF. Elle préside également l'association Justice Pesticides.
Libertés publiques
En 2008, Corinne Lepage s'engage dans une campagne contre le décret instaurant le fichier de police Edvige. Cap21 dépose le un recours devant le Conseil d'État pour obtenir l'annulation de ce décret, qui devait permettre aux forces de police de recenser et collecter des informations d'ordre privé (orientation sexuelle, état de santé, données fiscales et patrimoniales…) relatives à toute personne âgée de ou plus jugée « susceptible de porter atteinte à l'ordre public ». Ce recours est rejeté le par le Conseil d'État.
Corinne Lepage s'est opposée, dans la presse française et par le biais du Parlement européen, à la loi Hadopi, destinée à protéger les œuvres artistiques et culturelles du téléchargement illégal.
Affaire des assistants parlementaires du MoDem au Parlement européen
L'affaire des assistants parlementaires du MoDem au Parlement européen est une affaire politique et judiciaire portant sur des soupçons d'emplois fictifs concernant les assistants parlementaires des députés européens du parti français Mouvement démocrate (MoDem) siégeant au Parlement européen. Cette affaire a pour origine les révélations de Corinne Lepage dans son livre Mains propres, plaidoyer pour la société civile au pouvoir paru en janvier 2015.
Ouvrages
Les Audits d'environnement, Éditions Dunod, 1993
On ne peut rien faire, madame le Ministre, Éditions Albin Michel, 1998
Bien gérer l'environnement, une chance pour l'entreprise, Le Moniteur Éditions, 1999
Oser l'espérance, Robert Jauzé, 2001
De l'écologie hors de l'imposture et de l'opportunisme, Raphaël , 2003
Santé & Environnement : l'ABCdaire, Jacques-Marie Laffont, 2004
J'arrive, sous le pseudonyme de Catherine Médicis, 2005
Ecoresp 2006, le livre débat pour une économie responsable, 2006
On efface tout et on recommence, sous le pseudonyme de Catherine Médicis, Michalon Éd., 2006
Et si c’était elle, roman de politique fiction, Michalon Éd., 2006
Constitution pour une nouvelle République, Atelier de presse, 2006
Français, encore un effort pour passer d'une monarchie bananière à une République durable, sous le pseudonyme de Catherine Médicis, Michalon Éd., 2007
Vivre autrement, Grasset, 2009
Entre colère et espoirs : chroniques de catastrophes annoncées, livre broché et e-book, 2009
La Vérité sur le nucléaire, Éditions Albin Michel, 2011
À vos droits, citoyens !, Ilv Bibliotheca, 2011
Déficit public : le patrimoine des Français en péril, L'Archipel, 2011
La Vérité sur les OGM, c'est notre affaire !, Éditions Charles Léopold Mayer, 2012
L'État nucléaire, Éditions Albin Michel, 2014
Les Mains propres : plaidoyer pour la société civile au pouvoir, Autrement, 2015
Atlas mondial du nucléaire, Autrement, 2015
À bout de confiance : de la morale en politique, Autrement, 2017
Collaboration ou participation
La Politique de précaution, en coll. avec François Guéry, Presses universitaires de France, 2001
Le Développement durable à l'usage des collectivités locales, de Dominique Bourg, préface de Hubert Reeves, contributions de Corinne Lepage, Jean-Louis Debré, Éric Flamand et Anne-Marie Sacquet, Victoires Éditions, 2006
Sans le nucléaire on s'éclairerait à la bougie, et autres tartes à la crème du discours techno-scientifique, en collaboration avec Jean-François Bouvet, Seuil, 2010
Le Choix du pire, de la planète aux urnes, avec Dominique Bourg, Presses universitaires de France, 2017
Les Femmes au secours de la république, de l'Europe et de la planète, avec Bouchera Azzouz, Max Milo, 2020
Nos batailles pour l'environnement : 50 procès - 50 ans de combats, avec Christian Huglo, Actes Sud, 2021
Préfaces
L'Entreprise responsable : sociale, éthique, « verte »… et bénéficiaire ?, de Cécile Jolly, Éd. du Félin, 2006
Pollution atmosphérique et action publique, de Franck Boutaric, Rue d'Ulm, 2014
Déclaration universelle des droits de l'humanité: Commentaire article par article, de Christian Huglo et Fabrice Picod, Bruylant Édition, 2018
Paysans, on vous aime, défendez-vous, défendez-nous… : contre les pesticides de synthèse, de Daniel Cueff, Indigène Éditions, 2020
Fukushima, tremblements et stupeur : 10 ans après, de Jean-Michel Jacquemin-Raffestin et Mickael Naveau, éditions Trédaniel, 2021
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
Articles connexes
Femmes ministres en France
Juppette
Liste des députés européens de France 2009-2014
Liens externes
Ministre de la Cinquième République
Personnalité politique liée au Calvados
Député européen membre du Mouvement démocrate (France)
Personnalité de La République en marche
Avocat français du XXe siècle
Personnalité politique écologiste
Ministre français de l'Environnement
Candidat à une élection présidentielle en France sous la Cinquième République
Femme politique française
Député européen élu en France 2009-2014
Député européen du groupe Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe 2009-2014
Personnalité utilisant un pseudonyme
Professeur à l'université Paris-Est-Créteil-Val-de-Marne
Enseignant à l'Institut d'études politiques de Paris
Naissance en mai 1951
Naissance à Boulogne-Billancourt
Élève du lycée Molière (Paris)
Docteur en droit de l'université Panthéon-Assas
Présidente d'une association | Corinne Lepage, née le à Boulogne-Billancourt, est une avocate et une femme politique française. |
640 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Christiane%20Taubira | Christiane Taubira | Christiane Taubira , née le à Cayenne (Guyane), est une femme politique française.
Elle commence sa carrière politique comme militante indépendantiste, puis participe à la création du parti politique guyanais Walwari en 1992. Députée de la Guyane de 1993 à 2012, elle est à l'origine de la loi tendant à la reconnaissance de la traite et de l'esclavage en tant que crime contre l'humanité. Elle est également députée européenne de 1994 à 1999.
Candidate du Parti radical de gauche (PRG) à l'élection présidentielle de 2002, elle arrive en treizième position du premier tour de scrutin, avec 2,32 % des voix.
Elle est garde des Sceaux, ministre de la Justice de 2012 à 2016, dans les gouvernements Jean-Marc Ayrault et , puis Manuel Valls et , sous la présidence de François Hollande. À ce titre, elle défend au Parlement le projet de loi ouvrant le mariage et l'adoption aux couples de personnes de même sexe. En désaccord avec le projet de déchéance de la nationalité française pour des personnes jugées coupables de terrorisme, elle démissionne en janvier 2016.
Souhaitant se présenter à l'élection présidentielle de 2022, elle remporte la primaire populaire mais retire sa candidature deux jours avant la date limite du dépôt des parrainages, faute d'avoir réuni les d'élus nécessaires.
Biographie
Famille, études et carrière professionnelle
Née à Cayenne le , Christiane Taubira est issue d'une famille modeste — sa mère, Bertille, aide-soignante puis infirmière, morte à , élevait seule ses onze enfants, dont cinq conçus avec le père de Christiane, Georges Taubira, épicier à Cayenne, qui les avait abandonnés.
Après avoir été scolarisée à Cayenne, où elle obtient un baccalauréat B, elle suit des études supérieures et obtient un DEA en sciences économiques à l'université Panthéon-Assas en . Elle rédige son mémoire d'étude sur l'économie du pouvoir dans les formations sociales des pays en développement. Elle est également titulaire d'une licence en sociologie de l'université Paris-Sorbonne, actuelle Sorbonne Université, d'un diplôme d'études supérieures en ethnologie afro-américaine de l'université Paris-Diderot, actuelle Université Paris Cité, et a suivi un troisième cycle universitaire en agroalimentaire au Centre français de la coopération agricole.
Elle devient professeure de sciences économiques en 1978.
À la fin des années 1970, Christiane Taubira rencontre , dirigeant indépendantiste, qu'elle épouse en 1987 et avec lequel elle a quatre enfants, nés entre 1979 et 1988. Les époux se séparent en 2002, sur fond de crise politique, après que Roland Delannon constitue une liste dissidente de celle de son épouse lors des élections régionales de 1998.
Elle quitte l'enseignement en et prend successivement la tête de divers instituts d'économie locale en Guyane : la Coopération agricole Antilles-Guyane et la Confédération caraïbe de la coopération agricole entre et , le Centre national des arts et métiers de Guyane entre et , l’Assistance technique à la pêche artisanale en Guyane entre et puis l’Office de coopération et du commerce extérieur de la Guyane (OCCE-G) entre et , un organisme dépendant du conseil régional de la Guyane. À ce titre, elle se voit confier un créneau pour des émissions au sujet de l'économie de la pêche et celle du milieu agricole par la radio locale RFO-Guyane, la faisant entrer dans le débat public et permettant la diffusion de ses idées au sein de la société guyanaise.
Elle est également membre honoraire du conseil d'administration de la Fondation Danielle-Mitterrand - France Libertés.
Parcours politique
Militante indépendantiste et création de Walwari
Elle commence sa carrière politique en 1978 comme militante indépendantiste, notamment au sein du Mouvement guyanais de décolonisation (MOGUYDE), que son mari a fondé en 1974. Elle dirige la revue indépendantiste Mawina. Selon Robert Chaudenson, , avec l'aide de l'Union des travailleurs guyanais (UTG), prépare un attentat contre les installations pétrolières de Guyane qui échoue (le complot de Noël). Il est alors arrêté le 13 décembre 1974 avec 12 autres personnes. Elle affirme qu'elle a alors été obligée de vivre dans la clandestinité. Roland Delannon est emprisonné pendant dix-huit mois et l'arrestation des impliquées dans l'opération déclenche une grève générale de la part de l'UTG. Selon le magazine Valeurs actuelles, elle aide alors les clandestins et les militants guyanais détenus à la prison de la Santé.
Après l'arrivée de François Mitterrand à la présidence de la République en 1981, elle cesse le militantisme indépendantiste, constatant qu'il n'est plus soutenu par les Guyanais et fonde son activité professionnelle : elle devait signer un contrat de professeur-chercheur à l'université du Québec à Montréal lorsqu'elle est sollicitée pour s'investir en politique.
En 1992, elle cofonde avec son mari le parti Walwari et en prend la présidence.
Premiers mandats de députée de la Guyane (1993-2002)
En 1993, elle est élue députée sans étiquette dans la première circonscription de la Guyane. Elle intègre un petit groupe parlementaire, République et liberté, et vote l'investiture du gouvernement Édouard Balladur (de droite). Elle affirmera ensuite à ce propos que et qui serait un moyen de « participer au climat d'apaisement » qu'elle dit désirer. Interrogée sur ce vote lors de sa campagne présidentielle de 2022, elle évoque .
Elle est quatrième de la liste Énergie radicale, menée par Bernard Tapie, aux élections européennes de 1994. Elle est ainsi députée européenne jusqu’à la fin de la législature, en 1999, en parallèle de son mandat de députée à l’Assemblée nationale.
En avril 1994, elle est observatrice parlementaire aux premières élections multiraciales en Afrique du Sud.
Après sa réélection à l’Assemblée nationale en juin 1997, elle rallie le groupe socialiste, et se voit confier par Lionel Jospin un rapport sur la recherche de l'or en Guyane. En 1998, elle se sépare de son mari après que celui-ci s'est présenté contre Walwari aux élections régionales de 1998 sans l'en avertir, se disant fatigué de l'hégémonie politique de son épouse. En 2014, elle exprime des remords dans la presse sur ce passage de sa vie.
Jusqu'en novembre 2001, elle est apparentée PS. Elle rejoint ensuite le groupe RCV (PRG-MDC-Verts-PCR).
Christiane Taubira donne son nom à la loi tendant à la reconnaissance de la traite et de l'esclavage en tant que crime contre l'humanité (-434), votée le , qui reconnaît comme crimes contre l'humanité, la traite négrière transatlantique et l'esclavage qui en a résulté, jusqu'à l'abolition de l'esclavage. La loi prévoit également l'insertion de ces faits historiques dans les programmes scolaires et le développement des recherches scientifiques s'y rapportant. Une des conséquences de cette loi est la création d'une « journée annuelle de la mémoire de l'esclavage », qui se tient tous les 10 mai.
La loi est critiquée car elle est considérée par certains comme loi mémorielle se limitant à la traite européenne et occultant les traites africaines et arabo-musulmanes. D'autre part, elle ferait preuve d'anachronisme en omettant l'esclavage actuel et, faisant écho à des revendications communautaires, menacerait avec son caractère prescriptif la liberté des historiens. Ce sentiment de menace est renforcé par l'opposition entre Christiane Taubira et l'historien de l'esclavage Olivier Pétré-Grenouilleau, au cours de l'affaire du même nom.
Candidate du PRG à l’élection présidentielle de 2002
En avril 2002, elle est la candidate du Parti radical de gauche à l'élection présidentielle.
L'historien Christophe Prochasson indique qu'elle fait alors figure d' et qu'elle n'est : , et , : . Sa campagne est axée sur deux thèmes : « l’égalité des chances » et la « solidarité pour tous ». Elle formule plusieurs propositions libérales sur le plan économique, comme la baisse de l'imposition des foyers aux revenus les plus élevés, le développement de la retraite par capitalisation ou la suppression des cotisations sociales dans le financement de l’assurance-maladie.
Elle obtient 2,32 % des voix au premier tour et réalise l'essentiel de son score en France d'outre-mer, notamment dans son département d'origine, la Guyane, où elle est députée et où elle obtient 52,7 % des suffrages exprimés.
Selon certains socialistes, cette candidature a contribué à l'éparpillement des voix de gauche et a ainsi été l’une des causes de l'échec de Lionel Jospin à accéder au second tour de l'élection présidentielle, Christiane Taubira ayant obtenu quelque alors que l’écart entre le Premier ministre et Jean-Marie Le Pen était de moins de . D'après Jacques Séguéla, Christiane Taubira avait proposé une alliance à Lionel Jospin, qui n'aurait pas donné suite. Bernard Tapie, soutien de Christiane Taubira, avait rapporté que celle-ci tenta de négocier son retrait en échange d'un remboursement par le PS des frais déjà engagés par le PRG et d'une demande explicite de la part de Lionel Jospin, qui aurait refusé. Ce dernier nie tout contact avec la candidate des radicaux de gauche, avec qui il est resté par la suite en mauvais termes et à qui il attribue son élimination au premier tour de scrutin.
Dirigeante du PRG et proche des socialistes (2002-2012)
Christiane Taubira est de nouveau élue députée au second tour, avec 65,3 % des voix, le , dans la première circonscription de la Guyane. Elle est apparentée au groupe socialiste. Tout en demeurant membre du parti guyanais Walwari, elle devient, à la suite du congrès de Toulouse d'octobre 2002, membre et première vice-présidente du Parti radical de gauche, fonction spécialement créée pour elle et supprimée au congrès de décembre 2004. Elle est en tête de la liste « Europe fraternelle » du PRG aux élections européennes de 2004, dans la circonscription Île-de-France : cette liste n'obtient que 1,54 % et aucun élu.
En 2004, elle vote contre la loi interdisant les signes religieux dans les écoles publiques alors que le texte est approuvé par ses collègues députés PRG comme Roger-Gérard Schwartzenberg ou Jean-Michel Baylet. Alors que les députés ont été 494 à voter pour, elle fait partie des 36 à voter contre. À la tribune de l’Assemblée, elle décrit le hijab comme « un défi lancé à l’invisibilité institutionnelle de populations refoulées à la périphérie des villes (…), parfois aussi l’expression d’une identité culturelle réduite à une exhibition de croyances » et considère que « cette discussion nous renvoie aussi à l’histoire coloniale de la France ».
Le , elle se déclare candidate à l'investiture du Parti radical de gauche pour l'élection présidentielle de 2007. Le , le PRG réuni en Congrès renonce à présenter une candidature, préférant un accord avec le Parti socialiste sur les élections présidentielle et législatives. Elle quitte le parti à la fin de l'année 2006. Le , Christiane Taubira rallie l'équipe de Ségolène Royal, où elle est nommée « déléguée à l'expression républicaine ». Par la suite, lors de la campagne des législatives de juin 2007, elle déclare avoir été « approchée » par l'entourage de Nicolas Sarkozy « avant la fin de la présidentielle » pour faire partie du gouvernement, mais « avoir alors décliné l'offre ». Elle est réélue députée avec 63,41 % des suffrages le 17 juin 2007 pour la législature, dans la première circonscription de la Guyane. Elle est apparentée au groupe Socialiste, radical, citoyen et divers gauche.
En avril 2008, elle est chargée par le président de la République Nicolas Sarkozy d'une mission sur les accords de partenariat économique entre l'Union européenne et les pays ACP. Son rapport, remis deux mois plus tard, émet de lourdes critiques envers ces dispositifs, et formule des préconisations jugées audacieuses, mal reçues par l'Élysée, le chef de l'État n'ayant fait aucun commentaire.
Christiane Taubira est candidate, à la tête d'une liste divers gauche lors des élections régionales de 2010 en Guyane. Arrivée en tête des quatre listes de gauche en présence, elle conduit une liste d'union de la gauche au second tour. Le , avec 43,9 % des voix, elle est battue par le maire de Cayenne, soutenu par l'UMP, Rodolphe Alexandre (56,1 %). Elle siège dès lors dans l'opposition.
Le , elle annonce son soutien à Arnaud Montebourg dans le cadre des primaires du Parti socialiste de 2011 pour l'élection présidentielle de 2012.
Garde des Sceaux, ministre de la Justice (2012-2016)
À la suite de la victoire de François Hollande à l'élection présidentielle, elle est nommée pour la première fois au gouvernement le 16 mai 2012 en devenant garde des Sceaux, ministre de la Justice au sein du gouvernement Ayrault (dont sur 35 sont issus du Parti socialiste).
Après la décision du nouveau Premier ministre disposant que tout ministre de son gouvernement qui se présente aux législatives et qui serait battu devrait démissionner, les médias annoncent que Christiane Taubira renonce à briguer un nouveau mandat parlementaire. Par ailleurs, elle démissionne de son mandat de conseillère régionale de la Guyane le 31 août 2012.
Parmi les premières mesures qu'elle désire appliquer figurent une nouvelle loi contre le harcèlement sexuel et la suppression des tribunaux correctionnels pour mineurs tout récemment créés au profit des tribunaux pour enfants, afin de garantir la spécificité de la justice des mineurs. Dès sa nomination, elle est la cible des critiques de l'UMP et du FN, et l'annonce de cette suppression, prévue dans le programme du candidat Hollande, est qualifiée de laxisme par l'UMP, mais est favorablement accueillie par les représentants de l'USM, le syndicat majoritaire de la magistrature.
Au premier trimestre 2013, confrontée à une vague de départs dans son équipe, la ministre est contrainte de remanier son cabinet ; elle embauche alors Christine Maugüé, membre du Conseil d'État et épouse d'un proche de François Hollande, Bernard Rullier, conseiller chargé des affaires parlementaires à l'Élysée.
En tant que garde des Sceaux, elle porte le projet de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe, qu'elle qualifie de « réforme de civilisation ». Lors des débats au Parlement, où elle est particulièrement présente, ses nombreuses prises de parole et son habileté suscitent le respect, plus que l'approbation, de l'opposition, qui avait pourtant fait d'elle une cible privilégiée lors de ses débuts au gouvernement, faisant de ce débat un « moment » particulier de sa carrière politique. Le projet de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe est approuvé par l'Assemblée nationale en seconde lecture par contre 225 (opposition) et 10 abstentions.
À l'été 2013, elle met en œuvre un projet de réforme pénale, qui voit notamment la création de la « contrainte pénale ». Si la garde des Sceaux considère qu'il s'agit de la fin du « tout-carcéral », certaines de ses prises de position ont donné lieu à des divergences avec le ministre de l'Intérieur Manuel Valls et à un « procès en laxisme » intenté par la droite. La loi est promulguée le 15 août 2014.
Inspirée par les expériences canadiennes, Christiane Taubira met en place en 2014 la justice restaurative, qui a pour objectifs, après la prononciation des peines, l’écoute et l’instauration d’un dialogue entre les victimes et les auteurs et autrices afin de permettre l’apaisement et la reconstruction des premières et la responsabilisation des seconds ; l'ambition générale étant le rétablissement de la paix sociale.
Un an plus tard, sa loi d’adaptation de la procédure pénale au droit de l’Union européenne fait l'objet d'une censure de 27 sur par le Conseil constitutionnel le 13 août 2015, dont des mesures visant la lutte contre la pédophilie et le financement de l'aide aux victimes, considérées comme des cavaliers législatifs.
Lors des élections territoriales de 2015 en Guyane, elle figure en onzième position sur la liste Walwari (section de Cayenne), qui recueille seulement 7,10 % des voix au premier tour.
En désaccord avec le projet d'extension de la déchéance de la nationalité française pour les binationaux convaincus de terrorisme, elle déclenche une polémique, en décembre 2015, en annonçant sur une radio algérienne, Alger Chaîne 3, que le gouvernement français renonçait à ce projet alors que le Conseil des ministres du lendemain a maintenu cette proposition dans son projet de réforme constitutionnelle. Le 27 janvier 2016, la démission de Christiane Taubira est annoncée par l’Élysée. Elle est remplacée par Jean-Jacques Urvoas, député du Finistère et président de la commission des lois à l'Assemblée nationale.
L'annonce de sa démission est regrettée notamment au sein de l'aile gauche de la majorité, tandis que l'opposition de droite s'en réjouit et espère la fin d'une politique pénale qu'elle juge « laxiste ». Certains acteurs de la sphère judiciaire, dont certains directeurs de prison, réfutent cette accusation, tandis que la plupart des syndicats de police se déclarent soulagés, estimant que Christiane Taubira incarnait une « culture de l'excuse », qu'ils estiment de nature à renforcer l'impunité des délinquants et à fragiliser l'action des forces de l'ordre. Son successeur au ministère de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, évoque une justice « sinistrée ».
Alors que la surpopulation carcérale est estimée à son départ à environ détenus, Le Figaro relève que , soit 700 nouvelles places. Libération note de son côté que Christiane Taubira a été accusée de vider les prisons alors que la population carcérale a conservé une taille quasiment identique entre 2012 et 2015. La ministre de la Justice a aussi été accusée de généraliser les aménagements de peine mais les chiffres montrent qu'ils n'ont pas augmenté. Le point central de la réforme de la garde des Sceaux a été la contrainte pénale, un nouveau type de peine qui a été très critiqué et était censé concerner entre à condamnés chaque année, selon une étude d'impact présentée à l'Assemblée nationale. Or la contrainte pénale a été utilisée par les juges seulement 813 fois entre le octobre 2014 et le 30 juin 2015. Sur une période de deux ans suivant la promulgation de la loi, la contrainte pénale a été utilisée fois.
Après le gouvernement (2017-2021)
Après avoir conjointement encouragé les candidatures d'Arnaud Montebourg, Benoît Hamon et Vincent Peillon pendant la primaire citoyenne en vue de l'élection présidentielle de 2017, elle annonce son soutien à Benoît Hamon lors de sa convention d'investiture le à la Maison de la Mutualité. Au second tour de l'élection présidentielle, elle appelle à voter pour Emmanuel Macron.
Restant une figure populaire de la gauche et déplorant également l'inaction des gouvernements européens pour accueillir dignement les migrants, elle est courtisée par trois formations en vue des élections européennes de 2019 : PS, EÉLV et Génération.s, mais dit en 2018 ne souhaiter s'y engager que si la démarche est rassembleuse : . Dix jours avant le scrutin, elle apporte son soutien à la candidature de l'essayiste Raphaël Glucksmann, à la tête de la liste Envie d'Europe écologique et sociale, investie par le Parti socialiste, Place publique, Nouvelle Donne et le Parti radical de gauche, alors en difficulté dans les sondages. Cette liste obtient 6,2 % des suffrages et six députés européens.
Le 10 juin 2018, elle est présidente du jury du « prix Gisèle-Halimi » 2018, deuxième session du concours d'éloquence de la Fondation des femmes tenu à Paris à la Maison de la radio. Le 19 décembre 2018, plus de se mobilisent à l'appel de l'association Urgence Homophobie. Taubira est l'une d'elles et apparaît dans le clip de la chanson De l'amour.
Dans le cadre des élections régionales de 2021 en Île-de-France, elle apporte son soutien à la candidature de l'ancienne journaliste et adjointe à la maire de Paris, Audrey Pulvar, tête de la liste « Île-de-France en commun », qui est investie notamment par le PS, le PRG et PP.
Élection présidentielle de 2022
Un collectif « Taubira pour 2022 » voit le jour en juin 2020 et réunit près de personnes sur Facebook et Instagram. En octobre 2021, elle arrive en tête des candidats proposés à la primaire populaire, qui compte alors encore moins de signataires et dont l'objectif est de désigner un candidat commun de la gauche à l’élection présidentielle. Le , Christiane Taubira annonce qu'elle envisage d'être candidate à l'élection présidentielle française de 2022, à condition de ne pas être .
Elle se prononce en faveur de la consultation appelée « primaire populaire », sans pour autant officialiser sa participation comme candidate. Elle estime que les divergences idéologiques entre les différents partis de gauche, notamment au regard du rapport à l'Union européenne ou de la transition énergétique, ne sont pas insurmontables et défend une revalorisation des salaires ainsi que le rétablissement de l'impôt sur la fortune, voulant faire de la santé, de l'éducation, de la justice et de l'environnement des causes prioritaires dans la perspective de la prochaine présidence de la République. Le 9 janvier, elle déclare qu'elle respectera le verdict de la primaire populaire, alors que Jean-Luc Mélenchon, Anne Hidalgo et Yannick Jadot, autres candidats désignés pour la primaire, refusent de se ranger derrière le vainqueur.
Le , à Lyon, elle annonce officiellement sa candidature à l'élection présidentielle en maintenant son idée de respecter le résultat de la primaire populaire. Elle présente alors ses premières propositions : « un revenu mensuel de 800 euros par mois pendant cinq ans » pour « les 46 % des jeunes (qui) sont obligés de travailler pendant leurs études » ; la revalorisation du SMIC à euros net par mois ; la taxation du patrimoine « à partir de 10 millions d’euros » ; l'augmentation des bas salaires, avec la menace de la suppression des exonérations et subventions pour les entreprises récalcitrantes ; le recrutement de soignants en ; l'augmentation du bonus écologique sous condition de ressources ; l'instauration d'une TVA à taux zéro sur les produits biologiques ; ou encore l’instauration du référendum d'initiative citoyenne.
Son directeur de campagne est Axel Urgin, adjoint au maire de Créteil et conseiller maître à la Cour des comptes. Christian Paul, ancien député PS, est chargé du projet. Guillaume Lacroix, président du Parti radical de gauche, occupe le poste de conseiller politique, chargé des relations avec les partis politiques, et Elie Patrigeon, son ancien conseiller au ministère de la Justice , celui de chef de cabinet. Daniel Goldberg, ancien député PS, et Olivia Fortin, adjointe au maire de Marseille, sont promus porte-paroles de la campagne.
Elle remporte la primaire populaire le 30 janvier, avec la mention « bien + ».
Le 14 février, alors que sa candidature ne suscite pas l’adhésion dans les médias, le président du Parti radical de gauche, Guillaume Lacroix, annonce la mise en retrait de son parti de la campagne de Christiane Taubira en actant l'échec du rassemblement. Le , étant loin d’avoir recueilli les 500 parrainages nécessaires (le Conseil constitutionnel en a validé 181 en sa faveur la veille, à trois jours de la date limite), Christiane Taubira annonce le retrait de sa candidature présidentielle. Le 8 avril, elle appelle à voter pour Jean-Luc Mélenchon afin de former un cordon sanitaire face à l'extrême droite.
Travaux et prises de position
Ses prises de position personnelles entrent peu dans une logique de parti. Il lui est parfois reproché à gauche de se préoccuper des combats sociétaux plus que des luttes sociales.
Réparations pour l'esclavage
À l'occasion de sa préface du livre Le Procès de l'Amérique, Christiane Taubira estime que , mais rappelle que le débat sur les réparations doit aussi se poser en France où l’État a eu selon elle un rôle central dans l'organisation de la traite négrière : .
Christiane Taubira rappelle que .
La députée de Guyane cite en exemple la mise en valeur du parler créole, le financement d'études sur les traces archéologiques de la vie des esclaves à l'époque, la toponymie, la pharmacopée de plantes que les esclaves ont développée pour se soigner afin de mettre en lumière ce .
Immigration en Guyane
En 2006, elle considère que le nombre des immigrés clandestins expulsés de Guyane ( sur ) est dérisoire. En 2007, elle déclare : .
Union européenne
En 2005, elle prend position pour le « non » lors du référendum français sur le traité établissant une constitution pour l'Europe, contrairement au PRG, dont elle est, à l'époque, encore vice-présidente.
Lors du référendum de 2010 sur le passage de la Guyane à un statut de collectivité d'outre-mer, elle est critique envers le caractère flou du projet, elle se prononce pour une autonomie accrue avant d'appeler à voter blanc.
Pandémie de Covid-19
En septembre 2021, en ce qui concerne la vaccination contre la Covid-19 en Guyane, elle refuse d'appeler les Guyanais à se faire vacciner et de « prendre parti dans la guerre de tranchées » opposant la haute fonction publique, « qui varie dans ses consignes », et les protestataires, « qui ont perdu tout sens de la mesure », et dit trouver obscène qu'on puisse le lui reprocher. Elle précise sa position en répétant que « les arguments antivax sont un tissu d'imbécillités » et en rappelant qu'elle est elle-même « vaccinée, en Guyane, depuis quatre mois, sans en faire mystère ». En décembre suivant, elle dit respecter le « choix du gouvernement » sur l'instauration d'un passe vaccinal en remplacement du passe sanitaire, sans pour autant préciser sa position sur la question, tout en déclarant que « le vaccin est notre meilleure arme contre cette pandémie » et qu'il s'agit de « la meilleure façon de ne pas mettre, ni en épuisement, ni en fragilité, ni en danger » le personnel soignant. En janvier 2022, elle ne s'oppose pas à l’instauration du passe vaccinal.
Par la suite, le 24 janvier, elle se prononce en faveur d’une obligation vaccinale plutôt que du passe vaccinal, rejoignant ainsi la position du Parti socialiste.
Cible d'attaques sexistes et racistes
Christiane Taubira a du faire face, au cours de sa carrière, à de nombreuses insultes sexistes et racistes.
Elle autorise son parti Walwari à lancer une citation directe à l'encontre d'Anne-Sophie Leclère, une candidate du Front national qui avait relayé en octobre 2013 sur sa page Facebook une caricature raciste la comparant à un singe. En septembre 2016, le tribunal correctionnel de Paris condamne celle-ci à d'amende avec sursis pour injure publique.
En , le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme condamne les propos, qu'il considère comme des attaques racistes, dont elle fait l'objet depuis plusieurs semaines, notamment sur la couverture de l'hebdomadaire d'extrême droite Minute, où figure sa photo accompagnée de la légende : . L'hebdomadaire repousse l'accusation de racisme, arguant qu'il n'a fait qu'utiliser deux expressions françaises, . À l'issue du procès en appel, qui se tient en , une condamnation du directeur de Minute à d'amende est prononcée, comme en première instance.
Affaires judiciaires
Condamnation pour licenciement injustifié
En 2004, Sylvia Edom (son ancienne attachée parlementaire de 2002 à 2003) obtient aux prud'hommes la condamnation de Christiane Taubira pour licenciement injustifié et rupture de contrat à durée déterminée. Recrutée pour s'occuper des relations publiques et de la gestion des évènements de fin d'année, elle voit son contrat reconduit de six mois avant d'être licenciée pour faute grave. La députée lui reproche alors une et des , ce que conteste l'employée, soutenant avoir . Les prud'hommes condamnent Christiane Taubira à verser et Sylvia Edom obtient la requalification de ses deux CDD en CDI.
Non-lieu pour prise illégale d'intérêt
En décembre 2012, Patrick Buisson, conseiller de Nicolas Sarkozy lors de sa présidence et directeur de la société de sondages Publifact, porte plainte pour prise illégale d'intérêt contre Christiane Taubira. Patrick Buisson reproche à Christiane Taubira, alors ministre de la Justice, sa position de membre du comité de parrainage de l'association Anticor qui s'est constituée partie civile dans l'affaire des sondages de l'Élysée qui a valu à l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy une mise en examen. La plainte de Patrick Buisson est jugée recevable par la cour d'appel de Paris en 2014 et Christiane Taubira est entendue le 5 octobre 2016 par la juge d'instruction, Sabine Kheris, sous le statut de témoin assisté.
Le 11 avril 2017, les magistrats instructeurs ont rendu une ordonnance de non-lieu, conformément aux réquisitions du parquet.
Synthèse des résultats électoraux
Élection présidentielle
Élections législatives
Élections européennes
Élections régionales
Les résultats ci-dessous concernent uniquement les élections où elle est tête de liste.
Élections cantonales
Élections municipales
Les résultats ci-dessous concernent uniquement les élections où elle est tête de liste.
Distinctions
Autres prix
2023 : citoyenne d'honneur de la ville de Montréal (Canada)
Publications
Ouvrages
(introduction)
Préfaces
Préface du livre de
Préface du livre de Céline Delavaux, La Voix des femmes. Ces grands discours qui ont marqué l'histoire, Paris, La Martinière, 2019, 192 p.
Préface de Combattantes, une histoire de la violence féminine en Occident, Paris, Seuil, 2020, 264 p.
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Bibliographie
.
Articles connexes
Femmes ministres en France
Liste des députés de la Guyane
Liste des députés européens de France de la 4e législature - Liste des députés européens de la 4e législature
Liens externes
Femme politique française
Ministre français de la Justice
Candidat à une élection présidentielle en France sous la Cinquième République
Conseiller régional de la Guyane
Député européen membre du Parti radical de gauche
Député européen de l'Alliance radicale européenne 1994-1999
Député européen élu en France 1994-1999
Député de la Guyane
Personnalité ayant donné son nom à une loi
Député de la XIIIe législature de la Ve République
Député de la XIIe législature de la Ve République
Député de la XIe législature de la Ve République
Député de la Xe législature de la Ve République
Écrivain guyanais du XXe siècle
Écrivain guyanais du XXIe siècle
Docteur honoris causa de l'université libre de Bruxelles
Docteur honoris causa de l'université du Wisconsin à Milwaukee
Mariage homosexuel en France
Étudiant de l'université Panthéon-Assas
Étudiant de l'université Pierre-et-Marie-Curie
Étudiant de l'université Paris-Sorbonne
Naissance en février 1952
Naissance à Cayenne
Narratrice de livre audio | Christiane Taubira , née le à Cayenne (Guyane), est une femme politique française. |
642 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Christine%20Hakim | Christine Hakim | Christine Hakim est une actrice de cinéma indonésienne, née le à Kuala Tungkal (province de Jambi, Indonésie). Sa famille, musulmane, lui a donné entre autres le nom de « Christine » parce qu'elle est née le jour de Noël. Immense star dans son pays, elle a obtenu à six reprises le Piala Citra de la meilleure actrice (équivalent indonésien des Césars).
Elle fut membre du jury lors du Festival de Cannes 2002.
Filmographie
1976 : Hapuslah air matamu
1988 : Tjoet Nja' Dhien
1991 : Tod auf Bali
1996 : de Kōhei Oguri : Tia
1997 : Gordel van smarag
1998 : Daun di atas bantal
2001 : Pasir berbisik
2009 : Merantau
Télévision
2023 : The Last of Us
Notes et références
Liens externes
Mannequin femme indonésien
Actrice indonésienne du XXe siècle
Actrice indonésienne du XXIe siècle
Naissance en décembre 1956
Naissance à Sumatra | Christine Hakim est une actrice de cinéma indonésienne, née le à Kuala Tungkal (province de Jambi, Indonésie). Sa famille, musulmane, lui a donné entre autres le nom de « Christine » parce qu'elle est née le jour de Noël. Immense star dans son pays, elle a obtenu à six reprises le Piala Citra de la meilleure actrice (équivalent indonésien des Césars). |
643 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20des%20communes%20de%20la%20Gironde | Liste des communes de la Gironde | Cette page liste les du département français de la Gironde au .
Liste des communes
Le tableau suivant donne la liste des communes, en précisant leur code Insee, leur code postal principal, leur arrondissement, leur canton, leur intercommunalité, leur superficie, leur population et leur densité, d'après les chiffres de l'Insee issus du recensement 2020.
Urbanisme
La Gironde comporte, suivant la classification de l'Insee, hors attraction des villes. Les communes urbaines du département forment onze aires d'attraction :
Les aires d'attraction de Bergerac et de Pineuilh s'étendent également sur le département de la Dordogne tandis que celle de Marmande s'étend sur le Lot-et-Garonne.
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Articles connexes
Listes des communes de France
Liste des anciennes communes de la Gironde
Liste des cantons de la Gironde
Liste des intercommunalités de la Gironde
Gironde
Communes | Cette page liste les du département français de la Gironde au . |
644 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20des%20communes%20des%20Landes | Liste des communes des Landes | Cette page liste les du département français des Landes au .
Liste des communes
Le tableau suivant donne la liste des communes, en précisant leur code Insee, leur code postal principal, leur arrondissement, leur canton, leur intercommunalité, leur superficie, leur population et leur densité, d'après les chiffres de l'Insee issus du recensement 2020.
Communes fleuries
Au concours des villes et villages fleuris :
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Articles connexes
Listes des communes de France
Liste des anciennes communes des Landes
Liste des églises des Landes
Armorial des communes des Landes
Liste des cantons des Landes
Liste des intercommunalités des Landes
Lien externe
Site de l’association des Maires des Landes
Landes
Communes | Cette page liste les du département français des Landes au . |
645 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Culture%20des%20%C3%89tats-Unis | Culture des États-Unis | La culture des États-Unis tire ses origines et est principalement fondée sur la culture occidentale (européenne), mais est aussi influencée par de nombreuses autres cultures et peuples comme les Afro-Américains, les Amérindiens, les Asio-Américains, les Polynésiens et les Latino-Américains et leurs cultures. Elle possède toutefois ses propres caractéristiques sociales et culturelles, notamment sa langue (l'anglais américain), sa musique, son cinéma, ses arts, ses codes sociaux, sa cuisine et son folklore.
Les États-Unis sont un pays divers ethniquement et culturellement en conséquence d'immigrations massives en provenance de nombreux pays tout au long de leur histoire.
Beaucoup d'éléments de la culture américaine, et particulièrement la culture populaire, se sont répandus à travers le monde par le biais des médias de masse modernes ; son extension rapide est d'ailleurs souvent associée à la mondialisation (voire américanisation). Selon ses détracteurs (y compris des Américains), la culture américaine est soit une sous-culture, soit une culture trop jeune, soit une culture impérialiste, ou encore un mélange des trois. Selon ses défenseurs, elle promeut les valeurs de liberté et de responsabilité personnelle. Presque personne ne conteste le fait que la culture américaine a exercé et exerce encore une grande influence sur le monde contemporain.
Historique
Vers une culture américaine
À l'époque coloniale, la culture des Treize colonies est fortement influencée par l'Angleterre. Les universités, l'architecture, la peinture sont souvent le fait d'artistes anglais. Les œuvres répondent aux canons britanniques. Les réalisations artistiques sont moins abondantes qu'en Europe. Les puritains qui s'installent en Nouvelle-Angleterre bannissent les ornements superflus des églises.
À la fin du , avec la naissance des États-Unis, les artistes commencent à réfléchir à la possibilité d'une culture proprement américaine. La rupture politique avec l'Angleterre, consécutive au développement d'un esprit spécifiquement américain, entraîne une lente mutation de la culture. Néanmoins, les œuvres américaines restent très proches des modèles européens jusqu'au . La formation de tout peintre américain passe par un séjour en Europe. L'architecture reprend les formes de la Grèce antique et du style géorgien, tout en introduisant quelques éléments d'essence américaine. Cette recherche de Lea Peron, d'une culture nationale passe par la définition de l'exceptionnalisme américain.,!
Entre-deux-guerres
Dès la première moitié du , la culture se démocratise aux États-Unis : les progrès de l'éducation, l'apparition de nouveaux médias (radio, télévision), l'émancipation progressive des femmes et des Afro-américains bouleversent le paysage culturel américain. À New York, la Renaissance de Harlem annonce le renouveau de la culture afro-américaine, en particulier dans la littérature. L'apparition des phonographes permit la diffusion d'une nouvelle musique, le jazz.
La Grande Dépression provoque un chômage massif parmi les artistes et les écrivains des années 1930. Le New Deal mis en place par le président Franklin D. Roosevelt comporte un volet culturel visant à aider les artistes en difficulté. La Works Projects Administration (1935) met en route de nombreux projets dans le domaine des arts et de la littérature, en particulier les cinq programmes du fameux Federal One. La WPA permit la réalisation de peintures nouvelles, sculptures, peintures à l’huile et de développer l'enseignement artistique. À la fin du New Deal, le bilan est mitigé : si les artistes américains ont été soutenus par des fonds publics et ont acquis une reconnaissance nationale, cette politique culturelle est interrompue par la Seconde Guerre mondiale et la mort de Roosevelt.
Les œuvres des années 1930 s'intéressent aux problèmes sociaux et au sort des plus démunis : en littérature, Erskine Caldwell publie Le petit Arpent du bon Dieu en 1933. Le livre de John Steinbeck, Les Raisins de la colère, publié en 1939, reçoit le Prix Pulitzer en 1940. Au cinéma, John Ford adapte ce roman ainsi que celui de Richard Llewellyn, Qu'elle était verte ma vallée, qui retrace la vie des mineurs du Pays de Galles. Les films de Charlie Chaplin dénoncent la montée du fascisme (Le Dictateur en 1940) et les conditions de travail des ouvriers (Les Temps modernes en 1936). Ceux de Frank Capra dénoncent les excès du capitalisme sauvage : L'Extravagant Mr. Deeds (1936), Vous ne l'emporterez pas avec vous (1938), Monsieur Smith au Sénat (1939). Pendant les années 1930, les Américains continuent de plébisciter le cinéma malgré la crise économique. Hollywood produit plus de films.
Transformations culturelles au
Il faut attendre la deuxième moitié du pour voir se consolider une littérature et un art proprement américains, ainsi que des tentatives de politique culturelle fédérale. Ces changements interviennent dans le contexte de la Guerre froide qui oppose l'Union soviétique aux États-Unis : la compétition est idéologique, militaire et technologique, mais elle affecte également le domaine culturel. L'URSS envoie le premier homme dans l'espace et s'autoproclame patrie des intellectuels et des artistes. L'art devient un moyen de propagande dans les deux camps. Le gouvernement fédéral prend le contre-pied du modèle soviétique : il n'y aura pas de centralisé et l'art américain sera encouragé à se développer et à se diffuser dans le monde, notamment par l'intermédiaire de Voice of America et du Plan Marshall. Pour pallier la crise financière que traversent de nombreux musées et théâtres, les subventions seront néanmoins distribuées.
Les lendemains de la Seconde Guerre mondiale voient l'émergence et le succès d'un courant artistique, l'expressionnisme abstrait. Cet art qui se voulait avant-gardiste, cosmopolite et apolitique fait se déplacer le cœur de l'art moderne de Paris à New York. Cependant, l'expressionnisme abstrait suscite des débats au sein de la classe politique américaine. Les Républicains attaquent violemment ce courant et l'accusent d'être communiste. Au Congrès, ils dénoncent en outre les financements fédéraux qui sont attribués aux peintres expressionnistes. Mais ces derniers reçoivent le soutien du MoMA de New York, lui-même financé par la fondation Rockefeller. En 1952, le musée organise même un programme international de diffusion mondiale de l'expressionnisme abstrait.
Le début des années 1950 est secoué par le maccarthysme : les artistes soupçonnés de sympathies communistes deviennent l'objet d'enquêtes (« chasse aux sorcières »). Sur la liste noire comportant les noms de figuraient entre autres George Gershwin, Leonard Bernstein, Frank Lloyd Wright, Ernest Hemingway. Plusieurs écrivains s'insurgèrent contre le maccarthysme. Ainsi en 1953, on joua la pièce Les Sorcières de Salem d'Arthur Miller, un biais pour stigmatiser la politique en cours.
Le National Endowment for the Arts est créé en 1964. Cette agence culturelle fédérale subventionne les artistes ainsi que les institutions culturelles dans tout le pays. Après un apogée dans les années 1970, le NEA est ensuite affaibli par des coupes budgétaires et par la guerre culturelle.
Les années 1960 sont également marquées par un bouillonnement culturel intense aux États-Unis : les Américains qui poursuivent des études sont de plus en plus nombreux. Les générations du baby boom forment une jeunesse qui consomme de nouveaux produits culturels. Les étudiants et les artistes s'engagent contre la guerre du Viêt Nam.
À partir des années 1970, la composition ethnique de la population américaine change radicalement, ce qui entraîne aussi une mutation de la culture. Le président Jimmy Carter tente de résoudre les problèmes sociaux dans les ghettos grâce aux communautés de quartier et par la culture. Cette politique permet l'ouverture d'institutions culturelles et de musées dans les secteurs défavorisés. Dans le reste du pays, l'accent est mis sur l'accès de la culture à toutes les régions et des actions vers les minorités ethniques.
Dans les années 1980, l'arrivée au pouvoir des conservateurs, la réactivation de la Guerre froide et le réveil de l'évangélisme accompagnent les culture wars : ces polémiques et ces tensions se déclenchent à la suite d'expositions de photographies controversées et financées par le NEA. Les photographies ont pour sujet l’homosexualité et représentent des scènes érotiques, pornographiques et sado-masochistes (Robert Mapplethorpe). Les associations conservatrices combattent des œuvres avec scènes injurieuses. Les culture wars provoquent la censure d'œuvres financées par le NEA. Une clause anti-obscénité est mise en place pour tout artiste souhaitant recevoir des aides fédérales.
Caractéristiques générales
Acteurs et politiques de la culture américaine
La culture américaine est décentralisée : le gouvernement fédéral intervient peu dans la culture, sauf par l'intermédiaire du National Endowment for the Arts (NEA). Il n'y a aucun à Washington, afin d'éviter toute centralisation et tout art officiel. Aussi, la politique culturelle américaine peut-elle apparaître comme extrêmement fragmentée entre des milliers d'acteurs.
Les affaires culturelles sont généralement du ressort des agences locales, à l'échelon des États fédérés, des comtés, des municipalités :
au niveau des cinquante États, le budget prévoit un poste culture : dans l'État de New York, le budget culturel s'élève à environ de dollars par an. Si l'on ajoute l'ensemble des dépenses culturelles des États, on obtient la somme totale de de dollars. Cet argent est dépensé par des agences (State Art Agency) comme le New York State Arts Council, créé en 1960 ou le Department of Cultural Affairs au Nouveau-Mexique. Elles soutiennent des artistes et des projets très divers, allant des festivals, au patrimoine, en passant par le folk art. La culture est également financée par d'autres agences publiques qui travaillent pour les États : les State Historic Preservation Offices s'occupent du patrimoine, les Humanities Councils aident les chercheurs et les écrivains, les State Library Services subventionnent les bibliothèques qui sont aussi des lieux de conservation et d'exposition, etc. La politique du Percent for Art consiste à consacrer un pour cent ans du budget toute nouvelle construction à l'art public (public art) : le premier exemple fut celui de la ville de Philadelphie en 1959. À Chicago, c'est dans ce cadre que fut installée une sculpture de Picasso devant l'hôtel-de-ville et que fut lancée l'exposition des vaches (CowParade) qui attira un million de visiteurs ;
les municipalités interviennent également dans la culture : il existe au total agences culturelles dans tout le pays. Elles s'occupent essentiellement du cinéma, des festivals, des musées et des bibliothèques. Le département des affaires culturelles de la ville de New York a un budget annuel de de dollars par an et gère trente-quatre institutions culturelles dans la ville (musées, conservatoires, théâtres, etc.) ;
les communautés de quartier prennent des initiatives en matière artistique et éducative. Ils sont à la base de la politique des arts district qui consiste à revitaliser les quartiers centraux ou difficiles par la culture. La culture est généralement le fait d'institutions « privées » (avec des fonds ne provenant pas de budget public et qui ne sont pas dirigées par des fonctionnaires) mais ayant un statut d'organisation à but non lucratif et des missions d'intérêt général. Les institutions culturelles telles que les musées, les théâtres, les orchestres symphoniques, les bibliothèques sont capables d'échapper aux contraintes du marché. Les communautés sont des lieux privilégiés de création des subcultures indépendantes ; elles s'organisent dans les Community Development Corporations créées sous Jimmy Carter et qui reçoivent des aides (notamment des fondations) et bénéficient d'exonérations fiscales. Par leurs programmes culturels et éducatifs, leurs chorales, les Églises animent les quartiers difficiles. On estime que de personnes sont sorties des ghettos entre 1990 et 2000, en partie grâce aux communautés de quartiers ;
les lobbies culturels et syndicats défendent les intérêts des artistes et font pression sur le Congrès américain. L'Actor's Equity Association protège les droits des comédiens. L'Americans for the Arts, dirigé par Robert Lynch, est actuellement le principal lobby culturel aux États-Unis.
Enfin, la société civile et les individus constituent d'autres acteurs essentiels de la culture américaine. La philanthropie est une tradition américaine qui remonte au moins au et qui finance en grande partie la culture. Les deux philanthropes les plus célèbres sont Andrew Carnegie (1835-1919) et John Davison Rockefeller (1839-1937) et leurs fondations continuent d'aider la culture américaine.
Les États-Unis sont le premier pays du monde pour le bénévolat : d'Américains le pratiquent à différents degrés. Le bénévolat américain est particulièrement développé dans le domaine des arts et contribue au fonctionnement de nombreuses institutions culturelles : par exemple, environ travaillent gratuitement pour le Musée des beaux-arts de Boston. Les missions des bénévoles sont diverses : assurer la promotion de l'institution culturelle dans la ville, s'occuper des guichets, guider les visiteurs dans les musées, etc.
Budgets de la culture
Les subventions publiques, octroyées par les agences publiques américaines, sont estimées entre 20 et d'euros en 2005. Les financements privés, évalués à au moins douze milliards d'euros en 2005, proviennent de dons, du mécénat, des fondations.
À l'échelon des États fédérés
Le budget des agences culturelles des États (State Art Agencies) dépend du Congrès de chaque État. Elles reçoivent des aides du NEA, collectent des fonds privés (fundraising et recours à la philanthropie), établissent des endowments, font du lobbying dans les parlements locaux. Dans certains cas, les États lèvent des taxes sur l'immatriculation des voitures (Tennessee, Alabama, Texas, Colorado, etc). Le propriétaire peut personnaliser la plaque de son automobile en échange d'une taxe.
Les taxes sur les hôtels, des restaurants et les voitures de location servent aussi à financer la culture dans les municipalités. Les autres recettes proviennent des ventes liées au tourisme (guides, CD, etc.) ou des loteries gérées par les États (par exemple ceux de la Nouvelle-Angleterre).
La culture est encouragée au niveau local par des exonérations d'impôts (pour les dons d'œuvres d'art ou pour les dons en argent). Les biens culturels sont souvent exempts de « taxe sur la valeur ajoutée (TVA) » : la culture américaine est donc aidée de manière indirecte. Les institutions culturelles reçoivent par ailleurs des subventions directes de la part des États fédérés (line items) et des municipalités.
Le rôle des associations et des fondations
Il existe plus d'un million d'associations à but non lucratif aux États-Unis et le secteur non marchand représente 8,5 % du PIB (contre 4,2 % en France). Les Américains donnent chaque année de dollars aux associations à but non lucratif et ces dons sont exonérés d'impôts. 5,4 % de ces dons vont à la culture (soit de dollars). Il existe aujourd'hui fondations aux États-Unis qui investissent chaque année de dollars rien que dans la culture. Les deux plus importantes dans ce domaine sont la fondation Ford (environ de dollars par an) et la fondation Reynolds ( de dollars par an).
Les associations à but non lucratif et les fondations sont financées par les intérêts de leur endowment (dotation placée en bourse) et par la collecte de fonds (fundraising). Les musées et galeries d'art reçoivent des donations d'œuvres qui sont exonérées de droits de succession. En retour, les institutions culturelles octroient des privilèges aux généreux donateurs (dîners de gala, places, visites guidées, nom du donateur sur une plaque ou attribué à une galerie, etc.).
Enfin, le mécénat d'entreprise (corporate funding) existe mais reste un phénomène récent et marginal dans les budgets culturels : en effet, il ne représente que 5,6 % des dons. Il est utilisé par les entreprises soucieuses d'améliorer leur image de marque.
Un exemple de financement : les musées
Depuis les années 1970, les musées américains diversifient leurs sources de revenus. Les recettes des musées, comme celles des autres associations à but non lucratif, proviennent des entrées des visiteurs, de lendowment (10 %), du mécénat d'entreprise et des dons (35 %), mais aussi de fonds publics et gouvernementaux (environ 25 %) : par exemple, la National Gallery of Art (Washington) est le seul musée américain directement financé par l'État fédéral. Si les expositions temporaires sont payantes, l'accès aux collections permanentes reste quant à lui gratuit. L'Institut des services des musées et des bibliothèques, créé en 1976, distribue des subventions publiques aux musées et aux bibliothèques du pays.
Dans les années 1970, le directeur du Metropolitan Museum of Art (New York) Thomas Hoving fut l'un des premiers à faire entrer le musée dans la culture de masse, avec la création de grandes expositions « blockbusters », destinées à attirer le maximum de personnes. C'est aussi à cette époque que le « MET » se dote de libraries, de restaurants et de cafés dont la concession rapporte beaucoup d'argent. Les grands musées américains reçoivent de nombreuses donations et louent également leurs œuvres à l'étranger.
Pratiques culturelles
Les pratiques culturelles des Américains de plus de 18 ans en 2002 sont très proches de celles des Européens : 40 % ont fait une sortie culturelle dans l'année. Les Américains vont davantage écouter du jazz et voir des comédies musicales et de films que les Européens. Ils sont 12 % à fréquenter les concerts de musique classique contre 8 % des Français. Les Américains lisent moins que les Européens. C'est à l'ouest du pays que les pratiques artistiques sont les plus fréquentes. La Nouvelle-Angleterre reste la première région pour le théâtre de texte, la musique et la danse classique. Le Sud est plus défavorisé. Les habitants des banlieues éloignées ont moins accès à la culture que les autres Américains. Les personnes peu diplômées, les Latinos et les Noirs sont en retrait pour la culture d'élite. Cependant, leur situation s'améliore lentement : alors que 5,8 % des Noirs allaient au théâtre au moins une fois dans l'année en 1982, ils sont 12 % en 1992.
Quelques statistiques et indicateurs socio-culturels
Chiffres issus de L'état du monde 2006 et de l'ouvrage De la Culture en Amérique de Frédéric Martel :
nombre d'artistes (2002) : 2 millions, soit plus qu'en Europe (ce chiffre comprend les acteurs, les musiciens et les écrivains) ;
nombre de bibliothèques : (soit un des plus hauts taux au monde par habitant) ;
nombre de musées : (dont musées d'art) ;
nombre de compagnies de danse professionnelles : 250 ;
nombre d'orchestres symphoniques : (dont orchestres permanents 900, dont orchestres professionnels 350) ;
nombre de compagnies d'opéra : 96 ;
nombre de théâtres professionnels à but non lucratif : ;
nombre de théâtres communautaires (Noirs, Hispaniques, Gays...) : ;
nombre de médecins pour (en 2003) : 2,93 ;
scolarisation pour 100 (en 2003) : 85,3 ;
scolarisation pour 100 (en 2003) : 81,4 ;
pourcentage d'une classe d'âge entrant à l'université : 81 % (contre, 54 % environ en France sans compter les CPGE, les IUT/BTS et autres formations non universitaires) [Chiffre Unesco, 2001-2002] ;
nombre de téléviseurs pour mille habitants (en 2003) : 938 ;
livres publiés (titres) (en 2006) : (dont seulement environ en traduction soit près de 1 %) ;
taux de chômage des comédiens : 35 % ; beaucoup ont deux emplois ;
pratiques culturelles des Américains de plus de 18 ans en 2002 :
40 % ont fait une sortie culturelle dans l'année (hors cinéma : foire, concert de rock, artisanat),
3 % sont allés à l'opéra,
12 % sont allés au théâtre (hors comédie musicale),
11 % sont allés à un concert de jazz,
27 % ont fréquenté un musée d'art.
Les lieux de la culture américaine
Musées
Il existe aujourd'hui environ musées aux États-Unis. Selon une étude menée par Lake, Snell & Perry, les musées, les zoos et les jardins botaniques du pays ont reçu de visiteurs en 1999.
Bibliothèques
Les États-Unis comptent près de bibliothèques municipales publiques, et jusqu'à si l'on compte les écoles et les annexes de quartier. Chaque année, elles sont fréquentées par près de de visiteurs et procèdent à de prêts. Les bibliothèques sont gratuites ; elles sont gérées par les municipalités et les comtés. Plusieurs bibliothèques possèdent plus de de livres et sont parmi les premières du monde : la bibliothèque du Congrès (1800, Washington, de livres), la New York Public Library (1848, de volumes), la bibliothèque de l'université Harvard (1638,
de livres) et celle de l'université Yale ().
Culture des élites
Il faut distinguer deux types de culture aux États-Unis : la culture savante et élitiste (high culture), apparemment méconnue en Europe, et la culture populaire (mainstream, lowbrow culture) qui semble avoir conquis le monde entier.
Les États-Unis constituent l'un des foyers importants de la création artistique et du renouvellement des connaissances humaines. Le pays compte orchestres symphoniques ; chaque année, l'opéra attire d'Américains et les musées enregistrent d'entrées, souvent gratuites. Les pratiques culturelles sont très proches, d'ailleurs, de celles des Français : 3 % des Américains sont allés à l'opéra dans l'année écoulée, contre 2 % des Français. Le ministère du Travail recense de personnes exerçant une profession artistique.
Les arts plastiques
Pendant l'époque coloniale, la culture des États-Unis était tout à fait européenne. Les riches américains (c'est-à-dire les Européens qui habitaient les colonies) importaient leur mobilier et leur œuvres d'art de leur métropole en Europe. Même au , les riches magnats se font construire des palais en empruntant les styles architecturaux européens (édifices néoclassiques, néogothiques ou néorenaissances). C'est naturellement, donc, que les premiers artistes américains suivaient le style à la mode en Europe pendant cette ère - le néoclassicisme. Les artistes tels que Copley, West et Leutze ont peint les grandes scènes de l'histoire des États-Unis (La Mort du Général Wolfe, Washington Traversant la Delaware) dans ce style dramatique.
De nombreux artistes américains résident en Europe : West, Whistler, Sargent. L'impressionnisme fait des émules outre-atlantique.
art amérindien
peintres du
Whistler
Sargent
Thomas Doughty (1793-1856)
Albert Bierstadt (1830-1902)
Martin Johnson Heade (1819-1904)
Winslow Homer
Mary Cassatt (1844-1926)
peintres du
Edward Hopper
Jackson Pollock
Mark Rothko
Andy Warhol
Roy Lichtenstein
Charles Bell
Sculpteurs du
Hiram Powers (1805-1873)
Littérature américaine
Liste d'écrivains américains par ordre chronologique
Liste d'écrivains américains par ordre alphabétique
Ethnicité
(1974)
Littérature noire américaine
,
Littérature américaine par genre, Œuvres littéraires américaines
Essais américains
Romans américains
Nouvelles américaines
Contes américains
Bandes dessinées américaines
Philosophie américaine
Revues américaines
Poésie des États-Unis, Liste de poètes américains, Poètes américains, Poèmes américains
Prix littéraires aux États-Unis
Théâtre aux États-Unis, Théâtre américain (rubriques), Pièces de théâtre américaines
L'histoire
Le succès de nombreuses expositions révèle l'intérêt des Américains pour l'histoire : à la fin des années 1970, l'exposition itinérante sur Toutânkhamon avait attiré près de de visiteurs. À partir de et pour , une nouvelle exposition sur le même pharaon sera présentée dans plusieurs musées américains.
Le patrimoine historique est protégé par la loi dite « National Historic Preservation Act », promulguée en 1966 et destinée à inventorier les lieux intéressants. Aujourd'hui, des dizaines de milliers de lieux sont classés aux États-Unis. Il existe trois niveaux de classement :
Inscription simple au National Register of Historic Places qui interdit la destruction de l'édifice et offre des subventions locales pour l'entretien du bâtiment ;
Le patrimoine reconnu d'importance nationale est aussi inscrit au National Register of Historic Places ; il bénéficie de subventions fédérales ;
Le National Historic Landmark concerne importants comme les capitoles, les musées, les résidences des gouverneurs, etc.
La restauration des édifices historiques est décidée à l'échelon des États fédérés, par le State Historic Preservation Office. La préservation du patrimoine historique a également lieu dans le cadre des municipalités : par exemple, la ville de New York veille à la conservation de et , soumis à une réglementation draconienne.
Les historiens américains :
Les instituts d'archéologie américains :
L'institut américain en Italie, fondé en 1894
L'école américaine d'études classiques, en Grèce, fondée en 1882
La plus grande bibliothèque du monde se trouve à Washington : il s'agit de la Bibliothèque du Congrès qui conserve 29 millions d'ouvrages soit trois fois les collections de la bibliothèque nationale de France. On y trouve des manuscrits du Moyen Âge et un grand nombre d'incunables.
L'American Folklore Society, fondée en 1888, recueille les traditions des groupes ethniques et immigrés.
L'architecture aux États-Unis
Le souci de préserver et d'entretenir le patrimoine historique existe bel et bien aux États-Unis. Les quartiers anciens des villes sont réhabilités à Baltimore, Boston, Charleston, Mobile, La Nouvelle-Orléans, Philadelphie, Providence, San Francisco, Santa Fe et Savannah. On peut citer :
Williamsburg, Virginie, ;
Baltimore, Maryland ;
Charleston, Caroline du Sud ;
Georgetown, dans le District of Columbia ;
Lexington dans le Massachusetts ;
Savannah, Géorgie ;
Saint Augustine, Floride.
Enseignement
Enseignement secondaire : la priorité n'est pas donnée à l'éducation artistique, particulièrement dans les écoles publiques (qui sont très majoritaires aux États-Unis).
Enseignement supérieur ( d'enseignement supérieur, colleges/campus, universités) : en revanche, une des particularités des États-Unis c'est que la vie culturelle est très développée sur les campus universitaires qui comptent bibliothèques, « performing arts center » (théâtre/musique/danse), 700 musées, 345 salles de concerts rock et pop, 300 radios universitaires libres, 320 labels indépendants et 110 maisons d'édition à but non lucratif.
Culture populaire
L'American Way of Life
Une culture qui s'est exportée grâce à la langue anglaise et aux médias
Une standardisation des produits
Festivals
Chaque année sont organisés des milliers de festivals à travers le pays : ceux qui ont lieu en plein air, sur les places des villes ou dans les parcs, sont généralement gratuits. Ils consistent en projections de films, pièces de théâtre, concerts.
Parmi les festivals de l'été les plus connus, on trouve le , qui a lieu à Central Park.
Sports
Football américain (NFL)
Baseball (MLB)
Basket-ball (NBA)
Hockey sur glace (NHL)
Catch (WWE, TNA, ROH, Chikara)
Crosse (NLL, NCAA, MLL)
Mode
Musique
Cinéma
Cinéma américain, Cinéma américain (rubriques)
Réalisateurs américains, Réalisatrices américaines
Films américains, Films américains par genre
Listes de films américains
Cinéma d'animation aux États-Unis
Loisirs
Le bowling fut inventé aux États-Unis au .
Plusieurs jeux de société ont été inventés aux États-Unis :
Le Monopoly a été créé en 1935 par Charles Darrow, un ingénieur américain.
Le jeu de Scrabble a été conçu en 1931 par Alfred Mosher Butts, architecte new-yorkais.
Bande dessinée
En anglais, les bandes dessinées s'appellent des « comics ». La tradition des comic strips dans la presse quotidienne américaine était extrêmement populaire au siècle.
Civilisation matérielle et des loisirs
Habitudes alimentaires
Une vraie cuisine américaine a toujours existé. Très marquée par l'immigration allemande durant le , c'est peut-être la cuisine la moins anglo-saxonne des pays anglophones. La cuisine des États-Unis a aussi ses régionalismes.
Dans l'est, les traditions européennes sont importantes. La cuisine amish en Pennsylvanie est simple et copieuse, proche de celles des pays du nord de l'Europe. À New York, la communauté juive est à l'origine des bagels. La cuisine de la Nouvelle-Angleterre offre des plats simples à base de produits de la mer et de produits laitiers. Les plats incluent des produits régionaux tels que le sirop d'érable et les airelles ; ils sont servis avec des pommes de terre et souvent accompagnés de crème. Ils sont assaisonnés avec du persil, de la sauge et de la noix de muscade. La cuisine virginienne utilise des produits locaux comme le jambon fumé, les fruits de mer, le maïs (Hush puppies (beignets de maïs)), le bourbon.
La cuisine du Sud des États-Unis (« southern cooking » ou bien « country cooking »), cuisine authentique et paysanne, mélange diverses traditions : la soul food est une spécialité de la communauté afro-américaine à base de friture accompagnée de riz et de sauce piquante. La cuisine cadienne (gumbo, jambalaya) est pratiquée à l’est du Texas et en Louisiane. La cuisine cadienne a été introduite en Louisiane par les Acadiens. Elle est d’origine française avec des influences espagnoles, africaines et amérindiennes. Son influence française se remarque, entre autres, dans l’utilisation du roux. Elle se caractérise par son recours aux épices, aux oignons, aux poivrons, aux okras (gombo en français cadien) et au céleri. Les fruits de mer, mais surtout les écrevisses (crawfish), tiennent une place prépondérante dans la cuisine cadienne. Les sauces sont épaissies à l’aide de poudre de gumbo filé faite de feuilles de sassafras. La cuisine du sud utilise des produits maritimes (poissons, crustacés, coquillages), cubains (riz, haricots noirs, porc) et tropicaux (fruits), souvent relevés par des épices. En Floride, les agrumes (orange, citron, pamplemousse) sont utilisés dans les desserts mais aussi dans de nombreux plats sucrés-salés (poulet, poisson, etc.).
Au Texas, la place importante de l’élevage se retrouve dans la tradition du barbecue qui reste fortement attachée à la culture de cet état. Il existe plusieurs types régionaux de barbecue, cuits sur différents bois : celui de l’est privilégie la viande de porc, accompagnée de sauce tomate. Le barbecue a été modifié par les goûts des immigrants, allemands et tchèques dans le centre, mexicains dans le sud. Les influences hispaniques se retrouvent dans la cuisine Tex-Mex. Le chili con carne est une sorte de ragoût épicé à base de bœuf, de piments et de haricots rouges d’origine texane.
Enfin, la cuisine californienne est une cuisine légère et naturelle.
De nombreuses productions américaines sont consommées chaque jour sur tous les continents. Voir :
chewing-gum ;
fast-food ;
Coca-Cola ;
hamburger ;
pop-corn.
Religion aux États-Unis
La non-adhésion à une religion organisée a tendance à progresser aux États-Unis : selon une enquête d' de l'American Religious Identification Survey, le nombre d'Américains sans religion s'établirait à 15 %. La grande majorité d'entre eux, cependant, demeurent croyants.
Descriptions de la culture américaine
Littérature, essais, documents
De La Démocratie en Amérique d'Alexis de Tocqueville
De la Culture en Amérique de Frédéric Martel
Films
Les Temps modernes de Chaplin
Grease de Randal Kleiser
American Beauty de Sam Mendes
Honkytonk Man de Clint Eastwood
On peut également citer la série Friday Night Lights, qui dépeint la vie dans le sud du pays où la religion et le football américain sont deux éléments très importants dans la vie des américains
Prix
Liste de prix littéraires, :Catégorie:Prix littéraire aux États-Unis
Prix Pulitzer : générique, journalisme, dessin de presse, roman, histoire, biographie, poésie, essai, musique, théâtre, bande dessinée, photojournalisme...
Prix Booker
National Book Award
Débats autour de la culture américaine
Pas de culture aux États-Unis ?
Au , les intellectuels français stigmatisaient le prétendu vide culturel des États-Unis ; au siècle suivant, ils s’insurgent contre l’envahissement culturel en forgeant des néologismes tels que « macdonaldisation » ou « coca-colaïsation ». La culture américaine, grâce au cosmopolitisme du pays, n'est pas une culture figée et uniforme. Les enfants et les petits-enfants des immigrés sont en train d'inventer une culture hybride et métissée déjà visible dans la langue (spanglish), la cuisine (cuisine Tex-Mex), etc. Certains pensent d’ailleurs que ce mélange des cultures permet d’expliquer le succès planétaire des productions culturelles américaines. La culture américaine évolue et se diffuse également sous l'effet des nouvelles technologies, en particulier de l'internet.
Une culture mondialisée et impérialiste ?
La culture américaine est pourtant le fruit des influences européennes (académie des beaux-arts, impressionnisme) puis mondiales. La culture américaine s’est en partie diffusée grâce au capitalisme, à la mondialisation et au libéralisme, mais ce ne sont pas les seuls facteurs d'explication : l'usage de l'anglais, le dynamisme des universités américaines, la vivacité des subcultures, le soutien des fondations et de la philanthropie, l'action des agences culturelles locales et de communautés sont autant de points forts. Mais elle ne s’impose pas par la force, comme le rappelle le politologue Joseph Nye avec son concept de « soft power ». Adrien Lherm reprend cette idée que les Américains profitent de la mondialisation sans l’imposer par la contrainte :
La culture de masse aux États-Unis a un rayonnement très important, mais le pays possède également un nombre important de galeries et de musées d'art (le Metropolitan Museum de New York, par exemple), de bibliothèques (la Bibliothèque du Congrès, la plus grande du monde), etc. La littérature américaine existe, quoi qu’en disent de nombreux intellectuels européens, grâce à des écrivains comme Ernest Hemingway, William Faulkner, Arthur Miller, Eugene O'Neill.
Mais la culture d'élite et les contre-cultures sont également dominantes dans le monde entier : les cultures féministe et gay américaines sont reprises en Europe. Pour critiquer la société ou la politique américaines, on plébiscite les œuvres de cinéastes américains (Gus Van Sant et Michael Moore ont reçu la palme d'or au festival de Cannes).
Patrimoine
Trésors nationaux vivants des États-Unis,
Musées et autres institutions
Liste de musées aux États-Unis
Musées d'art aux États-Unis
Liste des musées d'art contemporain aux États-Unis
Des bibliothèques aux États-Unis, Bibliothèques aux États-Unis
Liste du patrimoine mondial
Le programme Patrimoine mondial (UNESCO, 1971) a inscrit dans sa liste du patrimoine mondial (au ) 23 sites sur le sol des États-Unis (10 culturels, 12 naturels et 1 mixte) : Liste du patrimoine mondial aux États-Unis.
Notes et références
Cet article a été en partie rédigé à partir des informations contenues dans :
Frédéric Martel, De la culture en Amérique, Paris, Gallimard, 2006
Annexes
Articles connexes
Liste du patrimoine mondial aux États-Unis
Université aux États-Unis
Bibliothèques aux États-Unis
Système éducatif des États-Unis
Arts aux États-Unis
Liste de musées aux États-Unis
American Alliance of Museums
Kustom Kulture
(1974)
Bibliographie
André Kaspi, François Durpaire, Hélène Harter, Adrien Lherm, La civilisation américaine, Paris, Presses universitaires de France, 2006
Adrien Lherm, La culture américaine, Paris, éditions Le Cavalier Bleu, 2002
Frédéric Martel, De la Culture en Amérique, Paris, Gallimard, 2006 et voir De la Culture en Amérique
Royot Daniel, Bourget Jean-Loup, Martin Jean-Pierre, Histoire de la culture américaine, Presses universitaires de France, 1993
Collectif, L'art des États-Unis, éditions Citadelles et Mazenod, Paris, 1992
Liens externes
Principaux musées
The Metropolitan Museum of Art - New York
The Museum of Modern Art (MoMA) - New York
National Gallery of Art - Washington
The Illinois Institute of Art - Chicago
Minneapolis Institute of Arts - Minneapolis
The Detroit Institute of Arts - Détroit
Birmingham Museum of Art - Birmingham (Alabama)
Kimbell Art Museum - Fort Worth, Texas
Sites spécialisés sur la culture américaine
Transatlantica - Revue d'études américaines
Divers sites institutionnels
Agence culturelle du National Endowment for the Arts (NEA)
Association des Musées américains (AAM) | La culture des États-Unis tire ses origines et est principalement fondée sur la culture occidentale (européenne), mais est aussi influencée par de nombreuses autres cultures et peuples comme les Afro-Américains, les Amérindiens, les Asio-Américains, les Polynésiens et les Latino-Américains et leurs cultures. Elle possède toutefois ses propres caractéristiques sociales et culturelles, notamment sa langue (l'anglais américain), sa musique, son cinéma, ses arts, ses codes sociaux, sa cuisine et son folklore. |
647 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20des%20communes%20de%20la%20Charente-Maritime | Liste des communes de la Charente-Maritime | Cette page liste les du département français de la Charente-Maritime au .
Historique
Le département de la Charente-Maritime a été créé le en application de la loi du .
À la suite de la création de sept « communes nouvelles » depuis 2016, leur nombre est passé de 472 à 463, la dernière création datant de (voir la Liste des anciennes communes de la Charente-Maritime).
Liste des communes
Le tableau suivant donne la liste des communes, en précisant leur code Insee, leur code postal principal, leur arrondissement, leur canton, leur intercommunalité, leur superficie, leur population et leur densité, d'après les chiffres de l'Insee issus du recensement 2020.
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Articles connexes
Listes des communes de France
Liste des anciennes communes de la Charente-Maritime
Liste des églises de la Charente-Maritime
Armorial des communes de la Charente-Maritime
Liste des cantons de la Charente-Maritime
Liste des intercommunalités de la Charente-Maritime
Arrondissements de la Charente-Maritime
Liste des circonscriptions législatives de la Charente-Maritime
Charente-Maritime
Commune | Cette page liste les du département français de la Charente-Maritime au . |
648 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20des%20communes%20de%20la%20Charente | Liste des communes de la Charente | Cette page liste les du département français de la Charente au .
Historique
En 1993, les communes de Bardenac et Brie-sous-Chalais, précédemment fusionnées en Brie-Bardenac, se séparent.
En 1994, Auge est rattachée à Saint-Médard qui devient Auge-Saint-Médard.
En 1997, Saint-Amant-de-Graves devient Graves-Saint-Amant à la suite de sa fusion avec Graves.
De 1997 à 2015, la Charente compte . Au , leur nombre baisse à 394, avec la création de six communes nouvelles (Boisné-La Tude, Confolens, Genac-Bignac, Montmérac, Rouillac et Val des Vignes) remplaçant seize communes initiales.
Avec la création de 4 communes nouvelles supplémentaires (Aunac-sur-Charente, Bellevigne, Montmoreau, Coteaux-du-Blanzacais) au , le nombre de communes tombe à 383.
En 2018, le nombre de communes tombe à 381 avec la création de Val-de-Bonnieure qui regroupe Saint-Angeau, Sainte-Colombe et Saint-Amant-de-Bonnieure.
Le , le nombre de communes du département passe à 366 par suite de l'extension à Saint-Léger de Coteaux-du-Blanzacais et à Gourville de Rouillac. Les communes de Villegats et Tuzie sont absorbées par Courcôme tandis que Villejésus l'est par Aigre. Enfin, Mainxe-Gondeville, Moulins-sur-Tardoire, La Rochefoucauld-en-Angoumois, Terres-de-Haute-Charente et Val-d'Auge sont créées à la même date.
Le , le nombre de communes du département passe à 365 à la suite de la création de la commune nouvelle de Mosnac-Saint-Simeux, fusion des deux communes du même nom.
Le , le nombre de communes du département passe à 364 à la suite de la création de la commune nouvelle de Lignières-Ambleville qui regroupe Lignières-Sonneville et Ambleville.
Le , le nombre de communes du département passe à 363 à la suite de la création de la commune nouvelle de Mansle-les-Fontaines qui regroupe Mansle et Fontclaireau.
Liste des communes
Le tableau suivant donne la liste des communes, en précisant leur code Insee, leur code postal principal, leur arrondissement, leur canton, leur intercommunalité, leur superficie, leur population et leur densité, d'après les chiffres de l'Insee issus du recensement 2020.
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Listes des communes de France
Liste des anciennes communes de la Charente
Liste des églises de la Charente
Armorial des communes de la Charente
Liste des cantons de la Charente
Liste des intercommunalités de la Charente
Charente
Commune | Cette page liste les du département français de la Charente au . |
649 | https://fr.wikipedia.org/wiki/CAC%2040 | CAC 40 | Le CAC 40 est le principal indice boursier de la Bourse de Paris. C'est un indice flottant pondéré en fonction de la capitalisation boursière qui reflète la performance des 40 actions les plus importantes et les plus activement négociées cotées sur Euronext Paris.
Créé avec de base au par la Compagnie des agents de change, l'indice CAC 40 (CAC signifiant originellement Compagnie des Agents de Change, aujourd'hui Cotation Assistée en Continu) est déterminé à partir des cours de quarante actions cotées en continu sur le premier marché parmi les cent sociétés dont les échanges sont les plus abondants sur Euronext Paris, qui fait partie d'Euronext, la première bourse européenne. Ces sociétés, représentatives des différentes branches d'activités, reflètent en principe la tendance globale de l'économie des grandes entreprises françaises et leur liste est revue régulièrement pour maintenir cette représentativité. C'est un indice sans dividendes.
Coté tous les jours ouvrés de à . Il est mis à jour toutes les 15 secondes.
Histoire
Avant 1988
Principale mesure de la santé boursière en France, le CAC 40 est un indice boursier relativement récent. Pour mesurer les performances avant 1988, il existe un indice Insee de la Bourse de Paris, qui a connu un quintuplement dans les années 1920 puis un nouveau quintuplement dans les années 1950, malgré les incertitudes géopolitiques lors de ces deux époques de forte croissance économique. Les années 1960 et 1970 avaient cependant marqué un coup d'arrêt à cette tendance, les petits porteurs se détournant progressivement d'une bourse de Paris orientée durablement à la baisse (la proportion de Français détenant des actions diminuant jusqu'à 7 % dans les années 1970). Cependant, le début des années 1980, malgré un contexte économique morose, marque un nouveau retournement de tendance puisque les cours repartent enfin à la hausse. Alors que les prémices de la mondialisation financière se font sentir partout dans le monde, les réformes du système bancaire menées sous François Mitterrand - dont la loi bancaire de 1984 - ouvrent la voie à l'équivalent parisien du Big Bang de la Bourse de Londres en 1986 et à la création de l'indice boursier du CAC 40 le 31 décembre 1987.
Principales évolutions
Sa création fait suite au krach d'octobre 1987 qui a modifié le monopole des transactions boursières.
Celles-ci étaient auparavant directement gérées par des officiers ministériels, les agents de change. À la suite de la loi -70 du 22 janvier 1988, ce sont les sociétés de bourse qui ont pris le relais. CAC, qui signifiait alors « Compagnie des agents de change », est devenu aujourd'hui l’acronyme de « Cotation assistée en continu » : l'indice donne donc, en continu, une idée de l'évolution du marché.
Défini avec la valeur de le , il est à son plus bas historique, à , le 29 janvier 1988. Mais le CAC 40 voit officiellement le jour le et termine l'année, le 30 décembre 1988 à points. Le CAC 40 était à cette époque composé des entreprises suivantes :
Bulle Internet
Porté par la bulle spéculative sur les valeurs télécoms média et technologie, le CAC 40 atteint un plus haut en séance le à points, puis s'effondre jusqu'à points le , son plus bas niveau en séance depuis 1997, sur fond de baisse générale des indices en Europe et aux États-Unis. Depuis le , à l'instar des principaux indices mondiaux, il prend en compte non seulement la capitalisation boursière des sociétés, mais aussi le flottant, c'est-à-dire la partie disponible sur le marché. Sa valeur a varié fortement au cours de la dernière décennie (voir graphique).
Évolution depuis 2005
Le CAC 40 a passé à la hausse les le , après une hausse de 150 % en quatre ans environ puis il a atteint le points. Mi-juillet 2007, l'indice représentait environ 70 % de la capitalisation totale de la Place de Paris, soit milliards d'euros. Au début 2008, la capitalisation est d'un peu moins de milliards d'euros.
Le lundi , le CAC 40 chute fortement et il revient sous les en juillet puis sous les au 10 octobre. On peut parler d'une crise boursière puisque le CAC 40 a cédé plus de 43,5 % depuis début janvier 2008 et près de 22 % dans la seule semaine du 6 au .
Le lundi l'indice progressait de 11,18 % à points, la plus forte progression quotidienne depuis sa création. Ce record survenait peu après le record inverse de la plus forte chute : le lundi , le CAC 40 clôturait en baisse de 9,04 % à points. Le , le CAC 40 enregistre la deuxième meilleure progression de son histoire (+ 10,09 %) à points. Cependant, avec une chute de 42,68 % sur l'ensemble de l'année 2008, le CAC 40 a connu la pire année de son histoire. Il faut attendre 2009 pour que son cours retrouve une valeur stable, après un plus bas enregistré le 9 mars 2009 à . L'indice progresse ensuite régulièrement jusqu'en 2011, avant le krach de juillet-août 2011.
Du au , le CAC 40 chute de 28,8 % (de ). Il repart cependant rapidement à la hausse, dépassant durablement les depuis 2013.
Sa capitalisation boursière était au de d'euros. En décembre 2017, elle dépasse d'euros pour atteindre en avril 2018
Alors que l'absence de fleurons des nouvelles technologies était régulièrement soulignée, le CAC 40 en intègre à partir de 2017. Ainsi, en mars 2017, le groupe Atos fait son entrée, en septembre de la même année, c'est au tour de STMicroelectronics puis de Dassault Systèmes en septembre 2018 de renforcer encore le poids du secteur technologique. Enfin, en juin 2019, Thales intègre le CAC 40. Dans un indice longtemps dominé par les valeurs financières ou industrielles, le secteur technologique trouve peu à peu sa place.
L'année 2019 est marquée par une distribution record de d'euros, dont 49,2 de dividendes et 10,7 de rachats d'actions.
Le CAC 40 essuie la plus forte baisse de son histoire le 12 mars 2020 : , en pleine crise sanitaire du coronavirus ; les bourses des autres pays subissent des chutes du même ordre.
Krach boursier de 2020 déclenché par la pandémie de Covid-19 et record absolu
La Bourse de Paris était installée depuis la fin de l'année 2019 autour des (zone historiquement haute) grâce à ses valeurs phares (KHOL : Kering, Hermès, L'Oréal, LVMH). Elle connaît un premier décrochage entre le 27 et le 31 janvier () à la suite de l'annonce des premiers cas de coronavirus sur le territoire français, décrochage toutefois temporaire puisque le mercredi 19 février 2020, Paris retrouve ses niveaux records () depuis la crise de 2008.
Cependant, la montée en puissance du coronavirus en Europe (d'abord en Italie) vient terminer la fête. Le lundi 24 février, le CAC 40 perd au début d'un mois noir qui atteindra son paroxysme dans la semaine du 9 au 13 mars, avec le lundi, l'une des pires chutes de l'histoire du CAC 40 () ; journée qui débutait avec la chute du pétrole () des suites d'un conflit diplomatique entre l'OPEP, accompagné par la vague de mesures de confinement prises partout dans le monde, menaçant l'économie d'une des plus graves crises économique par son ampleur. Mais c'est le jeudi 12 mars qui enregistre la plus grosse chute de l'histoire de l'indice CAC 40 : à . Il s'agit de sa pire séance depuis sa création en 1988. Cette journée est notamment marquée par les rumeurs de confinement décidé le soir même par le président de la République Emmanuel Macron et la déception des annonces de la Banque centrale européenne quant au soutien de l'économie.
Le CAC 40 continue de perdre des points jusqu'à atteindre le jeudi 18 mars. En , l'indice parisien a ainsi perdu près de de sa valeur ; à titre de comparaison, lors de la crise économique de 2008, avaient été nécessaires pour faire perdre à l'indice de sa valeur et lors de l'explosion de la bulle Internet, avec également de perte.
Le premier rebond a également été rapide avec une reprise de avant la fin du mois de mars. Une seconde forte hausse de a lieu en novembre en réaction aux annonces sur l'efficacité des premiers vaccins.
Au début d'avril 2021, l'indice phare de la Bourse de Paris a dépassé son pic d'avant-crise , porté par les espoirs de reprise. À , il n'est plus très loin de son record de 2007 et réalise l'une des meilleures performances parmi les Bourses mondiales depuis le début de l'année, grâce à un rattrapage des valeurs dites « value » ou cycliques. Pendant l'été 2021, il dépasse les , proche de son record historique, record largement dépassé en prenant en compte les dividendes.
Le 5 novembre 2021, le CAC 40 dépasse pour la première fois le seuil des .
Le mercredi 5 janvier 2022, il atteint un record de en clôture. Un record en séance est aussi atteint en milieu d'après-midi, avec .
Le jeudi 16 février 2023, à 11h30, le CAC 40 atteint un record absolu à 7 387,29 points.
Le lundi 6 mars 2023, à 9h54, le CAC 40 atteint un nouveau record absolu à 7 401,15 points.
Le mardi 11 avril 2023, à 15h48, le CAC 40 atteint un nouveau record absolu à 7 403,67 points .
Le vendredi 14 avril 2023, à 10h01, le CAC 40 atteint un nouveau record absolu à 7 509,34 points .
Modes de calcul
La composition du CAC 40 est mise à jour trimestriellement par un comité d'experts : le « Conseil scientifique des indices (CSI) ». L'indice doit être représentatif du marché financier parisien aussi bien en termes de capitalisation flottante qu'en volumes de transactions. Quand une société n'est plus cotée, elle est remplacée, en principe, par une des valeurs du CAC Next 20 répondant aux exigences financières de cotation dans le CAC 40 (liquidité du titre, capitalisation boursière suffisante, échange quotidien important de titres…).
Chacune des quarante sociétés a son indice qui est pondéré en fonction de la valeur de ses titres disponibles sur le marché. Les pondérations varient d'une société à l'autre en fonction de sa capitalisation flottante. Quand une valeur cote à la hausse, le CAC 40 augmente la pondération de la valeur, toutes choses égales par ailleurs. Le cours d'un des quarante titres peut voir sa cotation suspendue pendant s'il varie de plus de 10 %, puis deux fois 5 % dans le même sens. On dit alors que le titre est réservé à la hausse ou à la baisse.
Le CAC 40 est publié du lundi au vendredi de à , mis à jour toutes les et publiés en temps réel sur Euronext. La journée commence par une phase de préouverture de à où les ordres s'accumulent sans qu'aucune transaction ne soit réalisée. Ensuite, de à , la cotation s'effectue en continu. Le cours de clôture est fixé à (fixing en jargon boursier) après cinq minutes où le prix d'équilibre est calculé afin de permettre l'échange du plus grand nombre de titres.
Chaque fixing est suivi d'une période de cinq minutes de « TAL » (trading at last), durant laquelle il est possible d'entrer des ordres afin qu'ils soient exécutés au cours de fixing et à ce cours seulement.
Il est calculé en dividendes non réinvestis (contrairement à l'indice allemand DAX : ce qui rend absurde toute comparaison sur le long terme entre les deux indices). La valeur réelle correspondant à cet indice doit s'apprécier en fonction de divers éléments tels que la valorisation prenant en compte les dividendes réinvestis. Euronext publie chaque mois l'évolution de l'indice avec dividendes ou la dépréciation due à l'inflation, mesurée par exemple par l'indice des prix.
Au , source Euronext, le CAC 40 était calculé ainsi :
Multiplication du dernier cours de clôture de chaque action par son nombre d'actions (par free float - capping)
Additionner les montants
Diviser la somme obtenue par le diviseur de (correspondant à la capitalisation totale du 31 décembre 1987 ( cotation), multipliée par un facteur d'ajustement K lié aux changements arrivés depuis (euros, émission de titres).
Les deux critères officiels, le flottant et les capitaux échangés, ne sont toutefois pas des critères automatiques « contrairement à de nombreux autres indices ». Les membres du « Conseil scientifique des indices (CSI) » disposent d'une marge d'appréciation.
Dividendes réinvestis
La version du CAC 40 avec dividendes réinvestis (total return), publiée également toutes les , existe avec 2 codes ISIN, selon que l’on cherche l’indice avec dividendes bruts réinvestis : CAC40 GR (gross total return : QS0011131834 / Mnémo PX1GR) ou avec dividendes Nets réinvestis : CAC40 NR (Net total Return : QS0011131826 / Mnémo PX1NR).
L'indice avec dividendes Nets réinvestis est calculé après une retenue à la source dont le taux est celui qui serait appliqué aux dividendes versés par les valeurs composant l'indice à un fonds d'investissement basé au Luxembourg. Ce taux est par exemple de 25 % pour les dividendes versés par les sociétés du CAC 40 dont la France est le domicile fiscal.
Les taux actuels de retenue à la source sont entrés en vigueur le . Avant cette date, la retenue à la source prise en compte pour les sociétés du CAC 40 dont la France est le domicile fiscal était de 0 %. Le niveau des indices antérieurs n'a pas été ajusté.
Remarques
Il ne faut pas confondre l'évolution à long terme du CAC 40 et celle à long terme de l'ensemble des valeurs cotées sur cette bourse puisque les valeurs qui se comportent mal finissent par être remplacées dans sa liste par d'autres ayant pris l'avantage sur elles.
Le CAC 40 est un indice, il se calcule, on ne peut pas l'échanger en tant que tel. En revanche, un portefeuille d'actions donné peut se fixer comme contrainte d'avoir la composition la plus voisine possible de celle du CAC 40. Ainsi, un portefeuille comprenant à un instant l'ensemble pondéré des quarante valeurs du CAC 40 courant s'écartera progressivement de l'indice en fonction des évolutions du poids indiciel de chaque valeur, et son évolution ne sera plus exactement la même que celle du CAC 40.
Il existe cependant un dérivé réglementé du CAC 40, le CAC40 Index future, ainsi que des fonds indiciels cotés et non cotés sur le CAC 40.
Composition
Composition actuelle
La composition du CAC 40 est la suivante:
Historique de la composition
Détention par des investisseurs étrangers
Selon l'étude annuelle 2019 de la Banque de France sur les 36 sociétés du CAC 40 résidentes en France, les investisseurs étrangers ne détenaient plus que d'euros d'actions du CAC 40 à fin 2018, soit un taux de détention de 42,2 %, contre 43,1 % fin 2017 et 48 % en 2013. Cette baisse s'explique essentiellement par un changement dans la composition de l'indice. Les détenteurs étrangers d'actions françaises sont à 44,2 % originaires de la zone euro, à 33 % des États-Unis et à 6,4 % du Royaume-Uni ; la part des sociétés françaises détenues majoritairement par des intérêts étrangers (10 sur 36, soit 28 %) est tombée à son plus bas niveau depuis 2008. La participation des investisseurs étrangers au capital de l'ensemble des sociétés françaises (37,8 % au total, sachant que ce taux est de 27,6 % pour les valeurs hors CAC 40) est nettement plus faible que dans les autres pays européens : les non-résidents détiennent environ 50 % de l'ensemble des actions cotées en Italie, en Espagne et en Allemagne, autour de 60 % au Royaume-Uni et en Belgique et près de 90 % aux Pays-Bas.
Selon l'étude 2014 de la Banque de France, les non-résidents représentent 46,7 % de la capitalisation boursière totale du CAC 40 à fin 2013 ; plus de la moitié des groupes de l'indice sont détenus à plus de 50 % par des investisseurs étrangers, dont 4 à plus de 60 %. Deux secteurs sont détenus en majorité par des actionnaires étrangers : la santé et le secteur « pétrole, gaz et matériaux » ; à l'inverse, les services aux collectivités sont très franco-français. La part des non-résidents a progressé de 46,3 % à 46,7 % en 2013 (et de cinq points depuis 2010, après une chute en 2007) du fait de leurs achats nets de d'euros alors que les investisseurs français ont été vendeurs nets de 10 Mds € ; par contre, l'évolution des cours a réduit la progression de la part des non-résidents, car les valeurs les plus internationales ont accusé un retard boursier. Une autre étude annuelle, publiée par le FMI, précise la répartition de ces non-résidents : 18,8 % d'Européens, 15,9 % d'Américains et 3,4 % de Britanniques. Cette internationalisation de l'actionnariat est à rapprocher de celle de l'activité des groupes du CAC 40 : 70 % de leur chiffre d'affaires est localisé à l'étranger ainsi que les deux tiers de leurs effectifs. En avril 2014, le cabinet d'analyse financière Alphavalue estime que 49,9 % de la part du capital des entreprises du CAC 40 est détenue par des investisseurs étrangers et que 27 % est contrôlée par les fonds souverains, notamment norvégien et qatari.
D'après Laurent Mauduit, . Il souligne que les équivalents du CAC 40 aux États-Unis et au Royaume-Uni , en particulier en raison de la présence de retraite par capitalisation dans ces pays.
Salariat
Entre 2006 et 2011, les salaires de l’ensemble des entreprises du CAC 40 ont augmenté de 13 %, les effectifs de 10 % pour une croissance de 25 % de la masse salariale. Cependant, plus d’un tiers sont des emplois précaires : contrats à durée déterminée et stages, temps partiels subis, emplois en dessous du niveau de qualification. En 2006, les entreprises du CAC 40 emploient de salariés et de salariés en 2016.
Distribution des dividendes
D'après un rapport d'Oxfam et du Basic de mai 2018, le taux de distribution des profits des entreprises du CAC 40 à leurs actionnaires a atteint 67,4 % entre 2009 et 2014, soit le taux le plus important parmi les principales places boursières mondiales ; ce taux est deux fois plus important que dans les années 2000. Il atteint 80 % dans les entreprises dont l'État français est actionnaire. Le record du montant global annuel des dividendes du CAC 40 est atteint en 2007 ( d’euros), dont les niveaux de 2014 et 2016 ont été proches ( d’euros).
Patrick Artus, directeur de la recherche et des études de la banque Natixis, juge l'analyse d'Oxfam , notamment parce qu'elle ne tient pas compte du fait que la rémunération de l'actionnaire ne dépend pas seulement du versement du dividende, mais aussi du cours de l'action : .
Par ailleurs, additionner les dividendes versés est un calcul trompeur, car il revient parfois à compter plusieurs fois les mêmes dividendes. La plupart des sociétés du CAC 40 n'ont pas seulement pour actionnaires des personnes physiques, mais aussi d'autres sociétés. Or, comme l'explique Rémy Prud'homme, professeur d'économie, comptabiliser les dividendes que les sociétés . Ainsi, au 31 décembre 2018, seul 12,4 % des actionnaires de Total étaient des personnes physiques, les autres étaient des sociétés. Pour connaître le montant net reçu par les actionnaires, il faudrait savoir combien de dividendes les sociétés du CAC 40 se versent entre elles.
Les groupes du CAC 40 versent d'euros à leurs actionnaires en 2018, ce qui représente une augmentation de 12,8 % sur un an et de 62 % sur dix ans.
Revenus des dirigeants
En 2010, les dirigeants des entreprises du CAC 40 ont touché en moyenne d’euros, en augmentation de 34 % par rapport à 2009.
En 2013, le salaire moyen pour un patron du CAC 40 s'élève à d'euros.
En 2016, la rémunération moyenne d'un patron du CAC 40 s'élève à d'euros.
La rémunération des dirigeants a crû de 46 % entre 2009 et 2016, soit deux fois plus vite que la moyenne des salariés. 54,5 % de leur rémunération dépend du cours de l’action et 29 % de l’évolution du bénéfice.
Cumul des dirigeants
Les sociétés du CAC 40 sont dirigées par un nombre réduit d'administrateurs. En effet, 39 de ces sociétés ont au moins un dirigeant commun. En 2010, Total, GDF Suez et BNP Paribas sont les plus connectées avec chacune 19 liens avec d'autres entreprises du CAC 40 puis viennent Saint-Gobain avec 18 liens, et AXA avec 17 tandis que Lafarge et Sanofi-Aventis ont chacune 15 liens avec d'autres sociétés.
Imposition
En 2019, les sociétés du CAC 40 ont payé € d'impôts sur les sociétés en France (hors impôts sur les sociétés payés dans le reste du monde) selon les calculs de l'Institut économique Molinari, un think tank libéral. Cela représente plus de la moitié des € budgétés dans la loi de finances au titre de l'impôt sur les sociétés pour la même année. Selon le conseil des prélèvements obligatoires français (CPO) et le Trésor Public, le taux d'imposition implicite (avant déficits fiscaux) est de 23,5% sur les grandes entreprises en France, contre 22 à 27% sur les entreprises de tailles plus modestes.
Les impôts payés par les entreprises du CAC 40 ont augmenté entre 2009 et 2014 de 28 %. Entre 2010 et 2017 selon l'organisation altermondialiste Attac, les impôts versés par les entreprises du CAC 40 ont baissé de 6,4 %, alors que leurs bénéfices sont en augmentation. Le rapport d'Oxfam et du Basic de mai 2018 identifie filiales des sociétés du CAC 40 dans des paradis fiscaux ou juridiques en 2016, soit 85 de plus qu'en 2008.
Impact environnemental
L’Observatoire des multinationales estime qu'en 2019, le CAC 40 a émis 1,6 milliard de tonnes de en 2019, en tenant compte des émissions indirectes, contre de tonnes pour les émissions annuelles comptabilisées pour l'ensemble de la France. Si ce total est en baisse de 3 % par rapport à 2017, cela est uniquement dû au désengagement progressif d'Engie du charbon.
En 2021, Oxfam publie un rapport sur les trajectoires climatiques de du CAC 40, selon lequel :
l'empreinte carbone moyenne annuelle des entreprises du CAC 40 atteint de tonnes de , soit un quart des émissions françaises ;
les activités des entreprises concernées ne respectent pas les objectifs de l'accord de Paris sur le climat, à l'exception d'EDF, Schneider Electric et Legrand ;
les trois entreprises les plus émettrices de gaz à effet de serre sont des banques : BNP Paribas, Société générale et le Crédit agricole, notamment en raison de leur financement des énergies fossiles.
Historique des performances annuelles
Les performances annuelles du CAC 40 se sont rapprochées de celles du Dow Jones, les grands marchés boursiers étant de plus en plus dépendants les uns des autres depuis une quinzaine d'années.
Performances annuelles calculées au 31 décembre de chaque année.
CAC 40 : calculé hors dividendes (FR0003500008, PX1)CAC 40 GR : calculé dividendes bruts réinvestis (QS0011131834, PX1GR)CAC 40 NR : calculé dividendes nets réinvestis (QS0011131826, PX1NR)Depuis le janvier 2010, le taux de retenue à la source pris en compte pour le calcul de l'indice CAC40 NR (dividendes Nets réinvestis) a changé. Par exemple, pour les sociétés du CAC40 fiscalement domiciliées en France, le taux pris en compte est passé de 0 % à 25 %. Le niveau des indices antérieurs n'a pas été ajusté.
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
:Catégorie:Entreprise du CAC 40
Articles connexes
Autres principaux index d'Euronext Paris :
CAC40 Index future
CAC Next 20
CAC Large 60
CAC Mid 60
SBF 120
CAC Small
CAC Mid & Small
CAC All-Tradable
CAC All-Share
CAC IT 20
Voir aussi :
Dow Jones Industrial Average
Économie de la francophonie
Liens externes
Le CAC 40 sur le site d'Euronext
, également sur Yahoo Finance (Future) et IG Markets (fourchette de cotation du CFD)
Le véritable bilan annuel des grandes entreprises françaises - 2018 (par l'Observatoire des multinationales ; 154 p.)
Le véritable bilan annuel des grandes entreprises françaises - 2019 (par l'Observatoire des multinationales ; 100 p.)
Indice boursier
Économie en France
Fondation en 1987
Indice sans dividendes | Le CAC 40 est le principal indice boursier de la Bourse de Paris. C'est un indice flottant pondéré en fonction de la capitalisation boursière qui reflète la performance des 40 actions les plus importantes et les plus activement négociées cotées sur Euronext Paris. |
651 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Communication | Communication | La communication est l'ensemble des interactions avec un tiers humain ou animal qui véhiculent une ou plusieurs informations. En dehors de la communication animale, on distingue chez l'être humain, la communication interpersonnelle, la communication de groupe et la communication de masse, c'est-à-dire de l'ensemble des moyens et techniques permettant la diffusion du message d'une organisation sociale auprès d'une large audience.
Plusieurs disciplines emploient la notion de communication sans s'accorder sur une définition commune. Comme le constate le philosophe français Daniel Bougnoux en 2001 : . Si tout le monde s'accorde pour la définir au moins comme un processus psychologique et social, les points de vue divergent lorsqu'il s'agit de la qualifier.
Les « sciences de l'information et de la communication » proposent une approche de la communication basée sur la théorie de l'information, éventuellement complétée par les apports des sciences cognitives. La psychologie sociale s'intéresse essentiellement à la communication interpersonnelle.
Un « métier de la communication » est une activité professionnelle destinée à convaincre ou persuader à travers les médias, le nom moderne de la rhétorique.
Parmi les formes pour communiquer, la communication non verbale désigne tout échange n'exploitant ni la parole ni le texte.
Principaux domaines
Entre humains, la pratique de la communication est indissociable de la vie en société. L'étude de la communication englobe un champ très vaste que l'on peut diviser en communication interpersonnelle, de groupe et de masse.
Communication interpersonnelle
La communication humaine comporte une part de rhétorique, art de convaincre ou de persuader dont l'enseignement remonte à la Grèce antique. Elle comporte, avec la communication verbale, une part non verbale qui inclut diction, gestes et attitudes. La rhétorique implique une intention consciente d'agir sur autrui. Elle sert aussi pour analyser avec une certaine distance la tentative de l'interlocuteur, la nature des figures qu'il emploie, sa communication non verbale.
Quand s'instaure un rapport de domination, ou qu'une des deux personnes agit de façon dissimulée sur le contexte (), la communication peut se qualifier de manipulation mentale.
Au milieu du l'école de Palo Alto, influencée par le courant cybernétique de Norbert Wiener, généralise les apports de la théorie mathématique de la communication aux relations entre les êtres vivants : la communication interpersonnelle y est fondée sur la relation de personne à personne, chacune étant à tour de rôle l'émetteur et/ou le récepteur dans une relation de face à face : la rétroaction est censée être facilitée sinon quasi systématique.
Le modèle cybernétique fait correspondre le message à un répertoire de significations. Ce modèle s'appuie sur des significations explicites. Or les perceptions humaines ne se limitent pas à ces dernières, même si toute perception comporte une part d'interprétation de signes. Celle-ci, comme celle de la situation dans laquelle on se trouve, varie selon des hypothèses… que par la suite on peut remettre en cause. Certes, l'usage rituel, coutumier, normal, de paroles ou de gestes orientent les associations interprétatives auxquelles ils donnent lieu, et constituent des répertoires de significations qui cadrent l'expérience de la communication mais la relation entre humains ne se réduit pas à cette canalisation socialement construite.
L'interactionnisme symbolique de George Herbert Mead, puis les travaux d'Erwin Goffman, étudient des situations où les acteurs s'influencent réciproquement et coordonnent leurs actions sans réflexion préalable.
Un réseau des chercheurs en anthropologie de la communication a été constitué en sciences de l'information et de la communication (SIC), en France à la fin du . Il est initié à partir de l'analyse des travaux de Palo Alto, et en particulier par ceux d'Erving Goffman et de Gregory Bateson, à partir des publications du Belge Yves Winkin (1981). Stéphane Olivesi effectue quelque temps après des variations critiques autour de l’École de Palo Alto en vue de passer d'une « anthropologie à une épistémologie de la communication » (1997). L'Argentin Eliseo Veron (1987), qui a rencontré Lévi-Strauss et l'a traduit, développera un modèle sémio-anthropologique, l'enseignera à l'université Paris VIII où il dirigea le département des sciences de l'information et de la communication. Constatant que les acteurs impliqués dans une relation de face à face n'ont pas la distance et le temps pour « décortiquer » rationnellement la complexité de ce qui se passe ici et maintenant, Béatrice Galinon-Mélénec, effectue l'analyse des relations de face à face à partir d'une analyse des flux d'interactions qui s'établissent entre « Hommes-traces » (« corps-traces ») via une interactions de « signes-traces » (2011). Cette anthroposémiotique constitue une critique des approches de la communication interpersonnelle orientée vers la seule rhétorique argumentaire. Dans la lignée de l'anthropologie des mondes contemporains, on trouve Pascal Lardellier dont la recherche porte sur les rites sociaux. Paul Rasse, vice-président de la SFSIC, développe quant à lui une « anthropologie des technologies de la communication ». Joanna Nowicki, chercheuse en SIC née en Pologne, explore l'anthropologie inter culturelle via L'homme des confins (2008).
Communication de groupe
La communication de groupe part de plus d'un émetteur s'adressant à une catégorie d'individus bien définis, par un message ciblé sur leur compréhension et leur culture propre.
C'est celle qui est apparue avec les formes modernes de culture, souvent axées sur la culture de masse (société de consommation), dont la publicité ciblée est la plus récente et la plus manifeste.
Les effets de la communication de groupe se situent entre ceux de la communication interpersonnelle et ceux de la communication de masse.
La communication de groupe est aussi complexe et multiple car elle est liée à la taille du groupe, la fonction du groupe et la personnalité des membres qui le composent. On peut également intégrer cette notion dans la communication interne à une entité. Les groupes peuvent alors être des catégories de personnels, des individus au sein d'un même service, etc.
On peut aussi intégrer cette notion à une communication externe ciblée vers certains partenaires ou parties prenantes de l'entité.
Communication de masse
Dans la communication de masse, un émetteur (ou un ensemble d'émetteurs liés entre eux) s'adresse à un ensemble de récepteurs disponibles plus ou moins ciblés. Là, la compréhension est considérée comme la moins bonne, car le bruit est fort, mais les récepteurs bien plus nombreux. Elle dispose rarement d'une rétroaction, ou alors très lente (on a vu des campagnes jugées agaçantes par des consommateurs, couches pour bébé par exemple, conduire à des baisses de ventes du produit vanté).
Ce type de communication émerge avec :
la « massification » des sociétés : production, consommation, distribution dites « de masse » ;
la hausse du pouvoir d'achat ;
la généralisation de la vente en libre-service ;
l'intrusion entre le producteur et le consommateur de professionnels et d'enseignes de distribution ;
les médias de masse ou « Mass-Media » dont la radio et la télévision. L'absence de réponse possible en fait un outil idéal de la Propagande, ce que souligne à plusieurs reprises Georges Bernanos.
Aujourd'hui, les NTIC et en particulier Internet abaissent à un niveau sans précédent le coût de communication et de plus rendent la rétroaction possible.
En France, l'État lie significativement Culture et Communication en les confiant à un même ministère.
« Psychologie des foules » (1895) du psychopathologue Gustave Le Bon est un ouvrage considéré comme fondateur de la notion de « masse », bien qu'il soit contestable sur son contenu et son objectivité. La persuasion clandestine, ouvrage de Vance Packard, montre à ce sujet que la science de la manipulation était déjà bien avancée en 1957. Retour au meilleur des mondes d'Aldous Huxley va dans le même sens.
Enjeux
Besoin d'identité
L'image que nous donnons doit être confirmée par autrui. Le fait que le rôle, le statut et la place des acteurs soient bien identifiés permet aux interlocuteurs de se reconnaître dans une position sociale, d'éviter les mal-entendus, les conflits, et d'assurer la crédibilité. L'identité situationnelle du locuteur est repérable dans l'énonciation.
Pour une entreprise, l'image de marque correspond à l'identité de l'entreprise perçue par ses parties prenantes. Toute atteinte à l'image de marque est un risque de réputation, préjudiciable à la bonne marche de l'entreprise, à sa crédibilité et à la confiance que lui accordent ses clients.
Besoin de souveraineté
Une communication habile est synonyme d'influence. La prolifération du renseignement d'origine source ouverte, les publications d'organisations non gouvernementales dans le contexte de mondialisation, sous l'influence de l'idéologie de la transparence démocratique ou des théories du complot, peut menacer la souveraineté et l'indépendance des États.
La communication et le secret sont des composantes essentielles du fonctionnement de toute organisation sociale. Ces deux pôles déterminent ses limites et son autonomie.
Ils s'exercent dans la diplomatie et l'exercice de la souveraineté d'une État. Lorsqu'un chef d'État ou un représentant d'un gouvernement s'exprime lors d'une réunion internationale, d'un sommet de la Terre, d'une conférence internationale sur un sujet d'intérêt mondial (commerce international, gestion de l'eau, santé, biodiversité), la communication est essentielle sur le plan de la perception de l'autorité.
Dynamique des territoires
L'espace physique et psychique (intime) doit être protégé. Dans toute organisation, chacun défend son espace et évite les intrusions injustifiées.
Dans la vie économique territoriale, pour l'organisation de pôles de compétence par exemple, la communication s'établit entre des organisations très différentes : services déconcentrés des États en régions (Länder…), conseils régionaux, directions régionales de groupes industriels, petites et moyennes entreprises, chambres de commerce et d'industrie, universités et grandes écoles, centre d'études et de recherches.
Afin de se comprendre avec toutes les précisions du langage, il est souvent préférable, au niveau régional ou local en tous cas, d'utiliser la langue maternelle, quitte à employer une langue véhiculaire lors des séjours internationaux.
Besoin d'une langue
L'importance de la langue dans la communication apparaît au cours de l'Histoire. Les traductions en du Livre des merveilles du monde de Jean de Mandeville eurent un impact considérable au sur les explorateurs (notamment Christophe Colomb), peut-être davantage que le Devisement du monde qui relatait les voyages supposés de Marco Polo. fait en 1539 de la langue vernaculaire la langue officielle en imposant par l'Ordonnance de Villers-Cotterêts de diffuser les actes administratifs et juridiques en français et non plus en latin.
L'utilisation du français ou de l'anglais est un enjeu quotidien au sein de la relation Québec-Canada.
Il est souvent reconnu que l'influence culturelle et économique d'un pays se perçoit par l'influence et l'utilisation de sa langue. On notera donc l'influence forte de l'anglais et du chinois actuellement. Mais au temps de , la langue de la diplomatie et de la noblesse était le français.
On a vu aussi l'impact considérable qu'eurent, au , certaines œuvres écrites en français, dans des domaines qui restaient encore réservés au latin : lUtopia de Thomas More, le Discours de la méthode de Descartes (1637), les Provinciales de Pascal (1656). Au , la Bible de Sacy eut un impact considérable sur la littérature. Au , les cours européennes communiquaient en français.
L'anglais aujourd'hui est largement employé pour la communication dans de nombreux domaines (informatique, affaires, sciences essentiellement). Les langues ont des statuts de communication très différents : les six langues officielles des Nations unies sont l'anglais, l'espagnol, le français, le russe, l'arabe et le chinois.
Néanmoins, les langues maternelles restent les langues de communication localement, en particulier en Europe, qui a défini une politique sur ce point.
Les langues ne sont pas forcément parlées. Elles peuvent aussi être gestuelles. La Langue des signes française permet par exemple de communiquer entre et avec les malentendants et les non-entendant. C'est une langue à part entière, et qui connaît sa propre évolution. Au Québec il s'agit de la langue des signes québécoise.
Se référer à la Langue des signes, au Braille et la Convention relative aux droits des personnes handicapées (article 2).
Mise en réseau avec les outils de télécommunication
La communication est le passage obligé pour entrer en relation avec autrui.
À ce stade, il faut noter l'importance des moyens de télécommunication basés sur des techniques optiques, électriques et électroniques, développées depuis le . Le télégraphe électrique fonctionne à partir de 1838, le téléphone à la fin du siècle.
Les autres médias fondés sur les techniques électroniques, radio à partir des années 1920, télévision après la Seconde Guerre mondiale sont des moyens de diffusion, sans possibilité d'interaction avec la plupart des auditeurs.
Avec les dernières générations d'outils de télécommunications électroniques, la rétroaction devient plus aisée, et les messages se sont beaucoup enrichis (documents, images). Les messageries électroniques, l'internet… permettent d'atteindre des groupes de personnes, et de faire une véritable communication de groupe.
Message à transmettre
Les aspects techniques de la communication ne doivent pas cacher l'essentiel : la communication a pour objectif de faire passer un message.
L'avènement de l'internet depuis les années 1960 a suscité diverses études de la part de philosophes et de sociologues. Parmi ces études, on retiendra celles de Pierre Musso et de Philippe Breton, qui, sous des arguments un peu différents, portent le même diagnostic : la communication a tendance à être instrumentalisée par les outils de télécommunication et les technologies de l'information. L'idée est qu'il existe une croyance selon laquelle on communique bien parce que l'on dispose de moyens techniques sophistiqués (dernière version du logiciel, mobile…). Pierre Musso note que cette croyance serait fondée sur la philosophie des réseaux, sorte de pseudo-« religion » qui serait la résurgence de la philosophie de Saint-Simon, fondée sur le principe de gravitation universelle.
En réalité, sur le fond, la communication cherche bien à répondre à l'un des objectifs suivants :
faire passer une information, une connaissance, ou une émotion ;
créer une norme commune pour se comprendre ;
créer une relation pour dialoguer fréquemment, ou relancer le dialogue ;
obtenir une influence pour inciter l'autre à agir selon sa volonté ;
donner son identité, sa personnalité au tiers, pour être connu.
On parle alors d'enjeux de la communication. Ces enjeux sont liés aux différentes fonctions du message (voir les concepts de Roman Jakobson).
On voit qu'une communication trop axée sur des moyens techniques peut faire oublier les risques inhérents à la communication.
Sciences de l'information et de la communication
Concernant la communication en tant que science, certaines notions ont été dégagées par les différents modèles de communication explicités plus bas.
Durant les années 1980, S. H. Chaffee et C. R. Berger proposèrent une définition généraliste qui reste de nos jours une base connue des sciences de la communication : « La science de la communication cherche à comprendre la production, le traitement et les effets des symboles et des systèmes de signes par des théories analysables, contenant des généralisations légitimes permettant d'expliquer les phénomènes associés à la production, aux traitements et aux effets. » (traduit de l'anglais)
Distinction entre information et communication
Selon Paul Watzlawick, chercheur de l’École de Palo Alto, la communication est de l'ordre de la « relation », l'information de l'ordre du « contenu » d'un message.
Au moment de la naissance de la discipline des sciences de l'information et de la communication en France (1975-1995) Daniel Bougnoux distingue information et communication dans un ouvrage didactique qui regroupe des textes de nombreux auteurs susceptibles d'illustrer l'un ou l'autre terme. Pour lui, la communication est de l'ordre du « chaud » et l'information de l'ordre du « froid ».
Pour Dominique Wolton, spécialiste de la communication politique, pendant des siècles, la rareté de l'information et la difficulté de sa transmission étaient telles « que l'on croyait de bonne foi que l'information créait de la communication ». (…) La « croissance de l'information et sa multiplication, comme l'hétérogénéité des récepteurs rendent finalement visible cette dissociation entre information et communication ». (…) L'explosion de la « communication » telle qu'elle est comprise en général peut même amplifier l'''incommunication ».
Au sein du CNU (comité national des universités), dans la section SIC fondée en 1975, l'influence respective des recherches de l'information et de la communication fluctuent. Avec le développement d'Internet, les questions se portent fréquemment sur la façon dont ce média influence la qualité de l'une et de l'autre.
Selon Irène Lautier, pour Dominique Wolton, le mot « information » fut « d'abord lié à une revendication politique : la liberté d'information comme condition de la démocratie et le complément de la liberté de conscience » puis « le symbole de la presse » et du « droit de savoir ce qu'il se passe », avant d'être repris dans l'informatique, pour parler de « système d'information ». Le développement d'Internet a encore modifié la donne, avec l'explosion des communications sous forme de blogs et de mailing, où la part d'information vérifiée et codifiée fut dès le départ très modeste et beaucoup plus faible que dans les « systèmes d'information » des entreprises. Cette masse croissante de communication a suscité une demande de journalisme plus indépendant, capable de la trier, recouper, hiérarchiser, pour transformer de simples émetteurs de message en sources d'information, en allant jusqu'à assurer la protection de l'anonymat quand c'est nécessaire, afin de rétablir une relative hiérarchie entre les différents émetteurs de message, basée plus sur la compétence et la fiabilité que sur la puissance et la motivation. La protection des sources d'information des journalistes permet par ailleurs de vérifier auprès des institutions et entreprises que la communication affichée à l'extérieur par le porte-parole officiel correspond bien à la réalité vécue à l'intérieur.
Communication verbale et communication non verbale
Une communication verbale est faite de signes linguistiques.
Ces signes confèrent un corpus appelé langue, ou plus généralement langage, mais les linguistes viennent à distinguer langue et langage.
L'écriture, la langue des signes, la voix sont des médias, des moyens de communiquer. L'art de conceptualiser ce message dans un langage afin de minimiser les interférences est appelé la rhétorique. Aristote et Cicéron étaient des théoriciens de rhétorique qui devint l'un des sept arts libéraux dans le haut Moyen Âge.
Est dite « non verbale » une communication basée sur la compréhension implicite de signes non exprimés par un langage : l'art, la musique, la kinesthésie, les couleurs, voire les vêtements ou les odeurs. Ces signes, leur assemblage et leur compréhension ou leur interprétation sont dans leur grande majorité dépendants de la culture. La communication non verbale peut ainsi être ambiguë (Adler, 2013). Par exemple, un clin d'œil peut être interprété différemment d'un individu à l'autre. Pour certains, il pourra s'agir d'un signe de remerciement, alors que pour d'autres, il pourra s'agir d'un manque d'assurance. Ce type de signe ayant une signification différente selon les cultures est nommé « emblème ».
Mais on définit en premier lieu la communication non verbale à travers le corps, la posture, les gestes ou encore les différentes expressions du visage.
Le mot verbal peut également être compris comme exprimé de vive voix (Petit Larousse). On parlera alors de communication verbale, par opposition à la communication écrite. Mais la communication n'est pas qu'orale. Elle est aussi non verbale.
La communication passe donc aussi par le corps. Ainsi elle sera non verbale ou plutôt non verbalisée. La communication non verbale peut être para-verbale, c'est-à-dire qui accompagne la vocalisation. Ainsi lorsque le locuteur explique qu'il faut aller à droite et qu'il bouge sa main dans cette direction, c'est un cas de communication para verbale. Croiser les bras dans un signe de protection est aussi une communication non verbale. Mais ici ce sera pour dire que : « je me retranche derrière mes idées laissez-moi tranquille ». Mimiques et posture font partie de la communication.
Des gestes risquent de faire passer un message comme plus fort, plus prononcé que ce que l'on dit.
Le ton d'un message est aussi une forme de non-verbal. C'est cette base, le non-verbal, qui définit par exemple ce qu'on appelle le jeu d'un acteur, au théâtre.
On parle d’intelligence non verbale lorsqu'une personne utilise à la fois ses capacités d'écoute et d'observation pour analyser son interlocuteur. Cette analyse en temps réel au cours de la relation porte sur l'ensemble de sa communication, ainsi que sur ses actions et réactions dans un environnement donné. L'objectif étant l'optimisation de la communication et des relations. La maîtrise de la communication non verbale et verbale, ainsi que l'exploitation des erreurs de perception (biais cognitifs) permettent d'influencer l'issue de la relation et des échanges, selon la thèse défendue par Eric Goulard.
Contextes de communication
Une communication est gravée dans un contexte. Elle peut avoir lieu à un instant donné, dans un lieu donné, et vis-à-vis d'une situation, d'un évènement donné.
Tout cet environnement, qui ne fait pas partie de la communication à proprement parler, mais qui accompagne cette communication, est appelé contexte. L'environnement peut générer du bruit, ou être source d'interférences.
La philosophie du langage s'intéresse au contexte, et la linguistique précise le contexte d'une phrase : voir contexte (linguistique).
Le contexte intervient dans les enjeux cités plus haut : culture, changement de médias, langue, souveraineté, identité, dynamisme des territoires, mise en réseau.
Réseaux
On nomme réseau un ensemble d'acteurs, d'agents économiques, de nœuds, ou lieux de communication grâce auxquels les messages circulent. L'information se concentre et se redistribue ainsi.Réseaux sociauxUn réseau social est un agencement de liens entre des individus et/ou des organisations, possédant des intérêts communs (par exemple réseaux d'anciens élèves de grandes écoles, d'universités, d'associations, d'ONG, de centres de recherche, d'organismes publics…). Par extension, l’expression « réseaux sociaux » désigne les « médias sociaux », qui sont les applications web qui permettent la création et la publication de contenus générés par l’utilisateur et le développement de réseaux sociaux en ligne en connectant les profils des utilisateurs.
Voir dans le cas d'entreprises : Entreprise étendue.Sur le plan techniqueDes réseaux de transport (routes, canaux, chemins de fer), des réseaux de télécommunications et informatiques (télégraphe, téléphonie, web) se sont développés considérablement depuis deux siècles.
Voir aussi sur ce sujet : télécommunications, sémaphore, télégraphie, téléphonie.Interactions informelles'On découvrit dans les années 1960 que la généralisation des ascenseurs automatiques, qui supprimait les garçons d'ascenseur, supprimait un nœud important de communication informelle entre les étages d'une entreprise (car le garçon d'ascenseur connaissait tout le monde et tout le monde lui parlait). Ce rôle a été partiellement remplacé par les coins café considérés aujourd'hui comme indispensables dans les bureaux, et lieux d'échanges informels souvent importants.
Temporalité
Une communication qui peut durer (le message n'est pas supprimé au moment où il est envoyé) est dite « intemporelle ». Par exemple, un message rédigé dans un livre est intemporel. Cette notion est liée au contact entre les entités qui communiquent. Un message éphémère, lui, est dit « temporel ». Par exemple, une discussion orale est éphémère, temporelle. La communication est notamment enseignée dans les écoles d'ingénieurs.
Localisation
Dans l'espace, une communication peut être :
localisée (concentrée à un endroit), telle une discussion ;
alocalisée (disponible de n'importe quel endroit) — par exemple internet, extranet ;
délocalisée (le lieu d'émission est loin du lieu de réception), c'est le cas d'une discussion téléphonique.
Cette notion est liée à l'expression du contact entre les entités qui communiquent.
Code
Le code (information) est un concept souvent mis en avant dans la vision mécaniste de la communication. Il est pourtant rarement adéquat, ne s'appliquant bien qu'aux seules situations hiérarchiques et autoritaires : interface humain-machine, relations humain-animal, etc. Par extension et d'une manière pessimiste, la notion de code est souvent employée pour l'étude des relations humaines.
Dans ce cadre simplifié, pour communiquer, l'émetteur et le récepteur doivent disposer d'un code commun. La communication se caractérise alors surtout par l'utilisation d'un code établissant les correspondances entre un signe et son sens qui doit être commun aux interlocuteurs. L'absence de code commun entre émetteur et récepteur est l'une des sources d'échecs de la communication, chacun pouvant supposer que l'autre comprend son code, sans que ce soit le cas :
un chef de projet américain est choqué de voir son équipe française exiger du matériel pour son travail. Élucidation faite, cette équipe ne voulait que demander ce matériel (or to demand signifie exiger) ;
le même s'étonne de voir, après avoir stigmatisé le peu de temps dont on dispose pour un petit projet, de voir des membres européens se demander pourquoi au contraire on dispose d'une telle marge. Élucidation : quand il écrivait sur son tableau « 6/6 pour la date de début et 6/12 pour la date de fin, il pensait pour cette dernière au 12 juin ». L'équipe européenne a compris 6 décembre ;
un collègue japonais désirant montrer le grand respect qu'il éprouve pour la famille d'un collègue européen l'invitant à dîner apporte à la maîtresse de maison une fleur considérée comme l'une des plus belles au Japon : un chrysanthème. Gêne garantie chez celle-ci, pour qui cette fleur est symbole de cimetière.
Dans tous ces exemples, la notion de code explique l'incompréhension entre les êtres humains; mais la notion n'explique pas pour autant la compréhension. Or les situations sont courantes où le défaut de code n'apporte pas de catastrophe, au contraire : relations sourd-entendant, relations aveugle-voyant, relations entre étrangers sans mots communs, etc. Entre humains, on peut toujours essayer de se faire comprendre ; essayez donc de vous « faire comprendre » d'un ordinateur qui détecte une faute de syntaxe dans l'ordre envoyé. Non, décidément, le code est une notion trop évidente pour être utilisée sans pincettes.
Transmission
La communication consiste à transmettre un message afin d'établir un contact. L'établissement du contact comporte certains risques, notamment lors de l'« ouverture » et « fermeture » de la communication. Les risques d'intrusion, de non-réponse, de blocage et d'abandon existent réellement. Ce point fait l'objet de la confidentialité en sécurité de l'information, on l'appelle le message.
Protocole de communication
On désigne sous ce terme tout ce qui rend la communication possible ou plus aisée sans rapport avec le contenu de la communication elle-même.
Attendre une tonalité pour numéroter, demander à l'interlocuteur de se répéter, épeler son nom, s'entendre tacitement sur le moment où une communication sera considérée comme terminée font partie des protocoles.
La mise en œuvre d'un protocole demande la définition de normes élaborées.
Voir aussi
Diplomatie
Norme
Internet
Rétroaction
Le message de rétroaction ( en anglais), est le message, verbal ou non, renvoyé sous forme de réaction par le récepteur, à l'émetteur. La possibilité d'obtenir et de traiter une telle réponse ouvre la voie à la communication bidirectionnelle. Selon les cas, le feed-back consiste à confirmer ou infirmer la réception du message, demander des précisions, relancer ou terminer la discussion.
La notion de rétroaction (feed-back) est issue des travaux de Norbert Wiener dans les années 1950 sur la cybernétique. Elle correspond au saut technologique du passage de la mécanographie à l'informatique, et à l'apparition des premiers ordinateurs basés sur des technologies électroniques. Cette notion montre qu'il existe à côté de la vision linéaire (unidirectionnelle) de la communication la possibilité et l'intérêt de créer et d'entretenir un processus circulaire (bidirectionnelle) avec trois formes de Feed-Back :
Le Feed-back positif, qui conduit à accentuer un phénomène, avec un effet possible de boule de neige (hausse de la tension entre les communicants, énervement croissant entre deux personnes).
Le Feed-back négatif peut être considéré comme un phénomène de régulation, qui en amoindrissant la communication, l'équilibre et la stabilise grâce à la reformulation ou au questionnement.
L'absence de Feed-back (réponse néant) révèle une « panne » de communication. Non seulement aucune information n'est renvoyée, mais on ne sait même pas si le message émis a été reçu ou pas.
La boucle de rétroaction a conduit à définir des modèles théoriques et systémiques de système d'information (niveaux opérationnel, organisationnel, décisionnel).
Modèles
De nombreux théoriciens de la communication ont cherché à conceptualiser « le processus de communication ». La liste présentée ci-après ne peut prétendre être exhaustive, tant les modèles sont nombreux et complémentaires. L'objectif est de fournir un aperçu de l'évolution générale en explicitant les modèles les plus connus ainsi que leurs apports.
Modèle de Shannon et Weaver
Le modèle de Claude Shannon et Weaver désigne un modèle linéaire simple de la communication : cette dernière y est réduite à sa plus simple expression, la transmission d'un message. On peut résumer ce modèle en :
Apparu dans Théorie mathématique de la communication (1948), ce schéma sert à deux mathématiciens Claude Shannon (père entre autres de nombreux concepts informatiques modernes) et Warren Weaver (scientifique versé tant dans la vulgarisation que la direction de grands instituts), à illustrer le travail de mesure de l'information entrepris pendant la Seconde Guerre mondiale par Claude Shannon (ce dernier a été embauché par Weaver à l'Office of Scientific Research and Development pour découvrir, dans le code ennemi, les parties chiffrées du signal au milieu du brouillage). À l'origine, les recherches de Shannon ne concernent pas la communication, mais bien le renseignement militaire. C'est Weaver qui a « traduit » la notion de brouillage par celle de « bruit », la notion de signal par « message », la notion de codeur par « émetteur », la notion de décodeur par « récepteur »… Jusqu'à la fin de sa vie, Claude Shannon se défendra contre la reprise du soi-disant modèle pour autre chose que des considérations mathématiques.
Le modèle dit de Shannon et Weaver n'a en effet de prétention qu'illustrative. Mais il a souvent été pris au pied de la lettre, révélant alors la forte influence béhavioriste du modèle de Pavlov (stimulus-réponse).
Ce modèle, malgré son immense popularité (), ne s'applique pas à toutes les situations de communication et présente de très nombreux défauts :
et s'il y a plusieurs récepteurs ?
et si le message prend du temps pour leur parvenir ?
et si la réalité décrite n'existe pas ailleurs que chez le premier locuteur ?
et s'il y a plusieurs messages (au besoin contradictoires) qui sont prononcés en même temps?
et s'il y a un lapsus ?
et si sont mis en jeu des moyens de séduction, de menace ou de coercition ?
et si le message comporte des symboles nouveaux ou des jeux de mots ?
En sus de sa linéarité, le modèle de Shannon et Weaver considère que le récepteur est passif : toutes les recherches en sciences de l'information et de la communication montrent que cela est simpliste, ou faux.
Modèle de Lasswell
Harold Dwight Lasswell, politologue et psychiatre américain, s'est fait un nom en modélisant la communication de masse à travers les questions : « Qui, dit quoi, par quel canal, à qui et avec quel effet ? ». Questions reprises de la méthode que Quintilien, pédagogue latin du , enseignait à ses apprentis rhéteurs.
Ce modèle conçoit la communication comme étant un processus d'influence et de persuasion, très proche de la publicité. Ce modèle dépasse la simple transmission du message (même s'il y reste centré) et envisage notamment les notions d'étapes de communication, la capacité de pluralité des émetteurs et des récepteurs et de finalité d'une communication (ses enjeux).
Pourtant il est critiquable, sur la même base que les critiques émises contre le modèle de Claude Shannon et Weaver. En effet, il envisage la communication comme une relation d'autorité et de persuasion. Et il néglige le message de rétroaction, ainsi que les notions de psychologie et de sociologie de part et d'autre de la relation de communication. Le récepteur est toujours considéré comme passif, ce qui est encore inexact, car il existe en général interaction entre l'émetteur et le récepteur, ce qui n'est pas pris en compte dans ce modèle.
L'un de ses ouvrages majeurs, Propaganda Technique in the World War (1927), fait partie des ouvrages de référence dans l'usage de la propagande dans la Seconde Guerre mondiale. Sa vision autoritaire, voire autoritariste de la communication, lui vaut de nombreux ennemis, encore aujourd'hui.
Ce modèle est à lier par antithèse aux travaux de Marshall McLuhan (La Galaxie Gutenberg, 1967) et Régis Debray (Traité de médiologie, 1991).
Modèle de Jakobson
Le linguiste russe Roman Jakobson (1896-1982) propose un autre modèle. Basé sur la linguistique, il développe un point de vue centré non plus sur la transmission d'un message, mais sur le message lui-même, évitant ainsi les dangers d'instrumentalisation technique (voir sur ce point philosophie des réseaux).
Il est composé de six facteurs. À chacun de ces facteurs est lié une fonction du message, explicitée par Jakobson :
Le destinateur, lié à la fonction expressive du message ;
Le message, lié à la fonction poétique ;
Le destinataire, lié à la fonction conative ;
Le contexte, l'ensemble des conditions (économiques, sociales et environnementales principalement) extérieures aux messages et qui influence leur compréhension, liée à la fonction référentielle ;
Le code, symbolisme utilisé pour la transmission du message, lié à la fonction métalinguistique ;
Le contact, liaison physique, psychologique et sociologique entre émetteur et récepteur, lié à la fonction phatique.
On notera l'apparition ou la réapparition des trois dernières notions (contexte, code, contact) qui complètent énormément la vision d'ensemble sur ce qu'est une communication.
Certains facteurs peuvent être considérés comme des agents de communication (destinataire). Sur le contexte, voir l'article perception de l'environnement.
Ces travaux sont à lier à l'impulsion linguistique de Ferdinand de Saussure, conceptuelle de Shannon et Weaver, et philosophique de John L. Austin.
Modèle de Gerbner
George Gerbner, sociologue des années 1950, avait l'ambition de formuler un modèle général de la communication. Il présente en 1956 un modèle beaucoup plus complexe que les précédents. Son modèle s'articule autour de deux propositions essentielles :
Il lie le message au contexte, ainsi il permet de le renseigner sur la signification du message ;
Il décrit le processus de communication comme un ensemble à deux dimensions : une perceptive et une autre dimension pour le contrôle.
Le trait particulier de ce modèle est qu'on peut l'appliquer aux différentes formes de communication en fonction du contexte. Il convient à un acte de communication interpersonnelle entre deux personnes mais aussi au processus plus complexe de la communication de masse.
Modèle de Newcomb
Theodore M. Newcomb, en 1953, présente le modèle ABX triangulaire et devient le premier à introduire le rôle de communication dans la relation sociale.
Newcomb relève en effet dans les relations sociales deux dimensions. L'attitude, qui est la qualité du lien affectif, et l'union qui est la spécificité du lien. À travers ces deux grilles d'analyse, il va s'intéresser à l'équilibre ou le déséquilibre d'une relation sociale. Une relation est dite équilibrée lorsque les attitudes ont la même orientation. Son hypothèse est que nous sommes tous à la recherche d'un équilibre dans la situation de communication. S'il n'est pas atteint, nous souhaiterons alors soit réduire ce déséquilibre, soit rompre la relation. Newcomb s'intéresse donc à la notion de similarité, à leur possession, leur association ou à leur contraire.
Il nous fait également remarquer que les relations se nouent généralement autour d'un objet (thème de conversation, une personne, une passion commune…). Il exposera par la suite 8 schémas de relation, dont 4 modèles équilibrés et 4 modèles déséquilibrés.
Le modèle de Newcomb soulève donc des faits essentiels selon quoi toute situation de communication met en présence des individus caractérisés par des attitudes, des motivations et que toute situation de communication peut être un moyen de faire évoluer une relation. La communication est donc ici appréhendée comme un phénomène dynamique et complexe et non mécanique.
Modèle de Matilda et John Riley
Ce modèle introduit de nouvelles notions liées à la sociologie, notamment celle de contexte et d'appartenance à un groupe. Il considère en premier lieu l'appartenance des individus humains à des groupes qui influencent la façon de voir, de penser et de juger de leurs membres et évoluent dans un contexte social dont ils dépendent. L'émetteur rebaptisé communicateur, et le récepteur sont distribués dans des groupes primaires (familles, communauté, petits groupes…) sociologiques.
Ce modèle est le premier à prendre en compte la notion d'une boucle de rétroaction, entre l'émetteur et le récepteur. Cela montre qu'il y a réciprocité et inter-influence entre les individus. Il est à l'origine des travaux sur la communication de groupe.
Notes et références
Annexes
Bibliographie
.
(2 volumes).
.
L'Utopie de la communication. Le mythe du village planétaire. Philippe Breton. La découverte. 1992, 1995, 1997.
Béatrice Galinon-Mélénec, Penser autrement la communication : Du sens commun vers le sens scientifique. Du sens scientifique vers la pratique, Paris:L'Harmattan, 2007.
I. Cousserand, Communication & Organisation, , 2007. Lire en ligne.
Pierre Musso, Télécommunications et philosophie des réseaux, 1998.
Éric Maigret, Sociologie de la Communication et des Médias, Armand Colin, 2003.
Edmond Marc & Dominique Picard, Relations et communications interpersonnelles, Dunod (Les Topos), 2000.
Mario Perniola, Contre la communication, Lignes/Manifeste, 2004.
Daniel Bougnoux, La Communication par la bande'', Paris, La Découverte, 1998 .
.
Articles connexes
Disciplines connexes à la communication
Les sciences de l'information et de la communication
La médiation et la médiation professionnelle
La communication interculturelle
La communication non verbale
La communication numérique ou digitale
Le management : gestion d'équipe dans un cadre de projet.
Les relations publiques : gestion de la communication avec le monde extérieur, le public, et gestion de l'opinion publique.
Les sciences cognitives et la gestion des connaissances.
La pédagogie et la didactique : sciences de l'apprentissage et de la manière de faire apprendre (à lier avec l'éducation, le conditionnement, l'andragogie voire le conditionnement) les savoirs
Le marketing, dont découle la politique de communication.
La réseautique, liée à la communication entre appareils informatiques (l'informatique étant la contraction d'information automatique).
La communication de crise, sur la gestion de la communication en période de crise.
La communication sur le climat, vulgarisation scientifique et actions possibles d'atténuation et d'adaptation
La théorie de l'information issue de diverses théories de (Norbert Wiener sur l'entropie informationnelle, ou autres).
La sémiologie qui est la science d'étude des signes et de l'étude du signifiant et du signifié qui leur sont liés et son application, la sémiotique.
la géographie des médias et de la communication.
L anthroposémiotique qui met en évidence la dimension anthropologique de l'interprétation des signes.
L'interactivité augmentée et le principe de réalité augmentée
Auteurs pertinents dans le champ
Articles généraux et principaux de portails
Communication non-violente
Communication événementielle
Conseiller en communication
Journalisme
Liens externes
Sciences de l'information et de la communication
Cybernétique | La communication est l'ensemble des interactions avec un tiers humain ou animal qui véhiculent une ou plusieurs informations. En dehors de la communication animale, on distingue chez l'être humain, la communication interpersonnelle, la communication de groupe et la communication de masse, c'est-à-dire de l'ensemble des moyens et techniques permettant la diffusion du message d'une organisation sociale auprès d'une large audience. |
652 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20des%20communes%20de%20la%20Vienne | Liste des communes de la Vienne | Cette page liste les du département français de la Vienne au .
Historique
La Vienne est un département français créé à la Révolution française, le en application de la loi du , à partir d'une portion de la province du Poitou. La Vienne est située dans la région Nouvelle-Aquitaine.
Les communes de la Vienne étaient 281 au , 280 au avec la création de la commune nouvelle de Senillé-Saint-Sauveur et 274 au , avec la création des communes nouvelles de Beaumont Saint-Cyr, Jaunay-Marigny, Saint-Martin-la-Pallu et Champigny en Rochereau puis enfin 266 avec la création de Boivre-la-Vallée et Valence-en-Poitou, ainsi que l'extension à Varennes de Saint-Martin-la-Pallu au .
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Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Articles connexes
Listes des communes de France
Liste des anciennes communes de la Vienne
Liste des cantons de la Vienne
Liste des intercommunalités de la Vienne
Armorial des communes de la Vienne
Vienne
Communes | Cette page liste les du département français de la Vienne au . |
653 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20des%20communes%20de%20l%27Ain | Liste des communes de l'Ain | Cette page liste les du département français de l'Ain au .
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Voir aussi
Articles connexes
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Liste des anciennes communes de l'Ain
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Liste des intercommunalités de l'Ain
Liste des églises de l'Ain
Lien externe
Nom des habitants des communes françaises : Ain (habitants.fr)
Ain
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654 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20des%20communes%20de%20l%27Aisne | Liste des communes de l'Aisne | Cette page liste les du département français de l'Aisne au .
Historique
Au , les communes de Bazoches-sur-Vesles et Saint-Thibaut se sont regroupées pour former la commune nouvelle de Bazoches-et-Saint-Thibaut. Le nombre de communes du département passe alors de 800 à 799.
Au , les communes de Berzy-le-Sec et Noyant-et-Aconin se sont regroupées pour former la commune nouvelle de Bernoy-le-Château. Le nombre de communes du département passe alors de 799 à 798.
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Caractéristiques communales du département
Superficie
Alors que l'Aisne admet une superficie de kilomètres carrés, la taille moyenne d’une commune est de et la médiane de .
Population
Au , l'Aisne compte habitants, ce qui fait en moyenne une population de habitants, par commune, avec une population médiane à .
Densité
Au , l'Aisne compte habitants par kilomètre carré, ce qui fait une densité médiane à habitants par kilomètre carré.
Voir aussi
Articles connexes
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Liste des cantons de l'Aisne
Liste des intercommunalités de l'Aisne
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Notes et références
Notes
Références
Aisne
Communes | Cette page liste les du département français de l'Aisne au . |
655 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20des%20communes%20de%20l%27Allier | Liste des communes de l'Allier | Cette page liste les du département français de l'Allier au .
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Urbanisme
Suivant la classification de l'Insee, la typologie des communes de l'Allier se répartit ainsi :
Les communes urbaines du département forment 8 aires urbaines :
Note : les données présentées ici ne concernent que les communes appartenant à l'Allier. Il est possible qu'une aire urbaine s'étende sur plusieurs départements (c'est le cas de celle de Vichy).
Les deux communes urbaines multipolarisées n'appartiennent pas spécifiquement à une seule aire urbaine.
Les aires urbaines de l'Allier se rattachent à trois espaces urbains distincts :
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Articles connexes
Listes des communes de France
Liste des anciennes communes de l'Allier
Liste des cantons de l'Allier
Liste des intercommunalités de l'Allier
Liste des églises de l'Allier
Allier
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656 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20des%20communes%20des%20Alpes-de-Haute-Provence | Liste des communes des Alpes-de-Haute-Provence | Cette page liste les du département français des Alpes-de-Haute-Provence au .
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Note : les données présentées ici ne concernent que les communes appartenant aux Alpes-de-Haute-Provence. Il est possible qu'une aire urbaine s'étende sur plusieurs départements (c'est le cas de celle de Gap).
Les trois communes urbaines multipolarisées n'appartiennent pas spécifiquement à une seule aire urbaine.
Les aires urbaines des Alpes-de-Haute-Provence se rattachent à trois espaces urbains distincts :
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
Listes des communes de France
Liste des anciennes communes des Alpes-de-Haute-Provence
Liste des églises des Alpes-de-Haute-Provence
Armorial des communes des Alpes-de-Haute-Provence
Liste des cantons des Alpes-de-Haute-Provence
Liste des intercommunalités des Alpes-de-Haute-Provence
Liens externes
Liste des communes par la préfecture des Alpes-de-Haute-Provence
Alpes-de-Haute-Provence
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657 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20des%20communes%20des%20Hautes-Alpes | Liste des communes des Hautes-Alpes | Cette page liste les du département français des Hautes-Alpes au .
Liste des communes
Le tableau suivant donne la liste des communes, en précisant leur code Insee, leur code postal principal, leur arrondissement, leur canton, leur intercommunalité, leur superficie, leur population et leur densité, d'après les chiffres de l'Insee issus du recensement 2020.
Urbanisme
Suivant la classification de l'Insee, la typologie des communes des Hautes-Alpes se répartit ainsi :
Les communes urbaines du département forment deux aires urbaines :
Note : les données présentées ici ne concernent que les communes appartenant aux Hautes-Alpes. Il est possible qu'une aire urbaine s'étende sur plusieurs départements (c'est le cas de celle de Gap).
Les aires urbaines des Hautes-Alpes se rattachent à deux espaces urbains distincts :
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Articles connexes
Listes des communes de France
Liste des anciennes communes des Hautes-Alpes
Liste des cantons des Hautes-Alpes
Liste des intercommunalités des Hautes-Alpes
Liste des édifices chrétiens des Hautes-Alpes
Alpes, Hautes
Communes | Cette page liste les du département français des Hautes-Alpes au . |
658 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20des%20communes%20des%20Alpes-Maritimes | Liste des communes des Alpes-Maritimes | Cette page liste les du département français des Alpes-Maritimes au .
Liste des communes
Le tableau suivant donne la liste des communes, en précisant leur code Insee, leur code postal principal, leur arrondissement, leur canton, leur intercommunalité, leur superficie, leur population et leur densité, d'après les chiffres de l'Insee issus du recensement 2020.
Intercommunalités
Les Alpes-Maritimes possèdent les intercommunalités suivantes :
Communauté d'agglomération Sophia Antipolis
Communauté d'agglomération de la Riviera Française
Communauté de communes du Pays des Paillons
Communauté de communes Alpes d'Azur
Communauté d'agglomération du Pays de Grasse
Métropole Nice Côte d'Azur
Communauté d'agglomération Cannes Pays de Lérins
Urbanisme
Suivant la classification de l'Insee, la typologie des communes des Alpes-Maritimes se répartit ainsi :
Les communes urbaines du département forment deux aires urbaines :
Note : les données présentées ici ne concernent que les communes appartenant aux Alpes-Maritimes. Il est possible qu'une aire urbaine s'étende sur plusieurs départements (c'est le cas de celle de Nice).
Les trois communes urbaines multipôlarisées n'appartiennent pas spécifiquement à une seule aire urbaine.
Les aires urbaines des Alpes-Maritimes se rattachent à un seul espace urbain, celui de Nice-Côte d’Azur :
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Articles connexes
Listes des communes de France
Liste des anciennes communes des Alpes-Maritimes
Liste des cantons des Alpes-Maritimes
Liste des intercommunalités des Alpes-Maritimes
Liste des églises des Alpes-Maritimes
Liens externes
« Atlas du paysage de la région PACA » sur le site officiel de la Direction régionale de l'Environnement de Provence-Alpes-Côte d'Azur
« Carte des familles et des entités paysagères des Alpes-Maritimes » dans l'atlas des paysages sur le site officiel du ministère de l'équipement
Communes
Alpes-Maritimes | Cette page liste les du département français des Alpes-Maritimes au . |
659 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Cancer | Cancer | Le cancer est une maladie provoquée par la transformation de cellules qui deviennent anormales et prolifèrent de façon excessive. Ces cellules déréglées finissent parfois par former une masse qu'on appelle tumeur maligne. Les cellules cancéreuses ont tendance à envahir les tissus voisins et à se détacher de la tumeur initiale. Elles migrent alors par les vaisseaux sanguins et les vaisseaux lymphatiques pour aller former une autre tumeur (métastase).
Les cancers rassemblent un ensemble de pathologies très diverses de formes et de conséquences, tout en partageant cependant systématiquement un ensemble très typique de caractéristiques quel que soit le cancer concerné.
Le pronostic dépend beaucoup du stade auquel est diagnostiqué un cancer. Dans les cas les plus graves, la survie du patient est menacée — en particulier le stade dit terminal implique que le patient est condamné à mourir des conséquences directes ou indirectes de son cancer à plus ou moins brève échéance. C'est pourquoi le dépistage du cancer doit être le plus précoce possible. Il est possible de guérir d'un cancer. Il est aussi possible d'avoir des récidives (parfois plusieurs années après), ou d'avoir un cancer peu agressif dont le traitement peut générer plus d'effets indésirables que de bénéfices pour le patient (par exemple, certains gliomes évoluent peu et peuvent ne jamais menacer la survie du patient bien qu'ils soient une éventuelle cause de troubles : le plus souvent des céphalées), d'où le maintien d'un contrôle régulier sur plusieurs années.
La prévalence des cancers varie fortement dans la population. Ce sont des maladies typiquement multifactorielles alliant terrain individuel et histoire/environnement personnel.
Dans le terrain, on retrouve en particulier des mutations génétiques qui peuvent être héréditaires ou sporadiques — 31 localisations chromosomiques de mutation potentiellement cancéreuse s'expliquent par des mutations aléatoires et concernent les 2/3 de la variation du risque (et non pas les 2/3 des cas de cancers comme l'ont souvent rapporté les médias), le reste se partageant entre facteurs environnementaux et prédispositions génétiques.
Des facteurs hormonaux, et épigénétiques sont possibles. Des études scientifiques concluent que seuls 5 à 10 % des cas de cancer sont uniquement attribués à des facteurs génétiques contre 25 à 30 % au tabagisme, 30 à 35 % aux régimes alimentaires ( alcoolisme, viandes trop cuites), 15 à 20 % aux infections, et 10 à 25 % à d'autres facteurs environnementaux (rayons ionisants, stress, activité physique insuffisante, pollution de l'environnement). Les recherches actuelles ont du mal à identifier des facteurs de risques uniquement liés à un facteur environnemental ou comportemental. Certaines études mettent par exemple en relief certaines prédispositions génétiques du cancer qui ne favoriseraient l'apparition de la maladie qu'en cas de facteur externe : les obèses diabétiques ne seraient pas tous égaux face au risque de cancer selon leurs gènes. Des études futures vont sans doute permettre de mieux comprendre l’interaction entre l'environnement et la génétique.
Plusieurs types de cancers semblent en augmentation. Si, dans certains cas, cette progression est liée à des facteurs de risque identifiés (tabac, alcool, polluants industriels reconnus cancérogènes, obésité, sédentarité, exposition au soleil), il est difficile dans certains cas d'attribuer à des facteurs précis l'augmentation observée. L'amélioration des outils de diagnostic et le vieillissement de la population expliquent une part importante de la progression de l'incidence de certains cancers. À l'inverse, une étude de l'Institut de veille sanitaire montre que les cancers de l'estomac, de l’œsophage (chez l'homme), du col de l'utérus et le lymphome de Hodgkin ont régressé entre 1980 et 2000.
Terminologie et étymologie
Le mot latin cancer (« crabe, chancre, cancer ») est apparenté au grec , « écrevisse, chancre, tumeur ». Selon le livre sur la chirurgie du médecin de l'Antiquité, Paul d'Égine, ce nom aurait été donné par Hippocrate, parce que le cancer « a des veines étendues de tous côtés, de même que le crabe a des pieds » : la zone centrale arrondie de certaines tumeurs se prolonge par des ramifications en rayon, comme les pattes de ce crustacé. Paul d'Égine fait également référence à l'adhérence de la tumeur aux tissus voisins en ajoutant que le nom du cancer « lui vient, selon quelques-uns, de ce que quand il s'est emparé d'un organe, il ne le lâche plus, de même que fait le crabe quand il s'est attaché à quelque chose ».
L'oncologie (ou cancérologie) est la spécialité médicale qui étudie les cancers, leur diagnostic et leur traitement. Les oncologues ou cancérologues peuvent être spécialisés, comme les chimiothérapeutes ou radiothérapeutes.
Les cancers sont de plusieurs types et la terminologie médicale est plus spécifique : tumeur maligne, néoplasie, néoplasme, polymitose, carcinome.
