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412 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Bastet | Bastet | Bastet (de l'égyptien Bast) est la déesse égyptienne de la joie du foyer, de la chaleur du soleil, de la maternité et aussi la déesse protectrice des femmes enceintes et des enfants. Cependant, elle prend l'aspect d'une lionne guerrière inspirée des déesses dangereuses et elle est associée à l'instrument de vengeance du Dieu du Soleil. Bastet est à la fois douce et sauvage. C'est une déesse aux traits félins dont le centre religieux se trouvait dans la ville de Bubastis (Égypte).
Étymologie
Le nom que lui donnaient les Égyptiens était vraisemblablement Bast. La confusion vient du fait qu’un hiéroglyphe était souvent ajouté après le mot pour préciser la prononciation du son final. Les premiers égyptologues ne l’avaient pas interprété en tant que tel, conduisant à la translittération en Bastet. Dans la mythologie grecque, elle était connue sous le nom d'Αἴλουρος (Aílouros, Aelurus), qui est le terme signifiant « chat » en grec ancien.
Culte
Bastet est l’une des déesses les plus discrètes du panthéon égyptien, et n’est jamais représentée, sinon dans son temple à Bubastis, qui, selon Hérodote, aurait été, à son époque, le plus beau temple du pays, avec le plus de fidèles. On peut encore visiter les restes du temple qui lui était dédié à Tell Basta (Bubastis en grec, et Per Bast en égyptien, « La maison de Bastet »).
D’abord divinité locale de la ville de Bubastis, le culte de Bastet se propage progressivement à tout le pays. Vénérée dès la , sous le règne de , on l’imagine comme le pendant d’Hathor de Dendérah.
Un culte de Bastet s’installe à la Basse époque à Saqqarah non loin du complexe funéraire de Téti, dont la ferveur est attestée par les innombrables ex-voto dédiés à la déesse chatte retrouvés sur place, ainsi qu’aux nécropoles d’animaux toutes proches qui abritent encore des milliers de momies félines témoignages des dévots antiques.
Fête de Bubastis
Les fêtes annuelles de la ville de Bubastis, en l'honneur de la déesse Bastet, étaient des événements très attendus en Égypte. Hérodote en fait une description haute en couleur que l’on tint longtemps pour une invention de l’historien, jusqu’à ce que des archéologues modernes découvrent des preuves de l’existence de ces fêtes mémorables.
Vers la Basse époque, la fête de Bastet était l’une des plus populaires du calendrier égyptien. En cette occasion, la cité de Bubastis (à au nord-est du Caire) ne pouvait être rejointe que par les voies fluviales.
Hérodote raconte : Ils arrivent en bateau, hommes et femmes ensemble, en grand nombre sur chaque embarcation ; en chemin, des femmes font de la musique avec des claquettes, et certains hommes jouent de la flûte, tandis que les autres chantent et frappent dans leurs mains. Lorsqu’ils rencontrent une cité le long du fleuve, ils tirent l’embarcation à terre, et certaines femmes continuent leur jeu, comme je l’ai dit plus haut, tandis que d’autres lancent des moqueries aux femmes du lieu et entament des danses en agitant leurs robes en tous sens. À leur arrivée, ils célèbrent la fête par des sacrifices et l’on consomme à cette occasion plus de vin que durant le reste de l’année.
Hérodote parle d’au moins « hormis les enfants » se pressant pour honorer l’occupante du temple de granit rouge, la déesse Bastet.
Hérodote encore : Les chats trépassés sont apportés à Boubastis où ils sont embaumés et enterrés dans des urnes sacrées.
Des milliers de ces créatures furent enterrées dans des galeries souterraines de la ville et des environs, afin qu’ils puissent porter le message de leur maître jusqu’au royaume des dieux. L’importance de la fête de Bastet ainsi décrite parut absolument invraisemblable aux égyptologues de la fin du , mais, en 1887, un archéologue, Henri Édouard Naville, met au jour le site et démontre qu’Hérodote n’avait pas menti. Il fouille les sites du temple principal de Boubastis, les catacombes aux momies de chats et un certain nombre de chapelles pharaoniques, prouvant que cet évènement religieux considérable attirait toutes les couches de la société égyptienne.
Bastet est assimilée à la déesse grecque Artémis.
Symbolique
Fille du dieu soleil Rê, Bastet est cependant parfois considérée comme la fille d’Amon. Elle est une déesse à double visage : sous sa forme de chatte ou de déesse à tête de chat, elle est la déesse bienveillante protectrice de l’humanité, également déesse musicienne de la joie et déesse de l’accouchement. On la représente ainsi parfois souriante. Elle est également réputée pour ses terribles colères. En revanche, sous les traits d’une déesse à tête de lionne, elle s’identifie alors à la redoutable déesse de la guerre, Sekhmet.
La séduisante déesse à tête de chat, sacrée, protectrice des femmes et des enfants, détient le pouvoir magique qui stimule l’amour et l’« énergie charnelle ». Un atout qui lui valait un culte tout particulier de la part des Égyptiens.
Bastet est une déesse aux caractères antagonistes, douce et cruelle, elle est aussi attirante que dangereuse. Bastet est aussi le symbole de la féminité, la protectrice du foyer et la déesse de la maternité. Mais toujours en elle, sommeille le félin, et c’est ainsi que Bastet lutte contre le serpent Apophis chargé de contrecarrer la course de l’astre solaire. Elle porte souvent un sistre dans sa main.
Selon certaines traditions, Bastet serait l’épouse d’Atoum et elle aurait enfanté le lion Miysis (Mihos en grec). D’après une tombe de la vallée des Reines où elle porte des couteaux pour protéger le fils du roi, elle aurait aussi enfanté et allaité Pharaon dont elle serait la déesse protectrice.
Attributs
Les attributs qui lui sont associés sont la couronne-Atef, la couronne-Hedjet, le disque solaire, l’égide, le panier, le sistre et l’uræus.
Références modernes
Bastet est le nom de la chatte narratrice du roman Demain les chats de Bernard Werber (2016). Dans le roman, Bastet apprend avec ravissement d'un autre chat, Pythagore, que son nom est en fait celui d'une divinité féline vénérée par les Égyptiens de l'Antiquité.
Elle est aussi présente dans la saga Kane Chronicles de Rick Riordan, en tant que protectrice des deux personnages principaux.
Comme plusieurs autres dieux égyptiens, Bastet apparaît en tant que Goa'uld dans la série Stargate SG-1.
Notes et références
Bibliographie
N. E. Scott, The cat of Bastet, BMMA 17/1 (1958), .
L. Delvaux et E. Warmembol, Les divins chats d’Égypte : un air subtil, un dangereux parfum, Louvain, 1991.
.
.
Voir aussi
Liens externes
Fiche biographique sur la déesse Bastet
Divinité égyptienne
Index égyptologique
Divinité des animaux
Chat dans l'Égypte antique
Divinité de la fertilité
Félin légendaire
Éponyme d'un objet céleste
Divinité thérianthrope | Bastet (de l'égyptien Bast) est la déesse égyptienne de la joie du foyer, de la chaleur du soleil, de la maternité et aussi la déesse protectrice des femmes enceintes et des enfants. Cependant, elle prend l'aspect d'une lionne guerrière inspirée des déesses dangereuses et elle est associée à l'instrument de vengeance du Dieu du Soleil. Bastet est à la fois douce et sauvage. C'est une déesse aux traits félins dont le centre religieux se trouvait dans la ville de Bubastis (Égypte). |
413 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard%20Lang | Bernard Lang | Bernard Lang, né en , est directeur de recherche à l'INRIA. Fervent défenseur de la philosophie du logiciel libre, il a cofondé l'AFUL.
Biographie
Après une formation d'ingénieur en télécommunications à Télécom Paris (1968), à SupAéro (1969), et à l'université Harvard (1970-1972), il rejoint Bouygues Telecom puis l'INRIA. Il est administrateur de l'Isoc France, vice-président de l'AFUL, administrateur de l'ADULLACT, administrateur de la FFII chapitre France.
À la fin des années 1970, Bernard Lang travaille sur le projet « Mentor », puis sur le projet « Centaur » relatif à l'édition structurée de programmes informatiques, élément déterminant pour l'élaboration des premiers systèmes d'édition interactive de documents structurés. Il est alors à l'avant-garde de la recherche sur HTML et XML.
Petit à petit, il prend parti en faveur des logiciels libres et contre les brevets de logiciels, notamment au sein de l'AFUL. Il accorde de nombreux entretiens à des journaux, où il défend ses opinions.
Nommé représentant du logiciel libre au Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique (CSPLA) le .
Notes et références
Voir aussi
Liens externes
Page personnelle sur le site de l’INRIA.
Interview le 23 mars 2002, par Le Monde
Personnalité française liée au logiciel libre
Élève de Télécom Paris
Naissance en mars 1945 | Bernard Lang, né en , est directeur de recherche à l'INRIA. Fervent défenseur de la philosophie du logiciel libre, il a cofondé l'AFUL. |
416 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Beaufort | Beaufort |
Patronyme
Anne-Marie de Beaufort d'Hautpoul ;
Carel Godin de Beaufort (1934-1964), pilote automobile néerlandais ;
Charles Marie Napoléon de Beaufort d'Hautpoul, général d'Empire ;
Claire-Élisabeth Beaufort (1976-), journaliste française ;
Duc de Beaufort, titre porté à la fois dans la noblesse française et dans la noblesse anglaise ; titre porté également dans la noblesse belge ;
Édouard Brandoin de Ballaguier, Marquis de Beaufort d'Hautpoul, colonel du génie ;
Sir Francis Beaufort (1774-1857), amiral britannique ;
Hadelin de Liedekerke-Beaufort, président de la FIA ;
Henriette De Beaufort, écrivaine et historienne néerlandaise
Jacques-Antoine Beaufort (1721-1784), peintre français ;
Louis de Beaufort (1703-1795), historien français.
Toponyme
Afrique du Sud
Beaufort West, une ville d'Afrique du Sud.
Fort Beaufort, une ville d'Afrique du Sud.
Port Beaufort, une localité d'Afrique du Sud.
Antarctique
île Beaufort, une île de l'archipel de Ross, en Antarctique.
Arctique
mer de Beaufort, une partie de l'océan Arctique.
plateau de Beaufort, une formation géologique sous-marine située dans cette mer.
Australie
Beaufort, un village du Victoria en Australie.
Belgique
Beaufort, les ruines du château de Beaufort près de Huy, en Région wallonne, en Belgique.
États-Unis
Beaufort, une commune de Caroline du Nord aux États-Unis ;
Comté de Beaufort, en Caroline du Nord ;
District historique de Beaufort ;
Beaufort, une commune de Caroline du Sud aux États-Unis ;
Comté de Beaufort, en Caroline du Sud.
France
Beaufort, une commune française du département de la Haute-Garonne, en région Occitanie ;
Beaufort, une commune française du département de l'Hérault, en région Occitanie ;
Beaufort, une commune française du département de l'Isère, en région Auvergne-Rhône-Alpes ;
Beaufort, une commune française du département du Jura, en région Bourgogne-Franche-Comté ;
Canton de Beaufort ;
Beaufort, une commune française du département du Nord, en région Hauts-de-France ;
Beaufort, appelé aussi Beaufort-sur-Doron, une commune française du département de la Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes ;
Canton de Beaufort-sur-Doron, ancien canton français ;
Beaufort-Blavincourt, une commune française du département du Pas-de-Calais, en région Hauts-de-France ;
Beaufort-en-Argonne, une commune française du département de la Meuse, en région Grand Est ;
Beaufort-en-Santerre, une commune française du département de la Somme, en région Hauts-de-France ;
Beaufort-en-Vallée, une commune française du département de Maine-et-Loire, en région Pays de la Loire ;
Canton de Beaufort-en-Vallée, canton français ;
Communauté de communes de Beaufort-en-Anjou ;
Beaufort-sur-Gervanne, une commune française du département de la Drôme, en région Auvergne-Rhône-Alpes ;
Montmorency-Beaufort, une commune française du département de l'Aube, en région Grand Est ;
Chapdes-Beaufort, une commune française du département du Puy-de-Dôme, en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Liban
Beaufort, un château fort du Liban, ayant appartenu aux croisés.
Luxembourg
Beaufort, une commune luxembourgeoise.
Malaisie
Beaufort, une ville malaisienne située sur l'île de Bornéo.
Royaume-Uni
Beaufort, un village du pays de Galles.
Beaufort's Dyke, une fosse marine séparant l'Irlande du Royaume-Uni.
Hydronyme
Doron de Beaufort, une rivière française de la Savoie.
Autres
Beaufort, une triennale le long de la côte belge
Beaufort, en France, une appellation d'origine pour un fromage au lait cru de vache
Beaufort, une bière brassée aux Brasseries du Cameroun
Beaufort, un film israélien de Joseph Cedar, sorti en 2007
Chiffre de Beaufort, une variante du chiffre de Vigenère
Échelle de Beaufort, utilisée pour mesurer la vitesse du vent
Bristol Beaufort, un bombardier-torpilleur britannique de la Seconde Guerre mondiale
Homonymie de communes et d'anciennes communes en France
Homonymie de patronyme
Homonymie de localités aux États-Unis | |
417 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Beaujolais | Beaujolais | Le Beaujolais est une région naturelle française située au nord de Lyon, s'étendant sur le nord du département du Rhône, le sud de la Saône-et-Loire et le nord-est de la Loire, de la vallée de la Saône aux monts du Beaujolais (Massif central) en passant par les coteaux orientaux voués à la vigne.
Le vignoble du Beaujolais et la majorité de la population se trouvent sur le versant oriental du massif. La ville principale est Villefranche-sur-Saône, seule sous-préfecture du département du Rhône. Le versant ouest, le Beaujolais vert, est un pays forestier et agricole de moyenne montagne.
Le Beaujolais correspond à une ancienne baronnie, dont la capitale était Beaujeu, particulièrement connue grâce à la régence d'Anne de Beaujeu, fille de Louis XI, durant la minorité de son frère Charles VIII de 1483 à 1491.
Toponymie
Le Beaujolais tire son nom de Beaujou (de la forme dialectale jou « mont, colline »), et non de Beaujeu.
Géographie
Situation
Le Beaujolais est un massif collinaire situé au nord-est du Massif central, bordé à l'est par la vallée de la Saône, qui le sépare de la Bresse, et à l'ouest par la vallée de la Loire, qui le sépare du Forez.
Les monts du Beaujolais sont contigus au nord aux monts du Mâconnais et du Charolais (et au-delà au Morvan), au sud aux monts du Lyonnais (et au-delà au massif du Pilat).
Relief
Le point culminant des monts du Beaujolais est le mont Saint-Rigaud, à d'altitude. Le sommet est accompagné par le mont Monet à , la roche d'Ajoux à et le mont Tourvéon à .
Hydrographie
Le Beaujolais est partagé entre le bassin du Rhône à l'est et le bassin de la Loire à l'ouest. Une série de cols marque la ligne de partage des eaux.
La Saône longe le Beaujolais du nord (Mâcon) au sud (Anse).
L'Ardières, d'orientation ouest-est, arrose Beaujeu et se jette dans la Saône à Belleville.
L'Azergues descend du col des Écharmeaux vers le sud puis contourne la pointe sud-est du massif pour se jeter dans la Saône à Anse.
La Turdine, au sud-ouest du massif, se jette à l'Arbresle dans la Brévenne, affluent de l'Azergues.
Le Rhins coule des monts du Beaujolais vers l'ouest et se jette dans la Loire à Roanne.
La Vauxonne lprend source dans le canton de Gleizé, et conflue dans le même canton, mais traverse le canton de Belleville.
Géologie
La partie appelée Haut-Beaujolais est caractérisée par des terrains anciens où dominent des affleurements ; les roches y sont principalement le granite, le gneiss et le micaschiste. Le Beaujolais calcaire est développé au sud. Le Beaujolais alluvial, formé par des alluvions tertiaires et quaternaires, s'étend sur la rive droite de la Saône et forme le Bas-Beaujolais.
Communications
Deux voies de communication naturelles marquent le Beaujolais au nord et au sud du massif montagneux :
au sud, le passage de Tarare avec le col des Sauvages () entre le bassin du Rhône (vallée de la Turdine) et le bassin de la Loire (vallée du Rhins) ; ce passage est utilisé par la RN7 et l'autoroute de Lyon à Clermont-Ferrand ;
au nord, le passage de Beaujeu, dû à la remontée de l'érosion jusqu'à l'intérieur du massif, qui fait communiquer Belleville (Rhône) avec Pouilly-sous-Charlieu par le col des Écharmeaux.
Climat
.
Histoire
En 1898, Claudius Savoye, instituteur en Beaujolais, écrit un ouvrage qui fait référence sur le Beaujolais préhistorique.
Le Beaujolais fut d'abord une baronnie qui était possédée au par Guillaume de Forez, comte du Lyonnais et du Forez, mort en 900. À sa mort, la baronnie échut à son fils Bérard qui le premier porta le titre de sire de Beaujeu. Cette première maison s'éteignit en 1265, en la personne de Guichard V.
Isabeau, son héritière, épousa Renaud, comte du Forez, qui devint chef d'une nouvelle maison de sires de Beaujeu, parmi lesquels on remarque Édouard I, maréchal de France. La baronnie de Beaujeu passa, vers 1400, dans la maison de Bourbon, par la cession qu'en fit Édouard II à Louis II de Bourbon, son oncle. Un des descendants de celui-ci, Pierre II de Bourbon, sire de Beaujeu, épousa Anne de France, fille de Louis XI, connue sous le nom de Dame de Beaujeu ou Anne de Beaujeu.
En 1522, le Beaujolais, confisqué au connétable de Bourbon, fut donné à Louise de Savoie, mère de François I. Réuni à la couronne en 1531, il fut rendu en 1560 par François II, à Louis III de Montpensier, héritier du Connétable. Marie de Montpensier le porta en dot, en 1626 à Gaston d'Orléans, dont la fille, la célèbre Grande Mademoiselle, le légua à Philippe d'Orléans, frère de Louis XIV.
Le Beaujolais, érigé en comté, resta depuis dans la maison d'Orléans. Le dernier prince qui ait porté le titre de comte du Beaujolais fut Louis Charles d'Orléans, le troisième frère du roi Louis-Philippe I, né à Paris en 1779 et mort à Malte en 1808.
C'est du Beaujolais que démarrent les premières déprédations commises par la bête du Lyonnais, qui fera une trentaine de victimes entre 1754 et 1756.
Économie
L'économie du Beaujolais repose sur la viticulture, l'agriculture et la sylviculture, l'industrie et les activités de services.
Toutefois, un tiers des travailleurs résidant dans le Beaujolais travaillent dans l'agglomération de Lyon.
Trois régions économiques
Le Beaujolais est réparti entre trois zones bien différenciées :
le val de Saône, où passent d'importantes voies de communication (route, autoroute Paris-Lyon, voies ferrées, Saône canalisée), et où se trouvent des activités industrielles diversifiées ;
les coteaux du Beaujolais, qui portent le vignoble ;
le Beaujolais vert est caractérisé par une activité agricole dominée par l'élevage, une filière sylvicole , une économie traditionnelle en phase de diversification (depuis le textile vers la métallurgie, le plastique et l'agroalimentaire), une activité touristique en développement, notamment à Cublize, avec le lac des Sapins.
Viticulture
C'est une région viticole, connue pour ses vins typiques, vins rouges issus à 97 % du cépage Gamay. Le vignoble du Beaujolais s'étend sur les coteaux à la base des contreforts orientaux du massif, le long de la Saône.
La production moyenne s'élève à 1 million d'hectolitres par campagne.
Le vignoble est réparti entre douze AOC : deux appellations génériques (Beaujolais et Beaujolais Villages) et dix crus (morgon, régnié, moulin-à-vent, côte-de-brouilly, brouilly, juliénas, saint-amour, chénas, chiroubles et fleurie).
Seules les appellations génériques peuvent prétendre à la commercialisation en primeur, attendue chaque année dans le monde entier le troisième jeudi de novembre, lors de la traditionnelle dégustation du « beaujolais nouveau ».
Sylviculture
Les hauteurs du Beaujolais portent de nombreuses parcelles plantées de conifères, notamment le pin douglas.
Industrie textile
.
Elles furent à l'origine d'une importante activité économique jusqu'au début de la mondialisation.
Le Beaujolais dans la culture populaire
Littérature
Le beaujolais nouveau est arrivé, roman de René Fallet, 1975.
Le Vignoble du Diable, roman de Philippe Bouin, Presses de la Cité, 2013
Filmographie
Le Beaujolais nouveau est arrivé de Jean-Luc Voulfow, 1978 (adapté du roman homonyme) ;
Après lui, de Gaël Morel, 2007.
Voir aussi
Bibliographie
Claudius Savoye, Le Beaujolais préhistorique, Lyon, Dédale Éditions, 1899
Jacques-Guillaume Trolieur de la Vaupierre, Histoire du Beaujolais, manuscrits inédits des publiés par Léon Galle et Georges Guigue, Lyon, Société des bibliophiles lyonnais, 1920, tome 1 (476 p.) ; t.2 Mémoires de Louvet, 506 p.
Mathieu Méras, Le Beaujolais au Moyen Age, Lyon, 1956
Articles connexes
Massif central
Vignoble du Beaujolais
Château de la Chaize
Mont Brouilly
Beaujolais nouveau
Lac des Sapins
Poire à la beaujolaise
Concours International du Gamay
Château des Jacques
Liens externes
Notes et références | Le Beaujolais est une région naturelle française située au nord de Lyon, s'étendant sur le nord du département du Rhône, le sud de la Saône-et-Loire et le nord-est de la Loire, de la vallée de la Saône aux monts du Beaujolais (Massif central) en passant par les coteaux orientaux voués à la vigne. |
420 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Baal | Baal | Baal ou Ba'al (hébreu : בָּעַל, Báʿal, qui signifie supérieur, suprême, arabe : بَعْل, Baʿl, akkadien : Bēl), est un nom divin pouvant qualifier un ensemble de divinités des peuples de langues sémitiques du Proche-Orient ancien, en Syrie et au Levant (Ugarit, Phénicie, Canaan) et par dérivation dans les implantations phéniciennes de Méditerranée (Carthage).
Ce nom signifie « Seigneur » ou « Maître » et est couramment employé pour désigner une divinité majeure d'un panthéon local, souvent un dieu de l'Orage, qui représente la fonction souveraine dans ces régions, assimilé ou similaire à ceux portant en Syrie et en Mésopotamie les noms divins Adad, Hadad, Addu, Haddu, etc. Le terme Ba'al peut être employé seul pour désigner un dieu, notamment à Ugarit et dans la Bible. Assez souvent une épithète accolée au nom permet de singulariser la divinité parmi la diversité des Baals de la documentation antique, en l'associant notamment à un lieu ou à un champ de compétence particulier : Baal du mont Saphon, Baal des Cieux (Shamen), Baal Hadad, Baal Hammon, etc. Ils sont souvent peu documentés et leurs fonctions et cultes sont très mal connus. Il apparaît en tout cas qu'il ne s'agit pas toujours de dieux de l'Orage, certains ayant plutôt un caractère agraire, guérisseur ou chthonien.
Ces divinités ont des pendants féminins, les déesses appelées Baalat/Ba'alat (« Dame », « Maîtresse ») comme Baalat Gubal, la déesse tutélaire de Byblos.
Étymologie
Le terme Ba'al est un mot répandu dans de nombreuses langues sémitiques occidentales (araméen, phénicien, hébreu, etc.) pour désigner un être supérieur aux autres, respectable, qui peut se traduire par le « seigneur », le « maître », le « propriétaire » ou encore l'« époux ». La forme féminine du nom est Ba’alat ou Ba’alah.
Ce terme sert en général d'appellatif, pour désigner une divinité qui porte une autre nom ou s'adresser à elle, voire d'épithète divine, mais il peut aussi servir employé seul comme nom propre servant à désigner un dieu souverain qui a le statut de seigneur/maître des autres dieux.
Historique
Le terme Ba'al est attesté en lien avec des divinités depuis la période 2500-2300 av. J.-C., dans des tablettes cunéiformes provenant d'Abu Salabikh, de Tell Beydar et d'Ebla. Les historiens sont divisés sur les usages anciens du terme en rapport avec des dieux : il est possible d'y voir les premières attestations du dieu Ba'al à proprement parler, mais il est possible qu'il s'agisse uniquement d'appellatifs ou d'épithètes désignant des divinités qui ont un autre nom.
De fait la pratique consistant à employer le terme « Maître »/« Seigneur » pour composer le nom ou l'appellatif d'une divinité se retrouve dès les époques les plus anciennes. Dans les langues sémitiques orientales de Mésopotamie et de Syrie, variantes de l'akkadien, le terme employé est Bēlu(m), abrégé en Bēl, féminin Bēltu(m), qui désignent de la même manière que Baal et Baalat une grande variété de divinités telles que Bēl gasher le « Seigneur Fort », Bēl matim le « Seigneur du Pays », Bēlet Nippuri(m) la « Dame de Nippur », etc. ; au Bēl est souvent employé comme épithète ou autre nom du grand dieu souverain babylonien Marduk. Cette manière de nommer des divinités se retrouve aussi en sumérien, donc en Basse Mésopotamie, dès le milieu du , de nombreuses divinités sont désignées par un nom divin ou un épithète commençant soit par le terme lugal, « Maître » « Seigneur » « Roi » (Lugal-anna le « Seigneur du Ciel », Lugal-Eanna le « Seigneur de l'Eanna », Lugal-he(n)galla le « Seigneur de l'Abondance », etc.), aussi en qui est également un titre souverain (Enlil, Enki, Enbilulu, etc.) ou le terme nin, « Maîtresse » « Dame » (parfois raccourci en in), qui se retrouve majoritairement dans des noms de déesses (Ninhursag la « Dame-Montagne », Ninlil le pendant féminin d'Enlil, Ninisinna la « Dame d'Isin », Nin-Nibru la « Dame de Nippur », etc.) mais aussi de quelques dieux (Ninurta, Ningirsu le « Seigneur de Girsu », Ningishzida, etc.).
