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https://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine%20Meillet
Antoine Meillet
Antoine Meillet, né le à Moulins (Allier) et mort le à Châteaumeillant (Cher), est un philologue français, le principal linguiste français des premières décennies du . Biographie Enfance et formation Paul Jules Antoine Meillet est d'origine bourbonnaise, fils d'un notaire de Châteaumeillant (Cher). Il naît à Moulins le 11 novembre 1866. Il passe son enfance à Châteaumeillant, puis fait ses études secondaires au lycée de Moulins. Étudiant à partir de 1885 à la faculté des lettres de Paris où il suit notamment les cours de Louis Havet, il assiste également à ceux de Michel Bréal au Collège de France et de Ferdinand de Saussure à l'École pratique des hautes études. En 1889, il est major de l'agrégation de grammaire. En 1891, il fait son premier séjour en Arménie, notamment à Etchmiadzin ; son projet est d'apprendre l'arménien moderne et d'étudier d'anciens manuscrits. À son retour, il assure à la suite de Saussure le cours de grammaire comparée, qu'il complète à partir de 1894 par une conférence sur les langues persanes. En 1897, il soutient sa thèse pour le doctorat ès lettres (Recherches sur l'emploi du génitif-accusatif en vieux-slave). Carrière En 1902, il succède au linguiste Auguste Carrière à la chaire d'arménien de l'École des langues orientales. En 1906, à la suite de Michel Bréal, il prend la chaire de grammaire comparée du Collège de France, où il consacre ses cours à l'histoire et à la structure des langues indo-européennes ; il abandonne alors son enseignement à l'École des langues orientales et se consacre désormais à la linguistique comparée au Collège de France, ainsi qu'à l'École pratique des hautes études. Secrétaire de la Société de linguistique de Paris, il est élu à l'Académie des inscriptions et belles-lettres en 1924. Il préside également l'Institut d'Études Slaves de 1921 à sa mort. Il a formé toute une génération de linguistes français, parmi lesquels Émile Benveniste, Marcel Cohen, Georges Dumézil, Lilias Homburger, André Martinet, Aurélien Sauvageot, Lucien Tesnière, Joseph Vendryes, ainsi que le japonisant Charles Haguenauer. Antoine Meillet devait diriger la thèse de Jean Paulhan sur la sémantique du proverbe et c'est lui qui découvrit Gustave Guillaume. Il a influencé aussi un certain nombre de linguistes étrangers. Il a également été le premier à identifier le phénomène de la grammaticalisation. Selon le linguiste allemand Walter Porzig, Meillet est un « grand précurseur ». Il montre, par exemple, que, dans les dialectes indo-européens, les groupes indo-européens sont le résultat historique d'une variation diatopique. L’acte de naissance de la sociolinguistique est signé par Antoine Meillet fondateur de la sociolinguistique qui s’est opposé au Cours de linguistique générale de Ferdinand de Saussure dès son apparition en 1916 en le critiquant sur plusieurs plans. Il meurt en 1936 à Châteaumeillant et est enterré au cimetière de Moulins dans le caveau familial. Études arméniennes 1891 : une mission de trois mois dans le Caucase lui permet d'apprendre l'arménien moderne. 1902 : il obtient la chaire d'arménien de l'École des langues orientales. 1903 : nouvelle mission en Arménie russe, il publie son Esquisse d'une grammaire comparée de l'arménien classique, qui demeure une référence en linguistique arménienne et indo-européenne jusqu'à ce jour. L'un de ses étudiants, Hratchia Adjarian, devient le fondateur de la dialectologie arménienne. C'est également sous les encouragements de Meillet qu'Émile Benveniste étudie la langue arménienne. 1919 : il est cofondateur de la Société des études arméniennes avec Victor Bérard, Charles Diehl, André-Ferdinand Hérold, H. Lacroix, Frédéric Macler, Gabriel Millet, Gustave Schlumberger. 1920 : le , il crée la Revue des études arméniennes avec Frédéric Macler. Études homériques À la Sorbonne, Meillet supervise le travail de Milman Parry. Meillet offre à son étudiant l'opinion, nouvelle à cette époque, que la structure formulaïque de l'Iliade serait une conséquence directe de sa transmission orale. Ainsi, il le dirige vers l'étude de l'oralité dans son cadre natif et lui suggère d'observer les mécanismes d'une tradition orale vivante à côté du texte classique (l'Iliade) qui est censé résulter d'une telle tradition. En conséquence, Meillet présente Parry à Matija Murko, savant originaire de Slovénie qui avait longuement écrit sur la tradition héroïque épique dans les Balkans, surtout en Bosnie-Herzégovine. Par leurs recherches, dont les résultats sont à présent hébergés par l'université de Harvard, Parry et son élève, Albert Lord, ont profondément renouvelé les études homériques. Principaux ouvrages Études sur l'étymologie et le vocabulaire du vieux slave. Paris, Bouillon, 1902-05. Esquisse d'une grammaire comparée de l'arménien classique, 1903. Introduction à l'étude comparative des langues indo-européennes, 1903 ( éd.), Hachette, Paris, 1912 ( éd.). Les dialectes indo-européens, 1908. Aperçu d'une histoire de la langue grecque, 1913. Altarmenisches Elementarbuch, 1913. Heidelberg (en français : Manuel élémentaire d'Arménien classique, traduction de Gabriel Képéklian, Limoges, Lambert-Lucas, 2017 ) Caractères généraux des langues germaniques, 1917, rev. edn. 1949. Linguistique historique et linguistique générale, 1921 (le tome II est paru en 1936 ; les deux tomes ont été réunis chez Lambert-Lucas, Limoges, 2015). Les origines indo-européennes des mètres grecs, 1923. Traité de grammaire comparée des langues classiques, 1924 (avec Joseph Vendryés). La méthode comparative en linguistique historique, 1925, Oslo, Instituttet for Sammenlignende Kulturforskning (réimpr. Paris, Champion, 1954). . Dictionnaire étymologique de la langue latine, 1932 (en collab. Avec Alfred Ernout (1879-1973), éd. augmentée, par Jacques André (1910-1994), Paris : Klincksieck, 2001, Meillet en Arménie, 1891, 1903, Journaux et lettres publiés par Francis Gandon, Limoges, Lambert-Lucas, 2014, . Notes et références Voir aussi Bibliographie Marc Décimo, Sciences et pataphysique, t. 2 : Comment la linguistique vint à Paris ?, De Michel Bréal à Ferdinand de Saussure, Dijon, Les Presses du réel, coll. Les Hétéroclites, 2014 . Articles connexes Franz Bopp Johann Kaspar Zeuss Liens externes Linguiste français Philologue français Slaviste Personnalité liée à la langue kurde Institut national des langues et civilisations orientales Arménologue français Indo-européaniste Étudiant de l'université de Paris Membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres Membre de la Société des africanistes Agrégé de grammaire Commandeur de la Légion d'honneur promu en 1933 Naissance en novembre 1866 Naissance à Moulins (Allier) Décès en septembre 1936 Décès à 69 ans Décès dans le Cher Personnalité inhumée à Moulins (Allier) Auteur publié par les éditions Klincksieck
Antoine Meillet, né le à Moulins (Allier) et mort le à Châteaumeillant (Cher), est un philologue français, le principal linguiste français des premières décennies du .
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Algèbre linéaire
L’algèbre linéaire est la branche des mathématiques qui s'intéresse aux espaces vectoriels et aux transformations linéaires, formalisation générale des théories des systèmes d'équations linéaires. Histoire L'algèbre linéaire est initiée dans son principe par le mathématicien perse Al-Khwârizmî qui s'est inspiré des textes de mathématiques indiens et qui a complété les travaux de l'école grecque, laquelle continuera de se développer des siècles durant. Elle a été reprise par René Descartes qui pose des problèmes de géométrie, comme la détermination de l'intersection de deux droites, en termes d'équation linéaire, établissant dès lors un pont entre deux branches mathématiques jusqu'alors séparées : l'algèbre et la géométrie. S'il ne définit pas la notion de base de l'algèbre linéaire qu'est celle d'espace vectoriel, il l'utilise déjà avec succès, et cette utilisation naturelle des aspects linéaires des équations manipulées demeurera utilisée de manière ad hoc, fondée essentiellement sur les idées géométriques sous-jacentes. Après cette découverte, les progrès en algèbre linéaire vont se limiter à des études ponctuelles comme la définition et l'analyse des premières propriétés des déterminants par Jean d'Alembert. Ce n'est qu'au que l'algèbre linéaire devient une branche des mathématiques à part entière. Carl Friedrich Gauss trouve une méthode générique pour la résolution des systèmes d'équations linéaires et Camille Jordan résout définitivement le problème de la réduction d'endomorphisme. En 1843, William Rowan Hamilton (inventeur du terme vector) découvre les quaternions (extension de degré 4 du corps des nombres réels). En 1844, Hermann Grassmann publie son traité Die lineale Ausdehnungslehre, La théorie de l'extension linéaire, qui est la première tentative de formalisation générale de la notion d'espace vectoriel. Si son œuvre reste grandement inaperçue, elle contient l'essentiel des idées modernes de l'algèbre linéaire, et cette étape fondamentale dans le développement de l'algèbre linéaire est reconnue comme telle tant par Hamilton que par Giuseppe Peano, qui axiomatise entièrement la théorie en 1888. Les espaces vectoriels deviennent alors une structure générale omniprésente dans presque tous les domaines mathématiques, notamment en analyse (espaces de fonctions). Intérêt Sous leur forme la plus simple, les applications linéaires dans les espaces vectoriels représentent intuitivement les déplacements dans les espaces géométriques élémentaires comme la droite, le plan ou notre espace physique. Les bases de cette théorie remplacent maintenant la représentation construite par Euclide au La construction moderne permet de généraliser la notion d'espace à des dimensions quelconques. L'algèbre linéaire permet de résoudre tout un ensemble d'équations dites linéaires utilisées non seulement en mathématiques ou en mécanique, mais aussi dans de nombreuses autres branches comme les sciences naturelles ou les sciences sociales. Les espaces vectoriels forment aussi un outil fondamental pour les sciences de l'ingénieur et servent de base à de nombreux domaines dans la recherche opérationnelle. Enfin, c'est un outil utilisé en mathématiques dans des domaines aussi divers que la théorie des groupes, des anneaux ou des corps, l'analyse fonctionnelle, la géométrie différentielle ou la théorie des nombres. Présentation élémentaire L'algèbre linéaire commence par l'étude de vecteurs dans les espaces cartésiens de dimension 2 et 3. Un vecteur, ici, est une classe d'équivalence de bipoints qui unifie les segments de droite caractérisés à la fois par leur longueur (ou norme), leur direction et leur sens : deux bipoints représentent un même vecteur si le quadrilatère formé sur les quatre points est un parallélogramme. Les vecteurs peuvent alors être utilisés pour représenter certaines entités physiques comme des déplacements, additionnés entre eux ou encore multipliés par des scalaires (nombres), formant ainsi le premier exemple concret d'espace vectoriel. L'algèbre linéaire moderne s'intéresse beaucoup aux espaces de dimension arbitraire, éventuellement infinie. La plupart des résultats obtenus en dimension 2 ou 3 peuvent être étendus aux dimensions finies supérieures, ce qui permet une interprétation géométrique de listes de nombres (une liste de n nombres s'interprétant comme un vecteur d'un espace à n dimensions). Quelques théorèmes Théorème de la base incomplète : soient E un espace vectoriel, G une famille génératrice de E et L une famille libre de vecteurs de E. Alors il existe au moins une base de E formée en prenant la réunion de L et d'une partie de G. En particulier, tout espace vectoriel possède au moins une base. Toutes les bases d'un même espace vectoriel ont le même cardinal. Tout espace vectoriel A possède un espace dual A* ; si A est de dimension finie, A* est de même dimension. Formule de Grassmann : Soient et deux sous-espaces vectoriels d'un même espace vectoriel. On a alors : D'autres théorèmes concernent les conditions d'inversion de matrices de divers types : matrice diagonale ; matrice triangulaire ; matrice à diagonale dominante. Un théorème intéressant à l'époque des mémoires d'ordinateurs de petite taille était qu'on pouvait travailler séparément sur des sous-ensembles (« blocs ») d'une matrice en les combinant ensuite par les mêmes règles qu'on utilise pour combiner des scalaires dans les matrices (cf. l’article Matrice par blocs). Avec les mémoires actuelles de plusieurs gigaoctets, cette question a perdu un peu de son intérêt pratique, mais reste très prisée en théorie des nombres, pour la décomposition en produit de facteurs premiers avec le crible général de corps de nombres (algorithme de Lanczos). Utilisations Les espaces vectoriels forment le support et le fondement de l'algèbre linéaire. Ils sont aussi présents dans de nombreux domaines distincts. S'il n'est pas possible d'indiquer ici tous les cas d'utilisation, on peut tout de même citer pour les principales structures objet de théories, des exemples significatifs. Leurs rôles dans de vastes théories ne traitant pas d'une structure particulière, comme celles des nombres algébriques ou de Galois peuvent aussi être évoqués. Les espaces vectoriels utilisés sont d'une grande diversité. On y trouve les classiques espaces vectoriels de dimension 2 ou 3 sur les nombres réels, cependant la dimension peut être quelconque, même infinie. Les nombres complexes sont aussi très utilisés, ainsi que les rationnels. Il n'est pas rare qu'une partie des nombres réels ou complexes soit considéré comme un espace vectoriel rationnel. Le corps de base peut aussi contenir un nombre fini d'éléments, définissant parfois un espace vectoriel fini. Les propriétés géométriques de la structure permettent la démonstration de nombreux théorèmes. Elles ne se limitent pas aux cas où l'espace est réel, même dans le cas de corps plus insolites comme les corps finis ou les extensions finies des rationnels, les propriétés géométriques s'avèrent parfois essentielles. Groupe fini La classification des groupes finis est une vaste question, encore objet de recherche. Si le groupe contient un petit nombre d'éléments, les théorèmes de Sylow peuvent suffire pour en déterminer la structure. Une méthode beaucoup plus puissante est nécessaire dans le cas général. Georg Frobenius, à la suite de travaux de Richard Dedekind, développe une nouvelle théorie en 1896. Elle se fonde sur l'idée que l'ensemble des « symétries » (au sens : automorphismes) d'un espace vectoriel possède une structure de groupe. Il est toujours possible de représenter un groupe fini par des « symétries » bien choisies sur un espace vectoriel de dimension suffisante. Un groupe est ainsi incarné par des transformations géométriques simples. Une telle incarnation prend le nom de représentation d'un groupe. Les espaces vectoriels choisis sont de dimension finie, en général sur le corps des complexes, cependant pour disposer de bonnes propriétés arithmétiques le corps peut être celui des rationnels ou encore utiliser des entiers algébriques comme pour la démonstration du théorème de Burnside sur les groupes résolubles. Richard Brauer étudie un cas très abstrait, celui des représentations sur un espace vectoriel construit à l'aide d'un corps fini. Un exemple relativement simple d'utilisation de cette théorie est donné par Burnside, avec son théorème sur les sous-groupes d'exposant fini du groupe linéaire GL(n, ℂ). Anneau Un exemple célèbre d'anneau disposant aussi d'une structure d'espace vectoriel est celui des polynômes à coefficients dans un corps. Cet espace vectoriel, de dimension infinie, est largement utilisé en algèbre linéaire, à travers par exemple le polynôme minimal ou caractéristique. Le morphisme canonique entre les polynômes et les applications linéaires d'un espace vectoriel est à l'origine d'une structure d'algèbre qui est un anneau, si la multiplication externe est oubliée. Cette méthode permet d'élucider la structure de certains anneaux. Tout anneau est un espace vectoriel sur ceux de ses sous-anneaux qui sont des corps. L'espace vectoriel ressemble à la structure développée par Grassman. Cette remarque est utilisée au début du , en particulier par Emil Artin et Emmy Noether, pour élucider cette structure dans le cas des anneaux artiniens et noethériens, qui sont des copies de sous-algèbres sur un espace vectoriel construit sur sous-anneau qui s'avère être un corps. Un exemple est la généralisation d'un théorème de Wedderburn par Artin et portant maintenant le nom de théorème d'Artin-Wedderburn. Il est important en algèbre non commutative. Un lemme élémentaire permet par ailleurs d'interpréter le corps des quaternions comme l'algèbre des endomorphismes d'une représentation réelle de degré 4 du groupe associé. Théorie de Galois La théorie de Galois contient de nombreux exemples d'espaces vectoriels. Elle consiste à étudier un corps comme un espace vectoriel sur un sous-corps. Ainsi chaque sous-corps permet de considérer la structure initiale comme un espace vectoriel particulier. Un exemple d'application est celui des figures constructible à la règle et au compas. Ces points forment un corps disposant d'une structure d'espace vectoriel sur les nombres rationnels. Il est de dimension infinie et, pour chaque point, le plus petit sous-corps le contenant est de dimension finie égale à une puissance de 2. Un tel sous-corps est appelé une tour d'extensions quadratiques. Cette propriété de ces espaces vectoriels permet de résoudre d'antiques conjectures comme la duplication du cube, la trisection de l'angle ou la construction d'un polygone régulier. L'exemple historique de la théorie est celui de la résolution d'une équation polynomiale. Le théorème d'Abel donne une condition nécessaire et suffisante de résolution par radicaux. Les espaces vectoriels utilisés ont pour éléments ceux du plus petit corps L contenant tous les coefficients du polynôme ainsi que ses racines et le corps sous-jacent est un sous-corps K du premier contenant tous les coefficients. Le groupe de Galois est composé des automorphismes du corps L qui laissent invariant le corps K. Ces automorphismes sont en nombre fini et sont des automorphismes du K-espace vectoriel L. L'élément clé de la démonstration montre que l'équation est résoluble seulement si ces automorphismes sont diagonalisables. Notes et références Bibliographie Vincent Blanloeil, Une introduction moderne à l’algèbre linéaire, Ellipses, 2012 Roger Mansuy et Rached Mneimné, Algèbre linéaire - Réduction des endomorphismes, Vuibert, 2012 Voir aussi Articles connexes Propriétés métriques des droites et plans Algèbre générale Algèbre multilinéaire Loi d'inertie de Sylvester Optimisation linéaire Algorithme de Bartels-Stewart Liens externes Linear Algebra par Elmer G. Wiens Les cours du ROSO, dont de l'Algèbre linéaire Braise : la base raisonnée d'exercices de mathématiques et son chapitre sur l'Algèbre linéaire
L’algèbre linéaire est la branche des mathématiques qui s'intéresse aux espaces vectoriels et aux transformations linéaires, formalisation générale des théories des systèmes d'équations linéaires.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Alg%C3%A8bre%20g%C3%A9n%C3%A9rale
Algèbre générale
L'algèbre générale, ou algèbre abstraite, est la branche des mathématiques qui porte principalement sur l'étude des structures algébriques et de leurs relations. L'appellation algèbre générale s'oppose à celle d'algèbre élémentaire ; cette dernière enseigne le calcul algébrique, c'est-à-dire les règles de manipulation des formules et des expressions algébriques. Historiquement, les structures algébriques sont apparues dans différents domaines des mathématiques, et n'y ont pas été étudiées séparément. C'est pourquoi l'algèbre générale possède beaucoup de connexions avec toutes les branches des mathématiques. L'étude des structures algébriques peut être faite de manière abstraite, mais unifiée dans le cadre de l'algèbre universelle. Histoire Comme dans d'autres parties des mathématiques, des problèmes et des exemples concrets ont joué un rôle important dans le développement de l'algèbre abstraite. Jusqu'à la fin du , beaucoup - ou plus - de ces problèmes étaient en quelque sorte liés à la théorie des équations algébriques. Les principaux thèmes sont les suivants: Résolution de systèmes d'équations linéaires, ce qui a conduit à l'algèbre linéaire Tentatives de trouver des formules aux solutions d'équations polynomiales générales de degré supérieur qui ont abouti à la découverte de groupes comme des manifestations abstraites de symétrie Études arithmétiques des formes de degré quadratique supérieur et des équations diophantiennes, qui ont produit directement les notions d'un anneau et idéal. Algèbre moderne La fin du et le début du a connu un énorme changement dans la méthodologie des mathématiques. L'algèbre abstraite a émergé autour du début du , sous le nom d'algèbre moderne. Son étude faisait partie de l'entraînement pour plus de rigueur intellectuelle en mathématiques. Les définitions officielles de certaines structures algébriques ont émergé au . Applications En raison de sa généralité, l'algèbre abstraite est utilisée dans de nombreux domaines des mathématiques et de la science. Par exemple, la topologie algébrique utilise des objets algébriques pour son étude. La théorie algébrique des nombres étudie divers anneaux numériques qui généralisent l'ensemble des entiers. En utilisant la théorie des nombres algébriques, Andrew Wiles a prouvé le dernier théorème de Fermat. Bases Théorie des ensembles Notion d'ensemble Sous-ensemble Opérations sur les ensembles Produit cartésien Correspondances et relations Relation binaire Fonctions et applications Loi de composition Loi interne Structures algébriques Magma Demi-groupe (ou semi-groupe) Quasigroupe Monoïde Groupe Anneau Module Corps Corps commutatif Espace vectoriel Algèbre linéaire Algèbre sur un anneau Algèbre sur un corps Opérade Articles connexes Évariste Galois et Niels Henrik Abel (mathématiciens ayant fourni un travail majeur pour la construction de l'algèbre) Emmy Noether Théorie des codes Théorie des groupes
L'algèbre générale, ou algèbre abstraite, est la branche des mathématiques qui porte principalement sur l'étude des structures algébriques et de leurs relations. L'appellation algèbre générale s'oppose à celle d'algèbre élémentaire ; cette dernière enseigne le calcul algébrique, c'est-à-dire les règles de manipulation des formules et des expressions algébriques.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Algorithmique
Algorithmique
Lalgorithmique est l'étude et la production de règles et techniques qui sont impliquées dans la définition et la conception d'algorithmes, c'est-à-dire de processus systématiques de résolution d'un problème permettant de décrire précisément des étapes pour résoudre un problème algorithmique. Étymologie Le mot « algorithme » vient du nom du mathématicien Al-Khwârizmî (latinisé au Moyen Âge en ), qui, au écrivit le premier ouvrage systématique donnant des solutions aux équations linéaires et quadratiques. Le h muet, non justifié par l'étymologie, vient d’une déformation par rapprochement avec le grec (arithmós). « Algorithme » a donné « algorithmique ». Le synonyme « algorithmie », vieux mot utilisé par exemple par Wronski en 1811, est encore parfois utilisé. Histoire Antiquité Les premiers algorithmes dont on a retrouvé des descriptions datent des Babyloniens, au . Ils décrivent des méthodes de calcul et des résolutions d'équations à l'aide d'exemples. Un algorithme célèbre est celui qui se trouve dans le des Éléments d'Euclide, et appelé algorithme d'Euclide. Il permet de trouver le plus grand diviseur commun, ou PGCD, de deux nombres. Un point particulièrement remarquable est qu’il contient explicitement une itération et que les et 2 démontrent sa correction. C'est Archimède qui proposa le premier un algorithme pour le calcul de . Étude systématique Le premier à avoir systématisé des algorithmes est le mathématicien perse Al-Khwârizmî, actif entre 813 et 833. Dans son ouvrage Abrégé du calcul par la restauration et la comparaison, il étudie toutes les équations du second degré et en donne la résolution par des algorithmes généraux. Il utilise des méthodes semblables à celles des Babyloniens, mais se différencie par ses explications systématiques là où les Babyloniens donnaient seulement des exemples. Le savant andalou Averroès (1126-1198) évoque une méthode de raisonnement où la thèse s’affine étape par étape, itérativement, jusqu’à une certaine convergence et ceci conformément au déroulement d’un algorithme. À la même époque, au , le moine Adelard de Bath introduit le terme latin de , par référence au nom de Al Khuwarizmi. Ce mot donne algorithme en français en 1554. Au , on pourrait entrevoir une certaine allusion à la méthode algorithmique chez René Descartes dans la méthode générale proposée par le Discours de la méthode (1637), notamment quand, en sa deuxième partie, le mathématicien français propose de . Sans évoquer explicitement les concepts de boucle, d’itération ou de dichotomie, l’approche de Descartes prédispose la logique à accueillir le concept de programme, mot qui naît en français en 1677. En 1843 , la mathématicienne et pionnière des sciences informatique Ada Lovelace, fille de Lord Byron et assistante de Charles Babbage réalise la première implémentation d'un algorithme sous forme de programme (calcul des nombres de Bernoulli). Le dixième problème de Hilbert qui fait partie de la liste des posés par David Hilbert en 1900 à Paris est clairement un problème algorithmique. En l'occurrence, la réponse est qu'il n'y a pas d'algorithme répondant au problème posé. L'époque contemporaine L’algorithmique des a pour fondement mathématique des formalismes, par exemple celui des machines de Turing, qui permettent de définir précisément ce qu'on entend par « étapes », par « précis » et par « non ambigu » et qui donnent un cadre scientifique pour étudier les propriétés des algorithmes. Cependant, suivant le formalisme choisi on obtient des approches algorithmiques différentes pour résoudre un même problème. Par exemple l'algorithmique récursive, l'algorithmique parallèle ou l’informatique quantique donnent lieu à des présentations d'algorithmes différentes de celles de l'algorithmique itérative. L'algorithmique s'est surtout développée dans la deuxième moitié du , comme support conceptuel de la programmation des ordinateurs, dans le cadre du développement de l'informatique pendant cette période. Donald Knuth, auteur du traité The Art of Computer Programming qui décrit de très nombreux algorithmes, a contribué, avec d'autres, à poser les fondements mathématiques de leur analyse. Vocabulaire Le substantif algorithmique désigne l'ensemble des méthodes permettant de créer des algorithmes. Le terme est également employé comme adjectif. Un algorithme énonce une solution à un problème sous la forme d’un enchaînement d’opérations à effectuer. Les informaticiens utilisent fréquemment l’anglicisme implémentation pour désigner la mise en œuvre de l'algorithme dans un langage de programmation. Cette implémentation réalise la transcription des opérations constitutives de l’algorithme et précise la façon dont ces opérations sont invoquées. Cette écriture en langage informatique, est aussi fréquemment désignée par le terme de « codage ». On parle de « code source » pour désigner le texte, constituant le programme, réalisant l’algorithme. Le code est plus ou moins détaillé selon le niveau d’abstraction du langage utilisé, de même qu'une recette de cuisine doit être plus ou moins détaillée selon l’expérience du cuisinier. Étude formelle De nombreux outils formels ou théoriques ont été développés pour décrire les algorithmes, les étudier, exprimer leurs qualités, pouvoir les comparer : ainsi, pour décrire les algorithmes, des structures algorithmiques ont été mises en évidence : structures de contrôle et structures de données ; pour justifier de la qualité des algorithmes, les notions de correction, de complétude et de terminaison ont été mises en place ; enfin, pour comparer les algorithmes, une théorie de la complexité des algorithmes a été définie. Structures algorithmiques Les concepts en œuvre en algorithmique, par exemple selon l'approche de N. Wirth pour les langages les plus répandus (Pascal, C), sont en petit nombre. Ils appartiennent à deux classes : les structures de contrôle : séquences, conditionnelles, boucles ; les structures de données : constantes, variables, tableaux ; structures récursives (listes, arbres, graphes). Ce découpage est parfois difficile à percevoir pour certains langages (Lisp, Prolog…) plus basés sur la notion de récursivité où certaines structures de contrôle sont implicites et, donc, semblent disparaître. Correction, complétude, terminaison Ces trois notions « correction », « complétude », « terminaison » sont liées, et supposent qu'un algorithme est écrit pour résoudre un problème. La terminaison est l'assurance que l'algorithme terminera en un temps fini. Les preuves de terminaison font habituellement intervenir une fonction entière positive strictement décroissante à chaque « pas » de l'algorithme. Étant donné la garantie qu'un algorithme terminera, la preuve de correction doit apporter l'assurance que si l'algorithme termine en donnant un résultat, alors ce résultat est effectivement une solution au problème posé. Les preuves de correction font habituellement intervenir une spécification logique que doivent vérifier les solutions du problème. La preuve de correction consiste donc à montrer que les résultats de l'algorithme vérifient cette spécification. La preuve de complétude garantit que, pour un espace de problèmes donné, l'algorithme, s'il termine, donnera l'ensemble des solutions de l'espace du problème. Les preuves de complétude demandent à identifier l'espace du problème et l'espace des solutions pour ensuite montrer que l'algorithme produit bien le second à partir du premier. Complexité algorithmique Les principales notions mathématiques dans le calcul du coût d’un algorithme précis sont les notions de domination (notée O(f(n)), « grand o »), où f est une fonction mathématique de n, variable désignant la quantité d’informations (en bits, en nombre d’enregistrements) manipulée dans l’algorithme. En algorithmique on trouve souvent des complexités du type : Sans entrer dans les détails mathématiques, le calcul de l’efficacité d’un algorithme (sa complexité algorithmique) consiste en la recherche de deux quantités importantes. La première quantité est l’évolution du nombre d’instructions de base en fonction de la quantité de données à traiter (par exemple, pour un algorithme de tri, il s'agit du nombre de données à trier), que l’on privilégiera sur le temps d'exécution mesuré en secondes (car ce dernier dépend de la machine sur laquelle l'algorithme s'exécute). La seconde quantité estimée est la quantité de mémoire nécessaire pour effectuer les calculs. Baser le calcul de la complexité d’un algorithme sur le temps ou la quantité effective de mémoire qu’un ordinateur particulier prend pour effectuer ledit algorithme ne permet pas de prendre en compte la structure interne de l’algorithme, ni la particularité de l’ordinateur : selon sa charge de travail, la vitesse de son processeur, la vitesse d’accès aux données, l’exécution de l’algorithme (qui peut faire intervenir le hasard) ou son organisation de la mémoire, le temps d’exécution et la quantité de mémoire ne seront pas les mêmes. Souvent, on examine les performances « au pire », c'est-à-dire dans les configurations telles que le temps d'exécution ou l'espace mémoire est le plus grand. Il existe également un autre aspect de l'évaluation de l'efficacité d'un algorithme : les performances « en moyenne ». Cela suppose d'avoir un modèle de la répartition statistique des données de l'algorithme, tandis que la mise en œuvre des techniques d'analyse implique des méthodes assez fines de combinatoire et d'évaluation asymptotique, utilisant en particulier les séries génératrices et des méthodes avancées d'analyse complexe. L'ensemble de ces méthodes est regroupé sous le nom de combinatoire analytique. On trouvera dans l’article sur la théorie de la complexité des algorithmes d’autres évaluations de la complexité qui vont en général au-delà des valeurs proposées ci-dessus et qui classifient les problèmes algorithmiques (plutôt que les algorithmes) en classes de complexité. Quelques indications sur l’efficacité des algorithmes et ses biais L'efficacité algorithmique n’est souvent connue que de manière asymptotique, c’est-à-dire pour de grandes valeurs du paramètre n. Lorsque ce paramètre est suffisamment petit, un algorithme de complexité asymptotique plus grande peut en pratique être plus efficace. Ainsi, pour trier un tableau de (c’est un paramètre de petite taille), il est inutile d’utiliser un algorithme évolué comme le tri rapide (l’un des algorithmes de tri asymptotiquement les plus efficaces en moyenne) : l’algorithme de tri le plus simple à écrire sera suffisamment efficace. Entre deux algorithmes informatiques de complexité identique, on utilisera celui dont l’occupation mémoire est moindre. L’analyse de la complexité algorithmique peut également servir à évaluer l’occupation mémoire d’un algorithme. Enfin, le choix d’un algorithme plutôt qu’un autre doit se faire en fonction des données que l’on s’attend à lui fournir en entrée. Ainsi, le tri rapide, lorsque l’on choisit le premier élément comme pivot, se comporte de façon désastreuse si on l’applique à une liste de valeurs déjà triée. Il n’est donc pas judicieux de l’utiliser si on prévoit que le programme recevra en entrée des listes déjà presque triées ou alors il faudra choisir le pivot aléatoirement. D'autres paramètres à prendre en compte sont notamment : les biais intrinsèques (acceptés ou involontaires) de nombreux algorithmes peuvent tromper les utilisateurs ou systèmes d'intelligence artificielle, de machine learning, de diagnostic informatique, mécanique, médical, de prévision, de prévention, de sondages ou d'aide à la décision (notamment pour les réseaux sociaux, l'éducation [ex : parcoursup ], la médecine, la justice, la police, l'armée, la politique, l'embauche…) prenant mal en compte ou pas du tous ces biais. En 2019, des chercheurs de Télécom ParisTech ont produit un rapport inventoriant les principaux biais connus, et quelques pistes de remédiation la localité de l’algorithme. Par exemple pour un système à mémoire virtuelle ayant peu de mémoire vive (par rapport au nombre de données à traiter), le tri rapide sera normalement plus efficace que le tri par tas car le premier ne passe qu’une seule fois sur chaque élément de la mémoire tandis que le second accède à la mémoire de manière discontinue (ce qui augmente le risque de ). certains algorithmes (ceux dont l'analyse de complexité est dite amortie), pour certaines exécutions de l’algorithme (cas marginaux), présentent une complexité qui sera très supérieure au cas moyen, mais ceci sera compensé par des exécutions rendues efficaces du même algorithme dans une suite d'invocations de cet algorithme. l'Analyse lisse d'algorithme, qui mesure les performances des algorithmes sur les pires cas, mais avec une légère perturbation des instances. Elle explique pourquoi certains algorithmes analysés comme inefficaces autrement, sont en fait efficaces en pratique. L'algorithme du simplexe est un exemple d'un algorithme qui se comporte bien pour l'analyse lisse. Approches pratiques L'algorithmique a développé quelques stratégies pour résoudre les problèmes : algorithme glouton : un premier algorithme peut souvent être proposé en étudiant le problème très progressivement : on résout chaque sous-problème localement en espérant que l'ensemble de leurs résultats composera bien une solution du problème global. On parle alors d'algorithme glouton. L'algorithme glouton n'est souvent qu'une première étape dans la rédaction d'un algorithme plus performant ; diviser pour régner : pour améliorer les performances des algorithmes, une technique usuelle consiste à diviser les données d'un problème en sous-ensembles de tailles plus petites, jusqu'à obtenir des données que l'algorithme pourra traiter au cas par cas. Une seconde étape dans ces algorithmes consiste à « fusionner » les résultats partiels pour obtenir une solution globale. Ces algorithmes sont souvent associés à la récursivité ; recherche exhaustive (ou combinatoire) : une méthode utilisant l'énorme puissance de calcul des ordinateurs consiste à regarder tous les cas possibles. Cela n'est pour autant possible que dans certains cas particuliers (la combinatoire est souvent plus forte que l'énorme puissance des ordinateurs, aussi énorme soit-elle) ; décomposition top-down / bottom-up : (décomposition descendante, décomposition remontante) les décompositions top-down consistent à essayer de décomposer le problème en sous-problèmes à résoudre successivement, la décomposition allant jusqu'à des problèmes triviaux faciles à résoudre. L'algorithme global est alors donné par la composée des algorithmes définis au cours de la décomposition. La démarche bottom-up est la démarche inverse, elle consiste à partir d'algorithmes simples, ne résolvant qu'une étape du problème, pour essayer de les composer pour obtenir un algorithme global ; pré-traitement / post-traitement : parfois, certains algorithmes comportent une ou deux phases identifiées comme des pré-traitements (à faire avant l'algorithme principal), ou post-traitement (à faire après l'algorithme principal), pour simplifier l'écriture de l'algorithme général ; programmation dynamique : elle s'applique lorsque le problème d'optimisation est composé de plusieurs sous-problèmes de même nature, et qu'une solution optimale du problème global s'obtient à partir de solutions optimales des sous-problèmes. Les heuristiques Pour certains problèmes, les algorithmes ont une complexité beaucoup trop grande pour obtenir un résultat en temps raisonnable, même si l’on pouvait utiliser une puissance de calcul phénoménale. On est donc amené à rechercher la solution de façon non systématique (algorithme de Las Vegas) ou de se contenter d'une solution la plus proche possible d’une solution optimale en procédant par essais successifs (algorithme de Monte-Carlo). Puisque toutes les combinaisons ne peuvent être essayées, certains choix stratégiques doivent être faits. Ces choix, généralement très dépendants du problème traité, constituent ce qu’on appelle une heuristique. Le but d’une heuristique n'est donc pas d'essayer toutes les combinaisons possibles, mais de trouver une solution en un temps raisonnable et par un autre moyen, par exemple en procédant à des tirages aléatoires. La solution peut être exacte (Las Vegas) ou approchée (Monte-Carlo). Les algorithmes d'Atlantic City quant à eux donnent de façon probablement efficace une réponse probablement juste (disons avec une chance sur cent millions de se tromper) à la question posée. C’est ainsi que les programmes de jeu d’échecs ou de jeu de go (pour ne citer que ceux-là) font appel de manière très fréquente à des heuristiques qui modélisent l’expérience d’un joueur. Certains logiciels antivirus se basent également sur des heuristiques pour reconnaître des virus informatiques non répertoriés dans leur base, en s’appuyant sur des ressemblances avec des virus connus, c'est un exemple d'algorithme d'Atlantic City. De même le problème SAT qui est l'archétype du problème NP-complet donc très difficile est résolu de façon pratique et efficace par la mise au point d'heuristiques. Exemples d’algorithmes, de problèmes, d'applications ou domaines d'application Il existe un certain nombre d’algorithmes classiques, utilisés pour résoudre des problèmes ou plus simplement pour illustrer des méthodes de programmation. On se référera aux articles suivants pour de plus amples détails (voir aussi liste des algorithmes) : algorithmes ou problèmes classiques (du plus simple ou plus complexe) : échange, ou comment échanger les valeurs de deux variables : problème classique illustrant la notion de variable informatique (voir aussi Structure de données), algorithmes de recherche, ou comment retrouver une information dans un ensemble structuré ou non (par exemple Recherche dichotomique), algorithme de tri, ou comment trier un ensemble de nombres le plus rapidement possible ou en utilisant le moins de ressources possible, problème du voyageur de commerce, problème du sac à dos, problème SAT et autres algorithmes ou approximations de solutions pour les problèmes combinatoires difficiles (dit NP-complets) ; algorithmes ou problèmes illustrant la programmation récursive (voir aussi algorithme récursif) : tours de Hanoï, huit dames, placer huit dames sur un échiquier sans qu’elles puissent se prendre entre elles, suite de Conway, algorithme de dessins récursifs (fractale) pour le Tapis de Sierpiński, la Courbe du dragon, le Flocon de Koch… ; algorithmes dans le domaine des mathématiques : calcul de la factorielle d'un nombre, de la Fonction d'Ackermann ou de la suite de Fibonacci, algorithme du simplexe, qui minimise une fonction linéaire de variables réelles soumises à des contraintes linéaires, fraction continue d'un nombre quadratique, permettant d'extraire une racine carrée, cas particulier de la méthode de Newton, dans le domaine de l'algèbre : l'algorithme d'unification, le calcul d'une base de Gröbner d'un idéal de polynôme et plus généralement presque toutes les méthodes de calcul symbolique, en théorie des graphes qui donne lieu à de nombreux algorithmes, test de primalité ; algorithmes pour et dans le domaine de l'informatique : cryptologie et compression de données, informatique musicale, algorithme génétique en informatique décisionnelle, analyse et compilation des langages formels (voir Compilateur et Interprète (informatique)), allocation de mémoire (ramasse-miettes). Annexes Notes et références Bibliographie Liens externes Qu’est-ce qu'un algorithme ? par Philippe Flajolet et Étienne Parizot sur la revue en ligne Interstices Articles connexes Algorithme récursif Algorithme réparti Algorithme émergent Algorithme adaptatif Algorithme d'approximation Art algorithmique Liste d'algorithmes Métaheuristique Recherche opérationnelle Paradigme (programmation) Nom dérivé d'un anthroponyme
Lalgorithmique est l'étude et la production de règles et techniques qui sont impliquées dans la définition et la conception d'algorithmes, c'est-à-dire de processus systématiques de résolution d'un problème permettant de décrire précisément des étapes pour résoudre un problème algorithmique.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Politique%20en%20Argentine
Politique en Argentine
L'Argentine est une république présidentielle multipartite, où le président est à la fois chef de l'État et chef du gouvernement. Le pouvoir exécutif est détenu par le gouvernement et le pouvoir législatif est partagé entre le gouvernement et les deux chambres du Congrès. Le pouvoir judiciaire est indépendant des deux premiers. Pouvoir exécutif Les élections présidentielles se déroulent en un ou deux tours. Si aucun candidat ne récolte plus de 45 % des votes, alors un deuxième tour est organisé. Seuls les deux candidats qui ont remporté le plus de votes participent au deuxième tour (2003). Historiquement, le pays est marqué par le bipartisme entre le Parti justicialiste (ou péroniste), qui fut cependant interdit de 1955 aux élections de 1973, puis à nouveau réprimé après le coup d'Etat de mars 1976, et le parti radical (Union Civique Radicale, UCR) et l'élection se fait normalement dès le premier tour. Depuis 1989, il n'y a eu aucun débat télévisé entre deux candidats à la présidentielle. Histoire L'année 1890 est considérée comme un tournant dans l'histoire politique de l'Argentine. C'est l'année d'un important soulèvement populaire par suite d'une crise économique qui avait accentuée la misère des classes populaires et appauvrit les classes moyennes. C'est aussi l'apparition de la dite « génération de 1890 » comprenant Leandro N. Alem (futur fondateur de l'Union civique radicale), Lisandro de la Torre (futur fondateur du Parti démocrate progressiste) et Juan B. Justo (futur fondateur du Parti socialiste). Cette nouvelle génération d'hommes politiques favorise une forme d'union des classes populaires et des classes moyennes, sous la direction de ces dernières, contre le pouvoir oligarchique des propriétaires fonciers, des grands commerçants et des banquiers. L'Union civique radicale — qui passe, après le suicide d'Alem, sous la direction d'Hipólito Yrigoyen — devient l'expression principale des classes moyennes et, dans une moindre mesure, populaires. Sa tactique allie, à partir de 1892, un dosage réfléchi entre le recours à la voie électorale légale et l'adoption de la voie insurrectionnelle. En 1912, afin de réduire le risque d'un nouveau soulèvement révolutionnaire, le gouvernement conservateur accepte d'établir le suffrage universel masculin. Hipólito Yrigoyen est élu président et met en œuvre son programme réformiste : abolition du travail des enfants, repos dominical pour les travailleurs, salaire minimal pour certaines professions, recours à l'arbitrage pour les conflits sociaux, etc. En économie, il déclare que « L'État doit acquérir, jour après jour, une position de plus grande activité dans les entreprises qui fournissent des services publics, et se substituer au capital privé existant pour que le service public devienne un instrument de gouvernement ». Plus tard, l'Union civique radicale se scinde avec le regroupement de son aile droite autour de Marcelo Torcuato de Alvear contre Yrigoyen. Les années de pouvoir de l'Union civique radicale représentent un héritage sujet à controverses ; si elles constituent une période de progrès démocratiques et sociaux, elles se caractérisent aussi par les ménagements à l'égard de l'oligarchie et par la conduite très brutale de l'armée lors de la semaine tragique, au cours de laquelle des centaines d'ouvriers grévistes sont assassinés, et la répression sanglante de la Patagonie rebelle ( grévistes sont sommairement exécutés). L'anarcho-syndicalisme exerce une importante influence auprès des syndicats ouvriers à la fin du et au début du . Certains militants se dirigent par ailleurs vers la lutte armée, comme en 1929 quand le militant anarchiste Kurt Gustav Wilckens lance une bombe qui tue le colonel Varela, responsable des massacres de la Patagonie rebelle. Les associations socialistes se constituent dans les années 1890. En 1896 est formé le Parti ouvrier socialiste argentin, qui fait paraître Vanguardia, « journal socialiste scientifique défenseur de la classe ouvrière ». En 1904, Alfredo Palacios devient le premier député socialiste d'Amérique latine. Le Parti communiste argentin est fondé en 1918. En 1947, le gouvernement péroniste fait reconnaître le droit de vote des femmes. Élection présidentielle 2003 Les 19 candidats étaient (dans l'ordre alphabétique) : Jorge Altamira Juan Carlos Arcagni José Bonacci Alfredo Bravo Elisa Carrió Manuel Herrera Néstor Kirchner Manuel Manusovich Mario Mazzitelli Carlos Menem Leopoldo Moreau Ricardo López Murphy Ricardo Mussa Gustavo Breide Obeid Adolfo Rodríguez Saá Guillermo Sulling Enrique Venturino Patricia Walsh Carlos Zaffore Carlos Menem, ancien président est arrivé en tête au premier tour avec 24 % des voix, suivi de Néstor Kirchner, proche du président en titre, Eduardo Duhalde, avec 22 %. Tous les deux sont issus du parti justicialiste (péroniste). Carlos Menem, d'après les sondages, ne paraissait pas pouvoir significativement progresser par rapport à son score du premier tour et semblait donc promis à une lourde défaite, avec 30 % de retard. Il a renoncé le 14 mai, à quatre jours du second tour, laissant Nestor Kirchner devenir automatiquement président. Les adversaires de Menem et notamment l'entourage du président Duhalde ont qualifié cette décision d'irresponsable, puisqu'en privant Kirchner de la victoire au second tour, en faisant un président par défaut, elle pourrait miner sérieusement sa légitimité… Mandats de Nestor et Cristina Kirchner Une fois élu à la tête de l'Argentine, Nestor Kirchner a eu devant lui un chantier imposant : reconstruire l'économie de l'Argentine, gravement endommagée par la crise financière de 2001. Il tente d'appliquer à l'Argentine les recettes qui ont fait le succès économique de la province de Santa Cruz, en Patagonie, dont il était le gouverneur jusqu'en 2003. Ses premières tâches ont été : la renégociation de la dette en défaut, avec le FMI et avec les créanciers privés. Un accord a été trouvé avec ces derniers début 2005, ceux-ci devant renoncer à 75 % de leurs créances. les renégociations des contrats d'eau et de gaz avec de grandes entreprises étrangères (Suez…). La plupart des services publics ont été privatisés pendant l'ère Menem. les discussions avec les « piqueteros », associations de chômeurs bloquant régulièrement les routes pour demander la revalorisation des aides sociales. Nestor Kirchner a également été confronté à une vague de violences et d'enlèvements (contre rançons), avec l'implication de la police de la Province de Buenos Aires. Il a donc mené une épuration de la police et de la justice pour lutter contre la corruption et la violence organisée, et nomma en Esteban Righi, l'ex-ministre de l'Intérieur d'Héctor Cámpora (mai-), procureur de la Nation. Les élections générales de 2007 ont été à nouveau remportées par le Parti justicialiste, portant la femme de Kirchner, Cristina Fernández de Kirchner, à la présidence. Elle est réélue en 2011. Les élections générales de 2015 voient la victoire de Mauricio Macri, opposant au dauphin de la présidente sortante, qui ne pouvait se représenter après deux mandats. Mandat de Mauricio Macri . . Extrême droite Depuis au moins les années 1930, il existe une extrême droite argentine organisée (création du Parti fasciste argentin en 1932, élection du gouverneur de Buenos Aires Manuel Fresco en 1935, Mouvement nationaliste Tacuara des années 1960 qui organisa une forte campagne antisémite après l'enlèvement du nazi Adolf Eichmann par le Mossad). Celle-ci, désignée sous le terme de « national-catholicisme », eut une influence importante dans l'armée et l'Église (avec notamment l'abbé Julio Meinvielle ; la Cité catholique fondée par Jean Ousset, un disciple de Maurras, proche par ailleurs de l'archévêque Antonio Caggiano, ou le magazine Cabildo) et les différents coups d'État (« Révolution libératrice », « Révolution argentine » de 1966 et coup d'Etat de mars 1976, préparé, entre autres, par l'activisme violent de l'Alliance anticommuniste argentine et de la Concentración Nacional Universitaria), celle-ci fut intégrée au régime de Jorge Rafael Videla après , participant aux nombreux escadrons de la mort, ce qui lui ôta toute existence indépendante du pouvoir. Depuis la transition démocratique des années 1980, elle se montre plus discrète, à l'exception des soulèvements militaires organisés par les Carapintadas. Elle n'en continue pas moins d'exister, avec la fondation du Partido Nuevo Triunfo en 1990, par Alejandro Biondini, ou la re-création du magazine national-catholique et antisémite Cabildo. La Cour suprême a néanmoins ordonné la dissolution de ce parti en 2009 en raison de déclarations nazies et antisémites. Par ailleurs, , l'un des partisans du Carapintada Seineldín et participants à son putsch, condamné à 7 ans de prison, a fondé en 1996 le marginal . Candidat à l'élection présidentielle de 2003 et de 2007, il obtint à cette dernière , soit 0,25 % des suffrages exprimés. Notes et références Voir aussi Bibliographie L'Argentine des Kirchner : dix ans après la crise, Choiseul, Paris, 2011, 142 p. ( de la revue Problèmes d'Amérique Latine, 2011) Articles connexes Économie de l'Argentine Histoire de l'Argentine Liste des chefs d'État argentins Représentations diplomatiques de l'Argentine Liens externes Site officiel du gouvernement
L'Argentine est une république présidentielle multipartite, où le président est à la fois chef de l'État et chef du gouvernement. Le pouvoir exécutif est détenu par le gouvernement et le pouvoir législatif est partagé entre le gouvernement et les deux chambres du Congrès. Le pouvoir judiciaire est indépendant des deux premiers.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Arm%C3%A9e%20r%C3%A9publicaine%20irlandaise
Armée républicaine irlandaise
L'Armée républicaine irlandaise (, IRA ; ) est le nom porté, depuis le début du , par plusieurs organisations paramilitaires luttant par les armes contre la présence britannique en Irlande. Les différents groupes se réfèrent à eux comme Óglaigh na hÉireann (« volontaires d'Irlande »). L' appelée aussi Old IRA, issue de l'union en 1916 entre l' (proche du Parti travailliste irlandais) et les Irish Volunteers (alors généralement proches de l'IRB), est active entre et , pendant la guerre d'indépendance irlandaise. Si ceux qui ont accepté le traité anglo-irlandais forment les Forces de Défense irlandaises, une partie de l'organisation, refusant cet accord, se constitue en une nouvelle Irish Republican Army, illégale. L'Irish Republican Army anti-traité apparaît entre avril et du fait du refus du traité anglo-irlandais par une partie de l'Old IRA. Elle participe ainsi à la guerre civile irlandaise de à . Elle maintient son activité dans les deux Irlandes (État libre d'Irlande, indépendant, et Irlande du Nord, britannique), mais concentre son action sur les intérêts britanniques, surtout en Irlande du Nord. En 1969 l'organisation se divise, donnant naissance à lOfficial Irish Republican Army et à la Provisional Irish Republican Army, minoritaire, moins socialiste et plus activiste. LOfficial Irish Republican Army, proche de l'''Official Sinn Féin, plus socialiste et moins nationaliste que la Provisional Irish Republican Army, mène des campagnes d'attentats principalement entre 1969 et 1972 durant le conflit nord-irlandais, avant de décréter un cessez-le-feu. La Provisional Irish Republican Army, minoritaire après la scission de 1969 (d'où son nom de provisional, « provisoire ») devient rapidement grâce à son militantisme la principale organisation armée républicaine du conflit nord-irlandais. Le terme de provisional est d'ailleurs abandonné vers la fin des années 1970. Elle fut active de 1969 à 1997 (date du cessez-le-feu définitif), puis déposa définitivement les armes en 2005. Refusant le processus de paix, deux organisations scissionnèrent d'avec la PIRA : la Real Irish Republican Army et la Continuity Irish Republican Army. La Continuity Irish Republican Army est issue d'une scission d'avec la Provisional Irish Republican Army dès 1986. Opposée à l'accord du Vendredi saint de 1997, elle continue son action armée jusqu'à aujourd'hui. La Real Irish Republican Army est une scission opposée au processus de paix de la Provisional Irish Republican Army, apparue en 1997 et encore active aujourd'hui. LIrish Republican Liberation Army naît en 2006 d'une scission de la Continuity Irish Republican Army''. Généalogie de l'Irish Republican Army Notes et références
L'Armée républicaine irlandaise (, IRA ; ) est le nom porté, depuis le début du , par plusieurs organisations paramilitaires luttant par les armes contre la présence britannique en Irlande. Les différents groupes se réfèrent à eux comme Óglaigh na hÉireann (« volontaires d'Irlande »).
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Autriche
Autriche
LAutriche ( ), en forme longue la république d'Autriche (), est un État fédéral d'Europe centrale, sans accès à la mer. Pays montagneux, il est entouré, dans le sens des aiguilles d'une montre, par l'Allemagne et la Tchéquie au nord, la Slovaquie et la Hongrie à l'est, la Slovénie et l'Italie au sud, et par la Suisse et le Liechtenstein à l'ouest. Sa capitale est Vienne, la plus grande ville du pays. L'Autriche est établie au en tant que margraviat du duché de Bavière au sein du Saint-Empire romain germanique. L'Autriche devient son propre duché en 1156, puis un archiduché en 1453. Au , Vienne devient la capitale de l'empire, et l'Autriche devient un acteur majeur de l'histoire de l'Europe au cours des siècles suivants en tant que terre d'origine de la monarchie de Habsbourg. Après la chute de l'empire en 1806, l'Autriche établit son propre empire, qui devient une des plus grandes puissances mondiales ainsi que le constituant dominant de la Confédération germanique. À la suite de la défaite de l'empire d'Autriche dans la guerre austro-prussienne en 1866, l'Autriche-Hongrie est établie un an plus tard. L'Autriche-Hongrie s'effondre en 1918 après sa défaite lors de la Première Guerre mondiale, menant à l'établissement de la Première République d'Autriche en 1919. En 1938, le pays est annexé par l'Allemagne nazie et devient alors une division de cette dernière. Après sa libération pendant la Seconde Guerre mondiale, l'Autriche tombe sous la tutelle des Alliés avant de regagner sa souveraineté en 1955. Depuis, le pays est gouverné en tant que république parlementaire fédérale et adopte une politique de neutralité dans les relations internationales. L'Autriche est membre de l'Union européenne et de la zone euro, respectivement depuis 1995 et 1999. Sa langue officielle est l'allemand, mais depuis la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, six autres langues (hongrois, slovène, croate du Burgenland, tchèque, slovaque et romani) sont reconnues. Étymologie La première mention écrite du nom se trouve dans lHistoria gentis Langobardorum, et date de l'année 796. signifie en vieil allemand « le royaume de l'Est ». L'Autriche a longtemps été le plus oriental des pays de l'Ouest. Un croisement avec son équivalent latin, (dès le ), a donné en moyen français, puis Autriche en français. est dérivé de Ostarrichi, première mention du nom du pays sur un document qui date de 996. Auparavant, le pays est connu sous le nom dOstmark « Marche de l'est », créée par l'empereur germanique Otton . Géographie Les trois plus grandes villes sont, dans l'ordre, Vienne, Graz et Linz. Les Alpes occupent les deux tiers de la surface au sol de l'Autriche. Le point culminant du pays est le Grossglockner, qui s'élève à . Le fleuve le plus long est le Danube, qui traverse également l'Allemagne, la Slovaquie, la Hongrie, la Croatie, la Serbie, la Bulgarie, la Roumanie, la Moldavie et l'Ukraine. Son parcours en Autriche s'étend sur . Transports L’infrastructure de transports autrichienne est liée directement à sa situation, d’une part au sein des Alpes, et d'autre part à sa situation de carrefour du centre de l’Europe centrale, que ce soit du point de vue des liaisons routières autant que ferroviaires. L'aménagement de voies de communication dans les Alpes nécessite de nombreux tunnels et ponts ayant pour caractéristiques de devoir résister à des conditions météorologiques extrêmes. Du fait de sa situation centrale, l’Autriche constitue un pays de transit, principalement pour les axes Nord-Sud et Nord-Sud-Est, et depuis la chute du rideau de fer également pour l'axe Est-Ouest. Cela implique ainsi un net surdimensionnement des voies de communication, notamment dans des zones écologiques sensibles, soulevant souvent des protestations de la part de la population. Pour faire face à cette difficile combinaison d'intérêts à la fois économiques et écologiques, certaines mesures ont été rendues nécessaires, contribuant à faire de l'Autriche un pays aux avant-postes de la protection environnementale. La république alpine a par exemple très tôt imposé l'utilisation de pots catalytiques sur les véhicules motorisés. Certaines voies de circulation ne sont ouvertes qu’aux camions à la nuisance sonore réduite. Diverses dérégulations ont toutefois entraîné, principalement parmi certaines populations telles que celles de la vallée de l’Inn, un sentiment d'être oubliées par les instances de régulation agissant aux niveaux nationaux et internationaux, notamment par l’Union européenne. Transport routier Le réseau routier autrichien se compose actuellement de : 47,59 % d’autoroutes () et voies rapides ; 47,59 % de routes à caractère prioritaires (anciennement routes fédérales ou ) ; de routes régionales () ; de routes communales (). Le réseau routier est entretenu principalement par l’État. Une taxe sur les véhicules existe sur le réseau autoroutier, sous la forme de vignette obligatoire ( en 2012 pour une vignette annuelle). Les camions doivent payer une redevance kilométrique (maximum /km) à la société . Transport ferroviaire La majorité du réseau ferroviaire est gérée par la société ÖBB (Österreichische Bundesbahnen). D’autres entreprises sont également présentes dans le transport ferré autrichien, détenues soit par les Länder, soit par le secteur privé. En 2006, près de de passagers ont emprunté le réseau ferroviaire autrichien, soit une augmentation de par rapport à 2005. Cette croissance rapide ainsi que des investissements insuffisants ont obligé ÖBB à louer des voitures supplémentaires auprès de ses partenaires allemands, suisses, italiens, roumains, hongrois et polonais, afin de faire face à la demande notamment lors des vacances de Noël 2006. La moyenne d'âge des voitures de lÖBB est de . Le transport de camions par voie ferrée (également connu sous le terme de « transport combiné » ou « ferroutage ») est en développement rapide : la traversée du Tyrol sur rails a été utilisée par près de en 2006, soit une augmentation de 130 % du trafic. Grâce en partie à d'importantes subventions de la part de l'État fédéral autrichien, et selon lÖBB, ce mode de transport reviendrait environ 20 % moins cher aux transporteurs, et permet de plus aux chauffeurs de mieux respecter leurs temps de pause réglementaires. Un réseau de S-Bahn est déployé actuellement dans les régions métropolitaines de chacune des capitales d'État : Vienne, Brégence, Graz, Innsbruck, Klagenfurt, Linz, Salzbourg. Vienne est la seule ville autrichienne à être équipée d’un véritable réseau de métro (U-Bahn). Certaines stations du réseau de tramway de Linz se trouvent sous terre. Les villes de Vienne, Graz, Linz, Innsbruck et Gmunden possèdent également un réseau de tramway. Le village de Serfaus, situé dans le Tyrol, possède le U-Bahn Serfaus, téléphérique souterrain, parfois considéré comme le métro le plus petit au monde . Effets du réchauffement climatique La crise climatique affecte l'Autriche de diverses manières. Le rapport d'évaluation autrichien sur le changement climatique 2014 (Österreichischer Sachstandsbericht Klimawandel 2014) a abouti aux résultats suivants : en Autriche, la température a augmenté de près de au cours de la période allant de 1880 à 2014 alors qu'au niveau mondial sur la même période, la température n'a en moyenne augmenté que de . Les mesures prises jusqu'à présent par l'Autriche ne couvrent pas la contribution attendue du pays à la réalisation de l'objectif mondial de . Au , on peut s'attendre à une augmentation des précipitations au cours du semestre d'hiver et à une diminution de ces précipitations pendant le semestre d'été. La durée de l'enneigement s'est raccourcie au cours des dernières décennies, en particulier à moyenne et haute altitude (environ ). Tous les glaciers mesurés en Autriche ont clairement perdu de la surface et du volume depuis 1980. Par exemple, dans les Alpes du sud de l'Ötztal, la plus grande zone glaciaire contiguë d'Autriche, la zone glaciaire est passée de en 1969 à en 1997 et en 2006. Les glissements de terrain, les coulées de boue, les éboulements et autres phénomènes gravitationnels augmentent considérablement dans les régions montagneuses. Le risque d'incendies de forêt augmente. Les perturbations dans les écosystèmes forestiers augmentent en intensité et en fréquence dans tous les scénarios climatiques discutés. Les écosystèmes à longue période de développement et les habitats des Alpes au-dessus de la limite des arbres sont particulièrement affectés par le changement climatique. Le tourisme d'hiver continuera de subir des pressions en raison de l'augmentation constante de la température. Le mois de a été le plus chaud jamais enregistré en Autriche. Préservation de l'environnement En 2019, le jour du dépassement (date de l’année à partir de laquelle l’humanité est supposée avoir consommé l’ensemble des ressources que la planète est capable de régénérer en un an) de l'Autriche est le 9 avril. L'Autriche est l'un des pays dont la consommation dépasse le plus les capacités de la planète. Réseau européen Natura 2000 Le réseau Natura 2000 rassemble des sites naturels ou semi-naturels de l'Union européenne ayant une grande valeur patrimoniale, par la faune et la flore exceptionnelles qu'ils contiennent. En décembre 2018, l'Autriche comptait 350 sites dont : 99 zones de protection spéciale (ZPS) pour les oiseaux sur une superficie de ; 304 zones spéciales de conservation (ZSC) (dont les pSIC, SIC) pour les habitats et les espèces sur une superficie de ; la superficie totale est de , ce qui représente 15,4 % de la surface terrestre du territoire de l'Autriche. Histoire Déjà peuplée par les Celtes (culture de Hallstatt), appartenant à l’Empire romain (Norique ainsi qu’une partie de la Pannonie et de la Rhétie) puis en partie possédée par la Francie orientale, l’Autriche est pendant tout le Moyen Âge une des nombreuses principautés de langue allemande composant le Saint-Empire romain germanique. Grâce au Privilegium Minus et à la maison de Babenberg, indépendante de la Bavière depuis 1156, l'Autriche adoptée par la maison de Habsbourg en 1278 (Rodolphe ) a longtemps été la force dominante de l’Empire, plaçant à sa tête beaucoup de ses souverains, jusqu’à sa dissolution en 1806 par le « double-empereur » autrichien François II/I. À la fin du Moyen Âge, la maison de Habsbourg (plus tard Habsbourg-Lorraine) transforme ses possessions en puissance européenne par rattachement des pays germanophones et non-germanophones, centralise l’administration et le droit dans l’archiduché d'Autriche et forme enfin en 1804 l’empire d'Autriche. En 1815 l’Autriche et les autres pays germanophones essayent à nouveau de former une confédération germanique, mais l’opposition austro-prussienne domine, et la guerre austro-prussienne achève cette confédération en 1866 et résout la question allemande définitivement de la part de l’Autriche. En 1867, l’Autriche, sous le règne de François-Joseph se tourne vers le Sud-Est de l’Europe de sorte que l’empire d’Autriche se transforme et s’agrandit pour former la « monarchie danubienne » (allemand : Donaumonarchie), l’Autriche-Hongrie. La défaite des Empires centraux à la fin de la Première Guerre mondiale voit le territoire de la monarchie danubienne morcelé en plusieurs nouveaux États indépendants. L'Autriche est alors réduite à son territoire actuel. Le pays se laisse alors tenter par l'austrofascisme, puis par le nazisme. En 1938, l'Autriche est purement et simplement annexée au Troisième Reich : c’est l'Anschluss. La défaite hitlérienne à la fin de la Seconde Guerre mondiale, laisse le pays exsangue. Vienne, la capitale historique, connaît alors pendant dix ans un sort similaire à celui de Berlin avec une division quadripartite. En 1955, le pays recouvre sa souveraineté et mène une politique de stricte neutralité. Antiquité et haut Moyen Âge Durant l'Antiquité, l'Autriche est peuplée par les Celtes (culture de Hallstatt). Elle est ensuite partagée entre plusieurs provinces romaines, la Norique ainsi qu’une partie de la Pannonie et de la Rhétie. Elle est intégrée à la Francie orientale qui devient le Saint-Empire romain germanique, après les grandes invasions en tant que marche de l'Empire carolingien. Empire d'Autriche En 1815, après le congrès de Vienne, l’Autriche et les autres pays germanophones essayent à nouveau de former une confédération allemande, mais l’opposition austro-prussienne domine. Les tensions atteignent leur paroxysme au cours de la guerre austro-prussienne en 1866. La défaite autrichienne voit l'avènement de cette confédération la même année résolvant ainsi la question allemande à son détriment. Vienne est trois ans après l'épicentre du krach du siècle. Sous le règne de François-Joseph , en 1867, l'Autriche se tourne vers le Sud-Est de l’Europe, de sorte que l’empire d’Autriche se transforme et s’agrandit pour former la « monarchie danubienne » (), l’Autriche-Hongrie. François-Joseph meurt en 1916, à , pendant la Première Guerre mondiale, après de règne. Après de vaines tentatives de retour à la paix, son petit-neveu et successeur Charles d'Autriche assiste le à la dislocation de son Empire et part en exil. Époque contemporaine Lors de la scission de l'Autriche-Hongrie en 1918, les députés autrichiens allemands du parlement de Cisleithanie (Reichsrat) élus en 1911 décident de fonder un État d'Autriche allemande. L'Assemblée rédige une constitution déclarant que « l'Autriche allemande est une république démocratique » (article 1) et qu'elle « est une partie de la République allemande » (article 2). Les alliés de la Première Guerre mondiale s'opposent à cette idée, et le traité de Saint-Germain-en-Laye interdit le nom d'« Autriche allemande » et son unification éventuelle avec l'Allemagne (article 88), donnant naissance à l'ère de la Première République d'Autriche. Considérablement réduite en taille après le traité de Saint-Germain-en-Laye de 1919, l'Autriche connaît une grave crise économique au lendemain de la Grande Guerre. Ce n'est que grâce à l'intervention de la Société des Nations que sa situation s'améliore à la fin des années 1920. Plus tard, l'Autriche est rattachée à l'Allemagne hitlérienne entre 1938 et 1945. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, elle est occupée par les armées alliées et ne retrouve sa pleine souveraineté qu'en 1955. La guerre froide en fait à nouveau une « marche » de l'Europe, cette fois face au bloc soviétique. Elle connaît alors un fort redressement économique durant cette période, avant d'adhérer à l'Union européenne en 1995. Politique Système politique Le Conseil national autrichien (Nationalrat, ) est depuis le composé comme suit : à l’ÖVP (Parti populaire autrichien) (37,54 % des suffrages) ; au SPÖ (Parti social-démocrate autrichien) (21,22 %) ; au FPÖ (Parti de la liberté d'Autriche) (16,21 %) ; à Grünen (Les Verts - L'Alternative Verte) (13,80 %) ; à NEOS (l'Autriche nouvelle) (8,06 %). Heinz Fischer, du SPÖ, est élu président fédéral le avec 52,41 % des voix contre 47,59 % des voix pour Benita Ferrero-Waldner. Il est intronisé le , soit deux jours après le décès de son prédécesseur, Thomas Klestil. Le , Fischer est réélu avec 79,3 % des voix pour un nouveau mandat de six ans. Le a lieu le second tour de l'élection présidentielle de 2016 ; le vainqueur est Alexander Van der Bellen mais les résultats sont annulés et le scrutin, reporté au , confirme la victoire d'Alexander Van der Bellen pour la présidence d'Autriche. Politique internationale L'Autriche est un pays neutre, qui ne fait, par exemple, pas partie de l’OTAN, à la différence de la plupart des pays européens. La neutralité autrichienne est une conséquence directe des négociations pour le Traité d'État autrichien (Staatsvertrag), signé le à Vienne. Le pays est membre de l'Association européenne de libre-échange de 1960 à 1995, puis rejoint l'Union européenne le . En 2002, l'Autriche abandonne le schilling autrichien et adopte l'euro. L'Autriche est un pays observateur au sein de l'Organisation internationale de la francophonie. En 2000, après l'entrée au gouvernement du Parti de la liberté d'Autriche (FPÖ), les quatorze autres États membres de l'Union européenne cessent toute rencontre bilatérale avec le gouvernement autrichien pendant sept mois, imposent des limitations à ses ambassadeurs et ôtent tout soutien à des candidats autrichiens à des postes dans les organisations internationales. Forces armées L'armée autrichienne est de puissance réduite et participe peu aux opérations hors de son territoire. Organisation territoriale L’organisation territoriale de l'Autriche se compose de plusieurs niveaux. Le premier échelon administratif, sous l’État fédéral, est l’État fédéré. Il existe cependant un échelon statistique supérieur, le groupe d’États. Viennent ensuite les districts et en dessous les communes. Bundesländer (États) L'Autriche est une République fédérant neuf États ou Bundesländer : Basse-Autriche (), dont la capitale est Sankt Pölten depuis 1986 ; Burgenland, dont la capitale est Eisenstadt ; Carinthie (), dont la capitale est Klagenfurt () ; Haute-Autriche (), dont la capitale est Linz ; Salzbourg (), dont la capitale est Salzbourg ; Styrie (), dont la capitale est Graz ; Tyrol () dont la capitale est Innsbruck ; Vienne (), ville-land et capitale fédérale ; Vorarlberg, dont la capitale est Brégence. Économie Taux de chômage : 4,9 % (2013) ; PIB (produit intérieur brut) en parité de pouvoir d'achat : de dollars (2013) ; PIB par habitant : (2013) ; PIB, composition par secteur en 2013 : primaire (agriculture) : 1,6 % (5,5 % de la population active), secondaire (industries) : 28,6 % (26 % de la population active), tertiaire (services) : 69,8 % (68,5 % de la population active). Grâce notamment au poids important des sociétés spécialisées dans la sous-traitance, l'Autriche est essentiellement un pays de petites et moyennes entreprises. Industrie En 2023, l'autriche est classée en position pour l'indice mondial de l'innovation . Les secteurs-clés de l'industrie autrichienne : l’industrie chimique (cellulose, pétrochimie) ; l’industrie textile et de l'habillement (haut de gamme) ; l’industrie du papier et du carton-pâte (grâce aux ressources forestières très abondantes) ; l’industrie électrique et électronique (plus de fabriquent des composants électriques ou électroniques, de la puce jusqu’à la centrale électrique livrée clés en main) ; l’agroalimentaire (a largement bénéficié de l’intégration européenne) ; l’industrie métallurgique et mécanique (le secteur phare, étant donné que l’Autriche est un pays exportateur de machines-outils). Tourisme Le tourisme est l'un des secteurs économiques les plus importants en Autriche : en 2018, sa valeur ajoutée directe est de d'euros, ce qui correspond à 8,7 % du PIB. Le tourisme est uniformément réparti sur les saisons d'été et d'hiver. Démographie Une estimation préliminaire de la population autrichienne en date du , faisait état de . L'Autriche affiche au total une croissance de plus de en une année, et a connu ainsi une croissance démographique exceptionnelle de 1,35 %. L'essentiel de cet accroissement est le fait de l'immigration soutenue, le taux d'accroissement naturel étant nul. La croissance fut de en 2005. Le taux moyen de 0,66 % observé en 2004-2005 était cinq fois supérieur au taux fort bas affiché au milieu des années 1990. Mais, à l’instar de tous ses voisins, le pays fait en réalité partie du groupe de pays d’Europe centro-méridionale à bas taux de fécondité (1,41 en 2005). L’excédent des naissances est très faible (de - à + ces dernières années) et dû totalement à l’excédent naturel des étrangers. La totalité de l'accroissement de la population constaté est dû à une nouvelle vague d’immigration. Sur en 2005, plus de étaient de nationalité étrangère, et bien plus encore en comptant les naissances liées à des parents immigrés ou étrangers fraîchement naturalisés. Le flux d’immigration nette a dépassé en 2004 comme en 2005. Le niveau des acquisitions de la nationalité autrichienne est élevé, surtout chez les jeunes et a atteint près de en 2005, après des années 2003 et 2004 records ( et ). L'Autriche interdit cependant de travailler aux citoyens qui n'ont pas de nationalité de l'UE, afin de freiner l'immigration. L'espérance de vie en Autriche s'élève à pour les femmes et à pour les hommes. Villes Culture L'Autriche a donné le jour à de nombreux artistes célèbres, comme les compositeurs Franz Schubert, Johann Strauss (père et fils), Anton Bruckner et Gustav Mahler, les actrices Hedy Lamarr et Romy Schneider (certes née à Vienne, celle-ci n'a cependant jamais eu la nationalité autrichienne), les peintres Egon Schiele et Gustav Klimt, les écrivains Arthur Schnitzler, Thomas Bernhard, Ingeborg Bachmann, Elfriede Jelinek et Robert Musil, les architectes Adolf Loos, Otto Wagner, Josef Hoffmann. Beaucoup ont émigré, notamment à la fin des années 1930, et ont connu la notoriété dans des pays étrangers : l'écrivain Stefan Zweig, l'historien d'art Otto Benesch, la peintre Mariette Lydis, le compositeur Arnold Schoenberg, le musicien Erich Wolfgang Korngold, les cinéastes Max Reinhardt, Michael Haneke, la chorégraphe Margarethe Wallmann, l'acteur Arnold Schwarzenegger et beaucoup d'autres. En revanche, et contrairement à une idée répandue, le compositeur Wolfgang Amadeus Mozart n'était pas autrichien : lorsqu'il est né, en 1756, la ville de Salzbourg était encore une principauté du Saint-Empire romain germanique, et ce n'est qu'après sa mort qu'elle a été rattachée à l'Autriche. Langues La langue officielle de l’Autriche est l’allemand. L’allemand autrichien est différent dans sa prononciation et son lexique comparé à celui parlé en Allemagne. Il s’agit de la langue maternelle de 89 % de la population du pays, soit sur . 98 % de la population sait parler l'Allemand standard, comme celui parlé en Allemagne. Les minorités linguistiques sont majoritairement bilingues. Religions En 2018, 57,2 % des Autrichiens étaient catholiques, 3,3 % protestants luthériens. En 2001 4,2 % musulmans, 5,5 % autres et 12 % sans religion. En 2016, le nombre de musulmans s'établit à près de provenant principalement de Bosnie et de Turquie. Les alévis bektachi sont environ en Autriche. En 2010, l'État autrichien a officiellement reconnu l'alévisme comme un culte. Les cemevi ont un statut légal, les chefs religieux sont reconnus par l'État, les jours sacrés (kurban, ashura, Hizir et newroz) des alévis sont devenus des jours fériés, et des masters sur l'alévisme sont mis en place. Les Autrichiens musulmans doivent faire face à une montée de l'intolérance religieuse : la majorité de la population considérerait que les musulmans ne devraient pas bénéficier de droits égaux à ceux des catholiques, et les agressions islamophobes sont en augmentation. Gastronomie Médias Télévision Télévision en Autriche Chaînes de télévision en Autriche Presse écrite Musique classique Le pays compte plusieurs orchestres de renommée internationale, tels le Concentus Musicus Wien, dirigé par Nikolaus Harnoncourt, et surtout l'Orchestre philharmonique de Vienne conduit par des chefs invités de renom. Littérature Sport Personnalités Parmi les autres Autrichiens célèbres, on compte les compositeurs Franz Schubert, Anton Bruckner, Mozart (même si, Salzbourg, sa ville natale, n'a été rattachée à l'Autriche qu'après sa mort) et Gustav Mahler, les physiciens Ludwig Boltzmann, Erwin Schrödinger, et Wolfgang Pauli, le mathématicien Kurt Gödel, les économistes Ludwig von Mises et Friedrich Hayek, les philosophes Karl Popper et Ludwig Wittgenstein, le psychanalyste Sigmund Freud, les écrivains Stefan Zweig, Robert Musil, Carl Zuckmayer, Elfriede Jelinek, Joseph Roth ou Thomas Bernhard, les peintres Gustav Klimt, Egon Schiele et Oskar Kokoschka ainsi que l’acteur et homme politique Arnold Schwarzenegger, l'acteur Christoph Waltz, le réalisateur doublement palmé à Cannes Michael Haneke, l'acteur Helmut Berger, mais aussi Adolf Hitler, émigré en Allemagne en 1913, et qui demande à renoncer à sa nationalité autrichienne le 7 avril 1925 ou encore le père fondateur du sionisme Theodor Herzl. Située dans les Alpes, l'Autriche est la patrie de nombreux skieurs alpins, comme Toni Sailer, Hermann Maier, Annemarie Moser-Pröll, Anita Wachter et Benjamin Raich. Avec l'Euro 2008, organisé par la Suisse et l'Autriche, les joueurs de l'équipe nationale de football ont gagné aussi en popularité, comme Andy Ivanschitz, Jimmy Hoffer ou Sebastian Prödl. Ce petit pays démographiquement parlant a aussi donné naissance à deux champions du monde de Formule 1 : Jochen Rindt (champion en 1970 à titre posthume) et Niki Lauda (champion en 1975, 1977 et 1984). Fêtes et jours fériés La pratique religieuse y était de 35 % dans les années 1950. Photographies Paysages Villes Statistiques Frontières terrestres : (Allemagne ; Italie ; Hongrie ; Tchéquie ; Slovénie ; Suisse ; Slovaquie ; Liechtenstein ). Extrémités d'altitude : + < + (Grossglockner). Lignes de téléphones fixes : 421.7 pour (en 2019). Téléphones portables : pour (en 2019). Postes de radio : (en 1997). Postes de télévision : (en 1997). Utilisateurs d'Internet : (en 2018). Nombre de fournisseurs d'accès Internet : 37 (en 2000). Routes : (la totalité goudronnée) (en 2018). Voies ferrées : (en 2017). Voies navigables : (en 2011). Nombre d'aéroports : 50 en 2020 (dont 24 avec des pistes goudronnées) (en 2017). Bibliographie Hélène de Lauzun, Histoire de l'Autriche, Paris, Perrin, 2021, 440 p. Notes et références Notes Références Voir aussi Liens externes Portail de l'administration autrichienne Présidence fédérale autrichienne Portail du gouvernement fédéral autrichien Éponyme d'un objet céleste
LAutriche ( ), en forme longue la république d'Autriche (), est un État fédéral d'Europe centrale, sans accès à la mer. Pays montagneux, il est entouré, dans le sens des aiguilles d'une montre, par l'Allemagne et la Tchéquie au nord, la Slovaquie et la Hongrie à l'est, la Slovénie et l'Italie au sud, et par la Suisse et le Liechtenstein à l'ouest. Sa capitale est Vienne, la plus grande ville du pays.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Arc%20de%20triomphe%20de%20l%27%C3%89toile
Arc de triomphe de l'Étoile
L'arc de triomphe de l'Étoile, souvent appelé simplement l'Arc de Triomphe, est un monument de type tétrapyle situé à Paris, en un point haut à la jonction des territoires des , et arrondissements, notamment au sommet de l'avenue des Champs-Élysées et de l'avenue de la Grande-Armée, lesquelles constituent un grand axe est-ouest parisien partant de la pyramide du Louvre, passant par l'obélisque de La Concorde, l'Arc de Triomphe lui-même et se terminant au loin par l'arche de la Défense. Sa construction, décidée par l'empereur , débute en 1806 et s'achève en 1836 sous le règne de Louis-Philippe. Place de l'Étoile L'Arc de Triomphe s'élève au centre de la place Charles-de-Gaulle (anciennement place de l’Étoile) dans les , , et arrondissements de Paris. Il est situé dans l'axe et à l’extrémité ouest de l’avenue des Champs-Élysées, à de la place de la Concorde. C'est un tétrapyle haut de , large de et profond de , géré par le Centre des monuments nationaux. La hauteur de la grande voûte est de et sa largeur de . La petite voûte mesure de haut et de large. Le monument pèse . Le coût total de la construction a été de . La place de l'Étoile forme un énorme rond-point de douze avenues percées au sous l’impulsion de Napoléon III et du baron Haussmann, alors préfet du département de la Seine. Ces avenues « rayonnent » en étoile autour de la place, notamment l’avenue Kléber, l'avenue de la Grande-Armée, l’avenue de Wagram et, la plus connue, l’avenue des Champs-Élysées. Des pavés de couleurs différentes dessinent sur le sol de la place deux étoiles dont les pointes arrivent pour l'une au milieu des avenues, pour l'autre entre les avenues. Ce site est desservi par la station de métro Charles de Gaulle - Étoile. Histoire , au lendemain de la bataille d'Austerlitz, déclare aux soldats français : L'Empereur s'est référé aux arcs de triomphe érigés sous l’Empire romain afin de commémorer un général vainqueur défilant à la tête de ses troupes. Par un décret impérial daté du , il ordonne la construction de cet arc de triomphe consacré à perpétuer le souvenir des victoires des armées françaises. Son projet initial est d'ériger le monument . Il veut ainsi en faire le point de départ d'une avenue triomphale traversant notamment le Louvre et la place de la Bastille. Le ministre de l'Intérieur Champagny avise l'Empereur que le choix de la Bastille serait dispendieux et le convainc d'ériger l'Arc à l'ouest de Paris sur la place de l'Étoile qui permettait le dégagement de belles perspectives. Le comte Jean Bérenger, conseiller d'État, se charge du financement comme directeur général de la Caisse d'amortissement. Le décret impérial du , qui ordonne l'érection d'un arc de triomphe, prévoit en effet que . Pour la conception du monument, l'architecte Jean-François Chalgrin est en concurrence avec son confrère Jean-Arnaud Raymond, chargé de collaborer avec lui. Le premier souhaite orner l'arc de colonnes isolées tandis que le second les veut engagées, l'incompatibilité de ces deux conceptions rendant impossible toute collaboration entre les deux architectes. Un arbitrage rendu par Champagny, ministre de l'Intérieur, force Raymond à se retirer honorablement. Chalgrin supprime alors les colonnes de son projet et s'inspire de l'arc tétrapyle de Janus et de l'arc de Titus à Rome, alors en pleine restauration. La première pierre en forme de bouclier portant une inscription est posée le (pour l'anniversaire de l'Empereur) et recouverte d'une plaque en bronze pour la protéger. Cette pose a lieu sans cérémonie officielle, dans l'indifférence générale. Les fondations (un massif de de longueur sur de largeur et de profondeur) exigent deux années de chantier. En 1810, les quatre piles s'élèvent à environ un mètre au-dessus du sol. À l'occasion de son mariage avec l'archiduchesse Marie-Louise et de l'entrée de celle-ci dans Paris, l'Empereur délègue des crédits qui permettent à Chalgrin de construire une maquette en vraie grandeur en charpente, stuc et toiles peintes qui restent assez longtemps en place et sous laquelle la princesse passe. L'architecte meurt assez subitement en 1811, suivi, huit jours après lui, par son confrère Raymond. Lors des premières défaites napoléoniennes (campagne de Russie en 1812), et des événements de 1814, l'Arc de Triomphe est élevé jusqu'aux voûtes (l'imposte de la grande arcade est posée avec la ), mais la construction est interrompue puis abandonnée sous la Restauration. En 1823, Louis XVIII reprend la construction avec les architectes Louis-Robert Goust puis Huyot et sous la direction de Héricart de Thury. L'Arc doit désormais commémorer l'expédition victorieuse d'Espagne. En 1830, Louis-Philippe reprend la pensée initiale de Napoléon mais, dans un esprit de réconciliation, associe les armées qui ont combattu entre 1792-1815. C’est Louis-Philippe et Adolphe Thiers qui décident du choix des thèmes et des sculpteurs : Le départ des Volontaires, communément appelé La Marseillaise, de François Rude et Le Triomphe de Napoléon de Jean-Pierre Cortot. Plus spectaculaire est la frise située au sommet de l’Arc et qui se divise en deux parties : Le Départ des Armées et Le Retour des Armées avec une longue scène centrale à la gloire de la Nation. La construction est menée à bien entre 1832 et 1836 par l'architecte Guillaume-Abel Blouet. L'Arc de Triomphe est inauguré le pour le sixième anniversaire des Trois Glorieuses. Au départ, une grande revue militaire en présence de Louis-Philippe est prévue. Mais, alors qu'il vient d'être visé par un nouvel attentat le , le roi décide de s'en abstenir. La revue militaire est décommandée et remplacée par un grand banquet offert par le roi à trois cents invités, tandis que le monument est découvert en catimini à sept heures du matin, en la seule présence d'Adolphe Thiers et de son ministre des Finances, Antoine d'Argout. En 1842, Honoré de Balzac en fait un symbole de la fidélité des soldats à l'Empereur : . Dans l'esprit des concepteurs, le sommet de l'Arc devait être couronné par un groupe sculpté monumental. Plusieurs projets, dont certains très fantaisistes, sont présentés : la France victorieuse, un aigle colossal, Napoléon sur une sphère, un réservoir d'eau, un éléphant, etc. En 1882, un quadrige conçu par le sculpteur Alexandre Falguière est installé sur le socle laissé vide : cette maquette en charpente et en plâtre, grandeur naturelle, représente une allégorie de La France ou de La République, tirée par un char à l'antique s’apprêtant à « écraser l’Anarchie et le Despotisme ». La sculpture monumentale, baptisée le Triomphe de la Révolution, est enlevée dès 1886 car elle commence à se dégrader, son remplacement définitif par un bronze ne s'étant jamais fait par la suite. On peut observer le monument pourvu du groupe de Falguière sur diverses photographies, tout particulièrement celles prises lors des funérailles grandioses de Victor Hugo, en 1885 (voir section « Évènements »). Une réplique en marbre de petite dimension (environ ) du Triomphe de la Révolution est exposée en du musée de Grenoble. L'Arc de Triomphe est classé au titre des monuments historiques depuis le . Un symbole historique L'Arc de Triomphe fait partie des monuments nationaux à forte connotation historique. Cette importance s'est renforcée depuis que la dépouille du Soldat inconnu, tué lors de la Première Guerre mondiale, y a été inhumée le . Deux ans plus tard, André Maginot, alors ministre de la Guerre, a soutenu le projet d’y installer une « flamme du souvenir » qui a été allumée pour la première fois le par le ministre. depuis l’extinction de la flamme des Vestales en 391. Elle commémore le souvenir des soldats morts au combat et ne s’éteint jamais : elle est ravivée chaque soir à par des associations d'anciens combattants ou de victimes de guerre. Ce geste de ravivage symbolique a été accompli même le , où l'armée allemande est entrée dans Paris et défilait sur la place de l'Étoile : ce jour-là, le ravivage a eu lieu devant les officiers allemands qui ont autorisé la cérémonie. En est inaugurée la nouvelle scénographie permanente de l'Arc de Triomphe due à l'artiste Maurice Benayoun et à l'architecte Christophe Girault. Renouvelant l'exposition des , cette nouvelle muséographie accorde une large place au multimédia. Intitulée « Entre guerres et paix », elle propose une lecture de l'histoire du monument prenant en compte l'évolution de sa symbolique jusqu'à la période actuelle, période où les valeurs du dialogue et de la rencontre prennent le pas sur la confrontation armée. Une présentation multimédia raconte en sept stations et sur trois niveaux l'histoire du monument de façon contemporaine, interactive et ludique. Elle permet de découvrir ce qui aurait pu être (les projets non réalisés), ce qui a disparu et ce qui ne peut être facilement vu (le décor sculpté). Détails des sculptures L'élévation de cet arc monumental tétrapyle est la suivante : devant les façades principales des piédroits, le premier registre est orné de groupes en ronde-bosse sur des piédestaux. Ce bandeau est surmonté d'un premier entablement constitué d'une frise de grecques et d'une corniche saillante. Le second registre est animé de grands cadres de pierre rectangulaires, orné d’un bas-relief, et surmonté d'un entablement, comprenant une frise historiée, sous une corniche saillante. Le troisième registre dans la partition verticale de l'édifice est un important étage d'attique orné de . Le programme iconographique comprend : Quatre hauts-reliefs posés sur des socles élevés, adossés aux piédroits et hauts de . Ce sont : Le Départ des volontaires de 1792 (La Marseillaise), par François Rude. Ce haut-relief représente le rassemblement de tous les Français, pour défendre la nation en partant au combat. L'ensemble et la diversité du peuple français sont mis en avant par la diversité des soldats, jeunes et moins jeunes. Au-dessus d'eux, le Génie de la Guerre les guide . Cette figure fut vite considérée comme une allégorie de la Marseillaise. L'architecture générale mélange le style antique (le Génie de la Guerre casqué et ailé portant l'égide, les drapés, les cuirasses, les armes, le nu) avec le style appartenant au romantisme caractéristique du en France (gestes véhéments, expression marquée des visages, mouvement général). Le Triomphe de 1810, par Jean-Pierre Cortot. La Résistance de 1814, par Antoine Étex. La Paix de 1815, par Antoine Étex. Six bas-reliefs plus petits gravés sur les faces de l'arc, retraçant des scènes de la Révolution et de l'Empire. Ils se situent au-dessus des quatre groupes ainsi que sur les côtés de l'arc : Les Funérailles du général Marceau le , par Henri Lemaire (face sud droite). La Bataille d'Aboukir le , par Seurre aîné (face sud gauche). La Bataille de Jemappes le , par Carlo Marochetti (face est). Le Passage du pont d'Arcole le , par Jean-Jacques Feuchère (face nord droite). La Prise d'Alexandrie le , par John-Étienne Chaponnière (face nord gauche). La Bataille d'Austerlitz le , par Théodore Gechter (face ouest). L'attique orné de en quinconce par des glaives dressés. Sur les boucliers sont gravés les noms de grandes batailles de la Révolution et de l'Empire : Valmy, Jemappes, Fleurus, Montenotte, Lodi, Castiglione, Arcole, Rivoli, Pyramides, Aboukir, Alkmaar, Zurich, Héliopolis, Marengo, Hohenlinden, Ulm, Austerlitz, Iéna, Friedland, Somosierra, Essling, Wagram, Moskowa, Lützen, Bautzen, Dresde, Hanau, Montmirail, Montereau et Ligny. Le bas-relief de la frise du grand entablement qui tourne sur les quatre faces de l'édifice. Il représente : Le Départ des armées, par Joseph-Silvestre Brun, Georges Jacquot et Laité. Sur cette frise on peut voir la représentation de plusieurs personnalités de la Révolution et de l'Empire. De gauche à droite, on y distingue, Chénier, Moitte, Roland, Me Roland, Penthièvre, Marceau, Hoche, Soult, Carnot, Cambronne, Joubert, La Tour d'Auvergne, Championnet, Jourdan, Beurnonville, La Fayette, Sieyes, Duc d'Orléans, Bailly, Duc de Bourbon, Talleyrand, Mirabeau, Custine, Foy, Desaix, le Duc de Chartres, Masséna, Kléber, Houchard, Kellermann, Daboville, Lefebvre, Augereau, Dumouriez, Miranda, Gouvion-Saint-Cyr, Eugène et Joséphine de Beauharnais, David, Gossec, Rouget de l'Isle. Le Retour des armées, par Louis-Denis Caillouette, François Rude et Seurre aîné. Les grandes arcades qui sont rehaussées dans leurs écoinçons de figures allégoriques représentant des personnages de la mythologie romaine (Renommées avec le pied posé sur un globe, leurs mains tenant une trompette et Victoires tendant une couronne de laurier), exécutées par James Pradier. Sur les faces intérieures des piliers des grandes arcades, sont gravés les noms des grandes batailles de la Révolution et de l'Empire. Les petites arcades rehaussées de figures allégoriques représentant l'infanterie par Théophile Bra, la cavalerie par Achille-Joseph-Étienne Valois, l'artillerie par Debay père et la marine par Charles Émile Seurre. Sur les faces intérieures des petites arcades, sont gravés les noms des personnalités de la Révolution et de l'Empire. Les noms de ceux qui sont morts au combat sont soulignés à l'instar du général français Frédéric Guillaume de Donop mort à Waterloo. Quatre bas-reliefs se situent au-dessus des noms des personnalités de la Révolution et de l'Empire. Ils portent le nom de batailles célèbres de la Révolution et de l'Empire : Attributs des victoires du Nord, par François-Joseph Bosio. La scène indique les batailles d'Austerlitz, d'Iéna, de Friedland, d'Ulm, de Wagram et d'Eylau. Attributs des victoires du Sud, par Antoine-François Gérard. La scène indique les batailles de Marengo, de Rivoli, d'Arcole et de Lodi. Attributs des victoires de l'Est, par Valcher. La scène indique les batailles d'Alexandrie, des Pyramides, d'Aboukir et d'Héliopolis. Attributs des victoires de l'Ouest, par Jean-Joseph Espercieux. La scène indique les batailles de Jemmapes et de Fleurus. Sous l'Arc se trouve la dalle de la tombe du Soldat inconnu sur laquelle est inscrite l'épitaphe : . Le monument est encerclé par cent plots symbolisant les Cent-Jours. Philatélie Dès 1929, l'Arc de Triomphe est représenté sur un timbre de France d'une valeur de de couleur brun-rouge. En 1938, il figure sur un timbre de outremer, émis lors de la visite des souverains britanniques en regard de la tour du palais de Westminster. Le visuel est repris pour un entier postal. La même année un timbre rouge carminé de surtaxé est émis pour célébrer le de la victoire. L'Arc est au centre avec le défilé du sur les côtés du timbre. Le visuel est également repris pour un entier postal. En 1944, le Gouvernement provisoire en fait un symbole de la République et une série de dix timbres d'usage courant est émise (valeurs entre et ). Ces timbres sont émis par les États-Unis pour servir en France libérée. Une nouvelle série de dix timbres toujours imprimée aux États-Unis sort en 1945 ; les chiffres de la valeur sont en noir et compris entre et . En 1968, il est présent pour le cinquantenaire de l'armistice du 11 novembre sur un timbre à carmin et bleu. En 1971, il est en arrière-plan d'un timbre rouge émis dans la bande émise à l'occasion de la mort du général de Gaulle. Il représente la descente des Champs-Élysées en 1944. En 1973, la poste célèbre le de la flamme sous l'Arc de Triomphe par un timbre de lilas, rouge et bleu. En 1989, la poste présente un panorama de Paris sur une bande. L'Arc y figure en arrière-plan de deux timbres multicolores à représentant l'arche de la Défense et la tour Eiffel. Les visuels sont repris sur des entiers postaux. En 1995, à l'occasion du cinquantenaire de la victoire du , il figure en arrière-plan d'un portrait du général de Gaulle pour une valeur de . En 1999, il figure sur un timbre de distributeur à valeurs variables. En 2001, il figure pour une valeur de ou d'euros, sur un timbre de très grand format émis à l'occasion du centenaire de la naissance du dessinateur et graveur Albert Decaris. En 2003, il est inclus dans un bloc feuillet : « Portraits de régions. La France à voir ». Dans cette série de dix timbres, il est le sujet unique d'un timbre à d'euro. Événements En 1810, à l'occasion de son mariage avec l'archiduchesse Marie-Louise et de l'entrée de celle-ci dans Paris, l'Empereur fait construire par Chalgrin une maquette grandeur réelle (afin de donner l’illusion du monument achevé) en charpente, stuc et toiles peintes en trompe-l’œil pour simuler les bas-reliefs des piédroits sous laquelle la future impératrice passa solennellement. Durant le transfert des cendres de Napoléon, le , le cortège passe sous l'Arc de Triomphe. Le corps de Victor Hugo est veillé sous l'Arc la nuit du , avant d'être enterré au Panthéon. À l'occasion des funérailles, le monument est partiellement voilé de crêpe noir. En 1938, un moulage de la sculpture originale de la Marseillaise de Rude est effectué pour prévenir les éventuelles destructions dans une guerre, avec notamment le développement de l’aviation et des bombardements. Le , une manifestation de lycéens et d'étudiants sur les Champs-Élysées et devant l'Arc de triomphe, l'un des tout premiers actes publics de résistance à l'occupant en France, est durement réprimée par les nazis. En 1997, un Australien essaye de se faire cuire des œufs au plat sur la flamme du Soldat inconnu, ce qu'a fait quelques années plus tôt un chanteur de rock du nom d'Hector, à la suite d'un pari avec Jean Yanne. Le , un aviateur militaire expérimenté, Charles Godefroy, réussit à passer en avion (avec un appareil biplan Nieuport 17 de carrés de surface portante et d’envergure à moteur de ) sous l'Arc de Triomphe, photographié par Jacques Mortane. Cet exploit est mis en scène en 1968 dans le film de Robert Enrico Les aventuriers. Le célèbre as Jean Navarre s'était tué à proximité de Villacoublay le de la même année au cours d'un vol d'entraînement pour réaliser cet exploit. En , Alain Marchand réédite le passage sous l'Arc de Triomphe à bord d'un MS 880 Rallye; il est condamné à d'amende. Le , un pilote non identifié passe de nouveau sous l'Arc et la tour Eiffel aux commandes d'un Mudry Cap-10B, déclaré volé à l'aéro-club de Lognes. À noter que dans le film Les Aventuriers (1967), le personnage joué par Alain Delon envisage de passer en avion sous l'Arc de Triomphe, mais échoue à cause du drapeau qui y est déployé Des pics de sécurité sont installés après que l'on eut constaté depuis le toit du monument. Six fois par an (les 7, 8 et et les 3, 4, ), le Soleil se couche dans l'axe des Champs-Élysées. Pour une personne située sur les Champs-Élysées, le disque solaire est ainsi visible quelques minutes sous l'arche de l'Arc de Triomphe. Le , le phénomène s'accompagne d'une éclipse partielle de Soleil, observée par près de . En sens opposé vu de la porte Maillot, le Soleil se lève quatre fois par an dans l'Arc de Triomphe, les 4, 5, , et le , informations confirmées par l'Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides. . La dégradation de l'Arc de triomphe le s'est effectuée lors de l'acte III du mouvement des Gilets jaunes à Paris. L'Arc de triomphe de l'Étoile investi par des manifestants a subi des dégradations importantes. Le ministre de la Culture, Franck Riester, avance un coût global de remise en état à hauteur de . Lors du procès de , huit manifestants sont reconnus coupables d’avoir pénétré par effraction dans l'Arc de Triomphe et dégradé celui-ci. Ils sont condamnés à des peines modestes, les principaux auteurs des faits, n’ayant pas pu être identifiés. L'Arc de triomphe est empaqueté du au par Christo et Jeanne-Claude. Il s'agit d'une œuvre posthume du couple d'artistes, intitulée (littéralement L'Arc de Triomphe, emballé). Christo avait commencé à travailler sur ce projet en 1961. L'œuvre temporaire a nécessité de toiles argent bleuté et trois kilomètres de cordes rouges. Les travaux de conservation et restauration de l’Arc de Triomphe La confortation des fondations par injection de coulis La confortation des fondations de l’Arc de Triomphe par injection de coulis a été réalisée à la fin des années 1980 en cinq étapes. : Apparitions des désordres de l'édifice , l’Arc souffrait de désordres apparents, telles des fissures et chutes de pierres. Un examen visuel a permis d'identifier les fentes et d'en tracer le relevé. La conclusion des reconnaissances et investigations fut que la cause principale des perturbations était un tassement dû au délavage du mortier à la chaux aérienne des fondations par l’eau de ruissellement. Divers travaux de réhabilitation furent décidés, visant à redonner un aspect neuf au monument, à le prémunir contre de telles altérations et à le conforter. La restauration a été conduite par Michel Marot, architecte des bâtiments civils et palais nationaux. Le Bureau Michel Bancon, spécialisé dans les études de structure et de réhabilitation des édifices anciens, a été chargé de l’expertise du bâtiment afin de définir un programme de consolidation. Solétanche, entreprise spécialisée, a réalisé l’ensemble des travaux sous la direction de Jean-Pierre Gadret. Les travaux de confortement comportaient essentiellement la régénération des maçonneries de fondation et la consolidation de la superstructure. À partir de , d’autres travaux de restauration ont débuté. Trois parties étaient concernées : la terrasse et la balustrade de l’attique, la voûte d’ogive intérieure et les salles de la partie basse, la voûte en berceau de la grande arche centrale et son décor sculpté de rosaces. Ces travaux, qui se poursuivront jusqu’en , ont été engagés pour des raisons de sécurité, d’entretien de l’édifice et s’inscrivent dans la perspective d’aménagements intérieurs. : campagne de mesures et d'essais Afin d'établir un diagnostic précis et déduire les origines du phénomène et la nature des travaux les plus rationnels, une série de mesures a été opérée : mesures des vibrations au sol et dans la partie supérieure ; équipement des fissures et mesures de leur évolution ; pose sur l'édifice de niveaux de précision et suivi de leur évolution ; mesures de la rotation des piles et de leur verticalité ; mesures de l'horizontalité des corniches sur les quatre faces ; forages dans les fondations au droit des piles et examens. : analyse des désordres Cette analyse, facilitée par l'existence des plans de l'édifice, a permis de constater que le bâtiment souffrait d'un tassement différentiel des joints de maçonnerie des dix-sept assises de fondations (), avec un mouvement hélicoïdal de l'Arc. Les fondations constituées de gros blocs en pierre ont subi des mouvements consécutifs à la dégradation de leurs joints. L'eau de pluie de l'esplanade, l'eau de ruissellement des façades et l'eau de terrasse canalisée vers des collecteurs, sans doute fuyards, sont la cause des circulations d'eau qui délavent les joints entraînant une forte altération du mortier à la chaux aérienne. Le tassement différentiel des fondations ainsi généré entraîne une déformation dite en selle de cheval en partie supérieure de l'édifice avec une tendance à l'éloignement des sommets de piles dans le sens des petits côtés et d'une convergence dans l'autre sens. Michel Bancon explique ce comportement différentiel par la configuration des nombreuses cavités ménagées dans l'Arc qui, par leur emplacement et leur géométrie, sollicitent plus le bâtiment dans l'axe des petits côtés. Une analyse par libération des contraintes montre que celles-ci varient à l'intérieur des maçonneries de . : travaux de confortement Ces analyses ont permis d'établir un plan de confortement comprenant cinq phases : Traitement des vides existant dans les joints de maçonnerie et régénération des mortiers délavés par injection partielle de coulis spéciaux dans les fondations ; Traitement des fissures en superstructures par injection de coulis de ciment ; Confortement des superstructures par mise en place de tirants précontraints à l'intérieur de l'édifice ; Injections complémentaires de coulis dans les massifs de fondations ; Étanchéification des abords de l'Arc (plate-forme centrale, réseaux d’égouts…). : travaux d’injection Pour remédier à la dégradation des joints de fondation, il a été décidé, à la suite d'une campagne dite de convenance, de procéder à des injections d'abord partielles, sur un huitième de la surface de trois massifs et sur un quart de la surface de celui qui supporte la pile nord-ouest. L'entreprise Solétanche a été choisie pour mener la première campagne d'injection nécessaire. Il a été décidé d’utiliser deux types de coulis, le « Microsol » et le « Silacsol », mis au point, l'un et l'autre, par cette entreprise. L'usage d'un ciment classique était à rejeter, puisqu'il fallait, d'une part combler au maximum des vides dans les joints des moellons, d'autre part conforter les parties de ces joints qui étaient désagrégées. La granulométrie des produits traditionnels () et la formation qu'ils entraînent de paquets de grains (d'environ ) auraient empêché une exécution correcte de l'opération. La confortation par précontrainte additionnelle Dans le cas de l'Arc de Triomphe, il s'agit d'une précontrainte additionnelle réalisée à l'intérieur de la structure permettant de comprimer les zones fracturées et de recentrer les efforts obliques engendrés par la poussée des voûtes. Cette précontrainte additionnelle a été réalisée par ancrés dans les parements et raccordés par paires en leur milieu par des coupleurs actifs. La répartition des tirants tient compte : du rééquilibrage des contraintes qui nécessite quatre étages de tirants dans le sens du petit côté et deux étages suivant le grand côté ; de la présence d'équipements existants à l'intérieur de l'ouvrage ; du phasage des travaux, la mise en tension devant pouvoir se faire de manière progressive, afin d'équilibrer les efforts à répartir ; de la possibilité de réglages ultérieurs des efforts dans les tirants ; de l'esthétique finale du renforcement compatible avec le cadre de l'édifice. Bibliographie . Marcel Cynamon, Catherine Feff, Arc de Triomphe. Photos des travaux de restauration, Syros, 1988. Isabelle Rouge-Ducos, L'Arc de triomphe de l'Étoile : panthéon de la France guerrière, art et histoire, Dijon, éditions Faton, 2008, 397 p. Articles connexes Noms gravés sous l'arc de triomphe de l'Étoile Batailles gravées sur l'arc de triomphe de l'Étoile Arc de triomphe Liste des arcs de triomphe post-romains Liens externes , sur le site canalacademie.com, magazine hebdomadaire de presse en ligne de l’Institut de France Notes et références Architecture du XIXe siècle en Île-de-France Architecture néo-classique en France Sculpture en France Patrimoine du XIXe siècle Monument historique dans le 8e arrondissement de Paris Monument historique dans le 16e arrondissement de Paris Monument historique dans le 17e arrondissement de Paris Sculpture française du XIXe siècle Sculpture néo-classique Sculpture monumentale Édifice géré par le Centre des monuments nationaux Symbole de Paris Monument historique classé en 1896 Axe historique parisien Etoile Place et arc de triomphe de l'Étoile Réalisation sous l'ère napoléonienne Édifice représenté sur une pièce de monnaie Mémoire collective en France
L'arc de triomphe de l'Étoile, souvent appelé simplement l'Arc de Triomphe, est un monument de type tétrapyle situé à Paris, en un point haut à la jonction des territoires des , et arrondissements, notamment au sommet de l'avenue des Champs-Élysées et de l'avenue de la Grande-Armée, lesquelles constituent un grand axe est-ouest parisien partant de la pyramide du Louvre, passant par l'obélisque de La Concorde, l'Arc de Triomphe lui-même et se terminant au loin par l'arche de la Défense. Sa construction, décidée par l'empereur , débute en 1806 et s'achève en 1836 sous le règne de Louis-Philippe.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Ars%C3%A8ne%20Lupin
Arsène Lupin
Arsène Lupin est un personnage de fiction français créé par Maurice Leblanc. Ce gentleman cambrioleur est particulièrement connu pour son talent à user de déguisements, à se grimer et à prendre des identités multiples pour commettre ses délits et résoudre des énigmes criminelles. Le héros apparaît pour la première fois dans la nouvelle L'Arrestation d'Arsène Lupin, parue dans le magazine Je sais tout en juillet 1905. Son créateur, Maurice Leblanc, reprend cette nouvelle dans le recueil Arsène Lupin, gentleman-cambrioleur paru la même année. Face au succès grandissant du personnage auprès des lecteurs, ses aventures paraissent de 1905 jusqu'au décès de l'auteur en 1941, dans dix-huit romans, trente-neuf nouvelles et cinq pièces de théâtre. Ses nombreuses aventures ont pour cadre la France de la Belle Époque et des Années folles, périodes durant lesquelles Arsène Lupin suit le cheminement de pensée de son auteur : les sympathies anarchistes de Lupin dans les premiers romans disparaissent dans les ouvrages écrits pendant la Grande Guerre où Lupin devient très patriote. Surtout, il cesse peu à peu d'être cambrioleur pour devenir détective. En plus d'être un sportif et un combattant aguerri, il a un don pour les déguisements et fait preuve de sagacité, des compétences qu'il met à profit pour venir à bout de n'importe quelle énigme. De plus, son côté enfantin et charmeur, volontiers railleur, doublé d'un caractère torturé et mystérieux, en a fait un personnage populaire incarnant la figure du gentleman cambrioleur de la Belle Époque. Sa célébrité à l'étranger lui vaut tant des adaptations cinématographiques américaines que des adaptations en manga par des auteurs japonais. Son nom est également lié à la ville française d'Étretat en Normandie, qui se trouve au centre de plusieurs de ses aventures, parmi lesquelles L'Aiguille creuse a contribué au mythe qui entoure le site. Enfin, sa popularité a permis l'apparition d'un néologisme : la lupinologie. Ce terme désigne l'étude des aventures lupiniennes par les admirateurs de l'œuvre de Maurice Leblanc, à l'instar de la holmésologie. Biographie fictive La grande majorité des récits qui composent le cycle « Lupin » forme un ensemble cohérent, ponctué de dates, d'événements relatifs à la vie du gentleman cambrioleur qui permettent des recoupements, des renvois à d'autres récits. Néanmoins, l'existence de contradictions entre les œuvres de Maurice Leblanc conduit à ce que même les chronologies les plus abouties diffèrent sur de nombreux points. Ainsi, malgré les tentatives qui se poursuivent, et notamment par des passionnés, pour corriger les imperfections des travaux antérieurs, les incohérences empêchent l'établissement d'une chronologie rigoureuse et définitive. Généalogie prestigieuse Le premier ancêtre connu d'Arsène Lupin est son arrière-grand-père, un général d'Empire. Le général Lupin participe à la bataille de Montmirail le , dans laquelle les armées de Napoléon ressortent victorieuses contre les troupes russes du général Osten-Sacken et les Prussiens du général Johann Yorck. Son avancement dans l'armée impériale se limite cependant au grade de général de division après avoir contrarié certains projets de l'empereur. Il se marie avec une cousine, la comtesse de Montcalmet, avec laquelle il habite les ruines du château d'Orsay. Cambrioleur précoce Arsène Lupin naît en 1874, vraisemblablement dans le pays de Caux, d'Henriette d'Andrésy et Théophraste Lupin. Sa famille maternelle n'apprécie pas ce mariage avec un roturier sans patrimoine, dont le métier n'est pas prestigieux : professeur de gymnastique, d'escrime et de boxe. Henriette renie Théophraste lorsqu'elle apprend qu'il exerce la profession d'escroc. Après quoi, ce dernier est emprisonné aux États-Unis où il serait mort. En 1880, Arsène vit avec sa mère à Paris. Rejetée par ses parents que son mariage avait indignés, Henriette a été acceptée au domicile d'un cousin éloigné, le duc de Dreux-Soubise, où elle fait office de servante de sa femme. À l'âge de , Arsène vole le précieux collier de la Reine des Dreux-Soubise. Soupçonnée du vol, Henriette est mise à la porte avec son fils et ils trouvent refuge en Normandie auprès d'une femme, Victoire. Henriette reçoit une enveloppe d'argent en liquide. Six ans plus tard, Henriette meurt, laissant un orphelin de . Comtesse de Cagliostro Arsène Lupin débute dans l'escroquerie et se fait rouler par le couple Imbert. Au vu de son parcours, il a suivi des études classiques, puis des études de médecine et de droit, reçoit une formation aux Beaux-Arts, devient ensuite acteur, professeur de lutte japonaise. Il s'intéresse par la suite à la prestidigitation aux côtés de Dickson. Il adopte le nom de Rostat durant cet apprentissage, puis travaille six mois avec l'illusionniste Pickmann. En 1893, en séjour sur la Côte d'Azur, à Aspremont près de Nice, il a une aventure avec une jeune femme qui donnera naissance à Geneviève un an plus tard. À l'âge de , lorsqu'il rencontre Clarisse d'Étigues, Arsène a déjà connu de nombreux démêlés avec la police. Il prend alors le nom de Raoul d'Andrésy pour demander, en vain, au baron Godefroy d'Étigues la main de sa fille. Il sauve ensuite la vie de Joséphine Pellegrini, dite comtesse de Cagliostro, alors que le baron et ses complices tentaient de la noyer. Neuf jours plus tard, Raoul abandonne Clarisse pour la Cagliostro, avec qui il vit un mois d'amour passionnel sur son bateau, la Nonchalante. Se prétendant descendante du mage Cagliostro, la comtesse affirme détenir le secret de l'immortalité. Elle s'associe au jeune homme pour découvrir les mystérieuses richesses des abbayes du pays de Caux. Ce faisant, elle lui sert de mentor dans la voie du crime, tant et si bien que l'élève finit par dépasser sa maîtresse au terme du roman d'apprentissage La Comtesse de Cagliostro. Arsène conserve toutefois une ligne de conduite à l'égard du meurtre, qui le distingue de Joséphine. Après avoir mis la main sur une partie du « trésor des abbayes », Lupin retourne auprès de Clarisse et la demande de nouveau en mariage sous le nom de vicomte Raoul d'Andrésy. Pendant cinq ans, il file le parfait amour avec Clarisse, malgré la naissance d'un enfant mort-né. Il continue néanmoins de mener une double vie à l'insu de Clarisse en commettant de multiples cambriolages et cherche à percer le secret de l'énigme de « la fortune des rois de France ». En 1895, il fréquente, sous l'identité d'un étudiant russe, le laboratoire du dermatologue Altier à l'hôpital Saint-Louis, pendant dix-huit mois. Après cinq ans de vie commune, Clarisse meurt en donnant naissance à un fils, Jean, lequel est enlevé le lendemain par la comtesse de Cagliostro pour se venger de son ancien amant. Malgré ses efforts, Lupin ne parviendra jamais à retrouver sa trace. Renommée nationale À la suite du décès de sa femme et de la disparition de son fils, Arsène Lupin se jette à corps perdu dans le cambriolage et se fait un nom auprès du grand public : « le vol du Crédit lyonnais, le vol de la rue de Babylone, l'émission des faux billets de banque, l'affaire des polices d'assurance, les cambriolages des châteaux d'Armesnil, de Gouret, d'Imblevain, des Groselliers » contribuent à lui forger une réputation auprès du grand public qui suit ses exploits dans les journaux. À l'été 1901 ou 1902, il se fait néanmoins arrêter en arrivant à New York par l'inspecteur Ganimard, alors qu'il voyageait à bord du transatlantique La Provence. Son arrestation et son séjour en prison achèvent de lui apporter une renommée nationale. En effet, durant son incarcération à la prison de la Santé, il continue d'organiser des cambriolages tout en informant les journaux et annonce sa prochaine évasion. À cette époque, Arsène Lupin sympathise avec Maurice Leblanc et, toujours à la recherche de publicité, le charge de raconter ses exploits. Lors du cambriolage de la villa du député Daubrecq à Enghien-les-Bains, un des deux complices de Lupin tue le domestique de la maison qui alertait la police. Seul Arsène Lupin parvient à prendre la fuite. Par amour pour Clarisse Mergy, la mère du deuxième complice, Lupin va tout faire pour le libérer et l'envoyer vivre en Algérie. À la suite de sa déception amoureuse avec Clarisse Mergy, Lupin manigance son mariage avec Angélique Sarzeau-Vendôme. Mais en voulant manipuler la jeune fille, celle-ci tombe amoureuse de lui et finit par se retirer dans un couvent après avoir découvert les projets de Lupin. Lupin affronte « Herlock Sholmès » Durant les années 1900, Arsène Lupin continue ses activités de manière intensive, se déplaçant même hors du territoire français. Il s'emploie notamment à substituer des copies aux pièces les plus précieuses de musées européens. C'est sans doute pourquoi il charge Ganimard de résoudre l'énigme de l'écharpe de soie rouge, n'ayant pas le temps de s'en occuper lui-même : L'année 1904 est marquée par son face-à-face avec Sherlock Holmes à la suite du vol d'un diamant bleu. Appelé pour résoudre cette affaire, le célèbre détective anglais met au jour divers secrets de Lupin et procède à son arrestation, de courte durée cependant. Pendant dix mois, Arsène Lupin officie à Paris, à l'Agence Barnett et Cie, sous l'identité du détective privé Jim Barnett. Il mène ainsi douze affaires aux côtés de l'inspecteur de police Théodore Béchoux. Finalement démasqué, il emprunte l'identité du duc de Charmerace pour continuer ses vols, pour lesquels il se fait aider par sa vieille nourrice, Victoire, et une nouvelle complice, Sonia Krichnoff. Ganimard sur ses talons, il parvient à prendre la fuite en compagnie de Sonia en Inde. De retour en France, il affronte une nouvelle fois Herlock Sholmès sur le cambriolage de l'hôtel Imbleval. Le détective récupère les objets volés mais ne parvient toujours pas à arrêter Arsène Lupin. Secret de la fortune des rois de France En avril 1908 ou 1909, soit un an après la mort de Sonia Krichnoff, Arsène Lupin est surpris lors d'un cambriolage au château d'Ambrumésy en Normandie et blessé par balle. Pendant sa convalescence, il est soigné par la jeune femme qui lui a tiré dessus, Raymonde de Saint-Véran, laquelle devient sa maîtresse, puis sa femme lorsqu'il l'épouse quelques mois plus tard sous l'identité de Louis Valméras. Pendant ce temps, un jeune détective amateur, Isidore Beautrelet, parvient à découvrir le repaire secret de Lupin : l'aiguille d'Étretat, qui contient également tous les trésors des rois de France. Lors de l'irruption de la police, Raymonde est abattue accidentellement par Herlock Sholmès. Ambitions européennes contrariées Après la mort de Raymonde, Arsène Lupin ne fait plus parler de lui pendant quatre ans. En réalité, il continue d'opérer sous deux identités : celle de M. Lenormand, chef de la Sûreté à la célébrité croissante, puis celle de Raoul d'Avenac, mondain qui se lance dans l'enquête sur le meurtre de M. Guercin. Sitôt l'identité de Raoul d'Avenac fragilisée, il la remplace tantôt par celle d'un noble russe, le prince Paul Sernine, tantôt par celle d'un prince français, le prince Serge Rénine. Arsène Lupin refait son apparition publique lorsque la police découvre le cadavre de Rudolph Kesselbach avec la carte signée du cambrioleur. Lupin annonce alors son retour dans les journaux pour assister le chef de la Sûreté, M. Lenormand, dans l'affaire Kesselbach. Il affronte un ennemi de taille, Louis de Malreich, qui finit par dénoncer toutes ses impostures princières et policières. Arsène Lupin est alors emprisonné à la Santé. L'empereur germanique Guillaume II le visite même en prison, visite durant laquelle le cambrioleur exige du Kaiser, en échange de ses services, sa libération, que le Maroc soit laissé à la France et que le grand-duché de Deux-Ponts-Veldenz soit rendu à l'héritier qu'il a retrouvé, Pierre Leduc, et que celui-ci puisse épouser Geneviève Ernemont. Une fois son évasion réalisée, Lupin s'apprête à se retirer en compagnie de la veuve de M. Kesselbach, Dolorès. Malheureusement, tous ses projets s'écroulent lorsqu'il découvre que c'est Kesselbach son véritable ennemi : horrifié, il étrangle Dolorès. En découvrant le meurtre, Pierre Leduc se suicide, mettant ainsi fin au projet de Lupin de placer sa fille Geneviève à la tête du grand-duché de Deux-Ponts-Veldenz. Lupin met alors en scène son suicide et s'engage dans la Légion étrangère sous le nom de don Luis Perenna. Carrière dans la Légion étrangère Don Luis Perenna fait venir à lui soixante anciens complices au Maroc. Ainsi, secondé par une armée de dix mille Marocains, et au terme de quinze mois de bataille, il se crée un empire, deux fois grand comme la France, en Afrique. En 1919, il rentre en France et rencontre le président du Conseil, Valenglay, pour offrir à la France cet empire mauritanien. Don Luis Perenna se range et épouse une jeune femme, Florence Levasseur, après l'avoir sauvée des griffes d'un criminel. Le couple s'installe dans le village de Saint-Maclou, sur les rives de l'Oise. Vengeance de la comtesse de Cagliostro Dans les années 1920, Arsène Lupin sort de sa retraite quand un certain cambrioleur signe ses forfaits sous son nom. Il reprend alors du service sous le nom de Victor Hautin, inspecteur de la Brigade mondaine. Il parvient ainsi à démasquer l'usurpateur, un individu du nom d'Antoine Bressacq, et fait alors son retour sur le devant de la scène en racontant aux journaux tous les détails de l'affaire. Un an plus tard, Arsène Lupin, alias Raoul d'Averny, tombe dans le piège posthume que lui avait tendu la comtesse de Cagliostro : faire du fils qu'il a eu avec Clarisse d'Étigues, Jean, un criminel qui s'opposera à son père. Ainsi, celui-ci, qui porte le nom de Félicien Charles, est accusé à tort d'un meurtre. Influencé par d'anciens complices de Joséphine Balsamo, il s'oppose à son père qui tente de l'aider. Arsène Lupin parvient finalement à le sauver, sans pour autant lui révéler sa parenté, tout comme il l'avait fait pour sa fille Geneviève. Âgé de , Arsène Lupin vit à Paris sous le nom d'Horace Velmont, en compagnie de sa vieille nourrice Victoire. Une organisation criminelle américaine s'intéresse à sa fortune. Il parvient à en livrer les membres à la police et s'enfuit aux États-Unis pour leur échapper à son tour. De retour en France, il enseigne à des enfants pauvres des bidonvilles du nord de Paris sous le nom de Capitaine Cocorico, tandis que, sous celui d'André de Savery, il travaille comme archéologue pour le ministère de l'Intérieur et épouse une femme du nom de Cora de Lerne. Personnalité Figure du gentleman cambrioleur Malgré une carrière précoce commencée dans les années 1880, les nombreuses aventures d'Arsène Lupin ont principalement pour cadre la France de la Belle Époque et des Années folles. Son univers est celui de la bourgeoisie du début du , qui voit le développement des résidences secondaires, des déplacements automobiles, d'une société, de plus en plus médiatisée, qui s'ouvre à la consommation. Il incarne la figure du gentleman cambrioleur, c'est-à-dire celle du cambrioleur qui se distingue par une double vie : mondaine et respectable le jour, faite d'activités illicites la nuit. L'un des traits du gentleman cambrioleur est d'effectuer, paradoxalement, ses forfaits avec l'élégance et le raffinement propres à son rang social. En effet, ses bonnes manières impliquent qu'il ne fonde pas ses activités de cambrioleur sur la violence. Arsène Lupin, à qui le meurtre fait horreur, éprouve à cet égard, une violente répulsion à tuer. Outre sa non-violence dans la tenue de ses activités, Arsène Lupin revendique également sa qualité de gentilhomme par sa galanterie et son respect des femmes. Ainsi, il lui est arrivé de restituer le butin d'un cambriolage après avoir découvert que la victime était une femme qu'il avait autrefois connue. Cette spontanéité renforce son côté enfantin qui tranche radicalement avec le sérieux que nécessite la tenue de ses activités. Contrairement aux voleurs classiques, Arsène Lupin est un personnage profondément moral. En effet, il concentre ses larcins sur les individus qui se sont enrichis de manière illégale ou immorale. Toutefois, ce critère n'est pas exclusif chez Lupin et ses victimes peuvent avoir pour seul défaut d'être riches. Sa vision théâtrale du cambriolage répond également à un narcissisme qui s'assouvit avec le besoin d'« épater la galerie ». Ainsi, il s'emploie à démontrer que personne n'arrive à sa mesure, que ce soit les policiers, les détectives ou même le Kaiser. L'une de ses cibles favorites est d'ailleurs la police, qu'il s'amuse à tourner en ridicule. À l'inverse, les seuls adversaires qui parviennent à mettre ses projets en échec sont toujours des femmes : Joséphine Balsamo est la première à percer ses secrets, Dolorès Kesselbach ruine ses rêves de conquête de l'Europe, et Nelly Underdown, en le remplissant de honte, le pousse à lui restituer tous les objets volés. Évolution du personnage Le personnage de Lupin est marqué par une hésitation permanente entre sa qualité d'homme du peuple (son côté Arsène Lupin) et son appartenance à l'aristocratie (la face Raoul d'Andrésy). Cette ambivalence est un leitmotiv de toutes ses aventures. Bien que sa famille maternelle soit noble, Arsène Lupin est d'origine roturière par son père. Par snobisme, il aspire à la condition aristocratique qu'il singe et moque : lorsqu'il se choisit un pseudonyme, c'est fréquemment avec une particule. Ce choix pourrait s'expliquer par l'humiliation qu'il a connue enfant, lorsqu'il vit le couple de nobles, les Dreux-Soubise, qui l'avait recueilli, exploiter sa mère devenue leur domestique:. Il commet son premier cambriolage à l'âge de , durant lequel il vole le célèbre collier de la reine aux Dreux-Soubise, pour venger les humiliations subies par sa mère. Dès le début de sa carrière, Lupin montre des sympathies anarchistes, puisqu'il vole des riches qui se montrent impitoyables envers les pauvres. Il ne prétend d'ailleurs pas être différent de ses victimes : Cependant, son anarchisme n'est pas une expression libertaire, mais plutôt un opportunisme, dans la mesure où il ne cherche pas à renverser le système mais plutôt à le bousculer à son profit. Par ailleurs, conformément à certains mouvements anarchistes des années 1890-1900, Arsène Lupin adopte une tenue vestimentaire de dandy : chapeau haut-de-forme, canne et monocle. En effet, au début du , pour certains anarchistes, cette apparence était un moyen d'affirmer sa supériorité sur la société. Après l'épisode de L'Aiguille creuse, dans laquelle Lupin revendique l'héritage des rois de France, c'est dans le roman 813 que culmine la mégalomanie du gentleman cambrioleur, où, ne se contentant plus de s'opposer à la société et au pouvoir en place, Arsène Lupin cherche à se substituer à eux. Ainsi, en essayant de faire de sa fille Geneviève, une princesse d'un petit État allemand, c'est en réalité lui qui se nomme empereur ou roi. Comme tout gentilhomme qui se respecte, Arsène Lupin cherche à accumuler le pouvoir. Véritablement, le cambrioleur ne se lance plus de nouveaux défis par appât du gain ou même soif de justice, mais par désir de puissance. L'évolution d'Arsène Lupin suit celle de Maurice Leblanc. Les sympathies anarchistes du personnage disparaissent dans les romans écrits pendant la Grande Guerre où Lupin devient lui-même très patriote, voire nationaliste. Pendant la guerre, avec l'aide de ses anciens complices, il se constitue un véritable empire mauritanien, qu'il offre à la France à son retour en métropole. Par certains aspects, les romans de Maurice Leblanc écrits avant et pendant la guerre prennent la forme des récits, désignés sous le nom de « romans revanchards », par la germanophobie qu'ils dégagent : les Allemands décrits comme brutaux et vulgaires sont opposés aux Français, élégants et distingués. Surtout, face à l'orgueil allemand, les Français se distinguent par leur fierté, à l'instar d'Arsène Lupin qui toise le Kaiser dans 813. En 1932, Maurice Leblanc donne une interview pour la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque dans laquelle il retrace succinctement l'évolution du gentleman cambrioleur : Avec le temps, Arsène Lupin devient lui-même un bourgeois dans la mesure où il ne songe plus du tout à cambrioler. À la fin des Dents du tigre, il se retire à la campagne en compagnie de sa nouvelle épouse pour cultiver tranquillement ses fleurs et profiter de ses richesses. Au point que, lors de ses dernières aventures, il ne « reprend du service » que pour stopper les agissements d'un usurpateur signant ses forfaits sous le nom d'Arsène Lupin et pour venir ensuite en aide à des jeunes gens en difficulté. Au fil de ses aventures, Arsène Lupin délaisse ainsi peu à peu le métier de cambrioleur pour se consacrer avant tout à celui de détective, tout en commettant néanmoins quelques larcins au passage. Connaissances et aptitudes Art du déguisement et de la supercherie La renommée d'Arsène Lupin repose en partie sur son art du déguisement et de l'usurpation d'identité. Ces facultés jouent d'ailleurs un rôle essentiel dans presque toutes ses aventures. Présenté comme « l'homme aux mille déguisements », le cambrioleur utilise tous les critères physiques et sociaux pour se transformer : âge, classe sociale, profession, nationalité… Il s'est formé dans sa jeunesse à la prestidigitation auprès de Dickson, puis aux arts de l'illusionnisme pendant six mois aux côtés de Pickmann. Cette formation aux arts de la supercherie est complétée par l'étude de la dermatologie à l'hôpital Saint-Louis, auprès du docteur Altier, connaissances qui lui ont servi pour modifier l'aspect de son visage. Cependant, ces opérations techniques qui consistent à modifier son visage restent rares, à l'inverse des procédés de maquillage qu'il se plaît à utiliser en véritable homme de théâtre qu'il est. Maurice Leblanc nous raconte, d'ailleurs, qu'Arsène Lupin a équipé son automobile en véritable loge d'acteur, avec tout un matériel de maquillage. L'objectif du cambrioleur est d'être non reconnaissable en toute circonstance. Maurice Leblanc reconnaît ainsi sa difficulté à lui attribuer un visage défini : Grâce à ces capacités, Lupin recourt fréquemment à l'usurpation d'identités qui lui permettent d'apparaître publiquement tant dans la société mondaine qu'aux côtés des policiers qui le traquent. Il prend ainsi, dans le roman 813, la direction de la Sûreté sous l'identité du commissaire Lenormand et dirige lui-même les policiers chargés de le capturer. Outre les usurpations d'identité, Arsène Lupin use d'ingénieuses supercheries pour commettre ses forfaits. Dans le roman La Dame Blonde, sous l'identité de l'architecte Maxime Bermond, il réaménage d'anciennes demeures à Paris pour se constituer un réseau afin de commettre ses larcins et de semer le cas échéant les forces de police. Il se plaît également à manipuler ses victimes. Ainsi, dans la nouvelle Arsène Lupin en prison, il crée une psychose chez le baron Cahorn en préparant le cambriolage depuis sa cellule de la prison de la Santé : après l'avoir annoncé à l'avance dans les journaux, Lupin profite de l'affolement du baron pour faire dévaliser son château par des complices. Enfin, Arsène Lupin ne voulant ni tuer ni blesser personne, il a fréquemment recours à l'enlèvement comme moyen de pression. Il organise ainsi l'enlèvement de Désiré Baudru pour usurper son identité, ou encore celui d'Herlock Sholmès lorsqu'il l'emprisonne et l'expédie vers l'Angleterre à bord du yacht L'Hirondelle. Sagacité hors du commun Grand amateur de mystère, Arsène Lupin utilise son intelligence, son esprit de déduction et sa clairvoyance pour venir à bout de redoutables énigmes. Ses enquêtes sont toujours construites comme de véritables quêtes dans lesquelles il doit interpréter les faits pour remonter une piste. D'ailleurs, Maurice Leblanc admet que son héros . Il s'attelle ainsi à des énigmes centenaires que personne n'a réussi à résoudre, à l'instar des secrets de Marie-Antoinette. Il rencontre sur son chemin un très grand détective contemporain – Herlock Sholmès. Celui-ci, lui-même d'une très grande perspicacité, met au jour, avec une grande aisance, toutes les supercheries de Lupin qui trompaient auparavant la police et met à mal ses projets : Leur affrontement dure plusieurs années : quatre ans après leur première rencontre, Lupin provoque le détective britannique par voie de presse et cambriole un hôtel en dépit de la présence d'Herlock Sholmès, qui parvient néanmoins à récupérer les objets volés. Leur face-à-face montre l'incompatibilité des méthodes des deux adversaires : face à la déduction et à l'implacable logique de Sholmès, Lupin se repose entièrement sur son intuition et son sens de l'improvisation. Parce qu'il est désinvolte même avec les faits, Lupin se joue de l'analyse méticuleuse et immobile du détective anglais. Par ailleurs, son goût pour les mystères l'incite à prendre l'identité de Jim Barnett et d'ouvrir sa propre agence de détective à Paris, l'agence Barnett et Cie, pour se consacrer à la résolution d'énigmes. Il s'adjoint la compagnie du jeune inspecteur de police Théodore Béchoux, qui, malgré les humiliations répétées que lui inflige Barnett, se retrouve toujours forcé de revenir vers le détective, seul en mesure de déchiffrer les étranges affaires auxquelles est confronté le policier. Sportif et combattant aguerri À la Belle Époque, être considéré comme un « sportsman » était très chic en société ; c'est la raison pour laquelle Lupin consacrait chaque matin un quart d'heure à la gymnastique suédoise pour s'entretenir. Par ailleurs, dès son jeune âge, Arsène Lupin a été initié aux sports de combat. Il raconte ainsi à Clarisse avoir bénéficié des leçons de boxe et de gymnastique que lui aurait prodiguées son père dans son enfance. Il revendique également avoir hérité de son père ses titres de champion de boxe et de lutte romaine. Ses talents précoces pour les arts martiaux lui auraient permis d'ailleurs d'enseigner la lutte japonaise lors de son installation à Paris. Outre ses qualités de combattant, Arsène Lupin semble également être un sportif aux disciplines variées. En effet, s'il se présente lui-même comme un champion de natation, il semble établi qu'il soit le vainqueur de la course cycliste organisée à Paris lors de l'Exposition internationale de Paris de 1900. Carrière de cambrioleur Pseudonymes et usurpations d'identité Tout au long de sa carrière de cambrioleur, Arsène Lupin a opéré sous de nombreux noms. Pas moins de quarante-sept pseudonymes ont été utilisés par Maurice Leblanc dans ses nouvelles, romans et pièces de théâtre. L'histoire d'Arsène Lupin est entièrement construite autour de la question de la dénomination, laquelle a également une fonction ludique et poétique. Ainsi, c'est par l'utilisation de noms différents qu'il organise sa vie de gentleman cambrioleur : Raoul d'Andrésy et autres avatars nobles pour sa vie mondaine et Arsène Lupin pour sa vie d'escroc. Certains pseudonymes ont été spécialement créés par ses soins, à l'instar de « Raoul d'Andrésy » . Le prénom « Raoul » a d'ailleurs été à plusieurs reprises réutilisé, à l'instar de « Raoul de Limésy », « Raoul d'Avenac », « Raoul d'Enneris » et « Raoul d'Averny », noms utilisés par Lupin pour ouvrir différents comptes bancaires dans la nouvelle Le Piège infernal. Le gentleman cambrioleur reconnaît, par ailleurs, choisir minutieusement ses pseudonymes, sensible à leurs formes graphiques et sonores, à leur connotation. Il a ainsi inventé un grand nombre de ses noms d'emprunt. L'esprit joueur de Lupin se retrouve également dans la composition même des pseudonymes avec l'utilisation d'anagrammes formées à partir de son propre nom. Ainsi, il officie sous le nom de « Paul Sernine » dans 813, de « Luis Perenna » dans Les Dents du tigre ou encore de « Paule Sinner » dans Les Milliards d'Arsène Lupin. Enfin, il a usurpé des identités pour monter des escroqueries. Il utilise le nom d'un cousin décédé, « Bernard d'Andrésy », pour voyager à bord du transatlantique La Provence dans la nouvelle L'Arrestation d'Arsène Lupin. C'est sous les traits de « Désiré Baudru », un clochard dont il a subtilisé l'identité, qu'Arsène Lupin s'évade de la prison de la Santé dans L'Évasion d'Arsène Lupin. Enfin, « M. Lenormand » et « Jacques de Charmerace » sont des Français qu'il a connus à l'étranger et dont il a usurpé l'identité en rentrant en France dans, respectivement, le roman 813 et la pièce de théâtre Arsène Lupin. Bande à Lupin Au cours de sa carrière, Arsène Lupin a mis sur pied une véritable bande de malfaiteurs pour l'épauler dans ses forfaits. Celle-ci compterait une soixantaine de membres selon Luis Perenna. Maurice Leblanc, par ailleurs, confesse que l'organisation de cette bande est entourée de mystère : Ainsi, nombre de ses complices sont des anonymes que Maurice Leblanc n'a jamais pu mettre en lumière dans ses écrits. Ils sont présents dans toutes les strates de la société, y compris dans les institutions policières et judiciaires : au Palais de Justice, à la préfecture de police de Paris, à la prison de la Santé. Ces inconnus participent aux basses besognes de leur chef, à l'instar des déménageurs du château du baron de Cahorn. Certains d'entre eux ont été mis en avant après avoir été capturés par la police. Ainsi, dans Le Bouchon de cristal, Gilbert et Vaucheray sont emprisonnés après le cambriolage raté du député Daubrecq. Restent les fidèles de Lupin, qui ont pu acquérir une certaine notoriété en jouant un rôle de premier plan dans les machinations de leur chef. De la sorte, dans la pièce de théâtre de 1908, le père Charolais et ses fils jouent la comédie pour permettre à Lupin d'intriguer, tandis que Sonia Krichnoff, qu'il vient alors de rencontrer, l'aide et devient sa complice avant de le suivre en Inde. Enfin, son ancienne nourrice, Victoire, garde contact avec lui durant sa carrière de cambrioleur et intervient dans plusieurs romans à ses côtés. Les quatre secrets de Marie-Antoinette et de Cagliostro Arsène Lupin apprend l'existence des quatre secrets de Marie-Antoinette et de Cagliostro au début de sa carrière et va tenter de les résoudre tout au long de sa vie. Dans La Comtesse de Cagliostro, Maurice Leblanc rapporte que la Cagliostro possède un petit miroir magique hérité de son père et sur lequel est inscrite l'énumération des quatre grandes énigmes : En effet, au dos du miroir, sont gravées quatre mystérieuses formules héritées de Marie-Antoinette : « In robore fortuna » ; « La dalle des rois de Bohême » ; « La fortune des rois de France » et « Le chandelier à sept branches ». In robore fortuna C'est le seul des quatre secrets à ne pas avoir été découvert par Arsène Lupin. En effet, la solution de cette énigme : « La fortune est dans le chêne » est trouvée par Dorothée dans le roman Dorothée danseuse de corde paru en 1923. Le secret menait à des diamants cachés par le marquis de Beaugreval, qui laissa pour seul indice indiquant l'emplacement du trésor, une médaille d'or sur laquelle était gravée la formule latine. La dalle des rois de Bohême Le secret de la dalle des rois de Bohême renvoie à une légende de l'île de Sarek qui rapporte qu'une Pierre-Dieu a le pouvoir de guérir et de fortifier quiconque la touche. L'énigme est résolue par Arsène Lupin dans le roman L'Île aux trente cercueils paru en 1919. Cette dalle est, en réalité, en pechblende, minéral radioactif issu d'un gisement du nord de la Bohême, et elle a été apportée par une tribu celte sur l'île de Sarek. La fortune des rois de France Ce secret, transmis entre rois de France, mène à un trésor caché au cœur de la mystérieuse « Aiguille creuse ». Le roi Louis XIV a d'ailleurs fait construire le château de l'Aiguille, dans le département de la Creuse, pour masquer le véritable lieu où se trouve le trésor royal. Ce secret est au cœur de l'intrigue du roman L'Aiguille creuse paru en 1908. Après être parvenu à déchiffrer un document datant de Guillaume le Conquérant, Arsène Lupin met au jour le secret de l'Aiguille creuse dans les années 1895-1899. Il utilise alors le site comme base secrète pour y cacher ses butins. Un jeune journaliste, Isidore Beautrelet, sur les traces d'Arsène Lupin, parvient également à déchiffrer le mystère de l'Aiguille creuse en situant son emplacement sur le site d'Étretat. Il découvre alors que l'expression fait référence à l'aiguille haute de qui se détache de la falaise. Il met au jour un escalier secret qui permet de pénétrer à l'intérieur de l'Aiguille, creusée pour y renfermer les trésors des rois de France. Sur un mur du repaire, sont gravés les noms de ceux qui s'en rendirent successivement propriétaires : Le chandelier à sept branches Première énigme à être déchiffrée par Arsène Lupin à l'âge de , narrée dans le roman La Comtesse de Cagliostro paru en 1923. En concurrence avec la comtesse de Cagliostro et des nobles normands, Arsène Lupin se lance lui aussi à la recherche d'un chandelier à sept branches, devant conduire au trésor des abbayes de France. Ce trésor fut constitué, tout au long du Moyen Âge, grâce aux dons offerts à l'Église : Durant la période révolutionnaire, l'emplacement du trésor faillit tomber dans l'oubli. Un chevalier de Caux apprit, enfant, le secret de la bouche d'un mystérieux condamné à mort avant d'en indiquer l'emplacement sous forme d'énigme à travers la phrase latine : « Ad lapidem currebat olim regina » (« Vers la pierre jadis courait la reine »). Arsène Lupin découvre que la clé de cette énigme réside dans les initiales des mots de cette formule latine, lesquelles forment le mot « ALCOR », qui désigne l'une des étoiles de la Grande Ourse. En effet, les sept abbayes du pays de Caux d'où convergeaient les richesses de la France chrétienne sont disposées comme les sept étoiles principales de cette constellation, et, à la même position sur une carte terrestre que celle d'Alcor dans la constellation, se trouve l'emplacement du trésor, c'est-à-dire un peu au sud de l'abbaye de Jumièges, la plus riche et la plus puissante des abbayes normandes. Après être parvenu à déchiffrer l'énigme, Arsène Lupin échoue à mettre la main sur le trésor des abbayes : celui-ci est éparpillé en pleine mer lors de l'explosion du yacht de la Cagliostro. Lupin sauve cependant deux poignées de joyaux, dont un énorme saphir qu'il offre à Clarisse comme cadeau de fiançailles. Héros de littérature populaire Création du personnage Maurice Leblanc a toujours gardé le mystère sur les origines du gentleman cambrioleur et celles-ci ont toujours suscité le débat chez les spécialistes. La première esquisse de son héros apparaît en 1904 dans le journal L'Auto, avec la nouvelle intitulée Un gentleman. Dans ce récit, le gentleman en question était un voleur d'automobiles. Lorsque, l'année suivante, le journaliste Pierre Lafitte lance la nouvelle revue Je sais tout, il fait appel à son ami Maurice Leblanc pour écrire un feuilleton populaire. , prétend Leblanc. Cette affirmation est cependant fréquemment remise en cause, puisqu'il semblerait au contraire que ce soient les bénéfices tirés par le périodique anglais Strand Magazine qui publiait les récits de Conan Doyle, qui motivèrent Pierre Lafitte à présenter à son lectorat, un récit sur le modèle des aventures de Sherlock Holmes. C'est pourquoi, il chargea son collaborateur direct, Marcel L'Heureux, un ami de longue date de Maurice Leblanc, de lui transmettre sa proposition, que l'écrivain accepta d'ailleurs avec enthousiasme. Cependant, Maurice Leblanc l'affirme au journaliste Georges Charensol : Il ajoute ailleurs être redevable à Poe . L'auteur américain a justement un héros, de surcroît français et admiré de Leblanc, qui s'appelle Auguste Dupin, pouvant réconcilier la phonétique et l'esprit de déduction. Toutefois, Charensol, comme tous les autres, n'obtiendra pas d'aveu compromettant de la part d'un auteur qui passe vite au problème général de la création : Outre sa dette à l'égard de Poe, Maurice Leblanc ne donne que quelques indications très générales : . Maurice Leblanc a également pu être influencé par les repris de justice qui se sont succédé à la une des journaux du temps. Marius Jacob (1879-1954), cambrioleur ingénieux doté d'un grand sens de l'humour et capable de grande générosité à l'égard de ses victimes, est cité par plusieurs auteurs, mais Leblanc a nié s'en être inspiré et la question reste ouverte chez les lupinologues. Pendant trois ans, Jacob défraya la chronique avant d'être arrêté et condamné en mars 1905 aux travaux forcés à perpétuité pour être l'auteur de cent-six vols qualifiés, dans un grand retentissement médiatique. Bien que possédant plusieurs traits communs avec Arsène Lupin, Marius Jacob n'était pas le seul bandit à étonner la presse par ses prouesses. Il semble que Maurice Leblanc ait puisé dans les faits-divers de son temps l'inspiration de son personnage et de ses intrigues. À cet égard, Arsène Lupin apparaît avant tout comme une création littéraire visiblement bien ancrée dans son époque, à l'instar du cambrioleur anglais Arthur J. Raffles créé en 1898 par Ernest William Hornung, dont les premières aventures paraissent en France également en 1905. À propos du nom Lors de la première représentation de la pièce de théâtre Arsène Lupin en 1908, le journaliste Gaston de Pawlowski émet l'hypothèse que le nom du cambrioleur aurait été inconsciemment influencé par celui d'un ancien conseiller municipal de Paris : . Cette hypothèse est confirmée par Maurice Leblanc en 1933, lorsqu'il déclare avoir déformé le nom de l'ancien conseiller municipal de Paris avant de s'être lancé dans l'écriture de la nouvelle L'Arrestation d'Arsène Lupin. Genre narratif Le journal Je sais tout fait quotidiennement paraître les premières aventures d'Arsène Lupin à partir de 1905. Leur auteur, Maurice Leblanc, n'est pourtant nullement influencé par les romanciers populaires contemporains, tels que Jules Verne, Michel Zévaco, Eugène Sue, qu'il considérait avec un certain mépris. Le style de ses premiers récits n'a d'ailleurs rien de populaire et est, au contraire, extrêmement littéraire : à la différence des feuilletonistes connus pour écrire au jour le jour, Maurice Leblanc remettait au journal un manuscrit terminé et retravaillé. En s'apparentant à la fois au genre du roman policier et à celui du roman d'aventures, les premières nouvelles d'Arsène Lupin s'adressent au lectorat de Je sais tout, essentiellement un public de la petite bourgeoisie, qui cherche à se démarquer du peuple amateur de romans-feuilletons. Avec la série des Arsène Lupin, Maurice Leblanc expérimente de nombreuses formes narratives de littérature : tout d'abord, il entreprend les aventures de Lupin avec le principe de la suite directe, puis il se contente de mentionner dans ses récits de simples repères chronologiques qui permettent aux lecteurs de situer l'action, et, en parallèle, Maurice Leblanc utilise une formule inédite en France : le récit sériel, dans lequel le héros s'affranchit de toute unité chronologique, garantissant à l'auteur la plus grande liberté narrative. Par ailleurs, Maurice Leblanc aborde la question du point de vue romanesque de manière variée ; le lecteur est ainsi invité à suivre tantôt la démarche du détective, tantôt celle du confident ou encore celle d'un personnage secondaire. La voix narrative change également, passant du narrateur omniscient à un je intradiégétique. Cependant, la réelle nouveauté qu'il introduit, réside dans l'intrigue policière dont le nom du coupable est connu d'avance : le coupable, c'est Arsène Lupin. La plupart des romans policiers fonctionnent sur le mode inverse : l'intérêt du roman tient dans la recherche du coupable. C'est la raison de l'évolution du personnage : il n'est plus uniquement le cambrioleur, mais devient également détective, le défenseur de la veuve et de l'orphelin. Par ailleurs, cette évolution correspond aussi au changement de mentalité de l'entre-deux-guerres. Ainsi, le ton populaire qu'adopte Maurice Leblanc apparaît moins dans le style que dans les thèmes qu'il décline au fil des aventures de son héros : les pauvres orphelines à protéger, les souterrains secrets, les égouts dont on reste prisonnier. En outre, à travers les aventures d'Arsène Lupin, Maurice Leblanc a popularisé le genre littéraire du « polar ésotérique ». En effet, l'une des spécificités de son œuvre tient à l'intérêt qu'entretient Lupin pour le passé historique et légendaire. Il se passionne pour les énigmes historiques, mais également géographiques, à l'instar de l'énigme de la dalle des rois de Bohême, dont il résout le mystère en devinant la provenance du rocher. À travers son œuvre lupinienne, Maurice Leblanc conçoit le territoire de la Seine-Inférieure, et principalement le pays de Caux, comme une gigantesque carte au trésor, que son héros s'emploie à déchiffrer. Succès littéraire Maurice Leblanc a écrit la nouvelle L'Arrestation d'Arsène Lupin à la demande de Pierre Lafitte, en 1905, sans prévoir de nouvelles aventures pour son héros : la nouvelle se termine sur l'arrestation du voleur. Le succès de son héros le pousse à prolonger ses aventures. C'est cependant la pièce de théâtre écrite en collaboration avec Francis de Croisset et jouée en 1908 à l'Athénée à guichets fermés qui va démultiplier le succès d'Arsène Lupin et le rendre populaire auprès de tous les publics. Rapidement, sa notoriété va franchir les frontières de la France grâce à l'adaptation de la pièce de théâtre produite à Broadway, avec près de cent cinquante représentations entre août 1909 et janvier 1910. La publication du roman-feuilleton 813 en 1910 en première page de la revue Le Journal installe définitivement la popularité du héros. Désormais agacé par sa créature, Maurice Leblanc tentera de tuer Arsène Lupin à de nombreuses reprises, puis sous la pression populaire, il le fera renaître. En 1917, le rachat des éditions Lafitte par Hachette permet d'étendre la distribution des aventures d'Arsène Lupin, faisant véritablement de Maurice Leblanc un auteur à succès, et notamment à l'étranger où ses livres sont de plus en plus traduits et adaptés au cinéma. Ainsi, en 1923, alors même qu'une adaptation japonaise sort au cinéma en France, il doit soutenir en Hollande un procès contre un éditeur qui publie des traductions en néerlandais des aventures d'Arsène Lupin. Dans les années 1920, bien qu'il ait accepté de devenir un romancier d'aventures, Maurice Leblanc cherche toujours à s'émanciper de son héros à succès. Cependant, les romans publiés avec un nouveau héros rencontrent un succès moindre, si bien que l'écrivain transforme à l'occasion certains de ses récits en aventures inédites d'Arsène Lupin. Ainsi, en 1923, il consent à introduire de façon anecdotique, le gentleman cambrioleur lors de la réédition de L'Éclat d'obus ; dans les années 1927-1928, Leblanc se résout à transformer, en cours d'écriture, le détective Jim Barnett en avatar de Lupin. La parution des aventures d'Arsène Lupin au Livre de poche au début des années 1960 a permis de donner une nouvelle vigueur à son succès après un passage à vide à la Libération. Dans les années 2000, sa popularité ne se cantonne pas uniquement à la France, puisque, parmi les touristes qui visitent le site d'Étretat, beaucoup de « lupinophiles » issus de toute l'Europe, du Brésil et même du Japon refont les trajets du gentleman cambrioleur. Héritage Dans l'imaginaire Arsène Lupin personnifie la France de la Belle Époque. Il reste indissociable de son chapeau haut-de-forme, son monocle et sa canne à pommeau plus de cent ans après sa création. Les accessoires vestimentaires caractérisant Lupin n'ont pas été décrits expressément par Maurice Leblanc, mais peints par Léo Fontan. Entre 1906 et 1908, cet artiste vend à forfait à l'éditeur Pierre Lafitte sept illustrations portraiturant le gentleman cambrioleur. Outre une photographie de l'acteur André Brulé interprétant Lupin avec un haut-de-forme, Léo Fontan s'inspire de ses propres traits pour figurer le monte-en-l'air comme un dandy symbolisant la grande vie, aux . Parues en couverture des brochures publiées par Lafitte, puis reproduites dans certaines rééditions plus récentes, les représentations de Lupin par Léo Fontan demeurent mémorables aux yeux de nombreux lecteurs. Après la Première Guerre mondiale, un autre artiste figure également le couvre-chef et le monocle dans de nouvelles illustrations où le héros de Maurice Leblanc arbore . Umberto Eco résume l'impression qu'Arsène Lupin exerce dans la mémoire collective : À bien des égards, Arsène Lupin apparaît comme un héros éminemment français, un des derniers héros d'aventures incarnant une attitude chevaleresque, à l'instar de ses prédécesseurs d'Artagnan, Gavroche, Cartouche ou Rocambole. Maurice Leblanc attribue à son héros les vertus françaises, qui tiennent, selon lui, en grande partie à la gaieté, à l'art de la repartie et de la théâtralité. Ainsi, en volant, avant tout, par goût de l'éclat, Arsène Lupin apparaît comme un des émissaires du panache à la française, une figure du bandit romantique qui fascine le peuple. Postérité dans le pays de Caux En 1918, Maurice Leblanc achète une maison dans la commune d'Étretat. C'est dans cette demeure qu'il écrit une grande partie des aventures d'Arsène Lupin. Lorsque éclate la Seconde Guerre mondiale, l'écrivain s'exile à Perpignan où il meurt deux ans plus tard. Rachetée en 1998 par sa petite-fille, cette demeure est transformée l'année suivante en musée consacré au gentleman cambrioleur, dans lequel elle imagine un itinéraire scénographique à travers la maison. La visite audio, guidée par la voix de Georges Descrières, Arsène Lupin du petit écran, permet d'explorer les souvenirs, confidences, images et témoignages de Maurice Leblanc et de son héros. Maurice Leblanc était très attaché à la région normande, si bien qu'il donne pour cadre géographique à de nombreuses aventures de Lupin, le pays de Caux : Étretat, Jumièges, Tancarville... Ainsi, le site d'Étretat, et plus précisément son pic de pierre, ont été popularisés par l'aventure de l'Aiguille creuse jusqu'à rendre cette aiguille inséparable du gentleman cambrioleur, du moins dans l'imaginaire collectif. Ce lieu unique de Normandie a, en effet, pris une dimension épique et romanesque depuis que Maurice Leblanc a raconté qu'elle renferme le légendaire trésor que les rois de France se transmettaient depuis Jules César et dont Arsène Lupin s'est rendu maître. Enfin, la bibliothèque municipale de Biville-sur-Mer, située également dans le pays de Caux, a d'ailleurs été dénommée Arsène Lupin en hommage au héros de Maurice Leblanc. Lupinologie Dans ses romans, Maurice Leblanc se présente comme un biographe et rapporte les conversations qu'il entretient avec Arsène Lupin. Ainsi, le gentleman cambrioleur passe rapidement du statut de héros de fiction à celui de figure historique. Cette ambiguïté apparaît lorsque Leblanc se laisse photographier en avril 1936 aux côtés du célèbre cambrioleur par le magazine TSF Programme ou bien quand il participe à des émissions radiophoniques quotidiennes en 1939 en se faisant accompagner par un acteur jouant le rôle d'Arsène Lupin. Ainsi, Maurice Leblanc utilise divers procédés qui tendent à brouiller les limites entre réalité et fiction : transposition de faits divers dans ses récits, métamorphose du romancier en confident-historiographe, transfictionnalité… À l'instar de Sherlock Holmes, le personnage d'Arsène Lupin a fait l'objet d'un canular littéraire qui perdure jusqu'à aujourd'hui : en étant présenté comme un personnage historique, il a eu le droit à ses biographes et au développement d'une science nouvelle, la « lupinologie ». L'objectif de cette discipline est de retracer la vie du cambrioleur en expliquant notamment les contradictions dans l'œuvre de Maurice Leblanc. Parmi les précurseurs de cette discipline, la Société des études lupiniennes se forma dans les années 1960 avec pour objectif d'explorer le mythe Arsène Lupin. Cette association, qui apparaît comme une émanation du Collège de 'Pataphysique, publia ses travaux dans une revue appelée Gazette des études lupiniennes (quatre numéros de 1965-1966), puis dans la Revue des études lupiniennes (cinq numéros de 1967-1970). Si l'humour et la parodie étaient omniprésents dans ces revues, les auteurs firent néanmoins preuve d'une volonté d'appliquer rigoureusement un examen sérieux à un sujet situé en dehors du champ scientifique académique. Au-delà des biographes officieux d'Arsène Lupin, une association littéraire a vu le jour en 1985. Elle a été fondée à l'initiative du philosophe et essayiste François George avec l'objectif de réunir les amateurs de l'œuvre littéraire de Maurice Leblanc. Parmi les membres les plus connus de l'A.A.A.L. : les comédiens Georges Descrières, Bernard Lavalette et Jean-Claude Brialy. Outre son rôle d'organisation de manifestations et conférences visant à diffuser la pensée et les actions d'Arsène Lupin, l'association édite également depuis 1986 une revue spécialisée dans les recherches sur la vie du cambrioleur : l'Aiguille Preuve. Par ailleurs, créé en 2006, le Prix Arsène Lupin de la littérature policière distingue chaque année un roman policier qui combine humour et énigme policière. Ce prix est remis annuellement lors d'une cérémonie dans les locaux de la Monnaie de Paris. Aventures d'Arsène Lupin Œuvres de Maurice Leblanc La « série » d'ouvrages originaux écrits par Maurice Leblanc comprend dix-huit romans, trente-neuf nouvelles et cinq pièces de théâtre, écrits de 1905 à 1941. Ces œuvres, qui mettent en scène Arsène Lupin, forment le canon lupinien. Romans et nouvelles Ce canon, définitivement fixé en 2012 avec la parution d'un texte original découvert tardivement, a également évolué avec des remaniements dans les récits par Leblanc pour y introduire le personnage d'Arsène Lupin. Ainsi, L'Éclat d'obus paru en 1915, ne fait mention du gentleman cambrioleur que dans une deuxième version en 1923, afin de faire rentrer ce roman dans la lucrative collection des « Aventures extraordinaires d'Arsène Lupin » des éditions Pierre Lafitte. De la même manière, la nouvelle Le Pardessus d'Arsène Lupin est une adaptation, pour le lectorat américain, de la nouvelle La Dent d'Hercule Petit, dans laquelle Maurice Leblanc a remplacé le personnage principal par Lupin. Enfin, le roman Dorothée danseuse de corde est aussi inclus dans ce canon lupinien malgré l'absence du cambrioleur, dans la mesure où l'héroïne découvre l'un des secrets de Cagliostro. Pièces de théâtre En 1908, alors qu'Arsène Lupin connaît aux États-Unis sa première adaptation au cinéma, en France, Maurice Leblanc garde sa préférence pour le théâtre, qu'il gratifie d'une aventure inédite, écrite en collaboration avec Francis de Croisset. Néanmoins, outre Le Retour d'Arsène Lupin qui est un acte tiré de la pièce de 1908 jamais joué, Maurice Leblanc n'a écrit que trois autres courtes comédies, plus proches de la saynète que véritablement de la pièce de théâtre. En outre, il travaille en 1937 à adapter son roman L'Aiguille creuse avec Léopold Marchand pour en faire une pièce en quatre actes, sans que ce projet ne voie cependant le jour. Adaptation des aventures d'Arsène Lupin Pièces de théâtre En 1909 à Barcelone, Victor Darlay et Henry de Gorsse présentent pour la première fois leur pièce de théâtre Arsène Lupin contre Herlock Sholmès, inspirée du roman homonyme. La pièce est reprise en France l'année suivante au théâtre du Châtelet à Paris. À la suite de la popularité grandissante d'Arsène Lupin, une nouvelle pièce de théâtre autour du roman L'Aiguille creuse est créée par Heraclio Serrano Viteri et Enrique Grimau de Mauro. Elle est jouée en 1911 à Paris, puis l'année suivante à Madrid. Si Arsène Lupin apparaît dans l'opérette Arsène Lupin banquier présentée aux Bouffes-Parisiens le et la pièce radiophonique de Carlos Laronde, Peggy rencontre de nouveau Arsène Lupin, diffusée par Radio Cité le , il disparaît néanmoins des planches de théâtre pendant plusieurs décennies. Ce n'est qu'à la fin du , que le gentleman-cambrioleur y fait son retour. Tout d'abord, en 1996, dans une adaptation par Gilles Gleizes de l'Aiguille creuse, puis en 2007, la compagnie Les brigands reprend l'opérette Arsène Lupin banquier au Théâtre de l'Athénée, tandis que Delphine Piard adapte, en 2014, la pièce de 1908 au Théâtre Michel, au Festival off d'Avignon ainsi qu'en tournée en France. Cinéma et télévision Le personnage d'Arsène Lupin connaît rapidement une carrière internationale au cinéma. Ainsi, trois ans après la parution de sa première aventure, le cinéma américain adapte déjà ses aventures dans le court métrage The Gentleman Burglar réalisé par Edwin Stratton Porter. En Allemagne, Arsène Lupin affronte Sherlock Holmes en 1910 par Viggo Larsen ; en France, c'est le réalisateur Michel Carré qui adapte les aventures de Lupin en 1909, puis de nouveau en 1914 ; le gentleman cambrioleur apparaît ensuite en Angleterre en 1916, en Hongrie en 1921 puis au Japon en 1923. Le premier long-métrage tiré des aventures d'Arsène Lupin sort aux États-Unis en 1919. Chester Withey réalise The Teeth of the Tiger à partir du roman Les Dents du tigre paru en 1914 aux États-Unis avec une intrigue néanmoins simplifiée. Malgré le succès de l'adaptation de la pièce de théâtre de 1908 par Jack Conway en 1932, la société de production MGM, qui a acquis les droits des romans les plus vendus de Maurice Leblanc, ne les porte pas pour autant à l'écran, obligeant ses concurrents à se contenter des titres moins spectaculaires ou de scénarios originaux. En 1937, une adaptation du recueil de nouvelles L'Agence Barnett et Cie sort sur les écrans, sous le titre Arsène Lupin détective, avec Jules Berry dans le rôle-titre. En 1957, Robert Lamoureux interprète le gentleman cambrioleur dans la superproduction française Les Aventures d'Arsène Lupin, réalisée par Jacques Becker. Ce film est un succès en salles et entraîne une suite réalisée par Yves Robert deux ans plus tard, Signé Arsène Lupin, qui fait intervenir plusieurs personnages issus des romans de Leblanc : Isidore Beautrelet de L'Aiguille creuse, l'inspecteur Théodore Béchoux de L'Agence Barnett et Cie. Un troisième volet sort en 1962, Arsène Lupin contre Arsène Lupin d'Édouard Molinaro, qui met cette fois en scène les deux enfants du gentleman cambrioleur, incarnés par Jean-Claude Brialy et Jean-Pierre Cassel. Arsène Lupin disparaît alors du grand écran pendant plus de quarante-ans et ne revient qu'en 2004 dans une adaptation française de La comtesse de Cagliostro qui dévoile les origines d'un Arsène Lupin joué par Romain Duris. Entre-temps, les aventures du gentleman cambrioleur se poursuivent sur le petit écran. Une première série québécoise voit le jour en 1960 avec Jean Gascon dans le rôle-titre, mais c'est surtout l'acteur Georges Descrières qui incarnera le plus auprès du public le personnage entre 1971 et 1974, et notamment grâce au succès du générique de la série, chanté par Jacques Dutronc. En 1980, une nouvelle série, Arsène Lupin joue et perd, adapte 813 avec Jean-Claude Brialy dans le rôle de Lupin. Puis, dans les années 1990, François Dunoyer incarne le cambrioleur dans deux nouvelles séries. Arsène Lupin est également mis en scène dans Kaitō Lupin - 813 no Nazo en 1979 et Lupin Tai Holmes en 1981, deux films d'animation japonais, inédits en français, qui reprennent respectivement les intrigues de 813 et de La Dame Blonde. Enfin, la série animée franco-canadienne, Les Exploits d'Arsène Lupin, de 1996, raconte des aventures originales dans le Paris des années 1930. Bandes dessinées et mangas Les auteurs de bande dessinée s'intéressent également très tôt au personnage d'Arsène Lupin. Ainsi, entre 1948 et 1949, le dessinateur Georges Bourdin adapte quelques-uns des romans de Maurice Leblanc, publiés sous forme de comics strip dans le quotidien France-Soir. En 1956 et pendant deux ans, Jacques Blondeau prend à son tour le crayon pour raconter les aventures de Lupin dans Le Parisien libéré. Pendant trente ans, Arsène Lupin disparut de la bande dessinée jusqu'aux années 1990, avec de nouvelles adaptations des romans par André-Paul Duchâteau, dans la collection BDétectives, spécialisée dans la publication de classiques de la littérature policière. Mais c'est véritablement la levée des droits d'auteur en 2012 qui permit à Lupin d'augmenter ses apparitions dans la bande dessinée, et notamment dans des scénarios originaux, tels que Arsène Lupin – Les origines (2014-2016) ou encore Les mystères d'Arsène Lupin (2016-2018). Au Japon Par ailleurs, Arsène Lupin est très populaire au Japon, au point que plusieurs mangakas se sont appropriés le personnage pour adapter ses aventures. Ainsi, Gō Nagai dessine entre 1984 et 1985 des aventures du gentleman cambrioleur dans des mangas restés inédits en France. Takashi Morita adapte également aux éditions Kurokawa quelques-uns des récits de Maurice Leblanc entre 2011 et 2012, sous le nom de Kaitô Lupin Den – Aventurier (Arsène Lupin l’Aventurier). Kazuhiko Katō adapte dès 1967 le personnage sous la nom de Lupin III (Rupan Sansei), connu en France sous le nom d'Edgar de la Cambriole, petit-fils d'Arsène. En animé, une des aventures, Le château de Cagliostro, est réalisée par Hayao Miyazaki en 1979. Les aventures et le personnage d'Arsène Lupin sont également adaptés en jeux vidéo. Pastiches et hommages Pastiches littéraires Dès l'apparition d'Arsène Lupin, le gentleman cambrioleur inspire de nombreux auteurs qui se lancent dans des pastiches, qui racontent une aventure inédite du héros. Ces romans ou nouvelles apparaissent dès 1909, malgré le droit d'auteur et le refus de Maurice Leblanc, puis de son fils Claude, de l'utilisation littéraire de Lupin. Quelques auteurs ont, cependant, pu obtenir l'accord des héritiers pour poursuivre l'œuvre de Maurice Leblanc, à l'instar des lupinophiles Pierre Louis Boileau et Thomas Narcejac, qui racontent plusieurs aventures d'Arsène Lupin, dans cinq romans, en imitant avec une grande précision le style de Maurice Leblanc. Le personnage entre dans le domaine public en France le , ce qui explique l'augmentation des pastiches littéraires au cours du . Hommages Outre les aventures apocryphes d'Arsène Lupin, le cambrioleur est également apparu, en tant que personnage secondaire et de manière épisodique, dans des nouvelles lui rendant hommage, aux côtés de grands détectives de son époque. Ainsi, la romancière américaine Carolyn Wells, avec Le Mystère de la Joconde publié en 1912, puis L'Aventure de la corde à linge en 1915, narre des enquêtes d'une société internationale de détectives dont il est membre aux côtés de Sherlock Holmes, Monsieur Lecoq, Arthur J. Raffles et Auguste Dupin. Lupin côtoie de nouveau ses homologues avec la nouvelle d'Edward G. Ashton de 1952, Les Enquêteurs internationaux, dans laquelle huit célèbres détectives se rassemblent pour élucider un mystère lié l'identité secrète du professeur Moriarty. Mais véritablement, la réappropriation d'Arsène Lupin par de nouveaux auteurs a lieu à partir de 2005, au moment où Jean-Marc Lofficier lance Les Compagnons de l'Ombre, une série anthologique de nouvelles, dans lesquelles de nombreux auteurs français, anglais ou américains mettent en scène des héros et vilains de la culture populaire des . Arsène Lupin y côtoie ainsi le Fantôme de l'Opéra, les Vampires, Belphégor… C'est également à cette époque que deux séries de bandes dessinées réintroduisent de façon massive les figures littéraires des . Tout d'abord, la britannique Ligue des gentlemen extraordinaires d'Alan Moore : dans les annexes du volume 2 et du Dossier noir, Lupin est mentionné succinctement comme membre des Hommes mystérieux, un groupe rival de la Ligue, composé notamment des « héros » français Fantômas, du Nyctalope et de Robur. En France, c'est Serge Lehman qui intègre le gentleman cambrioleur dans son univers chimérique avec le tome Ami du mystère, dans lequel il rencontre Théo Sinclair avant sa transformation en l'Œil de la Nuit. Les hommages sont aussi plus indirects et portent sur des œuvres narrant les aventures des ancêtres ou des descendants d'Arsène Lupin. Ainsi, outre le film de 1962, Arsène Lupin contre Arsène Lupin d'Édouard Molinaro, dans lequel deux fils d'Arsène Lupin s'affrontent pour mettre la main sur le trésor royal de Poldavie, le mangaka japonais Monkey Punch met en scène dans la série de manga et d'anime Lupin III créée en 1967, le personnage d'Arsène Lupin III, un petit-fils du gentleman cambrioleur élevé par son grand-père. Par ailleurs, l'écrivain Jean d'Aillon fait apparaître des ancêtres d'Arsène Lupin dans son roman Le Grand Arcane des rois de France (2015) en lien avec le secret de l'Aiguille creuse. Dans le premier quart du , l'œuvre de Maurice Leblanc inspire les scénaristes de séries télévisées, qui mettent en scène de nouveaux gentlemen-cambrioleurs. Ainsi, la telenovela philippine Lupin (2007) narre les aventures d'un certain André Lupin, joué par l'acteur Richard Gutierrez. En 2021, dans la série Lupin : Dans l'ombre d'Arsène, Omar Sy incarne un admirateur d'Arsène Lupin, qui s'inspire de son héros pour se venger. Enfin, le personnage de gentleman cambrioleur a beaucoup inspiré les auteurs qui lui ont rendu hommage à travers des parodies. Ainsi, entre 1980 et 1982, le dessinateur Ferrand imagine pour Le Journal de Tintin un cambrioleur mondain appelé Larsène Rupin. Toujours en 1982, dans la série animée japonaise Gigi, un richissime cambrioleur du nom d'Arsène Lapin opère des vols particulièrement astucieux, simplement pour se distraire. Et depuis 1998, le dessinateur Don Rosa met occasionnellement en scène dans l'univers de Donald Duck, un riche cambrioleur français répondant au nom anagrammatique d'Arpène Lucien ; cet adversaire acharné de Balthazar Picsou adopte Annexes Bibliographie Livres Europe, revue littéraire mensuelle, août-septembre 1979, , 250 p. . . Articles . . . . Liens externes Tout Arsène Lupin, site généraliste sur Arsène Lupin Notes et références Notes Références Prisonnier de fiction Voleur de fiction Séducteur de fiction Détective de fiction Personnage de roman policier Personnage de fiction français Arsene Lupin Gentleman cambrioleur Personnage de fiction lié à Paris Maître du déguisement de fiction Naissance en 1874
Arsène Lupin est un personnage de fiction français créé par Maurice Leblanc. Ce gentleman cambrioleur est particulièrement connu pour son talent à user de déguisements, à se grimer et à prendre des identités multiples pour commettre ses délits et résoudre des énigmes criminelles.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Algorithme
Algorithme
Un algorithme est une suite finie et non ambiguë d'instructions et d’opérations permettant de résoudre une classe de problèmes. Le domaine qui étudie les algorithmes est appelé l'algorithmique. On retrouve aujourd'hui des algorithmes dans de nombreuses applications telles que le fonctionnement des ordinateurs, la cryptographie, le routage d'informations, la planification et l'utilisation optimale des ressources, le traitement d'images, le traitement de textes, la bio-informatique L' algorithme peut être mis en forme de façon graphique dans un algorigramme ou organigramme de programmation. Etymologie et Histoire Le mot algorithme a une longue histoire. 'Al-Khwârizmî (en arabe : ), est un mathématicien persan du , dont le nom est relatif au Khwarezm, une région située au Sud de la mer d'Aral. Au , il écrit en arabe un traité qui sera traduit en latin au sous le titre Algoritmi de numero Indorum. "Algoritmie des nombres indiens". Algoritmie est la latinisation de son nom par les traducteurs : Alchoarismi puis Algorismi, Algorismo, Algoritmi. Un de ses ouvrage a d'ailleurs donné son nom à l'algèbre (voir cet article), dont le titre de la traduction par Gilbert de Cremone : Liber Maumeti filii Moysi Alchoarismi de Algebra et Almuquabala, où l'on retrouve traduit son nom : Maumeti filii Moysi Alchoarismi (Muhammad Ben Musa al Kwuwarizmi) et le fameux Alchoarismi ... Joannes Sacrobosco, moine ayant étudié à Oxford est reçu à l'université de la Sorbonne le et élu professeur de Quadrivium peu après. C’est vers cette date qu’il compose De Algorismo. Il est l'un des premiers docteurs du Moyen Âge à utiliser les écrits astronomiques des Arabes, considéré d'ailleurs en Angleterre comme ayant introduit l'usage des « chiffres » (sifer) que le pape Sylvestre II avait tenté en vain de répandre plus tôt. Alexandre de Villedieu écrit son Carmen de Algorismo en 1240, sur la science des chiffres. Algoritmie désigne alors aussi ce nouveau système de numération, le système de numération de position avec le zéro. Sous l’influence de l’ancien espagnol algorismo, le mot apparaît aussi en français déjà vers 1230 sous la forme augorisme, puis algorisme au , pour désigner le calcul en chiffres, l’arithmétique. La forme moderne du terme reprend le latin médiéval algorithmus, altération influencée par arithmetica et d'autres, du grec ancien arithmos = nombre. Définition générale Un algorithme est une méthode générale pour résoudre un type de problèmes. Il est dit correct lorsque, pour chaque instance du problème, il se termine en produisant la bonne sortie, c'est-à-dire qu'il résout le problème posé. L'efficacité d'un algorithme est mesurée notamment par : sa durée de calcul (en partant du principe que chaque instruction a un temps d'exécution constant) ; sa consommation de mémoire vive ; la précision des résultats obtenus (par exemple avec l'utilisation de méthodes probabilistes) ; sa scalabilité ; sa parallélisation Les ordinateurs sur lesquels s'exécutent ces algorithmes ne sont pas infiniment rapides, car le temps de machine reste une ressource limitée, malgré une augmentation constante des performances des ordinateurs. Un algorithme sera donc dit performant s'il utilise avec parcimonie les ressources dont il dispose, c'est-à-dire le temps CPU, la mémoire vive et (objet de recherches récentes) la consommation électrique. L’analyse de la complexité algorithmique permet de prédire l'évolution en temps calcul nécessaire pour amener un algorithme à son terme, en fonction de la quantité de données à traiter. L'émergence des langages de niveaux supérieurs pose le problème du temps : soit on passe du temps à programmer avec des langages de bas niveau (le programme est alors rapide) soit on utilise des langages de haut niveau où une instruction est déjà constituée de plusieurs instructions de base. Le temps d'utilisation de la machine augmente alors de façon importante. L'algorithme composé de boites peut ainsi être plus ou moins détaillé, précis. Quelques définitions connexes Donald Knuth (1938-) liste, comme prérequis d'un algorithme, cinq propriétés : finitude : ; définition précise : ; entrées : ; sorties : ; rendement : . George Boolos (1940-1996), philosophe et mathématicien, propose la définition suivante : Gérard Berry (1948-), chercheur en science informatique, en donne la définition grand public suivante : Les entrées sont généralement associées à des capteurs et les sorties à des actions, actionneurs ou opérateurs ( affichage, moteurs etc). Algorithmes numériques Les algorithmes sont des objets historiquement dédiés à la résolution de problèmes arithmétiques, comme la multiplication de deux nombres. Ils ont été formalisés bien plus tard avec l'avènement de la logique mathématique et l'émergence des machines qui permettaient de les mettre en œuvre, à savoir les ordinateurs. Algorithmes non numériques La plupart des algorithmes ne sont pas numériques. On peut distinguer : des algorithmes généralistes qui s'appliquent à toute donnée numérique ou non numérique : par exemple les algorithmes liés au chiffrement, ou qui permettent de les mémoriser ou de les transmettre ; des algorithmes dédiés à un type de données particulier (par exemple ceux liés au traitement d'images). Voir aussi : Algorithmes dans la vie quotidienne L'algorithmique intervient de plus en plus dans la vie quotidienne. Une recette de cuisine peut être réduite à un algorithme si on peut réduire sa spécification aux éléments constitutifs : des entrées (les ingrédients, le matériel utilisé) ; des instructions élémentaires simples (frire, flamber, rissoler, braiser, blanchir, etc.) dont les exécutions dans un ordre précis amènent au résultat voulu ; un résultat : le plat préparé. Cependant, les recettes de cuisine ne sont en général pas présentées rigoureusement sous forme non ambiguë : il est d'usage d'y employer des termes vagues laissant une liberté d'appréciation à l'exécutant alors qu'un algorithme non probabiliste stricto sensu doit être précis et sans ambiguïté. Le tissage, surtout tel qu'il a été automatisé par le métier Jacquard, est une activité que l'on peut dire algorithmique. Le tricot est enseigné parfois comme éveil aux algorithmes : les machines à tricoter des années 1980 fonctionnaient avec des cartes perforées. Un casse-tête, comme le cube Rubik, peut être résolu de façon systématique par un algorithme qui mécanise sa résolution. En sport, l'exécution de séquences répondant à des finalités d'attaque, de défense, de progression, correspond à des algorithmes (dans un sens assez lâche du terme). Voir en particulier l'article tactique (football). En soins infirmiers, le jugement clinique est assimilable à un algorithme. Le jugement clinique désigne l'ensemble des procédés cognitifs et métacognitifs qui aboutissent au diagnostic infirmier. Il met en jeu des processus de pensée et de prise de décision dans le but d’améliorer l’état de santé et le bien-être des personnes que les soignants accompagnent. Un code juridique, qui décrit un ensemble de procédures applicables à un ensemble de cas, est un algorithme. Les procédures de dépannage sont des algorithmes. Les progrès de ce qu'on appelle l'intelligence artificielle s'appuient sur un algorithmique de plus en plus complexe qui devient l'un des rouages cachés du Web 2.0 et des grands réseaux sociaux. Nouveaux enjeux, éthiques liés à l'intelligence artificielle À partir des années 2000, ce qui est appelé est un ensemble de (autrement dit de processus informatiques dont on ne sait pas ce qu'il y a à l'intérieur) qui exploitent et influencent les comportements inconscients des consommateurs, et des électeurs. Critiques Dans la vie quotidienne, un glissement de sens s'est opéré, ces dernières années, dans le concept d'« algorithme » qui devient à la fois plus réducteur, puisque ce sont pour l'essentiel des algorithmes de gestion du big data, et d'autre part plus universel en ce sens qu'il intervient dans tous les domaines du comportement quotidien. La famille des algorithmes dont il est question effectue des calculs à partir de grandes masses de données (les big data). Ils réalisent des classements, sélectionnent des informations et en déduisent un profil, en général de consommation, qui est ensuite utilisé ou exploité commercialement. Les implications sont nombreuses et touchent les domaines les plus variés. Mais les libertés individuelles et collectives pourraient être finalement mises en péril, comme le montre la mathématicienne américaine Cathy O'Neil dans le livre Weapons of Math Destruction, publié en 2016 et sorti en français en 2018 sous le titre Algorithmes : la bombe à retardement (aux éditions Les Arènes). Dans cet ouvrage, l'auteure alerte le lecteur sur les décisions majeures que nous déléguons aujourd'hui aux algorithmes dans des domaines aussi variés que l'éducation, la santé, l'emploi et la justice, sous prétexte qu'ils sont neutres et objectifs, alors que, dans les faits, ils donnent lieu à « des choix éminemment subjectifs, des opinions, voire des préjugés insérés dans des équations mathématiques ». L'opacité des algorithmes est l'une des raisons principales de ces critiques. Une meilleure information sur leur mode de fonctionnement spécifique permettrait de rendre plus clair le « contrat social passé entre les internautes et les calculateurs ». La description pour chaque algorithme de son propre principe de classement de l'information aide l'utilisateur à mieux comprendre les choix proposés par l'algorithme et les résultats obtenus. Éthique des algorithmes Les philosophes Wendell Wallach et Colin Allen ont soulevé des questions liées à l'implantation par les programmeurs de règles morales dans les algorithmes d'intelligence artificielle : . Dans son livre Faire la morale aux robots : une introduction à l'éthique des algorithmes, Martin Gibert met en évidence le rôle de la programmation dans l'éthique des robots, en traitant plus précisément des enjeux moraux liés à la construction des algorithmes. Il définit un algorithme comme . L'éthique des algorithmes poserait donc une question : . Gibert souligne notamment l'ambiguïté de ces agents moraux artificiels : Notes et références Annexes Articles connexes Analyse de la complexité des algorithmes Algorithmique Correction d'un algorithme Biais algorithmique Régulation des algorithmes Liens externes Qu’est-ce qu'un algorithme ? par Philippe Flajolet et Étienne Parizot sur la revue en ligne Interstices Définition du terme « algorithme » par des savants
Un algorithme est une suite finie et non ambiguë d'instructions et d’opérations permettant de résoudre une classe de problèmes.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Afghanistan
Afghanistan
LAfghanistan (en pachto et en dari : , ), en forme longue de facto lémirat islamique d'Afghanistan (en , ; en dari : , ), est un pays d'Asie du Sud ou d'Asie centrale sans accès à la mer entouré par l'Ouzbékistan au nord, la Chine et le Tadjikistan au nord-est, le Pakistan à l'est-sud-est, l’Iran à l'ouest et le Turkménistan au nord-ouest. Carrefour de l'Asie, ce pays constituait, dans l'Antiquité, un point de passage important sur la route de la soie et pour les conquérants qui souhaitaient prendre le contrôle de l'Inde tels que Cyrus le Grand, Alexandre le Grand, Gengis Khan et Babur. Cette région est aussi le noyau de vastes empires comme l'Empire bactrien, l'Empire kouchan ou encore l'Empire ghaznévide. L'expansion de l'islam y a commencé dès la fin du . C'est à la suite de l'effondrement du royaume perse afcharide que l'Afghanistan devient une entité souveraine, en 1747, sous le commandement du général Ahmad Shah Durrani, devenu la même année premier padichah du pays. À la suite de la seconde guerre anglo-afghane, les Britanniques privent l'Afghanistan de certains territoires mais s'engagent à ne pas s'immiscer dans les affaires intérieures de la partie restante. Le pays devient ainsi un État tampon entre l'empire britannique et la Russie de 1879 à 1919, demeurant indépendant sur le plan de la politique intérieure. En 1919, à la suite de la troisième guerre anglo-afghane, le pays retrouve le contrôle de sa politique étrangère avec le traité de Rawalpindi, et rejoint en 1921 la Société des Nations. À partir de la fin des années 1970, l'Afghanistan connaît plusieurs décennies de guerres ininterrompues qui causent la mort de plusieurs centaines de milliers de personnes. En 1979, les troupes soviétiques interviennent militairement en Afghanistan et assassinent le président Hafizullah Amin. Une longue guerre oppose ensuite les Soviétiques et les forces communistes afghanes aux moudjahidines, armés et soutenus par le Pakistan, les États-Unis, la Chine et l'Iran. Les forces soviétiques se retirent du pays en 1989 et le gouvernement communiste de Mohammad Najibullah est renversé en 1992. L'État islamique d'Afghanistan est alors instauré, mais une nouvelle guerre civile oppose rapidement les différentes factions moudjahidines. Le mouvement taliban émerge alors en 1994, sous la direction du mollah Omar, et profite de ces divisions pour prendre le pouvoir à Kaboul en 1996. Une partie du territoire demeure cependant sous le contrôle des moudjahidines de l'Alliance du Nord, qui poursuivent la lutte contre les talibans. Fin 2001, le régime taliban est défait par une coalition internationale menée par les États-Unis, en raison de son refus de livrer le chef d'Al-Qaïda, Oussama ben Laden, responsable des attentats du 11 septembre 2001. Les forces de l'Alliance du Nord reprennent le pouvoir et forment en 2004 la république islamique d'Afghanistan, de type présidentiel, dirigée par un président aux pouvoirs étendus mais contrôlés par un Parlement bicaméral. Pendant vingt ans, les talibans poursuivent cependant une longue guérilla, que les forces du gouvernement afghan et de la FIAS ne parviennent pas à réduire. En 2021, les États-Unis retirent leurs troupes d'Afghanistan et les talibans mènent une offensive à travers tout le pays. Le gouvernement que les États-Unis soutenaient militairement s'effondre. Le , les talibans reprennent le pouvoir à Kaboul sans combats, vingt ans après en avoir été chassés. Géographie L'Afghanistan est un pays montagneux avec des plaines au nord et au sud-ouest. Le point le plus haut du pays, à au-dessus de la mer, est le Nowshak. De grandes parties du pays sont arides, et l'eau potable est limitée. L'Afghanistan a un climat continental, avec des étés chauds et des hivers froids. Le pays est fréquemment sujet aux tremblements de terre. Le dernier remonte au 7 octobre 2023 et a eu lieu dans l'Ouest du pays (région d'Hérat). Avec trois secousses majeures de 6.3 et une réplique de 5.5, il a entraîné la mort de 1000 ou 1380 morts (selon les sources). Les villes principales de l'Afghanistan sont Kaboul, Hérat, Jalalabad, Mazâr-e Charîf et Kandahar. L'Afghanistan est traversé par le fleuve Hari Rûd, qui coule également en Iran et au Turkménistan. Frontières terrestres : , dont : avec le Pakistan ; avec le Tadjikistan ; avec l'Iran ; avec le Turkménistan ; avec l'Ouzbékistan ; avec la Chine. Littoral : ; Extrémités d'altitude : de + à +. Étymologie Le nom « Afghanistan » dérive d'un mot ethnonyme désignant les Pachtounes, l’ethnie majoritaire du pays qui a fondé l’Afghanistan actuel. Le suffixe « stān » veut dire « pays » en langue dari, et « afghān » est à l'origine un exonyme persan — vraisemblablement dérivé du bactrien αβαγανο (abagano) — synonyme de « pachtoune » : le nom Afghanistan signifie donc « pays des Pachtounes ». Pendant longtemps, il était établi qu’al-Biruni, le célèbre mathématicien, encyclopédiste et philosophe persan, était le premier à avoir évoqué les Afghans dans son Histoire de l’Inde (1030). En réalité, le terme « Afghan » avait déjà été cité en 982 par Houdoud al Alam, géographe persan et Ibn al-Athîr qui avait cité le nom dix ans avant le premier. D'autres explications ont été avancées. Ainsi, l’une prétend que le mot « afghan » aurait des origines albanaises (du grec Al-Ab, on aurait fait Agvan, puis Avgan). L'autre, celle de Vera Marigo, se rapporte aux « épigones » — les successeurs d'Alexandre le Grand : Epigonoï aurait évolué en Aphigonoï (Afigani). Ces théories n'expliquent pas les mille ans qui séparent la fin des royaumes grecs de la toute première apparition du mot « Afghan ». Une histoire raconte que le nom « Afghan » vient du mot qui voudrait dire « cavalier ». Les gens du peuple, pour faciliter la prononciation, disaient Apagan. La phonétique changea lors de la venue des Arabes. Dans l’alphabet arabe la lettre p n’existait pas alors ce qui donna Afagan. Ce mot évolua pour enfin donner le mot Afghan. À la suite de cette interprétation et du roman Les Cavaliers de Joseph Kessel l'on retrouve le « pays des Cavaliers » comme désignation de l’Afghanistan. Les Afghans considèrent que le nom médiéval de leur pays est Khorassan qui désigne actuellement une région du nord-est de l'Iran. Histoire Les Afghans sont d'origine Indo-Iranienne, quelle que soit leur langue actuelle (Pachto, Dari). L'Afghanistan, considéré comme un carrefour de l'Asie centrale, a une histoire mouvementée. À travers les âges, le territoire désormais connu sous le nom d'« Afghanistan » a dominé la région puis a été occupé à son tour par l’Empire perse, par Alexandre le Grand, Gengis Khan, et l’URSS. Son emplacement géographique sur les routes commerciales a profité aux nombreux royaumes qui se sont succédé sur ce territoire et en fait encore un enjeu stratégique majeur au début du . Après l’effondrement des royaumes grecs et un bref contrôle exercé par l’empereur Ashoka, le peuple Yuezhi, avec à sa tête le chef Kujula Kadphisès s’empare du pays et se taille un gigantesque empire : l’Empire kouchan. Son territoire s’étendait de l’Iran actuel jusqu’en Inde, probablement plus loin que Delhi, et de la mer d'Arabie jusqu’à la mer d'Aral. Pour beaucoup d’historiens, c’est grâce à cet Empire kouchan et plus précisément à son empereur Kanishka que le bouddhisme a pu s’étendre jusqu’en Chine, en Corée et au Japon par les voies commerciales et non par des conquêtes militaires. Les Afghans ont mené de nombreuses batailles contre les envahisseurs, notamment au cours du pour combattre l'ingérence occidentale britannique. Ces derniers ont notamment subi en Afghanistan des défaites marquantes, en particulier celles de Gandamak, en 1842, où le britannique fut totalement anéanti et de Maiwand, en 1880, où le n’a compté que quelques survivants. L'Afghanistan est avec le Siam et le Japon le seul pays d'Asie à avoir tenu tête aux puissances coloniales européennes. Son histoire et sa création comme État tampon entre les possessions de l’Angleterre et de la Russie ne se comprend pas sans une analyse géopolitique du « Grand Jeu » entre ces puissances, réactivé au début du dans un contexte de contrôle des routes pétrolières et gazières. Depuis 1900, treize dirigeants ont été déposés, renversés ou assassinés : 1919 : Habibullah Khan est assassiné pendant une partie de chasse ; 1929 : Amanullah Khan doit fuir devant une révolte populaire ; 1929 : Son frère Inayatullah règne trois jours avant d’abdiquer ; 1929 : Habibullah Ghazi, dit « Bacha e Saqao », prend le pouvoir avant d'être chassé et exécuté ; 1933 : Mohammed Nadir Chah est assassiné ; 1973 : Mohammed Zaher Chah est déposé à la suite d'un coup d'État ; 1978 : Mohammad Daoud Khan, qui avait pris le pouvoir en 1973, est assassiné à la suite d’un coup d’État pro-communiste ; 1979 : Nour Mohammad Taraki est assassiné par son Premier ministre et rival Hafizullah Amin ; 1979 : Hafizullah Amin est renversé et tué à la suite d’un coup d’État soutenu par l’Union soviétique ; 1986 : Babrak Karmal, contesté par des révoltes populaires armées, est poussé à la démission par les Soviétiques ; 1992 : Mohammad Najibullah est déposé et le régime communiste s'effondre ; 1996 : Les talibans prennent Kaboul et assassinent l'ex-président Mohammad Najibullah ; 2021 : Les talibans prennent Kaboul et le président Ashraf Ghani quitte Kaboul. Histoire antique et médiévale Convoité par de nombreuses puissances tant régionales que mondiales, l’Afghanistan se trouve sur le chemin de l’Inde lorsque Perses, Grecs, Moghols, ou Turcs tentent d’en prendre le contrôle. Inversement, l’Afghanistan est sur le chemin des empereurs indiens comme Ashoka, dans leur volonté d’expansion vers l’ouest. L'archéologie de l'Afghanistan a révélé la présence de populations depuis la préhistoire. Des relations ont pu être établies entre les cultures du chalcolithique afghan et les cultures chalcolithiques du Baloutchistan pakistanais. Plus tard une civilisation dite de l'Hilmand (seconde moitié du millénaire - première moitié du millénaire) prouve par ses productions artisanales l'étendue et la diversité de ses relations avec le plateau iranien, l'Asie centrale et surtout la bordure occidentale du monde indien. Le site de Mundigak (surtout entre 3000 et 2500 av. J.-C.), sur , en est un témoin significatif. Il est en relation étroite avec un site du Sistan iranien, fondé av. J.-C. : Shahr-i Sokhta dépasse , le travail du lapis-lazuli et de l'albâtre y sont le signe d'une vie florissante. Des échanges révélateurs s'instaurent avec les premières cultures qui précèdent l'apparition de la civilisation de la vallée de l'Indus. Le développement de celle-ci entraine une réorientation complète des échanges commerciaux : Mundigak et de nombreux autres sites disparaissent alors. Parallèlement, l’Afghanistan a également été le centre de nombreux pouvoirs forts, d'origine grecque sous le royaume gréco-bactrien, bouddhiste sous l’Empire kouchan, turque du Turkestan afghan (la région nord de l'Afghanistan) sous le règne des empereurs Ghaznévides comme Mahmoud de Ghazni qui conquiert, depuis sa capitale Ghazni (sud de l’Afghanistan), la Perse et l’Inde du Nord. L’Afghan Muhammad Ghûrî, de la dynastie des Ghûrides (originaire de la région de Ghûr ou Ghor, au centre de l’actuel Afghanistan) conquiert à son tour la totalité de l’actuel Afghanistan et l’Inde du nord, où on le considère comme le fondateur du Sultanat de Delhi (en réalité fondé après son passage par un de ses lieutenants turcs, Qûtb ud-Dîn Aibak). La région va souffrir au du passage des Mongols de Gengis Khan, qui vont détruire des cités prospères comme Balkh et Bâmiyân et massacrer ses habitants. Après une période de décadence sous de petites principautés qui dominent l’actuel Afghanistan, en 1370, Timur Lang – Tamerlan par les occidentaux – un Turc originaire d’Asie centrale se débarrasse de son beau-frère, s'autoproclame émir dans la cité de Balkh et se lance à la conquête du monde en installant sa capitale à Samarcande (dans l’actuel Ouzbékistan) et fonde l’empire des Timurides. Son fils Shah Rukh Mirza transfère le siège de l’empire à Hérat (dans l’ouest afghan). Cette ville connaît son âge d’or sous le règne du sultan Husayn Bayqara au , avec le développement de l’art timuride, de la littérature et de la connaissance, et devient la capitale impériale et le centre de la connaissance et de la civilisation. En 1510, l’empire Timuride est détruit par l’Ouzbek Mohammad Chaybani. Un prince local timuride de Ferghana, Babur, chassé de son trône par ses oncles et installé à Kaboul, fonde alors un petit royaume autour de Kaboul et Kandahar. Depuis Kaboul, il se lance à la conquête de l’Inde, où il chasse le sultan afghan Ibrahim Lodî du trône de Delhi. Babur fonde la dynastie appelée baburide, connue sous le nom des Grands Moghols de l’Inde. L'Afghanistan, disputé entre les Grands Moghols de l’Inde et les Séfévides de Perse, connaît une période mouvementée. En 1707, le prince afghan de Kandahar, Mirwais Khan Hotaki, de la tribu pachtoune de Ghalzaï, chasse les Perses hors de sa région, et son fils Mahmoud Hotaki repousse les Perses, puis envahit leur pays. Il se fait couronner Shahanshah (roi des rois) à Ispahan, la capitale des Séfévides, par l’empereur déchu des Perses qui lui remet sa couronne et son épée en 1722. En 1739, un Turkmène persan s’autoproclame roi sous le nom de Nader Chah Afshar chasse les Afghans et envahit de nouveau le pays et l'Inde du nord. L’islamisation Au cours de l'expansion arabe et de la conquête de l'Irak, à la suite d'une contre-attaque des Sassanides de Perse en 634 (ou 631/632, Bataille du pont), les premières armées arabo-musulmanes défient leur puissant voisin lors de la bataille d'al-Qadisiyya. La déroute des Sassanides ouvre la voie à l'armée musulmane, qui finit par absorber le vaste empire dont l’Afghanistan était partie intégrante. L’islamisation de l’essentiel du pays prendra plus de . La résistance , la retarde considérablement. La région du Nouristan est la dernière région du pays à se convertir à l’islam : les Nouristanis ne sont majoritairement musulmans que depuis le , soit plus de après les toutes premières conquêtes arabes. Après l’installation définitive de l’islam en Afghanistan, celui-ci ne s’est plus étendu par l'action des Arabes, mais surtout par celle des Turcs comme l’empereur Mahmoud de Ghazni, puis de l’Afghan Muhammad Ghûrî. Quant à l’islamisation de l’Inde, le chef militaire afghan Sher Shah Suri y joue un grand rôle alors qu'il est suzerain à Sasaram. Il est notamment à l’origine de la , également connue sous le nom de la Grande marche. Cette route relie le Bengale à Delhi, traverse le Pakistan et se prolonge jusqu'en Afghanistan via la Passe de Khyber. Le tombeau du suzerain, appelé aussi le deuxième Taj Mahal en Inde, figure sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité de l’UNESCO. Histoire moderne Les Hotaki et les Durrani En 1709, Mirwais Hotak, chef de la tribu pachtoune des Ghilzai, se révolte contre les Séfévides et se taille un royaume indépendant dans la région de Kandahar. Après sa mort, son fils Mahmoud envahit la Perse. Il bat les Séfévides à Gulnabad, entre à Ispahan et se proclame roi de Perse en 1722. La domination afghane sur la Perse ne dure que quelques années : dès 1729, Nader Shah reconquiert Ispahan après la bataille de Damghan. Kandahar, dernier bastion des Hotaki, est prise par Nader Shah en 1738, qui rétablit ainsi l'autorité perse en Afghanistan. Il s'appuie sur les Abdalis, tribu pachtoune rivale des Ghilzai, et place un prince de cette tribu, Ahmad Khan, à la tête d'un régiment de troupes afghanes durant son invasion de l'Empire moghol. Lorsque Nader Chah est assassiné, en 1747, Ahmad Khan est élu roi des Afghans par la loya jirga et adopte le titre de Durr-i-Durrân, « perle des perles ». Le nom de Durrani reste associé à sa dynastie et à la tribu des Abdalis en général. Il fonde ainsi l'Empire durrani, considéré par l'historiographie comme le premier État afghan. Bénéficiant d'une situation géopolitique favorable, Ahmad Shah Durrani peut étendre son empire aux dépens des Perses comme des Moghols. À son apogée, son autorité s'étend du Khorassan à l'ouest au Cachemire à l'est, et de l'Amou-Daria au nord à la mer d'Arabie au sud. Sa grande victoire sur les Marathes à Panipat en 1761, lui assure la domination sur le nord-ouest de l'Inde, mais il ne peut s'y maintenir face à la montée en puissance des Sikhs, qui prennent le contrôle de Lahore en 1767. L'Empire durrani ne survit pas longtemps à la mort d'Ahmad Shah, en 1772. Son fils Timour Shah, en butte à l'hostilité des tribus pachtounes, tente de s'appuyer sur les élites urbaines tadjikes et qizilbash et transfère sa capitale de Kandahar à Kaboul en 1775. Il s'avère incapable d'empêcher le déclin de la dynastie, et après sa mort, en 1793, ses nombreux fils se disputent la succession, chacun étant soutenu par une ou plusieurs tribus pachtounes et gouvernant un territoire réduit autour de l'une des grandes forteresses du pays. Kaboul passe ainsi successivement entre les mains de Zaman Shah (1793-1801), Mahmoud Shah (1801-1803), Shah Shuja (1803-1809) et de nouveau Mahmoud Shah (1809-1819). Affaibli par ces querelles intestines, l'Empire durrani perd ses territoires périphériques. À l'ouest, l'Empire kadjar conquiert le Khorassan et menace Hérat ; au nord, l'émirat de Boukhara étend son autorité sur les tribus ouzbèkes du nord de l'Hindou Kouch ; au sud, le khanat de Kalat se libère de la tutelle afghane ; à l'est, l'Empire sikh prive les Durranis de leurs riches provinces indiennes. C'est de cette période que date le premier contact entre l'Afghanistan et l'Empire britannique : craignant les visées de Napoléon sur l'Inde, les Britanniques envoient un émissaire, Mountstuart Elphinstone, négocier une alliance défensive avec Shah Shuja en 1809. L'émirat d'Afghanistan au , un pion dans le « Grand Jeu » Les premières décennies du sont marquées par l'ascension des Barakzaï, une branche des Durranis qui font et défont les derniers empereurs de la dynastie. Un membre de cette famille, Dost Mohammad, s'impose à Ghazni en 1819 avant de prendre le contrôle de Kaboul en 1826 grâce au soutien des Qizilbash. Il ne prend pas le titre de shah, mais seulement d'émir. Il s'oppose à Ranjît Singh, le souverain sikh du Pendjab, qui occupe Peshawar en 1823 et accueille à sa cour l'ancien souverain durrani Shah Shuja. Les visées de Dost Mohammad sur le nord de l'Inde inquiètent les Britanniques, tout comme l'arrivée à Kaboul de Jan Witkiewicz, premier ambassadeur de l'Empire russe, en 1837. Ils envahissent l'Afghanistan en 1839 pour rétablir Shah Shuja sur le trône et faire du pays un État tampon contre l'avancée russe en Asie centrale. La première guerre anglo-afghane se solde par un désastre pour les Britanniques : de nombreuses révoltes éclatent contre le shah, coordonnées par Dost Mohammad, puis par son fils Wazir Akbar, et le corps expéditionnaire britannique est anéanti durant sa retraite hors de Kaboul à la bataille de Gandamak (). Après une expédition punitive qui aboutit à la destruction du bazar de Kaboul au mois d'octobre, les Britanniques quittent l'Afghanistan, laissant Dost Mohammad reprendre le pouvoir. Ayant conclu une alliance avec les Britanniques en 1855, Dost Muhammad dirige ses ambitions territoriales dans d'autres directions. Il repousse les frontières septentrionales de l'émirat jusqu'à l'Amou-Daria et conquiert Kandahar, Konar et Hérat. À sa mort, en 1863, l'Afghanistan est à peu près réunifié. Une querelle de succession oppose trois de ses fils jusqu'en 1868, lorsque Sher Ali s'impose grâce au soutien financier britannique. Son règne est marqué par une série de réformes inspirées par le penseur Djemâl ad-Dîn al-Afghâni : création d'un embryon de gouvernement, refonte du système fiscal, développement de l'industrie, fondation de la première école publique du pays, naissance du premier journal afghan, Shams al-nahâr (« Le soleil du jour »). La seconde guerre anglo-afghane éclate en 1878. Elle est le fruit de la rivalité entre les empires russe et britannique en Asie centrale, un « Grand Jeu » dans lequel l'Afghanistan est un pion crucial. Malgré leur victoire à Maiwand (), les Afghans, écrasés à (), sont contraints d'accepter le traité de Gandomak, par lequel ils perdent toute indépendance en matière de politique étrangère et doivent céder plusieurs districts frontaliers aux Britanniques. Un neveu de Sher Ali, Abdur Rahman, gouverne l'Afghanistan de 1880 à 1901. Cette période voit la fixation définitive des frontières du pays au nord et à l'est. Le tracé de la ligne Durand, en 1893, divise artificiellement les Pachtounes entre l'Afghanistan et l'Inde britannique. Une série de campagnes militaires permet à Abdur Rahman d'imposer son autorité à l'intérieur de ces limites : Maïmana est définitivement conquise en 1884, le Hazaradjat en 1893, le Kafiristan en 1896. Ces conquêtes s'accompagnent de mesures particulièrement brutales : les chiites du Hazaradjat sont contraints à l'exil tandis que les habitants polythéistes du Kafiristan sont islamisés de force et rebaptisés Nouristanis. Abdur Rahman se montre tout aussi impitoyable dans la manière dont il écrase les révoltes contre son autorité, qu'il s'agisse de prétendants au trône ou de tribus mécontentes de sa politique fiscale. Il prend des mesures dans le domaine économique et social (abolition de l'esclavage, lutte contre les bandits de grands chemins, construction de routes, développement de l'industrie), mais le développement du pays, entravé par un certain isolationnisme, reste limité à la région de Kaboul. Habibullah Khan succède à son père en 1901. L'une des premières décisions de son règne est une amnistie générale qui permet le retour au pays de nombreux intellectuels exilés par son père. L'un d'eux, Mahmoud Tarzi, devient le chef de file d'un courant « jeune-afghan » inspiré par les Jeunes-Turcs, qui milite pour la modernisation à marche forcée du pays avec l'aide de conseillers turcs. Un autre courant de pensée (Musahiban), pro-britannique et moins radical, tente d'orienter la politique afghane dans une direction diamétralement opposée. Incapable de choisir entre ces deux partis, l'émir opte pour la neutralité pendant la Première Guerre mondiale, malgré les tentatives allemandes d'attirer l'Afghanistan dans le camp des Empires centraux pour attaquer l'Inde. Il est assassiné en 1919. Le royaume d'Afghanistan Après l'assassinat de Habibullah Khan, son fils Amanullah Khan prend le pouvoir en . Quelques mois plus tard, il déclenche la troisième guerre anglo-afghane, un conflit bref qui lui permet de rendre à l'Afghanistan sa complète indépendance vis-à-vis du Royaume-Uni (traité de Rawalpindi). Embrassant le programme des Tarzi (Mahmoud Tarzi est son beau-père et son ministre des Affaires étrangères), le nouvel émir ouvre son pays au monde et lui donne sa première constitution en 1923. Il adopte le titre royal de shah en 1926. Le vaste programme de réformes d'Amanullah Khan (amélioration de la condition des femmes, lutte contre la corruption, création de passeports et de cartes d'identité, encouragement à l'investissement privé) suscite de nombreux mécontentements en Afghanistan. En 1924, la rébellion des Mangals est réprimée dans le sang. Quelques années plus tard, à la fin de 1928, un brigand d'origine tadjike, Habibullah Kalakani dit Bacha-e Saqâo (« le fils du porteur d'eau »), profite des révoltes qui secouent le pays pour marcher sur Kaboul. Le roi s'enfuit en et Kalakani, qui s'est proclamé émir, annule toutes ses réformes et met en place un régime religieux autocratique. Un cousin d'Amanullah, Nadir Khan, mobilise les Pachtounes contre l'usurpateur tadjik, qui est vaincu en . Nadir Khan monte alors sur le trône sous le nom de Nadir Shah. Une nouvelle constitution est promulguée, mais la majeure partie des réformes libérales d'Amanullah ne sont pas rétablies. Partisan d'une modernisation plus progressive du pays, Nadir Shah est assassiné en 1933 par Abdul Khaliq Hazara, un partisan de l'ancien roi déchu. Le fils du roi, Mohammad Zaher Shah, lui succède. Bien qu'il soit majeur, ce sont d'abord ses oncles qui exercent la réalité du pouvoir en tant que Premiers ministres : de 1933 à 1946, puis Shah Mahmud Khan de 1946 à 1953. Resté neutre durant la Seconde Guerre mondiale, le pays est secoué par une série de révoltes tribales entre 1944 et 1947. La même année, l'indépendance du Pakistan ravive la question de la division des Pachtounes de part et d'autre de la ligne Durand. En 1953, Shah Mahmud Khan est remplacé par Mohammad Daoud Khan, un cousin du roi. Attaché à la réunion de tous les Pachtounes au sein des frontières afghanes, il conduit les relations avec le Pakistan jusqu'au point de rupture. Les relations diplomatiques sont rompues et la frontière fermée en 1961. Les répercussions économiques pour l'Afghanistan, pays sans accès à la mer, sont graves et entraînent la démission de Mohammad Daoud Khan en 1963. Mohammad Zaher Shah prend alors directement en main les rênes du pouvoir et tente de promouvoir quelques réformes libérales, mais peine à asseoir son autorité face aux membres plus conservateurs de la famille royale. Il réussit cependant à maintenir de bonnes relations avec l'Union soviétique aussi bien qu'avec les États-Unis, jouant les deux superpouvoirs l'un contre l'autre pour moderniser le pays grâce à leur aide économique. Profitant d'une absence du roi pour raisons de santé, Mohammad Daoud Khan mène un coup d'État pacifique le . Il abolit la monarchie et annonce la création de la république d'Afghanistan, dont il devient le premier chef d'État et de gouvernement. Histoire contemporaine 1978-1992 : intervention soviétique L'intervention soviétique en Afghanistan s’inscrit dans le contexte de la guerre froide, puisque les États-Unis soutiennent le Pakistan face à une Inde qui se voulait le fer de lance des pays non alignés ; l’URSS soutient l’Afghanistan qui avait, depuis 1919, des revendications territoriales sur les régions à majorité pachtounes du Pakistan, ce qui aurait permis à l’Afghanistan de se désenclaver en possédant un accès vers la mer d'Arabie. À la suite d’un coup d’État fomenté en 1973 par le prince Mohammad Daoud Khan, la monarchie afghane est renversée, et la république d’Afghanistan proclamée. L'État afghan s’éloigne de plus en plus de Moscou. Le coup d’État du Parti démocratique populaire d'Afghanistan, le 27 avril 1978, renverse le gouvernement de Daoud. Ce dernier est assassiné, de même que de nombreux membres de sa famille. Cependant, ce coup d’État n'a été ni organisé ni soutenu par l'Union soviétique, Léonid Brejnev est furieux, mais finira par soutenir le président Nour Mohammad Taraki en signant en décembre 1978 un traité économique et militaire. Nour Mohammad Taraki (1917-1979), chef du Khalq (fraction radicale et majoritairement pachtoune du PDPA) devient président de la nouvelle république démocratique d'Afghanistan, régime socialiste et prosoviétique. Ce régime met en place une série de réformes collectivistes et sociales (école obligatoire pour les filles, droits des femmes, abolition des dettes paysannes, réformes agraires…) qui contrarient les coutumes ancestrales afghanes. Une répression s'exerce contre les opposants au régime, de nombreux dignitaires religieux sont tués ou emprisonnés. L’émigration des Kirghizes du Pamir afghan en Turquie a lieu à cette époque. Le 15 mars 1979, la régulière de l'armée afghane se révolte dans la ville d'Hérat à l'ouest du pays. Elle est dirigée par le capitaine Ismaïl qui deviendra célèbre comme chef de la résistance de la région d'Hérat contre l'Union soviétique sous le nom d'Ismaïl Khan. Les soldats abandonnent leur division et partent dans les montagnes avec les armes dont ils ont besoin. Ils sont rejoints par de nombreuses personnes de la population et entrent en résistance contre le gouvernement, secrètement aidés par la CIA. Le président Taraki téléphone le au Premier ministre soviétique Alexis Kossyguine (conversation consignée dans les archives du Kremlin) et lui demande l'intervention discrète de l'Armée rouge. Dans un premier temps, il essuie un refus, car les Occidentaux s'en apercevraient en deux heures. Il obtient gain de cause en conseillant de n'utiliser que des soldats provenant des républiques soviétiques frontalières : un officieux « bataillon musulman », habillé avec des uniformes en laine de chameau. L'Union soviétique fomente un nouveau coup d’État le afin de permettre à Babrak Karmal, leader d'une faction plus modérée à l'intérieur du Parti communiste, de devenir président. L’Union soviétique intervient massivement à partir de janvier 1980 pour reprendre le contrôle des zones rebelles (Sud-Est du pays principalement). Une vive résistance se met en place face à un occupant soviétique qui ne s’attendait pas à une telle réaction. De plus, cette agression soulève une grande émotion dans l’ensemble des pays musulmans et de nombreux islamistes issus de divers pays (Algériens, Bosniaques, Philippins, Saoudiens, Palestiniens, Égyptiens…) se joignent aux moudjahidines. Les Soviétiques ne pourront jamais défaire ces combattants qui utilisent le terrain montagneux afghan pour mener une véritable guérilla financée et soutenue militairement par les États-Unis, le Pakistan, l’Arabie saoudite et diverses associations musulmanes à travers le monde. Le gouvernement entreprend de réformer ou d'abolir certaines pratiques traditionnelles de nature féodale : la dot et les mariages forcés sont interdits, l'âge minimum légal pour le mariage est rehaussé et l'école est rendue obligatoire pour les filles. Les femmes obtiennent par ailleurs le droit de ne pas porter le voile, de circuler librement et de conduire. Un projet de légalisation du divorce est rédigé, mais n'est finalement pas instauré pour ne pas encourager les insurrections conservatrices. Très optimistes, les dirigeants communistes espéraient éliminer l’analphabétisme en cinq ans. En 1988, les femmes représentaient 40 % des médecins et 60 % des enseignants à l'université de Kaboul. Ces réformes ont sapé l'ordre tribal traditionnel et provoqué une opposition dans les zones rurales. Dans le même temps, le gouvernement a brutalement réprimé l'opposition avec des milliers d'exécutions politiques. Jusqu'à ont été exécutés à la prison de Pul-e-Charkhi. Le 30 novembre 1986, Mohammad Najibullah devient président de la République à la place de Karmal. Les troupes gouvernementales doivent faire face à l’aide moindre de l’URSS d’année en année (pour cause de perestroïka) et à une intensification des combats soutenus par le Pakistan voisin ainsi que par les États occidentaux, dont les États-Unis. L’aide américaine aux rebelles, qui reçoivent plusieurs milliards de dollars de subsides et d’armements, devient décisive avec la livraison des missiles Stinger permettant d’abattre les hélicoptères et ruinant une stratégie soviétique de contre-guérilla jusqu’alors plutôt efficace. L’Union soviétique décide unilatéralement de quitter l'Afghanistan en février 1989, laissant à Mohammad Najibullah le contrôle du pays. Le régime tombe le après la prise de Kaboul et la démission de Mohammed Nadjibullah le 16 avril. 1992-1996 : la guerre civile Le , Ahmed Chah Massoud, futur chef de l’alliance du Nord, entre dans Kaboul avec plusieurs milliers d’hommes et devient ministre de la Défense en mai. Le 28 juin, Burhanuddin Rabbani, musulman modéré du Jamiat-e Islami, est nommé président intérimaire, puis élu chef du gouvernement en décembre. De 1992 à 1995, un gouvernement issu de la résistance afghane prend le pouvoir, mais il y a des dissidences internes. Massoud démissionne du gouvernement afin de permettre à Gulbuddin Hekmatyar, un fondamentaliste appartenant à l’ethnie pachtoune, majoritaire dans le pays, de devenir Premier ministre. Mais les affrontements continuent dans Kaboul entre talibans, forces du gouvernement (Massoud) et moudjahidines (Hekmatyar). La charia est progressivement mise en place entre mai et juillet 1992 (port du hijab obligatoire pour les femmes, interdiction de la musique à la radio, application de la loi islamique, prière obligatoire pour les fonctionnaires…) les talibans – étudiants en théologie – appuyés par des groupes armés étrangers, conquièrent peu à peu les différentes provinces du pays. De 1994 à 1996, soutenus par l’armée pakistanaise, ils conquièrent l’essentiel du pays (sauf le réduit tadjik au nord-est) qui est sous le contrôle d’une nébuleuse de groupes armés qui forment l’Alliance du Nord, dont le commandant Massoud est la figure de proue. Des membres du Hezb-e-islami (parti de Hekmatyar) entrent au gouvernement du président Rabbani tandis que Hekmatyar devient Premier ministre. Durant l’été 1996, Oussama ben Laden, fuyant l'Arabie saoudite et après un séjour de deux ans au Soudan, retourne en Afghanistan. Il diffuse une déclaration de djihad contre les Américains. 1996-2001 : régime taliban Le 27 septembre 1996, les talibans prennent Kaboul, la secrétaire d’État américaine Madeleine Albright déclare alors que , et les fondamentalistes s’emparent dès lors du pouvoir. Le mollah Omar, chef charismatique du mouvement et commandeur des croyants, dirige le pays sans aucun titre politique ou constitutionnel. Mohammad Najibullah et son frère sont assassinés. Selon Ahmed Rashid, le mollah Abdoul Razzaq se trouvait à la tête du groupe qui s’empare de Naibullah, quelques heures avant l’entrée des talibans dans la capitale. Les talibans instaurent une paix relative après des années de guerre, par le biais de l'application d’une loi islamique très stricte ayant pour but d’instaurer « le plus pur État islamique du monde », fondé sur une application rigoureuse de la charia, émanant de l’école déobandi. Les femmes n'ont plus droit à l'éducation et les exécutions sommaires sont courantes. En 1998, la prise de la ville de Mazar-e-Charif entraîne le massacre par les Talibans de quatre à six mille Hazaras. En 2001, la destruction des statues de Bouddha préislamiques de Bâmiyân (), inscrites au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO, attire l’attention de la communauté internationale. Les autorités du Pakistan dénoncent alors publiquement leur politique extrémiste. Des relations étroites entre des groupes fondamentalistes pakistanais et les talibans perdurent néanmoins, notamment dans la région frontalière. Le , Massoud est assassiné lors d’un attentat suicide déguisé en une fausse interview par de prétendus journalistes. Cet événement est suivi deux jours plus tard des attentats du 11 septembre aux États-Unis, provoquant un revirement de la politique américaine qui va répondre rapidement à cet attentat. 2001-2021 : intervention de l’OTAN Accusant le chef d'Al-Qaïda, Oussama ben Laden, d’être responsable des attentats du 11 septembre, avec le soutien des autorités talibanes, les États-Unis déclenchent une nouvelle guerre d’Afghanistan. Avec l’aide des forces terrestres de l’Alliance du Nord et un soutien aérien des forces de l’OTAN, ils renversent en quelques mois le régime taliban. Hamid Karzai devient alors le nouveau président de l’Afghanistan. La situation à la mi-2002 semble se stabiliser, même si l’insécurité reste présente dans des régions hors du contrôle du nouveau gouvernement, tandis que les zones sous contrôle de la coalition sont la cible d’attentats. Le président Hamid Karzai est ainsi victime d’une tentative d’assassinat, le , lors d’un voyage dans la région de Kandahar. Après le renversement des talibans en 2001, plus de d'anciens réfugiés sont retournés en Afghanistan. Le , l’OTAN prend le commandement de la Force internationale d’assistance et de sécurité (FIAS), à laquelle contribuent ; elle s’emploie à étendre l’autorité du pouvoir central et à faciliter la reconstruction du pays. Au , une force internationale de près de stationnait en Afghanistan, s’ajoutant aux américains toujours présents. Cette coalition, formée sous l’égide de l’ONU, tente d’installer des structures favorisant un retour de la démocratie. Mais les activités rebelles perdurent : le , cinq membres d’ONG sont tués dans une embuscade au nord-ouest de l’Afghanistan. En septembre 2004, une roquette tombe près d’un collège visité quelques minutes plus tard par le président Hamid Karzaï. Le , à Kaboul, un attentat à la voiture piégée fait plus de sept morts. Les talibans visaient l’entreprise de sécurité américaine Dyncorps, qui s’occupe de la protection du président afghan Hamid Karzai. Entre la chute des talibans en 2001 et la Loya Jirga de 2003, l’Afghanistan a été appelé « État islamique transitoire d’Afghanistan » par les États-Unis et l’Union européenne, lequel est dirigé par une administration intérimaire, puis par une administration transitoire. Depuis l’élaboration de sa nouvelle constitution, le pays est maintenant officiellement nommé « république islamique d’Afghanistan ». En 2004, deux ans après l’intervention internationale, l’Afghanistan est redevenu le premier pays producteur mondial de pavot, utilisé pour produire l’opium et l’héroïne. À partir de 2005, la situation s’aggrave à nouveau. Les talibans, appuyés par des volontaires étrangers, s’infiltrent dans certaines régions. En août 2006, l’OTAN lance l'offensive nommée opération Medusa à l’ouest de Kandahar, mais après la perte d’un avion de surveillance avec quatorze militaires et plusieurs morts au sol notamment par tir ami, son commandant réclame des renforts. Sur les dix premiers mois de 2006, la guérilla et les combats ont fait plus de en Afghanistan, alors que la production d’opium a augmenté de 60 % pendant l’année. La guerre d’Afghanistan est particulièrement liée à l'insurrection islamiste au Nord-Ouest du Pakistan. L’instabilité politique provoquée par les talibans au Pakistan, pays pivot de l’action américaine (conquête du district de Buner par les talibans, à une centaine de kilomètres d’Islamabad, la capitale), remet en cause la perspective d’une victoire à court terme en Afghanistan. Toutefois, depuis avril-mai 2009, l’armée pakistanaise a multiplié ses offensives contre les talibans mais refuse de s’attaquer aux groupes talibans afghans basés au Waziristan du Nord. En 2015, la Force internationale d'assistance et de sécurité (FIAS) mise en place par l'OTAN est remplacée par la destinée à prodiguer conseils et formations à l'armée et aux institutions en place. Après un engagement coûteux ( de dollars, et parmi les soldats américains), Donald Trump annonce en décembre 2018 son intention unilatérale de se retirer du pays. Les talibans, presque essentiellement composés de Pachtounes, et soutenus de leur côté par l'autre ancien bloc de la guerre froide, prennent l'avantage dans un énième cycle de négociations de paix entamées à Doha en novembre 2018 : après plusieurs conférences avortées, un accord minimal se conclut à Doha en février 2020, visant surtout à sécuriser le retrait des troupes américaines, à éviter les attentats sur le sol américain, et conditionnant un cessez-le-feu entre talibans et gouvernement au pouvoir à la conclusion de négociations ultérieures. Un nouveau cycle de négociations démarre à Doha le , dans un climat de guerre persistante. Les talibans continuent leurs offensives militaires dans la province de Helmand, les Américains, qui n'ont pas encore effectués leur retrait, reprennent des attaques aériennes contre eux à partir du 10 octobre. L'Afghanistan doit aussi faire face à la sécheresse. Selon les Nations unies, celle-ci a forcé plus de personnes à quitter leur domicile en 2018 que la violence qui sévit dans le pays. 2021 : retrait complet des États-Unis et retour au pouvoir des talibans Comme le président américain Joe Biden s'y est engagé, les troupes américaines poursuivent leur retrait définitif du pays en 2021. Le lundi 12 juillet, le général Austin Scott Miller, chef des forces américaines et de l'OTAN en Afghanistan, quitte ses fonctions. Le retrait complet des États-Unis doit être effectif le 11 septembre 2021, date anniversaire des attentats du 11 septembre 2001 qui avaient déclenché l'intervention américaine dans ce pays, mettant fin à vingt ans de guerre contre les talibans. Les talibans ont signé des accords de non-agression avec les pays voisins (Chine, Iran, Pakistan, Tadjikistan et Ouzbékistan). Ces deux derniers pays refusent désormais d'accueillir les bases militaires des États-Unis ; le Tadjikistan a en revanche envoyé à sa frontière avec l'Afghanistan. En juillet 2021, alors que les talibans revendiquent le contrôle de 85 % du pays et d'importants postes frontières, de nombreux pays font évacuer leurs ressortissants du territoire afghan. Les forces talibanes reprennent rapidement du terrain dans les campagnes et encerclent les grandes villes dont Kaboul, avec, pour objectif, l'instauration d'un régime fondamentaliste islamiste. Au , les talibans contrôlent 267 districts sur les 407 du pays ainsi que vingt-six capitales provinciales sur trente-quatre. Ils entrent dans la capitale, Kaboul, après la fuite du président Ashraf Ghani. Le 16 août, le fils du commandant Massoud, Ahmad Massoud, annonce, dans un appel publié à sa demande par la revue du philosophe Bernard-Henri Lévy, qu'il entend mener la résistance de son peuple face aux talibans. Le 30 août, le dernier avion de l'armée américaine quitte Kaboul, achevant le retrait des États-Unis d'Afghanistan et mettant ainsi un terme à une guerre qui aura duré près de deux décennies. Politique Historique Avec les accords de Bonn en décembre 2001, une commission constitutionnelle est établie afin de mener des consultations populaires et rédiger une constitution. Celle-ci est présentée en décembre 2003 avant d'être adoptée par une Loya Jirga (Grand Conseil). La loi fondamentale entre en vigueur le , date de la proclamation de la république islamique d'Afghanistan qui fonctionne sous la forme d'un régime présidentiel avec une législature bicamérale. En 2002, l'ancien monarque Mohammad Zaher Shah est retourné dans le pays ; bien que très populaire, il n'est pas réinvesti du pouvoir royal à sa demande et son rôle se limite uniquement à des fonctions cérémonielles, jusqu'à sa mort en 2007. Des élections nationales se tiennent le . Plus de d'Afghans sont enregistrés sur les listes électorales. Plus de 17 candidats s'opposant à Hamid Karzai boycottent les élections, soupçonnant une fraude ; une commission indépendante met en évidence la fraude, mais établit que cela n'affecte pas le résultat du scrutin. Karzai est déclaré élu par 55,4 % des voix. Il est investi de la présidence le 7 décembre. Ce sont les premières élections nationales du pays depuis 1969, date des dernières élections parlementaires, à l'époque de la monarchie. La politique intérieure du cabinet Karzaï est fondée sur un plan de reconstruction élaboré conjointement par ARTF et plusieurs ministères clés : du Commerce et de l'Industrie, Économie et Finances, Mines et Ressources Naturelles. Le plan prévoit une privatisation des entreprises publiques ainsi que la création des conditions juridiques et fiscales pour attirer des investissements étrangers. Cette stratégie semble porter ses fruits. En 2007, l'entreprise chinoise a remporté l'appel d'offres du ministère des Mines et des Ressources naturelles portant sur l'exploitation de la mine de cuivre Ainak avec un investissement initial de de dollars US. L'Afghanistan recevra en échange près de d'euros de redevances par an pendant , durée de la concession. Le contrat prévoit également la construction d'une centrale électrique de , d'une ville pour les mineurs, d'un hôpital et de plusieurs écoles. La Chine a par ailleurs promis la construction d'un chemin de fer reliant le port d'Hairatan sur le fleuve Amou-Daria dans le nord, jusqu'à la frontière pakistanaise à Turkham d'une valeur totale de de dollars US. Ce chemin de fer est considéré comme stratégique pour le développement du pays. Situation actuelle Depuis la prise de Kaboul par les talibans le , l'Émirat islamique d'Afghanistan est dirigé par le des Taliban, chef des croyants, le mollah Hibatullah Akhundzada. Le suivant, les talibans annoncent la formation d'un gouvernement dirigé par Mohammad Hassan Akhund. Pendant l'année suivante, en dépit de leurs promesses initiales, les talibans reviennent à une interprétation ultra rigoriste de l’islam, excluant progressivement les femmes de l'école, des universités et de l'espace public. La fin de l'aide humanitaire et le gel des fonds ont aggravé l'extrême pauvreté et, selon l'ONU, la famine menace désormais le pays si rien n'est fait avant l'arrivée de l'hiver 2022. Le , une délégation de haut niveau de l'ONU se rend en Afghanistan pour relayer l'indignation provoquée par les mesures visant les droits des femmes. Selon l'indice de démocratie, l'Afghanistan est le régime le moins démocratique du monde depuis 2021, avec un indice de démocratie de 0,32 en 2021 et 2022. Provinces L’Afghanistan est divisé en 34 provinces, ou velayat : Économie L'économie de l'Afghanistan repose essentiellement sur l'agriculture. En raison de problèmes de sécurité intérieure, de corruption endémique et de son historique de conflits et d'occupations, le pays est en 2021 l'un des plus pauvres de la planète ; il est très fortement dépendant de l'aide internationale. Agriculture L'Afghanistan est avant tout un pays agricole. 85 % des Afghans sont des paysans. Avant l'intervention soviétique de 1979, réclamée à cor et à cri par le régime communiste afghan alors en place, l'Afghanistan était connu pour sa production de fruits. Profitant d'un climat avantageux et ensoleillé au Sud et humide au Nord, l'Afghanistan produit une large gamme de fruits qui va du raisin aux pastèques en passant par les cerises, abricots et melons. Alexander Burnes, explorateur britannique, décrivait ainsi les fruits afghans : Les fruits afghans sont toujours autant prisés par les pays voisins qui absorbent la quasi-totalité de la production. Une grande partie des terres servent à produire du pavot au détriment de la culture de céréales, de fruits et légumes. La culture du coton a également pâti des années de guerre ( de coton graine étaient produites annuellement avant la guerre) et de la généralisation de la culture du pavot. Cela a pour conséquence une raréfaction de denrées alimentaires sur le marché intérieur et le paradoxe est que l'Afghanistan devient ainsi un importateur de fruits, de céréales et de légumes pour répondre aux besoins intérieurs. En outre, ces produits sont chers et les Afghans pâtissent du renchérissement de ces denrées. La production de pavot reste la principale manne financière du pays. Selon les estimations annuelles de l'ONU, les surfaces dédiées à sa culture ont augmenté de 63 % par rapport à 2016, atteignant le record de cultivés en 2017. Cette évolution est particulièrement marquée dans le Helmand, région frontalière du Pakistan, où les cultures ont augmenté de 79 % pour recouvrir une surface de . Produisant à elle seule près de la moitié du pavot du pays, cette région consacre désormais un tiers de ses terres cultivables à la culture de l'opium. Même dans les régions du nord, où le pavot était quasi inexistant avant 2012, l’expansion est rapide : en 2014, la culture du pavot représentait ; en 2017, . Le pays totalise ainsi près de 90 % de la production mondiale d'opium. L'Afghanistan fut également longtemps producteur de vin jusqu'à l'arrivée des islamistes au pouvoir. Avant 1992, l'Afghanistan produisait aussi des alcools forts comme la vodka. Quant à ses céréales, la région de Badakhshan, à elle seule, est considérée comme le grenier à blé du pays. Le pays est largement autosuffisant si les terres sont correctement employées aux cultures vivrières. Eau Le pays contient en son centre un massif montagneux qui culmine à plus de d'altitude appelé Hindou Kouch, le piémont de l'Himalaya. Ce massif montagneux contient des milliers de milliards de mètres cubes d'eau gelée en neiges éternelles. Plus d'une demi-douzaine de fleuves prennent leur source dans ce massif. Les problèmes de sécheresse sont essentiellement dus à l'absence d'un système d'irrigation efficace. Les rivières forment un riche potentiel hydroélectrique très peu exploité. Quelques barrages hydroélectriques ont cependant été construits (Surobi et Surobi II, Darunta, Mahipar…). Ressources naturelles Au Moyen Âge déjà, certains géographes comme l'Arabe Ibn Hawqal () font état d'une extraordinaire richesse du pays en ces termes : En outre, le pays dispose d'autres innombrables richesses en tout genre et un immense potentiel d'exploitation à l'échelle industrielle. Mises au jour par les géologues soviétiques, elles sont estimées à de dollars par des experts américains. La signature d'un protocole d'accord, le , entre le Ministère des mines et deux compagnies chinoises et sur les mines de cuivre d'Aynak, témoigne de ce potentiel. Métaux On peut notamment citer : le plomb, le zinc, l'aluminium, le molybdène, le tungstène, le chrome, le baryum, le lithium, mais aussi des métaux très valorisés comme l'étain et le tantale, sans oublier les incontournables que sont le fer et le cuivre. Pour ce dernier, l'Afghanistan a annoncé en 2010 la signature de la cession d'exploitation de la mine de cuivre Aynak, le plus important investissement étranger civil alors. Les clauses du contrat prévoient un investissement chinois (les gagnants de l'appel d'offres sont et ) de , la construction du chemin de fer reliant le Nord de l'Afghanistan à la frontière pakistanaise, la construction d'une centrale électrique de et des royalties calculées sur 40 % des ventes de cuivre réalisées. En outre, l'Afghanistan a obtenu la construction d'une usine de transformation de minerai en lingots de cuivre, ce qui permettra au pays d'en maîtriser la technologie. Le fer peut également constituer une source importante de devises pour le pays. En effet, selon Albert-Félix de Lapparent, la teneur en fer des gisements découverts au sud du Bâmiyân (centre de l'Afghanistan), dans la région de l', est de l'ordre de 60 %. L'exploitation des minerais de fer n'est pour l'instant pas à l'ordre du jour, mais représente un immense potentiel pour le pays. Par ailleurs, des gisements d’or ont également été découverts dans des régions assez éloignées les unes des autres. Au Badakhchan, fut découverte dans les années 1960 une importante mine d'or qui n'est pas encore exploitée. Plus récemment une autre mine d'or a été découverte en 2003 près d'Hérat à l'Ouest de l'Afghanistan. L'exploitation a déjà commencé et c'est une entreprise britannique qui l'assure. Ces gisements de métaux ferreux et non ferreux constituent un potentiel de développement et de croissance considérable tant pour le pays que pour les entreprises qui envisagent d'y investir. En 2010, une équipe de géologues américains confirme les immenses réserves en métaux que possède le pays : selon cette évaluation, ces gisements, répartis dans tout le pays, seraient suffisants pour faire de l'Afghanistan l'un des premiers exportateurs mondiaux de minerais. Ils mettent en particulier en avant les réserves de lithium, de fer et de cuivre. Pierres ornementales Depuis l'Antiquité, l'Afghanistan est la source principale de lapis-lazuli pour toute la planète. Cette pierre ornementale incrustée de quartz a servi à fabriquer des bijoux qu'on a retrouvés dans les tombes des nobles aussi bien en Inde, qu'en Chine et même en Égypte antique. En outre, le lapis-lazuli a servi de pigment bleu pour la peinture de la période de la Renaissance en Europe. À titre d'exemple, citons le bleu éclatant qui a servi à peindre le ciel sur le dôme de la chapelle Sixtine au Vatican, ou le bleu des palais nasrides à Grenade en Espagne musulmane, ce pigment bleu provient du lapis-lazuli venu sur le dos des chameaux afghans. Pierres précieuses En ce qui concerne les pierres précieuses, hormis le diamant, l'Afghanistan contient quasiment toutes les autres pierres précieuses, parmi lesquelles on peut citer l'émeraude, le rubis, le saphir. Le pays a même donné son nom à une pierre : l'afghanite. Le commerce de l'émeraude et de lapis-lazuli a permis au commandant Massoud de payer la guerre coûteuse qu'il menait contre les talibans. Énergies fossiles Le pays possède d'importants gisements de gaz naturel dont l'exploitation avait commencé il y a plus de déjà. Dans les années 1980, les réserves étaient estimées par la Banque mondiale à de m. Des études préliminaires réalisées au début du montrent que ces évaluations ont été sous-estimées d’au moins 18 fois, les réserves réelles seraient donc plus près de de m. D'autres experts pensent qu'elles sont encore plus vastes puisque les estimations ne concernaient que le nord et l'ouest. Or certaines poches ont été découvertes dans le Sud et l'Est. Les réserves de pétrole seraient 90 fois plus grandes que ce que pensaient les Soviétiques dans les années 1980. Aujourd’hui, des compagnies pétrolières comme Unocal, Texaco, BP et Total se sont installés à Kaboul pour remporter des appels d’offres du gouvernement. Charbon Le charbon est exploité au début du de manière quelque peu rudimentaire par des habitants résidant près des gisements. Son utilisation est encore domestique, essentiellement pour le chauffage. On estime que l'exploitation du charbon en Afghanistan pourrait rendre le pays autosuffisant en termes d'énergie. Son utilisation pose cependant des problèmes sanitaires en raison des conséquences sur la qualité de l'air, notamment dans la capitale Kaboul. Production de tapis L'Afghanistan est l'un des plus grands producteurs de tapis du monde. Ce secteur d'activité emploie plus d'un million de personnes, soit 3 % de la population. Des millions d'autres personnes travaillent dans des branches d'activités connexes, telles que la production de la laine, la coupe, le lavage et la conception stylistique. En 2005, les exportations de tapis de l'Afghanistan ont atteint de dollars US, ce qui en fait officiellement le produit d'exportation le plus important du pays. Selon une étude réalisée pour le compte de l'Agence des États-Unis pour le développement international, l'importance de ce secteur doublerait si le pays pouvait faire revenir les entreprises qui se sont délocalisées au Pakistan. Seule une petite proportion des tapis au dessin très élaboré et aux belles couleurs est vendue à l'étranger en tant que produits afghans, car plus de 90 % d'entre eux sont envoyés au Pakistan pour la coupe, le lavage et la finition. Ils sont alors exportés avec une étiquette indiquant qu'ils ont été fabriqués au Pakistan. Narco-économie Depuis le retrait des troupes soviétiques, la production d'opium est une source importante de revenus pour les Afghans. Ainsi dans son livre Afghanistan - Opium de guerre, opium de paix, le journaliste et sociologue Alain Labrousse estime qu'un tiers de l'économie du pays repose sur le trafic d'opium ou de ses dérivés. L'Afghanistan est le premier fournisseur mondial d'opium. Même durant la période des Talibans, sa production a continué, avec plus ou moins un laisser-aller de la part des autorités talibanes. Le mollah Omar a même déclaré à des journalistes allemands : « À long terme, notre objectif est de nettoyer complètement l'Afghanistan de la drogue. Mais on ne peut pas demander à ceux dont l'existence dépend entièrement de la récolte de passer du jour au lendemain à d'autres cultures. » Il a tout de même ajouté que « si des non-musulmans souhaitent acheter de la drogue et s'intoxiquer, ce n'est pas à nous qu'il appartient de les protéger ». Durant l'été de l'an 2000, les Talibans ont malgré tout décidé de faire cesser complètement la production d'opium, la faisant baisser de plus de 95 %. Le peu d'opium encore produit en Afghanistan le fut très majoritairement sur des territoires contrôlés par l'Alliance du Nord, dont la province du Badakhchan qui produisit à elle seule 83 % du pavot afghan entre l'été 2000 et la fin de 2001 (estimation de d'opium produites, dont 151 au Badakhchan). Depuis la fin de la guerre d'Afghanistan en 2001 et la mise en place d'un nouveau gouvernement, la culture du pavot, qui était déjà diffuse à l’époque des Talibans, a aujourd’hui atteint des niveaux records estimés pour 2006 à , ce qui dépasse largement la demande mondiale et concurrence durement les autres produits de la toxicomanie. La production par irrigation de légumes ou de fleurs peut s'avérer possible, mais est très vulnérable aux sabotages. Selon le rapport annuel de l'Office des Nations unies contre les drogues et le crime (ONUDC), publié le 27 août 2007, la production d'opium en Afghanistan a augmenté de 34 % entre 2006 et 2007. Le montant total de la récolte de pavot s'élèvera à pour 2007, contre en 2006. En tout, les terres d'Afghanistan utilisées pour la culture du pavot sont passées de en 2006 à en 2007. D'après les enquêteurs de l'ONUDC, la culture du pavot se développe essentiellement là où la présence des talibans est très importante, dans le sud, soit à 80 % dans quelques provinces le long de la frontière avec le Pakistan. Autre point de comparaison issu de l'ONUDC, d'après ses rapports Opium survey 2001 et Afghanistan Opium Survey 2007, la surface cultivée en pavot est passée de en 2001 (dont plus de 80 %, , dans la province du Badakhshan, celle qui était à l'époque principalement contrôlée par l'Alliance du Nord), à en 2007 (dont 70 % dans 5 provinces du Sud-Ouest bordant le Pakistan, principalement celle de Helmand), puis en 2014. Ceci représente une multiplication par plus de 29 de la surface cultivée entre la dernière année du régime des Talibans et la situation en 2014. Télécommunications En 2011, l'entreprise de téléphonie mobile Roshan est l'une des plus importantes du pays. Portée par les investissements du prince Karim Aga Khan IV, elle a pu se targuer d'être le premier employeur privé du pays. Il y a trois autres opérateurs de téléphonie mobile, Afghan Wireless, MTN Group et Etisalat. Depuis 2006 la téléphonie fixe est gérée par Afghan Telecom. Lignes de téléphone : (en 2019) Téléphones portables : (en 2019) Utilisateurs d'Internet : (en 2018) Nombre de fournisseurs d'accès : 46 (en 2010) Postes de radio : (en 1999) Postes de télévision : (en 1999) Démographie L'Afghanistan n'a jamais réalisé un recensement systématique de sa population, les chiffres exacts sur la taille et la composition des divers groupes ethniques ne sont pas disponibles. Les chiffres suivants manquent de fiabilité. Les Pachtounes forment le plus grand groupe estimé à plus de 42 % de la population. Le deuxième grand groupe linguistique, parlant le dari, comprend les Tadjiks (27 %) et les Hazaras (9 %) qui habitent le centre. Les Ouzbeks représentent 9 % de la population. Il y a également une présence non négligeable de tribus telles les Aimak (4 %), les Turkmènes (3 %), les Baloutches (< 2 %), les Pashayis ou Nouristanis, les Arabes, les Kirghizes... Le bilinguisme est commun. Un petit nombre de minorités ethniques allogènes d'origine indienne, principalement des sikhs et des hindous, parlent le pendjabi. Les Afghans sont majoritairement musulmans avec approximativement 80-89 % de sunnites et 10-19 % de chiites. Le reste d'entre eux est hindou, sikh, juif ou chrétien. Les hindous et sikhs représentent aujourd'hui 0,3 % de la population contre 1 % dans les années 1970, car beaucoup ont fui pendant la guerre civile des années 1990 vers les contrées voisines, l'Europe ou l'Amérique. Avec la chute des Talibans, des sikhs sont retournés dans la province de Ghazni d'Afghanistan. L'Afghanistan possède le taux de fécondité le plus élevé d'Asie : plus de cinq enfants par femme en moyenne. Population : (en 2022). : 40,92 % ; : 21,85 % ; : 30,68 % ; : 3,95 % ; + : 2,4 % Taux de migration : / (en 2018) Espérance de vie des hommes : (en 2018) Espérance de vie des femmes : (en 2018) Taux de croissance de la pop. : +2,37 % (en 2018) Taux de natalité : / (en 2018) Age moyen 18.4 ans (en 2022) Taux de mortalité : / (en 2018) Taux de mortalité infantile : / (en 2018) Taux de fécondité : (en 2018) Culture Beaucoup de monuments historiques du pays ont été endommagés dans les guerres récentes et d'autres détruits comme les deux célèbres statues de Bouddha dans la province de Bamiyan en 2001 par les talibans. En 2017, le site bouddhiste de Mes Aynak est menacé de destruction par l'industrie minière. Avant 1980, il y avait une tradition de francophonie chez les élites et classes favorisées de l'Afghanistan, et le roi Zaher Chah était francophone, ainsi qu'environ . L'anglais était sans doute plus parlé, et sensiblement plus important. La Poste d'Afghanistan a émis des timbres avec légendes en français jusqu'en 1996. Avec la guerre civile, et l'avènement des Talibans, les rares Afghans qui parlaient des langues étrangères parlaient persan, arabe, et anglais. Un grand nombre d'Afghans proches du régime communiste, entre 1978 et 1992, savent parler le russe. Les deux lycées français furent fermés en 1979 ; ils sont de nouveau ouverts depuis 2003, ainsi que d'autres établissements scolaires, américains, britanniques, etc. Les talibans, au pouvoir, ont demandé aux chaînes de télévision d'éviter de diffuser à l'antenne des films ou des séries mettant en scène des femmes. Ils ont d'ailleurs précisé que les femmes journalistes intervenant à la télévision doivent porter le voile islamique. Religion Les Afghans sont musulmans à 99 %. Il y a environ 80 % de sunnites. Depuis août 2021, la grande majorité des Hindous et Sikhs qui vivaient en Afghanistan sont rapatriés en Inde. Après l'installation du régime des Talibans, il ne resterait plus que moins de 250 Hindous et Sikhs en Afghanistan, tous concentrés à Kaboul, dans un même quartier. Historiquement, l'Afghanistan entretient de bons rapports avec le monde indien, recevant de nombreux marchands, commerçants ou négociants indiens, musulmans, hindous, ou sikhs et cela, depuis bien avant la colonisation européenne. Même depuis la partition de l'Inde et du Pakistan en 1947, l'Afghanistan entretient de bonnes relations diplomatiques et commerciales avec l'Inde et le Pakistan, et reçoit de nombreux visiteurs qu'ils soient musulmans, hindous, ou sikhs pour des échanges commerciaux. La situation change après la chute du régime communiste, en 1992, et surtout avec l'arrivée des talibans, après 1996. Depuis 2001, cependant, avec l'arrivée de l'armée américaine, et le départ du régime des talibans, il y a un timide retour d'hommes d'affaires indiens hindous et sikhs. En 1978, il y avait environ en Afghanistan. De nos jours, les Talibans, qui sont au pouvoir en Afghanistan, ont des relations diplomatiques importantes avec la Chine. La république populaire de Chine, état officiellement athée, n'a émis aucune demande particulière à propos des Bouddhistes en Afghanistan. En revanche, les Japonais, se disent préoccupés du sort des Bouddhistes dans ce pays, au moment où les Talibans refusent aux Japonais de restaurer le site Bouddhiste de Bâmiyân. Selon la publication annuelle de l'Index mondial de persécution des chrétiens de l'ONG Portes ouvertes, l'Afghanistan est en 2022, le premier pays du monde en termes de persécution des chrétiens après la Corée du Nord. Second du classement pendant de nombreuses années, il en prend la tête cette année là à la suite du retour au pouvoir des talibans. L'Afghanistan compte aussi de faibles effectifs de baha'is ainsi que d'ahmadis, groupe religieux dissident de l'islam qui n'est pas reconnu comme musulman par de nombreux musulmans afghans. Santé L'accès à l'eau potable n'est pas acquis dans tout le pays, de même pour le système médical, alors que de nombreuses maladies à transmission vectorielle endémiques ou récemment introduites (notamment transmise par des moustiques, tiques, mouches, poux, etc.) touchent le pays, en tout ou en partie : fièvre hémorragique de Crimée-Congo, paludisme, fièvre pappataci, dengue, fièvre jaune, encéphalite japonaise, maladie du sommeil, leishmaniose cutanée, peste, fièvre de la vallée du Rift, chikungunya, bilharziose, poussières en aérosol ou maladie du contact avec le sol, fièvre de Lassa, filariose, fièvre des tranchées, fièvre boutonneuse méditerranéenne, leishmaniose cutanée (zoonose), leishmaniose cutanée (anthropisation), Leishmaniose viscérale, fièvre Q, fièvre pourprée des montagnes Rocheuses, fièvre jaune, virus du Nil occidental, fièvre de Sindbis, fièvre pourprée des montagnes Rocheuses de Sibérie, typhus à tetranychidae (typhus des broussailles), typhus à poux, typhus murin, fièvre récurrente mondiale, leptospirose (à Leptospira icterohaemorrhagiae, L. hebdomadis, L. tarassovi, L. grippotyphosa, L. pomona, L. javanica, L. canicola, L. ballum, L. bataviae). Le pays est aussi touché par la rougeole, la diphtérie, la méningite, la grippe, la tuberculose, des infections respiratoires aiguës, la méningite à méningocoques, la poliomyélite, le charbon, la rage, la rougeole, Escherichia coli entérotoxinogène, Campylobacter, Shigelle, Salmonella, Cryptosporidium spp., Giardia intestinalis, Entamoeba histolytica, amibiases, hépatite A, hépatite E, fièvre typhoïde et paratyphoïde. Éducation Au printemps 2003, on estimait que 30 % des d'Afghanistan avaient été sérieusement endommagées pendant la vingtaine d'années de l'occupation soviétique et de la guerre civile. Seulement la moitié des écoles ont indiqué avoir de l'eau potable, tandis qu'un peu moins de 40 % estimait avoir un état sanitaire adéquat. L'éducation pour les garçons ne fut pas une priorité pendant le régime des Talibans, tandis que les filles en furent complètement bannies. Une étude de 2002 menée par le groupe d'aide Save the Children indique qu'en regard de la pauvreté et de la violence de leur environnement, les enfants afghans s'adaptent. L'étude donne du crédit aux institutions fortes de la famille et de la communauté. Plus de quatre millions d'enfants afghans, sans doute le nombre maximal, sont reconnus avoir été scolarisés pendant l'année scolaire qui a débuté en mars 2003. L'éducation est maintenant accessible aux garçons et aux filles. Le niveau d'alphabétisation de la population est estimé en 2018 à 55.5 % pour les hommes et 29.8 % pour les femmes. Entre 2016 et 2020, le taux moyen est passé de 34,8 % à 43 %. En Afghanistan, beaucoup de filles ne reçoivent aucune instruction et celles qui vont à l'école n'y restent en général pas plus de quatre ans. Fêtes et jours fériés Droits des femmes Dans un pays traditionnellement patriarcal, après une période plutôt favorable sous l'occupation soviétique, les conditions de vie des femmes se dégradent, dans un contexte de conflits militaires, de difficultés économiques et de l'application de la charia depuis 1992. L'arrivée des talibans au pouvoir en 1996 renforce cette situation. En 2021, après le retrait des troupes américaines, la reprise en main du pays par les talibans entraine une nouvelle dégradation de leur conditions et de leurs libertés individuelles. Langues Transports Routes : (dont goudronnés) (en 2017) Voies ferrées : Voies navigables : (en 2011) Nombre d'aéroports : 46 (dont 29 avec des pistes goudronnées) (en 2020) Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie . . . (Géologie, biologie, archéologie et cultures) . . . Pierre Centlivres, 'The Controversy over the Buddhas of Bamiyan', South Asia Multidisciplinary Academic Journal, 2|2008 The Controversy over the Buddhas of Bamiyan . . . . . . Gilles Dorronsoro Kabul at War (1992-1996) : State, Ethnicity and Social Classes, South Asia Multidisciplinary Academic Journal Kabul at War (1992-1996) : State, Ethnicity and Social Classes . . . Articles connexes Ahmed Zia Massoud Commandant Massoud Cuisine afghane Hekmatyar Liste des dirigeants des provinces d’Afghanistan Narco-économie en Afghanistan Direction nationale de la sécurité Corridor Lapiz-lazuli Liens externes
LAfghanistan (en pachto et en dari : , ), en forme longue de facto lémirat islamique d'Afghanistan (en , ; en dari : , ), est un pays d'Asie du Sud ou d'Asie centrale sans accès à la mer entouré par l'Ouzbékistan au nord, la Chine et le Tadjikistan au nord-est, le Pakistan à l'est-sud-est, l’Iran à l'ouest et le Turkménistan au nord-ouest.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Alg%C3%A8bre%20de%20Boole%20%28logique%29
Algèbre de Boole (logique)
Lalgèbre de Boole, ou calcul booléen, est la partie des mathématiques qui s'intéresse à une approche algébrique de la logique, vue en termes de variables, d'opérateurs et de fonctions sur les variables logiques, ce qui permet d'utiliser des techniques algébriques pour traiter les expressions à deux valeurs du calcul des propositions. Elle fut lancée en 1854 par le mathématicien britannique George Boole. L'algèbre de Boole trouve de nombreuses applications en informatique et dans la conception des circuits électroniques. Elle fut utilisée la première fois pour les circuits de commutation téléphonique par Claude Shannon. Exemple introductif L'algèbre de Boole des fonctions logiques permet de modéliser des raisonnements logiques, en exprimant un « état » en fonction de conditions. Par exemple, si nous étudions l'expression Communication et l'expression Décrocher : Communication = Émetteur ET Récepteur Communication serait « VRAI » si à la fois les variables Émetteur ET Récepteur étaient actifs (c'est une fonction logique dépendant des variables Émetteur et Récepteur) Décrocher = (Sonnerie ET Décision de répondre) OU Décision d'appeler Décrocher serait « VRAI » soit si à la fois on entend la sonnerie ET l'on décide de répondre, soit (OU) si simplement l'on décide d'appeler. L'algèbre de Boole étant un domaine commun à trois disciplines, on rencontre des notations différentes pour désigner un même objet. Dans le reste de l'article, on indiquera les diverses notations, mais on en privilégiera une pour conserver une certaine homogénéité. Algèbre de Boole des valeurs de vérité On appelle B l'ensemble constitué de deux éléments appelés valeurs de vérité {VRAI, FAUX}. Cet ensemble est aussi noté . avec pour et pour . On privilégiera dans la suite la notation . Sur cet ensemble on peut définir deux lois (ou opérations) binaires, les lois ET et OU, et une opération unaire, la négation (ou le complémentaire). Pour l'ensemble des exemples et propriétés suivantes, Conjonction Elle est définie de la manière suivante : a ET b est VRAI si et seulement si a est VRAI et b est VRAI. Cette loi est aussi notée : : Opérateur point ; ; « & » ou « && » : cette implémentation fait partie de plusieurs langages de programmation tels que Perl, C, PHP, Swift ; « and » ou « AND » : la plupart des langages de programmation comme, par exemple, Ada, Pascal, Perl, Python, PHP proposent cette fonction ; « ∧ » : utilisée dans plusieurs notations algébriques et en APL ; « * » ; le symbole d'une multiplication ordinaire est utilisée dans quelques langages ne disposant pas de fonction adaptée. On privilégiera dans la suite la notation « ». La table de cette loi (analogue à une table d'addition ou de multiplication) n'est pas une table de vérité. Disjonction Elle est définie de la manière suivante : a OU b est VRAI si et seulement si a est VRAI ou b est VRAI. (En particulier, si a est vrai et que b est vrai aussi, alors a OU b est vrai.) Cette loi est aussi notée : « ∨ » (« ») en mathématiques (et en logique mathématique) ou en APL ; «|» ou «||» dans certains langages de programmation ; en toutes lettres « or » ou « OR » en logique ou dans certains langages de programmation. On privilégiera dans la suite la notation mais on prendra garde du fait que cette loi n'est pas l'addition usuelle dans Z/2Z. C'est pourquoi, en mathématiques et en logique mathématique, la notation n'est pas utilisée pour désigner le « ou inclusif » : elle est réservée au « ou exclusif », opération qui (jointe au « et ») fait de toute algèbre de Boole un anneau de Boole, en particulier une Z/2Z-algèbre. Négation La négation de a est VRAIE si et seulement si a est FAUX. La négation de a est notée : non-a, non a, not a « ~a » dans quelques notations algébriques, en APL et dans quelques langages d'interrogation de bases de données (SQL…) ; « ! » dans quelques langages de programmation (C, C++…) ; « 1- » dans quelques langages ne disposant pas de fonctions adaptées (Batch…) (puisque 1-0=1 et 1-1=0). On privilégiera dans la suite la notation . On obtient alors et . Propriétés Propriétés des opérateurs Les opérateurs sont concernés par plusieurs propriétés communes : associativité : , qui est parfois écrit pour cette raison : et , qui est parfois écrit pour cette raison : ; commutativité : et ; distributivité : et ; idempotence : et . Par ailleurs, chaque opérateur possède un élément neutre et un élément absorbant : ; ; ; ; Des simplifications sont possibles comme : ; ; ; . le théorème du consensus s'applique aux opérateurs de l'algèbre de Boole : . Enfin, ils suivent le principe de complémentarité : involution : ( la proposition "La lumière est allumée" équivaut à "la lumière n'est pas non allumée" ou, dit autrement, "la lumière n'est pas éteinte"). tiers exclu : (la proposition "lumière allumée" OU "lumière non allumée" est toujours VRAI.). contradiction ou antilogie : (la proposition "lumière allumée" ET "lumière non allumée" est toujours FAUX.). Structure On retrouve alors toutes les propriétés qui confèrent à B une structure d'algèbre de Boole. Priorité Pour alléger les écritures, il est d'usage que les opérations booléennes soient soumises aux mêmes règles de priorité que les opérations arithmétiques usuelles : la fonction ET (multiplication logique) est ainsi prioritaire par rapport à la fonction OU (somme logique). Ainsi : Il reste possible de placer des parenthèses dans les calculs pour changer l'ordre de priorité des opérations. Lois de De Morgan Fonctions logiques Mathématiquement, une fonction logique ou opérateur logique est une application de Bn dans B. En électronique, une fonction logique est une boîte noire qui reçoit en entrée un certain nombre de variables logiques et qui rend en sortie une variable logique dépendant des variables d'entrée. L'article fonction logique précise comment construire les boîtes noires de quelques fonctions fondamentales. Une table de vérité permet de préciser l'état de la sortie en fonction des états des entrées. Elle caractérise la fonction logique. Toute table de vérité, et donc toute fonction logique, peut se décrire à l'aide des trois opérations de base : disjonction (OU) ; conjonction (ET) ; négation (NON). On démontre aussi qu'il existe exactement fonctions logiques de paramètres. Il suffit en effet de considérer toutes les tables de vérités possibles, ou de considérer le développement d'une fonction de paramètres. Fonctions logiques fondamentales Fonctions logiques composées Ce sont les fonctions logiques à deux variables. Parmi celles-ci, on en dénombre certaines suffisamment intéressantes pour qu'on leur donne un nom. Disjonction exclusive Le OU étudié jusqu'à présent doit se comprendre de la manière suivante : « l'un ou l'autre ou les deux ». Il est également appelé « OU inclusif ». Le OU exclusif (ou XOR pour ' eXclusive OR') s'entend comme : « l'un ou l'autre, mais pas les deux ». a XOR b On peut également le définir avec un modulo sur une somme ordinaire : Le « ou exclusif » est parfois noté par le signe arithmétique (différent de). Fonctionnellement, on utilise aussi un + entouré :. Propriété - Toute table de vérité, toute fonction logique, peut se décrire à l'aide de la constante 1 et des deux opérations : disjonction exclusive et conjonction, car : Équivalence L'équivalence (notée EQV ou XNOR) est vraie si les deux entrées ont la même valeur et fausse sinon. C'est la négation du « ou exclusif ». Léquivalence peut s'écrire L'équivalence est souvent notée par le signe . Elle peut aussi être notée « == » dans certains langages (C++, PHP…) et « ⊙ » en électronique. Implication L'''implication (notée IMP) s'écrit de la manière suivante Cette opération n'est pas commutative. a est une condition suffisante pour b, qui, elle, est une condition nécessaire' pour a. Mais Inhibition Linhibition (notée INH) se compose comme suit : Si a est VRAI, l'expression vaut VRAI, SAUF si b est VRAI. Cette opération n'est pas commutative. Exemple de fonctions logiques à trois ou quatre variables Fonction logique à trois variables L'égalité traduit la situation pratique suivante : On décroche un téléphone quand on décide d'appeler quelqu'un ou quand le téléphone sonne et qu'on décide de répondre''. Elle est constituée de trois variables : a = « Sonnerie » ; b = « Décision de répondre » ; c = « Décision d'appeler ». la variable d = « Décrocher » est fonction logique des 3 précédentes et peut s'écrire La table de vérité de cette fonction d est alors la suivante (à droite) : La table indique une situation absurde : quand on décide d'appeler quelqu'un et que le téléphone sonne sans qu'on ait envie de répondre, on décrocherait quand même. Une modification de la table comme ci-contre corrigerait cette absurdité. Cette table correspond à une fonction logique Décrocher d2 ou d2 qu'il est possible de déterminer et simplifier en . Fonction logique à quatre variables Un bon élève s'interroge s'il est sage de sortir un soir. Il doit décider en fonction de quatre variables : a = il a assez d'argent ; b = il a fini ses devoirs ; c = le transport en commun est en grève ; d = l'automobile de son père est disponible. Cet élève pourra sortir si : il a assez d'argent, a = vrai ; il a fini ses devoirs, donc b = vrai ; le transport en commun n'est pas en grève, donc c = faux ; ou si l'automobile de son père est disponible, donc d = vrai. L'expression logique de sortir en fonction de l'état des variables a, b, c et d peut donc s'écrire ainsi : Factorisation d'une expression Une fonction logique peut être déterminée soit sous forme d'une expression faisant intervenir les 3 opérations (, , ) soit sous forme de sa table de vérité. Dans ce cas il sera toujours possible d'effectuer un développement pour écrire cette fonction comme une somme de produits. Exemple : Dans l'exemple de "Décrocher2", la lecture de la table montre que égale quand ou ou ou . Il est possible de trouver une expression minimisant le nombre de termes et le nombre de lettres dans chaque terme. C'est l'objectif de certaines techniques comme la méthode de Quine-Mc Cluskey, les diagrammes de Karnaugh, la méthode des consensus, la double dualisation… Exemple (suite) : la somme précédente peut être réduite par factorisation des deux premiers termes par et factorisation des deux derniers termes par Arbre d'expression Les expressions logiques sont souvent représentées en informatique sous forme d'arborescence. À un premier sommet (racine) sont rattachés différents sous-arbres (ou branches). Les sommets sans issue sont appelés feuilles. Chaque sommet interne correspond à un sélecteur booléen « si alors sinon », qui ramène une question à deux sous-questions plus simples, éventuellement réduites à 1/vrai ou 0/faux. L'évaluation d'une fonction f dépendant d'une variable q choisie pour la première question est alors , qui ramène à deux expressions indépendantes de . Soit ; on peut écrire Les arbres dépendant de l'expression et de l'ordre des questions, pour une même expression certains questionnaires seront plus simples que d'autres. Notes et références Annexes Articles connexes Opération bit à bit Les lois de la pensée Bibliographie
Lalgèbre de Boole, ou calcul booléen, est la partie des mathématiques qui s'intéresse à une approche algébrique de la logique, vue en termes de variables, d'opérateurs et de fonctions sur les variables logiques, ce qui permet d'utiliser des techniques algébriques pour traiter les expressions à deux valeurs du calcul des propositions. Elle fut lancée en 1854 par le mathématicien britannique George Boole. L'algèbre de Boole trouve de nombreuses applications en informatique et dans la conception des circuits électroniques.