Dans la langue populaire, le cancer est désigné par des termes synonymes comme tumeur ou crabe.
Biologie
Histologie
On retrouve dans tous les cancers les éléments histologiques suivants :
une indépendance des cellules cancéreuses vis-à-vis des signaux qui stimulent normalement la multiplication des cellules ;
une insensibilité des cellules cancéreuses aux signaux et mécanismes anti-prolifératifs ;
une capacité proliférative qui n'est plus limitée (croissance à l'infini, résultant souvent en néoplasmes) ;
la disparition du phénomène d'apoptose chez ces mêmes cellules cancéreuses, autrement dit une forme d'"immortalité" agressive aux dépens du malade (on utilise notamment des cellules HeLa pour immortaliser in vitro des lignées cellulaires) ;
la régression ou dédifférenciation cellulaire vers une forme rappelant de plus en plus des cellules souches embryonnaires (comme si la cellule cancéreuse faisait le chemin inverse depuis l'état de cellule spécialisée/différenciée vers l'état de cellule œuf immature) ;
une capacité anormale à susciter l'angiogenèse ;
souvent l'acquisition d'un pouvoir invasif dans les stades avancés ;
des lésions dans les tissus environnants (nécroses), qu'il y ait ou non invasion tissulaire ;
sauf dans de très rares exceptions (exemple : cancer de la face chez le diable de Tasmanie, problèmes liés à une greffe…), il s'agit de cellules issues de l'individu touché par ce cancer (ce sont des cellules du soi).
C'est seulement si toutes ces caractéristiques sont réunies qu'il s'agit d'un vrai cancer, car il existe des hyperplasies tissulaires non-cancéreuse et même non-tumorales (exemple typique : les tissus cicatriciels présentent une surabondance de tissus conjonctifs, mais dont la nature n'est ni cancéreuse ni tumorale).
Typologie
Par type tissulaire
On distingue généralement :
les carcinomes : cancers d'un tissu épithélial (formés de cellules avec un pôle basal et un pôle apical) ;
les sarcomes : cancers proliférants dans des tissus conjonctifs comme les os ;
les cancers hématopoïétiques : cancer des cellules sanguines.
Par organe
Il existe un classement selon les organes touchés, par exemple :
le cancer du sein ;
le cancer du côlon (et, proche, celui du rectum) ;
le cancer du pancréas ;
le cancer de la prostate ;
le cancer du cerveau ;
le myélome : cancer de la moelle osseuse ;
les leucémies : cancers du sang ;
le sarcome de Kaposi : cancer des vaisseaux sanguins ;
les lymphomes : maladie de Hodgkin et lymphome non-hodgkinien ;
le cancer du testicule ;
le cancer du poumon, causé le plus souvent par la cigarette ou l'amiante ;
les métastases osseuses ;
etc.
Il existe presque autant de sources de cancer que de tissus dans l'organisme. Certains sont toutefois plus fréquents que d'autres.
Génétique
D'un point de vue pathologique, les cancers sont des maladies génétiques, c'est-à-dire qu'ils ont pour origine une modification quantitative ou qualitative de nos gènes. Comme il s'agit d'altérations génétiques somatiques qui ne sont présentes que dans le tissu malade, la plupart des cancers ne sont donc pas eux-mêmes héréditaires, seul un terrain plus ou moins favorable pouvant l'être. Les cancers familiaux (10 % des cancers humains) sont associés à une altération constitutionnelle (ou germinale) d'un gène. Cette altération est donc présente dans toutes les cellules de l'organisme, gamètes inclus. Elle peut être transmise à la descendance.
Il y a trois grandes catégories de gènes associés aux maladies cancéreuses : les oncogènes, les gènes suppresseurs de tumeurs et les gènes de réparation de l'ADN.
Les oncogènes (appelés proto-oncogènes lorsqu'ils sont dans leur état normal et oncogènes lorsqu'ils sont mutés, ou c-onc) sont les régulateurs positifs de la prolifération cellulaire. Ils deviennent hyperactifs et leur modification est dominante car il suffit qu'une des deux copies du gène soit modifiée. On a identifié actuellement plus de cent oncogènes. Les plus connus sont les gènes Ha-ras, myc, ou abl.
La seconde catégorie comprend les gènes suppresseurs de tumeurs qui sont des régulateurs négatifs de la prolifération cellulaire (les freins). Les deux copies de ces gènes sont inactivées dans les cancers.
La troisième catégorie correspond aux gènes des multiples systèmes de réparation qui sont capables de détecter et de réparer les lésions de l'ADN qui ont modifié les oncogènes ou les gènes suppresseurs de tumeur. Ces systèmes de réparation sont également inactivés dans les cellules cancéreuses.
Transformation cellulaire
La transformation cellulaire désigne ici les étapes successives de la cellule différenciée saine jusqu'au stade cancéreux.
Contrairement aux maladies génétiques comme la mucoviscidose, les myopathies ou certaines hémophilies qui sont des maladies monogéniques (un seul gène est généralement altéré), le cancer est une maladie multigénique. Chaque cancer a pour origine l'altération de 10 à 20 gènes. Ces altérations se produisent de manière successive, chacune d'entre elles favorisant la suivante (voir encadré). Cette suite d'altérations se produit généralement sur une très longue plage chronologique (5 à 20 ans) ; elle n'est pas aléatoire et pour chaque type de cancer, on a pu mettre en évidence d'une part une certaine spécificité des gènes altérés, et d'autre part une chronologie dans le développement des évènements.
Dans les cancers du côlon, cette succession d'événements comprend (entre autres) tout d'abord l'inactivation du gène suppresseur de tumeur APC, puis une mutation de l'oncogène Ha-ras suivi de l'inactivation du gène suppresseur de tumeur P53. Il y a d'autres événements qui restent à identifier. Le point essentiel est la spécificité des gènes altérés et leur chronologie. Dans un autre type de cancer, les gènes impliqués et la chronologie sont totalement différents. APC n'est altéré que dans les cancers du côlon et jamais dans les cancers de la peau. Par contre, l'altération de P53 peut être retrouvée dans pratiquement tous les types de cancers. Dans le cancer de la peau, contrairement au cancer du côlon, l'altération du gène P53 est l'un des premiers événements. Cette très grande diversité génétique est à la base de l'hétérogénéité de la pathologie cancéreuse. À l'intérieur même d'un type de cancer particulier comme le cancer bronchique, existent plusieurs sous-types (cancer bronchique à petites cellules, adénocarcinome, cancer bronchique à grandes cellules) chacun étant associé à des altérations génétiques particulières. La situation est identique pour d'autres cancers comme celui du sein, de l'estomac ou de la peau, chaque organe pouvant être associé à plusieurs types de cancers suivant le type histologique de la cellule ayant été à l'origine de la maladie.
Dédifférenciation
C'est le dernier stade de la transformation en cellule cancéreuse. C'est un processus au cours duquel la cellule perd ses spécifictés tissulaires et « retourne » à un état proche de la cellule souche. Cette capacité est liée à l'expression voire la surexpression de gènes en principe exprimés dans des cellules souches indifférenciées.
Une des problématiques liées à ces cellules tient au fait qu'elles sont un poids mort pour l'organisme (elles cessent progressivement d'assumer leurs fonctions tissulaires originales et propres à répondre aux besoins de l'organisme).
Origine
Environ 15 % des cancers humains peuvent être associés à des agents infectieux. Cela peut être des virus (virus de l'hépatite B et cancer du foie, papillomavirus humain et cancer du col de l'utérus, virus d'Epstein-Barr et lymphome de Burkitt), plus rarement des bactéries (Helicobacter et cancer gastrique) ou encore plus rarement des parasites (schistosomes et cancer du foie). Dans tous ces cas, outre l'infection, on trouve également des altérations d'oncogènes ou de gènes suppresseurs dans les tumeurs. L'agent infectieux n'intervient qu’à une étape du processus de transformation cellulaire.
L'origine des altérations qui modifient les oncogènes et les gènes suppresseurs de tumeurs est multiple. On les classe généralement en deux grandes catégories, exogène et endogène.
L'origine exogène correspond à toutes les expositions environnementales auxquelles un organisme est soumis. Cela va du tabac aux ultraviolets du soleil en passant par l'amiante, les radiations gamma, l'alcool et de nombreuses autres substances auxquelles un individu est exposé volontairement ou involontairement. Elles peuvent agir directement au niveau de notre ADN et provoquer des altérations (comme certaines molécules dans le tabac ou les ultraviolets), ou provoquer des états inflammatoires favorisant l'apparition de cellules cancéreuses (alcool).
Les altérations d'origine endogène sont provoquées en partie par des molécules issues de notre métabolisme comme les espèces réactives à l'oxygène. Chaque jour notre ADN subit des millions d'agressions de la part de ces molécules, mais dans la très grande majorité des cas, celles-ci sont réparées de manière très efficace. Néanmoins, il suffit d'une défaillance dans la réparation d'un gène important pour enclencher ou continuer un processus de transformation cellulaire. Des travaux récents (2007) suggèrent que les systèmes de réparation de l'ADN ont une efficacité qui diminue avec l'âge.
En 2000, dans leur article « The hallmarks of cancer », Robert Weinberg et Douglas Hanahan ont suggéré que la transformation cellulaire cancéreuse passe par l'acquisition d'au moins six propriétés :
indépendance vis-à-vis des signaux stimulant la prolifération. Les cellules normales ne se divisent que lorsqu'elles reçoivent un stimulus particulier. Les cellules tumorales n'ont plus besoin de ce signal ;
insensibilité aux signaux inhibiteurs ;
abolition de l'apoptose ou mort cellulaire programmée. En cas de stress ou d'anomalie ne pouvant pas être éliminée, une cellule normale se suicide en utilisant l'apoptose. Les cellules tumorales ont inactivé tous ces mécanismes pour mieux survivre ;
capacité proliférative illimitée : le nombre usuel de divisions cellulaires pour une cellule humaine est de 50 à 60 (sénescence cellulaire, limite de Hayflick), après quoi elle cesse de pouvoir se diviser (voir article Télomère). Les cellules tumorales continuent de se diviser sans limite visible grâce à l'activité de la télomérase qui est fortement active dans toutes les cellules cancéreuses ;
capacité de susciter l'angiogenèse. Les cellules tumorales (et la tumeur) ont un besoin important en oxygène pour survivre. Elles vont donc stimuler la formation de nouveaux vaisseaux sanguins afin d’oxygéner la tumeur ;
acquisition d'un pouvoir invasif. Les cellules tumorales sont capables de passer à l'intérieur d'un vaisseau sanguin afin d'être transportées dans un autre organe où elles vont générer une seconde tumeur (métastase).
Chronologie de la transformation cancéreuse
La cancérogenèse est causée par un rayonnement ou des substances cancérogènes entraînant des anomalies génétiques touchant l'architecture ou la séquence de l'ADN. À ce stade, le cancer en formation n'est cliniquement pas observable et n'a pas de conséquence fonctionnelle.
Les cellules cancéreuses acquièrent d'un mécanisme d'élongation ou d'entretien de l'ADN télomérique, ce qui leur permet de se diviser indéfiniment (immortalisation). C'est une étape-clé de l'immortalisation cellulaire qui est utilisée comme marqueur lors d’un diagnostic. La télomérase, un complexe enzymatique rallongeant les télomères par addition de séquences de télomères répétées aux extrémités des chromosomes est activée dans environ 80 % des tumeurs. La plupart des cancers produisent la télomérase, mais souvent à un stade tardif, la cancérogénèse débutant par une érosion importante des télomères.
Selon une théorie apparue au début du , le cancer apparaît quand quelque chose désorganise la multicellularité et que certaines cellules commencent à se comporter comme si elles étaient isolées. Des gènes actifs dans sept types de cancers solides ont été récemment étudiés du point de vue de leur ascendance ; ils remontent effectivement à des organismes unicellulaires et dans ces cancers les gènes d'origine animale étaient devenus silencieux. Selon les auteurs de ce travail, certains de ces gènes (connus pour être responsables de cancers) ont en outre tant de liens avec d'autres gènes que les traitements contre le cancer, ne ciblant qu'une seule de ces connexions ne peuvent qu'avoir des effets limités.
La formation d'un cancer – au sens strict – comporte deux étapes distinctes et nécessairement successives : cancérogenèse et tumorogenèse.
Cancérogenèse
Le stade cancérogenèse de la transformation cancéreuse nécessite deux étapes : l'initiation et la promotion. Ces deux étapes sont obligatoirement successives et l'initiation précède toujours la promotion, sans quoi le processus cancéreux s'arrête.
Initiation
L'initiation correspond à l'accumulation des anomalies génétiques.
L'initiation (ou transformation cellulaire) comporte deux éléments majeurs :
l'immortalisation : les cellules deviennent incapables d'initier leur propre mort (apoptose) ou ne répondent plus aux signaux extérieurs qui la déclenchent ;
la perte d'homéostasie. L'homéostasie est caractérisée normalement par un équilibre divisions/morts qui assure le maintien de la taille et de la fonctionnalité d'un organe. Dans notre cas, les cellules cancéreuses perdent la sensibilité aux signaux qui régulent la prolifération.
L'initiation est la conséquence de la carcinogenèse. L'action des carcinogènes mute des gènes importants dans le maintien de l'intégrité et des caractéristiques de chaque type cellulaire.
Il en résulte des pertes ou gains de fonctions cellulaires :
activation ou dérépression d'un proto-oncogène : les proto-oncogènes (appelés oncogènes lorsqu'ils sont mutés) sont souvent des activateurs de la multiplication ou des inhibiteurs de l'apoptose (BCL, BCLX1) ;
inhibition ou répression d'un gène suppresseur de tumeur aussi appelés anti-oncogènes : les gènes suppresseurs sont des inducteurs de l'apoptose ou des bloqueurs du cycle cellulaire (P53, BAC).
Promotion
La promotion recouvre la réception par la cellule de facteurs de prolifération qui vont entraîner les divisions. Ces signaux vont donc pérenniser les anomalies au cours des divisions, et ainsi assurer la descendance de la cellule anormale, qui va de surcroît accumuler de nouvelles anomalies génétiques (voir Transformation cellulaire).
La promotion est caractérisée par une grande instabilité génomique et une augmentation de la perte d'homéostasie.
L'instabilité génomique est due à des mutations de deux types de gènes :
les gènes portiers (gate keeper genes) : ils assurent le contrôle du passage à une étape ultérieure du cycle cellulaire. Une perte de fonction de ces gènes permet à la cellule cancéreuse de passer rapidement à la phase ultérieure du cycle cellulaire, donc in fine de proliférer de façon incontrôlée ;
les gènes soignants (care taker genes) : ils assurent physiologiquement la réparation des anomalies liées à l'ADN. Leur inactivation entraîne une instabilité accrue et une accumulation d'anomalies génétiques (mutation, perte d'hétérozygotie, modifications épigénétiques, aussi dénommées « épimutation » : hypo/hyperméthylation, désacétylation).
Ces points de contrôle et de réparation altérés, la cellule cancéreuse a désormais perdu la capacité à « reconnaître sa vieillesse », initier sa mort et réparer les dommages de son ADN. La réponse aux signaux de croissance physiologiques est en outre disproportionnée.
Ensuite, la cellule commence à produire ses propres signaux de prolifération (cf. infra) : la croissance incontrôlée d'un pool de cellules n'a alors plus de limite.
À ce stade, le cancer est infraclinique : c'est une masse de cellules qui survit dans l'organisme. L'environnement des cellules cancéreuses (ou stroma, microenvironnement) est dit non coopératif : il ne fournit pas aux cellules cancéreuses les nutriments et le soutien que leur développement réclame. Cette phase est critique dans le développement clinique du cancer : si le stroma reste non-permissif, le cancer n'évolue pas, ou alors très lentement. Si, en revanche, il peut s'établir une réciprocité de maintien entre cancer et stroma, le cancer envoie des signaux permissifs au stroma, qui se modifie en faveur du cancer et va lui apporter nutriments et soutien. Ainsi le cancer grossit, produit de plus en plus de signaux permissifs Dans le cas où la réciprocité s'établit, l'évolution du cancer reprend et passe à un stade clinique.
Le stroma devient permissif à deux conditions :
lorsqu'il est le siège d'une néoangiogenèse, c'est-à-dire d'une sécrétion par la tumeur de facteurs de croissance angiogéniques (VEGF) accompagnée d'une apparition des récepteurs à ces facteurs sur le stroma (VEGF-R) ;
lorsqu'il y a apparition de récepteurs tumoraux aux facteurs de croissances cellulaires (boucle autocrine) ou microenvironnementaux (boucle paracrine).
Tumorigenèse
Il s'agit du développement du cancer donnant des conséquences cliniques : il grossit dans des limites histologiques précises (on parle de cancer in situ), puis les dépasse et devient donc invasif avec dissémination très probable de métastases.
La néoangiogenèse et la mise en place d'une circulation sanguine stable et relativement efficace sont les préalables indispensables à cette phase : la croissance tumorale est telle qu'elle ne peut plus se contenter d'une diffusion à partir d'un stroma non permissif, mais nécessite des apports importants et dédiés.
La tumeur grossit jusqu'à atteindre la lame basale : le cancer est dit in situ et son risque de métastase est faible.
La croissance tumorale continue et la membrane basale se rompt, le cancer devenant alors invasif : les cellules cancéreuses ont de grandes facilités à atteindre les courants métastatiques (circulation lymphatique pour les carcinomes et circulation veineuse pour les sarcomes), et la dissémination dans le corps débute.
Évolution
De son foyer initial, le cancer va (en dehors de tout traitement ou si le traitement n'est pas efficace) :
se développer de manière locale. Il provoque dans ce cas une compression des organes voisins, voire un envahissement et une destruction des tissus adjacents ;
se développer de manière régionale. Il envahit les ganglions lymphatiques, où logent les cellules du système immunitaire ;
se propager à distance de la tumeur initiale et former des métastases. Il y a souvent une confusion chez les patients et leur famille : un cancer du sein avec des métastases au niveau du cerveau ne donne pas un cancer du cerveau ; c'est toujours le cancer du sein initial, mais qui s'est développé ailleurs. Il faut continuer à le traiter comme un cancer du sein. La localisation des métastases ne se fait pas complètement au hasard : les métastases de certains organes se localisent de préférence dans des types d'organes bien marqués. Voir à ce propos l'exemple des métastases osseuses (c'est-à-dire dans les os).
L'évolution dépend du type du cancer et de sa prise en charge : certains ne font que très peu de métastases et sont très sensibles aux traitements permettant d'aboutir dans la grande majorité des cas à une rémission complète et prolongée (ce terme de rémission est spécifique de la cancérologie et diffère de guérison par l'absence de certitude quant à une récidive à court, moyen ou long terme). D'autres sont difficilement maîtrisables et peuvent entraîner le décès à court terme. Une évaluation précise du type du cancer auprès d'un médecin spécialisé est donc indispensable.
De quoi meurt-on exactement quand on « meurt d'un cancer » ?
C'est une question fréquemment posée par ceux qui ont peine à croire qu'une petite tumeur puisse menacer tout un organisme.
La réponse est que la vie dépend de la bonne marche d'un certain nombre de fonctions, dont la respiration (au sens large, en incluant la distribution d'oxygène par la circulation sanguine), la digestion et l'excrétion (reins, foie). Selon celui des trois systèmes qui est altéré par les cellules cancéreuses, par exemple, le patient meurt — si l'on n'arrive pas à juguler la progression du mal :
d'insuffisance respiratoire ;
d'hémorragie interne ;
de dénutrition ;
d'empoisonnement, par accumulation de substances toxiques normalement filtrées et excrétées par les reins et le foie
Causes du cancer
Mutations génétiques aléatoires
Des études américaines de Christian Tomasetti et Bert Vogelstein ensuite rejoints par Lu Li, publiées en 2014 et 2017 parviennent à la conclusion que deux cancers sur trois sont dus à des mutations génétiques aléatoires et ne seraient donc pas liés à des causes héréditaires ou environnementales. Ces résultats ont néanmoins suscité la controverse et ne font pas consensus à l'heure actuelle. L'OMS estime que 30% à 50% des cancers peuvent être évités, en s'appuyant sur les causes actuellement connues.
Les facteurs de risque du cancer peuvent être endogènes (provenant de l'organisme) ou exogènes (extérieurs à l'organisme). L'étude sur des registres de vrais jumeaux ou des changements de taux de cancer chez les populations migrantes permet de démontrer la part environnementale de nombreux cancers.
Risques endogènes
Dans certains cas, l'apparition d'un cancer a une composante héréditaire. C'est le cas de quelques-uns comme certains cancers du sein. Certains cancers induits par certains comportements transmis de génération en génération (consommation d'alcool ou de tabac) peuvent être confondus avec un risque génétique vrai, et inversement, certains gènes prédisposant au cancer pourraient n'être activés que dans certaines circonstances (obésité, alcoolisme).
Risques dits « environnementaux »
Les facteurs exogènes de risque (facteurs non-génétiques ou « environnementaux ») dépassent le seul champ de l'environnement (au sens français du terme), puisque recouvrant aussi, par exemple, les bactéries et virus inducteurs de cancers. Ils sont pour partie liés à l'environnement et pour partie aux comportements à risque qui augmentent l'exposition de l'individu à ces facteurs.
Pour l'Académie nationale française de médecine (rapport 2007), le tabac reste la principale cause de cancer. Viennent ensuite l'alcool, le surpoids et l'insuffisance d'exercice physique, puis les expositions professionnelles et les traitements hormonaux de la ménopause chez la femme. La moitié des origines du cancer demeure inexpliquée.
Tabac
Le tabac est un facteur de risque majeur pour différents cancers (80 % des cancers du poumon, 75 % du larynx, 50 % de la vessie), il est aussi impliqué dans certains cancers du foie, du pancréas, de l'estomac, du rein, du col de l'utérus, du sein, du côlon-rectum, de l'ovaire et de certaines leucémies. C'est la première cause de mortalité évitable par cancer avec près de par an en France, soit environ 25 % de la mortalité totale par cancer.
Alcool
L'alcool est en France L'éthanol (alcool) - même à dose modérée est classé dans la liste des cancérogènes du groupe 1 du CIRC ; il augmente le risque de plusieurs cancers, d'autant plus que la dose ingérée est importante - il n'y a pas de dose sans effet. Les cancers les plus favorisés par l'alcool incluent le cancer du foie et le cancer du pancréas ; les cancers des voies aérodigestives supérieures : cancer de la bouche (langue, rhinopharynx, lèvres), cancer de l'œsophage, cancer de l'estomac ; et le cancer du sein, une femme augmente son risque de cancer du sein de 10 % par d'alcool par jour. Le rapport du Circ (Iarc, 2007) estime la part attribuable à l'alcool à 10,8 % de l'incidence des cancers et 9,4 % des décès par cancers chez l’homme et à respectivement 4,5 % et 3 % chez la femme. En 2015, on estime que la consommation d'alcool est responsable de plus de par cancer par an en France, sur un total de . L'alcool est un facteur de risque pour de nombreux accidents et maladies. Il a été estimé, pour l'année 2015, que (toutes causes confondues) étaient attribuables à l'alcool par an en France, sur un total de toutes causes confondues.
Alimentation
L'alimentation joue un rôle dans la survenue ou la prévention de cancers, elle serait particulièrement impliquée dans la forte prévalence du cancer colorectal qui touche environ et en tue par an en France. Selon le Fonds mondial de recherche contre le cancer, 30 à 40 % des cancers seraient imputables à l'alimentation. Outre l'alcool cité plus haut, la consommation excessive de viandes rouges, de charcuterie ou de sel et les mycotoxines pourraient augmenter le risque de cancer et des ovaires, mais le lait réduirait le risque de cancer colorectal.
La consommation de viandes rouges est souvent citée comme un facteur probable des cancers colorectaux, sauf dans le cas d'une consommation modérée ( par jour). Plusieurs méta-études jugent cependant les données statistiques insuffisantes pour conclure, mais l'OMS et le CIRC ont jugé en 2015 que la viande rouge devait être classée en cancérigène probable (groupe 2A) et les charcuteries en cancérigène (groupe 1). Le lien entre la consommation de viandes transformées (charcuteries par exemple) et certains cancers (colorectal, œsophage et estomac) semble mieux établi. Plusieurs études attribuent l'effet cancérigène des viandes transformées à l'ajout d'agents de conservation à base de nitrites absents dans la viande fraîche. Les nitrites sont des précurseurs d'une famille de composés cancérigènes, les nitrosamines. L'exposition aux nitrosamines, associée à la consommation de viande et de poisson transformés - dont en particulier les produits fumés - augmente le risque de cancer de l'estomac. La consommation de légumes conservés en saumure acide (de type pickles) augmente le risque de cancer de l'estomac et de l’œsophage, ils contiennent eux aussi de grande quantité de précurseurs de nitrosamines.
Il existe aussi un lien entre consommation de viandes rouges ou transformées avec le cancer du pancréas, sans que les graisses saturées ne puissent être incriminées ; pour les auteurs, l'effet du mode de cuisson sur le sur-risque est à explorer. Le mode de cuisson de la viande comme des aliments végétaux semble effectivement jouer un rôle important dans leur potentiel cancérigène. Deux composés, l'acrylamide et le benzopyrène, produits par les cuissons à hautes températures (friture, en particulier pour les produits de pomme de terre frits ; cuisson au contact de la flamme, en particulier pour les viandes) sont plus particulièrement cités parmi les facteurs de risques reconnus.
Une forte consommation de sel est corrélée à un risque plus élevé de cancer de l'estomac. Les consommations de maté et de noix de bétel sont corrélées à un risque plus élevé de cancer de l'œsophage et/ou du pharynx.
La consommation de matières grasses saturées pourrait aussi être un facteur de risque, en particulier pour le cancer colorectal, certaines matières grasses pouvant toutefois avoir un effet protecteur comme les huiles de poisson et l'huile d'olive, les méta-analyses étant cependant moins catégoriques.
Outre les mycotoxines évoquées plus haut (dont en particulier l'aflatoxine), d'autres contaminants cancérigènes peuvent être présents dans les aliments, parfois naturellement (hydrazines dans les champignons frais par exemple), parfois à des teneurs anormalement élevées pour cause soit de concentration tout au long de la chaîne alimentaire (métaux lourds dont en particulier le cadmium - par exemple dans le foie de bœuf ou l'hépatopancréas des crustacés, soit de contamination de l'environnement : métaux lourds de nouveau dont en particulier l'arsenic dans les eaux de certains pays comme le Bangladesh, hydrocarbures aromatiques polycycliques, furfural, dioxine - par exemple dans le lait et les produits laitiers).
Sur le plan des facteurs protecteurs, la consommation régulière de fruits et légumes diminue le risque de survenue d'un cancer. Une étude publiée dans Food and Chemical Toxicology estime qu'une augmentation de la consommation de fruits et légumes éviterait de cancer par an aux États-Unis en ne générant que dix cas liés aux résidus de pesticides. En revanche, la consommation en quantité élevée d'agrumes (plus de six fois par semaine) augmenterait le risque de cancer de la peau. La recherche met en évidence le lien entre plusieurs substances d'origine végétale et la réduction de risque de certains cancers : brassicacées (choux, brocolis, etc.), ail, lycopène et autres caroténoïdes, flavonoïdes, huile d'olive, mais c'est bien la consommation de fruits et légumes en général - et non de compléments alimentaires - qui est encouragée par les pouvoirs publics. La consommation de fibres - typiquement apportées par les fruits, les légumes et les céréales entières - réduit aussi le risque de cancer. La pratique du jeûne intermittent, de la diète cétogène, et de la restriction calorique, les régimes pauvres en glucides et riches en protéines et Atkins pourraient avoir un effet protecteur et améliorer les chances de survie des malades. L'apport en oméga-3 - souvent mis en avant dans la littérature grand public - pourrait avoir un effet. Une étude stipule que, après étude des données relatives à 48 essais randomisés et contrôlés et à 41 études de cohortes, .
Enfin, et parce qu’ils contribuent à l’obésité, des apports énergétiques excessifs (alimentation trop riche c’est-à-dire trop dense en calories, une consommation excessive de boissons sucrées ou de grandes tailles de portion) sont une cause indirecte de cancer.
Obésité
L'obésité jouerait un rôle dans près de 4 % des cancers, et pour beaucoup des cancers hormono-dépendants (du sein et de l'utérus, et semble-t-il colorectal, de la vésicule biliaire, de la prostate, du pancréas et des reins ; à cause d'une production œstrogénique anormale et accrue dans les tissus gras).
Un indice de masse corporelle de 30 à 35 (seuil de l'obésité) augmente d'un tiers le risque de mourir du cancer. auraient été causés par l'obésité par an entre 2000 et 2010. Une étude américaine récente a conclu que 9 % des cas de cancer colorectal, 17 % des cas de cancer du sein, 21 % des cas de cancer de la vésicule biliaire, 24 % des cas de cancer du rein, 28 % des cas de cancer du pancréas, 35 % des cas de cancer de l'œsophage et une écrasante majorité de 49 % des cas de cancer de l'endomètre avaient l'obésité comme cause probable. De plus, les chances de survie sont moindres chez l'obèse, car leur cancer est souvent détecté plus tardivement. Aux États-Unis où l'obésité a fortement progressé (touchant 15 % des enfants et adolescents de 6 à 19 ans en 2000, avec 65 % des adultes étant soit en situation d'embonpoint, soit obèses, soit 3 fois plus qu'en 1980), elle serait même déjà la cause de 14 % des décès par cancer chez les hommes et 20 % chez les femmes (devant le tabagisme).
Probablement pour les mêmes raisons (hormonales), l'obésité de la mère aggrave aussi le risque de cancer du testicule chez le futur enfant (il y en avait déjà un indice avec un taux plus faible de cancer des testicules observé chez les hommes conçus durant la dernière guerre mondiale en Europe de l'Ouest, alors que la nourriture était rationnée). Pourtant, environ 40 % des gens sondés sur tous les continents ne connaissaient pas le lien entre obésité et cancer. Le message de la campagne mondiale 2009 contre le cancer de l'UICC était qu'environ un cancer sur trois parmi les cancers les plus communs pourrait être évité par un poids normal, entretenu par une alimentation saine et équilibrée et une activité physique suffisante.
Une étude récente a conclu que le risque de cancer du pancréas double pour ceux qui étaient obèses ou en surpoids à l'adolescence, par rapport à ceux qui n'ont jamais été obèses ou en surpoids. Sur tous les cas de cancer étudiés, 27 % ont été attribués à l'obésité (les autres facteurs de risque pour ce type de cancer sont surtout le tabagisme - 25 % des cas -, puis le diabète).
Activité physique
L'activité physique pratiquée au quotidien a un effet protecteur vis-à-vis du cancer. Cet effet est plus marqué pour le cancer du côlon, du sein, de l'utérus et des poumons.
Polluants
Le rôle exact des polluants dans la genèse des cancers reste difficile à évaluer, sauf dans le cas des expositions professionnelles où de nombreuses reconnaissances officielles confirment le lien entre cancer et exposition aux polluants. Les risques associés au contact en milieu professionnel avec des produits cancérogènes sont reconnus pour de nombreuses substances : amiante, benzène, trichloréthylène, arsenic, formaldéhyde, gaz moutarde, iode 131, les poussières de bois, le goudron de houille et la suie. Les mycotoxines peuvent être inhalées dans des locaux insalubres, l'effet à long terme est cependant mal quantifié. L'exposition aux pesticides est responsable de certains cancers (lymphome, leucémie, prostate) chez les agriculteurs, en particulier les arboriculteurs et viticulteurs. L'incidence d'autres cancers chez les agriculteurs est moindre que dans l'ensemble de la population, notamment en raison d'un mode de vie plus sain (vie active, moins de fumeurs). L'OMS estime à 10 % la proportion de cancers liés au travail, ce qui correspond à plus de annuels dans le monde. En France 2,5 à 3 millions de travailleurs seraient exposés, générant 11 à nouveaux cas de cancer par an, dont seulement 15 à 30 % seraient officiellement reconnus. Une autre étude comptabilise environ 12 000 cancers dus à l'exposition professionnelle en France en 2015. Néanmoins, ces comptabilisations sont partielles car elles reposent sur les causes actuellement avérées de cancers et sur les données d'exposition dont on ne dispose que pour une partie d'entre eux. Par construction, il s'agit donc d'une sous-estimation.
Radiations solaires
Les UV du soleil sont cancérigènes. Il est notamment important d'éviter une surexposition au soleil, ou d'utiliser des crèmes solaires dont l'effet protection est démontré lors d'une exposition prolongée au soleil.
Microorganismes et virus
Les microorganismes (comme les bactéries) et les virus, font partie des facteurs exogènes du cancer. Certains cancers peuvent être induits par des virus, tels le cancer du col de l'utérus provoqué par le VPH.
Perturbateurs endocriniens
Mimant les hormones naturelles, certains perturbateurs endocriniens sont fortement soupçonnés d'initier des cancers dits « dépendants des hormones » (par exemple, le cancer du sein) ; la perturbation peut se produire in utero et donner par exemple des cancers du testicule, ou d'autres types de cancers susceptibles d'être induits par des molécules telles que le distilbène.
Éclairage artificiel
L'éclairage artificiel est évoqué, et parfois assimilé à la catégorie pollution lumineuse (pour le cancer du sein au moins), via une perturbation endocrinienne chez les femmes exposées à une lumière artificielle la nuit. Les femmes travaillant en équipe de nuit ont un risque de cancer du sein plus élevé.
Radioactivité
Les rayonnements ionisants, artificiel ou naturel, sont cancérigènes au-delà d'un seuil estimé à 100 à . Les risques associés à des doses dites faibles (inférieures à ) sont mal connus. Une étude publiée en 2015, coordonnée par le Centre international de recherche sur le cancer, conclut que le risque existe aussi pour de faibles expositions. Les risques de pollution radioactive militaire, industrielle ou accidentelle sont encadrés par des règles de radioprotection.
Nanomatériaux
Certains nanomatériaux ont une toxicité avérée, et/ou une génotoxicité potentielle, aggravée par la taille infime de ces particules qui peuvent ainsi atteindre l'ADN et le génome. Ils sont suspectés de contribuer à certains cancers. Un projet européen Nanogenotox doit pré-évaluer cette question, ou au moins proposer des outils de mesure du risque, sur la base de tests faits sur 14 matériaux à base de dioxyde de titane, silice et nanotubes de carbone. Ces trois nanomatériaux ont été choisis car déjà utilisés dans des cosmétiques, aliments, produits de consommation courante.
Sexualité non protégée
Les rapports sexuels de toutes natures qui ne sont pas protégés en raison des risques de contamination par certaines souches du VPH qui peuvent causer des verrues génitales ou anales, et d’autres encore peuvent évoluer en cancer du col utérin, de l’anus, du pénis ou de la gorge.
Prévention
Il convient de faire la différence entre la prévention, qui cherche à diminuer la survenue de la maladie en luttant contre ses facteurs favorisants, et le dépistage, qui cherche à mettre en évidence une maladie de manière précoce pour la traiter plus facilement.
La prévention du cancer se fonde sur :
l'évitement ou la diminution de l'exposition aux cancérogènes de l'environnement et industriels : principalement, la lutte contre le tabagisme, la consommation excessive d'alcool et de graisses animales, l'exposition excessive au soleil, les normes de construction (désamiantage), radioprotection, manutention de produits dangereux dans le cadre professionnel, étude REACH ;
le rôle protecteur (« oncostatique ») de certains éléments : fibres, vitamines et autres antioxydants (céréales, légumes verts, fruits), ainsi que le thé vert (plus que le noir) ou le chocolat, et plus précisément les aliments contenant de la catéchine. Consommer une gousse d'ail par jour réduirait de moitié le risque de cancer de l'estomac, du côlon et du rectum.
En France, le « Plan Cancer » (2003-2007/2009-2013) prévoit une réorganisation de la recherche médicale, le renforcement de la prévention primaire, des efforts de dépistage, une amélioration de la prise en charge des maladies, des aides à l'insertion sociale des malades et des actions pour améliorer l'environnement.
Dépistage
Il consiste en la détection la plus précoce possible de lésions précancéreuses ou de cancers, chez des personnes ne présentant pas encore de symptômes évidents. Le but est de trouver, dans une population donnée, des lésions que l'on peut encore traiter facilement : si l'on attend les symptômes, il est souvent nécessaire d'avoir recours à des traitements plus « lourds » pour traiter la maladie.
Cela se fait par la clinique (l'examen du patient) : palpation des seins, toucher rectal et des examens paracliniques (scanner, IRM, tomographie optique ou parfois échographie). Certains dépistages ont prouvé leur intérêt en diminuant le nombre de décès par cancer : le frottis du col utérin, pour dépister les lésions précancéreuses et les petits cancers du col utérin et les examens colorectaux. La mammographie, pour dépister des cancers du sein à un stade précoce, a fait l'objet de plusieurs controverses, en raison d'un fort accroissement des faux-positifs dans la population de moins de 50 ans, et il existe un consensus pour ne la pratiquer de façon systématique qu'au-delà de cet âge. Pour autant, si tous les acteurs en rejettent l'idée avant 50 ans, tous n'adhèrent pas au principe d'un dépistage systématique après cet âge.
Pour Sorensen , les fièvres prolongées non-expliquées (FPI) sont un marqueur de néoplasies occultes.
Diagnostic
Même s'il existe des éléments permettant d'identifier un cancer avec une grande probabilité, le diagnostic de certitude ne se fait que sur analyse au microscope (anatomopathologie) d'un échantillon de la tumeur (éventuellement aidé par d'autres techniques comme le scanner, l'IRM voire parfois l'échographie). Cet échantillon vient soit d'une biopsie (simple prélèvement d'un morceau de la tumeur) qui peut être faite, suivant la localisation, suivant différentes procédures (fibroscopie, ponction à travers la peau…), soit d'une pièce opératoire (tumeur enlevée par le chirurgien).
De nouvelles méthodes de diagnostic basées sur l'intelligence artificielle sont maintenant utilisées pour l'analyse, la détection et le suivie des patients. en se basant sur les images radiologiques, histologique et/ou les caractéristiques biologiques du patient, le modèle peut prédire avec une bonne précision le type de cancer et/ou le stade de la maladie. (Glioma, Cancer du sein, Cancer de poumons, etc)
Traitements
Historique
Cet historique est surtout basé sur la revue MIT Technology Review :
vers 1880 : le chirurgien William Stewart Halsted soutient que la réapparition des tumeurs après l'intervention chirurgicale est due à des traces non éliminées. Il promeut la mastectomie radicale.
1896 : Emil Grubbe utilise pour la première fois un tube à rayons X pour effectuer une radiothérapie sur Rose Lee atteinte d'un cancer du sein.
1949 : le gaz moutarde est approuvé par la FDA. C'est la première chimiothérapie acceptée après que la démonstration a été faite que le gaz moutarde détruisait les globules blancs malins chez les patients atteints de lymphome.
1957 : Les premières transplantations de moelle osseuse sont effectuées à Seattle. Bien que les six patients traités meurent dans les 100 jours, la technique est une percée.
1981 : le premier vaccin contre l'hépatite B, responsable de certains cancers du foie, devient le premier vaccin contre le cancer mis en circulation aux États-Unis.
1995: James Allison réussit à soigner des souris en utilisant un nouveau type de traitement : un inhibiteur de point de contrôle.
1997 : l'anticorps rituximab est approuvé pour traiter le lymphome non-Hodgkinien. C'est le premier médicament ciblé moléculaire contre le cancer.
2006 : le traitement du cancer entre dans l'ère de la génomique. Les scientifiques de Johns Hopkins appliquent le séquençage d'ADN à grande vitesse à 22 tumeurs.
2006 : la vaccination en masse commence contre le virus du papillome humain, la cause principale du cancer du col de l'utérus.
2011 : Ipilimumab ou Yervoy est approuvé pour traiter le mélanome avancé. C'est le premier inhibiteur de point de contrôle à être commercialisé.
2016 : reconnaissant les « progrès incroyables » en immunothérapie, le président Barack Obama et le vice-président, Joe Biden, annoncent un nouveau « plan cancer » avec pour objectif de guérir le cancer.
2017 : le premier traitement à base de CAR a été approuvé par la FDA américaine en pour le traitement de leucémies chez l'enfant et les jeunes adultes.
2018 : l'immunothérapie est devenue incontournable dans le traitement des cancers et tend à remplacer pour certains cancers les chimiothérapies.
2019 : Le séquençage du génome entier des tumeurs humaines a conduit une équipe de chercheurs à publier une première liste établissant un lien entre des agents cancérigènes environnementaux précis et des mutations génétiques responsables de certains cancers.
2022 : une jeune fille atteinte de leucémie a été traité avec succès avec la technologie CRISPR, alors que les traitements usuels restaient inefficaces.
Description
Le traitement est effectué en milieu spécialisé, en règle sur une stratégie définie par une équipe médicale pluridisciplinaire (c'est-à-dire comportant des médecins de plusieurs spécialités : oncologie, radiothérapie, chirurgie, gynécologie, gastro-entérologie).
Il nécessite d'avoir un diagnostic de certitude et de connaître le type du cancer ; d'évaluer son extension locale, régionale et la présence ou non de métastases ; et d'évaluer l'état général du patient (âge, fonctions cardiaque et rénale, présence d'autres maladies).
Suivant les cas, il repose sur :
l'exérèse (l'ablation) chirurgicale large de la tumeur quand cela est possible, large voulant dire que le bistouri du chirurgien passe uniquement par des tissus sains ;
un traitement mini-invasif percutané par radiofréquence, micro-ondes ou cryothérapie en complément ou en alternative à la chirurgie ;
une chimiothérapie, prescription de médicaments s'attaquant au cancer et à ses métastases ;
une radiothérapie, l'irradiation de la tumeur permettant de faire diminuer, voire disparaître celle-ci.
Certains cancers peuvent bénéficier également :
d'un traitement hormonal ;
d'un traitement à visée immunologique consistant à augmenter l'action du système immunitaire ; une piste est notamment explorée, qui associe l'interleukine 7 (IL-7) à un vaccin viral pour inciter le système immunitaire à attaquer les tumeurs. Ces travaux ont aussi montré comment l'IL-7 casse les barrières qui freinaient la réponse immunitaire aux tumeurs.
d'un traitement à base d'ultrasons, une technologie en plein développement s'appuyant sur la focalisation d'un faisceau ultrasonore très puissant sur une métastase ;
d'un traitement par photochimiothérapie qui consiste à détruire les cellules cancéreuses (notamment dans les cancers de la peau) au moyen de substances chimiques devenant toxiques à la lumière.
Souvent, plusieurs de ces types de traitements sont nécessaires chez un même patient. Il ne faut pas oublier le traitement des conséquences de la tumeur, la prise en charge des effets secondaires du traitement et le traitement de la douleur.
Chirurgie
L’exérèse est une technique nécessitant des équipes entrainées à traiter le cancer diagnostiqué. Pour ce faire, en France, les ARS délivrent des habilitations aux établissement habitués à traiter tel ou tel cancer et pratiquant un nombre d’intervention annuel suffisant. Toutefois, des établissements ne disposant pas de cette habilitation pratiquent ces opérations prétextant une situation d'urgence qui n'est généralement que relative. De ce fait, un transfert vers un établissement spécialisé reste possible.
L'infographie publiée par France Info récapitule le nombre d'opérations par cancer et par établissement en moyenne annuelle entre 2016 et 2018.
Médecine personnalisée
La médecine personnalisée permet à l'aide du développement des diagnostics moléculaires de cibler les anomalies spécifiques à chaque tumeur. Elle comprend les traitements d'immunothérapie et les thérapies ciblées.
Le profilage moléculaire des tumeurs, permet en analysant en profondeur l'ADN, l'ARN et les protéines des tumeurs de proposer des options thérapeutiques plus adaptées à chaque patient.
Chaque cancer et chaque patient est différent, il est donc indispensable d’utiliser les armes les plus adaptées à chaque cas. C’est ce que l’on appelle la médecine personnalisée.
La médecine propose une avancée majeure dans ce sens en permettant l’analyse très précise des tumeurs solides (profilage moléculaire).
En effet, chaque cancer possède ce que l’on pourrait comparer à une empreinte digitale, les biologistes peuvent la lire à travers son ADN et ses protéines. Ces signatures renseignent sur les forces et faiblesse de chaque tumeur et permettent de dresser la liste des médicaments les plus susceptibles d’affaiblir le cancer efficacement. Grâce à l’analyse complète (ADN et protéines) des tumeurs, les oncologues peuvent donc proposer à leurs patients atteints de cancers métastatiques des traitements personnalisés, et parfois même encore en phase d’essai clinique. Objectif : lutter de manière hautement ciblée contre le cancer.
Souvent, les oncologues n’ont accès qu’à quelques analyses restreintes remboursées par la Sécurité sociale et ne peuvent pas proposer ce profilage complet.
Profiler une tumeur cancéreuse exige la maîtrise d’une batterie de tests en laboratoire et d’analyses pointues, qui chiffrent le coût de l’opération à plusieurs milliers d'euros.
Le profilage moléculaire des tumeurs : pour qui est-ce conseillé ?
Il ne s’agit pas d’un test pour détecter un cancer ou un risque de développer un cancer.
Cette analyse profonde de la tumeur n’est indiquée que pour les patients adultes déjà diagnostiqués pour un cancer solide avancé ( ou ). Un cancer solide veut dire un cancer d’un ou de plusieurs organes, à l’opposé d'un cancer liquide, c’est-à-dire du sang ou de la moelle.
Les cancers moins avancés, les leucémies, les myélomes ou les cancers chez l’enfant ne sont malheureusement pas concernés par ce remboursement car les techniques sont différentes et les bénéfices pour les patients moins clairs.
Quelles sont les chances qu'un test de ce type permette de trouver un meilleur traitement pour le patient ?
Effectuer un profilage moléculaire n’est malheureusement pas une garantie pour trouver une solution pour tout le monde.
Dans le cancer métastatique avancé, une étude scientifique a montré qu’une option thérapeutique était trouvée pour 92 % des patients. Mais comme chaque cancer est différent, il peut arriver qu'aucune alternative ne soit trouvée. Cela dépend du type de cancer, de sa gravité, du traitement déjà pris et de nombreux autres paramètres. Seul un oncologue peut évaluer les chances de chaque cas.
Comment ça marche ?
L’oncologue, après avoir commandé une analyse spécifique chez une firme spécialisée, recevra un kit pour transport d'échantillon. Le médecin enverra gratuitement une biopsie récente (petite partie de la tumeur ou de l’échantillon de sang) à cette société.
L’analyse sera faite dans un délai de 7 à 10 jours et les résultats seront transmis à l’oncologue. Il obtiendra ainsi de nombreuses informations sur la carte d'identité spécifique de la tumeur avec, dans de nombreux cas, des recommandations de traitement personnalisés.
Si le rapport d’analyse suggère des nouveaux traitements, sont-ils disponibles ou remboursés ?
Une liste de médicaments potentiellement efficaces du monde entier et pour de nombreux types de cancer est fournie au docteur. Ces traitements ne sont pas nécessairement disponibles ou remboursés dans votre pays. Dans certains cas, si un médicament n’est pas officiellement disponible ou remboursé, il peut vous être suggéré de prendre part à un essai clinique ou un usage compassionnel. Si vous êtes dans le cas, demandez à l’oncologue quelles sont les meilleures options.
Dans une publication récente, l'oncologue a pu prescrire un traitement dans 60,4 % des cas, conformément à la recommandation de l’analyse moléculaire.
Le patient a-t-il une chance réelle de répondre au traitement et de vivre plus longtemps ?
Chaque patient est différent et un traitement peut réagir différemment selon les patients. Les tests peuvent suggérer des médicaments potentiellement plus efficaces ou d’informer sur certains traitements inefficaces ou toxiques pour le patient. Si le traitement s’avère en effet efficace, cela peut améliorer l’espérance de vie ou la qualité de vie. Dans des publications récentes, la moitié des patients présentait une nette amélioration de la survie. L’oncologue est le meilleur conseil pour orienter vers le choix le plus judicieux au cas par cas.
Immunothérapie
Après des décennies de déceptions dans le traitement du cancer, l'utilisation de l'immunothérapie a finalement atteint l'âge de maturité et a entraîné un véritable changement de paradigme dans le traitement du cancer pour de nombreux types de tumeurs. Avec l'avènement de nouvelles immunothérapies basées sur une compréhension croissante du système immunitaire humain, la guérison est devenue une possibilité réelle pour de nombreux patients. Contrairement aux chimiothérapies qui permettent parfois de détruire 99 % de la tumeur mais où le 1 % restant résiste à la chimiothérapie et cause souvent une rechute, les immunothérapies permettent souvent d'éliminer durablement les tumeurs. Une molécule, appelée PD-1, a rapidement été identifiée et ciblée avec succès par des inhibiteurs de points de contrôle. Le Yervoy développé par Bristol-Myers Squibb a été le premier traitement approuvé en 2011 par la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis pour le traitement du mélanome. Trois ans plus tard, la FDA a approuvé le pembrolizumab (Keytruda) et le nivolumab (Opdivo) deux inhibiteurs de PD-1 respectivement de Merck et de Bristol-Myers Squibb. L'un et l'autre ont été approuvés pour traiter certains types de cancer du poumon, de cancer du rein et de lymphome de Hodgkin, créant la plus importante nouvelle classe de médicaments contre le cancer depuis un siècle.
Le renouveau de l'immunothérapie comprend différentes stratégies parfois associées dont des virus anti-cancer, des lymphocytes T génétiquement reprogrammés (notamment à l'aide de récepteur antigénique chimérique, voir aussi : transfert adoptif de cellule) et des vaccins conçus pour susciter une réponse immunitaire contre la tumeur.
En , plus de étaient recherchés pour participer à des études pour des médicaments ciblant une seule protéine appelée PD-1. Le nombre total d'essais d'immunothérapie en cours dépasse en vraisemblablement , d’après Jeff Bluestone, immunologiste à l'Université de Californie à San Francisco.
Même si ces nouvelles thérapies font naître de grands espoirs, les traitements ne sont pas encore efficaces pour tous les malades. En effet, pour un grand nombre de patients, les traitements n'apportent pas les effets escomptés. Par exemple, dans le cas du Yervoy seuls 20 % des patients atteints de mélanome métastatiques peuvent être guéris. Le protocole Keytruda remplace cependant désormais la chimiothérapie pour certains types de cancer du poumon. Des essais cliniques basés en particulier sur des lymphocytes T et sur les lymphocytes NK, paraissent cependant très prometteurs.
L'INSERM a mis en évidence que les vaisseaux HEV étaient le principal moyen d'accès des lymphocytes tueurs aux tumeurs. Ainsi, dans le cas du mélanome métastatique, les tumeurs irriguées par un grand nombre de vaisseaux HEV répondent mieux à l’immunothérapie anti-PD-1 plus anti-CTLA-4. Un traitement visant à augmenter la proportion de vaisseaux HEV dans les tumeurs pourrait être une voie d’amélioration de l’efficacité de l’immunothérapie.
Le taux de réponse d'un patient aux immunothérapies peut être estimé en réalisant une analyse moléculaire complète de la tumeur par profilage moléculaire des tumeurs.
Thérapies ciblées
Les thérapies ciblées visent à bloquer certains mécanismes spécifiques des cellules cancéreuses comme leur vascularisation ou leur croissance, ou à déclencher leur mort programmée (apoptose). D’importants progrès thérapeutiques ont été réalisés au cours de la dernière décennie grâce aux thérapies ciblant les voies de signalisation impliquées dans la croissance et la survie des cellules tumorales, et ces traitements ont démontré leur efficacité pour une partie des patients. Ces traitements créent moins de dommages aux cellules et tissus sains environnant les tumeurs et composant l'organisme du malade.
Traitements alternatifs
En médecine, les traitements reposent sur des études scientifiques de bonne qualité, qui sont nécessaires avant qu'un traitement puisse être considéré comme efficace. Il existe de nombreux traitements alternatifs, mais l'évaluation scientifique de leur efficacité est souvent soit inexistante, soit non validée en pratique clinique, c'est-à-dire validées dans des modèles expérimentaux ou animaux, mais pas chez l'humain. Par exemple, de nombreuses substances tuent les cellules cancéreuses en laboratoire ou chez l'animal, mais fonctionnent mal chez l'humain.
De nombreuses personnes se tournent vers des traitements alternatifs pensant qu'ils n'ont pas d'effets négatifs, ce qui n'est pas toujours le cas, certains étant nocifs et pouvant même entraîner la mort. D'autre part, le simple fait de retarder un traitement reconnu peut permettre au cancer de se développer et d'atteindre d'autres parties du corps.
Certains traitements alternatifs sont assimilables à du charlatanisme ou de la fraude, ces méthodes étant souvent basées sur des théories de la maladie qui sont contraires aux idées scientifiques reconnues, de simples témoignages de patients étant parfois utilisés comme preuves. Ces « remèdes miraculeux » prétendent souvent soigner d'autres maladies que le cancer.
Quelques exemples de traitements alternatifs :
La supplémentation de très fortes doses de vitamine C en médecine orthomoléculaire, dont l'idée initiale a été donnée par Irwin Stone, reprise par Linus Pauling (mort d'un cancer de la prostate, à l'âge honorable de 93 ans toutefois) et notamment Matthias Rath (dont les travaux sont très controversés). Un effet favorable semble exister chez les cultures cellulaires ou chez des animaux, mais aucune preuve satisfaisante n'existe chez l'être humain à titre curatif, ou préventif. La Société Suisse de lutte contre le cancer souligne en particulier les faiblesses du dossier scientifique de Matthias Rath.
Il existe de nombreux régimes alimentaires censés lutter contre le cancer, par exemple : la cure de raisin de Johanna Brandt, la cure anticancer de Rudolf Breuss, l'instinctothérapie de Guy-Claude Burger, des régimes végétariens, le régime cétogène, la méthode de Gerson-Kelley, la diététique de Kousmine, le régime et la thérapie du Moerman, la thérapie de Livingtone-Wheeler, le zen macrobiotique. Certaines théories utilisent le jeûne thérapeutique dans le but de « détoxifier » l'organisme ou pour faire « maigrir » les tumeurs. Les preuves scientifiques disponibles ne soutiennent pas une efficacité significative contre le cancer chez l'humain. Des périodes de jeûne même de courte durée peuvent avoir des effets négatifs sur certaines personnes affaiblies, sur de longues périodes, les effets peuvent être plus graves et même entraîner la mort.
D'autres méthodes font appel à la guérison par la foi et la prière, depuis l'Antiquité, il existe notamment aux États-Unis des évangélistes guérisseurs. La chirurgie psychique est pratiquée par des guérisseurs aux Philippines, la méthode très controversée de Hamer en Allemagne et en France
Voir aussi les travaux de Mirko Beljanski. Par ailleurs, G. Edward Griffin prétend que le cancer résulterait notamment d'une carence en vitamine B17 ordinairement appelée amygdaline ou laetrile. Le professeur Didier Raoult a exposé dans Le Point en 2014 les travaux de William Coley, qui ont fait l'objet d'un article dans la revue .
Un autre traitement alternatif, ou plutôt une approche alternative, est la chronothérapie. Elle consiste à administrer les agents anti-cancers à des moments spécifiques de la journée pour maximiser les bénéfices du traitement et réduire les effets secondaires. Elle se dirige plus vers une médecine spécialisée pour les rythmes endogènes de chaque patient.
Règles hygiénodiététiques
Une étude de l'Institut national du cancer publiée en 2020 se donne pour objectif d'évaluer scientifiquement l'intérêt de différents régimes alimentaires étudiés chez les personnes souffrant ou ayant souffert d'un cancer. Cette étude compile 63 méta-analyses, 22 analyses poolées, 65 essais d'intervention et 93 études de cohorte. Les résultats validés sont classés en trois niveaux de confiance : suggéré, probable, convaincant.
Cette étude confirme les facteurs de risques suivants :
l'obésité notamment pour le cancer du sein, colorectal et du rein ; elle réduit par contre le risque de cancer du poumon ou de l’œsophage ;
l'insuffisance pondérale (maigreur) pour le cancer colorectal ou du poumon ;
la sarcopénie pour les cancers de l'œsophage, du pancréas, du foie et de l'estomac.
Concernant l'alimentation, les résultats validés scientifiquement font défaut :
les fibres alimentaires s'avèrent bénéfiques dans le cas du cancer du sein et du cancer colorectal ;
une alimentation peu grasse est favorable dans le cas du cancer du sein ; les graisses végétales semblent protectrices dans le cas du cancer de la prostate contrairement aux graisses saturées ;
la supplémentation en vitamine C, D et E présente un intérêt dans le cas du cancer du sein, notamment ; la supplémentation en acides aminés à chaine ramifiée pourrait réduire le risque de mortalité global du cancer du foie.
L’intérêt potentiel du soja ou d'extraits de Coriolus versicolor est à prendre avec précautions du fait d'absence de précisions sur les doses et la fréquence de consommation.
Cette étude fait suite à deux autres qui avaient mis en évidence les bénéfices de l’activité physique et de l’arrêt du tabac.
Psycho-oncologie et qualité de vie
Le diagnostic et les traitements contre le cancer génèrent une grande détresse chez le patient et ses proches. Ils altèrent profondément la vie du malade (par exemple, son parcours scolaire ou professionnel, ses relations sociales, etc.). Dans les années 1970, la discipline de psycho-oncologie s'est développée pour répondre aux besoins psychologiques particuliers des personnes souffrant du cancer. La psycho-oncologie est pluridisciplinaire et a plusieurs objectifs allant de la diminution de la détresse du patient, du traitement de certains symptômes secondaires comme les nausées ou les troubles cognitifs, en passant par l'aide aux survivants dans le long-terme. Elle s'avère un complément efficace dans le traitement médical des patients, améliorant la tolérance aux traitements et la qualité de vie durant et après les traitements.
Après le cancer
Le nombre de patients survivant au-delà du traitement actif du cancer est en forte augmentation en France comme aux États-Unis, l'ensemble des malades représentant 3,8 millions de personnes en France en 2020. Ils doivent parfois suivre un traitement plus léger, pendant plusieurs années ou à vie. L'identité d'ancien malade est plus ou moins assumée par les jeunes, certains choisissant leur métier en fonction de cette expérience quand d'autres tentent de mener une vie normale.
La plupart des patients souffrent de séquelles du cancer et/ou de son traitement, qui peuvent être physiques, psychologiques et sociales. Leur prise en charge est souvent moins structurée que celle des patients en phase active de traitement, le suivi systématique étant contesté par certains praticiens qui préfèrent réagir aux symptômes des patients. La peur de la rechute est le principal facteur de risque psychologique, présent chez 50 à 75 % des malades.
Coûts économiques et socio-économiques
La chimiothérapie et la chirurgie lourde, ainsi que les traitements au long cours font du cancer une des maladies financièrement les plus coûteuses pour la société. Le coût social du cancer est difficile à évaluer, mais est important et ne cesse d'augmenter. Avec l'industrialisation des pays pauvres et l'évolution de leur mode de vie et de l'espérance de vie, le cancer tend à se globaliser sur la planète. En 2010, plus de 50 % des nouveaux cas de cancer et près des 2/3 des décès par cancer touchent des personnes à faible revenu, à revenu inférieur à la moyenne et des pays en développement à revenu intermédiaire du monde (à titre de comparaison, en 1970, les pays en développement ne représentaient que 15 % des cancers nouvellement signalés). En 2030, le monde en développement sera censé supporter 70 % du fardeau mondial du cancer.
En France, dans les années 2000, environ nouveaux cas étaient détectés par an, avec une augmentation régulière du nombre de cas ( nouveaux cas attendus en 2010 selon les modélisations de l'INVS, rendues nécessaire par le fait qu'en France, seule environ 20 % de la population est concernée par un registre du cancer), dont le coût annuel est estimé à 30 milliards d'euros pour 2004. 730 millions d'euros ont été accordés au Plan cancer (2009-2013), dont 95 millions pour la recherche et 400 millions pour les soins. La recherche porte aussi sur les moyens de diminuer les coûts socio-économiques de la maladie et des soins. Les Rencontres parlementaires sur le Cancer (jeudi ) à l'Assemblée nationale ont porté sur le thème : « Cancer : quels coûts pour la société ? ». Certaines réflexions de la littérature internationale suggèrent « d'accepter, sans se poser de question, les stratégies thérapeutiques dont les coûts marginaux pour le système de santé par année de vie gagnée demeurent inférieurs à deux fois le PNB par tête », soit moins de .
Force est de rapprocher ce chiffre du fait que la moyenne des années de vie perdues est de quinze ans sur l'ensemble des cancers.
Des médecins et ONG telles le MDRGF et le réseau européen HEAL protestent contre le fait que ces types d'approche, ne portant que sur les coûts du soin, omettent de poser la question des causes environnementales et comportementales du cancer. Mieux les traiter permettrait selon eux d'importantes économies, plus durables, avec peut-être une forte réduction du nombre et de la gravité des cancers.
Selon une étude publiée par les chercheurs de l'université d'Oxford (et rapportée dans le quotidien Direct Matin du ), le coût financier pour l'Union européenne s’élève à 26 milliards d'euros par an, ce chiffre inclut les coûts de la maladie pour les systèmes de santé, le manque à gagner lié à l'incapacité de travailler des malades, ainsi que .
Le cancer, même guéri, peut avoir des implications économiques à long terme. En France, par exemple, les patients ont, jusqu'en 2015 des difficultés à avoir certains prêts jusqu'à l'instauration, le , du « droit à l'oubli ». Ce droit permet aux personnes guéries de certains cancers ou d'une hépatite C de contracter un emprunt sans avoir à déclarer leur ancienne maladie après une période définie.
Épidémiologie
En 2012, le cancer a causé la mort de de personnes, surtout dans les pays en voie de développement, en raison d'un diagnostic tardif et l'inaptitude à proposer un traitement dans un système de santé adapté, selon une étude de l'Organisation mondiale de la santé. En 2008, 56 % des de nouveaux cas de cancer et 63 % des de décès associés à un cancer dans le monde sont survenus dans les pays en développement, selon une étude fondée sur de cancer.
Les cancers les plus fréquemment diagnostiqués dans le monde sont ceux du poumon (12,7 %), du sein (10,9 %) et le cancer colorectal (9,7 %). Les décès les plus fréquents sont provoqués par le cancer du poumon (18,2 %), de l'estomac (9,7 %) et le cancer du foie (9,2 %). Les cancers du col utérin et du foie sont beaucoup plus fréquents dans les régions en développement, tandis que ceux de la prostate et du côlon-rectum sont plus fréquents dans les régions développées.
En prenant en compte le nombre d'habitants de chaque pays, ce sont les pays d'Amérique du Nord, ceux d'Europe de l'Ouest et l'Australie qui enregistrent les taux de mortalité les plus élevés.
France
. Son incidence diffère selon le sexe (chiffres 2012 et 2017) : le cancer de la prostate est le plus fréquent des cancers métastatiques chez l'homme (28 % des nouveaux cas de cancers masculins), nettement devant celui du poumon (14 %) et du côlon-rectum (12 %). Chez la femme, le plus fréquent est le cancer du sein (31 %), devant le cancer colorectal (12 %) et le cancer du poumon (7 %).
Il existe une augmentation du nombre de certains cancers. Les cancers du poumon, mésothéliomes, hémopathies malignes, tumeurs cérébrales et cancers du sein, de l'ovaire, du testicule, de la prostate et de la thyroïde sont en augmentation très significative depuis les années 1980. Ceci est en partie lié au vieillissement et à la croissance de la population et touche différemment l'homme et la femme. De 1980 à 2005 (en tenant compte de la démographie), le taux de cancers s'est élevé de 35 % pour les hommes et de 43 % pour les femmes. En 2008, l'INSERM a conclu d'une revue de la littérature scientifique mondiale relative aux liens entre ces neuf cancers en augmentation et exposition passive à des cancérogènes, avérés ou suspectés dans l'environnement (incluant donc le tabagisme passif, mais non le tabagisme actif), que ni les améliorations du dépistage ni l'évolution de la démographie ne pouvaient expliquer cette augmentation. L’exposition aux cancérigènes de l'environnement est donc supposée, mais reste mal évaluée, bien que des liens de causalité soient déjà établis par exemple entre cancer du poumon et pollution particulaire de l’air par le trafic automobile, le chauffage et l’industrie (« Environ à par cancer du poumon pourraient être évités chaque année dans vingt-trois villes européennes si les niveaux de PM2,5 particules fines étaient ramenés respectivement à 20 et à 15 microgrammes par millimètre cube (µg/mm) ». Mais la norme européenne sur les PM2,5 (max de en 2010) ne sera en vigueur qu'en 2015.
Il est essentiel de bien noter la différence entre l'incidence d'un cancer (la fréquence annuelle calculée sur une durée précise) et la mortalité. Ce tableau montre bien que certains cancers très fréquents (prostate) ont une mortalité faible contrairement à des cancers plus rares (pancréas) qui ont une mortalité très élevée.
La France est parfois présentée comme étant le pays ayant la plus longue survie après cancer. Mais concernant la survie à 5 ans après le diagnostic, elle serait le second en Europe derrière la Suède, avec environ 52 % de survie (63 % pour les femmes, 44 % pour les hommes). Cela cache de grandes disparités selon les cancers. On atteint des chances de survie de 95 % pour le cancer de la thyroïde ; chez les hommes, on atteint 80 % de survie à 5 ans pour le cancer de la prostate, et quasiment 100 % pour les cancers des testicules et, chez les femmes, 85 % pour le cancer du sein entre 15 et 44 ans, mais 78 % au-delà de 75 ans. En revanche, les cancers profonds sont diagnostiqués plus tardivement et sont très souvent mortels : cancer du pancréas (10 % de survie), du poumon
En France, outre l'InVS et l'INPES, l'INSERM, les ARS et ORS, l'Institut de recherche et documentation en économie de la santé (IRDES) et la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) dépendant du ministère chargé de la Santé, existent plus spécifiquement :
un outil en ligne, l'Institut national du cancer (INCa), qui donne accès aux principaux indicateurs et recherches sur le cancer (avec un rapport 2011 sur la situation en France.
un « Observatoire sociétal des cancers » confié au Pôle sociétal de la Ligue contre le cancer. Il publie depuis 2012 un rapport annuel (sur le « vécu des malades en 2012 » et sur en 2014) et a confirmé que la maladie est paupérisante, surtout chez les plus vulnérables (arrêt maladie, perte de revenus, invalidité, rupture sociale, fracture psychologique), avec des démarches administratives fastidieuses ;
un « Comité éthique et cancer », organe de recours indépendant, rendant des avis, associant 35 membres permanents et présidé par le Axel Kahn ;
un Collectif interassociatif sur la santé (CISS) regroupant (en 2011) 37 associations et une plate-forme Cancer info, une plate-forme collaborative (Web 2.0), créée avec le pôle citoyen de Cancer Campus® pour coproduire des contenus inédits et innovants issus des expériences individuelles et collectives concernant le cancer.
Dans le cadre du Plan cancer 2009-2013, depuis 2007, l'Institut national du cancer publie annuellement une synthèse des données sur le cancer.
En 2015, selon un rapport InVS réalisé dans le plan cancer 2014-2019 : en France métropolitaine, les registres des cancers ne couvrent que 20 % de la population. Pour la période 2008-2010 et pour 8 cancers chez l'homme et 8 chez la femme, des disparités départementales persistent pour certains cancers (liés au tabac, à l'alcool, à l'environnement) et . Chez les hommes, l'incidence des cancers des lèvres-bouche-pharynx, du larynx, du poumon et de l’œsophage plus élevée dans les départements du nord, avec une incidence très élevée (dans le Pas-de-Calais, le Nord et la Seine-Maritime notamment) alors que les départements de l'ouest et du sud sont en sous-incidence. Les femmes sont plus victimes du cancer du poumon dans le sud et l'Île-de-France, plus particulièrement dans les départements urbanisés (Alpes-Maritimes : 18,6 ; Hérault : 19,0 ; Haute-Garonne : 18,6 et dans une moindre mesure Var : 17,4) et en Île-de-France (17,5), mais avec une sous-incidence dans le nord. Pour les autres cancers étudiés, les différences départementales sont moins nettes.
En 2018, selon les données de l'Institut national du cancer, de cancer sont diagnostiqués, et en sont mortes.
En France, le nombre des cancers a doublé depuis 1990, selon les données de Santé Publique France et de l'INC. En 2023, 433 136 nouveaux cas de cancers devraient être déclarés, dont 57% chez l'homme et 43% chez la femme. Cette hausse observée s'explique principalement par l'accroissement et le vieillissement de la population pour près de 80% chez l'homme, et 57% chez la femme ; les autres cas sont liés au mode de vie (alcool, tabac, surpoids) et à l'environnement.
Taux de survie et surmortalité
Le taux de survie des cancers n'a cessé de s'améliorer au cours des décennies : dans les années 2010, la survie à est similaire, en Angleterre et en Écosse, à la survie à un an en 1970.
Le taux de survie dépend aussi de l'âge. Cinq ans après le diagnostic, 70 % des survivent (99 % en population générale). Alors que seuls 40 % des malades cancéreux âgés de survivront plus de ; compte tenu du risque de métastases, on ne parle pas de guérison pour un cancer, mais de rémission (voir Évolution plus loin). En France et au Canada, le cancer est la première cause de mortalité chez les plus de .
Pour estimer l'efficacité du dépistage et des soins, on utilise le taux de survie et la surmortalité à une certaine durée après le diagnostic.
Taux de survie
En Europe, selon l'étude « Eurocare-5 » (publié dans en 2013, il varie beaucoup selon le type de cancer, avec par exemple un taux de survie élevé à cinq ans pour les tumeurs ou cancers des testicules, des lèvres, de la thyroïde ou encore de la prostate. Les chances de survie varient aussi significativement selon le pays ; les pays de l'Ouest (Autriche, Belgique, France, Allemagne, Suisse, Italie, Espagne, Portugal) ont de meilleurs taux de survie après cancer. La Bulgarie, les Pays baltes, la Pologne la Slovaquie ont les scores les plus bas, tandis que le Royaume-Uni et le Danemark ont des résultats moyens.
En France, d'après La Ligue nationale contre le cancer, le taux de survie à cinq ans après diagnostic en France, pour des patients suivis entre 1989 et 1997 était, en 2006 :
En France, selon un rapport conjoint de l'Institut de veille sanitaire (InVS), du réseau Francim des registres des cancers, de l'Institut national du cancer (INCa) et des Hôpitaux de Lyon, la durée de survie des patients atteints d'un cancer de la prostate, du sein ou du côlon-rectum, a augmenté dans la période allant de 2005 à 2010 comparativement à la période allant de 1989 à 1993.
Surmortalité
Pour un groupe de personnes chez lesquelles on a diagnostiqué un cancer, on peut distinguer celles mortes des suites de leur cancer, et celles mortes d'une autre cause. La surmortalité à une durée t (par exemple de ) liée au cancer est la probabilité de mourir du seul fait du cancer durant la durée t qui suit le diagnostic.
Le problème de l'évaluation de cette mortalité est qu'il faudrait connaître les causes de tous les décès des personnes dont on a diagnostiqué un cancer, ce qui est impossible. On utilise donc une autre estimation ; pour un groupe de personnes du même sexe et du même âge, on utilise la « survie relative », c'est-à-dire le rapport entre :
la probabilité de survie après un temps t du groupe de personnes dont on a diagnostiqué un cancer, et
la probabilité de survie à t d'un groupe de personnes n'ayant pas de cancer, de même âge et de même sexe.
La surmortalité est alors le complément à 1 de cette survie relative.
Les études montrent une surmortalité d'environ 2 % au-delà de après le diagnostic dans les pays développés, ce qui pointe l'irrationalité de la ségrégation que subissent les patients ayant eu un cancer de la part des assurances et des banques (surtaxes, refus de prêt).
Les résultats ci-après sont issus du document Cancers — Pronostics à long terme de l'INSERM.
L'étude Eurocare s'est penchée sur une vingtaine de pays européens pour des cas diagnostiqués durant trois périodes (les malades étudiés durant une période forment une « cohorte ») : 1978-1985, 1985-1989 et 1990-1994. Cette étude ne distingue pas le stade du diagnostic.
L'étude américaine SEER s'est intéressée au stade du cancer au moment de son diagnostic, selon trois catégories :
tumeur localisée ;
tumeur ayant un développement régional (ganglionnaire) ;
tumeur ayant un développement à distance (métastase).
Chez l'enfant
Selon une grande étude européenne publiée fin 2004 et fondée sur les registres du cancer, l'analyse d'une base de données financée par l'Union européenne regroupant de cancers et couvrant environ la moitié des enfants (jusqu'à ) et un quart des adolescents (15 à ), le taux moyen de l'incidence du cancer par classe d'âge dans les années 1990, calculé sur près de , s'établit à par million d'enfants, contre 118 dans les années 1970 et 124 dans les années 1980. Ainsi, les cancers de l'enfant sont en augmentation. Dans les pays industrialisés, environ sur 500 déclare un cancer avant l'âge de (presque par an en France, dont 50 % avant l'âge de ). Chez les adolescents, ce taux est de 193 par million au cours des années 1990, contre 147 dans les années 1970 et 165 dans les années 1980. Dans les années 1990, le taux de cancer chez l'enfant était en Europe un peu plus important à l'Est qu'à l'Ouest, à cause de cancers de la thyroïde plus fréquents (attribués aux retombées de Tchernobyl).
Si les cancers des enfants ne comptent que pour moins de 1 % du nombre total de cancers. Dans les pays économiquement affluents, bien que les cancers soient guéris dans environ 70 % des cas, ils restent la seconde cause de mortalité de l'enfant.
En France, les leucémies sont les cancers les plus fréquents chez l'enfant ( nouveaux par an). Suivent (principalement) :
les tumeurs cérébrales (300/an en France) ;
les lymphomes (190/an en France, dont 56 % de lymphomes non-hodgkiniens déclarés entre 2 et ).
Les tumeurs embryonnaires sont plus fréquentes les premières années de la vie, et des sarcomes osseux et des tissus mous chez les grands enfants.
En raison d'une évaluation difficile des expositions indirectes et des effets de synergies possibles, des relations certaines de cause à effet sont difficiles à établir, mais les pesticides (ingérés ou inhalés par l'enfant, ou ses parents avant la naissance) semblent être l'une des causes d'augmentation, notamment pour les tumeurs du cerveau, avec sur 16 qui concluent à une relation causale possible en cas d'emploi de sprays insecticides ou d'autres pesticides par les parents, (OR 1,5 ; 2,2) ou par la manipulation de pesticides agricoles (RR 2,0 ; 2,9 ; 3,3) (dans de mêmes conditions environnementales, les enfants sont significativement plus exposés que les adultes aux pesticides, alors même qu'ils y sont a priori plus vulnérables). D'autres cancers de l'enfant semblent induits ou co-induits par des pesticides (leucémie, neuroblastome, tumeur de Wilms, sarcomes des tissus mous, sarcomes d'Ewing, lymphome non-Hodgkinien, cancer colorectal et cancer des testicules). Dans ce dernier cas, un effet perturbateur endocrinien est probable.
Par exemple, une étude suggère que l'exposition de la femme enceinte aux pesticides domestiques augmente le risque de cancers hématopoïétiques (cancer du sang) de l'enfant. Cette étude a exploité le RNHE, le « Registre national des hémopathies malignes de l'enfant » (antérieurement dénommé « Registre national des leucémies de l'enfant ») qui enregistre les cas signalés d'hémopathie maligne ou à la limite de la malignité, chez les enfants habitant en France métropolitaine ayant moins de au moment du diagnostic.
Chez l'adolescent et le jeune adulte
Les données sont difficilement connues concernant les adolescents et les jeunes adultes. Cependant, en France, la tranche d'âge des 15 à 25 ans fait l'objet d'un suivi particulier. Environ et jeunes adultes (dits "AJA") sont diagnostiqués d’un cancer chaque année en France.
Le cancer est la de mortalité chez cette tranche d’âge (15-25 ans), après les accidents et les suicides.
Les 5 cancers principaux chez les AJA sont les lymphomes, les sarcomes, les tumeurs germinales, les leucémies aiguës et les tumeurs du système nerveux central.
Le taux de patients vivants 5 ans après le diagnostic dans la population AJA atteinte d'un cancer est en constante progression.
Des centres de soins ainsi que des structures d'accompagnement social (comme Cheer Up !) sont spécialisés sur les jeunes.
Historique
Le cancer paraît être une maladie aussi vieille que le genre humain : des traces d'ostéosarcomes sont décelées dans des ossements datés du Néolithique. Des cancers sont déjà décrits dans des textes égyptiens (papyrus Ebers, papyrus Edwin Smith rédigés au avant notre ère et qui évoquent l'ablation de tumeurs). C'est le médecin antique grec Hippocrate qui donne la première définition de la maladie, distinguant la tuméfaction bénigne (carcinos), le cancer curable (squirrhos) et le cancer entraînant la mort (carcinoma) : une tumeur (gonflement) dure, non-inflammatoire, ayant tendance à récidiver et se généraliser jusqu'à la mort. Le médecin grec Galien utilise le terme oncos pour désigner les tumeurs, estime qu'elles sont dues à un excès de bile noire dans l'organisme et préconise l'administration de purges pour dissoudre la bile solidifiée. Cette théorie des humeurs perdure jusqu'à la Renaissance qui voit le développement de chirurgiens comme Ambroise Paré qui jugent l'exérèse utile lorsque le cancer est petit.
Le médecin français Xavier Bichat propose en 1797 la « théorie tissulaire » du cancer, affirmant que les tumeurs se présentent sous la forme de tissu. En 1858, le médecin allemand Rudolf Virchow publie sa théorie de la pathologie cellulaire d'après laquelle les maladies ont leurs origines dans des altérations des cellules du corps. Il impose rapidement l'idée dans la communauté scientifique qu'il existe des caractéristiques propres à la cellule cancéreuse. Il affirme notamment que même cancéreuse, toute cellule naît d'une autre cellule (« »), favorisant l'essor de la chirurgie cancéreuse comme traitement curatif.
Les premiers succès thérapeutiques sont réalisés à la fin du grâce à des chirurgiens comme Theodor Billroth qui réussit en 1881 la première ablation d'un cancer de l'estomac ; William Halsted prévient les métastases en mettant au point en 1890 la mastectomie élargie appliquée au cancer du sein ; réalise en 1898 la première hystérectomie radicale appliquée au cancer du col utérin.
Parallèlement se développe la radiothérapie avec des précurseurs comme Victor Despeignes qui, en 1896, traite aux rayons X un cancer de l'estomac. Les historiens des sciences créditent comme le premier à avoir utilisé ces irradiations, non pas en complément, mais comme traitement principal du cancer du sein.
En 1906, la première conférence internationale pour l'étude du cancer se réunit à Heidelberg et à Francfort, en Allemagne, sur convocation du Comité central allemand pour l'étude du cancer. On y déclare pour la première fois le cancer comme fléau de l'humanité.
La chirurgie et la radiothérapie n'agissent que sur des cancers localisés. Une nouvelle méthode est mise au point au début du pour combattre les métastases : la chimiothérapie cytotoxique. L'immunologiste August von Wassermann teste en 1911 le sélénium sur un sarcome de souris et obtient une complète rémission mais la cytotoxicité de ce traitement se révèle trop forte. Les travaux des pharmacologues et sur les effets cytotoxiques du gaz moutarde conduisent à la mise sur le marché du Mustargen, premier chimiothérapique anticancéreux commercialisé dans l'histoire médicale. En montrant en 1948 que des enfants leucémiques bénéficient de rémissions relativement longues à la suite de l'utilisation de l'aminoptérine, le pédiatre Sidney Farber est considéré comme le « père de la chimiothérapie anticancéreuse ». Dans les années 1950, les médecins , et proposent de ne plus employer seul un médicament (monothérapie induisant souvent des phénomènes de résistance) mais de l'associer à d'autres médicaments (chimiothérapie combinée appelée polychimiothérapie).
Depuis les années 1980 se développent d'autres traitements conventionnels généraux de chimiothérapie adjuvante, notamment l'hormonothérapie additive et l'immunothérapie.
Chez les animaux
Les cancers sont présents chez presque tous les animaux, sauvages comme domestiques. Seules quelques espèces semblent épargnées, requins et rats-taupes nus notamment. On pourrait s'attendre à ce que le risque de cancer augmente avec le nombre de cellules de l'organisme : cette corrélation est bien vérifiée au sein d'une même espèce (petits chiens vs grands chiens, par exemple), mais pas du tout d'une espèce à l'autre (paradoxe de Peto). Les mécanismes développés par les espèces immunes et par les espèces de grande taille (éléphants et baleines, notamment) pour restreindre l'incidence des cancers sont étudiés per se, et aussi dans l'optique de thérapies futures.
Les animaux domestiques, dont les chiens et les chats, sont fréquemment victimes de cancers semblables à ceux des humains (en particulier : ostéosarcomes, cancer des mamelles, mélanomes buccaux, carcinomes épidermoïdes, tumeurs nasales, carcinome du poumon, sarcomes des tissus mous, et tumeurs malignes non hodgkiniennes). Ces cancers semblent également de plus en plus fréquents ; c'est même la de mortalité des chiens dans le monde (chiens dont l'espérance de vie est en moyenne de 11 ans et trois mois). 27 % des chiens meurent d'un cancer, alors que 18 % meurent d'une affection cardiaque, sachant aussi que les maladies dominantes des chiens adultes sont infectieuses bactériennes, virales ou parasitaires, et que 50 % des chiens seraient obèses (facteurs qui peuvent contribuer à augmenter le risque de certains cancers).
Une médication et des moyens spécifiques (incluant chimiothérapie et radiothérapie) ont été développés pour les animaux, sur la base des mêmes molécules et moyens.
Les animaux de laboratoires sont utilisés comme modèle en cancérologie humaine, y compris en épidémiologie ou pour tester de manière statistiquement significative des médicaments à grande échelle.
Le , un cas de cancer osseux chez un dinosaure a été confirmé par une équipe canadienne chez un Centrosaurus apertus adulte mort il y a plus de d'années.
Prion cellulaire
Le prion cellulaire PrPC, (à distinguer de la forme pathogène PrPSc), naturellement présent dans le corps humain dès l'embryogenèse, est impliqué dans divers aspects de la biologie du cancer. Sa surexpression pourrait favoriser la prolifération des cellules cancéreuses selon différents mécanismes dans les cancers de l'estomac, du pancréas, du colon, du sein et du poumon, y compris dans les métastases, et entrainer une résistance aux médicaments en inhibant l'apoptose et l'autophagie des cellules cancéreuses. Sa régulation a donc été proposée comme cible thérapeutique.
Découvertes récentes en cancérologie
Les métastases du cancer maternel dans le placenta et chez le fœtus existent, mais sont si rares, qu'elles laissent penser qu'il existe des mécanismes de protection biologiques pour l'unité placentofetale, peut être liées à des réponses circulatoires ou immunologiques ou à une propriété trophoblastique intrinsèque dont la compréhension pourrait éclairer le mécanisme des métastases pour mieux les traiter.
Des découvertes concernant les cellules souches pourraient faire mieux comprendre la cancérogenèse. Jusqu'à récemment, un unique modèle « stochastique » était proposé pour l'expliquer, en faisant l'hypothèse que toute cellule capable de se diviser peut voir son information génétique perturbée (via les mutations dans l'ADN) et acquérir ainsi des caractéristiques tumorales lui conférant un pouvoir cancérogène. Plus spécifiquement, ce modèle suppose que n'importe quelle cellule capable de se diviser peut être à l'origine d'un cancer, les cancers ne touchant pas les cellules incapables de se diviser comme les neurones.
Un deuxième modèle se base sur le fait que ce sont les cellules souches qui acquièrent des caractéristiques tumorales, et qui donc donnent sans cesse des cellules cancéreuses différenciées. Dans ce modèle, les cellules souches sont placées en tête dans la hiérarchie de la formation de tout cancer. Pour certaines leucémies (cancers du sang), ce sont les cellules souches hématopoïétiques par exemple qui deviennent anormales et qui prolifèrent en trop grand nombre, donnant des cellules différenciées anormales et trop nombreuses. Une autre tentative d'explication a été fournie, qui suppose qu'une cellule déjà différenciée peut se dédifférencier de façon anormale, revenir au stade de cellule souche et commencer à proliférer comme décrit ci-dessus, pour redonner des cellules différenciées anormales et en grand nombre. Des cellules souches existant dans tous les tissus renouvelables, cette théorie n'est donc pas valable seulement pour les leucémies, mais aussi pour d'autres types de cancers concernant des tissus renouvelables. Cette nouvelle théorie est appuyée par l'observation de certaines tumeurs dites « hétérogènes » (hétérogénéité tumorale), qui possèdent à la fois des cellules assez différenciées et ces cellules indifférenciées que sont les cellules souches cancéreuses (CSC). Il y a donc un gradient de différenciation observé.
Toutefois, il se pourrait que certains cancers aient pour origine une seule de ces deux explications (« modèle stochastique » ou « modèle des cellules souches ») ou bien les deux, la formation d'un cancer ne serait également pas identique à celle d'un autre cancer, ce qui rend les recherches difficiles.
Une autre étude récente prouvant que les lymphocytes T régulateurs empêchent les réponses cytotoxiques lorsqu'un nouveau cancer se forme, une piste pourrait être de diminuer l'action de ces lymphocytes T régulateurs, sans pour autant susciter des réactions auto-immunes.
La concentration en lymphocytes T à mémoire serait modulée par l'équilibre entre les différents types d'interleukines : Interleukine 15, Interleukine 7 et Interleukine 2. L'immunothérapie, basée sur l'immunologie des tumeurs, est perçue par certains comme une voie très prometteuse.
D'autres voies s'ouvrent, toujours au stade de la recherche fondamentale, notamment l'oncologie physique, qui permet de mesurer les paramètres mécaniques qui régissent les rapports entre la matrice extracellulaire, le tissu cancéreux et les tissus normaux.
En sciences humaines et sociales, la socio-oncologie désigne un modèle innovant de recherche-action du travail social dans le domaine de la lutte contre les cancers. C'est également une discipline fondamentale des soins oncologiques de support.
Statistiques
En 2023, en France métropolitaine, plus de 433 000 cas de cancer diagnostiqués sont extrapolés à partir des données recueillies lors des six premiers mois de l'année.
Bibliographie
Ouvrages généraux
Siddhartha Mukherjee, L'Empereur de toutes les maladies : Une biographie du cancer, paru originellement en anglais, Flammarion , 2013 pour la traduction française . Le livre a reçu en 2011 le Prix Pulitzer de l'essai.
David Servan-Schreiber, Anticancer Prévenir et lutter grâce à nos défenses naturelles, Éditions Robert Laffont, Paris, 2007
Littérature jeunesse
L'association Sparadrap propose sur son site une liste d'ouvrages jeunesse sur un parent malade ou décédé du cancer.
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
Organismes
Centre international de recherche sur le cancer
Fonds mondial de recherche contre le cancer
Institut Curie
Gustave-Roussy
Institut national du cancer (France)
Associations
Ligue nationale contre le cancer
Fondation ARC pour la recherche sur le cancer
Association européenne contre le cancer du col de l'utérus
Liens externes
Cancer the Open Directory Project
Fiches par cancer et par pays sur le site de l'Observatoire européen du cancer
clinicaltrials.gov(traitements anticancéreux expérimentaux)
Dossier documentaire de la Société Française de Santé Publique
Terme médical
Maladie liée au mode de vie | Le cancer est une maladie provoquée par la transformation de cellules qui deviennent anormales et prolifèrent de façon excessive. Ces cellules déréglées finissent parfois par former une masse qu'on appelle tumeur maligne. Les cellules cancéreuses ont tendance à envahir les tissus voisins et à se détacher de la tumeur initiale. Elles migrent alors par les vaisseaux sanguins et les vaisseaux lymphatiques pour aller former une autre tumeur (métastase). |
660 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Cowboy%20Bebop | Cowboy Bebop | est une série télévisée d'animation japonaise de 26 épisodes créée en 1998 par Sunrise et réalisée par Shin'ichirō Watanabe, qui fut adaptée en long métrage et en manga.
Cette série de science-fiction suit les aventures d'un groupe de chasseurs de primes voyageant dans un vaisseau spatial, le Bebop, en 2071. Elle est réalisée dans un style fortement influencé par la culture cinématographique américaine.
Cowboy Bebop fut un succès commercial au Japon et dans le monde entier, y compris en Amérique, en Europe et dans certaines régions d'Asie. Sony Pictures a diffusé le film Cowboy Bebop au cinéma sous le nom de Cowboy Bebop: Knockin' on Heaven's Door, suivi par une sortie DVD. La série fut diffusée en France sur Game One, Canal+ et NT1 aux États-Unis sur Cartoon Network et Adult Swim et sur Animax au Japon, en Asie de l'Est, en Asie du Sud-Est, en Asie du Sud, en Amérique latine et dans plusieurs autres pays. Deux séries de manga Cowboy Bebop ont été créées, fondées sur la série télévisée, ainsi que des jeux vidéo sur PlayStation et sur PlayStation 2.
Synopsis
En 2071, l'équipage du vaisseau spatial Bebop voyage dans le système solaire à la recherche de primes. Dans l'argot de l'époque, ces chasseurs de primes sont appelés « cowboys ». La plupart des épisodes tournent autour d'une prime ; cependant, le centre de l'histoire concerne le passé de chaque personnage et d'anciens événements plus généraux, qui se connectent au fur et à mesure que la série progresse.
La première histoire est celle de Spike Spiegel, ancien membre d'une organisation criminelle, les Dragons Rouges, qui est hanté par un triangle amoureux qu'il a connu avec son ancien coéquipier aux Dragons Rouges, Vicious, et une mystérieuse femme nommée Julia.
La seconde histoire tourne autour de Faye Valentine, une joueuse endettée et amnésique réveillée d'un sommeil cryogénique, dont le passé est un mystère.
Les autres personnages ont aussi un passé à explorer : Jet Black, un ancien officier de l'agence de police interplanétaire ISSP et propriétaire du vaisseau (le Bebop), Edward, une jeune hackeuse surdouée et hyperactive, et Ein, un « chien data » échappé d'un laboratoire, possédant une intelligence supérieure mais se comportant la plupart du temps comme un chien normal.
Personnages
Spike Spiegel est un chasseur de primes adepte des arts martiaux. Il porte habituellement un smoking bleu, avec une chemise jaune et des bottes inspirées de Lupin III. C'est un ancien membre de l'organisation Red Dragons (une organisation descendante des triades chinoises). Il se fit passer pour mort pour être avec Julia, mais son plan tourna mal et Spike se retrouvera finalement Cow-boy (chasseur de primes) avec l'ancien policier Jet Black. Durant ses aventures, il devra cohabiter avec Faye Valentine, la jeune hackeuse Ed, et le chien savant Ein en plus de son vieux camarade Jet.
Jet Black est le coéquipier de Spike et propriétaire du Bebop, c'est un ancien agent de police de Ganymède. Jet fut autrefois inspecteur à l'Inter Solar System Police (ISSP) pendant de nombreuses années jusqu'à ce qu'il perde son bras gauche lors d'une enquête qui s'est mal déroulée quand son partenaire corrompu l'a trahi. Son bras fut remplacé par un membre cybernétique. Le personnage de Jet est l'exemple même de la figure paternelle de l'équipe.
Faye Valentine est une jeune femme intéressée uniquement par l'argent. Elle a les cheveux mi-longs violets, et un gilet rouge par-dessus un ensemble très court jaune. Elle porte également un body-string noir. Au début de l'épisode 15, l'on voit des hommes en combinaison manipuler un bloc dans lequel Faye est cryogénisée. Elle est réveillée en 2068, en parfait état de santé, mais totalement amnésique. Après avoir pris la fuite, elle parcourt l'espace à bord de son Redtail, escroquant ceux qu'elle croise pour éponger ses dettes et perdant presque immédiatement son argent aux courses. Sa rencontre avec Spike est fortuite, puisqu'elle le confond avec un contact dans un casino. Elle rejoindra ensuite le Bebop et son équipage.
Ed de son nom complet Edward Wong Hau Pepelu Tivrusky IV est une jeune hackeuse de 13 ans. On ne sait pas grand-chose de ses origines, excepté le fait qu'elle a grandi dans un orphelinat après y avoir été abandonnée par son père.
Ein est un Welsh Corgi Pembroke apporté sur le Bebop par Spike après ne pas avoir réussi à capturer une prime en l'utilisant. Ein est un « chien data » : alors que dans la série télévisée il possède une intelligence plus développée, le manga montre Ed ayant accès aux données stockées dans le cerveau de Ein via une interface où elle a une conversation avec un propriétaire humain.
Julia est la femme dont Spike est amoureux, elle est commune au passé de Spike et de Vicious. Le triangle amoureux entre eux entraîna le départ de Spike des Dragons Rouges au lieu de se battre contre Vicious.
Judy et Punch sont les présentateurs de l'émission télévisée Big Shot. Cette émission fournit des informations sur les diverses primes. Punch et Judy sont habillés en cowboy mais de manière exagérée.
Fiche technique
La série fut créée par « Hajime Yatate », un pseudonyme collectif pour les membres de l'équipe de Sunrise, le studio d'animation qui a aussi développé , , et Vision d'Escaflowne. Cowboy Bebop fut réalisé par Shin'ichirō Watanabe, aussi réalisateur de Macross Plus, Samurai Champloo et des deux courts métrages Une histoire de détective et L'Histoire du Kid pour Animatrix.
La musique de Cowboy Bebop fut entièrement composée par Yoko Kanno, aussi compositrice de Earth Girl Arjuna, Macross Plus, Vision d'Escaflowne, Ghost in the Shell: Stand Alone Complex et Wolf's Rain.
Concept original : Hajime Yatate
Scénariste : Keiko Nobumoto
Character designer : Toshihiro Kawamoto
Mechanical designer : Kimitoshi Yamane
Set designer : Isamu Imakake
Directeur artistique : Junichi Azuma
Coordinateur coloriste : Shihoko Nakayama
Directeur de la photographie : Yoichi Ohgami
Directeur du son : Katsuyoshi Kobayashi
Compositrice : Yōko Kanno
Producteur de la musique : Toshiaki Ohta
Directeurs de la musique : Shiro Sasaki & Yukako Inoue
Producteurs : Masahiko Minami & Kazuhiko Ikeguchi
Réalisateur : Shin'ichirō Watanabe
Produit par Sunrise et Bandai Visual
Distribution
Kōichi Yamadera : Spike Spiegel
Unshō Ishizuka : Jet Black
Megumi Hayashibara : Faye Valentine
: Ed
Norio Wakamoto : Vicious
Gara Takashima : Julia
Miyuki Ichijo : Annie
Masashi Hirose : Fad
Kosei Tomita :
Masashi Ebara : Cowboy Andy
Daisuke Gouri (VF : Patrick Pellegrin) : Fatty River
Production
Au Japon, la série Cowboy Bebop a failli ne pas être diffusée à la télévision à cause de sa violence. Elle fut envoyée la première fois à TV Tokyo, l'un des principaux distributeurs d'anime au Japon. Cependant, à l'époque, en 1995, il y eut une controverse sur la sexualité et la violence dans les animes à cause de Neon Genesis Evangelion. Dans un premier temps, seuls les épisodes 2, 3, 7 à 15 et 18 ont été diffusés, du 3 avril au , sur TV Tokyo. Certains téléspectateurs ont blâmé le choix de TV Tokyo et l'épisode aurait été réalisé en signe de protestation (voir la liste des épisodes). Plus tard cette même année, la série fut diffusée entièrement du 23 octobre au sur la chaîne satellite WOWOW. La série entière fut diffusée au Japon par la chaîne d'anime, Animax, qui l'a aussi diffusée sur ses chaînes en Asie du Sud-Est, Asie du Sud, Asie de l'Est, Amérique latine et dans d'autres régions. Cowboy Bebop fut assez populaire pour permettre la réalisation d'un long métrage, Cowboy Bebop: Knockin' on Heaven's Door (Cowboy Bebop: Tengoku no Tobira), diffusé au Japon en 2001 et aux États-Unis sous le nom de Cowboy Bebop: The Movie en 2003.
En 2001, Cowboy Bebop fut le premier anime à être diffusé dans la programmation Adult Swim de Cartoon Network aux États-Unis. Il eut un succès tel qu'il continua à être diffusé jusqu'à aujourd'hui. Ce succès ouvrit la voie à de nombreux anime matures, comme Inu-Yasha, Lupin III, Trigun, Blue Gender, Fullmetal Alchemist, FLCL, Witch Hunter Robin, Samurai Champloo, Wolf's Rain'.
En France, Cowboy Bebop fut diffusé lors de l'été 2000 sur Canal+.
En Israël, Cowboy Bebop fut diffusé durant les années 2001-2002 sur la programmation de nuit de Bip.
Au Royaume-Uni, Cowboy Bebop fut diffusé en 2003 et fut l'une des séries les plus appréciées sur la chaîne de dessins animés pour adultes, CNX.
En Allemagne, Cowboy Bebop fut diffusé durant les années 2003-2004 sur MTV.
En Espagne, Cowboy Bebop fut diffusé lors de l'été 2006 sur l'émission de nuit Cuatroesfera de Cuatro.
Au Canada, Cowboy Bebop est finalement programmé pour faire ses débuts sur la jeune chaîne pour adultes Razer le .
En Pologne, Cowboy Bebop fut diffusé plusieurs fois sur Hyper et TVP Kultura.
Bandai a édité un jeu vidéo Cowboy Bebop du genre shoot them up au Japon sur PlayStation en 1998. Un autre jeu est sorti sur PlayStation 2 au Japon, et la version anglaise destinée à l'Amérique du Nord était prévue pour le premier trimestre 2006 ; cependant, en juin 2006, sa sortie fut annulée.
En 1999, Dynamic Visions (actuellement Dybex) lance la série en VHS sur le marché francophone.
En 2005, sept ans après sa première diffusion au Japon, Cowboy Bebop fut finalement licencié et diffusé sur le marché anglais par Beez, une filiale de Bandai Entertainment.
Le , Dybex sort pour la France un coffret DVD collector limité à exemplaires reprenant toute la série accompagnée de bonus exclusifs.
En 2008, une adaptation cinématographique en prises de vues réelles est attendue et sera produite par Erwin Stoff pour les studios FOX.
Un des éléments les plus notables de Cowboy Bebop est sa musique, généralement composée par Yoko Kanno et son groupe, The Seatbelts. Il ne serait pas exagéré de dire que la musique jazz/blues définit la série aussi bien que les personnages, l'histoire ou l'animation.
Yoko Kanno et The Seatbelts ont fait équipe avec Tim Jensen pour les paroles des chansons Ask DNA chantée par Raj Ramayya, Gotta knock a little harder chantée par Mai Yamane, Call me, call me chantée par Steve Conte et Is It Real? chantée par Scott Matthew.Cowboy Bebop fut élu par IGN en 2006 l'anime ayant la meilleure bande originale de tous les temps.
Épisodes
Analyse
D'après les auteurs, le personnage de Spike provient en grande partie de l'acteur japonais Yūsaku Matsuda dans la série télévisée et dans les films . C'est de Matsuda que Spike a hérité sa coupe de cheveux unique et son physique.
Selon les notes du designer des vaisseaux de la série, Kimitoshi Yamane, le vaisseau MONO de Spike, le , a été inspiré des bombardiers-torpilleurs britanniques durant la Seconde Guerre mondiale, les .
De nombreux épisodes tirent leurs titres de chansons rock comme , , et Le vaisseau dans lequel évoluent les personnages tient son nom du bebop, un sous-genre du jazz.
Exploitation
CD
Cowboy Bebop No Disc Blue Vitaminless' Cowgirl Ed Best of : TANK! The! Best! Box Set : CD box set - une compilation de morceaux des quatre premiers albums, et plusieurs morceaux non enregistrés précédemment ou live ainsi que des dialogues (en japonais).
Remixes : Music for Freelance se déroule dans l'univers de la série et serait extrait d'une radio pirate, Radio Free Mars. Cet album comprend de nombreux remixes des morceaux de The Seatbelts extraits des quatre premiers albums, remixés par des DJs américains et britanniques populaires.
Publications
Les deux mangas ont été édités au Japon par Kadokawa shoten, prépubliés au Japon par Asuka Fantasy DX et édités en France par Pika Édition.
Cowboy Bebop Shooting Star
Date de parution : 1997 à 1999
Auteur et mangaka : Cain Kuga
Sur un concept de : Hajime Yatate
Sur une idée originale de : Shin'ichirō Watanabe
La parution ayant débuté avant l'anime, on constatera que le character design est légèrement différent. De même, l'histoire ne suit pas celle de l'anime. Si elles se recoupent parfois, elles sont souvent distantes et se contredisent ponctuellement.
Cowboy Bebop
Date de parution : 1998 à 2000
Auteur : Hajime Yatate, Yutaka Nanten
Mangaka : Yutaka Nanten
Sur une idée de : Shin'ichirō Watanabe
Cette série développe des histoires ponctuelles se déroulant en parallèle à l'anime, mettant à jour de nouveaux personnages du passé de nos protagonistes et les emmenant dans de nouvelles chasses à prime
Jeux vidéo
Deux adaptations vidéoludiques ont vu le jour, toutes deux éditées par Bandai. La première (Cowboy Bebop: Tsuitou no yakyoku), à destination de la console PSone, est sortie en 2001 et seulement au Japon. Cowboy Bebop: Tsuioku no serenade est la seconde adaptation. Elle a été développée par Banpresto, et est sortie le au Japon pour PlayStation 2.
Jeu de société Cowboy Bebop : Space Serenade est un jeu de société dans l'univers de l'animé, basé sur une mécanique de deckbuilding, créé par Johan Benvenuto et Florian Sirieix chez Don't Panic Games.
Série en live-action
Une adaptation en prise de vues réelles est sortie le 19 novembre 2021 sur Netflix.
Postérité
En 1998, Cowboy Bebop a reçu le prix de la meilleure série télévisée d'animation à l'Animation Kōbe.
En , le magazine d'origine japonaise Newtype USA a réalisé un sondage afin d'établir les « 25 meilleurs animes de tous les temps » ; Cowboy Bebop est arrivé deuxième, derrière Neon Genesis Evangelion.
La série a été la première série diffusée par la chaîne américaine Adult Swim'', qui la rediffusera régulièrement pendant des années.
Notes et références
Lien externe
Fiche sur le site dvdanime.net
Cowboy Bebop
Manga de science-fiction
Série télévisée japonaise de science-fiction
Série manga
Animation réalisée par Sunrise
Série télévisée se déroulant dans le futur
Manga paru dans le Monthly Asuka
Manga publié par Pika Édition
Manga des années 1990
Série télévisée policière japonaise
Fiction se déroulant dans le système solaire | est une série télévisée d'animation japonaise de 26 épisodes créée en 1998 par Sunrise et réalisée par Shin'ichirō Watanabe, qui fut adaptée en long métrage et en manga. |
662 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Carr%C3%A9%20%28homonymie%29 | Carré (homonymie) | Issu du latin quadratus, le mot « carré » en français est d'abord adjectif, au sens propre pour qualifier une forme géométrique à angle droit et au sens figuré pour « droit, fort ».
Comme nom masculin, le mot est substantivé sur l'adjectif ou dérive du latin quadratum pour désigner une figure géométrique particulière, transposée dans divers contextes. Plusieurs objets mathématiques développent d'autres aspects de la notion.
Carré est aussi un nom propre, attribué à différents noms de lieux, porté par plusieurs personnalités comme nom de famille, et utilisé dans des noms déposés.
Adjectif et nom commun
Dérivant de la forme géométrique
carré, en géométrie, un polygone régulier à quatre côtés ; par analogie de forme :
nombre carré centré, un type de nombre figuré ;
demi-carré, un instrument de géométrie ;
pseudo-carré, un quadrilatère dont les diagonales sont de même longueur et orthogonales ;
carré, dans l'édition, un format de papier ;
signal carré, en sciences physiques, une forme d'onde ;
carré, en boucherie, un morceau de viande d'agneau ou de porc rassemblant l'ensemble des côtes découvertes, secondes et premières ;
carré (ou coupe au carré), en coiffure, une coupe de cheveux ;
Carré Hermès, dans la mode, un foulard de soie ;
carré (et notamment le carré violet), en signalisation ferroviaire, un signal (lumineux ou mécanique) d'arrêt impératif ;
carré, dans le monde des chemins de fer, le surnom donné par analogie de forme à la clé de Berne que chaque agent possède ;
fille de carré, en matière de prostitution en Belgique et aux Pays-Bas, une prostituée qui officie dans un salon avec vitrine sur la rue ;
carré, en gastronomie, un fromage de forme carrée ;
carré, en langage militaire, une formation militaire pour l'infanterie ;
carré, dans la marine, la salle commune d'un navire servant de salon ou de salle à manger, le carré de la machine est la salle des machines et le carré de la chambre à feu est la chaufferie ;
voile carrée, dans la marine, une voile qui se fixe aux vergues installées en croix, comme sur un trois-mâts carré ;
os carré, en anatomie, un os de la mandibule chez les vertébrés à l'exception des mammifères, le carré pronateur est un muscle des membres supérieurs, le muscle carré fémoral ou crural est situé dans la cuisse et le bassin, le muscle carré des lombes est dans l'abdomen ;
carré Robertson, en outillage, une vis à tête plate ;
pré carré, en histoire militaire, une double ligne de villes fortifiées qui protège les nouvelles frontières du Royaume de France contre les Pays-Bas espagnols ;
grand carré de Pégase, en astronomie, un astérisme ;
, en biologie, des plantes de genres différents ;
moteur carré, en technologie, un moteur à explosion dont la course et l'alésage sont de même dimension, à la différence du moteur supercarré ;
règle du carré, aux échecs, permet de déterminer si le pion peut être promu sans l'aide de son roi ;
carré, un nom donné à de nombreux bâtiments de forme carrée ;
carré, le signe typographique « # » aussi appelé croisillon.
équarrissage, l'opération préliminaire au tranchage et qui consiste à tailler une grume à angle droit afin de lui donner une forme carrée ou rectangulaire.
carré, au poker et dans d'autres jeux de cartes, une combinaison de quatre cartes de même hauteur.
carré, le nom de nombreux diagrammes ou graphes à quatre sommets, comme le carré logique, le carré magique de Kaldor ou les carrés sémiotiques.
carrée, un type de note dans la notation musicale ancienne.
Tableau
Un carré désigne aussi un tableau carré, c'est-à-dire avec autant de lignes que de colonnes :
carré latin, carré gréco-latin et carré magique (dont le carré de Luo Shu, avec ses multiples variantes, comme le diabolique et le satanique), en mathématiques, des tableaux de symboles ou de valeurs numériques obéissant à un certain nombre de contraintes ;
carré magique, un jeu de mots croisés obéissant à certaines contraintes ;
carré de Polybe, une grille de Chiffrement ;
carré de Vigenère, une grille de Chiffrement.
Dérivant de l'opération algébrique
Le calcul de l'aire d'un carré, comme produit de la longueur du côté par elle-même, donne lieu à plusieurs emplois spécialisés en mathématiques :
carré, en algèbre, le produit d'un élément avec lui-même ;
racine carrée, en algèbre, l'inverse du carré ;
carré parfait, en arithmétique, le carré d'un entier ;
fonction carré, en analyse, une fonction qui associe à chaque nombre son carré ;
mètre carré, en métrologie, une unité de mesure de superficie ;
pied carré, en métrologie, une unité de mesure de superficie ;
, en topologie algébrique, des opérations cohomologiques supérieures modulo 2 qui généralisent le carré pour le cup-produit ;
Le carré algébrique étant la deuxième puissance d'un élément, le mot est repris par l'argot étudiant, en France, où un carré est un élève de deuxième année de classe préparatoire aux grandes écoles. Dans le folklore médical français, un carré est un étudiant redoublant sa première année de médecine.
Art et culture
Œuvres
Carré, une symphonie de Karlheinz Stockhausen ;
Carré blanc sur fond blanc et Carré noir sur fond blanc, deux œuvres de Malevitch ;
Carré de valets, un film français ;
Carré 35, un film français ;
Carré de dames, une série télévisée américaine ;
Carré noir, une collection de littérature policière ;
Carré d'As, un film américain ;
la Tête au carré, une émission de radio ;
Carré, album de Werenoi (2023).
Groupes ou association
Carré Manchot, un groupe de musique bretonne ;
Carré Rouge, un groupe de rap français ;
Cercle et Carré, une association d'artistes ;
La Bande du Carré Blanc, le nom initial du groupe d'humoristes français Nous Ç Nous.
Nom propre
Toponymie
Le Carré, quartier populaire du centre de Liège ;
Le Vieux Carré, quartier populaire du centre de La Nouvelle-Orléans ;
Madina Carré, village guinéen situé dans le district de Gobidjé ;
Maison Carrée, temple romain à Nîmes ;
Théâtre royal Carré, théâtre d'Amsterdam ;
Saint-Faustin–Lac-Carré, ancien nom de la municipalité de Mont-Blanc au Québec ;
carré, dans la toponymie de Bruxelles, l'intérieur d'un îlot urbain dont l'accès se fait par une ruelle étroite ;
Hôtel Carré de Candé, hôtel particulier à La Rochelle.
Patronyme
Albert Carré (1852-1938), comédien, dramaturge, librettiste, metteur en scène et directeur de théâtre français ;
Ambroise-Marie Carré (1908-2004), homme d'Église (religieux dominicain) et académicien français ;
Antoine Carré (né en 1943), homme politique français ;
Antoine Carrée ou Carré, graveur français actif entre 1787 et 1802 ;
Cannelle Carré-Cassaigne (1995-), actrice française ;
;
Benoit Carré, chanteur et compositeur français ;
Caroline Carré de Malberg (1829-1891), fondatrice des sœurs salésiennes missionnaires ;
Charles Émile Carré (1863-1909), architecte français ;
Christian Carré (1943-2020), joueur de rugby à XIII français ;
Corentin Jean Carré (1900-1918), militaire français ;
Cyrille Carré (1984-), kayakiste français ;
Emile-François-Joseph Carré (1884-1973), ingénieur-général français ;
Fabrice Carré ou Carré-Labrousse (1855-1921), dramaturge et librettiste français ;
Félix Carré (1794-1866), homme politique français ;
Ferdinand Carré (1824-1900), ingénieur et inventeur français ;
Gaston Carré (1905-1942), résistant français ;
Georges Henri Carré (1878-1945), peintre français ;
Géraldine Carré, animatrice de télévision française ;
Gérard Carré (1952-), écrivain et scénariste français ;
Guillaume Louis Julien Carré (1777-1832), jurisconsulte français ;
Guillaume Marie Carré (1770-1849), homme politique français ;
(1656-1721), peintre néerlandais ;
Henri Carré (1870-1938), vétérinaire français ;
Irénée Carré, (1829-1909), pédagogue français ;
Isabelle Carré, (1971-), actrice française ;
Jean-Marie Carré (1887-1958), universitaire français ;
Jean-Michel Carré (1948-), réalisateur et producteur de cinéma français ;
Jean-Nicolas-Louis Carré (1770-1845), général français ;
John le Carré (1931-2020), auteur britannique de romans d'espionnage ;
Joseph Carré (1870-1941), architecte français ;
Juliette Carré (1933-), actrice française ;
Léon Carré (1878-1942), peintre orientaliste français ;
Louis Basile Carré de Montgeron (1686-1754), écrivain et magistrat français ;
Louise Carré (1936-), scénariste, réalisatrice et productrice canadienne ;
Lucien Carré (1904-?), parfois crédité Carré, chef décorateur français ;
Marguerite Carré née Giraud (1880-1947), cantatrice française ;
(1905-1983), nonne et essayiste française ;
Mathilde Carré (1908-2007), résistante française, devenue plus tard agent double ;
Patrick Carré (1952-), sinologue et tibétologue français ;
;
Pierre Carré de Lusançay (1766-1853), navigateur et militaire français ;
Pierre-Marie Carré (1947-), évêque français ;
Raoul Carré (1868-1933), peintre français ;
Raymond Carré de Malberg (1861-1935), juriste français;
René Carré-Bonvalet (1875-1953), homme politique français, député ;
Rhys Carré (1998-), joueur gallois de rugby à XV ;
Stanislas Carré de Malberg (1969-), acteur, scénariste et réalisateur français ;
Théodule Carré-Cassaigne (1990-), acteur français.
Voir aussi
Patronyme français
Homonymie de titre | Issu du latin quadratus, le mot « carré » en français est d'abord adjectif, au sens propre pour qualifier une forme géométrique à angle droit et au sens figuré pour « droit, fort ». |
663 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Couche%20physique | Couche physique | Dans le domaine des réseaux informatiques, la couche physique est la première couche du modèle OSI (de l'anglais Open Systems Interconnection, « Interconnexion de systèmes ouverts »).
Principes
La couche physique est chargée de la transmission effective des signaux électriques, radiofréquences ou optiques entre les interlocuteurs.
Son service est généralement limité à l'émission et la réception d'un bit ou d'un train de bits continu (notamment pour les supports synchrones comme la fibre optique).
Cette couche est chargée de la conversion entre bits et signaux électriques ou optiques.
Elle est en pratique toujours réalisée par un circuit électronique spécifique.
Le service de cette couche est approximativement défini par :
la norme ISO 7498-1 ;
précisée par ISO 10022 ;
précisée par la recommandation X211 du CCITT.
Dans le cas des réseaux Ethernet, les données sont transmises sur la couche physique par un PHYceiver.
Quelques encodages de couche 1
Codages en bande de base :
BHDn ;
Biphase ou Manchester ;
Bipolaire simple ou d'ordre 2 ;
Manchester différentiel ;
Miller ;
MLT-3 ;
HDB3 ;
NRZ ;
NRZI.
Voir aussi
Articles connexes
Internet
modèle OSI
Réseau informatique
Ethernet
Connectique
Liens externes
Bibliographie
Notes et références
Modèle OSI | Dans le domaine des réseaux informatiques, la couche physique est la première couche du modèle OSI (de l'anglais Open Systems Interconnection, « Interconnexion de systèmes ouverts »). |
665 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Colon | Colon | Le terme « colon » a deux principales origines : le mot latin colonus associé à colonia, dont viennent les sens liés à la colonisation ; le nom espagnol du navigateur Christophe Colomb (Cristóbal Colón), qui est à l'origine de très nombreux toponymes, notamment en Amérique.
Histoire
un ;
une personne qui s'installe dans un endroit vierge ou une colonie, pratiquant donc la colonisation ;
un agriculteur exploitant sa terre selon le mode du colonat partiaire ;
Monnaie
Deux monnaies sont appelées « colon » (en espagnol : colón) :
le colon costaricien au Costa Rica,
le colon salvadorien, ancienne monnaie du Salvador.
Personnalités
Augie Colón (1928-2004), percussionniste portoricain ;
Bartolo Colón (1974-), lanceur dominicain de baseball ;
Carlos Colón, Jr. (1979-), catcheur portoricain ;
Germà Colón (1928-2020), lexicographe spécialiste du catalan ;
Primo Colón (1982-), catcheur portoricain ;
Ernie Colón (1931-2019), auteur américain de comics ;
Javier Colón (1969-), basketteur portoricain ;
Javier Colon (1978-), chanteur américain ;
Johan Colón (1995-), coureur cycliste colombien ;
Joseph Colon Trabotto (vers 1420-1480), rabbin du xve siècle ;
María Colón (1958-), athlète cubaine ;
Míriam Colón (1936-2017), actrice portoricaine ;
Orlando Colón (1982-), catcheur portoricain ;
Román Colón (1979-), joueur dominicain de baseball ;
Santos Colón (1922-1998), danseur de salsa portoricain ;
Willie Colón (1950-), pionnier de la salsa ;
Willie Colon (1983-), joueur américain de football américain.
Personnages de fiction
Frédéric Côlon : un personnage fictif du ;
Pierre Colon : un personnage légendaire du Brabant (Belgique).
Toponymes
La plupart des toponymes « Colon » sont en fait des toponymes Colón, qui viennent du nom du navigateur.
Argentine
Colón, localité située dans le de General Alvarado, dans la province de Buenos Aires ;
Colón, ville et chef-lieu du département de Colón ;
Colón, arrondissement de la province de Buenos Aires ;
Colón, une des 26 subdivisions de la province de Córdoba.
Colombie
Colón, ville du département de Putumayo ;
Colón Génova, municipalité du département de Nariño ;
Nuevo Colón, municipalité du département de Boyacá.
Cuba
Colón, ville de la province de Matanzas.
États-Unis
Colon, village du comté de Saint-Joseph, au Michigan ;
Colon, village situé dans le Nebraska.
France
Colon, rivière de Lorraine, affluent du Madon (sans lien avec Colomb) ;
Saint-Cyr-les-Colons, commune française située dans le département de l'Yonne (sans lien avec Colomb).
Honduras
Colón, département du pays.
Mexique
, ville du Querétaro ;
au Querétaro.
Panama
Colón, ville et chef-lieu de la province de Colón de l'une des neuf provinces du pays ;
Colón, district dans la province de Colon ;
Île Colón, île du pays.
Uruguay
Colón, ville.
Venezuela
Colón, une des 21 municipalités de l'État de Zulia ;
Cristóbal Colón, une des 4 paroisses civiles de la municipalité de Valdez dans l'État de Sucre ;
San Juan de Colón, chef-lieu de la municipalité d'Ayacucho dans l'État de Táchira.
Autres noms
Cristóbal Colón : croiseur de la Marine espagnole ;
Au pays des colons (en anglais : ) : film documentaire
CA Colón de Santa Fe : un club de football argentin ;
Les Colons de Catane : un jeu de société de Klaus Teuber ;
une expression (ou un argot québécois) voulant dire que ledit colon est sans éducation et sans respect pour son environnement ;
dans le contexte hiérarchique militaire, le raccourci pour désigner un colonel.
pour la partie de l'intestin, voir Côlon | Le terme « colon » a deux principales origines : le mot latin colonus associé à colonia, dont viennent les sens liés à la colonisation ; le nom espagnol du navigateur Christophe Colomb (Cristóbal Colón), qui est à l'origine de très nombreux toponymes, notamment en Amérique. |
666 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20des%20communes%20de%20l%27Ard%C3%A8che | Liste des communes de l'Ardèche | Cette page liste les du département français de l'Ardèche au .
Liste des communes
Le tableau suivant donne la liste des communes, en précisant leur code Insee, leur code postal principal, leur arrondissement, leur canton, leur intercommunalité, leur superficie, leur population et leur densité, d'après les chiffres de l'Insee issus du recensement 2020.
Intercommunalités
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Articles connexes
Listes des communes de France
Liste des anciennes communes de l'Ardèche
Liste des cantons de l'Ardèche
Liste des intercommunalités de l'Ardèche
Liste des églises de l'Ardèche
Communes
Ardeche | Cette page liste les du département français de l'Ardèche au . |
667 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Cadmiage | Cadmiage | Le cadmiage correspond à un placage de métal cadmium sur un acier ou une surface de métal oxydable. Cette opération peut être considérée de manière générique comme un traitement de surface.
Le cadmiage électrochimique, technique de galvanoplastie
Il consiste à déposer une couche de cadmium par électrolyse. Le cadmium ne subit pas d'oxydation au contact de l'air et se comporte très bien en milieu marin. Ce traitement est utilisé en particulier en aéronautique pour protéger les rivets d'assemblage.
Procédé de revêtement
Construction aéronautique | Le cadmiage correspond à un placage de métal cadmium sur un acier ou une surface de métal oxydable. Cette opération peut être considérée de manière générique comme un traitement de surface. |
669 | https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9sultats%20de%20la%20Coupe%20du%20monde%20de%20football%202002 | Résultats de la Coupe du monde de football 2002 | Cet article traite des résultats de la coupe du monde de football de 2002.
Premier tour
Groupe A
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Groupe B
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Groupe C
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Finale
Coupe du monde de football 2002 | Cet article traite des résultats de la coupe du monde de football de 2002. |
670 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Cadmium | Cadmium | Le cadmium est l'élément chimique de numéro atomique 48, de symbole Cd. Le corps simple cadmium est un métal.
Un alliage contenant du cadmium ou un objet recouvert d'une fine couche de cadmium (métal) est dit cadmié.
Généralités et histoire de la découverte du cadmium
Le cadmium est un élément du groupe 12 et de la période 5. Stricto sensu, c'est un métal pauvre, qui ne répond pas à la définition des éléments de transition par l'IUPAC ; en pratique cependant, il est très souvent assimilé aux métaux de transition dans les manuels et de très nombreux ouvrages. Il fait partie du « groupe du zinc », ou groupe B, qui comprend, par numéro atomique croissant, Zn, Cd et Hg, éléments caractérisés par deux électrons sur la sous-couche s au-delà d'une sous-couche d complète. La configuration électronique du cadmium est . Zinc et cadmium sont des métaux électropositifs assez semblables.
L'élément a été découvert en pionnier vers 1809 par le chimiste suédois ou , grâce aux premières études d'électrochimie. Mais l'élément a été redécouvert dans le cadre de la chimie minérale classique : il est dénommé en allemand « » ou « » définitivement en 1817 par le professeur de chimie analytique de l'université de Goettingen Friedrich Stromeyer qui prépare le corps simple, métal mou et blanc, pour la première fois à partir de carbonate de zinc impur, couvert de taches jaunâtres. Ces travaux concernant la chimie de l'élément cadmium sont confirmés dès 1818 par les travaux de trois chimistes allemands, le pharmacien-chimiste et industriel Carl Hermann à partir des oxydes de zinc, Karl Johann Bernhard Karsten et Paul Meissner ou pour confirmer, de façon indépendante, la première hypothèse savante.
Le mot cadmium vient du latin médiéval ou du gréco-latin , ancien nom donné au carbonate de zinc, avant la dénomination définitive de smithsonite, attribuée en 1832 par François Sulpice Beudant. Les mineurs des environs de la cité antique de Thèbes extrayaient déjà ce minerai pour fabriquer divers « laitons » et « bronzes ». Rappelons que la cité thébaine en Béotie est fondée selon la légende par le guerrier étranger Cadmos ou Cadmus, dont la citadelle et le royaume portent ainsi le nom de Kadmeia, en français Cadmée.
Ce nom est donc apparenté par sa racine à celui du mélange dénommé « calamine », mais aussi du minéral défini calamine. Le terme gréco-latin cadmia désignait en Europe à la fois tous les types de minerais de zinc oxydé, que sont les calamines décrites de manière érudite, et dans la tradition technique, les cadmia fornacum ou cadmies, ces dépôts de poussières et d'oxydes métalliques, formés sur les parois des fours métallurgiques. Par exemple, dans le dictionnaire Larousse du paru après 1920, la cadmie désigne en premier lieu le résidu qui s'attache au paroi du gueulards des hauts-fourneaux, et dans une autre dénomination qualifié par l'adverbe autrefois, correspond à la calamine, au sens de minéral défini et/ou de roche minerai, c'est-à-dire en rapport avec le corps « carbonate de cadmium » qui à l'état pur, se nomme smithsonite. L'adjectif « cadmique » mentionne ce qui a rapport au cadmium (élément ou corps simple), ou qualifie ce qui contient du cadmium.
L'interprétation commune que le cadmium provient du mot « cadmie », parfois pris au sens de dépôt résiduel, se fonde sur ce que le cadmium métal produit par l'industrie en Haute-Silésie dès 1852 provenait de la réduction des poussières zincifères et cadmifères, autrement dit des cadmies, recueillies dans les allonges des cornues jouant le rôle de creusets horizontaux des fours à zinc, le métal cadmium étant obtenu finalement par une distillation garantissant le moins d'impuretés possibles. Ce procédé s'est répandu dans le monde jusqu'à sa disparition vers 1920.
Le cadmium est un élément toxique (notamment responsable de la maladie Itai-itai) et écotoxique, parmi les plus problématiques sur le plan de la santé environnementale parmi les éléments traces métalliques et métaux lourds. Des analyses géostatistiques ont montré que dans certaines régions du monde, dont la France, certains sols (sédimentaires marins) présentent naturellement une teneur élevée en cadmium (avec des risques de contamination de végétaux ou d'animaux et de l'eau). Certains engrais (phosphatés) sont la source la plus fréquente de contamination des sols dont en Europe.
Isotopes
Le cadmium possède connus, de nombre de masse variant entre 95 et 132, et . Parmi ces isotopes, six sont stables, Cd, Cd, Cd, Cd, Cd et Cd, et constituent avec deux radionucléides primordiaux, Cd et Cd la totalité du cadmium naturel. Le plus abondant est Cd (28,73 % du cadmium naturel) et le moins abondant Cd (0,89 %). On soupçonne Cd, Cd et Cd d'être radioactifs, avec des demi-vies de l'ordre de dix millions de fois l'âge de l'univers ou même supérieures, mais leur désintégration n'a pour l'instant jamais été observée. On attribue au cadmium une masse atomique standard de .
Occurrences dans les milieux naturels, minéralogie et géologie, gîtes et gisements
Le cadmium est un élément relativement rare.
Le clarke s'élève à .
Le cadmium existe très rarement à l'état natif. Le cadmium natif n'a été découvert, par des géologues russes dans les trapps de Sibérie orientale, qu'en 1979.
Le cadmium est souvent associé au zinc, au cuivre et au plomb dans les minerais.
Gisements
Les minerais assez rares, comme très souvent mêlés à la blende, la greenockite contenant potentiellement 77,8 % ou l'otavite ou carbonate naturel de cadmium, restent en pratique inexploités ou peu exploitables, car le cadmium est présent dans presque tous les minerais de zinc (la teneur en cadmium varie de 0,01 % à 0,05 %). Le cadmium métal est obtenu industriellement comme sous-produit de la métallurgie du zinc, à partir des poussières mêlées au gaz de grillage des minerais sulfurés comme les blendes , mais aussi parfois du cuivre et du plomb. Il est aussi récupéré à partir des lessives de la production électrolytique du zinc.
Sa production dépend de celle du zinc, dans une proportion variable de de cadmium/tonne de Zn élaboré ( de zinc en moyenne).
Le cadmium est également présent dans des minerais de plomb et de cuivre, ainsi que dans des phosphates naturels ( pour les phosphates jordaniens, pour les phosphates tunisiens).
Propriétés physiques et chimiques, préparation du corps simple, alliages
Propriétés physiques
Le corps simple cadmium est un métal blanc argent brillant, légèrement bleuté, tendre et mou, très malléable et ductile, avec un éclat blanc d'étain. Il est plus mou que le zinc et l'étain. Son réseau hexagonal compact est déformé par allongement, expliquant une anisotropie des propriétés cristallines. Le métal cadmium se courbe facilement, il crisse à la flexion. Il graisse les limes. Frotté sur le papier, il laisse une trace grise.
La résistivité électrique du cadmium est quatre fois plus élevée que celle du cuivre.
Exposé à l'air, il perd son éclat. Avec le temps il ternit au contact de l'air. Il est peu altéré à l'air humide. Il est insoluble dans l'eau et les bases. L'eau pure est sans action, même à ébullition.
Le cadmium est un métal blanc argenté ayant des propriétés physiques proches de celle du zinc.
Sa masse molaire atomique est de .
Sa masse spécifique est de . Son coefficient de dilatation linéaire est de l'ordre de . Par écrouissage, sa densité apparente peut passer de 8,6 à 8,69, et sa dureté Mohs se stabilise .
Il est ductile (capacité à l’étirement), malléable (capacité à la mise en forme) et résiste à la corrosion atmosphérique, ce qui en fait un revêtement de protection pour les métaux ferreux. C'est pourquoi il est employé dans les revêtements galvanoplastiques, par exemple le cadmiage des aciers pour la protection en milieu eau de mer. C'est ainsi un métal d'électro-galvanisation, le revêtement protecteur de l'acier pouvant être un dépôt par voie électrolytique.
Le corps simple métal cadmium est plus volatil que le zinc. Il fond à et bout vers à une pression d'une atmosphère. Lors de l'ébullition du cadmium, il se dégage des vapeurs jaunes, orange ou jaune orangé, à la fois toxiques et suffocantes. Sa densité de vapeur avoisinerait 3,94 selon Henri Sainte-Claire Deville et sa pression de vapeur est importante dès . Refroidie lentement, cette matière à l'état de vapeur cristallise en octaèdres réguliers.
Une lampe à vapeur de cadmium (Cd confiné sous vide) éclaire fortement, mais avec une couleur de base bleu-vert à l'équilibre.
Propriétés chimiques
Les propriétés chimiques du cadmium sont semblables à celles du zinc.
Le cadmium est chalcophile. Il réagit directement avec le corps simple soufre. Le test classique est la précipitation du sulfure de cadmium jaune par le gaz sulfure d'hydrogène ou divers autres sulfures alcalins.
Cd métal solide + HS gaz hygrogène sulfuré → H gaz + CdS poudre solide jaune
Il s'oxyde très peu à la température ambiante et chauffé, il brûle avec une flamme orange dans l'air en donnant une fumée brune toxique, qui apparaît être de l'oxyde anhydre jaune brun , insoluble dans un excès d'hydroxyde de sodium. La réaction est exothermique :
2 Cd métal solide + gaz oxygène de l'air → 2 CdO solide jaune brun avec =
La vapeur de cadmium décompose l'eau au rouge, produisant un dégagement de gaz dihydrogène et laissant .
Cd vapeur + vaporisé → H gaz + CdO poudre solide jaune brun
Le cadmium est soluble dans les acides forts concentrés et parfois dilués.
Réagissant avec les acides forts, il est facilement soluble dans l'acide nitrique fort et dilué, il reste peu soluble dans les acides chlorhydrique et sulfurique concentrés à moins de procéder à chaud. Le métal cadmium est dissous avec dégagement d'hydrogène dans les précédents acides décrits, mais aussi dans l'acide acétique, un acide faible.
Les sels de cadmium obtenus, incolores, parfois diversement hydratés, sont solubles dans l'eau. Placé sur une lame de zinc, un sel quelconque génère l'activation du couple redox suivant, qui explique le dépôt cristallin de cadmium métal.
Zn + Cd → Zn + Cdmétal avec Δε ≈
Il est soluble dans les solutions aqueuses de nitrate d'ammonium et dans celles de l'acide sulfureux, sans dégagement de gaz hydrogène. Dans ce dernier cas, la dissolution donne un mélange de sulfite de cadmium soluble, et de sulfure de cadmium qui précipite.
Le cadmium réagit également directement avec les corps simples halogènes, sélénium, phosphore
Métallurgie
La métallurgie du cadmium est intégrée à celle du zinc, du plomb ou plus rarement du cuivre. Dans tous les cas, une partie du cadmium est récupérée par filtration du gaz provenant du grillage.
Voici deux cas de récupération, la pyrométallurgie et l'hydrométallurgie du zinc :
Pyrométallurgie
Le cadmium est récupéré lors du raffinage du zinc. L'« éponge de cadmium » obtenue est raffinée thermiquement par fusion (à ) en présence de soude pour éliminer zinc et plomb sous forme de zincate et plombate puis par distillation à .
Hydrométallurgie
Le cadmium est en solution ( de Cd/L) dans le bain d'électrolyse. Il est récupéré, après épuisement de Zn, par cémentation à l'aide de zinc. On obtient des boues bleues contenant au moins environ 6 % de cadmium et 15 % de cuivre.
Les autres poussières réutilisables sont enrichies à 7 à 10 %.
Boues et/ou poussières sont ensuite attaquées en milieu acide sulfurique. Les ions Cd sous forme de sont à nouveau réduits en métal par cémentation avec de la poussière de zinc. Le cadmium métallique cémente ou précipite.
Le cadmium se sépare du cément ou phase de cémentation qui contient différents sulfates et impuretés (Zn, As, Sb, Cu, Ni) par distillation ou vaporisation à .
Procédé électrochimique pour obtenir le cadmium à 99,97 %
Le raffinage a lieu par lixiviation ou lessivage à l'acide sulfurique avec des produits purifiés, venant du procédé électrolytique menant à la production de zinc. La solution est neutralisée, les impuretés essentielles comme le Pb, le Cu ou l'As sont précipitées.
L'électrolyse est conduite dans des petites unités, soient des récipients en matière plastique, avec des anodes en plomb et cathodes en aluminium, rotatives. La tension du bain est de l'ordre de avec une densité de courant de . Les dépôts électrolytiques de cadmium sont retirés et fondus.
Le cadmium est commercialisé sous forme de tiges, plaques, barres, boules ou granules.
Alliages
Il existe de nombreux alliages, notamment avec le Zn, Cu, Ag, Pb, Bi, Sn.
Les alliages avec le plomb, l'étain, l'argent sont très ductiles et malléables, alors que les alliages du cadmium avec l'or, le cuivre, le platine et autres platinoïdes sont cassants.
La présence de cadmium apporte des propriétés antifriction et souvent contribue à un abaissement du point de fusion. Ce métal est présent dans les alliages de friction, les alliages d'imprimerie, dans les alliages pour soudures et brasures, dans l'alliage de Wood, autrefois du type , excellent pour le moulage
Les alliages étaient utilisés pour la soudure d'aluminium.
Un alliage pour brasure typique, fondant à , est . L'alliage nettement plus cadmié et moins cuivré a même un point de fusion de l'ordre de .
L'alliage or cadmium est un des premiers alliages à mémoire de forme connus. Rappelons qu'un faible apport de cadmium confère à l'or un éclat particulier.
L'amalgame est le matériau de la cathode de l'élément ou pile de Weston, en contact avec une solution de comme électrolyte.
Chimie du cadmium, propriétés physiques et chimiques des corps composés et complexes
La chimie du cadmium est proche de celle du zinc, et dans une moindre mesure, du plomb. Le principal nombre d'oxydation .
Le cadmium monovalent reste assez rare, mais l'hydrure de cadmium (), le tétrachloroaluminate de cadmium () ne sont pas confidentiels.
L'ion cadmium divalent est déplacé par le zinc métallique en solution : il est moins réactif que le zinc. Ainsi les solutions salines de cadmium II mises au contact de Zn ou Al relarguent le métal cadmium qui précipite.
Les sels de cadmium () sont moins hydratés que les sels de zinc. Les halogénures de cadmium sont aussi moins ionisables, et, mis à part le fluorure de cadmium à structure ionique, ils peuvent former plus facilement des complexes en solution.
La tendance des sels à former des complexes, souvent de coordination 4, est forte. Ainsi les anions ou cations complexes le plus souvent incolores , , mais aussi , , ,
Le cadmium forme d'importants complexes avec le dithiocarbamate…
Les corps composés les mieux connus sont :
hydrures
hydrure de
hydrure de
fluorures
chlorures
chlorure de cadmium
chlorure de cadmium et de césium
bromures
bromure de cadmium
bromure de cadmium et de césium
iodures
iodure de cadmium
oxydes
oxyde de cadmium amorphe
oxyde de cadmium cubique (naturel alias )
hydroxydes
hydroxyde de cadmium blanc gélatineux peu soluble en milieu aqueux (pK ~ 14,4)
sulfures
sulfure de cadmium amorphe (artificiel)
sulfure de cadmium hexagonal (naturel alias greenockite, pK ~ 26)
sulfure de cadmium cubique (naturel alias hawleyite)
sulfure de cadmium et d'indium (naturel alias cadmoindite)
séléniures
séléniure de cadmium (naturel alias )
sélénio-sulfures
?
tellurures
tellurure de cadmium
tellurure de mercure et de cadmium ou alliage mercatel
tellurure de cadmium et de zinc ou CZT
nitrures
arséniures
phosphures
, , , ,
carbonates
carbonate de cadmium (pK ~ 11,3 ; corps naturel nommé otavite)
iodates
(pK ~ 7,6)
sulfates
sulfate de cadmium orthorhombique
sulfate de cadmium hydraté monoclinique
sulfate de cadmium hydraté monoclinique
sulfate de cadmium hydraté
sulfate double de cadmium et d'ammonium
sulfate double de cadmium et de potassium
sulfate double de cadmium et de magnésium
hydroxysulfates
hydroxysulfate de cuivre et de cadmium hydraté (corps naturel verdâtre nommé nidermayrite)
séléniates
nitrates
nitrate de cadmium
nitrate de cadmium hydraté
arséniates
arséniate de cadmium très peu soluble (pK ~ 32,4)
arséniate de cuivre (), de zinc () et de cadmium () hydraté (corps naturel bleuté nommé )
chloroarséniate de plomb et de cadmium (corps naturel bleuté nommé vanckerite)
borates
borate de cadmium (corps fluorescent et phosphorescent, pK ~ 8,6))
tétrafluoroborate de cadmium
aluminates
tétrachloroaluminate de cadmium ()
chromates
dichromate de cadmium
phosphates
(pK ~ 32,6)
silicates
silicate de cadmium (corps fluorescent et phosphorescent)
molybdates de cadmium
(pK ~ 7,2)
tungstates
tungstate de cadmium
thiocyanates
thiocyanate de cadmium
mercurithiocyanate de cadmium
formiates
formiate de cadmium
acétates
acétate de cadmium
acétate de cadmium hydraté
oxalates de cadmium
(pK ~ 7,8)
carboxylates à longues chaînes
carboxylate de cadmium dont le
pyridine-2 carboxylate de cadmium
polymères monodirectionnels avec fonction carboxylate de cadmium…
cyanures
ferrocyanure de cadmium (pK ~ 15)
amides
thiocarboxylates
composés organo-cadmien
cristaux liquides
Détection du cadmium par mesures analytiques physiques
Il existe une dizaine de mesures physiques par spectrométrie, précises jusqu'à parfois quelques .
L'analyse chimique traditionnelle passe par exemple par la gravimétrie ou pesée après précipitation en milieu du sulfure de cadmium .
Utilisations et applications du corps simple, des alliages et des composés
Le cadmium a de multiples utilisations : pour le cadmiage ou plaquage protecteur de cadmium sur des métaux ou alliages potentiellement oxydables, en galvanoplastie, pour les soudures spéciales (circuit électriques ou électroniques, alliages à températures de fusion basse…), en électrochimie (fabrication de cathode type pour accumulateur au cadmium et/ou au plomb, pour batteries rechargeables nickel cadmium) mais aussi notamment dans les écrans de télévision, les barres de contrôles des réacteurs ou piles nucléaires, les colorants (émail, glaçure rouge-orange en céramique)
Alliages fusibles, déformables…
Il entre dans la composition de nombreux alliages à bas point de fusion (soudures, brasures).
Les alliages à bas point de fusion sont fabriqués par exemple pour les brasures de conducteurs électriques (Ag 50 %, Cd 18 %, Zn 16 %, Cu 15 %) et pour fusibles (Bi 50 %, Pb 27 %, Sn 13 %, Cd 10 %, fond à ) ; d'autres alliages à bas point de fusion sont utilisés dans le système de protection incendie, comme les systèmes Sprinkler.
Certains alliages de cadmium avec l'or font partie de la famille des métaux « intelligents » (à mémoire de forme) et servent donc à fabriquer des lunettes incassables, des tuyaux dans les centrales nucléaires…
Accumulateurs
Il sert à la fabrication de certaines batteries d'accumulateurs (« piles rechargeables »), du type nickel cadmium /, /, ou encore / et /.
Les accumulateurs électriques comme les « piles » rechargeables Ni-Cd, peuvent se caractériser par la matière constituant l'électrode positive, un mélange pulvérulent d'hydroxyde de nickel et de graphite et celle constituant l'électrode négative à base de cadmium avec 20 à 25 % de fer. Les matières actives sont placées dans des pochettes en acier nickelé perforées (trous de ) de de large. L'électrolyte est une solution aqueuse de KOH : . Voici l'équation-type dans le sens de la décharge (et inversement de la recharge)
Cd corps simple métal à l'anode + 2 NiO(OH)aqueux fortement basique + 2 → Cd(OH) aqueux fortement basique + 2 Ni(OH) hydroxyde de nickel de la cathode
Il existe un « effet mémoire » au niveau des électrodes, ce qui impose une discipline minimale de charge et de décharge.
Quoique supplantés actuellement par des dispositifs de type Lithium-ion ou nickel-hydrure de métal Ni-MH, les accumulateurs Ni-Cd restent employés, malgré leur effet mémoire, dans les applications où la résistance interne doit rester faible (appels de courant important) : moteurs électriques, talkies-walkies En 1992, la production d'accumulateurs Ni-Cd était de d'unités dont 60 % par des producteurs japonais et 15 % par des français ; le cadmium est ainsi également utilisé dans la collecte de l'énergie solaire.
Revêtements (métal, pigments de peinture), colorants et/ou stabilisants
Mais ses principales utilisations en masse restent celles de ses composés qui concernent les revêtements anticorrosion (appliqué en couche mince sur l'acier par cadmiage, le cadmium protège contre la corrosion, en particulier saline) ou encore la fabrication de pigments stables de couleurs (jaune et rouge). Le cadmiage se justifie par le fait que le cadmium est inaltérable à l'air et a un bon comportement en milieu marin. Le cadmiage est effectué par électrolyse. Utilisé, en particulier pour protéger les rivets d'assemblage en aéronautique.
Les pigments de cadmium sont essentiellement à base de sulfure de cadmium et parfois de sulfure de zinc. Ce sont des cristaux mixtes de jaune et blanc, associé à rouge, ce qui explique de couleur orange par mélange. Ces mélanges de corps purs facilement dispersables présentent une bonne résistance à la lumière et aux UV, à la chaleur et aux intempéries et ont été utilisés à grande échelle dans les peintures (couleur jaune des taxis de New-York), dans les matières plastiques (casques, verres, céramiques…). Van Gogh utilisait du pour faire le jaune de ses tournesols.
Ainsi le ou le à base de mélange précis de et , l' à base de , le ont été des colorants usuels des matières plastiques, type polyoléfines et polystyrèniques, des et 1970. Mais le cadmium a été reconnu progressivement par les autorités comme un métal lourd, hautement toxique, par lui-même et ses composés, libérables des peintures, plastiques et mélanges de polymères, par décomposition thermique ou lente dégradation. D'où le déclin de cette gamme de pigments minéraux, amorcé à partir des .
Des composés de cadmium, comme les carboxylates de cadmium ou parfois le sulfure de cadmium, peuvent être utilisés comme stabilisateurs ou stabilisants, avec d'autres composés métalliques à base de Zn, Ba, Sr de matériaux polymères communs, comme le PVC. Des composés obtenus avec des organo-cadmiens pouvaient être employés comme agent de moulage ou pour stabiliser le PVC.
La Communauté européenne a adopté une directive limitant l'utilisation des pigments de cadmium aux seuls cas où ils ne peuvent être remplacés (polymères).
Divers
Les autres usages de l'élément sont :
l'absorption de neutrons : la section efficace du cadmium pour l'absorption des neutrons thermiques étant particulièrement élevée, avec une section de capture de l'ordre de pour le mélange d'isotope, le cadmium sert à éviter l'emballement de la réaction de fission, il est employé pour la réalisation de barres de contrôle dans les réacteurs nucléaires, et est utilisé en tant que protection biologique vis-à-vis de sources de neutrons ;
l'éponge de cadmium est un mélange de cadmium et de sulfate de zinc obtenu généralement par la réaction entre du zinc et du sulfate de cadmium ; elle peut servir en catalyse hétérogène.
Toxicité et écotoxicité, toxicologie du cadmium
L'élément cadmium est très toxique, comme l'avait pressenti Friedrich Stromeyer, aussi toxique que le plomb et le mercure. Par ingestion de produits solubilisés par l'organisme ou par inhalation via les sites alvéolées des bronches, passe dans le sang, s'accumule dans le foie tout en provoquant des troubles rénaux graves. Il forme des composés métalliques avec l'urée, qui joue le rôle d'un complexant.
Les fumées d'oxydes de cadmium ont un potentiel de dangerosité équivalent à celui du phosgène. L'inhalation à faible concentration provoque une fièvre persistante, connue sous l'appellation de « fièvre des fonderies », « fièvre des fondeurs » ou encore « fièvre des métaux ». L'inhalation à haute concentration entraîne un œdème du poumon. La limite autorisée sur le lieu de travail est fixée à de CdO par .
Le cadmium a un cation bivalent de rayon ionique très proche de celui du calcium. Ainsi, comme le strontium, le cadmium interagit avec le calcium des os. Du fait de sa forte et longue rétention dans les organismes vivants, il peut se substituer facilement au calcium dans le cristal osseux et en modifie les propriétés mécaniques. Ainsi le cadmium en excès présent dans l'organisme cause une porosité osseuse, une déformation des os, des fractures multiples, un ratatinement progressif du corps, impossible à réparer ou à soigner comme le prouvent les derniers stades de la maladie « Itai-itai » décrite en 1955 par le corps médical nippon. La maladie se dénomme simplement par le cri répété de douleur des patients, souffrant de terribles souffrances aux articulations, avant d'agoniser par atrophie osseuse et paralysie complète.
Les déversements volontaires ou accidentels de matière cadmiée dans les rivières ont des effets désastreux sur la faune aquatique. Une pollution même modeste entraîne la mortalité aiguë d'une multitude de poissons. Mais la dispersion de boues contenant des métaux lourds (plomb, mercure et cadmium) explique que l'élément cadmium se retrouve, plus qu'à l'état de traces insignifiantes, dans les filières alimentaires (riz, chocolat…). Les huîtres peuvent contenir dans les eaux les moins polluées une quantité de cadmium minimale de l'ordre de de matière sèche. Mais dans les eaux de mer en partie cadmiées, elles peuvent en contenir jusqu'à , sans dépérir du fait de la présence plus importante en zinc.
Il est aisé de comprendre que le recyclage maîtrisé du métal et surtout de ses sels (souvent oubliés), l'épuration soignée des eaux usées et des gaz de rejets sont un impératif pour l'environnement.
Imprégnation de la population
Il varie selon de nombreux paramètres, environnementaux notamment, et dans l'urine il tend à augmenter avec l'âge et à diminuer avec l’IMC (Indice de masse corporelle).
En 2018 en France, le « Volet périnatal » du programme national de biosurveillance a publié une évaluation de l'imprégnation des femmes enceintes notamment par le cadmium (et d'autres métaux et quelques polluants organiques) à l'occasion du suivi d'une cohorte de enceintes (« Cohorte Elfe ». Cette cohorte comprend des femmes qui ont accouché en France en 2011 hors Corse et TOM). Le dosage urinaire de enceintes arrivant à la maternité a révélé du cadmium dans 88 % des échantillons d’urine analysées (moyenne géométrique : , avec de créatinine, soit un niveau proche des moyennes trouvées chez la femme enceinte aux États-Unis de 2003 à 2010).
Pour ces enceintes, une cadmiurie (teneur des urines en cadmium) dépassant le seuil HBM- 1 de augmentait avec l’âge des mères et diminuait avec l’IMC et le niveau d’étude. L'imprégnation est également globalement plus élevée chez les gros consommateurs de légumes racines (poireau, carotte, oignon) mais pas comme on aurait pu s'y attendre d'après la littérature chez les consommatrices de pomme de terre ou de poisson.
Il est difficile de déduire les effets de ces indices d'imprégnation des mères par le cadmium sur l'embryon, en raison d'effet potentiels de la grossesse sur l’excrétion urinaire du cadmium (littérature est contradictoire sur ce point) et en raison des recommandations de diminution ou arrêt du tabagisme lors de la grossesse.
Toxicité
Les analyses faites sur les ossements préhistoriques et des époques successives montrent que les humains se sont fortement contaminés par le cadmium à partir de la révolution industrielle.
L'être humain peut par exemple se contaminer via le tabagisme, certains engrais naturellement riches en cadmium, des sources industrielles, certains fruits de mer et la cuisson dans des récipients libérant de faibles doses de cadmium.
Des études entreprises surtout dès les ont confirmé les effets négatifs du cadmium sur l'organisme (système rénal notamment) et son statut de cancérigène ; il augmente la tension et est source de troubles musculo-squelettiques entraînant une déformation lente et importante du corps chez l'homme, notamment l'embryon qui peut être contaminé via le placenta chez les femmes enceintes exposées à un milieu faiblement contaminé. Son inhalation est également dangereuse.
La Commission allemande de biosurveillance a retenu comme valeur seuil HBM-IIHBM- (dans l'urine) car au-dessus de ce taux, les connaissances scientifiques disponibles montrent un risque accru d’effets défavorables sur la santé pour les individus sensibles au sein de la population générale.
Il a été récemment proposé par des praticiens hospitaliers d'ajouter un profil métallique au bilan de santé individuel.
Écotoxicité
Cet élément est toxique à faibles doses pour de nombreuses espèces animales et végétales, aquatiques et terrestres.
Par exemple :
il peut fortement déformer le squelette du vairon (à la suite de fractures spontanées de vertèbres, souvent à proximité de la queue) dès l'exposition à de cadmium/L, dose moins importante que la LC pour , et qui est proche des taux de cadmium des cours d'eau pollués des régions baltes où a eu lieu cette étude ;
il est nocif pour les cellules végétales et à plus forte dose pour la plupart des végétaux ;
il inhibe la germination du pollen des gymnospermes, ainsi que la croissance des tubes polliniques, pour des raisons physiologiques encore mal comprises ;
il modifie également la morphologie des tubes polliniques d'une manière dose-dépendante. L'endocytose est fortement inhibée chez les plantes contaminées par du cadmium, avec un nombre d'appareils de Golgi réduit, et une formation anormale d'organites acides dans les tubes polliniques. Les pollens de P. wilsonii se montre par exemple très vulnérables au cadmium, qui inhibe fortement la germination des pollens et la croissance des tubes en perturbant les organites endomembranaires, en inhibant les endocytoses et les exocytoses et en formant des vacuoles acides, entraînant un gonflement des tubes pollinique et des diamètres irrégulièrement élargis de ces tubes ;
au Japon, au début des un usage massif de fertilisants riches en cadmium, dans des sols par ailleurs très pauvres (sableux, acides et fortement déficitaire en zinc et en calcium), expliquent les teneurs inédites du riz produit par les rizières locales et le soja cultivé dans ces champs, soient respectivement sec. C'est l'une des causes cachées de la maladie Itai-itai, après que les autorités agricoles aient imposé aux nombreux paysans pauvres et parfois affamés, du moins souvent carencés en Zn, une « pseudo-modernisation » impérative de leurs pratiques ancestrales ;
Le cadmium a été identifié comme un polluant chimique associé à un avortement toxique chez des animaux.