Vers le milieu du au plus tard Ba'al est employé dans certains royaumes de Syrie et du Levant comme le nom propre principal de la divinité suprême du panthéon, donc le « Seigneur » des dieux, dans ces régions en général le dieu de l'Orage et de la fertilité, normalement appelé Addu, Haddu, ou Hadad dans les langues ouest-sémitiques. Cela est notamment documenté à Ugarit. Il ne s'agit donc plus d'un simple appellatif ou d'un épithète, et le terme Haddu sert d'épithète à Ba'al, sous la forme Ba'al Haddu, dans la documentation ugaritique. Il est généralement considéré qu'il s'agit d'une évolution propre à cette période : comme le dieu de l'Orage a le statut de dieu principal, c'est lui qui est le plus couramment appelé Ba'al « Seigneur »/« Maître », et au fil du temps ce surnom devient son nom d'usage commun. Certains spécialistes ont néanmoins proposé que le terme Ba'al soit le nom originel du dieu de l'Orage dans les pays cananéens et que l'emploi des termes Hadad/Haddu se soit fait sous l'influence de la Mésopotamie, où le dieu de l'Orage porte le nom Adad en akkadien.
Quoi qu'il en soit, une dissociation entre les deux est visible dans les premiers siècles du : le dieu de l'Orage est alors plutôt désigné par le terme Hadad dans les pays araméens, tandis que dans la sphère phénicienne et cananéenne il est plutôt appelé Ba'al. Les textes bibliques emploient le terme Ba'al pour désigner une divinité spécifique, comme à Ugarit. Cela n'empêche pas pour autant la persistance de l'emploi du nom Ba'al avec diverses épithètes à Ugarit et en Phénicie : à Ugarit il est notamment désigné comme Ba'al d'Ugarit ou Ba'al du (mont) Saphon ; dans les cités phéniciennes on rencontre Ba'al du (mont) Liban, Ba'al de Sidon, Ba'al des Cieux, etc.. Plusieurs noms de lieux sont également composés à partir de son nom, évoqués surtout dans la Bible et en particulier dans les régions hautes de Canaan (Ba'al-gad, Ba'al-hazor, Ba'al hermon, etc.). Reste alors à déterminer s'il s'agit de références au dieu Ba'al et à son culte, ou d'une autre divinité portant le titre de « Seigneur »/« Maître », ce qui se fait au cas par cas.
Un dieu de l'Orage du Levant antique
Dans les pays syro-levantins, le dieu dénommé Ba'al est une divinité souveraine, presque systématiquement un dieu de l'Orage. Cette expression désigne plus exactement des divinités associées à des phénomènes naturels atmosphériques, comprenant certes les éclairs et le tonnerre, mais aussi les tempêtes et d'une manière générale les précipitations, ce qui leur confère un aspect fertilisateur. Dans les régions côtières cela place aussi la navigation dans leur champ de compétences.
Le culte de Baal et sa mythologie sont surtout attestés par les textes d'Ugarit datés des années 1250-1185 av. J.-C., mais il apparaît de manière plus sporadique dans d'autres sites syriens de l'âge du bronze récent (Emar), dans le domaine phénicien de l'âge du fer et en Égypte où son culte a été « importé ». La Bible hébraïque comprend également des mentions de son culte dans les pays d'Israël et de Juda et le reste du Levant méridional, présenté sous un jour négatif.
Ugarit et la Syrie
Ugarit sur la côte syrienne est le cas le mieux documenté dans lequel un dieu est appelé Ba'al tout court, plus exactement Baʿlu dans la langue locale, l'ugaritique. Il est néanmoins aussi désigné sous des formes plus traditionnelles, avec une épithète topique, Ba'al d'Ugarit et Ba'al du (mont) Saphon (Ṣapūna/u), ou encore une épithète divine Ba'al Hadad, rappelant qu'il est l'aspect local du dieu de l'Orage.
Ba'al est à Ugarit tantôt présenté comme le fils du grand dieu El, figure patriarcale du panthéon local, ou comme celui de Dagan, grand dieu agraire de la Syrie. La déesse Anat n'est pas explicitement présentée comme son épouse, les déesses ayant ce rôle sont Pidray, Tallay et Arsay, aussi présentées comme ses filles. En tant que dieu de l'Orage, il est le maître des pluies, du tonnerre et des éclairs, et plus généralement un dieu de la fertilité. Les épithètes et titres qu'il reçoit indiquent la grande variété de ses rôles. Il est Ba'al d'Ugarit, le protecteur de la cité et du royaume, et son roi à proprement parler. En tant que maître du mont Saphon, il trône au sommet de la plus haute montagne du royaume, rappelant par là son rôle éminent. Son rôle atmosphérique se retrouve ainsi dans le titre de « chevaucheur des nuées ». Il est également défini comme « puissant » (dnrm). « Le victorieux » (aliyn bʿl) et « le plus puissant des héros » (aliy qrdm) revoient à ses exploits guerriers et son aspect militaire. L'imagerie renvoie aussi à ces attributs : la stèle de Ba'al au foudre le représente debout sur une montagne, en posture combattante, brandissant une massue de la main droite dans une posture reprise de l'iconographie égyptienne, et tenant de la main gauche une lance plantée dans le sol. Un personnage représenté en plus petit est sans doute le roi d'Ugarit.
Un groupe de textes mythologiques en ugaritique surnommé « Cycle de Ba'al » par les spécialistes modernes est dédié à sa gloire et à l'exaltation de la royauté. Le premier récit relate comment Ba'al a vaincu le dieu Yam, la Mer, ce qui le place dans le rôle de divinité protectrice contre les forces du chaos venues de la mer, également documenté par des mentions de ses combats contre d'autres monstres maritimes qui ont des échos dans la Bible (un équivalent de Tannin, des serpents tels que Litanu qui rappelle le Léviathan). Il accède alors au statut du dieu souverain, et un palais est érigé pour lui. Son affrontement suivant le met aux prises avec Mot, le dieu de la Mort, qui le fait venir aux Enfers où il le retient, causant une perte de la fertilité sur terre. Ba'al parvient à s'échapper, puis combat Mot, qui reconnaît sa suprématie bien que le duel n'ait pas eu de vainqueur. Ce récit présente donc Ba'al comme un dieu de la fertilité lié au cycle des saisons, tout en le reliant au monde infernal.
Monde phénicien et punique
Il y a assez peu de mentions écrites d'un dieu Ba'al tout court dans les textes en phénicien du Il apparaît dans des expressions telles que « Main de Ba'al », « Béni de Ba'al », « par la grâce de Ba'al et des dieux », etc. Néanmoins on trouve de nombreux Ba'als dans cette documentation, qui ne sont pas forcément des dieux de l'Orage, le nom Ba'al étant souvent employé avec des épithètes pour désigner le « Seigneur »/« Maître », dieu principal de divers panthéons de cités (Sidon, Tyr, Byblos, etc.), des dieux associés à des montagnes (Saphon, Liban, Hermon) et d'autres divinités ou appellatifs divins (Ba'al shamem, Ba'al hammon, Ba'al addir). Le traité entre le roi Ba'al de Tyr et le roi assyrien Assarhaddon (v. 675 av. J.-C.) invoque ainsi trois Ba'als parmi les dieux garants de l'accord : Ba'al shamem, Ba'al malage (non attesté ailleurs) et Ba'al du Saphon.
En phénicien Hanni-baal est un nom théophore signifiant « qui a la faveur de Baal », et qui a été porté par Hannibal, le célèbre général carthaginois qui attaqua Rome.
Égypte
La culte de Ba'al est importé en Égypte depuis le Levant au moins à partir du par les Hyksôs qui implantent son culte à Avaris. Il semble surtout être reçu sous son aspect guerrier, puisqu'il est assimilé dans la mythologie égyptienne à Seth, par ailleurs une divinité des pays étrangers et qui présente aussi des traits des dieux de l'Orage. Ba'al tend à incarner en Égypte la royauté sous son jour belliqueux. Le papyrus d'Astarté semble contenir une version en égyptien du mythe du combat de Ba'al contre Yam, la Mer.
Israël et la Bible
En tant que divinité majeure de Phénicie et de Canaan, Ba'al a été présent dans les pays d'Israël et de Juda. Cela ressort avant tout des textes de la Bible hébraïque, dans lesquels Ba'al est présenté comme l'idole par excellence, un faux dieu venu de l'extérieur vénéré par des Israélites tombés dans l'erreur, au détriment du dieu unique YHWH, dont il est donc le rival le plus redoutable. C'est de loin la divinité vétéro-testamentaire la plus mentionnée après YHWH ou Elohim, avec près de 90 occurrences. En lisant entre les lignes des discours des rédacteurs des textes bibliques, une autre réalité transparaît : Ba'al était une des principales divinités vénérées dans ces royaumes, dont les habitants sont longtemps restés polythéistes, concurrençant à plusieurs reprises le culte de YHWH (ce qui explique la vigueur des attaques qu'il reçoit), qui s'affirmait alors comme la divinité majeure, tout en l'influençant de manière significative.
La rivalité entre YHWH et Ba'al, relatée dans le Premier Livre des Rois (chapitres 16 à 18), prend place dans le royaume d'Israël sous le règne d'Achab, qui a épousé une princesse originaire de Phénicie (Sidon ou Tyr), Jézabel, sous l'influence de laquelle le culte de Ba'al (peut-être Melqart, le Ba'al de Tyr) tend à devenir dominant. La résistance yahwiste est menée par le prophète Élie, et culmine au chapitre 18 dans son affrontement sur le mont Carmel contre 450 prophètes de Ba'al : il parvient à produire du feu et de la pluie grâce à l'intervention de Yhwh, alors que ses rivaux échouent, ce qui signifie la supériorité de son dieu, et se conclut par la mise à mort des prophètes de Ba'al. Dans le Second Livre des Rois (chapitres 9 et 10), Jézabel et les enfants d'Achab sont finalement renversés par Jéhu et tués, qui massacre également les adeptes de Ba'al et fait de YHWH le dieu du royaume.
Malgré cette rivalité les similitudes entres Ba'al et YHWH sont fortes, et il est probable que YHWH ait emprunté de nombreux traits du dieu de l'Orage levantin, voire qu'il soit en quelque sorte le « Ba'al d'Israël ». Dans le psaume 104, il est dit qu'il chevauche les nuages, ce qui renvoie à un des titres du Ba'al d'Ugarit, « chevaucheur des nuées ». Le psaume 29 le présente comme le maître des eaux et de la nature, un jeune bœuf, ce qui le rapproche là encore des aspects de Ba'al. La victoire de YHWH contre le Léviathan rappelle celle de Ba'al contre la Mer.
Parmi les autres aspects ignobles imputés au culte de Ba'al, des prostitués, hommes et femmes, servaient sexuellement sur les hauts lieux et certains passages bibliques rapportent parmi les rituels pour obtenir les faveurs de la divinité des sacrifices d'enfants, dans le livre de Jérémie (19:5 ) : . Néanmoins, les liens entre de tels sacrifices et les cultes de Baal ne sont pas nombreux dans les textes bibliques et les sources extra-bibliques ne sont pas probantes sur de tels liens.
Dans le monde hellénistique et romain
Lorsque les régions où Ba'al était vénéré passent sous la domination des Grecs puis des Romains, ce dieu passe sous le prisme de l'interpretatio graeca et romana et devient Zeus chez les auteurs grecs et Jupiter chez les auteurs latins, donc les équivalents du dieu de l'Orage dans les panthéons grecs et romains. Ba'al du mont Saphon est ainsi traduit en grec comme Zeus du mont Kasios et se voit consacrer des sanctuaires dans plusieurs régions du monde gréco-romain. Chez Philon de Byblos, Ba'al apparaît plutôt sous le nom de Demarous, qui rappelle l'épithète dmrn « puissant » qui lui est attribué à Ugarit.
Les différents Baals
Ci-après une liste non exhaustive de divinités attestées dans des sources antiques dont le nom ou un surnom commence par Ba'al, dans l'ordre alphabétique, qu'il s'agisse ou non d'un dieu de l'Orage :
Ba'al addir : Le « Seigneur puissant » (ou « Ba'al le puissant »), attesté à Byblos et surtout en Afrique du Nord, apparemment comme un autre nom de Ba'al hammon, car il lui sert aussi d'épithète (il est aussi appelé « Roi puissant »).
Ba'al berith : « Ba'al du serment » (ou le « Seigneur du serment »), attesté dans le Livre des Juges, en même temps qu'un « El du serment ». Ils disposent d'un lieu de culte dans la ville cananéenne de Sichem et sont vénérés par des Israélites, qui trahissent ainsi leur propre dieu. D'après son nom Ba'al berith pourrait être un garant des alliances, mais le texte biblique semble aussi indiquer que son culte est lié à la fertilité et à l'agriculture.
Ba'al de Byblos : Parèdre de la déesse tutélaire de la ville, Ba'alat Gubal la « Dame de Byblos ». Une inscription l'appelle aussi ʾdn, Adon, qui se traduit également par « Seigneur » (cf. Adonis).
Ba'al du Carmel : Il s'agirait d'un des aspects du dieu Ba'al en tant que maître d'une montagne du Levant. Les textes antiques parlent plutôt du « dieu du Carmel ». Le lien entre Ba'al et le mont Carmel est surtout indiqué par l'affrontement entre le prophète Elie et les prophètes de Ba'al, peut-être plus exactement Ba'al shamem, ou alors Hadad si ce n'est Melqart, qui a lieu à cet endroit. Aux périodes récentes il présente des liens avec le Zeus Hélipolitain vénéré à Baalbek.
Ba'al ham(m)on : Son origine est discutée : il pourrait s'agir de « Ba'al de l'Amanus », donc un autre aspect du dieu en lien avec une montagne, ou bien du « Seigneur de la chapelle (domestique) ». Peu attesté au Levant, il connaît un grand succès en Occident où il devient la divinité principale de Carthage, avec pour parèdre la déesse Tanit. C'est lui qui se cache derrière le Ba'al présent dans de nombreux noms personnels carthaginois, comme Hannibal. C'est un dieu lié à la famille et aux communautés, et aussi à l'agriculture, traits qui le rapprochent plutôt des dieux El et Dagan. Il a aussi des aspects chthoniens. Les Grecs et les Romains l'assimilent à Kronos et Saturne.
Ba'al du Hermon : Un des aspects du dieu Ba'al en tant que maître d'une montagne du Levant, le mont Hermon (actuel Jabal el-Cheikh dans l'Anti-Liban), qui a donné son nom à une localité situé à cet endroit.
Ba'al du Liban : Un des aspects du dieu Ba'al en tant que maître d'une montagne du Levant, le mont Liban. Il est attesté par des dédicaces en phénicien mises au jour à Carthage de Chypre, où il dispose manifestement d'un temple. Il est surtout connu à l'époque romaine sous le nom de Zeus Libranios, qui dispose d'un temple sur cette île, à Phassoula, qui pourrait être celui que documentent les inscriptions phéniciennes.
Ba'al marqod : « Ba'al de la danse » (ou « Seigneur de la danse »), connu par quelques inscriptions en grec et en latin provenant du sanctuaire de Der el-Qala près de Beyrouth. Il est assimilé à Jupiter (et sa parèdre à Junon), ce qui indique qu'il s'agit d'un aspect du dieu de l'Orage, mais la présence d'une source bienfaisante dans le sanctuaire lui confère aussi un aspect guérisseur et fécondant. Son culte est aussi attesté à Rome et en Dacie, où il a été introduit pas des soldats.
Ba'al du Pe'or (Belphégor) : Dieu local du mont Pe'or, dans le pays de Moab. Il s'agirait d'une divinité liée au monde infernal. Le nom Pe'or semble lié au terme qui sert en hébreu ancien à désigner la bouche des Enfers. Ce dieu apparaît dans la Bible (Nombres 25) qui évoque des banquets licencieux en son honneur dans lesquels des femmes moabites essayent d'entraîner des hommes israélites. Dans la tradition juive son culte est associé à des banquets (marzeah). Il est passé à la postérité sous le nom de Belphégor.
Ba'al du Saphon (Ṣapon) : Désignation du dieu Ba'al quand il est associé à sa résidence du mont Saphon, l'actuel Djebel al-Aqra sur le littoral syrien, aussi connu comme le mont Kasios en grec ancien. Il apparaît en tant que désignation de Ba'al (Hadad) dans les documents rituels d'Ugarit, royaume où se trouve le mont Saphon à l'âge du bronze récent et qui occupe une place importante dans sa mythologie. Il joue un rôle en tant que protecteur des navigateurs. Son culte est attesté en dehors de sa région d'origine (à Tyr, en Égypte), ce qui implique qu'il s'agit d'une figure divine de premier plan dans le Levant antique. Un temple lui est dédié à Carthage, d'où provient probablement le tarif de Marseille. À l'époque gréco-romaine, il est désigné comme Zeus du (mont) Kasios, dont le culte est attesté en Égypte, en Grèce, en Sicile, en Espagne. En raison de la proximité phonétique entre Saphon et Typhon, il a été proposé que le monstre grec lui ait emprunté son nom et ses traits liés aux tempêtes maritimes.
Ba'al de Sidon : Divinité principale de cette cité phénicienne, peut-être une autre manière de désigner le dieu guérisseur Eshmoun. Pour le Bronze récent un texte mis au jour à Ugarit indique que le grand dieu local est un dieu de l'Orage, ce qui se rapproche plus de la forme habituelle de Ba'al.
Ba'al shamem / Ba'al shamayim : « Ba'al des Cieux » ou le « Seigneur des Cieux ». Ce nom est attesté à Ugarit à la fin de l'âge du bronze, sans doute en tant qu'aspect du Ba'al local. Il est surtout documenté à partir de la période suivant : il est présent et populaire dans les cités phéniciennes (Byblos, Tyr) et dans la sphère araméenne (Karatepe) à l'âge du fer, et dispose encore d'un sanctuaire à Oum el-Amed près de Tyr au Il ne paraît pas rattaché à une cité ou un lieu en particulier, même s'il a été proposé qu'il s'agisse d'un autre nom du Ba'al du Carmel voire de Melqart. Aux époques hellénistique et romaine il apparaît sous les noms de Zeus Hypsistos « Très-Haut », Megistos Keraunios « Très-Grand Foudroyant » ou encore Theos Hagios Ouranios « Dieu Saint Céleste », ce qui indique qu'il a acquis un statut de divinité suprême. Son culte est aussi attesté dans les royaumes arabo-araméens (Nabatéens, Palmyre, Hatra). Il reste important jusqu'à la christianisation. En revanche il est peu attesté en Occident : il dispose d'un temple à Carthage et son culte est attesté en Sardaigne.
Ba'al de Tyr : Il s'agit d'une manière de désigner le dieu principal du panthéon de cette cité, Melqart.
Ba'al d'Ugarit : Autre appellation du dieu de l'Orage Ba'al dans la ville et le royaume d'Ugarit, dont il est la divinité protectrice.
Ba'al zebub/l (Belzébuth) : Dieu attesté par quatre occurrences dans la Bible hébraïque, notamment en lien avec la cité philistine d'Ekron. Son nom a été interprété par l'hébreu zebub « mouche » comme signifiant le « Maître/Seigneur des mouches », ce qui a longtemps posé divers problèmes d'interprétation. Il est désormais couramment admis qu'il s'agit d'une déformation volontaire des rédacteurs des passages bibliques en question, de manière à déprécier ce dieu, et que son épithète originelle était zebul, « prince », donc que le nom signifie « Ba'al le prince ». L'adjectif « prince » sert à désigner diverses divinités dans des langues ouest-sémitiques, et Ba'al en particulier dans des textes d'Ugarit où il servirait plus spécifiquement à désigner une divinité chthonienne pouvant intervenir pour guérir certaines maladies. Dans le Nouveau Testament et la littérature postérieure, il est devenu le démon Belzébuth.
Dans la culture contemporaine
Les récits et représentations antiques et bibliques à charge contre Baal ont été repris par plusieurs médias, notamment en l'associant avec Moloch, comme certains commentaires du texte hébraïque Tanakh le font.
Le film Cabiria, premier grand péplum (1914), de Giovanni Pastrone, présente les carthaginois sacrifiant des enfants précipités dans le torse-brasier de la statue du dieu Moloch.
La pièce de théâtre Baal, écrite en 1918-1919 par le dramaturge allemand Bertolt Brecht, met en scène un personnage éponyme, poète maudit et alcoolique dont l'immoralisme reflète, bien que négativement, la figure biblique.
La série de bande dessinée Alix, de Jacques Martin, met notamment en scène les sacrifices d'enfants projetés dans les gueules des idoles représentant Moloch-Baal ou Baal-Amon (L'Île maudite, Le Tombeau étrusque, Le Spectre de Carthage, La Conjuration de Baal). En dehors des récits bibliques, Martin s'inspire beaucoup de l'histoire de Salammbô, de Gustave Flaubert, et fait le lien entre les filles de Loth et le culte du feu, devenant le culte d'Ammon-Moloch et faisant tache d'huile dans les pays du Proche-Orient.
La série télévisée Stargate-SG1 met en scène Ba'al comme un antagoniste : un Goa'uld , il en est d'ailleurs l'un des hauts représentants. Sa première apparition a lieu dans l'épisode 15 de la saison 5, où il participait à une réunion du Conseil des Grands Maîtres. Il est d'ailleurs considéré comme le plus rusé et le plus puissant des Goa'uld. Baal apparaît aussi dans la saison 2 de Ash vs. Evil Dead. Le cinquième épisode de la saison 1 de American Horror Stories (BA'AL) raconte comment une femme désireuse de tomber enceinte emploie pour y parvenir une idole de Baal. Ce dernier est présenté comme le dieu de la fertilité chez les Phéniciens et les Sumériens.
Dans le jeu Genshin Impact Baal est le nom de l’ancien archon électro. Baal est un des démons alliés de l'héroïne des jeux Bayonetta 2 et Bayonetta 3. Il prend la forme d'un immense crapaud femelle. Elle est surnommée dans le jeu « Impératrice des profondeurs».
Notes et références
Bibliographie
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Annexes
Articles connexes
Temple de Baal
Astarté, Athtart
El · Adad · Yahvé (Yhwh)
Jupiter Dolichenus
Baal Hammon · Baal Shamîm · Béelzébuth · Bēl · Melqart · Moloch · Belphégor
Cycle de Baal (Ougarit)
Koush
Ba'al dans la série télévisée Stargate SG-1
Les Compagnons de Baal série télévisée ORTF (1968)
Liens externes
Baal, par W. Robertson Smith et George F. Moore –
American Heritage Dictionary, Bartleby
L’iconographie de Baal, Université de Zürich –
Ougarit
Canaan
Divinité phénicienne
Divinité du Proche-Orient ancien
Divinité de la fertilité
Divinité liée aux orages
Religion au Ier millénaire av. J.-C. | Baal ou Ba'al (hébreu : בָּעַל, Báʿal, qui signifie supérieur, suprême, arabe : بَعْل, Baʿl, akkadien : Bēl), est un nom divin pouvant qualifier un ensemble de divinités des peuples de langues sémitiques du Proche-Orient ancien, en Syrie et au Levant (Ugarit, Phénicie, Canaan) et par dérivation dans les implantations phéniciennes de Méditerranée (Carthage). |
421 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Baba | Baba |
Personnages mythologiques ou imaginaires
Baba, génie de la fertilité représenté par un singe ou un chien roux, dans la mythologie égyptienne.
Ali Baba, héros du conte des Mille et une nuits.
Baba la voyante, personnage du manga et de l'anime Dragon Ball.
Baba Yaga, figure de la mythologie slave apparaissant dans de nombreux contes russes et polonais.
Baba, déesse bulgare très proche de Baba Yaga.
Baba Dochia, la « vieille Doquia » qui dans la mythologie roumaine, personnifie l'impatience du monde pour le retour du printemps.
Baba Marta, la « vieille Marta » qui dans la mythologie bulgare, personnifie l'impatience du monde pour le retour du printemps.
Baba, déesse sumérienne.
Personnalités
Pseudonyme
Baba (1975-), auteur français de bande dessinée ;
Baba, surnom du footballeur marocain Ahmed Makrouh ;
Baba, surnom de l'animateur de télévision française Cyril Hanouna.
Sidonie Baba (1905-1973), chanteuse et poète française.
Manuş Baba , chanteur turc
Patronyme
Ahmed Baba (1556-1627), savant et homme de lettres malien ;
Alexander Baba (1970-), boxeur ghanéen ;
Ikuzo Baba (1965-), bassiste japonais ;
Kikutarô Baba (1905-2001), malacologiste japonais ;
Nobuharu Baba (1514 ou 1515-1575), samouraï japonais ;
Meher Baba né Merwan Sheriar Irani (1884-1969), gurû indien aux origines perses ;
Naoto Baba (1996-), fondeur japonais ;
;
Sathya Sai Baba (1926-), gourou indien né à Puttaparti ;
Prénoms
Baaba Maal (1953- ), chanteur guitariste sénégalais ;
Baba Kiénou, griot musicien du Burkina Faso, chanteur et conteur ;
Baba Ilyas, sectaire turc qui tenta vers 1240 de renverser la doctrine de Mahomet
Baba Ishak, prédicateur charismatique qui mena un soulèvement des Turkmènes de l'Anatolie contre le sultanat seldjoukide (1239)
Baba Rahman (1994- ), footballeur professionnel ghanéen
Autres significations
Baba, terme respectueux en Inde.
Baba, chef religieux sunnite ou alévie
Toponyme
au Cameroun :
Baba I, village du département du Ngo-Ketunjia et la Région du Nord-Ouest ;
Baba II, village du département du Mezam et la Région du Nord-Ouest ;
Baba Ekombe, village du département du Ndian et la Région du Sud-Ouest.
en Équateur :
Baba, canton de la province de Los Ríos.
au Japon :
Baba, autre nom du quartier de Takadanobaba, à Tokyo, au Japon.
en Pologne :
Baba, village du powiat de Mogilno, dans la voïvodie de Couïavie-Poméranie ;
Baba, village du powiat de Rypin, dans la voïvodie de Couïavie-Poméranie ;
Baba, village de la voïvodie de Mazovie ;
Baba, village de la voïvodie de Grande-Pologne.
au Sénégal :
Baba Garage, ville ;
Communauté rurale de Baba Garage ;
Arrondissement de Baba Garage.
en Tanzanie
Ibaba
en Turquie :
Cap Baba, cap de l'Anatolie.
autres :
Ahmad Baba, cratère à la surface de la plnète Mercure.
Ethnologie
Baba-Nyonya, descendants des Chinois installés en péninsule Malaise et qui ont adopté les coutumes locales.
Clan Baba, clan du Japon médiéval qui est originaire de la province de Kai. Il descend de Minamoto no Yorimitsu.
Baba-cool, terme devenu synonyme de hippie en français.
Cuisine
Baba au rhum, cake au rhum
Baba, gâteau polonais aussi nommé babka
Cinéma
Baba, film de Shuo Wang, sorti en 2000.
Baba Yaga, film franco-italien réalisé par Corrado Farina en 1973.
Musique
Baba O'Riley, chanson du groupe britannique The Who.