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Ada (langage)
Ada est un langage de programmation orienté objet dont les premières versions remontent au début des années 1980. Présentation Ada est un langage de programmation conçu par l’équipe de CII-Honeywell Bull dirigée par Jean Ichbiah en réponse à un cahier des charges établi par le département de la Défense des États-Unis (DoD). Les premiers travaux autour du projet ont commencé à la fin des années 1970 et dès 1979 un preliminary ADA reference manual est publié dans la revue du Special Interest Group on Programming Languages de l'ACM. La première version validée du projet sort au début des années 1980 sous le nom d'Ada 83. Pour développer le langage, l'équipe de Jean Ichbiah s'est inspirée de son précédent langage LIS (Langage d'Implémentation de Systèmes), conçu à la CII pour permettre le développement de systèmes d'exploitation portables (à 95 %, disait Ichbiah). Ada 83 a été ensuite repris et amélioré au milieu des années 1990 pour donner Ada 95, le second langage objet normalisé de manière internationale (publié en , il est précédé de peu par Common Lisp, publié en ). Sous les auspices de l’Organisation internationale de normalisation (ISO), le langage a bénéficié d'un amendement (Ada 2005) puis d'une nouvelle révision appelée Ada 2012. Le nom « Ada » a été choisi en l’honneur d’Ada Lovelace, sans doute la première informaticienne de l’histoire. Il est associé à la couleur verte car, lors de l’appel d’offres du DoD, les différentes propositions étaient désignées par des couleurs pour éviter tout biais, et l’équipe qui l’a conçu était l’équipe verte. Voici quelques particularités d’Ada : typage statique ; module par les paquetages et contrôle fin de la visibilité ; syntaxe claire et non ambiguë (inspirée de celle du langage Pascal) ; généricité ; programmation par contrat ; multi-tâche ; traits temps réel intégrés au langage (tâches, objets protégés, interruptions) ; bibliothèques normalisées ; liens avec les autres langages ; annexes temps réel avec le Profil Ravenscar pour les systèmes sûrs ; le document de la norme ISO est librement téléchargeable (voir ci-dessous). Il est souvent utilisé dans des systèmes temps réel et embarqués nécessitant un haut niveau de fiabilité et de sécurité. De nos jours, Ada est employé bien sûr par son initiateur, mais aussi dans toutes les techniques de pointe : en France, l’automobile, les transports ferroviaires (Alstom, Siemens Mobility, Ansaldo STS), les technologies aéronautiques (Thales Land and Air Systems, Thales Avionics, Airbus, Airbus Defence and Space) et les technologies spatiales (Thales Alenia Space, ArianeGroup, CNES, Arianespace). En 2013, il est possible de trouver des compilateurs Ada pour certains systèmes d’exploitation (Windows, Linux, VxWorks) et architectures matérielles, y compris un compilateur libre (GNAT, inclus dans GNU Compiler Collection) compilant de l’Ada 83/95/2005/2012. Ada est parfois utilisé en introduction aux cours de programmation informatique avancée, et il peut être utilisé pour les cours d'introduction à la programmation. Autres langages dans la mouvance Ada Ada est inspiré du langage Pascal dont il a repris tant l'esprit de la syntaxe que de l'architecture. Le langage Ada a inspiré Bertrand Meyer pour la conception du langage Eiffel, qui a ajouté des notions de programmation par contrat (mais se montre moins adapté à l'industrie sous certains aspects). La notion de programmation par contrat, formalisée par Bertrand Meyer avec Eiffel, a amené la création d'une extension au langage Ada, , pour lui faire supporter des notations permettant d'exprimer des assertions contractuelles dans les spécifications. La programmation par contrat (des sous-programmes ou des types d'objets) est finalement intégrée dans la version Ada 2012. Ada a inspiré le langage PL/SQL dans le domaine des bases de données, ainsi que le langage VHDL pour les architectures matérielles. Le langage Ada est également à la base de la conception des différents langages de la norme CEI 61131-3, en particulier la partie déclarative commune à tous les langages et le langage ST (texte structuré). "Hello, world!" en Ada 95 ou Ada 2005 Un exemple courant pour montrer la syntaxe d’un langage est le programme Hello world : with Ada.Text_IO; -- Bibliothèque -- Déclaration de la procédure "Hello" procedure Hello is begin -- Imprimer "Hello, world!" à l'écran Ada.Text_IO.Put_Line("Hello, world!"); end Hello; Il existe des raccourcis pour Ada.Text_IO.Put_Line nécessitant moins de caractères, mais ils ne sont pas utilisés ici pour des raisons de compréhension. Pour des explications plus détaillées, vous pouvez consulter Wikibooks:Ada Programming/Basic. Bref historique 1974 : le département de la Défense américain s'aperçoit qu’il gaspille énormément d’argent en utilisant grosso modo un langage de programmation par application, et en entretenant des programmes écrits dans des langages obsolètes endémiques ou exotiques. Certaines sources avancent le chiffre de de programmation employés en ces lieux.Le résultat de cette prise de conscience est l’élaboration, en trois ans, du cahier des charges d’un langage unique, suffisamment souple et puissant pour remplacer tous les autres, que ce soit pour le guidage de missiles ou les travaux sur l’intelligence artificielle en passant par les applications de gestion. 1977 : le département lance un appel d’offres, remporté par une équipe dirigée par le Français Jean Ichbiah. 1980 : Jean Ichbiah fonde la compagnie Alsys (). 1983 : Ada83 est normalisé aux États-Unis par l’ANSI (ANSI/MIL-STD-1815A-1983). 1987 : Ada83 fait l’objet de la norme internationale ISO 8652:1987. 1990 : à partir des améliorations apportées par les différents développeurs de compilateurs, l’Ada Joint Program Office lance un projet de révision du langage. 1991 : Alsys est revendu à Thomson-CSF et devient TSP (Thomson Software Products). 1992 : un contrat est passé entre le comité de révision (Ada9X Program Office) et l’Université de New York pour le développement d’un compilateur de référence pour le nouveau langage, qui sera librement disponible. Ce compilateur, GNAT, est basé sur la technologie GCC de GNU. 1994 : la société Ada Core Technologies (aujourd’hui AdaCore) est fondée par les membres du projet GNAT pour poursuivre la maintenance du compilateur et en assurer la commercialisation et le support. 1995 : la révision tant attendue arrive à son terme, Ada95 voit le jour. Une norme révisée est publiée, ISO/CEI 8652:1995. Ada95 est le premier langage mettant en œuvre la programmation orientée objet à faire l’objet d’une norme ISO. Le compilateur GNAT couvre l’intégralité de la norme Ada95, y compris l’ensemble de ses annexes optionnelles. 1996 : TSP devient Aonix. 2000 : l’Ada Conformity Assessment Authority (ACAA) publie un ensemble de corrections mineures accumulées au cours des cinq années précédentes : le Technical Corrigendum 1. 2003 : un rapport du prédit la mort du langage Ada malgré sa supériorité sur les autres. 2007 : l'ISO publie l'Amendement 1 au langage qui introduit de nouvelles fonctions et officialise de nombreuses améliorations proposées initialement par les différents développeurs de compilateurs. Cette version du langage porte le nom d'Ada 2005, année durant laquelle l'Amendement fut figé pour publication par l'ISO. 2012 : l'ISO publie une nouvelle révision de la norme (Ada 2012), qui apporte notamment des facilités syntaxiques, la programmation par contrat, le support des architectures multi-cœurs, et une extension de la bibliothèque prédéfinie. 2016 : Parution d'un corrigendum technique à Ada 2012 Voir aussi Articles connexes GNAT (compilateur Ada libre) MaRTE OS (système d'exploitation temps réel écrit en Ada) Liens externes Ada Information Clearinghouse : les documents normatifs et bien d'autres choses encore. Ada Conformity Assessment Authority : ce groupe indépendant supervise la vérification de conformité des mises en œuvre du langage (autrefois appelé « validation ») et pilote le processus d’amendement et d’amélioration de la définition du langage. Ada France : cette association organise un concours tous les ans avec des prix élevés ( pour le premier prix). Les pages libres d’AdaCore : AdaCore propose ici en téléchargement ses outils GPL notamment le compilateur GNAT et l’environnement de développement GPS. Developpez : diverses ressources sur Ada. un cours Ada95 complet (sauf temps réel) MIL-STD-1815A, Ada Programming Language Site d'information sur Ada 2012 Bibliographie Léa-Linux : Introduction au langage Ada. Simon Descarpentries, Ada95 et GTK+, le duo gagnant ? Article paru dans GNU/Linux Magazine France Jean-Pierre Rosen, Méthodes de génie logiciel avec Ada (WikiBook) Notes et références Langage de programmation Langage orienté objet Ada Programmation concurrente Invention française
Ada est un langage de programmation orienté objet dont les premières versions remontent au début des années 1980.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Auvergne
Auvergne
LAuvergne ( ou Euvarnhà) est une région historique et culturelle située dans le centre de la France, au cœur du Massif central. De 1941 à 1946 et de 1956 à 2015, la région Auvergne fut également une région administrative française composée des quatre départements de l'Allier, du Cantal, de la Haute-Loire et du Puy-de-Dôme. Sa plus grande ville, Clermont-Ferrand, en était le chef-lieu. Cette région a été supprimée le par la loi sur l'Acte de la décentralisation. Les départements qui la composaient font maintenant partie de la nouvelle région Auvergne-Rhône-Alpes. Avec plus de d'histoire, l'Auvergne est une des plus anciennes régions de France et une des mieux identifiées. Toutefois, son territoire est perçu de façon variable et le géographe Pierre Bonnaud compte quatre définitions possibles pour les contours de la région. Ainsi, en plus de l’ancienne région administrative, il y a deux Auvergne historiques. La première a existé jusqu'au et correspond à la cité des Arvernes ou Arvernie qui se perpétua avec le diocèse primitif de Clermont. La constitution du duché de Bourbon confisqua le nord de son territoire et laissa une province plus petite au . Enfin, dans limaginaire parisien, l'Auvergne apparaît souvent comme une région plus vaste. Au et au une vague d'immigration venant d'Auvergne, de l'Aveyron, de la Lozère et de la montagne limousine a submergé la capitale. Elle y a imposé son folklore et a été identifiée comme celle des « Auvergnats de Paris » ou « bougnats ». Il n'est pas rare que toute la partie sud du Massif central soit ainsi assimilée à l'Auvergne. Clin d’œil à l'histoire, cette aire territoriale fait penser à celle des peuples vassaux des Arvernes sous l’Antiquité. Même si cette région n’a plus de concrétisation administrative, son histoire et sa géographie lui donnent une profonde cohérence. Sa métropole, Clermont-Ferrand, la polarise en totalité et confirme cette unité. Dénomination et blason L'Auvergne tient son nom du peuple des Arvernes, dont le nom est généralement interprété comme « ceux qui vivent devant des terres plantées d'aulnes » par composition du préfixe gaulois are (« près de », « devant ») et de verno ou uerno (« aulnes » ou « aulnaies »). Le nom Auvergne est écrit en roman médiéval ou en auvergnat Arvernha, Auvernha, Auvernhe ou dans le nord de la Lozère Alvernhe. La chaîne évolutive de ce toponyme est Arvernia - Alvernia - Alvernha - Auvernha - Auvergne. Le blason de l'Auvergne, d’or au gonfanon de gueules bordé de sinople, a été pris par les comtes d'Auvergne depuis au moins le , les sceaux et l'iconographie des comtes et présentant déjà le gonfanon pour emblème de l'Auvergne. L'origine de cet emblème n'est pas certaine. Il pourrait s'agir de la bannière de l'abbé d’Aurillac autour de laquelle se rallièrent les chevaliers de la nation d'Auvergne lors de la conquête de Jérusalem ou alors de celle d'Eustache III, aïeul d'Adélaïde de Brabant, la mère du comte. Eustache III avait le titre de comte de Boulogne-sur-Mer et était le frère de Godefroy de Bouillon. Histoire Pays des Arvernes L'Auvergne doit son nom au peuple gaulois des Arvernes. C'était l'une des tribus les plus puissantes et les plus riches de la Gaule antique. Cette prédominance s’explique par plusieurs raisons. Le territoire arverne donnait à ses occupants une totale autonomie agricole, il se composait au centre de la grande plaine très fertile de la Limagne, de coteaux fruiticoles sur le pourtour et enfin de grandes prairies de moyenne montagne idéales pour l'élevage. Ces zones d'autosubsistance étaient noyées dans un dense massif forestier qui fournissait l'énergie nécessaire à la mise en place d'industries prospères : la céramique et la métallurgie. Lezoux devint à l'époque gallo-romaine un des plus grands centres de production de poteries (en particulier sigillées) d'Europe. Ces poteries font partie du matériel archéologique courant que l'on retrouve partout dans le nord de l'Europe et servent à la datation des lieux fouillés. L'exploitation de nombreuses mines d'or, d'argent et d'autres métaux (exploitées depuis 400 au minimum) permit de faire de la métallurgie, de la forge et de l'orfèvrerie (en particulier du travail du cuivre) une grande spécialité arverne. Dans la Guerre des Gaules de César, Vercingétorix est décrit avec « une grande armure faite de nombreuses pièces d'argent assemblées et reflétant le soleil ». Les Arvernes frappaient leur propre monnaie et multipliaient les échanges commerciaux avec les tribus voisines (moins de connues pour gaulois). Ils développèrent au centre du monde gaulois un commerce est-ouest et nord-sud engendrant une grande richesse. La puissance militaire des arvernes était importante, elle s’appuyait sur un territoire difficile à atteindre par les armées adverses car entouré sur quasiment tous ses côtés par des massifs montagneux (seul le nord était ouvert sur les plaines du centre de la Gaule). Enfin, il y avait au sommet du puy de Dôme un sanctuaire d'une importance majeure pour plusieurs nations gauloises qui s'y retrouvaient. Les recherches archéologiques les plus récentes situent la capitale des Arvernes de la fin du second âge du fer à l'oppidum de Corent. Strabon décrit une royauté arverne puissante qui impose au son hégémonie sur les peuples gaulois avec notamment les règnes des rois arvernes Luern et Bituit. Si beaucoup d'historiens, dans la ligne de Camille Jullian, ont décrit la Gaule Celtique comme un « empire arverne », on parle plutôt aujourd'hui d'une « hégémonie » similaire à celle de certaines cités grecques classiques, comme celle qu'exercèrent Athènes ou Sparte, c'est-à-dire non pas une structure politique, mais une ascendance diplomatique, militaire, culturelle et économique. La confédération arverne regroupait les Gabales, les Vellaves, les Cadurques, les Rutènes, et son aire d'influence comprenait une partie du Languedoc et de l'Aquitaine. Vercingétorix prit le titre de roi en 52 Son père, Celtillos, qui avait tenu cette fonction auparavant, fut exécuté par ses compagnons après avoir tenté de rendre le titre héréditaire. Au cours de l'hiver 53/52 , Vercingétorix profita d'une révolte des Carnutes dans Bourges pour constituer une alliance contre les Romains avec la plupart des celtes des deux tiers nord de la Gaule. Pour la consolider et en gage de fidélité, il réclama et obtient de chaque peuple gaulois des « otages » (fils ou filles de rois). Un des hauts lieux historiques d'Auvergne est celui de la bataille de Gergovie, situé à au sud de Clermont-Ferrand, où Vercingétorix battit Jules César en 52 av. J.-C., avant de le poursuivre avec ses cavaliers et ses troupes vers le nord. Beaucoup plus tard, le siège d'Alésia se termina par une victoire romaine et marqua la fin du roi arverne. Pour enfermer les troupes Arvernes dans Alésia, les légionnaires romains construisirent pendant des mois de pièges (fosses avec pieux entre autres) et de fortifications sur plusieurs centaines de mètres. L'arrivée trop tardive des secours des Gaulois de l'ouest (pourtant fortes de plus de ) fut déterminante dans la défaite. Par deux fois, les troupes gauloises dirigées par plusieurs chefs furent à deux doigts d'établir une jonction avec les assiégés. Ces tentatives menées à la tombée de la nuit permirent à Vercingétorix et ses cavaliers de faire des échappées mais coûtèrent de nombreux morts aux troupes arvernes. Vercingétorix négocia sa reddition contre la vie sauve pour les d'Alésia. Après le départ des Gaulois de l'ouest, on l'emprisonna à Rome et on le fit figurer au triomphe de César ; après quoi il fut exécuté. Les Romains créèrent par la suite la ville d'Augustonemetum sur l'un des cinq sites urbains arvernes existants, lui-même site d'un ancien volcan. Cette ville deviendra plus tard Clermont-Ferrand. La partie est de la commune actuelle était d'ailleurs occupé par une agglomération de plaine importante (site d'Aulnat-Gandaillat). Auvergne romaine Après sa victoire sur les Arvernes, César amorce une politique habile qui les ménage et les associe au pouvoir. Les deux siècles qui suivent la colonisation correspondent à une période de paix et de prospérité. L’Auvergne fait partie de la province d’Aquitaine, les quelques Romains qui viennent s’y installer sont rapidement assimilés, les modes de vie arvernes et romains sont peu différents et facilitent l’association. Le latin s’impose tardivement sur la langue gauloise. La capitale gallo-romaine, Augustonemetum, prend le nom d’Arvernis au . À la fin du ou au , saint Austremoine évangélise l’Auvergne. À cette époque, la province est menacée par la poussée des peuples germaniques et l'affaiblissement de l'empire. En 469, l’autorité de Rome est toujours reconnue mais la province est encerclée par les Burgondes et les Wisigoths. Ces derniers, menés par le roi Euric, déferlent sur le pays en 471. Sidoine Apollinaire, onzième évêque d'Auvergne, mène alors la résistance et la défense d'Arvernis pendant quatre ans aux côtés d'Ecdicius, son beau-frère. Il fournit un riche témoignage sur l'Auvergne à la fin de l'Antiquité. Moyen Âge Haut Moyen Âge En 475, et malgré une résistance victorieuse, Rome choisit de céder l'Auvergne aux wisigoths afin de conserver la Provence, plus proche géographiquement et culturellement du cœur de l'Empire. L'Auvergne et sa capitale Clermont sont intégrées au royaume wisigoth d'Euric et en deviennent une pièce majeure. Habilement, le roi wisigoth choisit le catholique arverne Victorius pour devenir comte d'Auvergne et duc des provinces d'Aquitaine. Il libère ensuite Sidoine Apollinaire qui retrouve son siège épiscopal après deux années de captivité. À la suite du décès de Victor, le successeur d'Euric, Alaric II, place Apollinaire (le fils de Sidoine) sur le trône comtal. Ce dernier a la charge d'une part importante de l'armée wisigothique et mène le combat avec de nombreux auvergnats contre les Francs lors de la bataille de Vouillé. Après la chute du royaume wisigoth de Toulouse, l'Auvergne passe sous la domination de Clovis, le roi des Francs. L'aristocratie pro-wisigothe d'Auvergne résiste à cette nouvelle domination comme en témoigne la révolte de Placidina et Arcade. Conquise militairement par Thierry en 536, l'Auvergne est rattachée à l'Austrasie pendant un siècle. Des aristocrates gallo-romains locaux sont nommés comtes et dirigent la province avec les évêques d'Auvergne. À la fin du ou au début du , l'Auvergne passe sous l'influence du duché d'Aquitaine. Gouvernée par les ducs d'Aquitaine qui portent également le titre de comte d'Auvergne, elle fait l'objet de convoitises entre francs et aquitains. Durant cette période, ce sont les évêques d'Auvergne qui exercent concrètement le pouvoir. Ils fondent partout en Auvergne de nombreux monastères (Brioude, Manglieu, Thiers ou encore Mozac), qui mènent une grande activité intellectuelle et scolaire et font de l'Auvergne une importante place de la Chrétienté. À ces troubles politiques, se rajoutent pendant ces siècles de grandes calamités telles que les épidémies au et les incursions des troupes du califat ommeyade. En 760 Pépin le Bref, dans sa lutte contre le duc d'Aquitaine, fait deux incursions dévastatrices qui détruisent la province et sa capitale. Les normands attaquent la région à partir du . Ils assiègent et incendient la capitale avant d'être chassés de la région par les milices et nobles locaux. Les puissantes familles seigneuriales auvergnates, livrées à elles-mêmes, se mènent des guerres privées incessantes, et pillent la région sans relâche. L'insécurité permanente culmine au . Cette insécurité est à l'origine du mouvement de la « Paix de Dieu », qui naît en Auvergne au milieu du , et qui aura un retentissement formidable dans le monde occidental. Il fondera les bases morales de la société médiévale. Moyen Âge central Gouvernée jusqu'alors par les ducs d'Aquitaine et d'Auvergne la province connaît un changement politique majeur à la fin du quand Guy, vicomte de Clermont et d'Auvergne, se proclame comte d'Auvergne et crée la dynastie comtale héréditaire. Les comtes d'Auvergne s'affranchissent de plus en plus de leurs suzerains directs. À mesure que leur autonomie s'affirme, l'Auvergne s'intègre progressivement au royaume de France. Les comtes sont eux-mêmes suzerains de grands seigneurs. À la même époque les évêques d'Auvergne deviennent maîtres de grands domaines centrés sur Clermont qui constituent la « seigneurie épiscopale de Clermont ». Du fait de la concurrence politique des comtes, une longue rivalité entre Clermont et Montferrand voit le jour. Le comte d'Auvergne n'avait pas un grand réseau de vassaux, sans doute parce qu'il n'était que le descendant d'un modeste vicomte. Il possédait en propre de nombreuses terres en Basse-Auvergne, la majeure partie de la Limagne, des terres en Brivadois mais très peu de choses en Haute-Auvergne. Il n'était pas le maître de la capitale qui appartenait aux évêques qui avaient aussi de nombreux vassaux en Haute-Auvergne. Le domaine de l'Abbaye d'Aurillac était libre et exempt de toute juridiction et ne relevait que du pape (il forma par la suite la vicomté de Carlat). Les abbayes d'Auvergne voient leur renommée s'étendre très largement dans la Chrétienté et se bâtissent une solide réputation en Occident. Véritables foyers intellectuels, elles sont particulièrement prospères du . Les abbayes d'Aurillac et de la Chaise-Dieu sont les plus célèbres. Gerbert d'Aurillac (926-1003), grand savant et mathématicien favorise l'introduction des chiffres arabes en Occident. Entre 950 et 1150 environ, l'Auvergne se couvre d'admirables églises romanes d'une grande homogénéité de style. C'est la naissance de l'art roman auvergnat. En 1095 le pape convoque un concile à Clermont. À la fin du concile, il lance l'appel de Clermont et adjure les chrétiens d’Occident de cesser leurs guerres fratricides et de partir pour la Terre Sainte pour délivrer Jérusalem. Une foule considérable de «pauvres gens » se met en route pour Jérusalem et sera massacrée par les Turcs. Les seigneurs partent à leur tour, de tout le royaume, dont le comte d'Auvergne , et de très nombreux seigneurs auvergnats. Ils prendront Jérusalem en 1099. En 1147 Robert III d'Auvergne meurt en Terre Sainte. À son retour en Auvergne, son fils Guillaume « le jeune », se trouve dépossédé par son oncle Guillaume « l'Ancien » à qui l'on avait confié les biens et prérogatives pendant l'absence du comte d'Auvergne. Le conflit aboutit à un partage des terres du comté : Guillaume l'Ancien (ou Guillaume VIII) garde la plus grande partie des terres et conserve le nom de comté d'Auvergne ; Guillaume le Jeune (ou Guillaume VII) conserve Montferrand, la capitale comtale, ainsi que quelques terres autour de Pontgibaud et en Limagne (Dauphiné d'Auvergne). En 1212 le roi de France Philippe-Auguste envoie une armée en Auvergne et dépouille de presque tout son comté. L'Auvergne tombe à la suite du siège de Tournoël en 1213. Les territoires confisqués, qui représentent la plus grande partie de l'Auvergne, sont annexés au domaine royal et nommés « Terre d'Auvergne ». Ainsi, à partir du début du , l'ancien comté d'Auvergne se trouve morcelée en quatre entités politiques aux statuts inégaux : Le comté d'Auvergne, petite région centrée sur Vic-le-Comte, le Dauphiné d'Auvergne, région située à l'ouest d'une ligne Clermont-Issoire, la seigneurie épiscopale de Clermont, propriété de l'évêque de Clermont et la Terre d'Auvergne qui devient en 1360 le duché d'Auvergne avec Riom pour capitale . Moyen Âge tardif Au la province reste dans le giron de la famille capétienne. Elle est donnée en apanage à Alphonse de Poitiers, puis en 1360 comme duché à Jean de Berry (qui rachète aussi la vicomté de Carlat). Une de ses filles épouse le duc de Bourbon qui devient alors duc d'Auvergne. Tous leurs domaines sont finalement confisqués par en 1527. La peste noire frappe durement l'Auvergne, en particulier en 1348, 1349, 1360 et 1383. La mortalité très élevée diminue fortement l'activité de la région. Pendant la guerre de Cent Ans des hommes d'armes français recrutés sur les terres soumises à l'Angleterre et groupés en grandes compagnies pillent et rançonnent les villes auvergnates. Après 1375, les routiers s'implantent solidement en Haute-Auvergne et ne seront chassés que par une forte expédition royale en 1392. Auvergne des Bourbons La maison de Bourbon apparaît au à Bourbon-l'Archambault. Ses domaines s'agrandissent rapidement et finissent par constituer un duché situé au nord de l'Auvergne. En 1416, les princes de Bourbon parviennent à commander toute la province. Cette situation se prolongera pendant un siècle. Les Bourbons s'opposent régulièrement aux rois de France au cours de cette période. En 1523, spolié par le roi et sa mère Louise de Savoie, , duc d'Auvergne et de Bourbon se réfugie auprès de l'empereur Charles Quint, qui était également son suzerain pour la principauté des Dombes, et change ainsi de camp pour préserver l'indépendance de ses domaines et la possession de ses biens familiaux. Ses domaines sont finalement confisqués, et l'Auvergne retourne au domaine royal en 1527. Depuis 1012, les comtes d'Auvergne avaient maintenu un petit fief en plein cœur de l’Auvergne à Vic-le-Comte. Catherine de Médicis en hérita par sa mère Madeleine de La Tour d'Auvergne à la mort de sa tante Anne d'Auvergne en 1524. Son mariage en 1533 avec le futur permit la réunion de ce dernier morceau de l'Auvergne à la couronne de France. Temps modernes Un siècle après la guerre de Cent Ans, l'Auvergne plonge dans les guerres de religion. Des milices calvinistes font des incursions dans le Haut-Pays, et prennent par surprise des châteaux ou des bourgs catholiques qu'ils rendent ensuite en contrepartie d'une rançon, pillant et détruisant les abbayes. Le capitaine Merle en particulier, solidement implanté dans le Gévaudan voisin, rançonne Issoire mais échoue devant Saint-Flour. C'est ainsi que l'année qui suit la destruction de l'Abbaye de Vabres, la ville d'Aurillac est prise en 1569, ses habitants rançonnés, et son abbaye entièrement pillée, ses trésors fondus et emportés à Genève, ses richesses vendues aux enchères, ses archives incendiées et ses bâtiments détruits. En 1623, Blaise Pascal naît le 19 juin au pied de la Cathédrale de Clermont-Ferrand. Il est le fils d'Étienne Pascal (1588-1651), conseiller du roi pour l'élection de Basse Auvergne, puis second président à la Cour des aides de Montferrand, et passionné par les sciences (ami de Leibnitz, Mersenne, Roberval et Descartes). Il décidera d'éduquer seul ses enfants (dont Blaise), avec la visite régulière de ses amis scientifiques. En 1665, instaure temporairement à Clermont et au Puy une cour criminelle d'exception, les Grands jours d'Auvergne, afin de faire droit à de nombreuses plaintes de personnes du peuple victimes des violences et des exactions de certains fonctionnaires ou membres de la noblesse d'Auvergne. La vie des magistrats est relatée par Esprit Fléchier, de nombreuses condamnations à mort et confiscations sont prononcées. Au , la condition économique de la paysannerie s'améliore considérablement grâce à la politique avisée des intendants et des subdélégués d'Auvergne qui prennent le relais des abbayes et développent l'élevage, la fabrication du fromage, l'agriculture, les verreries, les forges, les routes. Le contrebandier Mandrin marque la région par ses activités. L'Auvergne voit naître à cette période le général révolutionnaire Desaix. En 1750 naît la première Loge maçonnique de Clermont. La franc-maçonnerie se développe très rapidement en Auvergne et devient très influente à Clermont où on compte cinq loges à la veille de la Révolution. Au moment de la révolution française, quelques auvergnats se distinguèrent : Georges Couthon, proche de Robespierre, combattit les cléricaux, Le cantalien Jean-Baptiste Carrier joua un rôle important dans la chute des girondins et Charles-Gilbert Romme créa le calendrier républicain et mit fin à la convention montagnarde. En 1789, les provinces françaises sont supprimées et sont remplacées par les départements. La partie nord de l'Auvergne donne naissance au Puy-de-Dôme. Les représentants de la région de Clermont, comme le franc-maçon Gaultier de Biauzat, craignaient que l'on choisisse Riom comme chef-lieu. Aussi, ils préférèrent que la partie nord de l'ancienne province fasse partie du département de l'Allier. Cela permettait de mettre Clermont-Ferrand au centre du département et lui garantissait ainsi l'assurance d'être siège de la préfecture. Le nouveau département devait s’appeler "département du Mont-Dore" mais les élus locaux craignirent qu'à Paris, on imagine qu'il y avait de l'or dans la région et qu'on la taxe plus que de raison. Ce fut donc le volcan du puy de Dôme qui donna son nom au nouveau département. Le département du Cantal correspond à l'ancien bailliage des montagnes d'Auvergne agrandi d'une large partie du Cézallier et de l'Artense, ainsi que de la région de Massiac. Les deux villes d'Aurillac et Saint-Flour se disputèrent âprement le siège de la préfecture. Après une période d'alternance, ce fut Aurillac qui l’emporta. La région de Brioude fut associée au Velay pour former le département de la Haute-Loire. Si les limites extérieures des trois départements reposent sur les frontières historiques des provinces, la ligne qui les sépare reste arbitraire. et Au , fit beaucoup pour l'Auvergne. Il se soignait à Vichy et souhaita en faire la plus belle station thermale de France. Pour cela, il prit modèle sur la station allemande de Baden-Baden. Il fit tracer dans la ville de grandes avenues, fit construire un casino, de grands hôtels, l'église, le chemin de fer et la gare. Il ajouta de grands parcs et installa une digue fluviale sur l'Allier pour former un lac de plaisance. Lui et l'impératrice Eugénie fréquentèrent également la station de Royat. Intéressé par l'Histoire, il encouragea les fouilles de Gergovie et fit connaître Vercingétorix. Il était membre de plusieurs sociétés savantes d'Auvergne comme la Société de la Haute-Auvergne. Le train n'arriva à Clermont-Ferrand qu'en 1858. Le reste de l'Auvergne fut desservi encore plus tardivement. C'est la société du Grand Central qui fut chargée d'établir des voies entre Clermont et le sud-ouest et entre Lyon et Bordeaux. Le franchissement des montagnes du Massif central nécessita des travaux considérables et la construction de nombreux ouvrages d'art. Paradoxalement, l'arrivée de ce moyen de transport n'eut pas que des effets positifs. Le phénomène d’exode rural vers Paris s'accéléra et les campagnes très densément peuplées commencèrent à se vider de façon accélérée. En 1889, André Michelin et son frère Édouard fondèrent à Clermont-Ferrand la société Michelin et , c'était le début d'une aventure industrielle qui allait transformer le paysage économique et humain de la région. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le maréchal Pétain et Pierre Laval décidèrent de faire de la ville de Vichy le siège de l'État français et de son gouvernement. Les importantes capacités hôtelières et la position en zone libre de la ville furent déterminantes dans ce choix. La ville n'a été délivrée de cette occupation qu'à la libération. L'Université de Strasbourg se replia avec ses professeurs et de nombreux intellectuels à Clermont-Ferrand. En avril 1942, le maréchal Pétain intenta le célèbre procès de Riom dans l'intention de montrer la responsabilité politique des hommes de la République dans la défaite de 1940. Cette tentative se solda par un échec, Léon Blum et Édouard Daladier montrèrent que l'Armée française avait été incapable de préparer et conduire la guerre. À la même époque, la capitale auvergnate vit la création du premier réseau de résistance de France : Libération-Sud. Le maquis des Résistants d'Auvergne fut l'un des plus grands et des plus actifs de France. Il livra une guerre de guérilla meurtrière face aux Allemands et libéra la région avant l'arrivée de troupes françaises. En 1944, les maquis d'Auvergne menèrent la terrible bataille du Mont Mouchet qui causa d'importantes pertes civiles. Dans les années 1960, Clermont devient une ville universitaire importante, avec un afflux d'étudiants tandis que les lycées de plusieurs villes de la région plus petites vont participer à une version originale de Mai 68, qui va s'étendre rapidement aux entreprises auvergnates. Région administrative En 1941, l’État français créa la région de Clermont-Ferrand, qui regroupait les quatre départements de l'Allier, du Cantal, de la Haute-Loire et du Puy-de-Dôme. En 1955, la France se dota de nouvelles structures régionales, la nouvelle région administrative Auvergne regroupait les quatre mêmes départements. En 1972, la loi fit de la région Auvergne un établissement public régional et la loi de décentralisation de 1982 en fit une collectivité territoriale à part entière. Le , la région Auvergne a été réunie à la région Rhône-Alpes pour former une grande région administrative qui a reçu le nom de « Région Auvergne-Rhône-Alpes ». Dans cette nouvelle structure, les quatre départements auvergnats ne représentent plus que 14 % du PNB et 18 % de la population totale. Cette marginalisation a été critiquée par plusieurs élus locaux. À l'occasion de cette réforme, l'ensemble des administrations régionales a quitté la région et a été relocalisé à Lyon ; de nombreuses directions régionales, comme celle de la SNCF par exemple, ont également suivi le même chemin. L'Auvergne a ainsi perdu plusieurs centaines d'emplois qualifiés. L'éloignement des centres de décisions régionaux est devenue considérable. Il faut par exemple de route pour rejoindre Lyon depuis Aurillac ou plus de de voyage en train. Géographie Paysages L’Auvergne apparaît comme une région bien individualisée du Massif central. Cependant, si elle est limitée à l’ouest par le Limousin et les gorges de la Dordogne, et à l’est par les monts du Forez, sa bordure méridionale reste plus indécise. On peut néanmoins la jalonner par l’Aubrac et la Margeride. La morphologie d'ensemble de la région se présente comme un entonnoir ouvert au nord et resserré au sud. Au centre, l'Allier forme un axe orienté nord-sud le long duquel s’étendent de vastes plaines : les Limagnes. De part et d’autre s'élèvent les formations collinéennes et de moyenne montagne. Si le trait dominant de l’Auvergne est son compartimentage en massifs et bassins, un des caractères les plus originaux est la présence de massifs volcaniques remarquablement conservés. Massifs cristallins Les fragments de la vieille chaîne hercynienne qui dataient de la fin de l'Ère primaire ont été fracturés et portés à des altitudes variables à l'Ère tertiaire lors de l'apparition des Alpes. Les blocs cristallins ont été soulevés le long de failles et délimitent de petits fossés : la plaine d’Ambert, surplombée par le massif du Livradois (Bois Noirs, ), et les monts du Forez (Pierre-sur-Haute, ). Ces hosts granitiques sont prolongés au nord par la Montagne bourbonnaise et au sud par les monts de la Margeride (Signal de Randon,) qui se prolongent dans la Lozère. Du nord-ouest au sud-ouest, les masses cristallines conservent une allure de plateau. Les Combrailles sont profondément entaillées par l’érosion fluviale (gorges de la Dordogne et de la Sioule). L’érosion glaciaire intense est à l’origine des nombreux lacs de l’Artense qui lui donnent des aspects de Scandinavie. Au sud-ouest, la Châtaigneraie offre un paysage de collines et un climat adouci, aux accents méditerranéens. Massifs volcaniques Au-dessus du socle cristallin, surgissent les édifices volcaniques. Le volcanisme auvergnat a principalement été actif durant les périodes tertiaire et quaternaire, l'âge des volcans s'étageant de 65 millions d'années pour les plus anciens à seulement pour la Chaîne des Puys. Les volcans d'Auvergne sont donc les plus anciens volcans d'Europe mais parmi ceux-ci se cache également le plus grand volcan d'Europe. Ce qu'on appelle les Monts du Cantal et qui compte plusieurs sommets volcaniques ne représente en fait qu'un seul et même volcan s'étalant sur de longueur, de large et culminant à (on estime que sa hauteur originelle aurait pu dépasser les d'altitude). Les monts Dôme alignent 80 volcans. Tous les types y sont représentés, même si les volcans de type strombolien sont les plus nombreux. Ce sont des volcans récents et bien conservés ; ils sont dominés par le Puy de Dôme (). Le site a été inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO le 2 juillet 2018. Au sud, se situent ensuite les monts Dore qui culminent au Puy de Sancy (), point culminant du Massif central. Ce sont de grands stratovolcans plus anciens qui ont été démembrés par l’érosion fluviatile et glaciaire. Ils emprisonnent des lacs d’origines diverses : lacs de cratère tel que le lac Pavin, lacs de barrage volcanique comme le lac d'Aydat ou le lac Chambon ou lacs morainiques comme le lac de Guéry. Plus au sud, s’enchaînent d’abord le plateau basaltique du Cézallier, qui évoque parfois les paysages de l’Écosse, puis le puissant ensemble volcanique du Cantal d'où rayonnent, à partir du Puy Mary () et du Plomb du Cantal (), des vallées en auge (Cère, Maronne, Rhue, Alagnon). Celles-ci séparent de vastes plateaux basaltiques, aux sols fertiles : les planèzes. La plus grande est la planèze de Saint-Flour. Cet ensemble bénéficie de la protection du Parc des volcans d'Auvergne. Au sud de la Truyère, l’Aubrac conserve une allure de plateau où terrains granitiques et volcaniques se mêlent. À l'est de l'Allier, les volcans du Livradois paraissent plus modestes et le massif du Devès se prolonge jusqu'à Langogne. Le volcanisme en Auvergne est encore actif. Plusieurs volcans ne sont pas éteints mais seulement endormis et le réveil de l'un d'entre eux reste possible. Plaines Les bassins d’effondrement, dans lesquels les mers tertiaires ont déposé plusieurs centaines de mètres de sédiments, ont fixé les cours de l’Allier le long duquel se succèdent les plaines fertiles. Ces plaines sont appelées « Limagnes » : Limagne de Brioude, d’Issoire, Grande Limagne, Limagne bourbonnaise… Ces plaines sont parmi les plus basses, les plus plates et les plus fertiles d'Europe. Elles s'étalent sur quatre-vingt-dix kilomètres de long et forment une bande de terre noire en forme de triangle pointé vers le sud et évasé au nord. On y cultive les oléagineux, la betterave mais aussi la vigne et les fruits. Les rendements obtenus sont parmi les plus élevés d'Europe. Hydrographie L'Allier est la grande rivière de l'Auvergne ; après avoir pris sa source dans les monts de la Margeride elle la traverse de part en part en formant un axe orienté nord-sud. Elle fait comme une colonne vertébrale et structure le territoire. L'Auvergne, c'est la vallée de l'Allier, ses coteaux et les montagnes qui l'encadrent. Cette même structure se retrouvait dans l'ancienne région Auvergne. Le débit de l'Allier dépasse parfois celui de la Loire et cette dernière donne l'impression d'en être l'affluent au point de confluence. L'Allier est une rivière peu domestiquée et qui reste très sauvage. Son lit varie fortement, la faune (notamment les oiseaux) est riche et les zones humides nombreuses. Son débit est très irrégulier, les eaux les plus hautes sont en hiver, les plus basses en été. La Dore dans le Livradois, l'Alagnon dans les Monts du Cantal et la Sioule dans les Monts Dôme et les Combrailles sont trois de ses affluents principaux. Au sud, la Truyère, affluent du Lot, fait frontière avec les départements de la Lozère et l'Aveyron et La Cère avec celui de la Corrèze. À l'ouest, la Dordogne fait transition avec le midi aquitain. Nb: Seuls les cours d'eau dépassant de longueur sont mentionnés dans ce tableau. Nature et environnement L'Auvergne présente une très grande variété de milieux naturels et d'espèces animales et végétales. On y trouve par exemple 80 % des espèces de libellules présentes en France et 56 % des espèces de papillons. D'importantes populations d'espèces rares comme le Grand Murin, le Campagnol amphibie le Cuivré de la bistorte ou le Milan royal arrivent à se maintenir. En 2017, on comptait 51 espèces de mammifères en Auvergne. La richesse naturelle de l'Auvergne s'explique par la diversité de ses caractéristiques physiques (climats, substrats, sols, reliefs), un réseau hydrographique important et tête de bassin versant, un territoire rural et peu urbanisé () et des pratiques agricoles et sylvicoles globalement moins intensives qu’ailleurs en France. La région n'échappe toutefois pas au déclin de la biodiversité même s'il est plus modéré qu'ailleurs. La fragmentation des espaces naturels et l'appauvrissement ou la destruction des habitats (simplification des milieux agricoles, urbanisation), la pollution (engrais, assainissement domestique), l'arrivée d'espèces exotiques envahissantes et les changements climatiques sont les principales menaces auxquelles l'Auvergne doit faire face. Parc des Volcans d'Auvergne Situé au cœur de l’Auvergne, le parc naturel régional des Volcans d'Auvergne abrite des paysages, une faune et une flore remarquables. Du nord au sud, il s'étire sur et sa superficie de en fait le plus vaste Parc naturel régional de France. Son altitude varie de d’altitude. Il se compose de quatre régions volcaniques : le Cézallier, les Monts du Cantal, les Monts Dore et les Monts Dômes, ainsi que d'une région granitique : l'Artense. Ses ressources aquatiques sont d'une grande qualité, il ne compte pas moins de de cours d’eau, de nombreux lacs naturels, tourbières ou zones humides ; 60 % de son territoire est reconnu pour sa biodiversité remarquable. La diversité géologique, les reliefs et le climat du Parc expliquent son exceptionnelle variété de faune, de flore et de milieux naturels (prairies, landes d’altitude, tourbières, lacs naturels, forêts, falaises). Les prairies et les pelouses d’altitude et landes couvrent 60 % du Parc de façon continue. Leur diversité floristique est considérée comme unique en Europe. On y trouve la plus importante population nationale de Pies-grièches grises d'Europe. Les forêts couvrent 30 % du territoire, leur diversité et leur richesse varient selon l'altitude et l’exposition et sur des substrats variés et forment le milieu terrestre le plus riche en biodiversité. On compte de plus de 1 Ha sur le territoire du Parc. Elles restent majoritairement en bon état de conservation et abritent des populations d’espèces animales et végétales remarquables comme la Ligulaire de Sibérie, l’Azuré des mouillères, le Criquet palustre, l’Agrion à lunules. On y trouve aussi une exceptionnelle diversité de mousses bryophytes comme les sphaignes. Le Parc compte de nombreux lacs, dont plus d’une trentaine sont d’origine naturelle. Ces lacs de montagne d’origine volcanique ou glaciaire sont relativement préservés mais fragiles et présentent une exceptionnelle biodiversité. La plupart abritent des herbiers aquatiques oligotrophes. Parc régional du livradois Forez Le Parc du Livradois-Forez est le quatrième plus grand parc naturel régional de France. Cette région de moyenne montagne est située sur la partie orientale de l’Auvergne et possède une grande variété de milieux naturels : tourbières et lacs tourbeux, landes montagnardes des Hautes Chaumes du Forez, hêtraies et sapinières, forêts alluviales, buttes et coteaux secs de Limagne, prairies naturelles de fauche, rivières et torrents où l'on trouve encore la moule perlière. Ce territoire, à l'origine consacré à la polyculture et l'élevage, est aujourd'hui très faiblement peuplé. La moitié de sa surface est constituée de vastes espaces boisés. La totalité des de mammifères représenté en Auvergne est présente dans le parc. Entre le parc et l'Allier, le Bois de la Comté est une forêt a fort degré de naturalité qui couvre une surface comprise entre et . Cette tillaie-frênaie constitue un des massifs les plus diversifiés et floristiquement les plus riches de France. Sites naturels protégés On compte cinq réserves naturelles nationales et cinq réserves naturelles régionales en Auvergne. Il y a également « habitats Natura 2000 » ainsi que « oiseaux » pour une superficie (15 % de la région). On y trouve d’oiseaux inscrites en annexe I de la directive Oiseaux, (animales - hors oiseaux - ou végétales) d’intérêt communautaire et naturels retenus au sein de la directive Habitats. Climat Adossée aux versants septentrional et méridional du Massif central, la région présente d'importants contrastes climatiques générés par le relief, avec une continentalisation rapide d'ouest en est. Trois influences interagissent sur cette région : au sud-ouest l'influence océanique est très sensible, le relief réactivant les perturbations d'origine atlantique (flux de sud-ouest à nord-ouest). Les précipitations sont régulières, partout supérieures à , abondantes en montagne occasionnant un enneigement conséquent bien qu'irrégulier en raison de redoux marqués. Cette région porte bien son surnom de « pays vert » ; on la compare aussi à l'Irlande ou aux highlands d'Écosse (l'ensoleillement y est néanmoins supérieur). Le versant méridional de l'alignement montagneux allant des Monts Dore aux Monts d'Aubrac constitue une franche limite climatique, caractérisée par un effet de foehn et une altération de l'influence océanique ; à l'est et au nord de cette ligne - soit sur l'essentiel du territoire régional - la tendance continentale se renforce, avec un accroissement de l'amplitude thermique été-hiver et de la part des orages dans le total des précipitations. À altitude égale, les hivers sont plus froids et beaucoup plus secs, et les étés plus chauds (la température peut dépasser en plaine). Les précipitations sont de l'ordre de 50 à en plaine (on relève localement des records d'aridité pour la France continentale), 100 à en montagne (où l'enneigement est généralement moins abondant mais plus régulier que sur les montagnes du sud-ouest) ; une timide influence méditerranéenne peut se manifester lors de cycles perturbés dans le Brivadois et la Châtaigneraie. Transports et voies de communication Transport aérien L'aéroport de Clermont-Ferrand Auvergne a accueilli jusqu'à en 2002, il est retombé à en 2011 à la suite du rachat de Regional Airlines par Air France et à la délocalisation du hub de cette compagnie sur l'aéroport de Lyon en 2003. Depuis le site aéroportuaire a du mal à se relever du préjudice. L'arrivée sur la plate-forme des compagnies FlyKiss puis de Ryanair en 2013 avait malgré tout contribué à relever le trafic à en 2014. Les aéroports d'Aurillac et du Puy-en-Velay sont reliés à Paris respectivement par Hop ! et Hex'air. Transport routier Les deux autoroutes A71 et A75 constituent un axe nord-sud Paris – Montpellier – Espagne qui se croise à Clermont-Ferrand avec l'axe est-ouest formé par l'A89 Bordeaux – Lyon – Genève. Ils permettent désormais de relier toutes les grandes métropoles nationales. La Méditerranée n'est plus qu'à de l'ancienne capitale régionale depuis l'ouverture du viaduc de Millau en 2004. L'autoroute A89, prolongée hors de l'Auvergne en autoroute A72, relie Clermont-Ferrand à Saint-Étienne. L'autoroute A77, dite « Autoroute de l'Arbre », poursuit l'autoroute A6 au départ de Paris pour la prolonger et aller (en tant que route nationale 7) jusqu'à Moulins, dans l'Allier. La qualité des routes est excellente sur tout le réseau des nationales et départementales et ce réseau permet de relier Paris à Moulins (N7) et Clermont-Ferrand en , et Moulins à Montluçon (A71, N79 et ). Le réseau routier régional compte d'importantes routes nationales comme la RN 102 qui relie l'A75 à Brioude, le Puy-en-Velay et la vallée du Rhône, la RN 122 reliant l'A75 à Aurillac ou la RN 88 formant l'axe transversal Lyon - Saint-Étienne - Le Puy - Toulouse. Transport ferroviaire La ligne SNCF Paris-Clermont-Ferrand a été électrifiée en 1990 et a reçu des améliorations dans le passé. En 2003 le temps de trajet le plus court entre les deux villes était de , il peut s'élever à pour les trains desservant Nevers, Moulins, Vichy et Riom. Depuis 2012 les trains en provenance d'Auvergne arrivent en gare de Paris-Bercy. Aucune ligne à grande vitesse n'est prévue à court terme pour la région. Le projet d'une ligne TGV Paris-Bourges-Clermont-Ferrand-Lyon a été plusieurs fois évoqué, notamment en 2015, lors de la création des nouvelles régions administratives. Une telle ligne mettrait Clermont-Ferrand à de Paris et permettrait de dédoubler l'axe TGV rhodanien très chargé. D'autres projets moins ambitieux mais plus réalistes ont également été proposés, comme le projet « Des trains pour tous » qui propose la modernisation des voies existantes et l'utilisation de trains à haut niveau de service. Les temps de parcours seraient alors de mais avec des prix de billets plus faibles et une meilleure desserte des villes moyennes du centre. Le Plan Rail Auvergne 2009-2013 a permis, en cinq ans, de rénover significativement le réseau ferré auvergnat. Toutefois Aurillac et Le Puy-en-Velay ne disposent pas de relation directe en train avec l'Île-de-France. La ligne qui relie Clermont-Ferrand à Lyon comporte des tronçons sinueux et non électrifiés, notamment entre Roanne et Lozanne. En 2016, il fallait entre et pour relier les deux villes. L'amélioration de cette liaison est souhaitable car elle permettrait à l'Auvergne de bénéficier des avantages de la gare de la Part-Dieu pour l'accès à la LGV Méditerranée et aux futures lignes Rhin-Rhône porté par l'association ALTRO. Les lignes Clermont-Nîmes et Clermont-Béziers souffrent d'une faible fréquentation et leur avenir reste incertain. Depuis le , la région gère le service TER régional dans le cadre d'une convention avec la SNCF. Le périurbain allant de Moulins à Brioude (via Vichy principalement) concentre la plus importante part des services avec un cadencement lentement mis en place depuis . En , le service TER Auvergne comptait en circulation par jour, quinze lignes, de voyages annuels et pour un budget de ( de recettes commerciales). Population et société Démographie L'Auvergne est habitée depuis plus de . Ses habitants ont donc pu voir les éruptions volcaniques à l'origine des volcans les plus jeunes de la chaîne des Puys ( à ). On estime qu'avant la bataille de Gergovie, vers 250 à 50 , la population des Arvernes (les Gaulois les plus riches de la Gaule Antique) était de l'ordre de à . En 2013, la Région Auvergne comptait mais la partie correspondant à l'ancienne province ne compte que . Les quatre départements auvergnats sont ceux où la population vit en moyenne le plus en altitude et s'inscrivent dans la diagonale du vide. Leur densité de population moyenne n’est que de . Les départements de l’Allier, du Cantal, et la moitié ouest de la Haute-Loire sont marqués par une faible natalité et un vieillissement de la population. À l'origine très rurale, la population auvergnate tend à s'urbaniser : plus de sept habitants sur dix vivaient en ville en 2016. Grâce à l'attractivité de l’agglomération clermontoise et l’arrivée de jeunes familles, le Puy-de-Dôme limite cette tendance à la baisse et concentre plus de 50 % de la population régionale. Clermont-Ferrand se trouve au milieu d’un couloir urbain dynamique de qui s'étend de Vichy à Issoire en suivant l’Allier. Grâce au solde migratoire positif, les quatre départements ont malgré tout gagné entre 2007 et 2014. L'Agence régionale de développement des territoires d'Auvergne (ARDTA) et l'INSEE ont établi une typologie des « bassins de vie » de la région qui identifie six types de bassins de vie aux caractéristiques différentes. La première est constituée par la grande agglomération de Clermont-Ferrand. Celle-ci stimule des bassins de vie suburbains grâce à son attraction économique. Les agglomérations moyennes de Moulins, Vichy, Montluçon et Aurillac se placent en situation intermédiaire. À l'opposé, deux types de zones rurales en difficultés se font face. La première correspond à des territoires de moyenne montagne habités par une population âgée et majoritairement agricole. Dans le Cantal, près de 17 % des personnes âgées de plus de vivent sous le seuil de pauvreté alors qu'elles ne sont que 9,3 % en Auvergne-Rhône-Alpes. La deuxième se retrouve en Bocage bourbonnais ou dans le Livradois. Il s'agit de bassins de vie ruraux socialement fragiles et plus touchées par le chômage. Villes Les principaux foyers de peuplement se trouvent près des cours d'eau (Allier, Tiretaine), les places de marché (Brioude) et les bassins industriels : Clermont-Ferrand, Cournon, Thiers (coutellerie), Vichy, Aurillac. Les villes représentent plus de 70 % de la population, tandis que les campagnes, après un fort exode rural au début du ont perdu l'essentiel de leur population. L'Auvergne compte six villes dont l'aire urbaine dépasse . Clermont-Ferrand représentait plus du quart de la population de l'ancienne région Auvergne et quasiment la moitié de celle de la région historique. L'ensemble urbain a accédé au rang de métropole le . Tendances politiques Les recherches d'Emmanuel Todd ont montré que le système familial dominant en Auvergne est celui de la famille souche, avec une nuance pour le département de l'Allier où on voit la domination de la famille souche de type incomplet. Ce schéma anthropologique tend à favoriser une attitude d'acceptation de la société telle qu’elle est, sans contestation majeure, mais avec le souhait constant d'améliorer les conditions de vie sociale. Ce type familial exalte sa différence, son ethnocentrisme et son attachement aux liens du sang. Dans les deux tiers ouest de la région on note également la présence sporadique de familles communautaires, notamment à l'ouest de l'Allier ce qui expliquerait certaines tendances électorales. La région se trouve sous l'influence de deux aires culturelles et politiques contradictoires. La première, celle du « mouvement », trouve son centre directeur vers Montluçon et les Combrailles. La seconde, celle de « l'ordre établi », a son centre directeur en Aubrac. Dans la première, le vote communiste a eu longtemps une place prépondérante. Dans la seconde, les valeurs de la droite traditionnelle et de la religion catholique restent profondément ancrées. Entre les deux, une large bande médiane allant du bocage bourbonnais à la Châtaigneraie oscille entre ces deux tendances. La région de Clermont-Ferrand, ville où la franc-maçonnerie a une implantation très ancienne, est une terre socialiste. La région d'Aurillac a longtemps été radicale, la région de Saint-Flour est très conservatrice et celle de Brioude a longtemps été anticléricale. Pierre Charbonnier note qu'en Auvergne, le « notable » a longtemps tenu une place essentielle dans la vie politique. Propriétaires terriens, industriels ou alors médecins, on a vu de véritables lignées dynastiques se constituer, comme celles des Dormoy. Parmi les hommes politiques auvergnats célèbre on retiendra Étienne Clémentel, un des pères de la technocratie et de l'intervention de l'État dans l'économie en France, et plusieurs présidents de la république : Paul Doumer, Georges Pompidou et Valéry Giscard d'Estaing. Emploi et logement L'Auvergne connaissait en 2016 un des taux d'emploi les plus élevés de France (91,1 % contre 89,8 % en moyenne nationale). Ce score est à la fois dû à la présence d'industries dynamiques mais aussi à une forte propension de la jeunesse à chercher du travail dans les régions voisines. En 2018, les quatre départements auvergnats comptaient environ . L'emploi public et l'agriculture sont très représentés ainsi que les activités industrielles (26 % du total contre 18 % en France). Le secteur tertiaire, très varié dans sa composition, représente 64 % du total. Cette proportion est inférieure à la moyenne nationale et les activités scientifiques, techniques et de service aux entreprises y sont insuffisamment développées. Les cinq principaux employeurs se concentrent sur l'agglomération clermontoise : Michelin, le CHU de Clermont-Ferrand, Limagrain, le conseil départemental du Puy-de-Dôme et la ville de Clermont-Ferrand. Sports Rugby L'Auvergne est une terre de prédilection pour le rugby: Le club de rugby à XV phare de la région est l'ASM Clermont Auvergne. Il a été créé en 1911 par Marcel Michelin et dès la saison 1925 il a accédé à l'élite pour ne plus la quitter. Il a atteint la finale du championnat 14 fois entre 1936 et 2019 mais n'a rapporté chez lui que deux fois le bouclier de Brennus, en 2010 et en 2017. Il a également remporté le Challenge européen à trois reprises en 1999, 2007 et 2019. Le club suscite un véritable engouement dans la région. Sur la saison 2012-2013, le Stade Marcel-Michelin () a connu un taux de remplissage de 96 % et les supporteurs clermontois, plusieurs fois élus « Meilleur public de France », sont souvent considérés comme un des publics les plus fervents et accueillants d'Europe. Le Stade aurillacois a été fondé le . L'équipe est montée en Honneur en 1932 puis en Excellence en 1933. Elle évolue ensuite en division 1 jusqu’en 1987. Au cours de la saison 2015-2016, le Stade aurillacois a remporté la demi-finale d'accession au Top 14. Football Le Clermont Foot 63 est un club de football fondé en 1984 et basé à Clermont-Ferrand. Il a été créé sous le nom de Clermont Football Club par la fusion de deux clubs de la ville, le Stade clermontois et l'Association sportive montferrandaise. Après avoir connu de graves difficultés en 1990, le club est reparti sous le nom de Clermont Foot et a accédé à la Ligue 2 en 2003 puis à la Ligue 1 en 2021. C'est le premier club auvergnat à évoluer à ce niveau. Il dispute ses matchs à domicile au stade Gabriel-Montpied. Ce succès fait de Clermont-Ferrand une des rares villes françaises à posséder à la fois une équipe de football évoluant en Ligue 1 et une équipe de rugby dans le Top14. Athlétisme Le club d'athlétisme Clermont Athlétisme Auvergne est lui aussi très dynamique. Créé en 2002 il comptait cinq sections locales et en 2015. Il a toujours figuré dans le top 5 du classement des clubs FFA et a terminé premier en 2015 au palmarès FFA national mixte. Plusieurs de ses membres sont des champions de classe mondiale comme le perchiste Renaud Lavillenie et le coureur de haies Garfield Darien. Médias Presse écrite Le journal clermontois La Montagne a été créé en 1919. Il est devenu le grand quotidien régional du Massif Central à partir des années 1960. En 1972, le journal donnera naissance au groupe de presse Centre-France. Celui-ci a pris progressivement des parts majoritaires dans de nombreux quotidiens régionaux. En 2017, il couvre non seulement les quatre départements auvergnats et les trois départements limousins mais aussi cinq des six départements du Centre-Val de Loire ainsi que les départements de la Nièvre et de la Loire. Au total il distribue plus de par jour et réalise une audience de plus de de lecteurs par jour. Radio En 1945 l'État crée la station régionale « Radio Clermont-Auvergne ». Celle-ci est devenu après différentes évolutions la station France Bleu Pays d'Auvergne. Elle couvre la totalité des départements de l'Allier, du Cantal et du Puy-de-Dôme ainsi que l'ouest du département de la Haute-Loire. C'est une des stations les plus écoutées dans la région de Clermont-Ferrand. Logos FM est une station musicale et culturelle régionale qui est née à Vichy puis s'est installé à Chamalières. Elle couvre aujourd'hui un bassin d'un million d'habitants. RVA est une radio créée au milieu des années 1980, elle diffuse un programme généraliste sur une grande partie des quatre départements régionaux. Dans le sud de l'Auvergne, Jordanne FM est une radio associative d'Aurillac qui s'est développée et est devenu une station régionale diffusant sur le Cantal, le Lot, l'Aveyron et la Corrèze. Aucune radio commerciale auvergnate n'a su imposer un réseau sur la totalité de la région. C'est une radio Aveyronnaise, Radio Totem, qui a réussi à développer un réseau qui couvre une grande partie du Sud de l'Auvergne après avoir établi un bureau à Aurillac. Celui-ci produit un programme spécifique pour la région. Télévision France 3 Auvergne est une des vingt-quatre antennes de la chaîne France 3 du groupe France Télévisions. Elle a été créée en 1964 à son emplacement actuel, au château Saint-Victor à Chamalières. Elle dispose de bureaux dans l'Allier (à Moulins), le Cantal (à Aurillac) et la Haute-Loire (au Puy-en-Velay). Elle produit quotidiennement des journaux régionaux et des journaux locaux pour l'agglomération clermontoise ainsi que des magazines sportifs, économiques et politiques. Recherche et enseignement À la rentrée 2014, les collèges et lycées des quatre départements accueillaient plus de et les établissements de l'enseignement supérieur près de , dont plus de 32.000 dans l'Université Clermont-Auvergne. Cette dernière a obtenu la marque d'excellence « Label I-Site » en 2017. L'apprentissage a concerné plus de jeunes. Les jeunes auvergnats présentent un taux de scolarisation plus élevé que la moyenne nationale aussi bien dans le secondaire que dans le supérieur. Leurs résultats aux examens sont plus favorables (89 % de réussite à l'ensemble des Bac contre 87 %, 85 % contre 84 % au CAP). Les jeunes sans diplôme et ne poursuivant pas leurs études sont moins nombreux que dans le reste du pays (10 % contre 12 %). L'Auvergne est également l'un des premiers pôles de recherche en France. En plus de ses elle n'accueillait pas moins de en 2011, dans les domaines de la chimie, des pneumatiques, de l'acier, des sciences médicales et pharmaceutiques, dans la recherche agronomique, dans les biotechnologies, la sismologie, la météorologie. Elle compte aujourd'hui quatre EPST (INRA, CNRS, Inserm, IRSTEA), le BRGM, deux pôles de compétitivité dynamiques (Céréales Vallée et ViaMéca), elle participe au Cancéropôle CLARA et au pôle de compétitivité Elastopôle. Six grandes écoles d'ingénieurs sont reconnues internationalement : l'ISIMA (Institut supérieur d'informatique, de modélisation et de leurs applications), Polytech-Clermont (Institut des sciences de l'ingénieur), SIGMA Clermont (mécanique et chimie), l'ESC Clermont (École supérieure de commerce de Clermont-Ferrand), Agro Paris Tech ENGREF (École Nationale du Génie Rural des Eaux et des Forêts), VetAgro Sup (Institut d'enseignement supérieur et de recherche en alimentation, santé animale, sciences agronomiques et de l'environnement). Économie Malgré son faible marché local la région a développé de nombreux champions nationaux et internationaux tournés vers l'exportation tels que Michelin, Limagrain (semences), Aubert et Duval (aéronautique), MSD-Chibret (pharmacie), Bigard (entreprise) & SOCOPA (viande), Centre-France-La Montagne (presse quotidienne régionale), Volvic-groupe Danone (eau minérale). La plupart de ces champions exportent plus de 75 % de leur production dans le monde entier. L'Auvergne compte aussi de nombreuses PME dynamiques qui bénéficient d'un réseau de formation supérieure de qualité centré sur la capitale régionale. Clermont-Ferrand comptait six grandes écoles et en 2015, ses deux universités ont été réunies en une seule en 2017. Le thermalisme et le tourisme offrent une ressource non négligeable à la région. Industrie L'Auvergne est une région relativement industrielle, puisque la part de l'industrie dans la population active en 2015 s'élevait à 18 % () contre 13 % pour la moyenne nationale. Toutefois, de 2005 à 2015, l'industrie auvergnate a perdu un cinquième de ses emplois. Le tissu industriel est diversifié : pneumatiques (Michelin), élastomères (Trelleborg Industrie), industries métallurgiques (Aubert et Duval, Constellium), mécaniques (Valeo), pharmaceutiques (MSD-Chibret, Thea), Câbleries (Groupe Omerin)… Il s'appuie aussi sur des traditions industrielles anciennes (coutellerie à Thiers, métallurgie à Issoire, dentellerie au Puy, parapluies à Aurillac). Pneumatiques et caoutchouc La principale industrie auvergnate est celle du pneumatique. Michelin était la deuxième entreprise mondiale du secteur en 2014, elle est implantée dans . L'entreprise a gardé son siège social et son centre directeur à Clermont-Ferrand, c'est un cas unique en France car la quasi-totalité des autres entreprises du CAC40 a son siège à Paris ou en région parisienne. Aujourd'hui encore l'entreprise emploie à Clermont-Ferrand notamment dans les services administratifs ou dans la R&D. Au nord de la ville, le centre de recherche de Ladoux reste le plus important du groupe au niveau mondial (). L'entreprise concurrente Dunlop est installée à Montluçon. Pharmacie En 2016 l'Auvergne se situait au national pour son industrie pharmaceutique. Le secteur représentait d’euros de chiffre d’affaires et faisait vivre . Trois sites majeurs sont installés près de Clermont-Ferrand. À Vertolaye le site de Sanofi produit des corticostéroïdes. À Riom MSD Chibret produit des médicaments ophtalmologiques, antibiotiques et antiparasitaires. Thea, également spécialisée dans l'ophtalmologie, est le premier groupe européen indépendant dans ce domaine et possède des filiales dans vingt pays d'Europe. Le Groupement des Industries du Médicament de la Région Auvergne (Gimra) réunit comme Quantel Medical (équipement laser et à ultrasons) ou TVM (ophtalmologie vétérinaire). Métallurgie et travail des métaux En 2003 le secteur de la métallurgie et des équipements mécaniques en Auvergne représentait soit 23 % des salariés industriels. L'activité liée aux métaux se concentre dans les environs de Thiers, Issoire et Dompierre-sur-Besbre. À Thiers, la coutellerie est une activité multiséculaire et fournit encore 80 % de la production nationale. De nombreuses PME y exercent leurs activités principalement dans le décolletage. Aujourd'hui, la ville est reconnue comme étant la capitale française de la coutellerie et représente un important bassin coutelier au niveau mondial. Aubert et Duval (aciers spéciaux) exploite la plus puissante presse hydraulique du monde occidental avec de puissance installée en 1974 à Issoire et une aciérie électrique aux Ancizes. Toujours à Issoire, Constellium produit des pièces d'aluminium pour l'industrie aéronautique et Issoire Aviation produit également des pièces pour l'aéronautique et des avions légers. L’équipementier Valeo produit des accessoires pour automobiles et PSA Peugeot Citroën exploite à Dompierre-sur-Besbre une fonderie où l'on fabrique des pièces de freinage. À Ambert, le Groupe Omerin est devenu un chef de file mondial dans le secteur des câbles électriques, gaines tressées et éléments flexibles spéciaux, il est devenu le 1er fabricant mondial de fils et câbles isolés en silicone et le 1er tresseur européen de fil de verre. Agriculture et secteur agro-alimentaire Avec en 2015, l'agriculture représentait 5 % des emplois régionaux (le double de la moyenne nationale : 3,1 %). En moyenne, La valeur de l’ensemble des productions agricoles approchait d’euros. La production de viande bovine arrive largement en tête (41 % de la production agricole auvergnate). En 2010, l’agriculture occupait plus d’ d’hectares en surface agricole utilisée, soit 57,3 % du territoire régional. Le reste du territoire est occupé par des surfaces boisées () et par des friches (). L'agroalimentaire est forte et a développé quatre filières d'excellence : la filière céréales qui s'appuie sur les productions de la Limagne, la filière viande avec des productions bovines reconnues (races Salers) mais aussi ovines, porcines et aviaires, la filière lait (cinq AOP fromagères) qui compte de lait et la filière boissons ( d'eaux minérales et numéro 1 en Europe avec six marques nationales ou internationales). La sylviculture, la production de miels, de confitures et de fruits confits sont des activités anciennes mais toujours présentes. Filière céréales Dans les Limagnes on pratique les grandes cultures : céréales (blé, orge, maïs), oléagineux (colza, tournesol) et betteraves sucrières. Au total sont consacrés à la production céréalières et c'est à Clermont-Ferrand que se situait l'usine française de transformation de betteraves la plus méridionale. L’entreprise Limagrain est devenue le quatrième plus grand semencier mondial. Elle a établi son siège social à Saint-Bauzire, près de Clermont-Ferrand. Cette société dispose d'un réseau de recherche composé de de sélection, sept laboratoires de biotechnologie et trois laboratoires de recherche sur les ingrédients. Elle investit plus de 14,6 % de son chiffre d'affaires en recherche et développement ( d'euros) et emploie quelque , ce qui en fait, avec l'INRA et Michelin, l'un des principaux pôles de recherche de la région. Jacquet (leader français de la boulangerie industrielle) et Domagri (filiale de Limagrain) disposent d’installations ultra-modernes pour le travail du grain. Parallèlement à la production de céréales et à l'activité de meunerie, une industrie tournée vers l’alimentation animale se développe (Alivert, Jambon SA, Pet Food Plus, Thivat Nutrition Animale). Dans la Haute-Loire, la culture de la lentille verte du Puy est localisée sur les plateaux du Devès. C'est le premier légume à avoir obtenu une AOC. Dans le Cantal, la culture de la lentille blonde a été relancée sur la Planèze de Saint-Flour. Filière boissons L'Auvergne bénéficie de nombreuses sources d'eau minérale naturelle plate ou naturellement gazeuse, dont plusieurs sont commercialisées (Vichy Célestins et Vichy Saint-Yorre, Châteldon, Rozana, etc.). La plus connue, l'eau de Volvic, n'a jamais été utilisée en thermalisme. Très faiblement minéralisée, elle est classée eau de source aux États-Unis.Le secteur des eaux minérales est particulièrement bien représenté avec Volvic, mais aussi le Groupe Alma (Saint-Yorre, Vichy Célestins, Chateldon et Rozana), Sainte-Marguerite, Châteauneuf, Saint-Diéry, Saint-Géron, Arvie, SMDA (Mont-Dore), Aquamark (Laqueuille), etc. La société Audebert Boissons produit des colas et d'autres sodas vendus sous la marque « Auvergnat ». À Aurillac, la Distillerie Couderc produit les liqueurs de gentiane et différentes crèmes de fruits. Filière viande Dans sa partie montagneuse, l'Auvergne est une région d'élevage extensif orientée vers la production de lait et de viande. C'est le berceau de la race bovine salers et dans une moindre mesure de la race aubrac (Cantal). On y élève aussi beaucoup la charolaise. La ferrandaise est une race locale ancienne qui se développe à nouveau. Essentiellement orientée vers la viande de boucherie, l’industrie des viandes s’appuie également sur l’élevage de volailles (dix labels rouges), l'élevage porcin (appellation « Porc d'Auvergne ») et les salaisons. La production de viande bovine est bien représentée dans l'Allier, ainsi que dans les Combrailles qui s'est spécialisé ces dernières décennies dans la production de broutards de race charolaise destinés à l'exportation. Dans l'est de la Haute-Loire le Fin gras du Mézenc est une AOC de viande bouchère produite avec des animaux engraissés avec le foin des prairies d'altitude. L'Auvergne organise chaque année en octobre le « Sommet de l'Élevage » à Cournon-d'Auvergne, première manifestation de ce type en Europe. Les quatre plus grands groupes industriels du secteur sont Arrivé Auvergne, Socopa, Doux et Celvia. Filière lait L'Auvergne est une région importante pour la production de fromages. En 2011 elle produisait le quart de la production française de fromages AOP avec . Cinq appellations agricoles fromagères bénéficient de la protection AOP : Bleu d'Auvergne, Cantal (en trois affinages : jeune, entre-deux, vieux), Fourme d'Ambert, Salers, Saint-nectaire. La production est riche et variée : le gaperon, le chèvreton du Forez, le murol, le pavin, le crottin d'Ambert, la fourme de Saint-Anthème ou le chapelou sont des produits appréciés. Les plus grandes entreprises françaises sont implantées dans la région : Sodiaal (Candia), Savencia Fromage & Dairy, Lactalis, Les Fromageries Occitanes, Société laitière des volcans d'Auvergne et d'importantes PME régionales se sont développées : Dishamp, Walchli, Garmy… Sylviculture En 2014, le secteur Bois auvergnat employait environ réparties sur environ et comptait (7 % en exploitation forestière, 13 % en , 74 % en et 6 % en négoce). Dans le nord de l'Allier, la forêt de Tronçais () est aussi une curiosité touristique. Cette haute futaie de chênes est une des plus grandes d'Europe, elle a été créée à l'époque de Colbert pour les besoins de la marine. Elle produit un bois de très haute qualité qui est utilisé par exemple pour la fabrication des tonneaux des grands crus. Thermalisme L'Auvergne a aussi développé un pôle de santé et de loisirs fort avec les stations thermales de Vichy, du Mont-Dore, de Châtel-Guyon, entre autres. Elle compte dix stations thermales : L'association Thermauvergne inclut également deux stations immédiatement frontalières de l'Allier : Bourbon-Lancy, située dans le département de Saône-et-Loire, et Évaux-les-Bains, située dans le département de la Creuse (mais Saint-Nectaire ne fait pas partie de cette association). Vichy, sous l'impulsion de , est devenue à partir du milieu du la « Reine des villes d'eaux ». La station thermale de La Bourboule dans le Puy-de-Dôme, créée en 1875 à la suite de la découverte des eaux thermales, fut un centre touristique d'importance, notamment autour de 1900, lorsque y venaient chaque année. La fréquentation est aujourd'hui bien plus faible. Tourisme En 2014 le chiffre d'affaires du tourisme auvergnat s'élevait à d'euros. On y a compté de nuitées (dont 37 % sont des nuitées marchandes) pour touristiques marchands (principalement en campings, hôtels et meublés de tourisme) et en résidences secondaires. Chaque année, la région enregistre environ de nuitées dans les hébergements marchands, de nuitées en résidences secondaires, et de nuitées réalisées chez des parents ou amis. D'après les travaux conduits par l'Observatoire régional du tourisme «SPOT Auvergne» cette clientèle touristique en séjour apporte annuellement entre d'euros dans l'économie régionale. La consommation touristique totale se situe entre d'euros et plus de 7 % du PIB régional. L'Auvergne représente globalement entre 2,7 et 3 % de part de marché dans l'activité touristique nationale, en croissance régulière et totalise entre et salariés liés au tourisme selon les mois, en raison de la forte saisonnalité. La clientèle néerlandaise représente 36 % de nuitées. 20 % de la clientèle française vient de l'ancienne région Rhône-Alpes et 18 % de l'Île-de-France. Trois sites majeurs accueillent un million de visiteurs chaque année Tourisme vert Le tourisme vert est un point fort de la région. Elle compte deux parcs naturels régionaux, le parc naturel régional des Volcans d'Auvergne et le parc naturel régional Livradois-Forez, mais aussi de baignade en plan d'eau ou rivière, douze bases de loisirs, cinq plages labellisées « Pavillon Bleu », seize sentiers de Grande Randonnée, quatorze itinéraires équestres, huit voies vertes et d'itinéraires VTT balisés. Des sites exceptionnels comme le puy Mary ou le Plomb du Cantal sont accessibles par téléphérique ou par la route. Le puy de Dôme est desservi par le train Panoramique des Dômes. De nombreux sentiers de randonnée pédestre, équestre, cycliste et VTT sillonnent l'ensemble des massifs. On peut aussi y pratiquer les sports aériens comme le parapente, le deltaplane, l'ULM, le saut à l'élastique, la chute-libre, le parachute ascensionnel, la pêche, la chasse, le golf, l'escalade et la via ferrata, les parcours dans les arbres, ainsi que le tourisme fluvial. Depuis le , le site de la Chaîne des Puys et de la Faille de Limagne sont classés sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. L'Auvergne possède également de nombreuses communes labellisées « Station Verte » . La région compte huit routes historiques et touristiques : la route historique des châteaux d'Auvergne ; la route des forts villageois d'Auvergne ; la route des jardins du Massif Central ; la route des métiers en Livradois-Forez ; la route des villes d'eaux ; la route des fromages ; la route des églises peintes du Bourbonnais ; les chemins de Saint-Jacques. Parcs de loisirs Le Pal, situé vers Dompierre-sur-Besbre dans l'Allier, attire plus de par an en combinant les équipements d'un parc de loisirs et d'un grand parc animalier. Vulcania, parc de loisirs centré sur le volcanisme situé dans le Puy-de-Dôme, est une attraction touristique ouverte en qui reçoit chaque année plus de . Trois nouveautés Sur les traces des dinosaures, Premier Envol et Bouleversements devraient encore doper la fréquentation du parc dès 2015 et dans le futur. Le Parc animalier d'Auvergne compte plus de 400 animaux sur et accueille en moyenne . L'Aventure Michelin est un nouvel espace patrimonial de la marque qui a été inauguré le par Michel Rollier, cogérant de Michelin. Situé sur le site historique de Cataroux à Clermont-Ferrand, les visiteurs peuvent découvrir les consacrés à l'histoire du groupe, de ses hommes et de ses innovations. Plans d'eau et bases nautiques Sports d'hiver La région compte plusieurs stations de ski alpin, les principales sont Super Lioran sur le massif du Cantal (, ), Super-Besse (, ) et Le Mont-Dore (, ) dans le massif du Sancy, soit au total de pistes pour le ski alpin. L'Auvergne dispose également de de pistes nordiques réparties sur consacrés au ski de fond. On y pratique aussi le ski joëring, le ski de randonnée et la balade en raquettes ou en traineau. La région possède quelques communes labellisées « Village de Neige ». Stations de ski en Auvergne: Festivals et points d'intérêt Plusieurs festivals ont obtenu une renommée internationale: Le Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand est le plus grand festival de court-métrage au monde, et le deuxième festival de cinéma de France quant à la fréquentation (plus de en 2020). Le festival de théâtre de rue d'Aurillac, créé en 1986, est le plus grand rassemblement hexagonal des arts de la rue. Le Festival de musique de La Chaise-Dieu, créé en 1966, réunit des milliers de mélomanes et d’artistes de renommée internationale au cœur des hauts plateaux du Livradois. Trois autres festivals connaissent un grand succès et une forte affluence : le festival de folklore «Les cultures du monde», créé en 1976. Il a lieu à Gannat la de juillet. En 2016, il a accueilli , des cinq continents, et environ , c'est une des dix manifestations les plus importantes de la nouvelle région administrative ; le festival de musique La Pamparina, créé en 1997. Il se déroule à Thiers au début du mois de juillet et se tient dans les rues de la cité médiévale autour d'un thème qui change chaque année (cordes, voix, percussions, danses, etc.). Il a attiré plus de en 2018 ; la Fête du Roi de l'Oiseau, créée en 1985, se déroule au Puy-en-Velay la de septembre. La fête médiévale, animée par plus de costumées, parmi lesquelles plusieurs troupes d'artistes, attire près de dont se rassemblent pour suivre le grand défilé dominical de clôture. Six territoires ont été labellisés Villes et Pays d'art et d'histoire par le ministère de la Culture et de la Communication : le Pays de Billom-Saint-Dier, le Pays du Haut-Allier, le pays d'Issoire - Val d'Allier Sud, le Pays de Riom et la ville de Thiers. Trois édifices sont classés au patrimoine mondial de l'Unesco et historiques sont classés ou inscrits. Le guide vert, le guide rouge gastronomique et les Cartes Michelin nés en Auvergne, contribuent depuis leur création au développement du tourisme en Auvergne et en France. En , le guide touristique Lonely Planet a classé l'Auvergne au sixième rang des régions incontournables à découvrir dans le monde. Qualifiée par le guide de « joyau méconnu », elle intègre ainsi le Top 10 des régions à visiter en 2016. Culture L’Auvergne s’inscrit en grande partie dans l’aire linguistique de l'occitan auquel s'ajoute des parties pour le Croissant, le bourbonnais d'oïl et le francoprovençal. Cela n'en fait pas pour autant une région véritablement méridionale. Située au centre-sud du pays, elle fait partie de la France médiane plus que de la France centrale ; c'est selon les mots de Pierre Bonnaud une terre « intermédiaire » qui se trouve à la rencontre d’influences venant aussi bien du nord que du sud. À la fois originaux et diversifiés les traits culturels caractérisant l’Auvergne dépassent largement les frontières étroites de la province historique. Langues régionales La quasi-totalité du territoire auvergnat s’inscrit dans l’aire linguistique de l’occitan. En plus de l’auvergnat, d’autre langues apparentées étaient parlées dans la région tels que les parlers du Croissant (arverno-bourbonnais au nord-est et marchois au nord-ouest) ainsi que l'aurillacois au sud-ouest du Cantal. On parlait le dialecte vivaro-alpin dans quelques communes du sud-est du Puy-de-Dôme. Les spécialistes classent l’auvergnat et les parlers du Croissant dans les ensembles supradialectaux du nord-occitan ou de l’arverno-méditerranéen. Ils classent l’aurillacois dans le groupe de l’occitan méridional. Un dialecte romani propre à l'Auvergne, le romani auvergnat, est également parlé dans la région par les populations roms. Il a été étudié et codifié par Joseph Valet. Auvergnat Les limites linguistiques de l’auvergnat ne correspondent pas à celles de l’ancienne province. On ne le parlait pas dans l’arrondissement d’Aurillac, mais il était parlé dans le sud du Bourbonnais (ligne Montluçon-Gannat-Vichy), le Velay, la moitié est de la Creuse, le Pays d'Ussel et au nord de la Lozère et de l’Ardèche. On peut utiliser deux systèmes graphiques différents pour écrire l’auvergnat : la norme classique et l'écriture auvergnate unifiée spécialement conçue pour s'adapter aux spécificités de la langue et issue des évolutions de cette dernière. On distingue deux ou trois types de nuances dialectales pour cette langue : l’auvergnat septentrional, le plus répandu géographiquement, concentre 80 % de la littérature, l’auvergnat méridional parlé dans les deux tiers du Cantal. Entre les deux, l’auvergnat médian (ou arverno-vellave) parlé de l’Artense au Velay combine de façons diverses les caractéristiques des deux groupes précédents. Plusieurs linguistes comme Henri Guiter, Hans Goebl, Jacques Allières, Jules Ronjat ou Roger Teulat choisissent de le regrouper dans la seule et unique catégorie de l’arverno-limousin. Vivaro-alpin Le vivaro-alpin est un dialecte parlé de l'extrémité est de la région jusqu'aux vallées occitanes d'Italie. En Auvergne, il est parlé à l'extrême sud-est du Puy-de-Dôme et du Livradois, à l'est d'Ambert et autour d'Arlanc. Aurillacois L'aurillacois est une variété septentrionale du languedocien . Il a été nommé « Dialecte carladézien » par le mouvement du revivalisme linguistique du félibrige et guyennais par le géographe Pierre Bonnaud. Proche du rouergat, il est classé dans le groupe « occitan méridional » par Jean Lhermet. Parlers du Croissant La moitié méridionale du département de l'Allier parle une langue de transition située en l'occitan et la langue d'oïl et nommée langue du Croissant. Cette aire du bourbonnais croissantais est elle-même subdivisée. Une frange nord du département du Puy-de-Dôme y est aussi rattachée avec notamment une partie importante du canton de Saint-Eloy-les-Mines. L'ouest de l'Allier, autour de Montluçon, parle le marchois qui se rapproche du limousin. Les deux tiers sud-est de l'Allier autour de Vichy, de la Limagne bourbonnaise et de la Montagne bourbonnaise utilise l'arverno-bourbonnais qui est lui un parler du Croissant plus proche de l'auvergnat. Situation actuelle L'université Clermont-Auvergne propose des cours d'occitan. La recherche universitaire est assurée au sein de deux laboratoires : le Centre d'Histoire Espaces et Cultures (CHEC) et l'Institut d'Histoire des Représentations et Idées dans les Modernités (IHRIM)149. Un sondage de l’IFOP datant de 2012 indiquait que le nombre de locuteurs se situait aux environs de . Ce nombre a probablement diminué car une grande partie d'entre eux étaient des gens âgés. Les dernières générations semblaient néanmoins développer une envie d'apprendre l'occitan et se montraient favorables à la valorisation de la langue. L'UNESCO classe l'auvergnat dans la catégorie des langues sérieusement en danger. Querelle linguistique Une querelle linguistique est apparue au cours des années 1970. À cette époque le mouvement nationaliste occitan a repris l’aire linguistique de l’occitan pour asseoir ses revendications politiques. Cette idéologisation a provoqué des réactions en Auvergne. Un groupe d’érudits locaux fortement impliqué dans la défense de la langue a tenu à se détacher de cette mouvance. Autour de l’universitaire Pierre Bonnaud et de l’association le Cercle Terre d'Auvergne, il a construit une théorie tendant à prouver que l’auvergnat est une langue ayant connu un développement distinct des autres dialectes occitans. Cette tentative est qualifiée de « sécessionnisme linguistique » par les occitanistes. Littérature Littérature en latin Sidoine Apollinaire naquit en 430 à Lyon dans une famille de notables gallo-romains. Il fréquenta longtemps les allées du pouvoir et ses talents de poète furent remarqués par les officiels de l'époque qui lui demandèrent de composer leurs panégyriques. Il se retira dans la propriété de sa femme à Avitacum (Aydat) et devint ambassadeur des Arvernes puis évêque de Clermont, ce qui lui donna la charge de cette province à des moments troublés. Ses éloges restent très formels et n'ont qu'une valeur documentaire, mais sa nombreuse correspondance illustre ses qualités d'écrivain et apporte un témoignage sur cette époque lointaine. Grégoire de Tours (539-594) est né à Clermont (ou peut être à Riom). Issu d'une famille aristocratique arverne, il fut éduqué par son oncle paternel Gallus, évêque de Clermont. Il fut ordonné diacre et résida à la basilique Saint-Julien de Brioude jusqu'à son élection comme évêque de Tours en 573. Il a écrit de nombreux textes religieux, mais ce fut surtout le premier historien de France. Son œuvre majeure est l'Histoire des Francs qui raconte l'histoire du pays des origines jusqu'au . Gerbert d'Aurillac (945-1003) est probablement entré comme oblat à l'abbaye Saint-Géraud d'Aurillac où il fit de brillantes études. En 999, il devient pape sous le nom de Sylvestre II. Ce fut un humaniste «complet», longtemps avant la Renaissance. Il remit à l'honneur la culture antique et fut un brillant scientifique. Parmi tous ses travaux, on lui doit des traités de mathématiques, des traités ecclésiastiques et une nombreuse correspondance révélant ses qualités humaines. Littérature en occitan auvergnat L'Auvergne est un des principaux berceaux de la littérature occitane et ce depuis le Moyen Âge, moment où l'occitan était aussi utilisé comme langue officielle dans les écrits. En témoignent de nombreux troubadours comme le comte Dalfi d'Auvèrnha ou encore Peire d'Alvernha. Dès le , on voit apparaître des écrits en auvergnat dans la région de Clermont, seul endroit où l'instruction est présente. Il s'agit en certains cas de textes d'imitation. Au , les écrivains locaux, issus de la bourgeoisie, forment une confrérie Lau companhou do tour. Chaduc et François Pezant écrivent des noëls dignes d’intérêt. Ceux des frères Pasturel sont religieux et ceux des frères Laborieux sont satiriques. Ces derniers décrivent la vie du vigneron alors que les frères Pasturel écrivent des chansons et des poèmes lyriques. Ils transcrivent l'Énéide de Virgile en vers burlesques auvergnats. À la fin du et au début du , les auteurs auvergnats prennent part au débat d'idées. Jacques Jarsaillon écrit cinq comédies dramatiques remarquables par leur style, dont Margoutou, L'ivrogne et Claudine. Les études sur les coutumes locales et la langue sont nombreuses (Labouderre, Murat, Vinols, Deribier de Cheysac) et concernent toutes les parties linguistiques de l'Auvergne. De la fin du jusqu'au milieu du , la littérature en auvergnat se rétracte dans les petites villes et diminue en qualité de forme et de fond. Les auteurs se laissent influencer par les formes languedociennes et se limitent aux idées convenues. L'ambertois Régis Michalias se distingue dans cet ensemble. Il fut le premier lyrique à la manière auvergnate, Er d'un païzan et Er de loû su évoquent la nature et font part de sentiments retenus. Depuis 1970, le Cercle Terre d'Auvergne et sa revue Bïzà Neirà ont permis à des locuteurs de s'exprimer. Les revues Lo Convise d’Aurillac (et leurs éditions) et Parlem! Vai-i qu'a paur! de Thiers (et les éditions de l’Institut d'études occitanes) complètent le paysage littéraire en auvergnat avec les récits d’Étienne Coudert, Josiane Guillot, Jean Roux, Félix Daval, Antoine Chapus, Hervé Quesnel et Christian Bonnet. Littérature en occitan aurillacois La littérature en aurillacois quant à elle connait une chronologie différente de celle de l'auvergnat. Il n'y a pas eu au de bourgeoisie cultivée pour promouvoir la langue. C'est à la fin du et au début du qu'elle connait un véritable printemps grâce à l'heureuse influence du félibrige. Le poète fondateur de la littérature de cette langue est sans conteste Arsène Vermenouze (1850-1910) qui décrit avec sensibilité le pays et les hommes de la terre d'Auvergne. À ce sujet, Pierre Bonnaud dit de son œuvre : . Vermenouze associe le talent de poète à celui de conteur et devient le chef de file incontesté des félibres cantaliens : l'Escolo Oubernhato ou Escòla auvernhata. Le capiscol du mouvement ouvre le chemin à d'autres poètes tels que l'abbé Four ou le chanoine Francis Courchinoux. Le duc de La Salle de Rochemaure écrit les Récits carladésiens. Antonin Dusserre, T. Laborie, F.Bourgade, J.-S. Mathieu ou Fernand Prax ont poursuivi le mouvement avec l'appui de la revue régionaliste « la Veillée d'Auvergne ». Écrivains auvergnats De nombreux écrivains français sont d'origine auvergnate. Leurs œuvres ne sont pas régionalistes mais elles témoignent de la vitalité intellectuelle et artistique de la région. Blaise Pascal (1623-1662) est sans aucun doute le plus célèbre de tous les intellectuels auvergnats. Mathématicien, scientifique et philosophe de génie il a écrit les Pensées, œuvre considérée comme une des pièces maîtresses de la littérature française. D'autres penseurs auvergnats ont également œuvré dans le domaine de la philosophie et de la théologie : Génébrard (1535-1597) grand savant et théologien, Antonin-Gilbert Sertillanges (1863-1948) philosophe moraliste, Teilhard de Chardin (1881-1955) scientifique et philosophe ou Joseph Malègue (1876-1940) écrivain prolifique porté par la foi. De grands hommes politiques on marqué leur époque par leurs pensée : Michel de L'Hospital (1506-1573) auteur d'épîtres, de poésies et de traités politiques, l'historien Jean Savaron (1566-1622) ou l'essayiste politique François Montlosier (1755-1838). De nombreux écrivains auvergnats ont fait partie de l'Académie française : Jean-Baptiste Massillon (1663-1742), prédicateur qui faisait l'admiration de Voltaire, Jean-François Marmontel (1723-1799) écrivain qui a excellé dans tous les genres et les poètes François Maynard (1582-1646), Louis de Boissy (1694-1758), Dormont de Belloy (1727-1775), Jacques Delille (1738-1813), Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort (1740-1794) et Pierre de Nolhac (1859-1936), Jules Romains alias Louis Farigoule (1885-1972). Parmi les nombreux romanciers on pourrait choisir de citer Jules Vallès (1832-1885), Émile Clermont (1880-1916), Valery Larbaud (1881-1957), Amélie Murat (1882-1940), Paul Morand (1888-1976), Georges Bataille (1897-1962), Jean Montaurier (1906-1992), Pierre Schoendoerffer (1928-2012), cinéaste-écrivain, Georges Conchon (1925-1990), Richard Bohringer (1942-), aussi acteur. Raymond Bruckberger (1907-1998), écrivain et cinéaste, aumônier de la Résistance, fut l'un des Cantaliens les plus bouillants de son temps. Albert Londres (1884-1932) fut le premier journaliste moderne. Auvergne et littérature française Plusieurs auteurs, le plus souvent originaires de la région, ont mis l'Auvergne au centre de leur œuvre : Arsène Vermenouze (1850-1910) n'a pas seulement écrit en langue d'oc, il a également écrit de nombreux poèmes en français. Son recueil Mon Auvergne fut primé par l'Académie française. Camille Gandilhon Gens d'Armes (1871-1948) a marqué son époque pars ses recueils de poèmes exaltant le patriotisme et l'amour de la terre natale. Une des figures littéraires de l'Auvergne est certainement Henri Pourrat (1887-1959). Il a recueilli la littérature orale de l'Auvergne et a écrit des contes, des romans et des essais concernant la région. Son roman Gaspard des montagnes a connu un immense succès. Antoine Sylvère (1888-1936) doit sa célébrité à son roman Toinou : Le cri d'un enfant auvergnat. Alexandre Vialatte (1901-1971) est à l'origine d'une œuvre universelle et originale mais il a aussi écrit de belles pages sur l'Auvergne et Lucien Gachon (1894-1984) a décrit avec réalisme l'univers paysan dans ses romans. Jean-Pierre Leclerc (1950-2011) aime dépeindre la région dans ses romans. Léon Geneix (1905-1990) est également une figure de la poésie auvergnate, notamment par son recueil Les jours qui passent, recueil témoignant de son amour de sa région et de sa passion pour la nature. L'écrivain Jean Anglade (1915-2017) est un des plus grands porte-paroles de l'Auvergne. Certains n'ont pas hésité à l'honorer du titre de « Giono ou Maupassant d'Auvergne ». Son œuvre est volumineuse, elle se compose de romans, de biographies, d'entretiens, d'ouvrages d'histoire, d'essais, d'albums illustrés, de poésies et de théâtre. Regard féminin Claude Dravaine (1888-1957) a écrit plusieurs romans dont l'action se situe dans la région d'Ambert et si Marie-Aimée Méraville (1902-1963) était institutrice, elle fut surtout romancière, auteur de nouvelles et ethnologue des contes auvergnats. Cécile Sauvage (1883-1927) a illustré le Livradois dans plusieurs de ses romans. Aujourd'hui Jeanne Cressanges (1929) est l'autrice de romans et d'essais reliés au Bourbonnais. Cécile Beauvoir (1967) écrit ses romans de façon épurée et poétique pour rendre l'instant et les émotions dans toute leur intensité. Marie-Hélène Lafon (1962), professeur agrégée de grammaire, est l'auteur de nouvelles, de prose poétique et de romans. Les personnages et les lieux lui sont inspirés par son pays natal situé entre monts du cantal et Cézallier. Ses ouvrages écrits dans un style sensible et affûté ont été plusieurs fois distingués notamment par le Prix Renaudot et le Prix Goncourt de la nouvelle. Cécile Coulon (1990), romancière, nouvelliste et poétesse a publié son premier roman à l'age de 16 ans. Elle obtient depuis un succès grandissant, plusieurs fois récompensé. Elle a souvent situé ses romans en Auvergne, région où elle est née et où elle vit. Auvergne et la fiction L'écrivain américain Clark Ashton Smith, pour le besoin de ses romans de fantasy, a créé la province historique française fictive d'Averoigne. Son nom est sûrement inspiré de l'Auvergne, bien qu'il évoque également l'Aveyron. Liturgies régionales Il existe depuis le Moyen Âge plusieurs formes liturgiques auvergnates. Les rares études concernant le sujet attestent dernièrement des découvertes réalisées à partir des manuscrits médiévaux et modernes. Les chercheurs comme Michel Huglo avaient commencé à analyser les différents livres liturgiques. La liturgie clermontoise rayonnait sur toute l'Auvergne médiévale. Mais d'autres grandes églises, dirigées par des chanoines ou des moines lettrés, s'étaient également dotées de liturgistes performants. Ainsi les chanoines de Brioude avaient réalisé des livres liturgiques et des pièces liturgiques différentes de celles de la cathédrale mère du diocèse. Au , les chanoines de Clermont avaient ajouté de nombreux saints auvergnats aux calendriers liturgiques du diocèse. Cela correspond au mouvement du gallicanisme. En Velay, les liturgies du diocèse du Puy avaient adopté d'autres particularités. Ces liturgies auvergnates étaient directement liées à la valorisation identitaire des personnages locaux et des saints locaux. Les Auvergnats ont donc prié leurs saints grâce à des pièces de chant et des oraisons composées en Auvergne par les moines de La Chaise-Dieu, de Clermont, de Brioude etc. Les liturgies en Auvergne ont favorisé la forme des églises auvergnates en particulier dans l'iconographie et dans les thèmes utilisés dans les chapiteaux sculptés. Dans les églises romanes du diocèse de Clermont, plusieurs chapiteaux représentent le Saint-Sépulcre. Pendant des années les chercheurs ont supposé l'existence d'offices liturgiques ayant un rapport avec le tombeau du Christ à Jérusalem. Avital Heyman a repéré pour l'Auvergne, la montée de la conscience d'une libération indispensable de la Terre sainte. Comme ailleurs en Europe, la dévotion pour le Saint-Sépulcre était particulièrement en vogue. Les clercs ne participant pas aux croisades, pouvaient cependant réaliser des prières pour aider spirituellement les croisés. La libération du Saint-Sépulcre motivait toute la chrétienté et le pape également. Dans de nombreuses églises, on proposait aux pèlerins de visiter des « copies » du Saint-Sépulcre afin de satisfaire les fidèles. À Brioude, une relique du Saint-Sépulcre était exposée dans une chapelle éponyme. Un chapiteau du Saint-Sépulcre avait d'ailleurs était placé en face d'un chapiteau représentant un croisé triomphant de l'Islam. L'analyse des bréviaires auvergnats a montré récemment que plusieurs prières surérogatoires étaient récitées dans la cathédrale de Clermont afin de « libérer » le Saint-Sépulcre et la Terre Sainte. À Brioude, les chanoines récitaient un office du Saint-Sépulcre le 4 mars de chaque année. Cet office a été effectué par les chanoines jusqu'en 1789. L'iconographie de la chapelle Saint-Michel de la basilique de Brioude reprenait également le thème de la croisade. Ainsi, en Auvergne, de nombreuses églises étaient ornées de fresques et de sculptures représentant la croisade et le Saint-Sépulcre. Ce thème était mélangé aux thèmes mythologiques et moralisateurs. Les clercs avaient ainsi répondu à la dévotion croissante pour le Saint-Sépulcre. Ils soutenaient ainsi par leur prières et par leurs monuments, la libération du tombeau du Christ. Les formules liturgiques particulières au diocèse de Clermont étaient encore utilisées avant Vatican II. Après la réforme, de nombreux saints auvergnats ont été supprimés des calendriers liturgiques auvergnats. Le clergé clermontois avait hésité (dans les années 1970) à fabriquer un bréviaire de Clermont (comme on le faisait jadis). La liturgie clermontoise est aujourd'hui remplacée par la liturgie romaine. Un missel de Clermont existe, mais il n'est que rarement respecté. Quelques fêtes de saints auvergnats font encore l'objet de liturgies particulières : on fête la Saint-Austremoine ou la Saint-Julien. Mais beaucoup de saints auvergnats ou de vierges auvergnates, comme sainte Florine, ne sont plus fêtés. Depuis les années 2000, quelques reliques réapparaissent cependant lors des offices. Au hasard du vouloir du prêtre, il est encore possible de célébrer devant une relique d'Austremoine La rédaction des missels et des bréviaires en français n'a que très rarement intégré les anciennes liturgies « régionales » au profit du modèle romain, mais de nouvelles coutumes liturgiques naissent dans les paroisses. Peinture École de Murol L’École de Murol, comme l’école de Barbizon ou l’école de Pont-Aven, présente toutes les caractéristiques des écoles de peinture du paysage du et du français : un artiste majeur, une unité de temps et de lieu et une inspiration unique. L'abbé Léon Boudal, curé de Murol, est à l'origine de l'école. Il a su accueillir une cinquantaine de peintres et les rassembler dans un mouvement pictural fort. Victor Charreton fut leur chef de file. Les autres éléments majeurs de l'école furent Vladimir de Terlikowski, originaire de Varsovie, Armand Point et Mario Pérouse, un industriel auvergnat. Le peintre riomois Charles Jaffeux a également participé au mouvement. À Murol, les artistes ont été séduits par les paysages naturels de la montagne, notamment la neige et les ciels de montagne. Ils ont aussi pris comme modèles des habitants vaquant à leurs occupations. Ces peintres s'inscrivent dans un courant postimpressionniste ou parfois fauviste. Peintres reconnus Édouard Marty (1851-1913) fit ses études à l'École des beaux-arts de Toulouse et à Paris où il enseigna. Il dessina pour des journaux illustrés et devient illustrateur d'ouvrages. Sa santé fragile l'obligea à revenir Aurillac où il fonda un atelier. Son œuvre est variée, elle se compose entre autres d’aquarelles, de dessins, de pastels, de lithographies et de peintures. Il passa la dernière année de sa vie, en 1912, à Chaudes-Aigues. Charles Jaffeux (1902-1941) était originaire de Riom. Élève de l’École des beaux-arts de Clermont-Ferrand, puis de Paris, il fut l'élève de Charles Waltner. Il fréquenta également l'Académie de la Grande Chaumière, et plus tard l'école de Murol. Sa carrière fut courte mais son œuvre est abondante. Dès son retour en Auvergne, il dessina des eaux-fortes des monuments de la région qu'il éditait ensuite en cartes postales, ce qui lui assurait un revenu confortable. Cela lui permit de se consacrer à la peinture des paysages de l'Auvergne mais aussi d'autres régions. Victor Fonfreide (1872-1934) était originaire de Volvic. Peintre, illustrateur et lithographe régionaliste, il a contribué à La Veillée d'Auvergne. Élève de l'École d'architecture de Volvic, des beaux-arts de Clermont-Ferrand, puis de l'ENSAD, il a également fréquenté l'école de Murol. Ses techniques sont multiples : aquarelle, sculpture, huile, céramique et plomb, mais c'est surtout avec la craie qu'il est le plus intéressant. Ses sujets sont des paysages et des monuments de l'Auvergne, des personnages et des scènes de genre qu'il traite avec un naturalisme parfois proche de l’expressionnisme. Élise Rieuf (1897-1990) est née à Massiac. Elle a fait l’École des Beaux-Arts de Clermont-Ferrand puis est entrée à l'Académie Lacaze à Paris. Elle y a rencontré Marguerite Jeanne Carpentier et a participé à la première école de peinture féminine. Elle enseigna à Düsseldorf et à Agen puis a suivi son mari, l'architecte Paul Veysseyre, à Shanghai où elle s'attacha a peindre la vie et les paysages chinois. Revenue en France, elle resta proche de Marguerite Jeanne Carpentier et exposa régulièrement aux salons. Elle vécut aussi à Aix-en-Provence et se retira à Massiac où elle continua à peindre l'Auvergne. Cette artiste n'a jamais vendu aucune de ses pièces ce qui a réduit sa notoriété. Son œuvre est aujourd'hui exposée dans un musée qui lui est consacré et qui peine à contenir une collection d'une très grande richesse. François Boucheix est un peintre surréaliste. Reconnu internationalement, il reste fidèle à sa terre natale. Un musée lui est consacré à Vichy. Musique Musique classique George Onslow est incontestablement le plus éminent des compositeurs ayant vécu en Auvergne. Né à Clermont-Ferrand (1784), il y est également décédé (1853). En dépit d'une renommée internationale, il resta toujours fidèle à sa ville natale, ce qui ne l'empêcha pas de fréquenter les plus illustres musiciens de son temps et d'être publié et diffusé partout en Europe par les plus grandes maisons d'édition. Un festival, Les Soirées Onslow, lui est consacré chaque été pendant la première semaine du mois d'août à l'initiative du Quatuor Prima Vista qui en est le fondateur. Dans les années 1920, Joseph Canteloube (1879-1957) collecte, harmonise, et orchestre le recueil Chants d'Auvergne. Ces chants traditionnels font partie du répertoire classique et ont été enregistrés par de nombreux chanteurs, telle la soprano Madeleine Grey qui les crée en 1926, les barytons Gérard Souzay puis Bernard Boucheix en 1966 et 2007, Victoria de los Ángeles en 1973, Frederica von Stade en 1985, etc. Plusieurs compositeurs sont nés en Auvergne mais sont bien vite partis s’établir à Paris : Antoine Lhoyer, Emmanuel Chabrier, François George Hainl, André Messager, Antoine-François Marmontel, Roger Désormière, André Gannes et François-Bernard Mâche. Seuls quelques-uns sont originaires d’Auvergne et y ont établi leur activité : c’est le cas d’Henri Thévenin (né à Vichy), Gilles Raynal (né à Saint-Flour) et Baudime Jam (né à Clermont-Ferrand). D'autres ont résidé pendant des périodes plus ou moins longues en Auvergne, sans toutefois s’y installer : Jean-Philippe Rameau (originaire de Dijon), Isaac Strauss (originaire de Strasbourg), Pierre Angot (originaire de Neuville-lès-Dieppe) et Dominique Jayles (originaire de Toulouse). Daniel Meier (1934-2004) était originaire de Pau mais s'est établi définitivement en Auvergne en 1975. Orchestre national d'Auvergne L'orchestre national d'Auvergne est une formation de de niveau international créée en 1981 par le Conseil régional d'Auvergne et le ministère de la Culture. Il a été placé sous la direction de Jean-Jacques Kantorow puis d'Arie van Beek et enfin de Roberto Forés Veses en 2012. Il est basé à Clermont-Ferrand et se produit dans la région, dans de nombreux festivals en Europe et dans plusieurs villes du monde telles que Tokyo, Osaka, New York, Philadelphie, Baltimore, Munich, Francfort, Amsterdam, La Haye, Zurich, Genève ou Milan. Son répertoire s'étend de la musique baroque à la musique contemporaine. Il a joué sous la conduite de chefs prestigieux comme Emmanuel Krivine, Gilbert Varga, Fabio Biondi ou Hervé Niquet. Musiques et instruments traditionnels Au Moyen Âge, on a d'abord joué de la flûte, du fifre et du tambour. La vielle à roue est arrivée ensuite. C'est un des instruments traditionnels les plus anciennement utilisés. Elle faisait office d'instrument universel car elle permettait à la fois de jouer la mélodie, l'accompagnement rythmique et l'accompagnement mélodique. Le joueur pouvait également chanter en même temps qu'il jouait. Les vielles utilisées en Auvergne sont d'abord venues de Paris et de l'est de la France. La fabrication à Jenzat d'instruments très décorés est à l'origine de sa grande diffusion dans la région. Au on voit apparaître la cornemuse, appelée chèvre, cabre ou cabrette à cause de l'outre faite en peau de chèvre. La cornemuse bourbonnaise connait un succès plus tardif en Basse Auvergne grâce à la présence d'excellents facteurs locaux. Le violon était aussi très utilisé dans les campagnes. Une grande page de la musique auvergnate s'est écrite à Paris. Dès le début du l'immigration auvergnate se développe dans la capitale. Elle prend une très large ampleur avec l'arrivée du chemin de fer dans le Massif central. Les Auvergnats s'installent dans les faubourgs miséreux comme le quartier de la Roquette ou la rue de Lappe, ils occupent des petits métiers (ferrailleurs, porteurs d'eau). C'est à cette époque que se créent les bals auvergnats. Il y a de nombreux banquets où l'on se retrouve par canton ou par corps de métier et où l'on danse la bourrée. La cabrette que l'on équipe d'un soufflet placé sous le bras devient alors un instrument extrêmement populaire. Elle a un son puissant qui s'adapte bien aux ambiances bruyantes et ses nombreuses harmoniques permettent un jeu varié. Après la guerre de 1870 la musique auvergnate devient à la mode dans tout Paris. On finit par compter plus de 200 bals auvergnats dans la Capitale. D'abord régionale, cette musique devient alors une musique urbaine prisée de tous. Un des plus grands joueurs de cabrette de cette époque fut Antoine Bouscatel. Ce musicien originaire de la vallée de la Jordanne a connu un immense succès. Il tenait un bal « Chez Bousca » d'abord rue de Lappe puis rue de la Huchette. C'est peut-être lui qui, le premier, accepte d'associer l'accordéon à la cabrette. Cet instrument a été apporté par les immigrants italiens. Il a d'abord été accueilli avec réticence dans la communauté auvergnate mais le goût du public fut le plus fort. La présence de la manufacture Dedenis à Brive-la-Gaillarde a accéléré la diffusion de l'instrument dans le Massif central. Un autre grand acteur de cette histoire musicale fut Martin Cayla. Ce joueur de cabrette était originaire de Sansac-de-Marmiesse. Il créa la maison de disques spécialisée dans la musique auvergnate «Les disques du soleil». Son magasin de disques était le plus grand de Paris. Il signa tous les artistes auvergnats de l'époque et ses enregistrements, revenus dans les campagnes, servirent de modèle à tous les musiciens du Massif central. Cela produisit un phénomène d'unification et de standardisation du répertoire. Après 1918 la musique jouée dans les bals auvergnats se métisse ; on joue des valses, des polkas, des mazurkas... La cabrette est peu à peu reléguée aux bals strictement régionaux. C'est la naissance d'un nouveau genre de musique : le musette. En Auvergne, jusque dans les années 1960, on aime écouter les deux styles de musique et l'on ne se demande pas lequel est le plus authentique car les deux proviennent de la même source. L'accordéoniste Jean Ségurel a connu un grand succès et aujourd'hui encore des artistes comme Sylvie Pullès poursuivent la tradition. Depuis les années 1970, lors de la vague folk, la musique de tradition orale est collectée, enregistrée et mise à disposition du plus grand nombre pour que ce patrimoine soit le ferment de nouvelles créations. Aujourd'hui de nombreux groupes assurent des bals, concerts, spectacles comme Bouffard en trio, l'Auvergne Imaginée, Le Comité, La Compagnie Léon Larchet, La Chavannée, La Pastourelle de Roannes Saint Mary, Les Brayauds, Le Duo Artense, Virginie Basset, Anne-Lise Foy, Traucaterme ou encore Alain Bruel. Vielle, accordéons diatonique ou chromatique, cabrettes, violons et cornemuses se mêlent aux trombones à coulisse, trompettes, basses, batteries pour le plaisir de danser des polkas, mazurkas, valses, bourrées à 2 ou 3 temps. Chants Les plus anciens chants d'Auvergne sont probablement les « Chants de Plein Vent ». Il s'agit de simples mélodies psalmodiées sur des onomatopées qui variaient selon la saison ou le moment du jour. Ils accompagnaient les moments de la vie rurale. Les « Grandes » servaient à encourager les animaux à travailler. On note que certains d'entre eux sont composés sur une gamme différente de la gamme moderne ou des gammes antiques grecques ou romaines. Ce système musical original provient probablement de l'époque celtique. Les « chants de moisson » comportaient des paroles. Les « Baïleros » étaient des psalmodies au rythme libre qui permettaient aux bergers de communiquer entre eux à grande distance. Les « Révéliés » étaient chantés par les enfants de maison en maison la nuit du ou au moment des fêtes religieuses pour obtenir de petites récompenses. Les « Regrets » sont des chants mélancoliques comparables à ceux du troubadour Austan d'Orlhac. Une grande part des chansons traditionnelles de la région sont simplement des versions arvernisées des chansons communes aux provinces paysannes françaises. Conservation du patrimoine immatériel Depuis 1985 l’Agence des Musiques des Territoires d’Auvergne (AMTA) collecte le patrimoine oral de l’Auvergne (musiques traditionnelles, chants mais aussi contes, légendes, danses, langue…) ; elle a constitué un fonds documentaire qui, en 2016, représente plus de d’enregistrements sonores, plus de de films, . Danse La bourrée est la plus fameuse des danses d'Auvergne. Aux , Lully, Rameau ou Bach en firent des arrangements pour la cour, Madame de Sévigné raconte l'avoir vu à Vichy. Traditionnellement elle se dansait entre hommes ou entre femmes. Au début du siècle on la dansait souvent en tenant un bâton. La bourrée auvergnate a un rythme ternaire. Les pas sont glissés et ponctués de frappés, les danseurs ne se rencontrent pas. Les hommes se tiennent droit, un peu inclinés en arrière et la tête en avant, et gardent les poings relevés. Les femmes gardent le buste immobile en tournoyant, leurs bras restent en bas et le mouvement des pieds se fait discret sous les jupes. La bourrée entre homme et femme conçue comme une poursuite galante serait plus récente. Au , Fléchier fut choqué par l’indécence d'une de ses variantes appelée la « goignade ». Il raconte que les danseurs font . Costume régional Très longtemps le costume paysan est resté simple et peu différent de ceux des autres provinces. Les vêtements étaient faits de chanvre que l'on cultivait sur place ou de laine marron, noire ou grise dans le bas pays. On portait des sabots en boulot ou en vergne dans les montagnes ou en noyer dans les plaines. Les hommes se coiffaient d'un chapeau de feutre à large bord. En Pays Brayaud ils portaient un tricorne de feutre noir. L'hiver on se couvrait d'une mante à cape qui descendait jusqu'aux chevilles appelée la « coubarte » ou la « saïle ». Au le costume régional s'individualise. Dans les montagnes les éleveurs adoptent la blouse de lin bleu ou noir comme dans d'autres parties du massif central. Les femmes se montreront plus conservatrices et seront les dernières à abandonner le costume régional. C'est certainement la coiffure qui était l'élément le plus original de leur tenue. La coiffe variait considérablement d'un pays traditionnel à l'autre. De nombreuses nuances de forme et de port permettaient à la porteuse de signifier son état, comme le deuil. En Limagne les femmes portaient un bonnet rond à bordure tuyautée très enfoncé. Les plus jeunes le portaient plus relevé sur le front, sans bordure mais avec un large ruban posé en papillon. Habitat traditionnel Située à la confluence d'influences provenant de toutes les parties de la France, l'Auvergne présente tous les types d'habitats traditionnels mais dans des proportions différentes pour chacun des quinze pays traditionnels. Dans les Limagnes et la Planèze de Saint-Flour et dans une moindre mesure sur les plateaux défavorisés de la Margeride l'habitat est regroupé en villages. Partout ailleurs l'Auvergne se caractérise par un habitat dispersé. La structure la plus fréquente est celle du hameau de cinq à six maisons d'habitation, accompagnées de leurs granges et dépendances. L'habitat permanent ne dépasse pas les d'altitude ( sur les versants est des massifs). Au-delà les bâtiments sont dévolus à des utilisations saisonnières (burons, granges). Dans le Cantal la date de construction, voire le nom du propriétaire, figurent fréquemment sur le linteau de la porte. En montagne, le « couderc », espace ouvert et commun, est l'un des éléments importants des villages. Les villages à « barriades » sont constitués de groupes linéaires de maisons jointives. En montagne on retrouve quatre types de maisons : La maison élémentaire de l'ouvrier agricole : sans étage et de plan carré, ses matériaux sont d'une relative pauvreté. La « borde » ou « bourioto », maison des petits et moyens exploitants : au sol ou non, avec ou sans étage, sa taille reflète l'importance de l'exploitation. La borie, maison de fermier dépendant d'un domaine bourgeois ou noble : les dépendance (granges, pigeonnier) indiquent l'importance du domaine. La maison de maître souvent isolée par rapport à l'exploitation se distingue par sa situation dominante, son volume important et son architecture ordonnancée. Dans les Limagnes les maisons sont regroupées et ont plusieurs étages. L'étable et les cuves de vin sont au rez-de-chaussée, la cave est au sous-sol. On monte à l'étage par un escalier extérieur qui donne sur un balcon, « l'estre », lui-même couvert d'un petit toit, le « courcour ». Les fermes isolées ont leurs bâtiments disposés en équerre ou en carré autour d'une cour. La région se trouve à la rencontre de l'aire des « toits aiguës » et de l'aire des « toits plats ». Les toits « pointus » et à forte pente correspondent aux anciennes toitures en chaume. Elles sont maintenant couvertes de lauzes, d'ardoises ou, éventuellement, de tuiles plates dans le Bassin d'Aurillac. Les toits à faible pente sont les toits « méridionaux », leur couverture est constituée en tuile canal. On les retrouve principalement dans les Limagnes et la moitié est de l'Auvergne. Entre les zones on trouve fréquemment une étroite zone de transition où les deux types de toit se côtoient. Gastronomie La cuisine auvergnate traditionnelle a gardé la réputation d’être simple et roborative. D'origine paysanne, on y trouve souvent des plats à base de choux. Avec les cochonnailles, ce légume est à l'origine de plats tels que la potée, le chou farci, la pintade fermière aux choux, ou la saucisse de choux. Dans l'Aubrac, la soupe au fromage revient à la mode. Les tripous d'Auvergne se composent d'une farce (20 % de fraise de veau, 80 % de pansette de veau ou d'agneau, oignon, ail, persil, épices) roulée dans une pansette de mouton, le tout cuisiné au vin blanc. On les accompagne de pommes de terre, carottes ou lentilles… Les salaisons auvergnates ont une réputation de grande qualité : Le jambon d’Auvergne et les saucisses et saucissons secs d'Auvergne bénéficient d'une IGP depuis 2016. Le petit salé peut être accompagné de lentille vertes du Puy (AOP) ou de lentilles blondes de la Planèze. Parmi les charcuteries, les pieds de porc panés ou au vin blanc sont des mets réputés, ainsi que l'andouillette de Saint-Pourçain et le pâté thiersois. Le coq et le chapon fermiers au vin de chanturgue, le gigot brayaude, la truite au lard (fario de la Sioule ou de la Cère), entourée ou farcie d'un morceau de poitrine fumée, ou les rillettes de canard sont des grands classiques de la table auvergnate. Les bourriols sont des petites galettes composées pour moitié de farine de sarrasin et de farine de blé alors que la pachade est une sorte de crêpe épaisse et croustillante cuite dans une poêle avec du beurre. Les rissoles de Saint-Flour quant à elles sont fourrées avec une préparation à base de cantal entre-deux et de fromage blanc. L'ail rose de Billom est réputé par son goût incomparable. Il est produit dans une aire géographique qui s'étend autour des communes de Billom, Reignat, Espirat et Glaine Montaigue. La pomme de terre, à la culture adaptée au climat d'altitude, est à l'origine de plats tels que la truffade, un plat composé de pommes de terre sautées et de tome fraîche de cantal. L’aligot est une purée faite avec la tome du même fromage et de l’ail. Le pounti est un pâté sucré-salé du Carladès et de la Châtaigneraie. La patranque est un plat à base de cantal doux et de pain de campagne. Ces spécialités se retrouvent aussi en Margeride dans le sud de l'Aubrac et en Viadène. La patia, plat type de la jasserie, est un gratin de patates cuit au chaudron avec ail, oignon, crème fraîche, sel et poivre. Parmi les nombreux desserts, la pompe aux pommes, les cornets de Murat fourrés à la crème fraîche et les carrés de Salers, sont les plus connus. La fouasse du Cantal est une grosse brioche au levain parfumée à l'eau de fleur d'oranger. La tarte à la tomme de Vic-sur-Cère est une spécialité locale mais les pâtisseries auvergnates les plus classiques sont le milliard aux cerises et les tartes aux myrtilles du pays. Les friandises les plus fameuses sont bien sûr les pâtes de fruits d'Auvergne, les fruits confits et les confitures artisanales de la Limagne et de Clermont mais aussi les croquets de Mauriac, les macarons de Massiac, les volcans du lac Pavin, les pralines de Randan et d'Aigueperse , les massepains d'Aigueperse, les tourtes macarons-myrtilles, l'aliéné de l'Allier, les noisettes de Salers, les chocolats de Royat, les chocolats à la verveine du Puy, les nougats, les miels artisanaux et les pains d'épices locaux. Certaines appellations d'origine dans le domaine viticole d'Auvergne bénéficient de la protection de l'AOC : Côtes-d'auvergne, Madargue, Châteaugay, Chanturgue, Corent et Boudes sont les cinq dénominations locales. Il se produit aussi des bières, hydromels et cidres de façon artisanale ou fermière. Les eaux minérales sont nombreuses et variées. Les liqueurs de gentiane (Salers, Avèze, Gentiane d'Or, gentiane d'Aurillac…) sont devenues emblématiques de la région comme la Verveine du Velay en Haute-Loire et les apéritifs et liqueurs à base de châtaigne (comme le birlou, le Tonton) dans l'ouest du Cantal. Le Marc d’Auvergne a obtenu une Indication géographique protégée en . Les distilleries Pagès, Balthazar et Couderc sont renommées dans le domaine des liqueurs. Le Bourbonnais a aussi ses spécialités : le pâté aux pommes de terre aussi appelé « pâté bourbonnais » est préparé avec de la crème fraîche, la pompe aux grattons, le piquenchâgne, la moutarde de Charroux, les dindes de Jaligny, le parfait de Charolais, le canard à la Duchambais, le fromage de Chambérat, les sucreries (pastilles et sucres d'orge de Vichy), les palais d'or de Moulins, les vérités de Lapalisse, les crottes de marquis de Lurcy-Lévis, l'aliéné de l'Allier. Côté boissons, on trouve le vin de Saint-pourçain, qui détient l'AOC depuis 2009 et qui possède un cépage qui lui est propre, le tressalier. La production est actuellement d'environ par an pour cultivés. De petits agriculteurs producteurs se sont également lancés dans la fabrication fermière de bière, de whisky bourbon ou d'absinthe notamment. Marie Quinton (1854-1933), dite «La Mère Quinton» ou «La Belle Meunière», de Royat est l'ambassadrice de la gastronomie auvergnate et l'aubergiste auvergnate la plus connue au monde avec son cabaret Belle Meunière à l'exposition universelle de Paris 1900 : la truite au bleu, le coq au vin de Chanturgue, ses omelettes, la truite ou la sole «Belle Meunière». Patrimoine bâti Art roman auvergnat Aux l'Auvergne a connu une remarquable efflorescence spirituelle et artistique. On ne compte pas moins de deux cent cinquante édifices religieux romans datant de cette époque et constituant un patrimoine culturel exceptionnel. Alors que les régions du nord de la France ont rapidement évolué vers l'art gothique, l'Auvergne a connu un développement plus lent et plus tardif, qui a légué des édifices romans de taille importante et de belle qualité. Cinq édifices situés autour de Clermont-Ferrand sont appelés « les églises majeures » du fait de l'homogénéité de leur architecture : Notre-Dame-du-Port, Saint-Nectaire, Saint-Austremoine d'Issoire, Notre-Dame d'Orcival et Saint-Saturnin. Elles ont toute l'apparence d'édifices construits en une seule campagne, probablement à partir du modèle de l'ancienne cathédrale romane de Clermont aujourd'hui disparue. Ils présentent une synthèse architecturale complexe, précise et tout à fait exceptionnelle dans l'art roman. Villes et villages pittoresques L'Auvergne compte un grand nombre de villages et villes pittoresques. La majeure partie de la province, notamment la partie montagneuse, est restée à l’abri de l'industrialisation et a connu un fort exode rural ; cela explique pourquoi de très nombreux villages sont restés préservés et ont gardé toute leur authenticité. Neuf d'entre eux (Arlempdes, Blesle, Charroux, Lavaudieu, Montpeyroux, Pradelles, Salers, Tournemire et Usson) ont obtenu le label « Plus Beaux Villages de France ». Il est difficile de citer tous ceux qui peuvent retenir l'attention du visiteur : Brioude, Lavoûte-Chilhac, Saint-Arcons-d'Allier, La Chaise-Dieu, Chanteuges, Saugues, Chaudes-Aigues, Murat, Murol, Ébreuil, Saint-Saturnin, Saint-Saint-Floret , Champeix, Saurier, Courpière, Billom, Marcolès, Maurs-la-Jolie ou Besse-et-Saint-Anastaise en sont quelques-uns. Dans la capitale, le centre ancien de Clermont et le vieux quartier de Montferrand sont dignes d’intérêt. De nombreuses villes ont gardé un centre particulièrement bien préservé, c'est le cas de Thiers avec ses maisons à colombages, Riom, ancienne capitale ducale, Billom, siège d'une université au Moyen Âge, Le Puy-en-Velay, Aurillac, Moulins ou Saint-Flour, ville épiscopale. Patrimoine civil et militaire À l'apogée de la féodalité, l'Auvergne s'est couverte de châteaux, les vicomtes de Clermont, les seigneurs de Mercœur, les barons de Latour et de Polignac et les sires de Bourbon firent construire de nombreuses forteresses. Depuis le , ces bâtiments ont successivement subi les assauts de Philippe Auguste, de la guerre de Cent ans, des villageois, des guerres de Religion, de Richelieu, de Louis XIV et enfin de la Révolution. Avec un peu d'imagination, on ressent la puissance que représentaient au Moyen Âge les châteaux d'Anjony, d'Alleuze, de Léotoing dans les montagnes d'Auvergne ou de Chavaniac dans le Brivadois ou Mauzun dans le Livradois. Le château de Chateaugay a conservé son beau donjon et ceux de Murol et de la Roche résistent au temps. Le château de Tournoël entre Limagne et Monts Dôme a connu de grandes pages d'histoire. À la Renaissance, les places fortes se transforment en demeures charmantes et deviennent la propriété de bourgeois ou de gens de robe. Le château de Pesteils garda une fonction de surveillance. Les châteaux de Davayat ou d'Effiat ont un beau style Louis XIII. Le château de Cordes dans les Monts Dore reçoit un jardin dessiné par Le Nôtre, celui de Chazeron dans les Combrailles est agrémenté d'un perron et d'une galerie d'honneur. Si le château de Villeneuve-Lembron fait transition entre Moyen Âge et Renaissance, celui de Parentignat prend un tour très classique et celui de La Bâtisse se remarque par la splendeur de ses jardins. Ouvrages d'art L'établissement de voies de communication modernes au travers des montagnes d’Auvergne a nécessité la construction d'importants ouvrages d'art. Certains, comme le viaduc de Garabit, sont devenus des emblèmes de la région. Notes et références Notes Références Bibliographie Personnalités . Réédition 2005, 988 + [40] de plus, . (400 pages + cahier iconographique en couleurs de 72 pages) Littérature . Histoire et culture . Christian Lauranson-Rosaz, L'Auvergne et ses marges (Velay, Gévaudan) du : la fin du monde antique ?, thèse de doctorat soutenue en 1984, Le Puy-en-Velay, Les Cahiers de la Haute-Loire, 1987, 494 p. (lire en ligne) . . . . Lucien Gachon, Henri Pourrat, André Bossuat, Henri Charlier, Alexandre Vialatte, Visages de l'Auvergne, Editions des Horizons de France, ed. 1943, 182 p. et ed. 1964, 222 p. Sources d'eaux minérales Les sources minérales oubliées du Massif Central, Frédéric Surmely, Éditions de Montmarie L'Auvergne qui guérit. Par ses saints, ses sources, ses guérisseurs, René Crozet, 1979. Voir aussi Articles connexes Liens externes Conseil régional d'Auvergne Auvergne Tourisme Portail régional de l'INSEE Portail des fromages AOP d'Auvergne Ancienne province en France
LAuvergne ( ou Euvarnhà) est une région historique et culturelle située dans le centre de la France, au cœur du Massif central.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Aisne%20%28d%C3%A9partement%29
Aisne (département)
L'Aisne () est un département français dont le nom vient de la rivière homonyme. Il appartient à la région Hauts-de-France. L'Insee et La Poste lui attribuent le code 02. Sa préfecture est Laon. Gentilé Les habitants du département de l'Aisne sont appelés les Axonais et Axonaises. Ce gentilé est formé sur le nom celte de la rivière Aisne : Axona. Géographie L'Aisne est entourée par les départements du Nord, de la Somme, de l'Oise, de Seine-et-Marne, de la Marne et des Ardennes, ainsi que par la Belgique. Selon le recensement de 2003, la surface boisée du département est de , soit 16,6 % pour une moyenne métropolitaine de 27,4 %. Villes principales : Laon (préfecture), Saint-Quentin, Soissons, Château-Thierry, Tergnier, Chauny, Hirson, Villers-Cotterêts, La Fère, Vervins et Guise. Cours d'eau : l'Escaut (qui prend sa source près du Catelet), l'Aisne, la Marne, l'Ourcq, la Vesle, la Somme qui prend naissance à Fonsomme, l'Oise, la Serre. Dans le sud du département, on trouve le Surmelin, la Verdonnelle et la Dhuys (cette rivière fut canalisée dans l'aqueduc de la Dhuis de pour alimenter en eau potable Paris depuis le , et uniquement le parc de loisirs de Marne-la-Vallée plus récemment). Transports Canaux : le département est traversé par de nombreux canaux (par exemple le canal de Saint-Quentin, ). Le département est traversé par quatre lignes de chemin de fer au départ de Paris, les deux premières de la gare du Nord et les deux autres de la gare de l'Est : la ligne de Paris à Maubeuge, qui dessert notamment les villes de Chauny, Tergnier et Saint-Quentin ; la ligne de Paris à Laon, qui dessert notamment les villes de Soissons, d'Anizy-le-Château et de Laon (préfecture) ; la ligne de Paris à Strasbourg, qui dessert notamment la ville de Château-Thierry ; la LGV Est européenne. En 1873, le département de l'Aisne possédait déjà dix chemins de fer représentant un développement total de . Histoire L'Aisne fut l'un des créés en 1790. Son découpage et son établissement furent confiés par à Jean Charles Joseph Hyacinthe de Sars, futur maire de Laon en 1800. Il fut constitué de territoires issus des anciens Gouvernements militaires puis civils de l'Île-de-France (Laonnois, Soissonnais, Noyonnais, Valois), de la Champagne (Brie, Omois) et de Picardie (Thiérache, Vermandois). Il est à préciser que les territoires issus du Gouvernement d'Île-de-France ont souvent été cités comme étant issus de la province de Picardie. Le territoire du département regroupe la principale partie de la généralité de Soissons créée en 1595 (élections de Soissons, Laon, Guise...), et le territoire de l'élection de Saint-Quentin pris à la généralité d'Amiens. La généralité de Soissons comptait sept élections : Clermont-en-Beauvaisis, Crépy-en-Valois, Guise, Noyon, Laon et Soissons qui sont issues de Picardie tandis que Château-Thierry est issue de la Brie (pays traditionnel de Champagne). De 1791 à 1793, les six districts (Saint-Quentin, Vervins, Laon, Chauny, Soissons et Château-Thierry) du département de l'Aisne fournirent cinq bataillons de volontaires nationaux : Au la région Picardie, à laquelle appartenait le département, fusionne avec la région Nord-Pas-de-Calais pour devenir la nouvelle région administrative Hauts-de-France. Héraldique Ce blason n'est qu'une proposition de Robert Louis, et n'a pour l'instant pas de valeur officielle. Il rappelle la Picardie par un de ses comtés historiques à savoir le comté de Ponthieu, bien qu'il ne se soit jamais étendu sur le territoire de l'Aisne. Le comté historiquement picard du département est en fait le Vermandois qui s'étendait sur Laon, Soissons et Saint-Quentin à une certaine époque. La Brie autour de Château-Thierry est aussi rappelée par les armoiries du comté de Champagne. Politique Mélange de zones rurales et de villes ouvrières, lieu de résidence pour certaines familles travaillant à Paris ou en Île-de-France, l'Aisne est historiquement un département plutôt orienté à gauche mais on constate, depuis les années 2000, une forte progression du vote Front national. Ainsi, l'Aisne est le département où le parti de Marine le Pen a obtenu ses meilleurs scores à l'élection présidentielle de 2012 et aux élections européennes de 2014 (26,33 % et 40,02 % des voix). La ville de Villers-Cotterêts a également été conquise par le Front national en 2014. En 2017, le département a voté à 52,91 % pour Marine le Pen au second tour de l'élection présidentielle et, en 2022, à 59,91 %, ce qui constitue le résultat métropolitain le plus élevé de la candidate RN pour un département. La gauche axonaise semble donc sur le déclin, comme l'ont montré les élections départementales de 2015 où elle a perdu la présidence du conseil départemental au profit de la droite et du centre. Les petites cités du nord du département comme Guise, Hirson ou Vervins et la ville cheminote de Tergnier ont longtemps été les bastions locaux des partis de gauche mais connaissent également une percée du vote frontiste. Administration L'Aisne est divisée en cinq arrondissements qui sont subdivisés en . Le département compte 799 communes et cinq circonscriptions législatives. Liste des communes françaises ayant changé de nom au cours de la Révolution Liste des anciennes communes de l'Aisne Liste des députés de l'Aisne Liste des sénateurs de l'Aisne Liste des conseillers départementaux de l'Aisne Liste des circonscriptions législatives de l'Aisne Liste des préfets de l'Aisne Liste des intercommunalités de l'Aisne en 2019 Démographie L'Aisne comprend une seule ville moyenne (Saint-Quentin) et trois petites villes (Soissons, Laon et Château-Thierry), auxquelles on peut ajouter l'ensemble formé par Chauny et Tergnier. Mais, il y a encore beaucoup d'autres agglomérations de caractère urbain, car l'Aisne était densément peuplée avant le . Les villages sont très nombreux et plutôt petits. L'Aisne a perdu un peu de sa population dans la seconde moitié du , en raison de l'exode rural, pourtant limité par le développement industriel du nord du département (Saint-Quentinois, Chaunois, Thiérache). Très affecté par la Première Guerre mondiale, le département a vu sa population augmenter légèrement pour retrouver à peu près son niveau de 1900. Depuis une trentaine d'années, le déclin industriel a entraîné une stagnation de la population ( en 1968, en 1999). Seul le Sud-Ouest du département, proche de l'agglomération parisienne, connaît encore la croissance démographique. Évolution démographique Pyramide des âges Population des communes Unités urbaines Selon le découpage effectué en 2010 par l'INSEE, trente-deux unités urbaines sont centrées sur une commune du département : quinze communes isolées, sept agglomérations bi-communales, et dix petites agglomérations composées de trois à huit communes. Les unités urbaines regroupant plus de sont : Aires urbaines Selon le découpage effectué en 2010 par l'INSEE, l'Aisne compte onze aires urbaines. du département appartiennent aux aires urbaines de Reims (67), Paris (66) et Ham (1). Économie En 2019, le taux de chômage est de 12,2 % et 19 % des habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté. Culture Langue Le département comprend plusieurs zones linguistiques : picard au nord ; champenois dans le sud ; français d'Île-de-France, au centre et au sud. Cette coupure linguistique expliquait sans doute la difficulté pour les habitants du Sud de l'Aisne de s'identifier comme appartenant à la région Picardie. D'après Abel Hugo, en 1835, la langue française était en usage dans tout le département, à l'exception de quelques cantons reculés ; le français était à cette époque parlé assez correctement. Quelques années auparavant, le langage des campagnes était beaucoup plus rude. Gastronomie Cuisine rustique. Le Nord du département est une zone d'élevage, on y trouve des produits à base de lait de vache comme le maroilles ou la confiture de lait. On trouve également des spécialités typiquement picardes, comme la ficelle picarde, sorte de crêpe roulée additionnée de fromage fondu, béchamel, jambon et champignons. Le foie gras est un produit développé en Thiérache ; il est de qualité. Le porc d'antan de l'Aisne, le porc des plaines et leurs dérivés (jambon sec de l'Aisne, tripes de Thiérache, entre autres) sont reconnus. Dans tout le département, des producteurs élèvent des volailles fermières et présentent leurs dérivés (pâtés, terrines, aiguillettes, confits, découpe), sur le réseau « Bienvenue à la Ferme ». Le gibier. Dans les condiments, on trouve le confit d'oignons de l'Aisne, le vinaigre de cidre de la Thiérache. Les « Logis », les « Bistrots de Pays », la tourte aux poireaux, la soupe et le velouté au potiron, la crème soissonnaise ou soupe de Soissons, la tarte au maroilles, le filet mignon au maroilles, le porc au lait, les tripes au maroilles et au cidre, le lapin au cidre, échalotes et oignons, lard fumé et champignons, de la Thiérache, le sauté de lapin à la picarde, la salade au lard, les paupiettes de dindonneau à la picarde, le soissoulet ou cassoulet aux haricots de Soissons et canard fermier, le hochepot picard ou pot au feu régional, les rissoles de Coucy ou rissolles laonnoises, le fromage maincamp de Quierzy, le fromage Chauny, les fromages de Thiérache : le dauphin, la baguette de Thiérache, le losange, les jus de pomme et de poire, le poiré. Le haricot de Soissons, les pavés de Laon, les croustillons picards du Saint-Quentinnois, les biscuits P'tio Crac'lin de Bohain-en-Vermandois, les cugnots ou brioches de Saint-Quentin, les confitures et gelées artisanales. La culture de fruits rouges (fraises, cerises, framboises) commence à s'y développer dans le Laonnois et la Thiérache. Des événements rythment l'actualité gastronomique du département : foires aux fromages (La Capelle), au boudin (Saint-Quentin). Les dégustations sur les brocantes et marchés sont de nombreuses occasions de découvrir des produits locaux dans une ambiance traditionnelle. Dans le Sud, les haricots de Soissons, les champignons de Paris et la route touristique du champagne, où certains champagnes produits dans la région de Château-Thierry sont au même titre que le maroilles reconnus par une appellation d'origine contrôlée (AOC). Le cidre fermier de Thiérache et son eau-de-vie, la « Folie Douce » (apéritif à base de fruits rouges), le pétillant au cidre, la fabrication de la bière (surtout artisanale). Des élevages d'abeilles. Cinéma Personnalités liées à l'Aisne Rois et reines Charlemagne, roi des Francs et empereur, lieu de naissance supposé à Quierzy. Berthe au grand pied ou Bertrade de Laon (v720-783), née près de Laon, épouse de Pépin le Bref et mère de Charlemagne. , roi des Francs et frère de Charlemagne, est né à Soissons en 751 et mort en 771 à Samoussy. Lothaire (roi des Francs) (941-986), né à Laon, roi des Francs de 954 à 986. , roi des Francs, pour son rôle dans l'épisode du vase de Soissons. , à l'origine de l'ordonnance de Villers-Cotterêts (1539) sur l'usage de la langue française. Personnalités historiques Charles Martel, maire du Palais, grand-père de Charlemagne, mort en 741 dans la résidence royale de Quierzy. (1550-1588), dit le Balafré, duc de Guise, chef la Ligue catholique et principal opposant à et pendant les guerres de Religion (France). Thomas de Marle, seigneur de Coucy. François-Noël Babeuf, dit Gracchus Babeuf (1760-1797), est natif de Saint-Quentin. Camille Desmoulins (1760-1794), révolutionnaire, est natif de Guise. Antoine Fouquier-Tinville (1746-1795), accusateur public du tribunal révolutionnaire est né à Hérouël aujourd'hui Foreste, près de Saint-Quentin. Saint-Just, de son nom complet Louis Antoine de Saint-Just (1767-1794), révolutionnaire proche de Robespierre a vécu une partie de sa jeunesse à Blérancourt et ailleurs dans l'Aisne. Nicolas de Condorcet (1743-1794), un philosophe, mathématicien et politologue natif de Ribemont. Guillaume-Benoît Houdet, avocat, député et maire de Château-Thierry (1800-1805). Jean Charbonnel (1927-2014), né à La Fère, homme politique. Jacques Pelletier (1929-2007), né à Villers-en-Prayères, homme politique. Écrivains Jean de la Fontaine est natif de Château-Thierry. Alexandre Dumas est natif de Villers-Cotterêts. Jean Racine est natif de La Ferté-Milon. Henri Martin (1810-1883), né à Saint-Quentin, historien, essayiste, romancier, homme politique. Madeleine Zillhardt (1863-1950), écrivaine et décoratrice, est native de Saint-Quentin. Nadine de Rothschild (1932-), née à Saint-Quentin, actrice et femme de lettres. Philippe Tesson (1928-2023), né à Wassigny, journaliste, écrivain, critique littéraire et dramatique, patron de presse. Albert Denisse (1868 -1946), brasseur et auteur d'un témoignage sur l'occupation de l'Aisne pendant la Grande Guerre Champfleury (écrivain), Jules François Félix Husson, dit Fleury, dit Champfleury (1821-1889), né à Laon, écrivain, journaliste, critique d'art, dramaturge, nouvelliste et romancier Artistes Les Frères Le Nain, peintres du , sont nés à Laon. Maurice Quentin de la Tour, peintre, est natif de Saint-Quentin. Il est représenté sur l'ancien billet de 50 francs Quentin de La Tour, avec l'hôtel de ville de Saint-Quentin (probable jeu de mots cinquante/Saint-Quentin) Paul et Camille Claudel sont natifs du Tardenois. Henri Matisse, peintre, a passé son enfance à Bohain-en-Vermandois. Léon Lhermitte (1844-1925), peintre naturaliste, né à Mont-Saint-Père, père du neurologue et psychiatre Jean Lhermitte (1877-1959) et arrière-grand-père de l'acteur Thierry Lhermitte. Jenny Zillhardt (1857-1939), peintre, est native de Saint-Quentin. Achille Jacopin est un sculpteur né en 1874 et mort en 1958 à Château-Thierry. Industriels Jean-Baptiste André Godin (1817-1888), un industriel et philanthrope français, créateur du familistère de Guise. Émile Dewoitine (1892-1979), né à Crépy (Aisne), Industriel et constructeur aéronautique français, considéré comme le père fondateur des usines toulousaines aérospatiales. Médecins Christian Cabrol, chirurgien cardiaque (première transplantation européenne en 1968), né le à Chézy-sur-Marne. Suzanne Noël, (1878-1924), née à Laon, docteure en médecine, chirurgienne, pionnière de la chirurgie esthétique réparatrice des blessures de guerre (1914-1918) et membre du mouvement féminin Soroptimist. Militaires Émile Driant (1855-1916), né à Neufchâtel-sur-Aisne, officier de la Grande Guerre, député de Nancy et héros de Verdun, mort au champ d'honneur. Le général Robert Nivelle, à l'origine de la bataille du Chemin des Dames. Charles de Gaulle, qui a commandé lors de la bataille de Montcornet. Hommes et femmes politiques René Dosière Xavier Bertrand Médias Kamini Nomi, actrice née à Saint-Quentin. Sébastien Cauet Philippe Etchebest (1966-), né à Soissons, chef cuisinier et animateur de télévision. Autres personnalités Jean Mermoz (1901-1936), né à Aubenton, aviateur. Tourisme En général, on admet le découpage touristique de ce département picard en cinq zones, du nord au sud : le Saint-Quentinois ; la Thiérache ; le Laonnois ; le Soissonnais ; l'Omois. Le tourisme fluvial concerne en partie le canal de Saint-Quentin avec son touage électrique et ses deux tunnels (Lesdins et Riqueval / Vendhuile), et en partie le canal de l'Ourcq avec Port aux Perches. En 2007, une grande infrastructure d'hébergement touristique, Center Parcs, s'est implantée sur le lac de l'Ailette, à deux pas de nombreux points touristiques comme la cathédrale de Laon, le chemin des Dames et le château de Coucy. Parmi les nombreux lieux à découvrir, on peut citer : château de Villers-Cotterêts ; ruines du château médiéval, avec spectacle de rapaces à Château-Thierry ; château de Condé à Condé-en-Brie ; château de Coucy à Coucy-le-Château-Auffrique ; cathédrale Notre-Dame de Laon ; cathédrale Saint-Gervais-et-Saint-Protais de Soissons ; abbaye de Saint-Nicolas-aux-Bois et son prieuré, le Tortoir ; abbaye Saint-Vincent de Laon, abbaye Saint-Martin de Laon, chapelle des Templiers de Laon ; abbaye Notre-Dame de Longpont ; abbaye Saint-Jean-des-Vignes de Soissons ; ruines de l'abbaye de Vauclair ; les églises fortifiées de Thiérache, dont celle de Parfondeval Saint-Médard, abbaye de Saint-Michel-en-Thiérache ; chemin des Dames: la caverne du Dragon, le plateau de Californie, le fort de la Malmaison, la ferme d'Hurtebise, le monument des Basques, le vieux Craonne ; fantômes de Landowski à la Butte Chalmont d'Oulchy-le-Château ; familistère de Godin à Guise. Les manifestations festives, culturelles, commémoratives et sportives Depuis 2020, le département est labellisé Terre de Jeux 2024, le label de Paris 2024 à destination des territoires, et accueillera le passage du Relais de la flamme Laon : Euromédiévales, Montée historique, Jazz'titudes, Couleurs d'Eté, Festival de Laon, Marché de Noël. Saint-Quentin : Fêtes du Bouffon, Foire au Boudin, Festival du Livre et de la B.D., Braderie de Saint-Quentin, Village de Noël, Saint-Quentin Plage. Coucy-le-Château : Son et Lumière Coucy à la Merveille, Les Seigneuriales, Les Automnales. Château-Thierry : Fêtes à Jean, Festival du Patrimoine vivant, Festival Jean-de-la-Fontaine, Spectacle de Rapaces. Guise : Fête du Travail au Familistère, Les Ducales de Guise. Saint-Michel-en-Thiérache : Festival de l'Abbaye. Hirson : Festival de l'Abbatiale, Transfrontalières. Liesse-Notre-Dame : Pèlerinage. La Capelle : Foire aux Fromages. Marle : Festival d'Histoire vivante. Soissons : Festival Soissons en Sc'Aisne, Fête du Haricot . Saint-Gobain : Festival des Vers Solidaires Chauny : Rock'N Festival Septmonts : Festival Pic'Arts. Mérlieux-et-Fouquerolles : Fête du Livre. Festieux : Plouckstock Festival Urcel : Festival Woodrock Berzy le Sec : Festival de musique Berzyk Festival de Musique en Omois. Festival des Cathédrales de Picardie. Rallye des Contes et Légendes en Thiérache. Jardins en Scène en Picardie. Picardie Mouv. Journées Européennes du Patrimoine. Fête de la Musique. Fête du Cinéma. Fête du Travail du . Fête Nationale du . Fêtes religieuses des différents cultes. Commémorations du Souvenir des Première et Seconde Guerres mondiales. Les résidences secondaires En 2008, le département comptait 4,1 % de résidences secondaires. Ce tableau indique les principales communes de l'Aisne dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux. Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie Jacques-François-Laurent Devisme, Manuel historique du département de l'Aisne, Laon : F. LEBLAN-COURTOIS, 1828 . Maximilien Melleville, Dictionnaire historique du département de l'Aisne, Laon : chez l'auteur & Paris : Dumoulin, 1865, et . Matton, Dictionnaire topographique du département de l'Aisne, 1871 . Articles connexes Département français Communauté de communes de la Champagne Picarde Liste de ponts de l'Aisne Site naturel de l'Aisne Liste des communes de l'Aisne Liste des églises de l'Aisne Liste des anciennes communes de l'Aisne Liste des communes françaises ayant changé de nom au cours de la Révolution Liens externes Préfecture de l'Aisne Conseil départemental de l'Aisne
L'Aisne () est un département français dont le nom vient de la rivière homonyme. Il appartient à la région Hauts-de-France. L'Insee et La Poste lui attribuent le code 02. Sa préfecture est Laon.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Allier%20%28d%C3%A9partement%29
Allier (département)
L’Allier () est un département situé dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. L’Insee et La Poste lui attribuent le code 03. Sa préfecture est Moulins. Ce département correspond à une large partie de l'ancienne province du Bourbonnais. Pour cette raison, les habitants du département sont officiellement appelés Bourbonnais. Depuis quelques années, la communication du conseil départemental de l'Allier met en avant l'appellation , par exemple sur son logo. Dénomination Le nom du département provient de celui d'une des rivières qui le parcourent, l'Allier. L'Allier est appelé en latin et en bourbonnais du Croissant (moitié sud du département), zone où la langue est de transition entre l'occitan et la langue d'oïl. Gentilé Il n'existait pas de gentilé traditionnel pour nommer les habitants du département de l'Allier jusqu'au , date à laquelle le nom de Bourbonnais et Bourbonnaise est officialisé par le conseil départemental. En effet, les principaux noms usités étaient Bourbonnais, Élavérins, Alliérins et… habitants de l'Allier et le terme Bourbonnais était de loin le plus couramment utilisé tant par la presse locale que par les instances politiques, notamment le conseil général de l'Allier. Une enquête de ce dernier, datée de 2001, réalisée auprès de la population, a montré que 50 % des habitants se définissaient comme Bourbonnais (et 35 % comme habitants de l'Allier) et lors de la consultation publique « Allier 2021 », 70 % des sondés ont estimé que Bourbonnais est le gentilé idéal pour les habitants du département. Histoire Le département est l'un des créés à la Révolution française, le , en application de la loi du . Il correspond à la majeure partie de l'ancienne province du Bourbonnais, à l'exception de Saint-Amand-Montrond et de sa région qui furent rattachés au Cher. En 1940, le gouvernement du maréchal Pétain s'installe dans la ville de Vichy, qui obtint alors le statut de sous-préfecture, à la place de Lapalisse. Au la région Auvergne, à laquelle appartenait le département, fusionne avec la région Rhône-Alpes pour devenir la nouvelle région administrative Auvergne-Rhône-Alpes. Héraldique Le blason de l'Allier, qui est aussi celui de l'ancienne province du Bourbonnais, est aux armes de la troisième maison de Bourbon issue de Robert de Clermont, sixième fils de saint Louis, qui épousa Béatrice de Bourbon et fut reconnu sire de Bourbon en 1283 dont descendent en ligne masculine directe l'actuel roi Philippe VI d'Espagne et l'actuel grand-duc Henri de Luxembourg. Géographie Le département se trouve au centre de la France (le centre géographique de la France continentale est disputé entre plusieurs communes du Nord-Ouest de l'Allier et du Sud du Cher). Il a une superficie de ( département français) mesurant environ d'est en ouest et du nord au sud. Le département de l'Allier est formé de la majeure partie de l'ancien Bourbonnais (une petite partie occupe le sud du Cher). Il fait partie des 11 départements de la région Auvergne-Rhône-Alpes dont il occupe le coin nord-ouest (avant la réforme territoriale de 2015, l'Allier faisait partie de l'ancienne région Auvergne). Il est limitrophe des départements du Cher (au nord-ouest), de la Nièvre (au nord), de Saône-et-Loire (au nord-est), de la Loire (à l'est) du Puy-de-Dôme (au sud) et de la Creuse (au sud-ouest). Le département est principalement rural mais avec des industries (15 % des emplois soit plus que la moyenne de la France de province). Il compte en 2017, habitants avec trois agglomérations principales : Moulins, la préfecture (au centre-nord du département), Montluçon (au sud-ouest) et Vichy (au sud-est). En plus de Vichy, le département comprend aussi deux autres villes thermales : Bourbon-l'Archambault et Néris-les-Bains. Relief Le département compte cinq régions avec des types de relief bien distincts. Le Bocage bourbonnais couvre la plus grande partie ouest (englobant la forêt de Tronçais) et centrale du département, suivi de la Sologne bourbonnaise pour la partie est - nord-est, la Montagne bourbonnaise, zone de moyenne montagne juste à l'est de Vichy, qui est le avec le Montoncel, point culminant du département à , dans le sud-est la Limagne bourbonnaise, qui s’étend de Varennes à Gannat, et en est et à l'extrême sud-ouest du département la partie bourbonnaise des Combrailles, une région de basse montagne. La Montagne bourbonnaise et les Combrailles sont les derniers reliefs septentrionaux du Massif central. Bocage bourbonnais Au nord, et ne dépassant guère les d'altitude, le Bocage bourbonnais occupe un bon tiers du département, avec deux déclinaisons, centre et ouest (pour la partie comprise entre le val de Cher et les limites occidentales du territoire). Le bocage est notamment remarquable pour sa richesse en forêts et bois, dont la célèbre forêt de Tronçais mais aussi les forêts de Moladier, Bagnolet, Civrais, Soulongis, Grosbois, Dreuille, Lespinasse ou la Suave. Sur presque tout le sud du bocage s’étend la Combraille, parfois baptisée Haut Bourbonnais, sur un territoire qui va au-delà des limites départementales de la Creuse et du Puy-de-Dôme. Cette zone du département culmine à à la Bosse, et les rivières (Sioule, Bouble et Cher) y ont creusé les gorges les plus pittoresques de l’Allier. À l'ouest de Montluçon se situe la Châtaigneraie bourbonnaise située autour d'Huriel et qui se poursuit jusqu'à la pointe sud du Cher. Sologne bourbonnaise À l'est, reliant le Val d’Allier et les frontières avec la Nièvre et la Saône-et-Loire, la Sologne bourbonnaise présente un bel équilibre entre prairies, cultures, bois et étangs, ce compromis entre agriculture et espaces semi-sauvages constituant un écrin très favorable à la faune et à la flore. Montagne bourbonnaise La Montagne bourbonnaise est une zone de moyenne montagne située au sud-est du département, à l'est de la Allier et de Vichy. Dans son prolongement au sud, elle prend naissance dès le puy Saint-Ambroise (), près de Saint-Léon, pour ensuite s’affirmer sur tout le massif de l’Assise et des Bois Noirs, à la limite du Puy-de-Dôme et de la Loire, jalonnée par le puy de Montoncel (), point culminant de l’Allier. Limagne bourbonnaise Communément rassemblées sous la dénomination de Val d’Allier, la Limagne bourbonnaise et la Forterre s’étendent respectivement à l'ouest et à l'est de la rivière Allier, entre Vichy et Saint-Pourçain-sur-Sioule, avec une qualité essentielle, la fertilité. La Limagne bourbonnaise, entre Sioule et Allier, s'inscrit dans le triangle Gannat-Escurolles-Saint-Pourçain, tandis que la Forterre couvre l'ancien canton de Varennes-sur-Allier, avec une pointe jusqu'à Jaligny-sur-Besbre. Combrailles La ou les Combrailles, dont la partie bourbonnaise constitue l'extrême bande nord-est, est une région de basse montagne composée de collines et de gorges qui s’incline doucement vers le nord et l'est avec de nombreuses rivières et lacs. Hydrographie Le département est traversé à l'ouest par le Cher qui arrose Montluçon, en son centre par l'Allier, qui arrose Vichy puis Moulins, et son affluent la Sioule et à l'est par la Besbre, affluent de la Loire, fleuve marquant au nord-est la limite entre les départements de l'Allier et de la Saône-et-Loire. L'Allier, souvent présentée comme est connue pour ses violentes crues. L'ensemble du département est compris dans le bassin de la Loire. Climat L’Allier constitue une zone franche entre nord et midi. Le département bénéficie globalement d’un climat doux et humide, dominé par les vents d’ouest, ce qui contribue un peu plus à le démarquer de ses cousins auvergnats. Le département de l’Allier est compris entre deux zones climatiques, une zone océanique plus ou moins altérée au nord et à l’ouest, ouverte aux influences atlantiques et une zone plus au sud avec un climat plus de montagne. L’humeur du temps s’identifie à la diversité des territoires Bourbonnais, comme les régions plates et de faible altitude de la Sologne bourbonnaise et des grandes plaines fluviales ; les pays de collines, à l’altitude moyenne de 300 à , de la partie centrale du département ; ou la semi-montagne des cantons du sud, avec la Combraille et la Montagne bourbonnaise, entre 700 et . On relève deux maxima de précipitations en juin et octobre, et un minimum en janvier-février, avec des moyennes de à Montluçon (altitude ) ; à Moulins () ; à Vichy () ; à Lapalisse () ; et près de à l’Assise (). Les vents atlantiques sont dominants, qu’ils soient d’ouest, nord-ouest, ou sud-ouest. L’influence du relief, notamment dans les vals de Cher et d’Allier, donne également des flux sud-nord. L’insolation moyenne, relevée à la station météo de Vichy-Charmeil, sur la période 1971-2000, est de par an. Démographie En , la population du département était de , ce qui représente une densité moyenne de . De nombreuses régions de l'Allier ont une densité inférieure à . L'Allier est confronté depuis la fin du , mais surtout depuis les années 1970, à une baisse lente de sa population ; entre 2012 et 2017, elle a baissé en moyenne de 0,3 %. Le département connait plusieurs handicaps démographiques. Le nombre des décès (4463 en 2019) est supérieur à celui des naissances (2777 en 2019), le solde naturel est donc déficitaire. Le taux des personnes âgées est important et le taux de fécondité faible de telle sorte que le solde naturel est déficitaire. Mais le solde migratoire qui était devenu très négatif, est redevenu positif depuis le début des années 2000. En 2017, se sont installées dans l'Allier quand 9000 en sont parties. L'Allier compte trois agglomérations importantes : les unités urbaines de Vichy ( dont une petite partie s'étend sur le Puy-de-Dôme), de Montluçon () et de Moulins (). Ces 3 unités urbaines regroupent un peu plus de deux tiers de la population de l'Allier. Le reste du département comprend quelques petites villes et bourgs dispersés, principalement le long des rivières. Les villages peu nombreux sont éloignés les uns des autres, et c'est dans l'ensemble un département faiblement peuplé. Jusque vers la fin du pourtant, la population augmenta grâce au développement de ses villes (industries à Montluçon et à Moulins, thermalisme à Vichy) qui compensa l'exode rural. Le département dépassa alors les . Après les pertes de la Première Guerre mondiale, la population se stabilisa, puis ré-augmenta un peu dans les années 1960. Depuis, en raison de la poursuite de l'exode rural et surtout du déclin des industries anciennes, la population a diminué et vieilli régulièrement, passant de en 1968 à en 2006. Depuis le début des années 2000 cependant, on observe une stabilisation : le solde migratoire redevenu positif vient contrebalancer un solde naturel toujours négatif. Pour la première fois depuis les années 1960, la population du département a même légèrement augmenté sur la dernière période de référence (2009-2014). Reste à savoir si cette timide reprise se confirmera dans l'avenir. Pyramide des âges La population du département est relativement âgée. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à s'élève à 29,2 %, soit un taux inférieur aux moyennes régionale (35,8 %) et nationale (35,5 %). Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (34,6 %) est supérieur aux taux départemental (25,6 %) et national (25,9 %). En 2018, le département comptait pour , soit un taux de 52,05 % de femmes, supérieur au taux régional (51,37 %) et national (51,63 %). Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit : Communes les plus peuplées Néris-les-Bains est la seule ville du département à compter plus de 10 % de résidences secondaires : 504 pour en 1999. Vichy est la ville française comptant le plus de logements vacants : 22,2 % en 2015. Unités urbaines Selon l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), l'Allier comptait en 2020 douze unités urbaines, dont six composées d'une commune isolée et six formant des agglomérations de deux à treize communes. Dix de ces unités urbaines avaient plus de en 2019 : Aires d'attraction d'une ville Selon le découpage effectué en 2020 par l'INSEE, l'Allier compte huit aires d'attraction dont la commune-centre est située dans le département. Neuf communes font partie de cinq aires d'attraction centrées hors du département, à savoir l'aire d'attraction de Roanne (1 commune), l'aire d'attraction de Saint-Amand-Montrond (3 communes), l'aire d'attraction de Paray-le-Monial (1 commune), l'aire d'attraction de Digoin (3 communes) et l'aire d'attraction de Bourbon-Lancy (1 commune). 113 communes sont hors d'attraction d'une ville. Politique et administration L'Allier comprend : 3 arrondissements : arrondissement de Montluçon, de Moulins et de Vichy ; 19 cantons : Canton de Bellerive-sur-Allier, de Bourbon-l'Archambault, de Commentry, de Cusset, de Dompierre-sur-Besbre, de Gannat, de Huriel, de Lapalisse, de Montluçon-1, de Montluçon-2, de Montluçon-3, de Montluçon-4, de Moulins-1, de Moulins-2, de Saint-Pourçain-sur-Sioule ; 317 communes. Préfets Depuis le , Valérie Hatsch est préfète de l'Allier. C'est la seconde femme à occuper ce poste dans le département, après Marie-Françoise Lecaillon. Elle était précédemment préfète de la Lozère. Ses prédécesseurs dans l'Allier furent : Jean-Francis Treffel du au , ensuite il fait valoir ses droits à la retraite ; Marie-Françoise Lecaillon du au , ensuite elle est nommée préfète du Gard ; Pascal Sanjuan du au , ensuite il quitte la préfecture ; Arnaud Cochet, du au , auparavant préfet de la Haute-Saône, ensuite préfet de l'Ain ; Benoît Brocart, du au , auparavant préfet du Territoire de Belfort, ensuite directeur de l'immigration à la Direction générale des étrangers en France, ministère de l'Intérieur ; Jean-Luc Marx, du au , auparavant préfet du Lot, ensuite préfet de la Réunion ; Pierre Monzani, du au , auparavant directeur de l’INHES (Institut national des hautes études de sécurité), ensuite préfet de Seine-et-Marne. Deux sénateurs Les deux sénateurs actuels de l'Allier sont Claude Malhuret (Agir, ex-Les Républicains, élu depuis 2014) et Bruno Rojouan (affilié Les Républicains, élu depuis 2020). Claude Malhuret, médecin (il cofonda Doctissimo) et avocat, fut maire de Vichy de 1989 à 2017, député européen de 1989 à 1993, député de 1993 à 1997 et secrétaire d'État chargé des Droits de l'homme de 1986 à 1988 dans le gouvernement Chirac pendant la Cohabitation. Il préside au Sénat le groupe Les Indépendants – République et territoires. Bruno Rojouan, enseignant, fut maire de Villefranche-d'Allier de 1992 à 2020, président de la communauté de communes de la Région de Montmarault puis en 2017, après la fusion avec la communauté de communes de Commentry - Néris-les-Bains, président de la nouvelle entité, Commentry Montmarault Néris Communauté. Il présida l'association des maires de l'Allier de 2001 à 2020 et fut conseiller général de l'Allier de 1991 à 2015. Aux élections de 2014, Claude Malhuret, maire de Vichy, a été élu sénateur ; il remplace Mireille Schurch qui se ne représentait pas. Gérard Dériot est pour sa part réélu. Il ne s'est pas représenté en 2020. Aux élections sénatoriales de 2008, la gauche a conquis un des deux sièges de sénateurs de l'Allier jusque-là détenu par « la droite ». Mireille Schurch, maire communiste de Lignerolles, a été élue. Gérard Dériot (DVD) est lui réélu (élu en 1998). Trois députés Les élections législatives de 2022 dans l'Allier ont abouti au renouvellement total de la représentation du département à l'Assemblée nationale. Ces nouveaux élus sont : circonscription : Yannick Monnet (PCF), conseiller régional d'Auvergne-Rhône-Alpes depuis 2021 ; circonscription : Jorys Bovet (RN), chauffeur-livreur ; de l'Allier : Nicolas Ray (LR), inspecteur des finances publiques, conseiller municipal de Bellerive-sur-Allier depuis 2014. Les élections législatives de 2017 dans l'Allier ont abouti au renouvellement total de la représentation du département à l'Assemblée nationale. Ces nouveaux élus sont : circonscription : Jean-Paul Dufrègne (PCF), ancien maire de Saint-Menoux et ancien président du conseil général de l'Allier, conseiller départemental de l'Allier, élu dans le canton de Souvigny depuis 1998 ; circonscription : Laurence Vanceunebrock (LREM), fonctionnaire de police ; de l'Allier : Bénédicte Peyrol (LREM), juriste, a 26 ans lors de son élection, elle est une des benjamines de l'Assemblée nationale. Les élections législatives précédentes en 2012 se déroulèrent pour la première fois avec trois circonscriptions seulement dans l'Allier au lieu de quatre auparavant, à la suite du redécoupage électoral de 2009 (JO du ) à la suite de la baisse de la population dans le département. L'ancienne troisième circonscription, auparavant détenue par Jean Mallot (PS), avait été supprimée. Les trois députés de cette législature étaient tous élus de gauche : Guy Chambefort (PS), Bernard Lesterlin (PS) et Gérard Charasse (PRG). Les élections législatives de 2007 avaient envoyé à l'Assemblée également quatre élus de gauche avec trois socialistes, Bernard Lesterlin à Montluçon, Jean Mallot à Saint-Pourçain et Guy Chambefort à Moulins et un radical de gauche, Gérard Charasse, à Vichy. Conseil départemental Depuis les élections départementales de , l'Allier a une majorité de droite de deux voix. L'URB (Union Républicaine pour le Bourbonnais, droite) avait déjà dirigé le département entre 2001 et 2008, les dernières années d'une seule voix d'avance. Entre 2008 et 2015, la coalition de gauche était aux manettes, avec également un avantage d'une seule voix (dix PC, six PS, deux PRG, au total), face à généraux de l'URB. L'Allier était ainsi présidé par un communiste, Jean-Paul Dufrègne, seul département à l'être avec le Val-de-Marne en Île-de-France. Le conseil général de l'Allier avait déjà été dirigé par un communiste, Jean-Claude Mairal (1998-2001) ; la perte de son mandat s'était inscrite dans une dynamique nationale de victoire de la droite. Les trois principales villes Les trois grandes villes de l'Allier sont gérées par des maires de droite : À Montluçon, Daniel Dugléry maire depuis 2001 est réélu lors des municipales de 2014. Il cède sa place à Frédéric Laporte en décembre 2017. Celui-ci est élu lors des municipales de 2020. À Moulins, Pierre-André Périssol, maire depuis 1995. Il fut auparavant adjoint au maire de Paris sous Jacques Chirac. Il fut ministre du Logement dans les gouvernements Juppé entre 1995 et 1997 et par deux fois député de la première circonscription de l'Allier (1993-1995 et 2002-2007). À Vichy, Frédéric Aguilera a été élu lors des municipales de 2020. Il était devenu maire en octobre 2017 à la suite de la démission pour cause de cumul de mandats de Claude Malhuret qui avait été maire de la ville de 1989 à 2017. Éléments d'histoire de « la gauche » dans l'Allier Le département se signale par un vote rouge précoce, qui se maintient jusqu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, pour les deux grands partis politiques de gauche, le Parti communiste et la SFIO, aujourd'hui devenue le PS, et même jusqu'à nos jours. La petite ville de Commentry a ainsi la particularité d'avoir été la première ville de France et du monde à élire, en 1882, un maire socialiste : Christophe Thivrier. Une autre figure locale, Pierre Brizon, député en 1910, est typiquement le député des métayers. Plus anciennement, on peut relever que Ledru-Rollin y fait un très bon score en 1848 (14 %), ainsi que les candidats démocrates et socialistes l’année suivante (44 % des voix, contre 35 % en France). De même, la résistance au coup d'État du est importante, après une tentative de soutien à l’insurrection de . Les Républicains sont majoritaires dès 1876, et emportent les six sièges de députés. Après des scores voisins de 15 % des inscrits de 1893 à 1906, les socialistes montent à 31 % des inscrits (42 % des exprimés) en 1910, score maintenu en 1914. Dès la fin du , l'Allier est marqué par l'influence des guesdistes, la tendance révolutionnaire du socialisme français. Elle est principalement implantée dans le bassin de Montluçon, auprès des ouvriers de l'industrie sidérurgique, et dans le Bocage bourbonnais, au centre du département. Très tôt s'organise dans l'Allier rural un syndicalisme agricole ancré à gauche, centré sur la défense des métayers et la lutte contre les fermiers généraux. L'Allier est encore aujourd'hui une des terres du communisme rural (encore 14,66 % aux régionales de 2004, soit le score du parti derrière la Somme), dans une cohabitation parfois difficile avec le Parti socialiste. Pour les causes, on peut relever qu’historiquement, l’Allier est un département où la grande propriété se combine à un important métayage. Celui-ci, qui se répand seulement au , n’est pas contrebalancé par la vente des biens nationaux à la Révolution. Au , les grandes propriétés ( et plus) occupent environ la moitié des terres, et même plus de 70 % dans le nord du département. Dans le sud, la petite propriété domine. Le métayage se maintient comme forme de mise en valeur des terres, puisqu’il concerne encore 40 % des terres en 1892 (7 % en France). Les conditions défavorables faites aux métayers favorisent la création de syndicats ruraux, entre 1904 et 1911 (troisième département en France, après l’Hérault et les Landes). Malgré le peu de résultats, la mobilisation est importante et favorise l’élection de candidats de gauche. Transports Économie L'économie du département de l'Allier reste très ancrée sur l'agriculture traditionnelle (notamment l'élevage et la sylviculture) et sur des ressources héritées du passé. L'agriculture occupe encore une grande part du marché de l'emploi, plus qu'au niveau national ( sur en 2010) et représente ainsi 7 à 8 % du produit intérieur brut départemental. S'y ajoutent le tourisme et le thermalisme. L'industrie est très présente, principalement avec la métallurgie, la construction mécanique, le matériel électrique et la fabrication de denrées alimentaires, mais aussi avec les produits en caoutchouc et en plastique, ce qui totalise la moitié des emplois industriels du département. Les secteurs incluent l'automobile, l'armement, le bâtiment, le textile, l'ameublement, la chimie, la santé. Elle comporte plus de petites et moyennes entreprises qu'au niveau national (seules une vingtaine d'établissements occupent au moins ), mais plutôt plus pérennes et moins renouvelées. Les services marchands donnent eux une activité bien inférieure à la moyenne métropolitaine (38 % contre 46 %), au contraire des services non marchands plus présents (domaines médical, médico-social et social, en particulier, les établissements du domaine public). Industrie L'observatoire économique répertorie, en 2015, / dans le secteur mécanique au sens large, 90 / dans la filière IAA, 150 / en transport et logistique, 360 / en filière bois, 94 / en éco-activités, et 16 / en santé. La filière mécanique/électronique/informatique/automatique/plasturgie compte des grands groupes comme Sagem-Safran (à Montluçon), Potain-Manitowoc, PSA Peugeot Citroën, Dunlop Goodyear (à Montluçon), Erasteel-Eramet, Amis, Bosch (à Yzeure)… et un tissu de PME riche et diversifié. Son développement s'appuie sur le pôle de compétitivité Viameca et sur les formations techniques locales (Montluçon). Une cinquantaine d’entreprises spécialisées opèrent en éco-construction, éco-énergie, éco-ingénierie (protection, analyse, récupération/traitement/élimination des déchets, liées au cluster d’excellence labellisé auvergnat (E2IA) et aux formations spécialisées à Montluçon et Vichy. L'activité transport et logistique comporte plus de qui bénéficient d'une situation stratégique vers le nord via l'A77 et l'A71 (Paris, Nantes), l'est via la RCEA et le sud via l'A75, ainsi que des parcs d'activité logistique (La Loue à Montluçon, Château d'eau à Montmarault, Logiparc03 à Moulins, Écherolles à Saint-Loup) et les ZAC (à Saint-Pourcain, Vichy, Commentry et Lapalisse), plus des sociétés d'emballage. La filière bois, liée à la sylviculture locale, compte des groupes leaders comme Berry Wood, Chignac Bois et scierie, Ets Canard, Ets J. Bourdier, Ets Roy et Fils, Fournel Emballages, Menuiserie Charpente Philippe Guillaumin, Menuiserie Dutour, Office national des forêts, Sedec, Sefic, Stand Expo Deco, Tonnerre. La filière agroalimentaire s'appuie sur la forte tradition agricole locale, la qualité et le haut de gamme, principalement autour de l’eau et de la viande ainsi que le pôle de compétitivité d’envergure internationale Céréales Vallée. Elle compte de grands groupes industriels (Alliance Bigard Charal, Compagnie de Vichy, Épicentre, Kraft Food, Ldc, Sicarev, Société commerciale des eaux du bassin de Vichy…) et de nombreuses PME (Allier Volailles, Convivial, Pouzadoux, Puigrenier, Sicaba…). La filière nutrition-santé compte une dizaine de sociétés actives dans la fabrication, l’emballage et le conditionnement et les biotechnologies, groupées dans une association (Nutravita). Elle bénéficie du dynamisme du Parc Naturopôle Nutrition santé et du BioParc de Vichy (L'Oréal Cosmétique à Vichy). Grandes entreprises On compte à fin : réalisant plus de d'euros de chiffre d'affaires annuel. Agriculture, thermalisme Tourisme Le département de l'Allier est un pays doté de rivières, d'un bocage et de petites montagnes. Des paysages comme le bocage bourbonnais, la montagne bourbonnaise ou la forêt de Tronçais sont autant de lieux adaptés à la pratique d'activités de pleine nature : randonnée, cyclotourisme et VTT, pêche, nage, aviron et sports d'eaux vives. Le thermalisme est un des secteurs phare de l'activité touristique bourbonnaise avec la station internationale de Vichy, et d'autres (Bourbon-l'Archambault, Néris-les-Bains). Cette nature préservée abrite également une multitude de châteaux (plus de 500), d'églises romanes et de belles demeures. La gastronomie bourbonnaise reflète l'histoire de la province et présente des produits de qualité : pâté aux pommes de terre, viande charolaise, andouillette, vins de saint-pourçain (AOC), chambérat du Bourbonnais, moutarde de Charroux, moulinois, vérités de Lapalisse et pastilles de Vichy. Parmi les sites touristiques à visiter, on peut citer : monuments : le château de Lapalisse et ses célèbres plafonds à caissons Renaissance, le château de Bourbon-l'Archambault, « berceau des Bourbons », le Grand Casino de Vichy, le beffroi Jacquemart de Moulins, le château de Chareil-Cintrat, la route historique des châteaux d'Auvergne ; églises et abbayes : la cathédrale de Moulins et le triptyque de la Vierge en gloire, l'église prieurale Saint-Pierre-et-Saint-Paul à Souvigny, plus communément appelée le « Saint-Denis » des Bourbons, l'église de Saint-Menoux, l'église de Saint-Désiré, l'église Sainte-Croix de Saint-Pourçain-sur-Sioule, l'abbaye Saint-Vincent de Chantelle, l'abbaye de Sept-Fons à Diou ; musées : le Centre national du costume de scène, le musée de la Visitation et de la Vie bourbonnaise, le musée Anne-de-Beaujeu, le Musée de l'illustration jeunesse (MIJ), le musée du Bâtiment et la Maison Mantin à Moulins, le musée Augustin-Bernard à Bourbon-l'Archambault, le musée des Musiques populaires (Mupop) à Montluçon, le musée des Arts d'Afrique et d'Asie à Vichy, le musée de la Vigne et du Terroir à Saint-Pourçain-sur-Sioule, le Musée de Souvigny, l'Historial du paysan soldat à Fleuriel, Street Art City à Lurcy-Lévis ; beaux villages : Charroux, Hérisson, Souvigny et Verneuil-en-Bourbonnais ; parcs et jardins : l'arboretum de Balaine, le parc des Sources et les parcs d'Allier de Vichy, la route des jardins du Massif Central, le parc de sculptures Erich Engelbrecht au château des Fougis, à Thionne ; activités : Le Pal, parc d'attractions et animalier à Dompierre-sur-Besbre, Paléopolis, à Gannat, un site conçu pour comprendre les sciences de la vie et de la terre par le biais de la paléontologie, le ski dans la montagne bourbonnaise, à Lavoine, à la Loge des Gardes et au Mayet-de-Montagne, les gorges de Chouvigny, les plans d'eau de Pirot, de Sault, de Saint-Bonnet-Tronçais, du lac d'Allier de Vichy. Trois villes se distinguent : Moulins, ville d'art et d'histoire, pour son patrimoine historique du , Montluçon, ville d'art et d'histoire, médiévale et festive dominée par son château, et Vichy, importante ville d'eaux et de musées. Résidences secondaires En 2008 le département comptait 7,5 % de résidences secondaires. Ce tableau indique les principales communes de l’Allier dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux. Le département a attiré de nombreux étrangers, Britanniques, Belges, Suisses et Néerlandais. Ceux-ci ont acquis de nombreuses résidences secondaires en les rénovant, apportant ainsi à l’Allier une diversité culturelle sans égal. On retrouve ainsi de nombreuses communes devenues « européennes », comme Pouzy-Mésangy qui accueille aujourd’hui des résidents britanniques et suisses. Culture Langues régionales Le département de l'Allier est partagé en différents parlers bourbonnais. S'y rejoignent et se mélangent les trois grands domaines romans de France : langue d'oïl, occitan et francoprovençal. Longtemps la population de l'Allier n'a pas parlé le français standard, mais une des langues locales suivantes : bourbonnais d'oïl, variante locale du berrichon (lui-même langue d'oïl), à partir d'une ligne Hérisson / Saint-Pourçain-sur-Sioule / Lapalisse ; Le Croissant : zone de transition linguistique où les parlers occitans et d'oïl se côtoient et se mélangent. Cette même zone est à diviser en deux avec une partie occidentale autour de Montluçon qui appartient au dialecte marchois tandis qu'une partie orientale autour de Vichy utilise le parler à proprement parler du bourbonnais méridional. Le francoprovençal est parlé dans quelques communes de l'est de la Montagne bourbonnaise (ex. Laprugne, Lavoine, Saint-Nicolas-des-Biefs, Saint-Pierre-Laval) ou du Forez bourbonnais (Montaiguët-en-Forez et Lenax). Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie . Articles connexes Département français Conseil départemental de l'Allier Blason de l'Allier Listes des cantons et des communes de l'Allier Listes de ponts, de personnalités et de films tournés dans le département de l'Allier Volontaires nationaux de l'Allier pendant la Révolution Liste des églises de l'Allier Liens externes Conseil départemental de l'Allier Préfecture de l'Allier
L’Allier () est un département situé dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. L’Insee et La Poste lui attribuent le code 03. Sa préfecture est Moulins.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Alpes-de-Haute-Provence
Alpes-de-Haute-Provence
Les Alpes-de-Haute-Provence (), appelées « Basses-Alpes » jusqu'en 1970, en provençal respectivement « Aups-d'Aut-Provenço » (prononciation : « Aw d'Awt'-prouvince ») et « Bassas-Aups » (prononciation : « Basse-Aw ») sont un département français de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. L'Insee et la Poste lui attribuent le code 04. Sa préfecture est Digne-les-Bains. Gentilé Ses habitants se nomment les Bas-Alpins (Bas-Alpines au féminin), en référence au nom de « Basses-Alpes » que portait le département jusqu'au . Géographie Avec une superficie de , le département occupe la dix-septième place des plus grands départements. Limitrophe de l'Italie, le département des Alpes-de-Haute-Provence est entouré par les départements des Alpes-Maritimes, du Var, du Vaucluse, de la Drôme et des Hautes-Alpes. Il peut être divisé en trois zones en fonction du relief, du climat, du peuplement et de l'économie : les plateaux, collines et vallées de Haute-Provence, qui regroupent un tiers de la surface mais deux tiers de la population, la quasi-totalité de l'activité économique en dehors du tourisme de montagne et les villes les plus importantes du département. La vallée de la Durance, artère du département, coupe cette zone en deux moitiés ; les Préalpes, zone de montagne intermédiaire aux vallées encaissées et aux villages très enclavés ; les Grandes Alpes, qui regroupent là les vallées de l'Ubaye, de la Blanche et du haut Verdon (en amont de Colmars-les-Alpes), où l'économie s'est reconstruite autour du tourisme de montagne (stations de ski). En Haute-Ubaye, les sommets dépassent d'altitude et tous les cols avoisinent ou dépassent les d'altitude. Dans cette partie du département se trouve une des routes les plus élevées d'Europe : la route départementale D 64 atteint l'altitude de au-dessus du col de la Bonette () et relie le pays de Barcelonnette à la Tinée et à la Vésubie. Le relief compartimente la région : les vallées encaissées sont difficiles d'accès, divisant le pays en autant de terroirs ne communiquant que très peu avec l’extérieur. En 1877, n’avaient pour seul accès que des sentiers ou des chemins muletiers. L'aléa sismique est modéré (zone 3) à moyen (zone 4), différentes failles comme celle de la Durance étant situées dans le département. Les villes de plus de sont Manosque, Digne-les-Bains, Sisteron, Oraison, Forcalquier et Château-Arnoux-Saint-Auban. Environnement Les prairies du département sont envahies par Xeropicta derbentina, un petit escargot blanc originaire des steppes allant du Caucase à la Croatie, qui monte par groupes sur les herbes. Généralement, il ne cause pas de dommages à la flore, mais il peut introduire des parasites dans les poumons des moutons. Hydrologie La rivière principale est la Durance, qui s'écoule dans la moitié occidentale du département. C'est dans cette vallée qu'on trouve les axes de circulation les plus importants (autoroute A51, voie ferrée, nationale). La quasi-totalité du département se situe dans le bassin versant de la Durance, à l'exception de l'extrême sud-est (cantons d'Annot et Entrevaux) drainé par le Var. Ses principaux affluents dans le département sont l'Ubaye, la Bléone, l'Asse et le Verdon pour la rive gauche, le Buëch, le Jabron et le Largue pour la rive droite. La Durance et ses affluents ont un caractère torrentiel, avec une transition entre le régime nival des plus hautes vallées et le régime pluvial méditerranéen en moyenne montagne et plus bas. Les étiages estivaux sont sévères et les crues violentes surviennent lorsque de fortes précipitations s'abattent, souvent en automne. La Durance, le Verdon, la Bléone puis le Buëch ont été aménagés au avec la construction de plusieurs barrages, dont celui de Serre-Ponçon, à cheval sur la limite avec le département voisin des Hautes-Alpes, et la déviation d'une partie des cours d'eau pour l'irrigation et la production d'électricité. Climatologie Le climat des Alpes-de-Haute-Provence est un climat méditerranéen dégradé par l'altitude et la latitude. De fait, si dans les basses vallées et plateaux de Haute-Provence règne un climat méditerranéen d'arrière-pays, plus contrasté que sur la côte, celui de la vallée de l'Ubaye est caractéristique des Alpes internes, avec une continentalité assez marquée : les hivers y sont très rigoureux et les étés orageux. Entre les deux, les deux influences se mélangent dans la zone des Préalpes. Les caractéristiques des deux tendances climatiques se retrouvent dans tout le département avec plus ou moins d'intensité : un air sec et très peu de brouillard (moins de vingt jours par an) ; des précipitations peu fréquentes (moins de quatre-vingt-dix jours par an) et brutales (cumuls annuels de ) ; des orages fréquents en montagne l'été ; un excellent ensoleillement en toute saison ( par an) ; des amplitudes thermiques élevées, diurnes (plus de ) et annuelles () ; des hivers frais et lumineux ; des étés très chauds à peine tempérés par l'altitude. De ce fait, la Haute-Provence est très intéressante pour tous les astronomes européens à la recherche d'un ciel nocturne souvent dégagé et épargné par la pollution lumineuse. De nombreux observatoires amateurs ont été construits, et l'observatoire de Haute-Provence, un des plus grands observatoires d'Europe continentale, est un centre de recherche en astronomie très actif. Démographie Victime de l'exode rural jusqu'au milieu du , le département des Alpes-de-Haute-Provence a vu sa population augmenter depuis 50 ans, même si la population d'aujourd'hui se concentre dans les zones les moins enclavées et ne cultive plus la terre. Un peuplement peu dense et très inégal Le département des Alpes-de-Haute-Provence est l'un des moins densément peuplés de France avec . La population se concentre essentiellement dans les vallées de la Durance, de la Bléone (jusqu'à Digne) et sur les plateaux proches. Le reste du département est très peu peuplé (moins de sur la majeure partie du territoire). La moitié des communes a moins de deux cents habitants, dix-sept communes en ont moins de cinquante, et de nombreux hameaux ont été abandonnés. Les villes sont petites : seules sont considérées comme urbaines par l'INSEE et seules deux agglomérations, celles de Digne-les-Bains et Manosque, dépassent les . Les arrondissements de Barcelonnette et de Castellane sont les deux arrondissements les moins peuplés de France. Celui de Barcelonette est le seul de France avec moins de . La ville de Castellane est également la plus petite sous-préfecture de France. Parmi les trente cantons du département, 11 ont une population résidente inférieure à et six autres une population comprise entre . Seuls cinq cantons comptent une population supérieure à : Digne Ouest, Forcalquier, Manosque Nord, Manosque Sud Ouest et Volonne. Communes Communes les plus peuplées Communes de moins de 20 habitants Population bas-alpine par arrondissement Unités urbaines Selon le découpage effectué en 2010 par l'INSEE, les Alpes-de-Haute-Provence comptaient onze unités urbaines, triées ici selon leur population en 2012 : Manosque : (quatre communes) Digne-les-Bains : (quatre communes) Sisteron : (une commune) Château-Arnoux-Saint-Auban : (trois communes) Forcalquier : (deux communes) Oraison : (deux communes) Villeneuve : (une commune) Les Mées : (une commune) Barcelonnette : (deux communes) Volx : (une commune) Peyruis : (une commune) Gréoux-les-Bains : (une commune) Aires urbaines Selon le découpage effectué en 2010 par l'INSEE, les Alpes-de-haute-Provence comptent sept aires urbaines. Cinq communes du département appartiennent aux aires urbaines de Gap (3) et Nice (2). Histoire La population était autrefois répartie assez régulièrement sur le territoire, y compris dans les zones montagneuses où l'agriculture de montagne était bien développée. Mais dès le milieu du , elle commença à diminuer en raison d'un fort exode rural. De plus de en 1850, elle tomba à moins de après la Première Guerre mondiale. Il fallut ensuite attendre 1960 pour que la tendance revienne à la hausse, assez fortement d'ailleurs, passant de moins de en 1954 à près de en 1999 et en 2005. Cependant, si ce chiffre se rapproche du nombre d'habitants qu'avait le département plus tôt, la répartition et l'activité de la population sont très différentes. La population se concentre à présent dans la vallée de la Durance et le Sud-Ouest du département, et l'agriculture emploie bien moins qu'avant. Le tertiaire, essentiellement le tourisme et les services de proximité, est à présent le principal secteur d'activité. En 2016 elle compte et une densité de . Le département ne s’est jamais vraiment industrialisé ; il comptait mines en 1870 (une de plomb, quatre de schistes bitumineux, et ). Pyramide des âges Un département de villégiature Selon le recensement général de la population, 32,8 % des logements disponibles dans le département sont des résidences secondaires. Le tableau ci-dessous indique les principales communes des Alpes-de-Haute-Provence dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux. Sources : Source INSEE, chiffres au 01/01/2008. Histoire Le département des « Basses-Alpes » est l'un des 83 départements créés à la Révolution française, le , en application de la loi du . Il englobe le Nord-Est montagneux de la Provence, et a été amputé du canton de Sault lors de la formation de Vaucluse en 1793, puis du canton de Barcillonnette rattaché aux Hautes-Alpes en 1810. Le département compte trois Poilus fusillés pour l'exemple, dont deux communes ont gravé les noms sur leur monument aux morts de la même façon que pour les autres morts de la commune (un à Saint-Michel et l'autre à Méolans-Revel, dont le nom figure également sur le monument de Barcelonnette), celle de Forcalquier s'en étant abstenu. En 2013, le conseil général a officiellement demandé leur réhabilitation. Le département des Basses-Alpes est occupé par l’Italie fasciste de à . Le , son nom est changé en « Alpes-de-Haute-Provence ». Voici un extrait peu flatteur de l'article « Basses-Alpes » de l'Atlas Larousse publié au début du siècle dernier : "Semées de rochers blanchâtres sortant, comme des ossements, d’un mince sol végétal où languissent des buissons, quelques fleurs de montagne et des arbres rabougris…, ces montagnes forment presque partout un effrayant désert qui n’aura bientôt plus d’habitants : c’est le Sahara sans le soleil de l’Afrique, avec les neiges de la Sibérie." (P. Joanne). Sur ce sol élevé que le déboisement et les inondations qui en sont la conséquence ont frustré de sa terre nourricière, l’agriculture est des plus misérables. On n’y récolte qu’un peu de blé, du vin en petite quantité, mais bon, et des truffes en assez grand nombre. Dans la partie méridionale, qui bénéficie du climat de la Provence, apparaissent les oliviers, mûriers et orangers ; les plantes aromatiques y abondent, et on compte ruches d’abeilles. Manosque doit à sa situation dans cette région privilégiée d’être de beaucoup la seconde ville du département (avec ). On trouve près de Manosque des mines de lignite et de gypse. Mais, malgré un commerce assez actif d’huiles, de vins et de soies grèges, ce département est aussi l’un des moins peuplés." (Atlas Larousse Illustré, Imprimerie Larousse, Paris, vers 1900). Héraldique Politique et administration Le département présente une tradition électorale marquée à gauche ancienne. On peut évoquer les solides traditions républicaines, comme le nombre de sociétés populaires pendant la Révolution française, ou la résistance au coup d’État de Napoléon III en 1851. La tradition de gauche s'est aussi manifestée dans le monde rural, puisque l'ensemble des cantons consacrés à l'agriculture ont, très tôt, manifesté une inclination à voter pour des candidats républicains. L’installation de la grande usine chimique de Saint-Auban a aussi eu un effet favorable sur le vote à gauche (cf. ci-dessous) et La centrale électrique de Sainte-Tulle a également fourni de nombreux militants aux organisations de gauche. Exceptions dans le département : les secteurs alpins, de Barcelonnette et de la haute vallée du Verdon, territoires d'émigration mais aussi lieu de garnison des chasseurs alpins pour le premier. Ces secteurs, profondément catholiques, ont longtemps opté pour des élus conservateurs dont l'un des plus connus est l'ancien ministre de la République, Paul Reynaud. Une définition des choix politiques de la population départementale est souvent ainsi traduite : plus l'altitude s'élève, plus le suffrage populaire penche à droite… Depuis la fin de la Première Guerre mondiale, le département est le plus souvent représenté, tant au Sénat qu'à l'Assemblée Nationale, par des élus issus soit du PCF, soit, surtout, du courant socialiste, par la SFIO puis le PS, ou par le courant radical. Haut-lieu de la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale, à la Libération, le département a marqué profondément son ancrage à gauche qui n'a pas vraiment été mis en question depuis. Une évolution, peut être temporaire, a toutefois été constatée en 2007, puisque, pour la première fois dans l'histoire politique locale, un député de droite élu lors du précédent scrutin (en 2002) a été réélu à l'Assemblée nationale. L'autre siège est occupé par le président du conseil général, Jean-Louis Bianco, ancien ministre de François Mitterrand. Au Sénat, le département est représenté par Jean-Yves Roux depuis le . Il succède à Claude Domeizel, ancien maire socialiste de Volx. François Mitterrand a obtenu la majorité des suffrages des habitants du département en 1974, comme en 1981 et 1988, dépassant dans les deux derniers cas la barre des 53 % des voix. En 1995, Jacques Chirac est parvenu en tête au second tour de l'élection présidentielle avec un score légèrement supérieur à 52 %, quoique inférieur à son score national. En 2002, c'est Jean-Marie Le Pen qui est arrivé en tête au premier tour. Enfin, en 2007, c'est Nicolas Sarkozy qui est parvenu en tête au premier tour, avec près de 30 % des voix et 53,2 % au second tour. Sur les référendums européens, le département a voté Non lors de la consultation sur le traité de Maastricht à 51,6 % (majorité de ) et Non lors de la consultation sur le Traité constitutionnel européen à 60,3 % (majorité de ). Parlementaires des Alpes-de-Haute-Provence Pour la législature de la République (2022-2027), les députés suivants ont été élus dans les Alpes-de-Haute-Provence : Le département des Alpes-de-Haute-Provence est représenté par un sénateur, en la personne de Jean-Yves Roux, membre du groupe PS, et élu pour la mandature 2014-2020. Conseillers régionaux des Alpes-de-Haute-Provence Le département des Alpes-de-Haute-Provence envoie 4 conseillers régionaux sur les 123 que compte le conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur. Conseil départemental des Alpes-de-Haute-Provence Le département est administré par le conseil départemental des Alpes-de-Haute-Provence, comprenant 30 conseillers départementaux, répartis sur 15 cantons. La présidente du conseil départemental des Alpes-de-Haute-Provence, élue le , est Éliane Barreille, élue LR du canton de Riez. Pour la mandature 2021-2027, la composition du conseil départemental est la suivante : Découpage administratif État actuel Arrondissement de Barcelonnette : 14 communes, 1 canton ; Arrondissement de Castellane : 41 communes, 1 canton ; Arrondissement de Digne-les-Bains : 16 communes, 6 cantons ; Arrondissement de Forcalquier : 97 communes, 9 cantons. Au total 198 communes et 15 cantons. Arrondissements (actuels et anciens) Communes et intercommunalités Anciennes communes et modification du découpage administratif des communes L'exode rural des a eu des conséquences importantes sur la population des communes : certaines ont été presque complètement ou complètement abandonnées de leurs habitants, ce qui a entraîné la disparition d’une cinquantaine de communes depuis la création du département. Certains villages existent toujours et ont parfois donné leur nom à la nouvelle commune créée lors du rattachement (par exemple La Mure-Argens), d'autres ne sont plus que des tas de pierres (comme Levens sur la commune de Majastres), ne figurant parfois plus sur les cartes (par exemple Bédejun sur la commune de Chaudon-Norante). À sa formation, le département comptait 270 communes (262 après modification des limites du département), il en reste aujourd'hui 199. En dehors des huit communes rattachées, soit aux Hautes-Alpes (les trois communes du canton de Barcillonnette), soit au Vaucluse (le canton de Sault), de nombreuses communes ont disparu. En 1854, l'état des communes du département était le suivant : Arrondissement de Barcelonnette : 20 communes, 4 cantons ; Arrondissement de Castellane : 48 communes, 6 cantons ; Arrondissement de Digne-les-Bains : 87 communes, 9 cantons ; Arrondissement de Forcalquier : 51 communes, 6 cantons ; Arrondissement de Sisteron (ancien) : 50 communes, 5 cantons ; au total 256 communes et 30 cantons. Cas particuliers de rattachement et modifications des limites communales : certaines communes ont choisi un nom sans filiation historique, par exemple Val-de-Chalvagne formée par la fusion de trois communes (Castellet-Saint-Cassien, Montblanc et Villevieille) ; certaines communes en ont absorbé un grand nombre d'autres, c'est le cas de Digne, et de Castellane avec sept communes rattachées : Villars-Brandis, Taloire, Éoulx, Taulane, Chasteuil, et Castillon lors de la création du barrage homonyme. Il faut aussi signaler d'autres cas atypiques : rattachement puis séparation : Archail et Draix entre elles, ainsi que Saint-Martin-les-Eaux vis-à-vis de Manosque ; rattachement à une commune puis à une autre : Aurent (rattachée à Braux puis à Castellet-lès-Sausses) ; une première fusion de deux communes, suivi d'un rattachement à une autre commune : Peyresq avec La Colle-Saint-Michel (sous le nom de Saint-Michel-Peyresq), cette nouvelle entité est ensuite rattachée à Thorame-Haute ; communes fusionnées mais non limitrophes : Le Poil rattaché à Senez. Il existe encore des cas de communes associées depuis 1973 (certaines ont d'ailleurs disparu plus ou moins rapidement au profit d'une « fusion simple »). Un exemple La Mure-Argens, Argens bénéficiant de ce statut (avec un maire-délégué spécialement pour Argens, une mairie annexe, une section électorale...). Cantons Voir aussi la Liste des anciens cantons des Alpes-de-Haute-Provence Territoires de projets : les pays (loi Voynet) Économie Le département présente, de par ses caractéristiques propres (montagne et faible population), un caractère marqué par une relative faiblesse des activités industrielles, et une évolution vers la création d'emplois dans les domaines du commerce et des services. Ainsi, selon l'enquête sur les besoins de main-d'œuvre des services de l'ASSEDIC, l'essentiel des offres d'emploi est aujourd'hui porté par les professions de l'animation socioculturelle et sportive ( recensées sur au total dans le département), de l'hôtellerie (), du nettoyage (), de la restauration (). Toutes ces offres étaient, pour les trois quarts au moins, proposées sur des emplois de caractère saisonnier. Toutefois, des évolutions sensibles de la situation sociologique du département sont à attendre de l'implantation prochaine, au débouché de la vallée de la Durance du projet ITER. Secteur primaire Dans les Alpes-de-Haute-Provence, l’agriculture a eu une place très importante dans l'économie, mais la monoculture vivrière a laissé place à une agriculture beaucoup plus spécialisée orientée autour des fruits, légumes, des céréales et de produits à haute valeur ajoutée (miel, parfums et huiles essentielles, cosmétiques, olives, viticulture). Les espèces cultivées sont tempérées, surtout en altitude, et méditerranéennes, surtout à basse altitude. La production est d'une grande variété. Depuis quelques années, une recrudescence de la culture de la lavande est apparue, notamment dans le secteur de Saint-André-les-Alpes et de Digne-les-Bains. La surface agricole utile s'élevait à , dont la plus grande partie dévolue aux activités d'élevage sous forme de prairies en herbe pour plus de . C'est le secteur de l'arboriculture, notamment le long de la Durance, qui constitue le principal secteur en nombre d’exploitations (829 au total). Il est suivi du secteur des grandes cultures (céréales notamment) avec , et du secteur de l'élevage dont, et c'est l'une des spécificités du département, dévolues à l'élevage d'autres animaux que les bovins. Il s'agit de l'élevage de brebis et de chèvres, notamment pour la production du lait utilisé pour la fabrication du fromage AOC Banon. Les éleveurs bovins ne sont, en 2013, que 38 pour l'ensemble du département. Entre le plateau d'Albion et la montagne de Lure, sur la commune de Saumane, il existe une production de fromage de chèvre du Mont-Ventoux. Les viticulteurs de Pierrevert ont, pour leur part, obtenu le classement de leur production en appellation d'origine contrôlée. Autres cultures permanentes, la lavande et le lavandin occupent plusieurs milliers d'hectares et fournissent plusieurs milliers d'emplois directs. La lavande, qui bénéficie d'une AOP, est concentrée sur le plateau d'Albion, dont l'altitude convient à la plante et qui offre un relief facile à cultiver en grandes surfaces. Le lavandin, cultivé plus bas, est très présent sur le plateau de Valensole, qui compte la moitié des cinquante distilleries du département. Outre la production d'essences aromatiques, la lavande joue un rôle important dans la production de miel : 60 % de la production départementale est du miel de lavande. Ces cultures ont également motivé la création de l'université européenne des senteurs et saveurs, à Forcalquier, et du Centre régionalisé interprofessionnel d'expérimentation en plantes à parfum, aromatiques et médicinales (Crieppam), à Manosque. Cette culture et les industries qui en dépendent est menacée par une invasion de cicadelle (Hyalesthes obsoletus plus précisément) depuis quelques années. Le département des Alpes-de-Haute-Provence est un département dont 49,1 % de la superficie est boisée soit , pour un taux moyen de 39,4 % pour la région Provence–Alpes-Côte d’Azur ; l’ONF gère Les principales essences exploitées sont le pin sylvestre, le pin noir, le mélèze, le chêne pubescent (ou chêne blanc) et le hêtre. Le sapin et les épicéas sont moins répandus. La canicule de 2003 a entraîné le dépérissement de plusieurs espèces d’arbres, accélérant par conséquent le retour des chênes méditerranéens, des alisiers et du tilleul. Industrie L'industrie constitue un ensemble relativement réduit en termes d'établissements mais comporte par contre plusieurs entreprises relativement importantes. Le département compte fin 2004, du secteur secondaire dont dix-sept dépassent cinquante salariés. C'est notamment le cas de l'historique usine de Saint-Auban (usine Arkema, anciennement Elf-Atochem), l'usine Sanofi de Sisteron (au nord de la ville) et Manosque (usine de l'Occitane). Quelques fabriques plus spécialisées (huile d'olive, parfums, vins) produisent des produits à haute valeur ajoutée. Fin 2006, selon les données ASSEDIC, l'industrie employait dans le département , soit un peu plus de 14 % des effectifs salariés du secteur privé. Les secteurs de la chimie, avec et celui de l'agro-alimentaire avec , constituent les deux principaux pôles d'activité. Le secteur de la chimie comprend les segments de la pharmacie (usine Sanofi, citée plus haut, avec plus de ), de la chimie de base (usine Arkema, avec plus de cinq cents salariés) et la cosmétique avec plus de . Pour autant, l'industrie a perdu près de quatre cents emplois depuis 2001, notamment dans le cadre de la réduction des effectifs chez Arkema, malgré la bonne santé financière du groupe Total, qui en est propriétaire. Cette situation, évidemment, est appelée à connaître une évolution à la suite de l'implantation d’ITER. Le secteur du Bâtiment et des travaux publics compte, pour sa part, actifs, dont plus de la moitié (758) sont des établissements sans le moindre salarié (artisans établis à leur compte). Fin 2006, ce secteur emploie plus de , dont près de dans le secteur des travaux publics, particulièrement porté par la réalisation de grandes infrastructures (autoroute A 51 entre autres). Tertiaire Le secteur tertiaire recouvre des réalités extrêmement diverses. Fin 2006, ce secteur emploie, entre autres, dans le domaine des transports, dans celui des services aux entreprises et plus de dans le domaine des services aux particuliers. Ces secteurs connaissent une évolution à la hausse de leur activité. Le flux migratoire positif du département, trouvant souvent son origine dans l'arrivée dans le département de ménages retraités, explique en particulier la progression sensible des effectifs dans les segments de l'accueil des personnes âgées et de l'aide à domicile. Les activités de services recouvrent un ensemble de fin 2004 dont (plus de 59 %) ne comptent aucun salarié. Pour autant, c'est ce secteur qui comporte, avec 96 établissements, le plus grand nombre de structures dépassant cinquante salariés. Tourisme Le secteur du tourisme est le premier employeur du département avec 16 % des emplois (soit ) et un chiffre d'affaires de d'euros. En 2012, le département a accueilli près de de touristes, pour un total de de nuitées (en baisse de 3,1 % depuis 2011) et de jours-skieurs. Après la dépopulation provoquée par l’exode rural, le département a innové en inventant l’agritourisme dans les années 1950, même s’il n’est plus leader en France dans ce domaine. Environ agricoles proposent une activité touristique (hébergement, restauration ou loisirs) dont 70 labellisées. Les musées sont aussi un pôle d'attraction : en 2012, ils ont attiré . Commerce Les activités commerciales ont connu de sensibles évolutions, et comptaient en 2004 dont (plus de 56 %) ne comptent aucun salarié. Fin 2006, ce secteur emploie cependant , au sein de plus d'un millier d'établissements employeurs, effectif employé en hausse sensible depuis 2001, puisqu'il a créé au total supplémentaires (plus de 10 % des effectifs) depuis cette date. Ce nombre de salariés représente près de 22 % des effectifs salariés du secteur privé. Elles sont marquées par le développement, notamment dans les agglomérations de Manosque et de Digne, de zones commerciales occupées par les grandes enseignes de distribution. Près de du secteur sont employés dans ces établissements. Autres secteurs Le secteur des transports compte une soixantaine d'emplois complémentaires mais c'est surtout le secteur des services aux entreprises et celui des services aux particuliers, et singulièrement le secteur de l'activité sanitaire et sociale qui ont connu une croissance spectaculaire et sensible. Les chiffres sont clairs : le premier a accru sensiblement son importance dans l'économie avec plus d'un millier d'emplois de plus, notamment dans les segments de l'intérim, du gardiennage et de l'entretien, avec près de complémentaires. Cette situation trouve en grande partie explication dans le fait que les principales entreprises industrielles du département, comme les entreprises du secteur du bâtiment, ont recours au travail intérimaire, en lieu et place d'embauches à temps plein. Il conviendrait de fait de s'interroger sur le rapport entre l'évolution de l'emploi dans les secteurs industriels et celui de l'emploi intérimaire, par exemple. Ainsi, dans le canton de Volonne, où se situe l'usine de Saint-Auban, la réduction des emplois industriels ( perdus sur le site Arkema) est en partie compensée par l'accroissement de l'emploi intérimaire (cent emplois complémentaires). De même, sur Manosque, première ville du département en termes d'emploi, et en développement sensible ( de plus en cinq ans), la progression des emplois intérimaires est spectaculaire, atteignant en effet quatre cents postes de travail, ces salariés intervenant entre autres sur le secteur de la cosmétique (L'Occitane), mais aussi dans le secteur du bâtiment et des travaux publics, et dans le champ des activités du commerce de détail, les grandes enseignes de distribution de la ville préférant ce mode de recrutement aux embauches définitives. Dans le champ des activités sanitaires et sociales, création importante d'emplois aussi avec de plus, portant à 13 % la part des salariés du secteur au regard du total de l'emploi privé. Cette progression provient notamment des activités d'accueil et d'hébergement avec près d'un millier de salariés, en hausse de environ depuis 2001 tandis que le secteur de l'aide à domicile emploie désormais au lieu de 457 cinq ans plus tôt. L'emploi associatif, avec près de mille postes de travail, est aussi très présent sur le département. Culture Le département est labellisé Terre de Jeux 2024, le label des territoires de Paris 2024 et accueillera le passage du Relais de la flamme sur son territoire. Gastronomie Le boudin est traditionnellement cuit avec du poireau. Brouillade de truffes de Riez. Pattes à la main de Fours. Agneau de Sisteron. Vin de Pierrevert (AOC depuis 1997). Miel de lavande. Fromage de Banon. Génépi de la vallée de l'Ubaye. Pieds et paquets de Sisteron. Liqueurs Henri Bardouin de Forcalquier. Promenade Bas-Alpine. Médias locaux Presse quotidienne La Provence, le Dauphiné libéré et La Marseillaise ont tous trois une édition locale. Presse hebdomadaire Haute-Provence info. Presse gratuite J'y vais Provence, revue bimestrielle gratuite d'informations culturelles et portraits d'artistes du département, créée par Véronique Basso, directrice de publication et Philippe Robert, webmestre de jyvais04.com (devenu jyvaisprovence.com), et diffusée à dans les mairies, les offices du tourisme et certains commerces. Radios locales Alpes 1 (basée à Gap, Hautes-Alpes), émet sur les régions de Digne-les-Bains, Sisteron, Barcelonnette et d'Allos ; Durance FM (basée à Reillanne), émet sur les régions de Manosque, Digne-les-Bains et de Sisteron ; Fréquence Mistral (basée à Manosque), émet sur les régions de Manosque, Digne-les-Bains, Sisteron et Castellane ; Grimaldi FM (basée à Puget-Théniers (Alpes-Martimes)), émet sur les cantons d’Annot et d’Entrevaux ; Là la radio, basée à Gap, émet sur les régions d'Allos, Barcelonnette et de Colmars-les-Alpes ; Radio Oxygène (basée à Fréjus (Var)), émet sur les régions de Barcelonnette et du Val d'Allos ; Radio Star (basée à Marseille (Bouches-du-Rhône)), émet sur les régions de Manosque, Digne-les-Bains et de Sisteron ; Radio Verdon (basée à Saint-Julien-le-Montagnier (Var)), émet sur les régions de Manosque et de Castellane ; Radio Zinzine (basée à Limans), financée par la coopérative Longo Maï, émet sur les régions de Manosque, Digne-les-Bains, Sisteron et de Forcalquier ; France Bleu Provence (basée à Aix-en-Provence), émet dans le Val-de-Durance (de Manosque à Sisteron), sur les régions de Digne-les-Bains, du plateau de Valensole et du bas-Verdon. Télévision locale Télé Locale Provence (TLP) était accessible sur la TNT, sur la région de Manosque et Val de Durance, par satellite ou internet, sur Avignon et sa région. Elle a arrêté d'émettre le . En mai 2018, DICI TV, la chaîne également des Hautes-Alpes où est situé le siège, a commencé à émettre dans les Alpes de Haute-Provence couvrant le secteur de Manosque, jusque dans le val d'Allos mais aussi dans le pays de Forcalquier et le Verdon. Site Internet Verdon Info : site d'information sur le secteur du Pays A (arrondissement de Castellane). Transports Le réseau routier Beaucoup d'axes routiers des Alpes-de-Haute-Provence sont étroits et sinueux en raison du relief. Ces contraintes naturelles rendent l'accès à certaines parties du département assez difficile, surtout en hiver, et principalement les communes des arrondissements de Barcelonnette et de Castellane. Elles sont de ce fait assez isolées du reste du département et de la région. La route nationale 85 entre Digne-les-Bains et Castellane traverse plusieurs clues dont celle de Taulanne, extrêmement étroite. Le réseau ferroviaire Les lignes de chemin de fer du département des Alpes de Haute-Provence se répartissent en : une ligne de la Société des Chemins de fer de Provence (connue sous le nom de Train des Pignes) : la ligne Nice - Digne ; deux lignes de la SNCF : la ligne Lyon-Perrache - Marseille-Saint-Charles (via Grenoble) ; la ligne Saint-Auban - Digne (service assuré par autocars) aujourd’hui désaffectée, qui faisait la liaison entre les deux précédentes. Un projet de réouverture est en cours d'étude et figurait dans le contrat de plan État-Région. Cette situation place Digne dans la liste des préfectures non ou mal desservies par le rail. La gare la plus proche, offrant des liaisons rapides et régulières par le rail avec d'autres gares (Gap, Aix-en-Provence, Aix-en-Provence TGV, Marseille) est celle de Manosque. Le service ferroviaire se limite à quelques allers-retours par jour entre Marseille Saint Charles, Veynes-Devoluy, Gap et Briançon, additionné en heures de pointe de relations de banlieue prolongées depuis Marseille et Aix-en-Provence Ville vers Sisteron. Plusieurs lignes ont été abandonnées : la ligne Volx - Forcalquier, déposée ; la ligne Volx - Cavaillon, déposée ; la ligne Chorges - Barcelonnette, restée inachevée. La topographie des Alpes-de-Haute-Provence et les conditions de circulation sur le réseau routier rendent difficile l'accès à une gare pour de nombreux habitants du département. Les ponts Sociétés savantes, associations Société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, fondée en 1878 par l'abbé Jean-Joseph-Maxime Feraud. Alpes de Lumière, association sans but lucratif fondée en 1953 par Pierre Martel et reconnue d'utilité publique. Proserpine, association sans but lucratif fondée en 1993 dans le but de connaitre et protéger les papillons de Haute-Provence. Gère le jardin des Papillons (insectes en liberté) à Digne-les-Bains. Sabença de la Valeia est une société savante de la vallée de l'Ubaye, elle recherche, étudie et diffuse tout ce qui concerne la vallée. Films et téléfilms tournés dans le département 1925 : Les Misérables de Henri Fescourt avec Gabriel Gabrio 1934 : Les Misérables de Raymond Bernard avec Harry Baur 1953 : La Route Napoléon de Jean Delannoy avec Pierre Fresnay 1958 : L'Eau vive de François Villiers avec Pascale Audret 1960 : Crésus de Jean Giono avec Fernandel 1970 : La Maison des bories de Jacques Doniol-Valcroze avec Marie Dubois, Maurice Garrel, Mathieu Carrière, Marie-Véronique Maurin 1973 : L'Affaire Dominici de Claude Bernard-Aubert avec Jean Gabin, Victor Lanoux, Gérard Darrieu 1981 : Les Babas-cool de François Leterrier avec Christian Clavier, Marie-Anne Chazel, Anémone 1988 : La Maison assassinée de Georges Lautner avec Patrick Bruel 1989 : Après la guerre de Jean-Loup Hubert avec Richard Bohringer 1995 : Le Hussard sur le toit de Jean-Paul Rappeneau avec Juliette Binoche, Olivier Martinez, François Cluzet 2003 : L'Affaire Dominici de Pierre Boutron avec Michel Serrault, Michel Blanc 2006 : Les Courriers de la mort de Philomène Esposito avec Victor Lanoux 2007 : C'est mieux la vie quand on est grand de Luc Béraud avec Daniel Russo 2010 : Le Sang des Atrides de Bruno Gantillon avec Victor Lanoux 2011 : Le Tombeau d'Hélios de Bruno Gantillon avec Victor Lanoux, Féodor Atkine 2012 : Le Secret des andrônes de Bruno Gantillon avec Victor Lanoux Notes et références Notes Références Annexe Bibliographie Inventaire des orgues du département des Alpes-de-Haute-Provence Daniel Thièry, recherches historiques : Aux origines des églises et chapelles rurales des Alpes-de-Haute-Provence Les Templiers dans les Alpes de Haute Provence Département des Alpes-deHaute-Provence : Les templiers Articles connexes Conseil départemental des Alpes-de-Haute-Provence Liste des communes des Alpes-de-Haute-Provence Liste des églises des Alpes-de-Haute-Provence Liste des anciennes communes des Alpes-de-Haute-Provence Liste des anciens cantons des Alpes-de-Haute-Provence Département (France) Liste des préfets des Alpes-de-Haute-Provence Société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence Liste de films tournés dans les Alpes-de-Haute-Provence Volontaires nationaux des Basses-Alpes pendant la Révolution Liens externes Préfecture des Alpes-de-Haute-Provence Conseil départemental des Alpes-de-Haute-Provence
Les Alpes-de-Haute-Provence (), appelées « Basses-Alpes » jusqu'en 1970, en provençal respectivement « Aups-d'Aut-Provenço » (prononciation : « Aw d'Awt'-prouvince ») et « Bassas-Aups » (prononciation : « Basse-Aw ») sont un département français de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. L'Insee et la Poste lui attribuent le code 04. Sa préfecture est Digne-les-Bains.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Alpes-Maritimes
Alpes-Maritimes
Les Alpes-Maritimes (prononcé ) sont un département français de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Ses habitants sont appelés mais cette appellation est très rarement employée et on utilise plus fréquemment , plus approprié pour désigner la population vivant sur la bande côtière azuréenne de Menton à Théoule-sur-Mer sur la Côte d'Azur en englobant également les stations de ski. L'Insee et La Poste lui attribuent le . Sa préfecture est Nice. Un premier département des Alpes-Maritimes existe de 1793 à 1814, sous la Révolution française et le Premier Empire. Il est alors composé essentiellement du comté de Nice, détaché du royaume de Sardaigne et réuni à la France, ainsi que de la principauté de Monaco (Monaco, Roquebrune et Menton à l'époque) annexée et l'arrondissement de San Remo, annexé à la République ligurienne. En 1814, le comté de Nice retourne au royaume de Sardaigne et Monaco recouvre son indépendance mais sous protectorat sarde. Lors du rattachement du comté de Nice à la France (avril 1860 - à l'exception de Tende et La Brigue, qui ne deviendront françaises qu'en 1947 et de Pigna et du marquisat de Dolceacqua, restés italiens), un second département des Alpes-Maritimes est créé par l'adjonction audit comté de Nice de l'arrondissement de Grasse, détaché du département du Var. Peu après a lieu le rattachement des villes de Menton et Roquebrune, qui avaient fait sécession de la principauté de Monaco et s'étaient placées sous la protection de la Sardaigne et dont les droits furent rachetés par l'empereur des Français au prince de Monaco en 1861. Le département comporte alors trois arrondissements, Nice, Grasse, et le nouvel arrondissement de Puget-Théniers (de 1860 à 1926). Le département compte en . Géographie Situation Le département des Alpes-Maritimes est limitrophe par les départements du Var au sud-ouest et des Alpes-de-Haute-Provence au nord-ouest ainsi que par l'Italie à l'est et la mer Méditerranée au sud. Sa topographie est très contrastée. Comme son nom l'indique, la plus grande partie du département est partie constituante de l'ensemble topographique des Alpes - et notamment des Alpes maritimes - mais il a également la particularité d'être un département côtier avec sa façade méditerranéenne. La partie côtière du littoral Azuréen, est très urbanisée et densément peuplée, elle regroupe toutes les villes de la Côte d'Azur dans une conurbation quasi continue de Menton à Théhoule-sur-Mer, tandis que la partie montagneuse, plus étendue mais faiblement peuplée, est entièrement rurale exception faite des trois grandes stations de Valberg née en 1936, Auron en 1937 et Isola 2000 en 1971. Relief Le sommet culminant du département - situé sur la frontière franco-italienne - est la cime du Gélas () qui domine, plus à l'est, la vallée des Merveilles. En effet, le mont Argentera est certes plus élevé avec d'altitude mais il est situé en territoire italien. Le mont Mounier () domine au sud le vaste dôme de Barrot formé d'une masse de plus de d'épaisseur de pélites rouges profondément échancrées par les gorges de Daluis et du Cians. Sauf en période hivernale, quatre grands cols permettent de franchir au nord le massif du Mercantour-Argentera dont l'imposante barrière de de long dresse l'hiver sa muraille neigeuse visible de la côte. À partir de l'ouest, c'est d'abord, sur la route des grandes Alpes, le col de la Cayolle () aux sources du Var (fleuve) sur la commune d'Entraunes. Puis le col de la Bonette, l'un des plus hauts cols routiers d'Europe avec ses permettant de relier la vallée de la Tinée à celle de l'Ubaye. Plus à l'est, le col de la Lombarde (), au-dessus d'Isola 2000, permet de rejoindre le sanctuaire Sainte Anne de Vinadio en Italie. Et enfin, à son extrémité orientale, le col de Tende () qui assure la liaison avec Coni (ou Cuneo) en Italie. Paysage et végétation forestière. La seule région des Alpes niçoises a un taux de boisement de 60,9 %, un peu supérieur à la moyenne du département et très supérieur au taux moyen de 39,4 % de la région Provence – Alpes - Côte d’Azur. Hydrographie Les cours d'eau sont l'Aigue Blanche, l'Ardon, l'Artuby, la Banquière, la Barlatte, la Bassera, la Bendola, la Bévéra, le Bieugne, le Borrigo, la Bouillide, le Bourdous, le Bouyon, la Brague, la le , la Cagne, le Caïros, la , le Careï, la la , le Cians, le , la Ciavanelle, l'Estéron, la Faye, le Fontanalba, le Fossan, la Ganière, la Gironde, le Gorbio, la Gordolasque, la Grande Frayère, le torrent de la Guercha, la Lane, la Lévensa, le Loup, la Lubiane, la Maglia, le Magnan, la , le Malvan, le Mayola, la Miagne, la Minière, la Mourachonne, la , le Paillon (les Paillons), le Raton, le Réfréi, le Riou, le Riou de l'Argentière, le Rioulan, la Roudoule, la Roya, la Siagne, la Siagnole, la Tinée, le Tuébi, la Valmasque, le Var, le Végay, la Vésubie et la Vionène. Climat Le climat des Alpes-Maritimes est principalement de type montagnard jusqu'au climat méditerranéen en se rapprochant du littoral. Il est caractérisé par des averses importantes en saison automnale et par des orages violents en saison estivale ; ce phénomène est dû à la rencontre des masses d'air chaud le long du littoral et des masses plus froides provenant des montagnes. Ainsi, dans la nuit du 3 au , à la suite de fortes précipitations, des inondations meurtrières ont causé la mort de vingt personnes dans le département. La zone littorale a un climat méditerranéen (précipitations importantes en automne et au printemps surtout, sécheresse en été, ainsi qu'un hiver doux et sec). Vers l'intérieur, et surtout dans le nord, un climat de montagne (hiver assez vif, orages d'été). L'un des attraits du département est son niveau d'ensoleillement important : par an. À noter aussi que le département est le plus orageux de France avec en moyenne d'orages par an. Histoire Les Romains créent un district militaire nommé Alpes Maritimæ en 14 av. J.-C., qui acquiert le statut de province (Alpes-Maritimes) au milieu du s. Elle a pour capitale Cemenelum (aujourd'hui Cimiez, un quartier du nord de Nice). Dans sa plus grande extension, en 297, cette province englobe Digne et Briançon. Sa capitale est ensuite déplacée à Embrun. Un premier département des Alpes-Maritimes existe de 1793 à 1814. Son chef-lieu est Nice, mais ses limites diffèrent de celles du département actuel, incluant Monaco (Port-Hercule) et Sanremo (Saint-Rème) mais non l'arrondissement de Grasse (alors dans le département du Var) : le département s’arrête donc à l'ouest approximativement au fleuve Var. Le découpage en 1812 était: Arrondissement de Nice : Cantons : Aspremont, La Brigue (Briga), Menton, Monaco, Nice (deux cantons), Roquebillière (Roccabilliere), Saint-Salvador, Saorge (Saorgio), L'Escarène (Scarena), Sospel (Sospello), Utelle, Villefranche-sur-Mer Arrondissement de San-Remo : Cantons : Bordighera, Dolcecacqua, Pigna, San Remo, Taggia, Triora, Vintimille. Arrondissement de Puget-Théniers : Cantons : Beuil, Gilette, Guillaumes, Puget-Théniers, Roquesteron, Saint-Étienne-de-Tinée, Villars-sur-Var. En 1860, Cavour, un des partisans de l'unité italienne autour du royaume de Sardaigne, négocie le soutien de Napoléon III. En échange de la Savoie et du comté de Nice, l'Empire français doit aider la Sardaigne à conquérir la partie de l'Italie du Nord détenue par l'Autriche. Cependant, Napoléon III fait machine arrière durant la guerre, ne permettant à la Sardaigne que l'obtention de la Lombardie. Malgré le fait que l'accord n'est pas rempli, la cession des territoires sardes doit bien avoir lieu. L'annexion est appuyée par un plébiscite remis en question, car le résultat n'aurait pas changé l'issue du vote. Les 15 et 16 avril 1860, hommes inscrits des du comté de Nice votent pour le rattachement à la France. Cela représente 83,8 % des inscrits () et 99,2 % des votants (). Le nouveau département des Alpes-Maritimes sera composé de l'ancien comté de Nice, divisé en un arrondissement de Nice et un arrondissement de Puget-Théniers (ces deux arrondissements existaient déjà dans l'ancien département (1793-1814)), et d'une partie du département du Var, l'arrondissement de Grasse, déplaçant la frontière occidentale du fleuve Var jusqu'à la Siagne et Théoule, au pied du massif de l'Estérel. Toutefois le comté de Nice est amputé de Tende et de La Brigue qui seront intégrés à la France lors du traité de Paris en 1947. L'arrondissement de Puget-Théniers est supprimé à des fins d'économie en 1926 et rattaché à celui de Nice. En septembre 1947, conformément au traité de Paris signé en février de la même année, les communes de Tende et de La Brigue (ainsi que des parties des communes des hautes vallées de la Vésubie et de la Tinée, dont une partie de la commune d'Isola) restées italiennes depuis 1860, sont rattachées à ce département. Le suivant, cette annexion est confirmée par un référendum. Héraldique et logo Le département des Alpes-Maritimes utilise un logo dont la forme est un quadrilobe aux arcs sécants, inséré dans un cercle, qui rappelle un motif commun dans les chapelles romanes du département. On y distingue en haut le mélèze de la partie montagneuse du département et en bas le palmier du littoral. À gauche et à droite : la fleur de lys de la partie provençale (issue des armes de la maison d'Anjou) et la croix de la maison de Savoie pour l’ancien comté de Nice, motifs gravés sur les anciennes bornes frontière. Politique et administration Tendances politiques et résultats Depuis la Seconde Guerre mondiale, le département vote à droite. Sur les neuf circonscriptions des Alpes-Maritimes, 5 sont actuellement tenues par la droite (Les Républicains), trois par la droite souverainiste (Rassemblement national) et une par le centre-droit (Horizons). Sur les cinq sénateurs que compte le département, quatre sont de droite et un du Parti socialiste. Les Alpes-Maritimes ont connu des problèmes de corruption du personnel politique dans les années 1980 et 1990, aboutissant notamment aux condamnations pénales des maires de Nice, Jacques Médecin, de Cannes, Michel Mouillot et d'Antibes, Pierre Merli. Conseil départemental Le conseil départemental est composé de cinquante-quatre conseillers élus pour six ans. Depuis les élections de mars 2015, cinquante sont de droite, dont 43 LR et 7 UDI, et quatre seulement sont de gauche, dont 2 Front de Gauche, un écologiste et un socialiste. Du au 15 septembre 2017, le conseil départemental est présidé par Éric Ciotti (LR), et depuis la fin de l'année 2017, le conseil départemental est présidé par Charles-Ange Ginésy (LR). Budget En 2011, le budget primitif du département s'élève à d'euros dont (38,3 %) sont consacrés à l'action sociale et au fonctionnement (26,6 %). Les dépenses d'investissement atteignent un peu plus de d'euros (19,2 %). En 2010, le département était le troisième plus endetté de France avec d'euros d'emprunts soit 68,4 % du budget total. Cette dette se chiffrait à par foyer fiscal, et à par habitant. La tendance d'évolution de la dette au cours de la dernière décennie correspond à une forte augmentation : et + 26 % entre 2009 et 2010. Elle était ainsi de . Population et société Démographie Selon l'Insee, 39,5 % des enfants nés en 2011 dans le département des Alpes-Maritimes, soit sur , ont au moins un parent né à l'étranger (quelle que soit sa nationalité), 15,4 % ont un père né au Maghreb. Communes les plus peuplées Unités urbaines Selon l'INSEE, les Alpes-Maritimes comptaient en 2010 dix unités urbaines, dont sept composées d'une commune isolée, deux formant de petites agglomérations composées de trois à neuf communes et la cinquième de France, celle de Nice et ses 51 communes. Aires urbaines Selon l'INSEE, les Alpes-Maritimes comptaient en 2010 deux aires urbaines, dont la septième de France, celle de Nice. Les résidences secondaires Selon le recensement général de la population au , 23,2 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires. Ce tableau indique les principales communes des Alpes maritimes dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux. Source Insee, chiffres au 01/01/2008. Transports Au moment du premier rattachement des Alpes-Maritimes à la France à la fin du une route est tracée, qui deviendra plus tard la Route nationale 7. Le train arrive dans le département à Cagnes en 1863, en prolongement de la ligne Marseille-Draguignan. Nice est relié l'année suivante, puis Menton en 1869, jusqu'à effectuer la jonction avec la ligne ligure en 1872. Le réseau ferré se développe jusqu'à la Seconde Guerre mondiale avec le désenclavement des communes alpines de l'arrière pays niçois et vençois grâce à la ligne de Tende, la ligne Central-Var et la ligne de Digne. Dans le même temps, le Tramways des Alpes-Maritimes (TAM) se développe permettant l'accès à des communes septentrionales du département Saint-Sauveur-sur-Tinée et Saint-Martin-Vésubie. Au bord de mer, le Tramway de Nice et du Littoral (TNL) et le Tramway de Cannes relient alors les villes de la côte méditerranéenne. Au début des années 1950, l'essor de la voiture et du bus conduit à la fermeture de l'intégralité du réseau secondaire. Seuls subsistent les lignes Marseille-Menton, Nice-Digne et celle de Tende. La première autoroute du département est construite à partir de 1956, reliant Mandelieu-la-Napoule et Cagnes-sur-Mer. Elle prend le nom d'Autoroute A8 en 1966. Un second tronçon (Autoroute A53) relie Roquebrune et la frontière italienne en 1969. Les deux sections sont finalement reliées dans les années 1980, par la création du contournement de Nice. L'Aéroport de Nice-Côte d'Azur trouve son origine dans les années 1910, avec la création d'une liaison postale avec la Corse puis avec Marseille. Aujourd'hui, s'agissant du trafic passagers commerciaux, il occupe la troisième place après les aéroports franciliens, et dessert pour l'été 2022, 108 destinations dans 39 pays. Le second aéroport est celui de Cannes - Mandelieu, deuxième aéroport d'affaires en France après Paris-Le Bourget. Le réseau Lignes d’Azur est le réseau de transport en commun de la Métropole Nice Côte d'Azur comprenant trois lignes de tramways à Nice et 165 lignes d'autobus et d'autocar. Enseignement Enseignement primaire et secondaire Le département compte maternelles, élémentaires et une école d'enseignement spécial. Il accueille également , professionnels et , auxquels il faut ajouter privés sous contrats. Enseignement supérieur L'enseignement supérieur est relativement peu développé dans le département. L'aire urbaine de Nice ne compte ainsi que , tandis que celles de Rennes ou de Bordeaux en ont . Les Alpes-Maritimes bénéficient de l'installation à Menton, depuis octobre 2005, d'un premier cycle de l'Institut d'études politiques de Paris, dédié aux relations entre les rives nord et sud de la Méditerranée et aux relations de l’Europe avec le Moyen-Orient. Plusieurs écoles d'ingénieurs sont installées à Sophia Antipolis, dont EURECOM (École d'ingénieur et centre de recherche en systèmes de communication), l'École des mines de Paris et Polytech Nice-Sophia. En outre, deux grandes écoles de commerces sont installées dans la région : l'EDHEC à Nice, et la SKEMA Business School à Sophia-Antipolis. L'INRIA et le CNRS sont également implantés à Sophia Antipolis. Le département compte en tout . Activités Randonnée pédestre Le département des Alpes-Maritimes possède un vaste réseau de sentiers de randonnée qui s'adresse aux randonneurs débutants comme confirmés. Le département est traversé par des sentiers de grande randonnée (GR, balisage rouge et blanc) : 51, 52, 5, 510, 653A et est doté de nombreux parcours de randonnée à la journée (PR, balisage jaune). Le balisage comprend un marquage à la peinture complété de balises (panneaux en bois) renseignées sur la direction à suivre et numérotées permettant au randonneur de se repérer sur la carte topographique de randonnée IGN série bleue (échelle 1/25000) de la zone considérée. Dans ses guides thématiques Randoxygène, le Conseil général divise le département en trois zones touristiques (haut pays, moyen pays et pays côtier) aux caractéristiques et aux influences très différentes, du Mercantour au littoral de la Méditerranée. Économie L'économie des Alpes-Maritimes se caractérise par l'importance du secteur tertiaire. Le département compte, outre les activités touristiques et les services traditionnels, un nombre assez élevé d'entreprises de recherche et du secteur tertiaire supérieur. L'agriculture est peu importante et l'industrie joue un rôle relativement faible, mais elle s'est diversifiée vers des activités à haute valeur technologique. Le secteur du BTP est assez important. L'économie est très sensible aux variations de la conjoncture nationale et internationale. Le taux de chômage se situe à 9,1 %. D'après l'Insee, en 2005 le PIB par habitant des Alpes-Maritimes atteignait euros ce qui classait le département au treizième rang en France. Son PIB était de 29,6 milliards d'euros. D'après Eurostat, le PIB par habitant aux prix du marché en 2008 pour le département s'élevait à euros, ce qui le classait également au treizième rang en France. Tourisme La présence de la mer Méditerranée et des Alpes sous un ciel clément a favorisé le tourisme comme activité dominante. Il constitue une ressource essentielle pour toute la Côte d'Azur. Le secteur représente directs dans le département. Pour la seule ville de Nice, le chiffre d'affaires représente 12 ou 13 % de part de marché du tourisme en France, la capitale azuréenne étant même la deuxième ville hôtelière du pays, juste après Paris. La ville possède également avec Nice-Côte d'Azur le deuxième aéroport de France derrière Paris et ses trois entités, avec près de 10,5 millions de voyageurs par an qui y ont transité en 2011. Le bord de mer où réside l'essentiel de la population est une des régions les plus prisées du monde avec plusieurs atouts : des stations balnéaires (Cannes, Cagnes-sur-Mer, Antibes, Juan-les-Pins, Nice, Menton) ; des petites et moyennes communes côtières profitant des renommées mondiales de leurs voisines tout en se démarquant de ces dernières par des paysages atypiques et une ambiance plus familiale (Théoule-sur-Mer, Villefranche-sur-Mer par exemple) ; des villes de congrès qui étalent leur activité sur toute l'année (Cannes avec son palais des Festivals, Nice avec Acropolis, Antibes Juan-les-Pins avec son nouveau palais des congrès et Monaco). En montagne, le ski et la randonnée redonnent vie à Saint-Étienne-de-Tinée (Auron), Beuil, Péone (Valberg), Saint-Martin-Vésubie, Isola, Gréolières, Peïra-Cava, col de Turini, Turini-Camp d'argent (massif de l'Authion). Industries Les industries sont bien développées, comme la parfumerie à Grasse, les nouvelles technologies autour de Sophia-Antipolis et le Centre spatial de Cannes - Mandelieu, où se trouve le premier constructeur de satellites européens et le premier établissement industriel du département. Culture La vie culturelle est assez riche, largement décrite dans le quotidien régional Nice-Matin, relatée dans ses colonnes, et annoncée hebdomadairement dans le supplément JV du mercredi. Arts Festival de Cannes (cinéma) Festival NMA Cannes (NRJ Music Awards) Festival Pantiero Cannes (musique électronique et indépendante), en août à Cannes Festival International de danse Cannes (danse), festival qui a lieu en biennal fin novembre début décembre à Cannes Festival international des jeux, en février à Cannes Festival des Nuits musicales du Suquet Cannes (musique classique), en juillet à Cannes Festival d'Art Pyrotechnique Cannes (feux d'artifice), en juillet et août à Cannes Festival Performances d'acteurs, en juin à Cannes Festival International du Film Ecologique et Social , en juin à Cannes Festival de danses « Break the floor », à Cannes en janvier Festival international de danse, en novembre à Cannes Festival d'art russe, dont la danse, en août à Cannes Rencontres internationales de jeunes ballets, organisé par l'École supérieure de danse de Cannes Rosella Hightower en mars à Cannes Marché Piémontais à Mougins, (devenu en 2011 le marché italien). Festival international de la gastronomie à Mougins Festival de Juan-les-Pins (jazz) Nice Jazz Festival La Farandole, festival international de folklore à Nice Carnaval de Nice Combat naval fleuri de Villefranche-sur-Mer Nuits du Sud à Vence (musiques du monde) Festival Tomawok à (Nice) (rock, métal), en juin Festival du livre de Mouans-Sartoux, trois jours, début octobre ( Festival en 2008). C'est pas classique est une manifestation annuelle pour la musique classique (Nice) Fête du Citron de Menton Fête de la saint-Pierre (Menton) Fête de la Lavande (Sainte-Agnès) Parmi les musées renommés, il est possible de citer la Fondation Maeght, à Saint-Paul-de-Vence, le musée Picasso d'Antibes et l'Espace de l'Art concret, à Mouans-Sartoux, le musée national Fernand-Léger à Biot les musées Chagall et Matisse à Nice ainsi que le musée d'art moderne et d'art contemporain (MAMAC), également à Nice. Sports Le Département est labélisé Terre de Jeux 2024, le label de Paris 2024 à destination des territoires, et accueillera le passage du Relais de la flamme. L'Olympique Gymnaste Club Nice Côte d'Azur évolue en ligue 1 du championnat de France de football L'Association sportive de Cannes football évolue en Division d'honneur Le Racing Club de Grasse évolue en Division d'honneur Le Nice Lawn Tennis Club Le Stade niçois évolue en Fédérale 2 de rugby à XV Le Rugby olympique de Grasse évolue en Fédérale 2 de rugby à XV L'OGC Nice Côte d'Azur Handball évolue en division féminine de handball Le Cavigal Nice Sports L'Association sportive de Cannes Volley-Ball évolue en ligue A du Championnat de France masculin Le Nice Volley-Ball évolue en ligue B de volley-ball Le Racing Club de Cannes évolue en ligue A du Championnat de France féminin L'Entente sportive Le Cannet-Rocheville évolue en ligue A du Championnat de France féminin L'Olympique d'Antibes évolue en Pro A du Championnat de France de basket-ball Le Nice Hockey Côte d'Azur évolue en D1 de hockey sur glace masculin L'Olympic Nice Natation évolue en division masculine et féminine Les Dauphins de Nice évoluent en division de football américain Événements sportifs Le Marathon des Alpes-Maritimes L'Ironman France L'arrivée du Paris-Nice Le Rallye automobile Monte-Carlo Le grand prix de Monaco (Automobile) L'Open de Nice Le Grand Prix de la Ville de Nice Le Tour des Alpes-Maritimes et du Var Langues Les Alpes-Maritimes connaissent deux langues traditionnelles : l’occitan ou langue d’oc est la langue traditionnelle. Elle est employée sous 3 formes dialectales: le niçart dans la commune de Nice et les communes environnantes; le provençal maritime à l'Ouest; le gavot dans le haut-pays (avec une variante, le mentonasque). le ligure qui se trouve sous deux formes : le monégasque qui se concentre principalement autour de Monaco ; le royasque à l'est. Le français, langue officielle nationale, est parlé par l'ensemble de la population. Jusqu'au milieu du , l'occitan et l'italien étaient les langues officielles, le français s'est donc imposé tardivement lors de l'unification linguistique de la France promue par la République. Gastronomie Patrimoine Honneurs (100122) Alpes Maritimes, astéroïde. Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie Inventaire des orgues du département des Alpes-Maritimes Archives départementales Archeo-alpi-maritimi Alpes Maritimes, 1450-1550, Retables et fresques Articles connexes Conseil départemental des Alpes-Maritimes Histoire des Alpes-Maritimes Liste des communes des Alpes-Maritimes Syndicat mixte touristique des Alpes d'Azur Sophia Antipolis Liste de films tournés dans les Alpes-Maritimes Volontaires nationaux des Alpes-Maritimes pendant la Révolution Liste des églises des Alpes-Maritimes Liens externes Portail officiel du tourisme des Alpes-Maritimes Division administrative fondée en 1860 Éponyme d'un objet céleste
Les Alpes-Maritimes (prononcé ) sont un département français de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Ses habitants sont appelés mais cette appellation est très rarement employée et on utilise plus fréquemment , plus approprié pour désigner la population vivant sur la bande côtière azuréenne de Menton à Théoule-sur-Mer sur la Côte d'Azur en englobant également les stations de ski.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Ard%C3%A8che%20%28d%C3%A9partement%29
Ardèche (département)
Le département de l'Ardèche () est un département français situé dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Sa préfecture est Privas. Il doit son nom à la rivière Ardèche qui le traverse d'ouest en est et ses habitants s'appellent les Ardéchois(es). Il est composé de au . L'Insee et la Poste lui attribuent le code 07. À quelques territoires près, ce département correspond à l'ancienne province du Vivarais qui dépendait elle-même de la province du Languedoc. Dénomination L'Ardèche est appelée, en occitan vivaro-alpin, Ardecha (ou Ardecho). Voir Hydronymie. Les habitants de l'Ardèche sont appelés Ardéchois. L'Ardèche correspond approximativement à l'ancienne province du Vivarais. Démographie L'Ardèche est un département assez peu peuplé, avec une densité moyenne de , contre pour la France métropolitaine en . Le département affiche de fortes disparités de peuplement entre la vallée du Rhône et les bassins d'Annonay ou d'Aubenas d'une part, et les très faibles densités du plateau. La population reste plutôt rurale : en 2015, 71 % des habitants vivaient dans des communes de moins de contre seulement 33 % pour la France entière. Certaines communes se développent grâce à leur position géographique, comme Saint-Péray, Guilherand-Granges et Soyons, situées dans l'agglomération de Valence (Drôme). De manière générale, les communes de la vallée du Rhône, le long de l'ancienne route nationale 86, de Tournon-sur-Rhône à Viviers en passant par Rochemaure, sont en croissance soutenue. Les localités de l'extrême sud-est du département bénéficient de l'attraction de la zone du Tricastin et de l'activité touristique de la région de Vallon-Pont-d'Arc. A contrario, certaines municipalités du nord, du centre, et de l'ouest du département continuent de subir une perte parfois sévère de population, souvent causée par une mauvaise accessibilité routière et la faiblesse des bassins d'emplois. L'Ardèche se caractérise également par la faiblesse de peuplement de ses villes, la plus peuplée étant Annonay avec . Privas, , est la préfecture la moins peuplée de France et Largentière la seconde sous-préfecture possédant la plus faible population avec , juste derrière Castellane. Le département compte vingt-deux unités urbaines, dont quatre comptent plus de (Aubenas, Tournon-sur-Rhône, Privas et Annonay). La seule aire urbaine dépassant les est celle d'Aubenas avec en 2015. Population des communes Population des unités urbaines Selon le découpage effectué en 2010 par l'INSEE, 21 unités urbaines sont centrées sur une commune du département : sept communes isolées, quatre agglomérations bi-communales, et dix petites agglomérations composées de trois à vingt-trois communes. Huit autres communes du département appartiennent à des unités urbaines centrées sur des communes d'un autre département. Les unités urbaines regroupant plus de sont : Aires urbaines Selon l'INSEE, l'Ardèche compte en date de 2010 dix aires urbaines. Vingt-trois communes du département appartiennent par ailleurs aux aires urbaines de Valence (13), de Montélimar (8), de Vienne (1) et de Langogne (1). Accès aux soins L'Ardèche est considérée comme un désert médical. La plupart des communes du département (88 %) sont confrontées à un accès aux soins inférieur à la moyenne nationale, et plus de 10 % des Ardéchois se retrouvent sans médecin traitant. Géographie Situation Points extrêmes du département de l'Ardèche : Nord : Limony Sud : Saint-Sauveur-de-Cruzières Est : Guilherand-Granges Ouest : Lespéron Population Commune la plus peuplée : Annonay ( en 2013) Commune la moins peuplée : Loubaresse ( en 2013) Superficie Commune la plus étendue : Lagorce () Commune la moins étendue : Lalevade-d'Ardèche () Régions naturelles Les sols, le climat et la végétation de l'Ardèche sont bien différents entre le nord et le sud du département, qui est donc caractérisé par sa grande variété de milieux naturels et de paysages, tandis que le département s'étend sur un escarpement de plus de mille mètres de dénivelé, séparant le haut plateau du Massif central et la vallée du Rhône au droit de Valence. Le Nord-Ouest, nommé Haut-Vivarais, est plutôt cristallin, humide et vert. Ce pays de hautes collines et de moyennes montagnes appartient au Massif central. Le bassin de l'Eyrieux, jusqu'aux abords des sucs et du mont Mézenc (), forme les Boutières. Le Sud (Bas-Vivarais) est marneux ou calcaire, plus sec, avec une végétation déjà méditerranéenne. Le bassin de l'Ardèche y creuse des gorges spectaculaires. Les eaux souterraines sont nombreuses, caractéristiques des milieux karstiques : aven d'Orgnac, aven Marzal, grotte de Saint-Marcel, aven de Noël, et l'Aven Grotte Forestière. Les collines et plateaux des Gras (ou Grads) se rattachent géomorphologiquement aux grands Causses. Au centre du département, les basaltes du plateau du Coiron et les marnes et calcaires du Moyen-Vivarais forment une sorte d'espace de transition, dont l'histoire géologique est fort complexe. La partie ardéchoise de la vallée du Rhône est plutôt étroite. C'est le Rivage, une plaine d'alluvions d'âges différents, ponctué de villages et de petites villes, au centre de terroirs agricoles fertiles. Rivières et fleuves Le territoire ardéchois est tributaire de deux des grands bassins hydrographiques français : le bassin du Rhône, via l'Ardèche, qui se jette dans la Méditerranée ; le bassin de la Loire, fleuve coulant vers l'océan Atlantique. Le bassin de la Loire, qui prend sa source au pied du mont Gerbier-de-Jonc, ne concerne que la frange ouest du département. Les principaux cours d'eau du département coulent directement vers le Rhône, ou sont tributaires du bassin versant de l'Ardèche et du Chassezac, son principal affluent. Le cours de l'Allier, affluent de la Loire, marque la frontière de l'Ardèche et de la Lozère sur une vingtaine de kilomètres, peu après sa source. Forêt ardéchoise Le département de l'Ardèche est un des départements les plus forestiers de France, puisque 45 % du territoire est couvert par des forêts, soit anciennes, soit reconstituées par suite de la déprise agricole. C'est une forêt très morcelée en nombreuses petites parcelles parfois enclavées, ce qui en complique l'exploitation mécanisée. Superficie totale : hectares Superficie en propriété privée : hectares Superficie en propriété publique : hectares Nombre de propriétaires privés : Superficie moyenne des propriétés : 3 hectares Taux de micro-parcelles (inférieures à 1 hectare) : 50 % Le plan départemental en faveur de la forêt, adopté en 2006, inscrit les milieux forestiers parmi les grandes priorités de la politique départementale. Le conseil général et le CRPF ou centre régional de la propriété forestière Rhône-Alpes s'entendent pour encourager les projets de regroupements de parcelles, les opérations d'échanges amiables. Climat L'Ardèche offre une forte diversité de climats. En effet, un climat tempéré caractérise le Nord du département alors que le Sud offre un climat plus méditerranéen. On peut citer par exemple : l'Ardèche verte ou haute Ardèche située au nord du département, comprise entre et d'altitude, est de climat tempéré, la vallée du Rhône se différenciant par des chutes de neige très rares et des orages moins violents ; le plateau ardéchois situé à l'ouest du département, d'une altitude moyenne d'environ , présente un climat rude en hiver avec des températures pouvant atteindre les . Il est aussi caractérisé par les nombreuses chutes de neige s’étalant de fin novembre au mois de mars. Un vent de nord, glacial, appelé la burle, souffle régulièrement pendant l'hiver et peut former des congères de plusieurs mètres de haut ; l'Ardèche méridionale est caractérisée par un climat chaud et sec méditerranéen (la zone de culture de l'olivier s'étend jusqu'à Aubenas), en remarquant des extrêmes accentués par l'altitude dans la Cévenne ardéchoise ; toute la diversité des climats ardéchois se reflétant dans la vaste région du Coiron aux Boutières. Histoire De l'Antiquité à la Révolution L'installation des hommes préhistoriques dans le département remonte environ à (grottes moustériennes de Soyons). De nombreuses traces subsistent encore, notamment dans le sud du département (grotte Chauvet, dolmens et menhirs). Durant l'Antiquité, le sud du département est occupé par le peuple gaulois des Helviens (le site de Jastres à Lussas, en est un vestige), une grande partie des Boutières (entre Eyrieux et Doux) serait du ressort des Segovellaunes, la partie septentrionale, au-delà du Doux, aux Allobroges. Rome fonde certainement la cité d'Alba-la-Romaine. Les Helviens commercent alors avec les Grecs et les marchands d'Orient. Alba est désertée pendant les invasions et l'évêque local s'installe au bord du Rhône près de son vivarium, site qui prend le nom de Viviers. Le traité de Verdun (843), qui partage l'Empire carolingien, place le comté de Vivarais en Francia Media (domaine de Lothaire à ne pas confondre avec la Lotharingie, future Lorraine, territoire de Lothaire II fils du précédent). Dans les soubresauts du Moyen Âge, le comte-évêque reste sous la suzeraineté du royaume de Provence puis du Saint-Empire en 1032, avant de passer à la couronne capétienne comme fief mouvant en 1308. Une grande majorité du Vivarais devient protestante au . S'ensuit un siècle et demi de guerres de religion provoquant répressions et massacres. Le siège de Privas par Richelieu et Louis XIII a lieu en 1629, et Louis XIV après la révocation de l'Édit de Nantes (octobre 1685), lance la répression des camisards au début du (massacre du serre du Pal, du serre de Muans à Boffres). Sous Louis XIV, en 1670, une jacquerie paysanne importante : la révolte de Roure ensanglante le Sud de la région, plus de , 40 exécutions, 100 condamnations aux galères. De la Révolution au Les trois ordres se réunissent le à Annonay, le à Villeneuve-de Berg, une assemblée générale a lieu le à Privas dans l'église des Récollets. Le département des Sources de la Loire est créé le , en application de la loi du , à partir de la quasi-totalité de la province du Vivarais. La Révolution française n'est pas partout bien accueillie en Vivarais. Une partie de la noblesse s'exile. Des bandes de chouans se réfugient dans les montagnes. De 1790 à 1792, plusieurs rassemblements ont lieu au sud du département dans la plaine de Jalès. Lorsque le comte de Saillans tente de soulever le pays dans une contre-révolution royaliste, il est battu à Joyeuse par le général d’Albignac, le . Les troubles nécessitant l'intervention de forces armées régulières persistèrent jusqu'aux environs de 1800, qu'elles soient simple brigandage (la bande de Degout-Lachamp qui s'était fait connaître en 1783 lors de la révolte des Masques Armés sévit jusqu'en 1796) ou chouannerie résiduelle (Dominique Allier, frère de Claude, prieur de Chambonas et participant des Camps de Jalès), bandits et chouans s'associant parfois (Michel Riou). Le département participe généreusement à la levée de volontaires nationaux en 1792 et 1793 et aux campagnes de l'Empire. Après la victoire des coalisés à la bataille de Waterloo (18 juin 1815), le département est occupé par les troupes autrichiennes de juin 1815 à novembre 1818 (voir occupation de la France à la fin du Premier Empire). Le voit le département se développer, notamment grâce à l'industrie de la soie et du papier, de la mine (notamment les hauts fourneaux de La Voulte) et l'arrivée du chemin de fer. De nombreuses terrasses cultivées mettent en valeur le territoire. L'Ardèche atteint ainsi un pic de population sous le Second Empire, comptant selon le recensement de 1861. Département rural, elle ne compte alors aucune grande ville. Cependant, en raison, entre autres, du relief, l'Ardèche est touchée plutôt que d'autres départements par l'exode rural ; (A. Frémont, 1997). La guerre de 1870-1871 voit l'Ardèche lever un régiment de gardes mobiles qui participera à la défense de l'Eure. À la fin du siècle, le sud viticole subit la crise du phylloxéra. Puis l'Ardèche paye un lourd tribut lors des deux guerres mondiales : en 1918, ne reviennent pas du front, et pendant la Seconde Guerre mondiale, plusieurs résistants prennent le maquis, ce qui provoque arrestations et exécutions, mais accélère également le départ des troupes nazies. Après-guerre, la petite industrie se maintient (hautes vallées des Boutières) ou périclite (mines de Largentière) ; l'agriculture reprend ses droits avec un milieu de où les fruitiers (pêchers de l'Eyrieux, cerises au sud) connaissent la renommée. Depuis 1962, le nombre d'ouvriers de l'industrie en Ardèche dépasse celui des travailleurs de la terre. Le tourisme, de l'Ardèche verte au nord jusqu'aux zones toutes méditerranéennes entre Aubenas et l'embouchure de l'Ardèche dans le Rhône, est devenu un élément important de l'économie ardéchoise. Au , la région Rhône-Alpes, à laquelle appartenait le département, fusionne avec la région Auvergne pour devenir la nouvelle région administrative Auvergne-Rhône-Alpes. Langues régionales Quelques communes de l'extrême-nord du département (canton de Serrières) sont dans l'espace francoprovençal. Le reste du département est de langue d'oc : auvergnat à l'ouest (Monts d'Ardèche) ; languedocien au sud (bas-vivarois) ; vivaro-alpin en Haut-Vivarais et Boutières. À l'heure actuelle, l'usage de l'occitan est réduit aux classes d'âges les plus anciennes. Les principaux mouvements de défense de la langue régionale sont l'Institut d'études occitanes et Parlarem en Vivarés. Le français régional comporte des mots d'origine occitane : chamba, darbou chez les paysans (comprendre terrasse, taupe) ; un lycéen vous dira que sa boge est trop lourde (comprendre cartable, mot dérivé du gaulois *bulga, sac de cuir). L'occitan est la langue utilisée pour le chant « patriotique » ardéchois, l'Ardecho. Armoiries Le blason ancien du Vivarais, repris par le département de l'Ardèche, est un blason de France ancien affecté d'une brisure : une bordure d'or. Cette bordure porte huit écussons d'azur qui représentent les huit places qui envoyaient des députés aux États du Vivarais : Tournon-sur-Rhone ; Viviers ; Boulogne ; Largentière ; Joyeuse ; Annonay ; Montlaur ; Bourg-Saint-Andéol. Politique Le conseil départemental de l'Ardèche est acquis au Parti socialiste depuis 1998 : Michel Teston, sénateur du département de 1998 à 2014 et Pascal Terrasse, député du département depuis 1997, ont été avec Laurent Ughetto élu en 2017, les présidents du conseil départemental ces dernières années. Il y existe une pluralité relativement importante dans le résultat des élections locales comme nationales. Le Parti socialiste, localement bien implanté, avec Laurent Ughetto président du conseil départemental et y comptait trois députés en 2012 : Pascal Terrasse, actuellement aussi conseiller départemental dans le canton de Bourg-Saint-Andéol et membre du parti d'Emmanuel Macron « En Marche ! » ; Olivier Dussopt, maire d'Annonay jusqu'au et secrétaire d'État depuis le dans le gouvernement Philippe II ; Sabine Buis, actuellement aussi conseiller départemental dans le canton d'Aubenas-2 et ancienne conseiller régional. Les législatives de juin 2017 ont élu Hervé Saulignac dans la première circonscription, Olivier Dussopt dans la seconde, tous deux PS avant que ce dernier ne rejoigne le gouvernement d'Édouard Philippe au poste de secrétaire d'État auprès du ministre de l'Action et des Comptes publics, et Fabrice Brun (LR) dans la troisième. Quatre des de plus de que compte le département sont actuellement gérées par le Parti socialiste (Annonay, Boulieu-lès-Annonay, Le Teil et Les Vans) neuf au total pour la gauche. Le parti dispose de treize des du conseil départemental (24 au total pour la gauche) et de deux des dix conseillers régionaux (trois avec un élu PCF). Les Républicains, eux aussi relativement bien implantés, y compte les deux sénateurs du département : Mathieu Darnaud, maire de Guilherand-Granges et ancien conseiller régional, et Jacques Genest, maire de Coucouron et notamment président de l'Association des maires ruraux de l'Ardèche. Huit des de plus de que compte le département sont actuellement gérées par le parti, dont les communes de Aubenas et de Vals-les-Bains, quatre par l'UDI et douze par des maires divers droite (DVD). Le parti dispose de quatre des du conseil départemental (dix au total pour la droite) et de deux de dix conseillers régionaux (cinq avec une élue UDI et deux élues Divers Droite). Le Rassemblement National réalise quant à lui des scores importants depuis l'élection présidentielle de 2012, notamment dans le Sud-Est du département et sur le plateau ardéchois. La liste RN (ex-FN) arrive en tête dans le département aux élections européennes de 2014 (25,40 % contre 24.86 % au niveau national) et à celle de 2019 (23,49 % contre 23,34 % au niveau national). Il est également en tête au des élections départementales de 2015 (24.60 %). Après un premier score important en 2012 (20,04 % contre 17,90 % au niveau national), Marine Le Pen y arrive en tête en 2017 avec 22,13 % (21,30 % au niveau national) et réalise 37,63 % au tour (33,90 % au niveau national). Le parti dispose de 2 des 10 conseillers régionaux du département, dont Céline Porquet, secrétaire départementale de la fédération RN de l'Ardèche et actuelle conseillère municipale à Viviers. Le vote communiste (Front de Gauche et PCF) est quant à lui présent dans des secteurs plus localisés, notamment à Cruas (seule mairie communiste de plus de ) ou dans certaines communes comme Antraigues-sur-Volane ou Jaujac. Quant au vote écologiste, il reste très minoritaire mais non négligeable dans les Cévennes ardéchoises (sud-ouest). Résultats de l'élection présidentielle de 2012, : François Hollande : 25,98 % (28,63 % en France ; ) | Nicolas Sarkozy : 23,76 % (27,18 % ; ) | Marine Le Pen : 20,04 % (17,90 % ; ) | Jean-Luc Mélenchon : 14,07 % (11,10 ; ) François Bayrou : 9,15 % (9,13 % ; ) | Eva Joly : 2,80 % (2,31 % ; ) | Nicolas Dupont-Aignan : 1,94 % (1.79 % ; ) Philippe Poutou : 1,37 % (1,15 % ; ) | Nathalie Arthaud : 0,63 % (0,56 % ; ) Jacques Cheminade : 0,26 % (0,25 % ; ) Tandis que le vote pour les deux principaux candidats, à savoir le président de la République sortant Nicolas Sarkozy et son concurrent François Hollande, est bien plus faible au niveau départemental que national (+ de six points d'écart cumulés), Marine Le Pen récolte quant à elle plus de 20 % des suffrages ardéchois. Jean-Luc Mélenchon récolte lui plus de 14 % des suffrages (trois points de plus que le score national), ce qui en fait la plus forte progression par rapport aux autres candidats. Résultats de l'élection présidentielle de 2012, tour : François Hollande : 53,45 % en Ardèche (51,64 % en France) | Nicolas Sarkozy : 46,55 % (48,36 %) Le taux de participation est au de 84,15 % contre 79,48 % au niveau national (+4,67 points), et au tour de 83,80 % contre 80,35 % (+) au niveau national. Résultat du référendum du 29 mai 2005 : Le « non » l'emporte à 60,00 % dans le département ardéchois, soit plus de cinq points par rapport au niveau national (54,67 %). Résultat du référendum du 20 septembre 1992 : Le « oui » l'emporte à 50,97 % dans le département ardéchois de supplémentaires (51,04 % au niveau national). Liste des députés de l'Ardèche Liste des sénateurs de l'Ardèche Liste des conseillers généraux de l'Ardèche Liste des préfets de l'Ardèche Élection présidentielle de 1848 dans le département de l'Ardèche Élections législatives françaises de 1932 dans le département de l'Ardèche Liste des cantons de l'Ardèche. Économie Agriculture L'agriculture, qui s'est modernisée, est encore bien présente, mais avec des parcelles moyennes assez petites. Depuis 1962, le nombre d'ouvriers de l'industrie dépasse celui des travailleurs de la terre. En 1982, les agriculteurs représentent 14 % de la population active ardéchoise, loin derrière les ouvriers (38 %) et les professions du secteur tertiaire (48 %). L'Ardèche compte ainsi en 1982, à peine plus que les chômeurs ( en 1986). En 2020 la diminution est très importante : le nombre d'exploitations agricoles est de 3 745 et la population active familiale de 3 965. La taille moyenne des exploitations est de 33 ha. 1 001 exploitations sont certifiées Agriculture Biologique. Tous les acteurs de la filière châtaigne ou castanéiculture sont représentés en Ardèche, ce qui équivaut à plus de à temps plein entre la production, la transformation et la commercialisation. Le département dispose encore de plus de mille exploitations, dont 20 à 60 % des revenus sont issus de la filière châtaigne. En 2004, la production de châtaignes atteignait , soit 50 % de la production française ; elle bénéficie d'un label AOC depuis juin 2006 et du signe AOP depuis 2014. L'AOC Châtaigne d'Ardèche est défendue par le SPCA (syndicat des producteurs de châtaignes d'Ardèche). Les bois de châtaignier sont encore au cœur de la vie rurale, dans la moyenne montagne, soit au-dessus de d'altitude : fruits, farines, bières, bois, confitures, etc. L'espoir de renforcer le secteur explique en partie la création du parc naturel régional des Monts d'Ardèche et le développement des fêtes Castagnades d'automne. Le vignoble, en trente ans, est devenu réputé - des côtes-du-Rhône septentrionales autour de Cornas et Saint-Péray, notamment avec les appellations AOC du même nom et celle de Saint Joseph (qui s'étend sur plus de 60 km de Mauves (07) à Chavannay (42) - jusqu'aux Côtes-du-Vivarais et aux Côtes-du-Rhône méridionales, autour de Bourg-Saint-Andéol, et les Comtés-rhodaniens. Autour d'Aubenas, les efforts pour faire connaître le gamay nouveau se multiplient. Certains cépages, comme le viognier blanc, forment d'excellents vins de garde. On peut aussi noter une reprise du cépage typique des Cévennes ardéchoises, le Chatus, qui est cultivé par plus d'une douzaine de vignerons et caves coopératives dans le bas Vivarais. Les arbres fruitiers (cerises, pêches) de la vallée du Rhône et des vallées des torrents descendus de la montagne bénéficient d'une image de qualité auprès des consommateurs ; cependant, le mitage périurbain a entraîné des arrachages, par exemple autour de Privas, ou le long de la vallée de l'Eyrieux. Malgré les difficultés, l'élevage progresse, bénéficiant également d'une image de qualité : bovins (du plateau du Coiron, des abords du mont Mézenc (AOC Fin gras du Mézenc)), ovin, caprin, porcin ; autour de la castanéiculture et du tourisme se développe à nouveau l'élevage des ânes et des chevaux. L'Ardèche est un important producteur de fromages (par exemple l'AOC picodon, au lait de chèvre). La céréaliculture n'est pas dominante, la superficie des terres à céréales ne dépassant pas . En 2006, a été produit pour de céréales, le rendement étant le plus faible de l'ancienne région Rhône-Alpes avec à l'hectare Le goût récent du public pour les variétés anciennes de produits du terroir ou les méthodes traditionnelles de culture a permis de relancer des cultures marginalisées. C'est le cas de la culture de pommes de terre primeur de la vallée de l'Eyrieux, dans le périmètre du parc. La production, limitée à deux cents tonnes, est reconnue pour sa qualité exceptionnelle (marque Les Échamps de l'Eyrieux). Industrie Il existe en 2020, en Ardèche, plus de 3 000 établissements employant environ 20 000 personnes. L'industrie est très tôt arrivée en Ardèche grâce à la culture du ver à soie développée par Olivier de Serres pour les ateliers de soie lyonnais. Jusqu'au début du , les fermes disposaient d'ateliers d'élevage des vers, les magnaneries. Mais cette activité a périclité dès la fin du , même s'il reste encore plusieurs entreprises du textile - et, dans le Sud, de nombreux mûriers. Le tissu industriel s'est développé au profit des petites et moyennes entreprises, notamment dans le domaine de la mécanique (Irisbus), du pesage (Precia), de la plasturgie, de la tannerie (Annonay), de la papeterie, de l'agroalimentaire et de la bijouterie (bassin du Cheylard). Quelques industries lourdes se sont également implantées (cimenteries, centrale nucléaire de Cruas, verreries), en particulier le long du Rhône (Le Pouzin par exemple). L'industrie agroalimentaire est également présente, avec les salaisons, les fromages (picodon, saint-félicien, etc.), la confiserie (crème de marrons, marrons glacés), le miel, les alcools fins, bénéficiant d'un label reconnu. De la diatomite est extraite du gisement de la montagne d'Andance à Saint-Bauzile depuis 1960 et valorisée dans une usine au village. En 2011, les projets d'extraction de gaz de schiste ont soulevé une vive opposition de la part des populations concernées. Construction et travaux publics Les 3 967 établissements existants au emploient environ 9 000 personnes dont 5 841 salariés. 2 868 établissements n'ont aucun salarié et 9 en ont plus de 50. Tourisme Le tourisme est le secteur le plus prometteur, avec directs ou saisonniers. En 2007, près de de nuitées ont été enregistrées, soit de séjours, pour un chiffre d'affaires de d'euros. 53 % des nuitées se font entre juillet et août. La capacité d'accueil de visiteurs, en 2020, comprend : 5 888 places dans l'hôtellerie ; 73 305 dans les campings) ; 3 134 dans les résidences de tourisme et résidences hôtelières, 4 453 dans les villages de vacances, chiffres auxquels il faut ajouter 36 786 résidences secondaires et logements occasionnels. Grandes entreprises Le département compte plusieurs entreprises déclarant plus de deux millions d'euros de chiffre d'affaires hors taxes. Transports Transport ferroviaire Le département de l'Ardèche a la particularité d'être le seul département de France métropolitaine à ne compter aucune gare ferroviaire ou ligne voyageur desservie par la SNCF sur son territoire, la dernière ligne ayant fermé en 1973 (Givors-Grezan : itinéraire Lyon-Nîmes via Villeneuve-lès-Avignon) ; ceci s'explique par sa faible densité et son relief. Ainsi, pour se rendre à Paris depuis Privas, la préfecture, le trajet s'effectue par la route jusqu'à Montélimar ou Valence (gare de Valence ville ou gare de Valence TGV ouverte en 2001). Dans l'est du département, depuis les années 1980, la ligne ferroviaire de la rive droite du Rhône, actuellement dévouée au trafic de fret, a fait l'objet de projets de réouverture au trafic voyageurs, régulièrement évoqués par les élus locaux. À chaque fois, le projet a été repoussé. Certains trains de voyageurs peuvent cependant être détournés vers Saint-Péray et Le Teil en fonction des nécessités de la SNCF. En 2014, Réseau ferré de France a estimé que la réouverture au trafic voyageurs de la ligne concernée coûterait 107,4 millions d'euros pour un revenu annuel de seulement d'euros, rendant le projet non rentable. En 2019, la réouverture aux voyageurs de la liaison ferroviaire Valence - Le Teil est prévue pour 2024. Dans le sud-ouest du département, la ligne de Saint-Germain-des-Fossés à Nîmes-Courbessac ouverte aux voyageurs pénètre en deux endroits en Ardèche lorsque la voie circule en rive droite de l'Allier : entre Langogne et Cellier-du-Luc et à Laveyrune. Le long de ce tronçon d'une vingtaine de kilomètres, trois gares sont desservies dans le département de la Lozère : Langogne, Luc et La Bastide - Saint-Laurent-les-Bains dans le bourg de la Bastide-Puylaurent. Cependant, même si ces gares sont parfois distantes de quelques mètres de l'Ardèche et que celle de La Bastide - Saint-Laurent-les-Bains fait référence au bourg ardéchois de Saint-Laurent-les-Bains-Laval-d'Aurelle distant d'environ huit kilomètres, aucune ne se trouve dans le département. Trains touristiques Le Mastrou, ce train touristique à vapeur de l'Ardèche verte, relie Lamastre à Tournon-sur-Rhône. Le Velay Express, situé sur le plateau du Velay. Le train touristique de l'Ardèche méridionale reliait Vogüé à Saint-Jean-le-Centenier jusqu'en 2011. Anciennes liaisons ferroviaires L'abandon de ces voies ferrées ouvre des opportunités de développement du réseau cyclable ardéchois. CFD Réseau du Vivarais Ligne transcévenole Ligne du Pouzin à Privas Ligne de Saint-Sernin à Largentière Ligne de Vogüé à Lalevade-d'Ardèche Tramways de l'Ardèche Tramway de Vals-les-Bains à Aubenas Tramway de Valence à Saint-Péray Transport en commun routier Le conseil général de l'Ardèche a réorganisé le réseau de transport en commun routier, avec une tarification unique depuis 2009, et un nom et un logo unique depuis mai 2011 : « Le SEPT : service express public de transport ». Cette nouvelle identité est complétée par l'adoption de la carte de transport en commun OùRA!, compatible avec la plupart des réseaux urbains et interurbains de la région Rhône-Alpes, ainsi que les TER. La carte OùRA! est également compatible avec les réseaux de bus urbains d'Aubenas (Tout'enbus) et les réseaux de Valence (Citéa) et Montélimar (Montélibus). Spécialités culinaires Caillette Castagnou (apéritif à base de liqueur de châtaigne et de vin blanc) Crème de marrons (confiture de châtaignes) Crique Cousina (soupe à la châtaigne) Foudjou Bosson macéré Fin gras du Mézenc Picodon (fromage de chèvre AOC) Maôche La Bombine (plat) Marquisette (boisson) La Gueuse (saucisse) Tourisme Le tourisme est très développé en Ardèche. Le département est divisé en quatre grandes zones : L'Ardèche méridionale, également appelé Bas-Vivarais, qui s'étend de la vallée du Rhône au piémont cévenol. Cette zone est de loin la plus touristique lors de la période estivale. Les attractions sont : Vallon-Pont-d'Arc, commune marquant le début des gorges de l'Ardèche jusqu'à Saint-Martin-d'Ardèche ; La grotte Chauvet, découverte en 1994, dont on peut visiter la réplique à la caverne du Pont-d'Arc ; Le site archéologique d'Alba-la-Romaine et son musée (MuséAL), Le bois de Païolive, près des Vans et des rives du Chassezac ; L'aven d'Orgnac, Grand Site, musée ; Le village médiéval de Balazuc, classé parmi les plus beaux villages de France, avec le Muséum de l'Ardèche, Le village médiéval de Saint-Montan, restauré par bénévoles du monde entier, est un exemple unique en France ; Le village médiéval de Joyeuse avec le musée de la Châtaigneraie ; Le village de Saint-Alban-Auriolles, son dolmen et le musée Alphonse-Daudet ; Le village de Lanas avec son aérodrome et le parc de loisirs Parc Avenue ; Le site remarquable des gorges de La Beaume à proximité du village de Joyeuse. Gorges préservées et uniquement accessibles à pied ou en canoë au printemps ; La route touristique des gorges de l'Ardèche à travers sa réserve naturelle et sa garrigue ; Les nombreux sites mégalithiques (environ 750 dolmens en Bas-Vivarais, et une dizaine de menhirs) ; Les églises romanes de Larnas et de Bourg-Saint-Andéol, près de demeures Renaissance ; Viviers, sa cathédrale et sa vieille-ville ; Les châteaux de Largentière, Vogüé et de Labastide-de-Virac ; Les villages labellisés comme Balazuc, Saint-Montan, Labeaume. Le Festival Aluna, l'un des plus importants du Sud de la France à Ruoms. La Cévenne ardéchoise, pays des serres, qui s'étend des Vans au col de Mézilhac, comprend les lieux d'intérêts suivants : Les villages de caractère comme Thines, Jaujac et Antraigues-sur-Volane. Le pont du Diable à Thueyts. Construit en pierres de basalte il enjambe d'une seule arche l'Ardèche, très mince à cet endroit, à plus de de hauteur ; Le massif du Tanargue, propice aux randonnées cyclistes et pédestres ; Station de ski alpin de la Croix de Bauzon ; Gorges de la Borne et du Chassezac ; La cascade du Ray-Pic, sur la commune de Péreyres. La montagne ardéchoise, rude plateau à plus de d'altitude, faiblement peuplé et sauvage : Le mont Gerbier-de-Jonc, où la Loire prend sa source ; Le mont Mézenc ; L'auberge de Peyrebeille, sise sur la commune de Lanarce ; La station de ski nordique de La Chavade - Bel-Air ; Le lac d'Issarlès, et d'autres lacs d'altitude, comme ceux de Saint-Martial ou de Coucouron ; La station thermale de Saint-Laurent-les-Bains. L'Ardèche verte, au nord du département : Annonay, berceau de l'aérostation, ville d'origine des frères Montgolfier ; Le pays de Saint-Agrève, porte du parc naturel régional, avec sur son territoire le lac de Devesset ; Le village de Lalouvesc, pour ses randonnées et les traces qu'a laissées saint Jean-François Régis ; Peaugres et son safari ; Le château de Crussol, un château (maintenant en ruines) construit en pierres calcaires au début du sur une hauteur dominant la vallée du Rhône, juste en face de la ville de Valence (Drôme) ; Le château et le lycée de Tournon-sur-Rhône ; Les locomotives à vapeur du chemin de fer du Vivarais, nommé Le Mastrou, qui relie Tournon-sur-Rhône à Lamastre via Boucieu-le-Roi, et qui empruntent depuis 1891 une étroite voie ferrée qui serpente dans les gorges du Doux ; L'Eden-Parc, ancien parc du couvent Notre-Dame à Tournon-sur-Rhône ; Les villages de caractère de Desaignes et Boucieu-le-Roi. Le pays d'Aubenas-Vals, carrefour de l'Ardèche. Aubenas, porte du parc naturel régional des Monts d'Ardèche possédant un riche patrimoine (le château d'Aubenas, le dôme Saint Benoît et l'église Saint Laurent notamment) ; Vals-les-Bains, ville thermale de la route des villes d'eaux du Massif central, représentent le premier parc hôtelier d'Ardèche, à la rencontre entre le Massif central et le Bas-Vivarais. Le vocable des sources et volcans d'Ardèche désignent le territoire d'accueil touristique composé par les 15 offices de tourisme allant de la vallée du Rhône aux frontières des départements de la Haute-Loire et de la Lozère. Galerie Sites Villes et villages Personnalités Résidences secondaires Selon le recensement général de la population du , 19,6 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires. Ce tableau indique les principales communes de l'Ardèche dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % du total des logements. Notes et références Voir aussi Bibliographie Jean-François Blanc, Terrasses d'Ardèche, paysages et patrimoines (1983, thèse d'histoire) Pierre Bozon, Ardèche, la terre et les hommes (1978), synthèse complète de l'Ardèche rurale, citée in Lieux de mémoire, Franck Brechon, Ardèche, éd. Bonneton, coll. « Encyclopédie Bonneton », Paris, 2003. Thérèse Bresson, Le Vent feuillaret, une enfance ardéchoise (1980) Jean Durand, Les Contes de la Burle (1982) Roger Ferlet, De la soie dans les veines (1958) André Griffon, Ardèche douce amère (1975) Charles Jolivet, La Révolution en Ardèche. - Le Temps présent -CURENDERA (1988) Paul Perrève, La Burle. Un médecin de campagne en Haute-Ardèche (1981) Élie Reynier, Saint-Sauveur-de-Montagut (1953) Élie Reynier, La seconde République en Ardèche (1948) Élie Reynier, Mines, métallurgies et voies ferrées de la région privadoise(1943) Élie Reynier, Histoire de Privas en 3 tomes (1941 - 1942 - 1946) Élie Reynier, L'électrification en Ardèche (1933) Pierre Ribon, D'Artagnan en Ardèche, La révolte de Roure en 1670 d'après les archives authentiques et inédites du Roi Louis XIV - E&R Editions et Régions, Valence (2001) - La Révolution en Ardèche - Actes des colloques de Villeneuve-de-Berg et Annonay - septembre 1988 - Édité par Mémoire d'Ardèche et Temps Présent http://www.memoire-ardeche.com. Régis Sahuc, Vent d'Usclades. Articles connexes Conseil départemental de l'Ardèche Chambre de Commerce et d'Industrie de l'Ardèche Liste des communes de l'Ardèche Liste des sportifs de l'Ardèche Liste des sites Natura 2000 de l'Ardèche Liste des monuments historiques de l'Ardèche Liste des monuments religieux romans de l'Ardèche Liste des sites classés de l'Ardèche Liste de films tournés dans l'Ardèche Volontaires nationaux de l'Ardèche pendant la Révolution Liste des églises de l'Ardèche Liens externes Préfecture de l'Ardèche Conseil départemental de l'Ardèche Chambre de Commerce et d'Industrie de l'Ardèche Agence de Développement Touristique de l'Ardèche
Le département de l'Ardèche () est un département français situé dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Sa préfecture est Privas. Il doit son nom à la rivière Ardèche qui le traverse d'ouest en est et ses habitants s'appellent les Ardéchois(es). Il est composé de au . L'Insee et la Poste lui attribuent le code 07.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Ari%C3%A8ge%20%28d%C3%A9partement%29
Ariège (département)
L’Ariège ( ; ) est un département français de la région Occitanie, nommé d'après la rivière homonyme, situé au sud-ouest de la France. L’Insee et la Poste lui attribuent le code 09. Sa préfecture est Foix qui se trouve à 772 kilomètres de Paris à vol d'oiseau. Le département a été formé en 1790 de l'addition de l'ancien comté de Foix (406 455 hectares) et de presque l'entièreté du Couserans (162 509 hectares). Au total la superficie du département ariégeois est de 489 387 hectares. Il est frontalier au Sud de la principauté d'Andorre et de la Catalogne, à l'Ouest de la Haute-Garonne et à l'Est des Pyrénées Orientales et de l’Aude. C'est un département de piémont et de haute montagne possédant de nombreux sites historiques allant de la préhistoire jusqu'à nos jours. Géographie Géographie physique Les points cardinaux situant les extrémités du département sont : L'Hospitalet-prés-l'Andorre au sud, Lézat-sur-Lèze au nord, Saint-Lary à l'ouest, Quérigut à l'est. En sein du département ariégeois, on peut distinguer trois grandes zones : 1- la plaine d'Ariège, située dans le nord du département, est constituée de plaines, de collines et de faibles vallons où l’agriculture est très présente. Une partie du Lauragais s’étend sur le nord-est du département. Deux rivières importantes, l’Ariège et la Lèze traversent la plaine du sud au nord. Le paysage de parcelles céréalières domine avec la culture du maïs et du tournesol et avec des prairies ; 2- le piémont pyrénéen regroupe le massif du Plantaurel et les collines prépyrénéennes inférieures à . Diverses structures géologiques forment des paysages contrastés comme la vallée de Foix dans son massif granitique ou la région de Lavelanet avec ses marnes et son calcaire ; 3- le haut pays ariégeois représente les hautes montagnes des Pyrénées dépassant les d'altitude. La pique d'Estats, le pic du Montcalm et le pic du Port de Sullo sont les points culminants du département avec , et respectivement. La forêt domine le paysage où cohabitent des essences de résineux avec des feuillus comme les châtaigniers, les robiniers faux-acacias, les frênes et les hêtres. Géographie humaine L'Ariège fait partie de la région Occitanie. Elle est limitrophe des départements de la Haute-Garonne (à l'ouest et au nord), de l'Aude à l'est et des Pyrénées-Orientales au sud-est, ainsi que de l'Espagne (province de Lérida) et de l'Andorre au sud. D'une superficie de , le département est divisé en trois arrondissements, Foix, Pamiers et Saint-Girons. Il est en outre composé de 13 cantons, 8 intercommunalités et 327 communes. En 2009, le parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises est créé, couvrant environ 40 % de la superficie du département de l'Ariège. Histoire Le département a été créé à la Révolution française, le en application de la loi du , à partir du comté de Foix (Languedoc) et de la vicomté de Couserans, d'une partie du comté de Comminges (Gascogne). Une demande au Conseil d'État a été déposée en 2005 afin de renommer le département en Ariège-Pyrénées. Selon les défenseurs de ce projet, la mention « Pyrénées » permettrait de mieux situer le département afin de le promouvoir dans toute la France. . Au la région Midi-Pyrénées, à laquelle appartenait le département, fusionne avec la région Languedoc-Roussillon pour devenir la nouvelle région administrative Occitanie. Héraldique Hymne ariégeois La chanson patriotique Arièjo ô moun Païs (en écriture mistralienne) Arièja ô mon pais en occitan fut écrite par le curé Sabas Maury né le 1863 à Gestiès dans la vallée du Siguer, curé de Miglos et de Varilhes. Dédiée à la société Amicale des Ariégeois à Paris, elle devint alors tout naturellement l'hymne ariégeois. Politique Le département compte 2 circonscriptions législatives et 13 cantons. D'une manière générale on peut dire que : Il n'en demeure pas moins qu'avec une représentation parlementaire très majoritairement issue du PS jusqu'en 2017, et un Conseil départemental dont 22 des 26 élus en 2015 sont membres ou proches de ce parti, l'orientation politique du département est clairement identifiée. En 2007, c'est le département qui a le plus voté pour Ségolène Royal (59,56 %). En 2012, c'est le troisième département de France qui vota le plus pour François Hollande avec 64,69 % juste derrière la Corrèze et la Seine-Saint-Denis. L'Ariège se distingue encore une fois du reste du territoire et confirme son ancrage à gauche en plaçant en tête (deuxième département après la Seine Saint-Denis), lors de l'élection présidentielle de 2017, le candidat de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon avec 26,77 % des suffrages exprimés, suivi par Marine Le Pen avec 21,70 %. Arrive en troisième position Emmanuel Macron avec 20,91 %. François Fillon n'arrive qu'en quatrième position avec 12,74 % des suffrages exprimés, il s'agit du plus mauvais score du candidat Les Républicains sur tout le territoire national. Chose tout à fait inédite en Ariège, qui avait pourtant depuis le début de la République placé à chaque élection présidentielle le candidat du Parti socialiste en tête, ce dernier (Benoît Hamon) n'arrive qu'en cinquième position avec 7,86 %. Les autres candidats ne dépassent pas la barre des 5 % des suffrages exprimés. Coup de tonnerre en Ariège lors des élections législatives de 2017 où pour la première fois depuis 89 ans, la « forteresse socialiste » est tombée au soir du tour. En effet aucun député socialiste ne représente dès lors le département, tous éliminés dès le tour. Les candidats de la France insoumise sont élus au second tour à une courte majorité dans les deux circonscriptions que compte le département face aux candidats d'En Marche. L'Ariège se distingue une fois de plus au niveau national, seul département à donner la totalité de ses sièges à la France Insoumise. La parité homme/femme est bien respectée pour les députés ( Martine Froger et M. Laurent Panifous). Climat Le département est à la limite orientale de la prépondérance océanique dans le régime des pluies, mais d'autres influences se font sentir : méditerranéenne, notamment visible par la végétation des collines du piémont, de la vallée de l'Ariège vers Tarascon et du Pays de Sault ; continentale dans les vallées pyrénéennes (nombreux orages, amplitude thermique élevée entre le jour et la nuit). Il n'y a pas de tendance marquée à la sécheresse estivale : le flux de nord-ouest apporte des pluies tout au long de l'année. La pluviométrie, modérée sur le piémont et dans certaines vallées abritées (cumuls de ), s'accroît sensiblement sur les massifs et dans les hautes vallées (). Les versants exposés au nord-ouest sont logiquement les plus humides (Aulus-les-Bains, Orlu…), ainsi que toutes les crêtes frontalières qui subissent aussi le flux de sud-ouest alors que celui-ci est peu actif ailleurs (effet de foehn). L'enneigement est fréquent au-dessus de , durable plusieurs mois de suite au-dessus de . Des espaces péri-glaciaires existent au-dessus de (le seul glacier ariégeois se trouve au Mont Valier, près de Castillon-en-Couserans). Les températures sont douces sur le piémont : à Foix, il fait en moyenne en janvier et en juillet. Elles déclinent rapidement avec l'altitude : à l'Hospitalet (), on relève en janvier et en juillet. Économie Dans le secteur de la haute vallée de l'Ariège, l'extraction du talc constitue la seule activité minière du département après l'échec de la relance de la mine de tungstène de Salau en 2020. L'usine de traitement du talc de Luzenac, approvisionnée par la carrière de Trimouns, produit environ par an soit 10% du talc mondial. Tarascon-sur-Ariège a pu conserver une petite unité d'aluminerie sous contrôle chinois et issue du démantelement de Pechiney et voir se développer un sous-traitant de l'aéronautique.Elle est complétée par le tourisme avec les stations de sports d'hiver (Ax 3 Domaines, Ascou-Pailhères, Plateau de Beille, Les Monts d'Olmes, le Chioula, Étang de Lers, Guzet, Goulier Neige et Mijanès-Donezan). Dans le secteur de Lavelanet, l'industrie textile qui était majoritaire voire exclusive a presque complètement disparu entre les années 1980 et 2000, marquées par la fin des artisans sous-traitants et des grands groupes industriels comme Roudière. Il ne reste que quelques entreprises qui essaient de tenir face à la concurrence nord-africaine et asiatique, notamment l'usine Sage de Laroque-d'Olmes, héritière de l'entreprise Michel Thierry, spécialiste des tissus pour l'automobile. Dans le secteur de Pamiers, l'industrie de la métallurgie, de l'aéronautique et de la chimie y sont principalement présentes. La métallurgie, avec l'usine Aubert et Duval, produit notamment des pièces forgées pour l'industrie aéronautique et énergétique. L'aéronautique se distingue grâce à plusieurs entreprises de sous-traitance (tels que Recaero et Maz'Air), partenaires des constructeurs d'avions. La chimie est, quant à elle, représentée par l'industrie de la peinture avec Maestria et l'Alliance Maestria qui regroupe plusieurs entreprises de la peinture du bâtiment jusqu'à l'aéronautique. Dans la chimie, il y a également l'usine Étienne Lacroix située sur la commune de Mazères, elle y fabrique principalement des feux d'artifice et des pièces pyrotechniques. Pour le secteur de Saint-Girons, l'industrie est représentée principalement par la fabrication du papier avec l'usine de la Moulasse à Eycheil qui produit du papier à cigarettes et la Papeterie Léon Martin fondée en 1895 à Engomer, toujours familiale et indépendante, qui propose des papiers fins, techniques et spéciaux. Une diversification volontaire a été opérée et réussie dans l'agglomération dès la fin des années 1980 avec différentes unités de production dans l'agroalimentaire, la plasturgie, les biotechnologies... permettant notamment d'attribuer la quasi-totalité des lots disponibles sur la zone industrielle du Couserans à Lorp-Sentaraille et Caumont. Concentrée principalement dans le Vicdessos et la Haute Ariège, la production hydroélectrique de l'Ariège représente environ le cinquième de la production pyrénéenne. En effet, la centrale hydroélectrique d'Aston possède la plus grosse capacité de production annuelle de la chaîne des Pyrénées (). Avec celles d'Orlu et de l'Hospitalet-près-l'Andorre, ces trois centrales sont les plus importantes du département en capacité de production. L'aménagement hydroélectrique ariégeois peut produire pour une ville de . Les grands établissements industriels utilisent l'énergie ainsi produite sans compenser la disparition de l'aluminerie Pechiney d'Auzat en 2003. Transports Majoritairement montagneux et rural, le département de l'Ariège est longtemps resté à l'écart des principaux axes de transport qui desservent les littoraux et les principales vallées. Le chemin de fer est arrivé dans le département en 1861 via la ligne de Toulouse à Puigcerda, la seule à demeurer ouverte à ce jour dans le département. Outre les trains TER Occitanie, cette voie est néanmoins desservie par des Intercités en provenance de Paris-Austerlitz. Depuis 2002, l'Ariège est reliée au réseau autoroutier national par l'autoroute A66, qui part de l'A 61 au niveau de Villefranche-de-Lauragais et se poursuit au sud de Pamiers par la RN 20 en deux fois deux voies jusqu'à Tarascon-sur-Ariège. En 2001, l'ouverture du tunnel de Foix a permis à la RN 20 d'éviter le goulet d'étranglement constitué par le relief et la ville. Il n'existe aucun franchissement routier ouvert à la circulation qui permette de rallier directement l'Espagne depuis l'Ariège ; seuls des chemins pédestres traversent la frontière au niveau des cols les moins élevés. Pour rejoindre l'Espagne, il convient de transiter par le Pas de la Case, et donc une partie du département voisin des Pyrénées-Orientales. Démographie Les habitants de l'Ariège sont les Ariégeois. Communes les plus peuplées Arrondissements Aires urbaines Le département possède 3 aires urbaines : Foix (), Pamiers () et Saint-Girons (). Culture Théâtre L'Estive : scène nationale située sur la commune de Foix, elle propose des spectacles tout au long de l'année. Festival MiMa : festival des arts de la marionnette. Il se déroule sur la commune de Mirepoix tous les ans au mois d'août. Festival Les Théâtrales en Couserans : festival de théâtre ayant pour objectif de promouvoir et diffuser tous types de spectacles vivants. Il se déroule à Saint-Girons et dans les bourgs du Couserans tous les ans durant la période estivale. Michel Larive en a été le président pendant de nombreuses années avant d'être élu député de la circonscription de l'Ariège en juin 2017. Musique Mirepoix Musique promeut la musique classique à Mirepoix. « Faites de la musique » à Malegoude. Festival Vocal de La Bellongaise à Orgibet. Festival RITE, chant, danse, musique du monde à Saint-Girons et en Couserans. Festival Latino à Tarascon-sur-Ariège Festival Jazz Foix Garosnow à Ax-les-Thermes Art'cade (scène Ariégeoise de musiques actuelles) (Sainte Croix Volvestre) 100% Rock à Les Cabannes Festival Swing à Mirepoix Festival Terre de Couleurs à Daumazan sur Arize Festival Blues in Sem & Vicdessos à Sem et Vicdessos Manouch Muzik Festival à Mazères Celtie d'Oc à Cazavet Cinéma 1975 : Le Passe-Montagne, auteur Christian Bernadac, réalisateur Jean Vernier, téléfilm 1980 : L'Orsalhèr, de Jean Fléchet 1982 : Le Retour de Martin Guerre, de Daniel Vigne 2009 : No pasaran, film d'Éric Martin et Emmanuel Caussé tourné dans la vallée du Vicdessos (Miglos Lapège), dans les environs de Saint-Girons, dans le Couserans, à Foix et à Tarascon-sur-Ariège. 2012 : La Panification des mœurs, film documentaire de Gwladys Déprez 2013 : Le Chant du Cygne, film documentaire d'Aurélie Jolibert Littérature Les Cavaliers aux yeux verts : La porte de Kercabanac est un roman de Loup Durand publié en 1991 Castelpu, le village imaginaire des romans de Patrick Cintas se situe en Ariège. Plusieurs romans de Louis-Henry Destel se déroulent en Ariège. Le roman policier de Pascal Dessaint Les Pis rennais (Le Poulpe) est situé dans le Couserans. Il a été réédité en bande dessinée. La plupart des romans de Georges-Patrick Gleize publiés chez l'éditeur parisien Albin Michel ont une accroche ariégeoise ou pyrénéenne comme Le Temps en héritage (pays de Foix), Un brin d'espérance (Pays d'Olmes), Rue des Hortensias Rouges (pays d'Ax les-Thermes), Le Forgeron de la liberté (pays de Mirepoix), Le Sentier des pastelliers (Région de Mazéres), La Vie en plus (Couserans), Le Destin de Marthe Rivière (Le Quérigut), Le Chemin de Peyreblanque ou L'Auberge des myrtilles (Pays de Tarascon), Une nuit en juin (Cerdagne et région de Pamiers), Quelques pas dans la neige (haute vallée des Pyrénées ariégeoises). Deux romans de Serge Legrand-Vall, La rive sombre de l'Ebre et Reconquista ont pour cadre l'Ariège (pays d'Ax-les-Thermes et Couserans). Personnalités Arts Aicart del Fossat, troubadour. Gabriel Fauré (1845-1924), compositeur né à Pamiers. Alphonse Roubichou (1861-1938), peintre impressionniste né à Pamiers. Joseph Bergès (1878-1956), peintre. André Regagnon (1902-1976), peintre. Manolo Valiente (1908-1991), créateur du monument national aux Guérilleros de Prayols. René Gaston-Lagorre (1913-2004), peintre ayant eu son atelier en Ariège dans le Couserans et reposant à Seix. Pierre Daboval (1918-2015), peintre et dessinateur, habitait à Mirepoix. Mady de La Giraudière, artiste peintre de style naïf. (1924-), réalisateur britannico-canadien qui habite à Mirepoix. Il a réalisé et écrit une centaine de films. Christian d'Orgeix (1927-2019), artiste contemporain né à Foix. Marie Laforêt (1939-2019), chanteuse et actrice qui se définit elle-même comme « ariégeoise ». Petite-fille de Louis Doumenach, dirigeant d'une entreprise d'effilochage de textile à Lavelanet. Claudius de Cap Blanc (1953-2022), artiste contemporain. Leïla Martial (1984-), chanteuse de jazz. Littérature Pierre Bayle (1647-1706), philosophe et écrivain, né au Carla-Bayle (à l'époque Carla-le-Comte ; la commune changea de nom en son hommage). Marie de Calage (1631-1661), poétesse, née à Mirepoix. Plusieurs fois couronnée par l'Académie des Jeux Floraux. Frédéric Soulié (1800-1847), romancier né à Foix. Latour de Saint-Ybars (1807-1891), poète et dramaturge né à Saint-Ybars. Napoléon Peyrat, né en 1809 aux Bordes-sur-Arize, mort en 1881, pasteur, historien du catharisme et poète. Marie-Louise (née en 1876 à Mirepoix) et Raymond Escholier (né en 1882 à Paris), auteurs en collaboration de romans "régionalistes" dont Cantegril, prix Fémina 1922. Isabelle Sandy (1884-1975), écrivain, née à Saint-Pierre-de-Rivière Louis-Henry Destel (1885-1962), romancier, né à Lézat-sur-Lèze. Pierre Dumas. Marcel Pagnol (1895-1974), romancier, dramaturge et cinéaste, était professeur à l'École Supérieure de Mirepoix. Adelin Moulis (1896-1996), poète, historien et folkloriste. Né à Fougax-et-Barrineuf, mort à Mazères. Raymond Abellio (Georges Soulès) (1907-1986) philosophe, romancier. Famille paternelle originaire d'Ax-les-Thermes et famille maternelle de Seix en Haut-Couserans. Gaston Massat (1909-1966), poète surréaliste et résistant, né à Saint-Girons. Michel-Aimé Baudouy (1909-1999), universitaire, romancier et auteur dramatique, né au Vernet d'Ariège. Max-Firmin Leclerc (1923-2014), écrivain et réalisateur de télévision, a vécu sur la commune de Durfort (Maloureille) de 1974 à 1988. Christian Bernadac (1937-2003), journaliste et écrivain, né à Tarascon-sur-Ariège. Michel Cosem, né en 1939, éditeur, écrivain, a vécu longtemps en Ariège, auteur de L'Ariège : vérités et émotions, photogr. Fabien Boutet . coll. "Patrimoine & territoires", 2013. Christian Saint-Paul, né en 1948 au Mas-d'Azil, éditeur, poète et chroniqueur radio. Georges-Patrick Gleize (1952-), romancier et historien. Patrick Cintas (1954-), écrivain, peintre, sculpteur, compositeur. Espé (1974-), auteur de bandes dessinées. Politique Marc-Guillaume-Alexis Vadier (1736-1828), homme politique, député à la Convention nationale, créateur du département de l'Ariège. Joseph Lakanal (1762-1845), né à Serres-sur-Arget, député à la Convention nationale. Léon Galy-Gasparrou (1850-1921), député de l'Ariège. Théophile Delcassé (1852-1923), homme politique, plusieurs fois ministre des Affaires étrangères, en particulier lors de la conclusion de l'Entente cordiale avec la Grande-Bretagne, né à Pamiers. Paul Caujolle (1891-1955), maire de Siguer, conseiller général de l’Ariège et président de l’ordre national des experts comptables. Pierre Dumas (1891-1967), né et mort à Saint-Martin-d'Oydes (une avenue y porte son nom), écrivain et journaliste, grand résistant connu sous le nom de « st Jean », homme politique, député de la Haute-Garonne. Paul Vaillant-Couturier (Paris 1892-1937) originaire de Sainte-Croix-Volvestre. François Camel (1893-1941). Georges Galy-Gasparrou (1896-1977), député, secrétaire d'État à l'information, maire de Massat. François Verdier (1900-1944), né à Lézat-sur-Lèze, résistant ariégeois choisi par le général de Gaulle pour devenir le chef des Mouvements Unis de la Résistance du Sud-Ouest. Il est mort assassiné par la Gestapo en 1944 en forêt de Bouconne. Conchita Ramos (1925-2019), résistante liée aux guérilleros espagnols, arrêtée dans sa maison de l'Ariège par la milice de Vichy, torturée par la Gestapo puis déportée à Ravensbrück. André Trigano (1925-) Officier de la Légion d'honneur. Il fut maire de Mazères durant 24 ans, conseiller général du canton de Saverdun et député de la de l'Ariège de 1993 à 1997. Maire de Pamiers, il est aussi le frère de Gilbert Trigano, cofondateur du Club Med. Roger Fauroux (1926-2021), ancien ministre, ancien maire de Saint-Girons. Augustin Bonrepaux (1936-), homme politique, ancien député de l'Ariège et président du conseil général de l'Ariège, ancien président de la commission des finances à l'Assemblée nationale. Acteur du désenclavement routier de l'Ariège notamment par le tunnel du Puymorens. Henri Nayrou (1944-), homme politique, ancien député de l'Ariège et président du conseil départemental de l'Ariège, ancien maire de La Bastide-de-Sérou. Jean-Pierre Bel (1951-), sénateur, président du Sénat français du octobre 2011 au 30 septembre 2014 Laurence Marandola porte-parole de la Confédération Paysanne depuis 2023. Religion Lizier de Couserans (508-546), second évêque de Couserans, sanctifié. Bernard Saisset (1232-1314), premier évêque de Pamiers. Jacques Fournier (1285-1342), évêque de Pamiers puis de Mirepoix, pape sous le nom de Benoît XII de 1336 à 1342 (Avignon), né à Canté près de Saverdun. François de Caulet (1610-1680), évêque de Pamiers. Jean-François Boyer (1675-1755), évêque de Mirepoix, précepteur du Dauphin, fils de Louis XV. Sabas Maury, curé de Miglos de 1890 à 1906 et créateur d'Arièjo ô moun Païs l'hymne ariégeois bien connu. Jean-Marc Eychenne évêque de Pamiers, Couserans, Mirepoix. Nommé le 17 décembre 2014 par le pape François nommé évêque de Grenoble et Vienne en 2022. Sciences et techniques Jean-Baptiste Mercadier (1750-1816), ingénieur des ponts et chaussées et musicien, né à Bélesta. Aristide Bergès (1833-1904), ingénieur - inventeur du terme houille blanche. Alexandre Grothendieck (1928-2014), mathématicien mort à Saint-Lizier. Raymond Augustin Mailhat (1862–1923), fabricant de télescopes et d'instruments optiques de précision. Henri Martre (1928-2018), polytechnicien, PDG d'Aérospatiale, président du GIFAS. Sports Louis-Henry Destel (1885-1962), écrivain du rugby, né à Lézat-sur-Lèze. Jacques Dupont (né en 1928), cycliste, détenteur du record olympique, né à Lézat-sur-Lèze. Claude Piquemal (né en 1939), athlète sprinteur français médaillé olympique, né à Siguer. Aldo Quaglio (né en 1932), joueur de rugby international français, né et formé à Lavelanet. Jacques Crampagne (né en 1944), joueur de rugby international français, né à Foix. Patrick Estève (né en 1959), joueur de rugby international français, né et formé à Lavelanet. Claude Bergeaud (né en 1960), entraineur de basketball français, né à Artigat. Sylvain Dispagne (né en 1968), joueur de rugby international français, né à Saint-Girons. Jean-Louis Jordana (né en 1968), joueur de rugby international français, né et formé à Lavelanet. Michel Marfaing (né en 1970), joueur de rugby international français, né et formé à Pamiers. Fabien Barthez (né en 1971), footballeur international français, né à Lavelanet. Éric Carrière (né en 1973), footballeur international français, né à Foix. Fabien Pelous (né en 1973), joueur de rugby international français, né à Toulouse et formé à Saverdun. Benoît Baby (né en 1983), joueur de rugby international français, né à Lavelanet et formé à Toulouse. Yoann Huget (né en 1987), joueur de rugby international français, né à Pamiers et formé à Toulouse. Jean-Marc Doussain (né en 1991), joueur de rugby international français, né et formé à Toulouse, originaire de Sainte-Croix-Volvestre Perrine Laffont (née en 1998), skieuse française, née à Lavelanet et initiée aux Monts d'Olmes. Championne olympique de ski de bosses aux Jeux Olympiques d'hiver 2018. Divers André Roudière (1922-2010), industriel du textile de Lavelanet, créateur en 1947 d'une entreprise qui comptera jusqu'à 1300 employés. Bertrand Clauzel (1772-1842), Maréchal de France sous Napoléon Ier, né à Mirepoix. Chloé Mortaud (1989), Miss France en 2009. Léonard-Alexis Autié (env.1751-1820), dit. Monsieur Léonard, coiffeur favori de la reine Marie-Antoinette d'Autriche, né à Pamiers. Gastronomie Bethmale (fromage) Flocon d'Ariège, confiserie Hypocras, apéritif Azinat, plat de résistance Le Milla, gâteau Tourisme Agence de Développement Touristique Ariège Pyrénées Parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises Les résidences secondaires Selon le recensement général de la population du janvier 2008, 25,3 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires. Ce tableau indique les principales communes de l'Ariège dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux. Source INSEE, chiffres au 01/01/2008. Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie Michel Chevalier, L'Ariège, photographies de Nicolas Fediaevsky, 210 pages, Ouest-France, 1985. . . [ce livre est réédité par Cairn, en 2015]. . . Articles connexes Liste des communes de l'Ariège Liste des conseillers généraux de l'Ariège Liste des églises de l'Ariège Liste de films tournés dans l'Ariège Parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises Volontaires nationaux de l'Ariège pendant la Révolution Liens externes Préfecture de l'Ariège Conseil départemental de l'Ariège Chambre de commerce et de l'industrie de l'Ariège Ariège Pyrénées Tourisme
L’Ariège ( ; ) est un département français de la région Occitanie, nommé d'après la rivière homonyme, situé au sud-ouest de la France. L’Insee et la Poste lui attribuent le code 09. Sa préfecture est Foix qui se trouve à 772 kilomètres de Paris à vol d'oiseau.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Aube%20%28d%C3%A9partement%29
Aube (département)
LAube () est un département français de la région Grand Est dont le nom vient de l'Aube, premier affluent notable de la Seine (rive droite). L'Insee et la Poste lui attribuent le code 10. Les habitants de ce département sont appelés les Aubois. Sa préfecture est Troyes. Avec selon le recensement de 2015, l'Aube se situe en en nombre d'habitants sur le plan national et sur l'ensemble du Grand Est. Le département est constitué tel qu'il est encore aujourd'hui par le décret de l'Assemblée nationale du . Comme une soixantaine de départements en France, il prend le nom d'un cours d'eau. Géographie Situation Le département de l'Aube est situé au sud-ouest de la région Grand Est. Elle est limitrophe des départements de la Marne au nord (sur de long environ), de la Haute-Marne à l'est (sur de long), de la Côte-d'Or au sud-est (sur ), de l'Yonne au sud-ouest (sur ) et de Seine-et-Marne à l'ouest (sur ). Sous-régions ou « pays » aubois On peut distinguer au sein du territoire du département, ces régions naturelles ou pays traditionnels : quart nord-ouest : la Champagne crayeuse ; à la pointe nord-ouest : le Nogentais ; au sud-ouest de Troyes : le Pays d'Othe ; au sud du département : le Chaourçois ; au nord-est : le Briennois ; à l'est : le Barrois ; entre Troyes et le Barrois : la Champagne humide. Relief et géologie Le point culminant de l'Aube est de 371±1 m situé à Champignol-lez-Mondeville au lieu-dit le Bois du Mont. Hydrographie Vingt-trois cours d'eau desservent le département, les quatre principaux étant la Seine, l'Aube (affluent de la Seine), l'Armance (affluent de l'Armançon) et la Vanne (affluent de l'Yonne). Forêts et lacs Le département compte de forêts. Le parc naturel régional de la forêt d'Orient est l'un des premiers parcs naturels créés en France. On y trouve le lac d'Orient, et les lacs Amance et du Temple où l'on peut s'adonner à la pêche, aux loisirs nautiques ou à la baignade. Les lacs sont en partie spécialisés dans une ou plusieurs de ces activités. Faune En décembre 2022 une « zone de présence permanente du loup » dans le Chaourçois est annoncée par la sous-préfète d'Avallon (Yonne) Depuis un arrêté préfectoral est pris pour l'Aube classant 100 communes en zone 1 (« où des actions de prévention sont nécessaires du fait de la survenue possible de la prédation par le loup pendant l'année en cours ») et 2 communes en zone 2 (« les zones où au moins un acte de prédation sur le cheptel domestique a été constaté au cours de chacune des deux dernières années ») . Au 13 août 2023 selon l'L'Est-Éclair il y a dans l'Aube, 17 constats d'attaques, avec 32 victimes. Ce sont au niveau national, soixante départements français qui recourront au dispositif d'aide à la protection, face à la prédation. Climat Les conditions climatiques sont modérées, sans froids intenses ni chaleurs excessives, ce qui représente donc un climat d'ordre continental et océanique. Entre 1950 et 1985, la température moyenne annuelle relevée dans le département est de , ce qui reste équivalent au Bassin parisien et aux villes du nord-est de la France. Le nombre d'heures d'ensoleillement par an est de . Les précipitations annuelles restent assez importantes ( en moyenne soit de précipitations). En général, il pleut davantage en automne qu’en hiver, mais la quantité de pluie est la plus élevée durant les mois de printemps. Au contraire, l'été est la saison où les précipitations sont les moins nombreuses. Cependant, le Sud-Est du département est plus sensible aux pluies que le Nord-Ouest. Les intempéries neigeuses ne sont que relativement faibles. Quant aux vents, ils proviennent essentiellement de la façade ouest. Voies de communication et transports Réseau routier Le réseau routier du département comporte d'autoroutes, de routes nationales, de routes départementales et de de routes communales. Transports en commun Dans l’agglomération troyenne, la TCAT assure un réseau de transports en commun. Contrairement à un grand nombre de réseaux qui sont assurés par des opérateurs, c'est la communauté d'agglomération de la ville qui a la propriété de la société. Le réseau dessert actuellement onze communes dont deux hors agglomération troyenne. Les autres villes, y compris Romilly-sur-Seine, ne possèdent pas de réseau de transports en commun. L'Aube possède également des réseaux de transport interurbains. Vingt-et-une lignes régulières d'autocars relient entre elles les villes principales du département. L'exploitation de ces lignes est confiée à des autocaristes privés : Transdev - Les Courriers de l'Aube pour quatorze lignes, Keolis Sud Lorraine pour quatre lignes, Procars Champagne pour deux lignes, Autocars Bardy pour une ligne. Réseau ferroviaire L'Aube ne bénéficie pas d'une forte desserte ferroviaire. Seules cinq gares sont actuellement ouvertes au service voyageur, toutes situées sur la grande ligne radiale non électrifiée de Paris-Est à Mulhouse. Ce sont : Nogent-sur-Seine, Romilly-sur-Seine, Troyes, Vendeuvre et Bar-sur-Aube. Toutes les autres lignes ayant autrefois desservi le département sont fermées pour ce service. Certaines sections de ces dernières sont cependant toujours ouvertes pour le service du fret. Voies navigables Le département compte de voies navigables. La ville de Nogent-sur-Seine est le céréalier français. Toponymie Tient son nom de la rivière Aube. Histoire Naissance Ses premiers habitants furent les Tricasses et les Lingons avec une forte occupation humaine vers l'an 400 avant Jésus-Christ. Saint Potentien et saint Savinien, prêtres grecs originaires de Samos, vinrent prêcher l'évangile dès le milieu du . Saint Patrocle fut l'un des premiers martyrs de la foi nouvelle en l'an 259. Peu de temps après, sainte Jule et quelques notables de la cité des Tricasses subirent également le martyre. Malgré tout, comme ailleurs, la communauté chrétienne devint assez nombreuse pour accueillir un évêque ; saint Amateur fut le premier, en 340. En l'an 286, les Bagaudes ravagèrent la contrée formant l'Aube. L'empereur Julien vint à Troyes avec son armée et la délivra. Le siècle et les monastères Deux importants monastères furent fondés sur le territoire du département : l'un à Clairvaux en 1114, créé par Bernard de Clairvaux, l'autre au Paraclet, par son illustre rival, Abélard, et dont Héloïse fut la première abbesse. Le premier se fit remarquer par son éloquence au concile de Troyes et par sa prédication de la seconde croisade. La réunion de la Champagne avec le royaume de France ne fut définitive qu'en 1361. Pourtant la population désirait absolument le rattachement de la Champagne ; en effet, en 1328, le roi offrit la ville de Bar-sur-Seine à Philippe de Croÿ, mais les habitants lui rachetèrent pour la rendre au roi, à condition qu'elle devienne inaliénable. Rattachement définitif au royaume de France Le décret de l'Assemblée nationale du crée officiellement le département de l’Aube. Son premier président est Augustin-Henri-Marie Picot et son premier député est Louis Antoine Joseph Robin. Jacques Claude Beugnot est quant à lui élu procureur-général syndic et également député. Le marque l'apparition de la bonneterie dans le département. Après la victoire des coalisés à la bataille de Waterloo (18 juin 1815), le département est occupé par les troupes russes de juin 1815 à novembre 1818 (voir occupation de la France à la fin du Premier Empire). En 1911, à la suite de la révolte du vignoble champenois, d'importantes émeutes éclatent dans le département. Les conséquences de cette misère restent tragiques puisque les échauffourées ont fait plusieurs dizaines de blessés. En 1919, un décret autorise pour la première fois le département de l'Aube à produire du champagne. Au janvier 2016 la région Champagne-Ardenne, à laquelle appartenait le département, fusionne avec les régions Alsace et Lorraine pour devenir la nouvelle région Grand Est. Héraldique Urbanisme Morphologie urbaine Logement Selon le recensement général de la population du janvier 2008, 4,6 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires. Ce tableau indique les principales communes de l'Aube dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux. Politique et administration Conseil départemental Le conseil départemental de l'Aube, situé à Troyes, est présidé par Philippe Adnot depuis . Il comprend 33 conseillers généraux représentant les 33 cantons de l'Aube. sont issus de la Droite (principalement de l’UMP), les autres proviennent du Parti socialiste, du Parti communiste et des Verts. Actuellement le budget du conseil départemental est de 329,8 millions d'euros. Sa principale mission est de mettre en place des actions sociales et de santé. Représentation et tendances politiques Personnalités politiques Voici les listes des conseillers généraux, des députés, des sénateurs et des préfets du département de l'Aube. Liste des députés de l'Aube Liste des sénateurs de l'Aube Liste des conseillers départementaux de l'Aube Liste des préfets de l'Aube Coopération internationale Identité visuelle Démographie Répartition de la population Communes les plus peuplées Évolution démographique Pyramide des âges Répartition par catégories socioprofessionnelles Économie Généralités L'économie de l'Aube est depuis le , axée sur les industries notamment textiles. Ce secteur aujourd'hui en crise fait du département une zone en réelle mutation économique. En 2007, la population active départementale représentait un total de , avec occupant un emploi et au chômage. Les hommes représentaient près de 53 % de cette population active et les femmes 47 %. Le département de l’Aube présente un important taux de féminisation dans les emplois. En effet, près de la moitié des personnes actives ayant un emploi (46 % en 2007) sont des femmes. Les principaux secteurs touchés par cette féminisation sont le commerce, les transports, le textile, les services publics, l'enseignement ou la santé. Cependant, les femmes sont légèrement plus touchées que les hommes par le chômage (54,8 % des demandeurs d’emploi en 2007). Cette situation est due principalement aux licenciements dans le secteur textile. Emplois par secteur Répartition des emplois selon le secteur d'activité Tourisme Agriculture La surface agricole utile représente . L'Aube est le de chanvre, le de champagne, de chou à choucroute, de pavot médicinal, de luzerne, le de pommes de terre, le de céréales et le de betteraves. L'Aube, avec 20 % de la production nationale, est le deuxième département producteur de chou à choucroute, derrière le Bas-Rhin. Une fête de la choucroute a lieu tous les ans à Brienne-le-Château. Population et société Enseignement Primaire et secondaire En 2010, l'enseignement élémentaire et secondaire est composé de : venant d'une école maternelle sur (dont un privé) ; venant d'une école primaire sur (dont quatorze privés) ; venant d'un collège sur (dont neuf privés) ; venant d'un lycée d’enseignement général sur dix établissements (dont trois privés) ; venant d'un lycée d’enseignement professionnel sur dix établissements (dont trois privés). Enseignement supérieur D'après le dernier recensement de l'inspection académique de l’Aube en 2009, le département compte en enseignement supérieur. Santé Liste des hôpitaux et établissements d'aides Sports Le Département est labélisé Terre de Jeux 2024, le label de Paris 2024 à destination des collectivités, et accueillera le passage du Relais de la flamme. Il y a 580 clubs et associations sportives dans le département de l’Aube. Les principaux sont : l'ES Troyes AC : club de football de ; l'ETAC handball : club de handball de national 3 ; l'Union Sportive de Sainte Maure Troyes Handball : club de handball féminin de national 1 ; les Pygargues de Troyes : club de football américain de division 2 ; le PLAVB (Troyes) : club de volley-ball de régional 1 ; le SUMA (Troyes) : club de motoball (l'un des plus titrés de France), évoluant au niveau de l'élite depuis les années 1930 ; le Troyes roller hockey : club de roller hockey évoluant en national 2 ; les Espadons (Troyes) : club de baseball évoluant en régional 1 ; l'Association Romilly Sports 10 : qui regroupe de multiples sections. Médias Hebdomadaire Il existe La Revue agricole de l'Aube, dont la première parution date du 10 janvier 1902. Cet hebdomadaire traite de l'information rurale, agricole et viticole du département de l'Aube. Son siège est à Troyes. Radio À Troyes, trois radios locales indépendantes sont diffusées : Radio Latitude : qui diffuse une programmation axée sur le son dancefloor. Cette dernière est la première radio locale du département. Elle émet sur Troyes, Romilly-sur-Seine et Vendeuvre-sur-Barse ; Thème Radio : radio associative diffusant de la musique et les flashs infos de RFI ; Radio campus Troyes : radio musicale orientée rock et parfois rap. À Romilly-sur-Seine en plus de Radio Latitude, une radio locale indépendante est diffusée, il s'agit de Radio Aube et Seine. RCF Aube est également implantée dans le département. Télévision Canal 32 : chaîne de télévision locale de Troyes et de son département. France 3 Champagne-Ardenne Quotidiens Justice Toutes les juridictions auboises se situent à Troyes. La ville dispose d'un tribunal d'instance et de grande instance, d'un tribunal de commerce et d'un conseil des prud'hommes pour les juridictions civiles ainsi que d'un tribunal correctionnel, une cour d'assises et un tribunal pour enfants. En revanche, chaque appel se fait devant la cour d'appel de Reims. Sécurité Le service départemental d'incendie et de secours de l'Aube (SDIS 10) dispose de d'incendie et de secours dont le plus gros est le centre de secours principal (CSP) de Troyes qui réalise plus de annuelles. De plus environ disposent de leur propre corps de sapeurs-pompiers communal qui intervient en première intervention sur leur commune. Le service d'aide médical urgent de l'Aube (SAMU 10) dispose quant à lui de trois services mobiles d'urgence et de réanimation basés à Troyes (avec deux équipes médicales H24), à Romilly-sur-Seine (une équipe médicale H24) et à Bar-sur-Aube (une équipe médicale H24). Gestion des déchets L'Aube accueille actuellement deux centres de stockage de déchets radioactifs : le centre de stockage de l'Aube, un centre de stockage de déchets de faible et moyenne activité (CSFMA) ; le centre de stockage de Morvilliers, un centre de stockage de déchets de très faible activité (CSTFA). Culture et patrimoine Lieux culturels Théâtres et concerts Le Cube, dans le Parc des Expositions de Troyes Théâtre de Champagne Théâtre de la Madeleine Espace Argence Cinéma Les quatre principales salles de cinéma sont : Le CGR à Troyes Le Vagabond à Bar-sur-Aube Lumière à Nogent-sur-Seine Cinéma Eden à Romilly-sur-Seine Festivités culturelles Festival en Othe. Court en Scène, festival international du court métrage Manifestation Aube Templiers 2012 Foire de Champagne Troyes Décibels Festival Gastronomie L'andouillette de Troyes ; Le barberey ; Le cacibel ; Le champagne de Montgueux et de la Côte des Bar ; Le chaource ; Le chocolat des établissements Jacquot (groupe Cémoi) ; La choucroute de Brienne-le-Château ; Le cidre du Pays d'Othe ; La prunelle de Troyes ; Le rosé des Riceys. Lieux historiques et monuments Le patrimoine aubois possède 365 monuments historiques dont 144 sont classés, et . Châteaux Château de La Motte-Tilly Château de Bligny Château de Droupt-Saint-Basle Château de Barberey-Saint-Sulpice Château de Brienne Musées Autres lieux historiques Abbaye de Clairvaux Abbaye Saint-Loup de Troyes Monastère Notre-Dame-de-la-Sainte-Espérance Hôtel de Marisy Hôtel de ville de Troyes Hôtel de préfecture de l'Aube Lieux touristiques Parc naturel régional de la forêt d'Orient Lac d'Orient Lacs Amance et du Temple Nigloland : parc d'attraction situé à Dolancourt Personnalités liées au département Énergies renouvelables L'Aube figure parmi les départements qui développent la production d'électricité d'origine renouvelable par l'intermédiaire notamment de parcs éoliens. Au , elle compte deux-cents éoliennes d'une puissance totale de . Trois parcs sont en cours de construction. En 2014, la région Champagne-Ardenne comprend en service d'une puissance totale de . Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie Théophile Boutiot, Dictionnaire topographique du département de l'Aube, Impr. nationale, 1874 Alphonse Roserot, Dictionnaire historique de la Champagne méridionale (Aube) des origines à 1790, Langres, Imprimerie Champenoise, 1942. Articles connexes Conseil départemental de l'Aube Liste des communes de l'Aube et des anciennes communes de l'Aube Liste de films tournés dans le département de l'Aube Liste des cavités naturelles les plus longues de l'Aube Liste des églises de l'Aube Liens externes Conseil départemental de l'Aube Préfecture de l'Aube
LAube () est un département français de la région Grand Est dont le nom vient de l'Aube, premier affluent notable de la Seine (rive droite). L'Insee et la Poste lui attribuent le code 10. Les habitants de ce département sont appelés les Aubois. Sa préfecture est Troyes.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Aude%20%28d%C3%A9partement%29
Aude (département)
L'Aude (prononcé ) est un département français de la région Occitanie, qui se situe dans le Sud de la France. Sa préfecture est Carcassonne, ville médiévale fortifiée de 47 000 habitants, mais sa plus grande ville est Narbonne, qui a . Le nom vient du fleuve l'Aude. L'Insee et la Poste lui attribuent le code 11. Histoire Les premiers humains Des traces de la présence humaine, sous forme de percuteurs et d'outils travaillés datant d'environ 1 500 000 ans av. J.-C., sont trouvées dans le département sur la butte de Grazailles, à Carcassonne. Cependant, la découverte la plus intéressante est celle du crâne de l'homme de Tautavel faite par Henry de Lumley dans la commune de Tautavel dans le département voisin des Pyrénées-Orientales. Il s'agit du plus vieux crâne connu en Europe, datant d'environ L'"homme" de Tautavel vivait vraisemblablement dans toute la région. La période gallo-romaine Les Romains, dirigés par le général-consul Domitius Ahenorbarbus, s'installent tout d'abord à Narbonne en 118 , sur l'oppidum de Montlaurès, qui devient la capitale de la province et un port marchand très actif. L'emplacement est stratégique puisqu'il se situe au carrefour de la Via Aquitania et d'une antique voie existante, la Voie Héracléenne, ainsi qu'en bord de mer et près de l'embouchure de l'Aude. Carcassonne devient latine en 30 avec de nombreuses exploitations agricoles céréalières. Pendant près de deux siècles, l'Aude est en paix et l'économie de la région se développe très fortement. Diverses occupations Les Wisigoths envahissent le pays en 435 alors que Flavius Aétius, sénateur romain, était occupé à réprimer les bagaudes, des brigands de la Gaule. En 507, Clovis remporte la bataille de Vouillé face aux Wisigoths, ce qui lui permet de conquérir Toulouse et l'Aquitaine mais il ne peut récupérer le territoire de l'Aude qui reste aux mains des Wisigoths grâce au secours du roi des Ostrogoths, dont les troupes battent le fils du conquérant franc en 508. La région faisait alors partie de la Septimanie, province ainsi appelée parce qu'elle se composait de sept évêchés que les rois wisigoths y avaient établis : Elne, Agde, Narbonne, Lodève, Béziers, Maguelonne et Nîmes. La Septimanie recouvrait l'Aude mais aussi toute la région du Languedoc-Roussillon. Mise en place des comtés En 817, Louis le Débonnaire détache le Carcassès et le Razès de la Septimanie pour les réunir au marquisat de Toulouse et au royaume d'Aquitaine. Le premier comte de Carcassonne, Oliba, de la famille des comtes de Barcelone, est alors mis en place en 819. Le Razès était un autre comté formé par un archevêque de Narbonne, chassé de sa ville par les Sarrasins. Il y avait transporté son siège épiscopal et avait procuré à ce petit pays les honneurs du titre féodal. Narbonne forme un troisième comté. Ainsi, le département de l'Aude était formé au de trois comtés : le comté de Carcassonne, le comté du Razès et le comté de Narbonne. En 880, le comté du Razès est uni par un mariage à celui de Carcassonne pour n'en être plus jamais séparé. À partir du comté de Carcassonne est créé le comté de Foix pour la branche cadette de la famille. À partir du comté de Foix est créé la vicomté de Couserans. Le catharisme dans l'Aude Au , la région connaît le développement du catharisme. Cette religion fut très vite jugée comme hérétique par l’Église catholique. Face à son implantation profonde dans les comtés de Carcassonne et de Toulouse, le pape Innocent III lance en 1209 la croisade contre les albigeois. Les barons du nord s’unissent pour former l’armée des chevaliers croisés sous les ordres de Simon de Montfort. Tandis que le comte de Toulouse, Raymond VI, reçoit l’absolution, le comte de Carcassonne affronte seul l’armée. Carcassonne devient le refuge de nombreux cathares. La Réforme protestante et l’expansion économique du département En 1561, des troubles religieux apparaissent en particulier à Carcassonne à la suite de la Réforme protestante. Le duc Henri de Montmorency, gouverneur du Languedoc, rejoint les réformés en 1574. Côté catholique, c’est le duc Anne de Joyeuse qui prend la tête de la ligue catholique. Henri II de Montmorency, est défait lors de la bataille de Castelnaudary en septembre 1632 contre les troupes royales, puis condamné à mort et exécuté à Toulouse. La création du département Le département est créé à la Révolution française, le , en application de la loi du , à partir d'une partie de l'ancienne province du Languedoc. Les députés des trois sénéchaussées de Carcassonne, Limoux et Castelnaudary s’accordaient pour réclamer des changements quel que soit l’ordre auquel ils appartenaient. La majorité des sociétés populaires créées dans les communes furent rattachées au Club des Jacobins, de préférence au Club des Cordeliers. Le département de l’Aude apparut le 29 janvier 1790. Les divisions administratives furent modifiées par la loi du 28 pluviôse an VIII, qui créa quatre arrondissements (Raymond Poincaré les réduisit à trois en 1926) et ramena le nombre de cantons de 45 à 31. L'Aude connaît une forte production viticole tandis que les céréales du Lauragais éprouvent de grandes difficultés. Mais, le département subit la surproduction et la mévente du vin. En 1907, sous l’impulsion de Marcelin Albert et du maire de Narbonne, Ernest Ferroul, la crise viticole se transforme en révolte des vignerons. Cela se traduit par la création à partir de 1909 de nombreuses caves coopératives audoises. Le , la région Languedoc-Roussillon, à laquelle appartenait le département, fusionne avec la région Midi-Pyrénées pour devenir la nouvelle région administrative Occitanie. Dans la nuit du 14 au , le département est touché par des inondations sans précédent qui font gonfler les cours d'eau de 8m et noyant au moins . À l’avenir, le réchauffement climatique devrait entrainer un renforcement des très fortes pluies et des crues éclair dans le sud de la France. Héraldique Géographie L’Aude fait partie de la région Occitanie. Elle est limitrophe des départements des Pyrénées-Orientales au sud, de l’Ariège à l'ouest, de la Haute-Garonne au nord-ouest, du Tarn au nord et de l’Hérault au nord-est. À l’est, le département est bordé par la Méditerranée (golfe du Lion) sur . Sa superficie est de , ce qui le classe au des départements français. L’Aude est aussi un département pyrénéen dont le point culminant est le pic de Madrès à . Points extrêmes du département de l'Aude : nord : Laprade ; sud : Le Bousquet ; est : Fleury ; ouest : Molandier. Régions naturelles Dans ce département se trouvent des pays qui sont des régions naturelles : Lauragais ; Montagne Noire ; Cabardès ; Carcassonnais ; Razès ; Quercorb ; Pays de Sault ; Minervois ; Corbières ; Narbonnais. Paysages Chaque région naturelle de l’Aude est marquée par un paysage particulier. Ainsi, dans l'Est, la lagune et les étangs du littoral forment une barrière littorale entre les terres et la mer. Ils se sont formés par l’accumulation des sédiments apportés par l’Aude, l’Orb et l’Hérault. Ce paysage est constitué de nombreux étangs où l’eau est saumâtre. Le milieu est assez contraignant pour la faune et la flore car il doit subir les assauts de la mer, du soleil, du dessèchement et des inondations. S’y sont développées des plantes halophiles et c’est le lieu privilégié des animaux comme le flamant rose ou l’échasse blanche. Plus à l'ouest, dans les terres, le maquis et la garrigue dominent le paysage des zones sèches de l’Aude et des Corbières. Ce paysage est issu du déboisement et était entretenu par l’élevage des animaux. La flore y est variée et typique. On y retrouve de nombreuses espèces d’orchidées. Le pays de Sault est dominé par des hêtraies et des sapinières à l’étage montagnard. Ces forêts sont réputées par leurs champignons et détiennent une flore et une faune riche comme le lis des Pyrénées ou la prêle des bois. On y observe aussi Calotriton asper. Dans le Nord et dans l’Ouest, le pays de la montagne Noire est constitué de forêts de chênes et de hêtres. Le lauragais est constituée d’un paysage de bocage où l’agriculture céréalière façonne les collines. On y trouve des plans d’eau comme le lac de la Ganguise. Enfin, la haute vallée de l’Aude (Razès) est formée d’une ripisylve constituée de hêtres, aulnes, peupliers ou frênes. On y trouve quelques tourbières, assez rares dans le Sud de la France. Géologie Les paysages de l'Aude peuvent s’expliquer grâce à la géologie. Dans le Sud se trouvent des roches sédimentaires plissées lors de la formation des Pyrénées. Dans le Nord et le Centre se trouvent des roches sédimentaires moins plissées. Dans l’extrême Est, près de la Méditerranée, les roches sont entaillées de failles d'effondrement (faille normale) qui sont dues à l'ouverture du golfe du Lion. La montagne Noire et le Minervois, dans le Nord, sont constitués de gneiss, de granites, de schistes et de marbre constituant la limite sud du Massif central. Ce sont des roches anciennes formées il y a plus de 300 millions d’années et déformées par la formation de la chaîne hercynienne. La montagne d'Alaric est un pli anticlinal en forme de voûte et constitué de calcaire. Il est à noter que l'Aude est le seul département du pays à être adossé sur deux massifs montagneux à la fois. Climat Le climat de l’Aude est un climat à dominante méditerranéenne. L’automne est caractérisé par des orages violents et rapides. L’été est souvent chaud et sec ce qui est favorable à la culture de la vigne et de l’olivier. Mais le département est plus contrasté. Dans le Nord, la montagne Noire, et dans le Sud, le pays de Sault, sont des climats à dominante montagnarde avec des températures parfois très basses en hiver. Dans l’Ouest, le climat est à dominante aquitaine avec des précipitations plus importantes tandis que dans l'Est le climat est purement méditerranéen. Dans le centre — régions limouxine, carcassonnaise et du Razès – le climat est dit intermédiaire avec des expositions importantes aux vents. Les vents sont souvent présents dans l’Aude. C’est l’un des départements français les plus venteux avec 300 à 350 jours de vent par an. Ce phénomène est essentiellement dû aux reliefs nord et sud qui forment un couloir. Du nord-ouest souffle le cers, appelé tramontane en Catalogne ou mistral en Provence. C’est un vent de terre, sec, violent et froid en hiver. De l'est souffle le marin qui devient l’autan au-delà de Castelnaudary et en pays toulousain. Il est chaud et humide et provient de la mer. Ces vents réguliers ont permis d’installer de nombreux parcs d’éoliennes. Hydrographie Le réseau hydrographique de l’Aude est marqué par son fleuve du même nom. Il prend sa source au roc d'Aude, traverse les barrages de Matemale et Puyvalador sur le plateau du Capcir à , puis traverse le département du sud au nord en passant par Axat, Quillan et Limoux en suivant la haute vallée de l’Aude. À Carcassonne, le fleuve change de direction vers la mer Méditerranée à l’est, où il se jette près de Fleury. L'embouchure de l'Aude se trouve au petit hameau des Cabanes de Fleury, où lors des crues la plage se trouve recouverte de bois et de déchets plastiques et autres de la société moderne... Les autres cours d'eau principaux sont l'Orbieu, le Verdouble, le Fresquel, la Boulzane, l'Hers-Vif, l'Orbiel, la Berre, l'Hers-Mort et la Vixiège. Économie Le secteur primaire tenait une place importante dans le département de l’Aude. Mais depuis les années 1960, ce dernier est en déclin. Agriculture et pêche L’Aude est un pays agricole où la viticulture domine dans l’Est avec les vins de Corbières ou de la Clape, dans le centre avec le Minervois et les côtes de Malepère et dans le Sud avec la blanquette de Limoux. Dans le Lauragais, c’est l’agriculture céréalière qui domine tandis que dans la Montagne Noire seul l’élevage de moutons est possible. De plus, on observe depuis peu une augmentation de la culture d’oliviers en vue de produire de l’huile d'olive. Port-la-Nouvelle est le premier port de pêche du département suivi du port de Gruissan. En 1996, l’Aude comptait 127 navires de pêche dont 75 à Port-la-Nouvelle et 52 à Gruissan. Ces navires se répartissaient comme suit : chalutiers : 19 à Port-la-Nouvelle ; thoniers : 2 à Port-la-Nouvelle ; petits métiers : 106 dont 54 à Port-La-Nouvelle et 52 à Gruissan. Les petits métiers correspondent à des embarcations de type barque avec un seul homme pêchant en étang ou des embarcations de type vedette pêchant au large des côtes et emmenant au maximum trois personnes. 85 % des embarcations de petits métiers sont destinées à la pêche en étang (de Bages et de Sigean, de Leucate, de l'Ayrolle) comme dans l’étang de Thau. Viticulture La viticulture est la première économie du département. Les terroirs de l’Aude sont variés et de caractère. La viticulture a connu ses heures de gloire mais aussi de grandes difficultés. Aujourd’hui, elle s’est adaptée et doit encore s’adapter à un marché difficile et changeant. Ce sont les Grecs qui implantent la vigne dans l'Aude et les Romains qui fixent les droits d’exploitation. Les premières vignes sont plantées dans le Minervois au . Mais la vigne et le vin ne sont produits que pour un usage courant et d’autosuffisance pendant des années. Les céréales et les oliviers dominaient les plaines fertiles de l’Aude. C’est au début du que le vin se développe dans l’Aude et le reste du Languedoc-Roussillon. Le vin devient un produit de consommation courante. Les rendements sont nécessaires et la vigne remplace les céréales dans les plaines. Une première période de prospérité est importante vers 1850 avant que le phylloxera fasse son apparition vers 1870. À la fin du , l’Aude connaît une deuxième période faste mais la crise viticole se déclenche en 1901 à cause d’une production importante, de fraudes et de méventes. Elle atteint son paroxysme lors de la révolte des vignerons en 1907. Les viticulteurs créent alors un groupement de coopérants et s’organisent pour éviter les fraudes et la tromperie. En 1919 puis en 1935, une loi sur les AOC est adoptée sous l’impulsion de Jean Capus. L’INAO est dès lors mis en place comme organisme de contrôle et d’applications de décrets. Après la Seconde Guerre mondiale, le vignoble est redynamisé et la région vit d’une viticulture de masse. Le vin est produit en grande quantité et satisfait une population peu exigeante. Il faut fournir un produit en grande quantité à très bas prix. En 1970, le marché a évolué remplaçant la quantité par la qualité et provoquant une seconde crise viticole. De nombreuses manifestations, négociations et attentats paralysent la région et l’économie. Émile Pouytès et le CRS Joël le Gof meurent tragiquement à Montredon-des-Corbières le 4 mars 1976 durant cette crise. Une large évolution de la viticulture audoise se met en marche avec une réorganisation de la profession et du vignoble. La qualité doit alors devenir la marque du vin de l’Aude. L’Aude a un terroir riche et varié. Le soleil est très présent et permet de produire un vin de qualité. De nombreux crus sont présents dans le département allant des vins de table aux AOCS en passant par les vins de pays et les VDQS. On distingue sept zones principales de production : le vignoble du Cabardès (1) ; le vignoble des Corbières (6) ; le vignoble des Côtes de la Malepère près de Carcassonne (2) ; le vignoble des Coteaux-du-Languedoc dans la plaine du Narbonnais (5) ; le vignoble de Fitou (7) ; le vignoble de Limoux (3) ; et le vignoble du Minervois (4). Ces zones produisent différents vins comme la blanquette de Limoux, le crémant et chardonnay du Limouxin, la Clape, les Corbières, le Fitou ou le Cabardès. Industrie et énergie L’activité industrielle est fortement représentée dans la haute vallée de l’Aude surtout dans l’arrondissement de Limoux depuis la fin du . Aujourd’hui encore, l’usine de brique (groupe Lafarge) de Limoux est en pleine expansion. Mais depuis les années 1970, l’industrie connaît un rapide déclin des industries traditionnelles comme la chaussure ou le chapeau. Elle est surtout présente aujourd’hui dans l’arrondissement de Narbonne, notamment avec les installations portuaires et les dépôts pétroliers de Port-la-Nouvelle. À partir de 1889, la haute vallée de l’Aude connaît un essor important de l’hydroélectricité. Elle fut même le premier département dans le transport et la production d’hydroélectricité grâce aux usines d’Alet et de Quillan. Sous l’impulsion de Joachim Estrade fut créée la Société méridionale de transport de force (SMTF) qui devient la première société d’électricité en France en 1901. L’usine d’Axat-Saint-Georges alimentait les villes de Carcassonne et de Narbonne avec du . Aujourd’hui, le département de l’Aude est le premier département en ce qui concerne le nombre d’éoliennes installées. Il existe en fonctionnement. Elles ont une puissance d'environ et produisent une quantité d'énergie qui représente la consommation domestique d’électricité d’environ . Avec la multiplication de ces installations, la préfecture cherche à mettre en place en concertation avec tous les acteurs (habitants, industriels…) une charte de bonne conduite sur l'éolien. Toujours dans le domaine de l'énergie, EDF a implanté la plus grande centrale photovoltaïque d'Europe vers Moussan, pas loin de l'usine Comurhex, usine stratégique pour l'industrie nucléaire puisqu'elle transforme le carburant nucléaire. L'Aude est aussi le siège d'entreprises comme Lafarge (Port-la-Nouvelle), Terreal (Castelnaudary), Actis (Limoux), Formica (Quillan), Arterris (Castelnaudary), Braas Monier (Limoux), Salins du Midi (Gruissan), Narbonne Accessoires (Narbonne), Socamil (Castelnaudary), Jean de Bru (Carcassonne), Minilampe (Carcassonne), Chipie (Carcassonne), Ateliers d'Occitanie (Narbonne), etc. Artisanat L'artisanat est très bien représenté dans l'Aude. Il occupe plus de 14,6 % de la population active. Il représente dans qui réalisent un chiffre d’affaires de trois milliards de francs. Démographie Les habitants de l'Aude sont les Audois. Le recensement de 1990 confirme une croissance de la population de l'Aude depuis les années 1960 avec environ de plus par an. Cette croissance s'explique par le retour des retraités de plus de dans leur région d'origine et par l'arrivée d'une population immigrée issue du bassin méditerranéen. La population est essentiellement rurale avec une densité de soit deux fois moins que la moyenne nationale. Les deux villes principales, Carcassonne et Narbonne, sont des villes moyennes regroupant seulement un tiers des habitants du département. Communes les plus peuplées Population Commune la plus peuplée : Narbonne ( en ) Commune la moins peuplée : Caunette-sur-Lauquet ( en ) Superficie Commune la plus étendue : Narbonne () Commune la moins étendue : Gramazie () Transport Deux grands axes routiers traversent le département de l'Aude. De l'ouest à l'est, l'autoroute des Deux Mers ou A61 permet de rejoindre Toulouse et Narbonne en passant par la préfecture de l'Aude, Carcassonne. Du nord au sud, en suivant la côte méditerranéenne, l'autoroute A9 permet de rejoindre l'Espagne vers le sud et Montpellier vers le nord. Le réseau ferré suit le même trajet que le réseau routier. Il est constitué d'un réseau à faible vitesse mais un projet de construction d'une ligne à grande vitesse est en cours pour rejoindre l'Espagne dans le cadre du réseau ferroviaire transeuropéen (RTE). Enfin, l'Aude est traversée par le canal du Midi qui est un axe fluvial majeur touristique permettant de passer de l'océan Atlantique à la mer Méditerranée. Il pénètre à l'ouest dans l'Aude au niveau du seuil de Naurouze puis rejoint la Méditerranée au niveau de Sète. L'Aude est aussi un point d'échange à l'international avec le port de commerce de Port-la-Nouvelle. Politique La population de l'Aude exprime des opinions royalistes jusqu’à la fin de la Restauration. En 1830, les idées républicaines progressent et feront de ce département un bastion de la gauche. Cette progression est symbolisée par deux hommes : Armand Barbès et Théophile Marcou. Armand Barbès apparaît comme le symbole du combat pour une République démocratique sociale. C'est dans l'Aude que François Mitterrand réalisa son meilleur score lors de l'élection présidentielle de 1981 avec un peu plus de 63 % des voix. Après avoir offert 19,81% à Jean-Marie Le Pen au premier tour de l'élection présidentielle de 2002, le département évolue progressivement vers l'extrême droite dans les années 2000 et 2010, jusqu'à accorder une majorité en voix à Marine Le Pen au second tour des élections présidentielles françaises de 2022 et faire élire trois députés RN aux élections législatives de la même année. Liste des députés de l'Aude Liste des sénateurs de l'Aude Liste des conseillers généraux de l'Aude Liste des préfets de l'Aude Éducation Le département de l'Aude compte 367 établissements dans le premier degré, ce qui représente en 2005. Entre 2000 et 2006, les effectifs du primaire ont régulièrement augmenté passant de à . Dans le secondaire, le département décompte 31 collèges et 17 lycées publics et privés pour environ en 2006. Culture Fêtes et traditions Le carnaval de Limoux est la fête du pays audois qui se déroule durant plus de dix semaines. C'est l'un des plus longs carnavals du monde. Il se déroule dans la ville de Limoux sur la place de la République tous les weekends de mi-janvier à fin mars. Il se caractérise par des bandes en costumes de pierrot (les fécos) accompagnés de musiciens. Dans la région limouxine, une fête de la gastronomie, Toques et clochers organisée par les vignerons du Sieur d'Arques, se déroule le weekend des Rameaux. Elle permet de vendre une grande quantité de vins afin de restaurer le patrimoine local. L'été voit Narbonne s'animer avec ses Tempos d'Eté. La Saint-Pierre, la fête des pêcheurs, est très vivace à Leucate et à Gruissan. Dans cette dernière commune, la Saint-Pierre s'accompagne d'un pèlerinage à Notre-Dame des Auzils. Autre pèlerinage, celui de Notre-Dame de Marceille, en l'honneur de la Vierge du Dimanche. Le Festival de Carcassonne est un rendez-vous éclectique chaque été dans la ville de Carcassonne : variété, théâtre, danse, opéra, musiques actuelles, musiques traditionnelles... Le festival Voix d'étoiles à Port Leucate est un festival international des voix du cinéma d'animation. Carcassonne voit aussi l'embrasement de la Cité à chaque quatorze juillet. D'une façon plus littéraire, l'Aude est aussi liée au mystère entourant le trésor de l'abbé Saunière, et au sermon du Curé de Cucugnan. Les Banquets du Livre de Lagrasse attirent chaque année des rencontres littéraires et philosophiques. L'Aude des chanteurs et musiciens, les plus connus étant Charles Trenet, Olivia Ruiz, et René Coll. Sport Le rugby à XV est un sport très pratiqué dans l'Aude. Il apparaît dès le début du et le club U.S.Quillan domine la fin des années 1920. Jean Bourrel remporte le titre en 1929 face à Lézignan. L'équipe de Carcassonne sera leader après la Seconde Guerre mondiale. Puis ce sera le Racing Club Narbonnais, champion de France en 1936 et 1979, détenteur de neuf Challenge Yves du Manoir et finaliste du Bouclier européen 2001. Mais depuis peu, le rugby à XV audois a du mal à s'imposer dans un sport qui s'est mondialisé et professionnalisé. L'équipe de Carcassonne (Union Sportive Carcassonnaise) et de Narbonne (Racing-Club-Narbonne-Méditerranée) évoluent tout de même dans le championnat de Pro D2. L'Aude est la terre du rugby à XIII et les équipes de Limoux, Carcassonne et Lézignan évoluent dans l'élite. Puig-Aubert était un joueur emblématique du rugby à treize qui jouait à l'AS Carcassonne. Le volley-ball est très présent dans l'Aude : le Narbonne Volley-Ball évolue en ProA et le Gruissan Volley Ball (Nationale II) est réputé pour ses nombreux titres chez les jeunes filles. Chaque 15 août, dans la ville de Quillan s'organise un critérium cycliste, le critérium cycliste de Quillan. C'est le plus ancien des critériums cyclistes. Le tour de l'Aude féminin est un des événements cyclistes féminins les plus importants. Il a lieu généralement au mois de mai. Il fait partie des trois étapes de la Coupe du Monde cycliste avec le Tour de France et le Tour d'Italie. Le Mondial du vent, compétition nautique regroupant les kitesurfeurs, a lieu chaque année à Leucate-La Franqui. En 1993, l'Aude a accueilli plusieurs épreuves des Jeux Méditerranéens : rugby, football, handball, canoé-kayak, voile. Depuis cette date, l'équipe de France de natation synchronisée s'entraîne à Narbonne et l'équipe de France de canoé-kayak utilise les infrastructures d'Axat. Gastronomie Emblème de la gastronomie locale, le cassoulet de Castelnaudary fait à base de haricots blancs et de charcuterie est le plat typique du Lauragais audois. Le fréginat (plat traditionnel des Corbières), est présent dans tous les villages et les campagnes de ces montagnes. C'est une fricassée à base de viande de porc et de haricots blancs (lingots de Castelnaudary), le tout parfumé aux herbes de garrigue. Sur le littoral audois, la borrida d'anguilles est un plat de choix. D'autres spécialités comme les huîtres de Gruissan et de Leucate ou la Pescajoune sont partie intégrante du patrimoine gastronomique local. L'huile d'olive est aussi un produit très répandu dans l'Aude et a fait la spécialité de Bize-Minervois. La carthagène est un vin de liqueur commercialisé par quelques producteurs. L'hypocras, un breuvage médiéval, est notamment produit dans les Corbières. Enfin, la blanquette de Limoux est un vin blanc pétillant très apprécié dans le département, dont l'origine remonte au . C'est d'ailleurs le plus vieux vin pétillant connu, bien avant le champagne. Langue occitane La langue occitane est parlée dans l'Aude dans sa variante languedocienne. Le nom du département se dit Aude (pr. ['awde]) en occitan. Dans l'Aude, l'occitan est très peu utilisé de façon écrite avant le , mais plusieurs poètes et troubadours comme Raimon de Miraval utilisent la langue fondée sur l'amour courtois au et au . Aux , l'occitan est utilisé pour rédiger les écrits administratifs locaux. Au , la langue d'oc est moins utilisée au profit de la langue du roi, le français, dont l'utilisation est rendue obligatoire par l'édit de Villers-Cotterêts en 1539. Elle survit cependant très bien dans la population jusqu'au et l'instauration de l'école publique et obligatoire en français. D'après Abel Hugo, en 1835, la langue française était en usage dans les villes du département, mais on y parlait aussi communément le languedocien. Cet idiome était à l'époque celui des habitants des campagnes, qui pour la plupart, n'entendaient pas le français. Il y a même quelques petites villes où les prêtres, comme dans les villages, prêchaient en dialecte. Dans les années 1970 et 1980, de nouvelles revendications apparaissent avec le combat pour la dignité de la langue et son enseignement. Le discours occitaniste touche un public élargi et des chanteurs comme Claudi Marti ou Mans de Brèish ou La Sauze prônent l'utilisation de l'occitan. Tourisme L'Aude est un département touristique possédant un patrimoine culturel important et des sites naturels très variés. Depuis les années 1990, l'Aude a développé l'attrait de son territoire en misant sur le développement de la publicité autour du catharisme. L'Aude a ainsi été nommé Pays Cathare par le Conseil Général afin de marquer le caractère authentique et mystérieux du département, notamment avec ses nombreux châteaux cathares. Le tourisme est aussi favorisé grâce à un parc hôtelier toutes catégories de disponibles à l’année. L'Aude estime sa fréquentation touristique à en 2014 pour un chiffre d’affaires de permettant d'occuper directs et saisonniers. Dans un secteur très limité de la vallée de l'Orbiel, le département a eu ponctuellement des problèmes de pollution à cause de ses mines d'or désaffectées (mercure et arsenic). Patrimoine architectural et urbain de l’Aude L'Aude possède une quinzaine de bastides, construites après le traité de Meaux en 1229, lorsque la région est rattachée à la couronne capétienne. La bastide est un type d'urbanisation basé sur un quadrillage créé d'un seul jet et placé sur un site nouveau sans construction. Le but de telles constructions est d'affaiblir les seigneurs locaux et d'attirer la population vers de nouveaux centres économiques. Ces bastides entrent en concurrence avec les villages castraux centrés sur un pouvoir ecclésiastique ou seigneurial. Chalabre, Camps-sur-l'Agly, bastide Saint-Louis à Carcassonne sont des exemples de bastides de l'Aude. Le département possède de nombreux châteaux qui sont mis en valeur par le conseil départemental de l'Aude afin de stimuler le tourisme. Les forteresses sont souvent situées sur des pitons rocheux, comme le château de Quéribus ou les châteaux de Lastours, leur donnant une position stratégique. La cité de Carcassonne était le centre logistique du pays lors des conflits avec le royaume d'Aragon. De nombreuses abbayes sont dispersées dans le département de l'Aude. Les plus connues sont l'abbaye de Fontfroide, l'abbaye Sainte-Marie de Lagrasse, l'abbaye de Caunes-Minervois, l'abbaye Sainte-Marie de Villelongue ou l'abbaye de Saint-Hilaire. La cathédrale Saint-Just-et-Saint-Pasteur est une cathédrale gothique remarquable et inachevée. C'est un des symboles de la présence française en terre du Languedoc au Moyen Âge. Spéléologie L'Aude détient de nombreuses cavités naturelles et souterraines propices à la spéléologie. Le pays de Sault est constitué de calcaire, l'une des plus vastes zones des Pyrénées, favorables à la formation de cavités. On y trouve de nombreux barrenc le nom local pour les gouffres. Ce plateau abrite notamment une grotte le TM71 qui est une superbe cavité classé comme réserve naturelle depuis 1987. C'est un cas unique en France. D'autres cavités naturelles de l'Aude contiennent des concrétions comme le gouffre de Cabrespine, la grotte d'Aguzou ou la grotte de Limousis. Cette dernière contient le plus gros bloc d'aragonite découvert. Dans le massif des Corbières, sur le plateau de Lacamp, se trouvent des cavités particulières formées de roches détritiques (marnes, argiles et poudingues) creusées par l'érosion. Sports d'hiver et montagne La station de ski de Camurac dans les Pyrénées audoises, accueille les amateurs de ski alpin, de raquettes et de randonnée dans une ambiance familiale et contribue à l'économie de tout le Pays de Sault. Camurac est aussi une station verte avec de nombreuses activités de pleine nature. En suivant le sentier cathare qui traverse les gorges de la Frau, le château de Montségur est à quelques kilomètres. Le célèbre village de Montaillou est voisin de Camurac. Les nombreux hébergements touristiques du plateau de Sault accueillent vacanciers et visiteurs. Les résidences secondaires Selon le recensement général de la population du janvier 2008, 26,5 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires. Ce tableau indique les principales communes de l'Aude dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux. Source Insee, chiffres au 01/01/2008. L'Aude dans l'art Au cinéma Toute la diversité du paysage, son authenticité et la singularité de ses monuments ont attiré de nombreux cinéastes. Ainsi, la cité de Carcassonne est le lieu de nombreux tournages. Le parfait état de cette cité offre en effet des décors rêvés pour les films historiques. En 1908, les cinéastes délaissent les décors sur toile et Louis Feuillade filme devant les tours de la cité pour le retour du croisé, serment de fiançailles ou la guitare enchantée. En 1924, des films à gros moyens sont produits comme Le Miracle des loups de Raymond Bernard. En 1928, pour le bimillénaire de la cité de Carcassonne, Jean Renoir réalise Le Tournoi dans la cité. En 1965, la cité de Carcassonne apparaît dans Le Corniaud de Gérard Oury. En 1968 Le Petit Baigneur de Robert Dhéry (avec Louis de Funès et Michel Galabru) est tourné aux Cabanes de Fleury (embouchure de l'Aude). Plus récemment, le château comtal de la cité sert de décor pour Les Visiteurs de Jean-Marie Poiré en 1992 tandis que le château de Puivert est utilisé dans La Passion Béatrice de Bertrand Tavernier en 1987 et La Neuvième Porte de Roman Polanski en 1999. La plage de Gruissan est présente dans 37°2 le matin de Jean-Jacques Beineix. Vu par les peintres Comme pour le cinéma, la cité de Carcassonne attira de grands peintres. Jacques Ourtal est celui qui peignit le plus la cité en essayant de reproduire la cité à différentes époques. Originaire de Fontiers-Cabardès, le peintre audois Eugène Pech a représenté de nombreuses fois des peintures de la cité aujourd’hui dispersées dans différentes collections publiques et privées. On peut tout de même retrouver les quatre époques de La Cité servant de décors pour L'Hôtel de la Cité. Une autre artiste audoise, Marie-Louise Petiet, est connue pour sa retranscription de scènes de la vie populaire comme La marchande d'oranges ou La jeune fille aux oies. Plusieurs de ses œuvres sont visibles au musée Petiet de Limoux. Les blanchisseuses représentant une scène de leçon de blanchisserie est particulièrement remarquable et connu. Enfin, durant la même période, Paul Sibra peint de nombreux paysages de l'Aude avec des peintures des Corbières, du Lauragais, de Castelnaudary et des villages perchés sur des buttes. Achille Laugé (1861 Arzens, 1944 Cailhau), incompris à cause de sa technique pointilliste, a su rendre l'éclosion du printemps, notamment avec les genêts et les amandiers en fleur. Un autre artiste peintre, Lina Bill (Louis Bonnot), né à Gruissan en 1855 et mort à Avignon en 1936, a peint la Provence et la Méditerranée (musées de Narbonne, de Carcassonne, et musée d'Orsay à Paris). Personnalités de l’Aude Publius Terentius Varro Atacinus (82-37 ), poète épique romain Saint Prudent (), archidiacre de Narbonne et martyr Saint Sébastien (), martyr, d'après la légende, il serait un Gaulois narbonnais Ermengarde de Narbonne (1127-1196), vicomtesse de Narbonne Raimond-Roger Trencavel (1185-1209), vicomte de Carcassonne et membres de la maison Trencavel, héros et de la croisade des albigeois. Fabre d'Eglantine (1750-1794), compositeur, acteur, dramaturge, et homme politique, guillotiné pendant la Terreur Guillaume Peyrusse (1776-1860), trésorier général de la Couronne pendant les Cent-Jours, maire de Carcassonne Félix Barthe (1795-1863), ministre de l'Instruction publique et des Cultes, puis ministre de la Justice et premier président de la Cour des comptes. Ferdinand-Auguste Lapasset (Saint-Martin-de-Ré 1817, Toulouse 1875). Général de division français élu conseiller général du département. Charles Cros (1842-1888), poète et scientifique, il est à l'origine du procédé de la photographie couleur et du phonographe Marcelin Albert (1851-1921), figure de proue de la révolte des vignerons de 1907 Paul Sabatier (1854-1941), chimiste français, né à Carcassonne, Prix Nobel de chimie 1912 Paul Combes (1858-1921), organiste et compositeur Prosper Montagné (1865-1948), chef cuisinier, auteur de nombreux ouvrages sur la gastronomie Louis Martrou (1866-1954), viticulteur et pionnier de la spéléologie en France Léon Blum (1872-1950), homme politique élu député puis président du Conseil en 1936. Henry de Monfreid (1879-1974), aventurier et écrivain, auteur de nombreux ouvrages dont Les Secrets de la mer rouge Loís Alibèrt (1884-1959) linguiste occitan, auteur notamment d'une grammaire, et accessoirement d'un dictionnaire, bases de la norme classique de l'occitan Benjamin Crémieux (1888-1944), écrivain, docteur ès lettres, mort en déportation à Buchenwald Pierre Reverdy (1889-1960), écrivain précurseur du surréalisme Joseph Delteil (1894-1978) écrivain originaire de Pieusse Joë Bousquet (1897-1950), poète et écrivain surréaliste René Iché (1897-1954), sculpteur moderne et résistant André Boyer-Mas (1904-1972), ecclésiastique et diplomate, né à Carcassonne Roger Peyrefitte (1907-2000), écrivain Georges Guille (1909-1985), homme politique de la SFIO, ancien ministre de l'énergie nucléaire, président du conseil général de l'Aude (1945-1948 et 1951-1976) Charles Trenet (1913-2001), chanteur et poète né à Narbonne Jean Cau (1925-1993), écrivain, éditorialiste, journaliste né à Bram, il fut le secrétaire de Jean-Paul Sartre Gérard Schivardi (1950-), maire de Mailhac, candidat à l'élection présidentielle française de 2007 Olivia Ruiz (1980-), chanteuse née à Carcassonne Dimitri Szarzewski (1983-), talonneur de l'Équipe de France de rugby à XV Camille Lacourt (1985-), nageur né à Narbonne , célèbres joueurs de rugby à XV, ayant tous commencé leur carrière au RC Narbonne Didier Codorniou, ancien rugbyman international ayant joué au RC Narbonne et devenu maire de Gruissan. Amédée Domenech, ancien rugbyman international. Gaston Bonheur (Gaston Tesseyre) (1913-1980) né à Barbaira. Journaliste et romancier. Arnaud Beltrame (1973-2018), gendarme français. Albert Fert (1938-), physicien français, né à Carcassonne, Prix Nobel de physique 2007 Jean Guilaine (1936-), archéologue, né à Carcassonne, membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres. Divers C'est dans l'Aude qu'a été créée la première radio occitane de la région Languedoc-Roussillon : Ràdio Lenga d'òc 95.5 FM. Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie Les Couleurs de l'Aude d’André Authier et Jean-Philippe Vidal, édition les créations du Pélican Claude-Joseph Trouvé, Description générale et statistique du département de l'Aude, Paris, Firmin Didot, Imprimeur du Roi, 1818, 679.p L’Aude de la préhistoire à nos jours (s. dir. De Jacques Crémadeilis), Saint-Jean-d’Angély, 1989, 430 p. Les Audois : dictionnaire biographique (s. dir. de Rémy Cazals et Daniel Fabre), Carcassonne, Association des Amis des Archives de l’Aude, Société d’études scientifiques de l’Aude, 1990, 347 p. Deux siècles d'histoire préfectorale dans l'Aude (1800-2000), Carcassonne, Association pour la promotion des archives en Languedoc-Roussillon, 2000 Marcel Durliat, « L'art dans les pays de l'Aude », dans Congrès archéologique de France. session. Pays de l'Aude. 1973, Société française d'archéologie, Paris, 1973, Michel Gayraud, Narbonne antique des origines à la fin du . Paris, De Boccard, Revue archéologique de Narbonnaise, Supplément 8, 1981, 591 p. Histoire de Carcassonne (s.dir de Jean Guilaine et Daniel Fabre), Toulouse, Privat, 2001, 324 p. Histoire de Narbonne (s. dir. de Jacques Michaud et André Cabanis), Toulouse, Privat, 2004, 330 p. Aude, pays cathare, collectif, Guides Gallimard, 2004 Michel Wiemin, Jean-Michel Périn, Le patrimoine industriel de l'Aude, Images du Patrimoine - Conseil départemental de l'Aude, 1998 Bilotte M. et Al., Géologie du département de l'Aude, Société d'études scientifiques de l'Aude, 1989 Je t'écris de Carcassonne, de Claude Marti et Patrice Cartier, Du Mont, 2011 Henri Sivade, Armorial des communes du département de l'Aude, Carcassonne, Archives départementales de l'Aude, 1996 Martial Andrieu, L'Aude en 200 questions, éditions Sutton, 2013, Claire Richard, Le guide de l'Aude, éditions La manufacture 1990, Articles connexes Conseil général de l'Aude Pays Cathare Liste des communes de l'Aude Liste des églises de l'Aude Liste de films tournés dans l'Aude Volontaires nationaux de l'Aude pendant la Révolution Risque d'inondation dans l'Aude Liens externes Préfecture de l’Aude Conseil départemental de l’Aude
L'Aude (prononcé ) est un département français de la région Occitanie, qui se situe dans le Sud de la France. Sa préfecture est Carcassonne, ville médiévale fortifiée de 47 000 habitants, mais sa plus grande ville est Narbonne, qui a .
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Aveyron%20%28d%C3%A9partement%29
Aveyron (département)
L'Aveyron () est un département français situé dans la région Occitanie, dans le sud-ouest de la France. Il doit son nom à la rivière Aveyron qui le traverse. Il est au centre d'un triangle formé par les villes de Toulouse, Clermont-Ferrand et Montpellier. Ce département reprend approximativement les contours de l'ancienne province du Rouergue. L'Aveyron est l'un des plus grands départements de France métropolitaine par sa superficie (le cinquième avec , sixième si l'on tient compte de la Guyane). Les habitants de l'Aveyron sont les Aveyronnais. Le département fait partie de l'académie de Toulouse et dépend de la cour d'appel de Montpellier. L'Insee et la Poste lui attribuent le code 12. Sa préfecture est Rodez. Histoire Le département de l'Aveyron est créé en 1790 sur la majeure partie du territoire de l'ancienne province du Rouergue. Ses premiers habitants connus sont les Rutènes à l'époque gauloise, mais le peuplement est beaucoup plus ancien (premier département de France pour le nombre de dolmens : plus de mille). En 1808, le département est amputé du canton de Saint-Antonin-Noble-Val pour créer le département de Tarn-et-Garonne. Au la région Midi-Pyrénées, à laquelle appartenait le département, fusionne avec la région Languedoc-Roussillon pour devenir la nouvelle région administrative Occitanie. Culture Sous-dialecte régional Le dialecte régional parlé dans l'Aveyron est une forme d'occitan languedocien : le rouergat. Face au risque de disparition de celui-ci, plusieurs associations demandent à l'État et aux collectivités une politique linguistique ambitieuse. En rouergat, Aveyron s'écrit : Avairon (orthographe classique de l'occitan). Roergue fòrma lo despartament de l'Avairon ; Oboyróu (orthographe de l'abbé Vayssier). Rouèrgue fouórmo lou desportomén de l'Oboyróu. Politique Géographie Le département de l'Aveyron se situe dans le Sud du Massif central. Son point le plus haut est situé près du lieu-dit les Cazalets, culminant à sur les pentes occidentales du signal de Mailhebiau, sur le plateau de l'Aubrac. Découpé en plusieurs régions naturelles comme les Grands Causses ou le rougier de Camarès, ce département est constitué de hauts plateaux rocheux anciens d'une grande variété géologique. Les rivières Truyère, Lot, Aveyron et Tarn y taillent de profondes vallées. Climat Enseignement Transports Économie Tourisme Association Les Plus Beaux Villages de France Dix bourgs de l'Aveyron sont adhérents de l'association loi de 1901 Les Plus Beaux Villages de France : Belcastel Brousse-le-Château La Couvertoirade Conques Estaing Najac Peyre Saint-Côme-d'Olt Sainte-Eulalie-d'Olt Sauveterre-de-Rouergue Autres lieux touristiques Laissac : second marché aux bestiaux de France Roquecézière Saint-Geniez-d'Olt Loc-Dieu Bonneval Coupiac Monts d'Aubrac Causse du Larzac Sévérac-le-Château Bournazel Baraqueville Château de Calmont d'Olt Rodez Millau Plaisance Pons Villages médiévaux de la vallée de la Muse ; Castelnau-Pégayrols, Montjaux, Saint-Beauzély. Villefranche-de-Rouergue Villeneuve Le Trou de Bozouls Le Tindoul de la Vayssière Vallon de Marcillac : vignoble et bourgs : Marcillac-Vallon, Salles-la-Source, Clairvaux-d'Aveyron, Muret-le-Château. Lacs du Lévézou Laguiole Sainte-Geneviève-sur-Argence Les Gorges du Tarn Sainte-Eulalie-de-Cernon Salles-Curan et le lac de Pareloup Salvagnac-Cajarc Roquefort-sur-Soulzon Saint-Sernin-sur-Rance, lieu classé historique avec l'« Enfant sauvage » : Victor de l'Aveyron. Peyrusse-le-Roc Grotte de Foissac Le bassin de Decazeville (Decazeville, Aubin, Cransac, Firmi et Viviez) avec les anciennes mines de charbon. Les résidences secondaires Selon le recensement général de la population du janvier 2008, 17,8 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires. Ce tableau indique les principales communes de l'Aveyron dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux. Source INSEE, chiffres au 01/01/2008. Démographie Communes les plus peuplées Arrondissements Sociétés savantes Société centrale d'Agriculture de l'Aveyron, fondée en 1798, dissoute de nos jours Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron, fondée en 1836 Personnalités Denys Affre (1793-1848), archevêque de Paris. Henri Affre (1816-1907), est un archiviste départemental, un historien régionaliste du Rouergue et un héraldiste. Déodat Alaus, maître maçon du constructeur des remparts des cités templières et hospitalières du Larzac. Georges d'Armagnac (vers 1500-1585), évêque d'Avignon, cardinal et évêque de Rodez. Didier Auriol (1958-), est le premier français à remporter le titre de champion du monde des rallyes en 1994, sur Toyota Celica. Auguste de Balsac (1788-1880), haut fonctionnaire et homme politique. Louis Balsan (1903-1988), archéologue, spéléologue, l'un des derniers grands disciples de Martel. Adolphe de Barrau (1803-1884), naturaliste. Hippolyte de Barrau (1794-1863), fondateur de la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron, érudit. Eugène de Barrau (1801-1887), notable. Justin Bessou (1845-1918), poète d'expression principalement occitane. Roger Béteille, né à Vors le 28 août 1921, est un ingénieur aéronautique, surnommé Monsieur Airbus en tant qu'initiateur du programme de l'avion du même nom. Joan Bodon (1920-1975), écrivain de langue occitane né à Crespin (maison Joan Bodon). Adolphe Boisse (1810-1896), ingénieur et homme politique. Maurice Bompard (1857-1935), peintre, l'un des fondateurs de la Société des peintres orientalistes français. Louis-Gabriel de Bonald (1754-1840), philosophe. Louis-Jacques-Maurice de Bonald (1787-1870), cardinal, archevêque de Lyon. Émile Borel (1871-1956), mathématicien, professeur à la faculté des sciences de Paris, spécialiste de la théorie des fonctions et des probabilités, membre de l'académie des sciences, homme politique français député et ministre. Louis-Jacques-Maurice de Bonald (1787-1870), prélat. Éric Bouad (1948-), musicien français. José Bové né a Talence en Gironde (1953-), altermondialiste, député européen depuis 2009, militant et ancien porte-parole de la Confédération paysanne, paysan sur le Larzac. Michel Bras (1946-), cuisinier 3 étoiles au Guide Michelin pour son établissement à Laguiole. Abbé Pierre-Edmond Vivier (1921-1995), historien, paléographe. Emma Calvé (1858-1942), est une cantatrice française (soprano), née à Decazeville. Jean Carrier (décédé en 1437), ecclésiastique du , dernier partisan et successeur de l'antipape Benoît XIII sous le nom de Benoît XIV. Édouard de Castelnau (1851-1944), général d'armée. Marc Censi (1936-), ancien président du conseil régional de Midi-Pyrénées, ancien maire de Rodez. Hippolyte Coste (1858-1924), botaniste. Jean-Louis Cromières,(1947-) artisan paysan, ancien maire de Laguiole dit « Le Visionnaire », a « relancé » la fabrication du couteau de Laguiole à Laguiole (1980). Ambroise Crozat, peintre né à Rodez dans la première moitié du . Bertrand Delanoë (1950-), homme politique français et maire de Paris. Auguste Denayrouze (1837-1883) est, avec Benoît Rouquayrol, l'un des inventeurs du scaphandre autonome. François d'Estaing (1501-1529), évêque de Rodez. Stéphane Diagana (1969 à Saint-Affrique), athlète français spécialiste du haies et du relais 4 × , champion du monde en 1997 et 2003. Louis Dupiech (1900-1945), résistant français, préfet de l'Aveyron, mort en déportation. Jules Duval, né à Rodez le 30 avril 1813 et mort le 20 septembre 1870, avocat, économiste et journaliste français. Il est un farouche partisan du fouriérisme et de la colonisation de l'Algérie. Philippe Escafre, dit Coyote, dessinateur de bandes dessinées dont Litteul Kévin. François Fabié (1846-1926), poète. Jean-Henri Fabre (1823-1915), est un homme de sciences, un humaniste, un naturaliste, un entomologiste éminent, un écrivain passionné par la nature et un poète français et de langue d'oc (et à ce titre félibre), lauréat de l'Académie française et d'un nombre élevé de prix. Robert Fabre (1915-2006), fondateur du Mouvement des Radicaux de Gauche, médiateur de la République. Maurice Fenaille (1855-1937), mécène. Denis Frayssinous (1765-1841), prélat et précepteur du Dauphin. David Frétigné (1970-), pilote de motocross, d'enduro et de rallye-raid. Joseph-Bernardin Fualdès (1761 - assassiné à Rodez le 19 mars 1817), est un magistrat français, accusateur public, juge du tribunal criminel de l'Aveyron, procureur impérial en 1811. Gustave Garrigou (1884-1963), vainqueur du Tour de France en 1911. Alexandre Geniez (1988-), coureur cycliste. Charles Girou de Buzareingues (1773-1856), agronome et philosophe. Jacques Godfrain, ancien député de la troisième circonscription de l’Aveyron de 1978 à 1995 puis de 1997 à 2007, Ministre de la Coopération durant les gouvernements Juppé I et II, et maire de Millau de 1995 à 2008. Dom Pierre Guérin (1608-1698), ecclésiastique nantais, poète rouergat. Alain Guiraudie (1964-), scénariste et réalisateur. Frédéric Hantz (1966-), entraîneur de football. Marie-Sophie Lacarrau (1975-), journaliste. Gaston Lacombe, ébéniste, sculpteur, peintre (pastel), écrivain, historien et philosophe, ami de Pierre Soulages (1893-1964). Guy Lacombe (1955-), entraîneur de football. Bernard Laporte (1964-), entraîneur de rugby Amédée-Jean-Baptiste Latieule (1838-1903), évêque de Vannes. Alain Layrac, est un scénariste français né en 1965 à Decazeville. Cyril Lignac (1977-), cuisinier français et animateur de télévision. Eugène Loup (1867-1948), peintre. Jean-Claude Luche (1952-), président du conseil général de l'Aveyron de 2008 à 2017. Jean-Henri Magne (1804-1885), est un naturaliste français, professeur puis directeur de l'École nationale vétérinaire d'Alfort. Colette Magny (1926-1997), chanteuse et auteur-compositeur. Son grand succès : Melocoton en 1963. Cardinal François Marty (1904-1994), cardinal archevêque de Paris. Jules Merviel (1906-1976), populaire coureur cycliste des années 1930. Amans-Alexis Monteil (1769-1850), historien. Antoine de Morlhon (1753-1828), archevêque d'Auch. Auguste de Morlhon (1799-1862), évêque du Puy. Alain Peyrefitte (1925-1999), écrivain, ministre, membre de l'Académie française. Charles de Pomairols (1843-1916), poète régionaliste, originaire de Villefranche-de-Rouergue. Pierre Poujade (1920-2003), homme politique. Denys Puech (1854-1942), sculpteur, directeur de la Villa Médicis. Jean Puech (1942-), ancien président du conseil général de l'Aveyron, sénateur et ancien ministre. Jacques Puel (1949-2008), médecin ruthénois spécialisé en chirurgie cardiothoracique. Paul Ramadier (1888-1961), premier Président du Conseil de la Quatrième République (SFIO), ministre, député et maire de Decazeville. Guillaume-Thomas Raynal (1713-1796), historien, philosophe. Sainte Émilie de Rodat (1787-1852), fondatrice de la congrégation des Sœurs de la Sainte-Famille. Betty Rosenfeld (1907-1942), ancienne infirmière des Brigades internationales allemande déportée à Auschwitz en 1942. Elle résida à Millau puis à Séverac-le-Château entre 1938 et 1939. Gaëtan Roussel (1972-), auteur compositeur. Richard Sainct (1970-2004), pilote de moto. Antoine Salvanh (vers 1476 - vers 1554), architecte. Pierre-Frédéric Sarrus (1798-1861), mathématicien. Frédéric Saurel, est un acteur, producteur, réalisateur et scénariste français né en mai 1967. Pierre Soulages (1919-2022), peintre. Jean-Joseph Tarayre (1770-1855), général et baron d'Empire napoléonien. Jacques d'Izarn de Valady (1766-1793), officier, député, fusillé. Armand Vaquerin (1951-1993), international de rugby, recordman du nombre de titres de champion de France (10) avec le club de Béziers. Joseph Vaylet (1894-1982), majoral du félibrige, est un écrivain, poète, disciple de Frédéric Mistral, qui a contribué à la renaissance de la culture occitane en Aveyron. Abbé Aimé Vayssier (1821-1875), ecclésiastique licencié ès-lettres auteur du Dictionnaire patois-français du département de l'Aveyron. Jean Verdier (1864-1940), cardinal archevêque de Paris. Victor de l'Aveyron (1787?-1828), enfant sauvage d’abord recueilli en 1797 à Lacaune puis retrouvé en 1800 à Saint-Sernin-sur-Rance. Eugène Viala (1859-1913), poète, peintre, graveur. Bernard Vivier (1955-), membre du Conseil économique, social et environnemental de la République française. Lucie Vivier, en religion Mère Maurice-Marie (1921-2015), première Millavoise officier de la Légion d'honneur. Zinédine Zidane, né le à Marseille, est un footballeur international français devenu entraîneur. Il est citoyen d'honneur de l'Aveyron depuis 1999. Drapeau Le drapeau ressemble à celui du Rouergue. Héraldique Notes et références Notes Références Site sur la résistance en Aveyron durant la Seconde Guerre Mondiale Voir aussi Bibliographie Encyclopédie Bonneton, Aveyron, Christine Bonneton, 2005 Jean-Michel Cosson, Dictionnaire de l'Aveyron, Loubatières, Daniel Crozes, Le Guide de l'Aveyron, Éditions du Rouergue, Aue/Miche, L'Aveyron (Découvrir), MSM, Dominique Auzias, Jean-Paul Labourdette, Le Petit Futé Aveyron, Collectif, Nouvelles Éditions Université, Paul Astruc, Les grandes affaires criminelles de l'Aveyron, Éditions De Borée, Christian Bernard, L'Aveyron en fleurs : Inventaire illustré des plantes vasculaires du département de l'Aveyron, Éditions du Rouergue, Francine Claustres, La cuisine aveyronnaise, Sud Ouest, Aveyron : Recettes paysannes, Du Curieux, Fédération française de la randonnée pédestre, L'Aveyron à pied, Guide FFRP, Fédération française de la randonnée pédestre, Les plus beaux villages d'Aveyron… à pied : 20 Promenades et randonnées, FFRP, Hubert Calmette, Les sentiers d'Émilie en Aveyron, Fédération française de randonnée pédestre, Richard André, Romain Pages Éditions, Le Parc Naturel Régional des Grands Causses, Parc naturel Grands Causses, Rémi Soulié, Le vieux Rouergue : Terre d'Aveyron, Paris, Alain Marc, Aveyron, carnet de routes, Éditions du Rouergue, Laurent Millet, Les noms de famille de l'Aveyron, Archives Cult, Laurent Barthe, Du Rouergue à l'Aveyron, Empreinte, Aveyron 1900-1920 Édition De Boree, Jean-Michel Cosson, Stéphane Monnet, L'Aveyron dans la Guerre 1939-1945, Éditions De Boré, Jill Dawson, Béatrice Dunner, L'Enfant sauvage de l'Aveyron, Du Rocher, Jean Itard, Victor de l'Aveyron, Allia, Dagonet/Christian, Regards Sur l'Aveyron, De Borée, Nicole de Bertier, Rencontre en Aveyron, Equinoxe, Articles connexes Conseil départemental de l'Aveyron Liste des préfets de l'Aveyron Communes de l'Aveyron Liste des églises de l'Aveyron Anciennes communes de l'Aveyron Intercommunalités de l'Aveyron Département français Pays Ruthénois Plateau du Lévézou Association Le Pays du Haut Rouergue Parc naturel régional des Grands Causses Liste de ponts de l'Aveyron Rodez Rodez Agglomération Liste de films tournés dans l'Aveyron Volontaires nationaux de l'Aveyron pendant la Révolution Liens externes Préfecture de l'Aveyron Conseil départemental de l'Aveyron
L'Aveyron () est un département français situé dans la région Occitanie, dans le sud-ouest de la France. Il doit son nom à la rivière Aveyron qui le traverse.