Le rejet et la dispersion anciens ou récents de cadmium (pigments, charge…) ou la contamination d'eaux pluviales par du cadmium en tant que contaminant fréquent des zingueries anciennes peut être une cause de pollution environnementale diffuse.
Face à ces risques et à d'autres contaminations environnementales, les piles NiMH moins polluantes et moins dangereuses pour la santé ont remplacé à partir de 2008 les piles NiCd au sein de l'Union européenne. Les piles NiMH ont en outre été remplacées par des accumulateurs lithium-ion dans la quasi-totalité des appareils nomades.
En Australie méridionale, dans les , les agronomes observant les terres sèches, soumises à de fréquentes remontées d'eaux salines, craignaient à terme le remplacement cationique partiel, mais catastrophique pour la qualité des cultures, du magnésium par le zinc, et du calcium par le cadmium. Mais ils ont aussi compris le rôle capital du zinc qui entrave l'action toxique du cadmium, réduit ou empêche sa fixation, en prenant la bonne place sur les sites de protéines. En milieu marin ou terrestre, une teneur en zinc plus élevée, paradoxalement toxique pour certains organismes vivants, réduit la toxicité du cadmium et surtout son entrée souvent irréversible dans l'organisme. Aussi une prime alimentation à haute teneur en cadmium, avec un déficit grave en zinc et en calcium, est bien cause de catastrophe dans la chaîne trophique.
Il est impératif de proscrire le cadmium des fertilisants, et accepter des teneurs modestes de zinc, d'autant plus que l'irrigation peut parfois utiliser des eaux plus ou moins salines sur des sols pauvres et acides. Les bons sols argileux, riches en complexes argilo-humiques, ou des sols bien amendés, à pH plus élevés, sont beaucoup moins sensibles à cette pollution.
Détoxication
La toxicité du cadmium pour les organismes vivants est liée au fait qu'il déplace des ions métalliques essentiels dans les macromolécules.
Tous les systèmes intracellulaires de détoxification connus reposent sur des protéines aux sites riches en soufre, sites dont en pensait qu'ils peuvent toujours aussi capter d'autres métaux lourds.
Liu ont récemment (2019) montré que la bactérie peut ainsi inerter le cadmium qui la pénètre, mais via une protéine cette fois spécifique du cadmium, dite CadR (qui répond sélectivement au cadmium) ; elle se lie à l'ADN et régule positivement sa transcription d'autres protéines de détoxification du cadmium. Cette sélectivité serait liée aux types de sites de liaison : le cadmium est d'abord capté par un site riche en cystéine, et par un autre site, riche cette fois en histidine, via une double liaison qui emprisonne le cadmium.
Pollution par le cadmium
Elle est en forte diminution dans les mers depuis les , mais les taux restent localement préoccupants, notamment dans les coquillages et organismes du haut de la chaîne alimentaire. En Europe, la Belgique centre est particulièrement touchée, ainsi que les ex-pays de l'Est.
En Chine, le cadmium serait présent dans une partie importante de la production de riz.
Les origines de la pollution par le cadmium sont multiples, avec notamment :
Agricole
Engrais phosphatés
Eau
« Redéposition » des poussières
Boues d'épandage
L'apport des engrais phosphatés est de de Cd/ha et par an, soit en France, . Dans la chaîne alimentaire, le cadmium se concentre principalement dans les feuilles des plantes (salades, choux mais aussi tabac).
Atmosphérique
Combustion de produits pétroliers
Raffinage de Zn
Incinération des ordures ménagères
Combustion du charbon
Sidérurgie
Production d'accumulateurs
La teneur de Cd dans l'air varie de en zone rurale, à en zone industrielle et près de l'Etna.
Aquatique
Sidérurgie, métallurgie
Cadmiage
Fabrication des engrais phosphatés
Raffinage de Zn
Fabrication de pigments
Le risque lié au cadmium des engrais phosphorés en Europe commence à être pris en compte. En Europe, la Commission a publié plusieurs textes et décisions concernant les dispositions nationales relatives à la teneur maximum admissible en cadmium des engrais.
Réglementation
Le cadmium est limité ou interdit pour certains usages. Il fait partie des métaux devant être contrôlés dans l'eau potable (dans la plupart des pays).
En Europe, depuis le , la directive RoHS (« ») limite son usage dans certains produits commercialisés en Europe (dont éclairage et électronique, hors batteries). Les autres matériaux concernés sont le plomb, le mercure, le chrome hexavalent, les polybromobiphényles (PBB), les polybromodiphényléthers (PBDE), ces derniers sont limités à 0,1 % du poids de matériau homogène, mais la limite imposée pour le cadmium est plus basse que pour ces derniers produits 0,01 %. Remarque : cette directive pourra être élargie à d'autres produits et à d'autres toxiques.
Production et économie
La production mondiale de cadmium corps simple métallique avoisine au début des . Les principaux usages économiques dans le monde concernaient le cadmiage (près du tiers), la préparation de pigment et de stabilisants pour matières plastiques (environ un quart pour chacun), l'usage dans les accumulateurs (environ 15 %) et les alliages (3 à 4 %).
La croissance mondiale et généralisée des piles et accumulateurs électrochimiques a bouleversé la répartition des emplois du cadmium.
Environ 10 à 15 % de la production mondiale du cadmium se fait à partir de matériaux recyclés.
Le tableau ci-contre donne les productions annuelles de différents pays.
Recyclage
Il est réalisé principalement à partir des accumulateurs Ni-Cd et des soudures.
Il est à noter qu’en France par exemple, près de la moitié des besoins en cadmium provient du recyclage (environ mille tonnes de cadmium recyclé par an).
Consommation
Le tableau ci-contre montre les consommations par pays par année (en tonne).
Le tableau ci-dessous montre l’importance de la consommation par secteur d'utilisation dans le monde occidental (en %).
Commerce
En 2014, la France est exportatrice nette de cadmium, d'après les douanes françaises. Le prix moyen à la tonne à l'export était de .
Notes et références
Bibliographie
Alain Foucault, Jean-François Raoult, Fabrizio Cecca et Bernard Platevoet, Dictionnaire de Géologie, , français/anglais, édition Dunod, 2014, 416 Avec la simple entrée « cadmium » .
.
SCHER, , Union européenne.
Stoev, S. D., Grozeva, N., Simeonov, R., Borisov, I., Hubenov, H., Nikolov, Y. … et Lazarova, S. (2003), , , 55(4), 309-314.
Alexandre Tricot, « Cadmium », Encyclopædia Universalis, 2004.
Voir aussi
Articles connexes
Physique/Chimie
Barbe (cristallographie)
Cadmium natif
catalyseur métal Cd ou ZnCd : synthèse de l'acétate de vinyle
Isotopes du cadmium
Jaune de cadmium ou sulfure de cadmium
Organocadmien
Éléments traces métalliques
Métal de Wood
Spéciation chimique du Cd
Rouge de cadmium ou sélénio-sulfure de cadmium
Sulfure de cadmium Photoconducteur (pigment jaune de cadmium)
Tellurure de cadmium semi-conducteur en couche mince pour la capture solaire photovoltaïque
Tellurure de mercure-cadmium ou alliage mercatel, Photodétecteur infrarouge
Tréhalase
Tungstate de cadmium, comme scintillateur inorganique et catalyseur en chimie organique.
Technologie/Industrie
Accumulateur électrique Nickel-cadmium, technologie à effet mémoire
Cadmiage
Cémentation (hydrométallurgie)
Ecotoxicologie
Cadmium (maladie professionnelle)
Cancer bronchique provoqué par le cadmium
Directive RoHS
Intoxication au cadmium, vulnérabilité spécifiques des équidés, Fièvre des métaux
Maladie Itai-itai
Métallothionéine
Phytochélatine
Plante tolérante au Cd, Pb, Zn : Noccaea caerulescens, Ceratophyllum demersum, Bacopa monnieri, Élodée de Nuttall, bryophytes, bryophyte aquatique, Hépatique à large thalle, Saule des vanniers, Pensée calaminaire, Cacaoyer
Sols pollués, Phytostabilisation
Stratégie de détoxification : au niveau du Trichome, par les Tubifex, par les cloportes rugueux et les escargots, par les molécules Glutathion ou dithiocarbamate (chélation), polymères spécifiques des boues activées
Liens externes
« Cadmium », Futura-Sciences
« Cadmium », Société chimique de France
Fiches sur Cd et ses composés minéraux, INRS
, avec en sous-pages les données connues pour chaque isotope
Images du cadmium sous différents formes
Rapport du Sénat français Effets des métaux lourds sur l'environnement et la santé, (2000-2001), Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques
Rapport du CSTEE européen sur les risques sanitaires et environnementaux induits par l'utilisation de cadmium comme colorant ou additif stabilisant de certains polymères et pour le traitement de surface (« », , 2001)
de New-York. Cette structure dédiée au Zn, Pb et Cd était autrefois associée au centre du zinc français, éditeur du périodique Zinc cadmium et alliages.
Cancérogène chimique
Écotoxicologie
Cancérogène du groupe 1 du CIRC | Le cadmium est l'élément chimique de numéro atomique 48, de symbole Cd. Le corps simple cadmium est un métal. |
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Le , la commune de Bordes-Uchentein est née de la fusion des Bordes-sur-Lez avec Uchentein.
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Le , les communes de Troarn et Sannerville deviennent déléguées au sein de la commune nouvelle de Saline. Cette dernière sera séparée le , les communes de Troarn et Sannerville retrouvent leurs noms initiaux.
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Histoire
En 2019, le Cantal est le français ayant le moins de communes. En raison de leur situation en milieu rural, les communes cantaliennes sont particulièrement étendues (moyenne de contre une moyenne nationale de ) et faiblement peuplées (moyenne de contre une moyenne nationale de ).
À l'origine, le , le Cantal comptait . Il leur fut attribué 267 numéros de code Insee en 1943, auxquels s'ajoutèrent ceux de 2 communes créés postérieurement (Le Rouget en 1945 et Besse en 1953).
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Historique
Le département du Cher a été créé le en application de la loi du .
Le , les communes de Corquoy et de Sainte-Lunaise ont fusionné pour devenir la commune nouvelle de Corquoy, ainsi que les communes de Baugy, Laverdines et Saligny-le-Vif pour devenir la commune nouvelle de Baugy.
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Historique
Jusqu'en 1972, le département de la Corrèze comptait 289 communes.
Au , la Corrèze compte 288 communes, Saint-Dézery est rattachée à la commune d'Ussel sous la forme d'une fusion-association.
Au , La Tourette est rattachée à la commune d'Ussel sous la forme d'une fusion-association, diminuant le nombre de communes à 287 dans le département.
Au , ce nombre descend à 285 avec la création de la commune nouvelle de Malemort (fusion de Malemort-sur-Corrèze et Venarsal).
Au , la Corrèze compte à la suite de la création des communes nouvelles de Sarroux - Saint Julien (fusion de Sarroux et Saint-Julien-près-Bort) et d'Argentat-sur-Dordogne (fusion d'Argentat et Saint-Bazile-de-la-Roche).
Au , le nombre de communes dans le département s'établit à 280 à la suite de la création des communes nouvelles de Laguenne-sur-Avalouze (fusion de Saint-Bonnet-Avalouze et Laguenne) et de Lagarde-Marc-la-Tour (fusion de Marc-la-Tour et Lagarde-Enval) et de la fusion de Brivezac avec Beaulieu-sur-Dordogne.
Au , le nombre de communes du département descend à 279 à la suite de la fusion de Montaignac-Saint-Hippolyte et Le Jardin pour former la commune nouvelle de Montaignac-sur-Doustre.
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Liens externes
Liste des communautés de communes de la Corrèze.
Site sur les communes de la Corrèze.
Corrèze
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686 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Com%C3%A8te | Comète | Une comète (stylisé en symbole astronomique ) est, en astronomie, un petit corps céleste constitué d'un noyau de glace et de poussière en orbite (sauf perturbation) autour d'une étoile. Lorsque son orbite, qui a généralement la forme d'une ellipse très allongée, l'amène près de cette étoile (par exemple le Soleil dans le système solaire), la comète est exposée à diverses forces émanant de cette dernière : vent stellaire, pression de radiation et gravitation. Le noyau s'entoure alors d'une sorte de fine atmosphère brillante constituée de gaz et de poussières, appelée chevelure ou coma, souvent prolongée de deux traînées lumineuses composées également de gaz et de poussières, les queues (une de gaz ionisé et une de poussières), qui peuvent s'étendre sur plusieurs dizaines de millions de kilomètres. Le Centre des planètes mineures répertorie au .
Dans le système solaire, quand elles s'approchent suffisamment de la Terre ou que leur magnitude est importante, les comètes deviennent visibles à l'œil nu (parfois même de jour) et peuvent être spectaculaires ; elles sont alors classées comme .
Les comètes se distinguent des astéroïdes, autres petits corps, par l'activité de leur noyau. Cependant, les observations récentes de plusieurs astéroïdes présentant une activité cométaire, notamment dans la ceinture principale, tendent à rendre de plus en plus floue la distinction entre comète et astéroïdes. Elles proviendraient de deux réservoirs principaux du système solaire : ceinture de Kuiper et nuage d'Oort, tandis que les comètes interstellaires ont une origine extérieure au système solaire.
Étymologie
Le mot vient du grec ancien , , qui signifie « astre chevelu ». Il est employé en ce sens chez Aristote et chez Aratos de Soles dans son poème sur l'astronomie, Les Phénomènes.
Description
Une comète se compose essentiellement de trois parties : le noyau, la chevelure et les queues. Le noyau et la chevelure constituent la tête de la comète.
Lors du dernier passage de la comète de Halley en 1986, six sondes spatiales (ICE, Vega-1, Vega-2, Sakigake, Suisei et Giotto) ont frôlé la comète et enregistré des données et des images précieuses pour notre connaissance des comètes.
Le noyau
L'hypothèse de constitution du noyau la plus communément admise et confirmée par les récentes expériences spatiales de spectroscopie, est qu'il serait un corps solide constitué pour environ moitié de glaces (essentiellement d'eau, puis de monoxyde de carbone, dioxyde de carbone, méthane, éthane, acétylène) et environ moitié de matières météoritiques agglomérées (modèle dit de la proposé par Fred Whipple en 1950, proposé par Michael J. Belton à la suite de la mission Deep Impact). Ces glaces se subliment (lorsque la comète est à une distance de 1 à 3 unités astronomiques du Soleil) sous l'action du rayonnement solaire et donnent naissance à la chevelure, puis aux queues.
Le diamètre du noyau (non sphérique, certaines parties étant lisses, d'autres rugueuses) est estimé entre quelques centaines de mètres et quelques dizaines de kilomètres. La période de rotation va de à .
Le noyau de la comète de Halley est de forme oblongue, sa plus grande dimension mesure environ , pour un volume estimé à et une masse de , ce qui correspond à une masse volumique moyenne de par mètre cube (un cinquième de celle de l'eau dans les conditions standards à la surface de la Terre).
La présence de molécules organiques dans les comètes est un élément en faveur de la théorie de la panspermie. Un scientifique de la NASA, , prétend ainsi en 2011 avoir trouvé des bactéries fossiles extraterrestres dans des comètes, mais la NASA a pris ses distances avec ces travaux, leur reprochant un manque d'évaluation par les pairs. Les noyaux cométaires sont parmi les objets les plus sombres du Système solaire avec un albedo compris entre 2 et 7 %.
La chevelure
La chevelure, ou (mot latin de même sens), forme un halo à peu près sphérique entourant le noyau et constitué de particules neutres de gaz et de poussières issus de ce noyau. Ces particules sont libérées sous forme de jets lorsque la comète se rapproche du soleil, provoquant la sublimation des glaces du noyau. Cette chevelure est entourée d'un nuage d'hydrogène atomique produit par photodissociation d'un certain nombre d'espèces, principalement H2O et OH.
Son diamètre est généralement compris entre et , avec des limites extrêmes de et . La chevelure s'identifie fréquemment avec la tête de la comète, étant donné le faible diamètre relatif du noyau.
Les analyses du gaz de la chevelure de la comète de Halley indiquent que celle-ci contient 80 % d'eau, 10 % de monoxyde de carbone, 3 % de dioxyde de carbone, 2 % de méthane, moins de 1,5 % d'ammoniac et 0,1 % d'acide cyanhydrique.
Si la comète est suffisamment active, la coma se prolonge par des traînées lumineuses appelées queues.
Les queues
Une comète importante possède en général deux queues visibles :
une queue constituée d'un plasma, rectiligne et se maintenant à l'opposé du Soleil (comme une ombre), poussée à haute vitesse (de l'ordre de ) par le vent solaire ; les changements de polarité du vent solaire produisent des ruptures dans la queue de plasma qui se reconstitue dans les heures qui suivent ;
une queue plus large constituée de poussières poussées par la pression de radiation solaire, et incurvée dans le plan de l'orbite par la gravité du soleil. Grâce aux travaux de Michael Finson et Ronald Probstein (1968), qui ont mis en œuvre les hypothèses de Fiodor Bredikhine (1885) qui faisaient elles-mêmes suite à celles de Bessel, on peut modéliser la queue de poussières. Les trajectoires (képlériennes) des grains peuvent ainsi être analysées en fonction de la durée d'émission (synchrones) ou en fonction de leur taille (syndynes) ;
une troisième enveloppe, invisible avec des instruments optiques, mais décelée grâce à la radioastronomie, est la queue d'hydrogène qui s'étend sur des dimensions considérables ;
une anti-queue, constituée de gros grains qui, par effet de perspective lorsque la Terre traverse le plan de l'orbite cométaire, semble pointer vers le Soleil.
Leurs dimensions sont considérables : des longueurs de 30 à 80 millions de kilomètres sont relativement fréquentes.
Orbites
Comme toute orbite céleste, celles des comètes sont définies à l'aide de six paramètres (éléments orbitaux) : la période P, argument du périhélie ω, la longitude du nœud ascendant Ω, l'inclinaison i, la distance du périhélie q et l'excentricité e. Lorsqu'on découvre une nouvelle comète, après au moins trois observations distinctes, on modélise une première orbite en prenant e = 1 : par défaut, l'orbite est supposée parabolique. Lorsque plus d'observations ont pu être effectuées, une meilleure orbite osculatrice est calculée en affinant la valeur de l'excentricité.
La majorité des comètes répertoriées ont une orbite elliptique et gravitent autour du Soleil : ce sont les comètes périodiques, leur période pouvant être modifiée par des perturbations gravitationnelles.
Les comètes sont dites, par convention, à courte période quand leur période est inférieure à deux cents ans. Celles-ci seraient originaires de la ceinture de Kuiper, passeraient par un stade de centaure avant d'atteindre le Système solaire interne.
Les comètes dont la période est supérieure à 200 ans, appelées comètes à longue période, sont supposées provenir du Système solaire externe (objets détachés, objets éjectés dans le nuage de Hills ou le nuage d'Oort par le passage d'étoiles et de nuages moléculaires et réinjectés dans le Système solaire par le même type de perturbation gravitationnelle).
Les comètes attachées au Système solaire ont une orbite dont l'excentricité est inférieure à 1 (orbites elliptiques, donc comètes périodiques). Il existe quelques rares cas de comètes dont l'excentricité est supérieure à 1 (orbites hyperboliques, donc comètes non périodiques) : soit il s'agit de comètes provenant de l'extérieur du Système solaire (moins d'une par siècle), soit il s'agit de comètes dont l'orbite a subi des perturbations gravitationnelles telles que, en l'absence de perturbations supplémentaires modifiant leur orbite en sens inverse, elles vont sortir du Système solaire.
Les comètes rasantes se caractérisent par un périhélie extrêmement proche du Soleil, parfois à quelques milliers de kilomètres seulement de la surface de celui-ci. Alors que les petites comètes rasantes peuvent complètement s'évaporer lors d'un tel passage, celles de plus grandes tailles peuvent survivre à plusieurs passages au périhélie. Cependant, l'importante évaporation et les forces de marée entraînent souvent leur fragmentation.
Modification des éléments orbitaux
Lorsqu'une comète passe à proximité des grosses planètes (essentiellement Jupiter), elle subit des perturbations gravitationnelles qui peuvent modifier certains de ses éléments orbitaux.
C'est ainsi que la comète Shoemaker-Levy 9, initialement en orbite autour du Soleil, a été capturée par Jupiter puis a finalement percuté cette dernière en 1994 parce que lors de son précédent passage, cette comète était passée suffisamment près de cette planète pour qu'à la fois son orbite soit modifiée et son noyau décomposé en une multitude d'éléments répartis le long de l'orbite.
Les éléments orbitaux d'une comète peuvent aussi être modifiés de manière non prévisible par l'activité du noyau (perturbations non gravitationnelles).
Pour ces raisons les éléments orbitaux d'une comète ne sont jamais définitifs et doivent être recalculés lors de chaque passage (dans le cas des comètes à courte période).
Paramètres de quelques comètes
Voici quelques-uns des paramètres de quelques comètes connues.
Comètes et étoiles filantes
Les essaims d'étoiles filantes (par exemple : Perséides, Orionides, Géminides) sont associés à des comètes. Les poussières perdues par une comète lors d'un passage se répartissent le long de l'orbite de celle-ci en formant une sorte de vaste nuage. S'il advient que la Terre, dans son mouvement orbital annuel, traverse un tel nuage, on assiste alors à une pluie d'étoiles filantes plus ou moins dense suivant l'activité et la nature de la comète. Ces « étoiles filantes » semblent provenir d'un même point du ciel appelé le radiant, un peu comme lorsqu'on est dans un tunnel rectiligne et que l'on a l'impression que les bords de celui-ci convergent vers un même point. L'essaim est nommé d'après la constellation où est situé le radiant (par exemple : Persée pour les Perséides, les Gémeaux pour les Géminides).
Les poussières cométaires, lorsqu'elles pénètrent dans la haute atmosphère de la Terre, s'échauffent et s'ionisent, produisant la traînée lumineuse que l'on connaît.
L'intensité d'un essaim météoritique est variable et dépend notamment du réensemencement en poussières lors de chaque passage des comètes.
Les comètes à l'origine de l'eau sur Terre
Une équipe internationale a pu décrypter, par les données du télescope spatial Herschel, que l'eau de la comète Hartley 2 ressemblait parfaitement, au niveau chimique, à celle des océans de la Terre alors que, jusqu'ici, on croyait que celle-ci avait été apportée par les astéroïdes. Lors de sa formation, la Terre était très chaude et ses petites réserves d'eau se seraient évaporées. L'eau que l'on retrouve aujourd'hui serait présente grâce au bombardement de corps célestes, quelques dizaines de millions d'années après la naissance de la Terre. La plupart des comètes viennent du nuage de Oort autour du système solaire. Les comètes de ce secteur renferment environ 50 % de glaces d'eau, bien que des analyses avaient démontré que cette eau contenait beaucoup plus de deutérium que celle de nos océans. Les chondrites carbonées, astéroïdes issus de la ceinture située entre Mars et Jupiter, similaire à notre eau, s'avéraient alors être les meilleurs candidats. Dorénavant, les comètes de type Hartley 2 rivalisent avec eux, ne provenant pas du nuage de Oort mais de la ceinture de Kuiper.
L'hypothèse que l'eau de la Terre proviendrait des comètes avait déjà été formulée par William Whiston dans sa Nouvelle Théorie de la Terre en 1696.
Histoire
Les comètes étaient vues autrefois comme un halo lumineux qui apparaissait épisodiquement dans le ciel, et qui était interprété, selon son aspect et selon le contexte historique, comme un signe de bon ou mauvais augure. En 1696 encore, William Whiston dans sa Nouvelle Théorie de la Terre, avance que la comète de 1680 est celle qui provoqua le Déluge lors d'un passage juste au-dessus de la Terre. Il soutient que les comètes sont responsables des catastrophes qu'a connues la Terre tout au long de son histoire, et qu'elles sont guidées par la volonté divine :
Premières observations
Dans l'Antiquité, les premières traces écrites d'observations de comètes figurent dans des annales chinoises (à l'époque ces chroniques sont essentiellement de la scapulomancie gravée sur carapace de tortues ou omoplates d’animaux) de la dynastie Shang datant de 1059 (le plus ancien passage attesté de la comète de Halley remontant à l'an 240 est consigné dans ces archives chinoises), mais aussi à la même époque sur des tablettes en écriture cunéiforme chaldéennes. Le plus ancien dessin date du : sur un livre de soie découvert en 1974 dans la tombe du marquis de Dai en Chine, sont représentés vingt-neuf types de comètes.
Les premières interprétations sur la nature des comètes viennent de la philosophie naturelle grecque. Aristote, dans son traité Du ciel, divise le cosmos en monde céleste, composé d'éléments sphériques parfaits et monde sublunaire avec ses objets imparfaits. Dans son traité Meteorologia, Aristote classe les comètes dans le monde sublunaire : elles sont selon lui des phénomènes atmosphériques de la sphère de l'air remontant dans la sphère du feu. Au contraire, les pythagoriciens considèrent qu'il s'agit de planètes rarement observables. Diodore de Sicile y voit des poutres enflammées alimentant le soleil. Chez les Romains, Sénèque reprend la théorie d'Apollonios de Myndos selon laquelle les comètes sont des astres errants revenant à des périodes trop longues à l'échelle d'une vie humaine. Malgré ces interprétations de savants et de philosophes, la croyance populaire en fait à cette époque (et jusqu'au ) des signes annonciateurs, le plus souvent de mauvais augure, plus rarement propitiatoires : ainsi les Chaldéens et les Mésopotamiens leur offrent de l’encens pour infléchir le funeste présage ; certaines femmes grecques et romaines en deuil délient leurs cheveux pour manifester leur chagrin ; certains astrologues égyptiens pensent que sacrifices et prières ne peuvent conjurer leur pouvoir annonciateur ; les astrologues au Moyen Âge les associent à des morts illustres : comète de 451 pour la mort d’Attila, de 1223 pour Philippe-Auguste, comète de Halley pour Henri IV, etc. Outre ces présages funestes, elles sont également associées à des batailles (bon augure pour les Normands, mauvais pour les Anglo-saxons lors de la Bataille d'Hastings). En 1472, l’astronome Johann Müller observe une comète à Nuremberg. Il fonde la cométographie. Paolo Toscanelli observe les comètes de 1433, 1449, 1456 et calcule leur position.
Leur nature véritable comme leur périodicité n'ont été trouvées qu'à partir de la Renaissance. En 1531, Petrus Apianus et Girolamo Fracastoro observent indépendamment que la queue des comètes est orientée à l'opposé du Soleil (des astronomes chinois au l'avaient déjà remarqué), mettant ainsi en évidence l'effet des vents solaires. Tycho Brahe (1546-1601) montre en 1577, grâce au phénomène de parallaxe, que les comètes ne sont pas un phénomène sublunaire comme on le croyait couramment à son époque. En 1609, Johannes Kepler suppose, dans son ouvrage De cometis, que les comètes naissent par génération spontanée et suivent une trajectoire rectiligne à une vitesse variable. En 1652, il est contredit par Pierre Gassendi qui, dans son Traité sur les comètes, leur attribue une vitesse constante et par Seth Ward (1617-1689) qui comprend qu'elles suivent des ellipses, d'où le fait qu'elles ne soient visibles que lorsqu'elles sont suffisamment proches de la terre et du soleil.
Connaissance moderne
Après avoir d'abord réfuté cette théorie, Isaac Newton (1643-1727) prouve que les comètes obéissent aux mêmes lois de mécanique céleste que les planètes, et possèdent une masse. En utilisant certaines de ces observations, dont plusieurs effectuées par lui-même, Isaac Newton élabore la théorie du mouvement des comètes dans le cadre de sa Loi universelle de la gravitation et établit ainsi pour la première fois leur appartenance au système solaire. Dans la première édition de ses Principia, Newton hésitait à attribuer aux orbites cométaires la forme de paraboles ou celle d'ellipses très allongées, plus apparentées aux trajectoires des planètes.
John Flamsteed propose en 1680 une relation d'attraction-répulsion entre comètes et le Soleil.
La seconde des hypothèses envisagées par Newton reçoit un appui décisif lorsqu'en 1695 l'un de ses amis, l'astronome et mathématicien Edmond Halley (1656-1742), se persuade de l'identité probable de certaines comètes dont il s'était efforcé de calculer les éléments de trajectoires (Les apparitions cométaires de 1531, 1607 et 1682, ne seraient en fait qu'une seule et même comète). Annoncé par Halley en 1705 et précisé par Alexis Claude Clairaut en novembre 1758, le retour de la « comète de 1682 » observée à l'époque par Halley lui-même et qui sera bientôt appelée « comète de Halley » se réalisa le 13 mars 1759, date du passage de la comète à son périhélie. La valeur symbolique du retour de cet astre - qui n'est pas le plus remarquable ni le plus étudié - et qui lui valut une place privilégiée aussi bien dans les observations des astronomes que dans l'attention d'un vaste public, tient dans le fait qu'il s'agit du premier retour prévu d'une comète et pour le monde scientifique, qu'il s'agit de la plus éclatante vérification de la loi de gravitation universelle, tandis que sont définitivement éclaircis les principes de la théorie des comètes. La dernière version de l'étude de Halley, réalisée en 1717, devait être jointe à des « Tables astronomiques » qu'il venait de calculer, mais le tout n'est publié qu'après sa mort en version latine (1749), en version anglaise (1752) et en traduction française (1759). Toutefois la « prévision » de Halley avait été reprise dans les éditions et traductions successives des Principia de Newton ainsi que dans divers traités d'astronomie.
En tenant compte des études théoriques de Joseph-Louis Lagrange (1736 - 1813), Pierre-Simon de Laplace (1749-1827), Carl Friedrich Gauss (1777-1855), le retour suivant de la comète de Halley, celui de 1835, sont l'objet de plusieurs prévisions, dont les meilleures se révélèrent exactes à trois ou quatre jours près. La technique actuelle de calcul des orbites cométaires reprend avec de puissants ordinateurs la méthode de variation des éléments de la trajectoire introduite par Philip Herbert Cowell et Andrew Crommelin (1865–1939) en 1910, mais en ajoutant à l'ensemble des forces de gravitation classiques agissant sur la comète, des forces complémentaires non gravitationnelles de réaction, dues à l'éjection de matière cométaire sous l'action des rayons du Soleil. La prise en compte de ces dernières forces, introduites depuis 1973, à l'instigation de Brian G. Marsden (1937-2010), Z. Sekanina et D. K. Yeomans, permet d'améliorer suffisamment les calculs antérieurs et de reconstituer avec beaucoup de vraisemblance les caractéristiques essentielles des trajectoires cométaires correspondant à 1 109 apparitions de comètes attestées de -239 à mai 1983
Les premiers résultats obtenus par la mission Stardust (1999-2011) ont considérablement modifié les hypothèses concernant la formation des comètes. En effet les grains prélevés dans la coma de la comète Wild 2 par cette mission et ramenés sur Terre contiennent de l'olivine, matériau qui ne peut être synthétisé qu'à de très hautes températures (). On est donc amené à penser que les noyaux de comètes ont été formés à proximité du Soleil et ont par la suite été éjectés vers le Nuage d'Oort. Pourtant les premières interprétations données de l'analyse des grains rapportés par Stardust doivent être prises avec circonspection : on soupçonne des interactions entre le matériau qui les contenait (aérogel) avec l'atmosphère terrestre. Cela signifierait que les comètes seraient composées de matière plus ancienne que notre système solaire. Les noyaux de comètes se sont formés par accrétion : les petits grains se collent les uns aux autres pour former des grains plus gros, lesquels se rassemblent à leur tour jusqu'à atteindre la taille d'un noyau de comète, de quelques kilomètres. Selon les scientifiques français, les molécules organiques provoquant les BID, et préexistantes dans les nébuleuses primitives, n'ont donc probablement pas été détruites, mais ont pu faire partie des grains constituant les noyaux cométaires, où elles se trouvent toujours, 4,6 milliards d'années plus tard.
La récupération n'est pas l'unique moyen de récupérer de la matière cométaire. La Terre traverse continuellement divers nuages de poussières stellaires et notamment de la matière cométaire lorsque l'orbite de la Terre coïncide avec le sillage d'une comète. C'est ainsi que depuis 1982, la NASA récupère à l'aide d'avions pouvant voler à haute altitude de la poussière cométaire.
Missions spatiales
L'étude des comètes a considérablement progressé avec l'avènement de l'ère spatiale. Dix sondes ont contribué à mieux connaître les noyaux cométaires, les quatre premières s'étant approchées de la comète de Halley en 1986.
La sonde soviétique Vega 1, lancée le , après avoir détaché un module vers la planète Vénus, s'approche à de Halley le .
La sonde japonaise Sakigake, lancée le rencontre Halley le .
La sonde japonaise Suisei, lancée le rencontre Halley le .
La sonde européenne Giotto, lancée le s'approche du noyau de Halley le à moins de .
La sonde américaine Deep Space 1, lancée le , après avoir survolé l'astéroïde Braille le , traverse la queue de la comète 19P/Borrelly le .
La sonde américaine Stardust, lancée le , passe à moins de de la comète Wild 2 le , prélève de la poussière en traversant sa queue et la ramène sur Terre le 15 janvier 2006. En 2007, une seconde mission lui est assignée, vers une nouvelle comète : le elle passe à de la comète Tempel 1.
La sonde américaine Deep Impact, lancée le , creuse un cratère artificiel sur le noyau de la comète Tempel 1 le , par collision d'un impacteur. Puis, après avoir utilisé l'assistance gravitationnelle de la Terre fin 2007, la sonde - rebaptisée EPOXI - passe à environ de la comète 103P/Hartley le .
La sonde européenne Rosetta lancée le , après avoir survolé les astéroïdes Šteins () et Lutetia (), se met en orbite à autour de la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko dix ans après son lancement, le , ce qui constitue une première technologique. Les images de haute définition sont transmises, révélant de nombreux détails de l'astre. Philae, un petit atterrisseur, s'est posé sur son noyau le .
La sonde européenne SoHO (Solar and Heliospheric Observatory), lancée le , destinée à étudier le Soleil en continu et qui de ce fait a permis de découvrir des comètes qui finissaient leur vie en « tombant » dans le Soleil, appelées comètes rasantes.
Les satellites jumeaux de la mission américaine STEREO (Solar TErrestrial RElations Observatory), lancés le et destinés eux aussi à étudier le Soleil, ont permis, comme SoHO, la découverte de nombreuses comètes rasantes.
L'Agence spatiale européenne a prévu de lancer en 2028 la sonde spatiale Comet Interceptor qui sera dirigée vers une comète ou un objet interstellaire n'ayant jamais survolé le Soleil. En effet, jusque-là, les comètes étudiées ont toutes effectué plusieurs passages près du Soleil, ce qui a transformé leur structure et leur composition. Cette interception est rendue possible par l'existence d'observatoires terrestres permettant de découvrir de nouvelles comètes longtemps à l'avance.
Désignation
Avant la publication en 1705 d'Edmond Halley sur la comète portant son nom, ces petits corps du Système solaire étaient considérés comme des phénomènes isolés, uniques et non périodiques, aussi les comètes ne portaient pas de nom.
Mise à part la comète de Halley, ou celle de Encke, le nom d'une comète est attribué officiellement par une commission de l'Union astronomique internationale (UAI, IAU en anglais), dont le siège est à Washington, D.C.. Certaines comètes historiques, spectaculaires et aisément visibles à l'œil nu, n'ont aucun nom officiel et sont simplement désignée comme grande comète. Par exemple la grande comète de 1811.
Traditionnellement, on donne aux comètes le nom de son (ou de ses) découvreur(s), jusqu'à trois noms maximum. Dans le cas des comètes Halley, Encke ou Lexell, il s'agit du nom des personnes qui ont déterminé la périodicité de ces astres.
Quelques comètes sont nommées d'après le lieu de leur découverte (la comète Lulin) et un nombre de plus en plus important reçoit le nom d'un programme de recherche automatique, comme LINEAR ou NEAT, ou bien celui d'un satellite artificiel, comme SOHO.
En plus du nom, les comètes reçoivent une référence officielle dont l'attribution obéit à un nouveau procédé (préfixe selon la période suivie d'une désignation séquentielle suivant l'ordre des découvertes : l'année, puis une lettre majuscule identifiant le demi-mois de la découverte, puis un nombre indiquant l'ordre de la découverte dans ce demi-mois) depuis le .
Ancien procédé
Avant le janvier 1995 les comètes recevaient une désignation provisoire constituée par l'année de la découverte suivie d'une lettre en minuscule correspondant à l'ordre de la découverte. Par exemple, 1965f, sixième comète trouvée pendant l'année 1965. Plus tard, le nom définitif lui était attribué selon les critères suivants : l'année du passage au périhélie, suivie d'un numéro noté en chiffres romains indiquant l'ordre chronologique du passage au périhélie (exemple : 1994 , quatrième comète passée au périhélie en 1994).
Ce procédé comportait de nombreux inconvénients : la multiplication des découvertes épuisait l'alphabet. Quand on découvrait une dans l'année, il fallait recommencer l'alphabet en faisant suivre la lettre du chiffre 1 (comme 1991a1).
Les découvertes de comètes après leur passage au périhélie rendaient difficile une désignation officielle cohérente.
Les comètes à courte période multipliaient les désignations, une nouvelle étant attribuée à chacun de leurs retours.
Nouveau procédé
Depuis le , une nouvelle nomenclature, inspirée par celle appliquée aux astéroïdes, est attribuée comme ceci :
Une lettre servant à identifier le type de comète : C indique une comète à longue période (supérieure à 200 ans) ou non périodique. P indique une comète à courte période (inférieure à ). La lettre D est utilisée pour les comètes perdues. X pour une comète dont l'orbite n'a pu être calculée.
L'année de la découverte.
Une lettre majuscule correspondant à la quinzaine du mois de la découverte (Voir tableau).
Un chiffre précisant l'ordre chronologique de découverte durant cette quinzaine.
Le nom du (ou des) découvreur(s).
Ainsi pour C/1995 O1 Hale-Bopp :
C/ indique qu'il s'agit d'une comète à longue période (éventuellement non périodique).
1995 indique que la comète a été découverte en 1995.
O indique qu'elle a été découverte au cours de la deuxième quinzaine de juillet.
1 indique qu'il s'agit de la première comète découverte au cours de cette période.
Hale-Bopp est le nom de ses deux découvreurs, Alan Hale et Thomas Bopp.
Lorsque plusieurs comètes portent le nom d'un même découvreur, un numéro est parfois ajouté pour les différencier (comète Hartley 2 par exemple).
Pour les comètes périodiques dont le retour a été observé au moins une fois, la désignation subit une légère modification.
Par exemple la comète P/2001 J1 (NEAT) a été retrouvée en 2008, conformément aux calculs de sa période orbitale. Sa périodicité ne faisant aucun doute, elle a reçu l'appellation définitive 207P/NEAT, indiquant qu'il s'agit de la périodique confirmée.
Tableau de correspondance des lettres aux quinzaines
Note : les lettres I et Z ne sont pas utilisées.
Liste de comètes
Le Centre des planètes mineures répertorie au . L'une des plus célèbres est la comète de Halley, qui réapparaît tous les 75 ou 76 ans. Parmi les autres comètes les plus connues, on peut citer :
C/2020 F3 (NEOWISE), visible à l’œil nu pendant le mois de juillet 2020, la plus brillante dans l’hémisphère Nord depuis 23 ans, découverte par NEOWISE.
C/2006 P1 (McNaught), très brillante,
C/1995 O1 (Hale-Bopp), probablement la comète la plus observée, ayant été visible pendant 18 mois,
C/1996 B2 (Hyakutake), également baptisée Grande comète de 1996,
D/1993 F2 (Shoemaker-Levy) (Shoemaker-Levy 9), détruite par collision avec Jupiter en ,
109P/Swift-Tuttle,
55P/Tempel-Tuttle,
19P/Borrelly, visitée par la sonde Deep Space 1,
9P/Tempel, première comète à être visitée par deux sondes : Deep Impact en 2005, qui lui a envoyé un impacteur, et Stardust en 2011,
81P/Wild (Wild 2), survolée par la sonde Stardust,
103P/Hartley (Hartley 2), survolée par la sonde Deep Impact.
67P/Tchourioumov-Guérassimenko, autour de laquelle la sonde Rosetta s'est mise en orbite en août 2014 et qui y a envoyé en novembre l'atterrisseur Philae, au terme d'une mission qui aura duré une dizaine d'années (cf. schéma ci-contre).
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
Alexandre Guy Pingré, Cométographie ou traité historique et théorique des comètes, Paris : Imprimerie royale, 1783, 2 vol. (vol. 1 & vol. 2)
M.C.Festou, H.U.Keller, H.A.Weaver eds, Comets II, Tucson, University of Arizona Press, 2004, en anglais.
André Brahic, Les Comètes, PUF (QSJ), 1993
Jacques Crovisier, Thérèse Encrenaz, Les Comètes, témoins de la naissance du Système solaire, CNRS Éditions/Belin, 1995
Annie-Chantal Levasseur-Regourd, Philippe de la Cotardière, Les comètes et les astéroïdes, Le Seuil, 1997
James Lequeux, Thérèse Encrenaz, A la rencontre des comètes, "de Halley à Rosetta" , Belin, 2015
Articles connexes
Quelques comètes fameuses :
Sondes spatiales ayant exploré des comètes :
Liens externes
"Les comètes, ces vagabondes du ciel", J.P.Luminet, "Chronique de l'espace", France Inter, 30 juillet 2019
La vie d'une comète
Les comètes, PGJ Astronomie
Comètes, origine des noms
L'exploration spatiale des comètes
"Comètes, des mythes à la réalité", exposition de la Bibliothèque patrimoniale numérique de l'Observatoire de Paris | Une comète (stylisé en symbole astronomique ) est, en astronomie, un petit corps céleste constitué d'un noyau de glace et de poussière en orbite (sauf perturbation) autour d'une étoile. Lorsque son orbite, qui a généralement la forme d'une ellipse très allongée, l'amène près de cette étoile (par exemple le Soleil dans le système solaire), la comète est exposée à diverses forces émanant de cette dernière : vent stellaire, pression de radiation et gravitation. Le noyau s'entoure alors d'une sorte de fine atmosphère brillante constituée de gaz et de poussières, appelée chevelure ou coma, souvent prolongée de deux traînées lumineuses composées également de gaz et de poussières, les queues (une de gaz ionisé et une de poussières), qui peuvent s'étendre sur plusieurs dizaines de millions de kilomètres. Le Centre des planètes mineures répertorie au . |
688 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Counter-Strike%20%28jeu%20vid%C3%A9o%29 | Counter-Strike (jeu vidéo) | Counter-Strike (du mot anglais , que l'on pourrait traduire par « contre-attaque »), ou l'abréviation CS, est un jeu de tir à la première personne multijoueur en ligne basé sur le principe du jeu en équipe. C'est une modification complète du jeu Half-Life de Valve, réalisée par Minh Le et Jess Cliffe, dont la première version est sortie le . Le jeu fait s'affronter une équipe de terroristes et d'antiterroristes au cours de plusieurs manches. Les joueurs marquent des points en accomplissant les objectifs de la carte de jeu et en éliminant leurs adversaires, dans le but de faire gagner leur équipe.
Le jeu, en version 1.6 depuis septembre 2003, a connu depuis sa sortie officielle le un important succès. Début 2010, Counter-Strike était encore le jeu de tir à la première personne le plus joué en ligne, devant des jeux plus récents tels que son évolution Counter-Strike: Source. La fréquentation du jeu finira néanmoins par baisser progressivement avec l'avènement de Counter-Strike: Global Offensive qui est aujourd'hui le jeu le plus joué de cette série.
Système de jeu
Principes de base
L'action des joueurs de Counter-Strike se déroule en plusieurs manches, ou rounds, d'une durée par défaut de deux minutes, sur une carte de jeu, ou . Une équipe de terroristes affronte une équipe d'antiterroristes. L'équipe victorieuse est celle qui a rempli ses objectifs de victoire – ils varient selon la carte, on parle aussi de scénario – ou qui a éliminé tous les joueurs de l'autre équipe. À la fin du temps réglementaire, s'il n'y a pas eu victoire directe d'une des deux équipes, en fonction du scénario de la carte, l'équipe qui n'a pas accompli ses objectifs perd par élimination.
Dans la plupart des scénarios, tous les joueurs commencent avec la même quantité de points de vie et la quantité de points d'armure qu'ils ont réussi à conserver durant la manche précédente. Lorsque des dommages sont causés, par les tirs de ses adversaires ou de ses coéquipiers, ainsi que par une chute violente, les points de vie du joueur diminuent. Les tirs sont localisés (bras droit, gauche, jambe droite, gauche, torse, et tête), et causent donc plus ou moins de dommages selon l'endroit touché, en sachant qu'un tir dans la tête, ou headshot, est souvent mortel. Lorsque la totalité des points de vie est consommée, le joueur est mort.
Contrairement à la plupart des jeux de tir multijoueurs, basés sur le deathmatch, lorsqu'un joueur se fait tuer, il ne revient dans le jeu (respawn) qu'au début de la manche suivante, et non immédiatement après ; il devient entre-temps observateur, capable, selon la configuration du serveur, de suivre la suite de la manche à travers les yeux de ses coéquipiers, des joueurs adverses, ou encore en se déplaçant librement sur toute la carte, en faisant abstraction de tous les obstacles (murs, sols, plafonds). Un joueur tué n'a plus de contact avec les personnages vivants et n'a donc plus aucune incidence directe sur la poursuite de la manche.
Dans les cartes officielles, le joueur est équipé de base d'un pistolet et d'un couteau. Il peut, pendant une période limitée et dans les zones prévues à cet effet, acheter du matériel : armes à feu, gilets de protection, grenades et autres équipements utiles dans certaines conditions de jeu (kit de désamorçage, lunettes de vision nocturne, etc.).
Chaque joueur commence la partie avec ($), somme par défaut qui n'est pas assez élevée pour acheter directement un matériel puissant. Puis au cours des manches, le joueur gagne de l'argent s'il tue un ennemi, s'il remplit une condition de victoire, si son équipe gagne la manche, s'il pose la bombe et que celle-ci explose, s'il libère un otage ou lui ordonne de le suivre. Au contraire, il peut perdre de l'argent s'il tue l'un de ses coéquipiers ou un otage. La somme d'argent maximale est de .
En plus du score par équipe, chaque joueur se voit attribuer un score individuel. Celui-ci prend en compte le nombre de frags et le nombre de morts, que l'on appelle le ratio. Les frags dans Counter-Strike sont légèrement différents de ceux de nombreux jeux de tir à la première personne : ils augmentent dans le jeu de deux manières, en tuant ses adversaires et en complétant les objectifs de victoire. Ainsi, par exemple, un tué donne un frag, une explosion ou un désamorçage de bombe donnent trois frags. Le nombre de morts correspond quant à lui au nombre de fois qu'un joueur a été tué. Un joueur au niveau de jeu élevé a en fin de partie plus de frags que de morts.
Contrôles et interface
Counter-Strike est un jeu de tir à la première personne se jouant au clavier et à la souris, ses contrôles et son interface reprennent largement ceux de Half-Life. Le clavier est employé pour la majorité des actions – les déplacements (courir, sauter, s'accroupir, …), la gestion de l'équipement (changer d'armes, les jeter, les recharger, allumer la lampe torche, …) et la communication (écrite ou orale). La souris sert à diriger la vue subjective et l'arme, à l'aide du viseur immobile au milieu de l'écran, mais aussi, et principalement, à faire feu sur l'ennemi d'un clic gauche. Le joueur peut aussi activer la fonctionnalité secondaire de l'arme avec un clic droit tel un zoom pour un fusil de précision, un silencieux lorsque l'arme est prévue pour cela, etc. Si la souris est également équipée d'un bouton central ou d'une molette, il est possible de changer d'arme en faisant tourner la molette ou de recharger en appuyant sur le bouton central ou sur la molette.
Une interface est affichée à l'écran pendant le jeu. Celle-ci est composée de différents éléments répartis sur la périphérie de l'écran. Dans le coin supérieur gauche se trouve le radar, qui montre la carte vue de dessus ainsi que les joueurs de son équipe. Dans Counter-Strike: Source, il montre également la position des joueurs adverses qui sont dans le champ de vision des membres de son équipe, ainsi que la position de la bombe si elle se trouve dans le champ de vision d'un de ses coéquipiers. Pour le reste, on trouve en haut à droite de l'écran une lampe torche qui s'allume lorsque celle-ci est activée. En bas de l'écran, le joueur peut voir ses points de vie, ses points d'armure, ses munitions restantes, son argent et un compte à rebours indiquant le temps restant avant la fin de la manche.
D'autres éléments n'apparaissent que lorsque le joueur appuie sur une touche dédiée. Ainsi, lorsque le joueur appuie sur une touche de changement d'arme, un discret menu de sélection des armes et de l'équipement (qui peut être désactivé) apparaît en surbrillance en haut de l'écran et montre les différentes pièces de son arsenal et permet de passer de l'une à l'autre visuellement. Les pièces défilent les unes après les autres à l'aide de la molette de la souris, dans l'ordre suivant : arme principale, arme secondaire, couteau, grenade et bombe. Lorsque le joueur appuie sur la touche de menu d'achat, et s'il se trouve dans la zone de départ pendant les premières secondes de la manche, le menu d'achat s'ouvre. Il montre toutes les armes et pièces d'équipements avec leur prix et leurs détails et permet au joueur d'acheter ce dont il a besoin. La fenêtre de score montre tous les joueurs, alliés et ennemis, en les classant en fonction de leur nombre de frags et de décès. Le ping des joueurs est également affiché. Il existe de nombreux autres menus qui permettent de dialoguer avec une console, de changer d'équipe, d'apparence, etc.
Scénarios et cartes de jeu
Les cartes sont classées par type de scénario, chacun définissant des conditions de victoire spécifiques. Les deux scénarios les plus joués sont le Bombe / Désamorçage (carte de type « de_ », pour ) et la Libération d'otages (carte de type « cs_ », pour ). Dans le premier, le but des terroristes est de placer une bombe dans une des deux zones définies (zone A et zone B) et d'empêcher les antiterroristes de désamorcer la bombe. Celle-ci explose au bout de 45 secondes, donnant la victoire immédiate aux terroristes. Si la bombe est désamorcée, si tous les terroristes sont tués (quand la bombe n'a pas été posée) ou si la bombe n'a pas explosé à la fin de la manche, la victoire revient aux antiterroristes. La bombe est attribuée à un terroriste aléatoirement à chaque début de manche, et les antiterroristes peuvent acheter un kit de désamorçage qui réduit de moitié le temps nécessaire au désamorçage. Lors de l'explosion, tous les joueurs se trouvant dans la zone de déflagration sont tués. Quant au scénario de Libération d'otages, le but des antiterroristes est d'y trouver un groupe d'otages protégés par les terroristes et de les libérer. La victoire leur revient s'ils en libèrent au moins la moitié. Les terroristes quant à eux remportent la manche en éliminant tous les antiterroristes et en évitant le sauvetage des otages. Le groupe d'otage est placé sur le lieu de départ des terroristes ; une des stratégies est donc d'y rester et d'y attendre les antiterroristes. Les antiterroristes gagnent de l'argent en libérant les otages et les deux camps en perdent en les tuants
Les deux autres scénarios, beaucoup moins joués, sont l'Assassinat (carte de type « as_ », pour ) et la Fuite (carte de type « es_ », pour ). Dans le premier, un des membres de l'équipe antiterroriste prend aléatoirement le rôle en début de manche d'un V.I.P.. Le but de l'équipe est de garder vivant ce personnage jusqu’à une zone définie de la carte. Si le V.I.P. est éliminé par les terroristes, les antiterroristes perdent la manche. Le V.I.P. est unique et son apparence ne ressemble à aucune de celles des autres personnages ; il est donc facilement repérable par les terroristes. Le V.I.P. dispose d'un pistolet et d'un couteau, d'un gilet pare-balles de 200 points d'armure au lieu des 100 habituels et d'un casque. Quant au scénario de la Fuite, les terroristes y débutent dans une zone fortifiée et doivent s'en échapper pour rejoindre une zone définie de l'autre côté de la carte. Si au moins 50 % de l'équipe réussit à s'enfuir, l'équipe terroriste est victorieuse.
Mais outre ces quatre scénarios, il existe de nombreux autres types de cartes. De plus, à l'opposé des cartes conçues par la communauté de joueurs à l'aide du Valve Hammer Editor (on parle de mapping), il existe vingt-deux cartes dites officielles, réalisées par les développeurs du jeu : as_oilrig, cs_747, cs_assault, cs_backalley, cs_estate, cs_havana, cs_italy, cs_militia, cs_office, cs_siege, de_airstrip, de_aztec, de_cbble, de_chateau, de_dust, de_dust2, de_inferno, de_nuke, de_piranesi, de_prodigy, de_storm, de_survivor, de_torn, de_train et de_vertigo. Ces cartes se démarquent par leurs côtés tactique et technique assidûment étudiés, ainsi que le parfait équilibrage entre les deux camps dont elles font preuve.
Personnages
Il existe huit personnages jouables, répartis en deux camps adverses : les terroristes (les terros) et les antiterroristes (les CTs, pour contre-terroriste). Les quatre types d'antiterroristes sont la copie conforme de groupes d'intervention et de forces spéciales connus et appartenant chacun à une nation, alors que les terroristes ne sont tirés d'aucun groupes réels existant ou ayant existé. Les personnages ne se différencient sur aucune caractéristique, faculté et autre talent (on ne parle donc pas de classe de personnage), mais uniquement sur leur apparence. Chaque personnage a en effet un habillage (plus communément appelé skin) différent, s'adaptant plus ou moins au paysage de la carte de jeu dans une optique de camouflage.
Dans le camp des antiterroristes, le joueur peut choisir parmi les quatre groupes suivants : le GIGN, ou Groupe d'Intervention de la Gendarmerie Nationale, qui n'est composé que de l'élite des forces spéciales françaises (théâtre d'opérations national). Sa devise : « Sauver des vies au mépris de la sienne » ; le SAS, ou Special Air Service, qui sont les forces spéciales britanniques fondées pendant la Seconde Guerre mondiale. Sa devise : « » (« Qui ose gagne ») ; le SEAL Team Six, ou Navy SEAL, qui est une unité américaine de forces spéciales de nageurs de combat. Sa devise : « La seule journée facile c'était hier » ; le GSG 9, ou Grenzschutzgruppe 9, qui est un groupe d'intervention allemand né après la prise d'otages des Jeux olympiques de Munich en 1972. Le camp des terroristes est quant à lui constitué de l'Unité d'élite, des Vengeurs Arctiques, du Guerilla et du Connexion Phoenix, qui sont des groupuscules fictifs.
Dans Counter-Strike, il existe également deux autres types de personnages, apparaissant uniquement dans deux types de scénarios. Ainsi, le VIP est un personnage incarné par un joueur aléatoire faisant partie de l'équipe des antiterroristes. Il est muni d'un pistolet et d'un couteau, d'un gilet pare-balles de 200 points d'armure et d'un casque. Il doit être évacué vivant pour que l'équipe gagne. Il n'est présent que sur les cartes de type « as_ ». Quant à l'otage, c'est un personnage à secourir par les antiterroristes sur les cartes de type « cs_ » afin de remporter la manche. Ils sont en général aux nombres de quatre, et se tiennent sur le lieu de départ des terroristes. Ils sont gérés par l'ordinateur.
Armes et équipement
Dans Counter-Strike, les armes sont réparties en trois catégories : armes principales (fusils à pompe, pistolets mitrailleurs, fusils d'assaut, fusils de précision et mitrailleuses), armes secondaires (pistolets) et arme de corps à corps (couteau). Les pistolets présents dans le jeu sont le HK USP, le Glock, le Desert Eagle, le Sig-Sauer P228, le FN Five-seveN et le Beretta 92. Seuls les fusils à pompes Benelli M3 Super 90 et Benelli M4 Super 90 sont présents dans le jeu. Au niveau des pistolets-mitrailleurs, les modèles du HK MP5, du HK UMP, du FN P90, du Ingram MAC et du Steyr TMP sont utilisés. Quant aux fusils d'assaut, ce sont le Colt M4, le AK-47, le Steyr AUG, le SIG-552, le IMI Galil et le FA-MAS. Enfin au niveau des fusils de précision, la Steyr Scout, l'Accuracy International AWP, le HK G3 et le SIG-550 ont été choisis. Le modèle FN Minimi est le seul modèle à être utilisé en tant que mitrailleuse légère.
L'arsenal du joueur ne contient qu'une arme de chaque catégorie. Certaines armes disposent de deux modes de fonctionnement (avec ou sans lunette de visée, ou encore la possibilité de modifier le mode de tir : rafale ou semi-automatique par exemple), changeables d'un clic droit de souris. Enfin, certaines armes ne sont disponibles qu'en fonction du camp choisi par le joueur. Les armes montrent des qualités diverses : la fréquence de tir, la puissance de feu, la précision, la force de recul, le poids et le prix d'achat. Le profil et le prix d'achat de chaque arme est différent, permettant l'équilibre de jeu général et assurant que les armes faibles soient également attirantes.
Les armes du jeu ont été reproduites à partir d'armes réelles, auxquelles Valve a attribué des noms fictifs en raison des droits sur celles-ci. Cependant, ces noms restent proches des originaux : Par exemple, le SIG-552 s'appelle Krieg 552 et le Colt M4A1 est devenu Maverick M4A1et l'Ak47 est devenue le CV-47.
Techniques de jeu
Les techniques de jeu sont très importantes dans Counter-Strike. C'est ce qui influencera votre score final. Le niveau technique d'un joueur est appelé "skill".
Choix de la tenue
Certaines techniques permettent d'améliorer les performances d'un joueur. La chance peut bien sûr intervenir de manière ponctuelle, mais n'a que peu d'impact sur les performances d'un joueur dans le temps : elle permet surtout de varier les situations.
Choisir sa tenue permet de se camoufler et d'avoir ainsi moins de chances d'être repéré par l'ennemi. Les personnages antiterroristes auront de préférence une tenue de couleur vert clair du SEAL Team Six, noir foncé du SAS ou bleu marine du GIGN, ou bien du GSG 9 plutot basé sur des couleurs sombres. Une tenue peut également induire l'adversaire en erreur. Ainsi, il est judicieux pour un terroriste de choisir la tenue du Connexion Phoenix, car la partie haute (veste et cagoule noires) ressemble à celle des antiterroristes.
Choix de l'arme
Le choix de l'arme peut également s'avérer décisif. Chaque arme a en effet ses caractéristiques propres en termes de précision, de puissance de feu, de force de recul, de caractéristiques spéciales (silencieux, lunette de visée, etc.) de prix… Ainsi, dans les situations où le joueur dispose de peu d'argent, il peut être intéressant d'acheter un Desert Eagle (gros calibre). L’inconvénient principal de ce pistolet est qu'il ne contient que 7 balles, mais sa puissance de feu est similaire à celle des fusils d’assaut. Le MP5 est également peu onéreux, et dispose ainsi d'un bon niveau rapport qualité/prix car ses tirs sont assez précis. D'autres armes incontournables sont les fusils d’assaut, qui ont une excellente puissance de feu (ils permettent de tirer à travers les parois, caisses et portes). Par exemple, l’AK-47 des terroristes est le fusil le plus puissant mais seules les 3 premières balles tirées en rafale sont précises. Le Colt M4 des antiterroristes est un fusil puissant et avec peu de recul. C’est une arme qui augmente encore sa valeur lorsqu'on l'utilise avec son silencieux (car l’ennemi entend moins les tirs). Enfin, pour sniper, le joueur a le choix entre la très connue AWP, qui tue la plupart du temps en une seule balle, et les snipers automatiques moins puissants, moins précis, plus onéreux mais permettant de tirer plusieurs coups d’affilée.
Techniques de tir
Cependant avoir une bonne arme n'est utile que si le tir est maîtrisé. Le tir est la base du jeu et conditionne donc directement l'efficacité du joueur. Counter-Strike est un jeu dans lequel les armes ont toutes du recul, réduisant ainsi de manière importante la précision des tirs en rafale. À bout portant ou à faible distance, le joueur pourra tenter de tirer en continu car il sera relativement assuré de toucher l’adversaire. Par contre, à moyenne ou longue distance, le tir par à-coups se révèle bien plus payant car plus précis. Le joueur augmentera ses chances de succès tout en évitant une panique amenant la plupart du temps à décharger son arme pour finalement ne toucher personne. Au contraire, le joueur gagnera souvent à prendre le temps de viser les parties vitales de l’ennemi (torse et tête). Certains joueurs visent le cou en comptant sur l'effet de recul pour que la deuxième balle tirée atteigne la tête.
Pour pouvoir placer son tir, il est important de se déplacer de manière adéquate : la manière dont le joueur enchaîne ses mouvements (saut, s'accroupir, déplacements latéraux, etc.) influence son efficacité. Par exemple, la position accroupie lors des tirs permet d’avoir une meilleure précision (surtout pour les pistolets) et réduit la taille de la cible vue de l'adversaire. Il est également possible de se servir d’un élément du décor de la carte (mur, caisse…) pour se protéger. Autre technique de protection utilisée par beaucoup de joueurs : sauter au moment d'arriver dans une zone à risque. Cela peut être valable à condition que le joueur soit capable de viser de manière précise pendant son saut (difficile) ou immédiatement après sa réception. Le tir croisé (deux joueurs tirent sur une même cible) est également intéressant, car se regrouper augmente la puissance de feu tout en plaçant l'adversaire dans une situation qu'il aura forcément plus de mal à gérer (plusieurs cibles à gérer en même temps). Certains joueurs entraînés utilisent la technique du « » (déplacement latéral tout en tirant). Cette technique consiste à bouger de gauche à droite rapidement, tout en tirant vers l’adversaire au moment d'arrêt, en s'arrêtant l'arme du joueur redevient précise contrairement au moment où il se déplace latéralement. Lorsqu'elle est maîtrisée, cette technique s'avère assez efficace car le joueur représente une cible mobile donc plus difficile à atteindre. Mais il faut de l’entraînement pour « strafer » tout en tirant de manière précise. Sur un autre plan, un joueur aguerri saura prendre la décision de fuir quand il constate que les ennemis sont trop puissants ou trop nombreux : il pourra par exemple tenter de les prendre à revers.
Connaissance de la carte
Une bonne connaissance de la carte peut être déterminante entre deux joueurs de même niveau. Un joueur souhaitant s'améliorer peut tenter d'apprendre les caractéristiques de la carte par cœur : les recoins, les zones dangereuses, les emplacements de bombe, les positions probables des ennemis, les chemins pour accéder à un même lieu… Le joueur pourra ainsi anticiper bien des mouvements ennemis, en déduira où et comment bien attaquer, rusher et se mettre à couvert quand il le faut. Ainsi, un terroriste pourra choisir le meilleur chemin le menant à l’emplacement de la bombe en fonction des positions des ennemis.
Utilisation du radar
Avoir une vision « élargie » de l'environnement est également décisif. Un débutant aura tendance à se focaliser principalement sur les ennemis directement visibles dans son champ visuel. Un joueur ayant plus d'expérience parvient à avoir une vision plus large de sa situation. Pour cela, il utilisera plus d'informations. Premièrement, le son peut jouer un rôle important. Il donne des indications sur la position, l'éloignement et le contexte. Entendre des tirs permet bien évidemment de savoir que l'on approche d'une « zone à risque ». De manière plus subtile, si le joueur entend un bruit de pas dans le sable alors qu'il se trouve à l'intérieur d'un bâtiment, il pourra en déduire que quelqu'un se trouve à l'extérieur. S'il pense à ce moment-là à consulter le radar, et qu'il ne voit personne, il saura que c'est un ennemi (le radar ne montrant pas la position des ennemis). Le radar est une source d'information souvent négligée par un joueur débutant. Or c'est une source d'informations capitales : il permet notamment d'éviter de faire un tir réflexe sur un coéquipier surgissant à l'improviste ; le radar aurait permis de le voir arriver. Il permet de voir les zones où des équipiers se font tuer et donc d'éviter d'arriver dans la même zone sans méfiance. Observer ses équipiers (via le radar ou en vision directe) permet également de déduire beaucoup d'informations sur son environnement. On peut ainsi savoir si les arrières sont couverts, si certaines zones sont protégées, ou tenter de déduire la position des ennemis en fonction des mouvements et des positions de ses équipiers.
Stratégies de groupe
Les techniques ci-dessus sont des techniques individuelles. Or, c'est grâce à la formation d'équipes (professionnelles ou amateurs, les ) qu'est apparue la notion de stratégie de groupe. Là où un joueur isolé doit improviser seul, les équipes permettent d'établir des plans et d'agir de manière concertée. Ainsi des manœuvres basiques comme la courte échelle permettent dorénavant d'éviter de longs détours sur certaines cartes. Un groupe peut également devenir entièrement silencieux si tous ses membres marchent au lieu de courir, ce qui est indispensable lorsqu'un autre groupe chargé de faire diversion fait volontairement du bruit. Il devient possible d'établir des plans d'offensive – des logiciels entièrement conçus pour cela existent – en organisant par exemple des diversions pour déstabiliser la défense adverse qui serait éventuellement tentée d'abandonner certaines positions pour mieux se focaliser sur le leurre, ou bien de couvrir certaines positions en s'assurant qu'aucun chemin n'est laissé sans surveillance. À chaque perte d'un de ses membres, l'équipe peut réagir en conséquence, car chaque joueur sait où se trouvent ses coéquipiers.
Histoire du développement
<p align="center">Chronologie des versions
Bêta 1.0 – 19 juin 1999
Bêta 1.1 – 27 juin 1999
Bêta 1.2 – 20 juillet 1999
Bêta 2.0 – 13 août 1999
Bêta 2.1 – 17 août 1999
Bêta 3.0 – 14 septembre 1999
Bêta 3.1 – 16 septembre 1999
Bêta 4.0 – 5 novembre 1999
Bêta 4.1 – décembre 1999
Bêta 5.0 – 23 décembre 1999
Bêta 5.2 – 10 janvier 2000
Bêta 6.0 – 10 mars 2000
Bêta 6.1 – 24 mars 2000
Bêta 6.2 – 26 mars 2000
Bêta 6.5 – 5 juin 2000
Bêta 6.6 – 22 juin 2000
Bêta 7.0 – 26 août 2000
Bêta 7.1 – 13 septembre 2000
1.0 – 8 novembre 2000
1.1 – 10 mars 2001
1.2 – 12 juillet 2001 (pour la vente)
1.3 – 19 septembre 2001
1.4 – 24 avril 2002
1.5 – 12 juin 2002
1.6 – 15 septembre 2003 (avec Steam)
Condition Zero - 21 mars 2004
Source - 16 novembre 2004
Global Offensive - 21 août 2012
À la sortie de Quake II apparaît un nouveau mod : Action Quake 2. Minh Le, plus connu sous le nom de Gooseman, travaille dans l'équipe du jeu en tant que modeleur 3D, mettant au point notamment les personnages, ainsi qu'en tant que codeur. Jess Cliffe, de son côté, rejoint le site officiel en 1998 pour participer à la création de cartes. C'est ainsi que les deux concepteurs se rencontrent.
Minh Le a alors envie de créer son propre mod, mêlant armes, contre-terrorisme et multijoueur en ligne, dans le seul but de divertir la communauté gratuitement. Il expose son idée à Jess Cliffe qui, enchanté, le rejoint en tant que webmaster dans un premier temps. C'est d'ailleurs ce dernier qui trouvera le nom « Counter-Strike ». Au même moment sort un nouveau jeu, Half-Life. Accompagné d'un kit de développement, permettant la création de cartes, de décors, de personnages …, ils se tournent vers cette solution.
Le développement du jeu commence alors, sans budget, mais avec un moteur de jeu fourni gratuitement, le GoldSource. Sur leur temps libre, Minh Le s'occupe de la modélisation et de la programmation, alors que Jess Cliffe se charge de la 2D, des sons, du logiciel d'installation et du site Web, qui permet au mod de se faire connaître. Les cartes de jeu sont quant à elles réalisées par des mappeurs de Team Fortress que Minh Le a débauchés, ainsi que par la communauté de fans qui se forme progressivement autour du jeu.
La première bêta du mod sort le 19 juin 1999. Le jeu commence alors à vraiment faire parler de lui sur Internet. Les deux concepteurs sont très à l'écoute des joueurs et corrigent très rapidement les bogues rapportés, tout en ajoutant au jeu les fonctionnalités qui leur sont suggérées. Les versions du jeu s'enchaînent ainsi à vive allure, parfois séparées de moins d'une semaine. À cette époque, le mod est déjà le jeu en ligne le plus joué, bien plus que de gros jeux commerciaux comme Quake III et Unreal Tournament.
Valve Software — l'éditeur de Half-Life —, ayant entendu parler du jeu, propose alors de racheter les droits du jeu, ce qu'acceptent Minh Le et Jess Cliffe, qui sont d'ailleurs recrutés en tant que programmeurs et concepteurs de jeu vidéo par la société. La version définitive, la 1.0, sort le 8 novembre 2000, sous le nom « Half-Life : Counter-Strike », signée Valve. Le jeu reste gratuit, mais nécessite, comme il était prévu dès le début du développement, de posséder une version du jeu original, c'est-à-dire Half-Life.
Les parties multijoueurs de Counter-Strike sur Internet fonctionnent à l'origine avec le service World Opponent Network (WON), qui a été fermé en 2004 avec l'arrivée de la version 1.6 du jeu, forçant les joueurs à passer sur la plate-forme Steam. Toutefois, une importante quantité de joueurs de Counter-Strike 1.5 ayant refusé le passage à la distribution Steam qu'a subi Counter-Strike avec sa version 1.6, sont restés fidèles à leur version, et face à cette obligation qui impliquait de nombreuses communications publicitaires, quelques joueurs ont créé leur propre service, appelé « WON2 ». Quel que soit le moyen de connexion, Counter-Strike réunit en 2008 l'une des plus grandes communautés de joueurs au monde.
Après le passage à la plate-forme Steam, il est possible d'acheter et de télécharger le jeu seul pour . Valve continue plusieurs années après la sortie du jeu de patcher son jeu.
Accueil et suites
Accueil des critiques
La presse vidéoludique a très bien accueilli Counter-Strike. Metacritic relève une note moyenne de 88 % avec une note maximale de 100 %. GameRankings relève quant à lui une note moyenne de 89 % avec une note également maximale de 100 %. Gamekult note le jeu 9/10, GameSpot lui donne un 8,4/10 et GameSpot lui attribue un 9/10. « À posséder, tout simplement », conclut Gamekult.
Les journalistes qualifient son gameplay d'excellent et soulignent que la réalisation est plus que correcte pour un simple mod. Ils remarquent également les armes nombreuses et variées, et les scénarios diversifiés. Les qualités graphiques et sonores du jeu, sans être exceptionnelles, sont convenables pour l'époque. Enfin, ils applaudissent à la gratuité du jeu, au succès obtenu auprès des joueurs et au nombre de serveurs disponibles. Ils critiquent néanmoins quelques bugs à la sortie du jeu et des parties parfois monotones.
Counter-Strike a également remporté plusieurs récompenses et s'est hissé dans plusieurs classements, chronologiquement :
Best Online Game (2000) — Gaming Age
Action Game of the Year (2000) — Gamepen.com
Action Game of the Year (2000) — Actiontrip.com
Online Game of the Year (2000) — GameSpot UK and US
Special Award for Multiplayer Gaming (2000) — GameSpy
Configuration minimum / recommandée
Processeur :Pentium / Pentium II
Mémoire vive : de RAM / de RAM
Carte graphique :Carte 3D, Direct X 6
Action Game of the Year (2000) — GameSpot, Choix des lecteurs
Game of the Year (2000) — VoodooExtreme, Choix des lecteurs
Best Multiplayer (2000) — Electronic Playground
Revolutionary PC Game (2000) — Game Revolution
Best Online Game (2000) — Game Revolution
Online Game of the Year (2000) — Computer Games
Game of the Year (2000) — Gamers.com
Best Multiplayer Game (2001) — Game Developer Spotlight Awards
Special Achievement in Gaming (2001) — Game Developer Spotlight Awards
Game Innovation Award (2001) — Game Developers Choice Awards
Rookie Studio Award (2001) — Game Developers Choice Awards
dans le GameSpy's 2001 Top 50 Games of All Time — GameSpy
dans le IGN's 2003 List of 100 Greatest Games of All Time — IGN
dans le GameFAQ's 2005 Top 100 Games of All Time — GameFAQ's
dans le IGN's 2005 List of 100 Greatest Games of All Time — IGN
dans le Top 2007 des 105 meilleurs FPS de tous les temps — NoFrag
Succès et influence
Counter-Strike est devenu, dès la sortie de sa première bêta en 1999, le jeu de tir à la première personne multijoueur en ligne de référence. En 2007, presque dix ans après sa sortie, c'était encore le jeu le plus joué sur Internet.
La première raison de ce succès est due au jeu original, Half-Life, sorti en novembre 1998. Utilisant une version modifiée du moteur de jeu Quake engine d'id Software, ce dernier reçoit de nombreux prix et récompenses. Les ventes du jeu augmentent très rapidement, et la communauté de joueurs s'agrandit très vite. Arrive ensuite un nouveau mod, du nom de Counter-Strike, en téléchargement gratuit. Ainsi, le jeu se fait facilement connaître et un grand nombre de joueurs y ont accès. Le prix de Half-Life baisse, le rendant plus accessible, et le bouche à oreilles comme la promotion du jeu — présenté comme le successeur de Quake 2 — dans les salles de jeu en réseau le font connaitre aux amateurs du genre.
Une autre raison à son succès réside dans la configuration matérielle minimum requise. Le moteur de jeu étant celui-ci de Half-Life, l'ordinateur nécessaire pour jouer est en adéquation avec l'époque, un pentium équipé d'une carte graphique standard suffit. Également, le principe du jeu est simple et prenant. Une partie est rapide et ne demande pas beaucoup de temps libre, ce qui est parfaitement adapté aux salles de jeux en réseau, où, pour une somme modique, les joueurs se réunissent quelques heures entre amis pour jouer à Counter-Strike. La dernière raison du succès de Counter-Strike, qui reste avant tout un jeu en ligne, est l'explosion des abonnements ADSL dans le monde, et notamment en Europe, dans les années 2000. L'arrivée massive de nouveaux internautes induit potentiellement de nouveaux joueurs en ligne, et ainsi la communauté du jeu continue d'augmenter. Le « » s'est d'ailleurs étendu, grâce à la progression de l'ADSL, vers un autre type de jeu en ligne, le jeu en ligne massivement multijoueur.
Counter-Strike, dans sa version 1.5, est pendant plusieurs années le jeu multijoueurs le plus joué. À l'été 2001, le jeu comptabilise sur Internet. Le 26 avril 2002, sur le site web Clubic.com, téléchargements de Counter-Strike 1.4 ont eu lieu en une seule journée. En 2007, GameSpy comptabilise en moyenne joueurs simultanément, et cela quelle que soit l'heure de la mesure, ce qui représente 35 % des joueurs de jeu de tir à la première personne sur Internet. Toujours d'après GameSpy, toutes les versions confondues de Counter-Strike (CS1.6, CS:CZ et CS:S) compte environ joueurs, soit 67 % des joueurs de jeu de tir à la première personne sur Internet. Depuis, avec les statistiques fournies par Valve grâce à Steam, on sait que le nombre de joueurs oscille entre et à tout instant de la journée (3 millions de joueurs uniques par mois en moyenne), alors que le nombre de serveurs varie entre et 150 000. Un joueur est donc toujours sûr de trouver quelqu'un avec qui jouer, ce qui est en soi une autre raison de la popularité du jeu, en plus d'en être la preuve. Début 2009, le jeu a laissé sa première place de jeu de tir à la première personne en ligne a son remake Counter-Strike: Source, avec une moyenne de joueurs en temps réel contre joueurs pour Counter-Strike: Source. Le jeu reste néanmoins l'un des jeux les plus pratiqués sur Internet.
Counter-Strike a influencé d'autres mods, comme Tactical Ops: Assault on Terror, mod d'Unreal Tournament, ainsi que de vrais jeux, comme Global Operations ou Soldier of Fortune II: Double Helix. Le jeu est aussi devenu un vrai phénomène culturel. Des bandes dessinées en ligne, tel que Concerned, et de nombreuses vidéos, comme celles de Pure Pwnage, sont également apparues sur Internet, faisant référence au jeu, au fur et à mesure que celui-ci faisait succès. Des produits dérivés existent également : figurines, autocollants, tee-shirts, affiches. Le jeu vidéo fait également l'objet de compétitions dont les médias se font l'écho et des adaptations cinématographiques se multiplient. On assiste également à l'avènement d'une nouvelle forme d'addiction, le « jeu compulsif ».
Première place en e-Sport
Après Quake et StarCraft qui provoquent l'émergence du sport électronique, Counter-Strike en est un moteur. Le sport électronique regroupe plusieurs aspects de l'esprit sportif – travail d'équipe, concurrence, égalité des chances, entraînement – et avec son succès, il est logique que le jeu ait donné à un grand nombre de joueurs l'envie de compétition. Ainsi des équipes, ou , naissent sur Internet, composées en général de cinq joueurs, dans le but de s'affronter dans des matchs. Lorsqu'il y a des résultats concluants, ces équipes se développent réellement, avec entraîneurs, managers, sponsors et entraînements réguliers jusqu'à devenir de véritables clubs. De sorte que dès 2001, en Scandinavie, en Allemagne, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni et en France, apparaissent les premières équipes professionnelles, qui parcourent le continent européen pour disputer des matches parrainés par de grandes entreprises. Le phénomène s'est ensuite exporté aux États-Unis, où l'on trouve les premiers tournois à très grosses récompenses (premier prix montant à ). Depuis, des associations se sont formées, pour réunir les professionnels et favoriser l'émergence du sport électronique. Il y a ainsi plusieurs ligues professionnelles en ligne de sport électronique, comme la Cyberathlete Amateur League (CAL) ou la CyberEvolution. De grandes compétitions ont lieu aux États-Unis, en Europe et en Asie, comme la Cyberathlete Professional League (CPL), l'Electronic Sports World Cup (ESWC), la World e-Sports Games (WEG) et la World Cyber Games (WCG). Les matchs de ces championnats, tels de grands évènements, sont commentés, analysés et parfois même retransmis à la télévision. De ces évènements sont nées de grandes équipes, au parcours souvent mythique, comme la SK Gaming ou l'équipe française aAa.
Dans ces compétitions, seules les cartes de type « de_ » sont utilisées : une équipe doit poser une bombe, l'autre l'en empêcher. Les cartes jouées varient suivant la compétition, mais les cinq principales sont de_dust2, de_tuscan, de_train, de_nuke et de_inferno. Pour rendre les parties plus dynamiques, les manches durent au maximum 2 minutes.
Counter-Strike est pendant plusieurs années le jeu de tir à la première personne phare des LAN-party et des compétitions internationales. Jusqu'aux années 2010, sa suite principale Counter-Strike: Source n'arrive d'ailleurs pas à s'imposer. Ceci était un problème majeur pour les organisateurs de ces compétitions, qui avaient de plus en plus de mal à trouver des sponsors dans le milieu de l'informatique. En effet, la première version de Counter-Strike date de 1999, fonctionne sur des configurations peu puissantes et attire de moins en moins les nouveaux joueurs.
Cependant Counter-Strike: Source est un jeu officiel des Championship Gaming Series depuis 2007 et commence à être adopté par la plupart des compétitions. Ainsi l'Electronic Sports World Cup 2011 accueillera Counter-Strike: Source pour la première fois, tout en conservant ses épreuves masculines et féminines de Counter-Strike. D'autres évènements, comme la DreamHack et la World Cyber Games, continuent d'organiser des épreuves exclusivement de Counter-Strike.
Les suites du jeu
Le succès de Counter-Strike 1.6 a poussé Valve Software à proposer des suites. La première à voir le jour fut une version Xbox de Counter-Strike, sortie le 5 décembre 2003, et en tout point identique à la version Windows. La qualité graphique est la même, malgré les capacités technologiques de la console bien plus poussées que celle des ordinateurs personnels de 1999. De plus, le gameplay souffre du passage à la manette de jeu, alors que l'ensemble clavier / souris convient parfaitement à ce type de jeu. L'éditeur a ajouté au jeu un mode solo, mais l'intelligence artificielle des bots ne suffit pas à procurer un plaisir de jeu suffisant. Enfin, le titre dispose également de son mode multijoueur, jouable jusqu’à 16 via le Xbox Live payant. Cependant, la presse n'est pas unanime : Gamekult donne 5/10 au jeu et le magazine Gaming lui attribue 4/10, alors que le magazine Joypad et Jeux vidéo Magazine le notent respectivement 7/10 et 14/20.
À la suite de ce jeu, Valve Software entreprit de réaliser un nouvel opus sur PC, du nom de Counter-Strike: Condition Zero (ou CS:CZ). L'éditeur souhaitait clairement fournir aux joueurs un mode solo digne de leur jeu phare, avec un scénario et un intérêt réel. Ils firent appel à plusieurs studio de développements, jusqu’à en trouver un jugé satisfaisant pour finir le travail. Car le contenu commencé par le premier studio, Rogue Entertainment, passa ensuite dans les mains du deuxième, Gearbox Software, qui y ajoutèrent des choses, puis au troisième studio, Ritual Entertainment, qui y ajoutèrent également des choses, pour enfin arriver jusqu'au quatrième et dernier studio, Turtle Rock Studios. Ainsi, sa sortie était initialement annoncée pour l'été 2002, mais elle a été repoussée à de nombreuses reprises, et le jeu sortit finalement le 26 mars 2004. Le jeu propose donc un mode solo dans lequel le joueur tient le rôle d'un antiterroriste, accompagné de quatre coéquipiers, où le but est d'accomplir certains objectifs, face à cinq terroristes, sur les cartes issues de Counter-Strike 1.6. L'intelligence artificielle est cette fois-ci efficace. Il s'accompagne de quelques nouvelles armes (lance-roquettes, cocktail Molotov…) et de dizaines de nouvelles skins. Le mode multijoueur quant à lui est la copie conforme du jeu original. Le moteur GoldSource est daté, et les graphismes du jeu sont donc sans surprises dépassés, et très en dessous des jeux actuels au moment de sa sortie. Excepté Gen4 et son 90 %, la presse est d'accord sur la valeur du jeu : Gamekult et Canard PC lui attribuent un 4/10, et Jeux vidéo Magazine un 12/20. Le jeu coûte aujourd'hui avec Counter-Strike 1.6.
Troisième à la suite de ce jeu, Counter-Strike: Source (ou CS:S), sorti le 7 octobre 2004. Le jeu est basé sur le moteur de jeu Source engine de Half-Life 2. Les graphismes (textures, niveaux de détail…) ont été notablement améliorés, ainsi que les interactions avec les objets, grâce au moteur physique. Le jeu gagne ainsi en réalisme et est du même niveau graphique que les productions actuelles lors de sa sortie. Le fonctionnement du jeu a été modifié mais reste fondamentalement très proche des versions précédentes. Il est vendu conjointement avec le jeu Half-Life 2, mais aussi dans une version stand-alone, vendue avec Half-Life 2: Deathmatch et Day of Defeat: Source pour . Malgré les changements apparents, cette nouvelle version ne remplace pas l'ancien Counter-Strike. Cette suite est d'ailleurs boudée de nombreux joueurs se plaignant de la nécessité d'avoir une bonne configuration pour y jouer. Certains joueurs trouvent également que le jeu, au profit de ses graphismes, a perdu son gameplay et le plaisir de jeu qui en découlait. Face à cette critique, un autre jeu en cours de développement, CS Promod, promet le gameplay de Counter-Strike 1.6 tout en conservant le moteur graphique de Counter-Strike: Source. Ce public mécontent se ressent également dans les statistiques, puisque le jeu original détient toujours 40 % des parts de joueurs de jeu de tir à la première personne en ligne, suivi de CS: Source avec 29 %. La presse, quant à elle, apprécie le jeu : Joystick le note 7/10 et ActuJeuxPC.net lui donne un 14/20.
Une quatrième suite sort le 21 août 2012, ayant pour nom Counter-Strike: Global Offensive. Une version jouable bêta en était sortie en novembre 2011 et les remontées avaient été positives.
Counter-Strike Nexon: Zombies est un MMOFPS free to play offrant un PvP compétitif et de l’action PvE, qui regroupe tout le contenu du Counter-Strike original ainsi que de nouveaux modes de jeu, cartes, armes et hordes de Zombies.
Autour du jeu
Publicité dans le jeu
Depuis début 2007, affichant une audience de 5 milliards de minutes de jeu par mois, soit plus que certaines émissions télévisées, des réclames dynamiques apparaissent sur les cartes de jeu de Counter-Strike, incorporées au décor telles de vrais affiches publicitaires. Ces réclames sont à la charge de la société IGA Worldwide, avec laquelle Valve Software a signé un contrat fin 2006, et qui s'occupe également de la publicité dans Battlefield 2142. Le principe de ces « affiches » dynamiques est qu'elles peuvent être remplacées à n'importe quel moment, puisque les parties du jeu, hébergées sur des serveurs, se déroulent sur Internet. Elles changent ainsi régulièrement, et s'adaptent au public visé (les publicités seront en français si Steam est configuré ainsi). Imposées aux joueurs, ces réclames ont soulevé de vives réactions, se témoignant notamment sous forme de pétitions en ligne ou de messages de mécontentement sur les forums officiels. Mais ces publicités étant plutôt discrètes, et ne vantant que des produits et services liés au jeu vidéo (tel que le jeu Portal de Valve ou la Cyberathlete Professional League), une majorité de joueurs ne s'en préoccupe pas réellement.
Programmes tiers
Grande communauté oblige, de nombreux programmes tiers ont vu le jour. Ainsi, bien que Counter-Strike se joue principalement en réseau et à plusieurs, des programmes d'intelligence artificielle — des bots — ont été développés pour simuler le comportement de joueurs et permettent ainsi de jouer seul. Les développeurs de ces programmes s'appuient sur des algorithmes perfectionnés tels que les réseaux de neurones. Malheureusement, ces bots ne représentent tactiquement (et surtout stratégiquement) qu'un faible intérêt. En revanche, ils peuvent s'avérer être un bon entraînement pour un débutant.
Il existe également des programmes hors charte, comme les cheats. Ce sont des programmes externes ayant pour but de donner au joueur un avantage que les autres n'ont pas, le plus souvent d'une manière non prévue par le jeu original. Ces programmes permettent de voir à travers les murs (), de viser directement la tête (), de courir plus vite (), de voir les adversaires sur le radar () et d'afficher diverses informations sur ses ennemis (), tels que leur nom, leurs armes, leur distance, s'ils rechargent, etc. Valve a mis en place une protection qui se nomme VAC (Valve Anti-Cheat) qui permet de bannir les joueurs utilisant des cheats, détectable sur Half-Life et ses mods. Des mises à jour sont faites par Valve pour empêcher le fonctionnement des cheats, mais ceux-ci sont très souvent reprogrammés.
Derniers types de programmes, ceux destinés à l'amélioration des serveurs de jeu. Ils améliorent l'administration d'un serveur et le gameplay par l'ajout de son, de statistiques en temps réel et de configurations pour les tournois. AMX est l'un des systèmes les plus populaires grâce à de nombreux plugins facilitant la gestion du serveur, des statistiques et des modes de jeu.
Un clone du jeu appelé Counter-Strike 2D développé par Unreal Software dans un style 2D pixel art sort en mars 2004.
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
Half-Life, Counter-Strike: Condition Zero, Counter-Strike: Source.
Joueurs célèbres :
Tommy Ingemarsson alias Potti ;
Emil Christensen alias HeatoN.
Liens externes
Site officiel – Manuel officiel – FAQ officielle, sur Internet Archive.
Page officielle actuelle
Counter-Strike
Mod de Half-Life
Jeu de tir à la première personne
Jeu vidéo sorti en 1999
Jeu en ligne
Jeu Windows
Jeu Linux
Jeu vidéo développé aux États-Unis
Jeu vidéo se déroulant à Cuba
Jeu d'esport
Jeu Valve
Jeu Sierra
Game Developers Choice Award du meilleur premier jeu | Counter-Strike (du mot anglais , que l'on pourrait traduire par « contre-attaque »), ou l'abréviation CS, est un jeu de tir à la première personne multijoueur en ligne basé sur le principe du jeu en équipe. C'est une modification complète du jeu Half-Life de Valve, réalisée par Minh Le et Jess Cliffe, dont la première version est sortie le . Le jeu fait s'affronter une équipe de terroristes et d'antiterroristes au cours de plusieurs manches. Les joueurs marquent des points en accomplissant les objectifs de la carte de jeu et en éliminant leurs adversaires, dans le but de faire gagner leur équipe. |
689 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Com%C3%A8te%20de%20Halley | Comète de Halley | La comète de Halley (désignation officielle 1P/Halley) est la plus connue de toutes les comètes. Son demi grand axe est de 17,9 unités astronomiques (soit environ 2,7 milliards de kilomètres), son excentricité est de 0,97 et sa période est de 76 ans. Sa distance au périhélie est de 0,59 unité astronomique et sa distance à l'aphélie est de 35,3 unités astronomiques. Il s'agit d'une comète à courte période.
On peut déduire de ces données les caractéristiques orbitales suivantes : vitesse au périhélie : , vitesse à l'aphélie : . La comète est le premier membre connu de la famille des comètes de Halley, famille qui regroupe les comètes périodiques dont la période est comprise entre 20 et 200 ans.
Histoire
Identification
En 1705, Edmond Halley publia un livre avançant que les comètes qui étaient apparues dans le ciel en 1531, 1607 et 1682 étaient en fait une seule et même comète. Expliquant que la comète voyage sur une orbite elliptique, et prend 76 ans pour faire une révolution complète autour du Soleil, Halley prédit qu'elle reviendrait en 1758.
En 1757, Lalande, aidé par Nicole-Reine Lepaute, et sur la base des formules conçues par Clairaut, décida de calculer les déviations de la comète dues aux grosses planètes. Il prédit un retard de 518 jours dû à Jupiter et de 100 jours dû à Saturne. Il annonça donc le retour de la comète, non en 1758, mais en 1759 avec un passage au périhélie en avril 1759, avec une incertitude d'un mois. Lorsque la comète réapparut en décembre 1758 avec un passage au périhélie le , ce fut un triomphe. Cette prévision permit d'asseoir définitivement la mécanique newtonienne en France, la théorie des tourbillons de Descartes tombant dans l'oubli. L'appellation « comète de Halley » apparaît pour la première fois sous la plume de dans une lettre adressée à Nicolas-Louis de Lacaille, mais Newton et Halley, morts respectivement en 1727 et 1742, n'étaient plus en vie pour assister à leur triomphe.
Exploration et description
La comète de Halley a été survolée par quatre sondes en 1985 : les sondes soviétiques Vega 1 et Vega 2, la sonde européenne Giotto et la sonde japonaise Suisei. Une autre sonde japonaise, Sakigake, a servi également à son exploration bien qu'elle ne l'ait pas survolée.
Les premiers résultats des sondes Vega ont aidé la sonde Giotto à ajuster sa trajectoire pour passer au plus près du noyau de la comète et la photographier. Giotto s'est approchée à du noyau en forme de cacahuète d'une dimension de ; Giotto a pu y voir deux gros geysers de gaz qui alimentaient la chevelure et la queue. C'était la première fois qu'une sonde spatiale s'approchait d'une comète mais depuis, la sonde Rosetta a fait mieux en envoyant un atterrisseur se poser sur la comète Tchourioumov-Guérassimenko en 2014.
À son dernier passage, on a pu déterminer que son noyau est très sombre, d'un albédo d'environ 3 % soit 0,03 (par comparaison, l'albédo de la Terre est de 0,39). Les photos de la sonde Giotto sont des données précieuses permettant de mieux comprendre la constitution des comètes et le mécanisme de sublimation à l'approche du Soleil. Les trois dernières visites de la comète de Halley remontent à 1835, 1910 et 1986 ; son prochain passage au périhélie devrait avoir lieu le .
Dates de passage et mentions d'observation
611 av J.-C. : mention en Chine (Annales des Printemps et Automnes).
vers 535 av J.-C. : ?
467 av J.-C. : mention en Chine.
vers 391 av J.-C. : ?
vers 315 av J.-C. : ?
240 av J.-C. : mention en Chine.
164 av J.-C : observation par les astrologues babyloniens et en Chine.
87 av J.-C. : mention dans les archives chinoises et sur les tablettes babyloniennes.
12 av J.-C. : observation en Chine.
66 : mention en Chine. Mention à Rome sous Néron.
141 : mention en Chine.
218 : mention en Chine.
295 : mention en Chine.
374 : mention en Chine.
451 : passage ayant marqué les contemporains puisqu'il correspond à la défaite des Huns dirigés par Attila. Mention en Chine.
530 : mention en Chine.
607 : mention en Chine.
684 : mention dans La Chronique de Nuremberg ; cette chronique cependant date du . Mention en Chine.
760 : mention en Chine.
837 : passage le plus spectaculaire de la comète durant les temps historiques (à environ 3 millions de kilomètres de la Terre). Mention dans des textes chinois et japonais. En France, L'Astronome, auteur d'une chronique sur la vie de Louis le Pieux, indique ce passage et précise qu'à sa suite le roi et sa cour se livrèrent à un jeûne. Il semble que ce passage ait stimulé dans le monde chinois la recherche d'autres « étoiles invitées ». La découverte des deux étoiles invitées de 837 est sans doute le fruit de ces recherches. Il s'agit d'une des rares occurrences où plus d'une « étoile invitée » fut découverte en une année (avec les quatre étoiles invitées de 1592).
912 : mention en Chine, en Corée, au Japon et en Europe.
989 : mention en Chine, en Corée, au Japon et en Europe.
1066 : mention en Chine, en Corée et au Japon. En Europe, le passage est documenté par plusieurs sources, la plus célèbre étant la tapisserie de Bayeux où la comète apparaît comme un signe précurseur de la mort prochaine d'Harold II d'Angleterre et de la victoire de Guillaume le Conquérant.
1145 : mention dans le psautier d'Eadwine de Canterbury. Mention en Corée, en Chine et au Japon.
1222 : mention en Corée, au Japon et en Chine. On estime que le passage de la comète a été représenté dans la cathédrale de Plaisance.
1301-1302 : plusieurs comètes furent observées autour de cette date, ce qui rend difficile l'identification des observations spécifiques à la comète de Halley. Mention en Chine assez précise cependant dans les annales de Yuan. Giotto peint vers 1304-1305 une fresque représentant l'Adoration des mages dans la chapelle Scrovegni (église de l'Arena), à Padoue ; l'étoile qui a guidé les mages, représentée en haut de la fresque, a une queue de comète. C'est en lien avec cette représentation que la sonde spatiale Giotto a été baptisée du nom du peintre.
1531 : mention par Peter Apian dans son édité en 1540. Mention en Chine. Mention par les Aztèques dans Cruz.
1607 : mentionné par Kepler dans De Cometis (1619), décrit par Remus Quietanus (Gründliche Beschreibung und Erinnerung des neuen monstrosichen Sternes… ) (1607) et par Longomontanus dans un appendice dAstronomia danica (1622). Mention en Chine.
1682 : mentionné d'abord par John Flamsteed, puis par Edmond Halley lui-même dans son livre Synopsis de l’astronomie des comètes (1705). Ouvrage dans lequel, comparant les comètes de 1531, 1607 et 1682, il prouve qu'il s'agit en fait d'une même comète et prédit son retour pour 1758. Mentionné en Chine dans la Chronique de Kiangnan.
1758 : Johann Georg Palitzsch est le premier à voir le retour de la comète, dans la constellation du Taureau.
1759 : Charles Messier l'aperçoit à son tour le 21 janvier 1759. Auparavant, il avait cru l'observer, mais il avait en fait redécouvert la Nébuleuse du Crabe, déjà observée en 1731 par John Bevis. Son passage est aussi mentionné en Chine dans la Chronique de Tsing Pu Hsuan ainsi que le rapporte Olga Tokarczuk dans son roman Les livres de Jakób où elle date l'apparition du phénomène au 13 mars 1759.
1835 : mention en Chine (Shangaï Hsuan). Par ailleurs, Mark Twain naît deux semaines après le passage de la comète, et mourra un jour après le périapside suivant. En 1909, il avait écrit dans son autobiographie :
« Je vins au monde avec la comète de Halley en 1835. Elle reviendra l'année prochaine, et je m'attends à partir avec elle. Le Tout-puissant a dit “Voyez donc ces deux monstres inexplicables ; ils sont venus ensemble, ils doivent repartir ensemble”.
1910 : passage spectaculaire de la comète, précédé quelques mois plus tôt par une autre comète spectaculaire, visible en plein jour (Grande comète de janvier 1910). La première observation du retour de la comète de Halley fut réalisée par Max Wolf dans la nuit du 11 au , à l'aide de plaques photographiques. Cet événement est utilisé par le Bon Marché pour une campagne publicitaire.
1986 : passage peu spectaculaire de la comète, à l'opposé du Soleil par rapport à la Terre. Plusieurs sondes spatiales, notamment Giotto, l'approchent de près. La navette spatiale Challenger s'envole pour l'observer avec une enseignante dans l'équipage qui était censée donner des cours en direct depuis l'espace en particulier sur cette comète. L'accident de la navette spatiale Challenger pendant le décollage tue tout l'équipage et détruit la navette.
2061 : prochain passage au périhélie.
Observations
Avant 1066
On peut reculer dans le temps et présumer le moment où la comète de Halley aurait dû théoriquement apparaître dans le ciel. Les premières mentions de la comète de Halley sont dues aux Chinois : celle de −611 est rapportée par Zuo Qiuming dans le Commentaire de Zuo, sont ensuite notées celles de −467 et −240.
Une comète a été aperçue dans la Grèce antique entre −468 et −466, associée à une pluie de météores ; la date du passage, sa durée, le lieu et la pluie de météorites associée suggèrent qu'il s'agissait de Halley. Selon Pline l'Ancien, une météorite, décrite de couleur brune et de la taille d'un wagon, serait tombée à Aegospotami.
En −164, l'apparition de Halley entre le 22 et le 28 septembre est observée par les Babyloniens, et notée sur deux tablettes d'argile en écriture cunéiforme dont les fragments sont conservés au British Museum.
Toujours à Babylone, une autre tablette mentionne le passage de 87 , indiquant que la comète a été vue « jour après jour pendant un mois ». Cette apparition peut être rapprochée de la représentation de Tigrane le Grand, un roi arménien, sur des pièces de monnaie. Selon Vahe Gurzadyan et R. Vardanyan, ce roi est représenté avec « une couronne figurant une étoile avec une queue incurvée qui peut représenter le passage de la comète de Halley en 87 » .
Le passage de 12 est décrit dans le Livre des Han par les astronomes chinois de la dynastie des Han qui l'ont suivi d'août à octobre.
L'apparition de 141 a été enregistrée dans les tablettes chinoises.
Celle de 684, outre les archives chinoises, a été enregistrée en Europe par l'une des sources compilées dans La Chronique de Nuremberg.
La comète fut décrite en 837 lors de son passage le plus spectaculaire durant les temps historiques (à environ 5,1 millions de kilomètres, soit 0,034 UA de la Terre), à la fois dans des textes chinois, japonais et européens, notamment par L'Astronome, auteur d'une chronique sur la vie de Louis le Pieux, mais aussi par Loup de Ferrières, dans une lettre à son ami Alcuin.
En 912, Halley est enregistrée dans les Annales d'Ulster, qui indiquent : « Année sombre et pluvieuse. Une comète est apparue ».
1066
Elle a pu être observée en l'an 1066. Une comète attira en effet l'attention de l'armée de Guillaume le Conquérant et on la retrouve sur la célèbre tapisserie de Bayeux, qui illustre la conquête normande de l'Angleterre. Elle a été décrite comme ayant quatre fois la taille de Vénus et brillant d'une lumière égale à un quart de celle de la Lune.
Ce passage est également mentionné dans la Chronique anglo-saxonne.
Les Annales des quatre maîtres irlandaises ont enregistré la comète comme une étoile apparue au septième jour des calendes de mai, le mardi après Pâques, dont l'éclat n'était pas plus grand que celui de la Lune et qui fut visible de tous pendant quatre nuits ensuite.
1682
Après le passage de 1682, l'astronome anglais Edmond Halley, en s'appuyant sur la théorie d'Isaac Newton, calcule que la comète reviendra en 1758 ; lors de cette révolution, elle s'est rapprochée de Jupiter, ce qui l'a retardée d'un an. Elle ne passe qu'en 1759, mais cela suffit pour considérer les calculs de Halley comme justes. C'est la première fois que les lois de Newton sont prises en compte en France. Lors du passage de 1682, la comète était moins brillante que la grande comète de 1680.
1910
Lors de ce passage, on a cru que la Terre allait traverser la queue de la comète et des gens s'imaginaient que ce serait la fin du monde. En réalité, la Terre n'est pas passée à travers la queue, et même si cela était arrivé, la queue d'une comète ne représente aucun danger mais on aurait pu assister à une pluie d'étoiles filantes (cf : Êta aquarides).
Elle est passée quelques mois après la grande comète de janvier 1910.
1986
Références poétiques
La référence la plus célèbre est celle de Victor Hugo, dans La Comète, poème de La Légende des siècles :
« Il avait dit : — Tel jour cet astre reviendra. — : (…) / Quelle huée ! Ayez pour Vishnou, pour Indra, / Pour Brahma, pour Odin ou pour Baal un culte ; / (…) / Soyez un imposteur, un charlatan, un fourbe, / C'est bien. Mais n'allez pas calculer une courbe (…) . »
Dans son poème Amers, Saint-John Perse écrit :
« Et comment il nous vint à l'esprit d'engager ce poème, c'est ce qu'il faudrait dire. Mais n'est-ce pas assez d'y trouver son plaisir ? Et bien fut-il, ô dieux ! Que j'en prisse soin, avant qu'il ne nous fût repris... Va voir, enfant, au tournant de la rue, comme les Filles de Halley, les belles visiteuses célestes en habit de Vestales, engagées dans la nuit à l'hameçon de verre, sont promptes à se reprendre au tournant de l'ellipse. »
Bibliographie
Paolo Maffei, La comète de Halley - Une révolution scientifique, Fayard, 1985
Joseph Needham, Science and Civilisation in China, Cambridge University Press, 25 volumes à partir de 1954
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
Comète périodique
Liste de comètes
Astronomie chinoise
Sonde spatiale Giotto
Liens externes
The Giotto mission
Halley's Comet
Halley
Comète explorée par une sonde
Comète photographiée par un engin spatial
Grande comète
Comète proche de la Terre
+
Corps parent d'une pluie de météores | La comète de Halley (désignation officielle 1P/Halley) est la plus connue de toutes les comètes. Son demi grand axe est de 17,9 unités astronomiques (soit environ 2,7 milliards de kilomètres), son excentricité est de 0,97 et sa période est de 76 ans. Sa distance au périhélie est de 0,59 unité astronomique et sa distance à l'aphélie est de 35,3 unités astronomiques. Il s'agit d'une comète à courte période. |
691 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Car%C3%A9lien | Carélien | Le carélien est une langue appartenant à la branche fennique de la famille des langues ouraliennes. Il est parlé par les Caréliens, habitants autochtones de la Carélie, vaste région allant du golfe de Finlande à la mer Blanche, à cheval sur la Finlande et la Russie actuelles.
Aire linguistique
Le carélien est parlé par environ , majoritairement en République de Carélie (Russie) mais des communautés de langue carélienne existent aussi dans l'oblast de Tver, au nord-ouest de Moscou. Le carélien est aussi parlé en Finlande, par environ .
Statut officiel
En République de Carélie, le carélien a le statut officiel de langue d'une minorité et, depuis la fin des années 1990, il est question de l'adoption d'une loi linguistique qui donnerait au carélien le statut de langue officielle à côté de la langue russe.
Dans l'oblast de Tver, les Caréliens ont une autonomie culturelle qui garantit l'usage du carélien à l'école et dans les médias.
En Finlande, le carélien a un statut officiel de langue nationale d'une minorité non régionale en application de la charte européenne des langues régionales ou minoritaires.
Dialectes
Le carélien était classé autrefois parmi les dialectes du finnois. On le considère aujourd'hui comme une langue à part entière qui se distingue des dialectes caréliens parlés par les réfugiés de Carélie en Finlande, et leurs descendants, après la Seconde Guerre mondiale.
Il se subdivise en trois grands ensembles dialectaux :
le carélien proprement dit () ;
le carélien d'Aunus, également appelé olonetsien ou livvi et parfois considéré comme une langue indépendante () ;
le lude, très proche du vepse et parfois considéré comme une langue indépendante ().
Classification
Le carélien appartient aux langues fenniques, branche des langues ouraliennes, il est proche du finnois. Le finnois et le carélien ont un ancêtre commun, le proto-carélien parlé autour du Lac Ladoga pendant l'âge du fer, le carélien forme un Continuum linguistique avec les dialectes de l'est de la Finlande. D'autres formes existent comme l'estonien et d'autres langues minoritaires autour de la mer baltique.
Écriture
De la première moitié du aux années 1930, il y avait une écriture basée sur l'alphabet cyrillique. Le premier livre carélien imprimé était l'Évangile selon Matthieu, publié en 1820.
En 1931, l'alphabet carélien latinisé a été compilé et introduit.
Le , un décret du Présidium du Comité exécutif central panrusse de l'URSS a été publié sur la traduction de l'écriture carélienne en alphabet russe. La langue écrite, créée sur la base des dialectes caréliens et livvik, était incompréhensible pour la plupart des caréliens, a fonctionné pendant une très courte période (environ deux ans) et n'a pas reçu de développement approprié. En 1939, l'enseignement de la langue carélienne dans les écoles de la république est annulé par directive. En 1940, la publication de littérature en langue carélienne a cessé.
En 1989, les autorités de Carélie ont officiellement approuvé les alphabets du carélien (dialecte de Livvik).
En 2007, l’alphabet carélien standardisé a été introduit et est utilisé pour l’écriture de toutes les variétés de carélien.
Le Kalevala
La poésie populaire carélienne a été la source principale du Kalevala, l'épopée nationale finlandaise.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
Grammaire du Carélien
Grammaire du Carélien
A short Karelian Conversation
Dictionnaire Carélien-Russe-Finnois
Dictionnaire Carélien-Finnois
Dictionnaire Carelien-Vepse-Finnois-Võro
Articles connexes
Association pour la langue carélienne
linguistique
liste de langues
langues par famille
langues ouraliennes
langues finno-ougriennes
langues finno-permiennes
langues finno-volgaïques
langues fenniques
Liens externes
Karelian (Languages of the World)
Karjalaine lehüt - Karelian page
Karjalan kirjakielestä
Livgiläižet
Inventaire de langues
Langue fennique
Langue en Finlande
Langue en Russie
Langue classée en danger par l'UNESCO
Carélie | Le carélien est une langue appartenant à la branche fennique de la famille des langues ouraliennes. Il est parlé par les Caréliens, habitants autochtones de la Carélie, vaste région allant du golfe de Finlande à la mer Blanche, à cheval sur la Finlande et la Russie actuelles. |
695 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Culture%20du%20Mexique | Culture du Mexique | La culture du Mexique reflète l'histoire complexe du pays et est le résultat du mélange progressif de la culture indigène (en particulier mésoaméricaine) avec la culture espagnole et d'autres cultures du pays. Sa richesse culturelle est également nourrie par les 68 peuples autochtones, successeurs des sociétés préhispaniques, qui parlent des variantes ou des dialectes d'un total de soixante-huit langues ou langues, dont le nahuatl qui possède le plus grand nombre de locuteurs. Ce mélange de cultures a également façonné le pays dans sa globalité, que ce soit au niveau architectural, gastronomique, religieux, ou bien évidemment de la langue espagnole ayant remplacé les divers dialectes précolombiens comme le nahuatl ou le maya comme langue officielle. La population mexicaine est estimée à 126 millions en 2022, pour 9 en 1872 et 50 en 1960.
Langues
Presque toute la population mexicaine parle le castillan. En 1996, environ 6,7 % de la population parle une langue indigène et parle le castillan en tant que deuxième langue. On compte 67 langues indigènes, dont le nahuatl (), le maya (), le zapotèque ()...
Le nahuatl, l'ancienne langue des Aztèques, exerce une certaine influence sur les dialectes régionaux. Certains mots d'origine nahuatl, en particulier des noms de lieux de plantes ou d'animaux, font désormais partie intégrante de l'espagnol standard.
L'anglais acquiert une importance croissante : hommes d'affaires, classe moyenne, émigrés aux États-Unis de retour au pays natal, jeunes.
Une importante communauté anglo-saxonne existe dans le centre du pays ().
Le bas-saxon est parlé par d'importantes communautés : .
Le vénitien, l'émigration italienne aux a conduit à la formation de petits « îlots » de locuteurs du vénitien en Amérique, notamment dans la ville de Chipilo (État de Puebla, Mexique).
La constitution mexicaine reconnait l'existence de 67 langues indigènes dans le pays.
Langues au Mexique, Langues du Mexique, espagnol (>90 %), espagnol mexicain
Académie de la langue mixtèque
Peuples
Groupes ethniques au Mexique
Mésoamérique, Civilisation précolombienne
Indigènes du Mexique, Culture indigène du Mexique
Mésoamérique
Traditions
Religion
Officiellement laïque depuis plus de 150 ans, 98 % des citoyens se disent catholiques. En 2020, environ 8,1 % de la population totale, ne professent aucune religion.
Généralités
Anthropologie religieuse
Religion en Amérique latine
Situation au Mexique (estimation 2017), Religion au Mexique, Religion au Mexique (rubriques)
Christianisme (85-92 %, )
Catholicisme (75-79 %, ), catholiques orientaux,
Guerre des Cristeros (1926-1929)
Légion du Christ (1941), Marcial Maciel Degollado (1920-2008), Regnum Christi (association de laïcs)
Protestantisme (10-15 %, )
évangélisme (), anglicanisme (Église anglicane du Canada), adventisme...
pentecôtisme (1,59 %, ),
presbytérianisme (0,39 %, ), méthodisme (0,02 %, )...
Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours (1,39 %, en 2010... et en 2015)
(
Mennonisme, Mennonites du Mexique (
Orthodoxies
Religions indigènes, animisme (et syncrétisme) ()
Judaïsme (0,06 %, ), , ,
Bouddhisme (), Tibet House de Mexico
Islam ()
Baha'isme ()
Spiritualisme ()
Athéisme et agnosticisme (5 %, ),
Liberté de religion sans restriction, depuis la guerre des Cristeros (1926-1929, Christiada)
Franc-maçonnerie au Mexique
Symboles
Armoiries du Mexique
Drapeau du Mexique
Hymne national : Hymne national mexicain '
Emblème végétal : Dahlia
Emblème animal : Caracara du Nord
: Notre-Dame de Guadalupe.
Père de la Nation : Miguel Hidalgo (1753-1811)
Épopée nationale : Visión de Anáhuac de Alfonso Reyes, Estas ruinas que ves de Jorge Ibargüengoitia, Clemencia de Ignacio Manuel Altamirano, La muerte del tigre de Rosario Castellanos, El éxodo y las flores del camino de Amado Nervo, Gringo viejo de Carlos Fuentes
Couleurs nationales : vert, blanc, rouge.
: Chiles en nogada, enchiladas, tacos, mole, possole,
Poète national :Ramón López Velarde (1888-1921), Octavio Paz (1914-1998)
Mythologies
Contes et légendes
Mythes, légendes, contes
La Llorona
La Catrina
Légendes urbaines
Pratiques
Chamanisme
Stéréotypes
Les charro et la china poblana ont été promus stéréotypes de la mexicanité par les gouvernements post révolutionnaires.
Fêtes
Fêtes et jours fériés au Mexique}
Carnaval au Mexique
Société
Démographie du Mexique, De la société mexicaine
Mexicains
Groupes humains
Éducation
Éducation au Mexique (rubriques)
Liste des universités au Mexique
Universitaires mexicains
Système éducatif mexicain
Arts de la table
Cuisine et gastronomie
La cuisine traditionnelle mexicaine est un modèle culturel complet qui rassemble des pratiques agricoles, rituelles, des talents de longue date, des techniques culinaires et des coutumes et manières communautaires ancestrales.
Cuisine mexicaine, Cuisine mexicaine(rubriques), De la gastronomie mexicaine
Jeux populaires
, ,
Pelote basque
Tauromachie au Mexique
Média
Technologie au Mexique
Télécommunications au Mexique
Journalistes mexicains
Liberté de la presse, censure des médias
Presse écrite
Liste de journaux mexicains
La Jornada, Milenio, El Universal (Mexique)
Revues littéraires : Letras Libres, Nexos, Vuelta
Radio
Radios au Mexique
Télévision
Télévision au Mexique, De la télévision au Mexique
Internet
Littérature
La littérature du Mexique est l'une des plus prolifiques de la langue espagnole, et ses antécédents remontent à l'époque précolombienne, passant par différentes étapes. Parmi les personnalités les plus importantes, notoires et internationalement reconnues de ce pays figurent José Joaquín Fernández de Lizardi, Sor Juana Inés de la Cruz, Juan Rulfo, Juan José Arreola, Elena Garro, Octavio Paz, Rosario Castellanos, José Gorostiza, Carlos Fuentes, Amado Nervo, Jaime Sabines, José Emilio Pacheco, Alfonso Reyes, Fernando del Paso.
:Catégorie:Littérature mexicaine
Écrivains mexicains
Œuvres littéraires mexicaines
Prix littéraires au Mexique
Revues littéraires mexicaines
, Écriture et littérature maya, Écriture maya, Codex maya
Littérature précolombienne
Le poète préhispanique le plus connu est Nezahualcoyotl (1402-1472).
Rabinal Achí
Codex mésoaméricain, Codex préhispanique, Codex colonial, Chronique X, Codex X, Papier d'amate
,
José Joaquín Fernández de Lizardi (1776-1827)
Salvador Díaz Mirón (1853-1928)
Amado Nervo (1870-1919)
Mariano Azuela (1873-1942)
José Vasconcelos (1882-1959)
Alfonso Reyes (1889-1959)
Xavier Villaurrutia (1903-1950)
Agustín Yáñez (1904-1980)
Griselda Álvarez (1913-2009)
José Revueltas (1914-1976)
Octavio Paz (1914-1998)
Juan Rulfo (1917-1986)
Alí Chumacero (1918)
Elena Garro (1920-1998)
Rosario Castellanos (1925-1974)
Jaime Sabines (1926-1999)
Carlos Fuentes (1928-2012)
Elena Poniatowska (1932)
Sergio Pitol (1933)
Fernando del Paso (1935)
Hugo Hiriart (1942)
José Agustín (1944)
Laura Esquivel (1950)
Luis Zapata (1951)
Écrivains modernes en langues indigènes
chipileño : (1975-)
kiliwa : (1936-)
maya : (1968-), (1952-)
mixteco : (1963-)
náhuatl : Patrick Johansson (1946-), Miguel León-Portilla (1926-)
zapothèque : Andrés Henestrosa (1960-2008), Natalia Toledo Paz (1967-), (1974-)
Artisanats
Les savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel relèvent (pour partie) du patrimoine culturel immatériel de l'humanité. On parle désormais de trésor humain vivant.
Mais une grande partie des techniques artisanales ont régressé, ou disparu, dès le début de la colonisation, et plus encore avec la globalisation, sans qu'elles aient été suffisamment recensées et documentées.
Céramique au Mexique, Talavera (poterie)
Textiles mexicains, Textiles mayas, Broderie de Tenango, Textiles d'Oaxaca
Artisanat traditionnel du cuivre au Mexique
Artisanat traditionnel du jouet au Mexique
Cartoneria (papier mâché)
Arts visuels
Période précolombienne
Civilisation précolombienne, Art précolombien
Sites archéologiques au Mexique, Liste des sites mayas, Architecture maya
Dessin
Bande dessinée
La bande dessinée mexicaine (Historieta de México) existe depuis la fin du et est très développée. Au Mexique, le terme « monitos » était parfois employé pour désigner les historietas. Maintenant, « cómic » et « historieta » sont utilisés indistinctement.
C'est en 1908 que la bande dessinée s'installe officiellement comme forme d'expression, pour critiquer et réfléchir sur la société mexicaine, influencée par la bande dessinée américaine moderne. Ainsi est apparue la première série mexicaine à bulles, basée sur des histoires yankee : Les Aventures d'Adonis, de Rafael Lillo et Macaco et Chamuco, aventures de deux jumeaux insupportables, de M. Torres.
Historieta, Bande dessinée mexicaine
Peinture
L'un des aspects culturels les plus importants et les plus anciens est la peinture mexicaine, déjà présente depuis le Mexique précolombien dans les constructions et les codex, et pendant la période coloniale, dans les couvents. Au , la peinture a acquis une renommée mondiale avec des artistes qui ont exprimé une critique sociale dans leurs œuvres , tels que les muralistes David Alfaro Siqueiros, José Clemente Orozco et Diego Rivera. A côté de lui, mais avec une indépendance artistique, se trouve Frida Kahlo, dont l'œuvre est pleine d'émotion et de douleur, dans des tableaux dont elle-même est le thème central. D'autres artistes éminents sont José Luis Cuevas, Rufino Tamayo et Francisco Toledo.
Muralisme mexicain
L'Homme contrôleur de l'univers (1934, Diego Rivera)
Katharsis (1934-1935)
(1963)
(1910)
Peintres mexicains
Miguel Cabrera (peintre) (1695-1768)
Ernesto García Cabral (1890-1968)
Joaquín Clausell (1866-1935)
Dr. Atl (1875-1964)
José Clemente Orozco (1883-1949)
Diego Rivera (1886-1957)
David Alfaro Siqueiros (1896-1974)
Rufino Tamayo (1899-1991)
María Izquierdo (1902-1955)
Abraham Ángel (1905-1924)
Juan O'Gorman (1905-1982)
Frida Kahlo (1907-1954)
Gunther Gerzso (1915-2000)
Abel Quezada (1920-1991)
Juan Soriano (1920-2006)
Ignacio Barrios (1930)
José Luis Cuevas (1934)
Octavio Ocampo (1943)
Sculpture
Sculpteurs mexicains
Sculpteurs mexicains
Enrique Carbajal
Pedro Coronel
José Luis Cuevas
Manuel Felguérez
Eduardo Leal de la Gala
Federico Silva
Francisco Zúñiga
Architecture
L'architecture a également joué un rôle important dans l'histoire du pays. Les civilisations mésoaméricaines ont eu un grand développement stylistique et l'urbanisme a eu une grande impulsion, comme par exemple les villes de Teotihuacán et Mexico-Tenochtitlan. Avec l'arrivée des Espagnols, de nouveaux styles ont été introduits, comme le baroque et le maniérisme, dans les cathédrales et les bâtiments ; plus tard, le néoclassicisme est introduit. L'un des édifices les plus représentatifs de la modernisation est le Palais des Beaux-Arts, qui réunit l'Art nouveau et l'Art déco. Dans l'architecture moderne, on peut citer Juan O'Gorman et Luis Barragán, dont le travail alliait mysticisme religieux et sauvetage des racines nationales, intégrant la nature dans leur travail. Des organisations telles que l'UNESCO ont distingué de nombreux sites mexicains pour leurs contributions au monde culturel. Cette richesse culturelle va des complexes d'habitation construits dans le style Bauhaus, comme les maisons multifamiliales de Tlatelolco, des stades de football imposants et avant-gardistes, comme le stade Rayados à Monterrey, des ponts autoroutiers innovants, comme le téléphérique Matute Remus. pont à haubans à Guadalajara.
Architectes mexicains
Photographie
Photographes mexicains
,
Arts de la scène
Réseau Alliance française au Mexique
Musique
La musique mexicaine est variée et comprend une large gamme de styles musicaux parfois influencés par la musique folklorique. Au cours des trois dernières décennies, la musique du pays a connu d'importantes évolutions tant en termes de musique classique qu'avant-gardiste, ainsi qu'une présence exceptionnelle sur la scène mondiale de la musique populaire et de rock. Ces dernières années, le sauvetage, la défense, la diffusion et l'enseignement des musiques régionales ont refait surface avec force entre les mains de Mexicains soucieux de faire vivre les traditions. Cielito Lindo (composée en 1882), La Bamba, et bien d'autres font partie de la culture mexicaine et sont célèbres dans le monde entier.
Après l'arrivée des Espagnols, les indigènes ont appris la musique européenne des missionnaires. De nombreuses danses de conquête pratiquées dans les communautés indigènes du pays datent de cette époque ; ainsi que certains genres associés au culte catholique, comme la danse des Matachines et le son de Concheros, entre autres.
Musique amérindienne
Musique mexicaine, Musique mexicaine (rubriques)
Orchestres mexicains
Musiciens mexicains,
Groupes de musique mexicains
Mariachi
Musique norteña, Ranchera, Huapango,
Boléro, Corrido, Son jarocho
Rock mexicain, , Chicano rap
Danse
Avant l'arrivée des Espagnols, pour les peuples qui habitaient le Mexique, la danse rituelle était une partie importante de la vie quotidienne. Les religieux qui ont évangélisé ces terres ont tenté de les supprimer, mais, compte tenu de leur dangerosité, ils les ont adaptées ou christianisées, leur donnant ainsi un nouveau sens. Les Espagnols ont influencé leurs danses préhispaniques avec diverses danses de style européen, dont la valse et la polka. Ils ont forcé les indigènes à remplacer leurs divinités par des saints et des vierges. Le processus d'acculturation a été difficile, car ils ont été éduqués dans la violence et donc dans la maltraitance. Ils ont été privés de leurs expressions culturelles. Actuellement, chaque état de la République mexicaine a des danses régionales, qui représentent la culture, les coutumes et les traditions de leur communauté.
Danse du volador
Chorégraphes mexicains
México de Colores, compagnie de danse qui cherche à briser les stéréotypes, composée exclusivement d'hommes et inspirée du folklore mexicain. Son spectacle est un mélange de cabaret, de pantomime, de théâtre, de satire et de comédie, avec des chorégraphies qui emmènent le spectateur à travers différents lieux et coutumes du Mexique.
Théâtre
Théâtre mexicain (rubriques)
Dramaturges mexicains
Metteurs en scène mexicains
Acteurs mexicains de théâtre, Actrices mexicaines de théâtre
, forme de vaudeville mexicain des années 1920-1930
Pièces : El rumor del incendio
Cinéma et télévision
Cinéma mexicain (rubriques)
Institut mexicain de cinématographie, Académie mexicaine des arts et des sciences cinématographiques
Liste de films mexicains
Festivals de cinéma au Mexique
Récompenses de cinéma au Mexique, médaille Salvador-Toscano (récipiendaires)
Réalisateurs mexicains, Réalisatrices mexicaines
Scénaristes mexicains, Scénaristes mexicaines
Acteurs mexicains, Actrices mexicaines)
Les premières œuvres cinématographiques datent du début du . Durant les années 1910-20, en pleine révolution mexicaine, des documentaires sont tournés. Francisco Villa et Emiliano Zapata ont conclu des contrats avec des firmes américaines et se font payer des sommes conséquentes pour se laisser filmer durant leurs actions militaires et les combats. La situation se stabilise dans les années 1930, ce qui permit un renouveau dans le cinéma. À la même époque, quelques cinéastes espagnols comme Luis Buñuel fuient la guerre d'Espagne et s'installent au Mexique.
Aujourd'hui, deux groupes de télévision, Televisa et TV Azteca diffusent sur tout le territoire et possèdent des parts de nombreuses chaînes de télévision en Espagne et en Amérique latine.
Autres scènes : marionnettes, mime, pantomime, prestidigitation
Les , arts de la rue, arts forains, cirque, théâtre de rue, spectacles de rue, arts pluridisciplinaires, performances manquent encore de documentation pour le pays.
L'art de la marionnette est bien plus présent, et en tout cas signalé :
Le théâtre de marionnettes au Mexique
Codex de Florence (1677) en espagnol et en nahuatl,
muchachuelo, máquinas reales, teatro guiñol
Rosete Aranda (Compañía Rosete Aranda) (1835-1942), Empresa Carlos V. Espinal e Hijos, Bernardo Ortiz de Montellanos, Francisca Cuevas, Germán et Lola Cueto,
Gilberto Ramírez Alvarado (1910-1990), troupes Rin-Rin, personnage de Comino, Roberto Lago (1903-1995), Loló Alva de la Canal, Graciela Amador
Teatro Petu, Teatro Guiñol de l’Universidad Autonoma of Sinaloa (1959-1999), La hoja del titiritero independiente
Marionetas de la Esquina (1974), Títeres Tiripitipis (1979), El Clan del Dragón (1979), Gente Teatro de Títeres y Actores (1981), Baúl Teatro (1986)
Centro de Documentación Sobre Teatro para Niños y Títeres (CDTIT – Centre de documentation sur le théâtre pour enfants et de marionnettes, Museo La Casa de los Títeres (La Maison de la Marionnette), périodique Teokikixtli
Défilé des alebrijes de Mexico
Lola Cueto (1897-1978)
Carnaval au Mexique
Tourisme
Patrimoine
Musées et autres institutions
Liste de musées au Mexique
Liste du Patrimoine mondial
Le programme Patrimoine mondial (UNESCO, 1971) a inscrit dans sa liste du Patrimoine mondial (au ) : Liste du patrimoine mondial au Mexique. Le Mexique est le 6e pays au monde qui possède le plus de sites classés à l’UNESCO et le premier en Amérique. 31 sites culturels et naturels ont reçu cette prestigieuse distinction dans l’ensemble du pays, des villes coloniales aux cités préhispaniques, en passant par des prouesses architecturales modernes ainsi que des zones naturelles. Il faut également rajouter 7 sites Patrimoines Immatériels, comme la gastronomie, les Mariachis et de nombreuses traditions.
Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
Le programme Patrimoine culturel immatériel (UNESCO, 2003) a inscrit dans sa liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité (au ) :
2008 : les fêtes indigènes dédiées aux morts,
2009 : les lieux de mémoire et traditions vivantes du peuple Otomí-Chichimecas de Tolimán : la Peña de Bernal, gardienne d’un territoire sacré,
2009 : la cérémonie rituelle des Voladores,
2010 : les Parachicos dans la fête traditionnelle de janvier à Chiapa de Corzo,
2010 : la Pirekua, chant traditionnel des P'urhépecha,
2010 : la cuisine traditionnelle mexicaine - culture communautaire, vivante et ancestrale, le paradigme de Michoacán,
2011 : le Mariachi, musique à cordes, chant et trompette,
2012 : Xtaxkgakget Makgkaxtlawana : le Centre des arts autochtones et sa contribution à la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel du peuple totonaque de Veracruz, Mexique.
2016 : la Charrería, tradition équestre au Mexique,
2018 : la romería, cycle rituel de pèlerinage de la Vierge de Zapopan portée en procession.
Registre international Mémoire du monde
Le programme Mémoire du monde (UNESCO, 1992) a inscrit dans son registre international Mémoire du monde (au ) :
1997 : Collection de codex mexicains,
1997 : Codex et dossier du Marquisat de la Vallée d'Oaxaca,
1997 : Codex Techaloyan de Cuajimalpaz,
2003 : Los Olvidados,
2005 : Bibliothèque Palafoxiana de Puebla,
2007 : Colección de Lenguas Indigenas,
2007 : Échantillon de la richesse documentaire de la musique coloniale d’Amérique,
2009 : Collection du Centre de documentation et d'enquête de la Communauté ashkénaze au Mexique (du au ),
2011 : Pictogrammes du au du groupe « Cartes, dessins et illustrations » des Archives nationales du Mexique,
2013 : Fonds des archives historiques du Colegio de Vizcaínas : l’éducation et le soutien des femmes dans l’histoire du monde,
2015 : Le travail de Fray Bernardino de Sahagún,
2015 : Les dossiers judiciaires proposés correspondent à la naissance d’un droit : les ordonnances d’amparo.
Notes et références
Annexes
Bibliographie
Peter Standish et Steven M. Bell, Culture and customs of Mexico, Greenwood Publishing Group, Westport, Conn., 2004,
Filmographie
2006 : Mexique, têtes masquées et pieds légers de Benoît Grimont
2012 : Chamans du Mexique de Marie Arnaud
Articles connexes
Charro
china poblana
Cuisine mexicaine
Hymne mexicain
Littérature espagnole
Universités mexicaines
Géographie du Mexique
Tourisme au Mexique (rubriques)
Secrétariat du Tourisme du Mexique (SecTur), Trece maravillas de México (2007)
Liens externes
Information culturelle. Mexique (Centre d'apprentissage interculturel, Canada)
Mexico (Countries and their Cultures)
Conseils aux voyageurs pour le Mexique
France Diplomatie.gouv.fr
Canada international.gc.ca
CG Suisse eda.admin.ch
USA US travel.state.gov | La culture du Mexique reflète l'histoire complexe du pays et est le résultat du mélange progressif de la culture indigène (en particulier mésoaméricaine) avec la culture espagnole et d'autres cultures du pays. Sa richesse culturelle est également nourrie par les 68 peuples autochtones, successeurs des sociétés préhispaniques, qui parlent des variantes ou des dialectes d'un total de soixante-huit langues ou langues, dont le nahuatl qui possède le plus grand nombre de locuteurs. Ce mélange de cultures a également façonné le pays dans sa globalité, que ce soit au niveau architectural, gastronomique, religieux, ou bien évidemment de la langue espagnole ayant remplacé les divers dialectes précolombiens comme le nahuatl ou le maya comme langue officielle. La population mexicaine est estimée à 126 millions en 2022, pour 9 en 1872 et 50 en 1960. |
696 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Processeur | Processeur | Un processeur (ou unité centrale de calcul, UCC ; en anglais central processing unit, CPU) est un composant présent dans de nombreux dispositifs électroniques qui exécute les instructions machine des programmes informatiques. Avec la mémoire, c'est notamment l'une des fonctions qui existent depuis les premiers ordinateurs. Un processeur construit en un seul circuit intégré est un microprocesseur.
L'invention du transistor, en 1948, ouvrit la voie à la miniaturisation des composants électroniques. Car, auparavant, les ordinateurs prenaient la taille d'une pièce entière du fait de l'utilisation de tubes à vide volumineux, gros consommateurs d'énergie et générant beaucoup de chaleur.
Les processeurs des débuts étaient conçus spécifiquement pour un ordinateur d'un type donné. Cette méthode coûteuse de conception des processeurs pour une application spécifique a conduit au développement de la production de masse de processeurs qui conviennent pour un ou plusieurs usages. Cette tendance à la standardisation qui débuta dans le domaine des ordinateurs centraux ( à transistors discrets et mini-ordinateurs) a connu une accélération rapide avec l'avènement des circuits intégrés. Les circuits intégrés ont permis la miniaturisation des processeurs. La miniaturisation et la standardisation des processeurs ont conduit à leur diffusion dans la vie moderne bien au-delà des usages des machines programmables dédiées.
Histoire
Les premiers processeurs nécessitaient un espace important, puisqu'ils étaient construits à base de tubes électroniques ou de relais électromécaniques. Leur création a pour origine les travaux de John von Neumann, qui répondaient aux difficultés liées à la reprogrammation de calculateurs comme l'ENIAC où il était nécessaire de recâbler le système pour faire fonctionner un nouveau programme. Dans cette architecture, une unité de contrôle se charge de coordonner un processeur (ayant accès aux entrées/sorties) et la mémoire. Tout cela a été décrit par un document intitulé « première ébauche d'un rapport sur l'EDVAC ».
Microprocesseurs
L'introduction du microprocesseur dans les années 1970 a marqué de manière significative la conception et l'implémentation des unités centrales de traitement. Depuis l'introduction du premier microprocesseur (Intel 4004) en 1971 et du premier microprocesseur employé couramment (Intel 8080) en 1974, cette classe de processeurs a presque totalement dépassé toutes les autres méthodes d'implémentation d'unité centrale de traitement. Les fabricants d'ordinateurs centraux (mainframe et miniordinateurs) de l'époque ont lancé leurs propres programmes de développement de circuits intégrés pour mettre à niveau les architectures anciennes de leurs ordinateurs et ont par la suite produit des microprocesseurs à jeu d'instructions compatible en assurant la compatibilité ascendante avec leurs anciens modèles. Les générations précédentes des unités centrales de traitement comportaient un assemblage de composants discrets et de nombreux circuits faiblement intégrés sur une ou plusieurs cartes électroniques. Les microprocesseurs sont construits avec un très petit nombre de circuits très fortement intégrés (ULSI), habituellement un seul. Les microprocesseurs sont implémentés sur une seule puce électronique, donc de dimensions réduites, ce qui veut dire des temps de commutation plus courts liés à des facteurs physiques comme la diminution de la capacité parasite des portes. Ceci a permis aux microprocesseurs synchrones d'augmenter leur fréquence de base de quelques mégahertz à plusieurs gigahertz. De plus, à mesure que la capacité à fabriquer des transistors extrêmement petits sur un circuit intégré a augmenté, la complexité et le nombre de transistors dans un seul processeur ont considérablement crû. Cette tendance largement observée est décrite par la loi de Moore, qui s'est avérée être jusqu'ici un facteur prédictif assez précis de la croissance de la complexité des processeurs (et de tout autre circuit intégré).
Les processeurs multi cœurs (multicores) récents comportent maintenant plusieurs cœurs dans un seul circuit intégré. Leur efficacité dépend grandement de la topologie d'interconnexion entre les cœurs.
En , le supercalculateur militaire IBM Roadrunner est le premier à franchir cette barre symbolique du pétaFLOPS. Puis, en novembre 2008, c'est au tour du supercalculateur Jaguar de Cray. En , ce sont les deux seuls supercalculateurs à avoir dépassé le pétaFLOPS.
En , pour la sixième fois consécutive, le supercalculateur chinois Tianhe-2 "milky way-2", développé par l'université nationale chinoise pour les technologies de défense, atteint la première place du classement semestriel mondial TOP500 des supercalculateurs avec . .
Tandis que la complexité, la taille, la construction, et la forme générale des processeurs ont fortement évolué au cours des soixante dernières années, la conception et la fonction de base n'ont pas beaucoup changé. Presque tous les processeurs communs d'aujourd'hui peuvent être décrits très précisément comme machines à programme enregistré de von Neumann. Alors que la loi de Moore, mentionnée ci-dessus, continue de se vérifier, des questions ont surgi au sujet des limites de la technologie des circuits intégrés à transistors. La miniaturisation des portes électroniques est si importante que les effets de phénomènes comme l'électromigration (dégradation progressive des interconnexions métalliques entraînant une diminution de la fiabilité des circuits intégrés) et les courants de fuite (leur importance augmente avec la réduction des dimensions des circuits intégrés ; ils sont à l'origine d'une consommation d'énergie électrique pénalisante), auparavant négligeables, deviennent de plus en plus significatifs. Ces nouveaux problèmes sont parmi les nombreux facteurs conduisant les chercheurs à étudier, d'une part, de nouvelles technologies de traitement telles que l'ordinateur quantique ou l'usage du calcul parallèle et, d'autre part, d'autres méthodes d'utilisation du modèle classique de von Neumann.
Fonctionnement
Composition d'un processeur
Un processeur n'est pas qu'une unité de calcul. Cette dernière est incluse dans le processeur mais il fait aussi appel à une unité de contrôle, une unité d'entrée-sortie, à une horloge et à des registres.
Le séquenceur, ou unité de contrôle, se charge de gérer le processeur. Il peut décoder les instructions, choisir les registres à utiliser, gérer les interruptions ou initialiser les registres au démarrage. Il fait appel à l'unité d'entrée-sortie pour communiquer avec la mémoire ou les périphériques.
L'horloge doit fournir un signal régulier pour synchroniser tout le fonctionnement du processeur. Elle est présente dans les processeurs synchrones mais absente des processeurs asynchrones et des processeurs autosynchrones.
Les registres sont des petites mémoires internes très rapides, pouvant être accédées facilement. Un plus grand nombre de registres permettra au processeur d'être plus indépendant de la mémoire. La taille des registres dépend de l'architecture, mais est généralement de quelques octets et correspond au nombre de bit de l'architecture (un processeur 8 bits aura des registres d'un octet).
Il existe plusieurs registres, dont l'accumulateur et le compteur ordinal qui constituent la structure de base du processeur. Le premier sert à stocker les données traitées par l'UAL (l'unité de calcul arithmétique et logique), et le second donne l'adresse mémoire de l'instruction en cours d'exécution ou de la suivante (en fonction de l'architecture).
D'autres registres ont été ajoutés au fil du temps :
le pointeur de pile : il sert à stocker l'adresse du sommet des piles, qui sont en fait des structures de données généralement utilisées pour gérer des appels de sous-programmes ;
le registre d'instruction : il permet quant à lui de stocker l'instruction en cours de traitement ;
le registre d'état : il est composé de plusieurs bits, appelés drapeaux (flags), servant à stocker des informations concernant le résultat de la dernière instruction exécutée ;
les registres généraux, qui servent à stocker les données allant être utilisées (ce qui permet d'économiser des allers-retours avec la mémoire).
Les processeurs actuels intègrent également des éléments plus complexes :
plusieurs unités arithmétiques et logiques, qui permettent de traiter plusieurs instructions en même temps. L'architecture superscalaire, en particulier, permet de disposer des UAL en parallèle, chaque UAL pouvant exécuter une instruction indépendamment de l'autre ;
unité de calcul en virgule flottante (en anglais floating-point unit, FPU), qui permet d'accélérer les calculs sur les nombres réels codés en virgule flottante ;
unité de prédiction de branchement, qui permet au processeur d'anticiper un branchement dans le déroulement d'un programme afin d'éviter d'attendre la valeur définitive de l'adresse du saut. Il permet de mieux remplir le pipeline ;
pipeline, qui permet de découper temporellement les traitements à effectuer ;
mémoire cache, qui permet d'accélérer les traitements en diminuant les accès à la mémoire vive. Le cache d'instructions reçoit les prochaines instructions à exécuter, le cache de données manipule les données. Parfois un cache unifié est utilisé pour les instructions et les données. Plusieurs niveaux (levels) de caches peuvent coexister, on les désigne souvent sous les noms de L1, L2, L3 ou L4. Dans les processeurs évolués, des unités spéciales du processeur sont dévolues à la recherche, par des moyens statistiques et/ou prédictifs, des prochains accès à la mémoire vive.
Un processeur possède aussi trois types de bus :
bus de données, qui définit la taille des données pour les entrées–sorties, dont les accès à la mémoire (indépendamment de la taille des registres internes) ;
bus d'adresse, qui permet, lors d'une lecture ou d'une écriture, d'envoyer l'adresse où elle s'effectue, et donc définit le nombre de cases mémoire accessibles ;
bus de contrôle, qui permet la gestion du matériel, via les interruptions.
Classification des processeurs
Un processeur est défini par :
son architecture, c'est-à-dire son comportement vu par le programmeur, liée à :
son jeu d'instructions (en anglais instruction set architecture, ISA),
la largeur de ses registres internes de manipulation de données (8, 16, 32, 64, 128) bits et leur utilisation,
les spécifications des entrées–sorties, de l'accès à la mémoire, etc. ;
ses caractéristiques, variables même entre processeurs compatibles :
sa microarchitecture,
la cadence de son horloge exprimée en mégahertz (MHz) ou gigahertz (GHz),
sa finesse de gravure exprimée en nanomètres (nm),
son nombre de cœurs de calcul.
On classe les architectures en plusieurs grandes familles :
CISC (complex instruction set computer), choix d'instructions aussi proches que possible d'un langage de haut niveau ;
RISC (reduced instruction set computer), choix d'instructions plus simples et d'une structure permettant une exécution très rapide ;
VLIW (very long instruction word) ;
DSP (digital signal processor), même si cette dernière famille est relativement spécifique. En effet, un processeur est un composant programmable et est donc a priori capable de réaliser tout type de programme. Toutefois, dans un souci d'optimisation, des processeurs spécialisés sont conçus et adaptés à certains types de calculs (3D, son). Les DSP sont des processeurs spécialisés pour les calculs liés au traitement de signaux. Par exemple, il n'est pas rare de voir implémenter des transformées de Fourier dans un DSP ;
processeur softcore, est un circuit logique programmable et n'a plus du tout de fonction précablée contrairement à un DSP.
Les opérations du processeur
Le rôle fondamental de la plupart des processeurs, indépendamment de la forme physique qu'ils prennent, est d'exécuter une série d'instructions stockées appelée programme.
Les instructions (parfois décomposées en micro-instructions) et les données transmises au processeur sont exprimées en mots binaires (code machine). Elles sont généralement stockées dans la mémoire. Le séquenceur ordonne la lecture du contenu de la mémoire et la constitution des mots présentés à l'ALU qui les interprète.
Le langage le plus proche du code machine tout en restant lisible par des humains est le langage d'assemblage, aussi appelé langage assembleur (forme francisée du mot anglais « assembler »). Toutefois, l'informatique a développé toute une série de langages, dits de « bas niveau » (comme le Pascal, C, C++, Fortran, Ada, etc.), « haut niveau » (comme le python, java, etc.), destinés à simplifier l'écriture des programmes.
Les opérations décrites ici sont conformes à l'architecture de von Neumann. Le programme est représenté par une série d'instructions qui réalisent des opérations en liaison avec la mémoire vive de l'ordinateur. Il y a quatre étapes que presque toutes les architectures de von Neumann utilisent :
Fetch, recherche de l'instruction ;
Decode, interprétation de l'instruction (opération et opérandes) ;
Execute, exécution de l'instruction ;
Writeback, écriture du résultat.
La première étape, fetch (recherche de l'instruction), recherche une instruction dans la mémoire vive de l'ordinateur. L'emplacement dans la mémoire est déterminé par le compteur de programme (PC), qui stocke l'adresse de la prochaine instruction dans la mémoire de programme. Après qu'une instruction ait été recherchée, le PC est incrémenté par la longueur du mot d'instruction. Dans le cas de mot de longueur constante simple, c'est toujours le même nombre. Par exemple, un mot de 32 bits de longueur constante qui emploie des mots de 8 bits de mémoire incrémenterait toujours le PC par 4 (excepté dans le cas des branchements). Les jeux d'instructions qui emploient des instructions de longueurs variables comme l'x86, incrémentent le PC par le nombre de mots de mémoire correspondant à la dernière longueur d'instruction. En outre, dans des processeurs plus complexes, l'incrémentation du PC ne se produit pas nécessairement à la fin de l'exécution d'une instruction. C'est particulièrement le cas dans des architectures fortement parallélisées et superscalaires. Souvent, la recherche de l'instruction doit être opérée dans des mémoires lentes, ralentissant le processeur qui attend l'instruction. Cette question est en grande partie résolue dans les processeurs modernes par l'utilisation de caches et de pipelines.
La seconde étape, decode (interprétation de l'instruction), découpe l'instruction en plusieurs parties telles qu'elles puissent être utilisées par d'autres parties du processeur. La façon dont la valeur de l'instruction est interprétée est définie par le jeu d'instructions du processeur. Souvent, une partie d'une instruction, appelée opcode (code opération), indique l'opération à effectuer, par exemple une addition. Les parties restantes de l'instruction comportent habituellement les opérandes de l'opération. Ces opérandes peuvent prendre une valeur constante, appelée valeur immédiate, ou bien contenir l'emplacement où retrouver (dans un registre ou une adresse mémoire) la valeur de l'opérande, suivant le mode d'adressage utilisé. Dans les conceptions anciennes, les parties du processeur responsables de l'interprétation étaient fixes et non modifiables car elles étaient codées dans les circuits. Dans les processeurs plus récents, un microprogramme est souvent utilisé pour l'interprétation. Ce microprogramme est parfois modifiable pour changer la façon dont le processeur interprète les instructions, même après sa fabrication.
La troisième étape, execute (exécution de l'instruction), met en relation différentes parties du processeur pour réaliser l'opération souhaitée. Par exemple, pour une addition, l'unité arithmétique et logique (ALU) sera connectée à des entrées et une sortie. Les entrées contiennent les nombres à additionner et la sortie contient le résultat. L'ALU est dotée de circuits pour réaliser des opérations d'arithmétique et de logique simples sur les entrées (addition, opération sur les bits). Si le résultat d'une addition est trop grand pour être codé par le processeur, un signal de débordement est positionné dans un registre d'état.
La dernière étape, writeback (écriture du résultat), écrit les résultats de l'étape d'exécution en mémoire. Très souvent, les résultats sont écrits dans un registre interne au processeur pour bénéficier de temps d'accès très courts pour les instructions suivantes. Parfois, les résultats sont écrits plus lentement dans la mémoire vive pour bénéficier de codages de nombres plus grands.
Certains types d'instructions manipulent le compteur de programme plutôt que de produire directement des données de résultat. Ces instructions sont appelées des branchements (branch) et permettent de réaliser des boucles (loops), des programmes à exécution conditionnelle ou des fonctions (sous-programmes) dans des programmes. Beaucoup d'instructions servent aussi à changer l'état de drapeaux (flags) dans un registre d'état. Ces états peuvent être utilisés pour conditionner le comportement d'un programme, puisqu'ils indiquent souvent la fin d'exécution de différentes opérations. Par exemple, une instruction de comparaison entre deux nombres va positionner un drapeau dans un registre d'état suivant le résultat de la comparaison. Ce drapeau peut alors être réutilisé par une instruction de saut pour poursuivre le déroulement du programme.
Après l'exécution de l'instruction et l'écriture des résultats, tout le processus se répète, le prochain cycle d'instructions recherche l'instruction suivante puisque le compteur de programme avait été incrémenté. Si l'instruction précédente était un saut, c'est l'adresse de destination du saut qui est enregistrée dans le compteur de programme. Dans des processeurs plus complexes, plusieurs instructions peuvent être recherchées, décodées et exécutées simultanément, on parle alors d'architecture pipeline, aujourd'hui communément utilisée dans les équipements électroniques.
Vitesse de traitement
La vitesse de traitement d'un processeur est encore parfois exprimée en IPS (instructions par seconde) ou en FLOPS (opérations à virgule flottante par seconde) pour l'unité de calcul en virgule flottante. Pourtant, aujourd'hui, les processeurs sont basés sur différentes architectures et techniques de parallélisation des traitements qui ne permettent plus de déterminer simplement leurs performances. Des programmes spécifiques d'évaluation des performances (Benchmarks) ont été mis au point pour obtenir des comparatifs des temps d'exécution de programmes réels.
Conception et implémentation
Le codage des nombres
La manière dont un processeur représente les nombres est un choix de conception qui affecte de façon profonde son fonctionnement de base. Certains des ordinateurs les plus anciens utilisaient un modèle électrique du système numérique décimal (base 10). Certains autres ont fait le choix de systèmes numériques plus exotiques comme les systèmes trinaires (base 3). Les processeurs modernes représentent les nombres dans le système binaire (base 2) dans lequel chacun des chiffres est représenté par une grandeur physique qui ne peut prendre que deux valeurs comme une tension électrique « haute/basse » ou en informatique « vrai/faux ».
Le concept physique de tension électrique est analogique par nature car elle peut prendre une infinité de valeurs. Pour les besoins de représentation physique des nombres binaires, les valeurs des tensions électriques sont définies comme des . Ces états résultent des paramètres opérationnels des éléments de commutation qui composent le processeur comme les niveaux de seuil des transistors.
En plus du système de représentation des nombres, il faut s'intéresser à la taille et la précision des nombres qu'un processeur peut manipuler nativement. Dans le cas d'un processeur binaire, un « bit » correspond à une position particulière dans les nombres que le processeur peut gérer. Le nombre de bits (chiffres) qu'un processeur utilise pour représenter un nombre est souvent appelé « taille du mot » (en anglais ) ou « précision entière » lorsqu'il s'agit de nombres entiers (à l'opposé des nombres flottants). Ce nombre diffère suivant les architectures, et souvent, suivant les différents modules d'un même processeur. Par exemple, un processeur 8-bit gère nativement des nombres qui peuvent être représentés par huit chiffres binaires (chaque chiffre pouvant prendre deux valeurs), soit 2 ou .
La taille du mot machine affecte le nombre d'emplacements mémoire que le processeur peut adresser (localiser). Par exemple, si un processeur binaire utilise 32 bits pour représenter une adresse mémoire et que chaque adresse mémoire est représentée par un octet (8 bits), la taille mémoire maximum qui peut être adressée par ce processeur est de 2 octets, soient 4 Go. C'est une vision très simpliste de l'espace d'adressage d'un processeur et beaucoup de conceptions utilisent des types d'adressages bien plus complexes, comme la pagination, pour adresser plus de mémoire que la taille du nombre entier le leur permettrait avec un espace d'adressage à plat.
De plus grandes plages de nombres entiers nécessitent plus de structures élémentaires pour gérer les chiffres additionnels, conduisant à plus de complexité, des dimensions plus importantes, plus de consommation d'énergie et des coûts plus élevés. Il n'est donc pas rare de rencontrer des processeurs 4-bit ou 8-bit dans des applications modernes, même si des processeurs 16-bit, 32-bit, 64-bit et même 128-bit sont disponibles. Pour bénéficier des avantages à la fois des tailles d'entier courtes et longues, beaucoup de processeurs sont conçus avec différentes largeurs d'entiers dans différentes parties du composant. Par exemple, le System/370 d'IBM est doté d'un processeur nativement 32-bit mais qui utilise une FPU de 128-bit de précision pour atteindre une plus grande précision dans les calculs avec les nombres flottants. Beaucoup des processeurs les plus récents utilisent une combinaison comparable de taille de nombres, spécialement lorsque le processeur est destiné à un usage généraliste pour lequel il est nécessaire de trouver le juste équilibre entre les capacités à traiter les nombres entiers et les nombres flottants.
Le signal d'horloge
La plupart des processeurs, et plus largement la plupart des circuits de logique séquentielle, ont un fonctionnement synchrone par nature. Cela veut dire qu'ils sont conçus et fonctionnent au rythme d'un signal de synchronisation. Ce signal est le « signal d'horloge ». Il prend souvent la forme d'une onde carrée périodique. En calculant le temps maximum que prend le signal électrique pour se propager dans les différentes branches des circuits du processeur, le concepteur peut sélectionner la période appropriée du signal d'horloge.