Bande dessinée
Baba, personnage de la série de BD Astérix, pirate qui ne prononce pas les « r ».
Autres
B.a.-ba
le baba, langue des Grassfields au Cameroun
Baba House, musée de Singapour sur les Baba-Nyonya ou Chinois des détroits.
Homonymie de titre
Patronyme arabe
Homonymie de prénom
Prénom arabe
Prénom masculin
Surnom | |
422 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Baba%C3%AF | Babaï | Babaï est un animal chimérique à la tête de crocodile, à la crinière de lion, aux pattes postérieures d'hippopotame et antérieures de hyène, qui lors de la pesée du cœur dévore les ka de ceux qui ont été jugés indignes de continuer leur vie dans l'au-delà.
Il est le parèdre d'Ammout, « la grande Dévoreuse ».
Bibliographie
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Index égyptologique
Créature fantastique de la mythologie égyptienne
Chimère (créature imaginaire)
Crocodilien dans la culture
Lion légendaire | Babaï est un animal chimérique à la tête de crocodile, à la crinière de lion, aux pattes postérieures d'hippopotame et antérieures de hyène, qui lors de la pesée du cœur dévore les ka de ceux qui ont été jugés indignes de continuer leur vie dans l'au-delà. |
423 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Bat%20%28d%C3%A9esse%29 | Bat (déesse) | Bat est une déesse de la mythologie égyptienne du , assimilée, sur la palette de Narmer, à Hathor. Son emblème figure un visage féminin de face, parfois double, affublé d'oreilles de vache et surmonté par deux cornes stylisées.
C'est une déesse-vache d'époque prédynastique, antérieure à Hathor qui lui succéda progressivement à partir de la (Ancien Empire), dont le nom peut être traduit par esprit féminin ou puissance féminine. Son nome était aussi appelé Nome de la Bat, au sud d'Abydos. Les sistres utilisés lors de son culte servaient à apaiser Sekhmet, la déesse lionne, pour qu'elle devienne Bastet.
Culte
Le culte de Bat remonte aux premiers temps de l'Egypte archaïque, puisqu'on la trouve représentée sur certaines palettes à fard de la culture de , antérieure donc à l'unification du pays. Il s'agit probablement au départ d'une divinité d'origine pastorale. Elle était principalement vénérée à Seshesh, également connue sous le nom de Diospolis Parva.
Attributs et représentations
Bibliographie
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Liens externes
La déesse Bat sur egyptianmyths.net
La déesse Bat sur philae.nu
La déesse Bat sur touregypt.net
Notes et références
Index égyptologique
Divinité égyptienne | Bat est une déesse de la mythologie égyptienne du , assimilée, sur la palette de Narmer, à Hathor. Son emblème figure un visage féminin de face, parfois double, affublé d'oreilles de vache et surmonté par deux cornes stylisées. |
427 | https://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%A8s | Bès | Bès est dans la mythologie égyptienne le dieu du foyer mais a également d'autres attributs secondaires. Il ne prend de l'intérêt dans le quotidien des Égyptiens qu'au Nouvel Empire.
Bès est un dieu originaire du Soudan qui s'est implanté en Égypte sous la . Il acquiert une grande popularité grâce à sa jovialité. Il est généralement associé au dieu guerrier Aha (qui peut être interprété comme son ancêtre) et souvent à la déesse Hathor.
Les amulettes à son effigie ont une fonction apotropaïque.
Aspect
Bès est presque toujours représenté sous la forme d’un nain doté de longs bras, de jambes courtes et d’une queue. Son visage rappelle le lion, il est marqué par une barbe hirsute et des sourcils imposants qui accentuent son aspect peu amical. Bès porte souvent, à partir du Nouvel Empire, une peau de lion ou de léopard et est parfois doté de deux petites cornes. Sous cette peau de léopard se cacherait selon les légendes, un pénis impressionnant. Aux yeux des Égyptiens, ce cadeau de la nature dote celui qui en bénéficie d’un gros appétit sexuel, lequel ne peut qu’aller de pair avec la joie de vivre. Cet attribut remarquable a beaucoup contribué à sa cote de popularité.
La plupart des représentations de Bès le montrent de face, ce qui est exceptionnel dans l’iconographie égyptienne. Cela révèle les liens que Bès a avec le soleil, dont il est vraisemblablement un avatar. Aussi, Bès est un dieu hilare, ce qui explique qu’il est souvent représenté avec des instruments de musique à la main. Il est parfois accompagné de son épouse, un serpent surnommé Beset, mais on le considère le plus souvent comme l’époux de Taouret.
Attribut
De manière générale, le rôle de Bès était de veiller sur les humains dans leur vie quotidienne, ce qui le rend très populaire et proche des Égyptiens. Cet attribut explique pourquoi il est souvent armé ; en effet, il peut ainsi égorger ses ennemis et ceux de ses adorateurs. C'est d'ailleurs pour cela qu'on le surnomme « Le Combattant ». Il protège les hommes contre les forces néfastes, les esprits malfaisants, les animaux dangereux comme les reptiles, les crocodiles du Nil, les scorpions, les insectes et les fauves du désert. Bès fait fuir, par ses danses grotesques et ses grimaces affreuses, toutes les forces du mal mais il apporte également la joie, le divertissement et la bonne humeur en jouant de la harpe et de la lyre dans les foyers. Il est aussi connu pour sa protection du sommeil, il garantit aux humains des nuits calmes et un sommeil paisible en écartant toutes les puissances hostiles. Ce dieu est aussi le protecteur des femmes en couche sur lesquelles il veille également pendant leur grossesse. Son image orne tout lieu et toute scène réclamant sa puissance de dissuasion à l’égard des esprits maléfiques qui pourraient mettre en péril l’issue de la grossesse, il met en fuite les mauvais génies de l’accouchement. Souvent, on le représente en train de danser ou de jouer du tambourin autour du lit du nouveau-né pour éloigner les esprits malins. Bès est aussi considéré comme le dieu qui apporte le bonheur dans les foyers, ce qui explique qu’il est très aimé.
Représentation
Longtemps, les danseuses égyptiennes ont considéré Bès comme leur patron car il était assimilé à la bonne humeur, la fête et la danse. C'est pourquoi, pour lui témoigner leur affection et invoquer sa protection, la plupart d’entre elles se font tatouer son effigie sur la cuisse. Celle-ci est aussi fréquemment présente sur les têtes ou les pieds de lit car Bès veille sur les cauchemars des hommes et leur évite même les « pannes » sexuelles. Ce dieu présidant à la toilette des femmes, on le représente donc souvent sur des objets tels que des vases à parfums, des boites à fard mais ce sont surtout sur des miroirs qu'est apposé le dieu nain. On le représente enfin sur des coussins que l’on glissait sous la tête des momies auxquelles il était censé apporter la paix.
Lieux de culte
Une statue du dieu Bès a été retrouvée à Tell Amarna, dans la ville qu'Akhenaton avait fait bâtir à Akhetaton. Cette trouvaille prouve que les Égyptiens qui vivaient dans cette ville, dans laquelle tout lieu de culte consacré à un autre dieu qu'Aton était interdit par le pharaon lui-même, vénéraient quand même leurs dieux. De récents travaux archéologiques viennent aussi de découvrir un temple qui pourrait avoir été un lieu de culte en l'honneur de Bès, situé dans l'oasis de Bahariya.
Galerie
Notes et références
Notes
Références
Bibliographie
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Liens externes
Une représentation de Bès, site du musée du Louvre
Bès, en ligne
Index égyptologique
Divinité égyptienne
Divinité de l'amour et du désir
Divinité de la fertilité
Divinité du foyer | Bès est dans la mythologie égyptienne le dieu du foyer mais a également d'autres attributs secondaires. Il ne prend de l'intérêt dans le quotidien des Égyptiens qu'au Nouvel Empire. |
428 | https://fr.wikipedia.org/wiki/PCI%20%28informatique%29 | PCI (informatique) | L'interface PCI (de l'anglais ) est un standard de bus local (interne) permettant de connecter des cartes d'extension sur la carte mère d'un ordinateur.
L'un des intérêts du bus PCI est que deux cartes PCI peuvent dialoguer entre elles sans passer par le processeur.
Historique
La spécification de ce bus est initialement due à Intel, qui a commencé à y travailler vers 1990 à cause d'un problème de bande passante sur les PC de l'époque et d'autres problèmes inhérents aux différents bus alors présents.
À la sortie du 386 (le premier x86 32 bits), IBM avait décidé de créer un nouveau bus propriétaire pour les PC ; le bus MCA. Pour avoir une carte mère avec un bus , il fallait payer des redevances à IBM. Les fabricants de compatible-PC décidèrent de ne pas suivre IBM et restèrent temporairement avec le bus ISA qui lui était libre de droits, mais ne permettait de communiquer qu'en .
PCI 1.0 La version 1.0 du PCI est présentée le et la 2.0 le . La première implémentation date de 1994 sur des cartes mères pour processeur Intel 80486. À partir de là, le bus PCI remplace rapidement les autres bus 32 bits déjà présents, comme le bus EISA ou encore le VLB.
PCI 2.1 La révision 2.1, incluant les spécifications pour les bus à , sort en 1995.
Depuis, l'évolution des spécifications du bus PCI, ainsi que celles du bus AGP et du PCI Express sont gérées par un groupe d'intérêt, le (PCI-SIG), ouvert aux industriels.
Depuis 2004, pour les périphériques rapides (tel que les cartes graphiques), le bus PCI (ainsi que l'AGP) est remplacé par une version plus petite et plus rapide : le PCI Express.
Spécification
La spécification du bus PCI décrit la taille du bus (dont l'espacement des conducteurs), les caractéristiques électriques, les chronogrammes du bus et les protocoles.
Il existe plusieurs variantes de ce bus :
PCI 1.0 ;
PCI 2.3 qui existe en deux versions :
bus à (soit une bande passante maxi de ) (la plus répandue),
bus à (soit une bande passante maxi de ), utilisé sur certaines cartes mères professionnelles ou sur des serveurs (elles font deux fois la longueur du PCI 2.2 à bus ) ;
PCI-X : bus à (soit une bande passante maxi de ), utilisée principalement dans les machines professionnelles ;
PCI-X 2.0 : (soit une bande passante maxi de ) ;
PCI Express : norme dérivée du PCI, destinée à le remplacer dans les ordinateurs personnels. Bien que destiné à remplacer le bus AGP (mais aussi le PCI), le PCI Express n'est pas limité au seul branchement de carte vidéo ;
Mini PCI : dérivé du PCI 2.2 destiné à être intégré dans les ordinateurs portables.
PCI Express 3.0 : 8 GT/s, apparu en 2004.
PCI Express 4.0 : 16 GT/s, annoncé en 2017 et disponible sur IBM Power 9.
PCI Express 5.0 : 32 GT/s, les spécifications sont dévoilées en 2019. Ce standard ne devrait pas arriver avant 2021.
Dans sa version purement PCI la bande passante est partagée entre tous les éléments connectés sur le bus, contrairement à ce qui se passe pour la version PCI Express où elle est dédiée pour chaque périphérique. Cette dernière est donc préférable si on veut utiliser simultanément des cartes haut débit (carte réseau gigabits, contrôleur de disque, carte graphique…).
Comme pour les processeurs, certaines cartes mères permettent de surcadencer un bus PCI à , en augmentant la fréquence du bus jusqu'à voire . Malgré l'écart à la norme de nombreuses cartes PCI fonctionnent encore parfaitement (et plus vite) à ces fréquences.
Utilisations
Le PCI est généralement utilisé dans les ordinateurs personnels. Voici une liste non exhaustive de cartes d'extension généralement connectées à ce port :
carte son ;
carte graphique - seules les anciennes cartes utilisent ce bus de nos jours, le PCI-Express offrant de bien meilleures performances pour les cartes modernes ;
carte réseau ;
carte contrôleur : USB, RS-232, Parallèle, Sata, IDE, IEE1394
Certains composants internes à la carte mère (le son, le réseau) sont généralement présents et utilisables sur le bus PCI. C'est le cas par exemple de contrôleurs intégrés au Northbridge, au Southbridge (cas actuels les plus fréquents : son, réseau) ou des puces dédiées, soudés directement sur la carte mère (autrefois pour le son ou bien des contrôleurs RAID supplémentaires).
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Site officiel du PCI-SIG
Emplacements PCIe
Le bus PCI
Bus informatique
Connectique
Carte mère | L'interface PCI (de l'anglais ) est un standard de bus local (interne) permettant de connecter des cartes d'extension sur la carte mère d'un ordinateur. |
429 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Bruno%20M%C3%A9gret | Bruno Mégret | Bruno Mégret, né le à Paris, est un haut fonctionnaire et homme politique français.
Après avoir été membre du Rassemblement pour la République (RPR), puis présidé son propre mouvement, les Comités d'action républicaine (CAR), il rejoint dans les années 1980 le Front national (FN), dont il devient l'un des principaux dirigeants. Après sa rupture avec Jean-Marie Le Pen en 1998, il fonde le Mouvement national républicain (MNR), parti d'extrême droite.
Situation personnelle
Bruno Mégret est le fils du haut fonctionnaire Jacques Mégret et de Colette Constantinides. Il est l'aîné d'une famille de quatre enfants dont il est le seul garçon.
À Bruxelles, où son père est en poste aux Communautés européennes, Bruno Mégret est scolarisé à l'école européenne. De retour à Paris, il est pensionnaire à l'Institut catholique Bossuet et inscrit en seconde au lycée Louis-le-Grand avant d'y être admis en classe préparatoire.
Reçu à l'École polytechnique en 1969, il en sort dans la et intègre le corps des ponts et chaussées.
Diplômé de l'Institut des hautes études de Défense nationale, capitaine de réserve de l'arme blindée et cavalerie, il a été élève officier de réserve de l'École de cavalerie de Saumur (incluant un stage commando à Quélern, puis deux mois en garnison en Allemagne à Offenbourg). Il a ensuite passé huit mois à Laon comme sous-lieutenant au de cuirassiers.
En 1974, ses études en France terminées, il part, muni d'une bourse, pour les États-Unis où il passe une année à l'université de Californie à Berkeley. Il en revient avec un diplôme de .
Chargé de mission au Commissariat général du Plan en 1975 et 1976, il est affecté à l'aménagement du territoire lors de la préparation du plan.
Nommé à la direction départementale de l'équipement de l'Essonne en 1977, il est ensuite conseiller technique au cabinet du ministre de la Coopération de 1979 à 1981, puis directeur adjoint des infrastructures et des transports à la préfecture de la région Île-de-France jusqu'en 1986. Mis en disponibilité, il rejoint son corps d'origine deux ans plus tard, après sa défaite aux élections législatives. Jusqu'en , où il est élu député européen, il est chargé de mission au conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD).
Parcours politique
Rassemblement pour la République (1975-1982)
Dès 1975, il adhère au Club de l'horloge, un cercle de réflexion créé par de hauts fonctionnaires qui entendent élaborer une riposte intellectuelle au socialisme. Il adhère ensuite au Rassemblement pour la République (RPR) via les réseaux de Charles Pasqua et devient presque immédiatement membre du comité central du RPR. En 1981, lorsque François Mitterrand est élu, il se présente aux élections législatives au nom du RPR dans les Yvelines contre Michel Rocard qu'il met en ballottage.
Comités d'action républicaine (1982-1988)
Après l'élection présidentielle de 1981, la droite crée des cercles et associations afin de comprendre son échec ; les Comités d'action républicaine (CAR) sont conçus par Yvan Blot et Pierre-Marie Guastavino, et créés officiellement par Bruno Mégret, « Jean Bousignac », Jean-Claude Bardet et Claude Waddington en . Le symbole choisi est la feuille de chêne. Mégret entame la rédaction de Lettres d'orientation, et plusieurs campagnes sont lancées par les comités, notamment celle « Pour l'école républicaine, non aux manuels scolaires marxistes » en .
Lors des élections municipales de 1983, les comités ont environ 250 élus, parmi lesquels le journaliste Dominique Jamet. Quelques conseillers municipaux parviennent à être élus maires, comme Pierre Bernard (Montfermeil), Jean-Paul Hugot (Saumur), Nelly Rodi (Aubergenville) ou Francisque Collomb (Lyon). Les CAR revendiquent pour un total de en France.
En 1984, Mégret cherche à constituer une liste pour les élections européennes. Il approche Jean-Maxime Lévêque, Francine Gomez, François Léotard, sans succès. Il se rapproche alors du Front national. Beaucoup d'adhérents sont opposés à ce ralliement. Des comités locaux se sabordent, et nombre d'adhérents rejoignent le RPR, le CNI ou l'UDF.
Bruno Mégret reste le président jusqu'en 1988. Jean-Jacques Mourreau lui succède, jusqu'à sa propre démission et la mise en sommeil du mouvement en 1990.
Cadre du Front national (1987-1998)
Délégué général du Front national
En 1986, profitant du scrutin à la proportionnelle, Jean-Marie Le Pen, président du Front national, décide de créer le Rassemblement national afin d'ouvrir son parti à d'autres mouvements. Bruno Mégret et les Comités d'action républicaine s'allient à cette occasion au Front national. Il est alors élu député de l'Isère et deviendra député européen en 1989.
Poussé par Patrick Buisson et Jean-Yves Le Gallou, il adhère au Front national en 1987, et Jean-Marie Le Pen le nomme directeur de sa campagne présidentielle pour l'année suivante. En 1988, Bruno Mégret se présente dans la des Bouches-du-Rhône (Gardanne), où il obtient 26 % des suffrages au premier tour et 44 % au second. Son influence ne cesse de grandir au sein du FN où il révèle ses talents d'organisateur et de stratège, devenant ainsi un rival pour Jean-Pierre Stirbois, le secrétaire général. Ce dernier meurt dans un accident de voiture et sera remplacé par Carl Lang, puis par Bruno Gollnisch.
En , il est nommé délégué général du Front national par Jean-Marie Le Pen. Il est chargé de la formation, de la communication, des études, et des manifestations du Mouvement national. En , il est élu au Parlement européen où il est membre de la Commission politique et de la Commission économie. Depuis , il est, de surcroît, le leader du Front national dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. C'est lui qui conduit la liste aux élections régionales dans les Bouches-du-Rhône et, en , il est élu conseiller régional de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Bruno Mégret s'impose comme numéro deux du Front national et forge son image. Ainsi, il fonde en 1989 la revue Identité qui va organiser et mettre en forme le corpus idéologique de l'extrême droite française. Il s'attaque aussi à la question de l'immigration et propose qui provoqueront beaucoup d'émoi dans les médias et au sein de la classe politique.
Les années 1990 voient un affrontement interne entre Jean-Marie Le Pen et Bruno Mégret , que Pascal Perrineau fait débuter lors du du FN de . À cette occasion, Bruno Mégret affiche l'objectif de et propose, pour y arriver, .
Candidat aux élections législatives de mars 1993 dans la douzième circonscription des Bouches-du-Rhône (qui comprend Marignane), il frôle l'élection avec 49,5 % des voix au second tour, après avoir obtenu 27,5 % au premier tour. D'après l'historienne Valérie Igounet, qui décide de maintenir l'ensemble de ses candidats, contre l'avis de Bruno Mégret. Le président du FN impose notamment le maintien de Damien Bariller, directeur de cabinet de Bruno Mégret et candidat dans la dixième circonscription des Bouches-du-Rhône face à Bernard Tapie, répondant ainsi favorablement au souhait que ce dernier lui aurait formulé lors d'une rencontre après le premier tour.
C'est en qu'il choisit Vitrolles comme point de chute. Pour les élections européennes de , il est placé en deuxième position sur la liste conduite par Jean-Marie Le Pen et réélu au Parlement de Strasbourg.
En , candidat à l'élection municipale de Vitrolles dans les Bouches-du-Rhône, il obtient 43 % des suffrages au premier tour, le score record du Front national dans les villes de plus de . Mais il échoue de justesse au second tour devant la liste conduite par Jean-Jacques Anglade.
C'est Catherine Rascovschi, son épouse depuis 1992, qui le remplace comme candidate à la mairie de Vitrolles car il est frappé d'inéligibilité pour un an pour non-respect des dispositions de financement de la campagne. Elle est élue le avec 46,70 % des voix au et 52,48 % au second.
Le journaliste Jean-Pierre Thiollet est d'avis qu'en 1998, le couple que Catherine Mégret forme avec son mari peut être considéré, politiquement parlant, comme le « pendant exact » du couple Cendrine et Jean-Marie Le Chevallier. Les époux Mégret tentent notamment d'instaurer en 1998 une prime de naissance de 5.000 francs attribués aux enfants français nés de parents européens, une mesure qui sera jugée illégale par la justice. La Chambre régionale des comptes pointe par ailleurs des « moyens peu hétérodoxes pour équilibrer les comptes » de la municipalité, avec entre autres une trésorerie « largement assurée » par les usagers de l’eau avec une hausse brutale des tarifs, une gestion approximative des contrats, délégations, un sous-encadrement etc. Bruno Gollnisch, à l’époque n°2 du FN, affirme que « dans tous les domaines, les Mégret, c’est un bilan d’échec ».
En 1996, il publie L'Alternative nationale, ouvrage dans lequel il tente de démontrer qu'une véritable autre politique est possible en France où, selon lui, le sentiment national ne cesse de gagner du terrain. L'année suivante, il fait paraître la Troisième voie, un ouvrage dans lequel il définit les principes d'une autre politique économique et sociale combinant les impératifs de la liberté et de la régulation pour redynamiser l'économie tout en maîtrisant la mondialisation dans le cadre d'un patriotisme économique européen.
En , dans le cadre d'un colloque du conseil scientifique du FN consacré à l'information, il est l'un des premiers à utiliser le terme , qu'il appelle de ses vœux afin de .
Bruno Mégret déclare, le , au cours d'une émission télévisée sur France 2, . Il est pour cela condamné, le , à verser de dommages-intérêts à l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), qui s'était portée partie civile.
En 1998, il fait paraître un sixième ouvrage, La Nouvelle Europe. Hostile à la construction bruxelloise mais favorable à une Europe indépendante et puissante, il plaide pour une Europe des nations qui permettrait aux États qui la composent, et à la France en particulier, de revenir sur la scène de l'histoire.
Scission avec le Front national
Bruno Mégret, devenu le numéro deux du Front national depuis 1988, ne veut plus cantonner son parti à un rôle de contestation mais au contraire le transformer en . Enclin à acquérir une respectabilité en contractant des alliances avec la droite parlementaire, sa stratégie implique une euphémisation du discours frontiste et diverge de plus en plus de celle de Jean-Marie Le Pen, ce dernier choisissant de surenchérir dans l'orthodoxie frontiste et multiplier les déclarations .
Considéré désormais comme un rival embarrassant par la direction du Front national, Bruno Mégret va faire l'objet d'attaques de plus en plus vives. Le conflit se cristallise autour de la préparation des élections européennes de 1999. Condamné à deux ans d'inégilibilité pour avoir agressé la candidate socialiste Annette Peulvast-Bergeal, Jean-Marie Le Pen confie en la direction de la liste du parti à sa femme Jany et non à son numéro deux pourtant au zénith de son influence. Bruno Mégret, humilié, dévoile alors ses ambitions et déclare publiquement, à l'occasion de l'université d'été de Toulon le , que la candidature de Jany Le Pen .
La crise atteint son paroxysme le lors du conseil national qui réunit les 300 responsables les plus importants du parti à la Maison de la Chimie pour préparer la campagne des européennes. Ce jour-là, les mégrétistes se saisissent de la suspension de deux d'entre eux, Nathalie Debaille et Hubert Fayard (suspension déguisée en licenciement économique) par le président frontiste, pour faire éclater la contestation au grand jour et conspuer Jean-Marie Le Pen. Son implication dans cette opération provoque la révocation de Mégret de la délégation générale du parti le puis son exclusion le .
Ces événements font perdre au Front national une majorité de cadres et d'élus (60 % des cadres, soit 140 conseillers régionaux sur 275 et 62 secrétaires départementaux) qui décident de suivre Mégret, que Le Pen surnomme désormais Brutus. Scissionnistes par force ou par raison, ils créent, lors d'un congrès à Marignane, les et , le Front national-Mouvement national et portent Bruno Mégret à sa présidence. À la suite d'une action judiciaire de Jean-Marie Le Pen, au mois de mai, le parti est rebaptisé Mouvement national puis se transforme formellement en Mouvement national républicain (MNR) au mois de septembre à l'occasion du conseil national de La Baule.
Mouvement national républicain (1999-2008)
Aux élections européennes qui ont lieu la même année, la liste conduite par Bruno Mégret sous l'étiquette Mouvement national obtient 3,28 % des voix et n'a donc aucun député puisque son score est inférieur à la barre des 5 % exigée pour avoir des élus. De son côté, la liste conduite par Jean-Marie Le Pen franchit cette barre avec 5,69 %, obtenant cinq sièges.
Bruno Mégret se présente aux élections municipales de 2001 à Marseille comme tête de liste MNR. Candidat dans le secteur ( et ), faisant face au maire sortant Jean-Claude Gaudin et au candidat d'union de la gauche René Olmeta, il est aussi en concurrence avec une liste FN, portée par Maurice Gros. Mégret devance ce dernier au premier tour, obtenant un peu plus de 10 % des voix. Il peut se maintenir au second tour, où il obtient 12 % et trois élus au conseil municipal et 16 sièges dans les conseils de secteur. Il siège durant toute la mandature 2001-2008.
Lors de la campagne présidentielle de 2002, il se présente comme , déclarant : . Le , il recueille 2,34 % des suffrages exprimés ( voix), terminant en douzième position sur seize candidats. En vue du second tour, il appelle à voter pour Jean-Marie Le Pen.
Il voit ses comptes de campagne invalidés pour avoir utilisé illégalement les services de la mairie de Vitrolles pendant sa campagne et son parti va connaître de graves difficultés. Bruno Mégret comparaît en aux côtés de son épouse devant le tribunal correctionnel de Marseille. En effet, Catherine Mégret avait effectué, en qualité de maire de Vitrolles, à des collègues maires de France pour parrainer la candidature de son époux à l'élection présidentielle de 2002. Selon Bruno Mégret, le financement de cet envoi a été pris en charge par erreur par la mairie et spontanément remboursé par lui. Les juges ont considéré que cet envoi était et ont donc condamné Bruno Mégret en première instance et en appel.
Un nouvel ouvrage de Bruno Mégret est publié à l'automne 2006 sous le titre L'Autre Scénario. Affirmant que la construction européenne actuelle n'apporte rien aux Européens, sinon, d'après lui, un surcroît de réglementations tatillonnes et stériles, il prône une Europe puissante qui placerait les peuples européens au premier rang dans la compétition mondiale et dans laquelle la France pourrait jouer un rôle majeur.