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Argentine
L’Argentine, en forme longue la République argentine ( et ), est un pays d’Amérique du Sud partageant ses frontières avec le Chili à l’ouest, la Bolivie et le Paraguay au nord, le Brésil et l’Uruguay au nord-est, et enfin l’océan Atlantique à l'est et au sud. Son territoire américain continental couvre une grande partie du Cône Sud. Le , lors de la révolution de Mai, le pays n'accepte plus d'être gouverné par un vice-roi (gouverneur) et crée un gouvernement local, qui jure allégeance au roi d'Espagne. L'indépendance vis-à-vis de l'Espagne est définitivement déclarée le lors du Congrès de Tucumán. La capitale est Buenos Aires, la langue prédominante est l'espagnol, dans sa variante rioplatense, la monnaie est le peso argentin et la principale religion est le catholicisme. D'une superficie de , l'Argentine a une densité de population de seize habitants par kilomètre carré. L'Argentine fait partie des pays dits du Cône Sud et parmi les pays d'Amérique latine, il est, avec l'Uruguay et le Chili, celui où la culture européenne est la plus affirmée. L'Argentine est l'un des pays les plus développés du continent latino-américain. Le pays est également la troisième puissance économique d'Amérique latine après le Brésil et le Mexique, que ce soit en PIB nominal ou à parité de pouvoir d'achat (PPA). Il connaît cependant une crise économique depuis la fin des années 2010, marquée par une forte inflation et la hausse de la pauvreté. Origines du nom Le nom « Argentina » (en français « Argentine ») dérive du nom latin qui désignait l'argent ( et en espagnol). Il fut probablement utilisé par les navigateurs vénitiens ou génois et son origine pourrait se trouver dans les cadeaux en argent faits par les peuples amérindiens aux explorateurs européens, notamment Sébastien Cabot, ou aux ornements qu'ils portaient. Une autre explication pourrait être la légende de la Sierra de la Plata, trésor légendaire où le Río de la Plata était censé conduire. Le nom « Río de la Plata » figure dans un atlas vénitien de 1536. Le cartographe portugais Lopo Homem est le premier à utiliser le terme « Terra Argentea » sur une carte de 1554. Le nom « Argentina » fut popularisé par le poème de Martín del Barco Centenera Argentina y Conquista del Rio de la Plata publié en 1602. En 1860, « Argentina » devint le nom officiel de la République Argentine. Géographie Données générales La surface totale de l'Argentine est répartie de la façon suivante (excepté l’Antarctique) : total : ; terre : ; eau : . L'Argentine s'étend sur du nord au sud et d'est en ouest. Le territoire peut être divisé en quatre zones distinctes : les plaines fertiles de la pampa au centre du pays, le plat pays de la Patagonie au sud (s'étendant sur un gros quart sud du pays (28 %), jusqu'à la Terre de Feu), les plaines sèches du Gran Chaco au nord et enfin la région très élevée de la cordillère des Andes à l'ouest le long de la frontière avec le Chili dont le mont Aconcagua culmine à . Le point culminant de l'Argentine est le mont Aconcagua. La dépression la plus profonde d'Amérique, la Laguna del Carbón à sous le niveau de la mer, se trouve aussi en Argentine, dans la province de Santa Cruz. Le centre géographique du pays est localisé dans la province de La Pampa. Le climat est typique de façade orientale des continents, on rencontre un climat subtropical humide dans le nord et aride/subantarctique dans l'extrême sud du pays. Régions géographiques Le pays est traditionnellement divisé en différentes régions majeures. Pampas Les plaines à l'ouest et au sud de Buenos Aires. Appelée la pampa humide, cette région recouvre la plupart des provinces de Buenos Aires et de Córdoba ainsi que celles de Santa Fe et de la Pampa. Cuyo L'ouest de l'Argentine est dominé par l'imposante cordillère des Andes, à l'est se trouve une région aride appelée Cuyo, l'eau descendant des montagnes permet la viticulture et l'agriculture grâce à son irrigation, bien que le relief y soit accidenté. Le point le plus haut du monde en dehors de l'Himalaya se retrouve en Argentine, au cerro Aconcagua, de . Parmi les plus hautes montagnes des Andes, une importante proportion se retrouve dans le pays. Le point le plus bas des Amériques se trouve aussi en Argentine, dans la province de Santa Cruz (Laguna del Carbón). Gran Chaco La région Gran Chaco se situe au nord du pays, avec des saisons humides et sèches, il permet l'élevage de bétail et la culture de coton. Il recouvre les provinces du Chaco et de Formosa. Il comprend également des forêts subtropicales où se développent la végétation et les animaux. Mésopotamie argentine Ce territoire se trouve entre le Rio Paraná et le Rio Uruguay, partagés entre les provinces de Corrientes et d'Entre Ríos, où l'on entretient le bétail et les Esteros del Iberá. Le climat de la province de Misiones est tropical. Les chutes d'Iguazú s'y trouvent. Patagonie Les steppes de la Patagonie dans les provinces de Neuquén, Río Negro, Chubut et Santa Cruz sont d'origines tertiaires. Le territoire est semi-aride au nord, froid et aride au sud, mais est constitué à l'ouest de plusieurs grands lacs et de forêts. La Terre de Feu, Antarctique et Îles de l'Atlantique Sud est froide et humide, modéré par l'influence océanique. Enfin, le nord peut être référé à Comahue. Climat En considérant la superficie du pays, les différences d'altitude (de à presque ) et la longueur du pays (du sud, correspondant dans l'hémisphère nord à la ville de La Havane, jusqu'au sud, correspondant dans l'hémisphère nord à Copenhague, Moscou et la baie d'Hudson), une énorme diversité de climats coexiste dans le pays. Le Nord est pratiquement tropical, quoique absolument toutes les régions du pays peuvent voir le mercure descendre à . Le Centre-Nord et l'Ouest connaissent des journées de chaleur insupportable l'été : la moyenne atteint dans certains endroits, avec des températures très élevées avoisinant souvent les . L'hiver, la partie la plus septentrionale du pays enregistre des moyennes autour de le jour, et de la nuit, avec des périodes de alternant avec des journées assez froides qui peuvent même rester en dessous de , et des nuits proches de . Les précipitations varient de dans la jungle de Misiones, à dans le Gran Chaco, et seulement dans les régions les plus arides de l'Ouest argentin. La Pampa concentre la majorité de la population et de la production du pays, grâce au climat tempéré à quatre saisons : les étés sont assez longs et chauds, avec des journées ayant une température moyenne de et des nuits agréables à , tandis que les hivers sont doux avec des journées ayant des températures moyennes de et les nuits autour de . Les gelées sont courantes pendant 3 à , et les températures descendent souvent à , mais rarement moins, quoique les records approchent les . La neige, en revanche, est très rare étant donné que l'hiver est la saison la plus sèche. Les précipitations vont de dans l'est, à seulement dans l'Ouest du pays. La Patagonie est la région la plus froide, mais le climat varie énormément d'un endroit à l'autre : il est extrêmement sec mais assez modéré sur la côte, très sec et rigoureux au centre, et très humide et un peu moins rigoureux dans les vallées des Andes, où l'air du Pacifique pénètre dans le continent. Sur la côte, il fait rarement moins de , et l'été, il peut faire facilement . La neige est assez rare, mais la pluie aussi (). Sur les plateaux du centre de la Patagonie, les étés sont tièdes mais avec des nuits froides (en dessous de , avec du gel parfois en plein été) et les hivers sont assez rigoureux, avec des moyennes proches de dans plusieurs endroits, accompagnés de chutes de neige fréquentes mais peu abondantes en raison de l'aridité du climat. La température descend facilement à , et les records indiquent des valeurs proches de lors d'hivers exceptionnels, où certains villages sont isolés par la neige pendant des semaines. Les vallées (très basses) à l'ouest ont des étés frais avec des nuits froides, et des hivers avec des moyennes de (équivalent de l'Alsace), descendent rarement en dessous de , quoique des valeurs de sont possibles. La neige peut s'accumuler profondément, car beaucoup de secteurs reçoivent plus de de pluie et neige, et quelques secteurs isolés voient jusqu'à par an. L'extrême sud mérite une note à part, car si les hivers sont semblables à ceux de l'ouest de la Patagonie, avec beaucoup de pluie, neige et mélanges, la particularité du climat est l'absence de l'été : au mois le plus chaud, la moyenne du jour atteint seulement , alors que celle des nuits est de . Il est très courant de voir des journées à en plein été, et des chutes de neige ne sont pas à exclure. De plus, pendant les mois d'été on peut s'attendre à avoir trois ou quatre journées ensoleillées par mois, avec une quinzaine de journées de pluie, et une douzaine de journées nuageuses. Dans toute la Patagonie, et surtout dans le sud, on enregistre les plus forts vents au monde : dans certaines villes, la moyenne dépasse les tous les mois, et lors des tempêtes, les vitesses de à sont courantes. La côte Atlantique argentine a des températures assez froides même l'été, où l'eau n'atteint les que quelquefois dans quelques endroits précis. Les températures les plus chaudes et les plus froides du continent ont été mesurées en Argentine : plus de l'été, à Rivadavia, et l'hiver, au Valle de los Patos, San Juan. Rivières et lacs Parmi les grands fleuves, citons le Paraguay, le Bermejo, le río Negro, le río Colorado, l'Uruguay, ainsi que le Paraná qui est le plus long fleuve d'Argentine. Les fleuves Paraná et Uruguay coulent vers l'océan Atlantique et se rejoignent pour former le delta du río de la Plata. Dans le parc national de Misiones, au nord du pays, les mini-chutes d'une selva saturée vont se réunir pour former le fleuve Panana. Des grands lacs comme des mers se sont formés au pied des Andes, dans des sites encore vierges tels le Nahuel Huapi, à San Carlos de Bariloche. Environnement Le pays abrite des paysages et écosystèmes très variés, en raison notamment d'un important gradient climatique. L'écosystème dominant est celui de la pampa qui abrite une biodiversité originale et souvent endémique. La forêt a souvent fortement régressé au profit de boisements industriels (monocultures parfois), de l'élevage bovin et d'une agriculture souvent industrielle qui contribue à dégrader les sols. Le Sud du pays est exposé à une augmentation des UV solaires (cancérigènes, mutagènes), induite par le trou de la couche d'ozone, plus grand au-dessus de l'Antarctique qu'au-dessus de l'Arctique. Depuis les années 1990, l'Argentine a perdu plus de 22 % de ses forêts. En décembre 2018, Greenpeace révèle un « scandale de pollution massive » dont s'est rendue coupable la multinationale Total au nord de la Patagonie. Une « gigantesque piscine de déchets toxiques » s'est créée, l'entreprise pétrolière étant accusée de jeter des « résidus toxiques à l'air libre, dans de gigantesques piscines creusées sans aucune protection entre les déchets et le sol ». Et ce, alors que des villages Mapuche sont installés à moins de . Faune et flore Dans les immenses étendues de la Pampa subsiste encore une faune précolombienne représentée en particulier par le tatou dit à neuf bandes : les gauchos pourchassent ce mammifère xénarthre car ils redoutent ses terriers dans lesquels le bétail se casse les pattes. En altitude, le lama est encore utilisé comme animal de portage. D'après une étude publiée par plusieurs ONG en mars 2018, les forêts de la région du Gran Chaco disparaissent à un rythme comparable, voire supérieur à celui des forêts tropicales d’Amazonie. Cette déforestation a pour cause le développement des cultures de soja, principalement destinées à l’alimentation des animaux d’élevage. L'étude recense en outre différents impacts du développement de ces cultures : . Frontières terrestres avec le Chili : c'est la troisième plus longue frontière terrestre au monde. avec le Paraguay. avec le Brésil. avec la Bolivie. avec l'Uruguay. Histoire Époque pré-coloniale Un grand nombre de tribus amérindiennes peuplait l'Argentine avant la conquête espagnole, comme les Mapuches (« Araucans »), les Diaguitas, les Pampas, les Tehuelches (« Chonks »), Tobas (« Qoms »), Wichís (« Matacos »), Selknams (« Onas ») et autres ; ceux du Sud, qui s'enveloppaient les jambes et les pieds de fourrure contre le froid, ont été surnommés par les colonisateurs « patagones » (terme dérivant de pata : « pied » en espagnol). Colonisation espagnole En 1516, l'Espagnol Juan Díaz de Solís découvre le Río de la Plata. Le pays est colonisé par les Espagnols entre le et le . Dans son Voyage d’un naturaliste autour du monde à bord du vaisseau , Charles Darwin décrit les combats que livraient encore dans les années 1830 les peuples autochtones amérindiens contre les cultivateurs et éleveurs d'origine espagnole qui accaparaient leurs terres. Indépendance Ayant repoussé en 1806 et 1807 deux expéditions militaires anglaises, sous l'impulsion de Jacques de Liniers, chef d'escadre chargé d'assurer la défense de la vice-royauté du Rio de la Plata, les colons espagnols comprennent qu'ils peuvent se défendre seuls contre un ennemi autrement mieux armé qu'eux et bien décidé à les évincer. Ils se considèrent dès lors plus Argentins qu'Espagnols et des mouvements d'opposition contre la métropole apparaissent parmi eux à l'aube du . Dès 1810 avec la révolution de Mai (), les Argentins deviennent indépendants de fait. En 1813 le gouvernement brûle en place publique les instruments de torture et le déclare l'abolition de l'esclavage (selon la Chronologie de l'abolition de l'esclavage). L'indépendance déclarée le (lors du congrès constituant tenu dans la ville de San Miguel de Tucumán) n'est que la conséquence juridique venant entériner ce qui est déjà une réalité. Plusieurs années de guerre contre l'Empire colonial espagnol permettent aux Argentins de se séparer définitivement de l'emprise de l'Espagne. Les généraux José de San Martín, Manuel Belgrano et Martín Miguel de Güemes, entre autres, repoussent toute velléité espagnole de reprendre sa colonie. Au commandement d'une armée d'environ , San Martin réalise une campagne prodigieuse, traversant la cordillère des Andes. Au Chili, il inflige des défaites cruciales à l'armée espagnole, d'abord à la Cuesta de Chacabuco et puis (avec des troupes chiliennes de Bernardo O'Higgins) à Maipu, près de Santiago du Chili, où les Argentins triomphent définitivement de l'armée royaliste stationnée au Chili. Guerre civile et invasions étrangères La guerre contre l'Empire espagnol s’achève après la victoire des indépendantistes sud-américains à la bataille d'Ayacucho, en 1824. Cependant, le pays est en situation de guerre civile depuis une décennie. En 1813, avant la déclaration formelle de l'indépendance de toute l'Argentine, la Province Orientale (actuel Uruguay) avec José Gervasio Artigas a défendu le fédéralisme argentin contre le centralisme de la ville du Buenos Aires, menant à une guerre civile de cinquante ans entre fédéraux et unitaires. Toujours en plein conflit entre fédéraux et unitaires, l'Argentine a eu à affronter plusieurs agressions : l'invasion de la Province Orientale par l'Empire du Brésil, mais également l'occupation de la province de Tarija par les boliviens en 1826. En 1833, peu de temps après la fin de la guerre entre l'Argentine et le Brésil, les Britanniques occupent et colonisent les îles Malouines que l'Argentine avait héritées de l'Espagne. En 1836, l'Argentine se trouve à nouveau en guerre contre la Confédération péruvio-bolivienne et une contre les Empires anglais et français, alliés avec le Brésil, les Paraguayens et les Uruguayens. Ces luttes internes et les interventions étrangères expliquent la durée de l'hégémonie de Juan Manuel de Rosas (1833-1853). La constitution sera proclamée en 1853, après la fin de la dictature de Juan Manuel de Rosas. L'année 1890 est considérée comme un tournant dans l'histoire politique de l'Argentine. C'est l'année d'un important soulèvement populaire par suite d'une crise économique qui avait accentué la misère des classes populaires et appauvri les classes moyennes. C'est aussi l'apparition de la dite « génération de 1890 » comprenant Leandro N. Alem (futur fondateur de l'Union civique radicale), Lisandro de la Torre (futur fondateur du Parti démocrate progressiste) et Juan B. Justo (futur fondateur du Parti socialiste). Cette nouvelle génération d'hommes politiques favorise une forme d'union des classes populaires et des classes moyennes, sous la direction de ces dernières, en opposition au pouvoir oligarchique des propriétaires fonciers, des grands commerçants et des banquiers de la « génération de 1880 », plus libérale. L'Union civique radicale — qui passe, après le suicide d'Alem, sous la direction d'Hipólito Yrigoyen — devient l'expression principale des classes moyennes et, dans une moindre mesure, populaires. Sa tactique allie, à partir de 1892, un dosage réfléchi entre le recours à la voie électorale légale et l'adoption de la voie insurrectionnelle. En 1912, afin de réduire le risque d'un nouveau soulèvement révolutionnaire, le gouvernement conservateur accepte d'établir le suffrage universel masculin. Hipólito Yrigoyen est élu président et met en œuvre son programme réformiste : abolition du travail des enfants, repos dominical pour les travailleurs, salaire minimal pour certaines professions, recours à l'arbitrage pour les conflits sociaux En économie, il déclare : . Plus tard, l'Union civique radicale se scinde avec le regroupement de son aile droite autour de Marcelo Torcuato de Alvear contre Yrigoyen. Les années de pouvoir de l'Union civique radicale représentent un héritage sujet à controverses ; si elles constituent une période de progrès démocratiques et sociaux, elles se caractérisent aussi par les ménagements à l'égard de l'oligarchie et par la conduite très brutale de l'armée. De nombreux évènements tragiques surviennent au début du : durant la semaine du 7 au , la répression et les massacres commis à Buenos Aires sur des ouvriers grévistes font des centaines de morts. Entre novembre 1920 et décembre 1921, quelque furent exécutés par l'armée à l'issue d'une grève insurrectionnelle en Patagonie. En juillet 1924, 500 indigènes qui protestaient contre leurs conditions de travail et la misère dans laquelle ils vivaient, sont massacrés par la police et des milices de propriétaires terriens. L'anarcho-syndicalisme exerce une importante influence auprès des syndicats ouvriers à la fin du et au début du . Certains militants se dirigent par ailleurs vers la lutte armée, comme en 1929 quand le militant anarchiste Kurt Gustav Wilckens lance une bombe qui tue le colonel Varela, responsable des massacres de la Patagonie rebelle. Les associations socialistes se constituent dans les années 1890. En 1896 est formé le Parti ouvrier socialiste argentin, qui fait paraître Vanguardia, « journal socialiste scientifique défenseur de la classe ouvrière ». En 1904, Alfredo Palacios devient le premier député socialiste d'Amérique latine. Le Parti communiste argentin est fondé en 1918. Dictatures du et péronisme Les présidences se succèdent entre 1930 et 1983, mais sur seize présidents, onze sont des militaires et plusieurs sont « présidents de facto » (par opposition aux présidents élus). Perón fait alors ses débuts dans la politique : lieutenant-colonel titulaire de quelques secrétariats d'État du gouvernement militaire établi en juin 1943, il est élu président après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Celle-ci ayant entraîné l’affaiblissement de l’Occident, l'Argentine devient, vers 1950, la neuvième puissance économique mondiale. Après la guerre, de nombreux nazis fuient en Argentine et ailleurs en Amérique latine. Au cours des années 1930, beaucoup d'Argentins ont souffert de la faim alors même que le pays était l’un des plus importants exportateurs de produits alimentaires du monde. Sur le plan politique, le latino-américaniste Alain Rouquié indique que « la souveraineté populaire et le suffrage sont fermement dirigés par les représentants de l’élite établie. Ceux-ci n’ont jamais tout à fait cessé de penser que , comme le déclara un ministre de l'Intérieur. » Le péronisme est un mouvement national et populaire ; il encadre la population argentine (syndicats, femmes, jeunes, ouvriers…) en leur octroyant des droits et un statut. Le partage des richesses est désormais moins déséquilibré et la classe ouvrière argentine, avec le soutien des syndicats, s'identifie au mouvement péroniste : les salaires sont augmentés, un salaire minimum et des congés payés sont instaurés, le droit à la retraite et au repos dominical sont reconnus. La politique sociale du gouvernement péroniste se traduisit également par un engagement inédit de l’État argentin en matière de santé et d’éducation. Ainsi, l’enseignement universitaire fut déclaré gratuitement accessible à tous les Argentins à partir de 1949, ce qui entraîna une augmentation de 300 % du nombre d’étudiants au cours de la présidence de Juan Perón. Le taux d'analphabétisme se réduit assez significativement. L'effort est aussi porté sur l’amélioration des services de santé du pays, et surtout du nombre de personnes pouvant en bénéficier. Le taux de mortalité infantile peut alors être réduit de 80,1 pour 1000 en 1943 à 66,5 pour 1000 en 1953, tandis que l'espérance de vie s’accroît de 61,7 en 1947 à en 1955. Perón a donc le soutien de la classe ouvrière, en partie grâce à la redistribution des richesses nationales. Cependant, l'opposition de la bourgeoisie est pour le moins active ; le dirigeant populiste gouverne de façon autoritaire. L’Église se retourne également contre le gouvernement après les tentatives de Perón de laïciser l’enseignement et ses réformes en faveur des droits des femmes. Par ailleurs, sa deuxième femme (Perón était veuf depuis 1938) Eva Perón décédée, restée très aimée des « descamisados » (sans chemises) n'est plus là. Le soutien d'une majorité de la population au mouvement péroniste est néanmoins régulièrement confirmé par les élections et un système démocratique multipartite continue de fonctionner. En 1955, un coup d'État le chasse du pouvoir (l'armée bombardera la place de Mai, tuant de nombreux civils). Désormais, l'Argentine entre dans une période d'instabilité à la fois économique et politique. Le puissant mouvement péroniste est décapité mais va renaître sous la forme clandestine (sabotage, grèves…). Les élites du pays, revenues au pouvoir, cherchent alors une impossible formule de démocratie sans péronisme. Les militaires organisent des élections, puis reprennent le pouvoir quelque temps après, et ce, à deux reprises. En 1966 a lieu le coup d'État du général Juan Carlos Onganía. Ce dernier, partisan de la manière forte, met en place un régime bureaucratique et autoritaire. En réaction à la violence, les mouvements sociaux, les syndicats, les étudiants, les ouvriers se battent contre le régime jusqu'à prendre conscience de sa faiblesse. La situation s'aggrave jusqu'à l'année 1969, quand éclate le Cordobazo (une explosion de violence spontanée à la ville de Cordoba dont les ouvriers et les étudiants sont les protagonistes). C'est la première (il y en aura bien d'autres dans tout le pays) : la population s'attaque aux symboles du pouvoir autoritaire (police…) mais aussi à ceux des multinationales étrangères. Le lendemain, le pays est paralysé par la grève générale. Désormais, même la classe moyenne, traditionnellement anti-péroniste, s'associe au rejet du pouvoir bureaucratique et autoritaire. Les militaires se retirent alors en bonne et due forme, essayant de ne pas perdre la face. Mais il est trop tard et en 1973, la population assiste à la fin du régime militaire. Des élections démocratiques sont organisées, les militaires sont conspués, la gauche révolutionnaire voit ses organisations de masses légalisées et ses militants prisonniers sont tous libérés. L'extrême-gauche gagne des espaces de pouvoir au sein de l'État (Université…). Après le retour du général Juan Perón en 1973, qui se solde par le massacre d'Ezeiza (la droite péroniste ouvrant le feu sur des militants de l'aile gauche), le pays s'enfonce dans une meurtrière crise politique. José López Rega fonde secrètement l'Alliance anticommuniste argentine qui assassine plus de . Après la mort de Perón, une guerre sale commence dans la province de Tucumán, dès l', qui impliquait la lutte contre la guérilla entre autres par l'enlèvement de partisans armés de la « révolution » et leur séjour dans des centres de détention clandestins, où ils étaient torturés. La très grande majorité n'y a pas survécu. À cette occasion, les leçons transmises par des militaires français sur la bataille d'Alger sont mises en pratique. En mars 1976, un coup d'État dirigé par une junte de militaires (Jorge Videla) renverse la troisième femme de Perón, Isabel Martínez de Perón, ancienne vice-présidente de son époux, et sa veuve depuis 1974. La Commission nationale sur la disparition des personnes (CONADEP), fondée par le gouvernement démocratique de Raúl R. Alfonsín, a estimé que la répression militaire avait fait un peu moins de , dans la majorité des « disparus ». Buenos Aires participe avec d'autres pays à l’opération Condor (de coordination contre la subversion), et de nombreux réfugiés politiques et des « subversives » enfuis de pays voisins sont assassinés par le biais des services secrets ou d'escadrons de la mort (la Triple A). Il est à noter que cette Triple A a été créée en 1974 durant le gouvernement constitutionnel d'Isabel Perón et a commencé son travail dès cette année-là. L'ambassade américaine est souvent informée. Guerre des Malouines et transition démocratique Afin de relancer sa popularité, la junte de Buenos Aires, dirigée depuis décembre 1981 par Leopoldo Galtieri, l’un des plus « durs », décide d’envahir les îles Malouines en 1982, provoquant ainsi la guerre des Malouines contre le Royaume-Uni, alors dirigé par Margaret Thatcher. En raison de son anticommunisme viscéral et de la mise en place de l’opération Charly (pendant laquelle les services argentins ont transmis à leurs homologues d’Amérique centrale les techniques de la guerre sale : escadrons de la mort, torture systématique contre la population civile afin de la démoraliser, vols de la mort), Buenos Aires semblait penser pouvoir compter, à tort, sur le soutien de Ronald Reagan, nouvellement élu. La défaite lors de la guerre des Malouines précipite la chute du régime et une lente transition démocratique. Raúl Alfonsín (1983-1989) fut le symbole même du retour à la démocratie en République argentine. Dans les premiers jours de son mandat, en 1983, il abroge l’amnistie déclarée avant que les forces armées ne perdent le pouvoir et demande de poursuivre neuf dirigeants de la junte militaire. Il nomme en même temps une commission nationale sur la disparition des personnes et en choisit les membres : dix citoyens de premier plan, connus pour leur rôle dans la défense des droits de l’Homme. Aux yeux du monde éclate la cruauté des crimes de la junte militaire argentine : quelque torturées puis exécutées clandestinement. Mais si les principaux responsables de violations des droits de l'Homme durant le régime militaire seront jugés et condamnés, la pression de l'establishment militaire va forcer Alfonsin à céder aux revendications des militaires. Trois ans plus tard, son gouvernement empêche le jugement de nombreux autres responsables, en instaurant les lois de pardon Punto Final et Obediencia Debida. La première prescrit les procès à venir et la seconde accorde l'amnistie aux officiers subalternes, responsables d'atrocités commises sous les ordres des chefs des forces armées. Depuis lors, plusieurs présidents se sont succédé : Carlos Menem (1989-1999), Fernando de la Rúa (1999-2001). Des lois d'amnistie sont votées sous Menem, notamment en raison de la rébellion de secteurs d’extrême droite dans l'armée (les Carapintadas, qui tentent plusieurs coups d’État à la fin des années 1980). Un procès durant lequel comparaissent les principaux responsables de la junte, ainsi que des Montoneros, se tient néanmoins en 1985 : c'est le Procès des Juntes (Juicio a las Juntas). La décennie Menem est marquée par une libéralisation de l'économie, menant à la modernisation de la plus grande partie du pays, à l'enrichissement d'une part importante de la population, mais aussi à l'apparition de groupes contestataires, les piqueteros, qui deviendront célèbres après la crise économique de la fin des années 1990. En effet, de 1990 à 1998 se produit le miracle argentin, caractérisé par un libéralisme radical (alignement du peso sur le dollar, privatisations, réformes économiques et sociales) qui eut pour effet un fort taux de croissance économique exponentielle, se traduisant par un enrichissement et une modernisation jamais vus dans le pays. Le FMI aida beaucoup l'Argentine à se développer durant cette période. La consommation a augmenté considérablement, et les Argentins ont alors pu accéder aux mêmes biens matériels que les Européens ; l'Internet, la téléphonie mobile, l'électro-ménager moderne Cependant, ce libéralisme ne profita pas à toute la population. Les laissés-pour-compte du miracle économique représentaient une part non négligeable dans l'Argentine des années 1990 : 18 % de chômeurs en 1996. Crise de 2001 Le choix de créer dans les années 1990 une caisse d'émission monétaire liée strictement au dollar, avait eu pour conséquence, lors de la hausse massive de celui-ci à la fin des années 1990, de provoquer un arrêt brusque des exportations argentines. Le Brésil avait dévalué fortement sa monnaie et l'Argentine, son principal partenaire commercial, s'était retrouvée à sec de devises. Cette situation avait engendré une fuite de capitaux massive pendant les mois d'août, septembre et octobre. La crise est partiellement jugulée par un contrôle draconien des dépôts bancaires, appelé Corralito, fondé sur l'obligation d'effectuer toutes les opérations financières à travers les banques et la restriction des retraits d'argent en numéraire. Le gros de la population n'étant pas bancarisé, la perception des rémunérations et salaires devient un véritable casse-tête, ce qui provoque une aggravation radicale de la crise en décembre 2001, provoquant un véritable chaos social, et des émeutes des classes sociales les plus appauvries par la crise. La répression cause , le ministre des Finances est relevé de ses fonctions, mais cela ne suffit pas et le président signifie sa démission en s'enfuyant du palais du Gouvernement en hélicoptère. Le gouvernement, le FMI et la parité entre le peso et le dollar américain sont les thèmes les plus critiqués. En dix jours, quatre présidents se succèdent (Camaño, Rodriguez Saa, Puerta, Duhalde), le gouvernement argentin se déclare en état de cessation de paiement, abroge la loi consacrant l'intangibilité des dépôts bancaires (ce qui provoque l’évaporation des dépôts des classes moyennes qui en avaient mais ne les avaient pas transférés) et, donc, par un approfondissement de la crise économique. Le , le nouveau gouvernement procède à un gel total des avoirs bancaires, appelé Corralón, et une dévaluation officielle du peso de 28 % par rapport au dollar, tandis que dans la rue le dollar se change à 1,60 peso pour atteindre très vite plus de 3 pesos. Le monde entier a été surpris par les événements de décembre 2001. Les médias ont montré un pays caractérisé par les pillages de magasins et les concerts de casseroles des classes moyennes. Mais ces représentations sont simplistes et plus que subjectives. Les émeutes et les mobilisations ne sont pas nées à la fin de l'année 2001. Dès 1989, une vague de saccages de magasins a eu lieu, conséquence de l'hyperinflation. En décembre 1993, le pays a connu des révoltes, notamment à Santiago del Estero. En 1996, les premiers piqueteros établissaient des barrages à Cutral-Co, dans la province de Neuquen. Mais les médias n'avaient laissé que très peu de visibilité à ces mouvements. Les protestations de décembre 2001 doivent être analysées en tenant compte des changements que le répertoire de l'action collective a connus ces dernières années en Argentine. Comme l'a expliqué Javier Ayuero, « loin d'être l'explosion d'une citoyenneté paraissant jusqu'alors repliée sur elle-même et incapable d'exprimer son mécontentement, le mois de décembre 2001 représente plutôt le point le plus critique d'un processus de mobilisation populaire datant environ d'une dizaine d'années ». Eduardo Duhalde demeure président de l'Argentine entre janvier 2002 et mai 2003 où il met fin à la parité entre le peso argentin et le dollar américain et met en place un plan économique productiviste. Il appelle à des élections présidentielles anticipées en avril 2003 où il soutient le candidat péroniste de centre gauche Néstor Kirchner. Ce dernier est élu par défaut à la suite du retrait de Carlos Menem au second tour. Gouvernement Kirchner Néstor Kirchner exerce la fonction de président de la République argentine de 2003 à 2007. Il renégocie la dette du pays en 2005 (il refuse le remboursement de trois quarts des de dollars de dette extérieure). Il gèle les tarifs énergétiques et du transport, et taxe très fortement les importations. Néstor Kirchner est décédé en 2010 d'une crise cardiaque. Son épouse, Cristina Fernández de Kirchner, élue au premier tour le lui succède le . En 2008 la présidente est confrontée à un lourd conflit social l'opposant aux agriculteurs et relatif, notamment, au niveau des taxes sur les exportations de soja. Les agriculteurs argentins ont engagé une grève d'ampleur de commercialisation des céréales. Gouvernement Macri En 2015, Mauricio Macri est élu président. Le gouvernement supprime l'impôt sur les exportations, met fin au contrôle des changes, laisse flotter le peso et réduit les subventions à l’énergie. Une réforme du marché du travail vient faciliter les licenciements. La libéralisation du secteur financier entraine une fuite des capitaux estimée en 2019 à près de de dollars depuis l’élection de Mauricio Macri, soit environ un sixième du produit intérieur brut (PIB) argentin. La production industrielle baisse fortement du fait de l'arrêt d'une grande partie des subventions. Les taux d’intérêt considérables offerts aux investissements spéculatifs (afin de faire affluer les dollars) favorisent la mise en place d'un cercle vicieux par lequel les emprunts d’hier doivent être remboursés par d’autres, plus coûteux encore. Le pays s'enfonce dans une grave crise économique. Le Financial Times note en octobre 2017 que « Le gouvernement [argentin] a plus emprunté que n’importe quel autre pays émergent depuis l’élection de Mauricio Macri. Environ de dollars en deux ans ». La dette du pays, qui s’établissait à 40 % du PIB en 2015, dépasse 75 % en janvier 2019, après avoir grimpé de vingt points de pourcentage au cours de la seule année 2018. Le cours du peso chute de 118 % entre janvier et septembre 2018. En octobre 2019, environ 40 % des Argentins vivent en dessous du seuil de pauvreté selon la chaîne nationale C5N (35 % selon les chiffres officiels, soit une augmentation de 30 % en un an). L’inflation dépasse les 54 % sur les 12 derniers mois et les 237 % depuis le début du mandat de Mauricio Macri. Les classes populaires ont de plus en plus de difficultés à se nourrir et beaucoup de personnes en viennent à sauter des repas. Selon la Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), cinq millions d’Argentins souffraient d’une « insécurité alimentaire » grave sur la période 2016-2018, ce qui représentait une multiplication par deux par rapport à la période 2014-2016, et la situation s'est depuis lors encore aggravée. Le taux de chômage dépasse les 10 % selon des chiffres officiels vraisemblablement sous-évalués et une chute de 3,1 % du PIB est à prévoir pour l'année 2019 selon le Fonds monétaire international (FMI). Politique et administration Répartition des pouvoirs L'Argentine a un régime présidentiel dans une république fédérale. La Constitution argentine de 1853, révisée en 1860, 1866, 1898, 1957 et 1994 dispose que le mandat présidentiel est de quatre ans (renouvelable deux fois). Il y a possibilité de réélection, mais il faut laisser passer . Le président devait être de religion catholique jusqu'en 1994 : Carlos Menem, d'origine syrienne et de confession musulmane dut se convertir au catholicisme pour être élu président. Élu au suffrage universel, le président est à la fois à la tête de l'État et à la tête du gouvernement, le président actuel est Alberto Fernández. La Constitution garantit la séparation des pouvoirs entre l'exécutif, le législatif et le judiciaire. L'exécutif est confié au président, le législatif au Congrès et le judiciaire à la Cour suprême d'Argentine composée de sept membres. Le Congrès de la Nation argentine est composé de deux chambres : le Sénat : ( par provinces) élus pour six ans ; la Chambre des députés : élus au suffrage universel, renouvelables par moitié tous les deux ans. Un tiers des candidats doit être féminin. La justice nationale est composée de différents tribunaux, dont le plus élevé est la Cour Suprême. Provinces Conformément à la constitution de 1853, révisée en 1994, l’Argentine est une république fédérale organisée en 23 provinces dirigés par des gouverneurs élus) et une cité autonome avec statut spécial : Buenos Aires, capitale fédérale. Les 24 ressorts sont les suivants : Les provinces ont de fait tous les pouvoirs qui n’ont pas été délégués expressément à l'État fédéral. Elles sont chargées d’administrer la justice et l’éducation primaire. Elles s’organisent comme elles l’entendent en élisant leurs pouvoirs exécutif et législatif. Les provinces peuvent régler entre elles toutes sortes d’accords de type judiciaire, économique ou social. Le pouvoir exécutif national a seulement le pouvoir d’intervenir afin d’assurer la forme républicaine du gouvernement et de repousser les invasions étrangères. La majorité des provinces du centre et du nord du pays sont antérieures à l’existence de l’Argentine comme fédération, cependant des provinces avec une grande présence aborigène ou une faible population (comme le sont au nord : Chaco, Formosa et Misiones ; et la grande partie sud du pays : La Pampa, Neuquén, Rio Negro, Chubut, Santa Cruz, la Terre de Feu, le territoire argentin en Antarctique et les îles de l’Atlantique sud) étaient à une époque des « territoires nationaux » dépendant de l'État fédéral. En devenant des provinces, elles acquirent le même statut administratif que celles qui existaient déjà. Les derniers territoires à changer de statut furent la Terre de Feu, Antarctique et Îles de l'Atlantique Sud qui furent regroupés pour devenir une même et unique province en 1991, en dépit du fait que la définition de cette province contient des territoires contestés en Antarctique (avec le Chili et le Royaume-Uni) et du fait que l’Argentine a ratifié le traité sur l’Antarctique qui a gelé les prétentions territoriales, et les îles de l’Atlantique sud sont reconnues internationalement comme parties du Royaume-Uni (à l’exception des îles Shetland du Sud intégrées au traité sur l’Antarctique), seul le litige de souveraineté concernant le partage de la Terre de Feu ayant été résolu (par un traité international signé avec le Chili). Un des anciens territoires nationaux, le territoire des Andes, ne parvint jamais à se convertir en province. Il fut formé en 1900 et couvrait alors la totalité de la Puna du nord-ouest du pays, mais, en raison d'un développement et d'une population très faibles, il fut dissous en 1943, les territoires étant alors incorporés aux provinces de Jujuy, Salta et Catamarca. Relations internationales L'Argentine est membre permanent du Mercosur (communauté économique des pays de l'Amérique du Sud) avec le Brésil, le Paraguay, l'Uruguay et le Venezuela ; cinq autres pays y sont associés : la Bolivie, le Chili, le Pérou, la Colombie et l'Équateur. L'Argentine est le seul pays d'Amérique du Sud à avoir pris part en 1991 à la guerre du Golfe, mandatée par l'ONU. Elle fut également le seul pays latin à participer à l'Opération Uphold Democracy à Haïti en 1994-1995. Enfin, elle s'engagea dans la force de maintien de la paix des Nations unies (Casques bleus) à travers le monde dont les conflits concernant Salvador-Honduras-Guatemala-Nicaragua, Équateur-Pérou, le Sahara occidental, l’Angola, le Koweït, Chypre, la Croatie, le Kosovo, la Bosnie-Herzégovine ou le Timor oriental. En , en reconnaissance de ses contributions à la sécurité internationale, le président des États-Unis Bill Clinton désigna l’Argentine comme l'un des alliés majeurs hors-OTAN. En 2005, l'Argentine fut membre temporaire du Conseil de sécurité des Nations unies. En 1993, l'Argentine lança l'initiative des casques blancs des Nations unies spécialisés dans l'aide humanitaire. Depuis 2004, les relations habituellement cordiales entre l'Argentine et l'Uruguay se sont progressivement dégradées à cause de la construction en Uruguay de deux grandes usines de fabrication de cellulose, sur les rives du rio Uruguay qui marque la frontière entre les deux pays. Ce contentieux est surnommé en France la « guerre du papier ». L'Argentine met en avant les dégâts écologiques que subirait le fleuve. La polémique fut alimentée par une escalade de déclarations de la part des deux États, l'Argentine portant l'affaire devant la Cour internationale de justice (CIJ) en mai 2006, puis l'Uruguay lui emboîtant le pas en novembre 2006. Des blocus routiers en Argentine ont empêché l'approvisionnement en matériaux de construction depuis le Chili, aggravant la situation. Les relations économiques et sociales entre les deux pays se sont améliorées en 2007. Douze pays d'Amérique du Sud ont signé le la Déclaration de Cuzco visant à la réunion du Mercosur, de la Communauté andine et du Chili, du Guyana et du Suriname en une seule communauté supranationale, la Communauté sud-américaine des nations (CSN), sur le modèle de l'Union européenne. Cela est devenu UNASUR (Union des Nations sud-américaines) lors du premier sommet énergétique sud-américain organisé au Venezuela à la mi-avril 2007. Outre une communauté économique, le projet inclut à terme : une monnaie commune ; une citoyenneté et un passeport commun ; un parlement commun. Ce projet a pris naissance dans un contexte d'opposition au ZLEA, « Initiatives pour les Amériques », lancé par George Bush en 1990 puis concrétisé en 1994 au Sommet des Amériques, et donc dans un contexte d'opposition à l'ingérence nord-américaine dans les affaires politiques et économiques sud-américaines. En 2005, la ville de Mar del Plata a accueilli le quatrième sommet des Amériques, marqué par de nombreuses protestations anti-US. Si bien que l'année suivante, elle mit sa priorité dans les initiatives régionales telles que le Mercosur ou la Banque du Sud après une décennie de partenariat avec les États-Unis. En contentieux avec le Royaume-Uni, l'Argentine réclame la souveraineté des îles Malouines, de la Géorgie du Sud, des îles Sandwich du Sud et des îles Shetland du Sud (ces dernières également revendiquées par le Chili mais les prétentions des trois pays sont gelées depuis la signature du traité de l’Antarctique) et d'environ de kilomètres carrés du continent Antarctique. Un autre sujet de discorde est la frontière avec le Chili, en particulier au sujet du tracé de la frontière extrême sud en Terre de Feu, un traité fut signé en 1984 entre les deux pays au Vatican. Enfin, l'Argentine fut l'un des signataires initiaux du traité sur l'Antarctique (1959). Armée Population et société Démographie L'Argentine compte environ d'habitants. Parmi les multiples groupes ethniques habitant le pays, on en compte trois à l'origine de la population actuelle. Tout d'abord, les Amérindiens représentent, ensemble et sans tenir compte des différences ethnoculturelles à peu près 1,49 % de la population totale. Les descendants d'Africains amenés comme esclaves pendant les temps de domination espagnole représentent 0,37 %. Le groupe le plus large, les Européens principalement méditerranéen, (espagnol et italien) et métis constituent 97 % de la population selon la CIA. , on compte de même des populations issues de l'immigration du qui inclut entre autres, en plus des Italiens et des Espagnols, des Arabes, des Allemands, des Français, et des Asiatiques. Il faut bien préciser que lors de l'arrivée de ces immigrants, qui pour la plupart étaient des hommes seuls, un métissage très important a eu lieu entre les étrangers et les femmes locales, de souche européenne et indigène pour la plupart, ce qui a contribué à la diversité ethnique. Selon les résultats d'une étude menée en 2010 par le généticien Daniel Corach, 53,7 % de la population a au moins un ancêtre autochtone, presque toujours matrilinéaire. Selon la Dirección Nacional de Migraciones, près de 45 % des Argentins seraient d'origine italienne et 31 % d'origine espagnole, faisant des Italiens et des Espagnols les principaux groupes ethniques en Argentine. La population est très inégalement répartie, puisqu'un tiers de la population (environ d'habitants) est concentré dans la capitale et l'agglomération de Buenos Aires, appelée aussi . Outre la région de la capitale fédérale, la population est concentrée dans d'autres zones urbaines dont les principales sont les suivantes : Córdoba (centre, d'habitants), Rosario (est, d'habitants), Mendoza (ouest, d'habitants), San Miguel de Tucumán (nord, près d'un million d'habitants). Au total, environ 91 % de la population habite dans des agglomérations urbaines. Traditionnellement, l'Argentine a joui d'un très haut niveau de vie en comparaison avec d'autres pays de la région, mais la crise économique des années 2001-2002 a diminué cette impression. Toutefois, plus de la moitié de la population reste considérée comme faisant partie de la classe moyenne, et depuis la crise, une forte reprise économique a aidé postérieurement à réduire la pauvreté à 23,4 % de la population. Plus de 8 % de la population vivait dans des conditions précaires, dans des villas miserias ou bidonvilles, dans le pays il y a miseria. Études génétiques Homburguer et al., 2015, PLOS One Genetics : 67 % européen, 28 % amérindien, 4 % africain and 1,4 % asiatique. Avena et al., 2012, PLOS One Genetics : 65 % européen, 31 % amérindien, and 4 % africain. National Geographic : 52 % européenne, 27 % amérindien, 9 % africain et 9 % autres. Langues Il n'y a pas de langue officielle en Argentine, cependant, en raison du système fédéral du pays, chaque province peut établir la langue officielle de son territoire. L'espagnol est parlé par la quasi-totalité des Argentins. Le pays possède également le nombre le plus important d'hispanophones qui emploie couramment le voseo, l'utilisation du pronom au lieu de (), ce qui implique alors un changement dans la façon de conjuguer les verbes également. À cause de la grande extension géographique de l'Argentine, l'espagnol varie considérablement de régions en régions, le dialecte le plus important numériquement est l'espagnol rioplatense, principalement parlé autour du bassin de La Plata, qui possède un accent similaire à celui de la langue napolitaine. L'italien serait beaucoup parlé en seconde langue, surtout par des personnes d'origine italienne (c'est notamment le cas du pape François). L'Argentine est un État observateur au sein de l'Organisation internationale de la francophonie depuis 2016. À la suite de la conquête de 1759 en Nouvelle-France, environ ont immigré en Argentine à partir des années 1857, même si les deux dates (1759 et 1857) semblent éloignées, le phénomène reste le même si l'on tient compte de l'apparition réelle des besoins en émigration des suites de l'effondrement de l'empire français en Amérique. En 2006, 17 % des Argentins se réclament d'ascendance française. Religion La principale religion est le christianisme, principalement le catholicisme (qui est la religion d'État). La liberté de culte est garantie par l'article 14 de la constitution. Le catholicisme est dominant, avec des estimations du nombre de catholiques variant de 70 % à 90 % de la population. En juillet 2014, une étude publiée par la CIA Factbook répertorie 92 % de catholiques dont 18 % de pratiquants. Jorge Mario Bergoglio, prélat argentin, est élu pape le sous le nom de François, il est le premier pape issu du continent américain. La société, la culture et l'histoire de l'Argentine sont profondément imprégnées par le catholicisme. L'Église catholique tient une place importante dans la société argentine, . La présence catholique en Amérique latine remonte à la fin du , au moment où les conquistadors espagnols débarquèrent dans le Nouveau Monde, amenant avec eux leur culture et leur religion. Il y a sept universités catholiques en Argentine : l'université catholique argentine à Buenos Aires, l'Universidad Católica de Córdoba, l'université nationale de La Plata, l'université de Salta, l'université de Santa Fé, l'université de Cuyo, et l'université de Santiago del Estero. Suivant le modèle de l'Empire romain, l'Église argentine est divisée à travers le pays en plusieurs diocèses et archidiocèses, unités territoriales administratives placées sous l'autorité d'un évêque. Si la plupart des villes de tailles moyennes sont des diocèses, les archidiocèses interviennent dans les villes ou la population est plus importante. Ainsi, Buenos Aires, par exemple, est un archidiocèse en raison, non seulement de la taille de sa population, mais également de l'importance historique de la ville, qui fut en 1776 la capitale de la vice-royauté espagnole du Rio de la Plata. La cathédrale métropolitaine de Buenos Aires, principale église catholique de Buenos Aires et siège de l’archidiocèse, abrite le tombeau du célèbre général José de San Martín. L'Argentine possède la plus importante communauté juive d'Amérique latine avec environ . Selon une importante étude du Barometer d'Amérique latine, le paysage religieux argentin se répartit entre 77 % de catholiques, 7 % de protestants, 4 % des autres religions et 13 % de sans religion. Le nombre d'athées est très important pour un pays d'Amérique latine, d'autant plus que dans les années 1960, il n'y avait que rarement d'Argentins sans religion. La Convention baptiste évangélique Argentine est fondée en 1908. En 2016, elle compterait 670 églises et . Femmes, droit à l'avortement et droits LGBT Sous le mandat de la présidente Cristina Fernández de Kirchner, le mariage homosexuel est légalisé en 2010, le droit à changer de sexe à l'état civil pour les personnes trans en 2012 et la PMA en 2013. Le 30 décembre 2020, sous le mandat d'Alberto Fernandez, un projet de loi légalisant l'avortement sans conditions jusqu'à la quatorzième semaine de grossesse est approuvé par le Sénat argentin, après un vote en faveur des députés argentins le 11 décembre. L'Argentine, qui n'autorisait l'avortement depuis 1921 qu’en cas de viol ou de danger pour la vie de la mère, devient le quatrième pays d'Amérique Latine à légaliser l'IVG après Cuba, l'Uruguay et le Guyana. Toutefois, les médecins peuvent toujours opposer leur « objection de conscience », dans un pays qui reste très divisé sur la question. L'Argentine de 2020 compte d'habitants et connaissait jusque-là clandestins par an (selon le gouvernement), menant eux-mêmes à une hospitalisation en raison de complications pour par an. Dans le même temps, le pays, souhaitant réduire le nombre d'avortements pour raisons économiques, a créé une allocation financière destinée à aider les mères et leur enfant durant la grossesse et les premières années. Système de retraite Le gouvernement argentin nationalise en 2008 les retraites, mettant fin à quatorze ans de domination des Administradoras de Fondos de Jubilaciones y Pensiones (AFJP), des organismes privés de gestion de l’épargne-retraite. La mesure a provoqué une fuite des capitaux et de fortes baisses des Bourses de Buenos Aires et de Madrid (de nombreuses entreprises espagnoles détenaient participation dans les AFJP). Ces pensions, dont le montant était défini selon des critères retenus au moment de la souscription du contrat initial, obéissaient à plusieurs facteurs variables, tels le capital investi, les intérêts accumulés ou l’espérance de vie. Au moment du départ à la retraite, elles étaient rarement conformes aux prévisions de départ et se révélaient généralement insuffisantes, voire misérables. Désormais, le système garantit dans la plupart des cas un revenu supérieur à 60 % des salaires. La publication des montants considérables que les dirigeants des AFJP et des compagnies d’assurance s’octroyaient avait soulevé l’indignation d'une grande partie de l'opinion publique. En quatorze ans, plus d’un tiers des de dollars de rétributions pour « prestations de services » ont été destinés aux salaires des principaux dirigeants, tandis que les commissions versées aux directeurs commerciaux constituaient le deuxième poste de dépenses. Économie L'Argentine est un pays industrialisé souvent considéré comme émergent même si certains organismes ne reconnaissent pas cette définition, le pays ayant été un des plus riches de la planète jusqu'au début du mais étant souvent frappé par des crises économiques comme en 1989 ou en 2001. L'Argentine fait partie du G20. Souffrant d'inflation et de difficultés financières, le pays doit souvent faire appel aux organisations économiques internationales telles que le FMI. L'Argentine est la deuxième puissance économique d'Amérique du Sud derrière le Brésil quant au PIB nominal. Le pays possède une importante richesse agricole. Parmi les points forts de son agriculture, le pays était aussi régulièrement huitième au palmarès des producteurs mondiaux de céréales au milieu des années 2010, dominé par les États-Unis. Il a aussi de nombreuses capacités industrielles et un certain potentiel minier. Pourtant, l'Argentine connaît d'importants problèmes économiques. Le chômage et le bas niveau de vie continuent de marquer le pays, pourtant largement plus développé que les autres nations du tiers monde. L'Argentine est le deuxième pays du continent latino-américain en 2021 quant à l'développement humain après le Chili selon les données des Nations unies. Cependant, les inégalités sociales se sont accrues et l'existence de bidonvilles en périphérie des grandes villes persiste. L'Argentine dispose de nombreuses richesses naturelles et d'une main-d'œuvre très qualifiée, d'une agriculture orientée vers l'exportation et d'un tissu industriel diversifié. Jusque dans les années 1950, à son apogée économique, l'Argentine était l'un des pays les plus riches du monde. Son PIB par habitant le positionnait au douzième rang mondial, juste devant la France. Malgré ces atouts, l'Argentine a accumulé à la fin des années 1980 une lourde dette externe (dette qu'elle ne compte rembourser qu'en partie, « 10 % »), l'inflation atteignait 100 % par mois et la production avait considérablement chuté. Pour lutter contre cette crise économique, le gouvernement de Menem a lancé une politique de libéralisation du commerce, de déréglementation et de privatisation. En 1991, le gouvernement décida d'ancrer le peso argentin au dollar américain (technique du currency board) et limita par une loi la croissance de la masse monétaire à la croissance de réserves monétaires. Ce système très particulier du currency board permet l'embellie des années 1990, mais se révèle particulièrement dangereux face aux mouvements erratiques et violents du marché des changes flottants qui suivent la crise économique asiatique et à la forte remontée du dollar qui rendent l'économie argentine non compétitive par rapport à celles de ses voisins. Il sombre lorsque l'économie mondiale entre en récession avec la crise de la bulle Internet au début des années 2000. La récession, amplifiée par les mesures d'économie drastiques exigées par le Fonds monétaire international (FMI) en contrepartie de son aide en dollars, est extrêmement violente et entraîne une hausse spectaculaire de la pauvreté ainsi que d'importants mouvements sociaux et de rapides changements politiques. L'instabilité politique a plongé l'économie argentine dans une crise sans précédent (2002). Le PIB a chuté de 11 % en 2002 avec la fin de la parité 1 peso = . Cette crise a mené plus de 50 % de la population sous le seuil de pauvreté. Des manifestations ont alors été organisées, suivies de pillages de magasins. Les banques locales incapables de fournir en dollars sont en faillite technique. Le plan argentin de conversion de dette a pour conséquence des pertes sévères pour les créanciers privés. Le pays fait finalement défaut sur sa dette. Les créanciers étrangers comme EDF sont spoliés. Le gouvernement, en dévaluant, rétablit l'équilibre avec le réal brésilien. Le pays sort de la partie la plus aigüe de la crise dès 2003. Les conséquences les plus durables sont les difficultés récurrentes des gouvernements à financer leurs budgets, le départ du pays de certains investisseurs industriels, une nette diminution de la confiance des créanciers privés et de longs contentieux avec des fonds vautour américains, contentieux qui se poursuivent jusque dans les années 2010. De 2003 à 2007 le PIB repart à 9 % de croissance annuelle, en produisant une réactivation économique dans tous les secteurs, une forte réduction de la pauvreté et un retour de la classe moyenne. Le , l'Argentine et le Brésil signent, après près de trois ans de négociations, un accord qui doit permettre de protéger les secteurs de production qui pourraient être trop durement affectés par la compétition du pays voisin. Le Mécanisme d’adaptation compétitive (MAC) permet de fixer des droits de douane sur le produit « trop compétitif » du pays voisin pour trois ans, renouvelable une fois. Depuis 2003, l’Argentine semble avoir repris le chemin de la forte croissance économique et de l'augmentation des salaires. Cependant, l'Argentine semble souffrir de la crise américaine et de la chute du dollar ; en effet, la forte inflation avec un taux « officiel » de 8 à 9 %, pourrait en réalité atteindre 25 % en 2008. Officiellement, le taux de pauvreté était de 20,6 %, mais si l'on suppute une inflation de 25 %, en 2008, le taux de personnes vivant au-dessous du seuil de pauvreté a augmenté, passant à 30,3 %. Ce serait le premier renversement de situation depuis 2003. Cependant, l'INDEC indique un taux de pauvreté de 15,8 % pour le second semestre 2008 ; il faut toutefois noter que l'opposition dénonce une manipulation des chiffres. En effet la moitié des Argentins seraient touchés par un niveau de vie inférieur à celui de la plupart des pays développés, et près d'un tiers vivrait sous le seuil de pauvreté national. Au cours du second trimestre 2008, la croissance économique connaît un certain ralentissement. Au total, le revenu par habitant de l’Argentine est le quatrième plus haut d’Amérique latine, mais sa croissance sur les vingt dernières années est faible et surtout particulièrement volatile. Le niveau de vie argentin est comparable à celui du Mezzogiorno, en Italie du sud. En 2019, l'économie est en crise, l'industrie automobile ne fonctionne qu'à 15 % de la capacité installée, les ventes de voitures sont en chute libre (- 54 % sur un an), l'inflation atteint 54,7 % sur un an. Le gouvernement sollicite un prêt du FMI, qui a débloqué en 2018 le versement de de dollars sur trois ans en contrepartie de coupes budgétaires. Près de  ont été perdus en trois ans et la pauvreté atteint son plus haut niveau depuis le début du . Le gouvernement argentin introduit en 2020 une taxe sur les grandes fortunes afin de financer des aides sociales, des subventions aux petites entreprises et des programmes de relance économique dans un contexte de crise. La fiscalité est traditionnellement plutôt faible en Argentine et les recettes fiscales de l’État proviennent principalement de la TVA, ce qui favoriserait la montée des inégalités. L'Argentine est en 2021 toujours en situation de profonde crise économique et sociale (taux de pauvreté de 40 %, taux d’inflation de 52 %, pression de la dette auprès du FMI). Dans ce contexte, près de 25% des adolescents âgés de 13 à sont obligés de travailler pour aider leurs familles pauvres et endettées. Monnaie nationale : le peso argentin () PIB par habitant : (2014, valeur PPA) Taux de chômage : 7,1 % (2014) Population vivant sous le seuil de pauvreté : 25,7 % (2017) Taux d'inflation : 28,5 % (2018) Principaux clients : Brésil (17,3 %), Chili (9,4 %), États-Unis (8,7 %), Chine (7,5 %), Espagne (4,1 %) Principaux fournisseurs : Brésil (34,1 %), États-Unis (12,6 %), Chine (9,1 %), Allemagne (4,5 %) Coefficient de Gini : 42,4 (2016) Agriculture Le secteur agricole contribue au PIB à hauteur de 18 % et représente 61 % du total des exportations. L'Argentine compte environ de paysans, qui produisent près de 80 % des légumes consommés dans le pays. Pourtant, « la culture prédominante des grands propriétaires fonciers rend invisibles les petits producteurs », déplore Matías Bohl, référent de la Fédération nationale paysanne. La propriété de la terre est très inégalement répartie. Moins de 1 % des propriétaires terriens possèdent 40 % de la terre. L’Argentine est l’un des cinq plus grands producteurs au monde de soja, maïs, tournesol, sorgho, citron et yerba mate, et l’un des 15 plus grands producteurs au monde de blé, orge et raisin. De plus, il est l'un des cinq plus grands producteurs au monde de bœuf et miel. Médias Le groupe Clarín détient la principale chaîne de télévision du pays : Canal 13, ainsi que le journal argentin qui a le tirage le plus important, le quotidien centriste Clarín. Les quotidiens qui suivent, d'après leur tirage, sont La Nación, Página/12, , , La Prensa, et Buenos Aires Herald. Le service téléphonique a été privatisé en 1990 par le gouvernement de Carlos Menem. Il y a de lignes téléphoniques installées, soit pour . La téléphonie mobile relie 75 % de la population ( de personnes). Ce nombre élevé est dû en partie au fait que des personnes de faible revenu ont pu durant les dernières années accéder à des plans de paiement. Il y a près de de radio, dont 260 sont AM et approximativement sont FM. L'Argentine est le pays d'Amérique latine où l'accès à la télévision par câble est le plus répandu : selon des données de 2001, la grande majorité des foyers possède au moins un téléviseur et 60 % des personnes équipées reçoivent la télévision câblée. Les principales chaines de télévision qui transmettent depuis Buenos Aires sont Canal 13, Telefe, Canal 9 et América TV. En 2005, 26,3 % de la population avait accès à internet avec plus de dix millions d'utilisateurs dans le pays. En octobre 2009, le gouvernement péroniste argentin promulgue une importante réforme du système médiatique, consistant en une limitation de la concentration des licences, du capital et de l’actionnariat afin de permettre à des médias aux ressources financières plus modestes de se constituer. Après une bataille juridique de quatre ans contre le puissant conglomérat médiatique Clarín, qui contestait la constitutionnalité de la loi, celle-ci est finalement validée par la justice. Sous la présidence de Mauricio Macri (élu en 2015) l'essentiel de la loi est abrogé. Transports Autocar. Les compagnies de transport, à travers tout le pays, disposent d'autocars modernes et confortables. C'est le moyen de transport le plus répandu en Argentine. L'ensemble des compagnies assurent la liaison vers toutes les villes importantes du pays et vers les grandes villes des pays limitrophes. Chemin de fer. Dans les années 1950, l'Argentine possédait le meilleur réseau de chemin de fer d'Amérique latine, mais les choses ont changé. Le réseau ferroviaire est devenu quasiment inexistant, à l'exception de quelques lignes touristiques. Il reste intéressant de prendre le train pour aller vers les villes du nord et vers la Bolivie, ainsi que vers les villes de la Pampa (Mendoza, Cordoba, Mar del Plata, Tucuman) surtout de nuit. Les prix sont équivalents à ceux pratiqués par les autocars. Au total, il y a , dont de voies électrifiées. Avion. Les vols intérieurs constituent une solution pratique pour visiter l'ensemble du pays. En 2010, le pays comptait environ . Cependant la plupart sont de petits aéroports ou bien des aérodromes avec des pistes non goudronnées. Rangs internationaux En 2022, l'Argentine est classé en pour l'indice mondial de l'innovation. Culture Musique et danse L'Argentine possède tout un amalgame de rythmes hérités et mélangés pendant des siècles sur l'ensemble de son territoire. Ainsi, les contrastes et la multiplicité caractérisent l'art musical dans le pays. Parmi les musiques traditionnelles, de tradition rurale, la chacarera, la milonga, la zamba, le gato, le cielito sont très diffusés, notamment à travers le festival de Cosquín, Córdoba, la fête nationale du folklore argentin. Ainsi on compte aussi les rythmes indigènes de souche, tels que le fameux carnavalito du Nord du pays, les musiques mapuches partagées avec le Chili (notamment le loncomeo), les sons guaranis… D'autre part, l'influence africaine atteint presque tous les rythmes nationaux, en particulier avec l'utilisation du bombo, et la particularité rythmique de certaines musiques, comme la chacarera De même, un rythme caractéristique des afrodescendants est le candombe , aussi très caractéristique de l'Uruguay. C'est une musique très rythmée et généralement en forme de comparsa, de groupe musical ambulant dans la rue. À Buenos Aires et Montevideo, on peut apprécier le candombe de façon publique. Le tango, internationalement reconnu et déclaré Patrimoine culturel immatériel, est peut-être ce qui caractérise l'Argentine à l'œil étranger, même s'il est réduit à la ville de Buenos Aires et à Montevideo. Ses origines remontent aux danses africaines du candombe qui a subi un métissage avec la milonga, donnant ainsi un rythme très énergique joué de guitare, tambours et flûte. Cependant, ce que nous appelons tango aujourd'hui est la modification de ce rythme par les immigrants européens, qui ont ajouté des instruments différents tel que le bandonéon et un style et paroles singuliers, différents de la véritable souche du tango. Une fête nationale très importante est le Carnaval del Pais, déroulé à Gualeguaychú, Entre Ríos tous les ans. Celle-ci est une occasion pour dévoiler tout le coloris et la danse au rythme du candombe du Río de la Plata. Parmi les grands compositeurs argentins, on compte Astor Piazzolla. Littérature La littérature argentine, de langue espagnole, a acquis durant le , une véritable indépendance, une identité propre vis-à-vis de l'Espagne. Bien que Jorge Luis Borges jouisse d'une reconnaissance internationale, se sont illustrés également Adolfo Bioy Casares, Victoria Ocampo, Silvina Ocampo, Ernesto Sábato, Roberto Arlt, Alfonsina Storni, Manuel Mujica Láinez, Héctor Tizón, Leopoldo Marechal, Juan Filloy, Ricardo Piglia, Alberto Laiseca, Leopoldo Lugones, Alejandra Pizarnik, Tomás Eloy Martínez, Juan José Saer, César Aira, Angélica Gorodischer, Osvaldo Soriano, José Hernández, María Elena Walsh, ainsi que certains auteurs de la diaspora comme Julio Cortázar. Traditions culinaires L'Argentine possède une variété de plats culinaires traditionnels hérités de la rencontre des grands groupes présents en Amérique latine (Italiens, Espagnols, indigènes). Ainsi, un grand nombre de plats typiques sont consommés tout au long du territoire : les pizze, les tallarines, milanesas, empanadas, le locro, les humitas, les tamales, le puchero, alfajores, le dulce de leche, le arroz con leche, la mazamorra, entre une infinité d'autres plats. Leur préparation varie selon les traditions de chaque région, et certaines préparations sont partagées avec d'autres pays de la région (Chili, Uruguay, Paraguay). Cependant, les trois aliments les plus caractéristiques, peut-être par leur popularité ou par leur succès auprès des touristes sont les suivants : Maté Le maté est une infusion traditionnelle consommée en Argentine comme partout en Amérique du Sud, issue de la culture des indiens Guaranis. C'est une part très importante de la culture, et il est fréquent de voir des personnes boire le maté dans la rue. La plante utilisée, la yerba maté, parfois appelé « thé du Paraguay », « thé des Jésuites » ou « thé du Brésil », est une espèce sud-américaine dont les feuilles, que l'on torréfie et pulvérise, fournissent, infusées dans l'eau chaude, une boisson stimulante, aux effets semblables à ceux du café ou du thé. Cette boisson, consommée chaude et parfois froide, de goût fort et amer, est préparée avec des feuilles de yerba maté. Elle se boit dans une calebasse grâce à un tube métallique qui sert aussi de filtre, la bombilla. Pour le savourer, les gauchos s'organisent en cercle où le maté passe de main en main selon un rituel très précis qui invite par exemple les participants à faire circuler la calebasse dans le sens anti-horaire afin de faire passer le temps moins vite. Cette boisson traditionnelle symbolise, par ses rites de consommation, la fraternité et l'hospitalité des gauchos. Asado En Argentine, le terme asado se réfère non seulement à une grillade en tant que telle mais aussi à l’acte social, à la réunion où l’on mange de la viande (blanche ou rouge) ou des choripanes (sandwiches avec chorizo et sauce criolla ou chimichurri). Ces viandes sont cuites et grillées horizontalement « a la parilla » ou verticalement, « en croix ». L’asado est presque le « plat national » de l’Argentine par son origine très ancrée dans la tradition des gauchos. Il existe même des « asadores », personnes spécialisées dans l’art de cuisiner un asado. Confiture de lait Le (« la confiture de lait ») est une spécialité sucrée sans véritable origine puisqu'il existe des recettes similaires dans toutes les parties du monde, mais est extrêmement apprécié en Argentine et tout au long de l'Amérique latine. D'origine coloniale, il s’agit d'un mélange de lait et de sucre ( à par litre de lait) porté à ébullition, puis cuit à feu très doux jusqu’à épaississement et obtention d’une couleur caramel. Il est très utilisé dans les pâtisseries ou tout simplement comme confiture. Locro Le locro (du quechua ruqru) est un ragoût à base de courge, de maïs et de haricots consommés. Symboles nationaux Le drapeau de l'Argentine, créé par le héros national Manuel Belgrano, a inspiré plusieurs peuples latino-américains dans le choix de leur propre drapeau. Il fut en son temps adopté par les Provinces unies d'Amérique centrale, et c'est pour cela que les drapeaux du Salvador, du Honduras, du Nicaragua et du Guatemala sont très semblables au drapeau argentin. Dessiné par le général Manuel Belgrano, le drapeau argentin est les bandes bleues et blanches font référence aux cocardes de la même couleur distribuées le lors du début de la guerre d'indépendance. Le drapeau est rendu officiel, deux semaines après l'indépendance, le , puis, en 1818, est ajouté le soleil dit Sol de Mayo. Jusqu'au , le drapeau avec le soleil, dit drapeau de guerre, est exclusif aux institutions officielles, alors que le drapeau sans le soleil est utilisé pour les manifestations ou institutions n'ayant pas caractère officiel. Désormais, le drapeau avec le soleil est utilisé partout. La fleur nationale de l'Argentine est le ceibo, dont le nom scientifique est Erythrina crista-galli. Elle fut déclarée comme telle le par le décret du pouvoir exécutif. L’oiseau national est le hornero ou Furnarius rufus, sympathique oiseau que l'on retrouve dans toutes les villes argentines et qui y construit de curieux nids. La pierre nationale est la rhodochrosite. Ordres et décorations Ordre de Saint-Martin, le Libérateur Ordre de Mai Fêtes et jours fériés Sports Bien que le football soit le sport le plus populaire en Argentine avec de très grands joueurs comme Alfredo Di Stéfano, Osvaldo Piazza, Diego Maradona ou Lionel Messi, d'autres sports sont largement pratiqués, le sport national est d'ailleurs le pato. Ainsi, l'Argentine s'illustre régulièrement en basket-ball, en rugby à , en pelote basque, en padel ou encore en tennis avec Guillermo Vilas, Gabriela Sabatini ou Juan Martín del Potro notamment. Par ailleurs, on peut également citer le rink hockey, le hockey sur gazon, le polo avec ou Adolfo Cambiaso, le golf avec Eduardo Romero ou le sport automobile avec Juan Manuel Fangio comme sports appréciés en Argentine. Un autre sport, le rugby à XIII, s'implante également dans le pays depuis la fin des années 2000. Voir aussi Articles connexes Presse écrite en Argentine Peuples amérindiens d'Argentine Liens externes Site touristique officiel Site officiel Ambassade Argentine Données de la Banque mondiale Notes et références Éponyme d'un objet céleste
L’Argentine, en forme longue la République argentine ( et ), est un pays d’Amérique du Sud partageant ses frontières avec le Chili à l’ouest, la Bolivie et le Paraguay au nord, le Brésil et l’Uruguay au nord-est, et enfin l’océan Atlantique à l'est et au sud. Son territoire américain continental couvre une grande partie du Cône Sud.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira%20Kurosawa
Akira Kurosawa
est un réalisateur, producteur, scénariste et monteur japonais, né le à Tokyo, où il est mort le . Il est considéré comme l’un des cinéastes les plus célèbres et influents de l’histoire du cinéma. En cinquante-sept ans de carrière cinématographique, il a réalisé plus de trente films. Après une brève expérience de peintre, Akira Kurosawa entre dans l’industrie cinématographique japonaise en 1936 en tant qu’assistant réalisateur et scénariste. Il fait ses débuts en tant que réalisateur pendant la Seconde Guerre mondiale avec le film d’action populaire . Son huitième long métrage, , sort en 1948 et est acclamé par la critique, consolidant sa réputation. Ce film marque les débuts de sa collaboration avec l’acteur Toshirō Mifune, qui va tourner dans seize de ses films. Pour , dont la première a lieu à Tokyo en , Akira Kurosawa reçoit le Lion d’or de la Mostra de Venise. Cette récompense inattendue permet au film d’être diffusé en Europe et en Amérique du Nord. Son succès public et critique ouvre les portes de l’Occident au cinéma japonais et permet à d’autres cinéastes japonais d’obtenir une reconnaissance internationale. Des au début des , Kurosawa réalise environ un film par an, dont , et . Au début des , il devient beaucoup moins prolifique, mais ses œuvres tardives continuent de remporter des prix, dont la Palme d’or au Festival de Cannes pour Kagemusha. En 1990, il reçoit l’Oscar d’honneur décerné par l’ . En 1999, il est nommé à titre posthume « Personnalité asiatique du siècle » dans la catégorie « Arts, littérature, et culture » par le magazine Asiaweek et CNN, présenté comme . Biographie Enfance et éducation cinématographique (1910-1935) Kurosawa naît le dans le quartier de Higashiōi (arrondissement de Shinagawa) à Tokyo. Son père Isamu, descendant d’une famille de samouraïs de la préfecture d’Akita, est directeur de l’école secondaire de l’Institut d’éducation physique de l’armée, tandis que sa mère vient d’une famille de marchands d’Osaka. Il est le benjamin d’une lignée de sept enfants. Deux d’entre eux sont presqu’adultes à sa naissance, et une de ses sœurs meurt peu de temps après. Kurosawa ne grandit alors qu’avec trois de ses frères et sœurs. En plus de promouvoir l’exercice physique, son père, Isamu Kurosawa, considère la culture occidentale comme un point essentiel de l’éducation : le jeune Akira découvre le cinéma à l’âge de . Sous l’influence d’un de ses professeurs d’école élémentaire, , il se passionne pour la peinture et le dessin. À cette époque, il étudie également la calligraphie et le kendo. L’enfance d’Akira Kurosawa est également très influencée par son frère Heigo, de quatre ans son aîné. Kurosawa rapporte qu’à la suite du séisme du Kantō de 1923, Heigo l’emmène dans les quartiers les plus détruits de la capitale et que lorsqu’il tente de détourner les yeux des cadavres jonchant les rues, son frère l’en empêche pour l’obliger à affronter ses peurs. Pour certains critiques, cet événement a fortement influencé la sensibilité de Kurosawa. Heigo est un élève brillant, mais échoue à son examen d’entrée au lycée. À la suite de cet échec, il se détache peu à peu de sa famille, et se concentre sur la littérature étrangère. À la fin des années 1920, Heigo devient benshi (commentateur de films muets) et se fait connaître sous le nom de Suda Teimei. Akira, qui veut alors devenir peintre de style occidental, emménage avec son frère. Grâce à Heigo, Akira découvre non seulement le cinéma, mais également le théâtre et le cirque. Dans le même temps, il expose ses toiles et travaux dans le cadre des expositions de la Ligue des artistes prolétariens. Mais il n’arrive pas à vivre de sa peinture et finit par s’en lasser. Il se détourne aussi de la politique alors que la répression policière s’est accentuée. Avec l’avènement du cinéma parlant au début des années 1930, il devient difficile pour les benshi comme Heigo de trouver du travail, et Akira retourne chez ses parents. En , Heigo se suicide avec sa compagne. Kurosawa décrit cette mort comme un sentiment durable de perte, et l’évoque dans le chapitre intitulé « Une histoire dont je ne veux pas parler » de son autobiographie. Seulement quatre mois après la mort de Heigo, son frère aîné meurt également. Apprentissage de la réalisation (1935-1941) En 1935, le nouveau studio de cinéma « Photo Chemical Laboratories » recherche des assistants réalisateurs. Bien qu’il n’ait jamais envisagé de travailler dans le cinéma et qu’il ait déjà un travail d’illustrateur de livres, Kurosawa répond à l’annonce du studio, qui demande aux candidats de rédiger un essai sur les défauts fondamentaux des films japonais et les moyens d’y remédier. Kurosawa explique dans son papier que si ces défauts sont fondamentaux, alors il n’y a aucun moyen de les corriger. Cette lettre au ton moqueur lui permet de passer les examens suivants. Le réalisateur Kajirō Yamamoto, qui fait partie des recruteurs, insiste pour que Kurosawa soit embauché. En , à l’âge de , Kurosawa entre chez PCL. Au cours de ses cinq années en tant qu’assistant, Kurosawa travaille pour un nombre important de réalisateurs différents, mais celui qui lui apporte le plus reste Kajirō Yamamoto. Sur ses vingt-quatre films en tant qu’assistant réalisateur, dix-sept sont réalisés par Yamamoto, la plupart étant des comédies jouées par l’acteur Ken’ichi Enomoto, plus connu sous le nom de « Enoken ». Yamamoto cultive le talent de Kurosawa et le fait passer en une année de troisième assistant à « assistant réalisateur en chef ». Les responsabilités de Kurosawa s’accroissent, et son travail va de l’élaboration des scènes et du développement du film aux repérages des lieux de tournage, en passant par la finition du scénario, les répétitions, l’éclairage, le doublage, le montage et la direction de la seconde équipe. Dans son dernier film en tant qu’assistant réalisateur, , Kurosawa prend en charge l’essentiel de la production, Yamamoto étant déjà occupé par le tournage d’un autre film. Yamamoto confie à Kurosawa qu’un bon réalisateur doit avant tout être un excellent scénariste. Kurosawa comprend alors qu’il peut être davantage rémunéré en écrivant des scénarios plutôt qu’en restant assistant réalisateur. Par la suite, il écrit ou coécrit tous ses films, et écrit fréquemment des scénarios pour d’autres réalisateurs, comme celui du film de Satsuo Yamamoto. L’écriture de scénarios pour d’autres réalisateurs est pour Kurosawa une activité lucrative, qui dure jusque dans les années 1960, bien après qu’il soit devenu célèbre. Guerre, censure et mariage (1942-1945) Durant les deux ans suivant la sortie de Cheval en 1941, Kurosawa est en quête d’une histoire qui pourrait lancer sa carrière de réalisateur. Vers la fin de l’année 1942, environ un an après le début de la guerre entre le Japon et les États-Unis, le romancier Tsuneo Tomita publie Sugata Sanshirō, un roman sur la naissance du judo écrit dans le style de Miyamoto Musashi. Intrigué par le livre, Kurosawa l’achète le jour de sa publication ; après l’avoir lu d’une traite, il demande immédiatement à la Tōhō d’en acquérir les droits d’adaptation. Son intuition s’est avérée juste puisque, en l’espace de quelques jours, trois autres grands studios japonais proposent également d’acheter les droits. La Tōhō finit par les obtenir, et Kurosawa entame la préproduction de son premier film en tant que réalisateur. Le tournage de débute à Yokohama en . La production du film ne pose pas de problème, mais la censure, qui avait donné son accord en amont conformément à la loi sur le cinéma de 1939, juge le résultat du tournage trop . La Légende du grand judo doit finalement sa sortie le au réalisateur Yasujirō Ozu, qui défend le film. Néanmoins, dix-huit minutes de la version initiale sont censurées. La plupart de ces coupes sont aujourd’hui considérées comme définitivement perdues. La Légende du grand judo est un film caractéristique de l’idéologie de l’époque. Il exalte les vertus morales et l’abnégation du petit peuple, par opposition à l’égoïsme et à la méchanceté des bourgeois occidentalisés, représentés par le personnage de Gennosuke. Kurosawa s’intéresse ensuite au sujet des femmes ouvrières en temps de guerre dans , un film de propagande tourné dans un style semi-documentaire au début de l’année 1944. Le scénario, écrit par Kurosawa, met en scène un groupe de jeunes ouvrières dans une usine de lentilles optiques à usage militaire qui fait tout son possible malgré les difficultés pour augmenter sa productivité. Pour obtenir des performances réalistes de la part des actrices, Kurosawa les fait vivre dans une véritable usine pendant le tournage, manger la nourriture de l’usine et s’appeler les unes les autres par les noms de leurs personnages. Il utilise des méthodes similaires avec ses interprètes tout au long de sa carrière. Au cours de la production, Yōko Yaguchi, l’actrice interprétant la meneuse du groupe d’ouvrières, est choisie par ses collègues pour présenter à Kurosawa leurs exigences. Paradoxalement, alors qu’ils s’opposent en permanence, Yaguchi et Kurosawa se rapprochent. Ils se marient le , alors que Yōko est enceinte de deux mois. Ils restent mariés jusqu’à la mort de Yōko en 1985. Ils ont ensemble deux enfants : un fils, Hisao, né le , producteur de quelques-uns des derniers projets de son père, et une fille, Kazuko, née le , chef costumière. Juste avant son mariage, Kurosawa est pressé par le studio de donner une suite à La Légende du grand judo. Le film de propagande sort en , et est souvent considéré comme l’une des œuvres les moins abouties de Kurosawa. Dans le contexte de pénurie des derniers mois de la guerre, Kurosawa décide d’écrire le scénario d’un film moins onéreux à produire que les précédents. , basé sur la pièce de kabuki Kanjinchō, avec Enoken, est achevé en . À cette date, le Japon vient de capituler, et l’occupation du pays par les Alliés a commencé. Le système de censure mis en place par les Américains, à l’encontre de tous les films japonais réalisés pendant la guerre, bloque la diffusion du film, estimant qu’il défend des valeurs . Le film avait déjà été critiqué par les censeurs japonais en temps de guerre, qui le jugeaient trop occidental et . Ils regrettaient notamment le rôle du porteur comique interprété par Enoken. Le film n’aurait donc probablement pas vu le jour même si la guerre s’était poursuivie plus longtemps. Il ne sort finalement qu’en 1952, sept ans après son tournage. Travaux d'après-guerre (1946-1950) Au lendemain de la guerre, Kurosawa est inspiré par les idéaux démocratiques du nouveau régime né de l’occupation. Le premier film résultant de cette inspiration est , sorti en 1946, basé sur l’incident de Takigawa de 1933 et l’affaire de l’espion Hotsumi Ozaki, dans lequel le réalisateur critique le régime japonais d’avant-guerre. Le personnage central du film est une femme, Yukie (interprétée par Setsuko Hara), qui cherche sa place dans un contexte de crise politique. Le scénario original, écrit par Eijirō Hisaita, doit être revu et corrigé de façon importante en raison de ses thèmes politiques. Le film divise la critique, tant par son sujet controversé que par le sexe de son personnage principal. En revanche, le succès auprès du public est présent, et le titre du film devient une phrase culte d’après-guerre. Son film suivant, , sort en et reçoit un accueil critique mitigé. Il s’agit de l’histoire d’amour relativement simple d’un couple appauvri par la guerre qui souhaite profiter de son jour de repos. Pour ce film, Kurosawa est influencé par les œuvres de Frank Capra, D. W. Griffith et F. W. Murnau, des cinéastes qu’il admire profondément. En 1947 sort , un film de Senkichi Taniguchi et écrit par Kurosawa. Ce film marque les débuts du jeune acteur Toshirō Mifune. C’est Kurosawa, avec l’aide de Yamamoto, qui insiste pour que le studio Tōhō engage Mifune. L’année suivante sort . Bien que le scénario doive être réécrit à cause de la censure de l’occupation, Kurosawa a le sentiment de pouvoir enfin s’exprimer librement. Le film raconte l’histoire d’un médecin tentant de sauver un yakuza de la tuberculose. Il s’agit de la première collaboration entre le réalisateur et Mifune. Cette collaboration se poursuit durant les seize films suivants du cinéaste (hormis Vivre), où Mifune joue les premiers rôles. À l’origine, Mifune n’est pas censé jouer le personnage principal de L’Ange ivre, mais sa prestation de yakuza est telle qu’il domine le film et éclipse le rôle du docteur alcoolique tenu par Takashi Shimura. Kurosawa décide alors de ne pas gêner la montée en puissance du jeune acteur. Le jeu de rebelle de Mifune conquiert aussitôt le public. L’avant-première a lieu en , et le film est élu meilleur film de l’année par la prestigieuse revue Kinema Junpō. Au total, trois films de Kurosawa seront ainsi récompensés. Avec le producteur Sōjirō Motoki et les réalisateurs Kajirō Yamamoto, Mikio Naruse et Senkichi Taniguchi, Kurosawa fonde l’. Pour les débuts de cette organisation, et pour son premier film pour Daiei, Kurosawa adapte avec Taniguchi une pièce contemporaine de Kazuo Kikuta. a pour tête d’affiche Toshirō Mifune en jeune médecin idéaliste luttant contre la syphilis. Il s’agit d’une tentative délibérée de Kurosawa de sortir Mifune des rôles de gangsters. Sorti en , le film est un succès au box-office, mais est généralement considéré comme l’un des moins bons du cinéaste. Son second film de l’année 1949, également produit par l’Association artistique cinématographique et distribué par la Shintōhō, est , l’un de ses films les plus célèbres. Ce film policier raconte l’histoire d’un jeune détective (interprété par Mifune) obsédé par son pistolet volé par un démuni qui s’en sert pour commettre des crimes. Il est chargé d’assister le commissaire Sato, dont la perspicacité pour remonter jusqu’au coupable rappelle celle du commissaire Maigret. Adapté d’un roman de Kurosawa lui-même, et écrit dans le style de l’un de ses auteurs favoris , il s’agit avant tout de sa première collaboration avec le scénariste Ryūzō Kikushima. L’une des séquences les plus célèbres du film, d’une durée de huit minutes et sans dialogues, représente le jeune détective déguisé en pauvre vétéran errant dans les rues à la recherche de son arme ; cette séquence utilise des plans d’un documentaire sur la ville de Tokyo ravagée par la guerre, réalisé par Ishirō Honda, un ami de Kurosawa et futur réalisateur de . , produit par la Shōchiku et sorti en , est inspiré d’une expérience personnelle du réalisateur avec la presse à scandale. Le film mêle drame judiciaire et problèmes sociaux sur fond de liberté d’expression et de responsabilités personnelles. Mais Kurosawa juge le travail flou et peu satisfaisant, rejoignant ce que s’accorde à dire la majorité des critiques. Cependant, c’est avec son second film de 1950, , que Kurosawa finit par gagner un tout nouveau public. Reconnaissance internationale (1950-1958) Après la sortie de Scandale, Kurosawa est approché par les studios Daiei, afin qu’il réalise un deuxième film pour eux après Le Duel silencieux. Le réalisateur choisit alors le script d’un jeune scénariste, Shinobu Hashimoto, basé sur la nouvelle de Ryūnosuke Akutagawa intitulée qui narre le meurtre d’un samouraï et le viol de sa femme. Kurosawa voit dans cette nouvelle un potentiel cinématographique, et décide de la développer avec l’aide de Hashimoto. Daiei accueille le projet avec enthousiasme d’autant que le budget requis semble faible avec ses deux uniques décors et un tournage majoritairement en extérieur. Matsutarō Kawaguchi, alors cadre à la Daiei, se plaindra plus tard auprès de Kurosawa d’avoir été roulé tant l’imposant décor de la porte Rashō a été couteux. Le tournage de Rashōmon se déroule du au dans les grands espaces montagneux de la forêt de Nara puis dans la forêt qui longe le Konkai kōmyō-ji à Kyoto. La post-production du film dure une seule semaine, et est gênée par un incendie dans les studios. L’avant-première a lieu le au théâtre impérial de Tokyo, la sortie nationale le lendemain. Les critiques sont partagées, intriguées par le thème unique du film. Il s’agit néanmoins d’un succès financier modéré pour la société Daiei. Le film suivant de Kurosawa, pour Shōchiku, est , une adaptation du roman de l’écrivain préféré du réalisateur, Fiodor Dostoïevski. Le cinéaste délocalise l’histoire de la Russie à Hokkaidō, mais reste très fidèle à l’œuvre originale, ce que de nombreuses critiques jugent dommageable pour le film. Jugé trop long, le film de Kurosawa est raccourci, passant de (près de ) à , ce qui rend l’histoire difficilement compréhensible. À sa sortie, les critiques sont très mauvaises, mais le film rencontre un succès modéré auprès du public, essentiellement grâce à la présence de Setsuko Hara. Pendant ce temps, à l’insu de Kurosawa, Rashōmon est sélectionné à la Mostra de Venise grâce aux efforts de Giuliana Stramigioli, une représentante basée au Japon d’une société de production italienne. Le , Rashōmon reçoit la plus haute distinction du festival, le Lion d’or. Cette récompense surprend l’ensemble du monde du cinéma, qui à l’époque ignorait quasiment tout de la tradition cinématographique du Japon. Daiei exploite alors brièvement le film à Los Angeles jusqu’à ce que RKO rachète les droits de distribution sur le sol des États-Unis. Le risque est grand pour RKO : à l’époque, un seul film sous-titré est sur le marché américain, et le seul film japonais ayant été distribué à New York, une comédie de Mikio Naruse en 1937, a été un échec critique et commercial. Pourtant, l’exploitation de Rashōmon est un succès, aidée par de nombreux critiques dont Ed Sullivan : lors des trois premières semaines, le film engrange , et ce dans un seul cinéma de New York. Le public français quant à lui découvre le film en salles en . Ce succès entraîne un regain d’intérêt pour les films japonais en Occident dans les , éclipsant le cinéma néoréaliste italien. Grâce à cette renommée, les films d’autres cinéastes japonais commencent à recevoir des récompenses et à être distribués en Occident, comme ceux de Kenji Mizoguchi, et plus tard ceux de Yasujirō Ozu, des cinéastes reconnus au Japon mais totalement inconnus dans cette partie du monde. Sa carrière gonflée par sa reconnaissance internationale, Kurosawa retourne chez Tōhō et travaille sur son prochain film, . Le film met en scène Watanabe (Takashi Shimura), un fonctionnaire atteint d’un cancer qui cherche à donner un dernier sens à sa vie. Pour le scénario, Kurosawa s’allie à Hashimoto et à l’écrivain Hideo Oguni, avec qui il coécrit douze films. Malgré le sujet grave, les scénaristes abordent le récit d’une manière satirique, ce que certains comparent au travail de Bertolt Brecht. Cette stratégie leur a permis d’éviter ce sentimentalisme commun qui règne habituellement autour de personnages atteints de maladies incurables. Vivre sort en , Kurosawa est récompensé de son deuxième « meilleur film » de Kinema Junpō, et le film remporte un grand succès au box-office. En , Kurosawa s’isole durant avec les deux scénaristes de Ikiru, Shinobu Hashimoto et Hideo Oguni. Ensemble, ils écrivent le scénario du prochain film du cinéaste, . Il s’agit du premier véritable chanbara de Kurosawa, genre pour lequel il est aujourd’hui le plus connu. L’histoire, celle d’un pauvre village de l’époque Sengoku qui fait appel à un groupe de samouraïs afin de se défendre des bandits, est traitée par Kurosawa d’une manière totalement épique, et l’action est méticuleusement détaillée durant les trois heures et demie. Le film s’appuie sur une distribution d’ensemble impressionnante, composée notamment d’acteurs ayant déjà tourné avec Kurosawa. Trois mois sont nécessaires pour la préproduction, un mois pour les répétitions. Le tournage dure étalés sur près d’un an, interrompu entre autres par des difficultés de production et d’ordre financier, ainsi que par les problèmes de santé de Kurosawa. Le film sort finalement en , soit après la date prévue. Le film coûte trois fois plus que prévu, et devient alors le film japonais le plus cher jamais réalisé. Les critiques sont positives, et le succès au box-office permet de rentrer rapidement dans les frais. Après de nombreuses modifications, il est distribué sur le marché international. Au fil du temps, et grâce aux versions non modifiées diffusées par la suite, le film accroît sa notoriété. En 1979, un vote parmi des critiques japonais le classe comme étant le meilleur film japonais de tous les temps. Aujourd’hui encore, il est considéré comme tel par certains critiques. En 1954, des tests nucléaires militaires dans le Pacifique créent des incidents aux conséquences désastreuses, comme celui impliquant le thonier japonais Daigo Fukuryū Maru. C’est dans cette anxiété ambiante que Kurosawa conçoit son film suivant, . Le propos porte sur un riche industriel (Toshirō Mifune) terrifié à l’idée d’une attaque nucléaire, et qui décide d’emmener sa famille dans une ferme au Brésil pour être en sécurité. La production est moins chaotique que lors du film précédent, mais à quelques jours de la fin du tournage, Fumio Hayasaka, compositeur et ami de Kurosawa, meurt de la tuberculose. La bande originale est alors achevée par l’assistant de Hayasaka, Masaru Satō, qui travaille sur les huit films suivants de Kurosawa. Vivre dans la peur sort en , mais l’accueil des critiques et du public est timide et réservé. Le film devient alors le premier de Kurosawa à ne pas rentrer dans ses frais durant son exploitation en salle. Aujourd’hui, il est considéré comme le meilleur film traitant des effets psychologiques de la paralysie nucléaire mondiale. Le projet suivant de Kurosawa, , est une adaptation du Macbeth de William Shakespeare, dont l’histoire est transposée en Asie à l’époque Sengoku. Kurosawa donne pour instruction aux acteurs, et notamment à l’actrice principale Isuzu Yamada, d’agir et de jouer comme s’il s’agissait d’un classique de la littérature japonaise et non occidentale. Le jeu des acteurs s’apparente alors aux techniques et styles du théâtre nô. Le film est tourné en 1956 et sort en . Le succès en salle est légèrement moins mauvais que pour Vivre dans la peur. À l’étranger, le film devient rapidement une référence parmi les adaptations cinématographiques de Shakespeare. La production d’une autre adaptation d’un classique européen suit immédiatement celle du Château de l’araignée. , adapté de la pièce du même nom de Maxime Gorki, est réalisé en mai et . Bien que l’adaptation soit très fidèle à la pièce de théâtre russe, l’exercice de transposition à l’époque d’Edo est considéré comme une réussite artistique. La première a lieu en , et le film reçoit un accueil partagé, similaire à celui reçu par Le Château de l’araignée. Certains critiques le classent parmi les œuvres les plus sous-estimées de Kurosawa. Les trois films suivant Les Sept Samouraïs n’ont pas connu le même succès auprès du public japonais. Le travail de Kurosawa est de plus en plus sombre et pessimiste, et le réalisateur aborde les questions de la rédemption. Kurosawa, qui s’aperçoit de ces changements, décide délibérément de retourner à des films plus légers et divertissants. À cette même époque, le format écran large devient très populaire au Japon. En résulte , film d’action et d’aventure mettant en scène une princesse, son fidèle général et deux paysans devant traverser les lignes ennemies pour pouvoir rejoindre leurs foyers. Sorti en 1958, La Forteresse cachée est un énorme succès au box-office, et est chaudement accueilli par les critiques. Aujourd’hui, le film est considéré comme l’un des films les plus légers et accessibles de Kurosawa, mais reste très populaire pour ses nombreuses influences, notamment sur Star Wars, le de George Lucas sorti en 1977. Naissance d'une entreprise et fin d'une ère (1959-1965) Depuis Rashōmon, les films de Kurosawa atteignent un public plus large, et la fortune du réalisateur augmente. Tōhō propose alors au réalisateur de financer lui-même une partie de ses films, et ainsi de limiter les risques financiers pour la société de production, en échange de quoi Kurosawa aurait davantage de liberté artistique en tant que coproducteur. Kurosawa accepte, et la Kurosawa Production Company naît en , avec Tōhō comme actionnaire principal. Alors qu’il met maintenant en jeu son propre argent, Kurosawa choisit de réaliser un film critiquant plus ouvertement la politique et l’économie japonaise que ses précédentes œuvres. , basé sur un scénario de Mike Inoue, neveu de Kurosawa, raconte la vengeance d’un jeune homme grimpant dans la hiérarchie d’une entreprise corrompue afin de démasquer les responsables de la mort de son père. Son thème se révèle d’actualité : pendant la production, de grandes manifestations ont lieu pour dénoncer le traité de coopération mutuelle et de sécurité entre les États-Unis et le Japon. Ce traité est considéré, notamment par la jeunesse, comme une menace pour la démocratie du pays car il donne plus de pouvoir aux entreprises et aux politiciens. Le film sort en sous une critique positive, mais le succès au box-office est modeste. La séquence d’ouverture de , décrivant une cérémonie d’entreprise interrompue par des journalistes et la police, est considérée comme l’une des plus savamment orchestrées de Kurosawa, mais, par comparaison, le reste du film déçoit. Le film est également critiqué pour son héros conventionnel luttant contre un mal social qui ne peut être résolu par des individualités. , le second film de Kurosawa Productions, est centré sur le samouraï Sanjūrō qui pousse à s’entretuer deux clans se disputant violemment le contrôle d’une ville du . Le réalisateur joue avec les conventions de genre, en particulier le western, et se permet un portrait artistique de la violence sans précédent au Japon. Sanjurō est parfois perçu comme un personnage fantaisiste qui renverse par magie le triomphe historique des marchands corrompus sur les samouraïs. Le film sort en et obtient un immense succès au box-office, rapportant plus d’argent que tous les films précédents de Kurosawa. Le film démontre une influence importante du genre au Japon, et inaugure une nouvelle ère pour les zankoku eiga, films de samouraïs ultraviolents. Le film et son humour noir sont largement imités à l’étranger , mais beaucoup s’accordent à dire que l’original de Kurosawa est supérieur aux imitations. À la suite du succès de Le Garde du corps, Kurosawa se retrouve sous la pression de la Tōhō, qui désire une suite. Il s’oriente alors vers un scénario qu’il écrivit avant Le Garde du corps et le retravaille pour y inclure le héros. est le premier des trois films de Kurosawa à être adapté des travaux de l’écrivain Shūgorō Yamamoto (les deux autres sont Barberousse et Dodes’kaden). Le film est plus léger et plus conventionnel que Le Garde du corps, bien que l’histoire de lutte de pouvoir au sein d’un clan de samouraïs est décrite avec des nuances très comiques. Le film sort le et surpasse rapidement Le Garde du corps au box-office. Pendant ce temps, la Tōhō acquiert à la demande de Kurosawa les droits d’adaptation de Rançon sur un thème mineur (, 1959), roman policier de la série District d’Ed McBain. Kurosawa veut en effet réaliser un film dénonçant le kidnapping, qu’il considère comme l’un des pires crimes. Le thriller est tourné fin 1962 et sort en sous des critiques élogieuses. Le film devient le plus gros succès de Kurosawa au box-office, et le plus gros succès de l’année au Japon. Cependant, son succès est quelque peu terni lorsque, ironiquement, le film entraîne une hausse du nombre d’enlèvements après sa sortie. Kurosawa lui-même reçoit des menaces d’enlèvement visant sa fille Kazuko. Entre le ciel et l’enfer est considéré par de nombreux critiques comme l’une des œuvres les plus importantes du cinéaste. Kurosawa enchaîne rapidement avec son film suivant . Il se base pour cela sur des nouvelles de Shūgorō Yamamoto, ainsi que sur Humiliés et Offensés de Dostoïevski. Ce film d’époque qui se déroule dans un hospice du milieu du permet à Kurosawa de mettre en avant les thèmes humanistes qui lui sont chers. Yasumoto, un jeune médecin formé à l’étranger, vaniteux et matérialiste, est contraint de devenir interne dans la clinique pour pauvres du docteur Niide, surnommé Akahige (Barberousse) et interprété par Mifune. Au début réticent, Yasumoto finit par admirer Barberousse et à respecter les patients qu’il méprisait à son arrivée. Yūzō Kayama, l’interprète du personnage de Yasumoto, est à l’époque une star de films et de musiques populaires. Cette célébrité permet à Kurosawa de garantir un certain succès à son film. Le tournage, le plus long jamais effectué par le réalisateur, s’étale sur près d’une année après 5 mois de préproduction, et s’achève au printemps 1965. Barberousse sort en , devient le plus grand succès de l’année au Japon et remporte le trophée du meilleur film de Kinema Junpō, le troisième et dernier pour Kurosawa. Le film reste l’un des plus connus et des plus appréciés de Kurosawa au Japon. À l’étranger, les critiques sont plus partagées. La plupart des critiques reconnaissent sa maîtrise technique (certains le situent même parmi les meilleures réalisations de Kurosawa), tandis que d’autres insistent sur son manque de complexité et de puissance narrative. D’autres prétendent enfin que ce film représente un recul de Kurosawa dans ses engagements politiques et sociaux. Barberousse marque la fin d’une ère pour Kurosawa. Le réalisateur lui-même le reconnaît à la sortie du film, et déclare au critique Donald Richie qu’un cycle vient de se terminer, et que ses films à venir et ses méthodes de production seront différents. À la fin des années 1950, la télévision se développe et domine les audiences du cinéma. Les revenus des studios de cinéma chutent et ne sont plus investis dans des productions coûteuses et à risques comme celles de Kurosawa. Barberousse marque aussi chronologiquement la moitié de la carrière du cinéaste. Au cours de ses 29 premières années dans l’industrie du cinéma, il réalise , tandis que lors des suivantes il n’en réalise que 7 de plus. En outre, pour des raisons jamais réellement exposées, Barberousse est le dernier film de Kurosawa avec Toshirō Mifune. Yū Fujiki, un acteur ayant travaillé sur Les Bas-fonds, déclare à propos de la complicité des deux hommes sur le plateau que . Donald Richie décrit leurs rapports comme une symbiose unique. Passage par Hollywood (1966-1968) Quand le contrat d’exclusivité entre Kurosawa et Tōhō arrive à son terme en 1966, le réalisateur, alors âgé de 56 ans, prend un virage important dans sa carrière. Les problèmes rencontrés par l’industrie cinématographique japonaise et les douzaines d’offres émanant de l’étranger l’incitent en effet à travailler pour la première fois hors du Japon. Pour son premier projet étranger, Kurosawa s’inspire d’un article du magazine Life. Ce thriller produit par Embassy Pictures, qui aurait dû être tourné en anglais et titré , aurait été le premier film en couleur de Kurosawa. Toutefois, la barrière de la langue est un problème majeur pour cette production, et la traduction en anglais du scénario n’est pas achevée à l’automne 1966, alors que le tournage est censé débuter. Le tournage nécessitant de la neige, il est reporté à l’automne 1967, puis annulé en 1968. Près de vingt ans plus tard, Andreï Kontchalovski, un autre étranger à Hollywood, réalise finalement Runaway Train, un film au scénario totalement différent des travaux de Kurosawa. Malgré cet échec, Kurosawa est par la suite impliqué dans des projets hollywoodiens beaucoup plus ambitieux. Tora ! Tora ! Tora !, produit par la 20th Century Fox et Kurosawa Production, est une description de l’attaque de Pearl Harbor selon les points de vue américain et japonais. La partie japonaise du film est initialement confiée à Kurosawa, la partie américaine à un réalisateur anglophone. Kurosawa passe plusieurs mois à travailler sur le scénario en compagnie de Ryūzō Kikushima et Hideo Oguni, mais, rapidement, le projet commence à se désagréger. Le réalisateur choisi pour les passages américains n’est pas comme prévu le célèbre anglais David Lean, ce que les producteurs avaient fait croire à Kurosawa, mais Richard Fleischer, un expert en effets spéciaux beaucoup moins connu que Lean. Le budget initial subit également des coupes, et la durée de film allouée aux séquences japonaises ne doit pas excéder 90 minutes, ce qui se révèle un gros problème pour Kurosawa, dont le script dépasse les 4 heures. En , après une multitude de modifications, un accord est trouvé pour un scénario tronqué et plus ou moins fini. Le tournage débute en décembre, mais Kurosawa reste à peine trois semaines en tant que réalisateur. Son équipe et ses méthodes de travail sont peu familières aux exigences d’une production hollywoodienne et laissent perplexes les producteurs américains, qui en concluent que Kurosawa est un malade mental. Au Noël 1968, les producteurs annoncent que Kurosawa quitte la production, officiellement pour « fatigue ». Officieusement, il en est congédié. Finalement, il est remplacé par les deux réalisateurs Kinji Fukasaku et Toshio Masuda. Tora ! Tora ! Tora ! sort finalement en sous des critiques peu enthousiastes, et reste une véritable tragédie dans la carrière du cinéaste. Kurosawa consacra en effet plusieurs années de sa vie sur un projet à la logistique cauchemardesque, pour finalement ne pas réaliser un seul mètre de film. De plus, son nom est enlevé des crédits, alors que le script des séquences japonaises reste celui qu’il a coécrit. Par la suite, il se détache de son collaborateur de longue date, l’écrivain Ryūzō Kikushima, et ne travaille plus jamais avec lui. Le projet met également au grand jour une affaire de corruption au sein de sa propre société de production . Sa santé mentale fut remise en question. Enfin, le milieu du cinéma japonais commence à le suspecter de vouloir mettre un terme à sa carrière. Une décennie difficile (1969-1977) Sachant que sa réputation est en jeu après la débâcle du très médiatisé Tora ! Tora ! Tora !, Kurosawa passe rapidement à un nouveau projet. Keisuke Kinoshita, Masaki Kobayashi et Kon Ichikawa, trois amis de Kurosawa, viennent épauler le réalisateur. En , ils créent à eux quatre une société de production qu’ils nomment le . Bien que l’idée de base de cette société est de permettre aux quatre réalisateurs de créer un film chacun, il est parfois évoqué que la véritable motivation des trois autres réalisateurs est d’offrir plus facilement à Kurosawa la possibilité de mener à terme un film, et ainsi de signer son retour dans l’industrie du cinéma. Le premier projet proposé est un film historique appelé Dora-Heita, mais il est jugé trop coûteux, et Kurosawa se tourne alors vers , nouvelle adaptation d’une œuvre de Yamamoto portant à nouveau sur les pauvres et les démunis. Kurosawa voulant démontrer qu’il est toujours capable de travailler rapidement et efficacement avec un budget restreint, le film est rapidement tourné en neuf semaines. Pour son premier travail en couleur, il laisse de côté le montage dynamique et les compositions complexes et se concentre davantage sur la création d’une palette de couleurs primaires audacieuse, quasi surréaliste, afin de mettre en valeur la toxicité de l’environnement des personnages. Le film sort en au Japon, où il rencontre un succès limité auprès des critiques et une totale indifférence du public. L’échec financier important cause la dissolution du Club des Quatre Chevaliers. À sa sortie à l’étranger, le film est relativement bien accueilli par la critique, mais est depuis considéré comme incomparable avec les meilleurs travaux du réalisateur. Après avoir connu des difficultés pendant la production de Dodesukaden, Kurosawa se tourne vers la télévision l’année suivante, pour la seule fois de sa carrière, avec , un documentaire sur les chevaux de course pur-sang. Il comporte une voix off narrée par un homme et un enfant fictifs, interprétés par les mêmes acteurs que le mendiant et son fils dans Dodesukaden. Kurosawa retrouve aussi son collaborateur habituel Masaru Satō, qui compose la musique. Il s’agit du seul documentaire dans la filmographie de Kurosawa, et du seul film qu’il n’a pas monté lui-même, dans la mesure où un monteur est crédité. Incapable d’obtenir des financements pour les projets à venir et souffrant de problèmes de santé, Kurosawa semble atteindre un point de rupture : le , il se tranche la gorge et les poignets à plusieurs reprises. Cette tentative de suicide échoue, et Kurosawa guérit assez rapidement. Il décide alors de se réfugier dans sa vie privée, ne sachant pas s’il réalisera de nouveaux films. Au début de l’année 1973, le studio soviétique Mosfilm souhaite travailler avec le réalisateur. Kurosawa leur propose alors l’adaptation d’une autobiographie de l’explorateur russe Vladimir Arseniev, intitulée Dersou Ouzala, qu’il souhaite réaliser depuis les années 1930. Le roman traite d’un chasseur Hezhen vivant en harmonie avec la nature avant qu’elle ne soit détruite par la civilisation. En , Kurosawa, alors âgé de , part s’installer un an et demi en Union Soviétique avec quatre de ses plus proches collaborateurs. Le tournage commence en en Sibérie dans des conditions naturelles extrêmement difficiles, et se termine en . Kurosawa, alors épuisé et souffrant du mal du pays, retourne au Japon dès le mois de juin. La première mondiale de a lieu le . Alors que la critique japonaise reste muette, le film est chaleureusement accueilli à l’étranger, remportant le Prix d’Or du Festival international du film de Moscou ainsi que l’Oscar du meilleur film en langue étrangère. Le succès au box-office est également au rendez-vous. Aujourd’hui, la critique reste divisée : certains y voient un exemple du déclin de Kurosawa, tandis que d’autres comptent le film parmi ses travaux les plus aboutis. Bien qu’il reçoive des propositions de projets pour la télévision, Kurosawa ne manifeste aucun intérêt à sortir du monde du cinéma. Néanmoins, en 1976, il accepte d’apparaître dans une série de publicités télévisées pour le whisky Suntory. Craignant qu’il ne puisse plus réaliser de nouveau film, le réalisateur continue néanmoins de travailler sur divers projets, d’écrire de nouveaux scénarios, et crée des illustrations détaillées de ses travaux dans l’intention de laisser derrière lui une empreinte visuelle de ses plans, au cas où il ne pourrait les filmer. Deux grandes épopées (1978-1986) En 1977, le réalisateur américain George Lucas sort le premier épisode de la saga Star Wars, un film de science-fiction au succès planétaire influencé par La Forteresse cachée de Kurosawa. Lucas, qui vénère Kurosawa et le considère comme un modèle, est choqué d’apprendre que le Japonais est incapable de trouver les fonds nécessaires pour un nouveau film. En , Lucas et Kurosawa se rencontrent à Los Angeles pour évoquer le projet le moins risqué du réalisateur japonais : , une épopée racontant l’histoire d’un voleur qui devient le double d’un seigneur japonais. Lucas est passionné par le scénario et les illustrations de Kurosawa et use alors de son influence pour convaincre la 20th Century Fox de produire le film, dix ans après l’échec de Tora ! Tora ! Tora !. Lucas parvient également à engager Francis Ford Coppola en tant que coproducteur. La production de Kagemusha débute en avec un Kurosawa de bonne humeur. Le tournage s’étale de à et n’est pas épargné de problèmes, avec notamment le renvoi de l’acteur principal Shintarō Katsu. Katsu est remplacé par Tatsuya Nakadai, qui joue alors le premier de ses deux rôles principaux avec Kurosawa. Le film est terminé avec quelques semaines de retard et sort à Tokyo en . Kagemusha devient rapidement un succès au Japon. Il s’agit également d’un succès à l’étranger, tant au niveau des critiques qu’au box-office. Le film remporte la Palme d’or au Festival de Cannes 1980 en mai. Malgré tout, certains critiques dénoncent à l’époque et encore aujourd’hui une certaine froideur dans le film. Kurosawa passe le reste de l’année 1980 à promouvoir son film, à recevoir des récompenses et à exposer ses peintures, qui ont servi de storyboards. Le succès international de Kagemusha permet à Kurosawa d’entamer son projet suivant, , une autre épopée. Le scénario, en partie fondé sur la tragédie Le Roi Lear de William Shakespeare, dépeint un sanguinaire daimyo (interprété par Tatsuya Nakadai) qui, après avoir banni son seul fils loyal, lègue son royaume à ses deux autres fils, qui ne tardent pas à le trahir, plongeant alors le royaume tout entier dans une guerre fratricide. Les studios japonais sont réticents pour produire un des films les plus coûteux de l’histoire du pays, et un financement étranger est une nouvelle fois nécessaire. Cette fois-ci, c’est le producteur français Serge Silberman qui vient en aide à Kurosawa. Le tournage ne commence qu’en , et dure plus d’un an. En , la femme de Kurosawa, Yōko, tombe malade, et la production de Ran est stoppée. Yōko meurt le à l’âge de 64 ans. La première du film a lieu le au Festival international du film de Tokyo. Le film est un succès financier modeste au Japon, mais beaucoup plus important à l’étranger. Comme précédemment pour Kagemusha, Kurosawa commence un tour d’Europe pour la promotion de son film jusqu’à la fin de l’année. Ran remporte plusieurs récompenses au Japon, mais n’est pas aussi acclamé que d’autres travaux de Kurosawa des années 1950 et 1960. Le monde du cinéma est très surpris lorsque le Japon décide de ne pas sélectionner le film pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère en 1986. Mais Kurosawa et les producteurs attribuent ce choix à une incompréhension : à cause de la complexité du règlement de l’Academy, personne ne sait si le film peut concourir pour le Japon, pour la France (par son financement), ou bien pour les deux. En réponse à ce petit scandale, le réalisateur Sidney Lumet milite pour que Kurosawa soit nommé à l’Oscar du meilleur réalisateur (remporté cette année-là par Sydney Pollack pour Out of Africa). La costumière de Ran, Emi Wada, reçoit finalement le seul Oscar du film. Kagemusha et Ran sont souvent cités parmi les films les plus aboutis d’Akira Kurosawa. Après sa sortie, Kurosawa évoque Ran comme son meilleur film, contrairement à son attitude habituelle qui consistait à répondre lorsqu’on lui demandait de citer son meilleur film. Derniers travaux et mort (1987-1998) Pour son film suivant, Kurosawa choisit un sujet très différent de ce qu’il a pu aborder tout au long de sa carrière. , un film profondément personnel, est entièrement basé sur les propres rêves du réalisateur. Pour la première fois depuis près de quarante ans, Kurosawa s’attelle seul à l’écriture du scénario. Bien que le budget prévisionnel soit plus faible que Ran, les studios japonais restent réticents à produire un nouveau film de Kurosawa. Le cinéaste se tourne alors vers un autre de ses admirateurs célèbres, le réalisateur américain Steven Spielberg, qui persuade la Warner Bros. de racheter les droits du film. Ce rachat permet à Hisao Kurosawa, le fils d’Akira, coproducteur et futur dirigeant de Kurosawa Productions, de négocier plus facilement un prêt au Japon permettant de couvrir les frais de production. Le tournage dure plus de huit mois, et Rêves est projeté pour la première fois en au Festival de Cannes. L’accueil au Festival est poli mais discret, et il en est de même lors de sa diffusion internationale. Kurosawa se tourne ensuite vers une histoire plus conventionnelle, , qui s’intéresse aux cicatrices du bombardement nucléaire de Nagasaki à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le scénario est une adaptation du roman de Kiyoko Murata, mais les références au bombardement viennent du réalisateur et non du livre. Le film, le premier entièrement produit au Japon depuis Dodes’kaden, est également le premier film de Kurosawa dans lequel apparaît une star du cinéma américain, en l’occurrence Richard Gere dans le petit rôle du neveu de l’héroïne. Le tournage a lieu début 1991 et sort le de la même année. Les critiques sont très mauvaises, notamment aux États-Unis où Kurosawa est accusé d’antiaméricanisme. Kurosawa ne perd pas de temps et passe très rapidement à son projet suivant, . Basé sur les essais autobiographiques de Hyakken Uchida, le film suit la vie d’un Japonais professeur d’allemand durant la Seconde Guerre mondiale et l’après-guerre. Le récit est centré sur les célébrations d’anniversaires avec ses élèves, au cours desquelles le protagoniste répète son refus de mourir tout de suite . Le tournage débute en et se termine en septembre. Le film sort le , mais récolte des critiques encore plus mauvaises et décevantes que ses deux films précédents. Cet échec n’empêche toutefois pas Kurosawa de continuer à travailler. En 1993, il écrit le scénario original de , suivi en 1995 du script de . Alors qu’il finalise ce dernier en 1995, Kurosawa chute et se brise la base de la colonne vertébrale. À la suite de cet accident, il doit utiliser un fauteuil roulant pour le reste de sa vie, mettant fin aux espoirs de le revoir un jour réaliser un nouveau film. Son souhait répété de mourir sur le tournage d’un film ne se réalise pas. Après cet accident en 1995, la santé d’Akira Kurosawa commence à se détériorer. Alors que son esprit est toujours vif et fort, son corps l’abandonne, et pour les six derniers mois de sa vie, le cinéaste reste chez lui, au lit, à écouter de la musique et regarder la télévision. Le , Akira Kurosawa meurt d’une attaque cérébrale à Setagaya (Tokyo) à l’âge de . Au moment de sa mort, Kurosawa a deux enfants, son fils Hisao, qui a épousé Hiroko Hayashi, et sa fille Kazuko Kurosawa, qui a épousé Harayuki Katō, ainsi que plusieurs petits-enfants. L’un de ses petits-enfants, l’acteur Takayuki Katō, fils de Kazuko, joue un second rôle dans deux films développés à titre posthume à partir de scénarios écrits par Kurosawa et restés sans suite de son vivant, de Takashi Koizumi et de Kei Kumai, sortis respectivement en 1999 et 2002. Méthodes de travail Toutes les sources biographiques s’accordent à dire que Kurosawa est un réalisateur de terrain, passionnément impliqué dans chacun des aspects de la production de ses films. Comme le résume un journaliste, . Sa participation active s’étend du concept initial du film à sa finalisation. Écriture du scénario Kurosawa aime à répéter que le scénario est le fondement absolu d’un bon film et que, si un mauvais réalisateur peut parfois faire d’un bon scénario un film correct, un grand réalisateur ne pourra jamais faire un bon film à partir d’un mauvais scénario. Au cours de la période d’après-guerre, il commence à collaborer avec un groupe de cinq scénaristes : Eijirō Hisaita, Ryūzō Kikushima, Shinobu Hashimoto, Hideo Oguni, et Masato Ide. Quels que soient les membres de ce groupe à travailler sur un film, ils se réunissent autour d’une table, souvent dans une station thermale, où ils ne peuvent être distraits par le monde extérieur. Par exemple, Les Sept Samouraïs est écrit de cette façon. En général, en dehors d’Oguni qui agit comme arbitre, ils travaillent tous sur les mêmes pages et Kurosawa choisit alors la meilleure version de chacune des scènes concernées. Cette méthode est choisie . Souvent, en plus du véritable script, Kurosawa rédige à ce stade de nombreuses notes très détaillées afin d’élaborer, de préciser sa pensée. Ainsi, pour Les Sept Samouraïs, il écrit six cahiers dans lesquels il crée, entre autres, les biographies détaillées des samouraïs, comprenant par exemple ce qu’ils portent et mangent, leur manière de marcher, de parler, de se comporter, et même leur façon de lacer leurs chaussures. Pour les de paysans du film, il crée un registre de et demande aux acteurs de vivre et travailler dans le cadre de ces pour toute la durée du tournage. Tournage Pour ses premiers films, Kurosawa utilise des objectifs standards et une profondeur de champ étendue. À partir des Sept Samouraïs (1954), ses techniques de prises de vues changent radicalement, avec l’utilisation d’objectifs de longue focale et de plusieurs caméras. Kurosawa affirme que l’utilisation de ces objectifs et de plusieurs caméras en simultané offre la possibilité de filmer à une distance plus élevée sans que les acteurs ne sachent quelle caméra sera utilisée au montage final, ce qui leur permet de jouer beaucoup plus naturellement. Tatsuya Nakadai reconnaît d’ailleurs que les caméras multiples l’aident lors de ses interprétations avec le réalisateur. Ces changements ont également un impact important sur l’aspect des scènes d’action du film, en particulier lors de la bataille finale sous la pluie. Selon Stephen Prince, . Dans La Forteresse cachée, Kurosawa utilise pour la première fois de sa carrière le format large anamorphosé. Ces trois techniques (objectifs de longue focale, caméras multiples et format large) sont par la suite pleinement exploitées par Kurosawa, même lors de scènes ne présentant pas ou peu d’action. Par exemple, l’utilisation de ces techniques dans les premières scènes de Entre le ciel et l’enfer permet d’intensifier et de dramatiser les tensions et relations de pouvoir entre les différents personnages, le tout dans un espace très confiné. Pour tous ses films, et plus particulièrement pour ses , Kurosawa insiste sur l’authenticité absolue des décors, costumes et accessoires. Ainsi, dans Le Château de l’araignée, dans la scène ou Washizu (Mifune) est attaqué par ses propres hommes, le réalisateur fait tirer des flèches réelles (évidées et guidées par des fils) en direction de Mifune à une distance d’environ . Des marques au sol permettent à l’acteur de ne pas être touché. Certaines flèches atterrissent cependant à quelques centimètres seulement de Mifune, qui souffre par la suite de cauchemars. Celui-ci admet plus tard qu’il n’a pas eu à forcer son talent pour paraître apeuré à l’écran. Dans Barberousse, afin de construire la porte d’enceinte de la clinique, Kurosawa demande à ses assistants de démonter d’anciens décors et d’utiliser leur bois pourri afin de créer une porte paraissant ravagée par le temps. Dans le même film, pour les tasses qu’utilisent les personnages, Kurosawa ordonne à son équipe de verser l’équivalent de cinquante ans de thé dans les tasses pour qu’elles soient suffisamment colorées. Dans Ran, le directeur artistique Yoshirō Muraki, qui construit le troisième château sous la supervision du réalisateur, crée les pierres de l’ouvrage à partir de photographies d’un célèbre château : il peint des blocs de polystyrène en suivant scrupuleusement ces photographies puis les colle selon une technique d’empilement particulière appelée moellonage qui prend plusieurs mois. Plus tard, avant de filmer la scène du château en feu, il apparaît nécessaire d’empêcher les « pierres » de fondre. Pour cela, elles sont recouvertes de quatre couches de ciment puis doivent de nouveau être peintes. Montage Tout au long de sa carrière, Kurosawa fait souvent remarquer qu’il tourne un film dans l’unique but d’avoir de la matière pour le montage, car il s’agit pour lui de la partie la plus importante et artistiquement la plus intéressante dans la production d’un film. L’équipe créative de Kurosawa considère le montage comme le plus grand talent du cinéaste. Hiroshi Nezu, un superviseur de production, déclare : . Teruyo Nogami, membre récurrente de l’équipe du cinéaste, confirme ce point de vue : . Elle raconte que Kurosawa peut se remémorer précisément chaque prise, et que si, dans la salle de montage, elle lui tend la mauvaise prise d’une scène, il le remarque immédiatement, alors que, contrairement à elle, il ne prend pas de notes détaillées. Elle compare son cerveau à un ordinateur, qui fait avec les morceaux de films ce qu’un ordinateur réalise de nos jours. Contrairement aux standards hollywoodiens qui consistent à réaliser le montage après la fin du tournage, Kurosawa a pour habitude de monter ses films de façon quotidienne, au fur et à mesure. Cette méthode l’aide beaucoup dans son travail lorsqu’il commence à utiliser plusieurs caméras simultanément et se retrouve avec une quantité importante de rushes à assembler. . En raison de cette méthode de travail, la postproduction peut être étonnamment courte. Par exemple, l’avant-première de Yojimbo a lieu le , soit quatre jours seulement après la fin du tournage le . Le « Kurosawa-gumi » Kurosawa travaille constamment avec un cercle fermé de personnes qu’il s’est lui-même constitué tout au long de sa carrière, communément appelé le . Voici une liste partielle des membres de ce groupe, répartis par profession. Les informations suivantes sont basées sur les pages IMDb des films d’Akira Kurosawa et sur la filmographie établie par Stuart Galbraith IV, biographe de Kurosawa. Compositeurs : Fumio Hayasaka (L’Ange ivre, Chien enragé, Scandale, Rashōmon, L'Idiot, Vivre, Les Sept Samouraïs, Vivre dans la peur) ; Masaru Satō (Le Château de l’araignée, Les Bas-fonds, La Forteresse cachée, Les salauds dorment en paix, Le Garde du corps, Sanjuro, Entre le ciel et l’enfer, Barberousse) ; Tōru Takemitsu (Dodes’kaden, Ran) ; Shin'ichirō Ikebe (Kagemusha, l’Ombre du guerrier, Rêves, Rhapsodie en août, Madadayo). Direction de la photographie : Asakazu Nakai (Je ne regrette rien de ma jeunesse, Un merveilleux dimanche, Chien enragé, Vivre, Les Sept Samouraïs, Vivre dans la peur, Le Château de l’araignée, Entre le ciel et l’enfer, Barberousse, Dersou Ouzala, Ran) ; Kazuo Miyagawa (Rashōmon, Le Garde du corps) ; Kazuo Yamazaki (Les Bas-fonds, La Forteresse cachée) ; Takao Saitō (Sanjuro, Entre le ciel et l’enfer, Barberousse, Dodes’kaden, Kagemusha, l’Ombre du guerrier, Ran, Rêves, Rhapsodie en août, Madadayo). Direction artistique : Yoshirō Muraki est le directeur artistique assistant, puis le directeur artistique de l’ensemble des films de Kurosawa (à l’exception de Dersou Ouzala) depuis L’Ange ivre jusqu’à la fin de la carrière du cinéaste. Équipe de production : Teruyo Nogami a travaillé en tant que scripte, directrice de production, assistante réalisatrice ou assistante productrice sur tous les films de Kurosawa, depuis Rashōmon (1950) jusqu’à la fin de la carrière du réalisateur. Hiroshi Nezu a été directeur de production sur tous ses films à partir des Sept Samouraïs jusqu’à Dodes’kaden, à l’exception de Sanjuro. Plus de après avoir pris sa retraite en tant que réalisateur, Ishirō Honda est revenu pour travailler à nouveau pour son ami et ancien mentor en tant que conseiller à la réalisation, directeur de production et consultant créatif sur les cinq derniers films de Kurosawa (Kagemusha, l’Ombre du guerrier, Ran, Rêves, Rhapsodie en août, Madadayo). Acteurs : Rôles principaux : Takashi Shimura (), Toshirō Mifune (), Susumu Fujita (), Masayuki Mori () et Tatsuya Nakadai () ; Rôles secondaires : Kamatari Fujiwara (), Minoru Chiaki (), Kokuten Kōdō, Masao Shimizu (), Noriko Honma, Sachio Sakai, Yoshio Tsuchiya (), Eiko Miyoshi, Senkichi Ōmura, Yutaka Sada, Gen Shimizu, Atsushi Watanabe (), Bokuzen Hidari, Kōji Mitsui, Noriko Sengoku, Akira Tani, Eijirō Tōno, Kichijirō Ueda (), Ichirō Chiba, Takeshi Katō, Ikio Sawamura (), Kyōko Kagawa, Isao Kimura, Akitake Kōno, Yoshio Kosugi, Seiji Miyaguchi, Chieko Nakakita, Nobuo Nakamura, Toranosuke Ogawa, Ichirō Sugai, Kin Sugai, Yoshitaka Zushi, Hisashi Igawa (), Yūnosuke Itō, Daisuke Katō, Akemi Negishi, Kō Nishimura, Denjirō Ōkōchi et Masayuki Yui (). Style Une grande majorité des observateurs qualifient le style de Kurosawa d’audacieux et de dynamique, et le comparent au style narratif hollywoodien traditionnel, qui met l’accent sur la pensée linéaire, chronologique, causale et historique. Ils considèrent aussi que, depuis son tout premier film, Kurosawa dégage un style très distinct du style classique et sans faille d’Hollywood : Kurosawa n’hésite pas à perturber la scène représentée à l’écran par l’utilisation de nombreuses prises de vues différentes, et s’oppose ainsi au traditionnel raccord 180° développé par Hollywood. Kurosawa, par l’utilisation de mouvements fluides de caméra plutôt que d’un montage conventionnel, tend également à intégrer une dimension spatiale dans la narration temporelle. Raccord dans l'axe Dans ses films des années 1940 et 1950, Kurosawa utilise fréquemment le raccord dans l’axe. La caméra se rapproche ou s’éloigne du sujet, non pas par le biais d’un travelling ou d’un fondu enchaîné, mais par une série de plans rapprochés. Par exemple, dans La Nouvelle Légende du grand judo, le héros prend congé de la femme qu’il aime, mais après s’être éloigné un peu, il se retourne et s’incline devant elle, puis, après s’être éloigné encore, il se retourne et s’incline à nouveau. Les trois plans ne sont pas reliés dans le film par des mouvements de caméra ou des fondus, mais par une série de deux coupes rapides. Cela a pour effet de souligner la durée du départ de Sanshiro. Dans la séquence d’ouverture des Sept Samouraïs dans le village de paysans, le raccord dans l’axe est utilisé à deux reprises. Lorsque les villageois sont à l’extérieur, réunis en cercle, pleurant et se lamentant sur l’arrivée imminente des bandits, ils sont aperçus d’en haut dans un plan extrêmement long ; puis, après un raccord, ils sont filmés en plan beaucoup plus rapproché, puis dans un plan encore plus rapproché au niveau du sol. Ce n’est qu’à ce moment-là que le dialogue commence. Quelques minutes plus tard, lorsque les villageois se rendent au moulin pour demander conseil à l’ancien du village, il y a un long plan du moulin, avec une roue qui tourne lentement dans la rivière. Les plans se succèdent ainsi : un long plan du moulin, avec une roue qui tourne lentement dans la rivière, un plan plus rapproché de cette roue, et un plan encore plus rapproché de celle-ci. Comme le moulin est l’endroit où vit l’ancien, ces plans permettent au spectateur d’associer ce personnage au moulin. Raccord dans le mouvement Plusieurs spécialistes ont souligné la tendance de Kurosawa à utiliser le raccord dans le mouvement. Par exemple, dans une séquence du film Les Sept Samouraïs, le samouraï Shichirôji, debout, tente de consoler le paysan Manzo, assis par terre. Shichirôji met alors un genou à terre pour lui parler. Kurosawa choisit de filmer cette simple action en deux prises au lieu d’une, en les raccordant juste après que Shichirôji commence à s’agenouiller, dans le but de mettre en avant l’humilité du samouraï. Les exemples sont nombreux dans ce même film. Couper l’action, la fragmenter, est un moyen très utilisé par Kurosawa pour créer de l’émotion. Volet Le style de Kurosawa est également marqué par son usage du volet ( en anglais). Il s’agit d’un effet créé par une tireuse optique, qui consiste, à la fin d’une scène, à faire apparaître une ligne ou une barre qui se déplace sur l’écran, effaçant l’image et révélant simultanément la première image de la scène suivante. En tant que dispositif de transition, il est utilisé comme substitut de la coupe directe ou du fondu enchaîné (bien qu’il arrive souvent qu’il utilise ces deux dispositifs ensemble). Dans ses œuvres les plus abouties, Kurosawa utilise le volet si fréquemment qu’il en devient une sorte de signature. L’Ange ivre compte ainsi pas moins de douze volets. Il existe un certain nombre de théories concernant l’objectif de ce dispositif courant dans le cinéma muet mais plus rare dans le cinéma sonore et réaliste. Goodwin affirme que les volets dans Rashōmon, par exemple, remplissent l’un des trois objectifs suivants : accentuer le mouvement dans les travellings, marquer les changements narratifs dans les scènes de cour et marquer les ellipses temporelles entre les actions (par exemple entre la fin du témoignage d’un personnage et le début de celui d’un autre). Il note également que pour Les Bas-fonds, dans lequel Kurosawa n’utilise à aucune reprise le volet, il manie habilement les personnes et les accessoires dans le cadre afin de faire apparaître et disparaître de nouvelles images, comme le fait un volet. Kurosawa utilise aussi le volet comme dispositif satirique dans Vivre. Un groupe de femmes se rend au bureau du gouvernement local pour demander aux bureaucrates de transformer un terrain vague en terrain de jeu pour les enfants. Le spectateur est alors confronté à une série de plans subjectifs de différents bureaucrates, reliés par des transitions rapides, chacun d’entre eux renvoyant le groupe à un autre service. L’utilisation du volet rend la séquence plus drôle, les images de bureaucrates sont empilées comme des cartes, chacune plus rigide que la précédente. Bande-son De l’avis général, Kurosawa accorde toujours une grande attention à la bande-son de ses films (les mémoires de Teruyo Nogami en donnent de nombreux exemples). À la fin des années 1940, il commence à utiliser la musique comme contrepoint du contenu émotionnel d’une scène, plutôt que pour simplement renforcer l’émotion, comme le fait le cinéma hollywoodien. Cette approche de la musique de ses films lui est inspirée par une tragédie familiale. Lorsque Kurosawa apprend la mort de son père en 1948, il se met à errer sans but dans les rues de Tokyo. Son chagrin est amplifié lorsqu’il entend soudain la chanson gaie (Valse du coucou, 1918) composée par Johan Emanuel Jonasson. Il s’empresse alors d’échapper à cette . Il demande ensuite à son compositeur, Fumio Hayasaka, avec qui il travaille sur L’Ange ivre, d’utiliser cette chanson comme une sorte d’accompagnement ironique de la scène dans laquelle le gangster mourant, Matsunaga, tombe au plus bas. Cette approche de la musique se retrouve également dans Chien enragé, sorti un an après L’Ange ivre. Dans la scène finale, le détective Murakami se bat furieusement contre le meurtrier Yusa dans un champ boueux. On entend soudain un morceau de Mozart, joué au piano par une femme dans une maison voisine. La sérénité de la musique de Mozart semble d’un autre monde et contraste avec la violence primitive de la scène, et en renforce la puissance. De la même façon, dans Les Sept Samouraïs, des oiseaux gazouillent en arrière-plan durant les épisodes de meurtre et de mutilation comme dans la première scène où les fermiers se lamentent sur leur sort. Thèmes récurrents Dans ses œuvres, Akira Kurosawa s’attache à décrire ou à faire une parabole de la société humaine. Il dépeint ainsi au long de ses films la pauvreté (Les Bas-fonds, Dodes’kaden), la violence urbaine (Chien enragé), la maladie et l’immobilité des fonctionnaires (Vivre), la destruction de l’environnement (Rêves), ou encore la vieillesse (Madadayo). Relation maître-disciple De nombreux commentateurs notent chez Kurosawa la redondance du lien complexe entre un homme âgé et un autre plus jeune entretenant une relation de maître-disciple. Ce sujet est clairement tiré de l’expérience personnelle du cinéaste. Selon Joan Mellen, . Le critique Tadao Satō considère le personnage récurrent du maître comme un père de substitution, dont le rôle est de guider le jeune protagoniste et de l’aider à mûrir, à grandir. Dans son tout premier film, La Légende du grand judo, après que Yano, le maître judoka, est devenu le professeur et le guide spirituel du personnage principal, le récit est une chronique de l’évolution, étape par étape, de la maîtrise et de la maturité grandissantes du héros Sanshiro Sugata. Les relations maître-élève qui apparaissent dans les films d’après-guerre utilisent très peu l’enseignement direct et théorique, mais beaucoup l’apprentissage par l’expérience et l’exemple. Certains attribuent cette caractéristique à la nature silencieuse et privée de l’illumination zen. Avec Kagemusha, l’Ombre du guerrier, cette relation évolue. Un voleur choisi pour jouer le double d’un grand seigneur continue son imitation après la mort de son maître. La présence du maître est alors fantomatique, et la relation entre les deux personnages est entretenue depuis l’au-delà. Contrairement aux précédents films, la fin de cette relation n’amène alors pas au renouvellement de la vie et de ses engagements, mais à la mort. Toutefois, dans son tout dernier film Madadayo une vision plus joyeuse réapparaît. La fête dépeinte par Kurosawa met en avant les joies simples que peuvent procurer les relations professeurs-élèves, les liens de parenté et le simple fait d’être en vie. Héros Le cinéma de Kurosawa est un cinéma épique, héroïque, dont les films sont emmenés par un héros unique dont les actes et le destin comptent plus que sa propre vie. L’émergence chez Kurosawa de ce héros unique coïncide avec la période d’après-guerre et l’objectif de l’occupation du Japon par les États-Unis de remplacer le féodalisme japonais par l’individualisme. L’évolution politique du pays n’est pas sans déplaire au cinéaste, qui cherche alors à développer son propre style cinématographique. Selon le critique Tadao Satō, le peuple japonais a beaucoup souffert de la défaite militaire du pays et s’est rendu compte que le gouvernement n’était ni juste ni fiable. Pendant cette période de doutes et d’incertitudes, Kurosawa réalise une série de films soutenant l’opinion du peuple selon laquelle le sens de la vie n’est pas dicté par le pays ou la nation, mais qu’il s’agit là de quelque chose que chaque individu doit découvrir dans la souffrance. Le réalisateur lui-même se rend compte de ce lien entre son état d’esprit et celui du peuple : . Le premier de ces héros d’après-guerre fut une héroïne, Yukie Yagihara, interprétée par Setsuko Hara dans Je ne regrette rien de ma jeunesse. Cette héroïne n’hésite pas à fuir sa famille et son milieu social, persévère face aux obstacles qu’elle rencontre, prend en main sa vie et celle des autres, et fait face à une solitude existentielle. Tous ces éléments forment le premier exemple cohérent de l’héroïsme selon Kurosawa. Cette solitude existentielle est également illustrée par le docteur Sanada (interprété par Takashi Shimura) dans L’Ange ivre : Sanada s’oppose à la tradition et se bat, seul, pour un monde meilleur. Les Sept Samouraïs est considéré comme la représentation ultime du héros idéal de Kurosawa. Selon Joan Mellen, . C’est à cause, et non en dépit, de la guerre civile chaotique dépeinte dans le film que les sept samouraïs accèdent à la grandeur. . Cependant, cet héroïsme est vain car . Ainsi, le courage et l’habileté suprême des personnages centraux n’empêcheront pas leur destruction finale ni celle de leur classe. À mesure que la carrière de Kurosawa progresse, il semble avoir de plus en plus de mal à soutenir l’idéal héroïque. Comme le note Prince, . De plus, l’idéal d’héroïsme du réalisateur est subverti par l’histoire elle-même : . Selon Prince, la vision du cinéaste est finalement devenue si sombre qu’il en est venu à considérer l’histoire simplement comme une répétition sans fin de violence, au sein de laquelle l’individu est dépeint non seulement comme non héroïque, mais aussi comme totalement impuissant. Nature La nature est un élément crucial dans les films d’Akira Kurosawa. Comme de nombreux artistes japonais, le réalisateur est très sensible aux subtilités et à la beauté des saisons et des paysages. Il n’hésite pas à utiliser le climat et la météo comme des éléments parfois actifs de l’intrigue. Ainsi, dans Chien enragé et Vivre dans la peur, la chaleur accablante est omniprésente : elle représente notamment le monde oppressé par l’effondrement économique et la menace nucléaire. Kurosawa lui-même déclare : . Dans Le Château de l’araignée, le brouillard permet de renforcer l’ambiance du film. Il produit un effet d’incertitude, d’hésitation, de menace et de peur chez le spectateur, sentiments vécus par les personnages eux-mêmes. Kurosawa déclare sur les décors : . Le vent est également un symbole puissant dans la filmographie de Kurosawa, il est la métaphore persistante du changement, du destin et de l’adversité. Dans Le Garde du corps, lors de la bataille finale, les vents soufflent, créant des nuages de poussières, gênant les combats. Enfin, la pluie n’est jamais neutre chez le cinéaste : il n’est jamais question d’une pluie faible, d’un petit filet, d’une bruine, mais toujours d’averses frénétiques, violentes, de tempêtes. Dans Les Sept Samouraïs, la bataille finale se déroule sous une pluie battante, aveuglante, permettant à Kurosawa de fusionner les différentes classes sociales. Mais cette fusion de l’identité sociale est chaotique, symbolisée par une bataille qui se transforme peu à peu en un vortex de pluie et de boue. Violence Avec Le Château de l’araignée (1957) apparaît une obsession pour les cycles historiques à la violence sauvage et inexorable. Dans le film, la liberté n’existe pas, la seule loi existante est celle de cause à effet dont les événements qui en découlent sont inscrits dans un cycle qui se répète indéfiniment. En effet, le seigneur de Washizu qui assassine son propre seigneur des années auparavant pour s’emparer du pouvoir, est lui-même assassiné par Washizu (Macbeth) pour les mêmes raisons. Selon Prince, . Prince affirme que les deux épopées Kagemusha et Ran marquent un tournant majeur dans la vision du monde de Kurosawa. Dans Kagemusha, . L’épopée suivante, Ran, est . Le cadre historique du film est utilisé comme . , qui est comparée à de nombreuses reprises dans le scénario à l’enfer. . Postérité Reconnaissance De nombreux cinéastes disent avoir été influencés par l’œuvre de Kurosawa. Ingmar Bergman qualifie son propre film La Source d’. Il ajoute qu’à la sortie du film, en 1960, son admiration pour le cinéma japonais était à son comble. Federico Fellini considérait Kurosawa comme . Steven Spielberg a souligné l’importance du cinéma de Kurosawa dans le développement de sa propre vision cinématographique. Le cinéaste Satyajit Ray, à qui a été décerné à titre posthume le prix Akira Kurosawa pour l’ensemble de sa carrière de réalisateur au Festival international du film de San Francisco en 1992, avait déclaré ceci à propos de Rashōmon : Roman Polanski considère Kurosawa comme l’un de ses trois cinéastes préférés, avec Orson Welles et Federico Fellini. Les Sept Samouraïs, Le Château de l’araignée et La Forteresse cachée font ainsi partie de ses films préférés. Bernardo Bertolucci considère l’influence de Kurosawa comme fondamentale : . Andreï Tarkovski cite Kurosawa comme l’un de ses réalisateurs favoris et place Les Sept Samouraïs parmi ses dix films préférés. Sidney Lumet qualifie quant à lui Kurosawa de . Werner Herzog, interrogé sur ses cinéastes préférés, évoque Rashōmon en ces mots : Selon Anthony Frewin, assistant de Stanley Kubrick, ce dernier considère Kurosawa comme et parle de lui . Ainsi, lorsque Kurosawa, qui admire aussi Kubrick, lui envoie une lettre, à la fin des années 1990, Kubrick passe plusieurs mois à réécrire sa réponse. Mais entre-temps, Kurosawa décède et Kubrick en est terriblement bouleversé. Robert Altman, lorsqu’il découvre Rashōmon pour la première fois, est si impressionné par la séquence d’images du soleil qu’il incorpore ces mêmes séquences dès le lendemain dans son travail. George Lucas cite La Forteresse cachée comme principale inspiration pour son space opera Star Wars (1977). Il mentionne également d’autres films de Kurosawa comme ses favoris, notamment Les Sept Samouraïs, Le Garde du corps et Vivre. Zack Snyder cite Kurosawa comme l’une de ses influences pour son film Netflix alors en cours de développement, Rebel Moon. Critiques Kenji Mizoguchi, réalisateur acclamé des Contes de la lune vague après la pluie (1953) et de L’Intendant Sansho (1954), est de onze ans l’aîné de Kurosawa. À partir du milieu des années 1950, certains critiques de la Nouvelle Vague française commencent à préférer Mizoguchi à Kurosawa. Le critique et cinéaste de la Nouvelle Vague Jacques Rivette, en particulier, estime que Mizoguchi est le seul réalisateur japonais dont l’œuvre est à la fois entièrement japonaise et véritablement universelle ; Kurosawa, en revanche, est considéré comme plus influencé par le cinéma et la culture occidentaux, un point de vue qui reste contesté. Au Japon, certains critiques et cinéastes considèrent que Kurosawa est élitiste. Ils estiment qu’il concentre ses efforts et son attention sur des personnages exceptionnels ou héroïques. Dans son commentaire du DVD des Sept Samouraïs, Joan Mellen soutient que certains plans des personnages de samouraïs Kanbei et Kyuzō, qui montrent que Kurosawa leur accorde un statut ou une validité supérieurs, constituent des preuves de ce point de vue. Ces critiques japonais affirment que Kurosawa n’est pas suffisamment progressiste parce que les paysans sont incapables de trouver des leaders dans leurs rangs. Dans une interview avec Mellen, Kurosawa s’en est défendu en disant : Dès le début des années 1950, Kurosawa est accusé de vouloir satisfaire les goûts occidentaux en raison de sa popularité en Europe et en Amérique. Dans les années 1970, le réalisateur de gauche Nagisa Ōshima, connu pour ses réactions critiques à l’égard de l’œuvre de Kurosawa, accuse ce dernier de se plier aux croyances et idéologies occidentales. L’auteur Audie Bock, cependant, estime que Kurosawa ne joue jamais le jeu d’un public non japonais et qu’il dénonce les réalisateurs qui l’ont fait. Adaptations de son œuvre Au Japon, l’œuvre de Kurosawa a fait l’objet de nombreux . C’est le cas de La Légende du grand judo, qui a inspiré quatre films : Sugata Sanshirō, réalisé par Shigeo Tanaka en 1955, Sanshirō Sugata, produit par Kurosawa et réalisé par Seiichiro Uchikawa en 1965, Ninkyō yawara ichidai, réalisé par Sadao Nakajima en 1966, Dawn of Judo, réalisé par Kunio Watanabe en 1970, ainsi que Sugata Sanshirō, réalisé par Kihachi Okamoto en 1977. Chien enragé a fait quant à lui l’objet de deux reprises : un film réalisé par Azuma Morisaki en 1973 pour la Shōchiku et un téléfilm réalisé par Yasuo Tsuruhashi en 2013 pour TV Asahi. En 2007, Entre le ciel et l’enfer inspire le téléfilm Tengoku to jigoku, réalisé par Yasuo Tsuruhashi. La même année, un de Sanjuro intitulé Tsubaki Sanjurō est réalisé par Yoshimitsu Morita. Enfin, La Forteresse cachée a inspiré le film Kakushi toride no san-akunin: The Last Princess, réalisé par Shinji Higuchi en 2008. Les films de Kurosawa ont également fait l’objet de reprises hors du Japon. Les Sept Samouraïs a inspiré de nombreux , le premier étant le western Les Sept Mercenaires (), réalisé en 1960 par John Sturges. Le film de Sturges fait lui-même l’objet en 2016 d’un d’Antoine Fuqua intitulé Les Sept Mercenaires (). Il existe d’autres adaptations moins connues des Sept Samouraïs, comme Les Sept Sauvages (), réalisé en 1968 par Richard Rush, Les Mercenaires de l’espace (), réalisé en 1980 par Jimmy T. Murakami, Les Sept Gladiateurs (), réalisé en 1983 par Bruno Mattei et Claudio Fragasso, ou encore un film kazakh, The Wild East (), réalisé en 1993 par Rachid Nougmanov. Le film Rashōmon a fait l’objet de deux : le western américain L'Outrage () de Martin Ritt, sorti en 1964 et The Outrage (), film thaïlandais de Pantewanop Tewakul sorti en 2011. Un autre film de Kurosawa à avoir fait l’objet de plusieurs reprises est Le Garde du corps. Le plus connu d’entre eux est le western spaghetti Pour une poignée de dollars (), réalisé par Sergio Leone en 1964. Bien que largement inspiré du film de Kurosawa, Leone n’avait pas obtenu l’autorisation officielle pour faire un remake de ce film, qui était protégé par des droits d’auteur. Kurosawa a donc intenté un procès avec la Tōhō pour violation des droits d’auteur et a reçu les droits de distribution au Japon et dans d’autres pays ainsi que 15 % des recettes du box-office mondial. Dernier Recours (), réalisé par Walter Hill en 1996 avec Bruce Willis et Christopher Walken, s’inspire également du Garde du corps. Scénarios posthumes Après la mort de Kurosawa, plusieurs travaux posthumes basés sur ses scénarios sont produits. Le film réalisé par Takashi Koizumi sort en 1999, et réalisé par Kei Kumai sort en 2002. Le scénario de Dora-Heita écrit par le Club des Quatre Chevaliers à l’époque de la production de Dodes’kaden est finalement réalisé par Kon Ichikawa, seul membre du Club encore en vie. Dora-heita sort en 2000. Huayi Brothers Media et CKF Pictures en Chine annoncent en 2017 leur intention de produire un scénario posthume de Kurosawa adapté de la nouvelle Le Masque de la mort rouge d’Edgar Allan Poe pour une sortie en 2020, sous le titre Le Masque de la mort noire. Patrick Frater du magazine Variety déclare en , déclare que deux autres projets de films inachevés de Kurosawa sont prévus, le tournage de Silvering Spear devant commencer en 2018. Société Kurosawa Production En , il est annoncé que les droits de remake de la plupart des films de Kurosawa et des scénarios non produits sont cédés par l’Akira Kurosawa 100 Project à la société Splendent, basée à Los Angeles. La fondatrice de Splendent, Sakiko Yamada, déclare que son objectif est . La société Kurosawa Production, créée en 1959, continue de superviser de nombreux aspects de l’héritage de Kurosawa. Le fils du réalisateur, Hisao Kurosawa, est l’actuel dirigeant de la société. Sa filiale américaine, Kurosawa Enterprises, est située à Los Angeles. Les droits sur les œuvres de Kurosawa sont alors détenus par Kurosawa Production et les studios de cinéma sous lesquels il travaillait, notamment la Tōhō. Ces droits sont ensuite cédés au Akira Kurosawa 100 Project avant d’être réattribués en 2011 à la société Splendent, basée à Los Angeles. Kurosawa Production travaille en étroite collaboration avec la Fondation Akira Kurosawa, créée en décembre 2003 et également dirigée par Hisao Kurosawa. La fondation organise un concours annuel de courts métrages et mène des projets liés à Kurosawa, notamment un projet récemment mis en veilleuse visant à construire un musée commémoratif pour le réalisateur. Hommages En 1981, le Kurosawa Film Studio est ouvert à Yokohama ; deux autres sites sont ouverts par la suite au Japon. Une vaste collection de documents d’archives, notamment des scénarios scannés, des photos et des articles de presse, est disponible sur l’Akira Kurosawa Digital Archive, un site Internet japonais géré par le centre de recherche des archives numériques de l’université de Ryūkoku en collaboration avec Kurosawa Production. Une école de cinéma Akira Kurosawa est créée à l’université d’Anaheim au printemps 2009 avec le soutien de la famille Kurosawa et de Kurosawa Production. Elle propose des programmes en ligne sur la réalisation de films numériques, avec un siège à Anaheim et un centre d’apprentissage à Tokyo. En 1999, Kurosawa est nommé « Asiatique du siècle » dans la catégorie « Arts, Littérature, et Culture » par le magazine Asiaweek et CNN, cité comme . En commémoration du anniversaire de la naissance de Kurosawa en 2010, un projet appelé AK100 est lancé en 2008. Le projet AK100 vise à . Deux prix cinématographiques sont également nommés en l’honneur de Kurosawa. Le prix Akira Kurosawa récompense l’ensemble de la carrière d’un réalisateur est décerné lors du Festival international du film de San Francisco, tandis que le prix Akira Kurosawa est remis lors du Festival international du film de Tokyo. Filmographie Réalisateur 1943 : 1944 : 1945 : 1945 : 1946 : co-réalisé avec Kajirō Yamamoto et Hideo Sekigawa 1946 : 1947 : 1948 : 1949 : 1949 : 1950 : 1950 : 1951 : 1952 : 1954 : 1955 : 1957 : 1957 : 1958 : 1960 : 1961 : 1962 : 1963 : 1965 : 1970 : 1970 : (téléfilm documentaire) 1975 : 1980 : 1985 : 1990 : 1991 : 1993 : Scénariste Akira Kurosawa est auteur ou co-auteur de tous les scénarios de ses films à l’exception de trois d’entre eux : Ceux qui bâtissent l’avenir et Je ne regrette rien de ma jeunesse en 1946 et Un merveilleux dimanche en 1947. Il a aussi écrit ou co-écrit des scénarios pour d’autres cinéastes : 1942 : d’Osamu Fushimizu 1942 : de Satsuo Yamamoto 1944 : de Santarō Marune 1945 : de Kiyoshi Saeki 1947 : de Shirō Toyoda 1947 : de Senkichi Taniguchi 1948 : de Keisuke Kinoshita 1949 : de Motoyoshi Oda 1949 : de Senkichi Taniguchi 1950 : de Senkichi Taniguchi 1950 : d’Isamu Kosugi 1950 : de Masahiro Makino 1951 : de Senkichi Taniguchi 1951 : de Tatsuo Ōsone 1952 : de Kazuo Mori 1952 : de Hiroshi Inagaki 1953 : de Senkichi Taniguchi 1955 : d’Akira Mimura 1955 : de Hiromichi Horikawa 1957 : de Kazuo Mori 1959 : de Toshio Sugie 1962 : de Shunkai Mizuho 1964 : de Kinji Fukasaku 1965 : de Seiichirō Uchikawa Œuvres posthumes 1998 : de Takashi Koizumi. La mise en scène, le scénario et les dialogues sont signés d’Akira Kurosawa. 2000 : de Kon Ichikawa 2003 : de Kei Kumai, le dernier scénario écrit par Kurosawa Distinctions De nombreux prix et récompenses sont décernés à Kurosawa tout au long de sa vie. Ses films ont été récompensés aux Oscars du cinéma et dans les trois principaux festivals de cinéma du monde : le Festival de Cannes, la Mostra de Venise et la Berlinale. Lors de la cérémonie des Oscars en 1990, il reçoit un Oscar d’honneur donné par deux de ses plus grands admirateurs : Steven Spielberg et George Lucas. Kurosawa a reçu un certain nombre de décorations honorifiques tout au long de sa vie, notamment au Japon. Il est honoré du prix de la personne de mérite culturel en 1976 et reçoit l’ordre de la Culture en 1985. Il est également lauréat du prix de la culture asiatique de Fukuoka en 1990, du Praemium Imperiale en 1992 et du Prix de Kyoto en 1994. Enfin, Kurosawa reçoit à titre posthume en 1998 le Prix d’honneur de la Nation, pour avoir . En Europe, Kurosawa est nommé officier de la Légion d’honneur française en 1984, commandeur des arts et des lettres en 1985 et chevalier grand-croix de l’Ordre du mérite de la République italienne en 1986. Récompenses Sauf mention contraire, les informations suivantes sont basées sur la page IMDb d’Akira Kurosawa et sur la filmographie établie par Stuart Galbraith IV, biographe d’Akira Kurosawa. Nominations Notes et références Notes Références Annexes Bibliographie Les ouvrages sont classés selon leur année de parution. Ouvrages en anglais Ouvrages en français . . . . Ouvrages en japonais Vidéographie Liens externes Réalisateur japonais Réalisateur de films de samouraï Réalisateur de yakuza eiga Scénariste japonais de cinéma Producteur japonais de cinéma Monteur japonais Oscar d'honneur Prix Mainichi de la meilleure réalisation British Academy Film Award de la meilleure réalisation Ours d'argent de la meilleure réalisation Réalisateur lauréat de la Palme d'or Lauréat du prix de Kyoto Lauréat du Praemium Imperiale Lauréat du prix de la culture asiatique de Fukuoka Récipiendaire de l'ordre de la Culture Récipiendaire du prix Ramon-Magsaysay Personne de mérite culturel Naissance en mars 1910 Naissance à Shinagawa Décès en septembre 1998 Décès à 88 ans Décès à Setagaya Mort d'un accident vasculaire cérébral
est un réalisateur, producteur, scénariste et monteur japonais, né le à Tokyo, où il est mort le . Il est considéré comme l’un des cinéastes les plus célèbres et influents de l’histoire du cinéma. En cinquante-sept ans de carrière cinématographique, il a réalisé plus de trente films.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Afrique%20du%20Sud
Afrique du Sud
LAfrique du Sud, en forme longue la république d'Afrique du Sud, est un pays d'Afrique australe. Sa capitale administrative est Pretoria. Il est frontalier à l'ouest-nord-ouest avec la Namibie, au nord et au nord-nord-est avec le Botswana, au nord-est avec le Zimbabwe, et à l'est-nord-est avec le Mozambique et l'Eswatini. Le Lesotho est pour sa part un État enclavé dans le territoire sud-africain. L'Afrique du Sud compte d’habitants en 2018 répartis en 80,2 % de Noirs, 8,8 % de Coloureds, 8,4 % de Blancs et 2,5 % d'asiatiques (sous-continent indien). Nation aux phénotypes très variés, l'Afrique du Sud est ainsi en Afrique le pays présentant la plus grande portion de populations dites coloureds, blanches et Asiatiques. Elle est souvent appelée « nation arc-en-ciel », notion inventée par l'archevêque anglican et militant des droits de l'homme sud-africain Desmond Tutu pour désigner la diversité de la nation sud-africaine et qui a remplacé le concept de société plurale employé précédemment par les théoriciens de l'apartheid (1948-1991). L'égalité des revenus entre les différents groupes de populations n'a pas progressé depuis la fin de l'apartheid et l'Afrique du Sud connaît un taux d'inégalité parmi les plus élevés au monde. C'est toutefois une puissance de référence pour le continent africain avec l'une des économies les plus développées du continent et des infrastructures modernes couvrant tout le pays. C'est la deuxième puissance économique d'Afrique derrière le Nigeria. Le pays se caractérise aussi par une importante population de souche européenne (Afrikaners, Anglo-sud-africains) et par d'importantes richesses minières (or, diamant, charbon, etc.) qui en ont fait un allié indispensable des pays occidentaux durant la guerre froide. La dénomination « république d'Afrique du Sud » a succédé à celle d'« Union d'Afrique du Sud » le , lorsque le pays a cessé d'être une monarchie constitutionnelle pour devenir une république. Géographie La république d'Afrique du Sud est entourée au nord par la Namibie (ancienne province sud-africaine du Sud-Ouest africain), le Botswana et le Zimbabwe, au nord-est par le Mozambique et l'Eswatini. Le Lesotho est quant à lui enclavé au sein du territoire sud-africain. À ce territoire s'ajoute l’archipel des Îles du Prince-Édouard (île Marion et île du Prince-Edward) et, jusqu'en 1994, Walvis Bay (enclavée au sein du Sud-Ouest africain et seul port en eau profonde de la région). Les frontières terrestres sud-africaines atteignent (Botswana : ; Lesotho : ; Namibie : ; Mozambique : ; Eswatini : ; Zimbabwe : ). Climats Les climats régionaux du territoire sont : Région du Cap : climat méditerranéen Sud-est, région de Durban : climat subtropical humide Côte atlantique : climat désertique Plateaux du nord : climat tropical Pour faire face à la sécheresse, les autorités instaurent en octobre 2019 des restrictions d’eau dans les principales villes du pays. Plusieurs régions du centre et du nord du pays avaient déjà subi des coupures d'eau, notamment en raison de la défaillance des installations du principal distributeur d’eau d'Afrique du Sud, Rand Water. Dans certaines provinces, comme celles du Cap-Oriental et du Cap-Occidental, la sécheresse a ruiné les récoltes et provoqué la mort de troupeaux de bétail. Espace montagneux Dans la partie sud du pays se trouvent les monts du Drakensberg, qui s'étendent du KwaZulu-Natal jusqu'à la province du Cap (ceinture plissée du Cap), soit sur environ . L'altitude moyenne est de , le point culminant de ce relief étant le Thabana Ntlenyana, au Lesotho, à . C'est dans ce massif que se trouve le plus haut sommet d'Afrique du Sud, le Mafadi, à . Le massif du Drakensberg est plutôt ancien avec des sommets arrondis ; c'est une zone verdoyante et un lieu de vie du peuple San. C'est également dans ce massif que le fleuve Orange prend sa source. Au nord du pays se trouve une ancienne zone volcanique, Pilanesberg. C'est une zone relativement escarpée qui comporte des cratères. La faune y est très riche : mammifères dont des cervidés, etc. On y rencontre également une flore typique : adansonia, teck, ébène, hibiscus, etc. Enfin, l'altitude suffisamment élevée pour cette latitude permet la pratique du ski lors de l'hiver austral. Il n'est pas rare, comme lors du mois de juin 2007, de voir tomber de la neige en quantité ( en une journée). Elle reste cependant généralement cantonnée aux plus hauts sommets du Drakensberg pendant l'hiver, et même si la température est assez basse pour l'empêcher de fondre, la faiblesse des précipitations limite l'enneigement. La neige tombe une fois tous les dix ans sur Johannesburg, mais presque jamais à Pretoria, pourtant distante de seulement , mais à une altitude plus faible. Plaines Les plaines se situent principalement dans le Nord-Ouest et dans l'État libre d'Orange, qui sont les greniers céréaliers de l'Afrique du Sud, grâce à la production de blé et de maïs. Le coton est également cultivé. On y pratique aussi l'élevage de moutons. Le pays est au palmarès des huit premiers producteurs de coton d'Afrique de l'est, du sud et du nord au milieu des années 2010 et neuvième au palmarès des producteurs africains de thé au début de la décennie 2010, dominé par le Kenya. Le sous-sol est également très riche en or, en diamants, en uranium et en charbon, particulièrement dans les villes de Kimberley et Bloemfontein. Le nord-ouest du pays est occupé par le désert du Kalahari qui s'étend également sur le Botswana et la Namibie, et qui a une superficie de près de . Caractérisé par ses dunes de sable rouge, c'est un désert semi-aride comportant de nombreuses zones de savanes et quelques arbres tels les acacias à épines et les baobabs. On y observe de nombreuses migrations animales. Littoraux L'Afrique du Sud compte de côtes. Le long de la façade de l'Atlantique, le littoral est plutôt régulier et les côtes mesurent . Dans le Namaqualand on observe une explosion florale pendant un mois, où plus de végétales fleurissent en même temps, lys, aloes, protea, etc. entre mi-août et mi-septembre. Cette zone est très touristique. La zone du cap de Bonne-Espérance est principalement rocheuse et des colonies de manchots y sont installées. On trouve également l'île aux Phoques Robben Island qui accueille des phoques venant principalement de l'Antarctique. Plus à l'est, le littoral est une alternance de côtes rocheuses et de plages de sable fin. Les principales stations balnéaires sont dans l'est du pays, East London, Jeffreys Bay, Port Elizabeth, Durban… On trouve également des zones maritimes protégées dans le cadre de parcs Nationaux comme la réserve , s'étendant sur terre et au large, où l'on peut pratiquer la plongée sous-marine. Faune et flore L'Afrique du Sud possède, grâce à sa grande variété d'écosystèmes, une faune et une flore très diversifiées. Les déserts, savanes arides, savanes humides, forêts, fynbos, montagnes et côtes, offrent de nombreuses niches écologiques pour les nombreuses espèces animales et végétales. Des populations très importantes de mammifères marins vivent aux abords des côtes, notamment atlantiques, parmi lesquelles des baleines, des dauphins, des globicéphales et de très importantes colonies de pinnipèdes. Elle fait partie des dix-sept pays mégadivers, pays dont la biodiversité est la plus importante de la planète. Depuis le début du , de plantes ont disparu en Afrique du Sud, principalement victimes de la déforestation. Géographie administrative Traditionnellement, l'on a reconnu historiquement trois capitales officielles à l'Afrique du Sud, l'une, administrative, à Pretoria, l'autre, législative, au Cap et enfin une troisième, judiciaire, à Bloemfontein. Toutefois désormais seule la ville du Cap est mentionnée par la Constitution en tant que siège du parlement. Par ailleurs, l'instance judiciaire suprême du pays, la Cour constitutionnelle, siégeant à Johannesbourg, la ville de Bloemfontein ne mérite dès lors plus son surnom de capitale judiciaire. La métropole de Johannesbourg, la plus riche du pays et siège de la Bourse sud-africaine, est également considérée comme sa capitale économique. En avril 1994, les quatre provinces et les dix bantoustans qui constituaient géographiquement et politiquement l'Afrique du Sud ont été dissous pour former neuf nouvelles provinces intégrées : Cap-Occidental (Western Cape) : Sud-Ouest de l'ancienne province du Cap ainsi que les deux îles de l'archipel du Prince-Édouard ; Cap-Nord (Northern Cape) : Nord de l'ancienne province du Cap ; Cap-Oriental (Eastern Cape) : Bantoustans indépendants du Transkei, du Ciskei et Sud-Est de l'ancienne province du Cap ; KwaZulu-Natal : Natal et Zoulouland ; État Libre (Free State) : État libre d'Orange et quelques homelands intégrés ; Nord-Ouest (North West) : ancien Transvaal-Ouest, nord de la province du Cap et bantoustan du Bophuthatswana ; Gauteng : ancien Pretoria-Witwatersrand-Vereeniging, au centre du Transvaal ; Mpumalanga : ancienne région du Transvaal-Est ; Limpopo (province) : ancienne région du Transvaal-Nord, appelée province du Nord entre 1995 et 2002. Chacune de ces provinces est divisée en municipalités métropolitaines et en districts municipaux. Ces derniers sont à leur tour divisés en municipalités locales. Les municipalités locales et métropolitaines sont divisées en circonscriptions électorales appelées wards. Les municipalités métropolitaines exercent l’intégralité du pouvoir municipal, contrairement aux autres territoires dans lesquels le pouvoir est partagé entre les districts et les municipalités locales. Les municipalités métropolitaines sont dirigées par un conseil municipal dont les conseillers sont directement élus lors d’un scrutin proportionnel par liste. Les huit municipalités métropolitaines correspondent aux plus grandes agglomérations du pays : Buffalo City (East London), Le Cap, Ekurhuleni (East Rand), eThekwini (Durban), Johannesbourg, Mangaung (Bloemfontein), Nelson Mandela Bay (Port Elizabeth), et Tshwane (Pretoria). Les districts ont la charge de nombreuses missions dont le développement économique, l’entretien des routes et les transports publics. Les conseillers municipaux des districts sont élus au scrutin proportionnel par liste pour 40 % d’entre eux, les 60 % restants étant nommés au sein des conseils des municipalités locales. Les districts municipaux sont divisés en 226 municipalités locales. Généralement, elles englobent une ou plusieurs villes ainsi que les villages et les zones rurales aux alentours. Les municipalités locales exercent le pouvoir local en complément des attributions des districts. Les conseillers sont élus pour moitié au scrutin proportionnel par liste, l’autre moitié étant élue au scrutin uninominal dans les wards (circonscriptions électorales). Histoire Origines Les Khoïsan, regroupant les Khoïkhoïs et les Sans, sont les premiers habitants connus de l'Afrique du Sud (40 000 av. J.-C.). Les premiers peuples de langues bantoues, venant à l'origine du grassland camerounais actuel, atteignent l'actuelle province du KwaZulu-Natal vers l'an 500 de notre ère. Au , des xhosas s'installent dans la région de la Fish River (Transkei). Arrivée des européens et colonisation En 1488 le navigateur portugais Bartolomeu Dias atteint le cap des Tempêtes (cap de Bonne-Espérance), suivi en 1497 par le navigateur portugais Vasco de Gama qui longe la côte du Natal. L'implantation définitive d'Européens en Afrique du Sud date de 1652 avec l'établissement, pour le compte de la Compagnie hollandaise des Indes orientales, d'une station de ravitaillement au Cap dirigée par le Néerlandais Jan van Riebeeck. En 1657, plusieurs salariés de la compagnie sont autorisés à s'établir définitivement au Cap alors que des esclaves sont déportés de Batavia et de Madagascar pour pallier le manque de main d'œuvre sur place. En 1688, deux cents huguenots français rejoignent les 800 administrés du comptoir commercial et fondent Franschhoek. En 1691, la colonie du Cap est mise en place. C'est en 1770 que sont relatés les premiers contacts entre les bantous et les boers (les fermiers libres d'origine franco-néerlandaise) à la hauteur de la Great Fish River (à à l'est de la cité mère). Les relations sont rapidement conflictuelles et, en 1779, débute la première des neuf guerres cafres (1779-1878). Entre 1795 et 1804, les Britanniques occupent l'Afrique du Sud. La colonie est restituée brièvement aux Néerlandais, entre 1804 et 1806. En 1806, les Néerlandais cèdent définitivement la place aux Britanniques qui deviennent la nouvelle puissance coloniale. De 1818 à 1825, lors du Mfecane, le Roi des Zoulous, Chaka, étend son empire sur l'est de l'Afrique du Sud au prix d'une conquête sanglante sur les autres peuples tribaux. Le grand Trek et les conflits anglo-zoulous et anglo-boers En 1835, les Boers quittent la colonie du Cap pour les territoires intérieurs de l'Afrique du Sud afin d'échapper à l'administration britannique. C'est le Grand Trek, parsemé de tragédies et de batailles (bataille de Blood River contre les Zoulous en 1838). Deux républiques boers indépendantes sont finalement fondées et reconnues par le Royaume-Uni : la république sud-africaine du Transvaal (1852) et l'État libre d'Orange (1854). En 1866, la colonie du Cap étend également son territoire et annexe la cafrerie britannique alors que les premiers diamants sont découverts à Kimberley, puis des gisements d'or dans le Witwatersrand au Transvaal. En 1879, durant la Guerre anglo-zouloue, les Britanniques subissent une défaite historique lors de la bataille d'Isandhlwana avant de finalement s'imposer au Zoulouland. Après l'annexion d'autres territoires tribaux, une des plus grandes spéculations de l'histoire boursière provoque la crise boursière des mines d'or sud-africaines de 1895, au moment du Raid Jameson, perpétré par les britanniques, en vue du percement de mines jusqu'à sous terre. Motivée en partie par ces mines d'or, la seconde guerre des Boers (1899-1902) et l'annexion du Transvaal et de l'État libre d'Orange consacre la domination britannique sur la majeure partie de l'Afrique australe, au prix de l'internement et de la mort de milliers de civils boers dans des camps de concentration britanniques. L'Union sud-africaine (1910-1961) Le , huit ans après la fin de la seconde guerre des Boers et après quatre ans de négociations, le South Africa Act accorde l'indépendance nominale, en créant l'union d'Afrique du Sud. Le pays est fondé à partir du regroupement des colonies du Cap, du Natal, du Transvaal et de l'Orange. Le South Africa Act établit une démocratie parlementaire sur le modèle de Westminster avec un régime de type monarchie constitutionnelle héréditaire (monarchie sud-africaine) et un parlement souverain. Les modalités d'octroi du droit de vote diffèrent cependant entre les quatre nouvelles provinces (si le corps électoral est essentiellement blanc, les provinces du Natal et du Cap accordent sous condition censitaire le droit de vote aux personnes de couleur dites « civilisées »). Le général boer Louis Botha devient le premier chef du gouvernement sud-africain. En 1912, un parti politique, le Congrès national africain (ANC), est fondé à Bloemfontein, revendiquant une plus grande participation des populations noires aux affaires du pays. L'année suivante, le Native land act est adopté. Basé sur le système des réserves établi à l'époque coloniale et dans les républiques boers, il divise le territoire sud-africain entre les terres indigènes (7 % puis 13 % du territoire) et les terres destinées aux Blancs et aux administrations publiques (87 % du territoire). En 1915, engagées dans la Première Guerre mondiale, les troupes sud-africaines subissent de lourdes pertes dans la Somme (France). En Afrique, elles prennent le contrôle du Sud-Ouest africain allemand (future Namibie) qui leur est octroyé sous mandat par la Société des Nations en 1920. En 1918, le Broederbond, une société secrète est fondée avec pour objectif la promotion politique, sociale et économique des Afrikaners (la dénomination devenue usuelle des Boers). La révolte ouvrière des Afrikaners du Witwatersrand en 1922, durement réprimée, permet aux nationalistes blancs de s'unifier et de remporter les élections générales de 1924 sous la direction de James Barry Hertzog. En 1934, face à la crise économique, Hertzog s'unit néanmoins aux libéraux de Jan Smuts pour former un gouvernement d'union nationale. À la même époque, des anthropologues et des linguistes de l'université de Stellenbosch comme Werner Max Eiselen forgent un nouveau concept social et politique qui donnera naissance à l'idéologie de l'apartheid : rejetant l'idée de société unique sud-africaine, ils proposent de séparer géographiquement, politiquement et économiquement les noirs et les blancs d'Afrique du Sud ainsi que les différentes ethnies entre elles, afin de maintenir et renforcer leurs identités ethniques et linguistiques et de lutter contre les effets qu'ils estiment acculturants de l'urbanisation et du travail migrant sur les structures traditionnelles africaines. En 1936, la franchise électorale des populations noires au Cap est supprimée. En 1939, le pays, sous la direction de Smuts, s'engage aux côtés des alliés dans la Seconde Guerre mondiale. En 1945, Smuts participe à la rédaction du préambule de l'Organisation des Nations unies. L'Union puis la République sud-africaine sous l'apartheid (1948-1991) En 1948, le parti national remporte les élections générales. Le nouveau premier ministre, Daniel François Malan, met en place la politique d'apartheid, renforcée en 1956 par la suppression de la franchise du droit de vote des Coloureds (gouvernement Strijdom). En 1958, Hendrik Verwoerd devient premier ministre. En 1960, le massacre de Sharpeville puis l'interdiction de l'ANC et des mouvements nationalistes africains mènent à la condamnation de la politique d'apartheid par les Nations unies et par la communauté internationale. Le , le pays devient une république à la suite d'un référendum où les électeurs votent majoritairement pour la fin de la monarchie. La république d'Afrique du Sud est alors proclamée, et le dernier gouverneur général du pays, Charles Swart, devient ainsi le premier président de l'État. Le pays se retire également du Commonwealth. L'ANC débute alors la lutte armée dans l'Umkhonto we Sizwe. En 1964, Nelson Mandela, l'un des chefs de Umkhonto we Sizwe est condamné à perpétuité pour terrorisme et les autres chefs de l'ANC sont emprisonnés ou exilés. En 1966, Hendrik Verwoerd, premier ministre d'Afrique du Sud et grand architecte de l'apartheid, est assassiné. En 1976, les émeutes dans le township de Soweto contre l'enseignement obligatoire en afrikaans conduisent le gouvernement à déclarer l'état d'urgence alors que le Bantoustan du Transkei est déclaré indépendant dans le cadre de la politique d'apartheid. En 1984, pour sortir du blocage politique, le régime politique est présidentialisé et un parlement tricaméral, ouvert aux Indiens et aux Coloureds, est inauguré. Néanmoins, l'état d'urgence est de nouveau proclamé en 1986 alors que des sanctions économiques et politiques internationales isolent le pays en dépit de l'abrogation de lois symboliques de l'apartheid comme le passeport intérieur. Seul l'État d'Israël continue d'avoir des relations discrètes et collabore avec le pouvoir au point de vue militaire et sécuritaire : échanges de technologies, contrats de licences de fabrication d'armement, échanges techniques en matière de sécurité intérieure et savoir-faire d'espionnage. En 1990, le nouveau président sud-africain, Frederik de Klerk, légalise l'ANC, le parti communiste sud-africain et tous les mouvements noirs. Nelson Mandela est libéré. En juin 1991, le gouvernement abolit les dernières lois de l'apartheid et entame un processus de transition constitutionnelle (Codesa). L'Afrique du Sud post-apartheid Ce processus de négociations débouche sur un projet intérimaire de constitution en 1993 qui réorganise l'État sud-africain autour des valeurs-clés de liberté, égalité, dignité et place en son sommet une Cour constitutionnelle et sur les premières élections au suffrage universel sans distinctions raciales ou censitaires de l'histoire du pays le . Ces élections sont remportées par le congrès national africain ce qui permet à Nelson Mandela d'être élu par la nouvelle assemblée constituante en tant que premier président noir du pays. Par la même occasion, le pays réintègre le Commonwealth. En 1995, une Commission vérité et réconciliation est mise en place, puis l'année suivante, le est adoptée la nouvelle constitution sud-africaine, principalement fondée sur la constitution provisoire de 1993. De 1999 à 2008, le pays est présidé par Thabo Mbeki. Est ainsi apparue aux côtés de la bourgeoisie blanche une bourgeoisie noire ; ni l'ANC, ni le parti communiste, ni le syndicat COSATU (« Congrès des syndicats sud-africains ») n'ont remis en cause l'ordre économique et social. Au contraire, les privatisations se sont multipliées. L'Afrique du Sud est un des pays les plus inégalitaires du monde, ainsi que l'atteste son coefficient de Gini évalué à 0,63 en 2014 par la Banque mondiale, faisant ainsi de l'Afrique du Sud le pays le plus inégalitaire parmi les 168 territoires étudiés par la Banque mondiale (les autres pays n'ayant pas fourni assez de données). À la suite des difficultés économiques et sociales apparues lors du second mandat de Thabo Mbeki, caractérisées en 2008 par une grave pénurie d'électricité en Afrique du Sud et la dégradation des infrastructures, son parti l'ANC lui retire son mandat le . Thabo Mbeki remet sa démission au Parlement qui élit alors Kgalema Motlanthe pour terminer son mandat jusqu'aux élections générales de 2009. Après les élections générales du , remportées par l'ANC, Jacob Zuma, ancien vice-président de 1999 à 2005, devient le nouveau président de la République. Il prête serment le et forme un gouvernement plus ouvert aux partis politiques minoritaires, dont le parti communiste mais aussi, pour la première fois depuis 1994, le front de la liberté (droite afrikaner). Le massacre de Marikana en 2012, où la police tire sur des salariés grévistes faisant des dizaines de morts, entache la gouvernance de l'ANC au sein de son électorat mais lors des élections générales sud-africaines de 2014, Jacob Zuma est réélu pour un second mandat, l'ANC restant nettement en tête dans l'électorat bien qu'en recul face à l'Alliance démocratique et aux Combattants pour la liberté économique de Julius Malema. Visé par des affaires de corruption, Jacob Zuma démissionne sous la pression de son parti début 2018, après avoir été menacé de destitution, et Cyril Ramaphosa lui succède comme président de la République par intérim. Le , le Parlement élit formellement Cyril Ramaphosa président de la République. Il est réélu chef de l’État le , à l’issue d’élections générales lors desquelles l’ANC obtient le plus faible score de son histoire (57,5 %), passant sous la barre des 60 % pour la première fois depuis un quart de siècle et payant ainsi les errements et les scandales de l'ère Zuma, son prédécesseur. Il doit également faire face à une opposition interne au sein de l'ANC, avec un clan resté fidèle à Jacob Zuma, ayant à sa tête le secrétaire général de l’ANC, Ace Magashule, et son adjointe, Jessie Duarte. Une vague de xénophobie vis-à-vis des migrants, les « étrangers », secoue également le pays. Le 10 février 2020, Cyril Ramaphosa prend la présidence de l'Union africaine, succédant à Abdel Fattah al-Sissi. Politique et administration Organisation des pouvoirs Le régime est parlementaire depuis le South Africa Act en 1910 et le suffrage universel en vigueur depuis 1994. La constitution sud-africaine, la cinquième de l’État sud-africain, fut promulguée par le Président Nelson Mandela le et est entrée en vigueur le . Les fonctions de chef du gouvernement et de chef d'État se confondent sous le titre de président de la république d'Afrique du Sud. Ce dernier est élu par le parlement. Le parlement d’Afrique du Sud est composé de deux chambres : une chambre basse, l’Assemblée nationale et une chambre haute, le Conseil national des Provinces (en anglais : National Council of Provinces, NCoP). Les de l'assemblée nationale sont élus par scrutin proportionnel de liste. Le NCoP, qui a remplacé le Sénat en 1997, est composé de représentant les neuf provinces. Chaque province est dotée d'une législature provinciale monocamérale, et d'un conseil exécutif présidé par un premier ministre (premier en anglais et en afrikaans). Les provinces sont moins autonomes que celles, par exemple, du Canada ou que les États aux États-Unis. Il s'agit alors d'un système fédéral modéré. L'État compte officielles qui, en pratique, sont traitées différemment, l'afrikaans perdant du terrain devant l'anglais favorisé par l'ANC. Enfin, le système judiciaire sud-africain est hybride en ce sens qu'il se fonde sur le système du common law s'agissant des activités administratives, alors que le droit privé est essentiellement imprégné par la tradition romano-germanique. L'organisation judiciaire est divisée, à l'image du modèle anglo-saxon, entre cours locales, , hautes-cours provinciales d'appel et une Cour suprême d'appel lorsque des causes non constitutionnelles sont en jeu. Le système judiciaire sud-africain est chapeauté par une Cour constitutionnelle, instance suprême du pays chargée d'exercer un contrôle de la constitutionnalité des actes du parlement et du gouvernement et de toute autre cause si l'intérêt de la justice le commande. La Cour constitutionnelle, de type Cour suprême mixte, siège à Constitution Hill, Braamfontein, Johannesburg. Tendances politiques, partis et élections Des élections générales de 1994 à celles de 2014, l'ANC domine la vie politique et demeure de loin le premier parti du pays notamment parce qu'il est le seul à avoir pu réaliser un complet maillage électoral du pays, disposant de militants jusque dans les bourgades les plus reculées. Le gouvernement doit résoudre le problème des violences qui touchent les campagnes du pays : la réforme agraire impose la redistribution des terres aux Noirs et les fermiers afrikaners doivent souvent vendre leurs exploitations au gouvernement, ce qui suscite des résistances. Ces fermiers, au nombre de environ, sont parfois attaqués par des bandes organisées et certains s'inscrivent à des stages commandos pour pallier le manque d'aide du gouvernement. Plusieurs partis d'extrême droite continuent de recruter au sein d'une frange de cette population qui se sent délaissée. Cependant, depuis l'élection de Jacob Zuma en 2009, les performances électorales de l'ANC sont contestées par une opposition hétéroclite qui, bien que morcelée, progresse fortement. En 2014, si l'ANC remporte nettement, pour la cinquième fois, les élections générales avec 62,15 % des voix, il réalise son plus mauvais score national face notamment à l’Alliance démocratique (22,23 %) et aux Combattants pour la liberté économique (6,35 %), un jeune parti radical dirigé par Julius Malema. Lors des élections municipales sud-africaines de 2016, l'ANC enregistre sa plus forte baisse électorale et son plus faible score national (53,91 %). S'il parvient à encore conserver la très grande majorité des municipalités, en particulier en zone rurale (à l'exception notable des municipalités du Cap-Occidental), l'ANC est battu dans les plus grandes métropoles du pays (Le Cap, Tshwane, Johannesbourg, Nelson Mandela Bay) au profit de Alliance démocratique, alliée parfois pour la circonstance au parti de Malema. Cette baisse nationale de l'ANC peut être analysée comme liée aux scandales de corruption visant le président Jacob Zuma et aux mauvaises performances économiques de l'Afrique du Sud. Lors de la dernière élection, tenue le 8 mai 2019, l'ANC a remporté 57,5% des voix et , tandis que la principale opposition, l'Alliance démocratique (DA), a remporté 20,77% des voix et . Les combattants de la liberté économique (EFF), fondés par Julius Malema, ancien président de la Youth Wing de l'ANC ( ANC Youth League ) qui a ensuite été expulsé de l'ANC, ont remporté 10,79% des voix et . L'ANC est le parti politique au pouvoir en Afrique du Sud depuis la fin de l'apartheid. Politique environnementale et énergétique En 2011, 93 % de l'électricité de l'Afrique du Sud provient du charbon. C'est l'un des pays les plus dépendant de ce combustible ; le port de Richards Bay abrite le premier terminal portuaire exportateur de charbon au monde. Le pays dispose de la seule centrale nucléaire du continent africain, située à Koeberg, entrée en service en 1982. Pour assurer son développement et sa croissance économique, le pays doit cependant continuer à investir dans le secteur énergétique, notamment nucléaire, mais aussi thermique, pour assurer ses besoins immédiats : construction d'une centrale à charbon à Medupi. En 2019, l'Afrique du Sud peine à produire les besoins en électricité du pays, et le pays fait face à de nombreuses coupures. Pour remédier à cette situation, en partie liée à des sabotages ou des problèmes de gouvernance mais également à un manque d'équipements, l'État a décidé de créer de nouvelles centrales à charbon. Toutefois, la société publique Eskom demeure très endettée. L'Afrique du Sud est le premier pollueur du continent africain, et le quatorzième au niveau mondial, de par ses émissions de carbone. Le gouvernement instaure en 2019 une taxe carbone pour tenter d'inciter les entreprises à faire des efforts. Bien que soutenue par les organisations environnementales, cette initiative est jugée insuffisante et peu dissuasive. La pollution de l'air représenterait un coût annuel de deux milliards d’euros. Énergies renouvelables Le pays bénéficie de caractéristiques naturelles adéquates pour la production d'énergie verte : ensoleillement, vent ou encore espaces maritimes. Organisation des forces de défense La South African National Defence Force (SANDF) a été créée en 1994 en tant que force militaire volontaire composée de l'ancienne South African Defence Force, des forces des groupes nationalistes africains (uMkhonto we Sizwe et Azanian People's Liberation Army), et des anciennes forces de défense des Bantoustans. La SANDF est subdivisée en quatre branches : l'armée sud-africaine l'armée de l'air sud-africaine la marine sud-africaine le service de santé militaire sud-africain. Elle a servi dans des forces multinationales de maintien de la paix des Nations unies. Selon la puissance de feu mondiale, l'Afrique du Sud est classée 26e armée la plus puissante du monde et 2e en Afrique.   L'Afrique du Sud est le seul pays africain à avoir développé avec succès des armes nucléaires. Il est devenu le premier pays (suivi de l'Ukraine) doté d'une capacité nucléaire à renoncer volontairement à son programme et à le démanteler, et a signé dans la foulée le traité de non-prolifération nucléaire en 1991. L'Afrique du Sud a entrepris un programme d'armement nucléaire dans les années 1970. Selon le président F.W. de Klerk, la décision de construire une « dissuasion nucléaire » a été prise dès 1974 dans un contexte de menace expansionniste soviétique. En 2017, l'Afrique du Sud a signé le traité des Nations unies sur l'interdiction des armes nucléaires. Drapeau Le drapeau de l'Afrique du Sud a été adopté le et est officiellement l'emblème du pays depuis le . Son prédécesseur était contesté pour son symbolisme exclusivement lié à l'histoire afrikaner et britannique du pays. Les six couleurs symbolisent à la fois les diverses tendances politiques du pays, les couleurs prédominantes des anciens drapeaux utilisés par l'Afrique du Sud au cours de son histoire ainsi que ses ressources naturelles. Instances internationales Le 21 octobre 2016, l'Afrique du Sud annonce son retrait de la Cour pénale internationale (CPI). Population La population sud-africaine compte d'habitants en 2020 ; c'est le pays le plus peuplé au monde. Elle est inégalement répartie : la plupart des habitants résident dans l'Est du pays. Le Gauteng est la région la plus peuplée suivie par le KwaZulu-Natal. L'aridité explique en partie les faibles densités du Nord-Ouest. Selon le recensement de 2010, 79,4 % des Sud-Africains sont noirs, 9,2 % sont blancs, 8,8 % sont coloureds (métis) et 2,6 % des sud-africains sont indo-asiatique. La population noire se répartit en différentes ethnies dont les plus importantes sont les Zoulous et les Xhosas. Concentrée dans l'Est du pays, elle est cependant minoritaire dans les deux provinces du Cap-Occidental et du Cap-Nord. Parmi la population blanche du pays, la plus ancienne, les Afrikaners (ou Boers) représentent une proportion de 60 % des Blancs du pays. Les ancêtres de ces Afrikaners étaient originaires des Pays-Bas ou d'Europe du Nord. Une partie non négligeable étaient également des huguenots français (voir aussi l'article huguenots d'Afrique du Sud) qui s'installèrent dans la colonie du Cap durant les guerres de religion en France (ces derniers font cependant partie de la communauté Afrikaner, on estime d'ailleurs que 25 % des noms de familles afrikaners sont d'origine française). Les autres blancs (40 %) sont surtout d'origine britannique, portugaise et allemande. Selon un rapport de la SAIRR (institut sud-africain des relations raciales), environ , soit un sixième de la population, ont quitté le pays depuis 1994. Ces départs massifs, surtout de jeunes Sud-Africains diplômés, ont été dénoncés par l'opposition qui a attaqué l'ANC sur ces trop nombreux départs. Cependant, on constate depuis un nouveau phénomène, la « révolution du retour au foyer ». Beaucoup d’enfants issus des régions rurales n'ont pas de pièce d’identité ou d'acte de naissance, parfois trop coûteux à aller chercher pour les parents. L’ONG Scalabrini Center estime à 40 % la part de ces enfants qui demeurent hors du système éducatif. Santé L'Apartheid a doté l'Afrique du Sud d'un système de santé de renommée mondiale mais circonscrit aux zones géographiques blanches. Depuis la fin de l'Apartheid, la situation s'est détériorée en raison d'un plan de départ de fonctionnaires et médecins blancs lancé par le gouvernement et du développement de la corruption. L’espérance de vie a chuté de en 1990 à en 2005, avant de remonter a en 2011. Le pays a le taux d’incidence du VIH le plus élevé au monde, avec de citoyens porteurs du virus. En 2012, selon l'UNICEF, 17,9 % de la population adulte vit avec le VIH. L'espérance de vie des hommes est de , celui des femmes de . Le taux annuel de croissance de la population est de 1,07 %, selon les chiffres des statistiques sud-africaines. Le taux de natalité s'élève à (en 2009). Le taux de mortalité atteint en 2001, et en 2002, celui de la mortalité infantile en 2009. En 2009, le taux de fécondité était de . Langues Il n'y a pas de langue maternelle majoritairement dominante en Afrique du Sud. En 1910, le néerlandais était, avec l'anglais, l'une des deux langues officielles reconnues par les nouvelles institutions de l'union de l'Afrique du Sud. En mai 1925, l'afrikaans a été promu au rang de langue officielle à la place du néerlandais (). L'Afrique du Sud adhère au début du à l'Union linguistique néerlandaise, mais seulement savent encore parler cette langue. Depuis 1994, onze langues officielles (anglais, afrikaans, zoulou, xhosa, swati, ndebele, sesotho, sepedi, setswana, xitsonga, tshivenda) sont reconnues par la Constitution sud-africaine Selon l'article 6 de la constitution sud-africaine de 1996, l'État et les provinces doivent aussi faire la promotion des langues parlées par les diverses communautés vivant dans le pays ; les principales sont : l'allemand, le grec, le gujarâtî, l'hindi, le portugais, le tamoul, le télougou, l'ourdou, l'arabe, l'hébreu, le sanskrit. Dans les faits, le zoulou est la langue maternelle la plus pratiquée dans les foyers sud-africains (environ ¼ des habitants), suivi par le xhosa (17,6 %). En troisième place arrive l'afrikaans avec 14 % de locuteurs maternels. Mais comme elle est employée en seconde langue par plus de 30 % des citoyens sud-africains, l'afrikaans est indirectement la deuxième langue la plus parlée du pays. Cependant elle souffre de la concurrence de l'anglais, qui paraît plus utile et reste la langue des affaires et de la communication. D'une manière générale, l'anglais progresse dans tous les milieux et particulièrement chez les jeunes éduqués, dont beaucoup exigent de suivre un enseignement supérieur dans cette langue, et fait ainsi figure de langue véhiculaire. Aussi, du temps de l'Apartheid, l'anglais était vu comme la langue de la liberté, pour communiquer avec le monde extérieur. Si l'anglais est la première des secondes langues et que 85 % de la population du pays la parle (dont plus de 90 % chez les Blancs) ou en a des notions, elle n'est réellement la langue maternelle que d'un peu moins de des citoyens de l'Afrique du Sud. Elle reste de plus incomprise dans des zones rurales ou bien chez des personnes âgées et des membres de tribus locales assez isolées. En 2020, l'anglais est la langue maternelle de 10 % de la population Sud-Africaine, et est la seconde langue de 85 % des Sud-Africains. Donc, 95 % de la population (2020) Sud-Africaine parle anglais couramment, ou à des notions plus ou moins importante de cette langue. Souvent, l'anglais est assez mal parlé, surtout par le prolétariat noir, ou des travailleurs actifs qui ont commencé une vie professionnelle assez jeunes. 5 % de la population Sud-Africaine, en revanche, ne sait pas parler anglais, souvent des noirs ou des Afrikaners âgés, ou des populations noires souvent très éloignés des centres urbains, ou des migrants (Angolais, Mozambicains). Avec la scolarisation obligatoire, l'anglais devrait être parlé par au moins 98 % de la population en 2050, mais avec des niveaux variables. Religion Selon un recensement de 2016: chrétiens : 78 % : églises africaines : 25,4% ; pentecôtistes : 15,2% ; indéfini : 7,3% ; catholiques : 6,8 % ; calvinistes : 5,3% ; méthodistes : 5,0% ; sans religion : 10,9 % ; animistes (religions traditionnelles africaines) : 4,4 % ; musulmans : 1,6 % ; hindouistes: 1,0% ; autres (dont Bouddhistes, Juifs, Sikhs, Ahmadis, et baha'is) : 4,1%. Droits LGBT Culture Fêtes et jours fériés , Jour de l'an, . 21 mars, Journée des droits de l'homme, , où est commémoré le massacre de Sharpeville en 1960. Vendredi saint, . Lundi de Pâques, . 27 avril, Jour de la Liberté, /, fête nationale depuis 1994, qui commémore les premières élections multiraciales de 1994. , Fête du Travail, , depuis 1990. 16 juin, Fête de la Jeunesse, . 9 août, Journée nationale des femmes, National Women's Day. 24 septembre, Journée du patrimoine, , chaque groupe ethnique célèbre sa culture. 4 octobre, Fête nationale. 16 décembre, Fête de la réconciliation, (ancien jour du vœu), Reconciliation Day, (Day of the Vow / Geloftedag / Dingaansdag), commémoration de la victoire des Blancs sur les Zoulous en 1838. Il s'agit d'une fête controversée. 25 décembre, Noël, . 26 décembre, (Fête de Bienveillance), . Musique Johnny Clegg est un chanteur sud-africain, surnommé le « zoulou blanc », sa chanson la plus célèbre est « Asimbonanga » (1987), rend hommage à Nelson Mandela, alors incarcéré depuis plus de . Ses chansons sont principalement axées sur la lutte contre l'apartheid en Afrique du Sud et pour la défense de la culture africaine. Il est connu aussi pour sa chanson « Scatterlings of Africa » (1982), reprise pour la bande originale du film « Rain Man » (1988). Miriam Makeba est une chanteuse de jazz sud-africaine, connue pour son tube « Pata, Pata » et a énormément œuvré pour lutter contre l’apartheid. Littérature Alan Paton est un écrivain sud-africain surtout connu pour son premier roman, "Cry, the Beloved Country" (1948), qui a attiré l'attention internationale sur les injustices raciales de l'apartheid sud-africain. Nadine Gordimer est une femme de lettres sud-africaine, elle a reçu le prix Nobel de littérature qui récompense un écrivain dont « l’œuvre épique a rendu à l'humanité d'éminents services ». J.M. Coetzee est romancier et professeur en littérature né au Cap. Il obtient de nombreux prix littéraires pour ses romans dont le prestigieux prix Nobel de littérature en 2003. Ce dernier récompense l'auteur "qui, sous d'innombrables formes, dépeint l'implication surprenante de l'outsider". Sport Dans le domaine sportif, l'Afrique du Sud est surtout connue pour son équipe de rugby à XV, majoritairement joué par les classes aisées et blanches, qu'ont représentée des joueurs tels que François Pienaar, Frik du Preez, Joost van der Westhuizen, André Venter, Os du Randt, Percy Montgomery, Bryan Habana etc. Pieter-Steph du Toit (élu meilleur joueur du monde World Rugby en 2019) et Cheslin Kolbe sont actuellement classés parmi les meilleurs joueurs du monde. En sept participations, l'Afrique du Sud remporte trois fois la Coupe du monde : le à Johannesbourg (Ellis Park) : Afrique du Sud 15-12 Nouvelle-Zélande (après prolongation), le à Saint-Denis (Stade de France) : Afrique du Sud 15-6 Angleterre et le 2 novembre 2019 au Japon : Afrique du Sud 32-12 Angleterre. L'équipe nationale est donc championne du monde en titre. Le rugby à XIII, interdit pendant l’Apartheid car surtout pratiqué par les Noirs, peine à s'implanter malgré un fort succès auprès des couches sociales petites et moyennes. En 2010, l'Afrique du Sud organise la coupe du monde de football 2010, devenant ainsi le premier pays du continent africain à accueillir cette compétition. L'Afrique du Sud possède de bons joueurs évoluant en Europe. Les vuvuzelas, sortes de trompettes africaines émettant un bruit de ruches d'abeilles, sont le socle d'une véritable culture du football. Le pays fut champion d'Afrique de football 1996 à Johannesbourg (FNB Stadium). L'Afrique du Sud a organisé la coupe du monde de cricket en 2003. L'Afrique du Sud compte notamment Jody Scheckter qui fut champion du monde de en 1979 sur Ferrari et son fils Tomas qui fait une carrière en IRL. Le pays a par ailleurs accueilli un Grand Prix du championnat du monde de formule 1 entre 1967 et 1993 sur les circuits d'East London et Kyalami. L'Afrique du Sud organise aussi plusieurs épreuves du championnat du monde de surf. Bianca Buitendag, surfeuse professionnelle, finit médaille d'Argent sur l'épreuve de surf lors des Jeux olympiques d'été de 2020 se tiennent à Tokyo, au Japon. L'Afrique du Sud compte notamment Cameron van der Burgh qui possède les records du monde au brasse grand bassin () et au brasse petit bassin () brasse (). L'Afrique du Sud compte dans ses rangs l'athlète Wayde van Niekerk, recordman du en en finale des Jeux Olympiques de Rio en 2016. Il est également le seul homme à avoir réalisé les trois temps suivants en une carrière : en moins de ; en moins de et enfin en moins de . L'Afrique du Sud est aussi bien représentée au golf. Les golfeurs sud-africains les plus connus sont Bobby Locke, Gary Player et Ernie Els. De nombreuses compétitions internationales se déroulent en Afrique du Sud. Kristen Neuschäfer, navigatrice, remporte le 27 avril 2023 aux Sables d'Olonne la mythique course autour du monde à la voile sans escale et sans assistance électronique, la Golden Globe Race 2022. Elle est la première femme à remporter un tour du monde à la voile en solitaire. Problèmes sociaux Pauvreté, chômage et mouvements migratoires Selon l'indice de développement humain (IDH) du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), l'Afrique du Sud a reculé de dans leur classement entre 1990 et 2005, constatant l'appauvrissement général de la population. Le nombre de personnes vivant en dessous du seuil d'extrême pauvreté a doublé en dix ans, passant de , soit 8,8 % de la population. Près de 40 % des villes en Afrique du Sud sont composées de townships et cette différence entre les riches et les pauvres est très visible ainsi que très présente, elle est à l'origine de beaucoup de tension entre les deux classes sociales. Plus de 43 % de la population vit avec moins de () par mois. Le chômage a un taux officiel de 23,2 % selon l'OIT, mais les syndicats l'estiment proche de 40 %. En 2013, le revenu de la tranche la plus pauvre de la population (40 % des Sud-Africains), est inférieur de moitié à celui qu’il était en 1993. Une partie de la minorité blanche effrayée par la hausse de la criminalité ( blancs ont été assassinés entre la fin de l'apartheid et février 2009), par la discrimination positive, par la pandémie du Sida, et par les événements survenus au Zimbabwe à l'encontre des fermiers blancs, émigre massivement en Australie ou en Nouvelle-Zélande. Ainsi, près d'un million de Sud-Africains blancs auraient quitté le pays depuis 1994. De nombreux émigrés d'Afrique du Sud affirment que la criminalité est un facteur majeur qui explique leur décision de quitter le pays. On assisterait cependant à un retour de beaucoup de Blancs confrontés à la crise mondiale, et qui retrouvent au pays natal des conditions de vie plus enviables. En mai 2008, Johannesbourg et d'autres villes du pays connaissent de violentes émeutes anti-immigrés qui font environ , et provoquent l'exode de plusieurs milliers d'immigrés clandestins. Ces épisodes de xénophobie relativement fréquents se reproduisent fin mars 2015 dans un contexte d'immigration importante et de chômage massif. Le jeudi 16 août 2012, trente-quatre mineurs ont été tués et soixante-dix-huit blessés dans des affrontements entre grévistes et policiers à la mine de platine Lonmin de Marikana, au nord de Johannesbourg, selon un bilan officiel de la police nationale. Les mineurs, qui vivent dans des taudis accolés à la mine, sans eau courante, touchent environ par mois (). « Nous sommes exploités, ni le gouvernement ni les syndicats ne sont venus à notre aide », a déclaré l'un d'eux. « Les sociétés minières font de l'argent grâce à notre travail et on ne nous paye presque rien. Nous ne pouvons pas nous offrir une vie décente. Nous vivons comme des animaux à cause des salaires de misère ». Toutefois, le gouvernement sud-africain s'est dit prêt à compenser financièrement « dans les prochains mois » les familles des victimes du massacre de Marikana. En 2019, le salaire moyen des Sud-africains blancs est 3,5 fois plus élevé que celui des Sud-africains noirs. Le chômage frappe 27 % de la population et à cause de la pandémie de Covid-19 le pourcentage du chômage dépasse 34 % au deuxième trimestre de l'année. Criminalité À la suite de l'augmentation des cambriolages au début des années 1990, les Sud-Africains ont commencé à se barricader chez eux, élevant des clôtures et des murs pour se protéger de la rue, puis de leurs voisins. Devant la hardiesse des cambrioleurs, les plus aisés d'entre eux ont installé des détecteurs de mouvement et des alarmes dans leurs maisons puis des grilles électrifiées à et des barrières à infrarouges. Les malfaiteurs s'en sont alors pris à leurs victimes devant chez elles, leur mettant un pistolet sur la tempe pour les forcer à ouvrir leur maison et à désamorcer le système d'alarme. Les habitants aisés de Johannesbourg se sont retranchés dans des quartiers aux allures de forteresses, murés et sécurisés, uniquement accessibles par un portail surveillé vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Si dans ces quartiers la criminalité a chuté, parfois de 70 %, les municipalités ont souvent cependant interdit de se barricader de la sorte, afin notamment d'éviter le repli des Blancs entre eux. D'après le journal Le Monde du , l'Afrique du Sud bat des records en matière de criminalité : on y compte environ par an, de meurtre, plus de et environ . Le taux de violence sexuelle en Afrique du Sud était, en 2000, le plus élevé au monde. En 2009, on estimait qu'un Sud-Africain sur quatre avait commis un viol, qu'un enfant était violé toutes les trois minutes. En 2013, les statistiques avancent que « 40 % des Sud-Africaines seront violées dans leur vie ». En 2005, l'Afrique du Sud a compté quelque assassinées, violées et selon les chiffres cités par le Sunday Times. Pour les années 2007 et 2008, les statistiques ont encore recensé quelque chez les particuliers, pas moins de dans les magasins, les usines et les bureaux, près de de dégradation lourde de matériel, ainsi que et de meurtre. Les violences se concentrent au Cap, à Durban, mais aussi à Johannesbourg et à Pretoria. Les fermiers sont aussi fréquemment victimes d'attaques. Ainsi, presque tous les habitants d'Afrique du Sud ont une fois dans leur vie fait l'expérience directe de la criminalité. L'État sud-africain dispose pourtant de et de pour rétablir l'ordre et la sécurité mais les agents de police sont généralement mal formés et mal payés. La police fait elle-même surveiller certains commissariats par des sociétés privées. Ces dernières, qui emploient de sécurité privés, sont à ce jour chargées de la protection d'un million et demi d'entreprises et de foyers sud-africains. En septembre 2011, les chiffres officiels de la criminalité indiquent à nouveau une forte baisse dans presque tous les types de crimes ( , tentatives de meurtre, cambriolages, violences), confirmant la nette tendance des années précédentes. Le nombre de meurtres qui avait atteint il y a quelques années des records mondiaux, est retombé à des valeurs semblables aux années précédant la fin de l'apartheid en 1994. Seuls les explosions des distributeurs de billets, ou encore les crimes liés à la consommation de drogue ou d'alcool dont la répression a été renforcée, ont augmenté. Ces chiffres sont toutefois à relativiser car les taux et les modalités de déclarations de crimes sont plus performants en Afrique du Sud que dans le reste de l'Afrique subsaharienne. Si en 2013, le taux d'assassinats était encore de 31,8/, c'est déjà deux fois moins qu'en 1994. C'est moins qu'en Côte d'Ivoire (56,9/) qui arrive juste derrière la Jamaïque et le Honduras au niveau mondial. C'est aussi moins qu'en Zambie (38 pour ), en Ouganda (36,3), au Malawi (36) et au Lesotho (35,2). Économie Longtemps première puissance économique du continent, le produit intérieur brut (PIB) de l'Afrique du Sud est, depuis 2014, classé derrière celui du Nigeria à la suite d'un changement de calcul statistique bien que ce pays demeure largement derrière l'Afrique du Sud pour ce qui est du développement ou du PIB par habitant. Pays capitaliste favorable à l'économie de marché, l'Afrique du Sud a opté pour un libéralisme économique tempéré par une forte implication de l'État afin de réguler l'économie, de modifier la répartition inégalitaire des richesses et d'assurer une meilleure protection des catégories sociales historiquement et économiquement les plus défavorisés. L'Afrique du Sud représente un quart du PIB africain avec un taux de croissance moyen de 5 % par an. Son réseau de transports, ses installations énergétiques (avec la seule centrale nucléaire du continent à Koeberg), en ont fait un pays quasi développé. Le pays bénéficie d'un sous-sol riche en matières premières comme l'or, dont il est l'un des principaux producteurs mondiaux, du platine et des métaux précieux, et surtout d'immenses réserves de charbon, première production minière du pays en 2016 En outre, les multinationales sud-africaines sont prospères et compétitives sur les marchés internationaux. Ainsi, sur les 100 plus grandes entreprises africaines, 61 sont sud-africaines. En 2022, l’Afrique du Sud est classée en pour l'indice mondial de l'innovation. Classement des principales puissances économiques en Afrique Discrimination « positive » Depuis 1994, les autorités sud-africaines ont mis en œuvre une politique d ou (discrimination positive), visant à promouvoir une meilleure représentation de la majorité noire dans les différents secteurs du pays (administration, services publics et parapublics, sociétés nationalisées et privées). Ainsi, dans de nombreux secteurs, des Blancs ont été invités à faire valoir leurs droits à la retraite ou à accepter des licenciements, moyennant une indemnité de départ. Un des résultats fut l'appauvrissement d'une partie de cette minorité blanche (10 % de ses membres vivent aujourd’hui avec par an). Ce programme a cependant contribué au développement d'une classe moyenne noire. Les black diamonds, qui gagnent plus de par mois (), représentent environ 10 % de la population noire mais ceux-ci sont en général très endettés et souffrent de l'augmentation régulière des taux d'intérêt. Il est également reproché à cette politique de discrimination positive de ne favoriser qu'une toute petite partie de la population des noirs, ceux qui sont diplômés, vivant dans des centres urbains. Par ailleurs, une étude rendue publique en 2006, et portant sur la période 1995-2005, montre que les blancs qualifiés émigrent en masse : en dix ans, 16,1 % des Sud-Africains blancs auraient quitté le pays. À la suite des critiques des partis d'opposition, le gouvernement sud-africain redéfinit sa politique de discrimination positive en cherchant à favoriser le retour au pays de ces expatriés trop nombreux et trop qualifiés. C'est la vice-présidente Phumzile Mlambo-Ngcuka qui est chargée de mettre cette réforme en œuvre en promouvant des salaires incitatifs à ceux qui reviendraient au pays. En , l'écrivain sud-africain André Brink s'en prend à la mise en œuvre de la politique de discrimination positive constatant que l’application de celle-ci a . En , des membres de la nouvelle direction de l'ANC, mise en place par Jacob Zuma, reconnaissaient, auprès des entrepreneurs et des représentants de la minorité blanche, les errements pratiqués dans le domaine de la discrimination positive et promettaient d'infléchir la politique du prochain gouvernement qui succéderait à celui de Thabo Mbeki. Ainsi, Mathews Phosa, trésorier général de l’ANC, reconnaissait le causé par la pratique de la discrimination positive. Il indiquait par ailleurs que le en 2009. Réforme agraire Après la seconde guerre des Boers (1899-1902), la spoliation des populations noires a été institutionnalisée. En 1913, le Natives Land Act limite la propriété foncière des personnes noires à 7 % du territoire (étendu à 13 % en 1936). Quatre millions de paysans perdent alors les terres qu'ils possédaient encore et deviennent généralement métayers ou mineurs, une main d’œuvre peu couteuse pour les propriétaires. En 1994, 87 % des terres arables d'Afrique du Sud appartenaient à des fermiers blancs. L'objectif de la réforme agraire alors mise en place est de redistribuer 30 % des terres aux populations noires d’ici 2014. Selon le procédé mis en place, l’État sud-africain rachète les propriétés au prix du marché pour les redistribuer selon le principe du volontariat. Les deux tiers des , enregistrées avant la date butoir fixé au , sont satisfaites mais il s'agit majoritairement de terres en zones urbaines et non dans les régions agricoles. En 2006, seules un peu plus de 3 % des terres concernées avaient effectivement été redistribuées. L'objectif de 30 % est par la suite repoussé à 2025. La loi prévoit que les descendants des fermiers noirs, dépossédés par la force ou injustement indemnisés dans le cadre des lois adoptées depuis 1913, peuvent demander la restitution de leurs terres. En , la majorité des au « Sommet sur la terre », a recommandé des expropriations alors que la vice-présidente Phumzile Mlambo-Ngcuka demandait d'« importer des experts du Zimbabwe ». À la mi-2011, sur d’hectares, près de d'hectares (8 %) ont été transférés à de noirs alors que possèdent et gèrent 80 % des surfaces cultivables. Selon d’autres estimations, la part des transferts ne serait pas supérieure à 5 %. Ce faible pourcentage s'explique par la volonté de l’État sud-africain d’éviter un effondrement de la production comme au Zimbabwe voisin au début des années 2000, parce que de nouveaux acquéreurs, incapables de maintenir des rendements équivalents, ont eux-mêmes revendu leurs terres, et surtout parce que le gouvernement devrait débourser jusqu'à d’euros pour dédommager les propriétaires pour atteindre les 30 % escomptés. Le gouvernement ne veut pas que cette redistribution affecte la rentabilité économique de ces terres (l'Afrique du Sud est un pays émergent où l'agriculture ne représente cependant que 3 % du PIB). Dans la province du Limpopo, 90 % des terres agricoles font l’objet de réclamations mais les restitutions effectuées ont majoritairement tourné au désastre, marqué par une sous-exploitation de ces terres laissées en déshérence, faute d'encadrement technique et financier. L’Université de Pretoria estime ainsi que dans 44 % des cas, la production a significativement baissé quand elle n'a pas tout simplement cessé dans 24 % des cas. Le , sous la pression politique de Julius Malema, le jeune chef de la ligue de jeunesse de l'ANC, le ministre de la Réforme agraire présente un nouveau projet de redistribution des terres dont l'objectif est de restreindre la propriété foncière privée, de restreindre l’achat de terres par des étrangers mais aussi de transférer des terres appartenant aux Blancs à des agriculteurs noirs. L'Afrique du Sud est au palmarès des huit premiers producteurs de coton d'Afrique de l'est, du sud et du nord au milieu des années 2010 et neuvième au palmarès des producteurs africains de thé au début de la décennie 2010, dominé par le Kenya. Le secteur agricole doit cependant faire face à la sécheresse : dans la province du Cap, celle-ci a fait baisser la production de 20 % en 2019. En 2018, commerciales emploient environ agricoles. Les conditions de vie de ces derniers sont souvent difficiles ; beaucoup vivent dans des taudis dépourvus d'eau courante. La directrice de l'association pour l'avancement rural, Laurel Oettle, souligne que « les saisonniers n'ont pas de revenus pendant des mois. Certains sont parfois payés en produits agricoles. Les cas d'abus sexuels sont nombreux. L'accès aux tombes des ancêtres donne lieu à des conflits. » Réquisition d'actifs d'entreprises par le pouvoir politique Depuis 1994, pratiquement tous les grands groupes miniers et les banques ont cédé entre 10 et 26 % de leur capital à des noirs, indiens et Coloureds. Dans un premier temps, une petite élite noire, issue des leaders de l'ANC, s'est reconvertie avec succès dans les affaires en bénéficiant de grosses cessions de capital d'entreprises. Le plus riche d'entre eux est Patrice Motsepe qui est devenu le Noir le plus riche au monde avec de dollars derrière le Nigérian Aliko Dangote avec de dollars selon le magazine Forbes en 2011. Depuis 2000, des objectifs précis ont été négociés dans certains secteurs (mines, banques, distribution du pétrole, etc.). Ainsi, selon la charte minière de 2002, toutes les compagnies doivent céder 26 % de leur capital d'ici à 2014. Les Noirs devront représenter 40 % des cadres en 2009. Les compagnies qui ne respecteront pas ces conditions pourront perdre leurs droits d'exploitation. Un arsenal législatif est d'ailleurs en cours d'adoption. Des objectifs précis seront fixés notamment en matière de cession de capitaux et de promotion interne des Noirs dans les entreprises. Toutes les entreprises y compris les PME devront remplir un bulletin de note (ceux qui auront les meilleures notes auront plus de chance de remporter les marchés publics). Les multinationales sont cependant exemptées. Fluctuations du rand et inflation En 2007, la monnaie nationale, le rand, s'était nettement dépréciée par rapport à l'euro et au dollar. En 2010-2011 par contre, elle s'est renchérie significativement. En 2012, le rand montre sa résistance face à l'euro. Si en 1970, un rand valait un dollar, la monnaie sud-africaine n'a cessé de se déprécier depuis les années 1980. En , l'euro valait plus de 11 rands alors que le dollar valait 7,50 rands (soit une perte de 12 % de sa valeur depuis le début de la même année). En 2011, l'euro ne vaut plus que 9,90 rands et le dollar vaut 7,10 rands, ce qui semble confirmer la valeur refuge que le rand peut constituer face aux turbulences rencontrées en Europe et aux États-Unis. Depuis lors, en 2011, les taux ont sensiblement baissé, passant de 15 % en 2007 à moins de 9 % en 2011. En 2007, l'inflation qui avait été jusque-là maîtrisée, atteint 8,6 % alors que la hausse des prix dépasse les 6 %, obligeant la Banque centrale sud-africaine à augmenter à quatre reprises ses taux d'intérêt. En 2011, l'inflation retombe à 4 %. Difficultés structurelles de l'économie sud-africaine Dans les années 1950, l'Afrique du Sud avait développé une large gamme d’hydrocarbures synthétiques. Elle y était contrainte par deux facteurs : l'Apartheid, qui avait entraîné un blocus des produits pétroliers, puis, bien plus tard, en 1979, par l’arrêt des livraisons en provenance de l’Iran, seul fournisseur de l’Afrique du Sud jusqu'à la révolution qui renversa le régime du Shah. En 2008, la croissance sud-africaine a été minée par des coupures d'électricité qui ont paralysé les grandes villes, provoquent des embouteillages monstres sur les grandes artères et menacent l'économie du pays et de la région, en provoquant notamment la fermeture provisoire des principales mines d'or, de platine et de diamant. À la suite de cette crise qui remet en cause l'activité salariée de , le gouvernement fait son mea culpa pour n'avoir pas modernisé ou construit de centrales électriques depuis la fin de l’apartheid. Cette crise a menacé un temps la valeur du Rand en baisse constante à l'époque ainsi que la capacité de l'Afrique du Sud à organiser la Coupe du monde de football en 2010. Ces prévisions alarmistes se sont véritablement vérifiées aux vues des pertes engendrées par la Coupe du Monde de football et ce malgré la mise en marche de nouvelles centrales électriques. Cette Coupe du Monde aura eu un effet dévastateur sur l'emploi, et entraîné des pertes financières estimées à d'euros. 85 % de l'électricité sud-africaine est produite à partir de centrales thermiques fonctionnant au charbon, dont certaines sont vieillissantes. Pour pallier cette pénurie, de nouvelles centrales électriques sont en construction, comme la centrale solaire de Khi Solar One dans le Cap-Nord, ou le parc éolien West Cost One dans le Cap-Occidental. Néanmoins, à la fin du mandat du président Thabo Mbeki en 2008, de nombreuses faiblesses ou erreurs de sa gestion sont mises en exergue par la presse occidentale, notamment la dégradation de l'état des routes (qui demeure le meilleur réseau routier d'Afrique, devant celui du Maroc), les carences du système de santé publique, la dégradation des hôpitaux publics et des écoles publiques. La corruption et l'inefficacité de l'administration, par manque de personnel, de motivation et de moyens complètent le tableau des difficultés structurelles auxquelles fait face l'Afrique du Sud. En 2018, d'après la géographe spécialiste de l'énergie Bernadette Mérenne-Schoumaker, l'un des grands défis de l'économie sud-africaine est de diversifier son mix énergétique dans l'optique d'une transition énergétique, sans abandonner un secteur minier qui représente plus de dans un pays où le chômage dépasse 27 %. Tourisme L'Afrique du Sud connaît un essor touristique continu. La découverte des parcs nationaux et autres réserves d'animaux aux excellentes structures d’accueil reste l'un des arguments principaux du séjour, mais le pays présente de nombreux autres attraits. Faune En partant du nord-est vers le sud-ouest, on trouve en Afrique du Sud l'une des plus grandes diversités d'animaux du continent : Les « Big Five » (terme de chasse réunissant buffles, éléphants, léopards, lions, rhinocéros) sont présents ainsi que les girafes et les guépards, dans le plus grand ( de long, de large) des vingt-deux parcs nationaux sud-africains, le parc national Kruger ; l'aspect particulier de la brousse (végétation parsemée d'arbustes), ses animaux rares (lycaon, rhinocéros noir) et le séjour dans des loges de safari en font une destination touristique importante. Au sud du Eswatini, la réserve d'Hluhluwe-Umfolozi tire son intérêt de la présence des Big Five mais aussi des rhinocéros blancs, espèce très rare qui a échappé à l'extermination. Les marais de la région de Santa Lucia, dans le KwaZulu-Natal, abritent des hippopotames, des crocodiles et nombre d’espèces d'oiseaux. Dans la province du Nord-Ouest, le parc national Pilanesberg accueille des rhinocéros blancs, des zèbres, des buffles, des girafes. Non loin du Cap se trouvent les réserves d'oiseaux sauvages du lagon de et de . À mi-distance du Cap et de Port Elizabeth, il est également possible de visiter des fermes d'autruches autour d'Oudtshoorn. Situé au nord de Port Elizabeth, Addo est un parc national réputé pour ses éléphants. Dans les savanes du désert du Karoo vivent les springboks, une espèce d'antilope du sud de l'Afrique. On les retrouve dans le parc transfrontalier de Kgalagadi, aux confins de la Namibie et du Botswana, où ils voisinent avec les lions, les guépards, les zèbres, les gnous, les suricates (petites mangoustes de l'endroit) et de nombreuses espèces d'oiseaux, dont l'aigle martial. Paysages et randonnées Un élément notable des paysages sud-africains est une longue barrière montagneuse, le Drakensberg, qui court des confins du Mozambique jusqu'à la province du Cap. Les panoramas que le Drakensberg a engendrés dans le Transvaal, tout particulièrement ceux du Blyde River Canyon () comptent parmi les plus beaux du pays. Ils attirent les randonneurs dont les plus chevronnés se lancent, à l'est du KwaZulu-Natal et du pays zoulou, vers les sommets au-dessus de de Cathedral Peak ou du parc national de Royal Natal. Au sud, les paysages gagnent en diversité : on peut aussi bien apprécier les reliefs tourmentés et déchiquetés de la région désertique du Karoo et de la vallée de la Désolation que la douceur de la route des vins, à l'est du Cap. Les huguenots chassés de France se sont installés dans cette région : « le coin des Français » () et ces vignobles en sont un fort symbole. On peut également choisir des visites ponctuelles : tout près du Cap, le jardin botanique national de Kirstenbosch, le plus riche du pays grâce à ses , ou les grottes du Cango, réputées notamment parce qu'elles renferment des fresques et des motifs sans. D'autres peintures et gravures bochimans sont visibles dans le KwaZulu-Natal, le long de la frontière est du Lesotho (parc national de Royal Natal, ), où il est aussi possible de se familiariser avec les coutumes du peuple zoulou. Deux curiosités caractérisent la région du fleuve Orange : Les spectaculaires chutes d'Augrabies, d'une hauteur de , et les mines de diamant de Kimberley. La majorité de ces sites bénéficient d'une excellente structure touristique et d'un important réseau national de grandes randonnées. Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie Romans sur l'Afrique du Sud André Brink, Au plus noir de la nuit, Stock, 1974, . . . Films sur l'Afrique du Sud 1955 :Tant que soufflera la tempête de Henry King 1964 : Zoulou de Cy Endfield 1974 : Gold de Peter Hunt 1979 : L'Ultime Attaque de Douglas Hickox 1988 : Un monde à part de Chris Menges 1989 : Une saison blanche et sèche d'Euzhan Palcy 1992 : La Puissance de l'ange de John G. Avildsen 2005 : Mon nom est Tsotsi de Gavin Hood 2006 : Au nom de la liberté de Philip Noyce 2007 : Goodbye Bafana de Bille August 2008 : Skin d'Anthony Fabian 2009 : Invictus de Clint Eastwood 2011 : Ingrid Jonker de Paula van der Oest 2012 : Sugar Man (film, 2012) de Malik Bendjelloul 2013 : Zulu de Jérôme Salle 2013 : Mandela de Justin Chadwick Articles connexes Cuisine sud-africaine Enko Education Astronomie en Afrique du Sud Liens externes Office de tourisme d'Afrique du Sud Profils de pays de la FAO : L'Afrique du Sud Parlement de l'Afrique su Sud Président de l'Afrique du Sud
LAfrique du Sud, en forme longue la république d'Afrique du Sud, est un pays d'Afrique australe. Sa capitale administrative est Pretoria. Il est frontalier à l'ouest-nord-ouest avec la Namibie, au nord et au nord-nord-est avec le Botswana, au nord-est avec le Zimbabwe, et à l'est-nord-est avec le Mozambique et l'Eswatini. Le Lesotho est pour sa part un État enclavé dans le territoire sud-africain.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Aka
Aka
Nom Langue et ethnie Aka peut désigner : Akha, peuple de Birmanie qui parle le akha ; Akas, peuple de pygmées nomades d’Afrique ; Aka, langue bantoue (Afrique) ; tribu Aka, tribu d’Inde de l'État d’Arunachal Pradesh. Patronyme Eugène Aouélé Aka (1948-), homme politique ivoirien. Pseudonyme Atsutsè Kokouvi Agbobli (1941-2008), historien, journaliste, et homme politique togolais ; AKA (1988-2023), rappeur sud-africain. Toponyme Aka, village japonais situé dans la préfecture de Fukuoka ; Aka, village et commune du comitat de Komárom-Esztergom en Hongrie ; Aka, rivière du Congo-Kinshasa. Art Aka ou AKA peut désigner : AKA, film de 2002 de l'écrivain Duncan Roy ; A.K.A., album de Jennifer Lopez ; AKA, film de 2023 de Morgan S. Dalibert. Autre Aka peut désigner : Aka birman, forme martiale ou séquence de combat réalisée dans le vide, pratiquée dans les arts martiaux birmans. Sigle AKA peut faire référence à : Abstrackt Keal Agram, groupe de musique électronique. AKA, type de navire selon la liste des codes des immatriculations des navires de l'US Navy. Aka, acronyme anglais, signifie « also known as'' », équivalent à « alias » en français. Code AKA peut faire référence à : . Aka peut faire référence à : langues akan, langues parlées au Ghana et en Côte d'Ivoire, selon le code ISO 639 alpha-3. Code
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https://fr.wikipedia.org/wiki/A%C3%AFkido
Aïkido
L' est un art martial japonais (budo), fondé par Morihei Ueshiba ōsensei entre 1925 et 1969. L'aïkido a été officiellement reconnu par le gouvernement japonais en 1940 sous le nom d’aikibudō et sous le nom aikido en 1942 donné par la « Dai Nippon Butoku Kai », organisme gouvernemental visant à regrouper tous les arts martiaux japonais pendant la guerre. Il a été créé à partir de l'expérience que son fondateur avait de l'enseignement des koryu (écoles d'arts martiaux anciennes), essentiellement laikijutsu de l'école daitō ryū et le kenjutsu (art du sabre japonais). L'aïkido est né de la rencontre entre ces techniques de combat et une réflexion métaphysique de Morihei Ueshiba sur le sens de la pratique martiale à l'ère moderne. L'aïkido se compose de techniques avec armes et à mains nues utilisant la force de l'adversaire, ou plutôt son agressivité et sa volonté de nuire. Ces techniques visent non pas à vaincre l'adversaire, mais à réduire sa tentative d'agression à néant. L'aïkido peut être considéré comme la concrétisation du concept de légitime défense : une réaction proportionnée et immédiate à une agression. En fait, dans l'esprit de l'aïkido, il n'y a pas de combat, puisque celui-ci se termine au moment même où il commence. Conformément à cette logique, il n'existe pas de compétition d'aïkido excepté dans le style Shodokan fondé par Kenji Tomiki (et de ce fait appelé aussi Tomiki ryu, École Tomiki). De plus, l'aïkido est aussi intimement lié à la religion Shinto. En 1942, O Sensei Morihei Ueshiba érigea à Kasama (ville située au nord-est de Tokyo) un sanctuaire dédié aux et déesses protecteurs de l'aïkido : l' est aujourd'hui classé monument historique. Historique de l'aïkido Comme la plupart des budō modernes (judo, karaté, kendo…), l'aïkido est l'héritier des arts martiaux développés durant les périodes de guerre, qui furent modifiés lors des périodes de paix (ère Tokugawa) et de la disparition de la classe des samouraïs (restauration de Meiji). Morihei Ueshiba était un fervent pratiquant shinto, il fut également initié à la religion Ōmoto-kyō, au bouddhisme Shingon et au Kototama. Il avait par ailleurs une expérience réelle de la guerre : il participa à la Guerre russo-japonaise, et nombre de ses élèves moururent durant la Seconde Guerre mondiale. Son parcours, emblématique d'une authentique réalisation spirituelle, passant de techniques guerrières visant à tuer rapidement un adversaire à un art visant l'accomplissement de l'être humain, le conduisit à recevoir la révélation de nouvelles techniques martiales, et à devoir nous transmettre l'« art de paix », dont le but serait d'améliorer l'Homme, d'un point de vue physique mais surtout comportemental (tolérance et paix) et spirituel. Le terme aïkido Le terme aïkido (aikidō en japonais) est composé de trois kanjis signifiant : 合 ai : du verbe au, concorder ; harmonie ; 気 ki : énergie ; 道 dō : la voie. Aïkido peut donc se traduire par « la voie de la concordance des énergies ». En effet, le terme « concordance » est plus près du sens japonais original de l’aiki comme étant une action de rencontre (explicité dans la composition du kanji) que le terme « harmonisation ». L’« harmonie » peut être le résultat souhaité de la pratique de l'aïkido, mais on ne fait pas d'aïkido sans faire concorder les énergies. Comme le fait remarquer Olivier Gaurin, l'aïkido, par la concordance (« mettre les cœurs ensemble »), amène à un résultat où il sera possible de communiquer avec l'« adversaire », chose impossible si on a dans l'idée de l'harmoniser (« amener à une entente, se mettre d'accord », ce qui peut être impossible) ou de le détruire. Un autre problème soulevé est qu'« harmonie » implique souvent une notion d'amitié ou de paix, ce qui est superflu (on ne peut pas être aimé par tout le monde, même si l'on aime soi-même tout le monde). Par exemple, les Japonais utilisent le mot wagō (和合) pour « harmonie », terme composé de « paix » et de « concorder » : en concordant vers la paix, on crée l'harmonie. Cependant, d’après le fils de Morihei Ueshiba, Kisshomaru Ueshiba, tout l’accent de l’Aïkido était mis Le traducteur souligne d’ailleurs que « le premier signe de l’Aïkido « aï » qui signifie harmonie se lit de la même façon que le signe « amour ». Morihei insista de plus en plus sur l’imbrication de ces deux sens. » Kisshomaru Ueshiba rapporte aussi les propos du fondateur au cours d'une visite à Hawaï : « Je crois que l'aiki - qui naît de l'étude des arts martiaux - peut unir les peuples et donne au Monde son harmonie, dans le véritable esprit du budo, en le baignant d'une force immuable d'Amour.» Le terme « aïkidoka » est la dénomination que reçoivent les pratiquants de l'aïkido. S'il suffit, en dehors du Japon, d'être un pratiquant pour être appelé ainsi, le terme exact est en réalité aikishugyosha, autrement dit, étudiants de l'aïkido. Au Japon, le terme implique un professionnel qui se voue uniquement à cet art. Ailleurs, l'usage a cependant conservé une appellation similaire avec les autres arts martiaux japonais, comme les judokas et les karatékas. Pratique de l'aïkido L'aïkido est pratiqué par des femmes et des hommes de toutes tailles et âges. Le but de la pratique est de s'améliorer, de progresser (techniquement, physiquement et mentalement) dans la bonne humeur (le fondateur Morihei Ueshiba insistait beaucoup sur ce point). Ne sont montrées que des techniques respectant le partenaire. La complexité de cet art demande un haut niveau de pratique dans son utilisation en combat réel. S'il est vrai que les techniques de base reposaient sur des pratiques académiques classiques et étaient adaptées à un style combatif, il reste que l’aïkido n’est pas une pratique qui vise en premier à la bagarre de rue mais un art martial qui prépare autant physiquement (souplesse, rapidité, musculature), mentalement (rester calme en toutes circonstances) que techniquement (respecter la distance de sécurité, trouver l'ouverture, se placer, gérer plusieurs attaques simultanées) au combat en toute situation. Si l'aïkido est une activité physique, voire sportive, il dépasse ce point de vue en intégrant une vision de l’Homme. Il existe différents styles d'aïkido répondant à différentes aspirations. Le style le plus répandu est celui initié par le propre fils du fondateur, Kisshomaru Ueshiba, style connu sous le nom dAikikai. Cependant, pour comprendre l’existence d’écoles différentes, il faut prendre en compte le fait que le fondateur de l’aïkido a créé cet art martial et l’a développé tout au long de sa vie. S’il fut un soldat patriote et brillant dans les années 1930, contribuant à la militarisation des esprits en lien avec des organisations secrètes comme la Société du Dragon Noir ou des politiciens d'extrême-droite tels Oawa Shumei, Inoue Nissho et Kozaburo Tachibana, tous membres du groupe ultranationaliste Sakurakai dont certaines des reunions avaient lieu au Ueshiba Dojo, le fondateur de l'aïkido fut profondément bouleversé par l'usage de l'arme atomique en août 1945 et la défaite japonaise qui lui suivit et devint dès lors un pacifiste convaincu. Si le patriotisme de Ueshiba ne prête pas à controverse, son pacifisme est bien plus accrédité par ses propos humanistes (voir dans les notes le propos tenu à Morihiro Saito venu requérir son enseignement) et par sa contribution aux orientations de l'évolution de l'aïkido que par ses engagements auprès de Onisaburo Deguchi gendre de Nao fondatrice de l'Omoto Kyo organisation sectaire dont les discours pacifiques et internationalistes se doublaient d'idéologies et de pratiques à caractère fascisant. L'aïkido devient le premier art martial japonais à être autorisé par les Autorités américaines qui occupent le Japon en 1948 (création de l'Aïkikaï Hombu dojo) et Ueshiba Senseï situe lui-même dans son interview de 1957 sa conversion au pacifisme vers 1950. En cela il suit parfaitement l'allocution de l'empereur Hirohito lors de la capitulation qui encourageait son peuple à . Morihei Ueshiba eut de nombreux disciples, dont certains ont propagé des techniques en perpétuelle évolution. En simplifiant, on distingue trois périodes : celles d'avant-guerre très dures et visant avant tout l'efficacité, puis celles des années Iwama 1942-1952 plus fluides mais conservant atemis et armes, et enfin la dernière période beaucoup plus souple encore. Dans cette dernière période, le fondateur privilégie Ikkyo ura sur Shomen à la place de Ikkyo omote. Chaque disciple d'O Senseï a développé une version, maintenant une évolution constante. Tadashi Abe, de retour au Japon, ne reconnaît pas l'aïkido qu'il avait appris à l'Aïkikaï et le quitte. D'autres maîtres enseignent selon leurs sensibilités, créant des styles et des écoles différentes. En France, on compte une vingtaine de styles. À Iwama, au dojo de Saïto Mohiro senseï, on estime que l'aïkido est né en 1942 et on y préserve cette version des origines. Pour ce courant, la simplification qui suivit répondait à un intérêt de popularisation. Ainsi Saïto senseï a-t-il été surpris de découvrir que les techniques du livre Budo de 1938 étaient exactement celles qu'a pratiquées Ueshiba senseï avec lui pendant des années, sachant que Saïto a commencé l'aïkido en... juillet 1946. La pratique Le fondateur de l'aïkido ne voulait pas entendre parler de compétition. L'accent est mis sur le développement complet de l'individu. Pendant les cours, les élèves observent l'enseignant faire la démonstration d'une technique et travaillent ensuite avec un partenaire pour la répliquer. Ils améliorent ainsi leur technique et leur compréhension de l'art. Le mouvement, le positionnement, la précision et le rythme sont tous des aspects importants dans l'exécution des techniques. Les élèves gagnent également en souplesse et en adaptation en les appliquant. Au niveau débutant, les aïkidokas s'entraînent par deux. L’« attaquant » (uke, littéralement « celui qui accepte, qui chute », également appelé aite, littéralement « celui qui prête sa main ») déclenche une attaque contre le « défenseur » (tori « celui qui saisit », également appelé shi et parfois nage « celui qui projette » ou encore shite « celui qui exécute »), qui la neutralise avec une technique d'aïkido. En Ki Aïkido, nage et uke sont utilisés pour indiquer qui va se défendre (et projeter ou contrôler l'autre) et qui attaque (et qui va « recevoir » la technique d'aïkido). En général, la technique est étudiée de la manière suivante : le professeur montre le mouvement, puis le partenaire aite attaque tori quatre fois (deux fois de chaque côté : gauche et droite alternativement), puis les partenaires échangent les rôles pour 4 nouvelles attaques et ainsi de suite. Lorsque plusieurs mouvements ont été vus à partir d'une même attaque, le professeur peut faire travailler en « technique libre » (jiyū waza) : les rôles aite et tori ne changent pas, aite se relève après chaque mouvement et réattaque immédiatement tori qui applique la technique qu'il veut ; le placement et le mouvement du corps ainsi que l'endurance (cardio-vasculaire) sont alors travaillés. Parfois, tori est assailli par plusieurs aite, afin de travailler la réponse à une attaque de groupe (ce travail se nomme randori bien qu'il soit différent du combat libre pratiqué au judo). Composantes d’un mouvement Les mouvements d'aïkido partent de l'attaque d'un des deux partenaires, attaque déclenchée de sa propre initiative par ce partenaire (uke) ou suscitée par le pratiquant qui va appliquer la technique (tori). Cette attaque peut consister en un coup, une saisie ou une combinaison des deux. Coups et saisies visent en général la partie supérieure du corps. Il y a ensuite trois ou quatre parties qui se retrouvent toujours à la genèse d'une technique d'aïkido même si des variations peuvent être observées d'un style à un autre : l'absorption : au moment où l'énergie de l'attaque de aite se libère (l'attaque part), tori bouge pour modifier la cible ou la trajectoire de l'attaque. C'est dans cette phase que tori s'approprie l'attaque de aite au lieu de la subir. L'entrée : tori s'esquive par un pivot, avançant sur son côté, etc. Les possibilités sont nombreuses. Il peut également attaquer pour obliger aite à une réaction de défense et exploiter cette dernière par la suite. Le déséquilibre : par ses déplacements et mouvements tori dirige, entretient et amplifie le déséquilibre en utilisant l'énergie cinétique et la force de celui-ci. L'immobilisation ou la projection : tori projette ou immobilise aite. L'immobilisation s'obtient à l'aide d'une clef (au bras, au poignet…). La projection s'obtient à l'aide de différents contrôles au niveau du corps de aite (tête, coude, poignet…) privant ou dissuadant ce dernier de toute autre issue que la chute au sol. Richesse des combinaisons de mouvements Omote et ura - 表 裏 La plupart des techniques peuvent être réalisées selon deux variantes. Le terme omote désigne les techniques exécutées en entrant face à l’adversaire et ura celles exécutées en entrant derrière l’adversaire(en tournant). Elles correspondent à des possibilités différentes selon l'attaque du partenaire et également à un état d'esprit particulier. Les techniques omote augmentent donc le risque, car elles exigent d'entrer dans l'attaque de l'adversaire. Leurs réussites requièrent souvent de porter, généralement de manière symbolique, un atemi (un coup) pour déséquilibrer l'adversaire, le surprendre, le forcer à réagir. Irimi et tenkan - 入身 転換 C'est le mouvement des hanches (koshi) de tori qui constitue le principal moteur des techniques, que ce soit pour s'approcher (irimi, « entrer ») ou pour tourner (tenkan). En effet, c'est au niveau des hanches que se situe le centre de gravité d'une personne se trouvant dans une position stable. Le reste du corps (torse, bras) ne sert qu'à relier les hanches de uke à celles de tori pour leur transmettre le mouvement et provoquer la chute. Dans la symbolique japonaise, c'est le seika tanden (le « centre des énergies », situé dans le ventre hara, donc associé aux hanches) de tori qui est le centre du mouvement. Tous les mouvements ont donc une combinaison irimi-tenkan. La rotation (tenkan) est parfois appelée tai sabaki (rotation du corps) ou koshi sabaki (rotation des hanches, puisque le mouvement du corps est en fait le mouvement des hanches). Les techniques peuvent utiliser entre autres : uniquement le principe irimi : tori se rapproche de uke ce qui lui permet d'esquiver l'attaque (l'attaque passe « derrière » tori) et de le déséquilibrer (de « prendre son centre ») ; ce sont les techniques les plus directes, mais aussi les plus compliquées à mettre en œuvre, le principal défaut des débutants étant leur tendance naturelle à entrer en utilisant la force ; uniquement le principe tenkan : le corps s'efface, laissant passer l'attaque, et tori guide aite ; aite suit une trajectoire circulaire dont le centre est tori ; une combinaison irimi-tenkan : tori entre puis pivote ; une combinaison tenkan-irimi : tori pivote, puis entre pour prendre le centre de aite. La majorité des techniques se déclinent en version irimi et tenkan. Les techniques à réaliser pour un passage de ceinture peuvent montrer les deux versions ou se limiter à une. Techniques debout et à genoux Les Japonais vivaient beaucoup assis à même le sol. Ils ont donc développé des techniques pour pouvoir faire face à une attaque alors qu'ils étaient assis. Les mouvements peuvent se faire lorsque les deux partenaires sont debout (tachi waza, 立技), lorsque les deux partenaires sont assis (suwari waza, 座技), ou bien lorsque aite (l'attaquant) est debout et tori (le défenseur) est assis (hanmihandachi waza, 半身半立技). Travail à genoux : Suwariwaza - 座技 Le travail à genoux permet : de renforcer naturellement la souplesse et la force des jambes ; de travailler le mouvement (un principe de base est de ne pas compenser la faiblesse technique par la force) ; d'expérimenter des rapports de taille et de force différents de ceux rencontrés debout ; de s'obliger à garder le haut du corps à la verticale ; d'obliger le travail avec les hanches plutôt qu'avec les jambes ; de travailler le rapport de distance tori / aite avec plus de précision. Ce travail peut cependant présenter un risque d'aggraver des problèmes de genou, voire d'en créer s'il est mal pratiqué. Pour cette raison, il est aujourd'hui moins pratiqué. Hanmi handachi waza - 半身半立技 Dans ce travail, aite, debout, attaque un tori à genoux. Ce travail cumule les difficultés inhérentes au travail à genoux et le fait que la position debout donne un avantage à aite en termes de puissance et de capacité de déplacement. Ce travail oblige ainsi à une grande précision dans l'obtention du déséquilibre pour tori. Rôle de l'attaquant (aïte, uke) L'aïkido insiste sur le fait que, alors que tori exécute la technique d'aïkido et sort théoriquement « vainqueur » de chaque rencontre, l'attaquant gagne aussi en expérience en suivant correctement la technique, en étant de façon répétitive « projeté » ou amené au sol et subissant une clef. La plupart du temps, le terme aïte est préféré en aïkido à celui de uke, car le pratiquant progresse et travaille quelle que soit sa situation et son rôle dans la pratique. Même en tant qu'attaquant, il faut être attentif et prêt, ce qui correspond plus au terme de aïte alors que pour l'aïkido uke est plus passif. Aïte doit rester actif en permanence et toujours garder une attitude martiale, comme s'il cherchait en permanence une faille pour frapper, bloquer, ou retourner la situation ; il existe d'ailleurs des techniques de retournement (kaeshi waza), aïte ne pouvant retourner la situation que s'il a une attitude « parfaite ». La tentative d'échapper à l'action de tori est par ailleurs le moteur de certains mouvements, comme irimi nage : aïte est amené vers le sol en pivotant, et lorsqu'il essaie de se rétablir, tori utilise ce mouvement pour le projeter en arrière, s'il n'essayait pas de se rétablir, aïte serait en bien plus mauvaise posture puisque dans l'impossibilité de parer un atemi. Grâce à son travail en tant qu’aïte, un pratiquant apprend indirectement les sensations de tori. La progression se faisant dans le même temps pour tori et aïte. Même s'il existe une certaine codification du travail d’aïte, tori doit être en mesure de pratiquer l'aïkido avec des non aïkidokas. Richesse des combinaisons — takemusu aiki (武産合気) Il n'existe qu'un nombre relativement réduit de principes techniques, mais chaque technique peut se faire à partir d'une prise ou d'un coup différent de la part de uke, en omote ou en ura (mais pas toujours), debout ou à genoux. Ainsi, le nombre de situations est en fait important, sans compter la possibilité, à haut niveau, de changer de technique en cours de route (henka ōyō waza), ou bien de retourner la situation (kaeshi waza, uke reprend l'avantage et devient tori). Par ailleurs chaque technique peut posséder un nombre très élevé de variantes. L'exécution de beaucoup de techniques peut de plus être amenée à varier selon les niveaux de pratique. Morihei Ueshiba nommait cette richesse, cette possibilité de « création infinie », takemusu aiki. Le terme takemusu aiki désigne l'aïkido comme source de tous les arts martiaux ; non pas sur un plan historique, mais en tant qu'art contenant les éléments de base utilisés dans tous les autres arts martiaux : gestion de la posture, des distances, même si les postures et distances sont différentes dans les autres arts martiaux. Meguri Mise en place d'une rotation du poignet, permettant de mobiliser uke, de le diriger. Ce mouvement qui part du seka tanden (centre) est transmis par les chaînes musculaires et énergétiques. La mise en place de ce mouvement a été largement développée par Hirokazu Kobayashi (1929-1998). Un exemple : ikkyō La technique fondamentale ikkyō — littéralement, « premier principe » — Tout le mouvement du corps de tori est identique à celui d'une coupe au sabre. Ikkyō peut se faire : sous la forme omote : tori avance en direction de uke (irimi, tori « entre » et vient « prendre le centre » de uke), et effectue un mouvement de coupe de sabre en direction de la tête de uke ; il passe devant uke pour l'amener au sol ; sous la forme ura : tori effectue un mouvement de coupe de sabre (shomen-uchi). Puis pivote (tai sabaki, tenkan) ; tori se retrouve dans la même direction de uke, le déséquilibre et la rotation l'amènent au sol. Ikkyō donc peut se décliner en ai hanmi katate dori ikkyō omote : uke saisit le poignet opposé, tori entre (irimi) en levant les mains et fait la forme omote ; ai hanmi katate dori ikkyō ura : idem mais forme ura ; gyaku hanmi katate dori ikkyō omote : uke saisit le poignet lui faisant face, tori entre (irimi) en portant un atemi, saisit le poignet de uke avec sa main libre puis fait la forme omote ; kata dori men uchi ikkyō omote : uke saisit l'épaule de tori, tori frappe uke à la tête en « piquant » avec les doigts, uke recule le buste et bloque la frappe ; tori profite de ce déséquilibre pour pivoter (tenkan), entraînant ainsi uke, et fait la forme omote ; suwari waza shomen uchi ikkyō omote : les deux partenaires sont à genou, uke porte une attaque à la tête, tori reçoit (pare) avec son bras et effectue ikkyō sur le bras d'attaque ; … La pratique des armes En plus des techniques à main nues, l'aïkido comporte l'étude du maniement d'armes en bois : le sabre ou bokken (aikiken), le bâton ou jō (aikijo), le couteau ou tantō, et de façon plus anecdotique, le juken (baïonnette), arme dans laquelle excellait le fondateur et qui lui avait valu d'en être formateur à l'armée avant et pendant la guerre russo-japonaise (1904-1905). Le fondateur a réuni dans le jō des techniques de lance, de sabre de naginata (fauchard) et de Jūkendō (Baïonnette). La technique de sabre qu'il a développée est singulièrement différente du kenjutsu des koryu (écoles traditionnelles). C'est surtout à l'étude de cette dernière que le fondateur consacra son énergie en ce qui concerne les armes. Histoire En réalité, Morihei Ueshiba n'a jamais enseigné directement la pratique des armes, ni lors des stages qu'il donnait régulièrement, ni lors des cours qu'il dispensait à l'Hombu Dojo, le dojo central de l'aïkido à Tokyo. Toutefois, comme il les pratiquait presque chaque jour dans son dojo personnel devant un nombre restreint d'élèves, ceci explique leur relative méconnaissance. La transmission de cette pratique s'est faite essentiellement par les plus gradés de ses uchi deshi (étudiant admis à résider dans le dojo) : Hikitsuchi Michio, Sadateru Arikawa et Morihiro Saito. Ce dernier a vécu 23 ans auprès du Fondateur et, après la mort de celui-ci, a regroupé les techniques qu'il avait apprises et il a élaboré différents exercices pour permettre leur enseignement. Il existe ainsi dix kumijo (jo contre jo) et cinq Kumitachi (ken contre ken), tous sujets à de nombreuses variantes, plus ce que le fondateur nommait « son œuvre » : Ki Musubi No Tachi. Leur validité martiale est manifeste, Morihei Ueshiba ayant d'ailleurs étudié de nombreuses koryu. Ainsi, on note des ressemblances évidentes entre certaines techniques du sabre de l'aïkido et celles de la koryu Kashima Shinto Ryu (par exemple, entre « ichi no tachi » —aïkido— et le premier kata « ipommé » —Kashima Shinto Ryu—). La place des armes dans l'aïkido est l'objet d'un vif débat : peu d'écoles en maîtrisent réellement la pratique et les techniques à mains nues occupent donc généralement l'immense majorité du temps d'étude. Dans la branche Iwama ryu (élèves de Morihiro Saito), la pratique des armes, bukiwaza (武器技), est mise sur le même plan que celle à mains nues (taijutsu). La pratique du bokken y est appelée aikiken et la pratique du jō aikijō. Maître Saito expliquait que pour le fondateur, l'aïkido était l'étude du bukiwaza et du taijutsu, et que ces deux éléments sont indissociables. Pratique Par la répétition d'exercices (les suburis qui peuvent être envisagés comme un alphabet de mouvements élémentaires), le pratiquant vise, entre autres, à réaliser l'unité du corps avec le ken ou le jo qui doivent ainsi véritablement devenir le prolongement de son corps. Par extension de ce principe, la sensation doit devenir la même avec un partenaire qui doit être maîtrisé de la même façon et suivant les mêmes principes. La pratique des armes permet également d'appréhender différentes distances face à un ou plusieurs adversaires (maai), de travailler une posture correcte (shisei) et de vaincre l'appréhension des armes. Bien que la plupart des techniques d'aïkido (issues principalement des 118 techniques de base du Daito-ryu) soient des techniques développées, non pas à partir de techniques d'armes, mais soit de lutte à mains nues, soit de défense à mains nues contre un attaquant armé, l'étude des armes peut parfois être utile à la compréhension de certaines techniques à mains nues via certains parallèles. En effet, une grande quantité de mouvements est dérivée des techniques utilisées par les guerriers armés, ou de techniques utilisées pour désarmer l'adversaire. De plus, la visualisation d'un mouvement avec un sabre donne une conception plus claire du mouvement à effectuer à mains nues. Les techniques de sabre ont eu une grande importance dans l'élaboration de l'aïkido par Maître Ueshiba. On peut aussi considérer que, fondamentalement, une technique d'aïkido ne peut se réaliser efficacement que si « l'entrée », l'instant de mise en relation entre les deux protagonistes au moment de l'attaque, est réussie. C'est l'instant « aïki », fraction de seconde où l'harmonie est ou n'est pas, que le génie martial de Moriheï Ueshiba a su percevoir et développer. La pratique des armes permet de se focaliser principalement sur cet instant. La pratique des armes est très diverse : jo contre jo ; jo contre mains nues / mains nues contre jo, pratique appelée « jo nage » lorsque l'adversaire saisit votre jo ; ou « jo dori » lorsqu'il vous attaque avec un jo ; bokken contre bokken, pratique appelée « ken tai ken » ; bokken contre mains nues / mains nues contre bokken, pratique appelée « tachi dori » ; bokken contre jo, pratique appelée « ken tai jo » ; tanto contre mains nues, pratique appelée « tanto dori » ; juken (baïonnette) contre mains nues, pratique appelée « juken dori » dont Moriheï Ueshiba fut longtemps instructeur pour les armées impériales. L'apprentissage peut comporter plusieurs types d'exercices : suburi : mouvements réalisés seul et destinés à développer la maîtrise des armes et à apprendre différents coups et postures ; awase : applications avec partenaire des suburi destinées à travailler l'harmonisation ; kumijo et kumitachi : séquences de combat stéréotypées avec partenaire ; kata : suite codifiée de coups et techniques pouvant s'exécuter seul ou à plusieurs. Une autre arme est pratiquée dans certaines écoles d'aïkido : le bō (bâton long) ainsi que le bâton court ou tambō. La pratique du bō permet d'abord la juste position des hanches et des pieds, qui est la même qu'à mains nues. Aux États-Unis, certains dojo enseignent également des techniques de désarmement avec des pistolets en mousse ou en bois, tandis qu'en Afrique, certains dōjō pratiquent des techniques de défense contre différents types de machettes. Au niveau des passages de grade, le travail à mains nues contre le jō ou le tantō est généralement exigible à partir du premier kyū. Le travail au bokken, contre mains nues ou contre un autre bokken, est exigible à partir du troisième dan. Bien entendu, des différences existent là aussi d'une école à l'autre. Concordance des énergies (principe d’aiki) L'aïkido se base sur le principe de la « concordance des énergies ». D'un point de vue martial, cela se comprend de trois manières : unir les énergies de son propre corps (via le seika tanden) pour agir, coordonner les bras et les jambes ; notamment, on s'attache à mouvoir les deux mains ensemble (comme si elles tenaient un sabre) en maintenant une certaine extension des bras, afin de mieux transmettre le mouvement au partenaire (par un effet de levier) et de maintenir une distance de sécurité (gestion de la distance, ma ai) ; unir les énergies des deux partenaires : tori ne va pas s'opposer à uke mais va au contraire accompagner son mouvement, s'accorder à son rythme (gestion du rythme, autre sens de ma ai) ; alors que uke s'attend à rencontrer une résistance, il rencontre en fait le vide, et même une assistance pour poursuivre son mouvement, ce qui provoque sa chute (la sensation est similaire à une porte qui s'ouvre au moment où on essaie de l'enfoncer). Pour prendre une image : lorsque l'on étaie un mur, le mur et l'étai sont en opposition, ils se renforcent mutuellement ; de même si tori s'oppose à uke, il le renforce sur ses positions, il le stabilise, alors que s'il l'accompagne dans son mouvement, il maintient le déséquilibre ; agir comme un intermédiaire entre un état de violence et un état où la violence n'est plus : on laisse la violence se déployer où elle ne peut nuire. On peut comparer la personne qui agit de cette façon à un « passeur d'orages » : non pas celui qui empêche les orages de tomber, mais celui qui les dirige de manière qu'ils ne fassent pas de dégâts. Il ne cherche pas à dominer, mais à débloquer là où il y a fixation (sur une émotion, sur la violence ou l'attaque comme telle, etc.). Après le déblocage, il ne conduit pas consciemment la violence – ce serait là une forme de domination – mais la laisse couler vers un endroit où elle ne peut nuire. On peut y voir une progression : partant du niveau psychomoteur (« l'esprit et le corps », unir nos propres énergies) ; au niveau technique (s'unir avec l'énergie des autres et par là créer un vide) ; puis au niveau mental (« être » le vide, le non-manifesté, voir Budo > Budo et spiritualité). Il serait bien sûr futile d'essayer d'« être le vide » avant d'être capable d'en créer un ou d'essayer de s'unir avec des énergies extérieures lorsqu’on n’est pas encore capable d'unir ses propres énergies internes. Un concept de progression semblable se retrouve dans l'enseignement du Tenshin Aïkido : on commence par le gō (剛, dur : nos techniques sont angulaires, exécutées avec force), ensuite vient le jū (柔, flexible : nos techniques deviennent flexibles, on se sert de la force de l'autre) et finalement le ryū (流, flux : nos techniques « coulent » comme de l'eau, on laisse passer la force de l'autre). Pour cultiver cette notion de l'énergie, on pratique en début et en fin de séance des exercices respiratoires. Dans la symbolique taoïste, ces exercices sont là pour mettre en mouvement l'énergie vitale (le ki, qui signifie aussi le souffle). Morihei Ueshiba était aussi un adepte de la secte shintoïste Ōmoto-kyō. Une de ses intentions, en fondant l'aïkido, était de promouvoir la paix et l'harmonie entre les êtres, afin de créer une société meilleure. Le terme « concordance des énergies » renvoie donc également à une conception de la société où les gens coopéreraient entre eux vers la paix et l'harmonie plutôt que de s'affronter. Dans sa dimension mystique la plus extrême, il considérait l'aïkido comme une prière gestuelle, semblable aux mudrâ bouddhiques, associée à une prière vocale, le kotodama. Forme, attitude et efficacité martiale L'enseignement de l'aïkido se fait essentiellement par la répétition de techniques de base. La maîtrise de chaque point d'une technique est indispensable à son fonctionnement. Le but de ces formes est aussi de travailler l'attitude. En effet, un mouvement ne peut être réussi que si : tori est toujours stable, il doit donc avoir une attitude « parfaite » (shisei - 姿勢) ; tori gère les ouvertures (possibilités d'attaque) et fermetures (empêcher uke de contre-attaquer), en gérant les distances, les directions et le rythme du mouvement (maai - 間合) ; tori coordonne ses mouvements et les harmonise pour maîtriser uke sans que celui-ci rencontre une opposition qui lui permettrait de se raffermir (aiki) ; uke est toujours en déséquilibre, ce qui implique un travail sur les directions, l'extension des bras et la continuité du mouvement (ki no nagare). Cette attitude est très importante et indispensable aux progrès. Dans un combat réel, un mouvement ne présentant pas la plus parfaite exactitude est inefficace. L'efficacité martiale, pour un aïkidoka, ne réside pas dans l'agressivité qui mène à la destruction, mais dans l'attitude. Une des manières d'évaluer la justesse martiale est de marquer des atemi (coups) (par exemple lancer la main ouverte ou le poing vers le visage du partenaire pour simuler un coup de poing) : si tori a la possibilité de frapper, c'est que son attitude est correcte, et si uke peut frapper, c'est que tori a fait une erreur. Le port de tels coups est indispensable sur certaines techniques, la réaction de uke à ce coup étant utilisée. Mais il n'est pas nécessaire de porter réellement ces coups. Certaines branches de l'aïkido vont jusqu'à supprimer le marquage des atemi, ce qui n'est pas sans susciter des controverses. C'est ainsi que l'aïkido peut se prétendre à la fois « martial » et « non-violent » : il n'est pas nécessaire d'être violent pour être efficace martialement, l'être est même contre-productif en aïkido. Pour des raisons pédagogiques, les mouvements sont parfois montrés avec une grande amplitude, alors qu'en combat réel les mouvements courts sont plus efficaces (rapidité et économie d'énergie). Les mouvements se raccourcissent spontanément avec la tension nerveuse (stress) de l'agression, ils raccourcissent également au fur et à mesure de la progression du pratiquant. La pratique régulière et assidue de l'aïkido permet aussi de préparer un individu physiquement (souplesse, rapidité, musculature), mentalement (calme et maîtrise de soi) et techniquement (respect de la distance de sécurité, ouverture, placement, gestion de plusieurs attaques simultanées). La garde : kamae - 構え La garde de base en aïkido est la position hanmi (san kaku 三角, littéralement « trois points », en triangle). Le pied avant est dans l'alignement de la jambe, le pied arrière ouvert avec un angle d'environ 50° par rapport à l'axe du pied avant. Le poids est réparti sur la plante des deux pieds, les talons très légers. Dans cette position les hanches se placent naturellement de trois quart. Cette position est intermédiaire entre la garde iaidō (les pieds sont parallèles, les hanches complètement de face) et la garde de karaté, où les hanches sont profilées pour réduire la zone d'impact et permettre d'armer les coups de pied. L'objectif de cette garde est d'obtenir une bonne mobilité dans toutes les directions. On rencontre également la position hitoemi (一重身). Hitoemi signifie « le corps d'une unique épaisseur ». Hitoemi consiste à se tenir debout en ayant la pointe des orteils sur une même ligne droite. C'est une posture où l'on présente totalement le côté du corps au partenaire. C'est la garde kamae de base au jo ainsi que l'attitude que l'on assume au sabre lorsque l'on exécute tsuki. Excepté dans le style Yoshinkan ryû, il n'y a pas de position particulière pour les mains en aïkido. Le but principal de cette « absence de garde » pour les mains est simple : cela évite de les mettre en avant, et donc de les exposer à une éventuelle arme cachée de l'adversaire (comme un couteau dans la manche). On désigne ceci par l'expression shizen tai (position naturelle). La tenue La tenue de base est le keikogi (vêtement d'entraînement), appelé à tort « kimono ». Il se compose d'une veste et d'un pantalon en coton blanc. La veste est fermée par une ceinture (obi). Il s'agit du même qu'en judo, bien qu'il existe des vestes spécifiques dont les manches sont raccourcies afin de faciliter la saisie des poignets. Lorsque le professeur estime que l'élève a acquis une technique satisfaisante, il l'autorise à porter le hakama, une sorte de pantalon flottant noir ou bleu foncé. Cependant, selon les dojos et les écoles, le port du hakama peut varier : le pratiquant est autorisé à le mettre dès le début (car il s'agit de la tenue traditionnelle), à partir du troisième, deuxième ou premier kyū. L'aïkido se pratique pieds nus sur le tatami (ou, à défaut de tatami, sur un tapis), mais l'étiquette enseigne qu'il faut s'y rendre avec des chaussures pour des raisons d'hygiène ; les pratiquants utilisent en général des nu-pieds appelés zōri. Les zōri doivent être disposées perpendiculairement au tatami, la pointe en direction de l'extérieur afin de pouvoir repartir rapidement. Les grades Morihei Ueshiba donnait initialement à certains élèves des certificats traditionnels d'aptitude. Par exemple, Minoru Mochizuki reçu en 1932 un hiden mokuroku en Daito-ryu Aiki-jujutsu, certificat attestant de la maîtrise des de base équivalent de nos jours au (selon Rinjiro Shirata, le contenu de ce mokuroku est le même que celui du livre Budo Renshu publié en 1933). On sait cependant qu'il adopta le système de Dan avant la Seconde Guerre mondiale puisque Shigemi Yonekawa reçut le en 1940. Le système des grades dan dans les Budō est développé au Japon par Jigorō Kanō dès le afin de remplacer le système traditionnel de certificats d'aptitude permettant d'enseigner (soit en succédant au maître, soit en fondant sa propre école). Cela en créant des étapes intermédiaires, plus modernes et progressives, les grades kyū et dan. Dans certaines écoles d'aïkido (car ce n'est pas systématique), le débutant se voit attribuer le grade sixième kyū, puis progresse jusqu'au premier kyū. Les passages de grade kyū se font au dojo (lieu de pratique) par le professeur lui-même. Puis, le pratiquant passe le premier dan (devant un jury ou son professeur en fonction des écoles et/ou des pays, certaines écoles traditionnelles n'admettent aucune forme d'examen, les grades sont accordés de manière discrétionnaire par le professeur qui observe l'évolution de ses élèves), le grade le plus élevé étant le dixième dan (accordé uniquement à titre posthume ou exceptionnellement pour des personnes de très haut niveau). Il n'existe en aïkido que deux couleurs de ceinture : blanc et noir. On porte la ceinture blanche du sixième au premier kyū, puis la ceinture noire à partir du premier dan. Certains dojos utilisent des ceintures de couleurs (blanc, jaune, orange, vert, bleu, marron, noir) différentes pour marquer le niveau, et ainsi donner des repères de progression aux jeunes pratiquants, parfois aussi aux adultes. Le hakama était la tenue communément portée dans les koryu (les écoles traditionnelles d'arts martiaux), bien que la forme et la couleur n’aient pas forcément été uniformisées, même au sein d'une même école (la formalisation provient probablement de la restauration Meiji) et un certain nombre de Budo modernes, dont l'aikido, ont gardé cet usage. Il est dit que Ô sensei interdisait quiconque ne portant pas le hakama à entrer dans le dojo, même les visiteurs. Cependant pendant la période d'après guerre, les élèves ne pouvaient plus se payer les hakama, Ô sensei autorisa donc ses élèves à pratiquer sans hakama le temps qu'ils économisent pour s'en payer un. Depuis lors certains de ses élèves ont cru que le hakama avait une portée honorifique. C'est pour cela qu'aujourd'hui beaucoup de professeurs autorisent le port du hakama lorsqu'ils estiment que le pratiquant a atteint un niveau suffisant. Selon les dojos, cela se fait au troisième kyū (équivalent de la ceinture verte au judo) ou au premier kyū (équivalent à la ceinture marron) ou avant (voir « La tenue » ci-dessus). Toutefois, certaines écoles ne l'autorisent qu'à partir du premier dan. La ceinture noire n'est pas une marque de maîtrise, le pratiquant de niveau premier dan est un étudiant (shodan) qui a acquis les bases. Les usages peuvent toutefois varier d'une école à l'autre. Dans certains dojos, l'étude, qu'on appelle bukiwaza, des techniques avec armes (bokken, jō, etc.) est considérée comme indissociable de l'étude des techniques à mains nues (taijutsu). Une progression en parallèle dans ces deux domaines est obligatoire ; on ne peut, par exemple, prétendre passer le troisième kyū en taijutsu si l'on n'a pas atteint au minimum le quatrième kyū en bukiwaza, et inversement, de sorte qu'il y a à tout moment au plus un kyū, ou un dan, de différence entre le niveau dans ces deux domaines de pratique. Le Kiaï et les sons en aïkido (kototama ou kotodama) Habituellement dans les dojos d'aujourd'hui, la pratique de l'aïkido est silencieuse. Cependant, dans l'enseignement de Morihei Ueshiba, l'exécution des techniques étaient accompagnée de Kiaï, certains mouvements (en particulier des enchaînement au Jo) s'accompagnaient de l'articulation de sons, les kotodama. Outre pour l'attaque, des katas, les kotodama sont aussi utilisés pour la méditation, en Ki Aïkido. L'invocation shintoïste "TOHO KAMI EMI TAME" est utilisée lors des exercices de respiration en position seiza. Étiquette Comme dans tous les budo, l'étiquette, ou reishiki, a une importance particulière en aïkido. En effet, on peut voir les arts martiaux comme reproduisant des situations de combat dans un cadre pacifique (l'entraînement). L'étiquette vise alors à garantir l'intégrité physique et mentale des pratiquants, mais aussi à garder à l'esprit que l'on est en situation de combat, ce qui fait la différence avec d'autres activités sportives. L'aïkido à travers le monde La fin de la Seconde Guerre mondiale voit apparaître un hiatus dans l'enseignement de tous les arts martiaux japonais, et l'aïkido est le premier en 1948 à pouvoir rouvrir les portes de ses dojo. Ayant toujours vu son art comme un cadeau à l'humanité, Morihei Ueshiba fait tout ce qui est en son pouvoir, lui qui ne parle que le japonais, pour promouvoir l'aïkido au niveau international en envoyant des émissaires en Europe et en Amérique, et en ouvrant ses portes aux étrangers qui veulent le pratiquer au Japon. Des techniques de combat variées se sont inspirées de l'aïkido en y mêlant des techniques de sports de combat : à titre d'exemple, le Real Aikido d'origine serbe et dont la vocation est de parfaire le self-defense. Néanmoins, l'esprit combatif, volontaire et très pragmatique de ces techniques semble très différent de l'attitude défensive, de l'esprit pacifique et convivial promus par Morihei Ueshiba, et ne permet pas de les catégoriser dans les pratiques d'Aïkido. L'aïkido dans le monde Selon les chiffres publiés par l'Aikikai, l'aïkido rassemble, dans les années 2010, de pratiquants dans , 44 d'entre eux étant officiellement reconnus par le Hombu Dojo. L'aïkido en France Hors du Japon, la France est l'un des pays qui compte le plus de pratiquants d'aïkido, avec plus de . L'aïkido est tout d'abord arrivé en France dans sa forme ancienne, l'aïki-budo, introduit par Minoru Mochizuki, qui fut envoyé par le Kodokan en 1951. En 1952, Tadashi Abe, missionné quant à lui par l'Aïkikaï, arrive en France et y reste pendant 8 ans pour y diffuser l’aïkido. Il crée les séries et co-écrit deux manuels avec Jean Zin. Tadashi Abe est un guerrier redoutable qui blesse parfois ses uke. Il voyage beaucoup et enseigne alors à Pierre Chassang, Georges Rousseau, Jean Delforge, etc. C'est lui qui encourage André Nocquet à partir au Japon. Quand celui-ci rentre, il succède à Tadashi Abe comme représentant de l'aïkido en France. Très vite, d'autres Japonais arrivent cependant : Masamichi Noro (1961) et Mutsuro Nakazono (1961) puis Nobuyoshi Tamura (1964). L'aïkido est exposé en 1964 au grand public par un documentaire de l'émission télévisée Les Coulisses de l'exploit, qui lui est consacré et contient un entretien avec le fondateur Morihei Ueshiba, avec les premiers maîtres français dont André Nocquet ainsi qu'avec des pratiquants ; le documentaire est commenté par le journaliste Thierry Roland. La FFATK (Fédération Française d'Aïkido, Taï-Jitsu et de Kendo) fut créée en 1958 par Jim Alcheik et Émile Blanc. Ensuite l'aïkido fut pratiqué au sein de la fédération de judo, la FFJDA mais il s'en est séparé en 1982 avec la création de deux fédérations : la FFLAB (Fédération Française Libre d'Aïkido et de Budo) en 1982, qui devient en 1985 la FFAB (Fédération Française d'Aïkido et de Budo) ; la Fédération Française d'Aïkido, Aïkibudo et Affinitaires (FFAAA) en 1983 qui devient la Fédération française d'aïkido, aïkibudo et associées en 2019. Agréées par le ministère de la Jeunesse et des Sports en 1985, ces deux fédérations sont régulièrement invitées à la fusion de la part des pouvoirs publics. Du fait de l'agrément, l'UFA (Union des fédérations d'aïkido), structure chapeautant les deux fédérations, est seule habilitée à délivrer des grades dan reconnus officiellement en France, par l'intermédiaire de la Commission Spécialisée des Dan et Grades Equivalents - CSDGE- dont les membres sont nommés par arrêté ministériel. Outre ces deux fédérations, il existe un grand nombre de groupes où les différences sont d'ordre pédagogique, technique, spirituel, personnel, hiérarchique, sportif, etc. Ces groupes ont leurs structures et systèmes de délivrance de grades propres dont les titulaires ne peuvent se prévaloir publiquement sans risquer des poursuites - à moins d'en préciser systématiquement l'origine. Du fait des grandes différences d'une école à l'autre, chaque aïkidoka doit nécessairement indiquer la source de la valeur attribuée à sa compétence. Il n'existe pas à ce jour de tableau des équivalences entre grades, ceux décernés au Japon paraissant les plus légitimes et authentiques. Dans les années 1990, une des branches de l'Aïkido, le Ki Aïkido, s'installe en région parisienne, Normandie et Bretagne. Pendant que Tadashi Abe enseignait l'Aïkido en France, Kenshiro Abbe faisait de même en Angleterre dans les années 1950. Ken Williams y devint le plus jeune troisième dan non-japonais, et premier assistant non-japonais à l'époque. Il fit venir Tadashi Abe pour enseigner à son élève Ken Williams, qui développa l'Aikikai anglais dans les années 1960. Après avoir étudié auprès de Koichi Tohei (directeur technique de l'Aïkikai des années 1950-60, dont l'enseignement fut influencé par Tempu Nakamura, créateur du yoga japonais Shinshin Toitsu Dou) au Japon dans les années 1970, il fonda la Ki Federation of Great Britain pour enseigner le Ki Aïkido. Les clubs parisiens sont affiliés à sa fédération anglaise. Seule la FFAAA est reconnue par la Fédération internationale d'aïkido. Notes et références Annexes Bibliographie Poy-Tardieu, N., Le guide des arts martiaux et sports de combat, Budo Éditions, 2001. Ouvrages sur l'aïkido Tony Thielemans, Le guide Marabout de l'Aïkido et du Kendo, bibliothèque Marabout service. 1967, éditions Gérard et Cie, Verviers, Belgique. Morihei Ueshiba et Hideo Takahashi, Takemusu Aiki, volume III, traduit du japonais par Seiichi Kurihara et Bruno Traversi, notes de Pierre Régnier, Éditions du Cénacle de France, 2011, 146 p. Itsuo TSUDA, Science du particulier - École de la respiration, Jean-Gabriel GRESLÉ, Réflexions sur l'Aïkido, juin 1995 Guy Bonnefond (FFAB) et Louis Cleriot (FFAAA), Histoire de l'aïkido : 50 ans de présence en France, Budo Éditions, 2000. Guy Bonnefond, Aïkido Memento de la formation commune et spécifique : (préparation au brevet d'État, degrés 1b et 2h), Vigot Éditions, 1996. Guy Bonnefond et Nobuyoshi Tamura, Aïkido : Méthode nationale, 1977, 260 p. (ASIN B0014M13LI) Serge Dufoulon, "Le corps et la beauté dans l'Aïkido : Du singulier à l'universel" in The Conversation, juin 2018 Philippe Doussin, Comprendre l'Essence du Budo, Budo Edition 2011 Philippe Doussin, La Voie de l'Aïki, en quête du geste vrai, Budo Edition 2018 Ouvrages sur Morihei Ueshiba Bruno Traversi (collectif), Les Carnets de Takemusu Aiki Vol. I - Le corps et le sabre (2nd ed.), France, Éditions du Cénacle de France, 2015, 120 p. Bruno Traversi (collectif), Les Carnets de Takemusu Aiki Vol. II - L'éducation et l'art du sabre selon Ueshiba Morihei, France, Éditions du Cénacle de France, 2016, 133 p. . Périodiques Articles connexes Directement liés à l'aïkido : Aïkibudo Aikikai | Birankai | Yoshinkan | Histoire de l'aïkido L'art de la paix : Enseignements du fondateur de l'aïkido Morihei Ueshiba | Shodokan | Stage d'aïkido Techniques d'aïkido Tachi dori Arts martiaux proches : Aïkijutsu | Aïkiryu | Aïki Taïjutsu | Hapkido | Jiu-jitsu brésilien | Judo | Judo do | Ju-jitsu | Kinomichi | Taijutsu | Yoseikan Budo || Ki Aïkido Voir aussi : Arts martiaux | Arts martiaux japonais | Budō | Dan | Kyū | Dojo | Grades japonais | Iwama | Ki | Tori et uke | Shuhari Liens externes Fédération internationale d'Aïkido Reportage d'archive sur les débuts de l'aïkido en France (INA) centrée sur André Nocquet Art martial japonais
L' est un art martial japonais (budo), fondé par Morihei Ueshiba ōsensei entre 1925 et 1969.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Alliage
Alliage
En métallurgie, un alliage est un mélange de plusieurs éléments chimiques, dont le principal constituant est un métal, et dont les caractéristiques sont celles d'un matériau métallique . Les caractéristiques mécaniques des métaux purs sont la plupart du temps relativement faibles. Le fait d'ajouter d'autres éléments permet de « durcir » le métal en augmentant ses caractéristiques mécaniques. Outre les renforcements mécaniques engendrés par déformation, tels que l'écrouissage, il existe des durcissements chimiques par addition d'éléments en solution solide ou par précipitation de phases secondaires durcissantes telles que les carbures. Ces ajouts permettent également de modifier les caractéristiques chimiques, telle que la résistance à la corrosion, ou d'améliorer d'autres caractéristiques, par exemple la coulabilité. Dans un alliage, l'élément métallique majoritaire, c'est-à-dire constituant la plus importante partie du mélange, est appelé « métal de base » ou « base ». Les éléments ajoutés volontairement sont appelés « éléments d'alliage » ou « éléments d'addition » et les éléments non désirés sont appelés « impuretés ». Les éléments d'alliage sont le plus souvent des métaux, mais peuvent également être d'autres éléments chimiques tels que le carbone (dans l'acier ou la fonte) ou le silicium (dans l'aluminium). Quand l'élément d'alliage n'est pas un métal, sa teneur reste généralement faible (quelques % massique au maximum). Ainsi, dans un acier la concentration en carbone est inférieure à 2 % massique (inférieure à 7 % massique dans le cas de la fonte), alors qu'il est possible de faire un alliage cuivre-zinc (communément appelé laiton) avec 50 % de chacun des éléments. Histoire Il existe également des alliages dits naturels, par exemple l'électrum, alliage d'or et d'argent natifs utilisé dans la Préhistoire et l'Antiquité : Varna, Asie Mineure, Ur, Égypte, entre autres. Au , dans un ouvrage Sur les Pierres, le philosophe Théophraste explique le titre d’un alliage est déterminé en collybos, drachmes ou demi-drachme - ou encore en grains d'orge. Alliage binaire Alliage binaire à une seule phase Un alliage homogène est constitué d'une seule phase solide homogène. Pour obtenir un alliage homogène, il faut qu'il y ait miscibilité totale entre les éléments d'alliage. Il y a deux possibilités : Les deux éléments d'alliage sont solubles l'un dans l'autre quelles que soient leurs proportions respectives. La concentration de l'élément d'alliage est inférieure à la limite de solubilité. Les règles de Hume-Rothery indiquent les conditions pour obtenir un alliage homogène avec solubilité totale à l'état solide. Le bismuth et l'antimoine sont totalement solubles l'un dans l'autre. Ils forment donc une solution solide quelles que soient la composition chimique et la température (à la condition de rester dans l'état solide c'est-à-dire en dessous de la température de solidus). Le diagramme de phase qui en résulte est dans ce cas un diagramme à un fuseau. D'autres couples de métaux présentent une bonne miscibilité permettant d’obtenir des solutions solides homogènes à certaines températures : cuivre-nickel, cuivre-palladium, argent-or, argent-palladium, molybdène-vanadium, molybdène-tungstène, etc. Certains alliages binaires présentent un défaut de solubilité à basses températures. Il apparaît sur le diagramme de phase un secteur où cohabitent deux phases, la première étant constituée d'une solution solide saturée de B dans A, et inversement la deuxième phase étant constituée d'une solution solide saturée de A dans B. C'est le cas par exemple du système cuivre-nickel qui présente en dessous de une zone avec deux phases. Alliage binaire à plusieurs phases Un autre type de diagramme de phases relativement commun dans les alliages binaires est un diagramme de phase eutectique. Ce type de diagramme de phase présente un certain nombre de caractéristiques importantes méritant d'être signalées. Tout d'abord, il existe trois régions monophasées qui sont visibles sur le schéma : α, β et liquide. Sur la figure à gauche, la phase α est une solution solide riche en cuivre, qui a pour soluté l'argent et présente une maille de structure CFC (cubique à faces centrées). La phase β (solution solide) est également caractérisée par une structure CFC, mais pour laquelle le cuivre est le soluté. Ainsi, la solubilité de l'élément d'addition dans chacune de ces phases solides est limitée. Autrement dit la concentration d'argent qui peut se dissoudre dans le cuivre (pour la phase α) sans en modifier la structure cristallographique est limitée. Pour la même raison l'addition de cuivre dans l'argent (phase β) est limitée. La limite de solubilité de la phase α correspond à la ligne de démarcation, marquée « CBA ». Pour des températures inférieures à (), la ligne correspondant à la limite de solubilité solide qui sépare la région de la phase α et la région de coexistence des phases α + β est appelée une ligne de solvus. La frontière séparant la phase α et la région α + L est la ligne de solidus (AB), tandis que la ligne séparant la région α + L et le domaine liquide est la ligne de liquidus (AE). Pour la partie riche en argent du diagramme de phases, trois lignes existent également : solvus (HG), solidus (GF) et liquidus (EF). La ligne horizontale BEG, qui est parallèle à l'axe des abscisses s'étend entre les maxima de solubilité respectifs des phases α et β. Elle est appelée palier eutectique et peut aussi être considérée comme une ligne de solidus, représentant la température la plus basse à laquelle une phase liquide peut exister à l'équilibre thermodynamique pour tout alliage de cuivre et d'argent. Il y a aussi trois régions de deux phases trouvées dans le système cuivre-argent. Comme l'argent est ajouté au cuivre, la température à laquelle les alliages deviennent totalement liquides diminue au long de la ligne liquidus (ligne AE); ainsi, la température de fusion du cuivre est réduite par l'ajout d'argent. C'est le même principe pour les alliages dont le composé majoritaire est l'argent : l'introduction de cuivre réduit la température de fusion complète au long de la ligne liquidus FE. Ces lignes liquidus répondent au point E sur le diagramme de phase, par le biais de qui passe également la ligne horizontale isotherme BEG. Point E est le point eutectique, qui est désigné par la composition CE et de la température TE; pour le système cuivre-argent, les valeurs de la CE et TE sont 71,9 wt% Ag et (), respectivement. Une importante réaction a lieu dans un alliage de composition « CE » cependant elle change la température en passant par TE. Sur le refroidissement, une phase liquide est transformée en deux phases solides (α et β) à la température TE, la réaction inverse se produit sur l'échauffement. C'est ce qu'on appelle une réaction eutectique (eutectique signifie facilement fondu), et CE et TE représentent les composition et température eutectiques, respectivement. Souvent, la ligne solidus horizontale à TE est appelé isotherme eutectique. La réaction eutectique, sur le refroidissement, est similaire à la solidification des composants purs en ce que la réaction à terme à une température constante, ou isométriquement, à TE. Toutefois, le produit solide de la solidification eutectique est toujours deux phases solides, alors que pour un simple composant, une seule phase se forme. À cause de cette réaction eutectique, les diagrammes de phase similaires à ceux de la figure du diagramme Ag-Cu sont qualifiées de diagrammes de phase eutectiques. Dans la construction de diagrammes de phases binaires, il est important de comprendre qu'un ou au maximum deux phases peuvent être en équilibre dans une région de phase. Pour un système eutectique, trois phases (α, β et L) peuvent être en équilibre, mais seulement à points au long de la ligne eutectique. Il y a des milliers de combinaisons possibles pour diagrammes de phases avec plusieurs phases. Certaines des principales caractéristiques des diagrammes de phases comprennent points congrus, où une phase solide se transforme directement en liquide. Il y a aussi le point péritectoïde, pour lequel une phase solide se transforme en deux phases solides différentes de la phase solide initiale, lors du chauffage. À l'inverse, si la transformation a lieu lors du refroidissement, on parle de point eutectoïde. Un diagramme de phase complexe d'une grande importance technologique est celle de la fer-carbone système de moins de 7 % de carbone. L'axe des X d'un tel schéma correspond à la concentration variable du mélange. Comme les mélanges sont généralement loin d'affaiblir et leur densité en fonction de la température est généralement inconnu, la mesure préférée est la concentration molaire. Un schéma fondé sur le volume de mesure comme molarité serait déconseillé. Structure Alliage homogène Un élément d'addition qui forme une solution solide avec le métal de base peut être localisé soit entre les atomes de l'élément majoritaire (on parle alors d'« insertion »), soit à la place des atomes du métal majoritaire (on parle alors de « substitution »). Une substitution peut conduire, soit à un alliage désordonné, où les différents atomes occupent des positions aléatoires, soit à un alliage ordonné, où les atomes de différentes natures suivent une alternance régulière. Alliage hétérogène Lorsque la teneur en élément d'alliage augmente, on peut avoir formation de deux phases : une phase contenant peu d'éléments d'alliage, et une phase à forte teneur en éléments d'alliage. Les cristallites à forte teneur sont appelés « précipités ». Les précipités sont souvent des alliages ordonnés, que l'on appelle « intermétalliques ». Les intermétalliques ainsi formés sont parfois par la suite étudiés en tant qu'alliages propres, comme un nouveau matériau, et on essaie d'en produire en tant que tel et non plus en tant que précipités. Exemples Principaux alliages Alliages de fer acier : fer + carbone (< 2,1 % en masse) + optionnellement nickel, chrome, molybdène (< 4 %) acier inoxydable : fer + carbone (< 2,1 % en masse) + nickel + chrome + optionnellement molybdène, vanadium fonte : fer + carbone (> 2 % en masse) Alliages de cuivre bronze : cuivre + étain laiton : cuivre + zinc billon : cuivre + argent ; utilisé principalement pour frapper des monnaies de faible valeur Alliages d'aluminium Ils sont aussi appelés alliages légers compte tenu de la masse volumique de l'aluminium comparée à celle des autres métaux. le plus employé est le duralium, composé d'aluminium (95 %), de cuivre (4 %), de magnésium (0,5 %) et de manganèse (0,5 %). Pour plus de détails voir les deux articles ci-dessous : alliages d'aluminium pour corroyage alliages d'aluminium pour fonderie Alliages d'or et d'argent or blanc, gris, rose... électrum : or + argent porpézite : or + palladium rhodite : or + rhodium argent Britannia argent sterling Alliages moins connus amalgame : mercure + un autre métal, par exemple or ou cuivre ; le terme désigne également un mélange de métaux utilisé pour les soins dentaires (« plombage ») alliage plomb-étain : pour la brasure maillechort : cuivre + zinc + nickel monel (nom commercial) : nickel + cuivre régule : étain ou plomb + antimoine ruolz : nickel + argent + cuivre tumbaga : alliage d'or et de cuivre utilisé par les civilisations précolombiennes d'Amérique du Sud et de Mésoamérique. virenium : cuivre + zinc + nickel zamak : zinc + aluminium + magnésium + cuivre et autres « ZL » (composant principaux : zinc et aluminium) Alliages pour des applications spécifiques ferrotitanes : fer + 25 à 70 % de Ti + 4 à 10 % d'aluminium TA6V : titane + 6 % aluminium + 4 % vanadium, très utilisé dans l'industrie aéronautique MCrAl : métal + chrome + aluminium + parfois de l'yttrium (MCrAlY), alliages réputés pour leur bonne tenue mécanique et résistance à la corrosion à haute température FeCrAl : fer + chrome + aluminium NiCrAl : nickel + chrome + aluminium superalliages à base nickel (par exemple les inconels) : bonne tenue mécanique et résistance à la corrosion à haute température intermétalliques : alliages ordonnés, respectant une stœchiométrie précise (mais des écarts à la stœchiométrie sont tolérés) NiAl β : 50 % nickel + 50 % aluminium FeAl B2 : 50 % fer + 50 % aluminium TiAl : 50 % titane + 50 % aluminium Les alliages présentant de faibles coefficients de dilatation (créés par Charles Édouard Guillaume) Invar (36 % de nickel, 0,4 % de manganèse, 0,1 % de carbone, 63,5 % de fer), dix fois moins dilatable que le fer Élinvar (Nivarox, Métélinvar, Isoval) (nickel, chrome, fer) FeNiCo un alliage 54 % fer + 29 % nickel + 17 % cobalt destiné au scellement verre/métal ou céramique/métal Références Notes Voir aussi Différents alliages Articles connexes Alliage à mémoire de forme Composé intermétallique Coulabilité Désignation des métaux et alliages Étamage Loi de Vegard Métal réfractaire Superalliage Liens externes
En métallurgie, un alliage est un mélange de plusieurs éléments chimiques, dont le principal constituant est un métal, et dont les caractéristiques sont celles d'un matériau métallique .
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Arabie%20saoudite
Arabie saoudite
L, en forme longue le , est une monarchie absolue islamique dirigée par la dynastie des Saoud, depuis sa création en 1932 par Abdelaziz ibn Saoud. Peuplée de d'habitants (les Saoudiens et Saoudiennes), occupant 80 % de la péninsule arabique, c'est le plus grand pays du Moyen-Orient avec une superficie de plus de deux millions de kilomètres carrés et le deuxième plus grand des pays du monde arabe (après l'Algérie). La capitale et la plus grande ville de l'Arabie saoudite est Riyad, située dans la province du même nom, son unité monétaire est le riyal saoudien, sa langue officielle est l'arabe et sa religion d'État est l'islam sunnite. Le Royaume abrite les deux plus grands lieux saints de l'islam : la mosquée al-Harâm (à La Mecque) et la mosquée du Prophète (à Médine). L'Arabie saoudite est la première économie du monde arabe. Sa compagnie nationale d'hydrocarbures, Saudi Aramco, dont le siège social est situé à Dhahran, est la première productrice mondiale de pétrole. Géographie L'Arabie saoudite est limitrophe de l’Irak au nord, du Koweït au nord-nord-est, du Bahreïn à l'est-nord-est, du Qatar et des Émirats arabes unis à l'est, d’Oman à l'est-sud-est, du Yémen au sud-sud-est et de la Jordanie au nord-ouest ; elle est bordée par la mer Rouge à l'ouest-sud-ouest et le golfe Persique à l'est-nord-est. En 2000, l'Arabie saoudite et le Yémen ont signé un accord afin de concrétiser leur frontière commune, source de discorde jusque-là. À l'est-sud-est, une grande partie des frontières avec les Émirats arabes unis et Oman n'est pas clairement établie, d'où la difficulté de calculer correctement la superficie du Royaume saoudien. Le gouvernement annonce tandis que d'autres estimations varient de jusqu'à . Cependant le pays est considéré comme le treizième plus grand par sa superficie. Depuis la région côtière occidentale Tihama, les terres s'élèvent depuis les montagnes du Hedjaz au-dessus desquelles s'étend le plateau de Nejd, dans la partie la plus centrale. La région du sud, Asir, possède des montagnes s'élevant jusqu'à et est réputée pour avoir le climat le plus frais et le plus humide du pays. L'Est est, quant à lui, plutôt rocailleux avec des étendues de sable en continuité jusqu'au golfe Persique. L'hostile Rub' al Khali (le « Quart Vide ») est un désert s'étendant dans le sud du pays. Relativement peu peuplées, la plupart des terres varient entre désert et zone semi-aride, occupées par une traditionnelle population bédouine. La végétation s'y limite à de maigres plantes et autres herbes. Moins de 2 % des terres sont cultivables, soit tout de même carrés, surtout dans l'Asir, et la région haute de Najran. Le centre de population est principalement situé le long des côtes est et ouest, malgré quelques oasis densément peuplées à l'intérieur du pays, telles Al-Hufuf et Buraydah. Le reste du pays compte très peu d'habitants bien que l'industrie pétrolière y ait bâti quelques communautés artificielles. L'Arabie saoudite n'a aucun lac de surface ou rivière permanente, bien que sa grande ligne côtière s'étende sur de la mer Rouge au golfe Persique, offrant de nombreux récifs de coraux et une large biodiversité côtière et aquatique. Toponymie Alors que le terme « Arabie » désigne la péninsule arabique dans son ensemble, l'adjectif « saoudite » évoque les Al Saoud, et en particulier Abdelaziz ibn Saoud dit « Ibn Saoud », qui reconquit ce pays au profit de sa famille en 1932 et en fit le « Royaume arabe saoudien » (en arabe al-Mamlakat al-°Arabīyat as-Sa°ūdīyat ; ), en français le « royaume d'Arabie saoudite », ou en plus court (es-saoudia), que l'on pourrait traduire par la « Saoudite » ou la « Saoudie ». « Saoud » se réfère ici à Saoud ben Mohammed Al Mouqrin, le père de Mohammed Ibn Saoud, patriarche de la famille et fondateur en 1744 du premier État saoudien. En français, les orthographes « séoudite » (à la place de « saoudite ») et « Séoud » (au lieu de « Saoud »), fréquentes autrefois, se sont raréfiées sous l'influence de règles de transcription anglophones. Par ailleurs, la transcription « saoudite » est conforme à la norme ISO 233 et à la norme DIN 31635 qui transcrivent par un /a/ la voyelle fatha / َ / que l'on trouve dans le mot sa'ûd (سَعود). En revanche, on continue à trouver le nom du fondateur de la dynastie orthographié Ibn Séoud, à côté de Ibn Saoud. L'adjectif qualificatif « saoudite » ou « séoudite » s'écrit sans majuscule selon : la Commission de toponymie de l’IGN (pays, territoires et villes du monde juillet 2021) ; le Code de rédaction interinstitutionnel, annexe A5, liste des États (au ), publié par l’Office des publications officielles des Communautés européennes ; la liste alphabétique des pays membres de l'Organisation internationale du travail (OIT) et Alphabetical list of other countries, territories and areas. Cependant, on le trouve écrit « Arabie Saoudite » dans le Lexique des règles typographiques en usage à l'Imprimerie nationale (, 1990). Climat L’Arabie saoudite a globalement un climat désertique, avec des températures diurnes très élevées et une forte baisse de la température pendant la nuit. Les températures estivales moyennes sont d'environ , mais peuvent atteindre . En hiver, la température descend rarement en dessous de . Au printemps et en automne, la chaleur est tempérée, avec des températures moyennes autour de . Les précipitations annuelles sont extrêmement faibles. La région de l'Asir diffère, en raison de la mousson de l'océan Indien qui, généralement entre octobre et mars, donne une pluviométrie moyenne de , soit environ 60 % des précipitations annuelles. La côte ouest du pays, sur la mer Rouge, a un climat subtropical. Dans la zone centrale, autour de Djeddah et La Mecque, les étés sont très chauds avec un degré d'humidité très élevé, alors que les hivers sont modérés avec une humidité basse. Cette région reçoit des pluies légères mais soudaines, parfois accompagnées d'orages de novembre à février. Au printemps et en automne, les pluies sont rares. Les vents du sud occasionnels durant l'hiver entraînent des tempêtes de sable et de pluie, provoquant des inondations dans les vallées, ce qui cause de nombreux dommages aux populations nomades ou semi-nomades qui y résident. En été, les moyennes de température sont de , alors qu'en hiver, elles avoisinent . Le , une température de a été enregistrée à La Mecque. Le , à Taëf, un minimum de a été constaté. Biodiversité La faune comprend des mammifères comme : des loups, des hyènes, des mangoustes, des babouins, des lièvres, des rats des sables et des gerboises. Les plus gros animaux sont les gazelles, les oryx et les léopards qui, relativement nombreux avant les années 1950, sont actuellement des espèces en voie de disparition, à cause de la chasse en véhicules motorisés. Parmi les oiseaux les plus courants, on trouve les faucons (qui sont capturés et entraînés pour la chasse), les aigles, les vautours, les gangas et les bulbuls. Il existe plusieurs espèces de serpents, dont beaucoup sont venimeux, et de nombreux types de lézards. La vie marine, dans le golfe Persique, est variée, avec une réserve de dugongs sur la mer Rouge. Les animaux domestiques sont les dromadaires, les moutons, les chèvres, les ânes et les poules. En raison du climat, la vie végétale naturelle de l'Arabie saoudite se compose essentiellement de petites herbes et d'arbustes nécessitant peu d'eau. On note cependant quelques petites zones herbeuses et des arbres dans le sud de l'Asir. Le palmier dattier (Phoenix dactylifera) y est très répandu. Un nombre important de zones naturelles, terrestres et marines, sont protégées. Géographie administrative L'Arabie saoudite est divisée en treize provinces (mintaqah idāriyya en arabe, expression qui se traduit littéralement par « région administrative », dont la forme au pluriel est manatiq idāriyya). Les provinces sont divisées en (, muhafazat au pluriel, muhafazah singulier), dont les capitales provinciales, qui ont un statut différent des municipalités (intègres), sont dirigées par des maires (amin). Les gouvernorats sont subdivisés en sous-gouvernorats (marakiz, au pluriel markaz). Histoire Le premier État saoudien est constitué aux alentours de 1744. Un chef de tribu local, Mohammed Ibn Saoud, s'associe avec un prédicateur religieux, Mohammed ben Abdelwahhab ; après avoir eu sa vie menacée par les polythéistes qu'il essayait de réfuter. Et ensemble ils fondent le projet d'unifier la péninsule sur la croyance des pieux prédécesseurs, les 3 premières générations de l'Islam, et donc l'Islam originel. La famille Al Saoud et le royaume connaissent ensuite des confrontations augmentant ou réduisant leur pouvoir en fonction des accords et désaccords avec l'Égypte, l'Empire ottoman et d'autres pays arabes pour le contrôle de la péninsule. Trop instable, le royaume finit par disparaître en 1818. Un second État saoudien est fondé six années plus tard en 1824, mais disparaît en 1891. Dans la nuit du 15 au , Abdelaziz ibn Saoud, souhaitant restaurer l'ancien État de son aïeul, s'empare de Riyad, alors occupée par la famille rivale Al Rachid, originaire de Haïl. En 1904, il s'empare de l'oasis de Buraydah, capitale de la région du Qasim, au nord du Nejd. Abdelaziz fonde vers 1912, avec l'appui des bédouins, l'ordre des Ikhwâns (« frères ») qui lui permet d'agrandir son domaine. Les Ikhwâns sont progressivement installés dans environ deux cents tentes (les hujjar). En 1913, Abdelaziz s'empare de la province de Al-Hassa, dans l'est, dont la majorité de la population est chiite. Son poids politique est reconnu par les Ottomans en lorsque ceux-ci le nomment wali du Nejd. Avec le déclenchement de la Première Guerre mondiale, Abdelaziz se rapproche graduellement des Britanniques. Un traité de protection est signé avec ces derniers en 1915. Profitant de la dislocation de l'Empire ottoman et de la faiblesse des États arabes qui se constituent pendant le conflit mondial, il fait la conquête par la force en 1924-1925 du Hedjaz, un État comprenant les villes de La Mecque et de Médine, en s'en emparant il met fin à près d'un millénaire de chérifat hachémite, la lignée des descendants du grand-père du prophète. Il finit par se faire reconnaître roi du Hedjaz, en 1927. L'État ainsi constitué est consolidé par Abdelaziz Al Saoud pour devenir un pays puissant et surtout acteur de la scène internationale. Cet arrêt des conquêtes le brouille avec ses alliés ikhwâns, qui voudraient poursuivre la conquête pour étendre les frontières à toute la communauté des croyants. L'appui des oulémas, essentiellement par une fatwa de 1927, profite à Abdelaziz : ils décrètent qu'il est interdit de se révolter contre le détenteur du pouvoir. Dès lors, il devient licite de faire la guerre contre les Ikhwâns, qui sont écrasés en 1929. L'Arabie saoudite est fondée officiellement le par la fusion des provinces du Nejd et du Hedjaz. Abdelaziz ibn Saoud (Ibn Saoud) en devient le roi. Les guerres ayant permis l'accession au pouvoir d'Ibn Saoud firent entre 1901 et 1932. La découverte de pétrole en transforme le pays sur le plan économique et marque le début d'une alliance stratégique avec les États-Unis, concrétisée par le Pacte du Quincy. En échange d'un accès au pétrole, les États-Unis s'engagent à protéger militairement la dynastie des Saoud. Cette alliance se révèlera d'autant plus durable que le pays se présente comme un allié de poids face à la montée des nationalistes arabes dans les années 1950-1960 soutenus par l'Union soviétique. Abdelaziz accepte le concept de modernisation du pays et persuade les ultra-conservateurs religieux d'accepter les nouvelles technologies, ce qui se traduit concrètement par un confort matériel pour les Saoudiens, mais sans changement des mentalités. Après cinquante ans de pouvoir, Adb al-Aziz meurt en 1953, lui succèdent ses fils . En 1973, l'Arabie saoudite est le leader du cartel des pays pétroliers, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), et son ministre du Pétrole et des Ressources minérales Ahmed Zaki Yamani, diplômé de Harvard, est la tête pensante du quadruplement du prix du pétrole qui fait soudain de l'Arabie saoudite une super-puissance financière. La rapide augmentation des recettes saoudiennes au début des années 1980, qui passent de de dollars à près de en 1981, permet également au pays qui est le «berceau» du wahhabisme d'exporter sa doctrine religieuse sous la forme du salafisme. Cette politique extérieure se manifeste dans la lutte organisée contre l'Union soviétique dans le conflit afghan en accord avec l'allié américain, mais également dans le soutien financier de nombreuses organisations islamiques à travers le monde dans les années 2000-2015. Dans les années 1980, la prise de la Grande Mosquée de La Mecque met en évidence le poids de la communauté ultra-conservatrice et la pression fondamentaliste s'accentue. Une police des mœurs, la Muttawa, est mise en place, s'assurant que tout ce qui se passe dans le royaume n'enfreint pas les règles de l'islam. Les nouvelles technologies sont encadrées, la musique n'est pas autorisée en public, encore moins le théâtre, et la télévision par satellite est également filtrée, tandis que la ségrégation sexuelle est accentuée, et le port du voile intégral obligatoire. Politique intérieure L'Arabie saoudite est une monarchie absolue islamique, contrôlée par les familles Saoud et Wahhab qui sont liées par le mariage. Pour le politologue Riadh Sidaoui, les deux dynasties du Nejd sont les « deux faces d’une même pièce ». Pour Nabil Mouline, chercheur au CNRS et spécialiste de l'Arabie saoudite, le système successoral saoudien est de type adelphique, c'est-à-dire entre frères. Toutefois, la transmission de la couronne demeure quelque peu aléatoire puisque le roi n'est pas nécessairement l'aîné : « Chaque roi potentiel est à la tête d’une faction, dont la puissance est déterminée par la force de son clientélisme, son soutien dans les forces armées et ses appuis dans le monde religieux et intellectuel. » La loi fondamentale de l'Arabie saoudite définit le Coran comme constitution du pays et codifie depuis 1992 les règles d'organisation gouvernementale déjà existantes. Le Conseil des oulémas et le Comité permanent des recherches islamiques et de la délivrance des fatwas sont compétents pour l'interprétation des règles religieuses. Aucune manifestation ou culte d'une autre religion ne sont acceptés, et ceux qui expriment à ce titre une opinion différente sont déclarés apostats et passibles de la peine de mort. La liberté de religion de la population non-musulmane d'origine y est très restreinte et doit s'exercer exclusivement dans le domaine privé. Une assemblée consultative existe. Depuis la fondation de l'État en 1932 par Abdelaziz ibn Saoud, le royaume a été gouverné par sept monarques. En , après un accident vasculaire cérébral du roi Fahd, en tant que prince héritier, Abdallah a pris de facto la direction de l'État. Il devient roi en 2005 après le décès de ce dernier. Le , l'Arabie saoudite, confrontée à un ralentissement de son économie (basée en grande partie sur le pétrole) et à une recrudescence de son taux de chômage (30 % de sa population active), décide d'expulser des centaines de milliers de travailleurs étrangers. En , Salmane succède à son demi-frère Abdallah, décédé. Politique extérieure L'Arabie saoudite est l'une des puissances régionales au Moyen-Orient. En tant que gardienne des lieux saints de l'islam, elle jouit d'un grand prestige dans l'ensemble du monde musulman et diffuse le wahhabisme partout dans le monde. Elle rassemble autour d'elle la plupart des pays arabes à majorité sunnite dans une alliance contre l'Iran, où domine le chiisme, et ses alliés. L'Arabie saoudite bénéficie de revenus financiers considérables qu'elle tire de sa richesse en pétrole, dont elle est le premier pays exportateur au monde, et en gaz naturel. La rente pétrolière est la source de sa puissance, mais elle la rend dépendante aux variations du cours du baril et l'oblige à une alliance avec les États-Unis pour assurer la sécurité de l'approvisionnement en hydrocarbures dont les puissances économiques mondiales sont presque toutes très dépendantes. Diffusion de l’islam dans le monde L'historien britannique Charles Allen a chiffré que depuis 1979, les autorités saoudiennes ont consacré plus de de dollars à la diffusion de leur idéologie, le wahhabisme, l'une des formes les plus rigoristes de l'islam sunnite. Ce financement a été rendu possible par les réserves de pétrole du pays et le soutien des États-Unis et de l'Europe qui dépendent de ces réserves pour le fonctionnement de leur économie. Dans une série d'entretiens en forme de bilan avec le magazine The Atlantic paru en , le président américain Barack Obama a déclaré, selon Jeffrey Goldberg, que l'Arabie saoudite « propage l’extrémisme qui a généré le terrorisme » et expliqué comment l’Indonésie, notamment, « d’État musulman et tolérant, est devenu un pays extrémiste, à cause du financement par l’Arabie saoudite des mouvements fanatiques et des écoles wahhabites ». À la suite de ces propos peu diplomatiques, la maison royale saoudienne s'est dite « offensée ». Le , le vice-chancelier allemand, Sigmar Gabriel, a estimé que l'Arabie saoudite devait cesser le financement des mosquées salafistes en Allemagne qui ne « sont pas moins dangereuses que les extrémistes de droite ». Opposition à l'Iran, à la Syrie, aux Houthis, aux salafistes djihadistes et aux Frères musulmans Initialement, l'Arabie saoudite entretient de bonnes relations avec les Frères musulmans. La rupture se produit en 1991, lorsque la confrérie dénonce l'alliance saoudienne avec les États-Unis lors de la Guerre du Golfe. À partir de 1993, la monarchie saoudienne tente un rapprochement avec sa minorité chiite. En 2005, des partis religieux chiites sont autorisés à présenter des candidats aux élections. Cependant, les chiites restent victimes de discriminations et cette période d'ouverture prend fin avec la répression du soulèvement bahreïnien et le début de la guerre civile syrienne en 2011. À l'intérieur comme à l'extérieur de ses frontières, la dynastie des Saoud au pouvoir est contestée par les salafistes djihadistes qui rejettent la monarchie et réclament une théocratie pure. Ces derniers renient même leur citoyenneté saoudienne pour se revendiquer « jaziri » (de la péninsule arabique). À partir de 2003, le royaume est aux prises avec Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA), qui commet plusieurs attentats et assassinats, mais finit par être repoussé au Yémen. En 2007, lors de la guerre d'Irak, l'Arabie saoudite joue un rôle déterminant dans la création et le financement des Sahwa, des milices sunnites qui contribuent à marginaliser les djihadistes de l'État islamique d'Irak et à instaurer jusqu'en 2011 une relative accalmie en Irak. Mais le , Nouri al-Maliki, alors Premier ministre irakien, proche allié de l'Iran, accuse l'Arabie saoudite et le Qatar de fournir un soutien politique, financier et médiatique aux groupes d'insurgés comme Daech, Front al-Nosra, Al-Qaïda, etc, allant même jusqu'à « acheter des armes au bénéfice de ces organisations terroristes » pour conclure en droit international que : « Ils attaquent l'Irak, via la Syrie, et de manière directe, ils ont déclaré la guerre à l'Irak ». Bien qu'hostile aux révolutions du Printemps arabe, l'Arabie saoudite commence à soutenir les rebelles en Syrie, quelques mois après le début de la guerre civile syrienne. Le royaume tient notamment à contenir l'influence de l'Iran, son principal rival dans la région. Il s'appuie sur les conservateurs, les officiers déserteurs, les tribus et les libéraux, et soutient des groupes salafistes, notamment Jaych al-Islam, ainsi que l'Armée syrienne libre et des groupes modérés, en revanche, il s'oppose aux Frères musulmans. Cependant, des milliers de Saoudiens partent combattre en Syrie et des groupes djihadistes comme l'État islamique ou le Front al-Nosra bénéficient de soutiens financiers venus d'acteurs privés, d'associations, ou d'hommes d'affaires, parfois liés à certains membres de la famille royale, qui profitent d'un certain laisser-faire de l'État. Selon le chercheur Pierre-Jean Luizard, au sein même de la famille royale, certaines branches s'estimant lésées font allégeance à l'État islamique. En 2014 et 2015, l'hebdomadaire britannique The Economist et l'institut Soufan group estiment que ont rejoint des groupes djihadistes en Syrie et en Irak, principalement l'État islamique. L'Arabie saoudite finit par s'inquiéter de la montée en puissance des salafistes djihadistes, qui contestent la légitimité de la dynastie saoudienne, et redoute qu'ils ne puissent bénéficier d'une certaine attractivité aux yeux d'une partie de la population saoudienne, ce qui pourrait déstabiliser le royaume. En les départs de combattants pour la Syrie sont rendus illégaux par le ministère de l'Intérieur dirigé par le prince Mohammed ben Nayef Al Saoud. En , le Royaume saoudien classe le Front al-Nosra et l'État islamique comme organisations terroristes et interdit tout soutien ou financement à ces groupes. En , Riyad rejoint la coalition internationale contre l'EI. Dans une vidéo publiée le , Abou Bakr al-Baghdadi, le « calife » de l'État islamique, appelle à des soulèvements en Arabie saoudite. De à , l'État islamique mène 7 attentats en Arabie saoudite qui font . Le Ministre saoudien de l'Intérieur Mohammed ben Nayef Al Saoud, responsable de la lutte anti-terroriste, est la cible de quatre tentatives d'assassinats de 2004 à 2015, dont un attentat-suicide d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique en 2009. Pour le politologue François Burgat : . Selon lui, plus que par l'Iran et les chiites, l'Arabie saoudite s'estime menacée principalement par son opposition : les « modérés » (Al-Islah, l'organisation yéménite apparentée aux Frères musulmans) et les radicaux. En Égypte, l'Arabie saoudite approuve le coup d'État mené le par l'armée qui porte au pouvoir le général Abdel Fattah al-Sissi et renverse le président Mohamed Morsi, membre des Frères musulmans. Le , le roi Abdallah ben Abdelaziz Al Saoud fait inscrire les Frères musulmans sur la liste des organisations terroristes, mais son successeur, Salmane ben Abdelaziz Al Saoud, se montre plus conciliant à leur égard. Le journaliste Alain Gresh note qu'à partir de 2016 l'Arabie saoudite se rapproche à petits pas des Frères musulmans : « Prudemment, parce que, à terme, les Frères restent un danger, notamment à l’intérieur du royaume ; avec détermination, car la menace iranienne est prioritaire à court et moyen terme ». À partir de 2015, l'Arabie saoudite concentre ses efforts au Yémen, où elle intervient militairement contre les Houthis, alliés de l'Iran. En , Mohammed ben Salmane est nommé ministre de la Défense. Il décide de conduire des opérations militaires au Yémen contre les rebelles houthistes afin de limiter l'influence iranienne dans le pays. En , dans une déclaration publique, les services de renseignement allemands ont exprimé leur inquiétude devant la nouvelle politique étrangère du jeune prince héritier, soulignant la façon dont la « position diplomatique jusqu'ici prudente des chefs aînés de la famille royale est remplacée par une politique interventionniste impulsive » et présente un danger pour la stabilité de la région. En , le royaume wahhabite désigne le Hezbollah comme organisation terroriste et remet en cause une aide financière de quatre milliards de dollars aux forces armées libanaises. Selon Ali Al-Ahmad, directeur du , basé à Washington, . Relations avec le Qatar Le , l'Arabie saoudite accuse le Royaume qatari de complaisance avec l'Iran, le Hamas, le Hezbollah et de « soutenir le terrorisme » et d'avoir des liens avec les Houthis, Al-Qaïda, l'État islamique et les Frères musulmans, groupements classés « terroriste » par l'Arabie saoudite. Riyad décide de sanctionner Doha et, le , le gouvernement saoudien rompt ses relations diplomatiques avec le Qatar et ferme sa frontière avec l'émirat. Ses alliés, les Émirats arabes unis, Bahreïn, Yémen et Égypte feront de même. Il s'ensuit alors une crise diplomatique : expulsion des nationaux qataris du territoire saoudien, et en , une vague d'arrestations de journalistes, intellectuels, politiques (dont le conseiller du gouvernement saoudien, Issam Al Zamel), universitaires, chercheurs ou écrivains qui seraient proches des mouvances islamistes « pro-Qatar », accusés d'avoir maintenu « le silence sur le Qatar » et de « non-participation à la campagne médiatique contre le Qatar », faits qui sont récemment devenus des délits. . Alliance avec les États-Unis Liée aux États-Unis depuis le pacte du Quincy en 1945, l'Arabie saoudite prend ses distances avec son allié américain au début des années 2010, en réponse à la non-intervention militaire du pays pendant la guerre civile syrienne et au rapprochement irano-américain qui fait suite à l'élection d'Hassan Rohani à la présidence de la République islamique. En conséquence, l'Arabie saoudite refuse son siège obtenu par l'élection du Conseil de sécurité des Nations unies de 2013. Liens avec les auteurs des attentats du 11 septembre 2001 Il est à noter que 15 des de l'air, lors des attentats du 11 septembre 2001, étaient des sujets du roi d'Arabie saoudite. Selon Bob Graham, ancien vice-président de la commission d'enquête parlementaire sur le , les classifiées du rapport publié en 2002, intitulées « éléments, discussion et récit concernant certains sujets sensibles de sécurité nationale », mettraient en cause le consulat saoudien à Los Angeles, l'ambassade d'Arabie saoudite à Washington ainsi que de riches Saoudiens installés à Sarasota en Floride. Et de conclure : « Pour moi, nous avons montré que quoi qu'ils fassent, il y aurait impunité. Ils ont donc continué à soutenir Al-Qaïda, puis plus récemment dans l'appui économique et idéologique à l'État islamique (Daech). C'est notre refus de regarder en face la vérité qui a créé la nouvelle vague d'extrémisme qui a frappé Paris (attentats contre Charlie Hebdo)». En , Bob Graham a déclaré sur la chaîne de télévision Fox News qu'il aurait reçu un coup de fil de la Maison blanche l'informant de la décision du président américain de déclassifier les 28 pages litigieuses sous . Selon le New York Times, l'Arabie saoudite menacerait de vendre des « centaines de milliards de dollars de titres américains si le Congrès adoptait un projet de loi qui permettrait de rendre responsable le gouvernement du Royaume arabe devant les tribunaux américains de leur éventuel rôle lors des attaques du ». Pour la première fois, en , le Département du Trésor des États-Unis a dévoilé que le montant des bons du trésor détenus par l'Arabie saoudite s'élèveraient seulement à de dollars, ce qui en ferait le treizième adjudicataire très loin derrière la Chine et le Japon. Par ailleurs, les sénateurs américains ont approuvé à l'unanimité la proposition de loi autorisant les victimes du à poursuivre l'Arabie saoudite. En , le Congrès des États-Unis a publié un document de 28 pages crédibilisant les accusations de Zacarias Moussaoui, qualifié de « dérangé » par l'Arabie saoudite : Une note de l'administration américaine datant de 2009 (et dévoilée par WikiLeaks un an après) avance que « les donateurs privés en Arabie saoudite demeurent la principale source mondiale de financement de groupes terroristes sunnites ». Par ailleurs, deux articles, l'un paru dans The Daily Telegraph en , et l'autre dans Le Monde le (ce dernier étant un point de vue écrit par les historiens Sophie Bessis et Mohamed Harbi), affirment que l'Arabie saoudite serait, avec le Qatar et la Turquie, l'une des principales sources financières et militaires de l'extrémisme islamiste. Accusations de liens avec d'autres activités terroristes ou extrémistes Le , Yves Bonnet, ancien patron de la DST, a affirmé : « On n'ose pas parler de l'Arabie saoudite et du Qatar, mais il faudrait peut-être aussi que ces braves gens cessent d'alimenter de leurs fonds un certain nombre d'actions préoccupantes.» Le , dans une tribune publiée par le New York Times, le vainqueur du prix Goncourt du premier roman 2015, l'écrivain Kamel Daoud, visé par une fatwa, a affirmé que l'Arabie saoudite n'est qu'un « Daech qui a réussi » en sus d'être le principal « mécène idéologique de la culture islamiste ». Selon lui, pour lutter contre le terrorisme, l'Occident devrait enfin s'attaquer à « la cause » plutôt qu'à « l'effet ». Pierre-Jean Luizard, historien et chercheur au CNRS, affirme en 2017 : . Pour François Burgat, directeur de recherche à l'Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman (IREMAM), ni le Qatar, ni l'Arabie saoudite ne soutiennent al-Qaïda ou l'État islamique : . En 2015, Stéphane Lacroix, chercheur au Centre de recherches internationales (CERI), déclare : . En Syrie, l'État saoudien a soutenu l'Armée syrienne libre, puis des islamistes nationalistes non-djihadistes. Cependant . Communication politique Afin de redorer son blason en France, l'Arabie saoudite aurait missionné quatre agences de communication et de relations presse françaises : Publicis, Image 7, Edile Consulting et une autre dont le nom n'a pas filtré. Relations étrangères En septembre 2020, Showtime a annoncé qu'elle présenterait en première son documentaire original, Kingdom of Silence, le 2 octobre de cette année. Le film était basé sur le meurtre de Jamal Khashoggi en 2018 par les autorités saoudiennes. Il a été réalisé par le cinéaste Rick Rowley, le documentaire examine la relation entre les États-Unis et l'Arabie saoudite, comme toile de fond du meurtre de Khashoggi, ainsi que les interactions entre l'administration Trump et le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane. Un autre documentaire de Bryan Fogel, The Dissident devait être libéré le même jour, marquant le deuxième anniversaire de la mort de Khashoggi. Il a dépeint le meurtre à l'aide de séquences de surveillance invisibles et d'un accès sans précédent à d'autres détails de couverture. En , l'Allemagne a assuré de prolonger l'embargo sur l'exportation d'armes vers l'Arabie saoudite jusqu'à la fin de 2021. Le gouvernement fédéral ne délivrerait pas de nouveaux permis d'exportation d'armes en 2021. Par ailleurs, le gouvernement allemand a imposé un embargo sur les ventes d'armes à l'Arabie saoudite en 2018, à la suite de la fin de la guerre au Yémen et en après l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi. Raytheon Technologies Corporation pourrait vendre les armes directement au gouvernement saoudien après avoir reçu la licence le , et cela malgré les critiques émanant de politiciens et de groupes de défense des droits de l’homme à propos de l’utilisation d’armes américaines par l’armée saoudienne contre des cibles civiles au Yémen. Le 29 janvier 2021, dans le sillage de la nouvelle administration américaine, l'Italie annonce qu'elle arrêtera les ventes d'armes à l'Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis. Ces deux pays sont impliqués dans la guerre au Yémen. En outre, il y avait une pression dans différents pays pour appeler à la fin des livraisons d'armes à Riyad et à Abou Dhabi. Cette décision est qualifiée d'« historique » par le Réseau italien pour la paix et le désarmement, selon lequel, bombes ne seront pas livrées. Forces armées L'Arabie saoudite consacre au budget militaire l'un des pourcentages les plus élevés du monde, ses dépenses militaires dépassant la barre des 10 % du PIB. Les forces armées saoudiennes se composent de l'Armée de terre saoudienne, de la Force aérienne royale saoudienne, de la Marine royale saoudienne, de la , de la (la SANG en anglais, un organisme indépendant de l'armée), et les forces paramilitaires, pour un total de près de en service actif. En 2005, les forces armées affichaient le personnel ci-après : pour l'Armée de terre, ; pour l'armée de l'air, ; pour la marine, (dont ) ; et la SANG affichait actifs et tribaux. En outre, il y a le Al Mukhabarat Al Un'amah le service de renseignement militaire. Le royaume dispose d'une longue relation militaire avec le Pakistan, il a longtemps été avancé que l'Arabie saoudite aurait secrètement financé le programme nucléaire pakistanais et chercherait à acquérir des armes atomiques au Pakistan, dans un avenir proche. La SANG n'est pas une réserve, mais une force de première ligne pleinement opérationnelle, et est issue de la tribu militaro-religieuse des Saoud, les Ikhwan. Son existence perdure, quoiqu'elle soit présentée comme étant, de fait, l'armée privative de feu Abdallah depuis les années 1960 et, que contrairement au reste des forces armées, elle est indépendante du Ministère de la Défense et de l'Aviation. La SANG contrebalançait les factions dans la famille royale : le Prince Sultan, Ministre de la Défense et de l'Aviation, est l'un des soi-disant « Sept Sudairi » et contrôle le reste des forces armées. Les dépenses de défense et de sécurité de l'Arabie saoudite ont considérablement augmenté depuis le milieu des années 1990. Elles atteignaient environ de dollars en 2017, ce qui représente environ 10,3 % du produit intérieur brut et la classe au quatrième rang des pays qui dépensent le plus pour leurs forces armées. Son arsenal moderne de haute technologie fait de l'Arabie saoudite l'un des pays les plus puissamment armés du monde. Son équipement militaire est fourni principalement par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni. Les États-Unis ont vendu pour plus de de dollars de matériel militaire entre 1951 et 2006, aux forces armées saoudiennes. Le , le Département d'État des États-Unis a notifié au Congrès son intention de conclure le plus grand marché de l'histoire américaine — une somme estimée à de dollars de commandes par le royaume d'Arabie saoudite. Le package constitue une amélioration considérable de la capacité offensive des forces armées saoudiennes. 2013 a vu les dépenses militaires saoudiennes s'élever à de dollars, dépassant celle du Royaume-Uni, de la France et du Japon au quatrième rang à l'échelle mondiale. Le Royaume-Uni a également été l'un des principaux fournisseurs d'équipements militaires à l'Arabie saoudite depuis 1965. Depuis 1985, le Royaume-Uni a fourni des avions militaires — notamment les avions de combat Tornado et l'Eurofighter Typhoon et d'autres équipements dans le cadre d'un contrat de long terme le marché militaire Al-Yamamah estimé à une valeur de de livres en 2006 et il est projeté un autre d'une valeur de de livres. En , le géant britannique de la défense BAE a signé un marché de de livres ( de dollars) pour la fourniture de jets d'entraînement Hawk à l'Arabie saoudite. Selon le Stockholm International Peace Research Institute, le SIPRI, sur la période 2010-2014, l'Arabie saoudite est le deuxième plus grand importateur d'armes, recevant quatre fois plus d'armes majeures que sur la période 2005-2009. Les principales importations de 2010-2014 incluent de combat du Royaume-Uni, de combat des États-Unis, quatre avions ravitailleurs de l'Espagne et plus de blindés du Canada. L'Arabie saoudite a une longue liste de commandes militaires en cours, dont de combat supplémentaires du Royaume-Uni, de combat des États-Unis et un grand nombre de véhicules blindés en provenance du Canada. L'Arabie saoudite a capté 41 % des exportations d'armes du Royaume-Uni, sur la période de 2010-2014. En dépit de ces dépenses militaires très importantes, pour le géopoliticien Renaud Girard, « son instrument militaire est extrêmement faible » comme le montrerait son incapacité de faire face aux rebelles houthistes au Yémen. En , des ONG canadiennes demandent d'arrêter l'exportation d'armes vers Riyad. Au total, de défense des droits de l'homme, de contrôle des armements et de travailleurs, parmi lesquelles les sections canadiennes d'Amnesty International et d'Oxfam, écrivent une lettre ouverte au Premier ministre Justin Trudeau « sur les graves implications éthiques, juridiques, sur les droits humains et humanitaires » concernant ces exportations. En , et , des appels similaires ont été adressés au gouvernement mais sont restés sans réponse. Les ventes d'armes à l'Arabie saoudite s'élevaient à de dollars en 2019. Après la mort du journaliste Jamal Khashoggi au consulat saoudien à Istanbul, Ottawa a suspendu les exportations d'armes vers Riyad mais les a reprises à partir d'. En , Amnesty International a révélé que la France avait promu et soutenu financièrement et politiquement un campus militaire privé destiné à former des soldats saoudiens. Le camp d'entraînement militaire était situé à Commercy dans l'est de la France et était dirigé par l'armurier belge John Cockerill. Selon le rapport, la France se préparait à former des soldats saoudiens au maniement des dernières versions d'armes déjà utilisées dans le conflit au Yémen. En 2019, le gouvernement français a confirmé qu'une nouvelle cargaison d'armes était dirigée vers l'Arabie saoudite. Selon le Groupement pour une Suisse sans Armée, durant les trois premiers semestres de 2020, l'Arabie saoudite a acheté du matériel de guerre à la Suisse pour de francs suisses, alors même qu'elle est fortement impliquée dans la guerre au Yémen. Prolifération nucléaire Le , l'Arabie saoudite a ratifié le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, sans avoir pour autant signé le protocole additionnel de 1997 aux fins de vérification des accords de garantie. Toutefois, selon le Sunday Times, citant un haut responsable américain en , l'Arabie saoudite, en parallèle avec l'Iran, aurait pris la décision stratégique d'acquérir des armes nucléaires au Pakistan. En effet, pour la journaliste Dominique Lorentz, plus de doute, l'Iran est aujourd'hui une puissance nucléaire. Or, dans ce cas de figure, , chef du renseignement militaire d’Israël, avait commenté que si l’Iran avait la bombe, « les Saoudiens n’attendront pas un mois. Ils ont déjà payé pour la bombe, ils iront au Pakistan et ils prendront ce dont ils ont besoin ». Dans ces conditions, toujours selon le Sunday Times, l’Arabie saoudite aurait donc demandé au Pakistan, dont elle finance depuis trente ans le programme nucléaire, un remboursement de sa dette sous la forme de bombes atomiques disponibles à volonté, mais dont le « produit fini » resterait stationné au Pakistan. Le , le Parlement européen, lors d'une session plénière à Bruxelles, a adopté une résolution, à une large majorité des eurodéputés, pour un embargo sur les livraisons d'armes des pays de l'Union européenne à destination de l'Arabie saoudite. Dans le même sens, le , le Parlement hollandais a adopté une résolution interdisant l'exportation d'armes vers l'Arabie saoudite. En 2015, l'Arabie saoudite affichait le troisième plus gros budget militaire du monde, avec de dollars, après les États-Unis ( de dollars) et la Chine (estimé à de dollars). Sur une période de dix ans (2006-2015), son budget a augmenté de +97 %. Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), avec par habitant, l'Arabie saoudite est devenue la championne des dépenses militaires par habitant, devant Oman () et Israël (). Autre record mondial, l'Arabie saoudite consacre jusqu'à 13 % de son PIB pour le budget de la défense, lorsque la plupart des pays se bornent à dépenser entre 2 et 4 % de leur PIB. Droit Le droit saoudien est officiellement fondé sur la charia. Toutefois, selon des recherches conduites par le Réseau international de solidarité WMUML en 2011 sur les lois dites islamiques (dénommées à tort charia), il s'avère qu'en réalité, elles seraient basées sur la tradition et la coutume. Le terme charia est instrumentalisé par les autorités religieuses ou gouvernementales du pays afin de leur donner une soi-disant légitimité religieuse, mais avant tout pour établir, rétablir ou renforcer le patriarcat de la société. Pour la hedjazie Suhayla Zayn al-Abidin, le wahhabisme a servi à légitimer ce qui n’est rien d’autre que des coutumes locales najdies : « alors que l’islam a permis l’ijtihad (l’interprétation des textes) dans le but de s’adapter aux circonstances correspondant aux différents lieux et aux différentes époques, un groupe d’oulémas, qui n’est pas peu nombreux, s’est contenté de proclamer des interdictions au nom de sadd al-dharaʿi (« blocage des moyens », principe-clé du droit wahhabite). Ceux d’entre eux qui ont appliqué ce principe à la femme l’ont fait parce qu’ils la regardent avec des yeux païens (jahiliyya), et la traitent selon des coutumes et des traditions païennes, qui ne sont en rien une application de ce qu’a apporté l’islam » (in Al-Sharq al-Awsat, ). L’assistance d'un avocat avant le procès et la représentation légale en salle est régulièrement déniée aux prévenus. Les accusés sont parfois reconnus coupables sur la base d'« aveux » obtenus sous la torture ou les mauvais traitements. S'agissant des étrangers, beaucoup ne bénéficient pas de services de traduction adaptés durant leur procès et ont signé des documents – notamment des « aveux » – qu'ils ne comprennent pas. De nombreux crimes sont passibles de la peine de mort, comme l'homicide volontaire, le viol, le vol à main armée, la sorcellerie, l’adultère, la sodomie, l'apostasie, le prosélytisme non-musulman, le trafic de stupéfiants, le sabotage, l'espionnage, la trahison ou la défiance vis-à-vis de la famille royale. En Arabie saoudite, les exécutés sont très généralement décapités au sabre, en particulier pour apostasie, ou lapidés pour l'adultère, rarement par d'autres méthodes comme la crucifixion ou l'arme à feu. Le fait de demander des réformes pour le pays est passible de prison. Le fait de détenir des bouteilles de vin est passible de coups de fouet. Le fait de propager des contenus à caractère pornographique est passible de cinq ans de prison et d'une amende de de riyals saoudiens, soit environ . Dans le cadre du programme de sécurité de la famille, une nouvelle loi de 2016 prévoit que le fait pour une femme de violer la vie privée de son mari en consultant son téléphone portable sans en avertir celui-ci ou sans son contentement (la réciproque n'étant pas vraie), est désormais passible de coups de fouet, d'une peine de prison ou d'une amende. Par ailleurs, les étrangers jugés « trop beaux » (peu important qu'ils soient musulmans ou non) sont considérés par le comité pour la promotion de la vertu et la prévention du vice comme des « tentateurs » et font donc l'objet d'une mesure de reconduite à la frontière manu militari pour prévenir tout trouble à l'ordre public. Depuis le début de l'année 2016, les autorités ont fait exécuter plus de , criminels, opposants au régime ou manifestants laïcs (selon un décompte AFP sur la base d'annonces officielles). L'année 2015 constituait déjà un record en la matière avec pas moins de 153 exécutions, contre 90 exécutions en 2014, ce qui confirme le rythme « sans précédent » observé par Amnesty International. Toujours en 2015, les autorités avaient publié une offre d'emploi pour recruter 8 bourreaux. Par ailleurs, l'abolition de l'esclavage en 1968 n'est que théorique, puisqu'il perdure de fait dans la péninsule arabique sous des formes très diverses allant de l'esclave domestique à l'esclave sexuel. De nombreux colloques se sont tenus en Arabie saoudite pour condamner les attentats-suicides, l'agression physique des personnes civiles et les attentats du 11 septembre 2001, entre autres, comme contraires à l'islam. Un décret royal de punit de trois à vingt ans de prison toute « appartenance à des courants religieux ou intellectuels, à des groupes ou à des formations définis comme terroristes nationalement, régionalement ou internationalement ; tout appui quel qu’il soit à leur idéologie ou à leur vision, toute expression d’une quelconque sympathie avec eux », le mot « terrorisme » incluant l’athéisme et toute mise en cause des principes fondamentaux de la religion ainsi que pour une femme enfreignant l'interdiction de conduire. Depuis les attentats du , le royaume wahhabite tolérait, dans les faits, l'homosexualité des Saoudiens qui n'étaient plus poursuivis à ce titre. Droits de l'homme L'Arabie saoudite est l'un des pays qui respecte le moins les droits de l'homme, avec l'un des pires bilans en ce domaine. Les droits d'expression, d'association et la liberté d'opinion ne sont pas garantis. Les droits des femmes sont très limités, la liberté religieuse est minimaliste et les droits LGBT sont inexistants. Les autorités considèrent toute voix dissidente comme du terrorisme. L'Arabie saoudite figure en sur 180 au classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2015. Alors que l'ambassadeur de l'Arabie saoudite à l'Office des Nations-Unies, , est nommé le à la tête du panel du Conseil des droits de l'Homme, de nombreuses associations des droits de l'Homme ont manifesté leur désaccord avec cette nomination en raison de l'exécution de plus de depuis le début de l'année 2015 en Arabie saoudite. Cette vague de protestations s'est amplifiée avec l'annonce de l'exécution d'Ali Mohammed al-Nimr. Le , l'Arabie saoudite empêche la mise en place d’une enquête internationale sur la conduite de ses frappes aériennes au Yémen. Pour Karim Lahidji, président de la FIDH : « C’est là la vraie victoire de l’Arabie saoudite à l’ONU, et non comme on a pu l’entendre la nomination quelques semaines plus tôt de son ambassadeur à la tête du comité consultatif du Conseil des droits de l’Homme, une position honorifique mais aux pouvoirs restreints». En effet, selon un responsable de l'administration américaine, la coalition conduite par les Saoudiens a recours à des armes à sous-munitions (interdites en droit international) dans le conflit armé au Yémen. Raif Badawi, auteur du blog Free Saudi Liberals visant à ouvrir le dialogue social, est arrêté en 2012 et condamné en 2013 à plus de de bâton pour avoir critiqué les autorités religieuses saoudiennes, il devient une cause célèbre internationale sur le sujet des droits de l'homme et est récipiendaire en 2015 du prix Sakharov. Le , à effet de dévoiler la réalité des droits de l'Homme en Arabie saoudite, l'ONG Front Line produit un documentaire de , intitulé Saudi Arabia Uncovered, de James Jones, tourné essentiellement en caméra caché. Afin de se prémunir de critiques des gouvernements occidentaux sur les droits de l'homme, l'Arabie saoudite n'hésite pas à recourir à des mesures de rétorsion financières à leur encontre et, selon Le Point, « cela fonctionne ». En 2019, l'athéisme et l'homosexualité restent passibles de la peine de mort en Arabie saoudite, l'athéisme pouvant tomber sous le coup de la loi antiterroriste. Le , Human Rights Watch (HRW) affirme que des milliers de migrants éthiopiens au Yémen avaient été expulsés de force vers l'Arabie saoudite par les Houthis, en avril de la même année. Plusieurs dizaines de migrants sont tués au poste frontière d'al-Ghar (province de Sa'dah) au cours d'un accrochage entre Houtis et gardes-frontières saoudiens. AP précise que . Les migrants interrogés par HRW font aussi état, à la suite de ces déplacements, de mauvais traitements de la part des forces saoudiennes et de détention dans des conditions insalubres en Arabie saoudite. Et l'organisation ajoute que Enfin, HRW a exhorté les autorités houthi et saoudiennes à enquêter sur les meurtres et les abus subis par les migrants éthiopiens. En , Al-Jabri, dans la plainte de 106 pages déposée devant un tribunal de Washington contre le prince héritier Mohammed ben Salmane, avance que le prince avait envoyé une escouade saoudienne pour l'assassiner deux semaines seulement après le meurtre du dissident Jamal Khashoggi. Cependant, il aurait été sauvé, après que les gardes-frontières ont repéré l'escouade de mercenaires à l'aéroport international Pearson de Toronto. Quelques jours plus tard, le tribunal américain répond à la plainte et émet une assignation à comparaître contre le dirigeant arabe. Le , l'Arabie saoudite arrête le gendre de Saad Aljabri, Salem Almuzaini. Dans une déclaration qu'elle a tweetée, la famille de Jabri affirme que . Un article publié par The Guardian en dénonce la condition de vie dans les centres de détention saoudiens où sont enfermés les étrangers qui travaillent illégalement dans le royaume. Les travailleurs clandestins incarcérés vivent dans des conditions de surpeuplement et d'insalubrité, beaucoup dorment sur des lits en métal et boivent de l'eau dans les toilettes. En outre, dans ces centres, beaucoup de personnes sont victimes de violences physiques et n'ont pas accès aux soins. À l'heure du danger que présente la pandémie de COVID-19, les détenus courent également un risque élevé d'être infectés dans des établissements surpeuplés. En , deux groupes de défense des droits de l'homme, ALQST basé à Londres et MENA Rights Group, basé à Genève, annoncent vouloir porter plainte conjointement auprès de l'Organisation des Nations unies à propos de la détention arbitraire de Salmane ben Abdul Aziz () en Arabie saoudite. Arrêté en avec son père sans que l'on sache pourquoi, le prince Salmane est détenu pendant environ un an dans la prison d'Al Hayer, un établissement de haute-sécurité, et retenu ensuite dans une villa à Riyad. Transféré dans un autre lieu de détention, il est ramené à la villa de Riyad, à la suite de pressions américaines. Selon Ines Osman, directrice du MENA Rights Group, le prince Salmane et son père sont détenus depuis deux ans et demi sans base légale, puisqu'ils n'ont pas été inculpés. Le , membre du Parlement européen, Marc Tarabella déclare dans une lettre à l'ambassadeur saoudien auprès de l'Union européenne que le prince Salmane ben Abdulaziz et son père avaient été expulsés de la villa et emmenés dans un lieu secret. Le , un article de The Daily Telegraph révèle que l'Arabie saoudite détenait des milliers de migrants africains dans un centre de détention dans des conditions horribles (heinous conditions), dans le cadre d'une campagne visant à arrêter la propagation du Covid-19. Des vidéos ayant fuité montrent des hommes torse nu, allongés en rangs serrés dans de petites pièces avec les fenêtres tenues fermées. L'un d'entre eux relève qu'ils ont été « traités comme des animaux et battus tous les jours. » Un autre souligne qu'ils ont eu « à peine de quoi se nourrir et juste assez d'eau pour survivre ». Le , un autre article du The Daily Telegraph révèle que le gouvernement éthiopien avait tenté de faire taire des centaines de ses propres citoyens retenus dans des « centres de détention infernaux » en Arabie saoudite et qu'il avait « dissimulé des allégations d'abus horribles ». Le journal relève que les conditions du centre de détention d'Arabie saoudite sont inadéquates et que les gens « meurent de coup de chaleur, de maladie ou se suicident ». Or, dans un document portant le sceau officiel du Consulat éthiopien à Djedda, les autorités éthiopiennes ont menacé leurs ressortissants de « poursuites juridiques » s'ils continuaient à publier sur les réseaux sociaux des informations et vidéos sur les centres de détention, arguant que de telles informations sont « cause de détresse pour les familles et la communauté éthiopienne dans son ensemble ». En août 2020, l'ancien secrétaire général de la fondation, Bader al-Asaker et le prince Mohammed ben Salmane sont accusés par Saad Aljabri de tentative d'assassinat contre lui. En septembre 2020, l'Arabie saoudite avait mis en examen l'organisation caritative phare du prince héritier Mohammed ben Salmane, Misk, après avoir été mêlée à de présumés scandales. Le , l'Arabie saoudite échoue dans sa tentative d'obtenir une place au Conseil des droits de l'homme des Nations unies, tandis que la Russie, la Chine et Cuba l'intègrent pour les trois prochaines années. C'est coup dur pour le royaume, qui souhaite améliorer son image depuis le meurtre du dissident saoudien Jamal Khashoggi. Le , Loujain Al-Hathloul entame une deuxième grève de la faim afin d'avoir plus de contacts avec sa famille. En août, elle reprend sa grève de la faim, après avoir été sans contact avec sa famille pendant au moins six semaines. La pandémie de Covid-19 a été utilisée comme argument pour lui refuser tout contact de mars à août. Le , Loujain Al-Hathloul est transféré devant un tribunal spécial pour terrorisme et crimes de sécurité nationale. Le , Hathloul est condamné à cinq ans et huit mois de prison. Le même jour, la France et l'Allemagne exigent la libération rapide de Loujain. Le , Hatice Cengiz écrit une lettre ouverte au chanteur Justin Bieber pour annuler sa programmation 5 décembre 2021 Performance à Jeddah. En , l'Arabie saoudite organise le festival de Soundstorm du MDL Beast dans le royaume, . La présence de nombreux DJ et interprètes du monde entier dont Alesso, David Guetta et DJ Snake est critiquée par l'organisation Human Rights Watch pour qui les superstars auraient dû choisir entre participer en dénonçant les violations des droits de l'homme par le royaume, ou ne pas participer. MDL Beast a utilisé des influenceurs et des superstars de l'industrie de la musique pour aider à restaurer l'image du pays depuis sa création en 2019. L'Arabie Saoudite est régulièrement accusée par de nombreuses organisations de défense des droits de l'homme d'espionner, d'enlever et torturer des dissidents, ce qu'elle nie. Le , Ahmad Abouammo, un ancien employé de Twitter, est reconnu coupable d'espionner des dissidents saoudiens sur les plateformes de médias sociaux et de partager leurs informations personnelles avec l'Arabie saoudite, en échange de centaines de milliers de dollars et d'une montre de luxe. Il a été condamné à une peine de 10 à . En , un tribunal saoudien condamne une étudiante à de prison pour avoir « fourni de l'aide », via ses tweets, à des opposants politiques qui cherchent à « troubler l'ordre public ». Salma Al-Chehab, âgée de , publiait régulièrement des messages en faveur des droits des femmes dans le royaume. Le , les Nations unies ont appelé à la sortie immédiate et inconditionnelle de Salma. Le , la ministre des Affaires étrangères Liz Truss a été appelée à intervenir dans le cas « scandaleux » de Salma. De plus, partout dans le monde, les défenseurs des droits de l'homme ont appelé à libérer Salma. Elle a été arrêtée en lorsqu'elle était en vacances en Arabie saoudite et initialement condamnée à six ans de prison. Le , FIDH ainsi que de défense des droits de l'homme ont appelé la communauté internationale à inscrire les autorités saoudiennes à la libérer immédiatement et inconditionnellement. Le même mois, une femme saoudienne Nourah al-Qahtani est condamnée à de prison pour « utilisation d’Internet dans le but de diviser la société », et « atteinte à l’ordre public ». Elle est détenue depuis . Husain ben Abdullah ben Yusuf Alsadeq, un militant saoudien, a été condamné à neuf ans de prison en 2018, qui a été augmenté à après un appel en 2021. Il a été illégalement arrêté pour de fausses allégations d'insulte du gouvernement saoudien et le roi lors d'une conversation avec le maire de Tarout concernant le Stampede 2015 au pèlerinage annuel du Hajj en Arabie saoudite. Il a été détenu illégalement le en violation de l'alliance et des paragraphes 9 et 14 de la Déclaration universelle des droits de l'homme. En outre, ADHRB a aussi appelé sa libération immédiate et une action appropriée à faire contre les coupables pour violation de ses droits. Torture La torture est une pratique courante et bien documentée en Arabie saoudite. En 2002, après la révélation par The Guardian de la torture subie lors d'interrogatoires par trois ressortissants britanniques dans un bâtiment du ministère de l'intérieur, Hanny Megally, directeur exécutif de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord de Human Rights Watch déclare : « la pratique de la torture en Arabie Saoudite est bien documentée, et le gouvernement est légalement obligé d'enquêter sur ces récentes allégations. ». En 2018, à l'issue d'une inspection officielle de cinq jours du pays à l'invitation du gouvernement, l'Organisation des Nations unies a conclu que l'Arabie saoudite utilise systématiquement des lois antiterroristes pour justifier la torture, réprimer toute contestation et emprisonner les défenseurs des droits de l'homme. Maltraitance d'enfants Selon un rapport de l'ONU en date du , intitulé « Le sort des enfants en temps de conflit armé », l'Arabie saoudite serait impliquée dans la mort de plus de dans le cadre de son intervention contre la rébellion houthie au Yémen. Par ailleurs, selon une étude menée par le Docteur Nura Al-Suwaiyan, directeur du programme de sécurité de la famille à la , un enfant sur quatre est maltraité en Arabie saoudite. La rapporte que près de 45 % des enfants du pays sont confrontés à une certaine forme de violence et à la violence domestique. En 2013, le gouvernement a adopté une loi criminalisant la violence domestique à l'encontre des enfants. Trafic d'êtres humains Il a été affirmé que la traite des femmes est un problème particulier en Arabie saoudite, à raison du grand nombre d'employées de maison qui sont étrangères au pays (en particulier Mauritaniennes), et des failles dans le système aboutissant à ce que nombre d'entre elles sont victimes de mauvais traitements et de torture, sous la forme d'esclavage. Situation des femmes Dès leur naissance, les Saoudiennes sont placées par la charia sous l'autorité légale d'un homme, le « gardien » (mahram), qui peut être leur père, leur mari, leur frère, leur oncle ou même leur fils. Les femmes ne peuvent rien entreprendre sans l'autorisation de leur « gardien », elles ne peuvent ni travailler, ni se marier, ni même se faire ausculter par un médecin (femme), sans l'agrément d'un homme. De ce fait, quels que soient les droits accordés aux femmes (droit de vote, de conduire, etc.), ces droits restent dépendants de la permission du tuteur, ce qui se traduit dans les faits par la privation de ces droits. La plupart des mariages sont arrangés, mais se concluent dans environ 20 % des cas par un divorce, la garde étant la plupart du temps confiée au père. Non accompagnées d'un tuteur, les femmes n'ont pas le droit de sortir dans un espace public, où les membres du comité pour le commandement de la vertu et la répression du vice (Hai'a, une agence gouvernementale qui contrôle l'application de la charia) veillent à ce qu'elles portent bien le voile. Selon Gérard-François Dumont, de l'Académie de géopolitique de Paris, l’espérance de vie à la naissance des Saoudiennes s'avère étonnamment faible eu égard à la rente pétrolière. D'un point de vue strictement féminin, les Saoudiennes ont une espérance de vie inférieure de deux ans à celle des Tunisiennes, et de dix ans à celle des Françaises. D'un point de vue plus masculin, les Saoudiennes vivent seulement deux ans de plus que les Saoudiens, lorsque les Tunisiennes vivent quatre ans de plus que les Tunisiens et les Françaises atteignent sept ans de plus que les Français. L'Arabie saoudite impose une stricte séparation des sexes. La plupart des maisons, banques ou universités ont une entrée pour les hommes et une entrée pour les femmes. En 2005, l'Arabie saoudite affiche un taux de travail féminin parmi les plus bas du monde (18 %). Le ministre du Travail Ghazi Al-Gosaibi promulgue alors une loi pour autoriser les femmes à travailler dans les magasins de lingerie ; elle n'est en réalité appliquée que plus tard, à cause de l'opposition des religieux conservateurs, même si les agents Hai'a procèdent de temps à autre à la fermeture de certains de ces magasins. Jusque-là, les Saoudiennes diplômées qui travaillaient étaient limitées aux secteurs de l'enseignement pour filles ou de la médecine pour les femmes patientes. Les femmes qui travaillent disposent de leur propre compte bancaire. La plupart des Saoudiens souhaitent que leurs filles passent le baccalauréat ; par ailleurs, 42 % des étudiants dans les universités sont des jeunes filles. Le , le roi Abdallah accorde le droit de vote aux femmes aux élections municipales ainsi que leur éligibilité. Toutefois, il est à noter que les Saoudiennes n'ont voté qu'en 2015 (dans des isoloirs séparés) ; que les candidates (sous réserves d'être autorisées et couvertes de l'abaya) n'ont pas eu le droit de prendre la parole en public ; et que les élues (après plusieurs incidents) n'ont pas eu non plus le droit de siéger dans la même pièce que leurs collègues masculins. En 2012, le roi Abdallah autorise les femmes à vendre de la lingerie et des cosmétiques. Pour lutter contre le chômage des femmes, ce commerce (d'articles exclusivement féminins) est désormais réservé aux seules Saoudiennes, qui n'auront plus besoin de permis de travail dans ce secteur. En 2015, son successeur, le roi Salmane accorde aux femmes le droit de voyager sans qu'un « gardien » ne les accompagne, ni ne donne son autorisation pour qu'elles voyagent sans lui. Concrètement, les Saoudiennes n'auront plus besoin de se munir d'un papier jaune par lequel leur « gardien » les autorisait à partir à l’étranger et elles ne seront plus suspendues à une éventuelle opposition de dernière minute par retour de SMS au moment de quitter le territoire saoudien. La même année, le roi Salmane accorde aux veuves et aux divorcées (seulement) une carte d'identité pour leur permettre d'effectuer des démarches basiques, mais sans autre précision quant à la date d'entrée en vigueur de cette réforme. En 2016, les Saoudiennes se voient accorder le droit de signer leur propre contrat de mariage et d'en obtenir une copie afin de leur permettre de « prendre connaissance » de leurs « droits » et des « termes du contrat ». Le , un décret signé du roi Salmane annonce que les femmes sont désormais autorisées à se rendre à l’étranger sans requérir au préalable l’agrément du référent masculin qui leur tient de gardien. Le texte dispose qu’un passeport saoudien doit être délivré à tout citoyen qui en fait la demande et que toute personne âgée d’au moins , sans distinction de sexe, peut voyager comme elle l’entend. Le décret dispose également que les femmes peuvent déclarer officiellement une naissance, un mariage ou un divorce et être titulaires de l’autorité parentale sur leurs enfants mineurs. Des prérogatives jusqu’ici réservées aux hommes. Le , les autorités saoudiennes nomment dix femmes à des postes de responsabilité dans les deux saintes mosquées du pays. D'autres mesures suivent, comme la fin de la ségrégation des sexes dans les restaurants. Par ailleurs le nombre de femmes travaillant ou en recherche active d'emploi augmente fortement, passant de à entre 2018 et 2021 puis en 2022. Permis de conduire Pendant de longues années, l'Arabie saoudite est pointée du doigt car les femmes y sont interdites du droit de conduire. C'était le dernier pays au monde à pratiquer cette interdiction, alors qu'en 2014 le pays autorisait une aviatrice diplômée, à piloter un avion à titre professionnel. Selon un journal saoudien, cette mesure coûte près de de dollars à l'économie saoudienne du fait de l'emploi de chauffeurs privés ou de taxi. Régulièrement, des femmes bravent cette interdiction en se filmant en train de conduire afin de faire évoluer la situation. En , un prêcheur saoudien déclare que l'interdiction de conduire imposée aux femmes se justifierait, car elles n'ont que le du cerveau d'un homme. Bien que cette déclaration ait obtenu des soutiens de milieux conservateurs, les autorités saoudiennes lui interdisent de prêcher en expliquant . Le , le roi Salman d’Arabie saoudite signe un décret autorisant les femmes à conduire. La mesure est entrée en vigueur le à minuit, mais les premières autorisations ont été délivrées aux saoudiennes dès le début du mois. Certaines femmes n'ont eu parfois qu'à échanger leurs permis étrangers contre des permis saoudiens après avoir passé un test. Selon le cabinet de consultants PricewaterhouseCoopers, quelque trois millions de Saoudiennes pourraient se voir attribuer un permis et commencer à conduire d'ici 2020. Consanguinité Le mariage entre cousins du premier ou deuxième degré, en Arabie saoudite, est parmi les taux les plus élevés dans le monde, environ 35 %. Traditionnellement considérée comme un moyen de « sécuriser les relations entre les tribus et la préservation de la fortune de la famille », la pratique a été citée comme un facteur dans les taux plus élevés de maladies génétiques sévères comme la mucoviscidose (fibrose kystique), les maladies du sang, le diabète de type 2 (qui affecte environ 32 % des adultes saoudiens), l'hypertension (qui affecte 33 %), la thalassémie, la drépanocytose, l'amyotrophie spinale, la surdité et le mutisme. a écrit sur un site web nommé To The Point que : « Cela a conduit récemment des théologiens wahhabites à conseiller préventivement aux jeunes hommes de . » Économie En 2018, l'Arabie saoudite était la plus grande économie du monde (PIB nominal) et la d'Asie. C'est également la première économie du monde arabe. En 2022, le pays est classé en pour l'indice mondial de l'innovation. Industrie pétrolière L'Arabie saoudite est membre de l'OPEP et sa compagnie nationale Saudi Aramco est la première productrice mondiale de pétrole. Le pays a dominé le palmarès des producteurs OPEP pendant la décennie 2010. En 2012, les revenus des exportations pétrolières (pétrole brut et dérivés) atteignent leur pic historique à hauteur de de dollars. Aussi le krach sur le cours du baril qui passe de fin 2014 à en , a mis le budget 2015 en déficit de , celui de 2016 étant estimé à . En 2017, les revenus pétroliers chutent à . En 2018, le pétrole représente 31 % du PIB et 79 % des recettes d'exportations, l'activité économique non-pétrolière du pays reste fortement tributaire des dépenses publiques, ces dernières corrélées aux cours du pétrole. Entre 2010 et 2019, la part des revenus pétroliers sur l'ensemble des revenus chutent de 90 % à 65%. L'exploitation et l'exportation du pétrole ont fortement développé l'activité économique de la côte nord-est du pays, autour de Dammam, Khobar et Dhahran avec le port d'Al-Jubayl, ainsi que la côte sur la mer Rouge (Djeddah, Yanbu). Industrie chimique L'industrie chimique est le économique du pays dans les exportations, avec de revenus générés en 2018 l’Arabie saoudite se positionne comme le plus grand producteur de la région et le mondiale de produit chimique d'après la . SABIC, La plus importante entreprise saoudienne dans le domaine de la chimie, a été classé mondial dans le C&EN's Global Top 50 chemical companies of 2018. Tourisme religieux Le pèlerinage du Hajj et de la Omra représentent la plus importante source extérieure de revenus (derrière les exportations de pétrole et de produits chimiques), elle rapporterait (en temps normal) de revenus annuels. Composition des exportations The Atlas of Economic Complexity Composition sectorielle du PIB Stratégie de diversification Pour diversifier son économie l'Arabie saoudite mise sur le secteur des énergies non carbonées, avec un plan de de dollars pour construire nucléaires d'ici 2030, et sur l'énergie solaire avec milliards pour construire de panneaux photovoltaïques en plein désert équivalent en énergie à nucléaires. En 2016, afin de réduire la dépendance de l'économie saoudienne vis-à-vis du pétrole, le prince Mohammed ben Salmane annonce une série de mesures dans le cadre d'un grand programme baptisé Vision 2030, qui prévoit la baisse des subventions, de nouvelles taxes, et la création d'un fonds souverain à partir des recettes de la vente de 5 % du capital de Saudi Aramco. Sur le modèle des fonds norvégiens ou qataris, ce fonds d'environ de dollars serait chargé d'effectuer des investissements à l'étranger dans différents secteurs comme la technologie, les transports, l'industrie ou l'immobilier, afin de diversifier les recettes et de préparer l'après pétrole. Parmi les premiers investissements importants, une levée de de dollars pour l'entreprise Uber permet au dirigeant du fonds Yasir Al Rumayyan d'entrer au conseil d’administration de l'entreprise californienne. Dans le chantier destiné à diversifier son secteur énergétique, et plus largement son économie, l’Arabie saoudite affiche l'objectif de produire 10 % de son électricité à partir de sources d’énergies renouvelables en 2023 et d'en exporter les technologies. En , l'Arabie saoudite et le groupe japonais SoftBank Group signent un partenariat visant à développer un méga-projet solaire dans le royaume avec l'objectif de construire de capacité d'ici 2030. Pauvreté Les estimations du nombre de Saoudiens vivant en dessous du seuil de pauvreté se situent entre 12,7 % et 25 % de la population. Les rapports de presse privés et les estimations pour 2013 suggèrent que « entre deux et quatre millions » de Saoudiens de souche vivent avec un revenu « inférieur à par mois » – environ par jour – considéré comme le seuil de pauvreté en Arabie Saoudite. À l'inverse, la fortune personnelle du roi Abdallah est évaluée par le magazine Forbes à de dollars. Travailleurs étrangers Le pays compte environ six millions d'immigrés bénéficiant de peu de droits. Les travailleurs étrangers constituent environ 30 % de la population du pays en 2011 pour 53,3 % de sa population active courant année 2013. Elle représente employés (53,4 %) en comparaison aux saoudiens employés (46,6 %). Principales villes En projet : . Science La recherche scientifique est organisée et coordonnée au niveau national par la . Une stratégie nationale pour le développement de la science, de l'innovation et de la technologie dans le royaume a été mise en place en 2006, elle a pour ambition de transformer l'économie saoudienne en une économie fondée sur la connaissance et compétitive au niveau mondial. Cette vision est échelonnée en quatre plans quinquennaux : Le premier plan constituait en l’établissement d'une infrastructure solide pour la science, la technologie et l'innovation (2006-2011). Le deuxième plan vise à placer le pays aux premiers rangs de la région dans ces domaines (2011-2015). Le troisième à placer le pays au niveau des pays développés d'Asie (2015-2020). Le quatrième plan à placer le royaume au niveau des pays les plus avancés au monde (2020-2025). La production scientifique saoudienne, bien qu'historiquement faible, est entrée dans une phase de croissance rapide depuis 2008. Cela est dû non seulement à une stratégie visant à augmenter le niveau de collaboration avec les institutions de recherche les plus renommées au monde via une collaboration internationale universitaire accrue et l'ouverture de plusieurs centres de recherche commun (voir JCEP), mais également à une augmentation des fonds financiers alloués à la R&D dans le pays passant de 0,08 % du PIB en 2008 à près 1 % du PIB en 2014 selon les estimations de la revue Nature, pour un des secteurs R&D les plus efficients au monde en termes de rapport Qualité/Coût. L'Arabie saoudite est citée dans le rapport Nature Publishing Index 2012 comme l'un des cinq pays à surveiller pour la croissance de leur publication scientifique dans la revue scientifique Nature, en 2013 le royaume est également cité dans un rapport de Thomson Reuters sur les performances scientifiques du G20 comme pays gagnant du poids dans le monde de la science. À la suite de l'implémentation du plan Vision 2030, une révision du plan scientifique NSTIP (National Science, Technology and Innovation Policy) est mise en place, incluant notamment plusieurs programmes stratégiques d'investissement visant a augmenter les dépenses intérieure brute de R&D (DIRD) de 0,8 % en 2017 a 2,5 % en 2020. Institutions scientifiques de premier plan King Abdulaziz City for Science and Technology La est l'agence nationale scientifique saoudienne, elle dispose de 7 instituts regroupant 28 centres de recherche. King Abdullah University of Science and Technology La KAUST est une université de recherche privée mixte internationale sise à Thuwal. Elle est inaugurée en 2009 avec une dotation gouvernementale de , l'institution est comparée à une nouvelle Maison de la sagesse. Elle figure à la du top 500 académique mondial dans le classement Nature Index 2020, est classé premier mondial en citation par faculté depuis cinq années consécutives par le QS World University Rankings et fait partie des 10 meilleures universités de recherche de moins de dans le monde. King Abdullah Petroleum Studies and Research Center La est une institution de recherche indépendante à but non lucratif spécialisée dans les politiques énergétiques. En 2020, elle est placée à la du classement 2019 Top Energy and Resource Policy Think Tanks. King Abdullah International Medical Research Center’s La KAIMRC est une institution de premier plan dans la recherche clinique et biomédicale en Arabie saoudite. Elle dispose de nombreux laboratoires et centres de recherche dans le pays. L'organisation fait également office de coordinateur et partenaire au niveau national avec les départements de recherche clinique et biomédicale de deux autres institutions (MNG-HA et KSAU-HS). En 2020, l'institution réalise la première étude mondiale sur le traitement du MERS. Les publications scientifiques combinées de la KAIMRC avec la MNG-HA (Ministry of National Guard - Health Affairs) et la KSAU-HS (King Saud bin Abdulaziz University for Health Sciences) auraient augmenté de 300 % entre 2015 et 2019 selon un rapport de l'institution. King Faisal Specialist Hospital & Research Centre Le est un établissement médical tertiaire et de recherche situé à Riyadh. Cet hôpital est régulièrement reconnu au niveau international pour l'excellence de ses soins, et est le centre national de référence de recherche dans les domaines de l'oncologie, de la transplantation d'organes, des maladies cardiovasculaires ou encore des maladies génétiques. En 2014, son service de radio-oncologie accueille le premier laboratoire actif de la région du Moyen-Orient offrant des services de ionisant. L'établissement est classé en dans le monde arabe et en au Moyen-Orient dans la catégorie médicale du classement scientifique pour l'année 2020. Publication scientifique Selon l'indice de mesure scientifique SCImago, l'Arabie saoudite se situe en 2020 à la par rapport au nombre d'articles publiés et à la par rapport au nombre de citations d'articles, au Moyen-Orient le royaume figure à la derrière l'Iran et la Turquie en nombre d'articles publiés (mais en en nombre de citations d'articles). En 2020, l'Arabie saoudite est particulièrement active (en nombres d'articles publiés) dans les domaines du Génie chimique (), de la Chimie (), de l'Informatique (), de l'Odontologie (), de l'Énergie (), de l'Ingénierie (), de la Science des matériaux (), des Mathématiques (), de la science Interdisciplinaire (), de la Pharmacologie, Toxicologie et Pharmacotechnie (), de la Physique et de la Astronomie () Dans le classement Nature Index 2020 dédié a la recherche de haute qualité le pays figure à la , la KAUST contribuant à hauteur de 78 % au classement du pays. Selon des données issue de Web of Science, l'Arabie saoudite aurait réalisé un bond spectaculaire dans la publication d'articles scientifiques dans le domaine des nanotechnologies passant de publiés sur base annuelle entre 2008 et 2020. Innovation Selon l'OMPI ont été déposés par des personnes ou organisations résidents ou basées en Arabie saoudite pour l'année 2020, plaçant ce pays à la mondiale (comparativement à la en 2008 avec déposés). Les trois institutions saoudiennes ayant déposé le plus de brevets internationaux (a travers le système PCT) en 2019 sont : Saudi Aramco figurant à la au rang global dans le classement Top PCT Applicants avec déposés. SABIC figurant à la au rang global dans le classement Top PCT Applicants avec déposés. La KAUST figurant à la au rang global mais également à la mondiale dans le classement dédié aux institutions éducatives avec déposés (classement Top PCT Applicants). D’après Statnano, l'Arabie saoudite était en 2019 le pays le plus innovant dans les nanotechnologies. Incubateurs et accélérateurs de start-ups Badir Technology Incubators and Accelerators Program (2007) Riyadh Valley Company (2010) Wa’ed - Saudi Aramco Entrepreneurship Center (2011) Flat6Labs Jeddah (2013) Entrepreneurship Institute - Center for Business Incubators (2013) Wadi Makkah (2014) 9/10ths Startup Accelerator (2016) BIAC - Business Incubator and Accelerator Company (2016) TAQADAM Accelerator Startups (2016) Blossom - Female Accelerator (2017) Taibah Valley Innovation Hub (2018) Misk500 Accelerator Program (2018) - Forward Accelerator (2019) FinTech Accelerator (2019) MBSC Venture Lab (2019) Attliq Program - Pre-Accelerator (2020) The Riyadh Techstars Accelerator (2021) The Garage (2022) Suliman S. Olayan Institute for Innovation and Entrepreneurship (2022) Parcs scientifiques Dhahran Techno Valley Riyadh Techno Valley KAUST’s Research & Technology Park Makkah Techno Valley KAIMRC Medical Biotechnology Park Démographie D'après le Département central des statistiques et de l'information, la population du pays s'élève à en 2017 dont environ 38 % d'étrangers. La croissance démographique annuelle est de 2,46 %. La population est très jeune car 75 % des Saoudiens sont âgés de moins de . Les travailleurs immigrés non arabes viennent principalement du Bangladesh, du Pakistan, des Philippines, d'Inde et d'Indonésie. La population étrangère résidant en Arabie saoudite Le Département Central des Statistiques et de l'Information d'Arabie saoudite estime la population étrangère à la fin de l'année 2016 à 38 % (). Le CIA Factbook estime qu'à compter de 2013 les ressortissants étrangers vivant en Arabie saoudite représentent environ 21 % de la population. D'autres sources donnent diverses estimations ; Indiens : ; Pakistanais : ; Égyptiens : Yéménites : ; Bangalais : , Philippins : ; Jordaniens et Palestiniens : ; Indonésiens : ; Sri Lankais : , Soudanais : , Syriens : et Turcs : . Il y a environ en Arabie saoudite, dont la plupart vivent dans des ou des . Les musulmans étrangers qui ont résidé dans le royaume pendant dix ans peuvent être naturalisés. La priorité est donnée aux titulaires de diplômes dans divers domaines scientifiques, à l'exclusion des Palestiniens à moins qu'ils ne soient mariés à un ressortissant Saoudien, en raison des instructions de la Ligue arabe défendant aux États arabes de leur octroyer la nationalité. L'Arabie saoudite n'est pas signataire de la Convention des Nations unies sur les réfugiés de 1951. Compte tenu de l'accroissement démographique saoudien et, en parallèle, de la stagnation des revenus du pétrole, la pression pour la « saoudisation » (le remplacement de travailleurs étrangers par des Saoudiens) de l'emploi croît, de sorte que le gouvernement saoudien entend réduire le nombre de ressortissants étrangers dans le pays. L'Arabie saoudite a ainsi expulsé Yéménites en 1990-1991 et a construit une face à l'afflux d'immigrants illégaux et contre la contrebande de drogue et d'armes. En , l'Arabie saoudite a expulsé des milliers de clandestins éthiopiens résidant dans le royaume. Différentes organisations de Droits de l'Homme ont critiqué l'Arabie saoudite quant à l'instrumentalisation de la question. Plus de , principalement en provenance de Somalie, d'Éthiopie et du Yémen — ont été arrêtés et expulsés depuis 2013. Processus de sédentarisation Jusque dans les années 1960, la majorité de la population était nomade. Installation de villages pour les semi-nomades entre 1992 et le début des années 2000 Ces installations ont lieu dans les régions de La Mecque et de Djeddah, en Arabie saoudite. En 1992, compte tenu de la situation de nomades très pauvres, vivant dans le désert et qui devaient faire face à des problèmes sévères de famine et de santé, le prince Majid ben Abdelaziz Al Saoud et ses conseillers, Zaki et Fayez Mandoura ont imaginé la création de villages pour répondre aux besoins sociaux de base de cette population. Ce programme avait été conçu au départ pour loger une population très pauvre (plus de ), dispersée dans des zones désertes au sud de La Mecque et au Nord de Djeddah. Il s'agissait de construire , , , quatre centres de soins médicaux, trois halls de marché et deux puits. Le programme devait à terme donner des conditions de vie moins précarisées à plus de . Le programme a commencé en 1993. Les constructions étaient faites de roches volcaniques locales, par des maçons et des travailleurs non qualifiés des communes proches sous la supervision de deux ingénieurs et d'un architecte. La première phase permit de construire avec quatre mosquées, quatre lieux de prières, quatre écoles de garçons, trois de filles, un puits et un réservoir d'eau dans une période de trois ans. La seconde phase a commencé en 1996 et fut accompagnée d'une organisation de programme social pour le bien-être de ces personnes et leur permettre d'être auto-suffisantes par l'élevage de volailles, la fabrication de paniers, le tissage, la couture, l'artisanat et les soins de santé et aux enfants. De nombreuses conférences ont été mises en place à ce sujet avec les professeurs de l'université du roi Abdulaziz à Jeddah et à celle de l'université Oumm al-Qura à la Mecque. Au début des années 2000, environ 10 % de la population semi-nomade de la région du Hedjaz a pu bénéficier d'abris de base. Le principe était de fournir des constructions et des équipements de base afin d'avoir des abris très économiques avec un minimum de confort. Il s'agissait aussi de faire un maximum avec un minimum de coûts. Pour cela, l'architecte a décidé d'utiliser les matériaux à disposition et a adapté les techniques de construction à ces matériaux. En 2000, le prince Majid a été remplacé en tant que gouverneur de la Mecque par son plus jeune frère, Majid ben Abdulaziz Al Saoud (décédé en ) qui a semblé moins intéressé par le projet. D'autres changements sont intervenus dans la structure administrative de la société caritative qui se dénomme depuis le : The Society of Majid Bin Abdulaziz for Development and Social Services. Le conseil d'administration est dirigé par le prince Mashal ben Madjid ben Abdulaziz. Le directeur général est Hammam K. Zare. Les constructions de maisons en pierre de ce projet, dans les régions désertiques autour de la Mecque, ont été arrêtées. Les différents programmes de l'actuelle fondation semblent majoritairement tournés vers les filles et jeunes filles pauvres et un programme de développement de villages y apparaît depuis 2009. Transports Transport routier Voies terrestres : total = , se répartissant en : voies revêtues : ; voies non revêtues : (2000). Les routes et les rues sont construites de manière à résister à l'action du soleil, du sable, du vent. Les zones rurales offrent de petites routes, à deux voies. Les autoroutes urbaines sont anciennes et bien entretenues. Les autoroutes inter-urbaines sont en très bon état, en extension. Les voies (auto)routières les plus importantes sont : Transport ferroviaire L'entreprise qui gère le transport ferroviaire en Arabie saoudite est la (SRO), entreprise publique créée en 1949. Ce domaine employait environ en 2008. Le réseau compte environ de voies ferrées. Les deux principales lignes ferroviaires du réseau relient Dammam et Riyad, l'une affectée au fret est longue de , l'autre au transport de voyageurs est plus courte avec . Depuis le , la LGV Haramain, ligne de train à grande vitesse, relie La Mecque à Médine via Djeddah et est la première ligne électrifiée du pays. L'Arabie saoudite prend également une part importante dans le projet de la Gulf Railway, une ligne ferroviaire longeant les côtes occidentales du golfe Persique, et impliquant les cinq autres États du Conseil de coopération du Golfe. Cette ligne, qui doit être mise en service en 2017, doit relier entre elles toutes les capitales et autres villes importantes de la région, allant de Koweït (depuis la frontière irako-koweïtienne) à Mascate. La finalisation de la ligne ferroviaire Gulf Railway a été reportée en 2020-2021, puis 2025, sa longueur totale sera de dont dans le territoire saoudien. Transport aérien L'Arabie saoudite dispose de dont quatre aéroports internationaux situés respectivement à Riyad (aéroport international du roi Khaled), Dammam (aéroport international du roi Fahd), Djeddah (aéroport international Roi-Abdelaziz) et Médine (aéroport international Prince Mohammad Bin Abdulaziz). . Langues La langue officielle est l'arabe, mais il diffère sensiblement de celui parlé en Syrie ou en Irak, bien que certains dialectes régionaux du pays partagent la moitié de leurs lexiques avec quelques parlers bédouins d'Afrique du Nord ou du Moyen-Orient. L'anglais est très courant. C'est la langue de l'élite et des affaires. Au moins 15 % des Saoudiens parleraient l'anglais en seconde langue, surtout les plus jeunes. Le farsi, ou persan, est parlé surtout en seconde langue dans la région du nord-est, la région de Dhahran, et vers la frontière avec le Bahreïn, où vit une forte communauté chiite. . Sports Le , l'Arabie saoudite annonce le lancement de l'Académie des sports Mahd en France. Elle a pour but de découvrir de jeunes talents, capables d'incarner à terme une nouvelle « génération dorée ». Des footballeurs en herbe formés sur le sol français ont alors l'occasion de rejoindre des clubs avec un sponsor saoudien. En outre, l’objectif de l’académie est de permettre au royaume du Golfe de briller aux niveaux national et international dans le domaine sportif. Certains appelent les sportifs à boycotter des compétitions en Arabie saoudite afin de faire pression sur le gouvernement. Ainsi, le , Lina al-Hathloul, sœur de la principale militante saoudienne Loujain al-Hathloul, actuellement emprisonnée (octobre 2020), avait demandé aux golfeuses du Ladies European Tour de boycotter l'événement en Arabie saoudite, de façon que le gouvernent ne puisse utiliser le sport pour s'attacher une réputation de pays progressiste. Lina al-Hathloul a lancé un appel aux golfeuses : . Le , des défenseurs des droits de l'homme ont appelé au boycott du Rallye Dakar pour critiquer le « sportswashing » du royaume conservateur d'Arabie saoudite alors que la militante des droits des femmes était toujours en prison. La controverse se poursuit en 2022 à l'occasion du tournoi de golf LIV. De plus, Greg Norman, le patron de LIV Golf, a affirmé que Tiger Woods, un golfeur professionnel américain, avait rejeté une offre de 700 à de dollars à jouer dans la série de golf LIV financée par l'Arabie saoudite. Et les critiques affirment que le LIV est une tactique utilisée par le gouvernement saoudien pour détourner l'attention des abus continus et flagrants des droits de l'homme à Riyad ainsi que des liens avec les attaques terroristes du 11 septembre. En 2021, l'Arabie saoudite accueille son tout premier Grand-Prix de Formule 1 dans la ville de Djeddah, pendant l'avant dernière manche du championnat du championnat du monde de Formule 1 où les protagonistes Lewis Hamilton et Max Verstappen qui se sont battus jusqu'aux trois derniers tours de course. Et en 2022, le Grand-Prix de Djeddah était la deuxième manche du championnat du monde de F1, voyant le combat entre Max Verstappen et Charles Leclerc , et sera au calendrier de la F1, pour l'année 2023. En juillet 2022, Le Monde a publié que l'Arabie saoudite et d'autres pays du Golfe ont été utilisés par e-sport comme un outil de «soft power». Ils ont été massivement investis dans des sports électroniques. Aussi, MBS a investi dans des sociétés de jeux vidéo comme SNK, Electronic Arts et Activision Blizzard. De plus, en septembre 2022, L’Orient-Le Jour a publié que tous des milliards de dollars d'investissements faisaient partie du projet «Vision 2030», pour restaurer l’image du royaume brutal, qui est encore terni par les violations des droits de l’homme ces dernières années. En outre, en janvier 2022, une organisation, Savvy Gaming Group, a été lancé par le riche fonds souverain saoudien, pour développer le secteur des jeux vidéo, ESL et FACEIT, pour de dollars. Le , le Conseil olympique d'Asie a annoncé que l'Arabie saoudite accueillera les Jeux asiatiques d'hiver de 2029 à Trojena. Cette décision prise à son assemblée générale à Phnom Penh. Cependant, les organisations non gouvernementales ont accusé que le MBS veut détourner l'attention internationale des violations des droits de l'homme dans le royaume, c'est pourquoi ces dernières années, les événements sportifs se sont multipliés en Arabie saoudite. En outre, en septembre 2022, selon un responsable égyptien, la Grèce, l'Égypte et l'Arabie saoudite avaient commencé des discussions sur une offre conjointe pour la Coupe du monde de football en 2030. Religion L'islam sunnite hanbalite (connu pour son rigorisme) est déclaré religion d'État par les autorités saoudiennes qui démentent l'existence du wahhabisme (excommunié du sunnisme dès le milieu du ) dans le royaume. Les statistiques officielles font état de 100 % de sunnites parmi les musulmans. Selon le Pew Research Center, en 2010, 93 % des habitants d'Arabie saoudite sont musulmans, alors que 4,4 % sont chrétiens, principalement catholiques (3,8 %), 1,1 % sont hindous, et 1,5 % de la population n'est pas affilié à une religion. Mais, dans les faits, le sunnisme ne serait pratiqué que par 85 à 90 % des Saoudiens, le reste professant le chiisme (principalement duodécimain), dont la pratique est tolérée dans la province orientale d'ach-Charqiya, et notamment dans la ville de Qatif. Perçus par le régime comme une cinquième colonne proche de l'ennemi iranien, la plupart des chiites sont, de plus, concentrés dans la région d'Al-Hassa qui recèle l'essentiel des ressources pétrolières du royaume. Une grande partie de ces Saoudiens chiites sont d'origine irakienne. Par ailleurs, une des estimations les plus détaillées de la population religieuse dans le Golfe Persique est celle de Mehrdad Izady qui estime, « en utilisant des critères culturels et non confessionnels », à environ le nombre de wahhabites qui se concentrent en particulier dans la région centrale du Nejd. L'Arabie saoudite abrite les deux plus importants lieux saints de l'islam : Mosquée al-Harâm, mosquée sacrée, située à La Mecque ; Mosquée du Prophète, située à Médine. L'accès à ces deux villes reste rigoureusement interdit aux non-musulmans. Il est à noter que l'ensemble du pays est sacralisé par les musulmans, qui se mettent en état d'irham. En effet, pour accomplir la dernière volonté de Mahomet qui aurait dit sur son lit de mort : « deux religions ne peuvent pas coexister en Arabie », le deuxième calife de l'islam, Omar ibn al-Khattab, a expulsé en son temps les juifs et les chrétiens de la péninsule arabique pour n'y laisser que les musulmans, considérés comme les seuls vrais adeptes de la religion d'Abraham. À la suite de la première guerre du Golfe (invasion du Koweït en 1990), Oussama ben Laden entre dans une vive polémique avec le roi Fahd à qui il reproche d'avoir autorisé les « infidèles » à de l'Arabie saoudite en permettant à l'armée américaine d'y installer des bases. Dans ce contexte, tout autre culte religieux non-musulman est formellement interdit et la constitution du royaume ne connaît pas d'autre religion que l'islam. Une police religieuse, la Muttawa, qui dépend du Comité pour la promotion de la vertu et la prévention du vice, veille à la stricte application des préceptes wahhabites dans l'espace public. Toutefois, dans les faits, d'autres religions sont pratiquées dans un cadre privé. En effet, pour des raisons économiques, le pays fait appel à une importante immigration de travail ; principalement des travailleurs immigrés philippins de confession chrétienne (plus d'un million) et indiens de confession hindoue. Au total, 30 % de la population serait non musulmane. Avant 1932 et la création de l'Arabie saoudite, il y avait des chrétiens locaux, au nord et au nord-est de l'actuelle Arabie saoudite : il s'agissait surtout de Chaldéens et de Nestoriens. Il y avait aussi des chrétiens grecs orthodoxes. Il y avait aussi de petites communautés chrétiennes à Najran, et dans l'Asir. Après 1932, les informations les concernant se firent rares, mais il semble avéré que certains partirent s'installer en Jordanie, Syrie, et Irak. D'autre part, de nombreux monastères et édifices religieux chrétiens furent alors rasés. On ignore si de nos jours il reste des chrétiens locaux dans le royaume, et quel est leur nombre. Il y avait aussi autrefois des Juifs, dans ce qui constitue aujourd'hui l'Arabie saoudite. Le nombre de Juifs déclinera sensiblement après la création de l'Arabie saoudite, en 1932, et la création de l'État d’Israël. Il ne resterait plus de Juifs locaux de nos jours. Le , Abdallah, le successeur du roi Fahd, a annoncé des réformes d'ampleur tendant à dégager à terme le royaume de son idéologie d’État officielle, le wahhabisme, tout en gardant néanmoins cette même dénomination intacte sur le plan officiel. La Commission des Grands Oulémas, corps de savants religieux faisant autorité dans le pays, aura dorénavant issus de courants divers du sunnisme (c'est-à-dire les écoles hanafite, malikite et shaféite), et non plus de la seule école hanbalite, connue pour son rigorisme. De même, le Conseil de la Shoura, sorte de corps législatif dénué cependant d’une pleine consécration de ses prérogatives judiciaires, inclura 5 chiites dans ce corps. En 2013, le roi Abdallah a retiré aux officiers et agents de la police religieuse (accusée de commettre des abus) le pouvoir de procéder à des interrogatoires et d'engager des poursuites judiciaires. En 2016, son successeur, le roi Salmane, leur a retiré également le pouvoir d'arrêter ou détenir des personnes, de demander leurs cartes d'identité, et même de les suivre. Culture Éducation L'éducation est gratuite à tous les niveaux. Le système scolaire est composé d'écoles élémentaires, intermédiaires et secondaires. Une grande partie du programme, à tous les niveaux, est consacrée à l'islam et, au niveau secondaire, les étudiants peuvent suivre une filière religieuse ou technique. Le taux d’alphabétisation est de 90,4 % chez les hommes et d’environ 81,3 % chez les femmes. Les classes sont séparées par sexe. En 2018, l'Arabie saoudite se classait au en termes de résultats de recherche, selon la revue scientifique Nature. L'École française internationale de Riyad enseigne de la maternelle au lycée. Nom patronymique Dans la culture arabe, les hommes ou les femmes ne portent pas un patronyme mais un nom qui mentionne le nom des parents, des ancêtres, ou l'appartenance à une confédération. Exemple avec le nom de l'actuel souverain : Salman1 ben Abdelaziz2 Al Saoud3 : ceci est le prénom. : en arabe, le préfixe ben ou bin signifie l'appartenance à une famille, exemple "Ben Saoud" qui est de la lignée des Saoud. Quant à ibn, il signifie "fils de" suivi du nom du père, exemple "Ibn Abdelaziz" ce qui signifie fils d'Abdelaziz. L'affiliation à la mère est également utilisée, à une fréquence moindre. : ceci désigne la dynastie ou le nom d'une confédération à laquelle appartient l'individu. Avec les femmes, le principe reste le même, sauf que la forme du préfixe diffère ; ainsi - Exemple avec le nom de la mère de l'actuel souverain : Hassa bent1 Ahmed Al Soudayri : en arabe, le préfixe bent ou bint est l'équivalent du préfixe ben utilisé chez les hommes, et possède la même signification. Ce mode d'appellation n'est pas propre à l'Arabie saoudite ou au Moyen-Orient ; il existe aussi en Afrique du Nord, bien qu'il soit de plus en plus abandonné en raison des changements patronymiques opérés par les Français lors de la colonisation. Tenue vestimentaire Le code vestimentaire en Arabie saoudite suit strictement les principes du hidjab (le principe islamique de la pudeur, en particulier dans la tenue vestimentaire). Les vêtements, larges, amples, vagues, couvrant au maximum, sont également adaptés au climat. Traditionnellement, les hommes portent une chemise longue, couvrant jusqu’aux chevilles, en tissu de laine ou de coton (connu sous le nom dishdasha), avec une sorte de chèche (carré en coton à damiers maintenu en place par un agal) sur la tête. Pour les rares périodes de froid, les hommes portent en plus un manteau en poil de chameau (bisht). Les femmes portent obligatoirement une abaya, ou des vêtements discrets, ou effacés, en public. Le non-respect de ces obligations vestimentaires peut être poursuivi par la police. En encore, une femme est arrêtée pour avoir posté sur twitter des photos la montrant en jupe et les cheveux non couverts défiant de ce fait le code vestimentaire saoudien. L'habit traditionnel des femmes est décoré de motifs tribaux, de pièces de monnaie, de paillettes, de fil métallique, et d’appliques. la shemagh () : c'est une sorte de chèche carré fait de coton qui se plie à partir des extrémités. Il est souvent maintenu par un agal, un cordon en laine noire qui permet la stabilité de cette dernière, mais certaines personnes préfèrent la mettre sans, ce qui s'appelle la coiffe hamdaniya. Toutefois, elles se distinguent les unes des autres avec leurs motifs et leurs couleurs. En Jordanie, la shemagh a des couleurs d'usage sont le rouge et le blanc. En Palestine, on l'appelle le keffiyeh dont le noir et le blanc sont les couleurs de vigueur. Tandis qu'aux Émirats arabes unis, ce chèche se nomme une ghutra et est traditionnellement blanc uni. le agal () : c'est un cordon noir fait principalement de laine qui se pose sur les diverses sortes de chèches cité ci-dessus, afin de maintenir sa stabilité. Vers le , ils étaient bien plus larges et épais. le thawb () : c'est une longue robe principalement blanche ou noire portée par les musulmans, et était le vêtement préféré de Mahomet. le () : c'est une sorte de cape noire avec des bandes dorées qui se porte durant les moments occasionnels comme les mariages. l'abaya (), vêtement féminin, manteau noir, qui couvre tout le corps, de manière lâche, sauf la tête. Les manches sont le plus souvent ornées de broderies cousues, de différentes couleurs vives, ou même avec des cristaux. Le reste du manteau est sans décor. Certaines femmes choisissent de se couvrir le visage avec un niqab, d'autres pas. Une tendance récente, surtout à l’ouest, recherche la couleur de l’abaya. le Salwar kameez / le Kurta Salwar, vêtement pour hommes et femmes, porté par les populations d'origines indienne et pakistanaise établies en Arabie saoudite. Voir salwar kameez. Les vêtements de travail diffèrent. Ils peuvent être internationaux, surtout sur les chantiers, ou adaptés, surtout dans les hôpitaux. Le pèlerinage à La Mecque exige une attitude et un vêtement spécifique, l'ihram. Patrimoine classé Quatre sites culturels d'Arabie saoudite sont inscrits patrimoine mondial de l'UNESCO : le site archéologique d'Al-Hijr, le quartier d'at-Touraïf dans la ville de Dariya, la ville historique de Djeddah (la porte de La Mecque) et l'art rupestre de la région de Haïl. Dix autres demandes d'inscription ont été déposées en 2015. Néanmoins, l'Arabie saoudite qui pratique une politique wahhabiste rigoriste, qui condamne et combat l’idolâtrie aurait, entre 1985 et 2014, détruit 98 % de son patrimoine historique. En , le Conseil des ministres approuve une loi historique pour protéger ses antiquités et son patrimoine, ainsi que pour donner aux institutions saoudiennes du Tourisme et des Antiquités (SCTA) les moyens de les gérer. Dans le cadre du Plan National de transformation Vision 2030 adopté en 2016, le royaume alloue d'euros à la préservation de son patrimoine culturel. L'Arabie saoudite fait également partie de l'Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones de conflit (ALIPH), créée en , et y contribue à hauteur de d'euros. En , le roi Salmane ben Abdelaziz Al Saoud met en place des commissions de rénovation pour développer deux sites archéologiques et historiques majeurs, Al-'Ula et Diriyah Gate. Fêtes et jours fériés Notes et références Notes Références Voir aussi Articles connexes Al-Qaïda dans la péninsule arabique Oussama ben Laden Attentats du 11 septembre 2001 Ligue islamique mondiale Wahhabisme Liste des aires protégées en Arabie saoudite Eurabia (théorie du complot) Cathy O'brien (théorie du complot) Plan National de transformation Vision 2030, vaste plan de réformes adopté en 2016 Médiagraphie Bibliographie . Olivier Da Lage, Géopolitique de l'Arabie saoudite, Bruxelles, Complexe, 2006, extraits en ligne Pascal Ménoret, The Saudi enigma : a history, London, Zed Books, 2005, extraits de la version anglaise . . . Filmographie James Jones, Saudi Arabia Uncovered, PBS. Liens externes Scan en haute définition d'une vieille carte de l'Arabie Géopolitique de l’Arabie saoudite : organisation de la défense nationale de Romain Aby Ali Alahmed : Les droits de l’homme en Arabie saoudite au Part four - Finding, discussion and narrative regarding certain sensitive national security matters (partie déclassifiée du rapport d'enquête sur les attentats), pages 415-443, 2002, 28 p. État fondé au XXe siècle Fondation en 1932
L, en forme longue le , est une monarchie absolue islamique dirigée par la dynastie des Saoud, depuis sa création en 1932 par Abdelaziz ibn Saoud. Peuplée de d'habitants (les Saoudiens et Saoudiennes), occupant 80 % de la péninsule arabique, c'est le plus grand pays du Moyen-Orient avec une superficie de plus de deux millions de kilomètres carrés et le deuxième plus grand des pays du monde arabe (après l'Algérie).
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Arm%C3%A9nie
Arménie
LArménie (en , ), en forme longue la république d'Arménie (en , ), est un État-nation unitaire, démocratique et multipartite. Située dans la région du Petit Caucase, en Asie occidentale, cette ancienne république socialiste soviétique possède des frontières terrestres avec la Turquie à l'ouest, la Géorgie au nord-nord-ouest, l'Azerbaïdjan à l'est et l'Iran au sud-est, mais aucun accès à la mer. L'Arménie est membre de plus de trente-cinq organisations internationales, comme l'ONU, le Conseil de l'Europe mais aussi la Communauté des États indépendants initiée et menée par la Russie dès mai 1992, dans le cadre de laquelle entrent l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) et l’Union économique eurasiatique. En 2015, un nouvel accord de partenariat avec l'Union européenne est initié. Bien que selon les conventions géographiques classiques elle soit située en Asie occidentale, l'Arménie est considérée comme faisant partie culturellement, historiquement et politiquement de l'Europe, voire géographiquement pour les auteurs qui placent la limite Europe-Asie non pas sur la ligne de partage des eaux du Caucase, mais sur les frontières méridionales et orientales de la Géorgie et de l'Arménie. Le plateau arménien est d'ailleurs considéré comme le berceau des civilisations indo-européennes et le premier État au monde à avoir adopté le christianisme comme religion d'État en 301. Bien que l'Arménie actuelle soit un pays constitutionnellement laïc, la religion chrétienne y est une composante importante de l'identité nationale. Si l'Arménie telle qu'elle a été définie au est peu étendue géographiquement, sur seulement un dixième de l'Arménie historique, en revanche elle est dotée d'un riche patrimoine culturel et sa longue histoire remonte à l'une des plus anciennes civilisations au monde, Urartu. L'arrivée des Armens, peuple indo-européen, marque la constitution de la satrapie d'Arménie au Au , le royaume d'Arménie atteint son apogée sous Tigrane le Grand. Au , le royaume d'Arménie est rétabli par la dynastie bagratide. Les guerres contre l'Empire romain d'Orient l'affaiblissent jusqu'à sa chute en 1045, suivie par l'invasion des Turcs Seldjoukides. La principauté et ensuite le royaume arménien de Cilicie perdurent sur la côte méditerranéenne entre les . Entre les , le plateau arménien, composé de l'Arménie occidentale et de l'Arménie orientale, est respectivement sous contrôle des empires ottoman et iranien. Au , l'Arménie orientale est conquise par l'Empire russe, mais la partie occidentale continue d'être soumise à l'Empire ottoman. Peu après le début de la Première Guerre mondiale, les Arméniens vivant sur leurs terres ancestrales dans l'Empire ottoman subissent une extermination systématique : il s'agit du génocide arménien. En 1918, la révolution russe permet l'indépendance des pays non russes de l'ex-Empire russe dont la république démocratique d'Arménie. En 1920, le pays est incorporé à la république fédérative démocratique de Transcaucasie qui devient un membre fondateur de l'Union soviétique. En 1936, la république transcaucasienne est dissoute, ce qui entraîne l'émergence de la république socialiste soviétique d'Arménie. L'Arménie devient indépendante en 1991, lors de la dissolution de l'URSS. Histoire La région, notamment autour du mont Ararat (désormais totalement situé en Turquie), qui a une importante signification religieuse pour les Arméniens, est peuplée depuis la Préhistoire. Les archéologues continuent de trouver des preuves selon lesquelles l'Arménie était un ancien centre de civilisation, avec l'Urartu, rival de l'Assyrie. On ne peut parler de peuple arménien qu'à partir du , époque à laquelle la région fut investie par un peuple indo-européen (Armens et Hayaza-Azzi) qui se mêla à la population urartéenne. Préhistoire Selon les preuves documentées, une civilisation existait en Arménie depuis l'âge du bronze, voire plus tôt, vers . Les fouilles archéologiques effectuées en 2010 et 2011 dans le complexe de grottes Areni-1 ont permis de découvrir les plus vieilles chaussures en cuir connues au monde, une jupe et une structure de production de vins. Antiquité La légende veut que l’Arménie ait été fondée par Haïk en Plusieurs États ont prospéré dans la région de la Grande Arménie pendant cette période, incluant les Hittites (à leur apogée), le royaume Mittani (au sud-ouest de l'Arménie historique) et la confédération Hayasa-Azzi (1500-1200 av. J.-C.). Le peuple de Nairi ( au ) et d'Urartu (1000-600 av. J.-C.) a successivement contrôlé le plateau arménien. Ces nations et tribus ont toutes participé à l'ethnogenèse des Arméniens. Une inscription cunéiforme lapidaire retrouvée à Erevan a permis de conclure que la capitale actuelle de l'Arménie avait été fondée en été 782 av. J.-C. par le roi . Erevan est la plus vieille ville au monde ayant pu documenter la date de sa fondation. Vers , une tribu thraco-illyrienne originaire des Balkans passe en Asie Mineure et se déplace graduellement vers l’est jusqu’au Caucase pour se confondre, sans confrontation semble-t-il, avec le royaume de l’Urartu. , l'ethnie arménienne se forme, avec une culture qui incorpore des éléments de la culture urartéenne et une langue, indo-européenne, qui s'impose peu à peu. Les Arméniens sont évoqués dans les archives de Ninive. En , les vassaux arméniens de , roi des Perses, combattent à Marathon contre les Grecs. La région passa par des périodes d’indépendance et de soumission. À la suite de la conquête de l'Empire perse par Alexandre le Grand, l'Arménie subit l'influence grecque (dynastie séleucide) jusqu'au règne d' (242-187 av. J.-C.). À cette époque, la dynastie orontide défend la souveraineté arménienne. En , le stratège Artaxias proclame l’indépendance et, en , fonde sa capitale, Artaxate. Cette Arménie hellénistique, sous le règne de la nouvelle dynastie artaxiade, doit faire face aux Parthes. Sous le règne de Tigrane le Grand (95-), elle va s’étendre de la Méditerranée aux rives de la mer Caspienne. Ce même roi déplace sa capitale à Tigranocerte vers . Mais l'expansion de l'Arménie indispose les Romains, qui annexent une bonne partie des terres que Tigrane vient de conquérir, tout en laissant l'Arménie indépendante jusqu'en , année où le pays devient un protectorat romain. De l'an 1 à 53, les Romains et les Parthes se partagent l'Arménie. Celle-ci est à nouveau romaine de 114 à 117. Mais, par la suite, la dynastie arsacide rétablit l'indépendance du pays. Au , une nouvelle dynastie perse, les Sassanides, profite de la faiblesse de l'Empire romain pour envahir l'Arménie. Ce n'est que sous l'empereur Dioclétien que les Romains rétablissent leur protection sur l'Arménie. Ils portent au pouvoir le roi qui se convertit au christianisme en 301 sous l'influence de . L’Arménie est ainsi, dès le début du , le premier pays officiellement chrétien. Pour affirmer l'intégrité de la nation arménienne, le moine Mesrob Machtots crée un nouvel alphabet ; geste politique fondateur qui sauve ainsi cette culture de l'oubli. Cet alphabet, qui serait inspiré de l'alphabet grec, avec 32 consonnes et 6 voyelles, s’écrit de gauche à droite. Les Arméniens peuvent se passer du grec pour la publication des textes. Ainsi, vers l'an 406, l'alphabet arménien est adopté par l'ensemble du royaume. En 428, l'Arménie est divisée entre les Sassanides et les Byzantins. Moyen Âge La région est ensuite envahie par les Arabes qui établissent l'émirat d'Arménie. Vers l'an 885, la dynastie bagratide s'impose en Arménie, et l'indépendance du pays est alors reconnue. À l'époque, l'Arménie a pour capitale Ani. Avec une population dépassant celle des métropoles européennes comme Paris, Londres ou Rome, la ville devient le centre culturel, religieux et économique du Caucase. L'Empire romain d'Orient, dit byzantin, conquiert la moitié occidentale de l'Arménie en 1045 alors que la moitié orientale est soumise par les Turcs Seldjoukides qui, en 1064, ruinent l'Arménie byzantine et continuent d'avancer vers le reste de l'Asie Mineure. Malgré la renaissance zakaride dans la seconde moitié du - première moitié du , des milliers d'Arméniens partent en exil pour s'établir dans des régions plus prometteuses telles que la Moldavie-Transylvanie, la Hongrie, la Pologne-Biélorussie-Ukraine, Chypre, divers ports de la Méditerranée et surtout la Cilicie où ils fondent en 1137 le royaume arménien de Cilicie qui prolonge la souveraineté arménienne jusqu'en 1375. L'Arménie est l'alliée des croisés de Terre sainte. Plusieurs mariages ont lieu entre princesses arméniennes et souverains francs d’Orient . Il y a aussi des mariages entre des princes arméniens et des princesses chypriotes. En 1190, , empereur romain germanique, remet la couronne royale à . En 1199, Léon lui rend la pareille en lui offrant lui aussi une couronne. La culture arménienne est alors très ouverte sur celle de l’Europe et des États latins d’Orient. En 1374, de la maison de Lusignan est le dernier roi arménien avant l'invasion du pays par les Mamelouks en 1375. Entre trois empires Pendant ce temps, l'Arménie (ou Grande-Arménie) est envahie par diverses tribus turques et devient l'objet de luttes entre l'Empire ottoman et l'Empire perse. À partir du , la plus grande partie reste sous domination turque, et la population arménienne (devenant de plus en plus minoritaire dans quelques vilayets de l'Anatolie de l'Est, appelée aussi Arménie occidentale) coexiste avec des communautés turques, kurdes et grecques. Arméniens d'Iran Des communautés arméniennes se maintiennent dans le Caucase du Sud, faisant partie de l'Empire perse jusqu'au début du , ainsi qu'en Azerbaïdjan oriental, à Téhéran et à Ispahan. Arménie russe Les guerres reprennent en 1827, lorsque l’Empire russe s'empare des régions arméniennes du nord de la Perse. Au , le territoire est partagé entre la Russie et l’Empire ottoman. D'importantes communautés arméniennes se développent autour d'Erevan, mais aussi de Tbilissi et Bakou. En 1905-1906, de violents affrontements interethniques opposent les Arméniens aux Azéris. Arménie ottomane Les Arméniens appartiennent à des millets distincts (pour représenter les communautés arméniennes apostolique, catholique et protestante) au sein de l'Empire ottoman, avec un degré d'autonomie en ce qui concerne les enjeux religieux et civils depuis la mise en place du système confessionnaliste instauré pendant l'ère réformiste des Tanzimat. Mais le peuple arménien se compte parmi les nombreux groupes ethnoreligieux qui aspirent à plus d'autonomie ou même à l'indépendance pour les territoires où ils représentent la majorité. La Constitution nationale arménienne est mise en place en 1863 et elle crée l'Assemblée nationale arménienne comme corps législatif du millet apostolique arménien, majoritaire, composé de élus qui à leur tour élisent le patriarche arménien de Constantinople, détenant le pouvoir exécutif. À la fin du , sous le règne du sultan , les Turcs se livrent aux premiers massacres contre le peuple arménien (1894-1896) vivant sur la partie du territoire qu’ils contrôlent, c'est-à-dire l’Asie Mineure orientale ou l'Arménie occidentale. Ces massacres font entre et . Génocide arménien Le , le gouvernement Jeunes-Turcs de l’Empire ottoman décide d’en finir avec la minorité arménienne vivant dans l’actuelle Turquie et organise déportations et massacres où périssent entre ottomans, perpétrant ainsi un génocide qui est souvent considéré comme le premier du . L'Arménie occidentale est vidée de sa population arménienne natale. Ce génocide n'a jamais été reconnu en tant que tel par la Turquie, dont les lois condamnent ceux qui mentionnent un génocide des Arméniens. Après l'effondrement de la Russie (1917) et de l'Empire ottoman (1918), les Arméniens parviennent à créer une république indépendante, à l'existence éphémère (1918-1920). Première république d'Arménie La première république démocratique d'Arménie est née des convulsions qui agitent la Transcaucasie à la fin de la Première Guerre mondiale. L'effondrement de l'Empire russe en 1917 laisse un vide politique dans une région composée d'une mosaïque de groupes ethnico-religieux, qui peinent à s'entendre. Abandonnés par leurs voisins face à la menace turque, les Arméniens proclament la république d'Arménie. Après la défaite des Puissances centrales en 1918, les Arméniens fondent de grands espoirs sur la Conférence de la paix de Paris pour obtenir le rétablissement de la Grande-Arménie historique. Leurs attentes sont rapidement déçues. Abandonnée par les Puissances alliées, face à l'hostilité de ses voisins, la république d'Arménie mène pendant deux ans une existence précaire puis succombe à la collusion de la Turquie kémaliste et de la Russie bolchevique. URSS Battus par Kemal Atatürk, les Arméniens se résignent à accepter la protection des bolcheviks : le naît la république soviétique d'Arménie, qui ne couvre qu'une petite partie du territoire historique de l'Arménie. Le traité de Sèvres promettait d'intégrer à la nouvelle Arménie indépendante plusieurs vilayets (provinces) d'Anatolie orientale. Mais le texte ne fut jamais ratifié. En 1922, elle est incluse dans la république socialiste fédérative soviétique de Transcaucasie, puis, à partir de 1936 — à l'issue de l'éclatement de la Transcaucasie —, elle devient une république socialiste soviétique à part entière. Dès lors et durant toute la période soviétique, des tensions sourdes et récurrentes vont opposer Arméniens et Azéris autour du destin de la région du Haut-Karabagh. En , après la soviétisation de l'Azerbaïdjan, les autorités de la RSS d'Azerbaïdjan, nouvellement créée, déclarent renoncer à leurs prétentions sur les territoires litigieux, et reconnaissent officiellement le droit à l'autodétermination du peuple du Karabagh. Mais le bureau caucasien du Comité central du parti bolchevik, alors présidé par Staline, décide du rattachement du Haut-Karabagh à l'Azerbaïdjan. Pendant près de soixante-dix ans, le problème est « gelé ». Durant toute cette période, à intervalles réguliers, la grande majorité des Arméniens du Haut-Karabagh proteste pacifiquement contre les suites de cette décision et demande que soit discutée la possibilité d'une intégration du Haut-Karabagh au sein de l'Arménie. Puis, avec la glasnost et la perestroïka, les tensions récurrentes entre les deux républiques soviétiques provoquées par la politique des nationalités et surtout par le découpage administratif prennent une tournure plus ouverte et se cristallisent autour de la question du Haut-Karabagh. Le , la région autonome du Haut-Karabagh se déclare en sécession. Trois jours plus tard, l'Azerbaïdjan réaffirme l'attachement du Haut-Karabagh à son territoire et des violences éclatent. Indépendance L’Arménie accède à son indépendance définitive le . Suivant l'exemple de l'Azerbaïdjan (qui a déclaré son indépendance de l'URSS le 30 août 1991), la région autonome du Karabagh proclame sa propre indépendance le , qui est confirmée par un référendum le suivant. Les autorités de Bakou envoient des troupes au Haut-Karabagh pour y rétablir leur contrôle, ce qui entraîne le début du conflit. Les Arméniens de la région s'organisent pour se défendre. Avec l'aide de l'Arménie, les combattants du Comité Karabakh chassent les Azéris. Les affrontements entre Arméniens et Azéris font des dizaines de milliers de victimes de part et d'autre. Malgré le cessez-le-feu conclu en , cette question n’est toujours pas réglée. Des transferts de population ont eu lieu (retour en Arménie d'Arméniens vivant en Azerbaïdjan et vice-versa pour les Azéris vivant en Arménie) entre les deux pays qui tendent à devenir ethniquement plus homogènes. Le pays connaît depuis son indépendance un très fort mouvement migratoire, principalement dû au développement de la pauvreté. C'est ainsi qu'entre ont quitté leur pays depuis 1991. Cependant, l’Arménie conserve des relations étroites avec la Russie car son soutien lui est indispensable face à la Turquie et l’Azerbaïdjan qui ne cessent de la menacer. La base militaire russe de Gyumri est toujours active et ce sont les troupes russes qui gardent le couloir de Latchin reliant l’Arménie et l'Artzakh. L’Arménie a déclaré le 3 septembre 2013 qu'elle rejoindrait l’Union économique eurasiatique qui se forme le . Politique L'Arménie dispose d'un régime parlementaire depuis 2018. Le premier président arménien fut Levon Ter-Petrossian, qui avait pris les rênes du pays en 1991. En 1998, affaibli dans son pays après avoir souhaité renégocier le statut du Haut-Karabagh, il est poussé à la démission avant d'être remplacé par Robert Kotcharian. Serge Sarkissian, élu président en 2008 et réélu en 2013, fait voter à la fin de ses deux mandats une loi accordant plus de pouvoirs au Premier ministre, puis se fait nommer par le Parlement à ce poste, afin de contourner la clause constitutionnelle limitant à dix ans la durée des mandats de Président. Il est brièvement nommé à ce poste sous la présidence d'Armen Sarkissian en 2018, puis démissionne sous la pression de la rue et de la révolution de velours qui lui reproche d'être corrompu. Le chef de l'opposition Nikol Pachinian lui succède au poste de Premier ministre le 8 mai 2018. Président de la République : Vahagn Khatchatourian (depuis le 13 mars 2022) Premier ministre : Nikol Pachinian (depuis 2018) Assemblée nationale : Élections législatives : 9 décembre 2018 Budget de l'armée : USD en 2009 Politique étrangère Les relations avec l'Azerbaïdjan sont très conflictuelles en raison de la question du Haut-Karabagh. Il n'existe pas de relations diplomatiques officielles entre les deux États qui sont dans un état de guerre depuis la fin de la guerre du Haut-Karabagh de 1988-1994, quand une trêve a été négociée par la Russie le . Les relations avec l'Iran, qui s'étaient dégradées depuis l'installation d'un régime islamique à Téhéran, sont aujourd'hui redevenues meilleures et tendent même à se renforcer comme en témoigne la construction en mai 2009 d'un gazoduc reliant les deux pays. De plus, une coopération dans le domaine de l'énergie s'est installée entre ces deux pays, se manifestant par les projets de construction d'un oléoduc et d'une centrale hydro-électrique sur la rivière Araxe. Dans les années 1990, l’Iran avait permis à l’Arménie de briser le blocus azéro-turc pour importer notamment du gaz et du pétrole. Les relations avec la Turquie sont très conflictuelles, principalement en raison du génocide des Arméniens de 1915 et sa négation par la Turquie mais aussi à cause du dossier karabakhi, au point que la frontière entre l'Arménie et la Turquie est officiellement fermée. Les relations entre le Pakistan et l'Arménie sont suspendues ; le Pakistan est le seul pays membre de l'ONU à ne pas reconnaître l'Arménie en tant qu'État. Depuis son indépendance en 1991, l’Arménie a toujours gardé des relations étroites avec la Russie dont le soutien lui est indispensable face à la Turquie et l’Azerbaïdjan qui ne cessent de la menacer. Elle accueille d’ailleurs une base militaire russe à Gyumri et ce sont les troupes russes qui gardent le couloir de Latchin reliant l’Arménie et l'Artzakh. L’Arménie a déclaré le 3 septembre 2013 qu'elle rejoindrait l’Union économique eurasiatique qui se forme le . Cependant, la politique étrangère de l’Arménie se transforme aussi graduellement vers la recherche d’un soutien plus fort de l’Occident. L’Arménie a ainsi exprimé le désir de s’intégrer dans les institutions européennes. Elle a adhéré au programme de Partenariat pour la paix de l’OTAN et aussi adhéré au Conseil de l’Europe ( membre). Elle a envoyé une section de soldats de la paix au Kosovo sous commandement des forces grecques de la KFOR. Ainsi, l’Arménie cherche à équilibrer ses relations avec la Russie et également avec l’OTAN. Les États-Unis, avec leur diaspora arménienne, apportent une sérieuse contribution à la reconstruction de l’économie arménienne qui a récemment vu son PIB progresser de façon impressionnante. L’Arménie est en outre assez proche de la Géorgie, dont elle dépend économiquement pour le transit et l'importation des biens de première nécessité. Afin de ne pas mettre en péril cette relation indispensable face au blocus imposé par la Turquie et l'Azerbaïdjan depuis des années, Erevan est resté très prudent et a évité toute déclaration intempestive sur les velléités d'indépendance qui se sont matérialisées durant l'été 2008 au sein de la Géorgie en marge de la guerre d'Ossétie du Sud de 2008. Sur la question de l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie, l'Arménie s'est donc quelque peu distancée de son protecteur principal, la fédération de Russie — sans pour autant rejoindre le chœur des condamnations occidentales sur l'attitude de Moscou durant la crise. Elle est aussi un membre permanent de l'Organisation internationale de la francophonie. L'Association des communautés d'Arménie et la ville d'Erevan font partie de l'Association internationale des maires francophones. Enfin, la région de Lorri est membre de l'Association internationale des régions francophones. Forces armées arméniennes Les Forces armées arméniennes représentent l'armée de terre et d'air, la défense aérienne et la garde frontalière de l'Arménie. L'Arménie n'a pas de marine militaire parce qu'elle est un pays sans accès à la mer. Le commandant en chef est le président de l'Arménie, actuellement Armen Sarkissian. Le ministre de la Défense, actuellement Suren Papikyan, est chargé de la direction politique. L'Arménie a institué la fonction de ministre de la Défense le . Depuis 1992, l'Arménie est membre de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC). Avant 2010, les gardes frontaliers surveillaient la frontière de l'Arménie avec la Géorgie et l'Azerbaïdjan, les forces armées russes patrouillaient les frontières avec la Turquie et l'Iran. Mais depuis le récent accord de coopération militaire signé en , les troupes russes patrouillent et protègent toutes les frontières de l'Arménie. Géographie Superficie : Densité : Frontières terrestres : (Azerbaïdjan ; Turquie ; exclave azérie du Nakhitchevan ; Géorgie ; Iran ) Littoral : Altitudes extrêmes : mini : ; maxi : Un pays très enclavé L'Arménie est l'un des pays les plus enclavés au monde, en partie pour des raisons naturelles (aucune façade maritime, relief très montagneux et vallées encaissées, donc des pentes fortes difficilement franchissables, villages isolés), mais aussi, pour des raisons de manque d'infrastructures modernes de transports (routes et voies ferrées en pleine réfection), et surtout pour des raisons politiques. En fait, le pays a longtemps souffert d'être en marge de l'empire soviétique, limitrophe d'un tronçon du Rideau de fer (frontière soviéto-turque) ; désormais indépendante, l'Arménie est en conflit et n'entretient pas de relations diplomatiques (donc frontières fermées à tout trafic depuis plusieurs années) avec deux de ses voisins : Turquie, Azerbaïdjan et son enclave du Nakhitchevan. La frontière avec la Géorgie n'est qu'à demi-ouverte : seul un poste frontalier est ouvert dans le nord du pays (liaisons routière et ferroviaire, mais de médiocre qualité), les autres routes permettant de franchir la frontière arméno-géorgienne étant actuellement fermées par les Géorgiens en raison des volontés autonomistes de la minorité arménienne vivant en Samtskhé-Djavakhétie (Djavakhk), dans la partie sud de la Géorgie. Sur les de frontière que compte le pays, 834 sont fermés. La frontière avec l'Iran () reste, elle, praticable. Paradoxalement compte tenu du contexte politique actuel, c'est avec l'Iran que l'Arménie entretient actuellement les relations de voisinage les plus courtoises et les échanges économiques les plus importants. L'alliance russe est précieuse pour l'Arménie, mais la Russie actuelle n'a aucune frontière commune avec l'Arménie. L'aéroport d'Erevan est vital pour le pays, car c'est le seul moyen d'accès aisé reliant l'Arménie au reste du monde. Géographie physique Topologie La topologie de l'Arménie n'est pas des plus simples, puisque son territoire n'est pas connexe — en raison de l'enclave arménienne d'Artsvashen, en Azerbaïdjan — et que sa composante connexe principale n’est pas simplement connexe — en raison des enclaves azerbaïdjanaises de Karki, Aşağı Əskipara, Yukhari Askipara et Barkhudarli. L'Arménie sépare aussi le Nakhitchevan du reste de l'Azerbaïdjan. Géomorphologie L'Arménie est constituée de plateaux et de chaînes montagneuses très élevées, dénommées globalement Petit Caucase. Près de 90 % du territoire se situe à plus de mille mètres d'altitude. Enclavée dans les hauteurs du Caucase, entre la mer Noire et la mer Caspienne, l'Arménie se situe en Eurasie, aux limites de l'Europe et de l'Asie. Son point culminant historique était le mont Ararat et ses jusqu'en 1915. Depuis, le mont Ararat se trouve en Turquie, mais reste le symbole de l'Arménie, et le point culminant actuel est le mont Aragats et ses avec sa végétation de type toundra et quelques névés sommitaux. La chaîne de Gegham, dont le point culminant est le mont Ajdahak, haut de , est en position centrale dans le pays, séparant la plaine de l'Ararat du lac Sevan. De nombreux volcans éteints parsèment le pays, hérissé aussi de nombreux chaînons montagneux dont les sommets sont à plus de d'altitude, entaillés de vallées profondes, très encaissées. Les cols sont souvent élevés tels le col de Sélim (), le col de Vorotan (), le col de Sisian () ou le col de Tastun (). Ceci contribue à rendre la circulation difficile et accentue l'isolement des différentes régions. Le paysage arménien se caractérise également par ses lacs et notamment le lac Sevan, un grand lac à écoulement endoréique de perché à d'altitude à à l'est d'Erevan, la capitale. Le lac Sevan est le deuxième symbole de l'Arménie après le mont Ararat. La seule plaine notable est la plaine de l'Ararat, au sud et à l'ouest d'Erevan, au nord du mont Ararat, où se concentre l'essentiel de la production agricole. Elle coïncide avec la partie nord amont du bassin de l'Araxe, dont le bassin couvre les trois-quarts du pays et qui est donc le fleuve arménien par excellence même s'il est frontalier avec la Turquie et poursuit ensuite son cours au Nakhitchevan et en Azerbaïdjan avant de se jeter dans la mer Caspienne. Le tiers nord du pays fait partie du bassin hydrographique de la Koura, fleuve qui coule en Géorgie pour sa partie amont et qui se jette aussi dans la mer Caspienne après avoir traversé le nord de l'Azerbaïdjan. Risques naturels L'Arménie est située au cœur d'une zone qui connaît une grande activité sismique. La région est en effet soumise à la pression, forte et constante, de la péninsule Arabique, plaque tectonique jadis détachée du continent africain et qui continue de « pousser » vers le nord-est, se heurtant à la plaque eurasiatique. Le dernier grand séisme a fait entre vingt-cinq mille et trente mille morts le , détruisant particulièrement les villes de Spitak et Leninakan, actuellement rebaptisée Gyumri. La subduction et la collision à l’œuvre depuis des millions d'années sont à l'origine d'un volcanisme étendu dans l'espace et le temps. Plus de du Quaternaire ont été cartographiés ; la plupart sont des volcans monogéniques mais plusieurs sont des stratovolcans, dont l'Aragats. Plusieurs éruptions préhistoriques et historiques ont été documentées, mettant en évidence le potentiel d'une activité volcanique future dans la région. La végétation est rare et encore limitée par la déforestation. Les besoins en eau potable sont difficilement satisfaits, malgré la création de lacs de retenue : les principaux sont le réservoir de Spandarian sur le Vorotan et le réservoir d'Akhourian, à la frontière arméno-turque, sur la rivière du même nom qui est un affluent de l'Araxe. Les prélèvements excessifs d'eau dans le lac Sevan à l'époque soviétique ont entraîné une baisse de dix-huit mètres du niveau du lac (selon un phénomène d'assèchement progressif analogue à celui de la mer d'Aral). La volonté de restauration partielle du niveau antérieur de l'eau du lac est devenue un symbole de l'Arménie redevenue indépendante, même si cette politique suscite des polémiques et des difficultés (ennoiement des infrastructures touristiques construites à l'époque soviétique en fonction du niveau du lac à cette époque ainsi que de tronçons de la route longeant le lac, difficulté pour trouver d'autres sources d'approvisionnement en eau). Le niveau est déjà relevé de trois mètres, un quatrième est prévu. Climat Le climat, continental sur la majeure partie du territoire, devient rapidement montagnard avec l'altitude. Les hivers sont froids (particulièrement sur les hauts plateaux où il peut faire jusqu'à ) et parfois assez neigeux (surtout en altitude). Les étés sont chauds et ensoleillés, souvent ponctués de violents orages. Tandis que le climat d'Erevan, aux alentours de d'altitude, est quasi-continental (les étés y sont bien plus secs que dans un climat continental classique), Gyumri, deuxième ville du pays perchée à plus de , vit des étés relativement doux et des hivers longs, très rigoureux et neigeux, typiques du climat montagnard. Végétation naturelle Un net contraste existe entre la moitié nord du pays, boisée et la moitié sud, steppique, la limite entre les deux zones de végétation étant particulièrement nette et passant approximativement par la ligne de crête formant l'épine dorsale du pays et passant par le mont Aragats, le mont Ajdahak (, situé au centre du pays et dominant le lac Sevan) et le col de Vorotan où le contraste entre les deux versants est particulièrement net. Géographie humaine Régions Démographie La population est officiellement estimée à en janvier 2016. Après de nombreuses années de diminution, la population arménienne s'est stabilisée. D'après les chiffres publiés début 2008, elle recommence à augmenter. Les autorités arméniennes se félicitent de voir enfin s’inverser en faveur des immigrants la balance migratoire arménienne, après de longues années d’émigration qui, surtout dans la décennie qui a suivi l’indépendance, ont provoqué une réduction démographique conséquente. Au , l'Arménie comptait , dont vivent à la campagne et en ville ( rien qu'à Erevan). Cependant, après ce bref sursaut démographique, la population a recommencé à diminuer, provoqué par une diminution de la natalité et une hausse de la mortalité dues au vieillissement de la population. Depuis 1831, l'évolution démographique a été la suivante : Quelques chiffres : Âges (2009) : : 18,6 % (, ) : 71 % (, ) + : 10,4 % (, ) Espérance de vie totale : (est. 2009) Espérance de vie des hommes : (est. 2009) Espérance de vie des femmes : (est. 2009) Taux de variation de la population : (est. 2009) Taux de natalité : (est. 2009) Taux de mortalité : (est. 2009) Taux de mortalité infantile totale : (est. 2009) Taux de fécondité : /femme (est. 2009) Taux de migration : - (est. 2009) Taux d'illettrisme total (est. 2014) : 0,1 % Taux d'illettrisme des hommes (est. 2014) : 0,1 % Taux d'illettrisme des femmes (est. 2014) : 0,1 % Peu peuplée, l'Arménie jouit du soutien d'une très importante diaspora arménienne à travers le monde : en fédération de Russie (), au Canada et aux États-Unis (), en Syrie et au Liban () — dont au Liban, 4 % de la population libanaise où ils constituent deux des dix-huit communautés officielles — dans l'Union européenne (surtout en France) () et en Amérique latine (). Langues Arménien L'arménien est la langue officielle du pays. Russe Le russe est une langue ayant une présence importante en Arménie. Anglais L'anglais est une langue ayant une présence importante en Arménie. Français Le français est une langue ayant une certaine présence en Arménie. En 2010, on estimait le nombre de francophones à (0,6 % de la population totale arménienne) et le nombre de francophones partiels à (6 % de la population totale arménienne). En 2010, 25,4 % des élèves du primaire, 9,6 % des élèves du secondaire et 16,5 % des étudiants apprenaient le français comme deuxième ou troisième langue. À ce sujet il est pertinent de noter la présence d'une université francophone en Arménie, l'Université française en Arménie (UFAR), qui forme des cadres arméniens dans le secteur de la finance, de la gestion, du droit et de la mercatique. Associé avec l’Université Jean Moulin Lyon 3, elle représente l’unique université française en Arménie. De plus il est aussi important de noter l’existence d'un site web, Le courrier d’Erevan, sur l'information francophone en Arménie. Enfin, l'Arménie est membre de l'Organisation internationale de la francophonie. Religions Le royaume d'Arménie est le premier État à reconnaître puis adopter le christianisme comme religion officielle sous le roi (298-330) lorsque ce dernier, une partie de sa famille et quelques membres du palais sont convertis, en 301 selon la tradition, par saint Grégoire l'Illuminateur. Cependant, il reste une controverse quant à la date exacte du baptême de la famille royale. Les deux études les plus sérieuses proposaient d'une part 314 (P. Anean, 1961) et d'autre part 294 (B. Mc Dermot, 1970), jusqu’à la publication de travaux plus récents affirmant que la conversion eut lieu entre 305 (R. Manaseryan - l’Arménie d’Artawazd à Trdat le Grand, 2005) et 311 et non sous l'influence romaine, affaiblie en Orient à cette époque. Selon le Pew Research Center, en 2010, 98,5 % des habitants d'Arménie sont chrétiens, principalement apostoliques (86,7 %), et dans une moindre mesure catholiques (8,7 %) et protestants (2,2 %) et alors que 1,3 % de la population n'est pas affilié à une religion et que 0,2 % pratique une autre religion. Économie Agriculture L'altitude (90 % du pays sont à plus de ), la fréquence et l'importance des pentes, le climat sec l'été et froid l'hiver handicapent lourdement la vie agricole, essentiellement pastorale (bovins, ovins) dans la majeure partie du pays. Toutefois la richesse des sols d'origine volcanique est un atout pour l'agriculture arménienne. La vie agricole se concentre essentiellement dans la plaine de l'Ararat, qui coïncide avec une partie du bassin de l'Araxe. Elle est devenue grâce à l'irrigation le grenier à blé du pays et assure l'essentiel des productions agricoles. Des vignobles et des vergers se sont développés dans sa partie orientale. Quelques fonds de vallée (celui du Debed surtout) et quelques bas-plateaux abritent aussi une vie agricole. Au début des années 2020, plus du tiers des terres agricoles sont laissées en friche, et le pays en est réduit à vendre son sous-sol minier aux Russes les plus offrants. Industrie Après la dislocation de l'Union soviétique, comme dans toutes les autres républiques de la CEI, le passage à l'économie de marché ne s'est pas fait sans mal, malgré un important soutien de la diaspora arménienne. Les entreprises ont été privatisées et un grand effort a été entrepris dans le secteur agroalimentaire afin de pouvoir assurer rapidement l'indépendance alimentaire du pays. Cependant, l'économie a eu du mal à décoller durant les années 1990, à cause de l'inadaptation de l'outil industriel, du manque d'énergie et de fonds d'investissement, et de la pauvreté des moyens de communications. L'activité industrielle peut espérer s'appuyer sur quelques ressources minières (cuivre, molybdène et aluminium) ou sur l'or. Le pays n'exploite pas de ressources pétrolières, malgré des prospections menées, en raison de la présence probable de ces ressources en profondeur. L'essentiel des industries est concentré à Erevan, la capitale (construction mécanique, caoutchouc). D'un point de vue énergétique, l'Arménie a longtemps été dépendante de ses voisins et a souffert de graves pénuries (ni la Turquie, ni l'Azerbaïdjan n'étaient prêts à lui vendre de l'énergie). Les Arméniens ont donc dû prendre la décision de redémarrer la centrale nucléaire de Metsamor (mise à l'arrêt sous la pression des écologistes, à la suite du tremblement de terre de 1988) afin de pallier ce déficit énergétique. Croissance économique La croissance est de 3,3 % en 1997, mais la situation s'est améliorée : le PIB a crû ainsi de 13,9 % en 2005. L’Arménie enregistre une croissance de 12,5 % de son produit intérieur brut (PIB) entre janvier et septembre 2006, un PIB évalué à près de de dollars sur les neuf premiers mois de l’année. L’Arménie a en outre enregistré une hausse très forte de son activité économique de 26,3 % entre août et septembre. La production industrielle a néanmoins enregistré une baisse de 2 % s’établissant à de drams entre janvier et septembre 2006. La production électrique estimée à , a quant à elle subi une baisse de 5,2 %. Par ailleurs, l’agriculture enregistrait à fin septembre une croissance de 15,6 % avec une production agricole de de drams. Mais c’est le secteur de la construction qui a enregistré une croissance record de 40 % sur les neuf premiers mois de l’année avec un montant des investissements s’établissant à près de de drams. En 2007, le produit intérieur brut de l’Arménie a augmenté de 18,6 % à de drams ( d'euros). Durant le mois de janvier, la production industrielle a augmenté de 4 % ( de dollars), et la production agricole de 3,5 % s’établit à de dollars. Le gouvernement arménien prévoit pour 2007 une croissance économique de 9 % contre 13,4 % en 2006. Alors que les prévisions de croissance économique de l’Arménie étaient, pour 2008, de 10,0 %, le pays a en fait enregistré une croissance de 13,8 %. Le budget de l’État arménien a atteint un nouveau record en 2008, équivalent à de dollars. C’est ce qu’a annoncé Serge Sarkissian mercredi 12 septembre 2007. Devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre a également prévu une augmentation des impôts sur le revenu pour l’année à venir. Ce budget prévoit de consacrer de dollars ( de drams) aux dépenses du gouvernement, soit 18 % de plus qu’en 2006. Serge Sargsian n’a pas donné plus de détails. Pour l'année 2009, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) table sur une croissance de 8,3 %. Avec la crise économique mondiale, les données des prochains mois sont néanmoins revues à la baisse. La raison de cette baisse est intimement liée à la souffrance de l'économie de la Russie. Cette dernière étant le premier partenaire économique de l’Arménie. La dette extérieure de l’Arménie représentait de dollars au en augmentation de 9,3 % en un an (chiffres fournis par le Centre national d’études statistiques d’Arménie). La dette de l’État arménien est de de dollars, celle de la Banque centrale d'Arménie est de . Les créanciers de l’Arménie sont les structures financières internationales () dont la Banque mondiale () et le Fonds monétaire international (). En 2022, l’Arménie est classée en pour l'indice mondial de l'innovation. Soutien économique de la diaspora Le manque de moyens financiers empêche l'État arménien de financer de nombreux projets de développement ou de rénovation. Les dons recueillis par la diaspora arménienne par le biais d'organismes de soutien ou par l'initiative privée individuelle de personnes riches d'origine arménienne se substituent souvent à l'État défaillant : la construction d'un tunnel routier sur l'axe menant vers la Géorgie, la construction du téléphérique permettant un accès plus aisé au monastère de Tatev, la restauration de nombreux monastères, le financement d'écoles, de routes et la distribution de l'eau, surtout au Karabagh, sont désormais souvent assurés par les fonds venus de la diaspora. Le chanteur d'origine arménienne Charles Aznavour joua, parmi d'autres, un rôle très actif dans les collectes de fonds en faveur de l'Arménie : ce fut particulièrement le cas après le tremblement de terre de Gyumri. PIB Équipements L'Arménie est très handicapée par le blocus terrestre de la frontière par l'Azerbaïdjan et la Turquie. Le pays compte huit cents kilomètres de voies ferrées, le plus souvent en mauvais état. Les routes, quant à elles, sont normalement praticables dans les montagnes. Les télécommunications sont également en développement. Le pays compte seize chaînes de télévision et autant de stations radiophoniques. Lignes de téléphone : (en 2010) Téléphones mobiles : (en 2010) Postes de radio : (en 1997) Postes de télévision : (en 1997) Utilisateurs d'Internet : entre et (en 2011) Noms de domaine en .am : (en 2011) Nombre de fournisseurs d'accès Internet : 3 (en 2012) Routes : (dont asphaltés) (en 2006) Voies ferrées : (828 électrifiées), en grande partie obsolètes (en 2003) Voies navigables : Nombre d'aéroports : 11 (aéroports du Haut-Karabagh exclus) (en 2011) Pipeline : depuis 2009, un pipeline relie l'Arménie à l'Iran Arts et culture Malgré les nombreuses difficultés de sa longue histoire, l'Arménie a su créer des richesses culturelles inscrites dans la pérennité. Des premiers royaumes à l'invention de l'alphabet arménien en passant par la christianisation du pays, elle a su profiter de chaque événement comme outil ou inspiration de son œuvre culturelle. Architecture L'Arménie s'est constituée un riche patrimoine architectural fait de monastères, églises et chapelles. On y trouve une typologie assez unique d'architecture ecclésiastique. La domination ottomane met un frein à l'essaimage de l'art architectural arménien et il semble véritablement y avoir une pause dans la chronologie de l'histoire architecturale arménienne à partir du , à l'invasion touranienne du royaume arménien de Cilicie. À l'émergence d'un début d'indépendance après le génocide, l'influence soviétique se fait sentir en combinaison avec le style néo-arménien. Littérature L'Arménie devient chrétienne en 301 et dès lors, sa littérature, en parallèle à la poésie, se développe. Les premiers temps voient naître une littérature historiographique dès le . À partir du , ce sont le roman et surtout la poésie qui se développent. Le voit la naissance de la révolution littéraire arménienne (Abovian, Raffi, Toumanian et Demirdjian), aussi bien à l'intérieur du pays qu'en dehors, grâce à la diaspora arménienne. Musique De par ses diverses situations géographiques et ses influences différentes tout au long de son histoire, l'Arménie a une longue tradition musicale faite de musique folklorique, religieuse, classique et, plus récemment, de jazz avec le pianiste virtuose Tigran Hamasyan, et de rap. Il y a la chanteuse populaire Sirusho et le duo folklorique Inga & Anush Ashakyan. De plus, dans la diaspora, il y a le groupe de metal alternatif System of a Down, et le chanteur Charles Aznavour. Aram Khatchatourian est un compositeur arménien de l'époque soviétique, né en 1903 à Tbilissi en Géorgie et mort en 1978 à Moscou (Gayaneth, Spartacus, La Danse du Sabre...). Il repose au panthéon Komitas d'Erevan. Son neveu Karen Khatchatourian (1920-2011) est également compositeur. Alexandre Aroutiounian (1920-2012) est un autre compositeur arménien mondialement reconnu. Artisanat L'art s'est également développé à travers les céramiques ou les miniatures que dessinaient les moines. Par ailleurs, le tissage de tapis, comme dans tout le Moyen-Orient, est une spécialité arménienne depuis des millénaires. Un atelier de céramique artisanale et de tapisserie de Gumri s'efforce depuis 2014 de relancer ces deux formes d'artisanat traditionnel local de qualité dans la tradition de la céramique de Kütahya. Cinéma Le cinéma arménien est né avec son premier film documentaire, Soviet Armenia en 1924. Dirigé par Hamo Beknazarian, Namus est le premier film muet arménien, en 1926. Sergueï Paradjanov est un de ses maîtres, avec notamment Les Chevaux de feu et Sayat-Nova (La couleur de la grenade) deux des chefs-d'œuvre cinématographiques du . America, America, film américain réalisé par le réalisateur grec Elia Kazan en 1963, raconte l'histoire de Stavros, vivant en Anatolie à la fin du et subissant l'oppression des Turcs musulmans en tant que chrétien. Le pogrom ciblé contre les Arméniens dans son village sera l'évènement déclencheur de sa tentative de fuite vers New-York. Télévision L'Arménie possède plus d'une dizaine de chaînes de télévision nationales et reçoit quelques chaînes étrangères, notamment russes et iraniennes. La principale chaîne arménienne est Arménie 1 (H1), la télévision publique. Imaginée en 1955 par le conseil des ministres de l'Union soviétique et créée en 1956, elle continue d'émettre aujourd'hui, non seulement en Arménie, mais aussi dans le reste de l'Europe, en Russie, en Australie et aux États-Unis. L'autre chaîne importante, Armenia TV, est privée. Bien plus jeune que sa grande sœur, elle n'est créée qu'en 1999 et est diffusée dans plusieurs pays européens, américains et asiatiques. Par ailleurs, Horizon TV est une chaîne de télévision d'informations, en diffusion 24h/24. À noter que CNN et Euronews diffusant leurs programmes en Arménie décrochent plusieurs heures par jour pour des programmes en arménien. La plupart des autres chaînes du pays sont soit locales (plusieurs télévisions à Erevan par exemple) soit spécialisées (musique, automobile, informations…). Cuisine La cuisine de l'Arménie et de sa diaspora est riche de sa diversité qui s'est forgée au cours de l'Histoire. Tantôt influencée par le Moyen-Orient, tantôt par la Grèce et l'Iran, cette cuisine a également influencé celle des pays avoisinants, notamment la Syrie et le Liban. La cuisine de l'Arménie est principalement à base de poissons et de brochettes de viande. Le poisson est le plus souvent grillé et servi avec des légumes ou du riz. Les brochettes sont à base de poulet, de bœuf, d'agneau voire de porc — haché ou entier — et accompagnées de riz. Par ailleurs, la spécialité nationale est le khach (), sorte de potée de pieds de bœuf bouillis et assaisonnés au service. Ce plat de la région de Shirak n'est consommé qu'en hiver en Arménie (alors qu'il l'est toute l'année en Géorgie). On consomme aussi des cornichons avec les repas, notamment du chou. À chaque repas, les Arméniens aiment boire du tan (équivalent du dugh iranien et de l'ayran turc). Le café arménien est très réputé. Le thé se consomme plutôt dans le sud de l'Arménie, près de l'Iran. La cuisine de l'Arménie occidentale (pratiquée en diaspora depuis le génocide arménien) est à rapprocher de la cuisine turque, libanaise et grecque. En entrée, on y mange souvent des mezzés dont du houmous, moutabal, böreks, dolmas, etc. Les repas commencent souvent avec un plat de légumes crus : concombres, radis, salades, tomates, etc. Le plat principal peut, comme en Arménie, être à base de brochettes accompagnées de riz pilaf. Cependant, des plats plus longs à préparer (parfois jusqu'à une journée) sont très appréciés. Ainsi le su-börek, sorte de lasagnes au fromage et au persil, les mantis, petits raviolis de viande, les kefté ou la moussaka font partie des plats traditionnels. Les plats sont accompagnés de lavash, le pain traditionnel arménien Les desserts arméniens sont à rapprocher des desserts orientaux en général : baklavas, kadaifs, loukoums, etc. Fêtes et jours fériés Voir aussi Bibliographie Yves Ternon, Les Arméniens–histoire d'un génocide, Seuil, 1977. Michel Marian, L'Arménie et les Arméniens en 100 questions, Tallandier, 2021. Articles connexes Liens externes Notes et références
LArménie (en , ), en forme longue la république d'Arménie (en , ), est un État-nation unitaire, démocratique et multipartite.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Angola
Angola
L’Angola (en forme longue : la république d'Angola ; en portugais : ) est un État du Sud-Ouest de l'Afrique, limitrophe de la république démocratique du Congo au Nord et au Nord-Est, de la République du Congo au Nord-Ouest (par l'enclave du Cabinda), de la Zambie à l'est-sud-est et de la Namibie au sud. Le territoire est colonisé par le Portugal en 1575 et gouverné alternativement, au cours de quatre siècles, comme colonie, province ultramarine et État de l'Empire colonial portugais. En 1961 éclate une guerre d'indépendance, qui oppose la puissance coloniale à plusieurs groupes armés anticolonialistes. Le pays obtient son indépendance en 1975, en tant que république communiste à parti unique sous l'égide du Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA). Une guerre civile éclate immédiatement après, comme partie de la guerre froide, entre le gouvernement du MPLA et les autres groupes armés rivaux de la guerre d'indépendance, notamment l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (UNITA). Bien que le multipartisme soit instauré en 1992 et que la guerre civile soit terminée en 2002, le MPLA reste toujours le parti dominant, malgré le changement de son idéologie du communisme au socialisme démocratique. Le pays est un quadrilatère situé entre l’Afrique centrale francophone et l’Afrique australe anglophone. Il est le deuxième pays lusophone par son étendue et le deuxième par sa population. En tant qu'ancienne colonie portugaise, il est membre de la communauté des pays de langue portugaise. Toponymie et anciens noms Le nom Angola vient du portugais Angola, lui-même emprunt du mot kimbundu ngola, titre porté dès le XIVe siècle par le souverain du royaume Ndongo. Les colons portugais, alliés du Ngola dans la lutte contre des seigneurs locaux, nommèrent ce pays ainsi en son honneur. Avant l'arrivée des Portugais en 1480, la contrée était appelée Ndongo. Elle avait porté auparavant le nom Ambonde, et ses habitants étaient appelés Ambonds (on trouve également les graphies Abondos ou Abundos). Histoire La Côte d'Angole a été, avec la Côte de Guinée et le Mozambique, une des trois principales régions de départ du commerce triangulaire, qui emmenait des esclaves vers l'Amérique. Après des années de guérilla contre la métropole coloniale, l’Angola est devenu indépendant en 1975, comme État communiste appelé république populaire d'Angola. Le , jour de l'indépendance, Agostinho Neto devient le premier chef de l'État. À sa mort en 1979, José Eduardo dos Santos prend le pouvoir, même si une guerre civile limite de fait son contrôle sur le pays. Cette guerre civile va durer vingt-cinq ans. Les forces de l'UNITA et du FNLA (Front national de libération de l'Angola) affrontent le MPLA d'Agostinho Neto, soutenu par Cuba. Cette guerre, attisée par le contexte de la guerre froide et par les rivalités autour des ressources minières du pays, fait environ de morts et laisse des millions de mines anti-personnels, qui tuent encore. Après le cessez-le-feu de 1992, le MPLA remporte toutes les élections ; Dos Santos reste ainsi président de l'Angola sans discontinuer pendant . Les identités sociales ethniques se maintiennent, mais, depuis la paix, un sentiment national s'est développé. Des élections générales se tiennent le . Ces élections se déroulent dans le contexte de l'annonce par le président lui-même de sa renonciation au pouvoir. La victoire du MPLA lors de ces élections amène à la présidence son successeur désigné, João Lourenço, en septembre de la même année. En , le président de la République João Lourenço est élu chef du parti MPLA, à la suite de la décision de José Eduardo dos Santos de prendre sa retraite. Politique Depuis l'indépendance, c'est le Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA) qui est au pouvoir. Les années de guerre civile, jusqu'au cessez-le-feu de 1992, n'ont pas été favorables à une ouverture du régime, appuyé par Cuba et par l'URSS (Union des républiques socialistes soviétiques). Après la fin de cette guerre civile, mais aussi après l’effondrement du Bloc de l'Est (fin des années 1980 et début des années 1990) et celui, en 1991, du régime d’apartheid en Afrique du Sud (qui soutenait les opposants au MPLA), une évolution vers un régime un peu plus démocratique s'est amorcée. Les premières élections générales démocratiques et pluripartites ont eu lieu en Angola les 29 et . José Eduardo dos Santos et le MPLA, de même qu'Isaías Samakuva, successeur de Jonas Savimbi à la tête de l’UNITA, ont renoncé à la lutte armée et se montrent désormais favorables à un processus démocratique. Aux élections de 2017, les deux principaux partis dans l'opposition, l’Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (Unita) et la CASA-CE, ont obtenu respectivement 24,04 % et 8,56 % des voix exprimées. Le MPLA a récolté plus de 64 % des suffrages exprimés. Pour autant, le maintien au pouvoir depuis 1975 de ce parti, la mainmise de son dirigeant sur le pays, son contrôle de la magistrature et de la presse, et les intimidations en direction des opposants limitent le fonctionnement démocratique. Les équipes dirigeantes contrôlent également les ressources naturelles du pays, notamment le pétrole, et les principales entreprises. Cette mainmise était le fait de José Eduardo dos Santos et de sa famille, notamment de sa fille Isabel dos Santos et de son frère José Filomena dos Santos. José Eduardo dos Santos . Depuis l'avènement de João Lourenço, le pouvoir du clan familial dos Santos est remis en cause. Un effort anti-corruption doit être mené, mais des caciques du parti MPLA tiennent encore l'essentiel des manettes. Géographie La superficie de l'Angola est de . Sa densité de population est de . Ses frontières terrestres mesurent (celle avec la république démocratique du Congo mesure ; avec la Namibie,  ; avec la Zambie,  ; avec la république du Congo,  – cette dernière borde l'enclave de Cabinda, séparée du reste du pays par le couloir de Moanda, à l'embouchure du fleuve Congo, où la république démocratique du Congo possède un accès maritime). Le littoral de l'Angola s'étend sur . Relief Deux régions s’opposent sur le plan orographique. Un relief varié s’élève en gradins (revers de plateau) depuis la plaine côtière ( maximum de large) vers des plateaux et massifs intérieurs. Le point culminant, à , est le Môco. L’ensemble le plus massif est le plateau angolais qui déborde à l’est les frontières de l’État. L'altitude moyenne y est de . À l’est se trouve le bassin de très grands fleuves tributaires de l’océan Indien. Le plateau est situé directement sur le bouclier granitique qui contient très peu de structure sédimentaire. Climat Situé entre le tropique du Capricorne et l’équateur, l'Angola est le pays africain le plus étendu au sud du Sahara après la République démocratique du Congo. L'Angola connaît de fortes variations de températures. Plus on avance vers le nord, plus les précipitations sont importantes. Au nord, le climat est tropical humide, avec une saison sèche qui s'étend de juin à septembre et au cours de laquelle le ciel est très voilé ; les Angolais parlent « d’hivernage ». Avec l'altitude, dans l'intérieur des terres, les températures sont différentes de celles de la côte, et sont différentes d'une région à une autre. Plus on avance vers le tropique du Capricorne, plus le climat est désertique ; le désert de Namibie est l’un des plus anciens et des plus secs au monde. Ce n’est pas un désert de sable mais d’ergs. L’orographie, ici le plateau de climat tempéré, modifie ces données. Le long de la côte passe le courant de Benguela. Depuis la côte Angola-Namibie, un brouillard se dessine au-dessus de la mer quand la plage elle-même est dégagée. La côte est ainsi très sèche. La présence du plateau suscite des précipitations au sud, dans la région de Huambo. Les plaines côtières sont relativement sèches et reçoivent annuellement environ de précipitations. Le climat est particulièrement humide dans l’enclave équatoriale de Cabinda. Les plateaux reçoivent par an. Subdivisions L'Angola est divisé en dix-huit provinces. Économie La république d'Angola est un producteur de matières premières, notamment des hydrocarbures et des pierres précieuses. Son PIB par habitant était de en 2016 selon le FMI. En 2022, l'Angola est classé en pour l'indice mondial de l'innovation. Les années de fortes croissances économiques se sont aussi accompagnées d'un élargissement de la fracture sociale : « Entre 2003 et 2008, lorsque le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 17 % en moyenne, les inégalités dans la distribution du revenu se sont accentuées avec l’accumulation de très grandes fortunes appartenant à une petite élite politique et entrepreneuriale. Il y a donc eu croissance sans développement », selon Alves Rocha, directeur du Centre d’études et investigation scientifique de l’université catholique de Luanda. L'Angola est à la huitième place au palmarès des producteurs OPEP pendant la décennie 2010, derrière l'Arabie saoudite et l'Irak, l'Iran et les Émirats, mais aussi le Koweït, le Nigeria et le Venezuela. Il est le deuxième producteur africain après le Nigeria. Le pétrole fournit à l'État angolais 70 % de ses revenus. Le marché noir est important et, en 2018, pourrait représenter 90 % de l’activité économique du pays. Comme le reste de l’Afrique australe, le pays est exposé depuis plusieurs années à des épisodes de sécheresse qui affectent la production agricole et menacent la sécurité alimentaire des populations. Les petits éleveurs sont en outre chassés de leurs terres par les grands propriétaires et se retrouvent dans une situation de grande pauvreté, exposés à la faim et aux maladies (en étant souvent contraints de se nourrir de plantes sauvages). Démographie Le dernier recensement du pays a eu lieu en (il n'y en avait pas eu depuis 1970). Les résultats définitifs ont été publiés en . Selon ces données, la population de l'Angola est de , dont et , soit pour . Avec , on compte 26,9 % de la population du pays résidant dans la province de Luanda. En 2014, toujours selon les résultats du recensement de , la pyramide des âges comprend 47,2 % de ; 50,3 % de et 2,3 % de plus de . 65 % de la population a moins de . Les groupes ethniques les plus importants sont les Ovimbundu (37 % de la population), les Ambundu (25 %) et les Bakongo (13 %). On compte également 2 % de métis, (2012), et environ (2013). Éducation Une minorité importante de la population adulte se constitue d'analphabètes. Le recensement de annonce que 66 % des plus de sait lire et écrire et que 48 % de la population de plus de n'a aucun diplôme. 15 % des dépenses du gouvernement du pays de la période 1998-2007 étaient destinées à l'éducation. Le pays est confronté au défi de l'enseignement supérieur. Langues La Constitution du a été révisée le , le , le (loi de , pluralisme), le en ainsi que le . Jusqu'à la dernière version, les constitutions ne contenaient pas de disposition à caractère linguistique. Le portugais était la langue officielle de facto, puisqu’il n’était proclamé dans aucun texte juridique. Dans les lois ordinaires, quelques-unes contiennent une ou quelques rares dispositions d'ordre linguistique, que ce soit au sujet du portugais ou des langues nationales. Dès la proclamation de l’indépendance, les dirigeants politiques angolais ont privilégié la langue qui leur paraissait la seule immédiatement disponible et opérationnelle : la langue du colonisateur, le portugais. Ce n'est qu'en 2010 que la Constitution du a inclus des dispositions d'ordre linguistique. En effet, l'article 19 de la Constitution proclame pour la première fois que le portugais est la langue officielle de la république d'Angola. Selon les données du recensement de , 71 % des Angolais utilisent le portugais comme première ou deuxième langue. Le portugais d'Angola est proche du portugais du Portugal, mais présente des caractéristiques propres aussi bien dans le vocabulaire et la syntaxe que dans la prononciation. Six langues bantoues ont le statut de langue nationale : umbundu (23 %), kikongo (8 %), kimbundu (8 %), tchokwé (7 %), nganguela (3 %) et kwanyama (2 %). Au total, bantoues sont parlées comme langue maternelle ou seconde langue par les Angolais. Le lingala est aussi présent depuis les années 1970 avec les quelque de l'ethnie kongo qui ont fui du nord-ouest de l'Angola à la suite de la répression coloniale, réponse à l'insurrection anti-coloniale de l'UPA, en 1961, et qui se sont installés en république démocratique du Congo (ancien Zaïre). Surtout dans la région de Kinshasa, ces Angolais ont très souvent abandonné leur langue d'origine, le kikongo, pour passer au lingala, et en retournant en Angola ils ont « importé » cette langue. Il y a déjà une génération d'enfants, et de jeunes de plus de , qui sont nés lingalophones en Angola sans avoir jamais été au Zaïre ou au Congo. Religions La religion principale en Angola est le christianisme, dont près des trois-quarts de la population du pays sont adeptes. On dénombre environ ou organisations / institutions religieuses officiellement reconnues. 41,1 % à 60 % de la population angolaise est constituée par les membres de l'Église catholique introduite par les Portugais dès le . Environ un quart appartient aux Églises protestantes fondées pendant la période coloniale, aux , surtout à l'Église évangélique congrégationnelle, concentrée dans le Plateau Central et les villes côtières avoisinantes, à l'Église méthodiste dont le fief est une région allant de Luanda jusqu'à Malange, ainsi que l'Église baptiste au Nord-Ouest, mais aussi les Églises luthériennes et reformées. À ces Églises chrétiennes « traditionnelles » s'ajoutent les adventistes, les néo-apostoliques mais à partir de l'indépendance, souvent sous influence brésilienne, surtout de nombreuses communautés pentecôtistes ou semblables (y compris les Témoins de Jéhovah), qui surgissent en général dans les grandes villes. Il y a encore deux Églises chrétiennes-syncrétiques, l'Église kimbanguiste dont le centre se trouve en république démocratique du Congo, et l'Église tocoïste que s'est formée en Angola, toutes les deux des créations datant du temps colonial. Une proportion faible de la population, certainement inférieure à 5 %, se dit croyante d'une religion « animiste », mais un certain nombre de chrétiens, plus spécialement en milieu rural, maintient des croyances et pratiques « traditionnelles ». La proportion des musulmans, tous sunnites, est inférieure à 1 %. Il s'agit principalement d'immigrés de l'Afrique de l'Ouest. Culture Lorsqu'un jour férié tombe un dimanche, le lundi suivant est chômé. Sport L'équipe d'Angola de football se qualifie pour la première fois de son histoire pour les phases finales de la Coupe du monde en 2006 en Allemagne. Elle y sera éliminée dès le premier tour, après un match serré contre le Portugal (défaite 0-1) et deux matchs nuls contre le Mexique (0-0) et l'Iran (1-1). Le lundi , l'Angola est désigné pour organiser la Coupe d'Afrique des nations de football en 2010. Équipe d'Angola de football Équipe d'Angola féminine de handball Équipe d'Angola de basket-ball Équipe d'Angola de rink hockey Du 20 au , l'Angola a organisé la du championnat du monde de rink hockey à Luanda et Namibe. Du au , l'Angola organise la CAN 2016 de handball féminin à Luanda où l'équipe d'Angola, onze fois vainqueur de l'épreuve et organisateur, est l'un des pays favoris à la victoire finale. Notes et références Voir aussi Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . Portugal et espaces lusophones, Perspective 2021 | 1, INHA . Filmographie Angola, Saudades From the One Who Loves You, film documentaire angolais de Richard Pakleppa, 2005, Angola, le bonheur est dans le train, film documentaire français de Adama Ulrich, 2009, A Única Mulher série portugaise qui se passe pour partie en Angola Articles connexes Santé en Angola Affaire des ventes d'armes à l'Angola (Angolagate) Ngola (titre) Droits LGBT en Angola Communauté des pays de langue portugaise Liste d'écrivains angolais Liens externes Cartes et statistiques sur l'Angola sur populationdata.net Divers articles sur l'Angola (tourisme, société, traditions, etc.) ANGOLA, Situation institutionnelle par M. Boubacar Issa Abdourhamane, doctorant au CEAN, IEP-Université Montesquieu-Bordeaux IV, récupéré Betelsmann Transformation Index - Angola Country Report 2022 Empire colonial portugais
L’Angola (en forme longue : la république d'Angola ; en portugais : ) est un État du Sud-Ouest de l'Afrique, limitrophe de la république démocratique du Congo au Nord et au Nord-Est, de la République du Congo au Nord-Ouest (par l'enclave du Cabinda), de la Zambie à l'est-sud-est et de la Namibie au sud.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Andorre
Andorre
LAndorre, en forme longue la principauté d'Andorre ( et ), est un État d'Europe du Sud et, selon certaines définitions, de l'Ouest. Bordée par l'Espagne et la France (donc enclavée dans l'Union européenne), et située dans le massif des Pyrénées, elle est principalement constituée de montagnes élevées. Le pays ne fait pas partie de la zone euro ni de l'Union européenne, mais utilise l'euro depuis la création de cette monnaie et frappe ses propres pièces depuis le en vertu d'un accord monétaire avec l'Union européenne. Il s'agit d'un des plus petits États souverains d'Europe, avec une superficie de et une population estimée à en 2021. Établie à d'altitude, Andorre-la-Vieille, sa capitale, est la plus haute d'Europe. La langue officielle est le catalan, la monnaie officielle est l'euro. La devise de l'Andorre est , et son drapeau est constitué de trois bandes verticales bleue, jaune et rouge, la bande jaune étant plaquée de l'écusson andorran. L'hymne national est . La principauté, dont la création remonte à 788 sous le règne de Charlemagne, est régie par un système unique, le paréage de 1278 et 1288. Ce contrat de droit féodal concède le trône andorran à deux coprinces, l'évêque catalan d'Urgell et le comte de Foix (dont les droits et devoirs sont passés successivement au roi de Basse-Navarre, puis au roi de France à partir d'Henri IV, et enfin au chef d'État français). L'Andorre est sortie de son isolement au , durant lequel elle a profité de son cadre naturel et a utilisé un système fiscal avantageux pour devenir une grande destination touristique, accueillant près de trois millions de visiteurs chaque année. Si la principauté est réputée aujourd'hui pour ses pistes de ski et ses faibles taxes, elle est aussi souvent considérée comme un paradis fiscal. Elle est membre des Nations unies depuis 1993, du Conseil de l'Europe, mais pas de l'Union européenne. Étymologie Le nom , attesté dès 839, désignait alors uniquement la paroisse nommée aujourd'hui Andorre-la-Vieille (). Ce toponyme viendrait du basque , signifiant « Dix sources », composé des mots (« dix ») et (« sources »), en référence aux dix affluents que la rivière Valira recevait sur le territoire de la paroisse d'Andorre-la-Vieille. On peut voir aussi une relation entre le nom Andorra et celui des tribus dAndosins (grec : Andosinoï) qu'Hannibal, selon le grec Polybe, aurait soumises dans ces vallées, après avoir franchi l'Èbre au . Il existe une ville nommée Andorra dans la province de Teruel (Aragon, Espagne). Histoire Selon une légende du , Charlemagne aurait accordé une charte aux Andorrans pour les récompenser de leurs combats contre les Maures. C'est par ces mots que débute l'hymne andorran. Le contrôle du territoire passa aux comtes d'Urgell, puis en 1131 à l'évêque du diocèse d'Urgell, en partage avec la famille de Caboet, puis l'héritage passa aux vicomtes de Castellbò, puis aux comtes de Foix. Les deux coseigneurs (laïc et ecclésiastique) s'affrontèrent souvent à propos de leurs droits sur les vallées d'Andorre. En 1278, le conflit fut résolu par la signature d'un traité instaurant la souveraineté partagée (paréage) de l'Andorre entre le comte de Foix et l'évêque d'Urgell, en Catalogne. Cela donna à la petite principauté son territoire et sa forme politique. Les années passant, les comtes de Foix devinrent comtes de Foix-Béarn, puis rois de Navarre ; et Henri III de Navarre hérita de la couronne de France, puis devint Henri . Un édit établit le roi de France et l'évêque d'Urgell comme coprinces de l'Andorre en 1607. Au cours de la période 1812-1814, l'Empire français annexa la Catalogne espagnole, la divisa en quatre, puis trois départements (Sègre, Ter, Montserrat et Bouches-de-l'Èbre, réunis en 1813 au sein des Bouches-de-l'Èbre-Montserrat). L'Andorre fut en même temps annexée et brièvement rattachée au district de Puigcerdà (département de Sègre), avant de retrouver son autonomie. Le , le Russe Boris Skossyreff se proclama roi du gouvernement d'Andorre sous le nom de Boris , créant de facto le royaume d'Andorre. Le , une unité de la Garde civile espagnole commandée par le marquis Silva de Balboa entra en Andorre et arrêta le roi autoproclamé, qui fut envoyé à Barcelone, puis à Madrid, avant d'être expulsé au Portugal. Étant donné son relatif isolement, l'Andorre est longtemps restée en marge de l'histoire européenne. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, elle sut préserver sa neutralité, rendue précaire par la proximité de voisins aux régimes autoritaires. Sans que cela ait été une politique délibérée, l'Andorre servit de lieu de passage et de plaque tournante à un grand nombre de fugitifs et d'évadés. Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont probablement transité par la principauté entre 1940 et 1945 : militaires polonais, Français désireux de rejoindre les forces armées des généraux Giraud et de Gaulle en Afrique du Nord, aviateurs alliés abattus (britanniques, canadiens, américains, polonais) et, enfin, Juifs fuyant les persécutions nazies et du régime de Vichy. En 1945, il s'agira alors de nazis ou de collaborateurs français cherchant refuge en Espagne. Un grand nombre de passeurs et d'hôteliers andorrans ont contribué à ces transits et, malgré la présence d'agents secrets et d'espions de tout bord (Allemands, Français de Vichy, franquistes), les réseaux d'évasion britanniques, polonais, français et américains ont pu discrètement mener à bien leurs missions. Dans les années 1950, le pays a commencé à attirer les visiteurs. Depuis, son tourisme prospère, ainsi que le développement de ses moyens d'accès et d'hébergement, sortent le pays de son anonymat. Le , l'Andorre met fin à l'état de guerre avec l'Allemagne en cours depuis 1914, en reconnaissant qu'elle n'avait pas été invitée à participer à la conférence de paix après la Première Guerre mondiale, et par conséquent qu'elle n'avait pas signé le traité de Versailles. Organisation politique Régime constitutionnel La première Constitution d'Andorre a été adoptée par référendum le . La même année, le pays entre dans l'Organisation des Nations unies. Le régime de l'Andorre est la coprincipauté parlementaire, héritage lointain du pareatge (paréage) de 1278 entre l'évêché d'Urgell et le comte de Foix. D'après la constitution, les coprinces, institution issue des Paréages et de leur évolution historique, sont, à titre personnel et exclusif, l'évêque d'Urgell et le président de la République française. Leurs pouvoirs sont égaux et procèdent de la Constitution. Chacun d'eux jure ou promet d'exercer ses fonctions conformément à la Constitution. Chacun d'eux nomme un représentant personnel chargé de le représenter dans la gestion journalière de la principauté ; ceux-ci s'engagent eux aussi par un serment ou une promesse solennelle. En général le coprince ecclésiastique vient prêter serment en personne tandis que le coprince laïc envoie son représentant personnel lire et transmettre la lettre patente par laquelle il s'engage. Les ambassadeurs étrangers présentent leurs lettres de créances aux deux coprinces : à Paris au coprince laïc et à Urgel au coprince ecclésiastique. Une conséquence de cette disposition est que le président de la République française vise deux fois la lettre de créance de l'ambassadeur français : une fois en tant que chef d'État du pays émetteur et une fois en tant que co-chef d'État du pays destinataire. Le coprince épiscopal est actuellement Joan-Enric Vives i Sicília et le coprince français est actuellement le président Emmanuel Macron. Leurs représentants personnels sont respectivement et Patrick Strzoda. Sauf dans les cas prévus par la Constitution, les coprinces n'engagent pas leur responsabilité. La responsabilité de leurs actes incombe aux autorités qui les contresignent. Le pouvoir exécutif est assuré par le chef du gouvernement, actuellement Xavier Espot Zamora. Le Conseil général, qui assure une représentation mixte et paritaire de la population nationale et des sept paroisses, représente le peuple andorran, exerce le pouvoir législatif, approuve le budget de l'État, donne l'impulsion à l'action politique du gouvernement et la contrôle. Le Conseil général se compose d'un minimum de vingt-huit et d'un maximum de quarante-deux conseillers généraux. La moitié d'entre eux est élue, en nombre égal, par chacune des sept paroisses, et l'autre moitié est élue dans le cadre d'une circonscription nationale unique. Le Conseil général est ainsi une assemblée mixte, représentant à la fois les territoires de la principauté (comme le Sénat en France) et son peuple (comme l'Assemblée nationale en France). Le chef du gouvernement (Cap de Govern) est issu du Conseil général. Habitués de longue date au régime représentatif, vivant en paix depuis onze siècles, ils n'ont guère modifié leur système administratif. Tous les deux ans, entre le 10 et le , chaque paroisse élit pour quatre ans (au suffrage universel depuis 1947) la moitié des membres du conseil de paroisse et deux conseillers généraux. Ce conseil général, appelé avant 1866 « Conseil de la Terre », tient une session par mois à la Casa de la Vall et choisit tous les trois ans le syndic général ainsi que le vice-syndic. En Andorre, les habitants se mêlent peu de politique, un domaine qui incombe traditionnellement au chef de famille. Le taux d'abstention des moins de s'élève à plus de 50 % lors des élections L’avortement est totalement interdit dans la principauté d’Andorre Le gouvernement est par ailleurs accusé par Amnesty International « d'utiliser les lois sur la diffamation dans le but de museler toute critique du gouvernement ou des fonctionnaires de l’État, en violation du droit à la liberté d’expression. » Organisation territoriale Le pays est divisé en sept paroisses (Parròquies), dans l'ordre protocolaire : Canillo, la plus étendue, limitrophe du département français de l'Ariège par les communes d'Aston, Mérens-les-Vals, L'Hospitalet-près-l'Andorre et du département des Pyrénées-Orientales par la commune de Porté-Puymorens ; Encamp, limitrophe des départements français de l'Ariège et des Pyrénées-Orientales, et de la comarque de Cerdanya (provinces espagnoles de Lleida et de Girona). ; Ordino, paroisse la plus au nord, limitrophe du département français de l'Ariège par les communes d'Auzat, Lercoul, Siguer et Gestiès ; La Massana, limitrophe du département français de l'Ariège (Auzat) et de la comarque de Pallars Sobirà (province espagnole de Lleida) par la commune d'Alins ; Andorre-la-Vieille, paroisse la plus peuplée et dont la principale ville (Andorra la Vella) est la capitale, limitrophe de la comarque de Alt Urgell (province espagnole de Lleida) ; Sant Julià de Lòria, la plus au sud, limitrophe de la comarque de Alt Urgell (province espagnole de Lleida) ; Escaldes-Engordany, la plus récente (création en 1978, de la division de la Parròquia d'Andorra la Vella), limitrophe de la comarque de Cerdanya (provinces espagnoles de Lleida et de Girona). Géographie En raison de sa localisation dans le massif des Pyrénées orientales, l'Andorre est constituée principalement de montagnes élevées d'une hauteur moyenne de dont le point culminant est la Coma Pedrosa à . Le territoire est divisé en trois vallées étroites en forme de Y qui se regroupent en une seule suivant le courant principal, la rivière Valira, coulant vers la Catalogne (au point le plus bas de l'Andorre qui est à ). Le pays des vallées d'Andorre entre la France et l'Espagne, sur le versant sud des Pyrénées, est constitué par deux vallées principales : celle du Valira d'Orient et celle du Valira del Nord dont les eaux réunies forment le Valira. En territoire espagnol, cette rivière se jette dans le Sègre, affluent de l'Èbre. Une ceinture de hauts sommets tous d'une altitude supérieure à , isole l'Andorre de la France. Le col utilisé par la route, le port d'Envalira, est à d'altitude et marque la ligne de partage des eaux entre l'océan Atlantique et la Méditerranée. Les communications avec l'Espagne, par la vallée du Sègre, en Cerdagne espagnole, sont beaucoup plus faciles et restent assurées en toute saison. La superficie de l'Andorre est de . Le climat d'Andorre est similaire au climat tempéré de ses voisins, mais sa haute altitude signifie qu'il y a en moyenne plus de neige en hiver et qu'il fait légèrement plus frais en été. La route qui mène de la France à Andorre-la-Vieille passe par le port d'Envalira qui est le plus haut col routier des Pyrénées. Ce col est doublé d'un tunnel, ouvert à la circulation depuis le . L'Andorre abrite cinq stations de ski. Soixante-deux sommets de plus de parsèment son territoire, mais aucun n'atteint . L'Andorre compte un peu plus d'une trentaine de lacs. Afin de réaliser un viaduc au-dessus de l'Ariège, un traité signé en 2000 entre la France et l'Andorre a permis l'échange d'un hectare et demi de territoire français. Le lieu concerné se situe sur la commune de Porta (Pyrénées-Orientales), si bien que l'Andorre possède maintenant une étroite bande de terre sur la rive droite de l'Ariège, englobant le nouveau viaduc jusqu'au rond-point exclu, et la France sur la rive gauche de l'Ariège à ce même endroit. En 2016 (entrée en vigueur d'un accord signé en 2012) a lieu plus en amont, vers les sources de l'Ariège, une nouvelle modification du tracé frontalier dans le vallon des Abeillettes, attribuant sans compensation de territoire français à l'Andorre. Économie La vie est consacrée en grande partie à l'élevage et à la culture. Le développement des équipements hydro-électriques et touristiques a amené un changement notable dans la vie andorrane. L'Andorre, bien qu'enclavée entre la France et l'Espagne et bien qu'utilisant comme elles l'euro, ne fait pas partie de l'Union européenne, tout en ayant des relations et certains accords avec elle. Cela étant, les produits y sont vendus avec une taxation moindre. L'Andorre est considérée par certains pays comme un paradis fiscal, cependant elle lève un impôt sur le revenu de 10 %. Par ailleurs, la principauté a seulement 5 % de fonctionnaires et pratique une fiscalité légère, l'essentiel des ressources de l'État provenant d'un impôt sur les importations (impost de mercaderies indirecte). Néanmoins, plusieurs taxations modérées sont depuis peu en vigueur ou en projet. La TVA est de 4,5 % depuis le . Depuis 2011, il existe un impôt sur les activités économiques (impôt sur les bénéfices) de 10 % et un impôt sur les bénéfices dégagés par les sociétés. Les non-résidents fiscaux sont aussi taxés. L'économie repose principalement sur deux formes de tourisme : le tourisme de passage qui profite des prix plus bas qu'en Espagne ou en France (tabac et alcool jusqu'à trois fois moins chers qu'en France) et le tourisme blanc, qui tout en profitant de ces quelques avantages tarifaires, vient surtout pour l'offre des sports d'hiver. Ces derniers y sont pratiqués dans quatre stations de ski alpin : Pas De La Casa-Grau Roig, Soldeu-El Tarter et Ordino-Arcalis (aujourd'hui trois domaines skiables réunis sous la marque Grandvalira), Pal-Arinsal (domaine sous la marque Vallnord) Vient s'y ajouter une station de ski de fond : La Rabassa. Par ailleurs, le patrimoine architectural, religieux notamment, est remarquable et est une des autres motivations touristiques. Le thermalisme aux Escaldes avec Caldea complète l'offre de loisirs. En 2017, l'Andorre a accueilli , ce qui la classe au classement des pays les plus visités. Démographie L'Andorre a connu ces dernières décennies une importante hausse de la démographie qui a conduit à une urbanisation sans précédent. Par contre, le pays enregistre un taux de fécondité très faible qui entraîne un vieillissement rapide de la population et, sauf immigration, cela pourrait provoquer son déclin. Les données suivantes, sauf mention contraire, sont des estimations datant de 2021: Population : (2008), dont andorrans, espagnols, portugais, français. : 13,37 % (hommes : ; femmes : ) (estimation 2020) : 10,16 % (hommes : ; femmes : ) : 43,19 % (hommes : ; femmes : ) : 15,91 % (hommes : ; femmes : ) : 17,36 % (hommes : ; femmes : ) Espérance de vie : (hommes : ; femmes : ). Selon le site Nationmaster, l'Andorre est en première position mondiale pour la longévité de ses habitants (2008), devant Macao. Taux de croissance : -0,1 % Taux de natalité : (2021) Taux de mortalité : (2021) Taux de mortalité infantile : (2021) Taux de fécondité : par femme (2021) Taux de migration : (2021) Transports La situation géographique particulière du pays rend son accès difficile. Il est néanmoins correctement desservi par la route depuis les pays voisins. La principauté est un des seuls États européens à ne disposer d'aucun service public ferroviaire et d'aucun aéroport international. Liaisons routières nationales Andorre dispose d'un réseau national exploité par les sociétés Coopalsa et Nadal. Les lignes L1, L2, LC, L4, L5 et L6 circulent toute l'année et relient les paroisses à la capitale d'Andorre-la-Vieille. Le Bus Exprés relie Escaldes-Engordany à Sant Julià de Lòria avec une fréquence de en semaine. La ligne L3 fonctionne pendant la saison hivernale soit du décembre au 30 avril. La principauté dispose également d'un réseau nocturne reliant Andorre-la-Vieille à Escaldes-Engordany, Sant Julià de Lòria, Canillo, Ordino, La Massana. Les lignes nocturnes circulent les vendredis, samedis, veilles de jours fériés, grandes fêtes des capitales paroissiales et jours désignés de 22 h 30 à 05h00. Liaisons ferroviaires Le pays ne comporte pas de gare ferroviaire. Les plus proches sont la gare d'Andorre - L'Hospitalet située à L'Hospitalet-près-l'Andorre, qui permet de se rendre à Toulouse et la gare de Latour-de-Carol - Enveitg également en France. Cette dernière gare est internationale, et est desservie tant par la SNCF que par la Renfe. Elle permet ainsi de se rendre à Perpignan via le Train Jaune puis la Ligne de Perpignan à Villefranche - Vernet-les-Bains et à Barcelone via le réseau espagnol. La gare de L'Hospitalet a été rebaptisée en 2008 gare d'Andorre - L'Hospitalet, pour souligner le fait qu'elle dessert principalement la principauté, et secondairement la commune française, beaucoup plus petite. La principauté a financé la majeure partie des travaux de modernisation de la gare inaugurés à l'occasion du changement de nom. Les voyageurs accèdent à la gare depuis l'Andorre via une navette par autobus. Projets de liaisons aériennes Avant 2020, différents projets d'aéroports internationaux se sont succédé : près de Mazères (France), commun avec Toulouse, puis La Seu d'Urgell (Espagne). Un nouveau projet a été annoncé le par la chambre de commerce et d'industrie d'Andorre. C'est le site de Grau Roig, près du Pas-de-la-Case qui a été retenu, à d'altitude, juste à côté de la Cerdagne. La piste d'atterrissage et l'aérogare seraient construites au pied de la station de ski de Grandvalira. L'aéroport pourrait accueillir des avions de type Airbus A320 et Boeing 737-600 et aurait une capacité de passagers par an. L'objectif est de développer le tourisme de luxe avec des visiteurs venant de Russie, des monarchies du golfe Persique ou encore d'Asie. Son coût est estimé à . Finalement, ce projet fut annulé en juin 2021 à la suite d'un rapport de l'OACI estimant que la configuration du site n'offrait pas toutes les garanties de sécurité. Culture Langue L'Andorre est le seul État souverain au monde dont la langue officielle est le catalan, selon l'article 2 de la constitution de 1993. Le Conseil général a adopté le une loi réglementant l'usage de la langue officielle, qui se donne pour objectif de préserver l'identité linguistique d'Andorre. Constatant que la proximité du français et de l'espagnol, la place de l'enseignement dans ces deux langues en Andorre, l'importance de l'immigration et du tourisme pouvaient représenter une menace pour la vitalité du catalan, les autorités andorranes, avant cette loi au cours du et depuis 1999, ont multiplié les réglementations visant à protéger la place du catalan dans tous les aspects de la vie sociale. La variété du catalan parlée en Andorre est le catalan nord-occidental. L'Andorre est aussi membre de l'Organisation internationale de la francophonie depuis 2004. L'association des communes d'Andorre pour sa part fait partie de l'Association internationale des maires francophones depuis 2008. L'Andorre fait partie à titre d'associé de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie depuis 1988. Hors tourisme, les langues les plus parlées au quotidien sont le catalan (58,3 % des conversations), l'espagnol (37,3 %), le portugais (3,5 %) et le français (2,2 %). Héraldique Religions Selon le Pew Research Center, en 2010, 89,5 % des habitants d'Andorre sont chrétiens, principalement catholiques (88,2 %). De plus, 8,8 % de la population ne pratique aucune religion et 1,7 % en pratique une autre. La sainte patronne catholique de la principauté est Notre-Dame de Meritxell. L'influence considérable de l'Église a pour conséquence le maintien de la pénalisation de l'avortement. En particulier, l'archevêque et coprince Joan-Enric Vives i Sicília a dit en 2014 qu'il démissionnerait de son poste de coprince (et d'évêque d'Urgell) si le Parlement andorran venait à légaliser l'avortement. Le siège épiscopal serait alors laissé vacant, au moins jusqu'à la promulgation de la loi. Dans ce cas, Andorre serait (après la Belgique) le deuxième pays dont un chef d'État aurait refusé de sanctionner une loi dépénalisant l'interruption volontaire de grossesse sans pour autant empêcher la promulgation de cette loi. Fêtes calendaires Gastronomie On consomme traditionnellement l'escudella (sorte de bouillon) le . Patrimoine Patrimoine religieux De nombreuses petites églises aux peintures d'inspiration romane parsèment le pays : Sant Joan de Caselles, La Cortinada, Sant Roma de Les Bons Patrimoine civil Musée national de l'automobile d'Andorre, situé à Encamp, possède une collection de 80 véhicules, 60 motos et environ 100 vélos. Éducation La loi fondamentale sur l'éducation reconnaît l'existence de trois systèmes éducatifs : le système français, le système andorran et le système espagnol, auxquels s'ajoute un système « congrégationnel » (en langue catalane). Le système français est aujourd'hui le deuxième système en nombre d'élèves, après avoir été le premier. Il est actuellement régi par la convention franco-andorrane du et comprend quatorze écoles maternelles et élémentaires et le lycée (et collège) Comte-de-Foix. Il prépare aux examens français, mais comporte à tous les niveaux un enseignement spécifique de la langue catalane, ainsi que de l'histoire, des institutions et de la géographie de l'Andorre. L'enseignement primaire existe depuis le début du , le premier cycle du secondaire depuis 1962, le second cycle depuis 1979. Le système andorran a été établi en 1982. L'enseignement y est donné en catalan, mais le français y est enseigné en parallèle pour tous. Le système espagnol est régi par une convention de 2003. Le système éducatif espagnol y est appliqué, mais il comporte aussi un enseignement spécifique de la langue catalane, ainsi que de l'histoire, des institutions et de la géographie de l'Andorre. Médias et spectacles Équipements majeurs Il existe un Auditorium national situé à Ordino où a lieu chaque année le Festival international de jazz Narciso Yepes ainsi que des concerts du Chœur National des Petits Chanteurs d'Andorre et autres. Médias (service public) Ràdio i Televisió d'Andorra Radio (RNA) Radio Andorre Télévision Andorra Televisió (ATV) Sport L'Andorre n'a jamais remporté de titre olympique. Son Comité national olympique a été créé en 1971 et est reconnu par le CIO depuis 1975. Le Basket club Andorran joue au plus haut niveau du championnat espagnol. L'Andorre accueille certaines étapes de la Pirena (une compétition de chiens de traîneau). L'Andorre a aussi été de nombreuses fois le théâtre de plusieurs grands rendez-vous de la saison cycliste comme le Tour de France ou la Vuelta où ses cols comme la Collada de la Gallina sont fortement appréciés. Relations internationales Formalités d'entrée L'Andorre ne fait pas partie de l'espace Schengen. Cependant, pour les ressortissants de l'Union européenne, une carte d'identité en cours de validité ou un passeport suffisent pour entrer en Andorre. Pour les autres nationalités, les visas éventuellement requis par la France ou l'Espagne seront nécessaires, en fonction du pays par lequel on transite. Relations avec l'Union européenne L'Andorre est enclavée au sein de l'Union européenne avec laquelle elle a divers accords, mais elle n'en fait pas partie. Ces accords portent notamment depuis 1990 sur une union douanière limitée. L'Andorre a la possibilité d'émettre des euros dans le cadre d'un accord monétaire et financier. Il existe aussi un accord de depuis 2004. En 2018, est aussi entré en vigueur un accord d’échange automatique d’informations concernant les comptes financiers. Organisations internationales L'Andorre est membre des organisations internationales suivantes : CE, CIO, CNUCED, CPI, FAO, FICRCR, Interpol, MICRCR, OACI, OIAC, OIF, OMC (observateur), OMD, OMPI, OMS, OMT, ONU, OSCE, UIP, UIT, Unesco, Union latine. Accord sur le climat Le , l'Andorre ratifie l'accord de Paris sur le climat signé lors de la COP21. Elle prévoit dans sa contribution une réduction de 37 % des émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030, et ce notamment dans les secteurs de l'énergie et des déchets qui représentent la quasi-totalité de ses émissions de gaz à effet de serre. En , dans la perspective de ces objectifs, la principauté a signé avec EDF un accord visant à accélérer la transition énergétique du pays. Statistiques Superficie : . Frontières terrestres : Espagne ; France . Postes de télévision : (). Utilisateurs d'Internet : (). Téléphones portables : (). Lignes de téléphone fixe : (). Postes de radio : (). Nombre de fournisseurs d'accès Internet : 1 (2010) : Andorra Telecom (ex-STA). Routes : (dont asphaltées) (). Voies ferrées : néant, mais la gare la plus proche est celle d'Andorre - L'Hospitalet. L'Andorre possède un important parc de remontées mécaniques, dont les téléphériques totalisent plus de de longueur. Voies navigables : néant. Nombre d'aéroports : néant (l'aéroport Andorre–La Seu d'Urgell se situe à une vingtaine de kilomètres d'Andorre-la-Vieille). Notes et références Voir aussi Bibliographie Joan Becat, « Les Portugais seront-ils les meilleurs Andorrans ? Réflexions sur l'évolution de la société et de l'identité andorrane », dans Revue Européenne des Migrations Internationales, 1997, , , (Lire en ligne) Roland Viader, « La frontière démultipliée ou les origines de la question d'Andorre », dans Revue Européenne des Migrations Internationales, 1997, , , (lire en ligne) Articles connexes Cosuzeraineté d'Andorre Frontière entre l'Andorre et la France Union syndicale d'Andorre Paradis fiscal Viguier d'Andorre Liste des pays qui ne possèdent pas d'armée (l'Andorre n'a ni armée ni dépenses militaires) Liste des poissons d'Andorre | Liste des oiseaux en Andorre | Liste des mammifères en Andorre Liens externes Site du Consell General (Conseil Général - Parlement) La Constitution Andorrane traduite en français
LAndorre, en forme longue la principauté d'Andorre ( et ), est un État d'Europe du Sud et, selon certaines définitions, de l'Ouest. Bordée par l'Espagne et la France (donc enclavée dans l'Union européenne), et située dans le massif des Pyrénées, elle est principalement constituée de montagnes élevées.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Antigua-et-Barbuda
Antigua-et-Barbuda
Antigua-et-Barbuda ou Antigue-et-Barbude, en anglais , est un État des Antilles ayant pour capitale Saint John's, situé à une cinquantaine de kilomètres au nord de la Guadeloupe et au nord-est de l'île du territoire britannique d'outre-mer de Montserrat. Cet État est composé de deux îles principales, Antigua et Barbuda, ainsi que de quelques îles plus petites. Antigua-et-Barbuda est membre de l'Alliance bolivarienne pour les Amériques (ALBA) depuis 2009. Histoire Les Ciboneys habitaient les îles d'Antigua-et-Barbuda depuis -2400. Ensuite arrivèrent les Arawaks et les Kalinagos. Christophe Colomb y débarqua en 1493, lors de son second voyage. Elles furent d'abord colonisées par les Espagnols et les Français, ensuite par les Anglais. En 1674, Christopher Codrington fonda la première grande plantation de cannes à sucre sur l'île d'Antigua. Le seul village de Barbuda prit son nom. Codrington et les autres propriétaires y firent amener des esclaves de la côte ouest de l'Afrique. Au , , sur la côte sud d'Antigua, abrita une part importante de la flotte britannique, sous le commandement, un temps, de l'amiral Nelson. Ce site bien encaissé et à peine visible du large était connu comme un « trou à cyclone », un abri sûr. L'esclavage fut aboli en 1834. Contrairement aux autres colonies britanniques qui choisissent une abolition immédiate suivie d'une période d'apprentissage, période pendant laquelle les esclaves restent au service de leurs anciens maîtres (jusqu'en 1838), les colons d'Antigua choisissent l'abolition immédiate sans apprentissage. En 1981, Antigua-et-Barbuda devient indépendante en tant que Royaume du Commonwealth. Elle adhère le à l'Organisation des États de la Caraïbe orientale (OECO). L'île d'Antigua abrite depuis 2020 le campus de l'Université des West Indies (UWI). L'objectif de l'UWI est de s'ancrer au sein de l'Organisation des États de la Caraïbe orientale. Politique Antigua-et-Barbuda est un royaume du Commonwealth, le chef d'État est le roi , qui y est représenté par un gouverneur général, sir Rodney Williams depuis le . Le pouvoir exécutif est assuré par le premier ministre, qui est aussi le chef du gouvernement. Le premier ministre est généralement le chef du parti gagnant des élections de la Chambre des Représentants (), tenues tous les cinq ans. L'autre chambre du parlement, le Sénat, est constituée de qui sont nommés par le gouverneur général. L'actuel premier ministre, Gaston Browne, de l'ABLP, a été élu le . Pays indépendant, Antigua-et-Barbuda est membre de plein droit de la Communauté caribéenne et de l'Alliance bolivarienne pour les Amériques depuis 2009. Géographie Le pays, situé en mer des Caraïbes, est constitué d'un archipel dont Antigua est la plus grande île, et la plus peuplée. Barbuda, juste au nord d'Antigua, est l'autre île principale. La capitale, Saint John's, se trouve à au nord-est des côtes septentrionales de Montserrat et à à l'est-sud-est de Basseterre, la capitale de Saint-Christophe-et-Niévès. Les îles ont un climat chaud et tropical, avec des températures agréables et constantes toute l'année. Les îles sont dans l'ensemble peu élevées : leur point le plus haut est le mont Obama à . La ville principale de ce petit pays est la capitale Saint John's sur Antigua ; la ville la plus grande de Barbuda est Codrington. Paroisses et dépendances L'île d'Antigua est divisée en six paroisses (voir la carte ci-dessus). Les îles de Barbuda (moins de ) et de Redonda (simple rocher sans habitant) ont toutes deux le statut de dépendance. Économie Le tourisme représente plus de la moitié du PIB national. La production agricole est pour l'essentiel réalisée dans les deux îles principales. Elle est principalement destinée au marché intérieur. Le manque d'eau et de main-d'œuvre — qui préfère travailler dans le tourisme et la construction, car les salaires sont plus élevés dans ces deux secteurs — limite le développement de l'agriculture. C'est également un pavillon de complaisance. Événements Tous les ans, vers fin avril début mai, a lieu la semaine d'Antigua, une régate internationale ouverte à de nombreuses classes. Démographie La population était estimée à en 2021. La plupart des habitants sont des descendants d'esclaves africains employés dans les habitations-sucreries, mais il existe aussi des communautés européennes, notablement britannique et portugaise. La langue officielle est l'anglais, mais la plupart des habitants parlent un créole. Selon le Pew Research Center, en 2010, 93 % des Antiguayens sont chrétiens, principalement protestants (81,2 %) et dans une bien moindre mesure catholiques (10,5 %). De plus, 3,6 % de la population pratique une religion populaire. Transport Aéroport international V. C. Bird. Patrimoine civil Monuments Le fort James, construit au pour protéger l'île en cas d'invasion par les Français. Musées Le Musée d'Antigua-et-Barbuda à Saint John's, construit en 1985. Musée des chantiers navals Liste du patrimoine mondial Le « », chantier naval historique d'English Harbour, est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO le : voir l'article Liste du patrimoine mondial à Antigua-et-Barbuda. Patrimoine religieux Catholicisme La cathédrale de la Sainte-Famille de Saint John's à Saint John's Anglicanisme La cathédrale Saint-Jean-le-Théologien de Saint John's Notes et références Bibliographie Antigua and Barbuda. A Little Bit of Paradise, Hansib Publications, 2005. Articles connexes Cinéma caribéen Liste de films caribéens Liens externes
Antigua-et-Barbuda ou Antigue-et-Barbude, en anglais , est un État des Antilles ayant pour capitale Saint John's, situé à une cinquantaine de kilomètres au nord de la Guadeloupe et au nord-est de l'île du territoire britannique d'outre-mer de Montserrat. Cet État est composé de deux îles principales, Antigua et Barbuda, ainsi que de quelques îles plus petites.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Attributs%20du%20pharaon
Attributs du pharaon
Les attributs du pharaon ou regalia pharaoniques sont les objets symboliques de la royauté de l'Égypte antique (couronnes, coiffes, sceptres). En usage entre 3150 et 30 , ces attributs sont propres aux pharaons mais aussi à certains dieux tels Atoum, Rê, Osiris ou Horus. Dans la mythologie égyptienne, ces puissants dieux sont en effet considérés comme les détenteurs originels du pouvoir royal et comme les premiers souverains de la vallée du Nil. Successeur des dieux, le pharaon ne paraît jamais tête nue en public eu égard à sa fonction sacro-sainte. Dans l’iconographie égyptienne, les attributs royaux apparaissent dès l'aube de la civilisation. Déjà sous la , la couronne blanche de Haute-Égypte, en forme de mitre allongée, est portée très couramment par les souverains. Il en va de même pour la couronne rouge de Basse-Égypte, en forme de mortier, ainsi que pour la double-couronne pschent. Cette dernière s'adapte parfois à la coiffe-némès, un linge plissé et rayé. Plus tardive, la coiffe bleue khépresh est assez fréquente sous le Nouvel Empire. Puissant symbole de protection, le serpent-uræus ceint immanquablement le front royal en toute occasion. Les sceptres sont d'autres symboles de domination. La crosse-héqa et le flagellum-nekhekh, aux aspects pastoralistes, démontrent que le pharaon est le berger de son peuple, le guidant et le protégeant. Parmi les autres attributs figurent la queue de taureau fixée à l'arrière du pagne, la barbe cérémonielle, les sandales et l'étui-mekes. Généralités Pendant toute l'histoire de l'Égypte pharaonique, les couronnes, sceptres, cannes et autres accessoires royaux tels les écharpes, sandales, pagnes, ou barbe cérémonielle ont joué le double rôle de protection et de puissance. Très prosaïquement, ces objets ont servi à distinguer le pharaon des autres humains. Tous ces objets sacrés ont aussi conféré à leur détenteur une autorité civile en tant que commandant suprême de l'administration étatique, une autorité militaire en tant que chef des armées et une autorité religieuse en tant que représentant terrestre des dieux. Chaque regalia est porteuse de sa propre signification symbolique. Chacune d'elles est une puissante amulette magique dont le rôle est de protéger le pharaon de tout danger et d'éloigner loin de lui les forces hostiles qui hantent l'univers (démons invisibles, rebelles égyptiens, pays ennemis). Certains de ces objets sont antérieurs à la fondation de l'État égyptien et sont déjà attestés durant la période prédynastique. D'autres se sont ajoutés sous la . Durant la , leurs fonctions se sont formalisées pour ne presque plus se modifier pendant les trois millénaires qu'a duré la royauté pharaonique. Couronnes Le pharaon partage avec les divinités majeures le privilège de porter des couronnes. Ces couvre-chefs sacrés sont multiples et variés et certains se présentent comme des compositions complexes qui mêlent cornes, hautes plumes et uræus (couronnes hemhem, atef, ourerèt, hénou, etc.). Les trois couronnes royales sont les plus sobres. La couronne blanche est une sorte de mitre allongée terminée par un bulbe. La couronne rouge ressemble à un mortier dont la partie arrière remonte vers le haut et qui est dotée d'une tige terminée en spirale ; la khabet. Dès le cours de la , ces deux couronnes ont fini par représenter respectivement la royauté de la Haute-Égypte et celle de la Basse-Égypte. Symbole du Sud et non sans liens avec l'inondation annuelle du Nil, la couronne blanche est portée par la déesse vautour Nekhbet et par Osiris, le dieu assassiné dont les lymphes sont à l'origine de la crue nilotique. Symbole du Nord et du Delta du Nil, la couronne rouge est portée par la déesse serpent Ouadjet et la déesse guerrière Neith. Emboîtées l'une dans l'autre, les couronnes blanche et rouge forment la double-couronne pa-sekhemty, « les Deux Puissantes », que les Grecs par déformation linguistique ont dénommé pschent. Cette double couronne symbolise l'union du pays dont le pharaon est le garant. Au niveau divin, le pschent est porté par Atoum le dieu créateur, par Mout la parèdre d'Amon et par le faucon Horus, le protecteur de la double-monarchie et modèle archétypal de pharaon. Les origines des couronnes blanche et rouge se perdent dans les brumes de la préhistoire mais toutes deux semblent provenir de la seule Haute-Égypte. La plus ancienne représentation de la couronne rouge figure dessinée sur une poterie trouvée à Nagada (Noubt) et datée de la période (3800 / 3500 ). La plus ancienne représentation de la couronne blanche figure sur un encensoir découvert à Qoustoul en Basse Nubie (vers 3150 ), une localité liée à la ville égyptienne de Nekhen d'où est partie la volonté unificatrice de l'Égypte. De ce fait, durant toute l'histoire pharaonique, la supériorité de la couronne blanche sur la rouge est un fait attesté. La plus ancienne représentation du pschent remonte au règne de Djet (première dynastie). Par la suite, cette même couronne figure sur une étiquette en ivoire datée du règne de Den et trouvée à Abydos. Selon Bernadette Menu, égyptologue française, la documentation archaïque laisse à penser que les deux couronnes, avant d'être des marqueurs géographiques, ont été les indicateurs des deux principaux rôles joués par le pharaon. Coiffé de la couronne blanche, il repousse le désordre en massacrant ses ennemis une massue à la main, tandis que coiffé de la couronne rouge, il amène la prospérité en arpentant les champs et en procédant au recensement des troupeaux. Coiffes Sans être des couronnes, certaines coiffes sont réservées aux dieux et au pharaon. Le némès est un linge plissé et rayé de couleur bleu lapis-lazuli et jaune. Porté sur la tête, il enveloppe entièrement la chevelure et retombe sur la poitrine et derrière les épaules où il est rassemblé dans une sorte de tresse. Au niveau du front est placé un serpent-uræus qui, la gorge dilatée, est prêt à foudroyer un éventuel agresseur. Lorsque le pharaon ne revêt pas le némès, il se contente parfois d'une simple perruque, gonflée sur l'arrière, le khat, ceint du bandeau retenant l'uræus. Le némès semble n'être porté que dans un contexte cultuel lorsque le pharaon officie auprès des dieux ou dans un contexte funéraire. La plus ancienne attestation remonte à une statue du roi Djéser () déposée dans le serdab de la pyramide à degrés (vers 2650 ). La représentation la plus colossale de cette coiffe est celle du sphinx de Gizeh dont la tête représente un souverain de la : Khéops ou Khéphren. Dans le tombeau de Toutânkhamon () redécouvert en 1922, la tête de la momie royale portait un masque funéraire en or finement ouvragé. Le pharaon est montré portant le némès avec au front les symboles des déesses Nekhbet et Ouadjet (vautour et uræus). Dans la statuaire royale, de multiples représentations montrent le souverain portant la coiffe-némès où celle-ci sert de support à la double-couronne pschent. Surnommé la « couronne bleue », le khépresh est un couvre-chef tardif exclusivement réservé à l'usage des seuls pharaons. Il apparaît à la fin du Moyen Empire mais ne devient fréquent que sous les et s lorsque les souverains sont au combat. Cette coiffe est relativement haute, en forme de bulbe et parsemée de nombreuses petites pastilles circulaires dorées. À tort, le milieu égyptologique a longtemps considéré cette coiffe comme un casque de guerre en fer car le souverain la porte assez fréquemment dans les scènes de batailles, lors des parades militaires ou lors de certaines célébrations religieuses comme la fête de Min. Il s'agit en fait d'un signe distinctif propre au monarque, une marque de triomphe, probablement confectionnée en tissu ou en cuir. Uræus Le mot uræus est la forme latinisée d'un terme grec dérivant de iâret, le nom égyptien du cobra qui signifie aussi « monter, s'élever, se dresser ». On voit ce serpent, prêt à l'attaque, fixé sur le front des dieux, des pharaons, et parfois des reines. En tant qu'insigne pharaonique, l'uræus est un ornement fixé sur les couronnes (blanche, rouge, pschent) et sur les coiffes (némès, khépresh). La plus ancienne représentation de l'uræus sur un front royal remonte au règne de Den () sur une étiquette en ivoire qui montre le roi en train d'assommer un ennemi. Le cobra est un des aspects de l'Œil de Rê qui peut aussi prendre l'apparence d'une femme (le mot œil est du genre féminin en égyptien) ou d'une lionne dangereuse. La fonction de l'uræus est claire. Ce serpent femelle est un puissant symbole de protection, de pouvoir et de bienfaisance. Fixé au front du pharaon, le cobra crache le feu de son venin à l'encontre des ennemis du royaume. Le reptile endosse ainsi un pouvoir à la fois agressif et apotropaïque face aux forces malfaisantes du chaos. Dans les plus anciennes scènes royales, le pharaon est précédé par un courtisan qui porte une enseigne où figure le canidé Oupouaout « L'Ouvreur de Chemin » debout sur ses quatre pattes et accompagné d'un uræus protecteur. Le serpent figure seul sur le front de Pharaon lorsque ce dernier est vivant. Dans la mort, le souverain porte le cobra et la tête de vautour, à savoir Ouadjet et Nekhbet, les deux déesses protectrices du Double-Pays égyptien. Tel est le cas sur les sarcophages anthropomorphes de Toutânkhamon, sur ses ouchebtis et sur ses vases canopes. Sur le front des pharaons nubiens de la figurent deux serpents ; peut-être pour symboliser leur double puissance, sur la Nubie d'où ils sont issus et sur l'Égypte qu'ils ont tenté de conquérir, sans jamais y parvenir entièrement dans le delta du Nil tenu par la . Sceptres Le sceptre-héqa est sûrement le plus ancien symbole de la domination pharaonique. Il représente une crosse de berger qui est un bâton avec une extrémité recourbée. Le crochet et son écartement sont conçus pour saisir un ovidé ou un capridé (brebis, chèvre) par la patte arrière afin de lui administrer des soins. La symbolique de la crosse pharaonique est simple à analyser. Reflet des aspects pastoralistes de la société égyptienne, le pharaon est le berger de son peuple, le guidant et le protégeant. Dans l'écriture hiéroglyphique, l'image de la crosse sert d'idéogramme au concept de « pouvoir / autorité / souveraineté » et sert à noter les mots « gouverneur régional » et « souverain étranger ». Les deux plus anciens exemplaires connus proviennent de la nécropole royale d'Abydos (Cimetière U). Le premier est fragmentaire et remonte à la fin de la période tandis que le second est complet et date de la fin de la période prédynastique. Ce dernier a été trouvé dans la tombe U-j où un dirigeant thinite a été enseveli, peut-être le roi Scorpion. La plus ancienne représentation montrant un pharaon avec un sceptre Héqa dans la main est une petite statuette au nom de Ninetjer (). Dans l'autre main, ce même personnage tient le fléau-nekhekh (ou flagellum). Souvent faussement présenté comme un chasse-mouche, le nekhekh sert en fait à aiguillonner les bovidés. Lui aussi, se présente donc comme un objet symbolique issu de la mentalité agricole égyptienne très marquée par les valeurs de l'élevage. Avec le développement du culte osirien à partir de la , le sceptre-héqa et le fléau-nekhekh deviennent les attributs d'Osiris ; le dieu funéraire tenant l'un et l'autre dans ses deux mains et croisés sur la poitrine. Par assimilation avec cette importante divinité, les pharaons sont eux aussi figurés dans cette posture notamment sur les piliers osiriaques de leurs monuments d'éternité et sur leurs sarcophages. Queue de taureau Le monde animal a grandement influencé l'iconographie royale lors de la formation de l'État pharaonique. Sur plusieurs palettes à fard commémoratives datées de la Période prédynastique, le pharaon est représenté sous la forme animale. Il s'agit alors de montrer que le souverain égyptien est tout imprégné des forces surnaturelles de la nature. Sur la Palette du champ de bataille, le pharaon est montré sous la forme d'un lion tandis que sur la Palette au taureau et sur la Palette de Narmer (verso, registre inférieur) il apparaît tel un taureau furieux. Il piétine ses ennemis vaincus figurés comme des hommes en déroute, paniqués et aux corps démantibulés. Le lion et le taureau sont deux animaux qui symbolisent la férocité. Lorsque le souverain s'approprie ces apparences, il s'agit d'un moyen pictural que les artistes ont utilisé pour montrer son rôle de défenseur de la Création et d'opposant farouche aux forces du chaos. Durant les deux premières dynasties (ou Période thinite), l'iconographie royale se codifie. Durant ce processus, les représentations du pharaon sous la forme entièrement animale sont abandonnées. Les références au monde de la nature sont toutefois conservées mais apparaissent sous des modalités plus subtiles. La puissance innée du taureau, à savoir sa virilité et sa force, est évoquée par le moyen de la queue de taureau portée par le pharaon, suspendue à l'arrière de son pagne. La plus ancienne représentation connue figure sur la Massue du roi Scorpion. À partir de là, la queue de taureau devient un attribut canonique du costume pharaonique jusqu'à la fin de la royauté égyptienne. Barbe Le visage du pharaon est généralement montré glabre, rasé de près. Sur un rare ostracon en pierre blanche figure un dessin d'un roi mal rasé. Le témoignage du grec Hérodote nous apprend qu'en Égypte, les proches parents d'un défunt se laissent pousser la barbe et ne se coupent plus les cheveux. Par là, nous savons qu'il s'agit d'un nouveau pharaon en deuil de son prédécesseur. La barbe cérémonielle (ou barbe postiche) est cependant un insigne royal attesté dès la période prédynastique. Le pharaon partage cet attribut avec les divinités mâles et cela sert à le distinguer du commun des mortels. La barbe se présente comme une longue barbiche artificielle tressée, droite ou recourbée au bout, portée au menton et fixée aux oreilles par un long fil doré. La pharaonne Hatchepsout (), en tant que détentrice du pouvoir suprême, n'a pas hésité à porter cet attribut typiquement masculin. Sandales Les sandales chaussées par le pharaon sont elles aussi imprégnées d'une symbolique religieuse car elles constituent le point de contact entre lui et le territoire sur lequel il exerce son pouvoir. Sous la , le recto et le verso de la Palette de Narmer montrent un courtisan spécialement chargé de les tenir à la main tandis que le roi vaque pieds nus à des rituels. Plus tard, le porte-sandale occupe une fonction administrative d'importance du fait de son intimité avec son maître. Dans le discours et l'imagerie officiels, le rôle symbolique des sandales royales est mis en lien avec le mythe de la lutte entre l'ordre et le chaos. Le rôle premier du pharaon est d'écraser les ennemis de l'Égypte représentés par les habitants des contrées voisines (Nubiens, Libyens, Asiatiques). Pour détourner les influences maléfiques, des ennemis ligotés sont représentés sur le tabouret placé devant le trône ou sur le pavement des chaussées processionnelles. Chaque fois que le souverain foule de ses pieds ces représentations, la victoire pharaonique est symboliquement consommée. Dans chaque cas, les agents de la victoire sont les sandales, les ennemis du pays étant placés sous elles. Étui-mekes La documentation la plus ancienne fait du mekes une sorte de sceptre qui a l'apparence d'un bâton-massue. L'objet est mentionné sous cette forme dans les Textes des pyramides gravés dans les sépultures des pharaons Ounas et . Par la suite, durant le Nouvel Empire, il s'agit d'un petit rouleau, une sorte d'étui, que le roi tient fermement dans une de ses mains. Dans la statuaire, sous la , est très couramment représenté avec cet attribut. Selon les termes du discours royal, l'étui-mekes est censé contenir un décret divin rédigé par Thot. Ce document fait du pharaon, à l'instar d'Osiris et d'Horus, l'héritier de Geb, le dieu de la terre. La transmission de cet héritage terrestre est aussi très souvent le fait du dieu thébain Amon. Le décret est connu sous le nom d’imit-per et se présente comme un acte de propriété ou une sorte d'inventaire décrivant les possessions du domaine royal. Notes et références Bibliographie Index égyptologique Attribut pharaonique
Les attributs du pharaon ou regalia pharaoniques sont les objets symboliques de la royauté de l'Égypte antique (couronnes, coiffes, sceptres). En usage entre 3150 et 30 , ces attributs sont propres aux pharaons mais aussi à certains dieux tels Atoum, Rê, Osiris ou Horus. Dans la mythologie égyptienne, ces puissants dieux sont en effet considérés comme les détenteurs originels du pouvoir royal et comme les premiers souverains de la vallée du Nil.