Cette période doit être supérieure au temps que prend le signal pour se propager dans le pire des cas. En fixant la période de l'horloge à une valeur bien au-dessus du pire des cas de temps de propagation, il est possible de concevoir entièrement le processeur et la façon dont il déplace les données autour des « fronts » montants ou descendants du signal d'horloge. Ceci a pour avantage de simplifier significativement le processeur tant du point de vue de sa conception que de celui du nombre de ses composants. Par contre, ceci a pour inconvénient le ralentissement du processeur puisque sa vitesse doit s'adapter à celle de son élément le plus lent, même si d'autres parties sont beaucoup plus rapides. Ces limitations sont largement compensées par différentes méthodes d'accroissement du parallélisme des processeurs (voir ci-dessous).
Les améliorations d'architecture ne peuvent pas, à elles seules, résoudre tous les inconvénients des processeurs globalement synchrones. Par exemple, un signal d'horloge est sujet à des retards comme tous les autres signaux électriques. Les fréquences d'horloge plus élevées que l'on trouve dans les processeurs à la complexité croissante engendrent des difficultés pour conserver le signal d'horloge en phase (synchronisé) à travers tout le processeur. En conséquence, beaucoup de processeurs actuels nécessitent plusieurs signaux d'horloge identiques de façon à éviter que le retard d'un seul signal ne puisse être la cause d'un dysfonctionnement du processeur. La forte quantité de chaleur qui doit être dissipée par le processeur constitue un autre problème majeur dû à l'accroissement des fréquences d'horloge. Les changements d'état fréquents de l'horloge font commuter un grand nombre de composants, qu'ils soient ou non utilisés à cet instant. En général, les composants qui commutent utilisent plus d'énergie que ceux qui restent dans un état statique. Ainsi, plus les fréquences d'horloge augmentent et plus la dissipation thermique en fait autant, ce qui fait que les processeurs requièrent des solutions de refroidissement plus efficaces.
La méthode de clock gating permet de gérer la commutation involontaire de composants en inhibant le signal d'horloge sur les éléments choisis mais cette pratique est difficile à implémenter et reste réservée aux besoins de circuits à très faible consommation.
Une autre méthode consiste à abandonner le signal global d'horloge ; la consommation d'énergie et la dissipation thermique sont réduites mais la conception du circuit devient plus complexe. On parle alors de processeurs asynchrones. Certaines conceptions ont été réalisés sans signal global d'horloge, utilisant par exemple les jeux d'instructions ARM ou MIPS, d'autres ne présentent que des parties asynchrones comme l'utilisation d'une UAL asynchrone avec un pipelining superscalaire pour atteindre des gains de performance dans les calculs arithmétiques. De tels processeurs sont actuellement plutôt réservés aux applications embarquées (ordinateurs de poche, consoles de jeux, etc.).
Parallélisme
La description du mode de fonctionnement de base d'un processeur présentée au chapitre précédent présente la forme la plus simple que peut prendre un processeur. Ce type de processeur, appelé subscalaire, exécute une instruction sur un ou deux flux de données à la fois.
Ce processus est inefficace et inhérent aux processeurs subscalaires. Puisqu'une seule instruction est exécutée à la fois, tout le processeur attend la fin du traitement de cette instruction avant de s'intéresser à la suivante avec pour conséquence que le processeur reste figé sur les instructions qui nécessitent plus d'un cycle d'horloge pour s'exécuter. L'ajout d'une seconde unité d'exécution (voir ci-dessous) ne permet pas d'améliorer notablement les performances, ce n'est plus une unité d'exécution qui se trouve figée mais deux, en augmentant encore le nombre de transistors inutilisés. Ce type de conception, dans laquelle les ressources d'exécution du processeur ne traitent qu'une seule instruction à la fois ne peut atteindre que des performances scalaires (une instruction par cycle d'horloge), voire subscalaires (moins d'une instruction par cycle d'horloge).
En tentant d'obtenir des performances scalaires et au-delà, on a abouti à diverses méthodes qui conduisent le processeur a un comportement moins linéaire et plus parallèle. Lorsqu'on parle de parallélisme de processeur, deux techniques de conception sont utilisées :
parallélisme au niveau instruction (en anglais : instruction-level parallelism, ILP) ;
parallélisme au niveau thread (en anglais : thread-level parallelism, TLP).
L'ILP vise à augmenter la vitesse à laquelle les instructions sont exécutées par un processeur (c’est-à-dire augmenter l'utilisation des ressources d'exécution présentes dans le circuit intégré).
Le TLP vise à augmenter le nombre de threads que le processeur pourra exécuter simultanément.
Chaque méthode diffère de l'autre d'une part, par la façon avec laquelle elle est implémentée et d'autre part, du fait de leur efficacité relative à augmenter les performances des processeurs pour une application.
ILP : pipelining et architecture superscalaire
Une des méthodes les plus simples pour accroître le parallélisme consiste à démarrer les premières étapes de recherche () et d'interprétation (decode) d'une instruction avant la fin de l'exécution de l'instruction précédente. C'est la forme la plus simple de la technique de pipelining. Elle est utilisée dans la plupart des processeurs modernes non spécialisés. Le pipelining permet d'exécuter plus d'une instruction à la fois en décomposant le cycle d'instruction en différentes étapes. Ce découpage peut être comparé à une chaîne d'assemblage.
Le pipelining peut créer des conflits de dépendance de données, lorsque le résultat de l'opération précédente est nécessaire à l'exécution de l'opération suivante. Pour résoudre ce problème, un soin particulier doit être apporté pour vérifier ce type de situation et retarder, le cas échéant, une partie du pipeline d'instruction. Naturellement, les compléments de circuits à apporter pour cela ajoutent à la complexité des processeurs parallèles. Un processeur parallèle peut devenir presque scalaire, ralenti uniquement par les attentes du pipeline (une instruction prend moins d'un cycle d'horloge par étape).
Les développements suivants du pipelining ont conduit au développement d'une méthode qui diminue encore plus les temps d'attente des composants du processeur. Les architectures dites superscalaires comportent plusieurs unités d'exécution identiques. Dans un processeur superscalaire, plusieurs instructions sont lues et transmises à un répartisseur qui décide si les instructions seront exécutées en parallèle (simultanément) ou non. Le cas échéant, les instructions sont réparties sur les unités d'exécution disponibles. En général, plus un processeur superscalaire est capable d'exécuter d'instructions en parallèle et plus le nombre d'instructions exécutées dans un cycle sera élevé.
La plupart des difficultés rencontrées dans la conception des architectures de processeurs superscalaires résident dans la mise au point du répartiteur. Le répartiteur doit être disponible rapidement et être capable de déterminer sans erreur si les instructions peuvent être exécutées en parallèle, il doit alors les distribuer de façon à charger les unités d'exécution autant qu'il est possible. Pour cela, le pipeline d'instructions doit être rempli aussi souvent que possible, créant le besoin d'une quantité importante de mémoire cache. Les techniques de traitement aléatoire comme la prédiction de branchement, l'exécution spéculative et la résolution des dépendances aux données deviennent cruciales pour maintenir un haut niveau de performance. En tentant de prédire quel branchement (ou chemin) une instruction conditionnelle prendra, le processeur peut minimiser le temps que tout le pipeline doit attendre jusqu'à la fin d'exécution de l'instruction conditionnelle. L'exécution spéculative améliore les performances modestes en exécutant des portions de code qui seront, ou ne seront pas, nécessaires à la suite d'une instruction conditionnelle. La résolution de la dépendance aux données est obtenue en réorganisant l'ordre dans lequel les instructions sont exécutées en optimisant la disponibilité des données.
Lorsque seule une partie de processeur est superscalaire, la partie qui ne l'est pas rencontre des problèmes de performance dus aux temps d'attente d'ordonnancement. Le Pentium original (P5) d'Intel disposait de deux ALU superscalaires qui pouvaient chacune accepter une instruction par cycle. Ensuite le P5 est devenu superscalaire pour les calculs sur les nombres entiers mais pas sur les nombres à virgule flottante. Les successeurs des architectures Pentium d'Intel, les P6, ont été dotés de capacités superscalaires pour les calculs sur les nombres à virgule flottante améliorant par là leurs performances en calcul flottant.
Les architectures à pipeline et superscalaires augmentent le parallélisme (ILP) des processeurs en permettant à un processeur unique d'exécuter des instructions à un rythme de plus d'une instruction par cycle. La plupart des processeurs d'aujourd'hui ont au moins une partie superscalaire. Au cours des dernières années, certaines évolutions dans la conception des processeurs à fort parallélisme ne se trouvent plus dans les circuits du processeur mais ont été placées dans le logiciel ou dans son interface avec le logiciel, le jeu d'instructions (instruction set architecture, ISA). La stratégie des instructions très longues (very long instruction word, VLIW) implémente certains parallélismes directement dans le logiciel, ce qui réduit la participation du processeur au gain de performance mais augmente aussi sa simplicité.
TLP : multithreading simultané et architecture multicœur
Une autre stratégie communément employée pour augmenter le parallélisme des processeurs consiste à introduire la capacité d'exécuter plusieurs threads simultanément. De manière générale, les processeurs multithreads ont été utilisés depuis plus longtemps que les processeurs à pipeline. Bon nombre des conceptions pionnières, réalisées par la société Cray Research, datant de la fin des années 1970 et des années 1980, mettaient en œuvre principalement le TLP, dégageant alors de très grandes capacités de calcul (pour l'époque). En fait, le multithreading était connu dès les années 1950 (Smotherman 2005).
Dans le cas des processeurs simples, les deux méthodologies principales employées pour développer le TLP sont le multiprocessing au niveau circuit (chip-level multiprocessing, CMP) et le multithreading simultané (simultaneous multithreading, SMT). À un plus haut niveau, il est d'usage de réaliser des ordinateurs avec plusieurs processeurs totalement indépendants dans des organisations de type symétrique (symmetric multiprocessing, SMP), donc en particulier à accès mémoire uniforme (uniform memory access, UMA), ou asymétrique (asymmetric multiprocessing) à accès mémoire non uniforme (non uniform memory access, NUMA). Il s'agit alors de multiprocesseurs ou de processeurs multi-cœur. Alors que ces techniques diffèrent par les moyens qu'elles mettent en œuvre, elles visent toutes le même but : augmenter le nombre de threads qu'un processeur peut exécuter en parallèle.
Les méthodes de parallélisme CMP et SMP sont assez semblables et demandent plus d'effort de conception que l'utilisation de deux ou trois processeurs totalement indépendants. Dans le cas du CMP, plusieurs cœurs (cores) de processeurs sont intégrés dans le même boîtier, parfois même dans le même circuit intégré. Les SMP, eux, utilisent plusieurs boîtiers indépendants. Le NUMA est comparable au CMP mais met en œuvre un modèle d'accès mémoire non uniforme (les temps d'accès sont différents suivant que la mémoire est locale ou non locale à un processeur donné). Cette caractéristique est fondamentale dans les ordinateurs à plusieurs processeurs car pour les modèles SMP, la mémoire est partagée et les temps d'accès à la mémoire sont donc rapidement dégradés en cas d'accès simultané par plusieurs processeurs. À ce titre, le NUMA est considéré comme un modèle plus évolutif en nombre de processeurs.
SMT diffère des autres améliorations de TLP puisqu'il vise à dupliquer aussi peu de portions de processeur que possible. Sa mise en œuvre ressemble à une architecture superscalaire et se trouve souvent utilisée dans les microprocesseurs superscalaires (comme les POWER5 d'IBM). Plutôt que de dupliquer un processeur complet, la conception SMT ne duplique que les parties nécessaires pour la recherche (fetch), l'interprétation (decode) et la répartition des instructions (dispatch) ainsi que les registres non spécialisés. Ceci permet à un processeur SMT de maintenir ses unités d'exécution occupées plus souvent, en leur fournissant des instructions en provenance de deux threads différents. Comme on vient de la voir, le SMT est proche de l'architecture ILP superscalaire, mais cette dernière exécute des instructions en provenance du même thread.
Notes et références
Notes
Références
Annexes
Articles connexes
Liens externes | Un processeur (ou unité centrale de calcul, UCC ; en anglais central processing unit, CPU) est un composant présent dans de nombreux dispositifs électroniques qui exécute les instructions machine des programmes informatiques. Avec la mémoire, c'est notamment l'une des fonctions qui existent depuis les premiers ordinateurs. Un processeur construit en un seul circuit intégré est un microprocesseur. |
697 | https://fr.wikipedia.org/wiki/CD-ROM | CD-ROM | Un CD-ROM (de l' - », littéralement « disque compact - mémoire en lecture seule »), parfois écrit cédérom, est un disque optique utilisé pour stocker des données sous forme numérique destinées à être lues par un ordinateur ou tout autre lecteur compatible (salon, console de jeu).
Le CD-ROM est une évolution du CD audio original. Grâce à leur capacité de stockage plusieurs centaines de fois supérieure à un prix similaire, les cédéroms supplantent les disquettes dans la distribution des logiciels et autres données informatiques.
Historique
Le disque compact (CD), inventé par Philips en 1979, est lancé commercialement pour l'audio en 1982 par Philips et Sony.
En 1984, les spécifications du sont étendues (avec l'édition du ) afin de lui permettre de stocker des données informatiques diverses, et non plus seulement musicales.
Étymologie
CD-ROM est l’abréviation de l'anglais , soit disque compact à mémoire morte. L'abréviation CD est communément utilisée en français, bien que ce soit l'abréviation du mot anglais et qu'en français la traduction disque compact soit recommandée. .
Francisation
Le terme cédérom, francisation officielle de CD-ROM, provient simplement de la lecture phonétique de ce mot anglais. Depuis (1996), le cédérom et son orthographe anglaise cd-rom sont considérés comme des noms communs en français, et prennent donc un s au pluriel.
Du support aux contenus
Par extension, le terme cédérom est employé pour qualifier le type de programmes diffusés sur le support CD-ROM. On parle de cédéroms culturels ou éducatifs.
Après une vague de popularité importante au milieu des années 1990, l'industrie des contenus interactifs sur disque optique a disparu face à la concurrence de la diffusion par Internet.
Description
Fonctionnement
Les données du cédérom sont lues sur la surface du disque par un laser, les bits de données étant stockés sous forme d'alternance creux/bosses (une alternance et une continuité ) et chaque fichier a ses coordonnées sur le disque. L'information captée par le laser est transmise à l'ordinateur par une connexion interne de type SCSI, IDE, SATA, ou par un port externe USB ou E-SATA.
Espace de stockage
Un cédérom ne contient que des données non modifiables : il peut être lu par un lecteur de disque optique (lecteur CD), mais ne peut être écrit que par un graveur.
C'est un disque optique en matière plastique (polycarbonate), d'environ de diamètre pour d'épaisseur. Cela en fait un support très léger, pouvant contenir 650 ou de données informatiques, soit respectivement d’enregistrement audio dans le format de données des disques compacts originaux (, stéréo, non compressé, avec un échantillonnage de ).
On trouve également des disques de capacités supérieures, mais leur lecture peut poser des problèmes.
Types de lecture
Il existe deux modes de lecture selon le lecteur et le logiciel qui traite le signal :
La lecture à vitesse linéaire constante (en anglais CLV pour ) est le mode de fonctionnement des premiers lecteurs de cédéroms, fondé sur le fonctionnement des lecteurs de CD audio. Lorsqu'un disque tourne, la vitesse linéaire (et non de rotation) des pistes situées au centre est moins importante que celle des pistes situées sur l'extérieur, aussi il est nécessaire d'adapter la vitesse de rotation du disque en fonction de la position radiale de la tête de lecture. Ceci permet, la densité étant la même sur l'ensemble du disque, d'avoir un débit binaire constant tout au long de la lecture, condition nécessaire pour la lecture de flux audio.
La lecture à vitesse de rotation angulaire constante (en anglais CAV pour ), comme sur les anciens tourne-disques, est plus simple à mettre en œuvre. Elle implique une vitesse linéaire plus importante à la périphérie du disque, la densité d'information étant égale sur l'ensemble du disque (contrairement aux disques vinyles) et la vitesse de débit binaire est supérieure à l'extérieur du disque.
En pratique, les lectures modernes utilisent un mélange des deux : les pistes intérieures sont lues à la vitesse angulaire constante maximale du lecteur puis à partir d'un certain point, le lecteur passe en vitesse linéaire constante, l'électronique de traitement et la mémoire disponible devenant les facteurs limitatifs.
Vitesse de lecture
À l'origine, la vitesse de gravure d'un cédérom correspondait à la vitesse de lecture d'un , c'est-à-dire un débit de pour les données et de pour la musique. Cette vitesse de lecture a ensuite été prise comme référence et notée 1x. Les générations suivantes de lecteurs de cédéroms ont été caractérisées par des multiples de cette valeur.
Standard
Le standard décrit la façon selon laquelle les informations doivent être stockées sur un cédérom, selon l'usage que l'on désire en faire. Un standard est référencé dans un document appelé book (en français, « livre ») auquel une couleur a été affectée.
Le standard du cédérom s'appelle (livre jaune), mis au point en 1984, comprend deux modes :
CD-ROM Mode 1 : utilisé pour stocker des données avec un mode de correction d'erreurs (ECC, pour ) permettant d'éviter les pertes de données dues à une détérioration du support ;
CD-ROM Mode 2 : permettant de stocker des données graphiques, vidéo ou audio compressées, les erreurs de lecture sur ce type de contenus n'entrainant alors que des artefacts de lecture mais n'empêche pas le fonctionnement, moins de données de correction d'erreur sont présentes permettant une plus grande capacité de stockage. Pour pouvoir lire ce type de CD-ROM, un lecteur doit être compatible Mode 2.
Organisation des données
Les données sont gravées sur le CD-ROM suivant différents systèmes de fichiers :
ISO 9660 et ses extensions :
Rock Ridge,
Joliet,
El Torito ;
UDF (ou ISO 13346) permettant l’écriture par paquet ;
Mount Rainier, extension d’UDF.
Il existe aussi des images des systèmes de fichiers propres aux systèmes d’exploitation hôtes, comme HFS pour Mac OS.
Limitations
Comme tout support d’informations numériques, le CD-ROM permet une bonne conservation théorique des données, et en tant que « disque lu sans contact » (par le laser du lecteur), il n’est pas soumis à une usure mécanique directe. Par ailleurs, en tant que disque optique, les données qu'il contient ne peuvent pas être affectées par un champ magnétique.
Cependant, le CD-ROM enregistrable s'avère modérément fiable. En effet, s’il est censé conserver les données durant une centaine d’années, il semblerait que cet argument ait été battu en brèche, que la réalité se rapprocherait plutôt des dix voire cinq ans, même en entourant le produit de protections adaptées. Son matériau polymère est en effet sensible aux rayonnements ultraviolets émis par la lumière, à la chaleur, à l'humidité, et aux rayures de surface (frottements durant les manipulations) qui entraînent rapidement des erreurs de lecture, puis une impossibilité totale de lecture.
Par ailleurs, la capacité d'un ordinateur à lire un disque optique dépend de fait qu'il soit équipé d'un lecteur optique (CD ou DVD). Néanmoins, ce type de support est en voie de devenir obsolète (tout comme l'est devenu le lecteur de disquette) et de moins en moins de machines du commerce (notamment les PC portables) en sont équipées. En effet, de nouveaux supports de stockage de masse (clefs USB, cartes mémoire, disques durs externes), plus souples d'utilisation sont venus fortement concurrencer CD-ROM et DVD-ROM. Ceci étant, en 2020, les lecteurs optiques sont toujours commercialisés.
Temps d'accès
Il représente le temps moyen pour aller d'une partie du CD-ROM à une autre.
Notes et références
Annexes
Articles connexes
Disque compact, détails sur l'historique et les procédés de fabrication et d'utilisation.
GD-ROM, disques compacts (peu connus) de grande capacité de Yamaha.
CD-R/CD-RW, disques compacts enregistrables et ré-inscriptibles.
DVD et DVD-ROM, technologies de disque optique succédant à celle du cédérom.
HD DVD et Disque Blu-ray, technologies succédant à celle du DVD.
Bibliographie
Gilles Rouffineau, Éditions off-line. Projet critique de publications numériques 1989-2001, Paris, Éditions B42, , 2018, 204
Liens externes
Stockage disque optique
Stockage de jeu vidéo
Produit lancé en 1984 | Un CD-ROM (de l' - », littéralement « disque compact - mémoire en lecture seule »), parfois écrit cédérom, est un disque optique utilisé pour stocker des données sous forme numérique destinées à être lues par un ordinateur ou tout autre lecteur compatible (salon, console de jeu). |
698 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Disque%20compact | Disque compact | Un disque compact, le plus souvent désigné par son sigle anglais CD – abréviation de – est un disque optique utilisé pour stocker des données sous forme numérique.
Le a été développé par Sony et Philips et commercialisé à partir de décembre 1982 (mars 1983 en France).
Au début des années 1990, il se démocratise, et petit à petit, finit par remplacer les supports analogiques (disque microsillon, cassette audio).
Principe de fonctionnement
La technique du disque compact repose sur une méthode optique : un faisceau de lumière cohérente (laser) vient frapper le disque en rotation. Les irrégularités (appelées « pits », cavités dont la longueur varie entre , et dont la largeur est de ) dans la surface réfléchissante de celui-ci produisent des variations binaires.
Le rayon réfléchi est enregistré par un capteur. Plus précisément, lorsque le faisceau passe de la surface plane à cette cavité, il se produit des interférences :
lorsque le faisceau ne rencontre qu'une surface plane, l'intensité lumineuse du faisceau réfléchi vers le capteur est maximale, et fait correspondre à cet état la valeur binaire 0 ;
quand le faisceau passe sur le pit, le capteur détecte les interférences et l'intensité du signal reçu diminue. La valeur est alors attribuée.
En effet, lorsque le laser est émis sur une telle discontinuité, une partie des rayons lumineux émis sera réfléchie depuis le creux, tandis que l'autre partie sera réfléchie depuis le plat. Aussi se crée-t-il une différence de marche entre ces deux rayons réfléchis, c'est-à-dire un déphasage entre les deux ondes.
Or la profondeur du pit est très spécifique à celle du laser utilisé pour la lecture, en effet elle est λ/4, avec λ la longueur d'onde du laser. Deux ondes issues d'une source cohérente sont dites constructives (c'est-à-dire que leurs amplitudes s'additionnent) lorsque la différence de marche notée δ vérifie :
, avec k un entier relatif. C'est le cas lorsque le laser se réfléchit sur un plat ou un creux (). Au contraire, lorsque le rayon se réfléchit sur un passage creux/plat (ou plat/creux), où l'onde réfléchie dans le creux parcourt donc la profondeur du pit multipliée par deux (aller plus retour) soit une distance , la valeur de la différence de marche vérifie :
, correspondant à une différence de marche pour des ondes destructives (dont les amplitudes s'annulent).
C'est donc l'intensité du signal lumineux réfléchi sur la piste du support de stockage et reçu par le capteur qui est codée en binaire.
Lorsque le disque compact est utilisé comme support pour l’écoute musicale (premières utilisations), l’information binaire est ensuite transformée en un signal analogique par un convertisseur numérique-analogique.
Dès son apparition, ce support a été promu par ses inventeurs et les éditeurs musicaux comme offrant une meilleure qualité sonore que les autres supports existants (notamment les disques « vinyle »).
Ces qualités sont parfois contestées et de nouveaux supports sont apparus, dotés d'une résolution supérieure (SACD : , ou DVD-A : ). On constate par ailleurs, au cours des années 2010, un regain de popularité du support vinyle.
Histoire
Création
Le disque compact fut inventé conjointement par les firmes Philips et Sony Corporation en 1982. Quand les deux entreprises ont décidé de travailler ensemble en 1979, le projet prévoyait que les platines laser seraient équipées des puces électroniques les plus puissantes jamais commercialisées pour un produit grand public. Les premiers CD ont été commercialisés à partir de ( en France).
Ce support apporta un progrès considérable par rapport aux microsillons (qui eux-mêmes avaient été un énorme progrès par rapport aux 78 tours), sur des aspects sonores et de maniabilité :
amélioration de la dynamique sonore (± pour le CD, 45 dB maxi pour le microsillon), la lecture optique s'affranchissant des distorsions induites auparavant par l'ensemble sillon/pointe ;
augmentation de la durée d'écoute : potentiellement jusqu'à 74, puis 80 minutes, soit le double de celle d'un 33t ;
réduction des bruits de lecture d'origine mécanique : bruit de surface du disque, plateau et disque lui-même entrés en résonance mécanique et acoustique avec le moteur d'entrainement ;
disque beaucoup moins vulnérable qu'un microsillon aux poussières (dont celles induites par l'électricité statique), voire aux rayures, le laser parvenant malgré celles-ci à suivre la piste de lecture, et les informations non lisibles étant remplacées par un signal sonore tenant compte dans une certaine mesure de ce qui précède et de ce qui suit ;
disque beaucoup plus petit, léger, moins encombrant et plus facile à manipuler qu'un microsillon ;
possibilité d'un meilleur spectre sonore des fréquences graves et aiguës allant de à ;
plus aucun problème de pointe de lecture fragile et s'encrassant (la cellule laser étant à nettoyer toutefois régulièrement) ;
accessibilité directe au début de chaque plage, affichage du minutage, possibilité de lecture accélérée, lecture des premières secondes de chaque plage, lecture aléatoire
En 1980, le (en français littéral : « Livre rouge ») détermine les caractéristiques techniques du nouveau disque et le partage des brevets entre les deux concurrents : à Philips la conception du CD (sur la base de leur expérience de la technologie du Laserdisc) et des lentilles qui permettent la lecture ; à Sony la définition du format utilisé pour numériser la musique et la méthode de correction d'erreurs. Parmi les principaux membres de l’équipe, les plus connus sont Pieter Kramer (directeur du laboratoire de recherche optique de Philips dans les années 1970) et Kees A. Schouhamer Immink pour Philips, Toshitada Doi pour Sony.
Les premiers prototypes produits par Philips mesuraient de diamètre, avec un codage sur et une durée de . Sony insista pour qu’on adopte un codage sur et une durée de , d'où un diamètre augmenté à . Cette capacité aurait été choisie à la demande de Herbert von Karajan, afin que la version la plus lente de la de Beethoven, celle enregistrée au festival de Bayreuth en 1951 sous la direction de Wilhelm Furtwängler, tienne sur un seul disque. Sony indiqua que c’était à la demande de l’épouse de son président, pour ces mêmes motifs.
La vérité est moins romantique : au moment de lancer la production industrielle, Philips aurait eu un avantage grâce à une chaîne de production capable de fournir rapidement ces disques de , ce qui ne faisait pas les affaires de Sony, la firme japonaise ayant pris du retard sur la fabrication des lecteurs. Philips ne souhaitait pas favoriser le format de propre à Sony, pour les mêmes raisons. Le compromis fut le disque de qui ne donnait l’avantage à aucun des deux fabricants, tout en permettant d’utiliser tous les développements techniques et électroniques mis au point précédemment. Ces décisions ont été prises par le management et ont été imposées aux experts des équipes techniques.
Un disque de de diamètre avait un temps de lecture théorique de et . À l’époque, la durée maximale d’enregistrement plafonnait en pratique à car les premiers supports pour le mastering audionumérique étaient des cassettes vidéo au format U-matic, dont c’était la durée d’enregistrement maximale. La version la plus longue de la symphonie de Beethoven n’aurait de toute manière pas pu trouver place en entier sur un CD avant 1988, date de l’introduction de nouveaux supports pour le mastering numérique.
Philips et Sony annoncèrent fin août 1982 qu’elles étaient prêtes à sortir leur nouveau produit et commencèrent les ventes à l’automne . La production industrielle commença le 17 août 1982 à Langenhagen, près de Hanovre (RFA). Les premiers albums produits étaient Une symphonie alpestre, de Richard Strauss (Herbert von Karajan avec l'Orchestre philharmonique de Berlin) et The Visitors (ABBA). La première platine fut vendue au Japon le accompagnée de l’album de Billy Joel. En Europe, le premier lecteur de CD est commercialisé en .
Au début de la commercialisation des CD, on distingue les procédés analogique (A) ou numérique (D, pour digital) pour les trois phases principales d'enregistrement (indiquées théoriquement sur chaque CD du commerce) :
AAD (Analogique-Analogique-Digital) : utilisation d'un magnétophone analogique pendant les séances d'enregistrement, le mixage ou le montage, et numérique pour la gravure. On trouve aussi la mention « AAD masterisé » dans le cas d'anciens enregistrements analogiques « digitalisés », en transformant le signal analogique en un ;
ADD (Analogique-Digital-Digital) : utilisation d'un magnétophone analogique pendant les séances d'enregistrement, puis numérique pour le mixage ou le montage, puis la gravure ;
DDD (Digital-Digital-Digital) : utilisation d'un magnétophone numérique pendant les séances d'enregistrement, le mixage ou le montage, puis la gravure.
Un remplaçant du disque microsillon
Le succès du CD est progressif, d'autant que l'industrie du disque a décidé d'un prix de vente majoré de 60 à 70 % (en France) par rapport au microsillon et que les premiers appareils de lecture sont eux aussi d'un coût élevé (en 1983, supérieur au SMIC mensuel, en France, et en 1988 on commence à voir des modèles d'un coût de l'ordre de 50 % du SMIC mensuel) limité dans un premier temps à l’album d’ABBA (PolyGram, label de Philips), et à un enregistrement de la Symphonie alpestre de Richard Strauss dirigée par Karajan. En effet, le CD passe surtout dans les premiers temps pour un support réservé aux mélomanes classiques, grâce à la qualité sonore qu’il offre. Quelque 200 titres, classiques essentiellement, sont ainsi produits par Philips. C’est la mise sur le marché, en 1985, de l’album , du groupe (premier album entièrement numérique), qui démocratise le CD : l’album se vend à plus d’un million d’exemplaires. Il ne fait plus de doute que le CD apparaît comme le support sonore de l’avenir.
Dès 1986, les platines laser se vendent mieux que les autres, et en 1988 les ventes de CD dépassent celles des disques vinyle. En France, la démocratisation du CD passe par l'activité d'éditeurs indépendants comme NTI (David Mufflarz) et Christian Brunet (Levitan SA - CD One music). Cet indépendant est le premier à travailler sur le « fond de catalogue », et donc sur un prix de vente raisonnable, alors qu'un CD est toujours proposé à des tarifs ne pouvant motiver que l'élite du public. Ainsi apparaissent dans le circuit de la grande distribution des collections très bon marché, là où les CD commercialisés par les majors sont excessivement chers. Dès 1991 sont vendus des coffrets de dix CD pour moins de (). Cette collection (« Romance du classique ») sera vendue à plus de d'exemplaires en moins d'un mois, durant les fêtes de fin d'année. Cette politique de prix fera exploser les ventes de lecteurs de CD en France.
Le CD a connu un large succès et s’est rapidement substitué aux disques vinyle comme support musical, notamment grâce aux qualités suivantes :
absence d’usure due à la lecture optique (celle-ci supprime le contact mécanique et donc l’altération du support par frottement). Les utilisateurs soigneux conservent leurs CD en bon état en les stockant dans un boîtier (pour éviter la poussière et les rayures), verticalement (pour éviter la déformation), à l'abri de la chaleur, de la lumière et de l'humidité ;
tailles du support : ses de diamètre lui confèrent une portabilité que n’avait pas le disque microsillon. Un deuxième format de est, lui aussi, normalisé, mais peu utilisé ;
l’épaisseur nominale est de ;
qualité « théorique » de reproduction sonore supérieure aux cassettes audio et disques vinyle. (Rapport signal sur bruit bien plus important, reproduction exacte à chaque lecture grâce au système de correction d’erreur. Cependant, les audiophiles ou mélomanes exigeants préfèrent parfois le son « analogique » issu du vinyle qu’ils jugent plus musical, plus naturel et plus précis dans les aigus. Ceci est dû au repliement de spectre lors de l'enregistrement, dû à un mauvais filtrage des fréquences situées au-delà de la demi-fréquence d'échantillonnage (voir aussi Théorème d'échantillonnage de Nyquist-Shannon). Ce défaut fut assez fréquent dans les premiers enregistrements numériques qui ne disposaient pas de filtres de qualité suffisante. Le repliement de spectre donne des aigus agressifs et désagréables, qu'il est ensuite impossible de corriger. Le suréchantillonnage, qui consiste à mieux interpoler le signal, permet de simplifier le filtrage à la restitution. Le format numérique SACD présente une meilleure définition numérique que le CD, mais ne s'est pas imposé (ses avantages techniques étant imperceptibles pour une grande part des auditeurs potentiels, ne pouvant donc justifier son surcoût, tandis qu'il est apparu à une période de profonds changements dans les habitudes de consommation du grand public, avec l'avènement conjoint du piratage à grande échelle et de la diffusion de musique sous forme dématérialisée, conséquences de l'essor de l'informatique personnelle et du réseau internet) ;
retour à l’écoute intégrale sans avoir à retourner le support audio dans le lecteur, avec un accès sans manipulation mécanique, ce qui ne s’était pas vu depuis la disparition des cartouches 8 pistes. Les disques vinyle sont enregistrés sur deux côtés, on doit donc les retourner à la mi-écoute ; certains magnétocassettes disposaient d'un système dit « autoreverse » inversant le sens de marche et commutant les têtes de lecture en fin de bande ;
accès direct aux différents morceaux ainsi (pour certains lecteurs) qu'à des index pour chaque morceau ; certains magnétocassettes disposaient aussi d'un système de recherche de plages qui détectait les passages sans données audio (ce système est évidemment plus lent que sur un CD audio).
Les CD-R (CD vierges à graver) ont les mêmes dimensions, et peuvent être utilisés pour stocker des données (qui définit la norme audio pour le CD, telle que les de fréquence d'échantillonnage et de résolution). On distingue les , qui sont conçus pour une utilisation avec un graveur intégré à un PC, et les , qui sont conçus spécifiquement pour les enregistreurs domestiques autonomes (lesquels ne peuvent pas lire les ). Ils sont d’ailleurs plus chers car il est tenu compte d'un pourcentage pour les droits d'auteur qui sont reversés à la SACEM en France ou la SABAM en Belgique.
est une marque déposée par la firme néerlandaise Koninklijke Philips Electronics N.V. et cette dernière refuse l’utilisation du terme déposé pour tout disque audio protégé contre la copie.
Détails physiques
Les disques compacts sont constitués d’une galette de polycarbonate de d’épaisseur recouverte d’une fine couche d’aluminium (à l'origine, c’était d’une couche d’or et c’est encore le cas sur les disques à longue durée de vie) protégée par un film de laque. Ce film peut aussi être imprimé pour illustrer le disque. Les techniques d’impression sont l’offset et la sérigraphie. Les différentes couches sont déposées par la machine à l'état liquide sur le pourtour du centre du disque et réparties sur la surface par la force centrifuge, afin de garantir une répartition uniforme.
Les informations sur un CD standard sont codées sur une piste d’alvéoles en spirale moulée dans le polycarbonate. Chaque alvéole mesure environ entre () et en largeur, et entre et en longueur. L’espace entre les pistes est de . Pour se donner une idée des dimensions, si le disque était mis à l’échelle d’un stade de football, une alvéole aurait la taille d’un grain de sable. La spirale commence presque au centre du disque pour se terminer en périphérie, ce qui autorise plusieurs tailles de disques.
Un CD est lu par une diode laser de de longueur d'onde à travers la couche de polycarbonate (diamètre du spot : ). La différence de profondeur entre une alvéole (creux) et la surface plane (bosse) est d’un quart de la longueur d’onde du laser, ce qui permet d’avoir un déphasage d’une demi-longueur d’onde entre une réflexion du laser dans une alvéole et sur la surface plane. L’interférence destructive causée par cette réflexion réduit l’intensité de la lumière réfléchie dans une alvéole comparée à une réflexion sur la surface plane. En mesurant cette intensité avec une photodiode, on est capable de lire les données sur le disque.
Les creux et les bosses ne représentent pas les « 0 » et les « 1 » des informations binaires. C’est le passage d’un creux à une bosse ou d’une bosse à un creux qui indique un « 1 ». S’il n’y a pas de passage bosse-creux, alors il s’agit d’un « 0 ». On appelle cela un « front ».
Ensuite, ces données sont soumises au traitement EFM () utilisé lors du codage des données audionumériques en données numériques pour CD audio, de façon à obtenir les données audionumériques brutes.
Méthode de fabrication
La fabrication industrielle d’un CD se fait suivant différentes étapes : un CD ainsi produit assure une longévité de l’ordre d'un siècle s'il est stocké et manipulé soigneusement. En comparaison, un CD-R a une durée de vie de l’ordre d'une décennie, du fait de sa sensibilité aux rayons lumineux.
Prématriçage
Le prématriçage correspond à la transcription des informations du client sur une bande à neuf pistes, en passant par une phase de correction d’erreurs, et de formatage des fichiers au format ISO 9660 dans le cas d’un CD-ROM.
La fonction essentielle du prématriçage est le calcul du code détecteur et du code correcteur. Ces codes sont contenus sur accolés à d’informations plus des informations de synchronisation et d’en-tête. Ce procédé permet de prévenir les erreurs de transmission.
Une fois cette étape passée, il n’y a plus aucune modification des données à inscrire.
Création du disque matrice
La création du disque matrice, appelé aussi matrice de verre, correspond au marquage des données sur un disque de verre.
Le point de départ du disque matrice est une vitre fortement polie, dont les caractéristiques de surface ressemblent de près à celles d'un miroir astronomique. Cette plaque de verre est couverte d’un substrat sensible à la lumière, appelé résine photosensible. La couverture de la plaque par un procédé de rotation (dépôt par centrifugation) assure une couche absolument plane et uniforme de d’épaisseur. C’est l’épaisseur de cette couche qui détermine la profondeur des creux.
L’inscription des données est effectuée grâce à un appareil émettant un rayon laser qui est activé et désactivé en fonction des informations transmises. Le rayon ainsi modulé marque la couche photosensible de la plaque de verre.
Le disque de verre est ensuite placé dans un bain de développement. Les emplacements altérés par le rayon sont lavés faisant ainsi apparaître les premiers creux.
Après séchage du disque matrice suit la vaporisation sous vide d’une fine couche argentée de . À ce stade, le disque matrice est lisible par un lecteur spécial qui permet de contrôler la qualité de l’enregistrement.
Galvanisation
La galvanisation est une opération qui crée la matrice de production à partir de la matrice de verre.
La matrice de verre est plongée dans un bain de galvanisation comportant une anode de nickel. La couche argentée de la matrice de verre est transformée en cathode. Le courant ainsi créé entraîne un déplacement des ions de nickel sur l’anode, couvrant peu à peu la plaque de verre d’une couche de nickel.
La séparation de la couche de nickel de son support de verre amène la destruction de ce dernier. Si à ce stade de l’opération les normes de qualité ne sont pas respectées, tout le processus précédent est à refaire.
La couche de nickel, copie tirée directement de la matrice de verre, est nommée « original » ou « copie père » : c’est une reproduction en négatif de l’original. Pour éviter une perte de cet original, on en fait une copie appelée « copie mère », qui sert ensuite à tirer les sous-matrices.
Les sous-matrices sont, comme l’original, des négatifs et servent à imprimer les données sur les disques en plastique pendant leur fabrication. Elles sont perforées au centre et polies à l’endos. La qualité du dos de la matrice a une grande influence sur le bruit qui sera perçu par les photorécepteurs des lecteurs de CD-ROM. La rugosité moyenne maximale est de . Comme l’air, la propreté de l’eau est importante pour la qualité finale du produit.
Fabrication en série
La fabrication en série des disques compacts peut se faire par moulage par injection ou par pression. Le premier principe consiste en l’injection du polycarbonate liquide dans la matrice ; le second procédé a pour principe l’impression des cuvettes dans le disque encore chaud par pressage.
Le polycarbonate a été retenu dans la conception des CD pour ses propriétés telles que la pureté optique, la transparence et un indice de réfraction constant.
Les disques ainsi obtenus voient leur face marquée par les données, puis métallisée par une couche d’aluminium de . Pour ce faire, l’aluminium est atomisé dans un espace sous vide, et se dépose lentement sur le disque. L’atomisation est obtenue par réchauffement, ou à froid, par un procédé de pulvérisation cathodique.
La couche d’aluminium ainsi déposée est enfin protégée par l’application d’un vernis protecteur, à l’aide du procédé de dépôt par centrifugation. Le vernis devient ainsi une couche uniforme de d’épaisseur.
Avant conditionnement, une étiquette est imprimée sur le vernis par le principe de la sérigraphie.
Il existe également des CD dont la face inférieure est noire.
Emballage
Les CD sont couramment protégés par des boîtiers standards en plastique. Ce matériau, bien que fragile (très sensible aux rayures, des fissures apparaissent si l'on appuie dessus et, à l'usage, les pattes permettant l'ouverture du boitier se cassent), a été choisi pour ses propriétés optiques. Très transparent, il permet la création d'un boitier attractif, où l'on peut glisser une feuille ou un livret, afin d'améliorer la présentation.
Il existe également des boitiers deux fois plus fins pour les CD-maxi- (surtout au Royaume-Uni et en Allemagne), dits boitiers « », ou encore des doubles boitiers pour les double albums, voire plus par différents montages.
On trouve aussi des pochettes en papier ou carton (souvent désignés par l’appellation Digipack).
Certains albums ont eu une pochette dans d'autres matériaux (verre, métaux, bois, carton recyclé) dans le cas d'édition limitée ou de promotion en rapport avec le CD.
Format audio
Le format de données, connu sous le nom de norme , a été dressé par du groupe Philips qui possède les droits du CDDA et du logo qui apparaît sur les disques. En termes techniques, il s’agit d’une piste stéréo encodée en PCM à une résolution de (linéaire en amplitude, sans compression logarithmique des amplitudes hautes) avec une fréquence d’échantillonnage de .
Échantillonnage
Les échantillons sont ensuite regroupés en , chaque comporte six échantillons stéréo ( soit ), plus de correction d’erreur et un de , soit un total de par . Le code correcteur est ajouté pour permettre la lecture d’un disque comportant des salissures ou rayures modérées ; il s’agit de deux codes de Reed-Solomon à la suite et d’un entrelacement des données effectué entre les deux codages.
L’octet est utilisé pour former huit canaux de contrôle (chaque canal ayant un débit binaire de ), dans le CD standard seul, les deux premiers canaux sont utilisés et servent pour indiquer les débuts de pistes, le temps, la préaccentuation, l’autorisation de copie, le nombre de canaux (stéréo ou quadriphonie, mais bien que le bit d’indication de quadriphonie existe dans la norme, la façon dont ces canaux supplémentaires doivent être codés n’est pas définie et il n’est donc pas utilisé), les six autres canaux sont utilisés dans les extensions comme le CD+G (permet l’insertion des paroles pour les karaokés) ou le CD-Text (nom des pistes, auteurs, interprètes).
La fréquence d’échantillonnage de est héritée d’une méthode de conversion numérique d’un signal audio en signal vidéo pour un enregistrement sur cassette vidéo qui était le seul support offrant une bande passante suffisante pour enregistrer la quantité de données nécessaire à un enregistrement audionumérique. Cette technologie peut stocker six échantillons (trois par canal en stéréo) par ligne horizontale. Un signal vidéo NTSC possède utilisables par trame et par seconde qui fonctionnent à par seconde. De même, un signal vidéo PAL ou SÉCAM possède et qui permet de délivrer par seconde. Ce système pouvait en outre stocker des échantillons de avec des corrections d’erreur ou des échantillons de sans correction d’erreur.
Il y eut un long débat entre Philips et Sony concernant la fréquence et la résolution de l’échantillonnage : Philips privilégiait le utilisé en Europe et une résolution de (la firme néerlandaise ayant déjà développé des CNA ) tandis que Sony voulait imposer le utilisé au Japon et aux États-Unis, associé à une résolution de . C’est pour cela que les premières platines CD étaient équipées de CNA (les TDA1540), Philips ayant trouvé le moyen de les utiliser en par un suréchantillonnage 4× : le CNA fonctionnait donc à au lieu de et était précédé d’un filtre numérique. Cette fréquence quatre fois plus élevée permettait d’avoir un filtre passe-bas avec une pente beaucoup plus progressive qu’avec les CNA concurrents. Le comportement dans les fréquences proches de était plus linéaire avec moins de rotation de phase et le son en était d’autant plus pur.
Structure logique
Un CD audio comme un CD-R est constitué, d'après le , de trois zones constituant la zone d'information () :
Zone Lead-in La contient des informations décrivant le contenu du support (ces informations sont stockées dans la TOC, ). La zone Lead-in s'étend du rayon au rayon .
Zone Programme La contient les données et commence à partir d'un rayon de , elle s'étend jusqu'à un rayon de . La zone programme peut contenir un maximum de (ou sessions) d'une longueur minimale de .
Zone Lead-Out La contient des données nulles (du silence pour un CD audio) et marque la fin du CD. Elle commence au rayon et doit mesurer au moins d'épaisseur (radialement). La zone Lead-out doit ainsi contenir au minimum , soit de silence à la vitesse minimale (1X).
Capacité de stockage et vitesse
Les spécifications du disque compact recommandent une vitesse linéaire de (soit au passage de la diode laser près du bord intérieur de la surface réfléchissante, et au bord extérieur de celle-ci) et un pas entre les pistes de . Cela correspond à un CD-ROM () de de diamètre et d'une capacité de () de données.
Néanmoins, afin d’autoriser des variations dans la fabrication des supports, il y a une tolérance dans la densité des pistes. En fabriquant délibérément des disques de plus haute densité, on peut augmenter la capacité et rester très proche des spécifications du CD. En utilisant une vitesse linéaire de et un pas entre les pistes de , on atteint une nouvelle capacité maximale de (). Bien que ces disques possèdent une légère variation de fabrication, ils sont lus par la plupart des lecteurs et seul un très faible nombre de lecteurs les rejettent.
Il existe des disques enregistrables de , capacité obtenue par augmentation de la densité des pistes, mais il s'agit d'un marché de niche (à cause des problèmes rencontrés au-delà de ). La capacité maximale qu’un disque peut annoncer lui-même, en accord avec les spécifications du CD-R, est au plus à . De plus, les marqueurs de temps entre 90 et sur les disques sont normalement réservés pour indiquer au lecteur qu’il lit le début du disque et non la fin. Ces deux problèmes sont fonction des fabricants de disques, des graveurs et des logiciels de gravure.
Une autre technique pour augmenter la capacité d’un disque est d’écrire dans le préambule et dans la fin du disque qui sont normalement prévus pour indiquer les limites du disque. Cela permet d’étendre la capacité d’une ou deux minutes, mais cela peut provoquer des problèmes de lecture quand la fin du disque est atteinte.
Une heure de musique non compressée stéréo en d’échantillonnage à , occupe de données ( occupent et occupent , ).
Une heure de musique en soit compressée par 7,35 (joint stéréo, d’échantillonnage à ), occupe de données. Cette compression permet d'avoir sur le support « » ().
Longévité
Les CD audio de l'industrie (pressés) ont une longévité annoncée initialement entre . Toutefois, les analyses du Laboratoire national de métrologie et d'essais (France) montrent que la durée de vie des CD gravés (CD-R) est nettement inférieure, assujettie aux conditions d'archivage, au support et au graveur. Les causes du résident principalement dans la migration d'encres ou de solvants à travers la mince épaisseur de plastique qui sépare la face des inscriptions de la couche réfléchissante portant l'enregistrement.
Types
On distingue plusieurs formats de disques compacts répertoriés dans les Rainbow Books, en voici une liste non exhaustive :
CD audio (CDDA ou CDA) : ou en français « Compact Disc Audio ». Cette famille comprend également les SHM CD, les Blu-spec CD ainsi que les DSD CD ;
Blu-spec CD est l'appellation commerciale d'un Compact Disc conçu selon un processus propriétaire, lancé par Sony fin 2008. Son nom vient du fait que son processus de fabrication est celui utilisé pour la création des Blu-ray. En lieu et place d'un rayon infrarouge standard, un laser bleu est utilisé pour créer les encoches numériques sur la matrice mère, qui sera dupliquée par moulage. En raison de sa finesse, le laser bleu crée des encoches plus précises d'une largeur minimale de (contre pour un CD standard, et pour un DVD ou Super Audio CD), qui diminueraient le nombre d'erreurs dans la lecture numérique. Cela ne change aucunement le format CD (PCM , ) ni la longueur des encoches numériques gravées dans le disque. Un Blu-spec CD peut donc être lu par n'importe quelle platine CD conventionnelle à rayon laser rouge (longueur d'onde ) et ne nécessite aucunement l'emploi d'un laser bleu,
Super High Material Compact Disc (SHM-CD) a été mis au point en 2008 conjointement par les firmes JVC et Universal Japan afin de concurrencer le DSD-CD (voir ci-dessous). Lancé en avant-première au Japon cette même année, il s'est vendu à . Son introduction en France s'est faite courant 2009. Il consiste en un Compact Disc lisible par toute platine conventionnelle du marché, à ceci près que, selon ses concepteurs, son gain en volume approche les 30 % sur l'ensemble du spectre sonore. Ce gain provient d'une transparence des données accrue, due à la découverte d'une nouvelle formule de polycarbonate (plastique constituant les familles des , DVD et Super Audio CD), translucide à l'œil humain, mais en réalité beaucoup plus limpide pour le rayon laser de longueur d'onde dont sont équipés les lecteurs de CD. Cette transparence des données diminue la distorsion. En outre, ce nouveau type de polycarbonate résiste mieux aux dégradations (rayures, incrustations de poussière, sensibilité à la lumière et à la température) que celui d'un CD ordinaire. Le SHM CD est à l'heure actuelle peu représenté en magasins en France, et s'obtient la plupart du temps en VPC via internet. Ce format connaît un véritable engouement au Japon, avec une grande quantité de rééditions ou de sorties d'albums. Techniquement, rien n'explique un lien entre une transparence accrue du support par rapport au produit standard et un gain perceptible en qualité audio. Des différences peuvent provenir d'un traitement spécifique du son avant pressage. Le est commercialisé souvent beaucoup plus cher que le même programme vendu en disque compact. Or, le prix d'un polycarbonate éventuellement de meilleure qualité optique n'augmenterait le prix de revient que de quelques centimes d'euro par unité,
DSD-CD est un Compact Disc conventionnel (donc lisible par n'importe quel lecteur de CD du marché) issu par conversion d'un master réalisé en DSD (DSD → PCM), lui permettant d'avoir une meilleure définition qu'avec un master habituel d'origine PCM (PCM → PCM). Il est fréquent que l'on rafraichisse ce résultat au moyen d'un processeur Sony SBM () spécialement adapté pour ces conversions DSD : il s'agit du Super Bit Mapping Direct. Il convient de noter que cette technologie est toujours employée dans le cas d'un Super Audio CD hybride, car la couche Compact Disc est en soi un DSD-CD, étant systématiquement réalisée à partir du master DSD utilisé pour la couche haute définition du même disque. En 2013, il existe un cas particulier de DSD-CD : après avoir sorti l'album Paranoid de Black Sabbath en format SHM SA-CD le , Universal Japan décide d'en utiliser le master DSD pour sortir ce même album le au format (voir ci-dessus), destiné à conforter les auditeurs dépourvus de lecteur de Super Audio CD, ne pouvant écouter le . Ce disque, étant un réalisé à partir d'un master DSD, est donc un , combinant les deux technologies. Le DSD-CD peut en outre être perçu comme un intermédiaire tamisant la rivalité concurrentielle entre le DSD et le PCM ;
CD-ROM (), officiellement « cédérom » en français : support de stockage informatique ;
GD-ROM : C'est un format du Compact Disk développé par Sega pour sa console de jeux Dreamcast ;
CD-i (Compact Disc interactif) : ses spécificités sont définies dans le Green book. Les premiers lecteurs CD-i ont été commercialisés en 1991 ;
CD Extra (ou ou « disque amélioré ») : disque compact réunissant en premier une session ne contenant que les pistes audio et une session ne contenant que des données. Les CD sont techniquement des . Dans les lecteurs de disques audio (par exemple autoradios et chaînes hi-fi) : seule la session audio de ce type de disque est lisible. Les disques audio créés par certains majors sont des . Ce type de disque ne garantit pas d'être lisible dans tous lecteurs de CD (autoradios, chaînes hi-fi). Voir aussi la norme ;
CD en mode mixte : disque compact réunissant en premier une session ne contenant que des données et une session ne contenant que des pistes audio. Il est parfois employé comme support de jeu vidéo, la première session (de données) contenant le programme-jeu tandis que les musiques du jeu sont dans la seconde (l’audio) ;
CD-R : , disque inscriptible une seule fois ;
CD-RW : , disque réinscriptible ;
CD+G : , disque compact et Images ;
VCD : , disque compact vidéo ;
SVCD : , Super compact disque vidéo ;
Super Audio CD : C'est un des formats du Compact Disc créé par Sony et Philips en 1999 et répertorié dans le Scarlet Book. C'est un disque compact nécessitant l'emploi d'un lecteur spécial, capable de reproduction multicanale aussi bien que de reproduction stéréophonique, d'une fréquence d’échantillonnage supérieure à celle du Compact Disc ordinaire. Il est également capable de technologie « hybride », comportant une deuxième couche CD lui permettant d'être lu par toute platine CD ordinaire en qualité CD ;
CD Audio DTS : disque compact contenant de l'audio compressé en DTS. Les CD Audio de ce type nécessitent un lecteur capable de décoder le DTS et n'émettent que du bruit quand ils sont lus dans un lecteur de CD Audio classique ;
CD Vidéo : disque compact contenant de l'audio numérique et de la vidéo analogique, à la manière des LaserDisc. Les CD Vidéo contiennent une ou deux pistes audio lisibles sur un lecteur de CD classique et jusqu'à 5 minutes de vidéo analogique, lisible uniquement sur un lecteur de LaserDisc ;
AVCD : disque compact contenant de la vidéo numérique au format Vidéo CD sur les premières pistes et de l'audio numérique en format CD Audio sur les pistes suivantes.
Les appareils de lecture pour CD-audio ne sont pas conçus pour lire les CD-ROM ; a contrario, les lecteurs de CD-ROM peuvent aussi lire les CD-audio. Il existe aussi des CD « hybrides » contenant de l’information audio (lisible par un lecteur audio) et des informations d’autres types (texte, vidéo, images), lisibles par un lecteur de CD-ROM (CD en mode mixte et cités plus haut).
Plus récemment, avec l’apparition de la méthode de compression audio MP3 (MPEG-1/2 Audio Layer 3), des lecteurs audio pouvant lire des pistes MP3 sur un CD-R(W) et les jouer comme un CD audio traditionnel ont été développés. L’intérêt du format MP3 est qu’il permet de stocker de 4,41 à 11 fois plus de musique que sur un CD audio avec une dégradation plus ou moins perceptible de la qualité sonore en fonction du débit auquel le disque / le morceau a été compressé. Il est possible de compresser jusqu'à 176 fois, moyennant une forte dégradation de la qualité.
À présent, le CD audio (matériel) se vend beaucoup moins, principalement du fait de l'apparition au début du d'autres supports de stockage et d'appareils d'écoute plus légers, plus compacts, avec plus de capacités (lecteurs portatifs à mémoire flash intégrée), et parallèlement de l'extension du réseau Internet, permettant une diffusion sous forme dématérialisée (dans un premier temps clandestine puis peu à peu via des plates-formes de diffusion légales, proposant des morceaux ou des albums entiers en téléchargement ou en écoute instantanée).
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Tout sur la gravure de CD
Tous les premiers lecteurs CD en détail, Histoire du Compact-Disc, Articles de presse d'époque
Le fonctionnement du lecteur CD expliqué en détail, pour tout public
Codage d'un signal audionumérique sur un support à lecture optique
Enregistrement sonore
Technologie du son
Stockage disque optique
Produit lancé en 1982
Invention japonaise | Un disque compact, le plus souvent désigné par son sigle anglais CD – abréviation de – est un disque optique utilisé pour stocker des données sous forme numérique. |
699 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Classification%20d%C3%A9cimale%20de%20Dewey | Classification décimale de Dewey | La classification décimale de Dewey (CDD) est un système visant à classer l’ensemble du fonds documentaire d’une bibliothèque, développé en 1876 par Melvil Dewey, un bibliographe américain. Elle a été complétée et perfectionnée par la classification décimale universelle (CDU) développée par Henri La Fontaine et Paul Otlet.
Les dix classes retenues par la classification de Dewey correspondent à neuf disciplines fondamentales : philosophie, religion, sciences sociales, langues, sciences pures, techniques, beaux-arts et loisirs, littératures, géographie et histoire, auxquelles s’ajoute une classe « généralités ». Les subdivisions suivantes sont 10 classes, 100 divisions et 1000 sections.
Histoire
Entre 1870 et 1875, Melvil Dewey fréquente l’Amherst Collège, au Massachusetts. Pendant son séjour, il commence à travailler à la bibliothèque et à repenser le système de classification. Dewey voulait rendre la collection plus accessible en classifiant par sujet plutôt que par auteur. Pour créer ce système, Dewey s’inspire principalement de deux ouvrages: La classification de la connaissance (The classification of knowledge) de Francis Bacon, et Book Classification, publié dans The Journal of Speculative Philosophy de William Torrey Harris. En 1605, Francis Bacon publie son livre The Proficience and Advancement of Learning Divine and Human dans lequel il a présenté son idée pour la classification de la connaissance. Il fait valoir que toutes les connaissances pourraient être divisées en mémoire (grammaire, théorie du droit, théologie professionnelle, cosmographie et arithmétique), compréhension (enseignement de la divinité, théorie médicale, la logique, les philosophies naturelles et morales) et imagination (la poésie, la musique, la pratique médicale, les mathématiques, l’astrologie, l’art militaire et la peinture). Dans les années 1870, William Torrey Harris s’inspire de la classification des connaissances de Bacon et décide de l’élargir et de l’appliquer à la classification des documents écrits dans les bibliothèques.
En mai 1873, Dewey décide d’ajouter un système décimal au système de classification hiérarchique existant de Harris afin de trouver plus facilement les livres distribués au collège Amherst. En raison du contexte dans lequel Dewey a appris et travaillé, en plus du fait que la classification de Harris s’inscrivait également dans ce contexte, son système de classification était fortement fondé sur une vision du monde anglo-saxon protestante et n’a pas nécessairement pris en compte la connaissance qui a été produite à l’extérieur de leur communauté. Cela dit, la classification décimale de Dewey est devenue par la suite l’un des systèmes de classification les plus utilisés (avec une estimation de usagers en 1964) ce qui a attiré l’attention sur les nombreuses façons dont il est limité en dehors d’une sphère anglo-saxonne et protestante.
Indices et divisions
La CDD répartit les ouvrages dans dix classes. Chaque classe est elle-même divisée en dix divisions, chaque division en dix subdivisions et ainsi de suite. Aucun indice ne peut avoir moins de trois chiffres ; dans ce cas précis, celui de gauche correspond à la classe, celui du milieu à la division et celui de droite à la subdivision.
Prenons l’exemple de l’indice 537 pour l’électricité :
5 = Sciences pures ;
53 = Physique : division des Sciences pures ;
537 = Électricité et électronique : division de la Physique.
Le 0, qui doit toujours être mentionné, a une valeur de généralité :
500 = Généralités sur les sciences pures ;
530 = Généralités sur la physique.
Pour les indices dépassant trois chiffres, un point doit séparer les trois premiers des suivants :
537 = Électricité et électronique ;
537.2 = Électrostatique.
Si l’indice dépasse six chiffres, on laisse un caractère d'espace (pas de point) entre le sixième et le septième chiffres :
(l’Histoire de France de 1939 à 1945).
Ainsi, plus la notion à exprimer est fine, plus l’indice est long.
Sur l’étiquette collée sur le dos d’un livre et indiquant sa cote, on peut répartir l’indice sur plusieurs lignes, ce qui permet une meilleure lisibilité ; l’indice est suivi des premières lettres du nom de l’auteur ou du titre pour former la cote.
La classification décimale de Dewey est souvent utilisée avec une marguerite des couleurs dans les bibliothèques des écoles primaires (BCD) et dans les Centres de documentation et d’information (CDI) des collèges et des lycées.
Liste des classes
Sont détaillées dans l'article les dix classes, divisées chacune en dix divisions des deux premiers niveaux :
000 – Informatique, information et ouvrages généraux ;
100 – Philosophie et psychologie ;
200 – Religieux ;
300 – Sciences sociales ;
400 – Langue ;
500 – Science pure ;
600 – Technologie ;
700 – Arts et loisirs ;
800 – Littérature ;
900 – Histoire et géographie.
Exemple de divisions successives
600 - Techniques. (L’indice est 600, car il faut au moins trois chiffres.)
640 - Vie domestique. (L’indice est 640, car il faut au moins trois chiffres.)
641 - Alimentation
641.5 - Cuisine. (Un point sépare le troisième et le quatrième chiffres.)
641.57 - Cuisine pour les collectivités
Limites du système
Tout classement constitue un compromis entre l’objectif de simplifier la tâche du classificateur et celui de simplifier la tâche du chercheur. Dans le cas de la classification de Dewey, c’est le premier de ces deux facteurs qui a été privilégié : il n’est pas possible de se documenter sur un sujet sans savoir très précisément à quelle discipline le rattacher. Or cela pose problème lorsqu’un ouvrage traite précisément du lien entre deux disciplines. La bio-informatique, par exemple, sera-t-elle à chercher dans la section 500 ou 600 ? Et plus précisément 570 ou 620 ? Comme il n’est pas possible de répondre avec précision à cette question, la classification de Dewey se complètera utilement d’autres techniques comme :
le KWIC () ;
la recherche plein texte au moyen des outils informatiques appropriés.
La principale critique de cette classification est qu’elle a été centrée sur l’état d’esprit de la fin du aux États-Unis d’Amérique et qu’elle représente cet état d’esprit qui ne correspond plus à notre conception actuelle des connaissances.
Ainsi, dans la (Littérature), les deux premières divisions sont consacrées aux littératures en anglais (810 = Littérature américaine, 820 = Littératures anglaise et anglo-saxonnes), les six divisions suivantes aux littératures européennes ( à 880) et une seule division aux littératures des autres langues ().
De même, dans la (Religion), les religions chrétiennes sont surreprésentées ( à 280) tandis que les autres religions sont classées dans une seule division (290).
Critiques et évolution
Bien qu’ayant été considérablement améliorée au cours de vingt révisions majeures, la CDD reflète toujours l’organisation générale du savoir telle qu’on la concevait aux États-Unis à la fin du . C’est pourquoi la philosophie et la religion, par exemple, qui représentaient environ 10 % de la production éditoriale à cette époque, a aujourd’hui encore une position disproportionnée dans la classification.
C’est une source de critique de la CDD, qui relègue ainsi de nombreux ouvrages dans d’obscures subdivisions simplement parce qu’ils ne traitent pas de la pensée occidentale : ainsi les religions non-chrétiennes n’apparaissent que dans la (un dixième de l’espace consacré aux religions) et la littérature et l’histoire européennes sont dominantes par rapport aux autres (comme elles le sont dans les rayonnages de la Bibliothèque du Congrès des États-Unis).
De même trouve-t-on ailleurs que dans l'histoire de la France des ouvrages sur l'histoire de l'islam en France ou le dictionnaire de la colonisation française, donnant l'impression d'un classement racial de l'histoire de France.
Certaines divisions ou subdivisions sont également vacantes ou ne sont plus utilisées.
La classification décimale universelle (CDU) est dérivée de la CDD.
Marque déposée
Depuis 1988, la classification de Dewey est un nom déposé par (OCLC), qui a acheté les droits à la , créée par Melvil Dewey pour poursuivre son œuvre.
Abandon
Plusieurs bibliothèques incorporent de nouveaux systèmes de classification qui représentent mieux la diversité de leurs collections, ou elles modifient le CDD pour répondre à leurs besoins. Une plainte provenant des usagers en bibliothèque publique est que la classification décimale Dewey sépare les livres sur un sujet ou culture particulière en différentes sections plutôt que de les regrouper. Par exemple, les livres sur la cuisine française seraient sous 641,54, la langue française sous 440, les guides de voyage pour la France sous 914, et l’histoire française sous 944. Pour certains, il est redondant de chercher dans de multiples endroits différents pour trouver des livres sur une culture d’intérêt et donc, n’est souvent pas propice au bouquinage. Ainsi, certaines bibliothèques ont décidé de s’éloigner de la classification décimale Dewey pour adopter des systèmes plus intuitifs.
Usage international
Étant donné que le système décimal Dewey a été créé dans un espace américain, les plus grandes critiques qui viennent des usagers internationaux entourent la classification de la géographie et de la littérature.
Langues
Une grande critique provenant des utilisateurs de langues non occidentales est que la CDD représente de manière disproportionnée les langues occidentales, ne laissant que les 890 pour d’autres langues non occidentales.
810 Littératures américaines
820 Littératures anglaises et anglais ancien
830 Littératures allemandes et connexes
840 Littératures françaises et connexes
850 Italien, roumain et littératures connexes
860 Littératures espagnole, portugaise, langues galiciennes
870 Littératures latines et italiques
880 Grec classique et littératures connexes
890 Littératures d’autres langues.
En 1965, Meena Krishnaswami a suggéré que pour représenter plus équitablement l’Inde et les différentes langues indiennes dans la collection tout en utilisant le système décimal Dewey, 800 devraient tous être consacrés à la littérature indienne, tandis que la littérature anglaise serait dans 820 et toute autre littérature linguistique dans 890.
Le genre
Melvil Dewey et son épouse Annie Godfrey Dewey ont tenu les conférences annuelles de Lake Placid sur sujets domestiques de 1899 à 1908. Au cours de ces conférences, il y a eu des discussions sur la classification des sujets domestiques. Au cours de la conférence de 1902, de nombreuses femmes ont fait valoir que les livres sur les aspects sociaux du travail domestique devraient se trouver dans les 300 (sociologie) et les aspects techniques dans les 640. Les défenseurs croyaient que cela renforcerait la légitimité du sujet en tant que véritable science sociale. Toutefois, cet objectif n’a pas été atteint et, en partie, la persistance de l’exclusion des sujets domestiques des 300 représente le stéréotype du genre et le manque de visibilité des sujets stéréotypés « femme » dans la culture du début du .
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
Liste des classes de la Classification décimale de Dewey
Classification (science de l'information)
BBK (classification)
Classification de la Bibliothèque du Congrès
Classification décimale universelle
Bibliographie
Melvil Dewey, Dewey decimal classification and relative index, OCLC Online Computer Library Center, Inc., Dublin, Ohio, 2011 ( éd.), . 4 volumes : vol. 1, Manual. Tables ; vol. 2, Schedules 000-599 ; vol. 3, Schedules 600-999 ; vol. 4, Relative Index
Depuis la 23, les mises à jour sont annuelles suivant un abonnement avec possibilité d'impression à la demande.
Silvia Delfitto, La religione nella Dewey decimal classification : la nascita e l'espansione della classe 200, Lateran University Press, Città del Vaticano, 2010, 232 p. (texte remanié d'une thèse de doctorat à l'université de Florence, 2007-2008)
Annie Béthery, Guide de la classification décimale de Dewey, Éditions du Cercle de la Librairie, 2005,
Liens externes
OCLC (en anglais)
Classification Dewey(donne des indices à un seul chiffre, mélange peut-être avec la CDU, utiliser avec beaucoup de précautions)
La classification décimale Dewey (Albert Cim, Une bibliothèque : l'art d'acheter les livres, de les classer, de les conserver et de s'en servir, Flammarion, Paris, 1902, ) | La classification décimale de Dewey (CDD) est un système visant à classer l’ensemble du fonds documentaire d’une bibliothèque, développé en 1876 par Melvil Dewey, un bibliographe américain. Elle a été complétée et perfectionnée par la classification décimale universelle (CDU) développée par Henri La Fontaine et Paul Otlet. |
700 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Caen | Caen | Caen est une commune française du nord-ouest de la France en Normandie. Préfecture du département du Calvados, elle était jusqu'au le chef-lieu de l'ancienne région Basse-Normandie. Depuis 2016, elle est le siège du conseil régional de Normandie et donc la capitale politique de la région tandis que Rouen avec le siège de la préfecture (chef-lieu) est la capitale administrative.
Son grand nombre d'édifices religieux lui vaut le surnom de « Ville aux cent clochers ». Ses habitants sont appelés les Caennais .
Cité de Guillaume le Conquérant et capitale du duché de Normandie avec Rouen, la ville a hérité d’un très riche patrimoine architectural en partie détruit lors de la bataille de Caen. La ville a gardé la mémoire de ce moment clé de la Seconde Guerre mondiale en édifiant notamment un Mémorial pour la Paix, célèbre dans le monde pour les cérémonies de commémorations qui y ont lieu.
Du fait de son positionnement dans la recherche (avec le Ganil par exemple), de l'ancienneté de son université (fondée en 1432), de sa grande richesse culturelle (agglomération française la plus dotée en équipements culturels rapportés au nombre d'habitants) et de son caractère festif, Caen est parfois considérée comme étant la capitale culturelle et intellectuelle de la Normandie.
Peuplée intra-muros de , Caen est la commune la plus peuplée du département du Calvados. La ville se classe au rang en ce qui concerne le territoire français pris en totalité (métropole et outre-mer). Elle est au centre d'une agglomération de ( après Rouen et Le Havre) et à la tête d'une aire d'attraction de ( de la région après celle de Rouen et au national). Elle est le siège de la communauté urbaine Caen la Mer, qui compte .
Géographie
Situation, relief et géomorphologie
Caen, comme toute la moitié orientale de l'ancienne Basse-Normandie, fait partie du Bassin parisien. Elle est située à deux heures au nord-ouest de Paris par l'autoroute A13, dite « autoroute de Normandie » et environ à deux heures par le train de la gare de Paris-Saint-Lazare. Elle est reliée au sud de l'Angleterre par la ligne de ferry Caen-(Ouistreham Riva-Bella) - Portsmouth.
Elle se trouve à quelques kilomètres du littoral, des plages du Débarquement, des célèbres stations balnéaires de Cabourg et de Deauville entre autres, de la Suisse normande et du pays d'Auge.
Caen est située au centre-nord du Calvados au milieu de sa plaine, propice à la culture céréalière (plaine de Caen) ; elle a été fondée dans une vallée alluviale marécageuse à la confluence de l'Odon et de l'Orne, fleuve qui se jette plus au nord dans la mer de la Manche. L'agglomération caennaise se développe aujourd'hui sur le plateau. Son développement urbain est marqué par un fort étalement.
À l'ouest de la ville, s'étend le Bocage normand (Bessin et Bocage virois), à l'est le pays d'Auge, au sud sa plaine se prolonge jusqu'aux frontières de la Normandie avec les Pays de la Loire (campagne de Falaise).
Au nord, la mer de la Manche borde l'agglomération caennaise (côte de Nacre), faisant partie de la communauté urbaine Caen la Mer.
Le territoire communal couvre . Il culmine à au nord, le point le plus bas () se situant à l'est, à la sortie de l'Orne.
Communes limitrophes
Géologie
Sur le bâti ancien du Massif armoricain, la région du Bessin et de la Plaine de Caen se comportent .
La pierre blonde, dont les carrières, aujourd'hui fermées, s'étendent sous la ville de Caen, fut exploitée intensivement jusqu'au début du . Elle fut très utilisée par les ducs normands, notamment pour les grands bâtiments en Angleterre puis, plus tard, pour les premiers gratte-ciels et bâtisses de New York. Au , font la navette avec le port de Caen d'où partent par an. La concurrence du béton, ajoutée à l'exploitation de plus en plus difficile des galeries, a entraîné une cessation d'activité, la pierre de Saint-Maximin la remplaçant sur les bâtiments publics.
Sous l'impulsion de Jean-Marie Girault, la construction du Mémorial de Caen profite en 1986 d'une autorisation temporaire d'extraction. En , la carrière de Cintheaux, fermée à fin du , a été rouverte à la demande de la Ville de Caen pour fournir de la pierre de Caen aux grands chantiers de restauration alors entrepris.
Les anciennes carrières médiévales représentent un réseau de galeries souterraines de . Lors du débarquement de Normandie, les Caennais s'y réfugient entre juin et , jusqu'à à Mondeville, Fleury-sur-Orne, la Maladrerie (quartier de Caen) et Vaucelles. Pour surveiller ses souterrains, Caen est une des rares villes françaises à être dotée, comme Paris, d'un service des carrières.
Codes
Le code de la commune est « CN » dans la liste des quartiers d'immatriculation des navires en France.
Climat
Caen bénéficie d’un climat océanique, avec des saisons humides et tempérées.
Les températures caennaises ne sont jamais excessives du fait de la proximité avec la mer. Cette proximité maritime permet d'un côté d'adoucir les hivers rudes et de l'autre de rafraîchir les étés qui seraient chauds, grâce à la présence de la brise, vent marin qui rafraîchit les terres dès que la température sur ces dernières devient largement supérieure à celle de l'eau.
Contrairement aux idées reçues, il pleut moins à Caen qu’à Montélimar ou à Nice, mais les jours de précipitations y sont plus nombreux. Les mois d'hiver sont les plus arrosés.
Par ailleurs, la pluviosité varie en fonction de l'altitude et de la géographie. En effet, il pleut moins sur une région de plaine que dans une région bocagère ; ceci explique ainsi l'absence d'une grande pluviométrie à Caen étant donné que l'agglomération est construite sur la plaine (plaine de Caen). En outre, les régions côtières sont généralement moins arrosées qu'à l'intérieur du pays (relief moindre) et sont aussi plus ensoleillées.
Urbanisme
Typologie
Caen est une commune urbaine. Elle fait en effet partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee. Elle appartient à l'unité urbaine de Caen, une agglomération intra-départementale regroupant et en 2017, dont elle est ville-centre.
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Caen, dont elle est la commune-centre. Cette aire, qui regroupe , est catégorisée dans les aires de à moins de .
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (94,7 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (93,8 %).
La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
zones urbanisées (62,6 %),
zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (28 %),
prairies (4,2 %),
espaces verts artificialisés, non agricoles (4,1 %),
terres arables (0,8 %),
eaux continentales (0,3 %).
Composition urbaine
Caen est au centre d'une agglomération (unité urbaine) de vingt-et-une communes ( en 2014), mais son aire urbaine est beaucoup plus étendue ( totalisant ). Depuis 1975, la population dans la ville centre et de son agglomération a tendance à baisser, alors que parallèlement la population de l'aire urbaine de Caen est à la hausse, signe d'un fort mouvement de périurbanisation.
Ainsi selon les données 2016-2017, la population de l'unité urbaine de Caen ne représente que 47% de celle de l'aire urbaine de Caen. Ce chiffre est proche de celui constaté à Rennes (46%). Ce même ratio est de 70% pour Rouen et de 82% pour Le Havre.
Voies de communication et transports
Transports urbains
Les transports en commun de Caen sont constitués du réseau Twisto (anc. CTAC) comprenant, depuis 2017, une quarantaine de lignes de bus dont quatre « Lianes » (lignes à niveau élevé de service). Une navette centre-ville, gratuite, desservant les principaux équipements de la ville, fonctionne du lundi au samedi, entre et . De 2002 à 2017, la ville a compté deux lignes de tramway sur pneus (lignes A et B) utilisant la technologie TVR. Depuis , après de travaux, trois lignes de tramway classique circulent, dont une (La ligne T2) desservant la presqu’île de Caen en pleine mutation (la nouvelle bibliothèque Alexis-de-Tocqueville, le Cargö, l'ESAM, Dôme...).
De plus, la ville, qui possède une cinquantaine de kilomètres d'itinéraires cyclables, dispose, depuis le , d'un système de Vélos en libre-service. Celui-ci était géré de 2008 à 2018 par Clear Channel Communications avec un contrat de . Le service, V'eol, se composait de réparties tous les environ, et de , d'une conception proche des Vélib' parisiens, mais moins lourds ( au lieu des du matériel de Paris), avec possibilité de et 550 vélos. La ville ayant choisi de ne pas financer le service par la publicité, il lui revenait à . La première demi-heure d'utilisation était gratuite, moyennant l'utilisation d'une carte d'abonnement hebdomadaire ou annuelle. Depuis , ce service est devenu Vélolib géré par Twisto, composé de (Caen et agglomération), cinq véloparks et en libre service à partir de .
La ville est au croisement de plusieurs voies vertes et vélo-routes nationales et européennes (EV4, VéloFrancette). La Voie verte de Caen à Ouistreham permet d'accéder à Ouistreham et aux plages de la côte de Nacre à bicyclette.
Voies routières et autoroutières
L'agglomération de Caen est desservie par les routes et autoroutes suivantes :
l'autoroute vers Rouen et Paris,
l'autoroute vers Rennes et Nantes,
la route ou vers Évreux, à Bayeux et dans les autres villages déviés par la 2x2 voies, et dont le projet en autoroute vers Cherbourg-en-Cotentin est en cours,
la route (vers Falaise, Argentan et Alençon), dont le projet en autoroute vers Falaise est en cours,
la route , actuellement vers Flers, Laval et Angers,
la route , actuellement accompagnant la vers Rouen et la vers Rennes,
la route , actuellement vers Cabourg, Deauville et Honfleur,
la route , actuellement vers Bénouville,
l'autoroute pour la desserte de l'agglomération Est, vers Cagny et Bellengreville,
le boulevard périphérique nommé
Depuis 2008, le contournement sud de Caen facilite les échanges entre la (direction Falaise) et la vers Flers et Laval. À terme, ce contournement doit relier également la RN 158 et l'A13, ce qui soulagera le boulevard périphérique Sud.
Un deuxième projet, en vue cette fois-ci d'alléger le trafic sur le boulevard périphérique Nord, appelé Liaison Inter Quartier Nord (LIQN), connectera le boulevard Jean-Moulin (sortie ) à la (sortie , zone industrialo-portuaire).
À Caen, tout comme à Angers, la présence de grosses infrastructures routières à proximité immédiate du centre-ville favorise l'usage de la voiture, avec une part modale de 53-54 %. À Nancy par exemple, en revanche, où les grosses infrastructures routières sont repoussées loin du centre-ville, la part modale de la voiture tombe à 40 %.
Voies ferroviaires
Caen est le centre d'une vieille étoile ferrée la reliant à Paris (en ), Cherbourg-en-Cotentin (en ), Rouen (en ), Le Mans (en ), Tours (en ) et Rennes (en ) à partir de sa gare.
La gare de Caen voit transiter chaque année trois millions de voyageurs. Chaque jour, plusieurs dizaines de TER ou Intercités assurent des liaisons directes avec les gares de Lisieux, Évreux, Paris-Saint-Lazare, Cherbourg-en-Cotentin, Saint-Lô, Granville, Rennes, Rouen - Rive Droite, Alençon, Le Mans, Tours et Saint-Pierre-des-Corps. Un train qui part de Caen atteint Paris-Saint-Lazare en par un cadencement chaque heure depuis .
Cependant, la desserte de Caen par la grande vitesse est véritablement relancée depuis et le souhait annoncé de l'ancien Président de la République Nicolas Sarkozy de réaliser une ligne nouvelle Paris - Normandie. Cependant, ce projet est repoussé, mais des travaux sont prévus pour améliorer les conditions de transport, notamment avec la mise en place progressive de nouvelles rames début 2020.
La ligne Paris-Caen atteint un terminus provisoire établi à Mondeville en 1855. La gare de Caen est ouverte en 1857, mais n'est officiellement inaugurée qu'en 1858. Dès lors, plusieurs lignes se construisent : la ligne Paris-Caen est prolongée jusqu'à Cherbourg-en-Cotentin dès 1858, puis viendront les tours de la ligne Caen-Tours, du chemin de fer de la Suisse normande, etc. Ainsi naît l'étoile ferroviaire de Caen.
Bien que la notion d'étoile ferrée ne soit plus aussi vraie que dans les décennies passées, puisque certaines lignes ont été fermées et que par ailleurs les embranchements ferroviaires pour aller à Rennes, Rouen ou au Mans ne se situent pas dans la périphérie immédiate de Caen mais dans les gares un peu plus lointaines de Lison ou de Mézidon ; la ligne Paris-Caen-Cherbourg demeure la ligne Intercités la plus rentable de France pour la SNCF, avec un bénéfice de plus de d'euros par an.
La coopérative Railcoop caresse de nombreux projets qui pourraient concerner la ville de Caen : il s'agirait des relations Brest-Caen-Massy, Nantes-Caen-Lille et Caen-Toulouse.
Liaisons maritimes
Le port de Caen-Ouistreham permet de se rendre à Portsmouth (Angleterre) avec la compagnie Brittany Ferries, où Londres ne se trouve plus qu'à . Jusqu'à trois allers-retours sont assurés quotidiennement. Une traversée dure en journée, en nocturne.
Le port de Caen-Ouistreham est également un port de commerce, un port de pêche et un port de plaisance. Le port de commerce s'étend le long du canal de Caen à la mer entre les villes de Caen et de Ouistreham. Le port de plaisance de Caen se situe au bassin Saint-Pierre, dans le centre-ville. Le port de Caen-Ouistreham est le dixième port français.
Liaisons aériennes
L'aéroport de Caen-Carpiquet est, en nombre de passagers, le plus important aéroport de Normandie. Une ligne régulière vers Lyon est effectuée trois fois par jour en semaine et permet des correspondances vers l'ensemble de l'Europe. La compagnie à bas prix Volotea ainsi que Air France Hop assurent des liaisons régulières vers la Corse. De 2014 à 2020, une liaison régulière vers Londres Southend était assurée par Flybe quatre fois par semaine. L'été, sont proposés de nombreux vols charters et saisonniers vers de grandes villes françaises et européennes telles que Nice, Ajaccio, Prague, Ljubljana et bien d'autres.
Logements
Caen comptait en 2005. Sur les de 1999, 93,3 % étaient des résidences principales, 0,4 % des résidences secondaires, 0,9 % des résidences occasionnelles et 5,4 % des logements vacants.
Les logements individuels représentaient, en 1999, 19,9 % de l'ensemble des logements, les logements dans un immeuble locatif en représentaient donc 80,1 %.
Une très grande partie des logements caennais (54,9 %) ont été construits entre 1949 et 1974 ; 17,9 % avant 1949, et donc 21 % après 1974. Seulement 3,6 % des logements ont été achevés durant les années 1990, pourcentage bien inférieur à la moyenne régionale, la proportion moyenne de logements bas-normands achevés pendant la décennie 1990 étant de 9,5 %.
Les espaces verts
La ville de Caen offre d’espaces verts et de jardins publics :
la colline aux Oiseaux, vaste réalisation face au quartier du Chemin-Vert et à proximité du Mémorial pour la Paix, valorisation étonnante d’un ancien dépôt d’ordures ;
le petit jardin-musée dit jardin de la Luna Rossa, rue Damozanne ;
le Musée d'Initiation à la nature et l'esplanade Jean-Marie-Louvel à l'abbaye aux Hommes ;
la Vallée des Jardins,
la Venelle aux Champs,
le parc de la Fossette,
le jardin public Claude-Decaen,
les coteaux des Sablons,
le parc Saint-Paul,
le jardin de l’église du Sépulcre,
les pelouses du château,
les bords de l'Orne,
appartenant à la commune, il faut signaler la forêt de Grimbosq à une dizaine de kilomètres en direction de Thury-Harcourt.
Certains jardins sont des sites classés ou inscrits :
le parc Michel-d'Ornano (jardin de l’abbaye aux Dames), classé depuis 1932 ;
la Prairie, inscrite le avec les trois cours d'eau qui l’entourent ;
la plantation de peupliers en bordure de la D 212 vers Louvigny, classée le ;
les anciens cimetières (Quatre-Nations, Saint-Pierre, Saint-Jean, Saint-Nicolas et protestant), classés depuis 1939 (à l'exception du dernier) ;
le parc et les jardins de l'hôtel de la Préfecture, classés depuis 1937 mais fermés au public ;
le Jardin des plantes, classé depuis 1942 ;
les douves du château, classées depuis 1953.
La commune possède également des jardins familiaux. Ceux-ci représentent actuellement de terre destinés à être cultivés et à être fleuris, répartis dans les quartiers du Chemin-Vert, de la Guérinière, du Calvaire-Saint-Pierre, de Beaulieu, de la Prairie et de la Grâce de Dieu. Le premier jardin est celui de La Guérinière, créé vers 1950 (il était alors à l'époque sur la commune de Cormelles-le-Royal) ; le dernier a été ouvert à la Grâce de Dieu en 2001.
La ville de Caen a obtenu en 2021 le niveau « Quatre fleurs » au concours des villes et villages fleuris.
Quartiers de Caen
Quartiers IRIS repris par la ville de Caen :
La ville a été redécoupée en neuf secteurs dotés chacun d'un conseil de quartier.
Marges
Plusieurs espaces à Caen constituent des marges, à la fois sociales et géographiques. C'est le cas en particulier de la presqu'île, zone portuaire et industrielle qui concentre les populations en situation de précarité financière et légale : migrants, personnes sans domicile fixe... C'est également un lieu majeur de prostitution. Les prostituées sont majoritairement des jeunes femmes d'origine étrangère (Afrique subsaharienne et Europe de l'Est), souvent en situation irrégulière, et prises dans des réseaux. Elles opèrent dans des camionnettes et changent d'endroit à mesure qu'avance l'urbanisation de la zone : dans les années 2000, la prostitution se concentrait autour de la gare SNCF et sur la rive droite des quais de l'Orne. Ces quelque 200 à se retrouvent ainsi de plus en plus reléguées géographiquement. Elles subissent fréquemment des violences. La pandémie de covid-19 renforce leur précarité.
Toponymie
Attestations anciennes
On possède un grand nombre d'attestations anciennes du nom sous diverses formes :
Cadon en 1021-1025.
Cathim en 1026 (charte de Richard III de Normandie à propos du douaire de son épouse, Adèle de France).
Cadomo ou Cadumo en 1032-1035.
Cadun en 1035–1037
Cadomi en 1040-1066
Cadomo en 1063-1069
Cadomum en 1066
Cadum, Cathum aux (chronique saxonne).
Cathum au (Florence de Worcester).
Cahom au (Henri de Huntingdon).
Cahem (chronique de Robert, abbé du Mont-Saint-Michel).
Kaem, Cahem, Caem, Chaem, Caam, Caan (Wace).
Variantes : Came, Cane, Kan, Kame, Cam, Cathem, Catheim.
Vers le , on n'utilise plus que Cadomus (forme latinisée) ou Caën.
Étymologie
On dispose de peu de sources sur la fondation de la ville de Caen et l’origine de son nom. Les hypothèses anciennes sur la question ont été multiples et la plupart du temps farfelues. Par exemple, celle qui considère que « Caen » puisse être une altération du saxon, sans doute *Gatehēm « maison de la barrière », si l'on reconstitue un étymon plausible, en partant du fait historique que Caen aurait été un lieu de péage. Or, il s'agit d'un point de vue qui ne relève pas de l'analyse toponymique.
Seules les attestations anciennes permettent d'étudier un toponyme et d'organiser un corpus cohérent, c'est-à-dire conforme à l'évolution phonétique connue des langues d'oïl, à savoir pour Caen : Cadomo > Cadon pour *Cadom (chute de la voyelle finale -o) > Cathum pour *Cathom (lénition [d] en [ð] à l'intervocalique) > Cathem > Cahem (amuïssement de [ð] et passage de [o] à [ə]). Cette évolution est comparable à celle de Rouen, mentionné à une époque ancienne comme Ratomagos, Rotomagus, puis Rodomo > Rothom > Rothem > Rohem. D'autres Ruan, Rouans, etc. offrent des formes comparables ou encore Condom issu de Condatomagus avec traitement occitan des consonnes [d] [t].
Un élément -magus est identifié avec certitude dans les exemples précédents, il représente le celtique (gaulois) magos > magus « champ, marché » (cf. vieil irlandais mag « plaine »). Il est vraisemblable qu'on le retrouve aussi dans Caen étant donné la similarité des formes postérieures de Caen et de ces exemples. En revanche, le premier élément de Caen est radicalement différent. Il s'explique probablement aussi par le gaulois. La plupart des toponymistes proposent catu- « bataille, combat » attesté, entre autres, dans le nom du peuple gaulois des Caturiges. Le vieux celtique catu- a évolué en celtique insulaire comme en ancien français (lénition de [t] en [d]), d'où le gallois cad « combat, troupe », le breton kad, l'irlandais cath « combat » et cad- en ancien français, d'où les formes Cadon, Cadomo.
La signification globale du toponyme Catumagos est donc « champ de combat », c'est-à-dire peut-être « terrain d'exercice au combat », ou « champ de bataille ».
Homonymie avec Cahan (Orne) et Cahon (Somme).
Histoire
De la Préhistoire au Haut Moyen Âge
Il existait sur l'actuel site de la ville de Caen des petits noyaux d'habitats préhistoriques dispersés sur les bords de l'Odon et sur les hauteurs.
Au début de l'âge du Fer, des constructions s'implantent dans le secteur de Beaulieu.
Du , une bourgade gallo-romaine, Catumagus, ayant elle-même succédé à une bourgade gauloise nommée Catumagos (en celtique : champ du combat), s'est développé à l'emplacement de l’actuelle abbaye aux Hommes à proximité d'une voie romaine reliant Augustodurum (Bayeux) à Noviomagus (Lisieux). Ce bourg n'était qu'un vicus sans fonctions politiques ou administratives, ce rôle étant attribué à Aregenua, capitale des Viducasses située à une quinzaine de kilomètres au sud de Caen. Sa vocation était essentiellement artisanale. Le bourg connait de profonds changements au . À partir de 275, les invasions barbares mettent fin à la prospérité antérieure et désorganisent les réseaux commerciaux. On constate que le bourg artisanal se tourne progressivement vers les activités agricoles. À la même époque, la transgression marine dunkerquienne provoque une montée progressive des eaux, qui a pour conséquence une multiplication des inondations. À la fin du , les bâtiments sont laissés au marécage qui progresse et les habitants se déplacent vers le coteau légèrement plus au nord.
Aregenua perd de son importance et l'actuel territoire de Caen passe sous l'influence dAugustodurum. Au , des missionnaires venus de Bayeux, notamment saint Regnobert de Bayeux, fondent des oratoires, entourés de leur cimetière, le long de l'ancienne voie romaine au centre de petits villages isolés dans la vallée de l'Orne et de l'Odon. Les invasions normandes viennent interrompre cet essor pré-urbain.
Caen sous les ducs de Normandie
Au , un nouvel essor urbain accompagne le grand redémarrage du duché de Normandie. Les paroisses Saint-Étienne, Saint-Sauveur, Saint-Georges, Saint-Gilles et probablement Saint-Michel-de-Vaucelles sont fondées à cette époque. Le bourg de Caen (burgus Cadomus) est attesté depuis le règne du duc (996-1026). Une ville, constituée de plusieurs noyaux, commence à se structurer sur l'axe reliant Saint-Pierre à Saint-Martin en passant par Saint-Sauveur. Au début du , le premier texte se référant à Caen, la charte de l’abbaye de Fécamp, la décrit ainsi .
Ce mouvement urbain est confirmé et accru au par la politique de Guillaume et de son épouse Mathilde de Flandre. En 1047, après sa victoire à la bataille du Val-ès-Dunes, le duc de Normandie organise le concile de la Trêve de Dieu sur la rive droite de l'Orne vers Vaucelles et fait construire en 1061 la chapelle Sainte-Paix, alors sur le territoire de Mondeville, pour recueillir des reliques de saints amenées pour cette occasion. Le couple ducal fonde également deux grandes abbayes à l'est et à l'ouest du tissu urbain existant dans lesquelles ils se feront inhumer, en 1083 dans l'abbaye aux Dames pour Mathilde de Flandre et, en 1087 dans l'abbaye aux Hommes pour Guillaume le Conquérant. Surtout, il fait édifier vers 1058/1060 une vaste forteresse, qui n'est encore qu'un vaste camp clos de murs, entre ses deux abbayes, au sommet de l'éperon calcaire dominant la vallée de l'Orne, dans lequel le duc et sa cour résideront régulièrement, et dote le bourg en plein développement d'une enceinte urbaine englobant le noyau central de l’agglomération naissante entre Saint-Étienne-le-Vieux et Saint-Pierre (Bourg-le-Duc).
D'un gros bourg de constitution anarchique, Caen devient une ville majeure et la seconde capitale de la Normandie, au détriment de Bayeux, pourtant ville épiscopale, qui voit sa prééminence rapidement remise en cause. Le choix de Guillaume est guidé par sa volonté d'une capitale positionnée au centre du duché, et surtout il vise à imposer son pouvoir dans cette partie orientale de la Normandie, terres indociles dont était issue les conjurés de 1046. Ainsi, c'est dans la cité développée par leur père que Guillaume le Roux, roi d'Angleterre, et son frère aîné, Robert Courteheuse, duc de Normandie, signent en 1091 le traité de Caen censé régler les querelles de succession. La ville poursuit son développement sous Robert Courteheuse qui fait creuser un canal entre l'Orne et l'Odon formant ainsi l'île Saint-Jean ; ce bras d'eau, appelé canal Robert, a pour effet d'assainir ce terrain marécageux, d'offrir une protection face aux agressions extérieures et d'ouvrir un bief permettant l'érection de moulins.
En 1106, alors que le duché de Robert Courteheuse est envahi par son frère qui s'est emparé, en 1100, du royaume d'Angleterre Henri Beauclerc, la ville tombe entre les mains de ce dernier. Henri fait aménager le château en construisant un donjon et une nouvelle salle d'apparat (actuelle salle de l'Échiquier). Selon le chroniqueur Robert de Torigni, c'est en 1123, que Henri Beauclerc . C'est lui également qui établit l'Échiquier de Normandie alors que sa chambre des comptes siégeait dans un bâtiment, aujourd'hui disparu, rue Saint-Jean, et sa chambre de justice dans la grande salle romane, et fait clore de canaux et de murs le nouveau faubourg de la ville, l'île Saint-Jean.
En 1203, Jean sans Terre affranchit la commune de Caen qui peut alors se doter d’un beffroi, d’une cloche, d’un sceau et d’un hôtel de ville, bâti sur le pont Saint-Pierre. Au cours de l’incorporation du duché à la France par le roi Philippe II Auguste, Caen tombe le , avant Rouen. Le roi de France maintient les droits municipaux et remanie profondément les défenses du château, avec notamment la construction de la chemise du donjon.
Guerre de Cent Ans
lors de sa chevauchée qu'il mènera à travers la Normandie, le Vexin, le Beauvaisis, le Vimeu, le Ponthieu, le Boulonnais et le Calaisis, après avoir débarqué le à Saint-Vaast-la-Hougue dans la baie de Morsalines, est le aux portes de la ville dont les fortifications sont médiocres et, comble de malchance, les eaux de l'Orne et de l'Odon sont si basses qu'elles peuvent être franchies à gué. Le capitaine de la place Robert de Warignies s'enferme dans la citadelle alors que Raoul de Brienne, connétable de France, avec ses chevaliers se rendent au comte de Kent, Thomas de Hollande. La ville est pillée et brûlée pendant trois jours. Pressé de gagner la Picardie n'assiège pas le château, et peu après son départ la garnison française reprend la ville. Dans les années qui suivirent, tirant la leçon, la ville et ses deux abbayes s'enferment dans de solides remparts. Ils permettront de détourner les chevauchées d'Henri de Lancastre et de Charles le Mauvais, malgré quelques faiblesse dont la division en trois bourgs : Bourg-le-Roi, bien fortifié, l'île Saint-Jean, médiocrement, et l'Île-aux-Prés (place de la République) pas du tout et la présence aux deux extrémités du bourg des deux abbayes qui peuvent servir de retranchement dans le cas où elles seraient prises. En 1370, on installe une plate-forme maçonnée à la place de la charpente d'origine. C'est de Caen que Bertrand du Guesclin, connétable de France, qui a fait de la ville son quartier général, part, en 1373, reconquérir le pays, Normandie, Guyenne, Saintonge et Poitou. Sa statue, par Arthur Le Duc, orne la place Saint-Martin.
Durant l'été 1417, la ville après avoir été isolée, est de nouveau assiégée et oppose pendant dix-sept jours une résistance héroïque face à qui a débarqué le à l'embouchure de la Touques avec une armée forte de , alors que Caen dispose seulement d'une centaine d'arbalétriers à cheval, vingt-deux dizainiers et leur demi-millier de fantassins, la milice bourgeoise et la garnison du château aux ordres du sire de Montenay comprenant cent hommes d'armes et un corps d'archer génois.
L’envahisseur anglais massacre , pille et traite les survivants en rebelles à « leur » roi. La région de Caen sera le lieu d’une très vive résistance à l’occupant anglais qui y procédera à un grand nombre d’exécutions de résistants entre 1418 et 1450.
La fondation, en 1432, de l’université de Caen fait partie des mesures de Jean de Lancastre, duc de Bedford, régent de Normandie, afin de tenter de se concilier la population caennaise. La fin de l’année 1434 voit un soulèvement commandé par Jean de Chantepie. Après la bataille de Formigny, Dunois avec une partie de l'armée française met le siège devant la ville le . vient en personne à l'abbaye d'Ardenne commander les opérations. Le , le duc de Somerset, Edmond Beaufort, capitaine du château, et Richard Harrington, grand bailli de Caen, remettent la forteresse à Dunois avec la somme de d'or, pour les frais de siège et embarquent à Ouistreham.
Le fait son entrée solennelle dans la ville, escorté de René d'Anjou, roi de Sicile, du connétable de Richemont , des comtes de Clermont et de Dunois. La Normandie redevenue française, récompensera la ville de sa « fidélité et loyauté » en confirmant tous ses privilèges et libertés en 1458 (confirmation de la Charte aux Normands).
Après avoir réuni, à Tours, les représentants des villes marchandes du royaume le , autorise, en novembre, un établissement des foires à Caen, par ses lettres patentes. L'objectif étant de favoriser la croissance du commerce en Normandie et de ralentir la fuite de devises, liée notamment à la puissance des foires de Bruges et d'Anvers.
Les protestants, prennent le contrôle de la ville en , leur iconoclasme s'en prend, entre autres, au tombeau de Guillaume le Conquérant et de la reine Mathilde. Le service catholique est suspendu. , chef des huguenots de Normandie, après s’être enfui de Rouen et avoir rassemblé des nouvelle troupes au Havre s'empare de la ville. Arrivé à Caen en , le chef du parti huguenot, l'amiral de Coligny, ordonne, avant son départ le , la démolition, « afin d'avoir le profit qui se tireroit des plombs ont elle étoit couverte », de l'abbaye aux Hommes dont le chartrier est brûlé. En 1584, la peste fait à Caen. Le Parlement de Normandie et la Cour des Aides et la Chambre des Comptes sont déplacés à Caen de à à la suite du soulèvement de Rouen contre le roi ; les parlementaires fidèles au roi se rendant à Caen.
En 1619, la peste s'installe à nouveau à Caen.
La Révolte des va-nu-pieds amorcée à Caen le fut menée par un certain Bras-Nus se donnant le grade de colonel de l’armée souffrante ; il finit roué. Prudemment restée à l’écart des troubles de la Fronde, Caen va voir la création de l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Caen et de la première Académie de Physique de France qui lui acquerra une réputation de capitale des beaux esprits et le surnom d'« Athènes normande ».
Au , la croissance démographique et l'essor économique que connait la ville sous le règne personnel de obligent la ville à lancer de grandes opérations d’urbanisme afin de régler les problèmes posés par la congestion de la circulation et la pression démographique. Entre 1629 et 1635, la ville fait détruire les maisons qui se trouvaient entre le carrefour Saint-Pierre et le Châtelet et déplacer la partie du cimetière de l’église Saint-Pierre qui se trouvait derrière ces maisons. La place Saint-Pierre est ainsi formée dans le deuxième quart du . La ville, trop à l’étroit dans ses murailles, finit par repousser ces frontières en investissant les Petits près. Entre 1609 et 1603, la ville fait abattre des maisons pour transformer en rue une simple venelle servant à conduire les chevaux à l’abreuvoir sur le Grand Odon et, en 1626, un pont sur l’Odon est construit au bout de la rue des Jésuites (actuelle rue Saint-Laurent). En 1635-1637, la ville lance une importante opération d’urbanisme consistant à aménager une grande place carrée entourée de maisons construites en pierre de taille sur un alignement déterminé. Cette place royale (actuelle place de la République) est terminée par l’érection du séminaire des Eudistes et de son église dédiée aux Très Saints Cœurs de Jésus et Marie entre 1664 et 1703. Non loin de la place Royale, les Jésuites, installés au collège du Mont en 1609, se font ériger l’église Sainte-Catherine-des-Arts (actuelle église Notre-Dame-de-la-Gloriette) entre 1684 et 1689. Des promenades publiques arborées sont aménagées dans la Prairie le long de l’Orne et du canal Robert ; le cours-la-Reine (actuel cours Général-de-Gaulle) est planté en 1676 et le cours de l’Orne (actuel cours Kœnig) en 1691.
Pour préserver l'orthodoxie catholique et stimuler la foi, les ordres de la Contre-Réforme, soutenus par les autorités royales, multiplient les fondations d’églises, de couvents et de monastères destinés à accueillir les formes rajeunies de la piété. De nombreuses congrégations s’installent donc à Caen : Jésuites, Carmélites, Ursulines, Visitation. Jean Eudes fonde à Caen la congrégation de Jésus et Marie (Eudistes) et l'ordre de Notre-Dame de Charité. La révocation de l’Édit de Nantes s'accompagnent de nombreuses persécutions : destruction du temple, internement aux Nouveaux et Nouvelles Catholiques… Ces représailles forcèrent de nombreux Caennais protestants refusant d'abjurer, riches marchands et industriels pour la plupart, à l'exil. L’émigration atteignit les proportions d’un véritable dépeuplement et le commerce de la province en fut ruiné. Un rapport de l’intendant Foucauld adressé au ministre Pontchartrain qui voulait établir une juridiction consulaire à Caen, affirme l’impossibilité de recruter un semblable tribunal en cette ville : « La plupart des marchands de Caen, étant « religionnaires », ont quitté le royaume ; ceux qui y sont restés sont passés à Paris ou à Rouen, et le commerce est à présent « peu de chose à Caen. » L'absolutisme louis-quatorzien mit également fin aux franchises municipales dont jouissait Caen en supprimant les élections municipales et en transformant les offices d’échevin des nobles, des bourgeois et des marchands en charges vénales.
Caen vit, en 1713, 1715 et 1725, des émeutes liées à la cherté du pain.
Le , se produit un des plus violents séismes qu'ait connu la Normandie. L'intensité à l'épicentre situé dans la région de Caen est estimé à VII sur l'échelle MSK. Toutes les maisons de la ville ont été agitées, de nombreux dégâts sont signalés.
À la Révolution, le procureur-syndic Georges Bayeux et le commandant de la place Henri de Belzunce furent massacrés par la foule. En 1793, la section caennaise des Jacobins de Caen rompit ses attaches avec ceux de Paris. Nombre de Girondins cherchant refuge à Caen lors de leur chute, celle-ci devint le centre des insurrections fédéralistes auxquelles se joignit la société caennaise des Carabots. C'est le faible recrutement des armées fédéralistes qui incita Charlotte Corday à quitter Caen le pour aller assassiner Marat à Paris.
Révolution et Empire
Le , l’armée de la Convention entre à Caen, signant la fin de l’insurrection fédéraliste.
Le , des émeutes débutent à la halle aux grains et au moulin Montaigu. Les émeutiers protestent contre la disette qui sévit depuis 1811. Le préfet Mechin et le maire Lentaigne de Logivière sont pris à partie. L'ordre est rétabli le soir même. Plusieurs personnes sont arrêtées dans les jours suivants. Le , arrivent en renfort dans la ville. Le , sont jugées, quatre hommes et quatre femmes sont condamnés à mort. Ils sont exécutés le . Les autres personnes sont condamnées à des travaux forcés ou à de la prison.
Le voit notamment l'inauguration du canal de Caen à la mer, immédiatement suivie de celle de la gare ferroviaire (1857-58). La ville est alors un centre intellectuel important de la Normandie, avec notamment la fondation, par Arcisse de Caumont, de diverses sociétés savantes (Congrès scientifique, Société française pour la conservation des monuments, en 1834, Association normande pour la vulgarisation des sciences; Caumont participe aussi aux travaux de la Société des antiquaires de Normandie). La ville sort de ses limites historiques et s'étend sur les pentes au-dessus de la vieille ville (quartier bourgeois autour de la gare Saint-Martin, ouverte en 1884) ou quartier plus populaire au-dessus de Vaucelles.
Chronologie
Les dates marquantes sont :
: Charles X fait un passage à Caen et fait libérer les personnes emprisonnées depuis 1812 ;
1837 : début des travaux du canal de Caen à la mer ;
1857 :
: inauguration du premier système de distribution d'eau ;
: inauguration du canal de Caen à la mer ;
: inauguration de la gare de Caen par le couple impérial ;
: inauguration des bains et lavoirs.
Démographie
La croissance démographique s'amenuise. On recense en 1806, en 1856 et en 1906. Régulièrement, l'évolution est même légèrement négative :
entre 1851 et 1856 (– )
entre 1861 et 1876 (– )
entre 1891 et 1906 (– )
La croissance reprend à partir de 1906. En 1936, les Caennais étaient .
Caen au
1900 à 1940
Caen durant la Seconde Guerre mondiale
Caen perd environ 68 % de son volume bâti durant la Seconde Guerre mondiale car elle s'est trouvée sur une ligne de front très disputée lors du débarquement en Normandie le (Jour J). Les bombardements anglo-américains du au font près de parmi les habitants de la ville. Elle est libérée par les forces canadiennes qui ont combattu pendant un mois les troupes SS. Quelques-uns de ses principaux monuments ont néanmoins été sauvegardés.
La reconstruction de Caen a officiellement duré de 1947 à 1963 avec de larges avenues rectilignes bordées par des immeubles de pierre de Caen d'environ cinq étages, ce qui confère une certaine unité architecturale à plusieurs parties de la ville. De nombreux immeubles qui avaient un toit plat ont été chapeautés d'un toit à pentes traditionnel. La ville, profondément meurtrie par la guerre, a été décorée de l'ordre national de la Légion d'honneur en 1948.
1945 à 2000
En réparation des dommages de guerre, et comme le monastère des Bénédictines avait été en grande partie détruit en 1944 pendant la bataille de Caen, il a été confié à l'architecte Jean Zunz de le reconstruire à la Folie-Couvrechef, qui est maintenant intégrée à l'agglomération. Il a confié la verrière de la Création du Monde à l'artiste Sergio de Castro en 1956. La réalisation durera trois ans.
En 1963 est inauguré le parc des expositions, symbolisant ainsi la fin de la reconstruction de Caen. En 1968 Caen est touchée de plein fouet par trois événements : les grèves ouvrières et la nuit d'émeute du 26 et : les mois de mai et juin dans le cadre des événements de et enfin l'affaire du Théâtre-Maison de la Culture (TMC) au mois de décembre. Cette année, la métropole normande est au cœur de la contestation très actives dans le domaine de l'art.
Politique et administration
Dans le cadre de la réforme territoriale de 2014, qui a vu la fusion des régions de Haute-Normandie et de Basse-Normandie, Caen a obtenu le siège du conseil régional de Normandie, tandis que Rouen conserve la préfecture de Région. Elle est également le siège de certains services régionaux de l'État (Rouen étant toutefois le siège de la majorité des directions régionales de l'État) : la DRAC, la DRAAF, l'ARS, le rectorat d'académie et l'INSEE de Normandie sont à Caen.
Évolutions du territoire communal
En 1951, le territoire de la Guérinière, dépendant de la commune de Cormelles-le-Royal, fut officiellement rattaché à Caen.
Un arrêté préfectoral du rattache la commune de Venoix ( en 1946) à Caen ().
Les limites communales actuelles sont définitivement fixées dans les années 1960–1970 :
le , Caen reçoit un secteur de de Fleury-sur-Orne ;
le , le secteur du monastère de Notre-Dame-de-la-Charité passe de la commune Cormelles-le-Royal à celle de Caen ;
le , les communes de Caen et d'Hérouville-Saint-Clair s'échangent des parcelles.
Rattachements administratifs et électoraux
Caen est le chef-lieu du Calvados et de l'arrondissement de Caen.
La ville est partagée entre la et la du Calvados, couramment appelées « circonscription de Caen-Ouest » pour la première et « circonscription de Caen-Est » pour la seconde.
Caen était historiquement divisée en neuf cantons dont elle était le chef-lieu, mais donnait son nom à dix cantons :
le , formé d’une partie de Caen et de la commune de Bretteville-sur-Odon ( en 2009, dont sur la seule commune de Caen) ;
le canton, formé d’une partie de Caen et des communes d’Authie, Carpiquet, Saint-Contest et Saint-Germain-la-Blanche-Herbe ( en 2009, dont sur la seule commune de Caen) ;
le canton, formé d’une partie de Caen ( en 2009) ;
le canton, formé d’une partie de Caen et de la commune d’Épron ( en 2009, dont sur la seule commune de Caen) ;
le canton, relatif à Hérouville-Saint-Clair et ne comprenait aucune partie de Caen ;
le canton (aussi appelé Caen-Hérouville), formé d'une partie de Caen et d'une partie d'Hérouville-Saint-Clair ( en 2009, dont sur la seule commune de Caen) ;
le canton, formé d’une partie de Caen et de la commune de Mondeville ( en 2009, dont sur la seule commune de Caen) ;
le canton, formé d’une partie de Caen et des communes de Fleury-sur-Orne et Louvigny ( en 2009, dont sur la seule commune de Caen) ;
le canton, formé d’une partie de Caen ( en 2009) ;
le canton, formé d’une partie de Caen et des communes de Cormelles-le-Royal et Ifs ( en 2009, dont sur la seule commune de Caen).
Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, la commune est désormais le bureau centralisateur des nouveaux cantons de Caen-1, Caen-2, Caen-3, Caen-4 et Caen-5.
Intercommunalité
En 1990, l’agglomération de Caen s’est organisée en district, transformé en 2002 en une communauté d'agglomération (Grand Caen, renommée Caen la Mer en 2004), regroupant depuis 2013 trente-cinq communes et .
Le , elle est remplacée par une communauté urbaine d'un peu plus regroupant la communauté d'agglomération ( en 2013) et les communautés de communes Entre Thue et Mue ( en 2012) et Plaine Sud de Caen ( en 2012). Selon l'État, ce périmètre doit être considéré comme une étape et la communauté de communes Cœur de Nacre pourrait rejoindre par la suite Caen la Mer. La communauté de communes Vallées de l'Orne et de l'Odon, formée par la fusion des communautés de communes Évrecy-Orne-Odon et Vallée de l'Orne, pourrait également être incorporée à cet ensemble.
Caen est également siège du Pays de Caen, dont elle est membre depuis 2006.
Tendances politiques et résultats
Si l'agglomération est plutôt ancrée à gauche, Caen est traditionnellement une ville centriste. « À droite depuis Guillaume le Conquérant » selon le mot de Louis Mexandeau, l'électorat caennais met au pouvoir une coalition républicaine au lendemain de la Première Guerre mondiale, réunissant sous la direction d'Armand Marie, les anciens adversaires que sont le républicain de gauche René Perrotte, et le nationaliste de droite Jules Séjourné. Dès lors, Caen n'est plus dirigé que par des maires classés à droite de l'échiquier politique. Selon le journaliste Gilbert Rochu, pour les Caennais, .
Après les mandats de l'indépendant Yves Guillou et du républicain-populaire Jean-Marie Louvel, l'affrontement droite/gauche s'est personnalisé pendant trente ans dans le duel permanent entre le maire giscardien Jean-Marie Girault et le mitterrandien Louis Mexandeau, ministre des PTT. Lors des élections nationales, la ville privilégie le candidat socialiste (second tour de 1981 : François Mitterrand 52,59 % ; second tour de 1988 : François Mitterrand : 55,48 % ; second tour de 1995 : Lionel Jospin, 50,53 %), alors qu'aux municipales, Louis Mexandeau, handicapé par une gauche calvadosienne couramment divisée, ne parvient jamais à battre Jean-Marie Girault. L'héritage de ce dernier est disputé en 2001, entre la RPR Brigitte Le Brethon et l'UDF Luc Duncombe, la première menant finalement la liste de droite et étant élue sur le bilan de l'administration Girault. Mais cette opposition jamais éteinte amène les deux protagonistes à se présenter en 2008, au bénéfice du président de région socialiste Philippe Duron, qui emporte la mairie après avoir été élu député en 2007.
Lors du deuxième tour de l'élection municipale de mars 2014, la liste menée par Joël Bruneau obtient 57,03 % des suffrages et quarante-trois sièges, contre 42,96 % et douze sièges pour la liste du maire sortant Philippe Duron. Joël Bruneau est élu maire le .
Lors des élections municipales de 2020, la liste menée par Joël Bruneau obtient 50.79 % des suffrages au premier tour (). Joël Bruneau est réélu maire de Caen lors du conseil municipal du , le délai étant dû à la pandémie de COVID 19.
Récapitulatif de résultats électoraux récents
Liste des maires
Politique de développement durable
La commune a engagé une politique de développement durable en lançant une démarche d'Agenda 21 en 2009.
Internet
Deux arobases sur http://www.villes-internet.net. Wi-Fi en libre-service dans certaines zones.
Jumelages
La ville de Caen est jumelée avec les villes de :
,
,
,
,
(signature d'une Charte de Jumelage-coopération),
Ohrid (Macédoine du Nord) depuis le ,
Reșița (Roumanie) depuis le ,
,
Anzio (Italie) prévu en 2019 entre musées, sans suite connue
Population et société
Démographie
Caen est la commune de France métropolitaine la plus peuplée et la troisième commune de Normandie après Le Havre et Rouen ainsi que la troisième agglomération. Son unité urbaine compte , tandis que la communauté urbaine Caen la Mer totalise . L'aire d'attraction caennaise affiche enfin , c'est donc la aire d'attraction française, après celle de Saint-Étienne et avant celle d'Orléans.
Caen est aussi la première ville du Calvados, son aire d'attraction concentre 67,6 % de la population départementale.
Les recensements menés par l'Insee montrent également que la population caennaise compte et au . La part des hommes représente 45 % de la population caennaise, celle des femmes 55 %. En ce qui concerne l'état matrimonial des Caennais, l'étude indique que 51 % de la population est célibataire, 33 % marié(e), 8 % divorcé(e) et 8 % veuf ou veuve. Le nombre moyen de personnes par ménage est de 1,8.
Par ailleurs, vivent dans un quartier prioritaire en 2018, ce qui ramène une proportion de 15 %.
Aujourd'hui, la plupart des communes de la communauté urbaine Caen la Mer, ainsi que celles de l'aire d'attraction et même celles du Pays de Caen connaissent une poussée démographique remarquable. Le logement moins cher, le cadre de vie et la campagne calme et paisible se conjuguent aux avantages d'une ville que peut présenter celle de Caen et qui restent très accessibles grâce aux infrastructures dont elle dispose. Toutefois la ville de Caen elle-même, après avoir continuellement perdu des habitants d'année en année depuis 1999, a récemment renoué avec une croissance démographique de plus en plus soutenue.
Pyramide des âges
La population de la commune est relativement jeune.
En 2020, le taux de personnes d'un âge inférieur à s'élève à 45,3 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (34,8 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à est de 23,2 % la même année, alors qu'il est de 28,6 % au niveau départemental.
En 2020, la commune comptait pour , soit un taux de 53,27 % de femmes, supérieur au taux départemental (51,93 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Cultes
Culte catholique
Caen se situe aujourd'hui dans le diocèse de Bayeux et Lisieux, compris dans la province ecclésiastique de Normandie. Caen ne fut jamais siège d'évêché mais faisait partie de l'ancien diocèse de Bayeux. Elle concentre toutefois de facto l'essentiel des services du diocèse, Bayeux ayant surtout gardé le rôle symbolique de résidence de l'évêque en sa cathédrale, ce qui fait d'elle officiellement le siège du diocèse.
Le doyenné de l'agglomération caennaise comprend 8 paroisses, dont certaines desservent un quartier de Caen ou comprennent une église située sur le territoire de la ville de Caen.
À cela s'ajoutent les chapelles des couvents et monastères de la ville, dont celle de l'Oasis où est célébrée la messe, le dimanche, sous la forme extraordinaire.
Culte protestant
L'Église réformée dispose d'un temple depuis le . Construit en 1611, il fut détruit en 1685. Le deuxième temple, aménagé au dans les dépendances de l'ancien monastère des Bénédictines, rue de Geôle, a été détruit dans les bombardements de 1944. Le temple protestant de Caen actuel a été construit en 1959 au 19, rue Mélingue. La paroisse de Caen fait partie du secteur Caen-Côte de Nacre du consistoire de Basse-Normandie de l'Église protestante unie de France.
Le culte anglican est célébré dans la Chapelle de la Miséricorde, ancienne chapelle des Cordeliers, puis des Bénédictines. Les anglicans disposent également d'une aumônerie au de la rue du Chemin-Vert.
Le culte évangélique est célébré dans plusieurs églises disséminées dans la ville. Enfin, il existe une église adventiste du septième jour dans le bas de Venoix. Une église évangélique baptiste célébrant deux cultes le dimanche se trouve dans la rue Jean-Mermoz dans la partie sud de la ville.
Culte musulman
Comme pour l'ensemble des territoires urbains métropolitains, la ville de Caen connaît une certaine présence de la communauté musulmane, conséquence de l'immigration ayant suivi la Seconde Guerre mondiale. Ils disposent de trois salles de prière à la Guérinière. La première mosquée de Caen intra-muros a ouvert en 2019 dans le quartier de la Guérinière. Une mosquée est également ouverte, depuis 2011, à Hérouville-Saint-Clair, dans la banlieue caennaise, et est à ce jour la plus grande du Calvados.
Culte juif
La communauté juive est implantée depuis le Moyen Âge à Caen dans le quartier Saint-Julien. La rue aux Juifs témoigne encore aujourd'hui de cette longue histoire. En 1966, les fonds levés par les donateurs locaux et par l'American Jewish Joint Distribution Committee permettent de construire une nouvelle synagogue au 46 de l'avenue de la Libération nouvellement percée sur les ruines du quartier du Vaugueux. Aujourd'hui, la communauté est composée d'environ .
Culture et spectacle
Caen est parfois considérée comme la ville de la culture en Normandie. C'est en effet l'une des agglomérations françaises qui concentre le plus d'équipements culturels rapporté au nombre d'habitants (plusieurs salles de théâtre, deux salles de cinéma d'art et d'essai, trois salles de musiques actuelles, un zénith, un conservatoire de région, un musée des Beaux-Arts, la seule bibliothèque à vocation régionale de Normandie…). La ville de Caen souhaite par ailleurs constituer un pôle culturel d’intérêt régional à l'ouest du centre-ville :
Centre chorégraphique national de Caen Normandie, dans la Halle aux Granges,
Conservatoire à rayonnement régional de Caen, rue de Carel
Artothèque de Caen dans le Palais ducal de l'abbaye aux Hommes à partir de 2013-2014,
Fonds régional d'art contemporain de Normandie-Caen dans le quartier Lorge, début 2019.
Ciné-club de Caen
Spectacle vivant
Le théâtre de Caen, inauguré en 1838, a été détruit en 1944. Un nouveau bâtiment a été reconstruit pratiquement au même emplacement. Les Arts Florissants y furent en résidence jusqu'en 2015. Une académie, le Jardin des Voix, y avait été mise en place par William Christie ; elle a pour but de former et d'offrir une exposition au public à des jeunes chanteurs et chanteuses baroques. Aujourd'hui le théâtre accueille en résidence le jeune ensemble Correspondances, et possède le label Scène d'Art lyrique.
La Comédie de Caen, centre dramatique national de Normandie, regroupe trois lieux : le théâtre d'Hérouville, le théâtre rue des Cordes à Caen et la Halle aux Granges également à Caen.
L'Orchestre de Caen, composé principalement des professeurs du conservatoire a donné son premier concert le . Formant un seul établissement avec le conservatoire à rayonnement régional de Caen, il organise chaque année une cinquantaine de concerts incluant les festivals Aspects des Musiques d'Aujourd'hui et le Festival International d'Orgue de Caen. Il mène des actions dynamiques et originales en direction des publics empêchés : les Mini-concerts et un cycle de découverte de l'Orchestre destiné aux enfants des écoles élémentaires. Nicolas Simon est depuis le chef principal de l'orchestre, succédant à Vahan Mardirossian qui occupait ce rôle depuis 2010.
La ville dispose aussi de plusieurs théâtres occupés par des compagnies indépendantes, la cité/théâtre (Actea compagnie dans la cité, direction artistique Olivier Lopez), le Panta Théâtre (direction Guy Delamotte et Véro Dahuron) et le théâtre Foz (direction Rowland Buys et Monique Calzas).
Le centre chorégraphique national de Caen en Normandie est l'un des dix-neuf centres chorégraphiques nationaux en France. Ce lieu de création, de recherche et de formation consacré à la danse contemporaine est installé depuis sa fondation en 1984 dans la Halle aux Granges.
Caen accueille chaque année, depuis 1998, les Rencontres des cultures électroniques Nördik Impakt. La soirée de clôture du festival est réputée pour être l'une des plus grandes rave parties organisées en France.
Le Cargö, bâtiment accueillant deux salles de concert et des studios d'enregistrement, est ouvert depuis le . Cette structure fait partie du réseau des salles des musiques actuelles et répond à un besoin culturel qui ne trouvait pas de cadre auparavant. Ainsi, de nombreux artistes et groupes de la région peuvent y enregistrer leur production pour un budget accessible, ou se produire sur une scène de taille moyenne, ce qu'ils ne pourraient faire dans le cadre du Zénith de Caen, par exemple.
Cinéma
L'Omnia, première salle de cinéma caennaise, ouvre en 1909, sur le boulevard Albert-Sorel. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, huit cinémas attirent le public cinéphile. Parmi eux, on comptait le Majestic, rebaptisé Pathé-Lumière, qui a déménagé dans le nouveau quartier des Rives de l'Orne en 2013 et dispose désormais de dix salles. Autre cinéma actuel de Caen, le Lux, ouvert en 1966 et labellisé cinéma d'art et d'essai, dispose de trois salles. En périphérie, l'UGC Ciné Cité de Mondeville dispose de douze salles. Enfin, Le Café des images, spécialisé dans le cinéma d'auteur, labellisé art et essai est installé à Hérouville-Saint-Clair. Un projet de multiplexe à Verson a été rejeté par la Commission nationale de l’aménagement commercial en .
Les vingt-six salles de l’agglomération sont équipées de projecteurs numériques, le Pathé-Lumière ayant équipé les quatre dernières au premier trimestre 2012.
En 2010, les cinémas de l'agglomération de Caen ont vendu .
Plusieurs films ont été tournés à Caen : Les Violents d'Henri Calef en 1957, Le Jour le plus long en 1962, La Horse de Pierre Granier-Deferre en 1970 (dans l'ancien palais de justice de Caen), Les Valseuses de Bertrand Blier en 1974 (Monoprix), La Chambre verte de François Truffaut en 1977 (cimetière Saint-Nicolas), Valmont de Miloš Forman en 1989 (abbaye aux Hommes), Saint-Cyr de Patricia Mazuy en 2000 (abbaye aux Dames et abbaye aux Hommes), Possession de Neil LaBute (université de Caen, château de Caen, rue Guillaume-le-Conquérant), Basse Normandie de Patricia Mazuy et Simon Reggiani en 2004 (CHU et église Saint-Nicolas) ou encore Comment c'est loin d'Orelsan en 2015.
Arts plastiques
Caen ouvre les collections de son musée des Beaux-Arts installé au cœur du château ducal. Après une période de gratuité de 2005 à 2010 pour les collections permanentes, concernant également le musée de Normandie, l'entrée est redevenue payante. Une collection remarquable de peintures du y est exposée : Le Pérugin, van der Weyden, Véronèse, Le Tintoret, Champaigne, Rubens, Le Guerchin, Tiepolo, Courbet, Corot, Monet, Boudin, Dufy, Soulages, Rebeyrolle…
Caen accueille le Fonds régional d'art contemporain de Normandie-Caen, collection et expositions en art contemporain.
L'École supérieure d'arts et médias de Caen - Cherbourg, par le biais de la galerie L'Hôtel, programme des expositions présentant le travail d’artistes enseignants, français ou étrangers.
En 1986, la ville de Caen a créé une artothèque ; installée initialement dans l'hôtel d'Escoville, elle a déménagé en 2013 dans le palais ducal restauré. Cette institution permet à des particuliers, des entreprises ou des collectivités publiques d'emprunter des œuvres d'art contemporaines régionales, nationales et internationales, de la fin des années 1950 jusqu'à nos jours. L'artothèque de Caen organise également des expositions.
Le jardin de la Luna Rossa est un petit musée d'art brut à ciel ouvert. Il est aménagé dans un jardin rue Damozanne, non loin de l'abbaye aux Hommes, derrière le Quartier Lorge.
La résidence-atelier d'Yvonne Guégan, au , peut être visitée.
Les maisons des jeunes et de la culture (MJC) : MJC Caen Guérinière, M.J.C. La Prairie Maison des Jeunes et de la Culture, M.J.C Chemin Vert, Maison des Jeunes et de la Culture, Association MJC Venoix et le Centre d'Animation du Calvaire Saint Pierre assure aux enfants et adolescents d’y trouver un cinéma, des spectacles, une bibliothèque, des journaux, des revues, des livres, de s'épanouir, lier jeunesse et culture dans une perspective d'éducation populaire.
Festivals
Tous les mois de novembre depuis 1999, la ville de Caen accueille le festival Nördik Impakt. Il s'agit d'un festival de musiques électroniques, au sens large du terme (techno, minimal, électro, deep-house, drum'n'bass…). Le festival tend à se développer en synergie avec la ville de Caen, notamment à l'aide des soirées Nordik'Appart ou d'artistes de la scène locale.
Un festival en plein air de quatre jours, organisé à Hérouville-Saint-Clair, est le festival Beauregard. Ce festival est plus orienté grand public.
Depuis 1982, le festival de musique contemporaine, Aspects des Musiques d'Aujourd'hui, initié par Jean-Pierre Dautel (directeur du Conservatoire et de l'Orchestre de Caen de 1951 à 1986), accueille les principaux compositeurs actuels. Il a lieu chaque année en mars et est organisé dans le cadre de la saison de l'Orchestre de Caen au sein des locaux du Conservatoire de Caen.
Depuis 2000, le Festival International d'Orgue de Caen, initié par Stéphane Béchy (directeur du Conservatoire et de l'Orchestre de Caen de 1999 à 2016) est organisé chaque année en juin et permet d'entendre le riche patrimoine d'orgues de la Ville.
Depuis 1992, Les Boréales est un festival consacré à la culture nordique au sens large (pays baltes, Danemark, Estonie, Finlande, Islande, Lettonie, Norvège et Suède) autour de différents vecteurs (la littérature, le théâtre, la musique, la danse, le cirque et le cinéma).
Littérature
Le prix littéraire de la Ville de Caen, créé en 1975, récompense chaque année le meilleur ouvrage de fiction écrit par un écrivain bas-normand ou dont l'action se situe dans le Calvados, la Manche ou l'Orne.
Le Prix Littéraire des Lycéens de la Ville de Caen, conçu comme un prolongement du Prix littéraire de la Ville, a eu pour premier lauréat en 1998 Alain Genestar.
2015 : Patrick Grainville pour Bison (éd. du Seuil)
2014 : Didier Malhaire pour Le Roi du Lard (éd. Les tas de mots)
2013 : François Bott pour Avez-vous l’adresse du paradis ? (éd. du Cherche-Midi)
2012 : Philippe Grimbert pour Un garçon singulier (éd. Grasset)
2011 : Arnaud Cathrine pour Le journal intime de Benjamin Lorca (éd. Verticales)
2010 : David Fauquemberg pour Mal tiempo (éd. Fayard)
2009 : Christophe Bigot pour L'Archange et le Procureur (éd. Gallimard)
2008 : Michel Bussi pour Omaha Crimes : Le polar du débarquement en Normandie (PTC Normandie)
À Saint-Germain-la-Blanche-Herbe, l'abbaye d'Ardenne abrite l'Institut mémoires de l'édition contemporaine depuis 1995. Cette association soutenue par le ministère de la Culture et le conseil régional, conserve les archives d'écrivains francophones contemporains, de chercheurs et d'éditeurs.
L'École de Caen remet chaque année, depuis 2002, un prix unique en son genre, qui récompense le travail d'un auteur et d'un illustrateur, sans distinction de catégorie.
Fondée en 1790 à partir de la bibliothèque de l'Université ouverte au , la Bibliothèque de Caen, classée en 1897, a été détruite en , perdant alors une grande partie de ses . Reconstruite en 1968-1971 près de l'hôtel de ville, elle abrite le plus gros fonds de Basse-Normandie, et dispose de sept bibliothèques de quartier et d'un bibliobus. En 2017, elle déménage sur la presqu'île portuaire en prenant le nom de Bibliothèque Alexis-de-Tocqueville. Elle est aujourd'hui gérée par la communauté urbaine Caen la Mer et participe au projet de numérisation Normannia
Gastronomie
La tradition culinaire de Caen se mêle à la cuisine normande et compte comme spécialité les tripes à la mode de Caen.
Depuis 1850, la Biscuiterie Jeannette, plus ancienne biscuiterie de Normandie, produit des madeleines vendues sur le marché national sous ce nom avec comme logo une fermière portant un pot-au-lait sur l’épaule.
Caen abrite quatre restaurants étoilés par le Guide Michelin, Incognito, promu dans l'édition 2009, Ivan Vautier (Le Pressoir), A Contre-Sens, promu dans l'édition 2012, et "L'Initial", promu dans l'édition 2016.
LEmbuscade, cocktail à base de calvados, de crème (ou sirop) de cassis, de vin blanc et de bière, est originaire de Caen. Son nom évoque l'aspect sournois du cocktail.
Enseignement
Caen est le siège de l'académie de Caen et de la région académique de Normandie, circonscription éducative dirigée par un recteur, Denis Rolland qui administre le réseau éducatif de Basse-Normandie et de Saint-Pierre-et-Miquelon depuis 2016, ainsi que l'académie de Rouen depuis 2017. L'unique université de l'académie est l'université de Caen-Normandie, toutefois son implantation ne se limite pas à la ville de Caen mais se généralise à l'ensemble de l'ancienne Basse-Normandie, ayant des antennes dans cinq autres villes (voir section suivante).
Trois réseaux d'éducation prioritaire (REP) ont été définies sur la commune de Caen : une première dans le quartier du Chemin Vert, une deuxième à la Grâce de Dieu et une dernière à la Guérinière.
Enseignement supérieur
À la rentrée 2019, on comptait pas moins de répartis sur l'ensemble des campus Caennais, ainsi qu'en lycée pour les BTS et classes préparatoires. L'université de Caen, l'une des plus anciennes de France, créée en 1432 par Jean de Lancastre, duc de Bedfort, pour le roi sur le modèle d'Oxford et de Cambridge, compte près de répartis essentiellement sur les cinq campus de la ville. L'université multidisciplinaire dispose de onze unités de formation et de recherche, de six instituts, d'une école d'ingénieurs, de deux instituts universitaires professionnalisés et de cinq antennes universitaires à Alençon, Cherbourg-en-Cotentin, Lisieux, Saint-Lô et Vire.
L'école des Beaux-Arts de Caen a été fondée en 1795. L'ensemble des ateliers étaient disséminés sur quatre sites différents jusqu'en 2009, année où ils ont été réunis dans un nouvel ensemble construit sur la Presqu'île portuaire. L'établissement a alors changé de nom pour devenir l'école supérieure d'arts et médias de Caen (ESAM).
La ville est le siège de la ComuE Normandie-Université qui regroupe plusieurs établissements d'enseignement supérieur de l'ensemble de la Normandie, et notamment les trois universités de Caen, Rouen et Le Havre.
Les grandes écoles sont aussi présentes à Caen avec :
une école de commerce, l'École de management de Normandie ;
une école d'informatique, SUPINFO ;
quatre écoles d'ingénieurs :
l'École nationale supérieure d'ingénieurs de Caen (appelée « ENSICAEN ») ;
l'École supérieure d'ingénieurs des travaux de la construction de Caen (ESITC) ;
l'École supérieure d'ingénieurs multidisciplinaire (ESIX) ;
l'Institut Supérieur de l'électronique et du numérique (ISEN). Les locaux de cette nouvelle école devant être prochainement construit sur la presqu'île, les cours sont pour l'instant assurés au lycée Sainte-Marie Caen ;
l'antenne développement durable et monde nordique de l'IEP de Rennes ;
l'École Brassart (communication visuelle).
La ville possède également une École supérieure du professorat et de l'éducation.
Par ailleurs l'université populaire de Caen organise des séminaires ouverts à tous.
L’association interprofessionnelle de formation continue du Calvados (AIFCC), organisme de formation des chambres de commerce et d'industrie du Calvados, abrite plusieurs instituts à Caen :
l'Institut des métiers d'architecture et de design afin de préparer aux concours d’entrée des établissements de l'enseignement supérieur Culture et aux BTS Agencement de l'environnement architectural et Design d’Espace ;
l'Institut des métiers santé et social ;
le Centre d'études des langues.
Depuis 2012, l'Institut d'études politiques de Rennes possède une antenne à Caen. Le campus est transféré en 2014 dans les anciens locaux de l'École supérieure d'arts et médias de Caen, de la rue Pasteur. Le campus de Caen propose des enseignements sur le développement durable, le dialogue territorial et les transitions sous un angle pluridisciplinaire (sciences politiques, droit, géographie, histoire). Il dispose également d'une spécialisation géographique avec un parcours ouvert sur l'Europe du Nord (pays nordiques et baltiques). Deux masters peuvent y être suivis :
Concertation et territoires en transition ;
Stratégies innovantes des territoires urbains : anticiper les transitions (à partir du ).
Lycées
Quinze lycées existent actuellement à Caen, 8 sont publics, 7 sont privés :
Collèges
Dix-sept collèges existent actuellement à Caen, 12 sont publics, 5 sont privés :
Élémentaires et maternelles
Caen dispose de publics d'enseignement primaire, auxquels il faut ajouter les 10 autres privés. Sur les publics, 28 sont à la fois école maternelle et élémentaire, 5 sont exclusivement des écoles maternelles et 2 sont exclusivement des écoles élémentaires ; le nombre d'écoles primaires à Caen s'élève ainsi à 63 : maternelles et élémentaires.
Santé
On dénombre à Caen sept infrastructures hospitalières (quatre publiques et trois privées), dont l'utilité ne se limite pas à la seule agglomération de Caen mais clairement à l'ensemble de la région ex-Basse-Normandie. Pôle d'excellence : la cardiologie; discipline peu représentée : la gynécologie.
Centre hospitalier régional universitaire
Le centre hospitalier régional universitaire (CHRU de Caen) dispose de la plus grande capacité, avec . Il emploie (, dont ( en personnel médical. Le CHRU de Caen est composée de quatre établissements situés au nord, à l'est et au sud de la ville :
CHU Côte de Nacre (),
CHR Clemenceau (),
Centre Esquirol, service psychiatrie (),
Centre pour Personnes Âgées ().
Centre régional de lutte contre le cancer
Connu sous le nom de centre François-Baclesse, le Centre régional de lutte contre le cancer de Basse-Normandie est, comme tous les vingt autres centres régionaux de ce type en France, un établissement privé à but non lucratif et de caractère hospitalo-universitaire participant au service public hospitalier. Le centre François-Baclasse se situe donc sur le plateau de Côte de Nacre, et jouxte le CHU (Hôpital Côte de Nacre).
Ses missions sont le dépistage, l'examen, l'hospitalisation et le traitement des maladies, la surveillance prolongée des résultats thérapeutiques, la recherche sur l'étiologie, la prophylaxie et la thérapeutique du cancer, et les soins palliatifs, ce pour tous les Bas-Normands et la Basse-Normandie. Un grand centre de protonthérapie, destiné aux patients atteints de cancer, s'implantera dès 2018, ce qui fera de Caen une des places fortes de traitement du cancer.
Centre hospitalier spécialisé du Bon-Sauveur
Le Bon-Sauveur est à l'origine une communauté religieuse non cloîtrée fondée au à Vaucelles afin de prendre en charge « les filles et femmes débauchées » que la police arrêtait. Par la suite, elle commence à accueillir des femmes aliénées. Au , les sœurs s'installent dans l'ancien couvent des Capucins. Sous l'impulsion de Pierre-François Jamet, l'hôpital psychiatrique entre dans une véritable démarche thérapeutique et se développe rapidement jusqu'à devenir le troisième établissement de France au début de la Troisième République. En 1836, il devient asile départemental, mais ce n'est qu'en 1975 que le Bon-Sauveur est doté du statut d'établissement public et prend le nom de Centre hospitalier spécialisé du Bon-Sauveur.
Cliniques
Il existe actuellement trois cliniques :
la clinique Saint-Martin à la Folie Couvrechef ;
la polyclinique du Parc sur la rive droite de l'Orne possède une capacité de 152 lits : dont 70 lits en chirurgie, 44 en maternité, 8 postes de chirurgie ambulatoire, 4 postes de chimiothérapie ambulatoire, 10 lits de médecine et enfin 10 lits de convalescence (service de soins de suite) ;
la clinique de la Miséricorde en centre-ville.
Recherche
Caen dispose de deux centres de recherche d'importance nationale : le Grand accélérateur national d'ions lourds (GANIL) et le Centre d'imagerie cérébrale et de recherche en neurosciences (Cyceron). En 2016, le GANIL accueillera une nouvelle ligne accélératrice de particules, en construction depuis 2011.
Par ailleurs de nombreuses équipes de recherche travaillent dans les laboratoires de l'Université de Caen ou de l'ENSICAEN.
Sports
La première société sportive de la ville apparaît en 1882 avec la société de gymnastique, de tir, de préparation militaire de Caen. Les premiers clubs sont tous omnisports. Les étudiants et lycéens fondent à leur tour des sociétés sportives : l'Union sportive des Étudiants (fondée en 1892), l'Union Athlétique du lycée Malherbe (fondée en 1895] et enfin la normalienne (fondée en 1896). Une seconde société de gymnastique est créée en 1887 : « la jeunesse caennaise » mais cette dernière cesse ses activités en 1896. Il faut attendre 1899 pour qu'une autre société privée se crée : le Club Sportif caennais en 1899. Puis en 1902, un vicaire de la paroisse saint-Sauveur fonde l'Avant-Garde caennaise s'inscrivant dans le patronage. À l'opposé, la jeunesse laïque caennaise est créée en 1906. En 1886, le vélo-club caennais est fondé pour la pratique du cyclisme.
Principaux clubs sportifs actuels
* Titres Nationaux: Championnats nationaux de et , ainsi que les coupes nationales. Le nombre de titres en est noté entre parenthèses.
Football
La pratique du football est attestée à Caen dès 1892 par les lycéens du lycée Malherbe et les étudiants de l'université. Un premier club ne regroupant pas des scolaires est créé en 1899 sous le nom de Club Sportif caennais.
La ville dispose d'une équipe de football évoluant pour la saison 2022-2023 en Ligue 2 : le Stade Malherbe de Caen.
Fondé en 1913, le club adopte le statut professionnel une première fois entre 1934 et 1938 puis de nouveau en 1985. Depuis 1993, le club évolue au stade Michel-d'Ornano. En 1996, le club est champion de France de Division 2 et obtient un second titre en 2010. En 2004-2005, Caen est élu meilleur public de Ligue 1 par la Ligue de football professionnel, signe de la popularité du club dans la région.
Depuis , le club dispose de nouveaux locaux, modernes et fonctionnels, bâtis pour un coût de trois millions d'euros, qui abritent le siège du club et le centre de formation. Ce dernier a permis la formation de nombreux joueurs, parmi lesquels Franck Dumas, William Gallas, David Sommeil, Jérôme Rothen, Bernard Mendy, Grégory Tafforeau, Mathieu Bodmer, Anthony Deroin, Ronald Zubar, Yoan Gouffran ou encore Youssef El-Arabi.
Pour la saison 2015-2016, l'équipe réserve joue en CFA 2, dans le même groupe que l'équipe première d'un autre club caennais : l'Association sportive des PTT Caen.
La seconde équipe de l'ASPTT évolue en ligue de Basse-Normandie tout comme deux équipes de La Maladrerie Omni Sports et deux équipes de l'Avant Garde caennaise, ces deux clubs ayant chacun deux autres équipes engagées en divisions de district.
Les autres clubs de la ville évoluent en divisions de district avec une ou deux équipes : l'Association sports et loisirs du Chemin Vert, le Football club Sud-Ouest de Caen, La Butte Caen et l'Union sportive Guérinière.
Athlétisme
La pratique de l'athlétisme existe dès la fin du notamment au sein du l'Union athlétique indépendante de Caen à partir de 1893 et du club omnisports du Club Sportif caennais à partir de 1899. On court déjà autour de la Prairie. Entre 1912 et 1924, l'athlétisme est pratiqué au stade de Venoix par la section athlétisme du Stade Malherbe caennais. Puis l'activité se déplace au stade Hélitas au milieu des années 1920. La section athlétisme du SMC devient indépendante en 1988 et prend le nom de Stade Malherbe Athlétic caennais. Puis en 2000, le Caen Athletic Club est créé, reprenant le sigle d'un club sportif ayant existé au début du siècle. Des sportifs évoluent au niveau national et régional licenciés dans ce club en pleine expansion. Les athlètes participent tous les ans à de nombreuses compétitions, été comme hiver, cross en salle, et aux inter-clubs.
Hockey sur glace
Caen dispose également d'une équipe de hockey sur glace évoluant en Ligue Magnus depuis la saison 2010 2011, les Drakkars, qui avait auparavant accédé à la Ligue Magnus de 2005 à 2008, et antérieurement de 1998 à 2001 (l'équipe était alors nommée les Léopards).
Rugby
Depuis 2007, le Stade caennais rugby club représente l'agglomération caennaise en Championnat de France de troisième division fédérale masculine.
Le rugby caennais est également représenté à haut niveau par l'Ovalie caennaise, le club féminin de rugby à XV qui totalise trois titres de championnes de France (sous le nom de Caen Rugby Club) et quatre de vice-championnes en sept ans (de 1999 à 2005). Le club joue encore les tout premiers rôles en championnat et fournit nombre d'internationales à l'équipe de France.
Basket-ball
.
Cyclisme
La première société vélocipédique est fondée en 1886 sous le nom de « Vélo-club caennais ». Des courses sur piste sont organisées en 1895 sur un vélodrome sur le cours Montalivet. La même année, le Vélo-club organise une course avec une dizaine de participants entre Caen et Paris aller-retour en quatre jours. Un second club de cyclisme est créé en avec l'« Union Vélocipédique Caennaise » qui dure quelques années avant de disparaître. L'Étoile Sportive caennaise est créée en 1906. À partir de 1924, la ville dispose d'un véritable vélodrome.
Caen a été ville-étape du Tour de France :
à chaque édition de 1905 à 1910, puis de 1927 à 1939 ;
après guerre, en 1947, 1951, 1953, 1954, 1956, 1957, 1958, 1960, 1966, 1967, 1974, 1976, 1978, et plus récemment, en 2006 (victoire d'Óscar Freire).
Chaque année, le Tour de Normandie y fait étape.
D'autres courses ont été courues à Caen avant la Seconde Guerre mondiale :
Paris-Nantes-Caen-Rouen-Paris, en 1892 ;
Paris-Caen, de 1923 à 1945 ;
Rennes-Le Mans-Caen, en 1926 et 1927 ;
Rouen-Caen-Rouen, en 1938 et 1939.
Tennis de table
Le plus grand club de la ville est le Caen TTC, créé en 1991. L'équipe masculine a effectué une ascension fulgurante pour atteindre la Superdivision en 1998 et a atteint le zénith de sa jeune histoire en 1999 en remportant la de la Ligue des champions face aux grands favoris allemands du Borussia Düsseldorf. Les hommes ont également terminé pour leurs trois premières saisons dans l'élite vice-champions de France, derrière Levallois qui dominait à cette époque le championnat par équipes. En 2005, l'équipe féminine rejoint les hommes dans l'élite mais les deux sections sont sportivement reléguées tandis que la Ville de Caen ne peut simultanément les soutenir financièrement. Ce qui amène les dirigeants à retirer l'équipe féminine (déjà sportivement reléguée) pour se concentrer sur l'équipe masculine qui possède déjà un palmarès et huit ans consécutifs dans le haut niveau. Ils retournent en Pro A l'année suivante mais n'y restent que deux ans, à nouveau relégués en Pro B en 2009. Aujourd'hui le club lutte pour le maintien dans le championnat de Pro A.
L'autre club de la ville, beaucoup moins prestigieux, la Butte de Caen, a fusionné à l'été 2010 son équipe fanion masculine avec l'équipe première de l'USO Mondeville TTO, club sauvé par des parents de jeunes pratiquants et récemment reconstruit sur les cendres du club de Mondeville avec l'accord de ses anciens dirigeants.
Tennis
Le premier club de tennis est créé en avril 1894 sous le nom de lawn-tennis club de Caen par les étudiants de l'USEC. La mairie leur cède un terrain cours Caffarelli afin d'y installer les premiers cours. Le Stade Malherbe ouvre ses propres cours en 1920 rue Basse puis au stade Hélitas. C'est à cette occasion qu'est créé le Tennis Club Stade Hélitas qui devient le Tennis Club de Caen en 1992. Ce club organise un tournoi international, le top-ten jusqu'en 1990. Depuis 2007, il organise l'Open de Caen.
Roller
Le premier club de football sur roller français, Caen Rollersoccer Association, a été fondé à Caen en 2001.
Le Championnat d'Europe de roller in line hockey juniors 2003 a eu lieu à Caen.
Équitation
Académie d'équitation
La filière équestre a une importance particulière à Caen depuis les . Une académie d'équitation y a été fondée en 1728 par Pierre des Brosses de La Guérinière, frère de François Robichon de La Guérinière. Agrandie en 1737, puis en 1766 à la suite d'un incendie, l'école de dressage a été reconstruite par Gustave Auvray de 1863 à 1866. Cette académie était alors une des plus prestigieuses de France.
Dépôt de Remonte
En 1818, le premier dépôt de remonte est créé à titre expérimental dans la caserne de la Visitation (actuel quartier Lorge) en vue d'acheter des chevaux directement auprès des propriétaires ou des éleveurs, de les élever et de les préparer au régime militaire.
Hippodrome de la Prairie
Caen est également l'une des premières villes de France à avoir organisé des courses de trotteurs. La première, programmée par la Société d'agriculture et de commerce de Caen, a lieu le . Un champ de course permanent, l'hippodrome de la Prairie, est créé en 1839. Afin de règlementer le code des courses au trot pour la France entière, est fondée à Caen la Société d'encouragement pour l'amélioration du cheval français de demi-sang (ancêtre de la Société d'encouragement à l'élevage du cheval français) le . Plusieurs prix sont courus à l'hippodrome de Caen : Prix de la Ville de Caen, Prix Henri Ballière, Prix des Ducs de Normandie ou Saint-Léger des Trotteurs.
La ville a été choisie pour organiser les Jeux équestres mondiaux de 2014.
Sport automobile
Grand Prix automobile de Caen (1952 - 1958, avec un circuit à l'hippodrome de la Prairie).
Médias
Économie
L'économie caennaise du est marquée par deux industries d'ampleur : la Société métallurgique de Normandie (SMN) et Moulinex. Les hauts-fourneaux de la première, inaugurés en 1917, emploient jusqu'à ouvriers en 1974, tandis que la vie de la cité ouvrière est gérée sur le modèle paternaliste, avec les écoles ménagères pour les filles, les centres d’apprentissage pour les garçons, et l'Union sportive normande pour les ouvriers. La seconde, aux unités essaimées dans toute la Basse-Normandie, ouvre son usine de Cormelles-le-Royal en 1964 et y emploie en 1973.
En outre, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la ville lourdement détruite par les combats et les bombardements est l'une des métropoles régionales choisies dans les plans gaulliens de décentralisation industrielle. Alors que l’agriculture nourrit encore la moitié de la population bas-normande, le secteur automobile (Citroën, Saviem), l’industrie électronique (Alcatel, Philips et Bosch), et l’électroménager (Moulinex) créent industriels dans les années 1960. Installées en périphérie de la ville, les usines entrainent l'exode rural local et la poussée démographique de ce qui devient la de Caen. Ensuite, la ville profite de ses deux élus locaux devenus ministres, Michel d'Ornano implantant le Grand accélérateur national d'ions lourds porté par le CEA et le CNRS, et agrégeant d'autres laboratoires de recherche scientifique, Louis Mexandeau installant le service d’études des postes et télécommunications (SEPT), chargé de la monétique et du courrier électronique.
Alors que l'industrie décline, la décennie 1980 marque une orientation vers le tertiaire (Caen abrite le siège historique du groupe de distribution Promodès dont Mondeville 2 devient la vitrine) et le tourisme, symbolisé par le Mémorial de Caen. Caen obtient la dénomination « commune touristique » en . Ces nouvelles activités se centralisent sur Caen alors que l'industrie privilégiait les communes périphériques. La santé devient un pourvoyeur d'emploi essentiel à travers le CHU qui devient le premier employeur de l'agglomération, ainsi que la fabrication de produits pharmaceutiques.
Les années 1990 voient les piliers de l'industrie locale péricliter. Nationalisée et passée sous le contrôle d'Usinor-Sacilor, la SMN ferme le . Dans le même temps, l'industrie automobile caennaise se sépare de la moitié de ses effectifs. Enfin, fin 2001, Moulinex après plusieurs vagues de licenciements, ferme l'usine de Cormelles. Le port de Caen-Ouistreham menacé par la fermeture de la SMN qui représentait la moitié du trafic, se réoriente vers le trafic transmanche, concurrençant ainsi le port de Cherbourg. Aujourd'hui, il voit transiter de tonnes de marchandises par an, ce qui en fait le d'intérêt national de France.