Le , Mégret annonce qu'il ne se présentera pas à la présidentielle 2007, mais soutiendra Jean-Marie Le Pen, lors d'une conférence de presse commune avec celui-ci. Ce soutien s'inscrit dans le cadre de l'Union patriotique proposée par le président du Front national.
Au premier tour des élections législatives de 2007, Bruno Mégret obtient 2,03 % des voix dans la douzième circonscription des Bouches-du-Rhône. Le MNR fait un score très faible au niveau national et ne franchit pas le seuil permettant d'accéder au financement public des partis. Le MNR n'a plus d'élus nationaux. Il possède toutefois encore des conseillers municipaux.
Le , il se met de la vie politique, et part travailler en Australie pendant les deux années suivantes, pour le compte du groupe Bouygues. Durant ces deux ans à l'étranger, Bruno Mégret continue de donner son avis sur l'évolution du MNR, tout en laissant la place à une direction collégiale.
En retrait de la vie politique
En 2010, il est de retour en France, en tant que chargé de mission au Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD), et affirme qu'il souhaite à nouveau revenir sur le devant de la scène politique.
Lors de la campagne présidentielle de 2017, le MNR appelle à voter pour François Fillon au premier tour, considérant que Marine Le Pen est déjà et qu'il convient d' Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon.
À partir de 2018, il anime le laboratoire d'idées (Think tank) la « Ligne droite ».
En , il annonce qu'il apporte son soutien à la candidature d’Éric Zemmour en vue de l'élection présidentielle pour faire gagner « la vraie droite ».
Détail des mandats et fonctions
– : député de l'Isère
– : député européen
– 2002 : conseiller régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur
– : conseiller municipal de Marseille
Ouvrages
Notes et références
Notes
Références
Annexes
Bibliographie
Les Dossiers du Canard enchaîné, Mégret, facho devant !, 1998
.
.
Liens externes
Naissance en avril 1949
Naissance dans le département de la Seine
Naissance à Paris
Personnalité du Front national
Personnalité du Rassemblement pour la République
Député européen membre du Rassemblement national
Personnalité du Mouvement national républicain
Élève de l'École polytechnique
Élève du lycée Louis-le-Grand
Membre du Carrefour de l'horloge
Ingénieur du corps des ponts et chaussées
Député de l'Isère (Cinquième République)
Député européen élu en France 1989-1994
Député européen élu en France 1994-1999
Candidat à une élection présidentielle en France sous la Cinquième République
Député de la VIIIe législature de la Ve République
Essayiste français du XXe siècle
Essayiste français du XXIe siècle
Conseiller municipal de Marseille
Conjoint de personnalité politique
Étudiant de l'université de Californie à Berkeley | Bruno Mégret, né le à Paris, est un haut fonctionnaire et homme politique français. |
430 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Billy%20Wilder | Billy Wilder | Samuel Wilder, dit Billy Wilder, est un réalisateur, producteur et scénariste américain de films noirs et de comédies, né le à Sucha (actuelle Pologne, à l'époque dans l'Empire austro-hongrois en Galicie) et mort le à Beverly Hills (Californie, États-Unis).
Billy Wilder est l'une des figures les plus importantes du cinéma américain du , notamment des années 1950 et 1960. Quatre de ses films sont présents dans le Top 100 de l'American Film Institute, tout comme pour Alfred Hitchcock et Stanley Kubrick. Il a dirigé quatorze acteurs différents ayant été nommés aux Oscars. Dans le classement du magazine Sight & Sound, il figure à la septième place des plus grands réalisateurs. Billy Wilder a obtenu l'AFI Life Achievement Award en 1986, prix remis par l'American Film Institute une fois par an à un acteur ou réalisateur ayant une carrière remarquable.
Maître incontesté de la comédie américaine des années 1950 et 1960, Billy Wilder a su imposer un style moraliste et caustique. Il a abordé des thèmes polémiques dans ses films comiques et tenté de s’opposer à l'opinion dominante ainsi qu’au puritanisme anglo-saxon. Il a exercé ses talents non seulement dans des comédies, mais aussi dans des films noirs ou historiques.
Biographie
Premières années
Issu d'une famille juive autrichienne, Samuel Wilder, du prénom de son grand-père maternel, naît dans une petite ville de l'Empire austro-hongrois dans l'actuelle Pologne. Il est tout jeune lorsque la famille s'installe à Vienne, où lui et son frère Wilhelm font leurs études primaires et secondaires. Son père rêve de le voir devenir avocat ou médecin mais il quitte rapidement l'université et opte pour une carrière de journaliste. Sa mère a fait un séjour aux États-Unis et était fascinée par Billy the Kid ou les Buffalo Bill Wild West Shows, ce qui explique le surnom familial de Billy qu'il adopte ensuite à la place de son prénom officiel, Samuel.
Débuts professionnels
Billy Wilder travaille pour un journal viennois, où il est chargé d'articles sur le sport, de faits-divers, et commence également à rédiger des critiques sur les spectacles, notamment le cinéma. En 1926, il s'établit à Berlin où il survit un temps en jouant le gigolo ou le danseur mondain à l'hôtel Eden, tout en commençant à écrire des récits et des ébauches d'histoires. Il collabore à un journal allemand local, Berliner Zeitung am Mittag, puis un tabloïd pour lesquels il rédige des articles mais aussi des nouvelles et des romans-feuilleton à succès, généralement policiers ou burlesques. Ses enquêtes le mettent en contact avec des milieux et des personnes variés et l'amènent à se familiariser avec une diversité de décors et de personnages que l'on retrouve plus tard dans ses films.
C'est l'époque du cinéma muet. Il travaille, souvent comme nègre pour des scénaristes à succès et collabore avec d'autres professionnels du cinéma, notamment Fred Zinnemann, alors opérateur, et Robert Siodmak. Le succès d'une de ces œuvres, Les Hommes le dimanche (1930) lui vaut de signer un contrat avec l'Universum Film AG en 1929. Il gagne bien sa vie et commence à collectionner des œuvres d'art contemporain, notamment des meubles signés Mies van der Rohe.
Exil
Son frère, Wilhelm, s'installe aux États-Unis dans le courant des années 1920. L'arrivée d'Adolf Hitler au pouvoir le contraint à son tour à l'exil. Billy Wilder séjourne d'abord à Paris, à l'hôtel Ansonia, rue de Saïgon (où vécurent de nombreux exilés allemands et autrichiens), où il vit chichement et fréquente un milieu d'expatriés allemands qui compte Franz Waxman, Friedrich Hollaender ou Peter Lorre. Il coréalise avec Alexandre Esway un film avec Danielle Darrieux (dont c'est déjà, à dix-sept ans, le huitième film), et Pierre Mingand : Mauvaise Graine. Joe May, un metteur en scène allemand, emporte un de ses scénarios à Hollywood et réussit à le placer en studio. Il contacte alors Wilder et lui demande de le rejoindre. Celui-ci obtient un visa de tourisme et s'embarque sur l'Aquitania pour les États-Unis, où la perspective d'une guerre le persuade de s'établir. Il ne reverra jamais sa mère.
Carrière hollywoodienne
Billy Wilder sait à peine parler l'anglais et part. Néanmoins, il assimile la langue rapidement. Il écrit beaucoup de nouvelles qu'il fait traduire de l'allemand et réussit à en vendre aux studios de cinéma. Grâce à cette activité et ses contacts (dont Peter Lorre avec qui il partage un temps un appartement), il réussit à percer à Hollywood et signe un contrat avec la Paramount Pictures. Il travaille cinq jours et demi par semaine, rédige des scénarios originaux ou retravaille les textes d'autres scénaristes.
En 1938, il entame avec Charles Brackett un partenariat prolifique qui débouche sur plusieurs classiques de la comédie américaine, dont La Huitième Femme de Barbe-Bleue (1938) et Ninotchka (1939) d'Ernst Lubitsch, autre immigré allemand qu'il considère toute sa vie comme son « seul Dieu ». Lorsque la Paramount fait appel à Gary Cooper pour donner la réplique à Ingrid Bergman dans Pour qui sonne le glas, Wilder et Brackett servent de monnaie d'échange et se retrouvent au service du producteur Samuel Goldwyn. Ils écrivent alors le scénario de Boule de feu (1941) et son remake Si bémol et Fa dièse de Howard Hawks. Wilder retourne ensuite travailler au sein de la Paramount. Il rêve de passer à la mise en scène mais la répartition du travail dans l'industrie du cinéma américain et le poids des syndicats professionnels empêchent les scénaristes de réaliser leurs propres scripts. Wilder se retrouve alors dans une situation similaire à celle de Preston Sturges et Joseph L. Mankiewicz.
Après une âpre négociation avec la Paramount et le producteur Arthur Hornblow Jr., il est autorisé à mettre en scène Uniformes et jupons courts (1942), suivi des Cinq Secrets du désert (1943). Avec la double casquette de réalisateur et de scénariste qu'il garde désormais de manière définitive, il signe un troisième long métrage coécrit avec Raymond Chandler : Assurance sur la mort (1944), adapté de James M. Cain, qui est sa première grande réussite et un modèle de film noir.
Dans l'immédiat après-guerre, Billy Wilder accepte de servir pendant cinq mois au sein de l'armée américaine dans la mission d'accompagner la reconstruction du cinéma et du théâtre allemands, essentiellement pour les dénazifier. Il lui est notamment demandé de raccourcir et mettre en forme la première version du premier documentaire à montrer la découverte des camps de concentration nazis, baptisé Death Mills.
À partir de 1942, Charles Brackett produit plusieurs de ses films : Les Cinq Secrets du désert, Le Poison (1945), récompensé par quatre Oscars dont ceux du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur scénario adapté, qui traite de l'alcoolisme et Boulevard du crépuscule (1950) Oscar du meilleur scénario original avec Gloria Swanson star du cinéma muet. Ce film scelle la fin de la collaboration de Wilder avec Brackett. Dès lors, Wilder devient producteur de la plupart de ses œuvres.
Le cinéma de Billy Wilder devient plus caustique et cynique : il tourne notamment Le Gouffre aux chimères (1951), son film préféré.
En 1957, il entame une collaboration prolifique avec le scénariste I.A.L. Diamond et leur entente est telle que les deux hommes travaillent ensemble sur une dizaine de films et livrent au passage quelques classiques parmi lesquels Certains l'aiment chaud (1959) et La Garçonnière (1960), couronné par cinq Oscars dont ceux du meilleur film, du meilleur réalisateur et meilleur scénario original.
Il dirige également Marilyn Monroe dans Sept Ans de réflexion (1955) et dans Certains l'aiment chaud où elle a pour partenaires Jack Lemmon et Tony Curtis. Billy Wilder tourne ses derniers films en Europe, comme Alfred Hitchcock, et prend sa retraite en 1981.
Acteur fétiche
De 1959 à 1981 Billy Wilder réalisa sept films avec son acteur fétiche Jack Lemmon : Certains l'aiment chaud, La Garçonnière, Irma la Douce, La Grande Combine, Avanti!, Spéciale Première, Victor la gaffe.
Outre Jack Lemmon, le réalisateur collabora à de multiples reprises avec William Holden (quatre films), Walter Matthau (trois films) ou encore Marilyn Monroe, Audrey Hepburn et Shirley MacLaine (deux films).
Mort
Billy Wilder est mort d'une pneumonie le à Beverly Hills en Californie aux États-Unis.
Style
Maître incontesté de la comédie américaine dans les années 1950 et 1960, le cinéaste a su imposer son style de moraliste et de caricaturiste corrosif, grâce à des scénarios d'une efficacité redoutable marqués par l'empreinte d'Ernst Lubitsch et illustrés par des mises en scène soignées et fluides, qui opèrent une véritable « radiographie de la société » de son temps.
Wilder a évoqué, dans ses films comiques, des sujets polémiques et cherchait à aller à l'encontre des discours dominants et du puritanisme anglo-saxons : l'adultère et ses tentations (Sept ans de réflexion, Avanti!), le travestissement (Uniformes et jupons courts, Certains l'aiment chaud, Un, deux, trois), l'amour à trois et la prédation masculine (Sabrina, Ariane), la prostitution et la fidélité (Embrasse-moi, idiot) dans lequel il pourfend le Code Hays, l'humiliation en entreprise (La Garçonnière) ou encore le marché noir et la corruption des militaires américains dans l'Allemagne d'après 1945 (La Scandaleuse de Berlin). Derrière une tonalité légère, ses personnages sont souvent sombres, manipulateurs et cyniques.
Il soigne particulièrement la chute de ses films, et certaines sont devenues célèbres : , , dans le film du même nom.
Son talent ne se limite pas à la comédie, il excelle également dans le film noir ou encore dans le film à costume.
Même si une partie de la critique le jugeait meilleur scénariste que metteur en scène et voyait en ses réalisations l'antithèse des audaces visuelles ou narratives et des prouesses techniques d'un Alfred Hitchcock et d'un Orson Welles, il semble que certains de ses films comme Assurance sur la mort et Boulevard du crépuscule () le réhabilitent aujourd'hui comme un créateur d'images hors pair.
Le succès de ses films auprès d’un large public lui a permis de rester l’un des rares cinéastes véritablement indépendants à Hollywood où il se plaisait à apporter sa touche européenne, affirmant :
Filmographie
Réalisateur
Scénariste
Producteur
Deuxième assistant-réalisateur
1929 : Les Hommes le dimanche (Menschen am Sonntag) de Robert Siodmak (+ co-scénariste)
Récompenses et nominations
Notes et références
Annexes
Bibliographie
En anglais
Charlotte Chandler, Nobody's Perfect. Billy Wilder. A Personal Biography, New York, Schuster & Schuster, 2002
Daniel Hermsdorf, Billy Wilder. Filme - Motive - Kontroverses, Bochum, Paragon-Verlag, 2006
Glenn Hopp et Paul Duncan, Billy Wilder, Cologne / New York, Taschen, 2003
Joseph McBride, Billy Wilder. Dancing of the Edge, Columbia University Press, 2021
Ed Sikov, On Sunset Boulevard. The Life and Times of Billy Wilder, New York, Hyperion, 1999
Maurice Zolotow, Billy Wilder in Hollywood, Pompton Plains, Limelight Editions, 2004
En français
Gilles Colpart, Billy Wilder, Paris, éditions Edilig, 1983
Jérôme Jacobs, Billy Wilder, Paris, éditions Rivages Cinéma, 2006
Fiction
Jonathan Coe, Billy Wilder et moi, trad. Marguerite Capelle, éditions Gallimard, , 2021
Documentaire
Clara et Julia Kuperberg, Billy Wilder, la perfection hollywoodienne, Arte, 2023.
Liens externes
Billy Wilder sur CinéMémorial.com
Réalisateur américain
Producteur américain
Scénariste américain de cinéma
Oscar de la meilleure réalisation
Oscar du meilleur scénario original
Oscar du meilleur scénario adapté
Golden Globe de la meilleure réalisation
Golden Globe du meilleur scénario
Ours d'or d'honneur
Réalisateur lauréat de la Palme d'or
Hollywood Walk of Fame
Naissance en juin 1906
Naissance dans le royaume de Galicie et de Lodomérie
Décès en mars 2002
Décès à 95 ans
Décès à Beverly Hills
Mort d'une pneumonie
Personnalité américaine incinérée
Personnalité inhumée au Westwood Village Memorial Park
Réfugié autrichien
Réfugié en France
Réfugié aux États-Unis | Samuel Wilder, dit Billy Wilder, est un réalisateur, producteur et scénariste américain de films noirs et de comédies, né le à Sucha (actuelle Pologne, à l'époque dans l'Empire austro-hongrois en Galicie) et mort le à Beverly Hills (Californie, États-Unis). |
431 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Bille%20August | Bille August | Bille August est un réalisateur et scénariste danois, né le à Brede (Danemark). Il fait partie des rares à avoir été récompensé à deux reprises par la Palme d'or au Festival de Cannes, en 1988 pour Pelle le Conquérant et en 1992 pour Les Meilleures Intentions.
Biographie
Le Danois Bille August fait ses études en Suède et fréquente l'École du Film Documentaire de Stockholm. À partir de 1971, il se lance dans la réalisation de nombreux courts métrages, films publicitaires et téléfilms.
Il réalise son premier long métrage In My Life (Honning måne) en 1978. Il adapte au cinéma plusieurs romans danois, dont Smilla et l'amour de la neige de Peter Høeg et Pelle le Conquérant, inspiré du livre de l'écrivain Martin Andersen Nexø. Avec le second long métrage, il obtient la Palme d'or au Festival de Cannes en 1988 puis le Golden Globe et l'Oscar du meilleur film étranger l'année suivante. Les Meilleures Intentions, portrait de jeunesse des parents d'Ingmar Bergman (écrit par le cinéaste lui-même) lui vaut une seconde Palme d'or cannoise en 1992.
En 1993, il réalise son premier film hollywoodien La Maison aux esprits (The House of the Spirits).
Absent des écrans de 1998 à 2007, il revient avec Goodbye Bafana, drame sur la relation entre Nelson Mandela et son geôlier.
En 2002, il est membre du jury de David Lynch lors du Festival de Cannes.
En 2016 il préside le jury des longs métrages du Festival de Saint-Sébastien. En décembre de la même année il fait partie du jury de Béla Tarr lors du Festival de Marrakech.
En 2017 il préside le jury du Festival international du film de Pékin.
En il préside le jury du Festival international du film du Caire.
Vie privée
Il a été marié à la comédienne Pernilla August entre 1991 et 1997 avec qui il a eu une fille, Alba, née le , également actrice.
Filmographie
1978 : Honning måne
1980 : Verden er så stor, så stor (téléfilm)
1982 : Maj (téléfilm)
1983 : Zappa
1984 : Busters verden
1984 : Twist and Shout (Tro, håb og kærlighed)
1987 : Pelle le Conquérant (Pelle erobreren)
1992 : Les Meilleures Intentions (Den goda viljan)
1994 : La Maison aux esprits (The House of the Spirits)
1996 : Jérusalem (Jerusalem)
1997 : Smilla (Smilla's Sense of Snow)
1998 : Les Misérables
2001 : En sång för Martin
2004 : Return to Sender
2007 : Goodbye Bafana
2012 : Marie Krøyer
2013 : Train de nuit pour Lisbonne (Night Train to Lisbon)
2014 : Stille hjerte
2017 : The Lost Soldier (The Chinese Widow)
2017 : 55 Steps
2018 : Un homme chanceux (Lykke-Per)
2021 : Pagten
2023 : Ehrengard, ou l'Art de la séduction (Ehrengard: Forførelsens kunst)
Distinctions
Bodil du meilleur film danois 1979 pour Honning måne
Robert du meilleur scénario 1985 pour Twist and Shout (Tro, håb og kærlighed)
Robert du meilleur film danois 1987, Palme d'or au festival de Cannes 1988, Golden Globe 1989 et Oscar du meilleur film étranger 1989 pour Pelle le Conquérant (Pelle erobreren)
Palme d'or au festival de Cannes 1992 pour Les Meilleures Intentions (Den goda viljan)
Robert du meilleur film et du meilleur scénario 1994 pour La Maison aux esprits (The House of the Spirits)
Prix Tiantan du meilleur film 2019 au Festival international du film de Beijing pour Un homme chanceux (Lykke-Per)
Notes et références
Liens externes
Naissance dans l'amt de Copenhague
Réalisateur danois de cinéma
Scénariste danois de cinéma
Réalisateur lauréat de la Palme d'or
Naissance en novembre 1948 | Bille August est un réalisateur et scénariste danois, né le à Brede (Danemark). Il fait partie des rares à avoir été récompensé à deux reprises par la Palme d'or au Festival de Cannes, en 1988 pour Pelle le Conquérant et en 1992 pour Les Meilleures Intentions. |
434 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Blues | Blues | Le blues (de l'anglais :) est un genre musical, vocal et instrumental dérivé des chants de travail des populations afro-américaines subissant la ségrégation raciale aux États-Unis. Le blues est apparu dans le sud des États-Unis au cours du . C'est un style où le chanteur exprime sa tristesse, ses amours et ses envies.
Étymologie
Le terme « blues » vient de l'abréviation de l'expression anglaise « blue devils » ( « diables bleus »), qui signifie « idées noires ». Le terme « blue », d'où le blues, dérive de l'ancien français et signifie « histoire personnelle » (il reste dans la langue française actuelle le terme « bluette », qui est, pour tous les bluesmen , la signification du blues, à savoir une chanson à la première personne du singulier).
Technique
Les « blue notes » (notes bleues), caractéristiques du style et accentuant l'effet de lamentation, apportent une confusion entre les modes majeur et mineur. Voici les trois « blue notes » que l'on rencontre dans le blues :
la tierce, qui est souvent mineure dans un blues majeur. Un procédé courant est de passer de la tierce mineure à la tierce à majeure par glissement d'un demi-ton vers l'aigu (bend à la guitare, glissando aux cuivres) ;
la quarte augmentée / quinte diminuée, qui crée une tension et avec laquelle on retrouve le même procédé que pour la tierce (+1/2 ton vers l'aigu de la quarte augmentée à la quinte) ;
la septième mineure qui, employée en mode majeur, contribue également à l’ambiguïté des modes et au son dissonant du blues.
L'utilisation de la gamme pentatonique mineure (voire mineure mélodique, qui augmente la tension) est très courante et on retrouve des plans et phrases typiques construits autour d'elle.
Origines
Le blues provient de nombreuses influences folkloriques (africaines, asiatiques via les Amérindiens, irlandaises). L'utilisation de l'expression dans la musique noire américaine remonte au début du dans le Music Hall Américain (vaudeville) et était couramment employée dès le dans les pièces de théâtre qui mettaient en scène des Noirs du Sud des États-Unis (cf dans Americana, chez Fayard). W.C. Handy l'a en quelque sorte officialisée dans son Memphis Blues en 1912.
Histoire
Trente ans après l'abolition de l'esclavage, les negro-spirituals et les chants de travail se fondent dans ses douze mesures. Dans le Mississippi, en Géorgie, au Texas, la musique bat au rythme des récoltes, dans l'ombre des nuits de danse. La célébrité des as de l'harmonica ou de la guitare se cantonne encore à la plantation. Au même moment, à la Nouvelle-Orléans ou à Memphis apparaissent les minstrel shows, spectacle itinérants qui regroupent des chanteurs, des chanteuses, des musiciens et des acteurs noirs.
Les plus anciennes formes de blues proviennent du Sud des États-Unis, à la fin du et au début du . Ces formes étaient le plus souvent orales, accompagnées parfois par un rythme donné par des instruments rudimentaires. C'est principalement dans les champs de coton de la région dite du Delta, qui n'est pas le delta du Mississippi mais la région entre le fleuve et son affluent la rivière Yazoo qui va de Vicksburg au sud à Senatobia et Clarksdale au nord que ces formes prennent des tours plus complexes. L'une des formes antérieures au blues est le Fife and drums joué dans la région des collines du Mississippi, dite « Hill country ». Il s'agit d'un ensemble de percussions guidé par un fifre en bambou, instrument que jouait le maître en la matière, Othar Turner).
Il y eut d'autres formes de blues avec des instruments rudimentaires, tels le diddley bow (une corde fixée sur une planche), le jug (un cruchon en terre dans lequel on soufflait), le washboard (une planche à laver sur laquelle on jouait des percussions)
Puis le blues a évolué avec des instruments simples, tels que la guitare acoustique, le piano et l'harmonica. La légende raconte que l'un des guitaristes bluesmen, Robert Johnson, aurait signé un pacte avec le diable qui lui aurait permis de devenir un virtuose du blues. Le blues était alors dit gouverné par des blue devils et devoir être fuit et rejeté car maléfique.
Robert Johnson ne serait pas le premier à propos de qui cette histoire a été racontée. Un autre bluesman, Tommy Johnson, la chante également dans Canned heat, titre repris comme nom de baptême par un célèbre groupe de Los Angeles à la fin des années 1960.
W. C. Handy fut l'un des premiers musiciens à reprendre des airs de blues, à les arranger et les faire interpréter par des chanteurs avec orchestres. Il fut également l'auteur de morceaux parmi les plus célèbres, tel le fameux Saint Louis Blues.
Du point de vue des textes, les premiers blues consistaient souvent à répéter un même vers quatre fois ou plus. Au début du , la structure s'est standardisée sous sa forme la plus commune : "E/A/B" (Mi/La/Si). Dans cette structure, un vers est chanté sur les quatre premières mesures "E"(Mi), puis répété sur les quatre suivantes "A"(La), enfin, un second vers est chanté sur les quatre dernières mesures "B"(Si), comme dans l'exemple suivant : .
Les premiers enregistrements
Les années 1920 et 1930 virent l'apparition de l'industrie du disque, et donc l'accroissement de la popularité de chanteurs et guitaristes tels que Blind Lemon Jefferson et Blind Blake qui enregistrèrent chez Paramount Records, ou Lonnie Johnson chez Okeh Records. Le premier disque blues afro-américain à être commercialisé fut celui d'une femme, Mamie Smith, en 1920. Mais les années 1920 connurent également d'autres chanteuses de classic blues extrêmement populaires, telles que Gertrude « Ma » Rainey, Bessie Smith, Ida Cox et Victoria Spivey. La plupart des enregistrements de l'époque furent connus sous le terme de race records (musique raciale), car ils étaient destinés exclusivement au public afro-américain.
Blues urbain d'après-guerre
Après la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), l'urbanisation croissante et l'utilisation des amplificateurs pour la guitare et l'harmonica menèrent à un blues plus électrique tel que le Chicago blues, avec des artistes comme Howlin' Wolf et Muddy Waters qui influencèrent le célèbre Jack Mawell quand il écrivit Black days. C'est ce blues électrique qui influencera, plus tard, une partie du rock 'n' roll. Le blues urbain se développera dans le cabaret et les cafés bruyants, où l'on rencontrera une clientèle de plus en plus nombreuse.
Vers la fin des années 1940 et pendant les années 1950, les Noirs américains ont migré du Sud vers les villes industrialisées du Nord comme Chicago et Détroit, pour y trouver du travail. Dans les villes comme Chicago, Détroit et Kansas City, un nouveau style de blues « électrique » apparut. Il utilisait la voix, la guitare électrique, la basse électrique, la batterie et l'harmonica amplifié avec un micro et une amplification. J.T. Brown, qui jouait avec les groupes d'Elmore James et J.B. Lenoir a également utilisé le saxophone, mais plutôt comme instrument d'accompagnement qu'instrument soliste.