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Advanced Micro Devices
Advanced Micro Devices (AMD) est un fabricant américain de semi-conducteurs, microprocesseurs, cartes graphiques basé à Santa Clara (Californie). La compagnie est fondée le par un groupe d'ingénieurs et de dirigeants de Fairchild Semiconductor. Les cofondateurs d'AMD sont Jerry Sanders, , John Carey, Sven Simonsen, Jack Gifford, Frank Botte, Jim Giles et Larry Stenger. La flèche du logotype de la compagnie dirigée vers la droite symbolise sa croissance dans le « droit chemin » (« the right way »). En 2006, AMD pointe à la des 20 plus grands fabricants de semi-conducteurs, derrière Intel, Samsung, Texas Instruments, Toshiba, STMicroelectronics, Renesas et Hynix. Au premier trimestre 2007, la chute d'AMD dans ce classement est vertigineuse puisque la société pointe à la . Il est par contre le deuxième fournisseur de microprocesseurs pour ordinateur PC à architecture x86, après Intel. Le marque le retour de la firme sur le marché des semi-conducteurs puisque l'action du constructeur américain frôle la barre symbolique des à , alors que sa valeur n'était que de début 2009, ce qui représente une augmentation de 435 % en un an. AMD occupe également la deuxième place sur le marché des processeurs graphiques (GPU) derrière Nvidia depuis l'acquisition de ATI, et depuis la sortie de la 4ème génération de leurs processeurs dénommé "Ryzen", il occupe la deuxième place sur le marché des processeurs (CPU) derrière Intel. De 2011 à 2014, AMD connaît des années terribles à cause de l’échec de l'architecture Bulldozer, mais est en partie sauvé par sa division GPU, jusqu’à l'arrivée de Lisa Su en tant que PDG qui réorganisa et relança la société grâce aux GPU Radeon RX et aux CPU AMD Ryzen. Historique AMD est créée le avec un capital de chez l'un des cofondateurs, Jerry Sanders. Il dira aux débuts de la société : Durant la même année, l'entreprise s'installe à Sunnyvale en Californie. Le premier circuit intégré die est produit la même année, c'est l'AM9300, un registre à décalage MSI à . En 1972, le premier produit créé par la société voit le jour : il s'agit de l'AM2501. La même année, la première unité de production hors des États-Unis est mise en route à Penang en Malaisie. En 1995 AMD introduit le microprocesseur AMD-K5 premier microprocesseur compatible avec l'architecture x86 et conçu de manière indépendante. Puis arrivent les années 2000 où AMD est le premier à franchir le mur historique des 1 GHz grâce au AMD Athlon. En 2003, AMD et Fujitsu créent la société commune Spansion, qui regroupe leurs activités de mémoire flash. AMD restant l'actionnaire majoritaire avec une participation de 60 %. Courant 2005, AMD et Fujitsu vendent leur participation dans Spansion. Cette dernière opère donc, maintenant, comme une société indépendante. En 2004 AMD fait une démonstration du premier processeur x86 bicœur au monde. Le , AMD rachète ATI Technologies pour 5,4 milliards de dollars. La même année, AMD présente les premiers processeurs x86 4 cœurs du marché. En octobre 2020, AMD annonce l'acquisition de Xilinx pour 35 milliards de dollars. Capacité de production Les principales usines de production de processeurs AMD étaient situées à Dresde en Allemagne. De nouvelles usines sont en construction à Dresde et vers New York et des partenariats avec ont été signés. À la suite des difficultés financières d'AMD, à la fin de 2008, les activités de production physique des processeurs ont été partiellement cédées à des fonds d'investissement pour former GlobalFoundries. Cette nouvelle filiale, détenue à 40 % par AMD, reprend toutes les usines actuelles et futures d'AMD qui devient donc un développeur sans usine. Situation financière Croissance du chiffre d'affaires en 2007 : +6 % par rapport à l'année 2006. Pour un total de de dollars. Pertes record de de dollars. Processeurs x86 Processeurs 32 bits Anciens AMD a fabriqué ses premiers microprocesseurs x86 sous licence, comme avec le 8086 par exemple. Les processeurs qui suivirent, les 80286, 80386 et Am486, étaient également des copies quasi identiques des modèles Intel. Néanmoins, ils avaient régulièrement des fréquences plus élevées pour des prix inférieurs ou comparables, ce qui en faisait des processeurs à bons rapports qualité/prix. Cela permit à AMD de devenir un concurrent sérieux d'Intel. K5 Le premier K5 est sorti en 1995 sous le nom de "K5 PR75", cadencé à 75 MHz. Voici les processeurs lancés à la commercialisation : SSA/5 : K5 PR75 (75 MHz) 1995 K5 PR90 (90 MHz) 1995 K5 PR100 (100 MHz) 5k86 : K5 PR120 (90 MHz) 1996 K5 PR133 (100 MHz) 1996 K5 PR166 (116 MHz) 1996 K5 PR200 (133 MHz) L'AMD K5 est un microprocesseur x86, construit par AMD, présenté pour la première fois en 1995. Il remplaça l'Am5x86, et fut suivi par le K6. Il est comparable au Cyrix 6x86 : tous deux possèdent une architecture interne en RISC. Tous les modèles ont 4,3 millions de transistors. Aucun K5 ne supporte les instructions MMX. K6 AMD a créé les microprocesseurs K5, K6, K6-2 et K6-III, qui étaient considérés comme des clones de leur équivalent chez Intel, mais vendus moins chers (). K7 AMD a lancé sur le marché les Athlon et les Duron, des processeurs compatibles x86, en 1999. C'est grâce à ces processeurs qu’AMD a accru sa notoriété sur le marché et a pu revenir sur le devant de la scène (après que Cyrix eut abandonné début 1999). L’Athlon était en effet relativement plus performant que tous ses concurrents et vendu à un prix particulièrement compétitif. Contrairement aux K6, les calculs en virgule flottante étaient très performants, ce qui permit d’en faire un processeur de choix pour les jeux vidéo et pour l'utilisation d'applications multimédia intensives. En mai 2002, AMD annonce qu’il abandonne la fabrication des processeurs Duron, pour se concentrer sur les Athlon et les processeurs 64 bits. Processeurs 64 bits Anciens K8 La série 64 bits d'AMD, baptisée AMD64, commence sa carrière début 2003 avec l’Opteron, destiné aux serveurs et aux stations de travail. Il faut attendre l’automne 2003 pour avoir une version de bureau, nommée Athlon 64 et Athlon FX (en fait un Opteron monoprocesseur renommé). Comparativement à l'Itanium d'Intel, la particularité de l’AMD64 était de demeurer totalement compatible avec l'architecture antérieure à , et ainsi de supporter toutes les applications existantes. Intel a reconnu l'intérêt de cette approche en adoptant les extensions de AMD64 pour ses nouveaux processeurs. Pour sa part, Intel lance en 2005 la série d'instructions Intel 64 ou EM64T notamment dans les . Pour activer le mode à 64 bits, il faut un système d’exploitation adapté. Linux et quelques autres Unix furent les premiers, rejoint par Windows XP Professionnel Édition x64. Une particularité importante de l’AMD64 est l’intégration du contrôleur mémoire dans l'unité centrale (2004), alors que cette fonction était traditionnellement dévolue au chipset. Tous ces éléments permettent un gain significatif de performances, même en mode à . L’AMD64 est une architecture de choix pour les joueurs, plus performante en général qu’un Pentium 4 de la même gamme. La stratégie d'AMD pour concurrencer son adversaire, dont les bénéfices seuls suffisent à dépasser ses revenus, consiste à dominer le marché de la vente au détail (relativement négligée par Intel) en offrant les meilleurs prix quelle que soit la gamme demandée. Leurs processeurs suivent cette stratégie, considérant que la majorité de leurs acheteurs, connaissant bien le marché de l'informatique, utilisent une seule application à la fois (ex : jeu, calcul) demandant énormément de puissance « brute », domaine où excellent les AMD. À l'opposé, grâce à lHyper-Threading, les processeurs Intel ont l'avantage dans le multimédia, où les connaissances en informatique des utilisateurs sont plus faibles, et qui demandent surtout une grande visibilité du fabricant. Le , AMD annonce l'embauche de Samuel Naffziger et de huit autres développeurs-clés qui œuvraient chez son concurrent Intel au développement du processeur 64 bits Itanium qui rencontre des difficultés depuis son lancement en 2001. Cette défection n'aide pas Intel à relancer l'Itanium, dont l'histoire chaotique a provoqué un certain embarras chez ses concepteurs (IBM, Bull, Hewlett-Packard et Sun Microsystems), tandis qu'AMD devrait profiter de l'expérience acquise par les transfuges pour étoffer son offre 64-bit (Opteron, notamment). 2006 : AMD fait un pas symbolique, car ses futurs processeurs 64 bits quadri-cœurs seront installés dans les serveurs Dell, firme connue pour favoriser Intel. Les rumeurs vont déjà bon train quant à la mise en place de puces AMD dans les ordinateurs Dell. Cela tend à prouver que la puissance des CPU d'AMD est reconnue, alors qu'Intel lance ses architectures Conroe (pour PC de bureau), Merom (pour portable) et Woodcrest (pour serveurs), architectures qui marquent un tournant dans la politique d'Intel qui n'a quasiment fait qu'augmenter la fréquence de ses processeurs durant toute la période des Pentium 4, sans grande amélioration de performances. Depuis fin 2006, les ordinateurs Dell proposent des processeurs AMD. En , AMD achète le fabricant de cartes graphiques ATI pour 5,4 milliards de dollars. L'alliance de ces deux acteurs majeurs de l'industrie permettra de proposer aux consommateurs des solutions d'ordinateurs intégrant processeur, chipset et puce graphique, c'est-à-dire des ordinateurs complets et très compacts pouvant servir dans les téléphones mobiles ou dans les véhicules. L'entreprise se livre à un vrai face à face avec Intel. La sortie en fin du Core 2 Quad d'Intel est un désavantage pour AMD, qui ne commercialisera ses quad-core qu'en automne 2007. En attendant, pour avoir une offre à son catalogue, AMD a sorti la plate-forme 4x4. Elle est composée de deux Athlon dual-core, montés sur une carte mère bi-processeur. K10 L'architecture K10 est lancée le lors du lancement de l'Opteron sur l'architecture Barcelona K10, premier processeur possédant quatre cœurs de manière native sur un « die » unique, contrairement à Intel qui proposait à l'époque des processeurs à quatre cœurs grâce à deux « dies » mis côte à côte. Cet Opteron de troisième génération est fabriqué avec une technologie SOI issue d'un partenariat avec IBM et gravé en . Des modifications importantes ont eu lieu par rapport au K8 surtout au niveau des caches. En effet, le K10 Barcelona possède trois niveaux de cache : le cache de niveau 1 (L1) est de par cœur, couplé à un cache de niveau 2 (L2) de , et enfin avec un cache partagé de niveau 3 de . Le procédé de victim-cache permet d'éviter de stocker les informations présentes dans le L1 sur le L2 (contrairement à Intel) et ainsi gagner en place. Les caches de niveau 2 et de niveau 3 sont censés être intelligents, ainsi si des informations doivent être utilisées par plusieurs cœurs, elles seront stockées sur le cache partagé de niveau 3, par contre si elles n'ont pas besoin d'être utilisées par plusieurs cœurs, elles seront stockées sur le cache de niveau 2. Une optimisation du prefetch du contrôleur mémoire permet de ne pas être forcé d'utiliser de la mémoire FBDIMM (pour les Opteron), et on peut utiliser de la mémoire non-ECC aussi bien qu'ECC (). Le contrôleur mémoire bénéficie pour la première fois d'un domaine d'alimentation complètement séparé du processeur, permettant au Crossbar Switch de voir sa fréquence augmenter d'environ , et le processeur pourra répondre au bus HyperTransport même quand la mémoire travaillera. Cependant, le contrôleur mémoire reste prévu uniquement pour de la DDR2. AMD introduit aussi avec le K10 le Power Now sur les desktop, permettant de moduler la fréquence de chaque cœur de manière totalement indépendante, ainsi que le contrôleur mémoire et les différents caches. Les architectures K10 Barcelona et Phenom possèdent environ 463 millions de transistors pour les cœurs et environ 140 millions pour les caches mémoires, soit un total de plus de de transistors. Les K10 possèdent douze niveaux de pipelines, contre seize niveaux chez Intel avec l'architecture Core 2. Le Phenom possède en plus du Barcelona le bus HyperTransport 3.0. Ce processeur est le nouveau CPU grand public d'AMD, il est sorti le . Au lancement seuls les Phenom X4 9500 () et 9600 (), représentant l'offre quad-core native d'AMD, sont disponibles. Le Phenom X3 (tri-cœurs) est quant à lui sorti durant le premier trimestre 2008, comme le Phenom X2, dual-core. Un nouvel Athlon 64 X2, dépourvu de cache L3, a ensuite fait son apparition (Rana). Pour les Opterons, la série 1000 basée sur un Barcelona mono-core, le Budapest, devrait sortir d'ici peu. Les Phenom sont compatibles avec le Socket AM2 et les chipset R6XX (AMD), ils doivent toutefois être placés sur une carte-mère basée sur un chipset R7XX (AMD) pour bénéficier de l'Hypertransport 3.0. En , AMD lance les Phenom II (dont l'architecture est parfois appelée « K10.5 », K 10 et demi), en introduisant la gravure et une taille de mémoire cache de . Ces processeurs connaîtront un succès bien supérieur à celui des Phenom en raison de leurs performances supérieures, leur propension à l'overclocking et leur meilleur maîtrise de la chaleur. Mais cette offre arrivera bien trop tard vis-à-vis de l'avance de son concurrent. En , AMD lance les Llanos, des processeurs d'architectures K10 et Fusion, gravés en 32 nm et intégrant le Northbridge et un circuit graphique. Actuels Bobcat K15 Il s'agit de la première architecture grand public d'AMD basée sur le CMT (Clustered Multi Thread) et ayant comme nom de code K15. Ces processeurs sont sortis au deuxième semestre 2011. Cette architecture (CMT), consiste en une refonte importante des anciennes architectures d'AMD et de leurs acquis, afin de mutualiser au maximum les ressources au sein d'une même puce (mémoire cache, unités de calcul…) pour obtenir un meilleur rendement et ainsi monter en fréquence tout en diminuant la consommation énergétique. K12 Il s'agit d'un projet lancé à la suite du rachat d'ATI Technologies. Le but serait de fusionner le processeur graphique dans le processeur central pour diminuer encore une fois de plus les coûts et la consommation en énergie. En pratique, cela consiste à inclure le northbridge et un circuit graphique plutôt gros dans le processeur. Celui-ci emportant aussi des cœurs de processeur habituels, qui seront de microarchitecture distincte (K10, Bobcat, Bulldozer…). Le premier de ces APU (accelerated processing unit) est sur le marché (2011), et utilise deux cœurs Bobcat. Zen Zen est une nouvelle microarchitecture pour les processeurs et les APU de la série Ryzen et les processeurs pour serveur Epyc basés sur x86-64, introduite en 2017 par AMD et construite à partir de zéro par une équipe dirigée par Jim Keller, arrivé en 2012, qui prend son départ en . L'un des principaux objectifs d'AMD avec Zen était une augmentation d'Instructions par cycle (IPC) d'au moins 40 %. Cependant, en , AMD a annoncé qu'elle avait en réalité réalisé une augmentation de 52 %. Les processeurs basés sur l'architecture Zen reposent sur la technologie FinFET 14 nm et mettent de nouveau l'accent sur les performances monocœur et la compatibilité HSA. Les processeurs antérieurs d'AMD étaient soit construits dans un processus en 32 nm (processeurs Bulldozer et Piledriver), soit dans un processus en 28 nm (APU Steamroller et Excavator). De ce fait, Zen est beaucoup plus économe en énergie. L'architecture Zen est la première à englober les processeurs et les APU d'AMD conçus pour un socket unique (Socket AM4). Autre nouveauté pour cette microarchitecture : la mise en œuvre de la technologie multithreading simultané (SMT), similaire a l'Hyper-Threading qu'Intel utilise depuis des années sur certains de ces processeurs. Zen prend également en charge la mémoire DDR4. AMD a lancé les processeurs Ryzen 7 haut de gamme de la série Summit Ridge basés sur Zen le , les processeurs milieu de gamme de la série Ryzen 5 le et les processeurs d'entrée de gamme de la série Ryzen 3 le . AMD a par la suite lancé la gamme Epyc, des processeurs pour serveur basés sur Zen pour les systèmes 1P et 2P. En , AMD a lancé les APU basés sur Zen sous le nom de Ryzen Mobile, intégrant des cœurs graphiques Vega. AMD a lancé les processeurs avec la microarchitecture Zen+ (gravure en ) en . La microarchitecture Zen 2 (gravure en ) est dévoilée en détail en 2019 à travers la troisième génération de processeurs Ryzen dont la date de sortie est fixée à . Dénomination Au sujet du nom des architectures des processeurs x86 d'AMD, dans le sigle « Kxx », le « K » fait référence à la bande dessinée américaine Superman de DC Comics, le « K » désignant la kryptonite verte qui affaiblit Superman, une allégorie du concurrent d'AMD, le géant Intel. Sockets AMD Les sockets AMD sont, par ordre chronologique : Socket 7 Slot A Socket A Socket 754 Socket 939 Socket 940 Socket AM2 Socket F Socket AM2+ Socket AM3 Socket AM3+ Socket FM1 Socket FM2 Socket G34 Socket AM4 Autres technologies et plateformes Processeurs Alchemy L'Alchemy est un processeur RISC, d'architecture MIPS, spécialisé dans le traitement multimédia et destiné aux baladeurs. Dans ces dernières versions il intègre des DSP lui permettant de s'affranchir de quelques composants lors de son intégration. Ceci lui donne l'avantage de réduire le volume occupé, de moins consommer et d'obtenir un système complet moins cher. Selon AMD, il est ainsi capable de gérer tout type de format audio et de format vidéo, en apportant un maximum de qualité. AMD Live! AMD Live! est la réponse d'AMD à Intel et son Viiv : ce label définit le standard du PC de salon intégrant un processeur AMD et les périphériques graphiques et de communication permettant le support de toutes les fonctions multimedia du salon. Description de la certification Processeur : Athlon 64 X2, Athlon 64 FX-60 ou Opteron Socket : AM2 Graphique : double GPU de type SLI ou CrossFire Disque dur SATA Graveur DVD multiformat Clavier sans fil Télécommande Le terminal DDREAM est la première set-top box'', certifiée AMD Live! AMD Quad FX Il s'agit d'une offre proposée par AMD pour contrer l'offre d'Intel. Elle se composait de deux processeurs FX (par exemple des FX-72) pour combiner des configurations incluant quatre cœurs. Plus efficaces que les quad-core d'Intel, elles ne connurent pas le succès espéré avec pour principale cause son prix excessivement élevé. Les configurations de base pouvaient atteindre les sans compter la mémoire, les disques durs, etc. La plateforme AMD Quad FX était par contre considérée comme la configuration ultime et pouvait être couplée à une plateforme QUAD-SLI composée de deux cartes graphiques Nvidia 7950 GX2. En 2013 AMD fut le premier constructeur de microprocesseurs à proposer au grand public un processeur (FX 9590) dont la fréquence atteint au maximum avec son « turbo » ( de base sans overclocking automatique) dans les situations les plus favorables et seulement au prix d'une explosion de la consommation et de la chaleur à dissiper. Processeurs Geode Le Geode est un type de processeur très basse consommation d'AMD. En réalité, il s'agit d'un véritable système sur une puce regroupant à peu près toutes les fonctionnalités attendues d'un ordinateur dans une seule puce consommant très peu d'énergie. Pacifica/AMD-V Il s'agit d'une technologie de virtualisation matérielle similaire au VT-x (anciennement nommé Vanderpool d'Intel) et intégrée aux derniers processeurs d'AMD. Comme chez Intel avec le VT-d, AMD propose l'équivalent « Virtualisation E/S''' » qui permet au système invité d'utiliser une carte d'extension physique directement sans passer par l'hyperviseur (le système hôte). Ceci pour utiliser pleinement les performances de ces cartes, comme une carte graphique 3D qui peut être utilisée à 100 % de ses capacités par le système d'exploitation invité et ainsi éviter la perte de temps machine lors d'affichage 3D temps réel. Collaboration et partenariats AMD s'est associé avec THATIC (Tianjin Haiguang Advanced Technology Investment Co., Ltd) pour co-fonder une entreprise en Chine. En obtenant un accord de licence pour l'échange de licence pour les serveurs sur le marché chinois. Notes et références Voir aussi Articles connexes Liste des microprocesseurs AMD Liste des microprocesseurs AMD Sempron Liste des microprocesseurs AMD Athlon 64 Liste des microprocesseurs AMD Athlon XP Performance Rating Chipset AMD GPUOpen, suite logicielle développée par AMD Radeon Liens externes Entreprise informatique ayant son siège aux États-Unis Constructeur informatique Entreprise de microélectronique ayant son siège aux États-Unis Entreprise fondée en 1969 Entreprise ayant son siège à Santa Clara (Californie)
Advanced Micro Devices (AMD) est un fabricant américain de semi-conducteurs, microprocesseurs, cartes graphiques basé à Santa Clara (Californie). La compagnie est fondée le par un groupe d'ingénieurs et de dirigeants de Fairchild Semiconductor. Les cofondateurs d'AMD sont Jerry Sanders, , John Carey, Sven Simonsen, Jack Gifford, Frank Botte, Jim Giles et Larry Stenger. La flèche du logotype de la compagnie dirigée vers la droite symbolise sa croissance dans le « droit chemin » (« the right way »).
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Apple
Apple
Apple Inc. ( « pomme » en anglais) (anciennement Apple Computer, Inc.) est une entreprise multinationale américaine qui crée et commercialise des produits électroniques grand public, des ordinateurs personnels et des logiciels. Parmi les produits les plus connus de l'entreprise se trouvent les ordinateurs Macintosh, l'iPod, l'iPhone et l'iPad, la montre Apple Watch, le lecteur multimédia iTunes ou des logiciels à destination des professionnels tels que Final Cut Pro et Logic Pro. En 2019, l'entreprise emploie et exploite répartis dans et une boutique en ligne où sont vendus les appareils et logiciels d'Apple, mais aussi de tiers. Son chiffre d'affaires annuel pour l'année 2020 atteint . Apple est créée le dans le garage de la maison d'enfance de Steve Jobs à Los Altos en Californie par Steve Jobs, Steve Wozniak et Ronald Wayne, puis constituée sous forme de société le à l'origine sous le nom d'Apple Computer. Cependant, pour ses et pour refléter la diversification de ses produits, le mot « computer » est retiré le . Steve Jobs quitte Apple en 1985 pour reprendre en 1997 la direction de l'entreprise alors au bord de la faillite. Durant quatorze années, il fait son succès et sa richesse, en commençant par le lancement de l'iMac en 1998, puis l'étape disruptive de l'iPhone en 2007. Il meurt le à l'âge de . Tim Cook lui succède. En raison de sa philosophie industrielle de l'intégration verticale, de son approche marketing fondée sur l'innovation, l'ergonomie et l'esthétique de ses produits appréciées des consommateurs, de ses campagnes publicitaires originales et des clients qui s'identifient à l'entreprise et à la marque, Apple s'est forgé une réputation singulière dans l'industrie électronique grand public. Selon un classement du magazine Fortune, Apple est la société la plus admirée dans le monde entre 2006 et 2013. À partir de 2011, elle est au gré des fluctuations du marché, la première capitalisation boursière de la planète. En , elle devient la première entreprise privée de l'histoire à atteindre une valeur de de dollars de capitalisation boursière. Mais la firme est mise en cause en raison des conditions de travail imposées à ses ouvriers qui travaillent dans des pays asiatiques comme l'Inde ou la Chine, et également de son mauvais impact environnemental et de ses pratiques commerciales. Histoire Apple est créé le dans la maison d'enfance de Steve Jobs à Los Altos, puis constituée sous forme de société le . Elle prend diverses facettes coordonnées avec l'évolution du monde informatique qu'elle précède, partant d'un monde sans ordinateur personnel à une société du interconnectée par l'intermédiaire de terminaux fixes et mobiles. Elle est l'un des premiers constructeurs travaillant à la conception de et moins encombrantes face au monopole IBM. Parmi ses produits phares, on trouve les ordinateurs personnels et Macintosh, le baladeur iPod, le smartphone iPhone et la tablette iPad. Apple et Steve Jobs L'image d'Apple est étroitement associée à celle de son cocréateur, Steve Jobs. Celui-ci doit quitter l'entreprise en 1985 à la suite d'un conflit avec John Sculley qu'il avait pourtant recruté au poste de directeur général. Il crée alors NeXTet rachète Pixar à George Lucas, ce qui lui vaudra de devenir, lors du rachat des studios d'animation en 2006, membre du conseil d'administration et premier actionnaire individuel de la Walt Disney Company. Il revient prendre la direction de la marque à la pomme en 1997 et se trouve dès lors à l'origine de la réussite planétaire des différents produits lancés depuis cette époque, toujours présentés à un rythme quasi semestriel lors de ses célèbres « keynotes ». Affecté à partir de 2004 par un cancer du pancréas, Steve Jobs doit finalement renoncer à ses fonctions de PDG le (continuant cependant d'occuper la fonction de président du conseil d'administration et de directeur d'Apple), et c'est Tim Cook qui lui succède. Steve Jobs décède le , à l'âge de 56 ans. Un hommage lui est rendu sur le site web d'Apple via sa photo et un portrait en noir et blanc avec comme texte « Steve Jobs ; 1955-2011 ». 2011 – présent : direction de Tim Cook Le , Apple a acquis le fabricant local d'applications météo Dark Sky, pour une somme non divulguée, avec l'intention d'arrêter son application d'origine à la fin de 2021. Le 3 avril 2020, Apple a acquis Voysis, une société basée à Dublin, spécialisée dans la technologie vocale numérique AI pour un montant non divulgué. Le 14 mai 2020, Apple a acquis NextVR, une société de réalité virtuelle, basée à Newport Beach, en Californie Le 4 août 2020, Axios a rapporté qu'Apple avait « un intérêt sérieux » à acheter TikTok, bien que cela ait ensuite été démenti par Apple Le 19 août 2020, le cours de l'action d'Apple a brièvement dépassé 467,77 $, faisant d'Apple la première entreprise américaine avec une capitalisation boursière de 2 mille milliards de dollars. Le 2 septembre 2020, Apple a annoncé les prochaines fonctionnalités d'iOS qui seront introduites plus tard cette année, permettant aux développeurs d'offrir aux clients des codes d'abonnement gratuits ou à prix réduit appelés « codes d'offre ». Les utilisateurs utilisant iOS 14, iPadOS 14 et versions ultérieures ont été déclarés éligibles pour utiliser les codes promotionnels sur l'App Store. L'offre était censée être échangeable via deux méthodes, en utilisant une URL de remboursement de code à usage unique ou une API de feuille de remboursement de code actuelle, si elle est mise en œuvre dans l'application. Pour accélérer les livraisons d'appareils aux consommateurs, Apple a commencé à expédier des appareils directement depuis ses magasins à partir d'. La société a annoncé qu'elle utilisait son réseau d'Apple Store comme centre de distribution de facto pour expédier les produits directement des magasins aux clients. Acquisition de sociétés Comme Amazon, Facebook et Google, Apple a, depuis sa fondation, racheté de nombreuses entreprises pour alimenter sa croissance, élargir sa base d'utilisateurs et développer de nouvelles technologies. Parmi ses acquisitions, on peut citer NeXT, P.A. Semi, Siri et Beats Electronics. En , Apple se renforce dans le domaine de l'intelligence artificielle et rachète la société spécialisée Turi, basée à Seattle, pour un montant estimé à millions de dollars. Turi est spécialisée d'après son site internet sur une branche de l'intelligence artificielle appelée machine learning (apprentissage automatique en français) : des outils et algorithmes permettant aux ordinateurs ou aux applications logicielles « d'apprendre » au fur et à mesure de leur utilisation. Cela peut entre autres servir à analyser les comportements des utilisateurs, à cibler en fonction de leur profil des publicités ou des recommandations de produits, ou encore à détecter des anomalies et donc des fraudes potentielles. En , Apple rachète la startup israélienne Real Face, spécialisée dans la reconnaissance faciale. Activité Produits électroniques Apple II Sorti en 1977, l'Apple II est considéré comme le premier ordinateur personnel au monde produit en grande série. Ses ventes firent la richesse d'Apple, et représentèrent la majeure partie de son revenu jusque dans la seconde moitié des années 1980. Macintosh Le Macintosh, famille d'ordinateurs, a constitué pendant plus de 20 ans l'activité principale d'Apple. En 2014, ils sont constitués : de l'iMac, ordinateur tout-en-un lancé pour la première fois en 1998. Sa popularité a permis de relancer la firme alors en crise ; du MacBook Air, un ordinateur portable ultra-fin grand public lancé en 2008 qui a remplacé le MacBook en 2011 ; du MacBook Pro Retina, un ordinateur portable proposé en 15 et 13", en complément (durant les années 2012-2013) puis en remplacement du MacBook Pro (ce dernier était proposé en 13, 15 et 17" et a remplacé les PowerBook lors de son lancement en 2006). Celui-ci est un MacBook Pro avec un écran de meilleure résolution, plus fin, n'ayant pas de lecteur CD/DVD interne et disposant d'un disque dur SSD de série lors de son lancement en 2012. Il est également équipé d'une connectique HDMI 1.4 ; du Mac Pro, un ordinateur type station de travail qui remplace les PowerMac lors de son lancement en 2006 ; en 2013, une toute nouvelle version dans un boitier compact de forme cylindrique est mise sur le marché, abandonnant ainsi le format tour. Ce dernier est repris pour le Mac Pro 2019 basé sur la modularité ; du Mac mini, un ordinateur de bureau compact lancé en janvier 2005. Apple vend aussi de nombreux accessoires pour les Macintosh (aussi compatibles avec les autres ordinateurs) tels que la Time Capsule, la Magic Mouse, le Magic Trackpad ou les claviers Apple. iPod Lancé pour la première fois en 2001, le baladeur numérique iPod signe pour Apple l'entrée dans le monde de la musique et en général dans d'autres appareils que les ordinateurs. D'un modèle unique, le modèle s'est décliné en plusieurs versions au fil des années. L'iPod a été le leader du marché des baladeurs numériques dans le monde et on compte, depuis son lancement en 2001, plus de 275 millions d'appareils vendus. Il exista jusqu'à 4 familles d'iPod : l'iPod nano, iPod de taille réduite par rapport à l'iPod classic. Il est équipé de mémoire flash. Les premiers modèles étaient équipés d'une molette cliquable, mais les modèles de et générations sont entièrement tactiles et leur format a été revu ; l'iPod shuffle, baladeur numérique, le plus petit et le plus abordable, qui a la particularité de ne pas posséder d'écran ; l'iPod touch, baladeur à écran tactile qui ressemble en de nombreux points à l'iPhone, reprenant la même structure et interface, sans la fonction téléphonique et le réseau cellulaire. l'iPod classic, descendant direct du modèle lancé en 2001 ; il était doté d'un disque dur de 160 Go pour la version de 2009, soit la plus grande capacité d'un iPod. L'iPod classic, en raison du modèle de disque dur dépassé, cessa d'être produit en 2014. Après avoir été révisés en 2012, l'iPod nano et shuffle furent retirés de la vente en 2017. On souligna que c'est une grande partie de l'histoire d'Apple qui se tourne. Le 10 mai 2022, Apple annonce la fin de l'iPod touch, dernier iPod encore en vente et dont la dernière version remontait à 2019. iPhone L'iPhone, famille de smartphone d'Apple, est présenté par Steve Jobs en janvier 2007 lors de la Macworld Conference & Expo, il est la convergence d'un smartphone, d'un iPod et d'un client internet. L'iPhone est le premier appareil Apple équipé du nouveau système d'exploitation, alors nommé iPhone OS, maintenant iOS. Son succès grandit au fil des nouvelles fonctionnalités qui lui sont apportées. En 2008, Apple ouvre l'App Store, une boutique de logiciels payants et gratuits destinés à l'iPhone OS qui, chaque année, voit l'apparition lors de conférences organisées par Apple de nouveaux modèles d'iPhone qui sont apparus au fil des versions de nouvelles fonctionnalités telles que la 3G, un GPS, un gyroscope ou encore l'appel visio FaceTime. Le , Apple présente l', doté de Siri, une interface à reconnaissance vocale qui permet à l'utilisateur de donner des ordres vocaux à son iPhone. Le 21 septembre 2012, l'iPhone 5, qui présente un design revu, un écran plus long, un processeur plus puissant et plus rapide et qui supporte les réseaux LTE aux États-Unis et dans plus de 40 pays, est mis en vente. Le , Apple annonce l'iPhone 5s, l'un des deux modèles de la génération de l'iPhone ; il prend en charge la 4G LTE des opérateurs français et intègre un nouveau système de déverrouillage par empreinte digitale (Touch ID). L'autre modèle de la génération de l'iPhone, est l'iPhone 5c qui a été annoncé au même moment que l'iPhone 5s ; il reprend la plupart des caractéristiques techniques de l'iPhone 5, avec toutefois la prise en charge des réseaux 4G LTE des opérateurs français, et adopte également un nouveau design en polycarbonate coloré. Le , Apple lance la génération de l’iPhone, avec l'iPhone 6 (écran de ) et l'iPhone 6 Plus (écran de ), qui intègrent le nouveau système de payement d'Apple (Apple Pay). En septembre 2015, à l'occasion du lancement des iPhone 6s et 6s Plus, Apple annonce avoir vendu plus de 13 millions d'appareils dès le premier week-end, ce qui constitue un score historique pour l'entreprise. Apple a présenté lors de la keynote du , un nouvel iPhone qui reprend le modèle de résolution de , le nom de ce modèle est l'iPhone SE, qui signifie « Special Edition », donc édition spéciale. La firme enregistre cependant le une baisse de 16 % sur les ventes de ses iPhone et une chute de 22 % de son bénéfice net. Le , Apple présente lors d'une keynote les iPhone 7 et 7 Plus. Lors de sa keynote du , alors que le public n'attendait qu'un seul modèle d'iPhone, Apple en dévoila trois, l'iPhone 8, 8 Plus et l'iPhone X. Avec ces deux nouveaux smartphones, Apple apporte enfin la recharge sans fil. Alors que l' Plus reprenaient le design de l', l'iPhone X, lui, adopte un tout nouveau design jamais vu chez Apple avec un écran de et embarque la nouvelle technologie développée par Apple de reconnaissance faciale en 3D (Face ID). Tous deux apportent la nouvelle version d'iOS, iOS 11. Il n'existe pas d'iPhone 9, Apple a sorti directement l'iPhone 10 ou X à l'occasion de son 10 anniversaire. Le , Apple annonce la version améliorée de l'iPhone X en deux tailles : l'iPhone XS et l'iPhone XS Max, même technologie que ce dernier avec un écran plus grand (le plus grand qu'Apple n'ait jamais créé). Lors de cette Keynote, Apple annonça également l'iPhone XR. Le 10 septembre 2019, Apple présenta trois nouveaux iPhones : 11, 11 Pro et 11 Pro Max. Les iPhones 11 Pro et 11 Pro Max ont un triple appareil photo ; une première chez Apple. Le 14 avril 2020, Apple annonce une révision de l'iPhone SE, disponible à partir du 24 avril de la même année. Le 14 septembre 2021, Apple a présenté sa nouvelle gamme d'iPhone : les iPhone 13, 13 mini, 13 Pro et 13 Pro Max. Un an après, le 16 septembre 2022, Apple sort sa nouvelle collection d'iPhone : l'iPhone 14, l'iPhone 14 Plus, l'iPhone 14 Pro et l'iPhone 14 Pro Max. iPad La tablette tactile iPad est présentée pour la première fois par Steve Jobs en janvier 2010. Elle fonctionne sous une version modifiée d'iOS (il sera d'ailleurs à l'origine du changement de nom de l'iPhone OS en iOS puisque ce système d'exploitation n'est plus cantonné à l'iPhone). Elle est particulièrement orientée vers les médias tels que les livres, journaux, magazines, films, musiques, jeux, mais aussi vers l'Internet et l'accès à ses courriers électroniques (e-mails). Avec un poids compris entre 680 à , cette tablette est située entre les smartphones et les ordinateurs portables. La deuxième génération d'iPad est disponible depuis mars 2011 et se distingue par quelques améliorations : un processeur plus puissant (puce Apple A5 bicœur), son épaisseur est réduite de 33 % à , son poids est réduit de 15 % ( pour la version Wi-Fi et pour la version Wi-Fi + 3G) et deux caméras intégrées (une frontale et une dorsale). Au second trimestre 2012, 34 millions d'iPad, pour un chiffre d’affaires de 19 milliards de dollars (15,5 milliards d’euros) ont été vendus aux États-Unis. iPad mini L'iPad mini est une tablette tactile conçue et développée par Apple, manufacturée par Foxconn, présentée au public le 23 octobre 2012. Ce modèle issu de l'iPad en propose les mêmes fonctionnalités avec un écran plus petit : . Après quatre ans sans nouveauté chez l'iPad Mini, sa cinquième génération sort enfin le 18 mars 2019. L'iPad mini est disponible à partir de () en version WiFi et à partir de en version WiFi + Cellular (Wi-Fi + 4G LTE). De plus, en version Rétina, avec il est proposé à (Wifi) et (Wifi + Cellular). En 2019, sort l'iPad mini 5, avec un meilleur écran, la compatibilité avec l'Apple Pencil 1 et plus de puissance grâce à la puce A12 d'Apple. Fin 2021, Apple sort l’iPad mini 6, désormais avec un écran plus grand : 8,3 pouces son apparence est calquée sur celui de l’iPad Air 4. Désormais compatible avec l’Apple Pencil 2 et ultra-puissant grâce à la nouvelle puce A15 de Apple. À partir de 559 € (64 Go) en version Wifi et à partir de 729 € en version Wifi + Cellular Apple Pencil L'Apple Pencil de première génération sorti en même temps que les premiers iPad Pro, soit en novembre 2015, celui-ci permet d'écrire sur les iPad compatibles tout en passant la main sur l'écran, car l'iPad détectera le crayon. La seconde génération du crayon d'Apple sortie trois ans plus tard change son design et son mode, elle apporte de nouvelles fonctionnalités et est compatible avec les nouveaux design des iPads Pro de et génération. Apple Watch l'Apple Watch est présentée le pour être disponible en avril 2015 à partir de . Cette montre connectée est dotée de son propre système d'exploitation, WatchOS. Déclinée en trois versions – Apple Watch, Apple Watch Sport et Apple Watch Edition (en or 18 carats) – est compatible avec iPhone 5 et supérieur et, en plus de donner l'heure, propose plusieurs fonctionnaités dont un entraîneur sportif avec un cardiofréquencemètre. En septembre 2016, Apple présente l'Apple Watch Series 2 accompagnée d'un nouvel OS watchOS 3. Si le design est quasi identique, l'intérieur a été revu. Nouveau processeur, étanchéité jusqu'à et GPS font leur apparition. Enfin, l’Apple Watch Edition abandonne l’or au profit de la céramique, pour un tarif divisé par dix. La nouvelle montre connectée est toujours disponible en et . Le , l'Apple Watch Series 3 est présentée. Le design restant le même que les précédents, l'Apple Watch 3 inclut tout de même quelques nouveautés telles que la simulation d'une carte SIM afin qu'elle soit autonome (utilisation sans iPhone) et WatchOS4, une nouvelle version du système d'exploitation. Les prix des montres de cette série commencent à (GPS) et vont jusqu’à (GPS + Cellular) incluant un boîtier céramique. En septembre 2018, Apple présente l'Apple Watch Series 4. Le design est amélioré et elle renforce son positionnement sur le créneau sport et santé. Elle est disponible en 40 et 44 mm, et le prix débute à 429 €. Apple fait face à une accusation de vol de brevets au détriment de la société Masimo. Un an plus tard, fut présenté l'Apple Watch Series 5, cette fois, le design ne change pas, mais elle hérite d'un écran toujours allumé et d'une boussole intégrée. En septembre 2020, l'Apple Watch Series 6 est lancée accompagnée d'une Apple Watch entrée de gamme l'Apple Watch SE, L'Apple Apple Watch Series 3 reste en vente. Apple TV Présentée fin mars 2007 dans sa première version par Steve Jobs, L'Apple TV (TV) est une box conçue par Apple permettant la communication sans fil entre un ordinateur et un téléviseur, à l'instar du Chromecast et d'Android TV de Google. L'appareil est conçu pour être utilisé avec un iPhone, un iPad, un iPod, une Apple Watch ou un Mac sous OS X. La dernière version de l'appareil, présentée lors du keynote d'octobre 2015, est dotée d'un nouveau processeur Apple A8 et d'une télécommande Siri Remote tactile. La box fonctionne dorénavant sous tvOS, basé sur iOS 9, et fut disponible courant novembre 2015. Lors de sa keynote du Apple lance la TV 4K. AirPods Présentés le parallèlement à l'iPhone 7 et à l'Apple Watch Series 2. Apple avait initialement prévu de sortir les AirPods fin , mais la société a reporté la date de sortie le , pour un prix de 179 euros. Ils comportent de nouvelles interactions avec les utilisateurs. Par exemple, si vous retirez un AirPod de l'oreille, la lecture s'interrompt et reprend une fois les deux AirPods à nouveau portés, et si vous double-cliquez dessus, vous pouvez soit activer Siri, soit lire ou mettre en pause la lecture. Pour une fonctionnalité complète, les AirPods nécessitent des périphériques fonctionnant au minimum sur iOS 10.2, macOS Sierra ou watchOS 3. Ils se synchronisent automatiquement via iCloud afin que l'utilisateur puisse basculer vers d'autres périphériques pris en charge connectés au même identifiant Apple. Ils peuvent également lire de l'audio à partir de tout appareil prenant en charge Bluetooth 4.0 ou supérieur, y compris les appareils Android (qui peuvent utiliser le geste de double clic pour contrôler la lecture). Lors de la keynote du , Apple annonce la sortie des AirPods 2. La différence marquante entre cette génération et la première est au niveau de la charge, qui peut désormais se faire par induction. En octobre 2019, Apple présente les AirPods Pro, qui sont une nouvelle gamme, où Apple revoit en grande partie le design, ce qui permet la réduction de bruit active et passive, qui donne l'impression d'être isolé de ce qui se passe dans la rue ou dans un lieu public par exemple. En décembre 2020, Apple présente les AirPods Max, premiers casques audio de la firme avec des fonctionnalités de réduction de bruit et une molette, pour contrôler la musique ou le volume, similaire à celle des Apple Watch. Apple AirPower Apple annonce, en 2017, mettre au jour un socle de recharge par induction. Notamment avec la sortie de l'iPhone X qui se recharge par induction, les AirPods 2 ainsi que l'Apple Watch devaient également se recharger sur le AirPower par induction. Mais le 30 mars 2019, le groupe américain abandonne officiellement son idée d'AirPower. Apple Vision Pro La compagnie de Steve Jobs à développé l’Apple Vision Pro, un casque de réalité mixte, espérant ainsi succéder aux autres casques tels que l'Oculus de Meta ou l'Hololens de Microsoft. Le 5 mai 2023, lors de la WWDC, Apple annonce son casque de réalité virtuel nommé Apple Vision Pro. La promesse d'Apple avec ce nouveau produit est d'étendre l'expérience utilisateur au-delà de la frontière des écrans. Apple Vision Pro devrait sortir au début de l'année 2024 au États-Unis puis progressivement dans d'autres pays. Pour son lancement, l'Apple Vision Pro devrait coûter la somme de 3 499$. Jeu vidéo Au milieu des années 1990, Apple s'associe avec Bandai pour la création d'une console de jeux vidéo axée sur le multimédia. La Pipp!n est lancée en 1996 et doit faire face à la Saturn de Sega, à la PlayStation de Sony et à la Nintendo 64 de Nintendo. Un catalogue de jeux famélique, par rapport à ses concurrentes, et un prix élevé mènent à un échec commercial. La production cessa en 1997, seules consoles ont trouvé preneur. Apple promeut l'App Store, sur l'iPhone et l'iPod touch, surtout pour son catalogue de jeu, et n'hésite pas à inviter plusieurs développeurs lors des keynotes. L'entreprise développe en 2008, pour promouvoir l'iPod touch, une application de Poker Texas Hold'em, qui ne fut jamais mise à jour et a été retirée en 2011. Le Game Center est également une création d'Apple pour centraliser les scores et les données. Dans les Mac, est présent depuis NeXT, un jeu d'échecs, dont la vitesse de réflexion de l'IA est volontairement bridée. Processeurs Apple conçoit en interne ses propres processeurs connus sous le nom d'Apple Silicon pour iPhone, iPad, iPod Touch, Apple Watch, Apple TV, AirPods, et débute en 2020 la transition vers le Mac. Services Si Apple est avant tout une entreprise qui crée des produits, lors de la keynote spéciale service du , la société annonce son intention de diversification dans les services. Six nouveaux services sont alors annoncés, Apple Arcade, l'Apple Card, Apple News+, Apple TV+, Apple TV Channels, et la Connexion avec Apple, ils viendront rejoindre iCloud, Podcasts, Game Center, Apple News, Apple Music, Shazam (racheté en 2017), Livres, Plans, Apple Pay, et Siri, l'assistant vocal de la marque. En 2020, à la suite de la WWDC 20, Apple annonce, entre autres, l'arrivée du futur du service Traduire et de CarKey. Le , Apple présente Apple One, un service d'abonnement regroupant, à un tarif plus avantageux, plusieurs services payants. iCloud iCloud est le service de stockage en ligne d'Apple incluant 5 Go offerts, extensibles contre un paiement mensuel. iCloud est également un service de boîte mail. Le service de stockage fut rebaptisé iCloud+ avec iOS 15, pour lui ajouter de nouvelles fonctions sans changement de tarif. Safari Safari est le navigateur web installé par défaut dans les Mac, iPod touch, iPhone et iPad. Livres Apple Books ou Livres en français, est une application permettant d'acquérir des livres numériques dans une boutique en ligne, puis de les lire à l’aide d’un iPad, d’un iPhone, d’un iPod touch ou d'un Mac. Apple Books est distribuée gratuitement. Le service est accessible par n'importe quel écrivain, elle permet notamment de diffuser du contenu en évitant les intermédiaires. L'application Livres est également sur l'Apple Watch, mais de façon audio, c'est-à-dire que les livres audio doivent être téléchargés préalablement sur la montre, puis pourront être lus via un casque ou des écouteurs sans fil. Plans Apple Plans ou tout simplement Plans, est l'application de cartographie installée sur macOS, iOS, WatchOS et iPadOS qui permet de demander son trajet de différentes manières (voiture, transports, services, marche…), ou de se localiser et s'orienter. Siri Siri est le nom de l'assistant vocal d'Apple. Énergie En 2016, Apple crée la filiale Apple Energy, chargée de revendre aux particuliers l'électricité produite en excédent par les centrales d'énergie renouvelable dont le groupe est propriétaire. Services de communications iMessage iMessage est un service de messagerie instantanée disponible sur macOS, iOS, WatchOS et iPadOS. FaceTime FaceTime est un service d'appel audio et vidéo disponible sur macOS, iOS et iPadOS. Traduire L'application Traduire d'Apple, est un service de traduction arrivé avec iOS 14 en fin 2020, il permet la traduction orale et écrite dans une autre langue. Avec iPadOS 15⁣⁣, il arrive sur les iPad. Services audio Apple Music Apple Music est un système de musique à la demande annoncé lors de la WWDC 2015. Il concurrence d'autres plateformes de streaming musical comme Spotify ou Deezer. En 2020, il est le second service de musique le plus utilisé avec plus de 60 millions d'utilisateurs dans le monde, et plus de 90 millions de morceaux disponibles en streaming. Podcast Podcast est une application gratuite, disponible depuis tous les appareils Apple (Apple Watch compris) qui permet d'écouter des milliers de podcasts gratuitement, de les télécharger, et d'en voir la version vidéo (si celle-ci est publiée sur la plateforme). En juillet 2019, Bloomberg annonce qu'Apple va produire ses propres podcasts. La nouvelle fait chuter de près de 3 % le cours boursier de Spotify, plateforme suédoise de streaming musical et principal concurrent d'Apple sur le terrain des podcasts. Shazam Shazam est une application qui permet d'identifier à peu près n'importe quel titre de musique en le faisant écouter à l'application via le micro du smartphone. L'application est rachetée par Apple en décembre 2017 pour environ 400 millions de dollars. Apple supprime la version payante sans pub et intègre le service à Siri qui devient capable de reconnaître la musique, au même titre que l'application. Depuis 2020, Shazam peut être synchronisé avec le compte Apple music ou spotify de l'utilisateur. Services de paiement Apple Pay est le service de paiement sans contact proposé par Apple, qui permet de payer en boutiques et sur de nombreux sites internet avec les produits fonctionnant sur macOS, iOS, iPadOS et watchOS. Wallet est une application développée par Apple, permettant de regrouper des bons de réduction, des réservations de places (cinéma, restaurants, hôtel…) ou encore des cartes de fidélité, il est également possible d'y regrouper ses cartes de crédit. L'Apple Card est une carte de crédit présentée par l'entreprise en , en partenariat avec la banque américaine Goldman Sachs et Mastercard. Elle n'est disponible qu'aux États-Unis. Services télé L'application Apple TV est une application qui centralise un grand nombre programmes du monde pour les louer ou les acheter ; il est aussi possible de s'abonner à certains services de VOD comme Apple TV+, Paramount+, ou Mubi, ce sont les Apple TV Channels. L'application se synchronise également avec de nombreuses applications de services de vidéo à la demande, pour avoir une vue d'ensemble des programmes que l'on est en train, ou que l'on souhaite regarder. Apple TV+ est le service de vidéo à la demande d'Apple. Il est annoncé le 25 mars 2019 avec un lancement le 1er novembre suivant et vise à concurrencer les autres services du marché, avec majoritairement des contenus originaux (Apple Originals). Apple TV Channels est un service qui permet de s'abonner, et d'accéder à des services de vidéos à la demande directement depuis l'application Apple TV. Le prix des abonnements, et les périodes d'essais des chaînes sont déterminés par les sociétés de vidéos à la demande, et non pas par Apple (sauf pour Apple TV+). Services automobiles Au début de mars 2014, Apple officialise l'arrivée de CarPlay, un système d'exploitation (OS) relié à l'iPhone pour les automobiles, ce système permet de transférer certaines applications compatibles de l'iPhone vers le tableau d'affichage de la voiture, comme Plans / Waze, Apple Music / Spotify, ou Messages par exemple. Le , lors de la WWDC 20, Apple présente son système de déverrouillage sans contact des voitures à l'aide de l'iPhone, CarKey. Le , Apple a réalisé un investissement d'un milliard de dollars dans un service chinois de voiture de transport avec chauffeur, Didi Chuxing. Jeux Game Center Game Center, est un réseau social de jeu multijoueurs en ligne, publié par Apple. Il permet aux utilisateurs d'inviter des amis à jouer à un jeu, commencer une partie multijoueurs à travers le jumelage, le suivi de leurs réalisations, et de comparer leurs meilleurs scores. Avec iOS 14, Apple revoit sa copie en modifiant radicalement son interface, son système et ses commandes. Apple Arcade Apple Arcade, est un service des jeux en ligne lancé durant la keynote du 25 mars 2019 uniquement disponible depuis l'App Store contre un abonnement mensuel de 4,99 € et un mois d'essai gratuit, pour six personnes. Certains jeux sont exclusifs, toutes plateformes confondues (Xbox, PS, Android, PC…), tandis que les autres ne le sont que pour l'App Store ; il n'est donc pas possible de jouer à ces jeux sur les appareils Apple sans passer par Apple Arcade. À ce jour, le service dispose d'un catalogue de plus de 200 jeux et en ajoute régulièrement, tous sans publicité ni contenus additionnels payants (possible lors de mises à jour gratuites). Presse Apple News est un service regroupant un grand nombre de journaux, cependant, l'application n'est pas disponible partout dans le monde, car elle n'est que dans 4 pays les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Australie, et depuis mars 2019, le Canada (Anglais et Français). Dans certains autres pays comme la France, ce service n'est disponible que sous la forme d'un widget, ce qui est extrêmement limité, comparé à l'application, reste à savoir si l'application sera dans le futur disponible pour d'autres pays. L'application comporte une extension nommée « Apple News+ ». Connexion avec Apple Durant la keynote de mars 2019, Apple présente son nouveau service de connexion, la Connexion avec Apple, qui permet de se connecter rapidement à de nombreux comptes d'applications ou de sites internet. Ce service vient directement concurrencer ceux de Google et de Facebook, souvent jugés trop laxistes sur le respect de la vie privée. Ainsi, le service crée une pseudo-adresse e-mail et transmet les messages du site visité sans donner l'identité du visiteur. En 2020, plus de 200 millions de comptes Connexion avec Apple ont été créés. Services santé Santé est l'application mobile d'informations sur la santé annoncée lors de la WWDC 14. Elle permet de regrouper de nombreuses informations sur l'utilisateur de l'iPhone, utile pour les soignants en cas d'accident ou de problème de santé, cela permet également un suivi médical centralisé. L'application Forme, anciennement « Activité » (rebaptisé avec iOS 14), est l'application présente sur iOS, et qui permet de voir les statistiques de son Apple Watch. Le , Apple annonce Fitness+, un service destiné au sport, mettant à disposition des vidéos créées par des coachs (Yoga, vélo, danse, tapis roulant, musculation…), le service est disponible sur Apple Watch, iPhone, iPad et Apple TV. Logiciels À côté de la conception de matériel informatique, Apple développe aussi de nombreux logiciels tant à destination du grand public que du monde professionnel. Systèmes d'exploitations En premier lieu, pour ses produits, Apple développe ses propres systèmes d'exploitation. Ainsi macOS est développé pour les Macintosh / MacBook, depuis mars 2001 (aujourd'hui version 10.15.5), watchOS pour les Apple Watch, depuis avril 2015 (aujourd'hui version 6.2.6), tvOS pour les AppleTV, depuis octobre 2015 (aujourd'hui version 13.4), iOS pour les iPhone, et les iPod touch, depuis juin 2007 (aujourd'hui version 13.5.1), et pour finir, depuis septembre 2019, iPadOS qui est une version dérivée de iOS pour les iPad (aujourd'hui version 13.5.1) avant septembre 2019, les iPad se servaient d'iOS au même titre que les iPhone et les iPod touch. Durant la keynote de juin 2020 (la WWDC 20), Apple présente ses futurs systèmes d'exploitations ainsi que macOS Big Sur le nouveau système d'exploitation pour les Mac (version 11.0), iOS 14 pour les iPhone et les iPod touch, watchOS 7 pour les Apple Watch, tvOS 14 pour les Apple TV et iPadOS 14 pour les iPad. Applications Nombres logiciels développés par Apple sont fournis avec les machines lors de leur achat. C'est le cas, par exemple, du logiciel multimédia iTunes, du navigateur Web Safari, du lecteur vidéo QuickTime, de la suite multimédia grand public iLife comprenant iPhoto, iDVD, iMovie, GarageBand, iWeb, et iBooks. Apple développe aussi sa suite bureautique iWork (Pages, Numbers, Keynote) en concurrence directe avec Microsoft Office. Mac et Windows Depuis son passage en 2006 à des Macintosh utilisant des processeurs Intel, il était devenu facilement possible d'installer Windows sur un Mac. D'abord interdisant l'installation de Windows sur ses Mac, Apple revient sur ses pas et propose dès 2006, Boot Camp, un logiciel qui facilite l'installation de Windows en fournissant, par exemple, les pilotes nécessaires au bon fonctionnement de la machine. L'installation de Windows sur les Mac devient alors l'un des arguments de vente des Macintosh. Il n'est plus possible d'installer Windows avec cette technique sur les ordinateurs sortis en 2020. Applications pour professionnels Pour le marché des professionnels, Apple propose également des solutions logicielles. On trouve, par exemple, une version de Mac OS X destinée aux serveurs, Mac OS X Server, WebObjects, XSan, un système de fichier pour réseau de stockage SAN, etc. Pour le monde artistique professionnel existent Aperture destiné au traitement de photo-RAW, Final Cut Pro, une suite de production vidéo et Logic Pro, un logiciel de MAO. Apparition d'iCloud Au-delà des logiciels présents sur les machines localement, Apple propose aussi des services en ligne avec MobileMe (anciennement .Mac) comprenant des pages web perso, un webmail, le service iDisk. MobileMe n'existe plus depuis le , le service est remplacé par iCloud. Conditions de production Travail forcé Selon un rapport publié en mars 2020 par l'Institut australien de stratégie politique, ASPI, Australian Strategic Policy Institute, think tank créé par l'État australien, les usines ayant recours au travail forcé des Ouïghours au Xinjiang, région au nord-ouest de la Chine, font partie de la chaîne de production de 83 marques internationales, parmi lesquelles Apple. Les Ouïghours sont une minorité musulmane persécutée en Chine. Sept fournisseurs d'Apple pratiqueraient le travail forcé des Ouïghours, d'après des enquêtes rendues publiques en 2021 ; ces usines chinoises fournissent Apple en verre, antennes et câbles pour ses iPhone, iPad et MacBook. Apple nie les faits, cependant, d'après Tech Transparency Project, « le recours d'Apple au travail forcé dans sa chaîne d'approvisionnement va bien au-delà de ce que l'entreprise a reconnu », et pour le , « il n'y a aucun moyen de produire de façon responsable au Xinjiang jusqu'à ce que le travail forcé et la répression cessent». Apple a exercé des pressions pour essayer d'affaiblir un projet de loi finalement signé par Joe Biden en décembre 2021 interdisant l'importation aux États-Unis de produits fabriqués au Xinjiang. Le rapport qui révèle ces tentatives d'Apple de contrer la loi associe la firme à d'autres entreprises américaines, Nike et Coca-Cola, elles aussi mises en cause pour leur partenariat supposé avec des usines ayant recours au travail forcé des Ouïghours, et également actives en matière de lobbying contre le projet de loi. Conditions de travail : risques, âge, durée hebdomadaire Apple sous-traite des entreprises asiatiques, notamment Foxconn du milliardaire taïwanais Terry Gou, pour la fabrication de ses produits. Depuis 2006, de nombreuses organisations dénoncent des conditions de travail inhumaines qui y sont imposées. 2009 : Au moins 137 employés (jusqu'à 200) ont été intoxiqués au n-hexane dans l'usine du sous-traitant en Chine entre 2008 et 2009. 2009 : Selon China Labor Watch, les méthodes de gestion du personnel de Foxconn sont très dures pour les salariés. Par exemple en 2009, Sun Danyong s'est suicidé après avoir été suspecté de vol d'un prototype d'iPhone 4. Selon sa dernière conversation électronique avec un ami, il aurait été battu par un chef de la sécurité de l'usine Foxconn dans laquelle il travaillait. 2010 : Dans 55 des 102 usines qui fabriquent des produits Apple, le temps de travail hebdomadaire dépasse 60 heures. Ce temps maximum défini par Apple dépasse lui-même la durée légale maximum en Chine qui est de 49 heures. 24 usines payent les salariés moins de 800 yuans par mois, le salaire minimum chinois. Seulement 61 % des usines sont conformes aux règles de sécurité. 2010 : Onze cas de travail d'enfants ont été révélés. Des filets anti-suicides sont installés dans l'usine de Foxconn à Shenzhen (Chine) pour dissuader les ouvriers surmenés de se jeter par les fenêtres. En 2012, après une explosion dans une usine d'iPad, le New York Times publie une enquête fouillée sur les conditions de travail. Celle-ci met en lumière des temps de travail très élevés, des conditions de vie difficiles (dortoirs bondés), et pour les sous-traitants, le mépris des risques sanitaires. En 2015, Apple est de nouveau critiqué « pour des conditions de travail "misérables" chez un sous-traitant chinois », notamment après un rapport de l'ONG China Labor Watch. En 2019, selon un rapport de China Labor Watch « Apple et son partenaire commercial ont enfreint plusieurs règles de travail en Chine dans l’usine Zhengzhou Foxconn, la plus grande usine d’iPhone au monde ». Les employés de l'usine ne disposent que d'un jour chômé sur 13 jours de travail et dans certains cas, d'un seul jour chômé mensuel. Selon le même rapport, les employés de l’usine ne disposaient pas aux travailleurs de l’équipement de protection individuelle approprié. Conséquences environnementales À la fin de 2006 et au début de 2007, Apple est classée deux fois par Greenpeace comme dernière sur un classement de quatorze entreprises fabriquant des produits électroniques, sur des critères environnementaux tels que la gestion des déchets, le recyclage des produits obsolètes, l'utilisation de composants polluants ou la communication auprès du grand public sur ces sujets. Apple conteste ce classement dans une lettre ouverte de Steve Jobs, commentée favorablement par Greenpeace. La société déclare effectuer depuis plusieurs années des actions dans le domaine environnemental. Des sites consacrés au Macintosh ont à plusieurs reprises étudié l'aspect écologique d'Apple et l'utilisation de l'image d'Apple par Greenpeace. Greenpeace France organise en mai 2007 une manifestation devant un revendeur Apple . En mars 2008, Apple est située en milieu de classement, avec une note de 7/10. La firme de Cupertino réagit assez rapidement concernant l'impact écologique de ses produits, mais pas pour l'iPhone. Lors de l'annonce des nouveaux iMac le , Steve Jobs commence son Apple Event en ces termes : « Mesdames et messieurs, voici le nouvel iMac, il est beaucoup plus écologique et recyclable… ». En effet, le polycarbonate blanc est remplacé par des composants en aluminium anodisé et des façades de verre. Toutefois, en octobre 2007, Greenpeace dénonce les matériaux extrêmement toxiques qui se trouvent à l'intérieur du téléphone. Depuis, Apple a supprimé le PVC du combiné, des écouteurs et du câble USB de l'iPhone, et son verre ne contient plus d'arsenic. Cependant, en janvier 2011, Apple fait l'objet d'une nouvelle controverse concernant l'écologie et plus particulièrement les conditions de travail en Chine, notamment dans les usines du sous-traitant Foxconn, selon des ONG chinoises. Il est également reproché à Apple de se livrer à l'obsolescence programmée. Pour les trois premières générations de l'iPod, la firme est confrontée à de nombreux plaignants ayant rencontré des difficultés pour faire réparer le matériel acquis. L'avocate Elizabeth Pritzker chargée du dossier rapporte avoir « découvert que le type de batterie au lithium contenu dans l'iPod était conçu pour avoir une durée de vie limitée » (environ 18 mois), et que leur remplacement n'avait pas été prévu par la firme. Par ailleurs, l'entreprise admet ralentir d’anciens smartphones en invoquant des problèmes de batterie, mais de nombreux consommateurs voient dans cette manœuvre une incitation à acheter de nouveaux modèles. Cette stratégie commerciale a de nombreuses conséquences, en matière de gaspillage (pour le consommateur) et d'impact écologique (pour la planète). En juin 2017, Apple émet une obligation verte pour un montant d'un milliard de dollars afin d'augmenter le financement des énergies propres dans le groupe. Ceci s'est fait dans le cadre de la controverse qui a fait suite au retrait de l'Accord de Paris sur le climat par Donald Trump. En septembre 2020, la firme annonce l'installation à Esbjerg au Danemark de deux éoliennes d'une puissance de 62 gigawatts-heures pour alimenter son centre de données dès la fin de l'année 2020. Obsolescence programmée En janvier 2017, l'association française HOP (Halte à l'obsolescence programmée) dépose une plainte auprès du procureur de la République de Paris et vise également le chef de « tromperie ». HOP estime qu’Apple, à travers les mises à jour des iPhone, en réduit volontairement les performances et la durée de vie, afin d’en accélérer le remplacement. En octobre 2018, l'antitrust, autorité chargée de faire respecter la concurrence en Italie, inflige une amende de 10 millions d'euros à Apple pour obsolescence programmée. À la suite de son enquête, l'antitrust affirme que des mises à jour sur des iPhone « ont provoqué de graves dysfonctionnements et réduit de manière significative les prestations, accélérant de cette manière la substitution de ces derniers ». Aspects commerciaux Stratégie commerciale Ces salons et conférences n'étaient pas les seuls à attirer les foules. Ainsi, il n'est pas rare de trouver de longues files d'attente (atteignant parfois plusieurs milliers de personnes) à l'ouverture de nouveaux Apple Stores ou pour le lancement de nouveaux produits phares tels l'iPhone. Ainsi, à l'ouverture du « Cube » sur la Cinquième avenue, la file a atteint près d'un demi-mile (soit environ ). En 1997, John Sculley, PDG d'Apple durant dix ans (et ex-PDG de Pepsi-Cola), a dit (lors d'une interview pour le journal The Guardian) à propos de son succès à avoir fait croître l'entreprise (en ayant notamment augmenté le budget publicitaire de 15 à 100 millions de dollars) : People talk about technology, but Apple was also a marketing company. It was the marketing company of the decade. Traduction : « Les gens parlent de technologie, mais Apple fut aussi une entreprise de marketing. Ce fut l'entreprise de marketing de la décennie. » En , le site web d'Apple a fusionné avec l'Apple Store en ligne. L'internaute peut donc directement acheter en ligne sur la page de présentation de chaque produit. La responsable des Apple Stores, l'une des dirigeantes les plus en vue de la firme, Angela Ahrendts quitte Apple en avril 2019, pour être remplacée par Deirdre O’Brien, directrice des ressources humaines d'Apple. Politique de prix Durant les années 1980⁣⁣, le prix d’un Macintosh pouvait souvent atteindre deux fois celui d’un PC/compatible IBM, voire trois fois dans les années 1990 après l’apparition du Pentium. Cette politique de prix élevés a probablement freiné le développement du Macintosh au profit des ordinateurs multimédia grand public de l’époque (1990) tels que l’Amiga et l’Atari ST, puis du PC durant les années 1990. Aujourd’hui encore, les prix affichés par Apple sont très souvent plus élevés et représentent un obstacle pour beaucoup d’utilisateurs souhaitant faire le saut, c’est-à-dire passer de Windows à Mac OS X. En 2005, Apple lance un Mac à plus petit prix, qu'elle nomme Mac mini. Les marges pratiquées par Apple sont bien plus élevées que celles qui se pratiquent généralement dans ce domaine (entre 25 % et 30 % de marge brute au début des années 2000, alors que certains fabricants PC se contentent de 8 %, voire moins). Cependant, une étude du Gartner Group, commandée par Apple Australie et diffusée par elle dans la presse en 2002, affirmait que le TCO () ou coût total de possession, c’est-à-dire le coût total de l’équipement informatique, c'est-à-dire l'addition des matériels optionnels, du support, des logiciels et de leurs licences, etc., est moins élevé avec un Mac qu'avec un PC équipé de Windows. Cette étude a été nuancée plus tard par Gartner, qui a précisé que les informations contenues dans son rapport ne reflétaient pas sa position éditoriale et étaient destinées à un usage interne chez Apple, correspondant à un scénario précis. Réseau de distribution Un livre paru en 2011 et intitulé Les 4 Vies de Steve Jobs, explique qu'en France . Finances et actionnariat Capitalisation boursière Le , quelques mois après le lancement réussi de l'iPad 2, la capitalisation boursière du groupe atteint 341,5 milliards de dollars, dépassant celle du géant pétrolier Exxon. Ce chiffre va quasiment doubler en un an, à mesure que le succès populaire de l'iPad ne se dément pas : le , Apple bat le record de la plus grande capitalisation boursière de l'histoire boursière, avec 622,10 milliards de dollars, dépassant le précédent sommet, touché par Microsoft, à 620,58 milliards de dollars le 30 décembre 1999. Le 30 avril 2017, le journal The Wall Street rapporte qu'Apple a une réserve de 250 milliards de $, c'est 256,8 milliards de $ confirmé par la firme. Le 3 novembre 2017, Apple touche de nouveaux sommets avec une capitalisation qui dépasse les 900 milliards de dollars. Enfin, le 2 août 2018, l'action Apple monte en bourse au-delà de 207 dollars l'unité, pour devenir la première entreprise privée de l'histoire à atteindre une capitalisation boursière de de dollars. Il aura fallu quarante-deux ans pour atteindre son premier billion de Dollars et à peine deux années de plus pour, le , voir la capitalisation boursière atteindre les deux billions de dollars pour une action AAPL qui atteint les 467,77 dollars. Pour la première fois de son histoire, Apple franchit pour le trimestre 2020 la barre des 100 milliards de dollars de chiffre d’affaires en un seul trimestre. Principaux actionnaires Au : Optimisation fiscale En 2012, la stratégie de contournement fiscal de l'entreprise lui permet, comme à de nombreuses multinationales des nouvelles technologies, d'avoir un des taux effectifs les plus bas de taxation est de plus en plus contestée. En 2012, . Les profits de l'entreprise sont passés de 5 milliards de dollars en 2007 à 45,2 milliards en 2017. Elle paye un impôt sur les sociétés aux États-Unis qui est passé de 1 milliard de dollars en 2007 à 3,3 milliards en 2011. Cette relative faible hausse vient du fait qu'elle déclare une bonne partie de ses impôts à Reno (Nevada), où la compagnie dispose d'une filiale, Braeburn Capital. L'impôt sur les entreprises étant en 2001 de 8,84 % en Californie et de zéro au Nevada. Apple optimise également son imposition au niveau international à l'aide des méthodes du « double irlandais » et du « Sandwich hollandais ». Elle utilise pour cela une filiale en Irlande (taux d'imposition de 12,5 %) dont l'objectif est de récolter le produit des brevets déposés par Apple. Une autre filiale au Luxembourg gère les revenus des ventes d'iTunes. Une filiale aux Pays-Bas permet de récupérer les bénéfices irlandais en franchise d'impôts. Les bénéfices sont ensuite orientés vers des paradis fiscaux. Elle détient en 2014 150 milliards de dollars dans le paradis fiscal des îles Vierges britanniques. Au niveau mondial hors États-Unis, sur des bénéfices à l'étranger de 36,8 milliards de dollars fin 2012, elle a versé 713 millions de dollars au 29 septembre, soit un taux de 1,9 %. Selon une étude réalisée par Oxfam America et portant sur l'évasion fiscale des plus grandes entreprises américaines entre et , Apple, Microsoft, IBM, Cisco et Google ont transféré plus de 450 milliards de dollars dans les paradis fiscaux, dont 181 milliards concernent Microsoft. En janvier 2018, Apple annonce qu'elle va rapatrier aux États-Unis tout son argent à l'étranger et payer 38 milliards de dollars ce qui lui permettra d'économiser 50 milliards de dollars d'impôts. Évasion fiscale Grâce à l’installation du siège de sa filiale internationale en Irlande, Apple paye très peu d’impôts sur ses bénéfices réalisés en Europe. En août 2016, après trois ans d'enquête, la Commission européenne sanctionne les pratiques d'Apple en Irlande qui est condamné à rembourser plus de 13 milliards d’euros à l’Irlande au motif qu'Apple a bénéficié illégalement, en Irlande, d’un taux d’imposition sur ses bénéfices européens de seulement 1 % en 2003 et de 0,005 % en 2014. Le gouvernement irlandais fait appel de cette décision et le 15 juillet 2020, les juges européens tranchent en faveur d'Apple contre Bruxelles et annulent la décision de rembourser les 13 milliards d'euros. L'enquête des Paradise Papers révèle qu'en 2015, le groupe américain a déplacé le domicile fiscal de sa filiale internationale de l'Irlande à l'île de Jersey, un paradis fiscal qui dépend de la couronne britannique, afin de bénéficier d'un taux d'imposition des sociétés nul. Redressement fiscal Les autorités européennes de Bruxelles ont déclenché une enquête visant les régimes fiscaux très généreux dont bénéficient certaines multinationales via leurs filiales en Irlande, aux Pays-Bas ou au Luxembourg. Joaquín Almunia, commissaire européen chargé de la Concurrence, a donc décidé de lancer une enquête visant Apple et ses pratiques d'optimisation fiscale. Si l'aide de l'État irlandais est reconnue, un remboursement conséquent pourrait être exigé. Le , la commissaire européenne à la concurrence Margrethe Vestager annonce qu'Apple devra verser 13 milliards d’euros, plus les intérêts, à l’Irlande, au titre des impôts qu’elle aurait dû y payer entre 2003 et 2014. Le 24 avril 2018, le gouvernement irlandais annonce la signature avec Apple d’un accord permettant le versement, sur un compte bloqué, des 13 milliards d’euros d’avantages fiscaux jugés indus par l’Union européenne. La justice européenne annule la décision de la Commission le 15 juillet 2020 avec comme conséquence qu'Apple ne devra pas rembourser les 13 milliards d'euros à l'Irlande. Implantation Siège social Le siège social d'Apple est situé en plein centre de la Silicon Valley au 1 Infinite Loop (Boucle infinie en français) à Cupertino en Californie. Ce campus Apple est formé de 6 bâtiments d'une surface totale de et a été construit en 1993 par Sobrato Development Cos. En 2006, Apple annonce son attention de construire un second campus, Apple Park, à Cupertino à 1,6 km à l'est du campus d'Infinite Loop. Celui-ci a été conçu par Norman Foster et c'est Steve Jobs qui en a présenté la maquette (un gigantesque bâtiment circulaire) devant le conseil de la ville de Cupertino, peu avant sa mort en 2011. En , la construction est en phase d'achèvement, ainsi que tous les bâtiments qui vont constituer le nouveau siège d'Apple (auditorium, bâtiments pour la recherche et le développement, parkings). Apple a un campus satellite en banlieue de Sunnyvale (Californie). Autres sites dans le monde Le siège social pour l'Europe et l'Afrique (EMEA) se situe à Cork au sud de l'Irlande, ouvert en 1980. En février 2015, Apple ouvre un site à Herzliya, Israël avec environ 800 employés. Apple prévoit la mise en place en Chine de quatre centres de recherche et développement à Shanghai, Suzhou, Pékin et Shenzhen. En 2017, Apple inaugure sa première Apple Academy, en partenariat avec l'Université Frédéric II à Naples en Italie. Direction Équipe de direction Tim Cook, (CEO) ; , Senior Vice President and General Counsel ; , Senior Vice President Retail + People ; Eddy Cue, ; Craig Federighi, ; Luca Maestri, Senior Vice President and Chief Financial Officer (CFO) ; , ; , ; Johny Srouji, Senior Vice President Hardware Technologies ; Jeff Williams, ; Équipe des vice-présidents Kristin Huguet Quayle, Vice President Worldwide Communications ; John Giannandrea (Senior Vice President - machine learning and AI strategy) ; Lisa Jackson, Vice President Environment, Policy and Social Initiatives ; Isabel Ge Mahe, Vice President and Managing Directer of Greater China ; Tor Myhren, Vice President Marketing Communications ; Adrian Perica, Vice President Corporate Development ; Conseil d'administration En 2023, le conseil d'administration de Apple se compose des personnes suivantes : Anciens collaborateurs PDG Autres postes Place centrale de Steve Jobs Apple également critiquée pour sa grande dépendance à la personnalité qui la dirige, spécialement lors des deux « ères » Jobs. Certains considèrent que Steve Jobs fait l’objet d’un culte de la personnalité, ou du moins qu’il introduit certains éléments d’un tel culte, dans la relation qu’il entretient avec ses clients et de façon caricaturale, qu'il posséderait autour de lui un champ de distorsion de la réalité. Aspects juridiques Pratique monopolistique En 2011, des utilisateurs d'iPhone attaquent Apple pour pratique monopolistique concernant le fonctionnement de l'App Store. Ils dénoncent la commission excessive prélevée par Apple sur les applications, en raison du monopole de l'App Store, les prix sont plus importants que si la vente d'applications était aussi possible sur d'autres plateformes. Après une première victoire d'Apple en 2014, la cour d'appel de San Francisco annule cette décision en 2017. Apple se tourne alors vers la cour suprême qui confirme la décision de 2017 et ouvre la voie à un procès. En mai 2019, les juges estiment : « Les propriétaires d’iPhone paient le surcoût présumé à Apple. L’absence d’intermédiaire est évidente » ils se refusent de donner « un feu vert aux détaillants en position de monopole pour qu’ils en abusent ». La décision de la Cour suprême pourrait également avoir un impact sur d'autres sociétés, telle qu'Amazon, qui préfère se présenter comme des intermédiaires et non comme des vendeurs directs. Début 2019, en Europe, le service de streaming Spotify accuse Apple auprès de la Commission européenne d'avoir abusé de la domination de son App Store pour favoriser son propre service Apple Music. Batailles juridiques En 2008, Apple a dû accorder la paternité de l'iPod à Kane Kramer qui avait conçu dès 1979 un baladeur numérique et dont il avait déposé le brevet. Saisie d'une plainte déposée par Samsung en août 2011, la (USITC) a estimé que certains modèles d'iPhone, iPad et iPod violaient des brevets du groupe sud-coréen. L’USITC avait alors interdit leur importation vers les États-Unis depuis l'Asie, où ils sont fabriqués. Autrement dit, elle empêchait le groupe californien de vendre ses produits sur le marché américain. Une victoire symbolique pour Samsung, qui se livre à des batailles juridiques contre Apple dans de nombreux pays, car elle ne concernait que des produits relativement anciens, à savoir l’iPhone 3G et 4 vendus par l'opérateur AT&T, et les iPad et iPad 2. Pourtant, le 3 août 2013, le représentant américain de l’USITC, Michael Froman, a annulé la décision prise en recourant à un droit de veto, qui n’avait plus été utilisé depuis 1987. Michael Froman motive dans une lettre ne pas présumer de la violation ou non des brevets de Samsung, mais estime qu’il ne faut pas donner de levier trop grand aux groupes détenteurs de dollars pour violation de brevets essentiels. Le 8 août 2014, Samsung a marqué un grand coup, ses avocats ayant réussi à convaincre Lucy Koh (avocat d'Apple) que le brevet Apple d'auto-remplissage d'une zone de texte était similaire à celui utilisé chez son concurrent. Finalement, le bureau des brevets américains (USPTO) a décidé de rejeter le brevet utilisé chez Apple, jugeant qu'il fonctionnait de la même manière. Au même moment, Apple et Samsung ont déclaré, dans un communiqué transmis aux médias, avoir mis fin à toutes les poursuites judiciaires entre eux dans différents pays sauf aux États-Unis dont les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Corée du Sud, le Japon […] et même la France, car ils étaient, dans tous les cas, perdants sauf aux États-Unis où Samsung devait payer 1 milliard de dollars pour violation de brevets. Le procès iPod/DRM est terminé après 2 semaines de délibération. Les plaignants accusaient Apple de ne pas pouvoir mettre de la musique en utilisant autre chose qu'iTunes. Ils demandaient 350 millions de dollars de dommages et intérêts, mais finalement, Apple n'aura rien à payer. Du fait, que la firme à la pomme a bien souligné tout au long du procès que, avoir pris cette méthode pour la sécurité de ses clients pour que des logiciels malveillants ne viennent pas s'installer sur leur iPod. Apple utilise de manière récurrente la justice face aux ONG, aux journalistes et aux associations qui dénoncent certaines de ses activités. D'après le journaliste Ivan du Roy, « dans ces procédures, il y a clairement une inégalité entre les grands groupes qui ont des moyens juridiques énormes et les personnes poursuivies ». En décembre 2017, Apple poursuit ATTAC pour avoir occupé un de ses magasins parisiens. ATTAC dénonce une . Celle-ci se base sur le que feraient courir les actions d'ATTAC, qui se seraient intensifiées depuis mars 2017. Le TGI de Paris déboute Apple le 23 février 2018, et souligne qu'il s'agit d'une . En mai 2020, l'entreprise française Ubisoft porte plainte contre Apple pour ne pas être intervenu contre la diffusion du plagiat chinois d'un de ses jeux. Litiges sur les brevets Le , un jury américain estime qu'Apple doit payer 234 millions de dollars pour avoir violé un brevet détenu par l'Université du Wisconsin. Le procès porte sur des technologies intégrées à l'iPhone et l'iPad. En août 2018, un jury fédéral californien ordonne à Apple de payer 145 millions de dollars en dommages et intérêts à WiLan, une compagnie canadienne de gestion de droits de propriété intellectuelle (patent troll), pour la violation de plusieurs brevets. En août 2020, la justice de l'État du Texas a condamné Apple à verser 506 millions de dollars de dommages au patent troll PanOptis pour violations de brevets sur la 4G. Questions relatives à la vie privée Apple est impliqué dans les révélations faites en 2013 par Edward Snowden concernant le programme de surveillance PRISM mis en place par la NSA. Les données suivantes sont ciblées : les contacts, les SMS et discussions instantanées (texte, vidéo, voix), les courriels, les photos et vidéos, les données stockées, la voix sur IP, le transfert de fichiers, les visioconférences, les notifications concernant l'activité, les détails du réseautage social en ligne, les coordonnées GPS et les « requêtes spéciales ». Le 16 février 2016, le FBI demande à Apple de créer un outil afin de contourner la sécurité de son système et donc d'avoir accès à l'iPhone de Syed Rizwan Farook, auteur de la fusillade de San Bernardino qui a eu lieu le 2 décembre 2015. Apple ayant donné au FBI toutes les données sauvegardées en leur possession concernant Farook, refuse cependant la création d'un tel outil, car ce dernier mettrait en danger la sécurité de millions d'utilisateurs et serait une atteinte à la liberté civile. Pour Alain Juillet, ancien directeur du renseignement à la DGSE, les déclarations des dirigeants d'Apple comme celles du FBI sont à prendre avec prudence : ce ne sont que des déclarations, et d'une part, on ne sait pas si Apple collabore réellement ou non, et d'autre part, cela peut être interprété comme une opération de communication de l'État américain à la suite de l'Affaire Snowden. En juillet 2021, Apple annonce des mesures de lutte contre les abus sexuels perpétrés contre des enfants par le l'analyse des images sur les iPhones. Cette annonce amène certains à protester en raison des atteintes allégués à la vie privée. Au cours des manifestations biélorusses de 2020 contre le président Alexandre Loukachenko, Apple, Inc. a exigé le blocage de trois groupes de discussion ou canaux du mouvement de protestation biélorusse, selon le fondateur de Telegram Pavel Dourov. Des informations personnelles concernant les agents de police avaient été publiées par le mouvement d'opposition. Les agents des forces de l'ordre agissent pour la plupart masqués, c'est pourquoi les groupes d'opposition avaient commencé à révéler leur identité. Selon Apple, la firme n'a pas demandé le blocage des canaux, mais a plutôt demandé de supprimer les informations personnelles publiées par les canaux en question. Selon Libération, « c'est un bâton de plus dans les roues de l'opposition biélorusse, qui se bat déjà avec des moyens très limités ». Communication Identité visuelle (logo) Le choix du logo fruitier s'inspire du nom de la société Apple (pomme) adopté notamment, car cela le plaçait dans l'annuaire téléphonique avant Atari. Steve Jobs explique à son biographe Walter Isaacson : , à la différence des sigles comme IBM ou HP. Le premier logo d'Apple, dessiné par Ronald Wayne, représente Isaac Newton appuyé contre un pommier. En bordure du dessin, se trouve un segment du poème Prelude de William Wordsworth : Il est très rapidement remplacé, au début de 1977, par la pomme arc-en-ciel dessinée par Rob Janoff, la célèbre pomme croquée. Janoff présenta à Steve Jobs des versions monochromatiques de la pomme croquée ; ce dernier s'est tout de suite pris d'affection pour elle. Il a cependant insisté sur le fait qu'elle devait être colorée pour humaniser la firme. Selon Rob Janoff, la pomme est croquée pour qu'elle ne soit pas confondue avec une cerise ; les couleurs permettaient, elles, de refléter la capacité des Apple II à pouvoir afficher des couleurs. Ce logo est souvent considéré, à tort, comme un hommage à Alan Turing, mathématicien britannique homosexuel, qui se serait suicidé ― selon la thèse officielle, jamais prouvée ― en mangeant une pomme imprégnée de cyanure. De même, les couleurs proches de celles du drapeau arc-en-ciel de la communauté LGBT seraient une référence à son homosexualité, en raison de laquelle il fut inquiété par la loi alors en vigueur. Aussi bien le dessinateur du logo qu'Apple ont nié qu'il y avait un quelconque hommage à Turing dans le logo de la pomme arc-en-ciel. Avec la sortie de l'iMac G3 en 1998, Apple a commencé à introduire la pomme monochrome sur ses machines, mais le modèle arc-en-ciel était toujours sur le système d'exploitation d'alors (Mac OS 8) et restera sur le suivant (Mac OS 9). Le 24 mars 2001 sortit Mac OS X, premier système Apple à arborer la pomme monochrome, marquant définitivement la fin de la pomme arc-en-ciel. Galerie des logos Apple Slogans Le premier slogan d'Apple est utilisé sur les brochures publicitaires de l'Apple I en 1976. Entre 1997 et 2002, Apple a utilisé le toujours célèbre slogan Think different dans ses campagnes publicitaires. Bien qu'il ne soit plus utilisé, il est toujours associé à Apple. Aux côtés de ces slogans génériques, Apple a aussi usité des slogans spécifiques à certains produits dont le célèbre utilisé en 1998 pour la promotion de l'iMac. Après avoir présenté le premier Macintosh avec , puis l'iMac avec , l'iPod puis l'iPhone ont été lancés avec un slogan très proche : et . Publicité Depuis le lancement du Macintosh en janvier 1984 avec le spot 1984 diffusé lors du Super Bowl XVIII, Apple a été reconnu pour ses efforts afin de réaliser des publicités efficaces pour ses produits, bien qu'elles aient été l'objet de critiques. Une campagne publicitaire en particulier, dont la signature était , est restée célèbre pour avoir évoqué - post mortem - des personnages remarquables comme Gandhi, Picasso, Maria Callas ou Frank Lloyd Wright. De même, ses publicités ont contribué à lancer certains groupes ou musiciens dans la célébrité. Ce fut le cas pour Yael Naim dont la chanson New Soul accompagne la publicité du MacBook Air ou encore Feist avec sa chanson 1234 que l'on retrouve sur les pubs pour l'iPod nano ainsi que pour The Ting Tings avec Shut Up and Let Me Go qui accompagne une publicité pour l'iPod touch. Activités de lobbying Aux États-Unis Selon le Center for Responsive Politics, les dépenses de lobbying d'Apple aux États-Unis s'élèvent en 2017 à Ces dépenses connaissent une augmentation nette depuis 2011. Auprès des institutions de l'Union européenne Apple est inscrit depuis 2013 au registre de transparence des représentants d'intérêts auprès de la Commission européenne. Il déclare en 2017 pour cette activité des dépenses annuelles d'un montant compris entre et . En France Pour l'année 2017, Apple France déclare à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique exercer des activités de lobbying en France, mais n'a cependant pas déclaré, comme il était légalement tenu de le faire avant le 30 avril 2018, l'ensemble de ses activités et les montants engagés. Notes et références Notes Le 13 décembre 2011, le contrat de fondation de la société, daté du avril 1976, a été adjugé à New York chez Sotheby's pour , soit dix fois plus que son estimation. C'est Eduardo Cisneros, le PDG de l'entreprise vénézuélienne Cisneros qui a remporté l'enchère. Ce contrat, rédigé par Wayne, précise la répartition des parts, 10 % pour lui-même et 45 % pour Jobs et Wozniak. Références Annexes Filmographie Un téléfilm et deux biopics au cinéma sont concentrés sur Apple, plus particulièrement sur son fondateur Steve Jobs : 1999 : Les Pirates de la Silicon Valley, téléfilm de Martyn Burke avec Noah Wyle dans le rôle de Steve Jobs et Anthony Michael Hall dans le rôle de Bill Gates 2013 : Jobs de Joshua Michael Stern avec Ashton Kutcher dans le rôle-titre. 2015 : Steve Jobs de Danny Boyle avec Michael Fassbender dans le rôle-titre. Bibliographie . Jeffrey S. Young, Steve Jobs cofondateur d'Apple - Un destin fulgurant : les dessous de la révolution informatique, Micro Application, 1989. Articles connexes Histoire d'Apple Steve Jobs - Steve Wozniak Pixar Animation Studios Maison d'enfance de Steve Jobs John Sculley - Jean-Louis Gassée Histoire des ordinateurs - Chronologie de l'informatique (Made for iPhone / iPod / iPad) : programme de certifications attribuées par Apple à certains accessoires électroniques compatibles avec ses appareils portables. Richard Plepler Liens externes Sites officiels francophones : Belgique | Canada | France | Suisse Constructeur informatique Éditeur de logiciel ayant son siège aux États-Unis Entreprise fondée en 1976 Entreprise informatique ayant son siège aux États-Unis Marque d'électronique grand public Steve Jobs Entreprise ayant son siège dans la Silicon Valley Entreprise ayant son siège dans le comté de Santa Clara Entreprise du NASDAQ-100 Lobby auprès de l'Union européenne Entreprise du Dow Jones
Apple Inc. ( « pomme » en anglais) (anciennement Apple Computer, Inc.) est une entreprise multinationale américaine qui crée et commercialise des produits électroniques grand public, des ordinateurs personnels et des logiciels. Parmi les produits les plus connus de l'entreprise se trouvent les ordinateurs Macintosh, l'iPod, l'iPhone et l'iPad, la montre Apple Watch, le lecteur multimédia iTunes ou des logiciels à destination des professionnels tels que Final Cut Pro et Logic Pro. En 2019, l'entreprise emploie et exploite répartis dans et une boutique en ligne où sont vendus les appareils et logiciels d'Apple, mais aussi de tiers. Son chiffre d'affaires annuel pour l'année 2020 atteint .
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Astronomie
Astronomie
L'astronomie est la science de l'observation des astres, cherchant à expliquer leur origine, leur évolution, ainsi que leurs propriétés physiques et chimiques. Le terme astronomie vient du grec (de , « astre, étoile », et , « loi ») : la loi des astres. Avec plus de d'histoire, les origines de l'astronomie remontent au-delà de l'Antiquité dans les pratiques religieuses préhistoriques. L'astronomie est l'une des rares sciences où les amateurs jouent encore un rôle actif. Elle est pratiquée à titre de loisir par un large public d'astronomes amateurs. Histoire L'astronomie est considérée comme la plus ancienne des sciences. L'archéologie révèle en effet que certaines civilisations de l'Âge du bronze, et peut-être du Néolithique, avaient déjà des connaissances en astronomie. Elles avaient compris le caractère périodique des équinoxes et sans doute leur relation avec le cycle des saisons, elles savaient également reconnaître certaines constellations. L'astronomie moderne doit son développement à celui des mathématiques depuis l'Antiquité grecque et à l'invention d'instruments d'observation à la fin du Moyen Âge. Si l'astronomie est pratiquée pendant plusieurs siècles parallèlement à l'astrologie, le siècle des Lumières et la redécouverte de la pensée grecque voient naître la distinction entre la raison et la foi, si bien que l'astrologie n'est plus pratiquée par les astronomes. Néolithique Au Néolithique, tous les grands cercles mégalithiques sont en fait des observatoires astronomiques. Les plus connus sont Nabta Playa, vieux de , et Stonehenge (Wiltshire, Angleterre), plus tard. Flammarion, qui le comprit l’un des premiers, parlera au sujet des cercles mégalithiques de et d'. Antiquité Les systèmes les mieux connus sinon les plus développés sont : dans l'Ancien Monde : l'astronomie indienne et chinoise : le Rig-Véda mentionne 27 constellations associées au mouvement du Soleil ainsi que les 13 divisions zodiacales du ciel, l'astronomie sumérienne, et ses dérivées les astronomies chaldéenne, mésopotamienne, égyptienne et hébraïque. Si bien que la Bible contient des énoncés au sujet de la position de la Terre dans l'Univers et sur la nature des étoiles et des planètes ; dans le Nouveau Monde, les astronomies amérindiennes sont aussi déjà très développées, notamment la toltèque, la zapotèque (assez proche) et la maya tout à fait originale. Ainsi, sans aucun instrument optique, les Mayas avaient réussi à décrire avec précision les phases et éclipses de Vénus. Préalables Toutes les observations se faisaient à l'œil nu puisque les Anciens étaient aidés dans cette tâche par l'absence de pollution industrielle et surtout lumineuse. C'est pour cette raison que la plupart des observations à l'antique seraient impossibles aujourd'hui. Les dessins de la Grotte de Lascaux sont en étude, on a pensé que les dessins servaient d'emplacements de constellations. Ces observations, parfois relativement simples en apparence (simple dessin de quatre ou cinq astres), supposent déjà une haute avancée dans la civilisation, à savoir l’existence d’un ensemble regroupant au minimum : une écriture ou tout au moins de son ébauche telle qu'une proto-écriture regroupant conjointement un ensemble de signes représentant les principaux objets et évènements ; un « système » comprenant une cosmogonie, une cosmologie, une carte du ciel connu, sans oublier un calendrier, parfois très développé, et un observatoire, souvent rudimentaire. Sans ces préalables, il ne saurait exister d’observation astronomique enregistrable. Durant des millénaires, l'astronomie est couramment associée à l'astrologie, qui en est d'ailleurs souvent le . La séparation entre ces deux sciences n'interviendra qu'au siècle des Lumières pour se perpétuer de nos jours. Haute Antiquité L'invention de l'astronomie remonte aux Chaldéens. À ses débuts, l'astronomie consiste simplement en l'observation et en la prédiction du mouvement des objets célestes visibles à l'œil nu. Ces différentes civilisations ont légué de nombreux apports et découvertes. En Mésopotamie, l'astronomie voit apparaître ses premiers fondements mathématiques. Le repérage des trajets des astres errants se fait d'abord sur trois voies parallèles à l'équateur. Ensuite, après les premières observations systématiques de la fin du millénaire (vers -1200), les trajets du Soleil et de la Lune sont mieux connus. Vers le apparaît la notion d'écliptique. Plus tard, une première forme de zodiaque à douze parties égales commence à se dessiner dans le temps mais pas encore dans l'espace. Vers le milieu du millénaire on voit ainsi cohabiter un repérage en douze signes très pratiques pour les calculs de position des astres, et un repérage en constellations utilisé pour les interprétations de la divination astrale. On détermine seulement vers ce moment-là les périodes des cycles des planètes. Apparaît aussi le découpage en 360° de l'écliptique. L'astronomie mésopotamienne est différenciée en général de l'astronomie grecque par son caractère arithmétique : elle est empirique. On ne cherche pas les causes des mouvements, on ne crée donc pas de modèles pour en rendre compte, les phénomènes ne sont pas perçus comme des apparences résultant d'un cosmos représentable géométriquement. Les astronomes mésopotamiens ont cependant le grand mérite d'avoir consigné soigneusement de nombreuses observations dès le au moins. Ces observations seront très utiles aux astronomes grecs. Antiquité classique et tardive Socrate considère l’astronomie comme futile, au contraire de l’Athènes antique : les anciens Grecs, dont Ératosthène, Eudoxe de Cnide, Apollonios, Hipparque et Ptolémée, construisent progressivement une théorie géocentrique très élaborée. Aristarque de Samos formule les bases d'une théorie héliocentrique. En ce qui concerne le Système solaire, grâce à la théorie des épicycles et à l'élaboration de tables fondées sur cette théorie, il est possible, dès l'époque alexandrine, de calculer de manière assez précise les mouvements des astres, y compris les éclipses lunaires et solaires. Concernant l'astronomie stellaire, ils apportent d'importantes contributions, notamment la définition du système de magnitude. L’Almageste de Ptolémée contient déjà une liste de quarante-huit constellations et . Moyen Âge L'astronomie ne peut être étudiée sans l'apport d'autres sciences qui lui sont complémentaires et nécessaires : les mathématiques (géométrie, trigonométrie), ainsi que la philosophie. Elle sert au calcul du temps. Sur les sciences et l'éducation en général au Moyen Âge : Haut Moyen Âge L'astronomie indienne aurait culminé vers 500, avec lĀryabhaṭīya, qui présente un système mathématique quasi-copernicien, dans lequel la Terre tourne sur son axe. Ce modèle considère le mouvement des planètes par rapport au Soleil. Pour s'orienter sur mer mais aussi dans le désert, les civilisations arabo-persanes ont besoin de données très précises. Dérivée des astronomies indienne et grecque, l'astronomie islamique culminera vers le . Boèce est le fondateur dès le du quadrivium, qui inclut l'arithmétique, la géométrie, la musique et l'astronomie. Après les invasions barbares, l'astronomie se développe relativement peu en Occident. Elle est par contre florissante dans le monde musulman à partir du . L'astronome persan al-Farghani (805-880) écrit beaucoup sur le mouvement des corps célestes ; il effectue une série d'observations qui lui permettent de calculer l'obliquité de l'écliptique. Al-Kindi (801-873), philosophe et scientifique encyclopédique, écrit 16 ouvrages d'astronomie. Al-Battani (855-923) est astronome et mathématicien. Al-Hasib Al Misri (850-930) est mathématicien égyptien. Al-Razi (864-930) est scientifique persan. Enfin, Al-Fârâbî (872-950) est un grand philosophe et scientifique iranien. À la fin du , un grand observatoire est construit près de Téhéran par l'astronome perse al-Khujandi. La philosophie (Platon et Aristote) fait partie intégrante, avec l'ensemble des autres sciences (médecine, géographie, mécanique) de ce grand mouvement de renaissance appelé Âge d'or de l'Islam. Saint Bède le Vénérable, au , développe en Occident les arts libéraux (trivium et quadrivium). Il établit les règles du comput pour le calcul des fêtes mobiles et pour le calcul du temps, qui nécessitent des éléments d'astronomie. D'autres éléments sont introduits en Occident par l'intermédiaire de Gerbert d'Aurillac (Sylvestre II) un peu avant l'an mille, avec la philosophie d'Aristote. Il est difficile de savoir exactement quels astronomes musulmans sont alors connus de Gerbert d'Aurillac. Bas Moyen Âge L'œuvre d'Al-Farghani est traduite en latin au , en même temps que bien d'autres traités arabes et que la philosophie d'Aristote. Dans le monde musulman, on peut citer : en Perse, Omar Khayyam (1048-1131), qui compile une série de tables astronomiques et réforme le calendrier ; Ibn al-Haytham (965-1039), mathématicien et physicien arabe ; Al-Biruni, (973-1048), mathématicien, astronome, encyclopédiste ; Nasir ad-Din at-Tusi (1201-1274), philosophe, mathématicien, astronome et théologien perse (considéré comme l'un des fondateurs de la trigonométrie) ; Al-Kashi (1380-1429), en Iran et Ouzbékistan actuels ; Al-Maghribi ; Abd al-Rahman al-Soufi. L'astronomie dans le monde arabe a connu une période florissante pendant le Bas Moyen Âge, et les astronomes arabes ont apporté des contributions significatives à l'histoire de l'astronomie Au cours de l'âge d'or de l'islam, l'astronomie était une discipline très développée dans le monde arabe. Les savants arabes ont non seulement traduit et préservé les connaissances astronomiques grecques, mais ont également effectué leurs propres recherches et observations. Les astronomes arabes ont ainsi développé de nouveaux instruments et méthodes pour l'observation du ciel. Parmi les plus célèbres astronomes arabes figurent Al-Khwarizmi, Al-Farghani et Ibn al-Haytham, également connu sous le nom d'Alhazen. Al-Khwarizmi a contribué à la cartographie stellaire et a développé des tables astronomiques précises, tandis qu'Al-Farghani a travaillé sur la mesure de la circonférence de la terre et la précession des équinoxes. Alhazen, quant à lui, a étudié la réfraction de la lumière et a proposé la première théorie sur la vision. Les contributions des astronomes arabes ont eu un impact important sur l'astronomie européenne, en particulier pendant la Renaissance, lorsque les savants européens ont découvert et traduit les œuvres des astronomes arabes. L'astronomie arabe a également influencé les mathématiques et la philosophie, et a joué un rôle important dans la diffusion des connaissances scientifiques entre l'Est et l'Ouest. Aujourd'hui, les astronomes arabes continuent de faire des contributions significatives à la science. Par exemple, les astronomes de l'Observatoire du Golfe à Abou Dhabi ont découvert des exoplanètes en utilisant des méthodes de détection innovantes, tandis que l'Observatoire d'Al-Sharjah en Égypte a étudié la lumière des étoiles pour comprendre leur composition et leur histoire. Malheureusement, l'importance de l'astronomie dans le monde arabe a diminué après le 16ème siècle en raison de facteurs tels que les conflits politiques, la colonisation et le manque d'investissement dans la recherche scientifique. Cependant, il y a eu un renouveau récent de l'intérêt pour l'astronomie dans certains pays arabes, avec des initiatives pour construire de nouveaux observatoires et encourager la recherche scientifique. En fin de compte, l'astronomie arabe a eu un impact durable sur la science et la culture du monde entier. Les contributions des astronomes arabes ont permis de préserver et de développer les connaissances scientifiques et ont ouvert la voie à de nouvelles découvertes dans l'astronomie et d'autres domaines de la science. Époque moderne Pendant la Renaissance, Copernic propose un modèle héliocentrique du Système solaire ayant de nombreux points communs avec la thèse de Nasir ad-Din at-Tusi, avec le De revolutionibus publié en 1543 après sa mort. Près d'un siècle plus tard, cette idée est défendue, étendue et corrigée par Galilée et Kepler. Galilée imagine une lunette astronomique, en s'inspirant des travaux du hollandais Hans Lippershey (dont la lunette ne grossissait que trois fois et déformait les objets), pour améliorer ses observations. S'appuyant sur des relevés d'observation très précis faits par le grand astronome Tycho Brahe, Kepler est le premier à imaginer un système de lois régissant les détails du mouvement des planètes autour du Soleil, mais n'est pas capable de formuler une théorie allant au-delà de la simple description présentée dans ses lois. C'est Isaac Newton qui, en formulant la loi de l'attraction des corps (la loi de la gravitation) associée à ses lois du mouvement permet finalement de donner une explication théorique au mouvement des planètes. Il invente aussi le télescope réflecteur, qui améliore les observations. Le passage du modèle géocentrique de Ptolémée au modèle héliocentrique avec Copernic / Galilée / Newton est décrit par le philosophe des sciences Thomas Samuel Kuhn comme une révolution scientifique. Époque contemporaine On découvre que les étoiles sont des objets très lointains : l'étoile la plus proche du Système solaire, Proxima du Centaure, est à plus de quatre années-lumière. Avec l'introduction de la spectroscopie, on montre qu'elles sont similaires au Soleil, mais dans une grande gamme de températures, de masses et de tailles. L'existence de notre galaxie, la Voie lactée, en tant qu'ensemble distinct d'étoiles, n'est prouvée qu'au début du du fait de l'existence d'autres galaxies. Peu après, on découvre l'expansion de l'Univers, conséquence de la loi de Hubble établissant une relation entre la vitesse d'éloignement des autres galaxies par rapport au Système solaire et leur distance. La cosmologie fait de grands progrès durant le , notamment avec la théorie du Big Bang, largement supportée par l'astronomie et la physique, comme le rayonnement thermique cosmologique (ou rayonnement fossile), et les différentes théories de nucléosynthèse expliquant l'abondance des éléments chimiques et de leurs isotopes. Dans les dernières décennies du , l'apparition des radiotélescopes, de la radioastronomie et des moyens de traitement informatique autorise de nouveaux types d'expérimentations sur les corps célestes éloignés, par analyse spectroscopique des raies d'émission émises par les atomes et leurs différents isotopes lors des sauts quantiques, et transmis à travers l'espace par les ondes électromagnétiques. L'UNESCO décrète 2009 comme étant l'Année mondiale de l'astronomie. Matières de l'astronomie À son début, durant l'Antiquité, l'astronomie consiste principalement en l'astrométrie, c'est-à-dire la mesure de la position dans le ciel des étoiles et des planètes. Plus tard, des travaux de Kepler et de Newton naît la mécanique céleste qui permet la prévision mathématique des mouvements des corps célestes sous l'action de la gravitation, en particulier les objets du Système solaire. La plus grande partie du travail dans ces deux disciplines (l'astrométrie et la mécanique céleste), auparavant effectué à la main, est maintenant fortement automatisée grâce aux ordinateurs et aux capteurs CCD, au point que maintenant elles sont rarement considérées comme des disciplines distinctes. Dorénavant, le mouvement et la position des objets peuvent être rapidement connus, si bien que l'astronomie moderne est beaucoup plus concernée par l'observation et la compréhension de la nature physique des objets célestes. Depuis le , l'astronomie professionnelle a tendance à se séparer en deux disciplines : astronomie d'observation et astrophysique théorique. Bien que la plupart des astronomes utilisent les deux dans leurs recherches, du fait des différents talents nécessaires, les astronomes professionnels tendent à se spécialiser dans l'un ou l'autre de ces domaines. L'astronomie d'observation est concernée principalement par l'acquisition de données, ce qui comprend la construction et la maintenance des instruments et le traitement des résultats. L'astrophysique théorique s'intéresse à la recherche des implications observationnelles de différents modèles, c'est-à-dire qu'elle cherche à comprendre et à prédire les phénomènes observés. Lastrophysique est la branche de l'astronomie qui détermine les phénomènes physiques déduits par l'observation des astres. Actuellement, les astronomes ont tous une formation poussée en astrophysique et leurs observations sont presque toujours étudiées dans un contexte astrophysique. En revanche, il existe un certain nombre de chercheurs et chercheuses qui étudient exclusivement l'astrophysique. Le travail des astrophysiciens est d'analyser des données d'observations astronomiques et d'en déduire des phénomènes physiques. Les domaines d'études de l'astronomie sont aussi classés en deux autres catégories : par sujet, généralement selon la région de l'espace (par exemple, l'astronomie galactique) ou le type de problème traité (formation des étoiles, cosmologie) ; par le mode d'observation, selon le type de particules détectées (lumière, neutrino) ou leur longueur d'onde (radio, lumière visible, infrarouge). Matières par sujet Astrobiologie Sujet d'étude récent (bien que des spéculations sur le sujet plus anciennes existent, dans le domaine du fantastique en particulier) et en pleine expansion ayant pour objet principal la recherche de vie extraterrestre, c'est-à-dire existant au-delà des limites de la planète Terre. Plusieurs sujets sont abordés : recherche de biomarqueurs dans les atmosphères planétaires, de fossiles pour les planètes telluriques, sur les extrémophiles afin de comprendre les limites du vivant, de civilisations avancées et éventuels signaux, et comprendre l'origine même de la vie (notamment sur Terre). Astronomie solaire L'étoile la plus étudiée est le Soleil, une petite étoile typique de la séquence principale de type spectral G2V et vieille d'environ 4,6 milliards d'années. Le Soleil n'est pas considéré comme une étoile variable, mais il subit des changements périodiques de son activité, ce qui peut être vu grâce aux taches solaires. Ce cycle solaire de fluctuation du nombre de taches dure 11 ans. Les taches solaires sont des régions plus froides que la normale qui sont associées à une activité magnétique intense. La luminosité du Soleil a régulièrement augmenté au cours de sa vie. Aujourd'hui, il est en effet 40 % plus brillant qu'au moment où il est devenu une étoile de la séquence principale. Le Soleil a également subi des changements périodiques de luminosité ayant eu un impact significatif sur la Terre. Par exemple, on soupçonne le minimum de Maunder d'être la cause du petit âge glaciaire survenu durant le Moyen Âge. Au centre du Soleil se trouve le cœur, une zone où la température et la pression sont suffisantes pour permettre la fusion nucléaire. Au-dessus du noyau se trouve la zone de radiations, où le plasma transporte les flux d'énergie au moyen de radiations. La couche recouvrant la zone de radiations forme la zone de convection où l'énergie est conduite vers la photosphère grâce à la convection, autrement dit, les déplacements physiques du gaz. On croit que cette zone de convection est à l'origine de l'activité magnétique qui génère les taches. La surface extérieure du Soleil est appelée photosphère. Juste au-dessus de cette couche se trouve une mince région appelée chromosphère. Enfin se trouve la couronne solaire. Le vent solaire, un flux de plasma constitué essentiellement de particules chargées, « souffle » constamment à partir du Soleil jusqu'à l'héliopause. Il interagit avec la magnétosphère terrestre pour créer les ceintures de Van Allen. Les aurores polaires sont également une conséquence de ce vent solaire. Planétologie Ce domaine de la planétologie s'intéresse à l'ensemble des planètes, des lunes, des planètes naines, des comètes, des astéroïdes, et des autres corps orbitant autour du soleil ; ainsi qu'aux exoplanètes. Le Système solaire a été relativement bien étudié, d'abord à l'aide de télescopes puis aux moyens de sondes. Cela a fourni une bonne compréhension globale de la formation et de l'évolution de ce système planétaire, bien qu'un grand nombre de découvertes soient encore à accomplir. Le Système solaire est subdivisé en cinq parties : le Soleil, les planètes internes, la ceinture d'astéroïdes, les planètes externes et le nuage d'Oort. Les planètes internes sont toutes telluriques, il s'agit de Mercure, Vénus, la Terre, et Mars. Les planètes externes, des géantes gazeuses, sont Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune. Derrière Neptune se trouve la ceinture de Kuiper, et finalement, le nuage d'Oort, qui s'étend probablement sur une année-lumière. Les planètes ont été formées par un disque protoplanétaire qui entourait le Soleil lorsqu'il venait de se former. Grâce à un processus combinant attraction gravitationnelle, collision, et accrétion, le disque forma des amalgames de matières qui allaient devenir, avec le temps, des protoplanètes. À ce moment-là, la pression de radiation du vent solaire a expulsé la majorité de la matière qui ne s'était pas assemblée, et seules les planètes munies d'une masse suffisante purent retenir leur atmosphère gazeuse. Les planètes ont continué d'éjecter la matière restante durant une période d'intense bombardement météoritique, comme en témoignent les nombreux cratères trouvés, entre autres, sur la Lune. Durant cette période, quelques protoplanètes ont pu entrer en collision, et selon l'hypothèse majeure, c'est ainsi que la Lune fut formée. Une fois qu'une planète atteint une masse suffisante, les matériaux de différentes densités commencent à se séparer entre eux, c'est la différenciation planétaire. Ce processus peut former un noyau rocheux ou métallique, entouré par un manteau et une croûte. Le cœur peut inclure des régions solides et liquides, et dans certains cas, il peut générer son propre champ magnétique, qui protège la planète et son atmosphère des attaques du vent solaire. Astronomie stellaire L'étude des étoiles et de l'évolution stellaire est fondamentale pour notre compréhension de l'univers. L'astrophysique des étoiles a été déterminée grâce à l'observation et à la compréhension théorique ainsi que par des simulations informatiques. Une étoile se forme dans des régions denses de poussières et de gaz, connues sous le nom de nuages moléculaires géants. Lorsqu'ils sont déstabilisés, les fragments peuvent s'effondrer sous l'influence de la gravité pour former une protoétoile. Une région suffisamment dense et chaude provoquera une fusion nucléaire, créant ainsi une étoile de la séquence principale. Presque tous les éléments plus lourds que l'hydrogène et l'hélium ont été créés dans le noyau des étoiles. Les caractéristiques de l'étoile résultant dépendent d'abord de sa masse de départ. Plus l'étoile est massive, plus sa luminosité est importante et plus elle videra le stock d'hydrogène présent dans son noyau rapidement. Au fil du temps, cette réserve est entièrement convertie en hélium, et l'étoile commence alors à évoluer. La fusion de l'hélium requiert une plus grande température dans le noyau, de cette façon, l'étoile s'agrandit et son noyau se densifie en même temps. Devenue une géante rouge, notre étoile consume alors son hélium. Cette phase est relativement courte. Les étoiles très massives peuvent aussi subir une série de phases rétrécissantes, où la fusion se poursuit en éléments de plus en plus lourds. Le destin final de l'étoile dépend de sa masse: les étoiles qui sont plus de 8 fois plus massives que le soleil peuvent s'effondrer en supernova ; alors que les étoiles plus légères forment des nébuleuses planétaires et évoluent en naines blanches. Ce qui reste d'une très grosse étoile est une étoile à neutrons, ou dans certains cas un trou noir. Les étoiles binaires proches peuvent suivre des chemins plus complexes dans leur évolution, comme un transfert de masse par le compagnon d'une naine blanche pouvant causer une supernova. Les phases finales de la vie des étoiles, y compris les nébuleuses planétaires et les supernovas, sont nécessaires à la distribution de métaux dans le milieu interstellaire; sans cela, toutes les nouvelles étoiles (leur système planétaire y compris) seraient uniquement formées à partir d'hydrogène et d'hélium. Astronomie galactique Le Système solaire orbite au sein de la Voie lactée, une galaxie spirale barrée qui est un membre important du Groupe local. C'est une masse tournante formée de gaz, d'étoiles et d'autres objets maintenus ensemble par une attraction gravitationnelle mutuelle. Étant donné que la Terre est située dans un bras extérieur poussiéreux, il y a une grande partie de la Voie lactée que l'on ne peut pas voir. Au centre de la Voie lactée se trouve le noyau, un bulbe de forme étirée qui d'après de nombreux astronomes abriterait un trou noir supermassif en son centre gravitationnel. Celui-ci est entouré de quatre bras spiraux majeurs démarrant du noyau. C'est une région active de la galaxie qui contient beaucoup d'étoiles jeunes appartenant à la population II. Le disque est entouré par un halo sphéroïdal d'étoiles plus vieilles de population I, ainsi que par une concentration relativement dense d'amas globulaires. Entre les étoiles se trouve le milieu interstellaire, une région de matière éparpillée. Dans les régions les plus denses, des nuages moléculaires formés principalement d'hydrogène moléculaire contribuent à la formation de nouvelles étoiles. Cela commence avec des nébuleuses sombres qui se densifient puis s'effondrent (en un volume déterminé par la longueur de Jeans) pour former des protoétoiles compactes. Quand des étoiles plus massives apparaissent, elles transforment le nuage en une région HII de gaz et de plasma luminescent. Le vent stellaire et les explosions de supernova servent finalement à disperser le nuage, laissant souvent derrière lui un ou plusieurs amas ouverts. Ces amas se dispersent graduellement et les étoiles rejoignent la population de la Voie lactée. Les études cinématiques de la matière présente dans la Voie lactée ont démontré qu'il y a plus de masse qu'il n'y parait. Un halo de matière noire semble dominer la masse, bien que la nature de cette matière noire reste indéterminée. Astronomie extragalactique L'étude des objets situés en dehors de notre galaxie est une branche de l'astronomie concernée par la formation et l'évolution des galaxies ; leur morphologie et classification ; l'examen des galaxies actives ; ainsi que par les groupes et amas de galaxies. Ces derniers sont importants pour la compréhension des structures à grande échelle de l'Univers. La plupart des galaxies sont organisées en formes distinctes, ce qui permet d'établir un schéma de classification. Elles sont communément divisées en galaxies spirales, elliptiques et irrégulières. Comme son nom l'indique, une galaxie elliptique a la forme d'une ellipse. Ses étoiles se déplacent sur une orbite choisie au hasard sans aucune direction préférée. Ces galaxies ne contiennent que peu ou pas de gaz interstellaire, peu de régions de formation d'étoiles, et généralement des étoiles âgées. On trouve généralement des étoiles dans les noyaux d'amas galactiques qui peuvent se former à partir de la fusion de plus grandes galaxies. Une galaxie spirale est organisée comme un disque plat en rotation, avec généralement un bulbe proéminent ou une barre en son centre, ainsi que des bras spiraux qui s'étendent vers l'extérieur. Ces bras sont des régions poussiéreuses de formations d'étoiles où les jeunes étoiles massives produisent une teinte bleue. Les galaxies spirales sont typiquement entourées d'un halo d'étoiles plus vieilles. La Voie lactée et la galaxie d'Andromède sont des galaxies spirales. Les galaxies irrégulières sont chaotiques en apparence et ne sont ni spirales, ni elliptiques. Environ un quart des galaxies sont irrégulières. La forme si particulière peut être le résultat d'une interaction gravitationnelle. Une galaxie active est une structure dont une partie significative de l'énergie qu'elle émet ne provient pas de ses étoiles, de son gaz ou de sa poussière. Ce type de galaxie est alimenté par une région compacte en son noyau, généralement grâce à un trou noir supermassif, pense-t-on, qui émettrait des radiations grâce aux matériaux qu'il avale. Une radiogalaxie est une galaxie active qui est vraiment très lumineuse dans le domaine radio du spectre électromagnétique et qui produit de gigantesques lobes de gaz. Les galaxies actives émettant des radiations très énergétiques incluent les galaxies de Seyfert, les quasars et les blazars. Les quasars semblent être les objets les plus lumineux de l'univers connu. Les grandes structures du cosmos sont représentées par des groupes et des amas de galaxies. Cette structure est organisée de manière hiérarchique, dont les plus grandes connues à ce jour sont les superamas. Le tout est agencé en filaments et en murs, laissant d'immenses régions vides entre eux. Cosmologie La cosmologie (du grec , « monde, univers », et , « parole, récit, étude ») pourrait être considérée comme l'étude de l'Univers comme étant un tout. Les observations de la structure de l'Univers à grande échelle, une branche appelée cosmologie physique, a donné une profonde connaissance de la formation et de l'évolution du cosmos. La théorie bien acceptée du Big Bang est fondamentale à la cosmologie moderne qui dit que l'univers a commencé comme un simple point et qu'il s'est ensuite agrandi durant 13,7 milliards d'années jusqu'à son état actuel. Le concept du Big Bang peut être retracé jusqu'à la découverte du fond diffus cosmologique en 1965. Dans ce processus d'expansion, l'univers a connu plusieurs stades d'évolution. Dans les tout premiers temps, nos théories actuelles montrent une inflation cosmique extrêmement rapide, ce qui a homogénéisé les conditions de départ. Ensuite, la nucléosynthèse primordiale a produit les éléments de base de l'univers nouveau-né. Lorsque les premiers atomes furent formés, l'espace devint transparent aux radiations, libérant ainsi de l'énergie, perçue aujourd'hui à travers le fond diffus cosmologique. L'expansion de l'univers connut alors un âge Sombre dû au manque de sources d'énergie stellaires. Une structure hiérarchique de la matière commença à se former à partir de variations minuscules de la densité de matière. La matière s'accumula alors dans les régions les plus denses, formant des nuages de gaz interstellaire et les toutes premières étoiles. Ces étoiles massives déclenchèrent alors le processus du réionisation et semblent être à l'origine de la création de beaucoup d'éléments lourds du jeune univers. L'attraction gravitationnelle a regroupé la matière en filaments, laissant ainsi d'immenses régions vides dans les lacunes. Graduellement, des organisations de gaz et de poussière ont émergé pour former les premières galaxies primitives. Au fil du temps, celles-ci ont attiré plus de matière, et se sont souvent organisées en amas de galaxies, puis en superamas. L'existence de la matière noire et de l'énergie sombre est fondamentale à la structure de l'univers. On pense maintenant qu'elles sont les composantes dominantes, formant 96 % de la densité de l'univers. Pour cette raison, beaucoup d'efforts sont déployés dans le but de découvrir la composition et la physique régissant ces éléments. Disciplines par type d'observation En astronomie, l'information provient principalement de la détection et de l'analyse de la lumière visible ou d'une autre onde électromagnétique. L'astronomie d'observation peut être divisée selon les régions observées du spectre électromagnétique. Certaines parties du spectre peuvent être observées depuis la surface de la Terre, alors que d'autres sont seulement observables à de hautes altitudes voire dans l'espace. Des informations spécifiques sur ces sous-branches sont données ci-dessous. Radioastronomie La radioastronomie étudie les radiations d'une longueur d'onde supérieure au millimètre. La radioastronomie est différente des autres formes d'observations astronomiques dans la mesure où les ondes radio sont traitées davantage comme des ondes plutôt que comme des photons discrets. Il est plus facile de mesurer l'amplitude et la phase des ondes radio que celles de longueurs d'onde plus courtes. Bien que certaines ondes radio soient produites par certains objets astronomiques sous forme d'émissions thermiques, la plupart des émissions radio qui sont observées depuis la Terre sont vues sous forme de rayonnement synchrotron, qui est produit lorsque les électrons oscillent autour de champs magnétiques. En outre, un certain nombre de raies spectrales produites par le gaz interstellaire, notamment la raie d'hydrogène à , sont observables dans le domaine radio. Une grande variété d'objets sont observables en ondes radio, ce qui inclut les supernovae, le gaz interstellaire, les pulsars et les noyaux galactiques actifs. Astronomie infrarouge L'astronomie infrarouge s'occupe de la détection et de l'analyse du rayonnement infrarouge (longueurs d'onde plus longues de celle de la lumière rouge). Excepté pour les longueurs d'onde situées près de la lumière visible, le rayonnement infrarouge est fortement absorbé par l'atmosphère ; d'autre-part, celle-ci produit des émissions d'infrarouge significatives. Par conséquent, les observatoires infrarouges doivent être situés sur des lieux très élevés et secs, ou dans l'espace. L'astronomie infrarouge est particulièrement utile pour l'observation des régions galactiques entourées de poussière et pour les études des gaz moléculaires. Sollicitée dans le cadre de l'observation d'objets froids (moins de quelques centaines de kelvins) elle est donc également utile à l'observation des atmosphères planétaires. Parmi les observatoires à infrarouge, on peut citer les télescopes spatiaux Spitzer et Herschel. Astronomie optique D'un point de vue historique, l'astronomie optique, également appelée astronomie de la lumière visible, est la plus ancienne forme d'astronomie. À l'origine, les images optiques étaient dessinées à la main. À la fin du et durant une bonne partie du , les images furent faites en utilisant un équipement photographique. Les images modernes sont produites grâce à des détecteurs digitaux, particulièrement les caméras CCD. Bien que la lumière visible s'étende elle-même approximativement de à (), le même équipement peut être utilisé pour observer les ultraviolets proches ainsi que le proche-infrarouge. En réalité, l'atmosphère n'est pas tout à fait transparente à la lumière visible. En effet, les images obtenues sur Terre dans ces longueurs d'onde souffrent de distorsions dues aux turbulences atmosphériques. C'est ce phénomène qui est responsable du scintillement des étoiles. Le pouvoir de résolution ainsi que la magnitude limite théoriques d'un télescope terrestre sont donc diminués à cause de ces mêmes perturbations. Pour remédier à ce problème, il est donc nécessaire de quitter l'atmosphère terrestre. Une autre solution, l'optique adaptative, permet également de réduire la perte de qualité de l'image. Astronomie en ultraviolets L'astronomie en ultraviolets fait référence aux observations aux longueurs d'onde correspondant à l'ultraviolet, c'est-à-dire entre ~ 100 et (). La lumière de ces longueurs est absorbée par l'atmosphère de la Terre, les observations de ces longueurs d'onde se font donc depuis la haute atmosphère ou depuis l'espace. L'astronomie à ultraviolets est plus indiquée pour l'observation du rayonnement thermique et des raies spectrales des étoiles bleues chaudes (étoiles OB) qui sont très lumineuses dans ce domaine. Cela comprend les étoiles bleues des autres galaxies, qui ont été les cibles de plusieurs études sur le sujet. D'autres objets sont aussi couramment observés en UV, comme les nébuleuses planétaires, les rémanents de supernovae ou les noyaux galactiques actifs. Cependant, la lumière ultraviolette est facilement absorbée par la poussière interstellaire, les mesures ont donc besoin d'être corrigées de l'extinction. Astronomie en rayons X L'astronomie en rayons X consiste en l'étude des objets astronomiques à des longueurs d'onde correspondant aux rayons X, autrement dit allant d'environ (). Typiquement, les objets émettent des rayons X comme des émissions synchrotron (produit par des électrons oscillant autour des lignes d'un champ magnétique), des émissions thermiques provenant de gaz fins (appelé rayonnement continu de freinage) qui est au-dessus de , ainsi que des émissions thermiques de gaz épais (appelé rayonnement du corps noir) dont la température est supérieure à . Puisque les rayons X sont absorbés par l'atmosphère de la terre, toute observation en rayons X doit être effectuée par des ballons de haute altitude, par des fusées, ou par un engin spatial. Parmi les sources de rayons X notables, nous pouvons citer les binaires X, les pulsars, les rémanents de supernovae, les galaxies elliptiques ou actives, et les amas de galaxies. Astronomie des rayons gamma L'astronomie des rayons gamma concerne les plus petites longueurs d'onde du spectre électromagnétique. Les rayons gamma peuvent être directement observées par des satellites tels que le Compton Gamma-Ray Observatory. Les rémanents de supernovae, les pulsars, et le Centre galactique sont des exemples de sources de rayonnement gamma dans la Voie Lactée, tandis que les blazars (une sous-catégorie de galaxies actives) constituent la principale classe de sources de rayonnement extra-galactiques. Finalement, les sursauts gamma forment également une importante population de sources transitoires qu'il est possible d'observer dans ce régime d'énergie lumineuse. Astronomie gravitationnelle L’astronomie gravitationnelle, ou astronomie des ondes gravitationnelles, est la branche de l'astronomie qui observe les objets célestes grâce aux ondes gravitationnelles, soit de faibles perturbations de l'espace-temps se propageant dans l'espace et pouvant être détectées à l'aide d'interféromètre de grande envergure. Un total de 6 sources d'ondes gravitationnelles ont à ce jour été détectées, toutes issues de la fusion d'objets célestes compactes : la fusion de deux trous noirs (GW150914) et la fusion de deux étoiles à neutrons. Astronomie des neutrinos L’astronomie des neutrinos est une branche de l'astronomie cherchant à étudier les objets célestes capables de produire des neutrinos de très hautes énergies (de l'ordre de quelques centaines de TeV à plusieurs PeV). Sciences interdisciplinaires L'astronomie et l'astrophysique ont développé d'importants liens avec d'autres champs d'études scientifiques, à savoir : l'astrobiologie étudie l'apparition et l'évolution des systèmes biologiques présents dans l'univers ; l'archéoastronomie étudie les astronomies anciennes et traditionnelles dans leurs contextes culturels, en utilisant des preuves archéologiques et anthropologiques ; l'astrochimie étudie les substances chimiques trouvées dans l'espace, généralement dans les nuages moléculaires, ainsi que leur formation, leurs interactions, et leur destruction. Cette discipline fait le lien entre astronomie et chimie ; la cosmochimie étudie les substances chimiques trouvées dans le Système solaire, y compris l'origine des éléments ainsi que les variations dans les rapports isotopiques. Astronomie amateur Les astronomes amateurs observent une variété d'objets célestes, au moyen d'un équipement qu'ils construisent parfois eux-mêmes. Les cibles les plus communes pour un astronome amateur sont la Lune, les planètes, les étoiles, les comètes, les essaims météoritiques, ainsi que les objets du ciel profond que sont les amas stellaires, les galaxies et les nébuleuses. Une branche de l'astronomie amateur est l'astrophotographie, consistant à photographier le ciel nocturne. Une partie des amateurs aime se spécialiser dans l'observation d'un type d'objet particulier. La plupart des amateurs observent le ciel aux longueurs d’onde visibles, mais une minorité travaille avec des rayonnements hors du spectre visible. Cela comprend l'utilisation de filtres infrarouges sur des télescopes conventionnels, ou l'utilisation de radiotélescopes. Le pionnier de la radioastronomie amateur était Karl Jansky qui a commencé à observer le ciel en ondes radio dans les années 1930. Un certain nombre d'amateurs utilisent soit des télescopes fabriqués de leurs mains, soit des télescopes qui ont été construits à l'origine pour la recherche astronomique mais qui leur sont maintenant ouverts (par exemple le ). Une certaine frange de l'astronomie amateur continue de faire progresser l'astronomie. En fait, il s'agit de l'une des seules sciences où les amateurs peuvent contribuer de manière significative. Ceux-ci peuvent effectuer les calculs d'occultation qui servent à préciser les orbites des planètes mineures. Ils peuvent aussi découvrir des comètes, effectuer des observations régulières d'étoiles doubles ou multiples. Les avancées en technologie numérique ont permis aux amateurs de faire des progrès impressionnants dans le domaine de l'astrophotographie. Notes et références Bibliographie Voir aussi Articles connexes Articles généraux sur l'astronomie Astrophysique Cosmologie Astronomes célèbres Liste de femmes astronomes, Place des femmes en astronomie Union astronomique internationale Liste de listes en rapport avec l'astronomie Chronologies en astronomie Histoire de l'astronomie Astronomie du Système solaire Conquête de l'espace Satellites artificiels et sondes spatiales Satellites naturels Télescopes, observatoires et la technologie d'observation Instruments et techniques astronomiques Astrophotographie Logiciels d'astronomie Lunette astronomique Observatoire Radioastronomie Radiotélescope Télescope Autres Agence spatiale européenne Astronomie mégalithique Astronomy and Astrophysics, la revue des chercheurs européens. National Aeronautics and Space Administration (NASA) Observatoire européen austral (ESO) Planétarium The Astrophysical Journal, la revue américaine Liens externes Éponyme d'un objet céleste
L'astronomie est la science de l'observation des astres, cherchant à expliquer leur origine, leur évolution, ainsi que leurs propriétés physiques et chimiques.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Acteur%20pornographique
Acteur pornographique
Les acteurs et actrices pornographiques, parfois appelés « acteur ou actrice X » ou encore « hardeur » ou « hardeuse », sont les personnes se livrant à des actes sexuels non simulés dans le cadre d'un film pornographique. Les législations de certains pays les considèrent comme des travailleurs du sexe, car faisant commerce de leur corps. Certains acteurs X se sont spécialisés dans des créneaux définis : homosexualité, bondage, sodomie, double pénétration, interracial, MILF, etc. Histoire du film pornographique Les films pornographiques sont apparus dès l'époque du cinéma muet. Jusqu'en 1969, ces films, destinés à une diffusion clandestine -notamment dans des maisons closes - sont réalisés et interprétés par des anonymes. La sortie de la clandestinité du cinéma pornographique, progressivement autorisé dans l'ensemble des pays occidentaux, va permettre l'émergence d'une forme de , la promotion de ces films reposant souvent sur la popularité de leurs vedettes. Années 1970 La première femme à avoir été considérée comme une star du X est Linda Lovelace à la suite de sa participation au film Gorge profonde (Deep throat, 1972). Le succès de ce film, qui engrangea des recettes record, engendra bien d'autres films et de nouvelles « stars » comme Marilyn Chambers (dans Derrière la porte verte), Gloria Leonard (dans The Opening of Misty Beethoven), Georgina Spelvin (dans The Devil in Miss Jones), Tina Russell, Leslie Bovee, Sharon Mitchell, Colleen Brennan, Careena Collins, Sharon Kane, Constance Money, Linda Wong, Bambi Woods (dans Debbie Does Dallas). En France, le documentaire Exhibition (Jean-François Davy, 1975) apporte un éclairage original sur la pornographie et révèle l'actrice Claudine Beccarie ; Exhibition est le premier film pornographique français. Les principales stars de cette période ont été Sylvia Bourdon, Brigitte Lahaie, Karine Gambier et Barbara Moose. Chez les hommes, ce sont Richard Allan, Jean-Pierre Armand, Alban Ceray, Gabriel Pontello, Charlie Schreiner ou Jean-Louis Vattier qui figurent dans la plupart des films de cette époque. Leur carrière s'arrêtera au début des années 1980. Années 1980 Cette période est qualifiée d'« âge d'or de la pornographie », au début des années 1980. Les principaux protagonistes de cette époque sont Kay Parker, Seka, Ginger Lynn, Annette Haven, Veronica Hart, Desiree Cousteau, Vanessa del Rio, Savannah, Traci Lords, Nina Hartley ou encore Hyapatia Lee. On note que les acteurs masculins sont moins connus que leurs collègues féminins mais certains d'entre eux font exceptions comme Jamie Gillis et John Leslie. En France, les stars étaient Marilyn Jess, Olinka Hardiman, Colette Choisez, Dominique Saint Claire, Élisabeth Buré (active de 1975 à 1983) et Mina Houghe (active en 85 et 86) Années 1990 Le développement des technologies de support comme les cassettes vidéo VHS puis le DVD, permit l'accès au grand public des films pornographiques dans le cadre de la vie privée, en quittant le milieu restreint des cinémas X. La qualité des productions déclina généralement pour répondre à une demande continuellement croissante. Il existe plusieurs centaines de studios qui produisent des dizaines de milliers de films chaque année, et plusieurs milliers de personnes travaillent comme acteur ou actrice pornographiques. La capacité de production commençant à saturer le marché du film pornographique, les pratiques évoluèrent vers des pratiques jusqu'ici plus confidentielles, comme la sodomie, le BDSM, les pénétrations multiples, etc. Certaines de ces pratiques furent incorporées aux films pornographiques plus conventionnels, créant une nouvelle norme de pratiques sexuelles. D'autres studios se sont tournés vers un système à longue traîne, se spécialisant dans la réalisation de fantasmes plus spécifiques et ne touchant qu'un nombre limité d'amateurs, mais en diversifiant leur offre afin d'occuper ces niches commerciales. Certains studios japonais se sont ainsi spécialisés dans ce type de marché, proposant aux consommateurs de signaler les fantasmes qui les intéressent, le studio réalisant les films ensuite. Les acteurs et actrices les plus recherchés devinrent donc ceux qui incorporaient ces pratiques à leur répertoire de jeu d'acteur. Années 2000 L'internet et le web vont changer la donne, les films X sont téléchargés illégalement et parallèlement le paiement se met en place sur des sites web pour voir des films. Tout cela donne accès à un plus large public international. Les actrices X sont rapidement propulsées « starlette » par le web. Les amateurs deviennent aussi des stars avec leur webcam. Mais les Américaines dominent toujours le marché comme Jenna Haze, Tory Lane, Brooke Haven, Sasha Grey et bien d'autres. Parmi les acteurs et actrices françaises s'étant fait connaître depuis les années 2000, on compte Titof, Katsuni, HPG, Melissa Lauren, Ovidie, William Le Bris, ou plus récemment Anissa Kate. Santé En raison de la nature de leur métier et des rapports sexuels rarement protégés, les acteurs et actrices porno sont particulièrement vulnérables au SIDA et autres maladies sexuellement transmissibles ; le port du préservatif est généralement obligatoire si les films sont destinés à la télévision (France, États-Unis…). Dans les années 1980 aux États-Unis, le SIDA tue plusieurs acteurs et actrices érotiques, notamment John Holmes et Lisa De Leeuw. C'est alors qu'est créée l'. Cette fondation met en place des tests de séropositivité mensuels et a demandé que chaque rapport soit répertorié. Ainsi, aujourd'hui aux États-Unis, un éventuel séropositif peut-il être identifié, contacté et à nouveau expertisé sous trois à six mois. Les taux de transmission du VIH s'avérèrent relativement bas et, entre 2000 et 2004, aucun cas de transmission ne fut relevé. En 2004, l'acteur Darren James a été contrôlé positif au VIH. Une de ses anciennes partenaires de scène, Lara Roxx, fut à son tour testée positivement. James aurait eu des rapports avec douze autres actrices. En France, les MST seraient moins présentes, l'utilisation de préservatifs s'étant très vite imposée dans les plus grandes productions. L'actrice Ovidie présente d'ailleurs la différence française sur ce point dans son livre Porno Manifesto. Starisation Un certain nombre d'actrices (et un nombre plus limité d'acteurs) ont acquis une véritable célébrité qui dépasse parfois leur domaine. Les films ou les images de ces actrices sont recherchés par les amateurs qui constituent notamment des sites de fans. Ces actrices ont d'ailleurs souvent leur propre site web (en grande partie payants) et participent à des manifestations publiques (salons de l'érotisme…) où elles peuvent rencontrer leurs admirateurs. Certaines actrices parviennent ainsi à mener des carrières qui s'étalent sur plus d'une dizaine d'années. La notoriété de ces acteurs et actrices déborde parfois du milieu pornographique, en participant à des émissions télévisées ou radiodiffusées grand public ou en entamant une carrière dans d'autres domaines du show business. Ainsi l'acteur Rocco Siffredi a tourné dans des films plus classiques comme le Romance de Catherine Breillat, et certaines actrices se sont tournées vers la chanson, comme Catherine Ringer ou Clara Morgane. Selon Matthieu Dubost « on ne saurait confondre ces prestations. Lorsque Rocco Siffredi joue pour Catherine Breillat, il le fait avec un souci de composition qui, quoi qu'on en pense, échappe à la caricature pornographique qui définit l'acteur du X ». Ken Shimizu détient un record du monde, avec plus de 7500 films tournés, où plus de 8000 actrices ont participé à une scène de pénétration. Revenus Différences entre hommes et femmes Le niveau de salaire varie fortement entre les actrices et les acteurs pornographiques. D'après une enquête de CNBC, , ce qui s'explique notamment par le fait que le salaire d'un acteur ne varie pas en fonction de la configuration de l'acte sexuel, contrairement à celui d'une actrice ; ainsi, le revenu moyen aux États-Unis d'une actrice pour une scène classique se situe entre 800 et dollars, suivant le budget du studio ; pour un acteur dans la même situation, il se situe entre 500 et 600 dollars par scène ou par jour. D'après Grégory Dorcel, directeur général de Marc Dorcel, . D'après l'actrice Katsuni, . Récompenses Hot d'or (France) Adult Video News (AVN Awards) (États-Unis) X-Rated Critics Organization (XRCO Awards, États-Unis) Venus Awards (Allemagne) BGAFD (The British Girls Adult Film Database, Royaume-Uni) AFAA Award (Adult Film Association of America, 1976-1985, États-Unis) F.A.M.E. Awards (Fans of Adult Media and Entertainment, depuis 2006, États-Unis) Festival International de l'Érotisme de Bruxelles (Belgique) Festival international de cinéma érotique de Barcelone (Espagne) UK Adult Film and Television Awards (Royaume-Uni) Urban X Awards (États-Unis) AV Open (Japon) Pink Grand Prix (Japon) Adult Broadcasting Awards (Japon) Pinky Ribbon Awards (Japon) Eroticline Awards ou Erotixxx Award (Allemagne) GayVN Awards (États-Unis) FlavaMen Blatino Awards (spécialisé dans les films gays) Free Speech Coalition (États-Unis) Australian Adult Industry Awards (Australie) XBIZ Award, organisé par le magazine XBIZ magazine (États-Unis) NightMoves Awards, magazine (États-Unis) CAVR Award Cyberspace Adult Video Reviews Awards (États-Unis) Erotic Awards (Royaume-Uni) Cybersocket Web Awards (États-Unis) Television X Shafta Awards (Royaume-Uni) Miss Freeones (site internet) Feminist Porn Award (FPA, Canada, depuis 2006) Bibliographie Autobiographies Biographie Dian Hanson et Vanessa del Rio, Vanessa del Rio : Fifty Years of Slightly Slutty Behavior, Taschen, 2007 . Rocco Siffredi, Rivituso Alessio et Catherine Siné, Rocco raconte Rocco, 2006, ADCAN. Matthieu Dubost, La tentation pornographique : Réflexions sur la visibilité de l'intime, 2006, Ellipses. François Jouffa, Tony Crawley, L'Âge d'or du cinéma érotique et pornographique, 2003, Ramsay. Le Cinéma X (Sous la direction de Jacques Zimmer), 2002, La Musardine. Dolly Golden, Le Meilleur des perles du X, 2001, Michel Lafon. Christophe Bier, Jacquet Christian de Gosselies Censure-moi. Histoire du classement X en France, 2000, L'Esprit frappeur. Gérard Lenne, Erotisme et cinéma, 1998, La Musardine. Legs McNeill, Jennifer Osborne, Peter Pavia, The Other Hollywood : The Uncensored Oral History of the Porn Film Industry, Regan Books, Harper Collins, 2004 . Annie Sprinkle, Post-Porn Modernist : My 25 Years as a Multimedia Whore, Cleis Press, 1998 Anthony Sitruk, Pornstar, 2013, La Musardine. Notes et références Annexes Articles connexes Film pornographique Liste des acteurs et actrices pornographiques apparus dans des films non pornographiques Vivid (studio) Travailleur du sexe Droits des travailleurs du sexe
Les acteurs et actrices pornographiques, parfois appelés « acteur ou actrice X » ou encore « hardeur » ou « hardeuse », sont les personnes se livrant à des actes sexuels non simulés dans le cadre d'un film pornographique.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Abr%C3%A9viation
Abréviation
Une abréviation (du latin brevis, en français : « court », abrégé en « abr. » ou « abrév. ») est le raccourcissement d'un mot ou d'un groupe de mots, représentés alors par un caractère ou un groupe de caractères issus de ce mot. L'abréviation consiste donc toujours en une suppression, plus ou moins importante. Par exemple, « c'est-à-dire » peut s'abréger en « c.-à-d. ». Il existe plusieurs méthodes pour abréger des groupes de mots, dont les plus courantes sont la siglaison et l'acronymie. Le point autre que celui de fin de phrase est souvent l'indice d'une abréviation. Il s'utilise quand la dernière lettre du mot abrégé est elle aussi supprimée : « Monsieur » s'abrège en « » et « Maître » en « » (« e » étant bien la dernière lettre du mot). Si l'abréviation finit la phrase, le point abréviatif et le point final se confondent. Histoire Abréviations romaines La phrase signifie « Le sénat et le peuple romain ». Cette expression est abrégée sous la forme du sigle S.P.Q.R. C'était le symbole de la République romaine. Sur les emblèmes romains les quatre lettres représentaient le pouvoir politique romain. Ces lettres symbolisaient l'union du Sénat et du peuple romain. On trouvait cette devise sous forme de sigle sur les monuments publics, comme les frontons des temples ou des arcs de triomphe. Elle était probablement également employée sur les bannières militaires. D'une manière générale, toute réalisation impériale était susceptible d'être revêtue de cette devise. Abréviations médiévales Abréviations modernes Parmi les nombreux symboles issus de ligatures ou de signes diacrités que l'on utilisait dans les manuscrits, certains se sont maintenus dans les écritures modernes. Les plus importants, étant maintenant intégrés dans quasiment toutes les langues et leurs écritures sont le point d'exclamation (« ! », abréviation du latin ) et le point d'interrogation (« ? », abréviation de ). On peut aussi compter à ce titre l'esperluette (« & », ligature de et) ainsi que le croisillon (« # », abréviation de numerus, « numéro », soit N surmonté d'un titulus). Typologie des systèmes abréviatifs Abréviation : raccourcissement du ou des mots et, éventuellement, suppression de voyelles. Exemple : mes. pour message. Contraction : réduction du mot par la suppression de lettres conservant une ou plusieurs lettres initiales et finales, parfois avec les lettres finales en lettres supérieures. Exemple : pour Mademoiselle. Sigle : initiales de plusieurs mots accolées ensemble. Le groupe de lettres ainsi formé sera entièrement épelé. On peut les écrire avec (forme dite « ancienne » mais toujours correcte) ou sans points abréviatifs (forme dite « moderne », qui tend à devenir la norme), par exemple : Gaz de France → GDF ou G.D.F., Société nationale des chemins de fer français → SNCF ou S.N.C.F. (selon charte rédactionnelle du support). Acronyme : abréviation dont le résultat forme un mot prononcé sans l'épeler. Il ne faut jamais mettre de points abréviatifs dans le cas d’un acronyme, mais toujours des majuscules. Exemples : SIDA ou CAF. Initiales : procédé équivalent à la siglaison mais limité aux noms propres. Exemples : PPDA pour Patrick Poivre d'Arvor, JJSS pour Jean-Jacques Servan-Schreiber ou DSK pour Dominique Strauss-Kahn, JFK pour John Fitzgerald Kennedy, Jean-François Kahn et FDR pour Franklin Delano Roosevelt. Troncation : mot tronqué en sa fin et, éventuellement, terminé par la voyelle o. C'est la forme la plus courante pour la construction de diminutif. Exemples : prolo pour prolétaire, Canto pour Éric Cantona. Mot-valise : réunion d’une syllabe ou d’une lettre entamant un mot avec la fin d'un autre mot. Exemples : aldol pour aldéhyde + alcool ou Bollywood pour Bombay + Hollywood. Réticence de plume : consiste à masquer les lettres d'un mot, en général ordurier, par un signe de ponctuation qui est souvent le point. Exemple : M.... pour Merde. Mot forme : la forme caractéristique de l'objet que le mot décrit est intégrée au mot et évite l'emploi d'une syllabe (surtout en anglais). Exemples : T-shirt pour Tee-shirt (chemise en forme de T) ou V-neck pour le col en V. Phonétique : très usité en téléphonie mobile (SMS) il consiste à remplacer syllabes ou mots par des signes ayant la même sonorité. Exemples : C pour c'est, 2 pour de ou a+ pour à plus (tard). Il existe aussi beaucoup d'abréviations utilisées pour raccourcir des mots ou des groupes de mots. Aujourd'hui, l'utilisation des téléphones portables est très répandue, et il est courant d'abréger des expressions. Par exemple « mort de rire » se simplifie en « mdr ». Typographie et abréviations Les abréviations doivent être définies avant d’être utilisées, soit en note de bas de page à la première occurrence, soit en préface ou postface. Les abréviations sont habituellement composées de l’initiale du mot abrégé (et éventuellement d’une ou deux lettres suivantes) suivie d’un point. naissance : n. mariage : mar. divorce : div. Monsieur : Elles peuvent l'être aussi de la première et de la dernière lettre du mot, ou des deux dernières lettres : Docteur : Dr Madame : Mme Maître : Me Professeur : Pr Ce type d'abréviation, utilisant le début et la fin du mot abrégé, ne recourt pas au point abréviatif, puisque celui-ci est utilisé pour signaler la présence de lettres manquantes. Dans ces cas-là, on peut aussi utiliser les lettres supérieures (ou exposants) comme dernières lettres du mot : Docteur : Madame : Maître : Professeur : Les abréviations de mots composés doivent respecter les tirets et espaces qui séparent ces mots. Les déterminants ne s’abrègent pas. Le trait d'union et l’espace doivent être insécables afin de ne pas risquer de retour à la ligne dans une abréviation. Jésus-Christ : J.-C. Jules César : J. C. sans objet : s. o. Notre-Dame de Paris : N.-D. de P. président-directeur général : P.-D.G. Lorsqu’une phrase se termine par une abréviation, on ne doit pas répéter le point final. On listera les charges, quantités, mesures, etc. Il est né en 845 après J.-C. Il ne faut pas séparer les lettres abréviatives avec la barre de division. non applicable : N/A est impropre en typographie française. On utilisera de préférence n. a. ou, mieux, s. o. pour sans objet. Abréviations normées Il existe des abréviations normées dans de nombreux domaines, par exemple : Abréviations militaires Liste des abréviations d'auteur en taxinomie végétale Liste d'abréviations en médecine Liste des constellations astronomiques et de leurs abréviations Les symboles des unités de mesure sont très souvent des abréviations mais ne sont pas considérés comme tels, ils ne prennent pas de point. Représentations culturelles Théâtre L'Œuvre des athlètes (1920) par Georges Duhamel, acte scène 5 et acte scène 11 : l'auteur s'y moque de l'abus des initiales en soulignant leur potentiel d'ambiguïté. Notes et références Voir aussi Articles connexes Liens externes . Abréviation Norme Philologie Typographie
Une abréviation (du latin brevis, en français : « court », abrégé en « abr. » ou « abrév. ») est le raccourcissement d'un mot ou d'un groupe de mots, représentés alors par un caractère ou un groupe de caractères issus de ce mot. L'abréviation consiste donc toujours en une suppression, plus ou moins importante. Par exemple, « c'est-à-dire » peut s'abréger en « c.-à-d. ». Il existe plusieurs méthodes pour abréger des groupes de mots, dont les plus courantes sont la siglaison et l'acronymie. Le point autre que celui de fin de phrase est souvent l'indice d'une abréviation. Il s'utilise quand la dernière lettre du mot abrégé est elle aussi supprimée : « Monsieur » s'abrège en « » et « Maître » en « » (« e » étant bien la dernière lettre du mot). Si l'abréviation finit la phrase, le point abréviatif et le point final se confondent.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20d%27abr%C3%A9viations%20en%20informatique
Liste d'abréviations en informatique
Vous trouverez ici, classés par ordre lexicographique, des abréviations, acronymes ou sigles employés dans le domaine de l'informatique. Caractère non alphabétique 2FA : two-factor authentication, double authentification /. : Slashdot (site d'information, en anglais) :) : Smiley @ : vers (en direction de ...) & : et logique | : ou logique ₿ : bitcoin, depuis 2017 pour le distinguer du symbole ฿ du Baht # : hashtag (également mot-dièse ou mot-clic), permet de marquer un contenu avec un mot-clé plus ou moins partagé. A : Anti-Aliasing (Anticrénelage) : Authentication Authorization Accounting : Advanced Audio Coding : Analogique-Analogique-Digital AAL : ATM Adaptation Layer ABAP : Allgemeiner Berichtsaufbereitungsprozessor, (en anglais : Advanced Business Application Programming) Langage dans SAP : Acknowledge character (Acquittement (logique)) AC97 : Audio Codec '97 (Audio Codec 1997) AC : Alternating current ACE Access Control Entry, voir Access Control List Adaptive Communication Environment ACE (format de fichier) ACL : Access Control List ACPI : advanced configuration and power interface ACRONYM (acronyme) : Abbreviated Coded Rendition Of Name Yielding Meaning ADMX : ADMinistrative XML template file (Stratégies de groupe) ADO : ActiveX Data Object de Windows ADPCM : Adaptive Differential Pulse Code Modulation, algorithme et format de donnée ADS : Active Directory Service Alternate Data Stream ADSI : Active Directory Service Interface ADSL : ligne d'abonné numérique à débit asymétrique (asymmetric digital subscriber line) AES : Advanced Encryption Standard (Standard de chiffrement avancé) AFD : Ancillary Function Driver AFNIC : association française pour le nommage Internet en coopération AFS : Andrew File System : Apple Filing Protocol AGL : Atelier de génie logiciel AGP : Acceleration Graphics Port AGPgart : AGP AI : intelligence artificielle (Artificial Intelligence) AIML : Artificial Intelligence Meta Language AJAX : Asynchronous JavaScript and XML ALG : Application Layer Gateway ALSA : Advanced Linux Sound Architecture AMD : Advanced Micro Devices AMI : Alternate Mark Inversion American Megatrends Inc. ANSI : American National Standards Institute AOL : America Online AP : Access Point (voir WEP) APC : Alternative PHP Cache Asynchronous Procedure Call (Microsoft) API : Application Programming Interface APIPA : Automatic Private Internet Protocol Addressing APL : A Programming Language APM : Advanced Power Management, prédécesseur de ACPI APMD : APM daemon APNG : Animated Portable Network Graphics APT : Advanced Packaging Tool (sous Linux) ARAP : AppleTalk Remote Access Protocol ARC : Advanced RISC Computing, voir NTLDR ARP : Address Resolution Protocol ASA : Adaptive Security Appliance, Cisco Cisco PIX ASCII : American Standard Code for Information Interchange ASD : Adaptive software development ASL : Adobe Source Libraries ASP : Application Service Provider Active Server Pages ASPI : Advanced SCSI Programming Interface ASX : Advanced Stream Redirector (Windows Media) AT : Advanced technology ATA : Advanced Technology Attachment ATAPI : ATA with Packet Interface ATK : Accessibility Toolkit, pour les handicapés ; ATM : Asynchronous transfer mode (mode de transfert asynchrone) Automatic Teller Machines : distributeur de billets ou Guichet Automatique Bancaire (GAB) Adobe Type Manager, un logiciel de gestion de polices de caractères AT&T : American Telephone & Telegraph : opérateur et constructeur américain de télécommunications qui a joué un rôle important dans l'histoire de l'informatique ATX : Advanced Technology Extended AUTOCHK : AUTOCHecK de Microsoft, Voir Session Manager Subsystem AUD : Automatic UpDate (Microsoft) AVL : Andelson-Velsii and Landis, voir arbre AVL AVI : Audio Video Interleave AWE : Address Windowing Extension, AWT : Abstract Window Toolkit (bibliothèque graphique pour Java) ARM: Advanced RISC Machines B BACP : (), voir Protocole point à point BAP : (), voir Protocole point à point BAL : boîte aux lettres (courrier électronique) BASIC : Beginner's All Purpose Symbolic Instruction Code (langage) BBS : Bulletin board system BCD : Binary coded decimal Boot Configuration Data (pour Vista), voir boot.ini BCFN : Boyce-Codd forme normale (voir Formes normales) BD : Blu-ray ou Base de données. BDD : Binary Decision Diagram Base de données BDF : Bitmap Distribution Format BEA : Bill Coleman, Edward Scott et Alfred Chuang, société en informatique BEEP : BER : Bit error ratio BFD : BFS : Breadth First Search (algorithme de parcours en largeur) BHT : Branch History Table BI : Business Intelligence (informatique décisionnelle) BiDi : Bi-directional text (Texte bi-directionnel) BIND : Berkeley Internet Name Domain BINL : Boot Information Negotiation Layer (Microsoft) BIOS : Basic Input Output System Bit : unité binaire d'information Blog : weB LOG BLR : Boucle locale radio BMP : BitMaP, BNC : (Bayonet Neill-Concelman) BOINC : (Berkeley Open Infrastructure for Network Computing) BOM : Byte Order Mark (Marque d'ordre des octets) BOOTP : Bootstrap Protocol BPB : BIOS parameter block BPEL4WS : Business Process Execution Language For Web Services, voir Architecture orientée services#Les protocoles et les normes BPL : Broadband over power lines : en français : CPL (Courants porteurs en ligne) bps : bits par seconde, BPSK : Binary Phase Shift Keying BSA : Business Software Alliance BRLTTY : Braille TTY, voir Oralux, lecteur d'écran et plage braille BSD : Berkeley software distribution BSOD : Blue Screen Of Death BSS Basic Service Set 802.11b Block Started by Symbol, Extension de nom de fichier, voir .bss BT BitTorrent Bluetooth BTX : Balanced Technology Extended BW : Bandwidth (largeur de bande), voir Bande passante C C3 : voir VIA C3 CA : certificate authority CAB : Change Advisory Board (ITIL) CAD : Computer Aided Design (Conception assistée par ordinateur) ou humoristiquement, Computer Aided Disaster CAE : Computer-aided engineering (Ingénierie Assistée par Ordinateur) CAM : Computer-aided manufacturing (Fabrication assistée par ordinateur) CAN : Controller area network Content Addressable Network Convertisseur analogique-numérique CAO : Conception assistée par ordinateur CAPTCHA : Completely Automated Public Turing test to Tell Computers and Humans Apart (en français : test public de Turing complètement automatique pour différencier les humains des ordinateurs) CAS : Central Authentication Service CASE : Computer-aided software engineering CBFR1252 : Code Braille FRançais Windows-1252, voir plage braille CBISF : Code braille informatique standard français, voir plage braille CBR : Constant bit rate CC : C Compiler : compilateur C d'Unix. Copie carbone CCC : Chaos Computer Club CCTA : Central Computer and Telecommunications Agency, remplacé par OGC (voir ITIL) CCIE : en français : Cisco Career Certifications CD : disque compact (compact disc) carrier detect FR : Détection de porteuse CDC : Cult of the Dead Cow, groupe de hackers, (voir Back orifice) CDE : Common Desktop Environment CD-G : CD-G (compact disc + graphics) CDMA : Code division multiple access CDP : Continuous data protection Cisco Discovery Protocol CD-R : disque compact enregistrable (compact disc recordable) CD-ROM : Compact Disc/Read-Only Memory CD-RW : disque compact réinscriptible (compact disc rewritable) CERT : Computer Emergency Response Team CERT : Computer Emergency Response Team CERT/CC, Computer Emergency Response Team Coordination Center United States Computer Emergency Readiness TeamUS-CERT, the United States Computer Emergency Readiness Team CF : CompactFlash CFG : .cfg : ConFiG : extension de nom de fichier pour fichiers de configuration Context-free grammar, voir Grammaire hors-contexte CFM : Cold Fusion Markup CFT : Cross File Transfer CG : Computer graphics, voir Synthèse d'image CGA : Color Graphics Adapter CGI : Common gateway interface Computer-generated imagery, voir Image de synthèse CHAP : Challenge Handshake Authentification Protocol CHAT : Conversational Hypertext Access Technology, voir Messagerie instantanée CHS : Cylinder-head-sector (Cylindre/Tête/Secteur en français), une méthode d'adressage des secteurs d'un disque dur ou d'une disquette CI : Circuits Intégrés Configuration Item : élément de configuration (voir CMDB) CICS : Customer Information Control System CIDR : Classless Inter-Domain Routing CIFS : Common Internet File System CIM : Common Information Model CISC : Complex Instruction Set Computer CLI : command-line interface (Interpréteur de commandes) CLOS : Common LISP Object System CLR : Common Language Runtime; CLSID : CLasS IDentifier (Microsoft) ; pour désigner le GUID d'un objet OLE. CLUF : Contrat de Licence Utilisateur Final CMDB : Configuration Management Database CMOS : Complementary-symmetry/metal-oxide semiconductor CMS : content management system (système de gestion de contenu) Cross Memory Service Conversation Monitor System CMYB : Cyan, Magenta, Yellow And Black CN : Common Name, voir LDAP CNAME : Canonical NAME, voir Principaux enregistrements DNS CNLP : Connectionless Network Protocol CNR : COBOL : COmmon Business-Oriented Language codec : Compressor-Decompressor, ou Coder-Decoder, ou Compression/Decompression algorithm COM : Component object model CORBA : Common Object Request Broker Architecture CORIG : COnception et Réalisation en Informatique de Gestion COW : Copy-On-Write CPAN : comprehensive Perl archive network CPC : color personal computer CP/M : Control Program/Microcomputer CPS caractères par seconde , technique de programmation CPU : central processing unit (Processeur) CR : carriage return, (retour chariot) CRC : Cyclical Redundancy Checksum ou Cyclic Redundancy Check, (Contrôle de redondance cyclique) CRM : Customer relationship management CRT : Cathode Ray Tube, moniteur à tube cathodique, voir Écran à tube cathodique CRUD : Create, Read, Update et Delete. CS : informatique (computer science) CSMA : Carrier Sense Multiple Access CSIRT CSP : cryptographic service provider, fournisseur de services cryptographiques Constraint Satisfaction Problem (Programmation par contraintes) CSRSS : Client/Server Run-time SubSystem (lancé par Session Manager Subsystem) CSS : Content Scrambling System cascading style sheets (Feuilles de style en cascade) CSV : valeurs séparées par des virgules (comma-separated values) CTAN : Comprehensive TeX Archive Network CTCP : Client-To-Client-Protocol Compound TCP, pour Vista, algorithme qui fait partie de la pile TCP de Vista, il est conçu pour optimiser la fenêtre TCP/IP d'émission, voir CTFMON : Common Trace Facility Monitor, il fait partie de Office, il fournit le alternate user TIP (Text Input Processor) CVS : Concurrent versions system D DAC (et DACL) : Discretionary Access Control List (voir aussi Access Control List) DADS (et DADS-U) : Déclaration Automatisée des Données Sociales Unifiée (France) DAG : Directed Acyclic Graph DADVSI : Droit d’Auteur et Droits Voisins dans la Société de l’Information (droit français) DAI : Digital Access Index DAISY : Digital accessible information system DAL : Data Access Layer (couche d'accès aux données) Dossier d'Architecture Logicielle DAO : Dessin assisté par ordinateur DAP : DARPA : Defense Advanced Research Projects Agency DAT : Digital Audio Tape Dossier d'Architecture Technique DAV : Distributed Authoring and Versioning, , voir WebDAV DB : Base de données (DataBase) DBA : Data Base Administrator, voir Administrateur de bases de données DB2 Data Base 2 (SGBD d'IBM) DBMS : Système de gestion de base de données (Database Management System) DC : Domain Component dans un annuaire (voir LDAP) Domain Controller, chez Microsoft, voir Direct current DCC : Data Communications Channel Direct Client Connection, voir Direct Client-to-Client DCD : Data Carrier Detect, un terme utilisé avec les modems Document Content Definition (XML) DCE : Data Communications Equipment, en français Équipement terminal de circuit de données DCL : Digital Command Language, (shell utilisateur sur VMS) DCOM : Distributed Component Object Model DD : dd Utilitaire unix pour copier et convertir un fichier Deployment Descriptor, un composant de J2EE, voir Design Document (document de conception), voir Disque dur Distributed database, base de données distribuées Double density, pour les disquettes, voir DDC : Display Data Channel (vidéo) DDE : Dynamic Data Exchange DDF : Data Decryption Field (EFS) DDOS : Distributed Denial Of Service, voir Déni de service DDR-SDRAM : Mémoire RAM : Double Data Rate SDRAM Sur la liste de diffusion des traducteurs francophones de Debian, signifie « demande de relecture ». Cette abréviation est utilisée dans le sujet des courriers et est souvent entourée de crochets. DDS : Data Distribution Service Digital Data Storage, voir Digital Data Storage DE : Desktop environment DES : Data encryption standard DESX : Data encryption standard Xored (Microsoft) DEV : device, voir device file et devfs DF : Don't Fragment, bit de l'en-tête IPv4 dhclient : DHCp cLIENT, voir DHCP DHCDBD : DHCP D-bus daemon DHCP : Dynamic host configuration protocol DHS : Definitive Hardware Store (ITIL) DHT : Distributed hash table (Table de hachage distribuée) DHTML : Dynamic HTML DIF : Document Interchange Format DIMM : Dual Inline Memory Module DIN : Deutsches Institut für Normung DIP : Dual Inline Package DIVX : Digital video express D/L : DownLoad (Téléchargement) DLL : Dynamic Link Library DLM : Dynamic Line Management DLT : Digital Linear Tape DLFP : Da Linux French Page, site français d'information sur GNU-Linux http://www.linuxfr.org DMA : Direct Memory Access DMEX : Documentation de mise en exploitation DN : Distinguished Name (LDAP) DnD : Drag and Drop (glisser-déposer) DNS : Domain Name Server/System DNSSEC : DNS Security, DOI : Digital Object Identifier DOS : Disk Operation System (voir système d'exploitation et MS-DOS) Denial of service DOM : Document Object Model DPC : Deferred Procedure Call Device-Driver Performance Considerations DPD : Dead Peer Detection DPI : Dots Per Inch (Points par pouce, unité de résolution à l'impression), noté PPP pour Point par pouce en français. DPI : Deep Packet Inspection (Inspection des Paquets en Profondeur) DPMI : DPMS : Display Power Management Signaling pour VESA, voir DRAM : Dynamic random access memory DRI : Direct Rendering Infrastructure DRM Digital Rights Management Direct Rendering Manager DS : Data set DSDM : Dynamic systems development method DSI : Directeur du Service Informatique DSL : Definitive Software Library (ITIL) Digital subscriber line, voir xDSL DSN : DSO : Dynamically Shared Objects de Apache HTTP Server DSP : Digital signal processor DSS : Decision Support System (informatique décisionnelle) DSSS : Direct Sequence Spread Spectrum (Direct Sequence Spread Spectrum) DTB : Digital Talking Book, voir Digital accessible information system (livre électronique) DTD : Définition de type de document (Document Type Definition) DTE : Data Terminal Equipment, en français Équipement terminal de traitement de données DTR : DUAL : Diffusing update algorithm, voir DUMA : Detect Unintended Memory Access, outil de débugage. DVD : Digital Versatil/Video Disc DVD5 : DVD, comportant une seule couche de DVD9 : DVD, comportant deux couches de chacune soit (d'où DVD9) DVD+/-R : DVD Recordable DVD+/-RW : DVD ReWritable DVI : Digital Visual Interface DWH : Data Warehouse DWIM : Do What I Mean DWORD : Double WORD E EAI : Enterprise Application Integration EAP : Extensible Authentication Protocol EAR : Entreprise ARchive (J2EE) EARL : EBCDIC : Extended binary coded decimal interchange code EBML : Extensible Binary Meta Langage ECC : Error Checking and Correcting (type de mémoire) ECM : Enterprise Content Management EIM : Enterprise Information Management EDA : Exploratory Data Analysis EDB : Execute Disable Bit (pentium 4) Expression des besoins, voir jargon informatique EDI : Échange de données informatisées (Electronic Data Interchange) Environnement de développement intégré EDID : Extended Display Identification Data EDIFACT : Electronic data interchange for administration, commerce and transport. (ISO 9735) Edit (voir forum Internet) : signale que le message posté a été édité (signalement d'un ajout, d'une suppression, d'une modification) EDO RAM : Extended Data Out Random Access Memory EEPROM : Electrically Erasable Programmable Read-Only Memory EFI (Extensible Firmware Interface) EFS : Encrypting File System EGA : Enhanced Graphics Adapter, résolution de 640x350 EHCI : , c'est-à-dire la version 2.0 d'USB EIAH : Environnements informatiques pour l'apprentissage humain EIDE : enhanced IDE EIGRP : Enhanced IGRP EISA : Extended Industry Standard Architecture EJB : Enterprise JavaBeans ELF (Executable and Linking Format) EMA : Entreprise Memory Architecture EM64T : Extended Memory 64-bit Technology EOD : End Of Data EOF : End Of File EOT : End Of Transmission EPIC : Explicitly Parallel Instruction Computing EPN : Espace public numérique EPROM : Erasable Programmable Read-Only Memory EPS : Encapsulated PostScript ERP : Enterprise resource planning (Progiciel de gestion intégré) E/S : Entrée / Sortie ESB : Enterprise Service Bus ESP : Encapsulating Security Payload, un mode d'en-tête d'IPsec ESR : Eric Steven Raymond, un célèbre hacker ESDI : Enhanced Small Device Interface eth, eth0, eth1, etc. : ethernet ETL : Extract, Transform, and Load ETSI : European Telecommunications Standards Institute EULA : CLUF (End User's License Agreement) F FAI : fournisseur d'accès à Internet FAM : File Alteration Monitor (linux) FAO : Fabrication assistée par ordinateur FAQ : foire aux questions (Frequently Asked Questions) FAT : File Allocation Table FDD : Feature Driven Development (Méthode agile) FDD : Flexible/Floppy Disc Drive FDDI : Fiber Distributed Data Interface FDL : (GNU) Free Documentation License (licence de documentation libre) FHS : Filesystem Hierarchy Standard (Unix) FEC : Fast Ethernet Channel FF : FireFox FIFO : First In First Out (premier rentré, premier sorti) FLEX : File EXchange System FLOPS : Floating Point Operations Per Second Fortran : FORmula TRANslation FP : Floating Point FPC : Free Pascal Compiler FPK : Fast Packet Keying, voir Réseau sans fil FPU : Floating Point Unit (coprocesseur arithmétique pour calcul en virgule flottante) FQDN : Fully Qualified Domain Name FS : File System, (système de fichiers) Flight Simulator FSB : File System Block, Front side bus fsck : File System ChecK FSF : Free Software Foundation FSG : FSH : Finishing SuperHeater FSHC Full-Size Hard Copy FSMO : Flexible Single Master Operation, voir Maître d'opérations d'Active Directory FSSTND : FileSystem STaNDard (unix), voir FHS FTP : Protocole de transfert de fichier (File Transfer Protocol, voir Internet) Foiled Twisted Pairs, voir Paire torsadée G G : giga GAC : Global Assembly Cache (Microsoft .NET) GAMOT : Guichet d'Accueil Maintenance Opérateur Tiers (France Telecom) Gandi : Gestion et Attribution des Noms de Domaine sur Internet. GAP : Générateur automatique de programmes (IBM) Gbit/s : gigabit par seconde GC : Garbage Collector GameCube GCC : GNU Compiler Collection GCJ : GNU Compiler for Java GCS : Google Code Search Group Communication System GDB : GNU Debugger GDI : Graphics Device Interface (Microsoft) GDES : Generalized DES scheme GDM : GNOME Display Manager GDS : Google Desktop Search Global distribution system GED : Gestion Électronique de Documents GFDL : GGP : Gateway-Gateway Protocol GHC : Glasgow Haskell Compiler GHz : gigahertz GIF : graphics interchange format GIJ : GNU Interpreter for Java GINA : Graphical identification and authentication (Microsoft) GIMP : GNU Image Manipulation Program GMAO : Gestion de Maintenance Assistée par Ordinateur GML : Generalized Markup Language, prédécesseur du SGML Geography Markup Language Graph Modelling Language GNAT : Gnu Nyu Ada Translator GND : Ground = Mise à la masse, à la terre GNOME : GNU Network Object Model Environment GNU (« GNU's Not Unix ») (acronyme récursif) GnuCash : GNU Cash GNUFDL : GnuLinEx : GNU LINux Extremadura GnuPg : GNU Privacy Guard Go : gigaoctet GPAO : Gestion de la production assistée par ordinateur GP : Group Policy (Stratégie de Microsoft, dans Active Directory), voir Stratégies de groupe GPCO : Global Policy Creator Owners GPO : Global Policy Object GPMC : Group Policy Management Console GPL : licence publique générale (). GPR : General Purpose Registers GPS : Girault Poupard/paillès Stern (cryptographie) Global Positioning System GPT : GUID Partition Table, l'équivalent du MBR sur le micrologiciel Extensible Firmware Interface GPU : Graphics Processing Unit GRC : Gestion de la relation client GRE : Generic Routing Encapsulation GSHDSL : Single-pair High-speed Digital Subscriber Line GT : Google Talk GTI : Génie des technologies de l'information GTK et GTK+ : GIMP Tool Kit GUI : graphical user interface GUID : Globally Unique Identifier GUL : Groupe d'utilisateurs Linux GUS : Gravis Ultrasound (Carte son) gzip : GNU Zip, logiciel libre de compression de données H HAL : Hardware Abstraction Layer HD : disque dur (Hard Disk) HDD : Hard disk drive, disque dur magnétique HDMI (High-Definition Multimedia Interface) Header : Petit connecteur Heatsink : Dissipateur thermique HFS : Hierarchical File System, système de fichiers des Macintosh HID : Human Interface Device HMI : Human Machine Interface HP : Hewlett Packard HPB : High Ping Bastard HPL : High-level Programming Language HTML : HyperText Markup Language HTTP : hypertext transfer protocol HTTPS : hypertext transfer protocol secure I i18n : internationalisation (de logiciel) x86 : Intel Corporation Architecture x86 microprocessor Familly IA-32 : Intel Corporation Architecture 32-bit microprocessor IA-64 : Intel Corporation Architecture 64-bit microprocessor IANA : Internet Assigned Numbers Authority IAS : Internet Authentication Service Internet Application Server IBM : International Business Machines ICA : Independent Computing Architecture de Citrix Presentation Server ICF : ICANN : Internet Corporation for Assigned Names and Numbers ICMP : Internet Control Message Protocol ICSA : International Computer Security Association (anciennement NCSA) ICT : Information and Communications Technology IDA : Interactive DisAssembler IDE : Integrated Drive Electronics Integrated Development Environment IDL : Interface Description Langage IDS : Intrus Logic-ion Détection System IDP : Internet Datagram Protocol IDPR ; Inter-Domain Policy Routing Protocol IDRP : Inter-Domain Routing Protocol IE : Internet Explorer IEEE : Institute of Electrical and Electronics Engineers IETF : Internet Engineering Task Force IFD : InterFace Device, Smartcard IFS : Internal Field Separator : Sur les premières versions de Windows NT IGMP : Interior Gateway Routing Protocol IGP : Interior gateway protocol IIP : Internet Imaging Protocol Invisible IRC Project IIS : Internet Information Services IM : Instant Messenger IMAP : internet Message Access Protocol IMO/IMHO : In My (Humble) Opinion, à mon humble avis IMS : Information Management System IMUSE : Interactive Music Streaming Engine initrd : INIT RamDisk inode : Index Node I/O : Input/Output (Entrée/Sortie), voir aussi E/S IOAT : Intel I/O Acceleration Technology IOCTL : I/O ConTroL, voir Ioctl IOS : Internetwork Operating System IP : Internet Protocol IPC : Inter-Process Communication IPCOMP : IP Payload COMpression Protocol IPENCAP : IP ENCapsulated in IP IPL : Initial Program Load IPP : Internet Printing Protocol IPsec : Internet Protocol Security IPX : Internetwork packet exchange IR : InfraRed IrDA : Infrared Data Association IRC : Internet Relay Chat IRP : I/O Request Packet IRQ : Interrupt ReQuest IRQL : IRQ Level ISA : Industry Standard Architecture (bus ISA)) Instruction Set Architecture ISAKMP : Internet Security Associations and Key Management Protocol ISDN : Integrated Services Digital Network IS-IS : Intermediate system to intermediate system ISP : Internet Service Provider (Fournisseur d'accès à Internet) ISR : Interrupt Service Routine, In-Sync Replicas ISV : Independent Software Vendor, voir Éditeur de logiciel IT : Information Technology, Informatique ITIL : Information Technology Infrastructure Library ITK : Insight ToolKit J J2EE : Java 2 Enterprise Edition J2ME : Java 2 Micro Edition J2SE : Java 2 Standard Edition JAAS : Java Authentication and Authorization Service JAR : Java ARchive JCE : Java Cryptography Extension JDBC : java database connectivity JCL : Job Control Language JDK : Java Development Kit JFC : Java Foundation Classes JID : Jabber ID JIDEC : Joint Electron Device Engineering JIGDO (JIGsaw DOwnload) sur linux debian JMS : Java messaging service JNI : Java Native Interface JPEG : Joint Photographic Experts Group JRE : Java Runtime Environment JS : JavaScript JSDK : Java Servlet Development Kit, voir SDK JavaScript Developer Kit JSP : JavaServer Pages JSSE : Java Secure Socket Extension JVM : Java Virtual Machine JXTA : JuXTApose K k3b : KDE Burn Baby, Burn !" (En français, Kde grave, bébé grave !) KBD : KeyBoarD (clavier) kbit/s : kilobit par seconde KCC : Knowledge Consistency Checker, voir Active Directory K(D)B : Knowledge (Data)Base () KDE : K Desktop Environment KD : Kernel Debbugger pour Windows KDM : KDE Display Manager Klogd : Kernel LOG Daemon (voir syslog) Kludge : Klumsy, Lame, Ugly, Dumb, but Good Enough kHz : kilohertz ko : kilooctet KPI : Key Performance Indicator, indicateur clé de performance (ITIL) KSF : Key Success Factor, facteur clé de succès (ITIL) KVM : Keyboard, Video, Mouse (clavier-écran-souris), voir commutateur KVM Kernel-based Virtual Machine L l10n : Localisation, voir Internationalisation de logiciel L2F : Layer 2 Forwarding (transfert de couche 2) L2TP : Layer 2 Tunneling Protocol, LAD : Lecture automatique de documents LAME : LAME Ain't an MP3 Encoder, acronyme récursif (LAME n'est pas un encodeur MP3) LAMP : Linux + Apache + MySQL + PHP LAN : réseau local (Local Area Network) LAPP : Linux Apache Postgresql Php LBA : Logical block addressing, méthode pour adresser un emplacement d'un support disque (disque dur, CD-ROM, etc.) en remplacement de l'adresse CHS. LCD : liquid crystal display (Écran à cristaux liquides) LCP : Link Control Protocol LDAP : Lightweight Directory Access Protocol LDD : List Dynamic Dependencies (Unix) LDIF : LDAP Data Interchange Format LDM : LE : Logical Extent (LVM) LF : Line Feed LHS : Left-Hand Side LIFO : Last In, First Out LIPKEY : Lower Infrastructure Public KEY mechanism, voir LISP : LISt Processing programming language, ou humoristiquement Lots of Infuriating & Silly Parentheses LKM : Loadable Kernel Module (Linux) LMD : Langage de manipulation de données Locally Mounted Disk LP : Line Printer LPB : Low Ping Bastard, voir Lexique du jeu vidéo LPF : Linux Packet Filter, utilisé par DHCP de linux LPI : Linux Professional Institute LRU : Least Recently Used, voir Mémoire virtuelle LSA : Link-State Advertisement, voir OSPF LSA : Local Security Authority (Microsoft) LSB : Least Significant BIT Linux Standard Base LSPI : Local Service Provider Identification LUFS : Linux Userspace File System Il permet de supporter des systèmes de fichiers exotiques (par exemple : sshfs, ftpfs, gnutellafs, NTFS dans d'anciennes versions de Captive NTFS...) LUG : Linux Users Group LV : Logical Volume (LVM) LVDM : Low Voltage Differential Signaling (voir SCSI) LVM : Logical Volume Manager M MAC : Medium access control, voir adresse MAC familier Macintosh (à ne pas confondre avec Mac OS) MACAO : Méthode d'analyse et de conception d'applications orientées objet MAN : Metropolitan Area Network MAO : Musique assistée par ordinateur MAPI : Messaging Application Programming Interface Mb : mégabit MB : Motherboard (carte mère) Mégabyte (mégaoctet) Mbit : mégabit Mbit/s : mégabit par seconde MBR : Master boot record MBSA : Microsoft Baseline Security Analyzer MCD : Modèle Conceptuel de Données, voir méthode MERISE MCGA : Multicolor Graphics Array MCH : Memory Controller Hub MCI : Multimedia Command Interface MCP : Maître contrôle principal : (Master Control Program en anglais), programme malfaisant dans le film Tron. Microsoft Certified Professional MCSE : Microsoft Certified Systems Engineer MCT : Microsoft Certified Trainer MD4 : Message Digest 4 MD5 : Message Digest Version 5 MDA : Model driven architecture Monochrome Display Adapter MDF : Meta Data Framework (Cisco) mdk : Mandrakelinux MDI : Multiple Document Interface MEP : Mise En Production MFLOPS : Million Floating Point Operations Per Second MFM : Modified Frequency Modulation MH : Mail Handler MHz : mégahertz MI : messagerie instantanée MIC : Media Interface Connector MICR : Magnetic Ink Character Recognition MIDI : Musical Instrument Digital Interface MIME : Multipurpose Internet Mail Extensions MIMO : Multiple-input multiple-output MIPS : Million d'Instructions par Seconde (voir processeur) ou humoristiquement: Meaningless Indication of Process Speed ML : Machine learning MLPP : MM : Memory Management, voir Allocation de mémoire ; pour Windows, voir Gestionnaire de session MMORPG : Jeu en ligne massivement multijoueur (Massive Multiplayer On-line Role Playing Game) MMU : Memory Management Unit MMX : Multi Media eXtensions MNG : Multiple-image Network Graphics Mo : mégaoctet ou Magneto-Optical (type de disque) MOA : Maîtrise d'ouvrage ou Maître d'ouvrage MOAD : Maître d'Ouvrage Délégué (voir Fonctions dans la maîtrise d'ouvrage) MODEM : MOdulator-DEModulator MOE : Maîtrise d'œuvre ou Maître d'œuvre MOF : Microsoft Operation Framework MOP : Maintenance Operation Protocol (voir Decnet) MOTD : Message Of The Day MP3 : MPEG-1 couche (layer) 3, format de compression audio MPEG : Moving Picture Experts Group, groupe de travail de l'ISO ayant produit différents formats de compressions vidéo et audio MPP : Massive Parallel Processing MPPC : Microsoft PPp Compression, voir PPP MPPE : Microsoft PPp Encryption, voir MPPE MR : Tête Magnétorésistive MRU : Most Recently Used ms : milliseconde MS : Microsoft MS-CHAP : Microsoft CHAP MS-DOS : MicroSoft Disk Operating System MSF : Microsoft Solution Framework MSI: Microsoft Installer MSN : MSN MSRC : Microsoft Security Response Center msb : Most Significant Bit MSB : Most Significant Byte MSS : Maximum Segment Size MTA : Mail Transfer Agent MTBF : Mean time between failures, Temps moyen entre pannes MTRR : , à partir des processeurs Intel P6 MTU : Maximum transmission unit MUA : Mail User Agent MUD : Multi-User Dungeon Mutex : MUTual EXclusion = Exclusion mutuelle, sorte de sémaphore MVC : Modèle-vue-contrôleur MX : Mail eXchanger N NAB : Not A Bug NAD : Network Access Device NaN : Not a Number NAND : Not AND, porte ET négative NAS : Network Attached Storage NAT : Network address translation NCSA : National Center for Supercomputing Applications NCP : L'ancêtre de TCP Network Control Protocol, un composant de PPP Network Control Program (IBM), un composant du SNA d'IBM NCQ : Native Command Queuing pour les disques durs NDIS : Network Driver Interface Specification NDP : Neighbor Discovery Protocol : protocole de couche 2 pour IPv6 NDS : Novell Directory Service Netbeui : NetBIOS Extended User Interface NFS : Network File System nfsd : NFS Daemon NGC : Nintendo GameCube NGSCB : Next-generation secure computing base NIC : Network information center Network Interface Card (carte d'interface réseau) NIDL : NIS : Network Information Service NLS : Native Language Support NOR : Not OR, porte OU négative NOS : Network Operating System NS: Netscape NSPI : Name Service Provider Interface NT : New Technology (dans Windows NT) NTBTLOG : NT BooT LOG, voir boot.ini NTDS : NT Directory Service, voir Active Directory NTFS : New Technology File System NTLM : NT Lan Manager NTIC : Nouvelles Technologies de l'Information et des Communications NTP : Network Time Protocol NTSD : NT Symbolic Debugger de Microsoft NuBus : MacIntosh-II internal bus NUMA : Non Uniform Memory Access ou Non Uniform Memory Architecture NVM : Non Volatile Memory (NVM Express) NVRAM : mémoire RAM non volatile, une sorte de batterie NX : Never eXecute O OASIS : Organization for the Advancement of Structured Information Standards OAW : Office Activation Wizard (voir Microsoft Office) OCL : Object Constraint Language (UML) OCR : Optical Character Recognition (Reconnaissance optique de caractères) OCX : OLE Control Extension ODBC : Open database connectivity OEM : Original Equipment Manufacturer ODP : ODP : OpenDocument Presentation ODP : Open directory project ODT : OpenDocument Text OFDM : Orthogonal Frequency Division Multiplexing (Orthogonal Frequency Division Multiplexing) OGC : Office for Government and Commerce (ITIL) OGM : OGg Media OHCI : OLA : Operational Level Agreement, accord de niveau d'exploitation, voir ITIL OLAP : On-Line Analytical Processing OLE : Object Linking and Embedding OLEDB : OLE DataBase OLPC : One Laptop per Child OLTP : On-Line Transactional Processing, voir Traitement transactionnel en ligne OS : système d'exploitation (Operating System) OSCAR : Online SCanning And Retrieval, voir OSCAR OSDN : Open Source Development Network OSF : Open Software Foundation OSI : Modèle OSI (Open Systems Interconnection) OSQL : Object-oriented Structured Query Language OTRS : Open-source Ticket Request System OWA : Outlook Web Access OWL : Web Ontology Language P P2P : Peer to Peer (Pair à pair) P3P : Platform for Privacy Preferences PABX : Private Automatic Branch eXchange PAC, PAC700, PACBASE : Programmation Automatique Corig PAM : Pluggable authentication module PAO : Publication assistée par ordinateur PAP : Password Authentication Protocol apple Printer Access Protocol ParPort : Parallel port PAT : Port Address Translation (traduction d'adresse port); c'est une spécification de la traduction d'adresse réseau. P-ATA : Parallel ATA PC : Personal Computer (Ordinateur personnel) PCA : Plan de continuité d'activité PCB : Printed Circuit Board, voir Circuit imprimé PCI : Peripheral component interconnect PCF : Portable Compiled Font PCL : Printer Command Language PCMCIA : Personal Computer Memory Card International Association ou, humoristiquement: People Can't Memorize Computer Industry Acronyms PCT : PCTS : POSIX Conformance Test Suite, Suite de tests pour la conformité POSIX). Voir Single UNIX Specification PCX : format d'image de ZSoft Corporation PC Paintbrush PDA : Assistant personnel (Personal Digital Assistant) PDB : python debugger PDC : Primary Domain Controller PDF : Portable document format Pdksh : public domain version of the Korn shell PDL : , postscript pour Unix Prime data language PE : Physical Extents (LVM) Portable Executable de Microsoft, voir Portable Executable File Format Provider Edge (voir , VPN (Virtual Private Network)) PEAP : Protected Extensible Authentication Protocol : Problem Exists Between Chair and Keyboard (Problème d'Interface Chaise/Clavier), signifie humoristiquement que le problème est lié à l'utilisateur, entre le clavier et la chaise donc Perl : Practical Extracting and Report Language PERT : Program Evaluation and Review Technique PGA : PGP : Pretty Good Privacy PGI : Progiciel de gestion intégré PHP: Hypertext Preprocessor (ou ancien nom : Personal Home Page) PIC : Personal Internet Communicator PID : Process IDentifier Product IDentifier NB : Microsoft utilise le terme PID dans ses 2 sens possibles (identifiant de produit ou de processus) PIDGEN : Product IDentifier GENerator (Microsoft) PII : Pentium II PIIX : PCI ISA IDE Accelerator (chipset Intel) PIM : PIN : Personal Identification Number PIR : Post-Implementation Review (ITIL) PIU : Peripheral Interface Unit PIX : Private Internet EXchange de Cisco Systems PKCS : Public Key Cryptography Standards PKI : Public key infrastructure (Infrastructure à clés publiques) PL/I : Programming Language I PLC : Programmable Logic Controller, voir Automate programmable industriel PLM : Product lifecycle management PMD : Physical layer Medium Dependent, voir Fiber Distributed Data Interface PNG : Portable network graphics PnP : Plug and Play POC : Proove of Concept PoE : Power over Ethernet POO : Programmation orientée objet POP : Point of Presence Post Office Protocol POP3 : Post Office Protocol version 3 POSIX : Portable Operating System Interface POST : Power-On Self Test, voir BIOS, POST PPD : PostScript Printer Description PPID : Parent Process IDentifier PPP : Point par pouce, traduction de l'anglais DPI pour Dots Per Inch PPP : Point-to-Point Protocol pppd : PPP Daemon PPPoA : Point to Point Protocol over ATM PPPoE : PPP over Ethernet, PPPoX : Encapsulation PPP PPS (PowerPoint Show) PPTP : Point-to-point tunneling protocol PRA : Plan Reprise Activité (ITIL), c'est l'équivalent de la partie informatique d'un PCA (Plan de continuité d'activité) Primary Rate Access (ISDN) PRI : Primary Rate Interface (ISDN) PRINCE : PRojects IN Controlled Environments (ITIL) printcap : printer capability (unix) PS : PlayStation PostScript PS2 : Personal System/2 PlayStation 2 PSA : Persistent Staging Area dans SAP BW, en Ingénierie décisionnelle Projected Service Availability (ITIL) PSP : PlayStation Portable PSTN : Public Switched Telephone Network PTE : Page Table Entries (Microsoft) PTY : Pseudo TeletYpe, pseudo-terminal PUMA : Protected User Mode Audio de Microsoft Vista PWD : PassWorD pwd (print Workink Directory) : commande unix PXE : Preboot Execution Environment PNR : Passenger Name Record PaaS : Platform as a service Q QAM : Quadrature Amplitude Modulation (Modulation d'amplitude en quadrature) QBE : Query by Example QIC : Quarter Inch Cartridge, format de bande magnétique QoS : Quality Of Service QPS "Queries Per Second" QPSK : Quadrature Phase Shift Keying (Phase-shift keying) QOTD : Quote Of The Day, protocole, QT : QuickTime, pour regarder des films Qt : « Boîte à outils » par la compagnie Trolltech. QVGA : Quarter Video Graphics Array R RACF : Resource Access Control Facility RAD : Rapid Application Design/Development RADSL : Rate-Adaptive DSL RAID : Redundant Array of Inexpensive Disks RAM : Random Access Memory, Mémoire vive RAR : Roshal ARchive RAS : RASDD : RASter Device Driver (Microsoft) RC2, RC6 : Ron's Code ou Rivest Cipher RCA : Radio Corporation of America, voir prise RCA Root Cause Analysis, voir Analyse de cause racine(fr) / RCA (en) RCP : Reality Co-Processor, voir Rich Client Plaform RDB : Relational Data Base RDBMS : RDB Management System RDMA : RDRAM : Rambus DRAM RDF : Resource Description Framework RDN : Relative Distinguished Name dans LDAP Regex : REGular EXPression expression régulière ou rationnelle (le choix entre ces 2 adjectifs est sujet à controverses) REST : REpresentational State Transfer RFC : Request for comment, appellation des standards IETF de l'Internet, normes rédigées ouvertement Request For Change, demande de changement faite par la gestion des problèmes dans ITIL RGB : Rouge, vert, bleu (Red Green Blue) RHCE : Red Hat Certified Engineer RHS : Right-Hand Side RIP : Routing information protocol RIS : Remote Installation Services, Services d'installation à distance RISC : Reduced instruction set computer RLL : RMI : Remote Method Invocation RMS : Richard M. Stallman RO : read-only ROFL (ou ROTFL) : Rolling On (The) Floor Laughing (écroulé de rire), en français : MdR (Mort de Rire) R-OLAP : Relational OLAP ROM : Read Only Memory, Mémoire morte RPC : Remote procedure call RPM : Red Hat Package Manager RNIS : Réseau numérique à intégration de services RRAS : Routing and Remote Acces Server, voir RSA : Rivest Shamir Adleman RSOP : Resultant Set of Policy (ensemble résultant d'une application de plusieurs stratégies) RSS : Rich Site Summary (RSS 0.91) RDF Site Summary (RSS 0.90 et 1.0) Really Simple Syndication (RSS 2.0) RSSI : Responsable de la sécurité des systèmes d'information RSVP : Resource ReSerVation Protocol RT : Real Time, voir Système temps réel RTC : Réseau téléphonique commuté (analogique) Real-time clock, Horloge temps réel RTF : Rich Text Format RTFM : Read The Fucking Manual : Lis ce p**** de manuel (ou, pour garder l'acronyme, Reluque Ton Fichu Manuel). RTFS : Read The Fucking Screen : Lis ce p**** d'écran (ou, pour garder l'acronyme, Reluque Ton Fichu Ecran). RUP : Rational Unified Process RV : Réalité virtuelle RW : Read/Write S SaaS : Software as a Service SAM : Secure Access Module chez Microsoft, cette abréviation peut avoir plusieurs significations : SAMple : extensions de fichier pour les fichiers d'exemple : hosts.sam, lmhosts.sam… Security Account Manager Software Asset Manager (logiciel d'inventaire) SaMBa : mot dérivé de SMB SAMPA : Speech Assessment Methods Phonetic Alphabet SAN : Storage Area Network SANE : Scanner Access Now Easy SATA : Serial ATA SATAN : SAX : Simple API for XML SUSE Automated X SBP2 : Serial Bus Protocol, module pour IEEE1394 (FireWire) sur linux SCCM : System Center Configuration Manager (Microsoft) SCCP : Skinny Client Control Protocol SCM : Service Control Manager (Microsoft) : services.exe, arrête et relance les différents services systèmes avec Software configuration management (Gestion de configuration logicielle) Supply chain management (Gestion de la chaîne logistique) SCO : Santa Cruz Operation (Unix) SCP : Secure copy SCSI : Small computer system Interface SCTP : Stream Control Transmission Protocol SCUMM : Script Creation Utility for Maniac Mansion SD : Secure Digital SDDL : Security Descriptor Definition Language SDH : Synchronous digital hierarchy (Hiérarchie numérique synchrone) SDI : Simple Document Interface SDK : Software Developers Kit (Kit de développement SDL : Simple DirectMedia Layer Specification and Description Language SDLC : Synchronous Data Link Control SDR : Single data rate SDRAM : Synchronous Dynamic Random Access Memory SDSL : Ligne d'abonné numérique à débit symétrique (Symmetric Digital Subscriber Line) SE : système d'exploitation SED : Stream EDitor SELinux : Security-Enhanced Linux : module de sécurité pour linux SEND : SEcure Neighbor Discovery protocole IPv6, version sécurisée de NDP SFC : Sequential function chart : vérificateur du système de fichier SFTP : Secure FTP, le protocole FTP sécurisé par SSH Paire SFTP : Shielded and foiled Twisted pairs (Paire torsadée écrantée et blindée), voir paire torsadée (SFTP), protocole de transfert de fichiers SSH file transfer protocol, le protocole de transfert de fichier SSH SGBD : Système de gestion de base de données SGBD/R : Système de Gestion de Base de Données Relationnelle SGDT : Store Global Descriptor Table SGI : Silicon Graphics Incorporated SGI est aussi un sigle utilisé par File Alteration Monitor sur linux SGML : Standard Generalized Markup Language SH : Shell SHA-1 : Secure Hash Algorithm SI : Système d'information SID : Windows Security Identifier SIG : Système d'information géographique SIMD : Single Instruction Multiple Data SIMM : Single Inline Memory Module SIP : Service Improvement Program (ITIL) Session Initiation Protocol Single Inline Package SLA : Service Level Agreement, accord de niveau de service, dans ITIL. Subnet Local Aggregator, pour les informations de localisation dans IPv6, voir ; cet acronyme est parfois aussi retranscrit sous la forme Site-Level Aggregator slapd : Stand alone LdAP Daemon SLIP : Serial Line Internet Protocol SLM : Service Level Management (ITIL) slurpd : Stand alone Ldap Update Replication Daemon SMAP : (messagerie) SMART : Self-Monitoring, Analysis and Reporting Technology SMB : Server message block SMBus : System Management Bus SMIL : Synchronized Multimedia Integration Language SMIME : Secure MIME SMP : Symmetric multiprocessing SMS : Short message service, le service de messages courts des téléphones portables Systems Management Server (Microsoft) SMSS : Session Manager Subsystem (Gestionnaire de session) (Microsoft) SMTP : Simple Mail Transfer Protocol SNMP : Simple Network Management Protocol SNUSP : SNUSP's Not Unix, but Structured PATH SO : Shared Object SOA : Service Oriented Architecture (Architecture orientée services) Start Of Authority de DNS SOAP : Simple object access protocol SoC : System on Chip, système sur une puce SOM : Schéma Object Model (XML), modèle objet du schéma d'annuaire SP : Service Provider (Fournisseur d'accès) Service Pack Support Pack Stream processor, ou processeur de flux. SPAM : Send Phenomenal Amounts of Mail (apocryphe) SPAP : Shiva PAP SPARC : Scalable Processor ARChitecture SPDIP : Shrink Plastic Dual Inline Package SPF : Sender Policy Framework SPM : Smart Package Manager SPOC : Single Point Of Contact Point de Contact Unique (ITIL) SPOF : Single point of failure (ITIL) SPKM : The Simple Public-Key GSS-API Mechanism SPS : Service Provider System SPT : System Page Table SPX : Sequenced Packet Exchange de Novell SQL : Structured query language SRAM : Shadow Random Access Memory Static Random Access Memory SRP : Security Rollup Package (Microsoft) SSA : Serial Storage Architecture SSDL : SOAP Service Description Language SSDP : Simple Service Discovery Protocol SSDT : System Service Dispatch Table (Microsoft) SSH : Secure Shell SSL : Secure socket layer SSO : Single Sign-On (« authentification unique » en français) SSP : Security Support Provider (Windows) = fournisseur de sécurité sous Windows SSPI : Security Support Provider Interface = API pour Security Support Provider (Windows) SSTIC : Symposium sur la sécurité des technologies de l'information et des communications STCP : STIC : Sciences et technologies de l'information et de la communication STP : Shielded Twisted Pair (Paire torsadée) SUID : Set User IDentifier (Unix) SUS : Software Update Services (service de mises à jour logicielles) Microsoft Single UNIX Specification Les spécifications POSIX ne sont pas publiées sur internet ; par contre, les spécifications SUS le sont et elles sont proches de POSIX. SuSE : Software- und SystemEntwicklung, distribution linux d'origine allemande SVCHOST : SerViCe HOST (Microsoft) SVG : Scalable vector graphics SVGA : Super Video Graphics Array SWF : ShockWave File SWT : Standard Widget Toolkit T T1 : Ligne louée dont le taux de transfert atteint 1,45 Mb/s T3 : Ligne louée dont le taux de transfert atteint 45 Mb/s TCL : Tool Command Language TCP : Transmission control protocol TCPA : Trusted Computing Platform Alliance (actuel Trusted Computing Group) TCP/IP : Transmission Protocol/Internet Protocol TCQ : Tagged Command Queuing TDI : Tabbed Document Interface pour l'interface de la couche réseau transport : Transport Dispatch Interface pour Modèle OSI Transport Driver Interface pour Microsoft Windows TDS : est le nom d'un protocole utilisé entre des serveurs de base de données en France, Traitement de Données Sociales, de 1986 à 2005 ; depuis début 2006, ce terme a été remplacé par DADS-U (Déclaration Automatisée des Données Sociales Unifiées) Transaction Driven Subsystem est un système transactionnel sur GCOS 7 de Bull TIC : Technologies de l'information et de la communication TIFF : Tagged Image File Format est un format d'image TFT : Thin-film transistor, une des technologies d'écran à cristaux liquides (LCD) TIGA : TIP : alternate user Test Input Processor, voir Microsoft Office TLS : Transport Layer Security, la V1.0 correspond à peu près à la version V3.0 de SSL (Secure Socket Layer) Thread Local Storage TMA : Tierce maintenance applicative TMPROXY : Trend Micro PROXY, voir de Trend Micro TPC : Transparent Processing Performance Council TR : Temps réel TSD : Thread-Specific Data (voir Thread Local Storage). TSO : Time Sharing Option - Interface utilisateur du système d'exploitation z/OS ou/et MVS TSR (programme) : Terminate and Stay Resident (programme résident) TSS : Time Sharing System - Système interactif sur système GCOS TTL : Time-To-Live TTS : Text To Speech Trouble Ticket System TTW : Through The Web (au moyen du Web) TTY : Text TeletYpe (terminal ou console) TWAIN : API contrôle de scanner de documents ou appareil photo numérique U UAL : Unité Arithmétique et Logique UC : Unité centrale Underpinning Contract : dans la terminologie ITIL, il s'agit des contrats avec les sous-traitants UDF : Universal Disk Format UDMA : Ultra Direct Memory Access, voir Advanced Technology Attachment UDP : User datagram protocol UEFI : Unified Extensible Firmware Interface UEM : Gestion unifiée des terminaux (Unified Endpoint Management) (en lien avec l'Internet des objets) UHCI : , la version 1.x d'USB UMB : Upper Memory Block (bloc de mémoire supérieure) UML : Unified modeling language UMTS : Universal mobile telecommunications system UO : Unité organisationnelle (dans Active Directory) UP : Unified process UPN : User Principal Name dans LDAP UPNP : Universal Plug and Play URANDOM : Unlimited Random URI : Identifiant uniformisé de ressource (Uniform Resource Identifier) URL : Repère uniforme de ressource (Uniform Resource Locator) URN : Nom uniformisé de ressource (Uniform Resource Name) UPS : Uninterruptible Power Supply USB : Universal serial bus UTF-8 : Unicode Transformation Format 8 bits UTF-16 : Unicode Transformation Format 16 bits UTF-32 : Unicode Transformation Format 32 bits UTP : Paire torsadée (Unshielded Twisted Pair) UUCP : Unix-to-Unix file Copy Protocol UUID : Universal Unique Identifier V VABF : validation (ou vérification) d'aptitude au bon fonctionnement (recette) VAD : Virtual Address Description (Microsoft) Virtual Auxiliary Device VAO : Vigilance Assistée par Ordinateur (lutte contre le blanchiment) VAX : Virtual Address eXtension, voir Adressage mémoire VAR : Value Added Reseller VARiable VB : Visual Basic VBR : Variable bit rate Volume Boot Record VDD : Virtual Device Drivers (Microsoft) VDD : Voisin Du Dessus (Dans les forums) VESA : Video Electronics Standards Association VFS : Virtual File system VG : Volume Group (Gestion par volumes logiques) VGA : Video graphics array VGDA : Volume Group Descriptor Area (Gestion par volumes logiques) VLAN : Virtual LAN VLC : Video Lan Client (voir VLC media player) VLIW : Very Long Instruction Word VLSM : Variable Length Subnet Mask VM : Virtual Machine (Machine virtuelle) VM86 : Virtual Mode 8086 (Mode virtuel 8086) VMM : Virtual Memory Management, voir Mémoire virtuelle VoD : Video on Demand (vidéo à la demande) VoIP : Voice over IP VPB : Volume Parameter Block (voir NTFS) VPC : Virtual Private Cloud (voir Nuage Privé Virtuel) VPN : Virtual Private Network, Réseau privé virtuel VR : Virtual Reality (Réalité virtuelle) VRAM : Video RAM VRML : Virtual Reality Markup Language ou Virtual Reality Modeling Language VTAM : Virtual Telecommunications Access Method W W3 : World Wide Web W3C : World Wide Web Consortium WAF : Web Application Firewall W3m : WWW-to-miru, navigateur web en mode texte WAMP : Windows Apache MySQL, P (pour PHP ou Perl ou Python) WAN : Wide area network WAP : Wireless application protocol WASP : Wireless Application Service Provider WAV : Waveform Audio File Format WBEM : Web Base Enterprise Management (Microsoft) WBMP : Wap BitMaP, format d'image pour les téléphones portables WCF : Windows Communication Foundation de .NET 3.0 WCS : Web Coverage Service Windows CardSpace de .NET 3.0 Wireless Control System (Cisco Systems) WDM : Windows Driver Model WDS : Wireless Distribution System WEP : Wired Equivalent Privacy WFP de Microsoft : Windows File Protection, sur Windows 2003 et XP, le prédécesseur du WRP de Windows Vista Windows Feedback Platform ou Windows Feedback Panel WHQL : Windows Hardware Quality Labs Wi-Fi : Norme de communication sans fil (WIreless FIdelity) WinHEC : Windows Hardware Engineering Conference WLM : Windows Live Messenger (anciennement MSN Messenger) ou Windows Live Hotmail WINS : Windows Internet Naming Service WMA : Windows Media Audio, format de compression audio propriétaire développé par Microsoft WMF : Windows Metafile WMI : Microsoft : Windows Management Instrumentation Pour X Window System : Window Manager Improved, un Window manager allégé, datant de 1993 WMV : Windows Media Video WORM : Write Once Read Many WP : Write Protect (bit) : Programmation sur processeur Write Protected : sur une disquette ou une bande ou un disque WPA : Windows Product Administration Wi-Fi Protected Access WPF : WebSphere Partition Facility Windows Presentation Foundation de .NET 3.0 WRP : Windows Resource Protection : voir Windows Vista#Nouveautés secondaires WSCI : Web Services Choregraphy Interface (voir orchestration dans Architecture orientée services#Les protocoles et les normes WSFL : Web Services Flow Language d'IBM : voir orchestration dans Architecture orientée services#Les protocoles et les normes WSOA : WebService Oriented Architecture (une implémentation de l'Architecture orientée services) WSUS : Windows Server Update Services (Microsoft), voir SUS de Microsoft, Software Update Services WWF : Windows Workflow Foundation WWW : World Wide Web (voir Internet) WYSIWYG : What you see is what you get WYSIWYM : What you see is what you mean WZCSVC (Wireless Zero Configuration SerViCes) de Microsoft. X X : X Window System X11 : X Window System version 11 X11R6 : X Window System version 11 release 6 XAML : eXtensible Application Markup Language XAMPP : X Apache MySQL Perl PHP XAO : X Assisté par ordinateur XBL : eXtensible Bindings Language ou XML Bindings Language XBM : X BitMap XBMC : Xbox Media Center XCB : X C Binding XCF : eXperimental Computing Facility de GIMP XCL : Xlib Compatibility Layer XD: eXploser de Rire XDCC : XDCC (Xabi DCC or eXtended DCC XDM : X Window Display Manager xdpyinfo : X11 DisPlaY INFO XDMCP : X Display Manager Control Protocol XFS : X File System XGA : Extended Graphics Array XHTML : Extensible HyperText Markup Language XML : Extensible markup language XMS : Extended Memory Specification, voir mémoire étendue XMPP : Extensible messaging and presence protocol XOR : OU exclusif XP : Extreme programming XSD : XML Schema Definition, définition du schéma d'annuaire au format XML XSLT : Extended stylesheet language transformations XT : X Toolkit XTM : XML Topic Maps XUL : XML-based user interface language Y Y2K : année 2000, fait référence au bogue de l'an 2000. YACC : ''Yet Another Compiler of Compiler. Z Z : Notation Z (Langage de spécifications) ZIF : Zero insertion force (pour les circuits électroniques) ZIP : format de fichier Références Voir aussi Article connexe Liste d'abréviations de la conception et fabrication assistée par ordinateur Abréviation en informatique
Vous trouverez ici, classés par ordre lexicographique, des abréviations, acronymes ou sigles employés dans le domaine de l'informatique.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine%20de%20Saint-Exup%C3%A9ry
Antoine de Saint-Exupéry
Antoine de Saint-Exupéry, né le à Lyon et disparu en vol le au large des côtes marseillaises, est un écrivain, poète, aviateur et reporter français. Né dans une famille de la noblesse française, il passe une enfance heureuse malgré les morts prématurées de son père et d'un frère. Élève rêveur, il obtient cependant son baccalauréat en 1917. Après son échec au concours de l'École navale, il s'oriente vers les beaux-arts et l'architecture. Devenu pilote durant son service militaire en 1922, il est engagé en 1926 par la compagnie Latécoère (future Aéropostale). Il transporte le courrier de Toulouse au Sénégal puis rejoint l'Amérique du Sud en 1929. Parallèlement, il devient écrivain. Il publie, en s'inspirant de ses expériences d'aviateur, ses premiers romans : Courrier sud en 1929 et surtout Vol de nuit en 1931, qui connaît un grand succès et reçoit le prix Femina. À partir de 1932, Saint-Exupéry se consacre au journalisme et aux raids aériens. Il entreprend de grands reportages en Indochine en 1934, à Moscou en 1935, en Espagne en 1936, qui nourriront sa réflexion sur les valeurs humanistes. Terre des hommes, publié en 1939, reçoit le grand prix du roman de l'Académie française. En 1939, il sert dans l'Armée de l'air, étant affecté à une escadrille de reconnaissance aérienne. Après l'armistice de juin 1940, il quitte la France pour New York avec l'objectif de faire entrer les États-Unis dans la guerre et y devient l'une des voix de la Résistance. Rêvant d'action, il rejoint enfin, au printemps 1944, en Sardaigne puis en Corse, une unité chargée de reconnaissances photographiques en vue du débarquement de Provence. Il disparaît en mer avec son avion, un Lockheed P-38 Lightning, lors de sa mission du . Il est déclaré « mort pour la France ». Le , son avion est retrouvé et formellement identifié au large de Marseille. Le Petit Prince, écrit à New York pendant la Seconde Guerre mondiale et illustré avec ses propres aquarelles, est publié en 1943 à New York, puis en France chez Gallimard en 1946, à titre posthume. Ce conte philosophique, empreint à la fois de légèreté et de pessimisme vis-à-vis de la nature humaine, devient très vite un immense succès mondial. Biographie Jeunesse et formation Fils de Martin Louis Marie Jean de Saint Exupéry (1863-1904), sans profession, et d'Andrée Marie Louise Boyer de Fonscolombe, Antoine Jean-Baptiste Marie Roger de Saint-Exupéry naît le au 8, rue du Peyrat, dans le de Lyon, dans une famille de la noblesse française. Il partage une enfance heureuse avec ses quatre frères et sœurs. Mais en 1904, son père meurt, terrassé par une hémorragie cérébrale à seulement quarante et un ans, en gare de La Foux. Marie de Saint-Exupéry élève ses cinq enfants : Marie-Madeleine, dite Biche, Simone, dite Monot, Antoine, dit Tonio, François et Gabrielle, dite Didi. Elle est aidée par la gouvernante autrichienne Paula Hentschel (1883-1965), qui restera auprès d'eux jusqu'à ce qu'ils deviennent adultes. Dans son roman Pilote de guerre, l'auteur lui rendra hommage en ces termes : . La mère d'Antoine vit mal ce veuvage prématuré, bien que son naturel optimiste lui permette de faire face à ses obligations. D'une sensibilité à fleur de peau, artiste (elle pratique la peinture), elle tisse avec Antoine des liens privilégiés et lui offre une excellente éducation, chose difficile à l'époque pour une femme seule. Elle transmet à son fils adoré des valeurs qu'il conservera toute sa vie : honnêteté, respect d'autrui, sans exclusivité sociale. Femme exceptionnelle, elle consacre sa vie à ses enfants, avec un humanisme que Saint-Exupéry a cultivé tout au long de ses voyages. Jusqu'à l'âge de dix ans, il passe son enfance entre le château de La Môle dans le Var, propriété de sa grand-mère maternelle, et le château de Saint-Maurice-de-Rémens dans l'Ain, propriété de sa tante Mme Tricaud. En 1908, il entre en classe de huitième chez les frères des Écoles chrétiennes, à Lyon. À la fin de l'été 1909, Marie de Saint-Exupéry s'installe avec ses enfants au Mans, 21, rue du Clos-Margot, à proximité de son beau-père qui habitait 39, rue Pierre-Belon. Antoine entre au collège jésuite Notre-Dame-de-Sainte-Croix le suivant. Élève médiocre, décrit comme indiscipliné et rêveur, il est attiré par l'ailleurs, le lointain, l'aventure, cherchant depuis l'enfance à échapper à son milieu aristocratique. En 1912, il passe les grandes vacances à Saint-Maurice-de-Rémens. Fasciné par les avions, il se rend souvent à vélo à l'aérodrome d'Ambérieu-en-Bugey, situé à quelques kilomètres, et y reste des heures à interroger les mécaniciens sur le fonctionnement des appareils. Un jour, il s'adresse au pilote Gabriel Salvez, assurant que sa mère l'a autorisé à effectuer un baptême de l'air. Il fait donc son baptême sur le W2 bis (W pour Wroblewski), avion fabriqué à Villeurbanne par la fratrie Pierre et Gabriel Wroblewski dit Salvez. Il écrit alors un poème témoignant de sa nouvelle passion pour les avions : Saint-Exupéry passe ainsi presque toute son enfance dans le château familial, entouré de ses frères et sœurs. Alors que la Première Guerre mondiale éclate, Marie de Saint-Exupéry est nommée infirmière-chef de l'hôpital militaire d'Ambérieu-en-Bugey. Elle fait venir ses enfants près d'elle. Ses deux fils, Antoine et François, intègrent en tant qu'internes le collège jésuite Notre-Dame-de-Mongré, à Villefranche-sur-Saône. Le jeune Antoine peut donc enfin se consacrer à l'écriture, avec brio, puisqu'il remporte le prix de narration du lycée pour l'une de ses rédactions. À la rentrée scolaire de 1915, Marie de Saint-Exupéry, toujours en poste à Ambérieu-en-Bugey, estime que ses fils ne se plaisent pas vraiment chez les pères jésuites de Mongré. Soucieuse de protéger ses enfants et de favoriser leur développement, elle les inscrit chez les frères marianistes de la Villa Saint-Jean à Fribourg, en Suisse. En rapport étroit avec le collège Stanislas de Paris, ce collège a développé une méthode d'éducation moderne basée sur la créativité. Antoine y retrouve Louis de Bonnevie, dont la famille est voisine et amie de la sienne à Lyon. Il noue avec lui, ainsi qu'avec Marc Sabran et Charles Sallès, une amitié profonde et durable. En 1917, il obtient son baccalauréat malgré des résultats scolaires peu brillants. L'élève Saint-Exupéry est davantage à l'aise dans les matières scientifiques que littéraires. Au cours de l'été, François, le frère cadet d'Antoine, le compagnon de jeux et le confident, qui souffrait de rhumatismes articulaires, meurt d'une péricardite. Attristé par la mort de son frère, le futur écrivain vivra cet évènement comme le passage de sa vie d'adolescent à celle d'adulte. La guerre aussi l'inspire. Il réalise des caricatures de soldats prussiens et de leurs casques à pointe, de l'empereur et du Kronprinz. Il écrit aussi quelques poèmes : En 1918, 1919 et 1920, Antoine échoue à l'oral du concours de l'École navale puis s'inscrit en tant qu'auditeur libre en architecture à l'École nationale supérieure des beaux-arts. À la mort de la tante Tricaud, en 1920, Marie hérite du château de Saint-Maurice où elle s'installe. Ses revenus sont modestes, elle subvient aux besoins de ses enfants en vendant les terres attenantes au château. Antoine bénéficie alors de l'hospitalité de sa cousine Yvonne de Lestrange et accepte également plusieurs petits emplois : avec son ami Henry de Ségogne, il sera notamment figurant durant plusieurs semaines dans Quo vadis, un opéra de Jean Nouguès. En 1918, il fait la connaissance de Louise de Vilmorin, qui lui inspire des poèmes romantiques. Cette période lui inspire d'autres poèmes, sous forme de sonnets et suites de quatrains (Veillée, 1921), montrant qu'il vit une période difficile ; il se trouve alors sans projet de vie et sans avenir. Certains de ses poèmes sont calligraphiés et enluminés de dessins à l'encre de Chine. Il offre deux de ses cahiers de poésie à son ami Jean Doat. Dans l'entre-deux-guerres, Louise de Vilmorin devient un des piliers de sa bande d'amis, où figurent aussi Jean Prévost, Hervé Mille, Aimery Blacque-Belair, Jean de Vogüé et son épouse Nelly, Jean Hugo, Léon-Paul Fargue. Dans l'aviation Passage dans l'Armée de l'air En , il commence son service militaire de deux ans en tant que mécanicien au d'aviation de Strasbourg. En juin, il suit des cours de pilotage civil à ses frais. Le son moniteur, Robert Aéby, le lâche pour un tour de piste. Seul aux commandes de son avion-école, il se présente trop haut pour l'atterrissage. Remettant les gaz trop brusquement, il cause un retour au carburateur. Croyant que le moteur a pris feu il ne s'affole pas, fait un second tour de piste et atterrit en beauté. Son moniteur valide sa formation. Néanmoins, il laisse le souvenir d'un aviateur parfois distrait ; le surnom de Pique la Lune lui est bientôt associé, non seulement en raison de son nez en trompette mais aussi d'une tendance certaine à se replier dans son monde intérieur. Titulaire du brevet de pilote civil, il est admis à suivre les cours de pilote militaire. La base aérienne de Strasbourg ne dispose pas d'école de pilotage. Le , il est affecté au d'aviation au Maroc, à Casablanca, où il obtient son brevet de pilote militaire, le . En janvier 1922, il est à Istres et est promu caporal. Reçu le au concours d'élève officier de réserve (EOR), il suit des cours d'entraînement à Avord, qu'il quitte pour la base aérienne de Versailles, en région parisienne. Il vole à Villacoublay. Le , il est nommé sous-lieutenant ; puis breveté observateur d'aviation, le . Pendant ses loisirs, il réalise des croquis de ses copains de chambrée au crayon mine de charbon et à l'encre turquoise. Ses dessins sont regroupés dans son cahier Les Copains. En octobre il choisit son affectation au d'aviation, au Bourget. Au printemps 1923, le , il est victime au Bourget de son premier accident d'avion à la suite d'une erreur d'évaluation, sur un appareil qu'il ne maîtrisait pas, avec comme bilan une fracture du crâne. Après ce grave accident, il est démobilisé, le . Pourtant, il envisage toujours d'entrer dans l'Armée de l'air, comme l'y encourage le général Joseph-Édouard Barès. Mais la famille de Louise de Vilmorin, devenue sa fiancée, s'y oppose. Commence pour lui une longue période d'ennui : il se retrouve dans un bureau comme contrôleur de fabrication au Comptoir de Tuilerie, une filiale de la Société générale d'entreprises. En septembre, c'est la rupture des fiançailles avec Louise de Vilmorin, que cette dernière qualifiera plus tard, en 1939, de « fiançailles pour rire », dans un recueil de poèmes. Pourtant, Antoine de Saint-Exupéry en restera attristé sa vie durant. En 1924, Saint-Exupéry travaille dans l'Allier ainsi que dans la Creuse comme représentant de l'usine suisse Saurer qui fabrique entre autres des camions (il n'en vendra qu'un seul en une année et demie). Il se lasse, donne sa démission. La même année, il commence une œuvre en prose, Manon, danseuse. En 1925, son poème intitulé La Lune montre une inspiration farfelue ; la suite poétique L'Adieu est écrite la même année : Pilote à l'Aéropostale En 1926, il est engagé par Didier Daurat, directeur de l'exploitation des lignes de la compagnie Latécoère (future Aéropostale), sur les recommandations de Beppo di Massimi, et rejoint l'aéroport de Toulouse-Montaudran pour effectuer du transport de courrier sur des vols entre Toulouse et Dakar. Il rédige alors une nouvelle, « L'évasion de Jacques Bernis », dont sera tiré « L'Aviateur », texte publié dans la revue d'Adrienne Monnier, Le Navire d'argent (numéro d'avril 1926), où travaille son ami Jean Prévost. À Toulouse, il fait la connaissance de Jean Mermoz et d'Henri Guillaumet. Au bout de deux mois, il est chargé de son premier convoyage de courrier sur Alicante. Fin 1927, il est nommé chef d'escale à Cap Juby au Maroc avec pour mission d'améliorer les relations de la compagnie avec les dissidents maures d'une part et avec les Espagnols d'autre part. Il va y découvrir la brûlante solitude et la magie du désert. En 1929, il publie chez Gallimard son premier roman, Courrier sud, dans lequel il raconte sa vie et ses émotions de pilote. En septembre 1929, il rejoint Mermoz et Guillaumet en Amérique du Sud pour contribuer au développement de l'Aéropostale jusqu'en Patagonie. En 1930, il utilise la bibliothèque de son ami Paul Dony pour écrire divers sonnets inspirés d'autres poètes, qui sont avant tout des exercices de style. En 1931, il publie son second roman, Vol de nuit qui connaît un immense succès ; il y évoque dans un style lyrique ses années en Argentine et le développement des lignes vers la Patagonie. Le , il se marie à Nice, après un mariage religieux à Agay le , avec Consuelo Suncin Sandoval de Gómez (décédée le ), à la fois écrivaine et artiste salvadorienne. Pilote de raids et journaliste À partir de 1932, alors que la compagnie, minée par la politique, ne survit pas à son intégration dans Air France, il subsiste difficilement, se consacrant à l'écriture et au journalisme. Saint-Exupéry demeure pilote d'essai et pilote de raid en même temps qu'il devient journaliste pour de grands reportages. Reporter pour Paris-Soir, il voyage au Viêt Nam en 1934 et à Moscou en 1935. Crash dans le désert Le , accompagné de son mécanicien André Prévot, il tente un raid Paris-Saïgon à bord d'un Caudron-Renault Simoun, pour battre le record d'André Japy qui quelques jours plus tôt a relié Paris à Saïgon en et 15 heures. Le 30 décembre 1935, à 2 h 45, après 19 heures et 44 minutes de vol, l'avion heurte un plateau rocheux alors que Saint-Exupéry a volontairement diminué son altitude pour tenter de se repérer. Les deux aviateurs survivent miraculeusement à l'accident, mais leurs cartes primitives et ambiguës ne leur permettent pas d'avoir une idée précise de leur position. Perdus dans les dunes de sable, leurs seules réserves consistent en quelques raisins, deux oranges, une madeleine, une pinte de café dans un thermos cabossé et une demi-pinte de vin blanc dans un autre. Ils possèdent aussi une petite provision de médicaments : cent grammes d'alcool à quatre-vingt-dix pour cent, la même quantité d'éther pur, et un petit flacon d'iode. Saint-Exupéry décide de prendre la direction de l'est, « celle de la vie », que Guillaumet suivit 5 ans plus tôt lors de son périple légendaire dans les montagnes andines. Après avoir épuisé leurs réserves de boissons dès le premier jour, les deux aviateurs voient des mirages et ont des hallucinations auditives, lesquelles sont rapidement suivies d'hallucinations plus vives. Au deuxième et au troisième jour, ils sont tellement déshydratés qu'ils cessent de transpirer. Le quatrième jour, un Bédouin sur un chameau les découvre et leur administre un traitement de réhydratation indigène qui leur sauve la vie. La nouvelle classique de Saint-Exupéry Le Petit Prince, qui commence par un pilote échoué dans le désert, fait vraisemblablement référence à cette expérience. En 1936, entre 2 raids, Saint-Exupéry part comme reporter en Espagne pour couvrir la guerre civile. Il révèle alors des exactions commises par des républicains espagnols. En 1937, Saint-Exupéry et son inséparable mécano partent à la recherche de voies aériennes pour rallier différentes villes africaines. Ils parcourent plus de 9000 kilomètres et ouvrent la route des airs entre Casablanca, Tombouctou et Bamako. Le dernier raid Le 15 février 1938, Antoine et André tentent un nouveau périple en s'attaquant au raid de New York à Punta Arenas. Mais, en raison d'une regrettable confusion entre les gallons US de et britannique de , ils surchargent trop leur nouveau Simoun, le F-ANXR, au départ du Guatemala, et s'écrasent en bout de piste. Les deux aviateurs grièvement blessés sont soignés au Guatemala puis Saint-Exupéry est transféré à New York, où il termine, pendant sa convalescence, la rédaction de Terre des hommes. De tous ces voyages, il accumule une très importante somme de souvenirs, d'émotions et d'expériences, qui lui servent à nourrir sa réflexion sur le sens à donner à la condition humaine. Sa réflexion aboutit à l'écriture de Terre des hommes, qui est publié en 1939. L'ouvrage est récompensé par le prix de l'Académie française. C'est dans ce roman que l'on trouve la célèbre phrase prononcée par Henri Guillaumet, à qui il a dédicacé l'ouvrage, après son accident dans les Andes : . Guerre de 1939-1945 La campagne de France En 1939, il sert comme capitaine dans l'Armée de l'air. Après un passage comme instructeur à Toulouse-Francazal, au Bataillon de l'air 101, il obtient sa mutation dans une escadrille de reconnaissance aérienne, le Groupe aérien de reconnaissance 2/33. L'unité est initialement positionnée à Orconte, près de Saint-Dizier, avant de se déplacer avec la ligne de front. Le , il survole Arras alors que les chars allemands envahissent la ville : bien que son avion Bloch 174 soit criblé de balles par la DCA allemande, il réussit à retourner à la base de Nangis avec son équipage sain et sauf ; cet exploit lui vaut d'être récompensé de la Croix de guerre avec palme et cité à l'ordre de l'Armée de l'air le . L'épisode lui inspirera le titre et la trame de Pilote de guerre. Le Groupe aérien de Reconnaissance II/33 sera brièvement basé à l'aérodrome de Blois – Le Breuil le lors de son repli vers la zone libre. Il est démobilisé à Perpignan, d'où son escadrille s'envole pour Alger, le , sans lui, car il a été chargé de récupérer des pièces de rechange à Bordeaux. Il y réquisitionne un vieux Farman, charge les pièces et quelques passagers, dont Suzanne Massu (à l'époque Suzanne Torrès), et atterrit à Oran. Départ pour New-York en 1940 Après l'armistice de , il part en pour New York, où il arrive le . Il poursuit l'objectif de faire entrer en guerre l'armée des États-Unis. Considéré par certains comme pétainiste car non gaulliste, Saint-Exupéry a du mal à faire entendre sa voix. Comme l'immense majorité des Français, il est au départ plutôt favorable au gouvernement de Vichy, qui lui semble représenter la continuité de l'État et qui représente une forme de cohésion nationale pour les Français souffrant de l'Occupation. Il est donc plutôt méfiant envers le général de Gaulle, lui reprochant de nier la défaite militaire de la France. De fait, il souhaite surtout protéger les Français et a surtout essayé de réconcilier les factions opposées ; lors de son appel radiophonique du depuis New York, soit trois semaines après le débarquement allié en Afrique du Nord, il lance : ; il tente aussi de repousser l'épuration qui se prépare. Il reste alors incompris, il est trop tard : le moment est celui de l'affrontement général. Cependant, selon des archives américaines, il semblerait que les services secrets des États-Unis aient envisagé de le pousser en lieu et place du général de Gaulle. En , le maréchal Pétain l'aurait nommé sans le prévenir au Conseil national, l'assemblée consultative de Vichy. Antoine de Saint-Exupéry publie alors deux communiqués, où il refuse cette appartenance. Sa nomination n'était qu'une rumeur semble-t-il ; son nom n'apparaît ni dans la liste officielle publiée par le Journal officiel le , ni dans la liste publiée par la presse. En revanche, son nom figure dans la liste des membres du comité provisoire du Rassemblement pour la Révolution nationale, organisme concurrent de la Légion française des combattants, qui devait réfléchir à la mise en place d'un mouvement de masse visant à « assurer au nouveau régime ses assises et briser l'activité renaissante de certaines organisation [le PCF] », mais qui n'eut qu'une existence éphémère. Liste publiée par plusieurs journaux le 30 et le . Le , les États-Unis entrent en guerre. En mai 1942, en route pour les États-Unis, il est accueilli au Canada par la famille de Charles De Koninck sur rue Sainte-Geneviève, dans le Vieux Québec. Des problèmes de visa prolongent son séjour québécois de cinq semaines. Poursuivant son objectif de faire entrer les États-Unis dans la guerre, il publie à New York en Pilote de guerre. Il y montre une France qui ne s'est pas rendue sans avoir mené une héroïque bataille de France. Au sommet des ventes, le livre fera beaucoup pour sensibiliser l'opinion nord-américaine au conflit européen, mais l'auteur est en proie à la dépression. Son traducteur lui trouve un hébergement, luxueux, chez Sylvia Hamilton, journaliste, qui ne parle pas un mot de français. C'est au cours de la relation amoureuse nouée avec celle-ci que l'aviateur écrit Le Petit Prince. L'année suivante, il décide de rejoindre les troupes françaises combattant au sein de l'armée américaine. Avant de repartir, il confie à la jeune journaliste le manuscrit de son conte philosophique, dont la première édition sera anglaise. Retour à l'Armée de l'air en Afrique du Nord Il ne pense qu'à retourner à l'action. Pour lui, tout comme du temps de l'Aéropostale, seuls ceux qui participent aux événements peuvent en témoigner. En , bien que considéré par les Alliés comme un pilote trop âgé pour un avion de combat, il quitte les États-Unis et reprend du service actif dans l'aviation en Tunisie grâce à ses relations et aux pressions du commandement français. Le , Saint-Exupéry se présente au Palais d'été à Alger devant le général René Chambe, son ami, devenu ministre de l'Information du général Giraud et lui déclare, irrité de n'avoir pas pu venir immédiatement après le débarquement allié : « Présent au rendez-vous, mais avec six mois de retard, excusez-moi. C'est la faute aux gaullistes ». Chambe l'amène à Giraud. Saint-Exupéry explique à Giraud la nécessité de contrer la propagande gaulliste qui jette le trouble au sein de l'armée et le met en garde contre la venue du général de Gaulle à Alger. Par ailleurs, tannés par Saint-Exupéry, Chambe et Giraud obtiennent auprès d'Eisenhower que le pilote français puisse se « transformer » sur l'avion américain Lockheed P 38 Lightning avant de retrouver le prestigieux groupe 2/33, dans lequel il a servi en 1939-1940. Celui-ci est désormais commandé par son ancien camarade René Gavoille, qu'il a d'ailleurs mentionné à plusieurs reprises dans Pilote de guerre, ouvrage publié à New York en 1942 et qui relate son expérience de pilote pendant la Campagne de France au sein de ce même Groupe de reconnaissance 2/33. Toujours dans la reconnaissance aérienne, il effectue quelques missions et obtient sa promotion au grade de commandant. Mais plusieurs incidents le placent « en réserve de commandement » dès , étant donné son âge et son mauvais état de santé général, consécutif à ses accidents aériens. Il revient alors à Alger et habite chez son ami le docteur Pélissier. Tout en poursuivant ses démarches pour reprendre du service, il continue à travailler sur Citadelle et supporte de plus en plus difficilement son inaction forcée. Au printemps 1944, le général Eaker, commandant en chef des forces aériennes en Méditerranée, l'autorise à rejoindre à nouveau son unité combattante. Il retrouve René Gavoille et le groupe 2/33, alors basé à Alghero, en Sardaigne. Il effectue plusieurs vols, émaillés de pannes et d'incidents. Dernier vol le 31 juillet 1944 Le , le 2/33 s'installe à Borgo, non loin de Bastia, en Corse. Le Saint-Exupéry décolle de l'aéroport voisin de Poretta. Il vole aux commandes du F-5B-1-LO, bimoteur P-38 Lightning en version reconnaissance aérienne. Quittant le terrain à du matin pour une mission de cartographie, il met le cap sur la vallée du Rhône, devant ensuite passer par Annecy et faire retour par la Provence. Sa mission consiste en une série de reconnaissances photographiques afin de tracer des cartes précises du pays, fort utiles au tout prochain débarquement en Provence, prévu pour le . Il est seul à bord, son avion n'est pas armé et emporte du carburant pour six heures de vol. À , il se signale par son dernier écho radar. La mission démarre. Saint-Exupéry ne revient pas ; le temps de carburant étant écoulé, il est porté disparu. La mémoire de « Saint-Ex » est célébrée solennellement à Strasbourg le . En 1948, il est reconnu « mort pour la France ». Le , au Journal officiel, le commandant Antoine de Saint-Exupéry est cité à l'ordre de l'armée aérienne à titre posthume, pour avoir , et . Après la disparition de son fils, Marie de Saint-Exupéry se réfugie dans la prière, écrit des poèmes où elle parle de son fils et s'attache à faire publier ses écrits posthumes. Le mystère de sa mort Longtemps perdue, l'épave de l'avion de Saint-Exupéry a été identifiée en 2003, certifiant de la sorte le lieu de sa mort. Pour autant, en dépit de cette découverte essentielle, les circonstances de cette mort n'ont pu être éclaircies. L'hypothèse la plus probable est que son avion ait été abattu par un chasseur allemand. Elle n'est étayée d'aucune preuve. Les multiples hypothèses quant aux circonstances de la mort de l'aviateur, sans cesse évolutives depuis 1944, forment un mystère régulièrement revisité dans la presse et la culture populaire, en particulier à l'occasion de nouvelles découvertes ou de témoignages inédits. Chacune des nouvelles « révélations » relance l'intérêt aussi bien des spécialistes que du grand public, pour le « mystère Saint-Ex ». L'identification du Lightning de Saint-Exupéry en 2003 En 2000, des morceaux de son appareil sont retrouvés en Méditerranée au large de Marseille, face nord-est de l'île de Riou (archipel du même nom) par le plongeur professionnel marseillais Luc Vanrell. Deux ans plus tôt, le , un patron pêcheur marseillais, Jean-Claude Bianco, assisté de son second, le marin Habib Benhamor, avait fortuitement remonté dans ses filets une gourmette en argent oxydée par un long séjour sous-marin et sur laquelle étaient gravés le nom d'Antoine de Saint-Exupéry, le prénom de son épouse (Consuelo), et l'adresse de sa maison d'édition à New York (Reynal & Hitchcock). Ces découvertes localisent avec précision la zone de disparition du commandant Antoine de Saint-Exupéry. Remontés à la surface par l'association Aéro-ReLIC entre le et le (après deux ans de tractations auprès du gouvernement français pour en obtenir l'autorisation), les vestiges de l'avion tant recherché sont formellement identifiés, le samedi , grâce à un numéro matricule retrouvé gravé par le constructeur de l'appareil (Lockheed, Californie). Les pièces du Lightning F-5B # 42-68223 ont été exposées au musée de l'air et de l'espace du Bourget, dans une exposition temporaire consacrée à l'écrivain aviateur. Ces pièces sont désormais conservées dans les réserves du Musée mais ne sont pas visibles par le public (hors demande écrite officielle), car toujours sujettes à détérioration liées aux attaques du temps. Ces éléments ne permettent cependant pas de conclure définitivement sur les circonstances de sa mort. La simulation informatique de l'accident — à partir des pièces déformées — montre un piqué dans l'eau, presque à la verticale et à grande vitesse. Panne technique, malaise du pilote, attaque aérienne ou autre : la cause du piqué n'est pas éclaircie. Au grand dam de ses proches, l'hypothèse du suicide est même évoquée ; Saint-Exupéry est diminué physiquement (il ne pouvait fermer seul la verrière de son appareil), désespéré par le monde qu'il voyait s'annoncer. Ses derniers écrits conforteraient cette hypothèse, par leur ton franchement pessimiste, par exemple les dernières lignes d'une lettre adressée à Pierre Dalloz, écrite la veille de sa mort : Le chasseur allemand Robert Heichele En 1950, un pasteur d'Aix-la-Chapelle, ancien officier de renseignements dans la Luftwaffe, témoigne avoir appris, le , qu'un P-38 Lightning avait été abattu en Méditerranée par un Focke-Wulf allemand. Puis, en 1972, surgit dans une revue allemande à caractère historico-fictionnel le témoignage « posthume » d'un jeune officier allemand, l'aspirant Robert Heichele, qui aurait fait feu sur le Lightning depuis son appareil, un Focke-Wulf 190, vers midi, au-dessus de Castellane dans le département des Alpes-de-Haute-Provence. Heichele fut à son tour abattu en , échappa à la mort, fut très grièvement blessé en ayant essayé d'atterrir à Avignon, son avion en flammes. Le malheureux pilote sera finalement tué dans l'ambulance dans laquelle il se trouvait, mitraillée par la chasse alliée lors de la retraite par la vallée du Rhône. Bien que Robert Heichele ait effectivement existé, son rôle dans la mort de Saint-Exupéry est définitivement écarté : le pseudo-témoignage provient de l'imagination d'un passionné allemand. Ce dernier s'excusera peu après d'avoir exposé cette théorie dans une revue allemande de type historico-romanesque « Der Landser » (le Troufion). L'officier de Génie Erich Herot En , à la suite d'un article publié par le journal allemand Bild sur la disparition d'Antoine de Saint-Exupéry, l'ancien officier de Génie Erich Herot écrit au quotidien une lettre de témoignage : « Fin , j'effectuais un voyage d'inspection dans la région de Marseille. Inspectant une de nos positions de Carry-le-Rouet, j'aperçus un avion évoluant au ras du sol venant de la vallée du Rhône. Il volait selon la tactique du « saut de haies », ramenant l'appareil près du sol dès l'obstacle franchi. Après avoir survolé la partie la plus haute de la presqu'île, il redescendit vers la surface de la mer, mais la queue toucha l'eau, ce qui provoqua un jaillissement d'écume et une explosion désintégrant l'avion. Les hommes qui m'entouraient avaient eu le temps de constater qu'il ne s'agissait pas d'un appareil allemand. Nous n'avons pas constaté de tir de D.C.A. ni d'avion poursuivant. » Le Lightning de Carqueiranne Dans les années 1990, un autre témoignage surgit tardivement. Une habitante de Carqueiranne, madame Simone Boudet, aurait vu, le jour fatidique du dernier vol, le Lightning se faire abattre. La mer aurait ensuite rejeté le corps d'un soldat sur la plage, lequel aurait été enterré anonymement dans le cimetière de la commune. Pour savoir si ce corps est la dépouille de Saint-Exupéry, il faudrait l'exhumer pour procéder à des comparaisons avec l'ADN des membres de sa famille, lesquels s'y montrent opposés. D'autant que, d'après des témoignages locaux, les débris de vêtements militaires portés par la dépouille auraient été allemands. Il existe au moins trois épaves d'avions de guerre allemands dans cette baie, à différentes profondeurs. Un chasseur-bombardier en piqué Junkers Ju 87 « Stuka » littéralement désintégré lors de son impact avec la surface de la mer par six mètres de fond au nord-est de la baie, un bombardier bimoteur Heinkel He 111 au sud de la baie par près de de fond et un chasseur Messerschmit Bf 109 au sud de la petite île de Bagaud par douze mètres de profondeur. Si les rapports d'archives mentionnent la mort des membres de l'équipage du Ju 87 et du Bf 109, l'histoire du He 111 reste, elle, douteuse. L'aveu du pilote de chasse allemand Horst Rippert En , Horst Rippert, un ancien pilote de la Luftwaffe est localisé dans le nord de l'Allemagne par l'historien Lino von Gartzen. Le pilote vétéran affirme (entre autres par voie de presse, (journal La Provence)) avoir abattu un avion de type P-38 Lightning, précisément le , dans la zone où se trouvait Saint-Exupéry. En mission pour retrouver un avion ennemi qui survolait la région d'Annecy, Horst Rippert aurait tourné plusieurs minutes au-dessus de la Méditerranée sans rien repérer. Soudain, un avion allié l'aurait croisé, au-dessous de lui. Horst Rippert aurait alors tiré et touché l'autre appareil. Ce dernier se serait enflammé et serait tombé à pic dans la Méditerranée. Horst Rippert, qui admirait l'écrivain, a déclaré : Après la guerre Horst Rippert, par ailleurs frère d'Ivan Rebroff (mort en , soit peu avant cette révélation), s'était reconverti dans le journalisme et dirigeait le service des sports de la ZDF. Aucune preuve matérielle ne vient pour l'instant étayer ou infirmer ce témoignage. Hypothèse de la mort en captivité après le crash du Lightning En 2017, quatre auteurs envisagent une nouvelle piste : ayant survécu à la chute de son appareil, Saint-Exupéry serait, assez vite, mort en captivité. Cette nouvelle piste ajoute une nouvelle variante sur les circonstances de sa mort, qui resteront sans doute encore longtemps sans aucune certitude. Après la sortie de l'ouvrage de ces quatre auteurs, des archives américaines consultées ont apporté la preuve irréfutable qu'il y avait eu un mélange d'informations et que cette « possibilité » n'avait absolument rien à voir avec la disparition de l'auteur du Petit Prince. Œuvres Si elles ne sont pas tout à fait autobiographiques, ses œuvres sont largement inspirées de sa vie de pilote aéropostal, y compris pour Le Petit Prince (1943) qui est plutôt un conte poétique et philosophique. Ouvrages publiés de son vivant L'Aviateur : Publié en 1926. Le premier texte édité de Saint-Exupéry, fragment semble-t-il d'un ensemble plus vaste, et qui servira de matériau pour Courrier sud. Courrier sud : Publié en 1929. À travers le personnage de Jacques Bernis, Saint-Exupéry raconte sa propre expérience et ses propres émotions de pilote. Louise de Vilmorin est campée dans le personnage de Geneviève. Vol de nuit : Publié en décembre 1931. Cette œuvre qui atteint au dépouillement de la tragédie, préfacée par son ami André Gide, valut le prix Femina à Antoine de Saint-Exupéry et le consacra comme homme de lettres. Ce fut un immense succès, ayant donné lieu à de multiples traductions. Son adaptation cinématographique fut même vendue à Hollywood. Le personnage principal, Rivière, est inspiré par son chef Didier Daurat. Il donne vie à un chef qui sait pousser ses hommes au bout d'eux-mêmes pour la réalisation de leur mission : le courrier doit passer à tout prix, la mission dépasse en valeur la vie humaine. Les valeurs que le roman véhicule sont : primauté de la mission, importance du devoir et responsabilité de la tâche à accomplir jusqu'au sacrifice. L'importance de la notion de responsabilité traverse toute son œuvre, de Terre des hommes et Vol de nuit jusqu'à ses derniers textes, sans oublier Pilote de guerre où il écrit : . Terre des hommes : Publié en décembre 1939, ce livre obtient le Grand prix du roman de l'Académie française. C'est une suite de récits, de témoignages et de méditations à partir de la somme d'expériences, d'émotions et de souvenirs qu'il a accumulés lors de ses nombreux voyages. C'est aussi un hommage à l'amitié et à ses amis Mermoz et Guillaumet, et plus largement une occasion d'y donner les clés de son humanisme. Certains extraits sont devenus des citations célèbres : Parlant d'un enfant que la misère de son milieu social privera de chances d'épanouissement : Pilote de guerre : Publié en 1942. Le Petit Prince : Conte philosophique écrit à Eaton's Neck (Northport, États-Unis) et publié en 1943 à New York chez Reynal & Hitchcock en deux versions (anglaise et française). Il ne sera publié en France qu'en 1946, soit deux ans après sa mort. Un pilote, sans doute postal, s'est posé en panne dans un désert. Il y fait une rencontre à la fois tendre et surprenante : un jeune garçon habitant d'un astéroïde et venu visiter la Terre. Pour des raisons techniques, les « aquarelles de l'auteur » reproduites dans les versions françaises qui ont suivi n'étaient que des retramages de l'édition américaine, ce qui induisait une perte de qualité sensible. De plus, certains dessins avaient été modifiés de façon mineure. L'édition Gallimard parue en 1999 semble être la première à fournir des illustrations conformes à l'édition originale, de bien meilleure qualité technique et artistique en dépit d'un format plus réduit (les techniques d'impression ayant fait des progrès depuis 1943). Lettre à un otage : Publié en 1943. Ouvrages posthumes Citadelle : Publié en 1948. Commencée en 1936, cette œuvre ne fut pas achevée par Saint-Exupéry. Publiée dans une première version en 1948 à partir d'un texte dactylographié, elle ne comportait pas l'intégralité de la pensée de l'auteur. La totalité des manuscrits fut mise à la disposition des éditeurs en 1958 et permit de mieux épouser ses intentions. « Citadelle n'est pas une œuvre achevée. Dans la pensée de l'auteur elle devait être élaguée et remaniée selon un plan rigoureux qui, dans l'état actuel, se reconstitue difficilement. L'auteur a souvent repris les mêmes thèmes, soit pour les exprimer avec plus de précision, soit pour les éclairer d'une de ses images dont il a le secret. » (Simone de Saint-Exupéry) Lettres de jeunesse (1923-1931) : Publié en 1953. Nouvelle édition en 1976 sous le titre Lettres de jeunesse à l'amie inventée. Carnets : Publié en 1953. Édition intégrale en 1975. Ensemble de notes tenues de 1935 à 1940 sur un agenda et cinq carnets. Très éclectique, l'ouvrage reflète les intérêts et curiosités de l'écrivain pour les sciences, la religion, la littérature et donne lieu à des réflexions et à des aphorismes. Lettres à sa mère : Publié en 1955. Recueil de la correspondance de Saint-Exupéry avec sa mère couvrant la période 1910-1944. Un sens à la vie : publié en 1956. Écrits. Écrits de guerre (1939-1944) : publié en 1982. Ce recueil posthume, contenant la Lettre au général X, est préfacé par Raymond Aron. Manon, danseuse : Publié en 2007. Court roman achevé en 1925. C'est l'histoire d'amour entre une « poule », Manon, et un homme de quarante ans, « grave », triste, qui cherche un sens à sa vie. Dès leur rencontre, se noue entre eux une relation amoureuse, l'homme protégeant tendrement sa « pauvre petite fille », qu'il croit danseuse. Ils font l'amour sans passion ; partent en voyage en voiture. Mais il apprend un jour par trois de ses clients que Manon est en fait une prostituée. Ils rompent puis se revoient. Manon se jette sous les roues d'un camion et manque de mourir. Elle restera boiteuse. Lettres à l'inconnue : Collection de lettres d'amour à une jeune ambulancière de la Croix-Rouge rencontrée en dans un train entre Oran et Alger. Ces lettres sont ornées de dessins du Petit Prince que Saint-Exupéry fait parler à sa place. Elles ont été mises au jour en lors d'une vente publique, et publiées par Gallimard en sous forme de fac-similés accompagnés de transcriptions. Recueils d'œuvre Les Œuvres d'Antoine de Saint Exupéry. Trois volumes. Nouvelle Librairie de France, Paris, Imprimerie Nationale, 1963. Enrichie de lithographies originales de Georges Feher. Antoine de Saint Exupéry. Œuvres complètes (2 tomes). Publiées sous la direction de Michel Autrand et Michel Quesnel avec la collaboration de Paule Bounin et Françoise Gerbod. Collection Bibliothèque de la Pléiade (), Éditions Gallimard (1994, 1999). Antoine de Saint-Exupéry. Du vent du sable et des étoiles, édition établie et présentée par Alban Cerisier, Gallimard, Quarto, 2018. Contient des textes, lettres et dessins, dont de nombreux documents inédits. Texte pour la presse « Moscou » (1935 pour Paris-Soir) « Le Vol brisé. Prison de sable » (janvier-février 1936 pour L'Intransigeant) « L'Espagne ensanglantée » (août 1936 pour L'Intransigeant) « Madrid » (juillet 1937 pour Paris-Soir) « La Paix ou la guerre » (1938 pour Paris-Soir) Cinéma Scénario original pour Anne-Marie, film français réalisé par Raymond Bernard, sorti en 1936. À noter Antoine de Saint-Exupéry a aussi été un homme de sciences : il détient près d'une dizaine de brevets d'inventions techniques, et a aussi mis au point de nombreux problèmes mathématiques, dont le problème du Pharaon publié à son retour d'Égypte. Lors de l'émission du billet de cinquante francs français à l'effigie d'Antoine de Saint-Exupéry, la Banque de France avait commis une coquille sur certaines séries en typographiant le nom « Antoine de Saint-Éxupéry » sur le billet. Le , exactement après la naissance de l'auteur, le logo du site Google.fr a été agrémenté d'une illustration du Petit Prince. Suzanne Massu née Torrès, infirmière en chef de l'escouade des Rochambelles de la , dit avoir voyagé dans l'avion emmenant Saint-Exupéry en Algérie en 1940. Il vole pour la première fois à l'âge de 12 ans, sur un Berthaud-Wroblewski W3, piloté par Gabriel Wroblewski. En tout, il volera sur au moins 31 appareils différents. Une notoriété mondiale Bâtiments Sur les murs du Panthéon de Paris, une inscription honore sa mémoire en ces termes. Il est écrit: À LA MEMOIRE DE ANTOINE DE SAINT EXUPERY POÈTE ROMANCIER AVIATEUR DISPARU AU COURS D'UNE MISSION DE RECONNAISSANCE AÉRIENNE LE 31 JUILLET 1944 Sa ville natale, Lyon, en hommage à l'écrivain et en clin d'œil au pionnier de l'aéropostale, a rebaptisé l'aéroport de Satolas en aéroport international Lyon Saint-Exupéry et la gare de Satolas en gare de Lyon-Saint-Exupéry TGV. la Base aérienne 113 Saint-Dizier-Robinson porte son nom depuis 1956, à la suite de la proposition du colonel René Gavoille, son ancien compagnon d'arme. En Argentine, l'Aéroport Antoine-de-Saint-Exupéry de San Antonio Oeste porte son nom. Avec , collèges et lycées à son nom, Antoine de Saint-Exupéry est le huitième personnage le plus célébré au fronton des d'enseignement français (recensement en 2015), derrière Saint Joseph (880), Jules Ferry (642), Notre-Dame (548), Jacques Prévert (472), Jean Moulin (434), Jean Jaurès (429), Jeanne d'Arc (423), mais devant Sainte Marie (377), Victor Hugo (365), Louis Pasteur (361), Marie Curie (360), Pierre Curie (357), Jean de La Fontaine (335). Lieux naturels et toponymes Un sommet argentin porte son nom : l'aiguille Saint-Exupéry, , à proximité du mont Fitz Roy, près de d'El Chaltén, province de Santa Cruz. La face Sud du pic s'appelle « Le Petit Prince ». La face Est de l'aiguille Guillaumet voisine () s'appelle « Terre des hommes ». Le pilier Est de l'aiguille Mermoz également voisine () s'appelle « Vol de Nuit » et sa face Nord-Ouest « Hyper-Mermoz ». Le Petit Prince est dessiné se tenant au sommet du cerro Fitz Roy au chapitre du Petit Prince. Un astéroïde a aussi été dénommé (2578) Saint-Exupéry. Numismatique et philatélie La Banque de France a émis des billets de banque à son effigie entre 1992 et 2002, d'une valeur de cinquante francs (environ ). La monnaie de Paris a frappé un presse-papier, une médaille, un bracelet et fondu une statuette de à l'effigie du petit prince. Plusieurs timbres-poste ont été imprimés en l'honneur de Saint-Exupéry, notamment : AOF : Poste aérienne, émis en 1947 (valeur faciale huit francs) France : Poste aérienne, émis le , dessiné et gravé par Pierre Gandon (valeur faciale cinquantre francs) Cameroun : timbre émis en 1977 (valeur faciale soixante francs) France : Poste aérienne, émis en 1970, dessiné et gravé par Jean Pheulpin, Antoine de Saint-Exupéry représenté en médaillon avec Jean Mermoz (valeur faciale vingt francs) France : feuillet de timbres édité en 1998 sur le thème du Petit Prince France : Poste aérienne, émis le 26 juin 2000 pour le centenaire de sa naissance (valeur faciale trois francs / ) Statues Une statue d'Antoine de Saint-Exupéry et du Petit Prince, œuvre de Christiane Guillaubey, est exposée sur la place Bellecour à Lyon. Une statue d'Antoine de Saint-Exupéry et du Petit Prince, œuvre de Madeleine Tézenas, sculptrice et peintre de l'Air, se trouve au centre du Jardin Royal de Toulouse. Un buste de Saint-Exupéry, œuvre de Madeleine Tézenas, est exposé au square Santiago-du-Chili à Paris. Dans la même ville, un monument orné d'un médaillon sculpté se trouve square Pierre-de-Gaulle. Une statue du Petit Prince, œuvre de Winifred S. DeWitt Gantz, a été inaugurée le à Northport (États-Unis), la bourgade où l'auteur rédigea en 1942-1943 son livre emblématique dans la maison Bevin House du quartier Eaton's Neck. La statue se trouve dans la cour de la bibliothèque publique de Northport, 151 Laurel Avenue, NY 11768. Rues et monuments Une plaque commémorative est apposée au de la place Vauban, à Paris, où il habite de 1934 à 1940. Sur une place d'Agay, où habitait sa sœur Gabrielle, une fontaine est dédiée au Petit Prince. Un hommage collectif aux aviateurs français pionniers de l'Aéropostale, dont il fait partie, figure dans une stèle à l'aéroport Jorge Newbery de la ville de Buenos Aires, près du musée de l'Aviation argentin. Le téléfilm Saint-Exupéry : La Dernière Mission, réalisé en 1994 pour France 3 par Robert Enrico, retrace sa vie. De très nombreuses rues françaises portent son nom, par exemple au Chesnay, dans les Yvelines, ou l'Avenue Antoine-de-Saint-Exupéry à Toulouse. Groupe scolaire Antoine de Saint-Exupéry à Challans (85) . Rue de Saint Exupéry, Pezens (11) Dans le village de Saint Maurice de Rémens ou il a grandi de nombreuses rues font références a ses œuvres (Rue du Petit Prince, Clos Citadelle, Clos Terre des Hommes) ou à sa famille (Rue Marie de Fonscolombe, Clos Consuelo) ou des aviateurs et aviatrices (Rue Mermoz, Rue Guillaumet, Clos Maryse Bastié) Promotions La promotion 1946 de l'École de l'air. La de l'École nationale d'administration (1992-1994). Le Bureau de la branche Jeunes de la Conférence Olivaint (2003-2004). La de l'Institut régional d'administration de Bastia (2016-2017). La promotion 2017 - 2022 de Sciences Po Aix. La 42e promotion du master 2 droit et politiques de défense et de sécurité nationale de l'université de Lille (2020-2021). La du master 2 sécurité et défense de l'université Panthéon-Assas (2020-2021). Fondations ou institutions La fondation Antoine de Saint-Exupéry pour la Jeunesse a été créée en 2009 sous l'égide de la Fondation de France par les héritiers d'Antoine de Saint-Exupéry. Elle soutient des projets tournés vers la jeunesse, en France et dans le monde, portant les valeurs d'Antoine de Saint-Exupéry. Elle a notamment soutenu la formation de jeunes apprentis mécaniciens aéronautiques. Un fonds Antoine de Saint-Exupéry est établi aux Archives nationales sous la cote 153AP, il contient majoritairement une correspondance surtout adressée à sa mère. Depuis 2009, le château de Saint-Maurice-de-Rémens (Ain), propriété historique de la famille Saint-Exupéry, est au cœur d'un projet mémoriel autour de l'écrivain et du Petit Prince. Si le développement de ce projet connaît des difficultés pendant plus de dix ans, le rachat du château par la région Auvergne-Rhône-Alpes et le soutien de son président Laurent Wauquiez le 3 février 2020 permettent d'envisager de nouveau l'ouverture de ce musée. Le projet, soutenu par la Succession Antoine de Saint-Exupéry, Stéphane Bern et porté par l'Association pour la sauvegarde et la promotion de la maison d'enfance d'Antoine de Saint-Exupéry et la région devrait ouvrir ses portes en 2024. L'association y organise occasionnellement des sons et lumières. Antoine de Saint-Exupéry a passé de nombreuses vacances dans le château de Saint-Maurice, qu'il évoque notamment dans Terre des hommes :« Il était quelque part, un parc chargé de sapins noirs et de tilleuls, et une vieille maison que j'aimais. Peu importait qu'elle fût éloignée ou proche, qu'elle ne pût ni me réchauffer dans ma chair, ni m'abriter, réduite ici au rôle de songe : il suffisait qu'elle existât pour remplir ma nuit de sa présence. Je n'étais plus ce corps échoué sur une grève, je m'orientais, j'étais l'enfant de cette maison, plein du souvenir de ses odeurs, plein de la fraîcheur de ses vestibules, plein des voix qui l'avaient aimée. […] Mes songes sont plus réels que ces dunes, que cette lune, que ces présences. Ah ! le merveilleux d'une maison n'est point qu'elle vous abrite ou vous réchauffe, ni qu'on en possède les murs. Mais bien qu'elle ait lentement déposé en nous ces provisions de douceur. Qu'elle forme, dans le fond du coeur, ce massif obscur dont naissent, comme des eaux de sources, les songes… » Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie . Eric Grode, Saint-Exupéry's exploits, in song, International Herald tribune, , . . Document audio : Saint-Exupéry raconte Terre des Hommes à Jean Renoir. Collection CD Gallimard 1999 La Gazette des Français du Paraguay : Antoine de Saint-Exupéry, Vol de nuit 1931, Vaincre l'impossible - Antoine de Saint-Exupéry, Vuelo nocturno 1931, Superar lo desconocido bilingue, numéro 14 année II, Assomption, Paraguay. . . Frédéric Smith, "Le passage d'Antoine de Saint-Exupéry à Québec", Le Québec et les guerres mondiales, extrait remanié du livre La France appelle votre secours, , en ligne : http://www.lequebecetlesguerres.org/le-passage-dantoine-de-saint-exupery-a-quebec/ (consulté le ). Michel Manoll, Saint-Exupéry, prince des pilotes, 1961 Bernard Bacquié, Un pilote austral, A. de Saint-Exupéry, Éditions Latérales, 2013. Bernard Bacquié, Saint-Ex au Maroc, préface de Chakib Benmoussa, ambassadeur du Maroc en France, et de François d'Agay, neveu et filleul d'Antoine de Saint-Exupéry, Éditions Latérales, 2015. Infographies et dossiers Ouvrages jeunesse Bandes dessinées Ph Durant et Claude Laverdure, Biggles raconte Saint-Exupéry, éditions du Lombard, 2003. P. R. St Dizier et C. Fernandez, Saint-Exupéry, T-1 Le seigneur des sables, éditions Glénat, 2014. P. R. St Dizier et C. Fernandez, Saint-Exupéry, T-2 Le royaume des étoiles, éditions Glénat, 2016. Christophe Bec et Patrick A. Dumas, L'Aéropostale, des pilotes de légende, tome 4, Saint-Exupéry, éditions Soleil, 2016. P. R. St Dizier et C. Fernadez, Saint-Exupéry, T-3 Le compagnon du vent, éditions Glénat, 2019. Filmographie Son personnage apparait dans la mini-série, L'Aéropostale, courrier du ciel, de Gilles Grangier, diffusée sur FR3, entre et , sous les traits du comédien, Benoît Allemane. Un téléfilm, Saint-Exupéry : La Dernière Mission, réalisé en 1994 pour France 3 par Robert Enrico retrace sa vie (film réédité en 2009 au format DVD). Son rôle y est joué par le comédien Bernard Giraudeau. Dans le film, hommage à Guillaumet, produit et réalisé par Jean-Jacques Annaud, en images IMAX 3D, Guillaumet, les ailes du courage, diffusé depuis 1996 au Futuroscope, son rôle y est tenu par l'acteur américain, Tom Hulce. En 1996, dans le film Saint-Ex, du réalisateur Anand Tucker, c'est le comédien suisse, Bruno Ganz qui interprète son personnage. Musique Volo di notte (Vol de nuit), opéra de Luigi Dalapiccola (1937-39, création le 18 mai 1940, Florence), opéra en un acte d'après Antoine de Saint-Exupéry Articles connexes Liste de pilotes et navigants de l'Aéropostale Liste d'accidents aériens Jean Israël Consuelo de Saint-Exupéry Luc Vanrell Famille de Saint-Exupéry Liens externes Œuvres d'Antoine de Saint-Exupéry (domaine public au Canada) Site de l'épouse de Saint-Exupéry, Consuelo de Saint Exupéry Antoine de Saint-Exupéry, document audio de la Radio télévision suisse, daté de . Entretien en France après son accident dans la ville de Guatemala Notices et ressources Aviateur français Pionnier de l'aviation Pilote de l'Aéropostale Aviateur français de la Seconde Guerre mondiale Correspondant de guerre français Correspondant de guerre de la guerre d'Espagne Écrivain français du XXe siècle Romancier français du XXe siècle Épistolier français Épistolier du XXe siècle Auteur publié par les éditions Gallimard Auteur publié dans la Bibliothèque de la Pléiade Littérature aéronautique Lauréat du grand prix du roman de l'Académie française Lauréat du prix Femina Lauréat du National Book Award Lauréat du prix Hugo du meilleur roman court Chevalier de la Légion d'honneur décoré en 1930 Officier de la Légion d'honneur promu en 1939 Personnalité humaniste Élève de Sainte-Croix du Mans Élève du lycée Notre-Dame de Mongré Descendant de Saint Louis Famille de Saint-Exupéry Naissance en juin 1900 Naissance dans le 2e arrondissement de Lyon Décès en juillet 1944 Décès à 44 ans Décès en mer Mort dans un accident aérien Disparu au combat pendant la Seconde Guerre mondiale Militaire français mort lors de la Seconde Guerre mondiale Mort pour la France Aviateur disparu Personnalité inhumée dans le Var Personne citée au Panthéon de Paris
Antoine de Saint-Exupéry, né le à Lyon et disparu en vol le au large des côtes marseillaises, est un écrivain, poète, aviateur et reporter français.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Port%20AGP
Port AGP
En informatique le port AGP (de l'anglais signifiant littéralement port graphique accéléré, en français), était un port interne destiné exclusivement aux cartes graphiques. Successeur pour ces périphériques du bus PCI, l’AGP permet aux informations de circuler plus rapidement. L’AGP est supplanté depuis 2004 par le bus PCI Express, capable d'interfacer toute carte rapide (par exemple des cartes SSD) et non plus seulement les cartes graphiques. Technologie Ce standard de bus local fut lancé par Intel en 1997 afin de s’affranchir du bus PCI, qui était estimé trop lent pour l’affichage en 3D, car il assurait seulement une vitesse de et voyait de plus sa bande passante réduite par le nombre de périphériques qu’il devait contrôler. Le bus AGP 32 bits relie le contrôleur graphique au contrôleur de mémoire et en offrant une vitesse de , avec une horloge à , mais les informations sont transférées sur les deux fronts. Le bus AGP donne également accès à la mémoire centrale, via le contrôleur de mémoire, ce qui permet d’utiliser celle-ci pour stocker des données graphiques supplémentaires, telles que des textures ou des coordonnées ; ainsi, il devient inutile d’acquérir de la mémoire vidéo supplémentaire pour bénéficier pleinement des fonctions 3D d’un circuit vidéo. Variantes Le port AGP se décline en plusieurs variantes avec compatibilité ascendante et dont les fréquences sont des multiples (x) de l’AGP de base : AGP 1x bus 32-bit à permettant un taux de transfert maximal de , obtenu en doublant la fréquence de du bus PCI ; tension de signalisation de ; AGP 2x bus 32-bit à DDR permettant un taux de transfert maximal de ; même tension de signalisation de que l’AGP 1x ; AGP 4x bus 32-bit à QDR permettant un taux de transfert maximal de () ; tension de signalisation de ; AGP 8x bus 32-bit à à fréquence octuple permettant un taux de transfert maximal théorique de () ; tension de signalisation de . Néanmoins, en pratique, ces vitesses ne sont pas confirmées, à cause de l’accès direct à la mémoire, souvent limité à . De plus, il existe des problèmes de compatibilité entre les différentes générations, les cartes graphiques consommant de plus en plus d’énergie. Les cartes AGP 4x et plus ne fonctionnent plus sur les ports AGP 1x, un détrompeur a d’ailleurs été placé sur ces cartes. Toutefois, ces interfaces ne sont que partiellement exploitées — car c’est surtout la vitesse de la mémoire graphique, qui s’avère insuffisante. Ainsi les cartes graphiques haut de gamme utilisent souvent des mémoires de technologie supérieure à la mémoire centrale. Les cartes graphiques haut de gamme d’ATI furent par exemple équipées de mémoire GDDR3 avec un bus de . Alimentation Les cartes 3D professionnelles disposent d’une version « AGP Pro » avec alimentation renforcée. AGP 1.0 : – 1x et 2x AGP 2.0 : – 1x, 2x et 4x AGP 2.0 universel : et – 1x, 2x et 4x AGP 3.0 : – 4x et 8x Standardisation Afin d’assurer la promotion de la spécification du bus AGP, Intel créa un groupe ouvert d’industriels. Parmi ceux-ci figuraient : ATI Technologies, Cirrus Logic, IBM, Microsoft, S3 Graphics et . Les constructeurs de cartes graphiques ont pu utiliser gratuitement les spécifications du bus en échange de la libre utilisation de leurs travaux sur ce sujet. Cette politique avait déjà été utilisée avec succès pour les bus PCI et USB. Notes et références Bus informatique Connectique Carte graphique Carte mère
En informatique le port AGP (de l'anglais signifiant littéralement port graphique accéléré, en français), était un port interne destiné exclusivement aux cartes graphiques. Successeur pour ces périphériques du bus PCI, l’AGP permet aux informations de circuler plus rapidement.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Atoum
Atoum
Atoum ou Toum (traduit par certains par l'Indifférencié) est un dieu de la mythologie égyptienne. Originaire de la ville d'Héliopolis, il y était particulièrement vénéré. Un temple lui était aussi dédié à Pithôm, dans le delta du Nil. Généalogie Atoum naît de façon autogène de Noun, personnification de l'Océan primordial : Atoum, « Celui qui advient de lui-même », se distingue du Noun et vient à l'existence en prenant conscience de lui-même. Il apparaît sur Benben, la colline primordiale. Genèse Dans le mythe de la création du monde en Égypte antique, en particulier dans la très ancienne cosmogonie héliopolitaine, Atoum occupe la place du démiurge : il ne crée pas le monde ex nihilo, mais façonne les êtres à partir de la matière préexistante et les sépare. C'est lui qui de sa semence engendre le premier couple divin, Shou et Tefnout, d'où descendent les principaux dieux de l'Égypte antique (la grande Ennéade). Le récit de la création du premier couple divin (jumeau et sexué) varie, Atoum n'ayant aucun partenaire pour procréer. Selon une première légende, le dieu créateur se masturbe, et c'est de sa semence que naissent le dieu masculin Shou et sa sœur jumelle, la déesse Tefnout. Selon les textes des pyramides : Au Moyen Empire, dans une transparente allusion au geste onaniste, la déesse Djeretef, « la Main du dieu », sera ajoutée. À l'époque saïte, le propos fut édulcoré et « la Dorée, la Divine Main de Rê » « refermée sur la semence divine », « devint enceinte » et « était devenue une belle jeune femme agréable à regarder ». Selon une autre version issue des textes des sarcophages, c'est par son crachat qu'il leur donne naissance. Enfin, une dernière légende dit qu'il engendre ses enfants de sa simple parole, en les nommant. Ou encore que ce sont des larmes d'Atoum, pleurant à la suite de l'éloignement de ses enfants lors de la disparition de son œil, que seraient nés les hommes. À l'origine, Atoum est le dieu Soleil, mais il est rapidement assimilé à Rê, qui finit par le remplacer dans le panthéon égyptien. Selon l'égyptologue Isabelle Franco, Atoum n'est que le principe, tandis que Rê est le moteur. Sous le nom de Rê-Atoum et sous l'aspect d'un vieillard courbé, il incarne le soleil couchant dans la triade d'Héliopolis : . Dans le monde divin, il tient le compte des années de règne de chaque souverain. Culte Dieu d'Héliopolis ayant pour animaux sacrés l'anguille et l'ichneumon ou le serpent, le cercopithèque et le lion selon les sources ; il est généralement représenté sous l'apparence d'un roi coiffé de la double couronne de Haute et Basse-Égypte et tenant dans les mains le sceptre Ouas et la croix ansée. Le taureau Mnévis (Mr-wr) était l'incarnation terrestre d'Atoum. Choisi par les prêtres selon des critères très stricts, le taureau sacré était gardé dans le temple d'Héliopolis et, à sa mort, il était enterré avec tous les honneurs. Selon Nicolas Grimal, le pharaon Khéphren aurait fait du sphinx de Gizeh une hypostase d'Atoum, dont il aurait considérablement développé la théologie. Il relève également une certaine opposition entre Atoum et Rê qui n'a été résolue par assimilation des deux divinités qu'à la . Utilisation Le dieu Atoum représente la création, pourtant en langue égyptienne, le mot « tm » (le nom du dieu) peut aussi bien être utilisé pour désigner que quelque chose est complet, mais aussi comme négation. Notes et références Bibliographie . . . . . . Voir aussi Articles connexes Iousaas Nebethetepet Index égyptologique Divinité égyptienne Divinité solaire Divinité créatrice
Atoum ou Toum (traduit par certains par l'Indifférencié) est un dieu de la mythologie égyptienne. Originaire de la ville d'Héliopolis, il y était particulièrement vénéré. Un temple lui était aussi dédié à Pithôm, dans le delta du Nil.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Glossaire%20de%20la%20fortification%20m%C3%A9di%C3%A9vale
Glossaire de la fortification médiévale
Ce glossaire répertorie les termes employés dans le domaine de la fortification médiévale. A assommoir B barbacane barrière de protection bastille bâtie bretèche C caponnière château et châteaux forts châtelet courtine cunette créneau D donjon douve E échauguette église fortifiée embrasure F fausse braie G guette H herse hourd I J K L lice logis seigneurial M mâchicoulis maison forte manoir merlon meurtrière moineau voir caponnière N O P pont-dormant pont-levis poterne Q R S T tour trou de loup U V W X Y Z Voir aussi Articles connexes Fortification Architecture militaire Glossaire militaire Militaire au Moyen Âge Architecture militaire au Moyen Âge
Ce glossaire répertorie les termes employés dans le domaine de la fortification médiévale.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Aton
Aton
Aton est un dieu solaire de l'Égypte antique. Il est surtout connu comme un dieu éphémère de la mythologie égyptienne du Nouvel Empire durant le règne d' qui prit le nom d'Akhenaton (ȝḫ n Jtn, « Éclat d’Aton » ou, en l'absence du déterminatif : « Utile à Aton ») (v. -1353 à -1337). Son origine est bien plus ancienne en tant que principe visible du dieu Atoum-Rê comme en témoignent les textes des pyramides de la fin de l'Ancien Empire. Au Nouvel Empire, s'était placé sous sa protection et , dont l'une des épithètes était « Rayonnement d'Aton », avait encouragé le culte du dieu. Culte d'Aton Akhenaton va progressivement d'abord, puis plus brutalement ensuite, imposer la première religion hénothéiste connue de l'histoire, privilégiant le culte du disque solaire Aton. Le culte d'Aton, considéré comme le premier monothéisme attesté du monde par certains, ce qui est contesté par d'autres, pour qui il s'agirait plutôt d'un hénothéisme ou d'une monolâtrie, aura duré environ dix-huit ans. On attribue souvent cette révolution culturelle et religieuse au seul Akhenaton, mais il semble qu'il n'ait fait qu'imposer une tendance née durant le règne de son père, . Nicolas Grimal parle d'une « solarisation » des principaux dieux sous ce roi et le culte exclusif du Disque solaire en serait l'aboutissement logique. Pour Akhenaton, ce dieu est à la fois physique et spirituel. Il est l'astre solaire qui est au centre de notre système, et l'esprit qui rayonne. . Notes et références Annexes Bibliographie . . . . Liens externes Akhenaton : La réforme religieuse egypte-eternelle Index égyptologique Divinité égyptienne Divinité solaire Éponyme d'un objet céleste Akhenaton Religion au XIVe siècle av. J.-C.
Aton est un dieu solaire de l'Égypte antique. Il est surtout connu comme un dieu éphémère de la mythologie égyptienne du Nouvel Empire durant le règne d' qui prit le nom d'Akhenaton (ȝḫ n Jtn, « Éclat d’Aton » ou, en l'absence du déterminatif : « Utile à Aton ») (v. -1353 à -1337).
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Association%20francophone%20des%20utilisateurs%20de%20logiciels%20libres
Association francophone des utilisateurs de logiciels libres
L'Association francophone des utilisateurs de logiciels libres (AFUL) a pour principal objectif de promouvoir, directement ou indirectement, les logiciels libres et notamment les systèmes d'exploitation libres comme GNU/Linux ou les systèmes BSD libres, ainsi que l'usage des standards ouverts. L'AFUL est une association française à but non lucratif de type loi de 1901 qui regroupe des utilisateurs, des professionnels du logiciel libre, des entreprises commerciales ainsi que d'autres associations, installés dans une dizaine de pays ou de régions francophones (France, Belgique, Suisse, Québec, Afrique francophone). L'AFUL a été fondée en 1998 par Stéfane Fermigier, Bernard Lang, Jean-Pierre Laisné, Nat Makarevitch et Thierry Stœhr. Jusqu'au 31 janvier 2009, date du vote du changement de nom long de l'association en assemblée générale, AFUL signifiait Association Francophone des Utilisateurs de Linux et des Logiciels Libres Activité L'AFUL maintient une liste canonique des Groupes d'Utilisateurs de Linux / de logiciels libres (GUL), ou Linux Users' Groups (LUG) en anglais. Elle a un accord cadre avec le Ministère de l'Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie (depuis 1998) et un accord-cadre avec l'Agence universitaire de la Francophonie (depuis 1999). L'association est présente au Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique (CSPLA) où son Vice-Président est membre. Membres notables Roberto Di Cosmo, anciennement Maître de Conférences en Informatique à l'École Normale Supérieure de Paris, et aujourd'hui Professeur d'Informatique à l'Université Paris 7 Denis-Diderot, ancien vice-président du groupe thématique « logiciel libre » du pôle de compétitivité Systematic Paris-Region, fondateur de Software Heritage. Stefane Fermigier, ancien président de l'AFUL, ancien président du groupe thématique « logiciel libre » du pôle de compétitivité Systematic Paris-Region, co-président du CNLL, président de l'APELL, fondateur des sociétés Nuxeo et Abilian. Bernard Lang, ancien vice-président de l'AFUL, ancien directeur de recherche à l'INRIA, administrateur de la FFII François Elie, administrateur de l'AFUL, Président de l'ADULLACT Tristan Nitot, ancien président de Mozilla-Europe Pierre Jarillon, vice-président de l'ABUL et personnage moteur en matière d'interopérabilité au sein du groupe de travail interop de l'AFUL Notes et références Liens externes AFUL Association française fondée en 1998
L'Association francophone des utilisateurs de logiciels libres (AFUL) a pour principal objectif de promouvoir, directement ou indirectement, les logiciels libres et notamment les systèmes d'exploitation libres comme GNU/Linux ou les systèmes BSD libres, ainsi que l'usage des standards ouverts. L'AFUL est une association française à but non lucratif de type loi de 1901 qui regroupe des utilisateurs, des professionnels du logiciel libre, des entreprises commerciales ainsi que d'autres associations, installés dans une dizaine de pays ou de régions francophones (France, Belgique, Suisse, Québec, Afrique francophone).