Au début du , Caen parie sur l'électronique pour sa relance. Autour de l'usine historique de semiconducteurs de Philips, en centre-ville, devenue NXP, les édiles constituent un pôle technologique sur le modèle grenoblois. Mais l'annonce de 373 suppressions de postes à Caen par NXP en rend les projets caducs.
Aujourd'hui, la ville accueille également de grandes entreprises comme Valeo, et Orange y possède un de ses centres européens de recherche et de développement. Les principales activités économiques sont les centres d'appels, les activités high-tech de transactions électroniques, et le nautisme.
En 2014, elle se classe première parmi les villes entre et « où il fait bon entreprendre » devant Montpellier et Strasbourg selon le magazine l'Expansion.
Caen est le siège de la chambre de commerce et d'industrie de Caen et de la chambre régionale de commerce et d'industrie de Normandie.
La coopérative agricole et agroalimentaire Agrial a son siège social sur Caen. Elle compte adhérents et .
Culture locale et patrimoine
Monuments et lieux touristiques
Une longue histoire a doté la ville de Caen de nombreux monuments historiques dont les principaux (deux abbayes et le château) ont été construits sous Guillaume le Conquérant au . Notons qu'il existe, contrairement à l'image véhiculée par la Seconde Guerre mondiale, un centre ancien (le vieux Caen) situé à l'ouest de la ville.
Surnommée « ville aux cent clochers » (comme Rouen, Dijon ou Poitiers), on y dénombre une quarantaine d'églises dont il ne reste parfois qu'un pan de mur. La capitale bas-normande compte 86 édifices protégés monuments historiques, ce qui est assez remarquable compte tenu des sinistres causés par les bombardements de l'été 1944.
Bien que beaucoup d'entre eux aient été détruits en 1944, la ville compte encore de nombreux hôtels particuliers et de demeures plus modestes. Les plus anciens datent de la Renaissance, mais la majeure partie d'entre eux a été édifiée aux .
La reconstruction de la ville a également doté Caen de nombreux monuments remarquables.
Moyen Âge
Éléments fortifiés :
le château de Guillaume le Conquérant, en particulier la salle de l'Échiquier
les vestiges des fortifications de Caen, notamment la Tour Leroy
Maisons à pans de bois :
la maison des Quatrans, une maison traditionnelle du .
et rue Saint-Pierre, l'ancien musée de la poste, maisons datant du début du .
Une collégiale : la collégiale du Saint-Sépulcre
Nombreuses églises :
L'ancienne église Saint-Martin, aujourd'hui en ruine,
L'ancienne église Saint-Gilles, aujourd'hui en ruine,
Saint-Pierre, édifiée entre les sur la place Saint-Pierre,
Saint-Jean, penchée car construite sur d'anciens marais,
Saint-Sauveur,
Saint-Michel de Vaucelles
Saint-Nicolas,
Saint-Ouen,
Vieux Saint-Sauveur,
Saint-Étienne-le-Vieux.
Deux abbayes :
l'abbaye aux Hommes (église Saint-Étienne, Palais Ducal, salle des Gardes, mur d'enceinte)
l'abbaye aux Dames (église abbatiale de la Trinité)
Renaissance
Remaniement des églises par Hector Sohier :
le chevet de l'église Saint-Pierre
le chevet de la nef Saint-Eustache de Notre-Dame-de-Froide-Rue (actuel Saint-Sauveur)
le chœur du Vieux Saint-Sauveur
Hôtels particuliers Renaissance :
l'hôtel de Than (vers 1520-1530)
l'hôtel d'Escoville (vers 1540)
l'hôtel de Mondrainville (vers 1550)
la cour des Imprimeurs, maisons construites pour Jean Macé dans les premières années du
maison natale de Malherbe (1582)
Époque classique
Église et abbayes :
l'église Notre-Dame-de-la-Gloriette
le portail des églises du Vieux-Saint-Sauveur et Saint-Michel
les bâtiments conventuels de l'abbaye aux Hommes (occupés actuellement par les services municipaux de Caen) et de l'abbaye aux Dames (actuel siège du conseil régional de Normandie)
ancien couvent de la Visitation de Caen
Bâtiments civils officiels
le Logis des gouverneurs au château (actuel musée de Normandie)
Pavillon des sociétés savantes
Hôtels particuliers :
du autour de l'ancienne place Royale, aujourd'hui place de la République (hôtels Daumesnil et de Banville)
du autour de la place Saint-Sauveur, de la place Fontette et le palais de justice de Caen et dans le quartier Saint-Jean (hôtel le Brun de Fontenay et hôtel de Blangy)
Palais de Justice
L'hôtel de préfecture du Calvados
Le Bon-Sauveur (chapelle classée monument historique et jardins)
La gare Saint-Martin
La statue de Louis XIV par Louis Petitot
Les hôtels particuliers (maison Charbonnier) et villas (Villa Baumier)
Monastère des Visitandines (1890)
Maquette historique : plan de Rome à l'époque de son apogée monumentale () de Paul Bigot, situé dans l'enceinte de l'université de Caen, à la maison de la recherche en sciences humaines.
Statues :
Statue équestre de du Guesclin de Arthur Le Duc, inscrite en 2006
le Phénix de Louis Leygue, classé en 2012
Les cités-jardins
la cité-jardin des Rosiers, inscrite en 2007
le Nice caennais
Bâtiments de l'Entre-deux-guerres :
l'hôtel des postes (1932), inscrite en 2010
la gare de Caen, reconstruite par Henri Pacon (1934)
Immeubles de la Reconstruction :
par Henry Bernard
actuel campus 1 de l'université (1957), classé en 2012
l'église Saint-Julien (1963), inscrite en 2005, classée en 2007
l'église du Sacré-Cœur de la Guérinière, inscrite en 2005
le château d'eau de la Guérinière, inscrit en 2010
le monastère des bénédictines, en partie classé et en partie inscrit en 2005
l'ancienne chambre de commerce de Caen, inscrite en 2003
Architecture contemporaine :
le stade Michel-d'Ornano, inauguré en 1993, terrain du Stade Malherbe, club qui alterne entre Ligue 1 (saison 2010-2011) et Ligue 2.
le Musée des Beaux-Arts, dans l'enceinte du château
le Mémorial pour la Paix, inauguré en 1988.
le nouveau palais de justice par Architecture-Studio
Le Cargö (2007)
les salles du rempart, musée de Normandie (2008)
l'École supérieure d'arts et médias de Caen (2009)
Le Dôme, prix de l'Équerre d'argent dans la catégorie lieu d'activité en 2016
la bibliothèque Alexis-de-Tocqueville, construite par Rem Koolhaas sur la presqu'île portuaire (2017)
Les orgues
Les orgues de l'abbatiale Saint-Étienne (grand-orgue Cavaillé-Coll 1885 et orgue de chœur Dupont 1992), de l’église réformée et de l’église Saint-André (orgue Dupont 1982), ainsi que les églises Saint-Pierre (JF Dupont, 1997), Saint-Jean, Saint-Julien, Saint-Paul, Saint-Ouen, chapelle de la DRAC.
Vie militaire
Unités militaires ayant été en garnison à Caen :
Francs-brements (1565-1758),
Compagnie du Papegay (1585-1785),
Canonniers du château (1791-1793),
Régiment d'Aunis (1790-1792),
Chartre-Dragons (1791),
de hussards (an IV),
demi-brigade (an IV),
demi-brigade (an V),
demi-brigade (an VII),
auxiliaire (an VIII),
Service de la place de Caen (1793-an VII),
État-Major de la d'infanterie (caserne Hamelin et caserne Lefèvre), 1939-1940,
d'infanterie (casernes Hamelin et Lefèvre), (avant) 1906-1914,
d'artillerie (quartier Claude Decaen), 1914-1940.
de cavaliers de remonte (quartier Lorge), (avant) 1906-1914,
militaire territoriale (quartier Lorge), 1963-1992 : commandement territorial au niveau de la région administrative composé d'un état-major, d'une compagnie d'active, de services, d'une musique et de régiments de réserve.
À Bretteville-sur-Odon, et sur les limites des communes de Carpiquet et Verson, à proximité de Caen, existait l'École inter-armes des personnels militaires féminins (EIPMF) de l'Armée de terre, créée en 1966, devenue en 1984 jusqu'en l'École de défense nucléaire (radiologique en 1994) bactériologique et chimique, déplacée par la suite à Draguignan (quartier Koenig), faisant partie de la garnison de Caen. Le lieu a abrité par la suite un détachement du régiment de transmission ( RT) de Laval devenu ensuite un nouveau régiment : le R.T. jusqu'à sa dissolution en ,
En ces lieux coexistait le détachement de surveillance du matériel (DSM) jusqu'en 2011, lui-même issu de l'Établissement régional du génie et du matériel : 1969-1982, situé au début du quartier de la Guérinière,
Le quartier Koenig précité a, pour partie, ainsi que l'aéroport de Carpiquet jouxtant, appartenu à l'Armée de l'Air jusqu'en 1984. Une partie de l'aéroport de Carpiquet a été zone militaire jusqu'en 1998. Ce dernier, de nos jours, accueille des essais pour l'aviation militaire,
À Mondeville, commune jouxtant Caen et faisant partie de la garnison de Caen, se situait, jusqu'en 2004, l'Établissement central des matériels de mobilisation du service de santé des armées (ECMMSSA), issu de l'« ancienne cartoucherie »,
Un terrain sur la commune de Fleury-sur-Orne, située à côté de Caen, appartient à la gendarmerie départementale pour les exercices et l'instruction,
Le mess-hôtel de garnison, ouvert au public, jusqu'en 1998 (quartier Lorge),
Bureau de garnison jusqu'en fin 2015 (quartier Lorge),
Détachement de maintenance du génie et centre d'instruction de préparations militaires jusqu'en , antenne du service national jusqu'en fin 1998, cellule emploi (reconversion et suivi sur un an après leur temps sous les drapeaux des appelés militaires dans leur région d'origine ou d'arrivée) et centre de transmission de l'Armée de terre jusqu'en 2000 (quartier Lorge),
Un service vétérinaire est revenu au quartier Lorge, dans les locaux de l'antenne du service national de 2005 à 2012 (pour l'inspection des denrées et des animaux des armées, des renforts à autorité civile... sur la Basse Normandie),
Une partie du secrétariat d'État aux Anciens Combattants est basée à Caen ainsi que les administrations régionales et départementales de cette entité (quartier Lorge),
Caen abrite des centres d'informations de chaque force armée (quartier Claude Decaen pour la gendarmerie, quartier Lorge pour les autres forces armées) ainsi que les entités militaires départementales classiques (délégation militaire départementale (quartier Lorge) et groupement de gendarmerie départementale avec les unités et services ad hoc (quartier Claude Decaen)). De plus cette ville accueille en son sein la compagnie de gendarmerie départementale avec son groupe de commandement et ses unités ainsi qu'une brigade motorisée de gendarmerie départementale. La brigade territoriale locale de cette même subdivision d'Arme a été présente jusqu'en jusqu'à sa dissolution tout comme la légion puis région de gendarmerie (Caen étant auparavant capitale régionale) (depuis cette date fusionnée avec Rouen) avec aussi ses unités et services afférents (quartier Claude Decaen). Depuis, de ces entités à vocation régionale, seuls la section de recherche, le GIR et le CIR sont restés sur la ville. Enfin, Caen jouit de la présence de quelques services déconcentrés de la base de défense de Cherbourg-en-Cotentin (BdD) (logistique et services sociaux inter-armées), du centre du service national (CSN) et, jusqu'en , où elle s'est déplacée à Biéville-Beuville à une quinzaine de kilomètres, d'une brigade de surveillance du littoral (BSL) de gendarmerie maritime (quartier Lorge).
Depuis , date de la dissolution de la brigade territoriale de gendarmerie départementale de Caen, c'est la brigade territoriale d'Evrecy qui est compétente sur la garnison de Caen (en principe pour les missions-en particulier militaires- qui ne relèvent pas des unités de la Direction Centrale de la Sécurité Publique de la Police Nationale, présentes à Caen) en sus de sa circonscription d'origine où elle assure les missions précitées ainsi que la sécurité publique et la police judiciaire quotidiennes.
Les cimetières dormants
Créés au , les « cimetières dormants » ont été désaffectés vers 1880 à la suite de l’aménagement des cimetières Saint-Gabriel et du Nord-Est ou Clémenceau. Composés, en majorité, de concessions acquises à perpétuité la ville de Caen ne peut ni les prendre en charge ni les supprimer. Ils font, désormais, partie d’une promenade touristique.
Le cimetière des Quatre-Nations.
Le cimetière Saint-Jean.
Le cimetière Saint-Nicolas.
Le cimetière de Saint-Ouen.
Le cimetière protestant.
Le cimetière Saint-Pierre.
Personnalités liées à la commune
Naissances
Raoul de Caen (v.1080-v.1120), écrivain.
Jean Soreth (1395?-1471), général de l'Ordre du Carmel
Guillaume Gosselin (?-v. 1590), mathématicien ;
Charles de Bourgueville (1504-1593), historien ;
Jacques Daléchamps (1513-1588), naturaliste ;
Jean Rouxel (1530-1586), jurisconsulte et poète ;
Robert Constantin (1530-1605), médecin, helléniste, lexicographe ;
Margarin de La Bigne (1546-1595), théologien ;
Jacques de Cahaignes (1548-1612), médecin ;
Jean Bertaut (1552-1611), poète ;
François de Malherbe (1555-1628), poète lyrique ;
Robert Angot de L'Éperonnière (1581-?), poète satirique ;
Pierre Patrix (1583-1671), poète ;
François de Cauvigny de Colomby (1588-1648), écrivain ;
Antoine Le Métel d'Ouville, (1589-1655), ingénieur géographe, poète et dramaturge ;
Georges de La Chapelle (?-1655), peintre ;
François Le Métel de Boisrobert (1592-1662), dramaturge.
Saint Jean Eudes (1601-1680) prêtre ;
Tanneguy Le Fèvre (1615-1672), humaniste, philologue et traducteur ;
Marc Restout (1616-1684), peintre ;
Jean Regnault de Segrais (1624-1701), poète ;
Pierre-Daniel Huet (1630-1721), écrivain, membre de l'Académie française.
Henri de Bernières (1635-1700), prêtre, premier curé de Québec ;
Marthe Le Rochois (1650-1728), cantatrice ;
Jacques Restout (1650-1701), peintre ;
Jean-Claude de Croisilles (1654-1680), philologue ;
Jean-Baptiste Belin de Fontenay (1653-1715) peintre ;
Pierre Varignon (1654-1722), mathématicien ;
Eustache Restout (1655-1743), peintre ;
Estienne Roger (v.1655-1722), imprimeur et éditeur ;
Guillaume Massieu (1665-1722), homme d'Église, traducteur et poète ;
Jean Restout (1666-1702), peintre ;
Robert Tournières (1667-1752), peintre ;
Thomas Restout (1671-1754), peintre ;
Hyacinthe Robillard d'Avrigny (1675-1719), historien ;
René de Renneville (1677-1723) écrivain.
Jacques-Francois Artur (1708-1779), médecin et naturaliste ;
François-Henri Turpin (1709-1799), historien ;
Pierre François Joseph Régnier (1723-1795), général des armées de la République y est né ;
Anne-Louise Élie de Beaumont (1729-1783), écrivain ;
Jacques Clinchamps de Malfilâtre (1732-1767), poète ;
Desfontaines-Lavallée (1733-1825), écrivain et dramaturge ;
J. Hector St John de Crèvecoeur (1735-1813), écrivain américain ;
Gaspard-Michel Leblond (1738-1809), archéologue ;
Louis Joseph Marie Rogon de Carcaradec (1742-1802), maréchal de camp des armées de la République y est décédé ;
Jean-Jacques Boisard (1744-1833), fabuliste ;
Charles-Claude de Montigny (1744-1818), homme de lettres ;
Charles Eschard (1748-1710), peintre ;
Pierre Auguste François de Burcy (1748-1793), général des armées de la République mort au combat à Gundershoffen le (nom gravé sous l'Arc de Triomphe);
Gervais de La Rue (1751-1835), historien ;
Jean-François Moulin (1752-1810), membre du Directoire, général de la Révolution française ;
Jean-Baptiste Moulin (1754-1794), général de la Révolution française ; mort au combat le à Cholet ;
Charles-Auguste-Esprit-Rose Blutel (1757-1806), homme politique ;
Antoine Le Bailly (1758-1833), fabuliste ;
Jean-François Boisard (1762-1821), Fable et peintre ;
Louis-Gustave Doulcet de Pontécoulant (1764-1853), homme politique, Président de l'Assemblée nationale ;
François-Joseph Quesnot (1765-1805), mathématicien ;
Pierre-Simon Girard (1765-1835), ingénieur ;
Georges Hippolyte Le Sénécal (1767-?), militaire ;
Jean Thomas Guillaume Lorge (1767-1826), général des armées de la République et de l'Empire ;
Archange Louis Rioult-Davenay (1768-1809), général des armées de la République et de l'Empire ;
Charles Mathieu Isidore Decaen (1769-1832), général ;
Alexandre-Étienne Choron (1771-1834), musicologue ;
Henry de Magneville (1771-1847), géologue ;
Victor Levasseur (1772-1811), général des armées de la République et de l'Empire ;
Sophie de Renneville (1772-1822), écrivain et journaliste féministe ;
Hippolyte-Victor Collet-Descotils (1773-1815), chimiste ;
(1778-1852), médecin et naturaliste français ;
Gabriel de La Fosse (1779-1848), général d'Empire ;
Eugène d'Hautefeuille (1779-1846), général d'Empire ; (qui commande la de la à Caen) ;
Daniel-François-Esprit Auber (1782-1871), compositeur ;
Pierre Michel Moisson-Desroches (1785-1865), ingénieur du corps des mines, promoteur des chemins de fer en 1814 ;
Louis-Claude Malbranche (1790-1838), lithographe et peintre de paysages et de marines ;
Jacques-Amand Eudes-Deslongchamps (1794-1867), naturaliste et paléontologue.
Léon Thomine Desmazures (1804-1869), missionnaire ;
Étienne Mélingue (1807-1875), acteur et sculpteur ;
Amédée Renée (1808-1859), historien et homme politique ;
Auguste Lechesne (1815-1888), sculpteur ;
Georges Bouet (1817-1890), peintre et archéologue ;
Aurélie Ghika (1820-1904), princesse et femme de lettres ;
Eugène Eudes-Deslongchamps (1830-1889), paléontologue et naturaliste ;
Eugène Poubelle (1831-1907), juriste, administrateur, préfet et diplomate ;
Alexandre Choron (1837-1924), cuisinier ;
Arsène-Hippolyte Rivey (1838-1903), peintre ;
Charles Longuet (1839-1903), journaliste, membre de la Commune de Paris ;
Louis Ricard (1839-1921), avocat et homme politique ;
Charles-Ernest Paulmier (1848-1907), homme politique ;
Arthur Le Duc (1848-1918), sculpteur ;
Léon Lecornu (1854-1940), ingénieur ;
Alexandre Bigot (1863-1953), géologue ;
Joseph Lecornu (1864-1931) ingénieur ;
Georges Jules Moteley (1865-1923), peintre ;
Pierre de Vanssay de Blavous (1869-1947), physicien et hydrographe ;
Robert Dupont (1874-1949), peintre ;
Gabriel Dupont (1878-1914), compositeur ;
René-Norbert Sauvage (1882-1955), historien et archiviste ;
René Le Somptier (1884-1950), cinéaste ;
Guy de Lioncourt (1885-1961), organiste ;
René Menzies (1889-1971), coureur cycliste;
André Danjon (1890-1967), astronome ;
Robert Jardillier (1890-1945), homme politique ;
Charlotte Clasis (1891-1974), actrice ;
Charles-André Julien (1891-1991), historien et journaliste spécialiste du Maghreb ;
Louis-Édouard Garrido, peintre (1893-1982) ;
Marie-Pierre Kœnig (1898-1970), maréchal de France ;
Jean Daligault (1899-1945), prêtre, résistant et artiste.
Renée Héribel (1903-1952), actrice ;
Guy Chaumet (1913-1980), haut fonctionnaire et résistant ;
Roger Grenier (1919-2017), écrivain, journaliste et homme de radio ;
Claude Couffon (1926-?), professeur et traducteur ;
Michel Gigon (1929-?), peintre et cartonnier de vitraux ;
Jean-Pierre Eustache (1930-?), flûtiste ;
Jean-Pierre Jaussaud (1937-), ancien pilote automobile ;
Philippe Bruneau (1938 ou 1939-2012), acteur et scénariste ;
Alain Duhamel (1940-), journaliste et essayiste ;
Jean-Luc Préel (1940-), homme politique ;
Jean Léturgie (1947-), scénariste de bande dessinée ;
Ivan Messac (1948-), sculpteur ;
Patrick Verbeke (1949-), guitariste, compositeur et chanteur de blues ;
Laure Adler (1950-), journaliste et écrivain ;
Catherine Rihoit (1950-), femme de lettres ;
Alain Genestar (1950-), journaliste ;
Daniel François (1953-), footballeur professionnel ;
Yannick Bonnec (1953-), footballeur professionnel ;
Mathieu Lindon (1955-), écrivain et journaliste ;
Thierry Geffrotin (1956-), journaliste ;
Françoise Joly (1956-) journaliste ;
Daniel Juré (1957-), artiste ;
François Kermoal (1957-), journaliste ;
Xavier Deluc (1958-), acteur ;
Bruno Romy (1958-), réalisateur de cinéma, acteur ;
Christophe Coin (1958-), violoncelliste, gambiste, quartettiste et chef d'orchestre ;
Chrystel Marchand (1958-), compositrice et pédagogue ;
Thierry Lepaon (1960-), syndicaliste, ancien secrétaire général de la CGT ;
Éric Le Nabour (1960-), historien et écrivain ;
Emmanuel Jouanne (1960-2008), auteur de science-fiction ;
Pascal Periz (1961-), chanteur ;
Vincent Barteau (1962-), cycliste ;
Pascal Mahé (1963-), handballeur ;
Olivier Baroux (1964-), comédien ;
Nathalie Rihouet (1965-), présentatrice météo ;
Vincent Winterhalter (1965-), acteur ;
Emmanuel Chaunu (1966-), caricaturiste ;
Adrien Goetz (1966-), historien de l'art, romancier et essayiste ;
Marie Jaffredo (1966-), scénariste et dessinatrice de BD ;
Caryl Férey (1967-), écrivain ;
Jean-Christophe Raufflet (1967-), auteur de bandes dessinées ;
Pierrick Maïa (1967-), joueur de hockey sur glace ;
Frédérique Lorient (1967-), écrivaine ;
Samuel Lobé (1967-), footballeur puis consultant sportif ;
Éric Tanguy (1968-), compositeur classique ;
Mickaël Babin (1970-), joueur de hockey sur glace ;
Léa Drucker (1972-), actrice ;
Elsa Lepoivre (1972-), actrice
Simon Léturgie (1974-), auteur de bandes dessinées ;
Marie-Agnès Gillot (1975-), danseuse étoile à l'Opéra de Paris ;
Alexandra Koszelyk (1976-), écrivaine
Thomas Bressel (1977-), guitariste ;
Simon Hureau (1977-), auteur de bandes dessinées ;
Anthony Deroin (1979-), footballeur ;
Brice Chauvel (1979-), joueur de hockey sur glace ;
Julie Judd, comédienne ;
Raphäl Yem (1981-), animateur de télévision ;
Bruno Grougi (1983-), footballeur ;
Alexandre Pichot (1983-), cycliste ;
Karine Gautard-Roussel (1984-), coureuse cycliste ;
Laura Julia Fiquet (1985), militante associative et entrepreneure ;
Elliot Grandin (1987-), footballeur ;
Youssef El-Arabi (1987-), footballeur ;
Benoit Costil (1987-), footballeur ;
Seb Toussaint (1988-), artiste ;
Alexis Breut (1988-), connu sous le pseudonyme de LinksTheSun, vidéaste ;
Bruno Massot (1989-), patineur franco-allemand de couple artistique ;
Fakear (1991-), auteur-compositeur et musicien de musique électronique ;
Superpoze (1992-), auteur-compositeur et musicien de musique électronique.
Amandine Petit (1997-), Miss France 2021
Maxime Margely (2000-), kayakiste français.
Malo' (1994-), Chanteur
Décès
Jean III de Bretagne (1286-1341), duc de Bretagne ;
Jean Vauquelin de La Fresnaye (1536-1606), poète ;
Samuel Bochart (1599-1667), théologien ;
Antoine Halley (1593-1675), poète ;
Marc Restout (1616-1684), peintre ;
Thomas Restout (1671-1754), peintre ;
George Brummell (1778-1840), dandy ;
Pierre-François Jamet (1762-1845), prêtre béatifié ;
François de Caumont (1768-1848), peintre ;
Guillaume-Stanislas Trébutien (1800-1870), traducteur, orientaliste et éditeur ;
Charles Demolombe (1804-1887), juriste ;
Léonie Martin (1863-1941), religieuse française, sœur de Thérèse de Lisieux et servante de Dieu ;
Jean-Marie Louvel (1900-1970), homme politique ;
Jo Tréhard (1922-1972), metteur en scène ;
Claude Serre (1938-1998) dessinateur français ;
Henry Coston (1910-2001), journaliste ;
Mike Marshall (1944-2005), acteur ;
Alain Robbe-Grillet (1922-2008), écrivain ;
Pierre Chaunu (1923-2009), historien ;
Françoise Blanchard (1954-2013), actrice ;
Jean-Marie Girault (1926-2016), maire de Caen.
Autres personnalités
Wace (vers 1100- vers 1174), poète normand ayant vécu à Caen ;
Robert Jean Antoine de Franquetot de Coigny (1652-1704), gouverneur de Caen sous Louis XIV ;
Pierre Ucciani (1851-1939), peintre corse, demeure à Caen de 1902 à 1906 ;
Pierre Bouchard (1901-1944), résistant dont une place de Caen porte le nom ;
Yvonne Guégan (1915-2005), déménage à Caen à l'âge de cinq ans et y décède ; son atelier peut être visité ;
Annie Girardot (1931-2011), comédienne, pensionnaire de la Comédie française ; a interrompu ses études d'infirmière à Caen pour entrer au Conservatoire de Paris ;
Amin Zaoui (1956-), écrivain ayant vécu à Caen pour fuir des menaces en Algérie ;
Gringe (1980-), rappeur, y a passé quelques années
Stéphane Béchy (1963-), musicien, directeur du Conservatoire et de l'Orchestre de Caen de 1999 à 2016 ;
Malika Ménard (1987-), Miss France 2010, a étudié au lycée Malherbe ;
Orelsan (1982-), rappeur, y a passé toute son adolescence ;
Michèle Guillais, détentrice du record du monde sur brasse en catégorie C14 ;
Headcharger, groupe de heavy metal ;
Concrete Knives.
Jessy Deminguet, footballeur évoluant au SM Caen
David Hockney (1937-), peintre portraitiste et paysagiste, dessinateur, graveur, décorateur, photographe et théoricien de l'art y réside.
Citations
Une rose a été dédiée à la ville de Caen sous le nom de 'Triomphe de Caen' en 1861.
Dans la culture
Caen est le titre d'un des sketches les plus célèbres de l'humoriste franco-belge Raymond Devos. Rempli de jeux de mots, un de ses principaux ressorts comiques est l'homophonie entre le nom de la ville de "Caen" et la conjonction de subordination "quand".
Héraldique, logotype et devise
Héraldique
Devise
Devise de la ville de Caen :
Elle était inscrite sur l'hôtel municipal, le Châtelet, avant la destruction de ce dernier en 1754.
Voir aussi
Bibliographie
Articles connexes
Liste des communes du Calvados
Pays de Caen
Liens externes
Résumé statistique de Caen sur le site de l'Insee
Inventaire des archives communales anciennes sur le site des Archives départementales du Calvados
Notes et références
Notes
Cartes
Références
Ancien chef-lieu de district
Commune touristique en France
Ville portuaire en France (océan Atlantique)
Port de plaisance en France
Ville universitaire en France
Siège d'une cour d'appel en France
Villes et villages fleuris
Ville détruite par une guerre ou un conflit
Ville décorée de la Légion d'honneur
Collectivité territoriale décorée de la médaille de la Résistance française
Ville titulaire de la croix de guerre 1939-1945
Ville-étape du Tour de France dans le Calvados
Caen la Mer
Aire d'attraction de Caen
Commune dans le Calvados
Ville de plus de 100 000 habitants en France
Préfecture en France
Unité urbaine de Caen | Caen est une commune française du nord-ouest de la France en Normandie. Préfecture du département du Calvados, elle était jusqu'au le chef-lieu de l'ancienne région Basse-Normandie. Depuis 2016, elle est le siège du conseil régional de Normandie et donc la capitale politique de la région tandis que Rouen avec le siège de la préfecture (chef-lieu) est la capitale administrative. |
702 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Palais%20de%20la%20Cit%C3%A9 | Palais de la Cité | Le palais de la Cité était la résidence et le siège du pouvoir des rois de France, du , tout en restant le siège des principales cours de justice jusqu'à nos jours. Il s’étendait sur la partie ouest de l’île de la Cité dans le de Paris.
Une partie du palais a été convertie en prison d’État en 1370, après l’abandon du palais comme résidence par et ses successeurs. La prison de la Conciergerie occupait le rez-de-chaussée du bâtiment bordant le quai de l’Horloge et les deux tours ; l’étage supérieur était réservé au Parlement de Paris. La prison était considérée pendant la Terreur comme l’antichambre de la mort. Peu en sortaient libres. La reine Marie-Antoinette y fut d'ailleurs emprisonnée en 1793.
Jusqu'au printemps 2018, une grande partie du site a été occupée par le palais de justice de Paris. L'essentiel des vestiges du palais de la Cité sont constitués par l'ancienne prison de la Conciergerie qui longe le quai de l'Horloge, au nord-est de l'île, ainsi que par la Sainte-Chapelle.
Histoire
Antiquité
Entre 308 et 336, l'île de la Cité fut ceinte d'un mur défensif. Ainsi défendue, l'île fut dotée de deux grands monuments publics : à sa pointe occidentale le grand castellum ou palatium ; et sous l'actuel Marché aux Fleurs, une basilique de très grande taille. De fait, lors des invasions barbares, l'île de la Cité devint un enjeu stratégique et deux empereurs militaires y résidèrent : Julien, en 358 et durant l'hiver 359-360 puis . La muraille, avec deux mètres d'épaisseur et dont on ne sait si elle était munie de tours constituait une défense relativement faible. Le Palatium occupait une surface avoisinant un hectare. Cet espace abritait le Tribunal du prétoire et fut de façon temporaire la demeure des deux empereurs Julien et Valentinien. La basilique, partiellement découverte en 1844, n'a été identifiée qu'en 1986 à l'occasion d'une fouille. Ses dimensions étaient très vastes. Pendant le Moyen Âge, c'est au sein du palatium que s'installèrent les rois francs, ponctuellement sous les Mérovingiens puis de façon permanente sous les Capétiens.
Moyen Âge
Les Mérovingiens
La période mérovingienne est mal connue du fait de la pauvreté des sources textuelles. Il est vraisemblable que les rois mérovingiens, lorsqu'ils séjournaient à Paris, résidaient dans la Citadelle de la Cité, toujours ceinte des murs du Bas-Empire. , roi des Francs de 629 à 638, avait une cour itinérante, mais on sait qu'il séjourna en son palais de la Cité. L'importance du lieu est confirmée par le fait qu'il y fit établir un atelier monétaire : les pièces issues de cet atelier portent l'inscription Palati moneta et représentent saint Éloi. En 635, fut fondée, sous la direction de ce saint homme et sous la protection du roi, face au palais (en bordure nord de l'actuelle préfecture de police), une abbaye de femmes consacrée à saint Martial de Limoges et connue ensuite sous le nom de Saint-Éloi.
Les Carolingiens
À l'époque carolingienne, Paris cessa de jouer un rôle prédominant. Charlemagne ne séjourna qu'épisodiquement à Paris. Sous le règne de son petit-fils, , les remparts de la Cité furent endommagés, à la suite des attaques des Normands et c'est le roi Eudes qui les fit restaurer, bien qu'il n'habitât pas à Paris. De nombreuses chapelles furent érigées dans l'île de la Cité à partir du milieu du .
Le palais de la Cité fut la demeure des comtes de Paris. Il fut habité par le roi Hugues Capet, premier roi capétien, qui y établit la Curia Regis (le Conseil royal) et divers services de son administration.
le Pieux
Selon le témoignage du moine Helgaud, , fils d'Hugues Capet, entreprit à la fin de son règne de reconstruire à Paris un palais tout à fait remarquable.
Il transforma profondément l'ancienne citadelle du Bas-Empire en demeurant dans les limites du rempart, qui formait un quadrilatère d'environ de côté. Ce fut le premier « Logis du Roi » : le bâtiment, situé à l'ouest du Palais, est visible sur une des miniatures des Très Riches Heures du duc de Berry. Cette partie résidentielle s'ouvrait sur la pointe de l'île peut-être déjà occupée par un jardin, en retrait par rapport aux bâtiments dévolus à l'administration royale et à la justice, qui prenait une place prééminente au sein du Palais.
fit aussi réédifier l'ancien Tribunal du prétoire, hérité des temps gallo-romains, qui s'élevait au nord-est du Palais. S'établissant sans doute sur les fondations antiques, le nouveau corps du bâtiment abrita la Salle du Roi, que les chartes dénomment Aula Regis (la future Grand-Salle mais de surface plus réduite). Une Chambre du Roi fut construite dans son prolongement occidental.
À l'emplacement de la future Sainte-Chapelle, le roi fit édifier une chapelle Saint-Nicolas.
À partir du règne de , le palais demeura, jusqu'au règne de , contraint dans son quadrilatère fortifié du Bas-Empire, le rempart étant défendu par des tours en nombre inconnu.
Les documents relatifs aux règnes d' et (1031-1108) ne fournissent que de rares indications sur le Palais. Cependant, l'existence d'une Salle du Roi y est bien confirmée dès le . À partir de 1043, plusieurs diplômes font état de la réunion de la Curia Regis, instance qui rassemblait les seigneurs palatins autour du roi et l'aidait à administrer le royaume, dans l'Aula Regis.
(1108-1137) semble avoir procédé à des adjonctions et réfections importantes. Selon la Chronique de l'abbaye de Saint-Pierre-le-Vif de Sens, il fit construire une « Grosse Tour », dont les soubassements existent encore dans les sous-sols du Palais de justice. Celle-ci s'élevait, avec sa haute toiture, en position centrale par rapport aux corps de bâtiments qu'elle dominait. C'était un haut cylindre, percé de deux étroites meurtrières. Elle avait des créneaux et sa base avait un diamètre de , ses murs avoisinant d'épaisseur. Le donjon du Louvre, construit par , fut appelé « Tour neuve » par opposition à la Grosse Tour qui subsista jusqu'en 1778.
fit modifier le Logis du Roi, entre les deux tours quadrangulaires qui l'encadraient, la tour carrée et la tour dite plus tard « de la Librairie ». Le logis était caractérisé par une façade puissamment structurée : quatre arcades surbaissées ornées d'un important corps de moulures étaient portées par de hauts contreforts et surmontées d'une sorte de chemin de ronde percé de onze ouvertures rectangulaires. Le contrefort situé entre la deuxième et la troisième arcade abritait un escalier à vis. Un bandeau soulignait la limite entre rez-de-chaussée et premier étage.
fit également achever la chapelle Saint-Nicolas et pourvut généreusement à l'entretien d'un chapelain qu'il y nomma.
En 1141, (1137-1180) établit auprès du Palais et de façon exclusive les changeurs sur le Grand-Pont, dès lors nommé Pont-aux-Changeurs. Moyennant redevance, ceux-ci y louaient des boutiques pour exercer leur commerce. Du côté oriental, l'entrée principale du palais se faisait dans la Grande Cour où existait un escalier d'honneur. Ainsi, vers 1165-1166, le roi accueillit officiellement les moines de Vézelay sur les « degrés du Palais ». Ces degrés devaient donner accès à l'étage d'une galerie reliant la Salle du Roi à la chapelle Saint-Nicolas.
fit édifier dans son palais un oratoire royal, dédié à la Vierge, situé à l'emplacement de l'actuelle chapelle des Girondins.
Dans la chapelle Saint-Michel, située au sud-est du palais, l'évêque de Paris, Maurice de Sully, célébra un dimanche de la deuxième quinzaine d' (donc soit le ou le ) le baptême du fils de , le futur Auguste. Cependant, cette chapelle resta en dehors de l'enceinte du palais jusqu'au règne de .
Auguste
élargit les fonctions du palais en lui attribuant en 1190, avant son départ pour la croisade, la conservation des archives royales. Le roi fit réaliser de nombreux travaux dans le palais comme en témoigne le premier compte général connu, celui de 1202-1203. C'est sous le règne de Philippe Auguste que des lettres patentes mentionnent pour la première fois la charge de concierge du Palais qui exerçait les fonctions de basse et moyenne justice sur le territoire du palais et ses dépendances.
Le chroniqueur Rigord rapporte que le roi, incommodé par les odeurs nauséabondes des rues, ordonna de paver les abords du palais, ainsi que plusieurs rues importantes de Paris. Les crues de la Seine isolaient régulièrement l'île, obligeant le souverain à se réfugier à l'abbaye Sainte-Geneviève, par exemple en 1197.
À l'ouest, le Jardin du Roi occupait la pointe de l'île, au-delà d'une cour délimitée par le mur d'enceinte du palais datant de l'antiquité. C'est sans doute sous le règne de Philippe Auguste qu'il fut clos par une muraille.
C'est sous le règne de Philippe Auguste que le palais de la Cité perdit son statut de principale forteresse de Paris quand le roi fit ériger le château fort du Louvre et ceindre la ville d'un nouveau rempart.
Saint Louis
À partir du règne de Saint Louis (années 1240) et durant près d'un siècle de travaux, le Palais connut une expansion et une structuration remarquables correspondant au développement du rayonnement et de la centralisation du pouvoir royal. Saint Louis partagea durablement l'espace du quadrilatère initial : la partie occidentale réservée aux appartements privés de la famille royale, une partie orientale ouverte sur la Cité, une partie méridionale dévolue aux chanoines de la Sainte-Chapelle et aux chapelains du roi.
Saint Louis fit construire la Sainte-Chapelle entre 1242 et 1248. Les travaux commencèrent avec la démolition de la chapelle Saint-Nicolas. En janvier 1246, le roi fonda un collège de chanoines et de marguilliers chargé de la garde des reliques. Le , la chapelle haute de la Sainte-Chapelle, dédiée à la Sainte-Couronne et à la Sainte-Croix, fut consacrée par le légat du Pape, Eudes de Châteauroux, tandis que la chapelle basse, dédiée à la Vierge, l'était par l'archevêque de Bourges, Nicolas Berruyer. Se plaçant dans la lignée architecturale et symbolique de l'antique modèle de Saint-Vital de Ravennes (526-547) et des chapelles palatines carolingiennes comme celle d'Aix-la-Chapelle (vers 800), la Sainte-Chapelle est une version magnifiée de chapelle à deux étages, aussi élevée qu'une cathédrale gothique ( de long, de large, de haut sans la flèche). À côté de la Sainte-Chapelle, jouxtant par un passage la première travée nord de son abside, Saint Louis fit édifier le Revestiaire, qui abritait les sacristies et le Trésor des Chartes. Très proche sur le plan architectural mais de dimensions plus restreintes, ce petit bâtiment comptait deux travées droites et une abside à cinq pans. Un escalier polygonal desservait ses deux niveaux au nord-ouest. Le voisinage direct de la Sainte-Chapelle conféra une dimension protectrice très particulière aux archives royales. À proximité fut aménagée la parcheminerie où l'on préparait les supports sur lesquels étaient transcrits les actes royaux. Le trésor des Chartes a subsisté jusqu'en 1783.
Au nord-ouest du Palais, hors de l'enceinte de Philippe Auguste, fit élever la salle sur l'Eau, qui était vraisemblablement destinée à accueillir des cérémonies solennelles ou d'apparat. De plan rectangulaire, l'édifice était scandé au nord comme au sud par sept contreforts et par deux autres sur ses murs pignons. L'étage abritait une vaste salle alors que le rez-de-chaussée était divisé en deux et abritait des cuisines. La salle sur l'eau a été peu modifiée jusqu'au milieu du et elle a partiellement subsisté jusqu'en 1865. La tour connue sous le nom de tour Bonbec fut longtemps la tournelle des Réformateurs. Elle ne comportait comme la salle sur l'eau que deux étages. Elle fut haussée d'un niveau sous le Second Empire. C'est dans cette tour que l'on mettait à la question, sur ordre du juge de la Tournelle, juridiction criminelle. Cette tour aurait été ainsi appelée par la suite tour « bon bec » devenu Bonbec car c'est là qu'était pratiquée la « question » (la torture) qui faisait avouer les suppliciés.
On sait que Saint Louis consomma son mariage dans la Chambre verte, pièce jouxtant l'oratoire, située au nord du logis du roi, même s'il couchait habituellement dans la Chambre du Roi, chambre haute contiguë à la Salle du roi, et prenait ses repas dans le niveau inférieur de cette dernière.
Dans le Palais, au milieu de la cour du Mai, on plantait chaque année au printemps un arbre d'une quinzaine de mètres afin de célébrer les bienfaits de la nouvelle saison. Dans la cour, le magnifique escalier appelé Grand Degré montait jusqu'à la galerie des merciers que Saint Louis avait fait construire pour accéder directement de ses appartements à la Chapelle Haute de la Sainte Chapelle.
Sous le règne de , le palais s'agrandit à l'ouest, au nord, au sud, au-delà de l'enceinte du . Autour du palais, les berges ont été étendues. On connaît la destination des bâtiments sous le règne du fils de Saint Louis.
En 1278, la Salle du Roi cessa d'être l'endroit où se tenaient les sessions juridiques de la Curia Regis pour devenir la chambre d'attente des plaideurs avant leur entrée dans la Chambre aus Paiz En dehors des séances des plaids, le roi y prenait ses repas, tandis que le « Commun » se restaurait sous la Salle du Roi.
Le roi dormait dans la Chambre du Roi dite Chambre Haute. La tour qui jouxtait la Chambre du roi abritait la garde-robe dans laquelle mangeaient les chambellans.
Entre la Galerie des Merciers et le flanc nord de la Sainte-Chapelle, se trouvait la Maison d'audience du Roi qui voisinait avec le Trésor des Chartes.
Au cœur du palais, se trouvait la Chambre aux deniers ou caisse de l'hôtel du Roi citée dans un document de 1286.
Philippe IV le Bel fit reconstruire le palais. Les travaux furent achevés en 1313 sous l’impulsion d’Enguerrand de Marigny. La source essentielle pour étudier ces travaux est constituée par les journaux du Trésor. Des enclaves morcelant alors le terrain royal, Philippe IV expropria les occupants. De nombreuses chartes réglant les indemnités d'expropriation ont été conservées. De vastes salles furent construites au nord et au sud du palais de la Cité.
À l'est, à l'emplacement de l'ancienne Grande salle de , elle-même devant être bâtie sur le prétoire romain, et doublant sa surface en profitant d'un espace libre au nord, le Bel fit aménager la Grand-Salle. La Grand-Salle du Palais de la Cité était la pièce où le roi tenait ses « lits de justice » et dans laquelle avaient lieu les réceptions. Les repas étaient servis sur la table de marbre noir (dont il reste un vestige à la Conciergerie). C’était une salle immense supportée par une file de piliers qui la séparait en deux nefs couvertes de berceaux lambrissés. Murs et piliers étaient ornés de statues représentant chacun des rois de France depuis Pharamond jusqu'à Philippe IV Le Bel, contemporain de ces travaux. Cette salle est exceptionnelle (le plus grand vestige de salle civile gothique d’Europe) : longue de , large de et haute de à la clé, elle fut édifiée en 1302 et 1313 par Enguerrand de Marigny. La Salle des Gens d'Armes aménagée sous la Grand-Salle servait de réfectoire au très nombreux personnel (environ ) employé au service du roi. À l'est également, la façade donnant sur la rue de la Barillerie, absorbée depuis par le boulevard du Palais, fut également remodelée et complétée. En 1298, la nouvelle enceinte était construite : c'est donc de cette époque que datent les deux portes d'entrée fortifiées ouvertes sur le front oriental du palais, placées au droit de deux voies d'antique origine, traversant l'île vers la cathédrale.
Au nord-est, la grande porte encadrée par deux échauguettes se situait en face de la rue de la Vieille-Draperie, et au sud-est, la porte Saint-Michel, flanquée de deux tours, donnait sur la rue de la Barillerie.
À l'est enfin, le Bel transforma l'aspect de l'entrée officielle du palais qui se trouvait dans le long corps de bâtiment rectangulaire et peu profond appelé la Galerie des Merciers (on appelait Galerie mercière le premier étage) : créée sous le règne de Saint Louis, cette longue aile servait à relier la Sainte-Chapelle et le reste du palais. L'escalier monumental était appelé au Grands Degrés et au , Perron du Beau Roi Philippe. Le retable du Parlement de Paris par André d'Ypres, vers 1450, présente le Grand Perron avec son trumeau sur lequel était représenté le roi Philippe IV, son fils étant à sa droite, et Enguerrand de Marigny, probablement à sa gauche.
À l’ouest (en direction de l’actuelle pointe du Vert-Galant), on dessina des jardins et l'ancien verger qui jouxtait la Chambre du Roi sous Saint Louis fut agrandi vers le nord après démolition de deux lignes de rempart pour former un nouvel espace assurant la jonction entre la Grand-Chambre et la Salle sur l'eau : ce genre de cloître appelé le Grand Préau était caractérisé par ses arcades brisées et moulurées, portées par des colonnes à chapiteaux ornés de motifs végétaux. À l'ouest également, le roi fit agrandir ses appartements par l'adjonction d'une aile sur le revers oriental du Logis, dont il modifia la forme des baies.
Au nord, les comptes de 1302 à 1305 et de 1307 font état de la construction d'une série de « Chambres sur l'eau », rendues nécessaires par la mise en place de nouvelles procédures judiciaires ou administratives : la Grand-Chambre ou Chambre des plaids, la Chambre des enquêtes qui instruisait les affaires, la Chambre des requêtes qui examinait les demandes des justiciables, une chambre spécialisée dans les affaires criminelles. La Grand-Chambre fut réédifiée avec splendeur : elle était réservée au Parlement qui abritait la chambre d'appel des tribunaux royaux et la Chambre de première instance réservée aux pairs de France. Le Parlement enregistrait les actes royaux. La Grand-Chambre fut dotée en 1499 d'un plafond sculpté à clefs pendantes réalisé à l'occasion du mariage de et Anne de Bretagne. Au nord encore, le roi fit bâtir une enceinte bordant la Seine et qui renforçait les tours toujours existantes, dites « tour d’Argent » (allusion au trésor royal qui y avait été gardé) et « tour César » (ainsi nommée en souvenir de la présence des Romains et du fait que la tour est bâtie sur des fondations romaines). Il fit construire vers 1310 une Salle des Gardes servant d’antichambre au rez-de-chaussée de la Grand-Salle.
On trouve dans le Roman de Fauvel, manuscrit français 146 de la BnF, un poème sur le palais en 1314 :
Entre deux braz d'une rivière
Siet, qui la batent environ.Des creniaus en haut remire ouLe douz païs et la contréeQui douce France est appelée ;.................Ou palais à quatorze ou douseChastelez, que tours que tournelles,
Bateilleresses, fors et beles,Qui li aïdent au besoing,Et se voir dire ne resoing,La est le plus bel oratoireDont on peust faire memoire :Bien le puis appeler chapele,Car il n'a ou monde si beleN'ou il ait tant de biax joiaxQui y pourchaça tiez reliques.
(1350-1364) fit réaliser plusieurs aménagements dans le palais de la Cité. En , juste avant son avènement, alors duc de Normandie, fit procéder à des travaux dans la « Chambre du Palais », peut-être au deuxième étage du Logis du Roi. Au début des années 1350, on commença également à surélever l'aile de la Galerie Mercière, en construisant des galetas à l'est du palais. L'appartement du dauphin se trouvait dans la « Chambre des Galethas » : le futur y résida entre 1357 et 1358. En 1353, le Bon fit construire à l’angle nord-est du palais de la Cité le pavillon carré des cuisines qui était destiné au « commun » de l’hôtel du roi. Reliée à la salle des Gens d'Armes, les cuisines étaient un petit bâtiment carré de près de de côté à deux niveaux : à l'étage, une grande cheminée centrale, carrée, était portée par des colonnes ; la salle basse, largement éclairé par deux baies sur chaque face, était subdivisée en quatre travée et quatre cheminée occupaient ses angles Les quatre travées ouest de la salle des Gens d’armes furent isolées du reste de la salle par des grilles et par un mur. Toujours au nord-est, le roi fit édifier entre 1350 et 1353, sur un ancien terrain marécageux, une tour dont le beffroi était dominé par un lanternon et qui devint par la suite la tour de l'Horloge du palais de la Cité. Elle joua un rôle de guet pour la sécurité du palais. Cette tour était de forme carrée, massive, haute de et ses murs étaient épais de près d'un mètre. Au-dessus du soubassement très élevé sur lequel elle reposait, le corps en maçonnerie de la tour formait un léger retrait. Les façades nord et est étaient percées de deux fenêtres, sur deux rangées superposées. Au sommet, un petit pavillon rectangulaire était surmonté d'un clocheton.
C'est en 1356 qu'apparaît la première mention de la Salle de la Pointe qui occupait la pointe occidentale de l'île de la Cité à l'extrémité des remparts que l'on connaît bien par un inventaire de 1428. Ce petit bâtiment fut dénommé par la suite « Logis », « Hostel » ou encore « Maison des Étuves du palais ».
À partir de 1354, les comptes ne signalent plus que des travaux d'entretien, notamment en 1357, où l'on modifia la salle sur l'eau. On attribue également à d'autres aménagements à la Chambre du Parlement ou à la tour de la Librairie.
Le , le roi donne un banquet en l'honneur de , empereur de Bohême, et de son fils Wenceslas, roi des Romains. Le repas a lieu dans la Grand-Salle du Palais en présence de la cour et d'une foule considérable de dignitaires.
Les événements consécutifs à la capture de , conduisirent son fils à quitter le palais dès 1360. La veuve de s'installa à l'hôtel Saint-Pol et au Château du Louvre.
ne se désintéressa cependant pas du palais qu'il utilisa pour célébrer sa souveraineté : le cadre était en effet idéal au déploiement des fastes de la royauté française, notamment pour assurer de grandes réceptions. Ainsi, c'est dans ce palais que le roi reçut avec magnificence l'empereur en qui découvrit la Sainte-Chapelle et la Grand-Salle. Dès lors, cette dernière ne servit plus que pour les banquets royaux et les lits de justice.
fit réaliser plusieurs travaux pour maintenir et embellir le palais de la Cité. Ainsi, lors de réparations entreprises en 1370, dota la tour nord-est de la première horloge publique à Paris, construite par Henri de Vic, horloger lorrain. En 1371, il dota la tour de l'Horloge du palais de la Cité d'une cloche en argent.
La Garde du palais, devenue résidence honoraire et occasionnelle, fut confiée à un concierge. Le nom de conciergerie s'étendit à l'ensemble des bâtiments gardés par le concierge du palais. Cette dénomination avait une triple signification : logis du concierge, logis du roi et enfin, prison attachée à l'exercice de la juridiction du concierge, mise par la suite au service du parlement.
Sous , différents travaux furent entrepris et le palais abandonné par le roi continua de servir de cadre aux fastes royaux. Ainsi, à partir de 1381, une série de travaux fut dévolue à l'aménagement d'un espace carcéral : le rez-de-chaussée de l'ancien hôtel du roi fut utilisé comme prison. Jusqu'alors, les prisonniers du Parlement étaient gardés au Grand Châtelet et la seule prison existant au palais dépendait de la juridiction du concierge. La conciergerie devint une annexe du Châtelet. Sous la galerie des Merciers devait se trouver le logis du geôlier. Par la travée occidentale de la Grand-Salle basse, on accédait aux geôles aménagées dans la Salle des Gardes. Mais les principaux cachots se trouvaient le long de la berge nord. En 1383, on remplaça également la flèche de la Sainte-Chapelle dont la charpente était pourrie par une nouvelle flèche, due à Robert Fourchier. En 1416, l'empereur Sigismond demanda à visiter le palais : il assista à une messe à la Sainte-Chapelle et à une séance du Parlement. En 1418, la municipalité réclama que l'horloge comportât un cadran extérieur « pour que les habitants de la ville puissent régler leurs affaires de jour comme de nuit ».
Après l'occupation anglaise, le fils de , rétablit les services de l'administration royale dans le palais de la Cité mais il n'y résida pas, de même que .
Renaissance
Après que le roi eut affirmé son droit à régner, lors d'un lit de justice tenu solennellement dans la Grand-Chambre en , il fit réaliser des travaux à la Sainte-Chapelle. Il y fit notamment mettre en place une balustrade ornée d'un K, pour Karolus, et modifia de manière significative l'aspect de sa façade occidentale en la dotant d'une rose flamboyante. En 1491, à l'occasion de son mariage avec Anne de Bretagne, avait fait orner d'un plafond à caisson et clefs en pendentif la Grand-Chambre.
, successeur de , réalisa plusieurs travaux. Il remania la partie sud de la cour du palais aux abords de la Sainte-Chapelle. Pour magnifier les cérémonies qui s'y déroulaient, il fit édifier un escalier monumental couvert de voûtes rampantes. Les quarante-quatre marches longeaient son flanc méridional et aboutissaient au porche de la chapelle haute. Cet escalier, qui a connu de nombreuses modifications, a subsisté, ruiné, jusqu'au tout début du . fit aussi édifier une nouvelle Chambre des comptes et ne fut achevée que sous . Célèbre grâce aux gravures d'Israël Silvestre, de Pérelle et bien d'autres artistes, sa façade orientale est bien connue. Élevée à partir de 1504 par l'architecte italien Giovanni Giocondo, elle était ornée de fleur de lys, de dauphins couronnés et de cinq statues placées dans les niches de part et d'autre des fenêtres du premier étage : la Tempérance, la Prudence, , la Justice et la Force. Son escalier latéral conduisant au premier étage, vers deux salles d'audience, puis vers le Grand Bureau destiné aux audiences solennelles. Au rez-de-chaussée se tenaient la Chambre de France et celle d'Anjou. La Chambre des Comptes de a disparu dans les flammes de l'incendie survenu dans la nuit du au . fit également rénover la Grand-Chambre par Fra Giocondo : ses dorures, son plafond sculpté, ses riches tentures fleurdelisées lui valurent l'appellation de Chambre dorée.
Les derniers Valois
(1494-1547) célébra autour de la table de marbre de la Grand-Salle ses noces avec Éléonore de Habsbourg le . Le frère de celle-ci, Charles Quint, y fut somptueusement reçu le .
Sous le règne d' (1547-1559), le Parlement continua à s'octroyer un rôle croissant jusque dans la conduite de la politique intérieure et extérieur. En dehors des aménagements liés à l'apparat des séances royales, seuls quelques travaux concernèrent au sud du palais, la rue de Nazareth et la rue de Jérusalem bordant l'ancien quartier des Chanoinoires, reliées entre elles par l'arc de Nazareth.
(1574-1589) entreprit, à partir de 1578, la réalisation du terre-plein du futur Pont Neuf en réunissant les anciens îlots (île aux vaches, îlot de Gourdaine — l'îlot des Juifs ayant été relié avant 1550) par un apport considérable de remblais. Il fit aussi remblayer la rive sud pour y établir un quai. Ce fut la fin du Jardin du Roi et de l'hôtel du Bailliage construit au sud de ce jardin et occupé depuis le règne de par le « Concierge du Palais » nommé dès lors bailli.
Les Bourbon
Avec le règne d' commença une période d'intense urbanisation aux abords du palais médiéval. Le roi concéda en 1607 au premier président du Parlement, Achille de Harlay les terrains situés à la pointe de l'île, à charge d'y bâtir des maisons : ceci aboutit à la création entre 1607 et 1620 de la place Dauphine. La rue de Harlay, percée entre l'aile orientale de la place et le jardin du bailliage, fut aménagée dans la foulée, à la suite d'expropriations faites en 1608.
poursuivit l'œuvre de son père en créant les premiers véritables quais de pierre de l'île de la Cité. Le remblaiement du quai nord se fit aux dépens du rez-de-chaussée de la Conciergerie, qui fut encavé de plusieurs mètres en 1611. L'incendie de la nuit du au détruisit l'étage de la Grand-Salle et fit de grands dommages dans le reste du palais. finança la reconstruction de la partie haute de la Grand-Salle par la vente de terrains situés au long des fossés de Saint-Germain-des-Prés. Confiée à Salomon et Paul de Brosse, elle ne fut achevée qu'en 1622. Les deux architectes conservèrent le plan à deux vaisseaux mais le transposèrent en style classique. Les travaux durèrent jusqu'en 1638. À la suite d'un second incendie en 1630, il fallut également reconstruire la flèche de la Sainte-Chapelle. Par lettres patentes du , le roi fit transformer la Galerie Mercière et édifier au sud de la Grand-Salle, la Galerie Dauphine.
Sous le règne de (1643-1715), le palais connut divers travaux dont la reconstruction de la Première Chambre des requêtes, du Parquet, du Greffe. Par ailleurs, des agrandissements furent entrepris vers l'ouest. En 1671, Guillaume de Lamoignon, premier président du Parlement de Paris, établit un projet d'agrandissement du palais. Le jardin de l'hôtel du bailliage, dit aussi jardin du roi, est cédé le afin d'y faire construire les nouveaux bâtiments. La cour Lamoignon et la cour Harlay sont alors créées, rendant possible d'entrer dans le palais par l'ouest en venant du Pont-Neuf. En 1686, un bâtiment neuf fut élevé par Libéral Bruant pour la cour des Monnaies. Les crues de la Seine lors de l'hiver 1689-1690 détruisirent les vitraux de la chapelle basse de la Sainte-Chapelle.
En 1737, sous le règne de (1715-1774), le palais connut un troisième incendie qui détruisit la Chambre des Comptes. Gabriel construisit alors à la place un ensemble classique. Commencés en 1738, les travaux furent achevés deux ans plus tard. Cette nouvelle Chambre des Comptes est connue par des photographies prises après l'incendie de 1871.
Un quatrième incendie eut lieu au début du règne de (1774-1792), dans la nuit du au . Le chantier de reconstruction va susciter des rivalités entre architectes, ainsi qu'entre autorités de tutelle (Contrôle général des Finances et Bâtiments du Roi). C'est d'abord l'architecte du Palais, Joseph-Abel Couture, qui est désigné. Il est remplacé en 1779 par Pierre-Louis Moreau-Desproux et Pierre Desmaisons. Le premier abandonne en 1781 et Desmaisons se retrouve seul aux commandes. Il doit affronter les entrepreneurs et l'Académie royale d'Architecture dont il est pourtant membre. On lui adjoint en 1782 Jacques Gondouin, puis l'année suivante Denis Antoine qui l'aidera à terminer le chantier. Il s'agit de faire table rase des constructions orientales et de remplacer l'ancienne cour dissymétrique par une cour d'honneur néoclassique imposante, dont l'homogénéité allait masquer l'identité primitive du lieu et ses édifices les plus remarquables : la Sainte-Chapelle et l'ancienne Grand-Salle devenue Salle des Pas-Perdus. Les nouvelles façades néoclassiques de la Galerie Mercière (avec son ordre colossal corinthien, son dôme carré et son escalier monumental) et de la Galerie Dauphine furent alors aménagées. Le porche avec sa colonnade remplace les simples pilastres du projet Couture. Il avait été voulu par Desmaisons pour contrebalancer la poussée des voûtes de la Galerie Mercière, objet de toutes les inquiétudes lors du chantier de reconstruction. En 1778, la Grosse Tour avait été démolie par Couture ; il avait aussi projeté de démolir les quatre tours du quai de l'Horloge mais Desmaisons s'y est opposé, sauvant ainsi ces restes du palais royal. Les travaux furent financés par un impôt spécial financé par les Parisiens. La démolition de l'enceinte orientale commença en 1781 et fut suivie en 1783 de celle du Trésor des Chartes. En 1785, Desmaisons et Antoine entamèrent la construction d'une nouvelle aile est-ouest, dite « galerie de la Sainte-Chapelle », bordant cette dernière sur son flanc nord. La Galerie Dauphine fut modifiée pour border la totalité de la Salle des Pas-Perdus. La nouvelle cour d'honneur du palais fut fermée en 1787 par une grille en fer forgé et doré, œuvre de Bigonnet sur un dessin de Desmaisons. On doit encore à ce dernier la construction d'une chapelle dans la Conciergerie, dite depuis chapelle des Girondins, pour remplacer l'oratoire détruit dans l'incendie.
Révolution
En 1789, le palais de la Cité abritait les principales institutions du royaume de France dont la Chambre des Comptes, la Cour des Monnaies, la Cour des Aides et surtout le Parlement de Paris. Dès le mois de novembre, l'activité de ce dernier fut interrompue et six tribunaux de district le remplacèrent en partie dont un seul fut hébergé par le palais de la Cité. Mais le palais resta le cœur du pouvoir judiciaire : il abrita en 1791 le Tribunal de Cassation, établi dans la Grand-Chambre, le Tribunal criminel de Paris y fut également installé de même que les départements de la Police, des Domaines, des Finances et des Contributions.
Entre le , date de la prise des Tuileries et le , qui vit la proclamation de la République, Paris, aux mains de la Commune, vécut une période d'insurrection accompagnée de massacres qui s'amplifièrent sous la Terreur. Étroitement lié à l'histoire du palais, le Tribunal révolutionnaire a été créé le : rapidement supprimé par la Convention, il fut rétabli en . Le , le Tribunal révolutionnaire s’installa au premier étage, dans l’ancienne grande-chambre du parlement de Paris rebaptisée salle de la Liberté et une seconde salle, dite de l'Égalité, fut établie dans l'ancienne salle Saint-Louis. L’accusateur public du tribunal, Fouquier-Tinville, avait aménagé ses bureaux au même étage, entre les tours de César et d’Argent (non loin se trouvent aussi ses appartements). De 1793 à 1794, plus de comparaissent devant lui, dont Marie-Antoinette et Robespierre. Dès lors, tous les prisonniers qui étaient détenus dans les différentes prisons de Paris, ainsi que dans certaines prisons de province, et qui devaient comparaître devant le tribunal, furent progressivement transférés à la Conciergerie. Déjà réputée comme la plus dure des prisons, pendant la Terreur, les cellules de la Conciergerie accueillent plusieurs centaines de prisonniers, où les conditions de détention sont aggravées par l'insalubrité et la promiscuité.
Le nombre de condamnation des « ennemis du peuple » ne cessa de croître jusqu'à la chute de Robespierre, surtout après le vote de la loi des suspects du , qui ordonne l'arrestation de tous les ennemis de la Révolution, avoués ou présumés. Les procès collectifs remplacent les procès individuels des grandes figures de l'époque. En 1794, témoins et défenseurs sont supprimés et chaque jour, plusieurs dizaines de personnes sont guillotinées. Arrêté le , Robespierre fut condamné à mort le lendemain par le Tribunal révolutionnaire. Le , la Convention supprima le Tribunal révolutionnaire et le Tribunal de Cassation retrouva le palais de la Cité. Au fil des réformes consulaires puis impériales, l'administration judiciaire prit possession du palais, qui devint alors le palais de justice de Paris.
« L’antichambre de la guillotine »
Les détenus qui avaient comparu devant le Tribunal révolutionnaire qui siégeait au Palais de justice attenant et avaient été condamnés à mort n’étaient pas ramenés dans leur cachot. Ils étaient immédiatement séparés des autres prisonniers et conduits, pour les hommes dans l’arrière-greffe, pour les femmes dans de petites cellules situées dans le couloir central. Dès que le bourreau et ses aides arrivaient, tous étaient regroupés dans le vestibule baptisé salle de la toilette pour y être dépouillés de leurs effets personnels, tondus et attachés. Encadrés par des gendarmes, les condamnés traversaient la salle du guichet et gagnaient la cour du Mai, donnant sur la rue de la Barillerie (qui se trouvait à l’emplacement de l’actuel boulevard du Palais). C’est là que les détenus attendaient les charrettes qui devaient les conduire à la guillotine. En tout, ont été guillotinés à Paris.
Détenus célèbres
Il passe à la Conciergerie, durant la Terreur, suspectées d'actes anti-révolutionnaires, parmi lesquelles :
La construction du Palais de justice
Sous le Premier Empire, la Sainte-Chapelle fut transformée en dépôt annexe des Archives nationales et elle conserva cette affectation jusqu'en 1837. La prison de la Conciergerie fut réorganisée. L'architecte Beaumont en réalisa à partir de 1807 un premier plan, puis des relevés systématiques furent effectués en 1810 et 1811 par Antoine-Marie Peyre, nommé architecte du palais de justice. Il entreprit la surélévation de la Salle Saint-Louis pour y établir la Cour de Cassation, puis il fit refaire dans un style « quasi-égyptien » l'escalier de la Sainte-Chapelle.
Sous la Restauration, à la demande de , fut édifiée une chapelle expiatoire à l'emplacement du cachot de la reine Marie-Antoinette. La restauration des voûtes de la Grand-Salle basse entreprise sous l'Empire fut achevée en 1819 et entraîna son dégagement, car elle était remplie de déblais et obstruée. En 1817, il fut procédé à la scission des lieux dévolus à la justice et à l'incarcération : l'entrée de la prison se fit au niveau du quai de l'Horloge et non plus par la cour du Mai. La façade septentrionale du palais entre la tour de l'Horloge et la Tour Bonbec dans un style médiéval.
Sous la Monarchie de Juillet, Guy de Gisors refit entre 1833 et 1835 la Galerie Saint-Louis en néogothique où il mit en œuvre les premières théories sur la restitution de la polychromie médiévale. Parallèlement, entre 1835 et 1840, Jean-Nicolas Huyot, l'architecte du palais conduisit avec une équipe d'architectes une série de réflexions ambitieuses sur l'agrandissement du palais après le refus du projet de Gisors. Ils prévirent entre autres la suppression de la place Dauphine, la transformation du palais selon un principe de symétrie nécessitant, la création de deux tours et d'une grande salle au sud, la suppression de la Tour Bonbec et la création de tours carrées aux angles ainsi qu'une nouvelle répartition des activités liées à l'exercice de la justice au sein du palais rénové. Le palais de justice devait être régularisé et structuré par deux grandes galeries prolongeant les deux ailes en retour sur la cour de Mai. Le quai des Orfèvres devait être transformé en une promenade créant une grande perspective jusqu'à Notre-Dame de Paris. Le , le projet d'agrandissement et d'isolement du palais de justice fit l'objet d'un arrêté de déclaration d'utilité publique. Le , après le décès de Jean-Nicolas Huyot, le préfet de la Seine, Rambuteau, nomma Joseph-Louis Duc et Honoré Daumet architectes du palais. En 1847, un nouveau projet fut adopté, sensiblement différent du précédent, le changement le plus important étant un basculement de l'entrée principale de l'est vers l'ouest, avec la création d'une nouvelle façade dotée d'un escalier monumental.
Sous le Second Empire, ce projet fut en grande partie mené à bien parallèlement aux travaux de restaurations de la Sainte-Chapelle et des bâtiments médiévaux de la Conciergerie. La façade des six Chambres civiles du Tribunal de Première Instance, au Nord-Est du Palais, le long du quai de l'Horloge fut poursuivie en style néogothique de même que la façade à l'est de la Salle des Pas-Perdus. Le palais fut agrandi au nord-ouest et du côté du quai des Orfèvres. Notamment, la construction des bâtiments de la Cour de cassation commença en 1856. C'est également durant cette période que l'ancien Logis du Roi fut détruit.
Dans les derniers jours de la Commune, pendant la Semaine sanglante, le palais de justice, à peine achevé, est incendié, comme d'autres monuments parisiens, le , obligeant Duc et Daumet à reprendre nombre de travaux (Joseph-Louis Duc décédera en 1879) : la salle des Pas-Perdus et la Grand-Chambre furent totalement consumées. Sous la Troisième République, les travaux ont en particulier porté sur une révision de l'organisation des parties centrales et sud-ouest du palais ; ils s'achevèrent en 1914. En 1874, le côté est de la place Dauphine fut démoli pour mettre en valeur l'ordonnance néo-grecque de la façade de Harlay. En 1881, la Cour de cassation fut terminée. Le projet de couvrir le côté méridional de l'île de la Cité d'une façade monumentale, de restructurer les Chambres correctionnelles et d'agrandir le palais fut confié à Albert Tournaire : on expropria les habitants de l'ancien quartier des chanoines en 1904, afin d'y édifier les locaux de Tribunal de grande instance de Paris. Les travaux commencé en 1907 furent achevés en 1914, peu de temps après que la crue de la Seine de 1910 ait inondé le palais.
À la suite de ces travaux, le palais n'a fait l'objet que de réaménagements intérieurs et il perdit définitivement sa fonction de prison en 1934.
Vestiges contemporains
La Sainte-Chapelle et la Conciergerie sont gérées par le Centre des monuments nationaux à qui elles ont été attribuées à titre de dotation par un arrêté du . Ces lieux sont ouverts au public, et des expositions temporaires y sont organisées.
Les quatre tours donnant sur la Seine sont des vestiges du Moyen Âge, les façades ont été construites au .
La vie quotidienne de la prison de la Conciergerie est reconstituée : le bureau du greffier, chargé d'inscrire les détenus sur les registres ; le bureau du concierge, devenu sous la Révolution, responsable des prisonniers ; des geôles révolutionnaires (cellules à pailleux, à pistole) et la cellule de Marie-Antoinette. La lame de la guillotine qui servit à l’exécution de Lacenaire est exposée.
La salle des Gardes
Anciennement réfectoire du Palais, elle fut réservée à la prison des hommes et sommairement compartimentée en cachots. Devant l’afflux des prisonniers, elle fut divisée par un plancher installé à mi-hauteur, permettant d’aménager ainsi deux salles superposées. C’est au-dessus de la salle des Gardes, au premier étage, dans l’ancienne grand-chambre du parlement de Paris, que siégeait le Tribunal révolutionnaire.
La Rue de Paris
La Rue de Paris tire son nom de Monsieur de Paris, surnom donné au bourreau du Tribunal révolutionnaire, qui venait visiter les prisonniers par ce couloir. Aussi elle fut annexée à la prison des hommes et de ce fait compartimentée en minuscules cellules. Celles des « pailleux » étaient réservées aux prisonniers sans ressources, qui ne pouvaient s'offrir que de la paille pour dormir à même le sol. Celles des « pistoles » étaient louées aux prisonniers (dits les pistoliers) de classe moyenne et étaient pourvues d'un lit. Enfin, pour les plus fortunés étaient louées des cellules pour une seule personne avec de quoi écrire (il était d'usage d'écrire ses mémoires avant de mourir), de la lumière et bien sûr un lit.
Le Grand Préau
Il s’agissait de l’ancien jardin du roi, auquel s’était substitué une vaste cour rectangulaire. Celle-ci était entourée d’une galerie compartimentée en cachots pour les hommes.
Le couloir central
Sombre et étroit, il distribuait sur son parcours de nombreuses pièces : la salle du guichet, le bureau du concierge, le greffe, l’arrière-greffe, le parloir, une pièce de repos pour les guichetiers, l’infirmerie, la chapelle, quelques cellules pour femmes…
La cour des Femmes
Ancien jardin bordant le logis du roi, cette cour était le lieu de promenade des femmes. Elle était entourée de cellules dont le confort variait suivant les possibilités pécuniaires des détenues. Dans cette cour, les femmes lavaient leur linge à une fontaine (aujourd’hui encore existante) ; sur l’une des tables de pierre, elles prenaient leur repas. L’endroit fut, dans la vie cellulaire révolutionnaire, un lieu important pour la vie sociale des prisonniers. Dans un coin subsiste ce qui fut le « côté des Douze » : un enclos triangulaire séparé par une grille de la cour des femmes, dépendant du quartier des hommes et, surtout qui comptait chacun des « douze » condamnés qui pouvaient une dernière fois, dans cet espace, dire au revoir à leur famille avant d'être emportés par la charrette (à douze places…) vers la guillotine.
Le bureau du greffier
Il a été reconstitué dans le musée de la Conciergerie. C’était là que l’on inscrivait, dès leur arrivée, les noms des détenus sur les registres. Cette pièce est devenue la buvette du Palais de Justice.
La salle de la toilette
À cet endroit, les condamnés à mort étaient dépouillés de leurs objets personnels au profit de l’État ou du bourreau, peu rémunéré et pour qui, donc, il n'y avait pas de petits gains : bijoux, tabatières, lunettes, montres. Chacun d’eux était ensuite assis sur un escabeau, avait les mains liées derrière le dos, puis le col de sa chemise était échancré afin d’avoir les cheveux coupés au ras de la nuque. Les condamnés étaient ensuite escortés jusqu’à la cour du Mai, où attendaient les charrettes qui devaient les conduire sur leur lieu d’exécution.
La petite chapelle royale
Dite « Chapelle des Girondins », elle occupe l'emplacement de l'oratoire médiéval du roi. La tradition y situe le lieu dans lequel les vingt-et-un Girondins attendirent la mort dans la nuit du au .
La première cellule de Marie-Antoinette
La première cellule de Marie-Antoinette d'Autriche fut installée dans l’ancienne chambre de réunion des guichetiers (une cellule humide composée d’un lit de sangle avec deux matelas, d’un fauteuil en canne, de deux chaises et d’une table) donnant sur la cour des femmes par une étroite fenêtre. Après une tentative d’évasion (voir Alexandre Gonsse de Rougeville), Marie-Antoinette fut transférée dans la deuxième cellule. La reconstitution de la cellule de la reine a été faite pour une moitié sur l’authentique cellule et pour l’autre moitié sur la travée contiguë à l’est. Elle fut gardée par Madame Larivière qui montra trop de compassion envers la reine et fut remplacée par la citoyenne Harel qui, en tant qu'épouse d'un membre de la police secrète, était là à titre d'espionne.
La seconde cellule de Marie-Antoinette
Elle est située à côté de la petite chapelle royale. Pour plus d'intimité, la cellule fut coupée en deux par une cloison de planches avec un paravent qui la séparait des deux gendarmes, qui assuraient sa surveillance en permanence. fit ériger à l’endroit même de la cellule de la reine, qui fut coupée par un mur, une chapelle expiatoire. La moitié ouest fut réunie à la chapelle par un local où la tradition situe les dernières heures de Maximilien de Robespierre.
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Sources et bibliographie
Sophie Abdela, La Prison parisienne au XVIIIe siècle, Ceyzérieu, Champ Vallon, coll. "Epoques", 2019.
Antoine Boulant, "La Conciergerie", dans Jean-Christian Petitfils (dir.), Marie-Antoinette. Dans les pas de la reine, Perrin, 2020, p. 249-264.
Camille Dégez, Une Société carcérale. La prison de la Conciergerie (fin XVIe-milieu XVIIe siècles), thèse sous la direction de Denis Crouzet, Université Paris IV, 2013.
Jean Guerout, Le Palais de la Cité, des origines à 1417. Essai topographique et archéologique, dans Mémoires de la Fédération des sociétés historiques et archéologiques de Paris et de l'Ile-de-France, 1949, tome 1, , 1950, tome 2, et 1951, tome 3, (les articles ont été regroupés dans un livre publié en 1953 ; 432 p.).
Arlette Lebigre, Moi, Barthélémy Dumont, geôlier de la Conciergerie, Perrin, 2009.
Françoise Chevrier, La Conciergerie. Petites anecdotes et grandes tragédies, éditions Anovi, 2016.
Guillaume Mazeau, La Conciergerie sous la Révolution, Editions du Patrimoine/Centre des monuments nationaux, 2019.
Adrien Pitor, L'Espace du Palais. Étude d’un enclos judiciaire parisien de 1670 à 1790, thèse sous la direction de Reynald Abad, Sorbonne Université, 2019.
Gaël Lesterlin, « La reconstruction du Palais de Justice de Paris après l'incendie de 1776 », Monuments et Mémoires de la fondation Eugène Piot'', 2001, lire en ligne
Articles connexes
Liste des demeures royales françaises
Liste des résidences des chefs d'État français
Liste des prisons de Paris sous la Révolution
Grand-Salle du Palais de la Cité
Tour de l'Horloge du palais de la Cité
Chambre des comptes de Paris
Liens externes
Site officiel de la Conciergerie - Centre des monuments nationaux
Camille Dégez, Un univers carcéral (s) la prison de la Conciergerie et sa société, Thèse de l'École nationale des chartes, 2005.
La Conciergerie, une enclave patrimoniale au cœur du Palais de Justice, Centre des monuments nationaux | Le palais de la Cité était la résidence et le siège du pouvoir des rois de France, du , tout en restant le siège des principales cours de justice jusqu'à nos jours. Il s’étendait sur la partie ouest de l’île de la Cité dans le de Paris. |
703 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Coulomb%20%28homonymie%29 | Coulomb (homonymie) | Charles-Augustin Coulomb (1736-1806), physicien français, dont le nom a été donné
au coulomb, unité de charge électrique dans le Système international d'unités ;
à la loi de Coulomb en électrostatique qui exprime la force s'exerçant entre deux particules chargées (immobiles) ;
à la loi de Coulomb en mécanique, relation concernant le frottement entre solides ;
à un astéroïde(30826) Coulomb ;
à un cratère lunaire, Coulomb.
Jean Coulomb (1904-1999), physicien français élève de Louis de Broglie.
La famille Coulomb, constructeurs navals français.
Nom de plume
Jeanne de Coulomb, nom de plume de Cécile Marguerite Coulon de Lagrandval (1864-1945), femme de lettres française. | Charles-Augustin Coulomb (1736-1806), physicien français, dont le nom a été donné
au coulomb, unité de charge électrique dans le Système international d'unités ;
à la loi de Coulomb en électrostatique qui exprime la force s'exerçant entre deux particules chargées (immobiles) ;
à la loi de Coulomb en mécanique, relation concernant le frottement entre solides ;
à un astéroïde(30826) Coulomb ;
à un cratère lunaire, Coulomb.
Jean Coulomb (1904-1999), physicien français élève de Louis de Broglie.
La famille Coulomb, constructeurs navals français. |
705 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Capacit%C3%A9%20au%20champ | Capacité au champ | La capacité au champ est la capacité de rétention maximale en eau du sol.
Elle correspond plus précisément à la quantité d'eau retenue, après 48 heures d'égouttement de l'eau libre vers la nappe phréatique, par un sol préalablement gorgé d'eau (par des pluies ou un arrosage intensif).
Le terme provient d'Israelson et West ainsi que de Frank Veihmeyer et Arthur Hendrickson. Ces deux derniers auteurs définissent la capacité au champ (CC) du sol comme la quantité d’eau retenue par le sol après écoulement par gravité de l’eau excédentaire qui circule dans la macroporosité, et après que la vitesse d’écoulement a sensiblement diminué. Cela prend en général 2 à 3 jours après qu’une pluie a gorgé en eau des sols perméables et de structure et texture uniformes. Lorsque l'eau ne descend plus, le sol atteint alors son point de ressuyage ou sa capacité de rétention.
La quantité totale d'eau retenue dépend essentiellement de la texture du sol et de sa profondeur. Ainsi, par exemple, un sol argilo-calcaire d'une profondeur de , d'une densité de 1,2 et d'une capacité de rétention de d'eau pour de terre fine et sèche retiendra :
400 x 1,2 x 30 % =
L'eau excédentaire descend vers la nappe phréatique, plus ou moins vite suivant la perméabilité du sol, qui dépend de la texture du sol, mais également de sa structure (sol tassé, sol ameubli ayant une bonne porosité, etc.). La capacité au champ et la perméabilité sont des données très importantes pour l'irrigation : la capacité intervient pour calculer la dose d'arrosage et la perméabilité pour déterminer la vitesse d'arrosage.
Il existe également une définition physique de la capacité au champ, qui correspond à une quantité d'eau du sol à une certaine pression d'aspiration ou pression de succion : .
Notes et références
Agronomie
Pédologie | La capacité au champ est la capacité de rétention maximale en eau du sol. |
706 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau%20de%20Fontainebleau | Château de Fontainebleau | Le château de Fontainebleau est un château royal de styles principalement Renaissance et classique, près du centre-ville de Fontainebleau (Seine-et-Marne), à une soixantaine de kilomètres au sud-est de Paris, en France. Les premières traces d'un château à Fontainebleau remontent au . Les derniers travaux sont effectués au .
Haut lieu de l'histoire de France, le château de Fontainebleau est l'une des demeures des souverains français depuis , qui en fait sa demeure favorite, jusqu'à Napoléon III. Plusieurs rois laissent leur empreinte dans la construction et l'histoire du château, qui est ainsi un témoin des différentes phases de l'histoire de France depuis le Moyen Âge. Entouré d'un vaste parc et voisin de la forêt de Fontainebleau, le château se compose d'éléments de styles médiévaux, Renaissance, et classiques. Il témoigne de la rencontre entre l'art italien et la tradition française exprimée tant dans son architecture que dans ses décors intérieurs. Cette spécificité s'explique par la volonté de de créer à Fontainebleau une « nouvelle Rome » dans laquelle les artistes italiens viennent exprimer leur talent et influencer l'art français. C'est ainsi que naît l'École de Fontainebleau, qui représente la période la plus riche de l'art renaissant en France, et inspire la peinture française jusqu'au milieu du , voire au-delà. surnomme ainsi le château la « maison des siècles », évoquant par là les souvenirs historiques dont les lieux sont le témoignage.
Le château fait l’objet d'un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1862, classement complété par plusieurs arrêtés pris en 1913, 1930, 2008 et 2009. Par ailleurs, depuis 1981, le château fait partie avec son parc du patrimoine mondial de l'UNESCO. Riche d'un cadre architectural de premier ordre, le château de Fontainebleau possède également une des plus importantes collections de mobilier ancien de France, et conserve une exceptionnelle collection de peintures, de sculptures, et d'objets d'art, allant du au .
Histoire
Moyen Âge
Un château fort est mentionné à cet endroit pour la première fois en 1137 dans une charte du roi des Francs Louis VII le Jeune. La date exacte de la fondation du château reste inconnue, mais le premier édifice a probablement été construit sous le règne du père de , Louis VI le Gros, voire sous celui de son grand-père, Philippe , lorsqu'il réunit le Gâtinais au domaine royal français en 1068.
En 1169, une autre charte de établit et dote un chapelain pour desservir la chapelle ; celle-ci sera consacrée à la Vierge et à saint Saturnin par Thomas Becket, archevêque de Cantorbéry, alors réfugié à Sens. À la Noël 1191, Philippe II Auguste fête à Fontainebleau le retour de la troisième croisade.
Le château est agrandi par Louis IX, qui l'appelle « ses déserts » où il aime à prendre le « déduit de chasse » au ; il y installe des religieux de l'ordre des Trinitaires en 1259 dans l’enceinte même du château pour desservir l'hôpital-couvent qu'il fonde. De cette disposition originelle subsistent les fondations de la chapelle des Trinitaires et de leurs bâtiments conventuels, alors situés à proximité de l’actuelle chapelle de la Trinité.
Philippe IV le Bel est le premier roi de France à naître au château en 1268 et fait aménager des appartements en 1286. Il est également le premier roi à y mourir des suites d'une chute de cheval en 1314, après une longue agonie. En 1313, Jeanne de Bourgogne, petite fille de saint Louis par sa mère et propriétaire du domaine de Fontainebleau, épouse Philippe de Valois, futur roi de France Philippe VI de Valois, qui y fait des séjours fréquents. En 1325, le château reçoit la visite d'Isabelle de France devenue reine d'Angleterre. En janvier 1332, a lieu à Fontainebleau la signature du contrat de mariage entre Jean II le Bon et Bonne de Luxembourg. Le roi y vit dès 1350. Charles V le Sage y installe une bibliothèque et Isabeau de Bavière y entreprend des travaux, après avoir acquis les domaines de la forêt de Bière, de Fontainebleau, de Moret et la châtellenie de Melun en 1404. Charles VI y séjourne à partir de 1388. Le château est cependant abandonné en raison des affrontements de la guerre de Cent Ans, lorsque la cour s'exile au bord de la Loire et à Bourges. Charles VII y revient après la libération de l'Île-de-France et de Paris en 1436, privilégiant le lieu pour sa salubrité.
Renaissance
décide de faire édifier un logis de style Renaissance à l'emplacement du château féodal, permettant ainsi de moderniser un pied-à-terre proche de la vallée de Bière, le roi prétextant lui-même choisir cet endroit pour la chasse des bêtes « rousses et noires ». Il fait raser la précédente construction, à l'exception du donjon et d'une partie de la courtine nord, et fait appel à des artistes italiens pour assurer la construction et la décoration de son palais. C'est ainsi que sont édifiés un bâtiment dessinant la cour Ovale et un autre situé sur la basse cour ouest, tous deux reliés par une galerie. vient chasser à Fontainebleau, accompagné de sa cour et de sa favorite, la duchesse d'Étampes, délaissant ainsi plus ou moins le château de Blois, et annonçant le retour progressif de la cour dans les environs de Paris.
Plusieurs conducteurs de travaux se succèdent durant son règne : Florimond de Champeverne, secrétaire et valet de chambre du roi, est nommé en 1528 conducteur jusqu'à sa mort en 1531. Pierre Paule dit l'Italien, présent dès 1528, ancien concierge du château de Moulins, valet de chambre de Louise de Savoie, dirige ensuite les travaux jusqu'à sa mort en 1535. Il est remplacé par acte du par un conducteur particulier, Salomon des Herbaines, tapissier du roi, garde des meubles et tapisseries, qui présente l'avantage de résider sur place et travaille en collaboration avec Pierre des Hôtels, notaire, secrétaire et valet de chambre du roi ; il décède en 1558.
Les noms des architectes du château sont, quant à eux, plus hypothétiques : Sebastiano Serlio, pour sa part, se voyait offrir le l'assurance de livres par an pour . Il apparaît néanmoins que son apport au sein de l'édifice reste limité. Gilles Jamin, architecte et maître d'œuvre du château de Fontainebleau, ainsi que son fils Gracieux Jamin et François Jamin son petit-fils. D'autres noms ont été avancés pour identifier l'architecte qui officia sous le règne de . Si Gilles Le Breton a effectivement travaillé sur le projet du château, il n'en est pas le créateur. Le Rosso ou Girolamo della Robbia qui a proposé des décors pour la porte Dorée, peuvent eux aussi figurer parmi les architectes potentiels. Les constructions successives du règne de , notamment pour la cour du Cheval blanc, sont mieux connues depuis des recherches récentes : les trois ailes, nord, ouest et sud, de la susdite cour furent construites en 1540-1542, tandis que l'aile est datée de 1538-1539 pour sa moitié sud (pavillon des Poêles) et postérieure à 1545 pour sa moitié nord (chapelle de la Trinité et pavillon des Armes). L'aile sud fut également surélevée d'un étage, vers 1545-1546, abritant la célèbre galerie d'Ulysse.
Le roi souhaite faire de Fontainebleau un foyer de l'art de la Renaissance : il collectionne les objets d'art, commande des œuvres sur la mythologie, fait venir d'Italie des antiques. Il reçoit des tableaux de la part du pape, collectionne des œuvres de maîtres italiens (La Joconde et La Vierge aux rochers de Léonard de Vinci, la Sainte-Famille, Saint-Michel, et la Belle Jardinière de Raphaël) et fait venir des moules de statues romaines (Laocoon, Apollon du Belvédère…) afin de couler des bronzes. Pour la décoration du château, il commet Rosso Fiorentino qui dessine le pavillon de Pomone, le pavillon des Poesles, la galerie Basse (tous détruits) et surtout la galerie François (1534-1540). Giorgio Vasari désigne Fontainebleau comme la « Nouvelle Rome » et son école est renommée dans toute l'Europe de l’Ouest. constitue dans le château une importante bibliothèque, ancêtre de la bibliothèque nationale. Le château de Fontainebleau reçoit, entre le 4 et le , la visite de , futur époux de Madeleine de France. C'est en 1539 que reçoit à Fontainebleau Charles Quint et lui fait visiter son palais, entre le 24 et le . Ronsard se fera l'écho du faste déployé au château par l'écriture de quelques vers :
Le fils de , le roi de France , complète le château avec une salle de bal et une chapelle, reliées à l'édifice par la célèbre galerie François , qui fait face à l'étang des Carpes. Il nomme Philibert Delorme pour vérifier et visiter le château le , date à laquelle la suite des travaux lui est confiée. C'est ainsi qu'une grande partie du château actuel voit le jour, dont la salle de bal. C'est à Fontainebleau que naissent la plupart des enfants de et de Catherine de Médicis, les futurs rois () et () ainsi qu'Élisabeth de France (), Claude de France (), Louis de France (), François d'Alençon () et les jumelles Victoire et Jeanne ().
Deux jours après la mort d' en 1559, Catherine de Médicis remercie Philibert Delorme, protégé de Diane de Poitiers, et confie les travaux à Francesco Primaticcio, dit Le Primatice qui devient surintendant des maisons royales le . Le , le contrôleur général des bâtiments de France, Jean Bullant, est remplacé par François Sannat. C'est à cette époque que Nicolò dell'Abbate décore le château. À la mort du Primatice, le , celui-ci est remplacé par Tristan de Rostaing. Jean Bullant finit par revenir à Fontainebleau et est nommé auprès de Rostaing le comme architecte conducteur des travaux. À la mort de Jean Bullant en octobre 1578, le chantier est confié par à Baptiste Androuet du Cerceau.
Pendant le règne des trois fils d' (François II, et Henri III), le château de Fontainebleau est moins habité, les monarques lui préférant le Louvre, ou encore les demeures du Val de Loire comme Amboise ou Blois. Le château est néanmoins le théâtre d'une assemblée de notables réunis du 21 au pour résoudre les questions religieuses qui troublent le royaume et aboutissant à la convocation des États Généraux. Le , et Catherine de Médicis reçoivent les ambassadeurs du pape, de l'empereur et du roi d'Espagne en vue d'une négociation afin que la France revienne sur l'édit de pacification d'Amboise.
Sous le règne des Bourbons
Plus tard, agrandit la demeure de plusieurs ailes et de la porte du Baptistère : il dépense entre 1593 et 1609 près de deux millions et demi de livres pour les travaux. Il fait aménager la cour des Offices et redresser la cour Ovale alors assez irrégulière. Désormais, le palais peut accueillir près de mille personnes. Le roi vient jouer à la paume dans une salle spécialement aménagée. À cette époque, une nouvelle génération d'artistes, français et flamands, décore l'intérieur du château (Martin Fréminet, Jean de Hoey, Ambroise Dubois…). C'est la seconde école de Fontainebleau, rassemblant des artistes issus plutôt de milieux parisiens. Le château accueille entre le 14 et le la visite de Charles-Emmanuel de Savoie.
C'est à Fontainebleau que se marient Concino Concini et Léonora Dori, dite Galigaï le dans la chapelle du roi, et que naît le futur , le , qui est baptisé le en même temps que ses deux sœurs, Élisabeth et Chrétienne. Le , a lieu au château l'arrestation du maréchal de Biron et du comte d'Auvergne, convaincus de trahison. Le de la même année, naît au château Élisabeth de France, fille d' puis le , son fils Gaston d'Orléans, événement fêté par une série de spectacles donnés en l'honneur de la reine Marie de Médicis. On y joue notamment une partie de la tragédie Bradamante de Robert Garnier. La même année, l'ambassadeur d'Espagne don Pedro de Tolède est reçu à Fontainebleau. Le , le château est le théâtre du mariage de César de Vendôme et d'Henriette de Lorraine.
Louis XIII, qui hérite en 1610 un château encore en chantier, fait achever les travaux sans apporter de modification majeure. C'est là que le cardinal Barberini, neveu du pape , est reçu par au château pendant l'été 1625 ; que le maréchal d'Ornano est arrêté le . Le , et le prince électeur de Bavière signent à Fontainebleau une alliance secrète. Le 14 et le a lieu la promotion, au château, de 49 chevaliers de l'ordre du Saint-Esprit. Le est signé à Fontainebleau le contrat de mariage entre et Marie-Louise de Gonzague-Nevers. Un an plus tard, du 19 au a lieu la réception d'Henriette Marie de France, reine d'Angleterre, et de son fils, le futur . La reine Christine de Suède y demeure une première fois du 4 au ; durant son second séjour, du au , elle fait assassiner à l'épée et au poignard son écuyer et favori Giovanni Monaldeschi le pour trahison, ce qui provoque un scandale d'autant plus grand que, portant une cotte de mailles sous son habit, Monaldeschi voit son martyre prolongé.
, bien que préférant les demeures situées à l'ouest de Paris et accordant toutes ses attentions au château de Versailles, aime venir à Fontainebleau. Durant son règne, Fontainebleau est considéré comme une demeure du passé, mais reste un symbole de l'héritage des rois de France, et son entretien s'inscrit donc dans la continuité de la monarchie. C'est pourquoi les modifications architecturales restent limitées, mais on observe une profonde rénovation des jardins : entre 1645 et 1646, Anne d'Autriche fait redessiner le jardin de Diane par André Le Nôtre, lequel, avec Louis Le Vau, modifie le Parterre en installant notamment au centre une fontaine de rocaille. Elle fait également décorer ses appartements, selon M. Hébert, avec quatorze paysages historiés peints par Henri Mauperché. Il est possible qu'une partie de ces tableaux se trouve aujourd'hui à la Galerie Nationale de Sofia, en particulier Le Christ à la Samaritaine et le Christ et les pèlerins d'Emmaüs.
C'est en 1661-1662 que Le Nôtre crée le bassin des Cascades. Le roi fait néanmoins construire un théâtre, vient au château presque chaque année : c'est à Fontainebleau que naît le Grand Dauphin le , que débute le le procès du surintendant Nicolas Fouquet à la chancellerie, qu'a lieu l'audience du cardinal Flavio Chigi, légat du pape le , qu'est célébré, le , le mariage de la nièce du roi Marie Louise d'Orléans et de , qu'est signé le traité entre la France et la Suède puis celui entre le Danemark et le duc de Holstein-Gottorp le , et en 1698. y signe le l'édit révoquant celui de Nantes et interdisant ainsi le protestantisme en France.
Le compositeur Jean-Baptiste Lully suit à plusieurs reprises la Cour à Fontainebleau, la première fois en 1661 pour monter le Ballet des Saisons, une autre en 1670 où il donne une représentation dans l'aile de la Cheminée, une troisième le pour diriger un Te Deum dans la chapelle de la Trinité pour le baptême de son fils aîné, Louis, et une dernière le . En 1679-1680, François d'Orbay fait construire des hôtels pour les secrétaires d'État (bâtiments de la cour des Mathurins et au coin de la grotte des Pins). En 1701, Hardouin-Mansart double l'aile de la galerie des Cerfs, le long du mur est, par un bâtiment en moellons en enduit et briques.
Le , meurt à Fontainebleau Louis Armand de Bourbon, prince de Conti. Le Grand Condé s'éteint à son tour dans le château le . Du 11 au a lieu au château le premier séjour de l'ancien roi d'Angleterre et de sa femme Marie de Modène. Ceux-ci reviendront chaque année au château jusqu'en 1700. Le , le château est le théâtre de la réception de Marie-Adélaïde de Savoie, future duchesse de Bourgogne et mère de . Saint-Simon décrira notamment la scène : .
Le , le château de Fontainebleau reçoit le mariage par procuration de Léopold, duc de Lorraine, et d'Élisabeth Charlotte d'Orléans. Saint-Simon affirme que la décision d'accepter pour le duc d'Anjou la couronne d'Espagne a été prise lors d'un conseil tenu le dans les appartements de de Maintenon. Vers la fin du règne de , Fontainebleau reçoit la visite entre le 21 et le de Henry St John, vicomte Bolingbroke, mandaté par Anne Stuart pour négocier la paix après la guerre de Succession d'Espagne, et la visite le de Frédéric-Auguste, prince-électeur de Saxe et roi de Pologne, sous le nom de comte de Lusace. La Régence est marquée par la visite à Fontainebleau, du tsar de Russie Pierre le Grand le 30 et .
, qui s'y marie le , fait aménager une salle de spectacles, qui brûlera en 1856, et reconstruire une galerie ainsi que le pavillon des Poêles par Ange-Jacques Gabriel, et ne séjournent pas souvent au château, mais restent plus ou moins fidèles à la tradition d'un séjour annuel, faisant de Fontainebleau une sorte de « palais d'automne ».
Le , Fontainebleau est le théâtre de la signature d'un traité d'alliance secret entre la France et l'Espagne. Le a lieu au château la première représentation du Devin du Village de Jean-Jacques Rousseau. Le y est signé le traité de Fontainebleau, traité secret entre la France et l'Espagne au sujet des possessions de la Louisiane. Le dauphin Louis, fils de , meurt de la tuberculose au château le . Le roi y séjourne du 24 au , puis du 2 au , et y voit jouer Tancrède de Voltaire. Le , a lieu à Fontainebleau la réception de Marie-Joséphine de Savoie, future comtesse de Provence, puis celle, le , de Marie-Thérèse de Savoie, future comtesse d'Artois.
Le règne de est marqué par la ratification à Fontainebleau de deux traités : d'une part le traité de Fontainebleau signé en 1785 entre l'Autriche et les Pays-Bas à la suite de (la guerre de la Marmite), et d'autre part un traité de commerce entre la France et l'Angleterre, le .
Époque contemporaine
Pendant la Révolution française, le palais est vidé de son mobilier. En , le feu prend dans l'Orangerie, l'incendie s'étant propagé et ayant endommagé la chapelle, réduit en cendres l'appartement du Dauphin (dans l'aile précédemment connue sous le nom de Galerie de François ). Il est occupé par l'École Centrale de Seine-et-Marne, puis devient, du au , la caserne de l'École spéciale militaire qui sera transférée à Saint-Cyr-l'École et enfin une prison.
fait revivre Fontainebleau à partir de 1804, il le fait meubler, y tient sa cour pour laquelle il fait aménager 40 appartements de maître. Deux soirs par semaine, il fait donner des spectacles d'opéra et de théâtre. Fontainebleau est aussi un lieu de décision politique, comme le montrent la salle du trône et la bibliothèque de travail de l'empereur, qui y fait transférer secrètement le pape (prisonnier de l'Empereur à Savone), le , qui y resta enfermé pendant dix-neuf mois et y signera sous pression le concordat de Fontainebleau, le . Le pape quittera Fontainebleau le .
Le , le château accueille la visite de et de la reine Marie-Louise. L'année 1807 est marquée par trois événements : le traité fixant les frontières entre l'Autriche et le royaume d'Italie le , un traité d'alliance franco-danois le , et un traité secret entre la France et l'Espagne concernant le Portugal le .
Implanté en 1807 entre l'étang des Carpes et la forêt, le manège de Sénarmont est le principal édifice élevé à la demande de Napoléon dans l'enceinte du palais de Fontainebleau. Il est construit selon des dispositions architecturales ambitieuses, avec une charpente à la Philibert Delorme qui a permis la couverture d'un volume de dimensions exceptionnelles pour l'époque, rappelant le de 1785 d'Étienne-Louis Boullée pour la Bibliothèque du Roi.
Le futur est baptisé au château le , avec 24 autres enfants de dignitaires et généraux.
Napoléon passe les derniers jours de son règne dans le château avant d’abdiquer le sous la pression de ses maréchaux Ney, Berthier, et Lefebvre (le traité de Fontainebleau, qui formalise son abdication sans condition, est signé à Paris le ). Le , après avoir vainement tenté de se suicider, il prononce un discours resté fameux à sa garde dans la cour dite depuis « cour des Adieux », scène illustrée par le tableau Les Adieux de Fontainebleau peint par Horace Vernet. Il dit notamment à sa Vieille Garde : et les remercie : Napoléon se souviendra d'ailleurs du château de Fontainebleau lors de son séjour à Sainte-Hélène : . Pendant les Cent-Jours, Napoléon y fera un arrêt le .
À la suite de Napoléon, les derniers monarques français y feront plusieurs séjours : le , Marie-Caroline de Bourbon-Sicile, duchesse de Berry, est reçue au château. et y ont dormi.
Sous la monarchie de Juillet, Louis-Philippe entreprend les premiers travaux de restauration (dirigés par Jean Alaux, Picot, et Abel de Pujol) et fait redécorer et remeubler l'intérieur, avant que le château ne serve de cadre au mariage de Ferdinand-Philippe d'Orléans avec Hélène de Mecklembourg-Schwerin le . Du 20 au , le château est visité par l'ancienne reine d'Espagne Marie-Christine. Le , un garde de la forêt, Pierre Lecomte, tente d'assassiner Louis-Philippe dans le parc du château. Le palais reçoit la visite du bey de Tunis, , les 15 et .
C'est en 1848 qu'Abel Blouet devient architecte du château et entreprend de nouvelles restaurations (galerie François , ailes de la cour du Cheval blanc…). À sa mort en 1853, il est remplacé par Hector Lefuel puis Alexis Paccard en 1855. Le château fait l’objet d'un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1862. En 1867, Prosper Desbuisson devient architecte du palais et poursuit les restaurations engagées par ses prédécesseurs.
Sous le Second Empire, Fontainebleau fait partie, avec Saint-Cloud, Compiègne et Biarritz, des lieux de villégiature de la cour. L'impératrice Eugénie, épouse de , passe ses soirées dans le petit théâtre construit par son mari. Elle s'attache au salon chinois, agrémenté par des objets provenant du sac du palais d'Été et par les cadeaux des ambassadeurs du Siam, reçus au château le . Ils avaient été précédés par le roi de Prusse, futur empereur allemand, (15 et ) et par (17 au ). Lors de la guerre de 1870, le château est investi par les Prussiens () ; Frédéric Charles de Prusse et son état-major l'occupent du 6 au ; il est finalement évacué cinq jours plus tard.
En , les dépendances du château sont confiées à lÉcole d'application de l'artillerie et du génie, après que celle-ci a quitté Metz. Les débuts de la Troisième République sont marqués par la réception d'invités de marque par les présidents de la République : le et le par Sadi Carnot, , roi des Belges, le par Félix Faure, et le par Raymond Poincaré. Le château devient la demeure occasionnelle de quelques présidents de la Troisième République.
Les protections se poursuivent : les façades et combles des extérieurs des bâtiments qui encadrent la cour et la cour des Princes, ainsi que les façades et combles du Pavillon Sully, font l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le .
Plusieurs événements importants auront lieu à Fontainebleau au cours du . Après une visite le de l'ancienne impératrice Eugénie, le a lieu à Fontainebleau l'inauguration du Conservatoire américain avant celle de l'École des beaux-arts américains le . Dès 1927 (date à laquelle le château est consacré musée national) et ce jusque dans les années 1930, les parties hautes de l'aile de la Belle Cheminée (incendiée en 1856) sont reconstruites grâce aux fonds Rockefeller. Le manège de Sénarmont est classé au titre des monuments historiques par arrêté du .
Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'armée allemande commandée par le général Richard Ruoff investit Fontainebleau le et l'occupe jusqu'au , puis du à fin octobre 1941. Après guerre, le château reçoit du 6 au une conférence franco-vietnamienne sous la présidence de Max André et Phạm Văn Đồng et le est créée au château l'Union internationale pour la protection de la nature.
En janvier 1949, une partie du château (notamment la cour des Offices) est investie par le commandement en chef des forces alliées Centre-Europe (OTAN) et y restera jusqu'en juillet 1966. Une restauration générale du château est permise par la loi-programme des années 1964-1968 dont André Malraux est l'initiateur. Le domaine de Fontainebleau est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1981. Les 25 et se réunit à Fontainebleau le Conseil des chefs d'État et de gouvernement de la Communauté économique européenne, présidé par François Mitterrand.
C'est en 1986 qu'est inauguré dans l'aile , le musée . Les bâtiments de la cour des Offices (en restauration) ont été récemment affectés au Centre européen de musique de chambre. Le ministère de la Culture et de la Communication a par ailleurs acquis en 2006 les anciennes écuries royales et y entreprend des restaurations.
Le domaine national de Fontainebleau dans sa totalité, incluant les parties bâties et non bâties non encore protégées, fait l’objet d'un classement au titre des monuments historiques par arrêté du .
En 2011, des visites thématiques et des expositions se tiennent au château dans le cadre du festival de l'histoire de l'art.
À l'occasion du bicentenaire de la mort de en 2021, une grande exposition, intitulée Un palais pour l'Empereur. Napoléon à Fontainebleau, est organisée au château. À cette occasion, plus de 200 œuvres issues des collections bellifontaines et de musées français ou étrangers ont été prêtées au château.
Architecture et intérieur
Éléments médiévaux
Du château féodal ne restent que le donjon et des traces de courtines. Les deux tours qui défendaient la porte ainsi que les bâtiments en masure qui formaient le carré ont disparu. Le donjon, comprenant dès le une partie des appartements royaux, se présente comme une grosse tour carrée sans contreforts, coiffée en pavillon et supportant deux grandes cheminées latérales.
À l'origine, la maçonnerie extérieure était faite de moellons avec un appareil de pierre de taille aux chaînages d'angle et aux encadrements des baies. Le toit était recouvert de tuiles. Dans le mur nord subsiste un escalier droit voûté en berceau qui se retournait dans le mur est pour mener au deuxième étage. Les traces de courtines du subsistent au rez-de-chaussée du corps de logis. On retrouve également des traces des bâtiments du au rez-de-chaussée des façades de la cour Ovale, où sont visibles des parties en pierres de taille.
Ainsi, toutes les traces médiévales n'ont pas été détruites et un devis de 1528 précisait même à l'architecte de , d'où la conservation de traces du bâtiment du dans la cour Ovale.
Bâtiments du
Aile de l'escalier du Fer-à-cheval
Pavillon des Armes et galerie des Chevreuils (détruite)
Ce pavillon devait à l'origine contenir l'armurerie du roi. Il présente dans son architecture un système mixte de pierres de taille et de moellons. Ambroise Perret y pose les boiseries sculptées en 1559. Le deuxième étage fut refait au .
Le pavillon des Armes se situait à l'extrémité de la galerie des Chevreuils, détruite en 1833. Celle-ci fut décorée (comme la galerie des Cerfs) par Louis Poisson de 1601 à 1608, de peintures sur plâtre et de lambris de bois en partie basse des murs. Les peintures constituaient une série de sept grandes scènes de chasse (chasse au loup, au sanglier, au cerf, au renard, au faucon, etc.), alternant avec des décors d'architectures feintes composées de niches dans lesquelles prenaient place des vases, portant un lys au naturel, surmontés de têtes de chevreuils, encadrés par des colonnes corinthiennes. Les décors de cette galerie nous sont connus aujourd'hui grâce à un dessin de Charles Percier représentant une vue extérieure de la galerie, et surtout des relevés de Antoine-Laurent Castellan, exécutés en 1833, peu avant la destruction du bâtiment.
Chapelle de la Trinité
Ancienne église conventuelle des religieux Trinitaires installés ici par saint Louis en 1259, celle-ci a été rattachée au château sous . Reconstruite à partir de ce règne et sous celui d’Henri II, elle reçoit la voûte actuelle sous et fut terminée par puis enrichie par , et .
On doit au peintre Martin Fréminet des scènes du mystère de la Rédemption de l'homme (les Trinitaires étant un ordre rédempteur) : L'Apparition de Dieu à Noé au-dessus de la tribune, L'Annonciation derrière le maître-autel, Le Christ du Jugement dernier entouré des sept premières intelligences au centre, ainsi que des personnages de l'ancienne Loi (rois de Juda, prophètes, vertus), peints sur la voûte entre 1608 et 1619.
Le maître-autel, réalisé par le sculpteur italien Francesco Bordoni en 1633, lequel est aussi l'auteur du dallage en marbre multicolore du sol, est entouré de statues de souverains (saint Louis à droite de l'autel avec les traits de , et Charlemagne à gauche avec les traits de Henri IV). L’autel et le tabernacle d’origine se trouvent à l’église paroissiale de Fontainebleau où ils furent transférés à la Révolution.
Le tableau d'autel a quant à lui été peint par Jean Dubois le Vieux en 1642 et représente la Sainte Trinité au moment de la déposition de croix. La tribune, portée par des colonnes de marbre, est l'œuvre de Francesco Scibec de Carpi, tout comme la clôture du chœur datant de 1554. Philibert Delorme avait présidé à la création de deux oratoires : l'un pour réalisé en 1557, l'autre pour Diane de Poitiers. Les deux furent détruits en 1605. Les boiseries et les grilles des chapelles sont l'œuvre du menuisier Jean Maujan, qui sous-traite avec Robert Andry en 1629. Barthélémy du Tremblay quant à lui avait commencé les peintures décoratives, terminées par son gendre Germain Gissey, associé à Jean Bertrand et Robert Cammel. Les dernières peintures décoratives exécutées dans la chapelle sont les tableaux ovales réalisés sous .
L'orgue de François-Henry Clicquot, toujours en place, fut réalisé en 1774.
Le principal événement qui eut lieu dans cette chapelle fut le mariage de et Marie Leszczyńska en 1725 (le Supérieur des Trinitaires, Louis Blouin, premier valet de Louis XIV, présenta l’eau bénite au roi et à la reine).
La chapelle fut aussi le théâtre du mariage de Marie-Louise d'Orléans avec (représenté par le prince de Conti) et du baptême du prince Louis-Napoléon Bonaparte (futur ) en 1810 avec 24 autres enfants et du mariage de Ferdinand-Philippe d'Orléans avec Hélène de Mecklembourg-Schwerin le .
Vestibule du Fer-à-cheval
Le vestibule du Fer-à-cheval ou « vestibule de la chapelle », situé au premier étage, présente un mobilier réalisé sous le Second Empire et copiant l'ornementation des encadrements des trois portes en bois sculpté, qui datent en partie du et desservent les différentes parties du château. Les vantaux en bois sculptés ont été réalisés par Jean Gobert en 1639, tandis que le reste du décor de la pièce est dû à Jean-Baptiste-Louis Plantar (1833). L'encadrement et la porte de la chapelle sont ornés de motifs religieux (anges, couronnes d'épines), la porte de la terrasse est décorée de trophées d'armes, de têtes de lions et de masques, et celle de la galerie François de motifs militaires et de têtes d'Hercule.
Appartements des Reines-mères et du Pape
L'aile des Reines-mères abrite les appartements des Reines-mères et du Pape. Elle a été édifiée entre 1558 et 1566.
Ces appartements, aménagés au puis refaits au après la reconstruction du pavillon d'angle, doivent leur nom au séjour de Catherine de Médicis, de Marie de Médicis, d'Anne d'Autriche et du pape (qui y dormit en 1804, 1812 et 1814). Les appartements sont divisés en deux : les appartements dits « », habités par le Grand Dauphin puis , et ceux dits (), habités notamment au par les tantes de , et par le comte de Provence (futur Louis XVIII) et son épouse à partir de 1770. La décoration et l'ameublement furent revus notamment sous le Second Empire, mais le décor de boiseries des trois salles les plus importantes a été renouvelé dès 1644. L'équipe de menuisiers se composait de François Moriceau, Guillaume Noyers, Pierre Dionis, Louis Torchebat, Jean Langlacé et Jean Adnet, et les peintres et doreurs étaient Henri Champagne et Claude d'Hoey, tous sous la direction de l'architecte Jacques Le Mercier.
Antichambre obscure Cette petite pièce faisait office de salle d'attente. Elle possède un mobilier tendu de velours vert, datant du Second Empire.
Salon des huissiers D'abord salle des gardes, puis antichambre, cette pièce ne reçoit le nom de salon des huissiers qu'au . Les canapés et fauteuils de style Directoire, en bois peint par Jacob Frères sont recouverts de tapisseries de Beauvais illustrant les arts et les sciences.
Salon des officiers Ce salon de réception est orné de tapisseries des Gobelins représentant L'Évanouissement d'Esther d'après Noël Coypel, et Joseph et ses frères d'après des cartons de Mignard, datés de 1687. Au-dessus de la porte, deux tableaux de Pierre Mignard représentant des muses : Clio et Calliope, et Érato, Euterpe et Terpsichore. Le mobilier se compose d'un ensemble du auquel s'ajoutent des copies du dans le style et . Sur la cheminée est posée une pendule de style .
Salon de réception Cette pièce, dite aussi « salon d'angle », est ornée d'une tapisserie des Gobelins de 1687 représentant Le Parnasse d'après des cartons de Pierre Mignard. Sur la partie supérieure des murs et au-dessus des fenêtres sont visibles six tableaux : Un vase de fleurs et deux paons et Un enfant, un tapis, et un vase de fleurs par Pierre Nicolas Huilliot, Une table avec un tapis brodé et Une figure de l'amour et un bouclier par Piat Sauvage, Des fleurs et un ananas dans un vase de porphyre et Un vase d'or, une aiguière, un bassin et des fleurs et fruits par Jean-Baptiste Belin. Le mobilier de style et Second Empire fut livré par Jeanselme.
Chambre du Pape Le lit de cette chambre, agrandi pour la duchesse d'Orléans, est l'œuvre de Hauré, Sené et Régnier ; il fut réalisé en 1787 pour au château de Saint-Cloud et servit à Napoléon aux Tuileries. Une commode, dite aux faisceaux, en amarante, bois de rose, bronze doré et marbre blanc, fut réalisée en 1787 par Stöckel et Guillaume Beneman pour la salle du conseil du château de Compiègne.
Cabinet de toilette Cette pièce fut décorée en 1784 de lambris dorés sculptés pour le comte de Provence. La commode porte l'estampille de Jean-Henri Riesener. Les fauteuils, exécutés vers 1770, sont attribués à Foliot et furent copiés par Sené.
Second cabinet de toilette Cette pièce, toute en longueur, comporte des boiseries redessinées par Jacques-Ange Gabriel pour les filles de . Au centre de la pièce figure un portrait de par Jacques-Louis David, réalisé en 1805.
Chambre à coucher d'apparat Cette ancienne chambre d'Anne d'Autriche possède un plafond et des lambris peints de grotesques polychromes par Jean Cotelle. Sur les dessus-de-porte figurent le portrait d'Anne d'Autriche en Minerve et celui de Marie-Thérèse d'Espagne en l'Abondance, tous deux réalisés par Gilbert de Sève vers 1660. Aux murs, deux tapisseries des Gobelins de la série du Triomphe des Dieux : Le Triomphe de Mars et Le Triomphe de la Religion, sur des cartons de Noël Coypel d'après Jules Romain. Le mobilier se compose d'un ensemble en noyer sculpté : un lit à colonnes, deux tables de nuit, deux commodes, une console, un canapé, six fauteuils, six chaises, deux tabourets de pieds, livrés en 1860 par la maison Fourdinois. Le guéridon (œuvre du marbrier italien Pietro Martinori) au centre de la salle, fut offert par au prince impérial, son filleul, et fut présenté à l'Exposition universelle de 1867. Le plateau circulaire est recouvert d'une mosaïque de marbres retrouvés sur le mont Palatin. Au centre de la composition figurent les armes du pape.
Le Gros salon Ce salon de réception, ancienne antichambre d'Anne d'Autriche, est décoré d'un plafond sculpté qui était situé auparavant dans la chambre de , mais dont le décor fut déménagé par Anne d'Autriche et remonté par André Gobert en 1659 et enrichi de dorures par Jean Dubois en 1662. Ambroise Perret l'avait décoré des figures du soleil et des planètes en 1558. Il se compose de neuf compartiments dont sept sont ornés d'allégories célestes. Le plafond possède également les armes d'Anne d'Autriche. Les murs sont ornés de tapisseries des Gobelins illustrant la vie d'Alexandre le Grand d'après des cartons de Charles Le Brun. Le mobilier se compose notamment de deux grandes consoles en bois doré à figures égyptiennes, réalisées en 1787 par le menuisier Trompette et le sculpteur Butteaux. Le vase en porcelaine de Sèvres, dit « de Socibius », sur la console, date de 1824 et fut réalisé d'après un antique. Son décor se rapporte aux arts et aux sciences.
Second salon des officiers Cette pièce possède un plafond peint en camaïeu rehaussé d'or par Charles Errard, réalisé entre 1662 et 1664. Les murs sont ornés de tapisseries de Beauvais. L'ameublement se compose notamment d'un cabinet en ébène du , de vases en majolique d'Urbino, de sièges Premier Empire, et au centre d'une table en palissandre réalisée pour la bibliothèque de Louis-Philippe aux Tuileries.
Galeries des Fastes et des Assiettes
Antichambre de la galerie des Fastes Cette pièce, créée sous , est ornée de deux vases d'Achille en porcelaine de Sèvres datés de 1866-1867 (l'un représente des guerriers, l'autre des femmes entourées d'angelots) et conserve plusieurs tableaux, dont une Danse de femmes dans un palais et un Péristyle d'un palais en ruine réalisés par Jean Lemaire, ainsi que plusieurs tableaux exécutés par Jean-Baptiste Oudry représentant les chiens de : Gredinet, Petite fille et Charlotte sur le premier, Turlu et Misse sur le deuxième, Mignonne et Sylvie sur le troisième, et Lise et trois faisans sur le dernier. Au centre est installé Un tambour et une épée, nature morte peinte par Jeaurat de Bertry. L'antichambre est également ornée d'un vitrail installé dans la baie centrale. Réalisé par le verrier Laurent Charles Maréchal, ce vitrail intitulé L'Artiste a été réalisé pour l'Exposition universelle de 1867 et a rejoint le château de Fontainebleau en 1869. Exposé depuis 1939, il a été installé dans l'antichambre en 1984.
Galerie des Fastes Aménagée par en 1866 à l'emplacement d'un escalier et d'un vestibule, la galerie des Fastes (dont le plafond est décoré de l'aigle impérial, peint par Alexandre Denuelle en 1866-1867) est ornée de plusieurs tableaux illustrant l'histoire du château parmi lesquels : relevant Sully par Millin du Perreux (1819) ; La Reine Christine et Monaldeschi par Adrienne Marie Louise Grandpierre-Deverzy (1824) ; Le Baptême de à Fontainebleau par Clément Boulanger (1834) ; Allégorie de la mort du Dauphin par Lagrenée (1767) ; Rencontre de et du pape dans la forêt de Fontainebleau par Dunouy et Demarne (1808) ; Cour ovale du château de Fontainebleau par Justin Ouvrie (1886) ; La Justice et la Clémence par Lagrenée ; Fleurs et Fleurs et fruits par Jan van Dael ; Incendie du théâtre de Fontainebleau par Henri Frédéric Schopin (1856) ; Vue de la forêt de Fontainebleau par Hue (1892).
Galerie des Assiettes Construite en 1840 à l'emplacement d'une ancienne terrasse, la galerie des Assiettes (dite aussi galerie des Fresques) possède un plafond orné de 21 peintures de l'atelier d'Ambroise Dubois réalisées vers 1600. Celles-ci, représentant des divinités de la mythologie et des enfants chasseurs, étaient initialement réalisées à l'huile sur plâtre et faisaient partie du décor de la voûte de la galerie de Diane. Déposées sous et transposées sur toile, elles furent amenées dans cette galerie qui prit ainsi le nom de « galerie des Fresques ». La pièce fut ornée sous Louis-Philippe de boiseries néo-Renaissance et de lambris dans lesquels sont installés près de 128 assiettes en porcelaine de Sèvres du Service historique de Fontainebleau illustrant l'histoire du château (François recevant Benvenuto Cellini en 1540 par Jean-Charles Develly, Naissance de Philippe le Bel au château de Fontainebleau), la forêt, le château à différentes époques, d'autres demeures royales ou encore des lieux visités par Louis-Philippe pendant son premier exil (Amérique du Nord avec les chutes du Niagara, Angleterre, Sicile). Le cabinet avec son coffret de plaque de porcelaine de Sèvres illustre quant à lui le mariage du duc Ferdinand-Philippe d'Orléans avec Hélène de Mecklembourg-Schwerin (Accueil de la Princesse, Mariage civil dans la salle de bal, Mariage catholique dans la chapelle de la Trinité, Mariage protestant dans la salle des Colonnes), peint par Jean-Charles Develly.
Aile des Ministres
L'aile des Ministres, dite aussi « aile basse », a été bâtie à partir de 1530 et ferme la cour du Cheval-Blanc par le nord. Construite dans le même appareil de brique et pierre que le corps de bâtiment qui lui fait face, cette aile septentrionale comporte une longue façade à un étage, assise sur un soubassement en pierre de taille de grès. Le mur en moellons de grès recouvert d'un crépi ocre, est rythmé par des portes et fenêtres rectangulaires encadrées de chambranles à deux fasces en brique (pied-droits et plates-bandes), et de pilastres surmontés de chapiteaux inspirés de l'ordre dorique, scandant les travées de largeur différente. Ce rez-de-chaussée est coiffé d'un toit orné de grandes lucarnes à frontons curvilignes, et est divisé par un pavillon central à deux étages lui-même couronné d'une lucarne monumentale à trois travées comportant une baie entre deux niches, surmontées d'un corps supérieur plus étroit lui- même d'une salamandre, emblème royal de François , ce corps étant flanqué de volutes et surmonté d'un fronton triangulaire. Les cheminées portent également le chiffre de ce roi. Objet de restaurations et de restitutions successives (d'après les gravures du ) jusqu'en 1878, cette aile abrite aujourd'hui les services administratifs du château.
Aile de la galerie François
Galerie François
Construite entre 1528 et 1530, elle mesure environ de long et de large, et constituait autrefois un pont couvert jouissant d'ouvertures des deux côtés. Le roi la fit édifier et décorer afin de relier ses appartements à la chapelle de la Trinité. Il en gardait les clés et la faisait visiter à ses hôtes de marque.
La galerie a été confiée à l'Italien Rosso Fiorentino qui la décora de façon originale avec des peintures, des lambris, des fresques et des stucs, de mars 1535 à mai 1537 pour les stucs, à partir de 1536 pour les fresques, et qui l'acheva juste avant la visite de Charles Quint à la Noël 1539. Les boiseries en noyer sculpté sont l'œuvre du menuisier italien Francisco Scibec de Carpi qui les réalisa dès 1535 avec des essences rares, mais se tourna presque exclusivement vers le bois de noyer à partir de 1539, date à laquelle il exécute le parquet de la galerie. Le plafond à caissons joue dans l'ensemble décoratif un rôle plutôt secondaire et affiche un style plutôt classique.
La galerie dessine un jeu de travées, rythmées par des ouvertures symétriques et de grands panneaux peints. On retrouve partout le monogramme du roi. Les peintures représentent des récits de la mythologie gréco-romaine et des allégories dont le sens nous échappe aujourd'hui (Marguerite d'Angoulême, sœur de , admettait elle-même la complexité des thèmes et disait « lire en hébreu » sans explication annexe), mais qui symbolisent probablement le bon gouvernement du roi et font l'éloge de . Une scène est consacrée à l’éducation d'Achille par le centaure Chiron. Dans la travée centrale sont représentées deux scènes ovales : Danaé (par Le Primatice) et La Nymphe de Fontainebleau (réalisée en 1860 d'après une œuvre du Rosso).
À l'est, du côté du buste de , sont peintes des scènes violentes : Défaite de Pavie, Captivité du roi à Madrid, Combat des Centaures et des Lapithes (par le Rosso), La Jeunesse et la Vieillesse, La Destruction de la flotte grecque, etc. Sous la scène de Vénus et l'Amour au bord d'un bassin (intitulée aussi Vénus frustrée ou encore Vénus tentant de réveiller l'Amour endormi, tandis que Mars est parti guerroyer, peinte par le Rosso) est représentée, dans un tableautin réalisé en 1540, une vue du château de Fontainebleau représentant la galerie François et la porte Dorée. Rosso est également l'auteur de La Vengeance de Nauplius, de La Mort d'Adonis, ou encore de scène représentant Le Roi tenant une grenade, Le Sacrifice, et L'Ignorance chassée. Il répand également le motif du cuir découpé qui fera école par la suite.
À l'ouest sont notamment représentés Cléobis et Biton et Les Jumeaux de Catane ainsi que certaines peintures allégoriques : l'une des plus célèbres est celle de L'Éléphant au caparaçon ou L'Éléphant royal (symbole de force, de sagacité, et de pérennité de la royauté) qui porte le chiffre royal et représenterait le roi lui-même. À ses pieds figurent trois allégories de l'air, de la terre et de l'eau (la foudre représente Jupiter, le trident Neptune, et Cerbère Pluton, en référence aux trois espaces sur lesquels règne François ), ainsi qu'une cigogne qui symboliserait l'amour filial, celle-ci représentant la mère du roi, Louise de Savoie. Sur les côtés sont peintes deux fresques sur le thème des enlèvements mythologiques : à droite Saturne déguisé en cheval enlevant Philyre, et à gauche Jupiter, changé en taureau, enlevant Europe.
Appartements intérieurs de l'Empereur
Louis XVI fit dédoubler l'aile en 1786 en ajoutant des appartements, la privant ainsi de son ouverture sur le jardin de Diane, mais faisant réaliser de fausses portes-fenêtres pour garder un aspect symétrique. Ces appartements sont occupés sous l'Empire par .
Chambre de Napoléon La chambre de Napoléon a gardé l'essentiel de son décor (boiseries, cheminée, décors des dessus-de-porte). Elle servait en effet au , de cabinet à la poudre (cabinet de toilette). Le décor fut enrichi pour l'empereur de victoires, abeilles, chiffre impérial, et par des peintures en grisaille d'or, réalisées par Simon-Frédéric Moench en 1811. Meublée en 1808-1809 dans le style Empire, avec notamment deux fauteuils dits « paumier » (aux accoudoirs inégaux) par Jean-Baptiste Rode, qui est aussi l'auteur du lit (sommé de La Noblesse et La Gloire, face à La Justice, et L'Abondance, il est recouvert comme le reste du mobilier d'un velours chiné dont le fond de couleur prune a été retissé en jaune à la demande de l'empereur, pour l'éclaircir) la pièce possède un tapis orné de trophées militaires tissé à Aubusson en 1809.
Petite chambre à coucher Ancien cabinet de travail de (dont subsistent la cheminée, les dessus-de-porte et les boiseries), la petite chambre à coucher des appartements de l'Empereur constituait en fait le cabinet de travail de Napoléon, où il fit installer en 1811 un lit de repos de camp en fer doré. La garniture des meubles et des décors se compose d'un ensemble de soie verte, de brocart rouge, de draperies « à la romaine » en brocart ponceau (rouge coquelicot) et or retissés et reposés de 1984 à 1995. Au centre de la pièce a été installé un grand bureau mécanique de Jacob Desmalter conçu pour . La peinture du plafond, réalisée en 1818 par Jean-Baptiste Regnault, a été commandée par et représente une allégorie des Bourbons de retour en France: La Clémence royale arrêtant le cours de la Justice.
Salon de l'Abdication Le mobilier Empire (mis en place en 1808) de ce salon témoigne de l'abdication de , survenue le , et qui aurait eu lieu dans cette pièce. Il se compose notamment d'un guéridon et d'un ensemble de chaises, fauteuils et tabourets de pieds en bois dorés tendus de brocart rouge et or à motif de lyres et de rosaces, réalisés par Marcion, Jacob-Desmalter, et Thomire.
Passage des bains Le passage des bains (dont le décor mural fut reconstitué en 1966) servait aussi de petite salle à manger, comme en témoigne une petite table à abattant dite « à l'anglaise », réalisée par Jacob-Desmalter et livrée en 1810. Le reste du mobilier se compose de deux fauteuils réalisés par Marcion en 1809 (rachetés en 1991) couverts en gourgouran orange retissé à Lyon, de chaises de Marcion, d'une console de Jacob Frères, et de flambeaux de Thomire réalisés en 1809. En outre, la pièce est ornée de six gravures : Vues de Milan par L. Radus et François Bellemo, réalisées en 1807 et 1808.
Salle de bains La salle de bains de fut installée en 1806. Son décor mural de style Empire fut reconstitué entre 1985 et 1988. Elle abrite notamment une baignoire en cuivre étamé garnie de mousseline ainsi qu'un bain de pieds en tôle vernie réalisé par la manufacture de Martel en 1806, et des sièges en acajou.
Salon des aides de camp de l'Empereur Cette salle était la pièce des cuves du roi en 1786, avant de devenir l'antichambre d'Eugène de Beauharnais en 1804, puis le salon des valets de chambre du roi en 1814, le cabinet du secrétaire du roi en 1832, et le cabinet du secrétaire de l'Empereur en 1855. La cheminée date de 1786, tandis que le décor mural datant de 1808 a été reconstitué en 1987-1989. Cette pièce, bien plus sobre que les précédentes, possède un mobilier installé en 1806, se composant entre autres d'un canapé et de huit sièges en bois peint de blanc, réalisés par Boulard, couverts de tapisserie de Beauvais réalisée pour le salon du prince Borghèse au Petit Trianon en 1805. Les encoignures ont été réalisées par Levasseur pour les tantes de au château de Bellevue. Le reste du décor se compose d'un tapis moquette retissé en 1995 sur un modèle de la manufacture de Tournai, d'une console Jacob-Desmalter (1805), d'un bureau Lerpsher (1807?), d'un lustre de style Empire, de bras de lumière et de feux de style , de flambeaux réalisés par Galle en 1804, d'une pendule borne en marbre noir de Leplaute (1806) et de deux gravures exécutées d'après Melling montrant des Vues de Constantinople.
Antichambre de l'Empereur Cette pièce, ancienne chambre de bains de , chambre d'Eugène de Beauharnais en 1804, et cabinet topographique en 1805, devint antichambre en 1808, date à laquelle fut installé son mobilier actuel, d'une grande simplicité. Son décor mural fut modifié sous Louis-Philippe (dessus-de-porte) et . En 1859 furent installés les deux grands tableaux, l'un de Joseph-Marie Vien (Hector déterminant Pâris à prendre les armes, réalisé en 1783), l'autre de Nicolas Guy Brenet (Dames romaines offrant leurs bijoux au Sénat, datant de 1785). La pendule italienne à dix cadrans, achetée pour et installée dans l'antichambre, indique outre l'heure, les jours de la semaine et leurs signes, le quantième, le mois, les phases de la lune et du soleil, les équinoxes, les années bissextiles et les signes du zodiaque. Le reste du mobilier se compose de banquettes et de tabourets d'antichambre de style Empire.
Appartement des Bains (détruit)
François avait fait aménager, en 1534, au rez-de-chaussée de l'aile qui porte aujourd'hui son nom, un ensemble composé de trois salles de bains et de quatre petits salons qui furent décorés de stucs, de grotesques et de fresques, dont certaines étaient dues au Primatice. Ces pièces furent détruites en 1697 pour créer un nouvel appartement. Elles ne sont connues que par des descriptions assez imparfaites.
Petits appartements de
Les petits appartements de se situent à l'emplacement des anciens bains de , transformés sous en appartements privés réservés au roi, à de Pompadour puis à Du Barry. Ils furent aménagés pour de 1808 à 1810. Les salles donnant sur le jardin de Diane comportent des boiseries de style et un mobilier de style Empire.
Antichambre de l'Empereur Cette pièce constituait la première puis la seconde antichambre de de Pompadour, avant de devenir la première antichambre de Madame Élisabeth. Elle est meublée de sièges d'antichambre en bois peint, réalisés en 1810, et replacés en 1972.
Premier salon de l'Empereur Cette pièce était la deuxième antichambre puis le cabinet de de Pompadour. Elle devint en 1768 le cabinet de Du Barry, puis sa salle à manger en 1772. Sous le règne de , la pièce servit de salle de billard à la princesse de Lamballe, puis de salle à manger en 1786, avant de devenir la seconde antichambre de Madame Élisabeth en 1791. Enfin, elle fut l'antichambre du cardinal Fesh en 1804 avant d'être le premier salon de l'Empereur. Les boiseries datent du , tandis que les glaces furent posées en 1863. La pièce a néanmoins perdu beaucoup de son décor Empire, dont subsiste un guéridon réalisé par Jacob-Desmalter en 1810 et des bras de lumières et feux de Thomire, réalisés également en 1810. Le reste du mobilier se compose de sièges en bois peint couverts de tapisseries provenant des Tuileries, d'une pendule représentant Vénus et l'Amour et deux flambeaux.
Deuxième salon de l'Empereur Cette pièce était le second salon de la princesse de Lamballe en 1786, et le salon du cardinal Fesh en 1804. Ce salon, aux boiseries réalisées en 1862, est orné de plusieurs tableaux de François Boucher (Jupiter et Callisto, Amynthe et Sylvie), Noël Coypel (Bacchus et Ariane), Clément Belle (Psyché et l'Amour endormi) ou encore Joseph-Marie Vien (Enfants jouant avec des cygnes). Le mobilier a été installé en 1810 : sièges, en bois doré, tendus de velours vert ciselé dont des chaises de Brion, un tapis réalisé par Bellanger, un guéridon de Jacob-Desmalter, des bras de lumières, flambeaux, et feux de Thomire, des consoles en bois doré à figures réalisées en 1808 et 1810 par Marcion, un lustre de Chaumont de 1809, et une pendule créée par Leplaute en 1810, avec du marbre précieux issu de la Fabrique royale de porcelaine du Buen Retiro datant de 1790 et offert à l'Empereur en 1808.
Chambre de Méneval Cette pièce, d'apparence modeste et basse de plafond, fut aménagée à l'emplacement du cabinet du jeu du roi (de 1769 à 1782), puis salon de la princesse de Lamballe (de 1782 à 1787) puis pièce dévolue aux domestiques de Madame Élisabeth (en 1791), puis logement du géographe Louis Albert Guislain Bacler d'Albe (en 1807), avant de devenir la chambre du secrétaire de , Claude François de Méneval. Son mobilier très simple, reconstitué en 1976 à l'aide du mobilier décrit dans un inventaire de 1810, se compose entre autres d'un lit encastré dans le mur.
Garde-robe de l'Empereur Cette pièce est notamment meublée d'un meuble-étagère de garde-robe, réalisé en 1810 par Jacob-Desmalter, et d'un siège de toilette en acajou dit « à la Shepherd », réalisé pour Madame Adélaïde.
Pièce du gardien du Portefeuille Cette pièce, ancien cabinet intérieur de Madame Élisabeth en 1791, et occupée par Haugel et Landoire (les gardiens du Portefeuille de l'Empereur, qui se relayaient toutes les 24 heures dans cette pièce) à partir de 1810, fut reconstituée en 1975.
Chambre à coucher de l'Empereur Cette pièce était la salle de billard de la princesse de Lamballe en 1786, avant de devenir la chambre de Madame Élisabeth en 1791, puis la chambre du cardinal Fesch en 1804. L'alcôve fut supprimée en 1810, tandis que fut installée la cheminée en brocatelle. Les boiseries datent de la fin du . La pièce subit une restauration générale en 1977. Le lit de cette pièce (installé dans cette pièce en 1810 après avoir été dans la chambre de l'Empereur du premier étage, tout comme les sièges), en bois bronzé et doré, à figures égyptiennes, coiffé de casques dorés et signé Jacob-Desmalter, a été utilisé par le pape aux Tuileries en 1804. Il est entré à Fontainebleau en 1805. Le reste du mobilier se compose d'une bergère, de quatre fauteuils, et de deux chaises attribuées à Jacob-Frères, d'un canapé réalisé en 1806 par Jacob-Desmalter, d'un paravent tendu de velours chiné , posé sous le Premier Empire, d'un guéridon et d'un somno réalisé en 1810 par Jacob-Desmalter, de feux de Thomire réalisés en 1810, d'un candélabre à vestales offert par d'Espagne, tout comme la pendule-autel en marbre, d'un tapis de pied par Bellanger (1810) et d'une commode, achetée en 1810 au marchand Rocheux, et installée à la place d'une commode en laque de Martin Carlin (aujourd'hui au Louvre).
Pièce intermédiaire Cet ancien cabinet du tour de (en 1786) puis cabinet du cardinal Fesch (en 1804), est orné de boiseries de style , remontées en 1786 après la destruction de l'ancien cabinet de retraite du roi en 1785, et décapées en 1863. Les dessus-de-porte sont des copies d'œuvres de Lancret, installées en 1839 et envoyées au Louvre en 1889. La pièce fut remeublée pour en 1808 pour devenir son cabinet des dépêches. Il ne subsiste de cet ancien ameublement que les feux à chiens bronzés.
Bibliothèque La bibliothèque des appartements a été aménagée en 1808 dans l'ancien salon des jeux de , et une grande partie des décors de 1786 ont été préservés (des boiseries et le dessus-de-porte peints par Sauvage notamment). Un escalier en colimaçon en bois permet d'accéder au premier étage. Le mobilier se compose entre autres d'un grand bureau plat créé par Jacob Frères et acheté au général Moreau, et un canapé en bois doré garni de satin broché, prévu initialement pour être installé dans la chambre de parade de l'impératrice. Les ouvrages sont classés par ordre alphabétique (lettres en bronze sur la partie supérieure des bibliothèques). La bibliothèque possédait à l'origine près de ouvrages, principalement concernant l'histoire, la géographie et les sciences.
Bureau de l'Empereur (troisième pièce) Le mobilier de cet ancien salon de billard du roi (en 1786) puis cabinet, fut reconstitué d'après un inventaire réalisé en 1810.
Bureau de l'Empereur (deuxième pièce) Cette salle servit de salle de billard à avant de devenir la salle de billard du grand Maréchal en 1804. Une partie du mobilier, issu de l'ancienne chambre de Madame Mère (aliéné en 1882 et donné par madame Dumaine) fut installé en 1904. Ce mobilier se compose notamment d'un lit en acajou en bronze doré exécuté par Jacob-Desmalter en 1806, d'une commode de Jacob Frères achetée en 1804, de bergères, fauteuils et chaises en acajou réalisés par Marcion en 1806, d'un guéridon en acajou, et d'une pendule d'Apollon en bronze doré achetée en 1806.
Bureau de l'Empereur (première pièce) Cette pièce se trouve à l'emplacement des anciens bains de , et de la moitié de la salle à manger de . La corniche de style a été complétée sous l'Empire, tandis que les cheminées ont été posées en 1862, date à laquelle sont encastrées dans le mur plusieurs peintures : Concert d'oiseaux par Frans Snyders, Oiseaux de proie s'abattant sur des canards sauvages dans un marais par Jan Fyt, Oiseaux et deux lièvres anonyme, Perroquet, faisan blanc et spatule anonyme, douze toiles anonymes représentant des pigeons et dix toiles anonymes représentant des faucons, ainsi que deux études : Canards et Aigles par Pieter Boel. Le mobilier se compose notamment d'une chaise en acajou de Jacob Frères, d'un bureau à cylindre de Jacob-Desmalter (1806) et de bras de lumière à une branche de Duverger (1808).
Antichambre du Col du cygne Située à l'emplacement des étuves de , l'antichambre servit de pièce des buffets de . Elle doit son nom à la fontaine en plomb doré qu'elle contient, représentant Un enfant jouant avec un cygne au milieu des roseaux porté sur une coquille de marbre, réalisée en 1784 par le sculpteur Roland et le bronzier Thomire. La pièce conserve également un service de porcelaine de Sèvres, au décor en camaïeu carmin à guirlandes de fleurs et nœuds de ruban, utilisé sous et .
Cabinet topographique Ce cabinet, situé à l'emplacement de la salle à manger de , possède une corniche datant de cette époque et complétée sous l'Empire. La pièce fut modifiée en 1862 (déplacement de la cheminée, création d'une fausse porte). Meublée de trois grandes tables réalisées par Jacob-Desmalter en 1805, cette pièce servait à l'Empereur pour préparer ses campagnes. La pendule géographique, œuvre d'Antide Janvier, indique l'heure exacte dans chaque région de France. Créée pour en 1791, elle fut acquise par en 1806. Le reste du mobilier se compose notamment d'un bureau à cylindre attribué à Riesener, de bras de lumière à flèches, d'un feu en bronze doré réalisé par Ravrio en 1808, d'un tapis de Bellanger datant de 1810 et modifié à la Restauration, de deux fauteuils en acajou à sphinges et incrustations de Jacob Frères, de chaises en acajou et dossier grille de Jacob-Desmalter, et d'un fauteuil de bureau en acajou de Marcion datant de 1806. Les cinq dessus-de-porte sont ornés de grisailles : trois furent réalisées par Sauvage en 1786, tandis que les deux autres (Parque et Victoire) furent réalisées par Lussigny en 1810.
Aile des appartements royaux
L'aile dite des « appartements royaux » a été édifiée au sur les traces de l'ancien château médiéval, dont elle reprend le tracé ovoïde, autour de la cour Ovale. En 1565, Catherine de Médicis fait doubler le corps de bâtiment jouxtant le jardin de Diane et multiplie ainsi le nombre d'appartements. Les intérieurs subiront diverses modifications du .
Appartements de l'impératrice Joséphine
Situé au rez-de-chaussée de l'aile des appartements royaux, les appartements de Joséphine ont été aménagés pour elle en 1808, à partir d'une suite de pièces aux lambris de style . Ils furent occupés par l'impératrice Marie-Louise à partir de 1810.
Salon d'étude de l'impératrice Le salon d'étude à rotonde se situe sous la salle du conseil. Le mobilier de style Empire, ayant appartenu à Marie-Louise, se compose notamment d'un métier à broder et de son chevalet, d'une table à dessiner de Jacob-Desmalter, et d'une table écritoire. Le piano-forte a appartenu à Hortense de Beauharnais.
Boudoir Ce boudoir ou « cabinet de passage » est orné d'une tenture plissée en taffetas vert datant de 1808 et est meublé d'une banquette d'alcôve et de chaises de Jacob-Desmalter (1808), ainsi que d'une lampe en albâtre à col-de-cygne dorés, par Chaumont (1809).
Chambre de l'impératrice Le mobilier de cette petite pièce se compose notamment d'un lit au couronnement singulier, agrandi en 1843 pour l'une des filles de Louis-Philippe et son époux, en soierie de Lyon blanche et bleu lapis broché d'or.
Salle de bains À l'origine boudoir, cette pièce peut aussi être utilisée comme salle de bain. Elle peut en effet être transformée grâce à un canapé dont l'estrade roulante cache une baignoire encastrée dans le sol. Le mobilier de cette salle de bain se compose d'un secrétaire en bois d'if, d'un ensemble de sièges en gondole en bois doré, dont le gourgouran en taffetas bleu ciel fut retissé à l'identique en 1977, d'une psyché et d'une table de toilette en acajou orné de bronzes de Thomire. Derrière le canapé est aménagé un petit cabinet faisant office de garde-robe.
Pièce de passageCette pièce de passage ou « de service », ancien grand cabinet (en 1754) puis cabinet particulier (1771) de Madame Victoire, avant de devenir la chambre de la sous-gouvernante des Enfants de France (en 1783), possède un décor refait en 1859. Elle est notamment meublée d'un guéridon de Jacob-Desmalter (1809), d'un lustre en parasol chinois de Chaumont (1809), d'une commode en citronnier et amarante avec figure d'Isis incrustée de Jacob Frères, et d'un tapis de Bellanger (1809).
Salon des jeuxLe salon des jeux de l'impératrice, dit aussi « salon jaune », au mobilier et aux murs tendus de gros de Naples jaune d'or brodé de soie d'amarante, présente également des meubles de style Empire avec plusieurs réalisations de Jacob Desmalter et un grand tapis d'Aubusson à fond blanc. Cette pièce orientée au nord avait ainsi une faible luminosité que vient compenser la vivacité des coloris utilisés dans la décoration. Le problème du manque de chaleur, quant à lui, est réglé par un système d'air chaud pulsé depuis la bouche de chaleur percée derrière la console de bois doré. Les pilastres à l'arrière de la pièce sont en bronze pour diminuer le risque d'incendies.
Salons de billard Cette pièce possédait autrefois un billard, aujourd'hui disparu. L'ameublement se compose d'une table de jeux, de chaises de joueurs, auxquelles s'ajoutent plusieurs « chaises-voyeuses ».
Appartements royaux
Passage entre la galerie François et la salle des Gardes Ce passage a été créé en 1845 pour obtenir un accès direct entre les deux espaces, sans passer par les appartements royaux. Il a été orné de tableaux du : Amour sur des nuages (école Française du ), L'Équité et La Vigilance (tableaux de Coypel autrefois conservés aux Tuileries), Amours tenant des fleurs et Amours pressant des raisins (tableaux de Florentin Damoiselet autrefois à Marly), Le Matin et Le Soir (tableaux de Michel Corneille le Jeune autrefois au Grand Trianon).
Salle des Gardes La salle des Gardes se trouve dans l'alignement de l'aile de la Belle-Cheminée. Elle était initialement sobrement peinte et ornée (par Ruggiero di Ruggieri en 1570), puisque seules les poutres du plafond et la frise supérieure étaient décorées. Ses ornements d'emblèmes militaires sont remaniés sous . Elle sert de salle des gardes du roi aux , avant de devenir l'antichambre de l'Empereur en 1804, puis antichambre du roi en 1814, et enfin salle des Gardes en 1837. Le décor actuel a été réalisé en partie sous Louis-Philippe (décor des murs, parquet reprenant les motifs du plafond) qui en avait fait un salon de réception avant que la désigne comme salle à manger ordinaire. Le décor mural est de style Renaissance, et a été réalisé par Charles Moench entre 1834 et 1836. Il représente des personnages historiques, accompagnés de leurs armes, leur chiffre, et ceux de leur épouse, leur emblème, leur devise, autour de figures allégoriques. Ainsi reconnait-on , , Antoine de Bourbon, Marie de Médicis, , , Anne d'Autriche, et la salamandre de remplaçant le portrait de Louis-Philippe. La pièce possède une cheminée monumentale en marbre ornée d'un buste d' réalisé en 1600, attribué à Mathieu Jacquet, et qui ornait autrefois l'ancienne volière du jardin de Diane. Il est encadré par des bas-reliefs évoquant des allégories des Éléments et des Saisons réalisées par Bontemps en 1555 et 1556 pour la chambre d' au pavillon des Poesles. De part et d'autre du buste sont installées les allégories de la Clémence et de la Paix, provenant de la « belle cheminée » d' aujourd'hui détruite. Le reste de la cheminée, réalisé en 1836, est l'œuvre de Jean-Baptiste Plantar. Le parquet, réalisé par Poncet en 1837, comporte différentes essences de bois. Le mobilier de la pièce est resté dans son état du Second Empire : la pièce abrite notamment un vase de la Renaissance, en porcelaine de Sèvres réalisé en 1832 et représentant des scènes qui auraient eu lieu à Fontainebleau : Léonard de Vinci peignant la Joconde devant François et Benvenuto Cellini sculptant Diane devant Diane de Poitiers, d'après des cartons d'Aimé Chenavard, dans le style de Bernard Palissy. Le reste du mobilier se compose notamment d'une grande table de salle à manger circulaire, réalisée vers 1800 et provenant de l'hôtel parisien du général Moreau, de pliants en bois doré, réalisés par l'artiste Rode en 1806 pour le premier salon de l'impératrice, d'un écran en bois doré d'époque , acquis en 1835, de lustres en bronze dorés de style Boulle, réalisés par Chaumont pour l'exposition des produits de l'industrie française de 1834, de neuf bras de style Boulle datant de 1837, et de feux en bronze doré de style du acquis en 1866.
Escalier du roi Construit en 1748-1749 à la demande de et sous la direction de Jacques-Ange Gabriel, l'escalier du roi (dit aussi autrefois Chambre d'Alexandre et Antichambre de Madame de Maintenon) se situe à l'emplacement des anciens appartements de la duchesse d'Étampes. Les murs de l'escalier sont décorés de scènes érotiques de la vie d'Alexandre le Grand réalisées entre 1541 et 1544 par Le Primatice avec une inspiration évidente des œuvres de Raphaël et de la luxure de , roi libertin aux nombreuses maîtresses (il en aurait eu 27 à la fois) qui aurait dit selon Brantôme : « Une cour sans dames, c'est comme un jardin sans fleurs ». Les décors furent complétés à partir de 1570 par Nicolò dell'Abbate (après la construction de l'aile de la Belle-Cheminée), puis en 1834 avec l'intervention du peintre Abel de Pujol. Ainsi sont visibles, du Primatice : Alexandre domptant Bucéphale, Le Mariage d'Alexandre et Roxane, Alexandre épargnant Timoclée, de Nicolò dell'Abbate : Alexandre fait serrer dans un coffret les œuvres d'Homère, et Thalestris monte dans le lit d'Alexandre, et d'Abel de Pujol : Alexandre tranchant le nœud gordien, Le Banquet de Persépolis (d'après une gravure de Florentin), et Apelle peignant Alexandre et Campaspe (d'après une gravure de Davent). La haute bordure de l'escalier est ponctuée d'une série de cariatides aux corps très étirés, de putti, de cuirs découpés, de guirlandes de fruits, de têtes de boucs, et de satyres en stucs, œuvres de Francesco Primaticcio, dit le Primatice. C'est lors de la transformation de la pièce en escalier, en 1748, que les fresques et certains stucs sont déposés avant d'être réinstallés par le sculpteur Verberckt, demandant de plus à l'architecte de recouvrir d'un voile de pudeur le sexe des représentations féminines. La rampe d'escalier, en fer forgé, a été exécutée par le serrurier Parent d'après des dessins de Gabriel. Le plafond, illustrant L'Apothéose d'Alexandre, peint par Abel de Pujol en 1834, est surélevé entre 1836 et 1837, et de nouvelles voussures ornées sont ajoutées par le sculpteur sur carton-pierre Huber et par le peintre Moench, qui créent des portraits en camaïeu bronzé de , , , , , , , et Napoléon, auxquels il faut rajouter ceux de Louis-Philippe et Marie-Amélie (qui ont disparu en 1848). La pièce est de nouveau restaurée entre 1962 et 1964.