Le style de blues urbain de Chicago, ou Chicago blues, fut ainsi influencé par le blues du Mississippi d'où étaient venus des musiciens comme Howlin' Wolf, Muddy Waters, Willie Dixon, et Jimmy Reed. Les harmonicistes comme Little Walter et Sonny Boy Williamson II (Rice Miller), originaires du Sud, étaient les plus connus dans les clubs de blues de Chicago et exerçaient leur influence. D'autres joueurs d'harmonica, comme Big Walter Horton, Snooky Pryor et John Lee Sonny Boy Williamson I, avaient aussi beaucoup d'influence. Muddy Waters, Elmore James et Homesick James jouaient de la guitare électrique avec un « slide » ou « bottle neck » ; l'exercice consiste à jouer les notes sur le manche en posant un bout de métal ou un goulot de bouteille sur les cordes. B. B. King et Freddie King de leur côté n'utilisaient pas le « slide » mais inaugurèrent l'usage de la guitare comme instrument solo. Les chanteurs Howlin' Wolf et Muddy Waters marquèrent le Chicago blues de leurs voix rauques et fortes. Enfin, le contrebassiste, compositeur prolifique, et découvreur de talents Willie Dixon eut un grand impact sur le Chicago blues. Des chansons comme Hoochie Coochie Man, I Just Want to Make Love to You (écrites toutes deux pour Muddy Waters), Wang Dang Doodle (écrite pour Koko Taylor), ou Back Door Man (écrite pour Howlin' Wolf) sont devenus des « standards » de blues. Nombres d'artistes de Blues enregistrèrent leurs disques sur les labels de Chicago Chess Records, Checker Records, ou d'autres labels locaux tels Vee Jay et Cobra Records.
Ce style de blues urbain du Chicago des années 1950 eut finalement un grand impact sur la musique plus populaire de musiciens comme Bo Diddley ou Chuck Berry, — dont le style s'éloigna de la mélancolie du blues du Sud et s'apparenta au Rock'n'roll —, aussi bien que sur d'autres styles comme celui de la Louisiane nommé zydeco, représenté entre autres par Clifton Chenier.
Du côté des musiciens noirs américains, le style West Side Blues naît à Chicago au milieu des années 1960 par des artistes comme Buddy Guy, Junior Wells, Magic Sam, Magic Slim, Earl Hooker, Otis Rush, Freddie King, Luther Allison, caractérisé par des guitares électriques suramplifiées et des soli particulièrement expressifs.
Sa naissance est contemporaine de celle du South Side Blues.
Sur la côte Ouest, des musiciens comme T-Bone Walker (originaire de Dallas) créent le West coast blues en Californie, style qui dérive du Texas Blues (dont un éminent representant est Lightnin' Hopkins), plus policé et plus sophistiqué que le Chicago blues, dont Charles Brown et les Johnny Moore's Three Blazers sont le combo qui illustre le mieux cette tendance au milieu des années 1940.
Les styles d'artistes comme John Lee Hooker, interprétés seuls ou avec de plus petites formations que le style de Chicago blues, donnent naissance, à la fin des années 1950, au style Guitar boogie.
Le jump blues est un autre développement du blues de cette période qui a influencé la musique populaire. Le jump blues était un hybride populaire du swing et du blues, mettant en vedette des chansons up-tempo orchestrées pour des big bands. Le musicien de ce genre qui a le plus influencé la musique populaire est Big Joe Turner, qui a enregistré la version originale de Shake, Rattle, and Roll. Il y eut aussi à Tiny Grimes, Ruth Brown, et LaVern Baker (Tweedle Dee).
Autre style, le swamp blues se développe en Louisiane, dans les années 1950, autour de Bâton-Rouge avec des artistes comme Lightnin' Slim, Slim Harpo, Lazy Lester, Sam Myers et Jerry McCain. Influencé par le style de Jimmy Reed, le swamp blues est plus lent, avec un style d'harmonica moins complexe que dans le Chicago Blues. Les chansons du style les plus connues sont Scratch my Back, She's Tough et King Bee.
Le Texas Blues.
Années 1960 et 1970
Pendant les années 1960, de nouveaux genres de musique créés par des musiciens noirs américains, comme le rhythm and blues et la musique soul, ou par des musiciens blancs comme le rock'n'roll deviennent populaires auprès du public blanc américain après que des musiciens blancs, américains et européens, ont popularisé les styles plus anciens des noirs américains aux États-Unis, , et au Royaume-Uni, - Chris Barber et Cyril Davies en étant deux des plus influents.
Le Rock'n'roll des années 1950 mélange de musiques noires et blanches, , a également grandement aidé à cette diffusion.
Une génération d'enthousiastes du blues apparaît donc en Europe, en particulier en Angleterre à la fin des années 1960. Les principaux acteurs de ce que l'on appelle alors le British blues boom sont Alexis Korner, les Bluesbreakers, menés par John Mayall, Fleetwood Mac ( avec Peter Green), Chicken Shack, Savoy Brown, The Animals, The Yardbirds, The Rolling Stones, The Pretty Things, Taste et incluent de nombreuses stars anglaises de la pop et du rock à venir, dont Jimmy Page, Eric Clapton ou Jeff Beck (tous trois membres successivement des Yardbirds), Rory Gallagher, etc qui intègrent à leur musique des influences psychédéliques et pop.
Enfin, l'ère des combats pour les droits civiques des noirs du Sud des années 1950 et 1960 rend un auditoire, noir puis blanc, au blues acoustique traditionnel, et des festivals tels que le Newport Folk Festival programment des prestations de « grands » du blues des débuts comme Son House, Mississippi John Hurt, Skip James, Big Joe Williams ou le Reverend Gary Davis, pendant que d'autres, plus jeunes, comme J.B. Lenoir enregistrent des chansons qui touchent aux thèmes du racisme et de la guerre du Viêt Nam.
ou Jimi Hendrix, tous influencés à la fois par le blues traditionnel et le blues électrique, font découvrir cette musique au jeune public blanc de l'époque.
L'interprétation que les artistes de cette génération donnent du blues a une influence très forte sur le développement de la musique rock proprement dite.
Depuis les années 1980
Pendant les années 1980 et jusqu'à nos jours le blues a continué d'évoluer aux États-Unis à travers le travail et les succès, dans d'anciens styles aussi bien d'« anciens » artistes que de « nouveaux » artistes qui révolutionna le style dans les années 1980 -, son frère Jimmie Vaughan, - cofondateur avec l'harmoniciste Kim Wilson de The Fabulous Thunderbirds -, Duke Robillard, Robben Ford, Kid Ramos, les harmonicistes James Harman et Hollywood Fats - et dans de nouveaux styles, dont le Soul Blues, rendu populaire par les succès de Little Milton, Z.Z. Hil
Le style Texas blues rock blanc, fortement influencé par les Blues-Rockers anglais (comme John Mayall) apparu dans les années 1970, qui utilise guitares solo et d'accompagnement en même temps, continue à évoluer depuis cette époque. Parmi les artistes et groupes importants de ce style : Johnny Winter, The Allman Brothers Band, ZZ Top, Point Blank, Derek Trucks
Pendant les années 1990, de nombreux anciens retrouvent une popularité ; noirs comme par exemple John Lee Hooker grâce à son album The Healer dans lequel il collabore avec Carlos Santana, et blancs comme par exemple Eric Clapton, ancien des Bluesbreakers et du groupe Cream, qui redevient populaire avec son album pour MTV Unplugged, dans lequel il joue quelques chansons traditionnelles sur une guitare acoustique. C'est le début pour lui d'un retour au blues tant acoustique qu'électrique, ce en quoi il est suivi par des artistes et groupes comme Gary Moore, Leslie West, The Blues Band (composé d'anciens de Manfred Mann) et jusqu'à Peter Frampton
Le blues connaît ainsi un regain de popularité et, pendant ces années 1990, des revues de blues sont créées partout aux États-Unis, au Canada, et en Europe. Le succès de ces publications s'accompagne de la création de sociétés de blues, de festivals de blues, et de salles où est joué du blues.
Depuis le début des années 2000, ce sont, à nouveau, à la fois des anciens et une nouvelle génération de musiciens qui continuent de faire vivre et évoluer le blues.
Entre autres, les succès de grands anciens méconnus comme, R. L. Burnside, Junior Kimbrough ravivent le style « North Mississippi Hill Country Blues ».
De nouveaux artistes émergent dont les plus connus en France sont Ben Harper, Popa Chubby, Joe Bonamassa, John Mayer, Tab Benoit, Samantha Fish, Joanna Connor, Larkin Poe
Caractéristiques
D'un point de vue technique, le blues repose sur trois éléments : un rythme souvent ternaire syncopé, une progression harmonique de type I-IV-V (c'est-à-dire les degrés principaux dans l'harmonie tonale), et la mélodie qui utilise la gamme blues et les notes bleues. Le blues a eu une influence sur une très large variété de styles musicaux, qui intégrèrent dans des proportions variables l'un ou plusieurs de ces éléments. Si l'on ne peut alors plus parler de blues on utilise fréquemment le qualificatif bluesy (en anglais : rythmique) pour indiquer cette coloration particulière. Au-delà de stricts canons techniques, le blues se caractérise souvent — mais pas toujours — par une humeur teintée d'une certaine langueur ou mélancolie.
Rythme
Le rythme le plus employé du blues repose sur une division ternaire de chaque temps appelée Shuffle où chaque temps est divisé en trois croches dont on ne marque que la première et la troisième. Pour des raisons pratiques, la métrique est donc le la plupart du temps. (8 étant le symbole de la mesure à la croche, et le 12 le nombre de croches par mesure). C'est une mesure ternaire, chaque temps ayant une valeur de noire pointée, donc de trois croches. On crée ainsi une impression de décalage quant à l'emplacement « naturel » des notes. Les temps forts, comme dans la majorité des musiques issues du blues, sont le « 2 » et le « 4 », contrairement à la musique traditionnelle européenne. Le terme de shuffle est souvent employé pour désigner ce rythme quand il est joué à un tempo rapide. Le tempo est plutôt medium voire lent.
Harmonie
Initialement assez libre, la structure harmonique du blues se fixe progressivement pour aboutir à une forme de base articulée autour de trois accords, généralement sur 8, 12 ou 16 mesures. La forme en douze mesures est la plus commune ; on parle de « twelve bar Blues » (Blues de douze mesures). Ces trois accords, désignés par les chiffres romains I-IV-V, représentant les premier, quatrième et cinquième degrés ( tonique, sous-dominante et dominante) de la gamme majeure correspondant à la tonalité du morceau. Exemple : Do/Fa/Sol ("Blues en Do"), Fa/Si bémol/Do ("Blues en Fa"), Mi bémol/La bémol/Si bémol ("Blues en Mi bémol") Les accords de base comportent le plus souvent la septième (mineure). Dans les formes plus élaborées, les musiciens recourent fréquemment à des accords de neuvième, ainsi qu'à différentes altérations.
Dans le jazz, à partir des années 1940 (bebop), des musiciens comme Charlie Parker ont poussé la sophistication harmonique et mélodique de la forme blues à un degré élevé, qui contraste avec les enchaînements rudimentaires du blues originel ("early blues"). Dans Blues for Alice, Charlie Parker multiplie les accords de passage et altérations au point que, malgré les 12 mesures caractéristiques, il est parfois difficile pour des oreilles novices de détecter la forme harmonique du blues.
Mélodie
Les mélodies blues classiques sont fréquemment basées sur la gamme pentatonique mineure à laquelle on a ajouté une note. C'est cette dernière (la quarte augmentée), ajoutée à la superposition d'une gamme mineure sur la grille d'accords majeurs, qui donne partie la couleur blues au morceau, d'où son nom de blue note (note bleue). Elle n'est pas systématiquement utilisée, et parfois seulement comme note de passage, ou bien, à la guitare par un tiré de corde d'un demi-ton au lieu d'un ton au-dessus de la quarte, ce qui produit une tension. Certains auteurs, notamment LeRoi Jones dans son livre Le Peuple Blues, avancent la théorie que ce serait là une tentative d'adaptation d'une gamme propre à la musique traditionnelle africaine. D'autres relient cela aux musiques amérindiennes, notamment Cherokees, qui proviennent très largement des musiques de l'Asie du Sud Est.
Ainsi, la plupart des Blues sont basés sur une grille d'accords majeurs (accords de septième de dominante) pour l'accompagnement alors que la mélodie est chantée sur la gamme pentatonique mineure avec — souvent, mais pas toujours — la note bleue. L'autre gamme fréquemment utilisée en Blues est la diatonique majeure (très utilisée par exemple par BB King), qui produit des mélodies plus enjouées.
Il existe également de fameux Blues « mineurs » par exemple : As the Years Go Passing By par Albert King, dont la grille est similaire à celle du blues "classique", mais utilisant des accords mineurs (le I IV V devenant un i iv v ; par exemple, en La : Lam7, Rém7, Mim7, le turnaround devenant parfois Fa7/Mi79+). Cette variété a donné lieu à moins de créations, en particulier car elle ouvre à moins de possibilités mélodiques.
Il faut enfin noter que toutes ces caractéristiques techniques sont essentiellement une base de composition, mais pas nécessairement applicables à l'ensemble des blues joués dans l'histoire. Et il faut encore souligner qu'aucun des grands créateurs du blues, lorsqu'on a pu les interviewer, n'a jamais défini le blues comme un ensemble de notations musicologiques (il est vrai le plus souvent simpliste et donc réducteur). À la question "Qu'est le blues ?", la réponse était le plus souvent du genre : "The blues ain't nothing but a good man feelin' bad".
Timbre
Au sens large, le timbre est la « couleur » du son : même s'ils jouent les mêmes notes, une guitare ou un saxophone se distinguent par leur timbre. Cela est également vrai d'un être humain à l'autre. On a coutume de dire que les chanteurs classiques essaient d'imiter les instruments, alors que les instruments de blues essaient d'imiter la voix humaine (ou parfois celle de Donald Duck, d'un bombardier ou d'une mitraillette).
Les bluesmen ont beaucoup exploré le timbre : ils ont notamment été les premiers, pendant les 1950, à employer des amplificateurs pour la guitare et l'harmonica. Les voix fortes et graves de chanteurs comme Howlin' Wolf et Muddy Waters jouent également beaucoup sur le timbre. La technologie et les effets de mode ont plus tard ajouté d'autres éléments au son blues, comme les guitares dirty et saturées des Rolling Stones ou d'Eric Clapton ou les effets psychédéliques employés, entre autres, par Jimi Hendrix : le feedback (effet Larsen contrôlé), la distorsion style « Fuzz », la pédale Wha-Wha et des effets plus étranges encore comme « l'effet Leslie ou UniVibe », constitué d'un haut-parleur en rotation.
Vibrato
Le vibrato est un effet appliqué à une note de musique. Très employé notamment par les musiciens , cet effet consiste à provoquer une variation rapide de la hauteur de la note. Comme tous les effets de nuance, le vibrato apporte une expressivité particulière selon la façon dont il est effectué : vite ou lentement, de façon fluide ou saccadée. Le vibrato est un élément essentiel du son blues, que cela soit pour les voix ou sur des instruments tels que la guitare ou l'harmonica. Pour cette dernière, divers moyens ont été utilisés depuis B. B. King, surtout les moyens mécaniques qui modifient légèrement la longueur de la corde vibrante. Plusieurs techniques existent donc, qui donnent chacune des effets sonores légèrement différents : faire vibrer les doigts de la main gauche, ou le manche de la guitare lui-même, ou encore grâce aux différents systèmes de cordier vibrato.
Plus récemment, les musiciens de blues ont commencé à utiliser des techniques numériques pour créer du vibrato, comme les boîtiers programmables équipés de processeurs de traitement du signal, qui permettent de paramétrer aussi bien le timbre que l'attaque ou le vibrato. Les instruments principaux sont les instruments à cordes (la basse, la guitare, steel guitare, la contrebasse, le violoncelle, l'alto, le violon) mais également le saxophone, l'harmonica, la batterie, lap steel, le bottleneck et le piano.
Instruments
Bien que le blues puisse être interprété sur tout type d'instrument, certains sont traditionnellement plus utilisés que d'autres :
la guitare : guitare acoustique pour le blues traditionnel ou, à partir des années 1930 guitare à résonateur et guitare électrique, branchée à un amplificateur qui ajoute des caractéristiques tonales comme la distorsion (à partir des années 1950). Pour la guitare électrique, l'utilisation d'un amplificateur à lampes est de loin la plus répandue, depuis les premiers amplificateurs, car les lampes apportent une chaleur supplémentaire et un grain au son de la guitare, caractéristique que le transistor n'a point ;
l'harmonica — diatonique principalement — joué acoustique ou utilisé avec un microphone et un amplificateur ;
le piano et autres instruments à clavier comme l'orgue Hammond (dès les années 1960 et 1970) ou le piano électrique (à partir des années 1970) ;
la batterie, dont le rythme doit être lent et précis ;
la (planche à laver), utilisée comme instrument de percussion, frappée par les doigts coiffés de dés à coudre. Utilisée telle quelle ou agrémentée d'une cymbale, d'un , d'une cloche, etc. ; parfois remplacée par une tôle finement ondulée portée en plastron.
Aspects culturel et social
À l'origine les bluesmen étaient des métayers noirs perdus au fin fond du « delta du Mississippi », plaine cotonnière qui n'est pas le vrai delta mais se situe plus au nord. Ils chantaient souvent pendant des événements locaux tels que la crue du Mississippi (High Waters Blues), la construction des digues (Levee), l'incendie d'une ferme de coton. À la rigueur on parle d'une grande ville pas trop éloignée comme La Nouvelle-Orléans, Memphis, Saint Louis. Mais il y a fatalement des incursions ou des espoirs de voyages dans d'autres villes des États-Unis, que ce soit pour trouver du travail, faire le service militaire ou participer aux luttes d'émancipation.
Un bluesman peut donc être amené à parler de l'actualité nationale. Une anecdote montre le second degré des bluesmen et l'utilisation d'un langage propre. Dans Sweet home, Chicago, Robert Johnson rêvait d'aller ; en 1980, les Blues Brothers corrigeront cette erreur croyant que Johnson avait fait une erreur géographique. En fait la Californie dans l'imaginaire blues signifie pays de richesse, de la ruée vers l'or, ce que représentait Chicago à l'époque pour les bluesmen pauvres du Mississippi. Enfin, l'horizon ne manquera pas de s'élargir au globe avec la participation de certains appelés à la Seconde Guerre mondiale, au mur de Berlin, à la guerre du Viêt Nam. On retrouve tout ceci dans des blues comme ceux de J.B. Lenoir. Mais avant tout, le blues est le moyen d'expression musical le plus direct concernant la détresse de l'âme, ainsi, le thème de la dépression (Hard Time Killing Floor Blues, de Skip James), ou bien encore ce thème qui revient souvent dans les standards, celui de la femme quittant son homme (How long, How long Blues, de Leroy Carr & Scrappy Blackwell).
Un aspect à ne pas négliger est la dimension politique, revendicative, anti-ségrégationniste (dans les années 1960), de certains textes. De nombreux titres sont à double sens: un sens littéral, fréquemment connoté sexuellement, et un deuxième niveau, clairement politique. Ainsi, un titre aussi célèbre que I'm a man a deux niveaux : je suis un homme, classique chanson plus ou moins d'amour, et je suis un homme, non pas un demi homme, je veux ma place dans la société Le thème de la dépression dans les années 1930 ou de la crise depuis des années est naturellement politique.
Cet aspect est bien entendu amoindri lorsque les titres sont chantés par des Britanniques ou des Américains blancs.
Notons toutefois que le thème de l'amour, amour bien entendu perdu, est nettement plus fréquent, même si on pourrait se hasarder à faire une métaphore de la femme perdue : femme = dignité, honneur… Enfin les allusions sexuelles, voire salaces, les calembours, sont fréquents : un des exemples typiques pourrait être Dust my broom dont le début est : je me lève le matin et je nettoie (j'épousette) mon balai… la métaphore est claire.
Influence
Musique classique
On peut entendre l'influence des blues dans la musique de Maurice Ravel (en particulier dans sa Sonate pour violon et piano), George Gershwin (son Rhapsody in Blue, le Concerto en fa majeur, et Porgy and Bess), Arthur Honegger (Pacific 231), ainsi que dans certaines pièces d'Erwin Schulhoff (Cinq pièces de jazz).
Country
Plus qu'une influence du blues sur la musique country, réelle, il faut parler plutôt d'interinfluence tant ces deux genres qui représentent les deux facettes (pauvres blancs, pauvres noirs) du sous-prolétariat sudiste sont à la fois issus des mêmes racines (musique des plantations, des migrants en Amérique) et se sont fécondées l'une l'autre tout au long de leur histoire. Une forme de Hillbilly blues (comme l'a finement baptisé l'auteur anglais Tony Russell) a existé dès les années 1920, véritable premier blues blanc (Jimmie Rodgers, Cliff Carlisle, Gene Autry, Jimmie Davis…). Le blues en tant que tel est resté alors un élément important de toute la Country Music, particulièrement avec le Western Swing puis le Honky Tonk, personnalisé par Hank Williams.
Rock
Le blues est d'abord l'élément principal du avec la musique country qui a donné naissance au rock 'n' roll, aux États-Unis, au milieu des années 1950. Ensuite, on retrouve facilement des racines blues dans nombre de groupe britanniques de rock et de hard rock : les débuts des Rolling Stones, des Beatles de Uriah Heep, ou même la chanson Smoke On The Water de Deep Purple, doivent beaucoup au blues. Même un groupe progressif comme Pink Floyd (dont le nom lui-même vient de l'association des prénoms des bluesmen Pink Anderson et Floyd Council), a fait appel à plusieurs reprises à la forme blues, non seulement à ses débuts avec Syd Barrett, grand admirateur de Bo Diddley, mais également par la suite, au milieu de morceaux plus psychédéliques (Biding My Time, Seamus, Money, Dogs Of War sont des blues plus ou moins camouflés). Des artistes comme Chris Rea, Snowy White et Gary Moore ou un groupe comme The Doors revendiquent l'influence que le blues a sur leur création.
En fait, il n'est guère de groupes ou d'artistes pop rock qui, un jour ou l'autre, ne se soient pas inspiré du blues, allant jusqu'à générer une prise de conscience musicale en Angleterre pendant la deuxième partie des années 1960, avec le British blues boom, représenté notamment par Alexis Korner puis par John Mayall, Eric Clapton, Cream, Fleetwood Mac, Chicken Shack, Savoy Brown et Rory Gallagher (Irlande). Aux États-Unis, plusieurs artistes blancs ont également bâti l'essentiel de leur œuvre sur le blues, tels The Allman Brothers Band, Mike Bloomfield, le Blues Project, Paul Butterfield, Roy Buchanan, Canned Heat, The Doors, Jeff Healey (Canada), John Hammond, Janis Joplin, Charlie Musselwhite ou encore Johnny Winter.
En France
En France, des artistes comme Alain Giroux, Benoit Blue Boy, Patrick Verbeke, Bill Deraime, ou Paul Personne incarnent une vision francophone du blues, mais très influencée par la musique américaine. Côté instrumental, l'harmoniciste Jean-Jacques Milteau est un musicien de session et un performer internationalement apprécié depuis les années 1970, ayant enregistré plusieurs albums qui font référence. Plus récemment, d'autres harmonicistes, Nico Wayne Toussaint, Vincent Bucher et Greg Zlap ne sont pas en reste et tournent inlassablement dans les meilleurs festivals.
Depuis les années 1980 de nombreuses individualités ou formations continuent de faire vivre le blues hexagonal, comme en témoigne régulièrement les revues Soul Bag, Blues Magazine, Blues & Co et BCR La Revue (toutes trimestrielles). En parallèle, l'augmentation très significative des émissions de radios spécialisées a contribué à offrir une nouvelle vitrine au blues hexagonal. Le Collectif des radios blues (CRB), créé en 2003, réunit de nombreux animateurs en France, Belgique, Québec. Il réalise chaque mois le PowerBlues, classement des meilleurs sorties CD blues et l'Airplay, regroupement des albums les plus diffusés par les radios. Enfin le Collectif délivre chaque année son label « Sélection du CRBl » à quelques-unes des meilleures sorties CD.
Le Tremplin Blues sur Seine, créé en 2000, a révélé la plupart des nouveaux artistes français de ce style musical (Roland Tchakounté, Charles Pasi, Nina Attal, Stringers in the night, Shake Your Hips!, Olivier Gotti). En , plusieurs membres de la communauté blues française ont créé l'association France Blues. Elle vise à promouvoir le blues français et leurs acteurs, notamment à l'échelle internationale. La chanteuse Nina Van Horn, qui raconte depuis quelques années les histoires des femmes du Blues sur W3 Blues Radio, a été à l'origine d'une trilogie sur ces femmes qui contribuèrent si fort au blues tout en traitant de sujets d'actualité (drogue, sexe, prohibition, ségrégation et droits des femmes). Elle leur a d'abord rendu hommage sur CD, puis a écrit un livre Hell of a Woman (Société des écrivains) décrivant leurs incroyables vies ; elle vient de sortir un double album (CD/DVD) d'une de ses tournées en Inde. Elle voyage inlassablement depuis 2011 pour contribuer à faire connaître « ses » pionnières du blues dans plus de dix-huit pays.
Dans le cinéma
Le blues a également influencé le cinéma, surtout aux États-Unis. Le film Crossroads (Walter Hill) (1986) montre le mythe sulfureux du pacte avec le diable. Bande son de Ry Cooder et duel mythique entre le héros du film Ralph Macchio et Steve Vai en personne. Le pacte de Tommy Johnson (plus tard repris et rendu célèbre par Robert Johnson) est évoqué dans le film O'Brother, de Joel Coen. Les deux films de John Landis, The Blues Brothers (1980) et Blues Brothers 2000 (1998), qui dressent un panorama de différents styles et mettant en scène une pléthore de vedettes, ont eu une importante influence sur l'image du blues.
En 2003, déclarée « année du blues » aux États-Unis, Martin Scorsese produit une série de sept films documentaires sur le blues intitulée The Blues, a Musical Journey :
The Soul of a Man, de Wim Wenders, à propos de Skip James, Blind Willie Johnson et J.B. Lenoir ;
La Route de Memphis (The Road to Memphis), de Richard Pearce, qui traite plus particulièrement de B. B. King (titre français La Route de Memphis) ;
Du Mali au Mississippi (Feel Like Going Home), de Martin Scorsese, sur les origines africaines du blues (titre français Du Mali au Mississippi) ;
Devil's Fire (Warming by the Devil's Fire), de Charles Burnett, une fiction sur le conflit du blues et du gospel ;
Red, White and Blues, de Mike Figgis, sur le blues britannique (Tom Jones, Van Morrison) ;
Godfathers and Sons, de Marc Levin, sur le Chicago Blues et le hip hop ;
Piano Blues, de Clint Eastwood, sur les pianistes de blues (Ray Charles, Dr. John).