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Art%20ASCII
Art ASCII
L’art ASCII consiste à réaliser des images uniquement à l'aide des lettres et caractères spéciaux contenus dans le code ASCII. Historique Parmi les plus anciens exemples connus d'art ASCII, on trouve les créations du pionnier de l'art informatique datant d'environ 1966. À cette époque, il travaillait pour les Laboratoires Bell. Description Cette pratique a commencé avec les mainframes, où ce genre d'images permettait de montrer ce qu'il était possible de faire avec une imprimante utilisée de manière rationnelle. Les images étaient alors d'une largeur de pour une longueur variable, et autorisaient les superpositions multiples de caractères. Une image de ce type très répandue dans les années 1960 était un portrait de Brigitte Bardot. Des machines couplées à des caméras vidéo imprimèrent par la suite des portraits sur papier dans des galeries commerciales, et parfois aussi sur des T-shirts par une méthode de transfert. La pratique s'est plus tard répandue par le biais des premiers BBS, sur lesquels il n'était pas possible d'afficher autre chose que du texte. La superposition de caractères disparut à mesure que les écrans remplaçaient les terminaux de type imprimante à impact. À partir des années 1980, certains artistes ont utilisé des jeux de caractères étendus tels que la page de code 437, disponible en mode texte sur compatible PC. On peut réaliser de l'art ASCII avec un simple éditeur de texte à l'aide d'une police de caractères à chasse fixe (par exemple : Courrier New), mais il existe des logiciels automatisant le processus, à l'aide d'algorithmes de conversion d'image en texte. Évidemment, ces images, si elles sont faites à la main, demandent beaucoup de temps et de talent, d'où le terme « art ». Avec l'apparition des caractères unicode émoticônes basés sur les emoji japonais, des petites icônes graphiques, généralement en couleur sur les smartphones, a étendu l'art ASCII, à l'art emoji (de l'). Types et exemples d'art ASCII Émoticônes La forme la plus simple d'art ASCII est la combinaison de deux ou trois caractères pour exprimer une émotion en texte. Effectuez mentalement la rotation de 90° de ces exemples pour une orientation plus compréhensible de ceux-ci, ou penchez la tête à gauche. :-) ou :) ou =) sourire :-( ou :( ou =( triste :'( pleure ;-) ou o;) clin d'œil :-D ou :D ou =D rire XD mort de rire (paupières serrées) :-P ou :P ou =P tire la langue B-) ou 8-) cool (lunettes de soleil) Xo souffrant :') pleure de joie :S malade, gêné 3:) coiffé d'un chapeau (ou de cornes) Il y a un autre type d'art ASCII en une ligne qui ne nécessite pas de rotation. Ils sont parfois appelés « smileys japonais ». Exemples : Il est également possible de représenter des animaux et des silhouettes : [ (`;-£›‹>⋅⋅•⋅\ ] Représentation en « ASCII (étendu...) » de Sigmund Freud datée du début des années 2000 qui s’inspire du célèbre portrait de Freud réalisé en 1926 par Ferdinand Schmutzer. Dessins Il existe aussi des figures plus complexes, qui nécessitent plusieurs lignes : (_) | (_) | (_) () () __ ___| | ___ _ __ ___ __| |_ __ _ (-.-) \ \ /\ / / | |/ / | '_ \ / _ \/ _` | |/ _` | ( ) \ V V /| | <| | |_) | __/ (_| | | (_| | (") (")o \_/\_/ |_|_|\_\_| .__/ \___|\__,_|_|\__,_| | | |_| _..-/ / | \ \ _|/| \ /-./_ \; \ \,;' \ ,\ / \: `:\ \ // `:`. ,' \ /-._; | : : :: ,. . ,' :: /`-._| | | || ' : `.`.) _,' |;._:: | | | | `| : `' ,' `. / |`-:_ ; | | | : \ `--.) /|-._: : | \ \ / / :_| ;`-._; __..--'; : : / ( ;|;-./_ _/.-:'o | / ' | / , \._/_/_./--/_|:|___|_,' | | : / `'-'--'----'---------' | | : O ._O O_. O ._O O_. ; ; Un bateau viking (langskip ou drakkar) : `. // // // // ,' / (__) (oo) \ (\_/) (\___/) /-------\/ __ O \O/ (\___/) \ /\ ()_() (^_^) (='.'=) _[ ]_ / | || /o)\ /|\ | (='.'=) ( ) (='.'=) (>$<) ( U U ) \('o')/ * ||----|| \(o/ / \ / \ (")_(") .( o ). (")_(") (/ \) (")_(") ( : ) ~~ ~~ Vache Yin/Yang Personne Personne contente Cinq exemples de lapins Bonhomme de neige Certaines personnes utilisent l'art ASCII comme signatures dans leurs courriels ou leurs posts sur des forums de discussion. Le dessin qui ressemble à une vache est en fait un gnou. C'est un easter egg de apt-get, un gestionnaire de paquets pour certains systèmes GNU/Linux (prononcer « gnou/linux »). Parfois on rencontre aussi des mots dont les lettres sont constituées d'elles-mêmes. C'est ainsi qu'étaient souvent composées les pages de garde des travaux d'impression sur les machines imprimant en continu des sorties de travaux batch. HHHHHH HHHHHH IIIIII !!! HHHH HHHH IIII !!!!! HHHH HHHH IIII !!!!! HHHH HHHH IIII !!!!! HHHHHHHHHHHHHH IIII !!!!! HHHHHHHHHHHHHH IIII !!!!! HHHHHHHHHHHHHH IIII !!! HHHH HHHH IIII HHHH HHHH IIII !!! HHHH HHHH IIII !!!!! HHHHHH HHHHHH IIIIII !!! On peut aussi s'en servir pour créer de la typographie, par exemple : ___ __, ( / ( o _/_ / / __, _ _ `. _ _, / /_ _/_(_/(_/ /_(/_ (___)/ / /_(_(__/ /_ // (/ Voici un exemple d'art ASCII apparu sur Amiga. Ce genre d'art ASCII est fait à la main dans un éditeur de texte : <nowiki> __.----------------------------.__ :_) (_: ....|: :|.... : :<> <>: : :···|: :|···: .---+- -:- -:- -+---. /\___ | /\___ /\_ /\__ /\__ | /\___ _/ / | _/ /___ _/ __ / _/ __ / _/ __ / : _/ / \ __//\ :/\\ _// / \ )/ //\ \ )/ //\ \ )/ //\ /\ \_ //\ _/¯¯ \)¯ \/ ¯¯ __¯ \/¯¯ ¯ ¯¯ \/¯¯ ¯_ ¯¯ \/¯¯ ¯_ ¯¯ \/ ¯)/ ¯¯ \_ \ )/¯ (/ (/ ¯ / /¯¯ / / / _ ¯¯\ \_ /\__/ /\_ /\__/ /\__/ /\_(/ _/ =/ /===/ /==/ /===/ /=©d/ /=:=/ /= ¯¯¯¯¯¯¯¯¯\/: :¯¯¯¯¯¯\/ ¯¯¯¯¯¯\/ ¯¯¯¯¯¯¯\/ ¯¯¯¯¯¯¯¯\/ | ¯¯¯¯¯¯\/ __.---+- : /\_ : : : -+---.__ :_)····· :..... _/ /--+--./\_.---+---./\___ .....: ·····(_: |: : ..:..\ / : _/ / : _/ / ..:.. : :| <> :.:.: : \ __//\ /\\ __ //\ /\ \_ //\ : :.:.: <> |: :..._/¯¯ \)¯ \/ ¯¯ )/ ¯¯ \/ ¯¯)/ ¯¯ \_...: :| : \ ¯ ¯ / : \_. _\_ \\ //¯¯ _ ¯¯\\ // _/_ ._/ ---· _ \¯ _ \\ \\_ /\_ /\_(/ _// // _ ¯/ _ ·--- /¯· \¯¯¯ ¯\¯¯¯ ¯¯=/ /:=/ /=:=/ /= ¯¯ ¯¯¯/¯ ¯¯¯/ ·¯\ : ¯¯¯¯¯¯ ¯¯¯¯¯¯¯¯¯\/-+--¯¯¯¯¯¯¯¯\/--+--¯¯¯¯¯¯\/ ¯¯¯¯¯¯ : |: : : :| <> . . <> |: _ . | __ .__.__ .|__ __ . :| :¯)..... __(__|-|(_/_| (| ((__||__)(__)(__|__ .....(¯: ¯¯¯¯¯¯·-----------·-------|----|--|----(/----------(/--·-----------·¯¯¯¯¯¯</nowiki> Voici Tux, le manchot mascotte du système d'exploitation GNU/Linux : <nowiki> .-"""-. ' \ |,. ,-. | |()L( ()| | |,' `".| | |.___.',| ` .j `--"' ` `. / ' ' \ / / ` `. / / ` . / / l | . , | | ,"`. .| | _.' ``. o | `..-'l | `.`, | `. | `. __.j ) |__ |--""___| ,-' `"--...,+"""" `._,.-' mh</nowiki> Images réalisées par logiciel Par la suite, l'art ASCII est rarement réalisé à la main, mais plutôt par des logiciels qui facilitent la création d'œuvres de plus en plus complexes. Voici par exemple un smiley réalisé en art ASCII. <nowiki> oooo$$$$$$$$$$$$oooo oo$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$o oo$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$o o$ $$ o$ o $ oo o$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$o $$ $$ $$o$ oo $ $ "$ o$$$$$$$$$ $$$$$$$$$$$$$ $$$$$$$$$o $$$o$$o$ "$$$$$$o$ o$$$$$$$$$ $$$$$$$$$$$ $$$$$$$$$$o $$$$$$$$ $$$$$$$ $$$$$$$$$$$ $$$$$$$$$$$ $$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$ $$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$ $$$$$$$$$$$$$ $$$$$$$$$$$$$$ """$$$ "$$$""""$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$ "$$$ $$$ o$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$ "$$$o o$$" $$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$ $$$o $$$ $$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$" "$$$$$$ooooo$$$$o o$$$oooo$$$$$ $$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$ o$$$$$$$$$$$$$$$$$ $$$$$$$$"$$$$ $$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$ $$$$"""""""" """" $$$$ "$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$" o$$$ "$$$o """$$$$$$$$$$$$$$$$$$"$$" $$$ $$$o "$$""$$$$$$"""" o$$$ $$$$o o$$$" "$$$$o o$$$$$$o"$$$$o o$$$$ "$$$$$oo ""$$$$o$$$$$o o$$$$"" ""$$$$$oooo "$$$o$$$$$$$$$""" ""$$$$$$$oo $$$$$$$$$$ """"$$$$$$$$$$$ $$$$$$$$$$$$ $$$$$$$$$$" "$$$"" </nowiki> Certaines œuvres nécessitent presque de s'éloigner de l'écran ou de plisser les yeux pour apprécier le travail réalisé. <nowiki>Wikip iaWi pedia ikiped Wikipe Wik pediaW kipediaWik ediaWikiped ikipedi pediaW aWi ipedi ikip iaWik pediaW ipedi ipe iaWiki diaWikiped aWikipediaWi pediaWiki iaWiki ikipe iaWi pedi ikip aWik iaW ed kipe Wiki aWikipe ikip iaWikipedi kipe pedia kip aWi ped ipe iki ia dia ipediaWikip dia ikip aWik dia diaWik edi ikip ia edi pediaWi aWi diaWikiped Wikipe edi kipe aWi Wik ped Wi pediaWik Wik iaWikip ipe Wikipedia ipediaW aWi dia ipe kipediaWi ipediaWikipe ipe ikipedi dia ipe diaWiki kip aWik dia ediaWikip iaWikipedia dia ped Wik Wik dia Wik pedi ikipe Wik iaWi edia kip iaWi aWik iaW ipe kipe Wik iped kip diaWikipedia kipe iki Wik d ikip ikiped Wikip diaWikipediaW kipedi ediaWik pedi WikipediaWi pediaW kipedi kipedi Wi ed pediaWikipedi WikipediaWikipediaWi aWikipediaWi ipediaWik iaWikipediaWi ediaWi</nowiki> Ce dernier est de l'ANSI art, un dérivé de l'ASCII art, car il a été teinté de gris. Les dégradés et gris typographique se font donc uniquement avec lettres, comme sur l'exemple suivant. Le logo de Wikipédia en art ASCII (composé de 7857 caractères) Jeu vidéo Le RPG sur navigateur Candy Box réalisé en 2013 par le développeur français Aniwey, est entièrement en ASCII. Notes et références Articles connexes Calligramme libcaca FIGlet Teehan+LaX ASCII porn Art numérique
L’art ASCII consiste à réaliser des images uniquement à l'aide des lettres et caractères spéciaux contenus dans le code ASCII.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Alger
Alger
Alger (en , , en , ou ), surnommée El Bahdja (« la joyeuse »), El Mahrussa (« la bien-gardée ») ou El Beida (« la blanche »), est la capitale de l'Algérie et en est la ville la plus peuplée. Située au bord de la mer Méditerranée, la ville d'Alger est en fait constituée de plusieurs communes de la wilaya d'Alger dont elle donne son nom en tant que chef-lieu mais n'a ni personnalité juridique, ni structure d'administration en propre. L'unité urbaine d'Alger comptait selon l'Office national des statistiques algérien d'après le dernier recensement de 2008. Avec d'habitants selon le ministère des Affaires étrangères français, tandis que l'agglomération en comptait environ en 2010 suivant le classement des 100 plus grandes villes du monde par World Gazetteer et en 2020 selon Population Data, Alger est la première agglomération du Maghreb et du littoral méditerranéen. C'est aussi la plus grande agglomération francophone. Fondée au , comme comptoir phénicien en pays berbère, sous le nom dIkosim, elle est occupée par les Romains, les Vandales, les Byzantins et les Arabes puis au début du Moyen Âge par la tribu berbère des Beni-Mezghana. C'est le souverain berbère de la dynastie ziride Bologhine ibn Ziri, au milieu du qui fondera l'Alger actuelle, reprenant le nom de ses habitants berbères, les Aït-Imezghen (Beni-Mezghanna dans les transcriptions arabes). Si El-Djazaïr aura été la transcription la plus courante en arabe literraire, Dzeyer ou Ledzayer seront employés en arabe algerien et en berbère jusque de nos jours. Elle ne prend son rôle de capitale de l'Algérie qu'à partir de la période de la régence d'Alger en 1515. Elle est alors une des cités les plus importantes de la mer Méditerranée entre le et le début du , pratiquant le corso, et à laquelle les puissances maritimes versent un impôt pour le passage de leur flotte. Son rôle de capitale du pays sera confirmé lors de la colonisation française où elle devient le siège du gouverneur général de l'Algérie. Alger fut la capitale de la France libre de 1942 à 1944. Depuis l'indépendance de l'Algérie, en 1962, devenue capitale de l’État algérien, elle abrite le siège des institutions politiques du pays en plus de tenir un rôle de premier plan économiquement. Géographie Localisation Alger est située dans l'Algérois au nord de l'Algérie. Topographie La topographie de la côte algéroise est caractérisée par la succession à partir du rivage actuel et jusqu'à une altitude de plus de , d'une série de gradins, disposés les uns au-dessus des autres comme les marches d'un escalier. Ces marches interrompent brusquement la continuité des pentes, en général très rapides, qui bordent le littoral algérois. Hydrographie Alger est traversée par plusieurs fleuves et plusieurs cours d'eau qu'on nomme indifféremment Oued. Tous les fleuves qui la traversent se jettent dans la Méditerranée qui borde toute la côte algéroise. Son système hydrographique est propre au milieu méditerranéen : le débit d’eau est faible mais ses cours d’eau connaissent des crues importantes en cas de pluies. Le massif de Bouzaréah, connu par ses reliefs accidentés, possède un réseau hydrographique très dense, drainé par huit principaux cours d'eau (Baranès, Sidi Medjber, Frais vallon, jaubert, Scotto Nadal, Chemin du Fort, Birtraria et Oued Koriche ou Oued Atoun (ex-Oued Mkacel)). La moitié de ses cours d'eau a été artificialisée et canalisée par des collecteurs enterrés. À l'ouest l'Oued Mazafran constitue la frontière entre les wilayas d'Alger et de Tipaza, plus à l'est, entre Chéraga et Aïn Benian, l'embouchure de l'Oued Beni messous. À l'est, les Oueds El Harrach, El Hamiz et Réghaïa ainsi que la zone dite « le lac de Réghaia », un site d’importance écologique de dimension internationale protégé par la convention de Ramsar, sont particulièrement touchés par la pollution due aux nombreuses usines implantées dans cette zone. L'Oued El Harrach bénéficie depuis ces dernières années d'un projet d'assainissement et d'aménagement. La surexploitation des nappes d'eau souterraines en saisons sèches provoquerait un rabattement important du niveau piézométrique, une inversion du sens de l’écoulement souterrain et par conséquent des problèmes d’intrusion marine vers l’aquifère côtier. Le barrage réservoir de Douéra (Skalandji) permet le stockage des eaux des Oueds Mazafran () et El Harrach (). La capacité totale de ce réservoir est de destiné principalement à l’irrigation de de la plaine de la Mitidja centre et la réalimentation de la nappe par infiltration. Alger est alimentée en eau potable par les barrages de Bouroumi, Keddara, Beni Amrane et Taksebt et par la station de dessalement d'El Hamma mise en exploitation en mars 2008. Géologie et relief L'étude géologique de la région algéroise, peu étendue en surface et formant un rocher qui s'avance dans la mer, révèle qu'en arrière il est recouvert par un cordon de dunes au-delà duquel on retrouve les terrains sédimentaires de la série tertiaire. Dans une esquisse géologique et topographique du littoral d'Alger datant de 1911, il apparaît que ce littoral comprend essentiellement toute la région basse qui borde sur plus de le pied de l'Atlas, depuis le massif de Sidi-Fredj au nord de Thénia des Béni Aïcha, jusqu'au mont Chenoua à l'ouest de Tipaza. Le relief se caractérise par trois zones longitudinales : le Sahel, le littoral et la Mitidja. Climat Alger bénéficie d'un climat méditerranéen. Elle est connue par ses longs étés chauds et secs. Les hivers sont doux et humides, la neige est rare mais pas impossible. Les pluies sont abondantes et peuvent être diluviennes. Il fait généralement chaud surtout de la mi-juillet à la mi-août. Risques naturels Alger est une zone sismique sensible, plusieurs failles sont détectées dans son territoire (Khaïr al Dine, Zemmouri, Sahel, Chenoua, Blida, Thenia). Ces failles aux potentiels sismiques différents sont susceptibles de générer des séismes. Le plus violent qui ait jamais été recensé est celui du , par suite duquel Alger fut complètement détruite et en partie inondée. Le dernier séisme important date du et coûta la vie à . En outre, plusieurs quartiers furent touchés par le séisme de Boumerdès en 2003 (faille Zemmouri). En raison de sa situation géographique, Alger est fortement soumise aux risques d'inondation à cause du ruissellement des eaux de pluie des hauteurs de la ville jusqu'aux quartiers situés en contrebas. Ce risque est accentué par plusieurs facteurs liés à une évolution urbaine prenant peu en compte les risques. Plusieurs édifices sont construits sur des lits d'oued, comme au val d'Hydra. Le , des pluies diluviennes s'abattirent sur Alger, transformant les lits d'oueds en torrents de boue. Cette catastrophe causa la mort de plus de , majoritairement à Bab El Oued, un quartier où des immeubles entiers furent détruits. Démographie Avant la conquête coloniale La population d’Alger aurait été d’environ au puis aurait décliné jusqu’à habitants en 1830. Période coloniale Avec en 1954, Alger était la 4e ville française derrière Paris, Marseille et Lyon. Avec sa banlieue ( dont et ), la population totale de l'agglomération s'élevait en 1954 à . Période 2004-2008 La wilaya d'Alger comptait . La pyramide des âges met en avant une population jeune relativement importante, presque un tiers de la population a moins de . Cependant on observe une diminution des naissances à partir de 1983 et une reprise de natalité sur la période 2004/2008. Toponymie Dans les plus anciens documents cartographiques, Alger s'est écrit de différentes façons : Alguer (1275), Algezira (1300), Zizera (1318), Zizeria (1367) Zizara (1409), Aurger (1339) chez Angelino Dulcert. Cependant, dans ces mêmes documents se trouve le nom d'Alger (dès le ) qui était prononcé Aldjère, voire « Algir » sur la mappemonde de Martin Béhaïm (à la fin du ), et enfin, Alger chez Sébastien Cabot (au milieu du ). Tous ces noms proviennent de la racine Djezaïr Beni Mezghenna. Le point sur lequel il y a divergence est la signification du nom Djezaïr Beni Mezghenna. Les premiers à citer Alger furent Ibn Hawqal dans son livre S'urat al Ardh (صورة الارض) et Al-Bakri dans Des Routes et des Royaumes (كتاب المسالك والممالك) au chapitre sur « La route d'Achir à Djzayer Beni Mezghenna » (vers l'an 1068). Le premier l'écrit (جزائر بني مزغنّاي), le second (جزاير بنى مزغنى), sans qu'aucun d'eux donne la signification du nom. William Mac Guckin de Slane, en traduisant le livre d'Al-Bakri, ajoute une traduction « îles » pour (جزاير). Au début du , Hassan al-Wazzan dit Léon l'Africain pense que le nom « gézeir » viendrait de sa proximité avec les îles Baléares. Diego de Haedo rattache le nom à l'unique île qui faisait face à Alger. En 1843, Louis Adrien Berbrugger explique que le nom d'Alger viendrait des îles qui faisaient, selon lui, face au port d'Alger à l'époque et qui furent plus tard rattachées à sa jetée actuelle ; en arabe Al-Djaza’ir (), « les îlots », en français « les îles des Mezghenna » (جزاير بني مزغنا, Djezaïr Beni Mezghenna). Le terme d'île pourrait, selon des géographes musulmans du Moyen Âge, également désigner la côte fertile de l’actuelle Algérie, coincée entre le vaste Sahara et la Méditerranée, apparaissant alors comme une île de vie, Al-Jaza’ir. Ibn Hawqal ne cite qu'une île à un jet de flèche de la côte et Al-Bakri aussi. Par ailleurs, le géographe Al-Idrissi mentionne dans « نزهة المشتاق في اختراق الآفاق » l'existence de la ville qu'il transcrit indifféremment Djézayr beni Mezghena (جزاير بني مزغنا) et parfois Al Djézayr (الجزائر). Une autre hypothèse existe pour l'origine du mot Djezaïr Beni Mezghenna. Cette hypothèse attribue une origine berbère au nom d'Alger. . Alger viendrait donc de l'anthroponyme Ziri qui signifie « clair de lune » en berbère. Il faut noter qu'Al-Bakri, repris par Louis Mas Latrie, décrit les habitants d'Alger et de ses alentours (Mitidja) comme des Berbères vivant à la limite du royaume hammadide encore en place. La ville fut dénommée Icosium durant la période romaine. Selon une légende gréco-romaine, Icosium aurait été fondée par vingt (Eïkosi) compagnons d’Hercule. Selon la légende, vingt des hommes d’Hercule, embarrassés de choisir le lieu de la fondation de la future ville d’Alger, s’accordèrent à sacrifier trois moutons et placer chacun d’eux sur un emplacement donné (L’Harrach, Pointe-Pescade et l’actuel centre-ville d’Alger) pour constater ensuite lequel des trois moutons demeurera intact. Ils s'aperçoivent que celui du site actuel n'est pas affecté par la décomposition. Ils résolurent de fonder Alger sur cet emplacement en lui attribuant le nom d’Icosium (dérivé du mot grec Eikosi, qui signifie en grec vingt). Marmol affirme de son temps qu'une tradition indigène locale attribuait la fondation d’Alger sur les ruines de Sassa, près d'El-Harrach, aux Mosgan (Mezghana), peuple plus basané que blanc et dont les principaux habitats étaient en Libye, d’où, ayant acquis une certaine puissance, il serait venu dans la province d’Alger et y aurait régné longtemps avant la venue des Romains. Histoire Préhistoire La seule trace de présence humaine, pour le Paléolithique inférieur, se résume en un seul biface qui fut découvert au voisinage de Mahelma et attribué à un Acheuléen moyen sinon plus vraisemblablement supérieur. Les deux plus importants gisements découverts dans le Sahel d'Alger remontent pour l'un au Paléolithique moyen. Il s'agit de celui découvert lors de la construction, en 1961, de la cité Malki (ex-Allobroges), à Ben Aknoun, et l'autre, celui de la grotte du Grand Rocher, à Aïn Benian, qui remonte au Néolithique. D’autres gisements ont livré des restes attribués à l’Ibéromaurusien remontent au Néolithique et Néolithique pauvre. Vers 1840, Adrien Berbrugger avait découvert l’une des nécropoles mégalithiques les plus importantes du littoral algérien : les dolmens de Beni Messous. La nécropole s’étendait sur les deux rives de l’Oued Beni Messous, celui de Beni Messous (rive droite) et celui d’Aïn Kalaa (rive gauche). Le Sahel d’Alger offre un panel des différentes cultures préhistoriques du Maghreb à l’exception de la hache à talon, de l'âge du bronze, découverte à Saint-Eugène (Bologhine) et qui représente un cas unique au Maghreb. Antiquité Une localité appelée à l'origine par les Puniques Ikosim (nom signifiant « l'île aux mouettes » d'après Victor Bérard ou « l'île aux épines » ou « aux hiboux » d'après Joseph Cantineau et Louis Leschi), lorsqu'elle acquit le statut de comptoir phénicien d'importance, la fondation d'Ikosim est antérieure au Des débris de vases campiniens datant du y furent découverts dans un puits de vingt mètres de profondeur en 1940. Déjà au début du , Ikosim était un important comptoir phénicien. En -202, la ville passa sous influence romaine à la suite de l'alliance scellée entre Massinissa et Scipion l'Africain contre Carthage. Le nom d'Ikosim prend sa forme romanisée, Icosium, sous Juba et Ptolémée. Les tribus berbères Maghraouas étaient très nombreuses dans les environs d'Icosium et Ptolémée de Maurétanie devait les contenir. Ptolémée de Maurétanie fit transférer une partie des Maghraoua vers le Chlef et il combat les résistants berbères soulevés par Tacfarinas, dans cette même période. Après Tibère, Vespasien envoya une colonie à Icosium pour arrêter les révoltes. Après la révolte de Tacfarinas, Firmus (général maure berbère) détruisit Icosium en mettant le feu avec l'aide de toutes les tribus berbères maures (non romanisés) qui vivaient dans les montagnes des environs au . C'est vers le que le christianisme s'introduisit à Icosium. En 429, la ville passa sous domination vandale, lors de leur conquête de l'Afrique du Nord. En 442, un traité entre Romains et Vandales permit aux Romains de récupérer Icosium et ce durant les cent ans de présence vandale en Algérie. Après 533, la ville, à peine contrôlée par les Byzantins, fut attaquée par des tribus berbères. Moyen Âge En 710, la conquête musulmane introduisit l'islam en Afrique du Nord. Le territoire d'Alger appartenait aux Maghraouas, une tribu berbère zénète. Ziri ibn Menad, vassal des Fatimides, vainquit les Berbères zénètes kharidjites. Après la mort d'Abu Yazid en 947, Ziri ibn Menad s'empara de la région du centre et fonda Achir comme capitale des Zirides. D'après Ibn Khaldoun, la région d'Alger fut occupée par les Sanhadjas avec la dynastie des Zirides. Le fils de Ziri ibn Menad avec l'autorisation de son père, Bologhine ibn Ziri, fonda trois villes dont Beni Mezghenna (Alger), Médéa et Miliana après avoir chassé les Zénètes. Bologhine ibn Ziri reconstruisit Icosium au milieu du en fortifiant et agrandissant le site occupé par les Beni Mezghenna et la baptisa « Djezaïr Beni Mezghenna », en 960. Il fonde donc ce qui est aujourd'hui le cœur historique d'Alger, la Casbah d'Alger, comme débouché maritime pour la ville d'Achir. Cette dernière jeune capitale prospère, a besoin d'un port de mer rapproché. La guerre continua entre les Zénètes et les Sanhadjas. Ziri ibn Menad fut tué en 971 dans une bataille contre les Maghraouas, sa tête fut rapportée à Cordoue par les Maghraoua afin d'obtenir de l'aide pour affronter l'armée des Zirides, vassal des Fatimides. Les Zénètes vengèrent ainsi la mort d'Abu Yazid. C'est ainsi que Moez, calife fatimide, désigna Bologhine ibn Ziri comme calife du Maghreb. Ce dernier continua le combat contre les Zénètes. Ces derniers demandèrent alors l'aide des Omeyyades de Cordoue pour reprendre leur territoire et leurs villes y compris Alger. Bologhine ibn Ziri s’empare de presque tout le Maghreb en suivant les directives de Moez. Bologhine possédait toutes les villes du Maghreb, il avait pour ordre de tuer tous les Zénètes, de ramasser l'impôt des Berbères sous l'emprise de l'épée. Ceci provoqua une marche de contestation de la part des autres tribus. Les Kutama devinrent jaloux des Zirides et la guerre éclata entre les deux tribus ; Mila et Sétif furent rasées par les Zirides. Les Omeyyades acceptèrent enfin d'aider les Zénètes à reconquérir leurs territoires, en particulier des Maghraoua. Bologhine ibn Ziri rebroussa chemin en voyant toute l'armée des Zénètes venue d'Andalousie par voie maritime qui s'installa à Ceuta. En 983, Bologhine ibn Ziri mourut. S'ensuivit une longue période de défaite pour les Zirides. Les Maghraouas regagnèrent leurs territoires et leur souveraineté dans le Maghreb central et dans l'Ouest grâce à Ziri Ibn Attia issue des Maghraouas. Toutes les villes du Centre jusqu'à Tanger redevinrent des villes Zénètes, y compris Alger. Les Fatimides voulaient prendre l'Al-Andalus, mais ils décidèrent d'abandonner ce projet pour garder l'Égypte et les autres provinces. Les Zirides restèrent souverains dans leurs territoires à l'est de l'Algérie ainsi que les Hammadides (tribu des Sanhadja). Les Almoravides prirent Alger en 1082 grâce à Youssef Ibn Tachfin. Ce dernier défit tous les Zénètes. La première grande mosquée du rite malikite Djamaâ el Kebir ou la Grande Mosquée (de 1097) y fut construite par Youssef Ibn Tachfin. Les Almoravides n'ont jamais fait la guerre contre les Zirides, les deux tribus sont des Sanhadjas. En 1151, Abd al-Mumin (Almohades), un Berbère zénète, reprit Alger ainsi que tout le Maghreb et l'Andalousie aux Almoravides. Par la suite, Alger fut rattachée aux capitales des dynasties Zianides, ainsi que Hafsides et Mérinides pour des courtes périodes. Longtemps la ville fut dépendante de Tlemcen sous les dynasties Ifrenides, Maghraouides, Almoravides, Almohades et Zianides. Époque moderne Alger au début du Alger était alors un port peuplé d'environ , dont la population s’était fortement accrue avec l’arrivée des Juifs et des Maures expulsés d’Andalousie après la chute de Grenade. Elle devint une « petite république municipale ». En 1510, les Espagnols soumirent Alger et bâtirent une forteresse sur un îlot de la baie, le Peñon d'Alger, destinée à défendre et surveiller la ville. À la mort du roi Ferdinand le Catholique en 1516, les habitants se révoltèrent et imposèrent à l'émir Salim at-Toumi, de faire appel au corsaire turc Barberousse. Ce dernier devint maître de la ville après avoir assassiné Salim at-Toumi qui avait intrigué avec les Espagnols et sa tribu des Tha'alibi pour se débarrasser des corsaires, mais les Espagnols conservèrent la forteresse du Peñon. En 1516 et 1518, Alger fut attaquée par des expéditions espagnoles commandées respectivement par Diego de Vera et Hugo de Moncada, qui échouèrent toutes deux. Par la suite, Khayr ad-Din Barberousse fut évincé d'Alger par le chef kabyle Sidi Ahmed ou el Kadhi, mais s'y rétablit à la fin des années 1520 avec le soutien du gouvernement ottoman et réussit cette fois à prendre et à détruire la forteresse du Peñon ; il fit construire la jetée Kheir-Eddine, reliant les îlots à la terre ferme et constituant ainsi le premier abri du port d'Alger. Cette date marque le début de la régence d'Alger, qui fit d'Alger la capitale d'un État vassal de l'Empire ottoman, quoiqu'assez indépendant de facto. En même temps, une double extrapolation se produisit. La ville, El Djazaïr en arabe, donne son nom au pays entier (en arabe, « Alger » et « Algérie » s'écrivent de la même façon : El Djazaïr) tandis que la citadelle perchée en haut de la ville ancienne, la casbah, donne son nom à la ville. De nos jours encore, « casbah » désigne la ville précoloniale, désormais classée au patrimoine mondial de l'UNESCO. Siège d'Alger par l'empereur Charles Quint Après la bataille de Tunis en 1535 et dans le but de sécuriser ses positions méditerranéennes, Charles Quint décida en 1541, de s'emparer d'Alger qui était devenue une véritable base « corsaire » (au sens du corso méditerranéen) sous la houlette des frères Arudj puis Khayr ad-Din Barberousse. En octobre 1541, l'empereur réunit une flotte de guerre. Alger était alors sous l'autorité de Hassan Agha. Hassan Agha renforça les fortifications et les arsenaux de la ville. Lors du siège de la ville, un orage violent éclata. La tempête continua toute la soirée et même la nuit entière. Au petit matin, la pluie ne cessant de tomber, elle rendit inutilisable la poudre pour les canons et les arquebuses. Les troupes impériales furent alors décimées par les troupes d'Hassan Agha et les irréguliers venus des campagnes environnantes. L'armée impériale battit ensuite en retraite vers le cap Matifou. La retraite fut désastreuse pour les forces impériales car la route était coupée par une crue de l'Oued El-Harrach tandis que les troupes algéroises et irrégulières les harcelaient, leur occasionnant de grandes pertes. Les survivants arrivèrent à Tamentfoust, puis les troupes de Charles Quint se réfugièrent à Béjaïa, alors toujours aux mains des Espagnols. Après cette débâcle, la ville devint la plus puissante des villes neuves de la Méditerranée. La régence d'Alger, solidement établie, dura trois siècles, jusqu'en 1830. La régence Sous la régence turque, la ville était administrée par un fonctionnaire : le Cheikh-el-Bled. Celui-ci avait entre autres attributions : celle de lever une contribution hebdomadaire sur les boutiques et sur les corps de métiers ; de fournir par voie de réquisition, les mulets et les chevaux de transport nécessaires aux troupes turques envoyées au dehors ; et de défrayer, pendant leur séjour à Alger, les envoyés de l'intérieur. Sa résidence était située dans l'actuelle « rue de la Lyre inférieure », sa villa à Birkhadem (« Djenan Cheikh-el-Bled »). Au début du , Laugier de Tassy décrivait la population d'Alger en ces termes . Au début du , on comptait à Alger une centaine d'écoles primaires et quatre collèges supérieurs (pour moins de ), à savoir celui de la Grande Mosquée, celui de la Quashashiyya, celui des Andalous et celui de Shaykh al-bilâd. À la veille de la conquête française, Alger était une ville très cosmopolite, la société se composait de Turcs, de Maures mêlés de Berbères et d’Arabes avec un fort apport andalou, de Kouloughlis, de Kabyles, de noirs affranchis, d'esclaves, de Juifs et de Beranis qui se composaient de minorités régionales : les Biskris, les Laghouatis et les Mozabites. Alger connaissait notamment plusieurs langues et dialectes : l'osmanli parlé par les Turcs, un arabe citadin parlé par les Maures, un hébreu arabisé parlé par les Juifs et les dialectes berbères parlés par chaque communauté berbère. La ville fut plusieurs fois bombardée sous la Régence. La marine royale française, sous le commandement de Abraham Duquesne, à la suite de la déclaration de guerre à la France du Dey d'Alger, bombarde Alger en 1682 puis plusieurs autres fois durant ce conflit. En 1815, la Seconde Guerre barbaresque s'achève par la défaite du dey Omar Agha, Américains et Algériens signent alors dans la baie d'Alger un accord permettant la libre circulation des navires américains en Méditerranée. Puis l'année suivante, en 1816, la ville est bombardée lors d'une expédition punitive par une flotte anglo-hollandaise menée par Edward Pellew et le dey doit à nouveau négocier. Colonisation française En 1830, après d'un blocus qui commence le 16 juin 1827, le roi Charles X prétexta de l'aggravation d'un contentieux commercial entre la France et la régence d'Alger pour envoyer un corps expéditionnaire commandé par le général de Bourmont, ministre de la guerre, afin que celui-ci prît possession de la ville qui tomba le , trois semaines après avoir débarqué à Sidi-Ferruch situé à à l'ouest. Les troupes du général de Bourmont s'emparent du trésor d'Alger qui s'élève, selon Pierre Péan, à de francs de l’époque (soit d’euros) dont une bonne partie est détournée. Présenté comme simple raid militaire punitif à l'origine, l'occupation française se prolongea pendant plus de , et marqua profondément la cité qui comptait à peine à cette époque. La ville, bâtie en amphithéâtre sur un rocher dont l'inclinaison est tournée vers l'est, s'étendait alors, dans la partie comprise entre les actuels rue Benganif, boulevard Hahkad, la casbah (la citadelle) et le port, soit de remparts avec cinq portes (Bab El Oued, Bab Azzoun, Bab Dzira, Bab El Bhar et Bab Jedid) qui enfermaient environ de grandeurs diverses contenant toutes une cour d'une plus ou moins grande étendue, , une dizaine de synagogues, casernes de janissaires, et maures. Les faubourgs constituaient la campagne avec de belles villas enfouies dans un cadre de verdure et de vastes jardins qui faisaient l'admiration des Européens. La ville haute, le Djebel, constituait la vraie ville avec ses mosquées, ses zaouïas et ses rues étroites. Au lendemain de la colonisation, la ville fut maintenue comme capitale de la nouvelle colonie d'Algérie, où une commission de gouvernement et un conseil municipal institués par Bourmont, siégeant en premier lieu à l'hôtel Bacri (aujourd’hui « palais Dar Khedaouedj Amiya »), rue Socgémah, remplacèrent l’administration turque. Cette assemblée composée de sept Maures et de deux Israélites, était présidée par un Maure marié à une Française, Ahmed Bouderbah qui, avant 1830, avait vécu en qualité de commerçant à Marseille. C’est lui qui, avec Hamdan Khodja, négocia la reddition de la ville auprès du Dey Hussein. M. Brugière, sous-intendant militaire, agissant en tant que « commissaire du Roi près de la municipalité » le seconda dans sa tâche. La colonisation française commença par le refoulement des indigènes, qui furent chassés de tout le Sahel algérois, puis évolua vers leur cantonnement qui les obligea pour vivre à vendre leur travail au colon voisin. Puis dès 1848, Alger devint le siège de la préfecture du département du même nom, permettant ainsi un développement rapide, grâce à l'arrivée d'émigrants européens au cours de la deuxième moitié du , principalement d'origine française ou méditerranéenne (Espagnols et Italiens), tandis que la population locale se concentre plutôt dans une casbah en voie de taudification (?). Afin d'investir la ville, deux ressources s'offrent aux colons : soit celle d'occuper les habitations mauresques, en s'adaptant à leur architecture ; soit celle d'en démolir quelques-unes pour construire des voies carrossables et des places pouvant servir aux rassemblements de troupes et aux marchés. La topographie de la ville, accidentée dans sa partie ouest, n'offrant qu'une zone basse légèrement plane dans sa partie est, et étant située en bordure de mer pouvait, grâce au voisinage du port, avoir un plus grand intérêt économique. Ainsi, c'est dans cette dernière zone qu'il y eut le plus de transformations. On commença par quelques démolitions entre Bab-Azoun et la Marine, ainsi que dans la rue des Souks pour permettre aux chariots de circuler librement. On continua le tracé des rues « Bab-Azoun », « Bab El Oued » et « de la Marine » qui avaient été auparavant simplement élargies. Pour les deux premières, on construisit des rues à arcades et on fit adopter l'établissement de galeries, de façon à lutter contre les rayons du soleil. Aussi l'ouverture de deux autres rues fut décidée : celles « de Chartres » et « des Consuls », afin d'établir une communication entre les portes Nord et Sud, au cas où les rues Bab-Azoun et Bab El Oued auraient été rendues inutilisables. À partir de 1840, la ville sortant des limites des fortifications ottomanes et des logiques de défense, le Génie élabora en 1841 un projet d’ensemble de fortifications modernes. L’architecte Pierre Auguste Guiauchain rédigea en 1845 un schéma général de voirie et d’alignements concernant les terrains à édifier à l’intérieur de la nouvelle enceinte. Il installa les nouveaux bâtiments publics : hôtel de ville, palais du Gouverneur, théâtre, palais de justice, hôtel des postes et du trésor, etc. dans les meilleurs emplacements dominant la mer et projeta une série de percées transversales destinées à faciliter la liaison entre les nouveaux quartiers du Nord et du Sud de la ville. Ce plan qui sera publié en 1848 par Delaroche, esquisse les rampes et les escaliers destinés à relier les quais à la ville, quelque plus haut, de même que les liaisons avec la « place du Gouvernement » au sud. Par étapes cette idée aboutira, en 1860, au projet de Chassériau, architecte de la ville, qui dessina l’ensemble de la structure soutenant le boulevard et les rampes entre les quais et la ville. Il prit le nom de boulevard de l’Impératrice en honneur d'Eugénie de Montijo, l’épouse de Napoléon III, qui l’inaugura en 1865 (avant son achèvement) et accueillit, au fil du temps, d’importants édifices publics : la Préfecture, le palais des Assemblées, le Casino, l’hôtel de ville, le grand lycée d'Alger (futur lycée Bugeaud), etc. Les Français s'installaient principalement dans les faubourgs, dans des maisons qui se trouvaient le long des remparts, comme le quartier populaire de Bab El Oued au nord, tandis que l'on poursuivait également l'européanisation de la ville musulmane ; aménager les constructions mauresques semblait être le meilleur programme d'utilisation de la cité. Ainsi, dès 1839, la partie basse de la ville commença à disparaître, démolitions et expropriations contribuèrent à donner un aspect nouveau à ce quartier. L'immigration d'Européens était importante. Tous les nouveaux venus commençaient d'abord par occuper les maisons mauresques qui sont transformées pour répondre à des exigences nouvelles. Celles-ci devenaient bientôt des bâtisses insalubres et mal aérées. Au cours de son voyage, Napoléon III fit une enquête personnelle qui eut pour résultat d'arrêter les démolitions de la vieille ville. Le rapport dit que la haute ville devait rester telle quelle. On commença à s'apercevoir qu'il était difficile de greffer une ville européenne sur une ville musulmane. Le temps seul se chargea alors de modifier l'aspect de la cité. Lors de la visite de 1860, le couple impérial pose la première pierre du boulevard du Front de mer, Boulevard de l'Impératrice (devenu Boulevard Che-Guevara). Les analogies sont assez grandes avec Marseille et son port qui se construit au-devant de la rue Impériale (devenue Rue de la République). Désormais, la ville française s’organise autour de ce boulevard, large artère de 2 km de long surplombant la mer d'une hauteur de 18 mètres. Dans le même temps, Napoléon III inaugure la première ligne de chemins de fer entre Alger et Blida. Pour effectuer ces aménagements, la maire rétrocède, comme la loi l'y autorise, la construction de ce boulevard, de l'établissement des magasins et des rampes d'accès vers les quais, à une société anglaise pour 99 ans, afin de financer les travaux et l'entretien de ce nouvel axe. Ainsi, les quartiers d’Alger ressemblèrent peu à peu à des quartiers parisiens, dignes des travaux haussmanniens, avec les lieux nécessaires à la vie publique (jardins, églises, mairies, écoles). Les anciennes somptueuses villas ottomanes réquisitionnées, furent utilisées comme maisons secondaires par les grandes familles françaises. Pendant la construction des immeubles haussmanniens d'Alger, les ouvriers étaient principalement des travailleurs locaux, appelés "maçons indigènes" ou "maçons arabes". Ils étaient généralement issus de la population algérienne autochtone, qui était majoritaire dans la région à l'époque. Ces ouvriers étaient souvent employés par des entrepreneurs français chargés de la construction des immeubles. Il est important de noter que le travail dans le secteur de la construction était souvent précaire et mal rémunéré pour les ouvriers algériens. Ils étaient souvent soumis à des conditions de travail difficiles et à des inégalités de traitement par rapport aux travailleurs européens. Les ouvriers locaux étaient généralement chargés des tâches manuelles, tandis que les postes de supervision et d'ingénierie étaient occupés par des Européens. La construction des immeubles haussmanniens a donc été réalisée grâce à la main-d'œuvre locale, qui a contribué à façonner le paysage urbain d'Alger à cette époque. La colonisation fit d'Alger une ville à majorité européenne, ceci bien que la population musulmane indigène commençât à s'accroître de façon exponentielle à partir de la Première Guerre mondiale, du fait tant de l'accroissement naturel que de l'exode rural. En 1871, la ville se proclame Commune d’Alger, avant celle de Paris. En effet, la politique arabophile de Napoléon III ne fait pas l’unanimité parmi les Français d’Alger. Sous la bannière de Monseigneur Lavigerie, ils s’élèvent pour dénoncer l’administration militaire et la politique impériale, « des civils partout » demeure la phrase emblématique de 1870. La chute du Second Empire y est accueillie avec enthousiasme. Autour de l’avocat Vuillermoz, Alexis Lambert, Lelièvre et Jourdan fondent le Comité républicain de défense de la ville d’Alger. Des centaines de Français descendent dans la rue pour demander le départ du préfet Warnier ainsi que celui de tous les fonctionnaires bonapartistes. La ville a sa commune, début octobre, Benoît Vuillermoz est élu maire d’Alger. Ce dernier écrit à Gambetta le 7 novembre pour lui demander le remplacement du pouvoir militaire par le pouvoir civil en Algérie, en cas d’absence de réponse, précise-t-il, « l’Algérie se fera d’elle-même ». La réponse est ferme : « Nous apprenons que vous faites le dictateur et que vous constituez une commission pour prépare l’organisation du conseil communal. Le gouvernement annule cet acte d’usurpation. Il vous engage et vous ordonne de cesser toutes ces violences de la loi qu’il ne peut tolérer plus longtemps... Prouvez nous votre patriotisme et vous aurez avant dix jours un gouvernement civil. » Lors des élections municipales du 5 février 1871, la liste de Vuillermoz l’emporte, le gouvernement civil est mis en place. À partir de 1903, l’administration française se soucia du respect de la culture indigène, c’est ainsi que le style néo-mauresque est né (exemple : la Grande Poste d'Alger). L’embellissement de la ville s'accentua pendant les années 1930 (centenaire de la conquête de l’Algérie). C’était un moyen pour justifier la colonisation et de montrer sa réussite. Pour cela, on construisit des musées (musée des beaux-arts d'Alger), des jardins (jardin d’Essai), des lieux artistiques (villa Abd-el-Tif, avec ses artistes pensionnaires du concours). Les transports modernes furent également installés. Ainsi, en 1892 le chemin de fer fit son apparition par la fondation de la Compagnie des Chemins de fer sur routes d'Algérie (CFRA), dont une partie du réseau est centré sur Alger. Il se composait d'une ligne côtière traversant la ville par les boulevards le long du port. La même année, la Société des tramways algériens (TA) fut créée afin de constituer un réseau purement urbain dans Alger. Une longue ligne fut construite, parallèle à celle des CFRA, mais à l'intérieur de la ville. En complément de la ligne de tramways des TA, une nouvelle ligne de trolleybus fut mise en service. Seconde Guerre mondiale Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'Afrique du Nord française, dont Alger, resta sous les ordres de la métropole, donc à compter de juin 1940 du gouvernement de Vichy. Le 8 novembre 1942 seulement, Alger vit débarquer les forces alliées, dans le cadre de l'opération Torch. À Alger, le succès du débarquement est lié à une opération de résistance de grande ampleur. Quatre cents combattants, dont de nombreux membres de la communauté juive d'Alger, occupèrent les principaux points stratégiques de la ville la nuit précédant le débarquement, emmenés par Henri d'Astier de La Vigerie et José Aboulker. Ce putsch permit d'éviter toute résistance du d'armée vichyste, stationné dans la ville sous le commandement du général Juin. Alger devint le siège du commandement allié, chargé de libérer la Tunisie de la tutelle de l'Axe et de préparer le débarquement en Italie sous la direction du général Eisenhower, futur président des États-Unis. Le succès militaire de l'opération permet à la France libre de transférer sa capitale figurative de Brazzaville à Alger, lorsque, après un maintien provisoire du régime de Vichy sous l'amiral Darlan et le général Giraud (voir Situation politique en Afrique libérée (1942-1943)), elle accueillit le général De Gaulle qui le 3 juin 1943 y forma, avec Giraud, le Comité français de libération nationale (CFLN), puis convoqua une Assemblée consultative provisoire. Le 3 juin 1944, le CFLN devint le Gouvernement provisoire de la République française (GPRF), qui siégea à Alger jusqu'après la libération de Paris. La ville d'Alger fut décorée, le 29 mai 1949, de la croix de guerre 1939-1945 avec palme de bronze. Guerre d'indépendance Alger se constitua en Zone autonome d'Alger, fin de l'année 1956 sous le commandement de Ramdane Abane et ensuite de Yacef Saâdi en 1957, joua aussi un rôle décisif durant la guerre d'Algérie (1954-1962), notamment pendant la bataille d'Alger, durant laquelle la parachutiste de l'armée française, à partir du , mena la chasse aux indépendantistes algériens, sur ordre du garde des Sceaux François Mitterrand, qui lui donne tout pouvoir pour « éliminer les insurgés ». La ville comptait alors . Un an plus tard, les manifestations du 13 mai lors de la crise de mai 1958 y consacrèrent la chute de la Quatrième République en France, ainsi que le retour du général De Gaulle aux affaires. Alger reste marquée par cet épisode caractérisé par une lutte sans quartier entre les indépendantistes et l'Armée française menant des opérations de police et pratiquant la torture. Des opposants à l'ordre colonial, comme le jeune professeur de mathématiques Maurice Audin ou le leader nationaliste Larbi Ben M'hidi sont maintenant honorés depuis par la municipalité : des artères principales de la ville portent désormais leurs noms. La bataille d'Alger, remportée par le général Massu, reste cependant une réussite mitigée car si sur le plan militaire, en quelques mois, les principaux dirigeants du FLN sont arrêtés, l'action de ces derniers ainsi que les aspirations du peuple algérien apparaissent sous un jour nouveau aux yeux de l'opinion internationale. Le 11 décembre 1960, des cortèges formés d’habitants des bidonvilles envahissent les rues des quartiers européens afin de réclamer la fin de la guerre. Charles de Gaulle autorise l’armée à ouvrir le feu sur les manifestants, tuant au moins 260 personnes. Par les décrets du et du , l'organisation de la commune d'Alger sera réorganisée : le « Grand Alger » est formée en agglomérant au centre-ville douze anciennes communes de la périphérie. L'ensemble est divisé en dix arrondissements, dont la gestion est assurée par un administrateur général, par un conseil municipal élu et par des maires et adjoints d'arrondissement. Les communes concernées par cette réforme étaient : Air de France () ; Baraki () ; Birmandreis () ; Bouzarea () ; Dely-Ibrahim () ; El-Biar () ; Hussein Dey () ; Kouba () ; Maison-Carrée () ; Mustapha () ; Oued Smar () ; Saint-Eugène (). Mais en , Alger revint de nouveau sur le devant de la scène lorsque les généraux Salan, Challe, Zeller et Jouhaud échouèrent dans leur tentative de soulèvement de l'Armée française contre la politique algérienne du général de Gaulle. Lors de l'exode de 1962 (appelée aussi l'exode des pieds-noirs), Alger vit partir sa population d'origine européenne et juive (). Après l'indépendance Les Algériens célébrèrent dans une grande liesse populaire l'indépendance de l'Algérie le . Le 19 juin 1965, à minuit, les chars de l’armée prirent position autour de la capitale, le président Ben Bella fut renversé. Accueillant la plupart des révolutionnaires du monde entier et autres figures du tiers monde, ce qui fit dire au chef indépendantiste de Guinée-Bissau Amilcar Cabral : . Alger devient une capitale du tiers monde ainsi qu'une ville phare du Mouvement des non-alignés pendant la guerre froide. Elle accueille le Festival panafricain en 1969. En octobre 1988, soit un an avant la chute du mur de Berlin, Alger fut le théâtre de manifestations réclamant la fin du système de parti unique, une véritable démocratie baptisées «le Printemps d'Alger». Elles furent réprimées par les autorités (plus de ), mais constituèrent un tournant dans l'histoire politique de l'Algérie moderne. En 1989, une nouvelle constitution fut adoptée qui mit fin au règne du parti unique et permit la création de plus de cinquante partis politiques, ainsi qu'officiellement une libération totale de la presse écrite. Crise des années 1990 La ville devint alors jusqu'en 1992 le théâtre de nombreuses manifestations politiques de toutes tendances. En 1991, une formation politique dominée par des conservateurs religieux, le FIS, engagea un bras de fer politique avec les autorités qui se solda par des élections législatives qu'elle était en passe de remporter en 1992. Le taux de participation fut de 61,01 %. Le FIS rafla dès le premier tour et se plaça en ballotage favorable dans les six circonscriptions restantes. L'annulation du scrutin par les autorités marqua le début d'une période de violences. De nos jours, Alger veut redevenir une grande capitale africaine et méditerranéenne, elle entreprend une ouverture vers le monde en organisant de nombreuses manifestations et colloques internationaux. Alger attire ainsi depuis quelques années de grandes multinationales telles que la Société générale ou Siemens. De nombreux grands projets de réalisation d'infrastructures tels que le métro, le tramway ainsi que divers projets de restructuration urbaine, de création de nouveaux centres urbains satellites, peinent à voir le jour, quoiqu'ils auraient dû être achevés il y a plus de : Alger est en pleine expansion urbaine, motivée par un besoin d'affirmation au niveau régional dans sa lutte pour concurrencer les autres villes nord-africaines de Tunisie et du Maroc. Pour l'année 2007, Alger est capitale de la « culture arabe ». Administration et politique Organisation de la ville d'Alger L'organisation municipale de la ville d'Alger a souvent évolué à travers le temps, aussi bien à l'époque française, qu'après l'indépendance. Elle a d'abord été une simple commune à partir de 1832 avant de devenir une ville en 1959, divisée en . À la suite d'une réforme de 1977, les arrondissements deviennent des communes et la ville est gérée par un Conseil Intercommunal appelé le CPVA. Depuis 2000, la ville composée de urbaines n'existe plus juridiquement, c'est la wilaya d'Alger et chacune de ses 57 communes qui ont repris les prérogatives de la ville. La ville d'Alger À l'arrivée des Français en 1830, la médina d'Alger était une ville fortifiée qui correspond au territoire de l'actuelle commune de la casbah. Après quelques années sous régime militaire, la vieille ville et la ville européenne constituèrent la Ville d'Alger. En 1832, la commune d'Alger fut créée. En 1835, 14 communes rurales autour d'Alger furent créées. En 1848, les communes d'El Biar et Mustapha (actuellement Sidi M'Hamed) y furent rattachées avant d'en être détachées en 1870. En 1904, la commune de Mustapha fut définitivement intégrée à la ville d'Alger qui fut divisée en pour une superficie totale de . Le Grand Alger En 1959, le Grand Alger est créé avec le regroupement de 9 communes (Alger, Saint-Eugène, Bouzareah, El Biar, Dely Brahim, Birmendreis, Kouba, Hussein-Dey et Maison-Carrée). Cet ensemble était découpé en et un territoire de , il était dirigé par un administrateur général nommé par décret et un conseil municipal de , chaque arrondissement étant dirigé par un maire-adjoint. Après l'indépendance, l'organisation de ville d'Alger fut maintenue en 1967, mais il n'y eut plus d'administrateur général. En 1974, deux arrondissements furent ajoutés (Bouzareah et Bir Mourad Raïs). En 1977, les arrondissements devinrent des communes de plein exercice, mais il fut créé le Conseil populaire de la Ville d'Alger (CPVA) regroupant les anciens arrondissements afin de poursuivre les prérogatives de l'ex-commune d'Alger. Il est à noter qu'une nouvelle entité vint s'ajouter au CPVA, il s'agit de Baraki, portant l'ensemble à . À la suite du découpage administratif de 1984, la ville fut une nouvelle fois réorganisée en 1985 en passant à mais la superficie fut divisée par trois, passant à , en se délestant des territoires périphériques, à l'est autour d'El Harrach, à l'ouest (Bouzareah) et au sud (Bir Mourad Raïs). Elle continua à être gérée conjointement par les communes et le CPVA mais ce dernier est placé sous la tutelle de la wilaya. La wilaya remplace la ville Depuis le report des élections municipales de 1989, le CPVA n'existe plus. Il fut d'abord remplacé par un Conseil communal provisoire de l'agglomération urbaine d'Alger (CCPAUA). Quelques mois plus tard, en avril 1990, deux nouvelles lois relatives à la commune et la wilaya furent adoptées, et les Conseils urbains coordination de la wilaya d'Alger (CUC) furent créés, les anciennes communes formant la ville d'Alger ayant été regroupées sous l’appellation Conseil intercommunal d'Alger. À partir de ce moment-là, l'administration de la wilaya se substitue définitivement à celle de la ville. Ainsi, les directions et services techniques liées au CPVA furent mis sous la tutelle de la wilaya avant de devenir des EPIC. En 1997, après s'être agrandie de 24 nouvelles communes, la wilaya d'Alger fut dotée d'un statut particulier et devient le Gouvernorat du Grand Alger (GGA), elle serait dirigée un ministre gouverneur, en l’occurrence Cherif Rahmani. Elle serait organisée en urbaines, dénommées arrondissements urbains et en . Ce nouveau statut ne dura pas longtemps, puisqu'en 2000, le Gouvernorat du Grand Alger fut dissous, ayant été jugé inconstitutionnel. Maires d'Alger Urbanisme L’organisation spatiale et territoriale de l’aire métropolitaine La vieille ville, comptoir phénicien et médina berbère, appelé casbah d'Alger est adossé au massif de Bouzareah (site en amphithéâtre). Il est protégé des vents de l’ouest et par des écueils et îlots (atouts défensifs). À l'origine, il y a la casbah d'Alger qui déployait en éventail ses petites maisons basses du pied des collines sahéliennes jusqu'à la mer. L'étroitesse de son territoire poussera les notables à édifier des résidences secondaires plus spacieuses à la campagne, au-delà des remparts de la ville ; c'est le fahs algérois. Il se divise en trois zones, selon les portes qui les desservent, fahs de Bâb El Oued (porte de Bâb El Oued), le fahs de Bâb Azoun (porte de Bâb Azoun) et le Fahs de Bâb J'did (porte de Bâb J'did). Au-delà se délimitaient les wtan. La casbah, le fahs et les wtan composaient ce qui s'appelait Dar Es Soltan. La gestion administrative du fahs était confiée au caid El Fahs. En plus des djenans, des marabouts, des fontaines (Bir Mourad Rais, Bir Khadem, Hamma, des cimetières, fours à chaux parsemaient le territoire. De magnifiques demeures, les Djenans, maisons mauresques avec jardins et dépendances, constellaient de leur blancheur la campagne verdoyante. Occupées en été lors des grandes chaleurs, des travailleurs en assuraient le gardiennage et entretenaient les jardins potagers le reste de l'année. Un grand nombre de ces djenanes existent encore aujourd'hui, dispersées dans le tissu de la ville moderne. Si certains d'entre eux existent encore aujourd'hui, nous le devons à leur occupation et à la maintenance par des institutions d'État (Dar Mustapha Pacha au palais du Peuple) de santé (Dar Hassan Pacha à l'intérieur de l'hôpital Maillot), des musées (musée du Bardo, musée des antiquités ex-Gsel), des sièges de consulats et actuellement d'ambassades. Mais une grande partie de ces demeures a été soit détruite, soit laissée à l'abandon (leurs propriétaires ayant quitté le pays au début de la colonisation). C'est vers le fahs que la ville va s'agrandir, d'abord en occupant l'étroite plaine littorale (Mustapha, Bab El Oued) puis en colonisant les collines du Sahel (quartiers des hauteurs d'Alger). Le site s’est avéré par la suite, notamment aux débuts de la colonisation française, trop exigu pour contenir une urbanisation alimentée par la pression démographique et les besoins en équipements et infrastructures. Son extension s’oriente principalement vers l’est pour des raisons liées à la topographie du site marquée par l’existence de la plaine de la Mitidja, tandis que la présence d’une barrière montagneuse à l’ouest exclut toute option pour cette direction. Globalement, l’extension spatiale de l’agglomération d’Alger est alors orientée dans les deux directions suivantes : vers le sud-est (les hauteurs) : ce site culminant à d’altitude, fortement découpé de ravins et aux pentes très fortes, abritera dans un premier temps un habitat pavillonnaire et par la suite de grands équipements ; vers l’est : de la plaine littorale jusqu’à la Mitidja. Ce site a privilégié l’extension de la ville d’Alger pendant la colonisation (Belcourt, Hussein Dey) et après la période coloniale. Composé de terrains agricoles ne présentant pas de difficultés majeures à l’urbanisation, il a accueilli beaucoup de programmes d’équipement après la période coloniale à savoir : les programmes d’habitat planifiés (ZHUN) : Bab Ezzouar et Dar El Beida ; l’université de Bab Ezzouar, l’aéroport international, le parc des expositions ; les zones industrielles (El Harrach - Oued Smar - Rouiba - Réghaïa). Les dynamiques récentes montrent que le tissu urbain d’Alger s’est élargi et étendu en progressant : vers les reliefs sahéliens du Sud-Ouest (jonction de l’agglomération de Birkhadem avec les agglomérations de Draria, Sebala et Saoula) ; vers la zone sahélienne avec l’étalement de l’agglomération de Cheraga et la continuité de son bâti jusqu’à Ouled-Fayet et El Achour au sud-est et avec les agglomérations de Ain Benian et Staoueli au nord-ouest ; vers le sud, avec la jonction des agglomérations de Baraki, Oued Smar et Dar El Beida ; le long de la côte et de la baie d’Alger avec le « remplissage » de l’espace compris entre Bordj El Kiffan, Bordj El Bahri, Tamentfoust et El Marsa). Principaux quartiers d'Alger La casbah (« la Citadelle »), arrondissement d'Alger : surnommée Al-Djazaïr al Mahroussa (« Alger la Bien Gardée »), elle est fondée sur les ruines de l’ancienne Icosium. C'est une petite ville qui, construite sur une colline, descend vers la mer, divisée en deux : la ville Haute et la ville Basse. On y trouve des bâtisses et des mosquées du ; mosquée Ketchaoua (bâtie en 1794 par le Dey Baba Hassan) flanquée de deux minarets, mosquée el Djedid (1660, à l'époque de la régence turque) avec sa grande coupole ovoïde terminée en pointe et ses quatre coupolettes, mosquée El Kébir (la plus ancienne des mosquées, elle fut construite par l'Almoravide Youssef Ibn Tachfin et plus tard reconstruite en 1794), mosquée Ali Betchnin (Raïs, 1623), Dar Aziza, palais de la Jénina. La casbah, c'est aussi des labyrinthes de ruelles et de maisons pittoresques ; et si l'on s'y perd, il suffit de redescendre vers la mer pour se repositionner. Alger-Centre. La rue Didouche Mourad (ex rue Michelet) est située dans le d’Alger. Elle s'étend de la Grande Poste jusqu'au palais du Peuple (ancien palais d'été). Elle traverse notamment la place Audin, La faculté d’Alger, le Sacré-Cœur et le parc de la Liberté (ex-de Galland). Elle est bordée de magasins et de restaurants chics sur une grande partie de sa longueur. Front de mer : à partir de 1840, les architectes Pierre-Auguste Guiauchin et Charles Frédéric Chassériau installèrent de nouvelles constructions en dehors de la casbah, hôtel de ville, palais de justice, bâtiments, théâtre, palais du Gouverneur, casino… pour former une élégante promenade bordée d'arcades qui est désormais le boulevard Che Guevara (ex-boulevard de la République). Bab El Oued : quartier populaire qui s’étend de la casbah au-delà de « la porte de la rivière ». C'était au départ le quartier du petit peuple européen avant 1962. Célèbre par sa place « les trois horloges » et par son ancien « marché Triolet » noyé après les fameuses inondations de 2001, mais aussi pour ses nombreux artistes de tous genres, Bab El Oued était aussi un des fiefs du FIS. C'est aussi un quartier d'ateliers et de manufactures. Belouizdad : antérieurement, Belcourt pendant la période coloniale, Hamma Annassers après l'Indépendance, est une commune de la wilaya d'Alger en Algérie, mais aussi un quartier populaire et surtout révolutionnaire de la ville d'Alger. Birkhadem est une commune située dans la proche banlieue Sud d'Alger, elle est située à environ au sud du centre-ville d'Alger, La commune de Birkhadem est traversée par la rocade Sud d'Alger. Elle dispose d'une gare ferroviaire à Ain Naadja ainsi qu'une gare routière, elle comporte plusieurs établissements scolaires : des écoles primaires, des collèges et deux lycées, elle dispose aussi d'une bibliothèque municipale réservée principalement aux étudiants. Birkhadem devient une commune de plein exercice par ordonnance le . Kouba (daïra d'Hussein-dey) : Kouba est une ancienne bourgade qui a été phagocytée par l'expansion de la ville d'Alger. De bourgade, Kouba s'est rapidement développée sous l'ère coloniale française puis plus encore à la faveur de la formidable explosion démographique qu'Alger a connue après l'indépendance de l'Algérie en 1962. Au début du , c'est un quartier d'Alger à part entière, constitué principalement de maisons, de villas et d'immeubles ne dépassant pas les cinq étages. El-Harrach (anciennement Maison-Carrée), d'après le nom de l'oued (le fleuve) qui traverse ce quartier. L'embouchure de ce fleuve a joué un rôle très important dans la prise d'Alger et du Peñón, ce rocher en face d'Alger occupé par les Espagnols. En effet, au début du , à l'appel de l'un des dignitaires autochtones algérois qui voyait la perte progressive de l'autorité de la ville devant l'occupation du Peñón par les Espagnols, l'un des frères Barberousse y cacha sa flotte avant de prendre Alger par surprise par le côté sud-est. Ce quartier d'Alger fut nommé Maison-Carrée par les Français, qui en firent la zone industrielle de la ville. Ainsi, pendant la colonisation, aussi bien Maison-Carrée que Hussein-Dey furent des villes-satellites d'Alger où Algériens autochtones et Français ne cohabitaient guère, du fait d'une nette ségrégation résidentielle. Cette ville fut un quartier résidentiel pour une couche aisée de Français, mais un véritable ghetto pour les Algériens, surtout ceux poussés par l'exode rural. La commune fut annexée par Alger en 1959. El-Harrach écrivit également une grande page d'histoire sportive avec la boxe et le football. Après l'indépendance, El-Harrach devint progressivement un quartier d'Alger, et ultérieurement chef-lieu de Daira avec un nouveau découpage en quartiers, comme Mohammadia (Lavigerie), Belfort, Bellevue, Le Parc, Oued-Smar, Cinq-Maisons, Les Dunes, Les Pins-Maritimes, Beaulieu, etc. Hydra, El-Biar, Ben Aknoun, Dely Ibrahim et Bouzareah forment ce que les Algérois nomment les hauteurs d'Alger. Ces communes, parfois réputées chics, abritent la plupart des ambassades étrangères d'Alger, de nombreux ministères et centres universitaires, ce qui en fait un des pôles administratifs et politique du pays, et souvent considérer comme les meilleurs quartiers du pays. Les arrondissements périphériques Les arrondissements périphériques d'Alger abritent désormais plus de la moitié des habitants de la wilaya d'Alger. On peut citer notamment : Hussein-dey, El-Harrach, Bab Ezzouar,Rouïba, Bouzareah, Chevalley, Hammamet et Kouba. On peut aussi y ajouter les banlieues de Chéraga, Bordj el Kiffan (anciennement « Fort de l'eau »), Dar El Beida, Dély-Ibrahim, Draria, Aïn Benian (anciennement « Guyotville »), Bordj El Bahri (anciennement « cap Matifou ») et Les Eucalyptus. Monuments et sites La casbah est le cœur de la ville et reste une référence architecturale avec ses ruelles et ses joyaux d'art mauresque. Elle renferme de nombreux palais, mosquées et mausolées, notamment les mosquées Jamaa al-Jdid et Ketchaoua. Le sanctuaire du Martyr (Maqam E'chahid) : érigé à l'emplacement du monument aux morts indigènes de la Seconde Guerre mondiale, le monument, conçu à l'École des beaux-arts d'Alger sous la direction de Bachir Yellès, a été construit par une société canadienne (Lavalin) en 1982. Surplombant la ville, haut de , il est composé de trois palmes stylisées reposant sur une vaste esplanade où brûle la « flamme éternelle » et recouvrant une crypte, un amphithéâtre et un musée souterrains. C'est un lieu de rassemblement et de recueillement à la mémoire des martyrs de la guerre d'indépendance du pays. Maqam E'chahid fait partie d'un vaste ensemble socio-culturel : le parc de la Victoire (Riadh El Feth). La grande Mosquée d'Alger (Djamaâ el Djazaïr) est la troisième plus grande mosquée du monde. Son minaret qui est un gratte-ciel de (le plus haut d'Afrique) est aussi une attraction touristique mais est considéré comme un minaret (le plus haut du monde). Cette mosquée est d'une capacité d'accueil de . La Grande Poste : construction de type néo-mauresque édifiée de 1910 à 1913 par l'architecte Marius Toudoire en collaboration avec Jules Voinot ; c'est le cœur d'Alger. La Grande Mosquée, de 1097 (Al Djamâa al Kabir) : c'est le plus ancien édifice de la ville. Date de la période almoravide au . La mosquée Ketchaoua : construite en 1436 et reconstruite deux fois en 1613 puis en 1794. Transformée en église par la France entre 1832 et 1962, avant de redevenir une mosquée à l'indépendance. La place Émir-Abdelkader (ex-place Bugeaud) : en mémoire de l'émir Abd El-Kader, résistant durant la conquête coloniale de l'Algérie. La villa Abd-el-Tif : magnifique demeure qui a inspiré nombre d’artistes peintres. Durant la colonisation, de 1907 à 1962 y étaient logés les artistes lauréats du prix Abd-el-Tif, notamment Léon Cauvy et Jean Launois. La Bibliothèque nationale, à l'architecture moderne, se trouve dans le quartier du Hamma. Le palais des Raïs ou Bastion 23 : situé au quartier de la Marine (). Un des pôles d'intérêt de l'histoire du vieil Alger. La basilique Notre-Dame d'Afrique : remarquable de par sa situation géographique sur un promontoire qui domine le quartier de Bab El Oued, la basilique de style néo-byzantin de Jean-Eugène Fromageau fut édifiée de 1858 à 1872. L'hôtel El Aurassi : l'imposant hôtel qui barre la perspective en accédant au centre-ville à partir du port depuis la rampe Tafourah. L'université d'Alger : située au centre-ville, entre la place Audin, la Grande Poste et l'avenue Pasteur. Fondée en 1879, elle constitue le noyau des premiers universitaires algériens, notamment les médecins pendant la colonisation. Le palais du Peuple : ancienne résidence des gouverneurs, est une belle bâtisse d'architecture ottomane du . Des peintures murales représentent des scènes de la vie quotidienne réalisées par des artistes français au début du . Le musée national du Bardo, ancienne villa construite durant l'époque ottomane vers la fin du par un riche commerçant, et transformée en musée en 1930. Rusguniae, un site archéologique antique, situé dans la commune d'El Marsa. La zone de protection est constituée de réservoirs d'eau, l'abside de la basilique, des thermes et des vestiges du port antique romain. Le fort de Tamentfoust (Bordj de Tamentfoust) dans la commune d'El Marsa construit en 1661 par Ramdhan Agha sous le règne d'Ismaïl Pacha. Parcs et jardins Jardin d'essai du Hamma : situé à l’est d'Alger, dans le quartier Belouizdad (anciennement Belcourt), il s'étend sur . On y trouve des plantes et jardins exotiques. Parc zoologique et des loisirs d'Alger : au sud-ouest du centre-ville d'Alger, bordé au nord par Ben Aknoun, au sud par Tixeraine, au nord-ouest par la cité Oued Roumane et à l'est par Hydra. La superficie totale englobe environ d'Alger sur un périmètre de . Le parc fut achevé dans les années 1980 lors du mandat du président Chadli Bendjedid. Parc de la Liberté, ex-parc de Galland : Construit par l'ancien maire d'Alger : Charles de Galland, inauguré en 1915. Ce jardin se situe sur les hauteurs du Sacré-Cœur, ce jardin aux arbres exotiques abrite également le musée des antiquités et celui de la période musulmane. Jardin de Prague, ex-jardin Marengo : est le premier jardin public d'Alger, créé en 1832. Il se situe entre les anciennes murailles ottomanes, et les anciennes murailles françaises. Jardin public de Rouïba : il fut créé en 1934. Sa superficie, s'étalant sur plusieurs hectares, renferme une riche variété florale, dont certaines espèces rares sont protégées par les conventions internationales. En face de ce jardin se trouve le jardin des Roses, réputé par sa diversité florale. Après avoir été mis sous scellés par les instances judiciaires des années durant, le jardin botanique de Rouïba a rouvert ses portes au public. Parc Beyrouth, ex-jardin Mont-Riant : se situe dans les hauteurs du Télemly, il abrite une salle omnisports, une garderie, une école primaire et le musée de l'Enfant. Jardin de l'Horloge florale : implanté sur le boulevard Mohamed Khmisti (ex-Laferière). Il domine la Grande Poste et une vue panoramique sur le centre-ville et une partie du port, lui-même dominé par le palais du gouvernement. Il abritait le monument aux morts de la Grande Guerre. Le parc des grands vents, qui se situe à l'ouest d'Alger a été partiellement () ouvert au public en 2013. Le parc Tifariti situé sur le sinueux chemin Sfindja (ex-Laperlier). Le balcon Saint-Raphaël, à El Biar, offre une vue imprenable sur la baie d'Alger. Économie Alger connaît une tertiarisation croissante de son économie avec la prolifération des sociétés de services, elle est le premier pôle économique et commercial d'Algérie et le seul pôle financier important du pays. La Bourse d'Alger a enregistré une capitalisation dérisoire s'élevant à d'euros. Alger abrite la première zone industrielle du pays, Rouïba créée en 1957, elle s'étend sur . C'est d'abord l'usine Berliet qui ouvre ses portes en 1957. Ensuite, après l'indépendance au tournant des années 1970, l'Algérie entre dans une phase d'industrialisation de son économie, l'usine Berliet devient la Sonacome puis la SNVI. La zone industrielle Rouïba-Réghaïa, dont la plus grande partie se trouve dans le territoire de la commune de Rouïba, est la plus grande zone industrielle d'Algérie où activent près de . La zone industrielle Rouïba-Réghaïa regroupe publiques dont la SNVI et la Société nationale du transport routier (SNTR) sur une superficie de . Au nombre de 163, les sociétés privées activant dans cette zone se spécialisent notamment dans les industries pharmaceutique, chimique et agro-alimentaire. Elles occupent une superficie de . Alger a vu, depuis 2010, date d'ouverture du premier centre commercial, le Centre commercial et de loisirs de Bab Ezzouar, le plus grand centre commercial du Maghreb, une prolifération d'autres centres commerciaux : Ardis, Uno (Cevital), Carrefour, Mohammadia Mall. Il existe aussi les marchés qu'on trouve pratiquement dans chaque commune. D'autre part, Alger est touchée par le phénomène commercial de l'informel. Longtemps toléré par le pouvoir algérien, il le considère, à présent, comme un fléau qu'il tente d'éradiquer soulevant à chaque fois des émeutes. Selon Deborah Harold, enseignante américaine de sciences politiques à l’université de Philadelphie et spécialiste de l’Algérie, l’économie informelle brasserait 40/50 % de la masse monétaire en circulation et selon le bilan (2016) de la direction du commerce de la wilaya d'Alger, 129 sites informels sont enregistrés. Dans le secteur secondaire, Alger compte une raffinerie implantée à Sidi Arcine, dans la commune de Baraki dont la capacité de traitement est de de tonnes/an. Alger est aussi le siège des plus grandes entreprises d'Afrique, Sonatrach, Cevital, Sonelgaz. Le port d'Alger Le port d'Alger a toujours joué un rôle fondamental dans le développement économique du pays, le transport maritime représente environ 95 % du commerce international algérien. Jusqu'à 2009, le port d'Alger fut géré par l'Entreprise portuaire d'Alger (EPAL). L'État algérien adopta en 2006 une réforme autorisant les opérateurs privés à prendre en charge les activités portuaires commerciales. Dans le cadre de la mise en œuvre de cette politique, un contrat de partenariat est signé, le 17 mars 2009, entre l'Entreprise portuaire d'Alger (EPAL) et l'opérateur portuaire DP World (DPW). D'une durée de trente ans, la concession du terminal à conteneurs du port d'Alger devait permettre non seulement de moderniser les installations mais également d’améliorer ses performances et d’attirer un volume important de trafic maritime. Néanmoins, le port d'Alger ne répond plus aux normes et sera délocalisé vers le futur port d'El Hamdania. En 2016, un décret accorde aux investisseurs privés le droit d'exploiter les ports déjà existants (les ports et abris de pêche : El Djemila, Tamentfoust et Raïs Hamidou et le port de plaisance de Sidi Fredj) pour des activités de plaisance en milieu maritime. Le 3 août 2017, le premier bateau-restaurant d'Algérie est mis en service au port d'El Djemila (ex-la madrague). Transports Infrastructure routière Alger est traversée par l'autoroute Est-Ouest à au sud. Les voies périphériques d'Alger sont : la rocade sud d'Alger ; la Deuxième rocade sud d'Alger ; la rocade nord d'Alger. Transports publics Métro Un premier tronçon du métro d'une longueur de et comprenant est mise en service le entre la place des Martyrs et El Harrach-Centre (il y aura un prolongement jusqu’à l'aéroport d'Alger Houari-Boumédiène), après plus de de travaux. L'Entreprise Metro d'Alger (EMA) prévoit quatre lignes pour 2030. Le métro d'Alger circule tous les jours de à minuit avec des intervalles de et en heure de pointe et de aux heures creuses. Le métro est exploité par RATP El Djazaïr, filiale du Groupe RATP. Faisant d'Alger l'unique ville aux côtés du Caire à disposer de ce moyen de transport au niveau africain. Tramway Disparu en 1959, le tramway a fait son retour dans sa forme moderne à Alger en 2011. En 2014, le réseau comprend une ligne de et , desservant principalement des quartiers à l'est de la ville. Il dispose de rames du type Alstom Citadis. Un premier tronçon de entre Bordj el Kiffan et la Cité Mokhtar Zerhouni a été ouvert le . Il a été ensuite prolongé le à la station multimodale des Fusillés dans le centre-ville, offrant ainsi une interconnexion avec le métro. Un tronçon supplémentaire prolongeant la ligne de Bordj el Kiffan à l'est à Café Chergui a été inauguré le . Le tramway d'Alger est exploité par la Société d'exploitation des tramways (SETRAM), un groupement franco-algérois dirigé par RATP Dev, filiale du Groupe RATP. Téléphériques Plusieurs téléphériques offrent une liaison rapide entre des quartiers bas et d'autres situés sur les hauteurs de la ville : Téléphérique du Mémorial : Jardin d'essai - Mémorial du martyr Téléphérique d'El Madania : quartier du Hamma (Belouizdad) - cité Diar El Mahsoul (El Madania) Téléphérique du Palais de la Culture : El-Anasser (Hussein Dey) - Palais de la culture Moufdi Zakaria Téléphérique de Notre-Dame d'Afrique : Bologhine-Saint Eugène - basilique Notre-Dame d'Afrique Les téléphériques d'Alger sont tous exploités par l'ETUSA. Autobus L'agglomération d'Alger est desservie par le réseau d'autobus de l'Entreprise de transport urbain et suburbain d'Alger (ETUSA) qui s'étend sur une longueur totale de plus de et qui compte 49 lignes. Elles circulent tous les jours d'environ à environ minuit et demi. Le réseau d'autobus est structuré en six secteurs organisés autour les principaux pôles d'échange : place du , place Audin, place des Martyrs, place Ben Aknoun, gare routière Bachdjerah et gare routière El Harrach. Transport ferroviaire La Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) exploite des lignes reliant la capitale à la banlieue algéroise à partir des gares algéroises. Dans la ville d'Alger (de place des martyrs à El Harrach), il existe 6 gares : Alger-Tafourah → Alger-Agha → Ateliers → Hussein Dey → Caroubier → El Harrach. La gare multimodale d'El Harrach est en correspondance avec la ligne 1 du métro d'Alger et quelques lignes de bus. La gare d'Agha et d'Alger sont des gares de correspondance entre le train de banlieue et les grandes lignes régionales ou nationales. Le train de banlieue d'Alger, équivalent au RER, est composé d'une ligne double : Tafourah → Thenia (Boumerdes) et Agha → El Affroun (Blida). La ligne est commune pour les stations précédentes, et un dédoublement au niveau de la gare d'El Harrach. Le train de banlieue est électrique, climatisé, spacieux et confortable, les gares sont annoncées dans les rames. Le 29 avril 2019 a été inaugurée la desserte par train de la gare d’Agha vers l’aéroport international d’Alger, via Bab Ezzouar, la fréquence des trains de la nouvelle ligne est programmée pour un aller-retour chaque heure à partir de 5h00 jusqu’à 21h00. Faisant d'Alger l'une de rares villes africaines à posséder une liaison directe par train qui la relie à son aéroport. Transport aérien L'aéroport d'Alger géré par l'EGSA Alger (Entreprise de gestion des services aéroportuaires d'Alger), la SGSIA (société de gestion des services et infrastructures aéroportuaire) en collaboration pour (2016) avec Aéroports de Paris (ADP) est situé à . L'aéroport dessert la plupart des villes européennes, l'Afrique de l'Ouest, le Moyen-Orient, la Chine et depuis le 15 juin 2007, l'Amérique du Nord avec un vol Alger-Montréal. L'aéroport est composé de trois terminaux : Terminal 1 (vols internationaux), Terminal 2 (Vols nationaux) et Terminal 3 (vols charter et Hadj). Il existe aussi une zone de fret et un terminal (pavillon) pour les officiels à l'ouest du T1. Le terminal 4 inauguré le 29 avril 2019 : situé à l'ouest du T1, a une capacité de de passagers par an, faisant d'Alger le plus grand aéroport du Maghreb. Bateaux-taxis Inaugurée dans sa phase pilote en juin 2014, cette ligne de transport maritime assure quinze navettes quotidiennes entre la Pêcherie (Alger-Centre) et le port d’El-Djamila (Aïn-Bénian). Transports privés Alger dispose de bus et de taxis privés. Le prix des bus est de 30 dinars algériens par section de sur les lignes urbaines. Les taxis sont disponibles pour des courses collectives, ou des courses individuelles. En 2018 environ 18000 taxis sont reconnus par la direction des transports de la wilaya d'Alger. Au niveau de l’Aéroport Houari-Boumediène ou de la gare routière (Sogral), seuls les chauffeurs de taxis conventionnés ont le droit d’y exercer. Le non-respect de la réglementation par les chauffeurs de taxi pousse de nombreux clients à leur préférer «les clandestins » qui proposent des prix moins chers. Il existe dans la capitale cinquante et une sociétés de taxi avec un parc d'environ 840 véhicules. Le parc automobile de la wilaya d'Alger compte près de véhicules. Éducation Alger est considérée comme le noyau du pôle universitaire du pays, elle compte plusieurs universités, comme l'université des sciences et de la technologie Houari-Boumediene qui était considérée comme l'une des meilleures universités en Afrique (années 1970-1990), l'Université Alger 1, l'Université Alger 2, l'Université Alger 3, ainsi que plusieurs écoles et instituts comme l'École polytechnique d'architecture et d'urbanisme (EPAU), l'École des hautes études commerciales, l'École nationale supérieure d'informatique, l'École nationale supérieure de technologie (ENST), l'École nationale polytechnique d'Alger, l'École supérieure de commerce, l'École supérieure algérienne des affaires, l'École supérieure des travaux publics, l'École supérieure de banque et l'École nationale supérieure d'agronomie. En outre, la ville compte plusieurs Instituts français dispensant cours et examens annuels. Lieux de culte Parmi les lieux de culte, il y a principalement des mosquées musulmanes. Il y a aussi des églises et des temples chrétiens : Archidiocèse d’Alger (Église catholique), Église protestante d'Algérie (Communion mondiale d'Églises réformées), églises évangéliques. Églises L'archidiocèse d'Alger s'organise autour de la Cathédrale du Sacré-Cœur, consacrée en 1966, soit après l'indépendance algérienne. Cette cathédrale se situe en plein cœur d'Alger, sur l'emblématique rue Didouche-Mourad. La célèbre basilique Notre-Dame d'Afrique, dépendante de l'Église catholique romaine, est située sur les hauteurs d'Alger, dans la commune de Bologhine. Elle célèbre les messes et les offices religieux catholiques. Symbole fort de la communauté chrétienne d'Algérie, la basilique représente, d'après l'archevêque d'Alger Henri Teissier . Les saints walis d'Alger Alger a plusieurs saints protecteurs. Le plus connu est incontestablement Sidi Abderahmane et-Thaâlabi, dont le mausolée se trouve à la rue Ben Cheneb (casbah). On peut citer aussi Sidi M'Hamed bouqabrine (le saint aux deux tombes, une à Belcourt et l'autre en Kabylie) ; Sidi Ben Ali (cimetière des deux princesses : une légende veut que les deux sœurs enterrées en ce lieu moururent de chagrin d'amour) ; Sidi Brahim el Ghobrini appelé aussi Sidi Brahim Essalami (« gardien de la mer »), protecteur des marins algériens, son tombeau se trouve à l'Amirauté ; Sidi H'lal (rue de Bab El Oued), connu surtout par les enfants de la casbah ; Sidi Bougueddour, le seigneur aux marmites (situé en plein centre de la casbah) : la légende lui attribue d'avoir fait naître la tempête qui détruisit une partie de la flotte de Charles Quint dans le mois d'octobre 1541 ; Sidi Medjbar (perché sur les hauteurs d'Alger du côté de Zghara) : la tradition recommande aux femmes divorcées qui veulent retrouver un mari, de faire trois voyages à son mausolée ; Sidi M'hamed Chérif (Casbah) : on dit que pour apaiser ses angoisses, il suffit de boire trois gorgées d'eau de ce lieu de culte ; Sidi Ramdane (casbah), très beau monument, ce quartier est aussi connu pour son Hammam d'une architecture remarquable ; Sidi Yahia à Hydra, Sid Lek'hal à Bab El Oued ; Lalla Setti Taklit, une maraboute à Bab El Oued ; et Sidi Fredj, à l'entrée du port qui porte son nom. Au fil du temps beaucoup de saints sont tombés dans l'oubli, pour d'autres il ne subsiste aucun renseignement connu que le nom : Sidi El-Kettani, Sidi Djami. Culture Musées Le musée national des beaux-arts d'Alger, avec sa collection composée de plus de et une superficie d'exposition de , c'est le plus important musée d'Afrique et du Moyen-Orient. Miniatures, peintures, sculptures, gravures, céramiques, mobilier, arts décoratifs, photographies constituent un fonds d'une richesse et d'une variété remarquables. Peinture de l'école européenne du à nos jours. Entre autres, Fantin-Latour, Prud'hon, Fromentin, Delacroix, Corot, Monet et Utrillo. Sculptures de Rodin et Maillol, miniatures de Mohamed Racim et œuvres d'artistes algériens contemporains. Le musée national des antiquités et des arts islamiques, anciennement musée Stéphane Gsell, il comprend deux sections. La section antique expose des objets retraçant l'histoire de l'Algérie depuis l'époque punique jusqu'à la pénétration arabe. La section Art musulman nous fait découvrir des éléments d'archéologie et d'artisanat du Maghreb, d'Andalousie musulmane et du Moyen-Orient. Le musée national du Bardo, ce musée installé dans un djenan mauresque typique, est spécialisé en préhistoire et protohistoire, en ethnographie rurale, urbaine et saharienne. Le squelette de la reine des berbères « Tin-Hinan », datant du , y est exposé avec son mobilier funéraire. Le musée des arts et traditions populaires d'Alger, installé dans un ancien palais privé du de la basse casbah, « Dar Khdaouadj El 'Amia ». Peu avant la Révolution française, il fut loué à un riche négociant juif originaire de Livourne, Michel Cohen Bacri, avant d'abriter la première mairie d'Alger après la prise de la ville par les Français. Le musée expose les produits de l'art traditionnel algérien rural et citadin. Le musée central de l'Armée, le musée retrace les épopées du peuple algérien pour préserver son indépendance et sa liberté tout au long de son histoire tumultueuse. Le musée national du Moudjahid, ce musée, dont l'entrée est située sous le monumental sanctuaire du Martyr, a pour mission l'acquisition, la récupération, la restauration, la conservation et l'exposition au public des objets et collections se rapportant à la lutte de libération nationale. Le musée d’art moderne d’Alger, ou « MAMA », dernier-né des musées algérois, tient lieu dans son écrin néo-mauresque de méga-galerie d'art dans l'attente de la constitution de ses collections. Le musée est installé dans les locaux du grand magasin les Galeries de France, bâtis par l'architecte Henri Petit. Le Centre des Arts et de la Culture du palais des Raïs, inauguré le , , fait partie des plus importants monuments historiques de la ville d’Alger. Beaucoup de manifestations culturelles se déroulent dans ce centre. Musique Les principaux genres musicaux traditionnels à Alger sont, la musique çanâa (école d'Alger de la musique arabo-andalouse), le chaâbi algérien et le houzi. Alger possède plusieurs associations musicales pour sauvegarder et valoriser la musique andalouse, particulièrement la musique algéroise (çan'a). Parmi les plus importantes : l'association El Djazaïria-El Mossilia créée le 15 octobre 1951, de la fusion de deux associations : El Djazaïria créée en 1930, et El Mossilia, en 1932. Et El Fakhardjia créée en 1981, dont la dénomination se voulait un hommage à la carrière des Fakhardji. Avant la création des premières associations El Moutribia (), vers 1911, et El Andaloussia (L’Andalouse), en 1929 le premier acte de patrimonialisation attesté est celui des muphtis hanafites au . Les muphtis hanafites d'Alger avaient décidé d'écrire des mouloudiates (textes panégyriques et religieux) qui seraient chantées dans les mosquées avec les différents modes des noubas. De ce chant religieux le Medh allait naître, plus tard, le style le plus populaire d'Alger : le chaâbi. L'opéra d'Alger voit évoluer en son sein l'Orchestre philharmonique d’Alger, dont l'objectif vise à valoriser le patrimoine musical algérien sous sa forme symphonique créé en octobre 2001 et l'Ensemble national algérien de musique andalouse (Enama) créé en 2008. Théâtres, spectacles, et discothèques La ville d'Alger abrite plusieurs infrastructures destinées à accueillir des spectacles et événements majeurs. Les plus importants sont la salle Atlas ex-Majestic, le Théâtre national algérien (TNA) (), la Coupole (), le Théâtre des verdures (), le Théâtre du Casif (), l'Opéra d'Alger (un don de la république populaire de Chine, d'un coût de d'euros et sa capacité est de ). Aussi certains spectacles ont-ils lieu dans des infrastructures privées appartenant le plus souvent à des hôtels de luxe tels le Safir à Mazafran (). Depuis 1963, la ville accueille le Ballet national algérien. Plusieurs discothèques sont présentes en ville parmi lesquelles les plus importantes sont le Hilton Club (), le Pacha Club (), le Stars Studio (), le Stars Studio Beach (), la Veranda (), le VIP Club, le PianoPiano, la Rose Bleue, le Havana Lounge. Cafés Paul Mangin suppose que l’introduction du café, boisson ou établissement, en Afrique du Nord et particulièrement à Alger, pourrait fort bien être due aux Turcs. Il est aussi supposé que le café fut introduit en Algérie bien avant qu’il ne le soit en France. Le café était un véritable lieu de vie, se transformant en dortoir pour certains voyageurs. On pouvait y écouter de la musique ou assister à un spectacle de Garagouz. Progressivement, avec la consolidation de la colonisation, le café maure algérien se transforme. Il va se moderniser. À partir du début du vingtième siècle, il devient le lieu où une partie de la vie collective et associative prend naissance et permet la socialisation politique masculine. Les cafés maures ont joué un rôle non négligeable dans la création et le développement des clubs sportifs musulmans. Ils ont été aussi de hauts lieux de la culture algéroise, le « Malakoff » est dans les années 1940-1950, le rendez-vous des artistes algérois : Hadj el Anka, Hadj Mrizek, Momo, etc. Principaux festivals Festival international de musique Andalouse et des musiques anciennes Festival international de la musique Gnawi Festival culturel national de la musique actuelle Alger Jazz Meeting Festival panafricain d'Alger Langues Alger est une ville cosmopolite et plurilingue, la ville a connu un accroissement démographique exponentiel dû à des vagues de migration provenant des villes du pays et à l’exode rural, qui s'est traduit sur le plan sociolinguistique par un brassage d’Algériens venus de toutes les régions du pays, avec leurs parlers respectifs. En outre, le parler des jeunes se caractérise par une innovation linguistique et une créativité lexicale. L’arabe parlé à Alger se rattache aux groupes des parlers occidentaux et à celui des parlers sédentaires. Ainsi, sur certains points, il se rapproche des dialectes orientaux citadins malgré des différences dû à l’influence du berbère, et partage davantage de caractéristiques avec les autres parlers citadins du Maghreb. La ville a la réputation, en comparaison avec les villes arabophones de l'intérieur du pays, de ville berbérophone. Elle était une ville berbérophone fondée par le souverain ziride Bologhin Ibn Ziri et habitée par la tribu berbère des Béni-Mezerenna. L'arabisation de la ville comme de nombreuses bourgades du littoral algérien, a commencé à partir du par la communauté andalouse après leur exode d'Espagne. Mais le berbère s'est régénéré grâce aux Berbères de Kabylie et de l'Atlas blidéen et aux Mozabites pendant la période ottomane. La colonisation française s'est accompagné par un exode massif des Kabyles vers la ville. En 1911 ils représentaient un tiers de la population musulmane algéroise ; en 1925 les deux cinquièmes, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, les deux tiers. Mais leur nombre va cependant décroître par la suite, en raison de l'afflux des arabophones du sud et des Hauts Plateaux. En 1954, la communauté kabyle représentait la moitié de la population musulmane de la ville. Après l'indépendance, le nombre des berbérophones a reculé, en raison de l'assimilation continue aux arabophones. Mais la situation du berbère est favorable grâce au rôle prédominant des Kabyles et, dans une moindre mesure, des Mozabites dans les activités commerciales et l'administration des services publics et économiques, et grâce à la sensibilisation menée par le mouvement culturel berbère. Cependant, les berbérophones sont bilingues et l'inter-compréhension immédiate est difficile entre les différentes communautés berbérophones, car l'utilisation du berbère est restreinte aux communications entre les membres d'un même groupe berbérophone, tandis que l'arabe algérien est la langue véhiculaire d'Alger. Aujourd’hui, l’arabe dialectal est la langue première de 80 % des Algérois. Le parler arabe algérois est très influent sur le koiné urbain algérien, pour la raison que c'est un parler directeur diffusé à grande échelle par le biais des médias audio-visuels algériens. De plus le français reste encore parlé par certaines franges de la population. Livre Le Salon international du livre d'Alger (SILA) est une manifestation consacrée au livre. Elle se déroule chaque année au palais des expositions Pins Maritimes. Alger abrite depuis 2008 le Festival international de la bande dessinée d'Alger (FIBDA). Alger dans les arts et la culture Dans la littérature Depuis longtemps, Alger a inspiré de nombreux écrivains. Miguel de Cervantes aurait écrit ou plutôt pensé le roman Don Quichotte durant ses cinq ans de captivité à Alger (1575-1580). Emmanuel d'Aranda captif à Alger (1640-1642) avec Relation de la captivité et liberté hisse le récit d'esclave au rang de genre littéraire autonome. la Provençale serait le seul roman, avant la colonisation française, dans littérature française s'inspirant d'Alger. Il fut attribué à Jean-François Regnard pour semble-t-il le besoin de la France à forger des lettres de noblesse à sa littérature coloniale. Au début du , Alger est désormais accessible aux artistes occidentaux en mal d'exotisme. Théophile Gautier livre ses impressions sur la ville d'Alger dans Loin de Paris et Voyage pittoresque en Algérie (1845). Alphonse Daudet y fait débarquer son héros Tartarin de Tarascon. Dans la première moitié du l’algérianisme, mouvement intellectuel et culturel, naît en Algérie. Il prend forme en 1920 par l'Association des écrivains algériens et doit son nom au roman Les Algérianistes de Robert Randau (1911), dans lequel il cherche à rendre compte le plus fidèlement possible de la vie quotidienne à Alger. Alger est très présente dans les œuvres d'Albert Camus dans ses essais L'Envers et l'Endroit où il évoque le quartier algérois de Belcourt, Noces, L'été, dans son recueil de nouvelles L'Exil et le Royaume et son roman L'Étranger. Le principal thème algérianiste de Camus est celui de la vie quotidienne des Français en Algérie, thème lancé par Louis Bertrand, en réaction contre « l’orientalisme de bazar » des écrivains voyageurs métropolitains. La ville tient également une place très importante dans les œuvres de Robert Randau, Henry de Montherlant, Louis Bertrand, Gabriel Audisio, Jules Roy. Le printemps n'en sera que plus beau un roman de Rachid Mimouni s'intéresse à la guerre d'indépendance. Rouiba, dans la banlieue est d'Alger, est le sujet du roman Le Serment des barbares de Boualem Sansal pendant la décennie noire. Dans la peinture et la sculpture Alger a été une source d'inspiration pour de nombreux artistes qui ont diffusé son image dans le monde entier. Les premières peintures sont l'œuvre d'officiers, de voyageurs ou d'orientalistes (Delacroix, Théodore Chassériau et Fromentin). Renoir, Marquet, Dufy, Friesz, Maurice Denis, des artistes issus de l'école d'Alger et des peintres abstraits, chacun avec son style et sa technique, ont aussi peint la ville. En 1954-1955, Pablo Picasso réalise quinze variations d'après le chef-d'œuvre d'Eugène Delacroix, Femmes d'Alger dans leur appartement (1834). Il s'agit d'un hommage à l'insurrection algérienne. Un des peintres les plus célèbres pour ses représentations de la Casbah est Mohammed Racim, natif de la Casbah. Ses œuvres illustrent la période ancienne de la Casbah en remettant au goût du jour la tradition populaire algéroise. Louis Comfort Tiffany, peintre américain, connait lui aussi une période orientaliste et visite Alger en 1875. Entre 1957 et 1962, le peintre René Sintès peint la Casbah. Ses peintures, en particulier Petit Matin, La Marine et Couvre-feu reflètent l'atmosphère des troubles secouant la ville d'Alger durant la Guerre d'Algérie. Dans la musique et la chanson La chanson Djewhara (la perle) de Djamel Allam (album Gouraya). Au cinéma Pépé le Moko (1937), réalisé par Julien Duvivier. Casbah (Algiers) (1938), réalisé par John Cromwell. Au cœur de la Casbah (1952), réalisé par Pierre Cardinal. La Bataille d'Alger (1966), réalisé par Gillo Pontecorvo. Omar Gatlato (1976), réalisé par Merzak Allouache sur la société machiste des années 1970. Bab El-Oued City (1994), réalisé par Merzak Allouache sur la période noire des années 1990. Alger la blanche (1986), réalisé par Cyril Collard. Bab el web (2004), réalisé par Merzak Allouache avec Samy Naceri, Julie Gayet, Faudel. Exils (2004), réalisé par Tony Gatlif avec Romain Duris et Lubna Azabal. Quelques-uns d'entre nous (2006), documentaire réalisé par Clara Bouffartigue. Délice Paloma (2007), réalisé par Nadir Moknèche. Avec Biyouna et Nadia Kaci. Les Terrasses (Es-stouh) (2013), réalisé par Merzak Allouache. Dans la bande dessinée La ville voit évoluer les héros de la série Le Chat du rabbin, écrite et dessinée par Joann Sfar et mise en couleurs par Brigitte Findakly. Le dernier épisode de la série Les Mystères de la Quatrième République, scénarisé par Philippe Richelle et paru en 2017. Il évoque l'Opération Résurrection, opération militaire s'étant déroulée dans cette ville. Sports Alger est le plus grand pôle sportif de l'Algérie. Comptant des clubs dans l'ensemble des disciplines qui ont conquis de nombreux titres nationaux et internationaux, elle compte également un énorme complexe sportif, le Complexe olympique Mohamed-Boudiaf qui regroupe le stade olympique du 5 juillet (d'une capacité de ), un stade annexe pour l'athlétisme, une piscine olympique, une salle multisports (la Coupole), un golf 18 trous et plusieurs courts de tennis. Alger a déjà accueilli les événements sportifs suivants (liste non exhaustive) : le Championnat du monde de hand ball des moins de 2017 ; les Jeux méditerranéens 1975 ; les Jeux panafricains 1978 et 2009 ; la Coupe d'Afrique des nations de football 1990 ; le Championnat d'Afrique de handball masculin 1976, 2000 et 2014 ; les Jeux panarabes 2004 ; le Championnat d'Afrique de basket-ball masculin 1995 et 2005 ; la Coupe du monde cadets de Volley-ball 2005 ; les tournois para-olympiques (zone Afrique) boxe (homme) et volley-ball (femme) 2008. Football En décembre 1897, M. Mallebay, directeur du journal satirique Le Turco, fonde le premier club de la capitale Le club athlétique algérois. Le Club Sportif Algérois (C.S.A) est le premier club de sport proprement indigène, déclaré le 1 mars 1919. Cette année là, Alger compte deux clubs exclusivement indigènes : Le Club Sportif Algérois (C.S.A) et l'Avant-Garde d'Alger. Le 14 juin 1923 le CSA fusionne avec Alger université club, pour former le club sportif algérois universitaire et perd toute dimension indigène. En 1921, parti d'un encadrement similaire le Mouloudia Club d'Alger parvient à s'imposer sur cette base. Le succès du MCA fait des émules. Un nouveau concurrent l'union sportive musulmane de Belcourt voit le jour en janvier 1927. Cela étant la rivalité n'opposera pas seulement La Casbah et Belouizdad (ex Belcourt), elle se jouera, dorénavant, au plus proche dans la vielle ville quand l'union sportive musulmane d'Alger est créé le 5 juillet 1937. Depuis le football occupe une place importante dans la réalité des jeunes algérois pour lesquels il représente un moyen d'évasion. Le temps d'une rencontre de foot, ils se retrouvent pour chanter à propos du chômage, de la pauvreté, de l’Europe où ils rêvent d’aller, de l’État et des militaires qu’ils tiennent pour responsables de la ruine du pays. Avec au moins cinq clubs algérois présents dans le championnat algérien, chaque année la capitale vit d'intenses derbys. Le plus important est celui qui oppose le Mouloudia Club d'Alger à l'Union sportive de la médina d'Alger, un derby attendu par les supporters des deux clubs. Les principaux clubs de football et omnisports de la ville sont : Jumelages et partenariats Jumelages Traités d'amitié et de coopération Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie Elaine Mokhtefi, Alger, capitale de la révolution. De Fanon aux Black Panthers, Paris, La fabrique, 2019. (voir plus bas : Projets divers pour le port d'Alger). . . — Cette feuille regroupe 9 plans différents. Nassima Dris, La ville mouvementée. Espace public, centralité et mémoire urbaine à Alger, l'Harmattan, 2001. Nacéra Benseddik, « Chronique d’une cité antique », dans Alger, lumières sur la ville, Actes du colloque de l’EPAU 4-6 mai 200l, Alger 2004, . . Farid Hireche, Jardins d'Alger, Djneins el-Djezair / Petits Paradis d'Alger. Alger et ses armoiries 1862. Alger capitale en guerre 1949. . Alain Vircondelet, Alger d'hier et de toujours, photographies Jean-Pierre Stora, L'Archipel, 2015. Jean-Baptiste Nouvion, Préface de Dominique de Font-Réaulx, Le Glaive et le Compas - Charles Frédéric Chassériau (1802-1896), de Pompéi à Alger, le parcours d’un architecte français, LAC Editions, 2022 Articles connexes Wilaya d'Alger Daïras de la wilaya d'Alger Communes de la wilaya d'Alger Algiers (Indiana) Liens externes Chef-lieu de wilaya en Algérie Garnison de Légion étrangère Ville titulaire de la croix de guerre 1939-1945
Alger (en , , en , ou ), surnommée El Bahdja (« la joyeuse »), El Mahrussa (« la bien-gardée ») ou El Beida (« la blanche »), est la capitale de l'Algérie et en est la ville la plus peuplée.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Am%C3%A9rique%20du%20Sud
Amérique du Sud
L’Amérique du Sud est un sous-continent ou un continent et la partie méridionale de l'Amérique. Elle est située entièrement dans l'hémisphère ouest et principalement dans l'hémisphère sud. Elle est bordée à l'ouest par l'océan Pacifique et au nord et à l'est par l'océan Atlantique. L'Amérique centrale, qui relie le sous-continent à l'Amérique du Nord, et les Caraïbes sont situées au nord-ouest. Le portugais et l'espagnol sont les deux langues dénombrant le plus grand nombre de locuteurs en Amérique du Sud. L'Amérique du Sud fut nommée, à Saint-Dié-des-Vosges en 1507, par les cartographes Martin Waldseemüller et Mathias Ringmann d'après Amerigo Vespucci, qui fut le premier Européen à suggérer que l'Amérique n'était pas les Indes mais un Nouveau Monde inconnu des Européens. L'Amérique du Sud a une superficie de , soit 11,9 % de la surface des terres émergées de la Terre. En 2015, sa population est d'environ d'habitants. Le gentilé de ses habitants est les « Sud-Américains ». L'Amérique du Sud est classée quatrième continent en superficie (après l'Asie, l'Afrique et l'Amérique du Nord) et cinquième en nombre d'habitants (après l'Asie, l'Afrique, l'Europe et l'Amérique du Nord). Géographie L'Amérique du Sud constitue la majeure partie australe des terres émergées de ce qui est généralement désigné comme le Nouveau Monde, l'hémisphère ouest, les Amériques, ou simplement l'Amérique (qui est parfois considérée comme un seul continent et l'Amérique du Sud un sous-continent). Il se trouve au sud et à l'est du canal du Panama, qui traverse l'isthme de Panama. Géologiquement, presque tout le territoire sud-américain est situé sur la plaque sud-américaine. Géopolitiquement, tout le Panama – y compris le segment à l'est du canal de Panama de l'isthme – est souvent considéré comme faisant partie de l'Amérique du Nord et un pays d'Amérique centrale. Géologiquement, le continent n'est rattaché à l'Amérique du Nord que tout récemment avec la formation de l'isthme panaméen il y a environ d'années, ce qui provoqua le grand échange faunique interaméricain. De même, les Andes sont des chaînes de montagnes relativement jeunes et sismiquement instables, descendent du nord au sud en suivant la bordure occidentale du continent ; le territoire à l'est des Andes est principalement occupé par la forêt tropicale humide, le vaste bassin de l'Amazonie. Le continent présente aussi des régions plus sèches telle la Patagonie orientale ou l'Atacama. Le continent sud-américain comprend aussi de nombreuses îles, dont beaucoup appartiennent aux pays du continent. Beaucoup d'îles des Caraïbes (les Antilles) – par exemple, les Grandes Antilles et les Petites Antilles – sont situées au-dessus de la plaque caraïbe, une plaque tectonique avec une topographie diffuse. Aruba, les Barbades, Trinité-et-Tobago sont situées sur le plateau continental sud-américain. Les Antilles néerlandaises et les dépendances du Venezuela sont situées au nord du continent. Géopolitiquement, les îles-États et les territoires d'outre-mer des Caraïbes sont généralement regroupés et considérés comme une partie ou une sous-région d'Amérique du Nord. Les nations d'Amérique du Sud qui bordent la mer des Caraïbes (la Colombie et le Venezuela) ou l'océan Atlantique (le Guyana, le Suriname et la Guyane) forment l'Amérique du Sud caribéenne. Les autres îles sont les Galapagos, l'île de Pâques (en Océanie mais qui appartient au Chili), l'île Robinson Crusoe, l'île de Chiloé, la Terre de Feu, et les îles Malouines. L'Amérique du Sud est la terre des plus hautes chutes d'eau, Salto Ángel, du fleuve au débit le plus important, l'Amazone, de la chaîne de montagne la plus longue, les Andes, du désert le plus aride, le désert d'Atacama, de la voie ferrée la plus élevée, (Pérou), de la capitale la plus haute, La Paz (Bolivie), du plus haut lac commercialement navigable, le lac Titicaca, et de la ville la plus australe, Puerto Toro. Les ressources naturelles de l'Amérique du Sud sont l'or, le cuivre, le minerai de fer, l'étain et le pétrole. L'Amérique du Sud abrite de nombreuses espèces d'animaux uniques comme le lama, l'anaconda, les piranha, le jaguar, la vigogne et le tapir. La forêt tropicale humide d'Amazonie possède une biodiversité élevée, contenant une fraction importante des espèces de la planète. Le plus grand pays d'Amérique du Sud est de loin le Brésil, à la fois du point de vue de sa superficie et de sa population. En Amérique du Sud, on distingue plusieurs sous-régions : les États andins, les Guyanes, le cône Sud et le Brésil. Histoire Environnement Le nord de l'Amérique du Sud abrite une grande partie de la biodiversité planétaire des terres émergées. Les forêts y sont cependant en forte régression au profit des prairies d'élevage (bovin notamment, destiné à l'exportation) et cultures industrielles (de soja notamment, pour partie transgénique). Les feux de forêts, la dégradation des sols, et l'élevage et l'agriculture industrielle sont à l'origine d'émissions importantes de gaz à effet de serre (qui font par exemple du Brésil un des premiers émetteurs mondiaux). Par ailleurs le sud du continent est situé sous le trou de la couche d'ozone de l'antarctique, qui a conduit à une forte hausse des taux d'UV (cancérogènes, mutagènes). Les glaciers d'Amérique du Sud ont perdu 30 à 50 % de leur couverture glaciaire entre les années 1980 et 2020. Économie L'agriculture reste le secteur d'activité le plus important de l'Amérique du Sud, même si le chômage rural et la pauvreté chassent la population vers les énormes villes côtières. Les ressources minières et pétrolières, bien que substantielles, sont inégalement réparties selon les pays. Pour limiter l'importation de matières premières, relancer la production et renforcer les infrastructures, les gouvernements se sont lourdement endettés auprès de la Banque mondiale dans les années 1960 et 1970. Aujourd'hui, le Brésil est la première puissance économique, suivie de loin par l'Argentine, qui est, à son tour, suivie de près par la Colombie et le Venezuela. L'ouest de l'Amérique du Sud, moins développé, a récemment su tirer parti de sa position géographique. Ainsi, le Chili exporte de plus en plus de matières premières vers le Japon. Les quatre pays avec la plus forte agriculture d'Amérique du Sud sont Brésil, Argentine, Chili et Colombie. Actuellement : Le Brésil est le premier producteur mondial de canne à sucre, soja, café, orange, guarana, açaí et Noix du Brésil ; un des 5 plus grands producteurs de maïs, papaye, tabac, ananas, banane, coton, haricot, noix de coco, pastèque et citron ; un des 10 plus grands producteurs au monde de cacao, noix de cajou, avocat, kaki, mangue, goyave, riz, sorgho et tomate ; L'Argentine est l'un des 5 plus grands producteurs au monde de soja, maïs, graines de tournesol, citron et poire, l'un des 10 plus grands producteurs au monde d'orge, raisin, artichaut, tabac et coton, et l'un des 15 plus grands producteurs au monde de blé, canne à sucre, sorgho et pomélo ; Le Chili est l'un des 5 plus grands producteurs mondiaux de cerise et canneberge, et l'un des 10 plus grands producteurs mondiaux de raisin, pomme, kiwi, pêche, prune et noisette, en se concentrant sur l'exportation de fruits de grande valeur ; La Colombie est l'un des 5 plus grands producteurs au monde de café, avocat et huile de palme, et l'un des 10 plus grands producteurs au monde de canne à sucre, banane, ananas et cacao ; Le Pérou est l'un des 5 plus grands producteurs d'avocat, myrtille, artichaut et asperge, l'un des 10 plus grands producteurs au monde de café et cacao, l'un des 15 plus grands producteurs au monde de pomme de terre et ananas, et a également une production considérable de raisin, canne à sucre, riz, banane, maïs et manioc ; son agriculture est considérablement diversifiée ; L'agriculture du Paraguay se développe actuellement, étant actuellement le producteur mondial de soja et entrant dans la liste des 20 plus grands producteurs de maïs et canne à sucre. Le Brésil est le premier exportateur mondial de viande de poulet : de tonnes en 2019. Le pays est le détenteur du deuxième plus grand troupeau de bovins du monde, 22,2 % du cheptel mondial. Le pays était le deuxième producteur de viande bovine en 2019, responsable de 15,4 % de la production mondiale. C'était aussi le producteur mondial de lait en 2018. Cette année, le pays a produit de litres. En 2019, le Brésil était le producteur de porc au monde, avec près de de tonnes. En 2018, l'Argentine était le producteur mondial de bœuf, avec une production de de tonnes (derrière seulement les États-Unis, le Brésil et la Chine). L'Uruguay est également un important producteur de viande. En 2018, elle a produit de viande bovine. Dans la production de viande de poulet, l'Argentine fait partie des 15 plus grands producteurs au monde, et le Pérou et la Colombie parmi les 20 plus grands. Dans la production de miel, l'Argentine est parmi les 5 plus grands producteurs au monde, et le Brésil parmi les 15 plus grands. Pour ce qui est de la production de lait de vache, le Argentine fait partie des 20 plus grands producteurs au monde. Le Chili contribue à environ un tiers de la production mondiale de cuivre. En 2018, le Pérou était le deuxième producteur mondial de argent et de cuivre et le sixième producteur d'or (les 3 métaux qui génèrent le plus de valeur), en plus d'être le producteur au monde de zinc et d'étain et le de plomb. Le Brésil est le deuxième exportateur mondial de minerai de fer, possède 98 % des réserves connues de niobium dans le monde et est l'un des 5 plus grands producteurs mondiaux de bauxite, manganèse et étain. La Bolivie est le cinquième producteur d'étain, le septième producteur d'argent et le huitième producteur de zinc au monde. Dans la production de pétrole, le Brésil était le producteur mondial en 2019, avec de barils/jour. Le Colombie était le avec , le Venezuela était le avec , l'Équateur le avec et l'Argentine avec . Comme le Venezuela et l'Équateur consomment peu de pétrole et exportent l'essentiel de leur production, ils font partie de l'OPEP. Le Venezuela a connu une forte baisse de sa production après 2015 (où il a produit de barils/jour), tombant en 2016 à , en 2017 à , en 2018 à 1,4 million et en 2019 à , en raison du manque d'investissements. Dans la production de gaz naturel, en 2018, l'Argentine a produit 1 524 bcf (milliards de pieds cubes), le Venezuela 946, le Brésil 877, la Bolivie 617, le Pérou 451, la Colombie 379. Le Brésil est le pays avec l'énergie la plus propre au monde. La majorité de son énergie électrique provient de sources renouvelables (principalement l'énergie hydroélectrique et la biomasse), et le pays a un énorme potentiel pour l'énergie éolienne (qui fournit déjà 10 % de l'énergie du pays, plus le potentiel de supplanter facilement l'énergie hydroélectrique) et l'énergie solaire (qui n'est pas encore pleinement développée dans le monde, mais le pays a le meilleur taux d'irradiation solaire au monde, ayant le potentiel pour être l'une des principales sources d'énergie). Le Brésil est l'un des principaux producteurs mondiaux d'énergie hydroélectrique. En 2019, le Brésil comptait 217 centrales hydroélectriques en exploitation, d'une capacité installée de , soit 60,16 % de la production d'énergie du pays. Dans la production totale d'électricité, en 2019, le Brésil a atteint de capacité installée, plus de 75 % à partir de sources renouvelables (la majorité, hydroélectrique). Le potentiel éolien du Brésil est évalué, en 2019, à (ceci, uniquement à terre), suffisamment d'énergie pour répondre à trois fois la demande actuelle du pays ; il est surtout localisé dans le nord-est et le sud. En février 2021, selon l'ONS, la capacité totale installée était de , avec un facteur de capacité moyen de 58 %. Alors que le facteur de capacité de production éolienne moyenne mondiale est de 24,7 %, il existe des zones dans le nord du Brésil, en particulier dans l'État de Bahia, où certains parcs éoliens enregistrent des facteurs de capacité moyens supérieurs à 60 %; le facteur de capacité moyen dans la région du Nord-Est est de 45 % sur la côte et de 49 % à l'intérieur. En 2019, l'énergie éolienne représentait 9 % de l'énergie produite dans le pays. En 2020, le Brésil était le pays au monde en termes de puissance éolienne installée (). En juillet 2021, selon l'ONS, la capacité totale installée du solaire photovoltaïque était de , avec un facteur de capacité moyen de 23 %. Certains des États brésiliens les plus irradiés sont Minas Gerais, Bahia et Goiás, qui ont en effet des records mondiaux d'irradiation. En 2019, l'énergie solaire représentait 1,27 % de l'énergie produite dans le pays. En 2020, le Brésil était le pays au monde en termes de puissance solaire installée (). En 2020, le Brésil était le pays au monde en matière de production d'énergie grâce à la biomasse (production d'énergie à partir de biocarburants solides et de déchets renouvelables), avec installés. La Banque mondiale répertorie chaque année les principaux pays manufacturiers par valeur totale de fabrication. Selon la liste de 2019, le Brésil possède la treizième industrie la plus précieuse au monde ( de dollars), le Venezuela la trentième ( de dollars, cependant, qui dépendent du pétrole pour obtenir cette valeur), l'Argentine la plus grande ( de dollars), la Colombie la plus grande ( de dollars), le Pérou la ( de dollars) et le Chili la plus grande ( ). Le Brésil possède le troisième plus grand secteur manufacturier des Amériques. Les industries du Brésil vont de l'automobile, de l'acier et de la pétrochimie aux ordinateurs, avions (Embraer), produits alimentaires, pharmaceutiques, chaussures, métallurgie et biens de consommation durables. Dans l'industrie alimentaire, en 2019, le Brésil était le deuxième exportateur d'aliments transformés au monde. En 2016, le pays était le producteur de pâte au monde et le producteur de papier. Dans l'industrie de la chaussure, en 2019, le Brésil se classait au rang des producteurs mondiaux. En 2019, le pays était le producteur de véhicules et le producteur d'acier au monde. En 2018, l'industrie chimique brésilienne était la au monde ; dans l'industrie textile, le Brésil, bien qu'il figurait parmi les 5 plus grands producteurs mondiaux en 2013, est très peu intégré dans le commerce mondial. Galerie Tourisme Dans la liste des destinations touristiques mondiales, en 2018, l'Argentine était le pays le plus visité au monde, avec de touristes internationaux (et des revenus de de dollars) ; le Brésil était le pays le plus visité avec de touristes (et des revenus de de dollars) ; le Chili le pays avec de touristes (et un revenu de de dollars) ; le Pérou en position avec de touristes (et un revenu de de dollars) ; la Colombie avec de touristes (et des revenus de de dollars) ; l'Uruguay avec de touristes (et un revenu de de dollars). Notez que le nombre de touristes ne reflète pas toujours le montant monétaire que le pays tire du tourisme. Certains pays pratiquent un tourisme de niveau supérieur, obtenant plus d'avantages. Infrastructure Le transport en Amérique du Sud se fait essentiellement en utilisant le mode routier, le plus développé de la région. Il existe également une infrastructure considérable de ports et aéroports. Le secteur ferroviaire et fluvial, bien qu'il ait du potentiel, est généralement traité de manière secondaire. Le Brésil compte plus de 1,7 million de km de routes, dont sont revêtus, et environ de voies rapides. Les deux autoroutes les plus importantes du pays sont la BR-101 et la BR-116. L'Argentine compte plus de de routes, dont environ sont revêtus et environ sont des voies rapides. Les trois autoroutes les plus importantes du pays sont la Route 9, la Route 7 et la Route 14. La Colombie compte environ de routes et environ sont des voies rapides. Le Chili compte environ de routes, dont revêtus, et environ sont des voies rapides. L'autoroute la plus importante du pays est la Chili Route 5 (Route panaméricaine) Ces sont ceux qui ont la meilleure infrastructure routière et le plus grand nombre d'autoroutes à double voie. En raison de la Cordillère des Andes, de l'Amazone et de la forêt amazonienne, il y a toujours eu des difficultés à mettre en place des autoroutes transcontinentales ou biocéaniques. Pratiquement, la seule route qui existait était celle qui reliait le Brésil à Buenos Aires, en Argentine et plus tard à Santiago, au Chili. Cependant, ces dernières années, grâce à l'effort combiné des pays, de nouvelles routes ont commencé à émerger, comme le Brésil-Pérou (Pacific Highway) et une nouvelle autoroute entre le Brésil, le Paraguay, le nord de l'Argentine et le nord du Chili (Corridor biocéanique). Il y a plus de aéroports au Brésil. Le pays possède le deuxième plus grand nombre d'aéroports au monde, derrière les États-Unis seulement. L'aéroport international de São Paulo, situé dans la région métropolitaine de São Paulo, est le plus grand et le plus fréquenté du pays - l'aéroport relie São Paulo à pratiquement toutes les grandes villes du monde. Le Brésil compte 44 aéroports internationaux, tels que ceux de Rio de Janeiro, Brasília, Belo Horizonte/Confins, Porto Alegre, Florianópolis, , Salvador, Recife, Fortaleza, Belém et Manaus, entre autres. L'Argentine possède d'importants aéroports internationaux tels que Buenos Aires, Córdoba, , Mendoza, Salta, Puerto Iguazú, et Ushuaïa, entre autres. Le Chili possède d'importants aéroports internationaux tels que Santiago, Antofagasta, Puerto Montt, Punta Arenas et Iquique, entre autres. La Colombie possède d'importants aéroports internationaux tels que Bogotá, Medellín, Carthagène, Cali et Barranquilla, entre autres. Le Pérou possède d'importants aéroports internationaux tels que Lima, Cuzco et Arequipa. Les autres aéroports importants sont ceux des capitales de l'Uruguay (Montevideo), du Paraguay (Asunción), Bolivie (La Paz) et Équateur (Quito). Les 10 aéroports les plus fréquentés d'Amérique du Sud en 2017 étaient: São Paulo-Guarulhos (Brésil), Bogotá (Colombie), São Paulo-Congonhas (Brésil), Santiago (Chili), Lima (Pérou), Brasília (Brésil), Rio de Janeiro. (Brésil), Buenos Aires-Aeroparque (Argentine), Buenos Aires-Ezeiza (Argentine) et Minas Gerais (Brésil). À propos de ports, le Brésil possède certains des ports les plus fréquentés d'Amérique du Sud, tels que port de Santos, celui de Rio de Janeiro, de Paranaguá, d'Itajaí, de Rio Grande, de São Francisco do Sul et de Suape. L'Argentine a des ports tels que ceux de et de Rosario. Le Chili possède d'importants ports à Valparaíso, Caldera, Mejillones, Antofagasta, Iquique, Arica et Puerto Montt. La Colombie possède des ports importants tels que Buenaventura, et . Le Pérou possède des ports importants à Callao, Ilo et Matarani. Les 15 ports les plus actifs d'Amérique du Sud sont : Santos (Brésil), Bahía de Cartagena (Colombie), Callao (Pérou), Guayaquil (Équateur), Buenos Aires (Argentine), San Antonio (Chili), Buenaventura (Colombie), Itajaí (Brésil), Valparaíso (Chili), Montevideo (Uruguay), Paranaguá (Brésil), Rio Grande (Brésil), São Francisco do Sul (Brésil), Manaus (Brésil) et Coronel (Chili). Le réseau ferroviaire brésilien a une extension d'environ . Il est essentiellement utilisé pour transporter des minerais. Le rail argentin, avec de voies, était l'un des plus importants au monde et continue d'être le plus étendu d'Amérique latine. Il en est venu à disposer d'environ de rails, mais le soulèvement des voies et l'accent mis sur le transport automobile l'ont progressivement réduit. Il a quatre sentiers différents et des connexions internationales avec le Paraguay, la Bolivie, le Chili, le Brésil et l'Uruguay. Le Chili compte près de de voies ferrées, avec des liaisons vers l'Argentine, la Bolivie et le Pérou. La Colombie ne compte qu'environ de voies ferrées. Parmi les principales voies navigables brésiliennes, deux se distinguent : Hidrovia Paraná-Tietê (qui a une longueur de , sur le fleuve Paraná et sur le fleuve Tietê, drainant la production agricole des États du Mato Grosso, du Mato Grosso do Sul, de Goiás et d'une partie de Rondônia, Tocantins et Minas General) et (il comporte deux tronçons: Solimões, qui s'étend de Tabatinga à Manaus, avec environ , et Amazonas, qui s'étend de Manaus à Belém, avec . Le transport quasi-intégral de passagers depuis la plaine amazonienne se fait par cette voie fluviale, en plus de pratiquement tout le transport de marchandises qui est dirigé vers les grands centres régionaux de Belém et Manaus). Au Brésil, ce transport est encore sous-utilisé : les tronçons fluviaux les plus importants, d'un point de vue économique, se trouvent dans le sud-est et le sud du pays. Sa pleine utilisation dépend toujours de la construction d'écluses, de grands travaux de dragage et, principalement, de ports permettant une intégration intermodale. En Argentine, le réseau de voies navigables est composé des fleuves La Plata, Paraná, Paraguay et Uruguay. Les principaux ports fluviaux sont Zárate et Campana. Le port de Buenos Aires est historiquement le premier en importance individuelle, mais la zone connue sous le nom de Up-River, qui s'étend le long de de la partie Santa Fé du fleuve Paraná, rassemble 17 ports qui concentrent 50 % des exportations totales du pays. Langues Les langues les plus utilisées en Amérique du Sud sont l'espagnol et le portugais, qui est la langue officielle du Brésil. L'Amérique du Sud présente un très grand nombre de langues minoritaires : on dénombre près de 600 langues qui appartiennent à linguistiques. Par exemple, les 32 langues de Bolivie sont de différentes, y compris 6 isolats. Les 68 langues de Colombie appartiennent à différentes, dont 10 sont des isolats. Toutefois, le contraste est marqué entre les « grandes » langues (andines et guarani) et les petites langues amazoniennes. Langues européennes Les cinq langues d'origine coloniale de l'Amérique du Sud sont le portugais, l'espagnol, l'anglais, le néerlandais et le français. Langues autochtones La population amérindienne, chiffrée par millions, a été progressivement refoulée vers l'intérieur du continent. Paradoxalement, l'importance de cette population locutrice ne garantit en rien la pérennité des langues amérindiennes, qui sont pour la plupart menacées d'extinction. On distingue habituellement les langues d'Amérique du Sud selon l'importance recensée de la population locutrice. On dénombre ainsi habituellement quatre « grandes » langues : Les langues amazoniennes sont parlées par des groupes minoritaires dans les neuf pays du bassin amazonien : ; ; ; ; ; ; ; ; . Beaucoup de ces langues sont parlées à cheval sur les frontières, en zones marginales des pays, pour beaucoup parce que les populations indigènes des côtes et du centre, exploitées par les européens, ont été exterminées. Ce sont dans leur ensemble des langues très menacées. La région amazonienne constitue un « trou noir » linguistique, au même titre que la Nouvelle-Guinée. Le travail linguistique sur ces langues, qui se sont révélées être très intéressantes dans leur diversité pour le développement de la linguistique, est encore très limité. Langues significatives, mais non officielles Le mapudungun, langue natale des Mapuches et parlée par environ en Patagonie, au Chili et en Argentine. Le wayuu, langue indigène parlée par plus de en Colombie et au Venezuela. Diverses langues, comme l'allemand (Sud du Brésil, Paraguay, sud du Chili, provinces de Buenos Aires et Misiones en Argentine), l'italien (Argentine, Brésil, Chili, Uruguay et Venezuela), et le japonais (Brésil et Pérou), qui sont encore parlées par les immigrants qui sont arrivés à la fin du et pendant le . Le gallois se parle dans la province patagonienne de Chubut. Le croate parlé au Chili par la communauté de descendants d'immigrants qui habite dans les régions d'Antofagasta et de Magellan. Les langues créoles : créole guyanais, créole haïtien (ayisyen), créole martiniquais, créole guadeloupéen ou encore créole saint-lucien. On y trouve également le nenge tongo (bushinengué) plus communément appelé « taki-taki ». Cette langue est à base de portugais pour les Saramaca et Matawai, et d'anglais pour les Ndjuka, Paramaka et Aluku. Fondée sur les langues africaines, elle s'est créolisée et a reçu les apports de langues amérindiennes et européennes. Enfin, le hmong (voir Langues hmong) bien qu'asiatique peut être considéré comme une langue régionale en Guyane parce qu'il répond aux caractéristiques de territorialité. Religion La religion principale en Amérique du Sud est le catholicisme. Cependant, les églises protestantes (principalement évangéliques) se développent rapidement en nombre de pratiquants, notamment au Brésil (voir Religion au Brésil) et au Suriname. Dans de nombreux pays la pratique de ces religions, en particulier le catholicisme, se mêlent avec des rites et pratiques de religions précolombiennes. Entre le début du et le début du , la proportion de catholiques en Amérique du Sud est passée de 94 % de la population à 69 %, tandis que la proportion de protestants est passée de 1 % à 20 %. Peuples Existants Les groupes ethniques et indigènes de l'Amérique du Sud incluent : Arawaks Atacameños Aymaras Descendants africains, plus spécifiquement du bassin du Congo (RDC et République du Congo), d'Angola, du Nigeria et du Bénin. Awá Kawésqar Kayapos Kalinago Chibchas Diaguitas Chayahuita Enxet Descendants européens, plus spécifiquement de l'Espagne, du Portugal, de l'Italie et de l'Allemagne. Guaranis Descendants asiatiques, plus spécifiquement du Japon, de la Chine et de la Corée. Mapuches Mestizo Pehuenche Puels Quechuas Shipibo-Conibos Shuars Urarina Yagua Zaparos Disparus Huarpes Mánekenks Pampas Pehuenche Selknams ou Onas : Extermination des Selknam Tehuelches Yagans États et territoires Les pays (et territoires dépendants) dans cette table sont catégorisés d'après le schéma pour les régions et subrégions géographiques utilisé par les Nations unies. Les douze pays indépendants du tableau ci-dessus ont lancé le (déclaration de Cuzco) un projet de Communauté sud-américaine de nations (CSN), devenu Union des nations sud-américaines (UNASUD), sur le modèle de l'Union européenne. Notes et références Annexes Articles connexes Cône Sud Cordillère des Andes Cap Horn Patagonie Amérique latine Amérindiens dans la société latino-américaine au XXe siècle Chroniqueur des Indes, Conseil des Indes Liens externes
L’Amérique du Sud est un sous-continent ou un continent et la partie méridionale de l'Amérique. Elle est située entièrement dans l'hémisphère ouest et principalement dans l'hémisphère sud. Elle est bordée à l'ouest par l'océan Pacifique et au nord et à l'est par l'océan Atlantique. L'Amérique centrale, qui relie le sous-continent à l'Amérique du Nord, et les Caraïbes sont situées au nord-ouest.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Akhenaton%20%28rappeur%29
Akhenaton (rappeur)
Akhenaton, pseudonyme de Philippe Fragione, né le à Marseille, est un rappeur, producteur, réalisateur, acteur et animateur de radio français. Membre emblématique du groupe IAM, Akhenaton est, selon RFI en 21 avril 2015, Biographie Jeunesse et débuts (1968–1994) Akhenaton, de son vrai nom Philippe Fragione, est né le à Marseille, dans les Bouches-du-Rhône. Il est issu d'une famille italienne originaire du Latium et de Campanie. Passionné par l'histoire, les dinosaures et l'Égypte, pendant son temps libre il joue avec ses copains au football jusqu'à l'âge de 16 ans ; il consacre aussi du temps à la lecture. Il passe la plupart de sa jeunesse à Plan-de-Cuques, village voisin de la ville de Marseille mais aussi à Marseille même à la Croix-Rouge. Il décrit le Marseille de son enfance comme extrêmement brutal. Il découvre le hip-hop en 1982. Cette découverte a lieu à Washington (États-Unis) à la suite d'un séjour dans la famille de son père. Philippe décide de vivre avec ce dernier, responsable informatique à la Caisse régionale d'assurance maladie de Marseille (Sécurité sociale). À l'âge de 15 ans, Philippe Fragione décide de faire du rap. Il commence à jouer à Marseille dans des clubs sous le surnom de , attribué par ses amis américains, aux côtés de son ami Éric « Khéops » Mazel. Il arrête ses études en cours de première année de DEUG en biologie-géologie. Akhenaton est tout d'abord connu en tant que rappeur du groupe IAM. Son œuvre est marquée par ses origines napolitaines, l’islam auquel il se convertit, les rues de Marseille et de New York, la quête spirituelle, l'humour – parfois poussé jusqu'à l'autodérision –, la lucidité du regard et l'acuité de sa plume. Sa première apparition discographique a lieu sur le titre This is the B Side, face B du vinyle Let's Make Some Noise des Choice MC's enregistré à Brooklyn en 1988, ce qui en fait le premier featuring rap franco-américain. Il rencontre à cette occasion , membre de 3rd Bass, puis plus tard de Non Phixion. Grâce à Vie privée Avant son mariage avec Aïcha, il se convertit à l'islam, en 1993, et prend le nom d'Abdel Hakim. Le couple a trois enfants : Yanis, né en 1995, lui aussi rappeur sous le nom de JMK$, Inaya, née en 1998 et Reyan, né en 2000. Métèque et Mat (1995–1999) Métèque et mat est le premier album solo d'Akhenaton. Il est sorti en 1995. C'est un album très personnel dans lequel il évoque notamment sa jeunesse à Marseille, ses goûts, sa foi, ses racines, le tout semblant ainsi Déjà en possession de plusieurs textes depuis 1993 non utilisés avec IAM (Métèque et mat notamment), il prend la décision, en accord avec le groupe, de faire un album solo. Il compose pour la première fois ses propres musiques. Il enregistre et mixe en Italie, à Naples et Capri . Marseille sert de cadre à plusieurs des récits également. Cette identité marseillaise est d’ailleurs revendiquée sur Bad Boys de Marseille. Il évoque également le racisme et la prison (Un brin de haine, Lettres aux hirondelles). Dans cet album introspectif, il fait place aussi à des textes teintés de mysticisme, de mythologie, de mélancolie (Prométhée, Au fin fond d’une contrée, Je combats avec mes démons ou encore Dirigé vers l’Est). Bénéficiant du succès de Bad Boys de Marseille, l’album est certifié disque d’or 8 mois après sa sortie. Devenu un classique du rap français, la critique souligne la qualité des textes, démontrant le talent d’auteur de l’artiste. En 1998, Luc Besson demande à Akhenaton de composer la bande originale du film Taxi. Ce dernier compose l'instrumental de chaque morceau (sauf Tu me plais, composé par Kheops) et invite plusieurs artistes émergents à y apposer leurs textes. Sol Invictus (2000–2001) En 2000, Akhenaton et Bruno Coulais s'occupent de la bande originale du film Comme un aimant, avec la participation de Millie Jackson, Isaac Hayes, Cunnie Williams et d'autres grands noms de la soul ou de jeunes artistes, qu'ils soient traditionnels ou rappeurs. Issu de cette BO, le titre Belsunce Breakdown écrit par Bouga et composé par Akhenaton connaîtra un gros succès durant tout l'été 2000. Son deuxième album solo, Sol Invictus (2001, vendus), est plus sombre et moins accessible que Métèque et mat. AKH s'en souviendra plus tard dans Soldats de Fortune, il a écrit Sol Invictus . Cet album exprime un sentiment de solitude face à l'intolérance (Nuits à Médine, Horizon vertical), face au mépris, à la nostalgie et au temps (NYC Transit, Entrer dans la légende) ; il contient également de formidables envolées poétiques (Mes soleils et mes lunes) et se conclut par une introspection en forme de bilan artistique (Mon texte le savon), qui deviendra un véritable classique – Chill reprendra à trois reprises ce titre dans des projets ultérieurs (Mon texte le savon, part 2, 3, 4), prolongeant sa réflexion et son introspection. L'ouverture de l'album est titrée Paese et intro car, après 3'46" consacrées à dresser un tableau impressionniste de l'Italie, glaçant et brûlant à la fois, l'instru ouvragée décroît tandis que Chill reprend la parole. Bientôt elle s'éteint et il rappe alors a cappella avec brutalité et franchise ses désillusions sur d'autres rappeurs. L'instru le reprend en vol (après un scratch : 4'23"), nouvelle, tandis qu'Akhenaton se consacre à la nostalgie. Chacun des deux couplets de Paese se conclut par l'évocation du silence : ; , plus précisément par l'évocation de l'action de se taire. À l'époque, plusieurs clashs, notamment avec des MC's franciliens, peuvent peut-être en partie expliquer ces rimes. Ils constituent en tout cas le sujet du titre C'est ça mon frère sur cet album, que l'on a pu entendre comme une réponse à Sheryo. Black Album (2002) Un an après, en 2002, Akhenaton publie le Black Album qui est un peu le prolongement de Sol Invictus. Les influences orientales se remarquent dans la plupart des instrumentales de l'album. Certains textes sont introspectifs : À vouloir toucher Dieu, Musique de la jungle, Une journée chez le diable, J'voulais dire... Le chanteur évoque aussi le trafic d'humains qui alimente les réseaux de prostitution des pays de l'Est dans Nid de guêpes ; la façon dont les médias nourrissent le racisme dans Écœuré ; la légitimité du mouvement hip-hop dans Nerf de glace. Le Black Album comporte aussi quelques freestyles et egotrips : Bionic Mc's, Ancient scriptures, Au minimum, Rimes sévères. L'album accueille de nombreuses collaborations d'artistes, notamment Soprano, Mic forcing et Bruizza. Soldats de fortune (2006) En 2006, Akhenaton revient en solo avec Soldats de fortune, auquel collaborent notamment son groupe IAM ainsi que Sako, Psy 4 de la rime ou Veust Lyricist notamment. ce double album reprend néanmoins les thèmes qui ont toujours inspiré l'artiste (les racines, la musique, la rue). L'actualité et la politique sont toujours des sujets importants, avec des évocations des attentats du 11 septembre 2001 à New York et des guerres en Afghanistan et en Irak qui les ont suivis (Déjà les barbelés). . L'album se caractérise d'ailleurs par La fin de leur monde. Dans ce morceau de plus de 10 minutes, présent sur le second disque de la version collector, Akhenaton et Shurik'n dénoncent les dérives du système capitaliste, les failles des politiques et la manipulation des masses du fait de l'irresponsabilité des médias. En 2007, Akhenaton participe activement au nouvel album de Julie Zenatti. Il compose pour elle Si le temps me le permettait et Le chemin de l'école ; c'est la première fois qu'il travaille avec une artiste issue de la variété française. Si le temps me le permettait est le troisième single extrait de La Boîte de Pandore. Toujours en 2007, il participe au projet Opinion sur rue vol.3, produit et réalisé par KL13 et les frères Saiff, en enregistrant un duo avec Chiens de paille titré Pour la cause. Opinion sur rue vol.3 est réalisé au bénéfice de l'association J'ai un rêve afin d'aider les enfants défavorisés en France et dans le monde. En 2008, il fait une apparition sur le troisième album de Sans Pression, pionnier du mouvement hip-hop québécois. Le , Akhenaton chante au pied des pyramides de Gizeh lors du concert anniversaire des 20 ans d'IAM. En octobre de la même année, il réalise en solo le titre Sur les lèvres de la peur pour la bande originale du biopic consacré à Jacques Mesrine et titré Mesrine. En 2010, il signe la bande originale du film Il reste du jambon ? de Anne Depétrini. Je suis en vie (depuis 2014) Le cinquième album solo d'Akhenaton, intitulé Je suis en vie, est publié le sur le label Def Jam France. La première chanson qui en est extraite est Mon texte le savon part III, la suite d'un de ses morceaux-phares. L'album contient des participations de ses frères d'armes (Faf Larage, Cut Killer, Shurik'n, Veust Lyricist) et d'autres rappeurs reconnus (Perso, Meryem Saci, R.E.D.K, Tyler Woods). Production Il a composé des morceaux pour de nombreux rappeurs dont Bambi Cruz, Passi, Stomy Bugsy, Chiens de paille, Fonky Family, Freeman, La Brigade, Œil. Akhenaton a également créé le label musical Côté Obscur, la maison d'édition La Cosca et le label musical 361 Records qui fabrique des disques vinyles (33 tours) et produit des artistes sur support vinyle. Ce dernier est fondé en juin 1999 dans le but de faire découvrir des musiciens encore peu ou pas connus. En 2006, il produit des artistes comme BOF Comme un aimant, Chiens de paille, Psy 4 De La Rime et L'Algérino. Il collabore également avec Oxmo Puccino. En 2000, il co-réalise le film Comme un aimant avec Kamel Saleh. En 2009, il co-réalise Conte de la frustration aux côtés de Didier D. Daarwin. En 2006, pour accompagner l'album Soldats de fortune, un clip de la chanson La fin de leur monde est monté. Consistant en 11 minutes d'images réelles illustrant les paroles, le clip est boudé par les chaînes musicales, de manière incompréhensible selon les nombreux fans d'Akhenaton et de IAM en général. La vidéo est toutefois largement diffusée sur internet, au travers d'une pléthore de blogs dont certains dénoncent la censure du clip. En 2010, Akhenaton donne naissance au label électronique de musique Me-Label. Les abonnés en ligne ont accès à des sons inédits de l'artiste. Me-Label est également utilisé pour la distribution d'albums, tels que We Luv New York et les précédents albums solo d'Akhenaton. Il explique : Il poursuit : L’univers d’IAM s'inspire de la mythologie et du fantastique, flirte avec l’irréel et propose une réflexion sur le sens. Il fourmille de clins d'œil culturels, politiques, cinématographiques et musicaux, que ce soit au travers des samples ou des paroles. Pseudonyme Philippe Fragione répond à plusieurs surnoms : Akhenaton, Chill, AKH, Sentenza (d'après le personnage qu'incarne Lee Van Cleef dans le film Le Bon, la Brute et le Truand), Spectre, Abdelhakim, 'Talienn (diminutif de "italien"). Il en existe d'autres, le plus souvent liés à Chill et issus de parties du jeu vidéo Pro Evolution Soccer : Achill (sur le morceau Troie), Irv Gochill Mordor Inc (champion du monde de Pro Evolution Soccer). Pour les Égyptiens de l'antiquité, l'Akh (le bienheureux) est l'un des éléments entrant dans la composition de l'être. Médias Télévision Akhenaton prête sa voix au générique de la première saison de la série d'animation Foot 2 rue. En 2009, Akhenaton, passionné de cuisine, présente Cosca Cook, chaque lundi à , une émission culinaire sur la chaîne télévisée Cuisine+. Durant une heure, il reçoit chez lui, dans sa propre cuisine, un proche célèbre pour cuisiner ensemble un plat, sur une idée de l'invité. La deuxième saison ne sera jamais tournée. À ce propos, Akhenaton explique, agacé : . En 2018, on le retrouve également pour la musique originale de la série d'animation Max & Maestro. Radio À la rentrée 2011, il anime l'émission Tu le sais sur Le Mouv’, présentant son univers musical rap (souvent avec sessions spéciales). Il reçoit parfois des invités qui présentent leur playlist. Programmée le samedi entre 20 h et 21 h, l'émission est rediffusée le dimanche de la semaine suivante à la même heure. En , l'émission, désormais diffusée le dimanche soir, entame sa quatrième saison. En , il anime l'émission La Sélection, le mardi de à minuit, dans laquelle il présente, là aussi, les artistes rap qu'il écoute, souvent des rappeurs underground américains. Exposition Akhenaton fut le directeur artistique de l'exposition HIP-HOP, du Bronx aux rues arabes à l'Institut du monde arabe ( au ). Publicité et positionnement politique En , Chill participe à une campagne publicitaire de Coca-Cola pour laquelle il interprète et écrit les paroles de la chanson Vivre maintenant. Bien qu'il explique que son cachet pour cette publicité sera reversé à des associations caritatives, de vives réactions éclatent sur les réseaux sociaux, une partie du public ne comprenant pas que l'artiste associe son image à celle d'une entreprise aux pratiques contestées. Akhenaton répond aux critiques dans une lettre ouverte publiée sur sa page Facebook : « Les valeurs défendues dans ce morceau sont les mêmes que j'évoque dans le titre Je suis en vie [...], la quête intérieure du bonheur ». Il ne voit pas de contradiction entre ses engagements politiques et la multinationale : « Je ne suis pas un altermondialiste ni un communiste, je suis pour un capitalisme juste et où le partage se ferait mieux qu'aujourd'hui. » Il explique aussi sa position dans les médias : « L'opposition frontale a-t-elle créé une amélioration ces dernières années ? Les riches sont encore plus riches et les pauvres encore plus pauvres. Je pense qu'il faut passer à d'autres techniques de combat. » Positions sur la pandémie de Covid-19 Début août 2021, Akhenaton est testé positif au Covid-19 et est hospitalisé pour gêne respiratoire. En septembre, il explique qu'il continue à dire son opposition d'une part à la vaccination obligatoire et d'autre part au passe sanitaire émis en France selon le modèle du passe sanitaire européen et/ou aux modalités de son application. Il affirme également que l'apparition de variants est liée aux campagnes de vaccination, ce qui est faux. En réalité les variants Alpha et Delta sont apparus au Royaume-Uni et en Inde avant le début de la vaccination. Autres Depuis 2007, Akhenaton dirige Akh WebTV, une émission web qui dévoile son univers musical, les coulisses des clips, les coulisses des projets musicaux et cinématographiques. En 2012, il collabore avec Adidas et le designer Pablo Reinoso pour concevoir le nouveau maillot third de l'Olympique de Marseille. Ce maillot réversible (couleur noire d'un côté, orange de l'autre) fait référence aux redskins anglais qui, dans les années 1980, « retournaient leurs bombers noir doublé orange dans un esprit anti-raciste ». En 2015, à la suite d'un sketch de Laurent Gerra dans l'émission Vivement Dimanche, Akhenaton répond à l'imitateur en déplorant les clichés qu'il véhicule. Laurent Gerra, n'appréciant pas le rap et préférant la variété française, s'était moqué des textes du groupe IAM. Bilan artistique Publications . Discographie Double titre 2018 : Akhenaton x DJ Duke Albums solo 1995 : Métèque et mat 2001 : Sol Invictus 2002 : Black Album 2006 : Soldats de fortune 2014 : Je suis en vie Albums collaboratifs 1990 : Concept (avec IAM) 1991 : ... de la planète Mars (avec IAM) 1993 : Ombre est lumière (avec IAM) 1997 : L'École du micro d'argent (avec IAM) 2003 : Revoir un printemps (avec IAM) 2007 : Saison 5 (avec IAM) 2011 : We Luv New York (avec Faf Larage) 2013 : Arts Martiens (avec IAM) 2013 : ...IAM (avec IAM) 2017 : Rêvolution (avec IAM) 2019 : Yasuke (avec IAM) 2020 : Astéroïde (avec Just Music Beats) 2021 : The Whole in My Heart (avec Napoleon Da Legend) 2021 : Rimes essentielles (avec IAM) 2022 : Latin Quarter (avec Nicholas Craven) 2023 : Nout (avec Meryem Saci) 2023 : Monopolium (avec Veust Lyricist) Compilations 2000 : Electro Cypher Bandes originales 1998 : Taxi, bande originale du film 2000 : Comme un aimant, bande originale du film (composée avec Bruno Coulais) 2010 : Conte de la frustration, bande originale du film (lui-même réalisé par ce dernier avec Didier Daarwin) 2010 : Il reste du jambon ?, bande originale du film Décorations (2020) Filmographie 2000 : Comme un aimant de Kamel Saleh et Akhenaton : Sauveur 2008 : Encore un printemps de Audrey Estrougo : lui-même 2010 : Conte de la frustration (téléfilm) de Didier Daarwin et Akhenaton 2011 : Zak-Saison 1 : lui-même Vidéographie 2005 : Alias Akhenaton de Kamel Saleh Notes et références Voir aussi Articles connexes Hip-hop à Marseille Bibliographie Liens externes Mononyme Nom de scène Rappeur français Membre d'IAM Personnalité masculine française de la radio Animateur sur Mouv' Musicien lié aux Bouches-du-Rhône Personnalité liée à Marseille Opposant à la vaccination Naissance en septembre 1968 Naissance dans le 3e arrondissement de Marseille
Akhenaton, pseudonyme de Philippe Fragione, né le à Marseille, est un rappeur, producteur, réalisateur, acteur et animateur de radio français.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Art%20amarnien
Art amarnien
L'art amarnien, durant la période amarnienne (1353–1336 avant notre ère), est une forme d'art de l'Égypte antique qui révolutionna les canons artistiques classiques en place depuis plusieurs siècles. C'est sous le pharaon que le style amarnien naît, style qui se développera surtout sous le règne de son successeur, Akhenaton, et essentiellement dans la nouvelle capitale fondée par ce pharaon. On le retrouve, par exemple, dans les sépultures des nobles qui furent ensevelis dans les environs. Le nom arabe de cette capitale est Tell el-Amarna, d'où l'adjectif « amarnien ». Caractéristiques L'art amarnien se caractérise d'une part par un art délicat où abondent les plantes, les fleurs et les oiseaux ainsi que les scènes de genre, proche d'un art « naturaliste », et par la représentation plutôt réaliste des personnages en dehors de la famille royale. Celle-ci voit ses figures subir de fortes déformations liées à l'expression d'une idéalisation extrême. Sculpture Akhenaton et sa famille La sculpture suit en quelque sorte l'évolution du règne. En effet, dès le début, le roi se fit figurer dans son temple de Karnak sous l'aspect traditionnel de colosse osiriaque mais dont les formes sont déjà si singulières et uniques dans l'art égyptien. La sculpture officielle, quant à elle, adopte des formes et des traits atteignant un réalisme qui tranche nettement avec la production des règnes antérieurs. Si la tradition est conservée quant à l'identification au roi dans les poses ou les formes générales de la statuaire, s'inscrivant dans la continuité des époques précédentes, les portraits semblent réalisés d'après nature, et non plus à partir du portrait royal officiel, et permettent de donner à la pierre polie davantage d'expressions et de différences morphologiques d'un exemplaire à l'autre. Par chance on a retrouvé à Akhetaton les ruines de l'atelier de Thoutmès, sculpteur officiel de la cour royale. Sous les couches de débris de l'atelier se trouvaient toute une série d'épreuves de l'artiste dont le célèbre buste de Néfertiti mais également des portraits réalisés en moulage de plâtre dont il est tentant d'imaginer qu'ils ont été réalisés sur le modèle original, les personnes royales elles-mêmes. Nous serions alors en présence d'une véritable galerie de portraits authentiques de cette cour amarnienne qui marqua si intensément le pays et sa production artistique. L'art amarnien est un art dont l'origine et le but sont royaux. Certains textes de l'époque (dont une stèle du sculpteur Bak) nous rapportent que le roi lui-même enseigna aux artistes ces modifications profondes dans la représentation. S'il est vrai que la sculpture subit dès des changements sensibles préfigurant ceux qui seront largement accentués par Akhenaton, c'est essentiellement dans l'art pariétal que la révolution se fait sentir. Bien que les canons soient restés les mêmes (subdivision et carroyage des figures inchangés à cette époque) il est toutefois notoire que l'on assiste à un assouplissement des poses et une diversification des scènes. Il n'en reste pas moins que l'ensemble de la production pariétale n'avait d'autre but que de mettre en scène la relation entre la création, avec tout ce qu'elle comporte de vivant, et l'astre solaire, le créateur, qui domine toujours les scènes et inonde de ses rayons aux mains bienfaitrices les tableaux ainsi composés. Au milieu ou en bonne place on trouve en général le roi, unique intermédiaire entre le dieu et les hommes en compagnie de la reine et de leurs enfants, faisant face au soleil, consacrant des offrandes et recevant en retour du dieu les signes de vie ânkh. C'est donc le rapport au monde que l'art amarnien change, en cela que l'ensemble de la création devient représentable car issue du dieu soleil Aton qui, à travers la personne du roi, lui garantit la vie - donc l'éternité. Les images de l'élite du Nouvel Empire donnaient aux femmes un aspect constamment jeune et beau, au Nouvel Empire. La reine Tiyi Seule exception, apparemment, à l'éternelle jeunesse des femmes, le portrait de la reine Tiyi du Neues Museum, aux traits si caractéristiques qu'ils en confinent au réalisme, et pose bien d'autres questions en raison de son étrange coiffure. Mais elle était l'épouse d', dont il existe un portrait de l'homme âgé et qui sont les parents du futur Akhenaton, le réformateur radical ? C'est un curieux portrait, au premier regard, dont la coiffe surprend. Comme un casque, cette masse brune recouvre, en fait, le khat d'argent avec des ornements d'or et d'incrustations précieuses, dont on distingue une boucle d'oreille mais qui devait donner, initialement, à ce portrait un aspect vraiment resplendissant. Autant qu'on puisse le savoir, cette masse brune est en lin, cire et colle, et, à l'origine, elle couvrait l'ensemble des ornements et les cobras (uraei) qui sont aujourd'hui visibles dans la boucle d'oreille. La version altérée par ce « casque » possédait une couronne de plumes, en bois doré et plâtre, dont il reste des traces et des perles bleu engluées dedans. Si cette couronne hathorique était habituelle à Amarna, la perruque n'avait pas cette forme ronde, mais en trois parties. Selon Dorothea Arnold, 1996, les deux états correspondraient, dans la première version, à l'image d'une déesse funéraire (Isis ou Nephthys) à l'époque amarnienne et ensuite, cette fonction n'étant pas conforme au « retour à l'orthodoxie », on aurait transformé la statuette de la reine Tiyi, pour lui donner un aspect traditionnel du retour à l'ordre précédent. Tombes Ainsi, les vieux tabous tombent et n'ont plus de raisons de s'exprimer ou d'être censurés, brisant en même temps des siècles de traditions. Ainsi la tombe royale aménagée à l'est de la capitale, et non plus à l'ouest (traditionnel emplacement du monde des morts), porte des représentations au cœur même du caveau ayant plus à voir avec la vie de la famille royale qu'avec la future vie du roi dans l'au-delà. On voit donc Pharaon sur son char sortant du palais suivi de ses serviteurs, se rendant au grand temple d'Aton. Il consacre une grande offrande au dieu qui illumine un monde regorgeant de vie ; ainsi sont représentés des animaux de toutes sortes qui n'auraient jamais trouvé leur place au cœur d'un tombeau royal. D'autres tableaux représentent la famille royale dans des scènes de la vie intime, en train de manger ou encore de se toucher… toutes ces représentations avaient un sens précis qui allait à l'encontre de l'image classique du pharaon, beau comme un dieu, immuable et impénétrable, aussi éloigné du monde des hommes dans sa figuration qu'il pouvait l'être dans la réalité lorsqu'il vivait reclus dans son palais. En cela l'art amarnien organise donc une vraie rupture que la ville d'Akhetaton elle-même vient confirmer. Installée sur la rive orientale du Nil, elle était en fait concentrée autour du palais royal, gigantesque, et des grands temples dédiés à Aton. Il s'agissait de créer un nouvel espace permettant de mettre en scène la vie de la famille royale, vie et geste qui devenaient alors de véritables rituels dans le culte de l'astre solaire et que les représentations, que nous trouvons si charmantes, ne font que reproduire comme le culte de n'importe quel dieu était figuré sur les murs de son temple. Là, c'est toute la cité qui devient le temple d'Aton et de son hypostase Akhenaton ! Nous pouvons donc dire que l'art amarnien participe à cette mise en scène, mieux, l'illustre et par le truchement de son caractère sacré, qui lui n'est pas abandonné ou changé, rend son effectivité éternelle. On comprend mieux alors l'acharnement des prêtres des anciens cultes à faire disparaître ces représentations et sculptures afin de les rendre inefficaces à jamais, à la suite de la restauration entreprise dès Toutânkhamon. L'objectif de ces destructions, en plus d'effacer la mémoire d'Akhenaton, était de briser leur capacité de manifestation qui, selon la mentalité égyptienne, habitait toute image figurée, modelée ou sculptée. Notes et références Bibliographie . . Articles connexes Art du Nouvel Empire égyptien Tell el-Amarna Histoire de l'art Égypte antique Art de l'Égypte antique Index égyptologique Art de l'Égypte antique Amarna
L'art amarnien, durant la période amarnienne (1353–1336 avant notre ère), est une forme d'art de l'Égypte antique qui révolutionna les canons artistiques classiques en place depuis plusieurs siècles. C'est sous le pharaon que le style amarnien naît, style qui se développera surtout sous le règne de son successeur, Akhenaton, et essentiellement dans la nouvelle capitale fondée par ce pharaon. On le retrouve, par exemple, dans les sépultures des nobles qui furent ensevelis dans les environs. Le nom arabe de cette capitale est Tell el-Amarna, d'où l'adjectif « amarnien ».
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Akhenaton
(né probablement entre -1371/-1365 et mort vers -1338/-1337, en grec ancien d'après le nom donné par Manéthon à son prédécesseur qui lui ne le nomme pas explicitement), ou Akhenaton (ou plus rarement Khounaton), est le dixième pharaon de la . On situe son règne entre -1355/-1353 et -1338/-1337. Il est le fils de la reine Tiyi et du roi . Figure controversée, considéré parfois comme l’un des grands mystiques de l’Histoire, il bouleverse, le temps d'un règne, l’histoire de l'Égypte antique en accélérant l'évolution théologique commencée par son prédécesseur et en voulant imposer le culte exclusif de Rê-Horakhty « qui est dans Aton », dont il est à la fois le prophète et l’incarnation. Parallèlement à la réforme religieuse, son règne voit l'émergence d'une nouvelle esthétique à la fois baroque et naturaliste : l'art amarnien. L'imagerie royale est la première concernée par ce mouvement qui rompt avec la tradition et représente le pharaon et sa famille dans leur intimité. Sur le plan politique enfin, les choix d'Akhenaton conduiront à la première véritable crise du Nouvel Empire tant sur le plan économique qu'international. Avec ce pharaon considéré comme hérétique, la touche bientôt à sa fin. Généalogie Règne Premières années La possibilité d'une corégence du jeune avec son père reste incertaine. Certains spécialistes la font débuter vers l'an / d', d'autres en / . Un bas-relief du troisième pylône du temple d'Amon-Rê représente le père et le fils couronnés, participant aux fêtes jubilaires. Les distances prises entre le roi et le clergé d'Amon sont déjà attestées sous . La place de Rê, l'influence de la théologie solaire héliopolitaine et les mentions à Aton sont plus présentes dans les hymnes et les titulatures royales. C'est vers -1355 / -1353 qu', couronné sous le nom de Néferkhéperouré , Ouâenrê , alors âgé de moins de seize ans, monte sur le trône d'Égypte. Avant l', il est déjà marié à Néfertiti , aux origines incertaines. Durant les trois premières années de son règne, s'inscrit en continuateur, bien que modéré et déjà novateur, de l'œuvre de ses pères. Ses constructions à Karnak attestent de cette tendance double. Il adjoint au troisième pylône de Karnak un « vestibule », sur la paroi duquel apparaît une scène de l'imagerie traditionnelle. Mais dans le même temps, il fait construire, en dehors de l'enceinte du temple, un sanctuaire dédié à Aton, le Gempaaten ou Gematon . Sur les murs de ses constructions, il continue à inscrire son nom, Amenhotep. Mais dans le domaine artistique, ses portraits évoluent déjà vers les canons amarniens si particuliers. Dès l', Akhenaton prend une décision surprenante : il fait célébrer sa première fête-Sed, rituel jubilaire de régénération, qui marque traditionnellement les trente ans de règne d'un souverain. Le roi était-il faible ou souffrant ? Il est plus concevable d'y voir plutôt une étape de sa réforme religieuse : les célébrations ont lieu dans le temple d'Aton à l'est de Karnak, le Gematon, et Néfertiti en occupe, avec son époux, le rôle central. On connaît peu le contexte dans lequel le roi marque sa véritable , entre l' et l'. Révolution religieuse Le jeune souverain va progressivement d'abord, puis plus brutalement ensuite, imposer une religion que certains qualifient d'hénothéiste et d'autres de premier monothéisme exclusif (à l'instar des religions abrahamiques : sans nulle dénomination au pluriel de la divinité) connu de l'histoire, privilégiant le culte du disque solaire Aton. Pour des raisons encore mal connues, mais vraisemblablement en butte au conservatisme et à l'hostilité du clergé thébain, Akhenaton décide d'abandonner le culte du dieu dynastique Amon, le . Ce monothéisme s'accompagne de l'interdiction, à l'exception de celles du dieu Aton et de la famille royale, des idoles et des images, y compris des images d'animaux. Selon Agut et Moreno-Garcia, cette interdiction est la grande originalité de la révolution atonienne. Ces deux caractéristiques sont reprises par le Deuxième Commandement (). En l' du règne, il fait sa première visite à l'endroit où sera fondée sa future capitale, une cité vierge de la présence du dieu thébain. Il choisit comme emplacement un lieu désertique en Moyenne-Égypte, sur la rive orientale du Nil, où il fait construire la cité d'Akhetaton , l'actuelle Amarna, à quelque au nord de Thèbes. Il entame des travaux qui draineront une grande partie des revenus affectés à Thèbes. En l', il change de titulature, prend le nom d'Akhenaton , et quitte enfin la ville d’Amon, Thèbes. La grande épouse Néfertiti porte le nom de Néfernéferouaton . Toute la cour et l'administration royales déménagent pour la nouvelle résidence encore inachevée, dont les temples, dédiés au dieu unique Aton, sont construits à ciel ouvert pour permettre à ses rayons bienfaisants d'y pénétrer. On attribue souvent cette révolution culturelle et religieuse au seul Akhenaton, mais il semble qu'il n'ait fait qu'imposer une tendance née durant le règne de son père, . Nicolas Grimal parle d'une des principaux dieux sous ce roi et le culte exclusif du Disque solaire en serait l'aboutissement logique. Avant Akhenaton, Aton était un dieu mineur dont l'existence est attestée dès le Moyen Empire. Au Nouvel Empire, s'était placé sous sa protection et , dont l'une des épithètes était , avait encouragé le culte du dieu. En l' de son règne, Akhenaton ira plus loin, dans une apparente radicalisation de sa réforme atonienne : il ordonne de détruire, dans les principales régions névralgiques du royaume, les images de culte des anciennes divinités, à l'exception notable de Rê, afin de mener à bien son magique, effaçant l'expression des principes anciens pour faire place à la fonction nouvelle qu'il incarnait. En martelant les noms des dieux, dans un système de croyances où le Verbe est créateur, il annule leur faculté de s'incarner et occulte leur influence. Il fait ainsi du Disque solaire le dieu universel, l'Unique , le démiurge qui répète son acte créateur à chaque lever du soleil. Pour souligner la royauté céleste d'Aton, le nom du dieu est inscrit dans des cartouches : il est , . On se trouve désormais en présence d'un monothéisme, véritable révolution religieuse dans l'Antiquité. Le roi est l'image terrestre d'Aton, son ; avec la grande épouse royale, Néfertiti, il est le seul intermédiaire entre la divinité et les humains. À l'instar de la triade Amon – Mout – Khonsou, le couple royal forme avec Aton une triade divine adorée dans les demeures des hauts dignitaires. Le peuple, quant à lui, perpétue dans une grande majorité les cultes privés traditionnels. D'après Sigmund Freud, le culte du dieu Aton est une des premières manifestations de la notion d'infini. Mais selon les égyptologues contemporains, la notion d'infini est comprise déjà dans l'Ouroboros, serpent qui se mord la queue, symbole du monde non-manifesté, qui pouvait aussi entourer le Dieu Soleil, Rê. Pour certains la réelle innovation d'Akhenaton fut d'imposer sa logique unilatérale et dogmatique, refusant tout pluriel de la notion de divinité, qui se manifesta par une intolérance envers les autres divinités du panthéon égyptien que le pharaon considérait comme néfastes à sa doctrine personnelle. Or l'univers religieux égyptien traditionnel ne voyait pas pourquoi, en détruisant ou en dévalorisant absolument une quelconque divinité ou l'ensemble des autres divinités, l'approche de réel sacré était défendue ; au contraire, on voyait cela comme une preuve de tyrannie religieuse et, dès la mort d'Akhenaton, on s'empressa de faire oublier son nom en prenant soin de rétablir le polythéisme hénothéiste traditionnel, puisque, pour les prêtres de l'Égypte, la réalité sacrée est vue comme un complexe et est seulement compréhensible à partir de nombreuses échelles différentes entraînant des correspondances physiques et métaphysiques. Révolution artistique L'art amarnien se caractérise par un style naturaliste où abondent les plantes, les fleurs et les oiseaux, mais aussi, dans les cas les plus extrêmes, par un (Jean Leclant) poussant jusqu'à la caricature apparente. Ainsi, les statues colossales découvertes dans le temple d'Aton à Karnak sont à l’opposé de l’art classique idéalisant : elles montrent le roi le plus souvent avec un corps androgyne aux hanches exagérément larges, le ventre proéminent, le cou allongé, la tête dolichocéphale et les lèvres charnues. D’autres statues le montrent apparemment nu mais asexué. Sur un bas-relief conservé au Neues Museum de Berlin, Néfertiti et les petites princesses sont représentées avec le même visage étiré en longueur, en tout point identique à celui d'Akhenaton qui leur fait face. Certains archéologues estiment par conséquent que l’iconographie d'Amarna ne faisait que suivre une exigence de pharaon qui voulait que fût mis en évidence le lien exclusif qui unissait la famille royale au Dieu unique créateur de toute vie. En effet, l'art amarnien fut un art de cour qui, tout comme l'art traditionnel et ses conventions figuratives, devait respecter les normes qu’imposait une perspective hiérarchique. Il se peut toutefois qu’Akhenaton ait eu un physique très ingrat, voire un handicap. L'historien de la médecine a ainsi avancé l'hypothèse selon laquelle le roi aurait été atteint d'un trouble endocrinien complexe ou d'une maladie génétique rare et transmissible à sa descendance : le syndrome de Marfan ou de Prune Belly. Il a proposé aussi d'autres étiologies : syndrome paranéoplasique, syndrome de Klinefelter. Marc Gabolde évoque le syndrome de Barraquer-Simons (lipodystrophie rare et acquise d'étiologie inconnue). Des études récentes avancent l'hypothèse qu'il était atteint d'un trouble métabolique, l'homocystinurie. La représentation artistique de certains membres de la cour amarnienne disposant, dans de moindres mesures, des mêmes déformations rend cette théorie peu plausible. On a encore dit que le roi aurait été atteint d'épilepsie, provoquant chez lui de longues crises hallucinatoires et douloureuses. On prête aussi à ce mystique des talents de poète, s'il est vrai qu'il a lui-même composé le Grand Hymne à Aton gravé dans la tombe d'Aÿ. Le cœur du règne Akhenaton perpétue la tradition de rois bâtisseurs de ses prédécesseurs. Il élève des temples, qu'il appelle Gematon, comme à Karnak, à Kawa et à Sesebi, ainsi qu'une ville fortifiée en aval de la troisième cataracte. L’ semble être l’apogée du règne. Une fête grandiose est célébrée dans la cité où les envoyés des rois du pays de Canaan, de Nubie, des pays de Koush et de Pount, apportent leurs présents au roi et à la grande épouse royale, possiblement en présence de la reine mère Tiyi. Cette dernière, dont l'importance en matière de politique, intérieure comme internationale, est déjà avérée à Thèbes sous le règne précédent, fait, selon certaines représentations, plusieurs séjours dans la nouvelle capitale, et y résida peut-être. Elle semble avoir conservé une certaine influence sur son fils. Elle est souvent accompagnée par sa plus jeune fille Baketaton, dont l'âge se rapproche de celui de ses nièces, les filles d'Akhenaton. La reine mère et sa fille cadette meurent toutes deux au plus tard à la fin de l'. Les décès qui frappent le roi, dont toute l'imagerie montre le profond attachement à sa famille, ne s'arrêtent pas là. La princesse Mâkhétaton, seconde fille du roi, meurt en l'. Les scènes rituelles de deuil sont représentées, sans cacher le chagrin du couple royal. À partir de cette date, la documentation se raréfie, et il devient extrêmement complexe de déchiffrer la succession des événements qui marque la dernière partie du règne. Période noire ? Loin de l'image idyllique d'un pharaon poète et rêveur mystique, le règne d'Akhenaton est considéré par beaucoup d'égyptologues comme une période sombre de l'Égypte antique. La réforme religieuse d'Akhenaton entraîna une perte d'influence importante des dieux du panthéon traditionnel : suppression de certains cultes, fermeture de temples, perte de biens du clergé, dégradation des effigies divines, ce qui vaudra au roi d'être surnommé le . Jean Yoyotte et Pascal Vernus ne croient pas en un Aton fanatique et intolérant. Le martelage des noms ne touche pas le royaume dans son entier, et le nom de certains dieux est laissé intact. Le Fayoum semble même avoir presque complètement échappé au martelage. Si le roi s'attaque aux cultes des divinités traditionnelles du royaume, il n'y a aucune persécution du peuple égyptien, qui préserve ses croyances. Les noms théophores au sein du peuple restent inchangés, et à Akhetaton même, la découverte de petites idoles traditionnelles dans certaines habitations plaident pour la continuité des croyances polythéistes habituelles. Il est cependant évident aussi que, en raison d'une centralisation excessive, et apparemment inefficace, ainsi qu'à l'amoindrissement des actifs et la confiscation des domaines des temples, l'Égypte connut une crise économique. En effet, en l'absence de tout numéraire, le système économique et social était basé sur le troc et sur la distribution des ressources stockées dans les greniers de l'État et des temples, de sorte que la confiscation des par la couronne ruinait . Politique extérieure En Syrie et en pays de Canaan, les Hittites et les Amorrites grignotent petit à petit les conquêtes de . Ainsi, le roi de Qadech, entré dans l’alliance hittite, conquiert la Syrie du Nord, tandis que Suppiluliuma (-1382 / -1342) et s’attaquent au Mittani, allié de l’Égypte. De son côté, le roi d’Amourrou se rend maître de plusieurs places fortes de la côte phénicienne. Akhenaton omet de venir en aide à ses vassaux, malgré leurs appels pressants, de sorte que son inertie cause la perte de Sidon, de Tyr et de Byblos. Pendant ce temps, des bandes de nomades pillards, les Apirou, s’emparent de Megiddo et de Jérusalem. La correspondance diplomatique retrouvée entre les différents grands États d'Orient souligne encore davantage la négligence et la maladresse du pharaon, qui aggrave l'affaiblissement de l'Égypte dans ses possessions asiatiques et son influence dans les cours étrangères. L'or est alors un élément de première importance dans la politique internationale, et l'Égypte, prospère, est réputée en posséder à profusion. Alors qu'une grande partie du prestige moral du royaume et de son influence à l'extérieur repose sur sa prodigalité (ce qu'avait parfaitement compris ), Akhenaton est beaucoup moins généreux que son père et les envois d'or diminuent considérablement. Les rois d'Assyrie, de Babylone et du Mittani s'en plaignent dans les lettres qu'ils adressent à leur « frère » d'Égypte, sur des tons de moins en moins amicaux. À la fin du règne, il ne subsiste presque rien de l’empire asiatique des premiers Thoutmôsides. La fin du règne La mort d'Akhenaton est entourée de mystère. On ne sait ni quand ni comment il décède, ses successeurs ayant tout fait pour effacer les traces du roi hérétique. Tout au plus peut-on dater de l’ la dernière inscription qui le mentionne. Cependant, certains suggèrent que l'éclipse totale de Soleil du -1337 pourrait être concomitante avec sa mort. Des études récentes avancent l'hypothèse qu'il était atteint d'un trouble métabolique portant le nom de homocystinurie, les conséquences de cette maladie pouvant expliquer sa mort. Smenkhkarê, gendre et successeur d’Akhenaton après une probable corégence, meurt à la fin d'un règne éphémère. Le pouvoir revient alors au fils cadet d'Akhenaton, alors âgé de neuf ans : Toutânkhaton, qui a épousé Ankhésenpaaton, la troisième fille d’Akhenaton. Avec la disparition d'Akhenaton s'éteint le culte d'Aton. Au bout de trois ans, Toutânkhaton quitte Amarna ; il adopte le nom de Toutânkhamon, restaure le culte des dieux traditionnels et rend au clergé les biens dont l’avait dépouillé le . Sépulture La tombe d'Akhenaton a été aménagée dans la nécropole royale d'Amarna. Découverte par des fellah à la fin du , puis redécouverte en 1891, la tombe fut fouillée par Howard Carter en 1892, qui en releva les décors des parois accessibles pour le compte de l'Egyptian Exploration Society. De 1893 à 1894, le tombeau a été fouillé par Alexandre Barsanti pour le compte du Service des Antiquités égyptiennes, et dégagé des gravats qui l'encombraient, révélant son plan et découvrant les restes du sarcophage externe du roi ainsi que de son coffre à canopes et de nombreux fragments d'ouchebtis au nom du roi. Brisés en centaines de morceaux, ces vestiges de l'équipement funéraire royal ont été transportés au Musée égyptien du Caire, où ils ont été reconstitués et sont désormais exposés. L'ensemble de ces indices démontre que dans un premier temps, le roi a bien été inhumé dans la tombe qu'il s'était fait aménager dans sa nouvelle capitale. Après le retour à l'orthodoxie religieuse et (probablement) d'un premier pillage de la nécropole royale, le corps du roi a été déplacé et inhumé dans la tombe de sa mère dans la vallée des Rois. En 1907, Davis et Ayrton fouillant dans la vallée des Rois, mettent au jour la tombe KV55 qui contenait plusieurs restes de viatiques funéraires royaux de la fin de la , dont un grand sarcophage en bois doré dont les cartouches royaux ont été martelés, effaçant à jamais le nom de son propriétaire, et dont le visage en or a été arraché, défigurant la tête du sarcophage. Plusieurs autres objets portaient également des cartouches qui avaient été systématiquement effacés, signe caractéristique de la damnatio memoriae subie par les souverains amarniens au cours de la . Le sarcophage contenait encore une momie réduite à l'état de squelette qui n'a pas été immédiatement identifiée. Des examens récents de ce squelette ont été menés de 2005 à 2009 par une équipe égyptienne dirigée par Zahi Hawass, permettant finalement par des analyses ADN de démontrer que ce corps était bien celui d'un fils d' et de la reine Tiyi. Ces résultats révélés le à la presse et associés aux objets déjà découverts dans la tombe au nom d'Akhenaton, permettent de confirmer l'hypothèse qu'il s'agit bien des restes du roi. Akhenaton a bien été momifié et a reçu une sépulture officielle dans la nécropole royale de sa capitale. Après avoir reposé une brève période dans son tombeau royal en Amarna, il a été déplacé avec les restes de son équipement funéraire dans la vallée des Rois dans la tombe KV55 probablement sous le règne de Toutânkhamon. Après le règne de ce dernier, la tombe a été ouverte et les objets aux noms du roi ont été délibérément saccagés. C'est à ce moment-là que le sarcophage royal a été abîmé et probablement ouvert afin de dépouiller la momie du roi des ultimes reliques permettant d'identifier son propriétaire, condamnation posthume à l'oubli et surtout interdiction de tout espoir de renaissance dans l'au-delà, ce qui représentait pour les Égyptiens la pire des punitions. Puis la tombe a été refermée et scellée à nouveau. La présence de ces sceaux sur le mur bloquant l'accès à la tombe indique que cet acte de désécration a donc été réalisé par ordre officiel et non par des pillards. Cet acte vient clore la campagne de damnatio memoriae qui a débuté sous le règne d'Horemheb et s'est achevée sous les premiers pharaons de la . Titulature Redécouverte L’échec de sa réforme religieuse et la violente réaction conservatrice qui s’ensuivit condamnèrent Akhenaton à un oubli quasi total. Sa redécouverte à la fin du a été progressive et, même pour les archéologues sérieux qui s’en sont occupés, elle a été l’occasion de descriptions souvent fantasmatiques et de projections de leurs a priori, dans lesquelles Akhenaton est présenté tantôt positivement, tantôt négativement, mais généralement dans une perspective occidentalocentrée. Ainsi, dès 1910, l'égyptologue Arthur Weigall, qui lui consacre la première biographie, voit dans Akhenaton un précurseur évident du Christ : . Même si la description de Weigall attira de nombreuses critiques de ses pairs, certains allant jusqu'à la taxer de « romanesque », la liste des interprétations hasardeuses, farfelues, voire délirantes n'a fait que s'allonger : la bibliographie consacrée à Akhenaton compte actuellement plusieurs milliers d'ouvrages. En 1939, Sigmund Freud s'y intéresse dans L’homme Moïse et la religion monothéiste. Il y écrivit : « Si Moïse fut un Égyptien, s’il transmit sa religion aux Juifs, ce fut celle d’Akhenaton... » (cette affirmation revient à identifier Akhenaton et Abraham. Elle a été précisée et dépassée par Messod et Roger Sabbah pour qui Akhenaton fut Abraham et Moïse ). Mais même ses disciples préfèrent classer dans le genre romanesque ou ésotérique cet ouvrage à la rédaction duquel il travailla longtemps (débuté vers 1910 et publié à sa mort). Un des auteurs les plus inspirés par l'atonisme fut la femme de lettres et ésotérique nazie Savitri Devi, qui écrit Akhenaton, Fils du Soleil. Le psychiatre Immanuel Velikovsky, auteur de théories catastrophistes controversées, soutient dans Œdipe et Akhnaton retrouver l'histoire d'Akhenaton sous les traits d'Œdipe. Akhenaton, personnage de fiction Littérature Agatha Christie en a fait le thème d'une de ses pièces de théâtre, Akhenaton. Akhenaton est un des principaux personnages du roman de Mika Waltari, Sinouhé l'Égyptien. Akhenaton est le héros d'un roman de Naguib Mahfouz, Akhénaton le Renégat, où il est décrit par le biais de confessions imaginaires de membres de sa cour. Akhenaton est un des principaux personnages du roman de Viviane Koenig, Néfertiti Reine d'Égypte. . . Akhenaton est un des personnages du roman d'Éric Giacometti et de Jacques Ravenne, Lux Tenebrae. L'histoire d'Akhenaton (et de son père ) est racontée dans La mémoire du monde, de Stéphanie Janicot (). Akhenaton est aussi au centre du roman de Mireille Calle-Gruber, Le Tombeau d'Akhnaton, qui évoque le projet d'un film allégorique par le cinéaste Shadi Abdessalam. Roman de jeunesse : Les Enfants de la lampe magique, tome 1 « Le tombeau d'Akhenaton ». Akhenaton est un des personnages du roman Joseph et ses frères de Thomas Mann, au tome 4 « Joseph le nourricier », dans lequel Joseph, fils de Jacob, devient l'ami unique du pharaon, et l'un de ses principaux ministres. Roman historique d’Andrée Chedid : Nefertiti et le rêve d’Akhenaton, paru le 01/01/1974 chez Flammarion . Roman historique de Gilbert Sinoué, Akhenaton, le Dieu maudit, Gallimard, 2005. Principal personnage du roman tiré des annales akashiques : La Demeure du Rayonnant, mémoires égyptiennes de Daniel Meurois, Le Passe-Monde, 2010 . Bande dessinée Edgar P. Jacobs évoque l'histoire et le culte d'Akhenaton dans la bande dessinée Le Mystère de la Grande Pyramide. Didier Convard et André Juillard reprennent et terminent cette histoire dans l'album hors série L'Aventure immobile. Lucien De Gieter évoque également Akhenaton dans la bande dessinée Papyrus Le Pharaon maudit. Jim Starlin a écrit l'histoire de Marvel : The End (publié en 2003 par Marvel Comics), où Akhenaton est enlevé par l'Ordre céleste. L'Ordre lui confère alors une partie du Cœur de l'Univers, un pouvoir qui confère l'omnipotence. Lorsqu'il est en mesure d'utiliser et de comprendre ses pouvoirs, il est envoyé sur Terre pour en prendre le contrôle et y agir en tant qu'agent de l'Ordre. Il se confronte alors aux super-héros de l'Univers Marvel et est finalement arrêté par Thanos, qui prend le contrôle du Cœur de l'Univers. Jeu de rôle Dans le jeu de rôle Nephilim, Akhenaton est un Nephilim visionnaire, créateur des 22 Arcanes Majeurs, les voies d'accomplissement des Nephilim. Musique Le rappeur Marseillais Philippe Fragione a choisi Akhenaton comme pseudonyme. Jeux vidéo Une partie de l'histoire de The Secret World emmène les joueurs en Égypte, dans les environs de la ville fictive d'Al-Merayah, où la résurgence du culte d'Aton (auquel sont fusionnés certains éléments du Culte des Anciens de Lovecraft) constitue le cœur de l'intrigue ; Akhenaton lui-même est évoqué et représenté sous le nom de Pharaon Noir. Plusieurs quêtes sont dédiées à ce pharaon dans le DLC The Curse of the Pharaohs dAssassin's Creed Origins. Cinéma Néfertiti, reine du Nil (Nefertite Regina del Nilo), péplum italien réalisé par Fernando Cerchio en 1961 ; L'Égyptien (The Egyptian), film américain réalisé par Michael Curtiz en 1954. Opéra En 1983, le compositeur Philip Glass, figure de proue de la musique minimaliste (avec une approche répétitive), lui consacre un opéra intitulé Akhnaten considéré comme l'une des pièces majeures du finissant. Photos Notes et références Voir aussi Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Articles connexes Culte d'Aton Moïse Osarsiph Liens externes Akhenaton, le pharaon hérétique Synthèse illustrée avec des images du Mystère de la Grande Pyramide d'E.P. Jacobs . Index égyptologique Éponyme d'un objet céleste Pharaon de la XVIIIe dynastie égyptienne Personnalité religieuse du XIVe siècle av. J.-C. Enfant d'Amenhotep III Mononyme
(né probablement entre -1371/-1365 et mort vers -1338/-1337, en grec ancien d'après le nom donné par Manéthon à son prédécesseur qui lui ne le nomme pas explicitement), ou Akhenaton (ou plus rarement Khounaton), est le dixième pharaon de la . On situe son règne entre -1355/-1353 et -1338/-1337.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Atari%20ST
Atari ST
Les Atari ST forment une famille d'ordinateurs personnels conçus par la firme américaine Atari dont le succès commercial a marqué la deuxième moitié des années 1980 et le début des années 1990. Le succès fut autant grand public (jeux vidéo) que professionnel (traitement de texte, PAO et surtout MAO). Le micro-ordinateur Atari ST marque plus particulièrement l’histoire informatique comme la machine ayant permis l'essor de la musique assistée par ordinateur et la démocratisation de la norme MIDI. En 2010, le magazine spécialisé Sound on Sound le classe dans les 25 produits marquants et responsables des changements de l'enregistrement musical. Cette machine est considérée encore aujourd'hui comme une référence dans le domaine en raison de sa robustesse et de son extrême précision pour le séquençage MIDI. Histoire L'origine du terme ST ST signifie Sixteen/Thirty-two (« seize/trente-deux ») et fait référence à l'architecture mixte 16/32 bits du microprocesseur Motorola 68000 des premiers modèles. On a dit qu'il s'agissait également des initiales de Sam Tramiel, fils de Jack Tramiel, président d'Atari à l'époque, mais les modèles TT suivants semblent infirmer cette hypothèse. Le marché Lors de sa sortie en 1985, l'Atari ST se positionne en concurrent direct du Macintosh d'Apple commercialisé l'année précédente. Ce nouveau micro-ordinateur doit devenir le nouveau fer de lance d'Atari qui est alors au plus mal à la suite du récent krach du jeu vidéo. La société vient juste d'être rachetée par Jack Tramiel, homme d'affaires très influent à l'époque dans le milieu informatique. Après sa première présentation au public, les différents médias rapportent qu'Atari vient de dévoiler son nouveau « Jackintosh ». La presse et les professionnels l'opposent pourtant rapidement à l'Amiga du constructeur Commodore car les deux machines sont commercialisées quasiment en même temps. Cette concurrence allait donner lieu à l'une des plus importantes batailles commerciales de la micro-informatique. Les possesseurs de micro-ordinateurs européens étaient alors divisés en deux clans : les utilisateurs d’un ST ou d’un Amiga. Cette concurrence était visible jusqu'aux devantures des revendeurs spécialisés où la bataille entre Atari et Commodore faisait rage. Les configurations des deux machines étant très proches, le duel se jouait sur des détails (l'Amiga 500 proposant des qualités graphiques et sonores plus novatrices pour l'époque et l'Atari ST un micro-processeur légèrement plus rapide, un encombrement plus réduit, des prises MIDI et un tarif plus attractif). Cette concurrence a incité, par exemple, la scène démo Atari à repousser les limites de la machine pour narguer l'Amiga sur ses points forts. Le slogan de Jack Tramiel pour l’Atari STF était : , la puissance sans le prix. Devant l'engouement pour la machine, plusieurs jeux vidéo d'un genre nouveau furent développés originellement sur Atari ST tels que (entre autres) Dungeon Master, Le Manoir de Mortevielle, L’Arche du Captain Blood puis plus tard Vroom. Ces titres permirent à la machine de jouir d'une longue durée de vie et de faire jalouser pendant quelque temps les possesseurs d'Amiga. L'Atari ST a connu également un énorme succès auprès des musiciens grâce aux prises MIDI présentes en configuration standard, ce qui était une grande première pour un ordinateur grand public à cette époque. Atari a aussi été un sérieux concurrent de la firme Apple avec son micro-ordinateur ST. En 1986, la firme à la pomme s’inquiète de l’arrivée de l’Atari ST qui possède des caractéristiques équivalentes (voire supérieures dans certains cas) au Macintosh et qui ne s’interdit pas non plus de concurrencer directement le secteur de marché de son entrée de gamme : l’Apple II. Quelque temps plus tard, un bidouilleur dénommé Dave Small, commercialise un produit, , permettant d’émuler parfaitement un Macintosh avec des performances supérieures à l’original. Très abordable, fonctionnant avec l'interface graphique GEM, et utilisant des disquettes 3,5", l'Atari ST a été surnommé le Jackintosh (jeu de mots entre Jack, le prénom de Jack Tramiel et Macintosh) car il se positionnait en concurrent direct du Macintosh. Ce sont essentiellement le 520 ST, le 1040 ST et dans une moindre mesure le Mega ST qui ont remporté un véritable succès public. L’Atari ST rencontre rapidement un succès important en Europe dans des pays comme la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et bien d'autres encore. Il obtient aussi un certain succès en Australie ou au Canada. Aux États-Unis, malgré la popularité de la firme nationale Atari, le ST n'est étonnamment pas largement diffusé, et se voit réduit à un marché de niche comme l'Amiga en raison de la concurrence du PC et d'Apple. L’Atari ST se limite en 1989 à unités vendues dans ce pays. Fin 1991, l’Atari ST est le micro-ordinateur le plus vendu en France avec une logithèque très étendue. Fin de règne et postérité Fin 1992, l’Atari Falcon030 arrive timidement pour remplacer l’Atari ST en proposant une machine à vocation multimédia principalement destinée au grand public. Cette machine techniquement innovante mais d'une puissance très limitée pêchera par son absence de titres phares et sa logithèque peu fournie. Atari laisse vivre sans réel soutien son nouveau micro-ordinateur qui obtient pourtant un certain succès chez les musiciens grâce à son excellent rapport qualité/prix. Atari concentre alors rapidement toutes ses forces sur la promotion de sa console Jaguar, considérant alors le marché des micro-ordinateurs saturé par la consolidation du marché des compatibles PC. À partir de 1993, malgré la sortie de l'exceptionnel Vroom Multiplayer, les nouveaux titres ludiques se font de plus en plus rares, ce qui annonce la fin de la présence de l’Atari ST sur le devant de la scène. Il s’ensuit progressivement l'année suivante l’abandon de la plate-forme par les revendeurs informatiques grands publics. Toutefois, l’Atari ST conserve des utilisateurs fidèles accumulés au fil des années et reste longtemps très utilisé par les musiciens amateurs ou professionnels. À tel point que le magazine musical lance un partenariat avec son homologue ST Magazine concernant les dernières actualités de la machine. Le magazine anglais lance de son côté les « ». Jusqu’à la fin des années 1990, ST Magazine et quelques autres magazines français d’informatique alternative permettent aux utilisateurs de la machine de s'informer sur les nouveautés logicielles ou hardware qui continuent à sortir, et cela sans le moindre soutien de la part d'Atari. En France, des salons professionnels consacrés au monde Atari sont organisés et surprennent par leur nombre de visiteurs. Au début des années 2000, le magazine musical français qualifie l’Atari ST de machine « increvable ». Atari a déclaré officiellement avoir vendu plus de 5 millions d'Atari ST (plaquette publicitaire pour promouvoir le Falcon030) dans le monde dont plus de 550 000 en France (source non officiel). Du 22 octobre 2013 au 24 août 2014, l’Atari ST était exposé à la Cité des sciences et de l'industrie dans le cadre de l’exposition temporaire « Jeu vidéo L'EXPO ». Du 28 avril 2015 au 26 juillet 2015, l’Atari ST était exposé à l’Institut du monde arabe dans le cadre de l’exposition événement «HIP-HOP, du Bronx aux rues arabes ». Sous la direction artistique du rappeur Akhenaton, l’exposition se voulait axée sur les points d’ancrage importants de la transmission du mouvement hip hop. Musique assistée par ordinateur Dès 1986, les musiciens plébiscitent l’Atari ST avec notamment l’arrivée du séquenceur Pro 24 de Steinberg. Avec son interface MIDI intégrée, l’Atari ST permet alors à tout un chacun de construire facilement un home studio. Il est dorénavant possible de relier (à la manière d’un orchestre) un ou plusieurs instruments électroniques compatibles avec la norme MIDI (synthétiseur, sampler, boîte à rythme…). L’Atari ST apporte un espace de travail inouï performant aux musiciens de l’époque avec son écran monochrome haute résolution et son interface graphique GEM autorisant une utilisation intensive de la souris. L’Atari ST couplé avec un sampler sonne le glas des toutes premières configurations informatiques musicales jusqu’alors réservées aux musiciens fortunés (comme le Fairlight CMI) par son prix drastiquement inférieur. Une multitude de logiciels de MAO apparaissent pour couvrir divers besoins : séquenceur, éditeur de partition, éditeur de synthétiseur, apprentissage musical, etc. N’importe quel musicien peut dorénavant avant les concerts répéter chez lui, réaliser des maquettes ou même enregistrer un album complet. Liste non exhaustive des artistes utilisant ou ayant utilisé un Atari ST : 808 State Alex Gopher Alliance Ethnik Alphaville Aphex Twin Astral Projection Atari Teenage Riot Autechre Début 1988, le groupe anglais Bomb the Bass sort de nulle part le 45 tours "Beat Dis" et devient l'événement de l'année. Le titre sera classé au Hot Dance Club Songs américain et au UK Singles Chart. À la surprise générale, ce morceau fait déferler la house music issue des ballrooms de Detroit, dans les charts et popularise le mouvement acid house. Le succès de ce single démontre à l'époque qu'il est possible de réaliser et d’éditer très rapidement des albums musicaux sans passer par une grande maison de disque et ce à contre-courant des tendances musicales du moment. Ce morceau dévoile également au grand public les possibilités du sampling avec une utilisation extrême mais toutefois créative d’extraits de morceaux musicaux « volés ». L'album , alternant les styles house music, dance, hip-hop, soul et abondamment accompagné de scratchs, produira plusieurs autres singles à succès comme , ou . L'album est réputé pour avoir été réalisé pour un coût très modique dans un studio piloté en MIDI par plusieurs Atari ST. Tim Simenon, initiateur du groupe, continua d’utiliser l’Atari ST sur toutes ses productions ultérieures pour la fiabilité de son séquençage MIDI consécutivement à des essais infructueux avec la plate-forme Macintosh. Il réalisera de nombreux succès comme de Neneh Cherry ou de Seal mais également l’album Ultrade Depeche Mode en 1997. Bernard Estardy Bertrand Burgalat Au début des années 1990, Bill Bottrell réalise avec Michael Jackson le mégahit . Les données MIDI du morceau, calquées sur les improvisations de Michael Jackson, sont intégralement enregistrées sur un séquenceur de chez Hybrid Arts tournant sur la plateforme Atari. Calogero Cappella sort en 1991 son hit mondial Así me gusta a mí qui deviendra un des titres majeurs de la dance espagnole. Le titre a été réalisé sur un Atari ST avec le séquenceur Pro 24. CJ Bolland Culture Beat dDamage Dee Nasty Deep Forest Depeche Mode DJ Mehdi Duran Duran Érick Bamy Étienne de Crécy Faithless Fatboy Slim Féfé Gérard Blanc Le groupe de rap IAM réalise chez lui sur un Atari une grande partie de l'album ... De la planète Mars avant de le finaliser en studio. Jaydee Jean-Jacques Goldman lors de la sortie de son album Chansons pour les pieds explique fin 2001 pendant l'émission télévisée Fréquenstar comment il compose dans son home studio parisien autour d'une configuration Atari qu'il utilise depuis de nombreuses années. Quelques années plus tôt, il fixe un rendez-vous dans un studio à Céline Dion et René Angélil et apporte ses disquettes Atari afin de présenter les maquettes de l'album D'eux qui deviendra l'album francophone le plus vendu au monde. Jean-Louis Murat a réalisé son premier album à succès Cheyenne Autumn avec un Atari 1040 ST et un Akai S900. Jean-Michel Jarre, qui utilisera en concert des racks dotés de plusieurs Atari montés en série, notamment pour servir de base rythmique Joe Zawinul La chanteuse Juliette s’intéresse d’abord à l’informatique musicale en s’équipant d’un ordinateur Atari 1040 ST principalement pour ses prises MIDI. Un jour, un ami lui prête une disquette piratée du jeu Indiana Jones. Elle se découvre alors une passion débordante pour les jeux vidéo qui a l'amener à être nommée des années plus tard présidente du Fonds d'aide au jeu vidéo (FAJV). Kassav' Kent Klaus Schulze Kraftwerk La Caution Laurent Voulzy En 1997, Madonna invite le producteur anglais William Orbit à composer son futur album Ray of Light. Au début de l’été, le musicien se rend au réputé Larrabee North Studio en Californie et installe un Atari 1040 ST rafistolé avec lequel il a composé la plupart des chansons. Le micro-ordinateur sera malmené à plusieurs reprises durant les sessions d’enregistrement et prendra même feu. Marc Kinchen Michel Berger Michel Fugain Mick Fleetwood Mike Oldfield Niagara Oxia À la fin des années 1980, Patrick Bruel invite chez lui le musicien Alain Lepas à installer son matériel de composition musicale. Dans son petit studio parisien, le chanteur travaille pour la première fois sur un micro-ordinateur (Atari ST) afin de réaliser les maquettes de son futur album phénomène Alors regarde. Il appréciera plus particulièrement la latitude proposée par cette technique de composition pour peaufiner ces chansons. Phil Barney est un adepte convaincu du home studio dès le milieu des années 1980. Afin de réaliser ses premiers albums, il s'initie à Notator sur Atari pour maquetter ses morceaux chez lui en accumulant le matériel MIDI. René-Louis Baron Rita Mitsouko Serge Perathoner S'Express Skinny Puppy Starmania Stephan Eicher Le groupe marseillais Superfunk réalise l'un des gros succès de l'année 2000]avec son titre house . Le groupe déclarera apprécier la simplicité de l'Atari ST lui autorisant une créativité personnelle maximum. Tangerine Dream Teddy Riley The Future Sound Of London The KLF The Young Gods Vangelis Vincent Lagaf' avec le jeu vidéo Les Aventures de Moktar - Vol 1 : La Zoubida, qui est dans le clip de la musique La Zoubida. En 1997, White Town explose les charts mondiaux avec son hit qu'il a enregistré dans un petit home studio installé dans sa chambre avec du matériel de seconde main. Un simple Atari 520 STfm accompagné d'un logiciel séquenceur gratuit fut utilisé pour enregistrer l'album complet. Les modèles Le premier modèle de la série, présenté au cours du printemps 1985 mais jamais commercialisé fut le 130ST, (doté de de mémoire vive). Il fut suivi des modèles 520ST () et 520ST+ (), qui sortent en 1985. En 1986 apparurent les modèles 260ST ( + système d'exploitation sur disquette à charger en mémoire au démarrage) uniquement commercialisés en Allemagne (Il y a eu quelques modèles vendus en Belgique également), et 520STm ( + sortie vidéo composite pour la télévision). Le lecteur de disquette 3"5 ne fut intégré qu'à partir de la série de modèles ST déclinées en 520ST, 520STf ( de mémoire vive) et 1040STf ( de mémoire vive), puis STfm, qui disposait d'un modulateur interne pour une sortie couleur sur écran TV. Suivirent en 1989 la série des STe (e pour enhanced : capacités graphiques et sonores étendues), avec les 520STe et 1040STe. Le 520STe sorti en 1989 propose plusieurs améliorations, comme l'ajout d'un blitter, une palette de au lieu des 512 du STF, une puce sonore améliorée, deux ports supplémentaires pour la connexion de joysticks analogiques (qui, en pratique, ne furent presque pas exploités), et ainsi qu'une sortie son au format RCA stéréo. Une autre amélioration importante du STE est le fait que la mémoire est clipsée, et non plus soudée. À destination plus professionnelle, il y eut le Mega ST et le Mega STe, et les portables Stacy et ST Book. Un prototype d'ordinateur à écran tactile, le ST Pad a été présenté mais ne fut jamais commercialisé. Les successeurs Avec l'apparition des microprocesseurs sont apparus l'Atari TT (TT signifiant Thirty-Two) et le Falcon030 (030 faisant référence au nom du microprocesseur Motorola 68030). En parallèle, des clones furent mis sur le marché, comme l’Eagle, le Medusa, l’Hadès ou le Milan. Ces machines s’inspiraient principalement de la conception du TT (alors que les projets de clone du Falcon n'arrivèrent pas à entrer en production) en intégrant des évolutions de processeur (principalement 68040 et 68060), et d’autres évolutions, comme l’utilisation d’un bus PCI. En 2010, après plusieurs années de concertation entre les différents acteurs du monde Atari, la production d'un nouveau compatible est lancée. Baptisé « FireBee », ce micro-ordinateur est majoritairement compatible avec la logithèque Atari ST. Il est architecturé autour du microprocesseur Freescale ColdFire MCF5474 cadencé à (), donnant une vitesse moyenne de traitement d'environ celle d'un Falcon de base. En 2015, une nouvelle production du « FireBee » est annoncée avec un dispositif de précommande. Depuis la démocratisation des FPGA, de nombreux ordinateurs apportant la possibilité de cloner le ST sont apparus, comme le MiST, le MiSTer ou encore le Suska. Caractéristiques Processeur : Motorola 68000, cadencé à pour les ST/Mega ST/STe, et à pour le Mega STe. Mémoire vive : pour le 130ST, pour le 260ST ( + système d'exploitation sur disquette à charger en mémoire au démarrage), pour le 520ST, pour le 520ST+ et le 1040ST, pour le Mega STe. Audio : Chipset sonore Yamaha YM2149 (3 voies), auquel s'ajoute un convertisseur numérique/analogique stéréo en à pour les STe et Mega STe, disposant d'un équaliseur temps réel pour le réglage du volume, des basses et des aigus. Lecteur de disquette : Format 3"½ double densité. Disque dur externe (ST): à la norme SCSI, interne pour Méga ST/STe, en option. Connectique L'Atari ST était équipé de nombreux connecteurs à l'arrière, sur le côté et même en dessous. Connecteurs Standard : interface Série RS-232-C (DB25 mâle) interface Parallèle Centronics (DB25 femelle) connecteurs Souris/Joystick (DE-9 mâle) : situés sous le châssis. Deux prises MIDI (DIN cinq broches) Connecteurs spécifiques aux ST : prise Moniteur/Television (DIN treize broches) connecteur ACSI (similaire au SCSI) DMA : pour utiliser un disque externe, en SCSI avec un adaptateur. interface pour lecteur de disquettes externe. Port cartouche : à l'origine destiné à une application résidente de en ROM mais qui a aussi été utilisé pour des extensions hardware : digitaliseurs vidéo (VidiST), scanners à main, digitaliseurs sonores (ST Replay), cartes son (MV16), émulateurs (Spectre CGR), clés hardware de certains logiciels musicaux et dernièrement, carte Ethernet, port USB et IDE. Deux Connecteurs pour joysticks supplémentaires (STe) Affichage Mode d'affichage Les ST disposaient de trois modes d'affichage : basse résolution : en seize couleurs ; moyenne résolution : en quatre couleurs ; haute résolution : monochrome (noir et blanc). Le mode haute résolution nécessitait un moniteur spécial (Atari SM124) du fait de sa fréquence de rafraîchissement de l'écran de , tandis que les deux autres étaient affichables soit sur une télévision (via la prise péritel), soit sur des moniteurs couleurs (tels que les Atari SC1224 et SC1435). Des moniteurs « multisynchro » permettaient d'afficher les trois modes. Des montages électroniques permettaient d'utiliser un écran VGA. La palette de couleur Les couleurs sont choisies en spécifiant leurs niveaux de rouge, vert et bleu. Pour les modèles avant le STf, chaque niveau peut prendre une valeur entre 0 et 7, le choix des couleurs se fait donc parmi . Pour le STe et le Mega STe, chaque niveau peut prendre une valeur entre 0 et 15, permettant de choisir parmi . Une astuce de codage des niveaux permet une compatibilité ascendante pour les jeux apparus avant le STe. Des astuces de programmation du matériel permettaient à certains logiciels (comme Spectrum 512) d'afficher plus de couleurs que la normale en changeant en continu la palette de couleur. Ces astuces consommaient l'essentiel de la puissance de calcul et étaient donc inexploitables dans des jeux. Logiciels Système d'exploitation Le système d'exploitation en ROM est le TOS pour The Operating System, décliné en différentes versions (1.n à 2.n) suivant les différents modèles de ST. Le TOS est un système complet regroupant différentes couches : le système et le GEM regroupant la VDI (primitives de base graphiques) et l'AES (couche niveau haut) permettant de gérer les fenêtres, les menus, la souris etc, en se servant de la VDI. La VDI de base des TOS étant relativement lente, 2 autres produits ont vu le jour par la suite : NVDI (commercial) puis fVDI (libre), permettant de multiplier la vitesse de la VDI par 2,5 environ. En 1989, Eric Smith a sorti MiNT (Mint is Not TOS), surcouche du TOS fournissant un système multitâche préemptif basé sur Unix (programmé avec les outils GNU), pour tous les ordinateurs TOS (des Atari ST au tout dernier "Atari" FireBee en passant par les TT, Falcon, Hades et Milan) et permettant d'utiliser les applications GEM en environnement multitâche. MiNT (devenu par la suite FreeMiNT), à placer dans le dossier AUTO, utilise un noyau pour piloter le système ainsi que des modules sous forme de fichiers séparés chargeables par MiNT, permettant de piloter, par exemple, une couche réseau internet TCP/IP ou un système de fichier différent de la FAT16 ou FAT32 : Minix. MiNT ne nécessite pas de PMMU. Accessoirement, MiNT peut également charger un serveur de fenêtre de type X11R6 permettant d'utiliser des logiciels graphiques Unix, avec l'inconvénient que ces logiciels sont très lents avec aussi peu de puissance et qu'il vaut mieux posséder un Atari puissant (au moins un Milan à 32 MHz) pour avoir une utilisation relativement confortable (un 68060 est conseillé). FreeMiNT est actuellement une surcouche du système FireTOS pour ordinateur FireBee permettant d'avoir théoriquement, une logithèque assez conséquente de logiciels du monde Unix adaptée au GEM du FireBee (avec les outils GNU). Logiciels phares L'Atari ST est un ordinateur polyvalent permettant aussi bien de jouer que de travailler. Quelques jeux vidéo qui ont marqué la carrière du ST Dungeon Master (FTL) : le premier jeu de rôle en vue subjective en temps réel dans l'histoire du jeu vidéo. Speedball (The Bitmap Brothers) : jeu de sport futuriste à deux joueurs en simultané. Rick Dangerous (Core Design) : jeu de plates-formes rendant hommage à Indiana Jones avec beaucoup d'humour. Vroom (Lankhor) : jeu d'arcade et de simulation de courses de Formule 1. North & South (Infogrames) : jeu de stratégie-actions tour par tour inspiré de la bande dessinée Les Tuniques bleues. Gods (The Bitmap Brothers) : jeu de plates-formes/action avec un level design très élaboré. Stunt Car Racer : courses 3D innovante de Dragsters sur des pistes surélevées. Falcon : simulateur aérien de combats en 3D. L'Arche du Captain Blood : un space opéra novateur pour l'époque. Maupiti Island (Lankhor) : enquête policière digne d'un roman d'Agatha Christie avec des dialogues en synthèse vocale. Kick Off 1 & 2 : jeu de foot avec un contrôle du ballon révolutionnaire à sa sortie. Sensible Soccer : jeu de foot vu de dessus, le rival de Kick Off. Arkanoid (jeu vendu avec l'Atari 520ST lors de certaines offres promotionnelles) : adaptation fidèle du célèbre casse-briques mais jouable avec une souris. Monkey Island (Lucasfilm games) : jeu d'aventure avec beaucoup d'humour. Publication Calamus SL (invers Software) : Logiciel de PAO wysiwyg et modulaire. Le Rédacteur : traitement de textes qui avait été choisi par la rédaction de Libération Graphisme Animator (Aegis Développement) Animation graphique CAD 3D (Antic) CAO Artist (Micro Application) Graphisme 2D animation Deluxe Paint (Electronic Arts) Graphisme 2D Degas Elite (Batteries Included) Graphisme 2D GFA Draft, GFA Object, GFA Vectot (Micro Application) Quantum (Eidersoft) Graphisme 2D Lazypaint, ZZ Rough (Human Technologies) Graphisme 2D OCP Art Studio (Rainbird) 2D animation Neochrome Cyber Paint Spectrum 512 ZZ Draft, ZZ 2D, ZZ 3D (Human Technologies) DAO Langages GFA BASIC (langage de programmation, mélange entre le BASIC standard et le langage C) Omikron BASIC STOS BASIC Basic 1000D : Un langage Basic très puissant en calcul scientifique, du même niveau que le R ou Julia Seka ASM Devpac ASM Atari ST basic Interpréteur C (Hisoft) Compilateur Lattice C Pure C (Par Application System Heidelberg), le plus évolué des compilateurs C sur Atari/TOS (portage du Borland Turbo C) Alice Pascal : Compilateur Pascal compatible Watcom Pascal) HiSpeed Pascal, parfois appelé Maxon : Compilateur Pascal compatible Turbo Pascal 5 Pure Pascal (Par Aplication System Heidelberg) : Compilateur Pascal compatible Turbo Pascal 7. La dernière version, la 1.1 (1995), pouvait manipuler les chaines de caractère au format C avec le type PChar avec une unité de fonctions dédiées (Unité String). Ce compilateur est recommandé à la fois pour sa simplicité d'apprentissage mais aussi pour sa puissance et toute l'étendue de ses possibilités de développement. GNU C pour les logiciels GEM ou adapter des logiciels Unix sous FreeMiNT De nombreux autres langages (tels modula 2, fortran, Forth, LISP, prolog...) Musique Cubase (Steinberg Media Technologies) : Séquenceur MIDI. Notator / Creator (C-Lab/Emagic) Séquenceur MIDI. Traitements de textes Beckertext (Data Becker) Intégré Evolution (Priam) Papyrus Publishing Partner (Upgrade) PAO Signum (Application System) Émulation Magic-Sac / Spectre 128 et GCR : des émulateurs Mac pour Atari se targuant de performances vidéo 30 % supérieures. Ces émulateurs utilisaient le port cartouche pour héberger les ROM d'Apple. Ils ont été conçus par l'entreprise , fondée par le programmeur Dave Small. Hatari : Émulateur d'Atari ST/STE/TT/Falcon pour les systèmes GNU/Linux, BSD, Mac OS X et Windows, ou tout système supporté par la bibliothèque SDL. Cet émulateur est sous licence GNU GPL. L'émulateur est donc libre, néanmoins l'image du système d'exploitation TOS est encore sous copyright, il est donc illégal de diffuser ce dernier. Cependant, il existe deux moyens de contourner ceci de manière légale. Le premier moyen consiste à recréer l'image TOS à partir d'un Atari existant (ce qui nécessite de posséder la machine physiquement), le deuxième est d'utiliser EmuTOS, un système d'exploitation conçu pour les processeurs Motorola 68000. STEEM SSE : Autre émulateur disponible sous Linux et Windows. Notes et références Voir aussi Articles connexes Atari Atari ST Pad Liste d'applications Atari ST Liste de jeux Atari ST Liste d'ordinateurs du passé par constructeur Liens externes AlbaTOS Site personnel portail francophone de la gamme des ordinateurs Atari ST (Actualités, logiciels, etc.) Atarimania Site listant l'ensemble des jeux / démos / utilitaires de la gamme ST avec screenshots, informations, scans, publicités de l'époque, etc. Atari Connection Site personnel regroupant l'ensemble des émulateurs ST, des TOS, des jeux et bien d'autres Atari ST Profile Video montrant l'Atari ST sous tous ses profils Ordinateur 16 bits Produit lancé en 1985 Produit arrêté en 1993
Les Atari ST forment une famille d'ordinateurs personnels conçus par la firme américaine Atari dont le succès commercial a marqué la deuxième moitié des années 1980 et le début des années 1990. Le succès fut autant grand public (jeux vidéo) que professionnel (traitement de texte, PAO et surtout MAO).
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Amon
Amon
Amon est l’une des principales divinités du panthéon égyptien, dieu de Thèbes. Son nom Imen, « le Caché » ou « l’Inconnaissable », traduit l’impossibilité de connaître sa « vraie » forme, car il se révèle sous de nombreux aspects. Il est Imen achâ renou, « Amon aux noms multiples ». Avec sa parèdre Amemet, il fait partie des entités divines de l'Ogdoade d'Hermopolis. Mythologie Sous la forme d'une oie, l’un de ses animaux symboliques, il pondit l'œuf primordial d'où sortit la vie. Sous la forme d'un serpent, il fertilisa l'œuf cosmique façonné dans les Eaux primordiales. Les textes des pyramides le mentionnent parmi les divinités protectrices du roi défunt et, au Moyen Empire, il prend une place prépondérante dans la région de Thèbes, où il finit par supplanter Montou. Les théologiens thébains lui assignent une nouvelle parèdre, Mout, et un fils, le dieu lunaire Khonsou, avec lesquels il forme la triade thébaine. On peut le retrouver aussi sous la forme d'un bélier, portant les insignes pharaoniques. Dans la conception égyptienne, le bélier est un animal remarquable, symbole de puissance, chef et protecteur du troupeau. Cet animal sacré pour les thébains est considéré comme l'emblème vivant du dieu sur terre. Représentation Comme l'indique son nom (« Le Caché »), il n'est pas représentable. C'est pourquoi on le représente comme le pharaon, mais coiffé d'une couronne à mortier surmontée de deux hautes plumes verticales et les chairs peintes en bleu. On le représente également la peau brune, ou plus rarement noire, d'où son assimilation à Min, le dieu de Coptos. Il est associé à l’oie-smn, sans doute par analogie phonétique, et au bélier-šft. Ainsi, devant l'entrée de son temple de Karnak s'étend une allée de sphinx criocéphales (ou criosphinx), symboles de sa puissance procréatrice. Culte D'abord dieu local de Thèbes, l'accession de la d'origine thébaine et plus particulièrement des (« Imen est en tête ») de la fera de lui le roi des dieux, « seigneur des trônes du Double Pays ». Pendant la , Amon devient la divinité nationale par excellence, l’unificateur de l’Égypte qui a permis la victoire d'Ahmôsis sur les envahisseurs Hyksôs. Il est alors associé à Rê, dieu Soleil d’Héliopolis, et devient le dieu cosmique Amon-Rê, « l’éternel, le seigneur de Karnak, créateur de ce qui existe, maître de tout, établi durablement en toutes choses ». Il est dit aussi que « Les dieux se prosternent à ses pieds tels des chiens quand ils reconnaissent la présence de leur seigneur ». Il est aussi associé à Min, dieu de Coptos sous le nom Amon-Min dans lequel il s'incarne en divinité de la fécondité. Avec Mout et Khonsou, il forme une triade adorée à Karnak. Il compose enfin avec Rê et Ptah le groupe des trois grands dieux égyptiens. À côté de cet Amon dynastique, inaccessible au commun des mortels, il existe un Amon ressenti comme moins distant et prêtant une oreille attentive aux pauvres, aux malades et aux femmes enceintes, qui peuvent l’approcher lors des grandes festivités religieuses dont la fête d'Opet qui voyait la procession des barques sacrés de la triade thébaine (Amon, Mout et Khonsou) de Karnak à Louxor. C'est à l'époque archaïque grecque que l'Amon égyptien est assimilé à la divinité grecque Zeus. Ce sont les Cyrénéens qui le feront connaître au monde grec en tant que Ammon-Zeus. Son sanctuaire oraculaire à l'oasis de Siwa, est le troisième en importance après Delphes (consacré à Apollon) et Dodone (consacré à Zeus). Alexandre le Grand s'y fit proclamer fils d'Ammon-Zeus en -331. Principaux lieux de culte ! scope="col" | Temple dédié à ! scope="col" | Lieu |- | Amon | Siwa |- | Amon | Umm Ubayda (Oasis de Siwa) |- | Amon | Thônis-Héracléion |- | Amon | Tell el-Balamoun |- | Amon-Rê | Xoïs |- | Amon-Rê | Tanis |- | Amon | Pi-Ramsès |- | Amon | Memphis |- | Amon | Teudjoï |- | Amon de Khéménou | Hermopolis |- | Amon | Chenhour |- | Amon-Rê | Thèbes avec Karnak |- | Amon-Min | Louxor |- | Amon de Djemé | Médinet Habou |- | Amon Nil | Éléphantine |- | Amon | Beit el-Ouali (Nubie) |- | Amon-Rê et Rê-Horakhty | Amada (Nubie) |- | Amon Nil | Ouadi es Seboua (Nubie) |- | Amon de Ramsès | Abou Simbel (Nubie) |- | Amon | Pnoubs (Soudan) |- | Amon-Rê | Kawa (Soudan) |- | Amon de Napata | Gebel Barkal (Soudan) |- | Amon | Méroé (Soudan) |- | Amon | Naqa (Soudan) |- | Amon | Al-Ghuwaytah (Oasis de Khargeh) |- | Amon | Hibis (Oasis de Khargeh) |- | Amon d'Hibis | Al-Zayyan (Oasis de Khargeh) |- | Amon | Deir el-Hagar (Oasis d'Ad-Dakhla) |} Notes et références Bibliographie . . . Liens externes Amon sur Thotweb Index égyptologique Divinité égyptienne Divinité berbère Divinité de la fertilité Éponyme d'un objet céleste
Amon est l’une des principales divinités du panthéon égyptien, dieu de Thèbes. Son nom Imen, « le Caché » ou « l’Inconnaissable », traduit l’impossibilité de connaître sa « vraie » forme, car il se révèle sous de nombreux aspects. Il est Imen achâ renou, « Amon aux noms multiples ».
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Akihabara
Akihabara
est un quartier de Tokyo situé à cheval sur les arrondissements de Chiyoda et de Taitō. Il est célèbre pour ses très nombreuses boutiques d'électronique et pour les mangas qui s'y trouvent. Il est connu dans le monde sous le nom de . Le centre de ce quartier est la gare d'Akihabara. Histoire Après un terrible incendie qui dévasta une grande partie de Tokyo en 1870, les autorités décidèrent de créer une zone défrichée au nord-est du palais impérial pour le protéger d'un nouveau risque d'incendie. On y construisit un sanctuaire dédié à une divinité protégeant les hommes contre le feu. Au fil du temps, cette vaste zone inhabitée finit par être envahie par les arbres et à l'automne, elle fut bientôt recouverte de feuilles mortes qui lui donnèrent son nom de « champ de feuilles d'automne » (Akiba-no-hara) La construction d'une station de métro sur ce site en 1890 lui permit finalement de se développer. Le quartier, détruit pendant la Seconde Guerre mondiale, fut par la suite investi par des étudiants des environs qui s'installèrent à même la rue ou dans de petites échoppes pour vendre des radios et autres appareils électriques qu'ils façonnaient avec les surplus que l'armée leur bradait. Ainsi naquit le marché de l'électronique, qui ne cessa de croître, grâce notamment au boom de l'électroménager des années 1960, puis de l'informatique dans les années 1980. Les trois kanji (caractères japonais d'origine chinoise) qui composent le nom de Akiba-no-hara peuvent aussi se lire Akihabara. C'est cette dernière lecture, plus courte, qui s'imposa dès le début du siècle . Le quartier a également connu une triste notoriété à l'international en , lorsqu'un déséquilibré a blessé dix-sept personnes, dont sept mortellement, dans l'arrondissement de Chiyoda. Cet événement est connu sous le nom de massacre d'Akihabara. Aujourd'hui Le succès d'Akihabara tient dans le fait que jusqu'à présent, il a réussi à faire cohabiter de toutes petites boutiques ultraspécialisées aux côtés des « supermarchés » de l'électronique grand public. Cependant, depuis quelques années, les grandes enseignes de l'électronique japonaise (Laox, , voire Yodobashi Camera et Yamada Denki) rachètent les petits magasins en difficulté pour en faire des annexes des leurs. Dans les petites boutiques situées dans les marchés couverts, ou les ruelles étroites, on peut trouver tout un tas de pièces détachées et d'accessoires allant de la guirlande électrique au matériel de surveillance vidéo, en passant par toutes sortes de composants électroniques et autres multiprises. Les grands magasins sont, quant à eux, les rois de l'électroménager dernier cri, de la téléphonie mobile, des ordinateurs et des jeux vidéo. Sur les grands axes, on trouve aussi des grands magasins qui vendent des produits hors taxes pour les touristes. On peut même y trouver, à bon prix, des produits japonais destinés au marché français. Le quartier contient également le batiment Akihabara Radio Kaikan, ce dernier est l’un des monuments les plus connus du district. Au début des années 2000, de plus en plus de magasins de manga ou d'animé prennent la place de magasins d'électronique. Shinjuku-ouest prend progressivement de l'importance comme quartier de l'électronique grand public, tandis qu'Akihabara est de plus en plus destiné aux passionnés et otakus. Ce nouveau public induit un phénomène amusant, la présence dans les commerces maid café et dans la rue de serveuses à la mode manga, les maid. On trouve aussi les AKB48, le célèbre groupe d'idoles établi à Akihabara. Le quartier est également connu pour ses boutiques de jeux vidéo anciens comme Super Potato. Notes et références Liens externes Site officiel Article Quartier de Tokyo Chiyoda Taitō
est un quartier de Tokyo situé à cheval sur les arrondissements de Chiyoda et de Taitō. Il est célèbre pour ses très nombreuses boutiques d'électronique et pour les mangas qui s'y trouvent. Il est connu dans le monde sous le nom de . Le centre de ce quartier est la gare d'Akihabara.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Antiquit%C3%A9
Antiquité
L'Antiquité (du latin antiquus signifiant « antérieur, ancien ») est une époque de l'histoire. Classiquement, elle couvre la période allant de l'invention de l'écriture vers 3300-3200 jusqu'à la chute de l'Empire romain d'Occident en 476. Elle couvre l'Europe, l'Asie occidentale et le Nord de l'Afrique. Par le développement ou l'adoption de l'écriture, l'Antiquité succède à la Préhistoire. Certaines civilisations de ces périodes charnières n'avaient pas d'écriture, mais sont mentionnées dans les écrits d'autres civilisations : on les place dans la Protohistoire. Le passage de la Préhistoire à l'Antiquité s'est donc produit à différentes périodes pour les différents peuples. De la même manière, dans l'historiographie occidentale, l'Antiquité précède le Moyen Âge qui précède lui-même l'Époque moderne. Cette périodisation n'est pas forcément adaptée hors du monde occidental et vouloir l'appliquer nolens volens n'a pas grand sens. La majorité des historiens estiment que l'Antiquité commence dans la seconde moitié du avant notre ère (v. 3500−3000 ) avec l'invention de l'écriture en Mésopotamie et en Égypte. Ces deux civilisations fondent les premiers États et les premières villes, puis développent des royaumes territoriaux de plus en plus stables et étendus, ces phases de croissance étant interrompues par des périodes de division et d'instabilité. L'Égypte antique se forge dès le début autour du principe idéal d'une monarchie unifiée, dominant toute la vallée du Nil et s'étendant au-delà pour obtenir les ressources dont elle a besoin. Le premier développement de la Mésopotamie se fait en particulier autour de sa région la plus méridionale, le pays de Sumer, au , où se constituent notamment l'écriture cunéiforme qui sera reprise par de nombreux pays du Proche-Orient ancien, et une culture savante qui sert également de référence même longtemps après sa disparition en tant qu'entité culturelle (autour de la fin du même millénaire). Son héritage est préservé et prolongé au millénaire suivant par des peuples parlant une langue sémitique, l'akkadien, qui coexistaient avec elle jusque-là, finalement rassemblés autour de la monarchie de Babylone. Plus au nord émerge dans la seconde moitié du une autre puissance mésopotamienne, l'Assyrie. Aux marges de ce premier monde antique se trouvent la civilisation de l'Élam dans le sud-ouest de l'Iran, et celle des Hittites au cœur de l'Anatolie. À la même époque, le Nouvel Empire égyptien porte la puissance de ce pays à son apogée. Après une phase de reflux marqué à la fin du , de nouvelles entités ethniques et culturelles se forment à partir du moule antérieur, en particulier en Syrie et au Levant (Araméens, Phéniciens, Philistins, Israélites). Au début du , l'Assyrie pose les bases d'un empire qui domine progressivement la majeure partie du Moyen-Orient. Lui succède à la fin du un empire de Babylone, dont la conquête par les Perses en 539 marque la fin de la domination mésopotamienne. L'empire perse s'étend plus loin que ses prédécesseurs, intégrant notamment l'Égypte, qui n'était pas parvenue à restaurer sa puissance passée. L'Antiquité classique, qui va d'environ 776 (date supposée des premiers Jeux olympiques) jusqu'à la crise de l'Empire romain du (au plus tard jusqu'en 284 avec l'avènement de Dioclétien), est traditionnellement la période de référence de l'Antiquité, celle des civilisations grecque et romaine classiques. Elle est en particulier marquée dans sa première partie par l'émergence de la civilisation grecque antique puis le rayonnement culturel d'Athènes, et sa rivalité avec Sparte, la résistance des deux aux tentatives d'hégémonie perse. Le rayonnement de la culture grecque s'étend avec la conquête de l'empire perse par le roi macédonien Alexandre le Grand, qui marquent le début de la période hellénistique, durant laquelle des dynasties gréco-macédoniennes dominent les pays des plus anciennes civilisations antiques. Dans l'ouest du monde méditerranéen, l'Italie passe au même moment sous le contrôle de la République romaine, qui étend ensuite sa domination sur toutes les rives de la Méditerranée, soumettant les royaumes hellénistiques, et s'imprégnant profondément de culture grecque. À la fin du , Rome devient une monarchie, l'empire romain, qui connaît son apogée au (la pax romana), avant de connaître une période d'instabilité interne et de menaces extérieures au face à un nouvel empire perse à l'est et aux raids de peuples « barbares » sur sa frontière nord. La date de fin de l'Antiquité est débattue et imprécise. La déposition du dernier empereur romain d'Occident en 476 est un repère conventionnel pour l'Europe occidentale, mais d'autres bornes peuvent être significatives de la fin du monde antique. Mais la notion d'Antiquité tardive s'est imposée depuis les années 1970, définissant une période à cheval entre l'Antiquité et le haut Moyen Âge conventionnels, connaissant de profonds changements politiques, économiques et culturels, avec la christianisation, qui amène par exemple une redéfinition de l'héritage classique, et plus largement donne un poids croissant au fait religieux. Elle se prolonge au moins jusqu'à la conquête musulmane (au plus tard en 800). Contours et définitions Le développement de la notion d'époque « antique » La notion d'une époque historique désignée comme l'Antiquité a des racines anciennes : au Haut Moyen-Âge les mots latins antiquus ou antiquitas peuvent désigner la période gréco-romaine, puis en italien chez Dante en 1303-1308 le terme antico désigne les périodes pré-chrétiennes, et Boccace désigne par antichità une période historique. En français, le terme « antiquité » désigne une période historique chez Montaigne (v. 1580). Mais il s'agit en général de désignations vagues, et à ces périodes les termes d'« antiques » et d'« antiquités » sont avant tout employés à propos d'œuvres d'art anciennes, dignes d'être collectées et imitées, le cadre chronologique et culturel n'étant affiné que progressivement. L'antiquaire français Bernard de Montfaucon publie en 1719 L'antiquité expliquée et représentée en figures qui prend pour objet les œuvres d'art grecques et romaines jusqu'à la fin du . En allemand coexistent deux termes pouvant servir à désigner une période « antique », Altertum et Antike. Les travaux fondateurs de Johann Joachim Winckelmann sont décisifs pour l'histoire de l'art antique, puis à la fin du (avec notamment avec Auguste et Friedrich Schlegel), se répand le concept d'une période « antique », par opposition à une époque « moderne », qui en vient finalement à désigner la culture antique (et plus particulièrement sa littérature), puis la période des civilisations grecque et romaine, souvent sous la forme de la paire « Antiquité classique » (allemand klassisches Altertum, anglais Classical Antiquity). La notion d'Antiquité en tant qu'époque historique s'impose progressivement au , d'abord chez les historiens de l'art, puis en histoire littéraire et enfin dans les études historiques en général, et son usage est bien établi au début du , au moins à partir des années 1920. L'émergence de cette notion s'accompagne de celle des grandes autres périodes historiques, à partir de la Renaissance en particulier : le Moyen Âge et l'époque moderne. Avec Christoph Cellarius autour de 1700 la césure entre période ancienne et médiévale est située durant la période qui va de Constantin à la fin de l'Empire romain. Puis, sous les Lumières c'est la conversion de Constantin, marquant le passage de l'ère païenne à l'ère chrétienne, qui est plus spécifiquement vue comme la rupture entre les deux. Mais la question de savoir où placer la limite reste discutée (voir plus bas). Cette périodisation de l'histoire qui se met en place en Europe après la fin de l'époque médiévale repose souvent sur des critères moraux, qui conduisent progressivement à l'idéalisation de l'Antiquité gréco-romaine, par contraste avec le Moyen Âge vu comme une période intermédiaire vue sous un jour négatif, tandis que le début de l'époque moderne marque un renouveau. Cette opposition résulte en partie de l'approche des humanistes de la Renaissance, qui considéraient qu'ils revivifiaient le savoir de la période antique, avec laquelle ils étaient séparés par une période obscure. Ce sont surtout les accomplissements culturels de l'époque gréco-romaine (ces deux cultures étant alors souvent non distinguées) qui sont alors mis en avant. Ce découpage est surtout critiqué dans son approche du Moyen Âge, défini à la négative et vu comme une période intermédiaire, une sorte d'« Âge sombre » de la civilisation, conséquence d'une décadence, qui n'est plus vraiment opératoire au regard des évolutions de la recherche historique. L'émergence de la notion d'« Antiquité tardive » est en partie destinée à résoudre ce problème en constituant une périodisation plus pertinente réunissant la fin de l'Antiquité et le début du Moyen Âge, au regard des évolutions sociales et culturelles. L'étude de l'Antiquité L'histoire de l'Antiquité européenne s'appuie traditionnellement sur l'exploitation des textes hérités de l'Antiquité, en premier lieu ceux des historiens antiques (Hérodote, Thucydide, Tite-Live, Polybe, etc.), et plus largement toute la littérature grecque et latine qui a continué à être recopiée, donc le champ des « études classiques », qui prend en particulier son essor à partir de la Renaissance. Comme pour les autres périodes de l'histoire, l'histoire antique se constitue progressivement en champ d'étude autonome à partir de la fin du et au , avec la création de chaires académiques, de revues et séries de livres spécialisés, etc. tout en adoptant les principes de la discipline historique « scientifique » qui se mettent alors en place. À côté de cela, l'histoire antique s’appuie grandement sur l'étude d'objets du passé antique (inscriptions, œuvres d'art, objets divers, ruines de bâtiments, etc.) et leur recherche et leur découverte constituent un aspect essentiel de la discipline. L'intérêt des humains pour les choses de leur passé lointain est présent dès l'Antiquité : des pharaons et prêtres égyptiens comme des monarques et savants babyloniens exhument des inscriptions de leurs aïeux, les copient et en analysent les caractéristiques ; des érudits chinois de la fin de l'Antiquité et d'après s'intéressent aux vases en bronze des premières dynasties, analysent leurs formes et inscriptions, et éditent et commentent les illustres auteurs du passé ; une même attitude envers les choses anciennes s'observe dans la Grèce et la Rome antiques (notamment dans les Antiquités de Varron), où on forge deux mots pour désigner les érudits s'adonnant à ces recherches : antiquitates et antiquarius, « antiquaire ». La caractéristique commune de ces hommes dans ces différentes civilisations sont d'être « des lettrés, capables de déchiffrer les écritures anciennes et qui collectionnent, souvent avec acharnement, des objets inscrits qu'ils s'efforcent, parfois avec succès, de dater et d'interpréter. » (A. Schnapp). L'humanisme de la Renaissance européenne se caractérise par un intérêt nouveau pour les choses antiques, et donne un essor aux antiquaires. Elle concerne en priorité l'Antiquité gréco-romaine, mais s'étend aussi au passé des autres régions d'Europe, du Moyen-Orient et même de l'Amérique précolombienne que l'on découvre alors. Les antiquaires effectuent des classements typologiques des objets (monnaies, armes, inscriptions, éléments architecturaux, etc.), certains conduisent des fouilles qui préfigurent l'archéologie, et cherchent à dater et interpréter ce qu'ils découvrent. Selon l'évolution tracée par A. Momigliano, c'est de la confrontation des travaux des historiens et des antiquaires que naît l'histoire antique, discipline fondée sur une confrontation entre sources écrites et vestiges matériels, soumis à une analyse critique de plus en plus pointilleuse afin de pouvoir mieux les exploiter pour produire un discours historique. L'archéologie en tant que telle émerge à partir du , de l'exploration des ruines antiques à Herculanum et Pompeï, aussi en Égypte lors de l'expédition française, qui débouche sur l'achèvement du déchiffrement des hiéroglyphes égyptiens par Jean-François Champollion, qui permet le développement de l'égyptologie. La discipline se développe au et élargit son champ d'étude : exploration de sites classiques comme Delphes, Délos ou encore Olympie ; découverte des sites égéens pré-classiques avec les découvertes de Heinrich Schliemann à Troie et Mycènes, et d'Arthur Evans à Cnossos ; extension de l'égyptologie aux phases prédynastiques à la suite de Flinders Petrie ; mise au jour des capitales assyriennes (Nimroud, Khorsabad, Ninive) qui amorcent la redécouverte de l'ancienne Mésopotamie, alors que le déchiffrement des écritures cunéiformes aboutit grâce à l'exhumation de nombreux textes, ce qui marque le début de l'assyriologie, l'étude de la Mésopotamie antique (et plus largement celle du Proche-Orient ancien) par les historiens. Les découvertes archéologiques deviennent donc indispensables pour l'étude de l'histoire ancienne. Il n'empêche que pendant longtemps l'histoire antique reste vue comme l'apanage de l'historien (donc le spécialiste de l'étude des textes), l'histoire est considérée comme la discipline centrale, et les autres disciplines dont les travaux sont mobilisés dans la construction du discours historique sur l'Antiquité (archéologie, numismatique, philologie, etc.) sont vues comme des « sciences auxiliaires ». Cette vision des choses est remise en question par l'autonomisation plus marquée de ces disciplines (en particulier avec l'essor de la « nouvelle archéologie » dans les années 1970), et s'impose dans les dernières décennies du une nouvelle situation dans laquelle la primauté de l'historien n'est plus de mise en histoire ancienne. Cela se marque en France par l'adoption dans le milieu de la recherche de l'expression de « Sciences de l'Antiquité », permettant une approche pluridisciplinaire dans laquelle l'histoire n'est qu'une discipline parmi d'autres permettant de reconstruire le passé antique. Le nombre limité de sources empêche néanmoins d'approcher de nombreux domaines des civilisations antiques. L'histoire ancienne constitue dans le champ des études historiques une branche à part, qui a pu être décrite par certains de ses propres pratiquants comme « provinciale ». Parce qu'elle repose sur un nombre de sources écrites limité et a priori peu extensibles (du moins dans le contexte grec et romain), il est même arrivé par le passé qu'on prédise qu'elle toucherait un jour à ses limites. C'était sans compter sur la possibilité de jeter un regard neuf sur des textes connus depuis longtemps, et surtout sur l'apport des découvertes venant d'autres disciplines s'intéressant aussi aux périodes antiques. La pratique de l'histoire ancienne requiert de plus une forme de dépaysement, notamment pour éviter l'écueil d'y plaquer des notions modernes sans discernement ou d'y chercher une forme de modernité qui n'en est pas en atténuant les spécificités des mentalités antiques (comme l'illustrent les débats sur la nature de la démocratie athénienne et ses similitudes et différences avec les démocraties modernes). Les civilisations antiques restent un monde différent, complexe à comprendre pour des gens contemporains. Néanmoins, la barrière n'est pas forcément infranchissable, car, comme le soulignait C. Nicolet en s'interrogeant sur les mentalités économiques de l'Antiquité, Les bornes de l'histoire antique Le début de l'Antiquité Traditionnellement, le début de l'histoire ancienne, et donc le début de l'histoire tout court, est placé avec l'apparition de l'écriture, qui donne accès aux sources écrites, qui sont le type de document qu'étudient en priorité les historiens. Plus largement, l'invention de l'écriture est considérée comme un des plus grands accomplissements de l'espèce humaine, qui marquerait selon certains l'entrée dans « la civilisation » (au sens culturel). Par suite, selon les régions du monde, le passage de la Préhistoire à l'Histoire se produit lorsque l'écriture est inventée ou adoptée. Cela revient à dire, en l'état actuel de la documentation, que l'histoire débute lorsque les scribes d'Uruk en Basse Mésopotamie et d'Abydos en Égypte commencent à inscrire des signes pictographiques sur des tablettes d'argile et des poteries, quelque part vers 3300-3200 avant J.-C. Néanmoins, les positions actuelles des spécialistes de cette période, sans remettre en cause la césure majeure qui a lieu à ce moment-là, sont de mettre l'emphase sur les changements politiques et sociaux que reflète l'apparition de l'écriture (apparition de l'État et des villes, développement de l'administration, etc.), plutôt que sur ce développement en lui-même. Ces phénomènes sont apparus grâce à l'apport des découvertes archéologiques qui restent primordiales pour connaître les sociétés mésopotamienne et égyptienne de ces périodes. Pour les civilisations connues par des textes de peuples voisins mais n'ayant elle-même pas adopté l'écriture, on parle parfois de « protohistoire ». Cela concerne notamment la Gaule avant la conquête romaine. La fin de l'Antiquité Traditionnellement la fin de l'Empire romain d'Occident en 476, point d'orgue de la « décadence de l'Empire romain », marque la fin de l'Antiquité. La chute de Rome, qui s'accompagne d'autres événements marquants (notamment sa prise par les Goths en 410), est sur le plan symbolique quelque chose de très important, qui a suscité une grande quantité d'études réinterprétant sans cesse ce phénomène, qui n'a pas fini de faire réfléchir. Pour marquer la fin de l'Antiquité, d'autres dates antérieures ont pu être proposées, comme l'Édit de Milan de 313 qui autorise le Christianisme, ou bien la fondation de Constantinople en 330, ou encore la partition de l'Empire romain en deux en 395. Mais comme vu plus haut, depuis l'entre-deux guerres au moins les historiens ont commencé à remettre en cause l'importance sur le plan historiographique du déclin de l'Empire romain d'Occident. Ils ont mis en évidence une période d'Antiquité tardive qui s'étend au-delà de l'année 476 et établit une continuité de la culture antique jusqu'à l'avènement de l'Islam, couvrant alors la première partie du « haut Moyen Âge » du découpage chronologique traditionnel. L'Antiquité tardive est depuis devenue une période historique à part entière. Elle s'achève au plus tard autour de 800 de notre ère. Sources Les sources particulièrement mobilisées par les spécialistes de l'histoire ancienne sont : des sources littéraires, notamment les travaux d'historiens antiques tels qu'Hérodote, Thucydide, Polybe, Tite-Live, etc., mais plus largement l'ensemble de la production littéraire gréco-romaine (poésie, philosophie, géographie, sciences, théologie, correspondance privée, etc.) qui a été transmise jusqu'à l'époque moderne, également la Bible et la littérature en hébreu et araméen anciens ; ces sources dites « secondaires » sont en revanche quasiment absentes pour les civilisations du Proche-Orient ancien, dont l'histoire doit être reconstituée par des sources « primaires » ; des sources épigraphiques, des textes retrouvés sur des sites antiques : les inscriptions sur pierre retrouvées sur les sites antiques, qui constituent une source importante pour l'Antiquité gréco-romaine, mais qui sont également présentes dans les autres civilisations antiques ; les ostraca, écrits sur tessons de poteries ou éclats de calcaire, constituent une autre source écrite importante ; les textes sur tablettes d'argile, essentiellement les centaines de milliers de tablettes cunéiformes, qui couvrent une vaste gamme de sujets (gestion, administration, religion, sciences, littérature, éducation, correspondance officielle et privée, etc.) et constituent l'essentiel de la documentation écrite provenant des civilisations du Proche-Orient ancien ; des sources papyrologiques (textes écrits sur papyrus) : il s'agit d'une source importante pour la civilisation égyptienne antique, les conditions climatiques de ce pays permettant une bonne conservation de cette matière, et très variée ; le papyrus est également le matériau privilégié d'écriture dans le monde gréco-romain avant d'être supplanté par le manuscrit (après 500 ) ; des monnaies (la numismatique) : les pièces de monnaie sont un objet d'étude pour l'histoire politique, l'iconographie, l'économie ; des sources archéologiques : les vestiges matériels (bâtiments, objets, restes organiques) identifiés sur les sites antiques sont une source majeure pour l'histoire ancienne, et les nouvelles découvertes permettent d'enrichir les connaissances (cela comprend aussi les monnaies et sources épigraphiques et papyri mentionnés précédemment qui sont des artefacts exhumés sur des sites) ; des sources iconographiques, des images, ce qui rejoint le champ de l'histoire de l'art ; l'analyse des images peut être mobilisée pour mieux comprendre de nombreux domaines des civilisations anciennes (religion, politique, etc.). Les premières civilisations antiques La première partie de l'Antiquité débute par le passage de la Préhistoire à l'Histoire. Elle est dominée par les deux grandes civilisations que sont l'Égypte pharaonique et la Mésopotamie, quoiqu'il soit devenu courant de parler de « Proche-Orient ancien », désignation englobant l'espace allant de l'Anatolie et du Levant jusqu'au plateau Iranien, en passant par la Syrie, la Mésopotamie, débordant vers l'Arabie, le sud du Caucase et l'Asie centrale ; on y inclut parfois l’Égypte et la Nubie, ce qui permet d'avoir dans un même objet d'étude toutes ces civilisations pré-classiques, mais cette acception est minoritaire. Redécouvertes à partir du , ces civilisations ont souvent été replacées dans une perspective historique eurocentrée comme des antécédents et un « berceau » de « la » civilisation, à la première place d'une séquence qui comprend ensuite l'Antiquité gréco-romaine, le Moyen Âge, puis l'Europe moderne et contemporaine. Cela est partiellement vrai, mais également réducteur, ne serait-ce que parce que l'évolution historique ne peut être résumée à une séquence linéaire de civilisations, celles-ci ayant toujours des origines variées. D'un autre côté, il y a eu un malaise croissant devant l'emploi du terme « oriental ». En effet, celui-ci charrie des préjugés raciaux, en plus de marquer une coupure entre ces premières civilisations et celle de la Grèce antique, alors que s'est installé un discours inscrivant la seconde dans la continuité des premières et que son développement ne pouvait être compris sans prendre en compte ces influences. Une autre conséquence des approches euro-centrées toujours prégnante est le fait que ces civilisations ont souvent été étudiées dans un perspective chrétienne, sous le prisme des textes bibliques, comme l'histoire des peuples interagissant, souvent de façon négative, avec les Israélites, peuple élu posant les bases du salut de l'humanité. Les recherches actuelles ne plaident plus en faveur d'un foyer unique à l'origine de ces évolutions : on identifie plusieurs centres, ayant émergé à des époques différentes, connaissant des étapes de développement similaires, mais essentiellement construites sur une origine qui leur est propre (endogène), avec des influences extérieures limitées voire inexistantes. De fait, loin d'être un commencement, ces civilisations sont elles-mêmes les héritières des cultures qui expérimentent plusieurs millénaires plus tôt la « révolution néolithique », entre le Levant et le Zagros (le « Croissant fertile »), foyers qui essaiment vers les régions voisines par la suite (avec également l'apport d'un foyer de domestication saharien dans le cas égyptien, mais généralement tenu pour moins important). Elles récupèrent donc les avancées du mode de vie néolithique et ses évolutions postérieures durant le Chalcolithique : sédentarité, organisation communautaire villageoise ; économie reposant sur l'agriculture et l'élevage, puis l’arboriculture, l'irrigation ; le travail de la céramique, puis du métal (cuivre) développé postérieurement, industrie textile ; des réseaux de circulation des biens et des savoirs couvrant un vaste espace, etc. Ce sont des sociétés qui sont généralement vues comme égalitaires, quoi qu'organisées vers les périodes tardives en « chefferies », dont le cadre de vie et l'organisation politique sont en tout cas pré-étatiques et pré-urbains. Dans leur sillage, l'Égypte et la Mésopotamie expérimentent un ensemble de changement fondamentaux qui a pu être rangé sous la dénomination de « révolution urbaine », remplissant les critères permettant de les considérer comme des « civilisations » au sens culturel, selon les propositions de G. Childe en 1950. À sa suite, les travaux actuels insistent plus sur l'apparition des premiers États, qui se caractérisent en particulier par : une stratification sociale notable, permettant de distinguer une élite dirigeante, visible notamment dans l'archéologie par la présence d'une architecture monumentale (résidences, sanctuaires, tombes) et d'un art reflétant l'idéologie de l'élite dirigeante ; un réseau d'habitat hiérarchisé, dominé par une ville principale, impliquant une forme de centralisation des activités ; l'existence d'une spécialisation des activités et d'une organisation de la production, du stockage et des échanges à l'échelle de la société ; des pratiques rituelles et un culte organisés par les élites. L'Égypte et la Mésopotamie sont deux des quatre ou cinq civilisations à inventer l'écriture, et elles le font en même temps et avant les autres, autour de 3400-3200 Cela marque en principe le début de l'histoire, mais la situation est généralement envisagée sous un angle plus complexe. Les plus anciens documents écrits étant de nature administrative et le produit des institutions des premiers États, cette invention doit être replacée au sein des autres changements survenant à l'époque, qui, pris ensemble révèlent la profondeur du bouleversement à l'origine de l'Histoire, la civilisation et/ou l'État, selon la dénomination privilégiée. Ainsi, selon M. Liverani : Ces civilisations couvrent en gros d'histoire, soit plus de la moitié des temps considérés comme « historiques », donc plus que toutes les autres périodes de l'histoire réunies. Elles constituent donc un champ chronologique très vaste. À la différence des civilisations antiques postérieures, leurs traductions littéraires ont été perdues après leur disparition (à l'exception notable de la Bible hébraïque) et leur histoire est peu documentée par les auteurs de l'Antiquité classique, donc peu de sources secondaires sont disponibles pour les étudier. Aussi les sources les documentant sont en quasi-totalité des sources primaires issues de fouilles archéologiques (régulières ou clandestines). Certaines régions (Égypte, Israël) sont mieux couvertes par les fouilles que les autres, a fortiori quand il s'agit de pays ayant connu des troubles politiques pendant plusieurs décennies, comme la Mésopotamie (l'Irak). Du fait de la capacité des tablettes cunéiformes à traverser le temps, certaines phases de l'histoire mésopotamienne sont très abondamment documentées du point de vue textuel, ce qui permet de connaître de nombreux aspects de leur administration, de leur société, de leur économie et de leur culture sur quelques années voire décennies, contrastant avec de longues phases de vide documentaire pour lesquelles même la chronologie et l'histoire politique sont incertaines. Cela reflète en partie les hasards des découvertes, mais aussi la tendance de la documentation à suivre la puissance et la stabilité politique, car elle est plus abondante durant les périodes d'unification et de centralisation politique que pour celles de division et de déclin des institutions, donnant des « âges obscurs » du point de vue documentaire. Cadre chronologique La chronologie de ces périodes est très discutée, les dates étant incertaines et approximatives jusqu'au Pour les plus hautes époques, les incertitudes excèdent la centaine d'années. Cela suppose de donner des dates choisies en général par convention parmi les différentes propositions (ainsi la « chronologie moyenne » qui est la plus courante pour la Mésopotamie), qui ne sont donc qu'indicatives. Le découpage chronologique pour l'Égypte antique repose sur une alternance entre des périodes d'unification et de prospérité, les « Empires », et des périodes de division et de déclin supposé, les « Périodes intermédiaires ». En Mésopotamie, le découpage s'articule autour de phases archéologiques et d'autres reposant sur les événements politiques ou culturels. Le découpage reposant sur les données archéologiques, découlant de la vieille théorie des « âges » de pierre et de métal est plus englobant, le seul partagé entre les différentes régions de ces hautes époques, vu qu'il est assez rare qu'un découpage chronologique ou culturel plus précis s'applique sur plusieurs régions. La notion d'âge du bronze, avec ses subdivisions en âge du bronze ancien (v. 3400/3000-2000 ), âge du bronze moyen (v. 2000-1500 ) et âge du bronze récent (v. 1500-1200 ), est très courante dans les études sur le Proche-Orient ancien. Égypte antique (v. 3200-3000 ) : période « proto-dynastique », constitution des premiers États, début du processus d'unification ; l'écriture hiéroglyphique naît vers 3200-3100 , sous la dynastie 0, à Abydos. Période thinite (v. 3000-2650 ) : les rois du sud envahissent le delta du Nil et unifient le pays ; fondation de la , établie à Thinis, près d'Abydos. Ancien Empire (v. 2650-2150 ) : consolidation de l'État pharaonique ; âge des pyramides. Première Période intermédiaire (v. 2150-2000 ) : contestation de l'autorité centrale par les gouverneurs de province (nomarques), division du pays et conflits. finit par imposer la dynastie thébaine du sud. Moyen Empire (2000 à 1720 ) : retour à l'unité, période de floraison artistique. Deuxième Période intermédiaire (v. 1720-1540) : fondation des dynasties des Hyksôs au nord, finalement renversés par une dynastie venue de Thèbes. Nouvel Empire (v. 1540-1070) : réunification de l'Égypte, nouvelle période de prospérité et de floraison artistique, expansion et constitution d'empires en Nubie et au Levant. Troisième Période intermédiaire (v. 1070-650) : perte de l'empire, division du pays et affirmation de dynasties d'origine étrangère (Libye, Nubie), puis invasion assyrienne. Basse Époque (v. 650-332 ) : réunification par la dynastie saïte, puis invasion des Perses occupant le pays, chassés un temps après une révolte difficile par , dernier pharaon autochtone. Les Perses sont vaincus par Alexandre le Grand en 332 Mésopotamie Période d'Uruk récent (v. 3400-3000 ) : apparition des premières villes et premiers États, l'écriture se développe vers 3200 Période des dynasties archaïques (v. 2900-2340 ) : division en plusieurs cités-États (Uruk, Ur, Lagash, Kish, etc.). Période d'Akkad (v. 2340-2190 ) : Sargon d'Akkad met fin à la période des cités-États en les incluant dans le premier état territorial, qui se mue vite en véritable empire, notamment grâce à l'action de son petit-fils Naram-Sin. Période néo-sumérienne (v. 2150-2004 ) : nouvelle unification par la troisième dynastie d'Ur, Ur-Namma et son fils Shulgi, qui établissent un nouvel empire dominant la Mésopotamie. Période paléo-babylonienne (ou amorrite) (v. 2004-1595 ) : apparition de dynasties amorrites qui se partagent la Mésopotamie : Isin, Larsa, Eshnunna, Mari, puis Babylone, qui finit par dominer toute la région sous le règne de Hammurabi, avant de décliner lentement jusqu’à la prise de la ville par les Hittites vers 1595 Période « médio-babylonienne » (v. 1595 -1000 ) et période « médio-assyrienne » (v. 1400-1000 ) : les Kassites fondent une nouvelle dynastie qui domine Babylone pendant plus de quatre siècles. Au nord, le Mittani exerce sa domination avant de se faire supplanter par le royaume médio-assyrien. Cette période se termine avec une crise grave, provoquée notamment par les assauts des Araméens. Période néo-assyrienne (934-609 ) : les Assyriens établissent un empire dominant tout le Proche-Orient pendant environ deux siècles, qui s'effondre à la fin du sous les coups des Babyloniens et des Mèdes. Période néo-babylonienne (625-539 ) : les Babyloniens reprennent à leur profit une partie de l'empire néo-assyrien, notamment grâce à l'action de . Période achéménide (539-331 ) : Babylone succombe à son tour (539 ) sous les coups de qui incorpore la Mésopotamie dans l'empire perse. Fin des dynasties autochtones mésopotamiennes. Alexandre le Grand conquiert la Mésopotamie en 331 Les débuts de la civilisation égyptienne La période prédynastique égyptienne voit les fondations de l’État pharaonique égyptien être progressivement posées entre la fin du et celle du , d'abord avec la culture de Badari en Moyenne-Égypte, puis la culture de Nagada en Haute-Égypte, alors qu'en Basse-Égypte se développe la culture de Maadi-Bouto, ouverte aux influences proche-orientales. L'expansion de la culture de Nagada vers les autres régions marque le début du processus d'unification de la vallée du Nil et de formation de l'État, qui se concrétise à la fin du millénaire. Abydos fonctionne alors comme une nécropole royale, en lien avec les deux autres sites majeurs que sont Nagada puis Hiérakonpolis. Les premiers signes écrits permettent d'identifier le début de l'administration et la présence de souverains formant une « dynastie 0 » absente de l'historiographie traditionnelle, dont il n'est pas assuré qu'elle ait dominé toute l'Égypte. L'unification est traditionnellement attribuée au roi Ménès, assimilé à Narmer, identifié par des sources écrites et artistiques. C'est le premier roi de la première dynastie égyptienne, régnant vers 3000 Avec lui s'ouvre la période thinite (v. 3000-2700 ) qui comprend les deux premières dynasties, la première phase d'un royaume égyptien unifié et plus largement la période qui parachève la formation de la civilisation égyptienne pharaonique. Elle est documentée par les découvertes effectuées dans les nécropoles d'Abydos et de Saqqarah. La période de l'Ancien Empire (v. 2700-2200 ) s'ouvre apparemment sans rupture avec la précédente. La est dominée par la figure de Djoser, le premier pharaon à se faire enterrer dans une pyramide (à Saqqarah), dont le maître d’œuvre serait l'architecte Imhotep. La est celle du pharaon Snéfrou puis de ses successeurs Khéops, Khéphren et Mykérinos, qui construisent d'imposantes pyramides à Gizeh près de Memphis, la nouvelle capitale. La et la , marquée par les longs règnes de et , sont des périodes d'épanouissement du pouvoir monarchique et de développement administratif. Le pharaon de l'Ancien Empire est un personnage d'essence divine, bénéficiant d'un culte après sa mort, qui revêt des aspects « solaires » avec l'essor du culte du dieu-soleil Rê auquel il est assimilé (visible notamment dans l'érection de temples solaires). Il est appuyé par une élite administrative puissante qui érige à son tour ses tombes privées (dans des mastabas richement ornés). L'Ancien Empire voit également une phase d'expansion vers la Nubie et hors de la vallée du Nil, pour l'acquisition de matières premières, et l’établissement de relations commerciales et diplomatiques avec le Levant (Byblos, Ebla), aussi en direction du pays de Pount (vers l’Éthiopie). La dynamique centralisatrice s'essouffle à la fin de la , à laquelle succède la première Période intermédiaire (v. 2200-2030 ), qui comprend quatre dynasties, qui ont pu régner au même moment sur des parties différentes du pays. Le pays s'est en effet divisé politiquement, entre plusieurs centres de pouvoir (Memphis, Hérakléopolis, Thèbes). La période est mal documentée, mais les générations postérieures en ont retenu l'image d'un temps chaotique, marqué par des guerres et des famines, un traumatisme à ne plus reproduire. Sumer et ses voisins La Mésopotamie entre dans l'ère historique, étatique et urbaine au , durant la période d'Uruk. Celle-ci doit son nom à la ville la plus étendue de cette période, située dans le sud de la Mésopotamie, qui est également le lieu de découverte du plus grand ensemble de monuments et des premières tablettes écrites (essentiellement de nature administrative), datés d'environ 3300-3000 La période précédant cet essor est très mal connue. On sait que des villes émergent au début du dans le nord de la Mésopotamie (Tell Brak), également en Iran du sud-ouest (Suse), où sont également attestés des documents précédant la mise au point définitive de l'écriture (jetons comptables, tablettes numériques, premiers pictogrammes). Il est clair que la « révolution urbaine » n'est pas cantonnée à la seule Basse Mésopotamie. Il n'empêche que c'est cette dernière qui exerce la plus grande influence culturelle durant cette période, appuyée sur une économie agricole très productive grâce à ses canaux d'irrigation dérivés de ses deux fleuves, le Tigre et l'Euphrate, qui sont également des voies navigables facilitent les échanges, donc des éléments très favorables au développement d'une civilisation urbaine. Les régions voisines reprennent divers aspects de la culture « urukéenne », et des comptoirs ou colonies venus de Basse Mésopotamie semblent se développer en Haute Mésopotamie. En dépit du recul de l'influence sud mésopotamienne au tournant du , la civilisation urbaine continue de prospérer au La partie sud de la Basse Mésopotamie (la période des dynasties archaïques), le pays de Sumer, est constitué de plusieurs royaumes, des cités-États, disposant d'institutions bien organisées (des palais et des temples), dirigées par une élite puissante et riche (comme en témoignent les tombes royales d'Ur du milieu du millénaire). L'usage de l'écriture se développe, pour des finalités administratives mais aussi des activités savantes (archives de Girsu, Shuruppak, Adab). Du point de vue ethnique, on distingue deux peuples principaux coexistant dans le Sud mésopotamien à cette période : les Sumériens, un peuple parlant le sumérien, une langue isolée, dominante dans la partie la plus méridionale de la Mésopotamie, et derrière qui on voit généralement les inventeurs de l'écriture mésopotamienne ; les « Akkadiens », terme qui recouvre en fait un ensemble de populations parlant des langues sémitiques, majoritaires dans la partie nord. Encore plus au nord, les autres populations sont là aussi majoritairement de langue sémitique. Des royaumes pratiquant l'écriture mésopotamienne se développent en Syrie sous l'influence sumérienne, au moins à partir du milieu du millénaire (Mari, Ebla, Nagar, Urkesh) et les sociétés connaissent un processus de hiérarchisation sociale marquée (tombes de Tell Umm el-Marra). Dans le sud-ouest iranien se développe la civilisation élamite, organisée autour de plusieurs entités politiques situées dans des régions hautes, et dont le principal centre urbain et culturel est la ville de Suse, située dans les régions basses au contact de la Mésopotamie ; elle a d'abord mis au point son propre système d'écriture, « proto-élamite », avant d'adopter le cunéiforme. Cette époque s'achève par l'apparition de l'empire d'Akkad (v. 2340-2190 ), premier État qui parvient à unifier les cités de Mésopotamie, sous la direction de Sargon d'Akkad, une des grandes figures de l'histoire mésopotamienne. Cet empire domine aussi une partie de la Syrie et du plateau Iranien et connaît son apogée sous le règne de Naram-Sîn. Après la chute d'Akkad au début du , dont les artisans principaux seraient les Gutis, peuple venu des montagnes occidentales, il se passe quelques décennies de division politique, durant lesquelles prennent place le règne de Gudea de Lagash, connu pour ses nombreuses statues en diorite, et celui de Puzur-Inshushinak en Élam, qui voit l'élaboration d'une nouvelle écriture, l'élamite linéaire. Puis un nouvel empire n'émerge depuis la Mésopotamie, celui de la troisième dynastie d'Ur (v. 2112-2004 ). Il est couramment vu comme l'archétype de l’État mésopotamien centralisateur et bureaucratique, au moins dans ses intentions, dont le plus éloquent témoignage sont les dizaines de milliers de tablettes administratives qu'il a laissées derrière lui. L'âge du bronze moyen La première moitié du correspond dans la chronologie des âges des métaux à l'âge du bronze moyen (v. 2000-1600 ). Elle voit le développement d'États territoriaux dans plus de régions que précédemment, sans que des pôles culturels centraux ou des puissances politiques hégémoniques n'émergent à nouveau. Cela donne naissance à un monde multi-centré, intégrant d'anciennes périphéries (Anatolie, Syrie), qui ont désormais un niveau de développement technologique et socio-politique similaire à ceux de l’Égypte et de la Mésopotamie. Alors que la situation politique est très fragmentée au début du millénaire, progressivement se constituent des puissances régionales se partageant le concert politique dans une sorte d'équilibre des pouvoirs, situation qui prend sa forme définitive durant l'âge du Bronze récent. Par ailleurs, on voit une extension de l'espace couvert par les réseaux d'échanges vers l'ouest, avec l'intégration de la Crète, mais une rétractation à l'est où les routes commerciales du Golfe et du plateau Iranien sont moins actives à la fin de la période (ce qui semble lié à l'effondrement de la civilisation de l'Indus après 1900 ). L'Égypte est réunifiée vers 2030 par la dynastie de Thèbes, la , avec qui rétablit l'autorité et le prestige monarchique. C'est le début du Moyen Empire (v. 2030-1780 ). La , des rois nommés et , marque l'apogée de cette période, grâce à une reprise en main active de l'administration, ravagée par les troubles antérieurs. L'activité de ces rois à Karnak près de Thèbes et dans l'oasis du Fayoum témoigne de leur puissance et de leur richesse retrouvées. Ils parviennent également à reprendre le contrôle sur la Nubie. En revanche, si leur influence est perceptible au Levant méridional, il n'est pas assuré qu'elle se soit accompagnée d'une domination politique, et l’Égypte est à l'écart du concert international proche-oriental durant cette période. Du point de vue culturel, cette période est notamment marquée par une floraison littéraire et l'affirmation du dieu thébain Amon. Au Proche-Orient, le début du voit des chefs tribaux des Amorrites, peuple originaire de Syrie, s'installent à la tête de royaumes aussi bien en Syrie qu'en Mésopotamie, et y établissent des dynasties concurrentes, tout en formant un ensemble culturel cohérent (un koinè), reposant en bonne partie sur l'héritage syro-mésopotamien ancien mais aussi sur des pratiques originales (visibles notamment dans les relations diplomatiques). Les principaux royaumes de cette période (période paléo-babylonienne, période d'Isin-Larsa) sont Isin et Larsa dans le sud mésopotamien, Eshnunna dans les régions à l'est du Tigre, Mari sur l'Euphrate dont le palais royal a livré des milliers de tablettes, essentielles pour la connaissance de cette période, Yamkhad (Alep) et Qatna en Syrie intérieure. Assur est à cette époque une cité peu puissante politiquement, mais ses marchands ont tissé un réseau commercial très lucratif en Anatolie, documenté par des milliers de tablettes mises au jour à Kültepe (période paléo-assyrienne). Un autre réseau commercial très actif est celui du golfe Persique, qui profite aux villes du sud mésopotamien (Ur, Larsa) avant de se rétracter. Autour de 1800 un souverain amorrite nommé Samsi-Addu parvient à unifier toute la Haute Mésopotamie, mais à sa mort en 1775 son royaume s'effondre. Hammurabi de Babylone (1792-1750 ) parvient ensuite à dominer la majeure partie de la Mésopotamie. Avec lui, le royaume babylonien devient une des principales puissances du monde antique (première dynastie de Babylone). Ses successeurs parviennent à se maintenir au pouvoir tout en perdant peu à peu des territoires, jusqu'à la chute de Babylone sous les coups des Hittites en 1595 Cet acte marque la montée en puissance d'un autre royaume amené à durer, implanté dans le pays appelé Hatti d'où vient le nom Hittites, au cœur de l'Anatolie. Ses rois constituent à la fin du un royaume en mesure de vaincre les deux grands royaumes amorrites, Alep et Babylone. Néanmoins, des querelles dynastiques freinent son expansion. Plus au sud, le Levant central et méridional (Canaan) est peu documenté par les textes, mais on y décèle l'existence de petits royaumes comme celui de Byblos, qui prospère grâce au commerce avec l'Égypte. Les populations sémitiques du Levant ont alors des contacts réguliers avec la vallée du Nil, s'y rendent en nombre, et c'est probablement dans ce milieu que sont élaborés les premières formes d'alphabet, dérivées des hiéroglyphes (alphabet protosinaïtique). C'est aussi dans ce contexte qu'un groupe de populations sémitiques, les Hyksos, s'implante dans le delta du Nil et y fonde des dynasties, la plus importante régnant à Avaris. Ils causent des pertes territoriales importantes aux rois thébains de la dynastie, qui disparaît peu après. C'est la deuxième Période intermédiaire (v. 1750-1550 ). Au sud, la Nubie, le pays de Koush, se rend indépendante sous la direction des rois de Kerma. L'« invasion » hyksos et la division qui s'ensuit sont vus comme de grands malheurs dans la tradition postérieure égyptienne ; elle introduit des influences asiatiques, mais la tradition égyptienne résiste, y compris en pays dominé par les Hyksos où elle conserve une grande influence. Les souverains indépendants de Thèbes parviennent progressivement à prendre le contrôle de la situation. Dans le monde égéen, l'âge du bronze est divisé entre trois aires culturelles : la Crète de culture « minoenne », les Cyclades de culture « cycladique » et la Grèce continentale de culture « helladique ». Elles se développent depuis la fin du et présentent toutes des spécificités, tout en entretenant des contacts les unes avec les autres. La Crète connaît l'essor le plus marqué durant le Bronze moyen, stimulée par les relations avec les régions orientales. Elle est cependant moins centralisée que ces dernières, les « palais » de Cnossos, Phaistos et Malia ne fonctionnant manifestement pas comme des centres administratifs de royaumes très hiérarchisés à l'image de ceux du Proche-Orient, mais peut-être plutôt comme des centres cérémoniels. Elle dispose de ses propres écritures, les hiéroglyphes crétois et le Linéaire A, non déchiffrées. Vers la fin de la période Cnossos semble devenir le site principal, et l'influence minoenne s'étend sur son voisinage, notamment dans les Cyclades comme l'atteste le site d'Akrotiri sur l'île de Santorin (détruit par l'éruption du volcan voisin, vers la fin du ). Il est néanmoins excessif d'y voir une « thalassocratie ». Les poteries minoennes se retrouvent jusqu'au Proche-Orient. À l'autre extrémité dans le plateau Iranien, l'Élam reste une puissance politique majeure, bénéficiant notamment des retombées économiques des routes de l'étain reliant les mines situées plus à l'est à la Mésopotamie. Ce sont les armées de ce royaume qui ont porté le coup de grâce à la troisième dynastie d'Ur au début de la période, et elles réalisent régulièrement des incursions en Babylonie durant les siècles suivants, sans parvenir à s'y imposer durablement. L'âge du bronze récent La période qui va d'environ 1600 à 1200 est couramment définie au Moyen-Orient comme un âge du bronze récent. Dans la continuité de la phase précédente avec laquelle elle présente de nombreux points communs, elle est caractérisée du point de vue géopolitique par la présence de royaumes de puissance équivalente dominant le concert politique international, l'Égypte entrant alors en contact direct avec les grands royaumes du Proche-Orient. La concentration politique et a conduit à un système reposant sur une poignée de grandes puissances : l’Égypte, les Hittites, le Mittani puis l'Assyrie, Babylone et l'Élam. Apparaissent alors des « empires » constitués de nombreux royaumes vassaux soumis durablement par un des grands royaumes, qui se disputent en particulier la domination de la riche région de Syrie, et dont l'activité diplomatique est notamment documentée par les lettres d'Amarna. Le « monde connu » de l'époque va de la mer Égée jusqu'à l'Iran, avec un début d'intégration de la Méditerranée orientale. En Égypte, le roi thébain vainc les Hyksos vers 1540 , puis Koush (Nubie), ce qui marque le début de la , et du Nouvel Empire (v. 1540-1200 ). C'est la période la mieux documentée de l’Égypte pharaonique, en particulier grâce à l'activité de ses souverains. La rétablit la prospérité de l'Égypte, et après le règne de Hatchepsout, la seule femme à avoir régné par elle-même dans ce royaume, réalise plusieurs campagnes militaires qui lui permettent de se tailler un empire au Levant (surtout à Canaan), et d'aller jusqu'à l'Euphrate, faisant de l’Égypte une puissance du Proche-Orient, luttant contre le Mittani et les Hittites pour l'hégémonie sur les riches cités de Syrie. Avec lui s'affirme la figure du pharaon combattant, reprise par ses successeurs. Au sud, l'empire égyptien va en Nubie jusqu'à la quatrième cataracte, et les mines d'or de ce pays servent grandement la politique pharaonique, à l'intérieur comme à l'extérieur. Les rois se font inhumer dans la vallée des Rois près de Thèbes qui, bien que pour la plupart pillées dès l'Antiquité (à l'exception notable du tombeau de Toutankhamon), ont livré et livrent encore d'importantes informations sur l'histoire de la période. Les temples égyptiens de Karnak (Louxor) et d'ailleurs font l'objet de grands travaux reflétant la puissance du royaume et de son grand dieu, Amon-Rê. L'époque amarnienne (du nom de la résidence royale d'alors, Tell el-Amarna) au milieu du , sous le roi , voit la promotion du dieu Aton, réforme religieuse qui entraîne beaucoup de débats. Après sa mort et le règne bref de Toutankhamon qui doit sa célébrité à la découverte de sa tombe, la succession houleuse aboutit à la mise en place de la . Ses rois doivent rapidement intervenir au Levant où leur domination est bousculée par les offensives hittites (voir plus bas). Cette affaire se solde sous le règne de avec la conclusion d'une paix durable (et après la fameuse mais non décisive bataille de Qadesh) qui permet à l'Égypte de consolider sa domination sur ses provinces asiatiques (après des pertes notables comme Ugarit et l'Amurru). Par la suite, les Libyens font peser une menace plus directe sur le delta du Nil à la fin de la dynastie, qui se prolonge au début de la suivante, la (la dynastie des Ramsès), qui est amenée à voir la fin de l'empire égyptien. En Syrie et en Haute Mésopotamie, la puissance dominante au début de la période est le royaume du Mittani, dirigé par une élite hourrite depuis les cités de la région du Khabur (sa capitale, Wassukanni, n'a pas été identifiée). Fondé dans des conditions obscures au , il domine les royaumes syriens (Alep, Ugarit, Alalakh, Qatna, etc.) et étend son influence jusqu'à l'est du Tigre (visible notamment à Nuzi, dans le royaume d'Arrapha). En Syrie, il doit défendre sa zone d'influence face aux incursions des Égyptiens et des Hittites. Les petits royaumes de Syrie et du Liban que se disputent les grandes puissances (Alep, Ugarit, Karkemish, Alalakh, Ebla, Qatna, Amurru, Byblos, Tyr, Sidon, etc.) sont alors dirigés par des cités prospères, inscrites dans la continuité culturelle de la période précédente ; Ugarit est en particulier bien documenté, et présente la spécificité d'être le premier site pour lequel soit attesté un usage courant d'une écriture alphabétique (alphabet ougaritique). En Anatolie, l'histoire du royaume hittite est marquée par différents soubresauts qui permettent à d'autres entités politiques de prendre de l'autonomie, en particulier l'Arzawa (de population louvite) en Asie mineure et le Kizzuwatna en Cilicie, qui balance entre Hittites et Mittani. Sur leur frontière nord ils font face à la menace permanente d'attaques des Gasgas, ensemble de tribus montagnardes qui ne sont jamais soumises durablement. Au le royaume hittite reprend de la puissance (période du « Nouvel Empire », v. 1400-1200 ). Sa capitale, Hattusa, est dominée par une citadelle imposante où se trouve le palais royal, et dispose de nombreux temples. Elle a livré une abondante documentation cunéiforme qui sert de base à la reconstitution de l'histoire hittite. Sur le plan militaire, le roi (1344-1322 ) parvient à rétablir son autorité en Anatolie puis à enfoncer les lignes du Mittani en Syrie, avant de prendre sa capitale, ce qui porte un coup fatal à son statut de grande puissance. Ses successeurs consolident leur emprise sur la Syrie face aux Égyptiens (notamment lors de la bataille de Qadesh) et en Anatolie (destruction de l'Arzawa). La Babylonie connaît au milieu du une grave crise politique, économique et peut-être aussi écologique. Elle est partagée entre une dynastie fondée par des Kassites (peuple apparemment originaire du Zagros) qui règne sur Babylone, et la première dynastie du Pays de la Mer qui domine le sud. Les premiers l'emportent et réunifient le sud mésopotamien, avant d'entreprendre la reconstruction de ces grandes villes et la remise en valeur de ses campagnes. La dynastie kassite de Babylone (v. 1595-1155 ) est celle qui occupe le plus longuement le trône de cette cité, asseyant ainsi son autorité et son prestige en tant que capitale politique et aussi ville sacrée. Bien que d'origine étrangère, les rois kassites se fondent dans le moule culturel babylonien, qui connaît alors un rayonnement sans précédent. La langue babylonienne sert de langue diplomatique dans tout le Moyen-Orient, et est enseignée dans les principales chancelleries, y compris en Égypte ; ses textes littéraires phares, tels que l’Épopée de Gilgamesh, se diffusent en même temps et avec eux l'influence culturelle babylonienne. Dans le monde égéen, se développent des entités politiques plus importantes, en Asie mineure : l'Arzawa et ses successeurs ; Troie, alors un important site fortifié qui pourrait correspondre au royaume de Wilusa des textes hittites. La Crète perd son influence à la suite de troubles (apparemment internes) au milieu du , et lui succède une période de prépondérance culturelle de la Grèce continentale, où apparaît la civilisation mycénienne (la phase récente des cultures « helladiques »). Reprenant en partie de l'héritage minoen, qui se mêlent aux traditions locales antérieures, elle se développe autour de plusieurs cités (Mycènes, Pylos, Thèbes) et s'étend par la suite (par conquête ?) en direction de la Crète (où Cnossos et La Canée sont les sites principaux). Elle est apparemment partagée entre plusieurs royaumes dirigés depuis des citadelles fortifiées où sont érigés des palais, où des scribes produisent à l'image des royaumes orientaux des documents administratifs, mais dans une nouvelle écriture, le Linéaire B, qui transcrit une forme ancienne du grec. Les tombes rondes (à tholos) de Mycènes témoignent de la richesse accumulée par les souverains du début de la période (« trésor d'Atrée »). Il est tentant de voir derrière ces royaumes ceux des Achéens des temps héroïques décrits par Homère, mais il n'y a pas d'information sur leur histoire politique ; les textes hittites évoquent cependant un pays appelé Ahhiyawa quelque part vers l'Égée, dont le nom ressemble fortement à celui des Achéens homériques. La défaite du Mittani face aux Hittites rabat les cartes du jeu politique proche-oriental, en ouvrant la voie aux ambitions d'un autre royaume de Mésopotamie du nord, l'Assyrie. Il est formé à partir de sa capitale éponyme, Assur, ce nom désignant aussi le dieu national Assur, considéré comme le véritable souverain du royaume (royaume médio-assyrien, v. 1400-1050 ). En quelques années, dans la seconde moitié du , ce royaume s'affirme comme une puissance militaire rivalisant avec les Hittites et Babylone. Puis au ses rois consolident leur emprise sur la Haute Mésopotamie en annexant ce qu'il restait du Mittani puis en implantant des lieux de pouvoir dans la région (Dur-Katlimmu, Tell Sabi Abyad, Tell Chuera, etc.) et infligent des défaites cinglantes aux deux autres grandes puissances rivales. Du côté de l'Iran, l'Élam est sorti des âges obscurs grâce à une série de rois dynamiques, qui entreprennent d'importants travaux à Suse et dans sa région (Chogha Zanbil, fondée par le roi Untash-Napirisha). Puis au début du une nouvelle lignée de rois, les Shutrukides, met sur pied une redoutable machine de guerre, qui s'étend vers la Mésopotamie. En 1155, ils s'emparent de Babylone et mettent fin à la dynastie kassite, emportant de nombreux trésors depuis la Babylonie, dont la stèle du Code de Hammurabi. Mais ils ne sont pas en mesure de capitaliser sur leur succès, battent en retraite avant de subir la revanche babylonienne lors d'une offensive conduite par le roi (vers 1100). Cette victoire donne un regain de dynamisme à Babylone, notamment grâce à la récupération de la statue du grand dieu national Marduk qui avait été emportée en butin par les Élamites ; c'est sans doute à cette période qu'est écrit Enuma elish, le principal texte mythologique babylonien, célébrant la toute-puissance de cette divinité et de sa ville. Effondrement et recompositions La fin de l'âge du bronze et la période de transition vers l'âge du fer, au début du , voient de grands bouleversements se produire dans tout le Moyen-Orient et en Méditerranée orientale. Le point de rupture est ce qui est souvent caractérisé comme un « effondrement », parfois comme une crise « systémique », qui voit la fin des grands royaumes du Bronze récent. L'empire hittite disparaît définitivement dans des conditions obscures et sa sphère de domination plonge dans le chaos. Les palais de la civilisation mycénienne ont eux aussi cessé d'être occupés dans des conditions tout aussi énigmatiques, et ne sont pas rebâtis, ce qui se traduit au bout de quelques décennies par la fin pure et simple de cette civilisation. L'Égypte est assaillie par des Libyens venus de l'ouest et les « Peuples de la mer », une sorte de coalition de peuples dont on situe les origines vers le monde égéen ou l'Anatolie orientale, voire Chypre. Ils sont repoussés. La vallée du Nil est donc épargnée, mais une partie des assaillants se retrouve vers le Levant méridional, où l'administration égyptienne perd pied (sans que l'on sache bien pourquoi ni comment). Plus au nord sur le littoral syrien, les villes d'Ugarit et d'Alalakh sont détruites, peut-être par d'autres Peuples de la mer, et définitivement abandonnées. Et en Syrie émerge à la fin du un nouveau groupe de populations turbulentes, les Araméens, qui secouent la domination assyrienne sur la Haute Mésopotamie occidentale, puis se retrouvent aussi en Babylonie où ils rajoutent au chaos déjà existant en raison de l'instabilité dynastique succédant à la chute des Kassites. La conjugaison de ces catastrophes a incité à chercher des causes globales, au-delà des problèmes inhérents à chaque royaume. On a pu mettre en avant l'impact de migrations de divers « Barbares » mis en mouvement par des crises (causées par des sécheresses ?), qui, par effet domino, se répercutent depuis le monde égéen jusqu'au Levant ; ou des crises sociales internes aux royaumes levantins, où sont attestées durant tout l'âge du bronze des populations vivant aux marges et causant potentiellement des troubles (Habiru, tribus nomades). Encore une fois, le phénomène admet des variations géographiques, certaines régions résistant mieux que d'autres (cités phéniciennes, Assyrie). En tout cas, c'est tout le monde des palais de l'âge du bronze qui connaît sa fin, ouvrant la voie à une période de recompositions majeures qui est fondamentale pour la suite de l'histoire antique, connaissant d'importantes innovations comme la diffusion de la métallurgie du fer et de l'alphabet, et l'apparition de nombreuses « nations ». Les changements qui ont lieu en Grèce et dans le monde méditerranéen à la même période sont à inscrire dans ce contexte (voir plus bas). En Égypte, la fin de l'âge du bronze coïncide avec la . L'empire égyptien du Levant disparaît après le règne de , ce qui porte un coup important à la prospérité du royaume. Le pouvoir pharaonique perd de son autorité, alors que les prêtres d'Amon de Thèbes exercent une autorité de plus en plus forte. La troisième Période intermédiaire voit l'installation d'une dynastie de prêtres d'Amon à Tanis dans le delta, où ils doivent aussi faire de la place à des dynasties fondées par des chefs Libyens. Au même moment, la Nubie (Kouch) recouvre son indépendance sous la direction des rois de Napata. Ceux-ci profitent de la situation chaotique de l'Égypte pour y intervenir, et ils trouvent pour principaux rivaux les rois libyens de Saïs. Comme aucun ne prend le dessus, cette rivalité débouche sur une nouvelle division du pays entre Haute et Basse Égypte dans la seconde moitié du L'Égypte est dès lors placée sous la domination de dynasties étrangères, situation qui se prolonge par la suite. Si l'empire hittite s'effondre, plusieurs royaumes vassaux de Syrie du nord et d'Anatolie orientale occupés par des branches cadettes de la famille royale hittite survivent à cette période, en premier lieu Karkemish et Melid (Malatya). Ils servent de base à la formation d'entités politiques dites « néo-hittites », qui sont en fait surtout peuplées de locuteurs du louvite (une langue parente du hittite), et aussi d'autres populations (notamment des Araméens). Le reste de l'Anatolie connaît d'importants changements après la disparition du royaume hittite. En Anatolie centrale, l'ancien pays hittite est occupé par de nouveaux arrivants, les Phrygiens, dont le roi le plus fameux est Midas (Mita dans les textes assyriens), qui dans la seconde moitié du domine un territoire allant jusqu'en Cappadoce. Après avoir subi des offensives assyriennes, le royaume phrygien est détruit par de nouveaux arrivants, les Cimmériens, en 695 . Plus à l'ouest s'est formé vers la même période le royaume de Lydie, autour de sa capitale Sardes, dont le roi le plus célèbre est son dernier, Crésus (v. 561-547). C'est là qu'auraient été mises au point les plus anciennes pièces de monnaie. En Syrie intérieure émerge dès la fin de l'âge du bronze une nouvelle population ouest-sémitique, les Araméens, groupe semi-nomade qui connaît une expansion rapide et s'implante dans les villes syriennes. Leur essor se fait aux dépens des Assyriens qui perdent une grande partie de la Djézireh, et plus à l'ouest en Syrie centrale après le retrait des Hittites. Ils constituent plusieurs royaumes, souvent mêlés à des éléments louvites (Sam'al, Arpad, Hamath, Damas, Guzana). Les Araméens s'étendent aussi en Babylonie orientale, où ils causent de nombreux troubles avant de coexister plus pacifiquement avec les populations locales ; ils y conservent un mode de vie tribal et semi-nomade à la différence de ce qui se passe plus au nord. Les Araméens de Syrie sont les principaux adversaires des Assyriens durant leur première phase d'expansion, étant soumis puis absorbés, pour finalement former une communauté culturelle assyro-araméenne. Bien que dominés politiquement, les Araméens ont une influence considérable puisque leur langue et leur alphabet se diffusent dans tout le Moyen-Orient à partir de cette période. En Babylonie à la même période, arrive une autre population, sans doute d'origine ouest-sémitique et liée aux Araméens, les Chaldéens. Ils forment des entités politiques organisées autour de villes et villages, pratiquant l'agriculture et le commerce, prospérant rapidement au point de jouer un rôle majeur dans la vie politique de la région à partir du Ils sont très actifs dans la résistance face à l'Assyrie. Il en résulte un temps d'épreuves pour les deux principaux royaumes mésopotamiens, Babylone et l'Assyrie, qui survivent durant cette période mais avec des fortunes diverses. En Babylonie, plusieurs dynasties se succèdent à la tête du royaume, certaines parvenant à restaurer un ordre temporaire, mais jamais de façon durable. L'Assyrie parvient à préserver son cœur historique autour de ses principales villes (Assur, Ninive, Arbèles) et sans doute des têtes de pont dans les régions voisines. C'est sur cette base qu'elle peut partir à la reconquête des territoires perdus dès la seconde moitié du , marquant le début de l'époque néo-assyrienne (qui va jusqu'en 612/609). Se met progressivement en place une organisation militaire très efficace, appuyée sur des campagnes annuelles visant à prélever le tribut de ceux qui se soumettent, et à châtier très brutalement ceux qui résistent. Les souverains assyriens font coucher par écrit puis sculpter sur des bas-reliefs leurs faits militaires, y compris leurs exactions (destructions, pillages, massacres, déportations). Ils se rendent rapidement hégémoniques en Syrie face aux royaumes araméens et néo-hittites, puis atteignent la côte méditerranéenne, et reprennent aussi leurs tentatives d'expansion en Babylonie. Ils ne parviennent cependant pas à asseoir leur domination, suscitant contre eux de nombreuses révoltes, qui rassemblent dans des coalitions de plus en plus de royaumes hostiles à leurs ambitions. Mais ils sortent la plupart du temps vainqueurs de ces affrontements. L'Anatolie orientale connaît aussi une période de développement politique, autour du lac de Van où émerge dans le courant du le royaume d'Urartu. Suivant en grande partie le modèle de l'Assyrie (au moins sur le plan idéologique), et une organisation territoriale adaptée à son territoire montagneux, ses rois conquièrent les régions alentour. Ils y implantent des forteresses pour les diriger, où ils entassent les ressources prélevées sur les campagnes, qui font également l'objet d'aménagements. Ils se posent en rivaux des Assyriens, leur disputant l'hégémonie sur les régions hautes du Tigre et de l'Euphrate, et leur causant quelques revers au début du . Les cités côtières de la côte libanaise sont celles qui parmi les cités cananéennes de l'âge du bronze ont le mieux résisté aux troubles de la fin de la période. Au début de l'âge du fer, elles forment un ensemble prospère et dynamique, divisé en plusieurs royaumes, en premier lieu Tyr qui a une position prééminente, avec aussi les cités d'Arwad, Sidon et Byblos. Ils développent une écriture alphabétique qui sert de modèle aux autres alphabets qui vont se diffuser durant l'âge du fer et asseoir le triomphe de cette forme d'écriture. Les Grecs nomment cet espace la Phénicie, et leurs habitants les Phéniciens. À compter de la fin du les Phéniciens implantent des comptoirs et des cités autour de la Méditerranée (Chypre, Tunisie, Malte, Sicile, Sardaigne, Tunisie), y formant une diaspora. Ils font du commerce avec plusieurs régions méditerranéennes, notamment en Grèce, où leur alphabet sert de modèle à l'alphabet local. La prospérité des cités phéniciennes en fait des cibles toutes désignées pour l'Assyrie. Chypre, qui a été très bouleversée par la période de la fin de l'âge du bronze, reçoit manifestement un important afflux de populations grecques, à qui sont attribuées les fondations de plusieurs cités, et l'île est aussi une région d'accueil de la diaspora phénicienne, avec la fondation de Kition. Se forme ainsi un réseau urbain important, marqué par la coexistence de petits royaumes de culture grecque ou phénicienne, souvent prospères mêlant divers éléments. Cela donne une nouvelle facette au profil culturel original de l'île, pont entre les mondes égéen et levantin. Ces royaumes attirent l'attention des puissances continentales qui proclament la dominer (Assyrie, peut-être aussi Tyr, puis l'Égypte). Plus au sud, la côte méridionale de Canaan est la région qui a connu les bouleversements les plus importants, puisque c'est là qu'est la plus visible l'implantation des Peuples de la mer, par le biais de différents éléments matériels rappelant les cultures du monde égéen, notamment la poterie peinte. Les Philistins sont ceux dont l'implantation a eu le plus de succès (mais il s'en trouvait d'autres, comme les Tjeker). Ils s'emparent de plusieurs cités de Canaan, dont les principales deviennent les capitales de royaumes philistins (la « Pentapole » : Gaza, Ekron, Ashkelon, Gath, Ashdod), et le pays prend le nom de Philistie. Ils se fondent rapidement dans la population locale, au point que leur langue, sans doute indo-européenne, disparaît rapidement et que les dialectes sémitiques restent dominants. De même la culture matérielle prend un profil local, et les dieux vénérés sont surtout sémitiques (Dagon, Baal-zebub). Les Philistins sont connus par la Bible comme de redoutables guerriers, s'étendant en direction de l'intérieur, devenant les ennemis mortels des Israélites qui ne parviennent à les repousser qu'après une longue période de conflits. En effet, dans les hautes terres du Levant méridional, émerge au même moment l'Israël antique. Son histoire est certes documentée par la Bible, mais il est difficile de retrouver la vérité historique derrière des textes écrits et remaniés tardivement (surtout à compter du ) pour conter une saga nationale sous le prisme de l'Alliance entre Dieu et le peuple d'Israël. La critique textuelle des livres bibliques, les découvertes archéologiques et l'apport des textes provenant des régions voisines permettent d'affiner un peu la connaissance de cette période. En gros, tout ce qui est relaté dans la Torah (époque des Patriarches, esclavage en Égypte, Exode hors d'Égypte et conquête de Canaan) est renvoyé au rang de récits légendaires ayant au mieux un rapport lointain avec des personnes et des faits ayant réellement existé ; cela est cependant présenté comme historique par les approches plus conservatrices et fondamentalistes. On retient en revanche que les conflits contre les Philistins rapportés dans les livres des Juges et des Rois contiennent le souvenir d'un contexte conflictuel ayant motivé les populations des hautes terres à mieux s'organiser, ce qui contribue fortement à l'émergence d'une identité collective et à l'apparition de l'État. L'archéologie identifie après la fin du Bronze récent une phase de très faible peuplement sédentaire des hautes terres, puis une réoccupation, avec une croissance progressive de l'habitat et l'apparition de sites fortifiés, se dotant d'une architecture monumentale au moins dans la seconde moitié du Les sources textuelles extra-bibliques indiquent assurément la présence au de deux royaumes, Israël au nord autour de Samarie, plus riche et urbanisé, et Juda au sud autour de Jérusalem, moins peuplé et plus rural, dont l'histoire correspond au moins dans les grandes lignes à ce qui est rapporté dans les deux Livres des Rois (l'existence de la monarchie unifiée étant en débat). Leur culture matérielle est similaire (par exemple maison à quatre pièces), de même que leur religion, issue du fonds cananéen, avec pour dieu national Yahweh. Les premières formes de l'alphabet hébreu sont développées durant cette période, et la pratique de l'écriture se diffuse, permettant l'émergence d'une littérature qui comprend les plus anciens textes qui devaient par la suite être intégrés au corpus biblique. À l'est du Jourdain se développent également plusieurs entités politiques, peu documentées : Edom, Moab et Ammon. Dans le plateau Iranien, de profonds changements surviennent également à cette époque. Le royaume élamite a décliné et s'est divisé en plusieurs entités politiques, qui poursuivent les traditions antiques et connaissent une phase de reprise au même si cette contrée semble alors marquée par l'instabilité politique. Les Élamites deviennent des alliés des Babyloniens face aux Assyriens, et ils en payent à plusieurs reprises les conséquences. De nouvelles populations sont arrivées depuis l'Asie centrale, parlant des langues iraniennes. Les plus dynamiques dans un premier temps sont les Mèdes, installés dans la région de Hamadan. Les Assyriens les rencontrent pour la première fois au milieu du , et ils constituent progressivement des petits royaumes appuyés sur des sites fortifiés. Selon le récit de Hérodote ils connaissent un processus d'unification et forment un empire dominant la région, mais la fiabilité historique de ce récit a été mise en doute, le soi-disant empire mède restant élusif dans la documentation. L'autre peuple iranien qui apparaît à cette période sont les Perses, qui se fixent plus au sud dans la région qui prend leur nom (l'actuel Fars), jusqu'alors un territoire de tradition élamite ; il semble d'ailleurs que se produise rapidement un mélange entre les deux populations. La région est divisée en plusieurs entités politiques, semble un temps dominée par les Mèdes, jusqu'à ce qu'une dynastie perse, passée à la postérité sous le nom d'Achéménides, ne prenne le dessus au milieu du . Autour du lac d'Ourmia les sources assyriennes et urartéennes documentent un autre peuple, les Mannéens, dont les origines sont obscures. Ils sont divisés en plusieurs royaumes qui opposent souvent une résistance difficile aux Assyriens avant de devenir leurs alliés. L'essor des empires Au fil du temps, les royaumes les plus puissants ont pris un aspect impérialiste affirmé, au point qu'on a coutume de désigner nombre d'entre eux comme des empires, qui sont multiethniques, exercent une hégémonie sur une majeure partie de leur monde connu, et disposent de centres du pouvoir d'une toute nouvelle dimension. Ce sont les prototypes des grands empires qui dominent les périodes suivantes de l'Antiquité et au-delà. Les conflits du ont permis à l'empire néo-assyrien de s'affirmer comme la principale puissance militaire du Proche-Orient, aucun autre royaume ou coalition n'étant en mesure de s'opposer durablement à son expansion. Cela rompt la situation de fragmentation et d'équilibre politique qui avait dominé les premières phases de l'âge du fer. À ce stade cependant, les annexions sont plus l'exception que la norme, les rois assyriens se contentant d'une soumission des rois vaincus (si besoin remplacés par une autre personne jugée plus fidèle) et du prélèvement d'un tribut. L'expansion assyrienne profite à un groupe de hauts dignitaires qui dispose de grands pouvoirs, alors que l'autorité du centre s'affaisse dans la première moitié du , que l'Urartu se fait plus menaçant, et que les révoltes de pays vassaux sont toujours monnaie courante. (747-722) infléchit la politique impérialiste assyrienne vers la construction d'un véritable empire territorial, en procédant à l'annexion des vaincus, alors que le pouvoir royal se renforce, réduisant la marge de manœuvre des grands du royaume. Cette politique est poursuivie par ses successeurs, les rois « Sargonides » (, Sennachérib, Assarhaddon et Assurbanipal) qui portent l'empire néo-assyrien à son apogée. L'Urartu, la Babylonie, l'Élam puis l'Égypte sont vaincus à plus d'une reprise, les royaumes de Syrie et du Levant annexés l'un après l'autre, une partie de leur population déportée et délocalisée dans d'autres provinces, ou en Assyrie même. Dans ce pays, sont érigées des capitales de plus en plus monumentales : après Nimroud (Kalkhu) au , Khorsabad (Dur-Sharrukin) à la fin du et enfin Ninive juste après, capitale d'une taille sans équivalent, dont la citadelle voit l'érection de deux palais monumentaux où les bas-reliefs glorifient la puissance des monarques assyriens. Le pouvoir de ces derniers a pris un tournant plus autoritaire que jamais. On y collecte aussi des tablettes savantes, notamment depuis la Babylonie (qui reste en position dominante culturellement), constituant la « Bibliothèque d'Assurbanipal » qui ouvre la tradition des grandes bibliothèques savantes antiques. Ces tablettes sont essentielles pour la reconstitution par les historiens de la culture lettrée de la Mésopotamie antique. Mais la domination assyrienne n'est jamais acceptée et les rois sont confrontés à des révoltes dans à peu près toutes leurs provinces, y compris en Assyrie même, où les successions engendrent à plusieurs reprises des crises. Après la mort d'Assurbanipal vers 630 ces problèmes éclatent à nouveau, mais cette fois-ci aucun des rois qui se succède ne parvient à rétablir la situation. Cela profite à un rebelle babylonien, Nabopolassar, qui repousse les Assyriens avant de les attaquer chez eux. Il est rejoint par les Mèdes, et l'alliance des deux scelle la fin de l'empire assyrien, dont les métropoles sont détruites impitoyablement entre 615 et 609 L'empire néo-babylonien succède à l'empire assyrien dont il reprend à peu de chose près l'extension, même si son rayon d'action est moins étendu. Son principal souverain, (604-569 ), s'assure la domination du Levant face à l'Égypte durant les dernières années du règne de son père. Il y retourne pour soumettre brutalement les cités de Phénicie, de Philistie et de Juda. L'afflux de richesses et d'hommes en Babylonie à la suite des pillages et déportations (sur lesquelles les rois babyloniens ne se sont pas étendus dans leurs textes et leur art à la différence de leurs prédécesseurs assyriens) permet à Nabopolassar et d'y entreprendre de grands travaux, dominés par la restauration des principaux monuments de Babylone, qui devient alors une véritable « mégapole », et affirme son statut de cité sainte et de haut lieu de la culture autour du grand temple du dieu national Marduk, l'Esagil. Les campagnes babyloniennes font également l'objet de travaux de mise en valeur, et sont très productives. Des milliers de tablettes permettent d'analyser l'économie et la société de la Babylonie de cette période. En revanche, le développement des provinces ne semblent pas vraiment avoir préoccupé les rois babyloniens, qui se sont certes appuyés sur la prospérité des cités phéniciennes mais ont laissé plusieurs régions dans la désolation après leurs destructions (Assyrie, Juda, Philistie). Après la mort de , les successions sont houleuses, et le seul roi à rester durablement sur le trône, Nabonide (556-539 ) est très contesté par une partie de l'élite babylonienne, en particulier le clergé. L'Égypte reste en retrait durant ses périodes, les dynasties qui la dominent n'étant pas en mesure de s'opposer militairement aux empires mésopotamiens. Les rois nubiens de Napata parviennent certes à asseoir leur domination sur la vallée du Nil, mais les Assyriens envahissent le pays à deux reprises et leur infligent de sévères défaites. Après cela, l'Égypte est à nouveau dominée par une lignée autochtone, la (664-525 ), originaire de Saïs, qui inaugure la « Basse Époque » égyptienne (664-332 ). Elle se défait du protectorat imposé par les Assyriens et réunifie les deux Égyptes sous . En revanche son fils échoue à s'implanter au Levant, défait par les Babyloniens. Au sud, les rois saïtes parviennent à vaincre Napata, dont les souverains se replient vers une nouvelle capitale, Méroé. Le second vainqueur des Assyriens, les Mèdes, sont très peu documentés. Si on suit Hérodote ils auraient constitué un véritable empire après leur victoire, mais cela ne ressort d'aucune autre source de l'époque. Quoi qu'il en soit au milieu du les Perses de la lignée des Achéménides conduits par se révoltent contre leur domination et les battent, posant alors les bases de leur empire (vers 550). Les troupes perses se dirigent ensuite en Anatolie où elles défont les Lydiens, avant d'instaurer leur autorité sur l'Ionie. Après avoir étendu son territoire vers l'Asie centrale, Cyrus s'empare de Babylone en 539, mettant ainsi fin au dernier grand royaume mésopotamien. Il prend alors possession de tout son territoire. Son fils conquiert l'Égypte en 525, mettant fin à la dynastie saïte. Sa mort aboutit à une révolte et à l'intronisation de . Celui-ci et son fils sont connus pour leurs échecs à soumettre la totalité de la Grèce lors des Guerres médiques, mais à l'échelle de leur empire, cet échec est très relatif puisqu'ils portent ses frontières à leur maximum d'extension. Les règnes suivants sont marqués par plusieurs troubles successoraux, des revers militaires tels que celui ouvrant une nouvelle période d'indépendance de l'Égypte (de 404 à 343), mais l'édifice impérial perse est solide. Il repose sur l'héritage des empires mésopotamiens, même si les Perses ont érigé de grandes capitales en Perse (Pasargades, Persépolis, Suse). Les rois perses sont à leur tour des monarques absolus, gouvernant au nom de leur grand dieu, Ahura Mazda. Ils dirigent en s'appuyant sur l'élite perse, qui dispose notamment de la direction des satrapies, grandes provinces qui sont la base de l'organisation territoriale perse, qui à l'échelle inférieure s'appuie sur les structures locales, dont les traditions ne sont pas bousculées du moment qu'elles respectent l'autorité perse. C'est donc manifestement une organisation du pouvoir souple, mais qui réagit avec brutalité lorsqu'elle est contestée. Dans le Levant méridional, la fin du royaume d'Israël en 722 s'est accompagnée de l'essor de celui de Juda, où se produisent sans doute les premières phases rédactionnelles de nombreux textes bibliques (notamment sous le règne de Josias, 640-609), en particulier ceux proclamant la centralité du temple Yahweh de Jérusalem, maintenant que la cité rivale de Samarie est tombée. Puis les deux prises de Jérusalem qui ont lieu sous le règne de , qui succèdent à plusieurs défaites de Juda face à l'Assyrie, se soldent par la destruction du grand temple. Les déportations qui s'ensuivent sont certes des événements qui ont bien d'autres équivalents à la même époque, mais leur impact sur le futur est considérable. Le retour de certains d'entre eux à Juda, autorisé après la chute de Babylone, pour reconstruire le temple de Jérusalem (débutant la période du Second Temple), achève la constitution d'une diaspora judéenne, dont les pôles sont la Judée, la Babylonie, et également l'Égypte qui a accueilli des réfugiés après les destructions babyloniennes. C'est durant les époques néo-babylonienne et achéménide que le monothéisme apparaît définitivement, et que des scribes entreprennent une phase décisive de révision, rédaction et de compilation des textes constituant la Bible hébraïque, repensés à la lumière de la défaite et de l'exil : cela concerne en premier lieu le récit de la Torah (à commencer par la Genèse et l'Exode), mais aussi les livres prophétiques de Jérémie, d'Esdras, de Néhémie, d'Isaïe, ou encore le livre de Job. Tendances et héritages politiques et culturels Sur le plan politique au moins, et sans doute aussi économique, la première partie de l'Antiquité, héritière de la période de formation des premiers États et des premières sociétés urbaines, voit donc l'affirmation sur le long terme d'entités de plus en plus durables, étendues et intégrées, le développement des premiers empires étant une tendance majeure sur le plan politique, qui a fait l'objet de nombreuses études. Mais cette évolution est entrecoupée par des phases de discontinuité. En Égypte pharaonique, le découpage des historiens suit cette tendance, organisé autour d'une alternance entre « Empires » caractérisés par l'unification, la stabilité et les succès économiques et politiques, et « Périodes intermédiaires » caractérisées par la désunion, l'instabilité économique et le retrait du concert international. Ces tendances cycliques voyant alterner phases d'expansion et de contraction se repèrent aussi dans le monde égéen de l'âge du bronze. Ces royaumes sont liés à leurs élites, et dès qu'elles disparaissent ce qui fait leur spécificité est atténué par un retour vers des sociétés moins hiérarchisées et inégalitaires, moins encadrés par les institutions, ce qui explique aussi pourquoi elles sont des périodes « obscures » sur le plan documentaire, alors qu'il s'y passe beaucoup de choses. La perception d'« effondrements » résulte sans doute en bonne partie d'une vision de la société par le haut, alors que d'en bas (notamment au niveau des communautés rurales), elles sont peut-être moins perceptibles. Ainsi ce sont également en filigrane des révélateurs des spécificités des premiers États. Cette analyse générale du changement social sous l'angle de la « complexité » admet en pratique beaucoup de variations (régionales notamment, certaines contrées supportant mieux les « crises » que d'autres), qui nuancent certaines de ses conclusions et sont souvent mal comprises, comme l'illustrent les nombreuses discussions sur les causes des phases d'expansion et de contraction. Du point de vue technique et intellectuel, l'époque de la « révolution urbaine » qui marque le début de l'âge du bronze est notamment marquée par l'apparition de la poterie au tour, des alliages métalliques (notamment le bronze arsénié et le bronze à l'étain), la diffusion de l'usage de la roue, de l'araire, de l'arboriculture, de l'artisanat textile, en plus de l'écriture, le tout dans un contexte d'intensification du travail (développement de la standardisation dans la production artisanale, exploitation de la force animale). L'époque de la fin de l'âge du bronze et du début de l'âge du fer (tournant des et ) voit la diffusion de la métallurgie du fer, de l'artisanat des matières vitreuses (céramiques à glaçure et verre) et de l'alphabet. Dans le domaine scientifique, des savants dont l'identité n'a pas été préservée réalisent diverses avancées en médecine, mathématiques et astronomie notamment, posant les bases de l'essor scientifique qui a lieu dans la Grèce antique (où étaient en particulier reconnus les accomplissements de la médecine égyptienne et de l'astronomie babylonienne). Il est donc possible de reconnaître dans l'histoire du Proche-Orient ancien comme le fait M. Liverani des tendances de long terme vers un « élargissement de l'échelle des unités politiques, l'amélioration des technologies de production (et aussi de destruction), l'élargissement des horizons géographiques, et aussi le rôle croissant des individualités » tout en identifiant « une séquence cyclique de croissance et d'effondrement » qui crée des discontinuités. Plus largement, tout un ensemble de changements décisifs dans l'histoire humaine ont lieu dans ces civilisations, qui sont souvent évoquées comme étant les « origines » de toutes sortes de choses qui sont fondamentales et dont l'existence est considérée comme allant de soi dans les civilisations qui ont existé depuis lors (État, villes, administration, impérialisme, écriture, etc.). Les « premières civilisations » sont les civilisations de beaucoup de « première fois » de l'histoire humaine, avec ce que cela implique comme tâtonnements, maladresses, échecs, réajustements, apprentissages et consolidations, aussi en matière d'influence sur les autres civilisations antiques qui ont adopté, adapté, prolongé et raffiné ces innovations. De fait, on retrouve certes souvent ces caractéristiques dans d'autres civilisations « primaires » (Chine, Mésoamérique), mais il y a lieu de considérer que c'est à partir du Proche-Orient et de l'Égypte qu'elles ont eu le plus d'impact, au moins pour les civilisations du Moyen-Orient, d'Afrique et d'Europe : Apparition des villes et constitution des premières sociétés urbaines : la ville devient durant ces époques un des cadres de vie essentiels des humains. Apparition d'une autorité royale et d'un gouvernement : la figure du monarque, avec ses rôles symboliques (protection de son peuple) s'impose à cette période et devient le mode de gouvernement le plus répandu. Apparition de l'écriture puis de l'alphabet : l'écriture cunéiforme, l'écriture hiéroglyphique, puis leurs descendants, jusqu'à l'apparition de l'alphabet, sont des innovations cruciales dans l'histoire humaine, accomplies pour la première fois dans ces régions, et diffusées à partir d'elles dans une majeure partie du monde (l'autre lieu d'origine majeur étant la Chine du Nord). Apparition d'une « bureaucratie » et d'un archivage des informations : c'est la conséquence des évolutions précédentes, et d'une importance capitale pour la vie des humains ; avec l'écriture, il est possible d'enregistrer des informations et les savoirs, de les conserver et de les accumuler dans une multitude de domaines de la vie pratique et savante. Apparition d'un esprit juridique et d'un sens de la justice (de l'équité), développés dans les cercles du pouvoir. Apparition d'une littérature : des genres littéraires mésopotamiens et égyptiens se sont transmis dans les civilisations postérieures, par le biais de la Bible notamment, parce qu'elle relevait des mêmes traditions et s'en était inspiré ; l'impact de ces littératures sur la période classique reste encore mal établi, mais il est manifestement à prendre en considération. Apparition d'un esprit encyclopédiste : les anciens Mésopotamiens développent dès l'apparition de l'écriture un goût pour la compilation des informations dans de longues listes lexicales, puis élaborent des « séries », longs textes techniques censés renfermer le savoir d'une discipline ; cela reflète une approche différente de la généralisation qui est caractéristique de l'esprit scientifique des Grecs, mais qui survit dans la vie intellectuelle des civilisations suivantes (dont la Grèce). Dans le domaine intellectuel plus largement, ces civilisations posent les bases des savoirs mathématiques, médicaux et astronomiques repris et améliorés dans les civilisations classiques ; elles inventent aussi des lieux d'enseignement et des bibliothèques servant à conserver et transmettre le savoir. Apparition d'un mode de découpage du temps : l'année divisée en calquée sur le rythme de la Lune et du Soleil, et la semaine de sept jours apparaissent en Mésopotamie et au Proche-Orient antiques. Apparition du monothéisme : c'est dans la religion juive qu'il se concrétise, au milieu du , reposant manifestement sur des évolutions théologiques présentes aux périodes antérieures en Égypte et au Proche-Orient ; c'est une évolution déterminante, amenée à être adoptée par la majorité des humains. L'Antiquité classique L'Antiquité classique correspond à la période de l'Antiquité durant laquelle se développent les civilisations grecque et romaine, souvent désignée de façon réductrice dans les publications des pays occidentaux comme l'« Antiquité » ou le « monde antique » tout court. La notion de « classique » vient du latin classicus, qui renvoie dans la Rome antique aux classes sociales (classis, les catégories taxables de citoyens), puis, dans le contexte plus précis de la critique littéraire, à des auteurs de haut niveau, donc de classe supérieure, dans les Nuits Attiques d'Aulu-Gelle (). Le terme en vient à désigner des modèles, une tradition à étudier et dont il faut s'inspirer. Il est repris en français au pour désigner des auteurs de qualité jugée supérieure, devant servir d'exemples. Puis il prend un autre sens plus spécifique, pour désigner des moments historiques : Ce sont des périodes qui ont été couramment vues comme étant de niveau supérieur, servant de références qui s'approchent de la perfection, et de modèles à suivre, en particulier dans les domaines littéraire et artistique (à la Renaissance, avec le classicisme, etc.), les autres étant renvoyées par comparaison avec cet idéal au statut de phases préparatoires, imitatrices, voire « dégénérées » (archaïque, hellénistique, baroque). Cette idéalisation et cette subjectivité marquée ne sont plus vraiment de mise dans les études historiques de ces périodes, qui y ont notamment opposé des aspects moins reluisants de ces civilisations aux yeux des modernes (exclusion des femmes de la vie publique, esclavage, traitement des étrangers et des catégories sociales basses), et de la remise en question des idées sur la supériorité de cet âge par rapport aux civilisations « orientales » ou à l'Antiquité tardive/Moyen Âge. L'emploi du terme « classique » est cependant souvent préservé dans les études historiques (surtout pour désigner plus précisément la Grèce classique), par convention, même si certains préfèrent s'en défaire pour des dénominations plus neutres. Cette phase débute quand la Grèce connaît un rapide développement aux , au contact direct du monde proche-oriental et à l'ombre de l'empire perse, évolutions qui débouchent sur la constitution d'une nouvelle civilisation grecque bien différente de celle de l'âge du bronze, organisée autour de cités, qui atteint sa forme « classique » au Après avoir résisté aux tentatives d'intégration à l'empire perse, les cités grecques sont soumises par le royaume de Macédoine, dont le souverain, Alexandre le Grand, parvient à conquérir l'empire perse entre 333 et 330. Cela ouvre la période hellénistique, durant laquelle des dynasties gréco-macédoniennes se partagent les dépouilles de l'empire vaincu, et qui s'accompagne d'une diffusion considérable de la culture grecque, qui devient la référence du monde antique pour les phases suivantes. Les cultures des rives de la Méditerranée connaissent un essor dans la première moitié du , à la suite de la constitution des diasporas phénicienne et grecque, stimulant l'émergence d'aires culturelles et d'entités politiques dynamiques. En Italie, la cité de Rome, organisée suivant un système républicain, soumet ses voisins directs (dont les Étrusques) puis Carthage, s'assurant la domination de cet espace tout en partant à la conquête du monde hellénistique, qui tombe rapidement face aux redoutables armées romaines. Mais en retour, le monde grec conquiert culturellement la civilisation romaine. Rome devient une monarchie à la fin du , avec la constitution d'un régime « impérial » par Auguste. En Iran et en Mésopotamie s'est alors constitué un empire rival, celui des Parthes. Le Proche-Orient hellénistique et romain voit le développement de mouvements religieux autour du judaïsme, conduisant à l'apparition du christianisme, qui est amené à jouer un rôle crucial durant les périodes tardives de l'Antiquité. Là où la lecture traditionnelle propose de voir deux civilisations distinctes se succédant, une période de domination grecque précédant celle d'une domination romaine, il apparaît qu'une telle démarcation n'est pas pertinente, parce que les destins des civilisations grecque et romaine de l'Antiquité sont à ce point imbriqués qu'elles peuvent être vues comme une seule et même civilisation, puisque Rome doit largement sa civilisation à la Grèce, et que la conquête du monde grec par les Romains ne met pas fin au monde des cités grecques, qui survit plusieurs siècles encore dans l'Empire romain. Chronologie Grèce antique Âges obscurs (v. 1200-776 ) : effondrement de la civilisation mycénienne et de son organisation sociale et politique, période essentiellement connue par l'archéologie funéraire, présentant une diversité de pratiques, poterie de style « géométrique », construction de bâtiments (dont des sanctuaires), diffusion de la métallurgie du fer. Époque archaïque (776-480 ) : période de formation des cités grecques, expansion coloniale dans la Méditerranée et la mer Noire, adoption de l'alphabet, art orientalisant, poèmes de Homère et Hésiode, philosophes présocratiques. Époque classique (480-323 ) : après avoir repoussé les assauts des Perses (lors des guerres médiques), Athènes et Sparte sont les deux plus puissantes cités athéniennes, se confrontant avec leurs alliés respectifs dans la guerre du Péloponnèse (431-404). La confrontation des cités se poursuit au siècle suivant (avec l'émergence de Thèbes), jusqu'à la mise en place de l'hégémonie macédonienne. Période de floraison culturelle, centrée sur Athènes : art et architecture « classiques », développement de la philosophie, la rhétorique, les sciences, etc. Cette période s'achève par la conquête de l'empire perse par Alexandre le Grand, roi de Macédoine (335-323 ). Époque hellénistique (323-31 ) : les héritiers d'Alexandre se partagent les pays conquis (Égypte pour les Lagides, Proche-Orient pour les Séleucides, Macédoine pour les Antigonides), coexistant avec de nombreuses dynasties grecques ou hellénisées. Processus d'hellénisation, avec la diffusion de la culture grecque dans les régions conquises. Poursuite des traditions artistiques et intellectuelles grecques. Grèce romaine (à partir de 146 à 31 , jusqu'en 330 ap. J.-C.) : Rome intervient en Grèce dès la fin du , puis annexe la Grèce et les royaumes hellénistiques par étapes entre 146 , jusqu'en 31 La Grèce fait ensuite partie de l'empire romain, dont la partie orientale est de culture dominante grecque, posant les bases de l'Empire romain d'Orient, dont l'acte de naissance peut être situé lors de la fondation de Constantinople en 330. Rome antique Royauté romaine : fondation légendaire de la ville en 753 selon la tradition romaine, et fin en 509 avec le renversement de Tarquin le Superbe, dernier roi de Rome. Au-delà des mythes, période de constitution de la cité de Rome, domination culturelle et sans doute politique étrusque. République romaine (509-27 ) : organisation politique autour de magistrats élus et d'un corps collégial, le Sénat, constitution d'une force militaire de plus en plus puissante qui soumet progressivement la péninsule italique, puis la Méditerranée occidentale après les défaites de Carthage (guerres puniques, entre 264 et 146). Rome établi dans la foulée son hégémonie sur le monde hellénistique, par une succession d'annexions, étendant sa domination jusqu'au Proche-Orient et en Égypte. Essor de la culture romaine de langue latine, sous une forte influence grecque. Les conquêtes ont des conséquences politiques et économiques qui conduisent à l'émergence de puissants personnages, généraux victorieux, qui prennent progressivement le dessus sur les institutions républicaines, jusqu'à César puis Auguste qui met fin à ce régime. Empire romain, fondé en 27 (Principat d'Auguste), dure jusqu'en 476 ap. J.-C. en Occident, et en Orient, par le biais de l'empire byzantin, jusqu'en 1453. La période du « Haut-Empire » (jusqu'au , au plus tard en 284) voit la grande phase d'expansion romaine s'achever et se stabiliser avec la constitution des frontières (limes), le régime impérial est une monarchie absolue, à la succession souvent houleuse, sauf durant l'âge de la pax romana qui couvre le . Diffusion des cités et de la citoyenneté romaines et de la culture gréco-romaine (romanisation), entre un monde latinisé à l'ouest, et hellénisé à l'est. La période du « Bas-Empire » (v. 192/284, jusqu'en 476 en Occident, et 330 ou plus tard en Orient), marquée par le renforcement des défenses de l'empire après une période de troubles (instabilité dynastique, migrations germaniques, attaques des Perses), et sa division progressive entre Occident et Orient, marquant le début de l'Antiquité tardive. L'Occident romain tombe progressivement sous la coupe de dynasties germaniques (« barbares »), tandis qu'en Orient l'empire subsiste autour de Constantinople, « Nouvelle Rome », un empire grec. Cette période est marquée par la christianisation de l'empire et de ses populations. La Grèce archaïque et classique L'effondrement de la civilisation mycénienne s'est accompagné de la disparition de son système palatial, de son écriture et, plus progressivement, de ses traits matériels. Les « âges obscurs » (v. 1200-800 ) sont comme leur nom l'indique très pauvrement documentés et mal connus, mais il ne faut pas le voir uniquement sous l'angle du déclin. Certes les derniers siècles du voient un déclin marqué de la complexité (quasi-disparition des échanges, de la métallurgie du bronze, etc.) et une fragmentation culturelle du monde égéen, mais le début du voit la tendance s'inverser. La documentation archéologique provient surtout de cimetières, la céramique caractéristique est dite protogéométrique puis géométrique. Le changement technique majeur est le début de la métallurgie du fer (v. 1000 ), les échanges à longue distance reprennent, la Crète rejouant les premiers rôles, l'architecture monumentale fait progressivement son retour (Lefkandi), les traditions prenant de plus en plus de distance avec les traditions de l'âge du bronze. Puis, à la fin de la période et au début de l'époque archaïque, les signes de reprise sont plus clairs chez les différents groupes de populations grecques sont établies sur le pourtour de la mer Égée (puisque, comme vu plus haut, elles ont connu une forte expansion en Asie mineure, notamment en Ionie), qui constituent progressivement la civilisation grecque antique. Cela passe par un processus de (re)constitution d'entités étatiques, à compter du , siècle riche en changements en Grèce, et qui prennent pour beaucoup la forme d'une cité-État (en grec polis, terme qui désigne plus largement une « ville »), amenée à devenir une caractéristique du monde grec, puis du monde méditerranéen, jusqu'à l'Antiquité tardive. Selon le découpage chronologique courant, l'époque archaïque a pour début symbolique les premiers Jeux olympiques en 776 , et pour fin la victoire grecque à l'issue de la seconde Guerre médique en 480/479 Débute ensuite l'époque classique, qui va jusqu'à la mort d'Alexandre le Grand en 323 , qui marque le début de l'époque hellénistique. L'époque archaïque est certes l'époque de fixation par écrit des épopées attribuées à Homère et d'un développement de l'écriture, elle reste surtout connue par des sources écrites postérieures, qui fournissent des informations sélectives sur les événements politiques. Les découvertes archéologiques sont donc un apport inestimable pour préciser l'image de cette époque qui est par bien des aspects fondatrice. Le monde grec d'alors (donc avec les cités grecques d'Asie mineure) est divisé en plusieurs régions ayant leurs spécificités culturelles, visibles dans la culture matérielle mais aussi la forme d'alphabet employée, en dépit du fait que l'élite partage les goûts « orientalisants » qui se retrouvent dans d'autres régions de la Méditerranée. L'époque archaïque est une période d'expansion du peuplement, en Grèce et au-delà, avec le phénomène de colonisation qui aboutit à la création de cités grecques en Italie du Sud et en Sicile (la « Grande Grèce »), en France (Massalia) et sur la mer Noire, qui se rattachent chacune à une métropole située en Grèce. Cette époque est en effet celle de la naissance de la cité-État, polis, supplantant le modèle monarchique pour des gouvernements par des magistrats, organisés suivant des lois écrites (les plus connues étant celles de Sparte et d'Athènes), et ouvre la voie à l'affirmation d'identités « politiques » (par cité) qui tendent à devenir la référence fondamentale, certes jamais la seule (existent aussi des ethnè, entités politiques aux contours plus flous, coexistant parfois avec des cités, notamment au centre et nord de la Grèce avec la Thessalie, l’Épire, la Macédoine ; et les structures de parenté réelle ou fictive comme les tribus et phratries qui se mettent aussi en place). Cela s'accompagne du développement d'une vie politique très dynamique dans ce cadre où la discussion pour la prise de décision et les rivalités politiques sont constantes, aboutissant à l'élaboration de différents types de régimes politiques, définis notamment par le degré d'ouverture du corps dirigeant la vie politique de la cité, les citoyens (politai). Les systèmes sont souvent oligarchiques, avec une minorité de personnes exerçant le pouvoir. Cette période est marquée par la domination sociale d'une aristocratie marquée par un fort esprit de compétition et des rivalités parfois destructrices, aussi une culture spécifique qui se retrouve dans la poésie lyrique et la pratique du banquet (symposion). Les systèmes politiques plus ouverts ont un corps de citoyens plus large, correspondant au « peuple » (demos) de la cité ayant des prérogatives politiques, la démocratie qui finit par apparaître à Athènes à la fin du Les nombreuses tensions qui traversent les cités (stasis) conduisent à des changements politiques, qui conduisent dans plusieurs car à la tyrannie, une forme de gouvernement qui s'affranchit des lois écrites pour octroyer le pouvoir à un seul homme (et qui à cette période peut avoir un sens négatif comme positif). Dans le domaine religieux, le développement des cités s'accompagnent de la construction de sanctuaires reflétant l'identité et le pouvoir de celles-ci, avec de grands temples. Chaque cité en vient à disposer de son propre panthéon où trône sa divinité « poliade », issue du panthéon grec commun (qui repose largement sur des bases mycéniennes), qui lui permet d'affirmer sa spécificité. La vie religieuse publique est émaillée de fêtes célébrant l'unité de la cité. Apparaissent aussi des sanctuaires panhelléniques dont les cultes impliquent tout le monde grec, l'exemple le plus éloquent étant la grande fête du sanctuaire du grand dieu Zeus d'Olympie, accompagnée de concours athlétiques, les « Jeux olympiques », qui attire hommes et offrandes. Dans l'économie, cette période voit la diffusion de l'utilisation des pièces de monnaie à partir de l'Asie mineure. La période archaïque est également fondatrice sur le plan intellectuel, profitant de la diffusion de l'écriture, des épopées, de l'émergence de la vie civique, en plus des influences orientales qui sont absorbées et intégrées dans la nouvelle culture grecque, qui reste de ce fait bien distincte de ses sources d'inspiration. Les cités de Ionie (Milet notamment) et de Grande Grèce sont alors les centres intellectuels les plus dynamiques. Du début de cette époque datent les œuvres primordiales attribuées à Homère (l’Iliade et l’Odyssée) et Hésiode (la Théogonie, Les Travaux et les Jours), puis à leur suite se développent les réflexions des « présocratiques » (Thalès, Pythagore, Démocrite, Héraclite, etc.) au crédit desquels sont mis le développement de la philosophie et plus largement de la science grecque, là encore à partir d'apports égyptiens et proche-orientaux remodelés dans un nouveau cadre conceptuel, qui doit manifestement beaucoup au développement de la vie civique, une société moins hiérarchisée que celles des monarchies du Moyen-Orient, avec un goût très prononcé pour le débat d'idées. Plusieurs éléments laissent à penser que les médecins, artistes et ingénieurs grecs les plus brillants égalent, voire dépassent rapidement leurs maîtres orientaux, puisque certains d'entre eux sont employés par les rois de Perse. L'expansion occidentale de l'empire perse a abouti à la soumission des cités grecques d'Ionie. Quand les Perses cherchent à dominer la Grèce continentale, quelques cités choisissent de résister, sous la direction d'Athènes et de Sparte. Les guerres médiques, relatées par Hérodote qui en faisait (comme beaucoup de Grecs) une lutte de la liberté contre le despotisme, se soldent par la défaite des Perses (batailles de Marathon, Salamine, Platées), qui consolide la position dominante des deux cités dans le jeu politique grec. Ce conflit marque le début de l'époque classique. Sparte dispose d'une armée terrestre très bien organisée et de l'alliance de plusieurs cités du Péloponnèse. Athènes a de son côté une puissante marine de guerre, consolidée par les richesses qu'elle tire des mines du Laurion. Elle forme la Ligue de Délos pour tenter de libérer les cités grecques orientales, qu'elle transforme progressivement en empire maritime à sa solde (impérialisme athénien). La rivalité entre les deux cités aboutit à la guerre du Péloponnèse (431-404), période de conflits très destructeurs qui s'achève par la défaite d'Athènes. L'hégémonie spartiate tourne court face au rétablissement rapide d'Athènes et à l'émergence de Thèbes, qui dirige la ligue béotienne. Aucune des trois puissances ne parvient à prendre le dessus sur les autres, alors qu'au Nord le royaume de Macédoine monte en puissance. Son roi (359-336 ) parvient à placer les cités grecques sous sa coupe, après la bataille de Chéronée (338 av. J.-C.) et la constitution de la ligue de Corinthe. Le devenir politique et militaire du monde grec est dès lors l'affaire des royaumes, les cités ayant perdu la prééminence dans ce domaine, même si elles restent le cadre de vie fondamental de la majorité des Grecs jusqu'à la fin de l'Antiquité. Lorsqu'Alexandre monte sur le trône de Macédoine en 336, il doit encore réprimer une révolte de cités puis sa domination est suffisamment consolidée pour qu'il puisse envisager de partir à la conquête de l'empire perse. La période classique est abondamment documentée, avant tout par la production écrite athénienne (qui est le fait d'Athéniens comme de gens originaires d'autres cités mais installés à Athènes), alors que sa rivale Sparte la « laconique » n'a quasiment rien laissé derrière elle, notamment dans le domaine architectural, ce qui fait que sa puissance serait indécelable sans sources écrites extérieures. La richesse minière et commerciale d'Athènes, sa puissance politique, son cosmopolitisme, sa vie politique intérieure dynamique et plus largement l'habitude de discourir ont stimulé une période de grande création intellectuelle, devenue une référence incontournable par la suite. La production intellectuelle de l'époque comprend des pièces de théâtre (Eschyle, Sophocle, Aristophane), des réflexions des philosophes (Socrate, Platon, Aristote), des écrits d'historiens (Hérodote, Thucydide, Xénophon), l'essor de la rhétorique (Sophistes, Isocrate). Les réalisations artistiques et architecturales sont toutes aussi marquantes, en premier lieu le chantier de l'Acropole avec le Parthénon. La ville est aussi caractérisée par son poids économique : ses riches mines, son très actif port du Pirée, ses pièces de monnaie, les « chouettes », qui sont très diffusées dans le monde antique et deviennent un étalon de référence, peut-être jusqu'au développement d'une économie « proto-capitaliste » avec échanges monétisés et mécanismes de marché (c'est débattu). Finalement, il apparaît que sa place prépondérante dans les sources de l'époque n'est pas fortuite. Sa vie politique et sociale repose en partie sur le développement d'un système politique original, la démocratie athénienne, donnant une place large part aux citoyens (uniquement des hommes) dans la prise de décision politique, et en partie sur l'exploitation d'une masse d'esclaves d'origine extérieure, qui sont notamment employés dans les mines, deux facettes opposées de la liberté, qui servent de socle à l'impérialisme athénien et au prestige culturel du « siècle de Périclès », du nom de sa figure politique principale. Cela assure à la ville une importance majeure pour les siècles suivants en dépit de son déclin politique. Du reste dans ce domaine, l'époque hellénistique doit plus aux approches hiérarchiques développées à l'époque classique dans le royaume de Macédoine ou chez les tyrans des cités siciliennes, et aux ligues « fédérales » qui se développent dans plusieurs régions de Grèce pour assurer leur défense face aux agressions extérieures. En dehors d'Athènes, il y a aussi une vie intellectuelle, comme l'illustre par exemple le développement durant cette période du corpus attribué à Hippocrate de Cos (mais probablement pas dû à un seul auteur), de première importance dans l'histoire de la médecine. Au sortir de cette période, la Grèce est devenue un foyer culturel de premier plan, ce que les conquêtes militaires de la période hellénistique vont consolider et propager. L'hellénisme s'érige en modèle dont bien des aspects sont amenés à influencer les civilisations voisines et postérieures. L'essor de la Méditerranée occidentale La mise en relation des régions de la Méditerranée occidentale avec celles de la partie orientale (surtout la Phénicie et la Grèce) aboutit à une phase de développement de la première. Le déclencheur est manifestement l'implantation de comptoirs et colonies venues de l'est. Ce phénomène concerne d'abord les Phéniciens, qui installent à partir du des cités en plusieurs régions : Afrique du Nord (Carthage), Malte, Sicile (Motyé, Solonte), Sardaigne (Tharros, Nora), Italie (Pyrgi), Andalousie (Cadix), puis sur le littoral atlantique (Mogador au Maroc). La plus célèbre de ces fondations est Carthage, colonie de Tyr, fondée selon la légende en 814/3 Cette cité devient rapidement un centre urbain et portuaire de grande importance, dirigé par un conseil oligarchique, avec des marchands et navigateurs très entreprenants, qui fondent à leur tour des colonies. Elle prend en quelque sorte la direction commerciale puis militaire des implantations phéniciennes d'Occident. D'abord tournée vers la mer, elle s'intéresse à son arrière-pays à partir du À son contact, les populations locales, les Numides, connaissent un début d'organisation politique qui aboutit à la création d'un royaume indépendant au sous la direction de Massinissa. Il en va de même pour les groupes vivant plus loin, les Maures, unis par le roi Baga. La colonisation grecque concerne avant tout la Sicile et la partie Sud de la péninsule italienne, la « Grande Grèce ». Cumes est fondée vers 740 puis se constituent d'autres villes qui prospèrent rapidement : Syracuse, Tarente, Naples, Héraclée etc. La colonisation grecque se porte également plus à l'est, où la principale fondation grecque est Massalia (v. 600 ), qui devient la porte d'entrée de l'influence grecque vers la Gaule et le nord de la péninsule Ibérique. Le contact avec les Phéniciens et les Grecs a pour effet le développement culturel de l'Italie. Ces régions sont déjà occupées par un ensemble de peuples aux origines obscures, de langue indo-européenne ou autres. Les Étrusques sont les mieux connus. Ils émergent autour de l'actuelle Toscane, en Étrurie, où s'étendait la culture de Villanova (sans doute pluri-ethnique). Les élites étrusques adoptent la mode « orientalisante » en s'ouvrant aux nouvelles influences, et empruntent l'alphabet grec pour créer un alphabet étrusque qui peut être déchiffré, mais n'est pas compris car la langue étrusque n'a aucune parenté connue qui pourrait aider à sa traduction. Émergent progressivement un ensemble de cités-États étrusques, sur les modèles grec et phénicien, prospères et dynamiques (Tarquinia, Capoue, Bologne, Vulci, etc.), qui étendent leur autorité et leur influence culturelle sur les régions alentours aux À leur contact en Italie centrale se trouvent plusieurs peuples non étrusques (Samnites, Sabins, Volsques, Ligures, etc.). Dans le Latium, les cités connaissent aussi un développement, au contact des Grecs et des Étrusques. Rome est fondée vers cette période, 753 selon la légende, mais la formation de la cité vient sans doute bien plus tard, quoique le site soit peuplé depuis plus longtemps. La ville est d'abord dirigée par des rois, passerait un temps sous la domination d'une dynastie étrusque, avant de s'en débarrasser et de fonder la République romaine (509 selon la date conventionnelle), qui commence ensuite son expansion vers les territoires voisins. Au nord de la péninsule se trouvent d'autres peuples, et des Gaulois s'y installent vers la fin du , donnant naissance à la Gaule cisalpine. L'influence celtique au nord est visible dans les tombes de la culture de Golasecca. Ces Gaulois chassent progressivement les Étrusques de la plaine du Pô, et lancent des raids plus au sud, dont le fameux sac de Rome de 386 La coexistence de ces différents peuples aux tendances expansionnistes engendrent des frictions et des conflits maritimes. Ainsi Carthaginois et Étrusques coalisés battent les Massaliotes et leur métropole Phocée à Alalia (Corse) en 535 , consolidant la position hégémonique de Carthage dans la Méditerranée orientale. Les deux siècles suivants sont marqués par des affrontements entre Carthaginois et Grecs, notamment Syracuse. La péninsule Ibérique est le lieu de fondations phéniciennes, avant tout Cadix (aussi sur Ibiza), et grecques (Emporion). Cela stimule le développement des cultures locales, où les élites et les artisans s'ouvrent à leur tour aux tendances orientalisantes. C'est le cas du pays de Tartessos, dans l'est de l'Andalousie au contact direct de Cadix, et qui dispose de riches ressources minières, qui connaît l'essor le plus important entre 750 et 550 Il adopte la métallurgie du fer, ainsi que l'écriture (écriture tartessienne). Ailleurs, les textes antiques attestent la présence de peuples Ibères, et dans la partie nord l'expansion du monde celtique, donnant naissance aux « Celtibères ». Là aussi la tendance à la complexification culturelle s'observe. Ainsi plusieurs régions orientales de la péninsule adoptent également l'écriture, pour transcrire des langues ibères et aussi le celtibère (écritures paléo-hispaniques). Le reste de l'Europe Le paysage ethnique de l'Europe non méditerranéenne de l'âge du fer peut être approché à partir des rares et vagues descriptions laissées par des auteurs grecs et romains, dont peu avaient visité ces contrées et compris ce qu'ils avaient sous les yeux. Tout cela ne laisse généralement qu'une impression très floue, que la recherche moderne avec son goût pour les catégorisations ethniques a eu tendance à simplifier de façon excessive. Les découvertes archéologiques ont permis de mieux connaître ces cultures, et les discussions récentes incitent à la prudence sur la correspondance entre ethnie et culture archéologique, qui est loin d'aller de soi. C'est le cas des « Celtes » évoqués par les textes grecs, catégorie ethnique qui a depuis été discutée, vu qu'on ne sait pas comment ils se dénommaient eux-mêmes. Les Romains parlent quant à eux de Gaulois. Ces peuples sont généralement associés aux deux cultures archéologiques de l'âge du fer s'étendant entre l'Europe centrale et occidentale : Hallstatt (v. 900-450 ) et La Tène (v. 450-50 ). Elles sont caractérisées par des tombes de chefs dans lesquelles se retrouve notamment du matériel d'origine grecque et romaine, symbole de son prestige aux yeux des détenteurs du pouvoir dans ces contrées, des constructions fortifiées (oppidum, dont le rôle exact est discuté), un remarquable artisanat du fer. La première période est plus spécifiquement marquée par la constitution de principautés puissantes, tandis que durant la seconde, les pouvoirs sont plus dispersés. Quoi qu'il en soit, les textes grecs indiquent que certains groupes celtes orientaux lancent en 280-279 une offensive d'envergure contre le monde hellénistique (Grande Expédition), pillant Delphes, tandis que certains s'installent en Anatolie (Galates). Et comme vu plus haut on repère également par les textes des Celtes dans le nord de l'Italie (Gaule cisalpine), la péninsule Ibérique (Celtibères), et aussi dans les Îles Britanniques. La conquête romaine de la Gaule (58-50 ) y met fin aux cultures archéologiques « celtes ». Alors qu'en raison de l'échec de la conquête de la Germanie, les peuples germaniques restent indépendants et aux marges du monde romain. Dans la partie orientale de l'Europe, les Grecs mentionnent les Scythes, peuple essentiellement nomade, qui est au contact des colonies qu'ils établissent au nord et à l'ouest de la mer Noire. Dans la littérature scientifique moderne, le terme « scythe » a été repris pour désigner un ensemble de cultures allant jusqu'à la Sibérie occidentale, un « horizon culturel », sans qu'il ne soit possible de déterminer quels peuples cela recouvre exactement faute de sources écrites. Ces cultures sont caractérisées par la présence de tombes de chefs, en forme de tumulus, les « kourganes », au riche matériel funéraire présentant des affinités grecques et un style « de steppe » (animalier), avec des chevaux sacrifiés. L'urbanisation se développe vers 400 (Kamenskoye Gorodishche). Plus directement au nord de la Grèce, le peuple le plus mentionné par les Grecs sont les Thraces, qui sont soumis par les Perses puis les Macédoniens. Leurs élites sont également enterrées dans des tombes à tumulus disposant d'un riche matériel funéraire, avec des influences grecques. L'ouest des Balkans est occupé par les Illyriens, qui sont eux aussi au contact d'implantations coloniales grecques (Epidamnos, Apollonia) et des Macédoniens. Alexandre et la période hellénistique Après la mise au pas de la Grèce par la Macédoine et sa puissante armée (reposant notamment sur la phalange), son roi part à l'assaut de l'empire perse en 336 Il lui faut à peine cinq ans pour faire tomber son rival (bataille de Gaugamèles puis entrée dans Babylone en 331), et dominer l'Anatolie, le Levant, l’Égypte, et la Mésopotamie. Il poursuit sur sa lancée en emmenant ses troupes à travers le plateau Iranien, jusqu'en Asie centrale et dans la vallée de l'Indus en 326-325, avant que celles-ci ne le forcent à rebrousser chemin après une dizaine d'années de campagnes sans interruption. Entre-temps il a fondé plusieurs colonies, cités grecques dans les zones conquises, récompenses pour ses soldats et instruments de domination, la première et la plus fameuse étant Alexandrie d'Égypte. De retour en Perse puis en Babylonie, il s'attelle à l'organisation de son empire, notamment par une politique d'intégration de l'élite perse dans son appareil politique, mais sa mort en 323 laisse son héritage incertain. Conquérant par excellence, monarque absolu, personnalité hors norme, Alexandre « le Grand » est depuis l'Antiquité une figure historique et légendaire majeure aussi bien en Europe qu'au Moyen-Orient, dont la portée est très discutée : il a pu être présenté par le passé comme une sorte de héros civilisateur, d'autres fois on a mis en avant son côté destructeur ; il peut aussi bien être interprété comme un artisan d'une domination hellénique qu'un promoteur de la fusion des cultures, comme le premier roi hellénistique ou le dernier roi achéménide. Après la mort d'Alexandre, comme il n'avait pas de successeur désigné, ses généraux macédoniens, les Diadoques, combattent pour se partager son empire. Aucun ne l'emportant, celui-ci est divisé, et s'installent trois royaumes dominants dirigés par des dynasties macédoniennes, la Macédoine, le royaume des Lagides, et celui des Séleucides. Ils contrôlent des territoires majoritairement peuplés de non-grecs, et coexistant avec beaucoup d'autres formations politiques plus ou moins autonomes (royaumes, cités, ligues). S'ouvre alors la « période hellénistique » (323-31/30 ). Le royaume de Macédoine passe après de nombreuses vicissitudes sous la domination de la dynastie des Antigonides, descendants d'Antigone le Borgne (qui en pratique n'a jamais régné sur la Macédoine), de 277-6 à 168-7 Les rois macédoniens ont à composer avec diverses entités politiques en Grèce continentale, et ces relations engendrent des conflits à répétitions : contre une coalition menée par les cités d'Athènes et de Sparte, contre ses voisins directs, le royaume d’Épire (dirigé par , adversaire malheureux des Romains), devenu plus tard une ligue, les ligues d'Étolie et d'Achaïe, les ligues étant devenues une forme d'organisation politique courante en Grèce hellénistique, et contre les Illyriens. Ces conflits attirent finalement les Romains en Grèce continentale, et ceux-ci soumettent la Macédoine après plusieurs « guerres macédoniennes ». Le Levant, la Mésopotamie et l'Iran sont le domaine des Séleucides, dynastie fondée par , qui est la plus marquée par l'héritage institutionnel et politique achéménide, repose en bonne partie sur les richesses de la Babylonie, aussi sur la Syrie du Nord où se trouve la « Tétrapole », cités fondées par Séleucos pour servir de centres de pouvoir, les Séleucides employant à leur tour une politique de colonisation et de fondation de cités grecques (« poliadisation ») active. Mais sa domination sur le Levant est menacée par les Lagides jusqu'à la fin du (les « guerres syriennes »). La taille du territoire et l'autonomie large laissée aux gouverneurs ainsi que les conflits à répétition fragilisent l'édifice séleucide, qui se morcelle dès la fin du avec la perte de l'Indus au profit des rois indiens de l'empire Maurya. Puis à la fin du c'est la Bactriane qui est perdue, et au début du siècle suivant, c'est Rome qui commence à empiéter sur son territoire en lui prenant l'Anatolie, tandis qu'à l'est émerge une nouvelle menace, les Parthes, qui lui enlèvent leurs possessions orientales, puis la Babylonie en 141 , initiant une série de conflits. Les offensives des Romains et des Parthes des deux côtés du royaume érodent progressivement l'assise territoriale séleucide, jusqu'à l'annexion de ce qu'il en reste (en Syrie) par Rome en 64 En Égypte, le pouvoir est exercé par les Lagides, successeurs de (et qui portent tout le même nom que leur ancêtre). Disposant d'un territoire cohérent autour de la vallée du Nil, riche et rarement menacé, reconnaissant les cultes et les traditions juridiques et administratives égyptiennes, ils bénéficient d'une stabilité interne que n'ont pas les autres royaumes. Leurs ambitions extérieures les entraînent cependant dans des conflits usants, en mer Égée et en Asie mineure où leur autorité est reconnue au début de la période, et surtout au Proche-Orient contre les Séleucides (guerres syriennes). Ils sont à peine mieux armés que les autres royaumes hellénistiques pour faire face à l'expansion romaine, et passent sous son autorité avant l'annexion en 31 Le monde hellénistique ne se résume pas à ces trois grandes puissances, outre les cités et ligues de Grèce continentale. Rhodes monte en puissance au début de la période, et devient une des grandes cités commerçantes du monde grec ; elle est restée célèbre pour son colosse, érigé pour commémorer la victoire contre Démétrios Poliorcète. En Asie mineure, la dynastie des Attalides installée à Pergame prospère au et se détache de la domination séleucide, avant de reconnaître la domination romaine. Sur les bords de la mer Noire se développent des royaumes dirigés par dynasties d'origine non-grecque mais hellénisées, en Bithynie et au Pont, qui connaît son apogée sous son roi (120-63 ) connu pour être le principal opposant à la domination romaine en Anatolie. La Cappadoce, la Commagène (avec le site de Nemrut Dağı) disposent également de dynasties hellénisées. Au sud du Caucase se développent les royaumes d'Arménie (dirigé par les Orontides puis les Artaxiades) et d'Atropatène. Sur la côte nord de la mer Noire un royaume grec s'est constitué depuis le milieu du , le royaume du Bosphore, et il prospère jusqu'en 250, avant d'entamer un déclin face aux avancées des Scythes qui avaient été tenus en respect jusqu'alors, puis il devient un état-client de Rome. En Asie centrale, en Bactriane, les rois « gréco-bactriens », issus des colonies grecques, qui se rendent indépendantes des Séleucides à la fin du , bâtissent la ville d'Aï Khanoum qui illustre la fusion des cultures dans la région. Les derniers rois grecs de Bactriane disparaissent vers 130 Cet « Extrême-Orient hellénistique » se projette encore plus loin quand des rois grecs se taillent des royaumes dans la vallée de l'Indus (royaumes indo-grecs), attestés du milieu du au début de notre ère. La tendance marquante de la période hellénistique est donc l'expansion du peuplement grec, des royaumes dirigés par des dynasties gréco-macédoniennes, et de la culture grecque, ce que l'on regroupe sous le terme d'« hellénisation ». Cela s'appuie sur la fondation de nombreuses nouvelles cités, surtout en Asie, et donc d'un fort mouvement de colonisation grecque. Désormais, on trouve des centres de culture grecque hors de Grèce, en particulier à Alexandrie avec sa gigantesque bibliothèque, aussi en Syrie, et jusqu'en Bactriane. Il ne faut évidemment pas surévaluer cette influence, qui varie fortement selon les contextes, a connu des résistances, l'acculturation des populations non-grecques restant globalement limitée et les clivages ethniques marqués, et de toute manière les rois grecs n'essayèrent jamais d'imposer leur culture. Du reste, les Grecs ont intégré et réadapté des éléments orientaux à cette période (cultes « orientaux », persianismes, pratiques de gouvernement perses et égyptiennes). Du point de vue intellectuel, les savants et techniciens grecs sont à nouveau très actifs à l'époque hellénistique, appuyés sur les grands centres intellectuels tels qu'Athènes et Alexandrie, mais pas seulement. Ainsi, dans le domaine des mathématiques et de la technique, cette période est marquée par les travaux d'Euclide, d'Archimède, d'Ératosthène ; l'astronomie se développe avec Aristarque de Samos et surtout Hipparque (à partir d'éléments repris des écoles babyloniennes de l'époque) ; d'autres savants accomplissent des travaux en médecine à la suite des avancées hippocratiques ; etc.. Dans le domaine de la philosophie, cette période voit le développement de l'épicurisme et du stoïcisme. La République romaine L'histoire des deux premiers siècles de la République romaine est essentiellement connue par des sources datant de la fin de ce régime ou du début de l'Empire (Polybe, Tite-Live), ce qui rend sa reconstitution incertaine. Il apparaît au moins que Rome met en place aux un système d'institutions visant manifestement à s'équilibrer et dépendre les uns des autres : des magistrats en exercice, en premier lieu les deux consuls, qui dirigent les affaires de la cité pour une année ; le Sénat, conseil surtout constitué d'anciens magistrats, qui donne des avis et contrôle ; le Peuple, le corps des citoyens (des hommes adultes), organisé en centuries de poids électoral inégal (ce sont aussi des unités servant pour les impôts et pour les mobilisations militaires), qui élit les magistrats et peut se prononcer lors d'assemblées sur des affaires politiques ou militaires. La majeure partie de la population appartient au groupe des Plébéiens, qui s'oppose à l'élite monopolisant les plus hautes fonctions et les terres, les Patriciens, et obtient après une lutte âpre la possibilité d'exercer toutes les magistratures, la création de la fonction de tribuns de la plèbe, qui disposent d'un droit de veto sur les affaires politiques, et diverses mesures économiques. Se constitue ainsi une vie politique complexe, largement déterminée par les hiérarchies sociales, qui transcendent au fil du temps l'opposition entre Patriciens et Plébéiens. Les familles les plus riches (la nobilitas) se disputent les faveurs du peuple (notamment par le biais de relations entre patrons et clients), et s'appuient sur leurs accomplissements dans l'exercice des magistratures, leur prestige et leur morale. Ils tendent à exercer les charges les plus importantes, accomplies dans un ordre déterminé (cursus honorum). Avec le temps, l'afflux de richesses et les guerres contribuent à rendre la vie politique plus conflictuelle et déséquilibrée. La République romaine dispose d'une armée très efficace, disciplinée tout en étant ouverte aux évolutions, reposant sur les citoyens propriétaires, organisés en légions, appuyées à partir du par des auxiliaires Latins et Italiens. L'expansion romaine doit aussi son succès à une conception ouverte de la citoyenneté, qui se traduit par l'intégration de populations des cités soumises et l'accroissement du corps citoyen, également la création de colonies dans la péninsule italienne, ce qui transforme progressivement la cité en État territorial et augmente ses moyens militaires. Rome parvient après une période de difficultés à conquérir des territoires voisins, puis à établir sa domination sur l'Italie, à compter de la fin du , à peine ralentie par son sac par les Celtes (390 ou 386). Elle gagne du terrain sur les Étrusques et les Samnites, et doit ensuite vaincre ses alliés Latins qui s'inquiètent de sa montée en puissance, jusqu'à sa victoire lors de la guerre latine de 340-338. Elle peut alors accélérer sa politique expansionniste, s'appuyant sur sa redoutable armée, en fondant des colonies en des points stratégiques, gagnant des appuis chez les vaincus et éliminant les résistances (guerres samnites). Autour de 300, elle est devenue la puissance hégémonique d'Italie. Les cités de Grande Grèce sont soumises durant les premières décennies du , et sa victoire contre Pyrrhus d'Épire puis la conquête de Tarente en 272 la font connaître dans le monde hellénistique. Dans le sens inverse, Rome s'ouvre de plus en plus aux influences grecques. Celles-ci étaient déjà perceptibles bien avant en Italie comme vu plus haut, mais elles s'accentuent à l'époque républicaine, et cela s'accélère avec la conquête du monde hellénistique, et s'amorce alors la formation de la culture « gréco-romaine » qui triomphe à l'époque impériale. La principale conséquence de cette expansion est la confrontation avec l'ennemi principal des Grecs d'Italie et la puissance dominante de la Méditerranée orientale, Carthage. S'ouvre alors la période des guerres puniques (punique étant synonyme de carthaginois). La première (264-241) est un conflit long et difficile pour Rome, qui subit plusieurs revers et de lourdes pertes, mais parvient à l'emporter et à établir sa domination sur la Sicile, puis la Sardaigne dans la foulée. La seconde (218-201) est restée célèbre pour l'audacieuse expédition du chef des armées carthaginoises, Hannibal, qui envahit l'Italie et inflige plusieurs défaites cinglantes aux armées romaines (la plus retentissante étant Cannes, en 216). Mais la loyauté de la plupart des alliés de Rome et les campagnes de Scipion l'Africain renversent la situation en faveur de Rome, qui inflige une victoire décisive à ses ennemis sur leurs propres terres (bataille de Zama, 202). Carthage perd alors la plupart de ses possessions et se voit contrainte de réduire son armée à peau de chagrin, alors que Rome prend sa place dans la péninsule Ibérique. La troisième guerre punique (149-146) est de ce fait à sens unique : elle se solde par l'anéantissement de ce qui reste des forces carthaginoises, et la destruction de la ville. Entre-temps Rome s'est étendue vers l'est où elle s'est confrontée au royaume de Macédoine à trois reprises (guerres macédoniennes). Après la victoire de Pydna (168), elle divise son territoire. Dans les années 140, Rome fait face à des oppositions en Macédoine et en Grèce, qu'elle éteint (destruction de Corinthe en 146), puis annexe ces territoires. Elle prend aussi pied en Asie mineure où sont constituées des provinces, et en Cyrénaïque (Libye actuelle). Cette série de conquêtes successives a plusieurs conséquences majeures. D'abord, l'expansion vers le monde grec entraîne à Rome un processus d'hellénisation marquée, visible dans l'art et la littérature, avant tout chez les élites, quoique la littérature en latin connaisse un essor (Cicéron, Lucrèce, Catulle). Ces élites ont consolidé leur pouvoir et monopolisent les hautes fonctions, elles ont tiré de grandes richesses des conquêtes leur permettant d'entretenir un train de vie très dispendieux, de disposer de nombreux clients et dépendants, de vastes domaines (latifundia), beaucoup étant exploités par une masse d'esclaves issus des conquêtes (ce qui explique aussi les révoltes serviles ayant lieu à cette époque, dont celle de Spartacus). D'un autre côté la petite paysannerie, engagée dans des expéditions militaires lointaines, n'est plus en mesure de travailler ses terres, et les perd au profit des puissants, de nombreux paysans se retrouvant sans activité une fois démobilisés. Quelle que soit l'ampleur réelle du phénomène, discutée par les historiens, la croissance des inégalités sociales conduit à des tensions très graves, qui éclatent lors des tentatives des frères Gracchus de mettre en place une politique de distribution des terres, sans succès (en 133 et 123-121). Les alliés Latins et Italiens engagés dans les campagnes militaires subissent de mêmes types de désagrément, générant des révoltes, qui culminent lors de la guerre sociale (91-88) qui plonge l'Italie dans le chaos. Rome triomphe, mais en retour, elle octroie la citoyenneté aux peuples d'Italie au sud du Pô. La puissance romaine s'appuie à nouveau sur de nombreux octrois de citoyenneté, et aussi une politique de colonisation très active fournissant des terres à ceux qui en étaient dépourvus. La ville de Rome devient très vaste et très peuplée, y affluent des produits de tous les territoires dominés et d'au-delà. Rome fait face au tournant du à plusieurs difficultés militaires (invasions des Cimbres et des Teutons en Gaule méridionale, révolte de Jugurtha de Numidie en Afrique) qui conduisent à une réforme de l'armée dans un sens plus professionnel, menée par Caius Marius, qui a pour effet d'ouvrir l'armée au prolétariat. La guerre sociale puis les tentatives de du Pont de secouer la domination romaine en Asie mineure créent de nouveaux troubles. Les chefs militaires romains de l'époque prennent plus de pouvoir, appuyés sur leurs victoires et la fidélité de troupes qui ont désormais un rapport plus personnel à eux, et se disputent le pouvoir lors de premières guerres civiles (88-81). Sylla en sort vainqueur et devient dictateur. Bien qu'il se retire du pouvoir par la suite, cela montre la voie à d'autres généraux ambitieux et populaires : Crassus et Pompée, qui ont remporté des victoires en Asie, rejoints par Jules César avec qui ils forment le premier triumvirat pour contrôler la vie politique romaine, le Sénat étant de plus en plus soumis à leurs volontés. La disparition de Crassus au combat contre les Parthes en 53 laisse les deux autres face à face, plongeant Rome dans la guerre civile. César, auréolé de gloire et appuyé par des troupes fidèles après avoir conduit la conquête de la Gaule transalpine, choisit la confrontation armée, qui tourne à son avantage. Les partisans de la République sont ensuite vaincus sur plusieurs champs de bataille, mais plusieurs d'entre eux assassinent César en 44 , alors qu'il est quasiment devenu un monarque. Un second triumvirat est fondé par les généraux de César, Marc Antoine et Lépide, rejoints par Octave, le neveu et héritier désigné de César. Les derniers partisans de la République sont vaincus, et Marc Antoine et Octave se retrouvent finalement face-à-face. Le premier, installé en Égypte auprès de la reine , est vaincu à Actium en 31 Octave a alors les mains libres pour mettre fin à la République en établissant un régime monarchique. L'Empire romain Le triomphe d'Octave permet l'établissement d'un régime monarchique à Rome, mais le vainqueur doit jouer sur les mots et les apparences pour ne pas donner l'impression de reconstituer une royauté à Rome, ou un régime tyrannique, et de mettre fin à la République. Il est donc le « premier du Sénat », Princeps senatus, et premier citoyen (on parle de « Principat »). Il monopolise les principales magistratures, dispose d'une immunité totale, est reconnu par le Sénat qui est laissé en place, qui lui octroie en 27 le titre d'« Auguste ». Ainsi sont posées les bases de ce qu'on devait désigner par la suite l'Empire romain, parce que son chef est détenteur de l’imperium suprême, pouvoir qui lui donne notamment la direction permanente des légions dans toutes les provinces, bien que l'« empereur » cherche à donner l'impression qu'il ne l'est pas. Après la mort d'Auguste en 14 de notre ère, ses successeurs de la dynastie julio-claudienne reprennent ses pouvoirs mais ils ne disposent pas de son prestige personnel, et leur pouvoir est très instable. Après l'assassinat de Néron en 68, une guerre civile conduit à l'établissement d'une nouvelle dynastie, les Flaviens, appuyée par les troupes, suivant un schéma amené à se répéter inlassablement durant l'histoire de la Rome impériale. Avec les premiers Antonins, Trajan (98-117) et Hadrien (117-138), l'Empire romain dispose de souverains généralement reconnus comme capables (à la différence de la plupart de leurs prédécesseurs depuis Auguste). Les empereurs choisissent leur successeur en l'adoptant, suivant un principe dynastique. Le , période de paix romaine, est considérée comme l'apogée de l'Empire romain, d'une inhabituelle stabilité qui se poursuit sous Antonin le Pieux (138-161) et Marc Aurèle (161-180), malgré des conflits extérieurs et l'irruption de la peste antonine à compter de 165. Les frontières de l'empire ont alors été consolidées et stabilisées. La très prospère Égypte a été annexée sous Auguste, devenant domaine personnel de l'empereur, l'Hispanie est complètement soumise, puis les régions alpines, et la Pannonie. En revanche, les légions romaines connaissent plus de difficultés en Germanie et la frontière romaine (limes) se stabilise le long du Rhin et du Danube. Les successeurs d'Auguste se contentent d'annexer des États clients (Cappadoce, Maurétanie, Judée, Commagène, Nabatène), en plus de la conquête d'une partie de la Bretagne (la Grande-Bretagne actuelle). Les légions romaines ont dès lors une fonction surtout défensive, aux frontières, qui font en plusieurs endroits l'objet de fortifications (par exemple avec le « mur d'Hadrien »). Trajan tente un retour vers l'expansionnisme, intégrant la Dacie, mais il échoue face aux Parthes en Mésopotamie. Ceux-ci continuent de faire peser une menace sur les territoires romains, tandis que sur la frontière nord plusieurs peuples germaniques ou d'autre origine causent des troubles sous Marc Aurèle. L'empereur est l'autorité suprême de l'empire, auquel on rend un culte, il accumule de grandes richesses, dispose de nombreux domaines (agricoles comme miniers). Il gouverne avec un cercle restreint de proches qui ont une grande importance. L'empire est divisé en provinces confiées à des gouverneurs, mais l'administration impériale est peu fournie et se repose en bonne partie sur les communautés locales, à commencer par les cités et leurs élites. L'époque impériale voit la fondation de nombreuses nouvelles cités dans toutes les régions de l'empire. L'empereur reçoit régulièrement des ambassades et sollicitations de celles-ci, et intervient souvent dans leurs affaires. La citoyenneté romaine permet d'être jugé selon le droit romain, limitant l'influence des droits locaux. La condition de citoyen continue à être octroyée régulièrement à des personnes des élites provinciales, ce qui leur permet parfois d'intégrer les rangs de l'élite impériale, les Chevaliers et les Sénateurs. Ce phénomène de « romanisation » juridique culmine en 212 avec l'édit de Caracalla qui octroie la citoyenneté à tous les résidents libres de l'empire. Mais en pratique les citoyens ont à ce moment-là perdu l'essentiel de leurs pouvoirs politiques, qui sont accaparés par une élite restreinte, et privilèges, donc ce statut a perdu en importance. Les citoyens sont en principe unis par la vénération des dieux romains, et le culte de l'empereur, vu comme un instrument politique garantissant la fidélité à l'édifice impérial. La religion chrétienne qui se répand alors s'inscrit en dehors de ce cadre puisque ses fidèles refusent de sacrifier à l'empereur et de reconnaître les divinités romaines, ce qui entraîne leurs premières persécutions. Du point de vue des lettres, l'époque d'Auguste est souvent présentée comme un âge d'or des écrits en langue latine (Virgile, Horace, Ovide, Tite-Live), même si les périodes suivantes ne sont pas en manque d'écrivains et penseurs de talent (Sénèque, Pétrone, Tacite, Juvénal, etc.). Du côté des savants, penseurs et écrivains de langue grecque, c'est l'époque du médecin Galien, de l'astronome Ptolémée, du géographe Strabon, du voyageur Pausanias, des polygraphes Plutarque et Lucien de Samosate, des orateurs et écrivains de la seconde sophistique. D'une manière générale l'ancien monde hellénistique reste dynamique culturellement durant la période de domination romaine, et exerce un ascendant évident dans ce domaine. Les cités grecques restent la forme d'organisation de base des sociétés de la partie orientale de l'empire. Après les destructions de l'époque de conquête, elles sont beaucoup à connaître un essor marqué durant la période de la pax romana (en particulier en Asie Mineure, moins en Grèce continentale et insulaire), sous la direction de notables contrôlant les institutions civiques, supervisés par les gouverneurs romains. Les Grecs ont accepté bon gré mal gré la domination impériale, tout en préservant leur sentiment de supériorité culturelle sur leurs conquérants. Après la mort de Marc Aurèle le pouvoir passe à son fils Commode, dont le caractère autoritaire et instable suscite des oppositions, jusqu'à son assassinat en 192. S'ensuit une guerre civile qui met fin à l'exceptionnelle stabilité de l'empire. Septime Sévère (193-211) en sort vainqueur et instaure la dynastie des Sévères, marquée par des personnalités particulièrement atypiques, qui est renversée en 235. S'ouvre alors une période d'« anarchie militaire » et de crise qui marque le basculement vers le « Bas-Empire romain » et l'Antiquité tardive. À l'instabilité sur le trône impérial s'ajoutent divers périls extérieurs : conflits contre les Perses sassanides qui ont renversé les Parthes en 220, qui se soldent par la capture au combat de Valérien en 260, une première pour un empereur romain ; invasions des Goths sur la frontière nord qui entraîne la mort de l'empereur Dèce en 251 ; puis les Alamans franchissent à leur tour les frontières. Ces périls sont difficilement jugulés, et les secousses provoquées créent sans doute une perte de confiance en la capacité romaine à assurer l'ordre et la stabilité. Ce dont profite la reine Zénobie de Palmyre, qui se rend indépendante de Rome tente de fonder un empire, jusqu'à sa défaite en 271, tandis que de l'autre côté de l'empire des généraux romains de Gaule se proclament empereurs (empire des Gaules) entre 260 et 274. La situation est rétablie par des empereurs martiaux issus des provinces danubiennes, notamment Aurélien (270-275) qui parvient à réunifier l'empire. Puis il incombe à Dioclétien (284-305) de refonder ses structures afin de le consolider, ouvrant définitivement une nouvelle page dans l'histoire de l'Empire romain. L'empire parthe Les Parthes sont à l'origine un groupe formé par des guerriers issus de la tribu des Parnes, parlant une langue iranienne, installés vers le milieu du dans la satrapie de Parthie (au bord de la mer Caspienne) dont ils reprennent le nom. Ils sont dirigés par la dynastie des Arsacides. Les Parthes se rendent indépendants des Séleucides, puis se soumettent à nouveau à eux vers 210, avant de rompre définitivement avec eux en profitant de leur affaiblissement consécutif à la paix d'Apamée en 188. pose les bases de l'État parthe, et conquiert le plateau Iranien puis la Mésopotamie. S'ensuit une réplique séleucide qui reprend une grande partie des conquêtes, et des troubles pour la dynastie parthe, qui se relève et prend le dessus sous . Les Parthes deviennent alors des rivaux de Rome, auxquels ils commencent à disputer l'Arménie. Leur armée écrase les Romains à Carrhes en Haute Mésopotamie en 53 , mais les Romains rétablissent progressivement la situation en leur faveur. Trajan échoue cependant à leur enlever la Mésopotamie (campagne de 117-123) et les derniers conflits entre les deux superpuissances au début du ne changent pas la situation. Apparemment affaiblis, les Parthes sont renversés en 220 par un de leurs vassaux, le Perse Ardashir, qui fonde la dynastie sassanide. Le pouvoir parthe semble avoir été peu centralisé, laissant la place aux domaines des sept grands clans parthes (Suren, Karen, etc.) et à divers royaumes vassaux plus ou moins autonomes (Characène, Sistan), du moins tant qu'ils reconnaissaient la suprématie des Arsacides. Ces rois sont souvent présentés comme « philhellènes », notamment parce qu'ils adoptent un monnayage et des éléments culturels de type grec, mais ils se revendiquent également de l'héritage iranien (perse) et mettent en avant la religion zoroastrienne dans la seconde partie de la dynastie. L'art parthe mêle donc influences iraniennes, mésopotamiennes et grecques. Leur armée s'appuie sur leur redoutable cavalerie lourde, les cataphractes. Les autres pays orientaux Les anciens foyers des premières civilisations antiques ont connu un destin qui peut par bien des aspects être vu comme un déclin : recul et disparition de la plupart des langues et écritures traditionnelles à la suite de l'expansion de l'araméen, perte de souveraineté depuis les conquêtes de l'empire perse, puis hellénisation culturelle et, dans une moindre mesure, romanisation. Elles n'en conservent pas moins leurs spécificités et leur créativité culturelles. En Égypte, les pouvoirs grec et romain font preuve d'une certaine déférence envers le passé pharaonique et en adoptent au moins les apparences. Ils s'appuient en tout cas sur le milieu des temples égyptiens, dont les prêtres restent une force qui compte jusqu'au déclin de ces institutions à partir du de notre ère. La religion autochtone connaît ses propres évolutions, comme l'émergence du culte de Sérapis, qui doit beaucoup à l'hellénisation. Celle-ci est avant tout représentée à Alexandrie, une des principales métropoles du monde méditerranéen, un centre culturel et économique de première importance. La scission entre populations grecques et égyptiennes reste marquée, les secondes constituant la majeure partie de la population en dehors des métropoles. Les riches campagnes égyptiennes confèrent à ce pays une grande importance économique. La christianisation, marquée à partir du , a pour effet de donner naissance à une nouvelle écriture inspirée du grec et littérature en langue égyptienne, le copte, alors que l'usage des hiéroglyphes se raréfie. Sur le cours supérieur du Nil, la Nubie reste un centre politique et culturel dynamique sous les rois de Méroé, dont le site est connu pour ses pyramides. En 25 le pays résiste à une invasion romaine. Les auteurs classiques évoquent une lignée de reines ayant dirigé ce pays, les Candaces. Ces régions situées au sud de l'Égypte étaient connues des Grecs comme l’Éthiopie. Avec le développement du commerce sur la mer Rouge depuis l'époque hellénistique, les contacts économiques entre ces contrées et la Méditerranée sont plus nombreux. Le principal royaume éthiopien des débuts de notre ère est celui d'Axoum, dont le cœur est situé au nord de l'Éthiopie moderne, qui s'étend considérablement en direction du sud vers la Somalie actuelle et aussi dans le sud-ouest de l'Arabie. Il occupe une place importante dans le commerce avec le monde indien. La Babylonie reste une région prospère sous les Achéménides et les Séleucides et au début de la période parthe, fournissant d'importants revenus à ces empires, qui installent des résidences royales dans la région, à Babylone, puis dans deux nouvelles fondations, Séleucie du Tigre (capitale séleucide) et Ctésiphon (capitale parthe, voisine de la dernière). L'hellénisation reste superficielle mais des cités grecques sont fondées (Séleucie du Tigre, Babylone). Les astronomes babyloniens, issus du milieu des temples, que les Grecs appellent « Chaldéens », atteignent alors un niveau de compétence très élevé, et les derniers textes cunéiformes connus sont de type astronomique et datent de 75 (voire 80) de notre ère. Cela marque symboliquement la fin définitive de la civilisation mésopotamienne antique. Dans le sud-ouest iranien, une autre des plus anciennes civilisations antiques, l'Élam, connaît une survivance sous la forme d'une nouvelle entité culturelle et politique, l'Élymaïde, alors que la vieille capitale élamite et perse de Suse est devenue une colonie grecque, et perd en importance. Les Élyméens, implantés dans une région montagneuse au-dessus de la Susiane, se rendent autonomes des rois Parthes et prennent Suse. Ils sont finalement soumis par les Sassanides. Le royaume d'Arménie, dirigé à partir du début du par la dynastie des Artaxiades, devient un État-tampon entre Rome et les empires iraniens (Parthes puis Sassanides). Il connaît son apogée territorial sous le règne de (95-55 ), également connu pour son philhellénisme. Au début de notre ère l'Arménie passe sous le contrôle d'une dynastie arsacide, issue de la lignée royale parthe. Cela n'en fait pas pour autant un allié fidèle de cet empire, l'Arménie continuant à basculer entre allégeance aux Romains et aux Iraniens. Sur la côte libanaise, les cités de Phénicie restent prospères durant l'Antiquité classique, leurs talents de marchands et de marins étant très valorisés. Aux périodes hellénistique et romaine, les élites des cités de Phénicie sont parmi les groupes les plus hellénisés du Proche-Orient, tout en conservant une identité phénicienne propre. On suppose que la langue phénicienne disparaît durant les premiers siècles de notre ère, mais cela reste peu documenté. Chypre, soumise aux Lagides puis aux Romains, connaît une importante hellénisation et perd une partie de sa personnalité culturelle particulière. Son histoire politique durant la domination romaine est calme, elle semble prospère si on en juge par les monuments de ses villes principales (Salamine, Kourion, Nea Paphos). Le Levant méridional, que l'on commence alors à appeler Palestine (bien que les Philistins qui sont l'origine de ce nom aient disparu), passe sous domination lagide après la conquête grecque, puis à partir de 200 les Séleucides prennent leur place. Cela s'accompagne à Juda par une tentative d'hellénisation forcée, avec la transformation de Jérusalem en cité grecque, ce qui suscite une réaction à partir des cercles religieux juifs, la révolte des Maccabées, qui parvient à chasser les Grecs. Sur le plan politique l'indépendance est acquise durablement (les Séleucides étant affaiblis après leurs défaites face à Rome), sous la dynastie des Hasmonéens, en revanche l'hellénisme judéen est consolidé par les nouveaux souverains. Ceux-ci réalisent des conquêtes, notamment l'Idumée (Edom) et l'Iturée, où se produisent des conversions au judaïsme, en bonne partie forcées. Puis, après le règne de Hérode (37-4 ), le royaume passe sous domination romaine et devient une province en 6 de notre ère. Dans le même temps la diaspora juive s'est étendue ; elle est notamment bien implantée à Alexandrie (où aurait été réalisée la traduction en grec de la Torah, la Septante, au ), organisée autour de synagogues, sortes de temples miniatures qui se développent alors, tout et conservant des liens avec le grand temple de Jérusalem. Sur le plan religieux, le Judaïsme a alors achevé de se constituer, les derniers textes bibliques sont rédigés durant l'époque hellénistique. Des courants religieux juifs sont apparus (Pharisiens, Sadducéens, Esséniens), cette religion étant alors marquée par la diversité, comme l'attestent les manuscrits de la mer Morte. C'est dans ce contexte qu'il faut replacer la prédication du galiléen Jésus, aux alentours de 30 de notre ère, qui est à l'origine du Christianisme. En 70 de notre ère, Jérusalem et son temple sont détruits à la suite de la répression d'une révolte. Il ne sera pas reconstruit, et la dispersion qui s'ensuit donne un nouvel élan à la diaspora, et recentre le judaïsme sur la synagogue, qui devient son lieu identitaire par excellence. Une dernière révolte, dite de Bar-Kokhba, en 132-135, s'achève par l'éviction des Juifs de Jérusalem. C'est à ce moment que s'affirme le judaïsme rabbinique, qui met l'accent sur l'apprentissage, amené à devenir la forme dominante, et que se produit la canonisation définitive de la Bible hébraïque, autour des trois ensembles Loi/Prophètes/Écrits (Tanakh), et que s'amorce la constitution du corpus talmudique. Quant au Christianisme, il s'est détaché progressivement du Judaïsme, notamment à la suite de Paul, et a commencé à élaborer les livres qui deviendront son « Nouveau Testament », à prêcher auprès des Juifs et non-Juifs, réalisant de nombreuses conversions dans plusieurs régions de l'Empire romain (surtout à l'est) grâce à l'activité de ses prédicateurs, y constituant des communautés. L'Antiquité classique coïncide avec une période d'expansion des populations arabes dans plusieurs parties du Levant et de la Mésopotamie. Bien que ces groupes soient souvent des tribus nomades, en plusieurs endroits émergent des dynasties arabes sédentaires fortement araméisées, inscrites dans la continuités des cultures précédentes, tout en étant marquées par la culture gréco-romaine. Les Nabatéens sont l'exemple le plus connu. Établis autour de la Jordanie (où ils ont supplanté les Iduméens), entre le Hauran syrien et les oasis du nord de l'Arabie (Hégra), dominant des routes commerciales très lucratives, ils deviennent un royaume client de Rome durant le La manifestation la plus évidente de leur prospérité sont les monuments de Pétra, leur capitale. En 106 Trajan annexe le royaume. Dans le Liban intérieur, la plaine de la Bekaa a vu l'installation des Ituréens, tribu d'origine arabe, et prend le nom d'Iturée, pays dont la capitale est Baalbek. Soumis par les rois de Judée, puis les Romains, leur territoire est dépecé vers 20 (notamment au profit de la Judée), puis Baalbek devient une colonie de soldats romains vétérans. Un centre majeur arabo-araméen est Palmyre (Tadmor) en Syrie, vieille cité caravanière d'oasis déjà attestée durant l'âge du bronze. Elle connaît une croissance rapide après la fin de la domination séleucide en 64/3 , appuyée sur ses réseaux commerciaux. Elle passe sous contrôle romain aux débuts de notre ère, ce qui entraîne un nouvel essor et attire des populations de tous horizons. Profitant des difficultés romaines au milieu du , Palmyre tente de constituer un empire, pris en main par la reine Zénobie (267-273), mais elle est vaincue par Aurélien en 272-273, puis convertie en ville de garnison romaine. En Haute Mésopotamie, la cité de Hatra est un autre siège d'une dynastie arabe, à l'émergence plus tardive, au de notre ère. Vassale des Parthes, elle est à plusieurs reprises menacée par les Romains. Elle est détruite en 240 par les Sassanides après un long siège et désertée. En Arabie du nord, plusieurs oasis ont connu un développement marqué depuis l'époque assyrienne qui les a vues rentrer en contacts plus poussés avec le Proche-Orient, ce qui a été accéléré par des conquêtes babyloniennes puis perses et le développement du commerce caravanier parcourant toute l'Arabie, les lucratives routes de transit produits aromatiques (encens et myrrhe notamment) se dirigeant vers la corne de l'Afrique ou d'Asie du sud. Durant la seconde moitié du , un royaume s'est développé à Dadan (al-'Ula, site d'al-Khuraybah), dirigé par la dynastie Lihyanite (une tribu du Hejaz), qui dure au moins deux siècles et parvient à son apogée à dominer des oasis voisines. Les routes d'Arabie conduisent vers l'est en direction de la cité de Gerrha sur le golfe Persique, non identifiée, et vers les pays d'Arabie méridionale, l'« Arabie heureuse » des Romains, autour de l'actuel Yémen. Après le déclin du royaume d'Awsân (v. 800-500 ), les principaux royaumes sont Saba, Qataban, Maïn et Hadramaout. Leur histoire est mal connue, surtout documentée par des inscriptions locales en alphabets sud-arabiques, et semble émaillée de conflits entre royaumes sud-arabiques et aussi le royaume éthiopien d'Axoum, autour du contrôle du commerce reliant la mer Rouge et l'océan Indien. Saba étend un temps son influence sur les royaumes voisins au début de notre ère, et implante des comptoirs sur la côte africaine, subit par la suite la domination du royaume éthiopien d'Axoum, et après c'est Himyar qui passe au premier plan. Tendances et héritages Du point de vue des structures politiques, l'Antiquité classique voit cohabiter plusieurs modèles. Le cadre de la cité en tant que communauté politique (polis, civitas, municipium) prend une importance considérable en Grèce à partir de l'époque archaïque. Le modèle impérial développé au Proche-Orient, à l'exemple de l'empire achéménide, entre en contact avec le monde grec qui l'adopte durant l'époque hellénistique. Il devient alors dominant politiquement et militairement, supplantant les cités-États indépendantes qui deviennent alors l'échelon administratif de base, fondamental dans le monde gréco-romain pendant plusieurs siècles. Cette période voit l'élargissement du monde connu se poursuivre. Un phénomène majeur est la mise en relation des différentes régions du Bassin méditerranéen, impulsée par les colonisations des Phéniciens et des Grecs, puis l'expansion des Romains, pour qui cette mer était « mare nostrum » (« notre mer »). P. Horden et N. Purcell ont mis en avant la « connectivité » qui y existe, possibilité de mettre en contact, notamment par petits voyages (cabotage), les différentes « micro-régions » constituant cet espace très morcelé, qui ont chacune leurs spécificités et s'appuient sur celles des autres grâce à la constitution de ces réseaux. I. Morris a de son côté insisté sur le fait que cette connectivité était résultat d'évolutions historiques et était changeante, un processus de « méditerranéanisation » des régions qui se développe durant ces époques. Le développement des échanges matériels et immatériels, et la complexification des sociétés bordant la Méditerranée est manifeste durant la période allant d'environ 800 à 500 , qui peut être vue comme l'aboutissement d'une évolution sur la très longue durée. Au Moyen-Orient et en Asie centrale, le développement dans la dernière partie de la période des routes d'échanges à longue distance sur lesquelles circulent l'encens et la soie participe également de cette dynamique de mise en relation de régions de plus en plus éloignées. Dans le domaine des techniques, des progrès se constatent dans différents domaines (moulin à eau, presse à vis, soufflage du verre, etc.), mais l'Antiquité gréco-romaine se caractérise plutôt par sa capacité à appliquer à une échelle plus grande et de façon plus intensive les connaissances développées durant les périodes antérieures, ce qui explique la diffusion rapide de nombreuses techniques, et des productions qui se retrouvent en bien plus grande quantité que durant les phases plus anciennes de l'Antiquité (céramiques, outils en métal, pièces de monnaie, éléments architecturaux en marbre, etc.). Si l'idée d'un blocage technique antique a souvent été mise en avant par le passé, les spécialistes du sujet ont repensé la question en l'articulant plus avec la société et l'économie antiques. Cela rejoint notamment la question de savoir s'il y a une croissance économique durant la période classique est débattue, même s'il y a des éléments qui laissent à penser qu'elle s'est produite sur le long terme, peut-être aussi dans les régions les plus anciennement urbanisées. La diffusion de l'utilisation des pièces de monnaie (la monnaie « frappée »), qui se fait à partir la Lydie puis du monde grec, est un phénomène économique (et politique) majeur de la période, même si de substantielles parties du monde antique ne font pas un grand usage de la monnaie, y compris durant la phase de prospérité de l'Empire romain. La mise en relation des territoires aboutit à des échanges culturels importants, diffusant des cultures dans différentes régions où elles sont réceptionnées de diverses manières, adoptées de façon sélective avant tout par les élites, et suscitent aussi des résistances, créant des phénomènes de transferts culturels diversement caractérisables (assimilation, acculturation, hybridation, créolisation, métissage, etc.) ; de plus leur étude est souvent marquée par des présupposés intellectuels qui sont très discutés (opposition Orient/Occident, ethnocentrisme, culture dominante, colonialisme et post-colonialisme, diaspora, etc.). Cela s'appuie sur le développement des échanges et des déplacements de personnes, avant tout la fondation de comptoirs et colonies fonctionnant comme des sortes de « vitrines » du mode de vie diffusé. Schématiquement, l'Antiquité classique est marquée par trois phénomènes majeurs de ce type : La période orientalisante, aux , marquée par la diffusion d'éléments d'Est en Ouest, attribuée généralement en grande partie aux Phéniciens (à la suite des auteurs grecs eux-mêmes, mais c'est sans doute excessif), aussi à Chypre, visible surtout chez les élites de plusieurs régions méditerranéennes, marqué par la diffusion d'un art d'inspiration orientale (mais souvent de production locale) et de l'alphabet, peut-être certaines pratiques de sociabilité (les banquets de type symposion). Ce phénomène a surtout été mis en avant pour la Grèce archaïque où il participerait à l'essor de la civilisation grecque « classique », mais aussi en Étrurie et dans la péninsule Ibérique. Les tendances récentes mettent plutôt en avant le développement des échanges culturels entre les pays du bassin méditerranéen, qui ne sont pas forcément à sens unique et tendent à créer une sorte de communauté culturelle. D'autres études ont proposé des pistes pour identifier une influence proche-orientale sur la culture de la civilisation grecque de la fin des âges obscurs et de l'époque archaïque, notamment dans la mythologie et la religion (W. Burkert, M. West). Les influences orientales se poursuivent durant le reste de l'Antiquité, notamment à l'époque de l'empire achéménide et plus tard avec la diffusion des cultes orientaux. L'hellénisme et l'hellénisation, perceptible notamment dans la vie intellectuelle et artistique (sculpture, théâtre, gymnase, etc.), qui est comme vu plus haut la grande affaire des études sur le monde hellénistique. Mais elle concerne aussi beaucoup la civilisation romaine, profondément imprégnée de culture grecque, et P. Veyne y a vu un « empire gréco-romain », parce qu'il était bilingue (latin à l'ouest, grec à l'est) et que C'est en bonne partie par ce biais que l'hellénisme survit au déclin politique du monde grec, d'autant plus que l'Empire romain se repose beaucoup sur les cités grecques pour administrer les provinces orientales. La romanisation, marquée avant tout par le processus d'octroi de la citoyenneté romaine, la diffusion du droit et de la vie civique qui vont avec, de la langue latine, et aussi celle du culte impérial. Cela s'accompagne de divers éléments culturels, très marqués par l'hellénisme et aussi d'autres influences, qui font qu'en fin de compte il s'agit plus de la transmission d'une culture mixte gréco-romaine caractéristique du monde romain. Son impact culturel est de ce fait plus net dans les provinces occidentales, peu touchées par l'hellénisme avant la conquête romaine, que dans les provinces orientales où il est bien implanté quand la domination romaine s'installe et est généralement peu réceptif à l'influence culturelle latine. Du point de vue culturel, cette période de l'Antiquité est marquée à ses débuts par le phénomène que Karl Jaspers a qualifié comme un « âge axial », voyant l'émergence de la religion monothéiste dans le Judaïsme, du Zoroastrisme, la floraison intellectuelle de la Grèce archaïque. De façon significative, les anciens foyers des civilisations antiques, l’Égypte et la Mésopotamie, sont à l'écart des évolutions majeures, qui se produisent durant la période de disruption allant de la chute de l'Assyrie jusqu'à la consolidation de l'empire perse. Les périodes classiques de la Grèce et de Rome ont eu un impact considérable sur les civilisations qui leur ont succédé, pas seulement en Europe même si c'est surtout là que cette influence a été marquante car ses civilisations se sont à plusieurs reprises tournées vers ce passé. Les épopées homériques, la pensée des philosophes, les travaux scientifiques grecs et romains, le théâtre athénien, la sculpture classique, le droit romain, l'architecture et l'urbanisme grecs et romains y ont été érigés en modèles « classiques », fournissant une source d'inspiration réactivée à plusieurs reprises et de différentes manières, notamment sous la Renaissance puis dans le classicisme, mais aussi au Moyen Âge aussi bien à l'ouest qu'à l'est, y compris dans les pays d'Islam. L'Antiquité tardive L'Antiquité tardive est une phase aux contours vaguement définis, qui va en gros de la fin du à celle du , si ce n'est plus, pour arrondir d'environ 250 à 750 voire 800. Au sortir de la crise qui le secoue au , l'Empire romain se réforme afin de faire face aux défis du temps, notamment les menaces extérieures de peuples germaniques (les « Barbares ») et des Perses. Progressivement la division de l'empire en deux ensembles, oriental et occidental, s'affirme et se confirme, devenant effective à la fin du . Entre-temps les empereurs ont fait du Christianisme leur religion officielle, et dès lors les institutions ecclésiastiques deviennent un relai du pouvoir de première importance, et plus largement les considérations religieuses prennent une grande place dans la vie politique et l'identité sociale. À l'ouest, l'Empire romain d'Occident perd son unité, laissant des chefs barbares fonder des royaumes sur son territoire. L'autorité des empereurs n'est plus reconnue, et il disparaît dans l'indifférence en 476, laissant les nouveaux royaumes constituer des structures politiques reposant plus ou moins sur son héritage, sous la direction d'élites barbaro-romaines. À l'est l'Empire romain d'Orient, ou empire Byzantin, se maintient et conserve sa prospérité. L'empire perse sassanide domine quant à lui l'Iran, la Mésopotamie et les régions voisines. Ces deux grands empires se déchirent au cours de plusieurs conflits qui les affaiblissent, jusqu'à l'intrusion des troupes arabo-musulmanes venues d'Arabie à compter des années 630, qui enlèvent à Byzance ses territoires orientaux et méridionaux, et font tomber l'empire sassanide. Par bien des aspects l'empire et la religion des premiers temps de l'Islam sont héritiers de ceux de l'Antiquité tardive. Du point de vue historiographique, cette période était traditionnellement considérée comme une phase de déclin, amorcée durant le « Bas-Empire » romain. Cette vision a depuis été contredite, et l'Antiquité tardive c'est imposée dans le paysage des études historiques, d'abord comme une phase de transition entre Antiquité classique et Moyen Âge, puis comme une phase historique à part entière, « une autre antiquité, une autre civilisation » selon un de ses « inventeurs », Henri-Irénée Marrou. Elle doit aussi beaucoup aux travaux de Peter Brown qui a œuvré à la réhabilitation de la période et à lui donner une cohérence. Transformation et division de l'Empire romain Au sortir de la période de crise qui va de 235 à 284, Dioclétien entreprend de refonder les structures de l'empire, avec pour priorités d'assurer à la fois la sécurité et la succession impériale. Il met en place la Tétrarchie, système de partage du pouvoir à quatre têtes, dans lequel Dioclétien garde la position éminente jusqu'à sa mort en 305. Par la suite le gouvernement d'un seul est plus l'exception que la règle, ce qui n'éteint pas les rivalités au sommet du pouvoir, tant s'en faut. Le sort des armes est plus que jamais prépondérant avec l'affirmation de la figure de l'empereur militaire. Après 312 et sa victoire au pont Milvius, Constantin devient le personnage le plus puissant de l'empire, et règne seul de 324 à 337, entreprenant de grandes réformes, et la fondation d'une nouvelle capitale à son nom en Orient, Constantinople (l'ancienne Byzance). Les troubles du ont porté un coup dur au monde urbain dans plusieurs régions. L'armée a connu de grandes évolutions depuis la période d'instabilité, intégrant de plus en plus des éléments « barbares », les « fédérés ». Du point de vue religieux, la période est marquée par les persécutions contre les Chrétiens (notamment sous Dioclétien), puis leur reconnaissance par l'« édit de Milan » de 313 et la conversion de Constantin au christianisme. Après la mort de Constantin, des troubles éclatent entre ses fils et successeurs, alors que la guerre avec les Sassanides reprend, mettant fin à une longue pause liée à des troubles en Perse, qui avait été salutaire pour l’œuvre des empereurs précédents. Un nouvel empereur-guerrier prend le pouvoir, Julien, qui repousse les Alamans qui avaient avancé en Gaule orientale. Ce souverain est aussi connu pour sa tentative de rétablissement du paganisme, mais il meurt lors d'une campagne en Mésopotamie en 363. Les deux frères et co-empereurs et Valens règnent en divisant à nouveau l'empire en deux, pour assurer sa défense dans un contexte d'offensives barbares, le second étant tué au combat contre les Wisigoths (bataille d'Andrinople). (379-395) parvient à la paix avec les Goths et les Sassanides, mais désormais la division de l'empire s'est imposée dans la tête des généraux au pouvoir à la lumière des désastres militaires précédents, la pression exercée par les « Barbares » et leur importance dans l'empire s'accentuant. Constantinople a alors pris une part de plus en plus importante dans l'organisation de l'empire, tandis que Rome a été délaissée au profit de Milan. Après la mort de Théodose, l'empire est définitivement divisé entre ces deux pôles. Le pouvoir de l'empereur a alors pris un aspect plus « absolu » que par le passé, à la suite des grandes réformes entreprises depuis Dioclétien, il s'est aussi sacralisé, avec les premiers empereurs chrétiens et l'émergence de la notion de pouvoir de droit divin. Cette période marque en effet le triomphe du Christianisme qui a définitivement conquis les élites et gouvernants, et s'est imposé depuis Constantin comme un élément majeur de l'Empire romain, les évêques jouant un rôle croissant tant dans le domaine religieux que civil. Les « Barbares » et leurs royaumes Les « invasions barbares » qui marquent classiquement le déclin de l'Empire romain ont connu une profonde réévaluation par les historiens. Les migrations commencent en fait par des raids exercés par des bandes issues de peuples essentiellement germaniques, venus du nord de la frontière : Marcomans, Alamans, Francs, Daces, Goths, Gépides, Vandales, aussi des peuples moins connus tels les Hérules qui pillent Athènes en 267. Ils profitent d'abord des troubles que connaît Rome au , sont souvent employés dans les armées romaines, puis dans les dernières décennies du certains de ces groupes s'installent dans l'empire sous la conduite d'un chef, qui cherche à se faire reconnaître par un empereur qui accepte de lui octroyer des titres, un lieu où s'installer durablement avec des revenus pour entretenir ses hommes. À cette fin, les chefs de ces bandes sont souvent amenés à négocier avec les autorités impériales, qui cherchent depuis longtemps à s'attirer leur force militaire et en ont fait un élément-clé de leur système défensif (alors qu'à l'origine il était destiné à les repousser). L'armée romaine du Bas-Empire est donc très « barbarisée ». De ce fait, les relations entre Romains et Barbares sont autant caractérisées par les affrontements que les alliances. Ces bandes ne sont alors pas vraiment des peuples à proprement parler, car dans les textes de l'époque un « Goth » est une personne qui suit un chef militaire goth, peu importe son origine, et l'identité commune du groupe se consolide dans les succès. À la fin du l'influence des chefs germaniques est devenue très importante à l'Ouest, le franc Arbogast faisant déposer en 392 l'empereur , puis Théodose suscite contre lui les Goths : deux peuples barbares s'affrontent donc, chacun au nom d'un des deux empires romains. Les tensions entre pouvoirs romains et barbares s'accroissent au cours de cette période, d'abord lors de la défaite romaine d'Andrinople face aux Goths en 378, puis avec le sac de Rome par ces mêmes Goths en 410, qui est perçu comme une humiliation suprême dans l'empire même si sa portée militaire est limitée. Puis les Vandales, installés en Espagne, envahissent l'Afrique romaine et prennent Carthage en 439. Limitée dans ses capacités en raison de l'affaiblissement de son armée, Rome recourt aux accords avec les Barbares, leur offrant le statut de « fédéré », qui leur confère honneurs et autonomie en échange de la défense d'un territoire. Un groupe Goth est ainsi installé en Aquitaine, où il fonde le royaume wisigoth. Cela est amené à se répéter avec d'autres, en Pannonie avec d'autres Goths, des Alains et des Huns. C'est à cette époque que ces derniers ravagent plusieurs régions de l'Occident et de l'Orient sous la direction d'Attila, avant d'être arrêtés en 451 par des fédérés unis par le général romain barbarisé Aetius aux champs Catalauniques. On comprend que dans ce contexte la fonction d'empereur romain d'Occident ait perdu de sa superbe, cette moitié de l'empire étant passée sous la coupe de généraux barbares ou barbarisés devenus indépendants de fait, seule l'Italie reconnaissant vraiment l'autorité de Rome. Ricimer, un goth ou un suève romanisé, contrôle la cour impériale de 456 à 472, faisant et défaisant les empereurs à sa guise. Le dernier empereur d'Occident, Romulus Augustule, monte sur le trône en 475 puis est détrôné en 476 dans le cadre de luttes entre deux généraux, son père Oreste et Odoacre, ce dernier l'emportant. Cet événement ne suscite pas beaucoup d'émoi sur le coup, mais avec le temps il devient une des fins symboliques de l'Antiquité. Plusieurs royaumes fondés par des dynasties barbares d'origine germanique se sont alors déjà constitués et consolidés, et continuent de le faire : les Wisigoths qui dominent l'Aquitaine, où se trouve leur première capitale Toulouse, la Provence et l'Espagne ; les Burgondes qui dominent dans la vallée du Rhône, autour de Lyon et Genève ; les Ostrogoths en Italie, emmenés par Théodoric, régnant depuis Ravenne ; les Vandales en Afrique du Nord. Ces royaumes s'appuient pour la plupart sur les élites romaines des pays dominés, qui renforcent leur administration, refondent la législation. Ailleurs le processus est moins rapide : les Francs saliens, établis en Belgique seconde autour de Cambrai, parviennent sous Clovis (481-511) à dominer la Gaule, notamment après avoir vaincu les Wisigoths à Vouillé (507) et s'être inspiré de leur mode de gouvernement ; les Alamans sont installés plus à l'est entre Danube et Rhin ; les Suèves tentent de se tailler un territoire en Espagne face aux Goths, mais ils doivent se contenter du nord-ouest. La Bretagne romaine (c'est-à-dire l'actuelle Grande-Bretagne) est quant à elle laissée livrée à elle-même par le pouvoir romain dans la première moitié du . Le déroulement des faits n'est pas bien connu, mais on sait que les Angles, les Saxons et les Jutes arrivent à cette époque sur l'île depuis le continent, peut-être à l'appel des populations locales qui voulaient lutter contre les attaques des Pictes (venus de l'actuelle Écosse, depuis que le mur d'Hadrien n'était plus défendu). Les chefs « Anglo-Saxons » y constituent des entités politiques mal organisées dans un premier temps, qui ne se consolident qu'au siècle suivant. Le dernier peuple germanique à constituer un royaume important sont les Lombards, qui s'installent en Italie dans les années 560-570. Ces différents royaumes se stabilisent et se consolident aux , durant la première partie de ce qui est classiquement considéré dans ces pays comme le « Haut Moyen Âge ». Cela permet l'émergence de nouvelles identités « nationales » qui supplantent le sentiment d'appartenance au monde romain. Dans ces processus, la conversion au christianisme sous sa forme catholique romaine (après que plusieurs peuples se soient essayés à l'arianisme) joue un rôle essentiel. Cela d'autant plus que les autorités ecclésiastiques jouent un rôle croissant dans l'administration des villes, où les institutions civiques romaines traditionnelles ont perdu en importance voire disparu. La religion catholique exerce aussi une influence primordiale dans l'affirmation d'une idéologie royale et la légitimation des rois convertis. Sur le plan démographique et économique comme dans l'administration, la tendance est à la rétraction des échanges et des villes, à la suite des troubles politiques et des épidémies qui ont ravagé les régions d'Occident. L'Empire romain d'Orient et ses voisins La fondation de Constantinople, à l'emplacement de l'antique Byzance située sur le Bosphore, officialisée en 330, marque un tournant dans l'histoire romaine puisque cette ville devient une « Nouvelle Rome », dupliquant progressivement les fonctions de l'ancienne, afin de créer une base solide pour défendre la moitié orientale de l'empire. Protégée par de puissantes fortifications, elle devient une cité très difficile à prendre d'assaut, et elle le restera. Sa taille excède rapidement celle de Rome, elle se dote de monuments et d'institutions similaires à celle-ci, et devient le « centre » de la moitié orientale de l'empire, appuyée sur un réseau de voies de communication convergeant vers elle. La division de l'Empire romain conduit à l'apparition progressive de l'Empire romain d'Orient ou empire byzantin (période « paléo-byzantine »). Cet empire est dominé à ses débuts par les hommes de guerre et aussi des personnages majeurs de la cour, mais cette compétition pour le pouvoir ne se fait pas au détriment de la puissance de l'institution impériale. En effet, dans la droite ligne des évolutions institutionnelles des débuts de l'Antiquité tardive, les empereurs byzantins sont des figures investies d'une fonction sacrée (« césaropapisme »), dirigeant une administration de plus en plus centralisée, avec l'appui d'une aristocratie d'empire. Le règne de est dominé par la figure de sa sœur Pulchérie, puis est suivi d'une période de luttes entre généraux, qui élèvent à la fonction suprême des chefs militaires habiles, tels qu'Anastase (491-518) et (519-527), qui permettent à l'empire de tenir bon face aux peuples du nord et aux Perses. Le règne de Justinien (527-565) est marqué par la tentative de reconstituer l'empire en s'appuyant sur ses richesses. Cela passe par une série de campagnes militaires en Occident, qui se soldent par la reconquête de l'Afrique, la Sicile et l'Italie, sous la direction du général Bélisaire, et plus tard le sud de l'Espagne. Son œuvre de compilation législative (Corpus Juris Civilis, avec le « Code de Justinien ») procède de la même logique, de même que ses constructions à Constantinople (basilique Sainte-Sophie). Cette ambitieuse politique a souvent été critiquée a posteriori, pour avoir surestimé les capacités de l'empire, et elle est mise en péril par l'irruption d'une épidémie de peste particulièrement létale, tandis qu'il doit concéder une paix coûteuse aux Perses. Ses conquêtes ne lui survivent pas, et ses successeurs doivent faire face aux attaques des Avars et Slaves dans les Balkans à partir des années 580, alors que le conflit avec les Perses prend une nouvelle dimension au début du . Cet échec porte aussi en germe le recentrage de l'empire oriental sur son hellénité, le grec devenant progressivement sa langue officielle. L'économie de l'empire oriental repose sur ses riches campagnes, en d'Égypte, d'Asie, de Thrace, de Bithynie, de Syrie, auxquelles s'ajoutent sous Justinien l'Afrique et la Sicile. Le monde urbain est marqué par les activités artisanales et commerciales. Comme en Occident les évêques jouent un rôle de plus en plus important, les notables traditionnels étant plus effacés, les institutions municipales laissant la place à l'administration de l'État, qui prend en charge les impôts. Les échanges maritimes sont très actifs au début, appuyés sur un réseau de ports dynamiques, où les produits circulent sur de longues distances. Le blé égyptien nourrit Constantinople. Les monnaies byzantines se retrouvent en Occident. L'irruption de la peste justinienne au porte un coup terrible aux campagnes et aux échanges, les villes se dépeuplent et leur surface se réduit, elles se reposent essentiellement sur leur proche arrière-pays, et les troubles sociaux deviennent courants. Les conflits avec les Perses aggravent la situation dans les zones touchées, tandis que la piraterie slave se développe dans l'Égée. Sur le plan religieux, le christianisme byzantin n'est pas unifié, loin de là, en raison de querelles dogmatiques, avec le développement du monophysisme opposé au dogme officiel. Plus largement cet empire est marqué par la diversité culturelle. En Égypte la littérature copte, transcrivant une langue égyptienne récente avec un alphabet repris du grec, se développe à partir de cette période, essentiellement dans des cercles monastiques, et marquée par les controverses religieuses de l'époque. Dans le Levant byzantin (et en Mésopotamie sassanide), les dialectes araméens sont devenus le syriaque, langue qui sert aussi à une production littéraire chrétienne monastique, qui penche vers le monophysisme et le nestorianisme, et développe une identité propre qui tend à la distinguer de la romanité (donc de la soumission à Byzance). En Arménie la christianisation est officialisée dès le début du . Sur le plan politique, le pays fait l'objet d'un partage entre Romains et Perses, alors très favorable à ces derniers, qui ne tardent pas à déposer la dynastie arsacide (428) et à annexer une large partie du pays. Il reste l'objet de disputes récurrentes entre les deux, jusqu'aux derniers conflits les opposant au , quand la balance penche en la faveur des Byzantins. Le christianisme arménien est parcouru par des conflits doctrinaux intenses, dans lesquels Constantinople cherche à imposer ses vues à plusieurs reprises. Plus au nord dans l'actuelle Géorgie, le royaume d'Ibérie est également l'objet de disputes entre Byzantins et Perses, et finit par passer sous le contrôle des seconds. Les Balkans marquent la ligne de séparation entre sphères romaines d'Occident et d'Orient, et les pays du nord d'où arrivent des peuples germaniques puis slaves. La Pannonie, terre d'origine de nombreux empereurs militaires du Bas-Empire, sert un temps de base à Attila, puis passe sous le contrôle de divers peuples germaniques de passage (Goths, Gépides, Lombards). La Dalmatie, où est assassiné en 480 Julius Nepos, le dernier prétendant au trône impérial romain d'Occident, passe sous contrôle Goth, avant d'être disputée entre ces derniers et Justinien. Ces régions voient ensuite l'arrivée des Avars, qui détruisent en 582 Sirmium, point stratégique pour l'accès aux Balkans, puis en 615 Salone la capitale de la Dalmatie, et des Slaves au . Ceux-ci lancent par la suite des raids qui atteignent la riche région de Thrace (notamment sa capitale Odessos, l'actuelle Varna), et les abords de Constantinople. Les Byzantins tentent de redresser la situation au , mais l'arrivée des Bulgares compromet cela, la lourde défaite subie face à ceux-ci en 681 se concluant par l'installation d'un royaume bulgare au nord de l'empire (autour de Pliska). Bien plus au sud en dehors de la sphère politique byzantine, l'Éthiopie est dominée par le royaume d'Axoum, qui fait du christianisme sa religion officielle dès le milieu du , penchant en faveur du monophysisme. La langue officielle est le guèze, transcrit notamment dans un alphasyllabaire. L'histoire de ce royaume est très mal connue. On sait qu'au il impose sa suzeraineté à la principale puissance de l'Arabie du sud-ouest, Himyar, et aussi sur des royaumes de Nubie (Nobatie). Axoum est important aux yeux des pays situés à son nord en raison de son implication dans les réseaux d'échanges à longue distance sur la mer Rouge et l'océan Indien. L'empire sassanide et les routes vers l'est En 224, le perse , un roitelet du Fars vassal des Parthes, se soulève contre ses suzerains et les renverse. Il est le fondateur de l'empire des Sassanides, qui prend possession de tout l'empire parthe et se pose rapidement comme rival de Rome, qu'il bouscule sur les fronts de Mésopotamie et d'Arménie, poussant jusqu'en Syrie et en Cilicie. La capture de l'empereur Valérien en 260 est un fait sans précédent, sous le roi (240-272), dont le territoire va de la Mésopotamie jusqu'à la vallée de l'Indus (où les Kouchans ont été mis au pas). Des troubles dynastiques permettent à Rome de rétablir la situation en sa faveur et à reprendre l'Arménie. Les conflits se poursuivent au , avec l'Arménie qui balance d'une allégeance à l'autre. Cette période voit la résister à la campagne de Julien (363) dont il tire parti pour négocier une paix favorable. Dans la seconde moitié du les Sassanides font face à leur tour à des « invasions barbares » depuis le nord, les offensives des Huns blancs (Hephtalites) venus depuis l'Asie centrale, qui leur causent plusieurs revers, mal documentés. L'empire entre dans une période de crise, marquée par des révoltes, avant que (531-579) ne rétablisse la situation. Après plusieurs affrontements contre Byzance il obtient de Justinien une paix très favorable, vainc les Hephtalites, et étend son territoire en l'Arabie du sud. Après une nouvelle période de troubles internes, se lance au début du dans une série de campagnes contre Byzance, qui devaient s'avérer extrêmement destructrices pour les deux superpuissances. « Roi des rois », le souverain sassanide domine plusieurs rois vassaux, opérant une distinction entre son territoire dirigé en propre, l’Iran (Eran), notion mise en avant pour la première fois avec un sens « national » et culturel, et le « Non-Iran » (An-Eran) laissé aux dynasties soumises. Il s'appuie sur une élite constituée des grandes maisons perses et parthes, à qui sont confiées les plus hautes fonctions administratives et militaires. Le haut clergé zoroastrien occupe également une place importance, cette religion bénéficiant d'un soutien fervent de la part des souverains. Les autres religions de l'empire (judaïsme, christianisme, manichéisme) font à plusieurs reprises l'objet de persécutions, ce qui a valu aux Sassanides une réputation d'intolérance, par rapport aux dynasties iraniennes précédentes. Les Sassanides établissent dès le début leur domination sur les deux rives du golfe Persique, le long desquelles sont établis des points de contrôle, et un commerce très actif s'y développe. Si on ne sait rien des relations entre les Sassanides et l'empire gupta qui domine l'Inde du nord au même moment, la présence perse se retrouve à cette période le long des routes maritimes de l'Asie du sud qui sont en plein essor, et les marchands perses y concurrencent les Romains pour dominer les échanges entre ces régions et le monde méditerranéen. Ils sont installés au Sri Lanka et jusqu'en Malaisie. Cela préfigure le développement encore plus marqué des échanges dans l'océan Indien au début de l'époque arabo-musulmane. Les voies de la route de la soie sont également en essor à cette période, malgré une période de fortes perturbations liées à l'expansion des Huns, qui dévastent la Bactriane. Au sortir de ces temps troubles, c'est la Sogdiane qui devient la région la plus prospère (Samarkand, alors située sur le site d'Afrasiab, aussi le site remarquablement conservé de Pendjikent dans la vallée de Ferghana). Ses marchands sont omniprésents le long des routes de l'Asie centrale, dans les oasis peuplées par des populations parlant des langues iraniennes ou turques, où la diversité religieuse est de mise (surtout le bouddhisme et le zoroastrisme, aussi le christianisme nestorien, manichéisme). Leur présence est bien attestée en Chine où plusieurs d'entre eux ont fait souche. Des objets de facture sassanide et sogdienne y ont été mis au jour dans des tombes, témoignages parmi beaucoup d'autres des échanges à très longue distance qui se sont développés le long des routes d'Asie centrale. L'époque de l'expansion arabo-musulmane Le tout début du est marqué par un conflit d'une intensité rarement atteinte auparavant entre Perses sassanides et Romains d'Orient, qui a pu être qualifié de « dernière grande guerre de l'Antiquité » (J.-C. Cheynet). tire parti de luttes successorales chez son rival pour lancer les hostilités. Héraclius, qui prend le pouvoir en 610, organise la résistance. Dans un premier temps l'avancée perse est considérable, Jérusalem étant prise en 614 et la Vraie Croix emportée à Ctésiphon, une des capitales perses. Puis l'Anatolie est ravagée par les troupes perses qui s'approchent dangereusement de Constantinople, alors qu'au même moment les Avars lancent une autre offensive depuis le nord. Malgré cette situation désespérée, Héraclius parvient à renverser la situation, bénéficiant de l'appui des Khazars venus du Caucase. Il reprend le Proche-Orient, envahit la Mésopotamie, ramène la Croix, alors que l'empire perse s'enfonce dans une guerre de succession après l'assassinat de . En Arabie, où la puissance dominante au début de l'Antiquité tardive, Himyar, avait connu un déclin à la suite des conflits avec Axoum, les autres royaumes connus pour ces périodes semblent également connaître une phase de reflux. L'influence des Byzantins et des Perses s'exerce sur les marges, notamment par le biais de deux groupes arabes rivaux, les Lakhmides établis au contact de l'Irak et alliés des Perses avant que ceux-ci ne les éliminent en 602, et les Ghassanides situés au contact du Proche-Orient et plutôt alliés des Byzantins (et convertis au christianisme). L'absence de puissance politique dominante dans le centre de la péninsule laisse la place à l'essor commercial et militaire de La Mecque, cité d'oasis dirigée par la tribu des Quraych. Une identité et une culture arabes semblent commencer à se forger dans ce contexte, en particulier dans le nord et l'est, avec la fin de la position prééminente des royaumes méridionaux. Elle est notamment marquée par le développement de son écriture et d'une poésie au . À compter de 622, Muhammad (Mahomet) unifie les tribus arabes depuis Médine et La Mecque autour d'une nouvelle religion, l'Islam, et soumet la majeure partie de l'Arabie. Il meurt en 632, et ses successeurs les Califes « bien guidés » lancent des raids vers les territoires byzantin et perse, exsangues après le conflit entre les deux superpuissances. Leurs succès les mènent vers une série de conquêtes sans précédent, appuyés sur une armée efficace tactiquement, sans doute aussi renforcée par la ferveur religieuse, et bénéficiant de l'épuisement de ses adversaires. Les raids sont menés dans plusieurs directions et conduisent rapidement à des gains territoriaux considérables, qui les incitent à pousser toujours plus loin. Après la bataille du Yarmouk en 636 les grandes villes du Proche-Orient (Jérusalem, Damas, Antioche) passent sous contrôle musulman, l’Égypte en 641, les armées byzantines se repliant sur la défense de l'Anatolie. L'empire perse s'effondre dès 637 après l'invasion de la Mésopotamie, et la dynastie sassanide perd tout pouvoir dans la décennie suivante. Une guerre successorale entre chefs musulmans éclate sous le règne d'Ali, portant au pouvoir en 661 la dynastie des Omeyyades. Installée à Damas, elle y constitue une administration en s'inspirant des modèles romain et sassanide qui organise le monde arabo-musulman, tout en réformant son armée pour poursuivre ses conquêtes, en se reposant sur un système de prélèvement des ressources plus systématique. Des villes de garnison ont été fondées dans les zones conquises, à l'écart de celles déjà existantes, consolidant la diffusion des conquérants (mais pas celle des populations arabes, déjà très présentes depuis longtemps au Levant et en Mésopotamie). Un alphabet a été élaboré pour transcrire la langue arabe des conquérants, qui est la langue de la nouvelle religion et de son texte sacré, le Coran mis par écrit à cette période. Des mosquées sont érigées pour servir de lieu de culte à la nouvelle religion, les relations avec les populations non-musulmanes sont régulées, etc. Au sortir de cette phase formative, la société arabo-musulmane et ses structures politiques évoluent donc très vite, et la culture islamique « classique » achève de se former. Une fois le pouvoir omeyyade renforcé, Constantinople est assiégée à plusieurs reprises, mais tient bon, et l'empire byzantin amorce une série de changements consolidant son organisation défensive. Le dernier échec de siège de Constantinople en 717 marque la fin de la progression des troupes arabo-musulmanes dans cette direction. À l'ouest, elles ont déjà soumis toute l'Afrique du Nord et entamé la conquête fulgurante de la péninsule Ibérique où le royaume wisigoth s'effondre à son tour, et franchissent les Pyrénées, où leurs raids sont arrêtés par les Aquitains puis les Francs de Charles Martel et Pépin le Bref. À l'est, après la soumission de l'Iran les musulmans progressent dans l'Indus (conquête du Sind) et en Asie centrale, où ils rencontrent les troupes d'une autre superpuissance, la Chine de la dynastie Tang, qu'ils défont sur la rivière Talas en 751. Les Abbassides ont alors détrôné les Omeyyades depuis un an. Ils recentrent leur empire sur les régions prospères que sont l'Irak, où ils érigent Bagdad leur nouvelle capitale, le Khorassan d'où leur prise de pouvoir est partie, et le golfe Persique, et adoptent des pratiques de gouvernement plus marquées par celles de l'Iran, basculement qui est aussi lié à l'échec de la conquête de Constantinople. Tendances de l'Antiquité tardive Pensée pour réunir et réconcilier l'Antiquité et le Moyen Âge, périodes qui ont été conçues comme étant l'inverse de l'autre, l'Antiquité tardive s'est imposée comme un champ de recherche pour lui-même, brassant d'importantes problématiques, notamment en matière religieuse mais pas seulement. L'idée-maîtresse des études sur l'Antiquité tardive est de contester l'idée de décadence de l'Empire romain, popularisée en particulier par Edward Gibbon dans son Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, et l'approche catastrophiste qui a pu dominer les études sur la période. Après plusieurs évolutions historiographiques, la période a connu d'autres approches, moins pessimistes. C'est comme les précédentes une période de mutations, d'innovation, de créativité. On cherche à y repenser le passé classique, plutôt que le préserver tel quel, ce qui est visible aussi bien dans les accomplissements de Justinien, des rois barbares d'Occident que de Saint Augustin. Pour P. Brown c'est Parmi les innovations se comptent la compilation juridique (en particulier le « Code de Justinien » qui est fondamental pour la transmission du droit romain, mais aussi les recueils juridiques des royaumes germaniques), la constitution des institutions ecclésiastiques, du monachisme. Du point de vue culturel ces siècles reposent sur la révision de l'héritage gréco-romain, dans un moule chrétien, au sortir de la période les principaux savants des pays chrétiens étant issus du milieu clérical. La christianisation est une sorte de pendant des phénomènes d'hellénisation et de romanisation de la période classique. Les textes antiques sont vus par les penseurs des périodes postérieures avec un mélange d'attraction pour la qualité de leur contenu intellectuel, et de répulsion parce qu'ils sont le produit de païens. Si les siècles de cette période ont longtemps été présentés comme une décadence du point de vue intellectuel et moral, c'est notamment parce que le savoir classique se serait perdu. S'il y a une part de vérité dans cela, il apparaît que la préservation des textes classiques a été une préoccupation de nombreux savants, même après la christianisation : une fois que les cultes païens avaient été abandonnés, le savoir antique était généralement jugé digne d'être préservé. Néanmoins l'idée de déclin a des défenseurs, sur des bases bien différentes de celles de Gibbon, en l'envisageant plus sous l'angle des études sur l'« effondrement » en vogue au , avec l'apport des études archéologiques, la prise en compte des données climatiques et du rôle des épidémies. Elles concluent que cette période voit une contraction significative dans les domaines démographique et économique, et que les conditions de vie de la majeure partie de la population du monde méditerranéen diminuent. La faillite de l'empire romain d'Occident est aussi à l'origine de questionnements sur la trajectoire de cette région du monde par la suite : le fait qu'à la différence d'autres parties du globe ayant connu des disparitions d'empires (Moyen-Orient, Chine) il ne s'y soit pas reconstitué malgré diverses tentatives postérieures, et que la division politique et nationale se soit progressivement imposée à partir de l'Antiquité tardive, pourrait avoir préparé la singulière modernité de l'Europe occidentale. La christianisation est par bien des aspects le phénomène majeur de la période, les évolutions dans les mentalités sont très marquées, avec le passage d'un monde où la référence principale est politique (la cité et le statut de citoyen ayant progressivement perdu l'essentiel de leurs pouvoirs et prérogatives) à un monde où la référence principale est religieuse. À la différence des périodes précédentes, l'Antiquité tardive ne voit pas d'élargissement géographique marqué du monde connu vers de nouveaux horizons, mais elle connaît des profonds changements politiques (chute de l'empire romain d'Occident, création des royaumes germaniques, émergence de l'empire Sassanide), elle connaît aussi une redéfinition du rôle des élites dans les domaines politique et militaire, et de profonds changements économiques (un déclin de la complexité économique, précoce à l'Ouest). Cette période voit aussi la fin progressive de la cité en tant qu'institution politique de base, caractéristique de l'Antiquité gréco-romaine, quoiqu'elle survive sur toute la période et connaisse encore des adaptations notables. Elle est progressivement touchée par le déclin de l'urbanisation et des élites municipales, remplacée par une plus grande place au niveau local de l'administration centrale et/ou des institutions chrétiennes (avant tout les évêques). Ce processus s'achève dans le monde byzantin au . Pour aller plus loin dans la postérité, la christianisation du monde antique est (H. Inglebert). Plus spécifiquement le Christianisme est couramment considéré comme un des grands fondements de la civilisation occidentale (ses « racines »), parfois désignée comme une « civilisation chrétienne ». Le christianisme est une des composantes de la civilisation occidentale, cependant une parmi d'autres, sans qu'il ne soit possible de déterminer suivant une réflexion historique laquelle est la plus « originelle ». À tout le moins se constate à partir de l'Antiquité tardive le fait que le christianisme devient un des éléments de l'identité des monarchies qui l'ont adopté comme religion officielle, ce qui se décèle dès l'époque des royaumes barbares occidentaux. Les tendances générales qui s'identifient dans le christianisme se retrouvent du reste dans les autres religions de l'époque, le judaïsme, le zoroastrisme, le manichéisme, aussi dans le dernier paganisme : définition des religions autour de textes sacrés (Bible, Avesta, etc.), et de leurs commentaires explicitant ce qu'est la bonne manière de croire et pratiquer (textes de Pères de l’Église, Talmud), affirmation d'autorités religieuses édictant et supervisant ces croyances et pratiques (évêques, philosophes païens, rabbins, prêtres zoroastriens), aussi l'émergence d'un culte des « saints hommes », avec des lieux de pèlerinage marquant le paysage religieux. Un point commun des évolutions des mentalités religieuses nouvelles est qu'elles accordent plus d'importance à la question du salut des âmes humaines (la sotériologie), à l'histoire, plutôt qu'à des aspects cosmiques ou topiques. L'Islam peut être vu, malgré ses indéniables spécificités, comme le produit de ces évolutions. De fait, après l'avoir resitué dans son contexte, les spécialistes de la période ont eu tendance à l'interpréter comme une sorte de « concoction ultime de l'Antiquité tardive » (selon les termes de R. Hoyland) contenant des ingrédients chrétiens, juifs et manichéens. Au sortir de l'époque de l'expansion musulmane, à la fin du , le monde antique tardif a été divisé en trois blocs distincts définis notamment par leur religion : les royaumes d'Occident, mêlant héritage romain et germanique, de chrétienté latine (« Catholique » par la suite), où s'affirme bientôt un nouvel empire de dynastie franque (Carolingien) ; l'empire byzantin, un ensemble cohérent de langue grecque et chrétien (la future Chrétienté « orthodoxe ») ; les territoires musulmans allant de l'Espagne jusqu'à l'Inde, pour la plupart dominés par les Abbassides. Impacts et usages de l'Antiquité Réceptions de l'Antiquité La présence de l'Antiquité gréco-romaine (« classique ») concerne au premier chef la civilisation occidentale, pour des questions d'héritage et de continuités. Pour ce qui est du domaine du visible, il est possible d'y visiter des ruines grecques et romaines, et encore plus de nombreux bâtiments dont l'architecture est marquée par l'inspiration gréco-romaine (y compris en Amérique et dans d'autres anciennes colonies européennes), l'alphabet qui y est majoritairement employé est « latin », c'est-à-dire dérivé du romain, tandis que de nombreux musées ont des objets de ces époques ; les motifs et références repris de l'histoire ou de la mythologie antique sont courants dans les créations littéraires, musicales, visuelles, etc. Pour ce qui est moins tangible, l'organisation et les principes politiques font souvent référence à l'héritage antique (notions de démocratie, république, sénat, citoyenneté, etc. qui ont certes beaucoup évolué), également dans le domaine juridique et bien d'autres, le latin est longtemps resté la langue liturgique (chez les Catholiques) et aussi savante de l'Europe occidentale, etc.. Certaines grandes figures de l'Antiquité ont fait l'objet de nombreuses perceptions différentes au cours des périodes postérieures, en premier lieu Alexandre le Grand, qui a présenté de nombreux visages bien différents selon les lieux et les époques. Plus largement, il en va de même pour l'Antiquité, regardée de manières bien différentes selon les époques. Les deux civilisations de l'Antiquité « classique » ont constitué durant toute l'histoire postérieure de l'Occident une référence incontournable, une source inépuisable de modèles, idéalisés ou critiqués, sans cesse réinterprétés et discutés, dans un mouvement de va-et-vient entre l'ancien et le moderne. Ce qui est souvent présenté comme un « héritage », une « transmission », s'analyse en effet plutôt comme une « réception », voire une « appropriation » du point de vue de la société du présent qui se tourne vers son modèle « classique » du passé. De ce fait, il peut être considéré que (S. Schein). Après la fin de l'Antiquité, l'hellénisme est essentiellement préservé dans l'empire byzantin, qui est de langue grecque, certes plus proche du grec moderne que du dialecte attique des auteurs classiques, qui n'est connu que dans les milieux savants. Le travail de copie des , est crucial pour la préservation des œuvres antiques, les choix opérés à cette période dictant en grande partie le corpus de textes de langue grecque antique qui sont connus de nos jours ; au-delà des textes littéraires les plus prestigieux (Homère, Hésiode, tragiques), le choix s'est plus porté vers la philosophie et la science, aussi les historiens hellénistiques et romains. Les textes apparaissant dans les catalogues des savants des ont quasiment tous été préservés jusqu'à nos jours. Le platonisme est en vogue, mais par ses origines païennes il pouvait éveiller des suspicions. Avec la reprise des échanges culturels avec l'Occident à partir du , les textes grecs préservés à Byzance vont y être transmis. Dans le monde musulman médiéval, l'hellénisme sert de modèle architectural et artistique (les « arabesques »), mais à travers le modèle de l'Empire romain oriental, Alexandre le Grand et son professeur Aristote sont des sujets littéraires, et les textes de savants grecs sont traduits en arabe et étudiés (en particulier à Bagdad sous les premiers Abbassides), par exemple Aristote chez Avicenne et Averroès, la philosophie islamique, falsafa, dérivant de celle des Grecs, de même que d'autres disciplines (médecine, astronomie). Dans l'Occident médiéval, la préservation des textes latins antiques est largement issue des travaux de copie de l'époque carolingienne, au , période durant laquelle on porte un intérêt à l'histoire romaine, notamment dans le but de tracer une continuité entre l'Empire romain et le nouvel empire fondé par la dynastie franque. Durant les phases médiévales européennes des légendes reposant sur des traditions antiques circulent, tels le Roman d'Alexandre, ou divers mythes en lien avec la guerre de Troie. Les savants médiévaux occidentaux sont de langue latine et rares ceux qui s'aventurent dans l'apprentissage du grec, les œuvres grecques, telles que celles de Homère et d'Aristote, y étant connues par des traductions latines. Pour ce qui concerne les auteurs latins, les goûts changent : Virgile est apprécié durant le Haut Moyen Âge, puis Horace, et Ovide durant le Bas Moyen Âge. Des trois « renaissances » médiévales, carolingienne, ottonienne et du , la dernière donne lieu à la copie de nombreux manuscrits de textes antiques, aussi à la rédaction de romans adaptés de textes antiques (Le Roman de Thèbes) et d'autres œuvres ayant des modèles antiques, ce qui indique que la culture gréco-romaine y a bien un statut de « classique ». Au des érudits italiens (en premier lieu Pétrarque) se lancent dans un processus de redécouverte de l'Antiquité, vu comme une nécessité pour l'épanouissement culturel. Il s'agit donc dans leur esprit de la faire renaître, d'où le nom de Renaissance donné à la période de l'histoire occidentale qu'ils ouvrent (qui est la première à avoir été désignée ainsi, les renaissances médiévales étant conceptualisées plus tard sur son modèle). C'est donc un processus conscient visant à étudier le passé antique, à redécouvrir ses œuvres, et en cela l'apport des Byzantins (Jean Bessarion, Jean Lascaris) sera essentiel puisqu'il implante à nouveau l'étude du grec classique en Occident. Cela donne notamment un essor au platonisme (très peu connu par des textes en latin), alors que l'aristotélisme primait durant l'époque médiévale. En plus de la différence de degré dans l'étude des textes antiques par rapport à l'époque médiévale, il y a clairement une différence de diversité puisque les modèles antiques sont aussi recherchés dans l'art et l'architecture (Michel-Ange, Raphaël, Brunelleschi, Bramante, etc.). Les acteurs de ce phénomène sont les « Humanistes », certes loin d'être cantonnés à l'étude de l'Antiquité, mais tous versés dans une certaine mesure dans l'étude des langues antiques et des classiques. Le degré de révérence qu'il fallait avoir à l'égard des textes antiques ne faisait pas consensus, un premier avatar la querelle des Anciens et des Modernes, autour de savoir s'il est possible de dépasser les modèles classiques. Quoi qu'il en soit, en pratique il ne s'agit pas d'une simple imitation mais d'une appropriation et de la mise au point d'une nouvelle culture. Le christianisme reste en effet d'un poids primordial dans la vie intellectuelle du temps (a fortiori à partir du début de la Réforme), et l'imprimerie permet une diffusion du savoir bien plus large que par le passé, plus largement le monde de la première « modernité » qui se met en place détermine largement les conditions de cette « renaissance » de l'Antiquité. L'époque baroque, après le concile de Trente (achevé en 1563) et au , qui est avant tout définie par ses aspects artistiques, propose une nouvelle manière d'explorer le passé antique, en simplifiant les approche des artistes de la Renaissance, tout en préservant une esthétique de modèle classique mais en la faisant évoluer. Cela est visible dans des manières différentes chez des grandes figures de la période telles que Caravage, Le Bernin et Borromini. L'inspiration antique intègre en plus des modèles égyptiens (Fontaine des Quatre-Fleuves du Bernin), qui font l'objet de recherches par Athanasius Kircher (qui a plus largement un tropisme « orientaliste » ou « exotique »), aussi des modèles étrusques, et les recherches antiquaires s'étendent à ces civilisations. En France, l'imagerie entourant le « Roi Soleil » est d'inspiration antique, est également présenté comme un nouvel Auguste, et ce pays revendique son statut de nouveau foyer de l'architecture « classique » (classicisme). Les modèles antiques sont courants aux côtés des thèmes religieux chez les grands peintres européens de la période (Poussin, Velazquez, Rubens, etc.). Du point de vue littéraire, le classicisme ou néo-classicisme qui émerge en France au invoque des modèles antiques, partant notamment du principe que l'imitation est le fondement de la création artistique, et s'inspirant des auteurs antiques dans ses réflexions sur les règles de l'art, le génie artistique, la bienséance. Ainsi Boileau s'inspire pour ses satyres de Horace et Juvénal, et Alexander Pope fait de même. C'est à cette période que la querelle des Anciens et des Modernes bat son plein, initiée par Charles Perrault qui dénigre la qualité des grands auteurs antiques, suscitant des répliques de Boileau, Racine et La Fontaine, et le débat se retrouve en Angleterre. Au , les grandes figures des Lumières ont toutes des connaissances dans les savoirs antiques, même s'ils paraissent éloignés de leurs prises de positions les plus importantes (anticléricalisme, esprit scientifique, esprit critique) qui en font des personnalités résolument « modernes ». Cela ressort par exemple dans la poésie de Voltaire, très reconnue de son temps, même si elle est par la suite passée en arrière-plan face à son œuvre de Lumière. Le voit se produire une réévaluation des textes homériques, dont on loue le style poétique « primitif », le fait que ce seraient plus des ballades que des épopées, ce qui participe plus largement à un mouvement de redécouverte et de valorisation des récits « folkloriques » oraux, de la poésie médiévale des ménestrels et troubadours dont Homère serait le prédécesseur. Se développe aussi à son propos une approche critique qui finit par considérer que plusieurs personnes se cachent derrière la figure de Homère . Dans l'Italie de la seconde moitié du et du tournant du , l'exploration archéologique de Rome et des sites d'époque romaine (Pompéi, Herculanum) connaît un essor, attirant des visiteurs depuis toute l'Europe, tandis que l'inspiration antique éveille la créativité des artistes (le sculpteur Antonio Canova, l'auteur de théâtre Vittorio Alfieri, l'écrivain et philosophe Giacomo Leopardi). Puis le Risorgimento invoque à son tour des références romaines, qui sont encore plus affirmées durant le régime de Mussolini qui percevait son régime comme une rénovation de la grandeur de la Rome antique (voir plus bas). Le cinéma italien d'après 1945 est marqué par l'essor des péplums, d'autant plus que les films hollywoodiens relevant de ce genre pouvaient être tournés dans le pays. Les inspirations classiques marquent aussi la filmographie et l’œuvre littéraire de Pier Paolo Pasolini. Durant la Révolution française et l'Empire français, les références antiques sont constantes, la République romaine et la démocratie athénienne faisant partie des modèles politiques alternatifs invoqués pour tourner le dos à la royauté. L'art également s'inspire beaucoup de l'Antiquité, à laquelle sont empruntés des symboles (le bonnet phrygien par exemple). Par la suite l'intérêt pour les œuvres classiques antiques ne se tarit pas en France, et connaît même un regain au . L'importance de l'enseignement du grec et du latin, au moins jusqu'au milieu du , fait que le passé classique reste une source d'inspirations pour de nombreux artistes (Jean Giraudoux, Jean Anouilh, Jean Cocteau, etc.). Dans les pays de langue allemande, Johann Joachim Winckelmann a introduit divers éléments de poétiques grecques, et en grande partie forgé la vision de l'Antiquité classique des générations qui le suivent, par exemple chez Herder et Goethe qui ont également réfléchi sur ces époques et leurs arts. Par la suite se met en place l'école historique allemande, aux côtés d'autres universitaires et « archéologues » qui jouent un rôle fondateur dans la mise en place de l'étude de l'histoire ancienne (Mommsen, Schliemann, etc.), alors que d'autres procèdent à une réflexion relativisant le prestige de l'Antiquité grecque (Bachofen, Burckhardt). Chacun à leur manière, Marx et Nietzsche puisent aussi dans l'Antiquité pour développer leurs réflexions, eux aussi avec une approche moins glorifiante pour cette période, et leurs réflexions joueront un rôle très important dans l'étude de l'histoire et de la philosophie antiques après eux. Les inspirations classiques se retrouvent dans la peinture et également l'opéra de l'époque. Au début du les études classiques connaissent un déclin, qui atteint son maximum durant l'époque nazie, malgré les modèles antiques revendiqués par ce régime (Sparte, République romaine, architecture monumentale). Dans le milieu savant, les références antiques perdurent, chez les philosophes, poètes et auteurs de pièces de théâtre, et aussi en psychologie avec Freud et son fameux « complexe d'Oedipe ». Dans l'Angleterre victorienne, les références antiques se retrouvent dans l'art (ruines antiques peintes par Turner, scènes antiques chez Alma-Tadema), en littérature où Homère est préféré à Virgile, et jusqu'au sommet de l'État, William Gladstone faisant des études sur la littérature antique. A contrario dans l'architecture les inspirations classiques sont moins prégnantes, peut-être parce qu'elles rappellent les tendances présentes chez les rivaux de la Rome papale et de la France napoléonienne. Avec l'exploration des sites antiques, des objets sont retrouvés et accueillis dans des musées, ouverts au public, et c'est par ce biais que beaucoup ont un contact avec les civilisations antiques. En Europe, ils mêlent des trouvailles locales ou nationales, surtout là où l'Empire romain s'est étendu par le passé, ou alors des objets mis au jour dans d'autres pays, lors de fouilles archéologiques, ou encore à la suite d'achats. Ainsi le musée d'Histoire de l'art de Vienne, ouvert en 1891, comprend des objets réunis par la dynastie Habsbourg, provenant notamment du site voisin de Carnuntum, et d'autres des anciennes provinces de Pannonie et de Norique, mais aussi un sarcophage en marbre d'époque grecque classique, originaire de Chypre et acheté au par les Fugger, riche dynastie de banquiers, des objets d'arts et momies égyptiens achetés par les Habsbourg, etc. Des exemples similaires se retrouvent dans les grands musées européens. Ce processus passe aussi par des déprédations et pillages, à la suite de conquêtes militaires (notamment la prise de Rome par les armées napoléoniennes). Au , les élites anglaises, imitées par celles d'autres pays, développent également leur goût pour l'Antiquité classique lors du Grand Tour, qui les amène sur les ruines romaines en Italie, ce qui donne progressivement lieu au développement du tourisme. L'accumulation d’œuvres antiques est un signe de prestige aussi bien chez les familles royales que les élites. Les musées deviennent une forme d'appropriation de l'Antiquité, en tant que passé national ou plus largement témoin de civilisations dont on se proclame héritier. En effet en Europe l'Antiquité gréco-romaine est partout vue à des degrés divers comme un élément de l'histoire et de l'identité, ce qui sert de justification pour la possession d'objets de ces civilisations venus d'autres pays, mais vue comme un héritage culturel propre, voire universel. Cela engendre des tensions avec les pays d'où ces objets ont été emportés, où sont invoqués le privilège de l'histoire nationale, comme l'illustre, entre beaucoup d'autres, le cas de la frise du Parthénon d'Athènes, exposée à Londres et réclamée par la Grèce. Aux États-Unis, les études classiques restent importantes dans le cursus scolaire et universitaire au moins jusqu'au milieu du . Les modèles classiques sont invoqués dans les débats politiques dès avant la période révolutionnaire et l'indépendance, et cela se prolonge par la suite. Plus largement les Pères fondateurs s'inspirent en partie des modèles politiques antiques pour forger le nouveau système politique, par exemple le fédéralisme. George Washington a été la figure américaine la plus classicisée, comparé à Cicéron et surtout à Cincinnatus, ayant répondu à l'appel de la nation malgré ses aspirations à une vie rurale calme. L'inspiration de l'architecture classique est très forte après l'indépendance, servant de modèle pour les capitoles (celui de Richmond dérivant de la Maison Carrée de Nîmes), et plus largement le programme architectural de Washington, la nouvelle capitale, également dans des universités. Durant le débat sur l'abolition de l'esclavage, alors que les abolitionnistes invoquent l'égalité entre hommes proclamée dans la Bible, les esclavagistes trouvent dans la hiérarchie sociale grecque, et dans les écrits d'Aristote en particulier, des arguments pour défendre leur position. Dans la fin du , les universités se dotent de départements d'études classiques de qualité, alors qu'elles en manquaient jusqu'alors, et des musées constituent des collections d'art antique. Dans la littérature, les poètes américains écrivent beaucoup sur des thèmes classiques, et l'Antiquité sert d'inspiration à des romans à succès, en particulier Ben-Hur de Lew Wallace (1880). L'époque moderne, avec la redécouverte de la complexité de l'Antiquité, au-delà des modèles classiques, renouvelle les perceptions de la période et les inspirations qu'elle suscite. Ainsi l'art archaïque grec fournit à son tour des modèles (le kouros), de même que l'art cycladique de l'époque préhistorique, et plus largement les soi-disant arts « primitifs » (ce qui suppose là encore de les juger par rapport aux modèles « classiques »). La redécouverte des autres civilisations antiques suscite aussi l'intérêt de certains écrivains, par exemple l’Épopée de Gilgamesh et le Livre des morts égyptien chez Rainer Maria Rilke. Homère reste une référence, par exemple chez Nikos Kazantzakis et son Odyssée (1924-1932). Il ne faut cependant pas surestimer l'impact de ces inspirations antiques. Ainsi le fait que la tragédie grecque ait suscité beaucoup d'émules à l'époque moderne ne doit pas masquer le fait que ces œuvres ont généralement eu un succès critique et populaire limité. Du reste les auteurs modernes sont d'une manière générale bien moins versés dans les études classiques que leurs prédécesseurs, ce qui explique la moindre importance de ces influences, mais aussi le fait qu'ils traitent ces modèles de façon plus originale et distanciée (par exemple Ulysse de James Joyce). De plus, avec l'influence qu'a eu la civilisation occidentale à l'époque moderne, cet héritage et ses continuités peuvent se retrouver dans d'autres civilisations. Dans les pays arabes, une partie de la production savante grecque avait été traduite dès l'ère médiévale, et certains textes d'auteurs grecs ne sont connus que par leur traduction arabe, la version originale ayant été perdue. Néanmoins cela n'a pas concerné les textes relevant plus des « belles-lettres » (épopées, théâtre, poésie), les épopées homériques, seuls des extraits et résumés des épopées homériques ayant été traduits. Les études classiques en arabe sont initiées au Caire au début du et se diffusent dans les grandes universités égyptiennes, et donnent lieu à une systématisation des traductions de textes. En Afrique subsaharienne moderne, la mythologie et la tragédie grecques ont pu servir d'inspiration à différentes œuvres littéraires, notamment chez des auteurs de théâtre réinterprétant les histoires d'Antigone et d'autres sous un angle politique. La culture de la Grèce antique a également été intégrée dans le milieu intellectuel du Japon à compter de l'ère Meiji (1868-1912). Antiquité et identités nationales Les civilisations antiques font partie des éléments couramment mobilisés dans les identités nationales modernes, donnant lieur à diverses appropriations et parfois des disputes. La Grèce et l'Italie ont chacune constitué leur État-nation au en se reposant en bonne partie sur leur passé antique. Cela est assez clair dans le choix de leurs capitales, Athènes et Rome, les deux pôles du monde classique. Dans le cadre de la « Grande Idée », la Grèce devait en fait être construite autour d'Athènes, vue comme le centre du monde grec classique (et à cette époque une ville modeste), et de Constantinople, centre du monde grec chrétien (et à ce moment capitale de l'empire ottoman), qui devait être la capitale d'un État réunissant tous les Grecs, mais l'échec de conquête de la ville a coupé court à cette ambition. En Italie, Rome était au moment de l'unification la capitale de la Papauté, qu'il a fallu dominer pour unifier le pays, mais son prestige était tel qu'elle fut choisie comme capitale. Et aussitôt après leur établissement les États grecs comme italien ont mis en place des lois et institutions visant à contrôler les fouilles archéologiques et à conserver dans le pays un maximum d'objets antiques trouvés sur leur sol. En Grèce la volonté de connecter le passé au présent est nettement plus prononcée, et se retrouve jusque dans le choix des noms des provinces, souvent repris des régions antiques. En Italie, la référence à la Rome antique est surtout prononcée dans la première moitié du , d'abord avec la conquête de la Libye, présentée comme une nouvelle guerre punique, et surtout durant le régime fasciste de Mussolini. Ce régime doit son nom aux faisceaux (fasci) symbolisant l'autorité d'un magistrat romain antique, et il met en place un nouveau système de datation partant de la restauration des faisceaux (Fascibus Restitutis), à compter de 1922, année de sa prise de pouvoir. Il s'agit alors de reproduire et dépasser la gloire de la Rome impériale. Cela passe par une mise en valeur des sites archéologiques de Rome, à commencer par le Forum antique et le mausolée d'Auguste, travaux qui se font au prix de la destruction de constructions postérieures, lors de la construction de la Via dei Fori Imperiali. Le Foro Italico est édifié sur le modèle des forums impériaux antiques. En France, le Second Empire de s'est tourné vers les Gaulois, choix qui se situe dans la continuité de la période révolutionnaire, durant laquelle on avait trouvé dans les Gaulois des ancêtres alternatifs aux Francs, qui avaient contre eux le fait qu'ils étaient invoqués par la noblesse française comme ses ancêtres. patronne les fouilles du site d'Alésia, et l'érection de statues de Vercingétorix, présenté comme un héros national. Cela n'empêchait du reste pas l'empereur de considérer l'invasion romaine comme un événement fondateur, qui avait apporté à la France sa civilisation. En Allemagne au début de l'unification, cette même ambivalence se retrouve : l'empereur est (César), référence explicite à Rome, et on fouille et met en valeur le fort romain de la Saalburg, occupé par les armées frontalières de l'époque impériale ; mais on honore là aussi un héros germain de la résistance à l'invasion romaine, Arminius, vu comme une figure de la grandeur allemande. Les tensions que peuvent engendrer ces questions d'appropriation du passé antique se sont vues dans le litige ayant opposé la Grèce à l'État de l'ex-Yougoslavie appelé Macédoine, après l'indépendance de ce dernier, qui s'est accompagné de l'incorporation de symboles issus de la Macédoine antique (le soleil de Vergina figurant sur son drapeau, aéroport international Alexandre le Grand à Skopje). Ce pays étant lui-même divisé entre plusieurs entités ethniques, notamment une majorité de langue slave et chrétienne orthodoxe, et une importante minorité de langue albanaise et de religion musulmane, cette référence au passé lointain était perçue comme un moyen de transcender les divisions récentes et actuelles. De son côté la Grèce revendiquant être la seule à pouvoir prétendre à un héritage macédonien, elle s'est opposé à ce qu'un État indépendant prenne son nom, d'autant plus que ses provinces septentrionales sont également désignées comme Macédoine. Elle s'est à son tour mise à utiliser des symboles liés à la Macédoine antique (pièces de monnaie à l'effigie d'Alexandre et du soleil de Vergina). Après avoir été connue sous le nom d'« ancienne république yougoslave de Macédoine », cet État a adopté en 2019 avec l'accord de la Grèce le nom de Macédoine du Nord. En Israël, l'identité nationale s'est construite sur le fondement du texte biblique, dans le but de revenir dans la Terre promise par Dieu à Abraham, avec aussi la référence de la conquête du pays après le retour de l'Exode, et dans bien des cas de reconstituer un État reprenant les limites de celui de Salomon, tel qu'il est décrit dans la Bible. Cela suscite des débats autour de l'interprétation des découvertes archéologiques, entre positions « maximalistes » plus proches du texte biblique, qui ont longtemps occupé le devant de la scène et dont les découvertes ont pu servir à consolider le récit national, et « minimalistes », qui prennent plus d'importance depuis les années 1980, qui déconstruisent les mythes fondateurs présents dans le texte biblique. Ces débats ont une résonance politique, mais l'approche critique n'a pas vraiment d'incidence dans l'imaginaire et l'identité israélienne, l'archéologie étant moins invoquée que par le passé pour légitimer le lien entre les Juifs et le pays d'Israël. Dans les pays musulmans du Moyen-Orient, l'identité est très marquée par la religion et les civilisations antiques ne sont évoquées que secondairement. Cela n'empêche pas des récupérations du passé antique à des fins d'affirmation nationale. Ainsi en Iran l'empire achéménide et son illustre fondateur ont souvent été mobilisés par les chefs de gouvernements comme modèles pour la grandeur du pays. Chez les Kurdes, le discours sur l'identité ethnique s'est construit au en incluant à plusieurs reprises la revendication d'un passé antique remontant jusqu'aux Mèdes. En Irak, pays comprenant plusieurs communautés au passé souvent conflictuel, l'Antiquité mésopotamienne pré-islamique a fait l'objet des attentions du régime baasiste qui y voyait une référence fédératrice, en particulier sous Saddam Hussein qui fait reconstruire plusieurs monuments de Babylone, se présentant comme un continuateur de . Les communautés chrétiennes de ce pays ont pris pour nom à l'époque moderne (et sous l'influence européenne) celui de peuples antiques de la Mésopotamie, Assyriens et Chaldéens. En Afrique, la réaction au discours traditionnel des études classiques comme fondement de la civilisation occidentale a soulevé des critiques contre leurs aspects impérialistes et racistes, ou du moins jugés comme tels. Une tendance chez certains universitaires d'Afrique subsaharienne a été l'afrocentrisme, développé à la suite du sénégalais Cheikh Anta Diop, qui a présenté l'Afrique, et plus spécifiquement l’Égypte antique, comme l'origine de la pensée rationnelle grecque et plus largement de nombreux aspects généralement attribués à la civilisation occidentale. Cela dans un discours considérant la civilisation égyptienne antique comme originaire d'Afrique noire (« négro-africaine »). Des idées similaires ont été développées à sa suite par le Congolais Théophile Obenga et l'Éthiopien Yosef Ben-Jochannan, ce dernier faisant plus largement de l'Afrique le lieu d'origine du Judaïsme, du Christianisme et de l'Islam. Dans son aspect plus politique, ce courant considère que le discours sur l'Antiquité produit dans les pays blancs a consisté à un vol des accomplissements de l'Afrique noire à l'origine des civilisations. Dans les milieux académiques occidentaux, les thèses très controversées de Martin Bernal sur la « Black Athena » ont également eu pour but de contester le discours occidental traditionnel. Dans la culture contemporaine Les autres périodes « antiques » La notion d'Antiquité a été élaborée à partir des civilisations anciennes de la Grèce et de Rome. Ce concept a ensuite été adapté pour d'autres civilisations anciennes extra-européennes, sous l'influence européenne et souvent à l'instigation d'historiens européens, accompagné des concepts liés de Moyen Âge et d'époque moderne. Comme vu plus haut l'extension la plus évidente s'est faite en direction des civilisations de l'Égypte antique et de la Mésopotamie (ou plus largement du Proche-Orient ancien), qui ont pu aisément être intégrées dans une même période antique avec les civilisations grecques et romaines, puisque ces dernières s'inscrivent dans leur continuité chronologique et culturelle. Mais pour les civilisations historiques n'entrant pas dans cette continuité, la situation est plus floue et l'adaptation de la notion d'Antiquité pas forcément évidente et pertinente. Asie du Sud Pour le monde indien et plus largement l'Asie du sud la situation est peu évidente, car il y est difficile de dater le début de l'Histoire. L'écriture apparaît certes dans la vallée de l'Indus vers 2600 et même sans doute avant, mais elle n'est pas comprise. Après sa disparition vers 1900 , il n'y a plus de trace d'écriture dans le sous-continent indien avant le , avec l'apparition du brahmi (adapté de l'alphabet araméen « impérial »), qui est compris. Donc le début des temps historiques indiens serait à situer à ce moment-là, et la période entre les deux (en grande partie couverte par la période védique) est désignée par les archéologues comme une « protohistoire ». L'Inde « historique » débute donc vers la fin de l'ère des « grands royaumes », Mahajanapadas (v. 600-321 ), et sous l'empire Maurya (v. 321-185 ). L'époque médiévale débuterait quant à elle vers le de notre ère, après la chute de l'empire Gupta. Certains préfèrent qualifier cette période d'Inde « classique », dénomination qui en Inde peut prendre une tournure nationaliste. En effet l'historiographie indienne traditionnelle est religieuse, privilégie les temps de dynasties vues rétrospectivement comme « hindoues », donc les Gupta, ayant une préférence marquée pour les dévotions brahmanistes, alors que les Maurya ont des sympathies bouddhistes et jaïnes. Dans ce contexte c'est la conquête musulmane (à partir de la fin du ) qui est traditionnellement retenue comme rupture majeure. La notion d'« Inde ancienne » est donc floue, et peut chez certains remonter jusqu'au Néolithique et se prolonger durant l'époque médiévale (dont les bornes sont tout aussi floues). Chine Pour la Chine les synthèses sur l'histoire ancienne prennent également pour point de départ le Néolithique. L'invention de l'écriture chinoise aux alentours de 1200 (sous la dynastie Shang ou Yin) n'est pas considérée comme un point de rupture. Celui-ci est placé plus haut dans le temps, soit, suivant la chronologie traditionnelle chinoise, avec l'ère des trois augustes et cinq empereurs et l'avènement de la première dynastie, celle des Xia, ou alors, suivant l'approche archéologique, avec la formation des premiers États chinois, durant la période d'Erlitou (v. 1900/1800-1500 ). On tente du reste souvent de concilier les deux approches (avec là encore un débat aux aspects nationalistes), mais comme cette période n'a pas produit d'écriture il est impossible d'avoir de certitude sur ce point. L'existence de la dynastie Xia reste incertaine, alors que celle de la suivante, les Shang, est assurée puisque c'est avec eux qu'apparaissent les premiers corpus de textes chinois, au Mais ceux-ci ne documentent que les derniers règnes attribués à cette dynastie par la tradition. Les historiens anglophones spécialistes de la Chine ont récemment formé la notion « Early China » qui va des temps préhistoriques jusqu'à la chute de la dynastie Han en 220 de notre ère. De fait le début de l'ère médiévale chinoise est placé à cette période. Une autre rupture qui a pu être choisie comme point final de la Chine ancienne est l'unification de ce pays par la dynastie Qin en 221 , qui marque le début de l'ère impériale chinoise (qui va jusqu'en 1911), ce qui se situe avant constituant donc une période « pré-impériale ». Il en résulte que l'Antiquité chinoise comprend : des cultures préhistoriques voyant la formation de l'État : la culture de Longshan tardive (v. 2500-2000 ; site de Taosi) ; la culture d'Erlitou (v. 1900-1500 ), la culture d'Erligang (v. 1600-1400 ) ; la dynastie Shang, qui va au plus large de 1600 à 1046 (et recouvre alors certaines phases préhistoriques évoquées ci-dessus), et qui est « historique » à partir de 1200 (période d'Anyang) ; la dynastie Zhou, de 1046 à 256 , elle-même subdivisée en trois sous-périodes : la période des Zhou de l'Ouest, de 1046 à 771 ; la période des printemps et des automnes, de 771 à 481 ; la période des Royaumes combattants, de 481 à 221 ; la dynastie Qin, de 221 à 209 ; la dynastie Han, de 209 à 220 ap. J.-C., elle-même subdivisée entre une dynastie des Han antérieurs (ou occidentaux) de 209 à 9 ap. J.-C. et une dynastie des Han postérieurs (ou orientaux) de 23 à 220 ap. J.-C., séparées par une dynastie Xin fondée par l'usurpateur Wang Mang (9-23 ap. J.-C.). Japon Au Japon les historiens ont adopté directement un découpage en quatre périodes sous l'influence occidentale. Ils ont donc défini une période « antique », kodai (on peut aussi traduire ce terme par « classique »), qui couvre les époques d'Asuka (592-710), de Nara (710-794) et de Heian (794-1185/92). Les études récentes ont apporté des nuances à ce découpage, notamment en mettant en évidence d'un côté le fait que le processus de formation étatique commence avant (à compter du milieu du ), et de l'autre que la transition vers l'ère médiévale, qui démarre en principe avec l'époque de Kamakura en 1185 ou 1192, commencerait plus tôt dans le si ce n'est avant. Amérique précolombienne Pour l'Amérique précolombienne, le concept d'Antiquité n'est pas employé. L'écriture y est inventée et pratiquée uniquement dans l'aire mésoaméricaine, d'abord dans les cultures olmèque et zapotèque, quelque part dans les premiers siècles de la période dite « formative », v. 1200-600 Puis l'écriture maya qui est de loin la plus attestée de ces régions (et la seule à être à peu près comprise) se développe au début de la phase formative finale, v. 400-200 . Il en résulte que la civilisation maya de la période « classique » (v. 250-900), qui a livré de nombreux textes, est la seule de l'Amérique précolombienne qui puisse être étudiée de la même manière que les plus anciennes civilisations antiques « historiques » de l'Ancien monde. Notes et références Bibliographie Généralités . . . Synthèses régionales Proche-Orient . . . . . . . . . Égypte . . . . . . Grèce . . . . . . Rome antique . Yann Le Bohec, Marcel Le Glay et Jean-Louis Voisin, Histoire romaine, éd. PUF, Paris, 1991 ( éd. 2011) . Mireille Cébeillac-Gervasoni, Alain Chauvot et Jean-Pierre Martin, Histoire romaine, éd. Armand Colin, Paris, 2006 ( éd. 2010) . . . Antiquité tardive . . . . . . Études thématiques . . . . (2 volumes). Réceptions de l'Antiquité . Autres . . Voir aussi Articles connexes Proche-Orient ancien Antiquité classique Antiquité tardive Préhistoire – Protohistoire Histoire – Moyen Âge Liens externes Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines de Daremberg et Saglio Art, Archéologie et Antiquité, site de ressources avec articles, photos, vidéos et liens sur l'histoire de l'Antiquité et l'actualité de la recherche historique (comptes rendus de conférences) Présentation des divers dictionnaires d'antiquités, avec leurs sigles, site de l'Université catholique de Louvain Notices et ressources Historiographie
L'Antiquité (du latin antiquus signifiant « antérieur, ancien ») est une époque de l'histoire. Classiquement, elle couvre la période allant de l'invention de l'écriture vers 3300-3200 jusqu'à la chute de l'Empire romain d'Occident en 476. Elle couvre l'Europe, l'Asie occidentale et le Nord de l'Afrique.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Assistant%20personnel
Assistant personnel
Un assistant personnel est un outil constitué, dans sa version simple, d'un carnet ou de quelques fiches ; dans sa version évoluée, d'un appareil numérique portable (dans sa version évoluée, il est aussi appelé assistant personnel numérique, assistant personnel intelligent, assistant électronique de poche, pocket PC, ou personal digital assistant (PDA)). L'objectif d'un assistant personnel est d'aider un individu dans l'exécution de certaines tâches comme la gestion d'un agenda ou la gestion d'un carnet d'adresses. Le terme assistant personnel intelligent est aussi utilisé pour désigner le logiciel qui anime les assistants personnels les plus évolués, les ordinateurs, les tablettes, les téléphones cellulaires et les autres appareils électroniques dans leur fonction d'assistance à des individus pour l'exécution de diverses tâches. Évolution Créés à l'origine sur le principe d'une calculatrice évoluée, les assistants personnels servent d'agenda, de carnet d'adresses et de bloc-notes. Ils ont d'abord été dotés d'un clavier de petites touches, puis d'un écran tactile, associé alors à un stylet et intégré dans les logiciels de téléphones, tablettes et ordinateurs. Selon la définition qu'on leur donne, le premier PDA est le Psion Organiser II de Psion, sorti en 1986). Puis la même année apparaît le premier assistant personnel à écran tactile, le IF-8000 de Casio, suivi par le de Sharp (1988), le Portfolio d'Atari (1989), le Refalo de Kyocera (1990), et le Series 3 de Psion (1991). La première utilisation publique du terme « PDA » remonte à l'été 1992, lors du Consumer Electronics Show à Chicago où John Sculley, alors CEO d'Apple, présenta le Newton. Progressivement, les avancées techniques permettent aux PDA de combiner, dans un volume réduit, les principales fonctions de la bureautique, du multimédia, de l'Internet, de la géolocalisation et de la téléphonie. Assez vite, les utilisateurs ont pu synchroniser leurs données avec des ordinateurs personnels via des câbles. Puis les capacités sans fil, au début limitées à l'infrarouge, ont été étendues pour accéder à différents types de réseaux via les techniques sans fil ou la téléphonie mobile numérique. La quasi-totalité des PDA modernes disposent d'une connexion Wi-Fi. Comme pour les autres ordinateurs, toutes ces applications s'appuient sur un système d'exploitation qui permet la standardisation de leur fonctionnement et de leur développement. Les téléphones portables ont intégré des fonctions d'assistant personnel de plus en plus sophistiquées (avec les smartphones ou phablettes) via plusieurs systèmes d'exploitation proposant des usages, performances et compatibilités assez comparables. Les PDA bénéficièrent ainsi rapidement de la reconnaissance vocale simplifiée alors que le détecteur de mouvements ou la télévision y apparaissaient aussi. D'abord en concurrence, les deux familles de produits ont convergé dans un marché attirant les grandes industries et sociétés de services des techniques de l'information et de la communication. Caractéristiques matérielles L'ordinateur de poche est un boîtier qui a l'architecture informatique d'un ordinateur, qui tient dans la main, de la taille approximative d'une grosse calculatrice. Comme dispositif de pointage, un stylet permet de sélectionner et d'extraire des informations sur l'écran du PDA. Il permet également d'écrire sur un clavier émulé ou bien directement par reconnaissance d'écriture. Il s'agit alors d'écrits simplifiés où chaque caractère correspond à un mouvement particulier du stylet. Pour saisir du texte sur clavier, plusieurs procédés ont été conçus : émulé ou mécanique, intégré ou détachable, restreint aux chiffres ou étendu à l'alphabet. Le stylet tend à être remplacé par l'usage des doigts sur un écran tactile (sauf sur les grandes tablettes : Lenovo ThinkPad, Microsoft Surface Pro, iPad Pro) et l'utilisation de l'accéléromètre 3D (pour, par exemple, faire défiler l'information ou des images à l'écran). La commande vocale est une alternative. La mémoire interne de certains PDA peut être augmentée en lui adjoignant une mémoire externe sous la forme d'une carte mémoire que l'on enfiche dans l'appareil ou par des stockages en ligne dans le cloud. Communicant et mobile, l'ordinateur de poche peut intégrer divers types de récepteurs et d'antenne. En Europe, les normes suivantes sont employées en fonction des réseaux employés : Pair à pair : infrarouge ou Bluetooth Réseau local : Wi-Fi Radiotéléphonie : GSM, Edge, GPRS, UMTS/3G ou HSDPA/3G+, désormais la 4G et la 5G Positionnement par satellites : GPS, GLONASS, Beidou et Galileo Télévision numérique terrestre : DVB-H Évolutions, tendances Les fonctions de dialogue homme-machine se complexifient avec des interfaces dites intelligentes reconnaissant en quasi-temps réel de grandes quantités de contenu écrit, parlé ou photographié plutôt que de simples indexations de contenu. Des chaînes de caractères sont associées au contexte et reconnues comme des entités (noms d'auteurs, de société, de rues, de produits, etc.) et comparées aux recherches antérieures ou d'autres "clients" du service, permettant des associations de plus en plus précises entre les entités et un raisonnement plus élaboré sur ces relations. Le développement du Web sémantique a été lent car très complexe et nécessitant d'énormes ressources informatiques, mais des logiciels spécialisés cherchent à devancer les intentions de l'utilisateur (et à les manipuler dans l'intérêt du commerce souvent). Les éditeurs d'agents personnels peuvent aussi mieux utiliser des API de connaissances académiques pour interpréter plus finement les requêtes des utilisateurs académiques (scientifiques, étudiants…) en utilisant notamment des logiques collaboratives et/ou des services prêts à l'emploi. La prospective rejoint la science-fiction, avec l'apparition des google Glass et de premières interfaces neuronales (encore expérimentales). Avec Google Now, Cortana et Siri l'assistanat a largement pénétré la et le monde réel. Il est permis par de premières formes d'intelligence artificielle. Certains auteurs alertent sur les limites des assistants personnels dits intelligents, mais aussi sur les risques et dangers potentiels qui peuvent ou pourraient dans un futur plus ou moins proche leur être associés. D'autres ou les mêmes posent des questions éthiques concernant par exemple les assistants conçus pour deviner nos intentions, qui accèdent à de nombreuses données personnelles qu'ils manipulent et éventuellement partagent, et qui pourraient assez facilement influencer nos choix)… pour le meilleur et potentiellement le pire si l'on n'apprend pas à en maitriser les risques selon Stephen Hawking et d'autres dans un billet publié en 2014 par le journal The Independent. Selon eux, à court terme un enjeu est de savoir qui contrôle l'IA (intelligence artificielle) et à long terme il s'agira de savoir s'il peut encore être contrôlé dans tous les domaines où on l'utilisera ; insistaient Hawkins et d'autres scientifiques, intellectuels et philosophes en 2014. Logiciels Les systèmes d'exploitation les plus répandus sont : Sur les anciennes machines Palm OS édité par la société PalmSource ; Symbian OS édité par la société Nokia Corporation ; Linux et Qt Extended, en particulier le Zaurus Linux de Sharp, présenté en 2002 ; Windows Mobile et Windows Phone de Microsoft ; Sur les machines actuelles (tablettes, smartphones, etc.) Android, système open source conçu par Google et annoncé officiellement le ; Fire OS d'Amazon (dérivé d'Android). iPadOS, système conçu par Apple pour leurs iPad (et pour leurs iPhone, iPod touch) Des milliers de logiciels (applications) gratuits ou payants sont disponibles, le plus souvent téléchargeables sur Internet. Notes et références Annexes Articles connexes Appareil mobile Tablette tactile Simputer Hipster PDA, la version papier du PDA Liens externes Introduction aux PDA - Paul Guyot, ECE,
Un assistant personnel est un outil constitué, dans sa version simple, d'un carnet ou de quelques fiches ; dans sa version évoluée, d'un appareil numérique portable (dans sa version évoluée, il est aussi appelé assistant personnel numérique, assistant personnel intelligent, assistant électronique de poche, pocket PC, ou personal digital assistant (PDA)).