Rotonde Cette petite pièce circulaire voûtée, accolée à l'escalier du roi, conserve une statue en marbre représentant une allégorie de La Nature, réalisée par Niccolò Tribolo, commandée par en 1529 pour servir de support à une vasque, ce qui explique ses bras levés. Le vocabulaire décoratif de cette statue s'inspire de la statuaire grecque ancienne (la profusion des poitrines évoquant la fertilité se retrouve dans des représentations primitives de la déesse Artémis). Le décor a été exécuté en 1836, tandis que le lampadaire néo-Renaissance de la pièce a été réalisé en 1840.
Salle du Buffet La salle du Buffet, dite aussi « première salle Saint-Louis », s'ouvre par une large arcade créée en 1757 (pour permettre l'aménagement des deux pièces en une grande salle à manger) sur la chambre du roi. Elle est d'abord la salle puis l'antichambre du roi (salle du Buffet au ), première antichambre du roi en 1757 (avec la deuxième salle Saint-Louis qui est aujourd'hui le salon du donjon), salon des pages en 1807, salle des gardes en 1814, et reçoit son nom de première salle Saint-Louis en 1837. Si l'arcade et les boiseries datent de 1757, l'essentiel du décor fut réalisé sous Louis-Philippe : en 1836 fut installé le plafond en carton pierre doré, par Huber (d'après des boiseries d'époque à Versailles), et le haut des murs fut orné de cinq tableaux d'Ambroise Dubois et François-André Vincent. Le mobilier, resté intact depuis , se compose d'éléments de style et : l'objet le plus marquant est une pendule attribuée à Boulle et ses fils, datant de 1725, installée en 1837 et représentant le char d'Apollon. À Chantilly en 1740, elle est envoyée au palais du Luxembourg sous le Directoire, avant d'être donnée à Louis-Philippe par la chambre des Pairs en 1835, et d'intégrer ainsi les collections de Fontainebleau en 1837. La salle du Buffet présente également des sièges en bois noir de style , en bois de Fourdinois recouverts de tapis de la Savonnerie (à fonds bleus ornés de bouquets de fleurs, d'après des cartons de Chabal-Dussurgey et Godefroy). La pièce possède aussi deux portraits de (d'après Van Loo, 1773) et (d'après Pourbus le jeune, 1777) en tapisserie des Gobelins réalisés au (atelier Cozette), ainsi que quatre tableaux d'enfants provenant de Marly, réalisés par Florentin Damoiselet et Pierre Poisson entre 1684 et 1686.
Salon du Donjon Installé dans les vestiges du château médiéval, le salon du Donjon, autrefois appelée chambre de la « grosse vieille tour », appelée parfois « chambre Saint-Louis » ou encore « chambre François » faisant office de chambre du roi du Moyen Âge au . Sous , Primatice dirigea les travaux de réfection des peintures dont il avait conçu le décor sous . Il fit de nouveaux dessins pour les grandes peintures représentant des sujets tirés non plus de l’histoire de Proserpine mais de l’Iliade et, en 1570, Nicolò dell'Abbate fut payé pour leur réalisation. L’ancien décor fut pour le reste conservé.
Antichambre du roi aux , elle devient première antichambre du roi en 1737, date à laquelle elle sert aussi de salle à manger. Elle devient le salon des Officiers de la maison de l'Empereur en 1804, avant d'être baptisée « salle Saint-Louis » en 1814, et de devenir la deuxième salle Saint-Louis en 1837. Il s'agit de la plus ancienne salle du château. Des travaux y ont été menés en 1757, date du percement d'une grande arcade menant à la salle du Buffet. Des modifications sont apportées aux boiseries, au plafond, et au chambranle de la cheminée. Cette cheminée, en marbre du Languedoc, est ornée sur son manteau d'un bas-relief équestre représentant , réalisé vers 1600 par Matthieu Jacquet, issu de l'ancienne « Belle-Cheminée » et installé ici sous Louis-Philippe, lors des travaux de 1836 (date à laquelle le plafond a été modifié une nouvelle fois). Dix tableaux exposés au mur, où figurent des enfants, proviennent du château de Marly. Cinq tableaux exécutés par François-André Vincent dans les années 1783-1787 et installés en 1836, représentent des scènes de la vie d' (Gabrielle d'Estrées évanouie, relevant Sully, soupant chez le meunier Michaut, rencontrant Sully blessé, Les Adieux de à Gabrielle d'Estrées à son départ pour l'armée). Le mobilier a gardé ici son état du Second Empire : on peut par exemple noter des feux en bronze patiné représentant Vénus et Adonis, sur un modèle de la Renaissance (acquis en 1860).
Passage Un passage, situé entre le salon du Donjon et le salon , est orné à son plafond de Trois Amours sur des nuages, peinture de l'école française du .
Salon Louis XIII Cette pièce, dite chambre Ovale, « cabinet du roi » (sous Henri IV) ou encore « salon Louis XIII » rappelle la naissance de dans cette pièce le , symbolisée par l'Amour chevauchant un dauphin sur le caisson du plafond, peint par Ambroise Dubois, et entouré à gauche d'Apollon et de Diane, et à droite d'Hercule et de Déjanire. Cette pièce servit de seconde antichambre du roi à partir de 1737, date à laquelle elle prend le nom de "Cabinet de Théagène", ou encore de "l'Œil de Bœuf". Elle devient le salon des Grands Dignitaires en 1804, puis salon des Nobles en 1814, avant d'être baptisée définitivement "Salon Louis XIII" en 1837. Onze tableaux d'Ambroise Dubois, ayant pour thème Les Amours de Théagène et de Chariclée, datant de 1610, sont disposés au-dessus d'un décor de lambris peints de fruits et de fleurs. Ainsi se distinguent Le Sacrifice, Le songe de Calasiris, Le médecin Acestinus examine Chariclée, Entrevue de Calasiris et Chariclée, Théagène enlève Chariclée, Le serment de Théagène, Embarquement de Théagène et Chariclée pour l'Égypte, Chariclée et Théagène blessés sur les rivages de l'Égypte, Théagène et Chariclée prisonniers des brigands, Théagène revient sur l'île des Pâtres à la recherche de Chariclée, Théagène et Chariclée dans la caverne. Cet ensemble est l'une des plus belles séries peintes de la seconde école de Fontainebleau, et l'un des plus beaux ensembles conservés du peintre Ambroise Dubois, grande figure de la peinture française du tournant des . fit décorer les murs de petits paysages antiques et fantastiques peints par Paul Bril, de part et d'autre de bouquets, de figures en camaïeu, de fleurs sur fond or, et des chiffres de et de Marie de Médicis, ainsi que ceux de , de Gaston d'Orléans, et le S barré de (signe cryptique signifiant constance et fermeté). Le miroir encastré dans les boiseries a été installé par Duban en 1849.
L'ameublement se compose notamment d'un ensemble de sièges (un canapé, dix fauteuils, un tabouret de pied), de fauteuils meublant de style , de chaises légères en bois doré datant du Second Empire (réalisées par Souty en 1858), de six chaises blanches de Chiavari, d'une table en hêtre signée Fourdinois (1860), d'une table de famille de style Boulle, réalisée par Jacob-Desmalter en 1840, d'une console en bois doré du , d'une console en pâte dorée de style présentée lors de l'exposition des produits de l'industrie française de 1839. Le salon conserve également plusieurs objets d'art, comme un groupe en bronze réalisé par P.J. Mène en 1861 intitulé La Prise du renard, chasse en Écosse, un coffret en ivoire allemand réalisé dans la première moitié du , et un vase émaillé évoquant Les Saisons, par Gobert (manufacture de Sèvres), au Second Empire. Enfin, la pièce est éclairée par des lustres du , onze bras de lumière de style Renaissance, réalisés en 1837 (Chaumont), d'un flambeau couvert de Vermeil, réalisé par Biennais en 1809, et de feux ornés d'enfants tritons, exécutés en 1836 (Chaumont).
Salon François Le salon François est nommé parfois « chambre de la reine Éléonore » à partir de 1530 ou « antichambre de la reine » dès 1565, avant de devenir salle du grand couvert de la reine et salle de spectacle aux . Elle devint par la suite la salle à manger de (en 1804) puis servit de salon de réception sous Louis-Philippe (elle est rebaptisée salon en 1837). Seule la cheminée (réalisée entre 1535 et 1537, ornée de stucs et de fresques inspirées directement du décor du palais du Te, avec un médaillon peint représentant Le Mariage de Vénus et Adonis d'après Jules Romain) et le plafond restauré au conservent les décors du Primatice (réalisés entre 1534 et 1537) qui ornaient auparavant la pièce. Les murs sont ornés à leurs lambris bas du chiffre et de l'emblème d'Anne d'Autriche (le Pélican), réalisés vers 1644. Ils sont également habillés d'un ensemble de tapisseries des Gobelins du issues de la série des Chasses de Maximilien, d'après une célèbre tenture flamande du réalisée par Van Orley, aujourd'hui au Louvre. Les dessus-de-porte ont été réalisés par Blanchin en 1861. Le sol de la salle est recouvert d'un vaste tapis de la Savonnerie (il ne subsiste ici que les parties latérales), d'époque Restauration, réalisé d'après des dessins de Jean-Démosthène Dugourc en 1818 pour la salle du trône des Tuileries.
L'ameublement se compose notamment de sièges en bois doré de style , recouverts en tapisserie de Beauvais à fond rose, et de dessins byzantins, livrés en 1852, et dont le bois est attribué à Fourdinois. On note également un cabinet dit « de l'Odyssée », en ébène sculpté, datant de la première moitié du , et décoré pour son intérieur d'après des gravures de Theodoor van Thulden, exécutées elles-mêmes d'après les décors du Primatice dans la Galerie d'Ulysse, et illustrant l'Odyssée. On peut également y admirer le cabinet dit « des Cariatides », en ébène sculpté, réalisé aussi dans la première moitié du , mais restauré et remanié au . Le reste du mobilier se compose de deux bas d'armoire de style Boulle, réalisées par Jacob-Desmalter en 1839, d'une table en bois doré de style , réalisée par Cruchet en 1860, d'après des dessins de l'architecte Ruprich-Robert pour le salon d'Apollon aux Tuileries. Le salon conserve également une coupe en porcelaine de la fabrique d'Adolphe Hache et Pépin Le Halleur à Vierzon, réalisée au Second Empire, deux vases en porphyre italiens du (ayant appartenu à la collection de ), de vases en nacelle de porphyre rouge, monté en bronze doré, réalisés en 1770 dans le style Transition, et de vases en nacelles en marbre vert, montés en bronze doré, d'époque . La pièce est éclairée de lustres du , de sept bras de lumière de style Renaissance exécutés en 1840 et de feux à chimères réalisés en 1837 (Chaumont).
Salon des Tapisseries Longtemps salle de la Reine et salle des Gardes de la reine (au ), puis première antichambre de la reine à partir de 1768, cette pièce devint le premier salon de l'impératrice en 1804, de nouveau salle des Gardes de la reine en 1814, et fut transformée en salon de réception sous Louis-Philippe. Elle prend son nom actuel en 1837, lorsqu'elle est tendue de tapisseries, remplacées au Second Empire. Les tapisseries de la première moitié du décorant le salon représentent l'''Histoire de Psyché et proviennent d'ateliers parisiens, d'après un modèle créé dans l'entourage de Raphaël. Ainsi sont illustrées La Toilette de Psyché, Psyché est portée sur la montagne, La vieille raconte l'histoire de Psyché et Le Repas de Psyché. La cheminée date de 1731. Le plafond, en sapin du Nord, a été exécuté par Poncet en 1835, dans le style Renaissance. L'essentiel du mobilier a été installé au Second Empire. La pièce conserve deux bas d'armoire de style Boulle associant l'écaille, le cuivre, et l'ébène, réalisés par Jacob-Desmalter en 1839. Au centre de la pièce figurent un bureau et une table de famille réalisés par Jacob-Desmalter en 1840. Le tapis de pied, d'époque Restauration, provient de la manufacture de la Savonnerie, et a été tissé pour le salon bleu de l'appartement du roi aux Tuileries, d'après des dessins de Saint-Ange, en 1817. La pièce est éclairée d'un lustre du , de candélabres en forme de vase d'époque , de deux paires de candélabres de style réalisés quant à eux sous , de feux en bronze doré d'époque . La pièce abrite également une pendule Boulle du , et une coupe émaillée par Gobert, provenant de la manufacture de Sèvres, datée du Second Empire.
Antichambre de l'impératrice Cette pièce, aménagée sur l'emplacement de l'ancien escalier de la reine (qui datait du ), constitua à partir de 1768 la salle des Gardes de la reine. Devenue antichambre en 1804, son décor fut enrichi sous Louis-Philippe par un nouveau plafond et de nouvelles boiseries (1835). Elle est décorée de tapisseries des Gobelins du illustrant les saisons, d'après Le Brun (L'Automne et le château de Saint-Germain, avec le roi à la chasse ; L'Hiver et le Louvre avec un ballet ; L'Été et le château de Fontainebleau avec l'étang). Le sobre mobilier se compose d'un ensemble Second Empire installé pour l'impératrice Eugénie (reconstitué en 1979 et 1980), dont deux divans et quatre chaises en bois recouvert de velours vert, rappelant le modèle anglais, un lustre du , ainsi qu'une console et un bureau en chêne, sculptés par Fourdinois en 1865. La pièce est également ornée de deux vases en émail aux inspirations indiennes, œuvres de la manufacture de Sèvres du Second Empire, de deux bras de Chaumont (1841) réalisés à l'origine pour la galerie des Fresques, d'un cartel de style Boulle surmonté d'une Renommée, et d'une statuette représentant une Baigneuse en marbre blanc, copiée d'après l'antique.
Salon Blanc Le Salon Blanc ou « petit salon de la reine », après avoir servi à Marie de Médicis (il fut décoré pour elle par Ambroise Dubois de scènes illustrant lHistoire de Tancrède et Clorinde, tirées de La Jérusalem délivrée du Tasse), fut divisé vers 1730 et habité par la suite par Marie-Amélie (comme petit salon), puis par les dames de l'impératrice Eugénie (à partir de 1853). Il a été décoré en 1835 à partir d'éléments anciens (les boiseries sont de style , la cheminée ornée de bronze est de style et avait été installée en 1805 dans l'appartement de Madame Mère). Le salon est meublé dans le style du Consulat, et fut installé sous Louis-Philippe (reconstitué en 1977) avec des sièges en bois doré (recouverts d'un lampas broché à fond vert orné de roses et d'abeilles) réalisés par la maison Sériziat de Lyon, un canapé (provenant du salon de Mars à Saint-Cloud), des fauteuils et des chaises de Jacob Frères provenant du salon des Princes du château de Saint-Cloud, une jardinière en bronze de Thomire (livrée en 1812), une console en acajou et des chimères en bois bronzé et doré réalisés par Jacob-Desmalter en 1804, un écran réalisé par Marcion pour Monte Cavallo en 1813, un tabouret de pied de style Empire, un guéridon en bronze doré d'époque . Sur la cheminée est installée une pendule en biscuit de Sèvres ornée de représentations des trois Grâces, par Chaudet (1810). La pièce conserve également des Vases de Sèvres à fond bleu au décor d'or et de platine, d'époque Louis-Philippe. La pièce est éclairée d'un lustre du , de bras de lumière ornés d'enfants réalisés par Thomire en 1810, et de feux d'époque .
Grand salon de l'impératrice Le Grand Salon, dit aussi « salon des jeux de la Reine », servait aux de « Grand cabinet de la Reine », avant de devenir salon des jeux sous Marie-Antoinette. En 1804, la pièce devient le deuxième salon de l'impératrice, et redevient salon des jeux à la Restauration. Transformé en salle de billard en 1827, il devient le salon de la reine en 1835, puis le Grand salon de l'impératrice en 1853. Son mobilier fait alterner le style et le style Empire, regroupant des ensembles présentés dans la pièce à tour de rôle. Le plafond, œuvre de Jean Simon Berthélemy, représente Minerve couronnant les Muses. Les murs sont ornés d'arabesques et de motifs pompéiens, dans le plus pur style néo-classique, réalisé en 1786 par Michel-Hubert Bourgois et Jacques-Louis-François Touzé, d'après les dessins de l'architecte Pierre Rousseau. Les dessus-de-porte ornés de Sacrifices à Mercure en trompe-l'œil sont l'œuvre de Piat Sauvage, et les motifs de sphinges et de caducées sculptés en plâtre de Philippe-Laurent Roland, réalisés eux aussi en 1786. Les lustres de cristal anglais sont des prises de guerre de en 1805.
Le mobilier de style , bien qu'incomplet, restitue assez fidèlement l'aspect de la pièce lors de la réalisation des décors muraux. Les tissus des rideaux et des sièges ont été réalisés par la maison Tassinari et Chatel entre 1961 et 1981 d'après l'ancien modèle qui avait subsisté sur le paravent. L'ensemble de sièges, réalisés en 1786 par Sené et Vallois, sous la direction d'Hauré, se compose de six ployants provenant du salon des jeux de la reine du château de Compiègne, et de deux voyeuses. La pièce possède également un paravent, un écran, et deux commodes réalisées en 1786 par Beneman, sous la direction d'Hauré, à partir d'un meuble de Stöckel. La présentation de l'état se compose également d'un tapis de la Savonnerie d'époque , de vases en porcelaine de style Transition réalisés vers 1770, de candélabres, d'une pendule ornée d'une figure de L'étude, et de feux à aiguière d'époque .
Le mobilier de style Empire, plus complet, a été reconstitué en 1986. Les rideaux sont en taffetas alternativement vert et blanc, tandis que les sièges sont couverts de velours vert galonné d'or. L'important ensemble de sièges rassemble notamment des fauteuils réalisés pendant le Consulat par Jacob Frères, des tabourets de pieds réalisés en 1805 par Jacob Desmalter, quinze tabourets en X, des pliants en X exécutés par Jacob Desmalter en 1806, et des chaises signées Jacob Frères. Le paravent, réalisé par Boulard et Rode, date de 1806. Le tapis en moquette à fond vert a été retissé entre 1984 et 1986 d'après l'ancien modèle. Le reste du mobilier de style Empire se compose de consoles réalisées en 1804-1805 par Jacob Desmalter, d'un guéridon en porcelaine de Sèvres dit "La table des Saisons", peint par Georget en 1806-1807 d'après les dessins de l'architecte Brongniart, de deux candélabres à bacchants et bacchantes daté du début du , de quatre candélabres à figures ailées d'époque Consulat, de flambeaux réalisés par Galle au Premier Empire, d'une pendule ornée d'une figure représentant la poétesse grecque Sappho, réalisée par Lepaute en 1804, de huit vases en porcelaine de Sèvres, et de deux vases en ivoire montés en bronze doré d'époque , ainsi que d'un feu à galerie orné de sphinges, d'époque Consulat.
Chambre de l'impératrice Cette pièce abrite la chambre à coucher de la reine depuis le , et c'est là qu'est né le Grand Dauphin, fils de et Marie-Thérèse, le . Cette pièce est surnommée ainsi la « chambre des six Marie », en référence aux différentes souveraines qui l'ont utilisée (Marie de Médicis, Marie-Thérèse d'Espagne, Marie Leszczynski, Marie-Antoinette, Marie-Louise de Habsbourg, Marie-Amélie). La pièce a été réaménagée pour Joséphine entre 1805 et 1807, avant d'être habitée pour la dernière fois par l'impératrice Eugénie.
Le mobilier de la chambre conserve son état du Premier Empire, reconstitué en 1986. Il se compose d'un lit à baldaquin (réalisé en 1787 pour Marie-Antoinette par Séné et Laurent, sous la direction d'Hauré, en bois de noyer et tilleul doré, en seulement trois mois et livré à Fontainebleau le , orné de guirlandes dorées et d'un lampas broché acheté en 1790 par le Garde-meuble à la faillite du fabricant lyonnais Gaudin et brodé par la veuve Baudoin. Il fut réutilisé dans cette chambre en 1805) entouré d'une balustrade dorée recouverte de velours vert, réalisée par Jacob-Desmalter en 1804 pour le trône des Tuileries et remaniée en 1805 ; des fauteuils d'apparat ornés de sphinges attribués à Jacob Frères (vers 1800) et des commodes de Stöckel et Beneman datant de 1786 (placés dans cette chambre en 1806) ainsi que des tabourets de Jacob-Desmalter. On note également la présence d'un paumier de Jacob Desmalter datant de 1805, et un paravent, un écran, et des consoles datant de 1806. La pièce était éclairée par un lustre de Ravrio datant de 1805, par des candélabres de Galle réalisés en 1807, et par des feux datant de la fin du . La chambre présente un ensemble de trois paires de vases en porcelaine de Sèvres, ornés de fleurs et de fruits, et datés du début du . La pièce conserve également une pendule ornée de Zéphyr et Flore, par Lepaute, réalisée en 1804.
La partie principale du plafond en bois peint et doré a été réalisée en 1644 pour la reine-mère Anne d'Autriche (remanié en 1747 par Guillaume Noyers et Jacques-Ange Gabriel, composé d'un médaillon principal circulaire à compartiments rayonnant d'où pend le lustre, cantonné de quatre autres médaillons décorés aux armes de France et de Navarre, ornés de cordelières de veuve en hommage à Anne d'Autriche), les boiseries, le plafond de l'alcôve (au-dessus du lit figure un dôme correspondant à l'agrandissement de la chambre sous , orné de fleurs de lys et du chiffre « M » de la reine), le trumeau de glace, une partie des lambris et la cheminée en brèche violette (réalisée par Trouard) pour Marie Leszczyńska en 1746 et 1747, et les portes peintes en faux acajou en styles arabesques ainsi que les dessus-de-porte en trompe-l'œil imitant des bas-reliefs antiques (des scènes évoquant le sommeil, la toilette, etc. par Sauvage) pour Marie-Antoinette en 1787. La soierie des murs brochée et chenillée a été retissée sur le modèle ancien exécuté à Lyon à la fin du règne de . Réalisée par Philibert de La Salle, aux décors dits de la « Perdrix blanche », elle a été retissée avec les soieries du lit en 1970 et la passementerie refaite entre 1978 et 1986. Il aura fallu près de vingt ans de recherches à la maison Tassinari et Chatel de Lyon, mais aussi aux maisons Prelle et Brocard, pour retrouver cette technique sophistiquée.
Boudoir de la reine D'abord cabinet de la reine au , le boudoir de la reine a été aménagé par Richard Mique pour Marie-Antoinette entre 1776 et 1777. Il devient le boudoir de l'impératrice en 1804, puis de nouveau boudoir de la reine en 1814, avant de devenir le cabinet de toilette de l'impératrice Eugénie en 1853. Il est décoré de boiseries peintes dans le goût turc par Bourgois et Touzé sur les dessins de l'architecte Rousseau, qui ornent les murs de motifs pompéiens sur fond d'or blanc, et d'un plafond réalisé par Berthélemy illustrant L'Aurore. Les quatre portes de la pièce sont surmontées d'une corniche dorée portant des personnages en stuc, sculptés en haut relief, et représentant huit des neuf muses (il manque Terpsichore), réalisés par Roland. Le bronze de la cheminée et les espagnolettes ont été réalisés par Pitoin en 1786. La pièce a été réaménagée en petite chambre à coucher de l'impératrice Joséphine en 1806 et redécorée avec un mobilier en acajou et bronze doré estampillé Jacob-Desmalter.
La pièce est meublée dans son état , cependant incomplet. Le mobilier se compose ainsi d'un secrétaire à cylindre et d'une table à ouvrage en acier, bronze doré et marqueterie de nacre réalisés par Jean-Henri Riesener en 1786, d'un lit, d'une chaise longue, d'une paire de bergères (copies du seul fauteuil original subsistant de l'ensemble, aujourd'hui conservé au musée Gulbenkian à Lisbonne), de quatre chaises, d'un tabouret de pied en bois doré et argenté réalisé par Georges Jacob en 1786, et d'un écran de cheminée. Les garnitures sont en velours blanc lamé or et en gros de Tours jaune broché or. Le parquet en acajou de différentes teintes est au chiffre de la reine, et a été posé en 1787 par Pierre Molitor.
Passage Un petit passage est situé entre le boudoir de la reine et la salle du trône. Son plafond est orné d'un tableau représentant des Amours versant des fleurs avec des colombes, réalisé par un artiste français du .
Salle du trône Cette ancienne chambre à coucher du roi, de à , a été transformée en salon de l'empereur par en 1804, puis en salle du trône en 1808. Le décor mural de la salle fut harmonisé au à partir d'éléments anciens : lors des agrandissements réalisés entre 1752 et 1754, certains éléments furent remaniés par Jacques-Ange Gabriel (deux portes à côté de la cheminée) et d'autres créés de toutes pièces dans le style rocaille (panneaux de boiseries chantournés, en face du trône). La partie centrale du plafond (aux armes de France et de Navarre), une partie du lambris bas, les portes à fronton et les bas-reliefs à motifs guerriers datent pour leur part du milieu du . Les boiseries murales sont ornées de l'emblème de : la massue d'Hercule accompagnée de l'inscription Erit haec quoque cognita monstris (Les monstres eux-mêmes la connaîtront). Les médaillons en dessus de portes sont inspirés de jetons du règne de . Leur iconographie commémore la lutte contre l'hérésie (la massue d'Hercule écrasant l'hydre de Lerne), et les prises de Turin et d'Arras en 1640. Une grande partie des boiseries a été réalisée entre 1752 et 1754 par Verberckt et Magnonais. La cheminée date également de 1752. Au-dessus de la cheminée figure un portrait en pied de , issu de l'atelier de Philippe de Champaigne, qui fut placé ici en 1837 sur le modèle de celui existant durant l'Ancien Régime et qui fut brûlé à la Révolution. Napoléon y avait placé son propre portrait réalisé par Robert Lefèvre.
Le trône a été réalisé en 1804 par Jacob-Desmalter d'après les dessins de Percier et Fontaine. Il est placé sur une estrade, sous un dais rouge et bleu brodé de 350 abeilles en fil d'or par Picot en 1808, et encadré par deux enseignes. Prévu initialement pour être installé à Saint-Cloud, il entra finalement à Fontainebleau en 1808. Le reste du mobilier se compose notamment d'éléments de style Empire exécutés d'après les dessins de Percier et Fontaine par Jacob-Desmalter. On note ainsi des consoles en bois doré à têtes de lions datées de 1808, des candélabres en bois dorés de Jacob Desmalter et des girandoles montées par Thomire en 1808, quatre candélabres à motifs guerriers de Thomire datant de 1808, une table de prestation de serment datant de 1813, ainsi que des flambeaux de style Empire, des feux d'époque , et une pendule murale réalisée par Lepaute en 1808. La salle conserve également des lustres de Chaumont, un écran et un paravent de style , réalisés par Boulard, Rode, et Chatard en 1805, un tapis de la Savonnerie à motifs militaires, réalisé entre 1811 et 1813 d'après les dessins de l'architecte Saint-Ange, sur le modèle de celui de la chambre de Napoléon aux Tuileries, et des ployants en bois dorés de style , réalisés par Hauré, Sené, et Vallois pour le salon des jeux de Marie-Antoinette à Compiègne en 1786-1787.
Cabinet des dépêches Ce petit cabinet (ancienne pièce du premier valet de chambre du roi), situé entre la salle du trône et la salle du conseil, orné de boiseries rehaussées d'or et de panneaux peints de motifs floraux et d'oiseaux par Alexis Peyrotte en 1753, possède une petite cheminée de marbre rouge où les dépêches n'ayant pas besoin d'être archivées étaient systématiquement brûlées.
Salle du conseil Incorporée dans les appartements Renaissance, cette pièce était le cabinet de Madame de 1528 à 1531, puis cabinet du roi et premier cabinet du roi ou petite chambre à coucher du roi.
Le Cabinet du Roi a été décoré entre 1543-1545. Les peintures réalisées sur des dessins de Primatice consistaient en représentation de héros et de Vertus, associés par couple sur les portes des armoires : César et la Force, Scipion et la Tempérance, Ulysse et la Prudence, Zaleucos et la Justice. Des « petites histoires » étaient peintes en grisailles en dessous de ces figures. Une des armoires au moins fut décorée sous la conduite de Serlio, architecte du roi. Deux tableaux de mêmes dimensions étaient accrochés l’un au-dessus de l’autre sur la cheminée : Le Maître de la Maison de Joseph faisant fouiller les bagages de ses frères et Les Cyclopes fabriquant les armes des amours dans la forge de Vulcain. Le plafond a été modifié au fil du temps en fonction de l’agrandissement de la pièce, mais a toujours été un plafond à caisson. Les remaniements n’ont pas empêché que, de réfection en réfection, l’iconographie du décor de la pièce ait été maintenue. L’actuel plafond peint par François Boucher en 1751 reprend la découpe et le sujet d’une composition de Primatice, connue par deux dessins ("La Course des chars du Soleil et de la Lune"), qui pourrait avoir été faite en 1550-1561, au moment où fit refaire la plus grande partie des peintures de son appartement.
Devenue grand cabinet ou cabinet du conseil en 1737, elle est achevée en 1753. François Boucher y réalise des lambris peints avec des allégories, Alexis Peyrotte peint quant à lui les encadrements de fleurs. Cette salle possède néanmoins un hémicycle qui fut ajouté en 1773 (orné au plafond d'une Gloire entourée d'enfants par Lagernée Le Jeune, ainsi que de trophées de la Moisson et de la Vendange peints par François-Gabriel Vernet) permettant ainsi un gain d'espace original. La pièce est décorée dans le style Louis XV : le plafond à caissons possède cinq tableaux, les quatre premiers aux angles représentent chacun un groupe d'enfants symbolisant une saison, le cinquième au centre Phébus vainqueur de la Nuit, tous peints par François Boucher entre 1751 et 1753. Les lambris des murs et les portes sont ornés de figures allégoriques peintes alternativement en camaïeu bleu et rose, par Carle van Loo et Jean-Baptiste Marie Pierre : La Guerre, La Terre, La Valeur, la Force, la Justice, la Clémence, la Prudence, l'Automne, l'Hiver, le Feu, la Renommée, le Secret, la Fidélité, la Paix, la Vérité, le Printemps, l'Air, l'Été, l'Eau, l'Histoire (réalisées entre 1751 et 1753).
Le reste du décor se compose d'éléments floraux et de trophées des sciences et des arts , réalisés par Alexis Peyrotte. Le sol est couvert par un tapis de la Savonnerie, retissé en 1981 d'après l'original de la fabrique de Tournai. Le mobilier est celui mis en place sous . Les soieries furent retissées entre 1966 et 1972, et se composent d'un damas cramoisi à couronnes et étoiles, avec des broderies de brocart à feuilles de chêne (pour les sièges), et à palme (pour les rideaux), commandé en 1804 à la maison Pernon de Lyon et initialement prévu pour la chambre de l'Empereur au château de Saint-Cloud. L'ensemble de sièges se compose de deux fauteuils, de trente pliants réalisés par Marcion en 1806, de deux fauteuils et de six chaises réalisées par Jacob-Desmalter en 1808. On note la présence de deux consoles en bois doré datant de 1774, et d'une table de conseil recouverte d'un tapis de velours de soie vert. Les lustres sont de style , les flambeaux de style Empire, les feux de style , tandis que les candélabres à motifs militaires ont été réalisés par Galle en 1807. La salle possède également une pendule-borne en marbre noir ornée d'une figure de l'étude, réalisée par Lepaute en 1808.
Portique de Serlio
Le portique de Serlio donne sur la cour ovale. Sa construction, en pierre de taille et grès, est issue de la même campagne de travaux que les chapelles hautes et basses Saint-Saturnin. Le portique a vraisemblablement été édifié en 1531, il est donc antérieur à l'arrivée de Serlio à Fontainebleau. Il fut déplacé par et fut reconstruit en 1893. Il était à l'origine jouxté d'un grand degré hors œuvre, supprimé à partir de 1541 et remplacé par un escalier à l'intérieur du portique jusqu'en 1767. Il se présente aujourd'hui comme un arc de triomphe à deux niveaux comportant trois arcades chacun. Deux sont en plein cintre et la troisième est en anse de panier.
Aile de la Belle Cheminée
L'aile de la Belle Cheminée, dite aussi aile de l'Ancienne Comédie, bâtie entre 1565 et 1570 en pierre de Saint-Leu sur les dessins du Primatice. Commandée par Catherine de Médicis, elle tire son nom de la cheminée qui occupait la grande salle au . Elle fut abattue et ses sculptures furent dispersées. Le nom d'Ancienne Comédie lui vient de la salle de théâtre que y avait fait aménager. D'abord dite « salle de la Belle Cheminée » de 1597 à 1601, elle fut appelée « salle de spectacle » dès 1725, à l'occasion du mariage de ; elle fut détruite en 1856 par un incendie.
L'escalier extérieur monumental a deux rampes à l'italienne (rampes droites et opposées) ; il fait le lien avec la cour de la Fontaine.
Pavillon de la porte Dorée et appartements de Madame de Maintenon
La porte Dorée date de 1528. Elle constituait l'entrée d'honneur du château jusqu'à l'ouverture de la porte du Baptistère sous . Les murs sont de moellon enduit de crépi et l'architecture est soulignée par la pierre de taille de grès gris qui trace les lignes de force (pilastres d'ordre pseudo-corinthien à l'étage, chambranles) et compose les lucarnes couronnées comme les fenêtres de frontons triangulaires, parmi les premiers de ce type dans un château de France au siècle de la Renaissance, tandis que le toit en pavillon garde l'empreinte de la tradition gothique.
Le tympan est orné de la salamandre de . À chacun des deux étages s'ouvrait une loggia à l'italienne. Celle du premier étage, fermée par un vitrage sous correspond à l'appartement de Madame de Maintenon. Les intérieurs sont décorée par les peintures du Primatice et son atelier entre 1534 et 1544, et qui ont été restaurées : le porche est orné en 1534 par le Primatice de deux scènes de l’Histoire d'Hercule ; il décore le vestibule de six scènes, dont plusieurs tirées de l’Iliade. Entre l'arc de la porte et le vestibule, Benvenuto Cellini a imaginé et fondu en bronze la fameuse nymphe de Fontainebleau, qui ne sera jamais installée sur place, ayant été offerte à Diane de Poitiers par pour le château d'Anet (aujourd'hui au musée du Louvre).
Les appartements dits « de Madame de Maintenon » ont été habités en 1625 par la princesse de Conti, en 1641 par Cinq-Mars, par le maréchal de Villeroy sous , puis par Madame de Maintenon entre 1686 et 1715. Sous , les appartements sont occupés par la duchesse de Bourbon, puis par Charlotte-Aglaé d'Orléans, et enfin par le comte de la Marche et Marie Fortunée d'Este-Modène. En 1804, les appartements deviennent les quartiers privés de Louis Bonaparte. En 1837, ils sont occupés par le duc et la duchesse de Broglie, puis par le maréchal Gérard en 1839, et Madame Adélaïde en 1845. Sous le Second Empire, les appartements sont habités par la princesse Mathilde, puis par Anna Murat en 1863 et 1864, et enfin le duc d'Albe en 1868.
Passage Cette petite pièce, édifiée à l'emplacement d'une terrasse, était utilisée comme cabinet de toilette sous Louis-Philippe.
Chambre à coucher Les boiseries de la chambre, réalisées en 1725, furent rehaussées sous Louis-Philippe. Le mobilier a gardé son état Louis-Philippe : il se compose d'un lit en bois doré réalisé pour Madame Élisabeth par Sené et Vallois sous la direction de Hauré en 1787, de deux fauteuils et d'un tabouret à éperon provenant du cabinet intérieur de Marie-Antoinette à Saint-Cloud. Le mobilier a été recouvert en 1837 de satin blanc à losanges verts et bouquets de fleurs, tissé entre 1812 et 1814 par Lacostat, avec des bordures réalisées en 1809-1810. Le tout fut retissé entre 1979 et 1982. Le reste du mobilier se compose entre autres d'une commode Boulle datant de la fin du ou du début du , achetée en 1837, d'une pendule « des trois Grâces » appartenant au général Moreau, réalisée vers 1770 et entrée au château en 1804, et d'un candélabre de style .
Cabinet de travail Les boiseries de cette pièce furent réalisées par Lalande en 1686. La cheminée de style fut posée en 1836. Du reste, le cabinet conserve son état Second Empire. Le cabinet est notamment meublé de fauteuils en bois doré de Sené entrés au château en 1837, d'un bas d'armoire formé d'une ancienne encoignure transformée au , d'une console , d'une pendule Boulle et d'un vase de Sèvres du . Les murs sont ornés de deux tableaux en tapisseries de Beauvais réalisés par Milice : Le Printemps, et Les Bijoux.
Loggia et Grand salon La loggia fut vitrée en 1641, et les boiseries furent réalisées en 1686. Le sculpteur et doreur Lalande renouvela la décoration et remplaça les anciens stucs, ses travaux coûtant près de . Jean Dubois, qui refit les tableaux et les trumeaux, reçu , tandis que le miroitier Guimard remplaça les glaces. Le décor mural de la pièce date en partie de 1686 (amours et soleil royal, corne d'abondance) et de 1836 (trumeau de la cheminée, panneaux armoriés et rosaces en carton-pierre). Le mobilier a gardé son état Second Empire : dans la loggia, un lustre du , augmenté en 1847 et des tabourets en bois peint d'époque , et dans le salon, des sièges en bois doré d'époque avec des tapisseries datant de la fin du , des canapés et fauteuils achetés en 1855, un bureau Mazarin des ateliers Boulle datant de la fin du et restauré au , une console en bois doré du début du , un lustre du , une pendule en marbre blanc ornée de L'Innocence raillée par l'Amour, des feux en bronze doré d'époque , et deux paires de vases de Sèvres à fond rose entrés en 1863.
Antichambre Cette pièce, aux boiseries , a servi de salle de bains au . Son mobilier se compose de chaises de bois peint couvertes de tapisseries de Beauvais, datées du Premier Empire, et entrées en 1832, d'une commode , d'une pendule sculptée représentant L'Amour, réalisée vers 1765-1770, et de deux vases-carafes de Sèvres datant de 1857.
Passage Un autre passage, donnant sur l'antichambre, abrite une lanterne en cristal en forme de cul-de-lampe, datée du Premier Empire et entrée en 1835.
Vestibule Cette pièce, aux boiseries datant de 1834, donnait sur les appartements de Madame de Maintenon, ainsi que sur l'escalier du roi, et sur un long couloir menant à la salle de bal. Elle est ornée d'une sculpture de Jean-Baptiste Joseph Debay, La Pudeur cède à l'Amour (salon de 1853) et de plusieurs peintures : La Détresse de Ménélas, d'après le Primatice (auparavant dans la chambre de Charles IX), deux paysages de l'école franco-flamande du début du (qui se trouvaient autrefois dans les appartements de , dans la conciergerie du château), Allégorie de la peinture et de la sculpture (auparavant dans le cabinet de la volière), Allégorie du mariage de et de Marie de Médicis et Flore (autrefois dans la chambre du roi) par Ambroise Dubois, La Félicité sous les traits d'Anne d'Autriche d'après Jean Dubois (auparavant dans la chambre de la reine, l'original est au Louvre). La pièce possède en outre une lanterne de la fin du (entrée en 1810) et des bras pour deux lampes carcel datant de 1841, par Chaumont.
Petit salon Cette pièce fut décorée en 1840, et ornée de plusieurs peintures. Au plafond, L'Alliance de la peinture et de la sculpture, par Challe (salon de 1753) et sur les murs, La Justice amenant la Tempérance par Charles Errard, et sept figures de dieux tenant les signes du Zodiaque et symbolisant les mois de l'année (Minerve et le bélier représentent mars, Vénus et le taureau pour avril, Jupiter et le lion pour juillet, Céres et la vierge pour août, Vulcain et la balance pour septembre, Diane et le sagittaire pour novembre, Vesta et le capricorne pour décembre), par François Verdier. La pièce conserve également des cartons peints vers 1685-1686 d'après des tapisseries du . Ce petit salon possède également des bras de lampe carcel réalisés en 1838 par Chaumont.
Aile de la salle de bal
Salle de bal
La salle de bal, dite parfois « galerie », longue de et large de , a une superficie qui dépasse . À l'origine (sous François ), elle était une simple loggia (réalisée sous la direction de Gilles Le Breton) qui ouvrait sur la cour Ovale et les jardins, et qui devait être couverte d'une voûte en berceau, comme l'attestent les piles de consoles de retombée des arcs. puis décident de la transformer en une grande salle de réception et d'apparat pour y organiser les fêtes royales. La conception de la salle est confiée à l'architecte Philibert Delorme. Un marché de charpenterie est passé le pour le couvrement de la salle.
Les peintures dont les dessins furent réalisés par le Primatice et exécutées en fresque par Nicolò dell'Abbate et son équipe, décorant la salle de bal, s'inspirent pour la plupart de la mythologie gréco-romaine. Sur le mur de la cheminée : Diane à la chasse, Sébastien de Rabutin tuant un loup-cervier, Diane, Cerbère et l'Amour, Hercule et le sanglier d'Érymanthe, et Diane conduisant un char attelé de dragons. Sur les murs latéraux : Le festin de Bacchus, Apollon et les Muses au Parnasse, Les Trois Grâces dansant devant les dieux, Les noces de Thétis et Pélée et la pomme de Discorde, Jupiter et Mercure chez Philémon et Baucis, Phaéton suppliant Apollon de lui laisser conduire son char, Vulcain forgeant les armes demandées par Vénus pour l'Amour, La Moisson, et huit trophées d'armes peints sous les culots sculptés. Dans les embrasures: L'Océan, Homme avec un enfant tenant des fruits, Amours dans les airs, Femme tenant une rame, Enfant et homme couronnés de pampre, Nymphe, Jupiter, Deux hommes tenant un gouvernail, Mars, Deux hommes, Junon, Pan, Deux hommes dont un tient une torche, Pomone, Esculape, L'Abondance, Hercule, Caron, un homme, et Cerbère, Homme endormi, Saturne et Mercure, Déjanire tenant la tunique de Nessus, Adonis, Deux hommes accoudés, Amours dans les airs, La Vigilance, Vénus parée des armes de Mars, Vénus et l'Amour, Narcisse, Ganymède enlevé par Jupiter, Amazone blessée et femme tenant un trait, Mars, Amphitrite, Arion, Vulcain, L'Assurance, Neptune, Hébé, La Résolution, Janus, Une source et une femme, Bacchus, Cybèle, Mars et Vénus, La Nuit ou la Vérité, Cupidon, l'Amour, et un homme se lamentant, Saturne, Flore, Le Sommeil, Homme assis sur une cathèdre, L'Hiver, Vulcain. Sur le mur du fond, au-dessus de la tribune : Un Concert.
La cour était invitée à des bals masqués extravagants : on a pu voir déguisé en centaure. Lors des fêtes, la table d'honneur était dressée sur des tréteaux près de la grande cheminée. Une fois le banquet terminé, on enlevait les tables pour danser. Les peintures furent peut-être restaurées par Toussaint Dubreuil sous . Utilisée régulièrement jusqu'au règne de , la salle perdit son rôle festif au pour devenir une salle des Gardes occupée par les Cent-Suisses jusqu'à la Révolution. En 1642, le surintendant des bâtiments du roi, François Sublet de Noyers fait appel à Poussin pour savoir comment éviter des dégradations qui ruinent peu à peu le décor peint. La première grande campagne de restauration n'interviendra cependant qu'en 1834, date à laquelle Jean Alaux repeint la totalité des fresques, parfois avec lourdeur, selon le procédé « Vivet ». Les menuiseries (plafond et tribune) sont quant à elles restaurées par le sculpteur Lambert-Théophile Lefébure, et le menuisier Poncet. Les lambris sont également refaits, ainsi que la marqueterie du parquet, qui reprend le schéma du plafond à caissons décoré d'or et d'argent, inspiré directement du plafond de la basilique de Constantin à Rome, et exécuté à partir de 1550 par Francesco Scibec de Carpi, lequel avait été choisi par un marché du et du pour les travaux de menuiseries: le plancher, l'estrade (en février 1550), le plafond (en ), la tribune, et les lambris. De nouvelles restaurations sont menées en 1858, 1865, 1883-1885, et entre 1963 et 1966, date à laquelle on tente de supprimer le travail de Jean Alaux, et où est rouverte la baie de la tribune.
La cheminée de la salle dessinée par Philibert Delorme repose sur deux atlantes en bronze moulé représentant des satyres, moulages d'antiques conservés au musée du Capitole, peints et dorés en 1556 par Guillaume Rondel. Fondus à la Révolution, ils ont été refaits à Rome en 1966. Durant ce temps, ils furent remplacés en 1805 par des colonnes en plâtre de Percier et Fontaine. La cheminée est également décorée du chiffre « H » de mêlé aux deux « C » entrecroisés de Catherine de Médicis, ainsi que des représentations d'arcs, de flèches, de carquois, de fleurs de lys et des emblèmes de l'ordre de Saint-Michel. Les lustres néo-renaissance sont l'œuvre de Soyer et Ingé, en 1837.
La porte d'entrée en pierre de taille réalisée par Philibert Delorme date du règne de et était autrefois peinte, comme le prouve un paiement fait en 1558 à deux peintres. Les vantaux aujourd'hui disparus avaient été réalisés par le menuisier Ambroise Perret.
La salle de bal fut utilisée pour des événements d'importance, comme la cérémonie durant laquelle le cardinal de Richelieu fut fait chevalier de l'ordre du Saint-Esprit et pour le mariage du duc d'Orléans en 1837.
Chapelle Saint-Saturnin
La chapelle Saint-Saturnin est située entre la cour Ovale et le Parterre, à l'extrémité de la salle de bal. C'est une chapelle double (ou à étage), comprenant en fait deux chapelles : une basse, pour les domestiques et les officiers, et une haute, l'étage noble, réservé au maître de maison et à sa famille. Cette disposition rappelle celle de la Sainte-Chapelle du palais de la Cité à Paris et de quelques autres Saintes chapelles royales ou princières.
Construite en pierre de taille et plus dégagée qu'elle ne l'est aujourd'hui, elle apparaissait comme le pendant du portique de Serlio avec lequel elle partageait de nombreux traits français : arcs en anse-de-panier, chapiteaux de fantaisie, ici avec le cerf de Fontainebleau.
On situe les débuts des travaux de la chapelle en 1541, mais le portique est de 1531. Par la suite, elle s'est trouvée enveloppée par l'aile de la salle de bal, construite sous et , et par l'aile construite sous entre le pavillon des Dauphins et la chapelle, avec une façade sur cour imitant celle de la salle de bal. Elle est achevée en 1546.
La chapelle basse occupe l’emplacement d'une ancienne chapelle du . Celle-ci ayant disparu sous , elle fut reconstruite puis restaurée sous Louis-Philippe qui y fait poser de grands vitraux réalisés par Émile Wattier. Dans les vitraux, peints sur les dessins de la princesse Marie, on peut lire cette inscription : « Cette chapelle, bâtie en 1169 par le roi , a été consacrée par saint Thomas Becket ».
Dès le règne de , la chapelle haute aurait dû recevoir un riche décor religieux, mais celui-ci ne fut que partiellement mis en place. Dans ce décor, les douze pilastres de la chapelle devaient être ornés des fameux Apôtres émaillés réalisés par Léonard Limosin, qui furent finalement placés par Philibert Delorme au château d'Anet. Le tableau La Sainte Famille de François Ier de Raphaël ornait le maître-autel avant d'être transféré au Louvre et d'être remplacé par une copie dans la chapelle. La tribune de l'orgue, réalisée sous , est dessinée par Philibert Delorme et exécutée par le menuisier Scibec de Carpi, et a été entièrement refaite au . Il ne reste de l'ancien ouvrage que deux colonnes ioniques en marbre, taillées par Ambroise Perret en 1554. En 1612, une commande passée à Ambroise Dubois prévoyait l'exécution de six grandes toiles pour couvrir les fenêtres aveuglées. Leur réalisation fut interrompue par la mort de l'artiste en 1614, mais fut reprise en 1631 par son fils Jean Dubois qui partage alors son travail avec son oncle Claude d'Hoey. L'ensemble est aujourd'hui détruit, à part le décor peint en grisaille d'or en 1639 de la chapelle basse, par Claude d'Hoey.
La chapelle haute fut transformée en bibliothèque sous et le resta jusqu'au Second Empire et le déménagement des livres dans la galerie de Diane. La chapelle basse fut dotée sous de nouveaux vitraux, d'après les cartons de Marie d'Orléans.
Salle des colonnes
Située sous la salle de bal, la salle des colonnes a été aménagée par Louis-Philippe. Elle doit son nom aux paires de colonnes qui scandent le passage entre chaque travée de fenêtres.
Bâtiments du
Hôtel des secrétaires d'État
L'hôtel des secrétaires d'État a été construit sous le règne de afin de loger l'administration lors de déplacements importants.
Jeu de paume
(8 sur plan Van der Krogt)
Le jeu de paume est un bâtiment situé au nord du château. Ce type de construction, réservé aux divertissements royaux du jeu de paume (ancêtre du tennis) était courant dans les demeures royales du . Le jeu de paume de Fontainebleau fut surtout utilisé par le roi . Construit par celui-ci vers 1600, le jeu de paume fut en proie à un incendie au qui le détruisit complètement. Il fut immédiatement reconstruit au même endroit.
Aile de la galerie des Cerfs
(11 sur plan Van der Krogt)
Galerie de Diane
Cette galerie dorée autrefois appelée « galerie de la reine » (elle reliait les appartements de la reine et le cabinet de la volière), longue de et large d'environ , a été décorée une première fois de scènes illustrant le mythe de Diane, celui d'Apollon, et les victoires du roi, par Ambroise Dubois et Jean de Hoey, sur les attiques en bois des murs et le plafond de la voûte brisée. Son ancien décor nous est notamment connu grâce à un riche album aquarellé de Percier, et à des fragments de peintures et de lambris, conservés aujourd'hui au château. Pendant la Révolution la galerie de Diane devient une prison dans laquelle furent incarcérés, entre autres, des religieux Trinitaires. Abîmée au , elle fut restaurée d'abord sous par l'architecte Maximilien Joseph Hurtault qui supprima les décors du , puis pendant la Restauration, époque à laquelle sa voûte fut ornée dans le style du peintre David, par Merry-Joseph Blondel (Diane sur son char allant vers Endymion) et Abel de Pujol. Ces décors sont complétés de 24 scènes historiques dans le style « troubadour » (notamment Charlemagne passe les Alpes par Hyppolite Lecomte) dont 8 nous sont parvenues. Utilisée comme salle des banquets par Louis-Philippe, elle est transformée en bibliothèque sous le Second Empire, en 1858. Ses principaux conservateurs au furent entre autres Auguste Barbier, Vatout, Jacques-Joseph Champollion, Octave Feuillet et Jean-Jacques Weiss. Contenant aujourd'hui près de volumes rassemblés grâce à Guillaume Budé à partir de 1530, elle possède en son centre un globe terrestre installé au Second Empire et réalisé auparavant pour en 1810, et qui devait être installé aux Tuileries.
Galerie des Cerfs
La Galerie des Cerfs date du début du et a été restaurée au Second Empire : elle avait été divisée en appartements au et avait servi sous d'appartements pour les frères et sœurs de l'Empereur. Elle est longue de et large de . Située en rez-de-chaussée, elle doit son nom aux 43 têtes de cerfs (seuls les bois sont naturels, les têtes sont en plâtre et les yeux sont en verre) qui la décorent, installées en 1642 (elles furent toutes refaites au ). Elle est notamment ornée de peintures à l'huile sur plâtre réalisées entre 1601 et 1608 par Louis Poisson, refaites sous et présentant 13 vues cavalières des grandes demeures royales sous (Saint-Germain-en-Laye, Chambord, Amboise, Villers-Cotterêts…). Ces cartes possèdent des cadres imitant le stuc, comportant des cartouches aux motifs de cuir et peints de paysages en camaïeu. Le plafond est quant à lui orné de motifs de vénerie réalisés vers 1639-1640. La galerie conserve également les fontes d'origine des copies de statues antiques exécutées par le Primatice en 1540. Ces statues ont été apportées du Louvre en 1967. Ainsi sont exposées des copies de Laocoon et ses enfants, de La Vénus de Cnide, de l’Apollon du Belvédère, de l’Hercule Commode, et de l’Ariane endormie, mais aussi de la Diane à la biche, copie d'antique exécutée en 1602 par Barthélémy Prieur, qui ornait auparavant le jardin de Diane. Cette galerie fut le théâtre de l'assassinat de Giovanni, marquis de Monaldeschi, favori de Christine de Suède, le . Fortement remaniée sous le Second Empire à partir des modifications du début du , la galerie subit une restauration partielle sous l'égide des artistes Pacard et Denuelle, qui entreprirent notamment de remplacer les lambris en bois de la partie basse des murs, fortement endommagés, par un décor imitant à l'identique les lambris peints de la chapelle Saint-Saturnin.
Porte du Baptistère
(Entre 14 et 17 sur le plan Van der Krogt)
La porte du Baptistère, ou porte Dauphine, doit son nom au baptême de et ses sœurs, Élisabeth et Christine, qui a eu lieu le , à l'emplacement de la plate-forme. Située à l'emplacement d'une ancienne porte, aux bossages rustiques en grès, construite en 1565 par le Primatice et qui constitue aujourd'hui le rez-de-chaussée de l'édifice, la porte triomphale actuelle possède un étage en forme d'arcade surmonté d'un dôme à pans dont le fronton triangulaire est orné de sculptures représentant deux victoires soutenant les armes d'. Des bustes ornent les niches de la façade intérieure.
Bâtiments du
Aile
C'est l'aile sud du château surélevée d'un étage, vers 1545-1546. À l'origine construite par , elle abritait la fameuse galerie d'Ulysse qui comportait près de 58 tableaux (connus aujourd'hui par les dessins préparatoires de Primatice conservés au musée du Louvre, et surtout grâce aux 58 gravures que Theodoor van Thulden réalisa au ). , soucieux de trouver de nouveaux espaces la transforma de 1738 à 1741, puis de 1773 à 1774, en fonction des disponibilités offertes par le trésor royal.
Musée
Le musée , ouvert depuis 1986, occupe près de 15 salles de l'aile et retrace la vie de l'Empereur à travers une série de portraits (peintures et sculptures), une collection d'orfèvrerie (nef de l'Empereur en vermeil réalisée en 1804 par Henri Auguste, montre de col de Marie-Louise), d'armes (épée du sacre de 1801 issue de la manufacture d'armes de Versailles, sabre des empereurs créé en 1797), de décorations, de céramiques (services de l'Empereur), d'habits (habits du sacre, uniformes, redingote de l'Empereur), et de souvenirs personnels. Les pièces du premier étage évoquent le sacre (tableau de François Gérard datant de 1804), les campagnes de l'Empereur, sa vie quotidienne (bureau mécanique réalisé par Jacob-Desmalter), l'impératrice Marie-Louise en grand costume ou faisant le portrait de l'empereur (tableau d'Alexandre Menjaud), ou encore la naissance du roi de Rome (berceau en bronze de 1811 créé par Thomire et Duterme, jouets). Les lieux ont néanmoins gardé leur apparence d'appartements princiers grâce aux meubles et objets d'arts qu'ils présentent.
Gros pavillon
Le Gros pavillon est un pavillon d'angle qui remplace le pavillon des Poesles, appelé ainsi à cause des poêles à l'allemande qui y ont été installés. Il a été édifié par Jacques-Ange Gabriel en 1750, avec un toit d'ardoises mansardé et percé de plusieurs œils-de-bœuf. L'ancienne chambre de dans le pavillon des Poêles faisait office de grand cabinet de la reine ; ornée par Jean Cotelle, elle était décorée de paysages à sujets bibliques peints par Henri Mauperché vers 1664. Son plafond était peint en camaïeu. Toute la chambre a été détruite en 1750, lors de la reconstruction du pavillon.
Musée Chinois
Le musée Chinois, installé en 1863 par l'impératrice Eugénie au rez-de-chaussée du Gros pavillon, a été constitué grâce au butin de l'expédition franco-anglaise contre la Chine en 1860, jouissant notamment de la mise à sac du palais d'Été de l'empereur de Chine, et grâce à la venue en 1861 d'une délégation d'ambassadeurs siamois qui complètent la collection par plusieurs présents. La scène est d'ailleurs illustrée par une peinture de Gérôme. Les salons qui composent ce musée, aux décors de style Second Empire, furent restaurés en 1991. La visite commence par un autel servant à brûler les encens, en fonte peinte datant de 1857.
Antichambre L'antichambre conserve notamment un palanquin royal siamois et un trône palanquin avec son parasol, des selles et des armes offertes lors de la visite des ambassadeurs du Siam.
Salon-galerie Cette pièce présente plusieurs tables de jeu, dont deux billards, ainsi qu'une sculpture de Charles Cordier, Une femme arabe, datant de 1862, en marbre, onyx et métal argenté. Cette pièce était autrefois ornée du tableau de Winterhalter représentant l'impératrice Eugénie en compagnie de ses dames d'honneur, aujourd'hui au château de Compiègne.
Grand salon Cette pièce, parfois appelée « salon du lac » est ornée de tentures cramoisies et meublée de fauteuils capitonnés, de mobilier d'ébène et d'objets de Chine et du Siam. Vaste salle de sur , elle présente des objets d'Extrême-Orient en tant qu'éléments décoratifs. Le salon est meublé de trois tables recouvertes de tapis cramoisis à franges vertes, de dix-huit chaises légères en bois verni de noir fabriquées à Chiavari, en Italie, de canapés, de divans, et de fauteuils garnis de cotteline verte, de lampas de style chinois ou de cuir. Sur un mur, deux portraits de cour, l'un représentant , par Hyacinthe Rigaud, et l'autre Marie Leszczyńska en costume de sacre, d'après Louis Tocqué.
Cabinet de laque Ce cabinet est décoré de 15 panneaux issus de paravents de laque chinois datant du . Il conserve les objets issus du sac du palais d'été, comme des vases et émaux cloisonnés chinois du , et un grand stupa de tradition tibétaine en laiton doré rehaussé de turquoises abritant une statuette du Bouddha. Les étagères d'angles présentent une collection de porcelaine chinoise des . Les vitrines abritent quant à elles des porcelaines, des jades blancs et verts, des cristaux de roche, des armes, des bijoux, ainsi qu'une réplique de la couronne royale siamoise en or incrusté de rubis, perles et émeraudes. Le plafond du cabinet est orné de trois tissus de soie réalisés par les manufactures impériales chinoises au et représentant les bouddhas du passé, du présent, et du futur, entourés de disciples.
Ailes de la cour des Princes
Appartement des Chasses
L'appartement des Chasses (dit aussi « appartement du Prince impérial » de 1856 à 1868) donne sur la cour Ovale et fait le lien avec la galerie de Diane. Construit sous , mais agrandie aux , cette partie du château a abrité trois appartements de suite. Le terme d'appartement des Chasses était réservé, sous la Restauration, aux pièces situées au premier étage de l'aile, mais fut étendu au rez-de-chaussée lorsque de nouveaux décors furent réalisés sous le règne de Louis-Philippe. Les appartements ont été habités par le cardinal Barberini en 1625, par Mazarin pendant la régence d'Anne d'Autriche, et par le duc et la duchesse d'Orléans sous . Ils sont occupés par le Cardinal de Fleury en 1743, par mesdames de Lauraguais et de Flavacourt en 1744, par Marie-Thérèse-Raphaëlle d'Espagne en 1745, par Marie Leszczynska en 1746, et par madame Élisabeth, duchesse de Parme, en 1749. Ils sont habités par Marie-Josèphe de Saxe de 1747 à 1767, puis par le maréchal d'Estrées et la comtesse de Coigny en 1767, et par en 1768. Ils sont de nouveau occupés en 1773, à l'étage par la comtesse d'Artois, et au rez-de-chaussée par le dauphin Louis, puis par le comte d'Artois. Sous l'Empire, les appartements accueillent le baron de Dalberg en 1804, et Marie-Julie Clary en 1807. Ils sont occupés par le duc de Bourbon, puis par le duc d'Angoulême sous la Restauration. Pendant la monarchie de Juillet, ils sont habités par le duc d'Orléans, et par les ducs d'Aumale et de Montpensier à partir de 1833. Ils reçoivent en mai 1837, Augusta de Hesse-Hombourg et Hélène de Mecklembourg-Schwerin, avant de loger en 1838. le duc de Wurtemberg, sa femme Marie, et son fils. Ils reçoivent enfin la duchesse de Kent en 1844, le prince et la princesse de Joinville en 1845, et le prince et la princesse de Salerne en 1846. Sous le Second Empire, ils accueillent Lucien Bonaparte et la princesse Murat en 1853, et sont occupés par le prince Impérial de 1856 à 1868. Abandonnés en 1870, les appartements des chasses furent rouverts à la visite en 1938, en tant qu'appartement de Louis Bonaparte, avant d'être de nouveau fermés à la fin des années 1960. Un récent projet, mené par Yves Carlier, conservateur en chef, a permis d'ouvrir en son sein une « galerie des meubles », réunissant près de 80 objets.
Un escalier d'honneur, édifié en 1768 à l'emplacement d'un ancien escalier du , est orné sous Louis-Philippe de tableaux d'Alexandre-François Desportes et Jean-Baptiste Oudry représentant des scènes de chasse et des natures mortes.
Le salon est orné de vastes tableaux de Jean-Baptiste Oudry (Chasses de Louis XV, Cerf aux abois dans les rochers de Franchard, Bois de cerf bizarre sur fond de planches datant de 1735) et de Jean-Jacques Bachelier (Bois de cerf exécutés en 1835) illustrant les chasses royales dans la forêt de Compiègne. La chambre est également ornée de scènes de chasses de Compiègne et Fontainebleau. Elle est notamment meublée du lit et de la table de nuit du Prince impérial, livrés en 1864.
Le rez-de-chaussée fut habité par l'impératrice Eugénie, qui le fit restaurer à partir de 1861.
Bâtiments du
Au cours du , le château de Fontainebleau n'a subi que peu de transformations extérieures. Les modifications ont surtout eu lieu à l'intérieur, par l'installation de nouveaux décors, l'aménagement de nouvelles salles, qui parfois perdent leur fonction d'origine. Ces aménagements ont surtout eu lieu sous les règnes de , , et Louis-Philippe. On peut néanmoins noter la construction en 1834 (sous Louis-Philippe), d'un petit pavillon, dit « pavillon Louis-Philippe », jouxtant la galerie de Diane. Cependant, sous le règne de , s'ouvre une nouvelle ère d'aménagements et de constructions, qui verra notamment naître le musée Chinois de l'impératrice Eugénie au rez-de-chaussée du Gros pavillon, et surtout le théâtre de , à l'extrémité de l'aile .
Théâtre de
Ce théâtre, ainsi que le foyer de l'Empereur et les salons annexes, ont été aménagés à l'extrémité ouest de l'aile à partir de 1857, sur les plans de l'architecte Hector Lefuel. Disposant d'environ quatre cents places (dont une centaine debout) sur une surface de sur 15, le théâtre s'inspire des décors de l'opéra royal de Versailles. le fit construire pour l'impératrice Eugénie et recevoir la bonne société lors de soirées privées (ce ne fut jamais un théâtre public) ; pour des raisons de coût (il était compliqué à chauffer et faire venir les acteurs et les musiciens de loin par le train était onéreux), seulement une quinzaine de représentations y furent données sous son règne. Conservant encore tous ces décors réalisés par Voillenot, son mobilier, et ses boiseries, le théâtre possède toujours sa machinerie d'origine, et renferme également une collection exceptionnelle d'une vingtaine de décors de scènes, dont certains remontent au règne de . À la chute du Second Empire, le théâtre est fermé ; il rouvre au début du pour seulement quelques représentations. Les dégradations du temps font que le lustre central tomba en 1926. Pendant la Seconde Guerre mondiale, sous l'Occupation, les troupes allemandes y font donner quelques concerts mais l'administration déclare en 1941 le lieu inapte aux spectacles en raison de sa vétusté. Une restauration débute en 2007, grâce au mécénat d'Abou Dabi (pour dix millions d'euros, en contrepartie de quoi la salle est renommée théâtre Cheikh Khalifa ben Zayed Al Nahyane) : elle a permis de conserver au maximum les tissus, décors et objets d'origine. L'inauguration a lieu le , en présence du cheikh et de la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti. Le théâtre est depuis visitable mais n'aura pas pour vocation à ce que des pièces s'y déroulent .
Cours et parc
Cours
Cour du Cheval blanc
La cour du Cheval blanc, dite aussi « cour des Adieux » ou « cour d'honneur », de forme rectangulaire, est une ancienne basse-cour puis cour de service, qui devient très tôt une cour de parade. L'ensemble s'est construit sur cinq siècles, ce qui explique sa grande diversité architecturale. Cette cour acquiert son nom grâce à un moulage en plâtre de la statue équestre de Marc Aurèle au Capitole, réalisé par Vignole pour Catherine de Médicis, installé entre 1560 et 1570, disparu en 1626, et dont une petite dalle, dans l'allée centrale, rappelle l'emplacement. La statue est couverte en 1580 d'un toit pour la protéger des intempéries.
Cette cour est originairement close par quatre ailes du château, dont la démolition de l'aile ouest (dite « aile de Ferrare » en raison de sa proximité avec l'hôtel du même nom), est prévue dès le . Fermée sur trois côtés depuis la démolition de cette aile remplacée par une grille d'honneur, aux décors napoléoniens (aigles en plomb doré, ornements autour du portail d'entrée), réalisée par Hurtault en 1808, la cour regarde désormais à l'ouest sur la ville.
Le fameux escalier du Fer-à-cheval est réalisé en 1550 par Philibert Delorme, puis refait entre 1632 et 1634 par Jean Androuet du Cerceau. Composé de deux monumentales volées chantournées parallèles de 46 marches à palier intermédiaire, il rompt avec l'escalier à vis médiéval et présente une apparence comparable à celui du château d'Anet, créé aussi par Delorme. Noirci par l'humidité et usé par le temps, l'escalier subit quelques nettoyages au mais c'est dans les années 2020 qu'il est fondamentalement restauré. Après trois ans de travaux rendus possibles notamment avec un mécénat de l'entreprise Kärcher, la structure renovée est dévoilée au public en .
Cour Ovale
La cour Ovale, au centre du château, tient sa forme singulière de l'ordonnancement de l'ancien château fort, celui-ci délimitant une cour octogonale aux angles arrondis. Elle est en partie délimitée par des façades en grès sur lesquelles court une galerie continue supportée par une rangée de colonnes. Elle fut considérablement modifiée sous (celui-ci la fit agrandir à l'est et fermer par la porte du Baptistère).
Cour de la Fontaine
Cette cour est délimitée par l'aile des Reines-mères et le Gros pavillon, l'aile de la galerie François , et l'aile de la Belle Cheminée. La fontaine, située en face de l'étang des carpes, à l'extrémité de la cour, donnait une eau très pure, réservée au roi, d'où l'affectation de deux sentinelles à la garde de la fontaine de jour comme de nuit pour éviter tout empoisonnement. La fontaine, élevée en 1543 par le Primatice, était ornée d'une statue d'Hercule par Michel-Ange. Le monument actuel a été construit en 1812, et est surmonté d'une statue représentant Ulysse, exécutée par Petitot en 1819 et installée au sommet de la fontaine en 1824.
Autres cours
Cour des Mathurins
La cour des Mathurins se situe au nord du château de Fontainebleau, et a joué le rôle de cour de service dès le . Son nom lui vient des premiers habitants du lieu, des religieux trinitaires, aussi appelés Mathurins. Elle est aujourd'hui aménagée en parking administratif.
Cour des Princes
La cour des Princes ou « cour de la Conciergerie » a reçu sa forme rectangulaire et étroite lors de l'élévation progressive des ailes de la galerie de Diane, des appartements des Chasses et de la conciergerie.
Cour des Offices
La cour des Offices ou « cour des Cuisines », édifiée par entre 1606 et 1609, est accessible par une entrée gardée par deux hermès en grès réalisés par Gilles Guérin en 1640. De forme rectangulaire, elle est fermée par trois ailes de bâtiments en grès, briques et moellons au style sobre, ponctuées de pavillons trapus.
Parc et jardins
Le parc de Fontainebleau s'étend sur 115 hectares. Celui qui s'élevait sous nous est connu grâce aux dessins de Du Cerceau et à ses planches gravées dans son ouvrage… des plus excellents bastiments de France.
Jardin de Diane
Le jardin de Diane, au nord du château, fut créé par Catherine de Médicis sur un espace déjà aménagé par et portait à l'époque le nom de jardin de la Reine. Tracé à la française, le jardin fut réaménagé par et cloisonné au nord par une orangerie. Il fut de nouveau remanié sous . Au , sous puis Louis-Philippe, le jardin fut transformé en jardin anglais et l'orangerie détruite.
Il doit son nom à la fontaine de Diane, placée en son centre, commandée en mai 1603 par Henri IV à l'ingénieur fontainier Tommaso Francini. L'année précédente, le roi avait par souci de conservation retiré de ce jardin la précieuse statue antique de marbre blanc aujourd'hui exposée au Louvre et connue sous le nom de Diane de Versailles. Au nom du roi, un marché de restauration avait été signé en entre le surintendant des bâtiments Jean de Fourcy et le sculpteur Barthélemy Prieur auquel avait également été commandé un premier tirage de bronze de la « Diane » pour remplacer le marbre enlevé du jardin de Fontainebleau. Dès le mois d', Pierre Biard l'Aîné, architecte et sculpteur ordinaire du roi, avait été chargé de l'exécution des quatre têtes de cerf et des quatre chiens limiers assis en bronze, destinés à orner le piédestal. Posé au centre d'un bassin circulaire à gradins, ce piédestal présente une base de forme cubique, recouverte de marbre noir et blanc, surmontée d'un tambour de pierre pour accueillir la statue. Lorsque, sur ordre du Directoire, tous les bronzes et marbres furent réquisitionnés et transférés dans le futur musée du palais du Louvre, la fontaine de Diane fut dépouillée de la partie inférieure du piédestal, en marbre, et de ses bronzes. Napoléon la fit partiellement restituer en 1813 avec la seule partie haute (ronde) du piédestal. C'est alors que l'on commit l'erreur d'apporter du château de Marly la Diane à la biche, fondue par les frères Keller en 1684. On ne prit conscience de cette confusion qu'en 1877, lorsque le bronze d'origine de Barthélemy Prieur « signé et daté B.-P. 1602 » fut par hasard découvert et identifié au château de la Malmaison. Il rejoignit les bronzes de Pierre Briard, toujours conservés au Louvre et fut finalement rendu à Fontainebleau et mis à l'abri dans la galerie des Cerfs. La fontaine recouvra en 1964 son piédestal carré avec ses chiens assis et ses têtes de cerf en bronze. Rétablie dans son état du début du et surmontée de la Diane à la biche des frères Keller, proche de celle de Barthélemy Prieur, la fontaine de Diane se présente aujourd'hui telle que les frères Francini l'avaient conçue.
Les jardins sont bordés à l'est par l'aile de la galerie des Cerfs en brique et pierre, et par le jeu de paume à l'ouest.
Jardin anglais
Abandonné après la Révolution, l'espace constituant aujourd'hui le jardin anglais a été recréé en 1812 par l'architecte Maximilien Joseph Hurtault selon les vœux de . Cependant, les lieux ont été aménagés dès le règne de , qui y avait fait élever un « jardin des Pins ». Ce jardin, connu par les planches de Du Cerceau comme le « jardin du Clos de l'Étang », était disposé à l'emplacement de l'ancien clos des religieux trinitaires. Un marché, passé en 1538 avec Claude de Creil prévoyait plusieurs travaux : l'accroissement d'un petit jardin cultivé, la plantation de vignes, de saules, et la semence de graines de pins. En 1535 déjà, deux laboureurs de Marrac, près de Bayonne, avaient apporté des essences de pins maritimes. Le roi l'embellit alors de deux fabriques : le pavillon de Pomone (pavillon de repos construit en 1530 à l'angle nord-ouest, orné de deux fresques de l'histoire de Vertumne et Pomone par le Rosso et le Primatice, qui fut détruit en 1566) et l'actuelle grotte du jardin des Pins. Même après la disparition de ces arbres, le nom lui est resté, et y plante le premier platane, essence rare à l'époque. Plus nombreux aujourd'hui, les platanes (Platanus) côtoient plusieurs cyprès chauves (Taxodium distichum).
Le jardin est aujourd'hui composé de bosquets et d'une rivière artificielle. Les essences actuellement présentes dans le jardin sont composées notamment d'épicéas, de cyprès chauves, de tulipiers de Virginie et de Sophoras du Japon, dont les plus anciens datent du Second Empire. Le jardin est orné de plusieurs sculptures d'extérieur, parmi lesquelles deux copies d'antiques en bronze du : le Gladiateur Borghèse et le Gladiateur mourant, ainsi qu'une œuvre de Joseph-Charles Martin : Télémaque assis dans l'île d'Oygie.
Grotte du jardin des Pins
Cette grotte, située au rez-de-chaussée du pavillon sud-ouest de la cour du Cheval blanc et caractéristique du goût pour les nymphées au , présente des arcades à bossages rustiques soutenues par des atlantes se présentant sous la forme de satyres monstrueux ouvrant sur un intérieur orné de fresques (animaux en reliefs, cailloux, coquillages) L'architecture, due à Serlio ou à Primatice (les avis sont divergents) avec une influence certaine de Jules Romain, fut très vraisemblablement réalisée en 1545, tandis que le décor intérieur ne fut terminé que sous . Grâce à deux dessins préparatoires conservés au musée du Louvre, on sait que Primatice est le concepteur des compartiments peints à fresque. La grotte des Pins a fait l'objet d'importantes restaurations, en 1984-1986 puis en 2007, qui ont permis de rétablir la composition initiale du décor de la voûte et de replacer le sol à son niveau ancien.
Fontaine Bliaud
Située au milieu du jardin, au creux d'un bosquet, la fontaine Bliaud ou Blaut, appelée Belle-Eau dès le et qui donna son nom au château, s'écoule dans un petit bassin carré à pans coupés.
Étang des Carpes
Au centre d'un vaste étang peuplé de carpes, dont les premiers spécimens, une soixantaine, furent offerts à par Charles de Lorraine, s'élève le pavillon de l'Étang, un abri d'agrément octogonal à toiture basse, sobrement décoré, édifié sous , reconstruit sous en 1662 et restauré par . Il devient enfin un lieu de fêtes nautiques sous le règne de et de l'impératrice Eugénie. Les sept de ses huit faces du pavillon sont fenestrées, donnant un point d'accès sur la face nord et faisant ainsi face à la cour de la Fontaine.
Une carte de la fin du atteste la présence d'un jardin de l'Étang sur une partie du plan d'eau actuel, dont l'accès était possible depuis la cour de la Fontaine.
Parterre
Le « Parterre » ou « Grand jardin », ou encore « jardin du roi » a été créé sous , et retracé sous puis redessiné par André Le Nôtre. Les bassins du Tibre et du Romulus puisent leur nom dans un groupe sculptural qui les orna successivement aux . Fondu pendant la Révolution, le Tibre, moulé à nouveau d'après l'original conservé au Louvre a aujourd'hui retrouvé sa place. Le bassin central fut orné en 1817 d'une vasque succédant à une fontaine en forme de rocher dite le « pot bouillant » qui existait à cet emplacement au . Clos de murs entre 1528 et 1533, Serlio avait imaginé pour ce jardin un pavillon d'agrément. Aménagé entre 1660 et 1664, il comportait des rinceaux formant les chiffres du roi et de la reine-mère Anne d'Autriche, qui disparurent au . Les terrasses furent plantées de tilleuls sous .
Le bassin des cascades a été édifié en 1661-1662 à l'extrémité du Parterre, mais depuis le , ne présente plus qu'un bassin aux niches ornées de marbre. Le bassin est orné en son centre, depuis 1866, d'un Aigle défendant sa proie en bronze, œuvre de Cain (fonte réalisée par Vittoz).
Parc
Le parc de près de 80 hectares a été créé sous , qui y fait creuser le Grand canal de de long entre 1606 et 1609, et y fait planter plusieurs essences d'arbres, notamment des sapins, des ormes et des arbres fruitiers. Précédemment avait vers 1530 établi la « Treille du Roi » où était cultivé, sur la face sud du mur, le chasselas doré de Fontainebleau. Le canal, précédant de près de soixante ans celui de Versailles, devient vite un lieu d'attraction. On pouvait s'y promener en bateau et y fit naviguer une galère. Il est alimenté par plusieurs aqueducs établis au .
Léonard de Vinci
C'est en 1692 qu'apparaît pour la dernière fois, dans les inventaires de Fontainebleau, le tableau de Léonard de Vinci, Léda et le cygne.
Les tableaux qui étaient conservés dans l'appartement des Bains, sous la galerie François ont souffert de l'humidité. Le peintre Jean de Hoey, petit-fils de Lucas de Leyde, a été nommé « garde des tableaux » au château de Fontainebleau en 1608, pour « les peintures des vieux tableaux de Sa Majesté au château de Fontainebleau, tant pour rétablir ceux qui sont gastez, peints à l'huile sur bois ou sur toile, ensemble pour nettoyer les bordures des autres tableaux à fresque des chambres, salles, galeries, cabinets d'iceluy château ». Son petit-fils, Claude (1585-1660), a suivi l'installation des tableaux de Fontainebleau qui ont été déplacés au palais du Louvre.
Le château aujourd'hui
Liste des directeurs du château de Fontainebleau
2006 : Amaury Lefébure
2006-2009 : Bernard Notari
2009-2021 : Jean-François Hebert
2021 - en cours : Marie-Christine Labourdette
Château : quelques chiffres
Le château de Fontainebleau, entièrement meublé, a cinq hectares de bâti et recensées, de planchers, deux hectares de toitures, cinq cours, un parc et trois jardins sur et pas moins de mobiliers (la majorité étant entreposés dans les réserves) dont une centaine de pendules qui sont réglées hebdomadairement.
Tourisme : quelques chiffres
Il est nécessaire de différencier, dans l'appréciation des chiffres du tourisme sur le site du château de Fontainebleau, le château lui-même (musée national du château de Fontainebleau), le domaine (château, jardins et parc), et un troisième ensemble plus large englobant le château, ses jardins, son parc et la forêt de Fontainebleau environnante.
Le château de Fontainebleau a reçu en 2011, puis en 2012 en hausse de près de 4 % par rapport à 2011.
Le château et son parc constituent en 2011 le deuxième site le plus visité du département de Seine-et-Marne (derrière Disneyland Paris, de visites). En tout, château, jardins et forêt de Fontainebleau accueillent quelque treize millions de visiteurs par an.
En 2017, le musée national du château de Fontainebleau attire , ce qui en fait le culturel et de loisirs du département derrière Disneyland Paris, la Vallée Village et la cité médiévale de Provins.
Représentations culturelles
Littérature
Sous , le château fut célébré par les poètes italiens Luigi Alamanni et Paolo Pietrasanta, protégés par le roi.
Par ailleurs, le château fut utilisé comme décor de nombreux romans et œuvres littéraires :
Le Mémorial de Sainte-Hélène écrit par Emmanuel de Las Cases pour retracer les mémoires de Napoléon décrit dans le détail la période bellifontaine de l'Empereur ;
un passage de L'Éducation sentimentale, histoire d'un jeune homme de Flaubert se déroule à Fontainebleau, lorsque Frédéric Moreau, fuyant l'agitation de Paris durant l'été 1848, y trouve le repos et fait une visite détaillée du château où il mesure sa différence de milieu et de culture avec la Maréchale, sa maîtresse.
C'est également lors d'un séjour au château que Prosper Mérimée écrit et dicte sa célèbre dictée en 1857 à la demande de l'impératrice Eugénie pour distraire la cour de .
Musique
Dès le règne de , alors que Fontainebleau devient progressivement un véritable pôle culturel, le château est le théâtre de nombreuses représentations musicales, de bals, et les compositeurs français à la suite de la cour de France, séjournent au château. On note la présence des compositeurs Claudin de Sermisy et Clément Janequin dans la cour de . Dans la dernière moitié du siècle, et en particulier sous le règne d', les œuvres de Roland de Lassus et Claude Goudimel sont jouées au château. Cette démarche artistique sera poursuivie au siècle suivant, avec la venue de Jean-Baptiste Lully, Michel-Richard de Lalande, Marc-Antoine Charpentier, François Couperin, et Marin Marais. Le est particulièrement marqué par la venue, sur ordre de Louis-Philippe, de l'opéra de Paris qui interprète en 1835 Le Comte Ory de Rossini.
À partir de 1921, sous l'influence du général Pershing, le château accueille le Conservatoire américain de Fontainebleau sous la direction de Francis Casadesus et Charles-Marie Widor, mais c'est la personnalité de Nadia Boulanger qui marquera de 1949 à 1979 la vie musicale du lieu avec ses cycles d'enseignement et les concerts organisés durant la saison estivale dans la salle du jeu de paume. De nos jours, le château est toujours très actif dans ce domaine qu'il a toutefois étendu à d'autres formes de créations comme l'architecture.
En 2012, la chanteuse américaine Lana Del Rey y tourne son clip Born to Die, réalisé par Woodkid. Dans celui-ci, elle siège sur un trône entourée de tigres en plein milieu de la chapelle de la Trinité, est allongée sur le capot d'une voiture sur le côté est du Parterre et marche le long de la galerie François .
Le , Norman Thavaud sort sur sa chaîne YouTube le clip vidéo de la chanson Assassin des templiers réalisé par Théodore Bonnet, et avec la participation Squeezie, dans le cadre d'une collaboration pour la promotion du jeu vidéo Assassin's Creed. Le , de à , plusieurs scènes sont ainsi tournées sur les toits, la cour Ovale, la chapelle Saint-Saturnin et la galerie des Fleurs.
En 2019, Aya Nakamura y filme le clip de son titre Pookie. L'artiste/DJ britannico-norvégien Alan Walker y tourne le clip de sa chanson à succès Alone, Pt. II.
Cinéma
Le château de Fontainebleau, grâce à son cadre historique, a été le théâtre de nombreux tournages cinématographiques. Devant la recrudescence des demandes de tournage de films dans l'enceinte du domaine du château de Fontainebleau, la Caisse nationale des monuments historiques publie, le , une note limitant les prises de vues dans les appartements et les jardins aux scènes à caractère historique.
Bien qu'une partie de l'intrigue des Jardins du Roi (2014), d'Alan Rickman, se déroule au château de Fontainebleau, le film a entièrement été tourné en Angleterre, de sorte qu'aucune scène n'a été tournée au château.
Numismatique et billetophilie
Les premières esquisses du billet de 10 000 francs Bonaparte font apparaître au verso l'aile de l'escalier du Fer-à-cheval du château, avant qu'elle ne soit remplacée par l'hôtel des Invalides.
Événements récurrents
Festival de l'histoire de l'art
Depuis 2011, le château constitue le cœur de chaque édition annuelle du Festival de l'histoire de l'art de Fontainebleau.
Administration du château
Jusqu'à la Révolution, le château dépendait de l'administration des Bâtiments du roi. Le surintendant des Bâtiments nommait un contrôleur des bâtiments du roi responsable du château :
Antoine de Roquelaure (1592-1599).
Jacques Le Roy (1595-1599), adjoint, surintendant de facto.
Sébastien Zamet (1599-1614).
Jean Zamet (1614-1622).
(1622-1636). Jeanne de Goth (de facto).
Antoine Petit jusqu'en .
Pierre d'Estrechy.
Ange-Jacques Gabriel en 1740.
Louis de Cotte jusqu'en 1749.
Louis-François Thourou de Moranzel jusqu'en 1776.
Nicolas Marie Potain.
Antoine-François Peyre.
Gouverneur du château de Fontainebleau :
Melchior de Polignac, entre 1825 et 1830.
Auguste Luchet, en 1848.
Antoine-Victor Deshorties de Beaulieu.
Conservateur du château de Fontainebleau :
Louis Carrière, entre 1882 et 1901.
Jean Alboize, de 1901 à 1904.
Étienne Pallu de La Barrière en 1904-1905.
Robert Rey, entre 1930 et 1936.
Charles Terrasse, entre 1937 et 1964.
Boris Lossky, entre 1965 et 1970.
Jean-Pierre Samoyault, entre 1970 et 1994.
Architecte du château de Fontainebleau :
Étienne Leroy, entre 1804 et 1810.
Louis Boitte, entre 1877 et 1900.
Albert Bray, architecte en chef entre 1922 et 1954.
Jacques Warnery, architecte en chef entre 1954 et (jour de son décès).
Rogatien de Cidrac, architecte en chef entre 1959 et 1976.
Notes et références
Notes
Références
Sources
(non consultable)
(non consultable) ;
Jean-Pierre Samoyault, "Fontainebleau" in Les Gabriel, 1982, Paris, Editions Picard, 331 p., . ;
(non consultable)
(non consultable)
Annexes
Bibliographie
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Clément Mesdon, Le Château de Fontainebleau, Atlas, 1983, 76 pages
Jean-Marie Pérouse de Montclos, Fontainebleau, Éditions Scala, Paris, 1998
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Nicole Barbier, L'ABCdaire du château de Fontainebleau, Flammarion, 1999, 119 pages
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Fabienne Doulat, Abel Blouet et le château de Fontainebleau, une approche historique du travail de restauration, revue scientifique (extraits)
(résumé)
Vincent Droguet, Fontainebleau, la vraie demeure des rois, Swan Éditeur, 2015, 592 p.
Ch. Beyeler et M. Walter, Napoléon. L'art en majesté, éd. Jean-Pierre de Monza, 2017, 216 p.
Emmanuel Lurin, « Faire plaisir à l'ami » : réflexions sur les présents de Ferdinand de Médicis et les premiers travaux de Tommaso Francini en France, dans Bulletin monumental'', 2017, , ,
Articles connexes
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Monument historique classé en 2009 | Le château de Fontainebleau est un château royal de styles principalement Renaissance et classique, près du centre-ville de Fontainebleau (Seine-et-Marne), à une soixantaine de kilomètres au sud-est de Paris, en France. Les premières traces d'un château à Fontainebleau remontent au . Les derniers travaux sont effectués au . |
707 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Confucianisme | Confucianisme | Le confucianisme, Rújiā (儒家) « école des lettrés » puis Rúxué (儒学) « enseignement des lettrés » , est l'une des plus grandes écoles philosophiques, morales, politiques et dans une moindre mesure religieuse de Chine. Elle s'est développée pendant plus de deux millénaires à partir de l'œuvre attribuée au philosophe Kongfuzi, « Maître Kong » 孔夫子 (551-479 av. J.-C.), connu en Occident sous le nom latinisé de Confucius. Après avoir été confrontée aux écoles de pensée concurrentes pendant la période des Royaumes combattants puis violemment combattue sous le règne de Qin Shi Huang, fondateur du premier empire, elle a été imposée par l'empereur Han Wudi (-156 ~ -87) en tant que doctrine d'État et l'est restée jusqu'à la fondation de la république de Chine (1911). Elle a aussi pénétré au Viêt Nam, en Corée et au Japon où elle a été adaptée aux circonstances locales.
À partir du milieu du se sont dégagés divers courants constituant le néoconfucianisme (Lǐxué 理学, Dàoxué 道学, Xīnxué 心学), qui en est devenu la version officielle au . Sous la dynastie Qing est apparu le Hànxué (漢学), critique du néo-confucianisme, puis au , le nouveau confucianisme.
La Chine est depuis deux millénaires régie par un système de pensée complet formé du confucianisme, du taoïsme et du bouddhisme, le confucianisme exerçant la plus grande influence.
L'influence de Confucius en Asie de l'Est est telle qu'on peut la comparer à celles de Platon et Jésus en Occident. Il n'est pas le fondateur d'une religion, mais a créé avec ses disciples, sur la base de la pensée de son époque, un système rituel achevé et une doctrine à la fois morale et sociale, capable de remédier selon lui à la décadence spirituelle de la Chine de l'époque.
Pendant la révolution culturelle chinoise, une propagande politique initiée par Mao Zedong en 1973 faisait la critique de Confucius, associée systématiquement à celle de Lin Piao, sous le nom de Pi Lin, Pi Kong.
Morale confucéenne
Confucius est convaincu que la réforme de la collectivité n'est possible qu'à travers celle de la famille et de l'individu. Les hommes de l'Antiquité, dit-il,
À la lumière de l'analyse de la littérature classique confucéenne (tel par exemple), qui doit être considérée comme le support des préceptes confucéens, il apparaît que le confucianisme a servi dans l'histoire de l'Asie de l'Est d'outil politique pour les gouvernants permettant la constitution de barrières hermétiques entre les divers groupes sociaux, mais a particulièrement institué un ordre hiérarchique très marqué au sein même du cercle familial, où l'épouse doit être soumise aux ordres de son mari, à qui elle doit témoigner quotidiennement son respect et sa gratitude. Ainsi, selon la morale confucéenne, dans cette même dynamique de pacification du corps social, d'ordre et d'harmonie, les enfants se doivent d'être obéissants à leurs aînés et faire preuve en toute situation de piété filiale (父母愛之, « aimer ses parents »). Plus globalement, le confucianisme permet l'émergence d'une classification verticale très poussée des couches de la société, érige en tant que dogme l'obéissance aux puissants et contribue à placer au centre l'homme, la femme n'ayant que peu voix au chapitre au regard des textes classiques. Même si l'importance des principes moralistes confucéens a quelque peu décliné en république populaire de Chine à la suite de la révolution culturelle, l'influence latente que le confucianisme exerce encore de nos jours, par exemple sur le modèle social de la Corée du Sud, mais aussi du Japon (respect des ancêtres, piété filiale, obéissance aux aînés, patriarcat), est centrale.
Confucius a accordé un rôle très important à la musique, synonyme d'ordre, d'harmonie et d'expression de sentiments nobles et élevés. La musique classique confucéenne, avec ses instruments, existe encore aujourd'hui en Asie, principalement en Corée.
Le ren
Le ren (仁, « sens de l'humain ») est une notion fondamentale de la pensée de Confucius. Il se manifeste avant tout dans la relation à autrui et au premier chef dans la relation du fils au père (voir Piété filiale). C'est elle qui sert de modèle à toute relation : relation du prince et du sujet, du frère aîné et du frère cadet, du mari et de la femme et entre amis. L'ensemble est appelé « Cinq Relations » (五伦, wulun) ou « Cinq Constantes » (五常, wuchang). Leur respect induit confiance et bienveillance. De la cellule familiale, le ren peut ainsi s'étendre à l'humanité entière, illustrant la parole de Confucius : . Le ren ne peut être séparé du respect des rites (禮, li).
Confucianisme et nature
Confucius enseigne une morale et ne présente pas une métaphysique ou une cosmologie. Il recherche l’harmonie dans les relations humaines. La nature n’occupe pas de place dans sa pensée. C’est au que le néo-confucianisme créa sa cosmologie. Elle apparaît comme une ébauche d’une théorie scientifique de l’Univers voire une explication rationaliste du monde. Elle considère que l’interaction des forces de la nature est responsable de tous les phénomènes et mutations. Chaque organisme remplit avec précision sa fonction, quelle qu’elle soit, au sein d’un organisme plus vaste dont il n’est qu’une partie.
Développement du confucianisme
Les principaux disciples du maître sont nommés les Douze Philosophes et révérés dans les temples confucéens. Quand le confucianisme devient doctrine officielle pour le recrutement des fonctionnaires sous les Han antérieurs, on peut déjà y distinguer différents courants. Par la suite, deux mille ans d'interprétations, d’influences extérieures et de retours aux sources successifs ont continué à compliquer le tableau. Néanmoins, selon les philosophes du Xu Fuguan (徐復觀) et (牟宗三), les différents courants ont toujours gardé comme constante l’importance de la dimension sociale et éthique de leur pensée. Ces deux spécialistes estiment qu’un confucianiste n’examine pas les choses avec une attitude détachée, mais toujours concernée.
On peut proposer de distinguer six périodes dans l’histoire du confucianisme :
période classique de formation jusqu’à la dynastie Qin (-221) ;
dynastie Han (-206 — 220) : reconstitution des textes perdus et rédaction de commentaires qui deviendront eux-mêmes l’objet d’études philosophiques ; apparition d'un confucianisme d'État ;
du : apparition du xuanxue généralement rattaché au taoïsme, mais dont certains auteurs se considèrent comme des confucéens ; développement d’une philosophie bouddhiste chinoise qui influencera le confucianisme ;
à partir du et jusqu’à la fin de la dynastie Ming (milieu du ) : apparition de penseurs et de courants influencés par le taoïsme et le bouddhisme, tout en cherchant à s’en démarquer, qui constituent le néoconfucianisme ; ce courant devient la version officielle du confucianisme sous les Yuan lorsque ses quatre livres principaux deviennent le programme de référence des examens impériaux. Le néo-confucianisme se diffuse en Corée, au Japon et au Viêt Nam où il acquiert une grande importance avec notamment ses ;
dynastie Qing, à partir de la fin du : développement du courant Hanxue(漢学), « études Han », qui reproche aux philosophes des siècles précédents de s’être trop écartés du confucianisme originel et préconise le retour aux textes de l’époque Ha ;
à partir du début du : développement du nouveau confucianisme sous l’influence de la philosophie occidentale (trois générations importantes : 1921-1949, représentants sont Xiong Shili et Ma Yifu ; puis 1950-1979, Fang Dongmei et Tang Junyi ; enfin 1980-2013, Cheng Zhongying).
Confucius
La relation entre le confucianisme et Confucius lui-même est ténue. Le confucianisme a profondément influencé l'Asie orientale pendant vingt siècles, néanmoins, les idées de Confucius n'ont pas été acceptées durant sa vie et il a souvent déploré le fait qu'il ne trouvait aucun maître à servir. De même que pour de nombreuses autres figures historiques majeures (Bouddha, Socrate, Jésus), on ne dispose pas de traces directes de ses idées ; ne sont parvenues jusqu'à nous que des paroles et des pensées recueillies par ses disciples dans un unique ouvrage : Les Analectes ou Entretiens de Confucius. Le confucianisme s’est développé à partir de l’interprétation qu’ont faite ses successeurs des thèmes des Analectes, mais aussi d’autres textes, appelés Cinq classiques, dont la rédaction, la compilation ou le commentaire lui étaient attribués à tort : Shijing, Shujing, Yijing, Lijing, Chunqiu. Le problème est aggravé par la vague d'éradication des idées discordantes durant la dynastie Qin, plus de deux siècles après la mort de Confucius. Ce qui est parvenu de sa pensée jusqu'à nous est donc limité.
Cependant, il est possible d'esquisser les idées de Confucius à travers les fragments qui restent. Confucius était un homme de lettres, qui se préoccupait des temps troublés qu'il vivait et allait de place en place en essayant de répandre ses idées politiques et d'influencer les nombreux royaumes luttant pour la domination de la Chine. L'affaiblissement de la dynastie Zhou avait créé un vide, rempli par de petits États luttant pour le pouvoir. Intimement persuadé qu'il avait une mission, Confucius promouvait infatigablement les vertus des anciens rois et politiciens illustres, tels que le duc de Zhou (周公), et s’est efforcé de jouer un rôle politique, acceptant même à l’occasion l'invitation de souverains à la réputation douteuse comme le duc Ling de Wei. Néanmoins, bien qu'il ait été qualifié de « roi sans couronne », il n'a jamais eu l'occasion d'appliquer ses idées, a été expulsé de nombreuses fois et est finalement retourné dans ses terres natales pour passer la dernière partie de sa vie à enseigner.
Les Entretiens de Confucius, l'œuvre la plus proche de la source de ses pensées, relatent des discussions avec ses disciples. Ce livre est une compilation de conversations, de questions et de réponses ou d’éléments biographiques, et non pas l’exposé d'un système de pensée cohérent. Une citation très célèbre de cette œuvre est N'utilisant pas le raisonnement déductif et la loi de non-contradiction à la différence de nombreux philosophes occidentaux, il recourt à des tautologies et des analogies pour expliquer ses idées. De ce fait, les lecteurs occidentaux pourraient penser que sa philosophie est confuse, ou que Confucius n'a pas d'objectif clair. Cependant, il a aussi dit . Tchouang Tseu, qui a écrit lui-même une grande partie des proverbes chinois connus en Occident, utilisera abondamment aussi les métaphores.
Avant l'empire
Les premières ébauches d'un vrai système ont été réalisées par des disciples ou des disciples de disciples. Le premier d'entre eux est Zi Si(子思), petit-fils de Confucius, à qui l’on attribue le Zhong Yong qui disserte sur la notion d’invariable milieu : pour une société et un État harmonieux, il faut que chacun soit fidèle à sa nature propre liée à la position sociale (zhicheng, 致誠, « être fidèle à sa nature »). Cette fidélité entraîne un état de sérénité, dont on ne doit s’écarter que par des sentiments conformes aux circonstances (zhonghe, 中和, « être en harmonie avec les circonstances »). Ce texte deviendra important surtout à partir du pour promouvoir le conformisme social et la modération.
Durant la période philosophiquement fertile des Cent Écoles de Pensée, les figures les plus importantes du confucianisme sont Mencius (孟子), peut-être disciple de Zi Si, et Xun Zi(荀子)(ne pas confondre avec Sun Zi 孫子), qui développèrent les aspects éthique et politique du confucianisme, luttant contre les idées concurrentes pour gagner la confiance des dirigeants à l'aide de l'argumentation et du raisonnement. Ils se penchèrent particulièrement sur le thème de la nature humaine (renxing 人性). Elle est un thème essentiel chez Mencius, qui la considère comme fondamentalement bonne. Il ne semble pas avoir obtenu un très grand succès dans l’immédiat, mais devint un millénaire plus tard l’auteur principal des néoconfucianistes, la théorie de la bonne nature humaine constituant un élément essentiel de leur système métaphysique. La vision qu’a Xun Zi de la nature humaine est opposée à celle de Mencius ; il la considère comme fondamentalement mauvaise, mais s’accorde avec lui sur le rôle capital de l’éducation et des rites, qui peuvent la corriger.
Certains de ses disciples, comme Han Fei Zi (韩非子), connurent un grand succès politique, mais sous la bannière légiste, s’étant ralliés à l’idée qu’un système pénal très sévère, et non l’enseignement moral préconisé par le confucianisme, faisait fonctionner la société. Ils aidèrent Qin Shi Huang à unifier la Chine sous un contrôle très strict des activités humaines. Ainsi, le rêve de Confucius d'une Chine unifiée et pacifiée fut-il réalisé sous une école de pensée diamétralement opposée à ses idées. Néanmoins, cette postérité légiste de Xun Zi peut aussi être vue comme une indication que l’opposition entre les différentes écoles de pensée n’est pas absolue.
Reconnaissance officielle sous les Han
Le confucianisme survécut aux épreuves de la dynastie Qin - autodafé des textes non techniques et interdiction d’enseigner le Shijing et le Shujing - grâce à des lettrés ayant mémorisé les textes et à des redécouvertes, dont la plus notoire est celle du trésor de Classiques dissimulé dans les murs de la maison ancestrale de Confucius. Bien que les premiers empereurs de la Dynastie Han semblent plutôt avoir été partisans du huanglao(黄老)taoïsto-légiste, les lettrés confucianistes n'étaient pas mal en cour. Peut-être pour rompre avec la clique huanglao dominée par sa grand-mère l'impératrice douairière Dou, peut-être influencé par des lettrés tels que Dong Zhongshu(董仲舒), Han Wudi(漢武帝)(-156 ~ -87) fit du confucianisme la philosophie d'État officielle en établissant en -136 des chaires impériales pour les « docteurs » des Cinq Classiques confucéens à l’exclusion de tout autre corpus. Une école fut créée en -124 à Chang'an pour la formation des talents recrutés pour le service de l’État. Ces mesures ne furent toutefois pas suffisantes pour certains lettrés qui, déçus, soutinrent l'usurpation de Wang Mang(王莽)(-45 ~ 23) qui promettait de revenir à l’âge d’or des premiers Zhou vanté par Confucius.
En tout état de cause, l'étude des Classiques confucéens devint la base d'examens de recrutement ou de certification des fonctionnaires, faisant du confucianisme le noyau du système d'éducation chinois - bien que le plein régime des concours mandarinaux ne débute qu'au sous les Sui. Inculqué profondément dans le système de pensée des Chinois et de leurs politiciens, cette philosophie devint un courant politique important et l'idéologie sociale dominante, particulièrement à partir du , mais non sans s’être constamment enrichie des apports d’autres courants.
Car le confucianisme qui séduisit le pouvoir Han, dont les écrits de Dong Zhongshu donnent un exemple, intégrait des éléments issus d’autres écoles (yin-yang, qi, cinq éléments), et s’accommodait des structures légistes conservées par les empereurs. Il ne se limitait pas aux propositions de perfection morale pour l’amélioration de la société, mais proposait une métaphysique dans laquelle le Ciel, la Terre et la société humaine étaient liés. Le Ciel, auquel un culte impérial était rendu, réagit positivement ou négativement aux actes de l’empereur et émet des signes lisibles par les sages. Confucius était dans ce système quasiment déifié comme le sage absolu qui avait su lire les signes et transmettre ce savoir dans les écrits qu’on lui attribuait, en particulier la version Gongyangzhuan du Chunqiu. Les Cinq classiques rédigés et commentés par lui contenaient des messages cachés et des présages qui devaient être retrouvés par les lettrés, qui les explicitaient dans des textes oraculaires appelés chenwei (讖緯). Wang Mang en fit grand usage pour justifier son usurpation. Ce confucianisme Han aux aspects ésotérico-magiques est appelé « École du nouveau texte » car, apparu au début de la dynastie, il se basait sur les textes récemment reconstitués.
Les opposants à cette vision surnaturelle se regroupèrent pour leur part autour de textes découverts dans la seconde moitié du dans la maison ancestrale de Confucius, et constituent « l’École du texte ancien ». Ils voyaient Confucius seulement comme un homme modèle sans aspect surnaturel et préconisaient une exégèse plus rationnelle des classiques. Liu Xin et Yang Xiong en sont deux exemples représentatifs. Ils tentèrent d’imposer leur version, mais le Nouveau texte garda son ascendant sur les études confucéennes officielles. Les arguments des deux parties sont connus grâce au rapport du débat (58 ap. J.-C.) de la salle du Tigre blanc rédigé par Ban Gu. Vers la fin de la dynastie, Zheng Xuan (郑玄) tenta la synthèse des deux courants.
Des Trois royaumes à la fin des Tang
École du Nouveau texte ou du Texte ancien, à la chute de la dynastie Han les deux partis sont également blâmés pour s’être perdus en débats scolastiques stériles et avoir laissé se corrompre le système confucéen de sélection des sages, favorisant le délitement de l’empire. Des lettrés comme Wang Bi, He Yan, Guo Xiang et Xiang Xiu s’appuient alors sur le Yijing et des textes taoïstes (Daodejing, Zhuangzi) pour proposer une nouvelle métaphysique sur laquelle baser la formation des gouvernants et l’harmonie de la société. Leur courant de pensée est nommé « École du mystère » ou « École de la profondeur » (xuanxue) d’après une phrase du Daodejing. Parfois surnommé en Occident « néo-taoïsme », il peut aussi être considéré comme un maillon du confucianisme. En effet, Confucius reste le modèle parfait pour la plupart de ses penseurs. Ainsi, Wang Bi considère qu’il incarne mieux l’idéal taoïste du non-agir (wuwei) que Laozi (Lao Tseu) lui-même car, contrairement à ce dernier, il n’a rien écrit. Guo Xiang également place Confucius au-dessus de Laozi et Zhuangzi car ces derniers manquent d’après lui de l’expérience du monde.
Les classiques restent primordiaux pour la formation des fonctionnaires, mais le grand empire reconstitué en 265 par les Jin est repoussé au sud du Chang Jiang en 316 et disparaît définitivement en 420. De nombreux États, dont plusieurs sont fondés par des membres d’ethnies non Han, le remplacent. Le destin du confucianisme d’État suit ces changements, soutenu par certains comme Liang Wudi ou négligé par d’autres. Des textes se perdent au cours des guerres. Parallèlement, le bouddhisme gagne du terrain, des moines devenant conseillers des souverains « barbares », et certains groupes taoïstes (Nouveaux Maîtres célestes, Shangqing) se structurent et obtiennent de l’influence auprès du pouvoir. Le grand empire est reconstitué en 581 par les Sui, rapidement suivis des Tang qui restent au pouvoir jusqu'en 907. Le système des examens est réinstauré sous les Sui. Au début des Tang, de nouvelles écoles pour lettrés sont fondées, un corpus officiel des Classiques est reconstitué et les rites confucianistes sont réinstaurés. Néanmoins, le taoïsme et le bouddhisme ont aussi une grande influence en cour et au sein de l’aristocratie. La philosophie bouddhiste, en particulier, sous la forme de courants tels que Tiantai ou Huayan, séduit les élites.
Une réaction contre l’emprise du bouddhisme se dessine chez certains confucianistes, comme Han Yu et Li Ao. Ils préconisent de se concentrer sur les Classiques confucéens qui montrent parfaitement la Voie sans qu’il faille recourir à des philosophies étrangères, et de prendre les sages qui y sont cités comme modèles. Ils écartent néanmoins Xunzi et les confucéens Han et désignent Mencius, qui considère la nature humaine comme fondamentalement bonne, comme le dernier confucéen orthodoxe. Han Yu est franchement hostile au bouddhisme, qu’il accuse d’être antisocial à cause de l’importance donnée au monachisme ; il critique le culte des reliques comme superstitieux et rejette les notions qu’il considère étrangères à la pensée chinoise comme le karma. Li Ao, tout en critiquant l’oisiveté des moines, fréquente des bouddhistes et a des idées proches du taoïsme et du Chan. Leurs idées seront reprises par le courant néo-confucianiste.
Des Song à la fin des Ming
Différentes Écoles se développent sous les Song autour de lettrés qui, à l’instar de Han Yu des Tang, rejettent les aspects du bouddhisme qu’ils considèrent antisociaux comme le célibat, et certaines notions comme l’absence de soi, tout en lui accordant parfois aussi des qualités. Ils souhaitent remettre l’homme au centre d’un cosmos que sa bonne conduite, basée sur les vertus confucéennes, contribue à maintenir en ordre. Les premiers néoconfucianistes établissent chacun leur système cosmologique et métaphysique qui doit en fait beaucoup au bouddhisme et au fond ancien taoïste et naturaliste (taiji, qi, yin-yang) ; ils préconisent un certain détachement et l’effacement des désirs, et emploient parfois la méditation. Zhu Xi réalise la synthèse de leurs pensées. Les Quatre livres (Analectes, Mencius, Zhong Yong, Da Xue), les plus importants textes du confucianisme selon le courant dont il se réclame, deviennent à partir du début du le programme officiel des examens impériaux, et son interprétation du confucianisme, appelée « École du principe » (理学 lixue) s’impose seule jusqu’à la fin du , lorsque l'« École de l’esprit » (心学 xinxue) de Wang Yangming vient la concurrencer.
Chez Zhu Xi, le cosmos est représenté comme l’ensemble Ciel-Terre présent dans les anciens classiques, mais aussi comme le taiji, source de toute création, notion adoptée très tôt par le taoïsme. L’activité du taiji se déploie selon une forme fondamentalement correcte appelée [dao]li ([道]理) ou principe, notion inspirée du tianli (天理) des frères Cheng, qui peut être appréhendée à travers ses reflets partiels que sont les li individuels des objets, êtres et phénomènes. La compréhension du daoli requiert donc l’étude minutieuse des classiques et l’investigation attentive de tous les phénomènes. Cette étude, proposée aussi par Cheng Yi, se nomme qiongli (窮理) ou gewu (格物) et amena parfois Zhu Xi à entreprendre des observations quasi-scientifiques. Mais un courant de penseurs comprenant l’aîné des Cheng et Lu Jiuyuan pense que l’investigation est fastidieuse et inefficace et que, puisque la nature humaine reflète parfaitement le li suprême, le meilleur moyen d’y accéder est l’introspection de l’esprit débarrassé de l’égocentrisme et des désirs matériels. Les néo-confucianistes pensent en effet comme Mencius que la nature humaine est fondamentalement bonne, puisqu’elle est conforme au li ; suivant Zhu Xi, ils rejettent Xun Zi comme hérétique. Pour expliquer les imperfections observables en réalité, Zhu Xi fait appel à la déjà ancienne notion de qi, sorte de matière ou de force qui remplit l’univers, qui peut obscurcir le li.
Malgré le prestige de Zhu Xi, le courant d'introspection et de subjectivité radicale (École de l’esprit »ou 心学 xinxue) prit progressivement le dessus avec Wang Yangming. Il donna parfois des versions contestataires du confucianisme comme chez Li Zhi (1527-1602) et séduisit les Japonais et les Coréens.
Peu après la fin des Ming (au début du ) le courant philologique Hanxue contesta l’interprétation selon eux « fantaisiste » que les néo-confucianistes ont fait des Classiques.
L'influence du confucianisme sur les relations interpersonnelles en Chine
Le confucianisme en Chine
Le confucianisme est le courant de pensée philosophique principal qui a influencé la majeure partie du développement de la Chine jusqu’à nos jours (B. Yang, 2012). Malgré les différentes dynasties, régimes, révolutions et directions politiques jusqu’à notre époque actuelle, le confucianisme prédomine la société chinoise (Sun et al., 2016). Le confucianisme est une philosophie de pensée qui a débuté il y a plus de 2500 ans en Chine (Swain, 2017). Confucius, son créateur, a vécu entre 551 et 471 avant Jésus-Christ. Il a notamment travaillé sur des règles de pensées et de conduites visant à améliorer la vie sociale en Chine, au niveau politique, au niveau institutionnel et dans le but d’atteindre une harmonie à tous les niveaux (Swain, 2017). L’objectif étant de pacifier les relations entre les différentes classes sociales et les différents niveaux de pouvoirs (Swain, 2017). La dynastie des Han a imposé le confucianisme en tant que doctrine d’État (J. Li, 2019). L’idéologie de pensée de Confucius a marqué toute la civilisation chinoise jusqu’à aujourd’hui, mais aussi la vie politique en Chine. En observant la carte de la Chine de façon historique et géographique on se rend compte que les écoles confucianistes se comptent par centaines de milliers (W. Li et al., 2020). De plus elle s’est étendue sur des pays comme le Japon, la Corée du Sud ou le Vietnam (J. Li, 2019). Durant toute l’histoire de la Chine le Confucianisme a connu de nombreux moments tumultueux. Il a subi des moments de déclins au niveau politique et sociale avec de nombreuses personnes se battant contre cette philosophie de pensée. Par la suite, elle a regagné un certain niveau de popularité dans les années 1980 (J. Li, 2019). Le confucianisme a été une idéologie alternative importante contre le marxisme ou le léninisme (J. Li, 2019). De nos jours, elle gagne de plus en plus en popularité car elle est vue comme le symbole de la culture chinoise. Il n’est pas rare de voir dans les écoles et les institutions un gain de popularité autour du confucianisme. Le confucianisme est devenu un sujet de recherches de plus en plus apprécié (J. Li, 2019). On y voit l’apparition du Néoconfucianisme qui tend la société à s’ouvrir au monde extérieur et à échanger avec le reste de l’humanité (J. Li, 2019). Le président Xi Jinping a notamment annoncé l’étude du confucianisme à l’école comme un point majeur de la culture chinoise (Tan, 2017).
Le rôle du confucianisme
Le premier but capital du confucianisme est de privilégier le bien et l’intérêt collectif, plutôt que l’intérêt personnel (W. Li et al., 2020). La philosophie créée par Confucius regroupe de nombreuses idées, mais principalement 5 vertus qui guident une personne au niveau personnel, au niveau de ses relations et dans son rapport avec sa famille (Sun et al., 2016). Les 5 vertus sont la fidélité (xin), la sagesse (zhi), la bienséance (li), la droiture (yi), et la bienveillance (ren) également (Chine Magazine, 2018). Le second point fondamental dans le confucianisme, régit les relations entre les personnes (Watson, 2007). Il est en effet très important que tout le monde joue son rôle, selon sa position dans la société, et respecte les limites de cette position afin qu’aucun problème ne survienne (Ma & Tsui, 2015). La piété filiale est un troisième élément clé du confucianisme. Il est important que le fils respecte son père et sa volonté. Il ne doit en aucun cas lui désobéir. Cette idée est d’autant plus importante à respecter pour le serviteur lorsqu’il sert son maître (Hu, 2007). Selon Confucius il y a toujours une autodiscipline à avoir et un respect mutuel à entretenir. De plus dans toutes les situations il faut agir avec modération et compromis (Hu, 2007).
Le confucianisme dans la société actuelle chinoise au niveau professionnel
Le confucianisme joue un rôle capital dans la société, dans le développement des compagnies chinoises (Yu et al., 2021), dans la manière de manager les autres (Woods & Lamond, 2011), de gérer ses relations (Zhu et al., 2021), et notamment de développer une entreprise (Yan et al., 2020). De plus le confucianisme a créé le terme « guanxi » qui est de nos jours un terme désignant la gestion des relations, non seulement entre les personnes, mais aussi entre les objectifs, et les différentes forces existantes (M. Zhang et al., 2021). La loyauté, la réciprocité, les faveurs, et une relation éternelle sont les objectifs du guanxi (Luo, 2008). Le confucianisme dû à ses idéologies de respect et de piété filiale envers son père ou son seigneur a permis à la corruption de s’étendre très rapidement dans la vie politique et professionnelle (Hu, 2007).
Les clés du succès dans l’économie chinoise viennent des idéologies de pensées chinoises, dont le confucianisme (Rowley & Oh, 2020). De surcroît, le leadership très paternel amène à de nouveaux types de management productif (Rowley & Oh, 2020). Mais, il faut reconnaître que le confucianisme n’est pas adopté par tous en entreprise.
« Temples de la littérature » et textes classiques canoniques
Depuis l'époque, où, sous les Han (env. 206 av. J.-C., 220 apr. J.-C.) ; le confucianisme est devenu idéologie d'État en Chine, chaque ville qui était un centre d'administration disposait d'un temple consacré à Confucius, où les fonctionnaires de l'État devaient régulièrement organiser des cérémonies en son honneur. Les salles dans lesquelles Confucius et ses disciples étaient vénérés portaient le nom de wénmiào (文庙 « temples de la littérature ») ; dans ces édifices se trouvait simplement une table devant laquelle le fonctionnaire en question faisait ses génuflexions rituelles. Ces temples étaient souvent flanqués d'une bibliothèque, où les « fonctionnaires de la littérature » discutaient des textes classiques.
Le confucianisme repose essentiellement sur l'étude approfondie d'un certain nombre de livres canoniques, dont les Cinq Classiques (Shi Jing《詩經》, Shu Jing《書經》, Li Ji《禮記》, Chun Qiu《春秋》et Yi Jing《易經》) canonisés dès la dynastie Han, et les Quatre Livres (Lun Yu《論語》, Da Xue《大學》, Zhong Yong《中庸》, et le Mencius《孟子》) représentant le néo-confucianisme, choisis comme programme des examens impériaux à partir du .
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
A. Rygaloff, Confucius, Que sais-je?, Paris, 1946.
Lin Yutang, La sagesse de Confucius, 1938.
Marcel Granet, La pensée chinoise, Albin Michel, Paris, 1968.
Jean Levi, Confucius, 2001.
Fernand Braudel, Grammaire des civilisations, Flammarion, 2008
Olivier Meier, Carole Douery Verne, Culture et éthique: regards sur le Japon, VA Press, 2014.
Articles connexes
Confucius
Néo-confucianisme
Liens externes
Culture chinoise
Philosophie chinoise
Religion asiatique | Le confucianisme, Rújiā (儒家) « école des lettrés » puis Rúxué (儒学) « enseignement des lettrés » , est l'une des plus grandes écoles philosophiques, morales, politiques et dans une moindre mesure religieuse de Chine. Elle s'est développée pendant plus de deux millénaires à partir de l'œuvre attribuée au philosophe Kongfuzi, « Maître Kong » 孔夫子 (551-479 av. J.-C.), connu en Occident sous le nom latinisé de Confucius. Après avoir été confrontée aux écoles de pensée concurrentes pendant la période des Royaumes combattants puis violemment combattue sous le règne de Qin Shi Huang, fondateur du premier empire, elle a été imposée par l'empereur Han Wudi (-156 ~ -87) en tant que doctrine d'État et l'est restée jusqu'à la fondation de la république de Chine (1911). Elle a aussi pénétré au Viêt Nam, en Corée et au Japon où elle a été adaptée aux circonstances locales. |
708 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Cor%C3%A9e | Corée | La Corée est un pays d'Asie de l'Est divisé depuis 1945 en deux zones d'occupation, puis en 1948 en deux États souverains et antagonistes, la Corée du Nord et la Corée du Sud, qui revendiquent la représentation de l'ensemble de la Corée. Le territoire de la Corée a des frontières terrestres avec la Chine et la Russie, une frontière maritime avec le Japon, et trois façades maritimes sur la mer Jaune à l'ouest, le détroit de Corée au sud et la mer du Japon à l'est que les Coréens appellent mer de l'Est. Il occupe une superficie de . La Corée s'étend principalement sur la péninsule de Corée, entourée de nombreuses îles ainsi que des terres situées entre l'isthme de Corée et les fleuves Yalou et Tumen.
La Corée est peuplée de plus de d’habitants presque exclusivement coréens. À la suite de la fin de la colonisation japonaise (1905 – 1945), la Corée acquiert son indépendance. Les tensions entre le camp des communistes, soutenus par l'URSS et la Chine, et le Sud, soutenu par les États-Unis, empêchent de trouver un accord sur la formation d'un gouvernement unifié. La péninsule est divisée en 1945 par l'URSS et les États-Unis sous promesse de réunifier rapidement le pays par un gouvernement unitaire démocratiquement élu. Le climat politique turbulent et les intérêts géopolitiques des deux grandes puissances empêchent cette réunification. Par conséquent, les deux camps divisés se constituent en États,
En août 1948, le Sud forme la république de Corée qui occupe 45 % du territoire de la péninsule. La Corée du Sud est quelque temps une dictature républicaine avant de devenir dans les années 90 une démocratie représentative à orientation capitaliste. Elle compte en 2017 environ deux tiers des habitants de la péninsule.
En septembre 1948, le Nord forme la république populaire démocratique de Corée qui occupe 55 % du territoire. La Corée du Nord est gouvernée par un régime totalitaire issu des doctrines staliniennes ; elle compte environ un tiers de la population de la péninsule ;
La division étatique ne permet pas de stabiliser le climat politique sur la péninsule. Le 25 juin 1950, la Corée bascule dans la guerre et demeure depuis 1953, à la suite de la signature de l'armistice de Panmunjeom, un conflit gelé.
Les deux Corées ont la même langue officielle, le coréen, supposé d’origine altaïque. Jusqu’au , la langue coréenne n'avait pas d’écriture propre et utilisait les sinogrammes chinois par les systèmes Idu et Hyangchal. Aujourd’hui, le coréen s’écrit avec l'alphabet hangeul.
En plus des deux États indépendants, le peuple coréen a une large diaspora aux États-Unis, dans les ex-républiques soviétiques et en Chine. Les Chinois ethniquement coréens habitent la préfecture autonome coréenne de Yanbian, au nord-est de la province du Jilin. Cette région peut être assimilée à l'un des trois royaumes historiques, celui de Goguryeo.
La Corée est surnommée le pays du Matin calme ( : « pays du Matin frais » : Joseon (ou Chosǒn) (조선, 朝鮮).
Géographie
Topographie
Le paysage se compose à 70 % de zones montagneuses partiellement couvertes de forêts à l’est et séparées par des vallées profondes et étroites. Dans l’ouest et le sud, on trouve des plaines côtières peuplées et cultivées.
La chaîne principale est constituée par les monts Taebaek, qui occupent le versant oriental de la péninsule. Il existe également une cinquantaine de montagnes dépassant les d’altitude, pour la plupart situées dans le Hamgyong au nord, dont le point culminant est le mont Paektu ().
Hydrographie
Le Yalou et le Tuman sont les deux fleuves les plus importants ( et respectivement). Ils marquent la frontière avec la république populaire de Chine et la Corée du Nord. Le Han (), qui traverse Séoul, et le Nakdong () assurent aussi bien les besoins en eau des villes que ceux de l’agriculture.
Littoral et îles
La Corée du Sud occupe la partie méridionale de la péninsule coréenne, qui s’étend sur , du continent asiatique vers le sud. Cette péninsule montagneuse est baignée à l'ouest par la mer Jaune et à l'est par la mer de l'Est (ou, comme l'appellent les Japonais, la mer du Japon, mais cette appellation n'est pas reconnue par la communauté internationale,). Au sud, le détroit de Corée sépare les côtes coréenne et japonaise.
Ses côtes sont très découpées, et on y compte plus de trois mille îles dont la principale est Jeju, située à au sud de la péninsule.
Le cas des rochers Liancourt (appelés aussi « Dokdo ») est particulier : bien qu’ils soient administrés par la Corée du Sud et compris dans le territoire coréen depuis 1954, ils sont toujours revendiqués par le Japon.
Climat
Le climat local est typique des façades orientales des continents, mais avec des nuances selon les zones. La côte sud a un climat subtropical humide et est touchée par le régime des moussons appelé localement le jangma, permettant notamment la culture du riz. En remontant vers le nord, le climat devient très vite continental avec des hivers de plus en plus rudes car plus influencé par la Sibérie. Les hivers sont relativement secs.
La péninsule reste exposée aux aléas climatiques : ainsi, les inondations en Corée du Nord ont causé, en , plus de et disparus et touché plus d’un million de personnes, entraînant une demande d’aide internationale du gouvernement nord-coréen et des appels à dons d’ONG.
Flore
La végétation naturelle dans la péninsule coréenne peut être classifiée selon quatre écorégions principales, essentiellement en fonction de la rudesse des hivers. Tout au sud, sur la côte exposée à un climat subtropical et pratiquement à l'abri des gelées, elle est normalement constituée d'une forêt toujours verte de type laurisylve (forêts sempervirentes de Corée méridionale) tandis que la plus grande partie de la péninsule est couverte par des arbres à feuilles caduques (forêts décidues de Corée centrale). Toutefois, ce sont des régions très peuplées, en grande partie urbanisées ou consacrées à l'agriculture. Dans les montagnes et dans le Nord de la Corée, les conifères se font de plus en plus présents, notamment le pin blanc de Corée et le sapin de Mandchourie : ce sont les zones des forêts mixtes de Mandchourie et celle des monts Changbai.
Faune
La faune de Corée appartient à l'écozone paléarctique. Parmi les espèces natives ou endémiques de la péninsule coréenne, on trouve le lièvre coréen, le cerf d'eau, le mulot coréen, la grenouille brune coréenne ou encore l'. La zone coréenne démilitarisée constitue une réserve naturelle faunique inédite, abritant des espèces menacées telles que la grue à couronne rouge et le léopard de l'Amour.
Culture et arts
Dans les textes chinois antiques, la Corée est désignée sous le nom de « fleuves et montagnes brodés dans la soie » () et « la nation orientale du décorum » (). Aux , la route de la soie a relié la Corée à l’Arabie. Dès 845, les commerçants arabes ont écrit :
Le hanbok est le vêtement traditionnel coréen. D'apparence générale assez sobre, il peut comporter certains raffinements.
Le tigre blanc (백호), le dragon bleu (청룡), le phénix rouge (주작) et la tortue noire (현무) sont les quatre gardiens de la Corée ancestrale dans la mythologie coréenne.
Musique et danse
Il existe traditionnellement plusieurs types de musiques, selon les cultures, en Corée :
- les musiques de cour, telles les aak et tangak, d'inspiration chinoise, ou le hyangak, qui, à partir du , devient plus local,
- les musiques chamaniques, telles que le samulnori et ses danses tournantes, dans les nongak ou le sinawi, improvisé,
- la musique bouddhique, reprenant généralement les rituels apportés de Chine du bouddhisme chán (appelé son localement et zen au Japon), tandis que le hwach'ong s'inspire davantage du folklore local,
- le Pansori, musique chantée accompagnée de percussions janggu, qui est classé au patrimoine culturel immatériel par l'UNESCO.
Cuisine
La péninsule coréenne se distingue également par sa cuisine, qui fait la part belle aux plats d'accompagnements (banchan servi lorsque l'on consomme du riz), parmi lesquels il existe une grande variété de légumes saumurés (kimchi), et parfois très épicés. On remarque une grande présence du sésame et de l'huile de sésame grillée, ainsi que, depuis le milieu du , de nombreux plats pimentés. Les plats les plus souvent représentés à l'étranger sont :
- le bulgogi (barbecue coréen), utilisant généralement des fines tranches de bœuf (viande, langue) marinée, souvent de porc et parfois de fruits de mer,
- le bibimbap (plat de riz couvert de cinq aliments de couleurs différentes),
- les gimbap (mets proche du makizushi japonais, mais au sésame et généralement végétarien),
- la crêpe coréenne (sorte d'omelette très fine),
- le japchae (nouilles de patates douces avec poivron, lentin du chêne, carottes) avec bœuf ou végétarien, souvent en entrée, plus rarement en plat,
- les tteok (aliments à base de pâte de riz gluant), base de différents plats, salés ou sucrés,
- les mandu (équivalent des jiaozi chinois). Comme dans pour les gyoza japonais, ils sont généralement frits quand servis à l'étranger, mais comme pour les jiaozi, ils peuvent également être bouillis ou cuits à la vapeur en Corée.
Administration
La péninsule est aujourd’hui divisée, à peu près au (휴전선, 休戰線) en deux États indépendants antagonistes :
au nord, la république populaire démocratique de Corée qui, selon sa Constitution du , est une démocratie populaire, d'orientation marxiste-léniniste héritée de la Seconde Guerre mondiale, fondée sur les idées du juche, qui revendique l’indépendance politique, économique et militaire de la Corée du Nord ;
au sud, la république de Corée, qui est actuellement une démocratie parlementaire à représentation monocamérale (le Gukhoe), d'orientation pro-occidentale et capitaliste.
De fortes tensions ont toujours existé entre les parties depuis la guerre froide, celles-ci trouvant son paroxysme durant la guerre de Corée de 1950 à 1953. Depuis, la zone tampon située le long de la frontière entre les deux États, dite « zone coréenne démilitarisée » (DMZ), concentre le plus grand nombre de forces armées au monde. Le village de Panmunjeom, lieu de signature du cessez-le-feu de 1953, est l’endroit où se déroulent traditionnellement les négociations entre les deux Corée.
La déclaration conjointe Nord-Sud du est la pierre angulaire des nouvelles relations qu’entretiennent les deux États, en vue d’une réunification de la péninsule.
Le , la Corée du Nord annonce qu'elle met fin aux accords de non-agression avec la Corée du Sud et qu'elle coupe, par la même occasion, le téléphone rouge entre Pyongyang et Séoul.
Histoire
Le 3 octobre 2333 av. J.-C. : fondation mythique de la Corée par Dangun, fils de Hwanung et d’une ourse transformée en femme. Plus tard, Gaya apporte des éléments civilisationnels de Chine (culture du riz, tissage et élevage des vers à soie). On appelle aujourd’hui la Corée de cette époque Go-Joseon (signifiant Corée ancienne).
Présence chinoise de 108 à 313
Les Trois Royaumes : Silla (신라), Baekje (백제) et Goguryeo (고구려) de 57 à 668. Confédération de Gaya (가야).
Période Silla (신라) : la Corée est unifiée en un seul royaume, de 668 à 935.
Royaume de Balhae (발해) (698-926).
Royaume de Goryeo (고려) (918-1392).
Invasion mongole en 1231.
Période Joseon (조선) (la dynastie fondée par le général Yi Seong-gye) (1392-1910).
Tentatives d’invasion japonaise en 1592, l'année du Dragon, et 1597-98, repoussées par l’amiral Yi Sun-sin (이순신), héros national.
Défaite et vassalisation de la Corée par les Chinois mandchous en 1637, dynastie des Qing, la Corée est surnommée le royaume ermite et les étrangers qui entrent ont interdiction d’en sortir.
1894 : les paysans coréens sont très mécontents et réclament des réformes économiques et sociales, à cause de l’augmentation des impôts et de l’inflation du prix des biens de première nécessité. Ne pouvant gérer la crise, la Corée demande de l’aide à la Chine.
Fin : la Corée est obligée de signer une alliance militaire avec le Japon.
1905 : la Corée devient protectorat japonais.
Annexion par le Japon le , qui en fait une province.
1 mars 1919, soulèvement contre l'occupant japonais.
1945 : libération et division du pays en deux zones, séparées par le .
Guerre de Corée de 1950 à 1953 : le Nord, sous influence de l’Union soviétique, cherche à annexer le Sud sous influence américaine.
1953 : fixation de la frontière entre les deux États.
Pont et point de passage entre la Chine et le Japon, depuis ses origines, la Corée a vu sa décolonisation être un échec : le Nord, se rapprochant de la république populaire de Chine, a adopté une politique communiste basée sur le culte de la personne (juche), tandis que le Sud est sous l' influence des États-Unis. La guerre de Corée a rendu ces deux parties dépendantes de leurs parrainages. Le Sud est en coopération compétitive économique avec le Japon pour s’affirmer. Le Nord s’affirme vis-à-vis du parrain chinois en se faisant plus communiste encore. L’Union soviétique et les États-Unis se sont affrontés par pays interposés, évitant un conflit direct qui, à l’époque aurait pu mener à une escalade atomique (le limogeage de MacArthur en était une preuve). Très vite préoccupée par la situation en Europe, l’Union soviétique s’est désengagée du conflit, laissant la place à la république populaire de Chine.
Un accord de paix historique a été signé le entre les deux présidents, le sud-coréen Roh Moo-hyun et le nord-coréen Kim Jong-Il. Il met officiellement fin à la guerre de Corée, débutée en 1950. En effet, un simple armistice avait été signé en 1953. Mais depuis peu, la Corée du Nord, devenue le neuvième pays à posséder l'arme atomique, multiplie les « provocations », notamment avec ses essais nucléaires et des bombardements délibérés du territoire sud-coréen, dont celui de Yeonpyeong le est l’incident le plus sérieux depuis la fin de la guerre en 1953. Pour certains analystes, le régime de Pyongyang chercherait par son attitude belliqueuse à maintenir sa population dans un semi-état de guerre permanent permettant de lui faire accepter les privations qu’elle subit, d’autant plus que la situation alimentaire de la Corée du Nord s’est aggravée de façon catastrophique ces dernières années, avec des menaces récurrentes de famine. Cette dictature adopte cependant un comportement paradoxal. En effet, un mois avant le bombardement de Yeonpyeong, elle réclamait encore une aide humanitaire à sa voisine du sud qui ne la lui avait jamais refusée jusque-là : une attitude qui trahit un affaiblissement significatif du régime totalitaire de Pyongyang.
Notes et références
Annexes
Bibliographie
André Fabre, Histoire de la Corée, Paris, Langues & Mondes - l’Asiathèque, 2000.al Dayez-Burgeon, Les Coréens, Tallandier, 2011.
PascDayez-Burgeon, Histoire de la Corée : Des origines à nos jours, Tallandier, 2019,
Patrick Maurus, La Corée dans ses fables, Actes Sud, 2010 .
Li Ogg, La Corée, des origines à nos jours, 1996.
Li Ogg, Histoire de la Corée, 1969.
Li Ogg, La mythologie coréenne et son expression artistique, 1995.
Gi-Wook Shin/Michael Robinson (éd.), , Cambridge, Harvard University, Asia Center, 1999 .
Articles connexes
Corée du Sud (république de Corée)
Corée du Nord (république populaire démocratique de Corée)
Guerre du Crabe, conflit maritime entre les deux Corées
Liens externes
Bibliographie sur la Corée.
Deux Corées. Quelles perspectives pour la péninsule coréenne ? par le Barthélémy Courmont.
Chronologie des entités politiques de l’histoire de Corée [-2333 ~ 1948], sur Focus Culture Corée
Chronologie abrégée de l’histoire de Corée [-2333 ~ 1994], sur Focus Culture Corée
Le Mythe de fondation de la Corée, sur Focus Culture Corée | La Corée est un pays d'Asie de l'Est divisé depuis 1945 en deux zones d'occupation, puis en 1948 en deux États souverains et antagonistes, la Corée du Nord et la Corée du Sud, qui revendiquent la représentation de l'ensemble de la Corée. Le territoire de la Corée a des frontières terrestres avec la Chine et la Russie, une frontière maritime avec le Japon, et trois façades maritimes sur la mer Jaune à l'ouest, le détroit de Corée au sud et la mer du Japon à l'est que les Coréens appellent mer de l'Est. Il occupe une superficie de . La Corée s'étend principalement sur la péninsule de Corée, entourée de nombreuses îles ainsi que des terres situées entre l'isthme de Corée et les fleuves Yalou et Tumen. |
709 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Premier%20concile%20%C5%93cum%C3%A9nique%20du%20Vatican | Premier concile œcuménique du Vatican | Le premier concile œcuménique du Vatican, ou simplement appelé Vatican I, est le concile œcuménique de l'Église catholique. Il se tient du au . Convoqué par Pie IX, il définit notamment l'infaillibilité pontificale. Il est interrompu quand les troupes italiennes envahissent Rome. Suspendu sine die, il n'est jamais repris.
Contexte
Contexte historique
Ce concile s'inscrit dans un contexte géopolitique très troublé, marqué sur le plan italien par le Risorgimento - l'unification italienne et la fin des 'États pontificaux' - et leur corollaire que l'on appellera la question romaine, et sur le plan international par la guerre franco-prussienne de 1870.
Le concile, dont l'œcuménicité n'est pas reconnue par les Églises orientales, s'ouvre alors que, depuis 1861, le pape a perdu son pouvoir temporel sur les États pontificaux, à l'exception de la ville de Rome, et que Rome est elle-même sous la protection des troupes françaises de Napoléon III.
Contexte ecclésiastique
Pie IX évoque en privé, pour la première fois, la tenue d'un nouveau concile œcuménique le , lors d'une session de la Sacrée congrégation des rites. Le précédent concile, celui de Trente, s'était clos trois siècles auparavant. Au cours de l'année 1865, le pape mène des consultations auprès de l’épiscopat de rite latin sur des questions de discipline.
Le , à l'occasion de la fête des saints Pierre et Paul, il annonce son intention de convoquer un concile. Il remet aux évêques présents un questionnaire sur l'état de l'Église.
Le , la bulle d'indiction Æterni Patris convoque les évêques catholiques pour un concile devant se tenir à Rome dès le . La bulle trace le programme de la future assemblée : défense de la foi contre les erreurs du temps, précédemment condamnées par le Syllabus ; mise à jour des canons du concile de Trente. Une invitation est envoyée à l'ensemble de l’épiscopat catholique et même à des dignitaires orthodoxes.
Le concile est ouvert le . Sur les mille évêques invités, les trois quarts sont présents. Tout de suite une majorité infaillibiliste et une minorité s'opposent, comportant toutes deux d'importants prélats. La majorité comprend notamment le cardinal Bilio, et divers évêques dont Victor-Auguste Dechamps (de Malines), Henry Edward Manning (de Westminster), Louis-Edourard Pie (de Poitiers) et la plupart des évêques italiens, très nombreux (35 % des participants).
La minorité comprend notamment les cardinaux Rauscher (Vienne), Mathieu (Besançon), Schwarzenberg (Prague) et divers évêques dont Simor (primat de Hongrie), Ketteler (Mayence), Dupanloup (Orléans), Darboy (Paris), Place (Marseille) et beaucoup d'autres évêques allemands et français. Les Églises orientales catholiques sont réticentes. L'ensemble des évêques melkites, conduit par leur patriarche Grégoire II Joseph, et plusieurs évêques orientaux chaldéens (dont Joseph VI Audo) font également partie de la minorité.
Suspension des travaux
Après plusieurs sessions, des travaux difficiles et des débats complexes, seules deux constitutions dogmatiques ont finalement pu être votées et ratifiées quand, le , les troupes italiennes pénètrent dans Rome.
Le 9 octobre, ce qui reste des États pontificaux est intégré au nouveau Royaume d'Italie par plébiscite (référendum). Le concile est matériellement empêché de poursuivre ses travaux. Aussi, le 20 octobre, Pie IX le suspend-il sine die.
Les deux constitutions dogmatiques
La première constitution dogmatique du Concile Vatican I, Dei Filius, sur les rapports entre foi et raison (dont le texte fut préparé par le théologien Jean-Baptiste Franzelin), est votée à l'unanimité par les Pères conciliaires et ratifiée aussitôt par le pape le .
La deuxième constitution dogmatique, Pastor Æternus, qui devait être un traité complet sur l'Église du Christ, reste inachevée. Seule la dernière partie sur le rôle de la papauté dans l'Eglise et son dernier chapitre sur l'infaillibilité pontificale sont votés et promulgués, en , par le pape Pie IX. L'absence d'un texte complet a donné une place et importance disproportionnée à la question de l'infaillibilité pontificale.
L'infaillibilité pontificale
Une partie de la presse romaine et parisienne, inspirée par l'ultramontanisme, avait développé l'idée que le but principal du concile serait de définir le dogme de l'infaillibilité pontificale.
Le même Pie IX, avait publié en 1864 le Syllabus, texte dans lequel il condamnait, parmi d'autres 'idées modernes', la « liberté de conscience ». Pie IX revendiquait aussi dans le Syllabus la suprématie du fait religieux sur l'ordre temporel.
Dix ans auparavant, le , Pie IX avait défini ex cathedra le dogme de l'Immaculée Conception de la Vierge Marie, après avoir consulté l'ensemble de l’épiscopat catholique mais sans en référer à un concile comme il est de coutume lorsqu'il s'agit de questions touchant la foi catholique.
En janvier 1870, une pétition lancée par quelques évêques demande qu'on mette à l'ordre du jour du concile la question de l'infaillibilité pontificale : elle recueille la signature de plus de 400 des quelque 700 évêques présents. Peu après, 136 évêques signent une pétition en sens contraire. Les évêques et les cardinaux de la minorité étaient soutenus par plusieurs personnalités connues en Europe, comme l'évêque d'Orléans, Félix Dupanloup, l'historien allemand Ignaz von Döllinger, l'évêque de Mayence, Wilhelm Emmanuel von Ketteler. Entre les deux partis les débats furent tumultueux. On évoqua en particulier quelques cas supposés d'erreurs doctrinales commises par des papes : Honorius , condamné par le troisième concile de Constantinople (680-681), Libère, Vigile, Jean XXII. Les débats historiques font alors appel à d'autres travaux érudits, tels ceux de du théologien Alphonse de Liguori, ou ceux, plus contemporains de Rohrbacher (1789-1856) dans sa monumentale histoire de l'Église, ou encore ceux de Prosper Guéranger (1805-1875), le restaurateur de l'Abbaye bénédictine de Solesmes, pour contrer les accusations portées contre certains papes évoqués ci-dessus.
Après de longs débats, le , c'est encore un quart de l'assemblée qui exprime son désaccord. Les tractations reprennent, des précisions sont apportées, mais sans rallier pourtant l'ensemble de la minorité : 55 évêques de la minorité décident alors de s'abstenir et de quitter Rome plutôt que de voter non. Le , le concile, par les voix de 533 des 535 Pères présents, affirme la primauté universelle du pape comme de droit divin et définit que l'infaillibilité pontificale est une vérité de foi divinement révélée.
Cette infaillibilité pontificale est strictement et précisément délimitée : elle concerne le cas où le pape, en vertu de sa charge et en matière de foi ou de morale, prononce solennellement et ex cathedra qu'« une doctrine doit être tenue par toute l’Église ». Les deux Pères qui avaient voté non et ceux qui s'étaient abstenus se rallient alors, après la ratification par le pape du vote du concile. Le théologien américain Philip Schaff espérait que le pape renoncerait à ce dogme.
Réception du concile
Le monde catholique accepta dans son ensemble les décisions conciliaires, à l'exception de quelques-uns dont l'historien et théologien Ignaz von Döllinger, éminente personnalité du monde intellectuel catholique. Il n’empêche qu'un groupe d'irréductibles se sépara de l'Église catholique romaine à cette occasion. C'est la naissance de l'Église des "Vieux catholiques".
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
Texte de Dei Filius
Texte de Pastor Aeternus
Cl. Bressolette, « Vatican I », in Dictionnaire critique de théologie, Jean-Yves Lacoste (dir), 1998, PUF, pp. 1200-1202 ;
Y. Congar, L'Église. De saint Augustin à l'époque moderne, Paris, Cerf, 1997, notamment pp. 440-450 ;
David Douyère, Communiquer la doctrine catholique : Textes et conversations durant le concile Vatican II d'après le journal d'Yves Congar, Genève, Labor et Fides, 2018, 258 p. ;
Ch. Theobald, « La constitution dogmatique Dei Filius du concile de Vatican I » in Histoire des dogmes, T. 4, B. Sesboüé (dir), Cerf, 1996, pp. 259-313 ;
Ch. Theobald, « Première constitution dogmatique sur l’Église du Christ : Pastor Aeternus du concile de Vatican I » in Histoire des dogmes, T. 4, B. Sesboüé (dir), Cerf, 1996, pp. 315-344 ;
K. Schatz, La primauté du pape. Son histoire, des origines à nos jours, Cerf, 1992, notamment les pp. 225-242 ;
G. Thils, Primauté et infaillibilité du Pontife romain à Vatican I et autres études d'ecclésiologie, Presses de l'Université de Louvain, Louvain, 1989 ;
J. Gadille, « Vatican I, concile incomplet ? », Le Deuxième concile du Vatican, Actes du colloque de l'École française de Rome, Rome, 1989, 33–45 ;
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E. Cecconi, Histoire du concile du Vatican, Librairie Victor Lecoffre, 1887. Disponible en PDF sur ce site.
Bernard Lecomte : Les derniers secrets du Vatican (Perrin, 2012) - Chapitre 2 : « Infaillible, le pape ? » (p. 28-49)
Articles connexes
Infaillibilité pontificale
Pastor Æternus
Syllabus
Modernisme dans l'Église catholique
Église vieille-catholique
Affaire Mortara
Liens externes | Le premier concile œcuménique du Vatican, ou simplement appelé Vatican I, est le concile œcuménique de l'Église catholique. Il se tient du au . Convoqué par Pie IX, il définit notamment l'infaillibilité pontificale. Il est interrompu quand les troupes italiennes envahissent Rome. Suspendu sine die, il n'est jamais repris. |
711 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Clerg%C3%A9 | Clergé | Le clergé est un ensemble de ministres du culte ordonnés dans une religion, notamment dans le christianisme.
Présentation
Le mot, en ancien français clergié (), provient du latin ecclésiastique clericatus, forgé sur clericus (clerc) pouvant être traduit par « qui a reçu un ordre sacré », lui-même issu du grec kleros, qui signifie « part de terrain » ou « héritage foncier », terme utilisé dans la Première épître de Pierre (5:3) pour désigner le « sacerdoce » des fidèles.
Christianisme
Dans le christianisme, la distinction entre le clergé et les laïcs date du , même si la tradition en fait remonter les débuts à la Grande Mission des douze apôtres.
Certains ministères (évêque, presbytres, diacres) sont regroupés, à l'aube du autour d'un statut commun en un . Au sens large, à quelque degré que ce soit, le clergé désignait alors l’ensemble des personnes proches d'un statut « ecclésiastique », d’une église, d'une ville, d’un pays. Cela commençait au niveau des simples enfants de chœur (appelés aussi les « petits clercs »), acolytes, sous-diacres, diacres, prêtres, et plus tard les membres des universités médiévales.
De nombreux privilèges attribués au clergé, d'abord sous le règne de Constantin le Grand, puis élargis et codifiés par le code de Théodose (438). Ces privilèges, en particulier l’exemption des tribunaux séculiers, ont été contestés par la Réforme protestante.
Dans la tradition romaine, le célibat s'est peu à peu imposé aux prêtres à partir du , tandis que, dans le christianisme oriental, il ne concernait que les évêques. Au , le diaconat permanent, ouvert aux hommes mariés, a été rétabli dans l’Église catholique.
Clergé catholique
Pape
Cardinaux
Patriarches
Archevêques
Évêques
Prêtres
Chanoines
Diacres
Abbés
Prieurs
Moines et moniales
Conditions d'accès au clergé séculier
Jusqu'en 1972, c'est par la cérémonie de la tonsure que le fidèle accédait à l'état clérical. Le pape Paul VI publie le le , une . Ce motu proprio supprime la cérémonie de la tonsure et détermine que l’entrée dans l’état clérical est désormais jointe à l'ordination au diaconat. Ainsi le Code de droit canonique de 1983 déclare : .
Organisation du clergé
Le pape, élu par les cardinaux, nomme en général les évêques qui ordonnent et nomment les prêtres et les diacres. Les religieux (moines, religieuses, etc.) élisent leurs supérieurs (abbés, etc.). On distingue deux formes de clergé.
Le clergé régulier, c'est-à-dire soumis à une règle religieuse : abbé, moines (convers et profès), chanoines réguliers par exemple ; ils vivent dans un monastère (bénédictins, cisterciens…), un couvent (dominicains, franciscains…), un prieuré ou une abbaye.
Le clergé séculier, c'est-à-dire non soumis à une règle , obéissant à l'ordinaire d'un diocèse : archevêque, évêque, curé, vicaire, aumônier et autres prêtres non soumis à une règle, tous les ecclésiastiques qui vivent « dans le siècle », c'est-à-dire dans le monde, au contact de leurs concitoyens. La tradition catholique fait appartenir au clergé séculier tous les clercs de chœur. La tonsure n'est plus obligatoire. Cependant, une paroisse peut être confiée au clergé régulier.
Parmi les réguliers, les abbés mitrés d'une abbaye ont rang d'évêque. Un évêque peut être choisi parmi le clergé régulier. Parmi les deux clergés, on trouve des prêtres et des diacres.
Les clergés à l'époque médiévale
L'église catholique de l'Ancien Régime était constituée de plusieurs « clergés », mais tous se distinguaient des laïcs par la tonsure. Historiquement, se distinguaient le bas et le haut clergé.
Le bas clergé : le curé et ses vicaires, se trouvant en bas de la hiérarchie religieuse dans les paroisses. Selon les ressources des paroisses, il était souvent assez pauvre, ne vivant que de la portion congrue de la dîme.
Le haut clergé : les évêques, dirigeant le diocèse, placés en haut de la hiérarchie religieuse et résidant dans un évêché, archevêques, cardinaux, nonces… Ces ecclésiastiques étaient généralement riches, du fait des ressources foncières importantes de chaque siège épiscopal et des biens de leurs propres familles nobles. Comme ce n'était pas le cas de tous les diocèses, certains sièges épiscopaux pauvres étaient appelés, par mépris, « évêchés crottés ».
En Europe, le clergé bénéficiait du privilège du for ecclésiastique, c'est-à-dire qu'il ne pouvait être jugé que par un tribunal ecclésiastique, de la même manière qu'un noble ne pouvait être jugé que par ses pairs. Cette situation créa des abus dus a l'esprit de corps, notamment lorsque certaines professions comportant de nombreux clercs (comme le personnel des universités) furent assimilées au clergé d'ancien régime.
Clergé anglican
Anglicanisme
Clergé orthodoxe
Communion orthodoxe
Prêtre orthodoxe
Clergé protestant
Pasteurs
Prédicateurs laïcs
Anciens ou conseillers presbytéraux
Diacres
Synodes
Lors de la Réforme protestante, les notions théologiques et sociales régissant le clergé furent profondément modifiées.
En effet, Luther considère comme central le principe dit du « sacerdoce universel » selon lequel chaque baptisé est « prophète, prêtre et roi » sous la seule seigneurie du Christ. Ce concept anéantit toute hiérarchie au sein de l'Église, à commencer par celle qui place les prêtres en position d'intermédiaire entre le croyant et Dieu. Chaque baptisé a une place de valeur identique, y compris les ministres (dont les pasteurs font partie). Issus d'études de théologie et reconnus par l'Église, ils sont au service de la communauté pour l'annonce de la Parole de Dieu (prédication et sacrements) et les missions particulières qui en découlent. En aucun cas ils ne détiennent le pouvoir d'absolution.
En conséquence, pour Martin Luther, la gouvernance de l'église ne peut qu'être démocratique. Il affirme clairement qu'une assemblée chrétienne a le pouvoir de juger ce qui est enseigné et d’élire et de destituer ses responsables.
Organisation du clergé
Les églises protestantes sont organisées selon l'une des modalités suivantes :
Système épiscopal : pratiqué notamment dans les pays scandinaves où les diocèses catholiques sont devenus luthériens en bloc lors de la Réforme, il n'implique cependant qu'une fonction de l'Église et non un ordre sacramentel. Doté d'un double rôle pastoral et administratif, l’évêque est chargé de veiller sur les pasteurs de son ressort et sur le maintien du bon ordre dans les paroisses. Dans les églises luthériennes de France, cette fonction porte le titre d'inspecteur ecclésiastique, retour au sens originel du mot évêque qui provient du grec . L'inspecteur ecclésiastique étant élu par le synode régional, cela n'empêche pas les églises luthériennes de France de relever du système presbytérien synodal ci-dessous ;
Système presbytérien synodal : ce système de gouvernement de l'Église repose sur une complémentarité des niveaux local et national : le niveau local est celui des Anciens du consistoire, dit aussi Conseil presbytéral (du grec presbuteroi, les plus anciens, désignant déjà les responsables de la cité ou de la communauté). Il est directement responsable de la vie spirituelle et matérielle de la communauté, et, généralement, élit et révoque le(s) pasteur(s). Le niveau national est celui des synodes, composés de pasteurs et de délégués des conseils presbytéraux. Dans l'Église réformée de France, le synode national est responsable de la confession de foi et de l'organisation générale (la Discipline), de la formation, du recrutement et du salaire des ministres, des relations avec les autres Églises, etc. ;
Congrégationalisme : ce système se réduit au niveau local exposé ci-dessus.
Universalité d'accès aux ministères
Les femmes ont accès aux ministères de la plupart des Églises protestantes, y compris aux fonctions hiérarchiques.