Le film 24 mesures, de Jalil Lespert, avec Archie Shepp, est librement inspiré des mélodies du blues et du free jazz.
En littérature
Le blues a influencé des écrivains, parmi lesquels Langston Hughes (The Weary Blues).
Principaux artistes
Musiciens : Voir la catégorie musicien de blues et la Liste de musiciens de blues par style.
Chanteuses : Voir la catégorie chanteuse de blues.
Chanteurs : Voir la catégorie chanteur de blues.
Notes et références
Annexes
Bibliographie
Stéphane Kœchlin, Le Blues, fleur africaine? éd. Hachette, coll. Qui, quand, quoi?, 1996
Films
You See Me Laughin, documentaire sur les bluesmen Junior Kimbrough, RL Burnside, etc.
Celebration of Blues, réalisé par Antoine Fuqua et produit par Martin Scorsese. Filmé au Radio City Music Hall à New York le .
Black Snake Moan (2006) réalisé par Craig Brewer. Avec Samuel L. Jackson, Christina Ricci et Justin Timberlake
Cadillac Records réalisé par Darnell Martin, sorti en 2008, avec Beyoncé Knowles, Mos Def, Cedric the Entertainer et Adrien Brody.
Crossroads,
Crossroads, la route du Blues (gratuit (domaine public)) ; en anglais, sous-titré en français sur https://archive.org).
Stoned raconte la vie de Brian Jones le membre fondateur des Rolling Stones mais aussi bluesman. (sous titré en francais sur youtube.)
(1992), de Robert Mugge et Robert Palmer
The Blues (films) (2003), série de films sur le blues, produite par Martin Scorsese
Articles connexes
Genres dérivés
Boogie-woogie
Rock'n'Roll
Liens externes
Musique afro-américaine
Bleu dans l'art et la culture | Le blues (de l'anglais :) est un genre musical, vocal et instrumental dérivé des chants de travail des populations afro-américaines subissant la ségrégation raciale aux États-Unis. Le blues est apparu dans le sud des États-Unis au cours du . C'est un style où le chanteur exprime sa tristesse, ses amours et ses envies. |
435 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Bio%C3%A9thique | Bioéthique | La bioéthique ou éthique médicale est l'étude des problèmes éthiques posés par les avancées en matière de biologie et de médecine. C'est une partie de l'éthique qui est apparue en tant que « discipline » nouvelle dans le courant des années 1960, et lors d'interrogations au sujet du développement de la biomédecine et des technosciences.
Définition
Le terme bioéthique est un terme inventé par le cancérologue Van Rensselaer Potter dans les années 1970 et désignait « un projet d'utilisation des sciences biologiques destiné à améliorer la qualité de la vie ». Le but poursuivi par la bioéthique est de conduire une réflexion sur les enjeux et retombées de la médecine et de la biologie. La bioéthique essaie donc de répondre aux nouvelles interrogations engendrées par le progrès scientifique (fécondation in vitro, clonage, etc.). Selon l'UNESCO : la bioéthique s’entend comme l’étude systématique, pluraliste et interdisciplinaire et la résolution des questions d’éthique que soulèvent la médecine, les sciences sociales et les sciences de la vie appliquées aux êtres humains et à leur relation avec la biosphère, y compris les questions liées à la disponibilité et à l’accessibilité des progrès des sciences et des technologies et de leurs applications
Historique et développement
Depuis 2015 sont précisément répertoriés les programmes universitaires spécialisés en bioéthique partout dans le monde, principalement aux États-Unis et dans les pays anglophones (voir programmes de maîtrise et de doctorat), mais aussi dans la francophonie et les pays latins.
Si les interrogations éthiques concernant la médecine ne sont pas nouvelles, la bioéthique se distingue de la déontologie médicale classique, car cette dernière constitue surtout un code éthique fondé par les médecins pour les médecins. Alors que la bioéthique, au contraire, fait intervenir une pluralité d'acteurs et de disciplines (outre les médecins, biologistes et généticiens, les philosophes, juristes, sociologues, théologiens).
On peut distinguer deux orientations principales de la bioéthique :
l'une, davantage descriptive, s'appuie sur la philosophie morale, vise à éclaircir les choix éthiques et les valeurs présupposées par ceux-ci, en écartant les arguments contradictoires ;
l'autre est davantage prescriptive : elle recherche les normes morales qui sont applicables aux sciences du vivant, y compris la médecine ; elle propose certaines règles et certaines postures face à d'éventuels dilemmes.
Éthique et déontologie médicales
L'éthique médicale, qui remonte au serment d'Hippocrate, fait partie intégrante de l'exercice de la médecine. Toutefois, elle est formulée par les corporations, s'incarnant parfois dans des codes déontologiques quasi juridiques ; dès lors, elle relaie nécessairement les valeurs inhérentes à la recherche médicale elle-même. Au , la déontologie médicale a pris en compte l'importance croissante des droits de l'homme, les organisations internationales comme l'Association médicale mondiale (AMM) ou l'Organisation mondiale de la santé (OMS) se situant ainsi au confluent de ces deux traditions.
Cette convergence s'est concrétisée dans le Code de Nuremberg de 1947, rédigé à la suite des expérimentations perpétrées par les nazis sur des cobayes humains. Elle conduit à légitimer l'opposition et la résistance des médecins envers des pratiques autoritaires ou des États non démocratiques, par exemple dans la Déclaration de Hawaii de 1977 de l'Association mondiale de psychiatrie en matière d'internement psychiatrique pour des motifs politiques.
Émergence de la bioéthique vers les années 1960
Mais la bioéthique, en tant que domaine non réservé aux médecins, s'est développée davantage dans les années 1960–70, en conjonction avec les avancées du progrès scientifique et les questions que celui-ci posait. Le néologisme de « bioéthique » lui-même a été forgé par Van Rensselaer Potter dans Bioethics: Bridge to the Future (1971).
Les années 1960 ont vu émerger dans les pays industrialisés un certain nombre de revendications tenant aux droits et à l'autonomie de la personne, conduisant à des changements sociaux importants comme :
la dépénalisation du suicide, de l'avortement, de l'homosexualité ;
plus généralement la libération sexuelle ;
la légalisation du divorce, de la contraception.
Certains penseurs, dont les théologiens Joseph Fletcher et Paul Ramsey par exemple, ont critiqué le paternalisme des médecins ; d'autres, tel le scientifique Henry K. Beecher, les manquements éthiques à l'égard des sujets d'expériences médicales.
Ces critiques ont été progressivement développées dans les années 1970 par les philosophes D. Callahan et D. Clouzer, la sociologue Renee Fox, ou encore le mouvement anti-psychiatrique.
En 1969, le psychiatre Willard Gaylin et le philosophe catholique Daniel Callahan fondent l' Institute of Society, Ethics and the Life Sciences, qui deviendra The Hastings Center (Article en anglais). Dès 1973, Callahan présente, dans The Hastings Center Report, la bioéthique en tant que discipline.
Un deuxième centre, le Joseph and Rose Kennedy Institute for the Study of Human Reproduction and Bioethics, qui compte un Center for Bioethics, est créé en 1971. Celui-ci publie à partir de 1977 l’Encyclopedia of Bioethics, puis à partir de 1991 le Kennedy Institute of Ethics Journal.
Pour ce journal, la bioéthique concerne non seulement l'ensemble des problèmes liés ou non aux thérapies, mais aussi les dimensions sociopolitiques des progrès biomédicaux comme la possibilité d'utiliser les techniques à des fins autres que strictement thérapeutiques. Par exemple :
la sélection du sexe par diagnostic prénatal ;
la PMA chez la femme ménopausée
Cela englobe l'ensemble du règne animal et végétal.
En 1979, est publié le rapport Belmont.
Trois approches de la discipline
Marie-Hélène Parizeau, professeur de philosophie à l'Université Laval, distingue trois approches principales en bioéthique :
le « principisme » de Tom Beauchamp et James Childress, exposé dans Principles of Biomedical Ethics (1979), qui formalise quatre principes formels (principe d'autonomie, de bienfaisance, de non-malfaisance et de justice, ou fair opportunity), l'arbitrage entre ceux-ci étant laissé aux acteurs eux-mêmes ;
l'approche de Tristram Engelhardt, qui penche pour une « éthique pluraliste et séculière », refuse de donner priorité à quelque approche morale que ce soit (qu'elle soit fondée sur la raison, l'intuition ou la religion) pour laisser place à une négociation entre la pluralité des acteurs (il convient de noter que cette pensée s'exprime avant tout dans la première édition de ses Fondations of Bioethics -1986- ; la seconde, publiée après sa conversion à l'orthodoxie en 1996 prend ses distances vis-à-vis de la première édition) ;
enfin le modèle casuistique et « contextualiste » développé par Albert R. Jonsen et Stephen Toulmin.
Outre ces modèles principaux, M.-H. Parizeau note aussi les approches de David Thomasma, celle des narrative ethics et enfin celle, féministe, de l'éthique de la sollicitude.
La présence plus faible de la bioéthique en tant que philosophie conduit, en France, à laisser le champ libre à d'autres discours normatifs, tels que le discours médical et scientifique, le discours religieux et le discours juridique.
Domaines
Biotechnologies appliquées à l'homme
La bioéthique est devenue un sujet d'actualité, à la suite des manipulations génétiques effectuées sur les plantes alimentaires, au clonage et à l'utilisation d'embryons humains. Historiquement, elle est apparue au moment où le pouvoir fourni par la médecine est devenu plus important (maîtrise de la fécondité par les femmes grâce à la pilule contraceptive, apparition des premiers services de soins intensifs avec la possibilité, inconnue jusqu'alors, de l'acharnement thérapeutique et la difficulté inédite qu'il y avait à prendre la décision d'arrêter un traitement devenu futile). De même, l'évolution de l'attitude à l'égard de la science faisait qu'elle ne bénéficiait plus d'une aura systématiquement positive (Bombe atomique, expériences des médecins nazis). Enfin, Harry Beecher, dans un article qui fait date dans l'histoire de la bioéthique, avait dénoncé des expériences médicales moralement inacceptables.
Bioethics International publie un indicateur sur le niveau d’éthique des essais cliniques des compagnies pharmaceutiques.
Procréation humaine
Parmi les questions préoccupant les éthiciens pour leurs enjeux nouveaux dans ce domaine, de manière non exhaustive, on peut citer :
l'assistance médicale à la procréation a été l'un des premiers objets de réflexion de la bioéthique, pour son potentiel eugéniste. Ainsi, en France, le Comité consultatif national d'éthique pour les sciences de la vie et de la santé (CCNE) a été créé en 1983 après la première naissance par Fivete en 1982 ;
la contraception ;
l'avortement ;
le don et l'usage d'éléments et produits ou sous-produits du corps humain (don de gamètes ou d’embryons ; don de sperme, don d'ovules dans le champ de la reproduction) ;
la privatisation de banques d'organes ou de greffons (de sang de cordon par exemple) ;
l'hypothèse d'une gestation de l’embryon humain par des espèces non humaines ;
les questions de clonage humain (thérapeutique ou non) ;
le diagnostic prénatal ou préimplantatoire ;
la connaissance de caractères génétiques et la thérapies géniques ;
l'eugénisme (stérilisation de handicapés mentaux et de personnes à risque génétique…) ;
le statut juridique de l'embryon et du fœtus (lié en droit français à la « dignité de la personne humaine ») ;
la recherche sur l'embryon et l'utilisation d'embryons surnuméraires ;
les cellules-souches. La recherche sur les cellules-souches humaines est autorisée, en France, à titre exceptionnel, et uniquement à partir des embryons surnuméraires.
les neurosciences, dont les progrès permettent peu à peu de lire, voire de modifier l'activité du cerveau ;
les nanobiotechnologies.
Génie génétique
Si la transgénèse pose le problème de la bioéthique, les réactions les plus fréquentes face au génie génétique sont largement fonction de l'objectif final, plus que de l'organisme concerné, tout du moins lorsque cet organisme n'est pas d'origine humaine. En 1975, la conférence d'Asilomar avait déclaré un moratoire sur ces recherches, le temps de la réflexion, qui a été levé par la suite.
Ainsi, le génie génétique ayant des buts médicaux et pharmaceutiques (fabrication de vaccins, thérapie génique, diagnostic prénatal) est-il mieux perçu que les manipulations ayant des buts alimentaires ou ludiques (OGM, clonage d'animaux familiers) qui soulèvent beaucoup plus de problèmes.
Les manipulations humaines (profil génétique, clonage reproductif, amélioration) sont de plus en plus débattues par la communauté scientifique.
Brevetage du vivant
Le problème du brevetage du vivant consiste à savoir si une séquence de gènes est brevetable et si les applications de sa découverte, médicaments, tests le sont également. C'est un enjeu de première importance pour les entreprises qui ont investi des sommes d'argent considérables dans le décodage du génome humain, mais également pour les éventuels progrès de la connaissance induits par la découverte de ces gènes. En outre, la question des brevets de médicaments pose le problème de l'accès au soin pour les plus pauvres. Une législation mal adaptée pourrait conduire à la biopiraterie.
Selon une déclaration de l'Unesco du 11 novembre 1997, le génome humain est un patrimoine de l'humanité et il ne peut faire l'objet de commercialisation. Le décodage du génome ne peut être breveté ; mais à partir de ce décodage, les applications thérapeutiques peuvent l'être.
Outre les problèmes relatifs au brevetage des gènes, de nombreuses autres affaires ont été soulevées devant les juges ( en 1990, la Cour suprême de Californie ayant admis la possibilité pour les médecins de breveter une lignée cellulaire, similaire à la lignée cellulaire HeLa, créée à partir des cellules d'un patient, sans son consentement. En France, le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) a examiné ce problème dans son avis (2006) sur la « commercialisation des cellules souches humaines et autres lignées cellulaires ».
Interventions sur le corps humain
Le premier code d’éthique sur l’expérimentation humaine est attribué au chirurgien américain William Beaumont en 1833 et la première réglementation de l’histoire encadrant l’expérimentation sur des êtres humains émane de la Prusse en 1900 à la suite du scandale de l'affaire Albert Neisser.
Prélèvements d'organes et de tissus : la vente d'organe étant interdite dans la plupart des pays (seul l'Iran a légalisé la pratique en 1988), les législateurs ont dû définir comment la pénurie d'organes devait être gérée. En France, a été créé en 1992 un registre des refus, qui consigne tous les refus au don d'organe. Le don de cellules souches et le clonage thérapeutique sont également sujets à controverses.
prothèses ;
Gestion des banques d'organes ;
Neurochirurgie : en Russie, par exemple, il était légal d'opérer (même sur des mineurs) le cerveau de personnes, afin de limiter leurs comportements violents jusqu'en 1950;
Utilisation des psychotropes…
Vieillir et mourir
Acharnement thérapeutique (à partir de quel moment faut-il considérer que le traitement devient trop lourd ?) ;
Euthanasie ; aide médicale au suicide ; Limitations ou arrêt des thérapeutiques actives (LATA) en réanimation
Soins palliatifs ;
Contrôle de la sénescence (personnes atteintes de la maladie de Parkinson…).
Tri des malades en situation de catastrophe sanitaire.
Expérimentation
Expérimentation à visée thérapeutique ou de recherche ;
Quelles sont les personnes admises (volontaires, prisonniers, personnes saines, malades, handicapés mentaux…) ; en France, elle est interdite sur les personnes en état végétatif chronique, ainsi que sur les personnes en état de mort cérébrale, sauf, dans ce dernier cas, si la personne a fait don de son corps à la science ;
Embryons surnuméraires utilisés pour la recherche (voir en France la décision du Conseil constitutionnel du concernant la loi relative au respect du corps humain et la loi relative au don et à l'utilisation des éléments et produits du corps humain, à l'assistance médicale à la procréation et au diagnostic prénatal) ;
L'utilisation des données de santé à caractère personnel dans la recherche…
Interventions sur les êtres et les milieux non humains
Le concept de bioéthique est, dans la pratique, souvent limité à la bioéthique humaine, alors qu'étymologiquement le terme s'applique bien à toutes formes du vivant, animaux et plantes compris. Selon ce sens plus général, on est amené à s'intéresser notamment aux domaines suivants :
expérimentation sur les animaux ;
droits des animaux et utilisations diverses des animaux par l'homme ;
préservation des espèces (animales ou végétales), question de la biodiversité : des études récentes démontrent que la biodiversité des milieux aquatiques aide à la reconstitution plus rapide des stocks de poissons ;
incidences de la société industrielle sur la biosphère (nouveaux produits mutagènes, organismes génétiquement modifiés…) ;
armes biologiques ;
clonage sur les plantes (depuis plus d'un millénaire en Chine) ou les animaux ;
transgénèse…
Nourriture issue d'animaux clonés
En 2020, la viande issue d'animaux ayant été clonés est de plus en plus fréquente, elle est légale dans certains pays comme les États-Unis, où la Food and Drug Administration (l'Agence américaine du médicament et de l'alimentation) a déclaré que la consommation de lait et viande produites par des animaux clonés était sans risque. Le Brésil et le Canada autorisent également la consommation de ce genre de produits. En Europe, certes aucune demande d'autorisation de vente de viande ou lait de clones n'a été faite mais il n'est pas impossible que nous ayons déjà mangé quelques-uns de leur descendants car jusqu'en 2015 les clones ne faisaient pas l'objet d'une législation, et la viande a pu aussi être importée d'Amérique. L'Agence européenne de sécurité des aliments n'a cependant pas d'inquiétudes, en 2017, pour la santé humaine. Rien n’interdit non plus l’importation directe de viande ou de lait issus des enfants de ces clones, nés à l’étranger.
Plusieurs rapports provenant d’agences de sécurité et en particulier de l’AFSSA, de l’AESA (Agence Européenne de Sécurité Alimentaire) et la FDA tentent d’établir des règles permettant de déterminer si les produits issus des clones sont sains ou non pour les consommateurs. Selon ces rapports, après six mois, un clone ne se distingue presque en rien qui soit mesurable des animaux contrôlés. Un vétérinaire appliquant les règles classiques permettant de déterminer si la carcasse d’un animal peut être introduite dans les circuits de consommation, donnerait apparemment sans hésiter son autorisation pour la consommation des carcasses des clones de plus de six mois. Cependant, certains vétérinaires et scientifiques suggèrent que les clones ont une sensibilité un peu augmentée vis-à-vis de certaines maladies infectieuses, mais surtout qu’ils ne doivent pas être totalement sains étant donné leurs débuts souvent difficiles dans la vie. Jean-Louis Peyraud, chercheur à l'Institut national de recherche agronomique a déclaré : « Des cas de veaux à trois pattes ou d'animaux à deux têtes ont été rapportés». Toutes ces observations ont conduit la FDA et l’AESA à publier, en 2008, chacune un rapport sur les risques alimentaires de la consommation des produits issus des clones, après avoir pris en compte les avis des représentants de la société civile. Les deux organisations ont alors conclu que rien ne pouvait faire supposer que la consommation de produits issus du clonage comporte un risque alimentaire, mais que cependant cette observation ne reposait pas sur assez de données et qu'il serait souhaitable d'augmenter les études sur le clonage.
Bioéthique et nature
Le concept de nature a été utilisé par certains, parfois de façon arbitraire, comme critère du Bien.
Aujourd'hui, l'homme aurait acquis le pouvoir technique de créer du nouveau dans la nature et dans l'espèce humaine. Il faut cependant nuancer cette position puisque la sélection par l'homme des caractéristiques génétiques qui lui convenaient sur les plantes et les animaux remonte à plusieurs millénaires (plantes greffées, création de races d'animaux…). Ce pouvoir direct des individus sur le génome, pour satisfaire leurs intérêts, nous fait porter un nouveau regard sur l'évolution de la vie telle que nous la connaissons (théories de l'évolution). La question des bénéfices et des risques impliqués se pose.
De nombreuses personnes redoutent une appropriation de la nature par l'homme et réclament la (re)définition des règles morales actuelles.
La vision la plus traditionaliste demeure assez anthropocentriste et pose comme exigence la minimisation de l'impact de l'homme sur son environnement, de façon à pouvoir le conserver intact et propre à la vie humaine (vie des générations futures). Cette vision est celle couramment suivie en France.
Une approche différente cherche à replacer l'homme au sein de la biosphère. Elle repose sur le concept d'écologie profonde et soutient que l'homme n'a pas plus de droits que les autres espèces vivantes et doit respecter la nature, fût-ce à ses dépens. Il est à noter cependant, que les activités du vivant contribuent à modifier son environnement, comme l'ont fait par exemple, les premières plantes qui ont colonisé la planète, en modifiant la composition de l'atmosphère terrestre par leurs rejets d'oxygène et de dioxyde de carbone.
Critique de l'anthropocentrisme par la bioéthique utilitariste
Le courant utilitariste anglo-saxon, principalement développé par les anglophones Jeremy Bentham et John Stuart Mill, redéfinit les personnes qui sont le sujet de la bioéthique ; c'est la définition actualiste des personnes. Selon eux, les personnes sont définies par certaines caractéristiques, en particulier : la capacité de souffrir, la conscience de soi, la capacité de communiquer, la possession d'intérêts, de projets, d'une rationalité…
Les êtres humains qui n’actualiseraient pas ces conditions ne sont donc pas considérés comme des personnes, par exemple : les embryons, les nouveau-nés, les déments, les comateux
À l'inverse, il y a des personnes qui ne sont pas des êtres humains, comme certains animaux supérieurs (grands singes anthropoïdes…), auxquels certains attribuent justement les caractéristiques de la personne sans pourtant pouvoir utiliser ce terme. En philosophie de l'esprit, H.G. Frankfurt définit précisément ce qui constitue une personne. Suivant cette position, un type d'entité ne peut être considéré comme une personne que s'il possède des volitions de second degrés. Autrement dit, si cette entité désire désirer faire X et si son désir de « désirer faire X » forme sa volonté, alors c'est une personne.
L’enjeu de la bioéthique n’est alors plus ni obligations ni devoirs, ni valeurs en soi, mais la satisfaction des intérêts des différents êtres, humains ou animaux. C'est l'« éthique des intérêts ». Tous les intérêts se valent et doivent être pris en considération d'égale manière ; ils ne sont pas jugés en eux-mêmes. Le principe directeur de cette éthique est ainsi le principe de justice distributive : il faut satisfaire le plus possible d’intérêts du plus grand nombre de personnes, quels qu'ils soient. Les deux principaux intérêts sont la recherche du bonheur et éviter la souffrance ; la moralité d'une action est une réalité qui peut être démontrée et mesurée, à partir de ces motivations élémentaires des êtres vivants sensibles.
Dans ce but, la bioéthique utilitariste introduit la notion de bilan éthique. Ainsi, une vie peut être sauvée aux dépens d'une autre si la qualité de la vie sauvée dépasse celle de la vie sacrifiée. Par exemple, un porc (espèce biologiquement très proche de l'homme et de taille similaire, donc potentiellement intéressante pour des greffes d'organes) est généralement jugé avoir une vie moins riche, moins épanouie, et donc de moindre qualité que celle d'un humain. Le sacrifice du porc pour sauver l'humain serait donc moralement défendable.
Toutefois, les utilitaristes indiquent également que certaines vies humaines peuvent être si dégradées (personnes « légumes », comas profonds irréversibles, personnes dont les souffrances sont extrêmes et incurables) que leur qualité est inférieure à la qualité de vie de certains animaux. Ainsi, pour être cohérent, il ne faudrait pas seulement permettre l'utilisation de xénogreffes, mais également ne pas rejeter a priori l'utilisation des organes de certains humains grabataires.
La démarche utilitariste est une démarche rationnelle qui consiste à mettre en balance le positif et le négatif d'une action eu égard à ses conséquences globales. Autrement dit, une action est moralement acceptable à partir du moment où elle est jugée plus utile que nuisible, non pas du seul point de vue de la personne qui agit mais du point de vue du bien commun de l'ensemble des personnes que cette action affecte. Tout le questionnement éthique réside alors dans l'évaluation du bilan d'une action, et de nombreux débats et polémiques naissent de la difficulté de cette évaluation.
Néanmoins, ce courant fait l'objet de beaucoup de critiques, en particulier parce qu'il ouvre la voie à de nombreuses dérives. Ainsi, par exemple que l'euthanasie des personnes âgées serait globalement utile, car d'un côté elle ferait faire de substantielles économies profitant à tout le monde, et de l'autre côté elle ne serait selon eux que peu préjudiciable aux personnes concernées qui ne perdraient que quelques années d'une vie de déchéance et de souffrance.
De plus, en droit, tout être humain est détenteur de droits (droits de l'homme) ; il est théoriquement impossible de les enfreindre. Il faut nuancer cette position, cependant, puisqu'elle revient en partie à reporter le débat sur la qualification au sens scientifique de ce qu'est l'être humain. On pourrait ainsi, par exemple, dire que les embryons ne seraient pas des êtres humains.
Droit et bioéthique
Le Code de Nuremberg (1947) est un code déontologique composé de dix règles sur l'expérimentation humaine. La première de ces règles est le des personnes ; l'expérimentation doit être nécessaire ; on doit évaluer la proportionnalité entre les risques pour le patient et le bénéfice pour la science ; le but de l'expérimentation doit être scientifique. C'est à ce titre que les médecins nazis ont été condamnés, le tribunal jugeant qu'en vertu de la dignité de la personne, le principe de non-rétroactivité de la loi ne s'appliquait pas.
L'assemblée de l'Association médicale mondiale à Helsinki en 1964, puis la conférence internationale de Manille de 1981, s'inspirant des travaux de Nuremberg, ont émis des déclarations internationales sur l'expérimentation. À la suite de Nuremberg et Manille, les pays vont peu à peu encadrer les expérimentations.
Droit français
En France, il faut attendre la loi du 20 décembre 1988 pour que soit réglementée l'expérimentation humaine, qui se limite à celle effectuée sur des consentants. La loi pose le principe général de la non-rémunération des expérimentations.
Par la suite, la loi du sur le corps humain, le don et l'utilisation des éléments et produits du corps humain, a posé les bases du droit actuel en matière de bioéthique, en particulier le principe de la non-patrimonialité du corps humain, qui interdit par exemple la vente d'organes, n'autorisant que le don.