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Apple I
L'Apple I de la marque Apple, fut l'un des tout premiers micro-ordinateurs individuels. Historique Conçu par Steve Wozniak, Steve Jobs et Ronald Wayne et testé en série dans le garage des Jobs, il fut le premier produit d'Apple mis en vente en avril 1976. Son prix était alors de , ce qui correspondrait aujourd'hui à environ () en prenant en compte l'inflation. Wozniak, intéressé par la numérologie, expliqua que le coût de fabrication de l'ordinateur étant de , il suggéra qu'un nombre avec le même chiffre est plus attractif, en plus que ce tarif compense aussi les coûts de commercialisation. C'est Jobs qui prolongea l'idée avec les centimes pour être plus visible dans les publicités. Wozniak déclara cependant que le choix n'a rien à voir avec la réputation du nombre 666, le fameux nombre de la bête. Environ 200 unités furent produites. Une cinquantaine d'entre elles ont été vendues par un magasin d'électronique de Mountain View. À la différence d'autres ordinateurs amateurs de cette époque, qui étaient vendus en kit, l'Apple I était constitué uniquement d'une carte assemblée comprenant des composants électroniques dont environ 61 circuits intégrés. Cependant, pour en faire un ordinateur fonctionnel, les utilisateurs devaient encore l'intégrer dans un boîtier avec une alimentation, un clavier, et un écran de télévision. Une carte facultative, fournissant une interface pour un lecteur de cassette, fut proposée plus tard pour un prix de . L'utilisation d'un clavier et d'un moniteur distinguait l'Apple I des machines concurrentes, telle que l'Altair 8800, qui étaient généralement programmées avec des interrupteurs et utilisaient des voyants lumineux pour l'affichage. Cela faisait de l'Apple I une machine innovante pour son époque, malgré son manque de graphismes ou de fonctions sonores. La production fut arrêtée en mars 1977, avec l'apparition de son successeur, l'Apple II. Il existe encore six exemplaires de l'Apple I en état de marche, faisant de ceux-ci des objets de collection. Un clone, compatible logiciel de l'Apple I, produit en utilisant des composants de nouvelle génération, a été mis sur le marché en 2003 en quantité limitée pour un prix d'environ . Spécifications techniques Processeur : MOS Technology 6502 8 bits cadencé à Bus système : Mémoire vive : , extensible à ROM : Affichage : 40 × 24 caractères Apple I à l'écran 1999 : Les Pirates de la Silicon Valley, téléfilm qui retrace de façon romancée les parcours, dans les années 1970 et 1980, de Steve Jobs et de Steve Wozniak (fondateurs d'Apple), ainsi que de Bill Gates et de Paul Allen (fondateurs de Microsoft). 2013 : jOBS, film qui retrace la carrière de Steve Jobs de 1971 à 2001. Ventes aux enchères Une version originale de l’Apple I, avec son emballage d’origine et une lettre signée par Steve Jobs, a été vendue aux enchères chez Christie's à Londres le . L'ordinateur était estimé () et l'enchère s'est finalement élevée à (). Le , un Apple I a été vendu aux enchères chez Sotheby's à New York. L’estimation haute des analystes était alors de . Le , en Allemagne, le commissaire-priseur Uwe Breker a vendu aux enchères un exemplaire de l'Apple I à un entrepreneur d'Extrême-Orient au prix de , soit environ . Le aux États-Unis, la maison Bonhams a vendu aux enchères un exemplaire de l'Apple I au musée The Henry Ford de Dearborn, Michigan, au prix de . Le , à Cologne, en Allemagne, la maison Breker a vendu aux enchères un exemplaire de l'Apple I pour . Il s'agit d'un modèle complet, en état de marche et accompagné de sa facture, son manuel d'origine et divers documents du propriétaire d'origine, un ingénieur californien (John J. Dryden). Notes et références Annexes Articles connexes Histoire d'Apple Steve Jobs Steve Wozniak Liens externes Manuel original de l'Apple I Ordinateur : L'Apple I - MO5.com Historique, manuels et photos de l'Apple I Matériel Apple Ordinateur 8 bits Microprocesseur 6502 Produit lancé en 1976 Produit arrêté en 1977 Ordinateur personnel des années 1970
L'Apple I de la marque Apple, fut l'un des tout premiers micro-ordinateurs individuels.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Amp%C3%A8re
Ampère
L’ampère (symbole A) est l'unité de mesure du Système international d'unités de l'intensité du courant électrique, c'est-à-dire un déplacement de charges électriques. Un courant d’un ampère correspond au transport d'une charge électrique d'un coulomb par seconde à travers un matériau (section de fil, électrolyte, tube à vide). Cette unité doit son nom à André-Marie Ampère, dont la théorie de l'électrodynamique a fortement contribué à la naissance de la théorie de l'électromagnétisme de Maxwell. Le mot ampère est donc un onomastisme. Définition Définition de 1948 La définition de l'ampère a été donnée par le Comité international des poids et mesures en 1948 comme suit : Redéfinitions envisagées en 2012 En 2012, la redéfinition de l'ampère était envisagée de deux façons : à partir du volt : à l'aide de la constante de Josephson K ≡ ; à partir de l'ohm : à l'aide de la constante de von Klitzing R ≡ , par mesure du courant électron par électron (la charge d'un électron est notée q = . Néanmoins, la cohérence de ces deux approches (triangle métrologique « volt - ohm - ampère ») n'était pas encore démontrée avec le niveau de précision souhaité. Redéfinition retenue en 2019 Le , la définition suivante entre en vigueur : L’ampère, symbole A, est l’unité de courant électrique du SI. Il est défini en prenant la valeur numérique fixée de la charge élémentaire, e, égale à , unité égale à , la seconde étant définie en fonction de ΔνCs. Exemples : ordre de grandeur du courant minimal mesurable par un électromètre de laboratoire ; : ordre de grandeur du courant minimal mesurable par un multimètre commercial ; : montre à cristaux liquides ; : prothèse auditive intra-auriculaire ; : bouilloire électrique de alimentée en ; : courant maximal délivré par une prise standard NEMA-15 en Amérique du Nord ; : courant maximal dans une prise électrique standard d'Europe continentale ; : courant maximal typique d'une batterie automobile au plomb ; : courant maximal d'un câble haute tension A enterré (section de conducteur ). Procédés de mesure Mesure imposant une insertion dans le circuit Ampèremètre Pour un courant continu, la mesure du courant par un ampèremètre (ou la fonction ampèremètre d'un multimètre) est obtenue par insertion d'une résistance électrique calibrée R dans le circuit ce qui permet de transformer le courant en tension électrique V à ses bornes. Le courant est obtenu par la loi d'Ohm . Galvanomètre Le galvanomètre à cadre mobile est un système qui met en jeu une bobine parcourue par le courant à mesurer, un aimant permanent et un ressort de rappel dont la déformation traduit la force exercée par l'aimant sur le courant. Électromètre Les électromètres modernes sont basés sur un amplificateur électronique de courant. Contrairement aux multimètres, ils imposent une chute de tension quasi constante et non pas proportionnelle au courant.Les électromètres anciens mesuraient la charge accumulée, le courant étant déduit comme variation de la charge par unité de temps. Mesure du champ magnétique engendré Pince ampèremétrique Une pince ampèremétrique est fondée sur un circuit magnétique (fer doux, ferrite) que l'on referme autour du fil parcouru par le courant alternatif que l'on souhaite mesurer. On obtient un transformateur de courant dont le primaire est constitué d'une unique spire (le conducteur sur lequel la mesure est effectuée) et dont le secondaire, bobiné à l'intérieur de la pince, contient un nombre de important, par exemple . Il circule donc au secondaire un courant plus faible qu'au primaire, et c'est ce courant qui est mesuré avec un ampèremètre interne (pince ampèremétrique autonome) ou externe (sonde de courant). Le secondaire est généralement refermé sur un shunt (résistance calibrée) ; on déduit de la tension à ses bornes le courant secondaire, et donc le courant primaire ( supérieur). On obtient ainsi en sortie une tension instantanée proportionnelle au courant instantané traversant les mors de la pince. Le dispositif étant basé sur l'induction électromagnétique, il ne peut mesurer que les courants alternatifs, qui induisent des variations de flux dans l'entrefer (loi de Lenz-Faraday) ; entraînant à leur tour la circulation d'un courant au secondaire. Pour des sondes de mesure dont la sortie se fait en courant il faut respecter les mêmes précautions d'usage qu'avec les transformateurs de courant traditionnels : le secondaire ne doit jamais être ouvert sous peine de claquage de l'isolant du bobinage et de destruction du transformateur. Le fabricant peut intégrer, à cet effet, un écrêteur de tension (par exemple une diode Transil). Sonde à effet Hall Les sondes à effet Hall sont en général des pinces ampèremétriques qui mesurent directement le champ magnétique créé par le courant. Elles sont utilisables aussi bien pour mesurer un courant continu qu'un courant alternatif. Le principe même de l'effet Hall produit une tension proportionnelle à l'intensité du champ magnétique traversant l'entrefer, ce qui est très pratique à mettre en forme et à afficher. Mais il y a un problème : le circuit magnétique est sujet à la saturation, et la mesure ne peut pas être linéaire sur une grande amplitude de mesure. Les mors enserrant le barreau semi-conducteur sont munis d'un bobinage (qui possède ) alimenté par un générateur de courant interne d'intensité I. Le principe est le suivant : le générateur de courant, asservi sur la tension de Hall, va induire dans l'entrefer un champ magnétique égal en module et opposé en argument au champ principal, issu du courant à mesurer I. Lorsque la tension de Hall s'annule, les deux champs ont des amplitudes égales. En effet, comme dans un transformateur, on a . Il suffit alors de mesurer l'intensité du courant I nécessaire à l'annulation de la tension de Hall pour connaître I : on a , c'est-à-dire puisque l'affichage de la pince ampèremétrique correspond à un seul passage du conducteur à mesurer dans les mors. Ce principe nécessite davantage d'électronique, premièrement à cause de la présence supplémentaire du générateur de courant asservi, et deuxièmement parce qu'il est nécessaire de mesurer un courant (I) et non une tension. Mais cette topologie possède un avantage incontestable : quelle que soit la valeur de I, le champ magnétique qui règne dans l'entrefer est nul. Il s'ensuit une excellente linéarité, indépendamment du courant à mesurer. On dit que le capteur à effet Hall est compensé, cette topologie étant désignée par l'expression « » en anglais (littéralement « boucle fermée », le champ de compensation étant asservi sur la tension de Hall). Sonde à effet Néel Les sondes à effet Néel sont des capteurs de courant qui peuvent se présenter sous forme de boucle ouvrante et flexible ou de capteur busbar et qui mesurent le champ magnétique créé par le courant primaire circulant dans le conducteur. Elles peuvent mesurer du courant alternatif et du courant continu, avec un niveau de précision élevé, comparable à celui des mesures qui imposent une insertion dans le circuit. Multiples et sous-multiples Notes et références Notes Références Annexes Articles connexes Liens externes BIPM : Unité de courant électrique (ampère) La longue histoire des unités électriques Unité SI de base Unité de mesure électromagnétique Unité de mesure nommée d'après une personne André-Marie Ampère
L’ampère (symbole A) est l'unité de mesure du Système international d'unités de l'intensité du courant électrique, c'est-à-dire un déplacement de charges électriques.
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Aker
Aker est un dieu de la mythologie égyptienne, symbole de la terre avec Geb et Taténen, et plus particulièrement de la vie du sous-sol. Gardien de l'au-delà, il peut se montrer complaisant mais aussi sans pitié. Primitivement représenté par un morceau de terre avec une tête humaine à chacune des extrémités, il sera représenté par la suite par deux sphinx accolés à têtes d'hommes ou de lions. Aker, divinité double, personnifie la terre et ses profondeurs, la terre et le monde souterrain des morts. Veillant aussi bien sur les horizons de l’ouest que de l’est (la mort et la renaissance, le sommeil et le réveil), il est donc le gardien redoutable du passage, ouvrant aux défunts les portes d’entrée ou de sortie du monde invisible. Comme les Égyptiens croyaient que les portes du matin et du soir étaient gardées par Aker, ils plaçaient des statues de lions jumeaux à la porte des palais et des tombeaux contre les mauvais esprits et autres êtres malfaisants. Cette pratique a été adoptée par les Grecs et les Romains car, contrairement à beaucoup d'autres divinités égyptiennes, le culte d’Aker est restée populaire jusqu'à l'époque romaine. Aker est aussi représenté comme un vieillard courbé en deux tenant entre ses mains le disque solaire. Dans le tombeau de , le soleil poursuit sa course sur le dos d'Aker. Il est parfois accompagné de serpents qui sont les habitants du domaine de Sokaris. Il joue un rôle important, il veille aux portes du monde des morts à l’Ouest et à l’Est, puisqu’il avale le Soleil le soir, et le matin permet sa renaissance. Ce n’est donc pas un simple gardien, mais un symbole de régénération du mort dans l’autre monde qui peut renaître après le cycle nocturne. Aker et Sokaris sont deux dieux analogues puisqu’ils ont des fonctions similaires. C'est un dieu chthonien, représentant l'autre monde d'où s'accomplit le mystère de la résurrection. C'est depuis l'intérieur de la Terre que va renaître le soleil. Notes et références Index égyptologique Divinité égyptienne Divinité chthonienne Divinité de la mort
Aker est un dieu de la mythologie égyptienne, symbole de la terre avec Geb et Taténen, et plus particulièrement de la vie du sous-sol. Gardien de l'au-delà, il peut se montrer complaisant mais aussi sans pitié. Primitivement représenté par un morceau de terre avec une tête humaine à chacune des extrémités, il sera représenté par la suite par deux sphinx accolés à têtes d'hommes ou de lions.
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Amemet
Amemet (ou Amonet, Amonèt, Amenty, Amon-het), est une déesse du panthéon égyptien portant la couronne rouge. Elle est associée à Amon avec qui elle forme un des couples de l'ogdoade d'Hermopolis. Elle fait partie des qui président au jugement de l'âme après la mort. Elle est appelée également « la dévoreuse des injustifiés » ou « l'avaleuse », celle qui engloutit les âmes corrompues durant leur vie terrestre. Elle est représentée avec l'arrière d'un hippopotame, l'avant d'un lion et la tête d'un crocodile. Histoire À partir de la , Amemet, tout comme la déesse de Thèbes Ouseret, est remplacée par Mout en tant que compagne d'Amon à la suite de la réunification de l'Égypte entreprise par et à l'évolution du culte. Son importance reste néanmoins grande à Thèbes où Amon est vénéré. Là-bas, elle est considérée comme la protectrice du pharaon, jouant un rôle important dans les rituels du sacre (khaj-nisut) et la fête-Sed (heb-sed). Dans le sanctuaire de , à Thèbes, Amemet est représentée en compagnie de Min, dieu de la fertilité et de la reproduction en train de guider un nombre de divinités invitées à la célébration de l'anniversaire du pharaon. Malgré une position stable de déesse locale d'une des principales villes d'Égypte, le culte d'Amemet s'est très peu étendu en dehors de la région de Thèbes. À Karnak, où le culte à Amon est le centre de tout, des prêtres sont dédiés au service d'Amemet. Elle y est représentée sous les traits d'une femme portant la Decheret, couronne rouge portée par les pharaons de Basse-Égypte comme on peut le voir sur la statue monumentale érigée à Karnak sous le règne de Toutânkhamon. Dans certains documents tardifs provenant de Karnak, Amemet est fusionnée avec Neith, bien qu'elle demeure une divinité à part entière jusqu'au royaume ptolémaïque (323 - 30 av. J.-C.). Son image est gravée sur le mur extérieur d'Akh-menu, le sanctuaire de à Karnak alors qu'elle est en train d'allaiter (323 - 317 av. J.-C.) qui apparaît, immédiatement après son intronisation, comme un enfant divin. Notes et références Bibliographie George Hart, A Dictionary of Egyptian Gods and Goddesses, Routledge, 1986 . Richard H. Wilkinson, The Complete Gods and Goddesses of Ancient Egypt, Thames & Hudson, 2003 . Index égyptologique Divinité égyptienne
Amemet (ou Amonet, Amonèt, Amenty, Amon-het), est une déesse du panthéon égyptien portant la couronne rouge.
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Anoukis
Anoukis est le nom grec d'une déesse de la mythologie égyptienne. Son nom égyptien est Anqet (ou Anket, Anouket), « Celle qui enlace/embrasse ». Fonctions À l'Ancien Empire, elle était vénérée comme une divinité associée à l'eau. Fille du dieu Rê, elle veillait sur le roi et au bon déroulement de la crue du Nil. Au Nouvel Empire, elle devint la parèdre du dieu Khnoum aux côtés de Satis (dont elle est généralement la fille) avec qui elle forme la triade d'Éléphantine. Elle est alors chargée de canaliser la crue engendrée par Satis pour éviter les trop peu et les trop plein. Parmi ses épithètes on trouve ainsi, « Celle qui nourrit les champs », « Celle qui donne la vie » ou encore « Celle qui tire en avant » (en référence à l'inondation). Elle symbolise également la Nubie, pays des sources du Nil. Elle est alors la « dame du Sud » et est associée aux produits précieux que les Égyptiens allaient y chercher. Son animal sacré était la gazelle dorcas, nombreuses sur les bords du Nil dans la région de la première cataracte, dont une nécropole a été découverte à Kômir, au sud d'Esna. À l'époque ptolémaïque, elle fut également associée à la luxure et de la sexualité par extension de son rôle fertilisant et peut-être du fait de son nom ambigu. Elle est alors associée au coquillage cauri dont la forme rappel celui d'un vagin. Diffusion du culte Surtout adorée dans la région de la première cataracte, des temples lui étaient exclusivement consacrés (comme sur l'île de Sehel) ou bien elle les partageait avec les autres membres de la triade (comme sur l'île Éléphantine). Elle est également adorée en Nubie et à Kômir, où elle est associée à la déesse Nephtys. Les Grecs l'assimilèrent à la déesse Hestia. Représentation Elle est représentée sous les traits d'une femme à la robe moulante et tient souvent dans sa main le grand sceptre de papyrus. Elle est coiffée d'une haute couronne de plumes (que les égyptologues semblent penser d'origine nubienne ; probablement des plumes d'autruche), parfois de la couronne blanche agrémentée de deux cornes de gazelle ou encore sous forme anthropomorphe avec une tête de gazelle. Notes et références Source . Index égyptologique Divinité égyptienne
Anoukis est le nom grec d'une déesse de la mythologie égyptienne. Son nom égyptien est Anqet (ou Anket, Anouket), « Celle qui enlace/embrasse ».
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Anubis
Anubis (prononcé ) est un dieu funéraire de l'Égypte antique, maître des nécropoles et protecteur des embaumeurs, représenté comme un grand canidé noir couché sur le ventre, sans doute un chacal ou un chien sauvage, ou comme un homme à tête de canidé. La signification du mot Anubis, inpou en égyptien ancien, Anoub en copte, / Anoubis en grec ancien, demeure obscure : de nombreuses explications ont été avancées, mais il peut s'agir simplement d'une onomatopée traduisant le hurlement du chacal. La forme canine du dieu a peut-être été inspirée aux Anciens Égyptiens par le comportement des canidés, souvent charognards opportunistes errant la nuit dans les nécropoles à la recherche de cadavres. Les principales épithètes du dieu Anubis mettent en avant ses liens avec les grandes nécropoles du pays et son rôle de divinité funéraire qu'il y exerce. Son culte est attesté à travers tout le territoire égyptien depuis le et a été intense durant plus de trois millénaires, pour ne s'éteindre qu'entre les de notre ère, à la suite de l'essor du christianisme. Si Anubis est une divinité nationale, il est toutefois régionalement très lié aux et de Haute-Égypte et plus particulièrement à la ville de Hardaï, plus connue sous le nom grec de Cynopolis, la « ville du chien ». Les prêtres égyptiens sont à l'origine de multiples traditions relatives aux liens familiaux d'Anubis, en faisant de lui le fils de la vache primordiale Hésat ou le fils de Rê avec Nephtys. Une version, transmise par le grec Plutarque au de notre ère, fait de lui le fils adultérin de Nephtys avec Osiris. Quand ce dernier est assassiné et démembré par Seth, Anubis participe avec Isis et Nephtys à la reconstitution du corps d'Osiris, inaugurant par ce geste la pratique de la momification. Assigné à la surveillance du « Bel Occident » — un euphémisme pour le pays des morts —, Anubis accueille les défunts auprès de lui. Il momifie les corps afin de les rendre imputrescibles et éternels, il purifie les cœurs et les entrailles souillés par les turpitudes terrestres, il évalue les âmes lors de la pesée du cœur, puis accorde de nombreuses offrandes alimentaires aux défunts ayant accédé au rang de dignes ancêtres. Dénomination Le dieu Anubis est l'une des plus anciennes divinités égyptiennes. La manière d'écrire son nom en caractères hiéroglyphiques a évolué au cours des époques, passant du symbole unique du chien couché à un groupe de signes phonétiques augmenté ou non du symbole canin. Malgré de nombreuses hypothèses, la signification du nom reste floue et non élucidée. La dernière en date propose d'y voir une onomatopée. Les différentes fonctions funéraires d'Anubis transparaissent dans ses cinq principales épithètes et font de lui le maître du domaine des morts. Nom Hiéroglyphes |+ |- ! scope="col" | Transcription ! scope="col" | Hiéroglyphe ! scope="col" | Traduction |- |align=center| inpou ||align=center|E15||align=center | Anubis |- |align=center| inpou ||align=center|E16||align=center | Anubis |- |align=center|inpou ||align=center|M17-N35:Q3||align=center | Anubis |- |align=center| inpou ||align=center|M17-N35:Q3-G43-E15-G7||align=center | Anubis |- |align=center|inpou ||align=center|M17-N35:Q3-C6 ||align=center | Anubis |- |align=center| sab ||align=center|S29-D58-E17||align=center | chacal |- |align=center| inp ||align=center|M17-N35:Q3*Aa2||align=center | décomposition |- |align=center| inpou ||align=center|M17-N35:Q3-G43-A42||align=center | enfant royal |- |align=center| inpou ||align=center|M17-N35:Q3-A18||align=center | enfant royal |} Le théonyme Anubis provient de l'égyptien ancien inpou (Inpou, Anpou, Anoup, Anoupou) par l'intermédiaire de sa forme hellénisée (Anoubis). Le dieu Anubis, ou un dieu canidé du type d'Anubis, figure parmi les plus anciennes divinités de l'Égypte antique. Le hiéroglyphe du canidé couché (sur le sol ou sur une chapelle), est connu depuis la période prédynastique. Des fouilles archéologiques à Oumm el-Qa'ab, la nécropole royale de la cité d'Abydos, ont permis de découvrir des tessons de poterie et des plaquettes en ivoire où figure l'idéogramme du canidé couché, datés du roi Scorpion de la dynastie Zéro et du roi Den de la (entre 3200 et 3000 avant notre ère). Durant l'Ancien Empire, ce hiéroglyphe se rencontre fréquemment dans les textes des formules d'offrandes funéraires. Il est généralement interprété par les égyptologues comme étant Anubis. Il est cependant très difficile de l'attribuer à cette seule divinité, car le nom d'Anubis n'est pas écrit avec des hiéroglyphes phonétiques avant la , vers 2200 avant notre ère. Sur les monuments, l'idéogramme est le seul mode d'écriture durant les et s. La graphie phonétique, avec ou sans le déterminatif du canidé, apparaît occasionnellement à la fin de la , sous le règne de , et ne devient fréquente qu'à partir de la Première Période intermédiaire (entre 2180 et 2040 avant notre ère). Pour les temps les plus reculés, la lecture du hiéroglyphe du canidé couché en Inpou (Anubis) n'est donc pas garantie. Les autres possibilités de lecture sont relativement nombreuses : Khenty Imentyou « Celui qui est à la tête des occidentaux », Inpou Khenty Imentyou « Anubis, celui qui est à la tête des occidentaux », Sedi « celui à la queue », Oupiou « celui qui ouvre (l'aîné) », Meniou « le gardien du troupeau », Sheta « le mystérieux » et Sab, un terme générique servant à désigner les chacals et les chiens du déserts. Étymologie La signification du nom inpou (Anubis) reste le sujet de nombreuses discussions entre spécialistes et aucun consensus ne s'est encore dégagé. La même situation s'applique à d'autres divinités importantes. Malgré maintes hypothèses, les théonymes Rê, Min, Ptah, Osiris, Seth et Anubis ne disposent pas d'étymologies scientifiquement satisfaisantes. ! hiéro. !! trans. !! symbole !! signification !! divinité |- | i || i || roseau || vent || Shou |- | n || n || vaguelette || eau || Osiris |- | p || p || natte, tabouret || désert || Anubis |} La plus ancienne explication du nom d'Anubis remonte à la fin de l'époque ptolémaïque et apparaît dans le Papyrus Jumilhac (, 6-7). Cette monographie religieuse, traduite en 1961 par Jacques Vandier, expose les principaux mythes et rituels du nome cynopolite en Moyenne-Égypte. Il y est indiqué qu'Anubis a reçu son nom de sa mère Isis et qu'il . Ces trois mots sont les représentations symboliques des trois hiéroglyphes phonétiques qui composent la racine inp du nom d'Anubis. Le roseau i représente le vent, la vaguelette n évoque l'eau du Nil et, plus curieusement, le meuble en roseau p est interprété comme le symbole du désert. Selon Georges Posener, cette étymologie sacrée viserait à cimenter une association entre les dieux Shou (vent), Osiris (eau) et Anubis (désert). À l'instar des auteurs antiques du Papyrus Jumilhac, nombre de savants modernes ont enfreint les règles de l'étymologie pour trouver une signification au nom d'Anubis. Avant le déchiffrement des hiéroglyphes en 1752, le théologien et orientaliste Paul Ernest Jablonski relie le nom d'Anubis au mot copte noub (or) en affirmant que les chacals sont associés à ce métal. En 1872, le britannique Charles Wycliffe Goodwin avance l'idée assez improbable que le mot égyptien inpou est une corruption de la racine sémitique alp, dont les nombreuses variantes serviraient à désigner des animaux. Les égyptologues allemands Kurt Sethe et Hermann Kees considèrent que la signification du mot inpou est « chien » et plus spécialement « chiot », après avoir remarqué qu'en égyptien ancien le mot s'appliquait aussi pour désigner un « jeune prince ». En 1929, l'italien Giulio Farina suppose que le mot égyptien inpou est similaire au mot sémitique ṷlp, ṷulūp qui désigne le chacal. Dans un article publié à titre posthume en 1972, Pierre Lacau estime que plusieurs divinités thériomorphes tirent leur nom de leur animal sacré. Concernant Anubis, inp est un terme archaïque qui sert à désigner un canidé et Inpou est le nom de la divinité canine. Le terme inp ayant été divinisé, le mot sab aurait pris le relais pour désigner les canidés sauvages. En 1976, Dimitri Meeks traduit le nom inp par « celui qui est couché sur son ventre », cette attitude étant la pose traditionnelle de la forme animale du dieu. Il remarque aussi qu'un passage des Textes des sarcophages rapproche le nom d'Anubis du mot inp « putréfaction », un hapax issu d'un calembour élaboré à partir des mots irpou (« vin ») et repou (« fermentation »). Plus récemment, en 2005, le britannique Terence DuQuesne, notamment auteur d'une considérable monographie sur les dieux-chacals égyptiens, propose de ne voir, dans le terme inpou (vocalisé sous *yanoup), qu'une simple onomatopée visant à imiter le hurlement du chacal, en conformité avec la pratique égyptienne de former les noms d'animaux à partir de leur cri : miou pour le chat, reret pour le cochon, aâ pour l'âne. Plus simplement In-pou et a-nub-is qui sont des synonymes, le second étant la version copte du premier, pourraient vouloir dire, si l'on se réfère au Sumérien, "le rassembleur de troupeau", c'est-à-dire le chien. Épithètes Les principales épithètes appliquées à Anubis mettent en exergue son rôle de divinité funéraire et le décrivent volontiers comme étant le chef du domaine funéraire en son entier ou comme le chef d'une des subdivisions de ce domaine. Dès les débuts de la civilisation égyptienne, Anubis est doté de ses cinq principales épithètes ; Khenty imentyou (« Celui qui est à la tête des Occidentaux — les morts »), khenty ta djeser (« Celui qui est à la tête du pays sacré »), tepy djouef (« Celui qui est sur sa montagne »), Khenty seh netjer (« Celui qui préside au pavillon divin ») et imy-out (« Celui qui préside à la salle d'embaumement »), les quatre dernières persistant jusqu'à l'époque gréco-romaine (entre le avant notre ère et le après). Celui qui est à la tête des Occidentaux |+ |- ! scope="col" |Translittération ! scope="col" | Hiéroglyphe ! scope="col" | Traduction |- |align=center|khenty imentyou ||align=center|xnt-n:t*y-imnt-tyw-Z3||align=center | Celui qui est à la tête des Occidentaux |} L'épithète khenty imentyou « Celui qui est à la tête des Occidentaux » (variantes : khenty imentet « Celui qui est à la tête de l'Occident », neb imentet « Seigneur de l'Occident ») est surtout attribuée à Osiris à partir de la toute fin de l'Ancien Empire, quand il devient la divinité majeure du domaine funéraire, mais Anubis n'en sera jamais totalement dépourvu. Cette épithète pose de nombreux problèmes car Khentyimentyou est aussi le nom du dieu-canidé de la ville d'Abydos attesté dès la par des documents archéologiques. Il s'agit donc de bien distinguer le nom d'une divinité indépendante et la fonction homonyme attribuée à Anubis à partir de la et à Osiris à partir de la . Seigneur du pays sacré |+ |- ! scope="col" |Translittération ! scope="col" | Hiéroglyphe ! scope="col" | Traduction |- |align=center| neb ta djeser ||align=center|V30:N16-D44||align=center | Seigneur du pays sacré, Seigneur de la terre consacrée |} Les aspects d'Anubis, en tant que divinité du monde souterrain, se reflètent dans les épithètes Khenty ta djeser — « Celui qui est à la tête du Pays sacré » — et Neb ta djeser — « Seigneur du pays sacré ». La première expression est sans doute la plus ancienne, la seconde n'apparaissant que sous la (aux alentours de 2500 avant notre ère), seule ou en association avec l'épithète khenty seh netjer. Le « pays sacré » est une désignation de la nécropole et, par extension, de tout le royaume de l'au-delà. D'après une stèle du Nouvel Empire conservée au Musée Royal des Antiquités de Leyde, le ta djeser est aussi un toponyme qui sert à désigner la nécropole du nome thinite (la région de la ville d'Abydos) dont les liens avec les divinités canines sont attestés depuis les époques historiques les plus reculées. L'épithète neb ta djeser est surtout attribuée à Anubis, mais très communément aussi au dieu Osiris, essentiellement durant le Moyen Empire, à Abydos et dans le reste du pays. Celui qui est sur sa montagne |+ |- ! scope="col" |Translittération ! scope="col" | Hiéroglyphe ! scope="col" | Traduction |- |align=center| tepy djouef ||align=center|D1-N26:I9-A40||align=center | Celui qui est sur sa montagne, Celui qui se tient sur sa montagne |} L'épithète tepy djouef « Celui qui est sur sa montagne » est l'une des plus fréquentes depuis les débuts de l'histoire égyptienne et jusqu'à la période romaine. Elle se retrouve très souvent sur les murs des mastabas de l'Ancien Empire et sur des stèles élevées à Abydos durant le Moyen Empire. Cette expression apporte une précision géographique quant aux lieux où les Égyptiens ont installé leurs nécropoles. L'épithète montre que la puissance d'Anubis s'exerce sur les collines rocailleuses (gebel en arabe) situées entre la fin des terres cultivables bordant le Nil et le début des vastes déserts Libyque et Arabique. Dans cette zone montagneuse, le terrain est fort accidenté mais très riche en pierres de taille ainsi qu'en minerais et métaux précieux, utilisés lors des funérailles les plus somptueuses. En outre, errent dans cette zone les canidés prédateurs et charognards en quête de pitance. L'égyptologue Georg Möller a proposé une explication géographique en rapprochant cette épithète du toponyme djouefet — « la montagne de la vipère » —, le nom du de Haute-Égypte, une région située en face du nome lycopolitain dédié au canidé Oupouaout. Le mot égyptien djou survit dans la langue copte sous le terme toou, qui sert à forger des toponymes en lien avec les montagnes désertiques et les monastères reculés. Celui qui préside au pavillon divin |+ |- ! scope="col" |Translittération ! scope="col" | Hiéroglyphe ! scope="col" | Traduction |- |align=center|khenty seh netjer ||align=center|xnt-n:t*y-R8-O21||align=center | Celui qui est à la tête du pavillon divin, Préposé au pavillon divin |} L'épithète khenty seh netjer, « Celui qui préside au pavillon divin », apparaît régulièrement dans les plus anciennes formules d'offrandes inscrites, durant l'Ancien Empire, sur les murs des mastabas des particuliers ainsi que sur ceux des pyramides à textes des souverains de la . Le seh netjer est une structure temporaire (tente) ou une structure durable (bâtiment), un endroit liminal situé entre le monde des vivants et le monde des morts, une sorte de sas d'entrée de la nécropole. Il s'agit d'un lieu où Anubis exerce sa protection sur les corps morts, en cours de transformation lors de la momification. Le coffre qui représente un temple ou un naos et sur lequel Anubis est souvent figuré couché est peut-être une représentation du seh netjer. Celui qui préside à la salle d'embaumement |+ |- ! scope="col" |Translittération ! scope="col" | Hiéroglyphe ! scope="col" | Traduction |- |align=center|imy-out ||align=center| Z11-G43-X1:O49 ||align=center | Celui qui préside à la salle d'embaumement |} La fonction la plus connue du dieu Anubis s'exprime dans l'épithète imy-out (« Celui qui préside à la salle d'embaumement », « Celui de la bandelette »), qui lui est spécifiquement attribuée. Le sens précis de cette expression n'est pas clairement établi. Le mot out est en rapport avec la momification et plus particulièrement avec les bandelettes, tandis que les prêtres qui participent à l'emballement des corps sont désignés sous le terme générique de outyou. En tant que substantif, le mot out se réfère aussi au lieu où se déroule le rituel de la momification. Il est également possible que ce mot soit en rapport avec le terme ouhat « oasis », lieu d'où sont originaires de nombreux produits, comme les résines nécessaires à la conservation des corps. Sous la dynastie des Ptolémées, le toponyme Out désigne la nécropole du de Haute-Égypte, un lieu sacré fortement lié à Anubis. Iconographie L'Égypte antique est une civilisation qui a accordé une grande importance aux images. Avec ses quelque , son écriture le démontre aisément. Cet art du dessin (ou iconographie) se remarque aussi dans la mise en image du monde divin. L'apparence du dieu Anubis, symbolisé par un canidé, est sûrement dicté par ses fonctions funéraires ; les chacals et les chiens hantant et gardant les cimetières situés en bordure des déserts. Canidé divin Animal emblématique Comme d'autres divinités funéraires égyptiennes, tels Oupouaout, Khentyimentiou et Sed, Anubis appartient au groupe des divinités canines. La morphologie générale d'Anubis sous sa forme entièrement animale, avec son museau pointu, ses deux oreilles dressées, son torse mince, ses quatre longues pattes et sa queue allongée, indique clairement qu'il s'agit d'un membre de la famille des Canidae qui regroupe en Afrique de l'Est les loups, les chacals, les renards, les chiens sauvages et les chiens domestiques. Cependant, la combinaison des éléments morphologiques d'Anubis ne correspond à aucune espèce connue de canidé encore existante. L'emblème animal du dieu semble bien plus être un mélange de plusieurs types. Si la tête et le museau correspondent à un large éventail de canidés, les oreilles pointues sont surtout semblables à celles du renard, tandis que le corps efflanqué rappelle celui du lévrier. La queue d'Anubis ressemble à celle du chacal, mais est bien plus longue et plus étroite ; la queue du renard, si elle tombe à terre comme celle d'Anubis, est bien plus touffue et plus épaisse. De plus, Anubis est dans la plupart des cas représenté avec un pelage noir, une couleur assez peu commune chez les diverses espèces de canidés. Tout au long du , nombre de spécialistes ont estimé que l'animal d'Anubis est un être hybride, chien-loup, loup-chacal, chacal-chien Selon George Hart, écrivain et conférencier au British Museum, . L'assimilation d'Anubis au chacal se base sur un critère comportemental : ce canidé nocturne est connu pour hanter les cimetières durant la nuit, et plus particulièrement autour des tombes fraîchement creusées, afin de déterrer et dévorer les cadavres. Ce comportement aurait été associé par les Anciens Égyptiens à la mort et par extension à la momification et aux cérémonies funéraires. La couleur noire d'Anubis est un symbole principalement expliqué de deux manières : d'abord par la coloration en noir du corps du défunt sous l'effet des résines utilisées durant l'embaumement, ensuite par l'association de la couleur noire au concept de la régénération, la crue du Nil apportant, chaque année, du limon noir et fertile sur les terres agricoles. Canidés fouisseurs Le chacal n'est toutefois pas le seul canidé à errer dans les cimetières, car les renards et les hyènes font de même. Les canidés, s'ils diffèrent physiquement, ont cependant certains comportements communs. L'un des plus saisissants est de s'éloigner puis de cacher de la nourriture en enterrant le surplus lorsqu'il est impossible de tout consommer sur place. Ce comportement inné suit invariablement un même schéma stéréotypé. L'animal s'éloigne d'abord avec un reste de viande dans la gueule, afin de trouver un endroit propice à l'enfouissement. Pour trouver l'emplacement adéquat, il renifle périodiquement le sol et gratte la terre avec une de ses pattes avant. Une fois un lieu convenable trouvé, il creuse un trou de plus en plus rapidement, en utilisant alternativement les deux pattes avant. La viande est alors déposée dans l'excavation, parfois en étant poussée à plusieurs reprises avec le bout du museau. L'animal comble ensuite le trou en poussant la terre excavée et en la tapotant avec le museau. À l'issue de l'opération, seule reste visible une légère perturbation du sol, et l'animal s'éloigne pour ne revenir qu'un jour ou deux plus tard afin de retrouver et consommer la viande enterrée. Les Anciens Égyptiens n'ont sûrement pas manqué de remarquer ce comportement chez leurs chiens de chasse ou chez les canidés qu'ils connaissaient, tels le Chacal doré (Canis aureus), le Renard roux (Vulpes vulpes), le Fennec (Vulpes zerda) ou le Lycaon (Lycaon pictus). Le dieu Anubis a peut-être été représenté sous la forme canine à cause de ce comportement fouisseur, le principal rôle d'une divinité funéraire étant de soustraire les dépouilles mortelles à la vue des vivants. Représentations Forme animale Le dieu Anubis est représenté sous forme de hiéroglyphes, peintures murales, bas-reliefs, amulettes ou statues tout au long de l'histoire de l'Égypte antique, de la période prédynastique jusqu'à l'occupation romaine. La plus ancienne et la plus commune des représentations est la forme animale, tel un canidé noir efflanqué en alerte, couché sur son ventre à même le sol ou sur un coffre reliquaire. Dès les époques les plus reculées, un rare signe hiéroglyphique montre le canidé couché, avec une grande plume lui sortant du dos. Il s'agit sans doute d'une manière d'associer Anubis au dieu Shou (souffle vital) ou à la Maât (vérité-justice), le canidé exerçant la fonction de juge dans le tribunal des âmes. La plume apparaissant aussi sur la coiffure d'Anupet, la déesse de Cynopolis, il se peut que l'on soit en présence d'une manière de différencier le mâle Anubis (sans plume) de la femelle Anupet (avec plume) ou bien d'un procédé scriptural permettant de lier Anubis au nome cynopolitain. On trouve aussi des représentations montrant le canidé couché tenant dans ses pattes avant le flagellum et le sceptre-sekhem, ou avec le flagellum lui sortant du dos. Il est généralement admis que les représentations du canidé debout et marchant sur ses quatre pattes sont à mettre en rapport avec le dieu Oupouaout. Cette assertion se vérifie de manière générale, mais tout systématisme est à éviter car, en de rares occurrences — à partir de la — ce signe peut désigner Anubis, l'inverse étant vrai également. Le hiéroglyphe du canidé debout sert aussi de déterminatif au nom de la divinité Oupiou, à l'herminette-noua et au mot sab (chacal). Forme hybride Vers la fin de la , apparaissent les premières représentations de divinités hybrides combinant des éléments animaux et humains. La plus ancienne attestation d'un dieu à tête de chacal remonte à cette période et figure sous la forme d'un graffiti sur un fragment d'un bol en porphyre, de provenance inconnue et conservé, depuis 1977, au British Museum à Londres. Le dieu, dont le nom est inconnu, est figuré debout, tenant dans sa main droite un sceptre-ouas et dans sa main gauche un symbole ânkh (vie). L'apparence de la tête avec son museau caractéristique laisse suggérer qu'il s'agit d'Anubis mais il a aussi été proposé d'y voir Seth ou Ach. La plus ancienne attestation certaine de l'image d'Anubis, en dieu anthropomorphe à tête de chacal, remonte à la et figure sur un fragment d'un relief du temple haut de la pyramide de Niouserrê. Ce bloc de pierre découvert au début du est depuis lors exposé au Neues Museum de Berlin. On y voit le roi assis sur son trône tenir de sa main gauche trois signes-ânkh et en recevant trois autres dans sa main droite, d'Anubis. Le dieu, debout dans l'attitude de la marche, vivifie le souverain en lui touchant les lèvres et le nez avec un septième ânkh. La déesse Ouadjet, symbole de la Basse-Égypte, se tient immobile derrière le roi et lui touche une épaule. Il est probable que, dans ce contexte, Anubis symbolise la Haute-Égypte. Le registre inférieur de cette scène montre treize hommes courbés en train d'exécuter le rituel khebes-ta ou « piochage de la terre », un geste rituel en lien avec le renouveau printanier, mais aussi connu pour être effectué lors de l'inauguration des temples. Formes exceptionnelles Outre les représentations du dieu Anubis en canidé ou en homme à tête de canidé, il existe des modes de figuration moins courants. La seule image connue d'Anubis en une divinité entièrement anthropomorphe se rencontre à Abydos, sur un relief peint du temple funéraire de édifié durant les premières années du règne de ce pharaon, vers -1280. Une autre image d'Anubis, peu courante, est celle d'un oiseau à tête de canidé. Les occurrences de l'âme-Ba d'Anubis ont été trouvées dans la nécropole d'El-Deir (oasis d'Al-Kharga) sur un fragment d'un cartonnage peint, à Dendérah, dans un relief du kiosque hathorique sur le toit du temple, sur un linceul d'un homme enterré à Deir el-Médineh (répétée quatre fois), dans la tombe de Qetinous (oasis de Dakhla) et dans une tombe de l'époque romaine. L'Anubis à corps de serpent est un autre type de représentation rare. Deux exemples ont été trouvés à Douch et à Labakha (oasis d'Al-Kharga), respectivement sur un élément d'un lit funéraire et sur un cartonnage d'une momie (époque romaine). La figuration la plus ancienne de l'Anubis serpentiforme est attestée à Deir el-Médineh, dans la tombe de Sennedjem, sur une peinture représentant un lit funéraire (). Durant l'époque gréco-romaine, se développe la thématique de l'Anubis « à la clé » où le dieu est, dans les papyrus magiques, « celui qui détient les clés de l'Hadès » (Enfers) ou « le porteur de clés ». Dans l'iconographie, Anubis tient la clé à la main (homme à tête de canidé) ou à son cou (canidé) et se rencontre sur des sarcophages, des linceuls, des bandelettes de momie. L'égyptologue allemand Siegfried Morenz y voyait un rapprochement avec la divinité grecque Éaque, l'un des trois juges des Enfers. Jean-Claude Grenier réfute cette idée et privilégie l'hypothèse d'une adaptation de l'iconographie religieuse causée par la diffusion de la clé dans la vie quotidienne des individus. Éléments mythologiques Mythe osirien Anubis est l'une des plus anciennes divinités de l'Égypte antique, antérieure même au célèbre Osiris, considéré pourtant, dans le mythe, comme son père. L'intégration d'Anubis au sein de la famille osirienne (Osiris, Isis, Horus, Nephtys) s'est montrée complexe, difficile, et a probablement été dictée par le besoin de donner à Osiris, le dieu assassiné, le plus efficace des dieux en lien avec le monde des morts. Origines Le processus d'élaboration des croyances égyptiennes est complexe. Concernant Anubis, quelques faits dominent dans la thématique funéraire. Pour le souverain, l'au-delà est un domaine situé dans le ciel et la personne royale est considérée comme un fils de Rê, le dieu soleil —conception qui se met progressivement en place à partir de la , mais ne culmine que sous les et s. Le reste de la population égyptienne n'a pas les contrées célestes pour destination post-mortem : pour elle, l'au-delà est situé à l'Occident, considéré comme une extension des nécropoles terrestres. Durant les trois premières dynasties (de 3000 à 2600 avant notre ère), Anubis est la seule divinité funéraire qui soit aussi bien au service du roi qu'à celui des particuliers. À partir de la fin de la , l'Occident est surtout connu pour être le royaume d'Osiris, le dieu-roi assassiné puis ressuscité. Mais cette vision de l'Occident n'est qu'une seconde étape ; antérieurement, il était surtout dominé par Anubis. Une fois la royauté pharaonique bien installée, les familiers et les fonctionnaires royaux se font édifier des tombeaux et des mastabas autour du domaine funéraire royal, constitué par des pyramides plus ou moins monumentales. Pour le groupe des serviteurs royaux, la religion funéraire consiste en une vie post-mortem qui se déroule à l'intérieur de ces sépultures. Le défunt bénéficie d'offrandes funéraires distribuées par faveur royale et sous le regard d'une divinité funéraire. L'Occident est d'abord le cimetière réel, puis cette notion s'élargit et se charge d'un caractère plus spirituel, devenant une contrée lointaine gouvernée par une divinité. Entre les et s, la religion funéraire patronnée par Anubis parvient à attirer à elle de nombreux fidèles non royaux. Mais cette prédominance d'Anubis sur l'Occident ne s'est pas faite sans la concurrence d'autres divinités funéraires. La divinité qui garantit des aliments au défunt est en effet très variable. Durant la , la grande rivale d'Anubis dans cette fonction est la déesse Neith, issue de la ville de Saïs. Durant la première moitié de la , les grands personnages de l'État pharaonique se placent presque tous sous la protection d'Anubis. Le recours à ce dieu apparaît dans des formules gravées sur les murs des chapelles qui surmontent les tombeaux. À l'extrême fin de la ou durant les débuts de la , Osiris prend place à côté d'Anubis. Au cours de la , Osiris supplante Anubis comme souverain incontesté des mondes de l'au-delà. Toutefois, Anubis conserve une place non négligeable dans les croyances funéraires en tant que divinité protectrice: Osiris ou la momie idéale Anubis dans le mythe osirien Les relations entre Anubis et Osiris sont étroites mais relativement tardives. Cela provient du fait qu'historiquement Anubis est un dieu bien plus ancien qu'Osiris. Le premier est déjà bien attesté sous la , tandis que le second n'apparaît que plus tard, durant la . L'apparition d'Osiris, un dieu roi assassiné par un meurtrier, son frère Seth au caractère bien trempé, fait probablement suite à une décision politique d'affermissement du pouvoir royal, décision qualifiée par l'égyptologue Bernard Mathieu de « Réforme osirienne ». Terence DuQuesne avance l'idée qu'il se pourrait qu'Osiris résulte de l'anthropomorphisation d'une divinité chacal. Le but recherché par le pouvoir pharaonique aurait été de faciliter l'identification du roi défunt avec une divinité bien définie. Avant l'introduction du mythe osirien, les monarques pouvaient prétendre posséder les caractéristiques des chacals Anubis et Oupouaout, mais la légitimation d'un pouvoir politico-religieux puissant, d'origine divine, ne pouvait facilement se faire accepter qu'à travers l'assimilation du roi à un dieu entièrement anthropomorphe, à savoir Osiris dont le nom signifierait « le Puissant », « Celui du trône » ou « Celui qui est devenu un dieu par les rites ». À la fin de l'Ancien Empire, dans les Textes des pyramides, Anubis est bien plus lié au pharaon défunt qu'à Osiris et il ne semble pas qu'Anubis soit déjà lié aux divinités du mythe osirien. Par la suite, sous le Moyen Empire, Anubis devient un intermédiaire entre les morts et le dieu Osiris, érigé en tant que parangon de la survie post-mortem. Visiblement, Anubis n'a pas acquis son caractère de divinité funéraire par son intégration au mythe d'Osiris. Tout au contraire, Anubis a été rapproché d'Osiris de par ses anciennes fonctions de ritualiste funèbre auprès des rois défunts. La première mention d'une action d'Anubis sur la dépouille mortelle d'Osiris figure dans les Textes des sarcophages, un corpus funéraire destiné aux nomarques de la Moyenne-Égypte durant le Moyen Empire. Rê, affligé de la mort d'Osiris, envoie son fils Anubis prendre soin du corps de l'assassiné afin de lui redonner une belle apparence, un statut d'ancêtre et la possession éternelle d'une tombe bien approvisionnée en offrandes funéraires : Les liens filiaux entre Osiris et Anubis se mettent en place à partir du Nouvel Empire comme lorsqu'Anubis est qualifié de fils d'Osiris (sa Ousir) sur une stèle memphite de la (tombe de Hor-Min à Saqqarah). Cette affirmation ne devient cependant courante qu'à partir de la Basse Époque. Cette relation tire probablement son origine dans le fait que l'organisation des funérailles du père incombait à son fils aîné. Or pour un dieu aussi prestigieux qu'Osiris, ce privilège ne pouvait revenir qu'à Anubis, le plus ancien et le plus efficace des dieux funéraires. Mères, multiples traditions Bien qu'Anubis joue un rôle essentiel dans le mythe d'Osiris à partir de la Première Période intermédiaire, les théologiens égyptiens n'ont pu l'intégrer dans la famille osirienne qu'avec de grandes difficultés. Cet embarras se révèle dans son ascendance maternelle, plusieurs déesses coexistant dans le rôle de la mère d'Anubis. Au Nouvel Empire, le Conte des deux frères, consigné sur le Papyrus d'Obiney et daté du règne de (le petit-fils de ), fait d'Anubis le frère aîné du vigoureux Bata, le dieu taureau de la ville de Saka. D'après cette source, les deux divinités sont nées de la même mère et du même père. L'identité des parents n'est toutefois pas révélée. D'après un relief gravé sur une paroi du temple funéraire de à Abydos, la déesse chatte Bastet est la mère d'Anubis. Le papyrus N3776 (S), daté de l'époque ptolémaïque et conservé au Musée du Louvre, suit cette même filiation. Les liens théologiques entre Bastet et Anubis sont obscurs. Les deux divinités ont peut-être été liées du fait de leur proximité cultuelle à Memphis, le temple du Bubasteion voisinant avec l'Anoubieion dans la nécropole Ânkh-Taouy « La Vie des Deux-Terres ». Selon l'Allemand Hermann Kees, le nom de Bastet inclut la notion d'onguent et évoque l'activité du momificateur. D'autres déesses, telles Hésat, Isis ou Nephtys, apparaissent comme étant la mère d'Anubis. La mention de la vache primordiale Hésat, quoique implicite, est la plus ancienne et remonte au règne de lorsqu'il est dit du roi qu'il monte au ciel sur une échelle consolidée par le cuir de l'imy-out enfanté par Hésat, ce fétiche étant une des formes du dieu Anubis (T.P., ). La vache Hésat a ensuite été assimilée à la vache Hathor, très souvent représentée en train d'allaiter le prince héritier, inpou en langue égyptienne. La mention de la déesse Isis en tant que mère d'Anubis est très tardive, seuls deux documents faisant état de cette filiation : le papyrus Jumilhac et le papyrus démotique magique de Londres et de Leyde. Ces deux sources professent une similitude entre Horus et Anubis. D'après le dernier document, une compilation de formules magico-médicales datée du de notre ère, Anubis se trouve en Syrie le jour où les mauvais dieux complotent contre la vie de son père Osiris. Isis appelle son fils Anubis à son secours mais, en cours de route, il est piqué par un scorpion. Isis guérit Anubis en lui appliquant de l'huile curative et après lui avoir ordonné de lécher la plaie, tel un chien blessé. Une mésaventure presque similaire est arrivée au jeune Horus, d'après le texte magique de la stèle de Metternich. Isis réussit à guérir son fils après avoir poussé le vieux Rê à révéler son nom secret, ce nom étant la plus puissante des formules magiques. Fils adultérin d'Osiris La relation filiale d'Anubis avec le dieu solaire Rê est attestée dès le Moyen Empire (chap. 908 des Textes des sarcophages). Dans le cadre d'une conjuration magique sur l'eau, le Papyrus magique Harris, daté de la fin de la période ramesside (), poursuit ce dire tout en affirmant d'abord la maternité de la déesse Nephtys, sœur d'Osiris, Isis et Seth : Cette citation est la seule affirmation égyptienne de la maternité de Nephtys sur Anubis avant la rédaction du traité Isis et Osiris, le premier récit continu du mythe osirien, par le philosophe et historien grec Plutarque (vers 110-120 de notre ère), qui fait d'Anubis le fils issu de la relation adultérine entre Nephtys et Osiris, cette relation (pudiquement présentée sous la forme d'une méprise) causant la fureur de Seth et le meurtre par celui-ci de son frère Osiris : Anubis, le rassembleur des membres d'Osiris Le mythe d'Osiris a donné lieu à de nombreuses variantes locales, parfois contradictoires, les prêtres ayant pour habitude de placer les épisodes centraux de ce mythe national dans leur périmètre régional. Ainsi, le Papyrus Jumilhac, rédigé à l'époque gréco-romaine, même s'il se concentre sur les légendes anubiennes ayant cours dans les et nomes de Haute-Égypte, n'est pas exempt de contradictions, l'auteur de cette compilation religieuse plaçant successivement la découverte de la tête d'Osiris par Anubis dans les montagnes proches d'Abydos dans le de Haute-Égypte (.19 - .4), puis dans les marais de Nedjit dans le de Basse-Égypte (.20 à .14). Ce dernier passage fournit, avec quatre autres mentions, l'origine légendaire du rituel de l'ouverture de la bouche et de la pratique annuelle de façonner des statues d'Osiris en argile lors du mois de Khoiak. Le dieu Seth, après avoir assassiné son frère Osiris, maquille son crime en dépeçant le corps de la victime et en en dispersant les membres. Anubis part à la recherche des lambeaux et trouve la tête à Nedjit, un banc de sable situé près de la ville d'Andjéty (Bousiris). La tête est ensuite transportée à la nécropole de Cynopolis (Hardaï), soit par Anubis lui-même transformé en Horus sous la forme d'un faucon, soit par les quatre enfants d'Horus. Pour retrouver les autres membres d'Osiris, Anubis et Thot se mettent à réfléchir. Le dernier finit par trouver une solution en ensorcelant la tête, le but étant de faire parler l'esprit d'Osiris. Mais, pour ce faire, la tête doit disposer d'un corps de substitution en glaise. Après de nombreuses paroles magiques, la tête du dieu mort révèle finalement l'emplacement des autres membres et Anubis se rend aussitôt vers les lieux indiqués. Pour transporter plus facilement les membres, Anubis fabrique un récipient imy-out, probablement sous la forme d'une corbeille en papyrus. De retour à Hardaï, Anubis momifie le corps d'Osiris et dépose la dépouille dans un caveau funéraire, afin de le soustraire à la furie de Seth: Divinité pastorale et bouchère Si Anubis est surtout connu pour ses fonctions funéraires, dès ses origines, il est aussi assigné à la protection des troupeaux de bovidés. L'élevage étant la principale richesse des Anciens Égyptiens, le sacrifice d'une bête à corne constitue alors le point d'orgue des rituels funéraires. La protection d'Anubis s'exerce naturellement lors des abattages et des répartitions des offrandes. Les fonctions pastorales et funéraires du dieu canin sont inextricablement liées dans le récit mythologique du Conte des deux frères (Anubis et Bata). Maître du bétail Anubis et les bovidés Si les aspects funéraires du dieu Anubis sont bien documentés durant toute l'histoire de l'Égypte antique, la personnalité du dieu est riche d'autres caractéristiques. Une des traditions secondaires fait d'Anubis le maître des bêtes à cornes. Ce trait, connu dès l'Ancien Empire, est surtout documenté par des inscriptions de temples tardifs. À Kôm Ombo, Dendérah et Edfou, trois importants sanctuaires réédifiés durant la période gréco-romaine, Anubis apparaît comme le « maître des vaches laitières » (inpou neb oupout) et comme le « souverain des taureaux de combats » (inpou ity en ousheb), un trait agraire résumé par l'épithète « le bon bouvier » (pa-mer-âh nefer) dans le Papyrus magique démotique de Londres et de Leyde. À l'époque ramesside, le Conte des deux frères rappelle cette maîtrise en faisant d'Anubis le riche propriétaire d'un opulent domaine agricole où, grâce aux bons soins de Bata, « les vaches dont il avait la charge devenaient extrêmement belles, elles vêlaient deux fois plus et excellemment ». Ces liens mythologiques entre les canidés et le bétail est toujours d'actualité dans la vallée du Nil, mais plus au sud, dans des récits Shilluk et Anyuak (lire plus bas). D'après ces deux ethnies, des esprits canins habitent des pâturages qui ne connaissent pas la sécheresse estivale et veillent sur le troupeau de Jwok, le dieu créateur. En Égypte antique, la possession d'un large bétail est une bénédiction divine et un marqueur d'importance sociale, la puissance économique permettant de larges sacrifices animaliers à des fins d'offrandes funéraires. Dans ce contexte, Anubis endosse les traits du sacrificateur sous le titre de « chef des bouchers » (hery-tep menhouy). Pourvoyeur d'offrandes Dès les époques les plus reculées, la fonction d'Anubis est d'approvisionner les défunts dans le cadre de ses activités de divinité funéraire. Le dieu est le neb qereset, c'est-à-dire le « maître de la sépulture » ou le « maître de l'enterrement ». Les formules d'offrandes funéraires, les épithètes et les actions d'Anubis qui apparaissent dans les textes funéraires attestent clairement ce rôle. Sous l'Ancien Empire, les défunts lui demandent très fréquemment d'assurer de bons enterrements dans le désert occidental (semyt imentet) afin qu'ils puissent devenir des imâkhou (esprits glorifiés, morts bienheureux), c'est-à-dire des ancêtres aptes à bénéficier d'un culte funéraire régulier et pérenne, financé par des dotations royales ou privées. Dans tous les corpus de textes funéraires, des Textes des pyramides au Livre des Morts, en passant par les Textes des sarcophages, apparaissent des souhaits où il est demandé à Anubis de garantir des offrandes alimentaires en abondance : Conte des Deux Frères Anubis et le taureau Bata Le Conte des Deux Frères, découvert en 1852, est rédigé à l'occasion de l'accession au trône du jeune roi , à la fin du ; c'est l'un des textes de l'Égypte ancienne les plus traduits et commentés. Sa nature exacte n'est cependant pas encore bien déterminée. Ses premiers traducteurs, Emmanuel de Rougé et Auguste Mariette ont pensé qu'il s'agissait d'un conte. Depuis, l'opinion générale parmi les égyptologues est qu'il s'agit d'une œuvre littéraire chargée de données mythologiques. En 2003, Wolfgang Wettengel y voit un mythe politique destiné à expliquer, dans une période de crise successorale et de migration sémitique, l'origine divine et séthienne de la lignée de , les dieux Seth et Baal se cachant sous les traits de Bata, un berger devenu roi avec l'aide d'Anubis. En 2011, sur la base d'une comparaison avec les données consignées dans le Papyrus Jumilhac, Frédéric Servajean estime que cette histoire est une sorte de mythe qui camoufle les relations conflictuelles entre les clergés des et de Haute-Égypte, la frontière entre ces deux régions étant très fluctuante. Les deux principaux personnages sont en effet Anubis et Bata, chaque frère étant la divinité majeure de l'un des deux nomes rivaux. Bata et ses multiples vies Anubis, le frère aîné, est l'heureux propriétaire d'un domaine agricole et d'un large cheptel bovin, tandis que Bata, le cadet, s'occupe de tous les travaux de la ferme. Les deux frères mènent une existence paisible mais entrent en conflit le jour où la femme d'Anubis tente de séduire Bata. Ce dernier refuse les avances de la séductrice. Affolée par l'idée d'être dénoncée, l'épouse invente un mensonge et dit à Anubis qu'elle a été violentée par Bata. Anubis, furieux, tente d'assassiner son cadet, mais Bata réussit à fuir aidé par Rê. Le lendemain, les deux frères s'expliquent et Anubis reconnaît s'être emporté à tort. Pourtant, les frères se séparent. Anubis rentre chez lui et tue son épouse infidèle. Bata, bouleversé par cette mésaventure incestueuse, se châtre et décide de quitter l'Égypte pour la « Vallée du Pin parasol », située probablement dans l'actuel Liban. Il mène quelque temps une vie solitaire, se construit une demeure sous le plus grand des pins parasols et survit grâce aux produits de ses chasses quotidiennes. Pris de pitié, l'Ennéade lui fabrique une magnifique compagne. Lorsque Pharaon apprend l'existence de cette déesse, il monte une armée, enlève la femme et trouve le moyen de tuer Bata en suivant les consignes de la déesse, cette dernière ayant choisi de trahir Bata. Chez lui, Anubis apprend la mort de Bata par l'entremise d'intersignes (vin aigre et bière rance). Il accourt aussitôt auprès de la dépouille de son frère et s'active à le faire revivre en lui faisant boire son cœur placé dans un bol d'eau fraîche. Ayant recouvré la vie, Bata se transforme en taureau et retourne en Égypte, guidé par Anubis. Offert en cadeau à Pharaon, le taureau Bata se présente devant sa compagne qui, entre-temps, était devenue la concubine préférée de Pharaon. Prise de terreur, la déesse supplie Pharaon de sacrifier le taureau aux dieux. Pharaon cède à cette demande, mais deux gouttes du sang de Bata éclaboussent les montants d'un portail et donnent naissance à deux magnifiques perseas. La déesse, sachant qu'il s'agit de Bata, demande à Pharaon de les faire abattre afin d'en faire des meubles. Lors de la coupe, un copeau s'envole et finit dans la bouche de la déesse. Ayant avalé l'esprit de Bata, la déesse se trouve ainsi enceinte de lui et lui redonne naissance en tant que prince héritier. À la mort de Pharaon, Bata lui succède et fait traduire en justice la déesse traîtresse. Il règne sur le pays durant trente ans, et, au bout de ce temps de vie humaine, il meurt et rejoint le ciel, non sans avoir fait d'Anubis son successeur légitime. Bata ou Seth capturé À sept reprises, le Conte des deux frères met en relation le personnage de Bata avec une étable. D'après Frédéric Servajean, il est probable que ces mentions sont des allusions à une étable à fonction rituelle qui devait exister dans l'enceinte du temple de la ville de Saka, le « Dos du Taureau » (l'actuelle bourgade d'El-Qîs). Plusieurs passages du Papyrus Jumilhac parlent de cette localité et deux d'entre eux citent nommément l'enclos-medjet de Saka consacré au dieu taureau Bata. D'après une inscription du temple de Dendérah, la ville de Saka est, durant la période gréco-romaine, la capitale du de Haute-Égypte, et Anubis est son dieu principal. Une source postérieure, le Papyrus de Tebtynis , daté de l'époque romaine, rapporte que les dieux Bata, Horus, Isis et Nephtys sont vénérés à Saka, tandis qu'en face, sur l'autre rive, les dieux Anubis, Osiris et Hor-hery-ouadjef (Horus sur son papyrus) sont vénérés à Houtredjou dans le sanctuaire Seh-Netjer, le « Pavillon du Dieu ». Selon le Papyrus Jumilhac, Bata est en réalité Seth, l'ennemi et le meurtrier d'Osiris, mais sous une forme inoffensive, le fougueux Seth ayant été vaincu, ligoté et castré par Anubis après avoir tenté de dérober la momie d'Osiris. Depuis cette capture et pour l'éternité des temps, Seth est enfermé dans l'étable sacrée du temple de Saka sous l'apparence du pacifique bœuf Bata. Cet épisode mythologique est illustré dans le papyrus par une vignette qui représente un taureau courant au galop mais dont la fuite est stoppée par Anubis qui l'a attrapé au lasso. La corde maintient liées les deux pattes postérieures du taureau et Anubis tient fermement de ses deux mains l'autre extrémité afin que Seth ne puisse s'échapper. Sur le dos du bovidé est déposée la momie d'Osiris, Anubis ayant condamné Seth à porter la dépouille sur son dos afin de la ramener dans la crypte mortuaire: Nécropoles et sanctuaires Croyance égyptienne nationale Les nombreuses découvertes archéologiques réalisées sur l'ensemble du territoire égyptien, au cours des , ont démontré qu'Anubis a été une divinité funéraire très populaire auprès de l'ensemble de la population antique, des plus humbles paysans jusqu'aux plus prestigieux pharaons. Sa présence se manifeste dans les nécropoles grâce aux textes, reliefs et statuettes que chaque défunt a laissé dans sa sépulture. Son culte est bien attesté dans les grands centres religieux qu'ont été les villes de Memphis et Thèbes. Maître des nécropoles La plupart des dieux funéraires égyptiens ne sont vénérés qu'au niveau local. La zone d'influence de ces divinités mineures ne dépasse pas les frontières de la ville ou de la province d'origine. Seuls quelques rares dieux et déesses, très vénérés localement, ont été hissés au niveau national, comme c'est le cas d'Oupouaout d'Assiout et d'Anubis du nome cynopolitain, lequel acquiert très tôt une large influence nationale. Dès les débuts de l'Ancien Empire, Anubis est invoqué dans les formules d'offrandes funéraires des nécropoles situées entre Memphis et Éléphantine. Certaines de ses épithètes le relient plus particulièrement aux grandes nécropoles du pays. Elles font de lui le seigneur de Ro-Sétaou, un cimetière situé près de Gizeh, et le seigneur de Ro-Qereret, la nécropole de la ville d'Assiout. Anubis est aussi lié à Sepa, une ville non localisée avec certitude, mais située dans les environs de Memphis. Anubis exerce aussi sa puissance sur la carrière de Tourah, d'où ont été extraits les blocs de calcaire ayant servi à l'édification des pyramides de Gizeh et de Saqqarah. Par comparaison, sa parèdre Anupet reste, à toutes les époques, exclusivement cantonnée à son rôle de déesse tutélaire du de Haute-Égypte. Avant le Moyen Empire, les preuves de l'existence de temples consacrés à Anubis sont indirectes. Une inscription de la tombe de Tefib révèle ainsi la présence d'un lieu de culte à Assiout, et plusieurs stèles démontrent l'existence d'un culte florissant à El-Lahoun, dans le Fayoum. Vers le début de la , dans une variante de la traditionnelle énumération des bonnes actions accomplies durant la vie terrestre, le gouverneur Henqou du de Haute-Égypte déclare vénérer le dieu chacal, d'après une inscription de sa tombe de Deir el-Gebraoui : Cette affirmation funéraire, sans mentionner un temple, suggère néanmoins la présence d'une activité rituelle en lien avec les chacals dans cette région. Pharaon en tant qu'Anubis Dans les Textes des pyramides — écrits religieux gravés sur les parois des complexes funéraires royaux entre 2320 et 2150 avant notre ère — le roi défunt est transfiguré en un être éternel et se voit attribuer les sceptres, les couronnes, les trônes, mais aussi les fonctions judiciaires et régaliennes d'un nombre considérable de divinités, les plus prestigieuses étant Rê et Osiris. Quelque cent trente chapitres, sur le millier que compte ce corpus, font référence à des divinités chacal, à Anubis et Oupouaout en premier lieu, mais aussi à Khentamentiou, Oupiou, Igay et Douamoutef ainsi qu'aux Âmes de Nekhen. Lorsque le roi s'identifie à Anubis, le texte mentionne souvent l'aspect animal du dieu, à savoir le chacal couché, manifestation d'Anubis en tant que gardien vigilant et protecteur du corps momifié: Comme la momification est une étape cruciale dans le processus de revitalisation, le roi, qui a bénéficié des compétences d'Anubis, affirme maîtriser cette même compétence en déclarant être « Anubis qui préside au pavillon divin » ou en apparaissant dans la « mystérieuse forme d'Anubis dans le pavillon divin ». Ailleurs, le roi devient « Anubis le magistrat du tribunal divin » ou un terrible chacal carnivore qui détruit les ennemis d'Osiris: Mastabas de l'Ancien Empire À Gizeh, vers 2530 avant notre ère, dans le cadre d'une série très restreinte de formules d'offrandes, des reliefs datés de la font voir des hiéroglyphes de chacals couchés, considérablement agrandis par rapport au texte où ils figurent. Il semble que toutes ces représentations trouvent leur origine dans l'entourage familial du roi Khéops, le bâtisseur de la Grande Pyramide. Pour chaque formule d'offrandes, l'image du chacal est à la fois un immense hiéroglyphe intégré au texte et une figuration du dieu, telle une icône. Le plus ancien relief figure dans le mastaba du prince Kaouab, fils de Khéops, et montre un chacal bien plus grand que les hiéroglyphes qui l'accompagnent. Le texte, dégradé lors de sa découverte, a été restauré en 1946-1947 par l'égyptologue américain William Stevenson Smith. Dans les autres reliefs, la dimension du chacal est légèrement atténuée, mais les détails de la gravure sont plus affirmés. Dans le mastaba du prince Koufoukhâef, un autre fils de Khéops, figurent deux chacals gravés en bas-relief sur les jambages de la porte de la chapelle méridionale. La tête des canidés est pourvue d'un œil humain et coiffée d'une perruque à mèches tressées. L'une de ces perruques dispose d'un ménat en guise de contrepoids (relief sud). Des représentations assez similaires figurent sur le seuil de la chapelle funéraire du mastaba de la reine , fille de Kaouab, épouse et nièce du roi Khéphren. Le même type de grand chacal peut aussi se retrouver sur des sarcophages, tel celui de la princesse , une fille de Khéops. Le sarcophage de Hotep (un dignitaire de la fin de la ), découvert à Saqqarah en 1937 par Selim Hassan, est cependant le plus spectaculaire, avec un chacal figuré dix fois plus grand que les autres hiéroglyphes. Toujours à Saqqarah, dans le mastaba de Ti, le chacal est présenté avec de nombreux détails, sa longue queue étant plus particulièrement mise en évidence. L'importance accordée à l'appendice caudal du chacal est d'ordre symbolique. Le nom du dieu chacal Sed signifie « queue » et la queue-sed de taureau est l'un des accessoires du costume cérémoniel des dieux mâles et des pharaons. La taille démesurée d'Anubis est peut-être une manière de manifester l'importance du dieu dans son rôle de protecteur des tombes de la famille royale et de souligner l'importance vitale du culte funéraire royal, le dieu chacal étant l'une des apparences divines que revêtent les souverains et les courtisans égyptiens dans l'au-delà. Chapelle d'Anubis à Deir el-Bahari Anubis n'a bénéficié d'un grand temple indépendant que dans la cité de Cynopolis. Il pouvait cependant posséder une chapelle dans les grands temples funéraires royaux, les « Châteaux des Millions d'Années » consacrés au Ka des souverains égyptiens. La plus fameuse d'entre elles est la chapelle inférieure d'Anubis, à Deir el-Bahari, consacrée par la pharaonne Hatchepsout durant la . La cour supérieure du temple funéraire d'Hatchepsout est délimitée à l'ouest par des portiques, le portique intermédiaire étant prolongé au sud par la chapelle d'Hathor et au nord par la chapelle inférieure d'Anubis. Cette dernière est accessible depuis une salle hypostyle rectangulaire à douze colonnes cannelées et au plafond parsemé d'étoiles. Le mur septentrional est percé d'une niche consacrée à Anubis tandis que son vis-à-vis méridional est percé d'une niche consacrée à Osiris. La salle est ornée de nombreux bas-reliefs montrant Hatchepsout, son époux et son beau-fils faisant des offrandes à différents dieux dont Anubis, Osiris, Rê, Amon et Sokaris. Le mur occidental est percé en son milieu par une ouverture conduisant au Saint des Saints, organisé en une succession de trois petites chambres voûtées se succédant en chicane. Le programme décoratif de ce sanctuaire a été interprété par Christiane Desroches Noblecourt comme les ultimes métamorphoses de la pharaonne avant sa renaissance, Anubis étant la souveraine elle-même. Anoubieion de Saqqarah À partir de la se développe pour les canidés un aspect de la religion égyptienne qui vise à les sacrifier puis à les momifier rituellement, afin de les consacrer à la divinité qu'ils représentent, en l'occurrence Anubis et Oupouaout. Les momies étaient vendues par les prêtres à des croyants en pèlerinage, servaient d'ex-voto puis étaient déposées en masse dans des nécropoles spécialement dédiées. Ce rite a perduré et prospéré jusqu'à l'époque romaine puis a disparu avec la fermeture des temples païens en 391 sur ordre de l'empereur . Les recherches archéologiques ont permis de découvrir une douzaine d'importantes nécropoles de canidés réparties entre Memphis et Thèbes (outre ces deux villes on peut signaler Lycopolis, Cynopolis, Coptos, Dendérah, Abydos, etc.). L'Anoubieion (en grec : ) de Saqqarah, un sanctuaire ptolémaïque consacré à Anubis, s'inscrit dans cette pratique cultuelle. Cette aire sacrée de la région memphite a été aménagée à l'est de la pyramide de Téti et au nord du Bubasteion, une nécropole de félins consacrée à la déesse Bastet. L'Anoubieion reste encore très mal connu, faute de fouilles archéologiques détaillées. On sait cependant qu'il y était joint une nécropole, où des canidés momifiés étaient entassés en masse dans des puits et dans de vastes souterrains. Le Musée égyptien du Caire conserve plusieurs beaux sarcophages de canidés provenant de cette nécropole, bien que très peu de momies animales aient bénéficié de ce meuble funéraire. Ces caisses sont rectangulaires avec un couvercle plat et portent des décorations funéraires. Un exemplaire présente sur ses côtés plusieurs figurations peintes d'Anubis couché sur une barque en roseaux avec un couvercle portant une statuette d'un canidé noir couché. D'autres cercueils en bois de sycomore, hauts de , reproduisent sous forme de statuette le dieu Anubis assis sur un trône, sous sa forme hybride d'homme à tête de canidé, le trône ou le torse du dieu servant de réceptacle à la momie. À l'époque romaine, certaines momies étaient conservées dans de grossiers vases en terre cuite rouge, avec pour décor un ou plusieurs canidés debout. Dieu régional de la Cynopolitaine Si Anubis a été vénéré sur l'ensemble du territoire égyptien, il est manifeste qu'il n'a bénéficié d'un culte dans un grand temple indépendant que dans la ville de Cynopolis, située en Moyenne-Égypte. Jusqu'à présent, ce sanctuaire n'a pas encore été localisé avec certitude, l'emplacement même de la ville restant problématique, faute de preuves archéologiques convaincantes. Il est cependant un fait avéré que la région de Cynopolis (la Cynopolitaine) a été, dès son origine, placée sous la protection du dieu canin et de sa compagne Anupet. Hardaï (Cynopolis) Anubis est étroitement lié aux et de Haute-Égypte, le pavois du premier représentant d'ailleurs un chacal couché. Durant la , Anubis est associé à la ville de Hout-Benou, située dans le . Jusqu'à la période ramesside, les deux nomes sont clairement délimités : le se trouve sur la rive occidentale, avec la ville de Hénou pour capitale, tandis que le est situé sur la rive orientale et a pour capitale Houtnésou. Une inscription gravée sur la Chapelle blanche, édifiée par à Karnak, durant la , révèle qu'Anubis est le dieu majeur de Hénou, alors que le faucon Dounânouy règne sur Houtnésou. À partir de la période ramesside et jusqu'au règne de , la ville de Hardaï, installée sur la rive orientale, est la capitale du ; celle de Houtnésou, sur la même rive, reste la cité majeure du . À partir de et durant le reste de la période gréco-romaine, la ville de Saka (rive occidentale) est la capitale du , et Houtredjou (rive orientale), celle du . Après avoir voyagé à travers l'Égypte vers l'an 25 avant notre ère, le géographe grec Strabon entreprend de décrire le pays. Il nomme la ville de Hardaï Cynopolis, la « ville des chiens » : Il est probable que le culte traditionnel d'Horus a été évincé, dans cette ville, au profit de celui d'Anubis, originaire de la rive d'en face, même si le toponyme Hardaï signifie « Horus est ici ». Le changement de culte s'est sans doute effectué durant la , peu avant la rédaction du Papyrus d'Orbiney, ce conte mythologique reflétant la rivalité religieuse de la région. Mais la première mention certaine ne remonte qu'à la , lorsqu'un domaine est attribué à Anubis – le seigneur de Hardaï – à l'occasion de l'accession au trône de (Papyrus Harris). Peu de données archéologiques existent au sujet de cette localité. On y a toutefois découvert une nécropole de canidés datée de l'époque gréco-romaine. Ces animaux ont été tués puis momifiés, afin d'être transformés en ex-voto en l'honneur d'Anubis. La nécropole est située au sud-est de l'actuelle Sheikh Fadl, dans un paysage de collines désertiques : une série de tombes humaines désaffectées, datées du Nouvel Empire, a servi à inhumer les canidés. Enseigne du Durant toute l'histoire de l'Égypte ancienne, l'enseigne du représente un canidé couché sur un pavois en tout point similaire à l'aspect animal du dieu Anubis. Ce fait a d'abord encouragé les égyptologues Heinrich Brugsch en 1879, Henri Gauthier en 1925 et Pierre Montet en 1961, à lire cet emblème sous le genre masculin « nome d'Anubis ». Cependant, en 1958, à partir d'inscriptions figurant sur le et sur la Stèle de Kamosé, dans lesquelles le hiéroglyphe du canidé couché est suivi des glyphes du genre féminin et de la ville, Hermann Kees a proposé la lecture « nome d'Anupet », une proposition reprise par Jacques Vandier en 1961. Cette lecture présuppose l'existence d'un culte rendu primitivement à une déesse-chienne ou à un couple de chiens (Anubis et Anupet). Il existe, en effet, dans la religion égyptienne, des doublets féminins dotés de peu de consistance, en association avec des dieux importants et bien caractérisés, tels Amon et Amonet. Toutefois, d'autres spécialistes, Alan Henderson Gardiner en 1957 et Labib Habachi en 1972, préfèrent la traduction « nome de la ville d'Anubis », cette dernière expression étant très courante dans les textes géographiques des temples tardifs de l'époque gréco-romaine. Il n'en reste pas moins que le (ou sa ville principale) est représenté sous l'aspect d'une femme dès la , dans un groupe statuaire dénommé Triade de Mykérinos. La déesse personnifiant le nome, affublée sur sa tête d'une plume d'autruche barrée par un chacal couché, se tient à la gauche du roi Mykérinos, la déesse Hathor étant figurée à sa droite. Anupet, parèdre d'Anubis L'existence de la déesse Anupet ou Anubet (inpout) n'est attestée de manière certaine que très tardivement. Son nom figure sur des scènes d'offrandes royales gravées sur les murs du temple d'Hathor de Dendérah, réédifié durant l'occupation romaine de l'Égypte. Dans ce lieu saint, la déesse Hathor est comparée à Anupet et un lien est tissé avec le nome d'Anubis. Ces mentions décrivent Anupet comme la protectrice du défunt Osiris et comme une chienne couchée sur son ventre, dont les crocs déchirent les corps des alliés de Seth, le dieu malfaisant: Au cours de l'histoire égyptienne, la déesse Anupet ne patronne aucune nécropole et ne réside dans aucun temple. Elle ne semble donc être qu'une spéculation religieuse issue des réflexions des prêtres de Dendérah. Même le Papyrus Jumilhac, consacré aux traditions entourant Anubis, ne mentionne pas le nom d'Anubet. Cependant, l'auteur de ce document théologique évoque les aspects de cette chienne dangereuse lorsqu'il rapporte qu'Isis-Hathor se transforma en une chienne (avec un couteau au bout de sa queue), afin d'échapper à Seth, transformé en taureau, qui tentait de la violer: Fonctions funéraires Momification Dès les Textes des pyramides, les plus anciens écrits religieux de l'Égypte, le dieu Anubis participe aux rites sacrés destinés à éviter le pourrissement des cadavres. Les techniques de conservation des corps morts ont connu de lentes améliorations au cours des époques, pour aboutir à un haut degré de perfection durant le Nouvel Empire. Le personnel chargé de cette besogne est naturellement placé sous la protection d'Anubis. Le processus de la momification est symbolisé par le fétiche imy-out, tandis que celui de la purification l'est par la déesse Qébéhout, la fille d'Anubis. Patronage Chef des embaumeurs Les textes de la littérature funéraire fourmillent de mentions et d'allusions à Anubis et certains passages décrivent volontiers ses activités d'embaumeur ou de chef embaumeur dans le ta-djeser, le « Pays sacré » (c'est-à-dire la nécropole) et le seh-netjer, l'atelier d'embaumement : c'est lui qui replace les viscères dans l'abdomen, place ses mains sur la dépouille, enveloppe, parfume, embaume et redresse le défunt, rend le cœur ou replace la tête sur le reste du corps: Mystères funéraires En tant que chef des embaumeurs, toutes les activités funéraires du dieu Anubis se résument dans son appellation de hery seshta, traduite en français par « Maître des secrets », « Supérieur des mystères » ou « Celui qui préside aux secrets (funéraires) ». L'écriture cryptographique de cette expression est le hiéroglyphe du canidé couché sur un coffre ressemblant à une chapelle. Ce meuble de rangement sert à entreposer les outils et les matériaux nécessaires aux rituels de l'embaumement, une pratique qui doit rester un secret aux oreilles et aux yeux des démons à la solde de Seth, l'assassin du dieu Osiris, mais aussi à tout Égyptien des cercles profanes. Dans la tombe du roi Toutânkhamon, la salle qui contenait les vases canopes était gardée par une représentation d'Anubis, maître des secrets, sous la forme d'un magnifique coffre en bois doré surmonté d'une statue de chacal noir couché ; l'intérieur du coffre contenait des amulettes, des objets du culte, des simulacres d'offrandes, des scarabées. Bien plus que simples thanatopracteurs, les embaumeurs sont des prêtres funéraires chargés d'intégrer les défunts dans le monde divin de l'au-delà en les assimilant à Osiris. Le chef des prêtres funéraires et directeur des rites de l'atelier d'embaumement est le prêtre « Anubis, supérieur des mystères » (hery-seshta) ; il porte un masque reproduisant la figure d'Anubis et son rôle est de veiller au bon déroulement de la cérémonie. Sa surveillance est plus particulièrement active lors de l'enveloppement de la tête du défunt. L'exécutant principal est le « Chancelier divin » (khetmou-neter). À l'origine, il est le principal prêtre d'Osiris dans la ville sainte d'Abydos, où il joue le rôle d'Horus, fils d'Osiris et d'Isis. Dès la , il devient le chef des praticiens-embaumeurs. Il est secondé par plusieurs autres prêtres-lecteurs, les hery-heb « ceux qui portent la fête », dont le rôle est de lire la liturgie funéraire. Les diverses manipulations du cadavre (préparateurs des onguents et des bandelettes, laveurs de viscères, porteurs d'eau et de natron, etc.) sont exécutées par une série d'hommes désignés sous le nom générique de outyou « les poseurs de bandages », le mot out signifiant « bandelettes, bandages ». Parmi ces artisans funéraires, ceux qui sont les plus élevés en grade officient à côté du Chancelier divin et portent les titres d'« Enfants d'Horus » et d'« Enfants de Khenty-en-Irty ». Fétiche imy-out Le terme imy-out est connu pour être l'une des principales épithètes d'Anubis. Il s'agit cependant aussi de la désignation d'un objet sacré, la peau d'un animal, canidé ou bovidé, sans tête ni pattes postérieures, probablement une sorte d'outre funéraire attachée à un poteau fiché dans un pot ou dans le sol. Ce fétiche est étroitement associé au dieu Anubis, à toutes les périodes de l'histoire de l'Égypte antique. En tant que désignation du fétiche, le terme imy-out est parfois traduit en français par « nébride », en référence à la peau de cerf portée par les adorateurs de Dionysos. Les plus anciennes attestations de limy-out remontent à la période prédynastique, avec des figurations sur des fragments de poteries, sur des sceaux et sur des étiquettes en ivoire, dont un vase découvert à Hiérakonpolis et daté de la période (3500 à 3200 avant notre ère). Limy-out est rarement représenté durant l'Ancien Empire. Il apparaît toutefois sur des stèles frontières datées du règne de Djéser (), accompagné de textes faisant référence à « Anubis à la tête du pays sacré », les plus anciennes mentions du lien spécifique entre le dieu et le fétiche. Plus tard, limy-out figure sur des reliefs sculptés à l'occasion des jubilés Heb Seb des rois Niouserrê et , des et s. Dans les Textes des pyramides, les quatre enfants d'Horus aident le roi à monter au ciel auprès d'Atoum, grâce à une échelle dont les barreaux sont renforcés avec des lanières coupées dans le cuir de l'imy-out mis au monde par la vache primordiale Hésat. Un seul exemplaire réel de limy-out a été découvert, il mesure de haut et conserve encore des restes d'une véritable peau, l'animal est toutefois non identifié. Cette trouvaille archéologique remonte à la et a été exhumée lors des fouilles du temple de la à Licht. La chambre funéraire du tombeau de Toutânkhamon () contenait, quant à elle, deux répliques en bois doré hautes de et plantées dans de pseudo-vases en albâtre. Le fétiche, perçu comme une poche placentaire, est un puissant symbole de renouveau et de régénération. Une des anecdotes du Papyrus Jumilhac (, 20 - , 14) rapporte que la vache Hésat a fait revivre le faucon Ânti, une forme du dieu Horus, grâce à limy-out, en plaçant ses ossements et ses organes à l'intérieur et en ayant aspergé le tout d'une goutte de son lait. Qebehout, l'eau lustrale Durant l'Ancien Empire, la déesse Qébéhout est la seule divinité à être dotée explicitement d'un lien de parenté avec Anubis : Le nom de Qébéhout est déterminé par une serpente et par une aiguière d'où s'écoule de l'eau. Il a été proposé de traduire son nom par « Celle qui purifie avec de l'eau fraîche », le mot qébeh signifiant « purification » et « pureté ». Dans les pyramides à textes, le mot qébéhou sert à désigner le ciel, ce qui permet de voir en Qébéhout une serpente évoluant dans les eaux célestes. Cette divinité n'a jamais bénéficié d'un lieu de culte attitré et il s'agit bien plus de l'anthropomorphisation d'une fonction rituelle que d'une véritable déesse. Il a aussi été proposé de voir en Qébéhout une manifestation du cobra femelle ouadjet, symbole du de Haute-Égypte. Ouâbet Ouâbet signifie « la place pure », le lieu où l'on pratique la momification ; c'est l'atelier des embaumeurs. Anubis en est le maître, il veille sur les opérations mystérieuses qui s'y passent : Embaumement Préservation des corps Dès le début du , les Égyptiens se sont attachés à préserver les corps de leurs morts. Les premiers essais ne concernent d'abord que la famille royale (la plus ancienne momie royale à avoir été retrouvée est celle du roi ) et la méthode employée est très rudimentaire. Les corps sont enveloppés dans des linges gorgés de résine ou de plâtre et le visage est peint sur la toile (entre 2600 et 2100 avant notre ère). L'éviscération abdominale commence à être pratiquée dans les débuts de la , sur le corps de la reine par exemple, mais est loin d'être systématique. La théologie qui entoure la momification à ses origines est peu connue, mais il semble qu'aux époques les plus reculées, la fonction principale d'Anubis consistait surtout à approvisionner le défunt en offrandes alimentaires. Les techniques commencent à être plus efficaces à partir du Moyen Empire. L'éviscération devient habituelle sous la (entre 1990 et 1784 avant notre ère) comme en témoigne la présence de vases canopes dans les tombes, pour recueillir les viscères momifiés. Parallèlement à ces progrès techniques, on assiste à un fort développement de l'idéologie osirienne. Le but de la momification est alors de transfigurer la dépouille mortelle en un corps glorieux et éternel assimilé à Osiris, ce dieu étant le premier mortel à avoir bénéficié de ce rituel de revivification. Dans ce cadre, Anubis, tout en conservant son rôle de pourvoyeur d'offrandes, s'enrichit de la fonction de préposé à la momification : À partir de la seconde moitié du , la momification atteint son meilleur niveau. Sous le Nouvel Empire et à la Basse Époque, la momification de la dépouille mortelle d'un personnage de haut rang (roi, noble, grand-prêtre) ou d'un animal sacré comme le taureau Apis s'étale sur une durée de soixante-dix jours. Le jour du décès, la famille confie le corps aux embaumeurs qui le placent dans la « Tente de purification » pour le laver et l'oindre. Durant quatre jours, la famille est astreinte à un jeûne strict. Le cinquième jour après le décès, le corps est déposé dans la ouâbet, la « place de l'embaumement », un lieu mis sous la protection active d'Anubis : Processus L'entrée d'une dépouille mortelle dans la « Place pure » (ouâbet) marque, pour son âme-Ba, le début de sa protection par Anubis dans le monde de l'au-delà. Pour la famille, débute une période de soixante-dix jours de deuil marquée par un jeûne constitué de maigres repas de pain, d'eau et de légumes cuits. Le matin de cette journée, l'abdomen du mort est incisé au flanc gauche pour permettre à son âme de monter au ciel. Le corps est ensuite éviscéré : Durant quinze jours, le corps est desséché par un salage au natron. La dernière nuit de cette période, le corps est placé dans un bain de résine sefet afin que toutes les parties du corps en soient imprégnées. Le sefet est probablement un onguent à base d'huile de lin, car cette substance a la propriété de se solidifier au bout de quelque temps. Durant les trente-quatre jours qui suivent, la dépouille est entourée par une sorte de coque imperméable constituée d'une douzaine de couches de bandelettes collantes imprégnées dans une solution chaude de graisse de bœuf, d'huile sefet, d'encens et de cire, à raison d'une couche tous les quatre jours, chaque nouvelle couche devant d'abord sécher durant deux jours. La momie continue à sécher pendant encore une vingtaine de jours, durant lesquels elle continue à être habillée par un entrelacement de bandelettes et d'amulettes protectrices. Le soixante-dixième jour, la momification est achevée et le corps est de nouveau déposé dans la « Tente de purification », où il subit le rituel de l'ouverture de la bouche, une opération magico-funéraire destinée à rendre les cinq sens au défunt. Le jour suivant, le corps est déposé en procession dans le caveau funéraire, son lieu de repos éternel. Sur le plan de l'iconographie, l'embaumement commence à être représenté au début de la . Anubis y apparaît sous la forme d'un prêtre grimé d'un masque canin et posté debout derrière un lit funéraire, entouré par Isis et Nephtys. Revivification La momification n'est pas qu'une simple technique de préservation des cadavres. En tant que rituel religieux, il s'agit de traiter la mort comme une maladie que l'on peut soigner. Par l'intermédiaire des prêtres, cette guérison est effectuée par Anubis lorsqu'il redonne magiquement la vie au cœur et aux organes du défunt. Devant la tombe, la momie subit un ultime rituel, celui de l'Ouverture de la bouche, destiné à rendre les cinq sens au défunt dans le monde de l'au-delà. Dans le mythe osirien, toutes ces actions ont été accomplies pour la première fois par Anubis pour son père Osiris assassiné par Seth. Retour à la vie Boire son cœur Selon les Anciens Égyptiens, à la mort d'un individu, le cadavre, l'âme-Ba, le Ka, l'ombre-shout et le Cœur se séparent et deviennent indépendants. Dans le mythe osirien, cette séparation des organes physiques et des éléments immatériels (Ba, Ka, prénom) est symbolisée par le dépeçage du corps d'Osiris par Seth. Concernant le cœur, il s'agit de bien distinguer le muscle cardiaque-haty des autres organes internes (foie, poumons, intestins, vaisseaux sanguins, ligaments, sang, lymphes, etc.) désignés par le terme générique de cœur-ib, le second étant dirigé et soumis par les pulsations du premier, qui est aussi le siège des sentiments et de la conscience individuelle. La vieillesse est le symptôme d'une fatigue du cœur-haty, tandis que la mort est le résultat de sa disparition, c'est-à-dire de l'arrêt de sa « danse » pulsative. Par conséquent, de nombreuses divinités, Nout par exemple, sont invoquées afin d'aider le mort à retrouver son cœur. Ce souhait est plus particulièrement lié à la momification et Anubis joue un grand rôle dans sa réintégration dans le corps. Une scène de la tombe thébaine de Inerkhaouy (TT359) montre Anubis, un bol à la main, debout devant la momie, en train de faire boire le cœur-haty au défunt. Plusieurs vignettes illustrant le chapitre 26 du Livre des Morts font de même, l'objectif de la formule magique étant de . Ce geste est explicité dans le Conte des deux frères (), lorsque Anubis tire son frère Bata du sommeil de la mort en lui faisant boire son cœur disparu : L'embaumement ou fin d'une maladie D'après les papyrus médicaux, la maladie étant un dérèglement du ib, tout acte médical doit viser à rétablir l'état initial d'équilibre. Certains textes suggèrent même que le ib est un dieu ou un endroit habité par un dieu, en fait un souffle vital d'origine divine. Ce souffle se mêle au sang et aux lymphes et leurs interactions animent le corps. La mort est une destruction totale du ib et le but des rituels funéraires est de le restaurer et de le rendre au défunt. Durant l'embaumement, les organes internes (ib) sont retirés du corps puis insérés dans quatre vases canopes placés sous le patronage des quatre enfants d'Horus. Le cœur-haty est laissé à sa place afin de garantir au défunt sa personnalité. Quand la momie est déposée dans le caveau funéraire, les quatre vases canopes sont placés auprès d'elle. L'intervention d'Anubis permet au défunt de retrouver son unité en se penchant sur lui : Dans le chapitre 151 du Livre des Morts, ce même discours est mis dans la bouche de Qebehsenouf, l'un des quatre enfants d'Horus. Toutefois, dans l'exemplaire du défunt Qenna, conservé par le Musée de Leyde, Anubis invite le défunt à se rendre dans la « maison des cœurs » afin d'y chercher ses organes et de les remettre en place, dans le ventre : Ouverture de la bouche Rituel de vivification Après soixante-dix jours de momification, le corps sort de la salle d'embaumement tel un nouvel Osiris. La nuit précédant la mise au tombeau, se déroulent douze heures de veille pendant lesquelles sont invoqués les dieux assignés à la garde de la momie d'Osiris, afin qu'ils préservent aussi la momie du défunt des assauts de Seth. Avec force lamentations poétiques, les Deux Sœurs (Isis et Nephtys), figurées par des prêtresses, appellent l'âme Ba à se poser sur le corps momifié. Le défunt est ensuite glorifié et justifié dans une mise en scène liturgique du jugement des morts, cette accession au statut d'ancêtre-Akh étant illustrée dans le Livre des Morts par les chapitres 30 et 125. Le cérémonial de l'Ouverture de la bouche s'est mis en place durant les et s, puis a perduré tout au long de l'histoire de l'Égypte antique. À l'origine, il s'agissait pour un fils d'aller chez des artisans afin de leur faire confectionner, sur ses directives, une statue de son père décédé dans le cadre du culte rendu au Ka (esprit familial qui se transmet de père en fils). La statue était ensuite inaugurée par des prêtres, sans doute lors de la taille du visage, pour qu'elle puisse passer de l'inertie de la pierre au stade d'image cultuelle propice à recevoir les offrandes funéraires. Avec l'amélioration des techniques de momification au cours de l'Ancien Empire, le rituel s'est ensuite attaché aux corps momifiés. Les premières représentations détaillées du cérémonial ne remontent toutefois qu'au Nouvel Empire et figurent surtout dans les tombes des dignitaires thébains. Seth ou le meurtrier sacrifié Le jour de la mise au tombeau, la momie est déposée sur une civière, placée sur un traîneau tiré par des bœufs blancs, et menée en procession vers la tombe. Les vases canopes, déposés dans un coffre et placés sous la protection d'une statue d'Anubis couché, suivent le cortège sur un traîneau halé par un groupe d'hommes. Un prêtre ouvre le chemin en faisant des libations de lait. Il est suivi de près par un groupe de pleureuses professionnelles, deux d'entre elles endossant les rôles d'Isis et de Nephtys. Devant la tombe, vers midi et tournée vers le soleil, la momie bénéficie du rituel de l'Ouverture de la bouche par Horus, représenté par le prêtre-Sem vêtu de sa traditionnelle peau de panthère. Son principal assistant est le prêtre-lecteur (perruque à mèches et étole croisée sur la poitrine), représentant de Thot, auquel se joint, durant les offrandes, le prêtre-out « l'embaumeur », figuré au Nouvel Empire sous les traits d'un homme au masque d'Anubis. Ce dernier soutient la momie, tenue dressée devant l'entrée de la tombe, en l'enserrant dans ses bras. Le geste cultuel le plus important est l'abattage du taureau-nag, le bovidé étant le substitut du dieu Seth, l'assassin d'Osiris et, par voie d'assimilation, le responsable de la mort du défunt. Une patte avant du taurillon est coupée par un boucher. En courant, un prêtre porte le cuisseau encore palpitant de vie à la bouche de la momie. Ce geste est suivi par la présentation du cœur de l'animal. Cet abattage ne vise pas à alimenter la momie mais à l'animer en transmettant la force vitale du jeune bovidé vers le défunt. Après cela, des gestes rituels mettent en contact la bouche, les yeux et les oreilles de la momie avec de nombreux objets liturgiques inspirés par les outils des sculpteurs (herminettes, ciseaux, polissoirs, etc.). Dans la tombe thébaine de Pairy, il est par exemple question de l'herminette-noua d'Anubis, un outil de menuisier-charpentier formé d'un manche à double courbure en bois exotique rouge et d'une lame à large tranchant. Tous ces gestes, sacrifices et passes magiques, sont dédoublés : la première fois pour la Haute-Égypte, la seconde fois pour la Basse-Égypte. À la fin, la momie est placée dans son tombeau et commence à bénéficier du service des offrandes funéraires. Combats contre Seth Le début du Papyrus Jumilhac expose une série d'affrontements mythiques autour de la tombe du dieu Osiris. Un des épisodes, sur la base de jeux de mots, d'assonances et d'allitérations, raconte l'origine fabuleuse du prêtre funéraire Sem (ou Setem) et de son habit cérémoniel consistant en une peau de léopard. À l'origine, le prêtre-Sem était un membre du clergé de Ptah à Memphis chargé de l'habillage des statues divines. Il tenait aussi le rôle de l'héritier royal lors des cérémonies funèbres royales. Cet officiant est aussi devenu le chef du clergé de Sokaris, le dieu faucon momifié, une divinité funéraire très tôt assimilée à Osiris. À travers cette fonction, le Sem est devenu l'un des principaux acteurs du rituel de l'ouverture de la bouche pratiqué sur les défunts momifiés le jour de la mise au tombeau. Assigné à la protection de son père défunt, Anubis et ses fidèles mettent tout en œuvre afin de protéger la dépouille momifiée des assauts malfaisants de Seth et de ses complices. Seth trompe la vigilance des gardiens de la crypte en prenant l'apparence d'Anubis et parvient ainsi à s'approcher au plus près du corps d'Osiris. Il réussit à dérober un des vases funéraires contenant les entrailles d'Osiris, puis s'enfuit. Mais Horus et Anubis se mettent à le poursuivre. Ils réussissent à le capturer et à le traduire en justice devant le tribunal de Rê. Seth est reconnu coupable mais il réussit à s'évader en emportant avec lui son précieux butin. Il trouve refuge dans le désert dans un oued, mais il est très vite repéré par Horus qui réussit à lui reprendre le vase et à le déposer dans une crypte surmontée d'une colline sacrée et sous la protection d'un serpent. Transformé en léopard, Seth tente une nouvelle attaque. Anubis parvient à capturer son ennemi et, en l'honneur de Rê, jette son corps dans un feu, en tant qu'animal sacrificiel : Herminette d'Anubis Le but du rituel de l'Ouverture de la bouche est de faire retrouver au défunt l'usage de ses sens et de sa capacité de mouvement. Quelques passages du Livre des Respirations vont dans ce sens. Les exemplaires de ce document funéraire sont surtout attestés dans la région thébaine et sont très tardifs (deux premiers siècles de notre ère), même si une légende datée du règne de l'empereur Auguste fait remonter leurs origines à la : Le prêtre-Sem est le principal officiant du rituel de l'Ouverture de la bouche. Dans les tombes thébaines des ouvriers de Deir el-Médineh, chargés de creuser et de décorer les tombeaux royaux du Nouvel Empire, ce rôle est souvent attribué à Anubis en personne. On voit par exemple, dans la tombe de Nebenmaât (TT219) ou dans celle de Nakhtamon (TT335), le dieu Anubis penché sur la momie, une herminette à la main, en train de pratiquer ce rituel de revivification. Un cercueil, découvert dans la nécropole de ce même village, relie le dieu à la fonction de ritualiste des défunts, en affirmant qu'Anubis est le prêtre-lecteur en chef (shery-heb tepy) de la Place de Vérité et, selon le Papyrus Jumilhac, Anubis a pris la forme du prêtre-Sem pour ouvrir la bouche de son père Osiris afin de le protéger. Anubis procède au rituel en utilisant l'herminette-nou, parfois désignée à partir du métal-bia (cuivre) dont elle est faite. Le dieu Anubis a détaché ce métal du ciel et l'a donné au dieu funéraire Sokaris de Memphis, connu par ailleurs pour ses talents de forgeron : Ancestralisation Selon le mythe osirien, la haine de Seth envers Osiris n'a pas pris fin avec la mort de ce dernier. À de nombreuses reprises, Seth s'est attaqué à la momie et au tombeau de son frère ennemi. Tout défunt égyptien étant considéré comme un nouvel Osiris, chaque momie se doit d'être mise à l'abri de Seth et de ses sbires. Pour bénéficier de l'aide d'Anubis — fils et protecteur d'Osiris — le défunt doit démontrer qu'il est digne d'être perçu comme un autre Osiris. Pour ce faire, son âme parcourt les chemins de l'au-delà, afin d'atteindre le Tribunal d'Osiris pour y être jugé. Si le verdict est favorable, le mort devient un ancêtre, c'est-à-dire un Bienheureux qui partage le destin et la vie des dieux éternels. Tombeaux Protecteur de la momie d'Osiris À partir du Moyen Empire, la géographie de l'au-delà est consignée sur certains sarcophages de notables, où figurent les cartes du Livre des deux chemins (chapitres 1029 à 1131 des Textes des sarcophages). L'idée principale est que la momie d'Osiris est sous la menace perpétuelle de démons maléfiques à la solde de Seth. Toutefois, le dieu Osiris n'est pas sans défense, et la crypte sainte, où repose sa dépouille, est entourée d'une armée de génies munis de couteaux: Sous le Nouvel Empire, les noms de ces dieux « accroupis » sont connus grâce aux exemplaires du Livre des Morts. Les chapitres 144 et 147 énumèrent sept portes ârryt, chacune gardée par trois gardiens, les chapitres 145 et 146 listent vingt-et-un porches et gardiens, tandis que les chapitres 149 et 150 indiquent respectivement les noms de quatorze et quinze collines, chaque butte sacrée étant hantée par un dieu gardien. Ces lieux de passages barrent la route qui conduit les défunts auprès du tribunal d'Osiris (chapitre 125) et auprès d'un lieu paradisiaque, imaginé comme une riche contrée agricole aux champs fertiles et aux récoltes abondantes : le « Champ des Souchets » ou « Campagne de Hotep » (chapitre 110). Dans le chapitre 17 du Livre des morts (aussi connu comme chapitre 335 des Textes des sarcophages), le défunt, en tant qu'accompagnateur de Rê dans ses voyages, demande à ce dieu qu'aucun mal ne lui soit fait, car les dieux assignés à la protection d'Osiris et de son monde souterrain se montrent intraitables envers les défunts de mauvaise vie. Pour ne pas être considéré comme l'un de ces malfaisants, le défunt s'adresse à un tribunal créé par Anubis et composé de trois membres. Seth (parfois remplacé par Thot) et Isdès en sont les juges (maîtres de Maât), et le cobra femelle (uréus) Hotepes-Khoues « celle qui est favorable et qui protège » en est la gardienne. Elle ne laisse passer que les justes, ceux qui peuvent prétendre égaler la valeur des sept esprits-Akh qu'Anubis a assignés à la garde rapprochée de la dépouille d'Osiris depuis le jour de son assassinat: Protecteur des tombes Dans la pensée égyptienne, les images et les textes funéraires inscrits sur les murs, sur les sarcophages ou sur des rouleaux de papyrus ont une puissance performative au même titre que la voix humaine. Tout ce qui a été dit au cours d'un cérémonial, ou écrit sur un support quelconque, est considéré comme ayant été accompli dans les faits, par la grâce du verbe créateur : quand un prêtre assimile un défunt à un dieu, le défunt devient ce dieu ; quand un défunt affirme être protégé par une amulette, il est protégé par cet objet, peu importe si cette amulette est un objet réel ou un simple dessin sur papyrus. À partir du Nouvel Empire et jusqu'au premier siècle de notre ère, les riches défunts égyptiens se dotent d'un exemplaire du Livre des morts pour bénéficier dans l'au-delà de la puissance magique d'écrits et de dessins performatifs. Parmi les nombreuses formules de ce corpus funéraire, les chapitres 137A et 151A accordent au défunt la protection de quatre amulettes censées être placées sur des briques d'argile et déposées dans des cavités creusées dans les parois de la chambre funéraire. Pour le mur oriental, il est question d'une statuette d'Anubis figuré sous la forme d'un canidé couché sur une chapelle, et chargé de repousser toute attaque malfaisante venant en sa direction : La chambre funéraire du roi Toutânkhamon (fin de la ) a réellement bénéficié de ce genre de protection magique. Après avoir retiré le sarcophage royal, l'équipe de Howard Carter s'est attachée à mettre au jour ces quatre amulettes en perçant l'enduit de plâtre qui masquait les niches secrètes. La disposition de ces amulettes est toutefois différente des prescriptions magiques figurant dans le Livre des morts. Chez le jeune roi, la figurine d'Anubis a été placée dans le mur occidental tournée vers le nord. |+ |- ! scope="col" | ! scope="col" | Est ! scope="col" | Ouest ! scope="col" | Nord ! scope="col" | Sud |- |align=center| Livre des Mortschap. 137A ||align=center|statuette d'Anubistournée vers l'ouest||align=center|pilier Djedtourné vers l'est||align=center|statuette d'un hommetourné vers le sud||align=center|mèche enflamméetournée vers le nord |- |align=center|chambre funérairede Toutânkhamon ||align=center|statuette d'Osiristournée vers le sud ||align=center|statuette d'Anubistournée vers le nord||align=center|statuette d'un hommetourné vers l'ouest||align=center|pilier Djedtourné vers l'est |} Anubis psychopompe L'au-delà égyptien est une contrée dangereuse, peuplée de démons qui, tels des brigands, parcourent les routes afin d'attaquer les âmes voyageuses. Un des principaux rôle d'Anubis est de guider et de protéger les défunts afin qu'il ne leur arrive rien de fâcheux, d'où son épiclèse grecque de « psychopompe » ( / ) qui signifie littéralement guide des âmes. Chemins de l'occident Dès l'Ancien Empire, les défunts égyptiens souhaitent parcourir l'au-delà sous la protection d'Anubis sur « les beaux chemins sur lesquels vont les Bienheureux » ou sur « les beaux chemins qui mènent au Bel Occident ». Ces routes sont semées d'embûches car de nombreux génies hantent les lieux afin de protéger la momie d'Osiris. À partir du Nouvel Empire et jusqu'à la période romaine, Anubis est mis en scène dans l'iconographie funéraire dans le rôle de guide des défunts. Dans les tombes de Irynefer (TT290) et de Neben-Maât (TT219), deux artisans de Deir el-Médineh, des fresques montrent Anubis à tête de chacal et à corps d'homme en train de tenir la main du défunt et de le faire entrer dans le tribunal d'Osiris. Ce geste d'accompagnement illustre aussi le chapitre 117 du Livre des morts et permet au défunt de marcher en toute sécurité sur les chemins de Ro-sétaou (les nécropoles) : Guide des morts L'action du chapitre 125 du Livre des morts se déroule dans le tribunal d'Osiris et expose une double liste de quarante-deux fautes, que le défunt nie avoir commis de son vivant. Ce texte est tout naturellement présent dans le Papyrus d'Ani. Dans cet exemplaire, ce chapitre présente cependant l'originalité d'être introduit par un texte presque unique, car seule une version très déformée et abrégée existe par ailleurs dans le Papyrus de Anhai. Le défunt discute avec Anubis dans un jeu de questions-réponses où le dieu chacal cherche à mettre en défaut le défunt quant à ses connaissances théologiques, signes de sa pureté spirituelle. Dans ce court passage, Anubis apparaît comme l'ultime portier stationné devant le roi Osiris et agissant tel un chambellan récalcitrant, que le défunt doit convaincre de sa bonne foi afin de pouvoir se présenter, très humblement, en audience devant Osiris, le souverain des morts: Juge du tribunal des morts Premières attestations Durant toute l'histoire de l'Égypte pharaonique, Anubis est considéré comme un dieu impliqué dans le jugement des morts. La plus ancienne mention d'une association d'Anubis à un quelconque tribunal apparaît vers la fin de l'Ancien Empire, lorsque les dieux Thot et Anubis sont conjointement honorés du titre de ser djadjat c'est-à-dire de « magistrat du tribunal ». Cette mention se trouve gravée sur la paroi méridionale du vestibule de la . Le même texte figure ensuite chez , son successeur, dans le vestibule de sa pyramide. Ces deux modestes monuments, situés à Saqqarah et culminant respectivement à 52 et de haut à l'origine, sont aujourd'hui fortement ruinés et réduits à l'état de collines informes : Pesée du cœur À partir du Nouvel Empire, Anubis apparaît très clairement comme l'un des magistrats attachés au tribunal divin d'Osiris dans la « Salle des Deux-Maât ». Les illustrations des chapitres 30B et 125 du Livre des Morts dépeignent le dieu Anubis en train de contrôler une grande balance constituée d'un fléau auquel sont suspendus deux plateaux. Le cœur du défunt est placé sur l'un des plateaux et son poids est jaugé par rapport à une plume d'autruche placée sur l'autre plateau. Le poids du cœur est constitué par les multiples errements et fautes du défunt, ses mauvaises actions ne devant pas peser plus lourd que la plume, qui symbolise la déesse Maât, la déesse Vérité-Justice. Dans certains cas, le défunt demande expressément à Anubis de maintenir l'équilibre de la pesée : « Celui qui est dans la tombe dit : je te prie, ô peseur d'équité (Maât), fais que la balance reste stable ». D'après le chapitre 335 des Textes des sarcophages, la peur d'un verdict défavorable de la part d'Anubis est déjà connue durant le Moyen Empire, lorsque le défunt implore le dieu créateur Rê de le sauver du « dieu aux formes mystérieuses, dont les sourcils sont les deux bras de la balance, cette nuit où l'on examine le malfaiteur ». Ce texte funéraire est ensuite identifié comme étant le chapitre 17 du Livre des morts. Dans ce dernier corpus, une glose ajoute que cette mystérieuse divinité se dénomme Inâef « Celui qui produit son bras » — en fait un surnom d'Anubis lorsqu'il lève son bras pour arrêter les oscillations du fléau de la balance. Il est à remarquer que, dès le paragraphe 896a des Textes des pyramides, Anubis est qualifié de dieu aux formes mystérieuses. Un conte de l'époque ptolémaïque, la trilogie des Tribulations de Setni-Khaemouas met en scène le prince Khâemouaset, quatrième fils de et grand-prêtre de Ptah à Memphis, que sa réputation de sagesse a transformé en personnage légendaire et en magicien de talent. Lors de sa deuxième aventure, le prince descend dans les Enfers guidé par son jeune fils, le prodigieux Sa-Ousir. Après avoir traversé six salles de tortures, les deux voyageurs arrivent dans le tribunal d'Osiris : Hors d'Égypte L'influence d'Anubis ne s'est pas arrêtée aux limites du territoire égyptien. Il fut, un temps, avancé que les origines d'Anubis étaient à chercher auprès des populations préhistoriques du Sahara, mais cette affirmation reste encore problématique. Dès l'Antiquité son culte s'est exporté en Nubie et dans le monde gréco-romain. Auprès des Anciens Grecs, Anubis a fusionné avec Hermès, autre importante divinité funéraire. À l'aube du Christianisme, la symbolique d'Anubis se porte sur la figure de Saint Christophe qui reste jusqu'à nos jours très vénéré par les croyants. Depuis le déchiffrement des hiéroglyphes, la culture contemporaine, imprégnée d'égyptomanie, accorde une place non négligeable à l'antique dieu Anubis. Afrique Cynocéphales du Sahara La forme hybride du dieu Anubis, avec corps d'homme et tête de canidé, a été rapprochée d'une série de gravures préhistoriques représentant des hommes cynocéphales. Ces œuvres se répartissent dans tout le Sahara central, mais se concentrent principalement sur les parois rocheuses des plateaux montagneux du Messak et du Tadrart Acacus, dans le sud-ouest libyen. La datation de ces images est une entreprise difficile, mais il est admis que la plupart de ces œuvres remontent au Néolithique. À cette époque, cette zone ne s'était pas encore désertifiée mais ressemblait encore à l'actuelle savane africaine. Des figurations de lions, de rhinocéros, d'éléphants, d'hippopotames côtoient des scènes pastorales où des femmes gardent moutons et bovidés. Ailleurs, des scènes de chasse exposent des hommes portant des masques animaliers. On rencontre aussi des géants mythiques à tête de lycaon et armés de haches. La force surhumaine de ces créatures est indiquée par leurs activités cynégétiques. Tel Cynocéphale porte un aurochs adulte sur ses épaules, tel autre traîne le cadavre d'un rhinocéros, tel autre empoigne d'une seule main un oryx. Une série de gravures met en scène des cynocéphales ithyphalliques. Certains désirent s'accoupler à des éléphants adultes en fuite, d'autres avec des femmes cuisses écartées. En 1966, se basant sur des représentations de danseurs à masque de chacal du Fezzan libyen, Jacques Bernolles propose de situer les origines du dieu Anubis dans cette région car, pour lui, « le sens de migration du concept Anubis-Chacal n'est point Égypte-Sahara mais bien Sahara-Égypte ». En 1998, Jean-Loïc Le Quellec, après avoir passé en revue les multiples similitudes existant entre les données sahariennes et égyptiennes, estime que les rapprochements ne sont guère convaincants. Sa principale objection tient au fait que le chacal Anubis n'a jamais été représenté en train de dompter ou de massacrer d'énormes bêtes sauvages. Avant lui, en 1991, Alfred Muzzolini estime que les similitudes entre les Cynocéphales sahariens et l'Anubis égyptien tiennent plutôt d'un fond archaïque africain commun, et que l'influence culturelle des populations sahariennes sur l'Égypte prédynastique puis pharaonique est assez improbable. Cultes funéraires nubiens La Nubie, située entre la première cataracte du Nil (ancien barrage d'Assouan) et le point de confluence du Nil Blanc avec le Nil Bleu (région de Khartoum), est durant l'Antiquité une contrée à la charnière de l'Égypte et des peuples de l'Afrique tropicale. Après avoir été tantôt soumise aux pharaons et tantôt indépendante, la Nubie voit évoluer sur son sol, durant le , une nation indépendante connue sous le nom de Royaume de Koush. Entre -660 et -350, sous l'autorité successive des rois de Napata et de Méroé, les traits culturels propres aux Nubiens continuent de se teinter d'une forte influence égyptienne. En matière funéraire, le culte royal et princier s'exerce au sein de modestes pyramides, la plus haute ne culminant qu'à trente mètres de haut. Cette architecture s'inspire des édifices funéraires que les colonisateurs égyptiens du Nouvel Empire (gouverneurs, prêtres) se firent édifier en Basse-Nubie. Plus de nubiennes ont été recensées, chacune étant précédée, sur sa façade orientale, d'une chapelle mémorielle constituée d'un pylône d'entrée et d'un sanctuaire à salle unique. La théologie funéraire qui s'y exerce repose sur le mythe osirien, le roi défunt devenant, comme en Égypte, un nouvel Osiris, tandis que l'héritier du trône endosse le rôle d'Horus. Malgré le fait que la momification des corps soit peu prouvée, Anubis n'est pas exclu de la pensée funéraire nubienne et tient manifestement une grande place dans les rites de libations. On peut ainsi observer sur la table d'offrande de Qenabelile, conservée au British Museum de Londres, le dieu Anubis se tenant en face de Nephtys, tous deux en train d'offrir l'eau revivifiante au défunt. Une variante de cette scène se trouve sur la table de Tedeqene (Musée des Beaux-Arts de Boston), sur la table du roi Takideamani (Neues Museum de Berlin), sur la table du prince Amanikhe-dolo (Musée national du Soudan de Khartoum) et sur une table anonyme conservée au Musée du Louvre à Paris. Originellement, chaque table d'offrandes était installée sur un promontoire en brique dans la chapelle funéraire et permettait aux vivants d'interagir avec le ou les ancêtres enterrés sous la pyramide. L'offrande liquide était versée, soit directement sur la table, soit sur des nourritures déposées auprès ou sur la table. En suintant à travers le sol, l'eau cérémonielle rejoignait les défunts, les abreuvait et les régénérait dans leur au-delà. Mythes des ethnies du Nil Blanc Le thème mythologique du chien gardien du monde des morts et guide des âmes est répandu à travers le monde : Cerbère et Orthos chez les anciens Grecs, Garm chez les Germains, Xolotl chez les Aztèques. Une multitude de récits similaires ont été récoltés par les ethnologues auprès des populations contemporaines de l'Afrique subsaharienne dont les Sérères, les Azandés et les Bantous. Le mythe du Renard pâle des Dogons du Mali est largement connu du public européen, grâce aux travaux des Français Marcel Griaule et Germaine Dieterlen. Comme d'autres ethnies africaines, les Shilluk et les Anyuak, installés dans l'actuel Soudan du Sud le long du Nil Blanc et des rivières Sobat, Pibor et Baro, pensent que les âmes des défunts parcourent la savane sous l'apparence de chiens ou d'humains à demi-canins. La mythologie des Shilluk accorde une très large place à leurs deux héros culturels, les rois Nyikang et Dak. Un des épisodes de leur geste les met aux prises avec de mystérieux esprits ayant épousé des femmes transformées en chiennes de chasse. Ces êtres sont capables d'apparaître et de disparaître dans les prairies herbeuses incendiées par la foudre des orages de la saison chaude. D'autres histoires décrivent l'au-delà comme étant le Pays des Chiens. Dans cette contrée, les esprits-jwok qui peuvent se transformer en canidés sont les possesseurs d'opulents troupeaux de bovidés et vivent en concubinage avec de jeunes et nobles belles femmes. Le linguiste allemand Diedrich Westermann a collecté, en 1910, un grand nombre de mythes Shilluk qu'il a ensuite publiés en 1912 en anglais. Plusieurs de ces récits présentent des analogies structurelles ou événementielles avec le Conte des deux frères, qui met en scène le chien Anubis et le taureau Bata. Dans , « La Fille et le Chien », une princesse devient l'épouse d'un esprit transformé en chien, mais réussit à lui échapper grâce à l'aide de sept chasseurs. Dans , « Le Pays des Chiens », des chasseurs s'égarent dans un au-delà peuplé de chiens possesseurs de femmes et de troupeaux. Dans , « Une Aventure dans la Forêt », le domaine d'un chien, d'une vieille femme et de leurs chiots se trouve dans le ciel, mais est relié à la terre grâce à un arbre gigantesque et épineux. Selon un mythe anyuak, autre récit présentant des ressemblances avec le Conte des deux frères, l'origine des actuels troupeaux de l'ethnie Nuer remonte à une razzia effectuée, lors des temps primordiaux dans le Pays des Chiens, par un groupe de guerriers avides de s'approprier le bétail et les femmes des esprits canins. Les Anyuak ont par ailleurs développé un cycle mythologique autour de Medho, le premier chien et serviteur du dieu créateur Jwok. Après avoir créé tous les animaux, Jwok modèle le premier couple humain. Déçu par cette œuvre, qu'il juge laide et rabougrie, Jwok ordonne à son chien de jeter les deux humains hors de son village et de les tuer. Le chien les emmène dans la savane mais décide de les protéger, de les nourrir et de les élever dans le creux d'un arbre. Quand le premier homme atteint l'âge adulte, le chien gruge Jwok et s'empare des lances qu'il destinait au taureau. Désappointé, Jwok doit se contenter d'offrir au bovidé des cornes fabriquées à partir de rames. Un jour, pour se venger, Jwok décide d'enlever la vie à l'humanité et jette un énorme rocher (symbole de la vie) dans une rivière (symbole de la mort). Le chien parvient cependant à grappiller quelques années de vie en arrachant avec ses dents un morceau du rocher qu'il confie à l'humanité. Monde gréco-romain Cultes isiaques Durant l'antiquité gréco-romaine, certains dieux égyptiens s'exportent à travers les pays bordant la mer Méditerranée (Grèce, Empire romain) et atteignent ensuite les bords du Rhin et le nord de l'Angleterre. Sous les Lagides, une dynastie de pharaons originaires du Royaume de Macédoine, le culte d'Isis prend un essor remarquable en dehors de l'Égypte. Cette religiosité nouvelle s'exerce au sein de petits groupes d'adorateurs et se présente partout comme un fait religieux minoritaire. Ces cultes, dits « alexandrins » ou « isiaques », s'attachent surtout à la déesse Isis. Cette dernière est toutefois accompagnée de son parèdre Sarapis (une forme hellénisée d'Osiris) et de ses deux fils Horus (Horapollon) et Anubis (Hermanubis). Même si la momification perdure en Égypte jusqu'à la conquête arabe du , les communautés isiaques hors d'Égypte ne suivent pas cette pratique. Dépourvu de cette fonction de conservation, Anubis joue essentiellement le rôle de guide des âmes (psychopompe). Sa place, très secondaire après Isis, fait qu'il n'a pas bénéficié d'un grand sanctuaire indépendant. L'archéologie a toutefois prouvé la présence de chapelles en son honneur, installées dans les temples d'Isis, sur l'île de Délos par exemple. La place d'Anubis dans le cœur des dévots se remarque surtout par les nombreuses inscriptions que ceux-ci ont laissées derrière eux, près des lieux de culte isiaques, et maintenant révélées par l'archéologie. L'une des plus fameuses a été retrouvée sur un fragment de marbre à Cius en Bithynie, une région située au nord de l'actuelle Turquie. Le texte de cette dédicace à Anubis, gravée au , se présente à la manière d'un hymne à Isis, les dieux isiaques étant rarement pris séparément, mais considérés comme un tout complémentaire : Hermanubis Dans le cadre des croyances isiaques et de la réinterprétation hellénistique du fait divin égyptien, Anubis a été rapproché d'Hermès, un dieu grec dont le rôle principal est de conduire les défunts aux Enfers. La fusion de ces deux divinités engendra le théonyme « Hermanubis ». Ce nouveau terme est cependant plus à prendre comme une nouvelle appellation d'Anubis que comme une réelle divinité syncrétique indépendante. Le nouveau vocable repose sur l'addition primitive des noms « Hermès » et « Anubis ». La préséance d'Hermès sur Anubis n'est pas à chercher dans une quelconque domination religieuse d'une divinité grecque sur une divinité égyptienne, mais dans une simple facilité phonétique, l'expression « Anubis-Hermès » ayant été elle aussi utilisée par les dévots (inscriptions du Sarapieion de Délos). Sur le plan iconographique, Hermanubis emprunte les symboles visuels des deux divinités : la tête de chien à Anubis, le caducée, la palme et les ailerons talaires à Hermès. Il est cependant à noter que les adeptes des cultes isiaques n'utilisèrent que très peu le vocable « Hermanubis », sa présence dans les textes antiques est rare et seuls quelques exemples sont parvenus jusqu'à nous. Anubophores Dans le cadre des cultes isiaques, il s'est aussi constitué des confréries spécialement attachées au dieu Anubis, les « sunanubiastes » en Lydie à Smyrne (début du ), les « sêkobates du dieu Hermanubis » en Macédoine à Thessalonique (époque de la Rome impériale), les « Anubiaques » en Gaule narbonnaise à Nîmes () et en Italie à Ostie (autour l'an 250). En Égypte, certains prêtres portaient un masque d'Anubis afin de mieux s'identifier à lui, lors de funérailles ou de fêtes sacrées (à Dendérah par exemple). Cette pratique s'est transmise aux cultes isiaques, et une inscription de la première moitié du , trouvée sur une stèle funéraire à Vienne (Isère), emploie le terme d' « Anuboforus » (Anubophore), c'est-à-dire porteur d'Anubis : Le port du masque d'Anubis par un dévot est aussi attesté par l'iconographie : mosaïque des Saisons à Thysdrus (El Jem en Tunisie), médaillon d'applique en terre cuite découvert à Orange (Vaucluse) et conservé au Metropolitan Museum of Art, statuette d'Anubophore de la collection Schlumberger du Musée archéologique de Strasbourg. Dans la littérature, Apulée a laissé une description pittoresque d'une fête isiaque qui s'est déroulée un 5 mars, jour du navigium Isidis, à Cenchrées près de la ville de Corinthe : L'Aboyeur Dans les cultes isiaques, Anubis est la seule divinité à mêler les formes humaine et animale. Cette combinaison, habituelle en Égypte antique, fut peu appréciée par nombre d'auteurs classiques, qui firent du dieu à tête de chien l'archétype d'un culte zoolâtre barbare et dégoutant. Les élites grecques se firent plutôt modérées, sans doute pour ne pas froisser leurs alliés lagides. L'opposition aux dieux venus d'Égypte se fit surtout sentir à Rome, à partir de la guerre entre Auguste et (bataille navale d'Actium). Les détracteurs du culte égyptien portèrent majoritairement leurs piques et quolibets contre Anubis, en tant que symbole d'un culte importé et ridicule. Sous la dynastie des Julio-Claudiens, plusieurs poètes latins - dont Virgile - imposèrent le cliché littéraire de l'Anubis aboyeur (), un dieu misérable osant s'attaquer aux nobles dieux romains : Cette attaque perdura au cours des siècles, malgré l'attitude favorable de quelques empereurs envers le culte égyptien. Les premiers auteurs chrétiens, remplis d'un zèle évangélique, reprirent à leur compte les attaques contre la zoolâtrie égyptienne, qu'ils voyaient comme une aberration : Postérité Saint Christophe cynocéphale Durant les premiers siècles du christianisme, le peuple égyptien se remarque par son opposition à la nouvelle croyance. Si, à partir des années 400-450, les chrétiens commencent à devenir majoritaires, une part non négligeable de la population continue toutefois à manifester son attachement aux anciennes divinités. Malgré la disparition de l'essentiel de la religion païenne avec la fermeture des temples et la dissolution des clergés entre les , la résistance à l'évangélisation fait que quelques éléments des anciennes croyances continuent à subsister grâce à la piété populaire. La représentation et le mythe d'Anubis se reportent sur la figure de Christophe de Lycie. Ce saint homme, imaginé de toutes pièces, est essentiellement représenté dans la sphère catholique tel un bon géant qui fit un jour traverser une rivière à l'Enfant Jésus en le portant assis sur ses épaules. Cet acte de bonté est à l'origine de son nom « Christophoros » (Porteur du Christ) et en a fait le saint patron des voyageurs et des bonnes routes : Toutefois, dans la sphère des Chrétiens orientaux, où Saint Christophe est aussi très populaire, il hérite de la tête de chien, un rappel de l'antique dieu Anubis qui ouvrait les routes aux défunts méritants et qui les protégeait jusqu'à leur arrivée aux champs de la Campagne des Joncs, imaginée comme une contrée verdoyante entourée de nombreux cours d'eau (Chap. 110 du Livre des morts). D'après le folkloriste Pierre Saintyves, l'origine du saint cynocéphale serait à chercher auprès des premiers Coptes de Moyenne-Égypte, la ville de Lycopolis, consacrée au chacal Oupouaout, étant devenue un important centre spirituel chrétien avec la fondation d'un monastère. D'après lui, l'iconographie du géant portant l'enfant-Jésus dérive de la statuaire gréco-romaine montrant Hermès portant Dionysos enfant et Héraclès portant le jeune Éros. L'image d'un jeune être régénéré, porté à travers les eaux par une puissante divinité, n'est cependant pas étrangère à l'iconographie funéraire des Anciens Égyptiens. Durant le Nouvel Empire, la déesse Menkeret apparaît en tant que statuette dans la tombe de Toutânkhamon et en tant que représentation peinte dans la tombe de . Dans ces deux exemples, Menkeret est figurée en train de marcher et de transporter sur sa tête le roi assis, momifié dans un linceul et ceint de la couronne rouge de la Basse-Égypte, le rôle de Menkeret étant de faciliter le passage du roi à travers les marécages de l'au-delà. Cette mission n'est pas étrangère au mythe d'Anubis, le dieu canin ayant capturé puis condamné Seth à porter la momie d'Osiris sur son dos, la lourde charge ayant fait vaciller le captif à plusieurs reprises. Poésie francophone Depuis la Renaissance et jusqu'à notre époque, nombre d'auteurs et de poètes se sont approprié les mythes et les symboles des dieux égyptiens. Sur le seul Anubis, en se restreignant à la sphère francophone et à quelques exemples, on peut signaler une reprise, aux auteurs classiques de l'Antiquité, du thème de l' « Anubis aboyeur », en 1742 par Louis Racine, fils du dramaturge Jean Racine, dans le du poème La Religion : Durant l'été 1846, Leconte de Lisle publie dans la revue socialiste La Phalange un long poème dénommé « Le Voile d'Isis », organisé à la manière d'un dialogue entre un pharaon brutal en quête d'immortalité divine et un prêtre thérapeute qui lui conseille la contemplation et l'initiation aux mystères d'Isis. Lorsque le poète évoque Anubis, surgit à nouveau la thématique du chien aboyeur: Le poète Stéphane Mallarmé s'est attaché à composer plusieurs textes commémoratifs, tel les « tombeaux, » à Edgar Allan Poe, Charles Baudelaire et Paul Verlaine, tous trois rédigés presque immédiatement après la mort des personnes célébrées. Les aspects canins et funéraires d'Anubis sont évoqués dans le premier quatrain de l'hommage rendu à Baudelaire décédé en 1867 : En 1888, épris de mysticisme et inspiré des premières traductions du Livre des morts des Anciens Égyptiens, Maurice Bouchor s'attache à décrire poétiquement les pérégrinations de l'âme, depuis la momification jusqu'à sa proclamation d'éternité par le tribunal d'Osiris, le dieu Anubis participant à l'emmaillotement du cadavre et à la pesée du cœur : Personnage de fiction Depuis le et l'apparition du phénomène de la culture de masse, l'image d'Anubis est véhiculée par l'entremise de nombreux supports médiatiques tels les livres de vulgarisation égyptologique, les reproductions d'artéfacts antiques (statuettes et papyrus illustrés), les romans, les bandes dessinées, le cinéma, les sites internet. Grâce à ces moyens d'information et de divertissement, la représentation d'Anubis en tant qu'homme vêtu d'un pagne et doté d'une tête de chien est devenue immensément populaire, le dieu finissant par représenter le parangon des dieux hybrides de l'Ancienne Égypte. Fort de cette popularité, Anubis est intégré dans la trame de nombreuses fictions. En 1983, dans le roman Les Voies d'Anubis, œuvre fondatrice du genre Steampunk, l'américain Tim Powers mêle, à travers différentes époques, divinités égyptiennes et personnages historiques (dont des poètes tels Coleridge et Lord Byron), dans des événements surnaturels ou fantastiques. Dans la série télévisée américano-canadienne Stargate SG-1 (dix saisons diffusées entre 1997 et 2007 aux États-Unis), Anubis est présenté comme un tyran intergalactique issu de la race des puissants extraterrestres parasites Goa'uld. Sur Terre, son action néfaste s'est surtout manifestée durant l'Antiquité, lorsqu'il se fait passer pour un dieu aux yeux du peuple égyptien. Dans la bande dessinée de Fábio H. Chibilski, titrée Anubis Warrior (Le Guerrier d'Anubis) et éditée en 2012, une fraction des pouvoirs d'Anubis se transmet de génération en génération à un guerrier en lutte contre les forces du mal. Annexes Bibliographie Généralités . . . . . . . . . . Hiéroglyphes . . Mythologie . . . . . Afrique . . . . . . Cultes et croyances funéraires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Traductions . . . . . . . . . . . . Pseudo-science . Conférence . Notes et références Notes Références Articles connexes Mythologie égyptienne Divinités égyptiennes Astrologie égyptienne Liens externes Les chiens préhistoriques du Sahara Index égyptologique Divinité égyptienne Divinité de la mort Psychopompe Canidé dans la culture Éponyme d'un objet céleste Divinité thérianthrope Divinité liée aux canidés
Anubis (prononcé ) est un dieu funéraire de l'Égypte antique, maître des nécropoles et protecteur des embaumeurs, représenté comme un grand canidé noir couché sur le ventre, sans doute un chacal ou un chien sauvage, ou comme un homme à tête de canidé. La signification du mot Anubis, inpou en égyptien ancien, Anoub en copte, / Anoubis en grec ancien, demeure obscure : de nombreuses explications ont été avancées, mais il peut s'agir simplement d'une onomatopée traduisant le hurlement du chacal. La forme canine du dieu a peut-être été inspirée aux Anciens Égyptiens par le comportement des canidés, souvent charognards opportunistes errant la nuit dans les nécropoles à la recherche de cadavres.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Apis
Apis
Apis est le nom grec d'un taureau sacré de la mythologie égyptienne vénéré dès l'époque préhistorique. Les premières traces de son culte sont représentées sur des gravures rupestres, il est ensuite mentionné dans les textes des pyramides de l'Ancien Empire et son culte perdura jusqu'à l'époque romaine. Apis est symbole de fertilité, de puissance sexuelle et de force physique. Représentation et hypostase Le dieu Apis est d'abord représenté par un taureau au pelage blanc tacheté par endroits de marques noires qui, selon un code précis, permettaient de le distinguer de ses congénères. Sous sa forme anthropomorphe, c'est un homme vêtu de la chendjit avec une tête de taureau dont les cornes enserrent un disque solaire, parfois doté d'un uræus. Son incarnation physique était vénérée dans tout le pays sous la forme d'un taureau vivant que les prêtres sélectionnaient selon les signes divins qu'il portait. Il était alors conduit à Memphis et gardé dans un Apieum, voisin du grand temple de Ptah, dont il était également un descendant. Culte À Memphis, Apis est d'abord le héraut, puis le fils du dieu Ptah, le créateur ; il est ensuite associé à son ba. À partir du Nouvel Empire, il est également associé au dieu Rê, la vie, et commence à être représenté avec le disque solaire entre ses cornes. À sa mort, l'Apis était assimilé au dieu Osiris sous le nom d'Osiris-Apis et se trouvait associé au culte funéraire. Ainsi, à la Basse époque on le trouve représenté sur les sarcophages comme un taureau portant la momie du défunt sur le dos, et l'accompagnant jusqu'à son tombeau. À l'époque gréco-romaine, sa forme funéraire d'Osiris-Apis sera assimilée (notamment à Alexandrie) aux dieux Pluton et Apollon sous la forme du dieu Sarapis. D'où le nom du tombeau des Apis, le Sérapéum. L'Apis était donc choisi selon des critères très stricts (peut-être vingt-neuf), dont les principaux étaient : un pelage noir ; les poils de la queue doubles ; un triangle blanc sur le front prenant la forme d'un delta inversé ; un signe en forme de faucon aux ailes déployées sur le dos ; un signe en forme de scarabée sous la langue. Sa mère devait selon la légende avoir été fécondée par l'éclair, Ptah en réalité, et une fois identifiée avec son veau sacré, elle faisait également l'objet d'une vénération à Memphis où elle menait la vie de rites et d'offrandes due à son rang de « mère du dieu ». On sait aussi que, lorsque les prêtres trouvaient le nouvel Apis, il n'était en général âgé que d'à peine un an. Une fois identifié, on lui bâtissait dans le champ où il vivait une étable orientée vers le soleil levant et on l'y nourrissait pendant quarante jours, pendant lesquels seuls les prêtres pouvaient l'approcher et lui présenter des offrandes. Le temps prescrit écoulé, il était conduit en grande pompe par un cortège de cent prêtres jusqu'à la ville de Nilopolis où il était accueilli dans le temple de la ville. Il y restait alors quatre mois pendant lesquels toutes les femmes qui le désiraient pouvaient lui rendre visite afin d'obtenir ses faveurs et un gage de fécondité. Ces cérémonies étaient l'occasion de grandes réjouissances dans tout le pays qui venait adresser ses hommages au nouvel Apis. Au terme de ces quatre mois, le taureau et les cent prêtres quittaient la cité et se rendaient à Memphis au cours d'une fastueuse procession descendant le Nil. Il faut alors imaginer, le long de ce parcours d'une cinquantaine de kilomètres, le peuple tout entier amassé sur les rives du fleuve acclamant le cortège de barques qui accompagnaient la barge sacrée où l'animal divin était abrité, et jetant dans le fleuve des offrandes, afin d'attirer la bénédiction des dieux sur l'Égypte. Arrivée dans la grande métropole de la Basse-Égypte qui est le lieu de culte principal du dieu, la procession prenait alors le chemin des temples, faisant halte à chaque station spécialement préparée pour l'occasion afin d'y recevoir sa bénédiction. La ville devait être en effervescence et les offrandes affluaient de partout. Le taureau était officiellement introduit dans le temple de Ptah où il devait rencontrer le grand dieu de la cité au plus profond de son sanctuaire. Il était enfin conduit dans le temple qui lui était réservé pour ne le quitter que lors de cérémonies religieuses précises qui rythmaient l'année des anciens Égyptiens, comme notamment la grande fête du Nouvel An, à l'occasion de l'arrivée de l'inondation. Selon les témoignages des historiens de l'Antiquité classique, une fois par an on présentait au dieu dans son temple une génisse afin de satisfaire ses ardeurs sexuelles, génisse qui était le jour même abattue rituellement et donnée en offrande aux dieux. C'est à partir de cette époque que l' du dieu Apis qui était rendu dans son temple est largement diffusé. Le dieu qui y avait son étable sacrée, que les Grecs baptisèrent du nom générique de secôs, était présenté aux pèlerins et de ses mouvements répondait à leurs interrogations par l'affirmative ou la négative. À l'époque romaine, cet oracle pouvait aussi s'exprimer au travers d'enfants qui jouaient dans le temple ou devant le sanctuaire, et répondaient aux questions par leurs expressions, exclamations ou gestes, interprétés et traduits par les prêtres d'Apis aux dévots qui assistaient à la scène. Mort et culte funéraire Les récits des historiens grecs et romains qui abordent la question du culte d'Apis font souvent référence à une pratique sacrificielle. Selon eux, le dieu ne pouvait vivre au-delà de vingt-cinq années, temps prescrit par les textes sacrés égyptiens. Une fois cet âge atteint, les prêtres auraient conduit l'animal sur les bords du Nil ou dans un bassin spécial et l'y auraient noyé pour respecter à la lettre les écrits et le mythe. Cette mise à mort rituelle pourrait identifier le taureau à la destinée d'Osiris qui mourut une première fois de noyade par les mains de son propre frère le dieu Seth. Pour Pline le Jeune, ce chiffre de vingt-cinq années correspondait à des calculs astronomiques liés au cycle combiné du soleil et de la lune, dont l'Apis était l'incarnation. Quoi qu'il en soit, la légende veut qu'à sa mort, l'Apis se réincarne dans l'un de ses congénères, que les prêtres étaient chargés de trouver aussitôt. Un seul taureau était vénéré à la fois. La mort d'Apis était un événement majeur qui conduisait à un deuil national de soixante-dix jours, le temps de sa momification. L'embaumement faisait l'objet d'un rituel complexe, connu par un long papyrus de Vienne dont la première colonne se trouve à Zagreb. Les funérailles étaient fastueuses ; embaumé, Apis était déposé dans un sarcophage et inhumé dans le Sérapéum de Saqqarah, un tombeau commun grandiose aménagé au Nouvel Empire et continuellement agrandi jusqu'aux derniers Ptolémées. La mère de l'Apis avait également droit à un traitement de faveur, et était inhumée dans une nécropole particulière non loin de l'Iséum de Saqqarah. Le taureau continuait à recevoir un culte après sa mort sous la forme du dieu Osiris-Apis. Les Grecs l'assimilèrent au dieu Sarapis et le culte s'exporta d'abord à Alexandrie, puis à travers toute la Méditerranée dans les principales villes du monde hellénistique, puis romain. Pendant la période romaine, le Sérapéum d'Alexandrie est réputé avoir également contenu des catacombes destinées à l'enterrement des taureaux sacrés et, de fait nous n'avons pas encore retrouvé la trace des sépultures des Apis au-delà des derniers Lagides. Galerie Dans la culture Alchimie À la Renaissance, Apis devient un symbole de la matière alchimique. Maïer écrit en 1614 : « Ce bœuf noir est un hiéroglyphe. C'est le caractère indubitable de la vraie et unique matière philosophique. [...] Le bœuf est la représentation, visible et accessible aux sens, d'Isis et Osiris. » Bande dessinée Apis fait partie des nombreux dieux cités dans la série de bande dessinée Astérix. Musique Le Bœuf Apis, opéra bouffe en deux actes, livret de Philippe Gille, musique de Léo Delibes, créé le 15 avril 1865 au Théâtre des Bouffes-Parisiens. Cette œuvre est en fait une parodie de Moïse et Pharaon de Rossini, créé en 1827. Notes et références Annexes Bibliographie . . . . Articles connexes Les taureaux sacrés d'Égypte antique : Apis (Ptah) ; Boukhis (Montou) ; Mnévis (Rê). Lieux de culte d'Apis : Temple d'Apis ; Sérapéum de Saqqarah. Liens externes Divinité égyptienne Index égyptologique Divinité romaine d'origine égyptienne
Apis est le nom grec d'un taureau sacré de la mythologie égyptienne vénéré dès l'époque préhistorique. Les premières traces de son culte sont représentées sur des gravures rupestres, il est ensuite mentionné dans les textes des pyramides de l'Ancien Empire et son culte perdura jusqu'à l'époque romaine. Apis est symbole de fertilité, de puissance sexuelle et de force physique.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Apophis
Apophis
Apophis (en grec ancien : ou , ou ou , en égyptien : Apep ou Apepi ou Aapep ou Aapef) est un dieu de la mythologie égyptienne des forces mauvaises et de la nuit, personnification du chaos, du mal, de l'obscurité, cherchant à anéantir la création divine. Son nom Aapep ou Aapef (en égyptien ancien) signifiait « géant » ou « serpent géant ». Représentation Apophis est représenté comme un grand serpent, le plus souvent avec une taille gigantesque et surnaturelle. Dans la plupart des représentations il est soumis, battu ou tué, pour représenter le triomphe du bien. Une des représentations les plus courantes est celle que l'on peut trouver dans le Livre des Morts. Le chat de Rê, personnification de la déesse Bastet, aussi appelé chat d'Héliopolis, tue et mutile le serpent avec un couteau. Dans certaines scènes dans des temples, le roi ou le pharaon lors de la bataille est représenté avec un objet rond qui symbolise l'œil d'Apophis. Il s'attaque quotidiennement à la barque de Rê voguant sur le Noun, afin de mettre fin au processus de la création, mais il est chaque fois vaincu. Chaque lever du soleil marquait ainsi la victoire de Rê sur Apophis. Rê était aidé pour repousser Apophis par d'autres divinités : Seth était désigné par Rê pour défendre la barque divine à l'aide d'un harpon, Isis, à l'avant de la barque solaire, utilisait ses pouvoirs pour priver Apophis de ses sens dans le but de le désorienter, ce qui permettait au chat de Rê, personnification de la déesse Bastet, de décapiter le serpent. Dans des rites destinés à repousser Apophis et les autres puissances nuisibles, des petites figurines sur lesquelles était gravé le nom d'Apophis étaient jetées au feu. On trouve fréquemment des images d'Apophis ligoté et transpercé de flèches. Il est possible que ce soit l'explication qu'ont trouvée les Égyptiens de l'Antiquité pour expliquer les phénomènes d'éclipse de soleil qui représentaient autant de combats momentanément perdus par le dieu Rê. Dans la culture populaire La série télévisée Stargate SG-1 fait d'Apophis un puissant Goa'uld, antagoniste récurrent des Terriens. Il apparaît dans le film Gods of Egypt de 2016 où il est combattu éternellement par le dieu Râ. Il est le principal antagoniste de la saison 3 de Flynn Carson et les Nouveaux Aventuriers. La série télévisée Les Nouvelles Aventures de Sabrina diffusé sur Netflix, où Apophis est un démon qui possède Jesse l'oncle de l'amie de Sabrina, son ancienne prison est une stèle représentant un serpent. Il est l'antagoniste principal dans la série de romans Les Chroniques de Kane de Rick Riordan. Dans le jeu vidéo Rage, l'astéroïde qui percute la Terre est nommé Apophis. Il apparaît aussi dans le jeu vidéo Assassin's Creed Origins sortie en 2017 sous sa forme de serpent géant attaquant la barque du héros. Il apparaît dans le jeu vidéo Smite, où il constitue un boss de jungle sur la carte du mode Conflit. Dans le jeu de cartes à collectionner Yu-Gi-Oh!, une carte Piège dont l'illustration montre une créature mi-femme mi-serpent se nomme « L'Incarnation d'Apophis ». Il est utilisé par le musicien platiniste et producteur français Brodinski pour titrer l'un des morceaux de la mixtape Old Nick (99942 Apophis). Notes et références Voir aussi Articles connexes L'Apopis républicain, nouvelle de science-fiction Liens externes Divinité liée au serpent Divinité égyptienne Index égyptologique Divinité du chaos Divinité nocturne Éponyme d'un objet céleste Divinité maléfique Divinité thérianthrope
Apophis (en grec ancien : ou , ou ou , en égyptien : Apep ou Apepi ou Aapep ou Aapef) est un dieu de la mythologie égyptienne des forces mauvaises et de la nuit, personnification du chaos, du mal, de l'obscurité, cherchant à anéantir la création divine. Son nom Aapep ou Aapef (en égyptien ancien) signifiait « géant » ou « serpent géant ».
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Astart%C3%A9%20%28homonymie%29
Astarté (homonymie)
Astarté (en anglais, Astarte) est une divinité de la mythologie Cananéenne. Astarté ou Astarte peut désigner : Prix Astarté, course hippique, rebaptisé Prix Rothschild en 2008 ; Astarte, formation de Black metal ; Astarté, opéra de Xavier Leroux ; Astarté, opéra d'Augusta Holmès ; (672) Astarté, objet mineur du système solaire ; , genre de mollusques de la famille des Astartidae ; C160H Astarté, avion de relais de communication.
Astarté (en anglais, Astarte) est une divinité de la mythologie Cananéenne.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Armement%20m%C3%A9di%C3%A9val
Armement médiéval
L'histoire de l’armement médiéval est marquée par la suprématie de la cavalerie, à compter de la bataille d'Andrinople (378 ) où les cavaliers lourds de l'armée des Goths vainquent les cohortes de la Légion romaine. Cette suprématie s'achève en fin de période par les armes de tir (armes de jet et armes à feu), comme les arcs à la bataille d'Azincourt (1415) et l'avènement de la poudre à canon à partir du avec notamment la bataille de Castillon (1453) et la prise de Constantinople (1453). Armement mérovingien L'armement franc a longtemps été vu comme l'une des principales causes des succès militaires de ce peuple au haut Moyen Âge. Parallèlement, l'historiographie moderne a prêté de grandes qualités militaires à Clovis et à certains de ses successeurs qui surent plus particulièrement agrandir le royaume au détriment de leurs voisins. En réalité, Grégoire de Tours n'a que cette phrase pour qualifier les premiers succès francs dus à ce roi : , ce qui tendrait à montrer que Clovis ne fut ni plus doué, ni plus chanceux que ses prédécesseurs moins connus. En fait, l'armement des Francs mérovingiens, bien étudié grâce à de nombreux recoupements entre l'archéologie et les sources écrites latines, ne devait pas être très différent de celui de leurs voisins germaniques contemporains. Certains historiens pensent même qu'il était inférieur, par exemple, à celui des Wisigoths d'Alaric. Aujourd'hui, l'hypothèse qui tend à triompher explique plus leurs succès retentissants par l'influence romaine qu'ils subirent précocement, que par une quelconque supériorité technique. Cette influence apporta notamment plus de discipline dans leurs rangs, ce qui aurait pu peser lourdement sur l'issue des combats importants. Acquise par les hommes de Clovis lors des victoires sur Syagrius, ou simplement transmise aux auxiliaires francs du temps de son père, Childéric, une conception romaine de l'armée apparaît, par exemple, dans la revue des troupes effectuée par Clovis qui donne lieu à l'épisode du vase de Soissons. Ce souci de la tenue traduit donc une rigueur dans le commandement et sans doute n'en allait-il pas autrement sur le terrain. L'armement proprement dit, quant à lui, est varié et change peu au cours de la période mérovingienne. Ainsi, vers le , il comprend une hache de jet appelée francisque, la lance appelée framée, l'épée — soit symétrique à deux tranchants (la spatha), soit courte (la semispatha), ou encore à un seul tranchant (le sax ou scramasaxe). Dans une moindre mesure, l'arc en forme de « D » et les flèches sont attestés dans de nombreuses tombes. L'armement des Francs contient aussi le javelot, appelé l'angon. Armement carolingien Sous les Carolingiens, l'armement évolue vers ce qu'il sera à l'époque féodale. Tout d'abord, avec l'importance accrue de la cavalerie, son coût augmente : si en théorie tous les hommes libres du royaume des Francs doivent le service militaire (l'ost), un système de compensations monétaires fait en sorte que seuls les plus riches partent à la guerre. Il s'agit là d'une évolution majeure vers la professionnalisation des hommes d'armes par opposition aux troupes germaniques des périodes précédentes. De plus, l'armement en général se spécialise : l'épée carolingienne s'allonge et l'alliage dans lequel elle est forgée s'améliore grâce à une évolution constante des techniques servant à l'élaboration de l'acier. Cette épée est connue pour être la meilleure arme de son époque (plusieurs armes franques entrent dans la légende : voir noms d'épées) et des lois strictes en interdisent le commerce à l'étranger (pour éviter de la retrouver entre les mains des Vikings en particulier). L'arc s'améliore également, à la suite des combats contre les Avars, un peuple des steppes. En fin de période, les Vikings sèment la terreur avec leurs longues cottes de mailles et leurs épées, mais celles-ci sont copiées sur celles des Carolingiens, quand elles ne sont pas directement importées, d'où les lois en interdisant le combat. Le temps des chevaliers C'est à la bataille de Hastings en 1066, qu'apparaît une nouvelle façon de tenir leur lance pour les cavaliers : presque à l'horizontale, pour charger. Ce sont là les origines de la joute équestre. Ce jeu emblématique du Moyen Âge, sans doute au départ un entraînement au combat, n'a toutefois rapidement plus rien à voir avec la guerre. Au cours du la lance évolue de façon à permettre à la cavalerie d'obtenir des charges puissantes : lance tenue sous le bras au lieu d'au-dessus de l'épaule comme au ; utilisation généralisée des étriers qui permettent de se tenir debout pour combattre, améliorant sensiblement la défense vis-à-vis de l'infanterie ; changement de la forme de la lance. Une garde d'acier est ajoutée, qui permet de faire soutenir le choc par l'épaule entière ; l'allongement de la lance est permis par la tenue sous le bras ; Ces innovations permettent une forte augmentation du choc à l'impact et modifient radicalement l'importance de la cavalerie lourde qui devient dès lors capable d'infliger de lourd dégâts à l'infanterie en peu de temps, sans être pour autant aussi fragile qu'avant dans les mêlées prolongées. Signe des temps, la « chevalerie » (du nom des cavaliers français) s'impose dans tous les combats, poursuivant l'évolution amorcée sous les Carolingiens. Le chevalier se distingue surtout par ses armes défensives, qui se fondent en une armure de meilleure qualité que celle des autres gens d'armes de l'époque (tout en restant toutefois proportionnel à sa richesse ; ainsi un chevalier de piètre naissance n'a pas le même barda qu'un chevalier plus riche que lui, voire qu'un simple soldat). Le code de la chevalerie chrétienne, qui se définit progressivement à partir des tentatives de l'Église pour limiter les combats au détermine également dans une large mesure la manière dont la guerre est abordée en Occident durant la période. L'âge d'or de la chevalerie est le , au cours duquel le chevalier, armé du haubert long, des chausses de maille, et du grand heaume a une réelle suprématie sur le champ de bataille. Les textes de l'époque parlent de cavaliers seuls considérés. Les armes d'hast, seules armes de piéton à pouvoir inquiéter un cavalier (fers tranchants, piquants ou contondants emmanchés sur de longues hampes d'au moins la hauteur d'un homme) comme la vouge, la guisarme, le goedendag et autres ne se développent qu'à la fin du . C'est également au que le tournoi acquiert sa forme « moderne » ; composé de plusieurs épreuves dont la joute à cheval, au cours de laquelle deux chevaliers séparés par une barrière s'affrontent face à face armés d'une lance généralement dite « courtoise » c’est-à-dire émoussée. Au , la chevalerie française, emblématique de l'époque, se heurte néanmoins aux arcs longs anglais à la bataille de Crécy, puis à la bataille d'Azincourt. Ces derniers, par leur puissance et par leur longue portée permettent de percer une armure : à partir d'une distance de ou moins sur une armure de plate, à partir de sur un simple gambison de cuir. Il permet en outre de déstabiliser et de fatiguer le combattant pendant l'approche. De plus, les Anglais grâce à une meilleure organisation (le roi ayant édicté des ordonnances visant à réformer ses troupes en une réelle armée où chaque homme doit posséder l'équipement de sa fonction - normalisation de l'équipement) déroutèrent une armée française désordonnée et composée de nobles avides de faits d'armes personnels et non pas de se plier à une quelconque stratégie. L'irruption des armées de métiers sur le champ de bataille annonce en cela la fin de la chevalerie qui est due en dernière analyse à la multiplication des armes à feu. Ainsi, la légende autour de la mort du chevalier Pierre du Terrail de Bayard, dit le « chevalier Bayard », survenue le , à Rovasenda près de Milan, indique à quel point le traumatisme fut grand lorsque n'importe quel soldat pouvait, à l'aide d'une arme à feu, abattre le plus grand guerrier du royaume. Un autre « fléau de la chevalerie » se développa au : le retour sur le champ de bataille des formations d'infanterie denses et compactes (pratique disparue depuis l'Antiquité) constituées de piquiers, hallebardiers et vougiers en périphérie de la formation et d'arbalétriers et canonniers à main au centre. Les Suisses passèrent maîtres dans l'application de cette stratégie et infligèrent aux cavaleries française, bavaroise et surtout bourguignonne de sévères défaites (bataille de Grandson). Glossaire Âme : cœur de la lame d'une épée. Quillons : pièces perpendiculaires à la lame de l'épée, qui composent sa garde. Umbo : terme latin désignant la bosse du bouclier ou le cache-poing. Classement par période Haut Moyen Âge Gourgandine : lance ou javelot franc au fer en forme d'un harpon. Cataphracte : (terme grec) cuirasse à écailles employée par la cavalerie lourde gothique puis byzantine. Celui qui la porte est un cataphractaire. Contus : (terme latin d'origine grecque) longue lance de cavalier, maniée à deux mains. Scramasax ou Sax : arme blanche semi-longue à un seul tranchant. Dague : arme blanche courte à double ou simple tranchant. Épée : arme blanche à double ou simple tranchant, sans doute d'origine celtique et copiée par les Romains et par les Germains. L'épée franque (carolingienne) est la plus renommée jusqu’à ce que les Vikings la copient et la surpassent. Durant cette période, l'épée est dite longue lorsqu'elle mesure de . Elle est héritée de la spatha romaine du bas-Empire. Francisque : nom traditionnel de la hache de jet des Germains occidentaux, que popularisèrent les Francs. Glaive : (du latin gladius) épée courte ; arme blanche semi-longue à double tranchant. Javeline : arme de jet légère, semblable à une lance ou à un javelot raccourci. Javelot : lance de jet légère. Lance : terme générique désignant une arme offensive dotée d'un fer emmanché sur une hampe. Elle est popularisée par la cavalerie gothique. Latte (arme) : sabre droit. Chausse-trape : pointes en fer posées au sol pour empêcher l'avancée ennemie. Rondache : bouclier de forme circulaire et généralement de taille moyenne. Sabre : arme blanche longue à un seul tranchant, populaire chez les peuples de la steppe. Le sabre peut être droit (latte, proto-sabre) ou courbe. Au cours du haut Moyen Âge, sa forme a tendance à se courber. Semispatha : nom latin de l'épée courte. Spangenhelm : terme historiographique allemand désignant le casque composite segmenté populaire chez les Germains orientaux. Spatha : nom latin de l'épée longue, utilisé pour désigner l'épée longue romaine tardive, l'épée des grandes invasions et l'épée mérovingienne. Bas Moyen Âge (1300-1500) Baliste (ou pierrière). Bardiche : arme originaire d'Europe de l'Est, composée d'un manche en bois pouvant être long de et d'un fer en forme de hache allongée. Brigandine : « veste » dans laquelle sont rivetés des plaques d'acier afin d'améliorer la flexibilité de l'ensemble sans perdre de résistance à l'impact. Broigne. Camail : mnémotechnique : « cagoule de maille » se portant sous un grand heaume ou une cerveliere, pouvant également protéger la mâchoire d'un coup de coupe. Claymore : Grande épée à garde tronquée, elle est représentative des peuplades des Lowlands et des Highlands d'Écosse. Cotte d'armes. Épée : outil de combat se déclinant sous diverses versions, ex. : épée une main, une main et demi, deux mains. Composée de plusieurs parties fondamentales : Lame, Garde, Fusée (poignée), Pommeau. la lame est composée elle-même de plusieurs parties : les tranchants (qui peuvent se décliner en vrai et faux tranchant), le diamantage, la gouttière, le Fort, le Moyen et le Faible. Espadon Grande épée maniée à deux mains. Fauchard : arme d'hast inspirée de la faux qu'utilisaient les paysans en temps de guerre. Elle apparaît au début du . Fauchon. Flamberge : ou lame Flamboyée. Grande épée à la lame ondulée, permettant d'accentuer l'étendue des dégâts lors de la coupe, mais également au potentiel augmenté pour l'impact sur armure. Fléau d'armes : arme contondante, pouvant être adjointe de piques (morning star). le fléau, à la différence de la Masse d'Arme, se compose d'une chaine servant, entre autres, à passer par-dessus les boucliers pour briser le bras. Gambison : chemise épaisse remplie de rembourrage ayant plusieurs fonctions : la protection légère, l'absorption des chocs lors du port d'une armure. il se décline sous diverses versions en fonction de l'époque. Gonfanon. Guisarme. Harnois. Haubert. Heaume : casque emblématique du chevalier destiné à protéger la tête. Mangonneau. Masse d'armes. Miséricorde : dague à lame mince, à deux tranchants, trois tranchants ou à section carrée essentiellement destinée à frapper d'estoc (de la pointe) dans les ouvertures de l'armure. Pavois : bouclier massif utilisé par les arbalétriers Pertuisane : arme dérivée de la lance, utilisée en Italie au . Pique : longue lance de fantassin (env. ), utilisée pour briser la charge des cavaliers. Salade. Tabar : mnémotechnique : « Tablier de l'Arnois ». Se porte par-dessus la cotte de maille, souvent porteur des couleurs du chevalier. en tissu. Targe. Trébuchet. Vouge : arme composée d'un soc de charrue affuté et montée au bout d'un manche, utilisée par l'infanterie (les « vougiers ») pour couper les jarrets des chevaux, du au . Classement par type d'arme Note : Les termes peuvent apparaître plusieurs fois lorsqu'ils désignent une pièce d'armement appartenant à plusieurs types d'armes. Armes de cavalerie et d'infanterie Cataphracte : (terme grec) cuirasse à écailles employée par la cavalerie lourde gothique puis byzantine. Celui qui la porte est un cataphractaire. Contus : (terme latin d'origine grecque) longue lance de cavalier, maniée à deux mains. Lance : terme générique désignant une arme offensive dotée d'un fer emmanché sur une hampe. Elle est popularisée par la cavalerie gothique. Spatha : nom latin de l'épée longue, utilisé pour désigner l'épée longue romaine tardive, l'épée des grandes invasions et l'épée mérovingienne. Épée : arme blanche à double tranchant, sans doute d'origine celtique et copiée par les Romains et par les Germains. L'épée franque (carolingienne) est la plus renommée jusqu’à ce que les Vikings la copient et la surpassent. Durant cette période, l'épée est dite longue lorsqu'elle mesure de . Elle est héritée de la spatha romaine du bas-Empire. Épée à une main et demi : épée de taille moyenne entre l'épée longue et l'épée à deux mains, d'un poids situé entre environ pouvant être maniée à une main ou à deux mains. Armes contondantes Fléau d'armes Marteau d'armes Masse d'armes Morgenstern Armes de contact Dague : arme blanche courte à double tranchant. Miséricorde : dague à lame mince, à deux tranchants, trois tranchants ou à section carrée essentiellement destinée à frapper d'estoc (de la pointe) dans les ouvertures de l'armure. Sabre : arme blanche longue à un seul tranchant, populaire chez les peuples de la steppe. Le sabre peut être droit (latte, proto-sabre) ou courbe. Au cours du haut Moyen Âge, sa forme a tendance à se courber. Scramasaxe ou Sax (dans certaines sources latines) : arme blanche semi-longue à un seul tranchant d'origine germanique. Semispatha : nom latin de l'épée courte des grandes invasions. Armes d'estoc Épée longue dite estoc : apparaît au cours du pour se faufiler dans les défauts des harnois toujours plus sophistiqué et atteindre les parties vitales. Armes de taille Claymore : épée à deux mains utilisée par les highlanders écossais. Espadon : grande épée à deux mains Flamberge : grande épée dont la lame est ondulée. Latte : sabre droit du haut Moyen Âge (lame à un seul tranchant) Armes d'hast (armes longues) Sous le vocable arme d'hast sont reprises toutes les armes emmanchées, manche en bois prolongé par un fer, le plus souvent dérivé d'un outil agraire. Les armes d'hast donneront naissance aux hallebardes de la Renaissance : Anicroche : arme composée d'un coutelas recourbé pour couper les jarrets des chevaux, désosser un chevalier en lui arrachant ses pièces d'armures… du au . Bardiche : arme originaire d'Europe de l'Est, composée d'un manche en bois pouvant être long de et d'un fer en forme de hache allongée. Faux de guerre ou fauchard : arme d'hast inspirée de la faux qu'utilisaient les paysans en temps de guerre. Elle apparaît au début du Pertuisane : arme dérivée de la lance, utilisée en Italie au . Pique : longue lance de fantassin (environ ), utilisée pour briser la charge des cavaliers. Vouge : arme composée d'un long coutelas (d'origine un tranchoir de boucher) au bout d'un manche, utilisée par l'infanterie (les « vougiers ») Guisarme : arme de la famille des hallebardes composée d'une lance avec une extrémité à double tranchant et souvent en forme de serpe. Corsèque : arme d'hast composée d'une pique et d'un bout de fer recourbé, permettant de désarçonner le cavalier et de le transpercer. Armes de tir À l'époque, les armes de tir dites à feu sont très peu courantes. La fonction et l'utilisation de la poudre à canon n'est presque pas connue, si ce n'est pour les fusées d'artifice. Armes indirectes Des chausse-trapes en fer forgés de manière à tenir pointe vers le haut permettaient de ralentir une charge de cavalerie en s'incrustant dans le sabot du cheval pour le blesser ou le déséquilibrer. La généralisation du fer à cheval a rendu cette arme moins efficace. Armes de jet Angon : sorte de lance ou javelot propre aux Francs, la forme de son fer serait à l'origine du motif de la fleur de lys des armes de France. Framée : arme parente de l'angon. Francisque : nom traditionnel de la hache de jet des Germains occidentaux, que popularisèrent les Francs. Javeline : arme de jet légère, semblable à une lance ou à un javelot raccourci. Javelot : lance de jet légère. Armes de siège Baliste : sorte de grande arbalète pouvant tirer avec grande puissance des pierres ou des carreaux prévu à cet effets. Pierrière Catapulte : arme de siège d'origine romaine et tirant des boulets de pierre. Mangonneau Trébuchet : amélioration de la catapulte et mangonneau, elle utilise un système de contrepoids pour pouvoir tirer des projectiles. Couillard Armes de traits Arc Arbalète Armes à feu Arquebuse : arme à feu introduite au , puis généralisée au en Occident (voir poudre à canon). bombarde première arme à poudre utilisée au Moyen Âge. Elle nécessite de la poudre noire et elle tire des boulets de pierre. Couleuvrine : arme à feu portative inventée au . Armures Brigandine Broigne : armure formée d'anneaux cousus entre eux. Camail Cataphracte Cotte d'armes Cotte de mailles : armure la plus répandue au Moyen Âge constituée d'anneaux entrelacés. Gambison Harnois Haubert Heaume : casque du chevalier. Salade casque utilisé à partir du . Spangenhelm : casque du Haut Moyen Âge. Boucliers Pavois : grand bouclier occupant le dos des arbalétriers ou posé devant eux pour les protéger pendant qu'ils rechargent Rondache : bouclier de forme circulaire et généralement de taille moyenne. Targe : petit bouclier. Umbo ou ombilic : terme latin désignant la bosse du bouclier ou le cache-poing. Écu : bouclier rond avec un demi-cercle sur le côté qui permettait de passer la lance. Il était le plus souvent utilisé par les chevaliers. Bocle : bouclier utilisé dès la fin du lors des duels. Notes et références Annexes Bibliographie . Philippe Contamine (Sous la direction de), Histoire militaire de la France, André Corvisier (sous la direction de), tome 1, Paris, France, 1997. Claude Fagnen, Armement médiéval, Paris, 2005, Desclée de Brouwer/Rempart . Iaroslav Lebedynsky, Armes et guerriers barbares au temps des grandes invasions : au , Paris, France, 2001. Articles connexes Liens externes Médiéval
L'histoire de l’armement médiéval est marquée par la suprématie de la cavalerie, à compter de la bataille d'Andrinople (378 ) où les cavaliers lourds de l'armée des Goths vainquent les cohortes de la Légion romaine.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Arch%C3%A9ologie%20sous-marine
Archéologie sous-marine
L'archéologie sous-marine est un des domaines de l'archéologie, caractérisé par la localisation, l'exploration et l'étude des vestiges archéologiques se trouvant actuellement sous la mer. Ces vestiges peuvent être constitués d'embarcations et de navires anciens, échoués, naufragés, mais aussi de lieux de vie désormais submergés du fait des variations du niveau des mers et océans au cours du temps. La Convention sur la protection du patrimoine culturel subaquatique adoptée par l'UNESCO en 2001 définit ces vestiges comme « toutes traces de l’existence humaine présentant un caractère culturel, historique ou archéologique se trouvant partiellement ou totalement immergé, de manière périodique ou continuelle ». Cela comprend donc l’ensemble des sites, constructions, artefacts, les épaves ainsi que leurs cargaisons. L'archéologie sous-marine se distingue, en France, de l'archéologie subaquatique, pratiquée quant à elle dans les eaux douces (fleuves, rivières, lacs). Particularités Au-delà de la spécificité de son milieu d'intervention - sous les eaux - qui implique une adaptation des méthodes d'investigation et de recherche, elle s'inscrit dans un champ scientifique plus vaste, celui de l'archéologie maritime et littorale, et regroupe plusieurs spécialités telles que l'archéologie du commerce et des échanges, l'archéologie navale, l'archéologie portuaire. Comme l'archéologie terrestre, elle fait appel à de nombreuses spécialités scientifiques connexes comme les sciences paléo-environnementales (géo-archéologie, dendrochronologie, xylologie, palynologie, malacologie, céramologie, archéométrie, etc.). L'archéologie sous-marine permet de mettre au jour et d'étudier des vestiges fossilisés dans des conditions souvent idéales de préservation. Sauf en cas de pillage, un navire qui a sombré à entraîné avec lui une cargaison intacte. Cependant après plusieurs siècles certaines marchandises telles que les céréales disparaissent de l'épave contrairement à d'autres objets comme les amphores ou les lingots. De plus la nature sablonneuse ou rocheuse du fond marin influe sur la probabilité de retrouver une épave, ce qui empêche de connaître les flux commerciaux qui ont eu lieu dans certaines régions comme le golfe du Lion. Malgré ces limites, aucune autre source documentaire ne permet de reconstituer aussi précisément les courants d'échanges de l'Antiquité ou des périodes plus récentes. Le patrimoine culturel qui se trouve dans les fonds marins est protégé par la Convention sur la protection du patrimoine culturel subaquatique de l'UNESCO. Cette convention vise à aider les États parties à mieux protéger leur patrimoine culturel immergé grâce à un cadre juridique international. Historique La chasse aux trésors La première phase importante de l'histoire de l'archéologie sous-marine (1900-1943), née au début du avec l'apparition des scaphandres pieds lourds et des premiers engins sous-marins, est caractérisée par le prélèvement de trésors trouvés dans les épaves afin de nourrir les collections publiques ou privées, notamment sur les côtes italiennes et françaises. La plus notable découverte de cette époque est l'épave d'Anticythère, par des scaphandriers grecs pêcheurs d'éponges, qui remonteront à bord du transport de la marine grecque le Mykalè, sous contrôle de l'Éphore des antiquités d'Athènes, un grand nombre de statues, ainsi que l'énigmatique « machine d'Anticythère », un cadran mécanique servant à calculer et prédire divers phénomènes astronomiques comme les phases de la lune ou les conjonctions de planètes. À cette période se rattache aussi dans les années 1930 l'entreprise de récupération des navires de Caligula, coulés dans le lac de Nemi près de Rome, à la suite de la Damnatio Memoriae qui a suivi la chute de cet empereur romain controversé (épaves déjà explorées très partiellement par des plongeurs en apnée aux ). Pour des raisons de prestige, Mussolini parraine l'entreprise, qui est colossale. Il ne s'agit de rien de moins que de remettre en service un tunnel romain qui maintenait à niveau constant ce lac pluvial enclavé, puis de le vider comme une vulgaire baignoire à l'aide de puissantes pompes baptisées hydrovores, déjà utilisées pour assécher les marais Pontins. Première entreprise d'archéologie scientifique raisonnée, menée à bien non sans mal, l'entreprise, si elle ne ramène pas au jour de trésors fabuleux, permet au moins de récupérer les deux navires (de plus de de long dans un modeste lac pluvial !) et de faire un point sur l'ingénierie navale romaine, beaucoup plus avancée que ce qu'on imaginait alors. Les navires, tirés sur la rive du lac et abrités dans un musée consacré au style Art déco fasciste construit tout exprès, seront malheureusement détruits par les Allemands après la capitulation italienne de septembre 1943 et l'arrestation de Mussolini. La naissance de l'archéologie sous-marine scientifique À l'instar de l'archéologie terrestre, l'archéologie sous-marine a progressivement acquis un caractère plus scientifique, avec la mise en œuvre d'une méthodologie spécifique de recherche, de mise en œuvre des opérations de prospection, de sondage, de fouilles, de documentation et de publication. La première fouille archéologique a été entreprise au début du vingtième siècle par Alfred Merlin et une équipe de scaphandriers, sur l'épave de Mahdia. Plus tard (1943 - 1995), le développement scientifique de l'archéologie sous-marine connait un nouvel essor grâce à la mise au point du scaphandre autonome du commandant Yves Le Prieur en 1937, scaphandre perfectionné en 1943 par Jacques-Yves Cousteau et l'ingénieur Émile Gagnan, qui le dotent d'un détendeur automatique. Ceci a vulgarisé la plongée sous-marine et l'accès aux épaves en Méditerranée. Cousteau relate ses fouilles. D'abord elles sont conjointes avec Philippe Tailliez sur l'épave de Mahdia en 1948. Puis il dirige seul une partie de celles du Grand-Congloué à partir de 1952. Quant à Tailliez il dirige à partir de 1954 celles de l'épave du Titan. Ces fouilles se font en collabration avec l'archéologue Fernand Benoit qui pose, à l'occasion de ces deux premières fouilles françaises, les bases de l'archéologie sous-marine pour la France, suivant l'exemple qu'a donné en Italie Nino Lamboglia au début des années 1950. La troisième phase de l'archéologie sous-marine depuis 1995 correspond au développement de la robotique sous-marine. La Convention sur la protection du patrimoine culturel subaquatique adoptée par l'UNESCO en 2001 apporte un instrument juridique pour lutter au niveau international contre l’augmentation des pillages, de la destruction et de l’exploitation commerciale du patrimoine subaquatique. La France a ratifié la Convention de l'Unesco en février 2013. L'archéologie des grandes profondeurs En 1987, le sous-marin habité Nautile d'Ifremer et le petit robot Robin photographient l'épave du Titanic à de profondeur et en rapportent, pour la première fois, des objets. Durant les décennies qui suivent, d'autres épaves sont inspectées et des échantillons sont parfois prélevés en marge d'opérations océanographiques ou industrielles. À cette époque, les pinces hydrauliques des sous-marins habités ou des robots sous-marins sont mal adaptées à la manipulation d'objets fragiles. Ce n'est que vers les années 2000 que les progrès de l'informatique et de la robotique sous-marine permettent d'envisager une utilisation des robots pour l'archéologie sous-marine. Les AUV, tels que le Remus ou l'AsterX permettent d'effectuer des relevés acoustiques profonds (sonar latéral ou sondeur multifaisceau) ou des relevés photographiques. Les ordinateurs de plus en plus puissants permettent l'émergence de la photogrammétrie 3D. Certains robots sous-marins téléopérés sont conçus spécifiquement pour l'archéologie sous-marine et le prélèvement d'objets, à l'instar du ROV Arthur ou d'Ocean One. En France Le DRASSM Créée par arrêté du par André Malraux, alors ministre des affaires culturelles, pour exercer sur l'ensemble des littoraux français les compétences des Services régionaux de l'archéologie, la Direction des Recherches Archéologiques Sous-Marines (DRASM) est la première institution étatique au monde consacrée au patrimoine archéologique sous-marin. En 1996, ce service devient le Département des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-Marines (DRASSM) en intégrant le CNRAS (Centre national de recherches archéologiques subaquatiques) alors chargé de l'archéologie dans les eaux douces. Ce service à compétence nationale de la Direction Générale des Patrimoines (ministère de la Culture et de la Communication) a pour mission d'inventorier, d'étudier et de protéger le patrimoine archéologique subaquatique et sous-marin. Il est chargé du suivi scientifique des recherches et découvertes archéologiques sous-marines et de la mise en œuvre de la loi sur les biens culturels maritimes. Ses missions incluent l'expertise, la protection, l'inventaire des biens culturels maritimes, la réalisation de recherches et d'études, la diffusion des connaissances par des publications ou des expositions. Le domaine d'intervention est particulièrement vaste puisqu'il longe plus de de côtes, dont pour la métropole qui compte (épaves, sites ennoyés) recensés selon des sources historiques. Il s'étend à l'ensemble des eaux sous juridiction française, du rivage à la zone économique exclusive ; le tout représentant une superficie de plus de onze millions de , ce qui correspond au deuxième domaine maritime mondial après les États-Unis : sur les trois millions d'épaves recensées dans le monde selon l'UNESCO, la France en compte 150 à . Le DRASSM, pour assurer sa mission d'inventaire, d'expertise et de recherche, dispose de moyens opérationnels. De 1967 à 2005, le navire support des opérations du Drassm a été l'Archéonaute, bâtiment de de long destiné à l'archéologie sous-marine. Depuis 2012, son successeur est un navire de de long baptisé André Malraux en l'honneur du fondateur du Drassm. Le DRASSM, au travers de son Directeur Michel L’Hour, initie également dès 2006, avec Oussama Khatib de l’Université Stanford et le LIRMM - Laboratoire d’Informatique, de Robotique et de Microélectronique de Montpellier, l’archéologie de demain, celle des abysses. Ils mettent au point des outils - comme le robot humanoïde Ocean One, le robot Speedy, le robot Léonard, le robot Hilarion, le robot Arthur- qui permettront de réaliser, dans le futur, des fouilles archéologiques jusqu’à de profondeur, repoussant ainsi les limites de l’exploration et du travail sous-marin. Doté de capacités humaines, Ocean One est, en quelque sorte, un avatar de l’archéologue sous-marin. Il mesure deux mètres de long et pèse . Son corps, en matériau composite orange, est équipé : d’une tête et de deux yeux équipés de caméras, de deux bras à sept articulations prolongés de mains à trois doigts et de huit propulseurs pour se déplacer. Ocean One est ainsi testé avec succès entre le 10 et le sur l'épave de La Lune située à de profondeur. Lors de cette plongée, l’opérateur était assis à bord du navire de recherche André Malraux pendant que le robot Ocean One était mis à l’eau. L’opérateur a piloté Ocean One à l’aide d’une caméra placée dans les « yeux » du robot. Il a également manipulé les bras et les mains au moyen de joysticks haptiques (Force Dimension) lui permettant de ressentir les éventuelles résistances rencontrées par le robot. Les mains d’Ocean One sont en effet équipées de capteurs de force qui répercutent les efforts ressentis à l’opérateur en surface en utilisant un retour d’information haptique. L’opérateur peut donc sentir si un objet, tenu par les mains du robot, est léger ou lourd, mou ou dur, coincé ou libre... Lors de cette plongée test, Ocean One a récupéré un pot en céramique sur le site de la Lune. L’opérateur a pu sentir les contours du pot et évaluer son poids avant de le déposer dans l’un des paniers remontés à la surface. En 2021, le DRASSM s'est doté d'un nouveau navire de recherche, lAlfred Merlin. Le bateau a été baptisé le 2 juillet 2021 à Marseille par la Ministre de la Culture, Madame Roselyne Bachelot-Narquin en présence de Madame Annick Girardin, Ministre de la Mer. Ce navire est équipé pour la bathymétrie et la détection des épaves (sondeur multifaisceaux, sonar latéral tracté et magnétomètre), ainsi que pour leur expertise et leur fouille, aussi bien par des plongeurs que par des robots sous-marins. Il embarque deux robots : le ROV Hilarion et le ROV Arthur, tous deux spécialisés dans l'archéologie sous-marine et capable de travailler respectivement à et de profondeur. Début 2022, une des premières missions de l'Alfred Merlin s'est déroulée en Corse, pour le déploiement d'''Ocean Onek, évolution du robot Ocean One, sur plusieurs sites archéologiques profonds. En juin 2022, en plongée humaine, une campagne de fouille s'est déroulée pendant trois semaines près d'Ajaccio, sur l'épave Sanguinaires C à partir de lAlfred Merlin. Les autres acteurs de l'archéologie sous-marine française Les acteurs institutionnels L'archéologie des sites sous-marins, qui s’inscrit dans le champ scientifique, plus large, de l'archéologie maritime et littorale, est une spécialité exercée par quelques unités de recherche du CNRS et de l'université. Le Centre Camille Jullian, antenne du CNRS, établie au sein de l'université d'Aix-Marseille et le Centre d'études alexandrines, créé en 1990 et basé à Alexandrie, en Égypte, sont les deux principales institutions françaises de recherche disposant d'équipes opérationnelles, spécialisées en archéologie navale, en archéologie portuaire et en archéologie du commerce et des échanges maritimes en Méditerranée. Le centre C. Jullian est un acteur historique du développement de l'archéologie sous-marine en France avec la réalisation de fouilles sous-marines dès les années 1970 ( l'épave de la Madrague de Giens). Le Centre d'études alexandrines a notamment mis en œuvre durant de longues années les fouilles du site du phare d'Alexandrie. Pour être à même de prendre en charge les opérations d'archéologie préventive en contexte immergé, l'Inrap s'est doté, depuis 2011, d'une « cellule subaquatique ». Les organismes privés Ipso Facto est un bureau d'études et de recherches en archéologie sous-marine et subaquatique et en océanographie basé à Marseille. Créé en tant que SARL en 2007, il devient SCOP (Société Coopérative Participative) à responsabilité limitée en 2011. Rassemblant des archéologues plongeurs professionnels, Ipso Facto mène des opérations de fouilles, de post-fouilles et valorise les résultats et le mobilier trouvés. Différentes associations se consacrent à la recherche et la mise en valeur des biens culturels maritimes. Le centre d’Études en Archéologie Nautique (CEAN), une ONG à but non lucratif, active depuis vingt ans et déclarée d’intérêt général développe un programme d'activités archéologiques axé sur la formation aux techniques et aux méthodes de l’archéologie nautique et la recherche. Créée en 2004, ARKAEOS est une association loi de 1901, accréditée par l'UNESCO depuis 2011. Elle mène des opérations de recherches sur le terrain, analyse les données et s’intègre dans un véritable programme de valorisation du patrimoine maritime et de l’archéologie expérimentale en travaillant conjointement avec les institutionnels de l'archéologie sous-marine, subaquatique et de l'océanographie. Actif depuis trente cinq ans, le Groupe de recherche en archéologie navale (GRAN) a réalisé des fouilles importantes, telles que celle du Lomellina, un navire génois coulé en 1516 en rade de Villefranche, celle du , un vaisseau russe coulé sur l'île du Levant en 1780, celle du Magenta, coulé en 1875 en rade de Toulon, sous couvert d'une association créée à cet effet, la fouille de lAlabama, coulé en 1864 devant Cherbourg (Cherbourg-en-Cotentin depuis 2016), et la fouille de l'Utile, un navire de la compagnie des Indes, coulé en 1761 et de l'installation à terre des naufragés sur l'île Tromelin (océan Indien). Cette association est non seulement active dans les DOM-TOM : Antilles (inventaire du patrimoine sous-marin de la Martinique), Polynésie française (fouille de l'épave du Francisco Alvarez, un voilier chilien coulé à Mangareva (îles Gambier), en 1867, et fouille du site polynésien de la passe de Tupaparau à Moorea, mais aussi à l'étranger : Sénégal, Trinité-et-Tobago, Égypte, Algérie, Malte, Chili). Le GRAN est accrédité par l'UNESCO depuis 2015 et déclaré d’intérêt général. L'association pour les Recherches Sous-Marines en Roussillon (ARESMAR) travaille sur la côte catalane (Collioure, Port-Vendres, Banyuls, Cerbère) et au Liban (Tyr) depuis 1988, dans le cadre du centre de Recherches sur les Sociétés et Environnements en Méditerranées de l'université Perpignan-Via Domitia. Revue spécialisée Pour les francophones, la collection Archaeonautica a été créée en 1977 par le CNRS et le ministère de la Culture. C'est la maison d'édition CNRS Éditions qui la publie, avec un comité de rédaction assuré par le centre Camille-Jullian. La période couverte va de la Préhistoire à l’époque moderne, incluant l'archéologie maritime et navale, ainsi que l'histoire maritime et économique. Créés en 1972 par Anne et Jean-Pierre Joncheray, les Cahiers d'archéologie subaquatique éditent des articles exhaustifs, relatifs à l'archéologie, antique, médiévale, et postmédiévale. Fouilles sous-marines Techniques et procédés du site Nettoyage du site avec une lance à eau, une lance Galeazzi Enregistrement des données du site : , stratigraphie, carroyage orthogonal (matérialisé par des drisses de nylon ou des tubes en PVC)… Exploration du site, évacuation des déblais par une suceuse-dévaseuse ( ou suceuse à air) Découverte (relevé des objets, mesure des cotes, photogrammétrie), récupération et conservation des artéfacts Archéométrie Notes et références Voir aussi Articles connexes Bois gorgé d'eau Chasseur d'épaves Convention sur la protection du patrimoine culturel subaquatique Jean-Yves Empereur Fédération française d'études et de sports sous-marins Franck Goddio Anne et Jean-Pierre Joncheray Michel L'Hour Robert Sténuit Bateau Ma'agan Michael Bibliographie G.F. Bass, Archaeology under water, 1966. G.F. Bass, A history of seafaring based on the Underwater Archaeology, Londres, 1972. Fernand Benoit, Fouilles sous-marines : l'épave du Grand Congloué à Marseille, supplément à Gallia 14, 1961. J.-Y. Blodt, Underwater archaeology, 1999. collectif, 2003, Le patrimoine culturel subaquatique, Histoires sous l’eau, Icomos nouvelles, , , avril 2003. A. Bocquet et A. Marguet, L’archéologie subaquatique. À milieu et vestiges particuliers, une problématique et des méthodes d’investigations particulières. L’archeologie et ses méthodes, éditions Horvarth, 1985. H. Frost, Under the Mediterranean: Marine Antiquities, 1963. P.A. Gianfrotta et P. Pomey, Archeologia subacquea, storia, tecniche, scoperte e relitti, 1981. Anne Joncheray et J.-P., L'archéologie sous-marine, FFESSM, 2006. Anne Joncheray et J.-P., Cahiers d'archéologie subaquatique, I à XX, 2003. F. Maniscalco, Mare Nostrum. Fondamenti di archeologia subacquea 1999. F. Maniscalco (éd.), Protection, conservation and valorization of underwater cultural patrimony, 2004. Éric Rieth, Pour une histoire de l'archéologie navale. Les bateaux et l'histoire, Classiques Garnier, 2019. C. Saujot, Le droit français de l'archéologie, éditions Cujas, 2007. P. Trockmorton, Marine Archaeology, 1977. (l'appartenance de la cargaison des épaves contenant de grands trésors) Filmographie James Cameron, Expedition: Bismarck, (2002) James Cameron, Les Fantômes du Titanic'', (2003) Bases de données Base de données ALERT (Archéologie Littorale et Réchauffement Terrestre) Liens externes Ministère de la Culture français, Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM) Cahiers d'archéologie subaquatique Ministère de la Culture français, archéologie sous-marine Groupe de recherche en archéologie navale Société d'étude en archéologie subaquatique Institut Européen d'Archéologie Sous-Marine Cadre réglementaire de l'archéologie sous-marine UNESCO, protection du patrimoine culturel subaquatique Convention de l'Unesco sur la protection du patrimoine subaquatique Légifrance, Le code du patrimoine, Livre V
L'archéologie sous-marine est un des domaines de l'archéologie, caractérisé par la localisation, l'exploration et l'étude des vestiges archéologiques se trouvant actuellement sous la mer. Ces vestiges peuvent être constitués d'embarcations et de navires anciens, échoués, naufragés, mais aussi de lieux de vie désormais submergés du fait des variations du niveau des mers et océans au cours du temps. La Convention sur la protection du patrimoine culturel subaquatique adoptée par l'UNESCO en 2001 définit ces vestiges comme « toutes traces de l’existence humaine présentant un caractère culturel, historique ou archéologique se trouvant partiellement ou totalement immergé, de manière périodique ou continuelle ». Cela comprend donc l’ensemble des sites, constructions, artefacts, les épaves ainsi que leurs cargaisons. L'archéologie sous-marine se distingue, en France, de l'archéologie subaquatique, pratiquée quant à elle dans les eaux douces (fleuves, rivières, lacs).
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Arlette%20Laguiller
Arlette Laguiller
Arlette Laguiller, née le à Paris, est une femme politique française d'extrême gauche. Militante syndicale d'inspiration trotskiste, elle intègre la direction puis devient porte-parole de Lutte ouvrière (LO). En 1974, elle devient la première femme à se présenter à une élection présidentielle française. Avec six candidatures consécutives entre 1974 et 2007 et des scores allant de 1,3 à 5,7 % des suffrages, elle détient à ce jour le record du nombre de candidatures présidentielles en France. Connue pour son adresse traditionnelle , elle représente son parti à de nombreuses autres élections. Elle est conseillère municipale des Lilas (Seine-Saint-Denis) de 1995 à 2001, conseillère régionale d'Île-de-France de 1998 à 2004 et députée européenne de 1999 à 2004. Situation personnelle Famille et vie privée Arlette Yvonne Laguiller naît le dans le de Paris. Elle est issue d’une famille modeste vivant aux Lilas (alors dans le département de la Seine, devenu ensuite Seine-Saint-Denis). Pendant la Seconde Guerre mondiale, alors que sa fille est âgée de , sa mère part s'installer à Clermont-Ferrand afin de se rapprocher de son mari, qui sert dans l’armée française lorsqu’il est fait prisonnier, avant d’être libéré pour des raisons sanitaires en 1942. Arlette Laguiller passe deux ans chez sa famille maternelle, dans l’Oise. Après le conflit, elle retourne avec sa famille aux Lilas, où elle vit dans un pavillon d'une pièce cuisine. Avant la guerre, son père, Louis Laguiller, est employé d'assurance. Après sa libération, alors que sa santé reste fragile, il travaille comme manœuvre dans différentes places de travail, mais est principalement au chômage. Séminariste avant de devenir athée, il se définit comme anarchiste et milite à l’Association républicaine des anciens combattants (proche de la SFIO et du Parti communiste français). À sa fille, il transmet son goût pour la lecture et la discussion politique. Sa mère, Suzanne Janin, est secrétaire puis sans emploi. C’est ainsi principalement grâce aux prestations sociales que vit le foyer. Pendant son enfance, elle s'occupe de ses deux frères cadets, nés en 1947 et 1949, notamment en raison de la santé fragile de ses parents. Sous l'influence de sa mère, catholique, elle suit des cours de catéchisme et fait sa première communion, sans toutefois avoir de croyances religieuses. Elle quitte le domicile familial à , part vivre dans le de Paris, puis revient habiter aux Lilas. Elle reste officiellement célibataire. Formation et carrière En , à , après avoir obtenu le BEPC au collège d'enseignement général des Lilas, elle commence à travailler au Crédit lyonnais. Elle est stagiaire pendant trois mois comme dactylographe, avant de devenir mécanographe dans une agence située place Jules-Joffrin, dans le de Paris. Elle échoue peu après au concours d’entrée à l'école normale primaire. En 1957, alors qu'elle n'est pas encore en CDI, elle ne prend pas part à la grève (sur conseil de ses collègues) qui a lieu au sein du Crédit lyonnais. En 1963, elle obtient sa mutation au siège central, boulevard des Italiens (), où elle est affectée en tant qu'employée dactylographe au service des crédits immobiliers. Elle y crée une section syndicale et lance des publications au succès limité. En 1971, elle est détachée à la permanence syndicale de Force ouvrière de la banque et rattachée au service du personnel. Elle est fréquemment élue déléguée du personnel ainsi que membre du comité d’établissement et du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail. Arlette Laguiller travaille à mi-temps à partir de 1996 et part en préretraite l’année suivante. Elle prend sa retraite en 2000. Parcours politique Débuts militants Au milieu des , elle se crée ses premières convictions avec l'insurrection de Budapest , l'opération Mousquetaire et la guerre d'Algérie . Elle est principalement influencée par un employé du Crédit Lyonnais, syndicaliste et membre de la SFIO. Lectrice de L'Humanité, elle est d'abord proche du Parti communiste français (PCF), dont elle déplore cependant un engagement trop timide en faveur de l'indépendance de l'Algérie. Elle effectue sa première action militante le , en prenant part à une manifestation anti-guerre d’Algérie organisée à Paris par l'UNEF et le Parti socialiste unifié (PSU). Après la répression de la manifestation, qui avait été interdite par le préfet de la Seine, Arlette Laguiller adhère à la section des Lilas du PSU, dont elle prend rapidement la tête, et rejoint la tendance socialiste-révolutionnaire de Michel Lequenne. Elle fait alors du démarchage dans les HLM et distribue l’hebdomadaire du parti, Tribune socialiste. Elle participe à la manifestation de Charonne en 1962, dont la répression par la police fait neuf morts. Développant à partir de 1961 des idées trotskistes (définies dans le Programme de transition), elle quitte le PSU l'année suivante pour rejoindre l'organisation trotskiste et titre de presse Voix ouvrière (VO). Toujours en 1961, elle intègre la Confédération générale du travail (CGT), où elle assure les tâches administratives et tente d’accroître les liens entre les différentes entités du Crédit lyonnais. Élue déléguée du personnel et membre du comité d’établissement en 1963, elle est cooptée au bureau et au secrétariat CGT du Crédit lyonnais. Mais elle finit par être écartée du mouvement en 1965, après qu'elle a réclamé une augmentation des salaires uniformes et en raison de son engagement trotskiste. Le , avec vingt autres employés, Arlette Laguiller conduit la grève dans son établissement du Crédit lyonnais, dont elle participe à l’occupation le même jour. Le mouvement dure deux semaines, les salariés votant finalement pour la reprise du travail après avoir obtenu plusieurs avantages (hausse du SMIG, des droits syndicaux). Arlette Laguiller prend également part aux manifestations du Quartier latin. Elle intègre alors le syndicat Force ouvrière (FO), dont elle devient déléguée syndicale. Premières campagnes Après Mai 68, Voix ouvrière et d’autres organisations d'extrême gauche sont dissoutes par décret présidentiel. Mais le mouvement se reconstitue aussitôt sous le nom de son journal, rebaptisé Lutte ouvrière (LO). Arlette Laguiller intègre en 1969 le comité central et le comité exécutif de la formation, qui gagne en militants et multiplie les bulletins d’entreprise. Elle brigue son premier mandat électoral lors des élections municipales de 1971 : à la tête de la liste présentée par LO et le PSU dans le de Paris, elle réunit 2,5 % des suffrages. Dans le cadre de la campagne des élections législatives de 1973, elle est choisie, à , pour être porte-parole nationale de Lutte ouvrière, ce qui lui permet de réaliser ses premières interventions télévisées. Le parti présente au premier tour quelque , tous ouvriers ou employés ; Arlette Laguiller se présente dans une circonscription du de Paris. Ayant obtenu des scores modestes, le parti appelle à voter pour les candidats communistes ou socialistes au second tour. Désignée en présidente d'un comité de grève au service « portefeuilles-banque » du Crédit lyonnais, elle parvient à étendre le mouvement de protestation à l'ensemble de l'établissement puis à tout le secteur bancaire. Elle devient porte-parole des différents comités de grève élus dans ce cadre. À l'issue d'une occupation des locaux de , la contestation prend fin le avec la satisfaction des demandes des grévistes. En , alors inconnue du grand public, elle devient la première femme à se présenter à une élection présidentielle en France. Pendant la campagne, elle dénonce le statut de la femme dans la société . Elle critique les grands partis de gauche, qu’elle voit comme opportunistes et trop timorés. À l’issue du premier tour, avec 2,33 % des suffrages exprimés, elle arrive en cinquième position (sur douze candidats). En vue du second tour, déclarant que , elle appelle à voter pour François Mitterrand face à Valéry Giscard d'Estaing. Les sondages indiquent que deux tiers de ses électeurs soutiennent le candidat socialiste et un quart le candidat de droite. Lors des élections législatives de 1978, elle fait partie des de LO, Arlette Laguiller se présentant dans la circonscription du Puy-de-Dôme (Thiers-Ambert), où elle obtient 8,4 % des suffrages. Aux élections européennes de l’année suivante, sa liste d’alliance avec la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) d’Alain Krivine réunit 3,1 % des suffrages. Étant parvenue à réunir les nouveaux requis pour se présenter l’élection présidentielle de 1981, elle recueille 2,30 %. Comme en 1974, elle appelle au second tour à voter pour François Mitterrand, , . Candidate dans la sixième circonscription de la Seine-Saint-Denis au scrutin législatif qui fait suite à l’élection de François Mitterrand, Arlette Laguiller est créditée de 2,3 % des voix. Elle se présente ensuite comme tête de liste aux municipales de 1983 (4,4 %), aux européennes de 1984 (2,1 %) et aux législatives de 1986 en Seine-Saint-Denis. À l’élection présidentielle de 1988, elle obtient son moins bon score depuis sa première candidature, quatorze ans plus tôt : 1,99 % des suffrages exprimés, arrivant seulement devant Pierre Boussel du Mouvement pour un parti des travailleurs (0,38 %) ; contrairement aux fois précédentes, elle ne donne pas de consigne de vote pour le second tour. Ascension électorale Lors des élections municipales de 1995 aux Lilas, la liste qu’elle conduit rallie les suffrages de 15,6 % des électeurs s’étant exprimés, ce qui lui permet d’être élue au conseil municipal avec un colistier. De nouveau candidate de Lutte ouvrière à l’Élysée, elle réunit 5,30 % en 1995, 5,72 % en 2002 et 1,33 % en 2007. En 1995, elle ne donne pas de consigne de vote au second tour pour « ne pas cautionner la politique des gouvernements de gauche », estimant que la politique de la gauche au gouvernement « avait suffisamment démontré que les travailleurs n'avaient rien à attendre du Parti socialiste au pouvoir ». En 2002, elle refuse d'appeler à voter pour Jacques Chirac contre Jean-Marie Le Pen lors du second tour de l'élection présidentielle. Elle appelle à soutenir Ségolène Royal en 2007. Arlette Laguiller détient le record du nombre de candidatures (six consécutives) à une élection présidentielle française. Elle brigue à nouveau un mandat de députée dans la sixième circonscription de la Seine-Saint-Denis, détenue par le socialiste Claude Bartolone, à l’occasion des élections législatives de 1997. Concurrencée par un candidat de la LCR et un du Parti des travailleurs, elle arrive en cinquième position du premier tour avec 8,1 % des suffrages exprimés. Conseillère régionale Lors des élections régionales de 1998, elle est élue conseillère régionale d'Île-de-France avec deux autres colistiers de ses listes LO, qui rassemblent 4,1 % des suffrages au niveau régional et 6,8 % en Seine-Saint-Denis, où elle était tête de liste. Candidate à la présidence de l’assemblée, elle recueille au deuxième tour et trois au troisième tour, alors que le socialiste Jean-Paul Huchon l’emporte. Elle perd son mandat régional aux élections de 2004, après que sa liste d’union LO-LCR a obtenu 3,99 % des voix au premier tour. Députée européenne Régulièrement tête de liste aux élections européennes (avec des scores allant de 3,1 % en 1979 à 1,4 % en 1989), Arlette Laguiller est élue députée européenne en 1999, la liste LO-LCR qu’elle conduisait ayant obtenu 5,2 % des suffrages. Elle devient ainsi parlementaire avec deux autres membres de son parti et deux adhérents de la LCR. Au Parlement européen, elle siège au sein du groupe de la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique (GUE/NGL) et de la commission de l'emploi et des affaires sociales. Elle intervient contre les mécanismes capitalistes et la loi du marché, contre la diminution des salaires et des minima sociaux. En janvier 2000, elle fait partie des députés européens qui empêchent l'adoption d'une résolution visant à permettre l'étude de la faisabilité d'une taxation des flux financiers (« taxe Tobin »), arguant du fait qu'il faut détruire le système capitaliste et non le réformer. Lors des élections européennes de 2004, elle se présente en deuxième position sur la liste conduite en circonscription Île-de-France par Olivier Besancenot, porte-parole de la LCR. La liste recueille 2,78 % des suffrages exprimés et n’obtient aucun élu, ce qui conduit Arlette Laguiller à quitter le Parlement européen. Retrait Lorsque Lutte ouvrière l’investit candidate à l'élection présidentielle de 2007, Arlette Laguiller déclare qu'il s’agira de sa dernière campagne présidentielle. Elle indique qu'une jeune militante de LO lui succédera la fois suivante, affirmant qu'. Libération précise alors : Arlette Laguiller quitte sa fonction de porte-parole de Lutte ouvrière le , Nathalie Arthaud, une enseignante de , lui succédant. Depuis, elle se tient très en retrait du débat public, mais participe à des rassemblements de son parti. Prises de position D'extrême gauche (elle revendique cette étiquette), trotskiste et se définissant comme , elle critique le Parti communiste français en raison de son stalinisme, de ses ralliements systématiques au Parti socialiste et de ses participations au gouvernement au côté de celui-ci. Elle affirme que les travailleurs ne peuvent . Arlette Laguiller met l'accent sur les questions économiques et sociales. Elle défend l'interdiction des licenciements dans les entreprises qui font des bénéfices, le prélèvement des profits des entreprises pour créer des emplois, l'augmentation des salaires, la levée du secret bancaire et du secret commercial, la construction de nombreux logements sociaux. Elle défend des positions féministes. En 1973, elle prend part à la fondation du Mouvement pour la liberté de l'avortement et de la contraception (MLAC), dont elle intègre le bureau national en tant que représentante de Lutte ouvrière. En 1978, sollicitée par Gisèle Halimi, elle témoigne au procès de l'affaire Tonglet-Castellano, du nom de deux femmes belges violées quatre ans plus tôt. Cette position contraste avec celle de Lutte ouvrière, dont le discours est axé sur la seule « révolution prolétarienne ». Fonctionnement de LO Des médias et analystes soulignent que Lutte ouvrière fonctionne comme une organisation secrète, presque sectaire, sans direction, et impose l'utilisation de pseudonymes, Arlette Laguiller étant elle-même appelée , qu'elle choisit en hommage au compositeur Georges Bizet. Détail des mandats et fonctions 1973 – : porte-parole de Lutte ouvrière – : conseillère municipale des Lilas (Seine-Saint-Denis) – : conseillère régionale d'Île-de-France – : députée européenne Résultats électoraux Élections présidentielles Élections européennes Élections législatives Élections régionales Publications . Une travailleuse révolutionnaire dans la campagne présidentielle, éd. Lutte ouvrière, 1974. Il faut changer le monde, éd. Lutte ouvrière, 1980 (réimpr. 1988). Le communisme est toujours l'avenir du monde, éd. Lutte ouvrière, 1992. L'avenir de l'humanité, c'est le communisme, éd. Lutte ouvrière, 1993. C'est toute ma vie : une femme dans le camp des travailleurs, Paris, Plon, 1996. Actualité du communisme face à la mondialisation capitaliste, éd. Lutte ouvrière, 1997. Paroles de prolétaires : réponses des travailleurs eux-mêmes à ceux qui prétendent que la classe ouvrière n'existe plus, Paris, Plon, 1999. Mon communisme, Paris, Plon, 2002. . Hommage En 1993, Alain Souchon lui dédie la chanson Arlette Laguiller, dans l'album C'est déjà ça. Notes et références Voir aussi Bibliographie . . . Articles connexes Trotskisme Extrême gauche en France Résultats électoraux de l'extrême gauche en France Liens externes Naissance en mars 1940 Naissance dans le département de la Seine Naissance dans le 14e arrondissement de Paris Personnalité liée aux Lilas Mécanographe Syndicaliste français du XXe siècle Syndicaliste de la CGT Syndicaliste de Force ouvrière Femme politique française Pionnière en politique Personnalité de l'extrême gauche française Trotskiste français Féministe française du XXe siècle Féministe française du XXIe siècle Personnalité du Parti socialiste unifié Personnalité de Lutte ouvrière Candidat à une élection présidentielle en France sous la Cinquième République Conseiller régional d'Île-de-France Député européen élu en France 1999-2004 Député européen du groupe Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique 1999-2004 Syndicaliste française
Arlette Laguiller, née le à Paris, est une femme politique française d'extrême gauche.
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Alain Madelin
Alain Madelin, né le dans le de Paris, est un homme politique français. Engagé à partir de ses seize ans dans des mouvements d'extrême droite, il est l'un des fondateurs du groupe néofasciste et anticommuniste Occident (1964-1968). Après Mai 68, il rejoint les rangs du FNRI de Valéry Giscard d'Estaing, et fait partie de l'état-major de la campagne de ce dernier pour l'élection présidentielle de 1974. Il prend ensuite la direction du parti, renommé Parti républicain en 1977. Il en est le président jusqu'en 1997, le transformant en Démocratie libérale cette année-là, et sous les couleurs duquel il se présentera à l'élection présidentielle en 2002. Il devient en 1978 député de la majorité dans la quatrième circonscription d'Ille-et-Vilaine et vice-président du conseil régional de Bretagne. À la faveur de la cohabitation, il accède au poste de Ministre de l'Industrie, des Postes et Télécommunications et du Tourisme de 1986 à 1988, puis à celui de Ministre des Entreprises et du Développement économique de 1993 à 1995. À l'élection de Jacques Chirac, il devient pendant quelques mois Ministre de l'Économie et des Finances. Il s'est présenté sous l'étiquette Démocratie libérale à l'élection présidentielle de 2002, remportant 3,91 % des suffrages. Situation personnelle Origines familiales et enfance Fils de Gaétan Madelin, ouvrier spécialisé chez Renault avant de cumuler plusieurs emplois, et d'Aline Madelin, secrétaire dactylographe, il passe son enfance dans le quartier de Belleville, à Paris. Formation et engagement étudiant à l'extrême droite Après avoir quitté le collège en classe de quatrième, il suit de 1959 à 1963 un certificat d'aptitude professionnelle, puis un brevet professionnel d'ajusteur, tourneur et fraiseur au lycée Voltaire, qu'il décrit comme ayant été à l'époque « un lycée communiste ». Il s'engage à ses dans la cause nationaliste et devient familier des affrontements avec les militants d'extrême gauche. En 1963, il fait partie de la Fédération des étudiants nationalistes (FEN, extrême droite), où il est responsable de l'action militante. Début 1964, alors étudiant en droit à Assas et à peine âgé de , il est un des principaux fondateurs d'Occident, mouvement étudiant d'extrême droite qui comprendra également dans ses rangs les futurs ministres Gérard Longuet, Hervé Novelli et Patrick Devedjian. Revenant sur cette époque, il déclare : En 1965, Alain Madelin est délégué à la jeunesse dans le comité de soutien à Jean-Louis Tixier-Vignancour pour le de Paris. En , lui et Patrick Devedjian sont condamnés par le tribunal correctionnel de Draguignan à un an de prison avec sursis et trois ans de mise à l'épreuve pour vol et détention d'armes. À partir du , il participe quotidiennement avec d'autres ultranationalistes d'Occident, dont Patrick Devedjian, à des manifestations contre la représentation au théâtre de l'Odéon des Paravents de Jean Genet, une pièce qu'ils dénonçaient comme une atteinte à la France coloniale. Le , Alain Madelin participe à un commando d'Occident qui attaque des étudiants d'extrême gauche du Comité Vietnam national à l'université de Rouen. Parmi les nombreux blessés, Serge Bolloch – il deviendra vingt ans plus tard journaliste au Monde – est dans le coma, le crâne fracassé. Le , Alain Madelin est condamné à 1000 F d'amende comme co-auteur de « violence et voies de fait avec armes et préméditation », avec douze autres militants d'extrême droite, dont Patrick Devedjian, Gérard Longuet et Alain Robert. Il a également signé dans la revue Est-Ouest dirigée par le militant anticommuniste et ancien collaborateur Georges Albertini sous le pseudonyme d'Alain Burgonde, des articles sur les mouvements d'extrême gauche. Au lendemain des événements de mai 68, il rompt avec le mouvement Occident, estimant que la seule solution pour s'opposer au communisme est désormais la voie démocratique et le choix du libéralisme économique. Carrière professionnelle Il obtient une licence de droit, puis prête son serment d'avocat en 1971. Il travaille alors dans différents instituts et organismes patronaux, notamment avec Georges Albertini. Vie privée et familiale Avec Patricia Salustri, actionnaire de la SA Média Production dont il est divorcé, Alain Madelin a trois enfants. Parcours politique Débuts (1968-1986) À l'automne 1968, Alain Madelin adhère à la Fédération nationale des républicains indépendants (RI ou FNRI) de Valéry Giscard d'Estaing. En mars 1973, l’ensemble de la majorité de droite soutient sa candidature dans la circonscription des Hauts-de-Seine (Issy-les-Moulineaux, Vanves, Malakoff) face au député communiste Guy Ducoloné, qui est réélu. Claude Hilbert, gaulliste de l'UJP, avait alors manifesté contre son passé de « responsable du mouvement d'extrême droite Occident » mais s’était finalement rallié à sa candidature. Parallèlement, Alain Madelin signe sous le pseudonyme d'Alain Burgonde des articles sur l'extrême gauche dans la revue Est-Ouest, qui a succédé au Bulletin d'études et d'informations politiques internationales de l'Institut d'histoire sociale, sous la houlette du secrétaire général élu en 1976, Claude Harmel (alias Guy Lemonnier), qui l'a pris sous aile. Occident était en contact dès 1965 avec l’IHS, via Georges Albertini. Alain Madelin fait connaître d'autres réseaux Albertini, artisan du « recyclage » d'anciens militants d'extrême droite, à Yvan Blot, cofondateur du Club de l'horloge. Au sein de ce dernier, Alain Madelin est , selon Les Dossiers du Canard enchaîné, ; il sera aussi membre d'honneur du club et, en 1986, prendra son secrétaire général, Michel Leroy, à son cabinet ministériel. Pendant la campagne présidentielle de 1974, Alain Madelin est directeur de publication d'un journal antisocialiste, Spécial Banlieue, et intègre l'état-major de Valéry Giscard d'Estaing, toute comme Anne Méaux, ancienne responsable du groupuscule d'extrême droite Groupe union défense-Assas. Avec celle-ci, Alain Madelin soutient à nouveau VGE en 1981. Entre-temps, en janvier 1977, il est devenu secrétaire national des RI, chargé de l'information interne. En mars 1977, à 31 ans, il est chargé de mission au cabinet de Claude Coulais, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat. En mars 1978, il est élu député dans la quatrième circonscription d'Ille-et-Vilaine et devient vice-président du conseil régional de Bretagne ; il surprend en arrivant sans cravate dans l'hémicycle. Pour l'hebdomadaire d'extrême droite Minute, Alain Madelin, Gérard Longuet et Hubert Bassot sont les nouveaux élus « d'extrême droite par majorité interposée ». Lors de ces élections législatives, l'UDF recueille presque autant de voix que les gaullistes. Le , il est puni de la « censure simple » (privation pendant un mois de l'indemnité parlementaire), pour « injures ou menace envers le président de la République française » (article 73 du règlement de l'Assemblée nationale). François d'Aubert, Alain Madelin et Jacques Toubon avaient mis en cause François Mitterrand en rappelant que celui-ci avait dirigé, pendant quelques mois, un journal détenu par Eugène Schueller. L'historien Henry Rousso écrit à propos de cet incident : Délégué général du Parti républicain (composante giscardienne revendiquée de l’UDF) en 1985, Alain Madelin en devient secrétaire général trois ans plus tard. Dans les années 1980, Alain Madelin est l'un des promoteurs du libéralisme économique, qui gagne alors en influence au sein des partis français de droite. Il est très lié au collectif des nouveaux économistes, qui ambitionne de promouvoir en France l'école autrichienne d'économie et de faire redécouvrir les penseurs libéraux français. Il intervient en faveur du maintien du système de perception de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) dans la Communauté européenne après 1992. Ministre de l'Industrie, des Postes et Télécommunications et du Tourisme (1986-1988) Lorsque la droite gagne les élections législatives en 1986 et que débute la première cohabitation, Jacques Chirac le nomme ministre de l'Industrie, des Postes et Télécommunications et du Tourisme. Le scénario se répète lorsque la droite gagne les élections législatives en 1993 et qu'Édouard Balladur, premier ministre de la deuxième cohabitation, nomme Alain Madelin ministre des Entreprises et du Développement économique. Durant la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, il affirme : « Personne ne peut dire qu'à un moment donné la sécurité des Français a été menacée ». Son passage laisse deux traces notables : d'une part les contrats de retraite « Madelin », permettant aux non-salariés de se constituer une retraite par capitalisation ; d'autre part une simplification des démarches de création d'entreprise, avec la mise au point du statut d'entreprise unipersonnelle (EURL et EARL). En 1995, Alain Madelin est élu maire de Redon. Il ne sollicite pas de deuxième mandat en 2001. À la même époque, il cultive son indépendance en lançant en sa propre formation politique, Idées Action, qui réunit des décideurs économiques ainsi que des élus et des militants de droite. Le se fédère alors autour de cette structure, qui diagnostique une panne de l'ascenseur social et préconise de rendre l'État plus compétitif en baissant les prélèvements obligatoires. Idées Action, qui s'apparente plus à un club de réflexion qu'à un parti politique, revendique à la fin des années 1990. Surnommé par son créateur la , le mouvement permet à Alain Madelin d'organiser ses réseaux et de mobiliser ses sympathisants. Lorsque l'UDF se range derrière Édouard Balladur lors de l'élection présidentielle de 1995, il choisit de soutenir Jacques Chirac, dont il anime la campagne électorale, avec Philippe Séguin. Ministre de l'Économie et des Finances (1995) Après son élection à la présidence de la République, Jacques Chirac le nomme ministre de l'Économie et des Finances. Dès son entrée en fonction, il préconise une réforme des retraites par l'alignement du public sur le privé en supprimant les régimes spéciaux de retraite déficitaires, mais ses positions sont jugées trop libérales. Par ailleurs, il bénéficie d'une bonne réputation dans une partie des milieux économiques pour avoir pris, tout comme Philippe Séguin, du recul par rapport aux excès, entre 1991 et 1994, de la politique dite du « franc fort ». En opposition avec le Premier ministre Alain Juppé sur ce point, il est contraint à la démission au bout de trois mois. Il est remplacé par Jean Arthuis. Président de Démocratie libérale (1997-2002) De 1989 à 1997, il exerce les fonctions de vice-président du Parti républicain et de vice-président de l'UDF de 1991 à 1996. Candidat à la présidence de l'UDF en 1996, il est battu par François Léotard. Il devient président du Parti républicain à la suite de la victoire de la gauche plurielle aux législatives de 1997. À l'été 1997, il transforme le PR en « Démocratie libérale », dont il reste président jusqu'en 2002. Le refus d'Alain Madelin de condamner, en , les présidents de région élus, comme Charles Millon et Jacques Blanc, avec les voix du Front national, provoque la rupture entre Démocratie libérale et l'UDF. En 1999, il s'abstient, aux côtés de Philippe Séguin, au moment du vote sur le Pacte civil de solidarité, quand les trois groupes parlementaires de droite appellent à voter contre. Candidat à l'élection présidentielle de 2002 Alain Madelin se présente à l'élection présidentielle de 2002, où il recueille 3,91 % des suffrages exprimés (1,1 million de voix). Ce score étant inférieur à 5 %, il n'obtient pas le remboursement d'une grande partie de ses frais de campagne. Il appelle à voter pour Jacques Chirac au second tour et se rallie ensuite à l'UMP, au sein de laquelle DL fusionne. Au sein de ce parti, il incarne la ligne libérale en étant membre du courant Les Réformateurs. En 2003, il se prononce en faveur de l'intervention militaire en Irak, menée par les États-Unis, pour renverser le régime de Saddam Hussein. En 2006, très critique envers les méthodes du Premier ministre pour faire passer le CPE (refus de compromis avec les partenaires sociaux, utilisation de l'article 49-3 de la Constitution), il invite néanmoins le gouvernement à rester ferme sur ses positions, soutenant que le Contrat première embauche n'est pas fait contre les jeunes, mais pour les jeunes. Il apporte son soutien à Alternative libérale lors du congrès de ce parti en . Retrait de la vie politique (2007) Le , il annonce qu'il ne se représentera pas aux élections législatives de 2007. Alors qu'il avait été élu dès le premier tour avec plus de 58 % des suffrages en 1993, il ne l'avait emporté qu'avec d'avance sur la candidate socialiste en 2002. Son successeur, élu en , est le socialiste Jean-René Marsac. Alain Madelin se met dès lors en retrait de la vie politique. En 2008, il devient administrateur de Rentabiliweb. Il devient président du Groupement d’intérêt public pour l’éducation numérique en Afrique (GIP ENA) en 2010. En , il est le cofondateur du fonds commun de placement à risque Latour Capital. Le , ce fonds rachète à Veolia quatre de ses filiales : Proxiserve (Veolia Habitat Services) ainsi que les sociétés Prochalor, Semcra et Thop, toutes les trois spécialisées dans les équipements de chauffage. Sylvain Laurens, maître de conférence à l'EHESS spécialiste du pantouflage, s'interroge sur le fait qu', et sur le fait que : s'il n'y a , il estime qu'. Il intervient régulièrement sur i>Télé, principalement sur les questions économiques, et sur BFM Business. Il soutient Alain Juppé pour la primaire française de la droite et du centre de 2016. Après l'échec de Juppé face à François Fillon, Alain Madelin salue les propositions d'Emmanuel Macron sur les retraites sans apporter officiellement son soutien à ce dernier. Détail des mandats et fonctions du au , du au , du au , du au , du au , du au , du au : député du au : membre du conseil régional de Bretagne au : ministre de l'Industrie, des P. et T. et du Tourisme du gouvernement Chirac II du au : député européen du au : vice-président du conseil régional de Bretagne du au : ministre des Entreprises et du Développement économique, chargé des Petites et moyennes entreprises, du Commerce et de l'Artisanat du gouvernement Balladur du au : membre du conseil général d'Ille-et-Vilaine du au : ministre de l'Économie et des Finances du gouvernement Juppé du au : maire de Redon (Ille-et-Vilaine) du à 2002 : président de Démocratie libérale du au : député européen le : désigné président du Fonds mondial de solidarité numérique, pour une période de trois ans Dans la littérature Dans la bande dessinée Pascal Brutal de Riad Sattouf, Alain Madelin est président de la République. Publications Pour libérer l'école, l'enseignement à la carte, Paris, 1984 Chers compatriotes… Programme pour un président, Paris, 1994 Quand les autruches relèveront la tête Paris, 1995 Aux sources du modèle libéral français sous sa direction, Paris, Perrin, 1997 Le Droit du plus faible, Paris, 1999 Quand les autruches prendront leur retraite, coécrit avec Jacques Bichot, Paris, Seuil, 2003 Faut-il supprimer la carte scolaire ? coécrit avec Gérard Aschieri, Paris, Magnard, 2009 Notes et références Voir aussi Bibliographie . Le Monde du 19 avril 2002, le Nouvel Observateur, RTL, l'Expansion Liens externes Membre du Carrefour de l'horloge Ministre de la Cinquième République Ministre français des Finances Ministre français du Tourisme Ministre français des Postes et Télécommunications Député de la VIIe législature de la Ve République Député d'Ille-et-Vilaine Député européen élu en France 1989-1994 Député européen élu en France 1999-2004 Conseiller régional de Bretagne Conseiller général d'Ille-et-Vilaine Maire d'Ille-et-Vilaine Maire de Redon Candidat à une élection présidentielle en France sous la Cinquième République Personnalité de la Fédération des étudiants nationalistes Personnalité d'Occident Personnalité de la Fédération nationale des républicains indépendants Personnalité de l'Union pour la démocratie française Député européen membre de Démocratie libérale (parti politique) Député membre de l'Union pour un mouvement populaire Personnalité libérale française Élève du lycée Voltaire (Paris) Étudiant de l'université Panthéon-Assas Député de la VIIIe législature de la Ve République Député de la IXe législature de la Ve République Député de la Xe législature de la Ve République Député de la XIe législature de la Ve République Député de la XIIe législature de la Ve République Ministre français du Commerce Ministre français de l'Industrie Ministre français des Petites et Moyennes Entreprises et de l'Artisanat Ministre français de l'Économie nationale Député européen membre du Parti républicain (France) Personnalité politique condamnée pour violence Personnalité politique condamnée Naissance dans le 12e arrondissement de Paris Naissance en mars 1946
Alain Madelin, né le dans le de Paris, est un homme politique français.
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Alejandro Toledo
Alejandro Toledo Manrique (né à Tokyo, Hokkaido, Japon, le ) est un économiste et un homme d'État péruvien. Il fut président de la République du au . Il remporte l'élection présidentielle en 2001, en battant au deuxième tour Alan García. Il est marié avec l'anthropologue belge Éliane Karp. Recherché par la justice péruvienne pour des faits de corruption, il est actuellement en fuite aux États-Unis. Il est accusé d'avoir reçu des dizaines de millions de dollars de pots-de-vin d'entreprises brésiliennes, notamment d'Odebrecht. Son extradition est finalement acceptée par Washington, après six ans d'attente, en 2023. Situation personnelle Origines Alejandro Toledo naît à Cabana, dans la province de Pallasca (région d'Ancash), le . Ses parents, Anatolio Toledo et Margarita Manrique, sont des paysans pauvres quechuas. Alejandro est le cinquième des seize enfants de la famille, parmi lesquels seuls neuf survivent à l'âge adulte. En 1950, sa famille rejoint Chimbote pour avoir une meilleure situation. Enfant, il travaille comme vendeur ambulant pour aider sa famille. Formation Il suit des études secondaires à la Gran Unidad Escolar San Pedro de Chimbote, avec une prédilection pour les matières littéraires et journalistiques. Ses bons résultats lui valent d'obtenir une bourse en 1966 pour pouvoir aller étudier l'économie à l'université de San Francisco, aux États-Unis. Il poursuit ses études à l'université Stanford, où il obtient deux masters, en 1971 et 1972, suivis en 1993 d'un doctorat (PhD). Parcours politique Débuts Il est candidat à la présidence de la République en 2000 mais est battu par son adversaire le président sortant Alberto Fujimori, qui détenait la totalité du pouvoir médiatique. Alejandro Toledo conteste le résultat de l'élection et dénonce des fraudes. Plusieurs de ses partisans sont tués et des dizaines d'autres blessés dans la répression d'une manifestation pacifique par le régime de Fujimori. De nouveau candidat en 2001, à la suite de la destitution et de la fuite au Japon d'Alberto Fujimori, il représente le parti libéral Pérou possible contre l'ancien président Alan García. Peu charismatique et objet d'accusations pendant la campagne sur son penchant présumé pour la cocaïne, son avance dans les sondages s'érode au fur et à mesure de l'avancée de la campagne. Il est toutefois élu au second tour. Président de la République (2001-2006) Se présentant comme le premier président autochtone du Pérou, il lui est reproché de faire de ses origines un marketing politique, sans que cela se traduise par des politiques de rupture. Au pouvoir, il poursuit les politiques économiques néolibérales de son prédécesseur Fujimori ; son mandat est marqué par des mesures en faveur des privatisations et par la signature de traités de libre-échange, notamment avec les États-Unis. Il met aussi en œuvre des politiques de lutte contre la pauvreté. En 2005, peu avant la fin de son mandat, sa cote de popularité s'établit à moins de 10 % de satisfaction, un taux parmi les plus faibles d’Amérique du Sud, en raison de crises ministérielles à répétition, de manque de résultats en matière économique, d'affaires de corruption et d'accusations de falsification visant à permettre la légalisation de son parti en 1998. Il remanie entièrement son gouvernement en aout 2005 pour faire face à la crise politique. En vertu de la Constitution en vigueur, il ne peut briguer un second mandat consécutif en 2006. Après la présidence Élections présidentielles de 2011 et 2016 Il rejoint en 2010 « l'initiative des amis d’Israël », qui regroupe des hommes politiques et hommes d'affaires internationaux afin d'utiliser leurs influences pour soutenir les intérêts israéliens. Candidat à l’élection présidentielle en 2011, il obtient 15,64 % des votes, arrivant en quatrième position, et soutient la candidature d'Ollanta Humala au second tour, qui est élu face à Keiko Fujimori, la fille d'Alberto Fujimori. De nouveau candidat à l’élection présidentielle en 2016, il obtient 1,3 % des votes. Affaires judiciaires En , Alejandro Toledo est convoqué en justice pour répondre à des accusations de corruption et de blanchiment d'argent concernant l'achat de plusieurs propriétés en connivence avec un homme d'affaires israélien. Il est soupçonné de trafic d'influence et d'avoir reçu des dizaines de millions de dollars de pots-de-vin d'entreprises brésiliennes, notamment d'Odebrecht, en échange de contrats favorables à ces dernières, puis d'avoir blanchi cet argent dans l'achat de luxueuses propriétés en Israël. Il est également suspecté de blanchiment d'argent via une société offshore au Costa Rica. En , la justice requiert son incarcération et les autorités péruviennes annoncent offrir pour toute information sur sa localisation, Toledo ayant fui à l'étranger. Il est localisé aux États-Unis mais son extradition vers le Pérou est mise en suspens par les autorités américaines, malgré une notice rouge émise par Interpol le concernant. Il y est arrêté le . Washington autorise en février 2023 son extradition. Il est effectivement extradé au Pérou et incarcéré à Lima le 24 avril 2023. Notes et références Voir aussi Articles connexes Pérou possible Liens externes Président du Pérou du XXIe siècle Étudiant de l'université Stanford Étudiant de l'université de San Francisco Docteur honoris causa de l'université nationale principale de San Marcos Grand-croix de l'ordre de Saint-Charles Grand-croix de l'ordre du Mérite de la république de Pologne Récipiendaire de l'ordre du Mérite national (Algérie) Chevalier grand-croix au grand cordon de l'ordre du Mérite de la République italienne Naissance au Pérou Naissance en mars 1946 Affaire politico-financière au Pérou
Alejandro Toledo Manrique (né à Tokyo, Hokkaido, Japon, le ) est un économiste et un homme d'État péruvien. Il fut président de la République du au . Il remporte l'élection présidentielle en 2001, en battant au deuxième tour Alan García. Il est marié avec l'anthropologue belge Éliane Karp.
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Agriculture de précision
L'agriculture de précision est un principe de gestion des parcelles agricoles qui vise l'optimisation des rendements et des investissements, en cherchant à mieux tenir compte des variabilités des milieux et des conditions entre parcelles différentes ainsi qu'à des échelles intra-parcellaires. Ce concept est apparu à la fin du , dans le contexte de course au progrès des rendements agricoles. Il a notamment influencé le travail du sol, les semis, la fertilisation, l'irrigation, la pulvérisation de pesticides, etc. Il requiert l’utilisation de nouvelles technologies, telles que l’imagerie satellitaire et l'informatique. Il s'appuie sur des moyens de localisation dans la parcelle dont le système de positionnement par satellites de type GPS. L'espoir des promoteurs de ces technologies est d'aboutir à un système d'aide à la décision efficace à grande échelle comme aux échelles locales, qui permettrait d'optimiser les rendements des investissements tout en préservant les ressources naturelles, financières et énergétiques. À ce jour, certains progrès ont été faits, pour la gestion des besoins en eau notamment, mais des concepts apparemment simples comme la définition de zones de gestion différenciée vraiment adaptées aux besoins de la plante sont encore hors d'atteinte même pour un seul type de culture sur un seul champ qui évolue dans le temps (voir, par exemple, McBratney et al. (2005), et Whelan et al. (2003). Whelan et McBratney (2003) décrivent les approches actuellement retenues pour définir ces zones de gestion sur des bases agroscientifiques, notamment basées sur les cartes de rendement, les procédures de classification supervisée et non supervisée, sur les imageurs satellites ou vues aériennes, via l'identification des données traduisant des tendances ou des phénomènes stables au fil des saisons ou des années, etc. Parmi ces approches l'approche phytogéomorphologique qui lie la stabilité pluriannuelle et certaines caractéristiques de croissance des cultures à des attributs topologiques des parcelles connait un certain succès. Son intérêt vient du fait que la géomorphologie dicte en grande partie l'hydrologie du champ. De nombreuses données pluriannuelles désormais disponibles montrent qu'une certaine stabilité de ces effets existe (Kaspar et al., (2003)), cependant, le passage à une aide à la décision pouvant universellement aider les agriculteurs, voire permettre une robotisation de tout ou partie des tâches de gestion est encore du domaine de la prospective voire de la science-fiction. Enjeux de l'agriculture de précision L'agriculture de précision a pour objectif général de récolter le plus possible de matière et de produits, tout en consommant le moins possible d'énergie et d'intrants (engrais, phytosanitaires, eau). Il s'agit d'optimiser la gestion d'une parcelle d'un triple point de vue : agronomique : mécanisation agricole conjointe à un ajustement des pratiques culturales en se rapprochant mieux des besoins de la plante (exemple : satisfaction des besoins azotés) ; la précision agronomique vise à améliorer l'efficacité intrants/rendements, y compris par le choix de souches et variétés plus adaptées au contexte édaphique ou phytosanitaire. Contrairement au principe d'homogénéité et d’homogénéisation des parcelles prôné aux débuts de la révolution verte, l’agriculture de précision cherche à s’adapter à la variabilité des conditions naturelles du milieu aux échelles intra-parcellaires, ce qui est devenu encore plus nécessaire dans les pays industriels et dans les régions de grandes cultures en raison d'une tendance marquée et constante à l’augmentation de la taille de chaque parcelle. environnemental : réduction de l'empreinte écologique de l'activité agricole (par exemple en limitant le lessivage d'azote excédentaire). Il s'agit aussi de diminuer certains risques pour la santé humaine et l'environnement (en particulier en diminuant la diffusion dans l’environnement des nitrates, phosphates et pesticides, en cherchant à appliquer la juste dose, quand il faut et où il faut) ; ce souci de l'environnement apparaît surtout à partir des années 1999 marquées par le Sommet de la Terre de Rio et les premiers constats d'impacts environnementaux et sanitaires négatifs de la révolution verte initialement basée sur la mécanisation et un usage peu mesuré des engrais et pesticides, ou du drainage et de l'irrigation. économique : augmentation de la compétitivité par une meilleure efficacité des pratiques. Il a été estimé aux États-Unis dans les années 1990 que gaspiller moins d’intrants permettait à un agriculteur d'économiser environ par hectare grâce à la modulation de la fumure N, P et K (ce calcul qui ne vaut pas pour l’Europe où l’agriculture était un peu moins industrielle). De plus, agriculture de précision met à la disposition de l'agriculteur de nombreuses informations qui peuvent : constituer une véritable mémoire de l'exploitation ; aider la prise de décision ; aller dans le sens des besoins de traçabilité ; améliorer la qualité intrinsèque des produits agricoles (exemple : taux de protéines pour les blés panifiables) ; améliorer les intrants des différentes parcelles. Histoire On estime généralement que l'agriculture de précision, telle qu'on la définit aujourd'hui est née aux États-Unis dans les années 1980. En 1985, des chercheurs de l'Université du Minnesota, font varier les apports d'amendements calciques sur des parcelles agricoles. On cherche ensuite à moduler les apports de certains intrants (azote, phosphore, potassium) dans certaines grandes cultures très consommatrices d’énergie et d’intrants (maïs, betteraves sucrières par exemple). C'est à cette époque qu'apparaît la pratique du « grid-sampling » (un échantillonnage sur un maillage fixe d'un point par hectare). Vers la fin des années 1980, grâce aux prélèvements ainsi échantillonnés, les premières « cartes de rendement de production » puis « cartes de préconisation » pour les apports modulés en éléments fertilisés et pour les corrections de pH font leur apparition. Ces pratiques sont ensuite diffusées au Canada et en Australie, puis avec plus ou moins de succès selon les pays en Europe, d'abord au Royaume-Uni et en Allemagne et peu après en France, puis en Asie dans le cadre des suites de la révolution verte. En France, l'agriculture de précision est apparue en 1997-1998. Le développement du GPS et des techniques d'épandage modulaire ont aidé à l'enracinement de ces pratiques. , moins de 10 % de la population agricole française est équipée de tels outils de modulation, le GPS étant le plus répandu. Mais cela ne les empêche pas pour autant d'utiliser des cartes de recommandations à la parcelle, tenant compte de son hétérogénéité. Une première phase a consisté à intégrer dans les pratiques de culture les analyses physico-chimiques du sol, faites par des laboratoires spécialisés (années 1983-1984) afin de produire des « cartes de rendements » puis des « cartes de préconisations » utilisées pour mieux adapter les traitements aux variations locales des conditions édaphiques. Une seconde phase a consisté à mieux estimer les besoins estimés de la plante (aujourd’hui à partir d’imagerie satellitale parfois). Puis l'évolution des technologies va permettre le développement de capteurs de rendement et leur utilisation, couplée avec l'apparition de DGPS ou « Differential Global Positioning System » (notamment sur les moissonneuses batteuses), ne vont cesser de croître (pour atteindre aujourd'hui plusieurs millions d'hectares couverts par ces systèmes). En 1996, il y avait environ de ce type en France selon Robert, dont environ 4500 connectés à un DGPS. Parallèlement se développent des stratégies d'agriculture plus raisonnée. Ainsi, dans les années 1990 un service d’alerte (par fax, puis par téléphone et internet) aux agriculteurs les prévenant d’un risque important de pullulation d’une ou plusieurs espèces indésirables pour l’agriculture (pucerons, mouche de la carotte, etc.) s’est développé, sous l’égide des SRPV en France, de manière à ne traiter qu’en cas de risque avéré ou de forte probabilité d’infestation. En France, dans les années 1980-2000 le Cemagref et l'INRA, de même que les lycées agricoles, le CFPPA, et des organismes professionnels tels que l’ITCF (institut technique des Céréales et des Fourrages), etc. ont joué un rôle important dans la diffusion et l'expérimentation de ce concept. Étapes et outils On peut distinguer quatre étapes dans la mise en place de techniques d'agriculture de précision prenant en compte l'hétérogénéité spatiale : Géolocalisation des informations La géolocalisation de la parcelle permet de superposer sur celle-ci les informations disponibles : analyse de sol, analyse des reliquats azotés, cultures précédentes, résistivité des sols. La géolocalisation s’effectue de deux manières : détourage physique à l’aide d’un GPS embarqué, ce qui nécessite le déplacement de l’opérateur sur la parcelle ; détourage cartographique sur la base de fond d’image aérienne ou satellite. Pour garantir la précision de géolocalisation, ces fonds d’images doivent être adaptés en termes de résolution et de qualité géométrique. Caractérisation de cette hétérogénéité Les origines de la variabilité sont diverses : climat (grêle, sécheresse, pluie…), sol (texture, profondeur, teneur en azote), pratiques culturales (semis sans labour), mauvaises herbes, maladies. Des indicateurs permanents (essentiellement liés au sol) renseignent l'agriculteur sur les principales constantes du milieu. Des indicateurs ponctuels le renseignent sur l'état actuel de la culture (développement de maladies, stress hydrique, stress azoté, verse, dégâts de gel, etc.). Les informations peuvent provenir de stations météorologiques, de capteurs (résistivité électrique du sol, détection à l'œil nu, réflectométrie, imagerie satellite…). La mesure de la résistivité, complétée par des analyses pédologiques, aboutit à des cartes agro-pédologiques précises qui permettent une prise en compte du milieu. Des systèmes de gestion des informations permettent de produire des analyses synthétiques du contexte et des besoins agronomiques, puis des systèmes d'aide à la décision. Prise de décision ; deux stratégies possibles face à l'hétérogénéité agronomique À partir des cartes agro-pédologiques, la décision sur la modulation des intrants dans la parcelle s’effectue selon deux stratégies : l’approche prévisionnelle : basée sur une analyse d’indicateur statique pendant la campagne (le sol, la résistivité, l'historique de la parcelle…) ; l’approche de pilotage : l’approche prévisionnelle est mise à jour grâce à des mesures régulières pendant la campagne. Ces mesures sont effectuées : par échantillonnage physique : pesée de la biomasse, teneur en chlorophylle des feuilles, poids des fruits, etc., par proxy-détection : capteurs embarqués sur les machines pour mesurer l’état du feuillage mais nécessitant l’arpentage total de la parcelle, par télédétection aérienne ou satellite : des images multispectrales sont acquises et traitées de manière à produire des cartes représentant différents paramètres biophysiques des cultures. La décision peut être fondée sur des modèles d'aide à la décision (modèles agronomiques de simulation des cultures, et modèles de préconisation), mais elle revient avant tout à l'agriculteur, en fonction de l'intérêt économique et de l'impact sur l'environnement. Mise en œuvre de pratiques palliant les variabilités Les nouvelles technologies de l'information (NTIC) devraient rendre la modulation des opérations culturales au sein d'une même parcelle plus opérationnelle et facilitent l'utilisation par l'agriculteur. L'application technique des décisions de modulation nécessite la disponibilité de matériels agricoles appropriés dit « matériels agricoles d'application modulée » (c'est-à-dire qui s'adaptent mieux aux besoins des plantes ou animaux, selon le contexte). On parle dans ce cas de technologie des taux variables (VRT, pour ). Exemples de modulation : semis à densité variable, application d'azote, application de produits phytosanitaires. La mise en œuvre de l'agriculture de précision est facilitée par des équipements dans les tracteurs : système de positionnement (par exemple les récepteurs GPS qui utilisent les transmissions par satellite pour déterminer une position exacte sur le globe terrestre) ; systèmes d'informations géographiques (SIG) : logiciels qui aident à manipuler toutes les données à disposition ; matériel agricole pouvant pratiquer la « technologie des taux variables » (semoir, épandeur), grâce à des outils informatiques embarqués ; calculateurs et/ou régulateurs ( Land Manager de Dickey-John, Spraymat de Muller Elektronik, ). Impact économique et environnemental La réduction des quantités d'azote apportées est significative, entraînant également de meilleurs rendements. Le retour sur investissement se fait donc alors à plusieurs niveaux : économie sur l'achat des produits phytosanitaires et des engrais, et meilleure valorisation des récoltes. Le deuxième effet bénéfique, à plus grande échelle, de ces apports ciblés, géographiquement, temporellement et quantitativement concerne l'environnement. En effet, apporter plus précisément la bonne dose au bon endroit, et au bon moment ne peut que profiter à la culture, au sol, et aux nappes phréatiques, et ainsi à tout le cycle agricole. L'agriculture de précision est donc devenue l’un des piliers de l'agriculture durable, puisqu'elle se veut respectueuse de la culture, de la terre et de l'agriculteur. On entend par agriculture durable, un dispositif de production agricole qui vise à assurer une production pérenne de nourriture, en respectant les limites écologiques, économiques et sociales qui assurent la maintenance dans le temps de cette production. Cette agriculture a également des effets négatifs. Elle repose avant tout sur un déploiement d'outils numériques en tout genre : serveurs, capteurs, satellites GPS, bornes RTK, ... participant de cette façon à la boulimie numériques qui affecte les sociétés modernes donc avec des impacts directs d'émissions de polluants pour la fabrication et le recyclage et une consommation d'énergie croissante. Finalement, elle déplace les pollutions et consommations d'énergie en dehors des parcelles agricoles sans pour autant résoudre le problème à l'échelle globale. L'Atelier Paysan enquête sur les impacts environnementaux et sociaux du développement de l'agriculture de précision dans la limite des recherches actuelles.Selon Jeanne Oui, l'agriculture de précision serait une façon de rendre plus acceptable l'agriculture industrielle d'un point de vue écologique. Limites En termes d'investissements financiers, c'est une agriculture coûteuse encore inaccessible à la plupart des paysans de la planète. Les matériels sont aujourd'hui pour la plupart conçus pour la gestion de grandes ou très grandes parcelles agricoles, couvertes de grandes cultures génétiquement très homogènes, voire clonales ou quasi-clonales. Or ces cultures génétiquement très homogènes favorisent les invasions biologiques de parasites ou de phytopathogènes devenus résistants à des fongicides, nématicides, insecticides voire à des désherbants totaux. De plus, les capteurs et outils de pilotage ont surtout été conçus pour des moissonneuses batteuses ou des engins (tracteurs, épandeurs autotractés…) parfois très lourds et qui endommagent les sols vulnérables, ce qui compense alors négativement une partie des avantages apportés par la « précision » des traitements agricoles. En théorie, si le traitement est aussi adéquat que possible, il devrait être plus efficace et il s'ensuit que le nombre de passages annuel d'engins devrait diminuer. Enfin, à ce jour, l'agriculture intensive qui utilise ces outils a favorisé une homogénéisation des paysages, une adaptation des paysages et de la forme des parcelles aux engins agricoles de grande taille, au détriment de la complexité des écosystèmes, de la biodiversité et des services écosystémiques. Notes et références Bibliographie Source La cartographie des sols Voir aussi Articles connexes Liens externes Defisol Économie agricole Machinisme agricole Véhicule agricole Récolte
L'agriculture de précision est un principe de gestion des parcelles agricoles qui vise l'optimisation des rendements et des investissements, en cherchant à mieux tenir compte des variabilités des milieux et des conditions entre parcelles différentes ainsi qu'à des échelles intra-parcellaires.
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Sid Meier's Alpha Centauri
Jeu de gestion et de stratégie au tour par tour, créé par Sid Meier, Alpha Centauri repose sur une hypothétique colonisation humaine de la planète Chiron, située dans le système d’Alpha du Centaure. Alpha Centauri peut être considéré comme la suite du jeu Civilization, dont l’objectif final était d’envoyer un vaisseau coloniser le système d’Alpha Centauri. Selon l’histoire, le vaisseau spatial transportant les colons est victime d’une avarie peu avant son arrivée, obligeant les humains jusqu’alors unis à se diviser en sept factions rivales caractérisées par des idéologies différentes et dont les objectifs et les capacités divergent. Chacune des factions parvient à quitter le navire et à gagner la surface de Chiron à bord d’un module de survie. Bien que le jeu ait bénéficié d'une excellente réception critique, il est celui de la série Civilization qui s'est le moins bien vendu. Déroulement du jeu Le jeu débute en 2100. À chaque tour ou année, chacune des 7 factions organise son activité, les déplacements de ses unités (civiles ou de combats). Le jeu s'arrête lorsqu'une des factions domine les autres, soit par ses conquêtes, son économie, ses recherches et le développement de technologies ou lorsque l'on atteint une date déterminée (2600). En tant que jeu de mise en place des civilisations, il offre la possibilité au joueur de définir lui-même son objectif final, orientant celui-ci vers des objectifs de victoire diplomatique, économique, par conquête ou par transcendance. Au cours du jeu, le joueur se glisse dans la peau du leader d’une des sept factions, et essaie de développer sa colonie et de parvenir à la victoire. Les différents joueurs entrent progressivement en contact les uns avec les autres, et s’engagent dans une course au pouvoir, chacun étant libre d’adopter la stratégie qui lui convient le mieux dans la poursuite de son objectif. Les découvertes scientifiques faites au cours du jeu définissent les technologies disponibles pour chaque faction, ce qui définit la nature des bâtiments et aménagements pouvant être construits dans les bases, ainsi que le type d’unités pouvant être produites (militaires, unités d’exploration, de terra-formation ou de colonisation). En plus de la compétition entre factions humaines, une forme de vie indigène (qui joue un rôle d'anticorps à l'échelle planétaire) entre aussi en compétition pour les ressources disponibles sur Chiron (également appelé Planète). Les factions Les sept factions du jeu sont les suivantes : la Fédération spartiate - Fidèle à son nom, elle place la plus haute priorité sur la force et la préparation au combat. Elle est commandée par la colonelle Corazon Santiago ; les Filles de Gaïa - Valorise la vie en harmonie écologique avec la Planète, et déteste le gâchis de la nature. Leur chef est Lady Deirdre Skye ; l’Université de la planète - Valorise la connaissance et le savoir scientifique, cependant pas nécessairement obtenu éthiquement. Elle est conduite par l’académicien Prokhor Zakharov ; la Force de maintien de la paix - Travaille dur à maintenir la paix par le truchement de la diplomatie et le maintien de la charte des Nations unies. Elle est menée par le préfet Pravin Lal ; la Ruche humaine - État policier totalitaire. Elle est contrôlée par le directeur et président Sheng-Ji Yang ; les Dévots du Seigneurs - Technophobes ultrareligieux. Ils sont menés par sœur Miriam Godwinson ; les Industries Morgan - Valorise la richesse matérielle. Ils sont conduits par le PDG Nwabudike Morgan. L'extension Alien Crossfire permet de jouer sept factions supplémentaires, dont deux de race extra-terrestre : les Gardiens - Race d'extra-terrestre Manifold cherchant à empêcher les Usurpateurs d'atteindre la Transcendance à tout prix. Ils sont supervisés par le Gardien Lula H'minee ; le culte de la Planète - Sorte de secte dévouée à la Planète et à sa dirigeante, le Prophète Cha Dawn, prétendant incarner la Voix de Chiron ; la Conscience cybernétique - Faction dont les membres ont sacrifié leurs émotions au profit d'un vaste réseau de savoir mathématique, destiné à faire progresser la science. Leur chef est la Fonction Primaire Aki Zeta-5 ; les Libres Droïdes - Grande société de droïdes (la classe sociale la plus pauvre) révolutionnaires luttant contre les abus des classes sociales plus aisées, ils sont menés par Bosco Domai ; les Anges des données - Groupe spécialisé dans l'espionnage et les opérations secrètes, ils aiment déstabiliser les gouvernements. Leur dirigeant est le Technicien des données Sinder Roze ; les Pirates du Nautilus - Ils vivent dans la mer, profitant ainsi de plus d'espace et de possibilités d'exploration. Cette flotte est commandée par le Capitaine Ulrik Svensgaard ; les Usurpateurs de Manifold - Deuxième race extra-terrestre Manifold, ils cherchent à vaincre les Gardiens pour mettre fin à la guerre civile Manifold par Transcendance. Leur quête est conduite par le Conquérant Judaa Marr. Critique Bien que d’autres jeux soient fondés sur des principes similaires, Alpha Centauri est particulièrement soigné. L’interface est très bien conçue, la bande son impeccable, les vidéos d’excellente qualité et la traduction particulièrement réussie. Le jeu, doublé d’une œuvre de science-fiction et reposant sur des principes écologiques assez poussés, est extrêmement bien documenté, d’une profondeur conceptuelle rare, et invite à une véritable réflexion sur le devenir de l’humanité. Un des autres points forts du jeu est la personnalisation avancée des unités, chacune étant considérée comme un « châssis » (jeep, hélicoptère, croiseur…) sur lequel on monte une « arme/module », un « blindage » et un type de « moteur », le tout complété par des « modules » optionnels (amphibie, brouillage, capacité d'artillerie…). Ceci permet de créer au goût du joueur divers types d'unités suivant ses besoins et son style de jeu, et selon les technologies découvertes. Plateformes et extension Alpha Centauri est disponible sur PC, Macintosh et Linux (uniquement en anglais), et peut être joué en ligne. Il peut être complété par le pack d’extension Alien Crossfire, lequel propose sept nouvelles factions (dont deux sont extra-terrestres) et de nombreuses nouvelles technologies. Inspirations Les formes de vie locales, mais aussi le style de la planète visitée (Alpha Centauri B) se basent fortement sur les univers créés par Frank Herbert dans son cycle du Programme conscience, en particulier dans L'Incident Jésus, ainsi que par Isaac Asimov dans son roman Némésis. "Planet" pourrait aussi évoquer Solaris, de Stanislas Lem, le xenofongus rappelant l'Océan, mais aussi de par les "contacts" avec ces personnifications. Plusieurs séquences des vidéos du jeu sont extraites du film Baraka. Accueil par la presse spécialisée Le jeu a reçu d'excellentes critiques ; le magazine PC Gamer notamment lui a donné la note de 98 %, la plus haute note qu'il ait donnée à un jeu (aussi décernée à Half-Life 2). Notes et références Annexes Articles connexes Théorie de conscience planétaire, pour une meilleure compréhension de Chiron et du message qu’ont souhaité transmettre les créateurs de ce jeu. Kim Stanley Robinson la série Mars dont il est l’auteur partage beaucoup de points communs avec le jeu. Liens externes Page sur le site de Firaxis Ancien site de Firaxis en 2004, sur Web Archive Civilization Jeu vidéo de stratégie au tour par tour Jeu 4X Jeu vidéo sorti en 1999 Jeu Linux Jeu Mac Jeu Windows Jeu vidéo développé aux États-Unis Jeu vidéo se déroulant dans le système d'Alpha Centauri Jeu vidéo conçu par Sid Meier Jeu vidéo de science-fiction Jeu Firaxis Games Jeu Electronic Arts
Jeu de gestion et de stratégie au tour par tour, créé par Sid Meier, Alpha Centauri repose sur une hypothétique colonisation humaine de la planète Chiron, située dans le système d’Alpha du Centaure.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred%20Hitchcock
Alfred Hitchcock
Alfred Hitchcock est un réalisateur, scénariste et producteur de cinéma britannico-américain, né le à Leytonstone (Londres) et mort le à Bel Air (Los Angeles). Plus grand cinéaste selon un classement dressé en 2007 par la critique au Royaume-Uni, The Daily Telegraph écrit : . Au cours de ses quelque soixante années de carrière, il réalise cinquante-trois longs métrages, dont certains comptent, tant par leur succès public que par leur réception et leur postérité critiques, parmi les plus importants du septième art. Ce sont, entre autres, Les 39 Marches, Soupçons, Les Enchaînés, Fenêtre sur cour, Sueurs froides, La Mort aux trousses, Psychose, ou encore Les Oiseaux. Après des succès dans le cinéma muet et le cinéma sonore naissant, Hitchcock quitte son pays natal et s'installe à Hollywood, juste avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Le , il acquiert la citoyenneté américaine mais conserve la citoyenneté britannique, ce qui lui permet, à la fin de sa vie, d'être anobli et nommé chevalier commandeur de l'ordre de l'Empire britannique (KBE). Doué d'un sens aigu de l'autopromotion, notamment au travers de ses caméos, Hitchcock demeure l'une des personnalités du les plus reconnaissables et les plus connues à travers le monde. Surnommé « le Maître du Suspense », il est considéré comme l'un des réalisateurs les plus influents sur le plan stylistique. Pionnier de nombreuses techniques dans le genre cinématographique du thriller, Hitchcock a installé les notions de suspense et de MacGuffin dans l'univers du cinéma. Ses thrillers, caractérisés par une habile combinaison entre tension et humour, explorent la figure de l'innocent persécuté au moyen de thèmes récurrents : la peur, la culpabilité et la perte d'identité. Biographie Enfance Alfred Joseph Hitchcock naît en 1899 à Leytonstone, dans la banlieue nord-est de Londres. Il est le fils de William Hitchcock (1862-1914) et d'Emma Jane Hitchcock, née Whelan (1863-1942). Son père est grossiste en volailles, ainsi qu'en fruits et légumes. Alfred, à qui l'on donne le prénom de l'un de ses oncles , est le cadet de trois enfants : ses aînés, William et Eileen, sont respectivement nés en 1890 et en 1892. Sa famille est en grande partie catholique, sa mère et sa grand-mère paternelle étant d'origine irlandaise. À Londres, Hitchcock fréquente le à Stamford Hill, une école tenue par des jésuites. Plus tard, le christianisme sera parfois évoqué dans ses films, et de temps en temps égratigné, sans doute à cause de cette éducation dont il gardera un très mauvais souvenir, notamment à cause de sa crainte des châtiments corporels. Hitchcock décrira souvent son enfance comme très solitaire et protégée, situation aggravée par son obésité. Il avoue lui-même ne pas avoir eu d'amis à cette époque et avoir passé son temps à jouer seul. Ce sentiment d'isolement s'accentue lorsque, un soir de réveillon, il surprend sa mère en train de prendre des jouets dans son bas de Noël pour les glisser dans ceux de son frère et de sa sœur. La mère de Hitchcock a souvent pour habitude, en particulier quand il s'est mal conduit, de l'obliger à s'adresser à elle en se tenant debout, durant parfois des heures, au pied de son lit. Ces expériences seront plus tard utilisées pour décrire le personnage de Norman Bates dans le film Psychose. Hitchcock témoignera toujours aussi d'une certaine défiance vis-à-vis de la police. Cela peut s'expliquer par un rapide séjour au commissariat. Alors qu'il était âgé de seulement quatre ou cinq ans, son père l'aurait envoyé dans un commissariat avec un mot à remettre aux policiers. Après lecture du billet, les policiers l'auraient enfermé dans une cellule, pour le relâcher au bout de seulement quelques minutes, en lui disant : « Voilà ce qui arrive aux méchants garçons ». Plus tard, le réalisateur racontera plusieurs fois cette anecdote pour expliquer sa crainte de l'autorité. Que cette histoire soit ou non authentique, on trouvera fréquemment dans ses films des échos à cette idée d'être traité durement ou accusé à tort. En 1914, année de la mort de son père , il quitte le collège Saint Ignatius et part étudier à la London County Council School of Engineering and Navigation à Poplar (Londres). Après l'obtention de son diplôme, il obtient un emploi au département « publicité » de la société W.T. Henley Telegraphic. À l'occasion, il écrit des nouvelles pour une revue que publient ses collègues. Du graphisme à la réalisation Son travail dans la publicité développe ses talents de graphiste. Durant cette période, Alfred Hitchcock commence à s'intéresser au cinéma, en 1920, grâce à un acteur qui à l'occasion travaillait aussi chez Henley, il est bientôt engagé comme auteur et graphiste d'intertitres aux Studios Islington que venait de fonder à Londres la Famous Players-Lasky, une firme américaine qui avait pour ambition de monter des productions internationales avec vedettes anglaises et américaines et des metteurs en scène de Hollywood ; cette firme deviendra plus tard la Paramount. Rapidement, Hitchcock devient chef de la section « Titrage » de la société et, pendant deux ans, il rédige et dessine les titres de films de cinéastes tels que Hugh Ford, Donald Crisp et George Fitzmaurice. Au début des années 1920, il voit la possibilité de s'essayer à la réalisation, lorsque le réalisateur dAlways Tell Your Wife (1923), Hugh Croise, tombe malade en cours de tournage, et qu'il parvient à convaincre Seymour Hicks, à la fois la vedette et le producteur du film, de l'aider à le terminer. En 1920, il travaille à plein temps aux Studios Islington, d'abord avec leur propriétaire américain, Famous Players-Lasky, ensuite avec leur successeur britannique, Gainsborough Pictures, toujours comme concepteur d'intertitres. Il lui faudra cinq ans pour passer de cet emploi à celui de réalisateur. Alfred Hitchcock était aussi un collectionneur d'art, qui possédait en particulier des œuvres de Paul Klee, Edward Hopper, Georges Braque dont Les Oiseaux le fascinaient au point d'en commander une mosaïque pour le mur de sa villa de Scott Valley en Californie Alfred Hitchcock, ensuite, s'associe à l'actrice Clare Greet et tente de produire et réaliser un premier film, Number Thirteen (1922), qui traite du petit peuple londonien. La production sera annulée en raison de difficultés financières. Les quelques scènes qui avaient pu être tournées sont aujourd'hui apparemment perdues. Et, si l'on en croit les propres mots de Hitchcock, « ce n'était vraiment pas bon ». Films muets Michael Balcon (1) : Gainsborough Fin 1922, Famous Players-Lasky décide d'arrêter sa production à Islington. Une petite équipe, dont fait partie Hitchcock, est retenue par le studio ; et quand Michael Balcon fonde avec Victor Saville et John Freedman une nouvelle compagnie indépendante, Gainsborough Pictures, et vient tourner son premier film à Islington, Hitchcock est engagé comme assistant réalisateur. En 1923, il rencontre sa future femme Alma Reville, lors du tournage du film de Graham Cutts, Woman to Woman (La Danseuse blessée), au scénario duquel il collabore. Il l'épouse en 1926 à l'Oratoire de Londres. Pendant ses années de formation, il se perfectionne dans tous les domaines : décors, costumes, scripts... Son perfectionnisme lui vaudra par la suite de nombreuses scènes cultes. La dernière collaboration de Cutts et de Hitchcock conduit ce dernier en Allemagne en 1924, où il travaille pour l'UFA en tant que décorateur puis scénariste. Le film Le Voyou (en allemand Die Prinzessin und der Geiger, en anglais The Blackguard, 1925), réalisé par Cutts et coécrit par Hitchcock, est produit aux studios de Babelsberg à Potsdam, près de Berlin. Alfred Hitchcock a alors l'occasion d'assister au tournage du Dernier des hommes (Der Letzte Mann, 1924) de Friedrich Wilhelm Murnau ; il restera profondément marqué par cette expérience et s'inspirera beaucoup des réalisateurs expressionnistes, principalement Murnau, dont les techniques, plus tard, l'inspireront pour la conception des décors de ses propres films, et Fritz Lang (voir, plus bas, Les influences d'Alfred Hitchcock). Contrairement à d'autres réalisateurs dont la composante littéraire est très affirmée, Hitchcock restera toujours un amoureux de la technique et du perfectionnisme de scènes très complexes. En 1925, Michael Balcon donne une autre chance à Hitchcock en lui confiant la réalisation du Jardin du plaisir (The Pleasure Garden), dont le tournage a lieu aux studios de l'UFA en Allemagne. Le film, un conte moral ayant le théâtre comme toile de fond, débute par une scène de voyeurisme, emblématique de l'un de aspects de la future carrière du réalisateur : un travelling latéral montrant les réactions réjouies d'un public masculin assistant à une scène de cabaret. Malheureusement, Le Jardin du plaisir est un échec commercial. Hitchcock dirige ensuite un drame, The Mountain Eagle (sorti aux États-Unis sous le titre Fear o' God), dont aucune copie aujourd'hui ne semble avoir survécu. Une fois les deux films achevés, ils sont visionnés par les distributeurs qui les mettent au placard. Le , Hitchcock, dont la carrière semble achevée, épouse son assistante, la monteuse et scripte Alma Reville, à l'Église du Cœur-immaculé-de-Marie (Church of the Immaculate Heart of Mary, plus communément appelée Brompton Oratory). Leur premier et seul enfant, une fille, Patricia, naîtra un an et demi plus tard, le . Alma, avec qui Hitchcock restera jusqu'à la fin de sa vie, devait être la plus proche collaboratrice de son mari. Elle participera à l'écriture de quelques-uns de ses scénarios et collaborera avec lui sur la plupart de ses films. Quelques mois après son mariage, la chance sourit enfin au réalisateur, avec son premier thriller, Les Cheveux d'or, plus connu sous son titre original, The Lodger (A Story of the London Fog), l'adaptation d'un best-seller de Marie Belloc Lowndes avec, dans le rôle principal, Ivor Novello, l'un des acteurs les plus célèbres en Grande-Bretagne à cette époque. Ce thriller, librement inspiré de l'histoire de Jack l'Éventreur, est jugé invendable par le distributeur C.M. Woolf, qui estime que les angles de prise de vues sont insolites et que les étranges éclairages inspirés par le cinéma allemand vont dérouter le public anglais. Balcon décide alors d'engager le critique Ivor Montagu pour conseiller Hitchcock. Le film, qui sort le , se révélera être un succès commercial et critique majeur au Royaume-Uni : le public se rue dans les salles et le Daily Express ira même jusqu'à qualifier Hitchcock de « jeune homme de génie ». Comme c'est le cas pour bon nombre de ses premières œuvres, ce film est influencé par les techniques du cinéma expressionniste dont Hitchcock avait été personnellement le témoin en Allemagne. Certains commentateurs considèrent The Lodger comme le premier film véritablement « hitchcockien », du fait notamment que l’on y trouve entre autres thèmes celui du « faux coupable ». Le film est également connu pour être le premier dans lequel le réalisateur fasse une brève apparition ; cette idée, qui à l'origine serait due au fait que manquait un figurant auquel Hitchcock décida en dernière minute de suppléer, deviendra par la suite l'une de ses marques de fabrique et l'un de ses meilleurs outils de promotion. Comme le dira Roy Ward Baker : les réalisateurs étaient seulement considérés à cette époque comme des techniciens très bien payés, et Hitchcock, dès le début de sa carrière en Grande-Bretagne, allait transformer cette image. Après le succès de The Lodger, le réalisateur peut choisir son prochain film. Il met en scène Downhill, parfois appelé en français La Pente (1927), coécrit et interprété par Ivor Novello, auteur de la pièce originale. « Ce fut le tournage le plus élégant de ma carrière », dira plus tard Hitchcock à son sujet. Le film, cependant, ne connaît pas un grand succès. Il tourne ensuite Le passé ne meurt pas (Easy Virtue, 1928), tiré d'une pièce de Noël Coward, un film qui souffre de l'absence de dialogues. British International Alfred Hitchcock, mécontent des scénarios qui lui sont proposés, quitte alors Gainsborough Pictures pour signer un contrat avec la British International Pictures (BIP). Le premier film réalisé pour la compagnie, Le Masque de cuir (The Ring, 1927), une histoire de triangle amoureux sur fond de boxe, rencontre les faveurs du public. Suit une comédie romantique, Laquelle des trois ? (The Farmer's Wife, 1928) ; lors de son tournage, Hitchcock doit remplacer le directeur de photographie, Jack Cox, tombé malade. L'année suivante, Hitchcock, qui est alors installé avec son épouse , au 153 Cromwell Road, un pavillon de la banlieue ouest de Londres, réalise ses derniers films muets : Champagne (1928) et The Manxman (1929). Premiers films parlants d'avant-guerre Chantage : du muet au parlant Hitchcock sait que ses derniers films ne sont pas à la hauteur des espoirs laissés par Les Cheveux d'or / The Lodger. Malgré une grande maîtrise technique, les idées manquent d'éclat. En 1929, le réalisateur tourne son dixième long-métrage, Chantage (Blackmail), qu'il adapte d'une pièce de Charles Bennett, lequel deviendra par la suite, de L'Homme qui en savait trop (1934) à Correspondant 17 (1940), l'un des scénaristes attitrés de Hitchcock, et dont l'influence sur l'orientation que prendra l'œuvre hitchcockienne se révélera déterminante. Alors que le film n'est pas encore terminé, la BIP, enthousiasmée par l'idée d'utiliser la révolution technique que constitue alors l'arrivée du parlant, décide de faire de Chantage l'un des premiers films sonores jamais produits en Grande-Bretagne. Hitchcock se sert alors du son comme d'un élément particulier du film, notamment dans une scène où, dans une conversation à laquelle assiste l'héroïne, qui vient juste de se rendre coupable d'un meurtre, le mot (« couteau ») est mis en évidence. Culminant avec une scène se déroulant sur le dôme du British Museum, Chantage est aussi le premier film dans lequel Hitchcock utilise comme décor d'une scène de suspense un site célèbre. À sa sortie, le film obtient un succès phénoménal, tant auprès du public que de la critique. La presse est enchantée par l'opposition entre le devoir et l'amour et, plus précisément, « l'amour opposé au devoir ». À cette époque, Hitchcock fonde, avec un attaché de presse du nom de Baker Hitchcock-Baker Ltd., une petite structure vouée à son autopromotion. {{Référence insuffisante|À cette époque, Hitchcock dirige également des séquences dElstree Calling (1930), une revue musicale filmée, produite par la BIP, ainsi qu'un court métrage ayant pour protagonistes deux lauréats d'une bourse de la Film Weekly, An Elastic Affair (1930). Hitchcock aurait aussi participé, modestement, à une autre revue musicale de la BIP, Harmony Heaven (1929), bien que son nom n'apparaisse pas au générique de ce film.|date=17 mars 2022}} Hitchcock réalise ensuite Junon et le Paon (1930), adapté sans grand brio, sans doute trop fidèlement, d'une pièce de l'Irlandais Seán O'Casey ; il s'agit vraisemblablement d'un reflet de la volonté, après l'arrivée du parlant, d'exploiter surtout cette nouveautvé. Il tourne ensuite, de 1930 à 1934, Meurtre , The Skin Game, À l'est de Shanghai, Numéro dix-sept, ainsi qu'un film musical, Le Chant du Danube. Michael Balcon (2) : Gaumont British En 1933, Hitchcock est de nouveau engagé par Balcon à la Gaumont British Picture Corporation. Son premier film pour la compagnie, L'Homme qui en savait trop (The Man Who Knew Too Much, 1934), est un succès. Hitchcock en tournera lui-même un remake aux États-Unis. À la demande de , un exploitant de salle devenu président de la , il embauche pour cette première version des acteurs et des techniciens persécutés comme « juifs » par le régime nazi et ayant fui l'Allemagne hitlérienne. L'amitié nouée par les deux hommes autour du militantisme antifasciste sera indéfectible. Quant au second film, Les 39 Marches (The 39 Steps, 1935), qui allait plus tard servir de modèle à Jeune et Innocent, Correspondant 17, Cinquième Colonne et à La Mort aux trousses, films du début de la carrière du réalisateur. Les deux films ont en commun d'avoir Charles Bennett pour principal scénariste. L'histoire est celle d'un homme accusé à tort et contraint de prouver son innocence. Un Canadien (Robert Donat) accepte d'héberger dans son meublé de Londres une jeune femme qui, en fait, est un agent secret luttant contre une mystérieuse organisation criminelle appelée « Les 39 Marches ». L'inconnue est tuée et le jeune homme, craignant d'être accusé d'assassinat, part en Écosse sur les traces de cette organisation. Selon Bernard Eisenschitz, qui cite Claude Chabrol et Éric Rohmer, Hitchcock s'inspire pour ce film de Spione (1928), de Fritz Lang.Les 39 Marches est le premier film dans lequel Hitchcock recourt à un « MacGuffin », terme désignant un élément de l'intrigue autour duquel semble tourner toute l'histoire, mais qui n'a en réalité aucun rapport avec la signification de celle-ci ou la manière dont elle se termine (voir, plus bas, Le MacGuffin). Dans Les 39 Marches, le « MacGuffin » est en l'occurrence une série de plans qui semblent avoir été dérobés. Le film suivant du réalisateur, Agent secret (Sabotage, 1936), est l'adaptation très libre, par Charles Bennett et Alma Reville, l'épouse de Hitchcock, d'un roman de Joseph Conrad. Il y est question d'une obscure organisation terroriste sévissant à Londres, et en particulier de l'un de ses membres, Verloc (Oskar Homolka), au physique brutal, propriétaire d'un cinéma menant une vie en apparence paisible avec sa séduisante épouse (Sylvia Sidney) et le jeune frère de celle-ci. On cite souvent une anecdote à propos de ce film. Lors du tournage d'une scène dramatique où elle devait intervenir, Sylvia Sidney, voyant le réalisateur préférer passer son temps à cadrer des éléments du décor plutôt qu'elle, en aurait été émue jusqu'aux larmes. Après avoir vu le résultat à l'écran, cependant, l'actrice, enthousiasmée, aurait immédiatement alerté le producteur hollywoodien David O. Selznick pour que celui-ci s'intéressât de plus près à l'étonnant réalisateur. Il est possible que cette histoire fasse uniquement partie de la légende entourant le cinéaste, mais elle n'en reste pas moins significative. Agent secret sera un échec sur le plan commercial. Hitchcock l'expliquera du fait que, dans ce film, très sombre, une scène particulièrement angoissante se conclut par la mort, choquante, d'un enfant. En 1937, Alfred Hitchcock, accompagné de sa femme Alma et de son assistante Joan Harrison, effectue un premier voyage à Hollywood aux États-Unis. Gainsborough, sans M. Balcon Avec Agent secret se termine la deuxième phase de collaboration fructueuse avec Michael Balcon, au moment où les propriétaires de la Gaumont British décident de mettre la clef sous la porte. C'est alors de nouveau pour Gainsborough Pictures qu'Hitchcock tourne ses deux films suivants, mais sans son ancien producteur. Jeune et Innocent (Young and Innocent, 1937) constitue une variation sur le thème de l'innocent injustement poursuivi, avec toutefois un ton de comédie plus prononcé. Le réalisateur connaît un autre succès important en 1938 avec Une femme disparaît, un film spirituel et au rythme enlevé dans lequel il est question de la disparition de Miss Froy, sympathique vieille dame anglaise (May Whitty), qui voyageait à bord d'un train dans un pays fictif nommé Vandrika, une allusion à peine voilée à l'Allemagne nazie. Bien qu'on y voyage beaucoup, le tournage du film a lieu exclusivement dans un petit studio londonien, et Hitchcock a recours, pour donner l'illusion de dépaysement, à des maquettes et à des projections à l'arrière-plan des personnages. C'est à cette époque qu'Hitchcock commence à être connu pour avoir fait une réflexion peu flatteuse concernant les acteurs, assimilant ceux-ci à . La phrase allait suivre Hitchcock durant des années (voir, plus bas, « Hitchcock et les acteurs »). Vers la fin des années 1930, le réalisateur commence à jouir d'une certaine réputation auprès du public américain ; il est alors, en Grande-Bretagne, au sommet de son art. C'est ainsi que David O. Selznick lui propose de venir travailler à Hollywood. Hitchcock accepte et, à partir de ce moment, c'est aux États-Unis qu'il tournera quasiment tous ses films. Le , il signe un contrat de par film. En 1939, il tourne un dernier film en Grande-Bretagne, La Taverne de la Jamaïque, un mélodrame historique. Le , lui et sa famille arrivent à New York et s'installent à Los Angeles. Années 1940 américaines Installation loin de la guerre Le suspense et l'humour noir, devenus au cinéma la marque de fabrique de Hitchcock, allaient continuer à apparaître dans ses réalisations américaines. Rapidement, Hitchcock sera impressionné par les ressources supérieures dont disposaient les studios américains, en comparaison avec les restrictions financières auxquelles il s'était souvent heurté en Angleterre. En , les Hitchcock achètent Cornwall, un ranch de () situé près de la petite ville de Scotts Valley, dans les Monts Santa Cruz, au nord de la Californie. Le ranch restera leur résidence principale jusqu'à leur mort, malgré le fait qu'ils conserveront leur maison de Bel Air. Hitchcock ne réalisera que quatre films pour Selznick (Rebecca en 1940 ; La Maison du docteur Edwardes en 1945 ; Les Enchaînés en 1946 et Le Procès Paradine en 1947) avant de décider qu’il vaut mieux être son propre producteur en 1947. Cependant, produire un film coûte cher et les premières œuvres indépendantes d’Alfred Hitchcock (La Corde et Les Amants du Capricorne) n’ont guère de succès au box-office. Le , le réalisateur signe avec Warner Bros. un contrat par lequel il s'engage à tourner quatre films en six ans. Débuts américains avec David O. Selznick Les conditions de travail avec Selznick ne seront pas optimales. Régulièrement, le producteur se retrouvait lui-même face à des difficultés financières et, souvent, Hitchcock sera mécontent du contrôle exercé par Selznick sur ses films. Selznick « louera » Hitchcock aux plus grands studios (RKO, Universal, 20th Century Fox) plus souvent qu'il ne produira lui-même les films du réalisateur. En outre, Selznick, comme Samuel Goldwyn, son collègue producteur indépendant, ne faisait que quelques films par an, de sorte qu'il n'avait pas toujours de projets à proposer à Hitchcock. Goldwyn avait lui aussi négocié avec le réalisateur pour un possible contrat, mais Selznick avait surenchéri et l'avait emporté. Plus tard, au cours d'une interview, Hitchcock résumera ainsi leur collaboration : « [Selznick] était le Grand Producteur. [...] Le producteur était le roi. La chose la plus flatteuse que Selznick ait jamais dite à mon sujet ...il a dit que j'étais le « seul réalisateur » à qui « il confierait un film ». » Au départ, le producteur souhaite qu'Hitchcock réalise un film sur le naufrage du Titanic. Néanmoins, Hitchcock parvient à imposer son choix. Il opte pour Rebecca (1940), l'adaptation d'un best-steller de sa compatriote Daphne du Maurier (auteur également de L'Auberge de la Jamaïque, dont était tiré son précédent film, et de la nouvelle Les Oiseaux, que le réalisateur allait plus tard porter à l'écran). L'histoire se déroule en Angleterre. Les rôles principaux seront tenus par Laurence Olivier et Joan Fontaine, des acteurs britanniques, et l'écriture du scénario est confiée à Joan Harrison, britannique elle aussi. Du fait de l'affection portée par Hitchcock pour son pays natal, un grand nombre de ses films américains auront en effet le Royaume-Uni pour décor, ou y seront tournés, et ce jusqu'à Frenzy, son avant-dernier long-métrage. Après de nombreux remaniements du scénario, le tournage du film démarre le , cinq jours après la déclaration de guerre du Royaume-Uni à l'Allemagne et la veille de l'avant-première dAutant en emporte le vent. Hitchcock aime travailler seul, sans interférences. Avec Selznick, il doit justifier ses choix et prendre les idées et les remarques du producteur en considération. En cours de production, des tensions surgissent entre Hitchcock et Selznick quant à la fidélité à laquelle est tenu un réalisateur par rapport à une œuvre littéraire adaptée, le choix et la direction des acteurs, et l'importance du montage. Concernant le premier point, par exemple, Selznick, qui depuis trois ans travaille sur Autant en emporte le vent , amoureux de littérature, souhaite que des scènes et des dialogues entiers de Rebecca soient fidèlement restitués à l'écran. Son approche est en totale opposition avec celle de Hitchcock. Il se plaint par ailleurs au sujet du « fichu découpage en puzzle » de Hitchcock, ce qui montre que, finalement, ce n'est pas lui, le producteur, qui aura le dernier mot pour créer un film à sa manière, mais qu'il est contraint de suivre la vision de Hitchcock concernant ce à quoi doit ressembler le produit fini.Rebecca, conte gothique, explore les peurs d'une jeune mariée naïve qui vient s'installer dans une vaste demeure de la campagne anglaise ; dans un premier temps, il lui faut s'adapter au formalisme et à la froideur extrêmes qu'elle y rencontre, et ensuite faire face à l'emprise de la précédente femme de son mari, morte longtemps auparavant. Dans ce film, le réalisateur recourt à des procédés qui seront caractéristiques de ses œuvres postérieures les plus accomplies : un rythme lent, une histoire racontée selon le point de vue d'un seul personnage, l'introduction à mi-parcours d'un élément qui change totalement le sens de l'histoire et l'utilisation de procédés visuels spectaculaires réservés aux moments clefs de l'intrigue. En dépit de sa longueur , c'est un triomphe, et il reçoit deux Oscars sur treize propositions : celui du meilleur film, décerné à Selznick, et celui de la meilleure photographie, décerné au chef opérateur George Barnes. Hitchcock est nommé pour celui du meilleur réalisateur, mais c'est John Ford qui, finalement, décrochera la récompense. Hitchcock ressent avec une certaine amertume le fait que le prix du meilleur film aboutisse dans les mains de Selznick plutôt que dans les siennes, et c'est sans doute ce qui, par la suite, allait le stimuler dans sa volonté d'indépendance. Hitchcock, comme beaucoup d'Anglais habitant aux États-Unis, est très inquiet pour sa famille et ses amis restés au pays au début de la Seconde Guerre mondiale. Il leur rend hommage à travers le film Correspondant 17 (Foreign Correspondent, 1940), produit par Walter Wanger et basé sur Personal History, un livre de Vincent Sheean. L'histoire est celle d'un journaliste, joué par Joel McCrea, envoyé en Europe pour juger de l'éventualité d'une nouvelle Guerre mondiale. Le film, qui mêle scènes réelles tournées en Europe et d'autres tournées à Hollywood, se termine par un plaidoyer en faveur de l'entrée en guerre des États-Unis ; cependant, pour satisfaire au code de censure alors en vigueur aux États-Unis, le film évite les références directes à l'Allemagne et aux Allemands. Correspondant 17 sera nommé pour l'oscar du meilleur film, en compétition avec Rebecca, lequel lui sera donc préféré. À la même époque, Hitchcock supervise le montage des versions américaines de deux documentaires anglais sur la guerre : Men of the Lightship (1941) et Target for Tonight (1941). RKO Malgré un goût très modéré pour les mondanités, Hitchcock et sa femme se lient d'amitié avec Clark Gable et son épouse Carole Lombard pour qui il accepte de réaliser une comédie romantique avec Robert Montgomery : Joies matrimoniales (1941) L'histoire est celle d'un couple querelleur, interprété par Lombard et Montgomery, qui découvre qu'ils ne sont pas mariés légalement. Après une séparation, ils finissent par se reconquérir à force de disputes. Le Red Book Magazine qualifiera le film de « comédie la plus hilarante et explosive de l'année 1942 ». Tout comme Joies matrimoniales, Soupçons (Suspicion, 1941) est produit par la RKO. Les deux films de Hitchcock sortent la même année que le Citizen Kane d'Orson Welles, produit par la même compagnie, et dont la musique est signée Bernard Herrmann, un compositeur dont le rôle allait être important par la suite pour Hitchcock. Hitchcock considèrera Soupçons, adapté du roman Complicité (Before the Fact) de Francis Iles et dont l'histoire se déroule en majeure partie en Angleterre, comme son deuxième film anglais réalisé à Hollywood après Rebecca. Les scènes censées avoir pour décor la côte anglaise seront en réalité tournées sur la côte septentrionale de Santa Cruz en Californie. Le scénario est coécrit par le New-Yorkais Samson Raphaelson, Joan Harrison et Alma Reville. Dans la distribution, on retrouve Joan Fontaine, qui a cette fois pour partenaire Cary Grant (britannique d'origine lui aussi). Il s'agit pour l'acteur de sa première apparition dans un film de Hitchcock, et l'un des rares films de toute sa carrière personnelle où on le voit incarner un personnage assez sinistre. Grant joue le rôle d'un homme qui, masquant son oisiveté par son charme, parvient à séduire une jeune femme fortunée et d'un naturel plutôt réservé (Fontaine). Il l'épouse. Rapidement, la jeune femme se rend compte que son mari est tout à fait irresponsable et elle se retrouve, au fil d'une série d'événements, plongée dans une terrible angoisse. Elle finit par suspecter que l'homme qu'elle aime est un meurtrier et qu'il cherche le moyen de se débarrasser d'elle. Selon le réalisateur, la peur et l'angoisse font partie des fantasmes les plus courants chez l'être humain. L'héroïne va jusqu'à imaginer son mari en train de précipiter son ami et associé du haut d'une falaise et, par la suite, à soupçonner qu'un verre de lait est empoisonné, dans une scène typiquement hitchcockienne, où l'on voit le personnage incarné par Grant monter lentement dans la pénombre l'escalier qui mène à la chambre de sa femme, en portant sur un plateau un verre d'une blancheur sidérante. Par la suite, Hitchcock expliquera que, pour cette séquence, il avait fait placer une source lumineuse directement dans le verre. Dans un premier montage, le film respectait la fin du livre, et le personnage de Grant se révélait être réellement un assassin, mais la RKO considéra que cela était susceptible de nuire à l'image de l'acteur. Bien que, comme il l'avouera plus tard à François Truffaut, un meurtre lui aurait mieux convenu, Hitchcock finit par accepter de donner à l'histoire un dénouement plus heureux, quoique ambigu. Pour son rôle dans ce film, Joan Fontaine remporte, à vingt-quatre ans, l'oscar de la meilleure actrice , ainsi que le prix de la critique new yorkaise pour sa « remarquable performance ». Premiers films Universal À la fin de 1941, après avoir tourné quatre films en deux ans, Hitchcock se lance dans une production à la fois plus personnelle et plus audacieuse, Cinquième Colonne (Saboteur), qui rappelle Les 39 Marches et annonce déjà La Mort aux trousses. Le , date de la fin de tournage de Soupçons, Hitchcock se met au travail, jusqu'au mois d'octobre de la même année, avec le scénariste Peter Viertel ; participe également à l'écriture Dorothy Parker. Ce film marque la première collaboration de Hitchcock avec Universal Pictures. L'intrigue débute avec un ouvrier de l'aéronautique accusé, à tort, d'avoir commis un acte de sabotage dans son usine : un incendie ayant entraîné la mort de son meilleur ami. Pour prouver son innocence, il entame une course-poursuite acharnée à travers le pays à la recherche du véritable saboteur. Au cours de sa fuite, il fait la rencontre d'une jeune femme qui, d'abord méfiante, finira par lui venir en aide. Pour les rôles principaux, Hitchcock souhaitait pouvoir disposer de Gary Cooper et Barbara Stanwyck mais, à la suite du refus du studio, ce seront finalement Robert Cummings et Priscilla Lane qui seront engagés. Le réalisateur déplorera par la suite de n'avoir pu travailler, du moins en ce qui concerne le rôle masculin, avec un acteur plus connu, auquel le public se serait mieux identifié. Souvent, on reprocha au réalisateur de ne plus s'intéresser à ses films avant même que n'en commence le tournage mais, en réalité, Hitchcock, continuellement à la recherche de la perfection, était toujours prêt à modifier n'importe quel élément de son scénario en fonction de l'avancement du travail. Pour Cinquième Colonne, il expérimente de nouvelles techniques avec le décorateur Robert Boyle. Il tourne aussi deux versions différentes de nombreuses scènes, afin d'avoir la possibilité de choisir lors du montage. Hitchcock pouvait porter un regard critique sur son propre travail. À la fin du film, le héros poursuit un assassin qui se retrouve suspendu au sommet de la torche de la statue de la Liberté. Selon Hitchcock, il s'agit là d'une erreur, et il aurait mieux valu que ce fût le héros qui se retrouvât dans cette fâcheuse posture : ainsi l'identification du public pour le personnage aurait-elle été plus forte. Sorti en avril 1942, le film, néanmoins, connaît un grand succès. Dès la fin du tournage de Cinquième Colonne, Margaret McDonell, chef du département littéraire de Selznick, prend contact avec Hitchcock pour lui soumettre de nouveaux projets. Le réalisateur porte son choix sur Oncle Charlie, une histoire écrite par Gordon McDonell, mari de Margaret McDonell. Pour écrire le scénario de ce qui deviendra L'Ombre d'un doute (Shadow of a Doubt, 1943), son deuxième film Universal, il fait d'abord appel à Thornton Wilder, qui s'attelle à cette tâche en mai et juin de l'année 1942. Avant d'avoir terminé, cependant, le scénariste décide de manière impromptue de rejoindre les services secrets de l'armée. Ce sont dès lors la romancière Sally Benson et Alma Reville qui sont chargées de terminer les dialogues, et le tournage commence le 10 août de la même année. De nouveau, de nombreux plans de L'Ombre d'un doute seront filmés en extérieurs, cette fois-ci dans la ville de Santa Rosa, dans le nord de la Californie. Dans L'Ombre d'un doute , Joseph Cotten interprète Charlie Oakley, un homme au passé extrêmement trouble, et manipulateur. Se sentant traqué par la justice, il décide de se réfugier chez sa sœur qui, de même que la fille aînée de cette dernière, Charlotte Newton (Teresa Wright), surnommée « Charlie » en référence à son oncle, jeune fille dynamique et rêveuse qui se sent à l'étroit dans sa petite ville et voit en son homonyme une sorte de rédempteur, l'accueille à bras ouverts. Cependant, Oakley est surveillé de près par deux hommes mystérieux, ce qui sème le doute dans l'esprit de Charlie/Charlotte, et amène celle-ci à suspecter son sauveur fantasmé d'être ce qu'il est en réalité : un tueur de vieilles dames, vénal et cynique... À propos de Charlie Oakley, Hitchcock dira à François Truffaut : « C'est un assassin idéaliste. Il fait partie de ces tueurs qui sentent en eux une mission de destruction. Peut-être les veuves méritaient-elles ce qui leur est arrivé, mais ça n'était pas son boulot de le faire. Un jugement moral est porté dans le film, n'est-ce pas, puisque Cotten est détruit à la fin, même accidentellement, par sa nièce ? Cela revient à dire que tous les méchants ne sont pas noirs et que tous les héros ne sont pas blancs. Il y a des gris partout. L'oncle Charlie aimait beaucoup sa nièce mais, toutefois, pas autant qu'elle l'aimait. Mais elle a dû le détruire, car n'oublions pas qu'Oscar Wilde a dit : "On tue ce que l'on aime." » Au sujet du film, des critiques ont pu dire que l'utilisation par Hitchcock de personnages, de dialogues et de gros-plans à double sens a offert une mine d'interprétations psychanalytiques possibles à toute une génération de théoriciens du cinéma, au nombre desquels Slavoj Žižek (directeur d'un ouvrage intitulé Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Lacan sans jamais oser le demander à Hitchcock, paru en 1988). Le réalisateur présente sa propre fascination pour le crime et les criminels dans une scène où deux personnages ont une discussion au sujet des différentes manières de perprétrer un meurtre, suscitant l'émoi de la jeune Charlie. Le réalisateur, durant le tournage, apprend la mort de sa mère, restée à Londres. Certains épisodes de l'enfance de Hitchcock à Leytonstone semblent ainsi évoqués dans le film : comme Hitchcock, Charlie a une mère qui s'appelle Emma ; Oakley a eu un accident de bicyclette dans son enfance ; une petite fille nommée Ann lit Ivanhoé, livre qu'Hitchcock savait par cœur étant enfant ; et le personnage de Joseph refuse de conduire une voiture. Cependant, selon la propre fille du réalisateur, Patricia, il ne s'agirait là que de simples coïncidences. 20th Century Fox Pour la 20th Century Fox, Hitchcock réalise ensuite son premier film ouvertement politique, Lifeboat (1944), une adaptation de l'un des scripts de John Steinbeck, chronique des expériences vécues par les rescapés du naufrage d'un navire américain coulé par un sous-marin allemand et qui tentent, sans boussole, de rejoindre les Bermudes à bord d'un canot de sauvetage. Un des passagers, l'un des seuls en mesure d'emmener l'embarcation à bon port, cependant, se révèle être un Allemand. Le film étudie ce dont les hommes sont faits lorsqu'ils n'ont plus rien. Il peut s'agir d'un film de propagande, une nouvelle contribution à l'effort de la guerre. Les scènes d'action sont tournées à bord du canot et l'étroitesse du lieu crée un léger souci concernant le traditionnel caméo du réalisateur. Le problème sera résolu par l'apparition de Hitchcock sur une photo d'un journal que le personnage joué par William Bendix lit dans le bateau, une publicité « avant-après » pour un produit amincissant : . Lifeboat recevra un accueil critique très favorable dans un premier temps, mais la critique brusquement se ravisera, gangrenée par le doute, car le traitement de ces neuf individualités, et plus que toute autre celle du nazi, prend quelques libertés intolérables dans le contexte de l'époque. Le film est malgré tout nommé trois fois aux oscars dans les catégories meilleur réalisateur, meilleur scénario original (Steinbeck) et meilleure photographie (Glen MacWilliams), et l'actrice Tallulah Bankhead reçoit quant à elle le prix NYFCC de la meilleure actrice. Tandis qu'il travaille pour la Fox, Hitchcock envisage sérieusement de tourner une adaptation du roman d'A. J. Cronin, Les Clés du royaume (The Keys of the Kingdom), au sujet d'un prêtre catholique en Chine, mais le projet tombe à l'eau, et c'est John M. Stahl qui, en 1944, finira par faire le film, produit par Joseph L. Mankiewicz et avec notamment pour vedette Gregory Peck. Intermède britannique Participation à l'effort de guerre Fin 1943, Hitchcock, au sommet de la notoriété, abandonne la production de son dernier projet, Les Enchaînés, et entreprend le périlleux voyage en bateau jusqu'en Angleterre. Son ami lui a demandé de le rejoindre à l'unité cinématographique de la division Guerre psychologique du Haut quartier général des forces expéditionnaires alliées. Hitchcock réalise deux courts-métrages, d'environ une demi-heure chacun, commandés par le Ministère de l'Information britannique (Ministry of Information), Bon Voyage et Aventure malgache. Ces films, les seuls qu'Alfred Hitchcock aura tourné en français, sont à la gloire des Forces françaises libres mais « présentent des touches typiquement hitchcockiennes ». Le second, jugé trop sensible, sera interdit en France. Dans les années 1990, les deux films seront diffusés sur la chaîne américaine Turner Classic Movies et sortiront par la suite en vidéo. Montrer l'horreur des camps Pendant six semaines de juin et , Hitchcock travaille bénévolement comme « conseiller artistique » (treatment advisor, en fait comme monteur) à un documentaire produit par l'Armée britannique et consacré à ce que l'imagination ne permettait pas encore de concevoir être la Shoah. Dirigé par , le film est un montage des séquences enregistrées au moment de la libération de onze camps de concentration nazis par les opérateurs militaires, les Anglais Mike Lewis et William Lawrie, l'Allemand naturalisé américain Arthur Mainzer, le Russe Alexandre Vorontsoff. montre des images insoutenables. Le réalisateur avouera à la fin de sa vie qu'elles ne l'auront plus jamais quitté. Avec son monteur, il en aura éliminé les aspects de propagande les plus flagrants, principalement les images soviétiques, privilégié les plans-séquences longs, qui démentent toute manipulation faite au montage, mis en avant les preuves qui inscrivent le crime dans la réalité quotidienne, toujours dans un souci de véracité et dans la prévention du négationnisme. Dès début août, le budget est supprimé pour des raisons politiques, dissolution de l'état major des forces expéditionnaires alliées, ménagement du moral des Allemands dans la perspective de la reconstruction, crainte du retournement de l'opinion publique anglaise en faveur des réfugiés affluant en Palestine mandataire. Déposé sous la cote F3080 à l'Imperial War Museum de Londres, le documentaire restera inédit jusqu'à sa projection au Festival de Berlin en 1984. Il sera alors complété pour la série Frontline de la chaîne américaine PBS et diffusé l'année suivante sous le titre Memory of the Camps. Seconde période américaine Derniers films avec Selznick Hitchcock retourne ensuite aux États-Unis pour tourner La Maison du docteur Edwardes (Spellbound, 1945), deuxième film du réalisateur, après Rebecca, ayant Selznick pour producteur, et qui explore le thème alors en vogue de la psychanalyse. Les rôles principaux sont tenus par Gregory Peck et Ingrid Bergman. Peck incarne un personnage se présentant d'abord comme le dr. Anthony Edwardes, le nouveau directeur d'un asile psychiatrique. On le suspecte bien vite de ne pas être celui qu'il prétend. Atteint d'amnésie, puis bientôt accusé du meurtre du vrai Edwardes, il est aidé dans sa quête d'identité par la jeune dr. Peterson (Bergman) qui, finalement, lui permettra également de se disculper. L'une des séquences les plus célèbres du film, par ailleurs extrêmement bavard, est celle du rêve surréaliste créée par Salvador Dalí, une sorte de rébus qui va permettre à la psychanalyste d'élucider le mystérieux passé de son protégé. Jugée trop dérangeante pour le public, la scène onirique telle qu'elle apparaît aujourd'hui dans le film est sensiblement plus courte que les quelques minutes prévues au départ. Une partie de la bande originale composée pour le film par Miklós Rózsa sera plus tard adaptée par le compositeur sous la forme d'un concerto pour piano La Maison du docteur Edwardes et sera un grand succès commercial. Dans le livre-interview de François Truffaut, Hitchcock affirme que Selznick, pour compenser le dépassement de budget du western Duel au soleil (Duel in the Sun, 1946), produit par lui et réalisé par King Vidor, vend alors en « lot » à la société RKO : Hitchcock, metteur en scène, Cary Grant et Ingrid Bergman, les deux vedettes, ainsi qu'un scénario de Ben Hecht, et ce pour un montant de . Cette transaction est à l'origine des Enchaînés (Notorious, 1946). Bergman doit y jouer le rôle d'une jeune femme, fille d'un espion nazi devenue alcoolique qui, au début du film, est séduite par un agent du gouvernement américain (Grant). Ce dernier a en fait pour mission de se servir d'elle pour espionner un dénommé Alexander Sebastian (Claude Rains), l'un de ses anciens amants, ami de son père et qui, réfugié en Amérique latine, plus précisément au Brésil, mène des activités suspectes. Alors qu'il travaille à l'écriture du scénario avec Ben Hecht, le réalisateur se demande quel « MacGuffin » les héros du film pourraient bien rechercher et choisit l'uranium, passé en contrebande dans des bouteilles de vin par les espions et destiné à la fabrication d'une bombe atomique. Il consulte des experts qui, pour l'éloigner de la vérité, tentent de lui faire croire que cette bombe est composée d'eau lourde et non d'uranium ; à ce sujet, le réalisateur aurait consulté notamment Robert Millikan, de l'institut Caltech. Jugeant le « MacGuffin » totalement ridicule, le studio se montre plutôt réticent. Selznick lui-même, jusqu'à la diffusion de la nouvelle des bombardements de Hiroshima et Nagasaki d', considérait le sujet comme relevant du domaine de la « science-fiction ». Le réalisateur finit par percer le secret de la fabrication de la bombe et, par la suite, il apprendra que le FBI l'a fait suivre trois mois durant pour découvrir d'où il tenait cette information. Les Enchaînés remportera un énorme succès au box office et reste l'un des films les plus acclamés du réalisateur, notamment considéré par Truffaut comme le meilleur film en noir et blanc de Hitchcock.Le Procès Paradine (1947), un drame judiciaire, est le dernier film de Hitchcock produit par Selznick. Écœuré par la fortune que le producteur amasse sur son dos , Hitchcock manifeste peu d'intérêt pour le projet. Dans le film, Alida Valli joue une jeune femme accusée d'avoir empoisonné son mari, un vieillard riche et aveugle. Son avocat (Gregory Peck) finira par succomber à son charme glacial. Le film sera un désastre, tant auprès du public que de la critique, cette dernière le jugeant fastidieux, pêchant par une durée excessive et un manque d'idées. Hitchcock refusera de poursuivre sa collaboration avec Selznick, lequel lui avait néanmoins appris une leçon majeure : à Hollywood, c'est le producteur qui décide du final cut. Dès lors, le réalisateur fait une tentative pour s'autoproduire. Transatlantic Pictures En 1948, Hitchcock, en tandem avec son compatriote et ami , créé Transatlantic Pictures, une société de production avec laquelle il réalisera deux films. Pour le premier, le réalisateur choisit d'adapter la pièce Rope's End de Patrick Hamilton rebaptisés dans le film Brandon Shaw et Philip Morgan. Le film débute par l'assassinat d'un jeune homme par deux de ses camarades. Ceux-ci préparent ensuite un dîner auquel sont conviés le soir-même, sur le lieu du crime, les parents de la victime, sa petite amie et un ancien flirt de cette dernière. Parmi les invités se trouve également un de leurs professeurs, Rupert Cadell, qui, observant le comportement étrange des jeunes gens au cours de la soirée, va commencer à soupçonner l'impensable. Les deux meurtriers sont joués par John Dall et Farley Granger et, pour le rôle du professeur, la Warner Bros., qui distribue le film, choisit James Stewart. C'est le premier des quatre films que l'acteur tournera avec le réalisateur.La Corde est le premier film de Hitchcock tourné en couleur et constitue aussi un exercice de style. Comme il l'avait fait quelques années auparavant pour Lifeboat, le réalisateur se lance le défi d'un suspense méthodiquement ordonné dans un espace confiné. Il expérimente également des plans exceptionnellement longs : le film en comporte en tout onze, un par bobine, certains pouvant durer jusqu'à dix minutes. D'une manière ou d'une autre, le caméraman de Hitchcock réussit à déplacer de façon fluide à travers le décor la lourde et encombrante caméra Technicolor et à suivre l'action continue des longs plans-séquences. Terminé le 21 février, le film sort aux États-Unis en septembre 1948 sous le titre Alfred Hitchcock's Rope (La Corde d'Alfred Hitchcock). C'est alors la première fois que son nom apparaît dans un titre, et Hitchcock en éprouve une grande fierté. Les critiques, néanmoins, sont mitigées, et le succès public tempéré par l'action des ligues de vertu. Le film n'a pas de problèmes avec la censure, bien qu'il soit interdit dans plusieurs régions des États-Unis, ou bien projeté avec des coupures (généralement la scène du meurtre). Le National Board of Review le déconseillera aux moins de vingt et un ans. En Europe, il est tout d'abord interdit en France et en Italie. En définitive, La Corde ne connaît pas un succès retentissant, mais les producteurs rentreront largement dans leurs frais. Le premier succès de Transatlantic Pictures est contrebalancé par l'échec des Amants du Capricorne (Under Capricorn, 1949), un drame historique ayant pour cadre l'Australie du . Ingrid Bergman y joue le rôle d'une jeune femme qui, grâce à l'amour, parvient à échapper à l'alcool et à la folie. Comme pour La Corde, Hitchcock, dans Les Amants du Capricorne, recourt aux plans-séquences, mais de façon toutefois moins appuyée. Le film est également tourné en Technicolor ; cependant, le réalisateur préférera, pour ses trois films suivants, revenir au noir et blanc. C'est le film que le cinéaste dira regretter le plus avoir tourné. Il marque la dernière collaboration de Hitchcock avec l'actrice Ingrid Bergman, et l'échec du film signe la fin de l'éphémère société Transatlantic. Hitchcock continuera néanmoins, jusqu'à la fin, à produire ses propres films. Le , le réalisateur signe avec Warner Bros. un contrat par lequel il s'engage à tourner quatre films en six ans pour un salaire global de . Années 1950 : apogée d'un réalisateur Au début des années 1950, Lew Wasserman, alors à la tête de MCA et dont James Stewart et Janet Leigh, parmi d'autres acteurs qui apparaîtront dans des films de Hitchcock, font partie de la clientèle, aura alors une influence prépondérante sur l'image et la promotion des films du réalisateur. Les films réalisés et produits par Hitchcock à partir de 1954 et Le crime était presque parfait sont en général considérés comme ses plus grands chefs-d'œuvre (cette période faste s'étendra jusqu'au début de la décennie suivante, jusqu'aux Oiseaux, en 1963). Pressé par ses créanciers et par Wasserman, Hitchcock accepte en 1955 de prêter son nom et son image à une série télévisée intitulée d'abord Alfred Hitchcock présente (1955-1962) pour un salaire de par épisode de . En 1950, Hitchcock retourne en Grande-Bretagne pour y diriger Le Grand Alibi (Stage Fright). Pour la première fois, Hitchcock associe à l'écran Jane Wyman, l'une des plus grandes vedettes de la Warner Bros, avec la sensuelle actrice allemande Marlène Dietrich. Font également partie de la distribution un certain nombre d'acteurs britanniques de premier plan, dont Michael Wilding, Richard Todd et Alastair Sim. C'est le premier film du réalisateur produit par Warner Bros., qui auparavant avait déjà distribué La Corde et Les Amants du Capricorne, la société Transatlantic devant alors faire face à des difficultés financières. L'histoire rappelle des films précédents du réalisateur, comme Les 39 Marches (1935), Jeune et Innocent (1937) et Cinquième Colonne (1942) : Jonathan Cooper (Todd), un homme épris d'une comédienne et chanteuse (Dietrich), est soupçonné d'être le meurtrier du mari de celle-ci ; son amie Eve (Wyman) tente dès lors de lui venir en aide. Toutefois, le cinéaste se livre ici à une nouvelle expérience : le film commence par un flashback qui, finalement, se révèlera trompeur. Le film n'est pas un succès, ce qu'Hitchcock expliquera du fait que, à cause de ce procédé narratif alors peu orthodoxe, le public se serait senti grugé. Au début de l'année 1950, Hitchcock découvre avec enthousiasme le premier roman de Patricia Highsmith : Strangers on a Train, dont il acquiert les droits le , pour un montant de . Le réalisateur travaille sur le synopsis avec Whitfield Cook en juin. Pour l'écriture des dialogues, Hitchcock approche d'abord Dashiell Hammett, mais c'est Raymond Chandler, suggéré par la Warner, qui se charge du travail ; celui-ci n'ira cependant pas jusqu'au bout, à cause de désaccords opposant l'écrivain et le réalisateur. Hitchcock expliquera plus tard : Dans L'Inconnu du Nord-Express, Hitchcock combine de nombreux éléments de ses précédents films. Deux hommes se rencontrent par hasard dans un train et évoquent l'idée de chacun débarrasser l'autre de la personne qui lui pose problème. Alors que pour le premier, un champion de tennis (dans le livre, le personnage est un architecte), il ne s'agit que d'une plaisanterie, le second prend l'histoire tout à fait au sérieux. Avec Farley Granger reprenant certains éléments de son rôle de La Corde, le réalisateur, dans L'Inconnu, continue à s'intéresser aux possibilités narratives des thèmes du chantage et du meurtre. Robert Walker, qui jusque-là n'avait joué que des rôles de jeune homme « bien sous tous rapports », incarne ici le « méchant ». Sa performance de dément inquiétant, trop lié à sa mère, annonce celle de Perkins dans Psychose ; malheureusement, Walker décédera quelques mois après la sortie du film. Hitchcock confie par ailleurs l'un des rôles secondaires à Patricia, « Pat », sa propre fille, alors âgée de vingt-deux ans et qui avait déjà joué un petit rôle dans Le Grand Alibi : dans L'Inconnu, elle incarne Barbara, « Babs », une jeune fille victime, non pas directement mais en désir, de la démence meurtrière de Bruno, le personnage joué par Walker. Sorti en mars 1951, L'Inconnu du Nord-Express, malgré quelques plaintes de personnes outrées par ses connotations sexuelles et son meurtre explicite, connaît un immense succès. Hitchcock, après l'échec de l'aventure Transatlantic, a retrouvé la confiance du public et des studios. Dès les années 1930, l'idée d'adapter une pièce appelée Nos deux consciences, un drame catholique écrit en 1902 par Paul Anthelme (pseudonyme de Paul Bourde), trotte dans la tête de Hitchcock ; plus d'une dizaine d'années plus tard, il a enfin l'opportunité de mener à bien ce projet. L'histoire est celle d'un prêtre que sa conscience force à endosser la culpabilité d'un crime perpétré par un autre, un thème assez délicat. Peu à peu, le projet de ce qui deviendra La Loi du silence (I Confess) se concrétise. Étant donné le contexte catholique de l'histoire, un tournage aux États-Unis est exclu. L'action, dès lors, est transposée au Québec où, après avoir écrit une première ébauche, le réalisateur et sa femme se rendent en repérage. Le réalisateur hésite quant au choix du scénariste définitif, jusqu'à ce qu'Alma lui suggère d'engager William Archibald, lequel avait fait ses preuves à Broadway ; George Tabori participe également à l'écriture. Montgomery Clift et Anne Baxter interpréteront les deux rôles principaux.La Loi du silence sort à la mi-février 1953. Le film est reçu timidement, tant par la critique que par le public. Par la suite, Hitchcock expliquera à François Truffaut : « L'idée de base n'est pas acceptable pour le public. Nous savons, nous les catholiques, qu'un prêtre ne peut pas révéler un secret de la confession, mais les protestants, les athées, les agnostiques pensent : "C'est ridicule de se taire ; aucun homme ne sacrifierait sa vie pour une chose pareille." » Hitchcock qui, sans doute par commodité, jugera toujours ses films à l'aune de l'accueil réservé à ceux-ci par le public, ira jusqu'à déclarer que La Loi était une « erreur ». Suivent trois films très populaires ayant chacun pour vedette Grace Kelly, qui allait devenir l'archétype de la « blonde hitchcockienne ». En 1953, Hitchcock est lié depuis quatre ans à la Warner Bros., pour laquelle il lui reste un film à tourner. Durant quelque temps, il travaille à l'adaptation d'un roman de David Duncan, The Bramble Bush, mais il finit par renoncer. Le réalisateur découvre alors que le studio a acheté les droits d'une pièce à succès de Broadway, Dial M for Murder, dont l'auteur est Frederick Knott.Le crime était presque parfait marque le retour de Hitchcock au Technicolor, mais il expérimente aussi un procédé en vogue à l'époque, le cinéma en 3-D, en relief stéréoscopique et projection en lumière polarisée, obligeant l'utilisation pour le public de lunettes adaptées. Le film ne sera cependant pas exploité dans ce format à l'origine ; il sera projeté en 3-D au début des années 1980. Hitchcock pense un moment confier les rôles du mari et de l'épouse à Cary Grant et Olivia de Havilland, mais il se heurte à un refus de la part des studios. Le réalisateur fait donc appel à une jeune actrice qui n'avait tourné jusque-là que trois films : Grace Kelly. Elle allait devenir, en plus d'une grande amie, son actrice favorite. Dans Le Crime, le rôle du « méchant », très différent du Bruno de L'Inconnu du Nord-Express, est joué par Ray Milland. C'est un dandy vénal et calculateur, ex-joueur de tennis professionnel (activité exercée par le héros/victime de L'Inconnu), qui échafaude un plan machiavélique pour se débarrasser de sa femme infidèle (Kelly), et hériter de sa fortune. C'est elle cependant qui, pour se défendre, tue l'homme engagé pour effectuer la triste besogne. Le mari manipule alors les preuves pour que sa femme soit accusée d'avoir assassiné l'homme de main. L'amant, Mark Halliday (Robert Cummings), et l'inspecteur de police Hubbard (John Williams) doivent dès lors agir rapidement pour sauver la jeune femme de la peine capitale. Hitchcock tire astucieusement parti des ressorts, non moins astucieux, de la pièce et, à sa sortie, Le crime était presque parfait est salué comme un « grand » Hitchcock. Au moment du tournage du Crime était presque parfait, Lew Wasserman, l'agent de Hitchcock, signe avec la Paramount un contrat de neuf films, dont le premier doit être l'adaptation d'une nouvelle de Cornell Woolrich , intitulée It Had to be a Murder, laquelle deviendra à l'écran Fenêtre sur cour (Rear Window, 1954). Pour écrire le scénario, Hitchcock fait appel à John Michael Hayes, un ancien journaliste, qui collaborera également à l'écriture de ses trois films suivants.Fenêtre sur cour a pour vedettes James Stewart et, de nouveau, Kelly ; les seconds rôles sont notamment tenus par Thelma Ritter et Raymond Burr. L'histoire se passe à New York. Un photographe (Stewart, un personnage basé sur Robert Capa), qui se retrouve à la suite d'un accident plâtré et en chaise roulante, devient obsédé par l'observation des habitants d'un immeuble séparé du sien par une cour. Peu à peu, il commence à suspecter l'un de ces voisins (Burr) d'avoir tué sa femme et, dès lors, tente d'amener à la fois sa petite amie mannequin (Kelly) et un policier de ses amis (Wendell Corey) à partager ses craintes. Tant bien que mal, il finit par y arriver. Comme dans Lifeboat et La Corde, le film est presque entièrement tourné dans un espace réduit, le minuscule appartement du photographe, qui cependant surplombe un décor impressionnant, constitué par la cour et l'immeuble d'en face. Hitchcock se sert de gros plans du visage de Stewart pour montrer les réactions du personnage par rapport à tout ce dont il est spectateur, depuis l'amusant voyeurisme face à des scènes en apparence anodines, jusqu'à sa terreur impuissante, quand il voit sa fiancée, qui s'est introduite dans l'appartement suspect, menacée par l'arrivée, soudaine et inattendue, du supposé tueur. À sa sortie, le film connaît un grand succès et obtient quatre propositions aux oscars, dont celle du meilleur réalisateur ; il n'en reçoit cependant aucun.Fenêtre sur cour n'est pas encore sorti qu'Hitchcock est déjà occupé à un autre projet. La Paramount lui propose de réaliser l'adaptation de To Catch a Thief, un roman de David Dodge. Très satisfait de Hayes comme scénariste, le réalisateur engage de nouveau celui-ci. Hayes, cependant, ne connaît pas du tout le sud de la France, situation à laquelle le réalisateur remédie aussitôt : Fin , le scénario est prêt, et le tournage commence dès le début du mois de mai. Le troisième et dernier film de Hitchcock avec Grace Kelly, La Main au collet (To Catch a Thief, 1955) est une comédie policière ayant pour décor la Riviera française et donne à l'actrice pour partenaire Cary Grant. John Williams fait de nouveau partie de la distribution, aux côtés notamment, couleur locale oblige, des Français Brigitte Auber et Charles Vanel (lequel ne parle pas un mot d'anglais). Grant joue le rôle de John Robie, dit « le Chat », fameux cambrioleur « à la retraite », mais qui devient le principal suspect d'une série de vols commis sur la Riviera. Une héritière américaine (Kelly) perce le mystère de sa véritable identité, tente de le séduire avec ses propres bijoux, et se propose même de l'aider dans ses projets criminels... La première a lieu à New York, le . Selon le réalisateur, La Main au collet est un « film léger ». C'est du moins le constat que fait la critique dans son ensemble ; cependant, elle souligne aussi les points forts et les charmes de cette œuvre. Le public, quant à lui, se montre très satisfait. « Malgré la différence d'âge évidente entre Grant et Kelly et une intrigue plutôt mince, le scénario plein d'esprit (truffé de doubles-sens) et l'interprétation bon enfant des acteurs, finalement, garantit au film un succès commercial. » Il s'agit de la dernière collaboration entre Hitchcock et Grace Kelly, à cause du mariage de celle-ci avec le prince Rainier de Monaco, en 1956, un statut qui l'obligeait à mettre un terme à sa carrière d'actrice. L'année 1955 marque également les débuts de Hitchcock à la télévision américaine via sa société de production Shamley Productions, avec une série d'histoires plus ou moins macabres produite pour CBS et qui porte son nom : Alfred Hitchcock présente. Hitchcock produit 268 épisodes (dont 18 sont réalisés par ses soins) entre l'année de création et 1962, assurant lui-même la présentation de l'émission. De 1962 à 1965, la série prend le titre de Suspicion pour 93 épisodes. Le réalisateur n'abandonne pas pour autant sa carrière au cinéma. En 1950, il avait lu le roman de Jack Trevor Story, The Trouble with Harry. Avant de partir tourner La Main au collet, il demande à Hayes de travailler à son adaptation. Les droits sont achetés , malgré le fait que, quatre ans plus tôt, le comité de lecture de la Paramount ait émis un avis défavorable concernant le roman, jugeant son humour trop fragile, un peu bizarre, et ses personnages ressemblant un peu à des extra-terrestres.Mais qui a tué Harry ? suit le parcours d'un cadavre, sur lequel tombe d'abord un petit garçon. Celui-ci court chercher sa maman. Au même moment, un vieux chasseur découvre le corps et pense l'avoir tué. Tour à tour, d'autres personnages, confrontés au mort, s'imagineront avoir quelque chose à voir avec son état ; pour divers motifs, le cadavre est enterré et déterré plusieurs fois. Occupé au tournage de La Main au collet, Hitchcock ne peut s'occuper de la distribution. C'est dès lors Herbert Coleman, son producteur associé, qui s'en charge ; ainsi donc sont choisis, pour les deux rôles principaux, Shirley MacLaine, pour qui ce sera la première apparition au grand écran, et John Forsythe. Le tournage s'effectue en partie en décor naturel dans le Vermont, et en partie en studio, à Hollywood. Harry marque par ailleurs la première collaboration à un film de Hitchcock du compositeur Bernard Herrmann. Hitchcock confiera à François Truffaut : Quand le film sort, le réalisateur est déjà occupé à tourner son film suivant, qui retient toute son attention. La Paramount ne sait trop quoi faire de Harry, renonçant même à le promouvoir. Dès lors, aux États-Unis, le film n'intéresse que moyennement le public. En Europe, en revanche, il est très bien accueilli, notamment en Grande-Bretagne, et en France, où il reçoit des critiques très positives et restera même six mois à l'affiche. L'humour macabre de Mais qui a tué Harry se retrouve à la télévision dans les présentations et les conclusions, données par le maître en personne, de chaque épisode de sa série, Alfred Hitchcock présente. Fin 1954, Hitchcock vient d'achever sa quatrième réalisation en dix-sept mois ; pourtant, hors de question pour lui de faire une pause. Il repense alors à l'un de ses succès de la période britannique, L'Homme qui en savait trop (1934) dont, en 1941, à l'époque où il était sous contrat avec Selznick, il avait déjà envisagé de réaliser une nouvelle version. Finalement, pour la première et ce qui sera la dernière fois de sa carrière, il se décide à tourner un remake, celui de son propre film. Pour écrire le remake de L'Homme qui en savait trop, Hitchcock s'adresse encore une fois à Hayes. Le réalisateur, qui demande au scénariste de ne pas visionner l'original, lui en raconte simplement l'histoire : un espion est assassiné et confie à un docteur en médecine, rencontré la veille, qu'un attentat se prépare ; le médecin et sa femme se retrouvent alors embarqués dans un complot international et sont obligés de se taire pour sauver leur fils gardé en otage. Hitchcock offre le rôle principal à James Stewart, pour qui il s'agit, après La Corde et Fenêtre sur cour, de la troisième collaboration avec le réalisateur ; quant au rôle de l'épouse, ancienne chanteuse dans le film, il est confié à Doris Day, que le cinéaste avait repérée quelques années auparavant dans Storm Warning. Le film est tourné à Londres et Marrakech. Pour la musique, il est de nouveau fait appel à Herrmann ; on pourra d'ailleurs voir celui-ci diriger l'Orchestre symphonique de Londres lors de l'éprouvante scène finale, au Royal Albert Hall. Les derniers plans sont tournés dans les studios Paramount en . Le film se révèlera être le plus rentable de l'année 1956. La chanson Que sera, sera (Whatever Will Be, Will Be), écrite par Jay Livingston et Ray Evans, sera récompensée par l'Oscar de la meilleure chanson originale et deviendra un grand succès de Doris Day. Au sujet de la seconde version de L'Homme qui en savait trop, Hitchcock dira plus tard : « Disons que la première version est l'œuvre d'un amateur de talent et la seconde, celle d'un professionnel. »Le Faux Coupable (The Wrong Man, 1957) est le dernier film réalisé par Hitchcock pour Warner Bros. Tourné en noir et blanc, Le Faux Coupable n'est pas un thriller mais un drame, basé sur une histoire vraie, une erreur judiciaire rapportée par Life Magazine en 1953. Le sujet est traité d'une façon réaliste, quasi documentaire. Henry Fonda y interprète un musicien du Stork Club, à New York, que l'on prend à tort pour l'auteur de plusieurs hold-up commis dans la même compagnie d'assurances. Il est arrêté pour ce crime dont il est innocent. Sa femme (Vera Miles, dont c'est la première apparition dans un film du réalisateur), le pousse à prouver son innocence avant que n'aie lieu le procès, mais elle ne peut résister au stress de la situation et, d'une façon qui semble irrémédiable, sombre dans la dépression. Le réalisateur accorde au Faux Coupable une place particulière, substituant à son habituel caméo une introduction faite par lui-même en voix off au début du film : « C'est Alfred Hitchcock qui parle. Par le passé, je vous ai donné de nombreuses sortes de films à suspense, mais cette fois, je voudrais que vous en voyiez un différent. La différence réside dans le fait que c'est une histoire vraie, dont chaque mot est véridique. Cependant, il contient des éléments plus étranges que toute la fiction figurant dans bon nombre de thrillers que j'ai faits auparavant. » Comme dans La Loi du silence, autre film « sérieux » du réalisateur, le catholicisme est évoqué : certains plans s'attardent sur le chapelet du faux coupable, et c'est à la suite d'une prière de celui-ci devant l'image du Christ, que le vrai coupable est révélé. Le film reçoit un accueil public mitigé. Par la suite, Hitchcock racontera à Truffaut qu'il avait été poussé à faire ce film par la peur qu'il avait toujours éprouvée à l'égard de la police, et dont on trouve des traces dans de nombreuses scènes, notamment celle où le personnage joué par Fonda explique à son fils l'épreuve qu'il a subie et qui fait écho, en inversant les rôles, à un épisode traumatisant qu'aurait vécu le réalisateur durant son enfance. Quelques années auparavant, Hitchcock s'était intéressé au roman Celle qui n'était plus des Français Pierre Boileau et Thomas Narcejac, mais le livre lui avait échappé et, finalement, c'est Henri-Georges Clouzot qui l'avait porté à l'écran, sous le titre Les Diaboliques, film sorti en 1955. Après Le Faux Coupable, Hitchcock songe à tourner l'adaptation de D'entre les morts, une autre œuvre du tandem. Pour l'écriture de ce qui deviendra Sueurs froides (Vertigo, 1958), il recourt, avant de se montrer satisfait du scénario, à pas moins de trois auteurs. Le dernier, Samuel Taylor, avouera plus tard qu'il avait travaillé sans lire ni le premier scénario, ni même le roman original, mais en se bornant à suivre les indications du réalisateur, ceci afin de se concentrer sur le personnage principal. Le réalisateur engage comme vedette masculine James Stewart. Pour l'interprète de l'obsédante jeune femme, Hitchcock souhaite d'abord engager Vera Miles, dont la prestation dans son film précédent s'était révélée excellente, mais celle-ci, qui est enceinte, est forcée de refuser. Dès lors, le studio lui trouve une remplaçante en la personne de Kim Novak, laquelle trouvera ici l'un de ses meilleurs rôles. Bien qu'il soit centré sur un meurtre, Sueurs froides n'est pas à proprement parler un film policier, mais, selon les propres mots du réalisateur, « une histoire d'amour au climat étrange ». Stewart est « Scottie », un ancien enquêteur de la police souffrant d'acrophobie et devenant progressivement obsédé par une mystérieuse jeune femme (Novak), qu'il est amené à prendre en filature. Le vertige insurmontable et l'obsession de Scottie débouchent sur une tragédie. Par la suite, il rencontre une autre jeune femme qui ressemble étonnamment à la disparue. Le film se conclut sans happy end. La première a lieu en Espagne, lors du Festival de Saint-Sébastien, où Hitchcock remporte la concha d'argent. Bien qu'il soit de nos jours souvent considéré comme un classique, Sueurs froides se heurte toutefois, au moment de sa sortie, à des critiques négatives et à un accueil réservé de la part du public ; il marque la dernière collaboration entre James Stewart et le réalisateur. Le film, pourtant, , et se retrouve notamment dans le peloton de tête du classement Sight and Sound des meilleurs films de la décennie ; il constituera par ailleurs, avec Psychose, l'un des points de référence privilégiés par Brian De Palma pour sa relecture cinématographique de l'œuvre hitchcockienne, dans les années 1970-1980. En 1958, Hitchcock apprend que sa femme, Alma, est atteinte d'un cancer du sein. C'est ainsi qu'il apparaît l'année suivante dans Tactic, une émission de télévision consacrée à la prévention de ce type de cancer. Alma guérira grâce à un traitement expérimental. Hitchcock, alors, a filmé dans de nombreuses régions des États-Unis. À Sueurs froides succèdent trois autres films à succès, tous reconnus comme faisant partie de ses meilleurs longs-métrages : La Mort aux trousses (North by Northwest, 1959), Psychose (Psycho, 1960) et Les Oiseaux (The Birds, 1963). Le premier reprend le thème du « Monsieur Tout le monde » pris dans un engrenage, injustement poursuivi, et contraint tant bien que mal de se disculper. Dans La Mort aux trousses, Cary Grant joue le rôle de Roger Thornhill, un publicitaire de Madison Avenue qui n'a jamais eu maille à partir qu'avec sa mère excentrique, et qui, par un concours de circonstances, se trouve soudainement pris pour cible par une mystérieuse organisation. Il fait la connaissance d'une blonde séduisante, Eve Kendall (Eva Marie Saint), qui le séduit avant de le faire tomber dans un piège... L'écriture du scénario original est confiée à Ernest Lehman. Pour la scène finale, Hitchcock a l'idée d'utiliser comme cadre le Mont Rushmore, un site cependant protégé. Le , il obtient finalement l'autorisation du Ministère de l'Intérieur des États-Unis de se servir de maquettes des fameuses sculptures représentant le visage de quatre présidents. Le générique du film (domaine dans lequel Hitchcock avait fait ses débuts), comme celui de Sueurs froides, est dû au graphiste Saul Bass, et Herrmann, qui depuis Harry est devenu le compositeur attitré de Hitchcock, signe ici ce qui deviendra l'une de ses plus célèbres partitions. Années 1960 La décennie commence avec deux films généralement considérés comme des sommets de l'art du réalisateur, Psychose (1960) et Les Oiseaux (1963). Les films qui suivront seront moins personnels, et peut-être aussi moins ambitieux. L'âge commence à se faire sentir, le cinéma est en crise à cause de l'arrivée de la télévision dans les ménages, et Hitchcock a alors perdu deux de ses plus proches collaborateurs : Bernard Herrmann, le compositeur, et Robert Burks, le directeur photo. Les films réalisés après Pas de printemps pour Marnie (1964) n'auront pas la même dimension que ceux de l'« âge d'or » du réalisateur. Alors qu'il lit la rubrique « Livres » du New York Times, Hitchcock tombe sur une excellente critique de Psycho, un livre de Robert Bloch, fondé sur l'histoire d'Ed Gein, un tueur en série. Il achète le roman, et annonce à sa secrétaire : « Je tiens notre prochain sujet ». Ce qui motive aussi et surtout le cinéaste, c'est le défi de réaliser un film aussi efficace que possible avec des moyens restreints. Étant donné que beaucoup de mauvais films en noir et blanc et peu coûteux se révélaient malgré tout être des succès au box office, il se demande ce qui se passerait pour un film tourné dans les mêmes conditions, mais réalisé avec soin. Produit avec un budget en effet très limité , Psychose est tourné avec l'équipe de télévision dAlfred Hitchcock présente sur un terrain abandonné des studios Universal. Pour écrire Psychose, qui allait devenir l'un des sommets de la filmographie du réalisateur, considéré par certains comme son chef-d'œuvre, Hitchcock s'en remet à Joseph Stefano, un scénariste débutant. Tout commence par le vol d'une certaine somme d'argent par l'employée d'une compagnie d'assurances, Marion Crane (Janet Leigh) qui, prise dans une histoire d'amour difficile, agit sur un coup de tête. Elle prend la fuite à bord de sa voiture, qu'elle échange, après avoir été arrêtée par un policier, contre une voiture d'occasion. Surprise par un orage, elle décide de passer la nuit dans un motel, que les clients semblent avoir déserté, et dont elle fait connaissance du propriétaire, Norman Bates (Anthony Perkins), jeune homme sympathique mais aux réactions un peu étranges. Ce dernier vit avec sa mère, possessive à l'extrême, dans une vieille demeure située à proximité. Sa conversation avec Norman convainc Marion de restituer l'argent dérobé. Tandis qu'elle est en train de prendre une douche, cependant, brutalement, violemment, la jeune femme est assassinée dans une scène restée célèbre. Une fois la disparition de l'argent et de la jeune femme constatée, un détective privé (Martin Balsam), ensuite l'amant et la sœur de Marion (Vera Miles), partent à sa recherche... Patricia Hitchcock, fille du réalisateur, joue ici aussi un petit rôle. Pour le film, Herrmann signe de nouveau une musique très inspirée, épousant les images (notamment les coups de couteau) et anticipant les émotions du spectateur à merveille. Pour la promotion du film, Hitchcock insiste pour que, contrairement à ce qui était auparavant une habitude, les guichets des salles ne laissent plus entrer de spectateurs une fois le film commencé, ce qui a en même temps pour effet de titiller la curiosité du public. À sa sortie aux États-Unis, le film est mal reçu par la critique, selon laquelle il n'est pas à la hauteur de La Main au collet, Sueurs froides, La Mort aux trousses, et d'autres films de Hitchcock. La raison probable de ces réactions est que les journalistes n'ont pas apprécié de découvrir le film au cinéma. Le public est cependant au rendez-vous et le film engrangera une recette de . Certains spectateurs, habitués à voir un Alfred Hitchcock plutôt amusant à la télévision sont sous le choc devant la violence, tout à fait inattendue, du film. Hitchcock, amené à s'expliquer, dira dans une interview que Psychose n'est « qu'une plaisanterie ». En même temps, il jubile de ce succès. En Europe, le film est acclamé aussi bien par la critique que par le public. La violence sans précédent de la scène de la douche, la disparition brutale de l'héroïne après seulement quelques scènes, les vies innocentes abrégées par un meurtrier dérangé, toutes caractéristiques de Psychose, seront par la suite copiées dans de nombreux films d'horreur. (Voir, plus bas, Influence sur le cinéma de genre) Après avoir achevé Psychose, Hitchcock part pour Universal, pour laquelle il tournera tous ses autres films. Hitchcock éprouve alors les plus grandes difficultés pour trouver un nouveau sujet. Il commence à travailler avec Joseph Stefano sur le scénario de Pas de printemps pour Marnie, film qui devait marquer le retour à l'écran de l'actrice fétiche du réalisateur, Grace Kelly : bien qu'elle fût devenue princesse de Monaco, celle-ci était prête à accepter dans un premier temps mais, en fin de compte, elle déclinera l'offre. Déçu mais non découragé, le réalisateur, pour son long-métrage au cinéma, se tourne alors vers l'adaptation des Oiseaux, une nouvelle de Daphne du Maurier publiée en 1952 dans la revue féminine Good Housekeeping. Il pense d'abord en tirer un épisode dAlfred Hitchcock présente mais, après avoir entendu qu'en Californie une femme avait réellement été attaquée par des oiseaux, il se décide, malgré les difficultés que cela implique et sans doute en partie à cause de celles-ci, à en faire le sujet de son prochain long-métrage. À propos des Oiseaux, le réalisateur déclare : Stefano, qui produisait alors la série Au-delà du réel, n'était pas disponible, et Hitchcock, dès lors, part à la recherche d'un autre scénariste. Après avoir envisagé plusieurs candidats, dont Ray Bradbury, le réalisateur se tourne vers Evan Hunter (qui allait devenir célèbre sous le pseudonyme d'Ed McBain), lequel accepte aussitôt. Le succès de Psychose malgré l'absence de grandes vedettes décide Hitchcock à s'en passer également pour Les Oiseaux. Pour incarner le rôle principal, après divers essais avec plusieurs actrices, son choix se porte finalement sur une inconnue, Tippi Hedren, qui viendra dès lors rejoindre notamment Ingrid Bergman et Grace Kelly dans le cercle fermé des « blondes hitchcockiennes ». Elle aura pour partenaires Rod Taylor, Suzanne Pleshette et Jessica Tandy. Le film commence dans une boutique où l'on vend des oiseaux par la rencontre fortuite et un jeu de séduction entre la fille d'un patron de presse, Melanie Daniels (Hedren), et un avocat, Mitch Brenner (Taylor). Ce dernier veut offrir à sa jeune sœur un couple d'inséparables (en anglais : lovebirds, littéralement « oiseaux d'amour »). Après l'épisode, et bien que la rencontre se fût déroulée assez mal, Melanie, impulsivement, décide de revoir l'homme qui, en fait, vit avec sa mère et sa sœur dans une maison isolée sur un petit îlot de Bodega Bay, un endroit assez éloigné de chez elle. Bientôt, l'endroit devient la cible d'attaques d'oiseaux de toutes espèces, attaques dont la cause n'est pas expliquée dans le film, « sans doute pour souligner le mystère de forces inconnues ». Le réalisateur dispose ici d'un budget bien plus confortable que pour son film précédent, soit , argent qui sera surtout consacré aux effets spéciaux, lesquels font l'objet d'un soin tout particulier. Les séquences où l'on voit des oiseaux attaquer nécessiteront en effet des centaines de prises, mélangeant scènes réelles et scènes d'animation. Le tournage débute le ; tout a été méticuleusement prévu car Hitchcock n'aime pas les extérieurs, du fait qu'ils impliquent des difficultés relatives au contrôle notamment de la lumière et du bruit ambiant. Pour la bande son, la musique est remplacée par des effets composés entre autres de l'enregistrement de cris d'oiseau et de battements d'ailes, dont Herrmann se charge de superviser la distribution dans les différentes scènes. Avec un gros budget et un film qu'il considérait de son propre aveu comme « le plus important », Hitchcock ne peut décevoir.Les Oiseaux est présenté pour la première fois en ouverture de l'édition 1963 du Festival de Cannes, en dehors de la sélection officielle. En sortant de la projection, le public est sous le choc : « Ce n'est pas le lâcher de quelques pigeons débonnaires, ni le charme de son interprète Tippi Hedren qui pourront atténuer l'impression d'horreur ressentie à la présentation de son film Les Oiseaux ». Aux États-Unis, le film remporte en tout , un résultat moins bon que prévu, mais qui suffit cependant à rassurer le réalisateur. Les Oiseaux figurera au des films les plus vus de l'année 1963. Aujourd'hui, le film est considéré comme un classique du cinéma d'épouvante.Psychose et Les Oiseaux sont particulièrement remarquables pour leur bande son inhabituelle, orchestrée dans les deux cas par Bernard Herrmann. Les cordes stridentes jouées dans la première scène de meurtre dans Psychose constituent à l'époque une innovation. Quant au film Les Oiseaux, il laisse de côté les instruments de musique conventionnels et a, au lieu de cela, recours à une bande son produite de façon électronique, uniquement agrémentée par la chanson des écoliers, sans accompagnement, juste avant l'attaque de la véritable école de Bodega Bay. On peut également noter que Santa Cruz sera par la suite cité comme étant le lieu où le phénomène des oiseaux se serait produit initialement. Ces films sont considérés comme les derniers grands films de Hitchcock. Certains critiques, tels Robin Wood et Donald Spoto, estiment cependant que Pas de printemps pour Marnie, sorti en 1964, constitue l'une des œuvres majeures du réalisateur, et d'autres encore, comme Claude Chabrol, considèrent que Frenzy est injustement sous-estimé. Sa santé déclinant, Hitchcock est amené à réduire sa production durant les deux dernières décennies de sa carrière. Il tourne deux thrillers d'espionnage sur fond de guerre froide. Le premier, Le Rideau déchiré (Torn Curtain, 1966), a pour vedettes Paul Newman et Julie Andrews.Le Rideau déchiré se passe principalement en RDA, avec Paul Newman et Julie Andrews dans les rôles principaux. Il marque la fin assez triste de la collaboration, qui durait depuis douze ans, entre Hitchcock et le compositeur Bernard Herrmann. Mécontent de la partition fournie par Herrmann, Hitchcock finit par le remplacer par John Addison. Le film sort aux États-Unis le . Le , Le Cinéma selon Hitchcock, publié aux Éditions Robert Laffont, sort à Paris en librairie. Dans cet ouvrage, résultat d'une série d'entretiens accordés à François Truffaut, critique et lui-même réalisateur, Hitchcock se livre sur sa manière de travailler. Le film suivant de Hitchcock, L'Étau (Topaz), est l'adaptation d'un roman de Leon Uris (auteur dExodus). L'histoire commence au Danemark, et se poursuit aux États-Unis, à Cuba et en France. Frederick Stafford est engagé pour tenir le rôle principal ; parmi le reste de la distribution, plutôt hétéroclite, figurent John Forsythe, et les Français Dany Robin, Claude Jade, Michel Subor, Philippe Noiret et Michel Piccoli. À la fin du tournage, comme à l'habitude, des projections-tests sont effectuées, qui se révèlent désastreuses : le film est le plus souvent jugé trop long, ennuyeux et sa fin, un duel opposant Devereaux (Stafford) et Granville (Piccoli), ridicule. À la suite de cela, des scènes sont coupées, d'autres raccourcies, d'autres même accélérées, et deux fins optionnelles sont proposées : l'une montre Devereaux montant dans un avion et apercevant Granville montant dans un autre avion à destination de l'Union soviétique, et l'autre, qui tombe assez sèchement, montre, ou plutôt suggère (les acteurs ne sont plus disponibles pour tourner d'autres scènes) le suicide de Granville : on voit furtivement un homme entrer dans une maison, puis on entend un coup de feu. C'est cette dernière fin qui sera conservée pour la sortie en salle, en 1969. Le National Board of Review attribuera néanmoins la récompense du meilleur réalisateur à Hitchcock pour ce film. Comme Le Rideau déchiré, L'Étau recevra un accueil mitigé de la part de la critique. Années 1970 Après l'échec du Rideau déchiré et de L'Étau, Hitchcock renoue avec le succès en 1972, avec Frenzy, tourné en Grande-Bretagne. Puis Complot de famille, en 1976, reçoit les hommages de la critique. Dernier film britannique En 1971, Hitchcock est fait chevalier de la Légion d'honneur. L'année suivante, il revient à Londres pour y tourner Frenzy, qui sera son dernier grand triomphe. Après les deux films d'espionnage au succès plus que modéré, l'intrigue du film marque le retour au thriller ayant un meurtre pour point de départ, un genre dans lequel Hitchcock avait beaucoup donné auparavant. Le scénario est confié à Anthony Shaffer, qui venait de connaître un certain succès au théâtre. Le tournage se trouve quelque peu bouleversé au moment où Alma, la femme et première collaboratrice de Hitchcock, est victime d'une attaque, mais celle-ci se remettra assez rapidement. L'histoire de base recycle l'un de ses succès du muet, Les Cheveux d'or (The Lodger). Richard Blaney (Jon Finch), un serveur de bar à l'humeur changeante, prompt à la colère, devient le suspect numéro un dans l'affaire des « meurtres à la cravate », dont l'auteur réel est en fait son ami, Bob Rusk (Barry Foster), un marchand de fruits. Cette fois-ci, Hitchcock fait de l'« innocent » et du « méchant » des jumeaux plutôt qu'il ne les oppose, comme c'était le cas dans L'Inconnu du Nord-Express. Seul l'un d'eux, cependant, a franchi la barrière et est devenu meurtrier. Pour la première fois, Hitchcock intègre dans l'un de ses films la nudité et la crudité du langage, sujets autrefois tabous. Il témoigne également d'une rare sympathie pour l'inspecteur en chef et à un aspect amusant de sa vie privée. Frenzy rencontrera un succès considérable, ses recettes dépassant même celles de Psychose. Certains biographes ont fait remarquer qu'Hitchcock avait toujours repoussé les limites de la censure, réussissant souvent à gruger l'homme qui fut, pendant longtemps, chargé de faire respecter le code Hays à Hollywood : Joseph Breen. En effet, en de nombreuses occasions, Hitchcock était parvenu à glisser dans ses films de subtiles allusions à ce que la censure, jusqu'au milieu des années 1960, condamnait. Selon Patrick McGilligan, Breen et d'autres, le plus souvent, n'étaient pas dupes au sujet de ces connotations et, en fait, ils s'en amusaient tout autant qu'ils s'alarmaient des « déductions inévitables » que l'on ne pouvait que tirer de certaines scènes. Ce n'est qu'à partir du Rideau déchiré qu'Hitchcock sera finalement en mesure d'inclure ouvertement des éléments d'intrigue auparavant interdits dans les films américains, et cela restera le cas jusqu'à la fin de sa carrière. En 1974, la même année qu'il est victime d'une crise cardiaque à la suite de laquelle il sera obligé de porter un Pacemaker, un hommage est rendu à la carrière du réalisateur, le , par la Film Society du Lincoln Center de New York. Dernier film américain en clin d'œil Complot de famille (Family Plot, 1976) sera le dernier film de Hitchcock, alors quasi octogénaire. Le film relate les péripéties de « Madame » Blanche Tyler (Barbara Harris), une fausse voyante, et de son amant chauffeur de taxi (Bruce Dern), lequel compte tout de même tirer quelque profit de ces soi-disant pouvoirs. William Devane, Karen Black et Cathleen Nesbitt font également partie de la distribution. C'est le seul film de Hitchcock dont John Williams ait écrit la musique. Le film, dont le scénario sans faille est signé Lehman, est d'une constante drôlerie, et donne l'impression d'être l'œuvre d'un jeune débutant, bourré de talent. D'une façon qui n'est sans doute pas anodine, Complot de famille se termine par un clin d'œil adressé, via le personnage de Blanche, aux spectateurs du film et, on s'imagine, aux spectateurs de tous les films du « Maître ». Dernier projet Dès le début des années 1970, Hitchcock songeait à faire un film, The Short Night, basé sur l'histoire de l'espion George Blake qui, en 1966, s'était évadé d'une prison de Londres avant de fuir en Union soviétique. Il acquiert les droits de deux livres consacrés à cette histoire. Les relations de Hitchcock avec James Costigan, le premier scénariste engagé pour le projet, seront assez houleuses ; le réalisateur le congédie et fait alors appel à son ancien collaborateur, Ernest Lehman, auteur des scénarios de La Mort aux trousses et Complot de famille. Celui-ci écrit plusieurs versions de l'histoire, mais aucune ne satisfait Hitchcock, et les deux amis se brouillent. Hitchcock s'adresse alors à Norman Lloyd, un autre ancien collaborateur et ami, mais cela ne fonctionne pas mieux. Après avoir travaillé quelque temps seul à l'adaptation, Hitchcock accepte de collaborer avec un quatrième scénariste, David Freeman, qui s'attelle à la tâche à la fin de l'année 1978. Maladie Entre et , Hitchcock et Feeman se verront régulièrement dans les bureaux du réalisateur aux studios Universal. La santé déclinante du réalisateur rend la tâche de Feeman difficile. Hitchcock souffre d'arthrite. Elle lui cause d'intenses douleurs aux genoux. Il consomme beaucoup d'alcool, sans doute pour apaiser sa souffrance. Les difficultés morales du réalisateur sont accrues par l'inquiétude que lui donne la santé d'Alma, sa femme. Au moment où le scénario est pratiquement terminé, Hitchcock apprend que l'American Film Institute (AFI) veut le récompenser pour l'ensemble de sa carrière. Hitchcock, loin d'être flatté, perçoit la chose comme un présage de sa mort et panique. Il se rend malgré tout à la cérémonie. Le , il reçoit la visite du consul de Grande-Bretagne, qui vient lui annoncer sa nomination au rang de Chevalier de l'Empire britannique. Après son anoblissement, Hitchcock, très mal en point, prend la décision de définitivement renoncer à tourner The Short Night ; il en avertit directement Universal, et les bureaux de Hitchcock ferment. Le scénario de The Short Night sera finalement publié dans un livre consacré aux derniers jours du réalisateur. Hitchcock reste chez lui quelque temps, puis revient quelquefois aux studios. Mort Le , Alfred Hitchcock meurt dans son sommeil des suites d'une insuffisance rénale à l'âge de 80 ans, entouré des siens dans leur maison de Bel Air, à Los Angeles, en Californie. Il laisse sa femme, Alma Reville, leur fille unique, Patricia, et trois petites-filles, Mary Alma, Teresa et Kathleen. Le corps est incinéré. Une cérémonie, sans cercueil, a lieu en l'église catholique du Bon Berger (Good Shepherd Catholic Church) à Beverly Hills. Les cendres de Hitchcock sont dispersées dans l'océan Pacifique. Influences d'Alfred Hitchcock À ses débuts, Alfred Hitchcock, en dehors du cinéma, est très influencé par le théâtre. Ses tout premiers films sont en effet pour la plupart des adaptations de pièces. Il confiera par ailleurs souvent l'écriture de ses scénarios à des auteurs dramatiques à succès. Comme beaucoup d'Anglais, il est également très friand de littérature policière et de mystère (Poe figure entre autres parmi ses auteurs préférés) et amateur de faits divers (l'histoire du docteur Crippen, notamment, exercera chez lui une certaine fascination). Lorsqu'il était adolescent, il fréquentait souvent les procès de cours d'assises de l'Old Bailey et pouvait, du moins c'est ce qu'il prétendra lui-même par la suite, réciter de larges extraits de comptes rendus d'affaires célèbres. En ce qui concerne le cinéma, Alfred Hitchcock revendique lui-même l'influence du cinéma muet allemand, expressionniste ou « post-expressionniste ». Parmi les réalisateurs qui l'ont influencé, on peut citer Friedrich Wilhelm Murnau et Fritz Lang, dont il cite, parmi les œuvres qui l'auront marqué, Les Trois Lumières (1921) ; selon Claude Chabrol, une bonne partie de l'œuvre de Hitchcock serait par ailleurs redevable aux Espions (1928). Ces influences sont non seulement perceptibles dans certains films muets de Hitchcock, comme Les Cheveux d'or (The Lodger, 1927), mais se sentent également dans bon nombre de ses œuvres postérieures. Un exemple concret de l'influence de Murnau : le plan-séquence de L'Aurore (1927) où « l'homme », après avoir traversé un bois, rejoint « la femme de la ville » rappelle, a posteriori, la séquence d'introduction de Rebecca (1940), où un travelling nous emmène jusqu'aux ruines du château de Manderley ; le goût prononcé de Hitchcock pour les plans-séquences en particulier, et la technique en général, vient sans doute de Murnau. Un exemple concret de l'influence de Lang : au début de M le maudit (1931), la mère attend sa petite fille et guette désespérément son retour sur le palier. Un plan montre alors une vue plongeante strictement verticale sur les volées d'escaliers, que l'on peut rapprocher, entre autres, de plans figurant dans les deux scènes montrant l'ascension du clocher dans Sueurs froides (1958). Selon certains critiques, on peut voir en Cecil B. DeMille une autre influence majeure de Hitchcock. Au moment où ce dernier entame sa carrière au cinéma, DeMille est en effet l'un des réalisateurs les plus importants du cinéma mondial. DeMille était l'inventeur de ce qu'on a pu appeler les « comédies du remariage », dans lesquelles des couples mariés se séparent puis se retrouvent. La comédie Joies matrimoniales (1941), de Hitchcock, est basée sur ce schéma, dont on peut également trouver des traces dans certains autres films du « maître du suspense », où des couples s'affrontent avant de se réunir (Les 39 Marches, 1935 ; La Mort aux trousses, 1959...). Au-delà de ça, on peut trouver un exemple concret de l'influence de DeMille sur Hitchcock dans la seconde partie de la version muette des Dix Commandements (1923), plus précisément dans la scène montrant le meurtre de la « vamp » lépreuse échappée de l'île de Molokai, au moment où celle-ci se trouve derrière un rideau, auquel elle s'agrippe quand le « Caïn » de l'histoire tire sur elle. La scène se termine par un plan montrant le rideau qui se décroche progressivement lorsque la femme s'écroule, un plan que l'on retrouve dans la fameuse scène de la douche de Psychose (1960) (voir aussi, plus bas, Logo). Méthode de travail d'Alfred Hitchcock Écriture Interrogé sur son travail, Hitchcock expliquera : « Le scénariste et moi planifions la totalité du scénario jusqu'au moindre détail et, quand nous avons terminé, tout ce qui reste à faire c'est tourner le film. En fait, c'est seulement quand on entre en studio, qu'on entre dans la zone des compromis. Vraiment, c'est le romancier qui a le meilleur casting, puisqu'il n'a pas à composer avec les acteurs et tout le reste. » Dans une interview de 1969, Hitchcock précise : « Dès que le scénario est prêt, j'aimerais autant ne pas faire le film du tout... J'ai un esprit fortement visuel. Dans ma tête, je visualise un film jusqu'au montage final. J'écris tout ceci le plus en détail dans le scénario, et ensuite, quand je tourne, je ne regarde pas du tout le scénario. Je le connais par cœur, tout comme il n'est pas nécessaire à un chef d'orchestre de regarder la partition... Quand vous avez terminé le scénario, le film est parfait. Mais, pendant la réalisation, il perd peut-être quarante pour cent de votre conception d'origine. » Souvent, pour les films de Hitchcock, l'écriture du scénario se fait à partir d'idées de scènes. C'est notamment le cas de la scène des parapluies ou celle du moulin dans Correspondant 17 (1940), qu'Hitchcock imaginait avant même qu'on ne réfléchisse à l'histoire ou aux personnages, ou celle de l'avion d'épandage dans La Mort aux trousses (1959), qui vient de l'idée, ou du défi, d'une scène de suspense se déroulant, non pas comme à l'habitude dans un lieu clos et étouffant, mais au contraire dans un espace complètement aéré, vide, en rase campagne. Les histoires des films où l'on voit les personnages évoluant dans des sites célèbres (statue de la Liberté dans Cinquième Colonne (1942), siège des Nations unies ou mont Rushmore dans La Mort aux trousses...), sont ainsi en quelque sorte et en partie prétexte à l'utilisation de ces sites comme décor. David Freeman, le dernier scénariste à avoir collaboré avec Hitchcock est au départ assez déconcerté par la méthode utilisée par le réalisateur : « D'abord on décide de ce que vont faire les personnages, puis on les dote de traits de caractère qui rendent plausible leur comportement. [...] On a critiqué Hitchcock pendant des années sur le fait que, chez lui, la forme l'emportait sur le fond. Sa façon de travailler confirmait cette critique. L'astuce tenait en ce que son analyse des personnages était si minutieuse et si pénétrante qu'elle suffisait à leur donner vie dans ses films. ». Procédés narratifs MacGuffin Le réalisateur, pour expliquer ce qu'est un « MacGuffin », racontera souvent la même petite histoire drôle : Deux voyageurs se trouvent dans un train allant de Londres à Édimbourg. L'un dit à l'autre : « Excusez-moi Monsieur, mais qu'est-ce que ce paquet à l'aspect bizarre que vous avez placé dans le filet au-dessus de votre tête ? — Ah ça, c'est un MacGuffin. — Qu'est-ce que c'est un MacGuffin ? — Eh bien... c'est un appareil pour attraper les lions dans les montagnes d'Écosse. — Mais il n'y a pas de lions dans les montagnes d'Écosse. — Dans ce cas, ce n'est pas un MacGuffin. » Le « MacGuffin » est un élément-clé de l'intrigue, matériel ou pas, généralement mystérieux, qui sert en réalité uniquement de prétexte au développement du scénario, et qui n'a, au-delà de cela, aucune importance véritable. Le terme aurait été employé pour la première fois par Angus MacPhail, scénariste et ami de Hitchcock. Hitchcock et ses scénaristes auront recours au procédé dans de nombreux films. Le « MacGuffin » revêt parfois, peut-être de façon démonstrative, un caractère assez saugrenu. En évoquant le film La Mort aux Trousses, au cours d'une interview avec Truffaut, Hitchcock dira : Dans Les 39 Marches (1935), le « MacGuffin » est une série de plans que des espions ont dérobé et qui tient en fait en quelques phrases retenues par Memory ; dans Une femme disparaît (1938), c'est un message codé sous la forme d'un petit air de musique ; dans Correspondant 17 (1940), une clause d'un traité qu'un homme politique hollandais est le seul, apparemment, à connaître ; dans Les Enchaînés (1946), un composé chimique caché dans des bouteilles de vin. L'un des « MacGuffin » de La Mort aux trousses (1959) prend la forme de microfilms dissimulés dans une statuette et contenant des « secrets du gouvernement ». C'est la seule explication qui nous sera fournie... Hitchcock voyait là son meilleur « MacGuffin », « le plus inexistant, le plus dérisoire. ». L'importance du « MacGuffin » diminue progressivement au cours du film jusqu'à parfois ne plus en avoir aucune, le spectateur se laissant entraîner par les personnages et la façon dont ils réagissent aux événements générés par le procédé. Selon certains, le premier « MacGuffin » du cinéma de Hitchcock se trouve déjà dans Les Cheveux d'or (The Lodger, 1927), avec le personnage de l'« Avenger », le tueur, que l'on ne voit en fait jamais à l'écran. Un autre personnage-« MacGuffin » est bien sûr le mystérieux Kaplan de La Mort aux trousses, qui n'existe tout simplement pas. Dans ce film, on peut même considérer la scène de la discussion entre les agents américains comme une projection d'une réunion entre metteur en scène et scénaristes débattant pour savoir quel tournant faire prendre à l'histoire. Le personnage joué par Leo G. Carroll, qui apparaît pour donner des instructions, représente alors en quelque sorte le scénariste, en qui a surgi une nouvelle idée d'aventure, qu'il vient, « envoyé céleste », dans l'œuvre-même, proposer au héros. Hitchcock était toujours amusé quand scénaristes ou producteurs dissertaient sur la nature exacte du « MacGuffin », comme ce fut le cas pour celui des Enchaînés ; il dira : « Les gens qui discutent du « MacGuffin » le font parce qu'ils sont incapables d'analyser les personnages. ». Suspense Jean Douchet voit dans le suspense « la principale définition de l'œuvre hitchcockienne », et le définit comme étant « la dilatation d'un présent pris entre les deux possibilités contraires d'un futur imminent ». Selon Douchet, « l'anxiété naît de ce qu'acteurs ou spectateurs sont partagés, déchirés entre l'espérance d'un salut et la crainte de l'irrémédiable entre la vie et la mort. Elle est donc fonction de la durée du conflit, de sa dilatation. Elle aiguise notre perception du temps. ». Le suspense doit se distinguer de la surprise ou du choc. Dans les films de Hitchcock, le suspense est obtenu par un décalage entre ce que le spectateur sait et ce que le personnage voit. L'attente anxieuse du spectateur peut ensuite être renforcée par une musique accentuée, des effets de lumière, des ombres... Dans le cinéma d'horreur, l'effet de surprise (le choc) consiste à faire apparaître une chose ou un personnage, souvent terrifiant, alors que ni le « héros » ni le spectateur ne s'y attendent. Mais dans les films hitchcockiens, l'anxiété du spectateur augmente au fur et à mesure que le danger, dont le « héros » n'est pas conscient, se précise ; le public se demande ce qui va arriver quand la menace sera enfin perçue par celui (ou celle) auquel il s'identifie. La plupart des thrillers de Hitchcock reposent sur cet effet. Ainsi, dans Fenêtre sur cour (1954), le spectateur est seul à voir le voisin d'en face sortir de son appartement avec une femme ; Jeffries dort à ce moment. De même, quand le détective Arbogast monte les escaliers de la maison de Norman Bates dans Psychose (1960), le spectateur voit la porte s'entrouvrir et il est seul à prévoir le meurtre. Sueurs froides (1958) est aussi particulièrement significatif puisque le spectateur apprend par un flashback, dès le début de la seconde partie du film, la véritable identité de Judy et tout le complot monté contre Scottie. Le spectateur s'interroge ainsi sur la tournure que vont pouvoir prendre les événements. Humour Dans une interview de 1967, quand on lui demande pourquoi il n'a jamais tourné de comédies, Hitchcock répond : « Mais tous les films que je fais sont des comédies. » Les thrillers de Hitchcock, en effet, sont pour la plupart émaillés de touches humoristiques. Le réalisateur, qui a lui-même toujours un peu déconcerté les critiques par son incorrigible côté blagueur, considérait que la tension ne pouvait être maintenue tout au long d'un film et que des moments de répit devaient être ménagés dans la narration. Si l'on trouve plusieurs scènes d'un comique assez bon enfant, comme le début des 39 Marches (1935) ou les scènes de voyance cocasses de Complot de famille (1976), l'humour hitchcockien porte fréquemment sur la sexualité et la mort (humour noir). Dans la première catégorie, on trouve par exemple, dans Les 39 Marches toujours, la scène où des représentants en sous-vêtements féminins suscitent le regard un peu désespéré d'un prêtre, ou celle où la main du héros est menottée à la main d'une jeune femme et accompagne celle-ci tandis qu'elle ôte ses bas, ou encore, au début de Sueurs froides (1958), la scène où il est question d'un soutien-gorge révolutionnaire conçu par un ingénieur en aéronautique. Dans la seconde, on trouve entre autres les remarques très terre-à-terre de Stella, l'infirmière de Fenêtre sur cour (1954), concernant ce que le tueur a bien pu faire du corps de sa victime, ou la femme du policier dans Frenzy (1972) s'interrogeant sur le cadavre de Babs tout en grignotant. Mais qui a tué Harry ? (1955) est, par ailleurs, une comédie entièrement vouée à l'humour macabre. Storyboards et tournages La majorité des commentateurs ont cru fermement au fil des ans que les films de Hitchcock étaient largement « storyboardés » jusque dans le moindre détail. On a dit qu'il ne s'était même jamais donné la peine de regarder à travers l'objectif d'une caméra, étant donné que pour lui ce n'était pas utile, même si des photos destinées à la promotion le montrent en train de le faire. Cela lui servait aussi d'excuse pour ne jamais devoir modifier ses films par rapport à la vision qu'il en avait au départ. Si un studio lui demandait de le faire, il pouvait prétendre que le film était déjà tourné d'une seule façon et qu'il n'y avait pas d'autres prises à prendre en considération. Toutefois, cette façon de voir Hitchcock comme un réalisateur s'en remettant davantage à la préproduction qu'à la réalisation elle-même a été contestée dans le livre Hitchcock au travail (Hitchcock at Work), écrit par Bill Krohn, correspondant américain pour Les Cahiers du cinéma. Krohn, après avoir examiné plusieurs révisions de script, des notes échangées entre Hitchcock et d'autres membres du personnel de production, étudié des storyboards et d'autres matériaux de production, a observé que le travail de Hitchcock déviait souvent par rapport au scénario tel qu'il était écrit ou à la conception qui était faite du film au départ. Il a souligné que le mythe de storyboards à propos de Hitchcock, souvent régurgité par des générations de commentateurs de ses films, avait en grande partie été perpétué par Hitchcock en personne ou par le département des studios chargé de la publicité. Un très bon exemple serait la fameuse scène de pulvérisation du champ de maïs dans La Mort aux trousses qui n'aurait fait à l'origine l'objet d'aucun storyboard. Ce n'est qu'une fois la scène tournée que le département publicité aurait demandé à Hitchcock de réaliser des storyboards pour promouvoir le film, et Hitchcock, à son tour, aurait engagé un dessinateur pour reproduire les scènes en détail. Même lorsque des storyboards étaient faits, la scène tournée était sensiblement différente. L'analyse poussée effectuée par Krohn concernant le tournage de classiques de Hitchcock tel que Les Enchaînés révèle que le réalisateur était suffisamment flexible pour modifier la conception d'un film durant sa réalisation. Un autre exemple donné par Krohn concerne le remake américain de L'Homme qui en savait trop, dont le tournage commença sans script définitif et dépassa les limites de temps prévues, ce qui, comme le note Krohn, n'était pas inhabituel et se produisit pour beaucoup d'autres films de Hitchcock, dont L'Inconnu du Nord-Express et L'Étau. Même si le réalisateur consacrait effectivement beaucoup de temps à la préparation de tous ses films, il était pleinement conscient du fait que, dans la réalité, le processus de fabrication déviait souvent des plans les mieux établis, et il était flexible pour s'adapter aux changements et aux besoins de la production, étant donné que ses films n'échappaient pas aux habituels aléas fréquemment rencontrés dans la plupart des tournages, ni aux routines auxquelles, souvent, on avait alors recours. Le travail de Krohn offre également un éclairage au sujet de l'habitude de Hitchcock de généralement tourner les scènes dans l'ordre chronologique, une habitude dont Krohn fait remarquer qu'elle fut souvent la source pour bon nombre de ses films d'un dépassement de budget et de délais et qui, ce qui est plus important, différait de la façon habituelle de procéder à Hollywood à l'époque du système des studios. Tout aussi importante est la tendance de Hitchcock à tourner des prises alternatives de certaines scènes. Ce n'était pas nécessairement pour donner au monteur la possibilité de façonner le film de la manière qu'il (ou elle) souhaitait (souvent sous l'égide du producteur) que les films étaient tournés sous différents angles, mais cela témoignait plutôt de la tendance de Hitchcock de se laisser à lui-même des choix en salle de montage, où il avait pour habitude, après avoir visionné les rushes, de conseiller ses monteurs. Selon Krohn, cette information, ainsi que beaucoup d'autres révélées par son travail de recherche à travers notamment les archives personnelles et les révisions de script de Hitchcock, contredisent l'image d'un cinéaste toujours en possession du contrôle sur ses films et dont la conception de ses œuvres ne changeait pas au moment de la réalisation, ce qui, note Krohn, est resté le vieux mythe central concernant Hitchcock. Lieux de tournage Hitchcock, en grand perfectionniste, prenait soin de choisir les lieux où il tournait ses films et ses scènes. Dans L'Ombre d'un doute, Hitchcock choisit la petite ville de Santa Rosa, idyllique et pleine de charme, afin de renforcer l'aspect innocent de ses personnages et criminel de l'oncle Charlie. En 1958, il choisit San Francisco pour tourner son prochain long-métrage, Sueurs froides. Cette ville vallonnée reflétait parfaitement les émotions de Scottie. Dans La Mort aux trousses, il prend un champ vide pour tourner la scène mythique de l'avion. Cet espace vide permettait à Hitchcock de montrer à quel point la situation est inattendue et absurde. Hitchcock et ses interprètes Au sujet de la relation de Hitchcock avec ses acteurs et actrices, on cite souvent une petite phrase qu'aurait prononcé le réalisateur : « Les acteurs sont du bétail ». Selon Hitchcock lui-même, il aurait dit cela dès la fin des années 1920, en rapport avec les acteurs de théâtre qui, alors, snobaient le cinéma. Cependant, selon Michael Redgrave, ce serait lors du tournage dUne femme disparaît que le réalisateur aurait fait cette remarque. La phrase donna lieu en 1941 à un incident, au moment de la production de Joies matrimoniales : Carole Lombard, pour surprendre le réalisateur, fit alors amener sur le lieu où des scènes allaient être tournées des génisses avec, écrits sur elles, les noms de Lombard, Robert Montgomery et Gene Raymond, les vedettes du film... Lors de la première de son dernier film, Complot de famille, Hitchcock fera un petit rectificatif : « C'est un mensonge éhonté. Je n'ai jamais dit une chose pareille. C'est très grossier. Sans doute ai-je dit que les acteurs devaient être « traités comme » du bétail. » En fait, l'aversion supposée de Hitchcock à l'égard des acteurs a été en grande partie exagérée. Simplement, Hitchcock, qui pensait que les acteurs devaient s'en tenir à se concentrer sur leur rôle et laisser les réalisateurs et scénaristes gérer l'histoire et le traitement des personnages, ne tolérait pas l'approche de « La Méthode ». Ainsi déclare-t-il dans une interview que « l'acteur de La Méthode est OK au théâtre parce qu'il a un espace libre pour se déplacer. Mais quand il s'agit de montrer un plan du visage et un plan de ce qu'il voit, il doit y avoir une certaine discipline. ». Pour Hitchcock, les acteurs, au même titre que les accessoires, n'étaient que des éléments du film ou, du moins, ils devaient considérer la caméra comme un partenaire de jeu à part entière. Pendant le tournage de Lifeboat, Walter Slezak, qui joue le capitaine nazi, déclara qu'Hitchcock percevait les mécanismes du jeu d'acteur mieux qu'aucun autre qu'il connaissait. Il est par ailleurs indéniable que, dans la quasi-totalité des films de Hitchcock, du moins en ce qui concerne la période américaine, les acteurs, loin d'être de simples marionnettes, donnent la pleine mesure de leur talent, ce qui indique de la part du réalisateur un réel savoir-faire, également, en ce qui concerne la direction d'acteurs, et ne peut que témoigner de la sympathie qu'il éprouvait pour ceux-ci. À titre d'exemple, on peut rappeler qu'avant son rôle dans Rebecca et dans Soupçons, lequel lui vaudra un oscar, on déniait à Joan Fontaine, sœur d'Olivia de Havilland, le moindre talent. Par ailleurs, certains acteurs ne sont aujourd'hui plus guère connus en tant que tels que par leur prestation dans un film de Hitchcock, non pas simplement grâce à la réputation du réalisateur, mais par la composition qui leur a été permis, alors, de livrer, et qui constitue un ingrédient essentiel de la réussite du film (Kelly dans ses trois films tournés avec le cinéaste, Leigh et Perkins dans Psychose, Hedren dans Les Oiseaux, et bien d'autres, jusque dans de petits rôles...). Hitchcock, simplement, stimulait les talents. Harcèlement Bien après la mort du réalisateur, l'actrice Tippi Hedren relate des faits de harcèlement et d'agression sexuelle commis par Hitchcock . Certains de ces faits avaient été relatés dès 1983 par Donald Spoto dans une biographie de Hitchcock. Celui-ci se serait montré maladivement possessif envers la jeune débutante, et il aurait décidé de ruiner sa carrière cinématographique après qu'elle eut refusé de céder à ses avances. Défis et innovations techniques Hitchcock semblait se délecter à relever les défis techniques de la réalisation. Dans Lifeboat (1944), il place la totalité de l'action du film à bord d'un petit bateau, mais parvient cependant, dans sa façon de tourner, à éviter la répétition monotone, et aussi à trouver une solution concernant son caméo, devenu sa marque de fabrique, et que l'étroitesse du décor rendait difficile : il apparaît dans un magazine fictif que lit un des personnages, en photo sur une publicité pour un produit amincissant... De même, l'action de Fenêtre sur cour (1954) se déroule dans un seul appartement et ne montre de l'extérieur que ce que l'on voit de la fenêtre de celui-ci. Dans La Maison du docteur Edwardes (1945), deux plans montrant une vue subjective ont nécessité la construction d'une main en bois géante, censée appartenir au personnage dont la caméra adopte le point de vue, et celle d'accessoires, d'une taille proportionnelle, que la main tient : un verre de lait en réalité de la taille d'un seau, et un fusil en bois gigantesque. Pour ajouter à la nouveauté et obtenir un effet saisissant, le coup de feu marquant le point culminant de la scène a été colorié en rouge sur la pellicule noir et blanc de certaines copies du film.La Corde (1948) constituait un autre défi technique. Le film donne en effet l'impression d'avoir été tourné en une seule et unique prise. En réalité, il est composé de dix prises durant chacune entre quatre minutes et demie et dix minutes, dix minutes étant la longueur maximum de bobine pouvant alors être contenue dans une caméra de l'époque. Certaines transitions entre le passage d'une bobine à l'autre sont camouflées par un objet sombre venant remplir pendant un certain temps la totalité du champ. Ces points étaient utilisés par Hitchcock pour dissimuler les coupures, et la prise suivante débutait avec la caméra placée exactement dans la même position.Sueurs froides (1958) a recours à une technique de caméra développée par Irmin Roberts, une technique imitée et réutilisée de nombreuses fois par la suite par d'autres réalisateurs, et qui donne l'impression d'une image qui s'allonge. L'effet est obtenu en déplaçant la caméra dans la direction opposée à celle du zoom. On a appelé cet effet le « travelling compensé », « dolly zoom » ou l'« effet Vertigo ». Cinéma hitchcockien « Pur cinéma » Thèmes et personnages Hommes Héros : innocent « monsieur tout le monde ». Hitchcock porte un intérêt tout particulier au thème de l'innocent accusé à tort, injustement poursuivi, et obligé de se disculper. Parmi les « classiques » de Hitchcock, l'un des premiers à aborder ce sujet est Les 39 Marches (1935), dont le scénario est coécrit par Charles Bennett, et dont le réalisateur tournera plusieurs variantes au cours de sa carrière, jusqu'à La Mort aux trousses en 1959, voire Frenzy en 1972. Le thème, cependant, est déjà présent, dans une certaine mesure, dans quatre films antérieurs, muets, réalisés entre 1925 et 1928 : The Mountain Eagle (film perdu), Les Cheveux d'or, Downhill et Le passé ne meurt pas. Il s'agit presque à chaque fois de drames, seul le second pouvant être considéré comme un thriller. De toute évidence, le thème renvoie au christianisme, plus nettement évoqué dans La Loi du silence (1952) et Le Faux Coupable (1956). Plus prosaïquement, cependant, Hitchcock expliquera que « le thème de l'homme injustement accusé procure aux spectateurs un plus grand sentiment de danger, car ils s'imaginent plus facilement dans la situation de cet homme que dans celle d'un coupable en train de s'évader ». Femmes Hitchcock entretient des rapports difficiles avec les femmes dans son enfance et son adolescence. Il est un enfant solitaire. Plus tard, il dira n'avoir compris vaguement les aspects mécaniques du sexe qu'à l'âge de vingt ans. Dans ses films, les figures féminines sont souvent les plus noires. D'une part, les jeunes femmes aux cheveux bruns représentent souvent le mal. De plus, la figure de la mère, souvent présente, est en général décrite sous un jour assez peu flatteur. Cela est visible dans Les Oiseaux, où la mère a peur d’être abandonnée par son fils ; le paroxysme de cette relation se trouve, bien sûr, dans Psychose. Blonde « hitchcockienne » Les héroïnes de Hitchcock sont le plus souvent des blondes à la beauté glacée qui, dans un premier temps, ont le profil de femmes idéales, mais qui, dès qu'elles sont réveillées par la passion ou le danger, répondent d'une façon plus sensuelle, animale, voire criminelle. La « blonde hitchcockienne », par rapport aux personnages ingénus de « blondes hollywoodiennes », est subversive. Une anecdote, à ce titre, est significative : au milieu des années 1950, quand Marilyn Monroe demande aux studios de travailler avec le réalisateur, Hitchcock aurait refusé, disant ne pas apprécier les femmes qui ont « le sexe affiché sur la figure »... On notera d'abord que, dans Les Cheveux d'or (The Lodger, 1927), qu'Hitchcock considérait comme son premier « vrai » film, les victimes de l'« Avenger » sont toutes de jeunes femmes blondes (c'est d'ailleurs ce qui justifie le titre donné en français au film). Daisy (June Tripp), l'héroïne du film, la fille du couple qui héberge le jeune homme suspect et dont celui-ci, malgré une certaine ambiguïté relative à son orientation sexuelle, finit par s'éprendre, bien que blonde elle aussi, n'a cependant pas tout à fait ce qui deviendra plus tard les caractéristiques de la blonde selon Hitchcock. Le prototype en est, en fait, Anny Ondra, qui tourne sous la direction de Hitchcock dans The Manxman et Chantage, deux film muets de 1929, dont le second deviendra le premier film parlant du réalisateur. À cause d'un accent à couper au couteau , Ondra devra être doublée pour la version sonore. On a conservé un essai de l'actrice pour cette version, dans lequel on voit et entend Hitchcock lui poser des questions quelque peu grivoises, et elle y répondre d'un air à la fois choqué et amusé. Dans Chantage, elle joue le rôle de la fiancée d'un policier, qui tue un peintre après que celui-ci a tenté d'abuser d'elle. La blonde hitchcockienne, semble-t-il, est tout d'abord pour le réalisateur, comme le montre la façon dont elle apparaît dans certains de ses films ultérieurs, l'objet d'une fascination s'apparentant au fétichisme : dans Sueurs froides comme dans La Mort aux trousses, certains plans la mettent en scène, avec une insistance que l'on ne peut que relever, comme un sujet d'une œuvre picturale, que l'on pourrait prosaïquement appeler « Blonde mystérieuse de profil regardant vers la droite » ou, mieux, « Blonde mystérieuse, profil gauche »... Dans Les 39 Marches (1935), on découvre une autre blonde, incarnée par Madeleine Carroll, à qui le héros, innocent poursuivi et aux abois, se présente par un fougueux baiser, mais elle, cependant, n'hésite pas à le dénoncer. Plus tard dans le film, elle se retrouvera littéralement menottée au héros, qui finira par la convaincre. Carroll jouera l'année suivante dans un autre film de Hitchcock, Quatre de l'espionnage. Dans Fenêtre sur cour (1954), Lisa (Grace Kelly) risque sa vie en s'introduisant dans l'appartement de Lars Thorwald, le tueur supposé, tandis que dans La Main au collet (1955), Francie (de nouveau Grace Kelly) se propose de venir en aide à un cambrioleur « à la retraite » mais qu'elle croit toujours en activité. Dans Sueurs froides (1958), Judy (Kim Novak), déguisée en blonde, est complice d'un meurtre. Dans La Mort aux trousses (1959), la blonde Eve Kendall (jouée par Eva Marie Saint) conduit le héros Roger Thornhill, dont elle est pourtant éprise, dans les griffes de ceux-là mêmes qui cherchent à le tuer. Dans Les Oiseaux (1963), Melanie Daniels (Tippi Hedren) est à un moment accusée d'être à l'origine, par sa simple présence, de l'inexplicable catastrophe. Dans Pas de printemps pour Marnie (1964), le personnage-titre (de nouveau Hedren) est kleptomane et frigide. Au début du film, dans une scène qui, de façon frappante, montre trois personnages féminins appartenant à trois générations différentes et qui toutes ont les cheveux blonds on entend, curieuseument, la mère de Marnie critiquer sa fille qui s'est décoloré les cheveux : (« Toujours, les cheveux trop blonds, ça fait femme qui essaye d'attirer les hommes. Les hommes et la bonne réputation, ça ne va pas ensemble. »)... Mais le meilleur exemple se trouve dans Psychose où le personnage infortuné joué par Janet Leigh dérobe avant d'être la victime d'un psychopathe vivant isolé de la société. La dernière héroïne blonde de Hitchcock sera, des années après Dany Robin et sa « fille » Claude Jade dans L'Étau en 1969, Barbara Harris, dans le rôle d'une fausse voyante extralucide se transformant en limier amateur dans le dernier film de Hitchcock, le Complot de famille de 1976. On pourrait aussi inclure dans cette galerie de portraits, dans le même film, la trafiquante de diamants interprétée par Karen Black, qui porte dans de nombreuses scènes une longue perruque blonde et que son activité délictueuse rend progressivement de plus en plus mal à l'aise. Certains critiques et spécialistes de Hitchcock, notamment Donald Spoto et Roger Ebert, s'accordent pour dire que Sueurs froides représente le film le plus personnel du réalisateur, et aussi le plus révélateur, étant donné qu'il y est question des obsessions d'un homme qui « sculpte » une femme pour la transformer en celle qu'il désire. Sueurs froides explore d'une manière moins détournée et plus largement qu'aucun autre de ses films l'intérêt du cinéaste pour la relation entre la sexualité et la mort. Mère Certains films de Hitchcock nous montrent des personnages qui ont une relation problématique avec leur mère. Dans Les Enchaînés (1946), Sebastian (Claude Rains), le « méchant », subit de toute évidence la domination de sa mère (Leopoldine Konstantin), qui porte un regard méfiant sur sa future belle-fille (Ingrid Bergman). La mère est ici assez surprenante : elle est dépeinte comme un chef autoritaire, d'allure virile, la cigarette « au bec ». Quand il sent que les choses tournent mal pour lui et que la situation devient inextricable, son fils, qui semble pourtant avoir dépassé la quarantaine, redevenu petit garçon penaud, s'en remet complètement à elle ; et elle se révèlera, au dernier moment, capable de rapidement tout renier pour qu'il ait la vie sauve. Bruno, le « méchant » de L'Inconnu du Nord-Express (1951) déteste son père au point de vouloir le tuer, mais entretient une relation très étroite avec sa mère (Marion Lorne), qui apparaît bientôt comme à moitié folle, c'est-à-dire, sans doute, à moitié entraînée dans l'amour et la folie de son fils. Dans La Mort aux trousses (1959), Roger Thornhill (le personnage joué par Cary Grant) est un « innocent pris au piège » dont la mère (Jessie Royce Landis) se moque quand il lui dit que de mystérieux individus cherchent à le tuer. Dans Les Oiseaux (1963), le personnage joué par Rod Taylor voit son univers attaqué par des oiseaux haineux, juste au moment où se présente à lui la possibilité de se libérer des serres d'une mère possessive (Jessica Tandy). Quant au tueur de Frenzy (1972), il ne ressent que haine pour les femmes, toutes « des putains », à l'exception de sa mère, qu'il semble idolâtrer, et les femmes qu'il trouve à son goût et qu'il ne peut que tuer... Mais le plus bel exemple reste bien sûr Norman Bates et sa relation plus que problématique avec sa mère, dans Psychose (1960), une mère qu'il conserve et incarne, qui est et qui n'est plus. Couple Double Motifs et objets Sens des objets En quelques images, montrant généralement de simples objets, Hitchcock parvient à situer un personnage, et à nous expliquer implicitement sa personnalité. Dans Le crime était presque parfait (1954), les sentiments du personnage joué par Kelly sont notamment indiqués, au tout début du film, par la couleur de sa robe, blanche tandis qu'elle embrasse son mari, ensuite rouge vif lorsqu'elle fait de même avec son amant. Cela est encore plus évident dans le film suivant du réalisateur, au début de Fenêtre sur cour (1954). Après nous avoir montré Jeffries (Stewart) une jambe plâtrée et condamné à la chaise roulante (une dédicace sur son plâtre le désignant, incidemment, comme « sympathique »), la caméra se déplace ensuite sur des objets évoquant non seulement ce qui lui est arrivé, mais aussi son passé et ce qui constitue alors le centre de ses préoccupations : un appareil photo brisé, des photos accrochées au mur, montrant d'abord des d'accidents, ensuite des scènes d'un conflit quelconque, enfin le négatif d'une photo de femme, dont on voit ensuite le positif sur la couverture visible au-dessus d'une pile de magazines. La signification de ces images apparaîtra plus clairement au cours du film. Le dilemme majeur auquel se heurte alors le personnage (avant qu'il ne soit témoin d'une scène suspecte) est de savoir s'il doit ou non s'engager plus avant dans sa relation avec la femme (un mannequin) dont il est épris, mais qui néanmoins risque selon lui de le freiner dans sa soif d'aventures. Dans Psychose (1960), le personnage joué par Janet Leigh apparaît, avant le vol qui aura pour elle des conséquences tragiques, en sous-vêtements blancs, puis, au moment où elle projette son méfait, on la voit qui porte des sous-vêtements noirs. Elle prend la fuite à bord d'une voiture noire, qu'elle échange, quand des remords de conscience commencent à la ronger, contre une voiture claire (le film, pour rappel, est en noir et blanc). Luminaires Dans un grand nombre de scènes de ses films, le réalisateur utilise les sources de lumière (bougies, lampes, lustres...) d'une façon tout à fait particulière. L'exemple sans doute le plus frappant se trouve dans Le Procès Paradine (1947) avec la séquence de la rencontre proprement dite entre l'avocat (Gregory Peck) et celui qui se révèle finalement être son rival (Louis Jourdan). La séquence fait elle-même partie d'une sorte de « chapitre » ou « scène-pivot » dont le début et la fin sont signalés par deux plans montrant chacun un arbre, l'un quasi identique à l'autre, si ce n'est que l'image est inversée. Au cours du dialogue entre les deux hommes, ils apparaissent à l'écran « en compagnie » d'une lampe massive qui, par les mouvements de caméra, semble se déplacer de façon étonnante au-dessus d'eux, entre eux, au-dessous d'eux ou à côté d'eux, et semble jouer un rôle, comme un troisième acteur. Plus tard dans le même film, après la scène du procès, que suit un plan fixe montrant une statue symbolisant la justice, on assiste à une conversation lors d'un repas entre le juge (Charles Laughton) et sa femme, dont la mise en scène fait intervenir des bougies. Au début de Cinquième Colonne (1942), la mère (Dorothy Peterson), dont le fils unique vient de mourir victime d'un attentat, et que vient consoler le héros (Robert Cummings) , apparaît assise à une table entre quatre bougies éteintes, deux d'un côté et deux de l'autre, tandis que derrière elle une lampe projette de façon diffuse sa lumière vers le haut. La maison de l'aveugle (Vaughan Glaser), où l'« innocent » arrive ensuite au cours de son périple, est remplie d'un grand nombre de luminaires éteints pour la plupart, des lampes, et des bougies dont la mèche est intacte et qui n'ont jamais servi. La mère et l'aveugle ont en commun qu'ils défendent l'« innocent » de façon « instinctive », ce qui n'est pas le cas, notamment, de l'héroïne (Priscilla Lane) qui, bien qu'elle soit la fille de l'aveugle, doute à plusieurs reprises de l'intégrité de l'« innocent ». Dans Fenêtre sur cour (1954), le personnage joué par Grace Kelly apparaît à un moment donné entre deux bougies d'abord éteintes, ensuite allumées. Dans le même film, on la voit allumer successivement trois lampes tout en disant à haute voix, comme on prononcerait une formule magique, les trois mots constituant son propre nom. Au début de La Mort aux trousses (1959), lors de la première confrontation de Thornhill (Cary Grant) avec les ennemis qu'il ne se soupçonnait pas avoir, on voit le personnage de Vandamm (James Mason) fermer les rideaux et se placer devant une lampe ; il parle, et sa silhouette rendue fantomatique par le procédé prend un aspect particulièrement menaçant.Complot de famille (1976), le dernier film de Hitchcock, se termine par une scène où la voyante « de pacotille » (Barbara Harris) découvre de façon inexplicable , une pierre précieuse cachée parmi les perles de cristal décorant un lustre (ce qui renvoie à la boule de cristal de la voyante, par ailleurs élément central du générique du film). Dans The Lodger, l'arrivée du locataire au sein du foyer se fait alors qu'une coupure d'électricité vient de se produire. Lorsque la mère ouvre la porte pour découvrir qui se tient derrière, la lueur d'une bougie allumée à ce moment-là le révèle comme le probable meurtrier recherché. Ces éléments, à l'évidence, revêtent un caractère symbolique et se référent, consciemment ou inconsciemment de la part du réalisateur, à des thèmes essentiels du christianisme. Cette religion est abordée plus directement dans La Loi du silence (1953), même si l'on peut considérer qu'il s'agit ici d'un simple prétexte, ou dans Le Faux Coupable (1956), même si le but ne semble être là que la retranscription la plus fidèle possible d'une « histoire vraie »... Dans Le Faux Coupable, c'est après que l'« innocent » a prié devant l'image du Christ que le vrai coupable apparaît. Un peu de la même façon que, dans Les 39 Marches (1935), l'« innocent » a la vie sauve grâce à un livre de prières, qui appartient à un paysan bigot et vénal, et qui se retrouve par hasard dans sa poche Œil et écran Dans Psychose, deux gros plans d'œil semblent se répondre : celui de Norman Bates, qui épie Marion par un petit trou percé dans une paroi et dissimulé derrière un tableau, et celui, grand ouvert mais éteint, de Marion morte, victime du voyeur. Des yeux figurent comme motifs dans le rêve (mis en image avec l'aide du peintre Salvador Dalí) du mystérieux amnésique de La Maison du docteur Edwardes. Lieux Escaliers Dans un grand nombre de films de Hitchcock, on trouve des scènes « d'escaliers ». Dans Le crime était presque parfait, la clé est cachée sous le tapis couvrant une marche d'escalier. Dans Sueurs froides, les escaliers constituent eux-mêmes un élément-clé, étant donné que c'est l'impossibilité dans laquelle se trouve le personnage principal de les gravir jusqu'au bout qui est à l'origine du drame. Dans Psychose, le détective Arbogast se fait tuer sur les marches qui conduisent au lieu où, pense-t-il, il est susceptible de trouver la solution du mystère. Dans Complot de famille, la scène finale a aussi pour décor un escalier, en haut duquel le héros se réfugie quand surgit le couple malfaisant, et c'est juste au-dessus de cet escalier que se trouve le lustre où la pierre précieuse est cachée. Véhicules Les moyens de transport jouent un rôle particulier dans bon nombre de films de Hitchcock. On a souvent vu dans l'image d'un train s'engouffrant dans un tunnel à la fin de La Mort aux trousses un symbole de l'acte sexuel (et telle était bien l'intention, avouée, du réalisateur). Le train, avec cette même connotation, est le lieu où se font certaines rencontres : Soupçons et L'Inconnu du Nord-Express débutent par une scène de séduction dans un train. La voiture semble jouer un rôle similaire : notamment dans Le Grand Alibi, Les Enchaînés... La longue séquence de filature dans Sueurs froides, à l'origine de l'obsession du héros pour la mystérieuse jeune femme blonde, et la longue scène où l'on voit le personnage de Marion à bord de ses deux voitures successives, en préambule de sa mort brutale dans Psychose, peuvent ainsi revêtir un sens particulier. Nourritures Hitchcock était complexé par son poids, héritage de son père qui appréciait également la bonne cuisine. Différents acteurs et membres de l'équipe technique racontent qu’Hitchcock les invitait à dîner pour faire plus ample connaissance mais qu’ils parlaient davantage de gastronomie et du bon vin que du film en cours. Dans ses films, la nourriture a un rôle important. La fameuse scène du baiser dans Les Enchaînés (1946) est entrecoupée de propos sur le poulet. Dans Fenêtre sur cour (1954), Lisa est vue comme une femme parfaite et Jeffries semble l'admettre lorsqu'elle lui apporte son repas, arrivé directement d'un grand restaurant : « Parfait, comme d'habitude ». L'invitation au dîner est souvent l'expression du désir de l'un des deux personnages d'aller plus loin dans sa relation avec l'autre : ainsi, John « le Chat » et Frances s'offrent un pique-nique, Scottie invite Judy à dîner, et Mitch invite Melanie, respectivement dans La Main au collet (1955), Sueurs froides (1958) et Les Oiseaux (1963), et une relation amoureuse peut débuter. La nourriture accentue le désir de Norman Bates pour Marion Crane dans Psychose (1960), puisqu'il lui apporte les sandwiches afin de discuter avec elle. Mais les exemples de scènes où il est question de nourriture abondent dans les films de Hitchcock… Dans son essai consacré au réalisateur, Jean Douchet analyse le boire, le manger et le fumer dans les films de Hitchcock, et développe à ce sujet une théorie sur « l'absorption » qu'il aborde en disant : « Ce n'est pas gratuitement que l'œuvre du cinéaste, dont les préoccupations digestives se manifestent avec évidence dans la rondeur bonhomme de sa propre personne, est celle où le manger, le boire et le fumer tiennent une place capitale qu'aucune autre œuvre cinématographique, pas même celle de Renoir, autre gourmet célèbre, ne peut lui disputer. [...] Il ne faut donc point s'étonner si, chez Hitchcock, c'est toujours à l'occasion d'un repas que le héros surprend à la dérobée, le secret ténébreux. ». Il est intéressant de noter, à ce sujet, que l'une des « plaisanteries » les plus appréciées du réalisateur lie la nourriture et la mort, comme le montre le repas servi autour de la malle contenant un cadavre dans La Corde (1948), ou le repas dont le plat principal est l'arme du crime dans L'inspecteur se met à table (Lamb to the Slaughter, 1958) , ou certains passages humoristiques de Fenêtre sur cour (1954), Mais qui a tué Harry ? (1955) ou Frenzy (1972)… Spectateur complice Hitchcock réalise ses films pour le spectateur et il aime jouer avec le côté forcément voyeur, et potentiellement « mauvais », de celui-ci. Dans L'Inconnu du Nord-Express (1951), le montage parallèle entre, d'une part, le parcours laborieux du « méchant » qui se rend sur les lieux de son crime pour y laisser un briquet susceptible de compromettre le « héros » et, d'autre part, le match de tennis que le « héros » doit remporter au plus vite pour avoir une chance d'empêcher le « méchant », son réel adversaire, d'exécuter son projet, suscite chez le spectateur une tension trouble et, quand le « méchant » peine à atteindre le briquet qu'il a maladroitement laissé tomber dans une grille de soupirail, le spectateur en vient à souhaiter que celui-ci parvienne malgré tout à le récupérer. L'idée du match de tennis est d'ailleurs à ce titre intéressante, et aussi, plus tôt dans le film, l'image de Bruno (le « méchant ») seul parmi le public à ne pas tourner la tête pour suivre la trajectoire de la balle : le « méchant » est sûr de son camp ou, plutôt, il n'a pas de camp ; on pourra observer qu'il ne regarde en fait dans la direction d'aucun des deux joueurs, mais bien droit devant lui : la caméra et, partant, le spectateur... Dans de nombreux autres de ses films, Hitchcock amène par moments le spectateur à soutenir, quasi inconsciemment, le parti du « méchant ». Dans Le crime était presque parfait (1954), nous sommes un peu déçus, au cœur de la tension, de voir les plans échafaudés par le mari machiavélique pour se débarrasser de sa femme (la pourtant délicieuse Grace Kelly) ne pas se dérouler comme prévu : de voir que le meurtre risque de ne pas avoir lieu, parce que la montre du mari s'est arrêtée et, ensuite, que la cabine d'où il compte donner le coup de téléphone fatal est occupée. Dans Psychose (1960), nous espérons que Norman Bates ne va pas oublier le journal qui risque de le faire suspecter et, plus tard, quand il veut faire disparaître dans un marais la voiture contenant le corps de celle qui au départ était présentée comme l'héroïne, et que le véhicule hésite un moment à s'enfoncer, nous éprouvons avec lui un certain soulagement en voyant tout d'un coup la voiture-cercueil finir de couler. Nous nous surprenons de la même manière, dans Frenzy (1972), à souhaiter que le maniaque parvienne à récupérer l'épingle à cravate, qui pourrait le trahir, restée coincée dans la main, raidie par la mort, de Babs, sa victime... Un commentaire de ce phénomène se trouve d'une certaine façon formulé dans Fenêtre sur cour (1954), où la fenêtre du « héros » voyeur, assimilable à un écran de cinéma, place le spectateur dans la même position que lui. Au spectateur est renvoyé le reflet de ses désirs troubles à travers ceux de Jeffries et Lisa et, comme le dit cette dernière, « Nous sommes déçus parce qu'un homme n'a pas assassiné sa femme » ; dans le même temps, elle ne condamne le comportement, comme s'il faisait inévitablement partie de la nature humaine, que d'une honte « de principe ». Le spectateur veut une victime et un meurtrier car il veut de l'action. Hitchcock rend le spectateur, malgré lui, complice du tueur. Image publique et communication Caméos Un caméo est l'apparition furtive (souvent muette) d'une personnalité célèbre dans un film. Hitchcock apparaît d'abord dans Les Cheveux d'or (The Lodger, 1926) car il trouve alors plaisant d'équilibrer lui-même un premier-plan (on le voit assis de dos à un petit bureau, devant une baie vitrée d'une salle de rédaction). Par la suite, ses caméos deviennent un jeu pour le spectateur, et on peut le voir dans tous ses films postérieurs. Bien vite, cependant, il se rend compte que cette apparition furtive peut causer une certaine gêne dans la perception du déroulement de l'action : aussi finit-il par ne plus apparaître qu'en tout début de film, de façon que les spectateurs ne l'attendent plus et puissent être pleinement concentrés sur l'histoire. Toutefois, dans les Enchainés, il apparait deux fois : la première au tout début du film à 30 environ (le passant devant la maison), la seconde au milieu du film à environ 30 (un convive buvant un verre de champagne). Les caméos de Hitchcock révèlent un personnage assez paradoxal. Obsédé par son physique, il ne perdait pourtant pas une occasion de se montrer, contrairement à d’autres réalisateurs très discrets. Cela fait partie de son humour cocasse, qui ponctue bien souvent ses films. L'apparition de Hitchcock dans ses films peut être considérée comme sa signature, et sans doute est-il possible de trouver une signification dans ce que son personnage fait dans cette apparition en rapport avec l'œuvre dans laquelle elle s'insère. Affiches L'exigence et le souci du détail du réalisateur s'étendaient également à chaque affiche de ses films. Hitchcock préférait travailler avec les plus grands talents de l'époque et leur faisait revoir leur copie à d'innombrables reprises, jusqu'au moment où il estimait que l'image unique figurant sur l'affiche représentait fidèlement son film en entier. Logo et thème Le générique de la série Alfred Hitchcock présente montre un dessin représentant, schématiquement mais de manière très reconnaissable, le profil joufflu de Hitchcock et a pour thème La Marche funèbre pour une marionnette de Charles Gounod. La caricature est en fait un autoportrait, dont une première version avait déjà été publiée dans un quotidien en 1923 ; elle aurait été inspirée par Cecil B. DeMille qui avait dessiné un médaillon à son effigie apparaissant au générique de ses films à partir de 1919. Quant au petit air de Gounod, c'est sur le conseil de Bernard Herrmann qu'il sera choisi pour illustrer la série. Ce dessin et cette musique suffisent alors, et suffiront longtemps encore par la suite, à évoquer le réalisateur. Hitchcock et la critique Cahiers du cinéma, Hitchcock/Truffaut Dans les années 1950, en France, certains critiques des Cahiers du cinéma seront les premiers à considérer les films de Hitchcock comme des œuvres artistiques et à en faire la promotion en tant que telles. Hitchcock sera l'un des premiers cinéastes auquel ces critiques, futurs animateurs de la nouvelle vague, appliqueront leur « politique des auteurs », qui souligne l'autorité artistique du réalisateur dans le processus de fabrication d'un film. Une première rencontre avec Hitchcock aura lieu en 1954, lors du tournage de La Main au collet. En octobre, Les Cahiers, à l'initiative notamment de Claude Chabrol et François Truffaut, et contre une certaine réticence de la part du rédacteur en chef André Bazin, publient un numéro spécial consacré au réalisateur (39, t. VII). Trois ans plus tard, en 1957, Éric Rohmer et Claude Chabrol publient l'une des premières monographies consacrées à Hitchcock. En 1966, François Truffaut publie Le Cinéma selon Hitchcock, résultat d'une série d'entrevues avec le « maître du suspense » du 13 au dans les bureaux d’Universal. . Distinctions Oscars Quatre de ses films ont été nommés dans la catégorie meilleur film, seul Rebecca l'emporta (en sachant que cet Oscar ne nomme et ne récompense que les producteurs) : 1940 : Rebecca, produit par David O. Selznick 1940 : Correspondant 17, produit par Walter Wanger 1941 : Soupçons, produit par Hitchcock 1945 : La Maison du docteur Edwardes, produit par David O. Selznick Nommé cinq fois meilleur réalisateur, Alfred Hitchcock n'a jamais obtenu d'Oscar, sauf un prix honorifique. Toutes catégories confondues, ce sont en tout seize films de Hitchcock qui seront nommés aux Oscars, dont six seulement vaudront à leur réalisateur une proposition à titre personnel : Le nombre de nominations (y compris les lauréats) pour les seize films s'élève à cinquante. Miklós Rózsa remporte l'Oscar de la meilleure musique pour La Maison du docteur Edwardes, et Joan Fontaine celui de la meilleure actrice pour sa prestation dans Soupçons ; elle est, parmi tous les acteurs, la seule à être ainsi récompensée pour un rôle dans un film dirigé par Hitchcock. Honneurs et hommages En 1967, Hitchcock reçoit l'Irving G. Thalberg Memorial Award. En 1971, il est fait chevalier de la Légion d'honneur. Le profil d'Alfred Hitchcock apparaît, avec d'autres « mythes » du cinéma, dans le générique de Quand la panthère rose s'emmêle (1976) de Blake Edwards, film faisant partie de la série des Panthère rose. Alfred Hitchcock figure, avec James Whale et, plus tard, George Lucas, parmi les quelques réalisateurs parodiés par Mel Brooks. Le Grand Frisson (High Anxiety, 1977), qui fait référence à plusieurs films et à plusieurs caractéristiques de l'œuvre du « maître du suspense », est d'ailleurs dédié à ce dernier. En 1979, Hitchcock est récompensé par l'American Film Institute (AFI) pour l'ensemble de sa carrière. Hitchcock sera fait Chevalier Commandeur de l'Ordre de l'Empire Britannique par la reine Élisabeth II lors des New Year's Honours de 1980. Bien qu'il ait adopté la nationalité américaine en 1956, il était demeuré sujet britannique et pouvait dès lors utiliser le titre de Sir. Hitchcock est mort seulement quatre mois plus tard, le , avant d'avoir pu être investi de son titre de manière officielle. Distinctions posthumes À l'École de cinéma (School of Cinematic Arts) de l'Université de Californie du Sud (USC), une chaire consacrée à l'étude du film américain a été baptisée des noms d'Alma et Alfred Hitchcock : . Depuis 1991, le Dinard Festival du film britannique (Ille-et-Vilaine, Bretagne) remet un prix portant le nom du réalisateur. On peut par ailleurs voir dans cette ville une statue en bronze du « maître du suspense », évoquant le film Les Oiseaux ; inaugurée le , elle remplace une ancienne statue de Hitchcock faite de plâtre et de résine. Le , à l'occasion du centième anniversaire de la naissance du réalisateur, une série d'hommages lui sont rendus notamment à Londres, à Los Angeles et à New York. Des œuvres de Hitchcock sont en outre très régulièrement citées dans des classements « des meilleurs films », dressés par des critiques et des professionnels du cinéma. Six films sont repris au National Film Registry : Sueurs froides, Fenêtre sur cour, La Mort aux trousses, L'Ombre d'un doute, Les Enchaînés, et Psychose. Tous ces films, à l'exception de L'Ombre d'un doute et des Enchaînés figurèrent au Top 100 de l'AFI de 1998, et dans la mise à jour de 2007 de cette liste. En 2008, quatre films de Hitchcock sont cités parmi les dix meilleurs films de tous les temps dans la catégorie « Mystery » d'un 10 Top 10 dressé par la même institution. Ces films sont Sueurs froides (), Fenêtre sur cour (), La Mort aux trousses () et Le crime était presque parfait (). En 1999, le British Film Institute (BFI) publia un classement des cent meilleurs films britanniques (The BFI 100), dans lequel on retrouve deux films du réalisateur : Les 39 Marches () et Une femme disparaît (). Côté appréciation du public, on peut relever qu'en , pas moins de onze films de Hitchcock figurent au top 250 d'IMDb : Fenêtre sur cour (), Psychose (), La Mort aux trousses (), Sueurs froides (), Rebecca (), L'Inconnu du Nord-Express (), Les Enchaînés (), Le crime était presque parfait (), L'Ombre d'un doute (), La Corde () et Une femme disparaît (). Ce qui est preuve, sinon de l'importance, du moins de la relative perennité de l'œuvre. Influence d'Alfred Hitchcock Influence au cinéma Les innovations et la vision de Hitchcock ont influencé un grand nombre de cinéastes (citons, par exemple, bien sûr Truffaut et Chabrol, mais aussi Roman Polanski ou Steven Spielberg...), de producteurs et d'acteurs. Cette influence a notamment participé à la tendance qu'auront les réalisateurs de contrôler les aspects artistiques de leurs films en dépit des producteurs. Parmi d'autres « hommages » qui ont pu lui être rendus, Hitchcock a engendré deux cas assez uniques dans l'histoire du cinéma : un cinéaste, Brian De Palma, qui base une partie de son œuvre sur celle d'un autre, et le remake pour ainsi dire au plan près, par un cinéaste, Gus Van Sant, de l'œuvre d'un autre cinéaste. Influence sur le cinéma de genre Hitchcock a exercé une influence énorme sur le développement de certains genres cinématographiques, essentiellement avec deux de ses films : Psychose (1960) et Les Oiseaux (1963), réalisés alors qu'il était sexagénaire. Le premier est, notamment, à l'origine du slasher, sous-genre du film d'horreur regroupant des films où un tueur psychopathe élimine un par un les personnages de l'histoire, et le second se trouve à l'origine du film catastrophe, plus particulièrement de toute une série de films mettant en scène des animaux meurtriers. Psychose sert de référence avouée à Halloween (1978) de John Carpenter, et a engendré une panoplie de films allant de Massacre à la tronçonneuse (1974) de Tobe Hooper jusqu'à Scream (1996) de Wes Craven, et bien au-delà, en passant par Vendredi 13 (1980) de Cunningham ou Les Griffes de la nuit (1984) de Craven. Des films qui, pour la plupart, et comme Psychose lui-même, connaîtront des suites, au nombre parfois assez important. Les Oiseaux annonce le film catastrophe, bien que le terme soit plus propre à désigner des films où il est question de désastres envisageables, en tout cas plus communs qu'une attaque massive d'oiseaux. On pourrait dire qu'il crée un sous-genre avant que le genre lui-même n'existe, un sous-genre dans lequel on peut ranger un film tel que Les Dents de la mer (1975) de Steven Spielberg, et beaucoup d'autres, d'une qualité souvent bien plus discutable. Certains ingrédients des Oiseaux se retrouveront dans la plupart des films catastrophe : la description d'une histoire personnelle , la description d'une communauté et de ses réactions face à la catastrophe, et la description, en plusieurs scènes choc, de la catastrophe elle-même. Les Dents de la mer se rapproche nettement du modèle offert par Les Oiseaux. Les deux films sont des adaptations d'œuvres littéraires, mais le choix des éléments que l'on retrouve à l'écran est quasiment identique : dans Les Dents de la mer : description de la famille du chef Brody (cfr. Melanie, Mitch et sa mère), de la communauté d'Amity (cfr. Bodega Bay) , et des scènes d'émotion forte distillées progressivement dans le film. Avec Psychose et, dix ans auparavant, Le Grand Alibi (1950), Hitchcock est par ailleurs le précurseur de ce qui, dans les années 1990-2000, deviendra presque un genre à part entière : le film « à retournement final ». Exégèse De Palma Parmi les réalisateurs ultérieurs, celui qui s'est le plus penché sur l'œuvre de Hitchcock est sans conteste, du moins au début de sa carrière, Brian De Palma, qualifié alors de « maître moderne du suspense ». C'est, pour commencer, après avoir vu Sueurs froides que Brian De Palma laisse de côté des études scientifiques prometteuses pour se tourner vers le cinéma. Dans ses propres films, loin de se contenter d'imiter Hitchcock, pâlement ou même brillamment, De Palma le revisite, en propose une lecture particulière. Son attention se concentre essentiellement sur trois œuvres : Fenêtre sur cour, Sueurs froides et Psychose. Les films de De Palma se distinguent d'abord de ceux de Hitchcock du fait qu'ils sont réalisés au moment où les contraintes sévères visant la représentation ou même l'évocation de la sexualité se sont considérablement relâchées dans le cinéma américain. Ils sont ainsi fréquemment émaillés de scènes érotiques, visant délibérément à exciter le spectateur, et abordent de front des thèmes comme l'insatisfaction sexuelle, l'exhibitionnisme, la transidentité, la pornographie, voire l'impuissance, l'inceste et le fétichisme. Le voyeurisme, en même temps qu'il est exploité, est exploré sous de multiples facettes, notamment celui de son rapport avec les médias de toutes sortes. Le thème du double constitue également chez De Palma « auteur », comme chez Hitchcock, un sujet permanent d'interrogation. C'est de façon assez indirecte que De Palma se réfère d'abord à Alfred Hitchcock, avec Sœurs de sang (Sisters, 1973), Obsession (1976) et Carrie au bal du diable (Carrie, 1976). Le premier, dont la musique est signée Bernard Herrmann, comporte des allusions à Fenêtre sur cour , et explore, comme Psychose, via le cas d'une jeune femme devenue schizophrène à la suite de la mort de sa sœur siamoise, le thème du double et du dédoublement de la personnalité. Obsession (1976, scénario de Paul Schrader d'après une histoire de De Palma), est basé sur une relecture de Sueurs froides, en y intégrant le thème de l'inceste. Le compositeur de la musique du film est encore une fois Herrmann. En ce qui concerne Carrie, il s'agit de l'adaptation d'un roman de Stephen King. Néanmoins, les effets utilisés sont à l'évidence calqués sur ceux utilisés par Hitchcock, notamment dans Psychose, auquel il est par ailleurs rendu hommage à travers le nom donné à l'école de Carrie, la Bates High School. Carrie, cependant, par rapport aux films de Hitchcock, force le trait, avec des séquences humoristiques frôlant le grotesque et, en guise d'apothéose, une longue séquence de suspense horrifique, dramatisée presque à outrance, jusqu'au sursaut final. La symbolique, présente de façon subtile chez Hitchcock, est tout aussi présente dans le film de De Palma, mais de façon plus ostensible, notamment avec l'image de la mère « crucifiée » rappelant celle du saint Sébastien, ou les centaines de bougies que l'on peut voir partout dans la maison lorsque Carrie, après le bal, l'humiliation et la vengeance, rentre chez elle. La maison de Carrie et sa mère n'est sans doute pas sans rapport avec celle de Norman Bates (et sa mère). En ce qui concerne la musique, Donaggio s'inspire directement de l'utilisation qui en est faite par Herrmann dans Psychose. Le scénario de Pulsions (Dressed to Kill, 1980) s'appuie sur une combinaison entre Sueurs froides et Psychose. Comme Sueurs froides, le film, après présentation des personnages, se poursuit par une longue séquence de séduction, évoquant une parade amoureuse, se déroulant en grande partie dans un musée et au cours de laquelle aucun mot n'est échangé. Comme Psychose, le film se termine par un exposé aux allures scientifiques, concernant la personnalité et les motivations du meurtrier. Ce sont les conflits relatifs à son identité sexuelle qui sont cause chez le meurtrier de Pulsions d'un dédoublement de personnalité. Body Double (1984) est une relecture de Fenêtre sur cour et Sueurs froides. Le rôle principal féminin est par ailleurs tenu par Melanie Griffith, fille de Tippi Hedren. Le film est, au-delà du simple divertissement, une réflexion sur le cinéma et ses artifices (comme le titre du film, en partie, l'indique : la « doublure »), autant que sur les travers sexuels (voyeurisme, exhibitionnisme, voire fétichisme), dans le contexte des années 1980, avec l'émergence de la vidéo, la popularisation relative du cinéma gore et le développement de l'industrie pornographique. De Palma, dans ces films, recourt par ailleurs au split screen, procédé que n'a jamais utilisé Hitchcock, mais qui correspond à des séquences de La Corde, ou Pas de printemps pour Marnie, dans lesquelles il est donné au spectateur d'assister à des scènes concomitantes, l'une étant susceptible d'avoir un effet sur l'autre. Dans les films de De Palma, l'effet n'a toutefois pas toujours la même fonction ; il s'apparente alors plutôt aux fenêtres de Fenêtre sur cour, ou a pour but de causer une espèce de vertige nauséeux, de « gaver » en quelque sorte d'images le spectateur-voyeur. Psychose de Gus Van Sant Psycho (1998) de Gus Van Sant reprend à quelques détails près les mêmes plans que l'original mais est tourné en couleurs. Van Sant explique : . Le film, néanmoins, sera un échec commercial. Influence en littérature Certains auteurs, comme Robert Arthur, Jr. et William Arden ont repris le personnage d'Alfred Hitchcock (avec son accord) dans leurs romans pour la jeunesse : Les Trois Jeunes Détectives. Cette saga met en scène de jeunes garçons qui enquêtent sur des événements mystérieux et qui sont parrainés par Alfred Hitchcock en personne, qu'on voit apparaître dans la plupart des romans, en introduction et en conclusion. Cette suite de romans a été traduite en France par Claude Voilier, Vladimir Volkoff ou encore L-M Antheyres, et est parue aux éditions Hachette, dans les collections Bibliothèque verte et Livre de poche. Filmographie Le nombre total de longs-métrages réalisés par Alfred Hitchcock pour le cinéma est de cinquante-quatre, ou cinquante-trois si l'on omet Mary, version de Meurtre tournée avec des acteurs allemands. Le premier est en réalité Le Jardin du plaisir, et non Number Thirteen, lequel demeura inachevé et dont ce qui en avait été tourné semble aujourd'hui perdu. The Mountain Eagle, le deuxième film de Hitchcock, est également considéré comme perdu. Chantage existe en deux versions : l'une muette et l'autre parlante. Le Crime était presque parfait existe, quant à lui, en version 2D et il a, à sa sortie et en quelques rares occasions par la suite, été projeté en 3D. Alfred Hitchcock a par ailleurs dirigé vingt épisodes de série télévisée dont la durée varie d'une demi-heure à une heure environ. Les trois premières bobines du film L'Ombre blanche, que l'on croyait perdues, ont été retrouvées en en Nouvelle-Zélande. Ces images sont les plus anciennes que l'on connaisse du « Maître du suspense ». Sur ce film de jeunesse, il aurait été scénariste, décorateur, monteur et assistant au réalisateur. Le tableau ci-dessous recense les réalisations d'Alfred Hitchcock au cinéma et à la télévision. En ce qui concerne les débuts de Hitchcock, le tableau s'étend aux films auxquels le cinéaste a collaboré, essentiellement ceux réalisés par Graham Cutts. Pour ce qui est de la télévision, et notamment la série Alfred Hitchcock présente, seuls sont repris les épisodes réalisés par Hitchcock en personne. Les œuvres sont préalablement classées chronologiquement, dans l'ordre de leur première présentation publique (cinéma) ou de leur première diffusion (TV), dans une tentative de refléter au mieux le parcours créatif du réalisateur. Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie Sur l'homme et son œuvre Charles Barr, « Hitchcock’s British Films Revisited », dans Andrew Highson, Dissolving Views. 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John Russell Taylor, Hitch : The Life and Work of Alfred Hitchcock, Faber & Faber, 1978. Robin Wood, Hitchcock's Films Revisited, éd., Columbia University Press, 1989. Slavoj Žižek (dir.), Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Lacan sans jamais oser le demander à Hitchcock, Navarin, Paris, 1988. Articles connexes Hitchcock, film sorti en 2013 qui revient sur le tournage de Psychose et notamment sur les relations entre Alfred Hitchcock et sa femme Alma Reville. Le réalisateur y est incarné par Anthony Hopkins. Alfred Hitchcock: The Final Cut, jeu vidéo. : dans la saison 4 de la web-série, Alfred Hitchcock affronte Steven Spielberg, autre réalisateur, scénariste et producteur. Liens externes Bases de données et notices Autres sites Fiche Hitchcock du ciné-club de Caen Alfred Hitchcock sur Les Oiseaux sur ina.fr « Le son chez Hitchcock », sur Arte radio par Yves-Marie Mahé Les 25 polars cultes d'Alfred Hitchcock sur bepolar.fr Producteur britannique de cinéma Producteur américain de cinéma Réalisateur britannique Réalisateur américain Réalisateur du muet Personnalité américaine née d'un parent britannique Personnalité anoblie sous le règne d'Élisabeth II Golden Globe du meilleur acteur dans une série télévisée Coquille d'argent de la meilleure réalisation Cecil B. DeMille Award Hollywood Walk of Fame Lauréat du prix Edgar-Allan-Poe Chevalier commandeur de l'ordre de l'Empire britannique Chevalier de la Légion d'honneur Officier des Arts et des Lettres Naissance en août 1899 Naissance à Leytonstone Décès en avril 1980 Décès à Bel Air (Los Angeles) Décès à 80 ans Personnalité britannique incinérée Personnalité américaine incinérée Éponyme d'un objet céleste
Alfred Hitchcock est un réalisateur, scénariste et producteur de cinéma britannico-américain, né le à Leytonstone (Londres) et mort le à Bel Air (Los Angeles).