Clergé musulman
Dans le sunnisme, il n'y a pas de clergé à proprement parler, le mot d' (qui vient du mot église) est donc impropre. Le chef, ou savant, religieux est appelé mufti, `alim ou encore cheikh. Le terme imam est généralement employé pour se référer aux formes diverses que peuvent prendre les chefs religieux et peut désigner aussi bien une personne présidant une prière qu'un membre d'un groupe de savants (oulémas) composés de juristes (faqih) et de muftis. Aucun d'entre eux n'a de connaissances ésotériques. Ces savants musulmans sont principalement consacrés à l'étude et peuvent être impliqués dans la mise en œuvre de la charia dont les muftis ont autorité pour émettre des avis juridiques (appelés fatwas) mais leurs infaillibilités (`isma) n'est pas une condition, contrairement au chiisme. Dans une mosquée, le muezzin fait l'appel à la prière, l'imam guide la prière et le recteur s'occupe des opérations administratives de la mosquée. Le calife est le titre porté par les successeurs de Mahomet après sa mort en 632 jusqu'à l'abolition de cette fonction par Mustafa Kemal Atatürk en 1924. Les califes réunissaient le pouvoir temporel au pouvoir spirituel. Le porteur du titre a pour rôle de garder l'unité de l'islam et tout musulman lui doit obéissance : c'est le dirigeant de l’oumma, la communauté des musulmans. L'autorité d'un calife s'étend sur un califat. Il porte aussi le titre de commandeur des croyants (`amir al-mou'minin).
L'imamat
Dans le chiisme, le terme imam possède par contre des significations plus spécifiques et il ne peut être que le seul guide à la fois spirituel et temporel. La « guidance » spirituelle de l'imam ne saurait être assurée sans le lien direct avec Dieu. Le chiisme originel était composé de certains compagnons qui estimaient que `Alî, gendre et cousin de Mahomet, avait été choisi, par lui, pour lui succéder après la conquête de La Mecque, et l'aurait explicitement désigné comme son successeur et son exécuteur testamentaire (wasî) près du ruisseau de Khumm. Dès la deuxième moitié du de l'Hégire, cette précellence de l'imam Alî est devenue un élément fondamental du chiisme et elle est au cœur de son principe de foi.
La prophétie en tant que message révélé (risâla) a pris la forme d'un livre, le Coran, mais le lien (imamat) qui lie les êtres humains à Dieu se poursuit et se poursuivra jusqu'à la fin des temps. Pour ce faire, l'humanité a besoin d'un Guide spirituel (imam) pour transmettre l'exégèse spirituelle du Coran et actualiser le message prophétique selon les conditions de l'époque. Les chiites vont mettre de l'importance sur la bivalence du Coran : l'exotérique (zâhir) et l'ésotérique (bâtin). La connaissance exotérique est donnée à toutes les personnes sans exception alors que l'ésotérique n'est accordée qu'aux initiés. L'imam est le continuateur de la pédagogie prophétique. L'imam détient sa connaissance (`ilm) directement par illumination divine.
Clergé juif
Judaïsme
Rabbin
Bouddhisme
Monachisme bouddhiste
Bhikkhu et Bhikkhuni
Hindouisme
Brahmane
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
Ouvrages généraux
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Ferguson, Everett. The Early Church at Work and Worship: Volume 1: Ministry, Ordination, Covenant, and Canon (Casemate Publishers, 2014)
Freeze, Gregory L. The Parish Clergy in Nineteenth-Century Russia: Crisis, Reform, Counter-Reform (Princeton University Press, 1983)
Haig, Alan. The Victorian Clergy (Routledge, 1984), in England
Holifield, E. Brooks. God's ambassadors: a history of the Christian clergy in America (Wm. B. Eerdmans Publishing, 2007), a standard scholarly history
Lewis, Bonnie Sue. Creating Christian Indians: Native Clergy in the Presbyterian Church (University of Oklahoma Press, 2003)
Marshall, Peter. The Catholic Priesthood and the English Reformation (Clarendon Press, 1994)
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Parry, Ken, ed. The Blackwell Companion to Eastern Christianity (John Wiley & Sons, 2010)
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Femmes dans le clergé
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Collier-Thomas, Bettye. Daughters of Thunder: Black Women Preachers and Their Sermons (1997).
Flowers, Elizabeth H. Into the Pulpit: Southern Baptist Women and Power Since World War II (Univ of North Carolina Press, 2012)
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Tucker, Ruth A. and Walter L. Liefeld. Daughters of the Church: Women and Ministry from New Testament Times to the Present (1987), historical survey of female Christian clergy
Articles connexes
Religion
Cultes
Monachisme
Discipline ecclésiastique
Liste d'ordres religieux catholiques
Constitution civile du clergé, bulle Clericis laicos
Liens externes | Le clergé est un ensemble de ministres du culte ordonnés dans une religion, notamment dans le christianisme. |
712 | https://fr.wikipedia.org/wiki/C%C3%A2ble%20coaxial | Câble coaxial | Le câble coaxial ou ligne coaxiale désigne une ligne de transmission ou liaison asymétrique, utilisée en basses ou hautes fréquences, composée d'un câble à deux conducteurs (central et extérieur), dont le conducteur externe assure le plus souvent le blindage.
L'invention en est attribuée à Oliver Heaviside (breveté en 1880). L'Américain Herman Affel a développé le câble coaxial moderne, dont le brevet a été accepté en 1931.
En réception de signaux de télévision, le câble coaxial est le plus souvent associé à la prise d'antenne ou à la fiche F.
Principes techniques
L' centrale, qui peut être mono-brin ou multi-brins en cuivre ou en cuivre étamé / argenté, voire en acier cuivré, est entourée d'un matériau diélectrique, isolant. Le diélectrique peut être d'une part, entouré d'une tresse simple ou double conductrice, sous laquelle peut figurer un feuillard / un ruban en cuivre ou en aluminium enroulé ou d'un tube en cuivre nu, cuivre annelé, cuivre étamé ou aluminium étamé et d'autre part, d'une gaine extérieure isolante et protectrice. Pour les câbles coaxiaux ayant un blindage externe sous la forme d'un tube métallique, la dénomination câble semi-rigide est généralement employée.
Sa forme spécifique permet de ne générer et de ne capter aucun flux perturbateur extérieur. Ce type de câble est employé pour la télédistribution de signaux numériques ou analogiques à haute ou basse fréquence ainsi que pour les câbles rayonnants associés à un émetteur, notamment exploités pour véhiculer les ondes radio dans les tunnels ou les souterrains.
Les deux conducteurs de pôles opposés d'un câble coaxial sont de natures différentes (sur une ligne bifilaire, constituée de deux conducteurs parallèles séparés par un diélectrique, ils sont indifférenciés) : l'âme, qui est le conducteur central en cuivre est entourée d'un matériau isolant, puis d'un blindage qui est le second conducteur, généralement constitué de tresses de cuivres. La caractéristique spécifique de ce type de câble est que les axes centraux de symétrie des deux conducteurs se confondent : la conséquence est qu'ils subissent les mêmes perturbations induites par les champs électromagnétiques environnants. Le blindage évite aussi que les conducteurs ne produisent des perturbations vers le milieu extérieur. Cela fonctionne sur le principe de la cage de Faraday.
Le signal utile est égal à la différence de tension entre les deux conducteurs. En théorie, quand les axes sont parfaitement confondus, les champs magnétiques extérieurs créent le même gain (ou la même perte) de potentiel sur les deux parties du câble. La tension induite (créée par les champs perturbateurs) est donc nulle, et le signal est transmis sans perturbation.
Usages
Par exemple, il est possible de trouver un câble coaxial :
dans les réseaux de transmissions de données tels qu'Ethernet dans ses anciennes versions : 10BASE2 et 10BASE5 ;
pour les liaisons inter-urbaines téléphoniques et dans les câbles sous-marins ;
pour le transport d'un signal vidéo, exemple caméra filaire déportée, sur des distances significatives (plusieurs dizaines de mètres) ;
pour le transport d'un signal HF, VHF ou UHF depuis ou à destination d'une antenne de transmission.
À partir de la fin du , le câble coaxial est progressivement remplacé par la fibre optique pour les utilisations sur de longues distances (supérieures à un kilomètre) ainsi que pour les liaisons IP destinées aux entreprises ou au particulier, notamment avec le standard FTTH.
Le câble coaxial peut être installé le long des murs, gouttières ou enfoui car la présence d'objets n'influence pas la propagation du signal dans la ligne dès lors qu'on ne lui applique pas une flexion ou courbure trop prononcée qui affecte son impédance. La perte énergétique dans un câble coaxial augmente avec la fréquence ou la distance (longueur de la liaison) et elle est affectée par les caractéristiques du diélectrique.
On peut placer, entre la sortie d'une antenne (symétrique) et la ligne coaxiale (asymétrique) un balun (BALanced/UNbalanced, convertisseur symétrique/asymétrique) pour équilibrer l'impédance entre l'antenne et le câble, en réception comme en émission. Toutefois, dès lors qu'on a converti le signal en asymétrique, les caractéristiques et avantages du coaxial sont également affectés.
La connexion au câble coaxial doit être réalisée par l'utilisation de connecteurs coaxiaux adaptés au câble et montés en respectant les indications fournies pour conserver à l'ensemble les caractéristiques souhaitées sur le plan de la qualité de transmission (voir par exemple le connecteur BNC). Pour la TV Numérique Terrestre, les fiches sont recommandées, alors que pour la TV par satellite ce sont les fiches F à visser, bien qu'elles soient montées sur un même type de câble « grand public ».
Caractéristiques
Elles sont données par les constructeurs.
Caractéristiques mécaniques du câble coaxial :
la nature du conducteur et ses dimensions ;
les diamètres intérieur du conducteur central (celui-ci est parfois creux) et extérieur de la gaîne ;
la nature du diélectrique (exemples : en téflon PTFE / FEP, en polyéthylène PE, en polypropylène PP) ;
le rayon de courbure minimal (autour duquel le câble peut être courbé) ;
la gamme de température.
Caractéristiques électriques du câble coaxial :
son impédance caractéristique Zc, standardisée à pour la TV (SAT et TNT), la radio FM, la vidéo ou l'audio, et à pour l'instrumentation ou la connexion d'antennes Wi-Fi, les hyperfréquences et les anciens réseaux ethernet, de même que les installations d'émission en général ;
sa constante d'affaiblissement ou son atténuation α à une fréquence donnée, qui traduit les pertes dans la ligne (en dB/m) ;
sa fréquence d'utilisation et sa fréquence de coupure ;
sa vitesse de propagation ;
sa rigidité diélectrique.
Pertes
Les courants haute fréquence circulent dans une pellicule proche de la surface des conducteurs. L'épaisseur de cette pellicule diminue quand la fréquence augmente. La résistance d'un conducteur augmente comme la racine carrée de la fréquence ; c'est ce qu'on appelle l'« effet pelliculaire ».
Les pertes produisent une diminution de l'amplitude du signal en fin de ligne ; cela se manifeste par exemple par une diminution de la puissance RF rayonnée dans le cas d'un émetteur. Voici quelques règles :
plus le diamètre du conducteur est petit, plus grande sera sa résistance, et donc plus il y aura de pertes ;
plus la fréquence augmente, plus il y aura de pertes ;
plus on augmente la longueur du câble, plus il y aura de pertes ;
19 Vatc = perte de 19 dB/100 mètres à une fréquence de référence de (790 précis) ;
17 Vatc = perte de 17 dB/100 mètres à une fréquence de référence de .
En réception satellite (B.I.S 950/2150 MHz) le câble ou Patc est préconisé, ainsi que pour la réception (C 21/60) de la TV terrestre numérique (TNT) « délicate ». En d'autres termes, pour une installation TV terrestre monoprise, avec une longueur de descente d'antenne standard, jusqu'à , la dégradation (atténuation) est contenue, de l'ordre de .
Les pertes en mode satellite à la fréquence maximale de oscillent autour de .
En outre, il existe un rapport optimum du diamètre de l'âme sur celui du blindage. Celui-ci correspond à une impédance caractéristique de , ce qui explique que cette valeur soit employée pour les câbles de réception qui doivent minimiser les pertes, toutes choses étant égales par ailleurs.
Pour le transport de puissance, on aurait tendance à penser que maximiser le diamètre de l'âme diminue la résistance et donc les pertes. Ceci est vrai en continu, mais en haute fréquence, l'épaisseur réduite du diélectrique entraîne une tension de claquage plus faible, et donc une puissance maximale admissible limitée. L'optimum se réalise pour une impédance caractéristique de l'ordre de . La valeur de correspond à un compromis entre pertes en émission et pertes en réception.
Caractéristiques des principales références de câbles coaxiaux
Notes et références
Annexes
Articles connexes
Protocole réseau sur la couche physique
Cable coaxial
Ligne de transmission | Le câble coaxial ou ligne coaxiale désigne une ligne de transmission ou liaison asymétrique, utilisée en basses ou hautes fréquences, composée d'un câble à deux conducteurs (central et extérieur), dont le conducteur externe assure le plus souvent le blindage. |
715 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Cyclades | Cyclades | Les Cyclades (en / ) constituent un archipel de Grèce situé dans le Sud de la mer Égée, dans la périphérie de l’Égée-Méridionale. L’archipel comprend environ 250 îles, îlots et îlots-rochers. Seules 24 îles sont habitées. On les appelle Cyclades car elles forment un cercle (en / ) autour de l’île sacrée de Délos. Les petites Cyclades, au sud de Naxos entre les îles d'Ios et d'Amorgós, font partie des Cyclades et comptent 6 îles principales.
De 1833 à la réforme Kallikratis de 2010, les Cyclades formaient un nome.
Définition de l'archipel
Le nombre des îles considérées comme faisant partie des Cyclades a varié au cours de l'histoire. Selon Strabon, on pensait dans l'Antiquité que le groupe comprenait originellement douze îles, auxquelles trois étaient venues s'ajouter. Citant le géographe Artémidore, il énumère quinze îles dont sont alors absentes les îles du sud-est (Folegandros, Sikinos, Ios, Théra (Santorin), Amorgós, Anafi) qui sont alors désignées du nom de Sporades.
Histoire
Préhistoire
Les plus anciens habitats permanents connus datent du , mais les premières traces d'activité humaine datent du Les Cyclades connurent une grande prospérité lors du néolithique, en partie grâce à l'obsidienne, dont Milo, île volcanique, était une des principales sources ; on trouve de l'obsidienne mélienne jusqu'en Thessalie et Asie Mineure.
Au cours du , les îles abritèrent la civilisation cycladique, célèbre pour ses idoles de marbre. Les villages de cabanes, d'abord en terre puis en pierre, se situent en haut des collines près des cimetières placés sur les pentes de ces mêmes collines. On enterre les morts avec divers objets (vases, poignards en bronze, lames d'obsidienne, figurines en marbre, etc.). Les habitants pratiquent l'agriculture, la chasse et la pêche en plus des travaux artisanaux. Ils naviguent à la rame sur des bateaux sans voiles et aux proues relevées. Les Crétois de la civilisation minoenne occupèrent les Cyclades au
Antiquité
Les Achéens s'installent dans l'archipel vers 1450 avant notre ère et les Doriens à partir de 1100 avant notre ère. Les Ioniens arrivèrent au Ils créèrent le grand sanctuaire religieux de Délos vers le
Les auteurs antiques évoquent un peuplement plus ancien, avant l'arrivée des Grecs, qu'ils nomment « Pélasges ». Thucydide (I, 4) dit que Minos chassa de l'archipel ses premiers habitants, les Cariens. Hérodote (I, 171) précise que ceux-ci, aussi appelés « Lélèges », étaient arrivés depuis le continent. Ils étaient totalement indépendants (« ils ne payaient aucun tribut »), mais fournissaient des marins aux navires de Minos. Ils auraient ensuite été chassés des Cyclades par les Doriens, suivis des Ioniens, et seraient repassés sur le continent.
Les Perses tentèrent de s'emparer des Cyclades en 490 avant notre ère. Les îles entrèrent ensuite dans la première Ligue de Délos en 478-477 avant de passer sous la domination totale d'Athènes. Elles versèrent leur tribut jusqu'en 404. Elles connurent alors une relative période d'autonomie avant d'entrer dans la seconde Ligue de Délos et de repasser sous la coupe d'Athènes. Elles se révoltèrent lors du conflit de 357-355, pour finalement passer sous la domination des Macédoniens. D’après Démosthène et Diodore, le tyran thessalien Alexandre de Phères mena des opérations de piraterie dans les Cyclades vers 362-360. Ses navires se seraient emparés de quelques-unes des îles, dont Tinos, et auraient emporté un grand nombre d’esclaves. Les Cyclades se révoltèrent à l’occasion de la troisième guerre sacrée (357-355) qui vit l’intervention de Philippe II de Macédoine contre la Phocide alliée à Phères. Elles commencèrent alors à passer dans l'orbite du Royaume de Macédoine.
En 308, elles sont gouvernées par Antigone le Borgne qui créa la Ligue des Nésiotes. Les Ptolémées les gouvernèrent ensuite, mais, vaincus à Andros en 228, ils les cédèrent aux Macédoniens d'Antigone III Doson. Après Cynocéphales, les îles passèrent aux Rhodiens puis aux Romains.
Mithridate VI, en 88 avant notre ère, après avoir chassé les Romains d'Asie mineure, s'intéressa à la Mer Égée. Son général Archélaüs soumit Délos et la plupart des Cyclades qu'il confia à Athènes qui s'était déclarée en faveur de Mithridate. Délos réussit à retourner dans le giron romain. Pour la punir, l'île fut dévastée par les troupes de Mithridate. La défaite de celui-ci par Sylla, Lucullus puis Pompée rendit l'archipel à Rome. Vespasien le constitua en province romaine.
Moyen Âge
Les Goths pillèrent une partie de l'archipel au , ainsi que les Scythes en 376 sous l'empereur Valens. Lors de la division de l'Empire romain, les Cyclades passèrent à l'Empire d'Orient (ou Empire byzantin), qui les conserva jusqu'au de notre ère. Pendant toute cette période, la déforestation pour la marine (dont les insulaires fournissaient souvent les équipages) désertifie progressivement certaines des îles.
En 727, les insulaires, orthodoxes, se révoltèrent contre l'Empereur iconoclaste, Léon l'Isaurien. Cosmas, à la tête de la rébellion, fut proclamé empereur. Il périt lors du siège de Constantinople. Léon rétablit brutalement son autorité sur les Cyclades.
En 769, beaucoup d'îles furent à nouveau pillées par les Slaves, puis par les Sarrasins en 821. Ces derniers s'installèrent en Crète d'où ils menèrent des raids sur les Cyclades pendant plus de cent ans.
En 1204, la Croisade s'empara de Constantinople, et les vainqueurs se partagèrent l'Empire byzantin. La souveraineté nominale sur les Cyclades échut aux Vénitiens. Ces derniers annoncèrent alors qu'ils laisseraient la gestion des îles à qui serait capable de s'en emparer pour eux. Cette nouvelle suscita de nombreuses vocations. De nombreux aventuriers armèrent des flottes à leurs frais et en 1207, s'emparèrent des Cyclades et y créèrent des États féodaux. André et Jérôme Ghisi (ou Ghizzi) se rendirent maîtres de Tinos, Mykonos, Skiros et Skopelos ; les Pisani prirent Kéa. On vit aussi le passage des Guistiniani, des Michieti, des Dandoli. Les Sanudi, eux, fondèrent le duché de Naxos sur les principales îles comme Naxos, Paros, Antiparos, ou Milo. Les Vénitiens administrèrent directement le reste.
Époques modernes et contemporaines
Barberousse prit les îles pour les Turcs à partir de 1537. Les insulaires, meurtris par les persécutions des « Latins », lui firent bon accueil, et furent traités avec une certaine mansuétude par la « Sublime Porte » qui n'envoya que rarement des officiers et gouverneurs les diriger en son nom propre. Il y eut bien au départ une tentative d'installer des colons musulmans, des cadis (juges) et des beys (gouverneurs) sur chaque grande île, mais les pirates chrétiens les enlevaient systématiquement pour les revendre à Malte : la Porte dut y renoncer. Les îles ne furent plus gouvernées que de loin. Des magistrats locaux, souvent appelés épitropes, gouvernaient localement. Leur principale attribution était de collecter les impôts pour le Capitan-Pacha (grand amiral de la flotte ottomane) à qui le revenu des Cyclades appartenait. Il ne venait qu'une fois par an, avec toute sa flotte, toucher la somme globale des impôts des Cyclades. Il s'installait alors dans la baie de Dryo au sud-est de Paros. Pour réunir cette somme, les insulaires se livraient à la piraterie contre les nefs des « Latins ». Toutefois, la domination ottomane était de plus en plus mal vécue. Les Cyclades furent de tous les soulèvements importants, comme en 1770-1774, lors du bref passage des Russes de Catherine II. À l'issue de la guerre d'indépendance grecque, à laquelle elles fournirent armes, navires et combattants, elles firent partie dès le départ du nouvel état.
Pendant l'Occupation de la Grèce consécutive à la Seconde Guerre mondiale, les deux îles de Milo et Amorgós furent investies dès 1941 par la Kriegsmarine allemande, les autres par les Italiens ; d'octobre 1943 à l'été 1944 les Allemands occupèrent toutes les îles mais, se heurtant à un harcèlement constant de la Résistance, finirent par s'en retirer, non sans avoir exécuté des otages.
Après la guerre, l'économie traditionnelle des Cyclades, jadis basée sur l'élevage extensif, les cultures vivrières et la pêche, se tourna de plus en plus vers le tourisme, et les constructions se multiplièrent.
Géographie
Liste des îles habitées :
Îles actuellement inhabitées : Antimilos, Ánydros, Aspronissi, Délos, Despotikó, Gyáros, Kéros, Makronissos, Néa Kaméni, Paléa Kaméni, Polyaigos, Rinia, Kato Koufonissi, etc.
Architecture
L'architecture des Cyclades présente se caractérise par le dépouillement et la forme géométrique brute des maisons, très souvent blanches avec des volets de couleur (bleu, vert, etc.). Apparue au cours des grandes invasions, elle a eu une influence certaine sur le mouvement fonctionnaliste en architecture.
Économie
La Grèce attire vers les îles centrales de la mer Égée des centaines de milliers de touristes. Particulièrement fréquentées, y compris des croisiéristes, sont Santorin, Mykonos, Naxos ou Paros. L'île de Délos, proche de Mykonos, est inhabitée et ne possède pas d'hébergement, mais est le but d'excursion de très nombreux touristes en raison de son importance archéologique et historique : l'un des centres religieux les plus importants de la Grèce antique.
Chaque jour, des dizaines de ferries relient les îles entre elles et au continent.
Notes et références
Voir aussi
Liens externes | Les Cyclades (en / ) constituent un archipel de Grèce situé dans le Sud de la mer Égée, dans la périphérie de l’Égée-Méridionale. L’archipel comprend environ 250 îles, îlots et îlots-rochers. Seules 24 îles sont habitées. On les appelle Cyclades car elles forment un cercle (en / ) autour de l’île sacrée de Délos. Les petites Cyclades, au sud de Naxos entre les îles d'Ios et d'Amorgós, font partie des Cyclades et comptent 6 îles principales. |
716 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Chiba | Chiba | est la capitale de la préfecture de Chiba, sur l'île de Honshū, au Japon.
Toponymie
Le toponyme « Chiba » () est créé au début du , lorsqu'un membre du clan Chiba fonde la cité du même nom, dans le sud de la province de Shimōsa.
Géographie
Situation
La ville de Chiba est située sur l'île de Honshū, dans le Nord de la péninsule de Bōsō, à environ , à vol d'oiseau, à l'est-sud-est de Tokyo, capitale du Japon. Le long de la côte orientale de la baie de Tokyo, la capitale de la préfecture de Chiba s'étend sur , au relief peu élevé ( d'altitude), d'est en ouest et du nord au sud.
Démographie
En 2016, la population de Chiba était de (), répartis sur une superficie de . Elle était en baisse de 0,33 % par rapport aux estimations du recensement de 2015 ().
Voies de communication et transports
Air
L'aéroport international de Narita et l'aéroport international de Tokyo Haneda sont les principaux aéroports les plus proches.
Rail
La ville est parcourue par le monorail urbain de Chiba qui comporte deux lignes.
Les principales gares sont la gare de Chiba (Lignes Chūō-Sōbu, Narita, Sōbu, Sotobō et Uchibō, ainsi que le monorail de Chiba), la gare de Keisei Chiba (ligne Keisei Chiba), et la gare de Soga (lignes Keiyō, Sotobō et Uchibō), toutes dans l'arrondissement de Chūō.
Route
Autoroute Higashi-kantō vers Tokyo, Narita et Kashima.
Autoroute Tateyama vers Kisarazu.
Climat
Urbanisme
Morphologie urbaine
La ville de Chiba est divisée en six depuis 1992.
Histoire
À partir de 1907, l'excavation du site archéologique de (arrondissement de Wakaba), sur lequel un amas coquillier a été découvert révèle l'existence dans le nord de la péninsule de Bōsō d'une présence humaine durant le milieu de la période Jōmon ( ).
En 1126, Chiba Tsuneshige, du clan Chiba, s'installe dans le sud de la province de Shimōsa et y fait construire une place forte : le château de Chiba. La jōkamachi (ville-château) prospère jusqu'en 1455, année au cours de laquelle des affrontements militaires entre différentes factions du clan Chiba entraînent sa destruction. La cité connaît un regain de prospérité, vers le milieu de l'époque d'Edo (1603-1868), lorsqu'elle est reprise par le clan Hotta du domaine de Sakura. Elle devient un relais routier (shukuba) et un port d'où sont transportées des marchandises pour la capitale, Edo, siège du pouvoir du shogunat Tokugawa. En 1873, après l'officialisation par le gouvernement de Meiji issu de la restauration impériale, du découpage du territoire national en préfectures, la préfecture de Chiba est officiellement créée. Son administration est établie dans le bourg de Chiba, qui est alors promu centre politique, économique et culturel préfectoral. Un an plus tard, l'université de Chiba est fondée et ouvre ses portes aux jeunes gens attirés par les études de médecine. Le bourg de Chiba acquiert le statut de ville en 1921. La municipalité s'étend alors sur et regroupe ().
Durant la Seconde Guerre mondiale, 70 % du centre-ville de Chiba est détruit par deux raids aériens, menés, les 7 et , par les forces armées américaines. La création d'un port et l'implantation des entreprises TEPCO et , conjuguées aux efforts des habitants, aboutissent rapidement à la reconstruction de la capitale préfectorale. L'urbanisation se poursuit, notamment au plus fort de la période du « miracle économique japonais » (décennie 1965-1975), avec le développement de la façade maritime, d'un parc industriel et de quartiers résidentiels. La population atteint le demi-million d'habitants en 1971. En 1992, Chiba s'organise en six arrondissements et devient la des villes désignées par ordonnance gouvernementale. En 2001, le monorail suspendu de , inauguré en 1988, entre dans le Livre Guinness des records, surclassant le de Wuppertal (Allemagne), long de et opérationnel depuis 1900. En 2009, la population de la ville dépasse les . Deux ans plus tard, le gouvernement japonais classe le comme « port stratégique pour le commerce extérieur », aux côtés de ceux d'Osaka, Kobe, Nagoya, Yokohama et Tokyo, entre autres.
Culture locale et patrimoine
Personnalités liées à la municipalité
Yoshiki, Toshi et Pata (X-Japan).
Yukihiro (L'Arc-en-Ciel)
Jumelage
En 2018, la ville de Chiba est jumelée avec les municipalités étrangères suivantes :
;
;
;
;
;
;
.
Symboles municipaux
L'arbre symbole de la municipalité de Chiba, sélectionné en 1993, est l'une des espèces d'arbres la plus commune dans la ville : le zelkova du Japon. Son oiseau et sa fleur symboles, choisis en 1993, sont respectivement la sterne naine et le lotus Ōga. Celui-ci, aussi appelé Nelumbo 'Ōga', est un cultivar d'une espèce fossile de lotus d'Orient. Il a été obtenu par germination de graines vieilles de deux mille ans, découvertes en 1951 par le botaniste Ichirō Ōga, dans le sous-sol d'un terrain du nord de la ville, une annexe de l'université de Tokyo. Depuis 1954, le lotus Ōga est classé monument naturel de la préfecture de Chiba, sous le nom de « lotus Ōga de Kemigawa ». Par la suite, il est devenu une plante ornementale cultivée aussi bien au Japon et en Chine qu'en Allemagne et aux États-Unis.
Galerie
Notes et références
Notes lexicales bilingues
Références
Voir aussi
Liens externes
Ville au Japon | est la capitale de la préfecture de Chiba, sur l'île de Honshū, au Japon. |
717 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Cameroun | Cameroun | Le Cameroun ( ou ), en forme longue la république du Cameroun (en anglais : et ), est un État d'Afrique du Centre-Ouest situé entre le Nigeria au nord-nord-ouest, le Tchad au nord-nord-est, la République centrafricaine à l'est, la république du Congo au sud-est, le Gabon au sud, la Guinée équatoriale au sud-ouest et le golfe de Guinée au sud-ouest. Les langues officielles sont le français et l'anglais pour un pays qui compte une multitude de langues locales.
Avant la période coloniale, les habitants ne forment pas un seul groupe homogène et présentent plusieurs formes d'organisations sociales allant de royaumes structurés à des ethnies nomades. Aux anciens royaumes (Bamoun, Bonjongo, Adamaoua, Garoua) succède au la colonisation allemande qui place le Cameroun sous protectorat. À l'issue de la Première Guerre mondiale, le Cameroun est placé sous mandat de la Société des Nations et confié à l'administration de la France pour sa partie orientale et du Royaume-Uni pour sa partie occidentale. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, il est placé sous tutelle de l'ONU, qui réattribue son administration aux deux pays. L'ancienne tutelle de l'ONU sous administration française accède à l'indépendance sous l'appellation de république du Cameroun le avec comme président Ahmadou Ahidjo. Elle est rejointe par le Cameroun méridional (partie du territoire sous administration britannique) le pour former la république fédérale du Cameroun qui, le 20 mai 1972, est renommée en république unie du Cameroun, puis république du Cameroun en 1984. Depuis la démission d'Ahidjo en 1982, Paul Biya sert comme président du pays. Comme pour la plupart des États d'Afrique, les frontières actuelles du pays résultent de la colonisation européenne qui a séparé des mêmes ethnies telles que les Fang-Beti qui se trouvent au Cameroun et au Gabon.
Le Cameroun est aujourd'hui membre de droit de l'Organisation internationale de la francophonie, du Commonwealth ainsi que de l'Organisation de la coopération islamique.
Le Cameroun est surnommé « l'Afrique en miniature » en raison de sa diversité climatologique, minière, géographique, humaine, linguistique et culturelle. Le pays s'étire vers le nord jusqu'au lac Tchad, reliant l'Afrique équatoriale à l'Afrique occidentale et constituant un pont entre l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique Centrale. Le sud-ouest du pays présente une importante chaîne volcanique dominée par le mont Cameroun, qui est le point culminant d'Afrique centrale avec d'altitude.
Histoire
Préhistoire
Les premiers habitants du territoire de l'actuel Cameroun sont probablement les chasseurs-cueilleurs Baka, des nomades pygmées. Mais dès le se développent des sociétés sédentaires d'agriculteurs-éleveurs, peut-être venus du Sahara alors en voie de désertification, et les Baka sont repoussés dans les forêts des provinces du sud et de l'est où on les trouve encore. Parmi les sédentaires, ceux du sud-ouest de l'actuel Cameroun et du sud-est de l'actuel Nigeria sont les plus anciennement attestés comme utilisant des langues bantoues. Ces langues se sont ensuite répandues à travers la majeure partie de l'Afrique subsaharienne occidentale, jusqu'en Afrique du Sud, probablement en même temps que l'agriculture. La première mention historique des côtes camerounaises pourrait se trouver dans le récit dit Périple d'Hannon, dans un texte grec très discuté. Au , ce Carthaginois atteint le mont Cameroun qu'il baptise le Char des Dieux. Mais ce texte est controversé pour sa traduction approximative depuis le phénicien et surtout parce qu'il n'y a pas de preuve archéologique que les Carthaginois soient allés plus lion qu'au sud d'Essaouira.
Premiers contacts avec les Européens
En revanche, on a la certitude que, en 1472, les marins portugais du navigateur Fernando Pó sont entrés dans l'estuaire du Wouri, s'extasiant de l'abondance des crevettes dans le cours d'eau qu'ils appellent aussitôt Rio dos Camarões (rivière des crevettes). Les marins anglais adoptent ce nom en l'anglicisant (Cameroons), d'où le nom actuel de "Cameroun".
Après les Portugais viennent les Néerlandais puis les Allemands. Par les contacts avec les Européens et les Sahéliens (royaume du Kanem-Bornou) débutent des échanges commerciaux réguliers. Le développement de la traite négrière, soit occidentale, soit orientale, la diffusion du christianisme par le sud et de l'islam par le nord, changent profondément les sociétés du Cameroun, favorisant les groupes structurés ayant adopté une religion monothéiste et capables de se procurer des armes à feu, au détriment de l'organisation politique antérieure (comme le royaume Bamoun).
Colonisation allemande
Dans l'optique de protéger leurs intérêts commerciaux, les Allemands établissent le leur protectorat du nom de Kamerun. L'Allemagne est en particulier intéressée par le potentiel agricole du Cameroun et confie à de grandes firmes le soin de l'exploiter et de l'exporter. Le chancelier Otto von Bismarck définit l'ordre des priorités comme suit : le marchand d'abord, le soldat ensuite. C'est en effet sous l'influence de l'homme d'affaires Adolph Woermann, dont la compagnie implante une maison de commerce à Douala, que Bismarck, d'abord sceptique sur l'intérêt du projet colonial, se laisse convaincre. De grandes compagnies commerciales allemandes et compagnies concessionnaires s'implantent massivement dans la colonie. Laissant les grandes compagnies imposer leur ordre, l'administration se contente de les épauler, de les protéger, et d'éliminer les rébellions indigènes.
Afin d'assurer l'essor économique du protectorat, les Allemands se lancent dans des travaux importants : construction de routes et de la première ligne de chemin de fer, démarrage des travaux du port de Douala, édification d'écoles et d'hôpitaux, création de grandes plantations (cacaoyers, bananiers, caféiers, hévéas, palmiers à huile...). Mais les populations locales sont, pour la plupart, soumises au travail forcé et aux châtiments corporels. Quant aux Baka, ils sont piégés et étudiés comme des animaux ; certains sont emmenés en Allemagne pour être montrés, en cage, dans les expositions coloniales.
Mandats français et britanniques
En 1918, les Allemands perdent leur protectorat en raison de leur défaite lors de la Première Guerre mondiale ; la Société des Nations confie alors la majeure partie du protectorat à la France et deux poches occidentales limitrophes du Nigeria (colonie britannique) au Royaume-Uni. Pendant les vingt premières années, la France s'emploie notamment à liquider les rébellions de populations kirdis dans le nord du Cameroun. Si la pacification de cette région s'accompagne de massacres et de pillages récurrents, la France, à la différence de l'Allemagne, pratique aussi une politique d'assimilation à l'instar de ce qui se passe dans ses autres colonies. Le Royaume-Uni applique le régime de lindirect rule.
Indépendance, réunification et guerre civile
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le mouvement de l'UPC (Union des populations du Cameroun), dirigé par Ruben Um Nyobe, revendique l'indépendance et la réunification avant d'être interdit puis réprimé par les Français en pays bassa et en pays bamiléké (« guerre bamiléké »). L'indépendance de la zone française est proclamée le , le Cameroun devenant la première des dix-huit colonies africaines à accéder à l'indépendance en 1960. La réunification a lieu l'année suivante avec la partie sud de la zone britannique (Cameroun méridional), la partie nord (Cameroun septentrional) ayant opté pour l'union avec le Nigeria. Cette indépendance reste pourtant largement théorique puisque des « conseillers » français sont chargés d'assister chaque ministre et disposent de la réalité du pouvoir. Le gouvernement gaulliste préserve son ascendant sur le pays à travers la signature « d'accords de coopération » touchant à tous les secteurs de la souveraineté du Cameroun. Ainsi, dans le domaine monétaire, le Cameroun conserve le franc CFA et confie sa politique monétaire à son ancienne puissance tutrice. Toutes les ressources stratégiques sont exploitées par la France et des troupes sont maintenues dans le pays.
Il s'ensuit une période de violente répression contre le mouvement de l'UPC et l'ALNK, son « Armée de libération nationale du Kamerun », par le nouveau gouvernement avec l'assistance de la France, qui dure jusqu'à la fin des années 1960. D'après l'ouvrage Kamerun ! Une guerre cachée aux origines de la Françafrique, ce sont des officiers français qui, au cours des années 1960, dirigent clandestinement les opérations de répression menées par l'armée camerounaise contre les derniers bastions de l'insurrection « upéciste », essentiellement dans l'ouest du pays. Tortures, regroupement et déplacement de force des populations, exécutions extrajudiciaires, guerre psychologique, villages rasés ou bombardés au napalm, les méthodes employées sont peu à peu transmises par les militaires français à leurs homologues camerounais, notamment au sein de l'École militaire interarmes du Cameroun (EMIA), dirigée au cours de cette période par des officiers français formés à la doctrine de la guerre révolutionnaire (DGR). Le , un référendum conduit à un État unitaire et met fin au fédéralisme.
Présidence de Paul Biya
Le Premier ministre Paul Biya devient président de la République le 6 novembre 1982, après la démission du président Ahidjo. Le 6 avril 1984, il échappe à une tentative de coup d'État perpétrée par des membres de la Garde présidentielle. Plusieurs des putschistes sont arrêtés et quelques-uns exécutés. De nombreuses autres personnalités sont également interpellées et emprisonnées à cet effet. Associé au coup d'État manqué, l'ancien président Ahidjo sera condamné à mort par contumace puis gracié plus tard par le président Biya. La répression vise particulièrement les régions du Nord, où des centaines de personnes sont tuées. Paul Biya reprend dès lors en main le parti unique, qu'il rebaptise Rassemblement démocratique du peuple camerounais.
Seul candidat, il est élu président en 1984 et 1988. Il adopte un plan d'ajustement structurel qui lui est présenté par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale : privatisation, ouverture à la concurrence, réduction des dépenses sociales, etc. Les salaires des fonctionnaires sont réduits de 60 %, le secteur informel augmente très significativement, mais les classes dirigeantes ne sont pas affectées par ce programme. Au début des années 1990, à la suite d'opérations de désobéissance civile, baptisées « Villes mortes », et d'émeutes, il accélère la mise en œuvre du multipartisme. Il supprime la législation « contre-subversive » instaurée par son prédécesseur, restaurant ainsi la liberté d'association, et permet à une presse indépendante de commencer à paraître. Cette démocratisation a ses limites : le gouvernement continue d'avoir recours aux fraudes électorales et instrumentalise les appareils judiciaire et policier contre l'opposition.
À la fin des années 1990, les « compagnies juniors » canadiennes, investies dans plus de minières, dans plus de , pour la plupart encore à l'état de projet, multiplient les contrats avec des pays africains parmi lesquels le Cameroun, où Mega Uranium a des concessions sur . L'ambassadeur américain au Cameroun, Niels Marquardt organise le voyage du premier ministre Ephraïm Inoni à l'été 2007 aux États-Unis, au cours duquel la délégation camerounaise est orientée vers des sociétés minières canadiennes, américaines, anglaises et australiennes.
Le régime de Paul Biya est proche du gouvernement français, qui lui livre des armes et forme ses forces de répression. La France est le premier investisseur étranger, devant les États-Unis. Cent cinq filiales françaises sont implantées dans tous les secteurs-clés (pétrole, bois, bâtiment, téléphonie mobile, transport, banque, assurance, etc.). En février 2008, des émeutes éclatent, réclamant la baisse des prix et le départ de Paul Biya. Les manifestants sont sévèrement réprimés : une centaine de morts, des milliers d'arrestations.
En novembre 2016, des manifestants des deux régions anglophones du Cameroun – le Nord-Ouest et le Sud-Ouest font pression pour le maintien de l'usage de la langue anglaise dans les écoles et les tribunaux de ces régions. Des personnes sont tuées et des centaines emprisonnées à la suite de ces protestations. En 2017, le gouvernement camerounais bloque l'accès de ces régions à Internet pendant trois mois. En septembre, des séparatistes lancent une guérilla pour l'indépendance des régions anglophones du pays sous le nom de république fédérale d'Ambazonie (Federal Republic of Ambazonia). Le gouvernement répond par une offensive militaire, et l'insurrection séparatiste s'étend aux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun. En 2019, les combats entre les guérillas séparatistes et l'armée régulière se poursuivent. Au cours de l'année 2020, de nombreuses attaques terroristes dont beaucoup sont menées sans revendication et les représailles du gouvernement ensanglantent le pays. Depuis 2016, plus de ont fui leurs foyers. Le conflit a indirectement conduit à une recrudescence des attaques de Boko Haram, l'armée camerounaise s'étant largement retirée de la région du Nord du pays pour se concentrer sur la lutte contre les séparatistes des régions anglophones. Paul Biya est réélu pour un septième mandat en 2018, dans un scrutin dont la régularité est contestée par l'opposition. Il lance un « Grand dialogue national », mais aucune avancée décisive n'en ressort sur le conflit dans les régions anglophones. Paul Biya fait libérer des détenus, mais les leaders du mouvement sont toujours incarcérés.
Politique
Le Cameroun est une république de type présidentiel. Le pouvoir est concentré entre les mains du président de la République reconnu par la constitution comme celui qui « définit la politique de la nation » (Titre II, Chapitre 1, article 5, alinéa 2).
Le pouvoir législatif est exercé par le Parlement. Il est composé de deux chambres, l'Assemblée nationale (où on compte ) et le Sénat (composé de ), le Sénat est mis en place depuis le 14 mai 2013.
On désigne souvent le régime comme étant une « démocrature » dans la mesure où le système politique du Cameroun s'apparente plus à une démocratie procédurale ; derrière les institutions au fonctionnement a priori démocratique, la réalité de l'exercice du pouvoir est celle d'une dictature qui réprime avec force toute velléité de contestation politique ou sociale. Les incarcérations de journalistes, écrivains, syndicalistes et activistes sont fréquentes.
Le 10 avril 2008, l'Assemblée nationale adopte le projet de loi sur la révision constitutionnelle avec pour, 5 contre et 15 non votants. Ce projet adopté est très critiqué par les partis politiques de l'opposition puisqu'il permet à Paul Biya de prétendre à un quatrième mandat à la fin de son mandat en 2011.
Le , Paul Biya est réélu à travers des élections présidentielles au premier tour de scrutin et avec 77,99 % des voix. Le , il y a un nouveau gouvernement avec à sa tête le premier ministre Philémon Yang, qui se succède à lui-même. Le , Joseph Dion Ngute est nommé Premier ministre.
Sur tout le territoire, les chefs traditionnels conservent un réel pouvoir et sont consultés par les autorités centrales. Outre les codes juridiques modernes émanant des législations internationales, la réglementation juridique s'appuie sur le droit coutumier qui permet aux Camerounais de maintenir leurs cultures originelles. Il n'est pas rare que les fils des dynasties royales, des lamibé ou des sultans, exercent des responsabilités ministérielles à Yaoundé.
Le Cameroun est également membre de l'Assemblée parlementaire de la francophonie.
L'extrait du projet de loi /PPJL/AN adopté par l'Assemblée nationale, punissant de peine de mort qui ose s'opposer au régime par manifestation de quelque type que ce soit, classe le Cameroun parmi les gouvernements de type dictatorial.
Droits humains
Subdivisions administratives
Le Cameroun est peuplé par 280 ethnies dont quelques grands ensembles (Sémites, Hamites, Bantous, Semi-Bantous et Soudanais) et de nombreux métissages.
Sur le plan administratif, le Cameroun compte aujourd'hui dix régions elles-mêmes divisées en . Les départements sont divisés en arrondissements. Les régions sont créées à la suite d'un décret présidentiel le . Jusque-là on avait affaire aux « provinces » ou « districts ».
Géographie
Le Cameroun est un pays du golfe de Guinée, sur la façade occidentale de l'Afrique. Il possède de côtes très découpées le long de l'océan Atlantique. Très étendu en latitude ( du nord au sud), le pays a schématiquement la forme d'un triangle dont la base longe le de latitude nord, tandis que le sommet, riverain du lac Tchad, atteint le . Le Cameroun est entouré des pays et étendues d'eau suivants :
le Nigeria et l'océan Atlantique à l'ouest ;
la Guinée équatoriale, le Gabon et la république du Congo au sud ;
la République centrafricaine et le Tchad à l'est ;
le lac Tchad au nord.
Par sa superficie de et sa population d'environ en 2010, le Cameroun est un pays de taille moyenne en Afrique.
Le pays se situe entre la bordure méridionale du Sahara et la limite septentrionale de la forêt équatoriale du bassin du Congo au sud. L'ouest du pays est dominé par les Hauts-Plateaux, et comprend le massif le plus haut de toute l'Afrique de l'Ouest : le mont Cameroun, qui culmine à mètres ; c'est le neuvième sommet du continent africain. L'est du pays est recouvert dans sa très grande majorité d'une forêt équatoriale encore bien conservée. Le long de ses de côtes, on compte quelques cités balnéaires : Kribi, et Limbé près du mont Cameroun.
Frontières terrestres
Le Cameroun partage ses frontières avec six pays, dont avec le Nigeria, avec le Tchad, avec la République centrafricaine, avec la république du Congo, avec le Gabon et avec la Guinée équatoriale.
Relief
Le relief est extrêmement varié et les études géologiques et géomorphologiques rendent compte que la barrière orographique de l'Adamaoua sépare le Cameroun « humide » du Cameroun « sec ».
Basses terres
Les basses terres sont composées de la cuvette de Mamfé (Sud-Ouest), de la cuvette de la Bénoué et de la plaine du Nord.
Plateaux
Les plateaux camerounais comptent le Sud camerounais, avec une altitude moyenne de , et l'Adamaoua dont l'altitude moyenne est de mais qui s'élève jusqu'à .
Hautes terres de l'Ouest
Les hautes terres de l'Ouest sont un bloc du socle soulevé et recouvert d'épanchements basaltiques, disposé en un arc de cercle appelé la dorsale camerounaise. Les sommets vont de . Les massifs les plus connus sont les monts Mandara (Extrême-Nord), Alantika (Nord), et les volcans encore en activité d'Oku (Nord-Ouest) et du mont Cameroun (Sud-Ouest) qui est, à d'altitude, le point culminant de l'ouest de l'Afrique.
Climat
Domaine équatorial
Le domaine équatorial se caractérise par des précipitations abondantes, des températures élevées et stables et une végétation se dégradant au fur et à mesure qu'on s'éloigne de l'équateur. On distingue les plateaux du Centre et du Sud avec quatre saisons bien tranchées : petite saison de pluie (de mars à juin), petite saison sèche (juillet et août), saison de pluie (de septembre à novembre), grande saison sèche (décembre à février), et la zone occidentale (Littoral, montagnes du Sud-Ouest et hauts plateaux de l'Ouest) avec ses pluies surabondantes qui tombent pendant neuf mois d'affilée de mars à novembre.
Domaine tropical
Le domaine tropical se distingue par des températures élevées et des pluies peu abondantes, de type soit soudanien (une saison pluvieuse de mai à octobre, une saison sèche de novembre à avril), soit sahélien, marqué par des pluies très irrégulières, mais absentes de décembre à mars. Les températures les plus basses sont de et les plus élevées de .
Environnement
Végétation
La végétation camerounaise est diversifiée et peut être divisée en deux grandes zones : la zone tropicale et la zone équatoriale. Elle souffre d'une importante déforestation, ayant conduit à un appauvrissement de la biodiversité et à d'importantes émissions de gaz à effet de serre.
Zone tropicale
La zone tropicale est en grande partie couverte de savane. On y trouve :
la savane boisée de l'Adamaoua riche en arbustes ;
la savane herbeuse du nord ;
la steppe de l'extrême-nord pauvre en arbres et en herbe. Les arbres qu'on rencontre dans la steppe sont à épines et à feuilles caduques pour mieux résister à la sécheresse.
Zone équatoriale
La végétation de la zone équatoriale camerounaise est d'un vert luxuriant et composée de :
la forêt dense humide du Sud et de l'Est formée de très grands arbres ;
les forêts galeries de l'ouest et du nord-ouest le long des cours d'eau et dans les bas-fonds ;
la mangrove sur les côtes du Littoral et du sud-ouest.
Faune
Plus de la moitié des espèces de mammifères sont amputées d'au moins 70 % de leurs effectifs, notamment à cause de la chasse.
Géologie
La géologie du Cameroun présente de forts contrastes pétrographiques et structurels répartis sur quatre grands ensembles géologiques majeurs :
un craton ancien (Archéen et Paléoprotérozoïque) et sa couverture protérozoïque à l'extrême sud ;
des dépôts sédimentaires et des granitoïdes néoprotérozoïques déformés et métamorphisés durant l'orogenèse panafricaine, occupant la majeure partie du pays, traversé par deux cisaillements majeurs ;
des dépôts sédimentaires d'extension très localisée d'âges paléozoïques, crétacés à quaternaires ;
la Ligne du Cameroun est une structure majeure orientée N 30° E, soulignée par un volcanisme actif depuis 40 Ma formant une ligne d'édifice volcanique allant du golfe de Guinée jusqu'au lac Tchad.
Économie
Généralité
De 1965 à 1985, le Cameroun connaît une croissance soutenue (plus de 15 % par an en moyenne), portée par les prix des matières premières, et est longtemps parmi les pays les plus prospères du continent africain. La situation économique s'est ensuite fortement dégradée jusqu'à la dévaluation, en janvier 1994 du franc CFA, précédée par une diminution drastique des salaires de l'ordre de 70 %. Après une décennie de récession caractérisée par une forte baisse du PIB (-30 % entre 1985 et 1993) et une chute de 40 % de la consommation par habitant, le Cameroun renoue avec la croissance économique depuis 1994. Son PIB (environ de dollars américains en 2009, soit américains par habitant en PPA) représente aujourd'hui la moitié de celui de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC), ce qui lui confère une place importante au niveau régional.
Pour ce qui est des importations, les principaux partenaires économiques du Cameroun sont la France (19,1 %), la Chine (13,3 %), le Nigeria (12,4 %). Pour les exportations, ce sont l'Espagne (15,1 %), les Pays-Bas (12,8 %), la Chine (9,4 %), l'Italie (9,3 %), la France (6,5 %) et les États-Unis (6,4 %), en 2010. La dette publique constitue 14,3 % du PIB (2009), tandis que la dette extérieure est d'environ de dollars américains (estimation 2009). En 2022, le Cameroun est classé en pour l'indice mondial de l'innovation.
Le Cameroun devient un pays producteur de pétrole en 1977. Prétendant vouloir faire des réserves pour les temps difficiles, les autorités gèrent les recettes pétrolières « hors budget » dans la plus totale opacité (les fonds sont placés sur des comptes parisiens, suisses et new-yorkais). Plusieurs milliards de dollars sont ainsi détournés au bénéfice de compagnies pétrolières et de responsables du régime. L'influence de la France et de ses au Cameroun reste considérable. La revue African Affairs note au début des années 1980 qu'ils continuent à dominer presque tous les secteurs clés de l'économie, à peu près comme ils le faisaient avant l'indépendance. Les ressortissants français contrôlent 55 % du secteur moderne de l'économie camerounaise et leur contrôle sur le système bancaire est total.
Secteurs d'activités
Le pays dispose de ressources naturelles agricoles (bananes, cacao, café, coton, miel), forestières, minières (bauxite, fer, cobalt, nickel, manganèse, diamant, marbre) et pétrolières ; les compagnies minières junior de Vancouver ou de Toronto jugent qu'il . La population active se répartit en 2010 entre secteurs primaire (19,7 %), industriel (31,4 %) et tertiaire (48,9 %).
La filière coton a pris de l'ampleur. La valeur de cette production reste toutefois tributaire des cours mondiaux qui varient fortement: 2 USD/lb en 2011, 0,70 USD/lb en 2015. Le pays est à la cinquième place du palmarès des sept premiers producteurs africains de coton au milieu des .
Économie informelle
75 % de la main-d'œuvre urbaine travaille dans le secteur informel et six ménages sur dix tirent au moins une partie de leurs revenus de ce secteur informel. Cette importance du secteur informel a tendance à croître de plus en plus depuis la crise économique. Il permet de remédier partiellement au problème du chômage (20 % de la population en 1995, 30 % en 2003). En 2011, le taux de chômage a dégringolé et est estimé à 13,1 %.
Infrastructures de communication
Routes et voies ferrées
Le Cameroun possède de routes, dont .
Réseau ferroviaire
Le réseau ferroviaire totalise de voies ferrées avec la ligne du transcamerounais, gérée par la société Camrail. Camrail est une filiale de Bolloré Africa Logistics. En janvier 2022, il est annoncé que la société mère de Camrail, Bolloré Africa Logistics, va être rachetée par l'armateur MSC. On peut se demander si la compagnie de porte-conteneurs MSC poursuivra le transport de passagers sur les rails du Cameroun. En effet, les trains de passagers vont gêner l'activité principale de MSC, à savoir le transport de conteneurs par voie ferroviaire. Cette situation contraste avec celle du Nigeria tout proche, où la compagnie ferroviaire locale NRC réalise justement des bénéfices avec le transport de passagers.
Ports
Trois grands ports sont actifs, à commencer par le Port autonome de Douala. Les ports de Limbé et Kribi sont en grande partie financés par la Banque d'investissement chinoise et ont vocation à devenir des ports en eau profonde pour abriter les navires avec de plus grands tirants d'eau que ceux accédant aujourd'hui à Douala. Le Cameroun compte plusieurs ports dont les plus importants sont ceux de Douala et de Limbé. Il possède aussi un port fluvial saisonnier à Garoua (sur la rivière Bénoué). Le port en eaux profondes à Kribi est en fonction depuis 2016.
Transport aérien
Le Cameroun dispose de quatre aéroports internationaux (Douala, Yaoundé-Nsimalen, Garoua et Maroua Salak) et une dizaine d'aéroports secondaires. En 2008, la compagnie nationale aérienne Cameroon Airlines fait faillite. Son successeur, Camair-Co, effectue son premier vol le . Il existe quelques compagnies privées de taille modeste dont la flotte se limite à un ou deux porteurs de moins de desservant essentiellement l'intérieur du pays.
Lutte contre la corruption
On retrouve la pratique de la corruption dans les plus hauts niveaux de l'État jusqu'au fonctionnaire au bas de l'échelle. La corruption quotidienne est qualifiée de nombreux noms : « tchoko », « bière », « taxi », « carburant », « motivation » et d'autres. Malgré son potentiel naturel, minéral et humain énorme, le Cameroun souffre encore aujourd'hui de plusieurs maux qui empêchent un véritable décollage économique : la corruption, une production énergétique déficitaire par rapport à la demande, des finances publiques insuffisamment épurées, une attractivité pour des investissements de capitaux privés et étrangers en retrait par rapport à d'autres pays, une lourdeur administrative souvent handicapante. À cela s'ajoute une inadéquation entre la formation des jeunes et les besoins du marché de l'emploi qui aggrave le chômage, et l'ampleur du secteur informel.
Population et société
Démographie
La population du Cameroun est estimée en 2015 à . Lors de l'indépendance du pays, en 1960, le Cameroun comptait un peu plus de .
En 2001, dépassent le seuil des : Douala (la capitale économique, d'habitants), Yaoundé (la capitale politique et siège des institutions, environ d'habitants), Garoua (environ ), Bamenda (environ ), Maroua (environ ) et Bafoussam (environ ).
Cependant, les estimations démographiques varient selon les sources. Selon le quotidien gouvernemental (en se basant sur les dossiers spéciaux hebdomadaires dans une ville du pays au cours des années 2008 et 2009), les dix agglomérations les plus peuplées sont : Douala ( d'habitants), Yaoundé (), Garoua (), Bafoussam (), Nkongsamba (), Bamenda (), Édéa (), Kribi (), Maroua () et Ngaoundéré (). Le Cameroun compte au total une vingtaine de villes ayant au moins .
Selon les résultats du dernier recensement, le Cameroun compte toujours un peu plus de femmes (50,6 %) que d'hommes (49,4 %). La moitié de la population a moins de et le poids démographique des moins de se situe à 43,6 %. Les personnes âgées de plus de ne représentent que 5,5 % de la population totale.
Malgré une démographie urbaine en constante croissance, une majorité (de 55 % à 65 % selon les estimations) de la population demeure en zone rurale.
Les provinces les plus densément peuplées (plus de ) sont les provinces de l'Ouest, du Littoral, de l'Extrême-Nord et du Nord-Ouest. Par contre, les provinces de l'Adamaoua, de l'Est et du Sud sont très faiblement peuplées (moins de ).
En fonction de l'importance numérique de l'effectif de leur population, les régions du Cameroun peuvent être classées en :
première catégorie : les régions les plus peuplées avec plus de deux millions d'habitants ; ce sont les régions du centre (), de l'extrême-nord (), du littoral () et du nord () ;
deuxième catégorie : les régions dont l'effectif de la population se situe entre d'habitants : ce sont les régions du nord-ouest (), de l'ouest (), du sud-ouest () et de l'Adamaoua () ;
troisième catégorie : les régions ayant moins d'un million d'habitants : ce sont les régions de l'est () et du sud ().
Niveau de vie et IDH
Le PNUD classe le Cameroun au au niveau mondial sur en 2021. Son indice de développement humain (IDH) s'est amélioré entre 1990 et 2019, passant de à , avant de redescendre à en 2021. Ce dernier classement est établi sur les données socio-économiques telles que l'éducation, la santé ou encore le revenu par habitant. Il donne une estimation du niveau de vie général d'un pays.
Indice de développement humain
Indicateur de pauvreté humaine (IPH-1)
sur (IPH-1 de 30,7 %).
Selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), l'indicateur de pauvreté humaine au Cameroun en 2004 est de 35,6 % de la population totale. La pauvreté est beaucoup plus présente dans les campagnes (70 %), tandis que la pauvreté urbaine touche près de de personnes, essentiellement à Yaoundé et à Douala. La moitié des ménages n'est pas raccordée au réseau électrique et le tiers n'a pas accès à l'eau potable. L'assainissement des villes, assuré par la société Hysacam (Hygiène et salubrité du Cameroun), n'est pas encore suffisant pour éradiquer des maladies telles que le paludisme, le choléra et autres. Ceci est dû aux ressources financières qui s'avèrent limitées, mais aussi et surtout aux mentalités rétrogrades des populations qui peinent à coopérer avec les autorités pour l'évolution de la salubrité dans les quartiers. Toutefois, on observe une amélioration du système collectif d'assainissement et des conditions d'hygiène des familles. En outre, on assiste au développement de l'insécurité et de la délinquance des enfants de la rue. Le taux de sous-emplois quant à lui dépasse le seuil des 35 % dans les grandes villes, ce qui pousse plusieurs personnes à se rabattre sur des petits boulots.
Santé
Le système de santé camerounais se situe encore à un niveau bas. D'après l'OMS, il y a un médecin pour . On remarque aussi une répartition inégale des services médicaux dans le pays, et ce sont les zones enclavées du Grand Nord et de l'Est du pays qui en pâtissent le plus.
En 2009, on estime à déclarés de VIH et de SIDA. On constate environ à la suite de ces maladies.
Éducation
Le système éducatif comporte trois types d'enseignements : enseignement de base, enseignement secondaire et enseignement supérieur. La particularité du système éducatif est le bilinguisme. En effet, on peut étudier en français et en anglais et obtenir des diplômes équivalents. L'éducation est encadrée par deux principaux types d'enseignement :
l'enseignement public, qui relève du domaine de l'État ;
l'enseignement privé, constitué du privé (laïc et confessionnel).
On dénombre des centaines d'établissements d'enseignement maternel, primaire, secondaire. Dans les grands centres urbains, l'alphabétisation est presque universelle alors que certaines régions du Cameroun, notamment la zone septentrionale, souffrent encore d'une sous-alphabétisation, ce qui n'empêche pas le pays d'afficher un taux d'alphabétisation d'environ 80 % selon l'UNICEF (un des taux les plus élevés du continent africain) ou de 70 % selon . Cependant, le pays doit faire face à une pénurie d'enseignants, pas souvent bien formés ou alors démotivés par une très modeste rémunération.
L'entrée à l'école maternelle se fait en général à l'âge de trois ans. Le cycle maternel et primaire dure , aboutissant à l'obtention d'un CEP (certificat d'études primaires).
L'accès au cycle secondaire se fait généralement par le biais d'un concours dit d'entrée en classe de . Il est à noter qu'au Cameroun, le terme « lycée » désigne un établissement public, tandis que le qualificatif « collège » est attribué à un établissement privé. Le cycle secondaire dure et il est sanctionné dans son cours par trois diplômes : le BEPC (brevet d'études du premier cycle) délivré après avoir accompli les quatre premières années, le Probatoire (niveau Première) et le Baccalauréat (niveau Terminale), ouvrant l'accès aux études universitaires.
En moyenne, dans les écoles primaires et secondaires, les heures de cours vont du lundi au vendredi de à , avec une pause d'une heure à midi, à l'exception du mercredi où les cours s'arrêtent à . Dans plusieurs établissements, des cours sont aussi dispensés le samedi matin, selon le niveau d'études (généralement les classes d'examen).
La rentrée scolaire a lieu traditionnellement le premier lundi de septembre (sauf si celui-ci est le ). L'année scolaire, à cheval sur deux années civiles, est divisée en trois trimestres d'inégale longueur : le de septembre à décembre, le de janvier à mars et le d'avril à mai. Les épreuves des examens officiels (CEP, BEPC, Probatoire, Baccalauréat) se déroulent au mois de juin, en une seule session (il n'y a pas de session de rattrapage et l'oral au Baccalauréat a été annulé en 1993), à l'exception des épreuves sportives qui se tiennent souvent en mai.
Le Cameroun compte huit universités d'État (, Ngoa Ekélé), (Soa), Douala, Buéa, Dschang, Ngaoundéré, Bamenda, Maroua), une dizaine d'universités privées (dont l'université catholique d'Afrique centrale située à Yaoundé, l'université des Montagnes à Bangangté, l'université adventiste de Nanga-Eboko) et une cinquantaine d'instituts universitaires parapublics et privés répartis sur l'ensemble du territoire. En 2008, on dénombre plus de . La rentrée universitaire a lieu traditionnellement en octobre.
Médias
Presse
Le Cameroun compte une douzaine de journaux quotidiens. Les plus connus sont le (quotidien gouvernemental bilingue), La Nouvelle Expression, Mutations, Le Jour, Le Messager, Le Quotidien de l'économie. On dénombre aussi des hebdomadaires comme Motbinama Press, Repères, Diapason, Intégration, Ça Presse, Nyanga, Situation, Le Popoli (journal humoristique), La Météo, La Nouvelle, Kalara, ou encore le bi-hebdomadaire économique, EcoMatin. Selon les données de 2013, le Cameroun compte près de 644 journaux.
Chaînes de télévision
Le paysage audiovisuel s'est considérablement diversifié depuis l'ouverture aux médias privés au début des . La principale chaîne de télévision publique, la (CRTV), voit le jour en 1985 et est basée à Yaoundé, avec une station dans chacune des dix régions du pays. Les principales chaînes de télévision privées (STV1 et 2, International, Equinoxe TV, Samba TV, , Ariane TV, Afrique media, LTM International, New TV…) sont basées à Douala et Yaoundé. Depuis les années 2000, les chaînes de télévision implantées au Cameroun initient des débats télévisés. Les plus en vue étant les débats télévisés du dimanche au cours desquels des acteurs socio-politiques, journalistes, universitaires, membres de la société civile sont régulièrement invités pour discuter des sujets d'actualité de la semaine. De tels dispositifs, malgré de nombreux manquements au niveau de l'organisation, contribuent indéniablement à l'émergence d'un espace public au Cameroun.
Radio
De nombreuses radios locales (RTS 1, , Radio Véritas, , , Radio balafon, Kalak Fm, Radio Lumiere, , Poala FM, , Radio Campus, Radio Bonne Nouvelle, Satellite FM, Radio Vénus, , Radio Environnement, Radio Reine, Afrik2, Il est Écrit…) émettent sur l'ensemble du territoire. Quelques grands réseaux radiophoniques internationaux sont captés comme RFI, BBC, Africa Radio, Medi 1 radio ou Radio Vatican.
Sports
Parmi la diversité des disciplines sportives pratiquées sur le territoire, le football est certainement la plus populaire. Le Cameroun est connu à l'international notamment grâce à son équipe nationale : les Lions Indomptables, et ses joueurs internationaux évoluant dans des grands clubs européens. Le plus célèbre, Samuel Eto'o, a remporté le titre de joueur africain de l'année à 4 reprises entre 2003 et 2010. Depuis 2022, il est président de la Fédération camerounaise de football.
Le palmarès du Cameroun aux jeux olympiques est constitué de deux médailles d'or en athlétisme, deux médailles en boxe et une en football (2000).
Les sports collectifs, tels que le basket-ball, le volley-ball et le handball, voient leurs qualifications aux compétitions continentales et internationales être de plus en plus fréquentes.
Le Cameroun organise des compétitions nationales, telles que le Tour cycliste du Cameroun et la Course de l'espoir (ascension du Mont Cameroun), ainsi que des compétitions continentales (Afrobasket féminin 2015, CAN féminine 2016, Coupe d'Afrique des Nations TotalEnergie 2021, 2022).
Culture
La culture camerounaise est caractérisée par une très grande diversité ethnique, linguistique, religieuse et culinaire liée à son histoire et sa géographie. Cette diversité permet le développement d'une créativité d'une grande richesse dans tous les domaines artistiques.
Diversité culturelle
Ethnies
Différents groupes socioculturels sont représentés au sein de la population camerounaise. À l'image de ses milieux naturels contrastés, le Cameroun est d'une grande diversité humaine. Trois grands ensembles peuvent être identifiés :
au grand nord, on distingue principalement deux grands groupes. Les Peuls (ou foulbés) et les « Kirdis ». Parmi ces « Kirdis », les montagnes du Cameroun depuis la région de Garoua jusqu'à Mora abritent une grande variété d'ethnies non-musulmanes. On y trouve généralement les ethnies Mofu, Mafa, Toupouri, Moundang, Guiziga, Massa Aussi, les Peuls des savanes du Nord se sont souvent organisés en Lamidats dirigés par un lamido, l'équivalent d'un chef de village. Leurs constructions sont encore visibles à ce jour et leurs coutumes perdurent. Les populations du Centre et du Sud possèdent également leurs coutumes, caractérisées par une très grande diversité linguistique. Les habitations des anciens chefs traditionnels ont presque disparu au profit de constructions modernes, la zone étant la plus développée du pays, mais plusieurs monuments commémoratifs y sont érigés ;
au grand ouest, sont présents les Bamilékés (groupe dynamique dans le commerce, où ils excellent), le plus grand groupe ethnique du pays, aux côtés des Tikar (descendants de populations du nord) ainsi que des Bamouns (renommés pour leur histoire – surtout politique et militaire – et leurs créations artistiques). Ces groupes ont développé une civilisation originale, basée sur des chefferies qui sont autant de petits royaumes ;
au grand sud, les principaux groupes sont les Beti (groupe principal de la zone forestière du centre, sud et est), les Eton, les Manguissa, les Ewondo, les Boulou, qui se rattachent au monde bantou. Les Bétis/Boulou, ethnie à laquelle le président Paul Biya appartient, détiennent de facto le pouvoir depuis 1982. Les Bassa, les Yabassi, les Dibom (au centre-ouest et le littoral géographique du pays), et les Sawa et apparentés (peuplant la zone côtière) sont les autres principaux peuples. Les Bassa sont majoritairement installés dans plusieurs villes, en commençant par Éséka en passant par Édéa jusqu'à Yabassi et un peu dans le Moungo et le Wouri. Les Bassa sont structurés en plusieurs petits groupes. Les Gbaya, occupants majoritaires de plus de six unités administratives des régions de l'Est et de l'Adamaoua. Les Gbaya, faiblement représentés dans la classe politique, sont locuteurs de plusieurs dialectes : laii (Bétaré-Oya), do'oka (Garoua-Boulaï), yayoué (Meiganga) Bodomo… Les pygmées du Sud vivent principalement dans la forêt.
Langues
On recense au Cameroun 309 langues, dont le ngumba, le gbaya regroupant plusieurs dialectes : laii (Bétaré-Oya), do'oka (Garoua-Boulaï), yayoué (Meiganga, Ngaoundal, Dir, Tibati), bBodomo, le bamoun, le tikar, le bankon, le tunen, l'eton, l'ewondo, le douala, le bassa, le yabassi, le dibom, le mbang, le ntumu (Vallée-du-Ntem), le bakweri, le boulou, le peul ou foufouldé, le mofu-gudur, le mofu du Nord, le haoussa, le psikye, le guidar, le moundang, le mousgoum, le toupouri, le massa, le guiziga – guiziga du Nord et guiziga du Sud –, les langues bamilékées composées de plusieurs sous-ensembles comme le nufi (à Bafang), le ghomalaʼ (à Bafoussam, Baham, Bahouan, Bamendjou, Pète-Bandjoun, Batié, Bansoa, Bandenkop, Batoufam…), le nuguru, le bafia, le medumba (à Bangangté), le yemba (à Dschang), le ngomba (à Bamesso), le ngiemboon (à Mbouda), et bien d'autres. Contrairement à la majorité des pays africains, le Cameroun n'a donc pas de langue régionale dominante ou commune. Cette variété fait également du Cameroun l'un des au monde possédant une «mégadiversité linguistique» avec la mondiale, mais la en Afrique après le Nigeria.
En plus de ces langues, plusieurs langues créoles se sont développées depuis le commencement des explorations européennes modernes et de la colonisation. Cela a entraîné un brassage de populations, et ce, particulièrement depuis le début du . Aujourd'hui encore, la jeunesse urbaine a créé une forme d'argot complexe dit camfranglais (mélange de français, d'anglais, de locutions dialectales camerounaises et de verlan) qui varie selon les villes. Par ailleurs, le , proche de sa version nigériane, sert parfois de aux commerçants à travers tout le pays (en particulier dans sa moitié Sud). Il tend à se répandre dans la population au travers des productions audiovisuelles nigérianes et à la faveur des relations entre francophones et anglophones du pays. En 2011, une chaîne de télévision privée utilise le pidgin pour ses émissions d'informations.
Langues officielles
Les langues officielles sont le français (environ 80 % de la population est francophone et vit dans des subdivisions francophones) et l'anglais, lequel est parlé dans deux subdivisions administratives limitrophes du Nigeria, celle du Nord-Ouest et celle du Sud-Ouest.
Ce sont les deux langues de l'administration, de l'enseignement et des médias. Ce bilinguisme au Cameroun est un héritage de la colonisation et permet au Cameroun de faire à la fois partie du monde francophone et anglophone. Le Cameroun constitue ainsi le seul pays bilingue français / anglais d'Afrique jusqu'à ce que le Rwanda ajoute en 2003 l'anglais au français comme langue officielle, et est un des rares pays ayant un tel bilinguisme au monde avec le Canada, les Seychelles, le Vanuatu et Maurice. Malgré tout, le français est largement avantagé dans l'administration et les médias par le fait de la prépondérance démographique / territoriale des francophones. Certains anglophones se plaignent d'ailleurs de discrimination à l'égard de leur langue.
Cependant, le bilinguisme est officiellement encouragé par le gouvernement et la plupart des documents officiels lus ou écrits le sont dans les deux langues. L'administration, les représentants des autorités sont tous censés être bilingues, et il est en principe attendu des citoyens camerounais qu'ils puissent communiquer dans les deux langues. La chaîne de télévision publique CRTV émet notamment ses informations dans les deux langues par alternance. Par ailleurs, six des huit universités publiques sont bilingues, dont deux sous régime linguistique anglophone, l'université de Buéa et l'université de Bamenda, et de nombreux lycées et écoles primaires bilingues existent sur l'ensemble du territoire.
Religions
Le Cameroun est un État laïc mais est cependant membre de l'Organisation de la coopération islamique. Sa population est composée de :
61 % de chrétiens :
les catholiques (37 %) sont répartis en . Leur plus haut dignitaire est Samuel Kleda, archevêque de Douala qui succède au cardinal Christian Wiyghan Tumi, archevêque émérite de Douala,
les protestants (24 %) sont répartis principalement sur le littoral et les provinces anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et en grande partie au Sud-Cameroun,
les orthodoxes: 0,5 % sont répartis principalement sur le littoral, le Centre et l'Est,
autres chrétiens: 4 % ;
32 % de musulmans, concentrés dans l'Adamaoua, le Nord, l'Extrême Nord et à l'ouest (peuple bamoun) ;
3,6 % d'animistes; les adeptes des religions traditionnelles sont principalement présents à l'ouest, au sud et à l'est ;
1 % d'autres religions ;
2,4 % d'athées.
Gastronomie
Le Cameroun, à l'image de sa diversité ethnique, présente une vaste diversité culinaire.
Plats
Le galow (gambo) avec du couscous (appellation de la polenta).
Le folléré avec du couscous (appellation de la polenta).
Le bokko avec du couscous (appellation de la polenta).
Le ngniébé (poisson fumé) avec couscous (appellation de la polenta).
Le ngniebé (viande fumée) avec couscous (appellation de la polenta).
Le ndolé.
Le bongo'o (poisson aux épices).
Le poulet DG (poulet frit avec du plantain frit et des légumes).
Le kuem sans sel.
Le eru/ero (plat à base de légumes (eru et waterleaf) originaire des zones anglophones et du Nigeria).
Le taro (taro à la sauce jaune).
Accompagnements
Le bobolo (bâtonnets de manioc trempé)..
Le pen (couscous de maïs).
Le ndjapche : couscous de manioc à base de légume Ndjapche (légume connu aussi sous le nom de NdjamaNdjama).
Le miondo (bâton fin de manioc).
Le dang-waaké (farine de manioc ou blé transformé en des petits morceaux qui s'accompagne d'une sauce ou des œufs. cuits).
Le mets de pistache.
Le nkui (préparation à base de fruits, écorces, racines et aubergines).
Le kondré (préparation à base de bananes plantains, légumes, et condiments).
Desserts
Le waïna rôogo (petits beignets à partir de manioc cru râpé).
Les mââssé (beignets faits à partir de la farine de riz bien sucré).
Le koki (gâteau de petits haricots blancs).
Le mintoumba.
Le ntas.
Condiments
La sauce d'arachide.
Le achu (sauce jaune).
L'okok.
Diversité artistique
Art
L'art camerounais est caractérisé par une très grande diversité de style liée à son histoire et sa géographie (diversité des ethnies, des langues, des religions…). Cette diversité culturelle permet le développement d'une grande créativité sur tous les supports de l'art contemporain (art plastique, peinture, sculpture, photographie…) et inspiré par son art traditionnel (masques, statuettes, architecture…).
Les œuvres publiques, les événements artistiques, les lieux d'expositions et les galeries d'art se développent petit à petit au Cameroun.
Littérature
Musique
Depuis les temps anciens, la musique traditionnelle est le moyen de commémorer les faits et événements ayant marqué une famille, une ethnie, un peuple durant son vécu. Elle est riche en sons et couleurs, et on peut y remarquer l'usage d'instruments tels le mvett, le tam-tam, le tambour, le balafon et diverses formes de percussions. De nos jours, l'ouverture du pays et les nouvelles technologies de l'information et de la communication ont fortement transformé l'univers musical camerounais à tel point que cette musique devenue tradition-moderne est fortement et fièrement représentée et vendue dans le monde entier, notamment l'œuvre d'artistes parmi lesquels, notamment, Ekambi Brillant, Elvis Kemayo, André-Marie Tala, Ben Decca, Grace Decca, Charlotte Dipanda, Kareyce Fotso, Manu Dibango, Claude Moundi dit « Petit-Pays », Richard Bona, Simon Ngaka, Josco L'inquiéteur, Sam Fan Thomas ou encore Yannick Noah.
Cinéma
Le cinéma camerounais a vu le jour en 1965 avec le film Point de vue 1 du réalisateur Urbain Dia Mokouri, qui a étudié en France au Conservatoire libre du cinéma français. En effet, les premières expériences cinématographiques camerounaises ont des origines européennes, notamment en France. En 1973, le gouvernement camerounais a créé un Fonds de développement de l'industrie cinématographique. Jean-Pierre Dikongué Pipa, qui a étudié au Conservatoire du Cinéma français, a tourné le film Muna Moto en 1975, décrivant les événements de son pays. Dans les années 1970, afin de concurrencer le cinéma occidental et américain, des films commerciaux sont produits dans lesquels se distinguent les réalisateurs Daniel Kamwa avec Boubou Cravate et Pousse-pousse et Alphonse Beni avec Danse mon amour. En 1991, au Festival de Cannes, Bassek Ba KobHio a présenté le film Sango Malo et le réalisateur Jean-Marie Teno le film Clando. Les films des réalisateurs camerounais abordent les thèmes du réalisme local.
Tourisme
Progression du tourisme
Le tourisme est peu développé. En 2002, le tourisme représentait 2,5 % du PIB, en 2005, il n'en représente que 1,8 %, soit américains par habitant. Le gouvernement affirme à plusieurs reprises sa volonté de développer ce secteur, mais des tarifs aériens élevés comparés aux destinations asiatiques et un prix élevé du visa ont un effet dissuasif.
Récemment, pour pallier la faiblesse du tourisme, le gouvernement a lancé un plan d'aménagement à long terme, susceptible de porter la masse de à d'ici la fin 2009. Pour cela, le gouvernement noue des liens de coopération en ouvrant des bureaux touristiques dans les grandes villes européennes telles que Paris, Londres et Madrid. Ces derniers ont pour but de vanter le Cameroun à l'étranger afin d'inciter des voyageurs à y faire un tour.
Ces programmes passent également par la recherche de nouveaux investisseurs. C'est notamment le cas avec la Chine, qui signe un contrat spécial avec le gouvernement camerounais afin d'envoyer, et ce dès l' quelque par an au Cameroun. La recherche de nouveaux partenaires vise aussi les États-Unis, via un partenariat culturel et des échanges entre les deux pays.
En 2012, le Cameroun accueille .
Quelques sites touristiques
Le Cameroun possède trois sites naturels classés au patrimoine mondial par l'UNESCO :
La réserve de faune du Dja.
Le parc national de Waza.
Le parc national de Lobéké qui fait partie du Trinational de la Sangha.
Officiellement, le ministère du Tourisme recense à potentiel touristique, dont une soixantaine en mesure d'accueillir des touristes.
Divers
Fêtes et jours fériés
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
Cameroun français
Cameroun britannique
Kamerun
Droits LGBT au Cameroun
Bibliographie
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Atlas de la République unie du Cameroun, 72 p. ; Éditions Jeune Afrique, 1979,.
.
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.
Les cultures du Cameroun, Paix et Diversité (2007) Collection Rencontres et Terre d'Afrique, imprimé par DELTA PAPIERS, Paris.
Liens externes
« Le Cameroun dans les classements internationaux », in Investir au Cameroun, mars 2016, , 36 p.
.
État fondé au XXe siècle
Afrique centrale
Fondation en 1960 | Le Cameroun ( ou ), en forme longue la république du Cameroun (en anglais : et ), est un État d'Afrique du Centre-Ouest situé entre le Nigeria au nord-nord-ouest, le Tchad au nord-nord-est, la République centrafricaine à l'est, la république du Congo au sud-est, le Gabon au sud, la Guinée équatoriale au sud-ouest et le golfe de Guinée au sud-ouest. Les langues officielles sont le français et l'anglais pour un pays qui compte une multitude de langues locales. |
719 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Caduc%C3%A9e | Caducée | Le caducée (du latin , lui-même dérivé du grec ancien , kērū́keion, « bâton de messager ») est un des attributs du dieu Hermès dans la mythologie grecque, représenté comme une baguette de laurier ou d'olivier surmonté de deux ailes et entouré de deux serpents entrelacés. Le caducée sert à guérir les morsures de serpents et c'est pourquoi il en est orné.
Le caducée est souvent confondu, à tort, avec un autre emblème du corps médical, le bâton d'Asclépios ou bâton d'Esculape, avec la coupe d'Hygie des pharmaciens ou d'autres symboles médicaux ou paramédicaux dérivés de ces derniers.
Mythe
Le caducée est un des attributs du dieu Hermès dans la mythologie grecque ; il est représenté comme une baguette de laurier ou d'olivier surmontée de deux ailes et entourée de deux serpents entrelacés.
Le caducée sert à guérir les morsures de serpents, c'est pourquoi il en est orné. Il est parfois représenté avec une paire d'ailes. À l'origine, ce n'était qu'un bâton orné de rubans qui flottaient au vent, remplacés avec le temps par les fameux serpents.
Outre Hermès, la déesse Iris était aussi représentée avec un caducée, car elle était la messagère d'Héra, pendant féminin d'Hermès, messager de Zeus.
Selon l'hymne homérique qui lui est dédié, c'est Apollon qui a donné à Hermès son bâton emblématique. En effet, alors qu'il était encore enfant, ce dernier lui déroba une partie de son troupeau et se cacha dans une grotte pour échapper à la colère olympienne. Le dieu de la beauté et des arts se mit alors à sa recherche pour le punir de ce larcin. Or, lorsqu'il trouva Hermès, ce dernier se mit à jouer de la lyre qu'il avait inventée. Apollon en fut à ce point charmé que sa colère s'apaisa immédiatement. Un accord eut lieu entre les deux divinités : Apollon épargna Hermès en échange de l'instrument mélodieux. Il en fut tellement ravi qu'il gratifia le dieu des carrefours du caducée.
Selon une autre version, après que Hermès eut donné sa lyre à Apollon, il inventa la flûte de Pan ; en échange de l'instrument, Apollon lui offrit le caducée et lui apprit à prédire l'avenir avec des cailloux.
Ce caducée est le sceptre porté par les hérauts, qui rend leur personne inviolable. À l'origine, il est simplement en olivier, encore orné de ses branches. Par la suite, les branches sont enroulées autour du bâton pour figurer des serpents.
Interprétations
Pour Felice Vinci et Arduino Maiuri, la signification du caducée attribué traditionnellement à Hermès s'explique par la manière dont le dieu grec a produit le feu - « il prit une belle branche de laurier et en fit une grenade, / la tenant dans ses mains, et la fumée chaude s'éleva » (Hymn. Herm. 108-109). Le caducée serait originellement la branche de bois, utilisée par de nombreuses cultures archaïques, qui, si elle est tournée dans les deux sens dans un trou pratiqué dans une table en bois, allume une flamme par frottement. Dans cette interprétation, les deux serpents représentent le double mouvement de rotation, dans le sens des aiguilles d'une montre et dans le sens inverse, avec lequel le bâton tourne alternativement entre les paumes des mains jusqu'à ce que le feu s'enflamme (quant aux « ailes », elles seraient une représentation vivante de la fumée qui se dégage lorsque le feu est allumé).
Pour Jean Richer, le serpent est un animal chthonien dont le symbolisme est clair : les serpents du caducée, dressés et entrelacés, signifient l’union du ciel et de la terre et l’éveil de la conscience cosmique, comme cela apparaît aussi avec le serpent d’airain de Moïse. Ce symbole serait, selon André Parrot, d’origine sumérienne.
Symbole
Aujourd'hui encore c'est le symbole du commerce et de l'éloquence (il figure notamment sur les côtés de la tribune de l'Assemblée nationale de France).
Le caducée ne doit pas être confondu avec le bâton d'Asclépios (ou Esculape, de son nom latin) autour duquel ne s'enroule qu'un seul serpent, symbolisant la couleuvre que promenait ce dieu antique. Par ailleurs, le bâton d'Esculape ne porte jamais l'attribut hermaïque que sont les ailes, mais est parfois surmonté d'un miroir symbolisant la prudence. Le bâton d'Asclépios sert de symbole à la médecine en Europe, mais c'est celui d'Hermès qui représente la médecine en Amérique.
On parle tout aussi abusivement de « caducée » pour désigner l'emblème des pharmaciens, la coupe d'Hygie, qui représente en réalité une coupe enlacée d'un unique serpent. Enfin, par extension, le terme de caducée s'emploie pour désigner d'autres emblèmes dérivés des précédents, tels le bâton surmonté d'un diapason des audioprothésistes ou le serpent représentant la courbure du ventre de la personne enceinte pour les sages-femmes.
Parallèles
Bible
Le caducée peut être rapproché du bâton de Moïse, présentant un serpent d'airain.
Hindouisme
Il existe deux forces selon le yoga qui s'entremêlent autour d'une troisième et forment ainsi schématiquement un caducée le long de la colonne vertébrale, en remontant du premier chakra jusqu'au septième. Le yoga parle même d'une énergie primitive lovée au niveau du premier chakra, symbolisé par un serpent, dénommé kundalini, qu'il faut faire jaillir afin d'atteindre l'hypothétique état appelé "éveil". Dans de nombreux livres yogiques, on peut retrouver le symbole de ces trois forces : ida, pingala et sushumna.
Ésotérisme
Les ésotéristes de toutes les époques ont interprété à leur façon ce symbole. Pour Omraam Mikhaël Aïvanhov, le caducée a un axe, deux lignes s'élevant en , cinq renflements. Il représente la structure occulte de l'anatomie humaine, telle que la voient Tantra-Yoga et Kundalinî Yoga. Le bâton central est le canal (nâdî) médian sushumna, à l'intérieur de la moelle épinière ; le long de ce canal, qui est , s'élève l'énergie kundalinî ; les deux serpents sont les deux canaux Idâ, , et Pingalâ, ; de haut en bas, pour les cinq renflements : cerveau (hémisphère droit et gauche), poumons (poumon gauche, cœur ; poumon droit), foie et rate (foie à droite, rate à gauche), rein (rein gauche, rein droit), glandes génitales (glande à droite, glande à gauche).
Littérature et culture populaire
Jacques de Guyse, dans ses Chroniques de Hainaut (1390), reprend des chroniqueurs ou auteurs plus anciens qui présentent le caducée tenu par l'idole d'or représentant le dieu Mercure dans le temple de Mercure de la mythique ville de Belgis comme
Dans la série Lost : Les Disparus, La Caducée est l'une des stations du Projet Dharma. Il s'agit, en fait, d'une station à but médical.
Dans le jeu vidéo Assassin's Creed Odyssey, le Bâton d’Hermès est un artéfact de la Première Civilisation.
Sources antiques
Cornélius Népos, Vies des grands hommes, Hannibal : « Hannibal, pour indiquer clairement aux siens où se trouvait Eumène, envoie un messager dans un esquif avec le caducée. » Le caducée était un symbole de paix mais c'est aussi une allusion aux serpents venimeux utilisés pour effrayer les Pergaméniens.
, I : « Mercure met à ses pieds des ailes, dans sa puissante main le caducée qui fait naître le sommeil, et sur sa tête un casque […]. Il se sert de ce caducée, comme un berger de sa houlette, pour conduire […] un troupeau de chèvres. »
Homère, Hymne homérique à Hermès
, II, 7.
, Thésée : « Il [le héraut] accepta les couronnes ; mais, au lieu de les mettre sur sa tête, il en entoura son caducée. »
Notes
Voir aussi
Bibliographie
Jean-Pierre Bayard, Le Symbolisme du caducée, Guy Trédaniel, 1978, 175 p.
Walter Burkert, Les Cultes à mystères dans l'Antiquité, trad. Alain-Philippe Segonds. Paris, les Belles lettres, 2003, 194 p. .
Cazenave, M. éd. (1989), Encyclopédie des symboles, La Pochothèque, et 238-239.
Pierre Grimal,Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, PUF, 1969 .
Articles connexes
Hermès
Bâton d'Asclépios
Coupe d'Hygie
Culte à mystères
Croix verte (pharmacie)
Reptile en héraldique
Liens externes
« La guerre des serpents n'aura pas lieu... » ou le Caducée est-il caduc ?, R. van Tiggelen et R. Derleyn, 1996
The Caduceus vs the Staff of Asclepius, Keith Blayney, 2002
Les Emblèmes officiels de la pharmacie française, Dominique Kassel, 2003
Objet ou substance de la mythologie grecque
Symbole
Hermétisme
Attribut (iconographie) | Le caducée (du latin , lui-même dérivé du grec ancien , kērū́keion, « bâton de messager ») est un des attributs du dieu Hermès dans la mythologie grecque, représenté comme une baguette de laurier ou d'olivier surmonté de deux ailes et entouré de deux serpents entrelacés. Le caducée sert à guérir les morsures de serpents et c'est pourquoi il en est orné. |
721 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Cit%C3%A9%20%28ville%29 | Cité (ville) | Une cité (latin civitas) est un statut administratif ou honorifique attribué à un établissement humain généralement plus peuplé qu'une ville selon les règles locales.
Dans l’Antiquité, avant la création des États, elle désignait un groupe d’hommes sédentarisés libres (pouvant avoir des esclaves), constituant une société politique, indépendante des autres, ayant son gouvernement, ses lois, sa religion et ses propres mœurs.
Par extension, ce mot est appliqué à la désignation du lieu où ces hommes se sont réunis et ont créé un habitat fixe, la ville, et où ils avaient organisé un culte. La structuration de la cité reposait sur la spécialisation des activités pour permettre des échanges commerciaux, sur l'administration du lieu et des activités et sur une armée de protection des personnes et des biens. Les hommes exerçaient depuis l'Âge du cuivre (de -4000 à -2000 env. selon la région), où commence l'exploitation de mines et de la transformation en métal des premiers minerais utilisés (plomb, cuivre, or) par des fours et forges, une activité d'artisanat du métal pour outils, vases et armes, de la joaillerie, de la fabrication de tissus et d'objets en céramique. Ces activités impliquent l'échange avec monétarisation en plus de l'activité de culture et d'élevage sur des territoires environnant la cité, c’est-à-dire des terres cultivées que des personnes déclaraient posséder par le droit qu'ils s'étaient conféré vis-à-vis des nomades. (La sédentarisation ne concerne la majorité effective des habitants en France seulement après le Moyen Âge, et la notion de possession ne s'applique guère à ce qui n'est pas de fabrication humaine. Pour les ressources que fournit la Nature à l'être humain, il s'agit en fait d'usufruit selon le schéma prôné par la religion chrétienne.)
Les significations du terme « cité » dérivent de la tradition de la Grèce antique, où la ville est désignée par le mot grec polis. Ainsi les textes grecs antiques n’emploient jamais le terme d’Athènes ni de Sparte en politique, mais des expressions telles que : « Constitution des Athéniens » (Aristote), « les Athéniens déclarèrent la guerre » ou « les Spartiates envahirent les terres des Athéniens », ou « la flotte des Athéniens ». Ces expressions dénotaient l'absence d'unité politique de la Grèce antique, bien qu'il y eut une unité culturelle, fondée sur les écrits homériques.
De nos jours, la cité est aussi un statut légal défini différemment selon les régions du monde.
À la période gallo-romaine
Dans le contexte gallo-romain, une cité correspond à plusieurs définitions :
on parle de cité pour définir le territoire occupé par un peuple gaulois : on parle alors de la cité des Éduens, de la cité des Ségusiaves. Le chef-lieu de ce territoire est appelé capitale de cité, Forum Ségusiavorum : Feurs dans la Loire fut la capitale de la cité des Ségusiaves ;
on parle aussi de cité pour ce que l’on peut comparer aujourd'hui à une ville, (mot dérivé du bas-latin villa désignant une maison de campagne-ferme pouvant être constituée de 50 locaux). Plus habituellement on emploie la désignation 'agglomération secondaire' pour une autre ville que la capitale de cité, afin de marquer la différence avec le territoire du peuple gaulois, d’une cité au premier sens du terme.
Au Moyen Âge
Dans un contexte médiéval, la cité (civitas, rarement urbs) correspondait à une réalité distincte de l'environnement urbain. Elle était opposée au suburbium.
Ce terme représente un regroupement d'hommes libres constituant une société politique indépendante, sans le servage.
Le reprend son sens antique de prérogatives. Le terme apparaît au à partir du picard.
En règle générale, aux environs du , les villes fondées dans l'antiquité en Occident ont connu une rétractation de leur emprise spatiale à l'intérieur d'un quartier fortifié (le castrum), qui comprenait les centres politiques (forum, curie...) et religieux (cathédrale, résidence épiscopale), parfois le siège de l'autorité civile. Les villes ont vu leur superficie diminuer parfois de façon drastique : Senlis 7 ha, Tours 6 ha, Clermont 3 ha ; même si certaines villes ont conservé une emprise fortifiée démesurée en regard de leur population : Trèves 285 ha, Mayence 120 ha, Toulouse 90 ha, Metz 70 ha, Reims 35 ha, Bordeaux 30 ha…
Un excellent exemple de la cité médiévale est fourni par la ville d'Angers, dont le rempart du Bas-Empire a été édifié à la fin du ou au début du , cernant un secteur comprenant la cathédrale, la résidence de l'évêque, le forum antique (mentionné en fonctionnement par les Formules d'Angers du ) et probablement un centre de pouvoir - le comte d'Angers y résidait déjà bien avant 851. La cité d'Angers a formé le noyau du développement urbain, autour duquel les faubourgs se sont développés. Le tout est resté une entité à part dans la ville (quartier canonial de Saint-Maurice au Moyen Âge), encore aujourd'hui.
Dans la deuxième partie du Moyen Âge, pour des villes fortifiées on transformera des cités en citadelles (technique italienne). C'est la partie qui peut être inexpugnable de l'agglomération et faire sa réputation militaire.
À la Renaissance
Le terme désignant l'habitant de la cité est apparu au à partir de l'italien.
Au prend pleinement le sens de personne morale, au sens pris actuellement par le terme Société dans 'Société des Nations'. Du mouvement européen d'imitation des formes prises dans l'Antiquité, il sera issu des appellations cité pour des regroupements littéraires et de beaux-arts, pour des Sociétés savantes, des Académies. Ceci constitue de fait dans la vie organisée en groupe un contrepoint séculier et noble à l'harmonie religieuse qui est du ressort unique du clergé. Cette notion de groupe d'hommes donnera son sens très particulier au terme de au moment de la Révolution.
Après le Siècle des Lumières
La notion de cité sera aussi bien celle d'habitat réel et de lieu d'échange d'idées ou de savoir que celui d'habitat-état rêvé dans la politique, réalisé dans l'aménagement du territoire, imaginé dans la fiction artistique. Il est devenu aussi une simple adresse postale, qui ne réfère plus qu'à un lieu. Cette forme dissociée des références aux cultes religieux voire aux mœurs, est grandement issue du travail des philosophes aboutissant ensuite à la laïcisation de la société. L'émergence des Nations a constitué la forme nouvelle de regroupement humain dans une politique moderne majeure plus ou moins démocratiquement voulue (par exemple sous l'Ancien Régime en France), se distinguant des regroupements communautaires.
On trouve derrière la notion de cité, une idée d'homogénéité des éléments présents (cité universitaire, cité ouvrière...) héritée de la conception utopique de la cité harmonieuse où le système ressemble à la communauté (proximité des statuts des individus, solidarité mécanique).
Au XIXe siècle
Si l'usine va pouvoir se confondre avec habitat ouvrier sur le modèle de l'entreprise Menier, cité idéale dans les faits, le terme nouveau cité ouvrière désigne un lieu à caractéristiques économiques et sociales nouvelles de la société industrielle (lorsque le lieu ne prend pas une forme dégradante de parcage de la main-d'œuvre sans hygiène, sans asile-crèche pour les enfants en bas âge : on le désigne à l'époque dans ce cas de casernement ouvrier). Des agglomérations opportunes sont fabriquées, administrativement elles sont une Commune avec un maire, souvent le patron d'usine. Ces créations sont l'effet des besoins techniques, des besoins de ressources ou bien de l'avantage financier de délocaliser sa manufacture pour éviter l'inconvénient de la compagnie de travailleurs revendicatifs, salariés ou travaillant à façon. La désignation utilisée pour la localité est opposable à village, terme issu du bas-latin 'villa' signifiant ferme agricole. Cité peut être aussi le label représentatif de la puissance industrielle pour une usine qui ne comporte pas du tout en fait de zone d'habitat sur son emprise.
L'intérêt pour la communauté scientifique de l'époque moderne de connaître les origines de l'homme et son histoire va conduire à reconstituer par l'archéologie des cités lacustres de la période néolithique.
Au milieu du la puissance publique organisatrice de l'espace d'Ordre et de Justice va organiser la mise à l'écart par leur exil de personnes privées de liberté pour cause politique en Nouvelle-Calédonie, mais aussi jusqu'à la limite de la mort par la « guillotine sèche » des travaux forcés en Guyane. On les y relègue après avoir perdu tout droit de citoyen dans une hors de métropole au Maroni. Ce nouveau terme négatif de cité, en dénégation du sens de sa racine étymologique, n’est que la continuation-constatation de ce qui a été fait depuis les et s en Louisiane concernant la liberté - désordre suivi de déportation.
Un aménagement du territoire des loisirs débute avec les issues du modèle anglais. Les constructions hôtelières sont nouvelles, elles jouxtent le pavillonnaire et l'habitat est totalement séparé des lieux affectés à l'activité de production.
Au XXe siècle
La notion de cité recouvre autant le lieu que ce qui s'y passe. Il s'agit de zones situées dans la ville pour la plupart. Il s'agit aussi de bâtiments qui sont désignés.
Première moitié du :
zone d'urbanisme à caractéristiques architecturales
« cité-jardin »
zone habitat social collectif
« cité » de Société Anonyme d'Habitation Ouvrière
« cité-HBM »
zone habitat social individuel
« cité » de pavillons loi Loucheur en lotissement.
Deuxième moitié du
zone d'urbanisme à caractéristiques architecturales
cité-radieuse
zone à caractéristiques administratives particulières
« cité administrative d'État »
« cité universitaire »
zone habitat social sur zone privée ou publique obtenue par expropriation ou non
« cité » de baraquements « Murondins » du Service des Constructions Provisoires
cité-HLM
Au dernier quart du , on confondra sémantiquement village (notion de quartier à l'intérieur de la grande ville prenant le sens de petite ville distincte et autonome) et cité.
Aujourd'hui
Canada
Cependant, la cité peut aussi être un titre porté par les villes les plus importantes, comme c'est le cas dans les provinces canadiennes du Nouveau-Brunswick et de l'Alberta et anciennement au Québec. Ce titre peut être lié à des pouvoirs et des responsabilités plus grandes, comme dans le cas du Nouveau-Brunswick.
France
Si « cité » peut au désigner le quartier de la ville le plus ancien (à Paris, Londres, Carcassonne...) ou se voir porté par le plus récent (à Lyon : la Cité internationale), ce terme désigne fréquemment une zone urbaine ou un grand ensemble créé en France dans les années 1960 dans le cadre des ZUP afin de répondre à la crise du logement, dans la périphérie des grandes villes, et ce dans une architecture issue d'un processus industriel. .
Les différentes politiques d'urbanisme défaillantes et l'accumulation de personnes à revenu modeste dans ces zones (due au départ des classes moyennes dans les années 1970), ont généré des zones où la pauvreté et le chômage sont endémiques. La zone habitat est séparée de la zone industrielle et de la zone de secteur tertiaire de bureaux. Sur ces zones urbaines l'absence de transports en commun efficaces et d'opportunités réelles d’emploi sur place sont un terreau propice à la ghettoïsation et au commerce illégal en économie parallèle.
En France, le terme « cité » s'oppose à celui de « ville » dans sa sémiologie et a une connotation souvent négative dans le langage courant.
Royaume-Uni
Au Royaume-Uni, la cité () est un statut accordé par le monarque aux grandes villes denses, dynamiques, prestigieuses et historiques, telles que Manchester ou Londres.
Philosophie
Aristote définit quant à lui la « cité » comme la réunion de plusieurs villages en société parfaite atteignant d’une certaine manière la limite de l’indépendance économique et offrant ainsi à l’homme la satisfaction de l’ensemble de ses besoins, et même au-delà, de tout ce que l’homme demande pour vivre ; de même que la famille se définit principalement par sa fonction de génération, la cité se définit également par sa finalité : « formée au début pour satisfaire les seuls besoins vitaux, elle existe pour permettre de bien vivre ».
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
Polis : la cité grecque
Politique
Sociologie urbaine
Cultures urbaines
Banlieue
Cité idéale
Ville mythique
Utopie
Cité Hellemans
Résidence universitaire Jean-Zay
La Ruche (cité d'artistes)
La Cité, arrondissement de la ville de Québec (Québec), Canada
Recherches-actions autour de « la cité d'aujourd'hui »
Rachid Sakji, (2010), « Chroniques d'une cité ordinaire », éd.L'Harmattan, juillet 2010, : La vie d'un enfant au cœur d'une cité défavorisée.
Michel Anselme, Du bruit à la parole. La scène politique des cités, l'Aube, 1999 : les habitants des quartiers les plus difficiles sont capables de prendre la parole, de participer à la gestion de leur cadre de vie, du moment qu'on sait mettre en place des dispositifs adéquats.
Élisabeth Bautier, La langue des cités est-elle fréquentable ?, éd.Lien social, numéro 608, 7 février 2002.
Joëlle Bordet, Les « jeunes de la cité », PUF, 1999 : bilan d'une recherche menée entre 1987 et 1993 sur la vie des adolescents dans les quartiers d'habitat social d'une banlieue parisienne.
Tahar Bouhouia, (2007), La téci, revue CEDREA - les cahiers d’étude des dynamiques sociales et de la recherche-action.
Tahar Bouhouia, (2008), La cité facteur de relégation ou de recomposition sociale, revue L'esprit d'avant.
Collectif, Aux marges de la ville, au cœur de la société : ces quartiers dont on parle, l'Aube, 1997 (publication coordonnée par Anne Querrien) : compte rendu d'un programme de recherche mené sur sept sites en procédure Développement Social des Quartiers ou en convention de quartier du Plan, et fondé sur deux types d'approches : d'une part, l'analyse de données objectives sur les conditions de vie ; d'autre part, l'étude des représentations collectives et des perceptions individuelles.
Liane Mozère et al., Intelligence des banlieues, l'Aube, 1999 : diverses contributions pour analyser les pratiques habitantes en se démarquant des approches habituelles qui mettent en avant les conflits, les dysfonctionnements, voire l'anomie supposés régner sans partage dans les quartiers dits, selon les cas, défavorisés, « sensibles » ou « difficiles ».
Charles Rojzman, La Peur, la haine et la démocratie, Desclée de Brouwer, 1999 : s'appuyant sur des années de travail dans les quartiers populaires, l'auteur propose ici les conditions d'élaboration d'une intelligence collective : faire se rencontrer ceux qui s'ignorent ou ne savent plus communiquer autrement que par la violence, écouter leur parole et découvrir le changement possible derrière l'expression de la peur et de la haine.
« Couvre-feu » de Kamel, 15 ans. Pour entendre de vive voix le témoignage d'un jeune homme des cités, un collectif d'artiste lui a laissé la parole, afin d'entendre également le témoignage d'un enjeu collectif d'importance. Le Grand Souffle Éditions, Collection Cri Urgent - 2006
Histoire urbaine
Organisation sociale | Une cité (latin civitas) est un statut administratif ou honorifique attribué à un établissement humain généralement plus peuplé qu'une ville selon les règles locales. |
722 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Cano%C3%AB-kayak | Canoë-kayak | Le canoë-kayak ou canoé-kayak est une activité physique de loisir ou sportive, pratiquée avec des embarcations propulsées à la pagaie, comme le canoë, le kayak, le raft ou la pirogue. Cette activité est également désignée par « sports de pagaie ».
Le canoë-kayak se pratique en loisir (tourisme nautique, pratique individuelle, compétitions ou associative) ou en compétition, dans les milieux d'eau calme (étangs), d'eau vive (rivières) et maritime (estuaires, mer). La sécurité implique la maîtrise du bateau, un entraînement technique et physique, l'équipement, l'information préalable des conditions du parcours (météo, état du parcours), l'encadrement… variables selon le type de pratique.
Historique
Le terme français « canoë-kayak » apparait au milieu du . Formé à partir des mots canoë et kayak, il rassemble plusieurs activités de sport ou loisir réalisées non seulement avec un canoë ou un kayak, mais plus généralement avec toute embarcation propulsée par des pagaies (sports de pagaie), telle que la pirogue et le bateau-dragon, le radeau pneumatique (raft) ou le wave-ski. Le canoë-kayak se distingue ainsi de l'aviron (sport), activité réalisée avec des embarcations propulsées avec des avirons (rames).
L'intégration en Occident au du canoë, du kayak, du raft et de la pirogue dans une discipline sportive globale, ainsi que la redéfinition linguistique avec l'invention de ce terme composé, ont certainement participé à la réappropriation de ces pratiques ancestrales issues d'autres cultures.
Le canoë est originaire d'Amérique du Nord, où les Amérindiens s'en servaient comme embarcation de transport ; la propulsion et la direction étant assurées par une pagaie simple. Le kayak nous vient des Inuits, en particulier des Aléoutes ; utilisé notamment pour la chasse, il était manœuvré à l'aide d'une pagaie simple ou double. La distinction entre canoë et kayak tient donc plus du type de pagaie et de la position d'assise qu'au nombre de ses occupants : il y a des canoës monoplaces et des kayaks à deux, quatre ou dix places par exemple.
On trouve d'autres pratiques de la pagaie à travers les temps, les peuples, les régions : pirogues (Afrique, Amériques), va’a (Polynésie), vaka (îles Cook). Les embarcations mues à la pagaie sont parmi les plus anciens moyens de déplacement humains, utilisant les chemins d'eau, bien longtemps avant la roue sur les chemins de terre.
Elles sont pratiquées pour divers autres usages : moyen de transport, fêtes traditionnelles, annexes à de plus grandes embarcations, loisirs de promenades, de sport à sensation, de glisse.
Les pratiques de canoë-kayak ont beaucoup évolué depuis la fin du , se diversifiant notamment pour les activités de loisir et sport, aidées par l'emploi de nouveaux matériaux et procédés de fabrication dans les embarcations elles-mêmes, mais également dans la pagaie ou les accessoires de sécurité. Initialement en écorce ou en peau tendue sur une armature de bois, canoës et kayaks furent construits en toile tendue sur armature métallique, en bois latté, en métal, et désormais surtout en plastiques et matériaux composites (fibre de verre, carbone, Kevlar). Les embarcations ont pris des formes et équipements propres à de nouvelles pratiques, plus exigeantes (free-style, haute rivière, mer…) ou grand public (embarcations non pontées — c'est-à-dire que le pagayeur est assis dessus et non plus dedans —, avec ou sans autovideur…). La forme actuelle des canoës et kayaks dépend plus de la pratique à laquelle ils sont destinés, et de préférences individuelles, que de leur origine. Ainsi, il est souvent facile de confondre un canoë avec un kayak. Seule la position assise ou à genoux du pagayeur — et la pagaie double ou simple — permet de les différencier aisément.
La pratique de compétition en eau calme débute en Angleterre en 1865. La France (1869) et l'Amérique du Nord (1871) suivent. La fédération internationale est créée en 1924 ; elle organise les premiers championnats d'Europe en 1933 et les championnats du monde en 1938. Le programme olympique comprend des courses en eau calme depuis 1936.
En eau vive, la première compétition se tient en 1939 en Allemagne. La Coupe du monde est créée en 1945 et le slalom en eau vive est inclus au programme olympique en 1972.
Le premier championnat du monde de descente de rivière est couru en 1959 sur la Vézère (France).
Technique sportive
Le canoë-kayak d'eau calme se pratique avec deux types d'embarcations qui obligent le kayakiste ou le céiste à adopter des techniques différentes, même si très souvent les concepts sont les mêmes.
Propulsion en kayak : le kayakiste est assis sur un siège bas au fond du bateau. Ses pieds reposent sur des cales fixes (en loisir) ou réglables, ou une barre communément appelée « cale-pied » ou « barre à pied ». Le kayakiste pagaie alternativement des deux côtés, chassant l'eau vers l'arrière. Mais c'est en fait surtout le pagayeur qui se tire vers l'avant sur l'eau où il s'est ancré avec la pagaie, et transmet le mouvement au bateau via son tronc, par contact de ses fesses et poussée de ses pieds. Propulsion et direction sont assurées simultanément. Des actions correctives (coup de pagaie au large, en arrondi) peuvent être nécessaires. Explications techniques en commentaire
Sur les kayaks de course en ligne, le kayakiste a les genoux plus relevés, et ses pieds commandent une barre de gouverne qui traverse le cale-pied, et actionne par des poulies un gouvernail.
Propulsion en canoë : le pagayeur est installé assis sur un siège, un pouf ou un barreau, les genoux au fond du bateau. En compétition, on utilise des calages au niveau des genoux et des hanches. Le mouvement de pagayage est un peu différent du kayak. Notamment, la pagaie simple (à une pale) n'est (normalement!) utilisée que d'un côté, et il faut donc « redresser » la direction. Ceci est assuré par un 'redressement', soit en faisant gouvernail à l'arrière (débutants, loisir), soit en « col de cygne », ou (« coup en J » (freine moins, pas d'à-coup).
En canoë de course en ligne, le céiste a une position dite « en tchèque », un genou au fond du bateau, l'autre en « fente avant », qui permet de produire un effort plus intense.
La difficulté du mouvement, notamment en compétition, et en particulier en canoë/position tchèque, est compliquée par l'instabilité des bateaux, très profilés, combinée à la recherche de performance pour aller le plus vite possible. Le kayakiste ou céiste, en constante situation de précarité, doit gérer l'équilibre. Même les meilleurs au monde ont des pertes d'équilibre, surtout dans les fins de courses avec la fatigue. Voir l'article Course en ligne.
Aux techniques de propulsion décrites ci-dessus s'ajoutent d'autres techniques pour agir sur la direction et l'équilibre (« manœuvres »), souvent associées pour réaliser des « figures » de styles, mais aussi pour gérer la navigation (tactiques, sécurité).
Par exemple : la manœuvre de l« appel » consiste à utiliser une pale de la pagaie qui agit passivement en incidence à l'avant du bateau pour tourner rapidement. Lécart (en canoë) consiste à déplacer le bateau latéralement; la propulsion circulaire permet de corriger activement la direction ; les appuis, en suspension ou en poussée, permettent de stabiliser une gîte excessive voire redresser le bateau ; l'esquimautage permet de retourner complètement le bateau chaviré sans sortir du bateau ; lancrage permet d'accrocher le bateau dans un virage pour empêcher de déraper ; la chandelle est une figure consistant à soulever l'avant ou l'arrière du bateau, souvent à la faveur d'une vague ; le soleil est une chandelle aboutissant au pivotement vertical complet du bateau ; le freestyle comporte de nombreuses figures similaires au surf. En rivière, un bac consiste à traverser un courant en oblique ; un stop courant consiste à s'arrêter sur le bord ou derrière un caillou en faisant demi-tour ; une reprise de courant consiste, une fois arrêté vers l'amont, à repartir dans le courant ; une lettre à la poste combine une reprise et un stop-courant.
Propulsion, manœuvres et dangers font l'objet de descriptions théoriques.
Organisation de l'activité
Le canoë-kayak recouvre le sport de compétition olympique, des disciplines compétitives non olympiques et les pratiques de loisir et de tourisme libre ou commercial.
La Fédération française de canoë-kayak (FFCK) catégorise les activités de canoë et de kayak en fonction de la nature du milieu aquatique où elles sont pratiquées : eau vive, eau calme, mer.
Leau vive (EV) correspond aux milieux aquatiques de types rivière ou fleuve avec des mouvements d'eau dus à la pente et aux rochers du torrent, ayant un effet direct plus ou moins fort sur l'embarcation : rapides, marmites, drossages, vagues, tourbillons; les classes officielles de difficulté en EV vont de classe I à VI, niveau extrême possible en conditions rares. À partir de la classe IV, la reconnaissance des passages est nécessaire.
Leau calme permet rapidement d'agir sur la maniabilité de son embarcation en maîtrisant l'éventuel courant faible et le vent : des barrages peuvent présenter des dangers, ils sont à reconnaître, et souvent nécessitent un portage.
La mer rassemble les activités en océan, mer ou estuaires de fleuves, où les informations sur la météo, les marées et les courants sont nécessaires.
La FFCK et les fédérations européennes proposent une échelle de compétences dans les trois milieux de pratique sous forme de Pagaies Couleurs - Euro Paddel Pass -, certifiées dans les écoles françaises de canoë-kayak labellisée. Des manifestations de loisir et des compétitions sont organisées.
Pratiques
Loisir
Randonnée nautique
Le kayak est monoplace ou biplace, le canoë se pratique seul, à deux, voire trois à huit personnes, embarcations privées, d'associations, ou en location. Les formes sont en général polyvalentes volumineuses et assez stables. C'est une pratique touristique ou de loisir vert, surtout estivale ou occasionnelle, sur les rivières calmes, comme les parcours de l'Ardèche, la Dordogne, la Vézère, le Tarn, l'Hérault mais aussi sur les étangs et lacs…
Kayak de mer
Cette discipline permet de découvrir les bords de mer (tourisme, raids) ou de réaliser des courses (Merathon, Marathon). Elle se pratique avec des kayaks très longs (cinq mètres en moyenne), souvent munis d'une dérive et quelquefois d'une voile, avec des compartiments fermés par des trappes permettant de recevoir des vivres, tentes, sacs de couchage. Le kayak est immatriculé aux affaires maritimes, le kayakiste de mer peut donc pêcher, alors que les kayaks définis comme « engins de plage » ne le permettent pas.
Freestyle
En eau vive, le rodéo ou freestyle se pratique avec un kayak ou un canoë monoplace sur des spots (vagues ou rouleaux formés par le courant), on parle alors de freestyle, et le pratiquant utilise les mouvements d’eau et le relief pour effectuer des figures. Les pratiquants de cette discipline se réunissent souvent sous forme de team où ils organisent ensemble de nombreux festivals réunissant concerts, spectacle aquatique ainsi qu’aérien.
Les pratiquants dénommés « freestylers » ou « rodéomans » n’hésitent pas à parcourir plusieurs centaines de kilomètres à la recherche du spot parfait. Les plus connus en France sont Hawaï-sur-Rhône, Charnay…
Kayak de rivière
La discipline consiste à descendre des rivières dans un kayak ou un canoë, généralement en plastique. Cette activité nécessite à la fois des qualités techniques, physiques et mentales afin de pouvoir être réalisée en toute sécurité. C'est également pour cette raison qu'elle se pratique généralement en équipes organisées.
Wave-ski et Kayak surf
Sur une plage à vagues, le wave-ski consiste à enchaîner le plus de figures, à l’instar du freestyle. Cette discipline est un compromis entre surf et kayak. Le kayakiste est assis sur une planche et les pieds encastrés dans des foot-straps. Le kayak-surf est davantage un bateau — on y entre ; il a généralement la forme d'un « sabot » — qu'une planche.
Compétition
Les compétitions sont gérées essentiellement par la Fédération internationale de canoë (FIC), reconnue par le CIO et l'AGFIS.
Le canoë-kayak est un sport olympique depuis 1936 grâce à la course en ligne (la vitesse sur , et en couloirs de bassin plat, la finale est accessible à travers des courses éliminatoires). Le slalom a été pour la première fois discipline olympique en 1972 puis a disparu jusqu’en 1992 et les Jeux olympiques de Barcelone (le slalom en bassin d'eau vive ; le parcours de à contre la montre comprend des passages de portes qui peuvent entraîner des pénalités en cas de passage incorrect).
Les disciplines non olympiques sont la descente et plus récemment le freestyle, le wave-ski et le kayak-polo. La FIC gère la descente de rivière d'eau vive contre la montre, le kayak-polo, le dragon-boat, le marathon, le freestyle, le kayak-surf, le rafting dans certains pays, et le canoë à voile.
Des discussions concernant le va’a (pirogue à balancier du Pacifique) sont en cours.
En France, les pratiquants en compétition sont classés par catégories basées sur l'âge.
Ces catégories sont les suivantes :
poussin : 9 et 10 ans ;
benjamin : 11 et 12 ans ;
minime : 13 et 14 ans ;
cadet : 15 et 16 ans ;
junior : 17 et 18 ans ;
senior : 19 à 34 ans ;
vétéran : à partir de 35 ans. La catégorie vétéran est organisée par tranches d’âges de cinq années (ex. : 35 à 39 = V1 ; 40 à 44 = V2).
Outre ces catégories d'âge, il existe une catégorie spécifique nommée « handikayak », spécifique aux pratiquants handicapés.
Pratique féminine
Les épreuves féminines de canoë monoplace slalom et sprint font leur apparition aux Jeux Olympiques de Tokyo en 2020. Elles étaient déjà apparues lors des Championnats du Monde 2009 et 2010.
La justification pour laquelle le canoë était interdit aux femmes était la suivante : "concourir sur un ou les genoux déformerait le bassin et engendrerait des risques pour de futures grossesses".
Course en ligne
Sur un plan d’eau calme, neuf concurrents répartis en couloirs doivent parcourir une distance donnée afin de franchir en premier la ligne d’arrivée (comme c'est également le cas en aviron (sport)). En compétition, on distingue deux types de distances :
la vitesse : 200 ou pour les femmes et 200 ou pour les hommes ;
le fond : pour tous.
Par ailleurs, les embarcations peuvent être monoplaces, biplaces ou quadruples (on parle alors respectivement de K1, K2 ou K4 pour les kayaks et de C1, C2 et C4 pour les canoës).
Slalom
Sur des eaux turbulentes, les concurrents doivent parcourir une distance d’environ trois cents mètres et négocier dix-huit à vingt-cinq portes dans un minimum de temps. Il y a plusieurs types de portes : les portes vertes qui se franchissent dans le sens du courant, les portes rouges qui se franchissent à contre-courant les porte en « sky » qui sont sur deux piquets. On doit passer entre les portes sans les toucher, dans le sens de la descente pour les vertes, en remontée pour les rouges. Chaque touche donne une pénalité de 2 points, tandis qu'une porte franchie de manière incorrecte (ou qui n'est pas franchie) entraîne 50 points de pénalité. Les pénalités sont ajoutées au temps réalisé qui est converti en points (1 point = 1 seconde). Il existe différents types d’embarcations pour pratiquer le slalom : le kayak monoplace (le kayakiste est assis dans le bateau), le canoë monoplace C1 (le céiste est à genoux dans son embarcation et utilise une pagaie simple à une pale), le canoë biplace C2. D’une manière générale les embarcations des slalomeurs de compétition sont en aramide (ou Kevlar) ou fibre de carbone ou un mélange des deux : les progrès techniques des dernières années ont fait que la conception des bateaux de slalom est sans cesse marquée par l’avènement de nouvelles formes et volumes. Les bateaux actuels mesurent entre et .
Descente
Sur eau vive moyennement turbulente, le compétiteur doit aller le plus vite possible d’un point à un autre de la rivière (c’est une course contre la montre), il s’agit de bien choisir sa trajectoire en fonction des courants et des obstacles naturels que forment les rochers. Il existe deux types de courses : la descente « course classique » de moins de 30 minutes, et la descente « sprint » d’une distance de à et d'une durée comprise entre 30 secondes et 2 minutes 30 secondes ; une course sprint se déroule en deux manches, deux fois le même parcours.
Kayak-polo
Sur plan d’eau calme, le kayak-polo est un sport collectif qui voit s’opposer deux équipes de cinq joueurs sur des périodes de deux fois dix minutes. C’est un sport spectaculaire où il faut associer aisance en bateau avec adresse au ballon et esprit d’équipe. On peut le comparer à du water-polo mais dans un bateau.
Marathon
Le marathon est une course de longue distance sur plan d’eau ou rivière avec la possibilité d’effectuer deux ou trois portages. Les épreuves durent deux ou trois heures voire plus.
Les pirogues (Dragon Boat, Va'A, Waka, Vaka)
Originaire des îles du Pacifique Sud, c’est une embarcation qui peut comporter jusqu’à huit pagayeurs.
Diverses embarcations traditionnelles survivent, avec même des compétitions dont :
le Va’a (pirogue polynésienne à balancier) en tête de file pratiqué en France jusqu’à huit pagayeurs par embarcation, mais aussi le Waka (pirogue maorie), le Vaka (pirogue des îles Cook) ;
le Dragon Boat (embarcation chinoise, avec un équipage d’une vingtaine de pagayeurs).
Merathon (Ocean Racing)
Sur un parcours en mer, le mérathon est une course longue distance en kayak de mer, surf-ski ou en pirogue.
War canoë
Le Canada est le seul pays au monde à avoir dans sa liste d'embarcations de compétition un canoë de quinze rameurs. Communément appelé « war canoë » il provient des premiers habitants de l'Amérique, les Iroquois par exemple qui se déplaçaient sur les rivières canadiennes pour faire la guerre. Leur bateau était semble-t-il très rapide et semblable au C-15. Bien sûr, aujourd'hui ce dernier est conçu exclusivement pour la course et a subi des refontes majeures pour optimiser sa vitesse.
Le bateau est en fait un grand canoë de quatorze rameurs (sept gauchers, sept droitiers) et d'un barreur debout à l'arrière. Ce dernier s'occupe de la direction, mais occupe aussi le poste de chef de bateau (souvent l'entraîneur). C'est une embarcation rapide considérant son poids, et le bois est encore le matériau le plus répandu et le plus prisé pour ces embarcations.
Les courses de war canoë sont très impressionnantes en raison de la grosseur des bateaux qui coursent dans les mêmes couloirs que le reste des bateaux.
Kayak extrême
Les compétitions peuvent consister en des franchissements de portes ou des descentes chronométrées sur des rivières tumultueuses. Elles se déroulent en équipes ou en individuel.
Autres pratiques
Le handikayak
La position assise en kayak mono ou biplace permet la pratique à des handicapés moteurs des membres inférieurs et du dos. Des modèles de kayak stables avec des dossiers et des sièges bien formés existent dans le commerce et en location. Il est assez facile d'adapter le siège avec les matériaux modernes.
Les malvoyants profitent des biplaces, des aveugles pratiquent le C2 en eau vive.
Des précautions particulières concernent les personnes sensibles au froid.
Des moniteurs sont formés par la FFCK pour l'accueil des handicapés (complément handikayak).
Kayak neige
Anecdotiques, des équipements ont été construits à partir d'une paire de ski, de raquettes à neige, avec pagaies modifiées, pour glisser sur la neige, voire faire des randonnées.
Canoë béton : anecdotique aussi, mais il existe des challenges de canoë construits en béton.
Matériels
Les bateaux utilisés en loisir et tourisme sont essentiellement le canoë, le kayak et le raft, en matériaux rigides, tendus sur ossature (les pliants) ou gonflables. Les bateaux sont ouverts avec un espacé interne fermé faisant flottabilité, et des sièges ou fixation moulées.
Les bateaux de compétition recourent aux résines synthétiques armés de tissus de verre ou de carbone/kevlar, plus légers, avec des formes plus fines mais moins robustes.
Les pagaies sont en bois, en résine/fibres, ou en polyéthylène selon l'usage.
S'ajoutent divers accessoires, dont le gilet de sécurité (flottabilité 30 à 70 N – 3 à 7 kgf), le casque (pour la rivière, le K-polo), la jupe (ou jupette) pour fermer l'hiloire (trou d'homme) (pour la rivière, la mer, le K-polo) ; des vêtements isothermes (en rivière et mer : par exemple combinaisons néoprène similaire à celles de plongée, bottillons…)
Sécurité
Outre les aspects spécifiques (notamment en mer), quelques précautions générales pour naviguer en eau calme : le port du gilet de sécurité (selon les normes en vigueur) et autres équipements adaptés à sa taille, le port – si nécessaire – de lunettes de soleil contre la réverbération de l'eau, et autres protections de la peau et de la tête (crème solaire, couvre-chef), notamment en randonnée et en mer.
La difficulté d'une rivière (à naviguer en CK) est appréciée sur une échelle de « classe » I à VI partiellement subjective en fonction des obstacles (vagues, rochers, branches), de la vitesse et du débit du courant (pente), de la notion d'engagement… La classe I correspond à un plan d'eau ou quasi sans courant, tandis que la classe VI correspond à des passages torrentueux très difficiles voire réputés infranchissables ou très exposés. On désigne en chiffre romain la difficulté globale du parcours, complétée de chiffre(s) arabe (par ex III-4, ou III(4,5+) correspondra à une classe III sur l'ensemble du parcours, avec un ou plusieurs passages en classe 4 voire un passage en classe 5/6).
Cette classification est similaire à celle utilisée par des nageurs en eau-vives, mais ne s'applique pas aux difficultés de la navigation en mer.
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
Canoë
Kayak
liste de rivières de France
Canoë-kayak aux Jeux olympiques
Fédération française de canoë-kayak
Fédération internationale de canoë
Liens externes
Fédération française de canoë-kayak
Fédération québécoise de canoë-kayak d'eau vive
Canoe Kayak Magazine
Eauxvives.org
Sport nautique
Discipline olympique | Le canoë-kayak ou canoé-kayak est une activité physique de loisir ou sportive, pratiquée avec des embarcations propulsées à la pagaie, comme le canoë, le kayak, le raft ou la pirogue. Cette activité est également désignée par « sports de pagaie ». |
724 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Couramiaud | Couramiaud | Couramiaud ou Couramiau est le gentilé des habitants de Saint-Chamond (Loire).
Ce terme date du Moyen Âge, il est lié aux superstitions concernant les chats noirs, supposés porter malheur et être associés aux sorcières. Dans de nombreux endroits ils étaient chassés et massacrés.
Autrefois dans la ville un feu allumé par les habitants célébrait la fête de la Saint-Jean. Il symbolisait la purification et le renouveau au moment du solstice d'été. Au-dessus, était suspendue, à l'extrémité d'un mât, une cage en osier renfermant des chats noirs. Ils symbolisaient le démon. La cage tombait et se brisait quand le mât brûlait, et les chats s'enfuyaient. Alors, les Couramiauds couraient après les chats.
Deux étymologies sont avancées. La première indique que « court après les chats » donne « court après les miaous » puis courre-à-miau et par suite couramiaud. La seconde avance que .
Actuellement, cette fête est célébrée sans ce rituel alors que le nom demeure.
Notes et références
Notes
Références
Saint-Chamond
Gentilé
Tradition française | Couramiaud ou Couramiau est le gentilé des habitants de Saint-Chamond (Loire). |
725 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Cyberpunk | Cyberpunk | Le cyberpunk (association des mots cybernétique et punk) est un genre de la science-fiction très apparenté à la dystopie et à la hard science-fiction. Il met souvent en scène un futur proche, avec une société technologiquement avancée (notamment pour les technologies de l'information et la cybernétique).
Selon Bruce Sterling,
Les mondes cyberpunks sont empreints de violence et de pessimisme ; ils sont souvent lugubres, parfois ironiquement grinçants ; les personnages sont des antihéros désabusés, cyniques et cupides.
Le cyberpunk a depuis essaimé ses thématiques dans de nombreux médias, notamment dans la bande dessinée, le cinéma, la musique, les jeux vidéo et les jeux de rôle.
Thématiques
En opposition avec les récits de science-fiction se déroulant dans une perspective plus large (voyages dans l'espace, découverte de nouveaux espaces, conflits mettant en jeu l'univers connu et inconnu), le cyberpunk est un confluent et conflit des thématiques du hackeur, de l'intelligence artificielle et des multinationales se déroulant la plupart du temps dans un futur proche sur Terre.
Le lieu où l'histoire se déroule possède des caractères dystopiques, « punk », en ce sens que les personnages faisant leur possible pour se débrouiller dans un univers désorganisé, où le futur est déjà passé, se retrouvant dans la zone d'incertitude séparant une « presque-apocalypse » et l'univers post-apocalyptique, voient leurs actions se heurter à des intérêts inamovibles, impalpables.
L'assimilation du terme « punk » est aussi induite par le slogan de ce mouvement, « No Future! », et par son esthétique à la fois familière et particulièrement agressive (en particulier celle de la branche dite « néo-punk » comprenant notamment le mohawk, la coupe « iroquois »). L'implication politique anarchiste vaut surtout par son opposition à l'organisation des pouvoirs dépourvue d'éthique, très fortement dénoncée et la plupart du temps combattue.
Les écrivains cyberpunk empruntent divers éléments aux romans noirs, policiers et récits post-modernistes pour exprimer un côté underground, chaotique et nihiliste d'une société entièrement informatisée voire robotisée. Cette vision trouble et tourmentée du futur est souvent à l'antipode de ce qu'elle fut dans les années 1940. Dans son livre "The Gernsback Continuum", William Gibson exprime avec sarcasme le mépris de la culture cyberpunk envers le roman utopique.
Dans les œuvres cyberpunk, l'action prend le plus souvent place en ligne, dans le cyberespace, ce qui a tendance à souvent brouiller les frontières entre virtuel et réalité.
Neuromancien de William Gibson est le roman canonique du genre . L'auteur y a le génial pressentiment de ce qui va devenir le fait marquant, dans le domaine des technologies, de la décennie suivante : Internet. Il fait véritablement œuvre d'anticipation, en imaginant un futur où la technologie, au développement hypertrophique, finit par envahir irrémédiablement l’environnement humain, par le remplacer ; un univers froid où l’informatique révèle son pouvoir de contrôle, renforçant celui des autorités, où elle sacre son omniprésence en venant s’inscrire au cœur des organismes humains, au moyen de tout un arsenal de gadgets électroniques.
Futur proche
Il constitue fréquemment une vision plutôt pessimiste de notre avenir. Ainsi y sont décrits des problèmes tels que la pollution, l'essor de la criminalité, la surpopulation, le décalage de plus en plus grand entre minorité de riches et majorité de pauvres.
Le cyberpunk brosse un portrait sinistre et noir du monde qui serait alors entièrement dominé par des programmes informatiques et où les multinationales ont, pour la plupart, remplacé toute forme de gouvernement.
L'état économique et technologique du Japon dans les années 1980 a largement inspiré et contribué à cette littérature. Les paysages artificiels, sur-urbanisés ainsi que les néons et autres enseignes lumineuses caractérisent le visuel cyberpunk.
Ce que devrait nous apporter la science dans les décennies à venir se retrouve dans la littérature cyberpunk. Tous les domaines technologiques sont abordés, même si les technologies relatives à l'informatique et à l'électronique sont le plus souvent mises en avant. Le concept de Techno-accélération y est important : la technologie avance plus vite que la pensée (et la société) : l'humain semble être dépassé par la Machine.
Les œuvres cyberpunks popularisent l'idée de la fusion de l'humain et du spirituel avec la machine, donnant ainsi naissance à des êtres hybrides, constitués de chair et de métal. La notion de membres artificiels, c'est-à-dire de prothèses intelligentes, plus résistantes et plus sensibles que des membres naturels, a été introduite avec le cyberpunk. De manière générale, nombre de personnages de romans cyberpunk possèdent un corps dont les facultés ont été augmentées artificiellement, que ce soit par des nanomachines ou des drogues. On peut supposer qu'une telle fascination pour les machines vient de la découverte par le grand public, à la fin des années 1970, de la puissance de calcul des ordinateurs émergents et des possibilités que l'informatique promet alors.
Perception, mémoire et réalité virtuelle
Possibilité commune d'une histoire réécrite comme dans Blade Runner ou de l'ensemble du monde sensible qui est faux comme dans Matrix. Dans Jusqu'au bout du monde de Wenders les personnages deviennent accros à l'usage d'une machine enregistrant leur propre rêve .
Anti-héros et méga-corporations
Il nait un nouveau type de personnage, l’homme de la rue, solitaire et marginal, contraint de s’adapter à une évolution technologique rapide et incessante, et de s’en sortir le moins mal possible. Ce personnage sans racines, surdoué de l’électronique mais pas des relations humaines, travaille parfois pour de grandes sociétés, mais le plus souvent pour son compte ; spécialiste de l’infiltration de banques de données, de la création de virus informatiques, et de la prise de drogues suspectes, c’est un « mauvais garçon » sous tous rapports, un punk de l’âge cyber.
Les anti-héros du genre cyberpunk se découvrent souvent pions manipulés dans un imbroglio de sociétés secrètes, services gouvernementaux, syndicats du crime, tout cela plus ou moins dirigé par les cadres supérieurs de multinationales devenues plus puissantes que des États ; elles ont leurs propres lois, possèdent des territoires, et contrôlent la vie de leurs employés de la naissance à la mort. Leurs dirigeants sont souvent dénués de tout sens moral.
Les personnages des romans cyberpunk sont insignifiants comparativement au pouvoir quasi-divin que possèdent les méga-corporations : ils sont face à elles les grains de sable dans l'engrenage. Cette lutte de David contre Goliath est celle du hackeur contre la multinationale et constitue un thème récurrent des romans cyberpunks (comme Gravé sur chrome, William Gibson, 1986).
Bien que certains ouvrages soient ancrés sur des thèmes politiques, une large part de cette littérature penche vers un nihilisme apolitique .
Histoire et origine du terme
Contexte et précurseurs
Les auteurs de romans cyberpunks prirent leur inspiration de nombreuses sources. Il est possible de faire remonter les influences du mouvement jusqu'au Frankenstein de Mary Shelley . En préface à l'anthologie Mozart en verres miroirs (), Bruce Sterling nomme plusieurs auteurs dont Harlan Ellison, Samuel Delany, Norman Spinrad, Michael Moorcock, Brian Aldiss, J. G. Ballard, John Brunner et surtout Phillip K. Dick en source pour le genre .
Origine du terme cyberpunk
Le terme cyberpunk a été popularisé par Gardner R. Dozois, éditeur du . C'est le , dans le , qu'un article de Dozois intitulé « » qualifie de « cyberpunk » le style de l'œuvre de l'écrivain William Gibson, et plus particulièrement de son roman Neuromancien (1984). Il décrivait aussi tout un groupe de jeunes auteurs « bizarres » écrivant dans le fanzine : Bruce Sterling, William Gibson, Lewis Shiner, Pat Cadigan et Greg Bear. Le « mouvement » cyberpunk était né. Le terme avait cependant été employé plus tôt, en , par l'écrivain américain Bruce Bethke, comme titre d'une de ses nouvelles publiées en novembre 1983 dans le magazine .
Influences et adaptations
Les innovations technologiques sur lesquelles s'appuie la littérature cyberpunk sont présentes dans beaucoup de média qui ne sont pas classés comme cyberpunks. Par exemple, certains auteurs considèrent que le film Johnny Mnemonic, bien qu'inspiré de la nouvelle du même nom de William Gibson, n'est pas cyberpunk et marque plutôt la fin de celui-ci.
Adaptations audiovisuelles
Cinéma
(Pour les films d'animations japonais, se référer à Manga et anime japonais ci-dessous)
New York 1997 (John Carpenter, 1981)
Blade Runner (Ridley Scott, 1982, d'après le roman de Philip K. Dick)
Tron (Steven Lisberger, 1982)
RoboCop (Paul Verhoeven, 1987). Ce film a fait l'objet d'un remake en 2014.
Total Recall (Paul Verhoeven, 1990, d'après une nouvelle de Philip K. Dick). Ce film a fait l'objet d'un remake en 2012.
Hardware (Richard Stanley, 1990)
Jusqu'au bout du monde (Wim Wenders, 1991)
Demolition Man (Marco Brambilla, 1993)
Johnny Mnemonic (Robert Longo, 1995, d'après une nouvelle de William Gibson)
Judge Dredd (Danny Cannon, 1995). Ce film a fait l'objet d'un remake en 2012.
Strange Days (Kathryn Bigelow, 1995)
Nirvana (Gabriele Salvatores, 1996)
New Rose Hotel (Abel Ferrara, 1998, d'après une nouvelle de William Gibson)
Matrix (les Wachowski, 1999) .
Avalon (Mamoru Oshii, 2001)
Minority Report (Steven Spielberg, 2002, d'après une nouvelle de Philip K. Dick)
Cypher (Vincenzo Natali, 2002)
Immortel, ad vitam (Enki Bilal, 2004, librement inspiré de La Foire aux immortels et La Femme piège)
Babylon A.D (Mathieu Kassovitz, 2008)
Tron : L'Héritage (Joseph Kosinski, 2010)
Chappie (Neill Blomkamp, 2015)
Blade Runner 2049 (Denis Villeneuve, 2017)
Alita: Battle Angel (Robert Rodriguez, inspiré du manga Gunnm, 2018)
Upgrade (Leigh Whannell, 2018)
Ready Player One (Steven Spielberg, 2018)
Plusieurs films du réalisateur David Cronenberg relèvent du genre cyberpunk ou contiennent des thématiques s'en inspirant (eXistenZ, Vidéodrome...)
Séries télévisées
Le cyberpunk a influencé certaines séries télévisées sans que celles-ci soient futuristes. Par exemple, un des épisodes de X-files qui, bien qu'il se déroule dans le présent, utilise le thème cyberpunk ; l'épisode Clic mortel (), dont le scénario a été écrit par William Gibson, fait référence au téléchargement de conscience à travers Internet par des hackeurs informatiques vivant en marge de la société.
Autres exemples marquants :
Max Headroom (1987 - 1988, Peter Waag)
Wild Palms (1993)
Total recall 2070 (1999, Art Monterastelli)
Dark Angel (2000 - 2002, James Cameron et Charles H. Eglee)
Dollhouse
Caprica
Almost Human
Person of Interest
Continuum (2012, Simon Barry)
Minority Report
Black Mirror (2011, Charlie Brooker)
Altered Carbon (2018, créé par Leata Kalogridis d'après le roman de Richard K. Morgan sorti en 2002)
La série américaine Mr. Robot (2015 - 2019, Sam Esmail), qui se déroule dans notre monde, la société hyperconnectée des années 2010, peut être vue comme une série cyberpunk. Elle reprend en effet plusieurs concepts et éléments propres au genre : multinationale surpuissante, omniprésence de l'informatique, héros solitaire et drogué, hackeurs contestataires, contrôle des masses par les médias et la technologie...
Jeux
Jeux de rôle papier
Rapidement, le genre toucha le monde des jeux de rôle sur table avec des titres comme Cyberpunk 2013 qui fit connaître R. Talsorian Games plus connu sous sa seconde version Cyberpunk 2020 et qui muta parallèlement en 1986 par l’ajout d'éléments de Fantasy en Shadowrun (FASA, Jeux Descartes). En parallèle, des versions génériques apparurent tel GURPS : Cyberpunk (Steve Jackson Games) et CyberAge (un univers du jeu de rôle SimulacreS).
On retrouve aussi des éléments d'ambiance cyberpunk dans le jeu de plateau Warhammer 40.000, développé par Games Workshop à partir de 1987 (adapté par la suite en jeu vidéo, avec Warhammer 40.000 : Dawn of War et ses suites).
Plus récemment, R. Talsorian Games a édité une nouvelle version dans sa franchise Cyberpunk : Cyberpunk RED.
Jeux de société
En 1996, sort le jeu Netrunner, créé par le célèbre Richard Garfield, qui met en scène les tentatives de piratage d'un « runner » (pirate informatique) contre une corporation. Une réinterprétation du jeu est sortie en 2012, nommée Android: Netrunner.
Jeux vidéo
De nombreuses adaptations d'univers cyberpunk ont été produites. On peut citer le fait que William Gibson présida lui-même l'adaptation d'un de ses romans avec le jeu de rôle Neuromancer produit en 1988 par Interplay. Indirectement, les films Blade Runner et la série Max Headroom eurent aussi des adaptations en jeu vidéo. Le jeu de rôle papier Shadowrun reçut jusqu'à quatre adaptations vidéo-ludiques.
Plusieurs titres originaux inspirés du cyberpunk virent le jour dans différents types comme Beneath a Steel Sky (jeu d'aventure pointez-cliquer), Snatcher (jeu d'aventure japonais) en 1988, Syndicate (Jeu de stratégie en temps réel) en 1993, System Shock en 1994 et sa suite System Shock 2 en 1999, The Nomad Soul en 1999 et E.Y.E.: Divine Cybermancy (Tir subjectif) en 2011 et VA-11 Hall-A (Visual Novel) en 2016.
L'exemple le plus fréquent de jeu vidéo à l'univers cyberpunk réussi, en termes de succès d'estime et de vente, restera probablement la série des Deus Ex, lancée en 2000 sous l'impulsion de Warren Spector (alors Ion Storm), héritiers assumés des jeux System Shock dont il fut également l'un des créateurs. Tous les ingrédients habituels y sont : prothèses, piratage, une société sombre et désespérée dans un futur proche, etc.
Square Enix s'est également inspiré du courant cyberpunk pour créer l'univers de Final Fantasy VII, sorti en 1997. On y retrouve en effet une intrigue se déroulant sur une planète semblable à la Terre, bien que plus avancée technologiquement, contrôlée par une firme hégémonique aux dirigeants peu scrupuleux, la Shinra. Le siège de cette société se trouve à Midgar, une cité urbanisée à l'extrême, dans laquelle les personnes les plus aisées vivent dans des habitations construites sur une gigantesque plaque à au-dessus du sol, alors que la partie la plus modeste de la population est contrainte de vivre dans des taudis, situés sous la plaque et privés des rayons du soleil. L'univers du jeu accorde également une place prépondérante à la technologie, notamment par le biais de la Shinra, qui tire sa position dominante d'une technologie capable de convertir l'énergie terrestre (énergie Mako) en électricité d'une part, et qui d'autre part utilise la robotique, principalement à des fins militaires. Le protagoniste du jeu, Cloud Strife, a également été employé au sein des forces paramilitaires du conglomérat Shinra, fraîchement reconverti en mercenaire solitaire au début de l'intrigue, il incarne parfaitement cet anti-héros récurrent dans les œuvres cyberpunk.
Le même studio avec la pariticipation de sa filiale Eidos Montréal développera Deus Ex: Human Revolution en 2011, où le thème central du jeu est l'essor des sociétés dans la mondialisation, l'espionnage, la survie de l'homme, la pauvreté et l'éthique du transhumanisme avec le remplacement artificiel de parties du corps humain qui est aussi un thème compatible avec le cyberpunk.
Atlus a repris des éléments cyberpunks dans plusieurs de ses jeux, notamment Shin Megami Tensei II où la société de Tokyo Millenium est divisée entre les riches et puissants fidèles du Centre (l'égale de la multinationale cyberpunk) et les infidèles qui doivent survivre dans un environnement métallique, dévasté et sans ressources. Un autre exemple serait Devil Summoner : Soul Hackers, où la Phantom Society exploite le réseau Paradigm X pour voler les âmes des habitants de la ville ultramoderne Amami City. L'objectif de la Phantom Society est de se servir des âmes fauchées comme source d'énergie pour invoquer Manitou et ainsi conquérir le monde. À noter que le héros de Soul Hackers est un jeune hackeur en marge de la société, ce qui renforce la ressemblance.
En 2013 SimCity : Villes de Demain, sur PC, une extension pour le jeu SimCity qui vous invite à bâtir et gérer vos propres villes cyberpunk grâce à OmegaCo.
En 2020, le studio CD Projekt Red sort sa vision d'un monde cyberpunk adapté du jeu de rôle papier Cyberpunk 2020, avec son jeu Cyberpunk 2077, dans lequel le joueur incarne V, un mercenaire vivant à Night City, une ville bâtie après l'effondrement des Etats-Unis. En mars 2023, CD Projekt Red annonce la première extension pour Cyberpunk 2077 : Phantom Liberty, prévu pour le dernier trimestre 2023.
Manga et anime japonais
C'est dans les anime et les manga que le cyberpunk eut la plus grande influence .
Akira de Katsuhiro Ōtomo (manga en 1982, anime en 1988)
Appleseed de Masamune Shirow (1985)
Bubblegum Crisis (1987)
Silent Möbius de Kia Asamiya (1989)
AD Police de Tony Takezaki (1989)
Ghost in the Shell (manga de Masamune Shirow en 1989, anime de Mamoru Oshii en 1995, film avec Scarlett Johansson en 2017)
Gunnm de Yukito Kishiro (1990)
Cyber City Oedo 808 de Yoshiaki Kawajiri (1990)
Armitage III (1994)
BLAME! de Tsutomu Nihei (1998)
Serial Experiments Lain de Ryutaro Nakamura (1998)
Eden (manga publié de 1998 à 2008)
Metropolis de Rintarō (2001)
Mardock Scramble de Tow Ubukata (2003)
Texhnolyze (2003)
Wonderful Days de Kim Moon-Saeng (2003)
Mardock Scramble (2010), d'après les romans illustrés de Tow Ubukata (2003)
Ergo Proxy de Shukō Murase (2006)
Vexille (2007)
Accel World (manga en 2010 et animé en 2012)
Psycho-Pass (2012)
Edens Zero (2018)
Cyberpunk: Edgerunners (2022)
Bandes dessinées
Métal hurlant sous l'impulsion de Jean-Pierre Dionnet
Les Chroniques de Centrum (scénario Jean-Pierre Andrevon, dessins Afif Khaled)
Zentak (scénario Jean-Pierre Pécau, dessins Def)
Little Blade (scénario Jean-Pierre Pécau, dessins Def, Hubert)
Carmen Mc Callum (scénario Fred Duval, dessins Gess)
Travis (scénario Fred Duval, dessins Christophe Quet)
Marvel 2099
Nomad (scénario Jean-David Morvan, dessins Philippe Buchet, Sylvain Savoia)
Ultima Parano (scénario JB, dessins et couleurs Steph)
Sha (scénario Pat Mills, dessins et couleurs Olivier Ledroit)
L'Incal (scénario Alexandro Jodorowsky, dessin Moebius)
Urban (scénario Luc Brunschwig, dessin Roberto Ricci)
L'univers de l'auteur illustrateur Enki Bilal (La Trilogie Nikopol, La Tétralogie du Monstre)
RanXerox (Dessin Stefano Tamburini, Tanino Liberatore) 1978
Transmetropolitan (scénario Warren Ellis, dessins Darick Robertson)
Tokyo Ghost (Dessin Sean Murphy, Scénario Rick Remender)
Musique
L'album Afterworld du producteur Siren sortie le 26 janvier 2015 s'inspire de l'univers Cyberpunk.
Sorti en 1993, l'album Cyberpunk de Billy Idol est réalisé après avoir participé à une partie de jeu de rôle du même nom Cyberpunk. L'album recevra néanmoins de très bonnes critiques de la part d'une nouvelle clientèle, les « rôlistes », qui l'apprécient pour son ambiance très proche du jeu, permettant ainsi de le faire tourner durant les parties.
La comédie musicale Starmania de Michel Berger sur un livret de Luc Plamondon créée le 10 avril 1979 au Palais des Congrès à Paris, développe un univers cyberpunk.
On retrouve l'influence du cyberpunk au sein de beaucoup de groupes de musique industrielle, EBM, Darkwave tels que Front Line Assembly, Nine Inch Nails, Skinny Puppy ou Ministry, autant dans les paroles et l'atmosphère musicale que les codes vestimentaires et les vidéo clips.
L'album Trinity du rappeur français, Laylow, est aussi considéré comme s'inscrivant dans le mouvement cyberpunk.
Les genres synthwave et vaporwave ont également été influencés par le style cyberpunk.
Le premier est un renouveau nostalgique rétrofuturiste des origines du cyberpunk et le second est une critique dystopique du capitalisme.
Sous-genres et postérité
Sous-genres
Il peut y avoir contestation au sujet de la classification des différents sous-genres du cyberpunk : par exemple, on considère le steampunk et le biopunk comme des sous-genres mais, les caractéristiques de ces sous-genres du cyberpunk étant relativement vastes et encore assez proches des caractéristiques définissant le cyberpunk, un chevauchement peut aisément survenir lors d'une identification d'une œuvre au cyberpunk et à ses sous-genres.
Le cyberpunk étant un genre assez vaste, il est parfois problématique de dissocier clairement les sous-genres des simples facettes variées de ce genre. Le modèle de terminologie "~punk" peut être utilisé pour nommer des spécialités du cyberpunk ou de ses sous-genres qui ne sont pas véritablement identifiées comme séparées, soit par le manque de différences, soit par le manque d'utilisation de pareils termes. Par exemple, le terme "arcanepunk" peut faire référence à la relative alliance de la technologie et de la magie dans un univers cyberpunk.
Fin probable
Dès le milieu des années 1980, les auteurs comme Gibson et Sterling annonçaient que le mouvement cyberpunk était déjà moribond, récupéré par Hollywood, digéré et recraché sous une forme dépourvue de son élément punk. À cet égard, un article de Lewis Shiner, publié dans le New York Times et intitulé Confessions of an ex-Cyberpunk, fera date, et entraînera une longue réponse de la part de Bruce Sterling : Cyberpunk in the Nineties, dans laquelle il déplore, tout en s'en amusant, que cette étiquette lui colle encore à la peau, mais revendique toujours haut et fort les valeurs véhiculées par le mouvement.
Pour certains, c'est le refus du mouvement d'imaginer un meilleur futur qui est la cause de la courte durée du mouvement. C'est Neal Stephenson, dans son roman Le Samouraï virtuel (Snow Crash) paru en 1992, qui enterre définitivement le cyberpunk dans les toutes premières pages. Cependant, cette opinion est contestée par les gens mettant en avant les œuvres de nouveaux auteurs comme Richard Morgan.
On peut éventuellement expliquer la diminution du nombre d'œuvres cyberpunk par le fait que certains thèmes abordés, qui étaient auparavant futuristes et précurseurs, sont de plus en plus vrais dans la société contemporaine. Notamment aux thèmes, qui furent novateurs mais ne le sont plus, de l'émergence d'un réseau mondial de communication (Internet), du terrorisme de masse, du pouvoir de l'État qui s'amoindrit au profit des grandes entreprises, des prothèses et implants, etc. Ainsi, en 2007, Charles Stross publie le roman Halting State dont l'histoire se situe dans un futur moyennement proche (2016) mais dont les problématiques contemporaines reflètent l'actualité de 2005-2006. Il faut peut-être alors plus parler de réorientation d'une partie du cyberpunk que d'une fin.