Avec la loi du modifiant celle de 1994, le terme de « bioéthique » apparaîtra pour la première fois en droit positif français. Ces 2 lois traitent de deux thèmes majeurs : la question du clonage de l'embryon et des prélèvements d'organes.
L'article 40 de la loi prévoyait une révision en 2009. Elle fut repoussée à 2010, et s'appuyait sur un rapport, qui contient 95 propositions dont le maintien de l'interdiction de gestation pour autrui, de la recherche embryonnaire, sauf dérogation (limitée à 5 ans comme c'était déjà le cas).
Le rapport proposait aussi de maintenir l'interdiction de transfert d'embryon post-mortem, sauf pour des femmes concernées par un projet parental engagé et interrompu par la mort du conjoint. Une notion de don croisé (échange anonyme d'organe compatible entre 2 familles) était proposée.
Les conditions de l'aide à la procréation pourraient être assouplies : il fallait 2 ans de vie commune pour les personnes pacsées (et il devait s'agir d'un homme et d'une femme), avec priorité aux personnes ayant un problème médical.
La trisomie pourrait être systématiquement recherchée lors du diagnostic préimplantatoire comme le demandait le CCNE en octobre 2009.
Ce rapport de 2010 qui comprend un bilan de l'application des trois lois du et et de celle du , définit les enjeux éthiques et juridiques posés par les évolutions scientifiques, pour éclairer les discussions préparatoires à la loi du .
Les grandes questions listées par le rapport au cours des auditions sont :
l'assistance médicale à la procréation ;
le diagnostic prénatal ;
les droits de la personne ;
les caractéristiques génétiques ;
le don et l'usage d'éléments et produits ou sous-produits du corps humain ;
la recherche sur l'embryon, les cellules souches, le clonage thérapeutique ;
et des questions émergentes posées par les neurosciences et les nanobiotechnologies.
Apparition du débat sur le clonage
La loi française de 1975 garantissait déjà « le respect de tout être humain dès le commencement de la vie » et la possibilité de porter atteinte à ce principe en cas de nécessité. Mais à la suite de la naissance de Dolly, le premier animal cloné, l'OMS, l'Unesco, et le Parlement européen partagent leur souhait de traiter le clonage plus sérieusement. Cela conduit également la France à revisiter les lois de 1994 encadrant sa pratique.
Ainsi un avant-projet est déposé en 2000 et voté en 2004. De cette réforme naît l'Agence de la biomédecine qui remplace l'Établissement Français des Greffes et aboutit à l'interdiction du clonage en France, et à d'autres réformes juridiques.
Puis en 2011, il y a une avant-réforme éthique, suivie d'un débat public sous forme d'états généraux organisés par le Comité Consultatif National d'éthique. Ses débats sont ouverts au public depuis janvier 2018 afin de répondre à la problématique , et sont accompagnés d'une consultation citoyenne.
En juin 2018, la nouvelle version de la loi bioéthique repose sur les principes de la dignité, la liberté et de la solidarité. En 2019, les lois relatives à la bioéthique sont articulées autour de sept titres structurants.
Apparition du débat sur la PMA
En 1982, est né le premier enfant d'une fécondation in-vitro. En 1983 est créé le Comité Consultatif National d’Éthique pour les sciences de la vie et de la santé, le CCNE ayant pour but de soulever les problèmes éthiques et les questions sociales liées aux avancées médicales. Les conditions pour avoir droit à une fécondation in-vitro sont fixées par les lois bioéthiques de juillet 1994.
En 2011, la congélation d'ovocytes ultrarapide est autorisée augmentant le droit à la PMA (procréation médicalement assistée) pour les couples présentant une infertilité biologique ou pouvant transmettre une maladie grave à leur enfant. Après l'autorisation du mariage homosexuel en France en 2013, les nouvelles lois jugent des adultes du même sexe capables d'être parents, en ayant, par exemple recours à l'adoption. Les personnes désirant alors un enfant biologique mais interdits à la PMA, comme les femmes seules ou couples lesbiens ont eu recours à l'intervention en d'autres pays comme l'Espagne ou la Belgique. En 2015, le Haut Conseil à l'égalité entre les hommes et les femmes propose un avis au gouvernement afin d'étendre l'accès à la PMA.
Lors de l'ouverture des état généraux de la bioéthique en mai 2018, l'ouverture de la PMA pour toutes les femmes était un des neuf thèmes à l'ordre du jour. En septembre de cette année, la CCNE se déclare favorable au projet afin de pallier la souffrance des personnes concernées en considérant leurs infertilités résultant d'orientations personnelles. En juillet 2019, la ministre française de la solidarité et la ministre de la justice ont présenté au conseil des ministres le projet de loi bioéthique visant à supprimer l’exigence d'une infertilité biologique pour recourir à la PMA, et cela entièrement pris en charge par l'État français. En 2020, le Sénat vote pour autoriser la PMA pour tous mais sans prendre en charge le coût de l'intervention pour les couples lesbiens ou femmes célibataires.
Droit européen
Convention d'Oviedo
Conseil « Directive 89/381/CEE du Conseil du 14 juin 1989 élargissant le champ d'application des directives 65/65/CEE et 75/319/CEE concernant le rapprochement des dispositions législatives, réglementaires et administratives relatives aux spécialités pharmaceutiques, et prévoyant des dispositions spéciales pour les médicaments dérivés du sang ou du plasma humains », Journal officiel du 28 juin 1989 , qui qualifie le sang et le plasma humain de « matières premières », pouvant être mises sur le marché.
CEE « Directive 93/41/CEE du Conseil du 14 juin 1993 abrogeant la directive 87/22/CEE portant rapprochement des mesures nationales relatives à la mise sur le marché des médicaments de haute technologie, notamment ceux issus de la biotechnologie », Journal officiel du 24 août 1993 (version html).
Parlement européen « Directive 2001/20/CE du Parlement européen et du Conseil du 4 avril 2001 concernant le rapprochement des dispositions législatives, réglementaires et administratives des États membres relatives à l'application de bonnes pratiques cliniques dans la conduite d'essais cliniques de médicaments à usage humain ». Journal officiel du mai 2001, . (version html)
Parlement européen et Conseil de l’UE « Directive 2004/23/CE du Parlement européen et du Conseil du 31 mars 2004 relative à l'établissement de normes de qualité et de sécurité pour le don, l'obtention, le contrôle, la transformation, la conservation, le stockage et la distribution des tissus et cellules humains », Journal officiel du 7 avril 2004, (version html) sur le don de gamètes et l'assistance médicale à la procréation (dont la transposition en droit français a été complétée par le décret () du ; permet l'implantation d'embryon sur tout le territoire de l'UE.
L'Europe fait plus reposer la bioéthique sur la recherche d'un sens incarné, indépendant de la situation actuelle (la personne n'est pas propriétaire de son corps).
Morale dans la science
Question philosophique du respect de la personne et du vivant en général
On ne peut aborder la question philosophique du respect de l’être vivant sans invoquer l’impératif catégorique kantien : « agis de telle façon que tu traites l’humanité, aussi bien dans ta personne que dans tout autres, toujours en même temps comme fin, jamais simplement comme moyen ».
Cette maxime constituerait pour certains le fondement même de la bioéthique : le principe de respect de la dignité humaine comme « principe matriciel » de la bioéthique.
Kant développe le principe de dignité comme « valeur intérieure absolue » qui exprime une exigence de non-instrumentalisation de l’être humain (en matière d’expérimentation biomédicale ou de transplantation d’organes par exemple). On peut néanmoins douter de la pertinence de l’application quasi systématique de cette référence à l’ensemble des questions que traite la bioéthique. D’une part le principe de dignité de l'humain occulte la question philosophique relative aux autres êtres vivants. D’autre part, ce principe érigé en valeur absolue risque d’entrer en conflit avec d’autres principes telle que la liberté par exemple.
Les êtres vivants représentent, dans le langage courant, à la fois les êtres humains, les animaux et les végétaux. .
La Charte de l’environnement insérée depuis 2005 dans le préambule de la Constitution française, ainsi que la « déclaration universelle sur la bioéthique et les droits de l’homme », adoptée la même année par l’Unesco, sont des exemples pertinents de ce « recentrage » de la bioéthique et des textes dans lesquels elle s’exprime.
Pour ce qui est des conflits de valeur que peut entraîner la promotion unilatérale du principe de respect de la dignité humaine, on peut citer, par exemple, le débat actuel sur l’euthanasie entre ceux qui revendiquent sa légalisation au nom du droit de mourir dans la dignité et ceux qui militent contre cette pratique au nom de ce même principe interprété différemment. D'un côté, la dignité de la personne est comprise comme le respect du droit de la personne à choisir sa mort et à ne pas « perdre » sa dignité dans la maladie ; de l’autre, cette dignité est une valeur absolue sur laquelle l’homme individuel n’a aucun pouvoir puisqu'elle appartient à l’humanité dans son ensemble et le respect de cette dignité est compris comme l’accompagnement du malade jusqu'à sa mort sans autre forme d’assistance portant directement atteinte à la vie.
Si la référence à la philosophie kantienne est très utilisée à l’appui des réflexions de bioéthique, on peut néanmoins remarquer qu’avec la révolution biotechnologique, la philosophie morale traditionnelle n’apparaît plus suffisante pour répondre à toutes les nouvelles questions éthiques posées. Depuis le siècle des Lumières, la réflexion philosophique s’était plutôt concentrée sur l’humain en tant que citoyen, individu libre, raisonné et raisonnable. Cette réflexion s’est traduite concrètement par la promotion des droits de l’homme au moment de la Révolution française.
Or le défi que posent les progrès actuels des sciences et des techniques à la philosophie contemporaine est de réfléchir aux valeurs propres à l’humain et à son rapport au corps, voire au vivant en général (animaux, environnement).
Pour certains, le débat bioéthique ferait naître une nouvelle génération de droits de l’homme (après les droits civils et politiques, économiques et sociaux, collectifs) voire serait en rupture avec la conception traditionnelle des droits de l’homme. « Les droits de l’homme ainsi revisités ne perdent-ils pas en effet leur essence politique libérale pour asseoir des valeurs morales et contraindre la science ? ».
Le débat entre la primauté de la dignité humaine versus la liberté individuelle est de nouveau mis en exergue au sein même des textes fondateurs de la bioéthique.
En effet, la plupart de ces conventions font référence à un nouveau système de valeurs. La promotion du principe de « dignité de la personne » diffère considérablement de celui de liberté et d’autonomie proclamé par la philosophie des droits de l’homme.
Le choix moral, juridique ou politique d’accorder la primauté à la dignité au détriment de la liberté dans certains contextes (comme en matière de fin de vie ou de procréation assistée, par exemple) est révélateur d’une conception renouvelée de la société. Ce changement de valeurs de référence fait suite à la prise de conscience du pouvoir démesuré que la science offre aujourd'hui à l’homme sur son propre destin.
Finalement, les réflexions philosophiques contemporaines concernant cette révolution biotechnologique se situent principalement entre deux extrêmes : la « technophobie » représentée par Hans Jonas et son heuristique de la peur et la « technophilie » représentée par Engelhardt.
Mais la plupart des philosophes proposent un juste milieu entre ces deux extrêmes qui vise à ne pas rejeter les progrès scientifiques en se laissant aller au catastrophisme ambiant tout en régulant les pratiques et définissant des valeurs pour la société. La primauté de la dignité humaine dans certains cas ne serait alors pas contraire à la liberté mais en fixerait les limites afin d’assurer la nécessaire cohésion sociale et la survie de l'espèce humaine.
Militance et droit du handicap
Historiquement, la bioéthique et le handicap ont eu une relation étroite mais conflictuelle. Malgré un intérêt commun à faciliter les bons soins médicaux et les choix individuels, les militants des droits des personnes handicapées et les bioéthiciens ont souvent des approches très différentes. D'un point de vue bioéthique général, prévenir ou guérir les déficiences est une chose morale. Le handicap étant perçu comme un écart par rapport à une norme de santé, la restauration d'un fonctionnement et d'une santé normaux pour les corps et les esprits déficients, ou idéalement la prévention d'une telle situation, est valorisée de manière positive. Toutefois, du point de vue des droits des personnes handicapées, le handicap fait partie du continuum de l'expérience humaine. La question n'est pas de prévenir ou de guérir les déficiences, mais de savoir comment faire en sorte que toutes les personnes handicapées jouissent des mêmes droits et des mêmes possibilités que les autres.
Les arguments liés à l'éthique du rationnement des soins de santé peuvent devenir très philosophiques, et il existe une longue histoire de frictions entre le mouvement des droits des personnes handicapées et le domaine de la bioéthique. Par exemple, en 2003, l'éminente militante des droits des personnes handicapées et avocate Harriet McBryde Johnson a publié un article dans le New York Times Magazine sur son récit à la première personne de rencontres professionnelles avec le bioéthicien renommé Peter Singer. Johnson a contesté les vues de Singer selon lesquelles les nouveau-nés handicapés ne devraient pas recevoir de traitement susceptible de leur sauver la vie et qu'il est éthiquement admissible de les euthanasier.
Il existe un écart entre les déclarations des personnes handicapées sur leur qualité de vie et les estimations des prestataires de soins de santé, connu sous le nom de « paradoxe du handicap » (par exemple, Ubel, Loewenstein, Schwarz et Smith, 2005).
Enjeu politique
La bioéthique, née des interrogations éthiques posées par l’usage des « nouvelles » technologies médicales et aux enjeux de pouvoir qu’elles mettent en avant, est, sous cet angle, un domaine de réflexion relativement récent qui se trouve au carrefour de trois disciplines anciennes et ancrées dans la société que sont la morale (philosophique ou religieuse), la science et le politique.
Néanmoins, si le politique, la morale et la science entre autres se réunissent pour dialoguer au sein des institutions de bioéthique nationales et internationales, leurs différences majeures de point de vue constituent souvent un frein à la prise de décision.
Le monde de la bioéthique est essentiellement un monde discursif, de débats alors que la politique et la science se situent plutôt au niveau de l’action. Mais cet accent mis sur le dialogue n’est-il pas aussi révélateur d’un nouveau mode de gouvernement qui cherche à dialoguer, faire participer plutôt qu’à surveiller et punir ?
Il n’est pas anodin que ces dernières années, les néologisme « biopolitique » et « biopouvoir » inventés par Michel Foucault, pour décrire cette nouvelle forme de pouvoir qui s’intéresse aux rapports intimes des sujets à leur corps, se soient formés sur la même base que celui de « bioéthique ». Quel est donc ce « bio » qui est au cœur de nos sociétés contemporaines ? Est-ce le vivant saisi par la science avec les révolutions en matière de procréation, de fin de vie, de génétique, etc ? Sont-ce les sciences humaines et sociales qui cherchent à comprendre la vie ? Est-ce le politique voulant avoir une emprise sur les corps ?
L’évolution actuelle de la bioéthique et la place de plus en plus importante que prend cette réflexion au sein du monde politique, des médias et de la société témoigne que l’enjeu est de taille et que les questions auxquelles la bioéthique cherche à répondre sont essentielles pour l’avenir de nos sociétés. Ces réponses faites par les acteurs publics constituent des choix de société fondateurs au sens où ils portent sur les valeurs que la société se donne pour fonctionner et vise à la création de normes sociales. « Dès lors que les politiques en matière de recherche et de santé publique deviennent un des points clés du lien social, nous sommes inévitablement conduits à nous interroger sur la capacité de nos institutions politiques à nous permettre d’en conserver la maîtrise et de dresser des perspectives à leur développement ».
On assiste ainsi à une multiplication des instances de bioéthique.
En France, le Comité consultatif national d'éthique a été créé en 1983. Il a pour mission de rendre des avis sur les problèmes éthiques que pose le progrès des sciences et des techniques. Pour la première fois, une instance pluridisciplinaire se voyait confier le rôle d’animer un débat public sur les problèmes soulevés par l’évolution des sciences et des techniques. Mais cette instance, comme son nom l’indique, n’est que consultative, et laisse le soin aux autorités compétentes de fixer les règles. Est-ce cette difficulté à conjuguer de concert l’éthique et le droit qui conduit, après 25 ans de fonctionnement, à une réflexion, voire une volonté politique, de modifier l’organisation du comité ? Il est vrai qu’existe désormais dans le paysage normatif de la bioéthique une Agence de la biomédecine dont les attributions normatives s’étendent également à la réflexion éthique.
Au niveau international, le Comité directeur pour la bioéthique (CDBI) du Conseil de l’Europe ou les comités international et intergouvernemental de bioéthique de l’Unesco ont une activité importante et une influence certaine sur les grandes thématiques de la réflexion bioéthique.
Parallèlement, le « biodroit » se développe et l’activité législative se veut dynamique avec l’adoption en France depuis 1994 de lois dites de bioéthique (révisées une première fois en 2004, une deuxième révision devant être mise en œuvre à partir de 2009).
Finalement, la volonté exprimée du président de la République laisse penser que les principes et valeurs issus des réflexions bioéthiques pourraient bientôt être inscrits au préambule de la Constitution de la , preuve que la bioéthique, déjà présente dans la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne, est bien un enjeu politique.
Point de vue religieux
Pour les principales questions éthiques touchant à la vie, l'Église rappelle la valeur incomparable de la personne (Dignitas Personae, 2008). Dès l'origine du christianisme, la prédication apostolique a toujours enseigné aux chrétiens d'obéir aux pouvoirs publics légitimement constitués, mais elle a donné en même temps le ferme avertissement qu'« il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes » (Ac 5, 29). À ce titre, Michel Aupetit, archevêque de Paris, explique que l'Église n'agit pas comme « un lobby » sur les sujets éthiques mais que prendre la parole est « un devoir de conscience ».
Il est ainsi des pratiques, comme l'avortement, l'euthanasie..., que l'Église considère comme des crimes qu'aucune loi humaine ne peut prétendre légitimer : « Des lois de cette nature, non seulement ne créent aucune obligation pour la conscience, mais elles entraînent une obligation grave et précise de s'y opposer par l'objection de conscience ».
En France, Bruno Saintôt, , expert en bioéthique auprès de la Conférence des Évêques de France, relève trois types d'enjeux pour les États généraux de la bioéthique de 2018 : des enjeux généraux de méthode, des enjeux sur la manière de considérer les valeurs et les normes relatives à la personne, des enjeux sur la manière de faire société et de se décider collectivement.
En France, Pierre d'Ornellas, responsable du groupe de travail bioéthique de la Conférence des Évêques de France, propose une réflexion au moment des débats relatifs au projet de loi relative à la bioéthique de 2019. En janvier 2020, il publie une lettre ouverte au Premier ministre Édouard Philippe, lui rappelant que sa responsabilité est grande, et que le débat démocratique est vital pour l'aider à l'assumer.
Conflit d'intérêts
Selon Trudo Lemmens, bioéthicien au Centre conjoint de bioéthique de l'Université de Toronto, un conflit d'intérêts se produit lorsque le jugement professionnel quant à un intérêt premier, comme une recherche ou les soins aux patients, peut être indûment influencé par un intérêt secondaire, comme un gain financier ou le prestige personnel. Les stratégies pour faire face à ces situations incluent la divulgation du conflit, l'établissement d'un système d'examen et d'autorisation, et l'interdiction des activités qui conduisent au conflit.
Cette question du conflit d’intérêts rappelle que la bioéthique est avant tout une branche de l’éthique. Deux affaires récentes témoignent du fait qu’il n’en va pas forcément ainsi, du moins dans l’esprit des dirigeants politiques:
Au cours de la célèbre affaire Hwang Woo-suk, une responsable coréenne pour la bioéthique était cosignataire d’un des articles dont les données avaient été falsifiées. Elle expliqua à la revue Nature qu’elle n’avait pas contribué expérimentalement au travail et que son rôle s’était borné à donner un avis de bioéthique. Tout en acceptant l’idée qu’elle ne pouvait soupçonner la fraude, il est évident que la notion de conflit d’intérêts comme problème d’éthique lui avait échappé.
On peut citer également Axel Kahn (qui fut membre du Comité consultatif national d'éthique) : en tant que président de la Commission du génie biomoléculaire, il avait émis un avis favorable à la culture des organismes génétiquement modifiés en France (et ce contre l’avis de treize des ministres de l’Environnement de la Communauté européenne). N'ayant obtenu en 1997 que l'autorisation d'importer des OGM mais pas de les cultiver, il était parti de la Commission. Quelques mois plus tard, cependant, il fut employé par Rhône-Poulenc, alors même que cette société était intéressée par son avis favorable aux OGM, puisqu'elle était impliquée dans la création d’OGM depuis dix ans (elle a été par la suite condamnée aux États-Unis à retirer de la vente son maïs transgénique pour pollution aux herbicides).
Rôle des institutions
En Algérie
Le conseil national de l’éthique des sciences de la santé en Algérie CNESS qui a été créé, le 31 juillet 1990 et installé par le ministre de la santé et de la population, en date du 13 octobre 1996 chargé d'orienter et d'émettre des avis et des recommandations sur le prélèvement de tissus ou d'organes et leur transplantation, l'expérimentation, ainsi que sur toutes les méthodes thérapeutiques requises par le développement technique médical et la recherche scientifique. Tout en veillant au respect de la vie de la personne humaine et à la protection de son intégrité corporelle et de sa dignité, et en tenant compte de l'opportunité de l'acte médical à pratiquer ou de la valeur scientifique du projet d'essai ou d'expérimentation. La composition, l'organisation et le fonctionnement de ce conseil sont fixés par décret.
En France
L'Académie nationale de médecine peut s'autosaisir dans les domaines de la santé, mais plus volontiers sur les questions de santé publique et d’éthique médicale.
Des dispositifs de réflexion éthique régionaux ont été créés dans le cadre de la loi relative à la bioéthique (Loi -800 du 6 août 2004). En tant que premier lieu de diffusion, de réflexion et de formation aux questions éthiques et sociétales de la santé, du soin, de l’accompagnement, l'Espace de réflexion éthique de la région Île-de-France a été repris en 2004 comme modèle pour la création de ces dispositifs. En 2010, l’Espace éthique s’est vu confier le développement de l’Espace national de réflexion éthique sur la maladie d’Alzheimer (EREMA) dans le cadre de la mesure 38 du Plan Alzheimer 2008-2012. En 2014, l’EREMA a été désigné pour ouvrir son champ de compétences aux maladies neurologiques dégénératives dans le cadre du Plan national MND 2014-2019.
Au Maroc
Plusieurs lois marocaines réglementent les aspects éthiques de la santé. La loi de 1999 porte sur les dons, les prélèvements et à les transplantationes d’organes et de tissus humains.
Bioéthique dans la fiction
Hubert Haddad, Corps désirable (2015)
Notes et références
Bibliographie
Ouvrages généraux
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Dominique Lecourt (dir.), Dictionnaire de la pensée médicale, Paris, PUF, 2004, « Quadrige ».
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Jean-François Mattei (dir.), Questions d'éthique biomédicale, Flammarion, 2008.
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René Piedelièvre, Étienne Fournier, Morale, Médecine et biologie, Paris, Baillière, 1959.
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Sources antiques
Hippocrate, L'Art de la médecine, Paris, GF Flammarion, 1999, 362 p.
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Voir aussi
Filmographie
Bienvenue à Gattaca, film de science-fiction ayant pour thèmes l'éthique, l'identité personnelle et la génétique, d'Andrew Niccol, 1997.
La vie en question, documentaire de Caroline Puig-Grenetier, KTO, 2009.
Articles connexes
Liens externes
Liens généraux
Section Bioéthique de l'UNESCO
Sites officiels français
Le Comité consultatif national d'éthique pour les sciences de la vie et de la santé
Le dossier « Lois de bioéthique » de l'Assemblée nationale
L'Académie de médecine
Les états généraux de la bioéthique
Bioethique.com au service des soignants
Sites officiels belges (en français)
Comité consultatif de Bioéthique de Belgique: structure, fonctionnement, avis.
Sites officiels suisses (en français)
Commission nationale d'éthique dans le domaine de la médecine humaine
Commission fédérale d'éthique pour la biotechnologie dans le domaine non humain
Directives médico-éthiques de l'Académie Suisse des Sciences Médicales
Sites de l'Église catholique
Site du Vatican : Instruction approuvée par Benoît XVI Dignitas Personae sur certaines questions de bioéthique du 8 septembre 2008
Site d'échange sur la bioéthique proposé par l'Église catholique en France
Ressources audio-visuelles
La bioéthique. Des raisons de son apparition à ses enjeux actuels, intervention de Marie-Geneviève Pinsart dans un cycle de conférences consacré à l'éthique appliquée.
Discipline de la biologie
Bioethique
Santé publique
Hans Jonas | La bioéthique ou éthique médicale est l'étude des problèmes éthiques posés par les avancées en matière de biologie et de médecine. C'est une partie de l'éthique qui est apparue en tant que « discipline » nouvelle dans le courant des années 1960, et lors d'interrogations au sujet du développement de la biomédecine et des technosciences. |
436 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Brive-la-Gaillarde | Brive-la-Gaillarde | Brive-la-Gaillarde, couramment appelée simplement Brive, est une commune du Sud-Ouest de la France, sous-préfecture de la Corrèze, en région Nouvelle-Aquitaine. C'est la ville la plus peuplée du département. Les habitants de Brive sont appelés les Brivistes.
Géographie
Située dans le sud-ouest du département sur la Corrèze, Brive-la-Gaillarde en est la principale ville et l'une des deux sous-préfectures ainsi que le centre de l'aire urbaine de Brive et de son unité urbaine. Un pont en bois enjambait la Corrèze, dit le pont du Buis. Au , un pont de pierre à traversait les marais (guierles : îles marécageuses) plus proches de la cité — Au le maire « perpétuel » de Brive, Joseph Dubois, grand voyer de France au château de Versailles, frère du cardinal Dubois, fit assécher les abords de la Corrèze, détruire le pont à et reconstruire un pont à trois arches dit le pont Cardinal, légèrement plus éloigné du centre-ville mais toujours sur la voie d'entrée Paris-Brive.
Communes limitrophes
Relief et géologie
Le bassin de Brive est situé entre le Massif central et le Bassin aquitain (Causse corrézien). Ce bassin sédimentaire est constitué de grès, calcaires, granites et schistes qui par leur diversité enrichissent le patrimoine agricole.
Hydrographie
Brive est traversée par la Corrèze qui finit son voyage au sortir de Brive en se jetant dans la Vézère au pont autoroutier de Granges laquelle ira confluer plus loin avec la Dordogne à Limeuil. Corrèze veut dire celle qui court, en effet elle prend sa source, avec sept autres rivières, dans le plateau de Millevaches (la partie la plus haute de la Corrèze autour de ), alors que Brive se trouve dans la partie la plus basse environ d'altitude.