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Anime
Anime
Un , également appelé parfois japanime ou japanimation, désigne une série d'animation ou un film d'animation en provenance du Japon souvent adapté d'un manga. C'est le diminutif du mot , lui-même transcription de l'anglais . Alors que les toutes premières animations japonaises connues datent de 1917 et qu'un bon nombre de dessins animés originaux sont produits durant les décennies suivantes, la caractéristique et le style anime se développent durant les années 1960 (notamment grâce aux travaux d'Osamu Tezuka) et se popularisent hors des frontières du Japon durant les années 1970 et 1980. L'animé, comme le manga, jouit d'une grande audience au Japon et est facilement reconnaissable dans le monde entier. Les distributeurs peuvent diffuser un animé par le biais de chaînes télévisées, par vidéo, au cinéma ou encore en streaming. Terminologie Au Japon, le premier terme utilisé pour désigner les œuvres d'animation est senga eiga (film dessiné), considéré comme un genre particulier du cinéma, et non un art distinct. Avec la popularisation du manga, le terme (film de manga) apparaît dans les années 1920 pour désigner une œuvre d'animation scénarisée, tandis que senga eiga devient un terme technique désignant l'aspect graphique. Dōga eiga (film d'animation) est un des synonymes de manga eiga, apparu en 1937. Le premier spécialiste japonais à distinguer clairement cinéma et animation est Taihei Imamura dans les années 1940. Après la Seconde Guerre mondiale, l'apparition de séries télévisées à bas coût (Astro Boy (1963) étant la première) introduit un nouveau terme, terebi manga (manga télévisé), usité jusque dans les années 1980, en opposition à manga eiga désignant alors plutôt le cinéma d'animation. Le terme animēshon, écrit en katakana, apparaît également après-guerre, dérivé du mot anglais sous l'occupation américaine ou, selon une autre théorie, du français dessin animé. Son diminutif anime se diffuse dans les années 1960 et 1970, supplantant définitivement manga eiga et terebi manga dans la décennie 1980. Le terme reflète essentiellement la profonde modification de la production d'animation après-guerre portée par le studio Tōei animation, avec deux grands axes : les longues séries télévisées commerciales à bas coût dont Astro Boy reste l'archétype, et les longs-métrages d'animation sur le modèle de Disney. Les changements relèvent aussi de l'appropriation de techniques d'animation modernes permettant une production massive, rapide et peu onéreuse, comme la généralisation du celluloïd et l'animation limitée. Ainsi, l’anime se définit aussi comme un marqueur temporel pour les spécialistes, délimitant l'avant et l'après Astro Boy dans l'animation japonaise. Au Japon, anime signifie animation au sens large, y compris étrangère, et couvre tous les supports (films, séries télévisées, OVA). En Occident, le terme anime désigne spécifiquement l'animation japonaise. Les réalisateurs Isao Takahata et Hayao Miyazaki préfèrent toutefois définir leurs longs métrages d'animation comme des manga eiga, en opposition aux anime télévisés de moins bonne facture. Perception au Japon Les anime sont très populaires au Japon : en 2001, Le Voyage de Chihiro a battu le record de popularité dans ce pays, devançant le film . De ce jour, le record a été battu par le film Demon Slayer: Le Train De L'infini. Parmi les films qui rencontrent le succès, on peut citer ceux issus du studio Ghibli, fondé par Hayao Miyazaki et Isao Takahata, dont Le Voyage de Chihiro, Le Château dans le ciel, Le Château ambulant, Princesse Mononoké qui peuvent être considérés comme les chefs-d’œuvre du genre. Très souvent, ils sont en rapport avec un manga : soit l’anime est basé sur un manga à succès, soit un manga est créé à partir d’un anime populaire. Parfois, les deux sont créés en même temps. D’autres séries, comme Medabots, ou plus récemment Tokyo Demon Campus, s’inspirent de jeux vidéo. Enfin, beaucoup d’anime s’inspirent également de visual novels à succès ; on peut ainsi citer Clannad, Fate/stay night, Ef: A Fairy Tale of the Two et Phantom of Inferno, qui se sont vus adaptés en anime à la suite de leur succès commercial. Présentation Types d’anime Différents types d’anime sont distingués : Séries Elles sont diffusées à la télévision. Si la durée standard d'un épisode est généralement de 24 minutes environ, le nombre d'épisodes total est variable selon les époques. Dans les années 1960, plusieurs séries d’anime comptent 52 épisodes, comme Speed Racer, et jusqu'à 193 épisodes pour Astro Boy. Durant les années 1970, Gatchaman s'étalait sur 105 épisodes et Lupin III sur 24. À la fin des années 1980 au début des années 1990, plusieurs séries ont dépassé la centaine d'épisodes, comme Les Chevaliers du Zodiaque (145 épisodes), Sailor Moon (200 épisodes) ou Dragon Ball (291 épisodes). À partir du milieu des années 1990, le format en 26 minutes se répand et devient le plus conventionnel. Par exemple Neon Genesis Evangelion (26 épisodes), Cardcaptor Sakura (70 épisodes, 3 saisons) ou Kenshin le vagabond (95 épisodes, 4 saisons). De longues séries à succès (plusieurs centaines d'épisodes) voient le jour à partir du milieu des années 1990, avec Pokémon, Bleach, One Piece, Naruto, Fairy Tail ou encore Détective Conan. Films d'animation Destinés à sortir au cinéma, ils bénéficient des plus hauts budgets. Original video animation (OVA, anciennement orthographié OAV) Ce sont des animes produits directement pour la vente en vidéo (physique, aujourd'hui également numérique). Leur qualité technique est souvent meilleure que celle des séries, car les délais sont moins contraignants et le budget plus élevé (pour un public plus ciblé). Ce format permet également la production de programmes à public plus restreint (par exemple pour adultes, avec le Hentaï). Bien qu'aujourd'hui considérée comme désuète au Japon, l'abréviation « OAV » continue parfois d'être utilisée à l'étranger (cf. Original video animation). Original net animation (ONA) Ces productions sont similaires aux OVA, mais spécifiquement destinées à être principalement diffusées sur Internet comme, par exemple à travers une plateforme payante par abonnement. Il est à noter que ces productions peuvent parfois bénéficier par la suite d'une diffusion vidéo physique (à contrario des OVA dont le support physique est le mode de diffusion premier, parfois completé par une diffusion numérique). Lexique Au fil du temps, certains termes (associés aussi au monde du cinéma, mais plus particulièrement issus de mots anglais) se sont introduits dans le jargon des amateurs d'anime : Filler : hors-série/hors du contexte du manga original ; Fleuve : un anime fleuve est un anime avec un épisode par semaine contrairement aux anime sortant par saisons. L'attente est moins longue mais la qualité graphique peut en pâtir ; Préquelle : épisode produit après mais concernant une histoire préalable (par ex. Cube Zero est sorti après Cube et Cube 2) ; Séquelle : une suite ; Fansub : fait de traduire et de sous-titrer illégalement un épisode sorti au Japon mais pas encore dans son pays. Le fansub est populaire auprès des fans car il permet d'éviter d'attendre l'adaptation des épisodes et de visionner ces derniers en version originale. En effet, nombreux sont ceux qui préfèrent les voix japonaises ; Simulcast : Similaire au fansub, le simulcast se différencie par une plateforme légale et un partenariat avec la société d'édition. Version Kai : Recoupage des épisodes sous forme de films d'1 à 2 heures pour être plus fidèle à l'histoire originale en virant les hors séries, les génériques et les temps de pauses. Semi-hors serie : Filler qui fait quand meme avancer l'histoire Historique Les prémices du dessin animé se trouvent dans les Pantomimes lumineuses d'Émile Reynaud. Celles-ci sont projetées au musée Grévin à Paris à partir du , grâce au Théâtre optique, appareil complexe qu'Émile Reynaud a breveté en 1888. Plus tard, en 1908, Émile Courtet, dit Émile Cohl, sera considéré comme l'inventeur et le père du dessin animé cinématographique. L’histoire des anime commence au début du , en 1917, faite par quelques pionniers suivant les traces des Occidentaux, en particulier de France. Après quelques expérimentations, une longue période suivit où la production fut réduite à quelques courts métrages, quelques commandes de l’armée ou des cinémas. Avec la fin de la guerre, l'industrie cesse d'être anti-américaine et devient le deuxième producteur mondial après les États-Unis. Dans les années 1950 apparaît la Tōei Dōga ou Toei Animation, le plus gros studio d'animation du Japon. Dans la même décennie, l'industrie japonaise se spécialise pour les deux marchés que sont l'export et le marché local. Il fallut attendre 1963 pour qu'apparaisse Astro Boy, une série animée adaptée du manga d’Osamu Tezuka : Astro, le petit robot. C'est la première grande série animée dotée de personnages récurrents au sein d’une histoire suivie. Ou bien encore Le Roi Léo (1965), première série animée japonaise en couleur. Tetsujin 28-gō se rendit également célèbre au Japon. Les années 1970 virent l’explosion de grandes franchises comme Lupin III (1971-1972) et des séries de mecha : Mazinger Z (1972-1974), Yamato (1974-1975), ou bien encore Mobile Suit Gundam (1979-1980). Les années 1980 montrent un fort développement du space opera. On regarde Macross (1982), lequel sera utilisé par Harmony Gold pour créer son Robotech en 1985, Lamu de Mamoru Oshii (1984). Le studio Ghibli fait parler de lui avec Le Château dans le ciel (1986), deux ans après Nausicaä de la vallée du vent (1984), tous deux de Hayao Miyazaki, et les otaku apparaissent. On voit également Le Tombeau des lucioles (1987), Akira (1988) ou Kiki la petite sorcière (1989). Les OAV apparaissent, le hentai également. Les années 1990 sont marquées par plusieurs œuvres choc, très recherchées : Neon Genesis Evangelion d’Hideaki Anno (1995) abordant des sujets philosophiques, Ghost in the Shell d’Oshii (1995), Cowboy Bebop (1998) ou Serial experiments Lain (1998). La fin des années 1990 et les années 2000 voient un fort retour des œuvres commerciales, utilisant des schémas bien connus, visant essentiellement un public très jeune et ayant fait leurs preuves : Pokémon, Yu-Gi-Oh! (1997), Digimon (1999), Beyblade (2001), ou encore Mahoromatic (2001). Mais on assiste également à une reconnaissance des anime à travers le monde : le chef-d'œuvre de l'animation Le Voyage de Chihiro reçut le ex-æquo du Festival du film de Berlin 2002 et gagna l’Oscar du meilleur film d'animation en 2003, et Ghost in the Shell 2: Innocence fut sélectionné pour le Festival de Cannes 2004. Récemment les animes visent aussi une certaine réalité, notamment ceux ayant pour thème principal le sport, du premier en 1984 (Jeanne et serge) jusqu'à aujourd'hui (Haikyū, Yuri on Ice et autre).C'est l'un des types d'animes se rapprochant le plus de la réalité par certains aspects, par exemple par les noms des techniques et les sports représentés. On retrouve les aspects japonais primordiaux tels que le respect de la hiérarchie, de la discipline et le sens de l'effort. Tout cela est contre-balancé par des clins d'œil comiques dans les moments sérieux.Avec le temps, ils ont pris de l'ampleur et sont devenus de plus en plus connus jusqu'à inciter des nouvelles vocations. Caractéristiques Les films d'animation japonais peuvent avoir des caractéristiques particulières sur le public ciblé, sur les techniques de production parfois à bas coût ainsi que sur les questions de genre et de violence. L'industrie japonaise de l'animation cible un public adulte là où en Occident l'industrie de l'animation cible un public enfantin. L'industrie japonaise de l'animation bénéficie de technique de production à bas coût, tel que le faible nombre d'images par seconde, ou des plans fixes sur des personnages, qui permettent de réduire le nombre d'images à produire. Ces bas coûts lui ont permis d'être compétitive pour l'animation d'histoires occidentales. Mais d'autres films d'animations japonais se basent sur des concepts culturels différents. Sur la question du genre, les films d'animation japonais comptent autant d'héroïnes féminines que de héros masculins, toutefois, ceux-ci sont très genrés. Sur la question de la violence, les films d'animation japonais ont, en France, eu la réputation de ne pas être adaptés aux émissions pour la jeunesse, en raison de leur caractère violent. Cette question a été défendue par des ministres comme Ségolène Royal. Fabrication Non crédités Du début des années 1980 jusqu’aux années 1990, les maisons de productions franco-américaines Saban et DiC ont eu tendance à supprimer les crédits des auteurs des séries importées ou coproduites. Ulysse 31, Jayce et les Conquérants de la lumière, Les Mystérieuses Cités d'or sont autant de séries associées à des sociétés de productions occidentales. En réalité, elles étaient produites en collaboration avec des studios japonais tels que Studio Junio, Studio Pierrot ou TMS (Tokyo Movie Shinsha), et des réalisateurs et character designer tels que Shingo Araki ou Michi Himeno. Adaptation Japanimation Le terme japanimation regroupe simplement la totalité de l’animation japonaise. Ce terme fut créé du fait de la spécificité de la production locale par rapport à celle du reste du monde. En effet, là où l’animation occidentale est souvent considérée comme destinée aux enfants (en dehors d’œuvres d’auteurs indépendants ou de quelques comédies satiriques comme Les Simpson ou Daria, pour citer les plus connues), l’animation japonaise bénéficie dans ses sujets d’un traitement proche du cinéma en prises de vue réelle, abordant quasiment tous les genres, y compris la pornographie (hentai). Arrivée en Europe Dans les années 1970 arrivent les premières séries japonaises sur la première chaîne de l'ORTF : Le Roi Léo en 1972 et Le Prince Saphir en 1974. Par la suite, des séries issues de collaborations entre compagnies européennes et japonaises sont diffusées : Vic le Viking (1974 ; Wickie en allemand), Maya l’abeille (1975 ; en allemand) et Les Trois Mousquetaires (1981, Espagne). À partir de Goldorak en et Candy en , diffusés tous deux dans Récré A2 sur et qui connurent un énorme succès, pulvérisant tous les records d’audience, l’animation japonaise fit une entrée sur les chaînes de télévision françaises. D’autres séries japonaises cultes furent lancées en 1979 dans l’émission Récré A2, dont Albator, le corsaire de l’espace en 1980 et Capitaine Flam en 1981 sur TF1. Une deuxième vague de séries animées déferlera avec Tom Sawyer, Rémi sans famille et Cobra, qui marquèrent la période Récré A2. Au début des années 1980, s'inspirant de ce style graphique de film d'animation, des Français produisirent diverses séries avec succès en s’entourant d’équipes japonaises. Ainsi, Jean Chalopin créa des séries comme Ulysse 31 en 1981, puis Les Mystérieuses Cités d’or en 1982, et Inspecteur Gadget également en 1982. En fait, de très nombreuses séries japonaises sortirent après 1980, mais le genre fut alors noyé dans le flot de l’animation enfantine, les télévisions opérant une sélection drastique dans la production japonaise. En France Avec l’arrivée des chaînes privées, à la suite de la déréglementation de 1986 et la privatisation de TF1 en 1987, la jeunesse devient un enjeu de sensibilisation, et de véritables unités d’émissions jeunesse sont mises sur pied comme le célèbre Club Dorothée d’AB Productions sur TF1. Ces unités jeunesse trouvent dans la production japonaise un flot important de séries, qui plus est, à bas prix. Par ailleurs, la concurrence nouvelle et exacerbée entraîne une recherche de l’émotion et du dynamisme qui trouvera un cadre idéal dans la japanimation, et amènera petit à petit à certaines dérives. En 1988, alors que la chaîne La Cinq importe Olive et Tom, TF1 réplique le avec Les Chevaliers du Zodiaque, série qui deviendra le symbole de l’époque, précédée le par la série . Celle-ci ne connaîtra vraiment le succès que plus tard, dans son second volet, (1990), qui déclenchera une nouvelle vague d’inconditionnels, grands consommateurs de produits dérivés. Cherry Miel, une série contemporaine de Goldorak, a dû attendre quinze ans avant sa diffusion française. Ces séries ont souvent été décriées pour leur violence. En fait, elles n’étaient pas destinées au public auquel elles ont été présentées (entraînant d’ailleurs une censure, rendant certains épisodes incompréhensibles). En effet, au Japon, il y a une très grande segmentation du manga : les combats de Ken le Survivant n’ont rien à voir avec la candeur ou l’humour de Juliette je t'aime, Lamu, , Le Collège fou, fou, fou ou Une vie nouvelle. Autres séries phares : Nicky Larson, et , qui auront un impact similaire à . La réception critique de l'animation japonaise en France a connu un tournant au cours des années 1990 avec la sortie sur les écrans de films comme Le Tombeau des lucioles d’Isao Takahata et Perfect Blue de Satoshi Kon. Le festival Nouvelles images du Japon, organisé par le Forum des images à partir de 1999, a contribué à la reconnaissance d’auteurs majeurs comme Hayao Miyazaki, Isao Takahata, Satoshi Kon, Koji Yamamura qui ont été, parmi d'autres, les invités de cette manifestation très suivie par le public et la presse. Le mot « anime » entre dans l’édition 2014 du dictionnaire Le Petit Larousse et les mots « anime » et « animé » dans l'édition 2021 du Petit Robert. Aujourd'hui, peu de chaînes diffusent des anime ; on peut noter la chaîne J-One et Game One qui diffusent activement en J+1 plus de au , les spectateurs d'anime francophones, qui souhaitent regarder plus que ce que propose la télévision, se tournent vers des sites internet de diffusion en ligne (VOD) comme Netflix, Crunchyroll, ADN ou Wakanim qui propose un catalogue bien plus fourni que la télévision. En Chine La diffusion d'anime japonais en Chine débute avec Astro, le petit robot dans les années 1980, mais ne se développe réellement que dans les années 2000 avec des anime pour enfants : Doraemon, Ikkyû-san, Détective Conan, Crayon Shin-chan ou encore Chibi Maruko-chan. Depuis 2006, la diffusion de dessins animés d’origine étrangère aux heures de grande écoute est interdite, ce qui a favorisé le développement d'un marché parallèle, ainsi que de la vente en ligne. Industrie L'industrie de l'animation compte plus de 430 sociétés de production, parmi lesquelles figurent des studios majeurs tels que Toei Animation, Gainax, Madhouse, Gonzo, Sunrise, Bones, TMS Entertainment, Nippon Animation, P.A.Works, Studio Pierrot, Production I.G, Ufotable et Studio Ghibli. De nombreux studios sont regroupés au sein d'une association professionnelle, The Association of Japanese Animations. Il existe également un syndicat du travail pour les travailleurs de l'industrie, la Japanese Animation Creators Association. Les studios collaborent souvent pour produire des projets plus complexes et coûteux, comme cela a été fait pour Le Voyage de Chihiro du Studio Ghibli. Un épisode d'anime peut coûter entre 100 000 et 300 000 dollars américains à produire. En 2001, l'animation représentait 7 % du marché cinématographique japonais, soit plus que les 4,6 % de part de marché des œuvres en prises de vues réelles. La popularité et le succès de l'anime se reflètent dans la rentabilité du marché des DVD, qui contribue à près de 70 % des ventes totales. Selon un article de 2016 du Nikkei Asian Review, les chaînes de télévision japonaises ont acheté pour plus de 60 milliards de yens d'anime aux sociétés de production "au cours des dernières années", contre moins de 20 milliards de yens en provenance de l'étranger. On a assisté à une augmentation des ventes de séries télévisées aux chaînes de télévision au Japon, en raison des animes diffusés en minuit, destinés à un public adulte. Ce type d'anime est moins populaire en dehors du Japon et est considéré comme "plus un produit de niche". Le Voyage de Chihiro (2001) était le film le plus rentable de tous les temps au Japon jusqu'à ce qu'il soit dépassé en 2020 par Demon Slayer: Kimetsu no Yaiba - Le Film : Le Train de l'Infini. Il était également le film d'animation le plus rentable au niveau mondial jusqu'à ce qu'il soit dépassé par le film de Makoto Shinkai en 2016, Your Name. Les films d'animation représentent une grande partie des films japonais les plus rentables chaque année au Japon, avec 6 des 10 premiers en 2014, en 2015 et également en 2016. Les sociétés de distribution étrangères doivent obtenir une licence pour la diffusion légale des anime dans d'autres pays. Bien que les propriétaires japonais aient accordé des licences pour l'utilisation des anime en dehors du Japon depuis au moins les années 1960, cette pratique s'est solidement établie aux États-Unis à la fin des années 1970 et au début des années 1980. À cette époque, des séries télévisées telles que Gatchaman et Captain Harlock ont été autorisées par leurs sociétés mères japonaises pour distribution sur le marché américain. Cette tendance vers la distribution américaine des anime s'est poursuivie dans les années 1980 avec des titres comme Voltron et la création de nouvelles séries telles que Robotech, en utilisant du matériel source issu de plusieurs séries originales. Au début des années 1990, plusieurs sociétés ont commencé à expérimenter avec la licence de contenu moins orienté vers les enfants. Certaines d'entre elles, comme A.D. Vision et Central Park Media ainsi que leurs filiales, ont connu un succès commercial assez important et sont devenues des acteurs majeurs sur le marché américain de l'anime, devenu très lucratif. D'autres, comme AnimEigo, ont connu un succès limité. De nombreuses sociétés créées directement par des sociétés mères japonaises n'ont pas réussi aussi bien, la plupart ne publiant qu'un ou deux titres avant de mettre fin à leurs opérations américaines. Les licences sont coûteuses, atteignant souvent des centaines de milliers de dollars pour une série et des dizaines de milliers pour un film. Les prix varient largement ; par exemple, la licence de Jinki: Extend n'a coûté que 91 000 dollars, tandis que celle de Kurau Phantom Memory a coûté 960 000 dollars. Les droits de diffusion en streaming sur Internet en simultané peuvent être moins chers, avec des prix d'environ 1 000 à 2 000 dollars par épisode, mais ils peuvent également être plus coûteux, certaines séries coûtant plus de 200 000 dollars par épisode. Le marché de l'anime aux États-Unis était estimé à environ 2,74 milliards de dollars en 2009. La diffusion d'anime doublé a commencé aux États-Unis en 2000 sur des réseaux tels que The WB et Adult Swim de Cartoon Network. En 2005, cela a conduit à ce que cinq des dix meilleurs titres d'anime aient déjà été diffusés sur Cartoon Network. Dans le cadre de la localisation, certains ajustements des références culturelles peuvent avoir lieu pour mieux correspondre aux références de la culture non japonaise. Le coût de la localisation en anglais s'élève en moyenne à 10 000 dollars par épisode. L'industrie de l'anime a été à la fois saluée et critiquée pour les fansubs, qui consistent en l'ajout de traductions non autorisées et non agréées de séries ou de films d'anime. Les fansubs, qui étaient à l'origine distribués sur des cassettes VHS contrefaites dans les années 1980, sont devenus librement accessibles et largement diffusés en ligne depuis les années 1990. Étant donné que cette pratique soulève des problèmes de droits d'auteur et de piratage, les fansubbers ont tendance à suivre un code moral non écrit qui les oblige à cesser de distribuer ou à détruire un anime dès qu'une version officielle traduite ou sous-titrée est autorisée. Ils essaient également d'encourager les spectateurs à acheter une copie officielle de la sortie une fois qu'elle est disponible en anglais, même si les fansubs continuent généralement de circuler via des réseaux de partage de fichiers. Néanmoins, les réglementations peu strictes de l'industrie japonaise de l'animation ont tendance à ignorer ces problèmes, ce qui permet à l'industrie des fansubs de se développer en marge et d'augmenter ainsi sa popularité jusqu'à ce qu'il y ait une demande de versions officielles de haute qualité pour les sociétés de production d'animation. Cela a conduit à une augmentation de la popularité mondiale des animations japonaises, atteignant 40 millions de dollars de ventes en 2004. Depuis les années 2010, l'industrie de l'anime est devenue une industrie mondiale de plusieurs milliards de dollars, établissant un record de ventes en 2017 de 2,15 billions de yens (19,8 milliards de dollars), principalement en raison de la demande des publics étrangers. En 2019, l'industrie de l'anime au Japon a été estimée à 24 milliards de dollars par an, avec 48 % de ces revenus provenant de l'étranger (ce qui en fait désormais son secteur industriel le plus important). D'ici 2025, l'industrie de l'anime devrait atteindre une valeur de 30 milliards de dollars, avec plus de 60 % de ces revenus provenant de l'étranger. Marchés En 2005, l'organisation japonaise du commerce extérieur (JETRO) a estimé la valeur du marché de l'anime domestique au Japon à 2,4 billions de yens (19,8 milliards de dollars, en incluant 2 billions de yens provenant de produits sous licence). JETRO a rapporté que les exportations d'anime à l'étranger en 2004 s'élevaient à 2 billions de yens (18 milliards de dollars). En 2005, JETRO a estimé la valeur du marché de l'anime aux États-Unis à 520 milliards de yens (5 milliards de dollars, incluant 500 millions de dollars de ventes de vidéos à domicile et plus de 4 milliards de dollars de produits sous licence). JETRO prévoyait en 2005 que le marché mondial de l'anime, y compris les ventes de produits sous licence, atteindrait 10 billions de yens (100 milliards de dollars). En 2017, le marché de l'anime en Chine était estimé à 21 milliards de dollars, et il devrait atteindre 31 milliards de dollars d'ici 2020. La taille du marché de l'anime mondial était estimée à 26,055 milliards de dollars en 2021, avec 29 % des revenus provenant de la vente de produits dérivés. On s'attend à ce que le marché de l'anime atteigne une valeur de 47,14 milliards de dollars d'ici 2028. D'ici 2030, le marché de l'anime mondial devrait atteindre une valeur de 48,3 milliards de dollars, les principaux contributeurs à cette croissance étant l'Amérique du Nord, l'Europe, la Chine et le Moyen-Orient. En 2019, les exportations annuelles d'animation japonaise à l'étranger ont dépassé pour la première fois les 10 milliards de dollars. Prix L'industrie de l'anime compte plusieurs prix annuels qui récompensent les meilleures œuvres de l'année. Parmi les principaux prix annuels au Japon, on peut citer le Prix Ōfuji Noburō, le Mainichi Film Award for Best Animation Film, les Animation Kobe Awards, les prix d'animation du Japan Media Arts Festival, les Seiyu Awards pour les doubleurs, le Tokyo Anime Award et le Japan Academy Prize for Animation of the Year. Aux États-Unis, les films d'anime concourent aux Crunchyroll Anime Awards. Il y a aussi eu les American Anime Awards, conçus pour reconnaître l'excellence des titres d'anime nommés par l'industrie, et qui n'ont eu lieu qu'une seule fois en 2006. Les productions d'anime ont également été nominées et ont remporté des prix qui ne sont pas exclusivement réservés à l'anime, tels que l'Academy Award for Best Animated Feature ou l'Ours d'or. Conditions de travail Ces dernières années, l'industrie de l'anime a été accusée à la fois par les médias japonais et étrangers de sous-payer et de faire travailler excessivement ses animateurs. En réponse, le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, a promis d'améliorer les conditions de travail et les salaires de tous les animateurs et créateurs travaillant dans l'industrie. Quelques studios d'animation, comme MAPPA, ont pris des mesures pour améliorer les conditions de travail de leurs employés. Il y a également eu une légère augmentation des coûts de production et des salaires des animateurs pendant la pandémie de COVID-19. Le 27 avril 2023, la Nippon Anime Film Culture Association (NAFCA) a été officiellement fondée. L'association vise à résoudre les problèmes de l'industrie, y compris l'amélioration des conditions de travail des travailleurs. Principaux réalisateurs Les principaux réalisateurs des anime sont : Hideaki Anno (Neon Genesis Evangelion, Nadia, le secret de l'eau bleue, Gunbuster). Hirohiko Araki (JoJo's Bizarre Adventure : Phantom Blood , Battle Tendancy , Stardust Crusaders , Diamond is Unbreakable , Golden Wind , Stone Ocean , Steel Ball Run , JoJolion). Osamu Dezaki (Ashita no Joe, Ganba no Bōken, Rémi sans famille, La Rose de Versailles, Space Adventure Cobra). Mamoru Hosoda (Digimon, Notre jeu de guerre!, La Traversée du temps, Summer Wars, Les Enfants loups, Ame et Yuki, Le Garçon et la Bête). Makoto Shinkai (La Tour au-delà des nuages, 5 centimètres par seconde, Voyage vers Agartha, The Garden of Words, Your Name). Kunihiko Ikuhara (Sailor Moon: les Fleurs maléfiques, Utena, la fillette révolutionnaire, Mawaru Penguindrum). Yoshiaki Kawajiri (Manie Manie - segment Le Coureur, Wicked City, Demon City Shinjuku, Midnight Eye Goku, Cyber City Oedo 808, Ninja scroll, Vampire Hunter D: Bloodlust). Shōji Kawamori (Macross, Vision d'Escaflowne, Earth Girl Arjuna, Sousei no Aquarion). Satoshi Kon (Perfect Blue, Millennium Actress, Tokyo Godfathers, Paprika et la série Paranoia Agent). Leiji Matsumoto (Galaxy Express 999, Capitaine Albator, Yamato, Queen Emeraldas, Gun Frontier, Interstella 5555 avec Daft Punk). Hayao Miyazaki (Le Château de Cagliostro, Nausicaä de la vallée du vent, Le Château dans le ciel, Mon voisin Totoro, Kiki la petite sorcière, Porco Rosso, Princesse Mononoké, le Voyage de Chihiro, Le Château ambulant). Daisuke Nishio (Dragon Ball, Dragon Ball Z, Pretty Cure (2004-2006)). Kenji Kamiyama (Ghost in the Shell: Stand Alone Complex, Seirei no moribito, Eden of the East). Mamoru Oshii (Ghost in the Shell, Patlabor, L'Œuf de l'ange, Ghost in the Shell 2: Innocence, The Sky Crawlers). Katsuhiro Ōtomo (Manie Manie - segment Stopper le travail!, Akira, Steamboy). Rintarō (Galaxy Express 999, Manie Manie - segment Labyrinthe, Metropolis). Jun'ichi Satō (Sailor Moon, Junkers Come Here, Magical Dorémi, Kaleido Star). Isao Takahata (Goshu le violoncelliste, Le Tombeau des lucioles, Omohide poro poro, Pompoko, Mes voisins les Yamada, Kié la petite peste). Osamu Tezuka (Tableaux d'une exposition, La Légende de la forêt). Yoshiyuki Tomino (Yūsha Raideen, Mobile Suit Gundam, Space Runaway Ideon). Shinichirō Watanabe (Cowboy Bebop, Samurai champloo, Animatrix, Macross Plus). Shigeyasu Yamauchi (Tenkai-hen Josō: Overture, Casshern Sins, A Town Where You Live). Taiji Yabushita (1903-1986). Zenjirō Yamamoto (1898-1981). Tetsuro Araki (Death Note, Highschool of the Dead, L'Attaque des Titans). Tatsuo Yoshida (Speed Racer, Gatchaman). Yasuomi Umetsu (Domination nakite, Mezzo Forte, Wizard Barristers). Masami Kurumada (Saint Seiya). Principaux studios de production Seiyū Les Seiyū sont les comédien(ne)s spécialisé(e)s dans le doublage des anime. Ils sont, au Japon, considérés comme de véritables stars et sont très populaires, par contraste avec le métier de comédien de doublage en Occident. Compositeurs de musique pour anime Les musiques d’anime, appelées anison (pour anime song), sont souvent éditées en CD séparés, singles et albums, à destination des fans des séries. Certaines musiques sont parvenues en tête du classement Oricon (l’équivalent du Top 50), tel que Hare hare yukai, ending de Suzumiya Haruhi no yūutsu. Les artistes font aussi parfois des CD regroupant toutes les anison qu’ils ont pu faire. La plupart des musiques d’anime sont tirées d'un titre ou d'un album d'un groupe de Jpop ou Jrock du moment, sollicité au départ par les studios d'animation : les morceaux présentés sont souvent plus courts, voire légèrement modifiés, par rapport aux morceaux originaux (citons par exemple le titre Tough Boy de TOMCAT, générique de début de l’anime Hokuto no Ken saison 2. Le succès, pour ces groupes, dépend bien évidemment de celui de la série, mais est généralement au rendez-vous au moins à court terme, bénéficiant ainsi d'une publicité inespérée. Les anime utilisent donc souvent des gens de talent et, parfois, en découvrent, comme Asian Kung-Fu Generation (révélé par Fullmetal Alchemist) ou Orange Range. Parmi les principaux compositeurs de ces musiques, on peut citer : Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie Jean-Pierre Pagliano, "Le Japon et son cinéma d'animation", Positif, n°447, Articles connexes Liens externes Encyclopédie spécialisée sur le site d'Anime News Network Histoire du cinéma Histoire de l'animation Genre cinématographique Image animée Animation Terme en animation Techniques d'animation Animation par pays Technique cinématographique Animation en volume Animation 3D Imagerie numérique Arts graphiques Graphisme
Un , également appelé parfois japanime ou japanimation, désigne une série d'animation ou un film d'animation en provenance du Japon souvent adapté d'un manga. C'est le diminutif du mot , lui-même transcription de l'anglais .
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Anthropologie
Anthropologie
L'anthropologie est une discipline, située à l'articulation entre les différentes sciences humaines et naturelles, qui étudie l'être humain et les groupes humains sous tous leurs aspects, à la fois physiques (anatomiques, biologiques, morphologiques, physiologiques, évolutifs) et culturels (social, religieux, linguistiques, psychologiques, géographiques). Chapitre le plus vaste de l'histoire naturelle, l'anthropologie constitue une monographie sur le genre Homo, qui décrit et analyse les , c'est-à-dire caractéristiques de l'hominisation et de l'humanité. Le terme anthropologie vient de deux mots grecs, anthrôpos, qui signifie , et logos, qui signifie science, parole, discours. L'anthropologie constitue jusqu'au une branche du savoir philosophique plaçant l'homme au centre de ses préoccupations mais, avec la naissance des sciences sociales, le terme change de sens pour désigner essentiellement la nouvelle science. La démarche anthropologique . Terminologie Anthropologie et ethnographie Les premiers anthropologues s’appuient sur des documents de seconde main comme les récits de voyages d'explorateurs ou de missionnaires ou encore les rapports des administrations coloniales. Cette division du travail entre celui qui collecte les informations et celui qui les interprète reste la norme dans les pays d’Europe jusqu’en 1914. La figure de l’« anthropologue en chambre » (armchair anthroplogist) dont James George Frazer peut faire figure d’archétype est alors dominante. Les voyages d’exploration à visée scientifique formalisent progressivement la tâche que remplissaient spontanément mais de manière aléatoire les explorateurs, en fixant des objectifs de collecte d’information sur les populations rencontrées : l’expédition Baudin (1801) vers les Terres Australes compte ainsi dans ses rangs François Péron qui voyage en qualité d’« anthropologiste ». Les visées géopolitiques de l’expédition Lewis et Clark, soutenue par Thomas Jefferson, s’accompagnent également d’un plan d’étude des tribus amérindiennes qui se trouveraient sur son parcours. L’anthropologie du se caractérise par une intense volonté de collecte d’information concernant les populations extra-européennes, première étape d’un travail de mise en ordre et de classification, conçu dans une perspective de plus en plus évolutionniste. Anthropologie et ethnologie L'anthropologie et l'ethnologie sont nées au . L'anthropologie est l'étude de l'homme et des groupes humains. L'ethnologie étudie l'ensemble des caractères de chaque ethnie afin d'établir des lignes générales de structure des sociétés et de leur évolution. Historiquement, ces deux termes ont désigné des concepts différents : l'anthropologie était une science de la nature et l'ethnologie concernait le classement culturel puis « l'analyse comparée des mœurs et des institutions des sociétés traditionnelles ». Selon Marcel Mauss, il est possible de distinguer dans le métier d'anthropologue une phase ethnographique qui observe et collecte les faits, une phase ethnologique qui les analyse, et une phase anthropologique qui compare, synthétise et théorise. Mais pour certains anthropologues contemporains, ce découpage en diverses phases n'est pas applicable dans la pratique : « toute ethnographie est déjà ethnologie, toute observation déjà interprétation ». L'ethnologie reste cependant implicitement associée à l'étude d'un peuple déterminé, en général d'une société traditionnelle, et au travail sur le terrain, tandis que l'anthropologie étudie les faits anthropologiques, c'est-à-dire propres à l'humanité. Historiquement en France, jusque dans les années 1950, l'ethnologie s'occupait des sociétés primitives et on parlait d'anthropologie physique. L'ethnologie s'est ensuite subdivisée en anthropologie physique ou anthropobiologie et en anthropologie culturelle, économique, politique et sociale. Dans le monde anglo-saxon, c'est le mot anthropologie qui a été choisi pour l'étude des peuples primitifs, l'ethnologie étudiant leur histoire. Depuis les années 1950, les expressions anglo-saxonnes « » (en particulier britannique) et « » (en particulier américaine) ont été assimilées par les chercheurs et tout le monde utilise le terme « anthropologie ». Anthropologie et sociologie L'anthropologie se distingue de la sociologie qui étudie les sociétés humaines, la naissance des groupes sociaux ainsi que leur organisation, les différents types de relations que ces groupes entretiennent entre eux et leurs influences sur les comportements individuels. Le philosophe Auguste Comte, qui avait l'ambition de faire de la physique sociale, appelée sociologie à partir de 1839, la science de la réalité sociale, est considéré comme l'un de ses fondateurs. Il la définissait ainsi : . Parmi les fondateurs de la sociologie se trouvent Alexis de Tocqueville, homme politique et historien, Frédéric Le Play, ingénieur et homme politique, et le sociologue Émile Durkheim qui a publié en 1895 les Règles de la méthode sociologique, conduisant à l'étude scientifique des divers faits sociaux. Anthropologie sociale et culturelle L'anthropologie sociale et culturelle étudie principalement les rites et les croyances, les structures de parenté et les mariages, ainsi que les institutions d'un groupe. Ces institutions sont conçues comme le fondement des structures sociales. Plus généralement, l'anthropologie culturelle cherche à « penser et comprendre l'unité de l'homme à travers la diversité des cultures ». L'anthropologie culturelle connaît ses premiers développements avec l'anthropologue américain d'origine allemande, Franz Boas et les diffusionnistes qui veulent réagir contre l'évolutionnisme. Une fois débarrassé des courants historiques (racialisme, diffusionnisme, structuralisme, évolutionnisme, fonctionnalisme, etc.), le débat continue entre anthropologie sociale et anthropologie culturelle : même s'il s'est apaisé depuis les années 1980, la première est essentiellement européenne (écoles française et britannique) et la seconde américaine. Ces deux courants ne se sont jamais séparés, la distinction ne pouvant être qu'artificielle entre « une sociologie des peuples sans écriture d’un côté, une science de la culture privilégiant l’étude de l’art, du folklore, de la religion, du langage, de l’autre ». L'anthropologue français Claude Lévi-Strauss a relativisé cette distinction en pointant le fait que l'être humain est autant un animal social qu'un Homo faber (être culturel). Ainsi la différence entre les deux domaines ne serait qu'une question de point de vue. Il est nécessaire de distinguer la société de la culture, l'anthropologie est alors soit sociale soit culturelle selon que l'on prend la première ou la seconde comme concept central. Finalement, « l'anthropologie sociale et culturelle prédomine en Europe, mais elle reste en concurrence aux États-Unis avec des approches naturalistes ». Disciplines En France, les travaux de Claude Lévi-Strauss, travaux qu'il appela structuralistes, ont exercé une grande influence et donné de nouvelles bases à l'anthropologie. Lévi-Strauss, en appliquant le concept de structure aux phénomènes humains tels que la parenté, le mode de pensée et le mythe, a contribué fortement à institutionnaliser le structuralisme. Outre l'anthropologie sociale et culturelle et l'anthropologie physique (ou biologique ou l'anthropobiologie), on distingue : l'anthropologie linguistique, ou ethnolinguistique, qui est une discipline étudiant le langage des peuples ainsi que les relations entre le langage, la culture et la société ; l'anthropologie économique qui est l'analyse théorique comparée de différents systèmes économiques ; l'anthropologie politique qui étudie les institutions et le fonctionnement du pouvoir politique dans les sociétés ; l'anthropologie religieuse qui est l'étude des croyances collectives et des rites dans un groupe social. Aux États-Unis, l'anthropologie est également axée sur la pluridisciplinarité et divise traditionnellement l’anthropologie en quatre approches : l'anthropologie biologique (également appelée anthropobiologie ou bioanthropologie) qui étudie les modes de transmission, les causes et les effets des variations biologiques et de leur évolution chez les groupes humains ; l'ethnologie ou anthropologie sociale et culturelle étudie la variabilité sociale et culturelle des sociétés humaines en examinant leur organisation traditionnelle (parenté, politique, économie, rapport entre les sexes, religion, écologie, santé, droit) et leur réalité contemporaine (migrations, exils, mondialisation). Les disciples de Franz Boas, les anthropologues Abram Kardiner, Ralph Linton, Ruth Benedict et Margaret Mead, ont fait de l'anthropologie culturelle américaine une véritable école et ont démontré l'importance de la culture sur la formation de la personnalité ; l'archéologie, qui étudie les sociétés humaines passées à travers les vestiges matériels qu’elles ont laissés derrière elles ; l'ethnolinguistique ou anthropolinguistique, qui se penche sur la variabilité linguistique à travers les différentes sociétés humaines et qui voisine dès lors avec la sociolinguistique et la dialectologie. L'anthropologie américaine attache beaucoup d'importance aux aspects culturels des langues et des modes de pensée et d'action. Il y a eu un Institut d'Anthropologie à Washington DC pour aider les autorités fédérales dans leurs relations avec les pays étrangers et les contacts transculturels. Histoire L'anthropologie étudie dans son acception la plus large le genre humain. L'anthropologie est en ce sens pendant longtemps une branche du savoir philosophique. Descartes, Hobbes, Rousseau ou encore Kant avec L'anthropologie du point de vue pragmatique participent de cette forme première de l'anthropologie. Elle s'est ensuite développée au cours du en tant que science pour répondre aux observations faites sur la diversité physique et culturelle de l'espèce humaine. Le terme même d'anthropologie a changé de sens au fil des découvertes et en suivant les différents courants de pensée. Primat de l’anthropologie physique Constituée dans les années 1850, l'étude de l’Homme débute sous l'angle de l'anthropométrie. Elle s’inscrit dans un mouvement plus général qui, ramenant l’Homme au sein de la nature, lui fait perdre la position privilégiée qu’il occupait au sein de la Création dans la théologie chrétienne. Buffon définit dans son Traité des variations de l'espèce humaine (1749) l'« Anthropologie » comme l'équivalent de l’«Histoire naturelle de l'Homme ». Diderot propose en 1751 une définition plus étroite en faisant de l’anthropologie un équivalent de l’anatomie. Ces visées restrictives sont contestées par Kant dans son ouvrage l'anthropologie d'un point de vue pragmatique publié en 1798, où le philosophe désigne plutôt ainsi la connaissance que l'Homme a de lui-même comme . Si le périmètre de l’anthropologie et sa position vis-à-vis de disciplines voisines demeurent flous au cours du , elle reste considérée comme une discipline des sciences naturelles. Se confondant, en France plus particulièrement, avec ce qui est aujourd’hui désigné comme l’anthropologie physique, elle épouse le paradigme naturaliste qui « proclame que le statut d’un groupe humain, comme l’ordre du monde qui le fait tel, est programmé de l’intérieur de la matière vivante ». La préoccupation principale des anthropologues, le plus souvent issus de la médecine ou de la biologie, est d’étudier l’origine et l’évolution de l’homme, d’établir des classifications de l’espèce humaine sur la base du concept de race, en s’appuyant sur les méthodes de l’anatomie comparée. Sur le plan institutionnel, l’anthropologie se développe d’abord en dehors du cadre universitaire, au sein de sociétés savantes, fruits d’initiatives privées. En France, l’éphémère Société des observateurs de l'homme, présidée par Louis-François Jauffret, se fixe pour tâche l’étude de « l'homme sous ses aspects physique, moral et intellectuel », projetant d’établir une classification des races sur des bases anatomiques. La Société ethnologique de Paris, fondée en 1838 par William Edwards, circonscrit principalement ses débats à la querelle sur l’origine de l’espèce humaine opposant monogénisme et polygénisme. Elle disparaît en 1848. En 1855, Armand de Quatrefages occupe la chaire d’anthropologie qui remplace la chaire d’anatomie humaine au Muséum national d'histoire naturelle. Pierre Paul Broca, considéré par ses contemporains comme le père de l’anthropologie physique en France, contribue à affermir ces premiers ancrages académiques. De formation médicale, il fonde la Société d'anthropologie de Paris en puis l'École d'Anthropologie de Paris, inaugurée en , d’orientation polygéniste. Au Royaume-Uni, la naît en 1843, sur le modèle de la société créée par Edwards ; une fraction polygéniste et anti-darwinienne, menée par James Hunt, opère une scission pour créer l' en 1863. Les deux sociétés se fondent finalement dans le Royal Anthropological Institute en 1871. En Allemagne, Rudolf Virchow et Adolf Bastian, tous deux médecins, créent en 1869 la Société berlinoise d'anthropologie, d'ethnologie et de préhistoire (Berliner Gesellschaft für Anthropologie, Ethnologie und Urgerschichte). D'un point de vue large, on peut considérer que Hérodote fait déjà de l'anthropologie dans ses Histoires. Le Père de l'histoire, au fil de son enquête donne de précieuses informations sur les peuples rencontrés de près ou de loin par les Perses et s'interroge sur ceux-ci tout en restant assez objectif. Ainsi, il décrit leur aspect physique, leur façon de se vêtir, de faire la guerre, leur mode de vie ou encore leurs croyances et coutumes. C'est notamment le cas des Livres , , , et dans lesquels Hérodote parle des Perses, Mèdes et autres peuples d'Asie Centrale et du Moyen-Orient, puis des Égyptiens et Nubiens, Libyens et Scythes dans le livre et enfin Thraces et Grecs dans les Livres et . Autonomisation de l’anthropologie sociale et culturelle Anthropologie, sociologie et politique La scission entre anthropologie et sociologie a fait débat depuis ses débuts : il s'agissait alors d'une différence focale, l'anthropologie ayant pour sujet d'étude « l'homme et ses interactions sociales au sein des cultures simples et primitives » (Antonia Newport). L'effondrement de l'idée même de « culture simple et primitive » a conduit l'anthropologie à se redéfinir, sans qu'aucune définition n'ait jusqu'à maintenant pu servir de consensus. Selon la sociologue L.B.B. Claw, qui retrace l'histoire de l'anthropologie, les contours de la discipline se dessinent en réalité « non par une différence de sujet, mais par une spécificité d'écoles, celles qui s'inscrivent soit dans l'héritage maussien, soit dans la tradition structuraliste ». Elle affirme qu'il n'existe aucune différence fondamentale entre la méthode et les sujets traités par le sociologue Émile Durkheim à la fin de sa vie (notamment les Formes élémentaires de la vie religieuse), et ceux traités par son neveu, l'anthropologue Marcel Mauss, allant jusqu'à émettre l'hypothèse selon laquelle « l'anthropologie comme discipline autonome en France a bien pu naître de la seule volonté de son fondateur de se libérer d'un oncle jugé autoritaire et dogmatique ». Plus que des sujets, Durkheim et Mauss partagent une conception du savoir très proche, à mille lieues de la neutralité axiologique wéberienne. On sait que pour Durkheim, la sociologie « ne mériterait pas une heure de peine si elle n'avait qu'un intérêt spéculatif » ( à La Division du travail social). Aussi tire-t-il des enseignements normatifs de ses découvertes sociologiques : si les sociétés industrielles tiennent en raison de la solidarité organique qui leur est typique, il faut encourager les institutions qui l'entretiennent, comme, à ses yeux, les corporations professionnelles. De la même manière, dans son Essai sur le don, son neveu tire des « conclusions de morale et de politique » de sa découverte anthropologique fondamentale : si le don - la triple obligation de donner, recevoir et rendre - constitue le liant sans lequel toute société se délite, il faut encourager les institutions qui l'entretiennent, comme, à ses yeux, les coopératives de consommation. Autonomisation institutionnelle Ce qui est désigné comme l’anthropologie sociale au Royaume-Uni, l’anthropologie culturelle aux États-Unis ou encore l’ethnologie en France s’autonomise progressivement de la tutelle de l’anthropologie physique au tournant des . Premier titulaire d’une chaire d’anthropologie à l’université d'Oxford en 1895, Edward Tylor est l'un des principaux initiateurs de ce processus, notamment avec son ouvrage Primitive Culture. Il est également l’auteur du premier manuel de la discipline, intitulé Anthropology (1881), qui laisse encore une grande place à l’anthropologie physique et à l’exposé des classifications raciales. En 1906, un de ses disciples, James Frazer, définit l’anthropologie sociale comme la branche de la sociologie qui s'intéresse à l’étude des « peuples primitifs ». La même année, cette distinction est reprise à Oxford lors de la création d’un diplôme d’anthropologie. En France, le groupe de chercheurs regroupés autour de Durkheim et de L'Année sociologique joue un rôle important dans ce processus d’autonomisation. En 1901, Marcel Mauss obtient ainsi la chaire des « religions des peuples sans civilisation » de la de l’École pratique des hautes études. En 1925, Mauss participe également aux côtés de Paul Rivet à la fondation de l’Institut d'ethnologie de l’université de Paris. L’emploi du terme « ethnologie » ne doit cependant pas tromper sur la conception que s’en fait Rivet. Pour lui, elle reste une branche des sciences naturelles et doit permettre de regrouper dans une même institution l’ensemble des disciplines qui concourent à ce qu'il désigne comme la Science de l’Homme : l'anthropologie, restreinte à la seule anthropologie physique, la linguistique, l’archéologie et la préhistoire. Principe du relativisme culturel Certains commentateurs ont soutenu que l'anthropologie, née dans un contexte colonial, avait été solidaire des Empires à ses débuts, et que ses concepts fondamentaux sont déterminés, éventuellement sur un mode inconscient, par cette situation politique initiale (voir, par exemple, Gough, Pels et Salemink, mais cf. Lewis 2004). Ainsi les travaux ethnographiques et anthropologiques sont souvent anhistoriques, et décrivent les groupes humains comme si ces groupes étaient « hors du temps » dans un « présent ethnographique » (Johannes Fabian, Le Temps et les Autres, 1983). Dans le cadre de leur quête d'objectivité scientifique, les anthropologues actuels préconisent généralement le relativisme culturel, principe qui s'impose à toutes les sous-disciplines de l'anthropologie. Selon ce principe, les cultures ne doivent pas être jugées en fonction des valeurs ou des points de vue de l'observateur extérieur, mais examinées sans passion selon leurs propres termes. Il ne devrait y avoir aucune notion, en bonne anthropologie, d'une culture meilleure ou pire qu'une autre culture. Rôle du musée Les musées jouent un rôle majeur dans la structuration de la discipline. Au cours du , les artefacts des cultures non occidentales, auparavant disséminés dans les collections des cabinets de curiosités de l’aristocratie européenne, sont progressivement regroupés et exposés dans des sections spécifiques des musées, avant de jouir de lieux d’exposition propres. En 1856 est ainsi créé un département d’ethnologie au sein du Musée des Antiquités de Berlin dont les collections sont transférées en 1873 dans le musée royal d'ethnologie (Königliches Museum für VölkerKunde) sous la direction d’Adolf Bastian. Le premier musée d’anthropologie, le Peabody Museum of Archeology and Ethnology de l’université Harvard l'avait précédé en 1866 tandis qu'en France le musée d'Ethnographie du Trocadéro ouvre ses portes en 1878. Ce type d’institution se généralise dans les dernières décennies du à l’ensemble des pays occidentaux, notamment sous l’effet des conquêtes coloniales. Il devient un lieu d’affirmation et de promotion de la politique impériale. Sur le plan scientifique, l’exposition muséale constitue l’aboutissement du travail de collecte d’objets et d’informations, réalisée le plus souvent par le biais du réseau colonial. Mais le musée est aussi un laboratoire où l’anthropologue traite et interprète les données et un lieu d’enseignement où se transmet la culture professionnelle naissante. Grandes périodes L'histoire de l'anthropologie peut se diviser en quatre grandes époques marquant les principales conceptions de cette discipline. De 1850 à 1920, le racialisme catalogue les types humains et les groupes sociaux (il atteindra ses limites puis sera abandonné autour de 1890), et l'évolutionnisme s'intéresse au développement supposé d'un état « sauvage » vers la civilisation. L'adjectif « primitif » est ainsi utilisé des années 1860 aux années 1950 avant de s'incliner devant la complexité de toutes les sociétés humaines. Lewis Henry Morgan (1818-1881), Edward Tylor (1832-1917) et James George Frazer (1854-1941) sont des anthropologues évolutionnistes connus. De 1880 à 1940, le diffusionnisme s'oriente vers l'évolution des différentes civilisations et la façon dont elles se sont diffusées dans le monde, du point de vue culturel. Le culturalisme originaire des États-Unis s'oppose au racialisme et à l'évolutionnisme en essayant d'adopter une démarche objective étudiant directement les cultures vivantes. Franz Boas (1858-1942) en est l'un des représentants importants. De 1920 à 1950, le fonctionnalisme, sous l'influence d'Émile Durkheim, commence à étudier l'humanité dans son ensemble en se préoccupant des « besoins universels des sociétés humaines et des différentes manières de les satisfaire ». Entre 1950 et 1980, le structuralisme, courant européen développé par Claude Lévi-Strauss, et le néo-évolutionnisme, courant américain plus proche du matérialisme et des théories darwiniennes, finissent par se rapprocher sous l'impulsion de Lévi-Strauss et de Georges Balandier. Matérialisme et matérialisme historique Julien Offray de La Mettrie (1709-1751) Karl Marx (1818-1883) Leslie White (1900-1975) Marvin Harris (1927-2001) Néo nominalisme ou anthropologie dogmatique Louis-Gabriel de Bonald (1745-1840) Joseph-Marie de Gérando (1772-1842) (il étend le langage à tous les signes) Pierre Legendre (1930-2023) Diffusionnisme : William H. R. Rivers (1864-1922) Grafton Elliot Smith (1871-1937) Culturalisme Franz Boas (1858-1942) Margaret Mead (1901-1978) Christopher Alexander (1936-) École sociologique française Émile Durkheim (1858-1917) Marcel Mauss (1872-1950) Le Collège de sociologie (1937-1939) École sociologique allemande Max Weber (1864-1920) Arnold Ziest (1871-1917) École britannique Meyer Fortes (1906-1983) Ashley Montagu (1905-1999) Fonctionnalisme Arnold van Gennep (1873-1957) Alfred Reginald Radcliffe-Brown (1881-1955) Bronisław Malinowski (1884-1942) Edward Evan Evans-Pritchard (1902-1973) Structuralisme Claude Lévi-Strauss (1908-2009) Pierre Bourdieu, (1930-2002), pour Le Sens pratique. Françoise Héritier (1933-2017) Philippe Descola (1949), pour Par delà nature et culture. Mary Douglas (1921-2007), qui a fait connaître le structuralisme dans son pays. Anthropologie post-culturaliste Clifford Geertz (1926-2006) Médiationnisme Jean Gagnepain (1923-2006) Anthropologie philosophique allemande Max Scheler (1874-1928) Ernst Cassirer (1874-1945) Helmuth Plessner (1892-1985) Arnold Gehlen (1904-1976) Anthropologie existentielle Michael Jackson (anthropologue) (1940-) Albert Piette (1960-) Anthropologie de la complexité Edgar Morin (1921-) École de Rio Moacir Palmeira (1942-) Otávio Velho (1942-) Lygia Sigaud (1945-2009) Eduardo Viveiros de Castro (1951-) Anthropologie dynamique, développée à l'Université de Manchester (Royaume-Uni) et à La Sorbonne à partir des années 1950, elle correspond à l'étude du changement dans les sociétés modernes (notamment, l'influence du colonialisme). Melville Herskovits (1895-1963) Roger Bastide (1898-1974) Max Gluckman (1911-1975) Victor Turner (1920-1983) Georges Balandier (1920-2016) Francis Affergan (1945-) Erwan Dianteill (1967-) Effet Flynn, qui étudie l'évolution de l'intelligence humaine, essentiellement dans l'époque contemporaine Arthur Jensen (1923- 2012) Ulric Neisser (1928-2012) Gérard Althabe (1932-2004) James R. Flynn (1934-2020) William Dickens Marc Augé (1935-2023) Autres anthropologies Julien Freund (1921-1993), philosophe et sociologue français ayant abordé les champs de l'ethnologie et de l'anthropologie. René Girard (1923-2015) Harold Barclay (1924-2017) Luc de Heusch (1927-2012), figure majeure de l'université libre de Bruxelles. Jan Vansina (1929-2017) Pierre Clastres (1934-1977) James C. Scott (1936-) Mike Singleton (1939-) Remo Guidieri (1940-) Anne-Marie Losonczy (?-) Claude Karnoouh (1940-2021) Steven Lukes (1941-) Ellen Meiksins Wood (1942-2016) Charles Macdonald (1944-) Jean-Christophe Victor (1947-2016) Robert Deliège (1953-) Pierre-Joseph Laurent (1956-) David Graeber (1961- 2020), Pour une anthropologie anarchiste (2006) Anthropologie féministe L'anthropologie féministe s'est constituée en réaction aux biais androcentriques qui affectent la production des connaissances, les pratiques de recrutement et les résultats de la recherche en anthropologie. Elle a traversé deux grandes phases historiques, « l'anthropologie des femmes » dans les années 1970, et « l'anthropologie du genre » dès les années 1980. L'anthropologie des femmes a voulu réhabiliter les femmes en tant qu'actrices culturelles distinctes, autrefois effacées du fait de l'attention quasi exclusive que les anthropologues masculins portaient aux hommes ; elle a critiqué le primat accordé aux vies masculines, considérées traditionnellement comme représentatives de la vie sociale dans son ensemble. Alors que l'anthropologie des femmes s'est intéressée surtout aux différences entre hommes et femmes, l'anthropologie du genre, qui s'est constituée à partir des années 1980, explore davantage les différences séparant les femmes entre elles, par le recours notamment aux catégories de l'ethnicité et de la classe, mais aussi à celles de l'âge, de la profession, du pouvoir, etc. Si le sexe est un ensemble de significations et de relations liées au sexe biologique, le genre est, théoriquement, une construction psychologique, sa définition varie selon les cultures. Enseignement Belgique francophone Université libre de Bruxelles Université de Louvain Université de Liège Université de Namur Université de Mons France Des établissements d'enseignement supérieur, tels que l'École des hautes études en sciences sociales, le Muséum national d'histoire naturelle et diverses universités, comme celles de Paris-Cité, Paris Ouest Nanterre-La Défense, Aix-Marseille, Caen Basse-Normandie, Toulouse-Jean-Jaurès , Lille-, Lyon et Bordeaux, délivrent des licences, des masters de recherche et des doctorats avec mention « anthropologie ». Québec Université de Montréal Université McGill Université Laval Université Concordia Suisse Institut Européen d’Études Anthropologiques Centres de recherches Algérie Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC) - Oran Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH) - Alger Belgique Laboratoire d'Anthropologie des Mondes contemporains (LAMC) de l'université libre de Bruxelles Laboratoire d'Anthropologie prospective de l'université catholique de Louvain Laboratoire d'Anthropologie culturelle et sociale (LACS) de l'université de Liège France Centre d'anthropologie culturelle (Canthel) — université Paris Descartes Sorbonne Centre de recherche sur l'imaginaire (CRI) — université de Grenoble Laboratoire d'Anthropologie des Enjeux Contemporains (LADEC) — université Lyon 2 Institut interdisciplinaire en anthropologie du contemporain (IIAC) — EHESS Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux (IRIS) — EHESS Laboratoire d'anthropologie sociale (LAS) — Collège de France Laboratoire d'ethnologie et de sociologie comparative (LESC) — CNRS et université Paris Ouest Nanterre La Défense Institut d'ethnologie méditerranéenne, européenne et comparative (IDEMEC) — CNRS et université d'Aix-Marseille Laboratoire d'ethnoécologie et d'éco-anthropologie - CNRS et MNHN Notes et références Voir aussi Bibliographie Bulletins et Mémoires de la Société d'Anthropologie de Paris (304 numéros en ligne en 2012 avec Persée, soit 7027 contributions, 1864-2009), fondée en 1859 pour rendre compte de l'activité scientifique de « l'histoire naturelle de l'homme », compris comme l'étude de l'origine et de la diversité de l'espèce humaine. Pluridisciplinaires, les bulletins traitent de l'anthropologie ; du biologique au culturel. Depuis 2000, les bulletins sont diffusés sur le site revues.org (avec une barrière mobile de 3 ans). Francis Affergan, La pluralité des mondes, 1997, Albin Michel, Paris Francis Affergan, Construire le savoir anthropologique, 1999, PUF, Paris Philippe Descola, Par delà nature et culture, 2006, Gallimard, Paris Clifford Geertz, Savoir local, savoir global. Les lieux du savoir, 1986, PUF, Paris Philippe Descola, Gérard Lenclud, Carlo Severi, Les Idées de l'anthropologie, 1988, Colin, Paris Jean-Loup Amselle, Branchements. Anthropologie de l'universalité des cultures, 2005, Champs Flammarion, Paris Wiktor Stoczkowski, Anthropologies rédemptrices, 2008, Hermann, Paris Jean Copans, Maurice Godelier, L'Anthropologie, science des sociétés primitives?, 1971, Denoël Marcel Mauss, Manuel d'ethnographie, Payot ; Sociologie et anthropologie, PUF Jean Copans, Jean Jamin, Aux origines de l'anthropologie française, 1994, J-M Place, Paris Emmanuel Kant, Anthropologie du point de vue pragmatique, traduction Michel Foucault, 1964, Vrin, Paris Chamla Marie-Claude, L'anthropologie biologique, 1971, PUF, Coll. Que sais-je ?, Henri-Jean Martin, Aux sources de la civilisation européenne. Paris, Albin Michel, 2008. , 704 p. Jean-Philippe Cazier [dir.], Abécédaire de Claude Lévi-Strauss, Éditions Sils Maria, 2008. Albert Piette, Fondements à une anthropologie des hommes, collection « Société et Pensées » dirigée par Gérald Bronner, Éditions Hermann, 2011. Francis Dupuy (2001). Anthropologie économique. Ed. Armand Colin, 2001, 192 p. Charles Macdonald, L’ordre contre l’harmonie : anthropologie de l’anarchisme, Petra, 2018, présentation éditeur, , . Angelica Montanari, Histoire de l'anthropophagie en Occident, Arkhé, 2018, 192 p. Articles connexes Liens externes L'Homme, revue française d'anthropologie Ethnographiques.org, revue en ligne Collection « Anthropologie prospective » Collection « Investigation d'anthropologie prospective »
L'anthropologie est une discipline, située à l'articulation entre les différentes sciences humaines et naturelles, qui étudie l'être humain et les groupes humains sous tous leurs aspects, à la fois physiques (anatomiques, biologiques, morphologiques, physiologiques, évolutifs) et culturels (social, religieux, linguistiques, psychologiques, géographiques). Chapitre le plus vaste de l'histoire naturelle, l'anthropologie constitue une monographie sur le genre Homo, qui décrit et analyse les , c'est-à-dire caractéristiques de l'hominisation et de l'humanité.
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Arendt
Le patronyme germanique Arendt est une variante du patronyme . Il est originaire d'Allemagne, de Suisse, du Grand-Duché de Luxembourg et de la province de Luxembourg belge. Variantes : Aarens, Haerens Ahrend, , Arends, Arent, Arendt Harent , Arents, Arenz, Arentz, Aarrents Aerens, Aerents, Arets, Arendsen, , Arndts, Arntz, Arntzen Personnalités Fernande Arendt, joueuse de tennis belge ; Gebhardt Georg Arendt (1925-2013), connu comme Eddi Arent, acteur et humoriste allemand ; Gisela Arendt (1918-1969), nageuse allemande ; Hannah Arendt (1906-1975), philosophe allemande naturalisée américaine ; Helga Arendt (1964-2013), athlète allemande, spécialiste du 400 mètres ; Josephine Arendt (1945-2023), professeure d’endocrinologie britannique ; Nicole Arendt, joueuse de tennis américaine ; Wolfgang Arendt (1950-), mathématicien allemand. Titre Hannah Arendt, film allemand. Autres (100027) Hannaharendt, astéroïde de la ceinture principale d'astéroïdes
Le patronyme germanique Arendt est une variante du patronyme . Il est originaire d'Allemagne, de Suisse, du Grand-Duché de Luxembourg et de la province de Luxembourg belge.
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Anvers
Anvers (prononcé , en néerlandais : ) est une ville belge dans la Région flamande, chef-lieu de la province d'Anvers et de l'arrondissement administratif du même nom, située au cœur de la Dorsale européenne. Le , la commune d’Anvers était la plus peuplée de Belgique, devant Gand et Charleroi, avec . L’agglomération anversoise compte , et c'est la deuxième plus peuplée de Belgique, après Bruxelles. Anvers est également la troisième commune et ville de Belgique pour la superficie, avec , juste après Tournai et Couvin. Archétype de la ville bourgeoise-marchande depuis le Bas Moyen Âge, elle constitue alors, selon Fernand Braudel, le centre du commerce international et de la haute finance tout au long du . Anvers abrite depuis 1931 le plus ancien et l'unique gratte-ciel d'Europe jusqu'en 1949, la Boerentoren (Tour des paysans), et dispute à Venise l'invention de la comptabilité en partie double. Anvers est connue pour abriter parmi les plus prestigieux diamantaires, avec Londres et Amsterdam, ainsi que la plus importante bourse de diamants au monde, l'Antwerpse Diamantkring. Elle abrite également une grande concentration d'établissements d'audit et de conseil. Enfin, le port d'Anvers, (deuxième port commercial d'Europe en termes d'activités et de tonnage après celui voisin de Rotterdam aux Pays-Bas), joue un rôle majeur dans la mondialisation des activités économiques européennes. Les Anversois sont aussi appelés les Sinjoren, de l’espagnol señor, héritage de l'époque où elle faisait partie de l'Empire habsbourgeois de Charles Quint. La ville est souvent appelée ’t Stad (« La Ville ») et parfois de koekenstad (« la ville des biscuits ») par allusion aux koffiekoeken d’Anvers (biscuits recouverts d'un fin glaçage au café), réputées dans toute la Belgique. Toponymie Attestations anciennes Le nom de la localité est attesté aux sous les formes latinisées , , , et . Étymologie Origine mythique Selon la légende populaire, un pirate géant et méchant brigand, Druoon Antigoon, collectait un droit de passage totalement prohibitif sur les bateaux qui passaient et coupait sans pitié la main de ceux qui refusaient de payer. Un soldat romain, moins couard que les habitants, Silvius Brabo, tua l'ogre, lui coupa à son tour la main et la jeta dans l'Escaut. D'où le nom populaire flamand « Hantwerpen » ou « Handwerpen » signifiant « jet de la main ou des mains » (de hand « main » et de werpen « jeter »), devenu Antwerpen. Il s'agit d'une étymologie populaire, embellie par la légende qui est à l'origine d'un rituel du carnaval et de nombreuses œuvres d'art locales, en particulier une statue emblématique de la ville d'Anvers. Études modernes La graphie Anvers proviendrait ou de l'espagnol Amberes. Antwerpen représente un composé germanique du type *anda-werpum, sur anda « contre, opposé à » + werpum, datif pluriel de werpa- au sens de « jetée », « avancée de terre ». Il a été romanisé en Anvers. Prononciation Anvers La prononciation utilisée en Belgique francophone est , ce qui correspond à l’étymologie, ce qui serait la forme traditionnelle. Une prononciation utilisée parfois en France est . Certains comme Jean-Marie Pierret affirment que c'est cette prononciation qui serait la forme traditionnelle. La prononciation utilisée notamment par les Belges serait alors selon lui une déformation due à l'influence de la graphie. Antwerpen Antwerpen est prononcé en Belgique et dans les provinces méridionales des Pays-Bas (Zélande, Brabant-Septentrional et Limbourg) mais ou même au nord. Géographie Répartition administrative Fusion des communes et formation des districts Le , le territoire de la commune d'Anvers a été étendu aux sept communes périphériques (Berchem, Borgerhout, Deurne, Ekeren, Hoboken, Merksem et Wilrijk). Les anciennes communes annexées furent transformées en districts anversois, comme l'était déjà depuis 1958, celui de Berendrecht-Zandvliet-Lillo. Il y a une grande différence au niveau de la gestion hiérarchique des entités par rapport aux autres communes belges : elles sont administrées par le conseil du district et le collège du district. Communes limitrophes Liste des communes voisines Transport et circulation Circulation automobile Les Leien (Frankrijklei, Italiëlei, Amerikalei, Britselei) sont les artères les plus importantes dans Anvers. À l'extérieur de la ville se situe le ring R1 qui relie l'autoroute A1 vers Malines et Bréda, l'autoroute A12 vers Boom l'autoroute A13 vers Hasselt et Liège et l'autoroute A14 vers Gand et Courtrai. Avec l'arrivée de l'axe nord-sud qui fait Rotterdam, Amsterdam, Anvers, Bruxelles, Mons, France et celle de l'axe est-ouest entre Cologne et la côte belge, le ring d'Anvers est devenu l'un des tronçons d'autoroute d'Europe de l'Ouest le plus utilisé, ce qui le rend chaotique lorsqu'il est congestionné. À terme, la nouvelle liaison est-nord devrait permettre de le désétrangler. Le centre-ville est classé en zone de basses émission LEZ (Low emission zone). De ce fait, de nombreux automobilistes étrangers à la Belgique ou aux Pays-Bas commettent involontairement des infractions passibles d'amendes de . Les dispositions mettant en place ces infractions font l'objet de contestations auprès de la Commission Européenne car elles paraissent discriminatoires au regard du droit européen. Transport en commun La société flamande des transports en commun, De Lijn dessert la ville d'Anvers avec des trams, bus. Les lignes 2, 3, 5, 6, 8, 9 et 15 forment ensemble le prémétro anversois qui se situe en dessous du centre-ville et de l'Escaut. À Anvers, on trouve plusieurs gares dont les deux principales sont celles d'Anvers-Central et d'Anvers-Berchem. Depuis le , une jonction souterraine entre la gare centrale d'Anvers et celle d'Anvers-Luchtbal permet aux trains venant de Bruxelles de prendre la direction des Pays-Bas sans changement de sens. Cette jonction a permis de doubler le nombre de passagers. Anvers possède une liaison directe vers Gand par la ligne 59, vers Bréda et Rotterdam par la LGV 4, vers Roosendael (Pays-Bas) par la ligne 12, vers Malines et Bruxelles par les lignes 25 et 27, vers Lierre par la ligne 15. Hasselt, Liège et Louvain sont accessibles en train soit par Malines, soit par la ligne 16 Lierre – Aarschot. La gare de marchandises d'Anvers-Nord, dans le port, est la plus grande de Belgique. Il y en a aussi une autre, appelée Anvers-Kiel. Depuis Anvers partent quelques bus de la ligne 19 exploités par Veolia Transport. Ils relient Bréda, Hulst et Anvers en passant par le . Vélos en libre-service Depuis 2011, Anvers est doté d'un système de vélos en libre-service. Mise en place par la municipalité, le service Velo Antwerpen propose environ vélos répartis sur 85 stations. Velo Antwerpen est une déclinaison du système SmartBike du groupe Clear Channel, qui en assure la gestion. Une extension à vélos et 150 stations est envisagée à l'horizon 2013. Aéroport Sur le territoire de la ville d'Anvers dans le district de Deurne, se situe l'aéroport d'Anvers. Histoire Moyen Âge et Temps modernes Débuts Née d'un petit port près d'une jetée, habitée par une population modeste et romanophone au , dont l'évolution heurtée donne une ville portuaire au , Anvers est, lors de la guerre de Quatre-Vingts Ans, la plus grande ville des Dix-Sept Provinces et une des plus grandes villes d'Europe, avec une population de . L'histoire d’Anvers a été déterminée par sa situation fluviale stratégique le long de l'Escaut et la destruction de ses rivales ou potentielles rivales lors des aléas géopolitiques, mais aussi par la dualité linguistique entre population urbaine romanophone et population paysanne germanophone, surtout avant l'essor démographique du brouillant les disparités linguistiques. Sa véritable expansion ne remonterait selon l'historiographie classique qu'aux alentours de l'an 900, lorsque les habitants agrandissent le légendaire Aanwerp, terrain surélevé de la primitive jetée qui donne son nom à Anvers. À cette époque, Anvers faisait part de la Toxandrie qui appartenait au Saint Empire romain germanique. Il y avait un château ici dès la période carolingienne au . En 879, les Normands envahissent la Flandre. En 970, une fois l'ordre ottonien imposé, Anvers n'est encore qu'un poste frontière de l'Empire, on y construit des fortifications en bois, remplacées plus tard au par un château-fort en pierre (le Steen). Au le Marquisat d'Anvers est né, qui, en tant que fief, était subordonné aux ducs de la Basse-Lotharingie. De 1076 à 1100, Godefroy de Bouillon était le duc de Basse-Lotharingie et le marquis d'Anvers. Godefroid de Louvain reçoit le duché en 1106. En 1183, l'empereur érige le landgraviat du Brabant en duché de Brabant en la faveur de son arrière-petit-fils Henri de Brabant. Anvers partage désormais le destin politique de cet État. L'extension de la ville se poursuit d'abord vers le sud, comme le prouve l'installation de l'ordre des Prémontrés, attiré par les milieux urbanisé ou péri-urbanisé avec la construction grâce à des dons seigneuriaux, sous l'égide de saint Norbert, de l'abbaye Saint-Michel. Par la suite, les chanoines de la petite église se déplacent vers le nord et fondent une nouvelle paroisse, avec au centre l'église Notre-Dame, ancêtre de la cathédrale actuelle. Dans les décennies qui suivent, la ville continue à se développer en vagues concentriques créant une succession de remparts que l'on devine encore dans sa topographie. La ville d'Anvers obtient en 1312 une charte qui fait d'elle une commune démocratique. Essor économique Au siècle suivant, la ville et son port prennent leur essor, car la grande rivale, Bruges, est condamnée par l'ensablement du bras de mer qui mène à Damme, l'avant-port de cette ville. La flotte anversoise fréquente déjà, outre la mer du Nord familière, l'océan Atlantique et la mer Baltique. Une bourse de commerce, peut-être la première grande bourse de commerce fondée en Europe, est attestée en 1460. Mais on considère que la première bourse des valeurs anversoise (au sens moderne), est fondée en 1531, animée par des négociants qui relient l'Inde à l'Amérique. La Feitoria de Flandres, fondée en 1508 à Anvers, fut la principale tête de pont de l'empire commercial portugais, la Casa da Guiné, devenue en 1503 Casa da India, à l'intersection des chemins commerciaux des colonies du Brésil, de l'Afrique et des Indes orientales. Au milieu du , les Pays-Bas espagnols (Belgica Regia) profitèrent du rôle dominant de la ville, qui était alors une des plus grandes villes d'Europe et qui resta pendant longtemps un très grand centre culturel et artistique. Anvers pendant l'insurrection des Pays-Bas (1568-1585) Anvers fait partie du duché de Brabant, dont la possession est passée de la maison de Valois-Bourgogne à la maison de Habsbourg (1482), puis aux Habsbourg d'Espagne en 1556, avec Philippe II. Les tensions entre le roi d'Espagne et souverain des Pays-Bas, qui est catholique, et une partie des Néerlandais, notamment les protestants, aboutissent à la révolte des Gueux en 1566, puis au début de l'insurrection, dite guerre de Quatre-Vingts Ans (1568-1648). La ville connait plusieurs épisodes dramatiques. Entre le 4 novembre et le , une partie des soldats espagnols mutinés mirent à sac la ville. Au cours de cet épisode, moururent plusieurs milliers d'habitants. Ce drame entraîne l'unité des provinces face à la présence espagnole, avec la pacification de Gand. Le départ des troupes espagnoles d'Anvers permet la prise du pouvoir municipal par les calvinistes, qui proclament la république d'Anvers (novembre 1577). Dans un premier temps, le culte catholique reste autorisé. Après la formation de l'union d'Arras et de l'union d'Utrecht en 1579, Anvers adhère à l'union d'Utrecht, qui en 1581, proclame la déchéance de Philippe II par l'acte de La Haye, origine des Provinces-Unies. En 1582, François d'Anjou, proclamé souverain des Pays-Bas par les États généraux, est couronné duc de Brabant dans la cathédrale d'Anvers. Mais il joue ensuite un rôle ambigu, voulant s'imposer face à Guillaume d'Orange, le vrai chef de l'insurrection. En janvier 1583, il ordonne à de ses soldats d'attaquer Anvers ; à défaut d'une garnison de défenseurs, les citoyens d'Anvers repoussent l'attaque, mettant en déroute l'armée française. En 1585, la ville tombe aux mains des troupes espagnoles d'Alexandre Farnèse à l'issue d'un siège de treize mois, la ville étant défendue par Philippe de Marnix de Sainte-Aldegonde. La reprise d'Anvers fixe dans cette région la frontière entre les Pays-Bas espagnols et les Provinces-Unies. Les tentatives ultérieures pour reprendre la ville échouent, jusqu'au moment où l'indépendance des Provinces-Unies est reconnue par le roi d'Espagne par le Traité de Münster signé le . Des Pays-Bas espagnols aux Pays-Bas autrichiens (1585-1792) Après la prise d'Anvers par les Espagnols, les Provinces-Unies ferment l’accès à l’Escaut dans le but de priver les Espagnols des avantages de leur victoire, ce qui naturellement eut des conséquences catastrophiques sur l’économie de la ville. Abandonnée par les protestants, que Philippe II visait plus particulièrement et qui constituaient une très large part de l’élite commerciale et intellectuelle de la ville, Anvers voit sa population réduite de moitié en moins de 20 ans, au profit des Provinces-Unies et notamment d'Amsterdam. Jusqu’au milieu du , Anvers profite de la présence d’artistes tels que Rubens, Van Dyck, Jordaens et Teniers ou encore les familles de sculpteurs Quellin et Hendrik Frans Verbrugghen ainsi que plusieurs imprimeurs et célèbres facteurs de clavecins anversois. À l'issue de la guerre de Succession d'Espagne, la couronne d'Espagne passe aux Bourbons, mais la souveraineté sur les Pays-Bas méridionaux est transférée aux Habsbourg d'Autriche par les traités d'Utrecht de 1713 et ils deviennent ainsi les Pays-Bas autrichiens. L'opposition aux Autrichiens aboutit à un soulèvement en 1787-1789. L'État indépendant des États belgiques unis est proclamé à Bruxelles et Anvers y participa. Mais le retour des Autrichiens en 1790 met fin à cette brève indépendance. De 1792 à nos jours Période française À la suite de la Révolution française, Anvers est occupée une première fois par l'armée révolutionnaire française le , lors de la Première annexion française des États de Belgique, qui durera moins d'une année. Après la restauration des territoires conquis par les Français au Saint-Empire romain germanique en 1793, ceux-ci reviennent et annexent une seconde fois la ville en 1794 puis l'entièreté du Duché de Brabant en 1795. L'Escaut est rouvert la même année et l'ébauche d’un port moderne vit le jour : Napoléon Bonaparte demanda à Charles-François Beautemps-Beaupré d'établir ce qui sera la première carte des bouches de l'Escaut et fit réaliser deux bassins achevés en 1811 (le Petit Bassin et le Grand Bassin - rebaptisés bassin Bonaparte et bassin Guillaume en 1903, ils abritent maintenant le Museum aan de Stroom ou musée sur le cours d'eau). Un bagne a également existé de 1804 à 1814. Sous le Premier Empire, Anvers était le chef-lieu du département des Deux-Nèthes. Elle bénéficie brièvement de l'ouverture des bouches de l'Escaut et devient une base navale majeure que Napoléon aurait appelée un « pistolet pointé vers le cœur de l'Angleterre » et un « point d'attaque mortel à l'ennemi ». En fait, l'obstruction de la Royal Navy et le blocus continental décidé par Napoléon réduisent considérablement son activité. Pendant le siège de 1814, les Britanniques tentent, sans succès, d'incendier la flotte mouillée dans le port ; mais elle leur est livrée après l'abdication de Napoléon. Période néerlandaise Après la chute de Napoléon Bonaparte lors de la bataille de Waterloo le , le Premier Empire est définitivement démembré et un nouvel État est créé par le Congrès de Vienne la même année : le Royaume uni des Pays-Bas. Celui-ci se compose alors de dix-sept provinces : les neuf provinces de l'ancienne république des Provinces-Unies et huit autres, créées par la loi fondamentale du dont la province néerlandaise d'Anvers, l'ancien département des Deux-Nèthes à l'exception de l'arrondissement de Bréda qui en fut détaché pour être intégré à la province de Brabant-Septentrional. Anvers belge de 1830 à 1914 À la suite de la révolution belge commencée le et de la proclamation d'indépendance du nouveau Royaume de Belgique le , la ville joua un rôle majeur dans la guerre entre la Belgique et les Pays-Bas puisqu'elle se trouvait sur le chemin de retraite des troupes néerlandaises après leur départ de Bruxelles lors de l'épisode des Journées de septembre. Elle fut prise par les troupes de volontaires révolutionnaires belges dès le . Le 27 octobre, la ville fut bombardée par le général néerlandais David Chassé. Les bâtiments échelonnés le long des quais dans l'Escaut, et sur lesquels on tire répondent par des bordées. Le feu commence alors depuis la forteresse Tête de Flandre et depuis la citadelle, où le général fait arborer le drapeau noir. Le bombardement dure depuis quatre heures jusqu'à plus de dix heures du soir, cause de nombreux dégâts et coûte la vie à . L'indépendance de la Belgique fut proclamée le 4 octobre et reconnue par les grandes puissances l'année suivante lors de la signature du Traité des XVIII articles le . Après la prestation de serment du premier rois des Belges, Léopold , le , Guillaume II d'Orange-Nassau, roi des Pays-Bas, lance une attaque dans le but de reprendre la Belgique : c'est la Campagne des Dix-Jours. Elle entraine la réaction du Royaume de France, garant de la neutralité belge, qui envoie l'Armée du Nord commandée par le Maréchal Étienne Maurice Gérard, pour combattre les Néerlandais. La coalition belgo-française est victorieuse mais les Néerlandais laissent une garnison dans la citadelle d'Anvers, ce qui entraina le retour des Français et le siège de la ville du 15 novembre au . La séparation entraîne une nouvelle fermeture des bouches de l'Escaut. Il faudra attendre 1863 pour que la navigation soit définitivement libre après le rachat forfaitaire du droit de navigation par le ministre Charles Rogier. Des Français se réfugièrent en Belgique lors de la guerre franco-prussienne de 1870. Le peintre Eugène Boudin en fit partie et à cette occasion a peint de nombreux tableaux d'Anvers : L'Escaut à Anvers, 1871-1874, New Haven, Yale University Art Gallery ; Anvers, bateaux sur l'Escaut, 1871, Atlanta, High Museum of Art ; Anvers, La flotte anglaise vient prendre les restes des soldats enterrés dans la citadelle, 1871, Collection privée, Vente 2020 ; Port d'Anvers, 1871, Paris, Musée d'Orsay ; Anvers : vue sur le port depuis la Tête de Flandres, 1871, Cambridge, Fogg Art Museum ; Vue d'Anvers, 1871, Musée des Beaux-Arts de Pau ; Le Port d'Anvers, 1871, Calais, musée des Beaux-Arts et de la Dentelle ; Quai à Anvers, 1874, musée d'Art de Dallas. La croissance d’Anvers reprit et se développa à la fin du avec la colonisation du Congo. Le Congo fournit en effet quantité de matières premières (caoutchouc, ivoire, minerais) et stimula le trafic portuaire ainsi que les activités industrielles. Anvers de 1914 à 1945 En 1914, la ville subit le siège de l'armée allemande pendant trois semaines à compter du début de septembre. L'armée belge, sous les ordres directs du roi Albert , se replia après les combats des forts de Liège en . Les troupes belges se répartirent entre les forts des deux lignes concentriques de fortifications dont la ville est entourée depuis la fin du . C'est de cette position qu'elles exécutèrent deux sorties qui repoussèrent chaque fois les troupes allemandes. Mais, finalement, le , Anvers vit entrer les soldats allemands après la retraite belge vers la côte et l'Yser. La commune a été décorée de la croix de guerre 1914-1918. En 1940, la ville fut occupée par l'armée allemande jusqu'en septembre 1944, subissant, en 1943, les bombardements américains qui visaient les usines de General Motors qui travaillaient pour l'armée allemande, avec des pertes dans la population civile. En , une émeute antisémite ébranle le quartier de la gare centrale. En l'administration communale sous la direction du bourgmestre Leo Delwaide et à la suite de l'ordonnance allemande imposant le port de l'étoile jaune à tous les ressortissants juifs, organise la distribution des étoiles de David. La police communale d'Anvers s'implique également lors des rafles d'. La coresponsabilité des protagonistes belges de la Shoah en Belgique fait l'objet d'un rapport commandité par le sénat : La Belgique docile. La Belgique présentera officiellement ses excuses à la communauté juive pour le rôle qu'a joué son administration et ses forces de police dans la déportation des Juifs de Belgique. En , le mouvement de résistance des Witte Brigade (les brigades blanches) parvint à localiser les sabotages allemands dans la ville et les installations portuaires, et guida l'avant-garde canadienne qui libéra la ville et sauva le port de la destruction. Cela s’avéra vite de première importance pour le ravitaillement des armées alliées. Aussi, les Allemands lancèrent-ils V1 et V2, des missiles qui plurent sur la ville, d' à , visant le port qui travaillait jour et nuit à l'approvisionnement des armées alliées. Il en résulta de nombreuses victimes civiles, notamment lors du bombardement du cinéma Rex, le plus meurtrier de la guerre à avoir été réalisé par un seul projectile. Anvers depuis 1945 Au début du , le port d'Anvers est le deuxième port d'Europe, après Rotterdam. La réputation des diamantaires anversois fait de cette ville la première place mondiale de taille et de négociation du diamant. Héraldique Pendant le Premier Empire, Anvers fut au nombre des bonnes villes et autorisée à ce titre à demander des armoiries au nouveau pouvoir. Politique Liste des bourgmestres Élections communales Résultats de la dernière élection communale (2018) Le sp.a et le CD&V se présentaient auparavant sur une liste commune. Conseil communal Le conseil d'Anvers est constitué de 55 sièges. Le tableau ci-dessous donne les résultats des élections municipales anversoises depuis 1982, première élection depuis la fusion des communes. Les nombres forment la majorité politique. Collège du bourgmestre et des échevins en 2013 Collège du bourgmestre et des échevins en 2019 Terrorisme islamiste Anvers est présentée par la presse comme l'un des centres du terrorisme islamiste en Belgique. En 2014, celle-ci dénombrait quarante-six personnes de la commune parties combattre en Syrie. En 2017, on en compte 133. Population et société Démographie Évolution démographique Elle comptait, au , ( et ), soit une densité de habitants/km² pour une superficie de km². Source : DGS - Remarque : 1806 jusqu'à 1970=recensement; depuis 1971=nombre d'habitants chaque janvier Répartition de la population Population étrangère et d'origine étrangère En 2019, selon la Vlaamse Radio- en Televisieomroeporganisatie, plus de la moitié des habitants d'Anvers sont d'origine étrangère (49,9 % de la population anversoise est autochtone). En 2021, selon le Stad in Cijfers de la ville d'Anvers, en prenant en compte la nationalité de naissance des parents, un tiers de la population de la ville est d'origine extra-européenne tous âges confondus et un peu plus de la moitié chez les moins de 20 ans. La principale nationalité d'origine est la nationalité marocaine avec 13,5 % de la population tous âges confondus et 22,4 % chez les moins de 20 ans. Lecture : en 2021, 22,4 % des jeunes de moins de 20 ans de la ville d'Anvers sont d'origine marocaine (en prenant en compte la nationalité de naissance des parents) Source : Inwoners naar herkomst, leeftijd (10 klassen) en geslacht, Stad in cijfers - Databank, 2021 Religions À Anvers, la plupart des religions sont présentes. Catholiques L'Église catholique romaine compte le plus de fidèles à Anvers. La cité est aussi le siège du diocèse portant le même nom dont la cathédrale (Notre-Dame) est l'église principale. Dans les pays voisins, Anvers est considérée comme un centre de l'Église catholique romaine (jésuites). La branche traditionaliste y est également présente par l'existence de la chapelle du Très Saint Sacrement et de ses fidèles. Protestants Anvers compte cinq paroisses protestantes, qui font partie de l'Église protestante unie de Belgique. Évangéliques Il y a une dizaine de communautés évangéliques néerlandophones à Anvers. Elles appartiennent à l’ (« Alliance évangélique de Flandre »). Elles sont représentées auprès des autorités belges par le CACPE conjointement avec les communautés protestantes. Anglicans L'Église d'Angleterre a une église à Anvers, où siège le curé-doyen pour la Belgique et le Luxembourg de l', c'est-à-dire le Benelux. Orthodoxes Le patriarcat œcuménique de Constantinople compte une paroisse grecque-orthodoxe et une paroisse de tradition russe à Anvers. L'Église orthodoxe russe compte une paroisse. L'Église orthodoxe-romaine compte aussi une paroisse. Islam En 2013, 17,1 % de la population est musulmane, contre 18,8 en 2015. Anvers possède la première communauté musulmane de Belgique. La communauté juive anversoise Anvers et son agglomération abritent une importante communauté juive puisque plus de y résident. , Anvers est d'ailleurs, après Londres et devant Paris, le plus grand centre du judaïsme hassidique en Europe. Les courants , Satmar, , Bobov et Loubavitch ont une solide implantation à Anvers. Un des temples notables de la communauté est la synagogue hollandaise. Historiquement, la communauté juive anversoise a notablement participé à l'expansion des secteurs bancaire et diamantaire de la ville. Bouddhistes À Anvers, on trouve des représentations de diverses tendances du bouddhisme : Bouddhisme vajrayāna Bouddhisme theravāda Zen Bouddhisme shin Jaïnisme Le commerce diamantaire indien à Anvers est essentiellement le fait de riches familles adeptes du jaïnisme. Elles ont fait construire le temple jaïn d'Anvers à leur usage. Autres religions Église arménienne Bahaïsme Hindouisme Église catholique libérale Témoins de Jéhovah Enseignement supérieur L'université d'Anvers forme une association avec les hautes écoles (École supérieure de navigation d'Anvers), , et . La s'est rattachée à la . En partenariat depuis 2006 avec la , se trouve à Wilrijk une faculté d'études comparatives des religions (en néerlandais, ). L'Académie royale des beaux-arts d'Anvers, fondée au , est à l'origine de ce qui est appelé aujourd'hui dans le domaine de la mode après le passage des Six d'Anvers dans les . Pourtant, la mixité (une quarantaine de nationalité parmi les étudiants) de cette institution fait qu'il n'existe pas réellement de « style anverois ». Économie Anvers est le cœur de l'industrie diamantaire avec un grand nombre de magasins de taille de diamants et les bourses de diamant. À proximité se situe une très grande usine pétrochimique de BASF. Le port d'Anvers est encore un des plus grands ports au monde. Lieux touristiques La ville est riche d'attractions touristiques. Anvers a accueilli trois fois le congrès mondial d’espéranto : en 1911, 1928 et 1982. En 1993, la ville reçoit la Pomme d'or, distinction internationale qui le consacre meilleur site touristique d’Europe. La même année, la ville est capitale européenne de la culture. Rues et places La ville d'Anvers dispose de plusieurs rues et places notables : l'avenue De Keyser () se situe entre le Meir et la gare centrale. On y trouve plusieurs restaurants, magasins de luxe, ainsi que des chaînes de restauration rapide et également un Media Markt. L'avenue De Keyser donne également accès au complexe de cinémas de l'UGC Anvers ; la Grand-Place (), avec l'hôtel de ville et une statue de Brabo ; la place Verte (Groenplaats), avec la statue de Rubens ; le Meir, qui est la plus grande rue commerçante de la ville ; la place Reine Astrid (), où se situent la gare d'Anvers-Central et le jardin zoologique ; le quartier des Diamantaires. Musées Héritage de l'époque où elle assumait le rôle de centre de la finance et du mécénat artistique mondial, la ville d'Anvers est connue pour son importante densité de musées et de galeries d'art. Musées communaux Maison de Hessen Maison de Rubens Musée d'Ethnographie Musée du Folklore Musée Mayer van den Bergh Musée national de la Marine Musée de sculpture en plein air de Middelheim Musée Plantin-Moretus Musée Maison des lettres Musées provinciaux Musée de la photographie (FotoMuseum) Musée de la mode (MoMu) Musée régional Musée royal des Beaux-Arts d'Anvers Musées privés Musée d’art contemporain d’Anvers () Musée Eugeen van Mieghem () Églises Anvers compte de nombreuses églises, dont seules les principales sont listées ici : Cathédrale Notre-Dame, monument le plus connu, avec l'hôtel de ville. Église Saint-Charles-Borromée ( en néerlandais). Construite dans le style des églises italiennes de l'époque, de 1615 à 1621, par et pour les Jésuites anversois, lors de la Contre-Réforme avec la participation de Rubens. Ce dernier a contribué à concevoir le clocher, la façade, le maître-autel et les décors des plafonds, ainsi que de la chapelle de Marie (ou chapelle Houtappel du nom de son fondateur). 39 des peintures de Rubens ont été détruites lors d'un incendie. L'église possédait une collection de dentelles aujourd'hui exposée dans un musée aménagé dans une annexe de l'église. Église Saint-André ( en néerlandais), de style gothique tardif au mobilier baroque. Ce monument fut érigé au par les Augustins, dans l'actuel quartier des antiquaires et de la mode. L'église abrite notamment une chaire monumentale, un ancien maître-autel venant de l'abbaye cistercienne de Hemiksem, et un monument funéraire à la mémoire de Mary Stuart (reine d'Écosse), ainsi qu'un grand tableau de Otto van Veen qui fut un des maîtres de Rubens. Église Saint-Jacques ( en néerlandais). Cette église de style gothique tardif construite de 1506 à 1656 était et reste un des points de départ des pèlerins vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Elle abrite , des stalles, un jubé en marbre et un mobilier religieux plus tardif, presque entièrement de style baroque. Elle est ornée de tableaux de maîtres (Rubens, Jordaens, Van Balen et d'anciennes peintures murales y ont été remises à jour récemment. C'était l'église paroissiale de Rubens qui vivait à de là. Église Saint-Paul ( en néerlandais). Cet ancien prieuré et son jardin (orné d'un calvaire édifiant sur la souffrance et la résurrection du Christ) ont été construits par et pour l'ordre des dominicains, près de l'Escaut dans un style gothique tardif décoré à la manière baroque. Il abrite de nombreux autels richement décorés, de grandes orgues, plus de et dont les plus connus sont Les quinze Mystères du rosaire réalisés par onze peintres différents vers 1617-1618. Le public peut y admirer ou étudier quinze œuvres de Jordaens, Rubens, David Teniers l'Ancien, Van Balen, Antoine van Dyck. Autres bâtiments Hôtel de ville Ancien palais royal sur le Meir Maison Snijders&Rockox dans la rue de l'Empereur () Le « » où le campus de l'université d'Anvers est situé La gare centrale Le nouveau La (« tour des Paysans »), premier gratte-ciel d'Europe Temple jaïn d'Anvers Maison Guiette , quartier Art nouveau à Anvers Autres attractions touristiques Le , cimetière principal d'Anvers. Le Zoo d'Anvers, l'un des plus importants de Belgique Aquatopia Aujourd'hui, les visiteurs d'Anvers ne viennent pas seulement pour explorer le quartier des diamantaires, admirer les édifices baroques ou les chefs-d'œuvre de Rubens. Ils souhaitent également participer aux croisières en bateau qui leur font découvrir son port. Exceptionnel pour son gigantisme et les points de vue qu'il offre sur les rives de l'Escaut, ce site est devenu un haut lieu de la cité. Le est un événement de musique électronique et techno rassemblant plusieurs dizaines de milliers de spectateurs de diverses nationalités. Lieux de culture La bibliothèque patrimoniale expose dans une des salles la paire de Globes céleste et terrestre Blaeu, considérée comme des chefs-d’œuvre de la cartographie du . La ville dispose de nombreux lieux de culture, notamment théâtres et salles de spectacles. Cultures Langues Le néerlandais est la langue officielle. L'anversois est souvent parlé dans les différentes communes d'Anvers. Le français est parlé par 3 % des habitants de la ville. Les immigrés et les fils d'immigrés marocains et turcs utilisent encore le berbère rifain, l'arabe marocain et le turc comme langue maternelle. Sport Anvers a organisé les Jeux olympiques d'été de 1920 dans le stade du Beerschot AC, club prestigieux du sud de la ville. Le nom de l'emplacement où joue l'équipe est appelé « Stade olympique d'Anvers » en rappel des JO que la ville a organisés. Anvers a longtemps possédé trois équipes de football principales : le Royal Anvers FC (le plus vieux club de football belge), le FC Germinal Ekeren (disparu en 2013), et le Royal Berchem Sport. Le cyclisme est florissant au Palais des sports où l'on trouve un vélodrome et un nouveau hall d'exposition. Le , le championnat belge de cyclisme y a été organisé, et l'espoir est de l'y accueillir à nouveau. Le tennis est très présent à Anvers avec les , tournoi organisé chaque année dans le palais des sports et plus grand tournoi de tennis féminin en intérieur. D'une valeur d'un million d'euros, le trophée est une raquette de tennis en argent sertie de diamants. Pour gagner ce prix, il faut s'imposer trois fois au tournoi dans une période de cinq ans. Pour le moment, seule Amélie Mauresmo l'a remporté. Venus Williams a gagné deux fois le tournoi mais s'est fait battre par Amélie Mauresmo. En handball, deux clubs ont fait les beaux jours de cette discipline, le KV Sasja HC Hoboken qui compte un large palmarès national et qui évolue en BeNe League et l'Olse Merksem HC qui remporta quant à lui une seule fois le championnat de Belgique. En dames, c'est le DHW Antwerpen qui domine depuis quelques années le championnat de Belgique avec le Fémina Visé, ce club est la fusion de la section dame du KV Sasja HC Hoboken et de la première équipe dame du HV Uilenspiegel Wilrijk, un club qui est connu pour avoir fait valoir le handball féminin dans les en remportant de champion de Belgique et 1 coupe de Belgique, d'où le nom Dames Hoboken Wilrijk Antwerpen. Anvers a aussi une équipe de basket-ball appelée Antwerp Giants. Le Anvers Rugby Club (ARC) se développe fortement depuis plusieurs années, et profite de l'attractivité du port d'Anvers pour attirer de nombreux joueurs étrangers. L' de l'ARC figure régulièrement dans le haut du tableau de nationale, et ambitionne une promotion en . L'école de rugby ainsi que l'équipe féminine font systématiquement bonne figure sur la scène nationale, et font de l'ARC un acteur incontournable du monde du rugby belge. Les , ligue de roller derby d'Anvers, championnes de Belgique et classées dans le classement européen, a été fondée en . Anvers a aussi des champions de boxe thaïlandaise tels que , , Xavier Fraeyman, Jan Van Denderen, Murat Direcki ou encore Luc Kempeneers. Principaux clubs de la ville Roller derby Football (évolue en ) K Berchem Sport 2004 (évolue en D3 Belge) (évolue en Promotion) KFCO Beerschot-Wilrijk (évolue en première provincial) K Rochus Deurne (évolue en deuxième provincial) K Tubantia Borgerhout VK (évolue en quatrième provincial) KSC Maccabi Antwerp (évolue en quatrième provincial) (féminines) (évolue en BeNe League) Basket-ball (évolue en D1 Belge) Hockey sur gazon Royal Beerschot Hockey Club Hockey-sur-glace Phantoms Deurne (évolue en D1 Belge) Olympia IHC Brabo IHC Handball (évolue en D1 Belge) (évolue en D1 Belge) (évolue en D1 Belge ) (évolue en D1 Belge et en Superliga ) (évolue en Promotion) Baseball (évolue en D1 Belge) Waterpolo (évolue en D1 Belge) Natation Athlétisme Olse Merksem () Principaux clubs de la ville ayant disparu Football K Beerschot VAC (disparu en 1999) Antwerp Football Alliance (disparu en 1912) Association sportive Anvers-Borgerhout (disparu avant 1926) Racing Club Anvers-Deurne (disparu en 1933) KRC Borgerhout (disparu en 1960) KSK Hoboken (disparu en 2004) (disparu en 2003) Beerschot AC Dames (disparu en 2013) Hockey sur glace Cercle des Patineurs Anversoises, Antwerp Le Puck d'Anvers, Antwerp Sorties À Anvers il y a beaucoup d'endroits où l'on peut sortir tels que des cafés, des restaurants ou encore des boîtes de nuit. À proximité des quais de l'Escaut, on trouve diverses boîtes de nuit, des restaurants et des tavernes. Le grand parc triangulaire de la ville et les quartiers plus au sud comptent des cafés, des clubs et des boîtes qu'animent des DJ. Magasins Le Meir est une des plus grandes rues commerçantes de Belgique où de grandes multinationales sont établies. Celle-ci va de la jusqu'à la . Le boulevard De Keyser se situe à l'emplacement de la gare centrale. On y trouve des restaurants et des . On y trouve aussi l'entrée du cinéma UGC. Le Grand Bazar Shopping Center est le plus grand centre commercial à l'intérieur de la ville. L'entrée principale se trouve sur et sous la . Le sous-sol accueille un Carrefour Market (ex-GB) qui est le plus grand supermarché de la ville. Dans la , on trouve les magasins de luxe tels que Gucci ou Louis Vuitton. Dans la sont installés des brocanteurs où chiner sculptures, vieux meubles, mobilier d'intérieur et objets de tous styles. La est une autre rue commerçante plus populaire auprès des jeunes et jalonnée de boutiques branchées. Elle est parallèle à la , autre rue commerçante. Spécialités Mains d'Anvers, pâtisserie reconnue par l'Union européenne comme spécialité traditionnelle garantie. Anversois connus Par ordre chronologique : Jumelages Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie Articles connexes Liste de statues à Anvers Île Anvers, île de l'Antarctique, nommée ainsi en l'honneur de la ville d'Anvers d'où était partie l'expédition polaire du Belgica en 1897 Jeux olympiques d'été de 1920 Famille van de Werve Marquisat d'Anvers Province d'Anvers Toponymie belge Art nouveau à Anvers Scaldis et Antverpia Liens externes Commune dans la province d'Anvers Ville dans la province d'Anvers Ville décorée de la croix de guerre 1914-1918 Tourisme dans la province d'Anvers Chef-lieu en Flandre Ville-étape du Tour de France en Belgique Éponyme d'un objet céleste
Anvers (prononcé , en néerlandais : ) est une ville belge dans la Région flamande, chef-lieu de la province d'Anvers et de l'arrondissement administratif du même nom, située au cœur de la Dorsale européenne.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Aston%20Martin
Aston Martin
est un constructeur automobile britannique de voitures de luxe et de course, crée en 1913 par Lionel Martin et Robert Bamford. Basée à Gaydon, dans le Warwickshire (Angleterre), elle est une filiale de Prodrive depuis 2007. Le nom vient du fait que Lionel Martin avait créé une voiture qui remporta la course d'Aston Clinton en 1914. La fusion des deux noms « Aston » et « Martin » donna donc le nom de la marque. L'emblème ailé, introduit en 1932 par Sammy Davis, un ancien pilote de la marque Bentley, a pour origine le dieu égyptien Khépri, symbolisé par un scarabée. Le milliardaire canadien Lawrence Stroll étant devenu actionnaire de la marque, Aston Martin s'engage comme constructeur en Formule 1 en 2021, avec Aston Martin F1 Team, nouvelle dénomination de l'écurie Racing Point F1 Team. Le premier podium en Formule 1 dans l'histoire de cette écurie est obtenu par Sebastian Vettel, deuxième du Grand Prix d'Azerbaïdjan le 6 juin 2021. Histoire De 1910 à 1930 La première voiture produite par Lionel Martin est terminée en 1913 ; elle était destinée à concurrencer Bugatti. Cette voiture atteignait les . Après la Première Guerre mondiale, la firme est sauvée par l'aide financière du comte Zborowski, riche mécène d'origine polonaise. Le , la « Bunny » bat le record du monde en roulant à une moyenne de . En 1925, l’entreprise est mise en liquidation, mais est reprise en octobre 1926 par Augusto César Bertelli. En 1932, une Aston Martin gagne la coupe biannuelle du Mans. De 1940 à 1970 En 1947, la firme fait face à des difficultés financières, elle est rachetée par David Brown Limited, qui la fusionne avec Lagonda, qu'il possède déjà. Il installe l'usine à Newport Pagnell. En 1948 la marque remporte les 24 Heures de Spa. En 1956 et en 1959, Aston Martin tente des incursions dans la Formule 1, mais sans succès. En 1956, la marque remporte le RAC Rally avec Lyndon Sims sur modèle DB2. En 1959, sortent les DBR, les voitures de course qui feront la renommée de l'entreprise. Ces voitures gagneront trois fois successivement les du Nürburgring, et seront victorieuses dans de nombreuses courses internationales (notamment avec Carroll Shelby aux 24 Heures du Mans 1959). Cette même année 1959 voit également paraître la DB4, puis la DB5 rendue célèbre par son apparition dans le film Goldfinger en tant que voiture de fonction de James Bond. La marque passe sous le contrôle d'investisseurs américains, la Company Developments en 1972. Mais ces derniers n'arriveront pas à redresser la marque qui est revendu en 1975. De 1980 à 2006 Avant le milieu des années 1980, la société change à nouveau de propriétaire, c'est une famille d'armateurs grecs, les Livanos, qui possédait alors 75 % des parts de la firme anglaise. En 1987, le groupe américain Ford devient actionnaire majoritaire de la firme, puis acquiert la totalité des actions en 1993. Durant les années 1980 et 1990, de nombreux modèles à succès sortiront : DBS V8, cabriolet Volante, Vantage, DB7… En 2004 Aston Martin et le préparateur automobile Prodrive créent l'écurie de course automobile Aston Martin Racing. De 2007 à 2020 Une nouvelle page se tourne le pour Aston Martin. Le groupe Ford, en difficulté financière, avait en effet décidé de vendre la marque pour pouvoir mieux se concentrer sur sa marque. Après plusieurs hypothèses, dont le groupe LVMH, c'est un consortium mené par David Richards (fondateur de Prodrive), John Sinders et deux sociétés koweïtiennes Investment Dar et Adeem Investment qui remportent la mise et deviennent les nouveaux propriétaires d'Aston Martin. Ils annoncent que la production des voitures sera prochainement délocalisée. Aston Martin a également remporté les Le Mans Series 2009 pour sa première apparition en LMP1 en terminant toutes les courses sur le podium dont deux victoires. Le coupé est nommé Lola-Aston Martin B09/60 ou Lola Aston Martin DBR1-2 en hommage aux de la victoire de la DBR1 aux 24 heures du Mans 1959. En 2012, Aston Martin crée son antenne de personnalisation appelée Q. En 2013, Aston Martin fête son centenaire. En janvier 2014, Aston Martin est contrainte de rappeler , soit 75 % de six ans de production, après avoir découvert qu'un de ses sous-traitants utilisait du plastique de contrefaçon pour confectionner une partie de la pédale d'accélérateur. En septembre 2014, Andy Palmer devient le nouveau patron d'Aston Martin et remplace l'allemand Ulrich Bez parti chez Alset. En juillet 2017, Aston Martin annonce sa première voiture électrique, la RapidE. L'entreprise planifie de produire en 2019. En novembre 2017, Aston Martin dévoile la Vantage version route et GTE. Dans une nouvelle logique, Aston Martin annonce le que le constructeur pourrait revenir en Formule 1 en tant que motoriste après 2020. En 2018, la marque dévoile au salon aéronautique de Farnborough un concept d'appareil volant à moteur hybride et à décollage et atterrissage vertical, La Volante Vision d'Aston Martin. Le concept est créé en partenariat avec l’université de Cranfield, Cranfield Aerospace Solutions, et Rolls-Royce. En octobre 2018, la firme Aston-Martin-Lagonda est cotée en bourse à Londres, recevant un accueil mitigé. En novembre 2018, Aston Martin dévoile son premier SUV encore sous camouflage, le DBX. Le , le constructeur dévoile la version de série du véhicule au salon de Los Angeles 2019. À partir de 2020 Le , jour du Brexit, Lawrence Stroll prend une participation dans Aston Martin en rachetant 16,7 % des parts du constructeur pour la somme de . Il investit dans la marque avec le consortium Yew Tree Overseas Limited et devient président exécutif du constructeur. L'équipe de Formule 1 Racing Point F1 Team deviendra l'équipe officielle d'Aston Martin et en prendra le nom à partir de 2021. En mars 2020, grâce une collecte de fonds supplémentaire, Lawrence Stroll passe à 25 % du capital de la marque. Le 26 mai 2020, le conseil d'administration annonce le départ avec effet immédiat du directeur général Andy Palmer. Le vice-président Keith Stanton assure l'intérim jusqu'au où Tobias Moers, ancien directeur général de Mercedes-AMG, prendra ses fonctions. En 2022, Aston Martin et Britishvolt annoncent officiellement leur collaboration dans le développement de batteries cylindriques. La firme britannique souhaite également devenir une marque 100 % électrique dès 2030. Aston Martin annonce officiellement en avril 2022 que le premier modèle 100 % électrique du constructeur britannique sera lancé en 2025. Aston Martin et James Bond Les voitures Aston Martin sont récurrentes dans les films de James Bond. Les modèles de la marque apparaissent dans les films suivants : (1964) : DB4 et DB5 Opération Tonnerre (1965) : DB5 Au service secret de Sa Majesté (1969) : DBS Les diamants sont éternels (1971) : DBS Tuer n'est pas jouer (1987) : V8 Vantage Volante (1995) : DB5 Demain ne meurt jamais (1997) : DB5 Le monde ne suffit pas (1999) : DB5 Meurs un autre jour (2002) : V12 Vanquish Casino Royale (2006) : DB5 et DBS V12 (2008) : DBS V12 (2012) : DB5 Spectre (2015) : DB10 et DB5 Mourir peut attendre (2020) : DB5, V8 Vantage, DBS Superleggera et Valhalla Modèles Vintage 1.5 litre (1927 - 1935) DB1 Vintage 2.0 litres (1948 - 1950) DB2 (1950 - 1953) DB3 (1951 - 1956) DB2/4 (1954 - 1957) DB Mark III (1957 - 1959) DB4 (1958 - 1963) DB4 GT (1959 - 1963) DB4 GT Zagato (1960 - 1963) DB5 (1963 - 1965) DB6 (1965 - 1970) DBS & DBS V8 (1967 - 1972) AM Vantage (1972 - 1973) V8 (1972 - 1989) V8 Zagato (1986- 1990) Lagonda (1974 - 1989) Bulldog (concept-car de 1980 ; originellement destinée à être produite en série, la Bulldog reste finalement un exemplaire unique.) Virage (1989 - 1995) Vantage V8 (1992 - 2000) V8 (1996 - 2000) DB7 (1994 - 1999) Aston Martin DB7 V12 Vantage (2000 - 2003) Aston Martin V12 GT (2002 - 2003) Aston Martin DB7 Vantage Zagato (2002 - 2003) Aston Martin DB AR1 (2003 - 2004) Vanquish (2001 - 2007) Vanquish S (2005 - 2007) DB9 (2004 - 2016) DBS (2008 - 2012) Virage (2011 - 2012) V8 Vantage (2005 - 2018) V12 Vantage (2009 - 2018) V12 Zagato (2012) Rapide (2009 -) Rapide E (2019 -) One-77 (2009 - 2012) Cygnet (2011 - 2013) Vanquish II (2012 -) Vanquish Zagato (2016) DB10 (2015) Vulcan (2015) DB11 (2016 -) Vantage (2018 -) DBS Superleggera (2018 -) DBS GT Zagato (2019) Valkyrie (2019 -) DBX (2020 -) Valhalla (2020 -) AMB 001 (2020 -) première moto Aston Martin V12 Speedster (2020 -) Aston Martin Victor (2020) Aston Martin DBR22 (2022) Aston Martin DB12 (2023 -) Aston Martin Valour (2023 -) Économie Difficultés économiques En octobre 2015, pour faire face à des pertes économiques importantes, le PDG d'Aston Martin, Andy Palmer, annonce la suppression de près de sur les que compte le Groupe. Ventes annuelles Avec l'arrivée de la DB11, les ventes d'Aston Martin ont augmenté de 50 % en 2017 par rapport à 2016, avec commercialisés, et avant même l'arrivée de la nouvelle Vantage, modèle d'entrée de gamme le plus vendu de la marque de Gaydon. Lieux de production La marque Aston Martin est produite à Gaydon en Angleterre. Export 2009 : Arrivée officielle en Suède, en Croatie 2010 : Arrivée officielle en Pologne, au Chili 2011 : Arrivée officielle en Ukraine, en Turquie 2013 : Arrivée officielle au Mexique 2009 : Arrivée officielle au Maroc 2019 : Arrivée officielle en Roumanie En 2015, Aston Martin distribue ses véhicules dans les pays suivants : Courses automobiles Très tôt, les voitures Aston Martin (comme ses concurrentes anglaises Jaguar et Bentley) sont engagées dans les courses d'endurance, préférant délaisser les Grands Prix. En 1931, les Aston Martin participent pour la première fois aux 24 Heures du Mans. Grâce au partenariat avec David Brown, ils remportent l'épreuve en 1959. Les voitures sont également engagées en Formule 1, mais n'obtiennent aucun résultat satisfaisant. En 2004, la légende renaît avec l'écurie qui devient champion du monde d'endurance 2014 dans la catégorie GTAm. En 2016 la marque devient également un des sponsors de l'écurie Red Bull Racing, et devient sponsor en titre de cette dernière de 2018 à 2020. Modèles de voitures de course Aston Martin DB3 (1950-1953) Aston Martin DB3S (1953-1956) Aston Martin DBR1 (1956-1959) Aston Martin DBR2 (1957-1958) Aston Martin DBR3 (1958) Aston Martin DBR4 (1959) Aston Martin DBR5 (1960) Aston Martin DP212 (1962) Aston Martin DP214 (1963) Aston Martin DP215 (1963) Aston Martin RHAM/1 (1976-1979) Aston Martin AMR1 (1989) Aston Martin AMR2 (1989) Aston Martin DBR9 (2005-2008) Aston Martin DBRS9 (2005-2008) Aston Martin V8 Vantage N24 (2006-2008) Aston Martin V8 Vantage Rally GT (2006-2010) Aston Martin V8 Vantage GT2 (2008-2017) Aston Martin V12 Vantage GT3 (2012) Aston Martin V8 Vantage GT4 (2008-2018) Aston Martin DBR1-2 (2009) Aston Martin AMR-One (2011) Aston Martin Vantage GTE (2018-) Aston Martin Vantage GT3 (2018) Aston Martin Vantage GT4 (2018) Aston Martin AMR21 (2021) Aston Martin AMR22 (2022) Formule 1 Endurance (GTE) 24 Heures du Mans Notes et références Voir aussi Articles connexes Aston Martin Racing Aston Martin Zagato James Bond • Liste des véhicules de James Bond Prodrive Razor Blade (automobile) Liens externes Site de l'importateur français Communauté Aston Martin française Voitures de Luxe et de courses - Aston Martin, mai 2012 Aston Martin Constructeur automobile ayant son siège au Royaume-Uni Constructeur de voitures de sport Marque britannique Marque de produit de luxe Entreprise fondée en 1913
est un constructeur automobile britannique de voitures de luxe et de course, crée en 1913 par Lionel Martin et Robert Bamford. Basée à Gaydon, dans le Warwickshire (Angleterre), elle est une filiale de Prodrive depuis 2007. Le nom vient du fait que Lionel Martin avait créé une voiture qui remporta la course d'Aston Clinton en 1914. La fusion des deux noms « Aston » et « Martin » donna donc le nom de la marque. L'emblème ailé, introduit en 1932 par Sammy Davis, un ancien pilote de la marque Bentley, a pour origine le dieu égyptien Khépri, symbolisé par un scarabée.
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Azote
L'azote est l'élément chimique de numéro atomique 7, de symbole N (du latin ). C'est la tête de file du groupe des pnictogènes. Dans le langage courant, l'azote désigne le corps simple N (diazote), constituant majoritaire de l'atmosphère terrestre, représentant presque les 4/ de l'air (78,06 %, en volume). L'azote est le constituant la croûte terrestre par ordre d'importance. Les minéraux contenant de l'azote sont essentiellement les nitrates, notamment le nitrate de potassium KNO (constituant du salpêtre) ou nitre, qui servait jusqu'à la fin du , à faire des poudres explosives (la poudre noire), et le nitrate de sodium NaNO (constituant du salpêtre du Chili). L'azote a de nombreux usages industriels. Il est notamment massivement employé comme engrais en agriculture industrielle (sous forme de composés d'ammonium), au point que c'est aujourd'hui son principal usage dans le monde, un usage responsable d'une pollution généralisée de l'environnement. Histoire Nomenclature et origine Antoine Lavoisier a choisi le nom azote, composé du préfixe a- privatif et du grec , « vivant » et qui signifie donc « privé de vie », du fait que contrairement à l'oxygène il n'entretient pas la vie des animaux. L'origine du symbole N est son nom latin qui provient du grec , ce qui signifie « formateur de salpêtre » (nitrate de potassium). Le terme anglais nitrogen a conservé cette racine pour désigner l'azote, alors que le terme français « nitrogène » n'est plus utilisé de nos jours. Chronologie Bien que des composés contenant l'élément chimique azote fussent connus depuis l'Antiquité, (par exemple le salpêtre, c'est-à-dire les nitrates de sodium et de potassium), le diazote ne fut isolé par Daniel Rutherford qu'en 1772, et indépendamment par Carl Wilhelm Scheele et Henry Cavendish. Le protoxyde d'azote fut préparé par Joseph Priestley en 1772. L'ammoniac fut préparé en 1774, également par J. Priestley. Le premier composé accepteur - donneur faisant intervenir l'azote, fut préparé en 1809 par Louis Joseph Gay-Lussac. Le premier composé présentant une liaison azote-halogène, le trichlorure d'azote fut préparé par Pierre Louis Dulong qui perdit un œil et l'extrémité d'un doigt en étudiant les propriétés de ce corps très instable et violemment explosif. Isotopes L'azote possède 16 isotopes connus de nombre de masse variant de 10 à 25, ainsi qu'un isomère nucléaire, N. Deux d'entre eux sont stables et présents dans la nature, l'azote 14 (N) et l'azote 15 (N), le premier représentant la quasi-totalité de l'azote présent (99,64 %). On assigne à l'azote une masse atomique standard de 14,0067 u. Tous les radioisotopes de l'azote ont une durée de vie courte, l'azote 13 (N) ayant la demi-vie la plus longue, 9,965 minutes, tous les autres ayant une demi-vie inférieure à 7,15 secondes, et la plupart d'entre eux inférieure à 625 ms. Entités contenant l'élément chimique azote L'élément chimique azote est présent dans des entités ne contenant que l'élément chimique N et dans les composés de l'azote, à différents degrés d'oxydation. Entités ne contenant que l'élément chimique N Il existe plusieurs entités chimiques ne contenant que l'élément chimique azote, la molécule de diazote, l'atome, et deux ions de l'azote. Le diazote Le diazote N est la forme la plus courante d'entité ne contenant que l'élément chimique azote. La triple liaison liant les deux atomes est une des liaisons chimiques les plus fortes (avec le monoxyde de carbone CO). De ce fait, le diazote est cinétiquement inerte. C'est le composant le plus abondant de l'atmosphère terrestre. Industriellement, le diazote est obtenu par distillation de l'air ambiant. Sa réactivité principale est la formation d'ammoniac par le procédé Haber N + 3H → 2 L'atome Il peut être obtenu en laboratoire à partir de diazote sous faible pression (0,1 - ) en présence d'une décharge électrique. À sa formation succède pendant plusieurs minutes une pale lueur jaune. Celle-ci résulte de la désexcitation de N à la suite de la recombinaison de deux atomes N. Cette forme excitée de diazote peut être mise en évidence en présence de . Il se forme alors CO et de l'oxygène atomique dans un état triplet. Les ions de l'azote Il existe deux ions stables de l'azote : l'ion nitrure N qui n'existe que dans les solides (nitrures métalliques) ou dans les complexes métalliques. l'ion azoture N, forme basique de l'acide azothydrique HN ; Il peut former aussi bien des sels inorganiques comme l'azoture de sodium NaN que des composés organiques substitués tels que la zidovudine dans lesquels il se comporte généralement comme un pseudohalogénure. Composés de l'azote L'azote forme des composés avec de nombreux autres éléments chimiques. Il est présent dans des composés organiques et inorganiques. Il forme des espèces réactives qui ont un rôle de signalisation cellulaire, dans l'immunité, mais qui peuvent aussi être délétères. Azote et hydrogène Le principal composé comportant une des liaisons chimique N-H est l'ammoniac NH. D'autres composés contiennent également cette liaison : les ions ammonium NH les ions amidure NH les amines primaires RNH et secondaires RNH l'acide azothydrique HN l'hydrazine et une grande famille de composés moins courants, les azanes et les azènes, comme le trans-diazène et son isomère le 1,1-diazène, le triazène , le triazane , etc. Azote et oxygène Les oxydes d'azote Les oxydes d'azote connus sont, par nombre d'oxydation (moyen) croissant : l'azoture de nitrosyle , découvert en 1993 ; le protoxyde de diazote NO, communément appelé protoxyde d'azote ; le monoxyde d'azote NO ; le trioxyde de diazote , et le trinitramide ; le dioxyde d'azote , et son dimère le tétraoxyde de diazote ; le pentaoxyde de diazote NO. Tous sont thermodynamiquement instables au regard de la décomposition en N et à température ambiante. Les oxoanions de l'azote Les principaux oxoanion°s de l'azote, stables en milieu aqueux, sont les ions nitrate NO et nitrite N. L'ion nitrate est la base conjuguée d'un acide fort, l'acide nitrique. L'ion nitrite est la base conjuguée d'un acide faible, l'acide nitreux. Ce dernier est instable et, dans l'eau, il se "dismute" en monoxyde d'azote (qui se réoxyde en dioxyde d'azote en présence d'air) et en ion nitrate. Azote et halogène Le plus stable des halogènures d'azote, NF ne fut préparé qu'en 1928, plus d'un siècle après le très instable trichlorure NCl. Le tribromure d'azote NBr, très explosif, ne fut isolé qu'en 1975. Le triiodure NI n'a jamais été isolé, mais son adduit , solide noir hautement instable au choc et à la température, a été préparé en 1812. Des combinaisons comme NF et bien d'autres existent également. Azote et métaux De nombreux azotures métalliques existent. Plusieurs voies de synthèse sont possibles : La réaction entre le métal et le diazote à chaud 3Ca + N → La réaction entre le métal et l'ammoniac à haute température 3Mg + 2NH → + 3H La décomposition d'amidures 3 → + 3NH Des réactions de transfert + 3C + N → 2AlN + 3CO 2 + 4H + N → 2ZrN + 8HCl Exploitation et usages Diazote Aujourd'hui, l'azote gazeux ou diazote est généralement obtenu par liquéfaction de l'air, dont il est le principal constituant avec une concentration de 78,06 % en volume et de 75,5 % en masse. La production mondiale est d'environ de tonnes par an. Le gaz diazote lui-même a en particulier les applications suivantes : Emballage de denrées alimentaires (MAP): L'inertage des aliments emballés augmente leur durée de conservation en remplaçant l'air ambiant (contenant de l'oxygène) par de l'azote (pureté de 95 à 99,5 %)* gaz « neutre » utilisé pour protéger (grâce à la constitution d'une atmosphère inerte confinée) des produits, des objets ou des contenants (citernes par exemple) dans l'industrie, les musées ou autres lieux : protection contre la corrosion, des insectes, champignons… En biologie, l'azote liquide est utilisé comme milieu pour la congélation des cellules et pour le broyage manuel des tissus lors de l'extraction de l'ADN ou des protéines. Gaz utilisé comme pesticide doux pour éliminer par asphyxie les vers du bois ou certains organismes (ex : Petite vrillette) ayant colonisé des objets anciens fragiles (cadres, sculptures et objets de bois, incunables, les parchemins, gravures, etc.) ; Gaz de gonflage de pneumatiques. Bien que l'air contienne déjà 78 % d'azote (de diazote pour être plus précis), certains professionnels de l'aviation ou de la Formule 1 (par exemple), augmentent cette proportion et gonflent les pneumatiques avec de l'azote presque pur. Ce gaz ayant la propriété d'être inerte et stable . Une polémique existe d'ailleurs quant à l'introduction de cette méthode pour les véhicules particuliers. En effet, ceux-ci sont soumis à des contraintes bien moindres ce qui rend la différence avec l'air moins notable. Par contre le gonflage devient payant et on lui reproche souvent d'avoir un prix non justifié (le gonflage à l'air est souvent gratuit et jugé satisfaisant). Ceux qui l'utilisent devraient avoir, en principe, à rectifier le gonflage plus rarement, mais ils doivent néanmoins contrôler les pressions régulièrement. Gaz utile pour gonfler les accumulateurs hydrauliques en raison de sa passivité vis-à-vis des huiles. Construction mécanique : Beaucoup de machines de découpe modernes fonctionnent avec un rayon laser, celui-ci nécessite de l'azote comme gaz moteur ou comme gaz d'inertage. Agent de lutte contre les incendies : allié à 50 % d'argon et parfois avec du dioxyde de carbone, il est présent dans certaines installations d'extinction automatique à gaz protégeant des salles informatiques ou des stockages particuliers ne devant pas être endommagés par de la poudre ou de l'eau. Conservé dans des bonbonnes métalliques sous une pression d'environ 200 bars, il est libéré dans un local où un début d'incendie a été détecté. Le volume de diazote injecté remplace une partie de l'atmosphère de la pièce et entraine une chute du taux d'oxygène dans l'air. Le niveau généralement retenu de 15 % de comburant interrompt le phénomène de combustion sans effet létal sur la respiration humaine. Métallurgie : l'azote est régulièrement injecté dans des fours de production de métaux hautement oxydables (p.ex. l'aluminium et ses alliages) pour en empêcher la réaction avec l'oxygène de l'air. Il est également utilisé pour éviter la corrosion lors de brasures (p.ex. brasure du cuivre). Azote liquide : agent réfrigérant. Le diazote, contrairement aux gaz inhibiteurs chimiques halogénés et aux CFC ne présente a priori aucun effet nocif pour l'environnement (pas d'impact sur l'effet de serre, ni sur la couche d'ozone). Mais il requiert des réservoirs volumineux, des canalisations adaptées et des mesures constructives pour faire face à la détente brutale d'un équivalent de 40 à 50 % du volume protégé. Danger du gaz diazote : l'utilisation de diazote pour créer des atmosphères confinées inertes est à l'origine de plusieurs morts par asphyxie, lorsqu'une personne pénètre sans s'en rendre compte dans une enceinte inertée ; il est nécessaire de vérifier la présence d'une proportion suffisante d'oxygène dans de tels espaces confinés avant d'y pénétrer, ou de s'équiper d'un appareil respiratoire autonome. En plongée, l'azote contenu dans l'air respiré sous pression est à l'origine du phénomène de la narcose. Elle est perceptible à partir d'une PpN2 = 3,2 bars (soit 30 mètres pour une plongée à l'air au niveau de la mer) pour les personnes les plus sensibles et plus communément dans la zone des 40 à 60 mètres. Elle devient « toxique » pour l'organisme à partir d'une PpN2 = 5,6 bars (soit 60m pour une plongée à l'air au niveau de la mer). C'est la raison pour laquelle la plongée à l'air est limitée à 60 mètres en France. L'azote est aussi l'unique élément dictant la durée et la profondeur des paliers de décompression d'une plongée à l'air. Usage des composés de l'azote Paradoxalement, et malgré son nom, l'élément chimique « azote » est (avec le carbone, l'oxygène et l'hydrogène) un des composants principaux du vivant et des écosystèmes ainsi que des agrosystèmes. Il entre dans la composition des protéines (pour environ 15 %). L'azote est présent dans de très nombreux produits chimiques, dont certains pesticides dits à « urées substituées ». L'azote a été et est encore exploité en tant qu'engrais naturel dans l'urée animale (ou humaine) et le guano (excréments secs d'oiseau ou de chauve-souris), notamment au Chili, au Pérou, en Inde, en Bolivie, en Espagne, en Italie et en Russie. Le nitre (nitrate naturel minéral) était autrefois récolté pour produire la poudre à canon. Aujourd'hui, ses composés sont essentiellement produits industriellement par synthèse chimique pour de nombreux usages, dont : fertilisants agricoles (engrais) ; les sels d'ammonium sont absorbés par les plantes, qui sont alors forcées d'absorber plus d'eau (équilibre osmotique). Ces sels forcent ainsi la plante à grossir. Si d'autres minéraux sont présents en suffisance (phosphore, potassium en particulier) cet azote dope la croissance des plantes cultivées. De l'azote est pour cette raison utilisé sous forme de nitrate d'ammonium, NHNO, de sulfate d'ammonium, (NH)SO, de monophosphate d'ammonium, NHHPO, ou d'urée, CO(NH). C'est aujourd'hui le principal usage de l'azote dans le monde, qui est également responsable d'une pollution généralisée (eutrophisation, dystrophisation) de l'environnement (eaux de nappes, estuaires, certains littoraux, avec l'apparition de vastes zones mortes dans les océans jugées très préoccupantes par l'ONU). produits pharmaceutiques : certains composés organiques nitrés, telle la nitroglycérine, sont utilisés pour soigner certaines affections cardiovasculaires ; le protoxyde d'azote (gaz hilarant) est utilisé comme anesthésiant ; l'ammoniac NH, utilisé comme matière première de production de polymères, d'explosifs, d'engrais, ou comme fluide réfrigérant dans certains installations industrielles ; combustibles (l'hydrazine et autres dérivés comme combustibles de fusée) ; explosifs (composés chimiques organiques qui possèdent plusieurs groupes -ON ou -N : dynamite) ; gaz propulseurs pour bombes aérosols (NO) ou aérographes ; conservateur (nitrite de sodium, NaN, sous le numéro E E250) ; azoture de sodium, utilisé pour gonfler instantanément les coussins gonflables de sécurité (d'une automobile par exemple) en cas de choc. Bilan azoté La principale source d'azote alimentaire se retrouve dans les acides aminés. En effet les seuls organismes capables d'utiliser de l'azote atmosphérique sont les bactéries. Le bilan azoté est la seule manière connue de mesurer l'azote de manière non-invasive. En géologie par exemple, on irradie les cailloux pour quantifier la teneur en atome de certains éléments comme l'azote. Ceci n'est pas reproductible chez l'Homme pour des raisons éthiques. Le bilan azoté est déduit en fonction des apports et des pertes en azote. En pratique, le bilan azoté est estimé en fonction de l'excrétion urinaire d'urée selon deux formules : la formule de Lee et Hartley la formule de Mac Kenzie Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie Reich P.B & al. (2006) Nitrogen limitation constrains sustainability of ecosystem response to CO2. Nature 440, 922–925. Stevenson F.J (1982) Inorganic forms of nitrogen in soil (Lien vers éditeur) Articles connexes Antiazote Cycle de l'azote Liens externes , avec en sous-pages les données connues pour chaque isotope Portail d’un groupe de travail international sur la pollution azotée (ONU), cadré par le Global Programme of Action for the Protection of the Marine Environment from Land-Based Activities (ONU / PNUED) Gaz inerte Réfrigérant Métabolisme de l'azote Théorie de la plongée
L'azote est l'élément chimique de numéro atomique 7, de symbole N (du latin ). C'est la tête de file du groupe des pnictogènes. Dans le langage courant, l'azote désigne le corps simple N (diazote), constituant majoritaire de l'atmosphère terrestre, représentant presque les 4/ de l'air (78,06 %, en volume). L'azote est le constituant la croûte terrestre par ordre d'importance.
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Asie
L'Asie est l'un des continents ou une partie des supercontinents Eurasie ou Afro-Eurasie de la Terre. Avec de terres et d'habitants, l'Asie est le plus grand continent (8,6 % de la surface totale terrestre ou 29,4 % des terres émergées) et le plus peuplé (environ 60 % de la population mondiale). L'Asie est davantage un concept culturel qu'une entité physique homogène. Ce continent abrite le plus haut sommet du monde, l'Everest, qui culmine à , et la plus haute tour du monde, Burj Khalifa, à Dubaï, d'une hauteur de , ainsi que la terre émergée la plus éloignée de tout océan, située à de la côte la plus proche, au nord-ouest de la Chine (). Étymologie La première mention connue du mot proviendrait d'une stèle assyrienne qui distingue les rivages de la mer Égée par deux mots phéniciens : Ereb, le , et Assou, le . L'origine des noms grecs , « Europe » et , « Asie » se trouve vraisemblablement dans ces deux termes sémitiques mais le terme grec Ασία pourrait aussi provenir de l'akkadien (w)aṣû(m) : « montée » ou « lever » du Soleil, d'Assuwa, État de l'Ouest de l'Anatolie dont le nom proviendrait du hittite assu qui signifie , ou encore du ionien asia, région basse et humide des vallées du Caystre, de l’Hermos et du Méandre. Par ailleurs, Homère mentionne dans l'Iliade le troyen Asios fils d'Hyrtacus. Vers 440 av. J.-C., le grec Hérodote découpe le monde en trois parties qu'il nomme en l'honneur de trois personnages de la mythologie grecque : l'Europe en l'honneur de l'Océanide Europe ou de la fille d'Agénor, Europe, la Libye en l'honneur de Libye et l'Asie (Ασία) en l'honneur de l'Océanide Asie, plus communément appelée Clymène. Géographie Géographie physique L'Asie est le plus grand des sept continents ; il peut aussi être considéré comme un sous-continent de l'Eurasie. Sa superficie est de . Il possède plusieurs records géographiques mondiaux : l'altitude maximale (Everest dans l'Himalaya avec ), l'altitude minimale (mer Morte avec ) et la terre émergée la plus éloignée de tout océan (située à de la côte la plus proche, coordonnées ), ainsi que le lac le plus profond (lac Baïkal), qui représente près de 20 % des réserves d'eau douce de la planète. Grands ensembles On distingue quatre grands domaines. Asie des moussons (Asie de l'Est et du sud) Il y fait toujours chaud. L’été, les moussons venues de l’océan Indien apportent des pluies abondantes qui causent de nombreuses inondations mais qui sont essentielles aux cultures. Le climat et le relief des plaines et des plateaux sont favorables à la culture du riz, une plante qui a besoin de chaleur et qui pousse dans l’eau. Presque tout l’espace en est cultivé. Asie des montagnes (centre de l'Asie avec l'Himalaya) Le climat est froid en raison de l'altitude ; comme cette région est à l’abri des vents marins, les précipitations sont rares. L’été, le sol est couvert par une maigre prairie naturelle. Asie froide (nord de l'Asie) Le climat est continental avec des hivers très rigoureux et devient polaire près de l’Arctique. Le centre de cette partie de l’Asie est occupé par une grande forêt, la taïga, qui laisse place près de l’océan Arctique à une végétation de mousses et d’arbustes, la toundra. Asie sèche (ouest de l'Asie) Cette région est marquée par l’aridité. Le milieu est désertique avec de vastes étendues de sable ou de pierres. Un climat tempéré méditerranéen occupe une étroite bordure à l’ouest du continent. Faune et flore La faune et la flore de l'Asie ne présentent pas de caractéristiques propres à l'échelle du continent. Diverses espèces ou sous-espèces découvertes ou décrites en Asie ont cependant reçu l'épithète spécifique ou le nom subspécifique (« asiatique »). Géographie politique Ce chiffre inclut la partie européenne de la Russie. Frontières Beaucoup de géographes ne considèrent pas l'Asie comme un continent séparé de l'Europe, car il n'y a pas de séparation physique entre les deux. L'Asie constitue l'est et le nord de l'Afro-Eurasie ou encore l'est de l'Eurasie. Elle est délimitée au nord par l'océan Arctique, à l'est par l'océan Pacifique, au sud par l'océan Indien, au sud-ouest par l'océan Indien (mer Rouge) et à l'ouest par l'océan Atlantique (mer Méditerranée et mer Noire), le Caucase, la mer Caspienne, le fleuve Oural et les monts Oural. L'Asie est séparée du continent américain par le détroit de Béring, de l'Océanie par différents mers et détroits et de l'Afrique par l'isthme de Suez. En revanche, la séparation avec le continent européen est nettement plus arbitraire dans la mesure où l'Europe et l'Asie forment une seule masse continentale clairement continue. Les critères qui définissent l'Europe comme un continent distinct de l'Asie pourraient s'appliquer à d'autres portions de l'Eurasie : Proche et Moyen-Orient, sous-continent Indien, Indochine, etc. Asie-Europe Au , le tsar Pierre désire faire de la Russie une puissance européenne. Son géographe Tatitchev propose alors en 1703 que les monts Oural, le fleuve Oural et le Caucase constituent la frontière entre Europe et Asie en lieu et place du Don qui incluait alors la Russie dans l'Asie. Avec l'extension récente de l'Union européenne aux portes de l'Asie tant dans les Balkans qu'en Europe de l'Est se pose une nouvelle fois le problème du tracé exact de la limite entre Europe et Asie. , par commodité, voudraient repousser la limite au-delà du Caucasem afin d'inclure notamment l'Arménie en Europe. D'autres, à l'inverse, voudraient voir cette frontière fixée à la dépression de Manytch située au nord du Caucase dans le but d'inclure les peuples turcs du Caucase dans l'Asie. Asie-Océanie En 1831, l'explorateur et géographe Jules Dumont d'Urville découpe l'Océanie en quatre régions : la Polynésie, la Micronésie, la Mélanésie et l'Insulinde (alors appelée Malaisie). Cette dernière partie sera ensuite rattachée à l'Asie ce qui explique la frontière actuelle entre Asie et Océanie : l'ensemble des îles indonésiennes sont asiatiques à l'exception de la Nouvelle-Guinée et des îles toutes proches. Mais le caractère arbitraire de cette limite amène les géographes à repenser cette frontière. Certains pensent qu'il serait plus approprié d'utiliser la ligne Wallace, d'autres voudraient inclure entièrement l'Indonésie en Asie en excluant le Timor oriental. Asie-Afrique La frontière entre l'Asie et l'Afrique est généralement fixée à l'isthme de Suez ce qui exclut le Sinaï de l'Afrique. L'Égypte se retrouvant à cheval sur deux continents, proposent de déplacer la limite entre ces deux continents à la frontière israélo-égyptienne. Asie-Amérique Par commodité, la frontière entre ces deux continents est fixée à la frontière russo-américaine, aux alentours du détroit de Béring. Les îles Komandorski sont donc asiatiques tandis que le reste des îles Aléoutiennes sont américaines. Histoire Pendant six siècles, le développement du continent s'était construit autour de sa façade maritime. L'Union soviétique fermée, la Chine aussi, l'Inde repliée sur elle-même… l'essor de l'Asie s'était effectuée au travers de ses ports et de ses détroits, vers l'extérieur, Corée du Sud, Taïwan, Hong Kong, Singapour… La géographie économique et politique de l'Asie qui a émergé au est une géographie côtière. Le bras de fer militaire pour le contrôle de l'océan Indien est là pour en témoigner. Tout cela reste vrai, mais, en parallèle, une autre Asie émerge. Intérieure, continentale, terrestre. Des routes sont tracées, des voies ferrées posées, des pipelines et des villes forment peu à peu une infrastructure si importante que deux experts australiens, Anthony Bubalo et Malcolm Cook, y voient la naissance d'une nouvelle Asie, posée sur un axe est-ouest et qu'ils baptisent l'Asie « horizontale », en référence à l'Asie « verticale », construite le long des côtes. La liste des récents réseaux terrestres qu'ils dressent est impressionnante. Un oléoduc de kilomètres entre Turkménistan et Chine. Un autre, en projet, entre l'Inde et l'Iran. Des milliers de kilomètres de tuyaux pour acheminer le pétrole russe vers la Chine. Des routes reliant la Birmanie à ce grand voisin. Des voies ferrées à grande vitesse vers le sud (Singapour) et vers l'ouest. Le rêve officiel chinois étant carrément de relier Shanghai à Londres en deux jours en 2025. Tout n'ira pas aussi vite que proclamé. Les Chinois ne pourront pas, conjoncture économique oblige, financer tous les travaux. Grands empires L'Asie connut la domination au cours des siècles de diverses puissances telles que : l'empire hittite ; l'empire assyrien ; l'empire médo-perse ; l'empire macédonien : avec notamment Alexandre le Grand ; l'empire romain : au Moyen-Orient, notamment en Turquie, ce qui formera la province romaine d'Asie, et deviendra l'empire byzantin qui disparaîtra en 1453 ; l'empire khmer : avec la dynastie Varman. L'empire ira de Singapour au Nord Laos, du Viêt Nam à la Birmanie ; l'empire indien ; l'empire chinois (dynasties Song, Zhou, Ming. Qin, Tang, Xu, Qing, etc.) ; l'empire arabo-musulman, qui s'étendait de la péninsule d'Arabie au sous-continent indien, en passant par l'Asie centrale puis en Afrique du Nord ; l'empire mongol ; l'empire ottoman : de 1290 à 1923 ; l'Empire moghol de 1526 à 1857 ; l'empire russe (grâce à la conquête de la Sibérie) ; l'empire japonais (avec la domination de la Mandchourie et de l'Extrême-Orient). Époque coloniale Diverses puissances coloniales se sont partagées l'Asie : la France avec la domination du Cambodge, du Laos et du Viêt Nam puis de la Syrie et du Liban (après la chute de l'Empire ottoman), le Royaume-Uni avec la domination du sous-continent indien sauf l'Afghanistan, de la Palestine, de l'Irak, du Yémen, d'Oman (après la chute de l'Empire ottoman), ainsi que de l'Inde, Bangladesh, Pakistan, Sri Lanka, la Birmanie (Myanmar) et de la Malaisie, les Pays-Bas avec l'Indonésie, les États-Unis avec la colonisation des Philippines, qui furent une colonie espagnole jusqu'en 1898, et l'administration du Japon, et le Portugal avec son Royaume-Uni de Portugal, du Brésil et des Algarves, dont l'Inde faisait partie. Asie contemporaine Les colonies asiatiques ont été les premières à connaître l'indépendance grâce à des leaders tels que Jawaharlal Nehru et Mohandas Gandhi en Inde, Ho Chi Minh au Viêt Nam ou encore Sukarno et Hatta en Indonésie qui autoproclamèrent leurs pays respectifs indépendants en 1945, prenant les Empires coloniaux au dépourvu au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Les Américains comprenant la situation (et pour éviter d'éventuelles tensions comme les Pays-Bas avec l'Indonésie ou encore la France avec ses colonies indochinoises), ils décidèrent de donner l'indépendance aux Philippines en 1946, qui fut le premier pays officiellement indépendant d'Asie. Le Royaume-Uni suivra en 1947 en déclarant l'indépendance du Pakistan et de l'Inde (bien que les comptoirs portugais et français ne doivent pas être pas indépendants avant les années 1950 et 1960). Il s'ensuivit des tensions ethno-religieuses entre les deux pays. Le Royaume-Uni rendit également Ceylan et la Birmanie (1948) puis la Malaisie (1957), Singapour (1965), le Brunei (1984) et enfin Hong Kong (1997). Les Pays-Bas abandonnèrent l'Indonésie en 1949 à la suite d'une guérilla condamnée par l'ONU et qui se prolongera en conflit ethnique post-colonial. Quant à la France et au Portugal, ce n'est que tardivement qu'elles laissèrent leurs colonies. Pour la France, après une guerre contre l'Indochine qui l'épuise, elle donne l'indépendance au Laos, au Cambodge et au Viêt Nam en 1954 (ce dernier se divise en deux parties, Viêt Nam du Sud et Viêt Nam du Nord, ce qui les plongent dans une guerre pour récupérer la Cochinchine). Le Portugal, quant à lui, rendra son dernier comptoir qu'est Macao en 1999. L'Asie contemporaine a été marquée par la création d'un État sioniste, Israël, en 1948 et cela entraînera des conflits d'ordre ethnico-religieux à plusieurs reprises. Les , c'est-à-dire les États-Unis et l'URSS, tentent de rallier à eux le continent, ce qui entraîne des tensions notamment en Corée (de 1950 à 1953) ; dans les années 1950 des révolutions éclatent au Moyen-Orient, comme en Syrie et en Irak puis, dans les années 1960, en Asie du Sud-Est comme la guerre du Viêt Nam (1967 à 1973), au Cambodge et au Laos ; l'Afghanistan sera envahi par l'URSS en 1979. La Chine deviendra un pays communiste en 1949 et s'ensuit la révolution culturelle en 1966. Population et civilisation Démographie L'Asie compte 4.7 habitants en 2023, soit plus de la moitié de la population mondiale (environ 60 %). Environ deux milliards d'entre eux ont moins de vingt ans. La population est toutefois très inégalement répartie : aux déserts humains de l'ouest et du nord de l'Asie s'opposent les grands foyers de peuplement de l'Asie du Sud et de l'Est. La population asiatique croît au même rythme que la population mondiale. Certains pays mènent des politiques pour limiter les naissances, comme la Chine avec sa politique du mariage tardif et de l'enfant unique (toutefois abandonnée en 2015), ou l'Inde avec le versement d'allocations valorisées aux familles les moins nombreuses. La fécondité varie selon les différentes régions d'Asie. Les pays d'Asie de l'Est ont un taux de fécondité très faible : par femme en Chine, 1,4 au Japon, 1,2 en Corée du Sud et 1,1 à Taïwan. En revanche, les pays d'Asie de l'Ouest, d'Asie centrale et d'Asie du Sud ont un taux de fécondité plus élevé : par femme en Afghanistan, 4,4 au Yémen, 3,6 au Pakistan ou encore 3,1 en Israël. Langues Les langues les plus parlées en Asie sont le mandarin, avec environ 1 milliard de locuteurs et l'hindi. Religions L'Asie compte plusieurs religions majeures et pour la plupart originaires d'Asie et dispersées sur tout le continent : animisme, bouddhisme, christianisme, confucianisme, hindouisme, sikhisme, jaïnisme, islam, judaïsme, shintoïsme, taoïsme, zoroastrisme, bahaïsme et le yézidisme. Kaaba, Arabie saoudite Angkor Vat, Cambodge Chocolate Hills, Philippines Jardin de Shalimar, Inde Qutub Minar, Inde Hawa Mahal, Inde Fort Rouge d'Agra, Inde Taj Mahal, Inde Temple de Khajuraho, Inde Stupa de Sanchi, Inde Kanchenjunga, Inde et Népal Varanasi, Inde Nanda Devi, Inde Gange, Inde Vallée du Cachemire, Inde , Inde Temple de la Mahabodhi, Inde Pilier de fer de Delhi, Inde Cité interdite, Chine Mausolée de l'empereur Qin, Chine Palais d'Été, Chine Mont Huangshan, Chine Mont Paektu, Chine, Corée du Nord Temple du Ciel, Chine Grande Muraille, Chine Fort de Lahore, Pakistan Fort de Rohtas, Pakistan Mosquée du Sheikh Lutfallah, Iran Persépolis, Iran l'Himalaya, Afghanistan, Inde, Bhoutan, Népal, Chine et Pakistan Temple de Borobudur, Indonésie Massada, Israël Mur des Lamentations, Israël Mont Fuji, Japon Baalbek, Liban Byblos, Liban Cèdre du Liban, Liban Grotte de Jeita, Liban Minar-e-Pakistan, Pakistan Masjid Al-Aqsa, Palestine Monts Otgontenger, Mongolie Karakorum, Mongolie Cappadoce, Turquie Bosphore, Turquie Dardanelles, Turquie Pondichéry, Inde Monts Taurus, Turquie Mont Ararat, Turquie Baie d'Halong, Viêt Nam Tour du Juche, Corée du Nord Tour Taipei 101, Taïwan Musée national du Palais, Taïwan Changdeokgung, Corée du Sud Temple Bulguksa, Corée du Sud Sanctuaire de Jongmyo, Corée du Sud Forteresse de Hwaseong, Corée du Sud Ville historique d'Ayutthaya, Thaïlande Économie Le continent est très riche en ressources naturelles, telles que le pétrole, les forêts, les poissons, l'eau, le gaz naturel, le cuivre et l'argent. L'Asie est le deuxième continent le plus riche du monde par PIB nominal après l'Europe et le premier en PPA. Les plus grandes économies d'Asie sont la Chine, le Japon, l'Inde, la Corée du Sud et l'Indonésie. L'Asie abrite également six des vingt plus grandes puissances économiques mondiales (huit si l'on compte la Russie et la Turquie) : la Chine, le Japon, l'Inde, la Corée du Sud, l'Indonésie et l'Arabie saoudite. Le 15 septembre 2020, selon la Banque asiatique de développement (BAD), le produit intérieur brut de l’Asie devrait se contracter de 0,7 % en 2020 en raison de la pandémie de Covid-19. En outre, les économies asiatiques n’étaient plus des économies émergentes. C'était la première fois en que les en développement du continent (l'Australie et le Japon n'en faisaient pas partie) devaient même entrer en légère récession en 2020. FMI - World Economic Outlook - Données récoltées en Avril 2022 Industrie L'industrie en Asie a toujours été plus importante dans l'Est, le Sud, et le Sud-est de l'Asie, en particulier en Chine, à Taïwan, en Corée du Sud, au Japon, en Inde et à Singapour. Le Japon et la Corée du Sud continuent à dominer dans le domaine des firmes multinationales. L'Asie émergente attire de nombreuses délocalisations grâce à une main-d'œuvre bon marché et peu exigeante sur les conditions de travail, sur les heures et les salaires. Par exemple, il y a très peu de lois sociales en Chine. Finance L'Asie a plusieurs grands centres financiers : Hong Kong, Singapour, Tokyo, Shanghai et Mumbai. Dubaï connaît une croissance rapide en tant que centre financier pour l'Asie occidentale. Le nombre d'emplois dans les centres d'appel et les Business Process Outsourcing (BPOs) est très important en Inde, au Pakistan et aux Philippines en raison de la disponibilité d'un vaste nombre de personnes hautement qualifiées, de travailleurs anglophones. L'utilisation accrue de l'externalisation a aidé l'ascension de l'Inde et de la République populaire de Chine en tant que centres financiers. Grâce à sa grande industrie extrêmement compétitive des technologies et de l'information, l'Inde est devenue une importante plaque tournante pour l'externalisation. Alliances commerciales Coopération économique pour l'Asie-Pacifique Dialogue Asie-Europe Association des nations de l'Asie du Sud-Est Conseil de coopération du Golfe Communauté des États indépendants Association sud-asiatique pour la coopération régionale Liste des pays par Indice de développement humain (IDH) Notes et références Voir aussi Bibliographie René Grousset, La Face de l'Asie, Payot, 1955. Liens externes CIA - The World Factbook Géopolitique des pays d'Asie - diploweb.com Enquête : «Où en êtes-vous avec l'Asie ?» Éponyme d'une épithète spécifique
L'Asie est l'un des continents ou une partie des supercontinents Eurasie ou Afro-Eurasie de la Terre. Avec de terres et d'habitants, l'Asie est le plus grand continent (8,6 % de la surface totale terrestre ou 29,4 % des terres émergées) et le plus peuplé (environ 60 % de la population mondiale). L'Asie est davantage un concept culturel qu'une entité physique homogène.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Acier
Acier
Un acier est un alliage métallique constitué principalement de fer et de carbone. Il se distingue des fontes et des ferroalliages par sa teneur en carbone comprise entre 0,02 % et 2 % en masse. C’est essentiellement cette teneur en carbone qui confère à l'acier ses propriétés. Depuis le 19ème siècle, les aciers sont très utilisés dans l’industrie et le dans le BTP et le génie civil et militaire ; purs ou sous forme d'alliages, et souvent améliorés par des traitements thermiques, mécaniques et chimiques agissant sur leurs propriétés mécaniques (recuit, trempe, revenu, cémentation, nitruration et carbonitruration), leur dureté, résilience et de résistance à l’usure et à la corrosion. Histoire L’Âge du fer se caractérise par l’adaptation du bas fourneau à la réduction du fer. Ce bas fourneau produit une loupe, un mélange hétérogène de fer, d’acier et de laitier, dont les meilleurs morceaux doivent être sélectionnés, puis cinglés pour en chasser le laitier. En poussant le vent, on attise la combustion et la température de fusion du métal est atteinte. On extrait le métal par vidange du creuset : c’est la production au haut fourneau. On obtient alors de la fonte, le fer liquide se chargeant de carbone au contact du charbon de bois. En effet, deux phénomènes complémentaires se déroulent dans le creuset du haut fourneau : le fer se charge de carbone lorsqu’il arrive au contact du charbon de bois, ce qui abaisse son point de fusion. Puis ce métal fondu continue à s’enrichir en carbone, en dissolvant le charbon de bois. Les premières coulées de fonte ont été réalisées par les Chinois durant la période des Royaumes combattants (entre -453 et -221). Ceux-ci savent aussi brûler le carbone de la fonte, en le faisant réagir avec de l’air, pour obtenir de l’acier. Il s’agit du procédé indirect, car l’élaboration de l’acier se fait après l’obtention de la fonte. En Europe et en Asie, durant l’Antiquité, on produisait également de l’acier en recarburant le fer avec des gaz de combustion et du charbon de bois (acier de cémentation). Réaumur, en réalisant de très nombreuses expériences et en publiant les résultats de ses observations en 1722, fonde la sidérurgie moderne : il est le premier à théoriser le fait que l’acier est un état intermédiaire entre la fonte et le fer pur, mais les connaissances du temps ne lui permettent pas d’être scientifiquement précis. Il faut attendre 1786 pour que la métallurgie devienne scientifique : cette année-là, trois savants français de l’école de Lavoisier, Berthollet, Monge et Vandermonde présentent devant l’Académie royale des sciences un Mémoire sur le fer dans lequel ils définissent les trois types de produits ferreux : le fer, la fonte et l’acier. L’acier est alors obtenu à partir du fer, lui-même produit par affinage de la fonte issue du haut fourneau. L’acier est plus tenace que le fer et moins fragile que la fonte, mais chaque transformation intermédiaire pour l’obtenir augmente son coût. La révolution industrielle apparaît grâce à la mise au point de nouvelles méthodes de fabrication et conversion de la fonte en acier. En 1856, le procédé Bessemer est capable d’élaborer directement l’acier à partir de la fonte. Son amélioration par Thomas et Gilchrist permet sa généralisation. Ces découvertes mènent à la fabrication en masse d’un acier de qualité (pour l’époque). Enfin, vers la seconde moitié du , Dmitri Tchernov découvre les transformations polymorphes de l’acier et établit le diagramme binaire fer/carbone, faisant passer la métallurgie de l’état d’artisanat à celui de science. Composition chimique L'acier est un alliage à base de fer qui contient une teneur en carbone comprise environ entre 0,02 % et 2 % en masse, et qui peut contenir d'autres éléments chimiques volontairement ajoutés (éléments d'addition, éléments d'accompagnement) ou non (impuretés). Les éléments d'addition sont ajoutés de manière intentionnelle pour conférer au matériau les propriétés recherchées. Il s'agit principalement du manganèse (Mn), du chrome (Cr), du nickel (Ni) et du molybdène (Mo). Les éléments d’accompagnement sont utilisés par l’aciériste en vue de maîtriser les diverses réactions physico-chimiques nécessaires pour obtenir un acier conforme à la spécification. C’est le cas d’éléments comme l’aluminium, le silicium, le calcium. Les impuretés sont des éléments originellement présents dans les ingrédients de haut fourneau qui serviront à produire la fonte qui servira à fabriquer l’acier. Ce sont le soufre (S) et le phosphore (P) présent dans le coke mais aussi le plomb (Pb) et l’étain (Sn) qui peuvent être présents dans les aciers de récupération ainsi que nombre d’autres éléments à bas point de fusion comme l’arsenic (As) et l’antimoine (Sb). La teneur en carbone affecte fortement la dureté de l’alliage. On modifie également les propriétés des aciers en ajoutant d’autres éléments, principalement métalliques ; on parle alors d’aciers « alliés ». On peut encore améliorer grandement leurs caractéristiques par des traitements thermiques (notamment les trempes ou la cémentation) ; on parle alors d’aciers « traités ». Teneur en carbone Le carbone a une importance primordiale car c’est lui qui, associé au fer, confère à l’alliage le nom d’acier. Son influence sur les propriétés mécaniques de l'acier est prépondérante. Par exemple, en ce qui concerne l'amélioration de la propriété de dureté, l’addition de carbone est trente fois plus efficace que l'addition de manganèse. La teneur en carbone a une influence considérable (et assez complexe) sur les propriétés de l’acier : en dessous de 0,008 %, l’alliage est plutôt malléable et on parle de « fer » ; au-delà de 2,1 %, on entre dans le domaine de l'eutectique fer/carbure de fer ou bien fer/graphite, ce qui modifie profondément la température de fusion et les propriétés mécaniques de l'alliage, et l'on parle de fonte. Entre ces deux valeurs, l’augmentation de la teneur en carbone a tendance à améliorer la dureté de l’alliage et à diminuer son allongement à la rupture ; on parle d’aciers « doux, mi-doux, mi-durs, durs ou extra-durs » selon la « classification traditionnelle ». Dans les manuels de métallurgie un peu anciens, on peut trouver comme définition de l'acier un alliage fer-carbone où le carbone varie de 0,2 à 1,7 % ; la limite actuelle a été établie à partir du diagramme binaire fer/carbone. Toutefois, il y a des aciers avec des concentrations de carbone supérieures à ces limites (acier lédéburitiques), obtenus par frittage. On distingue plusieurs types d’aciers selon le pourcentage massique de carbone qu’ils contiennent : les aciers hypoeutectoïdes (de à 0,77 % de carbone) qui sont les plus malléables ; les aciers extra-doux ont une teneur inférieure à 0,022 % de carbone ; ils sont hors de la « zone d’influence » de l’eutectoïde (perlite) et n’ont donc pas de perlite ; ils sont durcis par des précipités de cémentite en faible quantité, entre et 0,77 % de carbone, la cémentite est présente dans la perlite mais n’existe pas sous forme « seule » ; l’acier eutectoïde (0,77 % de carbone) appelé perlite ; les aciers hypereutectoïdes (de 0,77 à 2,11 % de carbone) qui sont les plus durs et ne sont pas réputés soudables. La limite de 2,11 % correspond à la zone d’influence de l’eutectique (lédéburite) ; il existe toutefois des aciers lédéburitiques. Les aciers non alliés (au carbone) peuvent contenir jusqu’à 2,11 % en masse de carbone. Certains aciers alliés peuvent contenir plus de carbone par l’ajout d’éléments dits « gammagènes ». Éléments d'alliage L’aluminium : excellent désoxydant. Associé à l’oxygène, réduit la croissance du grain en phase austénitique. Au-delà d'un certain seuil, il peut rendre l’acier inapte à la galvanisation à chaud. Le chrome : c’est l’élément d’addition qui confère à l’acier la propriété de résistance mécanique à chaud et à l’oxydation (aciers réfractaires). Il joue aussi un rôle déterminant dans la résistance à la corrosion lorsqu’il est présent à une teneur de plus de 12 à 13 % (selon la teneur en carbone) et rend l'acier inoxydable. Additionné de 0,5 % à 9 % il augmente la trempabilité et la conservation des propriétés mécaniques aux températures supérieures à l’ambiante (famille des aciers alliés au chrome). Il a un rôle alphagène. Le cobalt : utilisé dans de nombreux alliages magnétiques. Provoque une résistance à l’adoucissement lors du revenu. Le manganèse : forme des sulfures qui améliorent l’usinabilité. Augmente modérément la trempabilité. Le molybdène : augmente la température de surchauffe, la résistance à haute température et la résistance au fluage. Augmente la trempabilité. Le nickel : rend austénitiques (rôle gammagène) les aciers à forte teneur en chrome. Sert à produire des aciers de trempabilité modérée ou élevée (selon les autres éléments présents), à basse température d’austénitisation et à ténacité élevée après traitement de revenu. C’est l’élément d’alliage par excellence pour l’élaboration des aciers ductiles à basses températures (acier à 9 % Ni pour la construction des réservoirs cryogéniques, acier à 36 % Ni dit « Invar » pour la construction des cuves de méthaniers et des instruments de mesure de précision). Le niobium : même avantage que le titane mais beaucoup moins volatil. Dans le domaine du soudage il le remplace donc dans les métaux d’apport. Le phosphore : augmente fortement la trempabilité. Augmente la résistance à la corrosion. Peut contribuer à la fragilité de revenu. Le silicium : favorise l’orientation cristalline requise pour la fabrication d’un acier magnétique, augmente la résistivité électrique. Améliore la résistance à l’oxydation de certains aciers réfractaires. Utilisé comme élément désoxydant. Le titane : pouvoir carburigène élevé (comme le niobium) et réduit donc la dureté de la martensite. Capture le carbone en solution à haute température et, de ce fait, réduit le risque de corrosion intergranulaire des aciers inoxydables (TiC se forme avant et évite donc l’appauvrissement en chrome au joint de grain). Le tungstène : améliore la dureté à haute température des aciers trempés revenus. Fonctions sensiblement identiques à celles du molybdène. Le vanadium : augmente la trempabilité. Élève la température de surchauffe. Provoque une résistance à l’adoucissement par revenu (effet de durcissement secondaire marqué). Structure cristallographique Types de structures La structure cristalline des aciers à l’équilibre thermodynamique dépend de leur concentration (essentiellement en carbone mais aussi d’autres éléments d’alliage), et de la température. On peut aussi avoir des structures hors équilibre (par exemple dans le cas d’une trempe). Les différentes microstructures de l’acier sont : austénite, bainite, cémentite, ferrite, martensite et perlite. La structure du fer pur dépend de la température : jusqu’à , le fer (fer α) a une structure cristalline cubique centrée appelée ferrite ; entre et , le fer (fer γ) a une structure cristalline cubique à faces centrées appelée austénite ; entre et son point de fusion à , le fer (fer δ) retrouve une structure cristalline cubique centrée appelée ferrite delta (cette dernière joue un rôle essentiel dans la mise en œuvre et surtout le soudage des aciers duplex). La structure du fer + carbone évolue d’une façon plus complexe en fonction de la température et de la teneur en carbone. Les règles diffèrent selon que l’on est hors de la « zone d’influence » de l’eutectoïde (entre 0 % et 0,022 %), entre 0,022 % et 0,77 % (hypoeutectoïde) ou entre 0,77 % et 2,11 % (hypereutectoïde ; au-delà, il s’agit de fonte). Voir l’étude du diagramme fer-carbone. D’une manière simplifiée, pour un carbone compris entre 0,022 % et 2,11 % : jusqu’à , on trouve un mélange de ferrite et de cémentite ; à partir de , le fer α se transforme en fer γ (changement de phase appelé austénitisation) ; la température de fin de transformation dépend de la teneur en carbone. Évolution de la structure lors du refroidissement Lors du refroidissement d’un lingot, l’acier se solidifie à l’état austénitique. Au cours du refroidissement, à , l’austénite se décompose, soit en ferrite + perlite, soit en perlite + cémentite. La vitesse de refroidissement ainsi que les éléments d’alliage ont une importance capitale sur la structure obtenue, et donc sur les propriétés de l’acier. En effet : les joints de grain bloquent les dislocations, donc augmentent la dureté et la limite élastique ; or, plus les grains sont petits, plus il y a de joints de grain ; la cémentite est un carbure, une céramique très dure ; sa présence augmente la dureté et la limite élastique, mais diminue la ductilité. De manière générale : un refroidissement rapide donne de petits grains, alors qu’un refroidissement lent donne de gros grains ; la réorganisation des atomes pour passer de la structure austénitique (cubique à faces centrées) à la structure ferritique (cubique centrée) se fait par des mouvements d’atomes de faible ampleur (quelques distances interatomiques) ; la ferrite pouvant contenir moins de carbone dissous (voir Solution solide et Site interstitiel), le carbone doit migrer sur de plus grandes distances pour former de la cémentite ; la distance à parcourir est moins grande dans le cas de la perlite (eutectoïde), puisque la cémentite s’intercale entre des « tranches » de ferrite ; la germination des nouveaux cristaux se fait de manière préférentielle aux défauts, et notamment aux joints de grain de l’austénite ; ainsi, la structure de solidification de l’austénite joue un rôle important (voir Solidification). Certains éléments chimiques peuvent « piéger » le carbone pour former des carbures (par exemple le titane ou l’aluminium). Ils empêchent ainsi la formation de cémentite. On peut modifier la structure de l’acier par des traitements thermomécaniques : déformations : écrasement du lingot, laminage à froid ou à chaud, forgeage ; traitements thermiques, qui permettent de « rejouer » le refroidissement : trempe, éventuellement suivie d’un revenu : la rapidité de la transformation ne permet pas au carbone de diffuser et le « piège » dans la maille cubique centrée, qui se déforme pour donner de la martensite ; les cristaux forment de petites aiguilles, une trempe plus lente, ou bien une trempe étagée, permet la formation de bainite, recuit, permettant la diffusion des éléments, la réorganisation des atomes et l’élimination des dislocations. La métallurgie des poudres consiste à compacter de la poudre d’acier et de la chauffer en dessous de la température de fusion, mais suffisamment pour que les grains se « soudent » (frittage). Cela permet de maîtriser la structure de l’acier et son état de surface (en particulier pas de retrait ni de retassure), mais introduit de la porosité. Familles d'acier Il existe des aciers faiblement alliés, à faible teneur en carbone, et au contraire des aciers contenant beaucoup d’éléments d’alliage (par exemple, un acier inoxydable typique contient 8 % de nickel et 18 % de chrome en masse). Classifications Chaque pays a son mode de désignation des aciers. Le schéma ci-contre indique la désignation européenne selon les normes EN 10027-1 et -2. Cette norme distingue quatre catégories : les aciers non-alliés d’usage général (construction) ; les aciers non-alliés spéciaux, pour traitement thermique, malléables, soudables, forgeables ; les aciers faiblement alliés, pour trempe et revenu ; les éléments d’alliage favorisent la trempabilité et permettent d’avoir des structures martensitiques ou bainitiques, donc des aciers à haute dureté, à haute limite élastique, pour les outils, les ressorts, les roulements ; les aciers fortement alliés : les aciers inoxydables, les aciers rapides, pour les outils à forte vitesse de coupe comme les forets. Aciers non alliés Aciers non alliés d'usage général Ils sont destinés à la construction soudée, à l’usinage, au pliage On distingue : le type S qui correspond à un usage général de base (construction de bâtiment…) ; le type P pour usage dans les appareils à pression ; le type L pour les tubes de conduites ; le type E pour la construction mécanique ; le type R pour les rails. La désignation de ces aciers comprend la lettre indiquant le type d’usage, suivie de la valeur de la limite élastique minimale (R) exprimée en mégapascals (MPa). À noter qu’il s’agit de la valeur à faible épaisseur, les résistances décroissant avec l’épaisseur. S’il s’agit d’un acier moulé, la désignation est précédée de la lettre G. La désignation peut être complétée par des indications supplémentaires (pureté, application dédiée). Exemples : S185 (anciennement A33), R = ; S235 (anciennement A37, E24), R = ; E295 (anciennement A50), R = ; GE295, acier moulé, R = ; S355 J2 WP (anciennement A52, E36), R = , à grain fin et auto-patinable (c’est l’acier Corten A). Aciers non alliés spéciaux (type C) La teneur en manganèse est inférieure à 1 %, et aucun élément d'addition ne dépasse 5 % en masse. Leur composition est plus précise et plus pure et correspond à des usages définis à l’avance. Leurs applications courantes sont les forets (perceuses), ressorts, arbres de transmission, matrices (moules) Leur désignation comprend la lettre C suivie de la teneur en carbone multipliée par 100. S’il s’agit d’un acier moulé, on précède la désignation de la lettre G. Exemples : C45, acier non allié comportant un taux de 0,45 % de carbone ; GC22, acier moulé non allié comportant un taux de 0,22 % de carbone. Aciers faiblement alliés Certains aciers sont alliés et (E4340 par exemple) ont une excellente résistance à la fatigue mais doivent être protégés de la corrosion alors qu'un acier inoxydable n'a pas ce problème mais est moins homogène. La teneur en manganèse est supérieure à 1 % et aucun élément d’addition ne doit dépasser 5 % en masse. Ils sont utilisés pour des applications nécessitant une haute résistance. Exemples de désignation normalisée : 35NiCrMo16 : contient 0,35 % de carbone, 4 % de nickel, du chrome et molybdène en plus faible teneur. Cet acier présente une bonne tenue aux chocs ainsi qu’une haute résistance mécanique jusqu'à ; 100Cr6 : 1 % de carbone et 1,5 % de Chrome. C’est l’acier typique utilisé dans les roulements à billes. Aciers fortement alliés Au moins un élément d’addition dépasse les 5 % en masse, destinés à des usages bien spécifiques, on y trouve des aciers à outils, réfractaires, (très haute résistance, utilisés dans l’aéronautique et pour la fabrication de coque de sous-marins), (très grande résistance à l’usure), Invar (faible coefficient de dilatation). Un exemple de désignation normalisée est « X2CrNi18-9 » (il s'agit d'un acier inoxydable). Les aciers rapides spéciaux (ARS, ou , HSS) font partie de cette famille. Aciers inoxydables Ces aciers présentent une grande résistance à la corrosion, à l’oxydation à chaud et au fluage (déformation irréversible). Ils sont essentiellement alliés au chrome, élément qui confère la propriété d’inoxydabilité, et au nickel, élément qui confère de bonnes propriétés mécaniques. Les aciers inoxydables sont classés en quatre familles : ferritique, austénitique, martensitique et austéno-ferritique. Les aciers inoxydables austénitiques sont les plus malléables et conservent cette propriété à très basse température (). Leurs applications sont multiples : chimie, nucléaire, alimentaire, mais aussi coutellerie et équipements ménagers. Ces aciers contiennent au moins 10,5 % de chrome et moins de 1,2 % de carbone. Aciers multiphasés Ces aciers sont conçus suivant les principes des composites : par des traitements thermiques et mécaniques, on parvient à enrichir localement la matière de certains éléments d’alliage. On obtient alors un mélange de phases dures et de phases ductiles, dont la combinaison permet l’obtention de meilleures caractéristiques mécaniques. On citera, par exemple : les aciers qui sont la déclinaison moderne de l’acier damassé, mais où la distinction entre phase dure (la martensite) et phase ductile (la ferrite), se fait plus finement, au niveau du grain ; les aciers duplex formés de ferrite et d’austénite dans des proportions sensiblement identiques ; les aciers TRIP (), où l’austénite se transforme partiellement en martensite après une sollicitation mécanique. On débute donc avec un acier ductile, pour aboutir à un acier de type ; les aciers damassés où des couches blanches ductiles pauvres en carbone absorbent les chocs, et les noires, plus riches en carbone, garantissent un bon tranchant. Propriétés et caractéristiques L’acier est un alliage essentiellement composé de fer, sa densité varie donc autour de celle du fer (7,32 à 7,86), suivant sa composition chimique et ses traitements thermiques. La densité d’un acier inox austénitique est typiquement un peu supérieure à 8, en raison de la structure cristalline. Par exemple, la densité d’un acier inoxydable de (X2CrNi18-10) est environ 8,02. Les aciers ont un module de Young d’environ , indépendamment de leur composition. Les autres propriétés varient énormément en fonction de leur composition, du traitement thermomécanique et des traitements de surface auxquels ils ont été soumis. Le coefficient de dilatation thermique de l'acier vaut généralement . La soudabilité des aciers est inversement proportionnelle à la teneur en carbone. Toutes les nuances d’acier n’ont pas la même aptitude au soudage et affichent des degrés de soudabilité différents. Certains aciers sont d’ailleurs intrinsèquement non soudables. Pour qu’un acier soit soudable, il est primordial que les aciéristes se préoccupent de la soudabilité des aciers qu’ils produisent dès l’élaboration dans le souci d’optimiser la mise en œuvre ultérieure. À titre d’exemple, un volume du code (équipements sous pression) exige que l’attestation de conformité d’un acier mentionne sans ambiguïté la qualité d’« acier soudable » pour toute pièce à souder d'un ouvrage soumis au code. Dans certaines circonstances (dans l’industrie nucléaire notamment) l'exposition aux alliages de plomb peut contribuer à la dissolution, l’oxydation et la fragilisation d’aciers Fabrication Le traitement thermomécanique est l’association : d’un traitement thermique, sous la forme d’un cycle chauffage-refroidissement (trempe, revenu) ; d’un traitement mécanique, une déformation provoquant de l’écrouissage (laminage, forgeage, tréfilage). Le traitement de surface consiste à modifier la composition chimique ou la structure d’une couche extérieure d’acier. Cela peut être : une réaction en phase liquide (chromatation, carburation, nitruration en bain de sel, galvanisation, parkérisation) ; une réaction en ; une projection d’ions (implantation ionique) ; un recouvrement (peinture, émail) un traitement anti-usure. Applications Comparativement aux autres alliages métalliques, l’intérêt majeur des aciers réside d’une part dans le cumul de valeurs élevées dans les propriétés mécaniques fondamentales : raideur, résistance à la déformation élastique : module d’élasticité E ; résistance à la déformation irréversible, à la rupture : limite élastique Re, résistance minimale à la rupture Rm ; dureté H ; résistance aux chocs : résilience K. D’autre part, leur coût d’élaboration reste relativement modéré, car le minerai de fer est abondant sur terre (environ 5 % de l’écorce) et sa réduction assez simple (par addition de carbone à haute température). Enfin les aciers sont pratiquement entièrement recyclables grâce à la filière ferraille. On peut néanmoins leur reconnaître quelques inconvénients, notamment leur mauvaise résistance à la corrosion à laquelle on peut toutefois remédier, soit par divers traitements de surface (peinture, brunissage, zingage, galvanisation à chaud, etc.), soit par l’utilisation de nuances d’acier dites « inoxydables ». Par ailleurs, les aciers sont difficilement moulables, donc peu recommandés pour les pièces volumineuses de formes complexes (bâtis de machines, par exemple). On leur préfère alors des fontes. Enfin, lorsque leur grande masse volumique est pénalisante (dans le secteur aéronautique par exemple), on se tourne vers des matériaux plus légers (alliages à base d’aluminium, titane, composites, etc.), qui ont l’inconvénient d’être plus chers. Lorsque le prix est un critère de choix important, les aciers restent privilégiés dans presque tous les domaines d’application technique : équipements publics (ponts et chaussées, signalisation), industrie chimique, pétrochimique, pharmaceutique et nucléaire (équipements sous pression, équipements soumis à l’action de la flamme, capacités de stockage, récipients divers), agroalimentaire (conditionnement et stockage), bâtiment (armatures, charpentes, ferronnerie, quincaillerie), industrie mécanique et thermique (moteurs, turbines, compresseurs), automobile (carrosserie, équipements), ferroviaire, aéronautique et aérospatial, construction navale, médical (instruments, appareils et prothèses), composants mécaniques (visserie, ressorts, câbles, roulements, engrenages), outillage de frappe (marteaux, burins, matrices) et de coupe (fraises, forets, porte-plaquette), mobilier, design et équipements électroménagers, etc. Production Répartition géographique Coût de production Sept facteurs au moins déterminent le coût de production d’un acier : La composition de l’acier selon sa teneur en éléments nobles (chrome, nickel, manganèse, cobalt) et le niveau de pureté chimique (basse teneur en soufre, phosphore, éléments à bas point de fusion comme le plomb, l’arsenic, l’étain, le zinc) ; Les exigences particulières liées à la règlementation (directives, décrets, loi) et les spécifications techniques des donneurs d’ordres ; Les choix d’option(s) proposée(s) par des normes ou des standards internationaux comme des aptitudes au pliage, à l’emboutissage, à l’usinage ; Les exigences dimensionnelles (tolérance de planéité, classe d’épaisseur). À noter que chez les aciéristes, la densité de l’acier n’est pas une constante. Par exemple, dans le cas de l’acier de construction, elle n’est pas égale à 7,85. Les aciéristes considèrent une densité de facturation différente de la densité physique pour tenir compte du fait que la masse réelle livrée (pesée) est toujours supérieure à la masse théorique (calculée) du produit commandé ; Les examens et essais effectués sur échantillons prélevés sur coulée ou directement sur produit ainsi que le mode de réception du produit. Il existe trois principaux modes de réception classés ci-après dans l’ordre de coût croissant : par le vendeur (la réception du produit est donc effectuée par la première partie), par l’acheteur (la réception du produit est effectuée par la seconde partie), et par une entité administrative extérieure (bureau de contrôle, compagnie d’assurance, ministère, association) autre que le vendeur ou l’acheteur (la réception du produit est effectuée par ce que l’on appelle une tierce partie) ; Les exigences internes (donc supplémentaires) requises par les procédés de fabrication de l’utilisateur (planéité, limitations de teneurs en éléments chimiques, marquage), et La loi de l’offre et de la demande et la spéculation sur les métaux qui conditionnent bien sûr le prix du marché. L’impact des six premières exigences peut avoir une incidence de quelques dizaines d’euros la tonne à plus de 50 % du prix de base (le prix de base étant le prix de l’acier standard conforme à la norme et sans aucune option), d’où l’importance, avant toute passation de commande, de consulter le vendeur ou l’aciériste (qu’on appelle aussi « forge » ou « fonderie ») sur la base d’une spécification technique d’achat rédigée en accord avec les exigences techniques contractuelles et/ou administratives. Le quant à lui n’a pas de limite rationnelle. Recherche et développement, prospective De nouveaux types d'aciers spéciaux pourraient être bioinspirés, par exemple en imitant le principe constructif de l'os. Ainsi en 2016-2017, des chercheurs ont produit un acier imitant l'os. Au sein de l'os, des fibres nanométriques de collagène forment une structure stratifiée, dont les couches sont orientées dans des directions différentes. Aux échelles millimétriques, l'os a une structure en mie de pain organisée en treillis (ensemble ordonné) qui le consolide en empêchant la propagation de fissures dans toutes les directions et à partir de n’importe quel point. Des métallurgistes s'en sont inspirés pour produire un acier nanostructuré incluant des alliages différents (avec des duretés différentes). Pour s’y propager, une fissure doit suivre un chemin complexe et vaincre de nombreuses résistances, car les nano-parties souples de l’assemblage absorbent l'énergie des contraintes, même répétées, pouvant même refermer les microfissures juste après leur apparition. Des aciers légers (éventuellement « imprimés en 3D ») deviennent envisageables pour créer des ponts, robots, engins spatiaux ou sous-marins ou véhicules terrestres ou des structures qu’on veut rendre plus résistants aux fissures ou plus exactement à la propagation de fissures risquant de conduire à une fracture de l’ensemble. Industrie L'industrie sidérurgique est souvent considérée comme un indicateur du progrès économique en raison du rôle crucial joué par l'acier dans le développement des infrastructures et de l'ensemble du développement économique. En 1980, les États-Unis comptaient plus de . En 2000, le nombre de sidérurgistes était tombé à . L'essor économique en Chine et en Inde a entraîné une augmentation massive de la demande en acier. Entre 2000 et 2005, la demande mondiale d'acier a augmenté de 6%. Depuis 2000, plusieurs entreprises sidérurgiques indiennes et chinoises ont pris de l'importance, telles que Tata Steel (qui a acheté le Corus Group en 2007), Baosteel Group et Shagang Group. En 2017, cependant, ArcelorMittal est le plus grand producteur mondial d'acier. En 2005, le British Geological Survey a déclaré que la Chine était le premier producteur d'acier avec environ un tiers de la part mondiale; le Japon, la Russie et les États-Unis suivaient respectivement. La grande capacité de production d'acier entraîne également une quantité significative d'émissions de dioxyde de carbone inhérentes à la principale voie de production. En 2021, on estimait que près de 7 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre provenaient de l'industrie sidérurgique. La réduction de ces émissions devrait provenir d'un changement dans la voie de production principale utilisant des cokes, d'un recyclage accru de l'acier et de l'application de la capture et du stockage de carbone ou de la technologie de capture et d'utilisation du carbone. En 2008, l'acier a commencé à être négocié en tant que matière première sur la London Metal Exchange. À la fin de 2008, l'industrie sidérurgique a connu une forte baisse qui a conduit à de nombreuses réductions. Symbolique et expression L’acier est le dans la progression de la sarbacane sportive. Selon certaines sources, l’acier peut désigner le anniversaire de mariage. Le terme « acier » sert à caractériser ce qui est solide, par exemple un moral d’acier. Le « poumon d’acier » désigne un ancien modèle de respirateur artificiel (respirateur à pression négative). Le gris acier est une couleur gris-bleu reproduisant la couleur de l’acier trempé. En héraldique, la couleur acier désigne le gris. Notes et références Notes Références Voir aussi Articles connexes Bibliographie Liens externes Qu’est-ce que l’acier ? Infosteel (Centre information acier) L’association ConstruirAcier présente l’utilisation de l’acier dans les ouvrages de construction du bâtiment et des travaux publics. Construction métallique
Un acier est un alliage métallique constitué principalement de fer et de carbone. Il se distingue des fontes et des ferroalliages par sa teneur en carbone comprise entre 0,02 % et 2 % en masse. C’est essentiellement cette teneur en carbone qui confère à l'acier ses propriétés. Depuis le 19ème siècle, les aciers sont très utilisés dans l’industrie et le dans le BTP et le génie civil et militaire ; purs ou sous forme d'alliages, et souvent améliorés par des traitements thermiques, mécaniques et chimiques agissant sur leurs propriétés mécaniques (recuit, trempe, revenu, cémentation, nitruration et carbonitruration), leur dureté, résilience et de résistance à l’usure et à la corrosion.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Albert%20King
Albert King
Albert Nelson, dit Albert King, est un guitariste, compositeur et chanteur de blues américain né le et mort à Memphis, Tennessee, le . Il est, avec B. B. King et Freddie King, un des trois « king » de la guitare blues et il est également surnommé The Velvet Bulldozer (le bulldozer de velours) à cause de son physique imposant ( pour ). Biographie Albert Nelson est né dans une famille modeste à Indianola dans le Mississippi près d'une plantation de coton où il travaille pendant sa jeunesse. Ses premières influences musicales lui viennent de son père, Will Nelson, qui joue de la guitare. Pendant son enfance, il chante également à l'église dans un groupe de gospel. Il commence sa carrière professionnelle avec un groupe appelé In the Groove Boys à Osceola dans l'Arkansas. Son premier succès est la chanson I'm A Lonely Man sortie en 1959. Il doit cependant attendre 1961 et la sortie de Don't Throw Your Love on Me So Strong pour devenir célèbre et atteindre la quatorzième place des classements de R&B. En 1966, il signe pour le label Stax pour lequel il sort en 1967 son album Born Under A Bad Sign. La chanson titre de cet album (écrite par Booker T. Jones et William Bell) devient le morceau le plus connu d’Albert King et il sera repris par de nombreux artistes, entre autres (de Cream à Jimi Hendrix). Le , King est embauché par Bill Graham pour ouvrir le spectacle au Fillmore West devant John Mayall et Jimi Hendrix. Albert King est le premier musicien de blues à avoir joué au Fillmore West (il y rejouera plusieurs fois au cours de sa carrière). Albert King meurt le d'une crise cardiaque à Memphis. Style Albert King était un guitariste gaucher qui jouait généralement sur une guitare de droitier (les cordes n'étant pas inversées) car les guitares pour gaucher n'existaient pas à l'époque. Albert King est également connu pour avoir utilisé des accordages peu communs, comme un accordage de Do (Do-Si-Mi-Sol-Si-Mi) ou de Fa (Do-Fa-Do-Fa-La-Re) lui permettant de réaliser de plus grands bends. Adepte de la guitare électrique, il est associé à sa guitare la plus célèbre qui est une Gibson Flying V (avec une forme triangulaire très caractéristique) qu'il avait appelée Lucy, à ne pas confondre avec la guitare Lucille de BB King. Même s'il représente le Chicago blues, il enregistra ses meilleurs albums, pendant les années 1970, sur le label de Memphis au service de la Soul et du R&B, Stax records, alors principal concurrent de la Motown (Detroit) au style si différent. Il métissa son blues du meilleur R&B de l'époque, en s'inspirant du rock et du funk naissant (James Brown, Curtis Mayfield, The Meters, The Mar's Keys). Son influence sur le blues, le rock, la soul et le funk contemporain est déterminante et de plus en plus reconnue après vingt ans d'oubli de la part du grand public : rythmes funky, suramplification, voix lente, posée, même son style si particulier est copié par de nombreux jeunes bluesmen et rockeurs d'hier à aujourd'hui. En France, il a influencé de nombreux chanteurs, des musiciens comme Paul Personne, Jean-Jacques Milteau ou Bill Deraime. Parmi les musiciens anglophones qu'il a influencés, on peut citer les plus connus Steve Cropper, Keith Richards, Ron Wood, Jimi Hendrix, Eric Clapton, Jeff Beck, Mike Bloomfield, Gary Moore, Buddy Guy, Johnny Copeland, Johnny Winter, Robert Cray, Angus Young. Tous rendent ou lui ont rendu un hommage de son vivant, ou de manière posthume. De nombreuses critiques musicales retrouvent de ci et de là quelques notes, un bend, un refrain, un arrangement qui rappelle son style, sans forcément le copier. Mais de tous ses nombreux héritiers, Stevie Ray Vaughan a sans doute été le guitariste le plus fortement influencé par Albert King comme on peut l'entendre sur ses blues lents ou rapides, et les nombreux hommages qu'il a pu rendre à son aîné. On peut noter par exemple, que le solo de guitare d'Eric Clapton sur la chanson Strange Brew de Cream en 1967 est une reprise note pour note du solo d'Albert King sur Crosscut Saw. Albert King avait lui-même invité le guitariste irlandais Rory Gallagher à venir jouer avec lui, pour la plus grande fierté du bluesman irlandais ; Stevie Ray Vaughan a par ailleurs fait paraître un CD qu'il avait enregistré avec Albert King : In session -1989- où l'on peut entendre les deux hommes, quelques années avant leurs morts. Moins connu que BB King, John Lee Hooker ou Muddy Waters, Albert King reste donc comme l'un des grands bluesmen du . Il a profondément influencé la musique contemporaine, beaucoup de chanteurs et musiciens, amateurs ou professionnels, de célèbres guitaristes ou restés inconnus, ont été inspirés consciemment ou non par une œuvre encore largement méconnue du grand public. Son style a profondément été influencé par les valeurs et les croyances d'un Sud si différent du reste des États-Unis, par les traditions liées au gospel, à la méditation et à la prière, enfin par les précurseurs dès les années 1930 et 1940 du jazz et du blues (Howlin' Wolf) alors naissants. Il faut attendre les années 1960 pour qu'à son tour il mâtine son blues de soul, de rock et de funk, et poursuive l'œuvre de création entreprise par des pionniers tels Sam Cooke, Bob Dylan ou Otis Redding, souvent aux frontières des genres. Discographie 1962 : The Big Blues, King Records 1967 : Born Under a Bad Sign, Stax Records 1968 : Live Wire/Blues Power, Stax Records 1969 : Years Gone By, Stax Records 1969 : King Of The Blues Guitar, Atlantic Records 1969 : Jammed together (Stax Records) avec Pops Staple et Steve Cropper 1970 : Blues For Elvis - King Does The King's Things, Stax Records 1971 : Lovejoy, Stax Records 1972 : I'll Play The Blues For You, Stax Records 1973 : Blues At Sunset, Stax Records 1973 : Blues At Sunrise, Stax Records 1974 : I Wanna Get Funky, Stax Records 1974 : Montreux Festival, Stax Records 1974 : The Blues Don't Change, Stax Records 1974 : Funky London, Stax Records 1976 : Albert, Tomato Records 1976 : Truckload Of Lovin' , Tomato Records 1977 : I'll Play the Blues For You, Tomato Records (avec John Lee Hooker) 1977 : King Albert, Tomato Records 1979 : New Orleans Heat, Tomato Records 1979 : Chronicle, Stax Records (avec Little Milton) 1983 : Crosscut Saw: Albert King In San Francisco, Stax Records 1984 : I'm In A Phone Booth, Baby, Stax Records 1986 : The Best Of Albert King, Stax Records 1986 : The Lost Session, Stax Records (avec John Mayall) 1989 : Let's Have A Natural Ball, Modern Blues Recordings 1989 : Live, Rhino Records 1990 : Door To Door, Chess Records 8 tracks A.King + 6 tracks Otis Rush 1990 : Wednesday Night In San Francisco, Stax Records 1990 : Thursday Night In San Francisco, Stax Records 1992 : Roadhouse Blues, RSP Records Album sortis post-mortem : 1993 : The Ultimate Collection, Rhino Records 1993 : So Many Roads, Charly Blues Masters 1994 : The Tomato Years, Tomato Records 1995 : Mean Mean Blues, King Records 1996 : Hard Bargain, Stax Records 1997 : Born Under A Bad Sign & Other Hits, Flashback Records 1999 : Blues Power, Stax Records 1999 : The Very Best Of Albert King, Rhino Records 1999 : A Truckload Of Lovin': The Best Of Albert King, Recall Records (Royaume-Uni) 1999 : Albert King With Stevie Ray Vaughan In Session, Stax Records (enregistré en 1983) 2001 : Guitar Man, Fuel 2000 Records 2001 : I Get Evil: Classic Blues Collected, Music Club Records 2001 : More Big Blues Of Albert King, Ace Records 2002 : Blue On Blues, Fuel 2000 Records 2003 : Talkin' Blues, Thirsty Ear Records 2003 : Blues From The Road, Fuel 2000 Records 2004 : The feeling (en fait une compilation des années Tomato) 2007 : The heat of the blues, Music Avenue, reprise des 4 disques parus en 1976 et 1977 chez Tomato Records 2007 : The very best of Albert King, Stax (une compilation des années Stax de 1966 à 1974, quelques versions peu fréquentes). Articles connexes B. B. King Freddy King Blues rock British blues boom Liens externes La biographie d'Albert King chez Stax Albert King La Flamme bleue Notes et références Guitariste américain de blues Musicien afro-américain Guitariste gaucher Chanteur de blues Musicien de deep soul Guitariste jouant sur Gibson Artiste de Stax Records Artiste d'Atlantic Records Artiste de King Records (États-Unis) Artiste d'Ace Records Artiste de Federal Records Artiste de Thirsty Ear Recordings Artiste de Charly Records Naissance au Tennessee Naissance en avril 1923 Décès en décembre 1992 Décès à 69 ans Membre du Rock and Roll Hall of Fame
Albert Nelson, dit Albert King, est un guitariste, compositeur et chanteur de blues américain né le et mort à Memphis, Tennessee, le .
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Architecture
Architecture
L'architecture est l'art majeur de concevoir des espaces et de bâtir des édifices, en respectant des règles de construction empiriques ou scientifiques, ainsi que des concepts esthétiques, classiques ou nouveaux, de forme et d'agencement d'espace, en y incluant les aspects sociaux et environnementaux liés à la fonction de l'édifice et à son intégration dans son environnement, quelle que soit cette fonction : habitable, sépulcrale, rituelle, institutionnelle, religieuse, défensive, artisanale, commerciale, scientifique, signalétique, muséale, industrielle, monumentale, décorative, paysagère, voire purement artistique. C'est pourquoi l'architecture est définie comme « une expression de la culture ». Elle est reconnue comme le premier des arts majeurs dans la classification des arts, communément admise, du , des 9 arts majeurs et fait partie des beaux-arts. L'Architecture désigne également l'ensemble des connaissances et des techniques de cet art de concevoir et de construire des structures complexes, englobant les édifices terrestres, les espaces et les paysages modifiés par l'homme répondant à des critères architecturaux, les artefacts habitables naviguant sur l'eau et sous l'eau (architecture navale) et dans l'espace (architecture spatiale), que l'humanité a pu imaginer et réaliser au fil des millénaires. L'architecture intègre le domaine de la planification spatiale et met en pratique les méthodes de la planification au service de l'aménagement du territoire et de l'urbanisme. On distingue différentes échelles de la planification spatiale : le territoire national : l'aménagement du territoire ; la région, le massif ou une bande littorale : la planification régionale ; le quartier, la ville, jusqu'à l'agglomération : l'urbanisme ; l'îlot ou un groupe de bâtiments dont la composition n'atteint pas la superficie du quartier : la composition urbaine ; le bâtiment : l'architecture. C'est ainsi que dans le cadre des études d'aménagement et urbanisme, on retrouve l'architecte le plus souvent autour des réflexions de la composition urbaine via la pratique de la conception urbaine. Architecture Définition de l'architecture On voit dans les Dix livres de l'architecture de Vitruve que l'architecture comprend l'édification de toutes les sortes de bâtiments civils ou religieux, les ponts, les aqueducs, les ports, ainsi que les villes. Le terme architecture (en latin ), est issu du grec , de , « maître » et , « ouvrier, charpentier ») ; l'architecture désigne donc la notion de commander aux ouvriers; et l'architecte, celui qui les commande (avec ou sans dessins établis). Dès le Moyen Âge, différentiés des dessins d'architecture, les dessins de construction sont qualifiés de technique. À partir du , les architectes spécialisés dans la conception des bâtiments, des fortifications et des machines pour la guerre ont pris le nom d'ingénieurs. Au , certains architectes occidentaux, par exemple Eugène Viollet-le-Duc, s'attachent fortement à l'aspect constructif. Ils se concentrent en particulier sur les charpentes métalliques et participent au développement de la mécanique statique. Le terme architecture peut alors avoir une étymologie sémantique basée sur le grec Techné, la force, la structure, la charpente. À partir du , en Occident, dont les conceptions de production d'objet sont alors devenues globalement techniques et productives, il est possible de définir l'architecture comme l'art de diriger la construction, de concevoir les structures, de donner finalement une apparence avec des matériaux. L’« art de bâtir » s'ajoute à la simple construction des édifices. Dans certaines autres parties du monde, on peut formuler que cet « art de bâtir » comporte toujours une ritualisation, qui a existé dans le passé en Occident, distinguant l'architecture de la construction simple. Applications de l'architecture L'architecture s'occupe des bâtiments, des espaces publics, des villes et villages, des paysages, mais aussi d'ouvrages d'art, de navires (architecture navale). Étant donné l'ampleur de ses applications et la volonté d'expression mise sur la construction d'édifices, l'architecture dans toute son histoire est une activité plus proche des arts et métiers qu'une activité scientifique rigoureuse qu'elle est plus ou moins devenue. L'architecture fait d'abord appel à des savoirs organisés en un ensemble qui lui est particulier par son application à la construction tels que la composition, la géométrie, la morphologie, l'ornementation, l'harmonie (à base religieuse ou non), en même temps que le métré, la statique et le droit de manière habituelle pour la construction d'édifices. L'architecture va puiser d'abord dans les savoir-faire des différents beaux-arts et des différents métiers du bâtiment. Mais l'architecture va aussi puiser dans les ressources de différentes disciplines scientifiques : la géologie, la résistance des matériaux ainsi que dans les différentes sciences humaines comme l'anthropologie, la sociologie, la psychologie (ergonomie), l'écologie ou la géographie. L'architecture se formalise aussi en puisant dans l'Histoire. L'architecture se différencie de la construction en ce que l'architecture apporte une dimension particulière de réflexion et de planification de la part du concepteur, lorsqu'il envisage l'ensemble du cycle de vie d'une construction. Cette réflexion est à la fois esthétique, sociale, environnementale et philosophique. L'architecture naît de besoins fonctionnels tels que habiter, traverser un fleuve, travailler, se soigner, faire du sport, se divertir. Des réponses formelles spécifiques sont apportés à ces besoins concernant l’organisation, la structure, la technique de construction, tout en répondant à des objectifs notamment esthétiques et sociaux. L'architecture naît de besoins de représentation des idéaux et de la mémorisation des faits passés. La corrélation entre la variété des besoins, la variété des réponses possibles, et la variété des sensibilités esthétiques donne une infinité d’architectures différentes et de nombreuses interprétations par des architectes. On peut néanmoins les regrouper par périodes, par courants de styles (formels ou bien éthériques), par type de structure, par type de technique, par fonctions (voir « Le Patrimoine architectural » ci-après). On utilise l'architecture aussi bien pour la création que pour la restauration ou la transformation (rénovation) des édifices. Il s'agit parfois simplement d'une action d'ornementation du bâti, sans autre opération. Et pour des constructions anciennes, il peut s'agir de réornementation avec retour à l'aspect initial ou à l'inverse d'ajout de différences qui les modernise. Dans certains cas cela concerne la mise en ensemble des édifices, par exemple la constitution de cité. Depuis l'Antiquité, l'objet sur lequel se pose l'acte architectural est quelquefois la ville même prise dans son entier, l'agglomération de constructions, lorsque par exemple il s'agit d'une ville nouvelle aussi bien antique que contemporaine. L'histoire de l'urbanisme est totalement liée à l'histoire de l'architecture, histoires existant déjà avant la fondation de l'Égypte au millénaire avant l'âge des métaux. La caractérisation formelle des édifices fait partie des contraintes d'urbanisme, dont le domaine d'application est la ville et les territoires associés et pour ces domaines les données sociales et politiques ont une importance certaine. Constitution de l'architecture sur l'édifice L'architecture est nécessaire pour produire des marques dans la mémoire des peuples organisés sédentaires dans la quasi-totalité des sociétés existantes. La prise de position solennelle concernant les lieux remarquables est faite par ce moyen. L'architecture traduit pour les lieux de rassemblement leur nature et leur fonction sociale pour le public. Il s’agit par l'architecture dans un ordre de priorité qui dépend de l'époque considérée : de montrer la puissance de la « Nature » et composer avec elle et avec l'écoulement du temps et ses énergies, d'exprimer le pouvoir sécuritaire ou la puissance individuelle avec l'autorité, d'afficher le niveau hiérarchique des tenants dans la société (classe sociale), de manifester la fonction de l'édifice dans l'organisation de la société, de fournir et caractériser des lieux différents du monde ordinaire (religion et spiritualité, spectacle). Des choses matérielles et immatérielles sont mises en accord convenable par la disposition des éléments. L'Harmonie correspond à la civilisation et l'époque considérée. L'architecture produit des codes à lire dans l'espace aménagé. Ces codes des formes et des matières traduisent le cosmos tel qu'il est appréhendé. Par exemple l'« architecture de ruine » apparue au est une construction neuve réinscrivant temps et culture. Dans l’aire occidentale moderne, l'architecture intervient à de nombreuses échelles depuis la conception et la réalisation d'éléments constituant les membres de corps de bâtiments, jusqu'à celle de villes entières conçues comme un tout. L'architecture est ressentie comme un moyen de traduire l'espace entourant le corps humain par la philosophie associée à la psychologie de la sphère intime, de la sphère privée, de la sphère publique qui se définissent selon la société. Cette modélisation des espaces contient en facteurs les importances différentes données par l'individu à la conscience de soi et à la conscience de l'extérieur. L'espace contenant est détaillé graduellement en pièces, en locaux pour l'abri de l'individu, de la famille ; puis en espace public commun ; et enfin en espace « naturel ». L'activité de l'architecte selon sa motivation personnelle est censée produire de l'architecture lors de la commande de structure collective (État…) ou d'individu. À partir des formes de constructions funéraires ancestrales, l'activité s'est centrée sur celle des formes habitées. Elles sont devenues « classiques » depuis le Moyen Âge : il s'agit de maisons d'habitat, écoles, hôpitaux, en plus des tribunaux, lieux de culte (églises temples…), ateliers, « mairies »… Se sont ajoutés depuis le Néolithique au fur et à mesure du temps au patrimoine des éléments venant de la modernisation de l'activité humaine et de l'organisation de la société où le côté pratique se mêle au côté rituel devenu aspect culturel. Il s'agit des éléments respectant les besoins militaires avec rassemblement (places, forts et châteaux), de besoins structurels de réseaux de transport (ponts, ports, gares ferroviaires, aéroports) et de commerce (boutiques antiques, halles, hypermarchés), besoins d'espace de rassemblement et de loisir (théâtres, stades, gymnases, piscines, patinoires, résidences balnéaires et de montagne) et parfois de besoins exprimés pour la production pré-industrielle et industrielle (manufactures usines construites selon certains modes de gestion des ressources humaines, mode de gestion de l'image publicitaire). Après la Renaissance, le projet architectural à l'occidentale aboutissant à l'Architecture exprimée sur l'édifice d'habitat ou autre prend une formulation technique de la procédure de conception définissant la présence d'Architecture. Ce qui est voulu est d'établir-procurer des sensations chez l'observateur. Dans l'histoire de la construction en Occident, la construction sans formulation architecturale est passée de la majeure partie des bâtiments à son inverse : une formulation architecturale de la majeure partie de la construction d'édifice. La formulation architecturale de l'édifice pour l'aspect et l'organisation des volumes a été associée avec la formulation de l'aspect et l'organisation des terrasses pentes et circulations de la parcelle de terrain qui reçoit l'édifice. Patrimoine architectural L’architecture désigne le corpus de tous les édifices construits, c'est-à-dire leur classification et leur étude, qu'ils aient été conçus par des constructeurs affichant une intention esthétique ou non. Le terme « architecture » suivi d'un qualificatif permet aussi de spécifier un ensemble générique du patrimoine bâti. Cette classification permet une identification de l'objet bâti. La possibilité est que l'édifice comporte une volonté d'acte architectural. Mais aussi il peut y avoir une absence de déclaration qu'il s'agit d'acte architectural, et que c'est de l'architecture par le fait (voir architecture vernaculaire). Le terme « architecture » permet ainsi de spécifier, pour l'objet créé par l'acte de bâtir, l’ensemble des caractéristiques telles que la forme et la symbolique ou les propriétés d’usage. Pour cette classification, on ajoute en général un qualificatif distinctif de la mise en ensemble par style, par usage, par époque, par matière (exemples : architecture militaire, architecture chrétienne, architecture romane, architecture bois). Mais on utilise aussi techniquement des noms qui sont plus spécialisés et moins parlants : exemples « Bauhaus », « Roccoco », « École de Chicago ». Ces noms n'ont par ailleurs pas un sens universel : ainsi si l'époque baroque correspond à l'architecture baroque dans l'Europe partie Est, elle ne correspond pas à l'architecture baroque en France mais à l'architecture classique (les guerres de religion n'ayant en France pas permis un développement de l'architecture autre que celle des grands personnages du pouvoir établis en conflit religieux). Les méthodes originelles utilisées pour bâtir les édifices ainsi catégorisés a posteriori ne posent pas fondamentalement la différence entre les multiples styles. Histoire et styles de l'architecture Préhistoire Il existe des maisons et des villages en bois dont les restes n'ont subsisté qu'en milieux aqueux, lac, mer ou rivière. Les plus anciens connus sont postérieurs au Paléolithique. Un site de la fin du Néolithique a été bien étudié à Charavines sur le bord du lac de Paladru en Isère. La construction existe depuis l'âge de la pierre, elle est le support de l'architecture. Cet art est un des rares regroupements d'autres arts, dont les arts qui lui sont antérieurs, la chasse, la guerre, la peinture, qui la servent pour établir sa symbolique où le feu a une place notable. La symbolique « du dedans » opposée à celle « du dehors ». La symbolique de la « voûte ». La symbolique de « la mort de l'individu ». La symbolique du « ciel ». Le monolithisme de la structure initiale qu'est la grotte devient symbolique. Les tout premiers édifices porteurs d'architecture sont outre les grottes aménagées, les tumulus. Ce qui concerne à la fois les populations nomades et les populations sédentarisées. Et partie de la construction de ces tombes, une partie de l'architecture religieuse s'établit en utilisant l’élévation vers le ciel pour la construction, une autre partie s'établit en creusant la terre. La différenciation des constructions nécessaires à l'organisation sociale des sédentaires fait naître l'architecture par les édifices spécialisés restant dépendants du climat local et des ressources disponibles. Les arts de la peinture et de la sculpture qui sont antérieurs à l'art de construire-architecture lui sont intégrés. L'aspect conventionnel apparaît localement avec le temps et s'ébauche dès lors des « styles architecturaux ». Antiquité Dans plusieurs civilisations antiques, comme l'Égypte ou la Mésopotamie, l'architecture et l'urbanisme reflètent constamment le divin et le surnaturel. De plus, elles ont recours à la monumentalité dans l'architecture pour symboliser le pouvoir politique des dirigeants, de l'élite, ou de l'État lui-même. L'architecture et l'urbanisme des civilisations telles que la Grèce antique et la Rome antique évoluèrent à partir d'idéaux civiques plutôt que religieux ou empiriques, et de nouveaux types de constructions émergèrent. Des textes, les « traités d'architecture », ont été écrits depuis l'Antiquité. Ces textes contiennent à la fois des conseils généraux, et des prescriptions et des canons formels. Certains des plus importants exemples de l'architecture canonique sont religieux. Architecture occidentale après l'antiquité Après la disparition de l'Empire romain, puis le schisme entre l'église byzantine et l'église romaine au , l'aristocratie et le clergé chrétien prennent des initiatives architecturales et artistiques. L'invention d'une nouvelle symbolique viendra ultérieurement, entre le et le . Entamant l'époque moderne au , l'« architecture classique » marque déjà la prééminence de la symbolique architecturale non sacrée sur la symbolique architecturale sacrée. Dès le la période moderne aboutit en occident à la fin de la définition de l'architecture comme espace défini par des rituels, mais comme espace défini par la population aristocratique et bourgeoise avec art et contenant de l'art avec re-codification des éléments de l'histoire antique qui sont réutilisés. L'architecture reste un moyen d'affirmer l'identité de la population par « nation ». L'évolution de la technique de construction se conjugue avec la création de nouveaux objets architecturaux « modernes » porteurs des nouveaux styles architecturaux au . Époque contemporaine Dans l'époque contemporaine, l'architecture reste un moyen d'afficher la splendeur, entre autres par le gigantisme dans la hauteur des édifices verticaux ou le gigantisme dans la portée horizontale. Mais elle devient aussi un élément du domaine économique pour des raisons politiques. Les progrès techniques des et ont largement étendu les possibilités de réalisation qui doivent suivre les besoins démographiques et les normes d'hygiène nouvelles. La construction en métal et la construction en béton font leur apparition avec leur esthétique dite « moderne ». La modélisation de l'usage est faite. Les architectes adopteront intégralement les technologies nouvelles et la « standardisation ». L'architecture est depuis le milieu du une composante de la « promotion immobilière ». Architecture bois L'architecture bois vernaculaire inspire les ouvrages contemporains. Le matériau bois permet à l'architecture de concevoir des ouvrages stockant du carbone et d'être plus vertueux. Certains spécialistes comme Yves Weinand, architecte et professeur à l'École polytechnique fédérale de Lausanne, disent qu'il faut repenser l'architecture avec les matériaux biosourcés disponibles localement et imaginer des constructions réversibles, démontable voire réemployable. Théorie de l’architecture Un traité d'architecture est un ouvrage théorique présentant les règles de l'architecture savante. Les traités d'architecture sont le vecteur de transmission de l'architecture européenne se référant à l'Antiquité gréco-latine (du au ). Un dictionnaire d'architecture est un ouvrage pratique présentant les définitions des termes utilisés pour désigner des éléments d'architecture. Ils peuvent prendre une forme de récapitulatif historique. Place des femmes en architecture Julia Morgan (1872-1957) est la première femme admise à l'École des Beaux-Arts de Paris. Alice Malhiot est la première femme architecte au Canada en 1914. Esther Hill (1895-1985) est la première femme à être diplômée en Ontario en 1920. Flora Crawford (1899-1991) est la première femme à obtenir son diplôme en 1923 à l'EPFZ. En Suisse, Lux Guyer fait partie des premières architectes femmes ayant monté leur cabinet d'architecture en 1924. Parmi les pionnières en architecture on trouve : Eileen Gray (1878-1976), Lilla Hansen (1872-1962), Charlotte Perriand (1903-1999), Renée Gailhoustet (1929-2023), Marion Tournon-Branly (1924-2016), Édith Girard (1949-2014), Maria Deroche (1938-) . Les architectes canadiennes Phyllis Lambert (1927-), Blanche Lemco (1923-), Cornelia Hahn Oberlander et Denise Scott Brown (1931-). Depuis 1979 le Pritzer Price a été décerné à Zaha Hadid (2004), Kazuyo Sejima (2010), Carme Pigem (2017), Yvonne Farrell et Shelley McNamara (2020), Anne Lacaton (Lacaton et Vassal) en 2021. En France, si on trouve environ 60 % d'étudiantes en architecture, seules 25 % de femmes sont inscrites à l'Ordre des Architectes. Acteurs de l'architecture Les concepteurs, réalisateurs d'architectures sont communément appelés architectes, qu'ils soient professionnels ou pas, néanmoins le titre « architecte » est généralement attribué à des professionnels diplômés d'une école d'architecture. Ils sont quelquefois regroupés en corporations appelées ordre des architectes. Le nom du diplôme et des spécialités sont généralement accolés à ce titre. Toutefois selon l'objet, l'architecture est aussi le domaine des architectes paysagistes, des architectes d'intérieur, des urbanistes, des ingénieurs civils, voire de plasticiens, de designers et d'artistes divers. Architecte-urbaniste L’architecture est exercée, dans le respect des procédures administratives du lieu d'édification, par des architectes dont le titre professionnel est protégé juridiquement, ou des spécialistes assimilés à des architectes. Par distinction scientifique d’avec la construction qui serait le fait d’assembler différents éléments en utilisant les matériaux et les techniques appropriées, la pratique de l’architecture se caractérise par une intentionnalité établie dans le « projet ». (Voir « définition » ci-dessus). Le projet se définit ainsi en des plans, des représentations symboliques diverses qui lui font intégrer temps de construction et d’usage. Aussi, cet effort conscient et préalable propre à la conception architecturale a-t-il pour objectif de concilier l’utilité, la beauté et la solidité de formes, d’espaces et de structures (habitées ou non). Par ailleurs, la visée fonctionnelle inhérente à l’architecture, l'aspect pratique à l'usage dont découle l'aspect économique la distingue dans l'histoire également des autres arts dits décoratifs que sont le dessin, la gravure, la peinture et la sculpture qui y ont été originellement intégrés. Bien que de racines historiques antiques, la conception des villes en tant que discipline spécifique est désignée dans l'aire de la pensée occidentale depuis le milieu du par le terme d’« urbanisme ». Le terme (littéralement « urbanisation » dont l’acception française correspond au concept « urbanisme ») a été employé pour la première fois par l’ingénieur barcelonais Ildefons Cerdà dans sa (1867), un ouvrage considéré comme précurseur de la discipline. L'activité de l'architecte est mesurée par référence à l'édifice simple et complet. Et l'architecte a une action qui recouvre aussi bien l’élément de mobilier que la ville entière. L'urbaniste non-architecte ne peut avoir sur les édifices une action autre qu'organisatrice de l'ensemble. La maison, l'immeuble est le niveau « normal » d'objet traité, ce sont les unités de référence d'activité d'édification pour le droit en usage. Les établissements, résidence, cité, monument, ville correspondent à l'échelle d'activité au-dessus de la « moyenne ». Les mobiliers, édicules qui sont des objets à l'échelle d'en dessous de l'édifice sont la plupart du temps intégrés à l'activité normale, cependant ils composent l'activité spécifique de l'architecte d'intérieur qui ne peut avoir une action de conception au-delà de l'intérieur sur les édifices. Ingénieur-architecte L’architecture portant sur les ouvrages militaires, les fortifications, les engins de siège a été à l’origine de la profession d’ingénieur à partir du . La technique du génie militaire comporte un ordonnancement: un arrangement des tâches aboutissant à la mise en forme de l'ouvrage. Parmi les acceptions de l’architecte, celle qui correspond davantage à la notion actuelle d’ingénieur lui a ainsi longtemps été confondue. Vitruve, auteur d’un traité célèbre, était lui-même constructeur de machines de guerre et architecte. Un autre exemple d’ingénieur militaire bâtisseur est le maréchal de Vauban manifestant également ses préoccupations d’ordre esthétique. Vauban, commissaire général des fortifications de Louis XIV, illustra ses talents de bâtisseur avec le souci d’un langage formel pourvu de réelles qualités esthétiques. Il a dirigé l’aménagement de plus de 160 forts ou places fortes et en a construit 9 ex nihilo, faisant appel à certains éléments tels que les échauguettes, non pas tant pour leur utilité défensive (devenue obsolète), que pour leur intérêt esthétique. Il a en outre réalisé des travaux d’aménagement du territoire, notamment le perfectionnement du canal du Midi. Actuellement, l'édification de bâtiment esthétique faisant appel au savoir scientifique élaboré a recours à l'ingénieur-architecte. Paysagiste Sur les bases de la technique du jardinage établie à la Renaissance par les jardiniers est apparu le métier de concepteur paysagiste qui s'apparente aux métiers d'architecte et de dessinateur-projeteur dans le BTP. Avec l'invention du bosquet, le jardinier devient un concepteur. Dans les parcs créés, la verdure est aménagée de chemins et allées (viabilisée) et domestiquée pour son arrosage. Elle donne une esthétique d'encadrement de l'espace de vie bâti ou non. Elle utilise principalement la perspective puis fait usage des terrasses et sauts-de-loup vers la bâtisse, puis des haies, des broderies de buis, d'étangs et de cascades et puis des fabriques. Dans la période moderne de la ville du , les parcs et jardins sont établis par les paysagistes comme des lieux réintroduisant la nature dans les lieux de vie devenus très denses en édifices. À partir du , les parcs et jardins sont conçus par des paysagistes en relation avec les urbanistes pour les villes où sont créés les « espaces verts » ou en relation avec les architectes pour les immeubles à jardin. Au , les paysagistes composent les murs végétalisés dans des espaces sans emprise au sol. Autres Lorsque l’architecture est créée par les occupants des édifices eux-mêmes sans le recours à des hommes de l’art, elle est dite vernaculaire. Elle est une expression de leur tradition. Les navires sont conçus comme un édifice particulier par des architectes navals. Aspects juridiques L'architecture est conditionnée par l'autorisation des instances locales et le respect des directives. Particulièrement, l'architecture religieuse est conditionnée par les lois internes des pays. Et concernant l'architecture militaire, elle est conditionnée par les lois externes imposées par les vainqueurs. Pour l'exercice de l'architecture, il y a un code déontologique. (pour plus de détails, voir l'article « Architecte »). Par ailleurs, les œuvres architecturales sont protégées par le droit d'auteur, ce qui signifie qu'en Europe toute copie ou reproduction même partielle peut être interdite jusqu'à 70 ans après la mort de l'auteur selon les pays concernés ; d'autres durées peuvent s'appliquer dans d'autres pays. Par ailleurs dans un certain nombre de pays ne garantissant pas la liberté de panorama, il est également proscrit de photographier une œuvre architecturale protégée par le droit d'auteur. En France un projet de loi sur , prévu pour mars puis reporté à septembre 2015 devrait clarifier le droit des espaces protégés avec, selon le gouvernement un souci d'efficacité et d'intelligibilité mais sans renoncer au niveau de protection, en suivant plusieurs recommandations du rapport Bloche « Pour une création architecturale désirée et libérée » publié en juillet 2015 et rassemblant 36 propositions réunies par Patrick Bloche. Institutions Prix et récompenses L’un des plus prestigieux prix internationaux d’architecture est le prix Pritzker, décerné annuellement depuis 1979 par une fondation privée. Autres prix : prix Mies van der Rohe (Union européenne) prix de l'Équerre d'argent (France), décerné sous l'égide du Moniteur, le plus médiatique prix de la Première œuvre (France), décerné sous l'égide du Moniteur prix Stirling (Royaume-Uni) prix d'excellence de l'IRAC (Canada) prix du Mipim, Marché international des professionnels de l’immobilier, Cannes (France) prix Versailles. Swiss Architectural Award (Suisse) Enseignement D’un point de vue historique, les écoles d’architecture les plus célèbres ont été : en France au : École des beaux-arts de Paris (jusqu'en 1968) ; École spéciale d'architecture, à Paris ; École centrale Paris qui délivrait le diplôme d'architecte. en Allemagne dans la première moitié du , le , à Weimar, Dessau-Roßlau et Berlin a été un foyer majeur du Mouvement moderne en architecture mondial. Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie Encyclopédie de Diderot et d'Alembert, article Architecture Dictionnaire raisonné de l'architecture française du (1854 à 1868), Eugène Viollet-le-Duc, 1856 Pierre Caye, Olga Medvedkova, Renaud Pleitinx and Jean Stillemans, Jean (eds.), Traités et autres écrits d'architecture. Mardaga, 2021. , 622 pages, . Conversation sur l'architecture, Cours de théorie de l'architecture professé à l'École nationale supérieure des Beaux-Arts, deux volumes, André Gutton, Éditions Vincent Fréal et Cie, 1954 . Articles connexes Généralités : Divers : Charte de Venise Architecture et Humanisme Architectes de l'urgence :Catégorie:Livre d'architecture, Traité d'architecture Construction parasismique Ville rouge (architecture) Philosophie de l'architecture Liens externes
L'architecture est l'art majeur de concevoir des espaces et de bâtir des édifices, en respectant des règles de construction empiriques ou scientifiques, ainsi que des concepts esthétiques, classiques ou nouveaux, de forme et d'agencement d'espace, en y incluant les aspects sociaux et environnementaux liés à la fonction de l'édifice et à son intégration dans son environnement, quelle que soit cette fonction : habitable, sépulcrale, rituelle, institutionnelle, religieuse, défensive, artisanale, commerciale, scientifique, signalétique, muséale, industrielle, monumentale, décorative, paysagère, voire purement artistique.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Anarchisme
Anarchisme
Lanarchisme , ou idéologie libertaire, regroupe plusieurs courants de philosophie politique développés depuis le sur un ensemble de théories et de pratiques anti-autoritaires fondées sur la démocratie directe et ayant la liberté individuelle comme valeur fondamentale. Le terme libertaire est couramment utilisé comme synonyme d'anarchiste, particulièrement dans le monde francophone à la suite de l'adoption des lois scélérates en France. L'anarchisme, à la différence de l'anomie, ne prône pas l'absence de loi, mais milite pour que son élaboration émane directement du peuple (initiative populaire par exemple), qu'elle soit directement votée par lui (référendum ou vote par des assemblées tirées au sort) et que son application soit sous contrôle de ce dernier (mandat impératif, forces de sécurité dont les officiers sont élus, révocabilité des élus). Fondé sur la négation du principe de domination d'un individu ou d'un groupe d'individus dans l'organisation sociale, l'anarchisme a pour but de développer une société sans classe sociale. Ce courant prône ainsi la coopération dans une dynamique d'autogestion. Contre l'oppression, l'anarchisme propose une société fondée sur la solidarité comme solution aux , la complémentarité de la liberté de chacun et celle de la collectivité, l'égalité des conditions de vie et l'autogestion des moyens de production (coopératives, mutuelles). Il s'agit donc d'un mode politique qui cherche non pas à résoudre les différences opposant les membres constituants de la société mais à associer des forces autonomes et contradictoires. L'anarchisme est un mouvement pluriel qui embrasse l'ensemble des secteurs de la vie et de la société. Initialement théorisé par des penseurs socialistes, il est habituellement classé à la gauche voire l'extrême gauche du spectre politique bien qu'il refuse par essence de s'inscrire dans le cadre de la démocratie représentative. Concept philosophique, c’est également « une idée pratique et matérielle, un mode d’être de la vie et des relations entre les êtres qui naît tout autant de la pratique que de la philosophie ; ou pour être plus précis qui naît toujours de la pratique, la philosophie n’étant elle-même qu’une pratique, importante mais parmi d’autres ». En 1928, Sébastien Faure, dans La Synthèse anarchiste, définit trois grands courants qui cohabitent tout au long de l'histoire du mouvement : l'anarchisme individualiste qui insiste sur l'autonomie individuelle contre toute autorité ; le communisme libertaire, qui de l'aphorisme « De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins » créé par Louis Blanc, veut économiquement partir du besoin des individus, pour ensuite produire le nécessaire pour y répondre ; l'anarcho-syndicalisme, qui propose une méthode, le syndicalisme, comme moyen de lutte et d'organisation de la société. Depuis, de nouvelles sensibilités se sont affirmées, telles l'anarcha-féminisme, l'écologie sociale (et son application, le municipalisme libertaire). En 2007, l'historien Gaetano Manfredonia propose une relecture de ces courants sur la base de trois modèles. Le premier, « insurrectionnel », englobe autant les mouvements organisés que les individualistes qui veulent détruire le système autoritaire avant de construire, qu’ils soient bakouniniens, stirnerien ou partisans de la propagande par le fait. Le second, « syndicaliste », vise à faire du syndicat et de la classe ouvrière, les principaux artisans tant du renversement de la société actuelle, que les créateurs de la société future. Son expression la plus aboutie est sans doute la Confédération nationale du travail pendant la révolution sociale espagnole de 1936. Le troisième est « éducationniste réalisateur » dans le sens où les anarchistes privilégient la préparation de tout changement radical par une éducation libertaire, une culture formatrice, des essais de vie communautaires, la pratique de l'autogestion et de l'égalité des sexes, etc. Ce modèle est proche du gradualisme d'Errico Malatesta et renoue avec « l’évolutionnisme » d'Élisée Reclus. Pour Vivien Garcia dans L'Anarchisme aujourd'hui (2007), l'anarchisme « ne peut être conçu comme un monument théorique achevé. La réflexion anarchiste n'a rien du système. […] L'anarchisme se constitue comme une nébuleuse de pensées qui peuvent se renvoyer de façon contingente les unes aux autres plutôt que comme une doctrine close ». Selon l'historien américain Paul Avrich : « Les anarchistes ont exercé et continuent d'exercer une grande influence. Leur internationalisme rigoureux et leur antimilitarisme, leurs expériences d'autogestion ouvrière, leur lutte pour la libération de la femme et pour l'émancipation sexuelle, leurs écoles et universités libres, leur aspiration écologique à un équilibre entre la ville et la campagne, entre l'homme et la nature, tout cela est d'une actualité criante ». L'anarchisme s'inscrit en outre dans l'histoire des mouvements sociaux et de l'art en mobilisant divers symboles. Définition et sens commun Le terme « anarchisme » et ses dérivés sont employés tantôt péjorativement, comme synonymes de désordre social dans le sens commun ou courant et qui se rapproche de l’anomie, tantôt comme un but pratique, car l'anarchisme défend l'idée que l'absence d'une structure de pouvoir n'est pas synonyme de désorganisation sociale. Les anarchistes rejettent en général la conception courante de l'anarchie utilisée par les médias et les pouvoirs politiques. Pour eux, « l'ordre naît de la liberté », tandis que les pouvoirs engendrent le désordre. Certains anarchistes useront du terme « acratie », du grec « kratos », le pouvoir, donc littéralement « absence de pouvoir », plutôt que du terme « anarchie » qui leur semble devenu ambigu. De même, certains anarchistes auront plutôt tendance à utiliser le terme de « libertaires ». Pour ses partisans, l'anarchie n'est justement pas le désordre social. C’est plutôt le contraire, soit l'ordre social absolu, grâce notamment à la socialisation des moyens de production : contrairement à l'idée de possessions privées capitalisées, elle suggère celle de possessions individuelles ne garantissant aucun droit de propriété, notamment celle touchant l'accumulation de biens non utilisés. Cet ordre social s'appuie sur la liberté politique organisée autour du mandatement impératif, de l'autogestion, du fédéralisme intégral et de la démocratie directe. L'anarchie est donc organisée et structurée : c'est l'Ordre moins le pouvoir. Étymologie Le terme d'anarchie est un dérivé du grec ἀναρχία, anarkhia. Composé du préfixe privatif an- (en grec αν, « sans », « privé de ») et du radical arkhê, (en grec αρχη, « origine », « principe », « pouvoir » ou « commandement »). L'étymologie du terme désigne donc, d'une manière générale, ce qui est dénué de principe directeur et d'origine. Cela se traduit par « absence de principe », « absence de chef », « absence d'autorité » ou « absence de gouvernement ». Dans un sens négatif, l'anarchie évoque le chaos et le désordre, l'anomie. Et dans un sens positif, un système où les individus sont dégagés de toute autorité. Ce dernier sens apparaît en 1840 sous la plume du théoricien, socialiste libertaire, Pierre-Joseph Proudhon (1809-1865). Dans Qu'est-ce que la propriété ?, l'auteur se déclare « anarchiste » et précise ce qu'il entend par « anarchie » : « une forme de gouvernement sans maître ni souverain ». Précurseurs de l'anarchisme Pour de nombreux théoriciens de l'anarchisme, l'esprit libertaire remonte aux origines de l'humanité. À l'image des Inuits, des Pygmées, des Santals, des Tivs, des Piaroas ou des Mérinas, de nombreuses sociétés fonctionnent, parfois depuis des millénaires, sans autorité politique (État ou police) ou suivant des pratiques revendiquées par l'anarchisme comme l'autonomie, l'association volontaire, l'auto-organisation, l'aide mutuelle ou la démocratie directe. Les premières expressions d'une philosophie libertaire peuvent être trouvées dans le taoïsme et le bouddhisme. Au taoïsme, l'anarchisme emprunte le principe de non-interférence avec les flux des choses et de la nature, un idéal collectiviste et une critique de l'État ; au bouddhisme, l'individualisme libertaire, la recherche de l'accomplissement personnel et le rejet de la propriété privée. Une forme d’individualisme libertaire est aussi identifiable dans certains courants philosophiques de la Grèce antique, en particulier dans les écrits épicuriens, cyniques et stoïciens. Certains éléments libertaires du christianisme ont influencé le développement de l'anarchisme, en particulier de l'anarchisme chrétien. À partir du Moyen Âge, certaines hérésies et révoltes paysannes attendent l'avènement sur Terre d'un nouvel âge de liberté. Des mouvements religieux, à l'exemple des hussites ou des anabaptistes s'inspirèrent souvent de principes libertaires. Plusieurs idées et tendances libertaires émergent dans les utopies françaises et anglaises de la Renaissance et du siècle des Lumières. Pendant la Révolution française, le mouvement des Enragés s'oppose au principe jacobin du pouvoir de l'État et propose une forme de communisme. En France, en Allemagne, en Angleterre ou aux États-Unis, les idées anarchistes se diffusent par la défense de la liberté individuelle, les attaques contre l'État et la religion, les critiques du libéralisme et du socialisme. Certains penseurs libertaires américains comme Henry David Thoreau, Ralph Waldo Emerson et Walt Whitman, préfigurent l’anarchisme contemporain de la contre-culture, de l'écologie, ou de la désobéissance civile. Remonter si loin dans l'histoire de l'humanité n'est pas sans risque d'anachronisme ou d'idéologie. C'est donner une définition extrêmement vague de l'anarchisme sans tenir compte des conditions historiques et sociales de l'époque des faits. Il faudra attendre la Révolution française pour découvrir des aspirations ouvertement libertaires chez des auteurs comme Jean-François Varlet, Jacques Roux ou Sylvain Maréchal. William Godwin (1793) apparaît comme l'un des précurseurs de l'anarchisme. Pierre-Joseph Proudhon est le premier théoricien social à s'en réclamer explicitement en 1840. Principes généraux Absence d'autorité hiérarchique L'anarchisme est une philosophie politique qui présente une vision d'une société humaine sans hiérarchie, et qui propose des stratégies pour y arriver, en renversant le système social autoritaire. L'objectif principal de l'anarchisme est d'établir un ordre social sans décideur (des dirigeants peuvent exister, dans le sens où ils s'occuperont de l'organisation générale mais ils ne sont pas propriétaire et ils n'ont pas plus de pouvoir décisionnels que ces camarades). Un ordre fondé sur la coopération volontaire d'hommes et de femmes libres et conscients, qui ont pour but de favoriser un double épanouissement : celui de la société et celui de l'individu qui participe à celle-ci. Selon l'essayiste Hem Day : « On ne le dira jamais assez, l’anarchisme, c’est l’ordre sans le gouvernement ; c’est la paix sans la violence. C’est le contraire précisément de tout ce qu’on lui reproche, soit par ignorance, soit par mauvaise foi ». La pensée anarchiste s’oppose par conséquent à toutes les formes d’organisation sociale qui oppriment des individus, les asservissent, les exploitent au bénéfice d’un petit nombre, les contraignent, les empêchent de réaliser toutes leurs potentialités. À la source de toute philosophie anarchiste, on retrouve une volonté d'émancipation individuelle ou collective. L'amour de la liberté, profondément ancré chez les anarchistes, les conduit à lutter pour l'avènement d'une société plus juste, dans laquelle les libertés individuelles pourraient se développer harmonieusement et formeraient la base de l'organisation sociale et des relations économiques et politiques. L'anarchisme est opposé à l'idée que le pouvoir coercitif et la domination soient nécessaires à la société et se bat pour une forme d'organisation sociale et économique libertaire, c'est-à-dire fondée sur la collaboration ou la coopération plutôt que la coercition. L'ennemi commun de tous les anarchistes est l'autorité, sous quelque forme que ce soit, l'État étant leur principal ennemi : l'institution qui s'attribue le monopole de la violence légale (guerres, violences policières), le droit de voler (impôt) et de s'approprier l'individu (conscription, service militaire). Société sans État Les visions qu'ont les différentes tendances anarchistes de ce que serait ou devrait être une société sans État sont en revanche d'une grande diversité. Opposé à tout credo, l'anarchiste prône l'autonomie de la conscience morale par-delà le bien et le mal définis par une orthodoxie majoritaire, un pouvoir à la pensée dominante. L'anarchiste se veut libre de penser par lui-même et d'exprimer librement sa pensée. Certains anarchistes dits « spontanéistes » pensent qu'une fois la société libérée des entraves artificielles que lui impose l'État, l'Ordre naturel précédemment contrarié se rétablirait spontanément, ce que symbolise le « A » inscrit dans un « O » (, Proudhon). Ceux-là se situent, conformément à l'héritage de Proudhon, dans une éthique du droit naturel (elle-même affiliée à Rousseau). D'autres pensent que le concept d'ordre n'est pas moins « artificiel » que celui d'État. Ces derniers pensent que la seule manière de se passer des pouvoirs hiérarchiques est de ne pas laisser d'ordre coercitif s'installer. À ces fins, ils préconisent l'auto-organisation des individus par fédéralisme, comme moyen permettant la remise en cause permanente des fonctionnements sociaux autoritaires et de leurs justifications médiatiques. En outre, ces derniers ne reconnaissent que les mandats impératifs (votés en assemblée générale), révocables (donc contrôlés) et limités à un mandat précis et circonscrit dans le temps. Enfin, ils pensent que le mandatement ne doit intervenir qu'en cas d'absolue nécessité. Les anarchistes se distinguent de la vision marxiste d'une société future en rejetant l'idée d'une dictature du prolétariat qui serait exercée après la révolution par un pouvoir temporaire : à leurs yeux, un tel système ne pourrait déboucher que sur la tyrannie. Ils sont partisans d'un passage direct, ou du moins aussi rapide que possible, à une société sans État, celle-ci se réaliserait par le biais de ce que Bakounine appelait l'. Pierre Kropotkine voit pour sa part la société libertaire comme un système fondé sur l'entraide, où les communautés humaines fonctionneraient à la manière de groupes d'égaux ignorant toute notion de frontière. Les lois deviendraient inutiles car la protection de la propriété perdrait son sens ; la répartition des biens serait, après expropriation des richesses et mise en commun des moyens de production, assurée par un usage rationnel de la prise au tas (ou ) dans un contexte d'abondance, et du rationnement pour les biens plus rares. « La propriété, c'est le vol ! » Dans Qu'est-ce que la propriété ? (1840), Pierre-Joseph Proudhon expose les méfaits de la propriété dans une société. Ce livre contient la citation célèbre « La propriété, c'est le vol ! ». Plus tard, dans Théorie de la propriété, Proudhon se ravise et paraphrasant sa célèbre formule, il déclare : « La propriété, c'est la liberté ! ». Par la suite ce refus de la propriété évolue selon les différents courants d'anarchisme, individualistes ou collectivistes. Il sert de base à l'illégalisme en France, et à l'anarchisme expropriateur, quoique ce dernier encourage le vol des bourgeois dans le but de financer des activités anarchistes, et non sur la base d'une opposition à la propriété en tant que telle. Courants et modèles Lors du dernier tiers du et du début du , l'anarchisme est l'un des deux grands courants de la pensée révolutionnaire, en concurrence directe avec le marxisme. Avec Mikhaïl Bakounine, qui joue un rôle déterminant dans la Première Internationale dont il est évincé par les partisans de Karl Marx en 1872, l'anarchisme prend un tour collectiviste face à la tendance mutualiste et respectueuse de la petite propriété privée défendue par Pierre-Joseph Proudhon. Sous l'influence des communistes libertaires, dont Pierre Kropotkine et Élisée Reclus, émerge ensuite le projet d'une réorganisation de la société sur la base d'une fédération de collectifs de production ignorant les frontières nationales. Dans les années 1880-1890, sous l'inspiration notamment de Errico Malatesta, l'anarchisme se scinde entre insurrectionnalistes et partisans d'une conception gradualiste à la fois « syndicaliste et éducative […] fondée sur le primat pacifiste des solidarités vécues ». Typologie En 1928, dans l'Encyclopédie anarchiste, le Russe Voline définit « les trois idées maîtresses » : « 1° Admission définitive du principe syndicaliste, lequel indique la vraie méthode de la révolution sociale ; 2° Admission définitive du principe communiste (libertaire), lequel établit la base d'organisation de la nouvelle société en formation ; 3° Admission définitive du principe individualiste, l'émancipation totale et le bonheur de l'individu étant le vrai but de la révolution sociale et de la société nouvelle ». En 2007, l'historien Gaetano Manfredonia propose une relecture de ces courants sur la base de trois modèles. Le premier, « insurrectionnel », englobe autant les mouvements très organisés que les individualistes qui veulent détruire le système autoritaire avant de construire, qu’ils soient bakouniniens ou partisans de la propagande par le fait. Le second, « syndicaliste », vise à faire du syndicat et de la classe prolétaire, les principaux artisans tant du renversement de la société actuelle, que les créateurs de la société future. Son expression la plus aboutie est sans doute la Confédération nationale du travail pendant la révolution sociale espagnole de 1936. Le troisième est « éducationniste réalisateur » dans le sens où les anarchistes individualistes privilégient la préparation de tout changement radical par une éducation libertaire, une culture formatrice, des essais de vie communautaires, la pratique de l'autogestion et de l'égalité des sexes, etc. Ce modèle est proche du gradualisme de Errico Malatesta et renoue avec « l’évolutionnisme » de Élisée Reclus. Courants socialistes Les socialistes libertaires, selon les tendances, considèrent que la société anarchiste peut se construire par mutualisme, collectivisme, communisme, syndicalisme, mais aussi par conseillisme. L'abolition de la propriété lucrative et l'appropriation collective des moyens de production est un point essentiel de cette tendance. Par « propriété », on n'entend pas le fait de posséder quelque chose pour soi, mais de le posséder pour en tirer des revenus du travail des autres (différent de la propriété d'usage). Ces courants, composés initialement de Proudhon (et de ses successeurs), puis de Bakounine, étaient présents au sein de l'Association internationale des travailleurs (Première internationale), jusqu'à la scission de 1872 (où Bakounine et Karl Marx se sont trouvés opposés). Le socialisme libertaire établit un pont entre le socialisme et l'individualisme (notamment par le biais du coopérativisme et du fédéralisme) combattant tant le capitalisme que l'autoritarisme sous toutes ses formes. L'anarchisme proudhonien se manifeste par l’attachement à la propriété individuelle et à l’entraide entre communautés et ateliers. Il défend l'autogestion fédéraliste, un travaillisme pragmatique, un justicialisme idéo-réaliste et une économie mutualiste. Le travail, fondement de la société, devient le levier de la politique, le réalisateur de la liberté. Le justicialisme permet un pluralisme à travers un équilibre des forces physiques et sociales. Le fédéralisme permet le dynamisme et l'équilibre de la société pluraliste (auteurs : Pierre-Joseph Proudhon, James Guillaume, Maurice Joyeux). L'anarchisme collectiviste ou socialisme libertaire, qui propose une gestion collective égalitariste de la société (mouvement largement influencé par les écrits de Mikhaïl Bakounine et de Ricardo Mella). Le communisme libertaire, qui de l'adage « À chacun selon ses besoins, de chacun selon ses capacités » veut, d'un point de vue économique, partir du besoin des individus afin de produire par la suite le nécessaire pour y répondre ; ce qui politiquement est lié étroitement avec l'anarchisme qui part des volontés de chaque individu réel, par la liberté politique pour créer/construire la société à l'échelle des humains vivants/désirants (mouvement largement influencé par les écrits de Errico Malatesta, Pierre Kropotkine et Élisée Reclus). L'anarcho-syndicalisme, courant devenu dominant au sein de l'anarchisme après la faillite de sa tendance violente au cours des années 1880-1890, propose une méthode : le syndicalisme, couplé à l'anarchisme, comme moyen de lutte et d'accès vers une société anarchiste (mouvement largement influencé par les écrits d'Émile Pouget, Pierre Monatte et Fernand Pelloutier). Le marxisme libertaire, qui s’inspire des écrits de Maximilien Rubel, est théorisé par l’écrivain Daniel Guérin. Ce courant reprend parfois la notion de communisme libertaire présenté ci-dessus. D’autres militants peuvent être rattachés à ce courant, comme l'allemand Rudi Dutschke ou le suisse Fritz Brupbacher. L'anarchisme insurrectionnel qui prône l'insurrection, la révolte (auteurs : Wolfi Landstreicher, Alfredo M. Bonanno). L'anarcho-indépendantisme, qui définit la nature anarchiste de la lutte pour l'émancipation des peuples (à ne pas confondre avec le national-anarchisme). Le postanarchisme qui s'inspire de la pensée post-structuraliste et post-marxiste. Le sionisme libertaire est un courant politique qui naît après le sentiment d'échec de l'action révolutionnaire des Juifs à l'issue des grands pogroms des années 1890. Les anarchistes comme les socialistes viennent à penser que la question juive ne peut faire l'économie d'un projet de société séparée en attendant la révolution mondiale. Pour les anarcho-sionistes, il s'agit de fonder un foyer national sans État. Ce courant n'adhèrera pas au sionisme de Theodor Herzl (auteur français : Bernard Lazare). Les cinq tendances (socialiste, communiste, syndicaliste, proudhonienne et insurrectionnelle) se rejoignent et coexistent au sein des différentes associations. L'ensemble de ces courants se caractérise par une conception particulière du type d'organisation militante nécessaire pour avancer vers une révolution. Ils se méfient de la conception centralisée d'un parti révolutionnaire, car ils considèrent qu'une telle centralisation mène inévitablement à une corruption de la direction par l'exercice de l'autorité. Courants individualistes Selon E. Armand dans l'Encyclopédie anarchiste : « Les individualistes anarchistes sont des anarchistes qui considèrent au point de vue individuel la conception anarchiste de la vie, c'est-à-dire basent toute réalisation de l'anarchisme sur « le fait individuel », l'unité humaine anarchiste étant considérée comme la cellule, le point de départ, le noyau de tout groupement, milieu, association anarchiste ». Les individualistes nient la nécessité de l’État comme régulateur et modérateur des rapports entre les individus et des accords qu’ils peuvent passer entre eux. Ils rejettent tout contrat social et unilatéral. Ils défendent la liberté absolue dans la réalisation de leurs aspirations. L'anarchisme individualiste, qui défend l'autonomie individuelle contre toute forme d'autorité et d'aliénation (État, Religion, etc.), et propose la libre association libertaire entre les individus (mouvement largement influencé par les écrits de Max Stirner, John Henry Mackay, Victor Basch, E. Armand, Zo d'Axa, Lysander Spooner, Benjamin Tucker, Han Ryner). Le néo-anarchisme ou postanarchisme apparaissent en fin du . Termes polémiques, ils opposent un « anarchisme classique » ou « traditionnel » plutôt centré sur la lutte de classes à un anarchisme de la modernité ou de la postmodernité qui serait plus culturel et hédoniste (auteurs : Michel Onfray, Daniel Colson). Courants féministes L'anarcha-féminisme ou féminisme libertaire, qui combine féminisme et anarchisme, considère la domination des hommes sur les femmes comme l'une des premières manifestations de la hiérarchie dans nos sociétés. Le combat contre le patriarcat est donc pour les anarcha-féministes partie intégrante de la lutte des classes et de la lutte contre l'État, comme l'a formulé Susan Brown : « Puisque l'anarchisme est une philosophie politique opposée à toute relation de pouvoir, il est intrinsèquement féministe ». Un des aspects principaux de ce courant est son opposition aux conceptions traditionnelles de la famille, de l'éducation et du rôle des genres, opposition traduite notamment dans une critique radicale de l'institution du mariage. Voltairine de Cleyre affirme que le mariage freine l'évolution individuelle, tandis que Emma Goldman écrit que « Le mariage est avant tout un arrangement économique […] la femme le paye de son nom, de sa vie privée, de son estime de soi et même de sa vie ». Le féminisme libertaire défend donc une famille et des structures éducatives non hiérarchiques, comme les écoles modernes inspirées de Francisco Ferrer. L'anarcha-féminisme peut apparaître sous forme individuelle, comme aux États-Unis, alors qu'en Europe il est plus souvent pratiqué sous forme collective. Autrices : Virginia Bolten, Emma Goldman, Voltairine de Cleyre, Madeleine Pelletier, Lucía Sánchez Saornil, l'organisation féminine libertaire Mujeres Libres. Courants écologistes Pour l'écologie libertaire, les ressources ne sont plus déterminées par les besoins de chacun mais par leur limite naturelle. Ce courant se situe au croisement de l'anarchisme et de l'écologie. Selon Robert Redeker dans la revue Le Banquet, un des éléments constitutifs de cette rencontre est « le développement de la question nucléaire, qui a joué un grand rôle en amalgamant dans le même combat milieux libertaires post-soixante-huitards, scientifiques et défenseurs de la nature ». L'écologie libertaire s'appuie sur les travaux théoriques des géographes Élisée Reclus et Pierre Kropotkine. Elle critique l'autorité, la hiérarchie et la domination de l'homme sur la nature. Elle propose l'auto-organisation, l'autogestion des collectivités, le mutualisme. Ce courant est proche de l'écologie sociale élaborée par l'américain Murray Bookchin. Très critique envers la technologie, elle défend l'idée que le mouvement libertaire doit, s'il veut évoluer, rejeter l'anthropocentrisme : pour les écologistes libertaires, l'être humain doit renoncer à dominer la nature. L'écologie sociale cherche à régler les problèmes écologiques par la mise en place d'un modèle de société adapté au développement humain et à la biosphère. C’est une théorie d’écologie politique radicale fondée sur le municipalisme libertaire qui s’oppose au système capitaliste actuel de production et de consommation (auteurs : Murray Bookchin, Élisée Reclus). L'anarcho-primitivisme, qui mélange les idées primitivistes et anarchistes (auteurs : Fredy Perlman, John Moore, John Zerzan). Le courant anti-industriel, qui se distingue par une critique radicale de toutes les technologies issues des révolutions industrielles des (auteurs : Theodore Kaczynski, Kirkpatrick Sale). La décroissance anarchiste, qui intègre les contenus de la décroissance dans la réflexion et le projet anarchiste (auteurs : Jean-Pierre Tertrais, John Rackham). L'écopunk est centrée sur la cause animale et l’écologie radicale. Courants chrétiens L'anarchisme chrétien entend concilier les fondamentaux de l'anarchisme (le rejet de toute autorité ecclésiale ou étatique) avec les enseignements de Jésus de Nazareth, pris dans leur dimension critique vis-à-vis de l'organisation sociale. D'un point de vue social, il se fonde sur la « révolution personnelle », soit la métamorphose de chaque individu au quotidien. Léon Tolstoï, Søren Kierkegaard, Jacques Ellul, Dorothy Day, Ferdinand Domela Nieuwenhuis et Ivan Illich en sont les figures les plus marquantes. Selon Ellul, « Tout cela, que l’on voit (le conformisme, le conservatisme social et politique des Églises ; le faste, la hiérarchie, le système juridique des Églises ; la « morale » chrétienne ; le christianisme autoritaire et officiel des dignitaires des Églises…), c’est le caractère « sociologique et institutionnel » de l’Église, […] ce n’est pas l’Église. Ce n’est pas la foi chrétienne. Et les anarchistes avaient raison de rejeter ce christianisme ». Par ailleurs, l'anarchisme est pour Ellul « la forme la plus aboutie du socialisme ». L'« anarcho-personnalisme » exprimé par Emmanuel Mounier et les « pédagogues de la libération » comme Paulo Freire au Brésil et Jef Ulburghs en Belgique partagent des racines avec ce courant. Simone Weil y fut sensible. Aux États-Unis, le mouvement s'inscrit dans cette mouvance. Courants non violents L'anarchisme non violent est un mouvement dont le but est la construction d'une société refusant la violence. Les moyens utilisés pour arriver à cette fin sont en adéquation avec celle-ci : écoute et respect de toutes les personnes présentes dans la société, choix de non-utilisation de la violence, respect de l'éthique (la fin ne justifie jamais les moyens), place importante faite à l'empathie et à la compassion, acceptation inconditionnelle de l'autre. Apolitique, profondément humaniste, il vise à rassembler les hommes et les femmes pour construire une société où chacun puisse se réaliser (la société est au service de l'individu) et en même temps incite l'individu à collaborer, à contribuer au bien-être de tous les acteurs de la société (l'individu est au service de la société). Personnalités marquantes : Léon Tolstoï, Louis Lecoin, Barthélemy de Ligt, May Picqueray, Jean Van Lierde. Courant de droite L'anarchisme de droite est un courant littéraire français qui regroupe des auteurs s'opposant aux formes gouvernementales traditionnelles comme la démocratie, le pouvoir des intellectuels et le conformisme. Il s'agit d'une attitude et d'une esthétique plutôt que d'une idéologie structurée, qui se cristallise autour de valeurs « de droite » telles que l'anti-égalitarisme aristocratique, l'individualisme et l'esprit « libertin » (auteurs : Louis-Ferdinand Céline, Paul Léautaud, François Richard, Michel-Georges Micberth). Anarcho-capitalisme L'anarcho-capitalisme est un mouvement issu de la pensée libérale et libertarienne américaine. Il veut rendre à l'individu tous les droits usurpés par l'État, y compris les fonctions dites « régaliennes » (défense, police, justice et diplomatie). L'anarcho-capitalisme défend la liberté individuelle, le droit de propriété et la liberté de contracter (auteurs : Gustave de Molinari, Murray Rothbard, David Friedman, Hans-Hermann Hoppe, Walter Block). Crypto-anarchisme Le crypto-anarchisme qui s'intéresse à l'étude et au combat de toutes les formes de cyber-pouvoirs de domination engendrées par le statu quo technologique de l'internet militarisé actuel. Les crypto-anarchistes prônent la démilitarisation et la libération totale du cyber-espace et de l'ensemble de ses technologies, de telle sorte qu'ils ne produisent plus de cyber-pouvoirs de domination sur les peuples. Ainsi, le crypto-anarchisme est réellement un prolongement naturel et transverse de tous les courants de pensée anarchistes, qui furent tous inventés et conceptualisés dans un contexte historique où le cyber-espace et les réseaux de télécommunication n'existaient pas, c'est-à-dire dans un contexte où la notion de cyber-pouvoir n'existait pas. Autres courants Au , des courants nouveaux apparaissent, moins connus ou ayant leur autonomie propre, et n'entrant pas dans le cadre des tendances existantes. Ces différents courants/tendances se rejoignent dans la volonté de mettre en place une société libertaire, où la liberté politique serait la règle. C'est surtout après la Seconde Guerre mondiale qu'apparaissent d'autres courants dans différents domaines : politiques, philosophiques et littéraires. Ils se démarquent parfois assez radicalement des doctrines anarchistes classiques. L'anarchisme épistémologique est un mouvement qui s'oppose à l'autoritarisme intellectuel et politique s'appuyant sur la transmission coercitive du savoir, la hiérarchie intellectuelle et la censure, et qui prône au contraire la liberté de pensée et d'expression, la diversité de pensée et de culte, et la libre adhésion aux idées (auteur : Paul Feyerabend). L'anarcho-punk est un courant musical, culturel et politique influencé par l'anarchisme et le mouvement punk. Le mouvement Red and Anarchist Skinheads et les réseaux d'Action antifasciste L'anarchisme queer qui cherche à radicaliser le mouvement LGBTI d'un côté, et de l'autre à « queeriser » les réseaux anarchistes à travers la mise en avant des questions d'homophobie et de transphobie. Conflits entre courants Les tendances de l'anarchisme historique (socialiste, syndicaliste, proudhonien, communiste et individualiste stirnerien) sont également les plus actives politiquement et idéologiquement, et les mieux organisées. Elles peuvent en outre revendiquer un héritage historique très riche, qui s'est construit au fil des décennies autour d'un militantisme et d'un activisme très vivaces. Elles constituent encore de nos jours le noyau dur de l'anarchisme actif, et une majorité d'anarchistes considère que ce sont les seuls mouvements qui peuvent légitimement revendiquer l'appellation d'anarchisme. Ce sont ces mêmes courants qui s'associent parfois pour faire front commun au sein d'organisations synthésistes. Au sein du mouvement libertaire, d'autres courants non traditionnels sont plus ou moins bien accueillis (selon les tendances), certains étant considérés comme un enrichissement de l'anarchisme, d'autres non. Néanmoins, les diverses tendances se rejettent parfois mutuellement, les individualistes pouvant rejeter la composante socialiste et réciproquement (notamment dans le cas d'une organisation politique de type plateformiste). Pour les courants libertaires traditionnels, les courants tels que le national-anarchisme, l'anarcho-capitalisme et l'anarchisme de droite sont rejetés, considérant que les idées de ces mouvements sont extérieures à l'anarchisme politique et historique et qu'elles n'ont aucun point commun avec les leurs, voire qu'elles leur sont fondamentalement opposées. Les nationalistes anarchistes sont pointés du doigt pour leur promiscuité politique avec l'extrême-droite (pour la branche proche du néonazisme) ou l'incompatibilité de défendre le nationalisme et l'internationalisme. L'anarchisme de droite est critiqué pour son incohérence et son inexistence en tant que mouvement politique. Les critiques à l'encontre des anarcho-capitalistes contestent la possibilité de combiner l'anarchisme et le capitalisme, ce dernier étant considéré par eux comme une source d'exploitation. L'anarchisme chrétien est critiqué par ceux qui estiment que la religion est source d'oppression et d'aliénation. Expériences historiques au et avant-guerre Organisations primitives apparentées De nombreux peuples dits primitifs, généralement des chasseurs-cueilleurs comme les Aeta, mais aussi des agriculteurs comme les Papous, sont dépourvus de structures d'autorité et le pouvoir de coercition n'y est pas considéré comme légitime (voir les travaux de l'anthropologue et ethnologue français Pierre Clastres). Propagande par le fait La « propagande par le fait », à ne pas confondre avec l'action directe, est une stratégie d'action politique développée par certains anarchistes à la fin du en association avec la propagande écrite et verbale. Elle proclame le « fait insurrectionnel », moyen de propagande le plus efficace et vise à sortir du terrain légal pour passer d'une « période d’affirmation » à une « période d’action », de « révolte permanente », la « seule voie menant à la révolution ». Les actions de propagande par le fait utilisent des moyens très divers dans l'espoir de provoquer une prise de conscience populaire. Elles englobent les actes de terrorisme, les actions de récupération et de reprise individuelle, les expéditions punitives, le sabotage, le boycott, voire certains actes de guérilla. Bien qu'ayant été largement employé au niveau mondial (sont notamment assassinés le président français Sadi Carnot, celui des États-Unis William McKinley ou encore l'impératrice Sissi), le recours à ce type d'action est resté un phénomène marginal dénoncé par de nombreux anarchistes. À la suite d'un bilan critique, cette pratique est abandonnée au début du au profit de l'action syndicale. En périodes révolutionnaires Les « Enragés » pendant la Révolution française comptent peu d'anarchistes, à l'exception de quelques individualités, notamment Jean-François Varlet. Durant la Commune de Paris en 1871 on mentionne parfois Louise Michel, qui n'était alors pas anarchiste mais blanquiste. La collectiviste Nathalie Lemel, Élie et Élisée Reclus, ou encore d'autres militants n'étaient pas anarchistes à l'époque. Ce n'était pas le cas non plus d'Eugène Varlin, Gustave Lefrançais, Charles Ledroit, Jules Montels, François-Charles Ostyn, ou Jean-Louis Pindy, même si certains anarchistes comme Maurice Joyeux voient un lien avec l'anarchisme. En 1873, la révolution cantonale pendant la première République espagnole eut une forte influence sur le mouvement anarchiste espagnol. Révolution mexicaine En 1911, Le , le Parti libéral mexicain (PLM) d'obédience anarchiste, planifie l'invasion du territoire de Basse-Californie du Nord, pour en faire une base opérationnelle dans la guerre révolutionnaire. Le parti déclare alors la création de la « république socialiste de Basse-Californie ». De février à il prend contrôle, notamment grâce aux frères Flores Magón et avec l'aide d'une centaine d'internationalistes armés membres du syndicat Industrial Workers of the World (Travailleurs Industriels du monde), de la majeure partie du district nord du territoire de Basse Californie, notamment des bourgades de Tijuana (), Mexicali (), et Tecate. Les magonistes incitent le peuple à prendre possession collectivement de la terre, à créer des coopératives et à refuser l'établissement d'un nouveau gouvernement. Durant cinq mois ils vont faire vivre la 3Commune de Basse-Californie3 : expérience de communisme libertaire avec abolition de la propriété, travail collectif de la terre, formation de groupes de producteurs, etc. En 1914, le mouvement Ghadar, animé par l'anarchiste Lala Har Dayal, développe une idée de société anarchiste enracinée dans les écrits védiques. Révolution russe Pendant la révolution russe, en Ukraine, Nestor Makhno conduit la Makhnovchina pendant trois ans (1918-1921), une armée anarchiste de guérilla organisée sur la base du volontariat, et qui comptera jusqu'à ayant pour objectif de protéger le nouveau modèle révolutionnaire libertaire mise en place dans le sud de l'Ukraine. Cette dernière combattit avec succès les armées blanches au côté de l'armée rouge, avant d'être trahie par Lénine et Trotsky qui se retournèrent contre elle (voir : Armée révolutionnaire insurrectionnelle ukrainienne). Par ailleurs, en Russie, la pensée libertaire était fortement présente lors de la Révolte de Kronstadt () et plus généralement dans les Soviets jusqu'à leur mise au pas par le parti bolchevique. En Bavière, en 1919, les anarchistes Gustav Landauer et Erich Müsham participent activement à la république des conseils de Bavière. En Mandchourie, en , sous l'impulsion de Kim Jwa-jin et de la Fédération Anarchiste Coréenne en Mandchourie, se forme une administration à Shimmin (une des trois provinces mandchouriennes). Organisée en tant qu'Association du Peuple Coréen en Mandchourie (APCM), elle se présente comme « un système indépendant autogouverné et coopératif des coréens qui rassemblent tout leur pouvoir pour sauver notre nation en luttant contre le Japon ». La structure était fédérale allant des assemblées de villages jusqu'à des conférences de districts et de zones. L'association générale mit en place des départements exécutifs pour s'occuper de l'agriculture, de l'éducation, de la propagande, des finances, des affaires militaires, de la santé publique, de la jeunesse et des affaires générales. Révolution sociale espagnole de 1936 Lors de la révolution espagnole de 1936-38, des régions entières (Catalogne, Andalousie, Levant, Aragon) se soulevèrent contre le coup d'état franquiste, et, par l'impulsion du prolétariat armé et organisé en milices révolutionnaires sous l'égide de la CNT et de la FAI, instaurèrent un régime politique et économique communiste libertaire. La ville de Barcelone, ou l'anarchisme se trouve particulièrement bien implanté, deviendra alors le symbole de la révolution, avec des centaines d'usines, de transports, de restaurants, d’hôpitaux, d’hôtels, ou d'autres entreprises collectivisées passant au modèle autogestionnaire. Plusieurs colonnes de combattants anarchistes seront également formées pour partir au front, la plus célèbre sera la Colonne Durruti qui regroupât . Cette expérience reste à ce jour la plus importante mise en place d'un système politique libertaire à grande échelle. Durant la guerre 1939-45 en Italie, création par des résistants d'une république libertaire près de Carrare. En périodes non révolutionnaires . Au Brésil, en 1891, dans le Paraná, création de la Colônia Cecília. Au Paraguay, en 1896, création de la coopérative Cosme. Au Mexique, en 1881, création de la métropole socialiste d'occident. En Espagne, début du , création de La Escuela moderna par Francisco Ferrer. Le mouvement s'internationalise grâce aux Modern school. En Angleterre, en 1921, fondation de la Summerhill School par Alexander Sutherland Neill. En Espagne, maquis urbains anti-franquistes entre les années 1940 et 1960 avec des figures telles que Francisco Sabaté Llopart et José Luis Facerias. En France, fin et début , création de diverses colonies libertaires (Colonie libertaire de Ciorfoli, La Clairière de Vaux, Libertaire-Plage, etc.). En France, en 1880 création de l'orphelinat de Cempuis, et en 1904 de l'école libre La Ruche (près de Rambouillet). En Suisse, Dans les années 1870, la Fédération jurassienne était la représentante de l’anarchisme en Suisse. Acquise aux idées libertaires de Mikhaïl Bakounine, elle s’affirme durant une décennie comme la figure de proue de l’Internationale antiautoritaire. Sur ces diverses périodes expérimentales L'échec de ces expériences sera dû, selon les anarchistes, à plusieurs facteurs, externes ou internes au mouvement anarchiste, dont la situation politique internationale défavorable, le trop faible soutien populaire ou international, la répression, les contraintes inhérentes à une situation de guerre révolutionnaire, les entraves de jacobins, de bolcheviks (pour les Soviets en Russie), de staliniens lors de la Guerre d'Espagne. Ces expériences parviennent toutefois à réaliser, selon les anarchistes, de nombreux principes anarchistes, en particulier en matière d'éducation libre, de libre collectivisation des terres et des usines, de liberté politique, etc. Expériences historiques Après-guerre En France Plusieurs militants de la révolte étudiante de mai 1968 en France ayant participé au Mouvement du 22 Mars et au Gauchisme dans les années qui suivent ont été d'abord anarchistes ou le sont restés, comme Jean-Pierre Duteuil. La Fondation de l'UGAC en 1965 La création en 1960 de l’UGAC (Union des Groupes Anarchistes Communistes), d’abord comme une simple tendance de la Fédération anarchiste, puis comme un groupe autonome en 1964 fait augmenter fortement l'implantation des anarchistes mais aussi les tensions internes à ce courant. La Fondation de la LEA en 1963-1964 Créée, la même année universitaire, en 1963-1964, a LEA (Liaison des Étudiants Anarchistes) n'apparaît que plus tard, en , à l’université de Nanterre. Elle débute à la Sorbonne : l'anarchiste espagnol Tomás Ibáñez s'inscrit en 1963-1964 à la Sorbonne au département psycho, place forte parisienne des lambertistes, le Comité de liaison des étudiants révolutionnaires (CLER) y étant dirigé par Claude Chisserey. Ce dernier le présente à Richard Ladmiral, membre de Noir et Rouge, ami de Christian Lagant, que Tomás Ibáñez avait connu au camping libertaire international de Beynac. Tous deux décident d’imiter les lambertistes, en créant eux aussi une « liaison étudiante », mais anarchiste cette fois, la Liaison étudiante anarchiste ou LEA. Richard Ladmiral et Tomás Ibáñez entament une collaboration assez étroite avec la « Tendance syndicaliste révolutionnaire » impulsée par les lambertistes de l'UNEF,sur le modèle de l’alliance tissée dans la région de Saint-Nazaire entre anarcho-syndicalistes – dont Alexandre Hébert était la figure de proue – et lambertistes . En Mai 68 à Nantes, des ouvriers "lambertistes" seront aux débuts du mouvement de grève générale de Mai 68. La LEA décide à la fin de l’été 1964 d'acquérir une envergure nationale, par un communiqué dans Le Monde libertaire convoquant une réunion, en octobre, à son local de la rue Sainte-Marthe: une douzaine d’étudiants, y viennent, pami eux, Jean-Pierre Duteuil et Georges Brossard – fraichement inscrits à la nouvelle université de Nanterre. Venu du lycée de Nanterre, Jean-Pierre Duteuil participé à l’envahissement de la pelouse lors d’un match de rugby à Colombes entre la France et l’Angleterre devant les caméras de télévision mais a aussi rencontré des militants anarchistes italiens en Italie. La LEA Nanterre prône l'interruption de cours, le refus systématique de tout pouvoir, fût-il symbolique, et la critique virulente du contenu de l’enseignement. Au niveau national, la LEA est proche de la revue Noir et Rouge, animée notamment par Christian Lagant, Frank Mintz, Richard Ladmiral, Jean-Pierre Poli, Pascale Claris et Pierre Tallet. La création du Comité de liaison des jeunes anarchistes La création du Comité de liaison des jeunes anarchistes fédéra des militants de diverses organisations (FA, UGAC, Noir et Rouge, inorganisés) et Jean-Pierre Duteuil entra en 1966 au comité de rédaction du Monde libertaire et édita l’Anarcho de Nanterre, ronéoté. Congrès de 1965 et 1967 Entre-temps, la Fédération Anarchiste avait adopté à son congrès de 1965 une motion en faveur du Mouvement Libertaire Cubain en Exil, critiquant ouvertement le régime castriste, pourtant une référence parfois même chez les communistes libertaires de la Fédération Anarchiste. Cette dernière a procédé à l’expulsion de nombreux groupes et individus proches du communisme et du situationnisme au congrès de Bordeaux de , en particulier ceux de LEA (Liaison des Étudiants Anarchistes), ou encore le CLJA (Comité de Liaison des Jeunes Anarchistes) qui fédérait LEA et d'autres groupes. Ce congrès de Bordeaux voit le départ d’une douzaine de groupes. Alors que la FA était passée de en 1966 à l'année suivante elle revient, à la suite de ce congrès, à . Les expulsés, parmi lesquels Jean-Pierre Duteuil, se fédérèrent pour un temps sous le nom de « l’Hydre de Lerne » . Ils vont alors se rapprocher, en particulier au sein de l'UNEF puis du Mouvement du 22 Mars, des trostskystes des JCR (Jeunesses communistes révolutionnaires, trotskystes), et des maoïstes de l’UJCML (Union des Jeunesses Communistes Marxistes-Léninistes). L'UGAC défend ainsi alors une politique « frontiste » fondée sur des alliances avec des mouvements maoistes ou trotskystes . C'est aussi l'époque du départ des JAC (Jeunesses Anarchistes Communistes), créées en 1967, très actives dans les lycées parisiens, fin 1967 puis début 1968 via les Comités d’Actions Lycéens (CAL). L’UGAC produit de son côté dès 1966 une "Lettre au mouvement anarchiste international" affirmant sa conviction que l'anarchisme doit être une simple composante du mouvement révolutionnaire et elle publie à partir de 1968 le journal Tribune Anarchiste Communiste (TAC). Un premier "Groupe anarchiste de jeunes", avait été fondé au lendemain du camping international libertaire organisé par la FIJL en 1965 à Aiguilles, dans le Queyras. Au Danemark Le mouvement des communautés libertaires se poursuit, notamment à Copenhague au Danemark, avec la commune libre Christiania, un squat autonome/autogéré au niveau d'un quartier. La mise en place d'Écovillages : agglomérations, généralement rurales, ayant un projet d'autosuffisance variable, reposant sur un modèle économique alternatif telle la Coopérative européenne Longo Maï. L'écologie y est prépondérante. Dans les années 1980, des libertaires sont présents dans le mouvement des radios libres, en Belgique comme en France avec Radio libertaire. Dans les années 1990, Hakim Bey introduit le concept de Zone autonome temporaire (Temporary Autonomous Zone - TAZ) interprété comme une forme d'organisation permettant d'accéder à l'anarchie. Mexique En 1994, au Mexique, insurrection zapatiste du Chiapas. Sur des bases idéologiques d'orientation socialistes autogestionnaires l'EZLN prend les armes contre l’État mexicain et déclare l'autonomie des territoires indigènes de la région. À partir de , les zapatistes constituent peu à peu des communes autonomes, indépendantes de celles gérées par le gouvernement du Mexique. Ces communes mettent en œuvre des pratiques d'autogestion et de communalisme tel que des services de santé gratuits, la socialisation des terres, des écoles là où il n'en existait pas et un système de justice et de police communale. Selon Roy Krøvel, « les anarchistes internationaux et les Zapatistes ont formé un mouvement global de solidarité qui est devenu, à son tour, une inspiration majeure du mouvement global contre le néolibéralisme ». Le zapatisme a été influencé par la pensée de Michel Foucault, bien connue du sous-commandant Marcos. États-Unis En 1999 à Seattle, lors du contre-sommet de l'OMC, un black bloc est médiatisé au niveau international. Un black bloc désigne autant une tactique de manifestation, une forme d'action directe collective que des groupes d'affinité aux contours éphémères. Avant et après une action, un Black Bloc n’existe pas. Sans organigramme, ni porte-parole, il est principalement constitué d'individus tout de noir vêtus pour se fondre dans l'anonymat, c'est un espace décentralisé, sans appartenance formelle ni hiérarchie. Il est formé principalement d'activistes issus des mouvances libertaires. Kurdistan En 2006, à la mort de Murray Bookchin, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) s'engage à fonder la première société basée sur un confédéralisme démocratique inspiré des réflexions du théoricien de l’écologie sociale et du municipalisme libertaire. Le , les cantons du Rojava, dans le Kurdistan syrien, se fédèrent en communes autonomes. Elles adoptent un contrat social qui établit une démocratie directe et une gestion égalitaire des ressources sur la base d’assemblées populaires. C’est en lisant l’œuvre de Murray Bookchin et en échangeant avec lui depuis sa prison turque, où il purge une peine d’emprisonnement à vie, que le dirigeant historique du mouvement kurde, Abdullah Öcalan, fait prendre au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) un virage majeur pour dépasser le marxisme-léninisme des premiers temps. Le projet internationaliste adopté par le PKK en 2005, puis par son homologue syrien, le Parti de l'union démocratique (PYD), vise à rassembler les peuples du Proche-Orient dans une confédération de communes démocratique, multiculturelle et écologiste. En 2007, une est créée dans le monde virtuel de Second Life par des militants de divers pays. Période actuelle Aujourd'hui, les anarchistes se sont organisés dans une multitude de groupes (, collectif, groupe d'affinité informel, organisations, journaux, syndicat, international, etc) et sont présents dans plusieurs mouvements sociaux non spécifiquement libertaire, sur des terrains aussi divers que : La lutte politique : Fédération anarchiste, Alternative Libertaire, Coordination des groupes anarchistes, Union Communiste Libertaire Les journaux et médias : Le Monde libertaire, Alternative Libertaire, Résistances Libertaires, Le Combat syndicaliste, Indymedia Le syndicalisme et l'anarcho-syndicalisme : AIT, IWW, CGT, CNT, FORA, SAC Le féminisme libertaire : Mujeres Creando, La Alzada, Ainsi squattent-elles !, Les Sorcières Les nouveaux mouvements sociaux : Collectif contre les expulsions, Droit au logement La protection de l'environnement : ZAD, Mouvement antinucléaire L'antifascisme : REFLEXes, Action antifasciste L'alternativisme : S!lence, B17 Nantes L'autogestion : La Conquête du pain, Les Coopératives intégrales La contre-culture : Infokiosque, Do it yourself Le soutien aux émigrés et aux réfugiés : No Border, etc. La lutte insurrectionnelle : black bloc, mouvement autonome La lutte armée : Conspiration des cellules de feu, Fédération anarchiste informelle La lutte révolutionnaire militaire : Bataillon international de libération, Forces révolutionnaires internationales de guérilla Art, culture et esprit anarchiste L'anarchisme a depuis longtemps des liens avec les arts créatifs, en particulier la peinture, la musique et la littérature. L'influence de l'anarchisme dans l'art n'est pas qu'une question d'imagerie spécifique ou de figures publiques propres à l'anarchisme, mais peut être vue comme une approche vers l'émancipation totale de l'homme et de l'imagination. Dès le , des liens sont tissés entre artistes et anarchistes. Gustave Courbet est l’ami de Pierre-Joseph Proudhon. Entre 1880 et 1914, nombreux sont les artistes et les écrivains qui s’intéressèrent à l’anarchisme. Ils collaborent à des revues ou font parfois don de certaines œuvres. On peut citer les noms de plusieurs peintres : Camille Pissarro, Paul Signac, Maximilien Luce et Henri-Edmond Cross, ou le critique d'art Félix Fénéon. Plus significativement, l'esprit libertaire se retrouve dans les œuvres du mouvement dadaïste et du surréalisme. Dans le monde francophone, des personnalités comme Albert Camus, André Breton, Jacques Prévert, Boris Vian, Robert Desnos ou Étienne Roda-Gil marquent le champ culturel d'une empreinte libertaire. Il en est de même dans le cinéma, avec Jean-Pierre Mocky ou Luis Buñuel. De manière plus directe, c'est en Espagne que la propagande artistique au service de l'anarchisme et de la révolution sociale connaîtra un immense essor pendant la période de la guerre civile, à travers de très nombreuses affiches syndicales et militaires, ou encore même, par le théâtre libertaire et le cinéma de reportage. L'anarchisme ne s'exprime pas uniquement à travers un mouvement structuré ou une œuvre. Il peut aussi se manifester dans un état d'esprit, qu'on retrouve dans l'engagement libertaire de Georges Brassens ou à la rédaction des journaux satiriques comme Hara Kiri ou encore Charlie Hebdo. À propos de ces derniers, Michèle Bernier, la fille du Professeur Choron, définit cet esprit anarchiste de la manière suivante : "Des mécréants, de joyeux anars sans Dieu ni maître. C’était l’humour à plein pot fait par des gens extrêmement drôles et intelligents.". On peut aussi évoquer l'esprit anarchiste de militants plus ou moins anonymes, comme Constant Couanault, ouvrier des cuirs et peaux en région parisienne, secrétaire adjoint de la Confédération générale du travail - Syndicaliste révolutionnaire (CGTSR) dans les années 1930 et qui a sauvé des enfants juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Indépendamment de son militantisme, son attitude peut s'interpréter sous les traits de l'esprit anarchiste : "Constant (Couanault) envoie bouler tel voisin antisémite, Constant bouffe du curé et du patron, Constant houspille les gosses froussards.". Critiques Selon le philosophe et historien des idées politiques d'orientation libérale Philippe Nemo, une société anarchiste est impossible à la fois sur le plan théorique et dans la pratique. Il constate que, tout au plus, on a pu observer uniquement « de brefs exemples historiques » mais aucune réalisation durable. Il estime que cette impossibilité est définitive en se basant sur les questions posées au par Lord Acton concernant la politique : qui doit exercer le pouvoir et quelles doivent être ses limites. Selon lui, la réponse anarchiste, en particulier des anarchistes socialistes, qui réunit un pouvoir sans limitation, exercé par le peuple dans son ensemble, sans que ce pouvoir soit confisqué par un individu ou un groupe d'individus, est fondamentalement instable. Pour Nemo, cette solution ne peut pas durer car elle tend à devenir soit un système totalitaire (prise de contrôle du pouvoir par un individu ou un groupe) soit une démocratie libérale (limitation des pouvoirs exercés par tous). À l'inverse de la réponse anarchiste, selon Nemo, ces deux réponses sont stables puisque, dans le premier cas, les pouvoirs de l'État sur tous permettent facilement son maintien au pouvoir, tandis que dans le second, le « libéralisme rend possible l'existence d'opposants politiques, faisant vivre la démocratie ». Le politiste Édouard Jourdain, indique que . Ainsi selon Jourdain, des auteurs tels que et se réclamant du postanarchisme critiquent des conceptions de . Une d'entre elles concerne la conception essentialiste de la nature humaine et de la subjectivité : celle-ci étant par essence bonne, l’abolissement du pouvoir en réalisant l'humanité "naturelle" permettrait une société harmonieuse. Bibliographie Dictionnaires L’Encyclopédie anarchiste initiée par Sébastien Faure, 1925-1934, texte intégral, lire en ligne. Roger Boussinot, Les Mots de l'anarchie, Éditions Delalain, 1983. Michel Ragon, Dictionnaire de l'Anarchie, Albin Michel, 2008, lire en ligne. 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Notes et références Notes Références Voir aussi Articles connexes Concepts Histoire Histoire de l'anarchisme Anarchisme par zone géographique Théoriciens Organisations Historiens Médias Presse anarchiste Filmographie de l'anarchisme Filmographie de l'altermondialisme Liens externes L'Encyclopédie anarchiste de Sébastien Faure French Anarchism Bibliography, Anarchy Archives, , lire en ligne. Qu’est-ce que l’anarchisme ?, Vie-publique.fr, , . Histoire des idées politiques Sociologie politique Lexique politique Extrême gauche Courant de philosophie politique
Lanarchisme , ou idéologie libertaire, regroupe plusieurs courants de philosophie politique développés depuis le sur un ensemble de théories et de pratiques anti-autoritaires fondées sur la démocratie directe et ayant la liberté individuelle comme valeur fondamentale. Le terme libertaire est couramment utilisé comme synonyme d'anarchiste, particulièrement dans le monde francophone à la suite de l'adoption des lois scélérates en France. L'anarchisme, à la différence de l'anomie, ne prône pas l'absence de loi, mais milite pour que son élaboration émane directement du peuple (initiative populaire par exemple), qu'elle soit directement votée par lui (référendum ou vote par des assemblées tirées au sort) et que son application soit sous contrôle de ce dernier (mandat impératif, forces de sécurité dont les officiers sont élus, révocabilité des élus).