Notes et références
Annexes
Articles connexes
Postcyberpunk, steampunk, biopunk
Cybernétique, cyborg, Cyberart
Réalité virtuelle
Informatique
Littérature postmoderne
Liens externes
L’univers cyberpunk- dystopie de notre relation aux machines sur Jurojin.net
Punk | Le cyberpunk (association des mots cybernétique et punk) est un genre de la science-fiction très apparenté à la dystopie et à la hard science-fiction. Il met souvent en scène un futur proche, avec une société technologiquement avancée (notamment pour les technologies de l'information et la cybernétique). |
726 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Carte%20%C3%A0%20puce | Carte à puce | Une carte à puce est une carte en matière plastique, en papier ou en carton, de quelques centimètres de côté et moins d'un millimètre d'épaisseur, portant au moins un circuit intégré capable de contenir de l'information. Le circuit intégré (la puce) peut contenir un microprocesseur capable de traiter cette information, ou être limité à des circuits de mémoire non volatile et, éventuellement, un composant de sécurité (carte mémoire). Les cartes à puce sont principalement utilisées comme moyens d'identification personnelle (carte d'identité, badge d'accès aux bâtiments, carte d'assurance maladie, carte SIM) ou de paiement (carte bancaire, porte-monnaie électronique) ou preuve d'abonnement à des services prépayés (carte de téléphone, titre de transport) ; voir ci-dessous. La carte peut comporter un hologramme de sécurité pour éviter la contrefaçon. La lecture (l'écriture) des données est réalisée par des équipements spécialisés, certaines puces nécessitant un contact physique (électrique), d'autres pouvant fonctionner à distance (communication par ondes radio).
Histoire
Dès 1947, une mémoire portative est décrite par un ingénieur britannique : un substrat en bakélite sur lequel sont imprimées de très fines pistes de cuivre qui, sous l'effet d'un courant important, se volatilisent irréversiblement, créant un effet mémoire. Il est question, à l'époque, de 64 bits.
En 1968, Helmut Gröttrup et Jürgen Dethloff, deux ingénieurs de l'entreprise allemande Giesecke & Devrient, inventent une carte automatique dont le brevet ne sera finalement accordé qu'en 1982.
En 1969, les Américains Halpern, Castrucci, Ellingboe, notamment, contribuent à la genèse de la mémoire portative.
Le premier brevet concernant un dispositif de type carte à puce (mémoire sécurisée) est déposé le par le Français Roland Moreno, qui, par la suite, pour exploiter ce brevet, transforme en SARL la SA Innovatron, elle-même issue d'une association loi de 1901 homonyme née en 1972.
En mars puis , Moreno développe par plusieurs certificats d'addition les moyens inhibiteurs revendiqués dans le premier brevet et étend la protection internationalement :
comparaison interne du code confidentiel ;
compteur d’erreurs, qui provoque l’autodestruction de la puce en cas de soumission répétée d’un code faux : un code inexact provoque la destruction d'un fusible en mémoire, d'où une surconsommation électrique importante ;
moyens de traitement ;
lecture irréversiblement impossible de zones prédéterminées, notamment code confidentiel, clés, etc. ;
écriture, modification, effacement irréversiblement impossibles de zones prédéterminées de la mémoire.
Ces moyens inhibiteurs prévus dès 1974 n'ont été installés industriellement qu'en 1983. L'agencement d'un circuit intégré ASIC est en effet une lourde opération industrielle qui ne se justifie nullement en l'absence d'un risque de fraude massive.
En , la Compagnie Honeywell Bull, compagnie sous la tutelle de France Télécom, dépose de son côté une demande de brevet pour une carte portative du type carte de crédit également, comprenant au moins un dispositif de traitement de signaux électriques disposé à l’intérieur de la carte. Les Français Bernard Badet, François Guillaume et Karel Kurzweil y sont désignés inventeurs. La protection industrielle sera étendue à onze autres pays.
En 1977, l'Allemand Dethloff dépose un brevet pour une carte à mémoire portative dont les moyens inhibiteurs seraient constitués par un microprocesseur. Ce perfectionnement significatif autorisant un changement de fonctions de la carte par simple reprogrammation (fonderie sur la base d'un masque spécifique). Aujourd'hui, plus des trois quarts des cartes à puce en service sont dotées d'un microprocesseur ou d'un microcontrôleur.
En , le Français Michel Ugon dépose pour le compte de son employeur Bull un brevet sur une technique comparable, nommée CP8, pour « Circuit Portatif des années 1980 », comportant deux chips : un chip processeur et un chip mémoire, Cette carte intelligente, permet d'assurer un bon niveau de sécurité en implantant des algorithmes cryptographiques. Mais dans cette version bi-puces elle présente une faiblesse évidente, un espionnage du contenu des informations échangées entre le processeur et la mémoire.
En , Michel Ugon dépose le brevet SPOM (self programmable only memory) qui réunit en une seule puce, le processeur et la mémoire, et résout le problème de sécurité. Ce qui ne donnera lieu à une activité industrielle qu'à partir du début des années 1990, tout en engendrant le dépôt de plus de brevets. Il s'agit de l'application cryptographique la plus répandue dans le monde ce jour.
En 1978, la Direction générale des télécommunications (DGT, qui deviendra France Télécom) organise elle-même la mise au point des prototypes, la réalisation des cartes et des terminaux points de vente, et elle impulse la constitution la même année d'un groupement d'intérêt économique (GIE) intitulé Carte à Mémoire et regroupant autour d’elle dix banques françaises.
En 1979, le géant des services pétroliers Schlumberger entre au capital d’Innovatron, pour 23 %, puis 34 % ; il devient par la suite numéro 1 mondial de la carte à puce, absorbant notamment ses deux plus lourds concurrents français : Solaic en 1997 puis Bull CP8 en 2001. À signaler cependant que, avant ces absorptions, via Innovacom qui lui appartient, France Telecom était entrée en 1989 dans le capital de la société Innovatron et qu’alors l’augmentation de capital opérée lors de la fusion des deux protagonistes avait multiplié par quinze celui-ci (porté à d’euros).
Des moyens considérables ont été déployés à partir de la fin des années 1970 par Philips, IBM et Siemens pour tenter de faire annuler les brevets de Roland Moreno, en vain.
En 1981, le GIE Carte à Mémoire lance trois expérimentations de la carte à puce, respectivement à Blois avec Bull, Caen avec Philips, et Lyon avec Schlumberger.
La première diffusion massive de la carte à puce auprès du grand public débutera en 1983 avec la mise en place de la Télécarte, une carte à puce destinée à être utilisée dans les cabines téléphoniques françaises.
À la fin des années 1980, le GIE Carte bancaire, qui a succédé au GIE Carte à mémoire, commande de cartes CP8, lançant la généralisation de la carte à puce en France en 1992. Ce délai de dix années s'explique par un grave défaut de conception des cartes fabriquées par Bull, qui commence par livrer plusieurs millions de cartes dont le code secret est lisible avec un jouet du commerce : sur ordre des banques, toutes ces cartes (plusieurs millions) sont purement et simplement pilonnées, afin d’éviter le discrédit public de l’ensemble de cette technique.
Les premières puces sécurisées apparaîtront en 1982 (logique câblée) et 1983 (microcontrôleur).
En 1988, Marc Lassus crée Gemplus en France. Cette société fut jusqu'à sa fusion avec Axalto (ex-Schlumberger) en juin 2006, le numéro 1 mondial de la carte à puce, ayant mis en circulation de 1980 à 2006 plus de de cartes. Le leader mondial de la carte à puce est depuis Gemalto, devant Oberthur Card Systems et Giesecke & Devrient.
En , dépôt du brevet SPOM (Self Programmable One Chip Microprocesseur) par Bull-CP8 inventeur Michel Ugon, lequel couvre toutes les cartes à une seule puce de type microprocesseur : cartes bancaires, carte vitale…
Les banques d'Amérique du Nord attendront, elles, la fin de la période d'exclusivité pour équiper leurs clients (quid de la concurrence ?), .
Composition
La puce d'une carte typique est constituée d'un microprocesseur, le plus souvent en 8 bits et fonctionnant à une vitesse de , d'une mémoire morte (ROM) de taille variant entre quelques kilooctets et plusieurs centaines de kilooctets, d'une mémoire vive généralement très petite ( dans le cas d'une carte bancaire B0', pour la carte d'identité électronique (eID) Belge), et d'une mémoire de stockage de type EEPROM ou Flash.
Les composants des cartes à puce suivent l'évolution générale de l'électronique ; puissance des microprocesseurs (2005 : à plus de ) et capacité de mémoire (plus de de mémoire non volatile EEPROM, de mémoire morte), diversité des types de mémoire (mémoire flash de plusieurs mégaoctets dès 2005).
La puce composant peut être accessible :
par contact : l'interface entre les contacts de la puce et ceux du lecteur est le circuit imprimé doré très mince appelé micromodule. Il est divisé en , chacune ayant un rôle précis permettant l'échange des données entre la puce et le lecteur. La puce est quant à elle située sous ces contacts et donc « cachée », c'est à tort que l'on désigne le micromodule comme une « puce » ;
sans contact : par radiofréquence à courte ou moyenne portée, via une antenne interne dont les spires sont moulées dans l'épaisseur de la carte ;
par une combinaison des deux précédentes : on parle alors de cartes « combi » ou « dual interface ».
Carte à puce et systèmes d'exploitation
L’évolution technologique a amené la venue des microprocesseurs dont a bénéficié notamment la carte à puce. Cela lui a permis d’exécuter des tâches plus complexes à l’instar des ordinateurs, lui ouvrant de nouvelles perspectives applicatives et surtout une standardisation avec l'arrivée de système d'exploitation pour carte à puce.
Fonctionnement
La carte à puce succède :
aux cartes embossées ;
aux cartes à codes barres ;
aux cartes plastiques à pistes magnétiques.
Quatre catégories de carte à puce sont référencées par le Conservatoire National des Arts & Métiers.
Elles se différencient par les moyens de contrôle d'accès et/ou par le mode de communication :
contrôle d'accès par microprocesseur ou par logique câblée, celle-ci pouvant être élémentaire (moins de 50 portes) ou complexe ;
communication par contacts et/ou radiofréquences.
La logique à haute intégration est mise en œuvre dans la TV payante, ainsi que dans certaines cartes RFID (multi-application, cryptographie DES, triple DES et RSA).
Les cartes à microprocesseurs, largement les plus répandues de nos jours, sont :
mono-applicatives, comme les cartes bancaires B0' ou les cartes cryptographiques pour la sécurité informatique exploitant la technologie PKI ;
multi-applicatives, comme les cartes bancaires Europay Mastercard Visa, ou les cartes SIM des téléphones mobiles.
Actuellement, les cartes à puce comportent le plus souvent un microcontrôleur les rendant actives et permettant des fonctions plus élaborées, en particulier des reconnaissances de clé. Elles comportent principalement une zone mémoire, ainsi que plusieurs dispositifs de calcul destinés (entre autres) à la cryptographie. Ainsi, une fois insérées dans un lecteur, elles se comportent en fait comme un microordinateur capable d'effectuer des traitements d'information.
Un code confidentiel (mot de passe, en anglais ) dans la puce, par principe inaccessibles depuis l'extérieur de la carte, est garant de la personnalité, tandis que le chiffrement assure la confidentialité.
Elles sont aujourd'hui particulièrement répandues dans des applications comme les cartes bancaires françaises, les cartes Vitale, mais aussi les cartes SIM ( = Module d'identité d'abonné) utilisées dans les téléphones portables pour l'identification du propriétaire et la sauvegarde d'informations diverses (numéros de téléphone et autres).
Avant d'être remise à la personne qui l'utilisera, une carte à puce est normalement 'personnalisée' électriquement (par l'organisme émetteur) via un encodeur de cartes et un programme informatique (outil de personnalisation), afin d'inscrire dans la puce les informations nécessaires à son utilisation. Par exemple, on inscrira dans une carte bancaire les références bancaires de l'utilisateur, ou dans la carte d'un contrôle d'accès, les autorisations accordées au porteur de la carte. La personnalisation physique de la carte consiste quant à elle à imprimer des données supplémentaires (nom de la personne, photo, etc) sur la carte, par exemple à l'aide d'une imprimante à sublimation, au-dessus d'une pré-impression offset.
On peut considérer à juste titre que les clefs USB, récemment apparues, font partie de la famille des « cartes à puce », en tant qu'objets portatifs dotés d'une mémoire : mais une minorité de ces clefs intègrent une circuiterie protégeant l’accès à la mémoire, contrairement aux cartes à puce proprement dites, dont la caractéristique principale est de protéger les données qu'elles contiennent contre toute intrusion.
Il existe en outre des cartes à puce fonctionnant à distance, par ondes radio. C'est le cas des cartes utilisées dans la norme NFC (ou Cityzi en France). Certaines de ces cartes fonctionnent aussi comme des cartes « classiques » — c'est-à-dire qu'on peut accéder aux données contenues dans la puce à partir d'un lecteur à contacts. Dans ce cas ces cartes sont dites mixtes.
Les cartes à distance (RFID, NFC) possèdent une antenne et un convertisseur de signal associés à la puce. L'antenne perçoit le signal (alternatif) émis à distance par le terminal, et le convertisseur transforme ce signal d'une part en un courant continu qui alimente la puce, d'autre part en un courant alternatif appelé horloge qui sert à synchroniser les échanges de la puce et du terminal dans le temps.
Les cartes de transport Navigo sont un exemple de cartes mixtes.
Sécurité
La sécurité des cartes à puce repose d'une part sur les techniques matérielles propres, et d'autre part sur la conception d'éléments logiciels spécifiques.
Sécurité matérielle
Trois familles de vulnérabilités matérielles sont distinguées :
Les attaques non invasives Les attaques non invasives sont les attaques qui n’entraînent pas la destruction du matériel (c’est-à-dire la carte à puce). Il s'agit ici d'attaques matérielles par exploitation de canaux auxiliaires. Il est par exemple possible d'étudier le temps que met la carte à puce pour traiter une commande particulière, ou la quantité d'énergie qu'elle consomme pour en déduire de l'information sur les données secrètes qu'elle traite.
les attaques invasives les attaques invasives consistent par exemple à utiliser des acides pour mettre à nu le circuit électronique au cœur de l’activité de la carte à puce. Ainsi, il devient possible, par exemple, d'appliquer des techniques de rétroingénierie ou encore d'installer des sondes pour obtenir une lecture des données manipulées (l'homme de l'art parle de microprobing). Dans ce cas, l'attaque opérée permet effectivement de voler l'information, mais le matériel est détruit.
Les attaques semi-invasives L'idée est, par exemple, de provoquer délibérément un dysfonctionnement matériel, en perturbant ponctuellement l'alimentation de la carte à puce, ou en utilisant une lumière ultraviolette pour perturber le fonctionnement des transistors. L'homme de l'art parle alors d'une attaque par faute.
En réponse à ces problèmes de sécurité spécifiques, il est possible de distinguer deux sortes de solutions, selon qu'elles reposent sur des procédés entièrement logiciels, ou qu'elles impliquent la conception et l'usage de matériels spécifiques.
Sécurité logicielle
Dans le contexte des cartes multi-applicatives, le plus simple moyen d’introduire du code malicieux sur une carte est de créer une application impropre et de l’installer sur la carte. Le comportement malveillant de programme permet ensuite d'extraire des données d'autres applications, soit directement en vidant le contenu de la mémoire, soit en dévoyant l'usage de données/objets qu'elles partagent. Différentes techniques matérielles et/ou logicielles peuvent être utilisée pour éviter ce type de problème de sécurité, tel que la vérification de bytecode Java Card, dans le cadre des technologies Java Card.
Quelques utilisations
Monétique :
Carte bancaire : Groupement des Cartes Bancaires CB, nouvelles cartes EMV, etc. ;
Porte-monnaie électroniques : Octopus à Hong Kong, Moneo en France, Proton en Belgique, Geldkarte en Allemagne, dont la particularité est de servir à la certification de l'âge des clients des distributeurs automatiques de cigarettes.
Identification :
Cartes d'identité nationales (eID en Belgique) ;
E-passeports ( en France) ;
Certains badges d’accès à des bâtiments : cartes d'étudiant et/ou de restauration, cartes de lycéen, etc.
Téléphonie mobile :
Carte SIM.
Prépaiement de télécommunications ;
Secteur santé (par exemple carte Vitale en France, carte SIS en Belgique) ;
Titres de transport ;
Sécurité informatique (authentification forte et signature électronique) ; dans ce cas :
La carte contient un cryptoprocesseur pour la génération des clés et le stockage de la clé privée ;
La technologie ICP (Infrastructure à clés publiques) est utilisée :
Utilisation de la carte à puce pour l'authentification forte au domaine Microsoft (Kerberos PKINIT - Smart Card Logon), applications Web (SSL), VPN ;
Signature de documents numérique, d'un flux de données (workflow, etc.).
Transport routier : les cartes de chronotachygraphe servent de support d'enregistrement des temps de conduite, de travail et de repos et des vitesses sur les véhicules lourds (camions, bus).
Entreprises dans le domaine de la carte à puce
L'industrie de la carte à puce implique différents acteurs :
les fondeurs fabriquent le hardware (les puces de silicium) ;
les encarteurs fabriquent la carte proprement dite en intégrant la puce de silicium dans une carte plastique ;
les développeurs de système d'exploitation ou d'applets conçoivent les logiciels qui s'exécutent dans la carte à puce elle-même.
Enfin, les fabricants de lecteurs fournissent aux intégrateurs et développeurs d'applications le matériel nécessaire pour s'interfacer avec la carte à puce.
Marché
Depuis les années 1980, le marché de la carte à puce ne cesse de progresser. En 2011, d'unités ont été produites. L'essentiel de la production (75 %) est destiné au marché des télécommunications (dont les cartes SIM pour les téléphones portables), 16 % au paiement (cartes bancaires). On s'attend à une forte croissance de la technologie sans contact (et "dual interface") grâce au dynamisme de NFC.
Quelques données sur le marché français (données Banque de France) :
On dénombre en 2010, de cartes à puce à usage bancaire en France ( en 2003) ;
Le nombre de paiements par carte à puce a dépassé en 2001 celui des règlements par chèque ;
En 2007, 41,5 % des paiements étaient effectués par carte à puce (25,5 % par chèque).
L'observatoire de la sécurité des paiements de la banque de France produit régulièrement des rapports à ce sujet.
Normes
Les principaux standards en matière de carte à puce sont le fruit des travaux de l'ISO : la norme est découpée en 15 parties, et est complétée par la norme pour les communications sans contact.
D'autres technologies apparaissent rapidement, et d'autres organismes de normalisation interviennent. Citons :
ETSI : pour les téléphones mobiles ;
EMVCo : consortium bancaire regroupant Visa, MasterCard et JCB ;
ECMA : pour la communication en champ proche (NFC), depuis normalisée par l'ISO IEC 18092 et CEI 21481.
La capacité des cartes à puce évoluant (1 gigaoctet), des protocoles de communication rapides apparaissent : USB (dont USB-Inter chip) et MMC/SD.
Les besoins de communication sans contact des téléphones mobiles ont pour leur part donné naissance aux protocoles SWP (Single Wire Protocol et NFC-Wi, qui décrivent le lien entre la carte à puce (UICC) et le composant chargé des communications sans contact (contactless front end, CFE).
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
La Carte à Puce, PUF, , , 1999.
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Articles connexes
Lien externe
Spécifications PC/SC
Invention française | Une carte à puce est une carte en matière plastique, en papier ou en carton, de quelques centimètres de côté et moins d'un millimètre d'épaisseur, portant au moins un circuit intégré capable de contenir de l'information. Le circuit intégré (la puce) peut contenir un microprocesseur capable de traiter cette information, ou être limité à des circuits de mémoire non volatile et, éventuellement, un composant de sécurité (carte mémoire). Les cartes à puce sont principalement utilisées comme moyens d'identification personnelle (carte d'identité, badge d'accès aux bâtiments, carte d'assurance maladie, carte SIM) ou de paiement (carte bancaire, porte-monnaie électronique) ou preuve d'abonnement à des services prépayés (carte de téléphone, titre de transport) ; voir ci-dessous. La carte peut comporter un hologramme de sécurité pour éviter la contrefaçon. La lecture (l'écriture) des données est réalisée par des équipements spécialisés, certaines puces nécessitant un contact physique (électrique), d'autres pouvant fonctionner à distance (communication par ondes radio). |
727 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Marcus%20Junius%20Brutus | Marcus Junius Brutus | Marcus Junius Brutus Cæpio, dit Brutus, né vers 85 av. J.-C. à Rome et mort le à Philippes, est un sénateur romain, juriste et philosophe de la fin de la République romaine, fils de Servilia, la maîtresse de Jules César, auquel il porta le dernier coup, en le poignardant le
Brutus possède à la fois l'image du traître par excellence, pour sa participation à la mort du dictateur romain, qui lui avait pardonné son adhésion au parti de Pompée, et celle d'un homme vertueux, qui préféra toujours le salut de la République au sien.
Plutarque dresse de lui un portrait tragique et vertueux, constatant que « même ceux qui lui veulent du mal pour ce qu'il conjura à l'encontre de César, s'il y a eu aucune chose généreuse faite en toute la conjuration, l'attribuent à Brutus ».
Biographie
Origine
Brutus prétendait descendre de Lucius Junius Brutus qui, en -509, après le viol de Lucrèce, renversa le dernier roi de Rome, Tarquin le Superbe, et, de ce fait, fonda la République romaine. Bien que Plutarque ait rapporté et approuvé cette ascendance traditionnelle, il énonça aussi une origine plus prosaïque : selon certains, il serait issu d'une « maison populaire », Junius Brutus n'ayant pas eu de descendance, car il avait lui-même fait périr ses enfants.
Son père légitime était Marcus Junius Brutus, partisan de Marius, et sa mère Servilia Cæpionis, demi-sœur de Caton d'Utique. Il naquit en 85 av. J.-C. et tient de son oncle, qui l'adopta, son deuxième cognomen de Cæpio. Contrairement à une idée répandue et à une rumeur rapportée par Plutarque, Brutus n'a jamais été adopté par Jules César. L'hypothèse selon laquelle il serait le fils naturel de Jules César, affirmée par Plutarque, est généralement rejetée par les historiens modernes. .
Jeunesse
Brutus passa une grande partie de sa jeunesse en Grèce à étudier la philosophie.
Il fut envoyé à Chypre en -58/-57 avec Caton d'Utique (Marcus Porcius Cato), son oncle, qui l'éleva, pour organiser l'annexion de l'île. Brutus y fit preuve de bonté envers la ville de Salamine de Chypre qui ployait sous les dettes. Il revint à Rome enrichi et commença son cursus honorum. Il obtint en -53 la questure en Cilicie où il s'enrichit encore plus. Sa conduite fut ensuite dénoncée par Cicéron.
La république agonisante est l'objet d'une lutte entre Jules César d'une part, et le Sénat, sous la protection de Pompée, de l'autre. Brutus suivit le parti de Pompée dans la guerre civile (bien que Pompée ait fait exécuter son père lorsque Brutus était enfant), pensant que c'était dans ce parti qu'il serait le plus utile à Rome, et combattit César à la bataille de Pharsale (-48). Choisissant d'oublier cet épisode, César, qui, d'après Plutarque, le considérait comme son propre fils, l'appela auprès de lui après sa victoire, et le combla de faveurs. César lui fit gravir les échelons du cursus honorum traditionnel. Il fut nommé gouverneur de Gaule cisalpine pour -46/-45, puis préteur urbain pour l'année -44, préféré alors à son concurrent, Caius Cassius Longinus, futur assassin, lui aussi, de César, qui fut nommé préteur pérégrin. Ces faveurs « intéressées » ne l'empêchèrent pas de garder ses idéaux républicains et de vertu.
Assassinat de César
Devenu préteur, son tribunal fut constamment couvert de lettres lui enjoignant d'être digne du nom de Brutus, son aïeul revendiqué qui avait mis fin à la période royale de Rome, tandis qu'on soupçonnait César de vouloir se faire proclamer roi. Restant fermement républicain malgré les faveurs de César, il participa à l'organisation d'un attentat contre le dictateur avec Cassius Longinus, Publius Servilius Casca, Cimber Tillius et Decimus Junius Brutus Albinus, lui aussi ami de César. Les conjurés firent valoir la fidélité de Brutus aux idéaux de ses ancêtres.
Aux Ides de Mars, il fut présent au Sénat et donna un coup de poignard à César, mais refusa que les conjurés assassinent également Marc Antoine. César, au moment de mourir, le voyant au nombre des conjurés, se serait alors écrié en grec « καὶ σύ, τέκνον » (« Kaì sú, téknon », en latin « Tu quoque mi fili »), signifiant « Toi aussi, mon fils ».
Lutte contre les triumvirs, bataille de Philippes et mort
Après ce meurtre et sous la pression des partisans de César, Brutus se réfugia sur le Capitole avec les conjurés et finit par rejoindre Athènes, puis sa province de Crète. Contrairement à Cassius, il fit preuve de clémence et de modération pendant les sièges de villes en Orient, en tentant notamment de protéger les édifices. Poursuivi par Marc Antoine qui voulait venger à la fois la mort de César et celle de son propre frère, Caius Antonius, assassiné sur les ordres de Cassius et Brutus en représailles de la mort de Cicéron (43), il rejoignit Cassius. La bataille décisive les opposa à Marc Antoine et Octave dans la plaine de Philippes, dans la province de Macédoine. Dans un premier temps, les troupes de Brutus s'emparèrent du camp d'Octave, tandis qu'Antoine massacrait les légions de Cassius. Ce dernier, persuadé de la défaite de Brutus, se suicida.
À nouveau vaincu trois semaines plus tard par Antoine (et Octave dans une moindre mesure), Brutus se suicida. On dit qu'il se serait écrié en mourant, le 23 octobre 42 av. J.-C. : « Vertu, tu n'es qu'un mot ! » ; mais ces paroles de désespoir n'ont rien d'historique. En apprenant la nouvelle, sa veuve, Porcia, la fille de Caton d'Utique, se serait suicidée en avalant des charbons ardents, mais ce point est discuté. Robert Garnier a composé une tragédie sur ce sujet : Porcie (1568). La dépouille de Brutus fut envoyée à ses vainqueurs.
On peut dire que sa mort marqua définitivement la fin de la République. Octave et Antoine affirmèrent leur pouvoir avant de se déchirer eux-mêmes.
Activité littéraire
Brutus cultiva un très grand intérêt pour les lettres et la philosophie. On l'a souvent considéré comme un adepte du stoïcisme, mais il se situait en réalité davantage dans l'héritage de Platon et de l'Académie et put y puiser des raisons d'intervenir contre César.
Il a composé un éloge de son oncle et beau-père Caton d'Utique et d'autres ouvrages qui ne nous sont pas parvenus, en particulier un De virtute et un De patientia - il ne reste toutefois de lui que quelques lettres à Cicéron et à Atticus. Cicéron lui a dédié plusieurs de ses traités philosophiques : Paradoxes des stoïciens, De finibus bonorum et malorum, De Natura Deorum, les Tusculanes, et de ses traités sur l'art oratoire : De claris oratoribus et Orator ad Brutum. Plutarque a écrit sa Vie.
La mort de Brutus
Le dernier discours de Brutus
Brutus s'exprimant à ses troupes, pour la dernière fois :
Ce m'est une très grande joie, en cet instant, de constater que je n'ai été trahi par aucun de mes amis. Si j'avais des reproches à faire, je n'en ferais qu'à la Fortune. Non pour moi, mais pour ma patrie. Car je m'estime, pour ma part, plus heureux que nos vainqueurs. Dans le passé comme aujourd'hui, oui, je suis plus heureux qu'ils ne le seront jamais.
Je laisserai au moins une réputation de vertu. De cela, ils ne triompheront jamais par les armes. Et tout leur argent ne parviendra pas à la ternir cette vertu. Ils ne pourront empêcher la postérité de voir en eux des individus méchants et injustes, qui auront mis à mort des hommes de bien, loyaux et justes, dans le but d'usurper un pouvoir auquel ils n'avaient aucun droit.
Sa mort vue par les historiens de l'Antiquité
La mort de Brutus a été relatée par les historiens de l'Antiquité :
Renonçant à sauver sa vie et croyant indigne de lui d’être pris, il se réfugia, lui aussi, dans la mort. Après s’être écrié, comme Hercule : « malheureuse vertu ! tu n’étais qu’un mot ; je te cultivais comme une réalité, et tu étais l’esclave de la fortune » ; […] Il pria un de ceux qui se trouvaient avec lui de le tuer.
[…] puis il se retira à l’écart avec deux ou trois personnes seulement, dont Straton. Il l'avait connu en étudiant la rhétorique. Il approcha le plus près de lui, et prenant son épée à deux mains par le manche, il se laissa tomber de son haut sur la pointe, et il se tua ainsi.
Lors Brutus se retournant vers ses amis, leur parla ainsi : Alors il appela un de ses principaux amis, nommé Straton, et il le pria de vouloir avancer sa mort. Et voyant que ce Straton temporisait et voulait le persuader d'adopter de meilleures pensées, il appela l’un de ses esclaves pour exécuter ce projet. Alors Straton lui dit : Et aussitôt, il lui fit passer son épée à travers le corps, sans que Brutus se retirât ni ne remuât.
Personnage littéraire
Marc Aurèle rend hommage à Brutus
« De Sévère : l'amour de la famille, de la vérité et de la justice, et grâce à lui la découverte de Thraséas, Helvidius, Caton, Dion et Brutus, la notion d'un gouvernement démocratique, fondé sur l'égalité et le droit d'expression, et d'un empire respectant par-dessus tout la liberté de ses sujets ; mais aussi le culte constant et régulier de la philosophie, la bienfaisance, la libéralité, l'espérance et la foi en l'amitié, la franchise envers ceux qu'il désapprouvait et la transparence envers ses amis, qui n'avaient jamais à s'interroger sur ce qu'il voulait. »
Marc Aurèle, Écrits pour lui-même, 14.
L'empereur Marc Aurèle fut stoïcien, il semble associer ici Dion à Brutus, tous deux platoniciens, comme l'avait fait avant lui Plutarque.
La Divine Comédie, de Dante
Dans la Divine Comédie, Dante accompagné de Virgile, descend aux Enfers, qu'il dépeint comme organisé en différents cercles. Le premier cercle accueille les auteurs de crimes dont la gravité est jugée moindre, jusqu'au neuvième cercle, où sont punis les traîtres. Trois traîtres sont dans la gueule de Lucifer : Judas Iscariote, traître envers Jésus, donc traître suprême, Brutus et Cassius, traîtres envers Jules César, donc envers l'autorité impériale.
Tragédies françaises
Brutus apparaît dans trois tragédies humanistes françaises :
Iulius Cæsar de Marc-Antoine Muret (1553)
César de Jacques Grévin (1560)
Cornélie de Robert Garnier (1574)
Shakespeare
Brutus apparaît dans la pièce de William Shakespeare, Jules César, voici un extrait de Brutus s'expliquant devant le peuple romain :
Astérix le Gaulois
Dans la bande dessinée Astérix, Brutus est présenté comme le fils adoptif et unique héritier de César. César lui lance très souvent « Tu quoque mi fili » ou « Toi aussi, mon fils » dans des circonstances dont la légèreté contraste avec les circonstances historiques de cette phrase . Dans Les Douze Travaux d'Astérix, on peut voir Brutus siéger avec les conseillers de César et « jouer » constamment avec un couteau. Jules César finit par lui dire : « Brutus ! Cesse de jouer avec ce couteau ! Tu finiras par blesser quelqu'un ! » (il se blesse effectivement lui-même). Il est le principal antagoniste dans Le Fils d'Astérix, où il veut enlever l'enfant en question et finit par brûler le village des irréductibles. Son physique change au fil des cinq albums où il apparaît : dans Astérix gladiateur, il a un visage carré qui s'allonge dans La Zizanie et Le Devin ; et enfin Le Fils d'Astérix le présente sous les traits de Tony Curtis.
Il est interprété dans les adaptations au cinéma de cette série successivement par Didier Cauchy, Victor Loukianenko et Benoît Poelvoorde.
Annexes
Arbre généalogique
Œuvres
Traité de la Vertu de Marcus Junius Brutus (ce manuscrit n'a pu être retrouvé)
Bibliographie
Abrégé d'histoire Romaine, Florus, Tome II des Œuvres, P. Jal, Belles Lettres, 1967.
Vie de Brutus, Plutarque, Belles Lettres.
Histoire romaine, Dion Cassius, Belles Lettres.
Anne Bernet, Brutus, assassin par idéal., Perrin, 2001 , 414 p.
Roger Breuil, Brutus, Editions Gallimard, 1945.
Gérard Walter, Brutus et la fin de la République, Payot, 1938.
Bertrand Borie, « Brutus, le personnage historique », Histoire antique & médiévale, 89, janv. – févr. 2017, p. 14-43.
Collectif, La véritable histoire de Brutus, la République jusqu'à la mort, Les Belles Lettres, 2017 , 304 p.
Film
Brutus (Bruto), film muet en noir et blanc italien, sorti en 1911 et réalisé par Enrico Guazzoni, avec Amleto Novelli dans le rôle de Brutus ;
Jules César (Julius Cæsar) est un film américain réalisé par Joseph Leo Mankiewicz, d'après la pièce de William Shakespeare, sorti en 1953, avec James Mason dans le rôle de Brutus, et Marlon Brando dans celui de Marc-Antoine ;
Cléopâtre, film américain réalisé par Joseph Leo Mankiewicz et sorti en 1963, avec Kenneth Haigh dans le rôle de Brutus
Rome, série télévisée de 2005, avec Tobias Menzies dans le rôle de Brutus ;
Empire (mini-série), avec James Frain dans le rôle de Brutus.
Brutus vs César est une comédie française, réalisée par Kheiron qui joue également le rôle de Brutus, sortie en 2020.
Jeu-vidéo
Dans le jeu vidéo Assassin's Creed: Brotherhood figure une petite histoire annexe sous la forme d’une énigme du manuscrit de Romulus écrite par Brutus qui révèle que César était en réalité un pion de l'Ordre des Anciens et que Brutus et les conspirateurs ont été membres du Liberalis Circulum. Plus tard Dans Assassin's Creed Origins, Brutus et Cassius font partie des premiers assassins entrainés par Aya et participent à l’assassinat de Jules César.
Notes et références
Annexes
Liens externes
L'image brouillée de Brutus le tyrannicide - Texte de la conférence du 15 octobre 2013 de Paul Marius Martin à l'Association le Latin dans les Littératures Européennes.
Personnalité politique de la Rome antique du Ier siècle av. J.-C.
Général de la République romaine du Ier siècle av. J.-C.
Philosophe romain
Meurtrier supposé
Suicide par sectionnement
Naissance en 85 av. J.-C.
Décès en 42 av. J.-C.
Personnage cité dans la Divine Comédie (Enfer)
Naissance à Rome
Personnalité politique suicidée
Assassins de Jules César
Sénateur romain du Ier siècle av. J.-C.
Gouverneur romain de Gaule cisalpine
Marcus
Personnalité adoptée en droit romain | Marcus Junius Brutus Cæpio, dit Brutus, né vers 85 av. J.-C. à Rome et mort le à Philippes, est un sénateur romain, juriste et philosophe de la fin de la République romaine, fils de Servilia, la maîtresse de Jules César, auquel il porta le dernier coup, en le poignardant le |
728 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Cecil%20B.%20DeMille | Cecil B. DeMille | Cecil Blount DeMille, plus couramment appelé Cecil B. DeMille, est un réalisateur et producteur américain, né le à Ashfield (Massachusetts) et mort le à Los Angeles (Californie).
D'abord acteur dans les années 1900, il fonda avec Jesse L. Lasky et Samuel Goldwyn une société de production cinématographique (l'ancêtre de la Paramount) et réalisa en 1914 le premier long-métrage tourné à Hollywood, Le Mari de l'Indienne. Grâce à ses nombreuses comédies vaudevillesques avec la star d'alors Gloria Swanson, il devint l'un des réalisateurs les plus importants du cinéma muet dans les années 1920. Il se spécialisa ensuite dans les films d'aventures et historiques, tels que Le Signe de la Croix, Les Croisades, Les Tuniques écarlates (son premier film en Technicolor), Les Naufrageurs des mers du sud, Les Conquérants d'un nouveau monde, Sous le plus grand chapiteau du monde ou Les Dix Commandements.
Pionnier de son art et producteur indépendant, Cecil B. DeMille fut l'un des rares metteurs en scène à bénéficier d'une totale liberté artistique tout au long de sa carrière, et fut l'un des premiers à envisager le cinéma comme un divertissement pour le grand public. Grand directeur de foules, il sut imposer un style propre et reconnaissable. Républicain, fervent garant des valeurs morales de l'Amérique puritaine, il transgressa pourtant les règles de moralité imposées au cinéma par le code Hays dans plusieurs de ses films, contenant des scènes de sensualité exacerbée (Le Signe de la croix) ou de métaphores à caractère érotique (Cléopâtre).
Si son nom reste aujourd'hui associé excessivement à l'idée de démesure et de gigantisme au cinéma, apparaissant comme le représentant archétypal du film biblique (il n'en tourna pourtant que quatre dans sa carrière), Cecil B. DeMille n'en est pas moins l'un des réalisateurs les plus importants de l'âge d'or du cinéma américain. À l'instar de David W. Griffith ou Charles Chaplin, sa carrière a été décisive et son influence importante sur ses contemporains et les générations de cinéastes suivantes<.
Biographie
Jeunesse
Cecil Blount DeMille, né le à Ashfield, était le deuxième fils de et de Mathilda Beatrice DeMille (née Samuel). Son père Henry DeMille descendait de la famille protestante flamande de Mille, originaire de Bruges, réfugiée aux Pays-Bas à la fin du lors de l'invasion espagnole, qui avait ensuite émigré aux États-Unis en 1658, et il était membre actif de l'Église épiscopalienne américaine. Sa mère Mathilda Samuel était arrivée aux États-Unis en 1871 à 18 ans avec sa famille juive allemande. Son frère aîné William naquit le , sa sœur Agnès le (celle-ci décède prématurément en 1895).
Le grand-père paternel de Cecil, William Edward DeMille, avait été un négociant important en Caroline du Nord avant de faire faillite dans les années 1860. Henry DeMille exerça plusieurs métiers : pasteur, instituteur et auteur dramatique. Il ne rencontra pas grand succès jusqu'à sa rencontre avec le dramaturge David Belasco en 1887. Cecil Blount assista à sa première représentation théâtrale à l'âge de huit ans au théâtre de Madison Square. Son père mourut le , emporté par la fièvre typhoïde.
Cecil entra au collège militaire de Pennsylvanie à l'âge de quinze ans. Il voulut s'engager dans la guerre que menaient les États-Unis contre l'Espagne, mais ne fut pas enrôlé en raison de son trop jeune âge. Il sortit de l'établissement en 1898 et, suivant l'exemple de son frère, se lança dans le théâtre à Broadway. Il s'inscrit dans un cours d'art dramatique à New York et obtint son diplôme en 1900. Il joua dans une pièce à succès de , Hearts Are Trumps. En tournée, il tomba amoureux d'une des actrices, : « Le , à minuit, assis sur les marches d'une pension de famille, au 9 Beacon Street, Boston, complètement oublieux du froid, nous célébrâmes la nouvelle année et le nouveau siècle en devenant fiancés ». Ils se marièrent le dans le New Jersey.
Après une tournée au cœur de l'Amérique, il commença à écrire des pièces, parfois avec son frère. Il s'occupa également de la compagnie du Standard Opéra pendant quelque temps. Il fut engagé par David Belasco en 1907 pour une pièce écrite par son frère, . Figurait également à l'affiche de cette pièce la future star Mary Pickford. La collaboration entre DeMille et Belasco prit fin, pour un contentieux sur la paternité d'une pièce, en 1911. Administrateur au sein de la Société américaine de théâtre, il rencontra Jesse L. Lasky, un producteur de vaudevilles et d'opérettes.
Un pionnier de Hollywood
Avec Cecil arrivé à Hollywood en 1913, Samuel Goldfish (alors vendeur de gants) et Arthur Friend (un juriste), fondent une nouvelle société, la , à laquelle un troisième comparse, Jesse L. Lasky, donne son nom. Goldfish s'occupe de la distribution, Friend de la partie juridique, et Cecil B. DeMille est chargé de réaliser les films. Pour leur première production, audacieuse, ils adaptent une pièce de théâtre, The Squaw Man (Le Mari de l'Indienne). Ils partent tourner à Hollywood, alors simple village de la côte ouest des États-Unis, dans une grange louée en et qui fait office de studio. Distribué, le film rapporte deux fois la mise financière.
Fort de succès d'estime et public, Cecil B. DeMille commence le tournage de The Virginian le , film qui est bien accueilli, tourné à l'aide de plusieurs caméras françaises qui dominent à l'époque le marché mondial, la caméra Pathé Professionnelle. Après La Fille du Far-west, tourné en huit jours, il passe à The Warrens of Virginia, adapté de la pièce de son frère, où il commence à développer son souci du réalisme, notamment avec la séquence de l'explosion d'un train. Réalisme qui coûte la vie à un homme lors du le tournage de The Captive en 1915, tué par une arme qui aurait dû être chargée à blanc.
La Lasky Company engage la grande vedette cantatrice Geraldine Farrar. DeMille, pour « tester » les performances de comédienne de la star la fait tourner dans Maria Rosa (sorti en 1916) avant de lui confier le rôle de Carmen. Rassuré sur ses prestations, il lui offre un troisième rôle dans Temptation. Le film le plus célèbre de cette année 1915 reste Forfaiture, qui offre à Sessue Hayakawa son premier grand rôle. « Dans ce Paris mort au plaisir, voué au silence et à l'angoisse de la guerre, les spectateurs tendus depuis des mois sur un objectif de cauchemar, se détendaient enfin devant ce drame exotique, entraînant, admirablement mené dans un esprit nouveau, un mouvement accéléré, un dynamisme jamais senti. »
Des comédies conjugales aux films historiques
La période « muette » (1915-1928)
En 1915, Samuel Goldfish rencontra Adolph Zukor, avec qui il fonda la Famous Players Lasky Corporation. DeMille ne tourna que quatre films en 1916, dont Le Cœur de Nora Flynn. Il fit aussi l'acquisition d'une grande propriété dans le canyon du Little Tujunga, non loin de Hollywood, qu'il baptisa Le Paradis. En 1917, il tourna son premier grand film historique, Jeanne d'Arc (Joan, The Woman), avec Geraldine Farrar et Theodore Roberts. C'est aussi la première utilisation de la couleur par Cecil B. DeMille dans quelques scènes. Le film fut un échec.
Adolph Zukor lui impose ensuite de tourner deux films avec Mary Pickford : La Bête enchaînée (A Romance of the Redwoods) puis La Petite Américaine (The Little American) qui fit d'elle « la petite fiancée de l'Amérique » et qui révéla le jeune Ramón Novarro. La surenchère des salaires des stars entraîna un bouleversement de l'industrie du cinéma et des coûts de production. DeMille ne pensait pas les stars essentielles à la réussite d'un film : « Je pensais alors, et je pense toujours, que des grands films peuvent être réalisés sans vedettes. » D'ailleurs, en 1918, il tourna Le Rachat suprême (The Whispering Chorus) et L'Échange (Old Wives for New) sans noms connus. Il réalisa également une réadaptation de son propre film Le Mari de l'Indienne.
Après la guerre, il découvrit une jeune actrice, Gloria Swanson à laquelle il confia le premier rôle de Après la pluie, le beau temps. Ce succès en entraîna six autres, dont L'Admirable Crichton (Male and Female). En 1920, il fonda sa propre société de production, la Cecil B. DeMille Productions et continua de réaliser plusieurs films par an, dont Le Détour et Le Réquisitoire avec Leatrice Joy et « se permet des moments de marivaudages très audacieux pour l'époque (rachetés par un intertitre moralisateur) et jette les bases de tous les rapports de couple de la future comédie américaine ».
En 1923, à la suite d'un « concours de la meilleure idée de film » lancé dans le Los Angeles Times, DeMille entreprit la réalisation d'un film aux moyens colossaux : Les Dix Commandements : deux mille cinq cents figurants, trois mille animaux, un budget de près de . Énorme succès, le film en rapporta trois fois plus. L'année suivante, il réalisa trois films aux budgets plus modestes. À la suite d'un désaccord avec la Famous Players Lasky, il créa son propre studio, le DeMille Studio et y tourna L'Empreinte du passé (The Road to Yesterday) et Les Bateliers de la Volga (The Volga Boatman). Un autre projet ambitieux fut celui de porter à l'écran la vie du Christ, dans Le Roi des rois en 1927. « Tout ce que j'ai fait dans The King of Kings et dans mes autres films bibliques, c'est de traduire dans un langage différent, celui des formes visuelles et sonores, les mots de la Bible. » Il tourne son dernier film muet en 1929 avec La Fille sans dieu (The Godless Girl).
En 1928, il signa un contrat de trois ans avec la MGM et tourna en 1929 Dynamite, première apparition de Kay Johnson, et apporta l'année suivante son soutien au Code Hays. Après Madame Satan, un film musical, et une nouvelle réadaptation du Mari de l'Indienne, un échec, il créa avec Frank Borzage, King Vidor et Lewis Milestone la Guilde des metteurs en scène (qui sombra peu après). Il se retrouva à cette époque sans travail.
Entre incertitudes et nouveau départ
Après un voyage en Europe, où il rencontra Charles Laughton, il rentra aux États-Unis et signa un nouveau contrat avec la Paramount Pictures pour Le Signe de la croix qui lança Laughton et Claudette Colbert. Certaines scènes contournent allègrement le code Hays, probablement en raison des liens qu'entretenait DeMille avec William Hays, d'autres utilisent à nouveau des milliers de figurants. Il tourna ensuite deux films, La Loi du Lynch (This Day and Age) et Four Frightened People, toujours avec Claudette Colbert. Celle-ci fut en 1934 la Cléopâtre de DeMille, « dont une séquence au moins est anthologique, celle de la séduction de Marc-Antoine ». Henry Wilcoxon, qui interprète ce dernier, devint par la suite le producteur associé du réalisateur sur quelques films.
Les Croisades est son dernier film historique à proprement parler. Loretta Young et Henry Wilcoxon sont les héros de cette fresque médiévale, inégale. DeMille signa un nouveau contrat avec la Paramount Pictures lui laissant plus de liberté. En 1936, il fait tourner la grande vedette Gary Cooper dans Une aventure de Buffalo Bill (« dont la mise en scène séduit par son aisance et un souci de l'authenticité assez rare à l'époque »), puis Fredric March et Anthony Quinn (qui deviendra son gendre) dans Les Flibustiers. Il refuse dans le même temps de devenir candidat républicain aux élections sénatoriales. DeMille préfère continuer de raconter l'histoire des États-Unis à travers ses films. Avec Pacific Express, dont Barbara Stanwyck était la vedette, où il racontait les débuts du chemin de fer, il relança la mode du western. Le film remporta la Palme d'or au Festival de Cannes rétroactivement en 2002. Ce fut aussi son dernier film en noir et blanc.
Les films en technicolor
En 1940, il tourna son premier film en technicolor trichrome, Les Tuniques écarlates où il retrouva Gary Cooper pour une histoire d'aventures au cœur de la rébellion du Nord-Ouest dans les années 1880 au Canada. Toutefois, il resta fidèle à sa manière de travailler, en studio, et l'immense majorité des décors n'étaient que des toiles peintes, à l'exception de quelques plans naturels tournés par une seconde équipe. Deux ans plus tard, il retrouva Paulette Goddard pour Les Naufrageurs des mers du sud, où s'affrontèrent John Wayne et Ray Milland. Les scènes sous-marine permettent cette année-là à Farciot Edouart et Gordon Jennings de remporter l'Oscar des Meilleurs effets spéciaux.
Après l'entrée en guerre des États-Unis, le président américain Roosevelt évoqua à la radio l'histoire héroïque d'un médecin, . DeMille s'empara aussitôt de son histoire et fit venir le héros pour qu'il raconte ses exploits et déposa le titre de son futur film, L'Odyssée du docteur Wassell. À nouveau Gary Cooper fut choisi pour interpréter le héros américain. Sorti en 1944, DeMille rajouta à la fin du film un commentaire informant qu'un marin resté seul et probablement prisonnier venait d'être retrouvé sain et sauf.
Gary Cooper est pour la dernière fois le héros d'un film de DeMille en 1947, où il retrouve également Paulette Goddard, Les Conquérants d'un nouveau monde. Le film, qui traite de l'esclavage, se place dans un contexte où le réalisateur avait refusé de s'opposer à une loi californienne qui visait à donner à tout habitant de l'État le droit au travail, qu'il fut syndiqué ou non. Deux ans plus tard, Samson et Dalila marqua son retour au péplum biblique. Les dirigeants de la Paramount Pictures, d'abord réticents à une nouvelle folie du réalisateur, le laissèrent finalement mener à bien son projet. Le film fut un énorme succès public, et rapporta près de onze millions de dollars. L'année suivante, il interpréta son propre rôle dans le célèbre Boulevard du crépuscule de Billy Wilder aux côtés de Gloria Swanson, incarnant une ancienne star du muet préparant son retour.
En 1952 sortit Sous le plus grand chapiteau du monde, premier grand rôle de Charlton Heston au cinéma. Le film, qui raconte les mésaventures d'un cirque en tournée, remporta notamment l'Oscar du meilleur film en 1953 et reçut un très bon accueil du public, et d'une partie de la critique : « La vie des coulisses, la routine quotidienne, le voyage éternel, le montage de la tente sont décrits par un véritable Victor Hugo du cinéma. » Toutefois, il semblerait que Cecil B. DeMille ne s'attarda pas longtemps avant de se consacrer entièrement à son ultime film, une réadaptation de sa propre œuvre de 1923, Les Dix Commandements. Des moyens colossaux furent déployés : plus de trois ans d'écriture, des mois de repérage, animaux, près de figurants, sept mois de tournage dont plusieurs séquences ont été tournées en Égypte. Déjà âgé, le réalisateur fut victime un samedi d'une crise cardiaque, mais revint le surlendemain après le repos du dimanche, ne manquant ainsi aucun jour de tournage, pour terminer son travail. Le film, qui fut présenté à New York le , fut un triomphe mondial et plusieurs scènes appartiennent aujourd'hui à la légende de cinéma (l'Exode ou l'ouverture de la mer Rouge).
Dans les années 1950, Cecil B. DeMille, à la suite de démêlés avec des syndicats (refus du closed shop lorsqu'il était présentateur au , dissension avec la Directors Guild of America), devint un républicain réactionnaire en apportant son soutien au sénateur Joseph McCarthy dans la traque d'éventuels agents, militants ou sympathisants communistes aux États-Unis.
Décès et postérité
Cecil B. DeMille effectua un voyage en Europe où il rencontra entre autres Churchill, le pape Pie XII et Konrad Adenauer. À son retour, il se remit au travail : il voulut faire une réadaptation des Flibustiers (le film fut dirigé par son gendre Anthony Quinn sous le titre Les Boucaniers avec Charlton Heston et Yul Brynner) et s'atteler à la réalisation de Queen of the Queens, sur la vie de la Vierge Marie. Un dernier projet dont on ne connaît presque rien, appelé Projet X, est évoqué plusieurs fois dans ses mémoires et ses dernières correspondances. Mais fatigué, il meurt sans avoir pu en concrétiser aucun, le . Il est inhumé au Hollywood Forever Cemetery de Hollywood.
Une récompense, le Cecil B. DeMille Award récompense les artistes pour l'ensemble de leur carrière dans l'industrie du cinéma. Il est attribué tous les ans depuis 1952 lors de la cérémonie des Golden Globes à Hollywood. Un bâtiment de l'université Chapman d'Orange, en Californie, fut également nommé en son honneur.
Vie privée
Cecil B. DeMille épousa le l'actrice (1874-1960) et ils eurent une fille, Cécilia (1908-1984). Ils adoptèrent également une orpheline, Katherine Lester, qui prit le nom de son père adoptif et épousa par la suite l'acteur Anthony Quinn.
Cecil B. DeMille était par ailleurs franc-maçon.
Filmographie
Distinctions
Étoile sur le Hollywood Walk of Fame (face au 1725 Vince Street)
Récompenses
Oscars 1950 : Oscar d'honneur (pour l'ensemble de sa carrière)
Golden Globes 1952 : Cecil B. DeMille Award (pour l'ensemble de sa carrière)
Directors Guild of America Awards 1953 : Lifetime Achievement Award (pour l'ensemble de sa carrière)
Golden Globes 1953 : Meilleur réalisateur pour Sous le plus grand chapiteau du monde
Oscars 1953 : Oscar du meilleur film pour Sous le plus grand chapiteau du monde
Laurel Awards 1958 : Golden Laurel du meilleur réalisateur/producteur
Festival de Cannes 2002 : Palme d'or décernée rétroactivement au film Pacific Express (1939) par un jury présidé par Jean d'Ormesson
Nominations
Oscars 1953 : meilleur réalisateur pour Sous le plus grand chapiteau du monde.
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Bibliographie
par ordre chronologique
Biographies et analyses
Donald Hayne (éditeur), The Autobiography of Cecil B. DeMille, Prentice-Hall Inc., 1959.
Charles Higham, Cecil B. DeMille : A Biography of the Most Successful Film Maker of them All, Scribner, 1973.
Charles Higham, Cecil B. DeMille : An Uncensored Biography, Dell, 1976.
Gene Ringgold et Dewitt Bodeen, The Complete Films of Cecil B. DeMille, Citadel Press, 1985.
Sumiko Higashi, Cecil B. DeMille and American Culture : The Silent Era, University of California Press, 1994.
Robert S. Birchard, Cecil B. DeMille : In Pursuit of the Grand Award, Emprise Publishing, 1999.
.
Robert S. Birchard, Cecil B. DeMille's Hollywood, The University Press of Kentucky, 2004.
Simon Louvish, Cecil B. DeMille and the Golden Calf, Faber & Faber, 2007.
Simon Louvish, Cecil B. DeMille : A Life in Art, Thomas Dunne Books, 2008.
Scott Eyman, Empire of Dreams : The Epic Life of Cecil B. DeMille, Simon & Schuster, 2010.
Luc Moullet, Cecil B. DeMille, l'empereur du mauve, Capricci Editions, 2012.
Jean-Loup Bourget, Cecil B. DeMille : Le Gladiateur de Dieu, PUF, 2013.
Ouvrages thématiques
Olivier-René Veillon, « Cecil B. DeMille », Le Cinéma américain : Les Années trente, Paris, Seuil, 1986, .
.
John Douglas Eames et Robert Abele, The Paramount Story, Simon & Schuster, 2004.
Michel Mourlet, Sur un art ignoré : La Mise en scène comme langage, Paris, Ramsay Poche Cinéma, 2008.
.
Articles
K. Owen, « The Kick-in prophets, legend of the brothers DeMille, who built a daylight reality out of a dream », Photoplay, , .
Agnès DeMille, « Good night C.B. », Esquire, .
Michel Pérez, « DeMille et un film », Le Nouvel Observateur, .
Michel Ciment, « Un roi à Hollywood », Le Monde, .
Collectif, « Sur Cecil B. DeMille », Les Cahiers du cinéma, , .
Article connexe
Cecil B. DeMille Award (prix attribué tous les ans lors de la soirée des Golden Globes)
Liens externes
Cecil B. DeMille sur le site de la Cinémathèque française.
Naissance dans le comté de Franklin (Massachusetts)
Réalisateur américain
Réalisateur du muet
Golden Globe de la meilleure réalisation
Naissance en août 1881
Décès en janvier 1959
Décès à 77 ans
Oscar d'honneur
Cecil B. DeMille Award
Étudiant de l'American Academy of Dramatic Arts
Décès à Los Angeles
Hollywood Walk of Fame
Personnalité inhumée au Hollywood Forever Cemetery
Américain descendant de huguenots | Cecil Blount DeMille, plus couramment appelé Cecil B. DeMille, est un réalisateur et producteur américain, né le à Ashfield (Massachusetts) et mort le à Los Angeles (Californie). |
729 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Amstrad%20CPC | Amstrad CPC | LAmstrad CPC est un ordinateur personnel 8 bits produit par Amstrad dans les années 1980. CPC est le sigle de Colour Personal Computer, « ordinateur personnel couleur », même si une version dotée d'un moniteur monochrome était disponible.
L'Amstrad CPC s'est vendu à environ trois millions d'exemplaires dans le monde, dont environ un million en France.
Historique
Ce projet a débuté en 1983. Amstrad, société britannique produisant du matériel HiFi dirigée par Alan Michael Sugar (souvent abrégé en « AMS »), est à la recherche d'un nouveau créneau. AMS voit une place vacante dans le marché de la micro-informatique de l'époque : jusque-là, en effet, elle s'adressait avant tout à des hobbyistes, passionnés ou susceptibles de le devenir (d'où des ordinateurs peu chers, mais en kit ou avec trop de branchements à réaliser pour le grand public, ou des appareils à la pointe de la technique, mais très chers et encore à moitié expérimentaux).
Alan Sugar choisit de s'adresser à une clientèle résolument familiale, inexpérimentée et sans grands moyens : il décide donc de vendre un ordinateur dont l'installation est la plus simple possible, et qui soit directement utilisable même par un profane dès la mise sous tension (d'où le moniteur inclus et le nombre de câbles remarquablement réduit pour l'époque), le tout pour le même prix qu'un Commodore 64 sans écran. Le fait de fournir un moniteur couleur ou monochrome avec l'ordinateur pour un prix abordable participa grandement au succès de ces ordinateurs, les modèles concurrents nécessitaient souvent de monopoliser le téléviseur du salon. De plus, pour rester dans cette logique de clientèle familiale, Amstrad va organiser ses points de vente uniquement sur la base de la grande distribution.
En 1984 sort l'Amstrad CPC 464, comprenant de mémoire vive, vendu avec un écran monochrome (vert) ou un écran couleur et, chose inhabituelle à l'époque, un lecteur de cassette intégré. L’Amstrad CPC 464 connaît dès sa sortie un immense succès, surtout en France, se vendant à plus d'un million d’exemplaires.
En 1985 sortent successivement l'Amstrad CPC 664 où le lecteur de cassette est remplacé par un lecteur de disquette, puis l'Amstrad CPC 6128, où la mémoire vive est portée à . Les ordinateurs familiaux à disquette étaient également fournis avec des disquettes contenant le système d'exploitation CP/M, encore concurrent de MS-DOS, qui permettait d'utiliser un certain nombre de logiciels professionnels comme Multiplan, DBase ou Turbo Pascal.
En 1990, voyant les ventes de ces CPC décliner, Amstrad tenta de reprendre le marché avec une version plus évoluée du CPC (l'Amstrad plus) ainsi qu'une console de jeux (la GX-4000) (voir Tilt no 82) : 4096 couleurs, sprites gérés par le matériel, canaux DMA pour le son, port cartouche, nouveau design. Ces machines n'avaient cependant plus assez d'atouts face aux ordinateurs Amiga de Commodore et autres 520ST d'Atari de l'époque et l'arrivée des consoles de jeux vidéo de quatrième génération telles que la Mega Drive. La gamme Amstrad plus et GX-4000 disparut rapidement des rayons.
Frise chronologique de production des différents modèles :
Gamme et spécifications
Spécifications techniques de l'Amstrad CPC
Ces machines sont toutes équipées d'un microprocesseur Zilog Z80 à (sauf les CPC+ qui possédaient un Z80 à , mais qui n'apportaient aucun gain de vitesse, cette augmentation de fréquence servait pour les possibilités supplémentaires implantées dans le CPC+).
Étant donné que le CPC partage la mémoire avec le contrôleur de l'écran (CRTC), le processeur doit attendre pendant les périodes de lecture du CRTC, entraînant le léger ralentissement de certaines instructions. L'IPC du Z80 est faible et les instructions sont toutes sujettes à des cycles d'attente pour laisser le contrôleur vidéo lire la mémoire partagée avec le Z80. En conséquence les Amstrad CPC ne peuvent exécuter au maximum qu'un million d'instructions par seconde.
L'Amstrad CPC est équipé d'un générateur de son programmable (ou processeur sonore), l'AY-3-8912 fabriqué par General Instrument qui permet de décharger le Z80 de la gestion du son. Ce processeur 8 bits permet de créer des sons sur 3 canaux et possède une sonorité caractéristique des machines de l'époque (il équipe également le MSX, l'ORIC et les ZX Spectrum 128, +2 et +3). Ce son numérique se différencie des méthodes de création de sons avec les ordinateurs actuels (restitution d'ondes sonores, de boucles ou d'instruments préenregistrés) car il ne permet de programmer que des signaux électriques carrés afin de produire un son et de lui appliquer divers effets. Le résultat est un son purement électronique appelé CHIPSOUND.
Résolutions graphiques avancées
Le contrôleur vidéo de l'Amstrad CPC est facilement programmable, même en Basic. On peut ainsi réduire ou augmenter la taille de l'écran. La plupart des jeux commerciaux réduisent la résolution standard de 80 à 64 octets pour faciliter les calculs d'affichage et gagner en vitesse. Au contraire, certains programmes graphiques augmentent la résolution affichable pour utiliser toute la hauteur de l'écran (par exemple Arkanoid), toute la largeur (Super Cauldron) ou même tout l'écran (page d'intro de Crazy Cars II). Il est aussi possible de mélanger les résolutions entre elles, technique courante dans le jeu vidéo, pour avoir un HUD en haute résolution et un écran de jeu en basse résolution avec plus de couleurs.
Les résolutions maximales sont:
192 x 272 en 16 couleurs (Mode 0 en Basic : 20 colonnes x 25 lignes de caractères)
384 x 272 en 4 couleurs (Mode 1 en Basic : 40 colonnes x 25 lignes de caractères)
768 x 272 en 2 couleurs (Mode 2 en Basic : 80 colonnes x 25 lignes de caractères)
Les Amstrad CPC originaux
Le premier chiffre dans le nom des CPC indique le type du système de stockage : 4 pour un stockage sur cassettes, 6 pour un stockage sur disquettes 3". Les chiffres suivants indiquent la quantité de RAM.
Amstrad CPC 464 (Arnold 1) : lecteur de cassette, de RAM
Amstrad CPC 472 (Arnold 1) : lecteur de cassette, de RAM (modèle spécifique à l'Espagne)
Amstrad CPC 664 (Arnold 2) : lecteur de disquette, de RAM
Amstrad CPC 6128 (Arnold 3 puis 4) : lecteur de disquette, de RAM (dont de mémoire paginée)
Amstrad 464 Plus (Arnold 5) : lecteur de cassette et port cartouche, de RAM
Amstrad 6128 Plus (Arnold 5) : lecteur de disquette et port cartouche, de RAM
GX-4000 (Arnold 5) : une console de jeux basée sur le hardware du CPC+
Arnold 4
L'Arnold 4 est d'aspect extérieur identique au CPC 6128 classique mais était beaucoup moins cher à produire avec un circuit imprimé et un ASIC qui réduisaient de façon considérable la taille de la carte mère et le nombre de puces. Si la carte d'un CPC 6128 occupe tout l'espace du boîtier, c'est un 6128 classique. Si au contraire la carte n'occupe environ que les deux tiers de l'espace disponible et laisse vide une partie du boîtier, c'est un Arnold 4.
CPC472
Le CPC472 est un modèle assez spécial sorti uniquement en Espagne.
Il est créé par le distributeur espagnol sans en informer la maison mère pour contourner une loi espagnole d’août 1985 qui taxe l'importation de tous les ordinateurs familiaux avec moins de de RAM
Le distributeur reçoit les CPC464, les modifie (un petit montage qui se met à la place d’une des ROM pour ajouter une puce de de RAM) et modifie l’inscription en CPC472.
Cette mémoire supplémentaire est parfaitement inutile car invisible. La ROM utilisé par le CPC472 est la v1.1 identique à celle utilisée sur le CPC664, et la documentation du CPC472 justifie l'inaccessibilité des 8Ko de RAM supplémentaire par le fait qu'ils sont nécessaires aux nouvelles fonctions du BASIC 1.1.
Ceci est faux, puisque le CPC664 n'a pas besoin de mémoire supplémentaire pour utiliser ces fonctions. De plus, la puce mémoire, bien que soudée sur la carte additionnelle n'est pas connectée au reste de la machine.
Quelque temps après, cette loi fut étendue à tous les modèles familiaux.
En janvier 1986, l'Espagne rejoint la CEE et supprime cette taxe d'importation spécifique, le CPC472 n'a alors plus de raison d'être.
Bien qu'Amstrad ait toujours nié être au courant de ce montage, dans son autobiographie Alan Sugar affirme le contraire, indiquant que ce sont les ingénieurs d'Amstrad à Brentwood qui ont conçu la carte additionnelle et inventé la justification de cette mémoire inutilisable.
Une autre loi sortie à la même époque impose que tous les ordinateurs possèdent le caractère Ñ spécifique à la langue espagnole.
Cette loi (restée en vigueur après l'adhésion de l'Espagne à la CEE) n'est pas liée à la création du CPC472, mais est à l'origine des CPC avec un clavier espagnol, dont les premiers exemplaires furent des CPC472 en raison de la concomitance de ces deux lois. Les CPC464 vendus après 1986 et la fin de la taxe sur les ordinateurs de 64k ont conservé leur clavier espagnol.
Les CRTC
Indépendamment des modèles de la gamme, Amstrad a utilisé des CRTC (Cathodic Ray Tube Controller) provenant de divers fabricants. Même si leurs principales caractéristiques sont identiques, de légères différences existent, dues soit à un bogue dans la puce, soit à un comportement différent de celui spécifié par la documentation. C'est ainsi qu'une démo écrite pour le CRTC 1 peut ne pas s'afficher correctement (ou pas du tout) sur un CRTC 0. En 2008, cinq types de CRTC étaient identifiés :
CRTC 0 : chipset HD6845S (Hitachi), UM6845 (UMC)
CRTC 1 : chipset UM6845R (UMC),
CRTC 2 : chipset MC6845 (Motorola),
CRTC 3 : ASIC de l'Amstrad plus,
CRTC 4 : ASIC de l'Arnold 4.
Les numéros de CRTC ont été attribués par des passionnés qui essayaient d'exploiter la machine à son maximum. C’est pourquoi ils ne respectent pas l'ordre chronologique : Le CRTC 4 (ASIC de CPC ancienne génération) est plus ancien que le CRTC 3 (Amstrad plus) parce qu’il n’a été « découvert » qu'après la sortie de l'Amstrad plus.
On peut de même remarquer l’existence de deux puces distinctes rassemblées sous l'appellation CRTC 0 : en effet, cette numérotation se fonde sur le fonctionnement des puces, et aucune différence de comportement entre ces deux puces n’a été mise en évidence.
Les périphériques
De nombreux périphériques étaient disponibles pour le CPC comme :
une imprimante (DMP 2000),
des lecteurs de disquettes ou de cassettes
un joystick (il est possible de brancher deux joysticks simultanément sur le CPC via un adaptateur),
une souris (d’utilisation peu ergonomique), un lecteur de disquettes externe (modèle DDI-1),
un synthétiseur vocal (Techni-Musique, avec un excellent rendu en français),
un scanner (lecteur optique s’interfaçant sur la tête d’impression de l’imprimante DMP 2000),
un tuner TV (qui permit à beaucoup d’adolescents dans les années 1980 d’avoir pour la première fois un téléviseur dans leur chambre, inutilisable de nos jours depuis que la TNT a remplacé la diffusion analogique)
des extensions de mémoire externes augmentant de la mémoire des CPC 464 et 664 en se branchant sur le port d'extension du CPC. L'interface du lecteur de disquettes externe était alors insérée dans le port de l'extension mémoire.
une extension de mémoire interne produite par VORTEX qui se branchait à l'intérieur d'un CPC 464, directement sur les emplacements du processeur et du Gate Array. Cette extension avait l'avantage sur les extensions externes d'être invisible depuis l'extérieur. Ces extensions mémoire avaient un intérêt limité car la quasi-totalité des logiciels étaient prévus pour fonctionner avec 64 Ko de RAM afin de conserver une compatibilité entre CPC 464 et 6128.
le Multiface qui permettait, entre autres, de sauvegarder des instantanés des jeux et logiciels.
une interface pour la transmission série
Presse
De nombreux magazines mensuels ou bimensuels ont été consacrés en partie ou en totalité à cette machine. Ceux-ci pouvaient traiter de nombreux sujets comme les jeux, les utilitaires, les périphériques, la programmation, le demomaking, les fanzines, etc. Voici la liste des magazines parus en France (ils sont pour la plupart téléchargeables en version pdf) :
Amstrad Cent Pour Cent
Am-Mag
Amstar
Amstrad Magazine
Amstradebdo et PC
Cahiers d'Amstrad Magazine
CPC
CPC Infos
Logistrad
Log'Star
Microstrad
Runstrad
Run'Star
Tilt
Émulation
Il existe différents logiciels qui permettent d'émuler avec un système informatique actuel un Amstrad CPC. Il est ainsi possible de continuer à exploiter la grande logithèque disponible pour cet ordinateur sans en posséder un.
Parmi les émulateurs les plus connus, on peut citer :
Amspirit pour Windows
ACE pour MorphOS
Arnold pour macOS
CaPriCe 32 pour Windows
CPCE pour windows (Le plus compatible pour le chargement des jeux sur K7)
CrocoDS multiplateforme (Windows, linux, macOS, iOS, Web, ...). Dérivé (et amélioré) de la version Nintendo DS d'origine
Wiituka pour Nintendo Wii
CPCDroid pour Android
CPCBox pour tout navigateur Web supportant le JavaScript
WinAPE pour Windows
JavaCPC pour Windows : très riche en options, très graphique, émule également l'imprimante DMP 2000 !
CPC4RPI pour carte Raspberry Pi
XCPC pour systèmes Unix, Linux, BSD
Notes et références
Voir aussi
Liste de jeux Amstrad CPC
Amstrad CPC 464
Amstrad CPC 6128
CRTC
CP/M
CPC-Power
Ordinateur Amstrad
Ordinateur 8 bits
Microprocesseur Z80 | LAmstrad CPC est un ordinateur personnel 8 bits produit par Amstrad dans les années 1980. CPC est le sigle de Colour Personal Computer, « ordinateur personnel couleur », même si une version dotée d'un moniteur monochrome était disponible. |
732 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Cerb%C3%A8re | Cerbère | Dans la mythologie grecque, Cerbère (en grec ancien ) est le chien polycéphale (généralement à trois têtes, ou cinquante selon Hésiode, ou cent chez Horace) gardant l'entrée des Enfers. Il empêche les morts de s'échapper de l'antre d'Hadès et les vivants de venir récupérer certains morts.
Cerbère est notamment connu pour avoir été capturé par le demi-dieu Héraclès (Hercule) lors de ses douze travaux.
On retrouve Cerbère dans de nombreuses œuvres de la littérature grecque et romaine antique, ainsi que dans l'art et l'architecture, aussi bien moderne qu'ancienne.
Étymologie
L'étymologie est assez incertaine et diffère selon les sources. Dans l'Antiquité, Servius avançait que « Cerbère » est un dérivé de « creoberos » qui voudrait dire « dévoreur de chair ». Cette interprétation a été rejetée par Daniel Ogden.
Plusieurs mots seraient à l'origine du nom « cerbère ». Pour Ogden, le mot savara du sanskrit serait une épithète du chien de Yama, le dieu de la mort indien kerbero. Cette étymologie a néanmoins été critiquée. Bruce Lincoln note une similitude entre Cerberus et le chien mythologique nordique Garm, reliant les deux noms à une racine proto-indo-européenne *ger- « grogner » (peut-être avec les suffixes -*m/*b et -*r). Cependant, comme l'observe Ogden, cette analyse nécessite en fait que Kerberos et Garmr soient dérivés de deux racines indo-européennes différentes (respectivement *ker- et *gher-), et n'établit donc pas réellement de relation entre les deux noms.
Description
De nombreuses divergences existent concernant l'exacte description de Cerbère. Selon les auteurs et les époques, le chien des enfers connaît différentes formes. La représentation la plus habituelle est celle du chien à trois têtes mais les multiplicités de descriptions arrivent avec Hésiode qui représente Cerbère avec cinquante têtes ou Pindare qui va jusqu'à lui donner cent têtes.
D'autres auteurs vont donner des représentations plus extravagantes. Ainsi, Horace accorde à Cerbère une tête de chien, cent têtes de serpents et une bouche à trois langues. Pseudo-Apollodore représente le chien infernal avec trois têtes de chiens et des têtes de « tous les types de serpents », peut-être pour concilier les différences entre les auteurs.
D'autres descriptions encore plus atypiques ont été faites par Jean Tzétzès avec un chien à cinquante têtes, dont trois de chiens et le reste « des têtes de bêtes de toutes sortes ». Euripide nous présente quant à lui un Cerbère à trois têtes et trois corps, et Virgile un chien à multiples dos. Enfin, il existe des représentations de Cerbère bien plus reptiliennes que canines avec Hécatée de Milet qui fait de lui un grand serpent venimeux et Ovide qui lui donne une bouche venimeuse et des serpents sur le corps.
Mythe
Naissance
Cerbère était le fils d'Échidna, au corps de serpent et au visage de femme, et de Typhon le serpent à plusieurs têtes. Son frère est Orthos, chien bicéphale chargé de la garde du bétail et du château de Géryon. Il serait également le frère de l'Hydre de Lerne, du lion de Némée et de la Chimère. Dans la plupart des œuvres, il est représenté avec trois têtes.
Selon certains mythes les trois têtes voient et représentent respectivement le passé, le présent et le futur ; d'autres sources suggèrent qu'elles représentent plutôt la naissance, la jeunesse et la vieillesse. Chacune des têtes n'aurait d'appétit que pour la viande vivante et autorise donc les esprits des morts à entrer dans le monde souterrain, mais les empêche d'en sortir. Cerbère fut toujours utilisé comme le fidèle gardien d'Hadès, gardant les portes donnant sur le monde souterrain.
Il était enchaîné à l'entrée des Enfers et terrorisait les morts eux-mêmes qui devaient l'apaiser en lui apportant un gâteau de miel qu'on avait placé dans leur tombe en même temps que l'obole pour Charon déposée dans la bouche. Mais Cerbère était aussi terrible pour les vivants qui essayaient de forcer la porte des Enfers comme Pirithoos et Thésée, qui cherchaient à enlever Perséphone. Psyché qui était venue chercher la boîte à cosmétique de Perséphone sur l'ordre d'Aphrodite l'endormit avec un gâteau trempé dans du vin drogué. Énée fit de même avec un gâteau soporifique préparé par la Sibylle.
Plusieurs héros parviennent à déjouer sa vigilance, voire à le vaincre. Orphée, décidé à sortir des Enfers sa femme Eurydice, morte d’une morsure de vipère, parvient à le charmer en chantant et en jouant de sa lyre. Hercule réussit à le faire dans les douze travaux d'Hercule (voir en dessous).
Les douze travaux d'Héraclès
Eurysthée, roi de l'Argolide, donne comme dernière tâche à Héraclès la capture de Cerbère vivant. Hercule se rend alors à Éleusis, afin d'être initié aux mystères d'Éleusis, pour pouvoir entrer et sortir du monde souterrain vivant, et s'absoudre au passage pour avoir tué des centaures. Il trouve l'entrée du monde souterrain à Taenarum, et est aidé par Athéna puis Hermès pour traverser respectivement dans un sens et dans l'autre. Il passe Charon avec l'aide de Hestia.
En passant dans le monde souterrain, Hercule libère Thésée, mais la terre tremble lorsqu'il essaye de libérer Pirithoos et il doit donc le laisser sur place. Ils avaient été emprisonnés par Hadès, liés magiquement à un banc pour avoir essayé d'enlever Perséphone : la magie était si forte que lorsque Hercule libéra Thésée, des morceaux de ses cuisses restèrent sur le banc, ce qui explique pourquoi ses descendants ont les cuisses maigres.
Héraclès rencontre enfin Hadès et lui demande la permission d'emmener Cerbère à la surface, ce à quoi Hadès consent si Hercule parvient à maîtriser la bête sans arme, ce qu'il réussit ; il écrabouille la bête pour n'en faire qu'un petit chiot et le hisse sur son dos, le traînant hors du monde des Enfers à travers une caverne du Péloponnèse. Il l’amène à Eurysthée, qui en est si effrayé qu'il demande à Hercule de le remmener au monde souterrain. .
Iconographie
De nombreuses références à Cerbère se trouvent dans l'art antique grec et romain : dans des sites archéologiques, on trouve des statues et des morceaux de l'architecture inspirés par la mythologie de cette créature. Le thème de Cerbère était assez populaire pendant la période antique, notamment avec la capture du chien par Héraclès.
La représentation de Cerbère dans l'art est divergente. Il est parfois représenté avec deux têtes, trois têtes ou bien une seule. Il est extrêmement rare voire impossible de trouver une représentation artistique de Cerbère avec plus de trois têtes. L'une des premières représentations tricéphales est présente sur une coupe qui nous vient de Laconie vers 560 av. J.-C.. On trouve des coupes et des vases le représentant aussi avec des serpents sur la queue et sur le corps. La coupe de Corinthe, qui est l'une des premières représentations datant d'environ 590-580 av. J.-C. le montre avec une seule tête et des serpents lui recouvrant le corps.
Les critiques classiques ont identifié l'une des œuvres sur Cerbère comme la , celle-ci étant le vase de Laconie dans lequel Cerbère est montré avec trois têtes, une multitude de serpents lui recouvrant le corps et une queue finissant avec une tête de serpent. On voit très souvent des représentations de serpent sur Cerbère qui fait notamment référence à l'origine de ses parents, Typhon et Echidna.
Évocations artistiques ultérieures
Dans la culture populaire
Littérature
Dans La Capture de Cerbère (1947) d'Agatha Christie, le personnage d'Hercule Poirot enquête dans le cabaret « L'Enfer », surveillé par un chien nommé Cerbère.
Dans Harry Potter à l'école des sorciers (1997) de J. K. Rowling, le chien Touffu est inspiré de Cerbère. Le personnage est également présent dans l'adaptation en film et en jeu-vidéo.
Dans Amos Daragon : La Clé de Braha (2003) de Bryan Perro.
Dans Percy Jackson, Le Voleur de foudre (2005) de Rick Riordan.
Dans les sagas Demonica et Les cavaliers de l'apocalypse (2008-2019) de Larissa Ione. Dans le tome 1 des Cavaliers de l'apocalypse intitulé « Guerre », Cerbère sauve Cara d'une mort certaine.
Dans Le cerbère blanc (2020) de Pierre Raufast.
Dans La Prophétie des Songes (2020) d'Aloïsia Nidhead.
Dans One Piece, épisode 339, cerbère garde l'entrée d'une ile dédiée aux morts
Cinéma
Dans le film d'animation Hercule (1997), Cerbère apparaît comme le chien de compagnie et de garde de Hadès.
Dans Scooby ! (2020) de Tony Cervone, les personnages enquêtent sur un chien-fantôme nommé Cerbère.
Dans S.O.S. fantômes: L'héritage (2021), Cerbère et le maître des clés sont les deux protecteurs de Gozer.
Télévision
Dans le téléfilm Cerberus (2005) de John Terlesky.
Dans la série Teen Wolf (2011–2017), avec l'adjoint du shérif Jordan Parish.
Jeux vidéo
Dans Le Maître de l'Olympe : Zeus, Cerbère est la créature rattachée à Hadès. En construisant un sanctuaire dédié à Hadès, Cerbère protège la cité du joueur contre les invasions ennemies.
Dans Devil May Cry 3 : L'Éveil de Dante, Cerberus est un chien tricéphale contrôlant la glace. Il est le deuxième boss du jeu.
Dans World of Warcraft, le personnage de Guarm du raid « Le jugement des Valeureux » est un chien à trois têtes.
Dans Kingdom Hearts et Kingdom Hearts 2.
Dans Titan Quest: Immortal Throne, Cerbère est un des monstres à affronter.
Dans la série Mass Effect, Cerberus est le nom d'une puissante organisation terroriste qui vise la suprématie de l'humanité dans l'univers, au détriment des autres espèces.
Dans League of Legends, l'apparence de Nasus Infernal, quand il est sous sa forme ultime, le montre avec trois têtes de chien rouges avec des gueules enflammées.
Dans plusieurs épisodes de la série Final Fantasy.
Dans Kid Icarus Uprising, l'un des trois lieutenants de Medusa s'appelle Cerberos.
Dans Smite, Cerbère est un des personnages jouables.
Dans Hades.
Dans Assassin's Creed Odyssey, le joueur affronte Cerbère dans l'épisode 2, « Le Tourment d'Hadès », du second DLC, « Le Sort de l'Atlantide ».
Dans la série God of War, plusieurs monstres apparaissent sous le nom de Cerbère, prenant la forme de chiens tricéphales.
Notes et références
Annexes
Bibliographie
Source antique
Autres ouvrages
Jacquot, Laurent, Le chien en Préhistoire (Le chien dans la Mythologie), Bulletin de la Société préhistorique française, tome 7, 10, 1910, pages 498-502
Ogden, Daniel (2013a), Drakōn : Mythe de dragon et culte des serpents dans le monde Grec et Romain, Presse de l'Université d'Oxford, 2013.
Articles connexes
Mythologie grecque
Liste de créatures légendaires
Psychopompe
Aconit napel, plante issue de la bave des crocs du Cerbère, selon la légende.
Berserk, guerrier-fauve (mythologie nordique et germanique)
, la chienne des dieux dans l'hindouisme.
Liens externes
Mythologie Cerbère sur mythologica.fr
Créature fantastique de la mythologie grecque
Chien légendaire
Enfers grecs
Créature des enfers
Chien de garde
Personnage cité dans la Divine Comédie (Enfer)
Expression issue de la mythologie gréco-romaine
Éponyme d'un objet céleste | Dans la mythologie grecque, Cerbère (en grec ancien ) est le chien polycéphale (généralement à trois têtes, ou cinquante selon Hésiode, ou cent chez Horace) gardant l'entrée des Enfers. Il empêche les morts de s'échapper de l'antre d'Hadès et les vivants de venir récupérer certains morts. |
734 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Culte%20%C3%A0%20myst%C3%A8res | Culte à mystères | Les religions à mystères ou cultes à mystères sont des cultes, rituels ou religions apparus dans la civilisation gréco-romaine à des dates variables, mais dont l'expansion la plus grande se situe aux premiers siècles de notre ère, coïncidant avec le développement du christianisme.
Un phénomène diffus longtemps schématisé
L'importance de ces cultes est soulignée par Ernest Renan lorsqu'il affirme que « si le christianisme eût été arrêté dans sa croissance par quelque maladie mortelle, le monde eût été mithriaste ». De son côté, Franz Cumont a développé le concept de « religions orientales », qu'il décrit à la fois comme concurrentes et inspiratrices du christianisme. À la fin du , époque de Renan, ou au début du , à l'époque de Cumont, on aborde, sous l'influence ancienne de Montesquieu mais surtout d'Edward Gibbon, la question de l'histoire des religions antiques à travers un prisme évolutionniste qui suppose pour la civilisation antique gréco-latine un apogée (« âge d'or ») et une décadence : les religions dites « orientales » étant vues comme des signes ou comme des causes de la « décadence » de l'Empire romain.
Néanmoins, les idées de Cumont sont, depuis au moins les années 1990, en « plein réexamen » et la notion même de « culte à mystères » ou de « religion orientale » pose aux chercheurs de sérieux problèmes de méthodologie et de classement, tant les réalités sont diverses dans le temps et dans l'espace. En outre, ces réalités sont mouvantes : ainsi au , Dionysos (qui n'est pas un dieu olympien) possède un caractère oriental donc « barbare » prononcé dans l'esprit d'un Athénien assistant au spectacle des Bacchantes d'Euripide mais, pour un Romain du début de l'empire, par le jeu de l'assimilation à Bacchus ou à Liber, il est une divinité complètement autochtone, surtout face à un Mithra ou à une Isis. Enfin, l'interpretatio romana, qui consistait à réinterpréter les dieux étrangers comme des retranscriptions des dieux « autochtones », a certainement facilité la cohabitation entre cultes autochtones et cultes plus ou moins étrangers : il est probable que la barrière entre dieux nationaux et dieux étrangers est plus une fiction d'historiens modernes qu'une réalité de l'Antiquité.
L'approche du cherche à nuancer les théories des siècles précédents. Par exemple, l'œuvre de Robert Turcan, Les Cultes orientaux dans le monde romain, est significative de l'évolution de la réflexion, qui se donne un objet plus concret (on va parler de « cultes » plutôt que de « religions ») et plus précisément délimité dans le temps.
Étymologie
Le terme « mystère » dérive du latin , lui-même dérivant du grec , mustếrion (généralement au pluriel : , mustếria), qui signifie « secret », « chose secrète ». Les « mystères » désignent en particulier dans l'Athènes classique l'antique culte semi-officiel des « mystères d'Éleusis ». Un individu adepte de ces mystères est un « », du grec (mustês), littéralement un « silencieux », c'est-à-dire un homme ou une femme qui a été initié à ce culte ; « myste » vient du verbe (muô), « rester silencieux » (les philologues considèrent comme probable l'origine onomatopéique du verbe : mmm représentant la « non-parole »), ce qui souligne le caractère non-public de ce culte, un caractère « initiatique » au sens antique : le myste ne devait pas parler pendant l'initiation aux mystères.
Néanmoins, le grec utilise aussi au moins trois autres familles de mots pour désigner les pratiques religieuses mystériques : ἑορτή (héortè), « fête », qui s'applique aux cérémonies publiques (par exemple les Grandes Dionysies à Athènes ou les processions isiaques) ; τελετή (télétè), « cérémonie d'initiation », mais aussi simple « cérémonie » ; ou encore ὄργια (org-ia), qui n'indique pas une débauche sexuelle mais une possession par le dieu (c'est l'« en-thou-siasme », le « dieu-dans-soi »). Ces mots ou leurs dérivés – par exemple ὀργιασμός (orgiasmos), dérivé de ὄργια – peuvent aussi bien désigner des cultes à initiation que des cultes sans initiation. La richesse du vocabulaire grec sur ce terme marque bien la complexité et la diversité des objets à étudier.
Caractéristiques
Une légende mentionnée par Diodore de Sicile attribue à Orphée, prêtre légendaire d'Apollon, l'introduction en Grèce de « mystères » apportés d'Égypte, mais selon les spécialistes l'orphisme lui-même n'est pas un culte à proprement parler. Quant à l'origine « égyptienne » des inventions (comme le mythe platonicien de Thot inventant l'écriture) ou encore au retour d'Asie du dieu ou du héros, ce sont là de véritables topoi culturels dans l'empire gréco-latin : ils sont généralement à lire comme des mythes, plutôt que comme des réalités factuelles. Dans le même ordre d'idées, des sources secondaires font remonter les « mystères » à l'Inde antique et attribuent parfois cette idée à Hérodote, mais en fait elle ne figure pas dans ses Histoires. Quoi qu'il en soit, ces cultes se sont répandus dans tout l'Empire, tant en Orient qu'en Occident. En Gaule, les traces les plus connues de cultes à mystères se situent à Alésia et Bibracte (Autun).
Les cultes à mystères se différencient des cultes traditionnels (cultes autochtones du ou des dieux de la cité) sur différents points : ils sont enseignés par des « initiés » et ne concernent pas une ethnie ou une cité particulière. Ils ont un côté secret : pour se mettre à l'abri de tout dévoiement et profanation, ces cultes sont souvent accomplis à l'abri des regards (mais certains aspects sont publics : ainsi les processions d'Isis, très bien décrites par Apulée). À l'instar des philosophies en vogue dans les premiers siècles de notre ère – en particulier le stoïcisme et le platonisme –, ces religions s'articulent souvent sur des idées d'universalisme, de conversion des mœurs, de purification, de salvation, ainsi que sur un discours concernant l'au-delà. L'initié doit montrer sa force morale, son courage, sa droiture et pratiquer les vertus. Certains thaumaturges célèbres des premiers siècles de notre ère (Apollonius de Tyane, Jamblique) semblent devoir être mis en relation avec les cultes à mystères. Mais la divulgation des mystères peut aussi se produire et être la source d'un scandale public (on connaît bien le cas d'Alcibiade à Athènes, accusé d'avoir parodié les mystères d'Éleusis, ou celui de Clodius qui se déguise en femme pour assister au culte de Bona Dea à Rome).
Les participants de certains cultes subissent des initiations successives, apprenant graduellement ce qui est présenté comme des secrets de la nature, ou de la divinité ; ils progressent éventuellement dans des grades (l'exemple le plus connu est le culte de Mithra qui comporte sept grades). Dans son parcours, l'initié doit souvent jurer. Ce serment est une preuve de son statut d'homme libre (l'esclave ne peut le faire). Néanmoins, les cultes à mystères tendront de plus en plus à admettre les non-citoyens, c'est-à-dire les femmes et les esclaves.
Ces cultes apportent, contrairement aux cultes traditionnels, une vision nouvelle de l'après-vie, plus encourageante que la simple éternité dans les Champs Élysées des Enfers réservés aux plus méritants, les héros.
En général, ces cultes proviennent de l'Orient (à l'instar du Dionysos de la tradition) mais aussi de pays barbares au nord de la Grèce (Orphée est thrace).
Cultes
Les religions à mystères les plus connues sont :
les Mystères d'Éleusis, honorant la triade Déméter, Perséphone et Hadès,
le culte de Mithra, d'origine perse ou iranienne, célébrant Mithra, le guerrier
le culte d'Isis, venant d'Égypte (la divinité du culte à mystères n'a toutefois plus grand-chose à voir avec l'Isis traditionnelle)
le culte de Cybèle et de la Grande Mère de Pessine, honorant Cybèle, la mère des dieux, ainsi que celui d'Attis, fils et amant de Cybèle
le culte des Cabires, lié aux divinités chtoniennes et aux Mystères de Samothrace
les Mystères dionysiaques célébrant aussi son avatar orphique Zagreus
le culte romain de Bona Dea (qui n'est toutefois pas oriental, mais probablement autochtone)
Mais on peut aussi mentionner les cultes suivants, qui peuvent comporter un aspect de culte à mystères :
le culte principalement alexandrin de Sérapis, le dieu chtonien calatophore et, dans une moindre mesure, Osiris (mais Sérapis n'a semble-t-il pas connu de culte à mystère)
le culte du Baal d'Émèse
le culte de Glycon, l'oracle-serpent d'Abonuteichos
le culte d'Harpocrate, avatar d'Horus
Jupiter Dolichène, originaire d'Anatolie
le culte de Sabazios
le culte des Telchines, divinités magiciennes de Rhodes
Culte de Trophonios
Culte de Zalmoxis
le culte de Despina (si despina δεσποίνα n'est pas le prête-nom d'une déesse connue)
Références
Sources anciennes
Platon, Euthydème. Présentation par Luc Brisson. Paris, Flammarion, 2006. (GF ; 1059). .
Platon, Les Lois. Livres I à VI ; avec Jean-François Pradeau. Paris, Flammarion, 2006. (GF ; 1059). .
Voir aussi
Bibliographie
.
Jean-Pierre Vernant, Mythe et religion en Grèce ancienne, Paris, Le Seuil, 1990. - rééd. 2014
Ita Wegman, The Mysteries, Forest Row, 2016.
Articles connexes
Isis
Mithraïsme
Mystères d'Éleusis
Orphisme
Religion hellénistique
Wicca
Liens externes
Les Mystères : divers éléments sur les organisations ésotériques des Mystères : histoire, doctrine, organisation…
Daremberg et Saglio (1877)
Religion de la Grèce antique
Culte importé à Rome | Les religions à mystères ou cultes à mystères sont des cultes, rituels ou religions apparus dans la civilisation gréco-romaine à des dates variables, mais dont l'expansion la plus grande se situe aux premiers siècles de notre ère, coïncidant avec le développement du christianisme. |
736 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Chronobiologie | Chronobiologie | La chronobiologie est une discipline scientifique étudiant l’organisation temporelle des êtres vivants, des mécanismes qui en assurent la régulation (contrôle, maintien) et de ses altérations. Cette discipline traite essentiellement de l’étude des rythmes biologiques.
Histoire
Premières observations
L’Homme préhistorique acquiert déjà une connaissance sommaire de l’organisation temporelle des êtres vivants (maturité des fruits, migration du gibier, frai des saumons). L’Homme du Néolithique maîtrise l'agriculture et l'élevage par sa connaissance du cycle végétal et du cycle reproducteur des animaux.
Les premiers écrits décrivant les rythmes biologiques concernent la biologie végétale. Ils remontent au : Théophraste rapporte dans son Histoire des plantes qu’Androsthène observe sur l’île de Tylos un arbre : ce photopériodisme concerne probablement le tamarinier.
Au , le médecin italien Santorio Santorio met en évidence le rythme circadien chez l’Homme en mesurant la variation journalière de son poids.
Premières expérimentations et applications
En 1729, le savant français Jean-Jacques Dortous de Mairan étudie la nyctinastie chez le mimosa pudique, appelé aussi sensitive : même placée dans l’obscurité totale et dans un environnement constant (température, humidité), la plante continuait d’ouvrir ses feuilles (comme elle le fait pendant le jour) et les replier la nuit. Il expérimente ainsi pour la première fois les rythmes circadiens et montre ainsi leur nature endogène. En 1751, le naturaliste suédois Carl von Linné applique ce phénomène de nyctinastie pour concevoir une horloge florale. En 1814, le médecin Julien Joseph Virey (1755-1836) publie Éphémérides de la vie humaine, ou Recherches sur la révolution journalière et la périodicité de ses phénomènes dans la santé et les maladies, première thèse de chronopharmacologie dans laquelle il pose la terminologie . En 1832, Augustin Pyrame de Candolle découvre que la nyctinastie de la sensitive s’exerce sur une périodicité de 22 à , montrant l’existence d’une période endogène en cours libre. Il réalise aussi la première expérience de resynchronisation biologique en exposant la sensitive à l’obscurité le jour et à un éclairage permanent la nuit.
En 1910, l'entomologiste Auguste Forel est le premier à mettre en évidence une horloge interne chez les animaux : observant que les abeilles étaient attirées par la confiture à chaque fois qu'il petit-déjeunait sur la terrasse de son chalet, il nota, par un jour de mauvais temps, qu'elles revenaient à la même heure sur sa terrasse alors qu'il prenait son petit-déjeuner à l'intérieur et qu'elles ne pouvaient la sentir. En 1911, l’éthologiste allemand Karl von Frisch, en étudiant le contrôle photique de la pigmentation cutanée d'un poisson, le Vairon, découvre un mécanisme qu'il nomme « photoréception extraoculaire », cette photoréception contrôlée par la glande pinéale jouant un rôle important dans la photorégulation physiologique et la synchronisation métabolique. À partir de 1914, il porte toutes ses recherches sur l’abeille et montre avec son étudiante que l'insecte dispose d’une horloge interne, avec trois mécanismes de synchronisation ou de réglage. En 1915 dans son ouvrage Contributions à la connaissance sur l'origine des mouvements de sommeil, le botaniste Wilhelm Pfeffer est le premier à émettre l'hypothèse d'une horloge interne autonome . En 1920, les botanistes américains Whigtman Garner et Henry Allard font une étude approfondie sur le photopériodisme et classent un grand nombre de plantes en jours courts et longs. En 1925, le biophysicien russe Alexander Chizhevsky établit une relation entre les tempêtes solaires et les catastrophes sur terre (guerres, épidémies, meurtres). Il fonde l’héliobiologie qui sera plus tard intégrée à la chronobiologie.
Recherche contemporaine
Les premiers laboratoires scientifiques étudiant les oscillations biologiques se mettent en place dans les années 1920. En 1935, le biologiste allemand Erwin Bünning montre l’origine génétique du rythme circadien chez des plantes.
Les travaux exhaustifs de Jürgen Aschoff, Erwin Bünning et Colin Pittendrigh dans les années 1950 sur les horloges circadiennes des oiseaux et souris, font qu’ils sont considérés comme les fondateurs de la chronobiologie. Franz Halberg, de l’université du Minnesota, qui a étudié l’influence de l’heure d’administration des médicaments et inventé le mot circadien en 1959, est considéré comme le « père de la chronobiologie américaine ». En France, c’est Alain Reinberg qui fait figure de pionnier.
En 1960, le symposium à jette les bases pour le domaine de la chronobiologie. La même année, Patricia DeCoursey invente la (courbe de réponse de phase), un des principaux outils utilisés dans le domaine.
Dans les années 1970, le premier gène de l’horloge, nommé per (pour ) est mis en évidence dans le règne animal (drosophile, en 1971 chez le rongeur), d'autres gènes de ce type sont identifiés dans le règne végétal (algue Chlamydomonas reinhardtii), fongique (Neurospora crassa).
Des expériences « hors du temps » (isolement temporel selon le protocole de libre cours) sont menées par les biologistes allemands Jürgen Aschoff et Rutger Wever (1962) et par Michel Siffre (en 1962 et 1999) : elles montrent que diverses fonctions humaines (physiologiques, cognitives ou comportementales) sont contrôlées par une horloge circadienne de période endogène en cours libre ( et en moyenne : 24 h 5 min chez les femmes, 24 h 11 min chez les hommes, ce qui explique qu'en moyenne les femmes ont besoin de se coucher plus tôt et sont plus sujettes aux insomnies que les hommes).
En 1992, Michael Rosbash met en évidence des horloges circadiennes au niveau moléculaire (ARN messager de per). En 1997, une étude révèle que la majorité des cellules possède une horloge moléculaire indépendante. En 2005, une horloge d'une cyanobactérie est reconstituée dans un tube à essai.
Si la chronobiologie actuelle s'intéresse à la génétique et aux niveaux moléculaires (par exemple les travaux du docteur James Bendayan qui étudie les différences de rythmicité des génomes différents chez les femmes et les hommes) elle porte également son attention sur les impacts des rythmes biologiques dans un référentiel calqué sur la vie quotidienne des êtres humains et des sociétés, au travers de la chronomédecine, de la variation de la performance humaine (sports, cognition), de la chronobiologie appliquée où plus récemment de la chronoprévention des risques (influences du travail posté et du travail de nuit sur la santé au travail, analyse et couverture des risques, problématiques de santé publique).
Chronobiologie et homéostasie
Bien que l’idée du facteur temps en biologie et en médecine ne soit pas nouvelle (notion que l’on retrouve chez Aristote et Pline qui constatent la rythmicité dans la reproduction, la floraison, l’hibernation ou la migration), les réflexions, recherches et pratiques de ces dernières décennies ont longtemps été influencées par une croyance en l’invariance des êtres vivants sur le « court terme », à l’échelle des , tout comme à l’échelle d’une année.
Certains parlent à cet égard de dogme en visant plus ou moins directement le concept d’homéostasie, que l’on retrouve chez Walter Cannon s’inspirant des idées sur la stabilité du milieu intérieur de Claude Bernard.
La contradiction entre le sujet d’étude de la chronobiologie et ce concept n’est qu’apparente et est probablement due à une mauvaise interprétation.
En effet, l’homéostasie traite de la capacité qu’a le milieu intérieur d’un être vivant à se maintenir dans un état apparemment ou globalement stable et ce malgré les fluctuations et changements survenant au sein de son environnement. Or ce dernier n’est jamais constant, ses caractères perceptibles évoluent sans cesse :
de manière rythmique, facilement prévisibles (la Terre tourne sur elle-même et autour du Soleil, ce qui induit une alternance lumière/obscurité ainsi que la présence de saisons) ;
de manière aléatoire ce qui est parfois beaucoup plus subtil à percevoir et à prévoir.
L’effet de fluctuations rythmiques (comme l’alternance jour/nuit sur , ou jours courts / jours longs sur une année) sur un organisme qui se veut homéostatique induit logiquement une compensation du même ordre en vue du maintien de l’organisme observé. Ces rétrocontrôles ou feed-backs réguliers permettent donc l’équilibre d’un état de « non-équilibre ».
La chronobiologie s’inscrit à ce titre dans le cadre de l’étude des processus non linéaires, que l’on retrouve en thermodynamique chez des chercheurs comme Prigogine ou en science des systèmes. Elle traite donc d’oscillations des systèmes ouverts et évolutifs.
Selon Alain Reinberg, de nombreux chronobiologistes s’accordent à dire que, globalement, les rythmes biologiques correspondent à une adaptation des êtres vivants aux variations prévisibles de l’environnement.
La question du « Pourquoi ? » des rythmes biologiques reste toutefois « embarrassante » : selon l’auteur, tenter d’y répondre correspondrait à introduire la question de la finalité, et plus précisément celle des mécanismes de l’évolution des êtres organisés, de leur adaptation spécifique (relative à l’espèce) et individuelle à l’environnement. Dans cette situation il est donc difficile de fournir des « preuves expérimentales » de ce que l’on avance.
Les rythmes biologiques peuvent donc apparaître comme une « condition » de la survie des individus ou d’une espèce dans la périodicité de l’environnement terrestre. Il faut toutefois remarquer qu’il existe certains rythmes qui ne semblent pas correspondre de prime abord à une nécessité environnementale.
Le concept d’homéostasie doit donc impérativement intégrer les notions de dynamique et de biopériodicité. La notion d’équilibre en biologie, lorsque cet équilibre n’est pas dynamique (un déséquilibre perpétuellement rattrapé), est synonyme de mort.
Caractérisation des rythmes biologiques
Un rythme biologique se caractérise par sa période, l’emplacement de l’acrophase (ou pic, ou sommet, ou zénith) de la variation dans l’échelle de temps de la période, l’amplitude et le niveau moyen de la variation (MESOR).
Période
Intervalle de temps mesuré entre deux épisodes qui vont se reproduire identiques à eux-mêmes au cours de la variation.
La période du rythme d’une variable biologique peut être obtenue par analyse spectrale, fournissant une estimation de la période prépondérante fondamentale et de ses harmoniques. On peut aussi l’obtenir via la connaissance du rythme des synchroniseurs (conditions expérimentales).
En fonction de la période prépondérante, la chronobiologie distingue trois grands domaines de rythmes :
les rythmes circadiens, d’une période équivalant théoriquement à un jour (), mais qui varie en réalité de 20 à ;
les rythmes ultradiens, c’est-à-dire d’une fréquence plus rapide qu’un rythme circadien, donc d’une durée théoriquement inférieure à ;
les rythmes infradiens, c’est-à-dire d’une fréquence plus lente qu’un rythme circadien, donc d’une période supérieure à . Parmi ceux-ci :
les rythmes septénaires (environ une semaine),
les rythmes circamensuels (environ un mois),
les rythmes circannuels, ou saisonniers.
Une même variable biologique manifeste sa rythmicité dans plusieurs de ces domaines (exemple du cortisol plasmatique).
Acrophase
L’acrophase (pic, ou zénith), dont l’opposé est la « batyphase » ou « bathyphase », est la position de la plus haute valeur de la variable biologique mesurée dans l’échelle du temps, pour la période considérée en fonction d’une référence temporelle.
Lorsque l’on se trouve dans le domaine circadien, le pic peut être donné en heures avec comme référence une heure (par exemple minuit de l’heure locale). Il est possible de donner l’emplacement de l’acrophase par rapport à la température corporelle, mais cela reste beaucoup plus rare.
Lorsqu’on utilise la méthode du Cosinor, le pic sera le point le plus élevé de la fonction sinusoïdale, mais la plupart du temps on parle de pic au regard des valeurs expérimentales.
Amplitude
La caractérisation est la même qu’en sciences physiques ou en mathématiques.
Elle représente la variation totale de la valeur biologique mesurée sur la période considérée.
Mesor ou niveau moyen du rythme
MESOR pour . Il s’agit de la moyenne arithmétique des mesures de la variable biologique.
Propriétés des rythmes biologiques
Les rythmes biologiques ont une origine à la fois endogène et exogène :
Origine endogène
Leur origine est génétique, ils sont innés et ne résultent pas d’un apprentissage individuel. Ils sont gouvernés par des horloges biologiques (ou garde-temps).
Cette caractéristique peut être mise en évidence par une isolation (protocole de libre cours) durant laquelle les rythmes persistent sur une fréquence qui leur est propre.
Ces facteurs endogènes sont entraînés par des facteurs exogènes, les Zeitgebers ou synchroniseurs.
L’origine endogène prend son origine de la constitution génétique de l’espèce et de ses individus. Il est possible qu’interviennent d’une part des gènes programmant directement le rythme considéré et d’autre part la structure d’ensemble de l’individu dépendant à la fois de l’ensemble des autres données génétiques et de facteurs socio-psycho-biologiques exogènes.
On connaît une horloge principale localisée dans l’hypothalamus et des horloges secondaires dont plusieurs sont gérées, elles aussi au niveau cérébral.
Il existe plusieurs gènes codant diverses horloges biologiques : on a, par exemple, décrit une horloge alimentaire qui réglerait la préparation digestive au repas à venir ( Étienne Challet et al., du ).
Rythmes d'origine centrale et rythmes d'origine périphérique
En fait, toutes les cellules de l’organisme, et pas seulement celles qui appartiennent aux structures cérébrales plus spécialisées, sont dotées d’une horloge propre qui est difficile à mettre en évidence dans les conditions habituelles du laboratoire. Benoît Kornmann et ses collaborateurs ont découvert la possibilité de laisser en activité ou d’annihiler l’horloge de cellules hépatiques ; cela a permis de déterminer que leur rythme circadien est à 90 % d’origine « locale » mais qu’il existe un impact « global » (central et/ou lié directement aux synchroniseurs externes) de 10 % au moins. Cette part est très robuste et persiste lorsqu’on bloque l’horloge propre des cellules périphériques.
Facteurs d'entraînements exogènes, ou synchroniseurs
Le synchroniseur est un facteur environnemental, parfois social, mais toujours périodique, susceptible de modifier la période ou la phase d’un cycle biologique. Les synchroniseurs ne créent pas les rythmes biologiques mais ils en contrôlent la période et la phase.
Les principaux agents d’entraînement des rythmes chez l’homme sont de nature cognitive, ainsi les indicateurs socioécologiques y jouent un grand rôle.
On peut citer ici l’alternance activité/repos, lumière/obscurité au niveau quotidien, ou encore la photopériode (jours courts / jours longs) et la température au niveau annuel ou saisonnier.
Conclusions et implications
Les rythmes biologiques sont donc entraînables (ajustement de la période des rythmes) mais aussi persistants (mise en évidence par protocoles de ou libres cours, dans lesquels on coupe l’individu de tous signaux susceptibles de le resynchroniser).
On peut déplacer leurs phases par induction via la manipulation des synchroniseurs (lumière essentiellement) et ainsi créer des avances ou des retards de ces phases, on peut ainsi en cas de pathologie remettre à l’heure l’horloge biologique et ainsi remettre en phase l’organisation temporelle de l’individu.
Les rythmes circadiens, quasiment ubiquitaires, sont peut-être les rythmes biologiques les plus remarquables et les plus facilement observables.
D’autres synchroniseurs – sociaux notamment – s’adressent à notre cortex. Ils sont des signaux et peuvent être appris. Grâce à un travail cérébral spécifique, tout signal perçu comme repère temporel peut devenir un synchroniseur et orienter notre « vécu » circadien, mais aussi, le cas échéant, circannuel, ultradien Autrement formulé, notre « horlogerie » interne est influencée par le bruit des voisins, le déclenchement de la sonnerie du réveil, l’heure de passage du facteur, le moment quotidien pendant lequel telle personne a pris l’habitude de nous téléphoner — la liste est longue.
Chez l’homme, les synchroniseurs sociaux ont un effet plus important que les synchroniseurs naturels, mais on observe des phénomènes semblables chez certains animaux sociaux qui se synchronisent grâce aux informations données par leurs congénères.
Un synchroniseur social peut en remplacer un autre par un phénomène d’apprentissage.
Désynchronisation
La désynchronisation correspond à une perte de la relation de phase des rythmes biologiques. Elle peut être d’origine externe (liée aux modifications de l’environnement) ou interne (sans relation directe avec l’environnement).
Désynchronisation externe
Travail posté
Le travail de nuit ou le travail posté peuvent provoquer une désynchronisation de l’organisation temporelle de l’individu (il est difficile de prédire qui est tolérant ou non à ce type de travail).
Décalage horaire ou
En cas de vol transméridien supérieur à environ cinq heures (phénomène de décalage horaire) on observe une désynchronisation chez les individus.
Rythme nycthéméral : recadrage en .
Température du corps : recadrage en une semaine.
Sécrétion du cortisol : recadrage en 15 à .
Cécité totale
Les aveugles dont la rétine est complètement inopérante (la rétine contient des récepteurs non photiques permettant de stimuler la sécrétion de mélatonine par la glande pinéale) présentent de nombreux troubles de leur organisation temporelle. La lumière ne pouvant pas être traduite en signal hormonal de synchronisation, il s’ensuit des symptômes similaires à ceux pouvant apparaître dans d’autres cas de désynchronisation.
Désynchronisation interne
Cette dernière est mal comprise. Elle est affectée par l’âge, la dépression, ou les cancers hormono-dépendants (sein, ovaires, prostate).
Mise en évidence d'une désynchronisation
On peut la mettre en valeur via l’étude de rythmes marqueurs (cortisol plasmatique, mélatonine plasmatique, température).
Si la désynchronisation est mise en évidence, ces marqueurs seront dits soit en avance de phase, soit en retard de phase par rapport à l’organisation temporelle de référence (normale) pour l’individu étudié.
Désynchronisation et perte de poids
L’horloge circadienne périphérique des tissus adipeux
L’horloge centrale, soit celle située dans les noyaux suprachiasmatiques (NSC), régule les horloges périphériques par entrée neuronale directe. Par contre, les entrées sympathiques seules ne peuvent être responsable de toutes les activités circadiennes. Il y a présence d’une horloge dans plusieurs organes liés à l’apport alimentaire comme l’estomac, l’intestin, le pancréas ainsi que le foie. Un changement dans l’alimentation peut influencer par entraînement neurohumoral les mécanismes des horloges circadiennes périphériques. De plus, la présence d'une horloge circadienne active dans le tissu adipeux suggère qu'il existe une composante temporelle à la régulation de la fonction des tissus adipeux. L’horloge circadienne dans l’adipocyte modifie la sensibilité de ce dernier à des stimuli spécifiques différents au cours de la journée de 24 heures tels l’insuline ou encore l’adrénaline. L’horloge des adipocytes peut aussi modifier la capacité de stockage des triglycérides comme la périlipine. Une asynchronie entre le sommeil et l’alimentation altère l’horloge circadienne de l’adipocyte et cette altération serait responsable de l’augmentation de l’adiposité. Une modification dans l’horaire d’alimentation peut aussi modifier la phase d’expression de gènes avec un rythme circadien jusqu’à 12 h sans affecter la phase de l’expression circadienne dans le NSC. Dans ce cas, il y a donc désaccouplement des horloges périphériques avec l’horloge centrale. Ce réajustement de phase fait par les horloges périphériques à la suite d'un changement dans l’horaire alimentaire se produit rapidement dans le foie, mais est plus lent dans les reins, le cœur et le pancréas.
Impact du moment de la prise alimentaire sur la leptine
Bien que les mécanismes reliant la synchronisation des repas et la prise de poids soient encore méconnus, il semble que les hormones y aient leur rôle à jouer. L'expression rythmique et l'activité des voies métaboliques sont principalement attribuées à la robustesse et l'expression coordonnée des gènes de l’horloge dans les différents organes et tissus. Or, les changements dans le moment de l'apport calorifique peuvent altérer ce bien construit et modifier la rythmicité de nombreuses hormones impliquées dans le métabolisme, telles que la leptine ou encore la ghréline. En fait, les études réalisées en laboratoire ont montré que les moments durant lesquels les souris étaient éveillées et en train de manger au cours de leur nuit biologique, (c’est-à-dire le jour dans le cas des souris, puisque ce sont des animaux nocturnes) a entraîné de multiples changements métaboliques. Cela comprend notamment une modification de la sécrétion de leptine, une hormone anorexigène qui procure le sentiment de satiété à l’organisme en inhibant les neurones NPY / AgRP et en activant les neurones POMC / CART. Plus précisément, il a été montré que les valeurs plasmatiques de leptine nocturne étaient significativement diminuées. Habituellement, c’est-à-dire lorsque l’apport alimentaire est fait durant le jour biologique (la nuit pour les souris), la sécrétion de leptine par les tissus adipeux est faite proportionnellement aux réserves lipidiques. Or, plus les réserves sont élevées, plus la sécrétion de l’hormone est élevée, ce qui signifie une augmentation de la sensation de satiété et une diminution de l’apport calorifique. Par conséquent, les variations quotidiennes de l'apport alimentaire jouent directement sur la sécrétion de leptine puisqu’elle augmente après l'alimentation et diminue pendant le jeûne. Maintenant, le problème avec les souris nourries durant la nuit biologique est que le taux de leptine étant significativement inférieur, le sentiment de satiété est moindre contrairement aux souris nourries la nuit. Ainsi, la faible quantité de l’anorexigène tend à favoriser l’augmentation de l’apport calorifique par jour et ce, bien que les besoins énergétiques restent inchangés. Ce serait ainsi une cause de la prise de poids. C’est d’ailleurs un phénomène qui est aussi présent chez l’homme.
Impact du déphasage de la corticostérone et de l’insuline
Comme mentionné précédemment, le moment auquel l’apport calorifique est effectué a un effet direct sur la sécrétion d’hormones, dont la corticostérone fait partie. Il a été montré expérimentalement qu’une souris habituellement nourrie la nuit et dont le rythme alimentaire est bouleversé par l’apport de ses repas le jour, montre un haut pic de corticostérone lors des repas. Il est donc suggéré que cette hormone serait liée invariablement à la prise inhabituelle de poids. En effectuant une ablation de la glande adrénale, responsable de la production de corticostérone, il est maintenant possible d’observer une perte de poids. Cela serait dû au fait que la corticostérone augmente la lipogénèse et l’accumulation de gras abdominal. La lipogénèse, se faisant normalement lorsque l’animal est en grande période d’activité, limite la création de gras abdominaux. Par contre, si elle se produit durant une phase peu active de la journée, son effet est grandement augmenté.
L’insuline est également responsable de la prise de poids chez l’homme. Une expérience se faisant sur des rats a montré ses effets. Chez des rats ayant six repas par jour répartis sur une période de , le niveau de glucose dans le sang était très régulier durant la période de lumière. Par contre, les deux repas donnés pendant la nuit engendraient un niveau d’insuline beaucoup plus haut. Ainsi, le glucose sanguin s’est vu largement diminué par l’effet de l’insuline. Les rats normalement actifs la nuit et mangeant à cette période voient leur métabolisme complètement bouleversé lorsqu’ils mangent en journée. Le glucose sanguin devient alors plus élevé, ce qui amène à des risques d’augmenter la masse adipeuse de l’individu.
Impact du déphasage sur le métabolisme des souris
La désynchronisation des divers éléments humoraux du métabolisme présentés plus haut est impliquée dans le découplement de deux paramètres importants du métabolisme : le ratio d’échange respiratoire (RER) et la dépense énergétique des cellules. En situation de restriction alimentaire à la nuit subjective plutôt que durant le jour subjectif, le RER subit un déphasage d’environ 10 heures dans les cellules hépatiques. Cela signifie que la prise de nourriture a un impact plus important dans les cellules du foie que l’horloge centrale. En situation de nutrition sans restriction, le RER fluctue de façon à synchroniser les moments où l’énergie provient des réserves de gras ou des intrants provenant de l’alimentation. Ici, la restriction de nourriture lors de la nuit subjective augmente la valeur moyenne de ce paramètre sur toute la période de 24 heures, indiquant que moins de réserves de gras sont sollicitées par la dépense énergétique.
Le jour, la dépense énergétique vient en grande partie de l’activité musculaire, qui repose sur l’utilisation des carbohydrates (fournis directement par l’alimentation) imposée par une valeur élevée du RER (au-dessus de 1). Celui-ci étant moins sensible au Zeitgeber alimentaire, son déphasage se situe donc entre 5 et 7 heures, ce qui le désynchronise d’avec le déphasage du RER du foie (10h). De plus, la dépense énergétique est environ 9 % plus faible durant toute la période de 24 heures, signifiant qu’en plus de ne pas être en phase avec les pics d’utilisation des carbohydrates, moins d’énergie est dépensée par l’organisme.
Ainsi, garder plus de gras stocké chez les souris nourries durant leur nuit subjective, couplé à une diminution des dépenses énergétiques, entraîne une augmentation du nombre de cellules adipeuses des individus. La désynchronisation des rythmes du foie, qui fournit une grande partie de l’énergie durant la nuit, entraîne une utilisation moins efficace du glycogène et un fort débalancement de l’homéostasie énergétique du corps, pouvant avoir des impacts sur la prise de poids.
Pour conclure, plusieurs hypothèses sont émis selon lesquelles le moment auquel l’apport alimentaire est effectué aurait des impacts sur la prise de poids. En effet, le changement dans le taux de sécrétion d’hormone telles que la leptine, la ghréline, la corticostérone et l’insuline, ainsi que la diminution de l’activité physique de l’individu semble être les causes principales de ce gain. Par contre, le mécanisme précis qui explique le lien direct entre ces composantes et la prise de poids reste encore inconnu et ce, bien que le lien entre ceux-ci et l'embonpoint soit prouvé.
Autres facteurs pouvant affecter les rythmes biologiques
Le sexe : la notion de rythme chez la femme est moins facile à étudier que chez l’homme (cycles menstruels).
La surface corporelle joue également.
L’âge est un facteur dont il faut tenir compte :
le fœtus est cosynchronisé avec les rythmes de sa mère ;
le nourrisson a ses rythmes qui seront plutôt portés sur l’ultradien (cycle activité/repos de à une heure en rapport avec la maturité du système nerveux ?) ;
l’enfant de est totalement circadien ;
le stade pubertaire change les rythmes biologiques ;
la personne âgée aura des rythmes de moins en moins bien synchronisés et « marqués ».
Rythmes circadiens pendant le développement fœtal
Les rythmes circadiens chez l’humain sont générés à partir des noyaux suprachiasmatiques (NSC) de l’hypothalamus. Ces NSC prennent du temps à être formés, mais on peut observer leur structure complète à partir d’environ 18 à 20 semaines de grossesse chez l’humain.
En étudiant le développement natal chez les primates, on observe qu’après une exposition lumineuse pendant la nuit, il y a une forte augmentation de l’activité métabolique et de l’expression des gènes c-fos et per1 dans les NSC à des âges équivalents à 24 semaines de gestation pour les humains. Cela prouve que l’horloge circadienne très prématurée répond aux signaux lumineux.
Comme le fœtus est dépourvu de tout Zeitgeber (les entrées de l’environnement), l’entrainement circadien de ses NSC implique la communication maternelle de signaux circadiens. En effet, les signaux maternels sont requis pour l’entrainement de la synchronisation des rythmes postnataux du fœtus. Les premières études suggérant que l’horloge biologique du fœtus devait probablement provenir de la mère ont été faites sur des rats. Les chercheurs ont en fait déterminé que l’enzyme qui assure la production de mélatonine continuait de suivre un rythme circadien même si les sujets, soit des fœtus de rats, avaient été mis dans des environnements qui ne suivaient pas des cycles « light-dark » (LD). Ainsi, même s’ils étaient en conditions constantes, soit de lumière ou de noirceur, l’enzyme continuait de suivre un certain rythme indépendamment de l’environnement extérieur. Les fœtus étaient donc synchronisés avec le rythme de leur mère. À partir de là, plusieurs études ont été faites également chez les humains.
La mère peut effectivement transmettre son cycle circadien au fœtus par de nombreuses façons, comme par la rythmicité de sa température corporelle, par la libération de cortisol et de mélatonine, par les contractions de son utérus, par les variations de la concentration de glucose, ou encore, par la libération de CRF («corticosterone releasing factor») où la corticostérone vient influencer le rythme circadien de l’activité utérine. En ce qui concerne la sécrétion rythmique du cortisol par la mère, il a effectivement été démontré que bloquer le cortisol maternel, avec de la triamcinolone par exemple, peut provoquer la perte du rythme circadien des battements cardiaques, de la respiration et de la mobilité chez le fœtus. De plus, des chercheurs ont suggéré que, chez l’humain, le niveau de glucocorticoïde maternel pouvait influencer le fonctionnement de la glande surrénale du fœtus, et de ce fait, entraîner son rythme circadien. Les rythmes circadiens maternels de CRF et de cortisol peuvent influencer l’activité des NSC du fœtus par leur grande quantité de récepteurs de glucocorticoïde lors du développement fœtal.
Une autre composante qui participe grandement au développement du fœtus et du nouveau-né ainsi qu’à la régulation des rythmes circadiens est la mélatonine. Cette hormone est toutefois particulière puisque sa synthèse apparaît seulement après la naissance du nourrisson. Ainsi, durant la grossesse, elle doit être transmise par la mère via le placenta. Elle sera alors en mesure d’agir sur le fœtus grâce à ses récepteurs spécifiques présents sur les NSC à partir de la 18e semaine de grossesse, soit au même moment où les NSC sont complètement formés. Comme la mélatonine a déjà une sécrétion rythmique chez la mère, c’est elle qui va dicter au fœtus le rythme selon le jour et la nuit. Après la naissance, c’est le nourrisson qui commence à la produire de façon endogène, mais un rythme jour-nuit est réellement perçu à partir d’environ 3 mois. On sait que la mélatonine est entre autres responsable des cycles éveil-sommeil par sa sécrétion plus accrue durant la nuit, mais elle participe également à la régulation d’autres cycles dont la température corporelle. Elle ne peut donc pas être négligée.
Les rythmes circadiens du fœtus apparaissent séquentiellement lors du développement. En effet, à partir de la 22e semaine, on peut déjà observer le rythme de la fréquence cardiaque qui débute. Environ à la 29e semaine de gestation, on observe une rythmicité du cycle repos-activité et de la température corporelle entrainée sur une période de 24 heures. De plus, vers la 28e semaine de la grossesse, le sommeil et le cycle de sommeil apparaissent. Ils sont essentiels au développement neurosensoriel et moteur ainsi que pour la création de la mémoire et du maintien de la plasticité cérébrale. Il est important de noter que ce cycle de sommeil ne correspond pas à celui qu’un adulte connait, il est plutôt en développement et ce développement se poursuit également après la naissance. Par exemple, chez le nouveau-né, les périodes de sommeil sont courtes et nombreuses dans une journée de façon irrégulière. Ces périodes vont durer entre 2.5 et 4 heures, le nouveau-né dort donc au total entre 16 et 18 heures par jour. Dans les mois qui suivent la naissance, la période de sommeil sans interruption s’allonge graduellement et la fréquence dans une journée diminue pour éventuellement donner un cycle normal qui suit le jour et la nuit. Finalement, au cours de la 36e semaine de gestation, il y a la formation de la voie rétino-hypothalamique. Cette dernière achemine la lumière de l’environnement aux NSC.
Conditions externes lors du développement
Il est important de noter que le développement des cycles circadiens chez les nouveau-nés n’est pas seulement dû à la maturité des NSC, il est également influencé par les différentes expositions aux Zeitgebers dans la période postnatale. Plusieurs études ont été faites à ce sujet.
Par exemple, dans une étude, le premier groupe est formé de nourrissons nés à terme, qui n’ont pas besoin d’être gardés à long terme à l’hôpital, ils peuvent donc se développer dans une maison exposée aux conditions normales de l’environnement et où la seule personne qui leur donne les soins est leur mère. Ils sont donc exposés au patron circadien social et comportemental d’une seule personne. Le deuxième groupe est formé de nourrissons prématurés gardés à l’hôpital plus longtemps où ils sont placés dans une pièce à éclairage constant avec de nombreuses personnes qui leur donnent les soins. À la fin de cette étude, les chercheurs ont constaté que de la 6e à la 12e semaine postnatale, il était possible d’observer que les enfants restés sous un cycle normal de lumière-noirceur avaient pris plus de poids et dormaient plus que ceux restés en conditions de lumière constante.
L’analyse de plusieurs situations semblables démontre que les enfants exposés à un cycle normale de lumière-noirceur développent plus rapidement leurs cycles circadiens que les autres en conditions de lumière constante. Ils seraient également moins malades et grandiraient plus vite. En effet, pour ce qui est de la croissance des jeunes enfants, le fait de dérégler les cycles jour-nuit par un environnement où il y a toujours de la lumière vient affecter la rythmicité de l’hormone de croissance. Il est donc important pour les nouveau-nés que leur horloge interne soit éduquée à un très jeune âge. Un autre exemple qui appuie ces observations est l’étude de deux groupes de bébés prématurés, où l’un d’eux a eu droit à un masque photothérapeutique plusieurs jours avant la sortie de l’hôpital, soit de 18 à 52 jours. Les jeunes bambins ont ensuite été amenés dans un environnement normal à la maison où l’éclairage suit le cycle jour-nuit. Le deuxième groupe n’avait pas accès à ce traitement et était donc soumis à la lumière constante de l’hôpital. Comme mentionné plus haut, l’exposition à cette lumière de façon constante a beaucoup de répercussions. Dans cette étude, il a été montré que le premier groupe, à l’âge de 52 semaines, avait développé un rythme circadien de mélatonine identique à celui des nourrissons non-prématurés, mais que le deuxième groupe prenait plus de temps pour développer leurs rythmes circadiens, incluant celui de la mélatonine. Cela permet de constater que dans ces situations, ce n’est bien pas le fait d’être prématuré qui affecte les rythmes, mais plutôt les conditions de l’environnement extérieur. Ainsi, ces études montrent que les Zeitgebers, dont l’éclaircissement cyclique lors de la période postnatale, ont un grand rôle à jouer dans le développement des cycles circadiens chez les nouveau-nés.
Exemples d'applications
En France, Michel Siffre, spéléologue, a réalisé l'une des premières expérience d’isolement hors temps dans le gouffre du Scarasson, du 18 juillet au à d’altitude dans les Alpes italiennes (entre Limone et Tende).
Les conditions de cette expérimentation peuvent se rapprocher des conditions de , situation dans laquelle les individus étudiés sont privés de tous synchroniseurs. Le permet de mettre en valeur les périodes des rythmes endogènes de chaque individu.
Le (Canada) a étudié les rythmes circadiens de la souris et sur les phénomènes psychopathologiques humains.
Chronopsychologie
En 1967, dans Psychologie du temps, Paul Fraisse crée et développe la notion de chronopsychologie.
François Testu (université de Tours), a étudié les rythmes d’apprentissage chez l’enfant, en leur faisant faire des exercices simples et en regardant les taux de réussite selon les heures. Il a observé la présence de deux acrophases, vers et (acrophase qui n’existe pas chez les petits enfants), et de deux batyphases, la première vers (elle n’est pas directement et uniquement liée à la digestion du déjeuner, sinon il y aurait également une batyphase durant toute période post-prandiale, après toute prise d’aliments). Elle dure environ , (entre et ). Cette baisse est très liée à la baisse physiologique de la vigilance correspondant au creux méridien. Claire Leconte s’étonne de voir un tel résultat sur les rythmes d’apprentissage chez l’enfant : est-il réveillé la nuit pour faire une épreuve d’attention ? Cette dernière est sans doute liée à la chute de la température, qui est au plus bas entre 3 et du matin.
Outre ce cycle circadien d’attention, on note aussi un cycle ultradien d’environ , ce que Nathaniel Kleitman appelle le BRAC (, Cycle fondamental activité-repos). Par exemple après le début d’un cours, l’attention est à son maximum après environ , puis décroît et la batyphase se situe vers . Aucune recherche n’a permis de confirmer un tel résultat, la variation de l’attention lors d’un cours d’une heure est très dépendante du contenu de ce cours, de la compétence de l’enfant par rapport à l’activité à réaliser, de la motivation que cet enfant éprouve pour ce cours, du contexte pédagogique dans lequel il est fait. Dans les expériences menées, on relève de grandes différences inter-individuelles.
Une étude américaine a révélé un cycle d’attention correspondant à l’intervalle entre les publicités qui coupent les émissions télévisées.
Chronothérapie
Les études et découvertes en chronobiologie ont découlé de nouvelles façons de traiter certaines pathologies. Cette branche de la chronobiologie est dite chronothérapie et vise à traiter les patients en fonction de leur horloge endogène pour maximiser les bénéfices du traitement, et réduire les effets secondaires. Cela peut être une approche possible de traitement pour les troubles bipolaires.
Rôle dans l'accidentologie
Alain Reinberg, en citant Folkard, insiste sur la place de la chronobiologie en accidentologie et donne quelques raisons :
l’accident a une rythmicité à l’échelle d’une population. « Il est unique et peut être mortel pour l’individu, mais le regroupement de son incidence en fonction du temps montre qu’il existe des heures noires ». Selon l’auteur, l’intervalle des heures noires se situe entre minuit et quatre heures du matin (mais les frontières sont légèrement floues, dues à la variabilité biologique et aux synchronisations respectives des individus concernés) ;
le caractère nocturne de l’accident de l’adulte est une expression des rythmes circadiens affectant directement la vigilance et la performance des activités des individus.
Ces variations de vigilance sont très étudiées dans le cas de surveillance du pilotage des navires (organisation en quarts) ou de salles de contrôles d'installation industrielles (usines chimiques, centrales nucléaires) ou de trafic (tour de contrôle, Cross). Des catastrophes industrielles de l'époque moderne se sont produites au cœur de la nuit, à un moment de vigilance moindre ; on peut citer l'exemple célèbre du naufrage du Titanic qui s'est produit durant la période critique aux alentours de 23 h et 1 h du matin.
Justice et management
En 2011, une étude sur l’impartialité de la justice a montré que les libérations sur parole accordées par les tribunaux varient de 65 % (après une restauration) à pratiquement zéro relaxe obtenue avant la pause déjeuner.
Recherche sur l'horloge biologique
L'horloge biologique est déjà largement pressentie au . En 1729 l'astronome français Jean-Jacques Dortous de Mairan cite ainsi comme exemple la feuilles du Mimosa se fermant au crépuscule et s'ouvrant à l'aube (même quand elle est conservée [vivante] dans l'obscurité).
Parallèlement à la découverte de l'importance de la mélatonine, ce n'est qu'au XXᵉ siècle que le mécanisme génétique et moléculaire commence à être expliqué. Seymour Benzer et Ronald Konopka au California Institute of Technology de Pasadena créent dans les années 1970 des drosophiles mutantes présentant une horloge biologique anormale et montrent que ces mutations et anomalies proviennent d'un même gène muté qu'ils dénommeront avec d'autres le gène (qui sera séquencé en 1984).
En 2017 le travail sur les mécanismes de l'horloge biologique (identification des gènes impliqués dans le rythme circadien, chez la drosophile) réalisé par trois chercheurs américains : Jeffrey Hall, Michael Rosbash et Michael Young a été récompensé par le prix Nobel de médecine. En 1984 M. Rosbash avait isolé un gène dit "period" contrôlant le rythme biologique circadien. Avec Jeffrey Hall il a montré que la protéine PER (codée par le gène period) est accumulée dans les cellules avec un pic la nuit puis dégradée le jour. Puis en 1994 Michael Young montre qu'un autre gène dit code une protéine dite indispensable au déroulement du rythme circadien, TIM se liant à PER pour entrer dans le noyau de la cellule et bloquer l'activité du gène period (rétrocontrôle négatif). Ce principe a été détecté chez la drosophile, mais ensuite retrouvé dans les cellules de nombreuses autres espèces, dont Homo sapiens.
Endocrinologie
L’endocrinologie est la science qui étudie les hormones. Celle-ci peut être associée à la chronobiologie dû à la sécrétion cyclique de certaines hormones. Les hormones peuvent suivre un cycle circadien, ultradien ou encore infradien. La sécrétion de ces hormones selon un rythme circadien permet de maintenir un rythme biologique chez l’homme ou les végétaux.
La majorité des fonctions de l’organisme sont synchronisées selon le cycle diurne et nocturne. En, effet les Hommes mangent, dorment, presque toujours à la même heure. Cette rythmicité dans les activités quotidiennes cadence les fonctions physiologiques internes, dont la sécrétion d’hormones.
Mélatonine
L’application la plus commune de la chronobiologie est dans le cycle sommeil-éveil. Ce cycle est régulé principalement par deux hormones ; la mélatonine et le cortisol.
La mélatonine, synthétisée par la glande pinéale est souvent considérée comme l’hormone du soir. C’est un synchronisateur endogène agissant grâce à l’activation de MT1 et MT2, deux récepteurs couplés aux protéines G. C’est en fin de journée, lorsque la nuit tombe, que sa secretion sera la plus importante. Sa sécrétion est stimulée ou inhibée de manière circadienne, par les noyaux suprachiasmatique de l’hypothalamus selon le cycle lumière/obscurité. Les récepteurs de la rétine, ne recevant plus de lumière bleu, stimulent la sécrétion de mélatonine. Cette information donne au cerveau et à d’autres organes la notion de photopériodisme. Ce rythme peut être perturbé par notamment l’utilisation d’écran. En effet, les écrans d’ordinateurs et de téléphone émettent de la lumière bleue qui inhibe la sécrétion de mélatonine. Des études ont montré que cela pouvait résulter en une désynchronisation, notamment en un retard de phase.
Cortisol
Le cortisol est une hormone corticostéroïde secrété par les glandes surrénales. Celui-ci est considéré comme l’hormone du réveil et de la vigilance. En effet, le cortisol est secrété tout au long de la journée, puis sa concentration diminue au cours de celle-ci. On observe surtout un pic important appelé « pic acrophase », le matin permettant de réveiller l’organisme et de stimuler la néoglucogenèse induisant la synthèse de glucose et donc de l'énergie nécessaire pour commencer la journée. La sécrétion du cortisol peut être dérèglée par une situation stressante. Lors d’un stress intense l’organisme secrètent plusieurs hormones dont le cortisol, qui induit un dérèglement du cycle nycthéméral. La synthèse d’une dose élevée, anormale de cortisol en journée ou avant la nuit provoque un délai de phase. En effet, ce niveau anormal met quelque temps à revenir à la normale, maintenant l’organisme éveillé et en alerte pendant tout ce temps.
Insuline
L’insuline est une hormone synthétisée par le pancréas et a une action hypoglycémiante. Celle-ci joue un rôle important dans le métabolisme glucidique, protéique et lipidique. Elle favorise notamment l’absorbation du glucose par les cellules. En effet, en condition normale, l’insuline est secrétée de manière périodique, après chaque repas. Étant donné que l’Homme mange environ aux mêmes heures chaque jour, la synthèse importante d’insuline est synchronisée avec les heures de repas. Sa sécrétion suit un cycle ultradien, c’est-à-dire moins de 24 heures. En dehors des repas, l’insuline est synthétisée de manière pulsatile afin de maintenir un niveau de glucose constant dans l'organisme.
Hormone de croissance
L’hormone de croissance (GH ; Growth Hormone) est synthétisée par l’hypophyse et elle stimule la croissance et la division cellulaire. Des études ont montré que l’hypophyse libère la GH dans le plasma, la nuit surtout au début de la phase de sommeil profond. Il a été observé que le pic de sécrétion était décalé si le sommeil l’était aussi. Il semblerait que la sécrétion de GH soit fortement lié au sommeil et suit donc le cycle éveil/sommeil de l’organisme.
Thyréostimuline
La TSH (thyroid stimultating) est une hormone régulatrice du niveau des hormones thyroïdiennes, T3 et T4 dans le sang. La TSH est secrétée par l’hypophyse et a un effet sur la thyroïde.
Il a été montré que des dérèglements dans le cycle circadien nuiraient au bon fonctionnement de la thyroïde et pourrait même causer des cancers.
Testostérone
La testostérone fait partie des hormones sexuelles surtout produite par les gonades masculines, les testicules ainsi qu’à faible dose par les gonades femelles, les ovaires. Elle est régulée selon l’axe hypothalamo-hypophysaire et secrétée régulièrement pendant la journée.
Cependant, il a été montré que la sécrétion de testostérone suivait un cycle circadien avec une concentration maximale entre 7h et 10h et un niveau minimum aux alentours de 19h avant de réaugmenter pendant la nuit.
Oestrogènes
Les œstrogènes sont les hormones sexuelles primaires chez la femelle. Elles sont produites par les ovaires principalement, mais aussi par les follicules, le placenta chez les femelles enceintes ou encore le tissu adipeux. La synthèse d’œstrogènes est stimulée par la GnRH et elles sont synthétisés par les ovaires selon le cycle menstruel. La sécrétion suit un cycle infradien, puisque la sécrétion varie mensuellement. L’ovulation est induite par montée de LH (l'hormone lutéinisante) en fin d’après-midi ou tôt dans la nuit précédant la période de chaleur. Il a été montré chez des rongeurs que l’ovulation ainsi que l’accouplement se déroulaient tard dans la nuit ou le matin du jour où débute la période fécondable.
Des expériences sur des rats, par injection d’une substance permettant l’arrêt de l’excitabilité neuronale, ont permis de prouver qu’un signal neurogène venant du noyau suprachiasmatique pouvait être responsable de la poussée temporelle de LH, celle-ci étant considérée aujourd’hui comme responsable de l’horloge circadienne. De plus, il a été remarqué que sous certains conditions changeantes, perturbant le cycle circadien, le cycle oestrogénique était altéré.
Phytohormones
Les phytohormones ou hormones végétales sont impliquées dans différents stades de croissance et de développement de la plante. Ces substances chimiques peuvent servir de moyen de communication entre végétaux ou encore de moyen de défense contre des attaques extérieures.
Cinq familles de phytohormones peuvent être retrouvées chez les végétaux; l'auxine, la gibbéreline, la cytokinine, l'éthylène et l'acide abscissique. Ces hormones sont capables de contrôler de nombreuses fonctions du cycle circadien des plantes. Elles permettent de moduler la période, la phase, l'amplitude et la précision e l'horloge circadienne. Les cytokinines provoquent un retard de phase, l'auxine ajuste l'amplitude et la précision de l'horloge et l'acide abscissique module la périodicité circadienne. Les végétaux utilisent les phytohormones afin de synchroniser leur horloge interne avec les différents signaux externes, notamment celui de phototropisme, de température, et de maintenir un cycle régulier.
Différentes expériences ont été menées afin de voir si les phytohormones jouaient réellement un rôle dans la régulation du cycle circadien. Des résultats ont montrés que l'auxine était indispensable pour maintenir un cycle précis surtout sous une lumière constante.
Concernant les cytokinins, il a été observé qu'en leur présence, celles-ci sont capables de moduler l'amplitude, la phase, la périodicité et la rythmicité. En effet, un retard de phase est observé sous une lumière constante et une obscurité constante (retard plus important à l'obscurité) permettant le maintien d'une rythmicité dans l'obscurité. Les cytokinines affectent également la périodicité en raccourcissant cette dernière.
L'acide abscissique est une hormone régulant la dormance des graines ou encore la réponse de la plante face a des facteurs stressants. Contrairement aux cytokinines, l'acide abscissique montre une élongation de la périodicité et donc du cycle circadien. Les résultats étaient notamment significatifs sous lumière constant et peu de changement ont été observés dans l'obscurité. L'action de acide abscissique sur la régulation du cycle serait donc surtout dépendant de la lumière.
Notes et références
Autres publications
Buijs ,R. M., van Eden, C. G., Goncharuk, V. D., & Kalsbeek, A. (2003). The biological clock tunes the organs of the body: timing by hormones and the autonomic nervous system. J Endocrinol, 177, 17 –26.
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Zvonic, S., Ptitsyn, A.A., Conrad, S. A., Scott, L. K., Floyd, Z. E., Kilroy, G., Wu, X., Goh, B. C., Mynatt, R. L., & Gimble, J. M. (2006). Characterization of Peripheral Circadian Clocks in Adipose Tissues. Diabetes, 55(4), 962-970.
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Voir aussi
Bibliographie
Dunlap J.C., Loros J.J., DeCoursey P.J. dir., Chronobiology, biological time keeping, Sinauer Associates Inc., 2004, Sunderland,
Albert Goldbeter, La Vie oscillatoire. Au cœur des rythmes du vivant, éditions Odile Jacob, 2010. Présentation en ligne
André Klarsfeld, Les Horloges du vivant. Comment elles rythment nos jours et nos nuits, éditions Odile Jacob, 2009. Présentation en ligne
Leconte, C. (1995) La chronopsychologie à l'école, In Manuel de psychologie pour l'enseignement, coord. D. Gaonac’h et C. Golder, éd. Hachette éducation, 456-489.
Christian Poirel, Les Rythmes circadiens en psychopathologie (Perspectives neurobiologiques sur les structures de rythmes temporalité), Masson éd., Paris, 1975.
Alain Reinberg, (1991), Chronobiologie médicale, chronothérapeutique, Flammarion, coll. Médecine Sciences, (2003), Paris
Alain Reinberg, F. Levi et M. Smolensky, « Chronobiologie et pathologie infectieuse »/« Chronobiology and infectious diseases », Médecine et Maladies infectieuses, vol. 17, supplément 2, , pages 348-350 ; doi:10.1016/S0399-077X(87)80286-X
Sechter, D. et Poirel, C., Chronobiologie et psychiatrie, Masson Publ., Paris et New York, 1985.
Articles connexes
Alain Reinberg
Avantage évolutif des horloges endogènes
Chronobiologie et dépression
Chronobiology International
Horloge circadienne
Horloge moléculaire
Photopériodisme
Rôle de l'horloge circadienne dans le développement de la maladie du diabète
Rythme circadien et cancer
Rythme circadien et les troubles bipolaires
Scotobiologie
Yvan Touitou
Liens externes
International Society for Chronobiology
Société francophone de chronobiologie (SFC)
Synchroniseurs cellulaires périphériques
(histoire des sciences) Aux origines de la chronobiologie, texte d'A. Klarsfeld commentant une « observation botanique » (Mairan 1729), en ligne sur BibNum.
Neurosciences
Pédagogie
Physiologie animale et humaine
Physiologie végétale
Chronobiologie | La chronobiologie est une discipline scientifique étudiant l’organisation temporelle des êtres vivants, des mécanismes qui en assurent la régulation (contrôle, maintien) et de ses altérations. Cette discipline traite essentiellement de l’étude des rythmes biologiques. |
737 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Hi%C3%A9rarchie%20de%20Chomsky | Hiérarchie de Chomsky | En informatique théorique, en théorie des langages, et en calculabilité, la hiérarchie de Chomsky (parfois appelée hiérarchie de Chomsky-Schützenberger) est une classification des grammaires formelles (et par extension, des langages formels respectifs engendrés par les grammaires), esquissée par Noam Chomsky en 1956, et décrite de façon formelle en 1959.
Présentation
La hiérarchie introduite par Noam Chomsky repose sur le modèle de grammaire formelle. Il définit les classes de sa hiérarchie comme modèles possibles pour la description des propriétés structurelles des langues naturelles. Noam Chomsky a proposé une classification en quatre types de langages, des type 0 au type 3. Cette terminologie initiale s’est maintenue, mais d’autres noms sont maintenant plus fréquents. Chomsky a présenté ces familles en termes de grammaires formelles, et les diverses classes de grammaires sont définies par des restrictions successives dans la forme des règles.
Une propriété remarquable de la classification de Chomsky est que, pour chaque type, il existe une famille d’automates qui acceptent exactement les langages de ce type. Ces automates varient par la nature et l’emploi de la mémoire auxiliaire. La traduction en classes de complexité est moins nette : les langages rationnels (type 3) sont dans DTIME(n), les langages algébriques (type 2) dans DTIME(n3), les langages contextuels (type 1) en DTIME(nM), où M dépend de la grammaire, mais la réciproque n'est pas vraie.
La classification de Chomsky, reprise dans la presque totalité des manuels d’enseignements de l'informatique, s'est révélée très fructueuse dans ses applications, notamment dans la conception et l’analyse des langages de programmation et la compilation de ces langages. Les langages rationnels et algébriques ont fait l’objet d'études théoriques très poussées par le passé. Les langages contextuels sont surtout employés dans la description de langues naturelles.
Quatre classes de grammaires et de langages
Chomsky a défini quatre classes de grammaires, nommées de type 0 à type 3, et donc aussi quatre classes de langages, engendrés par ces grammaires hiérarchiquement imbriquées :
Les langages de type 0 sont les plus généraux : ce sont les langages récursivement énumérables.
Les langages de type 1 sont les langages contextuels, en anglais « context-sensitive ».
Les langages de type 2 sont appelés langages algébriques ou « hors contexte », en anglais « context-free ».
Les langages de type 3 sont les langages « réguliers » ou langages rationnels.
Tous les langages de type 3 sont des langages de type 2. Tous les langages de type 2 sont des langages de type 1. Tous les langages de type 1 sont des langages de type 0. La table suivante résume la correspondance entre types de grammaire, langages et machines.
{| class="wikitable"
|-
! Grammaire
! Règles de production
! Langage
! Machine
|-
| type 0
|
| récursivement énumérable
| Machine de Turing
|-
| type 1
|
| contextuel
| Automate linéairement borné
|-
| type 2
|
| algébrique
| Automate à pile non déterministe
|-
| type 3
|
| rationnel
| Automate fini
|}
Dans la présentation formelle ci-dessous, est le vocabulaire de la grammaire, composé des symboles terminaux et non-terminaux, est l'ensemble des symboles non-terminaux, et est le mot vide.
Type 0 : grammaires sans restriction
Aucune restriction n'est imposée aux règles. Elles ont la forme :
Ces grammaires génèrent la classe des langages récursivement énumérables. Ce sont exactement les langages reconnaissables par une machine de Turing. Le problème de l'appartenance d'un mot à un langage de cette classe est indécidable.
Type 1 : grammaires contextuelles
Les règles sont de la forme :
Autrement dit, toute règle comprend un non-terminal entouré de deux mots qui décrivent le contexte dans lequel la variable peut être remplacée. Ces grammaires sont dites contextuelles (en anglais context-sensitive), car le remplacement d'un élément non-terminal peut dépendre des éléments autour de lui : son contexte. Les langages produits, appelés langages contextuels ou sensibles au contexte, sont exactement ceux reconnus par une machine de Turing non déterministe à mémoire linéairement bornée, appelés couramment automates linéairement bornés. D'autres formulations équivalentes existent pour les grammaires définissant les langages contextuels.
Type 2 : grammaires non-contextuelles
Les règles sont de la forme :
Une telle règle peut être vue comme une règle contextuelle où le contexte des règles est vide, à condition que le membre droit n'est pas le mot vide. L'adjectif « non contextuel » exprime le fait que les symboles non terminaux sont traités indépendamment de la place où ils apparaissent. Ces grammaires engendrent exactement les langages algébriques, appelés aussi langages hors contexte, langages acontextuels, ou langages non contextuels. Ils sont reconnus par un automate à pile.
Type 3 : grammaires régulières
Les grammaires régulières sont soit les grammaires linéaires à gauche soit les grammaires linéaires à droite :
Dans les grammaires linéaires à gauche, les règles sont de la forme :
Dans les grammaires linéaires à droite, les règles sont de la forme :
Les grammaires régulières engendrent les langages rationnels. En effet, une grammaire régulière se transforme facilement en un automate fini (théorème de Kleene).
Attention, on ne peut pas autoriser les deux types de règles simultanément dans une grammaire sans sortir de la classe des langages rationnels : on obtient les grammaires linéaires qui constituent une classe intermédiaire entre le type 2 et le type 3. Les règles d'une grammaire linéaire sont de la forme :
Inclusion des familles
La classe des langages rationnels (type 3) est incluse strictement dans la classe des langages algébriques (type 2).
La classe des langages contextuels (type 1) est incluse strictement dans la classe des langages récursivement énumérables (type 0).
L'inclusion de la classe des langages algébriques (type 2) dans la classe des langages contextuels (type 1) doit être précisée car un langage contextuel ne contient jamais le mot vide ε. L'énoncé exact est :
Un langage algébrique ne contenant pas le mot vide est un langage contextuel
ou, de manière équivalente :
Un langage algébrique est un langage contextuel éventuellement augmenté du mot vide.
Exemples de langages
Langages réguliers : .
Langages algébriques qui ne sont pas rationnels : , l'ensemble des palindromes (qui est même un langage linéaire, comme le précédent), le langage de Dyck
Langages contextuels qui ne sont pas algébriques : .
Voir aussi les exemples sur la page grammaire formelle. La théorie des langages formels dispose de nombreux outils pour affirmer, ou infirmer, le type d'un langage (rationnel, algébrique etc.). La construction explicite d'une grammaire reconnaissant un langage donné n'est pas toujours facile.
Raffinement de la hiérarchie de Chomsky
La hiérarchie originale de Chomsky comprenait quatre classes. D'autres classes sont souvent intercalées :
entre le type 0 et le type 1, les langages récursifs, qui sont acceptés par les machines de Turing qui s'arrêtent toujours ;
entre le type 1 et le type 2, les langages à grammaires indexées, définis par des grammaires plus générales que les grammaires contextuelles ;
entre le type 2 et le type 3, les langages algébriques déterministes, pour lesquels il existe une caractérisation par automate, mais pas par les grammaires ;
aussi entre le type 2 et le type 3, les langages linéaires, engendrés par les grammaires linéaires.
Les grammaires d'arbres adjoints définissent une famille entre les langages algébriques et les langages contextuels. Ils sont acceptés par les automates à piles embarquée. Ces grammaires font partie des grammaires qui permettent de mieux cerner la structure des langues naturelles, regroupés sous le nom .
D'autres raffinements existent, qui montrent que la structure n'est pas « linéaire » : par exemple, si l'on compare les langages linéaires et les langages algébriques déterministes, on s’aperçoit que ces familles ne sont pas contenues l'une dans l'autre.
Extension de cette hiérarchie
La hiérarchie de Chomsky concerne uniquement le domaine du calculable défini paradigmatiquement par ce que peut calculer une machine de Turing. Au-delà existent d'autres hiérarchies de langages dont la hiérarchie arithmétique.
Bibliographie
— Ne contient plus de chapitre spécifique à la hiérarchie de Chomsky
Notes et références
Articles connexes
Théorie des automates
Théorie des langages
Langage formel
Grammaire formelle
Marcel-Paul Schützenberger
Langage formel
Calculabilité
Syntaxe
Linguistique générative
Noam Chomsky | En informatique théorique, en théorie des langages, et en calculabilité, la hiérarchie de Chomsky (parfois appelée hiérarchie de Chomsky-Schützenberger) est une classification des grammaires formelles (et par extension, des langages formels respectifs engendrés par les grammaires), esquissée par Noam Chomsky en 1956, et décrite de façon formelle en 1959. |
Subsets and Splits
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