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Afrique
Afrique
L’Afrique est un continent qui couvre 6 % de la surface de la Terre et 20 % de la surface des terres émergées. Sa superficie est de avec les îles, ce qui en fait la troisième mondiale si l'on compte l'Amérique comme un seul continent. Sa population de 1,3 milliard d'habitants classe l'Afrique deuxième continent du monde après l'Asie et représente en 2020 17,2 % de la population mondiale. Le continent est bordé par la mer Méditerranée au nord, par le golfe de Suez, la mer Rouge et le golfe d'Aden au nord-est, par l’océan Indien et le canal du Mozambique au sud-est et par l’océan Atlantique et le golfe de Guinée à l’ouest. L'Afrique est traversée presque en son milieu par l'équateur et présente plusieurs climats : chaud et humide au plus près de l'équateur, tropical dans les régions comprises entre l'équateur et les tropiques, chaud et aride autour des tropiques, tempéré dans les zones d'altitude. Le continent est caractérisé par le manque de précipitations régulières. En l'absence de glaciers ou de systèmes montagneux aquifères, il n'existe pas de moyen de régulation naturelle du climat à l’exception de la flore (forêts notamment) et de la proximité de la mer. Les terres arides représentent 60 % du continent, dont l'environnement est néanmoins très riche . Le continent abrite le second massif forestier continu de la planète : la forêt du bassin du Congo, mais qui est menacé par la surexploitation, la déforestation la fragmentation forestière et la baisse de la biodiversité, conséquences de la pression anthropique, exacerbée par le changement climatique. En 2020, les indicateurs climatiques montraient une élévation continue des températures en Afrique, une accélération de l'élévation du niveau de la mer, et des événements météorologiques et climatiques extrêmes plus fréquents (ex : inondations, sécheresses, et leurs effets dévastateurs). Le rétrécissement rapide des derniers glaciers d'Afrique de l'Est, qui devraient fondre entièrement dans un avenir proche, signe aussi la menace d'un changement imminent et irréversible du système Terre. Le continent est considéré comme le berceau de l'humanité, là où sont apparus les ancêtres de l'Homme, puis, il y a environ, l'homme moderne qui s'est ensuite répandu sur le reste du globe. Le Sahara, le plus grand désert chaud du monde, a créé un hiatus, conduisant à des évolutions historiques distinctes entre le nord et le sud. À la période historique, la civilisation de l'Égypte antique se développe le long du Nil, l'Afrique subsaharienne voit naître ses propres civilisations dans les zones de savanes ; l'Afrique du Nord, rive sud de la Méditerranée, subit quant à elle l'influence des Phéniciens, des Grecs et des Romains. À compter de l'Afrique connaît l'expansion bantoue. Il s'agit d'un mouvement de population en plusieurs phases, orienté globalement du nord, depuis le grassland du Cameroun actuel, vers le sud, jusqu'en Afrique australe, atteinte aux débuts de l'ère chrétienne. L'expansion bantoue explique la carte ethnolinguistique actuelle de la zone subsaharienne. La religion chrétienne s'implante en l'Afrique dès le , essentiellement dans l'Afrique romaine du nord du continent puis en Éthiopie. Le voit les débuts de l'islam en Afrique, lequel s'installe sur la côte est et dans le nord du continent jusqu'à la frange septentrionale de la zone subsaharienne. L'Afrique du Nord est, dans le même temps, arabisée. En Afrique subsaharienne, à partir du et jusqu'au , de puissants et riches empires se succèdent. Vers la fin de cette période, au , les Portugais, suivis par d'autres nations européennes, installent sur la côte ouest un trafic d'esclaves, la traite atlantique, qui s'ajoute à la traite intra-africaine et à la traite orientale qui sévissent déjà sur le continent. Le marque le début des explorations européennes, suivies par la colonisation massive du continent entre la fin du . La traite esclavagiste cesse au début du , mais l'Afrique est presque entièrement sous domination coloniale jusqu'au milieu du , ce qui modèle jusqu'à aujourd'hui les frontières et les économies des pays concernés. La plupart des États obtiennent leur indépendance entre la fin des années 1950 (Maroc, Tunisie, Ghana…) et le milieu des années 1970 (Angola, Mozambique…). L'Afrique indépendante est constituée essentiellement de « démocraties imparfaites » voire de « régimes autoritaires » et les conflits y sont nombreux. Depuis l'accession à l'indépendance du Soudan du Sud en 2011, l'Afrique, comprenant Madagascar, compte 54 États souverains (non inclus la RASD et le Somaliland). Les pays du continent présentent la croissance démographique la plus importante de la planète et une situation sanitaire qui s'améliore nettement tout en progressant moins vite que dans les autres pays en développement. L'Afrique repose sur une organisation sociale fondée sur la famille élargie et l'appartenance ethnique ; on recense un millier d'ethnies sur le continent, lequel possède en parallèle la diversité linguistique la plus élevée du monde avec près de vivantes. L'Afrique contemporaine est dans une situation où le poids de la démographie est délicat à gérer (chômage, financement de l'éducation…) car le continent reste celui qui est le moins développé économiquement malgré une forte croissance depuis le début du , laquelle a permis l'émergence d'une classe moyenne, moins féconde, aux revenus plus élevés. Elle est en outre confrontée aux violences terroristes parmi les plus meurtrières de la planète. Économiquement, le commerce intercontinental est soutenu depuis l'époque antique et, à l'époque des grands empires, le continent est le fournisseur d'or de l'Occident et de l'Orient. Plus tard, la colonisation entraîne une spécialisation massive des économies coloniales qui deviennent presque exclusivement extraverties, dévolues à l'exportation des matières premières, minérales et agricoles, vers les métropoles. Sachant qu'elle possède encore d'importantes réserves minières et pétrolières, cette situation perdure au , avec, en corollaire, des États rentiers et des oligarchies qui captent les revenus au détriment de populations restées pauvres. Sa place dans la mondialisation économique actuelle est minime, au contraire des siècles passés. Certains pays ont cependant amorcé un tournant économique durant la période récente grâce à la diversification économique, le développement du secteur tertiaire et la « croissance inclusive ». Étymologie Les Grecs de l'Antiquité appellent le continent (« Libye »). Quant au terme Afrique, il dérive directement du latin Africa qui vient de afri ou afrou, nom de la déesse de la terre dans la mythologie berbère. De l'Antiquité romaine jusqu'au Moyen Âge, le terme ne désigne que la partie de l'Afrique du Nord entourant Carthage, le sud à majorité noire étant appelé Éthiopie (du grec ). Ainsi, dans le livre V de Histoire naturelle, Pline l'Ancien mentionne le fleuve Niger, qu'il nomme Nigris, comme délimitation : et mentionne également les qui vivent à ses abords. L'étymologie d'Africa a fait l'objet de nombreuses hypothèses : Les étymologies antérieures au ne sont plus aujourd'hui que des curiosités historiques : Isidore de Séville tirait ce nom du latin aprica (« ensoleillée »), Léon l'Africain invoquait un mot grec fictif a-phrike (« sans froid »). Selon Michèle Fruyt, le terme Africa est apparu dans les langues européennes par l'intermédiaire des Romains qui désignaient ainsi la partie nord du continent car, en Campanie, africus qualifiait le vent pluvieux provenant de la région de Carthage. Selon l'hypothèse de Daniel Don Nanjira, le mot latin Africa pourrait provenir soit du nom Afridi, une tribu berbère qui vivait en Afrique du Nord près de Carthage, soit du terme phénicien Afar signifiant « poussière ». D'après d'autres chercheurs, le mot Afrique provient de la tribu des Banou Ifren (tribu Amazigh), dont l'ancêtre est Ifren, appelée aussi Iforen, Ifuraces ou Afer (terme signifiant également « grotte » ou « caverne » en langue berbère selon Ibn Khaldoun). Ifri, la forme au singulier du mot Ifren, désigne également une divinité amazigh. D'autres encore désignent les Banou Ifren comme étant les habitants de l'ancienne ifrīqīyā qui désignait jadis en arabe l'actuelle Tunisie et que le nom d'Afrique découle de la nomination de la tribu des Banou Ifren. De plus, les Banou Ifren seraient les Ifuraces, tribu qui rassemble les Afar. Les Ifuraces habitaient l'ancienne Tripolitaine et sont des Zénètes berbères, que Corripus a désigné dans son livre par Ifuraces. Géographie Géographie physique Avec une surface émergée de , l’Afrique est le troisième continent par sa superficie ; cela représente 6 % de la surface terrestre et 20 % de la surface des terres émergées. Séparée de l'Europe par la mer Méditerranée, l'Afrique est rattachée à l'Asie à son extrémité nord-est par l'isthme de Suez (traversé par le canal de Suez) sur . De son extrémité nord, le cap Angela () en Tunisie, à son extrémité sud, le cap des Aiguilles () en Afrique du Sud, le continent s'étend sur environ . De son extrémité ouest, le cap Vert (), à son extrémité est, le Ras Hafun () en Somalie, il s'étend sur environ. Ses côtes, peu découpées, sont longues de . L'absence de profondes entailles de sa rive est remarquable ; en effet, par comparaison, l'Europe, qui s'étend sur , soit environ un tiers de la surface de l'Afrique, présente un littoral de , plus long de . Le Sahara, le plus grand désert d'Afrique et le plus grand désert chaud du monde, couvre à lui seul une superficie de près de . Le Sahel, bande continue de savanes tropicales semi-arides située juste au sud du Sahara, couvre près de . Ainsi les régions hyper-arides, arides et semi-arides du Sahara et du Sahel couvrent à elles seules environ un tiers de la superficie totale du continent africain. Climats Traversée presque en son milieu par l'équateur et comprise pour une majeure partie entre les deux tropiques, l'Afrique est un continent chaud, avec une température moyenne supérieure à neuf mois sur douze ; l'intensité du rayonnement solaire y est constamment forte. Les climats et la végétation qui leur correspond se définissent en fonction des variations pluviométriques plutôt que thermiques. La pluviométrie est essentiellement dépendante des mouvements atmosphériques se produisant dans la zone de convergence intertropicale (ZCIT). Il s’agit, dans une zone comprise entre les tropiques et l'équateur, du mouvement ascendant d'un air humide apporté par les alizés. La montée en altitude rafraîchit l’air et l’humidité est relâchée sous forme de précipitations à hauteur de l'équateur, ce qui détermine des climats humides, climat équatorial au plus près de l'équateur et climat tropical de part et d'autre. L'air asséché converge ensuite vers les tropiques nord et sud, ce qui crée un climat aride à ces endroits, aux alentours des nord et sud. Cela correspond au Sahara au nord, et au Kalahari au sud. Les déserts et les plaines arides prévalent également dans la corne de l'Afrique. L'allongement de la saison sèche, quand on s'éloigne de l'équateur, caractérise le passage du climat équatorial accompagné de forêt dense au climat tropical, qui s'accompagne de forêts claires, puis de savanes lorsque la saison sèche est intense. Lorsque la saison sèche est largement dominante, la savane prend un caractère semi-aride avec, néanmoins, une saison des pluies intense mais très courte. C'est le cas du Sahel, notamment, où la savane domine. Ensuite, les déserts apparaissent près des tropiques. Enfin, le climat méditerranéen caractérise les côtes de l'Afrique du Nord et la pointe sud de l'Afrique du Sud. Les saisons, alternance entre les saisons sèches et humides, sont liées aux oscillations annuelles de la ZCIT. Ces oscillations sont un phénomène majeur pour le continent car il est dépourvu de chaînes montagneuses assez haute et longue pour influencer le climat à grande échelle. Comme la majeure partie du continent est sous l'influence de la ZCIT, il est extrêmement sensible aux perturbations de celle-ci, notamment en Afrique de l'Ouest, même lorsque ces perturbations sont faibles. Ainsi, d'une année à l'autre, la saison des pluies peut varier en durée jusqu'à 30 %. Les amplitudes thermiques annuelles et journalières sont faibles en climat humide équatorial et tropical ; elles s'accentuent lorsqu'on s'éloigne de l'équateur et diminuent à proximité des côtes ; (et bien plus au sol où la température peut localement dépasser 70 °C plusieurs jours par an, sans toutefois atteindre les records mondiaux enregistrés dans le désert de Lut ou au Mexique ; l'Afrique détient cependant le record d'étendue désertique chaudes, en surface absolue). Le record officiel de température atmosphérique est de mesuré le 7 juillet 1931 à Kébili, Tunisie. D'après une étude scientifique réalisée par plusieurs universités européennes, un Africain citadin sur trois pourrait être soumis chaque jour à des températures avoisinant les en 2090. Environnement L'Afrique est une mosaïque de climats et de biomes ; deux de ses principales caractéristiques sont, d'une part, qu'il s’agit du continent le plus chaud et le plus sec de la planète et, d'autre part, d'un des endroits au monde les plus sensibles à la variabilité climatique. Les terres arides représentent plus de 60 % de la surface du continent ; il est donc particulièrement sensible à la pluviométrie et à ses variations qui conditionnent fortement le niveau de production agricole et la biodiversité. En effet, quoique l'eau souterraine soit abondante, la difficulté à l'exploiter fait que l'Afrique est et restera encore longtemps dépendante de l'eau pluviale et de l'eau de surface dont l'exploitation est peu rationalisée : 20 % seulement du potentiel d'irrigation du Sahel est exploité. La prévalence de l'onchocercose (cécité des rivières) explique sans doute l'absence d'une tradition d'irrigation (à la notable exception du Nil) sur le continent, malgré la présence de fleuves parmi les plus puissants du monde. La problématique de l’eau conditionne largement les conditions du développement humain. Le stress hydrique, défini par l'ONU comme concerne, par ses conséquences en matière de sécurité alimentaire et de santé, jusqu'à de personnes. Des conflits, parfois armés, tels celui du Darfour en 2003, sont causés au moins partiellement par l'accès à l'eau ou, plus largement, aux changements climatiques. Même lorsque l'eau n'est pas rare au sens strict, comme en Afrique de l'Ouest, laquelle, globalement, dépasse le volume de d'eau disponible par habitant et par an, seuil retenu pour caractériser le stress hydrique, le contexte de la disponibilité de l'eau rend la région . Ce n'est pas l’abondance de la ressource qui est en cause, mais sa variabilité et, par conséquent, la possibilité de l'utiliser au bon endroit et au bon moment. Autre caractéristique, l'Afrique abrite le second plus grand massif forestier continu du monde : celui du bassin du Congo. Pour l'ensemble du continent, le couvert arboré représente 21,8 % de sa surface quoi qu’avec une répartition très inégale, de zéro pour les déserts à 85 % pour le pays ayant le couvert forestier le plus important. Mais la déforestation est considérée comme la plus grave menace environnementale car les forêts régressent ; le continent a perdu plus de 10 % de ses forêts intactes (paysage « naturel » considéré comme à la fois non artificiellement morcelé et non dégradé) entre 2000 et 2013 et il a perdu d’hectares de couvert boisé par an entre 2000 et 2010 même si l'attrition s'est ralentie (la perte était de d'hectares par an dans les années 1990). La pression démographique, l’extension des villes et l'agriculture itinérante, dont la culture sur brûlis, participent largement à la régression des milieux naturels. La déforestation a, elle aussi, une influence limitative sur le développement humain puisqu'elle est une des principales causes de dégradation des terres. Celle-ci va jusqu'à la désertification, sachant que 63 % de la population d'Afrique subsaharienne et 40 % de celle d'Afrique du Nord est rurale et que 90 % des Africains dépendent du bois et de la biomasse pour leurs besoins énergétiques. Cette utilisation massive de combustibles solides est, de plus, une cause notable de morbidité du fait de la pollution de l'air à l'intérieur des habitations qu'elle entraîne. Un autre aspect environnemental du continent est celui de sa biodiversité, très importante (le PNUE qualifie le continent de ) mais menacée. Huit des trente-quatre points chauds de biodiversité, zones possédant une grande richesse de biodiversité particulièrement menacée par l'activité humaine, sont situés en Afrique. Trente-quatre pays (sur cinquante-quatre) voient leur biodiversité régresser. Essayant de limiter le phénomène, les pays africains ont créé aires protégées, recouvrant ( d'hectares). L'ensemble se conjugue pour dessiner une situation où le continent, soumis à la est l'un des plus fragiles et des plus en danger. Le car , aggravant les causes environnementales de l'insécurité alimentaire qui touche déjà le continent. Gestion des déchets Malgré la convention de Bamako, l'Afrique reçoit des déchets occidentaux mais produit également plus de de tonnes produites par an depuis 2016. Les déchets subsahariens avoisineront les en 2050. Si les États africains travaillent à construire leurs propres systèmes de gestion et traitement des déchets, le chemin est encore long avant de voir émerger des filières de traitement performantes. À Bamako, les riverains abandonnent leurs déchets en pleine rue avant de les brûler. Impuissants, ils subissent les conséquences : détritus, fumées, odeurs nauséabondes, ainsi que des rats, cafards et mouches. Sommet africain sur le climat Du 4 au 6 septembre 2023, s'est tenu au Kenya le premier sommet africain sur le climat. Il a réuni 54 pays africains, dont 20 000 membres de délégations du monde entier. Ce premier sommet africain a abouti à l'adoption par les dirigeants africains de la « déclaration de Nairobi », où ils demandent à la communauté internationale de les aider à financer des projets d'énergies renouvelables, dans le but d'accéder leur transition énergétique. Géographie politique Le plus grand pays d'Afrique par sa superficie, le dixième mondial, est l'Algérie tandis que l'archipel des Seychelles, au large de la côte est de l'Afrique, est le plus petit et le moins peuplé (env. ). Le plus petit État continental est la Gambie. Le plus peuplé est le Nigeria ( d'habitants en 2015), au septième rang mondial. États et dépendances en Afrique contemporaine En 1914, du fait de l'essor des empires coloniaux, le « continent noir » ne comptait plus que deux États souverains, l’Abyssinie (ou Éthiopie) et le Liberia. Depuis la Seconde Guerre mondiale, le nombre d'États africains indépendants n'a cessé d'augmenter, passant de 4 en 1945 à 27 en 1960, pour atteindre 53 en 1993 et 54 en 2011 (non inclus le Sahraouie et le Somaliland). Les frontières des États africains sont en grande partie issues de la colonisation. Quant au regroupement des différents pays en sous-régions, il est plus utilisé dans un souci pratique qu'en référence à une réalité historique. On distingue généralement : l’Afrique du Nord, limitée au sud par le Sahara, habitée par des populations à majorité arabe et berbère ; l'Afrique subsaharienne, elle-même subdivisée en quatre sous-régions : l’Afrique de l'Ouest, l’Afrique de l'Est, l’Afrique centrale ; l'Afrique australe constituée de l'ensemble des territoires situés au sud de la forêt équatoriale. Liste des États africains et des dépendances européennes États, frontières, économie et conflits Les États africains s'inscrivent dans des frontières largement issues de la colonisation, avalisées et sanctuarisées par l'OUA en 1963. Elles sont souvent qualifiées d'artificielles et, du fait, considérées comme causes de conflits, d'incohérentes car délimitant des espaces politiques structurellement déficients du point de vue économique et d'illégitimes car ne correspondant pas à des réalités ethniques ou historiques antérieures, sachant qu'en outre, , notamment dans les sociétés à « pouvoir diffus » qui présentent un mode d'organisation sociale où le gouvernement n'est pas centralisé mais partagé, où la terre n'est pas un bien que l'on possède et pour lesquelles l'État-nation à l'occidentale est un concept importé. Certains font cependant remarquer que ces frontières ne sont pas entièrement artificielles, la frontière Niger-Nigeria suivant, par exemple, à peu près les contours d'un califat antérieur. La malédiction économique des frontières est, elle aussi, relativisée : L'appartenance ethnique et les langues véhiculaires partagées sur des territoires qui ne coïncident pas avec les délimitations de jure, causent une intense circulation interne, notamment des commerces transfrontaliers opérés par les membres d'une même ethnie et qui profitent aux États formels grâce aux recettes douanières qui peuvent représenter jusqu'à 30 voire 70 % du budget de certains États. Le manque d'infrastructure conduit cependant à des « temps d'attente à la frontière » et donc à des coûts de transaction élevés. En définitive, les frontières africaines sont poreuses, faciles à franchir, de manière légale ou illégale, et constituent des opportunités pour les opérateurs économiques. Quant aux conflits ethniques, ils sont largement indépendants des frontières, restant tantôt internes à un pays, tantôt transfrontaliers au gré des configurations locales. Entre 1963 et 2022, la Cour internationale de justice a statué sur huit conflits frontaliers en Afrique, tels que la bande d’Aozou au Tchad en 1994 et la péninsule de Bakassi au Cameroun en 2002 alors que d'autres dossiers s'accumulent comme la question de la souveraineté de l'île de Mbanié déposée en 2021. Dans les années 2010 et 2020, des conflits frontaliers voient le jour pour le contrôle de ressources naturelles comme entre le Kenya et la Somalie à propos des ressources en poissons ou entre la Guinée équatoriale et le Gabon à propos des hydrocarbures ainsi que des conflits sécessionnistes comme celui concernant le Soudan du Sud. En 2022, de larges territoires n'ont toujours pas de statut définit comme le Triangle d'Ilemi, le Triangle de Halayeb et le Sahara occidental. Les anciennes puissances coloniales sont parfois encore en prise avec leurs anciennes colonies. C'est le cas de l'Espagne et du Maroc à propos des villes de Melilla et Ceuta, de la France et de Madagascar à propos des îles Éparses ainsi que du Royaume-Uni et de Maurice à propos de l'archipel des Chagos. En 2021, en Afrique du Nord et de l'Ouest, 60 % des victimes d'évènements violents se trouvent à moins de d'une frontière, notamment en raison de la présence de groupes armés transnationaux, tels que les djihadistes. Plus on s'éloigne de ces zones, plus les morts baissent. Histoire Préhistoire et protohistoire Naissance de l'espèce humaine L'Afrique est considérée comme le berceau de l'humanité, où sont apparus la lignée humaine puis la seule de ses espèces qui survive aujourd'hui : l'être humain moderne, Homo sapiens. Dans le courant du , les paléoanthropologistes découvrent un grand nombre de fossiles et de preuves d'une occupation par des hominidés précurseurs de l'être humain, datés, par datation radiométrique, de d'années avant le présent pour l'espèce Sahelanthropus tchadensis (fossile Toumaï), de d'années pour Orrorin tugenensis, de d'années pour le fossile Ardi de l'espèce Ardipithecus ramidus, de d'années pour l', de à avant le présent pour Paranthropus boisei et d'environ à avant le présent en ce qui concerne . Après l'évolution dHomo sapiens, il y a environ 200 à , le continent est principalement peuplé par des groupes de chasseurs-cueilleurs. Selon la théorie de l' (), ces premiers humains modernes quittent l'Afrique et peuplent le reste du monde entre 80 et avant notre époque. Ils auraient quitté le continent en traversant la mer Rouge via le Bab-el-Mandeb, le détroit de Gibraltar et l'isthme de Suez. D'autres migrations de ces humains modernes, à l'intérieur du continent, datent des mêmes époques, avec des traces de peuplement humain précoce en Afrique australe, Afrique du Nord et au Sahara. Hiatus géographique La taille du Sahara a considérablement varié au fil du temps, essentiellement du fait des conditions climatiques. À la fin de la glaciation qui a lieu aux alentours de , le Sahara était redevenu un territoire vert et fertile. On trouve, dans le Tassili n'Ajjer, des peintures rupestres, datant d'environ , représentant un Sahara fertile et largement peuplé. Plus tard, l'échauffement et l'assèchement du climat, vers 5000 , font que le Sahara devient de plus en plus chaud et hostile. À l'occasion d'une évolution qui dure jusqu'aux alentours de 3900 , le Sahara connaît une période de désertification. Une récession climatique importante se produit, entraînant une diminution des pluies en Afrique de l'est et du centre. Depuis cette époque, ce sont des conditions sèches qui prédominent en Afrique de l’Est. Le Sahara devient un . Cela réduit la quantité de terres propices au peuplement et provoque des migrations des communautés agricoles vers le climat plus tropical de l'Afrique de l'Ouest et vers la vallée du Nil, en dessous de la seconde cataracte, où s'établissent des implantations permanentes ou semi-permanentes. Cette émigration a permis l'émergence de sociétés complexes et hautement organisées durant le , comme en témoigne le site de Nabta Playa. Ce hiatus climatique est un obstacle à la circulation nord-sud ; Pierre Gourou parle de . La vallée du Nil devient le couloir privilégié de circulation et l'Égypte suit un processus de développement distinct du reste de l'Afrique. Domestication du bétail et agriculture La domestication du bétail en Afrique précède l’agriculture et existe parallèlement aux cultures de chasseurs-cueilleurs ; ainsi le bœuf est-il domestiqué depuis à av. J.-C. en Afrique du nord. Dans l'aire nilo-saharienne, de nombreux animaux sont domestiqués, dont l'âne. L'agriculture apparaît selon un processus complexe et multipolaire vers Il s'agit d'abord d'une adoption par l'Égypte de plantes venant du sud-ouest asiatique ; ensuite, vers , il s’agit d'une agriculture autochtone avec la domestication du mil, du riz africain, de l'igname et du sorgho. Organisation des habitats humains Des entités politiques notables s'établissent dès avant la période historique. Ainsi, le site de Nabta Playa, à l'ouest du Nil, dans le désert de Nubie, est peuplé, quoique de manière saisonnière, depuis le jusqu'au La cuvette où il est situé était, à ce moment, beaucoup plus arrosée et fertile. Le site comporte un important champ mégalithique à vocation astronomique, daté de 6000 à Les populations, qui pratiquent l'élevage, présentent des signes d'une organisation d'un niveau élevé, plus que celui de l'Égypte à la même époque. On retiendra comme exemples des constructions en pierre, au-dessus et en dessous du niveau du sol, des villages construits selon des plans établis à l'avance et des puits profonds, capables de retenir l'eau tout au long de l'année ainsi, bien évidemment, que les connaissances, notamment astronomiques, nécessaires à l'érection des mégalithes. Un peu plus tard, contemporaine de Nabta Playa entre et , la culture de Nagada (période prédynastique égyptienne) voit apparaître les premiers hiéroglyphes à Abydos. Les tablettes d'Abydos permettent d'attester l’existence d'une organisation politique en royaume ; elles évoquent le roi Scorpion qui aurait régné vers sur l'ensemble de l'Égypte, voire au-delà. Apparition et généralisation du travail du fer Aux alentours du , le travail du fer, apparu sur le continent au , se répand rapidement en Afrique du Nord et dans la partie septentrionale de l'Afrique subsaharienne. Vers , le travail du fer est monnaie courante en Afrique de l'Ouest. Des objets en cuivre, datant de , provenant d'Égypte, d'Afrique du Nord, de Nubie et d'Éthiopie ont été découverts en Afrique de l'Ouest, suggérant l’existence d'un commerce transsaharien à cette époque. Civilisations anciennes Aire nilotique et premières civilisations subsahariennes Vers s'ouvre l'ère historique avec l'émergence de l'écriture dans la civilisation pharaonique de l'ancienne Égypte. Cette émergence est probablement liée à la forte concentration de population ainsi qu'au degré d'organisation politique qui en découlait. À cette époque, les autres zones de peuplement du continent sont beaucoup moins denses, ce qui n’entraine pas les mêmes besoins en matière d'organisation sociale. La civilisation égyptienne est l'une des plus anciennes et les plus durables : elle perdure jusqu'en . L'influence égyptienne s'est fait profondément sentir dans les territoires qui correspondent à la Libye moderne, au nord de la Crète et de Canaan et, au sud, dans les royaumes, qui lui furent contemporains, de Koush (Nubie) et d'Aksoum (actuelle Éthiopie) notamment. Au moment où l'Égypte atteint son apogée, vers , plus au sud, dans l'actuel Nigeria, se développe la culture de Nok, l'une des plus anciennes cultures d'Afrique subsaharienne. Elle est connue pour son art des poteries en terre cuite, mais aussi parce qu'elle atteste de l'utilisation conjointe d'outils lithiques (Later Stone Age) et d'outils en fer, situation représentative de la transition vers l'âge du fer dans cette région. Elle disparaît de manière brutale peu de temps après les débuts de l’ère chrétienne, vers 200 ou Elle a cependant eu une descendance, notamment artistique, au travers par exemple de la civilisation d'Ife, dont la ville éponyme est peuplée dès le Expansion bantoue Tandis que prospèrent et se développent les civilisations de l'aire nilotique, vers ou , commence la première migration bantoue vers les forêts tropicales d’Afrique centrale, à partir d'une localisation située au sud-est du Nigeria et du Cameroun actuels. Il s'agit probablement d'un effet de la pression démographique des populations du Sahara qui fuient l’avancée du désert. La seconde phase de migration, environ mille ans plus tard, vers -1000, les amène jusqu’en Afrique australe et orientale. Les bantous, éleveurs et semi-nomades, dans leur mouvement vers le sud, se métissent et s’affrontent aux populations locales de chasseurs-cueilleurs, jusqu'à atteindre l'aire des locuteurs khoïsan, en Afrique australe. Ces évènements expliquent la carte ethnolinguistique de l'Afrique actuelle. Berbères, Phéniciens, Grecs, Perses, Romains L’Afrique du Nord est peuplée à l'époque antique par les peuples libyens (Berbères) dispersés dans le vaste territoire de la Libye antique (Maghreb actuel). Elle est dans l'Antiquité partagé entre les royaumes de Numidie et de Maurétanie. Des sites archéologiques tel le Medracen et des inscriptions en alphabet Tifinagh témoignent de cette époque. Cette région est en contact avec les autres civilisations de l'aire méditerranéenne, comme les Phéniciens, les Grecs et les Romains. Sur la côte, la cité-état d'Utique (située dans l'actuelle Tunisie) est fondée par les Phéniciens en ; Carthage, base d'une civilisation importante sur la côte nord, est fondée par des colons phéniciens de Tyr, en 814 av. J.-C. Utique est, plus tard, absorbée par Carthage au fil du développement de cette dernière. Cyrène, en actuelle Libye, est fondée en par les Grecs. Elle deviendra le centre politique de la Cyrénaïque qui finira englobée dans l'Égypte ptolémaïque. En , Alexandre le Grand est reçu comme un libérateur par l'Égypte, alors occupée par les Perses. Il fonde Alexandrie, qui deviendra la prospère capitale du royaume ptolémaïque. La prospérité de la civilisation carthaginoise repose sur le commerce méditerranéen, mais aussi sur celui avec l'intérieur de l'Afrique, avec notamment les villes de Sabratha et de Leptis Magna (en actuelle Libye), situées au débouché des pistes transsahariennes. Du point de vue de l'organisation sociale et politique, Carthage ne forme pas un « empire » aussi solide et structuré que celui des Romains, ce qui expliquerait sa défaite. Progressivement, à partir de , après la victoire de Rome sur Carthage à l'issue des Guerres puniques qui donnent naissance à la province romaine dAfrica, toute la côte nord du continent est incorporée dans l'Empire romain. Civilisations anciennes au sud du Sahara En Afrique subsaharienne, les habitats humains s'établissent et se structurent notamment en fonction de critères géographiques. Les zones de savanes donnent naissance à des organisations qui, partant de la chefferie, croissent jusqu'à devenir des État-nations voire des empires. Les habitats des zones de forêt dense sont plus petits et plus isolés. Certaines de ces zones ont d'ailleurs joué le rôle de refuges pour les populations chassées par les États en expansion : Malgré le hiatus du désert, le nord et le sud du continent ne sont pas totalement isolés et leur développement respectif est, en partie, lié. Une forme de commerce transsaharien est attestée depuis, au moins, l'époque de la civilisation carthaginoise ; à l'époque historique, il utilise le dromadaire, animal mieux adapté aux conditions climatiques que le cheval. L'Afrique subsaharienne fournit ainsi au monde antique, via les commerçants carthaginois, les plumes d'autruche, l'ivoire et les esclaves. Aux deux extrémités des routes de ce commerce, à de distance, Carthage et les premiers royaumes africains prospèrent simultanément, connaissant croissance démographique et développement agricole. Mais les échanges ne sont pas seulement transsahariens, le commerce transcontinental et intercontinental du cuivre, du fer, de l'or ainsi que celui du sel est la base du développement économique et démographique de l'Afrique subsaharienne. Empires Conquête arabe du nord de l'Afrique En Afrique du Nord, après une courte occupation vandale (439 à 534) puis une emprise byzantine (Exarchat de Carthage, env. 590-642), la conquête arabe commence au début du sous le règne de la dynastie des Omeyyades : En 641, alors qu'ils viennent de conquérir l'Égypte, ils y fondent la ville d'Al-Fustât (aujourd'hui Le Caire) et construisent la première mosquée d'Afrique. En 670, le général arabe Oqba Ibn Nafi al-Fihri établit son camp sur l'emplacement de ce qui deviendra la ville de Kairouan (actuelle Tunisie), où commence, la même année, la construction de la Grande Mosquée de Kairouan. Malgré de nombreuses résistances, particulièrement celle des autochtones Berbères (avec les figures historiques de Koceïla et Kahena notamment), et celle des royaumes de Nubie, christianisés depuis le , l'arabisation et l'islamisation du Maghreb progressent rapidement. Au moment où les Arabes conquièrent l'Afrique du Nord, grâce au commerce de l'or et du sel, la plus puissante et la plus riche entité politique au sud du Sahara est l'empire du Ghana. L'influence de l'islam s'y fait rapidement sentir ; les commerçants sont majoritairement musulmans et il se crée une élite politique islamisée autour d'un roi resté cependant, comme sa population, animiste. La zone du fleuve Sénégal, où domine le royaume de Tekrour, est en partie islamisé dès le et le sera plus massivement au ; le royaume du Kanem, qui deviendra le royaume du Kanem-Bornou au , établi depuis le au nord de l’actuel Tchad, est islamisé dès le . Les Songhai, métissés avec des Berbères qui fuyaient l'avancée arabe, s'installent au début du le long des rives du Niger ; ils fondent un petit royaume, islamisé au , qui deviendra le puissant Empire songhaï (dont l'apogée se situera aux ). La côte est du continent, baignée par l'océan Indien, est depuis longtemps tournée vers l'Arabie et, au-delà, l'Inde et la Chine ainsi que vers l'Europe. Au moment du développement de l'islam, la culture swahilie, métissage culturel entre l'Afrique et le monde arabo-musulman se déploie concomitamment ; l'islamisation de la zone est attestée dès le , des cités commerçantes musulmanes sont fondées ou développées. Mais L'islamisation de l'Afrique subsaharienne est essentiellement pacifique et, pour une part, superficielle. Il s'agit d'une acculturation et pas d'une colonisation ou d'une conquête. La propagation de la religion est d'ailleurs le fait des Africains subsahariens eux-mêmes (Haoussas, Peuls, Dioulas), qui répandent la religion tout en commerçant. On utilise parfois le terme d'« islam de cour » pour parler des élites musulmanes du commerce, de la science et de la politique qui cohabitent avec les populations restées largement animistes. Au sud du Sahel Plus au sud, dans une région peuplée dès le , au sud-ouest de l'actuel Nigeria, la civilisation d'Ife (ou Ifé), se développe autour de la ville éponyme, laquelle devient une cité importante à partir du et jusqu'au . Elle restera un centre artistique majeur jusqu'au . Encore plus au sud, dans la région des actuels Zimbabwe et Mozambique, les Bantous, arrivés dans la zone vers , chassant devant eux les autochtones San, construisent, entre le , le Grand Zimbabwe, capitale de l’empire Monomotapa, renommé, voire mythique, grâce à son or. Il atteint son apogée au . Les Portugais essaient de dominer l'empire dès le , attirés par l'or, mais ils n'y parviennent qu'en 1629 ; le Monomotapa de cette époque a déjà fortement décliné, ses sources d'or tendent à s'épuiser et le commerce des esclaves est passé sous la domination des États côtiers et insulaires de la côte est. Poussée berbéro-musulmane Au , l'expansion de l'islam en Afrique connaît une deuxième phase, plus guerrière, car justifiée par le Djihad, lorsque les berbères islamisés de la dynastie Almoravide partent à la conquête du continent, vers le nord et le sud. Au nord, ils fondent Marrakech vers 1062, prennent Fès en 1075 et Tlemcen en 1080. Au sud, ils s'emparent, en 1076, à l'issue d'une , de la capitale de l'empire du Ghana, Koumbi Saleh, avec l'aide du royaume de Tekrour ; le roi du Ghana se convertit à l'islam. L'influence de l'islam ne dépasse pas, dans son expansion vers le sud, le parallèle nord, où commence la grande forêt équatoriale, difficile à franchir et peu propice au peuplement dense. On attribue aussi parfois un rôle à la mouche tsé-tsé, vecteur de la maladie du sommeil, dangereuse pour les chevaux des cavaliers arabes. Mais l'arrêt de l’expansion géographique s’explique aussi par le souci qu'ont les successeurs d'Abou Bakr ben Omar, le vainqueur de l'empire du Ghana, de consolider les possessions almoravides en Afrique et ailleurs. Lorsqu'au les Almohades succèdent aux Almoravides, la carte de l'islam en Afrique est fixée ; cette religion est présente et dominante au nord du continent jusqu'à la frontière septentrionale de la forêt tropicale ainsi que dans la zone côtière Est. Traite intra-africaine et traite arabe À l'instar d'autres organisations sociales de la même époque, les communautés africaines sont inégalitaires et fondées sur l’esclavage et, à certains endroits, sur un système de castes en lien avec les métiers (castes de forgerons, tisserands, griots…). La traite esclavagiste existe depuis longtemps en Afrique : Avec la poussée islamique, le commerce transsaharien s'intensifie, faisant circuler entre le nord et le sud du continent, l'or, le sel et les esclaves. Ces derniers forment une part importante des caravanes. La traite arabe prend une dimension supplémentaire en accentuant, outre la traite intra-africaine, un trafic intercontinental soutenu, longtemps avant les Européens. C'est ainsi, par exemple, que la côte est de l'Afrique alimente l'Inde et la Chine en esclaves noirs depuis au moins le . La traite arabe a concerné environ dix-sept millions de personnes déportées. Trois grands empires Ghana Le premier des trois grands empires subsahariens, l'Empire du Ghana, puissant au moment de l'islamisation de l'Afrique, est affaibli par les attaques des Almoravides au et commence à décliner. Il est progressivement réduit à son noyau originel, correspondant au Royaume du Ouagadou. Plusieurs autres royaumes (Royaume de Sosso, Royaume de Diarra…) se partagent la domination de la région contrôlée par le Ghana à son apogée. Mali Vers 1230, Soundiata Keïta, roi du Mandé, région correspondant à peu près à l'actuel Mali, coalise les Malinkés afin de contrer les attaques du roi du Sosso, Soumaoro Kanté. En 1235, à la bataille de Kirina, il défait son adversaire. Il poursuit ensuite ses conquêtes, reprenant ainsi Koumbi Saleh, ex-capitale de l’empire du Ghana, des mains du roi du Sosso. Il crée le second des trois grands empires, le très riche et puissant empire du Mali, qui est élargi, organisé et géré par ses successeurs. L'empire du Mali est aussi connu pour la « Charte du Manden », datant de 1222 ou de 1236, correspondant au serment prononcé par Soundiata Keïta à l'occasion de son intronisation. Considéré comme l'un des plus anciens textes relatifs aux droits de l'homme, il s'agit d'un contenu oral, « constitutionnel », relatif aux droits de l'homme et à l'organisation formelle et légale régissant les rapports entre les hommes. Il ne fera l'objet d'une transcription écrite qu'au . Après le règne de Mansa Moussa II (vers 1387), l'empire connaît une période de troubles de succession qui l'affaiblissent ; dans le même temps, les berbères touareg, restés durablement rebelles, lancent des attaques contre les villes de la zone sahélienne, notamment Tombouctou dont ils s'emparent en 1433. Les Portugais, quant à eux, arrivés sur le continent au début du , commercent avec l'empire tout en participant à son affaiblissement car, pour favoriser leur négoce, notamment d'esclaves, ils soutiennent les petites communautés côtières et les poussent à s’émanciper. Songhaï La domination touarègue dans la zone septentrionale est de courte durée. Sous l'impulsion de Sonni Ali Ber (« Sonni Ali le grand »), considéré comme un grand stratège, le royaume du Songhaï, tributaire de l'empire du Mali depuis 1300, met en place une politique de conquêtes territoriales, rompant avec l'économie de razzia qui prévalait jusqu'alors. Il combat et vainc les Peuls et les Touaregs ; il reprend Tombouctou en 1468. C'est l'avènement du troisième empire, l'empire songhaï, lequel se développe durant le et le , la conquête territoriale s'appuyant sur une organisation politique largement inspirée de celle de l'empire du Mali. Sonni Ali, musulman « de façade », reste fidèle aux traditions songhaïs. À sa mort, le parti musulman l'emporte et l'empire Songhaï est dirigé par une dynastie musulmane, la dynastie des Askia, qui porte l'empire à son apogée au . À la fin du , des guerres civiles se conjuguent aux assauts des Saadiens, qui lui contestent la possession des mines de sel de Teghazza, au Sahara, pour affaiblir l'empire. La bataille de Tondibi, perdue contre les Saadiens, le 12 avril 1591, marque la fin de l'empire et son allégeance au sultan du Maroc. Tableau résumé des principales entités politiques historiques en Afrique Références : Autres entités politiques Références : Galerie Traite atlantique Le commerce des esclaves (traite négrière) se développe massivement avec l'arrivée des Portugais, suivis des autres Européens, qui organisent une « traite atlantique », outre la traite intra-africaine qui continue à emprunter les chemins caravaniers et la traite arabe laquelle transite par la Méditerranée (vers l'Europe) et par l'Océan Indien (vers le Moyen-Orient, l'Inde et l'Asie). Cette traite atlantique prend la forme du « commerce triangulaire » en Atlantique nord : les navires venus d'Europe, chargés de marchandises (tissus, armes, alcool…) débarquent sur les côtes, échangent ces produits contre des esclaves qui sont ensuite vendus aux Antilles et en Amérique. Les navires rapportent ensuite, notamment, la mélasse issue de la canne à sucre, destinée à fabriquer le sucre et l'alcool dans les distilleries européennes. Dans l'Atlantique sud, c'est le « commerce en droiture », pratiqué par les Portugais, qui domine ; les navires relient directement les côtes africaines aux côtes américaines et antillaises. Ce sont les Portugais qui mettent en place la traite au . Des esclaves africains, venus d'Arguin (île de l'actuelle Mauritanie), sont vendus dans la ville portugaise de Lagos dès 1444 et . Les Portugais découvrent les îles du Cap-Vert en 1456 puis celles de Sao Tomé-et-Principe en 1471, désertes à l'époque, s'y installent et commencent à cultiver la canne à sucre grâce à des esclaves venus du continent. Ils instaurent ainsi une économie de plantation rapidement transposée aux colonies américaines ; en 1505, le premier circuit triangulaire se met en place, à destination de Cibao et d'Hispaniola. Les circuits sont, dès leurs débuts à la fin du , contrôlés et organisés ; le roi du Portugal accorde des droits exclusifs de navigation ou des droits de commercialisation en échange de redevances. Cette traite atlantique s'accélère lorsque l'exploitation du continent américain par les Européens s'accompagne d'une forte demande de main-d'œuvre pour les plantations de canne à sucre, café, cacao, coton, tabac… qui se développent massivement dans la seconde moitié du . La demande concerne aussi, dans une moindre mesure, l'exploitation des mines d'argent et d'or du Pérou et du Mexique. Les implantations portugaises puis, plus largement, européennes, de la côte ouest-africaine deviennent les plaques tournantes de la traite, tandis qu'à l'intérieur du continent, de complexes circuits d'échanges s'établissent, la traite atlantique européenne se conjuguant aux circuits antérieurs qui perdurent, ceux de la traite orientale de la côte est et ceux de la traite transsaharienne orientés vers le nord. Les autres puissances européennes s'engagent dans la traite aux , impliquant les Français, les Anglais, les Néerlandais et même les Danois et les Suédois. Ces autres nations européennes suivent la même voie que le Portugal, créant des compagnies « à charte » (bénéficiant d'un monopole ou d'un privilège accordé par un État). Cependant, au fil du temps, elles sont progressivement remplacées par des compagnies d'initiatives purement privées ; vers 1720, ces dernières dominent le commerce, profitant de la dérégulation progressive concédée par les gouvernements européens. La place des pays dans la traite fluctue au gré des luttes et des rapports de force entre nations européennes. La fin du est marquée par la domination française, et c'est l'Angleterre qui domine la traite atlantique à son apogée, au . Les Européens ne pénètrent pas encore à l'intérieur du continent. Implantés sur le littoral, ils commercent avec les ethnies et les royaumes côtiers qui livrent les esclaves capturés à l'intérieur des terres. Des royaumes africains, à la fois guerriers et commerçants, prospèrent ainsi grâce à ce commerce , tels le Royaume de Dahomey, le Royaume Kongo, l'Empire ashanti ou le Royaume du Kanem-Bornou, au détriment notamment de l'Afrique intérieure, . Le nombre d'esclaves déportés depuis l’Afrique au titre de la traite atlantique est évalué à douze millions environ en . Colonisation La colonisation effective de l'Afrique est précédée par une période de grandes explorations. Abolition et fin des traites Le est en France le siècle des Lumières. L'encyclopédie de Diderot et d'Alembert, qui paraît entre 1751 et 1772, propage les idées humanistes. Un peu plus tard se créent en Angleterre, où l'influence de l'intelligentsia française était loin d'être négligeable, des organisations abolitionnistes qui militent contre la traite et l’esclavage telle l'Anti-Slavery Society, établie dans le premier tiers du . Ces idées conduisent à une « révolution morale » et à un qui amènent le Danemark à abolir de jure la traite en 1792, suivi par l'Angleterre en 1807, les États-Unis en 1808, la Suède en 1813, la France en 1815 (à l'occasion du congrès de Vienne), l’Espagne et le Portugal en 1817, et le Brésil en 1850 seulement. L'Angleterre, à la pointe du mouvement abolitionniste et , s'attache, dès 1807 et surtout à partir de 1833, à faire respecter l'interdiction de la traite dans les eaux ouest-africaines avec plus ou moins de bonheur. La traite atlantique ne s’arrête évidemment pas subitement, elle se poursuit illégalement jusque vers le début du . Ainsi, quoique Cependant, dans le même temps, les traites arabes et intra-africaines se poursuivent et s’amplifient. La traite intra-africaine augmente même au car les cultures d'exportation (huile de palme, arachides, miel, clous de girofle, caoutchouc, coton), utilisatrices de main-d'œuvre servile, se développent dans le cadre du commerce avec les Européens. La traite de la côte orientale profite de la baisse de la traite atlantique ; à la fin du le plus important marché négrier du continent est celui de Zanzibar, à l'époque sous contrôle du sultanat d'Oman. Quant à la côte nord de l'Afrique, elle voit les corsaires sévir jusqu'au début du . La pénétration européenne fera cesser les traites arabes et intra-africaines qui auront perduré jusqu'aux premières années du . Explorations L'Afrique a, aujourd'hui encore, la réputation d'être un « continent insalubre », touché par des maladies comme le paludisme (malaria), la filariose, l'onchocercose (cécité des rivières), la trypanosomiase (maladie du sommeil), la lèpre, ou encore la fièvre jaune. Les voyageurs, avant de se risquer à l'exploration, s'entraînent et s'endurcissent. En 1854, la découverte de la quinine contribue à faciliter la conquête et la colonisation de l'Afrique. À la fin du , l'esprit du moment en Europe, outre l'abolitionnisme, est aussi celui de la curiosité scientifique et celui de l'impérialisme culturel ; c'est la À côté des sociétés abolitionnistes, des sociétés d'exploration (l'African Association par exemple, fondée en 1788 en Angleterre) et des sociétés missionnaires (ainsi la London Missionary Society, créée en 1795) apparaissent à ce moment. Dans les débuts du , l'intérieur de l'Afrique reste largement inexploré et les informations géographiques ou ethnographiques concernant le continent sont très anciennes ; lorsque René Caillié part à la découverte de Tombouctou, qu'il atteint en 1828, Sous l'impulsion anglaise, la fin du puis le voient donc de grandes expéditions se monter, financées par les sociétés missionnaires, les sociétés d'exploration, les grands journaux et les États. Parallèlement, les missions chrétiennes s'implantent massivement dans tout le continent ; il en existait quelques-unes au début du , elles se comptent par dizaines à la fin du même siècle. Les explorations et les missions n'ont pas que des visées désintéressées, scientifiques et évangélisatrices ; dans les faits, une exploration Notable exemple du phénomène, à la fin du , Léopold II de Belgique commandite plusieurs expéditions, dont une menée par l'explorateur Henry Morton Stanley, lequel crée l'État indépendant du Congo, en 1885, qui sera la propriété personnelle du roi. Domination coloniale En 1880, à l'aube de la colonisation massive, moins de 20 % du continent est aux mains des Européens. Il s’agit, à l'ouest, de zones côtières, tandis que l'Afrique orientale est exempte de présence européenne. Seule l'Afrique australe est significativement occupée, à l'intérieur des terres ainsi que l'Algérie, conquise par les Français en 1830. Entre 1880 et 1910, en un laps de temps très court du fait de la supériorité technologique des Européens, de l'histoire du continent se produisent et la quasi-totalité de son territoire est conquise et occupée par les puissances impérialistes qui instaurent un système colonial. La période après 1910 est essentiellement celle de la consolidation du système. Ce déferlement entraîne des frictions entre les nations européennes ; c'est notamment le cas pour la zone du Congo où les intérêts belges, portugais et français se confrontent et pour l'Afrique australe, où se combattent Britanniques et Afrikaners. Afin de traiter la situation, les États européens organisent, en l'absence de tout représentant africain, à la fin de 1884 et au début de 1885, la conférence de Berlin qui débouche sur un traité fixant les règles auxquelles les signataires acceptent de se soumettre dans le cadre de leur processus de colonisation. Cela a pour effet d'accélérer la colonisation et donc le déploiement des « 3 C » (commerce, christianisme, civilisation) au nom du « fardeau de l'homme blanc ». Deux pays échappent au partage de l'Afrique, le Liberia, créé par une société de colonisation américaine en 1822 et ayant proclamé son indépendance le 26 juillet 1847 et l'Éthiopie, État souverain depuis l'Antiquité, qui parvient à repousser la tentative de colonisation des Italiens auxquels elle inflige une défaite à la bataille d'Adoua, le mars 1896. Il s'agit de la première victoire décisive d'un pays africain sur les colonialistes. Ce que les francophones nomment « partage de l'Afrique », mettant ainsi l'accent sur les conséquences pour le continent, est appelé (« la ruée vers l'Afrique ») par les anglophones, qui mettent ainsi en exergue les causes. Ce terme est corrélé avec l'analyse économiste qui avance que cette colonisation est déclenchée par les besoins en matières premières des économies européennes, engagées dans la révolution industrielle et dans le commerce international. Le terme fait aussi référence à la compétition économique que se livrent les nations sur le sol africain. Pour l'acception économiste, inspirée par John Atkinson Hobson, l'impérialisme et la colonisation sont les conséquences de l'exploitation économique pratiquée par les capitalistes et le résultat des rivalités entre les nations. La plupart des régimes coloniaux mettent fin, de jure, à l'esclavage dans leur zone d'influence , assumant ainsi un rôle de « mission civilisatrice ». C'est un second volet explicatif de la « ruée » : le sentiment de supériorité de l'Europe vis-à-vis de l'Afrique, conforté par les théories du darwinisme et de l'atavisme social ainsi que par la période de la traite négrière, laquelle avait vu la montée du sentiment raciste et l'idée de hiérarchie entre les races (courant de pensée dit racialiste, incarné par exemple par Gobineau, auteur d'un Essai sur l'inégalité des races humaines en 1855), tout cela justifiant d'apporter la civilisation et le christianisme aux peuples du « continent noir », via le « sabre et le goupillon ». Enfin, le sentiment nationaliste des pays européens joue aussi un rôle, la compétition pour la domination de l'Afrique en étant un des aspects. L'économie coloniale qui se met en place repose principalement sur deux secteurs : l'extraction minière et la traite de produits agricoles. L'activité commerciale internationalisée (économie de traite) est aux mains des Européens via leurs firmes pratiquant l'import-export, lesquelles disposent du capital nécessaire à l'investissement local. Plusieurs dispositifs structurent cette économie : l'impôt de capitation, qui contraint les Africains au travail salarié pour le compte des colons afin d’acquitter l'impôt, les plantations obligatoires, l'« abject » travail forcé et le travail migratoire, le déplacement des populations, la saisie des terres, le code de l'indigénat sous ses diverses variantes qui excluent les colonisés du droit commun, l'indirect rule britannique. Cela déstabilise fortement les structures sociales en place ainsi que le système productif, ce qui conduit à la pauvreté, à la sous-alimentation, aux famines et aux épidémies. Ces pratiques, déjà brutales par essence, s’aggravent de répressions sanglantes contre les soulèvements et les résistances. La répression des Héréros (1904-1907) est ainsi qualifiée de « premier génocide du ». Les pertes humaines sont telles que la démographie du continent en est affectée : La Première Guerre mondiale mobilise de combattants africains et, au total, de personnes sont touchées, d'une manière ou d'une autre, par l'effort de guerre. La période qui suit, jusqu'à l'aube de la Seconde Guerre mondiale, est qualifiée d'« apogée » de la colonisation ; les puissances coloniales construisent des routes, des voies ferrées, des écoles et des dispensaires. Néanmoins, L'Afrique s'intègre de plus en plus à l’économie mondiale et le continent bénéficie jusqu'en 1950 environ, date à laquelle culminent les profits des entreprises, de la reprise qui suit la crise de 1929. L'Afrique coloniale, aperçu par nations Belgique France Allemagne Italie Portugal Espagne Royaume-Uni L'Afrique coloniale, aperçu chronologique Autonomie politique et indépendances Même si l'Éthiopie ne fut jamais colonisée et malgré des indépendances précoces (le Liberia en 1847 et l'Union d'Afrique du Sud en 1910), les prémices de l'émancipation de l'Afrique remontent à la Première Guerre mondiale. Pour les Européens, ce conflit est l'occasion de côtoyer des « frères d'armes » africains (plus d'un million d'Africains sont mobilisés), ce qui change leur regard sur eux. Le tirailleur sénégalais et le tirailleur algérien voisinent avec le poilu dans le livre des images d'Épinal militaires françaises. Pour les Africains, la guerre permet de rompre avec le rapport déséquilibré du colonisé à son « maître », à tel point, par exemple, qu'en Le traité de Versailles de 1919 dépouille l'Allemagne de ses colonies, que les vainqueurs se partagent, ce qui trace à peu près les frontières de l'Afrique actuelle. Le sentiment anticolonial continue à se développer en Afrique après la guerre, ainsi que, modestement, dans les pays occidentaux. Le président américain Woodrow Wilson, dans son programme de paix (les Quatorze points de Wilson), rédigé en amont de la conférence de paix de Paris (1919), mentionne explicitement l'auto-détermination des peuples, ce qui inspire et légitime les mouvements anticolonialistes et nationalistes africains. Ces mouvements se font entendre, comme le Wafd, délégation égyptienne qui souhaite participer à la conférence de Paris pour y plaider l'indépendance de l'Égypte et dont les membres sont déportés par les autorités anglaises. Certains obtiennent d'être entendus par la Société des Nations, tel le National Congress of British West Africa, mouvement indépendantiste de la Gold Coast (actuel Ghana), représenté par J. E. Casely Hayford, qui obtient une audition internationale au début des années 1920. Dans le prolongement, les années 1930 voient la montée des formes de résistance et de syndicalisation qui déboucheront ultérieurement sur les indépendances. Cependant, dans le même temps, en 1931, en France, s'organise l'exposition coloniale, symbole de l'unité de la , faisant suite à la British Empire Exhibition de 1924. À cette époque, à l'instar de la France, les métropoles ne sont pas prêtes à se détacher de leurs colonies. Les empires ont permis de gagner la guerre, grâce aux hommes, mobilisés de force, et aux ressources, réquisitionnées pour alimenter les mères-patries. En 1935, l'Italie fasciste décide même d'envahir l'Éthiopie, où elle se maintient jusqu'en 1941, faisant preuve de persistance dans l'idéologie colonialiste. La Seconde Guerre mondiale est un tournant crucial. Durant le conflit, les « coloniaux » s'illustrent à nouveau sur les champs de bataille, mobilisés par centaines de milliers, essentiellement par la France et l'Angleterre. En , Winston Churchill et Franklin D. Roosevelt, signent la Charte de l'Atlantique, laquelle préfigure la Charte des Nations unies (1945) ; ce faisant, L'évolution des modes de pensée consécutive à la guerre tend à rendre insupportable l'idée même du colonialisme : L'année 1945, fin de la guerre, est aussi la date du congrès panafricain de Manchester, qui marque le début du panafricanisme militant. L'après-guerre voit des élites africaines, formées aux États-Unis ou en Europe (Julius Nyerere, Jomo Kenyatta, Kwame Nkrumah, Nnamdi Azikiwe…), prendre en main la contestation du modèle colonial, dénoncé comme étant au service exclusif des Blancs. Des partis politiques sont créés, tels le Convention People's Party ( ou Côte-de-l'Or, actuel Ghana, 1949), le Rassemblement démocratique africain (fédération de partis politiques des colonies françaises, 1947)… dont les dirigeants seront les principaux hommes politiques des futurs États indépendants. Les revendications d'après la Seconde Guerre mondiale sont plus affirmées : les L'après-Seconde Guerre mondiale est aussi le moment où le monde voit les centres de pouvoir se déporter nettement de l'Europe vers les États-Unis et l'URSS. Succédant à la SDN, La tonalité anti-coloniale de sa charte dérive de l'influence de l'URSS, alors qu'aucun pays européen n'est, à ce moment, sur la même ligne politique. Au contraire, les puissances coloniales se raidissent, effrayées, dans le contexte de la guerre froide, par une possible « subversion communiste » (sic), et elles répriment violemment toutes les manifestations politiques (par exemple, l'insurrection malgache de 1947 ou celle du Kenya dans les années 1950). Les États-Unis, pour leur part, encouragent discrètement les mouvements indépendantistes, à condition qu'ils n'aient pas partie liée avec le communisme. L'URSS soutient elle aussi les mouvements indépendantistes, en lutte contre « l'Impérialisme, stade suprême du capitalisme ». Les années 1950 voient une évolution politique mais aussi l'émergence, en France, du cartiérisme, mouvement de pensée qui expose que les colonies, au lieu d'être source de profit, coûtent cher et qu'il vaut mieux financer la mère-patrie. L'analyse se prolonge par la notion de complexe hollandais, qui entend démontrer que l'abandon des colonies dope l'économie de la métropole, en prenant l'exemple des Pays-Bas, qui perdent leur colonie d'Indonésie à la fin des années 1940 et qui connaissent une forte croissance économique dans les années 1950 grâce à une réorientation des dépenses publiques et de l'investissement. C'est dans ce contexte que débute le mouvement de décolonisation, que le premier ministre britannique Harold Macmillan appelle en 1960, le « Vent du changement ». En 1951, l'Italie vaincue est forcée par l'ONU d'accorder l'indépendance à la Libye dont le territoire est occupé par les forces françaises et anglaises. Les protectorats français au Maroc et en Tunisie accèdent à l'indépendance en 1956. L'Afrique subsaharienne suit, avec l'indépendance de la Côte-de-l'Or, devenue Ghana en 1957, début d'une vague d'indépendance, relativement pacifique et négociée, qui dure jusqu'en 1960. À son issue, plus d'une vingtaine de pays ont obtenu leur émancipation politique, dont la majeure partie des colonies françaises. De 1960 à 1965, ce sont essentiellement les possessions britanniques (Nigeria, Tanganyika devenue Tanzanie, Kenya, Ouganda, Rhodésie du Nord devenue Zambie) qui sont concernées. Les négociations y sont plus compliquées du fait de la forte présence de colons blancs (Kenya) ou d'une grande diversité ethnique ou religieuse (Nigeria). Certaines indépendances sont cependant plus arrachées que négociées. Pour l'Algérie, l'indépendance arrive en 1962 après une guerre commencée en 1954, la Rhodésie du sud devenue Rhodésie puis Zimbabwe-Rhodésie puis Zimbabwe, déclare unilatéralement son indépendance en 1965. Les possessions portugaises (Guinée-Bissau, Cap-Vert, Sao Tomé-et-Principe, Angola et Mozambique) font l'objet de guerres qui ne se terminent qu'avec la fin du régime de Salazar, en 1974 et 1975, date qui est aussi celle à laquelle l'Espagne abandonne le Sahara espagnol (quoique pour un statut contesté). D'autres territoires obtiennent tardivement leur indépendance de pays non européens. La Namibie doit attendre la fin de l'apartheid en Afrique du Sud et l'année 1990 pour devenir indépendante. L'Érythrée, réunie à l'Éthiopie à la fin de la Seconde Guerre mondiale, s'en détache en 1993, à l'issue de trente ans de guerre et le Soudan du Sud fait sécession du Soudan en 2011. Afrique contemporaine Les nouveaux États indépendants ont des tâches urgentes à accomplir ; ne voulant pas se lancer dans une recomposition aventureuse, ils décident de conserver les frontières coloniales que l'OUA, nouvellement créée, décrète intangibles en 1963. Ils font de même avec la langue du colonisateur, idiome commun à des citoyens aux parlers nombreux. La situation diffère cependant en Afrique du Nord, où l'arabe reprend le pas sur la langue du colon ainsi qu'en Afrique de l'Est où le swahili l'emporte. Les frontières font fi des réalités ethniques et géographiques du continent. L'unité nationale des nouveaux États ne peut donc pas se fonder sur une base ethno-culturelle ou une histoire commune, elle doit plutôt se baser sur des considérations politiques et économiques, constitutives d'un projet commun. Beaucoup de ces pays prennent, de ce fait, le chemin du parti unique, voire de la dictature, les héros de l'indépendance se transformant en despotes tels Sékou Touré, Léopold Sédar Senghor, Léon Mba, Fulbert Youlou, parfois à la suite de putschs comme Gnassingbé Eyadema et Mobutu Sese Seko par exemple ; il s’agit d'imposer à marche forcée une unité à des nations qui en sont dépourvues à l'origine. L'idéologie sert ainsi de vecteur. Certains adoptent une voie « socialiste » ou « marxiste-léniniste », comme l'Algérie, la Tanzanie, le Sénégal, la Guinée, le Mozambique… et les diverses républiques populaires, du Congo, du Bénin… Ailleurs, c'est la religion qui sert à souder l'unité nationale comme en république islamique de Mauritanie. Politiquement, l'idéologie panafricaine, qui inspirait les mouvements de libération en tant que principe unificateur de lutte contre les puissances coloniales, décline après les indépendances malgré la création de l'OUA en 1963. Par ailleurs, dès 1955, l'Afrique était représentée à la conférence de Bandung, fondatrice du mouvement des non-alignés et base de la naissance du concept de tiers monde. L'« imaginaire identitaire » africain se construit ainsi de manière composite, entre panafricanisme et volonté d'échapper à la logique des blocs de la guerre froide (non-alignement). Les nouveaux États ne sont cependant pas débarrassés des structures économiques héritées de la colonisation et les liens avec les métropoles ne sont pas rompus. Beaucoup sont signataires d'accords politiques, économiques et militaires, parfois secrets, qui les lient aux anciennes métropoles et la majeure partie des anciennes colonies du Royaume-Uni rejoint le Commonwealth. Les anciennes métropoles entendent conserver ainsi une position privilégiée en échange d'assistance technique et d'aide au développement. De fait, l'immédiat après indépendance est une période dite de « néocolonialisme », concept clé des relations nord-sud à cette époque : les Européens, mais aussi les États-Unis, l'Union soviétique, Cuba, la Chine…, protagonistes de la guerre froide, s'ingèrent largement dans la politique et dans l'économie du continent. Entre 1960 et 1980, le PIB des pays africains triple sans pour autant que les conditions de vie des Africains ne s’améliorent sensiblement. La gestion de l'économie, qu'elle s'appuie sur une idéologie libérale ou socialiste, ne permet pas de « décoloniser » le tissu productif des nouveaux États. L'agriculture de subsistance continue à cohabiter avec l'agriculture de rente destinée à l'exportation, et les matières premières sont massivement exportées, sans produire de valeur ajoutée locale. Les débouchés se trouvent dans les pays développés qui, dans le contexte des « Trente Glorieuses », ont besoin des ressources du continent pour nourrir leur croissance. Le continent s'endette massivement durant les années 1970 , auprès des banques qui recyclent ainsi leurs liquidités en eurodollars puis pétrodollars. Les investissements sont pharaoniques et comprennent quelques éléphants blancs ; le montant de la dette atteint près du quart du PIB africain en 1980. Mais, alors que depuis les indépendances les recettes d'exportation croissaient, Simultanément, les taux d'intérêt augmentent de manière « vertigineuse ». Les recettes d'exportation baissent, les taux d'intérêt grimpent ; prise ainsi dans un effet de ciseaux, l'Afrique s’engage dans une spirale de crise. Les possibilités d'investissement décroissent drastiquement, les déficits budgétaires se creusent et la dette devient un boulet financier. En 1990, elle représente 106,1 % du PNB en Afrique subsaharienne et de 52 % (Algérie) à 126 % (Égypte) en Afrique du Nord. Il n'y a plus d'argent pour les projets et l'aide publique au développement sert avant tout à soulager les banques occidentales de leurs créances devenues douteuses. Les bailleurs de fonds internationaux (le FMI et la Banque mondiale essentiellement) accordent des prêts en les conditionnant à la mise en œuvre de politiques d'ajustements structurels visant à réformer l'ensemble de l'économie des pays ou, au minimum, des secteurs entiers (énergie, éducation), ce qui en modifie profondément le fonctionnement. Inspiré par une pensée économique libérale, l'ajustement structurel consiste notamment à privatiser, le plus souvent au profit d'entreprises étrangères, des pans entiers de l'économie, à lever les barrières aux échanges commerciaux, à réduire le poids de l'État y compris les aides aux plus défavorisés. En 1992, presque tous les pays du continent sont concernés par l'ajustement structurel. Au regard des critères libéraux, l'économie s'en trouvera assainie, mais il faudra plus de vingt ans pour cela et le bilan social en est « terrifiant » : chômage, mise à mal des systèmes de santé et d'éducation, accroissement des inégalités… Politiquement, les pays sont soutenus même lorsque leurs fondements démocratiques ne sont pas en place, confortant de facto des régimes autoritaires ou des démocraties imparfaites. Au début des années 1990, à la suite de la chute du mur de Berlin, les aspirations démocratiques du continent s'amplifient. C'est la période du discours de La Baule, des « conférences nationales » en Afrique francophone , de la fin de l'apartheid, de l'indépendance de la Namibie et de l'Érythrée. La démocratie ne progresse cependant pas massivement dans un contexte de tensions ethniques et régionalistes et de conflits armés. Cela fait qu'encore aujourd'hui le continent présente un visage contrasté, « les jeunes démocraties cohabitant avec les tyrans sanguinaires ». D'un point de vue économique, profitant d'un retournement de cycle, la dette des pays d'Afrique subsaharienne baisse de moitié en quinze ans et redescend à un niveau plus soutenable, passant de 85 % en 2000 à 40 % du PIB à la fin des années 2010. La croissance économique du continent est soutenue depuis le début du , aux alentours de 5 % par an pour la production réelle et de 4 % pour le PIB. Conflits Le continent reste fortement touché par des affrontements violents : et . En 2008, sur 35 conflits graves répertoriés dans le monde, 13 sont situés en Afrique, où sur 53 sont concernés par une « crise d’intensité moyenne à haute ». La situation ne s'améliore pas au fil du temps ; en octobre 2015, sur seize opérations de maintien de la paix menées par l'ONU, neuf se situent en Afrique et, en mai 2016, sur dix « situations sous enquêtes » à la Cour pénale internationale, neuf concernaient l'Afrique. De même, le conflit du Rwanda a été juridiquement qualifié de génocide. S'il est possible de caractériser globalement les conflits africains (ils sont locaux ou transfrontaliers mais pas inter-étatiques), l'historiographie moderne échoue à trouver des explications partagées à ce sujet, chaque situation étant, in fine, considérée comme particulière. Il existe néanmoins des facteurs de contexte fréquemment évoqués : la faiblesse voire la défaillance des États (Burundi, République centrafricaine…), phénomène souvent corrélé à un faible niveau de revenu et à une répartition inégalitaire des revenus sur des bases ethniques ou géographiques. Cela nourrit les antagonismes ethniques (Côte d'Ivoire, Rwanda, Touareg au Mali…) lesquels, parfois, traversent les frontières (Liberia et Sierra Leone, Rwanda, Burundi et Ouganda, Guinée-Bissau et rébellion casamançaise…). Ces inégalités économiques, pour l'aspect géographique, entraînent des luttes pour l'appropriation des zones où se situent les ressources naturelles, sources des richesses (Soudan du Sud, Somalie, république démocratique du Congo…) Ces facteurs se conjuguent de manière complexe, d'autant que dans un monde globalisé, les diasporas jouent un rôle, par le financement, l'appui à l'organisation des rébellions et la propagation des idéaux dans les pays extérieurs au continent (Érythrée…) et que l'Afrique s'inscrit aussi dans une des Cette mondialisation a aussi pesé de tout son poids dans les printemps arabes de 2011 en Égypte et en Tunisie, ainsi que, conjuguée à la problématique terroriste, dans le conflit libyen, à dimension internationale. Insurrections djihadistes Depuis la fin du , l'Afrique est massivement concernée par les insurrections djihadistes. Dans les années 1990, l'Algérie sombre dans une guerre civile. À partir de 2003, les troubles commencent à s'étendre au Sahel. En 2006, les islamistes s'emparent de Mogadiscio, la capitale de la Somalie. En 2009, une insurrection éclate au nord-est du Nigeria. En 2012, le nord du Mali passe sous le contrôle de groupes liés à al-Qaïda. Les principaux groupes salafistes djihadistes en Afrique sont les shebabs du mouvement Al-Shabbaab (opérant en Somalie et au Kenya), Boko Haram (opérant Nigeria, au Niger, au Cameroun, au Tchad), AQMI (opérant en Algérie, Mali, Mauritanie, Niger, Tunisie et Libye) et divers autres groupes sahéliens liés à al-Qaïda (Ansar Dine, le MUJAO, Les Signataires par le sang, Al-Mourabitoune, Ansarul Islam et le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans). L'État islamique apparaît également sur le continent au milieu des années 2010 avec notamment le ralliement d'une partie de Boko Haram qui forme l'État islamique en Afrique de l'Ouest, le ralliement d'une partie d'al-Mourabitoune qui forme l'État islamique dans le Grand Sahara, et les ralliements du Majilis Choura Chabab al-Islam en Libye, d'Ansar Baït al-Maqdis en Égypte, de Jund al-Khilafah en Algérie et de quelques autres groupes en Tunisie, en Somalie et au Mozambique. La montée en puissance des mouvements djihadistes et la multiplication des conflits armés sur le continent entraînent plusieurs interventions internationales, notamment celles de la France (au Sahel avec l'opération Serval puis Barkhane) et des États-Unis (opération Enduring Freedom - Trans Sahara). Ces interventions visent à soutenir des gouvernements alliés mais aussi à affaiblir des foyers djihadistes susceptibles de constituer des bases pour des attaques terroristes contre l'Europe. Selon le Global terrorism index, entre 2014 et 2015, le Nigeria est après l'Irak le deuxième pays le plus touché au monde par les attentats terroristes islamistes, en nombre de morts. L'Afrique subsaharienne possède en outre le sinistre record du plus grand nombre moyen de morts par acte terroriste () et Boko Haram est le groupe terroriste le plus meurtrier de la planète en 2014. Démographie Estimations alternatives de la population africaine, 0-2018 AD (en milliers) Source : Maddison et autres : Maddison et autres. (Université de Groningue). Shares of Africa and World Population, 0–2020 AD (% of world total) Source : Maddison et autres (Université de Groningen). Pyramide des âges La société africaine est extrêmement jeune. En 2004, un Africain sur deux a moins de 20 ans. En 2012, 70 % de la population du continent avait moins de et 44 % de sa population avait, en 2006, moins de , ce qui en fait . Évolution de la population Croissance de la population Historique L’estimation de la population africaine avant 1950 est un problème complexe en raison de l’absence de données fiables pendant la période coloniale et, plus encore, pendant la période précoloniale. Tous les chiffres avant 1950 sont des estimations basées sur des données plus ou moins lacunaires et sur des projections. Il a longtemps été pensé que la densité de population africaine avant 1850 était faible comparativement aux autres continents et avait augmenté rapidement à partir du début de la colonisation au milieu du . Certains chercheurs pensent aujourd'hui au contraire que la population était assez importante et que son taux de croissance était faible. De d’individus en 1850 la population aurait peu varié jusqu’en 1920 puis elle aurait augmenté plus rapidement pour atteindre en 1960 et en 2000. L'impact de l'esclavage en Afrique jusqu'en 1850 a été différent suivant les régions. Selon Patrick Manning, la croissance de la population africaine s'est globalement ralentie et dans les régions les plus touchées l'esclavage a entraîné le déclin de sous-populations. Toujours selon Patrick Manning, les taux de croissance relativement faibles au et les estimations plus élevées de la taille de la population africaine à la période précoloniale impliquent que l'impact négatif de l'esclavage sur ces populations a été moins sévère que précédemment estimé. La nature des populations victimes de l'esclavage souvent jeune et majoritairement des femmes permet d'expliquer l'impact sur la croissance des populations. La fin du commerce des esclaves coïncide avec la conquête coloniale. Il est estimé que les régimes coloniaux, en particulier français et belge, ont provoqué des déclins de population, en grande partie à cause de la propagation de maladies, en particulier par les fonctionnaires coloniaux africains et européens. Dans certaines régions, comme les régions côtières, l'augmentation de la productivité a entraîné une augmentation de la croissance de la population. Lors de la période coloniale, les Africains ont connu des changements dramatiques de leurs conditions de vie, des taux de croissance accélérés, de brusques changements dans les modèles de migration et les débuts spectaculaires de l'urbanisation. L'espérance de vie, bien que faible par rapport à celle des autres régions et changeant peut-être avec un certain retard, s'est néanmoins allongée de façon impressionnante. Entre , au début du , l'espérance de vie à la naissance était passée à pour la période 1950-1954. et L'Afrique est le continent dont la population en pourcentage a le plus augmenté depuis le début du et dont le taux d'accroissement naturel, avec 2,5 % en 2015, est le plus élevé. Estimée à d'habitants en 1900 soit 8,1 % de la population mondiale, la population de l'Afrique est passée en 1950 à soit 9,1 % puis à en 2000 soit 13,2 %, et à 1,1 milliard en 2012 soit 16 % de la population mondiale. Selon les estimations de l'ONU, la population de l'Afrique pourrait être de en 2050, soit 25 % de la population mondiale, et de en 2100, soit 39 % de la population mondiale. Le Nigeria, la république démocratique du Congo et l'Éthiopie seront, en 2050, parmi les dix pays les plus peuplés de la planète. Cela n’est cependant qu'une forme de rattrapage puisqu'en 2030, la population du continent retrouvera la proportion, environ 20 % du total mondial, qu'elle représentait au avant les traumatismes démographiques de la traite négrière et de la colonisation. Conséquences Cette croissance démographique est susceptible d'avoir des effets contrastés selon que l'on adopte un point de vue malthusien et afro-pessimiste ou non. Ainsi la Banque mondiale présente-t-elle en 2015 un rapport intitulé « La transition démographique africaine : dividende ou désastre ? » Le rapport expose qu'une partie de l'Asie a connu une situation similaire avant sa transition démographique et le décollage économique des tigres asiatiques. On peut citer comme exemple positif le fait que la concentration des populations en ville crée des marchés solvables pour les agricultures locales. Ou bien encore constater que l'accroissement démographique est un bienfait pour le développement du marché de la téléphonie mobile, ce qui a été à la base de la « bancarisation » () fulgurante du continent qui permet à l'Afrique d'être la . La croissance de la population est donc aussi celle de la consommation domestique et du développement économique qui l'accompagne notamment grâce aux « classes moyennes » qui croissent plus vite (3,1 %) que la population dans son ensemble (2,6 %). Dans ce contexte, la transition démographique du continent, entamée dans certains pays (Kenya, Sénégal, Botswana…), si elle se confirme, est une chance potentielle grâce à la baisse du taux de dépendance qu'elle entraînerait avec une population active plus importante que celle des inactifs. Quelques pays (Ghana, Côte d’Ivoire, Malawi, Mozambique et Namibie) ont déjà été identifiés comme étant sur cette voie. Les positions malthusiennes, à rebours, invitent à considérer la croissance de la population comme un fardeau en parlant de « suicide démographique », avançant que la transition démographique est loin d'être globalement acquise et que les taux de dépendances sont, pour l'heure, extrêmement élevés. De même, les investissements, notamment en éducation, qui devront accompagner la transition démographique pour la transformer en vraie chance, sont considérables. La population, en tout état de cause plus nombreuse, devra s'entasser car même si la densité globale du continent est faible (), certaines zones sont inhabitables ce qui fait que l'on constate, en certains endroits du Nigeria, pays le plus peuplé du continent, des densités de l'ordre de et de au Rwanda, et que 62 % des urbains d'Afrique subsaharienne vivent dans des « quartiers précaires ». À l'inverse, l'Afrique du Nord est la région qui connaît la plus faible proportion de population urbaine vivant dans des bidonvilles (13 %). Une caractéristique principale du continent est que son indiscutable croissance économique ne bénéficie que peu à ses populations. C'est le concept de « la croissance sans le développement », proposé par George Ayittey. Natalité et mortalité Le taux de fécondité (nombre d'enfants par femme) pour l'Afrique subsaharienne est de 4,7 en 2018, soit le plus élevé au monde. Tous les pays d'Afrique subsaharienne avaient un taux de fécondité (nombre moyen d'enfants) supérieur au seuil de remplacement en 2019 et représentaient 27,1 % des naissances vivantes dans le monde. En 2021, l'Afrique subsaharienne représentera 29 % des naissances mondiales. La croissance démographique est évidemment liée au taux de fécondité lequel, en Afrique, est le plus élevé au monde avec par femme pour la période 2010-2015, contre une moyenne mondiale de 2,5. Si la majeure partie des pays africains ont un taux de natalité élevé, ils font également face à une mortalité infantile très élevée. En 2013, deux pays africains avaient un taux de mortalité infantile supérieur à et 34 un taux supérieur à . Par ailleurs, les quatre pays ayant l'espérance de vie la plus faible dans le monde en 2012 étaient tous africains. Le sida est devenu la première cause de mortalité en Afrique à la fin du . C'était encore le cas en 2007, où ONUSIDA estimait à le nombre de personnes infectées en Afrique. En 2013, sur de personnes infectées, vivaient en Afrique subsaharienne, dont 58 % de femmes. Le VIH a fait 1,3 million de morts sur le continent en 2009, mais il en faisait 1,4 million en 2001. Entre 2005 et 2013, les cas de nouvelles contaminations ont cependant baissé de 33 % en Afrique subsaharienne. La mortalité infantile a chuté de 30 % en et l'espérance de vie s'est accrue de depuis 1950. Mais, en Afrique subsaharienne, 1 enfant sur 8 meurt avant ses contre 1 pour 143 dans les pays développés. Les conditions sanitaires sont largement indépendantes de l'économie. Malgré un niveau de revenu cinq fois inférieur, l'Éthiopie, (), grâce à sa politique en la matière, présente de meilleurs indicateurs sanitaires que le Nigeria () : mortalité infantile ( au Nigeria), mortalité maternelle ( au Nigeria). De la même manière, l'aridité est corrélée avec la malnutrition mais, pour des raisons politiques, cette dernière sévit lourdement en république démocratique du Congo, pourtant un des pays les plus arrosés de la planète. Mouvements de population Les migrations volontaires de l'Afrique subsaharienne sont massivement internes, ce qui est sans équivalent sur les autres continents. Les trois-quarts, voire plus, des migrations d'Afrique subsahariennes sont intra-continentales. Elles concernent de 20 à de personnes selon les sources. Les migrations volontaires extra-continentales sont donc fortement minoritaires et, a fortiori, ne représentent qu'un flux et un stock très minoritaire des immigrés dans les pays de l'OCDE : l'Afrique subsaharienne représente . En ce qui concerne l'Afrique du Nord, les migrants qui en sont issus représentent 7 % du stock total de migrants de la zone OCDE. Du fait de la conflictualité du continent, aux migrations volontaires, essentiellement économiques (travail, commerce), s’ajoutent les déplacements forcés ; les personnes déplacées internes (dans leur propre pays) et réfugiées (personnes déplacées ayant franchi une frontière internationale), étaient en 2014. Urbanisation La croissance de la population s'accompagne d'un exode rural massif et d'une croissance vertigineuse des villes : Il s’agit, là encore, d'un phénomène de rattrapage, car l'Afrique est le continent le plus faiblement urbanisé de la planète. L'urbanisation est massive, rapide et mal contrôlée, d'où la prévalence des bidonvilles ; les nouveaux urbains sont essentiellement des « pauvres », issus de l'exode rural. En ville, les habitants tendent à se regrouper par communauté, région ou village d'origine, tentant de préserver une solidarité dans le nouveau contexte urbain. La société africaine est donc de plus en plus constituée de jeunes urbains, lesquels développent une culture spécifique qui, notamment grâce à l'internet, se diffuse au niveau international ; cela concerne principalement la danse et la musique, zouglou, kuduro… Les jeunes sont aussi les premiers concernés par les intenses mouvements de population intra-continentaux qui caractérisent l'Afrique. Mais, exaspérés par le chômage et le mal logement, ils sont aussi les acteurs d'une préoccupante violence urbaine. Société Éducation La jeune population africaine souffre d'un manque d'éducation. Les programmes d'ajustements structurels ont eu tendance à mettre à mal les politiques en la matière du fait des coupes claires effectuées dans les budgets des États concernés : . Les taux de scolarisation secondaire ont, eux, progressé, passant de 14 % des scolarisables à 27 % entre 1980 et 1996. Les disparités sont cependant importantes entre pays et, globalement, ces chiffres sont nettement supérieurs en Afrique du Nord. Pour ce qui concerne l'enseignement supérieur, il y a, selon l'Unesco, en 2012, d'étudiants dans des établissements d'enseignement supérieur des pays subsahariens, soit près de vingt-cinq fois le chiffre de 1970. La poussée démographique et les moyens déployés par les États pour améliorer l'accès à l'enseignement primaire et secondaire expliquent la hausse de fréquentation des campus africains. Le continent reste en retard sur le reste du monde, avec un taux de scolarisation dans l'enseignement supérieur de 6 % selon l'Unesco, contre 13 % dans le sud et l'ouest de l'Asie et 72 % en Amérique du Nord et en Europe occidentale. Classes moyennes Le continent est pauvre, 47 % des Africains vivent en dessous du seuil de pauvreté, avec moins de par jour. Mais, contrepartie de l'urbanisation, le continent voit aussi émerger une classe moyenne de plus en plus importante en nombre et en proportion des habitants, aspirant à la démocratie et à la bonne gouvernance, soucieuse de s'inscrire dans la mondialisation culturelle et économique. Elle fut d'ailleurs un acteur important des printemps arabes. Cette classe moyenne est au cœur du changement de l'Afrique, d'abord par l'effet d'entraînement économique lié à sa consommation. Ensuite, moins féconde que la moyenne, elle participe à la transition démographique qui permettra peut-être de concrétiser le « dividende démographique » lié à la baisse du taux de dépendance (ratio inactifs/actifs) qui ferait de la démographie africaine un atout et non pas un boulet. Une des conditions du dividende démographique est que le niveau d'éducation s'élève ; les classes moyennes et aisées ont, bien évidemment, plus accès que les autres à un enseignement de qualité, notamment grâce aux établissements privés en plein essor. Gouvernance politique et liberté de la presse Malgré quelques progrès depuis la chute du mur de Berlin et les conférences nationales sur le continent, 12 % de la population d'Afrique subsaharienne vit dans un pays considéré comme libre selon ; les autres Africains vivent dans des pays « non libres » ou « partiellement libres ». L'indice de démocratie, avec des indicateurs différents, donne des tendances très similaires. Quant à la liberté de la presse, elle n'est que très partielle sur tout le continent, sauf quelques rares contre-exemples telle la Namibie, à la place mondiale (Canada , France ) sur étudiés par Reporters sans frontières. Structure sociale Organisation sociale La famille et l'ethnie sont les deux piliers de la sociologie du continent. L'Afrique est souvent présentée comme une mosaïque de peuples et de cultures (on compte plus de ethnies sur le continent), c'est la principale caractéristique de sa sociologie car l'ethnie est le fondement de la solidarité et de la cohésion communautaire bien plus que l'État-nation. L'aspect clé du fait ethnique est le sentiment d'appartenance : ; elle est la base de l'identité à laquelle se réfèrent les individus, sur le fondement d'une ascendance commune revendiquée, réelle ou mythologique. Multiséculaire ou inventée par le colonisateur, revendiquée par les individus quelle qu'en soit la réalité scientifique, elle peut être mobilisée militairement, comme ce fut tragiquement le cas au Rwanda, ou pour bénéficier de soins à l'hôpital ou, plus pacifiquement encore, pour traiter d'une tradition musicale. L'ascendance commune est relatée dans de grands mythes fondateurs, qui existent sur tout le continent, certains étant communs à plusieurs ethnies. Ces mythes cosmogoniques servent encore de références à l'époque contemporaine ; ils se transmettent de nos jours au travers de la littérature écrite après l'avoir été oralement. En parallèle, les systèmes de parenté, famille élargie, clans et lignages, sur les mêmes fondements d'ancêtres communs, en principe réels dans ce cas, complètent les bases sociales fondamentales : . Les structures sociales pré-coloniales et les modes de gestion qui les caractérisent coexistent aujourd'hui avec les États modernes. Les relations sociales se régulent selon des étages sociaux distincts : ; les régulations sociales, y compris dans certains aspects juridiques, échappent à l'autorité étatique. En effet, l'État-nation et les concepts relatifs ont été brutalement importés via la colonisation, sans qu'il y ait eu un temps de maturation historique, particulièrement dans les sociétés segmentaires et lignagères : . Même là où existèrent de puissants royaumes ou empires, l'organisation politique ne suivait pas le modèle occidental, la différence essentielle étant l'absence de recouvrement systématique entre le royaume ou l'empire et un territoire délimité. Cette importation ne s'est pas faite sans heurts, y compris dans les consciences individuelles et les institutions préexistantes ont perduré de facto mais aussi de jure, les États actuels confiants souvent et officiellement des fonctions aux chefs traditionnels aujourd'hui encore. Les deux systèmes ne fonctionnent pourtant pas sur les mêmes bases, les fonctions du chef coutumier étant culturellement très éloignées de celle d'un fonctionnaire d'administration centrale ou locale. Le rapport à la terre et au pouvoir sont notamment très différents de la conception purement juridique et il existe une composante sacrée évidemment absente des bureaux administratifs. Castes En certains endroits, l'Afrique de l'Ouest, dans une quinzaine de pays (Mali, Guinée…) et autant d'ethnies (Malinkés, Bambaras…), connaît aussi un système de castes liées au métier, hérité de l'Empire du Mali du . Les castes les plus typiques sont celles des forgerons (considérés, même dans les sociétés sans castes, comme ayant des relations particulières avec le monde spirituel) et des griots, porteurs de la culture orale traditionnelle. Rapport au pouvoir et à la terre Le rapport africain à la terre et les formes d'organisation productives agricoles se distinguent de leurs homologues des autres continents. Concernant la production agricole, le lot commun, y compris en Afrique, est l'étape de la société paysanne, organisée autour de l'auto-production familiale. Mais la distinction fondamentale avec les autres parties de la planète, c'est que la terre n'est pas un bien matériel susceptible d'être possédé formellement par un individu, qu'il soit simple citoyen ou dirigeant d'une organisation politique (chefferie ou empire). Même la monarchie d'essence divine ne s'accompagne pas pour autant, en Afrique, d'une possession formelle de territoires délimités. Le « chef » africain n'est pas essentiellement un dirigeant politique gérant des terres, il était (et reste dans ses formes traditionnelles), un intercesseur entre le sacré et le profane ; dans la conception africaine, Les figures du propriétaire terrien et de l'aristocrate foncier sont absentes du système de production africain : De ce fait, la « tenure » africaine, y compris contemporaine, est originale au regard des conceptions occidentales et asiatiques, et complexe par le fait. Cela ne fut pas sans causer des difficultés au moment de la colonisation. Ainsi, la pratique de l’ britannique, consistant à s'appuyer sur des leaders indigènes, conduisit à fabriquer des chefs là où il n'y en avait pas. Ce fut le cas au Nigeria par exemple, pour les Igbos ; leur système social décentralisé, inadapté aux conceptions européennes et aux visées coloniales, lesquelles nécessitaient un chef territorial, amena la création de chefferies artificielles. De cette conception du rapport à la terre découle une problématique foncière. À l'époque actuelle, le droit coutumier et le droit foncier moderne sont encore et toujours en concurrence, le premier étant frontalement attaqué car considéré comme empêchant la modernisation et le développement de l'agriculture sur un continent en proie à l'insécurité alimentaire. Les femmes représentent jusqu'à 70 % des exploitants agricoles en Afrique subsaharienne mais le droit coutumier fait qu'elles n'ont pas de titres de propriété sur les terres qu'elles exploitent, la coutume ne concédant que des droits d'usage. Sachant que, par ailleurs, 10 % seulement des terres rurales africaines sont enregistrées, 90 % sont donc gérées de manière informelle et coutumière. Le développement de la propriété foncière et la prise en compte de la place des femmes sont donc considérés comme des leviers indispensables au développement agricole du continent. Religions Religion de l'Égypte antique La religion de l'Égypte antique, polythéiste, date au moins du et disparait avec son interdiction par l'empereur romain chrétien Théodose à la fin du . Elle plonge ses racines dans la préhistoire : le panthéon égyptien zoomorphe ne contient que des animaux correspondant au biotope prédynastique. Aucun dieu n'est représenté sous la forme d'un animal appartenant à une espèce apparue plus tardivement. Cette religion mêle le culte des génies de la nature (génie du blé, déesse des moissons…) à des dieux cosmiques d'importance supérieure, qui se manifestent sous forme de phénomènes physiques (Rê, le soleil, Geb, la Terre…). Les Égyptiens anciens représentent leurs dieux sous une forme zoomorphe, incarnés dans des animaux ou sous des formes mixtes, en partie anthropomorphes. Horus, par exemple, est représenté comme un homme à tête de faucon. Les rituels sont pratiqués par des prêtres, délégués de Pharaon, dans des temples qui deviennent monumentaux lorsque leurs constructeurs commencent à utiliser la pierre au lieu de la brique. Les différents dieux sont en général propres à une zone donnée, autour d'une ville principale dont ils sont la divinité tutélaire. Ces zones correspondent à peu près aux nomes (subdivisions administratives) quoique certains cultes aient rayonné plus largement. Dans la civilisation égyptienne, la religion joue un rôle de tout premier plan. Pharaon, roi, est aussi l'intermédiaire entre les hommes et les dieux, il est lui-même assimilé à un dieu vivant. Le thème de la vie après la mort, particulièrement important dans l'Égypte antique, conduit à la construction des mastabas puis des pyramides, tombeaux monumentaux, ainsi qu'à des rituels de momification (réservés aux couches sociales les plus élevées). Tout cela s'inscrit dans le contexte d'une société fortement stratifiée, l'une des premières de l'histoire à atteindre le stade de proto-État. Cette religion connaît une résurgence dans la deuxième moitié du sous la forme du kémitisme, le terme désignant soit une revendication politique radicale panafricaniste où le kemet égyptien est considéré comme à la base de toute civilisation, thèse qui se prévaut de celles de Cheikh Anta Diop, soit un mouvement spirituel de la mouvance du néopaganisme. Religions traditionnelles Le fait religieux africain autochtone est vulgarisé typiquement comme une forme d'animisme monothéiste. Cependant, la définition même de l'animisme, due à Edward Tylor dans en 1871, le fait que l'animisme puisse être une religion ou que la définition s'applique aux pratiques africaines sont encore débattus. Symbole de cette difficulté à caractériser ce fait culturel et religieux, la terminologie actuelle de « religions traditionnelles africaines » n'est apparue que récemment, en 1965. Les traits communs des religions traditionnelles africaines sont qu'elles postulent l'existence d'un être suprême, créateur et organisateur de l'univers. Il est en général décrit comme éloigné des hommes et inaccessible. À côté, il existe des esprits, dont ceux des ancêtres, ainsi que des divinités mineures, en lien avec la nature (génie des eaux, par exemple), plus accessibles, qui sont fréquemment invoqués car susceptibles d'intervenir sur Terre pour favoriser ceux qui l'invoquent ou pour rétablir l'ordre troublé (maladie, mauvaises récoltes, etc.) et l'harmonie du monde. En effet, les difficultés de la vie et de la société sont considérées comme causées par la violation des tabous et des règles sociales : Les rituels, entre autres d'initiation, nombreux et fortement codifiés, sont pratiqués sous l'égide d'experts religieux (oracles, guérisseurs…). Il n'existe pas de corpus dogmatique (« textes sacrés ») écrit, à l'inverse des religions du Livre, et la transmission des savoirs afférents est orale. Y sont associées de nombreuses et diverses représentations sous forme de statuettes, masques… classiques de l'art africain. Les religions traditionnelles sont le plus souvent propres à une ethnie et à une aire géographique donnée ; cependant les ethnies itinérantes peuvent les propager sur de vastes territoires. Certaines religions ont même essaimé, essentiellement via les esclaves africains, tels le vaudou à Haïti, la santeria à Cuba, le candomblé au Brésil. La religion traditionnelle conduit à une conception du monde où l'imbrication du sacré et du profane est forte : ; il n'y a pas de distinction entre religion et culture puisqu'il est toujours possible d'interpréter ce qui se passe dans le monde prosaïque comme étant causé par l'action des divinités ou des esprits. Ainsi, il est coutumier de dire qu'en Afrique, on ne meurt jamais de mort naturelle : Entre pratique cultuelle et pratique culturelle, le statut de certains rites est d'ailleurs parfois difficile à définir. En 1972, le bwiti était défini par certains auteurs comme une Cette conception du monde a un impact politique. Le dirigeant porte simultanément l'aspect politique, profane, par exemple la gestion des conflits ; dans le même temps, il est intercesseur avec le sacré et il partage le plus souvent son pouvoir avec d'autres intercesseurs. Cela reste vrai à l'époque actuelle, notamment dans les sociétés rurales, quoique pas uniquement. Cette intrication explique les syncrétismes apparus en Afrique subsaharienne à l'occasion de l'implantation des religions importées, islam et christianisme. : christianisme primitif Le christianisme est présent dès le en Afrique romaine et en Égypte et s'y développe rapidement. Au , l'Église d'Alexandrie est un des piliers du christianisme oriental où naît le monachisme chrétien et son Didascalée une des plus grandes écoles théologiques. La communauté chrétienne d'Afrique romaine est numériquement, à ce moment, la plus importante du christianisme latin. En est issu Augustin d'Hippone, père de l'Église dont la pensée a eu une influence déterminante sur l'Occident chrétien au Moyen Âge et à l'époque moderne. Déchirées par des conflits théologiques, ces communautés ne subsistent pas longtemps lors de la conquête musulmane de l'Afrique du Nord. Un christianisme orthodoxe sous la forme monophysite existe à l'heure actuelle en Éthiopie, Érythrée et Égypte depuis l'Antiquité tardive. L'Éthiopie se considère comme la seconde plus ancienne nation chrétienne au monde, après l'Arménie, faisant remonter cette tradition à l'an 330. : expansion de l'Islam en Afrique L'islam s'installe en Afrique du Nord à partir du et se diffuse ensuite vers l'intérieur de Afrique de l'Ouest et la côte d'Afrique de l'Est. Le commerce caravanier et l'expansion islamique permettent de nouer de nouvelles relations entre l'Afrique du Nord et le reste du continent. L'islamisation se fait de trois manières : volontaire (les croyants le deviennent par conviction, pacifiquement), contrainte (les populations se convertissent pour ne plus être prises en esclavage et pour échapper à la double-imposition) ou forcée (lors des conquêtes militaires, les vaincus n'ont parfois d'autre choix que la conversion ou la mort). L'islam sunnite se répand surtout au Maghreb, l'islam chiite dans certaines oasis sahariennes et en Égypte, d'où il sera supplanté ultérieurement. Les prêtres et « sorciers » des nombreux cultes animistes sont parfois les premiers à se convertir, afin de sauvegarder leurs positions sociales et leurs savoirs traditionnels ; ils forment de puissantes confréries comme les Mourides et les Tidjanes en Afrique occidentale. De ce fait, le christianisme et l'islam présentent parfois des particularités syncrétiques et initiatiques typiquement africaines, que les intégristes de chaque religion et les missionnaires combattent. : missionnaires chrétiens Au , la papauté concède au Portugal l'exclusivité du commerce avec l'Afrique mais aussi l'activité de mission par le principe du padroado. Les Portugais évangélisent quelques rois, ce qui facilite les traites négrières, notamment dans l'empire Kongo où le fils du Manikongo devient le premier évêque noir, mais la christianisation touche surtout les esclaves déportés aux Amériques et non les Africains. Les efforts des missions chrétiennes qui interviennent au lors du partage de l'Afrique ne rencontrent pas un grand succès ; au début du , seuls 9 % des africains sont chrétiens. Les religions traditionnelles africaines, qui dominaient historiquement les régions d'Afrique de l'Est, d'Afrique centrale, d'Afrique australe et la région côtière d'Afrique de l'Ouest restaient très pratiquées. : essor du protestantisme évangélique et des nouvelles religions Au , un nouvel essor du christianisme apparaît en Afrique, surtout dans la partie subsaharienne où foisonnent de multiples confessions. Il est dû en partie au prosélytisme des protestants évangéliques, mais aussi à l'émergence de prophètes créant de nouvelles Églises. Ces Églises d'institution africaine, évaluées à près de en 1968, étaient estimées à plus de en 2004, la plupart étant totalement inconnues en dehors de l'Afrique. Au début du , l'Afrique est le continent où le nombre de chrétiens augmente le plus vite. Contexte religieux contemporain Les religions traditionnelles africaines ont moins de pratiquants aujourd'hui qu'avant l'arrivée des Européens, mais elles restent importantes dans certains pays, par exemple au Bénin et au Togo. Les pratiques religieuses africaines sont syncrétiques ; la chose est du reste parfaitement revendiquée, à tel point que l'Afrique subsaharienne a inventé l'aphorisme « 50 % chrétien, 50 % musulman, 100 % animiste » pour caractériser la répartition des religions dans la région. Dans les pays du Maghreb, l'islam, très majoritaire, est religion officielle. La Tunisie et la plupart des pays d'Afrique de l'Ouest ont une constitution laïque qui garantit la liberté de religion. Une minorité juive est présente essentiellement en Afrique du Sud, où l'on compte plus de juifs, pour la plupart des ashkénazes d'origine européenne. Dans la partie nord du continent, la présence des séfarades « Tochavim » remonte à l'ère phénicienne. Les séfarades dits « Megorashim », contraints à l'exil à la suite du décret de l’Alhambra, arrivent quant à eux après 1492. Les Beta Israel, dont la présence remonte, dit-on, à l'ère du roi Salomon et de la reine de Saba, sont présents en Éthiopie. Certains peuples, comme les Lemba et les Abayudaya, se revendiquent aussi du judaïsme. Il existe un pays africain où l'hindouisme est la religion majoritaire, Maurice. Langues Les linguistes recensent environ langues vivantes sur le continent africain (soit environ le tiers des langues du monde), regroupées en quatre grandes familles, exclusion faite des langues de souche non africaine. La famille afro-asiatique (ou chamito-sémitique), composée de 366 langues vivantes dont 299 parlées en Afrique, totalisant de locuteurs, n’est pas exclusivement africaine. Elle s’étend également sur la péninsule Arabique et ne couvre que la partie nord de l’Afrique de l'Ouest. Elle inclut notamment le berbère, la langue originelle des habitants de l'Afrique du Nord, ainsi que l’arabe qui est la première langue d'Afrique en nombre de locuteurs. La famille nilo-saharienne (env. 200 langues vivantes et de locuteurs) couvre une partie du Sahara, le haut bassin du Nil et certains hauts plateaux de l’Afrique de l'Est. Selon les auteurs, elle est composée de six, dix-sept ou douze groupes de langues dont seulement deux sont localisés en Afrique de l'Ouest : le songhaï (Mali, Niger, Burkina Faso, Bénin) et le Kanuri (Niger, Nigeria, Cameroun et Tchad autour du lac du même nom). La famille khoisan (22 langues vivantes et locuteurs) est la plus petite famille linguistique africaine. Elle est centrée sur la Namibie et l’Angola, elle rayonne également sur le Botswana et l’Afrique du Sud. Dans le passé, les langues khoisan étaient parlées dans la majeure partie de l’Afrique australe et orientale. Elles ont été progressivement évincées de maints endroits par les langues bantoues puis européennes. La famille Niger Congo compte près de langues vivantes, ce qui fait d’elle la plus grande famille linguistique du monde (22 % des langues de la planète et 71 % des langues africaines). Elle couvre la plus grande partie du territoire ouest-africain et concerne l’immense majorité de la population de la région. Elle compte en son sein un groupe, le bantou, qui couvre à lui seul la quasi-totalité de l’Afrique sub-équatoriale à l’exception de l’aire khoisan. On retrouve dans cette famille la langue swahili (parfois appelée kiswahili). Beaucoup de spécialistes estiment que le foyer originel des Bantous se situe au sud de la Bénoué, à la frontière du Cameroun et du Nigeria. Il y a de cela , les Bantous entament une longue migration vers l’Afrique centrale, sans doute poussés par l’aridification du climat et le développement de l’agriculture et de l’élevage. Cette expansion prend près de trois millénaires. Les Bantous n’atteignent le sud du continent qu’aux , fuyant les Massaï venus de la haute vallée du Nil. Les nombreuses similitudes entre les langues bantoues ainsi que leur remarquable extension géographique en font une zone linguistique spécifique très souvent distinguée du reste de la famille nigéro-congolaise. Il existe d'autres familles linguistiques présentes sur le continent : les langues austronésiennes avec, notamment, le malgache ; les langues indo-européennes avec, notamment, le français, le portugais, l'anglais et l'afrikaans. Le français joue actuellement un rôle important en Afrique, servant de langue véhiculaire ou de langue maternelle (au Gabon, Côte d'Ivoire, république du Congo, république démocratique du Congo, Cameroun et Bénin notamment) dans un grand nombre de pays, et son utilisation s'intensifie. Entre 1992 et 2002, le nombre d'apprenants du et en français en Afrique subsaharienne et océan Indien a augmenté de 60,37 %, passant de à de personnes. On peut observer une tendance similaire au Maghreb. Cependant, les chiffres fournis par l'Organisation internationale de la francophonie pour le Maghreb ont été réunis avec ceux du Moyen-Orient, le décompte exact pour les pays du Maghreb n'est donc pas possible mais on observe une augmentation de à d'apprenants pour cet ensemble, quand bien même le français n'est pas langue officielle (cas de l'Algérie par exemple). D'ores et déjà, il y a plus de francophones en Afrique qu'en Europe. L'Académie africaine des langues a été créée en 2001 afin de gérer ce patrimoine linguistique. Économie Histoire économique L'échange de biens économiques apparaît avec le passage de l'économie de prélèvement (ou de prédation) à l'économie de production, au moment de la révolution néolithique et de la sédentarisation. Dès l'Égypte antique voit la naissance d'un État puissant ; à sa tête, le Pharaon contrôle le commerce et l'exploitation des mines. Le bois, rare dans la région, est un élément important des échanges. En Afrique subsaharienne, l'échange de biens est attesté au néolithique récent et aux débuts de l'âge du fer, durant le Il porte sur le fer et la pierre (pour les outils et les armes), le cuir, le sel, les céréales, le poisson séché, les tissus, la céramique, les bois travaillés, les noix de cola et les parures en pierre et en fer. Durant le et les premiers siècles de l'ère chrétienne, l'Afrique du Nord avec les comptoirs phéniciens, grecs, romains et l'Afrique subsaharienne prospèrent aux deux extrémités des routes du commerce transsaharien tandis que se continue le commerce vers le Proche-Orient. Un peu avant le début de l'ère chrétienne, l'Afrique du nord, notamment la Cyrénaïque, est le grenier du monde antique. Au début de l'ère chrétienne, le royaume d'Aksoum est une puissance de premier plan du commerce mondial ; les textes font allusion à une large gamme de produits exportés : obsidienne, ivoire, cornes de rhinocéros, peaux d’hippopotames, singes, tortues, poudre d’or, parfums, animaux vivants et esclaves. Dès le , l'Afrique subsaharienne est qualifiée de « terre de l'or ». À partir du , l'expansion arabo-musulmane en Afrique s’accompagne d'une intensification du commerce intra et inter-continental de l'or, du sel et des esclaves. Grâce à cela, l'empire du Ghana devient une grande puissance continentale à partir du . Le commerce de l'or africain passe quasi exclusivement aux mains des musulmans et la traite arabe s'organise. Les grands centres du commerce de l'époque, Ouadane, Chinguetti, Tichitt, Oualata, Djenné, Gao, Tombouctou, Ségou, Mopti, etc., sont situés en zone sahélienne, zone de contacts entre l'Afrique des arabes et le pays des Noirs. L'empire du Mali, à partir du , le royaume du Kanem-Bornou et l'empire songhaï, à partir du , se développent sur les mêmes bases économiques. Avec l'arrivée des Portugais au , commencent l'économie de traite (exportations de biens agricoles et de produits miniers), l'économie de plantation (utilisation de main-d'œuvre servile sur les plantations destinées à l’exportation) et la traite esclavagiste atlantique. Progressivement, les centres d'activité se déportent du Sahel vers les zones côtières. Les royaumes côtiers commercent avec les Européens et l'économie devient celle de la razzia. Cela, poursuivi par la colonisation, entraîne un collapsus démographique tel qu'il ne commence à se combler qu'aux . Le continent, colonisé au et jusqu'à la fin du , voit ses richesses agricoles et minières se diriger vers les métropoles, au bénéfice quasi-exclusif de ces dernières. L'Afrique ne connaissant globalement pas une colonisation de peuplement, le nombre de colons est infime au regard de celui des autochtones. Le développement économique interne et l'accumulation locale du capital ne sont donc pas à l'ordre du jour. Par conséquent, l'économie africaine coloniale est essentiellement extravertie et, dans une logique de tirer profit des avantages comparatifs, fortement spécialisée pour chacune des colonies. Ces deux caractéristiques perdurent jusqu'à aujourd'hui. Les nouveaux États, indépendants à partir des années 1960, reprenant les frontières coloniales, sont majoritairement des États rentiers où des oligarchies captent la rente (pétrolière et/ou minière) mise en place au moment de la colonisation. Les richesses africaines ont permis l'accumulation du capital en Europe, préalable à son industrialisation, mais le continent africain en a été privé. L'économie de l'Afrique reste donc rentière, extravertie et la logique redistributive l'emporte sur celle d'accumulation. Contexte macro-économique contemporain La caractéristique la plus générale du continent est que son économie et ses exportations reposent sur les industries extractives : Cela entraîne une forte dépendance aux cours internationaux des matières premières. À titre d'exemple, 80 % des exportations de l'Algérie sont constituées de produits pétroliers. En 2014, pour l’ensemble du continent, le pétrole et ses dérivés ajoutés au gaz naturel liquide ou gazeux, représentaient 53,3 % des exportations. S'il est riche en pétrole et le plus riche de la planète en matière de minerais avec 30 % des réserves minérales mondiales, il l'est aussi en terres agricoles disponibles, ce qui crée une nouvelle « ruée sur l'Afrique » notamment de la part de pays du Golfe et d'émergents comme l'Inde et la Chine, qui achètent des terres sur le continent. Environ 5 % de la surface du continent appartient ou est louée pour une longue durée à des pays étrangers. Ce phénomène est appelé « accaparement des terres ». Profitant d'un supercycle haussier des matières premières, la croissance du PIB de l'Afrique, notamment subsaharienne, est continue et soutenue, supérieure à la moyenne mondiale, depuis le début du : . Les disparités entre pays et entre sous-régions sont cependant importantes ; en 2011, le PIB/ en parité de pouvoir d'achat de l'Afrique du Nord () est presque le triple de celui de l'Afrique subsharienne (). L'inégalité sociale est également très forte. La croissance a marqué le pas en 2015 du fait de la baisse du cours des matières premières, principales sources de revenus pour le continent, comme cela avait été le cas en 2009 du fait de la crise mondiale. La forte demande des classes moyennes émergentes devrait malgré tout entretenir la croissance et les perspectives de long terme sont bonnes. Cependant, le continent est « en retard » (34 des 48 pays les moins avancés se situent en Afrique) et présente de faibles performances ; en 2014, le PIB par habitant en parité de pouvoir d'achat est de pour l'Afrique subsharienne, alors que la moyenne mondiale se situe à . En 2018, le PIB du continent africain est estimé à par le FMI, cela représente 2,8 % de l'économie mondiale. Partant, de nombreuses études existent sur les causes de ce phénomène, que d'aucuns appellent la « malédiction des tropiques ». On a ainsi mis en avant les facteurs démographiques (fécondité…), politiques (faiblesse des États de droit…), historiques (influence de la colonisation…), infrastructurels (production d'énergie insuffisante…), ou invoqué la malédiction des frontières (États trop petits, enclavés…) ou bien encore, constatant le poids des industries extractives, le syndrome hollandais (ou « malédiction des matières premières ») et le phénomène d'État rentier qui l'accompagne (captation des revenus de la rente par une oligarchie au détriment de la population). Il existe néanmoins quelques « miracles » économiques permettant d'éviter une généralisation abusive. Le Botswana, riche en diamant, mais sans accès à la mer, a réalisé aux une performance économique exceptionnelle, à l'encontre du syndrome hollandais et du handicap lié à l'enclavement, tout en ayant une gouvernance et une transparence sans égales à comparer du reste du continent. On déplore cependant une prévalence du SIDA très élevée avec un taux de 25,2 % pour la tranche d'âge 15-. Maurice, partant d'une situation où le sucre représentait 20 % du PIB et plus de 60 % des recettes d’exportations, a misé sur l'industrialisation dans le secteur textile, puis sur les services dont le tourisme. Sa croissance a été de 5 % par an pendant et son revenu par habitant qui était de au moment de l’indépendance s'établit aujourd'hui à (estimé à en 2014). Son système éducatif est performant et son rang dans le classement (climat des affaires) de la Banque Mondiale () est meilleur que celui de la France (). Le Rwanda est un autre miraculé. Après le génocide de 1994 qui le laisse en ruines, le pays, fermement repris en main depuis par Paul Kagame, a su se développer fortement malgré une densité de population extrêmement élevée de , plus de dix fois supérieure à la moyenne du continent. Atteignant la transition démographique et misant sur l'éducation de sa population, outre les aides internationales, il est devenu un modèle de redistribution et de croissance inclusive en Afrique, attestant que le retard économique n'est pas une fatalité. Le continent n’a donc pas de handicaps géographiques, culturels ou structurels indépassables, de malédiction qui l'accablerait, c'est la politique qui a créé la (« l'Afrique montante ») et qui lui permettra de prospérer à l'avenir. Pour l'heure, le retard est bien réel, l'usage même du terme « miracle » indiquant qu'il ne s'agit que de contre-exemples dans une Afrique qui reste le . Même si la pauvreté recule, la proportion de pauvres vivant en Afrique est malgré tout en croissance, montrant que ce recul est moins rapide qu'ailleurs sur la planète. Parmi les objectifs du millénaire, les indicateurs concernant l'insécurité alimentaire et la pauvreté sont ceux qui progressent le moins. Investissements étrangers D'après les Nations Unies, en 2016, les cinq principaux investisseurs étrangers sur le continent africain, en termes de stock d'IDE, étaient les États-Unis ( de dollars USD), le Royaume-Uni (), la France (), la Chine () et l'Italie (). Les flux d'investissements étrangers à destination du continent ont chuté de 21 % en 2017 par rapport à l'année 2016. La valeur totale des flux IDE vers l'Afrique pour l'année 2017 s'est élevée à de dollars ( vers l'Afrique du Nord et vers l'Afrique subsaharienne). Les flux d'IDE intra-continentaux ont en revanche progressé de 8 %, essentiellement grâce aux entreprises marocaines et sud-africaines. Dette Les années 1980-1990 sont marquées par la crise de la dette ; le relèvement des taux d'intérêt et la baisse des revenus d'exportation plongent le continent dans une crise financière qui amène la mise en place des programmes d'ajustement structurels. Dans le même temps, l’aide publique à l'Afrique diminue notablement, réorientée vers l'Europe de l'est ; c'est l'époque de « Adieu Bangui, bonjour Varsovie ». L'organisation politique et économique des États est drastiquement revue notamment par le démantèlement des appareils étatiques jugés coûteux et inefficaces et celui des entreprises para-étatiques à la compétitivité critiquable. Cette purge libérale crée la « génération ajustée » ou « génération déflatée » ; mais, conjugée au retournement des cycles internationaux en matière de taux d'intérêt, à une reprise des aides publiques vers l'Afrique et à une reprise des investissements directs étrangers depuis l'an 2000 (avec notamment une forte implication chinoise), cela conduit à une baisse de la charge de la dette dans les finances des États. À la fin de la première décennie du , l'Afrique est moins endettée que les pays occidentaux développés, même si sa dette reste sous surveillance : . Infrastructures Le continent souffre d'un déficit d'infrastructures (électricité et transport essentiellement) qui lui coûte le chiffre énorme d'environ deux points de croissance annuelle ; or l'investissement en infrastructures est nécessaire à la croissance économique, aux entreprises, mais aussi au bien-être des populations grâce à un accès à l'eau, à laquelle 65 % des africains sont reliés, et surtout à l'électricité, qui présente un taux d'accès de 29 % seulement, sachant que en 2005, dont pour la seule Afrique du Sud. Gouvernance La gouvernance est, avec les infrastructures, l'autre point d'amélioration majeur de l'Afrique. Depuis 2007, l'indice mis en place par la fondation Mo Ibrahim évalue l'efficacité de l'action publique des États africains et, avec les notes obtenues (de 1 à 100), établit un classement. La note moyenne du continent a faiblement évolué, passant de 49,9 en 2007 à 50,1 en 2016. La meilleure moyenne régionale se situe en Afrique australe : 58,9 ; et la plus faible en Afrique centrale : 40,9. L'Afrique est l'un des continents où la corruption est la plus répandue selon l'ONG Transparency International : Économie informelle En lien avec la gouvernance, l'économie informelle est une caractéristique importante de l'économie du continent. L'économie informelle est définie par le Bureau international du travail depuis 1993, avec une révision en 2003, ce qui permet d'avoir des mesures comparables d'un pays à l’autre. Son poids dans l'économie du continent est considérable, compris entre 40 et 75 % du PIB (20 à 37 % en ne considérant que l'activité hors agriculture), causant notamment un manque à gagner fiscal important. La pression fiscale est cependant, en Afrique, une des plus basses du monde et elle est probablement insuffisante. Selon la Banque mondiale Macro-économiquement, l'économie informelle est un moyen de la résilience sociale et économique face à une croissance qui n'entraîne pas la création subséquente d'emplois. La proportion d'emplois relevant du secteur informel est estimée à 66 % en Afrique subsaharienne. Au niveau micro-économique, outre l'évitement de l'impôt, l'économie informelle existe aussi par la volonté des opérateurs de contourner la corruption de l’administration et de se désolidariser de la mauvaise gouvernance et du mauvais usage systématique des fonds publics. Pour autant, les entreprises du secteur informel sont soumises aux mêmes mécanismes de corruption que les entreprises du secteur formel, essentiellement le . Mondialisation L'Afrique est inscrite dans la mondialisation économique depuis toujours, notamment par sa façade méditerranéenne et orientale. Durant l’antiquité, la puissante civilisation égyptienne est, grâce à sa position géographique à la jonction entre le monde méditerranéen et l'Arabie, ainsi qu'au Nil, par lequel transitent les marchandises, au centre d'un important commerce ; ses villes sont les têtes de pont du commerce intercontinental. À la suite, les cités marchandes phéniciennes installées dès le (fondation d'Utique en , de Carthage vers ) sont les vecteurs de l'intégration économique du continent dans la « première mondialisation » ; ainsi et par exemple, au , les Carthaginois commercent-ils l'or du désert « au-delà des colonnes d'Hercule ». Un peu plus tard, Carthage vaincue est redevenue une grande ville, une des premières cités de l'empire romain. Le Périple de la mer Érythrée, récit de voyages datant du , atteste d'un commerce intercontinental depuis une zone allant de l'Égypte à la Tanzanie, en direction de la péninsule arabique, de l'Inde et de la Méditerranée et portant sur des produits tels que l'ivoire, les épices, la cannelle, l'encens, le styrax, le lapis-lazuli, les topazes, les turquoises, la soie, l'indigo, sans oublier les esclaves qui se retrouvent en Inde et en Chine. Au , le royaume d'Aksoum commerce avec plusieurs « contrées » de l'océan indien et de la Méditerranée. Le commerce, notamment d'ivoire, profite au développement du royaume par la création de villes-marchés. À l'autre extrémité des routes commerciales l'autre partie prospère aussi ; dans les premiers siècles de l'ère chrétienne, le royaume d'Awsân (actuel Yémen) doit son essor au commerce avec l'Afrique. À partir du , l'islamisation de l'Afrique subsaharienne lui permet de s'intégrer encore plus fermement dans le commerce international, les arabes servant d'intermédiaires avec le monde occidental. Dès l'an mil l'or du Monomotapa part vers l'Inde via Kilwa dans les ports duquel s'échangent cotonnades et verroteries. La période qui correspond au Moyen Âge européen est l'âge d'or de l'Afrique avec les grands empires du Ghana, du Mali et Songhaï. C'est aussi l'âge de l'or. Kanga Moussa, dixième mansa (roi des rois) de l'empire du Mali dans le premier tiers du , considéré comme l’un des hommes les plus riches de l’histoire de l'humanité, contrôle de facto tout le commerce du métal précieux dans le bassin méditerranéen. À partir de la fin du , le continent connaît la traite atlantique puis la colonisation au , formes les plus tragiques d'intégration mondiale. Les déportations d'esclaves alimentent le développement de l'Amérique et les pays européens enclenchent leur processus d'industrialisation grâce aux ressources coloniales ; le volume du commerce entre l’Afrique et l'Europe décuple entre 1820 et 1850. Après les indépendances, l'Afrique ne prend cependant pas le virage de l'industrialisation. La part en valeur de son économie et de son commerce décroit mécaniquement dans les échanges face à des productions incorporant plus de valeur ajoutée. À l'époque actuelle, la place du continent dans le commerce mondial est minime, environ 3 % en valeur et il ne représente que 1,6 % du PIB mondial (4,5 % en parité de pouvoir d'achat). Le continent est donc souvent présenté comme « périphérique » ou « en marge ». Cependant, on le considère aussi comme globalement (même historiquement) marginalisé alors que l'étude du temps long montre l'évidence du contraire, y compris à l'époque récente : . Intégration régionale L'Organisation de l'unité africaine (OUA), créée au lendemain des indépendances en 1963, devenue Union africaine (UA) en 2002, regroupe l'ensemble des pays africains. C'est l'instance la plus large de tout le continent. Il s'agit essentiellement d'un organe politique visant à favoriser la coopération entre les États. À un niveau plus restreint, l'intégration régionale est considérée comme une des clés du développement économique du continent. À cet effet, le continent s'est doté depuis les années 1970 de diverses institutions régionales à vocation intégrative (CEDEAO, UMA, UEMOA, SADC, CEEAC, EAC, IGAD pour les plus importantes) : unions douanières, marché commun, zones de libre échange, etc. Essentiellement tournées vers l'action économique, ces institutions ont aussi, plus tardivement, pris une dimension politique et diplomatique en contribuant notamment à la résolution des conflits ; ainsi, l'ECOMOG, sous l'égide de la CEDAO, est-elle une force d'interposition régionale similaire aux casques bleus de l'ONU. L'intégration est cependant très en retard ; le commerce intra-africain ne représente que 10 % des échanges et est polarisé autour de quelques pays (Afrique du Sud, Côte d'Ivoire, Nigeria, Kenya, Zimbabwe et Ghana) et porte pour un tiers sur le pétrole, sachant que, par ailleurs, les échanges informels créent des zones de libre-échange de facto. Le projet panafricain « MAEP » (mécanisme africain d'évaluation par les pairs), quant à lui, vise, sous l'égide du NEPAD, à promouvoir la bonne gouvernance. Ressources naturelles Industries extractives L'Afrique possède les réserves minérales les plus importantes de la planète, globalement 30 % des réserves mondiales, dont 75 % des réserves mondiales de platine, 50 % de celles de diamant et de chrome, 20 % de celles d'or et d'uranium, 85 à 95 % des réserves des métaux du groupe du chrome et du platine, 85 % des réserves de phosphate, plus de 50 % des réserves de cobalt, 33 % des réserves de bauxite ainsi que du charbon, du cuivre, du minerai de fer… et aussi 10 % des réserves mondiales de pétrole et 8 % de celles de gaz naturel. Qui plus est, le continent est et, aux réserves prouvées, pourraient donc s'ajouter d'autres découvertes futures. Ces richesses ont été exploitées durant la période pré-coloniale, notamment le sel, l'or et le cuivre, contribuant à créer des empires riches et puissants. Puis, durant la période coloniale, les économies ont été fortement spécialisées pour créer des rentes minières coloniales, léguant aux nouveaux États d'après l'indépendance des économies de rente extraverties et peu diversifiées (État rentier). À l'heure actuelle, la majeure partie (60 %) des exportations de l'Afrique concernent des matières premières ; elle en est donc fortement dépendante. En outre, elle exporte ses richesses sans les valoriser, faute d'industries locales. C'est le syndrome hollandais (ou « malédiction des ressources naturelles ») : la rente procurée par les matières premières tend à mettre à mal les industries locales, notamment manufacturières. Le niveau de formation des ressources humaines joue aussi dans la spécialisation africaine car des ressources abondantes et une main-d'œuvre relativement peu qualifiée poussent à exporter des matériaux bruts (ce qui est d'ailleurs aussi le cas pour l'agriculture). Entre les années 1990 et la première décennie du , l'activité du secteur a nettement augmenté (87 %) ; en conséquence, à l'inverse de la tendance globale, la part du continent dans l'extraction mondiale est en légère croissance : 7,5 % en 1980, 7,8 % en 2008. Les investissements directs étrangers (IDE), qui sont en hausse après avoir atteint un point bas dans les années 1990, et qui représentent une part notable du PIB des pays concernés, la proportion allant de 3,5 % pour les pays pauvres en ressources à 2,4 % pour les pays riches en ressources, concernent principalement les industries extractives. Mais cette orientation des investissements en direction de l'exploitation des matières premières ne produit pas les effets de développement dont le continent aurait besoin, notamment en ce qui concerne les créations d'emplois. En Afrique du Nord, l'Algérie et la Libye ont des économies qui reposent massivement sur le pétrole. Selon le rapport 2023 de l'Agence internationale de l'énergie sur les investissements dans l'énergie, l'Afrique est la région qui a attiré le plus d'investissements dans le gaz naturel liquéfié (GNL) en 2022 derrière l'Amérique du Nord. La région devrait maintenir son niveau dans les prochaines années derrière les États-Unis et le Moyen-Orient. Les investissements dans le raffinage en Afrique devraient excéder ceux au Moyen-Orient en 2023, seulement dépassés par la Chine et l'Inde, avec un total d'une dizaine de milliards de dollars, soit le quart des investissements mondiaux. Les principaux projets dans le pétrole et gaz en Afrique sont « Area 1 LNG (T1-T2) » de TotalEnergies au Mozambique (10 milliards de dollars, 3 milliards de barils équivalent pétrole de GNL, production prévue en 2026), NLNG T7 de NNPC au Nigeria (2,5 milliards de barils équivalent pétrole de GNL, production prévue en 2024), Tilenga de TotalEnergies en Ouganda (1055 millions de barils de pétrole, production prévue en 2026-27), « Area 4 LNG (T1-T2) » d'Exxonmobil au Mozambique (925 millions de barils équivalent pétrole de GNL, production prévue en 2029), « Greater Tortue Ahmeyim FLNG phase 1 » de BP en Mauritanie (915 millions de barils équivalent pétrole de GNL et de pétrole, production prévue en 2023), Waha en Libye (775 millions de barils équivalent pétrole de gaz, production prévue en 2027), A&E Structures de Mellitah en Libye (705 millions de barils équivalent pétrole de gaz et pétrole, production prévue en 2025-26). La république démocratique du Congo estime ses réserves à 22 milliards de barils et n'en exploite que 4,5 % ; elle a lancé le processus de mise aux enchères de 27 blocs pétroliers. La république du Congo vient d'inaugurer sa première unité de liquéfaction de gaz, qui doit produire à terme 3 millions de tonnes par an. Le Sénégal compte commencer à extraire du gaz au plus tard en 2024 ; ses trois projets en cours, GTA exploité avec la Mauritanie, Sangomar et Yakaar Teranga, ont des réserves estimées à 650 millions de barils de pétrole et près de milliards de mètres cubes de gaz. Les découvertes se multiplient au large de la Namibie, qui pourrait doubler son PIB en moins de dix ans. Agriculture et pêche Contexte Le continent est caractérisé par une insécurité alimentaire persistante. Liste non exhaustive, en 1967-70 le Biafra (Nigeria), en 1983-1985 le Lesotho, en 1972-74 et 1984-85 l'Éthiopie, en 2004 le Darfour (Soudan), en 2005 le Niger, en 2011-2012 la corne de l'Afrique… ont été touchés par la famine ou la malnutrition ; en 2016, elles sévissent encore, en république démocratique du Congo, en Éthiopie, au Malawi… Les deux causes principales sont les événements climatiques et les conflits. Ainsi la sécheresse atteint-elle la corne de l'Afrique tandis que, en république démocratique du Congo, ce sont les conflits qui sont responsables de la situation. Et, parfois, les événements climatiques sont eux-mêmes causes de conflits comme au Darfour… Quoique l'Afrique du Nord soit épargnée et que la prévalence de la sous-alimentation diminue (27,6 % en 1990-92, 20 % en 2014-2016), du fait de la croissance démographique, le nombre de personnes touchées augmente ( en 1990-92, en 2014-2016), alors qu'à l'échelle planétaire les deux valeurs décroissent. Dans ce contexte, l'agriculture africaine est au centre des préoccupations des économistes et des hommes politiques, car la rendre moins dépendante aux variations du climat et plus performante permettrait de diminuer l'instabilité politique, d'améliorer la santé des populations et de fournir des millions d'emplois. Face à une croissance démographique sans égale, à une population rurale représentant 60 % de la population totale et en croissance constante en valeur absolue ainsi qu'à un secteur agricole proposant 65 % des emplois en Afrique subsaharienne, elle est considérée comme une des clés du développement africain. Selon les estimations des Nations unies, un réchauffement de du climat diminuerait de 10 % le rendement agricole en Afrique subsaharienne. Agriculture et élevage L'agriculture africaine n'a cessé de croître, triplant en valeur depuis les années 1980 ; cela s’est fait essentiellement par l'extension des superficies consacrées à la production vivrière, prises sur les forêts et la savane : , ce qui pose des problèmes environnementaux notables, sachant qu'en outre les terres s'appauvrissent. Elle est caractérisée par sa faible productivité avec une quantité d'intrants (engrais…) très basse, l'absence d'irrigation et de mécanisation et des exploitations de faible taille. À côté de l'agriculture vivrière, il existe des agricultures de rente et d'exportation (café, cacao, arachide, coton…), reposant sur des exploitations de taille et de productivité largement supérieures. Globalement, les produits agricoles représentent 20 % du commerce international africain en 2006, et 30 % du montant des exportations. Les pays les plus urbanisés sont ceux où la valeur ajoutée et les prix payés aux producteurs sont les plus élevés, les marchés urbains denses créant une demande solvable permettant l'écoulement des surplus. La pauvreté et l'insécurité alimentaire concernent donc plus particulièrement les populations rurales des pays où le poids de l'agriculture dans l'économie est le plus élevé ; les agriculteurs pauvres des pays ruraux ne peuvent valoriser leur production et sont insérés dans un système d'échanges faiblement monétarisés et, par conséquent, peinent à avoir accès au marché des intrants qui permettraient d'augmenter leur productivité. Contrairement à une idée reçue, globalement, le continent . Même les agriculteurs pauvres des pays ruraux ont vu leur disponibilité alimentaire augmenter. Les « émeutes de la faim » qui touchèrent le continent (et le reste de la planète) en 2008 étaient dues à des hausses de prix, pas à des quantités disponibles insuffisantes. Ce sont les politiques de prix et de distribution ainsi que les droits fonciers qui sont en cause dans l’insécurité alimentaire africaine. Pour ce qui concerne les prix, les politiques libérales ont mis l'agriculture africaine en concurrence avec celles des pays développés, largement subventionnées et l'ont soumise à une instabilité des prix qui fait que le continent, faute d'intégration régionale qui permettrait une répartition intra-continentale, en vient à importer des produits qui sont en concurrence avec ses propres productions. Quant au droit foncier, le droit coutumier qui concerne 90 % des terres agricoles exclut les femmes de la propriété de la terre alors qu'elles représentent la majorité, jusqu'à 70 % des exploitants agricole d'Afrique subsaharienne. Depuis le début du , on assiste à l'exploitation des ressources naturelles par de nouveaux intervenants, notamment les pays asiatiques dont la Chine et l'Inde ou les États pétroliers en manque de place ; des terres agricoles sont achetées ou louées. Certains parlent de recolonisation de l'Afrique à ce sujet. Pêche et aquaculture L'Afrique est le deuxième continent, loin derrière l'Asie, par le nombre de bâtiments de pêche mais cette flottille est la plus faiblement motorisée de la planète, des embarcations seulement possèdent un moteur. Le continent ne place donc qu'un pays, le Maroc, à la place mondiale des représentant 82 % de la pêche mondiale. Il s'agit, de la part des Africains, d'une pêche vivrière et artisanale occupant de nombreux actifs ; en 2014, les pêcheurs et aquaculteurs d'Afrique sont et Cette activité montre cependant de faibles performances : l'offre de poisson par habitant (en kg/an) est la deuxième plus faible du monde à alors que la moyenne mondiale s'établit à 19,7. La performance n'est pas meilleure en matière de transformation : La pêche continentale quant à elle, hormis pour partie dans les grands lacs d'Afrique de l'Est (lac Victoria, lac Tanganyika et lac Malawi), est peu industrialisée. À l'instar de la pêche en mer, la pêche continentale voit le nombre de captures baisser, du fait de la pollution, de la dégradation de l'environnement et d'une tendance à la surexploitation. Quant aux produits aquacoles, leur production, exprimée en kg/personne est, en Afrique, la plus faible du monde. La zone la plus productive de ce point de vue est l'Afrique du Nord, avec un peu plus de ; les autres sous-régions de l'Afrique étant à moins d'. La pêche en mer est, elle, industrialisée. Mais l'exploitation est le fait de compagnies européennes et chinoises qui tendent à épuiser les ressources. Ainsi, Outre le problème de la surpêche industrielle, se pose celui de la pêche illégale qui représente un manque à gagner important pour les économies africaines. La pêche concourt au solde positif des échanges car, Le poisson est très important dans la sécurité alimentaire du continent. Il représente 22 % des apports protéiques animaux en Afrique subsaharienne et ce taux peut atteindre 50 % lorsque les autres sources de protéines sont rares ou chères et, dans les pays côtiers d'Afrique de l'Ouest, . Pour l'Afrique intérieure, c'est la pêche continentale qui est vitale : Plus étonnamment, le poisson est aussi un aliment clé pour les zones arides du continent. Industries de transformation L'industrie de transformation manufacturière est, de tout temps, le parent pauvre de l'économie africaine. L'accumulation du capital ayant manqué, car le continent a vu ses ressources servir à l'accumulation européenne mais pas à la sienne, l'industrie de transformation ne s'est jamais vraiment mise en place. Pire encore, au cours des décennies allant des années 1990 à 2010, la part de l'activité manufacturière dans la valeur ajoutée produite n'a cessé de baisser, passant de 13 % en 1990 à 10 % en 2011. Quelques pays ont cependant réussi, partant d'une situation de rente minière ou agricole, à créer des filières de transformation significatives, générant plus de valeur ajoutée : la Côte d'Ivoire avec la transformation du poisson et du bois, le Sénégal et la transformation du poisson, le Botswana, riche de ses diamants, avec la transformation de la viande, le traitement de peaux animales, les aliments pour animaux…, Maurice avec l'industrie textile, la Tunisie, pour laquelle l'industrie représente 30 % de son PIB… Il convient de faire une place particulière au géant économique qu'est l'Afrique du Sud, qui représente à elle seule entre 20 et 30 % du PIB continental et est dotée d'une industrie diversifiée qui emploie près du quart de la population active et représente près de 30 % de son PIB. La désindustrialisation n'est cependant peut-être pas inéluctable car, faute d'accumulation locale, le capital pourrait provenir de l'étranger. Les investissements directs à l'étranger, qui reprennent en Afrique au début du , notamment ceux en provenance de Chine, sont plus diversifiés qu'auparavant ; ils concernent moins le secteur primaire (agriculture et industries d'extraction) et plus l'industrie manufacturière ; ainsi, depuis 2008, le principal investisseur dans le secteur manufacturier éthiopien est la Chine et, au Rwanda, les IDE chinois ont comme cible, après le secteur tertiaire, les activités de transformation. Pour l'heure, cependant, l'industrie manufacturière est globalement , selon l'expression employée par le forum économique mondial en 2015. Services Quoiqu'on caractérise l'Afrique par l'abondance de ses ressources naturelles, les services représentent plus de 50 % du PIB des pays concernés et le secteur est en croissance constante. Le continent présente un profil de transformation structurelle atypique. Contrairement aux économies occidentales et à celles de l'Asie du Sud et du Sud-Est, la régression tendancielle de l'agriculture n’a pas profité à l'industrie puis aux services ; il y a eu « de moins en moins d'agriculture » et « de plus en plus de services » dans l'économie africaine sans qu'elle passe par une phase intermédiaire d'industrialisation. Au contraire, l'activité manufacturière a décliné alors que croissait la part des services. Les services accompagnent principalement les activités d'exportation y compris agricoles ; par exemple, Mais, parmi les exportations, ce sont celles des biens manufacturés qui sont le plus associées aux services ; pour le Lesotho et la Tunisie, exportateurs de tels biens, le poids des services dans leur économie (61,7 %), est supérieur à la moyenne. Les pays les moins concernés sont les exportateurs de pétrole, chez qui les services représentent 33,9 % du PIB (mais c'est dans ces mêmes pays que la croissance des services est la plus forte). Certains petits pays sont fortement dépendants de ce secteur, car essentiellement tournés vers des services de voyage et de tourisme ; en 2013, les services représentaient 75 % du PIB du Cap Vert et 74 % de celui de Maurice. La croissance des services, outre les exportations, est aussi causée par la consommation intérieure. L'accroissement démographique a entraîné une forte demande, notamment en matière de télécommunications, malgré l'insuffisance des infrastructures. Le secteur des télécommunications a attiré 74 % de l’investissement privé dans les infrastructures durant la période 1990-2013. En termes de ressources humaines, le secteur des services représente 32,4 % de l’emploi total en Afrique au cours de la période 2009-2012 (56,5 % pour l’agriculture et 11 % pour l’industrie) soit largement moins que sa proportion dans le PIB. L'importance de l'emploi informel en est la cause, sachant que l'essentiel des services est assuré par de petites entreprises informelles, notamment dans les sous-secteurs du commerce de gros et de détail ainsi que dans la restauration et les transports. Les pays africains sont quelques-uns à avoir identifié explicitement les services comme priorité économique : le Botswana pour la saisie et l'analyse de données informatiques ; le Cameroun mise sur les centres d'appel et le télétraitement des données à l'instar du Rwanda, lequel promeut aussi les services financiers ; la Namibie vise à devenir un hub régional de transport. Enfin, certains pays sont massivement dépendants du tourisme : Cap Vert, Comores, Ghana, Kenya, Lesotho, Seychelles… Sur le plan international, l’Afrique est un acteur mineur du marché des services ; elle représente 2,2 % des exportations mondiales de services, et 4 % des importations totales mondiales ; sa compétitivité est faible, freinée par des réglementations et des politiques inefficaces et par le déficit d’infrastructures. Tourisme Le tourisme en Afrique ne cesse de croître. Les visiteurs internationaux du continent étaient en 2003, ils sont en 2014 ; le chiffre d'affaires correspondant est de en 2013. Les premières destinations touristiques du continent sont, dans cet ordre, le Maroc, l'Égypte, l'Afrique du Sud, la Tunisie et le Zimbabwe. Arts et littérature, loisirs Perspectives socio-historiques Pensée symbolique et art L'Afrique est le « berceau de l'humanité » et, peut-être, le berceau de l'émergence de la pensée symbolique chez l'homme moderne. Le continent abrite environ sites préhistoriques, grottes et abris sous roche ; c'est le plus riche de la planète en la matière. Des représentations artistiques parmi les plus anciennes qui soient, tels que des objets de parure et des gravures abstraites, marqueurs de la pensée symbolique, y ont été trouvées. Ainsi, au début des années 2000, dans la grotte de Blombos en Afrique du Sud, on découvre des perles d'ornement, faites de coquilles de Nassarius, datées de à ainsi que des plaquettes d'ocre gravées, datant de . Il s’agit des représentations artistiques parmi les plus anciennes au monde avec celles d'Oued Djebbana, en Algérie, qui recelait aussi des perles ornementales datées de , et celles de la grotte des pigeons à Taforalt, au Maroc, qui a livré des perles de Nassarius gibbosulus datant de . Cela tend à faire reculer la date de l'émergence d'artefacts artistiques d'au moins trente millénaires car . Art et architecture proto-historiques et historiques L'Égypte antique, puissante et durable civilisation dans laquelle la religion occupe une place importante, produit de nombreuses œuvres dont beaucoup représentent des divinités ou des pharaons, sous forme de peintures, bas-reliefs, hauts-reliefs, sculptures, poteries décorées, bijoux métalliques… L'écriture y apparaît vers et sa littérature, faite de textes religieux et profanes, est l'une des plus anciennes qui soient, attestée dès par des textes complexes sur papyrus. L'architecture est aussi un témoin majeur de l'art égyptien, surtout l'art des pyramides qui lui confère une réputation universelle. La pyramide de Khéops (vers ) est l'une des Sept Merveilles du monde antique, la seule qui soit parvenue jusqu'à nous ; elle fut la plus haute construction humaine durant . L'Afrique du nord, sous l'influence de l'aire méditerranéenne puis de l'Islam à partir du , abrite l'art de l'Antiquité tardive (périodes punique, romaine, vandale, paléochrétienne et arabe) puis l'art musulman, avec la grande Mosquée de Kairouan en Tunisie, érigée en , qui en est l'un des symboles. Dans la partie islamisée de l'Afrique subsaharienne, l'art musulman cohabite avec l'art indigène. L'Afrique subsaharienne livre des artefacts caractéristiques des cultures (au sens archéologique du terme) qui la peuplent au fil du temps. Ces objets sont d'abord des objets d'histoire ; l'absence de sources écrites indigènes sur l'Afrique ancienne au sud du Sahara fait qu'ils sont presque les seuls témoins du passé ; même les bâtiments sont souvent absents, et les sources écrites, arabo-musulmanes, ne traitent pas du sujet de l'art. Ces artefacts, historiquement précieux, acquièrent aussi, au , le statut d'œuvres d'art, ce qui leur vaut une place de choix dans les musées, sur le marché international actuel et génère aussi un commerce illicite florissant. Arts du Arts visuels et architecture grâce aux premiers explorateurs portugais qui rapportent des pièces d'ivoire sculptées, dont certaines réalisées à leur demande. Les pièces rejoignent les cabinets de curiosité puis les musées qui leur succèdent à partir du . Mais l'art africain n'est pas reconnu en tant que tel, les Européens de la Renaissance, férus d'art gréco-romain, considèrent les productions africaines avec mépris, utilisant le terme « fétiche » , lequel connote la notion d'artificiel, de magique et de grossier. Ces connotations persistent pendant au moins cinq siècles, jusqu'au début du ; ainsi, David Livingstone, dans ses relations de voyage datées de 1859, écrit, à propos d'un « fétiche », qu'il s’agit de l' et le Grand Larousse du , dans sa définition du mot « fétiche », utilise l'expression « culte grossier des objets matériels ». La pénétration coloniale, à la fin du et au début du , permet de découvrir des artefacts, et les objets recueillis commencent à être étudiés sous l'angle archéologique et ethnologique. Ainsi et par exemple, l'art rupestre des grottes de Tsodilo au Botswana (site occupé depuis ) est-il connu depuis le milieu du ; l'art rupestre du Sahara () est étudié depuis la même époque. Les premières sculptures d'Ife (avant — ) sont mises au jour en 1911, à peu près en même temps que les têtes sculptées de la culture de Nok ( — ), lesquelles commencent à être étudiées dans les années 1910 et 1930. Parmi les premiers à rédiger des monographies sur le sujet, Marcel Griaule étudie les masques dogon dans les années 1930… C'est la sculpture, notamment la sculpture sur bois , qui mobilise l'attention au détriment d'autres représentations, considérées comme subsidiaires. Marcel Mauss disait : . C'est donc à la même époque, vers 1906, que les arts africains commencent à être traités en tant que tels sous l'angle artistique et esthétique : , lorsqu'ils commencent à intéresser, sous le vocable d'« art nègre » , Picasso et Guillaume Apollinaire, notamment, et qu'ils inspirent le fauvisme et le cubisme puis, au début des années 1920, le sculpteur Alberto Giacometti. Même si le jugement artistique a évolué, l'« enchantement » de Livingstone continue à être invoqué au car l'intrication du sacré et du profane, caractéristique de la culture africaine, se retrouve bien évidemment et tout particulièrement dans l'art, tel celui des masques et des sculptures qui intéresse particulièrement les Européens : ; on considère donc que L'Occident postule en conséquence qu'on ne peut étudier un objet sans examiner son contexte socio-historique. L'art africain est donc analysé par les Occidentaux sous le double angle esthétique et ethnologique : Des expéditions ethnologiques, telle la mission Dakar-Djibouti qui, en 1931-1933, ramène objets, partent étudier la culture africaine in situ, filmant les danses et les chants qui accompagnent l'exposition des masques et consignant des témoignages de la culture orale. À l'instar du regard esthétique, le regard ethnologique sur l'art africain n'est cependant pas toujours dépourvu de préjugés ou de biais méthodologiques. L'association entre l'art et le sacré renvoie l'art africain au « primitif » : , surtout lorsque les connotations (relation avec la mort, sacrifice…) véhiculées par les objets sont prises au pied de la lettre : Réappropriation Le discours sur l'art africain est monopolisé par l'Occident depuis sa découverte par les Blancs ; le discours africain sur l'art africain apparaît avec des mouvements tels que celui, littéraire, de la « négritude » qui émerge durant l'entre-deux-guerres et les mouvements politiques de l'afrocentrisme et de la Renaissance africaine , ainsi que via la reconnaissance croissante de la spiritualité traditionnelle au travers de la décriminalisation du vaudou et des autres formes de spiritualité, qui visent à faire (re)découvrir et (re)valoriser les cultures africaines traditionnelles. D'un point de vue plus directement artistique, des rencontres mettant en avant la culture et les artistes du continent sont organisées dès 1956 avec le congrès des intellectuels noirs. En 1966, à Dakar, le premier festival mondial des arts nègres est un symbole de la volonté d'appropriation de l'art par les Africains eux-mêmes ; la problématique de la restitution aux pays d'origine des œuvres présentes dans les musées et chez les collectionneurs occidentaux y est déjà présente. C'est aussi l'occasion de montrer la diversité de l'art (peinture, sculpture, littérature…) au-delà des masques et des fétiches. Il est suivi du premier festival panafricain d'Alger en 1969, considéré par certains comme le symbole de la . Marché de l’art et spoliation de l'Afrique Outre les pièces proprement historiques, les masques, statuettes, sculptures et autres ont acquis le statut d'œuvres d'art. Il ne s’agit pas d'objets très anciens, , le bois, le raphia et les tissus qui les composent ne se conservant pas. Citons, comme pièces représentatives valant des sommes importantes sur le marché, les statues de Nok au Nigeria ( - ), les têtes en terre cuite d'Ifé au Nigeria (), les bronzes du royaume du Bénin, actuel Nigeria (), la statue en métal du dieu Gou, venue du Bénin (), les reliquaires des Kota du Gabon, les masques Gouro, les masques-cimiers ciwara des Bambaras du Mali, les statues Sénoufos du Burkina Faso et de Côte d'Ivoire, ainsi que celles des Luba, les masques Fang du Gabon… La présence de ces œuvres africaines dans les collections et musées occidentaux pose, par ailleurs, le sujet de la spoliation des pays africains. Les puissances coloniales ont prélevé de nombreuses pièces archéologiques et artistiques à l'époque de la colonisation et le florissant marché contemporain de l'art africain contribue à entretenir des pratiques contestables qui amènent la communauté internationale à légiférer. Acte marquant, durant l'été 2016, le Bénin dépose auprès de la France une demande officielle, une première pour une ancienne colonie d'Afrique francophone, celle de lui restituer les œuvres emportées à l'époque de la colonisation ; la demande porte sur environ . Musique et danse Outre les masques, les danses et les chants qui, souvent, les accompagnent, ont conféré à l'Afrique subsaharienne une identité propre. Avec mille ethnies et un milliard d'habitants, l'Afrique est culturellement multiple, mais les musiques et les danses africaines partagent quelques traits distinctifs. Dans la culture traditionnelle, musique, danse et exposition des masques forment fréquemment un triptyque. La musique est essentiellement rythmique et centrée sur la transmission orale, d'où la grande importance du texte. Les instruments sont très divers mais la rythmique fait la part belle aux percussions et, notamment, aux tambours. Malgré une rencontre « traumatique » entre les cultures, l'Afrique a aussi influencé certaines musiques occidentales, tels le jazz, directement inspiré par les rythmes de l'Afrique de l'Ouest et créé par les esclaves noirs déportés en Amérique, l'afrobeat (années 1970), créée par Fela Kuti, le highlife (années 1920)… Ses propres musiques de l'époque contemporaine, rumba congolaise, soukous, coupé-décalé par exemple, s’exportent dans le monde entier à partir des années 1960, et encore plus avec les métissages croisés de la world music qui naît en 1986 avec l'album de Paul Simon. L'Afrique du nord, quant à elle, propose essentiellement la musique berbère, prolongement de la culture des premiers habitants libyques, suivie de la musique arabo-andalouse. Littérature . Dans la culture typique de l'Afrique, la parole est considérée comme possédant une puissance qui permet d'agir sur le maintien ou la rupture de l'harmonie du monde. Il y a donc un Dans des sociétés aux langues non-écrites, l'oralité est donc un élément culturel, notamment pédagogique, fondamental. Le récit oral africain prend les deux formes principales de l'épopée et du conte. L'épopée raconte la vie de héros fondateurs, plus ou moins historiques, comme dans l'épopée de Soundiata et celle de Silâmaka et Poullôri, ou bien relate le mythe fondateur d'un peuple, comme dans le Mvett, légende des origines du peuple Fang. Le conte, quant à lui, véhicule une morale et un système de valeurs. Les deux mettent l'accent sur le poids des actes mais aussi des paroles qui peuvent changer le monde pour le bien ou le mal. L'épopée (chant épique) et le conte sont le plus souvent chantés. Certains récits sont consignés par écrit assez tôt, dès 1828, et d'abord examinés sous l'angle de l'ethnologie (le texte considéré comme « reflet de la culture ») et de la linguistique (phonologie, commentaires linguistiques). Il faut attendre longtemps, jusqu'aux alentours des années 1970, pour qu'apparaisse l'étude critique, au sens « critique littéraire », des œuvres (stylistique…). C'est ainsi que paraît, en 1970, Oral litterature in Africa de Ruth Finnegan, ouvrage important en la matière. Cette évolution dans le regard porté sur la littérature orale se produit au moment où la littérature négro-africaine, écrite dans la langue du colonisateur, commence à obtenir de la visibilité, avec, par exemple pour l'aire culturelle francophone, Léopold Sédar Senghor, Mongo Beti, Ferdinand Oyono, Ousmane Sembène, Guillaume Oyônô Mbia… Certains auteurs, tel Léopold Sédar Senghor, se déclarent, du reste, explicitement héritiers de la culture orale africaine et, en particulier, de sa poésie. La littérature, qui commence à émerger avant les indépendances, présente d'abord un aspect protestataire à l'encontre des colonisateurs ; après l'émancipation politique, à partir des années 1960, elle traite des difficultés internes aux nouveaux États, notamment la critique des dictateurs. Mais le , quant à lui, voit les auteurs déclarer vouloir s'affranchir de leurs identités africaines et revendiquer une identité artistique purement littéraire. En 2016, l'Afrique compte trois lauréats du prix Nobel de littérature : Wole Soyinka, 1986, nigérian, d'expression anglaise ; Naguib Mahfouz, 1988, égyptien, d'expression arabe ; Nadine Gordimer, 1991, Sud-Africaine, d'expression anglaise. J.M. Coetzee, d'expression anglaise, originaire d'Afrique du Sud, naturalisé australien en 2006, reçoit le prix Nobel en 2003. Spectacle vivant La représentation publique est commune en Afrique depuis longtemps ; les mascarades au sens premier, c'est-à-dire des spectacles où l'on montre des masques, avec accompagnement de danses et de chants, sont consubstantielles à la culture africaine. Même dans le cas d'initiations secrètes, certaines parties des rites sont publiques comme dans la mascarade Makishi en Zambie, inscrite au patrimoine culturel immatériel de l'humanité, tout comme est publique l'invocation des esprits (danse de la pluie…), occasion typique des mascarades. Les danses et chants traditionnels ont même été promus par les colonisateurs car leur potentiel touristique a été perçu dès la fin de la Seconde Guerre mondiale. La littérature orale, quant à elle, par définition, est destinée à un public écoutant le texte en direct. Les acteurs, danseurs, chanteurs, conteurs ne sont pas nécessairement des professionnels du spectacle et les troupes de danseurs professionnels rémunérés se créent pendant la colonisation dans les années 1930. Le théâtre est absent de la culture traditionnelle. Propre à la culture urbaine, il est importé par les Occidentaux et s'implante progressivement à l'époque moderne. Arts corporels L'art des costumes, des bijoux et parures diverses, des coiffures, des peintures corporelles et des scarifications est aussi varié que peut l'être la culture africaine aux mille ethnies. L'art corporel servait à matérialiser l'appartenance à une ethnie, une religion, était typique d'un sexe, d'une classe d'âge, d'une situation matrimoniale, de la situation sociale… Le régime colonial était fortement opposé à ces pratiques et d'incessantes campagnes furent menées pour mener à de « saines habitudes de décence » en matière d'habillement et éliminer tout art corporel. Les études sur le sujet sont donc rares et tardives. Les gouvernements d'après l'indépendance n'ont pas eu plus de tolérance de ce point de vue, certains régimes créant même de toutes pièces des « costumes nationaux » dont le port était censé refléter l'adhésion à l'identité nationale du nouvel État. Contexte artistique contemporain Aucun domaine de l'art n'échappe à l'Afrique au , sculpture, peinture, bande dessinée, littérature, cinéma, mode, cuisine, danse, musique… L'art et les artistes africains sont présents partout, thématiquement et géographiquement, dans un marché de l'art devenu planétaire. Les influences croisées sont innombrables et très anciennes : les premières cuillères sculptées en Afrique datent du , elles étaient inconnues avant l’arrivée des Portugais qui les commandèrent aux artisans locaux et, en sens inverse, l'Afrique inspira l'Occident en matière de peinture, de mode, de musique… Les artistes contemporains sont, pour beaucoup, porteurs d'une culture « hybride », certains tournant même les stéréotypes culturels en pastiches afin de s’en démarquer. L'art africain n'est plus et ne veut plus être celui de la tradition, de la contestation coloniale, de la critique sociale ou de la négritude, mais un art « inséré dans l’art contemporain universel », qui veut être jugé uniquement sur ses qualités à l'instar de tous les autres. Depuis les années 1990, il est constaté « une mondialisation de la scène artistique qui se traduit par une extension multiculturelle de l’offre ». Les espaces de diffusion connaissent donc une plus grande expansion geographique et des manifestations culturelles de rang international, telles que la Biennale de Dakar, les Écrans noirs, le MASA et bien d’autres, se multiplient chaque année et attirent des milliers de visiteurs ainsi que des experts et acteurs culturels originaires du continent africain et d’ailleurs. Cinéma Les premières séances de cinéma en Afrique datent de 1905 en Égypte et des années 1920 en Afrique subsaharienne ; les séances ont lieu dans des théâtres urbains et sous forme de projections itinérantes dans les zones rurales. Concernant la création, . Malgré ces débuts pionniers, les réticences des gouvernements coloniaux et le manque de moyens font cependant que la majeure partie du continent ne voit réellement émerger des réalisations locales qu'à partir des années 1970 et il est, jusqu'à nos jours, financé par des fonds occidentaux ; son développement reste cependant modeste. Dès les années 1990, la production cinématographique s'effondre, tandis que les salles de cinéma ferment au point que certains pays n'ont actuellement plus aucune salle de cinéma sur leur territoire. Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), un des plus grands festivals africains, dont la édition s'est tenue en 2015, tente de préserver et promouvoir le cinéma africain. Il existe cependant l'exception nigériane de Nollywood. Le Nigeria produit près de deux mille films par an, et est ainsi le deuxième producteur mondial en quantité, derrière l'Inde et Bollywood et devant les États-Unis. Il s'agit de sorties directes en VCD de productions à petits budgets, pour plus de la moitié en langues locales, dont la qualité artistique est jugée « contestable » et la qualité technique trop basse pour une exploitation ne fût-ce qu'à la télévision. La production africaine est cependant capable de briller sur la scène internationale, comme dans les autres domaines artistiques, lorsque , comme en témoigne sa présence dans les festivals internationaux tel celui de Sundance. Sports Les cinquante-quatre pays souverains du continent ont une équipe de football faisant partie de la Confédération africaine de football. L'Égypte a remporté sept fois la coupe d'Afrique des nations, suivie par le Cameroun (cinq fois) ensuite le Ghana (quatre fois). L'Afrique du Sud accueille la coupe du monde de football de 2010, devenant le premier pays africain à le faire. Les clubs et les championnats locaux sont cependant confrontés au manque d'infrastructures et de financement. Le rugby à XV est populaire en Afrique du Sud, Namibie, Zimbabwe et au Kenya. Neuf équipes africaines figurent parmi les cinquante premières du classement World Rugby. La compétition continentale est la coupe d'Afrique de rugby à XV, créée en 2000 ; en 2016, les équipes les plus titrées sont la Namibie (6 titres), l'Afrique du Sud (3 titres, mais n'a participé qu'à cinq reprises en raison de sa trop grande supériorité), le Maroc et le Kenya (2 titres), l'Ouganda et le Zimbabwe (1 titre). Il existe aussi une compétition, l'Africa Cup 2, pour les équipes de seconde division. Le cricket est populaire en quelques endroits. L'Afrique du Sud et le Zimbabwe jouent au plus haut niveau (respectivement et places mondiales), le Test cricket, tandis que le Kenya était l'équipe africaine leader au niveau inférieur, le One-day International. Les trois pays ont conjointement accueilli la coupe du monde de cricket de 2003. La Namibie est l'autre nation africaine à avoir participé à la coupe du monde en 2003. Le Maroc a accueilli un tournoi de cricket en 2002, mais son équipe nationale n'a jamais été qualifiée pour un tournoi majeur. Les Jeux africains, reconnus par le Comité international olympique, sont organisés tous les quatre ans par l'Association des comités nationaux olympiques d'Afrique ; ils ne mobilisent cependant pas nécessairement les meilleurs athlètes africains. La place du continent sur la scène sportive internationale est mineure si l'on considère sa place aux Jeux olympiques. Le sport, moderne et codifié, se développe sur le continent à l'initiative des États plutôt que de celui de la société civile (à l'inverse de l'Occident). Sous la coupe des politiques, il sert de levier et est, par exemple, un moyen du panafricanisme. Le sport est aussi un élément de politique internationale en Afrique, par exemple via la construction de stades par les Chinois. Un exemple, parmi les plus connus, de la rencontre du sport et de la politique est le rugby, qui fut un outil de l'unité de l'Afrique du Sud post-apartheid en même temps qu'un symbole du rayonnement international du pays, avec l'organisation de la Coupe du monde 1995. Le sport est par ailleurs considéré comme un moyen du développement social de la population et, à ce titre, bénéficie de l'aide internationale. Notes et références Traductions Notes Références Bibliographie Documents utilisés comme sources pour la rédaction de cet article Histoire Environnement Économie et politique Agriculture Pêche et aquaculture Religion Sociologie Linguistique Art Sport Généralités Voir aussi Articles connexes Diaspora africaine Liste des agglomérations d'Afrique Union africaine Académie africaine des langues Énergie solaire en Afrique Afrique subsaharienne Journée mondiale de l'Afrique Alkebulan L'Afrique en 100 questions: 2,5 milliards de voisins en 2050, 100 questions Liens externes
L’Afrique est un continent qui couvre 6 % de la surface de la Terre et 20 % de la surface des terres émergées. Sa superficie est de avec les îles, ce qui en fait la troisième mondiale si l'on compte l'Amérique comme un seul continent. Sa population de 1,3 milliard d'habitants classe l'Afrique deuxième continent du monde après l'Asie et représente en 2020 17,2 % de la population mondiale.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Andalousie
Andalousie
LAndalousie (), est une communauté autonome composée de huit provinces, située dans le Sud de l'Espagne. Elle constitue l'une des dix-sept communautés autonomes du pays : la communauté autonome d'Andalousie (). La Junte d'Andalousie est l'institution qui exerce le gouvernement de la communauté autonome. Le préambule du statut d'autonomie du pays reconnaît l'Andalousie comme une « réalité nationale ». Elle est située dans le Sud de la péninsule Ibérique. Elle est bordée au nord par l'Estrémadure et Castille-La Manche, à l'est par Murcie, au sud par la mer Méditerranée, l'océan Atlantique et à l'ouest par le Portugal. La province fut le dernier bastion de la période de domination musulmane de la péninsule ibérique, Al-Andalus (dont l'Andalousie actuelle qui en tire son nom, n'en a longtemps été qu'une petite partie), et la Prise de Grenade en 1492 marqua la fin de la Reconquista. L'Alhambra y reste le plus important témoignage architectural de cette période. Géographie L'Andalousie est la deuxième plus grande communauté autonome d'Espagne et la plus peuplée avec une population de pour une superficie de , soit une densité de . Provinces d'Andalousie L'Andalousie est divisée en huit provinces : province d'Almería (Almería) (, en 2019) ; province de Cadix (Cadix) (, en 2019) ; province de Cordoue (Cordoue) (, en 2019) ; province de Grenade (Grenade) (, en 2019) ; province de Huelva (Huelva) (, en 2019) ; province de Jaén (Jaén) (, en 2019) ; province de Malaga (Malaga) (, en 2019) ; province de Séville (Séville) (, en 2019). Relief et hydrographie Au nord de la région, l'élément principal du relief est la vallée du Guadalquivir , située entre deux chaînes de montagnes, la sierra Morena au nord et les cordillères Bétiques au sud (dont fait partie la Sierra Nevada). Long de , le Guadalquivir (de l'arabe Wad Al Kabir, « le grand fleuve ») est un des grands fleuves de la péninsule Ibérique, arrosant notamment Séville et Cordoue. Ses principaux affluents sont le Jándula, le Yeguas, le Guadalmellato, le Guadiato, le Genil (qui arrose la plaine de Grenade, venant de la sierra Nevada) et le Bembézar. Son bassin communique au nord avec la Meseta (région de Castille-La Manche) par le défilé de Despeñaperros (sur la route de Jaén à Madrid). Les cordillères Bétiques séparent l'Andalousie du Guadalquivir (provinces de Jaén, de Cordoue, de Huelva, de Séville et parties des provinces de Malaga, Cadix et Grenade) de l'Andalousie méditerranéenne (provinces d'Almería, de Malaga et parties des provinces de Grenade et de Cadix). Les principaux points de passage à travers ces cordillères sont le col du Soupir du Maure (entre Grenade et Motril) et le col d'Antequera (entre Cordoue et Malaga). Flore et faune Biogéographiquement, l'Andalousie fait partie de la sous-région méditerranéenne occidentale du bassin méditerranéen. La végétation typique de l'Andalousie est la forêt méditerranéenne, caractérisée par des plantes vivaces feuillues xérophiles, adaptées aux étés longs et secs. L'espèce dominante de la communauté climacique est le chêne vert (Quercus ilex). Le chêne-liège (Quercus suber), divers pins et le sapin espagnol (Abies pinsapo) sont également abondants. En raison de la culture, les oliviers (Olea europaea) et les amandiers (Prunus dulcis) abondent également. Le sous-étage dominant est composé d'espèces ligneuses épineuses et aromatiques, telles que le romarin (Rosmarinus officinalis), le thym (Thymus) et le ciste. Dans les zones les plus humides aux sols acides, les espèces les plus abondantes sont le chêne et le chêne-liège, et l'eucalyptus cultivé. Dans les forêts, les feuillus du genre Populus (peupliers, trembles) et Ulmus (ormes) sont également abondants; les peupliers sont cultivés dans les plaines de Grenade. Les forêts andalouses ont été très modifiées par les établissements humains, l'utilisation de presque toutes les meilleures terres pour l'agriculture et les incendies de forêt fréquents. Les forêts dégradées deviennent des garrigues arbustives et combustibles. De vastes zones ont été plantées d'arbres non climaciques tels que des pins. Il existe maintenant une politique de conservation claire pour les forêts restantes, qui survivent presque exclusivement dans les montagnes. La biodiversité de l'Andalousie s'étend également à sa faune. Plus de 400 des 630 espèces de vertébrés existant en Espagne se trouvent en Andalousie. S'étendant sur les bassins méditerranéen et atlantique et adjacente au détroit de Gibraltar, l'Andalousie se trouve sur la route migratoire de bon nombre des nombreux troupeaux d'oiseaux qui voyagent chaque année d'Europe vers l'Afrique et vice-versa. Les zones humides andalouses abritent une riche variété d'oiseaux. Certains sont d'origine africaine, comme la Foulque à crête (Fulica cristata), la talève sultane (Porphyrio porphyrio) et le flamant rose (Phoenicopterus roseus). D'autres sont originaires d'Europe du Nord, comme l'oie cendrée (Anser anser). Les oiseaux de proie (rapaces) comprennent l'Aigle ibérique (Aquila adalberti), le vautour fauve (Gyps fulvus), le Milan noir et le Milan royal (Milvus migrans et Milvus milvus). Parmi les herbivores, on compte plusieurs espèces de cerfs (Cervidae), notamment le daim (Dama dama) et le chevreuil (Capreolus capreolus) ; le mouflon européen (Ovis aries musimon ), un mouton sauvage ; et le bouquetin ibérique (Capra pyrenaica, qui malgré son nom scientifique ne se trouve plus dans les Pyrénées). Le bouquetin ibérique perd depuis peu du terrain au profit du mouflon de Barbarie (Ammotragus lervia), une espèce invasive venue d'Afrique, introduite pour la chasse dans les années 1970. Parmi les petits herbivores figurent les lapins - en particulier le lapin européen ( Oryctolagus cuniculus ) - qui constituent la partie la plus importante du régime alimentaire des espèces carnivores des forêts méditerranéennes. Les grands carnivores tels que le Loup ibérique (Canis lupus signatus) et le Lynx ibérique (Lynx pardinus) sont très menacés et se limitent à la sierra d'Andújar, à l'intérieur de la sierra Morena, Doñana et Despeñaperros. Néanmoins, aucun loup n’a été observé en Andalousie depuis 2013 et son extinction devient officielle en 2023. Plus abondants et dans des situations de conservation variées sont des carnivores plus petits comme les loutres, les chiens, les renards, le blaireau européen (Meles meles), le putois européen (Mustela putorius), la belette pygmée (Mustela nivalis), le chat sauvage européen (Felis silvestris) , la genette commune (Genetta genetta) et la mangouste d'Égypte (Herpestes ichneumon). Histoire Préhistoire L'agriculture est présente dès le millénaire en Andalousie, apportée par les descendants d'agriculteurs venus d'Anatolie et du bassin égéen par le courant de la céramique cardiale. Par la suite, la culture archéologique de Los Millares (âge du cuivre) se propage à travers l'Andalousie orientale et le Levant espagnol entre la fin du et la fin du millénaire . Son principal représentant est le gisement éponyme de Los Millares. La culture de Los Millares montre un haut degré de fortification des villages, ce qui contraste avec les populations néolithiques précédentes, dispersées et avec peu de protections ; des nécropoles à l'extérieur des villages, avec une abondance de tombes mégalithiques collectives en forme de tholoi et une différenciation sociale marquée dans les tombes. Antiquité : Ibères, colonies phéniciennes et province de l'Empire romain Pendant l'Antiquité, l'Andalousie est peuplée par les Ibères. Les fouilles archéologiques semblent indiquer que les Phéniciens s'installent sur des sites de la péninsule Ibérique vers la fin du ou le début du . Leur venue résulte de la présence dans cette région de riches mines de cuivre, d'argent et de plomb. La principale fondation phénicienne est d'origine tyrienne, sur des îles de la baie de Cadix (Gadir en phénicien). Des Grecs dont des Phocéens installent également des colonies. Au millénaire , dans l'ouest de l'Andalousie moderne se développe la culture tartessienne qui présente un mélange d'éléments phéniciens et indigènes ainsi que son propre système d'écriture utilisé pour écrire le tartessien. Avec la chute des villes phéniciennes d'origine à l'Est, Carthage - elle-même la colonie phénicienne la plus importante - devient la puissance maritime dominante de la Méditerranée occidentale et le partenaire commercial le plus important pour les villes phéniciennes le long de la côte andalouse. Certaines des villes andalouses les plus importantes pendant la domination carthaginoise comprennent Gadir (Cadix), Qart Juba (Cordoue), Ilipa (près de la Séville moderne), Malaka (Málaga) et Sexi ou Seksi (près de l'Almuñécar moderne). L'Andalousie est la principale base de la guerre avec Rome menée par le général carthaginois Hannibal. La région passe enfin sous l'obédience des Romains. La conquête romaine du littoral méditerranéen et de l'Andalousie s'étend entre 194 et 172 . Les Romains ayant vaincu les Carthaginois et conquis l'Andalousie, la région est rebaptisée Bétique. Elle est entièrement intégrée à l'Empire romain. De cette région sont venus de nombreux magistrats et sénateurs romains. Corduba (Cordoue), est ainsi le berceau des Annaei, famille des Sénèques et de Lucain et la région celui des empereurs Trajan et (très probablement) Hadrien. L'Andalousie est une province prospère, grâce à son agriculture, à la facilité de navigation sur le Baetis et surtout à ses ports facilement aménageables. Elle dispose aussi des mines de plomb et d'argent de la sierra Morena et du Rio Tinto. Elle exporte du blé, du vin, des salaisons, du garum, de l'huile d’olive réputée, emballée dans les célèbres amphores espagnoles. La romanisation se manifeste dans ses nombreuses villes (175 du temps de Pline, dont neuf colonies de droit romain). Vespasien accorde le droit latin à tous les municipes d’Espagne et crée une assemblée provinciale de la Bétique qui se réunit une fois par an pour célébrer le culte impérial et discuter l’administration de la province. La Bétique reste dans l'ensemble en marge de troubles politiques et des menaces barbares qui touchent l’Empire romain à partir de 161, sauf vers 180, lorsque des Maures révoltés traversent le détroit de Gibraltar et ravagent la province, dépourvue de troupes en tant que province sénatoriale. Le légat Gaius Aufidius Victorinus rétablit la situation. L'Andalousie wisigothique (507-710) Avec l'effondrement de l'Empire romain, s'établissent les Vandales et les Wisigoths. À partir de la conquête du royaume wisigoth de Toulouse par les Francs de Clovis en 507, les Wisigoths établissent leur royaume dans la péninsule Ibérique autour de leur capitale Tolède. Bien que les Wisigoths aient commencé à s'établir en Espagne depuis la fin du , leur installation ne se fait pas sans difficultés. Trop peu nombreux pour occuper toute la péninsule, le peuple wisigoth est surtout établi au nord de la Meseta, entre le Tage et l'Èbre plutôt qu'en Bétique et sur la côte méditerranéenne. Ils se heurtent à la résistance des élites urbaines dans les provinces profondément romanisées de la Bétique et de la Lusitanie. Les tentatives des Wisigoths pour remettre la main sur la Bétique restent vaines, jusqu’à ce que Léovigild parvienne à s'emparer de l’actuelle Andalousie en 572. Décidé à installer sa lignée, le roi associe à son règne ses fils Récarède et Herménégild, ce dernier étant nommé en 579 duc de la Bétique, dont Hispalis (Séville) est le siège. Dans les centres urbains comme Séville ou Cordoue, des édifices religieux remplacent des bâtiments plus anciens. De grands évêques, érudits et cultivés, firent de leurs sièges épiscopaux des centres intellectuels en les dotant de bibliothèques et d'écoles. Le plus célèbre d'entre eux fut sans doute Isidore de Séville (vers 570-636), dont les œuvres furent lues et commentées pendant tout le Moyen Âge. Les débuts de la conquête musulmane (710) Au-delà des légendes qui entourent les circonstances assez obscures dans lesquelles se déroulent les premiers épisodes de la conquête musulmane de la péninsule Ibérique, plusieurs documents indiquent assez clairement (« au-delà de tout doute raisonnable », selon l'historien espagnol Pedro Chalmeta) que le débarquement des forces arabo-berbères placées sous le commandement de Tariq ibn Ziyad a bénéficié de l'aide d'un chef byzantin, connu dans les sources arabes sous le nom « Youlyân », et dans l'historiographie chrétienne sous celui de « comte Julien ». L'existence de ce personnage de religion chrétienne mais d'origine incertaine — chef wisigoth, byzantin ou berbère ? — reste cependant mystérieuse : il semble qu'au moment de la conquête du Maghreb par le wali omeyyade de Kairouan, Musa ibn Nusair, qui étend ainsi l'autorité du califat de Damas jusqu'au détroit de Gibraltar, Julien était gouverneur de quelques villes de l'Extrême-Sud de l'Andalousie pour le compte des rois wisigoths, et, en Afrique du Nord, de Tanger et de (Ceuta). Fidèle vassal des rois Égica (687-700) et Wittiza (702-710), il prend, après la mort de ce dernier, le parti du prince Agila, écarté du trône de Tolède au profit du prétendant Rodéric. S'étant soumis aux musulmans, qui lui enlèvent Tanger, mais laissent momentanément Ceuta sous son gouvernement, Julien a alors pris part aux tractations engagées par Agila avec les Arabes, les incitant à franchir le détroit de Gibraltar pour aller soutenir dans la péninsule les prétentions de ce prince. Julien a notamment apporté une aide appréciable aux Arabes en leur fournissant des navires permettant, en juillet-août 710, le succès du raid de pillage dirigé par Tarif ibn Malik, puis celui, infiniment plus décisif, du débarquement des forces arabo-berbères placées sous le commandement de Tariq ibn Ziyad, en , aboutissant à la bataille de Guadelete en . Des sources chrétiennes et arabes expliquent par ailleurs l'attitude de Julien par le fait que sa fille, Florinde, présente à la cour du roi Rodéric à Tolède, aurait été violée par ce dernier. La jeune fille aurait averti son père de cette humiliation en lui faisant parvenir un œuf pourri; ainsi prévenu, Julien livre la péninsule aux Arabes pour venger l'affront fait à sa fille. Cet épisode est généralement considéré comme légendaire. Durant le haut Moyen Âge, le détroit de Gibraltar est le point de passage des armées omeyyades en Europe occidentale, à compter de 711. L'Andalousie au Moyen Âge (710-1492) L'époque du califat de Cordoue L'Andalousie devient une partie du territoire sous autorité politique musulmane, qu'on appelle généralement Al-Andalus. Ce territoire se constitue sous la forme d'un émirat dans le cadre du Califat omeyyade de Damas, puis, lorsque le califat passe aux mains des Abbassides, Cordoue devient la capitale d'un califat indépendant. Sa population est diverse, se composant de juifs (séfarades), de chrétiens de rite mozarabes et de musulmans (en majorité des convertis, ainsi que des Berbères et des Arabes), tous unis par la langue arabe et la culture islamique et arabo-musulmane. Au , Cordoue est la plus grande ville d'Europe et brille pour l'essor scientifique. La période des royaumes de taifas et des Almohades (1031-1248) Mais le califat disparaît en 1031, ce qui ouvre la voie à des royaumes indépendants (dits taïfas), autour des grandes villes, Séville, Grenade ou Almérie, trop faibles chacun pour résister à l'expansionnisme des royaumes de Castille, de León et d'Aragon, ainsi qu'aux dynasties Almoravide et Almohade qui vont intégrer l'Andalousie dans leur empire. Les villes n'en continuent pas moins leur développement économique, notamment Séville. L'Andalousie entre le royaume de Castille et le royaume de Grenade (1248-1492) L'effondrement des Almohades au favorise la conquête par Ferdinand III de Castille de Cordoue (1236) puis de Séville (1248). Le reste de l'Andalousie devient le royaume de Grenade, où se développe une culture assez brillante, avec les palais de Grenade notamment. Les années 1480 sont marquées par la reprise de la guerre de reconquête menée par le royaume de Castille et le royaume d'Aragon, unis par le mariage des Rois catholiques, Isabelle et Ferdinand : le 3 janvier 1492, les chrétiens s'emparent de Grenade, ultime étape de la Reconquista commencée dès le dans le nord de la péninsule. Les Temps modernes (1492-1807) Les conséquences de la chute de Grenade Les juifs de Castille et d'Aragon sont aussitôt forcés à la conversion ou à l'exil par le décret de l'Alhambra. Les musulmans sont dans un premier temps , avant de subir le même sort en 1502. La plupart se convertissent, mais leur fidélité à leur mode de vie et à la langue arabe les rendent suspects et on les désigne sous le nom de morisques, ils subirent l'inquisition . Ils sont finalement expulsés en 1609 par un édit de Philippe III. L'Andalousie et la conquête du nouveau monde Le 17 avril 1492, les Rois catholiques signent les capitulations de Santa Fe (lieudit proche de Grenade) missionnant Christophe Colomb pour atteindre les Indes (l'Asie) en traversant la mer Océane. C'est du port andalou de Palos de la Frontera que part la première escadre (3 navires et 90 hommes) de Colomb le 3 août 1492. En octobre, croyant être arrivé aux Indes, il atteint quelques îles des Caraïbes, notamment Hispaniola, première étape de la découverte et de la colonisation du nouveau monde. Le deuxième voyage de Christophe Colomb, qui commence en septembre 1493, part de Cadix avec 17 navires et 1500 hommes : c'est le début de la colonisation d'Hispaniola ; par la suite, des liaisons entre la Castille et Hispaniola ont lieu de façon régulière. Dans les décennies qui suivent, l'Andalousie fournit nombre de conquistadors : on peut citer Vicente Pinzon, originaire de Palos, qui a participé au voyage de 1492 et qui devient gouverneur de Porto Rico en 1505. En 1503, l'administration des colonies espagnoles dans le nouveau monde est établie à Séville avec la Casa de Contratación. Après la conquête de l'empire aztèque (Mexique) puis de l'empire inca (Pérou), l'Amérique devient une source de richesses pour l'Espagne, notamment grâce aux mines d'argent. L'Espagne connaît un afflux considérable d'argent-métal et Séville devient un grand pôle du commerce européen du . Autres événements En 1704, la couronne espagnole perd Gibraltar qui devient une possession britannique. L'époque contemporaine Les révoltes paysannes et l'anarchisme andalou À partir des années 1850, de grandes révoltes paysannes secouent l’Andalousie. Elles se placent bientôt sous l’étendard de l’anarchisme, à la faveur de la diffusion des thèses de Mikhaïl Bakounine dans la région. Les débuts de la guerre civile (1936) La proximité avec les colonies espagnoles du Maroc redevient un fait géographique et historique majeur lorsqu'éclate la guerre civile espagnole : l'armée de Francisco Franco débarque en Andalousie. Dès le début de l'insurrection elle s'empare de Séville, et le fusille Blas Infante, principal instigateur du mouvement nationaliste andalou, ainsi que Federico Garcia Lorca le 19 août à Grenade (« le crime a eu lieu à Grenade »). Soutenue par les bombardements italiens, les nationalistes s'emparent de Malaga le . Sous le commandement du général nationaliste Gonzalo Queipo de Llano, les 17 Roses, femmes républicaines, sont fusillées dans la ville andalouse de Guillena en 1937. L'Andalousie dans l'Espagne post-franquiste L'Exposition universelle de 1992 a lieu à Séville. En février 2007 les Andalous adoptent par référendum un nouveau statut d'autonomie, qui remplace celui de 1981. Dans le préambule la communauté autonome est définie comme une « réalité nationale ». Le statut est comparable à celui de la Catalogne sur de nombreux points, qui renforce les prérogatives régionales et modifie le mode de financement de l'administration régionale, notamment en lui accordant la moitié du produit de l'impôt sur le revenu (IRPF). Toponymie Politique Les pouvoirs d'autogouvernement de la communauté autonome d'Andalousie sont exercés par diverses institutions regroupées au sein de la Junta de Andalucía. La capitale de l'Andalousie est la ville de Séville : la présidence du gouvernement est installée au palais de San Telmo, et le Parlement autonome occupe l'hôpital de las Cinco Llagas. Le siège du tribunal supérieur de justice d'Andalousie est à Grenade. La Constitution espagnole de 1978 reconnaissait que les communautés autonomes pouvaient disposer d'une certaine autonomie dans le cadre indissoluble de la nation espagnole. Le premier statut d'autonomie de l'Andalousie entra en vigueur en 1981. Depuis lors des élections sont organisées régulièrement pour renouveler le parlement andalou. Un nouveau statut d'autonomie a été approuvé par le peuple andalou le . Le gouvernement est confié à la Junta de Andalucía, institution regroupant les différents pouvoirs propres de la communauté. Le parlement est composé de . Un président est à la tête de la junte d'Andalousie, et dirige son gouvernement. Le socialiste Manuel Chaves González a été élu pour la première fois président en 1990. Il a par la suite été réélu à ce poste en 1994, 1996, 2000, 2004 et 2008 avant de céder sa place à José Antonio Griñán Martínez en à la suite de son entrée au gouvernement. Le , Susana Díaz devient la première femme à occuper la présidence du gouvernement andalou. En , Juan Manuel Moreno est le premier président investi à n'être pas membre du PSOE. Économie Même si elle a connu un spectaculaire développement économique dans les années 1990 et 2000, l'Andalousie reste la seconde région la moins riche d'Espagne. Elle a comme atout d'en être la région la plus peuplée et d'être très touristique avec plus de de visiteurs chaque année. Elle est devenue la troisième région d'Espagne pour les nouvelles technologies de l'information. Mais malgré cela, les emplois restent peu qualifiés, la région reste très dépendante du tourisme et de la construction. Éloignée des grands marchés européens, elle souffre aussi d'un manque de tissu industriel et d'investissements étrangers. Avec la crise économique de 2008, l'Andalousie a atteint jusqu'à 37 % de chômage en . L'Andalousie est la première région productrice d'olives en Europe (notamment dans la province de Jaén). Les autres productions principales sont les fruits et légumes (du Campo de Dalías ou encore les fraises de Huelva), les céréales et les oléagineux (tournesol) dans la plaine du Guadalquivir, l'élevage bovin et porcin (jambon ibérique et jambon de la marque Jamón Serrano), l'industrie du cuir (notamment à Campillos), le vin (le vignoble d'Andalousie comprend notamment les appellations de malaga, de xérès ou de montilla-moriles). La canne à sucre est également cultivée de manière marginale près de Motril et Malaga. L’Andalousie a été surnommée le « jardin de l’Europe », en référence aux dizaines de milliers d’hectares qu’elle consacre aux cultures de fruits et de légumes et qui permettent à son agriculture de représenter à elle seule 25 % de la production espagnole. Près d'Almeria, sont couverts de bâches plastiques, visibles depuis les satellites. La majorité des légumes sont cultivés hors-sol, dans des sacs d’argile expansée arrosés par des solutions agrochimiques minérales. L’eau provient principalement de la nappe phréatique qui s'épuise et devient saumâtre. Les sols de la région se saturent rapidement en sels, même dans le cas des cultures hors-sol à cause des rejets de ces eaux de culture. En analysant les différents sous-secteurs, l'industrie alimentaire représente, dans l'industrie andalouse, plus de 16 % de la production totale. Par comparaison avec l'économie espagnole, ce sous-secteur est pratiquement le seul qui ait un certain poids dans l'économie nationale avec 16,16 %. Loin derrière, la fabrication de produits destinés à l'exportation représente un peu plus de 10 % de l'économie espagnole. Des entreprises comme Cruzcampo (Groupe Heineken), Puleva, Domecq, Renault-Andalousie ou de Santana Motor sont des exemples de ces deux sous-secteurs. On notera le secteur aéronautique andalou, en seconde position au niveau national, derrière Madrid et qui représente environ 21 % du total quant au chiffre d'affaires et à l'emploi, et qui met en lumière des sociétés comme Airbus, Airbus Military, ou Alestis, nouveau venu sur ce marché. Au contraire, le peu de poids, au niveau national, de l'économie régionale dans des secteurs aussi importants que le textile ou l'électronique est symptomatique. PIB : d'euros (estimations pour 2007) ; PIB /hab. : euros ; Croissance du PIB entre 1995 et 2005 (base 100 en 95) : 154 (Espagne 143, zone euro 122) ; Taux de croissance du PIB en 2006 : 3,9 % (moyenne de la zone euro : 2,8 %) ; Taux de chômage : 23% en 2018 ; Déficit commercial : d'euros (2006). La région est l'une des plus pauvres d'Espagne. En 2018, l'Institut national des statistiques (INE) indique que 21 % de ses habitants vivent dans la pauvreté ou la précarité. Culture Architecture Dans le domaine de l'architecture, l'Andalousie se distingue par la présence de vestiges de l'époque d'Al-Ándalus. Nombreux sont les châteaux et forteresses (château de Baños de la Encina, forteresse d'Alcalá de Guadaíra, alcazabas de Malaga et d'Almería…), les palais (Alhambra de Granada, Alcázar de Jerez de la Frontera, site archéologique de Madinat al-Zahra), les mosquées (Grande Mosquée de Cordoue, mosquée d'Almonaster la Real, Giralda de Séville) et les bains publics (Jaén, Grenade, Cordoue) à être parvenus jusqu'à nos jours, du fait de la présence prolongée des musulmans dans la région, qui ne fut conquise qu'entre 711 et 1492. Après la conquête, les Castillans reprirent les canons de l'art hispano-mauresque dans l'architecture mudéjare, dont la plus brillante réalisation est l'Alcázar de Séville. Ils introduisirent par ailleurs l'architecture gothique, mise en œuvre dans des ensembles castraux (Alcazar de Cordoue) ou dans des constructions religieuses. À partir du , l'architecture de la Renaissance va connaître un certain succès en Andalousie. Le palais de Charles Quint à Grenade, les cathédrales de Cordoue, Jaén et Grenade, la Casa de Pilatos et l'hôpital des Cinq-Plaies de Séville en sont les meilleurs exemples. Par la suite, l'architecture baroque va se diffuser sur tout le territoire andalou qu'elle va profondément marquer de son empreinte, notamment à Séville. Les témoignages de cette époque sont nombreux et se retrouvent dans toutes les villes de la région. Les églises (San Luis de los Franceses, Salvador…) et palais (palais de San Telmo, palais archiépiscopal…) de Séville et la chartreuse de Grenade figurent parmi les chefs-d'œuvre de cette période. Les époques successives verront, entre autres, l'apparition de l'architecture néo-classique, bien représentée à la fabrique royale de tabac de Séville, et l'architecture régionaliste, chère à Aníbal González. L'Exposition ibéro-américaine de 1929 à Séville donne lieu à la construction d'un large éventail de constructions de ce type : Plaza de España, Plaza de América ou encore hôtel Alfonso XIII. Littérature Des auteurs andalous ont fait connaitre l'Andalousie et le castillan qu'on y parle à travers leurs écrits : Luis de Góngora, Tirso de Molina, Juan Ramón Jiménez, Federico García Lorca, Antonio Machado, Rafael Alberti, Miguel Hernández ou encore Antonio Muñoz Molina. Aussi, l'Andalousie est le théâtre principal ou secondaire de nombreuses œuvres littéraires (Fuente Objeuna de Lope de Vega, Don Quichotte de Cervantes, El Buscón de Quevedo, l'œuvre de García Lorca ou de Muñoz Molina), et a vu naître des personnages romanesques, tels que Don Juan et Carmen, largement diffusés dans la littérature européenne. La région occupe une place singulière dans les récits européens de voyage du : Chateaubriand, Théophile Gautier, Prosper Mérimée, Alexandre Dumas ou encore Washington Irving ont ainsi consacré une partie de leur œuvre à cette contrée du Sud espagnol. Beaux-arts Artistes d'origine andalouse L'Andalousie a donné de grands noms à la peinture, spécialement à l'époque baroque. Diego de Velázquez est né à Séville où il a fait ses premières armes. Par la suite, Bartolomé Esteban Murillo, Francisco de Zurbarán, Alonso Cano, Francisco Pacheco et Juan de Valdés Leal vont faire la gloire de l'école sévillane. Parmi les sculpteurs, Juan Martínez Montañés, Juan de Mesa, Pedro de Mena et Pedro Roldán. Représentations de l'Andalousie et de ses habitants Julio Romero de Torres, peintre réaliste né à Cordoue en 1874, représente dans la plupart de ses tableaux des femmes andalouses. Pablo Picasso redonne au une certaine notoriété à la peinture andalouse. Musées d'arts Les musées d'art les plus importants d'Andalousie sont le musée des beaux-arts de Séville, le musée Picasso de Malaga et le Centre andalou d'Art contemporain à Séville. Certains musées provinciaux, ainsi que les églises et les monastères, conservent également de belles collections. La Huerta de San Vicente, maison-musée consacrée à Federico García Lorca, dirigée sa nièce par Laura García Lorca, se situe à Grenade. Cinéma Festivals de cinéma et cinémathèque Le festival du film espagnol de Malaga récompense les meilleurs films d'origine espagnole de l'année. Cines del Sur est un festival international de cinéma ayant lieu à Grenade. Il présente des productions de pays asiatiques, africains et latino-américains. L'Andalousie possède également une cinémathèque depuis 1987. Située à Cordoue, elle a pour mission de préserver, archiver, diffuser et mettre en valeur le patrimoine cinématographique d'Andalousie. Films et séries tournés en Andalousie Le désert de Tabernas, rappelant les déserts nord-américains, a servi de lieu de tournage à des westerns dans les années 1960 et plus récemment à la série Game Of Thrones. Le château de l'Alcazar de Séville a accueilli le tournage du film Lawrence d'Arabie. Films et séries se déroulant en Andalousie Certaines villes d'Andalousie sont le théâtre d'œuvres cinématographiques, comme par exemple : Assassin's Creed, Violettes impériales ou encore Quién te cantará. Culture populaire Danse et musique L'Andalousie est la patrie du flamenco, d'où il est originaire. Cet art appartient au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO depuis 2011. De nombreuses académies de danse et de chant flamenco existent en Andalousie, notamment à Séville, Grenade et Jerez. Elevage de chevaux et corrida C'est également la région d'origine du cheval de pure race espagnole, et un des hauts-lieux de la tauromachie. Les arènes de la Real Maestranza de Séville et les Arènes des Califes de Cordoue sont deux places de première catégorie. Qui plus est, une bonne part des élevages de toros bravos est implantée dans les provinces de Cadix, Huelva et Séville. Fêtes annuelles L'Andalousie est le théâtre d'un très grand nombre de fêtes tout au long de l'année. Les fêtes religieuses les plus importantes sont la Semaine sainte (particulièrement fastueuse à Séville et à Malaga) et le pèlerinage d'El Rocío, à la Pentecôte, qui rassemble plusieurs centaines de milliers d'andalous. Les ferias sont les fêtes profanes les plus courues ; chaque ville et village en organise une, souvent à l'occasion des festivités liées au saint patron de la localité. Les plus célèbres sont la Feria de Abril de Séville, la Feria de Nuestra Señora de la Salud de Cordoue et la Feria del Caballo de Jerez de la Frontera. Le carnaval de Cadix attire également des touristes du monde entier. Éducation L’Andalousie est un territoire monolingue. Il y a des accords entre la France et l’Andalousie et entre l’Allemagne et l’Andalousie pour la mise en place de programmes bilingues entre ces pays. L’Andalousie a créé bilingues à travers son territoire, dont associant à l’espagnol le français, et 8 l’allemand. Andalous renommés Hispanie romaine : Trajan, empereur romain ; Hadrien, empereur romain ; Sénèque, philosophe latin ; le comte Julien (comes Julianus ou Olbàn). Hispanie wisigothique: Isidore de Séville, évêque d'Hispalis (Séville). Al-Andalus : Al Mutamid Ibn Abbad, poète, juge, roi de Séville ; Abbas Ibn Firnas, scientifique, théologien musulman et pionnier de l'aéronautique ; Averroès, ou Ibn Rochd en arabe, juriste, médecin et philosophe ; Ibn Tufayl, philosophe arabe musulman, médecin et mathématicien ; Ibn Zeydoun, poète arabe ; Salomon ibn Gabirol, rabbin, poète, théologien et philosophe ; Maïmon ben Yossef HaDayan, philosophe et juriste juif ; Moïse Maïmonide, philosophe juif, fils du précédent ; Boabdil, ou Abou Abdallah, dernier roi de Grenade ; Lissan-Edine Ibn al-Khatib, écrivain, historien, philosophe et homme politique arabe andalou. Espagne moderne : Bartolomé de Las Casas, théologien et premier défenseur des indigènes ; Álvar Núñez Cabeza de Vaca, explorateur ; Bartolomé Esteban Murillo, peintre ; Luis de Góngora, écrivain et poète ; Eugénie de Montijo, née à Grenade, Impératrice des Français ; Diego Vélasquez, peintre. Espagne contemporaine : Federico Garcia Lorca, poète et dramaturge ; Francisco García Lorca, diplomate ; Isabel García Lorca, écrivaine ; Paco de Lucía, guitariste ; Pablo Picasso, peintre ; Sergio Ramos, footballeur Antonio Banderas, acteur ; Morante de la Puebla, matador et artiste ; Manuel de Falla, musicien ; Laura de los Ríos Giner, universitaire; Lola Flores, danseuse et chanteuse de flamenco ; Carmen Sevilla, danseuse et chanteuse de flamenco ; Joaquin Turina, musicien ; Andrés Segovia, guitariste ; Enrique Morente, et sa fille Estrella Morente, chanteurs de flamenco ; Cristina Hoyos, danseuse de flamenco, actrice et chorégraphe ; Vicente Amigo, guitariste ; Juan Ramón Jiménez, poète ; Antonio Machado, poète ; Josefina Manresa, écrivaine ; Camarón de la Isla, chanteur flamenco ; Sara Baras, danseuse flamenco ; Felipe González, homme politique ; Soledad Ruiz Seguín, syndicaliste et femme politique ; Pablo Alborán, auteur-compositeur-interprète de pop andalouse ; Amparo Muñoz, actrice et Miss Univers 1974 ; Paz Vega, actrice, mannequin égérie de l'Oréal Paris ; El Risitas, acteur et humoriste Jesus Quintero, chroniqueur, animateur de l’émission Ratones Coloraos ; Paquita Rico, actrice ; Manolo Valiente, peintre et sculpteur ; Isabel Oyarzábal, écrivaine et diplomate espagnole ; Juan López Carvajal, combattant républicain espagnol exilé en France après la guerre d'Espagne. Antonio Ordóñez, Matador; Notes et références Voir aussi Articles connexes Nationalisme andalou Statut d'autonomie de l'Andalousie Drapeau de l'Andalousie Hymne de l'Andalousie Al-Andalus Liens externes . . .
LAndalousie (), est une communauté autonome composée de huit provinces, située dans le Sud de l'Espagne.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/American%20Standard%20Code%20for%20Information%20Interchange
American Standard Code for Information Interchange
L' (Code américain normalisé pour l'échange d'information), plus connu sous l'acronyme ASCII (, ), est une norme décrivant une table d'encodage de 127 points de code d'entrée-sortie pour des systèmes informatiques sur 7 bits. Elle est apparue dans les années 1960 et est notamment utilisée pour le codage des 95 caractères imprimables d'une machine à écrire américaine (Télétype) : les chiffres arabes de 0 à 9, les 26 lettres de l'alphabet latin en minuscules et en capitales, des symboles mathématiques et de ponctuation. ASCII est la norme de codage de caractères la plus influente à ce jour. Elle suffit pour représenter les textes en anglais, mais il est trop limité pour les autres langues, dont le français et ses lettres accentuées. La norme ASCII est à la base de la plupart des systèmes de gestions de fichiers et de données, ce qui fait que les limitations du jeu de caractères ASCII sont encore sensibles au , par exemple dans le choix restreint de caractères généralement offerts pour composer une adresse électronique ou une adresse web. Ce sujet était concernait aussi les noms de fichiers informatiques L'ASCII est une des variantes de la norme ISO/CEI 646. Il est inclus dans plusieurs dizaines de normes couvrant plus de caractères, qui sont parfois informellement appelées ASCII étendu. Celles-ci peuvent être régionales (ISO/CEI 8859), nationales (GB 18030) ou internationales (Unicode). Avec l'avènement de la mondialisation et de l'internationalisation des systèmes d'information, les limitations de l'ASCII ne sont plus acceptées que dans des domaines techniques qui requièrent la compatibilité avec des protocoles de communication ou systèmes anciens. Histoire Avant la standardisation, de nombreux codages de caractères incompatibles entre eux existaient. Chaque matériel avait son propre codage, lié aux techniques qu'il utilisait. Tout ordinateur, comme l'IBM 1130, était livré avec ses sous-programmes et ses tables permettant de transposer les codes d'un matériel à un autre. D'autres standards, comme l'EBCDIC d'IBM, étaient utilisés, notamment pour les cartes perforées. En 1960, l'ISO a créé le Technical Committee on Computers and Information Processing (Comité technique pour les ordinateurs et le traitement de l'information). Il a été divisé en six groupes de travail A à F : A : Glossaire ; B : Jeux et codages des caractères ; C : Reconnaissance des caractères ; D : Supports d'entrée et de sortie ; E : Langages de programmation ; F : Transmission de données numériques. L'American Standards Association (ASA, aujourd'hui ANSI) était chargée du standard des États-Unis. L'ASA a reconnu le consortium (BEMA, puis, CBEMA) comme le parrain du travail de standardisation du traitement des données. En 1960, BEMA a formé un groupe de traitement des données des partenaires, dont Minneapolis-Honeywell. Ce groupe a formé un , qui à son tour a formé l'. L a formé le comité X3, qui a été reconnu par l'ASA comme . Parmi les membres du comité, Bob Bemer est parfois présenté comme père de l'ASCII, ce qu'il ne faut pas comprendre comme inventeur de l'ASCII, mais comme grand artisan de la diffusion d'ASCII. En 1961, le DoD met au point un code standard de transmission de donnée sur 8 bits. Ce standard 8 bits est une variante des standards FIELDATA sixbits utilisés dans la décennie précédente par la défense. Il a eu une influence notable sur la première version de l'ASCII. En 1963, la première version publiée de l'ASCII apparaît. La liste des caractères à considérer et leur position ont été débattues. Sa dernière version stabilisée a été normalisée par l'ANSI en 1986 sous la désignation ANSI X3.4:1986 (après deux autres versions en 1967 et 1968, historiquement normalisées par l'ASI, devenu ANSI mais qui ne normalisait pas encore toutes les positions). C'est également la variante américaine des jeux de caractères codés selon la norme ISO/CEI 646 avec laquelle on la confond souvent (d'où sa désignation également comme US-ASCII pour lever l'ambigüité, désignation préférée dans le registre IANA des jeux de caractères codés). À l'époque elle a été en concurrence avec des standards incompatibles. Par la suite, l'existence de nombreux codages reprenant les conventions de l'ASCII l'a rendu très populaire. IBM, qui utilisait sur ses mainframes un autre codage, l'EBCDIC, ne commença à utiliser officiellement l'ASCII sur ses matériels qu'avec l'IBM PC, en 1981. Principes L'ASCII définit 128 caractères numérotés de 0 à 127 et codés en binaire de 0000000 à 1111111. Sept bits suffisent donc. Toutefois, les ordinateurs travaillant presque tous sur un multiple de huit bits (un octet) depuis les années 1970, chaque caractère d'un texte en ASCII est souvent stocké dans un octet dont le bit est 0. Aujourd'hui encore, certains systèmes de messagerie électronique et de SMS fonctionnent avec des bytes ou multiplets composés de seulement sept bits (contrairement à un octet qui est un byte ou multiplet standardisé à huit bits). Les caractères de numéro 0 à 31 et le 127 ne sont pas affichables ; ils correspondent à des commandes de contrôle de terminal informatique. Le caractère numéro 127 est la commande pour effacer. Le caractère numéro 32 est l'espace. Le caractère 7 provoque l'émission d'un signal sonore. Les autres caractères sont les chiffres arabes, les lettres latines majuscules et minuscules sans accent, des symboles de ponctuation, des opérateurs mathématiques et quelques autres symboles. Limitations L'absence des caractères des langues étrangères à l'anglais rend ce standard insuffisant à lui seul pour des textes étrangers (par exemple en langue française), ce qui rend nécessaire l'utilisation d'autres encodages. Lorsqu'il est employé seul pour la langue anglaise, il interdit l'usage des accents dans la langue anglaise. Quelques-uns des caractères graphiques ASCII ont provoqué une polysémie. Ceci est en tout ou partie lié au nombre limité de codets dans un jeu à sept bits. Ceci se retrouve notamment dans les symboles de ponctuation et l'utilisation des guillemets. L'ASCII a été conservé parce qu'il est omniprésent dans de nombreux logiciels. Cet héritage se retrouve dans Unicode où ces signes sont dans un bloc disjoint des autres symboles similaires, se trouvant pour la plupart codés à partir de U+2000. Internationalisation Les limites du standard américain ASCII ont conduit, sur trois périodes différentes, à trois approches de l'internationalisation : l'utilisation de standards régionaux à caractères mesurant un octet, techniquement les plus faciles à mettre en place ; l'utilisation de standards extensibles, où un même octet peut représenter un caractère différent suivant le contexte (famille ISO/CEI 2022) ainsi que des extensions où un caractère est codé sur plusieurs octets ; l'utilisation du standard Unicode (famille ), qui est celui qui comprend le plus grand nombre de caractères. Les standards régionaux à caractères mesurant un octet ont l'inconvénient de ne permettre la représentation que d'un ensemble réduit de caractères, comme les caractères d'Europe occidentale. Avec cette approche, l'encodage doit être donné par le contexte. Les standards extensibles ont l'inconvénient d'être contextuels. Il se peut que des logiciels utilisant certains algorithmes de recherche manquent d'interopérabilité à cet égard. Standardisation Le jeu de codage ASCII est défini quasiment identiquement par plusieurs standards différents, a de nombreuses variantes et a donné naissance à une foison (des dizaines ou des centaines) d'extensions plus ou moins incompatibles entre elles. Les principales extensions sont justifiées par le fait que l'ASCII ne répond pas aux divers besoins régionaux. Elles sont proposées par des organismes de normalisation, ou par des fournisseurs de produits et de services. Les standards ASCII N.B. — Ne pas confondre USASI X3.4-1968 ou ANSI X3.4-1968 et ANSI X3.4:1986. Standards ASCII des États-Unis (les standards hérités, et le standard en vigueur) : ASA X3.4-1963, (incomplet avec 28 positions libres, et un code de commande non assigné) ; USASI X3.4-1967 (renommé rétroactivement ANSI X3.4-1967), qui ne normalisait pas encore toutes les positions ; USASI X3.4-1968 (renommé rétroactivement ANSI X3.4-1968), qui ne normalisait pas encore toutes les positions ; ANSI X3.4-1977 ; ANSI X3.4:1986 (en 1986, et en vigueur aujourd'hui). Les standards internationaux suivants sont généralement considérés compatibles (quasi identiques) avec le standard ASCII en vigueur de 1986 à 2011, tout en constituant une normalisation internationale officielle : Norme ISO/CEI 646 : ISO/CEI 646-US Variante des États-Unis, Variante IRV internationale ; Code page IBM 367 ; Alphabet International de Référence : Alphabet International de Référence (de 1988), Alphabet International de référence (dans le jeu G0 de l'IRV). La désignation US-ASCII, ASCII É-U ou ASCII des États-Unis est un mélange des désignations précédentes. Le registre IANA lui attribue la dénomination US-ASCII, sans en définir le codage. Approximation, variantes et extensions Norme ISO/CEI 646 Variante INV invariable (incomplète par rapport aux deux précédentes). Trois types de codages de caractères se rapprochent de l'ASCII : ceux qui ne changent que par la dénomination — ils sont essentiellement identiques à l'ASCII ; ceux qui sont des variantes, l'ASCII étant à l'origine la variante locale aux États-Unis de l'ISO/CEI 646 ; ceux qui l'augmentent, dits extensions. Alias En , le RFC 1345 et la chambre d'enregistrement de jeux de caractères Internet Assigned Numbers Authority ont reconnu les alias suivants, insensibles à la casse, convenables pour l'utilisation dans des protocoles Internet : L'IANA promeut plus particulièrement la dénomination « US-ASCII » pour Internet. Variantes ASCII a donné naissance à certaines variantes qui conservent la plupart des caractères, mais en remplacent une partie. Dès lors, il ne s'agit plus d'ASCII à strictement parler. Outre ISO/CEI 646, on trouve d'autres variantes dans l'histoire de l'informatique. Par exemple, le circonflexe (#94) est remplacé par la flèche vers le haut et le soulignement (#95) est remplacé par la flèche vers la gauche, dans l'ensemble de caractères intégré des puces Motorola 6847 (VDG) et du GIME, qui équipaient les adapteurs vidéo du TRS-80 Color Computer et d'autres anciens ordinateurs des années 1980. Mais plusieurs années plus tôt, les ordinateurs Xerox équipés du langage de programmation Smalltalk incluaient les mêmes deux caractères (en mode graphique). Par ailleurs, certains anciens ordinateurs n'étaient équipés que du deux tiers d'ASCII, c'est-à-dire les caractères 32 à 95 plutôt que 32 à 126. C'est alors à proprement parler une variante à 6 bits. Sur le TRS-80 Color Computer, on mettait dans les fichiers les codes 32 à 127, mais ceux de 96 à 127 étaient des versions en couleurs inversées (vert sur noir plutôt que noir sur vert). Ces blocs de 32 caractères étaient échangés au moment d'envoyer au VDG, pour lequel les codes ASCII 32 à 63 étaient numérotés 96 à 127, tandis que les 0 à 63 étaient en couleurs inversées (en soustrayant 64). En outre, les codes 128 à 255 encodaient des formes de blocs en couleurs. Le GIME était capable de fonctionner soit comme le VDG, soit en mode ASCII, avec circonflexe #94, soulignement #95. Il avait aussi en option sa propre extension 8-bit pour les lettres accentuées minuscules et majuscules, compatible avec probablement aucun autre ordinateur. Certaines extensions 7-bit ont un caractère #127, comme les premiers Apple, qui y avaient un quadrillé, et les cartes vidéo PC (Page de code 437) qui y avaient une sorte de pentagone, en plus de remplir les cases 0 à 31 de flèches, cercles et signes divers. Naturellement, on ne pouvait pas utiliser ces codes dans les contextes où ils avaient une signification de contrôle ; et inversement, lorsque des codes de contrôle n'étaient pas interprétés comme tels, comme quand le #27 est censé signifier commencer une séquence VT100 (ANSI.SYS) mais apparaît comme une flèche vers la gauche (par exemple, ). Huitième bit et augmentations De nombreuses normes de codage de caractères ont repris les codes ASCII et ajouté d’autres caractères pour les codes supérieurs à 127. Parmi les nombreuses extensions 8 bits de l'ASCII, le Multinational Character Set créé par Digital Equipment Corporation pour le terminal informatique VT220 est considéré comme à la fois l'ancêtre de l'ISO/CEI 8859-1 et de l'Unicode. Extensions mono-octets En particulier, beaucoup de pages de code étendent l'ASCII en utilisant le bit pour définir des caractères numérotés de 128 à 255. La norme ISO/CEI 8859 fournit des extensions pour diverses langues. Par exemple, l'ISO/CEI 8859-1, aussi appelée Latin-1, étend l'ASCII avec les caractères accentués utiles aux langues originaires d'Europe occidentale comme le français ou l'allemand. Par abus de langage, on appelle souvent « ASCII » des normes qui étendent l'ASCII, mais qui ne sont pas compatibles entre elles (et parfois même ne sont pas compatibles sur leurs 128 premiers caractères codés). En particulier, les standards Windows-1252 (couramment utilisé sur Microsoft Windows dans les pays occidentaux), ISO/CEI 8859-1 (couramment utilisé sur Internet et Unix) et les pages de code pour PC numéro 437 et 850 (couramment utilisées sur DOS) ne sont pas la norme ASCII. Cet abus de langage ne va pas sans causer des confusions causant des incompatibilités, souvent rendues visibles par le fait que les caractères non ASCII comme les « lettres accentuées » (éÈç) s'affichent mal. On écrit parfois « ASCII de base » pour différencier l'ASCII d'un standard plus étendu. Extensions asiatiques, à base de séquences d'échappement Afin d'unifier les différents codages de caractères complétant l'ASCII et y intégrer les codages complètement différents (le JIS pour le japonais par exemple, qui bien que développé aussi sur la base de l'US-ASCII, en diffère dans l'assignation d'un des 128 premiers codets), la norme ISO/CEI 10646 a été inventée (et aussi développée au départ séparément par le Consortium Unicode dans une version de sa norme Unicode 1.0 initialement incompatible avec ISO/CEI 10646). Voir notamment ISO/CEI 2022. Extensions Unicode La version 1.0 a été abandonnée depuis la version 1.1 afin d'unifier et fusionner les deux répertoires dans un jeu universel de caractères codés. ISO/CEI 10646 codifie des dizaines de milliers de caractères, mais les 128 premiers restent compatibles avec ASCII (dans sa dernière version X3.4-1986) ; la norme Unicode y ajoute des sémantiques supplémentaires. Dans la norme Unicode, le standard ASCII est défini sous le nom de « C0 Controls and Basic Latin ». Toutefois, certains pays d'Asie orientale (la République populaire de Chine, les anciens dominions britannique et portugais en Chine, de Hong Kong et Macao, qui sont devenus depuis des régions administratives spéciales de Chine, la République de Chine à Taïwan, et le Japon) ont choisi de continuer à développer leur propre norme pour coder le jeu de caractères universel, tout en choisissant de les maintenir entièrement convertibles avec l'ISO/CEI 10646 ; parmi ces normes asiatiques, seule la norme nationale japonaise continue à maintenir une différence dans ses 128 premières positions avec le jeu ASCII, en codant le symbole monétaire du yen à la place de la barre oblique inversée (comme c'est aussi le cas dans la variante japonaise de la norme ISO/CEI 646). Influence L'ASCII a eu une influence importante dans le monde informatique. En particulier, il a longtemps limité les caractères disponibles aux caractères latins non accentués, notamment dans le monde de l'Internet, que ce soit pour les noms de domaine, les adresses de courrier électronique, les caractères disponibles dans le BIOS, ou les caractères dans lesquels peuvent être écrits des programmes informatiques. Description Table des 128 caractères ASCII On peut présenter la table des caractères ASCII sous une forme condensée qui met en évidence une organisation fondée sur la base 16. Dans la table détaillée suivante, les 32 caractères de contrôle (codes 0 à 31 et 127) et l'espace (code 32) sont présentés avec leur nom en anglais suivi d'une traduction entre parenthèses. Groupement par type de caractères Caractères de contrôle ASCII réserve les 32 premiers codes (nombres décimaux de 0 à 31) pour les caractères de contrôle : codes destinés non à représenter des informations imprimables, mais plutôt à contrôler des périphériques (tels que des imprimantes) qui utilisent ASCII ou à fournir des méta-informations sur les flux de données, tels que ceux stockés sur bande magnétique. NUL : nul. Il est à l'origine une NOP, c'est-à-dire un caractère à ignorer. Lui donner le code 0 permettait de prévoir des réserves sur les bandes perforées en laissant des zones sans perforation pour insérer de nouveaux caractères a posteriori. Avec le développement du langage C, il a pris une importance particulière quand il a été utilisé comme indicateur de fin de chaîne de caractères. SOH : début d'en-tête. Il est aujourd'hui souvent utilisé dans les communications séries pour permettre la synchronisation après erreur. DEL : effacement. Lui donner le code 127 (1111111 en binaire) permettait de supprimer a posteriori un caractère sur les bandes perforées qui codaient les informations sur . N'importe quel caractère pouvait être transformé en DEL en complétant la perforation des 7 bits qui le composaient. LF, CR Line Feed : saut de ligne, Carriage Return : retour chariot. Dans un fichier texte, la fin d'une ligne est représentée par un ou deux caractères de contrôle. Plusieurs conventions existent : sur les systèmes Multics, Unix, Type Unix (Linux, AIX, Xenix, Mac OS X, etc.), BeOS, AmigaOS, RISC OS entre autres, la fin de ligne est indiquée par un saut de ligne (LF) ; sur les machines Apple et Mac OS jusqu'à la version 9, la fin de ligne est indiquée par un retour chariot (CR) ; sur les systèmes DEC, RT-11 et généralement tous les premiers systèmes non-Unix et non-IBM, CP/M, MP/M, MS-DOS, OS/2 ou Microsoft Windows, la fin de ligne est indiquée par un retour chariot suivi d'un saut de ligne (CR suivi de LF). Ainsi, lorsqu'on transfère un fichier ASCII entre des systèmes ayant des conventions de fin de ligne différentes, il faut convertir les fins de ligne pour pouvoir manipuler le fichier confortablement sur le système cible. Autrement, il faut utiliser un éditeur de texte capable de gérer les diverses conventions de fin de ligne, ce qui n'est par exemple pas le cas du classique Bloc-notes de Microsoft Windows. Les programmes utilisant les fichiers ASCII ne sont en général pas perturbés par un changement de type de fin de ligne. SUB Substitute : remplacement. Il est souvent associé à la combinaison de touches Ctrl + z et est utilisé dans les communications séries pour permettre l'envoi des données en lieu et place de la touche entrée. Caractères imprimables Les codes 20hex à 7Ehex, appelés caractères imprimables, représentent des lettres, des chiffres, des signes de ponctuation et quelques symboles divers. Il y a 95 caractères imprimables au total. Le code 20hex, le caractère espace, désigne l'espace entre les mots, tel que produit par la barre d'espace d'un clavier. Le caractère espace étant considéré comme un graphique invisible (plutôt que comme caractère de contrôle), il est répertorié dans le tableau ci-dessous et non dans la section précédente. Le code 7Fhex correspond au caractère d'effacement (DEL) n'est pas imprimable et est donc omis de ce tableau. Il est inclus dans le tableau de la section précédente. Notes Références Voir aussi Articles connexes Art ASCII ASCII porn Fichier texte Vidéotex Unicode (3568) ASCII, astéroïde nommé en ce nom Bibliographie Codage des caractères Format ouvert Protocole réseau sur la couche présentation Éponyme d'un objet céleste Histoire de l'informatique
L' (Code américain normalisé pour l'échange d'information), plus connu sous l'acronyme ASCII (, ), est une norme décrivant une table d'encodage de 127 points de code d'entrée-sortie pour des systèmes informatiques sur 7 bits. Elle est apparue dans les années 1960 et est notamment utilisée pour le codage des 95 caractères imprimables d'une machine à écrire américaine (Télétype) : les chiffres arabes de 0 à 9, les 26 lettres de l'alphabet latin en minuscules et en capitales, des symboles mathématiques et de ponctuation.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/American%20National%20Standards%20Institute
American National Standards Institute
L’ (ANSI, « Institut national de normalisation américain ») est un organisme privé à but non lucratif qui supervise le développement de normes pour les produits, les services, les procédés, les systèmes et les employés des États-Unis. Ces normes sont proposées à partir d’une démarche volontaire et consensuelle. L’organisation coordonne également la définition des normes américaines avec les normes internationales afin que les produits américains puissent être utilisés à l’étranger. Par exemple, la normalisation garantit que les possesseurs d’appareil-photo trouveront des pellicules adaptées partout dans le monde. L’ANSI est le représentant des États-Unis à l’ISO (Organisation internationale de normalisation). L’ANSI valide des normes développées par les représentants des organisations normalisantes telles qu’organismes gouvernementaux, associations de consommateurs, sociétés et autres. Ces normes garantissent que les caractéristiques et les performances des produits sont cohérentes, que chacun utilise les mêmes termes et définitions et que les produits sont testés partout de la même façon. L’ANSI accrédite également les organismes qui délivrent des certifications sur les normes internationales pour des produits ou des personnes. Le quartier général de l’organisation se trouve à Washington, alors que le bureau des opérations est situé à New York. En France, l’ANSI est connu par les normes qui ont franchi l’Atlantique. On lui doit par exemple l’ASCII, le SCSI, l’ATA et la normalisation du langage C. Historique L’ANSI a été créée en 1918 par cinq sociétés d’ingénierie et trois organismes gouvernementaux qui ont fondé la American Engineering Standards Committee (AESC). L’AESC devint l’American Standards Association (ASA) en 1928. En 1966, l’ASA fut réorganisée pour devenir la United States of America Standards Institute (USASI). Le nom actuel (ANSI) a été adopté en 1969. Participants Les membres de l’ANSI sont des agences gouvernementales, des corporations, des organisations académiques ou internationales ou des individus. Au total, l’Institut représente les intérêts de plus de et de professionnels. La démarche Bien que l’ANSI elle-même ne développe pas de norme, l’Institut facilite la normalisation nord-américaine, connue comme ANS (), en validant les procédures des organisations qui développent de nouvelles normes. L’accréditation ANSI signifie que les procédures utilisées par les organisations normalisantes se conforment aux exigences de l’institut en matière d’ouverture, d’équité, de consensus et de procédé. Des normes adoptées par consensus volontaire sont acceptées plus rapidement par le marché et indiquent clairement comment améliorer la sûreté de ces produits pour la protection des consommateurs. Il existe environ américaines qui portent la certification ANSI. Les étapes de normalisation de l’ sont : recueillir le consensus d’un groupe ouvert à tous les représentants des tiers intéressés ; large diffusion auprès du public pour validation et commentaires des versions préliminaires ; prise en compte et réponse aux commentaires ; incorporation, dans une version révisée, des modifications demandées lorsqu’elles participent au consensus ; possibilité pour chaque participant de faire appel si ces principes n’ont pas été respectés pendant la phase d’élaboration. L'ANSI ne dispose pas toujours des standards qu'elle a pu émettre ; par exemple il est possible que l'ANSI n'ait plus accès au standard X3.4-1967. Participation aux activités internationales de normalisation En plus de faciliter la spécification de normes aux États-Unis, l’ANSI fait la promotion à l’étranger des normes américaines, défend la ligne d’action et les choix techniques, dans les comités internationaux comme sur le continent américain, et encourage l’adoption des normes internationales lorsqu’elles sont appropriées. L’Institut est le représentant officiel des États-Unis pour deux organisations majeures par le biais du Comité National U.S (U.S. National Committee ou USNC). Ces deux organisations sont : l’Organisation internationale de normalisation (ISO) et la Commission électrotechnique internationale (IEC). L’ANSI participe à la plupart des programmes techniques à la fois de l’ISO et de l’IEC et dirige de nombreux comités et groupes de travail. Dans de nombreux cas, les normes américaines sont apportées à l’ISO et à l’IEC, au travers de l’ANSI ou de l’USNC, où elles sont adoptées en tout ou partie comme normes internationales. Exemple de normalisations réalisées sous la direction de l’ANSI L’Institut administre quatre groupes de normalisation : le Healthcare Information Technology Standards Panel s’occupe des technologies informatiques relatives à la santé et à la médecine ; le ANSI Homeland Security Standards Panel a pour mission d’identifier, de créer et d’accélérer l’adoption des normes concernant la sécurité nationale ; le ANSI Nanotechnology Standards Panel coordonne les activités de normalisation dans le domaine des nanotechnologies ; le Identity Theft Prevention and Identity Management Standards Panel, promulgue les normes et recommandations qui aideront le secteur privé, le gouvernement et les consommateurs à minimiser le vol et les fraudes liés à l’usurpation d’identité. Chacun de ces comités travaille à identifier, coordonner et harmoniser les normes liées à leurs domaines. L’ a contribué à : l’ASA (American Standards Association) dont le système d’exposition pour la photographie devint les bases de la norme ISO pour la sensibilité ISO, utilisée mondialement pour les pellicules ; l’Art ASCII qui est coloré ou animé par les codes de contrôles de terminal ANSI (code X3.64) ; la normalisation du langage de programmation C dont la version C ANSI est largement répandue. Références Voir aussi Articles connexes ECMA ACiD Productions Advanced Technology Attachment (ATA) C ASCII Commission électrotechnique internationale (IEC) Organisation internationale de normalisation (ISO) Liste des membres de l'Organisation internationale de normalisation SCSI Lien externe Etats-Unis Association ou organisme ayant son siège aux États-Unis ANSI
L’ (ANSI, « Institut national de normalisation américain ») est un organisme privé à but non lucratif qui supervise le développement de normes pour les produits, les services, les procédés, les systèmes et les employés des États-Unis. Ces normes sont proposées à partir d’une démarche volontaire et consensuelle. L’organisation coordonne également la définition des normes américaines avec les normes internationales afin que les produits américains puissent être utilisés à l’étranger. Par exemple, la normalisation garantit que les possesseurs d’appareil-photo trouveront des pellicules adaptées partout dans le monde.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Atome
Atome
Un atome est la plus petite partie d'un corps simple pouvant se combiner chimiquement avec un autre. Les atomes sont les constituants élémentaires de toutes les substances solides, liquides ou gazeuses. Les propriétés physiques et chimiques de ces substances sont déterminées par les atomes qui les constituent ainsi que par l'arrangement tridimensionnel de ces atomes. Contrairement à ce que leur étymologie suggère, les atomes ne sont pas indivisibles, mais sont constitués de particules subatomiques. Ils comprennent un noyau, qui concentre plus de 99,9 % de leur masse, autour duquel se distribuent des électrons, qui forment un nuage à plus étendu que le noyau lui-même, de sorte que le volume d'un atome, grossièrement sphérique, est presque entièrement vide. Le noyau est formé de protons, porteurs d'une charge électrique positive, et de neutrons, électriquement neutres ; l'hydrogène fait exception, car le noyau de son isotope H ne contient aucun neutron. Les protons et neutrons, également appelés nucléons, sont maintenus ensemble dans le noyau par la liaison nucléaire, qui est une manifestation de l'interaction forte. Les électrons occupent des orbitales atomiques en interaction avec le noyau via la force électromagnétique. Le nuage électronique est stratifié en niveaux d'énergie quantifiés autour du noyau, niveaux qui définissent des couches et des sous-couches électroniques ; les nucléons se distribuent également selon des couches nucléaires, bien qu'un modèle approché assez commode popularise la structure nucléaire d'après le modèle de la goutte liquide. Plusieurs atomes peuvent établir des liaisons chimiques entre eux grâce à leurs électrons. D'une manière générale, les propriétés chimiques des atomes sont déterminées par leur configuration électronique, laquelle découle du nombre de protons de leur noyau. Ce nombre, appelé numéro atomique, définit un élément chimique. chimiques sont reconnus par l'Union internationale de chimie pure et appliquée (IUPAC) depuis le . Les atomes d'éléments différents ont des tailles différentes, ainsi généralement que des masses différentes, bien que les atomes d'un élément chimique donné puissent avoir des masses différentes selon les isotopes considérés. Les atomes les plus lourds, ou dont le noyau présente un déséquilibre trop important entre les deux types de nucléons, tendent à devenir plus instables, et sont alors radioactifs ; le est l'isotope stable le plus lourd. La théorie atomiste, qui soutient l'idée d'une matière composée de « grains » indivisibles (contre l'idée d'une matière indéfiniment sécable), est connue depuis l'Antiquité, et a été notamment défendue par Leucippe et son disciple Démocrite, philosophes de la Grèce antique, ainsi qu'en Inde, plus antérieurement, par l'une des six écoles de philosophie hindoue, le vaisheshika, fondé par Kanada. Elle fut disputée jusqu'à la fin du et n'a plus été remise en cause depuis lors. L'observation directe d'atomes n'est devenue possible qu'au milieu du avec la microscopie électronique en transmission et l'invention du microscope à effet tunnel. C'est ainsi sur les propriétés des atomes que reposent toutes les sciences des matériaux modernes, tandis que l'élucidation de la nature et de la structure des atomes a contribué de manière décisive au développement de la physique moderne, et notamment de la mécanique quantique. Structure Ordres de grandeur Le diamètre estimé d'un atome « libre » (hors liaison covalente ou cristalline) est compris entre () pour l'hélium et () pour le césium, tandis que celui d'un noyau atomique est compris entre () pour l'isotope H et () environ pour le nucléide U : le noyau d'un atome d'hydrogène est donc environ plus petit que l'atome d'hydrogène lui-même. Le noyau concentre cependant l'essentiel de la masse de l'atome : le noyau du lithium 7, par exemple, est environ plus massif que les trois électrons qui l'entourent, l'atome de Li ayant une masse de l'ordre de . Pour fixer les idées, la masse des atomes est comprise entre pour le protium et pour , en s'en tenant aux isotopes qui ont une abondance significative dans le milieu naturel — il existe des noyaux plus lourds mais aussi bien plus instables que le nucléide U. Cette masse est généralement exprimée en unités de masse atomique (« uma », ou « u »), définie comme la douzième partie de la masse d'un atome de C non lié, immobile et à son état fondamental, soit dans cette unité, la masse du nucléide U vaut . Une unité alternative également très employée en physique des particules est l'électron-volt divisé par le carré de la vitesse de la lumière (eV/c), qui est homogène à une masse en vertu de la fameuse équation de la relativité restreinte, et qui vaut ; dans cette unité, la masse du noyau U est égale à /c. Compte tenu de leur taille et de leur masse singulièrement réduites, les atomes sont toujours en très grand nombre dès qu'on manipule une quantité de matière macroscopique. On définit ainsi la mole comme étant la quantité de matière constituée par autant d'unités élémentaires (atomes, molécules, électrons) qu'il y a d'atomes dans de , soit pas moins de élémentaires, ce qu'on appelle le nombre d'Avogadro. Particules subatomiques Bien que son étymologie signifie « indivisible » en grec ancien, un atome est en réalité constitué de particules élémentaires plus petites, et peut donc être divisé ; mais il constitue bien la plus petite unité indivisible d'un élément chimique en tant que tel : en brisant, par exemple, un atome d'hélium, on obtiendra des électrons, des protons et des neutrons, mais on n'aura plus un corps simple ayant les propriétés de l'hélium. L'électron e est une particule très peu massive (, soit /c) et pourvue d'une charge électrique négative de . Le proton p est plus massif que l'électron (, soit /c) et porte une charge électrique positive de même valeur absolue que celle de l'électron, soit . Le neutron n est plus massif que l'électron (, soit /c), et électriquement neutre. Le modèle standard de la physique des particules décrit les nucléons comme des baryons composés de particules élémentaires appelées quarks : le proton est constitué de deux quarks up et d'un quark down : ; le neutron est constitué d'un quark up et de deux quarks down : . Les électrons, quant à eux, sont des leptons qui constituent, avec les quarks, le groupe des fermions. La grande différence entre quarks et leptons est que seuls les premiers connaissent toutes les interactions élémentaires, y compris l'interaction nucléaire forte, dont les médiateurs sont des bosons de jauge appelés gluons ; les leptons ne connaissent que l'interaction faible (via les bosons Z et W) et l'interaction électromagnétique (via les photons). Toutes ces particules connaissent a priori également l'interaction gravitationnelle, mais cette dernière n'a pas pu être intégrée au modèle standard de la physique des particules ; son intensité à l'échelle atomique est, quoi qu'il en soit, insignifiante comparée à l'intensité des trois autres interactions. Nuage électronique L'essentiel des propriétés physiques et chimiques des atomes est dû à leur nuage électronique. C'est la compréhension de la nature et de la structure de ce nuage électronique qui a ouvert la voie à la compréhension de la structure de l'atome et, in fine, a conduit au développement de la physique des particules. Le noyau atomique étant chargé positivement, il forme un puits de potentiel pour les électrons, qui sont chargés négativement. Ce puits de potentiel est constitué de niveaux d'énergie définis par des nombres quantiques dont la combinaison détermine des orbitales atomiques conférant aux fonctions d'onde correspondantes des dimensions et des formes caractéristiques. Introduction au modèle de Schrödinger L'électron manifeste, comme tout objet quantique, une dualité onde-corpuscule, en vertu de laquelle il se comporte tantôt comme une particule géométriquement délimitée occupant une position déterminée, tantôt comme une onde susceptible de présenter, par exemple, des phénomènes d'interférences. Ces deux aspects de l'électron coexistent dans l'atome, bien que le modèle de Schrödinger soit exclusivement ondulatoire : un électron n'est jamais localisé à un endroit précis d'une trajectoire définie autour du noyau, mais distribué au sein d'une orbitale atomique avec une probabilité de présence égale au carré de la norme de sa fonction d'onde, laquelle est corrélée à son état quantique, ainsi qu'avec une phase d'électron : c'est l'aspect ondulatoire ; cette distribution n'est pas statique, mais dynamique, en ce que l'électron est pourvu, au sein de son orbitale atomique stationnaire, d'une quantité de mouvement et d'un moment angulaire orbital : c'est l'aspect corpusculaire. Par conséquent, un électron ne peut pas « tomber sur le noyau » comme un objet tombe par terre, car cela signifierait que l'extension spatiale de sa fonction d'onde serait réduite à un point, ce qui n'est le cas d'aucune fonction propre de l'équation de Schrödinger : cette dernière impose, au contraire, qu'un électron, au voisinage du noyau, se « dilue » dans un volume (une orbitale) à la géométrie déterminée par les nombres quantiques qui satisfont cette équation. On peut donc considérer qu'un électron dans un atome est déjà tombé sur le noyau, dans la mesure où il est confiné dans son voisinage par le puits de potentiel électrostatique. De surcroît, la fonction d'onde d'un électron n'est pas nulle à l'intérieur du noyau, bien que sa probabilité de s'y trouver soit faible, car le noyau est de taille très réduite comparée à celle des orbitales atomiques. Les fonctions d'ondes possibles pour les électrons d'un atome étant centrées sur le noyau, on peut donc dire que l'électron est en fait tombé dans le noyau, bien qu'il ne s'y trouve que très rarement : du point de vue quantique, plusieurs particules peuvent en effet occuper le même espace en vertu de leur nature ondulatoire. Une façon imagée — mais approchée — de voir les choses est d'imaginer, par analogie, que la fonction d'onde de l'électron serait comme « diffractée » par le noyau atomique, ce qui lui donnerait différentes formes, selon son état quantique, par lesquelles la probabilité de présence de l'électron atteindrait son maximum en certaines zones plus ou moins éloignées du noyau — typiquement, plusieurs dizaines de milliers de fois le rayon nucléaire. Principe d'exclusion de Pauli Chaque électron est décrit, dans un atome, par un quadruplet de nombres quantiques (, , , ) satisfaisant l'équation de Schrödinger et appelés respectivement : nombre quantique principal , définissant les couches électroniques ; nombre quantique azimutal , définissant les sous-couches électroniques ; nombre quantique magnétique , définissant l'orientation spatiale de l'orbitale atomique ; nombre quantique magnétique de spin , définissant l'orientation du moment angulaire intrinsèque de l'électron dans son orbitale. Le principe d'exclusion de Pauli stipule que deux fermions appartenant au même système de fermions (ici, au même atome) ne peuvent avoir tous leurs nombres quantiques égaux en même temps. Ce principe est fondamental car il est à l'origine de la configuration électronique des atomes : les électrons qui « s'empilent » dans l'atome doivent avoir chacun un état quantique distinct des autres, ce qui explique que toutes les orbitales atomiques sont progressivement occupées de la plus liée à la moins liée au noyau au fur et à mesure qu'on ajoute des électrons à l'atome ; c'est le principe d' (« édification » en allemand) matérialisé par la règle de Klechkowski (appelée aussi règle de Madelung), qui sous-tend l'agencement du tableau périodique des éléments chimiques en blocs et en périodes : Orbitales moléculaires Sa structure électronique confère à l'atome ses propriétés chimiques et magnétiques. Ainsi, les éléments chimiques sont communément classés dans un tableau périodique organisé en fonction de leurs propriétés chimiques et dont l'agencement est en réalité déterminé par la distribution des électrons sur les niveaux d'énergie des atomes. Le recouvrement de deux orbitales atomiques appartenant chacune à un atome distinct peut conduire à la formation d'une orbitale moléculaire constituant une liaison chimique entre deux atomes ; si les orbitales atomiques en recouvrement appartiennent au même atome, on dit qu'il y a hybridation. Une orbitale moléculaire est dite liante lorsque les phases d'électron des orbitales atomiques sont de même signe (interférence constructive) ; elle est dite antiliante lorsque les orbitales atomiques ont des phases de signe opposé (interférence destructive). Noyau atomique Protons et neutrons forment un noyau atomique de dimension femtométrique. Le rayon nucléaire d'un atome dont le nombre de masse est A vaut environ   fm, alors que l'atome lui-même a un rayon de l'ordre de la centaine de picomètres (environ plus grand). Les protons étant chargés positivement, ils se repoussent au sein du noyau, mais l'intensité de cette répulsion électrostatique est très inférieure à celle de l'attraction entre nucléons induite par l'interaction nucléaire forte à des distances inférieures à 2,5 fm. La géométrie des noyaux atomiques est généralement sphérique, bien que certains noyaux stables suffisamment massifs adoptent également des formes sphéroïdes étirées en ballon de rugby ou, au contraire, aplaties. Certains noyaux instables, dits noyaux à halo, sont caractérisés par un ou plusieurs nucléons aux fonctions d'ondes très distendues, qui donnent au noyau des contours flous et un volume apparent très augmenté ; ces noyaux ont une cohésion nucléaire à la limite extrême du champ d'action de l'interaction forte. Dans le modèle de la goutte liquide, les protons tendent à se repousser les uns les autres et, par conséquent, à se concentrer vers l'extérieur des noyaux (aux « pôles » ou à l'« équateur » dans le cas de sphéroïdes), tandis que les neutrons tendent à s'accumuler au centre du noyau. Des dizaines de modèles ont été proposés afin d'expliquer les données expérimentales sur la nature et la structure des noyaux atomiques, mais aucun, à ce jour, ne suffit seul à rendre compte de l'ensemble des observations. Le volume nucléaire, estimé expérimentalement par des techniques de diffraction de faisceaux d'électrons, correspond à peu près à l'empilement de sphères dures représentant les nucléons, avec une densité nucléaire constante, ce qui se conceptualise très bien avec le modèle de la goutte liquide. Néanmoins, certaines propriétés quantiques de la structure nucléaire semblent mieux décrites par le modèle en couches, élaboré par les physiciens allemands Maria Goeppert-Mayer et Hans Daniel Jensen, qui ont obtenu le prix Nobel de physique en 1963 pour cette avancée. Leur modèle considère les nucléons comme des fermions soumis au principe d'exclusion de Pauli et répartis sur des niveaux d'énergie quantifiés — les « couches nucléaires » — de façon similaire aux électrons à l'échelle de l'atome. Dans le noyau, protons et neutrons constituent deux populations de fermions distinctes vis-à-vis du principe d'exclusion de Pauli. L'analogie avec les électrons a cependant ses limites, car, si les électrons interagissent entre eux et avec le noyau via l'interaction électromagnétique, les nucléons interagissent entre eux essentiellement via l'interaction nucléaire forte et l'interaction faible. Les niveaux d'énergie au sein du noyau ont ainsi une distribution différente de celle des niveaux d'énergie des électrons d'un atome. De plus, les phénomènes de couplage spin-orbite sont bien plus sensibles pour les nucléons que pour les électrons, ce qui redistribue les sous-couches nucléaires en fonction du spin (indiqué en indice dans le tableau ci-dessous) : La saturation d'une couche nucléaire confère au noyau atomique une stabilité supérieure à celle calculée par la formule de Weizsäcker, issue du modèle de la goutte liquide — ce qui n'est pas sans rappeler l'inertie chimique des gaz rares, caractérisés par la saturation de leur sous-couche électronique p périphérique. Le nombre de nucléons d'une population donnée correspondant à la saturation d'une couche nucléaire est appelé « nombre magique » ; le noyau du plomb 208, qui est le plus lourd des isotopes stables, est ainsi constitué de 82 protons et 126 neutrons : 82 et 126 sont deux nombres magiques, ce qui explique la stabilité de ce nucléide par rapport à ceux qui n'en diffèrent que d'un ou deux nucléons. Classification Chimie et physique se rejoignent sur ce point, de sorte que les notions relatives à ces deux domaines des sciences se recouvrent à leur sujet. Ainsi, en physique nucléaire, on appelle nucléide un noyau atomique défini par un nombre déterminé de protons et de neutrons, terme souvent confondu avec la notion équivalente d'isotope, qui relève davantage de la chimie. Un élément chimique se définit comme l'ensemble des atomes et des ions dont le noyau comporte un nombre donné de protons. Ce nombre est le numéro atomique, noté Z, de l'atome ou de l'élément chimique correspondant. Ainsi, tous les atomes n'ayant qu'un seul proton dans leur noyau correspondent à l'élément chimique hydrogène. Il en existe trois variétés principales : le protium 1H, couramment appelé hydrogène (seul nucléide stable dépourvu de neutron), le deutérium 2H (stable, dont le noyau est constitué d'un proton et d'un neutron), le tritium 3H (radioactif, dont le noyau est constitué d'un proton et de deux neutrons). Ces nucléides sont des isotopes, car leur noyau compte le même nombre de protons mais un nombre différent de neutrons. La classification des atomes suit celle des éléments chimiques, dont les propriétés chimiques — mais aussi physiques — présentent une périodicité découverte au et à l'origine du tableau périodique des éléments. On emploie indifféremment les termes isotope stable et nucléide stable, radioisotope et radionucléide, ou encore élément superlourd et atome superlourd. Propriétés Noyaux atomiques Moment magnétique nucléaire Les particules élémentaires possèdent un nombre quantique appelé spin, analogue à un moment angulaire et mesuré en unités de constante de Planck réduite (parfois appelée « constante de Dirac ») désignée par le symbole ℏ, qui se lit « h barre ». C'est également le cas des protons et des neutrons du noyau atomique, dont la résultante des spins se manifeste par un moment magnétique nucléaire. La valeur de ce dernier est spécifique à chaque noyau ; à l'état fondamental, elle est nulle pour les nucléides ayant à la fois un nombre pair de protons et un nombre pair de neutrons. Cette propriété est mise à profit en imagerie par résonance magnétique (IRM), fondée sur la résonance magnétique nucléaire (RMN) : un matériau soumis d'une part à un rayonnement électromagnétique, et d'autre part à un champ magnétique intense (de l'ordre du tesla) qui oriente les noyaux atomiques dans une direction privilégiée (mais en les séparant en deux populations correspondant aux deux sens de cette direction), absorbe une partie du rayonnement électromagnétique à une fréquence déterminée par le rapport gyromagnétique du noyau ciblé, ce qui permet de déterminer par spectroscopie la concentration spatiale de ce noyau — typiquement dans le domaine des radiofréquences pour les champs magnétiques ne dépassant pas . Énergie de liaison nucléaire La liaison nucléaire est généralement décrite comme une manifestation résiduelle entre nucléons de l'interaction nucléaire forte qui maintient ensemble les quarks constituant les nucléons. L'énergie de liaison nucléaire est définie comme l'énergie nécessaire pour arracher un nucléon quelconque au noyau considéré. Elle est de l'ordre de quelques mégaélectron-volts par nucléon, partant de 0 (par définition) pour le protium H pour atteindre /A avec l' en passant par un maximum à /A pour le . Cette propriété fondamentale explique pourquoi ce sont uniquement les atomes légers qui libèrent de l'énergie par fusion nucléaire tandis que ce sont uniquement les atomes lourds qui libèrent de l'énergie par fission nucléaire : la fusion nucléaire survient lorsque des nucléons ou des noyaux atomiques s'assemblent pour former un noyau atomique plus gros. Si l'énergie de liaison nucléaire par nucléon est plus élevée dans le nouveau noyau, il y a libération d'énergie : c'est le cas dans les étoiles jusqu'au , au niveau duquel s'arrête la nucléosynthèse stellaire ; le Ni étant instable, il se désintègre en , qui est stable. La nucléosynthèse ne se poursuit pas au-delà du nickel car le nucléide qui serait alors formé, le Zn, a une énergie de liaison nucléaire par nucléon inférieure à celle du Ni, et sa formation consommerait de l'énergie au lieu d'en libérer : c'est essentiellement tout à la fin de vie des étoiles, même de taille modeste, et particulièrement lors de l'explosion en supernovae des grosses étoiles, que les éléments plus lourds que le fer et le nickel sont formés ; la fission nucléaire n'est autre que l'éclatement d'un noyau atomique en au moins deux morceaux plus petits, avec libération de neutrons (car les noyaux légers sont proportionnellement moins riches en neutrons que les noyaux lourds). Si l'énergie de liaison nucléaire par nucléon est plus faible dans le noyau initial que dans les produits de fission alors il y a libération d'énergie : c'est le cas pour les noyaux plus massifs que ceux du ; l'uranium et le plutonium, par exemple, sont dans ce cas. Stabilité nucléaire La physique des noyaux atomiques est gouvernée par les trois interactions fondamentales du modèle standard de la physique des particules : l'interaction forte, l'interaction faible et l'l'interaction électromagnétique. Chaque noyau atomique est défini par le nombre de protons et de neutrons qu'il contient, ainsi que par son énergie totale, l'ensemble définissant les différents « arrangements » des particules selon lesquels l'énergie totale du système peut être distribuée. Plus il y a d'arrangements possibles et plus le système est stable : l'état présentant le plus grand nombre d'arrangements possibles est appelé état fondamental ; c'est celui vers lequel tendent tous les autres états de ce système. Toute transition d'un état du système vers un autre requiert une énergie d'activation, fournie, dans le cas des noyaux atomiques, par les fluctuations du vide quantique. Lorsque de telles fluctuations suffisent à faire basculer un noyau atomique d'un état donné vers un état d'énergie inférieure, ce noyau est dit instable : on a affaire à un radionucléide. Jusqu'au calcium (Z = 20), les éléments chimiques ont des isotopes stables pour lesquels le nombre N de neutrons est à peu près égal au nombre Z de protons, tandis qu'au-delà de Z = 20 le ratio N/Z tend vers 3/2. Les isotopes instables, appelé radioisotopes, connaissent une désintégration radioactive qui leur permet de se rapprocher d'un état de plus grande stabilité. Radioactivité La radioactivité désigne l'ensemble des phénomènes physiques par lesquels un nucléide instable réorganise sa structure nucléaire afin de gagner en stabilité. Ces phénomènes de désintégration radioactive peuvent être les suivants : désintégration α : le noyau atomique émet une particule α He pour s'alléger et, notamment, réduire son numéro atomique (et donc sa charge électrique). Ceci concerne surtout les noyaux lourds ; désintégration β : il en existe plusieurs variantes, la principale étant l'émission d'un électron et d'un antineutrino électronique par un neutron converti en proton sous l'effet de l'interaction faible (désintégration β) ; ceci concerne les noyaux riches en neutrons. La réaction inverse est également possible : émission d'un positron et d'un neutrino électronique par un proton converti en neutron (désintégration β) ; ceci concerne les noyaux riches en protons. La capture électronique est une autre forme de désintégration β, qui survient lorsqu'un électron interagit avec un proton du noyau pour former un neutron avec émission d'un neutrino électronique ; le noyau résultant se trouve alors dans un état excité. Les phénomènes de double désintégration β (le Ca donnant du Ti) et double capture électronique (le Kr donnant du Se par exemple) sont particulièrement rares, car ils impliquent respectivement deux neutrons et deux protons simultanément ; émission : le noyau atomique se trouve dans un état excité, un ou plusieurs de ses nucléons occupant des niveaux d'énergie supérieurs à ceux de l'état fondamental : un ou plusieurs photons γ sont émis au cours de la relaxation du noyau. Ceci est observé notamment lors d'une transition isomérique (le Tc donnant du Tc, par exemple) ; fission spontanée : un gros noyau atomique « explose » en au moins deux fragments plus petits, avec émission de neutrons. Ce type de désintégration est observé notamment lorsque le ratio Z/A est au moins égal à 45 (c'est par exemple le cas du Cf) ; radioactivité de clusters : il s'agit d'un mode de désintégration toujours marginal, ayant un rapport de branchement de l'ordre de 10 (avec l'exception notable du Ba émettant du C), consistant en l'émission de noyaux atomiques de petite taille mais plus gros qu'une particule α ; conversion interne : un isomère nucléaire retombe à son état fondamental en transférant son énergie d'excitation à un électron de son nuage électronique en vertu de la probabilité non nulle qu'un tel électron se trouve dans le noyau. Chaque radioisotope est caractérisé par une période radioactive, qui correspond au temps nécessaire pour que la moitié des atomes de cet isotope se soit désintégrée. Un même nucléide peut connaître plusieurs modes de désintégration, la proportion relative de chacun de ces modes étant appelée rapport de branchement. Îlot de stabilité Certaines théories extrapolent les résultats du modèle en couches et les propriétés des nombres magiques en prédisant l'existence d'un îlot de stabilité parmi les nucléides superlourds, pour un nombre magique de et — selon les théories et les modèles — 114, 120, 122 ou 126 protons. Une approche plus moderne de la stabilité nucléaire montre toutefois, par des calculs fondés sur l'effet tunnel, que, si de tels noyaux superlourds doublement magiques seraient probablement stables du point de vue de la fission spontanée, ils devraient cependant connaître des désintégrations α avec une période radioactive de quelques microsecondes Un îlot de relative stabilité pourrait néanmoins exister autour du darmstadtium 293, correspondant aux nucléides définis par Z compris entre 104 et 116, et N compris entre 176 et 186 : ces éléments pourraient avoir des isotopes présentant des périodes radioactives atteignant quelques minutes. Limite à la taille des noyaux Le plus lourd des nucléides synthétisés jusqu'à présent est l'isotope Og et les recherches se poursuivent au GSI afin de produire l'isotope 120. On ignore précisément jusqu'à combien de nucléons un noyau atomique peut contenir : on estime habituellement la limite d'observabilité expérimentale à environ Z ≈ 130 et la limite théorique à Z = 173 : un proton (ou neutron) conférerait à la couche nucléaire 1s1/2 une énergie de , égale à la masse au repos d'un électron ou d'un positron ; un tel noyau serait donc instable par rapport à la désintégration β. Nuage électronique Si les propriétés nucléaires de l'atome (masse, énergie nucléaire, radioactivité) relèvent de la physique, et particulièrement de la physique nucléaire et de la physique des particules, les propriétés des nuages électroniques des atomes (taille, énergie d'ionisation, conductivité électrique, valence) relèvent essentiellement de la chimie et de la science des matériaux. Taille des atomes Le nuage électronique d'un atome n'a pas de dimensions bien définies car il consiste en une superposition d'orbitales atomiques de nature probabiliste. Il n'existe donc pas de définition unique ni de mesure définitive de la taille des atomes : celle-ci est généralement définie en termes de distance moyenne entre noyaux d'atomes liés entre eux, mais cette distance varie en fonction de la nature chimique des atomes environnants, du nombre et de la géométrie des liaisons dans lesquelles l'atome est engagé, ou encore de la nature de ces liaisons (métallique, covalente, ionique). Une valeur théorique de l'extension des orbitales atomiques peut néanmoins être calculée pour chaque noyau atomique, ce qui donne une valeur en excès par rapport aux méthodes empiriques fondées sur la géométrie des mailles cristallines, ou aux mesures effectuées sur des molécules : Au-delà des valeurs numériques, qui ne doivent être vues ici que comme indicatives, ce tableau permet d'illustrer deux tendances : en descendant le long d'un groupe du tableau périodique des éléments, la taille des atomes augmente en raison de l'occupation d'orbitales atomiques de nombre quantique principal n croissant, qui correspond à des électrons de moins au moins liés au noyau et donc de plus en plus étendues spatialement ; en parcourant une période (ligne du tableau) de gauche à droite, la taille des atomes diminue en raison de l'attraction croissante du noyau atomique, de plus en plus chargé positivement, qui limite l'extension spatiale des orbitales atomiques, chargées négativement, en les rapprochant du noyau. La contraction des lanthanides illustre bien ce dernier phénomène, et est à l'origine du fait que les atomes des métaux de transition des cinquième et sixième périodes ont des tailles à peu près égales : à peine deux picomètres de plus pour le hafnium et le tantale que pour le zirconium et le niobium ; il s'ensuit une augmentation sensible de la masse volumique des métaux correspondants, par exemple 6,5 et 13,3 g/cm respectivement pour le zirconium et le hafnium — soit plus qu'un doublement. Liaisons chimiques L'une des propriétés les plus remarquables des atomes est leur propension à former toute une variété de liaisons chimiques avec d'autres atomes, afin de constituer des édifices moléculaires, des cristaux, voire des agrégats atomiques (clusters, « superatomes »). Ces liaisons résultent du recouvrement d'orbitales atomiques appartenant à deux atomes pour former une orbitale moléculaire occupée par deux électrons provenant chacun d'un des deux atomes engagés dans la liaison (on parle dans ce cas de liaison covalente), mais peuvent aussi provenir de l'attraction électrostatique entre atomes de charge électrique opposée (un cation positif et un anion négatif : on parle alors de liaison ionique). La réactivité chimique des atomes dépend du nombre d'électrons qu'ils possèdent dans leurs sous-couches électroniques périphériques (sous-couches s et p) — les électrons de valence. En vertu de la règle de l'octet, chaque atome tend en effet à atteindre un état où ses sous-couches s et p périphériques sont saturées d'électrons : deux électrons dans la sous-couche s et six électrons dans la sous-couche p. Par exemple, l'hydrogène n'a qu'un unique électron dans sa sous-couche 1s, de sorte qu'il s'associe avec un autre atome pour acquérir le second électron qu'il manque à cette sous-couche pour être saturée : on dit que l'hydrogène est monovalent. L'oxygène, lui, a quatre électrons dans sa sous-couche 2p, et s'associe donc avec deux autres atomes pour acquérir les deux électrons qui manquent à cette sous-couche pour être saturée : l'oxygène est donc divalent. Le carbone, ayant deux électrons dans sa sous-couche 2p, est tétravalent. Les gaz rares les plus légers tels que l'hélium et le néon, avec respectivement deux électrons dans la sous-couche 1s et six électrons dans la sous-couche 2p, sont à peu près inertes chimiquement car leur configuration électronique est déjà saturée d'électrons de valence — mais il existe une chimie des gaz rares concernant les gaz rares plus lourds, qui présentent une réactivité chimique non nulle en raison de l'écrantage du noyau par les électrons de cœur qui rend les électrons périphériques plus mobilisables. La liaison covalente est une liaison forte : celle qui unit les deux atomes d'iode de la molécule n'est que de 151 kJ/mol, mais atteint pour la molécule , pour , et pour . Un autre type de liaison chimique s'observe dans les métaux : la liaison métallique. Les atomes métalliques ont en effet la propriété, lorsqu'ils s'assemblent, de faire apparaître, par recouvrement de leurs orbitales atomiques périphériques, une « bande de conduction » qui peut être occupée par des électrons délocalisés (on parle « d'aromaticité métallique ») issus des orbitales les moins liées de ces atomes ; la conductivité électrique des métaux résulte du fait qu'il existe un nombre bien plus élevé de configurations électroniques possibles (on parle de densité d'états électroniques) qu'il y a d'électrons dans cette bande de conduction, de sorte que ces derniers y constituent un « gaz d'électrons ». Des atomes appartenant à des molécules distinctes peuvent également interagir avec leur nuage électronique autrement que par liaison covalente ou ionique. Ainsi, un atome d'halogène déficitaire en électrons et facilement polarisable peut former une liaison halogène avec les atomes ou groupements fonctionnels riches en électrons, tels que des dérivés oxygénés ou azotés. De même, une molécule ayant un atome d'hydrogène acide peut former une liaison faible (de 5 à ) avec un atome électronégatif ayant des doublets non liants. Enfin, l'interaction des moments dipôlaires de deux atomes est à l'origine de la force de van der Waals, dont la force est du même ordre de grandeur que celle de la liaison hydrogène. Électronégativité et affinité électronique Compte tenu de leur configuration électronique, certains atomes auront davantage tendance que d'autres à attirer des électrons en formant des liaisons chimiques covalentes. Cette propriété est appelée l'électronégativité d'un atome. Elle dépend en premier lieu de leur nombre de masse et, corrélativement, de l'intensité de la liaison entre le noyau atomique et des électrons de valence. Elle est généralement évaluée à l'aide de l'échelle de Pauling, du nom de Linus Pauling qui la mit au point en 1932. D'autres méthodes d'évaluation donnent des résultats légèrement différents, mais toutes révèlent les mêmes tendances à travers le tableau périodique. La lecture de ce tableau permet de dégager deux tendances principales : lorsqu'on parcourt de haut en bas une colonne du tableau, l'électronégativité diminue car les électrons de valence sont séparés du noyau par un nombre croissant de sous-couches électroniques et sont donc de moins en moins liés à lui, d'où une affinité d'intensité décroissante ; lorsqu'on parcourt de gauche à droite une période du tableau, l'électronégativité est minimale à gauche et maximale à droite ; cela provient du fait que les alcalins ont plutôt tendance à perdre un électron qu'à en gagner pour acquérir la configuration électronique d'un gaz rare, tandis que les halogènes ont fortement tendance à gagner un électron pour saturer leur sous-couche p et acquérir la configuration électronique d'un gaz rare. Le cas des gaz rares eux-mêmes est particulier car les plus légers d'entre eux sont chimiquement inertes, une véritable chimie des gaz rares n'existant que pour le krypton et, surtout, le xénon — le radon est trop radioactif pour présenter une chimie significative. L'électronégativité n'est pas une notion atomique absolue, mais plutôt une propriété chimique relative aux atomes engagés dans une liaison avec d'autres atomes. La propriété atomique stricto sensu correspondant à l'électronégativité est appelée affinité électronique et correspond à l'énergie libérée par l'adjonction d'un électron à un atome neutre pour former un anion. Il s'agit donc d'une grandeur physique mesurable, contrairement à l'électronégativité. Les valeurs représentées par un astérisque dans le tableau ci-dessus sont voisines de zéro d'après l'interprétation quantique de la configuration électronique des atomes correspondants. On note que l'affinité électronique ne présente pas la périodicité régulière de l'électronégativité, mais qu'elle est tout de même la plus élevée pour les halogènes et sensiblement plus faible pour les métaux alcalins et, surtout, alcalino-terreux. Magnétisme Comme les nucléons, les électrons possèdent un spin, analogue à un moment angulaire, intrinsèque à chaque électron, auquel se superpose un moment angulaire orbital, représenté par le nombre quantique secondaire, généré par la distribution probabiliste de l'électron dans son orbitale atomique, qui s'assimile à un « mouvement ». Ces deux moments angulaires se combinent pour constituer un champ magnétique autour de l'atome. Lorsque deux électrons occupent une case quantique de l'atome, ils ont chacun un spin opposé en vertu du principe d'exclusion de Pauli, ce qui annule le moment angulaire résultant ; mais les atomes et les ions qui ont un nombre impair d'électrons ont par conséquent un moment magnétique résultant non nul provenant du spin de leurs électrons. Les matériaux ferromagnétiques ont la particularité d'orienter dans la même direction les moments magnétiques de leurs atomes par interaction d'échange, ce qui crée un champ magnétique macroscopique : c'est le cas, par exemple, de la magnétite . Certains matériaux orientent au contraire les moments magnétiques de leur atomes dans des directions alternativement opposées, ce qu'on appelle « antiferromagnétisme ». Les matériaux paramagnétiques révèlent leur magnétisme intrinsèque uniquement sous l'effet d'un champ magnétique extérieur, qui aligne le moment magnétique de leurs atomes tant qu'il est présent (susceptibilité magnétique positive) ; dès que ce champ magnétique extérieur cesse d'être appliqué, la magnétisation d'un matériau paramagnétique disparaît. Les atomes ayant des électrons non appariés dans leurs sous-couches d et f ont des propriétés magnétiques intenses car ces électrons sont fortement localisés ; en particulier, les lanthanides font des aimants particulièrement puissants en raison de leur moment magnétique induit par jusqu'à sept électrons non appariés — notamment le néodyme et le samarium. Il existe une méthode d'analyse spectroscopique sous champ magnétique analogue à la résonance magnétique nucléaire (RMN) qui fait intervenir le spin des électrons au lieu de celui des noyaux : la résonance paramagnétique électronique (également appelée de façon plus propre « résonance de spin électronique »). Le diamagnétisme, quant à lui, est un phénomène assez général dû au moment angulaire orbital des électrons et non au spin de ces derniers, qui consiste en l'apparition d'un champ magnétique de direction opposée à tout champ magnétique extérieur ; c'est un phénomène généralement de faible intensité, hormis quelques cas particuliers tels que, par exemple, l'or, le mercure, le bismuth et surtout les matériaux supraconducteurs (effet Meissner). Fluorescence et phosphorescence Un électron d'un atome peut être excité par absorption d'un photon incident, ce qui le fait occuper une orbitale atomique d'énergie supérieure à celle de son état fondamental. De nombreuses molécules aromatiques ou présentant des liaisons π conjuguées sont susceptibles d'être ainsi excitées simplement par éclairage ; leur relaxation vers l'état fondamental se traduit alors par l'émission d'un ou plusieurs photons, selon deux mécanismes distincts : la fluorescence consiste en l'émission, par un atome excité, d'un photon d'énergie inférieure au photon incident et correspondant exactement à la différence d'énergie entre l'état excité de l'électron et son état fondamental. Il s'agit par conséquent d'un phénomène quasi instantané, la durée de vie de l'état excité des matériaux usuellement employés pour leurs propriétés fluorescentes étant de l'ordre de 0,5 à : la fluorescence cesse donc dès que l'éclairage cesse. La longueur d'onde émise est supérieure à celle de la lumière absorbée, ce qui permet par exemple d'obtenir des effets esthétiquement intéressants par éclairage ultraviolet de matériaux fluorescents émettant dans le spectre visible ; la phosphorescence diffère de la fluorescence en ce que la relaxation fait intervenir un état triplet entre les deux états singulets que sont l'état excité et l'état fondamental. Un électron excité dans un état singulet peut passer facilement dans un état triplet par conversion intersystème, mais s'y trouve alors « piégé » car il ne peut rejoindre l'état fondamental singulet qu'à travers des transitions « interdites » ; ces dernières sont néanmoins possibles du point de vue quantique, notamment grâce à des couplages spin-orbite, mais demeurent cinétiquement très défavorisées, ce qui explique que la phosphorescence soit un phénomène pouvant persister pendant, parfois, plusieurs heures. Raies spectrales L'interaction d'atomes avec un rayonnement électromagnétique peut également se traduire par l'apparition de raies d'absorption ou d'émission à certaines longueurs d'onde particulières sur un spectre par ailleurs continu. Ces longueurs d'onde correspondent à l'énergie de transition entre couches électroniques et sous-couches électroniques : lorsqu'un atome est atteint par un photon ayant une énergie égale à l'une de ces transitions entre niveaux d'énergie électroniques, un électron peut absorber ce photon et passer à un niveau d'énergie supérieur, laissant une longueur d'onde déficitaire en photons, ce qui se matérialise dans le spectre par une raie d'absorption. Chaque atome, chaque ion, et même chaque molécule ou radical libre, possède ainsi une signature spectrale caractéristique, très employée par exemple en astrophysique pour détecter leur présence et déterminer leur concentration dans le milieu interstellaire, voire l'espace intergalactique : la disposition des raies spectrales, leur éventuel décalage (décalage vers le rouge), leur largeur, leur netteté et leur éventuelle séparation en plusieurs composantes (ce qu'on appelle leur structure fine) sont ainsi des paramètres riches d'informations sur le milieu traversé par le rayonnement analysé entre sa source et sa détection par les instruments de spectroscopie. La présence d'un champ magnétique dans le milieu analysé peut être détectée par effet Zeeman, qui scinde une raie spectrale unique en trois composantes ou davantage, en raison de l'interaction du champ magnétique ambiant avec le moment magnétique de spin des électrons de l'atome : si plusieurs configurations électroniques partagent le même niveau d'énergie en l'absence de champ magnétique, cela cesse d'être le cas lorsqu'un champ magnétique est appliqué et chacune de ces configurations électroniques acquiert un niveau d'énergie légèrement différent des autres, leur multiplicité devenant alors visible sur le spectre d'absorption. La présence d'un champ électrique peut être détectée dans le spectre de la même façon, cette fois en raison de l'effet Stark. La vitesse radiale du milieu étudié par rapport à l'observateur peut être déterminée par le décalage des raies spectrales vers le rouge (éloignement) ou vers le bleu (rapprochement) par effet Doppler-Fizeau : c'est un résultat très utile en astronomie pour évaluer la distance d'un objet à partir de son redshift en appliquant la loi de Hubble. États de la matière La matière baryonique peut exister à l'état solide, liquide ou gazeux selon sa température et sa pression : les transitions entre ces états surviennent à des niveaux de température et de pression directement en rapport avec les propriétés des atomes et de leurs arrangements moléculaires qui constituent chaque matériau. Les états solide et liquide sont qualifiés d’états condensés, tandis que les états liquide et gazeux sont qualifiés d’états fluides. Les cristaux liquides (une mésophase) sont un état intermédiaire entre solide et liquide. Il existe par ailleurs des états de la matière moins courants sur Terre et qui dérivent des précédents : les plasmas sont un gaz d'atomes fortement ionisés dans un gaz d'électrons libres. Ce sont donc des milieux conducteurs. Il s'agit de l'état de la matière de loin le plus courant dans l'univers : les étoiles sont entièrement à l'état de plasma, le milieu interplanétaire du Système solaire est balayé par le vent solaire, qui est un plasma, et des plasmas constituent l'essentiel du milieu interstellaire et de l'espace intergalactique. Sur Terre, les éclairs sont également des plasmas, de même que les aurores polaires ; les condensats de Bose-Einstein sont des gaz de bosons (les atomes sont aussi des bosons) piégés dans un puits de potentiel et refroidis à une température très proche du zéro absolu : dans ces conditions, une grande partie des bosons occupe l'état quantique de plus faible énergie dans le puits de potentiel, de sorte que leurs fonctions d'onde se recouvrent au point de révéler à l'échelle macroscopique des effets quantiques ponctuels (à l'échelle de l'atome) inobservables à température plus élevée ; les supersolides seraient un état non confirmé de la matière aux atomes ordonnés comme un cristal mais dont les lacunes se comporteraient comme un condensat de Bose-Einstein superfluide. Formation et évolution des atomes Les atomes constituent environ 4 % de l'énergie totale observable de l'univers, avec une concentration moyenne d'un atome pour quatre mètres cubes. Dans le milieu interstellaire d'une galaxie telle que la Voie lactée, la concentration d'atomes varie selon les régions entre cent mille et un milliard d'atomes par mètre cube, bien que l'environnement immédiat du Soleil soit bien plus ténu : à peine cinquante mille atomes par mètre cube, ce qui définit précisément la bulle locale comme une cavité dans le milieu interstellaire formée par l'explosion de supernovas voisines il y a deux à quatre millions d'années. Les étoiles se forment à partir de nuages denses, et les réactions de fusion nucléaire qui se déroulent en leur sein conduisent à la formation d'éléments chimiques plus lourds que l'hydrogène, l'hélium et le lithium produits à la suite du Big Bang. Plus de 95 % des atomes de la Voie lactée se trouvent dans les étoiles, et les atomes « visibles » de notre galaxie représentent environ 10 % de sa masse : le reste de cette masse serait constitué d'une mystérieuse matière noire. Nucléosynthèse Dans les premières minutes de l'existence de l'univers, les quatre éléments les plus légers se sont formés au cours de la nucléosynthèse primordiale : environ 75 % d'hydrogène H, 25 % d'hélium He, 0,01 % de deutérium H, et des traces (de l'ordre de 10) de lithium Li. Cette nucléosynthèse aurait été trop brève pour permettre la synthèse d'éléments plus lourds que le lithium et pour permettre la fusion du deutérium. Les atomes proprement dits, avec leur nuage électronique, se seraient formés lors de la recombinaison, environ après le Big Bang, et les premiers quasars et étoiles se seraient formés après d'années. La nucléosynthèse stellaire aurait alors pris le relais pour former tous les éléments chimiques jusqu'au fer par fusion successive de noyaux d'hélium : fusion de l'hydrogène : réaction proton-proton, cycle carbone-azote-oxygène (CNO) ; fusion de l'hélium : réaction triple alpha, réaction alpha ; fusion des éléments plus lourds jusqu'au fer : Fusion du carbone, Fusion du néon, Fusion de l'oxygène, Fusion du silicium. À ce stade, la fusion cesse d'être exothermique et des réactions nécessitant un milieu très énergétique interviennent pour former les éléments plus lourds : capture neutronique (processus r, processus s), protonique (processus rp), et photodésintégration (processus p), qui interviennent tout à la fin de vie des étoiles, même peu massives, et surtout lors de l'explosion de supernovas. Sur Terre Selon toute vraisemblance, la grande majorité des atomes qui constituent la Terre étaient déjà présents dans la nébuleuse solaire, dont l'effondrement gravitationnel aurait engendré le système solaire. Les atomes apparus depuis proviennent le plus souvent de la désintégration radioactive d'éléments primordiaux instables, et les rapports isotopiques des éléments correspondants offrent le moyen d'évaluer l'âge de la Terre par datation radiométrique. Par ailleurs, l'abondance naturelle de l'hélium 3 sur Terre par rapport à l'hélium 4 des gisements de gaz naturel permet de déduire que 99 % de l'hélium 4 terrestre provient de la radioactivité α. D'autres atomes, qualifiés de « cosmogéniques, » proviennent de l'interaction des rayons cosmiques avec l'atmosphère terrestre : c'est le cas bien connu du carbone 14, mais aussi, par exemple, du béryllium 10. Enfin, de très nombreux atomes synthétiques sont produits en laboratoire à des fins essentiellement scientifiques, parfois militaires, rarement industrielles (en raison du coût prohibitif des matériaux ainsi produits), tels que le silicium 42 (pour valider certaines hypothèses sur le modèle en couches décrivant la structure nucléaire), le plutonium 239 (matériau de choix pour les armes nucléaires), le technétium 99m (très utilisé en médecine nucléaire) ou encore l'américium 241 (employé industriellement dans les détecteurs de fumée). Atomes de Rydberg Sous certaines conditions, il est possible d'exciter des atomes, par exemple avec un laser à colorant, pour placer certains de leurs électrons dans des orbitales atomiques correspondant à un nombre quantique principal n égal à plusieurs dizaines d'unités, voire supérieur à 100. De tels atomes sont appelés atomes de Rydberg. Ils ont des propriétés remarquables, telles qu'une très grande susceptibilité électrique et magnétique, une relative stabilité, et des fonctions d'onde électroniques approchant, dans une certaine mesure, l'orbite décrite par un électron en mécanique classique autour du noyau. Les électrons de cœur écrantent le champ électrostatique du noyau du point de vue de l'électron périphérique, pour lequel le potentiel du noyau est identique à celui d'un atome d'hydrogène. Le comportement de cet électron particulier est particulièrement bien décrit par le modèle de Bohr, pourtant très insuffisant pour modéliser les atomes « conventionnels ». Les atomes de Rydberg ont une taille très supérieure à celle des atomes à l'état fondamental : l'état d'excitation jusqu'à n = 137 d'un atome d'hydrogène correspond à un rayon atomique d'environ , soit cinq ordres de grandeur au-dessus du rayon d'un atome d'hydrogène à l'état fondamental (). Ils ne peuvent exister dans le milieu naturel terrestre car leur énergie d'ionisation y est bien inférieure à l'énergie thermique, mais représentent une partie importante de la matière du milieu interstellaire, où ils peuvent persister longtemps sans interaction avec d'autres atomes ni avec des champs électriques ou magnétiques susceptible de provoquer leur retour à l'état fondamental. La raie spectrale à révélatrice de la transition de nombre quantique principal entre et de l'atome d'hydrogène est ainsi très fréquemment observée par les astronomes. Compte tenu de leur susceptibilité électrique et magnétique très élevée, les propriétés électriques et magnétiques des milieux contenant une proportion significative d'atomes de Rydberg sont sensiblement altérées par leur présence. Formes atomiques rares ou hypothétiques Différentes formes d'atomes exotiques ont été conjecturées, et parfois observées. C'est le cas, par exemple, des atomes muoniques, dans lesquels un électron est remplacé par un muon : ce dernier étant plus massif qu'un électron, il présente des orbitales plus proches du noyau, ce qui donne des « atomes » plus petits. De la même façon, un électron peut être remplacé par un hadron, tel qu'un méson, une particule Σ−, voire un antiproton. Le seul atome exotique ayant une durée de vie significative est le muonium, résultant de l'interaction d'un électron avec un muon μ+ servant de « noyau ». Ces formes d'atomes sont utiles pour vérifier certains aspects du modèle standard de la physique des particules, notamment les interactions élémentaires. L'interaction d'un positron avec un antiproton donne un atome d'antihydrogène, qui est un atome d'antimatière. Il existe a priori un « antiatome » pour chaque atome ; la production d'antimatière demeure néanmoins une expérience particulièrement coûteuse en énergie, et seul l'antihydrogène a été synthétisé à ce jour. Il existe également tout une variété d'atomes « conventionnels » mais néanmoins absents du milieu naturel et donc produits artificiellement. Ces éléments synthétiques sont, à deux exceptions près, des transuraniens, qui sont de plus en plus instables à mesure que leur numéro atomique augmente. Histoire du concept d'atome La notion d'atome est particulièrement bien admise par le grand public, pourtant, paradoxalement, les atomes ne peuvent pas être observés par des moyens optiques et seuls quelques rares physiciens manipulent des atomes isolés. L'atome est donc un modèle essentiellement théorique. Bien que ce modèle ne soit plus aujourd'hui remis en cause, il a beaucoup évolué au cours du temps pour répondre aux exigences des nouvelles théories physiques et rendre compte des résultats expérimentaux obtenus au fil du temps. Antiquité : un concept philosophique Il est possible que divers peuples aient développé la notion de « grain composant la matière », tant ce concept peut sembler évident lorsque l'on morcelle une motte de terre, ou en regardant une dune. Dans la culture européenne, ce concept apparaît pour la première fois dans la Grèce antique au , chez les philosophes présocratiques, notamment Leucippe (environ 460-370 av. J.-C.), Démocrite et plus tard Épicure. La théorie atomiste sera ensuite magnifiquement exposée par le Romain Lucrèce dans son œuvre De rerum natura, qu’il résume en affirmant que « les corps premiers sont [...] d’une simplicité impénétrable, et forment un ensemble homogène et étroitement cohérent de particules irréductibles [...] dont la nature ne permet pas qu’on puisse encore rien retrancher ni soustraire. » Un des arguments majeurs développé par les atomistes est la permanence de l'univers qui suggère l'existence d'objets ultimement insécables rendant nécessaire une certaine quantité d'énergie pour disséquer la matière. Dans le cas contraire, toute énergie non nulle suffirait à dégrader la matière et userait l'univers qui prendrait peu à peu la forme de poussières impalpables. L'univers étant pensé ancien par les Grecs, cette idée d'une continuité de la matière était donc incompatible avec la stabilité du monde observée. Il s'agit d'une conception du monde qui fait partie de la recherche des principes de la réalité, recherche qui caractérise les premiers philosophes : on suppose que la matière ne peut se diviser indéfiniment, qu'il y a donc une conservation des éléments du monde, qui se transforment ou se combinent selon des processus variés. La décomposition du monde en quatre éléments (eau, air, terre, feu) peut donc compléter cette thèse. L'atomisme est une solution concurrente, qui naît de l'opposition de l'être et du néant : l'atome est une parcelle d'être qui se conserve éternellement, sans quoi les choses finiraient par disparaître. Les atomes sont indivisibles ; ils composent la matière comme les lettres composent les mots. Ce fut sans doute un tournant philosophique majeur, à l'origine du matérialisme et de la séparation de la science et de la religion. Cependant, même si l'empirisme épicurien tente d'établir cette hypothèse sur des bases scientifiques, l'atome demeure une intuition sans confirmation. La chimie du — les éléments Depuis des millénaires, on a remarqué que les produits se transforment : le feu, la métallurgie, la corrosion, la vie, la cuisson des aliments, la décomposition de la matière organique Par exemple, pour Empédocle, les transformations de la matière s'expliquaient de la manière suivante : il y avait quatre types d'éléments (eau, air, terre, feu) qui s'associaient et se dissociaient, en fonction de l'amour ou de la haine qu'ils se portaient — les fameux « atomes crochus ». Au Moyen Âge, les alchimistes ont étudié ces transformations et remarqué qu'elles suivent des règles bien précises. Vers 1760, des chimistes britanniques commencent à s'intéresser aux gaz produits par les réactions, afin d'en mesurer le volume et de les peser. Ainsi, Joseph Black, Henry Cavendish et Joseph Priestley découvrent différents « airs » (c'est-à-dire gaz) : l'« air fixe » (le dioxyde de carbone), l'« air inflammable » (le dihydrogène), l'« air phlogistiqué » (le diazote), l'« air déphlogistiqué » (le dioxygène)… (Le terme « phlogistique » provient de la théorie du chimiste allemand Georg Ernst Stahl, au début du , pour expliquer la combustion ; cette théorie fut balayée par Lavoisier.) Antoine Lavoisier énonce en que : (formulé d'une manière légèrement différente à l'époque) signifiant par là que : la masse se conserve pendant les réactions chimiques. Les scientifiques avaient observé que si l'on pesait la matière solide avant et après la combustion, on avait une variation de masse ; ceci provient d'un échange avec l'air (l'oxygène s'incorpore et alourdit, le dioxyde de carbone et la vapeur d'eau s'en vont et allègent). Il suffit pour s'en rendre compte de faire brûler dans une cloche fermée, et de peser la cloche en entier, somme solide et gaz (compris) : la masse totale ne change pas ; les substances se décomposent en « éléments », c'est l'organisation de ces éléments qui change lors d'une réaction. Cette observation marque la naissance de la chimie. Les scientifiques commencent donc à recenser les éléments dont sont composées toutes les substances et à créer une nomenclature systématique — oxygène : qui produit des acides ( signifie « piquant » en grec) — hydrogène : qui produit de l'eau… Par exemple, en , Lavoisier, en suivant les travaux des chimistes britanniques, établit que l'air se compose d'« air vital » (dioxygène) et d'« air vicié et méphitique, mofette » (diazote) ; en , il décompose l'eau (en faisant passer de la vapeur d'eau sur du fer chauffé au rouge) et montre donc que ce n'est pas un élément, mais que l'eau est décomposable en éléments (c'est en fait une pyrolyse). Le terme d'« analyse » provient d'ailleurs de cette notion de décomposition ( signifie « dissolution » en grec) : on décompose les produits (par attaque acide, en les brûlant, en les distillant) jusqu'à obtenir des substances simples reconnaissables facilement (l'hydrogène, l'oxygène, le carbone, le fer). On a donc la première constatation expérimentale de la décomposition de la matière en substances élémentaires. La physique du — les particules Un autre pas, fait en parallèle, vient de l'étude des propriétés des gaz et de la chaleur (thermodynamique). Les fluides (liquides et gaz) sont étudiés en Europe depuis l'Antiquité, mais c'est au milieu du que l'on commence vraiment à cerner leurs propriétés, avec l'invention du thermomètre (thermoscope de Santorre Santario, ), du baromètre et du vide pompé (Evangelista Torricelli, ), l'étude de l'expansion des gaz (Gilles Personne de Roberval, ), la pression atmosphérique (Blaise Pascal et Florin Périer, ), les relations entre pression et volume (Robert Boyle en , Edme Mariotte en ), la notion de zéro absolu (Guillaume Amontons, ) René Descartes (mathématicien, physicien et philosophe français) émet l'idée, en , que les gaz sont composés de particules tourbillonnantes. Mais il ne s'agit là encore que d'une conception imagée, sans appui expérimental ; dans le même ordre d'idées, Descartes pensait que c'était aussi un tourbillon de « matière subtile » qui entraînait la rotation des planètes (ceci fut mis en défaut par Isaac Newton avec l'attraction universelle en ). Cependant, cette notion de corpuscules inspire d'autres scientifiques. Les mathématiciens suisses Jakob Hermann () et Leonhard Euler (), mais surtout le physicien suisse Daniel Bernoulli (), effectuent des calculs en supposant que les gaz sont formés de particules s'entrechoquant, et leurs résultats sont en accord avec l'expérience. C'est la conception « cinétique » des gaz, c'est-à-dire l'explication de la température et de la pression par des particules en mouvement. Une autre science se développe à la fin du : la cristallographie. Ce qui intrigue les scientifiques, c'est l'observation des formes géométriques des cristaux naturels, et leur capacité à se cliver selon des plans lisses respectant ces symétries. Reprenant l'idée de classification des êtres vivants de Carl von Linné, on commence à rechercher et classer les minéraux (Jean-Baptiste Romé de L'Isle, ). L'abbé René Just Haüy, en , suppose que la forme des cristaux reflète la symétrie d'une « brique élémentaire », le cristal étant un assemblage de ces briques. On retrouve ici cette notion de composant élémentaire de la matière. — le triomphe de l'atome À ce stade, ressortent trois notions : les corps chimiques sont décomposables en substances élémentaires ; les gaz sont composés de corpuscules qui volent et s'entrechoquent ; les cristaux sont composés de cellules dont la forme détermine la forme extérieure du cristal. Ces notions ont en commun le fait que la matière homogène est composée de corpuscules tous semblables entre eux, mais trop petits pour être visibles. Les découvertes du permettent de faire converger ces trois notions, et d'établir les notions de molécule et d'atome. John Dalton, en , mesure les masses des réactifs et des produits de réaction, et en déduit que les substances sont composées d'atomes sphériques, identiques pour un élément, mais différents d'un élément à l'autre, notamment par la masse de ces atomes. Il découvre également la notion de pression partielle (dans un mélange de gaz, la contribution d'un gaz donné à la pression totale). Il fut le premier à émettre les idées de la théorie atomique. En , Joseph Louis Gay-Lussac, établit la loi reliant la température et la pression d'un gaz. En , il établit que les gaz réagissent en proportions déterminées ; les rapports des volumes des réactifs et des produits de réaction sont des nombres entiers petits. Le fait que ce soit des nombres entiers, a induit fortement à penser que la matière n'est pas « continue » (pensée dominante à cette époque), mais faite d'éléments discontinus. Amedeo Avogadro (physicien italien), en , énonce, sans preuve, que pour une température et une pression fixées, un volume donné de gaz contient toujours le même nombre de molécules, et ce quel que soit le gaz. Il fait également l'hypothèse que les gaz sont polyatomiques, et définit nettement molécules et atomes. André-Marie Ampère (1814), Jean-Baptiste Dumas () et William Prout () arrivent à la même conclusion. En 1813, Jöns Jacob Berzelius inventa et fit admettre universellement des formules chimiques analogues aux formules algébriques pour exprimer la composition des corps ; le système actuel de notation fut adopté grâce à lui qui le proposa. En , publie une théorie cinétique des gaz pour expliquer la propagation des sons, les changements de phase (vaporisation, liquéfaction) et la diffusion des gaz. Robert Brown, en , observe le mouvement de particules à l'intérieur de grains de pollen ; ceux-ci vont en ligne droite, et ne changent de direction que lors d'un choc avec un autre grain ou bien contre une paroi. C'est de ce comportement, le « mouvement brownien », que s'inspireront les physiciens pour décrire le mouvement des molécules de gaz. Gabriel Delafosse, en , suppose que l'on peut dissocier la composante élémentaire du cristal et son organisation ; ainsi, la brique élémentaire de Haüy pourrait être un réseau aux nœuds duquel se trouveraient des « molécules » ; ce serait la forme du réseau qui donnerait la forme au cristal et non pas nécessairement la forme des molécules. Louis Pasteur, en , établit le lien entre la forme des molécules et la forme des cristaux (en fait, la molécule donne sa forme au réseau, et le réseau sa forme au cristal). Auguste Bravais, en , détermine les 32 réseaux cristallins possibles. En , Stanislao Cannizzaro insiste sur la distinction, précédemment émise par Avogadro sous forme d'hypothèse, entre le poids moléculaire et atomique et montre comment le poids atomique des éléments contenus dans des composés volatils peut être déduit de la connaissance de leur chaleur spécifique et comment le poids atomique des composés dont la densité de vapeur est inconnue peut aussi être déduite de la chaleur spécifique. La même année, Rudolf Clausius (physicien allemand) définit le libre parcours moyen d'une molécule dans un gaz (distance moyenne parcourue entre deux chocs). Partant de là, en , James Clerk Maxwell introduit la notion de dispersion statistique des vitesses des molécules dans la cinétique des gaz. Ceci permet à Ludwig Boltzmann, en , d'estimer la taille des molécules et de définir la répartition statistique des vitesses dans un gaz. En 1863, John Newlands publie le premier tableau périodique des éléments, ordonnés en fonction de leur masses atomiques relatives, et émet l'hypothèse, en , de la « loi des octaves » selon laquelle les propriétés chimiques d'un élément de la table se retrouvent tous les huit éléments. Personne n'y croit à l'époque. Dimitri Ivanovitch Mendeleïev (chimiste russe), en , classe les atomes par masse croissante, et remarque qu'il y a bien une périodicité dans leurs propriétés chimiques. Il établit donc un tableau classant les éléments ; les trous dans ce tableau donnent l'élan à des scientifiques de rechercher les éléments manquants. Bilan La notion d'atome et de molécule a donc permis le succès de la thermodynamique statistique, de la chimie et de la cristallographie. À cette notion, vont correspondre des modèles qui seront affinés au cours du développement de la physique et particulièrement précisés par les découvertes de la physique quantique durant le , et notamment : la découverte de l'électron (Joseph John Thomson, ) ; les expériences de déviation des particules alpha par la matière (Ernest Rutherford, ) ; les expériences de diffraction des rayons X sur les cristaux (Max von Laue, ). Historique des modèles de l'atome Dans l'histoire des sciences, plusieurs modèles de l'atome ont été développés, au fur et à mesure des découvertes des propriétés de la matière. Aujourd'hui encore, on utilise plusieurs modèles différents ; en effet, le modèle le plus récent est assez complexe, l'utilisation de modèles « anciens » ou partiellement faux, mais plus simples, facilite la compréhension, donc l'apprentissage et la réflexion. Depuis l'antiquité grecque, on supposait que la matière pouvait se fractionner en petits morceaux jusqu'à obtenir des grains indivisibles, qu'elle était comme « de la poussière dans la lumière ». C'est avec l'expérience de Rutherford que l'on atteint enfin ce grain : les particules α, en traversant la matière, voient leur trajectoire perturbée, ce qui va permettre enfin de savoir comment est organisée cette « poussière »… 1675 : Jean Picard observe une luminescence verte en agitant un tube de baromètre ; on découvrira quelques siècles plus tard que cela est dû à l'électricité statique et aux vapeurs de mercure ; 1854 : Heinrich Geissler et Julius Plücker découvrent les rayons cathodiques, des rayons verts luminescents lorsque l'on établit une forte tension électrique dans une ampoule dont on a pompé l'air (faible pression de gaz) ; ils inventent ainsi la lampe à décharge, qui éclaire maintenant nos supermarchés d'une lumière blanche, nos rues et nos stationnements d'une lumière orange (lampes au sodium) ; 1897 : J. J. Thomson établit que ces rayons cathodiques sont constitués de particules chargées négativement arrachées à la matière, et découvre ainsi l'électron ; c'est la première décomposition de l'atome ; 1900 : Max Planck montre la quantification des échanges d'énergie dans la matière (recherches sur le corps noir) ; 1911 : expérience de Rutherford : il bombarde une feuille d'or par des particules alpha (des noyaux d'hélium, chargés positivement, obtenus par radioactivité) ; il en déduit que : la plupart des particules vont en lignes droites, donc la matière est « pleine de trous » ; mais certaines sont déviées et même rebroussent chemin, donc elles rencontrent des îlots très concentrés de matière chargée positivement (les + se repoussent entre eux). Il en déduit le modèle atomique planétaire : l'atome est constitué d'un noyau positif très petit et d'électrons tournant autour ; ce modèle pose un gros problème : en tournant, les électrons devraient perdre de l'énergie par rayonnement, et donc s'écraser sur le noyau… (ex.: Capture K) 1913 : Niels Bohr réunit les concepts de Planck et de Rutherford, et propose un modèle atomique quantique: les orbites des électrons ont des rayons définis, il n'existe que quelques orbites « autorisées » ; ainsi, les échanges d'énergie quantifiés correspondent à des sauts entre les orbites définies, et lorsque l'électron est sur l'orbite la plus basse, il ne peut pas descendre en dessous et s'écraser (mais ce modèle n'explique pas pourquoi) ; 1914 : l'expérience de Franck et Hertz valide le modèle de Bohr : ils bombardent de la vapeur de mercure avec des électrons ; l'énergie cinétique perdue par les électrons traversant les vapeurs est toujours la même ; 1924 : Louis de Broglie postule la dualité onde-corpuscule ; 1926 : Schrödinger modélise l'électron comme une onde, l'électron dans l'atome n'est donc plus une boule mais un « nuage » qui entoure le noyau ; ce modèle, contrairement aux autres, est stable car l'électron ne perd pas d'énergie. Modèles obsolètes Les modèles présentés dans cette section sont trop éloignés de la réalité pour pouvoir être utilisés. Ils ne sont présentés ici qu'à titre historique. Modèle de J.J. Thomson ou modèle de l'électron élastiquement lié à l'atome Avec la découverte de l’électron en 1897, on savait que la matière était composée de deux parties : une négative, les électrons, et une positive, le noyau. Dans le modèle imaginé alors par Joseph John Thomson, les électrons, particules localisées, baignaient dans une « soupe » positive, à l’image des pruneaux dans le far breton (ou dans le plum-pudding pour les Britanniques ou encore comme des raisins dans un gâteau). Ce modèle fut invalidé en 1911 par l'expérience d’un de ses anciens étudiants, Ernest Rutherford. Modèle planétaire de Rutherford L'expérience de Rutherford met en évidence que les charges positives ne sont pas « étalées » entre les électrons, mais sont concentrées en de petits points. Il bombarda une fine feuille d'or par un faisceau de particules alpha (particules de charges électriques positives). Il observa que les particules étaient déviées faiblement, ce qui ne correspondait pas au résultat prévu par le modèle de Thomson, pour lequel, elles n'auraient pas dû la traverser. Rutherford imagine donc un modèle planétaire : l'atome est constitué d'un noyau positif autour duquel tournent des électrons négatifs. Entre le noyau et ses électrons, un très grand vide existe. Ce modèle fut très vite mis en défaut par les équations de Maxwell d'une part, qui prédisent que toute charge accélérée rayonne de l'énergie, et par les expériences montrant la quantification des niveaux d'énergie d'autre part. Modèles approchés couramment employés Modèle des sphères dures Le modèle le plus simple pour représenter un atome est une boule indéformable. Ce modèle est très utilisé en cristallographie. Une molécule peut se voir comme plusieurs boules accolées, un cristal comme des boules empilées. On utilise parfois une représentation « éclatée » : les atomes sont représentés comme des petites boules espacées, reliées par des traits, permettant de faire ressortir les directions privilégiées, les angles et de visualiser le nombre des liaisons. Ce modèle correspond bien à certaines propriétés de la matière, comme la difficulté de comprimer les liquides et les solides, ou bien le fait que les cristaux ont des faces bien lisses. En revanche, il ne permet pas d'expliquer d'autres propriétés, comme la forme des molécules : si les atomes n'ont pas de direction privilégiée, comment expliquer que les liaisons chimiques révèlent des angles bien définis ? Modèle de Bohr Un modèle fut développé par Niels Bohr en 1913 à partir des propriétés mises en évidence par Planck et Rutherford. Dans le modèle des sphères dures, l’atome est un objet entier, indécomposable. Or, on sait depuis le milieu du que l’on peut en « arracher » des particules portant une charge électrique négative, les électrons. Dans le modèle de Bohr, l’atome est composé d’un noyau chargé positivement, et d’électrons tournant autour, les rayons des orbites des électrons ne pouvant prendre que des valeurs bien précises. Le noyau est très compact, d’un diamètre d’environ 10 à 10 m, c’est-à-dire que le noyau est cent mille à un million de fois plus petit que l’atome ; il porte une charge électrique positive. C’est aussi la partie la plus lourde de l’atome, puisque le noyau représente au moins 99,95 % de la masse de l’atome. Les électrons sont ponctuels, c’est-à-dire que leur rayon est admis quasi nul (tout du moins plus petit que ce que l’on peut estimer). Ils portent une charge négative. Pour des raisons de lisibilité, le schéma ci-dessous n’est donc pas à l’échelle, en ce qui concerne les dimensions du noyau et des électrons, ni aussi pour les rayons des différentes orbites (on notera ici que le nombre d’électrons sur les orbites n’est pas prédit par le modèle). Cette vision permet de décrire les phénomènes spectroscopiques fondamentaux, c’est-à-dire le fait que les atomes absorbent ou émettent seulement certaines longueurs d’onde (ou couleur) de lumière ou de . En effet, le système {noyau+électrons} étant stable et confiné, d’énergie négative, il ne possède qu’un ensemble discret d’états (et donc de niveaux) d’énergie : c’est le passage d’un état à l’autre de l’atome qui provoque une émission discrète d’énergie, ce qui explique donc les raies spectroscopiques des atomes. Le modèle de Bohr, décomposant l’atome en deux parties, un noyau et un nuage d'électrons, est plus précis que le modèle des sphères dures, pour lequel la surface de la sphère correspond à l’orbite des électrons extérieurs. Cependant, très vite, le modèle de l’atome de Bohr ne permettra pas d’expliquer l’ensemble des observations (effet Zeeman). Il faut attendre 1924-1926 pour qu’avec Schrödinger, les orbites deviennent orbitales avec des énergies stationnaires : la mécanique quantique est née. Modèle actuel : modèle de Schrödinger La naissance de la mécanique ondulatoire de Louis de Broglie en 1924, généralisée par Erwin Schrödinger en 1926 amène à proposer un nouveau modèle, dont les aspects relativistes furent décrits par Paul Dirac en 1928 ; il permet d'expliquer la stabilité de l'atome et la description des termes spectroscopiques. Dans ce modèle, les électrons ne sont plus des billes localisées en orbite, mais des nuages de probabilité de présence. Ce point de vue, révolutionnaire, peut choquer en première approche. Cependant la représentation que l'on pouvait se faire d'un électron — une petite bille ? — était dictée par les formes observées dans le monde macroscopique, transposées sans preuves dans le monde microscopique. Il faut bien se douter du fait que ce que l'on connaît de l'électron ne repose que sur des manifestations indirectes : courant électrique, tube cathodique (télévision)… Depuis les années 1930, on modélise ainsi l'électron par une « fonction d'onde », généralement notée Ψ, dont le carré de la norme représente la densité de probabilité de présence. Pour représenter fidèlement les propriétés de l'électron, on ne dispose que de fonctions mathématiques compliquées ; cette abstraction rebute encore bien des physiciens. Nous essayons ci-dessous de donner une image de la notion de fonction d'onde, image nécessairement imparfaite. Imaginons que hors de l'atome, l'électron soit une petite bille. Lorsque l'électron est capturé par l'atome, il se « dissout » et devient un nuage diffus, il s'« évapore ». Quand on l'arrache de l'atome, il redevient une petite bille, il se « recondense ». Il existe d'autres exemples d'objet qui changent de forme, par exemple, hors de l'eau, le sel est sous forme de cristaux ; mis dans l'eau, il se dissout, et si l'on fait s'évaporer l'eau, on retrouve des cristaux. Le sel change de forme (cristal compact ou dissous dans l'eau), mais on a tout le temps du sel. De manière un peu plus exacte : un électron, hors d'un atome, est représenté par un paquet d'ondes, qui peut être considéré, dans certaines limites, comme une petite bille. La mécanique quantique démontre qu'un tel paquet d'ondes s'étale au cours du temps ; au contraire, un électron d'un atome conserve la structure de la fonction d'onde associée à l'orbite qu'il occupe (tant qu'il n'est pas éjecté de l'atome). La mécanique quantique postule donc, non la conservation de la forme (non connue) de l'électron, mais la conservation de l'intégrale de la probabilité de présence. Dans le modèle de Schrödinger, les nuages correspondant aux différents électrons s'interpénètrent ; il n'est pas question de se donner une représentation individuelle des électrons chacun sur son orbite, comme cela était dans le cas du modèle de Bohr. Cela est d'autant plus vrai que les électrons sont des particules identiques indiscernables. Les effets d'échange amènent à considérer que chaque électron de l'atome est à la fois sur chaque orbitale occupée (correspondant à une configuration électronique donnée). L'ionisation de l'atome (l'arrachement d'un électron de l'atome) peut alors être représentée par le schéma simplifié ci-dessous. Pour éviter des complications inutiles, on considérera l'atome le plus simple (l'atome d'hydrogène) afin de montrer quelques schémas dévoilant les points fondamentaux du modèle : le nuage électronique associé à l'état fondamental, révélant (comme d'autres états) la possibilité pour l'électron d'être au sein du noyau, ce qui a des conséquences en physique nucléaire : capture électronique ; le nuage électronique associé à une combinaison linéaire de deux orbitales associées au premier niveau excité. Cet exemple montre la possibilité d'obtenir des nuages électroniques pointant vers l'extérieur de l'atome… Nous sommes ainsi préparés aux liaisons moléculaires. Soit la densité de probabilité de présence de l'électron au point de coordonnées sphériques . Par définition de cette densité, la probabilité que l'électron se trouve dans l'élément de volume entourant le point est . Dans l'état fondamental, la densité de probabilité est de symétrie sphérique, c'est-à-dire que ne dépend pas de ni de : on peut la noter plus simplement . On montre que est maximale pour (et décroît jusqu'à 0 quand ) ; autrement dit, le point où l'électron a le plus de chances de se trouver est au centre de l'atome. Considérons maintenant la densité radiale de probabilité de présence de l'électron, . Par définition de cette densité, la probabilité que l'électron se trouve dans une couronne sphérique d'épaisseur autour de la distance radiale , de volume , est , donc . On montre que est une fonction croissante puis décroissante de , nulle pour et et maximale pour où est le rayon de la première orbite du modèle de Bohr (). Autrement dit, la distance du centre de l'atome à laquelle l'électron a le plus de chances de se trouver est . En fonction de l'état quantique de l'électron (fondamental, excité…) ces nuages peuvent prendre différentes formes, qui sont décrites en particulier par les harmoniques sphériques. La forme la plus simple est la symétrie sphérique, montrée en particulier, ci-dessus, dans le cas de l'état fondamental, |1s>. Des combinaisons linéaires de fonctions d'onde, utilisant des harmoniques sphériques distinctes, permettent l'apparition d'une anisotropie qui va devenir essentielle pour le passage de la notion d'atome à celle de molécule. Le schéma ci-contre montre une coupe de la densité de probabilité de présence de l'orbitale hybride | > de l'atome d'hydrogène, coupe contenant Oz axe de symétrie de l'orbitale atomique. Pour cet exemple, l'axe Oz devient une direction privilégiée, mais de plus la densité de probabilité de présence s'étale plus loin pour une orientation donnée. Ce modèle permet d'expliquer : la stabilité de l'atome, les charges sont accélérées, mais elles sont contraintes par la mécanique quantique (relations d'incertitude) ; la forme des molécules : orientation préférentielle des nuages électroniques ; l'organisation des cristaux : le nuage électronique se comporte comme une coquille dure ; les effets spectroscopiques (la quantification des échanges d'énergie) : le nuage ne peut prendre que des formes déterminées, notamment en ce qui concerne la distance r1 du maximum de densité au noyau. On notera pour terminer que des corrections relativistes sont à apporter, dans le cas des atomes de numéro atomique élevé, pour la détermination des niveaux internes (les vitesses des électrons sur les orbites du modèle de Bohr sont alors importantes). Noyau atomique Si la mécanique quantique permit d'expliquer rapidement les caractéristiques spectroscopiques des atomes et des molécules, le cœur de l'atome, son noyau, fut plus difficile à comprendre. Les difficultés sont ici de deux ordres : l'une correspondant à l'importance de l'énergie des particules sondes permettant d'atteindre les dimensions de l'ordre du fermi, l'autre à la nécessaire invention d'au moins une interaction supplémentaire permettant la stabilité d'un noyau constitué de protons (qui se repoussent électriquement) et de neutrons. Cette compréhension de la cohésion du noyau devait aussi expliquer les phénomènes de radioactivité alpha, bêta et gamma, dont les premières observations dataient de la dernière décennie du . La décennie qui précéda la Seconde Guerre mondiale mena à la découverte des deux interactions maîtresses de la stabilité du cœur : l'interaction forte et l'interaction faible. La petitesse de la portée de ces deux interactions, respectivement 10 m et 10 m explique les difficultés expérimentales rencontrées. Les difficultés théoriques ne manquent pas, non plus ; il ne s'agit pas de lois physiques aussi simples que celles de l'électromagnétisme, même compliquées par la mécanique quantique, mais de la compréhension de toutes les particules élémentaires… L'invention des quarks et des gluons donne ainsi la vision actuelle de l'interaction qui maintient ensemble les nucléons. Cette physique nucléaire mène aussi à l'explication de la nucléosynthèse, expliquant les aspects nucléaires du tableau de Mendeleïev. On se retrouve là dans le foisonnement de la naissance de l'univers et de la dynamique des étoiles. Notation Un atome est couramment désigné par son symbole chimique, complété par son nombre de masse A (égal au nombre de nucléons de l'atome) placé en haut et à gauche du symbole. Exemple : le carbone 12 de nombre de masse 12 est noté . Il est d'usage de compléter cette écriture par le numéro atomique Z, placé en bas et à gauche du symbole, pour décrire une réaction nucléaire dans laquelle intervient un isotope. Le carbone 12 est ainsi noté . Ainsi, le carbone 14 et le carbone 12 sont deux isotopes. Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie . . Filmographie Le roman de l'atome, documentaire Articles connexes Nucléosynthèse Réaction chimique Réaction nucléaire Règle de l'octet Règle du duet Orbitale atomique Atome d'hydrogène Raie à 21 centimètres Liens externes « Atome : voyage au centre de la matière », Eurêka !, France Culture, 5 juillet 2022. Fundamental Physical Constants – Complete Listing Alfred Kastler, Le concept d'atome depuis cent ans Masses des atomes classés par ordre alphabétique, sur atomer.fr Sketching of History of Statistical Mechanics and Thermodynamics La taille des atomes, Astronoo e-penser, L'atome (partie 1 et partie 2), sur YouTube Histoire de la chimie Histoire de la physique
Un atome est la plus petite partie d'un corps simple pouvant se combiner chimiquement avec un autre. Les atomes sont les constituants élémentaires de toutes les substances solides, liquides ou gazeuses. Les propriétés physiques et chimiques de ces substances sont déterminées par les atomes qui les constituent ainsi que par l'arrangement tridimensionnel de ces atomes.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Agriculture%20en%20Arabie%20saoudite
Agriculture en Arabie saoudite
L'agriculture représente approximativement 2 % du produit intérieur brut du Royaume d'Arabie saoudite et emploie près de 5 % de la population active. L'État est très engagé pour la production agricole du pays, qui doit cependant importer 70 % de sa nourriture. Les exportations sont principalement constituées de dattes, œufs, poisson, volaille, fruits, légumes et fleurs. Caractéristiques générales L'Arabie saoudite dispose de 3 millions d'hectares de terres arables. Mais l'économie du royaume est quasiment fondée sur l'or noir et la dégringolade des tarifs pétroliers a dirigé à un relâchement du développement. Dès qu'ils ont atteint 3,5 % du produit intérieur brut il y a 1 an, la marge de progression économique saoudienne s'est clairement diminuée en 2016, n'atteignant que 1,2 % du produit intérieur brut en fonction des évaluations. Le gouffre de la dette est allé jusqu'à 14,1 % du produit intérieur brut, en augmentation importante face à 2015 mais inférieur aux estimations. Le déficit public (14 % du produit intérieur brut) a clairement amélioré mais demeure soutenable en raison des grandes stocks saoudiens. Les états financiers 2017 stoppent la politique de rigueur et envisagent des relevés de soutien à la marge de progression. Production traditionnelle La production traditionnelle se limite à de rares zones arables fertiles (3 % de la superficie, surtout dans les hautes terres du sud-ouest, en raison du passage de la mousson, et un peu dans le Nord-Ouest (Al-Hudud ach-Chamaliya) à ressources hydriques suffisantes (collines, montagnes ou vallées recevant de faibles précipitations, nombreux oueds, et absence de rivières et de lacs), essentiellement pour la survie du groupe sédentaire (clan, tribu), et accessoirement de vente aux villes, agglomérations, ou autres tribus, par l'intermédiaire de clans (semi-)nomades. Outre les hauteurs de l'Asir (Abha), du Jizan, de l'Al Bahah et de Najran, la basse plaine côtière de la Tihama (ouest) supporte une agriculture de subsistance, pour une population peu nombreuse. À l'intérieur, au centre, au Nord et à l'Est, rares sont les zones à eaux souterraines permettant une agriculture limitée. Les rares grandes oasis sont sur sols passablement fertiles et nappes phréatiques élevées : Al-Hassa (Al-Hufuf), Al Khardj, Al-'Ula (Dadan), Haïl, Khaybar, Qatif, Sakaka, Tabuk, Tayma, pour les dattes et les agrumes. L'élevage de bétail (ovins, caprins, bovins, camélidés), par des populations bédouines, est possible uniquement de manière semi-nomade, selon les zones et saisons (ou annés) de disponibilité de fourrage et d'eau de pluie (sources et puits à entretenir, développer et partager), en accord, complémentarité et coopération (et parfois/souvent en conflit) avec les populations plus sédentaires. Les commerçants itinérants (route de l'encens et de la myrrhe) et les pèlerins (Hajj) circulent en caravanes avec approvisionnement et sous protection contre rémunération. Les bédouins eux-mêmes, généralement en petits groupes indépendants, familiaux, se protègent contre les incursions d'autres groupes, à l'intérieur de fédérations tribales, en développant des relations complexes intra-tribales et inter-tribales. Cette économie de subsistance tient jusque dans les années 1930. La population du pays dépasse rarement deux millions d'habitants pendant près de deux millénaires. Elle atteint 3 millions vers 1950, 4 vers 1960, 20 vers 2000, 35 en 2021. La démographie du Yémen suit à peu près la même courbe, de même que la démographie des Émirats arabes unis cumulée avec celle d'Oman, de Bahreïn, du Qatar. Au total, la péninsule arabique abrite environ 10 millions d'habitants en 1950 et 90 en 2020. Histoire récente La part de l'agriculture dans le PNB saoudien ne cesse de décroître depuis 1960 jusqu'à atteindre moins de 3 % du PIB au milieu des . Bénéficiant d'aides gouvernementales, le secteur reprend peu à peu de l'importance jusqu'à représenter 13 % du PNB vers 1985. Il retombe pourtant à 7 % en 1990 et à 2,7 % en 2014. En revanche, le nombre de personnes employées par l'agriculture, l'élevage et la pêche est en augmentation ; il équivaut en 2005 à 6,7 % de la population active. Le gouvernement encouragee vigoureusement les efforts en matière agricole dans les à 2000, poursuivant à long terme un objectif d'autosuffisance alimentaire avant d’abandonner cet objectif. La surface cultivée passe de dans les à un pic de hectares à 1991 à une moyenne de d'hectares entre 1995 et 2006 avant de baisser à un million d'hectares en 2013. L'industrie agroalimentaire est en essor, utilisant surtout des produits de base importés, passant de 460 firmes en 2002 à 732 en 2012. En 2014, l'Arabie saoudite importe des ingrédients alimentaires et des produits en vrac pour un traitement ultérieur pour une valeur d'environ 4,5 milliards de dollars américains. Elle exporte une partie importante de sa production de produits alimentaires transformés, estimée à 2,9 milliards de dollars en 2014. Culture du blé (1973-2016) La production céréalière saoudienne repose massivement sur l'irrigation, à part dans les montagnes de l'Asir où les pluies de la mousson pourvoient aux besoins des cultures grâce à un système de rétention des eaux impliquant l'usage de terrasses. Depuis 1973, l'objectif numéro un a été l'extension de la surface cultivée, en particulier dans les régions où le blé en culture irriguée domine. Cette surface cultivée est passée de en 1973 à en 1990 et en 2000, la majeure partie de l'expansion venant des terres à blé. Le gouvernement offrant plusieurs fois le prix du marché pour le blé produit dans le pays, la surface consacrée au blé a littéralement explosé, passant de en une dizaine d'années. En 1954, la production est seulement de , mais le royaume devient autosuffisant en 1981 et en 1989, elle passe à de tonnes. Le record est atteint en 1991 avec de tonnes de blé qui ont donné lieu à de ryals saoudiens ( de dollars valeur 1991 soit milliards de $ actuels) de subvention agricole. Les besoins domestiques se limitant à , l'excédent est alors exporté ou donné, faisant de ce pays le exportateur mondial en 1992. Sous le règne de , la région du Nadj se métamorphose : les Saoudiens font pousser du blé dans le désert ; le sable cède la place à des centaines de cercles de blés verts au centre desquels des arroseurs automatiques font jaillir l'eau : les fermes circulaires. Celle-ci provient de sources surexploitées depuis les et désormais en voie de disparition. L'agriculture consomme plus de 80 % de l’eau du Royaume, alors qu’elle ne fournit que 20 % de son alimentation. L’Arabie Saoudite décide pour limiter cette consommation excessive d'eau d’arrêter sa production de blé en 2016. Politique agricole L'Arabie saoudite a mené une politique agricole volontariste à partir des années 1970, visant à être autosuffisante. Cet objectif est abandonné en 2008, en raison de sa trop forte consommation d'eau. Le royaume vise dès lors à « délocaliser » cette production agricole, notamment par l'achat de terres dans les pays voisins. Productions agricoles et animales L'Arabie saoudite est un pays grand comme 4 fois la France, essentiellement désertique, excepté une frange semi-désertique (< 200 mm de pluies) située au nord à proximité de la frontière jordanienne, et une petite chaîne montagneuse au Sud-Ouest (500 mm) à proximité de la mer rouge et du Yémen Les principales productions agricoles sont par ordre décroissant, les céréales, les fruits (dattes principalement), les fourrages et les légumes. Les principales productions animales sont les vaches laitières, la volaille (poulet de chair et œufs), les chameaux, les petits ruminants, l’aquaculture. L’essentiel de la production est concentrée autour de quelques grandes entreprises intégrées, allant de la production agricole jusqu’au produit industriel fini. Les plus grandes d’entre elles ont été publiques avant d’être progressivement privatisées. Leurs productions étaient principalement les céréales, le fourrage et le lait, avant de diversifier leur production agricole et industrielle. Une part de plus en plus importante de leurs productions se fait en dehors du pays, Afrique et Amérique pour la production agricole, Moyen-Orient pour la production agroalimentaire. Seuls les élevages de chameaux et de petits ruminants sont majoritairement le fait de petites exploitations, le plus souvent bédouines. L'Arabie saoudite a produit, en 2018 : 1,3 million de tonnes de dattier ( producteur mondial après l'Égypte) ; de pastèque ; de orge ; de blé ; de pomme de terre ; de tomate ; de sorgho ; de concombre... En plus de petites productions d'autres produits agricoles. Échanges commerciaux Malgré une production agricole et agroalimentaire significative, l’Arabie saoudite importe près de 80 % de ses besoins alimentaires, 22Mds€ en 2015. Les principaux postes sont les céréales (premier importateur mondial d’orge), les préparations alimentaires et les viandes (volailles principalement). Au cours des 10 dernières années la croissance moyenne des importations agroalimentaires a été en moyenne de 12 % par an, et même de 15 % en moyenne pour les préparations alimentaires, la viande et les fruits et légumes. Ce taux de croissance exceptionnel résulte d’une forte hausse de la population et de son pouvoir d’achat. Elle a, par ailleurs, récemment réformé ses politiques agricoles en faisant des choix drastiques sur les productions qu’elle souhaite développer. Elle veut limiter l’utilisation de ses ressources en eau. L’Arabie saoudite souhaiterait développer ses exportations de dattes vers l’Europe et la France notamment. Malgré un triplement de ses exportations en 10 ans, sa part de marché n’est cependant que de 4 %, au , loin derrière le Brésil, l’Inde et les États-Unis, à égalité avec l’Allemagne, l’Irlande et l’Égypte. À noter la présence des émirats arabes unis à la , qui correspond pour l’essentiel à des réexportations en provenance des mêmes pays d’origine précités. À noter la faible part de marché des céréales françaises dû aux conditions défavorables de la campagne 2014/2015 et pour le blé, à un taux de protéine, 11 %, ne répondant pas aux conditions des appels d’offres. Les perspectives de développement des exportations concernent tous les secteurs tant la croissance du marché saoudien est importante et tant la notoriété des produits est bonne. À noter que le fonds souverain saoudien spécialisé dans l’agroalimentaire, la Saudi Agriculture and Livestock Investment Company et les entreprises saoudiennes en général sont très intéressées par la création de partenariats avec des entreprises françaises sous la forme de joints venture, de franchise, d’investissements croisés ou plus simplement de fourniture d’expertise. L’expérience récente dans les secteurs des céréales et de la viande notamment, montre que l’accès au marché des sociétés étrangères est très largement facilité, lorsque ces dernières acceptent des prises de participation de la part d’investisseurs saoudiens. Accords internationaux Adhérent de l'organisation mondiale du commerce depuis 2005, exportateur international, membre du G20, l'Arabie saoudite endosse une fonction majeure dans la finance internationale ( économie internationale). Élaboré sur la proximité des dispositifs stratégiques, culturels et économes, ce groupe prenne son temps pour réaliser ses ambitions, à la représentation de la conception d'un marché commun et d'une union monétaire qui paraît s'éloigner (retrait d'Oman et des EAU), malgré l'élaboration deux ans plus tôt d'un Conseil Monétaire commun et d'un coût douanier incroyable. Ce maillage bilatéral, régional et multilatéral permet à l'Arabie saoudite de rendre plus simple grandement ses transactions et l'extension de ses sociétés dans un autre pays, surtout dans les pays du golfe. Relations Bilatérales Cette relation s'est accélérée avec la consultation au cours du mois de mai à Riyad de Nicolas Sarkozy, qui a abouti à l'approbation d'un programme d'action très audacieux, comportant plusieurs programmes. Le déploiement de ce schéma a été engagée sans attendre avec le triomphe des deux Honoraires conjointes qui se sont tenues coup sur coup dans le courant de l'année 2015 dans la capitale, ensuite au mois d' à Riyad en simultané qu'un important Communauté d'histoires. La quasi-totalité des protagonistes saoudiens admettent la qualité et le savoir-faire française dans le marché, mais regrette le pas beaucoup de visibilité de la proposition française sur le secteur saoudien. D'autres seraient susceptible de suivre dans les secteurs de la management des ressources marines, des recherches agronomique, de la fabrication animale. Notes et références Annexes Articles connexes Arabie préislamique Histoire du commerce des épices Histoire économique de l'Arabie saoudite Liens externes Site SAUDINF Chiffres
L'agriculture représente approximativement 2 % du produit intérieur brut du Royaume d'Arabie saoudite et emploie près de 5 % de la population active. L'État est très engagé pour la production agricole du pays, qui doit cependant importer 70 % de sa nourriture. Les exportations sont principalement constituées de dattes, œufs, poisson, volaille, fruits, légumes et fleurs.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Amharique
Amharique
L’amharique ( ; autonyme ) est une langue chamito-sémitique de la famille des langues sémitiques, une famille au sein de laquelle elle occupe, quant au nombre de locuteurs, la deuxième place après l'arabe. En raison de la politique linguistique avant la chute du Derg, la langue est parlée en Éthiopie par une majorité de la population, soit comme langue maternelle , soit comme langue seconde ou véhiculaire. Depuis l'entrée en vigueur de la Constitution de 1994, l'amharique a perdu son statut de langue officielle unique, l'article 5-1 affirmant la reconnaissance par l'État du même statut pour toutes les langues éthiopiennes ; toutefois, l'article 5-2 accorde à l'amharique le statut de langue de travail du gouvernement fédéral. En dehors de l'Éthiopie, l'amharique est parlé par environ 2,7 millions de personnes vivant en Égypte, en Israël, à Djibouti, au Yémen, au Soudan, aux États-Unis, ainsi qu'en Érythrée par une partie de la population ayant connu la période antérieure à l'indépendance en 1993. L'amharique s'écrit à l'aide de l'alphasyllabaire éthiopien. Transcription Il n'existe pas de romanisation standard de l'amharique, la graphie employée varie sensiblement selon les ouvrages et les langues. Il en existe cependant une transcription scientifique qui permet de rendre les caractères ge'ez de façon univoque. Elle exige des caractères spéciaux rarement disponibles sur les systèmes informatiques courants. On la rencontre donc peu en dehors des ouvrages de linguistique. Écriture Différences avec l'alphasyllabaire éthiopien original L'amharique s'écrit à l'aide de l'alphasyllabaire amharique, dérivé de l'alphasyllabaire éthiopien. Plusieurs lettres ont été ajoutées aux 26 de base : sept consonnes dont six palatales : ሸ (šä), ቸ (čä), ኘ (ñä), ዠ (žä), ጀ (ǧä), ጨ (č'ä) et le ኸ (hä). Les six consonnes palatales correspondant à des dentales, c'est un élément bien visible dans la graphie. Les six nouvelles consonnes ont aussi été insérées dans l'alphabet après les dentales. le ኧ (ä) le ቨ (vä), utilisé pour les emprunts : ቪዛ (viza, visa) un certain nombre de labio-vélaires. Outre les ajouts, l'alphasyllabaire amharique se distingue par la prononciation identique de quelques lettres différentes : ሰ et ሠ : sä ሀ, ሐ, ኀ et ኸ : consonne fricative glottale sourde አ et ዐ : a ጸ et ፀ : s'ä Historiquement, ces sons ont été distincts. Ainsi, አ (ʾ) et ዐ (ʿ) sont à l'origine un coup de glotte et une pharyngale fricative sonore. Ces consonnes sont devenues des « porteurs de voyelles ». Lecture Tout comme l'alphasyllabaire éthiopien, l'amharique se lit de gauche à droite. Les caractères sont séparés et n'ont pas de forme initiale, médiane, finale ou cursive, ou de différenciation majuscule - minuscule. Chaque caractère se présente sous sept formes, appelées « ordres », correspondant à la voyelle. Les ordres portent tous un nom en ge'ez, indiqué entre parenthèses : ä (ግዕዝ, gəʼəz, « premier ») u (ካዕብ, kaʼəb, « deuxième ») i (ሣልስ, saləs, « troisième ») a (ራብዕ, rabə(ʾ), « quatrième ») e (ኃምስ, haməs, « cinquième ») ə (ሳድስ, sadəs, « sixième ») o (ሳብዕ, sabe(ʾ), « septième ») La lecture ne présente en général pas de difficultés ; par exemple, le troisième caractère de la première ligne se lit « hi ». Néanmoins, certains éléments sont sujets de réflexions. L'alphasyllabaire amharique n'indique pas les géminations, ce qui peut prêter à confusion ; አለ peut se lire alä, « il a dit » ou allä, « il y a ». Seul le contexte permet un choix. Dans la retranscription, la gémination est indiquée par un redoublement de la consonne. Un deuxième problème se rapporte au sixième ordre ə, qui peut être la consonne suivie de la voyelle ou la consonne uniquement. La connaissance du terme et de sa prononciation se révèle indispensable. Le mot ደንበር, « frontière » pourrait se lire dänəbär, mais la lecture correcte est dänbär, la consonne n étant prononcée sans la voyelle. Le sixième ordre n'est presque jamais prononcé à la fin du mot. On dira, pour le mot ስንት, « combien », sənt et non səntə. Une des rares situations où ce sixième ordre est prononcé est la récitation de la poésie. Enfin, les lettres suivantes sont lues avec un a au premier ordre et non un ä : ሀ (ha), ሐ (ha), ኀ (ha), አ (a) et ዐ (a). Orthographe L'orthographe est également peu compliquée, encore en raison de la nature de l'alphasyllabaire. Un questionnement existe autour du choix dans les lettres prononcées de manière identique. Celles-ci portent d'ailleurs des noms spécifiques pour bien les distinguer. La lettre est nommée en référence à un mot dans lequel on l'emploie. Ainsi, on parle du ንጉሡ ፡ ሠ, nəgusu sä, ce qui signifie « le sä de nəgus », c'est-à-dire celui employé pour écrire le mot « nəgus ». les deux sä : ሰ : እሳቱ ፡ ሰ, əsatu sä. On utilise cette lettre pour écrire le mot እሳት, əsāt en ge'ez et əsat, en amharique : « feu ». ሠ : ንጉሡ ፡ ሠ, nəgusu sä, utilisée pour le mot ንጉሥ, nəgus, « roi » en ge'ez et en amharique. les trois h, lus avec une voyelle a au premier ordre, strictement identique au quatrième : ሀ : ሃሌታው ፡ ሀ, halletaw ha. ሃሌታ, hālletā signifie « chanter alléluia » en ge'ez. ሐ : ሐመሩ ፡ ሐ, hameru ha. ሐመር, ḥamar, « bateau » en ge'ez. ኀ : ብዙኀኑ ፡ ኀ, bəzuhanu ha. ብዙኃን, bəzuḫān, « beaucoup » en ge'ez. les deux a, lus a aux premier et quatrième ordres: አ : አሌፉ ፡ አ, alefu a. Le a aleph. ዐ : ዐይኑ ፡ ዐ, aynu a. Le a ʿayin. les deux s'ä : ጸ : ጸሎቱ ፡ ጸ, sʼälotu sʼä. ጸሎት, sʼalot, en ge'ez et sʼälot, en amharique : « prière ». ፀ : ፀሐዩ ፡ ፀ, sʼähayu sʼä. ፀሐይ, sʼaḥay, en ge'ez et sʼähay, en amharique : « soleil ». Le choix d'un caractère ne modifie en rien la prononciation. Toutefois, la décision d'écrire avec une lettre au lieu qu'une autre renvoie généralement à l'étymologie ge'ez, défendue par les traditionalistes. Un exemple est celui du mot ንጉሥ, nəgus, qui s'écrit avec le sä ሠ et non ሰ. Pour ce terme, l'écriture d'origine est généralement respectée et connue, ce qui n'est pas toujours le cas. Il y a des débats entre traditionalistes sur les étymologies afin de justifier le choix d'un caractère. Au premier ordre, les lettres ሀ, ሐ, ኀ, አ et ዐ sont lues avec une voyelle a identique au quatrième ordre. Phonologie Consonnes Les consonnes éjectives correspondent aux consonnes emphatiques du proto-sémitique. Elles sont transcrites avec un point suscrit. Dans les tableaux ci-dessous, les symboles qui ne font pas partie de l'Alphabet Phonétique International sont indiqués entre parenthèses. Voyelles Histoire Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie Wolf Leslau, Reference grammar of Amharic, Otto Harrassowitz Verlag, 1995, 1044 pages Girma Awgichew Demeke, The Origin of Amharic, Addis Abeba, Centre français des études éthiopiennes, études éthiopiennes , 2009 Dictionnaires J. Baetman, Dictionnaire amharigna-français suivi d'un vocabulaire français-amharigna, Dire Daoua, 1929, 21p. + 1262 & 433 cols Wolf Leslau, Concise amharique dictionary, Wiesbaden, 1976, 538 p. Berhanou Abebe, Eloi Fiquet (dir.), Dictionnaire français-amharique, Shama Books, 2003, 524 p. Berhanou Abebe (dir.); Dictionnaire amharique-français, Shama Books, 2004, 351 p. . Articles connexes Linguistique Liste de langues Langues par famille Langues chamito-sémitiques Langues sémitiques Langues éthiosémitiques Langues par zone géographique Langues en Afrique Langues en Éthiopie Alphasyllabaire guèze (ou alphasyllabaire éthiopien) Wikipédia en amharique Liens externes Listes de mots et documents sonores en amharique (The UCLA Phonetics Lab Archive) Ressources dictionnaires et autres en amharic Fonte et clavier amharique gratuits Inventaire de langues Langue officielle Langue en Éthiopie
L’amharique ( ; autonyme ) est une langue chamito-sémitique de la famille des langues sémitiques, une famille au sein de laquelle elle occupe, quant au nombre de locuteurs, la deuxième place après l'arabe. En raison de la politique linguistique avant la chute du Derg, la langue est parlée en Éthiopie par une majorité de la population, soit comme langue maternelle , soit comme langue seconde ou véhiculaire.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9%20Gide
André Gide
André Gide est un écrivain français, né le à Paris et mort le à Paris . Il obtient le prix Nobel de littérature en 1947. Après une jeunesse perturbée par le puritanisme de son milieu, le jeune Parisien, qui se lie d'une amitié intense et tourmentée avec Pierre Louÿs, tente de s'intégrer au milieu littéraire post-symboliste et d'épouser sa cousine. Une rencontre avec Oscar Wilde et un voyage initiatique avec Paul Albert Laurens le font rompre avec le protestantisme et vivre son homosexualité. Il écrit notamment Paludes qui clôt sa période symboliste et, après la mort « libératrice » de sa mère et ses noces avec sa cousine Madeleine en 1895, il achève Les Nourritures terrestres, dont le lyrisme est salué par une partie de la critique à sa parution en 1897, mais qui est aussi critiqué pour son individualisme. Après des échecs au théâtre, il s'affirme comme un romancier moderne dans la construction et dans les thématiques — en faisant notamment de l’arbitraire un sujet privilégié de sa réflexion — et s'impose dans les revues littéraires. Si André Gide y soutient le combat des dreyfusards, mais sans militantisme, il préfére les amitiés littéraires , amitiés qui s'effacent parfois avec le temps comme celle de Pierre Louÿs. C'est avec ces amis qu'il fonde La Nouvelle Revue française (NRF), dont il est le chef de file et joue dès lors un rôle important dans les lettres françaises. Parallèlement, il publie des romans sur le couple qui le font connaître, comme L'Immoraliste en 1902 ou La Porte étroite en 1909. Ses autres romans publiés avant et après la Première Guerre mondiale l'établissent comme un écrivain moderne de premier plan auquel on reproche parfois une certaine préciosité. Les préoccupations d'une vie privée marquée par l'homosexualité assumée et le désir de bousculer les tabous sont à l'origine de textes plus personnels comme Corydon (publié tardivement en 1924) où il défend l'homosexualité et la pédérastie. Puis Si le grain ne meurt (1926), récit autobiographique relate sa petite enfance bourgeoise, ses attirances pour les garçons et sa vénération pour sa cousine Madeleine, qu'il finit par épouser tout en menant une vie privée compliquée. Son œuvre trouve ensuite un nouveau souffle avec la découverte des réalités du monde auxquelles il est confronté. Ainsi, le voyageur esthète découvre l'Afrique noire et publie en 1927 le journal de son Voyage au Congo, dans lequel il dénonce les pratiques inhumaines des compagnies concessionnaires, mais aussi celles de l'administration coloniale et l'attitude de la majorité des Européens à l'égard des populations colonisées, déclenchant une crise politique. Au début des années 1930, il s'intéresse au communisme, s'enthousiasme pour le régime soviétique, mais subit une désillusion lors de son voyage sur place à l'été 1936. Il publie son témoignage la même année, Retour de l'U.R.S.S., qui lui vaut de virulentes attaques des communistes. Il persiste cependant dans sa dénonciation du totalitarisme soviétique au moment des procès de Moscou et s'engage, parallèlement, dans le combat des intellectuels contre le fascisme. En 1940, accablé par les circonstances, il abandonne La Nouvelle Revue française et quasiment l'écriture en se repliant sur la Côte d'Azur, puis en Afrique du Nord durant la guerre. Après le conflit, il est mis à l'écart de la vie littéraire, mais honoré par le prix Nobel de littérature en 1947. Il se préoccupe dès lors de la publication intégrale de son Journal. Il meurt le . Biographie Enfance Paul Guillaume André Gide naît le 22 novembre 1869 au 19 de la rue Médicis, dans le 6ème arrondissement de Paris. Son père est Jean Paul Guillaume Gide, professeur à la faculté de droit de Paris, mort le 28 octobre 1880, et sa mère Juliette Marie Rondeaux. Le premier, originaire d'Uzès, descend d'une austère famille huguenote qui cultive le souvenir des dragonnades et l'esprit de résistance. La seconde est la fille de riches bourgeois rouennais, anciennement catholiques et convertis au protestantisme depuis quelques générations. L'enfance de Gide est marquée par une alternance entre des séjours en Normandie et des séjours chez sa grand-mère paternelle à Uzès, dont il aime passionnément les paysages. Il attachera beaucoup d'importance à ces influences contradictoires, quitte à exagérer leur caractère antithétique. Il est aussi le neveu de l'économiste Charles Gide. À Paris, les Gide habitent successivement 19 rue de Médicis, puis rue de Tournon (à partir de 1875), à proximité du jardin du Luxembourg. Non loin d'eux, s'installe Anna Shackleton, une pieuse Écossaise jadis placée auprès de la famille Rondeaux comme gouvernante et institutrice de Juliette, qui s’est liée avec elle d'une amitié indéfectible. Anna Shackleton, par sa douceur, sa gaieté et son intelligence, joue un rôle important auprès du jeune Gide. Évoquée dans la Porte étroite et dans Si le grain ne meurt, sa mort, en 1884, le marque profondément et douloureusement. Enfant, André Gide commence l'apprentissage du piano, qu'il redécouvrira dans les années trente au contact de Youra Guller, rencontre qui réorientera le dernier tiers de sa vie. Interprète sensible à l'analyse fine et originale, il regrettera de ne pas avoir connu assez tôt les professeurs qui eussent fait de lui un véritable musicien. En 1877, il intègre l'École alsacienne, entamant une scolarité discontinue. En effet, il est bientôt renvoyé pour trois mois après s'être laissé aller à ses , c'est-à-dire la masturbation. Peu après son retour en classe la maladie l'en éloigne à nouveau. Malgré les objurgations médicales et parentales, l'onanisme reprendra plus tard sa place parmi ses habitudes, ce qui lui fera écrire à qu'il a vécu jusqu'à cet âge . Le décès de son père, le , l'écarte un peu plus d'une scolarité normale. Déjà marqué par la mort d'un petit cousin, Émile Widmer, qui provoque chez lui une profonde crise d'angoisse, baptisée, d'après Goethe, du nom allemand de Schaudern, André perd, avec la mort de Paul Gide, une relation heureuse et tendre, qui le laisse seul face à sa mère : . Juliette Gide, souvent présentée comme une mère rigoriste et castratrice, n'en éprouve pas moins pour son enfant un amour profond, tout comme celui qu'André Gide lui porte. Elle aura toujours à cœur de l'accompagner dans son cheminement intellectuel – quitte à y porter la contradiction – et montrera une souplesse d'esprit bien supérieure à celle que l'on pouvait attendre d'une jeune fille Rondeaux. Il n'en reste pas moins que son amour étouffant, sa a souvent excédé son fils. Durant l'année 1881, Juliette Gide l'emmène d'abord en Normandie où elle confie son instruction à un précepteur peu inspiré. Puis elle le conduit à Montpellier, auprès de l'oncle Charles Gide. Persécuté par ses condisciples, Gide échappe au lycée grâce à une maladie nerveuse plus ou moins simulée. Après une série de cures, il réintègre l'École alsacienne en 1882, avant que des migraines ne l'en chassent. Suit une alternance de séjours entre Paris et Rouen, où le jeune André est confié à des professeurs particuliers à l'efficacité variable. Vocations Durant l'un de ses séjours à Rouen, à l'automne 1882, il surprend le chagrin secret que sa cousine Madeleine entretient à propos des relations adultères de sa mère. Dans son émotion, il découvre . Là naît une relation longue et tortueuse. Gide est fasciné par la jeune fille, par sa conscience du mal, son sens rigide et conformiste de ce qu'il faut faire, une somme de différences qui l'attire. Il se construit peu à peu de sa cousine une image parfaite dont il tombe amoureux, de façon purement intellectuelle et néanmoins passionnée. À partir de 1883, il suit pendant deux ans des cours particuliers chez M. Bauer. Auprès de celui-ci, il découvre, entre autres, le Journal d'Amiel, qui l'incitera bientôt à tenir son propre journal intime. Son cousin Albert Démarest, par son attention bienveillante et ouverte, joue également un rôle important auprès de lui, obtenant par exemple de sa mère réticente l'accès à la bibliothèque paternelle. Entre 1885 et 1888, le jeune André vit une période d'exaltation religieuse qu'il partage avec sa cousine grâce à une correspondance nourrie et des lectures communes. Il puise abondamment dans la Bible, les auteurs grecs, et pratique l'ascétisme. En 1885, il fait connaissance à La Roque-Baignard de François de Witt-Guizot, qu'il associe un temps à son mysticisme. L'année suivante, c’est le pasteur Élie Allégret, précepteur d'un été, qui devient son ami. André Gide pour rattraper son retard scolaire est placé à la pension Keller, maison d’éducation protestante ouverte au 4 rue de Chevreuse en 1834 par Jean-Jacques Keller (1809-1889, pédagogue zurichois anciennement sous-directeur au collège Sainte-Barbe-des-Champs à Fontenay-aux-Roses) et par Valdemar Monod (1807-1870, frère du prédicateur Adolphe Monod), lequel quittera rapidement cette institution pour prendre une charge de courtier maritime. À l’époque de Gide, l’institution était dirigée par le fils Keller, Jean-Jacques-Édouard (1837-1913), le « Monsieur Jacob » dont parle Si le grain ne meurt. Les comptes de la mère d’André Gide permettent de préciser les dates du passage de son fils dans l’institution : de à . Mais aux dires d’André Gide lui-même, il venait suivre un cours avec M. Jacob à contretemps des autres élèves qui quittaient la pension pour le lycée, quand lui-même arrivait pour suivre des cours avec des répétiteurs particuliers (surtout avec monsieur Jacob). Il ne vint ensuite (après 18 mois de présence effective) qu’un jour par semaine (le mercredi) prendre un repas dans l’institution. Ce régime fut très bénéfique au jeune garçon selon Jean Delay : « l’auteur de Si le grain ne meurt, connut une croissance intellectuelle rapide, et rattrapa en 18 mois le retard…, et il allait entrer en classe de rhétorique... il devint un excellent élève. » En 1887, il réintègre l'École alsacienne en rhétorique et y rencontre Pierre Louÿs, avec lequel il s'engage dans une amitié passionnée, qui gravite autour de la littérature et de leur commune volonté d'écrire. L'année suivante, en se préparant au baccalauréat de philosophie (au lycée Henri-IV), il découvre Schopenhauer. Après le baccalauréat (1889), il se met à fréquenter les salons littéraires, rencontrant de nombreux écrivains. Son premier recueil, Les Cahiers d'André Walter, grâce auquel il espère obtenir un premier succès littéraire et la main de sa cousine, rencontre la faveur de la critique, à défaut d’attirer l'attention du public. Les Cahiers lui permettent de rencontrer Maurice Barrès (celui du Culte du moi, non celui des Déracinés, auquel il s’opposera) et Mallarmé, au contact duquel son mysticisme religieux se transforme en mysticisme esthétique. Alors que naît avec Paul Valéry (qu'il rencontre par l'entremise de Pierre Louÿs) une amitié durable, ses relations avec Pierre Louÿs commencent à se détériorer. Quant à Madeleine, elle refuse de l’épouser et s’éloigne craintivement de lui. Commence alors une longue lutte pour vaincre sa résistance et convaincre la famille, elle aussi opposée à cette union. Dans l’ensemble, cette période de fréquentation assidue et vaine des salons le déprime. Tentation de vivre En 1891, peu après avoir écrit le Traité du Narcisse, il rencontre Oscar Wilde. L’homme l'effraie autant qu’il le fascine. Pour Gide qui commence à se détacher d’André Walter, de son idéal ascétique et du rejet de la vie, Wilde est l'exemple même d'une autre voie. Au printemps 1892, un voyage en Allemagne, sans sa mère, est l'occasion d’approfondir sa connaissance de Goethe. Gide commence alors à penser que . Dans les Élégies romaines, il découvre la légitimité du plaisir et il en découle pour lui une . C'est aussi le début des tensions avec sa mère. Celle-ci cependant décide de soutenir son fils dans la conquête de Madeleine, contre le reste de la famille Rondeaux et la jeune fille elle-même, qui reste fermement opposée à une union avec son cousin. Durant l’été 1892, il écrit le Voyage d'Urien qui sera cosigné avec le peintre Maurice Denis qui réalise à la demande de Gide, et par l'intermédiaire d'Edmond Bailly, trente lithographies originales. À sa sortie, le livre est ignoré par la critique, et les encouragements des proches sont peu fournis. À l’automne, après un bref passage en caserne et cinq conseils de révision, Gide est réformé. L'année suivante est marquée par la naissance d’une nouvelle amitié avec Francis Jammes, que lui a présenté Eugène Rouart. C’est cependant une autre amitié, celle de Paul Laurens, qui va jouer un rôle décisif. Le jeune peintre, dans le cadre d'une bourse d’étude, doit voyager durant un an et l’invite à se joindre à lui. Ce périple, rapporté dans Si le grain ne meurt, va être pour Gide l’occasion d’un affranchissement moral et sexuel qu’il appelait de ses vœux. Ils partent en pour un voyage de neuf mois, en Tunisie, en Algérie et en Italie. Dès le départ, Gide est malade et son état empire à mesure que les deux jeunes gens descendent vers le sud de la Tunisie. C'est pourtant dans ce contexte, à Sousse, qu’il découvre le plaisir avec un jeune garçon, Ali. Paul et André s'installent ensuite à Biskra en Algérie, où se poursuit leur initiation, dans les bras de la jeune Mériem. L’intrusion soudaine de Juliette Gide, inquiète pour la santé de son fils, vient rompre leur intimité, avant que le voyage ne reprenne sans elle, en . À Syracuse, brièvement aperçue, succède la découverte de Rome que Gide toujours maladif apprécie peu. Il séjourne alors deux semaines dans la petite ville thermale d'Acquasanta Terme dans la région des Marches, avant de gagner Florence. Alors que Paul Laurens rentre en France, Gide poursuit vers la Suisse pour y consulter le docteur Andreae. Celui-ci diagnostique une maladie essentiellement nerveuse et lui redonne foi en sa santé. Après un passage par La Roque-Baignard, il retourne en Suisse et s’installe à La Brévine, qui servira de décor à la Symphonie pastorale. Il y achève Paludes tout en songeant aux Nourritures terrestres. Mariage L’année 1895 débute par un second voyage en Algérie. Gide rencontre à nouveau Wilde, flanqué de Lord Alfred Douglas (), et connaît une autre nuit décisive en compagnie d'un jeune musicien. La correspondance avec sa mère accuse une opposition de plus en plus véhémente. Cependant, à son retour en France, les retrouvailles sont sereines. Madeleine, qu'il revoit au même moment, se rapproche enfin de lui. La mort brusque de Juliette Gide, le , semble précipiter les choses. Les fiançailles ont lieu en juin, et le mariage, qui ne sera jamais consommé, le au temple protestant d'Étretat. Suit un voyage de noces de sept mois durant lequel André, désormais en pleine santé, se sent sans cesse freiné par une épouse maladive. En Suisse, il travaille aux Nourritures terrestres, commencées à Biskra. Il écrit également une postface à Paludes, qui fait de l'ouvrage une préface aux Nourritures, Paludes clôturant de manière satirique la période symboliste, et les Nourritures ouvrant une voie nouvelle. Gide gardera l’habitude de considérer ses œuvres comme des jalons sur son chemin, écrites par réaction les unes aux autres et qu'on ne peut comprendre que dans une vue d'ensemble. Le voyage des jeunes mariés se poursuit en Italie, puis, de nouveau, en Algérie, à Biskra, où les Gide reçoivent la visite de Jammes et Rouart. De retour en France au printemps 1896, Gide apprend qu'il a été élu maire de La Roque-Baignard. S'il exerce consciencieusement son mandat, il refuse de s'engager en politique, de même qu'il refuse de s'enrôler dans une école littéraire. La même année, il fait la connaissance de Philippe Berthelot, le secrétaire général du Quai d'Orsay, qui restera ensuite son ami. Durant l'été, il écrit El Hadj (publié dans la revue du Centaure) et achève les Nourritures. Publié en 1897, le livre reçoit un accueil élogieux, mais également des critiques tant sur le fond (Francis Jammes et d'autres lui reprochent son individualisme et sa joie indécente) que sur la forme, les critiques peinant à comprendre la structure de l’œuvre, à l'exception notable d’Henri Ghéon. Entre les deux hommes se noue une amitié profonde qui dure jusqu'à la conversion de Ghéon au catholicisme en 1916. Pédophilie Madeleine Rondeaux, sa cousine, devenue sa femme, n'apprend ses aventures pédophiles qu'en 1916, en prenant connaissance d'une lettre sans ambiguïté adressée à son mari. L'historienne Anne-Claude Ambroise-Rendu note dans son livre Histoire de la pédophilie, en parlant de Gide et de Montherlant : Julien Green dans son journal non expurgé publié en 2019 parle abondamment du tourisme sexuel de Gide en Tunisie avec des « petits garçons » et des enfants de dix, onze, douze ou treize ans (, , , ). L'Envers du journal de Gide et les secrets de sa sincérité de François Derais et Henri Rambaud parle d'avances faites (et repoussées) à un garçon de 15 ans. Gide a alors . Une autre fois, il confie une attirance (non sexuelle) pour un enfant de huit ans (Journal 1918, ). Théâtre et chroniques Durant l'hiver 1898, Gide commence à s'intéresser à l'affaire Dreyfus. Il signe la pétition de soutien à Émile Zola mais refuse de rompre le dialogue avec ceux qui, dans son entourage, prennent le parti inverse. Sans transiger, il s'efforce de comprendre, sinon de convaincre, ses adversaires. Un séjour de dix semaines à Rome est marqué par la découverte de Nietzsche. Il retrouve chez le philosophe ses pensées les plus secrètes : . Il travaille à Saül. Contrepoint aux Nourritures, l’œuvre doit traduire le danger d'une trop grande disposition à l'accueil, le risque de dissolution de la personnalité. Une fois la pièce achevée, Gide s'obstine vainement à la mettre en scène, ce qui explique sa publication tardive (1903). L'année 1898 se traduit également par une activité de critique et de chroniqueur de plus en plus soutenue, notamment dans L'Ermitage, revue qu'il ne dirige pas, mais à la tête de laquelle il a placé son ami Édouard Ducoté, tout en y jouant un rôle prééminent. Il y parle de Nietzsche, y fait l'éloge funèbre de Mallarmé, y répond aux Déracinés de Barrès… C'est cependant dans La Revue blanche qu'il publie Philoctète qui constituera sa contribution littéraire et intellectuelle au cas du capitaine Alfred Dreyfus. Peu après, la sortie du Prométhée mal enchaîné, incompris par la critique, passe inaperçue. Au printemps 1899, Gide se lie avec les époux van Rysselberghe. Les Cahiers de la Petite Dame (Maria van Rysselberghe), commencés en 1918, à l’insu de l’écrivain, et poursuivis jusqu’à sa mort, constituent pour les biographes un témoignage précieux. L'année suivante, Gide entame une collaboration régulière avec La Revue Blanche. Enfin, en 1901, il parvient à faire monter une de ses pièces. Mais la première du Roi Candaule (écrit en 1899) est un désastre. La pièce est éreintée par la critique. Gide prend alors le parti de snober le grand public et le théâtre. De l’Immoraliste à la Porte étroite En 1902, L'Immoraliste obtient plus de succès, mais l’auteur, trop vite assimilé par la critique au personnage de Michel, se sent incompris. Selon lui, Michel n'est qu'une virtualité de lui-même, dont il se purge en écrivant. Après L'Immoraliste, il connaît un passage à vide qui se prolonge jusqu'à la publication de La Porte étroite en 1909. Entre-temps, il peine à écrire, ne publiant guère que Prétextes (recueil de critiques, en 1903), Amyntas (en 1906, sans aucun retentissement critique) et le Retour de l'enfant prodigue (1907). Il publie également un hommage à Wilde, en 1902 : la bataille ainsi engagée pour préserver la mémoire de l’écrivain contre les attaques sournoises de Bosie se poursuivra dans Si le grain ne meurt. Pendant ces quelques années, de nouvelles amitiés se nouent ou s'approfondissent (avec Jacques Copeau, Jean Schlumberger et Charles Du Bos). D'autres se défont progressivement, avec Jammes notamment, converti par Paul Claudel, même si les dissensions entre les deux amis précèdent cette conversion. Gide également est entrepris par Claudel, qui se qualifie lui-même de et de . Ce dernier échoue cependant, car Gide est moins tenté de se convertir que de vivre l'expérience de la foi à travers Claudel, par empathie. C'est aussi durant cette période, après avoir vendu son château de La Roque-Baignard en 1900, qu’il fait construire sa maison à Auteuil, maison qu'il juge inhabitable et que Madeleine prend immédiatement en grippe, mais dans laquelle il vivra vingt-deux ans (1906-1928). La fin de la décennie est marquée par un retour à l'écriture, avec La Porte étroite, et par la création de la Nouvelle Revue Française. La Porte étroite est le premier livre de Gide à lui rapporter quelques subsides. La critique ne tarit pas d'éloges mais, une fois de plus, il se sent incompris. De même qu'on l'avait assimilé à Michel, on l'assimile désormais à Alissa, alors que son effort d'empathie envers son héroïne n'est en rien une approbation. La dimension ironique et critique de l’œuvre passe largement inaperçue. Quant à la NRF, si Gide n'en est pas officiellement le directeur, il en est du moins le chef de file, entouré de Jean Schlumberger, Jacques Copeau… En 1911, le groupe s'associe à Gaston Gallimard pour adosser une maison d'édition à la revue. Isabelle sera un des premiers titres du catalogue. Corydon C'est à cette période que Gide commence à écrire Corydon, essai socratique qui tend à combattre les préjugés envers l'homosexualité et la pédérastie. Sa décision d'écrire fait suite au procès Renard, qui voit un homme accusé de meurtre, moins en raison des charges qui pèsent contre lui que de ses . Les amis à qui Gide soumet l'ébauche du traité sont effrayés par le scandale et le rejaillissement qu'il pourrait avoir sur sa vie publique et privée, tant et si bien que Gide ne fait d'abord imprimer que les deux premiers chapitres, anonymement et en petit nombre, en 1910. Il complètera son œuvre en 1917-1918, pour ne la publier sous son nom qu'en 1924. Mais Paul Léautaud, lui, fait de Gide au contraire ce beau portrait, dans son Journal littéraire () : Deux ans après la publication de Corydon, Paul Léautaud rapportera ce petit discours qu'il a tenu à Gide (24 et ) : 1912 est l'année de l'une des plus célèbres bourdes de l'histoire de l'édition quand Gide, lecteur à la NRF, refuse Du côté de chez Swann, en raison du snobisme de son auteur. Il s'en repentira deux ans plus tard, dans un courrier adressé à Proust : Le brouillon de cette lettre révèle une autre raison, peu glorieuse, à la décision de Gide : ouvrant le livre au hasard, il était tombé sur une métaphore qui lui avait semblé dépourvue de sens (les célèbres vertèbres frontales de la tante Léonie). L'année 1913 est marquée par la naissance d’une nouvelle grande amitié, unissant Gide à Roger Martin du Gard (qui deviendra par la suite le dédicataire des Faux-monnayeurs), après la publication de Jean Barois par Gallimard. Ami fidèle et critique dénué de flatteuse indulgence, Roger Martin du Gard restera dans la garde rapprochée de Gide jusqu’à la mort de ce dernier. L’année suivante, la publication des Caves du Vatican, conçu comme , est un échec. Le livre mécontente notamment Claudel qui y décèle des accents pédérastiques. Après avoir sommé Gide de s’expliquer, il refuse désormais toute collaboration avec lui. Progressivement évincé de la direction effective de la NRF, laissée à Jacques Rivière et à Gaston Gallimard, Gide est désœuvré lorsque commence la Première Guerre mondiale. Du début de la guerre jusqu'au moins à la fin de l'année 1915, André Gide se sent très proche du mouvement contre-révolutionnaire et royaliste de l'Action française. Au cours de l'année 1915, dans une conversation avec son ami Jean Schlumberger, il dit à ce dernier : « Ce que tu me dis de tes compagnons nationalistes m'intéresse puissamment ! As-tu su que je m'étais décidé à écrire à Maurras, il y a trois mois environ, au sujet de Dupouey [un officier français tué au combat], prétexte que j'étais heureux de saisir, une lettre qu'il a reproduite dans l'Action française ? M'y étant abonné, je la suis chaque jour avec une approbation à peu près constante ». Par la suite, à la fin de la guerre, Gide développe une réflexion sur la complémentarité possible entre la France et l’Allemagne, vision d’une Europe culturelle, qu’il défendra après la guerre (rencontres avec Walther Rathenau). 1916 est l’année d’une nouvelle tentation de se convertir au catholicisme. La crise est provoquée par la conversion de Ghéon. Pour Gide, le problème est moins religieux que moral : il balance entre un paganisme qui lui permet de s’affirmer dans la joie et une religion qui lui donne des armes pour combattre son péché. Sa réflexion se traduit par l’écriture tourmentée de Numquid et tu. Finalement, la conversion n’a pas lieu, par rejet de l'institution ecclésiastique, par refus de substituer une vérité institutionnelle à une vérité personnelle et d'abandonner son libre examen. Le dogmatisme des catholiques qui l'entourent, comme Paul Claudel, l’écarte également de cette voie. Pour poursuivre son cheminement, il commence la rédaction de Si le grain ne meurt. L’année suivante est bien différente. Tandis qu’il reprend Corydon, Henri Ghéon s’éloigne définitivement. En , Gide tombe amoureux du jeune Marc Allégret alors âgé de 16 ans et entame une brève liaison avec lui lors d'un voyage à Cambridge de juillet à . Alors que désir et amour avaient toujours cheminé séparément, le cœur et le corps vibrent cette fois à l’unisson. C’est alors que Madeleine se détache de lui : pendant qu’il voyage en Angleterre avec Marc, un hasard vient confirmer les doutes qu’elle réussissait encore à taire ; elle brûle toutes les lettres de son mari et se replie chez elle, à Cuverville. Gide, que cette destruction laisse inconsolable (), devient le spectateur impuissant du lent étiolement de celle qui constitue toujours l'axe de sa vie. Ce drame lui offre cependant une liberté nouvelle : celle de publier Corydon et ses mémoires. Gloire et rançon Au sein d’une NRF divisée (la maison d’édition adossée à la revue devient la Librairie Gallimard), Gide garde la fonction symbolique de figure tutélaire. Auteur, il est également chargé de dénicher de nouveaux talents et de rendre possible la coopération entre anciens et nouveaux venus : Louis Aragon, André Breton, Henry de Montherlant. Dans les années 1920, sa réputation ne cesse de grandir. On écoute cette voix qui parle de transformer les esprits sans évoquer de révolution. On reconnaît également, avec enthousiasme ou consternation, son rôle de guide de la jeunesse. Lui conserve l’impression d’être célèbre sans avoir été lu ni compris. Son influence lui vaut des attaques virulentes de la droite catholique (Henri Massis, Henri Béraud). On lui reproche ses valeurs, son intellectualisme, la mainmise de la NRF sur la littérature française et même sa langue. Gide, fermement soutenu par Roger Martin du Gard, se défend peu mais défend la NRF. Plusieurs intellectuels de droite (Léon Daudet, François Mauriac), qui l’admirent malgré leurs divergences, refusent de prendre part à cette campagne de dénigrement, sans pour autant le défendre. Gide va d’ailleurs donner à ses ennemis de quoi nourrir leurs attaques, en publiant enfin Corydon, qui n’avait fait l’objet en 1920 que d’un tirage limité, destiné aux proches. Tous ses amis ont tenté de le dissuader, voire, une fois encore, de le convertir. Il préfère mettre en jeu sa situation, se remémorant le cas douloureux d'Oscar Wilde, qui motive sa volonté de faire tomber le masque. Finalement, la publication (en 1924) tombe dans l'indifférence, à la fois parce que le livre est mauvais, trop démonstratif, et parce que l'opinion, si prompte à lever d'autres tabous, n'est pas encore prête à affronter celui-là. Le scandale viendra deux ans plus tard, avec Si le grain ne meurt. De la paternité au Congo Entre-temps la vie de Gide a été bouleversée par un autre événement : la naissance de Catherine () le fait père, avec la complicité d'Élisabeth van Rysselberghe, fille de Maria, à qui il avait écrit : . Catherine Gide ne sera officiellement reconnue par son père qu’après la mort de Madeleine, à qui cette naissance est soigneusement cachée. Gide s’occupe également de l’établissement de Marc Allégret. Il compose ainsi une famille hors norme, qui s’installe avec lui rue Vaneau, lorsqu’il vend la villa Montmorency en 1928. Dans cette nouvelle demeure, une chambre est dédiée à Madeleine et à son absente présence, qui pèse sur lui. Les Faux-monnayeurs, publié en 1925, est le premier livre qui n’est pas écrit en fonction d’elle. Malgré la modernité de la seule œuvre qu’il considère comme un roman, Gide craint d’être daté, souffre d’apathie. Son voyage au Congo, avec Marc Allégret, est l’occasion d’un nouvel élan. Durant ce voyage de onze mois, Gide retrouve le plaisir de l'exotisme et le goût de l'histoire naturelle. Mais ce qui devait n’être qu’un voyage d'esthète prend malgré lui une autre tournure, face à la réalité. Par-delà la monotonie des paysages et des gens jusqu'à la région de Bangui, il constate à la fois : les pratiques indignes des compagnies concessionnaires agissant en zone forestière, brutalisant et escroquant leurs employés indigènes, employés souvent recrutés de force ; le fait que les administrateurs coloniaux placés en dessous des gouverneurs couvrent la plupart du temps ces abus ; le travail contraint, commandité en général par l'administration elle-même pour des travaux d'intérêt général, mais mené dans des conditions inhumaines par les agents et les gardes. Il observe même que souvent les habitants des villages se cachent à l'arrivée de son expédition, par peur du travail forcé. De façon générale, il est frappé par le mépris sinon la condescendance de la majorité des Blancs pour les Noirs. Plusieurs fois, il mène l'enquête pour éclaircir des cas de mauvais traitement faits à des indigènes. Pour autant, il ne remet pas en cause le principe colonial. En revanche, il dénonce sans complaisance le régime des grandes concessions et la complicité des agents locaux de l'administration coloniale. Il va bientôt comprendre que les dirigeants à Paris sont avertis de ces pratiques par quelque administrateur courageux, mais aussi qu'ils font silence sur ces faits, y compris les plus graves. Il remet alors son témoignage à Léon Blum, qui le publie dans Le Populaire (Voyage au Congo sera publié par la NRF en 1927). La droite visée et les compagnies accusées dénient à l'écrivain Gide la compétence d'analyser le colonialisme. Pourtant, des enquêtes administratives corroborent ses affirmations. Un débat à l'Assemblée nationale s’achève sur de nombreuses promesses gouvernementales. Gide craint que l’opinion ne se rendorme mais il refuse de prendre sur la question coloniale une position de principe. Le temps de l’engagement politique n’est pas venu. Engagement et désillusion Les conversions au catholicisme se multiplient autour de Gide (Jacques Copeau, Charles Du Bos). Beaucoup guettent sa reddition. Leur désir de voir tomber la citadelle imprenable est d’autant plus aigu que Gide a d’indéniables racines chrétiennes et qu’il s'avance sur le même terrain qu’eux, celui de la morale et de l’esprit. Lassé des attaques comme des tentatives de séduction, Gide réplique en publiant les Nouvelles Nourritures terrestres (1935). Malgré cette publication, il souffre dans les années 1930 d’un certain essoufflement, qui touche aussi bien l’écriture que les amours ou les voyages, pour lesquels il ressent désormais plus de curiosité que de fièvre. Sous l'influence de deux nouveaux venus, Pierre Herbart et Bernard Groethuysen, il s'intéresse au communisme, s'enthousiasmant pour l'expérience russe dans laquelle il voit un espoir, un laboratoire de l’homme nouveau, qu’il appelle de ses vœux. En s’engageant dans cette voie, Gide cède aussi à la tentation de sortir du purisme esthétique et de faire usage de l'influence acquise à son corps défendant. Sa prise de position n’est guère comprise par ses proches. Roger Martin du Gard accepte mal de voir se terminer par un une vie occupée à combattre les dogmes. D’ailleurs, si Gide met bien sa gloire en péril, il n’apporte à la cause que la caution de son nom et ne se sent pas vraiment à sa place dans les réunions politiques. Dans cette affaire, il n’engage que sa personne et non sa plume, refusant par exemple d’adhérer à l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires (dont il va néanmoins présider plusieurs réunions et paraître au comité directeur de la revue Commune, organe de l'AEAR, jusqu'en 1936) : il ne peut se résoudre à compromettre l’autonomie du champ littéraire, qu’il a toujours défendue. Beaucoup de ses nouveaux alliés regardent avec défiance ce grand bourgeois qui vient à eux, trouvant, à l’instar de Jean Guéhenno, que (Europe, ). Rapidement, alors qu'il accepte de présider tout ce qu'on lui demande de présider, son esprit regimbe contre l'orthodoxie. Il développe pour lui-même une vision du communisme qui concilie égalitarisme et individualisme, évoquant dans son journal qui l'effraie. Il est particulièrement actif dans diverses actions antifascistes. En 1936, les autorités soviétiques l’invitent en URSS. Accompagnés de quelques proches (Jef Last, Pierre Herbart, Louis Guilloux, Eugène Dabit, Jacques Schiffrin), il accepte de partir. Ses illusions s'effritent : s'il est ébloui par certaines institutions et mœurs – il salue par exemple la beauté et l'activité des , où l'on « respire partout une sorte de ferveur joyeuse », ou encore la chaleur de l'accueil qu'on lui réserve – il déplore ce qui lui semble témoigner du culte de Staline et du contrôle de l'information. Il accepte progressivement l’amère déception que partagent ses compagnons. Puis il décide de publier son témoignage, Retour de l'U.R.S.S. Le PCF, Aragon en tête, et les autorités soviétiques tentent d’abord d’empêcher la publication puis d’étouffer l’affaire par le silence. En réaction aux procès de Moscou, Gide revient à la charge avec Retouches à mon retour de l'URSS, où il ne se contente plus de faire part d'observations, mais dresse un réquisitoire contre le stalinisme. . C’est alors un nouveau déchaînement contre lui. On le traite de fasciste, on le pousse vers la droite, dont il refuse de rejoindre les rangs. L’heure du désengagement a sonné. L’homme nouveau n’est pas en URSS, la politique ne lui a pas apporté ce qu’il attendait. Tout en soutenant la cause des républicains espagnols (il soutient notamment les militants calomniés du Parti ouvrier d'unification marxiste), il se remet vite de sa désillusion (sans verser dans l'anticommunisme haineux ou la mauvaise conscience) et essaie de se replonger dans la littérature. Il regrette d’avoir , lui qui . À ce deuil politique succède un deuil plus intime, celui de Madeleine, morte le . Après avoir maudit son époux, celle-ci avait fini par accepter le rôle lointain, mais essentiel qu’elle n’a cessé de jouer auprès de lui, ainsi que l’amour si particulier que Gide lui vouait. Amour dont il confesse l'étrangeté et les difficultés dans Et nunc manet in te, dont le premier tirage est réservé aux intimes. Gide part à la recherche de sa sérénité perdue. Le contexte historique est peu favorable. La fin de la guerre d'Espagne emplit son . La vieillesse lui ôte également certains plaisirs : le piano que ses mains ne parcourent plus aussi souplement ; les voyages pour lesquels il ne ressent plus l’enthousiasme qu’il savait si bien faire partager ; le désir qui s'éteint. Seconde Guerre mondiale Il ne faut que quelques jours à Gide pour passer de l’approbation à la réprobation du maréchal Pétain. Rapidement, il est accusé d'avoir contribué à la défaite en raison de son influence sur la jeunesse. Les journaux de la collaboration font son procès. Les Allemands reprennent en main la NRF, désormais dirigée par Drieu la Rochelle. Gide refuse de s’associer au comité directeur. Il donne un texte au premier numéro puis, devant l’orientation prise par la revue, s’abstient de toute autre publication, à la manière de Mauriac. Malgré les pressions amicales ou inamicales, il publie dans Le Figaro sa volonté d'abandonner la NRF. Il refuse également une place d'académicien. À l’atmosphère de Paris, il préfère un exil doré et serein sur la Côte d’Azur, publiant occasionnellement des articles de critique littéraire dans Le Figaro. À partir de 1942, les attaques dirigées contre lui (et bien d’autres) s’intensifient, sans qu’il puisse se défendre, pour cause de censure. Seul, il s’embarque pour Tunis. Pendant l’occupation de la ville, il constate avec effroi les effets de l'antisémitisme. Plus que d'autres privations, il souffre de son isolement. Puis il quitte Tunis libérée pour Alger, où il rencontre le général de Gaulle. Il accepte la direction (nominale) de l’Arche, une revue littéraire dirigée contre la NRF. Le 7 juillet 1944, le résistant communiste Arthur Giovoni intervient à l'Assemblée consultative provisoire pour demander que Gide soit emprisonné en raison de passages de son Journal où il mettait en doute le patriotisme des paysans français. Après la Libération, il choisit de ne pas rentrer directement à Paris. Il craint l'épuration, non pour lui-même ou ses proches, aucun ne s’étant compromis, mais pour la dangereuse unanimité qui se crée à ce moment et qu'il juge totalitaire. Ses nuances et ses doutes lui valent de nouvelles attaques d’Aragon. Il laisse Paulhan, Mauriac et Herbart prendre sa défense. À son retour, en , il peine à trouver sa place dans un monde littéraire surpolitisé, lui qui a toujours voulu une littérature autonome. Alors que Sartre utilise volontiers sa notoriété à des fins politiques, Gide refuse d'assumer la sienne, cherchant à fuir ses obligations. Pour s’exprimer, il préfère la publication de Thésée aux tribunes. Prix Nobel Après 1947, il n’écrit presque plus. Tout en affirmant haut et fort qu’il ne renie rien , l'écrivain scandaleux qu'il a été pour certains accepte les hommages des institutions conservatrices : Université d'Oxford ; prix Nobel de littérature en 1947, preuves selon lui qu’il a eu raison de croire à la qui finit tôt ou tard par l’emporter. Il réaffirme également le rôle de l'intellectuel détaché de l'actualité. C'est par la littérature qu'il s'est dressé contre les préjugés de son temps et son influence est moins redevable à ses engagements politiques qu’à son art. Jean-Paul Sartre décide de suivre une autre voie : sans cesser d’être littéraire, elle fait la part belle à l’engagement politique. Une émouvante rencontre filmée dans la maison de Gide à Cabris en 1950 rassemble les deux hommes pour une sorte de passage de témoin : Gide laisse à Sartre la charge de et l'auréole de haine qui l'accompagne. Mort Sa principale préoccupation est désormais la publication de ses dernières œuvres, notamment son Journal (premier tome en 1939, second en 1950, avec quelques coupures à chaque fois) qu’il ne veut pas laisser à la charge de sa descendance familiale et spirituelle. En , il commence un dernier cahier, Ainsi soit-il ou Les jeux sont faits, dans lequel il s'efforce de laisser courir sa plume. En 1927, dans Voyage au Congo, il avait eu cette pensée, d’une plus haute tenue : . Malade despotique entouré de ses fidèles, il s’achemine vers une mort calme, dénuée d’angoisse et sans le sursaut religieux que guettaient encore certains. Il meurt à son domicile parisien au 1 bis rue Vaneau le , à l'âge de , des suites d'une congestion pulmonaire. Gide aura ces mots mystérieux sur son lit de mort : On l’enterre auprès de Madeleine quelques jours plus tard. Il est inhumé dans le petit cimetière de Cuverville (Seine-Maritime), village où l'on peut voir le château familial, près d'Étretat. L'ensemble de son œuvre est mis à l'Index par le Vatican en 1952. Cette nouvelle scandalise les admirateurs enthousiastes de l'écrivain. Quant à ses détracteurs, qui pourtant l'attaquent avec violence, ils ne sont guère convaincus de l'utilité d'une telle discrimination. Il repose à Cuverville, derrière le chœur côté gauche de l'église du village. Œuvres Les Cahiers d'André Walter, L'Art indépendant, 1891. Le Traité du Narcisse, L'Art indépendant, 1891. Les Poésies d'André Walter, L'Art indépendant, 1892. . La Tentative amoureuse, L'Art indépendant, 1893. Paludes, L'Art indépendant, 1895. Réflexions sur quelques points de littérature et de morale, Mercure de France, 1897. Les Nourritures terrestres, Paris : Mercure de France, 1897. Feuilles de route 1895-1896, SLND, (Bruxelles), 1897. . et El Hadj, Mercure de France, 1899. Lettres à Angèle, Mercure de France, 1900. De l'Influence en littérature, L'Ermitage, 1900, rééd. Allia, Paris, 2010, 48 p., Le Roi Candaule, La Revue blanche, 1901. Les Limites de l'Art, L'Ermitage, 1901. L'Immoraliste, Mercure de France, 1902. Saül, Mercure de France, 1903. De l'Importance du Public, L'Ermitage, 1903. Prétextes, Mercure de France, 1903. . Le Retour de l'Enfant prodigue, Vers et Prose, 1907. Dostoïevsky d'après sa correspondance, Jean et Berger, 1908. La Porte étroite, Mercure de France, 1909. Oscar Wilde, Mercure de France, 1910. Nouveaux Prétextes, Mercure de France, 1911. Charles-Louis Philippe, Figuière, 1911. C.R.D.N., 1911 (tirage privé à 12 exemplaires). . Bethsabé, L'Occident, 1912. Ne jugez pas: souvenirs de la cour d'assises, Gallimard, 1913. Les Caves du Vatican, NRF, 1914. La Symphonie pastorale, NRF, 1919. Corydon (Gide), 1920 (tirage privé à 21 exemplaires). Morceaux choisis, NRF, 1921. Pages choisies, Crès, 1921. Numquid et tu... ?, SLND [Bruges, 1922]. Dostoïevsky, Plon, 1923. Incidences, NRF, 1924. Corydon, NRF, 1924. Caractères, La Porte étroite, 1925. . Si le grain ne meurt, NRF, 1926. . Dindiki, 1927. Voyage au Congo, NRF, 1927. Le Retour du Tchad, NRF, 1928. L'École des femmes, NRF, 1929. Essai sur Montaigne, Schiffrin, 1929. Un esprit non prévenu, Kra, 1929. Robert, NRF, 1930. La Séquestrée de Poitiers, Gallimard, 1930. L'Affaire Redureau, Gallimard, 1930. Œdipe, Schiffrin, Paris : Éditions de la Pléiade, 1931. Divers, Gallimard, 1931. Perséphone, Gallimard, 1934. Pages de Journal 1929-1932, Gallimard, 1934. Les Nouvelles Nourritures, Gallimard, 1935. Nouvelles Pages de Journal 1932-1935, Gallimard, 1936. Geneviève, Gallimard, 1936. Retour de l'U.R.S.S., Gallimard, 1936. Retouches à mon Retour de l'U.R.S.S., Gallimard, 1937. Notes sur Chopin, Revue Internationale de Musique, 1938. Journal 1889-1939, Paris : NRF, 1939. Collection " Bibliothèque de la Pléiade ", n° 54. Réimprimé en 1977. Les pages immortelles de Montaigne (préface et anthologie), Corrêa, 1939. Découvrons Henri Michaux, Gallimard, 1941. Théâtre : Saül, Le Roi Candaule, Œdipe, Perséphone, Le Treizième Arbre, Gallimard, 1942. Interviews imaginaires, Éd. du Haut-Pays, 1943. Pages de Journal, Alger, Charlot, 1944. Sur la période 1939-1941. Pages de Journal 1939-1942, Schiffrin, 1944. Thésée, New York : Pantheon Books, J. Schiffrin, 1946. Gallimard, 1946 Souvenirs littéraires et problèmes actuels, Les Lettres Françaises, 1946. Le Retour, Ides et Calendes, 1946. Paul Valéry, Domat, 1947. Poétique, Ides et Calendes, 1947. Le Procès, Gallimard, 1947. L'Arbitraire, Le Palimugre, 1947. Préfaces, Ides et Calendes, 1948. Rencontres, Ides et Calendes, 1948. Les Caves du Vatican (farce), Ides et Calendes, 1948. Éloges, Ides et Calendes, 1948. Robert ou l'Intérêt général, Ides et Calendes, 1949. Feuillets d'automne, Mercure de France, 1949. Anthologie de la poésie française, NRF, 1949. Journal 1942-1949, Gallimard, 1950. Littérature engagée, Gallimard, 1950. Égypte 1939, SLND [Paris, 1951]. Et nunc manet in te, Ides et Calendes, 1951. Parutions posthumes Ainsi soit-il ou Les Jeux sont faits, Gallimard, 1952. Journal 1939-1949. Souvenirs, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1954. Le Récit de Michel, Ides et Calendes, 1972. À Naples, Fata Morgana, 1993. Le Grincheux, Fata Morgana, 1993. L'Oroscope ou Nul n'évite sa destinée (scénario), Jean-Michel Place, 1995. Isabelle (scénario avec Pierre Herbart), Lettres Modernes, 1996. Journal, vol. 1 : 1887-1925, vol. 2 : 1926-1950, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1996, 1997. Le Ramier, Gallimard, 2002. Hugo, hélas !, Fata Morgana, 2002. Histoire de Pierrette, Fata Morgana, 2010. Quelques réflexions sur l’abandon du sujet dans les arts plastiques, Fata Morgana, 2011. Le voyage d’Urien, fac-similé de l'édition originale initialement publiée en 1893 avec les lithographies de Maurice Denis, Fata Morgana, 2022 • Notes et références Sources primaires Sources secondaires Voir aussi Iconographie 1898 av - Portrait d'André Gide, par Félix Vallotton, paru dans Le Livre des masques, de Remy de Gourmont en (1898). s. d. - Portrait d'André Gide par Henry Bataille. s. d. - Portrait d'André Gide par Théo van Rysselberghe. 1951 - les 20- Portraits mortuaires d'André Gide, dessins et huiles par Lucien Fontanarosa. Bibliographie Gide, tel que je l'ai connu (avec 20 lettres inédites) (Maurice Lime, Julliard, 1952) Pierre Lepape, André Gide, le messager, Paris, Seuil, 1997. Claude Martin, André Gide ou la vocation du bonheur, t.1, 1869-1911, Paris, Fayard, 1998. Martine Sagaert, André Gide, ADPF, 2002. L'homosexualité en littérature : opinions de H. Bachelin, J. Cassou, F. Mauriac, A. Vollard [et al.] dans "Les Marges", mars-. Présentation et notice biobibliographique de Patrick Cardon, Lille, QuestionDeGenre/GKC, 1993. Claude Martin, éd., Correspondance avec François-Paul Alibert, 1907-1950, Presses universitaires de Lyon, 1982. Correspondance Gide Ruyters, Presses universitaires de Lyon, 1985. Correspondance André Gide-René Crevel. Frédéric Canovas, éd. Centre d'études gidiennes, 2000. D.J. Niederauer et H. Franklyn, éd., Correspondance Gide Régnier, Presses universitaires de Lyon, 1997. Arthur Cravan, « André Gide », revue Maintenant, . Jean Lambert, Gide familier, Presses universitaires de Lyon, 2000. Édition Julliard, 1958. Simon Leys, Protée et autres essais, Gallimard, 2001. Frédéric Canovas, L'Écriture rêvée, L'Harmattan, 2000. George Painter, André Gide, Mercure de France, 1968. Léon Pierre-Quint, André Gide, sa vie, son œuvre, Stock, 1932. Victor Poucel, L'Esprit d'André Gide, Librairie de l'art catholique, 1929. Pierre Masson et Jean Claude, éd., André Gide et l'écriture de soi, Presses universitaires de Lyon, 2002 Pierre Lachasse, éd., Correspondance Gide Jaloux 1896-1950, Presses universitaires de Lyon, 2004 David H. Walker, éd., Correspondance Gide Rouart 1893-1901, tome 1, Presses universitaires de Lyon, 2006 Correspondance Gide Rouart 1902-1936, tome 2, Presses universitaires de Lyon, 2006 Maria van Rysselberghe, Les Cahiers de la petite dame (1918-1951), Cahiers André Gide , Paris, Gallimard, 1972-1977. Pierre Billard, André Gide et Marc Allégret. Le roman secret, Plon, 2006 François Bréda, Gabriel Marcel et André Gide. In : François Bréda, La critique littéraire et dramatique de Gabriel Marcel, Les Éditions Grinta, Cluj-Napoca, 2004, . Frank Lestringant, André Gide l'inquiéteur, Flammarion, « Grandes Biographies », t. I, 2011. Catharine Savage Brosman, André Gide : l’évolution de sa pensée religieuse, Nizet, 1962, Adrien Le Bihan, Rue André Gide. Enquête littéraire à Paris et en Union soviétique, Petite Bibliothèque Payot, 2007 - Frank Lestringant, « Gide, André », in Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, tome 2 : D-G, Les Éditions de Paris Max Chaleil, Paris, 2020, Correspondance La NRF a publié les correspondances d'André Gide avec : Roger Martin du Gard. Elle montre la puissante entente unissant les deux hommes dans la considération du monde des années 1930. Voir aussi les Notes sur André Gide (1913-1951) dans les Œuvres complètes en Pléiade de Roger Martin du Gard, où celui-ci rapporte leurs nombreuses discussions littéraires tout en évoquant le caractère, les petites manies, les intérieurs ou la vie domestique de son ami. Paul Valéry. Elle révèle à la fois un Gide très fortement impressionné par Valéry, et quelques aspects du Valéry quotidien ne transparaissant pas dans les écrits « officiels » de ce dernier. Dans l'une comme l'autre de ces correspondances revient de façon récurrente la question de la rémunération des écrivains. Marc Allégret. Cette volumineuse correspondance (503 lettres) permet un regard privilégié sur la relation Gide-Allégret. De l'adolescence de ce dernier (1917) jusqu'en 1949. Soit deux ans avant la mort de Gide. Correspondance 1899-1950 avec Maria van Rysselberghe, présentée par Peter Schnyder et Juliette Solvès, Gallimard, 2016. Correspondance entre Gide et sa confidente, qu'il nommait « la petite dame ». Correspondance 1890-1943 avec Marcel Drouin, présentée par Nicolas Drouin, Gallimard, 2019 Il existe aussi une correspondance entre Gide et Charles Péguy (), et une correspondance entre André Gide et le romaniste allemand et grand érudit Ernst Robert Curtius. Elle est publiée aux Classiques Garnier, coll. Bibliothèque gidienne, n° 11, 2019. Correspondance (1920-1950) . Filmographie et scénarios 1927 : Voyage au Congo de Marc Allégret, scénario de Gide et Allégret 1927 : En Tripolitaine (Les Troglodythes) de Marc Allégret, scénario de Gide 1929 : Papoul ou l'Agadadza de Marc Allégret, scénario de Gide d'après la nouvelle L'Agadadza de Louis d'Hée 1932 : Fanny de Marc Allégret, Gide joue un figurant (non crédité) 1950 : La vie commence demain de Nicole Vedrès, Gide joue son propre rôle Musique Alissa, cycle de 8 chansons, (texte de André Gide), de Darius Milhaud (1913) Poème de Gitanjali, (texte de Rabindranath Tagore et André Gide), de Darius Milhaud (1914) Le Retour de l'enfant prodigue, cantate (texte de André Gide), de Darius Milhaud (1917) Perséphone, opéra (sur un livret d'André Gide), de Igor Stravinsky (1934) Articles connexes Charles Gide, oncle d'André Gide (juriste et économiste) Liens externes Centre d'études gidiennes sur l'œuvre d'André Gide, hébergé par l'Université de Lorraine Fondation Catherine Gide, pour la préservation du patrimoine gidien et la diffusion de l'œuvre d'André Gide, fondée par sa fille Catherine Gide. Les œuvres principales de Gide sur Ebooks Amis d'André Gide Notices Écrivain français du XIXe siècle Écrivain français du XXe siècle Romancier français du XIXe siècle Romancier français du XXe siècle Poète français du XIXe siècle Poète français du XXe siècle Dramaturge français du XIXe siècle Dramaturge français du XXe siècle Essayiste français du XIXe siècle Essayiste français du XXe siècle Écrivain dont l'œuvre est dans le domaine public Auteur français de journal intime Épistolier français Épistolier du XXe siècle Scénariste français de cinéma Traducteur français Traducteur depuis l'allemand vers le français Traducteur depuis l'anglais vers le français Traducteur depuis le russe vers le français Traducteur de littérature germanique Traducteur d'œuvres littéraires de Joseph Conrad Traducteur d'œuvres littéraires de Fiodor Dostoïevski Traducteur d'œuvres littéraires de William Shakespeare Journaliste français du XIXe siècle Journaliste français du XXe siècle Écrivain journaliste Écrivain voyageur français Auteur publié par les éditions Mercure de France Auteur publié par les éditions Gallimard Auteur publié par les éditions Fata Morgana Auteur publié dans la Bibliothèque de la Pléiade Membre du comité de lecture des éditions Gallimard Lauréat français du prix Nobel Lauréat du prix Nobel de littérature Collaborateur du Figaro La Revue blanche Militant pour les droits LGBT en France Essayiste dont l'œuvre est marquée par les thèmes LGBT Romancier français dont l'œuvre est marquée par les thèmes LGBT Pédophilie dans la littérature Pédérastie Antifranquiste français Élève du lycée Henri-IV au XIXe siècle Élève de l'École alsacienne Naissance dans le 6e arrondissement de Paris Naissance en novembre 1869 Décès en février 1951 Décès à 81 ans Décès dans le 7e arrondissement de Paris Personnalité inhumée dans la Seine-Maritime
André Gide est un écrivain français, né le à Paris et mort le à Paris . Il obtient le prix Nobel de littérature en 1947.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20d%27arch%C3%A9ologues
Liste d'archéologues
Cette page dresse une liste d’archéologues. A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z Voir aussi Articles connexes Archéologie Égyptologue Assyriologue L'index des dictionnaires Archeologues Archeologues
Cette page dresse une liste d’archéologues.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Arthur%20John%20Evans
Arthur John Evans
Arthur John Evans (né le à Nash Mills dans le Hertfordshire et mort le à Boars Hill dans le Oxfordshire) est un archéologue anglais, qui a mis au jour le site de Cnossos en Crète et est à l'origine des découvertes du sur la civilisation minoenne. Biographie Arthur John Evans est né en 1851 à Nash Mills dans le Hertfordshire, un comté d'Angleterre au nord de Londres. Son père est lui-même un célèbre archéologue anglais. Il commence par s'intéresser dans ses recherches scientifiques et archéologiques à la région de la Laponie et des Balkans. En 1882, il est expulsé de ces derniers par les Autrichiens "à cause de sa prise de position anti-turque (articles du Manchester Guardian)". Au cours de ses voyages dans la Bosnie Autrichienne, il rencontre la famille serbe de Gavrilo Princip, il décrivit leur condition de vie qui était des plus misérables. Ensuite, il devient, en 1884, directeur de l'Ashmolean Museum. Puis, en 1900, il commence des fouilles dans les îles (la Crète en particulier). Il y découvre la mythique civilisation des palais crétois, à Cnossos (Crète minoenne de l'âge du bronze), qui avait déjà été mentionnée dans des textes anciens, mais dont l'existence jusque-là n'avait pu être prouvée. Le site avait déjà été effleuré par Heinrich Schliemann, mais Evans en dégage le palais, dont la conservation paraissait compromise. Il entame une reconstruction archéologique in situ (en termes archéologiques, une anastylose). Il s'intéresse tout particulièrement aux objets en terre cuite retrouvés sur les sites crétois : des fragments ou céramique entières. Il propose donc dès 1905 une chronologie de la civilisation minoenne en trois parties : le Minoen ancien le Minoen moyen le Minoen récent (chacune de ces périodes étant elle-même divisée en phases I, II et III).  La salle du trône a ainsi été entièrement reconstituée, mais ressemblant sans doute de loin à ce qu'elle a dû être dans les temps anciens : ses peintures ressemblent assez à celles de l'art moderne de cette époque. De plus, il est impossible pour les archéologues actuels d'accéder aux couches inférieures. Arthur John Evans est élu membre de la Royal Society le . Ses travaux lui valent la médaille Copley en 1936. Il est fait chevalier en 1911. Il meurt en 1941, le 11 juillet, à Boars Hill dans le comté anglais du Oxfordshire. Notes et références Liens externes The Palace of Minos écrit par Arthur John Evans : https://g.co/kgs/EhWll4 . . Éloge funèbre de Sir Arthur John Evans, associé étranger de l'Académie écrit par Gustave Dupont-Ferrier,http://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1944_num_88_3_77784. Sir Arthur Evans, le découvreur de Knossos, article écrit en 1990 que l'on peut retrouver sur le lien suivant : http://www.lhistoire.fr/sir-arthur-evans-le-d%C3%A9couvreur-de-knossos Archéologue britannique du XIXe siècle Archéologue britannique du XXe siècle Étudiant de Brasenose College Civilisation minoenne Civilisation mycénienne Lauréat de la médaille Copley Membre de la Royal Society Knight Bachelor Naissance en juillet 1851 Naissance dans le Hertfordshire Décès en juillet 1941 Décès dans l'Oxfordshire Décès à 90 ans
Arthur John Evans (né le à Nash Mills dans le Hertfordshire et mort le à Boars Hill dans le Oxfordshire) est un archéologue anglais, qui a mis au jour le site de Cnossos en Crète et est à l'origine des découvertes du sur la civilisation minoenne.
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Alfred Nobel
Alfred Bernhard Nobel /'alfrəd 'bɛɳhɑ:ɖ noˈbɛ:l /, né le à Stockholm en Suède et mort le à Sanremo en Italie, est un chimiste, industriel et fabricant d'armes suédois. Dépositaire de plus de scientifiques de son vivant, dont celui de la dynamite, invention qui a fait sa renommée. Il fonde l'entreprise KemaNobel en 1871, et rachète l'entreprise d'armement Bofors en 1894. Dans son testament, il légua son immense fortune pour la création du prix Nobel. L'élément chimique nobélium a été appelé ainsi en son honneur. Biographie Alfred Bernhard Nobel est le troisième fils d'Immanuel Nobel (1801-1872) et d'Andriette Ahlsell Nobel. Membre de la famille Nobel comportant de nombreux ingénieurs, il descend d'Olof Rudbeck (1630-1702), l'un des scientifiques suédois les plus connus du , auteur de l'ouvrage de science-fiction Atlantis. À l'âge de neuf ans, il déménage avec sa famille pour Saint-Pétersbourg, où son père, qui plus tard inventera le contreplaqué moderne, fonde une entreprise de mines marines. Immanuel Nobel s'est en effet installé en Russie en 1838 après avoir subi un revers de fortune dans son pays à tradition pacifiste, ses inventions d'explosifs, telles les mines, obtenant peu de succès en Suède. À l'âge de , Alfred part aux États-Unis, où il étudie la chimie pendant quatre ans et travaille pendant une courte période avec John Ericsson. En 1859, la direction de l'entreprise paternelle est laissée à son frère Ludvig Nobel (1831-1888), qui plus tard fonda, en Russie, la Machine-Building Factory Ludvig Nobel et Branobel, et devint l'un des hommes les plus riches et les plus puissants de Russie. Durant des siècles, la poudre à canon est restée le seul explosif puissant. En 1846, sont découvertes la nitrocellulose, puis en 1847, par Ascanio Sobrero, la nitroglycérine. En 1850, Alfred Nobel passe un an à Paris pour étudier sous la direction de Théophile-Jules Pelouze, collègue d'Ascanio Sobrero. Rentré avec son père en Suède, Alfred se consacre entièrement à partir de 1862 à l'étude des explosifs et en particulier à l'utilisation et la commercialisation sécurisée de la nitroglycérine. Homme de lettres frustré, il écrit à cette époque, en anglais, des poèmes de qualité littéraire médiocre et deux romans inachevés, Brothers and Sisters et In Lightest Africa. En 1871, il fonde KemaNobel, une des entreprises à l'origine d'AkzoNobel. Plusieurs explosions ont eu lieu dans l'usine familiale d'Heleneborg, dont une particulièrement désastreuse qui, le , coûta la vie à cinq personnes dont Emil, le frère cadet d'Alfred. Il s'attelle donc à rendre l'usage de la nitroglycérine moins dangereux, et est le premier à réussir à maîtriser sa puissance explosive. Alfred Nobel découvre accidentellement, par sérendipité, que, lorsque la nitroglycérine est mélangée à un solide inerte et absorbant appelé Kieselguhr (terre diatomacée), elle devient beaucoup plus sûre à transporter et à manipuler, l'explosion nécessitant l'usage d'un détonateur. Il met au point le « détonateur breveté Nobel » en 1865. La dynamite fait l'objet d'un brevet d'invention du en Angleterre et du en Suède. Il l'utilise pour la première fois, le 14 juillet 1867, dans une carrière à Redhill, en Angleterre (Surrey). Alfred Nobel réside à Paris à partir de 1875. En 1876, il rencontre une jeune femme de dix ans sa cadette, Bertha von Suttner, qui est sa secrétaire pendant deux semaines. Il entretiendra une correspondance avec la future pacifiste. En 1881, il acquiert l'ancien château de Sevran en Seine-et-Oise (actuellement Seine-Saint-Denis). Le , il acquiert le château dit « La Maison du Fayet », une maison caractéristique du . Cette propriété historique à Sevran était consacrée par Alfred Nobel pour ses recherches sur la dynamite-gomme, qui est utilisée dans les travaux sous-marins. Sevran était à l’époque un village de , qui abritait « d’éminents pyrotechniciens qui pratiquent leurs recherches dans les bâtiments de la poudrerie nationale ». Son laboratoire, construit pour ses expériences est situé derrière la maison. Sa « ballistite » à savoir, la poudre sans fumée, pour laquelle il a travaillé avec acharnement, est mise au point secrètement par la Poudrerie nationale. Dans son laboratoire français, il invente accidentellement, là encore par sérendipité, un nouvel explosif plus pratique d'emploi que la dynamite. Composée de nitroglycérine (93 %) et de collodion (7 %), la « dynamite extra Nobel » (brevet de 1875) ou gélignite (blasting gelatin) n'est autre que la dynamite gomme ou dynamite plastique (à ne pas confondre avec le plastic qui est un mélange d'hexogène et/ou de penthrite avec une huile et un plastifiant). C'est la publication erronée par un journal français d'une nécrologie prématurée en 1888, condamnant son invention de la dynamite, qui le décide à laisser une meilleure image de lui au monde après sa mort. La nécrologie affirmait ainsi : « Le marchand de la mort est mort. Le Alfred Nobel, qui fit fortune en trouvant le moyen de tuer plus de personnes plus rapidement que jamais auparavant, est mort hier » Fatigué par les lourdeurs administratives françaises et une violente campagne de presse contre lui qui lui reproche d'avoir vendu les droits de la ballistite au gouvernement italien, Alfred Nobel s'installe dans la villa Nobel à Sanremo en Italie en 1891, ce qui ne fait qu'irriter les milieux nationalistes français, l'Italie étant l’alliée des ennemies de la France, l’Autriche-Hongrie et l’Allemagne. Le Alfred Nobel met un point final à son testament en léguant la quasi-intégralité de sa fortune pour la création d'un fonds dont les intérêts doivent être redistribués « à ceux qui au cours de l'année écoulée auront rendu à l'humanité les plus grands services » dans cinq domaines : la paix ou la diplomatie, la littérature, la chimie, la physiologie ou la médecine, et la physique : c'est la naissance du Prix Nobel. La fortune qu'il laisse ainsi est de de couronnes suédoises de l'époque, ce qui est estimé à de couronnes suédoises de 2013 ( d'euros). Resté célibataire toute sa vie et sans enfant, saint-simonien prônant la récompense en fonction du mérite et condamnant l'institution de l'héritage qui abandonne l'utilisation des instruments de production au hasard de la naissance, Alfred Nobel lègue tout de même près d'un million de couronnes suédoises, réparties principalement entre les deux fils de son frère aîné Robert Nobel, mais aussi ses nièces, d’anciens employés et des amis. Alfred Nobel, lui-même de tendance mélancolique, avait songé à créer un établissement d'euthanasie pour les personnes désireuses d'en finir avec l'existence. Ainsi avait-il proposé à Eugène Crispi, président du Conseil italien, la somme de trois millions de lires afin de créer à Rome ou à Milan un établissement d'euthanasie pour ceux qui sont fatigués de vivre ; là, au terme d'un repas somptueux, ils seraient définitivement endormis par des parfums agréables au son d'une douce musique. Il meurt d'un accident vasculaire cérébral le , dans les bras d'un domestique, à Sanremo et est enterré au cimetière du Nord à Stockholm. Postérité Hommages Le , à l'initiative de la fondation Nobel, une statue en bronze d'Alfred Nobel, réalisée par les sculpteurs et , est inaugurée sur un quai de la Grande Nevka à Saint-Pétersbourg, ville où a résidé Alfred Nobel. Pour le centenaire de sa mort, une œuvre du sculpteur sevranais Christian Kazan, intitulée L’Élévation, est érigée place Gaston-Bussière, place centrale de Sevran, le . Autour de la sculpture sont disposées cinq colonnes qui symbolisent les cinq prix Nobel et les cinq lettres du nom du savant. Mille messages de paix, rédigés par les écoliers sevranais, ont été déposés dans un coffre scellé au pied de la sculpture. L'astéroïde (6032) Nobel a été découvert en 1983 à l'observatoire d'astrophysique de Crimée. L'élément chimique nobélium a été appelé ainsi en son honneur. Rues On trouve des rues ou voies Alfred-Nobel dans plusieurs villes, telles que : en France : Montpellier, Le Havre, Pau, Nantes, Orvault… au Canada : Montréal, Québec, Drummondville… aux États-Unis : Commerce, Alcoa, Longwood, Rogers… en Australie : Cranbourne, Highbury… en Norvège : Oslo… en Bulgarie : Sofia… Divers Il existe une université Alfred Nobel à Dnipro (Ukraine) Médiagraphie Bibliographie . Tore Frängsmyr, Life and Philosophy of Alfred Nobel, The Nobel Foundation, 1996. Filmographie En 2014, le téléfilm allemand Madame Nobel réalisé par Urs Egger relate la relation amicale entre Bertha von Suttner et Alfred Nobel interprétés respectivement par Birgit Minichmayr et Sebastian Koch. Notes et références Filmographie Madame Nobel film réalisé par Urs Egger - 2014 Voir aussi Articles connexes Dynamiterie de Paulilles, l'usine Nobel à Paulilles près de Banyuls-sur-Mer. Liens externes Alfred Nobel, U.S. Patent Letter for Dynamite – Letters Patent No 78,317, dated May 26, 1868 – Brevet américain Prix Nobel Chimiste organicien Chimiste suédois du XIXe siècle Industriel suédois du XIXe siècle Inventeur suédois du XIXe siècle Membre de la National Inventors Hall of Fame Millionnaire au XIXe siècle Mécène du XIXe siècle Éponyme d'un objet céleste Alfred Naissance en octobre 1833 Naissance à Stockholm Décès en décembre 1896 Décès à 63 ans Décès à Sanremo Mort d'un accident vasculaire cérébral Personnalité inhumée au cimetière du Nord de Solna
Alfred Bernhard Nobel /'alfrəd 'bɛɳhɑ:ɖ noˈbɛ:l /, né le à Stockholm en Suède et mort le à Sanremo en Italie, est un chimiste, industriel et fabricant d'armes suédois. Dépositaire de plus de scientifiques de son vivant, dont celui de la dynamite, invention qui a fait sa renommée. Il fonde l'entreprise KemaNobel en 1871, et rachète l'entreprise d'armement Bofors en 1894.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Alc%C3%A8ne
Alcène
Les alcènes sont des hydrocarbures insaturés, caractérisés par la présence d'au moins une double liaison covalente entre deux atomes de carbone. Ces liaisons sont toujours de types covalentes normales parfaites. Les alcènes non cycliques n'ayant qu'une double liaison possèdent une formule brute de la forme CnH2n où n est un entier naturel supérieur ou égal à 2. L'alcène le plus simple est l'éthylène (nom usuel de l'éthène). Le terme « oléfine » était le nom donné par le passé aux alcènes ; bien qu'encore employé (ainsi que le terme « polyoléfine »), il tombe progressivement en désuétude. Nomenclature Nombre de doubles liaisons Les alcènes ne comportant qu'une double liaison sont des monoalcènes, les autres sont des polyènes : diènes (2 doubles liaisons), triènes (3), tétraènes (4) Alcènes non ramifiés Il faut utiliser le même nom que celui de l'alcane portant le même nombre d'atomes de carbone, en utilisant le suffixe « -ène » à la place de « -ane » et en intercalant l'indice de position de la double liaison (voir ) dans le mot, avant le suffixe, et encadré par deux tirets. Si l'alcène non ramifié n'a pas sa double liaison en première position, alors il faut préciser s'il s'agit d'un alcène E (si les deux atomes H portés par la double liaison sont opposés) ou Z dans le cas contraire. C'est le cas du pent-2-ène, par exemple. Alcènes ramifiés Voici les règles à suivre pour nommer un alcène ramifié : Règle 1 Dans la formule de structure, déterminer la chaîne carbonée principale (c'est-à-dire la chaîne la plus longue d'éléments contenant un C) comportant obligatoirement la double liaison. En pratique, cela revient à : choisir une extrémité de la chaîne carbonée ; parcourir la chaîne en passant par le plus grand nombre d'atomes C consécutifs. Règle 2 Afin de situer la double liaison, numéroter la chaîne principale de façon que le numéro de l'atome C portant la double liaison soit le plus petit possible. Suivre la même numérotation pour situer les ramifications. Règle 3 Citer le nom de la ramification alkyle, suivi de son indice de position entouré de tirets. Faire suivre du nom de l'alcène comme s'il n'était pas ramifié. La stéréochimie de la double liaison peut être déterminée selon les règles de priorité de Cahn-Ingold-Prelog : si les groupes les plus importants liés à chacun des atomes de carbone de la double liaison se retrouvent du même côté par rapport à la double liaison, l'isomère a la stéréochimie Z (de l'allemand , ensemble), exemple : (Z) pent-2-ène ; si les groupes les plus importants liés à chacun des atomes de carbone de la double liaison se retrouvent de côté opposé par rapport à la double liaison, l'isomère a la stéréochimie E (de l'allemand entgegen, opposé), exemple : (E) pent-2-ène . Propriétés physiques Les alcènes ont des températures d'ébullition un peu plus basses que celles des alcanes correspondants car les forces de van der Waals sont plus faibles ; en effet, une double liaison prend plus d'espace qu'une simple liaison, donc les molécules s'empilent de façon moins compacte et les forces intermoléculaires sont moins importantes. Il en résulte qu'il faut fournir moins d'énergie pour les rompre : les températures d'ébullition sont plus basses. Ils brûlent avec une flamme claire. À température et pression ambiantes, les alcènes sont gazeux jusqu'au , puis liquides et enfin solides à partir de C16. Leur solubilité, médiocre dans l'eau, est bonne dans l'alcool et l'éther. Réactivité La double liaison est formée d'une liaison σ (sigma) forte (EL = ) et d'une liaison π (pi), appelée également liaison insaturée, plus faible (EL = ). La force de la liaison π étant plus faible que celle de la liaison σ, elle cède plus facilement. Les principales réactions des alcènes sont : réaction d'addition sur les carbones porteurs de la double liaison ; réaction de destruction et de dégradation. Bien que les réactions suivantes commencent formellement comme des additions, il est d'usage de les considérer à part : réaction de coupure de la double liaison (sans destruction de la molécule) comme l'ozonolyse ou la métathèse ; réaction de polymérisation ; la présence d'une double liaison (ou de plusieurs doubles liaison conjuguées) active l'hydrogène en alpha de la double liaison. Réaction d'addition Lors des réactions, la liaison π peut se rompre : un réactif A-B électrophile va s'additionner sur la double liaison de l'alcène et il y a formation d'un produit saturé. La liaison π a donc été remplacée par deux liaisons σ. Action du dihydrogène L'addition du dihydrogène sur un alcène donne un alcane : CnH2n + H2 → CnH2n+2 Cette réaction utilisera un mécanisme de cis-addition. Action d'un dérivé halogéné Formation du produit Markovnikov Cette réaction obéit à la règle de Markovnikov : dans une réaction d'addition de H-X sur un alcène, en l'absence de peroxyde et dans l'obscurité, l'atome d'hydrogène migre vers le carbone moins substitué (c'est-à-dire le plus hydrogéné, pour former le carbocation le plus stable). Formation du produit Kharasch ou anti-Markovnikov Exemple : addition radicalaire du bromure d'hydrogène sur le 3-méthylhex-3-ène en présence de peroxyde de benzoyle. Le mécanisme réactionnel est séparable en trois étapes : amorçage : un peroxyde est un bon amorceur radicalaire, il se coupe spontanément en deux radicaux, qui, à leur tour, attaquent une molécule de HBr pour former le radical de propagation Br• . L'amorçage peut aussi être réalisé par irradiation aux UV ; propagation : c'est dans l'étape de propagation que se forme le produit final, le 4-bromo-3-méthylhexane ; terminaison : dans cette étape, M est une molécule quelconque du mélange réactionnel, voire une molécule du récipient, elle absorbe l'énergie issue du regroupement de deux radicaux. Cette réaction, en présence de peroxyde ou d'UV, donne au dérivé halogéné une orientation inverse de celle observée en l'absence de ces réactifs ; on parle d'orientation anti-Markovnikov, ou d'« effet Kharasch ». Action d'un halogène → Halogénation : addition de H-X. → Dihalogénation : addition de dichlore ou dibrome (diiode trop peu réactif, difluor trop réactif). Action de l'eau (hydratation) en milieu acide Un alcène ne réagit pas avec l’eau. On rend alors le milieu acide en ajoutant par exemple de l'acide sulfurique H2SO4 Cette réaction obéit à la règle de Markovnikov : dans une réaction d'addition de sur un alcène, en l'absence de peroxyde, l'atome d'hydrogène migre vers le carbone le moins substitué (c'est-à-dire le plus hydrogéné). Action d'un oxydant faible Ces réactions d'addition syn, désignées comme réactions de « dihydroxylation » parce qu'elles fixent un radical hydroxyl sur chacun des carbones de la double liaison, doivent être catalysées. Sur le plan théorique, on peut utiliser comme oxydant : l'ion permanganate en milieu neutre : la réaction sur l'alcène conduit alors à un diol ; cependant, MnO4− reste un oxydant trop fort : s'il a été trop chauffé, il dégrade le diol en acide gras. On lui préfère donc en général, pour la synthèse de diols, le tétroxyde d'osmium, mais en petite quantité du fait de son extrême toxicité. De ce fait, on utilise de l'eau oxygénée () qui le reforme après réaction (il tient donc le rôle de catalyseur). Action d'une solution d'oxydant fort (ozonolyse par exemple) Si R2 est un atome d'hydrogène, alors R1CH=O est un aldéhyde. Néanmoins l'aldéhyde est oxydée en un acide carboxylique par l'ozone présent dans le milieu ; si on désire conserver l'aldéhyde, il est nécessaire d'utiliser un réducteur (le zinc par exemple). Si R1 et R2 sont des groupes alkyles, alors R1R2C=O est une cétone. La même réaction est possible avec le permanganate, chauffé en milieu acide. La différence avec l'ozone est que dans le cas de formation d'un aldéhyde, on ne peut empêcher sa transformation en acide carboxylique. Hydroboration Permet l'obtention de certains alcools primaires, là où l'addition d'eau conduit à un alcool secondaire, par exemple l'hydroboration du but-1-ène conduit au butan-1-ol, alors qu'une l'hydratation donne du butan-2-ol. Formation d'époxydes, obtention d'un diol Un alcène mis en présence de dioxygène conduit à un époxyde. Il est nécessaire de chauffer en présence d'un catalyseur, l'argent par exemple. En industrie, on utilise des peracides (RCO-O-O-H), dont la liaison peroxyde est très oxydante, le plus utilisé étant le MCPBA (acide méta-chloroperbenzoïque). L'hydratation (réaction d'addition) d'un époxyde conduit à un diol. Réaction de destruction par combustion Réaction de Diels-Alder La réaction de Diels-Alder est un cas particulier des cycloadditions entre systèmes π. Il s'agit d'une réaction d'addition entre un diène conjugué (les deux doubles liaisons sont séparées par une liaison simple) et un alcène (diénophile). L'exemple-type de cette réaction est la réaction entre le buta-1,3-diène et l'éthylène pour former le cyclohexène : Voir aussi Articles connexes Oléfination Composé insaturé Liaison π Polyoléfine Alcane Alcyne Arène / hydrocarbure aromatique
Les alcènes sont des hydrocarbures insaturés, caractérisés par la présence d'au moins une double liaison covalente entre deux atomes de carbone. Ces liaisons sont toujours de types covalentes normales parfaites. Les alcènes non cycliques n'ayant qu'une double liaison possèdent une formule brute de la forme CnH2n où n est un entier naturel supérieur ou égal à 2. L'alcène le plus simple est l'éthylène (nom usuel de l'éthène).
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Ange%20%28homonymie%29
Ange (homonymie)
Un ange est originellement un messager de Dieu, dans certaines religions. Le mot est issu, via le latin angelus, du grec (« messager »). Sciences et techniques En biologie, on appelle couramment diverses espèces de poissons cartilagineux, de poissons osseux et de mollusques gastéropodes. Culture et société Titres d'œuvres ; Ange, une statue en marbre réalisée par Michel-Ange entre 1494 et 1495 ; Ange du Nord, une sculpture d'Antony Gormley située à Gateshead en Angleterre ; Le Matricule des anges, un magazine de littérature ; Ange (Angel), un film américain d'Ernst Lubitsch (1937) avec Marlene Dietrich ; Un ange, un film policier français de Miguel Courtois (2001) avec Richard Berry et Elsa Zylberstein ; Anges, une série de bande dessinée d'Olivier Boiscommun ; ; . Personnages de fiction Les Anges, des monstres dans le manga Evangelion Ange, un des 12 personnages originaux du jeu de tir à la première personne Overwatch Ange, un archange des convertis dans le jeu de rôle In Nomine Satanis/Magna Veritas Anthroponyme Prénom Ange est un prénom mixte. Plusieurs saints et bienheureux chrétiens sont appelés ; Plusieurs autres personnalités religieuses sont désignées par le prénom Ange, notamment : Ange de Saint Joseph (1636-1697), un missionnaire français, frère dans l'Ordre des Carmes déchaussés ; Ange de Sainte Rosalie (1655-1726), un augustin et généalogiste français. Patronyme la famille Ange, une famille de la noblesse byzantine qui monta sur le trône de l'Empire byzantin ; Anne Ange (c. 1175-1212), une impératrice consort de Nicée ; Irène Ange (c. 1181-1208), une princesse byzantine ; Marc Ange (né en 1978), un artiste et designer franco-italien. Surnom Ange est le pseudonyme commun du couple d'auteurs Anne et Gérard Guéro. Toponyme Canada la rivière à Ange, un affluent du ruisseau du Pied du Mont, coulant dans Baie-Saint-Paul (MRC Charlevoix, Capitale-Nationale, Québec) ; France l'Ange, une rivière de l'Ain (région Auvergne-Rhône-Alpes), affluent droit de l'Oignin et donc sous-affluent de l'Ain et du Rhône ; la baie des Anges, une baie à Nice (Alpes-Maritimes, région Provence-Alpes-Côte d'Azur) ; Suède Ånge, une commune du comté de Västernorrland ; Änge, une localité du comté de Jämtland. Ukraine L'allée des Anges à Donetsk, mémorial pour les enfants du Donbass tués pendant la guerre du Donbass. Autres A.N.G.E., une série littéraire de l'écrivaine française Anne Robillard Ange, un groupe rock progressif français , un nom vernaculaire de diverses espèces animales Ange, une société d'édition Ange, une chaîne de boulangeries Voir aussi (le mot anglais pour « ange »)
Un ange est originellement un messager de Dieu, dans certaines religions. Le mot est issu, via le latin angelus, du grec (« messager »).
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Amstrad%20CPC%20464
Amstrad CPC 464
L'Amstrad CPC 464 est un ordinateur personnel britannique de la gamme Amstrad CPC, à affichage couleurs ou monochrome vert, comportant de RAM, en ROM et utilisant le langage Locomotive BASIC 1.0, considéré par certains passionnés comme le meilleur BASIC ayant jamais existé. Historique Cet ordinateur, conçu pour l'utilisation familiale (il coûtait FF), répondait au lancement des ZX Spectrum, Oric 1 et Commodore 64 respectivement par Sinclair, Oric Corporation et Commodore. L'Amstrad CPC 464 sorti en septembre 1984 en France a connu un immense succès : il s'en vendait par mois pour un total d'un million d'exemplaires. Il a fait disparaître beaucoup d'ordinateurs et a peut-être marqué la fin d'une époque. Son succès fut tel que plus d'une dizaine de magazines spécialisés furent créés, dont le plus fameux, Amstrad Magazine. Pour la première fois, une seule fiche secteur était nécessaire, écran et unité centrale s'alimentaient directement sans adaptateur encombrant et deux fiches seulement reliaient les deux éléments entre eux, la mise en fonction était immédiate. C'est peu après le succès commercial du 464 qu'est apparu AMSDOS. CP/M qui était antérieur au 464 a été transposé sur cet ordinateur. Il existe un projet de descendant de l'Amstrad CPC à base de eZ80 à près de , le CPCNG. Description Il utilisait un processeur Zilog Z80A (8 bits) à et comportait un lecteur de cassettes intégré pour le stockage des données. On pouvait lui ajouter un lecteur de disquettes au format . Le programme Protext de traitement de texte n'était pas présent sur tous les CPC 464. Spécifications techniques Processeur Z80A à . De par le gateArray les opcodes prenaient tous 4 cycles au minimum. Dès lors certains estiment la perte de performance moyenne à 15 %. Cette estimation reste très statistique mais relativement acceptée par la communauté. Mémoire vive de RAM, extensibles à (des extensions à existent également, ce sont cependant des matériels non officiels). Mémoire morte de ROM, extensibles à . Lecteur de cassette Le fait d'avoir un lecteur de cassette intégré n'avait rien d'anecdotique. En effet les débits depuis la cassette s'effectuaient sur le CPC 464 à 2000 bauds () en vitesse rapide ou à bauds () en vitesse lente. Il est à noter que ces vitesses étaient celles indiquées de base par le constructeur. Le jeu Bad Cat, de Rainbow Arts/Go! dans sa version pour Amstrad CPC cassette a été enregistré à 4000 bauds. Et l'Amstrad CPC lit les données à cette vitesse. César Nicolas Gonzalez, connu dans la communauté sous le pseudo de CNGSOFT a créé des versions compactées de jeux commerciaux, avec une vitesse d'enregistrement allant jusqu'à 6500 bauds. Un vrai CPC 464 est capable de gérer cette vitesse sans problème. Capacités graphiques La machine est équipée d'un Motorola CRTC 6845 (ou clones), plus une puce spécifique à Amstrad, le Gate Array. Le CPC ne possède pas de mode texte en tant que tel. Les informations de modes texte qu'on retrouve régulièrement indiquent en fait le nombre de caractères (de huit pixels sur huit) que peut afficher le système dans les différents modes graphiques. Le CPC standard possède une palette de 27 couleurs, constituées des trois teintes primaires (rouge, vert, bleu) auxquelles on applique les coefficients 0 ; 0,5 et 1. À l'origine le CPC était annoncé avec une palette de 32 couleurs. Malheureusement les 5 couleurs supplémentaires sont identiques à certaines teintes présentes parmi les 27 sus-nommées. Elles sont accessibles directement en Basic, mais n'ont aucun intérêt pratique. Chose rare sous l'ère des 8 bits l'affichage est du full bitmap sans contrainte. Chaque pixel peut être adressé indépendamment et n'importe quelle couleurs de la palette définie (2, 4 ou 16 couleurs parmi les 27 selon le mode). Le CPC dispose de 4 modes graphiques de base utilisant de mémoire, dont un non documenté : Mode 0 : 160x200 en seize couleurs sans contrainte (choisies parmi celles disponibles dans la palette de 27). Mode 1 : 320x200 en quatre couleurs sans contrainte. Mode 2 : 640x200 en deux couleurs. Soit la haute définition du CP/M, le CPC jouait donc dans la cour des grands. Mode 3 : 160×200 en quatre couleurs. Taper « Mode 3 » sous Basic vous renverra une erreur « Improper argument », le système n'est pas capable de gérer ce mode. On ne peut accéder à celui-ci qu'en passant par la programmation assembleur. Il était possible de créer des modes alternatifs via la programmation du CRTC, voire d'utiliser de mémoire pour l'affichage. Cette astuce était essentiellement utilisée pour certains écrans d'accueil en fullScreen en 192×264 (). Néanmoins les versions CPC de Donkey Kong et d'Arkanoid, par exemple, utilisaient des modes alternatifs permettant du 128×256 en 16 couleurs () leur donnant un aspect plus proche des bornes d'arcade à écrans verticaux dont ils étaient originaires. Inconvénient des modes bitmaps pour le jeu vidéo Les développeurs de jeux d'arcade sur Amstrad ont souffert de la carence d'un mode tiles et sprites et d'un scrolling pixel par pixel et de mode graphique full bitmaps sans contrainte. En effet, pour faire, par exemple un scrolling horizontal pixel par pixel à cinquante images par seconde en plein écran, il fallait que le Z80A fasse cinquante compositions d'écran de 16 kilooctets par seconde, soit /s, sans compter les modifications d'image à faire pour positionner les « sprites » logiciels. En effet, bien que le CRTC permît d'effectuer des scrollings horizontaux hard, ceux-ci n'étaient disponibles que par incrément complet d'un octet, soit un pas de 2, 4 ou 8 pixels (mode 0, 1 ou 2) forçant bien des programmes à utiliser des scrolling soft pour éviter les saccades. C'est pour cette raison que la plupart des jeux d'arcade sur CPC présentent une surface jouable inférieure à leurs homologues sur d'autres plateformes. Il était par contre bien plus facile de gérer des scrolling verticaux en hard mais par incrément dont 1024 était un multiple plein. D'où de nombreux shoot verticaux dans des fenêtres de 128 pixels de large sur les 160 disponibles en mode 0 sur le CPC. Néanmoins, ici, le 128×200 avait aussi l'avantage de conserver l'aspect d'un shoot vertical. À titre de comparaison, à la même époque, le mode Tiles & Sprite sur la Sega Master System (également à base de Z80A) avec scrolling hard pixel par pixel nécessitait, pour un scrolling pixel par pixel, 50/8 (scrolling hard) * 1 k (taille de la table de tiles) soit par seconde à gérer par le Z80A. Pour le C64, grâce à des caractères redéfinissables en 4 couleurs et d'un scrolling hard d'un pixel en mode texte, on pouvait simuler des tiles cette opération ne nécessitait donc que de traiter que de 50*/8 (scrolling hard) * 10 k (taille d'un 160x200 en 4 couleur + définissant les 4 couleurs utilisées par caractère) ⇒ /s, ce qui, avec une capacité CPU deux fois inférieure au CPC, prenait tout de même cinquante fois moins de temps CPU et permettait une réelle fluidité. De plus, il disposait de huit sprites hard monochrome ou multicouleurs. Le ZX Spectrum, lui, devait rafraîchir /s mais souffrait du Color Clash. Sur MSX, point de salut : les développeurs devaient se contenter de scrolling par pas de huit pixels et de sprite monochrome. Pour les jeux « 3D » fil de fer (dont le jeu spatial Elite) voire en fractales (Rescue on Fractalus!), ces /s (ici souvent du 320x200 en 4 couleurs) sont à comparer au 50x = /s du mode 256x192 16 couleurs avec contrainte du ZX Spectrum. Ici le C64 devait traiter 50 × = /s de son mode graphique 320×200 16 couleurs avec contrainte du C64. Capacités sonores General Instruments AY-3-8912, 3 voies stéréo avec une fréquence de . Le même processeur sonore que les Oric, les MSX, les ZX Spectrum modèle 128 et successeurs, et l'Atari ST. L'AY-3-8912 possède aussi des ports d'entrées/sorties, qui sont utilisées sur CPC pour l'interrogation du clavier et du joystick. Clavier AZERTY ou QWERTY suivant les régions, il existe aussi une version de 464 intégrant la touche « ñ » espagnole. Le clavier possède un pavé numérique. Connecteurs Port parallèle 7 bits. On peut néanmoins accéder au à l'aide d'un accessoire largement diffusé dans les magazines à l'époque. Port d'extension. Connecteur RGB propriétaire. Port joystick compatible Atari. Prise casque stéréo. Il n'y a pas d'interface RS-232, celle-ci est en revanche disponible séparément. Notes et références Notes Références Liens externes Présentation de l'Amstrad CPC464 sur Amstrad.eu Annexes Articles connexes Amstrad CPC 664, une évolution du CPC 464 avec lecteur de disquette Amstrad CPC 6128, une évolution du CPC 464 avec lecteur de disquette et de RAM Ordinateur Amstrad Ordinateur 8 bits
L'Amstrad CPC 464 est un ordinateur personnel britannique de la gamme Amstrad CPC, à affichage couleurs ou monochrome vert, comportant de RAM, en ROM et utilisant le langage Locomotive BASIC 1.0, considéré par certains passionnés comme le meilleur BASIC ayant jamais existé.