Le ruisseau de Planchetorte rejoint la Corrèze en rive gauche à Brive, le long de l'autoroute A20.
Distance des plus grandes villes françaises
Voies de communication et transports
Voies routières
Brive-la-Gaillarde est desservie par l'A20 (reliant Vierzon à Montauban sur le grand axe Paris-Toulouse), avec 3 sorties : 49, Brive-est ; 50, Brive-centre et 51, Brive-ouest (dans le sens Paris-Toulouse), et par l'A89 (reliant Bordeaux à Lyon).
Les routes départementales D1089, permettant de se rendre à Ussel, et D6089, permettant d'aller à Périgueux, desservent Brive. Elles représentent l'ancienne route nationale 89, déclassée en 2005. Un contournement nord, en partie en 2×2 voies, a été aménagé, entre la sortie 49 de l'A20 et l'est de l'agglomération.
Transports en commun
Avion
L'aéroport de Brive-Vallée de la Dordogne, qui a pris la relève de celui de Brive-Laroche (code AITA : BVE), est opérationnel depuis juin 2010.
Il permet de desservir Paris-Orly, Londres Stansted, Aéroport de Porto-Francisco Sá-Carneiro et Ajaccio. De nombreux vols charters (vols vacances) sont également opérés chaque année (Andalousie, Crête, Italie, Monténégro, Malte…). L’objectif de l’aéroport est de passer à en 2022.
Train
La gare de Brive-la-Gaillarde assure des liaisons :
régionales :
Brive-Tulle-Ussel,
Brive-Uzerche-Limoges,
Brive-Saint-Yrieix-Limoges ;
interrégionales vers :
Périgueux-Bordeaux,
Montauban-Toulouse-Cerbère,
Aurillac,
Clermont-Ferrand,
Rodez ;
nationales :
ligne Paris-Toulouse,
La gare de Brive est la plus importante du département et la deuxième du Limousin derrière celle de Limoges.
Le projet très controversé de LGV Poitiers - Limoges, définitivement abandonné en 2017, devait mettre théoriquement Brive à moins de de Paris-Montparnasse.
Bus
Le réseau de transport en commun Libéo fonctionne toute l'année. Il est géré et exploité par la société Transdev Brive (faisant partie du groupe Transdev). Il comporte plusieurs lignes urbaines desservant Brive, Saint Pantaléon de Larche et Ussac () :
11 lignes en semaine ;
1 navette gratuite de la Communauté d'agglomération pour relier L'espace des Trois Provinces / Cinéma au centre-ville.
Transport routier
Réseau Réseau interurbain de la Corrèze
Réseau cyclable
Brive-la-Gaillarde possède un réseau cyclable en extension, comprenant quelques pistes cyclables séparées de la route, la majeure partie du réseau restant des bandes cyclables sur voirie (dans le sens et en contresens de la circulation). Une assez grande partie de la ville a adopté la zone limitée à 30 km/h, garantissant une circulation cycliste à double sens même dans les rues à sens unique. Une Voie verte, dont le dernier tronçon en ville a été achevé en 2020, permet de traverser l’agglomération selon un axe est-ouest. Cette Voie verte relie ainsi Gare d’Aubazine (à l’est) à Saint Pantaléon de Larche (à l’ouest).
La commune de Brive s’est engagée à suivre un plan vélo établi en 2019, et la mairie est régulièrement en relation avec l’association Brive Ville Cyclable.
Climat
Données climatiques et températures
La ville de Brive-la-Gaillarde est soumise à un climat de type Cfb (tempéré maritime tiède) selon la classification de Köppen-Geiger. Les étés sont chauds et les hivers assez doux, malgré des gelées (voire fortes gelées) matinales fréquentes, avec en moyenne par an de température minimale inférieure à . La pluviométrie est importante toute l'année, les précipitations annuelles moyennes s'élevant à environ . Malgré cela, la ville bénéficie d'un fort ensoleillement. Les épisodes neigeux sont relativement rares ; le dernier épisode important date de 2006, avec plus de relevés en ville. Ont été relevés à l'ombre en , puis en et le .
La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et mise en service en 1987 permet de connaître en continu l'évolution des indicateurs météorologiques. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.
Urbanisme
Typologie
Brive-la-Gaillarde est une commune urbaine. Elle fait en effet partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee.
Elle appartient à l'unité urbaine de Brive-la-Gaillarde, une agglomération inter-départementale regroupant et en 2017, dont elle est ville-centre.
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Brive-la-Gaillarde, dont elle est la commune-centre. Cette aire, qui regroupe , est catégorisée dans les aires de à moins de .
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (45,5 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (39,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (31,8 %), forêts (26 %), prairies (17,1 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (11,6 %), zones agricoles hétérogènes (11,4 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (2,1 %).
L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui).
Quartiers
La commune est découpée en 16 quartiers (de Q1 à Q16). On distingue souvent 5 secteurs :
Rocher Coupé, Breuil, Malecroix : au sud de la ville, secteur résidentiel peu peuplé et comprenant de nombreux espaces verts ;
Centre-ville, Champanatier, Pont Cardinal : au cœur historique de la ville, secteur assez peuplé et prisé, bien végétalisé avec de nombreux parcs publics et privés ;
Chapélies, Garenne Verte, Lacan, Migoule : au nord de la ville, assez densément peuplé. On y retrouve le centre hospitalier ;
Pont de la Bouvie, Gaubre, Estavel, Tujac : très peuplé, dans la partie ouest de la ville, secteur composé de pavillons résidentiels comme de logements sociaux. Quartier prioritaire, Tujac rassemble près de . On y retrouve la gare SNCF, le parc des Perrières et l’IUT ;
Bouquet : au sud ouest de la ville, quartier calme et verdoyant.
Risques majeurs
Le territoire de la commune de Brive-la-Gaillarde est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations et séisme (sismicité très faible). Il est également exposé à deux risques technologiques, le transport de matières dangereuses et la rupture d'un barrage, et à un risque particulier : le risque de radon. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle.
Risques naturels
La commune fait partie du territoire à risques importants d'inondation (TRI) de Tulle-Brive, regroupant concernées par un risque de débordement de la Corrèze et de la Vézère (17 dans la Corrèze et trois dans la Dordogne), un des qui ont été arrêtés fin 2012 sur le bassin Adour-Garonne. Des cartes des surfaces inondables ont été établies pour trois scénarios : fréquent (crue de temps de retour de à ), moyen (temps de retour de à ) et extrême (temps de retour de l'ordre de , qui met en défaut tout système de protection). La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1993, 1999, 2001, 2010, 2016 et 2018. Le risque inondation est pris en compte dans l'aménagement du territoire de la commune par le biais du plan de prévention des risques (PPR) inondation « Corrèze et affluents du bassin de Brive-la-Gaillarde », approuvé le .
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 54,3 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (26,8 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les dénombrés sur la commune en 2019, sont en aléa moyen ou fort, soit 63 %, à comparer aux 36 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM.
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune.
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 1989, 2011, 2018, 2019 et 2020 et par des mouvements de terrain en 1995 et 1999.
Risques technologiques
Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par une ou des infrastructures routières ou ferroviaires importantes ou la présence d'une canalisation de transport d'hydrocarbures. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est susceptible d’avoir des effets graves sur les biens, les personnes ou l'environnement, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence.
La commune est en outre située en aval du barrage de Monceaux la Virolle, un ouvrage de classe A situé dans la Corrèze et disposant d'une retenue de de mètres cubes. À ce titre elle est susceptible d’être touchée par l’onde de submersion consécutive à la rupture de cet ouvrage.
Risque particulier
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Certaines communes du département sont concernées par le risque radon à un niveau plus ou moins élevé. Selon la classification de 2018, la commune de Brive-la-Gaillarde est classée en zone 3, à savoir zone à potentiel radon significatif.
Toponymie
Attestations anciennes
Le nom Brive est attesté sous la forme Briva Curretia au , dès le sous la forme latinisée Brivæ.
Étymologie
Il est issu du terme briva (autrement noté brīuā) et signifie « pont » en langue gauloise. En effet, la voie romaine Lyon-Bordeaux franchissait ici la Corrèze (Curretia).
Hormis les nombreux toponymes, le terme est attesté sous une forme dérivée dans l'inscription gauloise de Naintré : briuatiom « habitant [près] du pont » et sous une forme altérée dans le glossaire de Vienne brio et traduit ponte en latin. Il existe de nombreux Brive et en France, ainsi que Brèves. On note également de nombreux composés, dont les plus connus sont Samarobriva « pont sur la Somme », ancien nom d'Amiens et Briva Isaræ () ancien nom de Pontoise.
Le nom de la ville en occitan est Briva la Galharda. Brive est dite « gaillarde » parce que fortifiée (Galia désignant la force en gaulois) et ce, au moins depuis le .
Gentilé
Autrefois les Brivistes étaient appelés Brivois. Les Brivistes étaient alors ces Brivois qui « montaient » à la capitale ou plus communément les Brivois établis hors de Brive. Petit à petit la dénomination « briviste » a pris le dessus pour devenir officielle. Les Brivistes sont surnommés par un sobriquet, les Coujous, mot occitan désignant une citrouille, dénomination taquine. Ce surnom est un peu tombé en désuétude. Il aurait deux origines possibles : le clocher de la première collégiale romane aurait été couvert d'un bulbe (à la façon des églises orthodoxes) en tuiles rouges, lui donnant l'apparence d'une citrouille. La deuxième origine proposée est que les habitants de la ville auraient jeté des citrouilles du haut des remparts pour se défendre d'une attaque. .
Histoire
Préhistoire
La vallée de Planchetorte, un site inscrit au sud de Brive, est un haut-lieu de la Préhistoire comparable au site des Eyzies ; aucune autre région triasique n'offre une concentration d'habitats préhistoriques aussi importante. Elle comprend entre autres la grotte de Font-Robert et la grotte de Font-Yves qui ont chacune donné leurs noms à deux types de pointe.
D'autres grottes y ont été découvertes seulement récemment, comme la grotte Bouyssonie en 2005.
La grotte de Bassaler est l'un des 23 sites à burins du Raysse connus en 2011, dont 5 se trouvent dans la vallée ou alentours proches : le Raysse, les Morts, Pré-Aubert et Bouyssonie.
La grotte de Chanlat, découverte en 1924 par l'abbé Bardon a livré deux couches d'Aurignacien et des pierres gravées aurignaciennes types : ours gravé sur une face et mammouth sur l'autre, et « une plaquette de schiste présentant les traces de la silhouette d'un ours ou d'un rhinocéros ».
Noter aussi, dans la vallée de la Courolle au sud-ouest de Brive, la grotte du Bos del Ser et la grotte Dufour.
Antiquité
Brive fut d'abord un point de franchissement de la Corrèze, comme l'atteste son toponyme gaulois Briva (ou Briua) « pont ». Le pont primitif fut ensuite remplacé par un pont romain (pont du Bouy) conçu pour un itinéraire allant de Lugdunum (Lyon) à Burdigala (Bordeaux) par la vallée de la Corrèze. Cet itinéraire croisait un axe nord-sud qui reliait Limonum (Poitiers) à Divona Cadurcorum (Cahors). Une modeste bourgade, un vicus émergea, attestée par les vestiges d'ateliers de potiers très actifs.
Haut Moyen Âge
La localité fut christianisée au par Martin de Brive, dit Martin l'Espagnol, martyrisé en 407, sur la tombe duquel , évêque de Limoges, construisit une basilique à la fin du . Au , elle fut le théâtre d'une révolte des notables d'Aquitaine qui, refusant de tomber sous la coupe du roi d'Austrasie aidé par son oncle Gontran, roi de Bourgogne, se réunirent à Brive et portèrent sur le pavois Gondovald, un bâtard de Clotaire, lui-même fils de Clovis, en 584. Mais ce « roi de Brive » fut assassiné en 585 à Saint-Bertrand-de-Comminges. La basilique fut incendiée en 584 par l'armée de Gontran Boson et le Limousin, rattaché à l'Austrasie. Saint Ferréol, évêque de Limoges, fit reconstruire la basilique et s'appuya sur une communauté de chanoines pour la diffusion de l'Évangile. Vers l'an mil, Brive était devenue un bourg canonial avec la collégiale Saint-Martin et doté de plusieurs lieux de culte : église Saint-Pierre, église Saint-Sernin
Moyen Âge central
Au , Brive, située à la jonction des vicomtés de Limoges, de Comborn et de Turenne, avait pour seigneur l'évêque de Limoges. Les barons de Malemort possédaient des droits justiciers à Brive. Les chanoines de la collégiale Saint-Martin adoptèrent la règle de saint Augustin au et reconstruisirent la collégiale Saint-Martin. Un de ses prieurs, Hélie de Malemort, fut archevêque de Bordeaux entre 1188 et 1207. La ville qui s'étendait sur trois hectares, était protégée par une enceinte percée de quatre portes. À partir du , se développèrent des faubourgs hors des murs, de part et d'autre des voies d'accès. Mais la ville ne comportait pas de château car sa protection était assurée par les seigneurs de Malemort et les vicomtes de Turenne. En 1183 ; la ville résiste à un siège mené par des bandes mercenaires payées par le vicomte de Limoges et le vicomte de Turenne.
Cette protection et la complexité du partage des droits seigneuriaux se sont avérés pesantes ; les bourgeois, entraînés par la vague d'émancipation urbaine générale, obtinrent le consulat, que confirma en 1225. Vers 1226, les cordeliers s'installent à Brive après Limoges, en 1223. Leur implantation a été aidée par les vicomtes de Turenne qui s'y font enterrer depuis 1275. Ils sont suivis par les dominicains qui s'établissent à Brive en 1261. Leur couvent est construit à partir de 1265, et l'église est terminée en 1275. Leur installation a été aidée par les barons de Malemort. En 1341, pour respecter l'ordre du roi, les quatre consuls de Brive entreprirent la construction d'une grande enceinte qui quintupla l'espace enclos ; l'ampleur des travaux valut à la cité le surnom de « gaillarde ».
Par le traité de Brétigny du 8 mai 1360, Brive, qui appartient à l'Aquitaine, devint anglaise et le demeura jusqu'à la rupture du traité et la reprise de la guerre, neuf ans après. Pour payer la solde de ses troupes, le roi imposa au Limousin un fouage de un franc par feu pendant cinq ans. Seigneurs et bourgeois envoyèrent une députation auprès du roi , qui accepta les hommages. En mai 1369, le roi de France envoya une armée en Limousin commandée par son oncle Jean de Berry. La cité de Limoges ouvrit ses portes. L'armée anglaise commandée par Robert Knott dans le Nord de la France obligea Jean de Berry à quitter le Limousin. Le Prince Noir décida de reprendre Limoges. Il le fit en massacrant , femmes et enfants. Quand, en 1374, une armée française commandée par le duc d'Anjou se présenta devant Brive, le souvenir de ce massacre entraîna la ville à ne pas accepter de lui accorder de secours en prétextant qu'elle était sujette du roi d'Angleterre. Peu de temps après une armée anglaise de commandée par Jean de Gand, duc de Lancastre, se présenta devant Brive. Sur le conseil du consul Baudran, la ville lui ouvrit ses portes le .
Bas Moyen Âge
Le 22 juillet 1374, c'est une armée française commandée par Louis d'Anjou avec le duc de Bourbon qui se présenta devant les murs de Brive. La ville qui avait refusé d'ouvrir ses portes fut attaquée et prise. Brive fut privée de son consulat et de tous ses privilèges et immunités. finit par lui accorder sa grâce, et la ville resta désormais fidèle à la couronne. En 1463, fut accueilli dans la liesse. Au , la ville est entourée d’une enceinte hérissée de tours. On entre alors en ville d’un côté par une porte, de l’autre par un pont. Le pont fournit le nom de « Brive » (briva — autrement noté brīuā — et signifie « pont » en langue gauloise) et l'aspect fortifié avec enceinte hérissée de tours celui de « Gaillarde » (Galia désignant la force en latin).
Époque moderne
Guerres de religion
Au la ville de Brive est une co-seigneurie des barons de Malemort, vassaux des évêques de Limoges, et des vicomtes de Turenne. Les barons de Malemort possèdent une partie de Brive depuis le . En 1581, Jean de Saint-Chamans-Longueval, veuf d'Anne de Malemort, vend la baronnie de Malemort pour à François de Noailles, tuteur de son neveu Henri de Noailles. Les Noailles sont des vassaux des vicomtes de Turenne et vont chercher à sortir de cette dépendance en se rapprochant du roi et en achetant plusieurs seigneuries autour de Brive. Le vicomte de Turenne est alors Henri de La Tour d'Auvergne. Il s'est enfui de la cour en 1573, en même temps que le duc d'Alençon et les malcontents. Ayant gagné sa vicomté, il la trouve tenue par des bourgeois protestants. Il se convertit au protestantisme en 1575. Cependant, bien que second d'Henri de Navarre depuis 1576 avec Condé, il ne participe pas à la prise de Brive par Geoffroy de Vivans en septembre 1577. Le couvent des Cordeliers est alors incendié. Les dominicains quittent leur couvent qui se trouvait en dehors de la ville après son démantèlement et s'installent près de la chapelle Saint-Libéral. La ville est menacée en 1585. Les pierres du couvent des Cordeliers servent pour renforcer les remparts. Brive est au contact de la vicomté de Turenne tenue par les protestants et avec les terres tenues par les Noailles, catholiques.
En 1587, Edme de Hautefort, gouverneur du Limousin, ligueur ami des Guise, et le consul de Brive Jean Maillard combattent les protestants occupant les bourgs proches de Brive. À la fin de l'année 1587, le pays autour de Brive est infecté par la peste. Le , Edme de Hautefort fait prêter un serment de fidélité à la Sainte Ligue par les habitants de Brive. Brive apprend le l'assassinat du roi . Brive se débarrasse d'Edme de Hautefort et reçoit , comte de La Voulte, comte puis duc de Ventadour, gouverneur du Limousin en 1571 avant d'être nommé en 1578 gouverneur du Lyonnais, Forez et Beaujolais (son fils Anne de Lévis a été nommé gouverneur du haut et bas Limousin après la mort de son père, en 1591). Une conférence est organisée pour le repos public dans le Bas-Limousin. En 1590, Brive reçoit Henri de La Tour d'Auvergne. Le , des ligueurs attaquent trois portes de la ville mais ils sont repoussés. Ce sera le dernier épisode des guerres de Religion à Brive. La ville est restée catholique au sein d'une région acquise à la Réforme. La cité est récompensée de sa fidélité au roi en obtenant en 1551 le siège d'un présidial.
et siècles
Aux , la ville connut une grande prospérité, à laquelle contribua le Briviste Guillaume Dubois, précepteur de Philippe d'Orléans, puis Premier ministre. Son frère Joseph, maire perpétuel de Brive, devenu directeur général des ponts et chaussées de France entre 1723 et 1736, fit construire le pont Neuf (l'actuel pont Cardinal) et de nouveaux hôtels particuliers, aménagea des boulevards et les faubourgs, assainit les marécages de la Guierle, détruisit les remparts. Son fils restaura la collégiale.
Après les guerres de Religion, les dominicains reconstruisent leur église avec les pierres de l'église Saint-Barthélemy-du-Buys qui leur ont été données par le prieur du Buys, Jean de Fieux. Au , il n'y a plus que 3 ou 4 religieux dans le couvent. En 1607, les ursulines sont installées à Brive par Antoine de Lestang (1541-1617), second président du parlement de Toulouse puis conseiller d'État en 1600. Les ursulines vont assurer l'éducation de nombreux élèves.
En 1613, l'évêque de Limoges Raymond de La Marthonie (1618-1627) pose la première pierre de l'église des Récollets. La famille de Noailles devient le patron du couvent. Charles de Noailles, évêque de Saint-Flour, et son frère François, duc de Noailles, traitent avec Germain Chauveron, gardien des récollets. Ils obtiennent le droit de mettre leur tombeau dans le chœur ou la nef. Antoine de Fieux, syndic des récollets, reconnaît en 1704 que les Noailles sont les patrons et les fondateurs du couvent. En 1724, ils obtiennent un terrain qui longe le rempart.
La générosité d'Antoine de Lestang est à l'origine de la fondation du collège des Doctrinaires, tenu par les prêtres de la doctrine chrétienne, qui fonctionna de 1619 à 1790. Les bâtiments du collège ont été construits entre 1659 et 1671. L'aile gauche est agrandie en 1674 après l'achat d'une maison. Le collège a été une pépinière d'hommes illustres, comme le cardinal Dubois, le jurisconsulte Jean-Baptiste Treilhard ou le médecin Georges Cabanis. Il est devenu un collège de garçons de 1803 à 1887, puis de filles de 1888 à 1947. L'ancien collège des Doctrinaires est transformé en hôtel de ville de Brive en 1974.
Le couvent des Cordeliers est reconstruit au milieu du . En 1674, l'hospice Dubois, ou hospice général, est construit à la sortie sud de la ville, près de la porte des Frères. Néanmoins, malgré cet essor, la ville, très peu industrialisée, ne comptait à la veille de la Révolution qu'une seule fabrique de tissu, la manufacture Le Clère, qui occupait quelque deux cents ouvriers.
Époque contemporaine
La Compagnie du chemin de fer Grand-Central de France a obtenu en 1853 la réalisation des lignes de chemin de fer traversant le Massif central, et en particulier la liaison entre Lyon et Bordeaux. Le Grand Central doit construire la ligne reliant Périgueux et le Lot, à Capdenac. Le marché de construction de la ligne est passé le avec l'entreprise des frères Hunebelle. Le tronçon de entre Périgueux et Brive est inauguré le . Entretemps, par le traité du 11 avril 1857, cette partie du réseau du Grand Central est devenue une ligne de la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans. Le tronçon de entre Brive et Capdenac est inauguré le 10 novembre 1862. Brive est alors en relation avec Paris depuis l'ouverture de la ligne Limoges-Périgueux le , et avec Toulouse avec l'inauguration de la ligne Montauban-Capdenac, le .
Modeste chef-lieu d'arrondissement au début du , Brive se développa à partir de 1860, grâce à l'arrivée du chemin de fer. Son site, préféré à celui de Tulle pour des raisons topographiques et économiques, devint le centre ferroviaire d'une étoile à six branches. Le train arriva à point nommé, après le phylloxera qui avait détruit le vignoble régional. Il entraîna la spécialisation du bassin de Brive dans la production légumière et fruitière. Cet essor agricole induisit la création d'autres établissements : conserveries, confitureries, fabriques de liqueurs et, pour le conditionnement, vanneries, papeteries et fabriques de bois. Après l'arrivée du chemin de fer, la municipalité de Brive commence à être prise d'une activité urbanistique pour améliorer la circulation à l'intérieur de la ville en ouvrant de larges routes droites en détruisant les vieilleries sous le prétexte de salubrité publique et d'hygiénisme.
Depuis 1907, Brive abrite le d’infanterie dit le régiment des « bisons ». Capitale régionale de la Résistance en tant que siège des principaux mouvements (Armée secrète et Mouvements unis de la Résistance) et réseaux (S.R. Alliance, Special Operations Executive…), Brive-la-Gaillarde est la première ville de la France occupée à se libérer par ses propres moyens le 15 . Elle recevra à ce titre la croix de guerre 1939-1945. C'est à Brive également que dès le , Edmond Michelet distribue un tract appelant à la résistance contre l'envahisseur nazi. Signe d'une influence communiste importante dans la région, l'actuelle avenue de Paris, artère principale remontant du pont Cardinal jusqu'au bas de la rue Toulzac, dans le prolongement de la collégiale Saint-Martin, a un temps porté le nom d'avenue du Maréchal Staline. Le parti communiste se réorganise, dès juillet-août 1940. Germain Auboiroux, Gaby Lhomond-Goudoux et Robert Delord impulsent sa reconstitution. Dès 1941, Roger Lescure, arrive avec sa famille au Verdanson à Brive. Il va prendre des responsabilités à la demande de Germain Auboiroux et Paul Peyraud. Son hôtel-restaurant devient une base de la clandestinité. C’est la diffusion décisive de la presse clandestine, le travail unitaire fructueux avec Combat (journal) en 1942 sous l’impulsion de Maurice Bourdelle, des frères Henri et Édouard Valéry et d’autres résistants qui débouche, le 11 novembre, sur la manifestation considérable face à l’arrivée des troupes allemandes.
Politique et administration
Tendances politiques et résultats
Les personnalités exerçant une fonction élective dont le mandat est en cours et en lien direct avec le territoire de Brive-la-Gaillarde sont les suivantes :
Récapitulatif de résultats électoraux récents
Administration municipale
La population de la commune étant comprise entre et au recensement de 2014, quarante-trois conseillers municipaux ont été élus en 2014.
Liste des maires
Frédéric Soulier (LR) est le maire de Brive-la-Gaillarde depuis 2014, il est réélu le 26 mai 2020 par le conseil municipal. Il succède à Philippe Nauche (PS).
Politique de développement durable
La ville a engagé une politique de développement durable en lançant une démarche d'Agenda 21 en 2010.
Découpage administratif
De 1790 à 1951, la commune était intégralement incluse dans le canton de Brive, devenu canton de Brive-la-Gaillarde.
De 1951 à 1982, la commune a été scindée entre le canton de Brive-la-Gaillarde-Nord et le canton de Brive-la-Gaillarde-Sud.
De 1982 à 2015, Brive-la-Gaillarde est chef-lieu de cinq cantons qui divisent son territoire communal :
le canton de Brive-la-Gaillarde-Centre ;
le canton de Brive-la-Gaillarde-Nord-Est ;
le canton de Brive-la-Gaillarde-Nord-Ouest ;
le canton de Brive-la-Gaillarde-Sud-Est ;
le canton de Brive-la-Gaillarde-Sud-Ouest.
À la suite du redécoupage cantonal de 2014 en France, ces cinq cantons disparaissent en 2015 et la ville est divisée en quatre nouveaux cantons :
le canton de Brive-la-Gaillarde-1 ;
le canton de Brive-la-Gaillarde-2 ;
le canton de Brive-la-Gaillarde-3 ;
le canton de Brive-la-Gaillarde-4.
Instances judiciaires et administratives
Sous-préfecture
La sous-préfecture de Brive-la-Gaillarde est située boulevard Jules-Ferry.
Justice
Tribunal de Grande Instance, au Palais de justice, boulevard du Maréchal-Lyautey ;
Tribunal d'Instance, 6, rue Saint-Bernard ;
Conseil des prud'hommes de Brive-la-Gaillarde, 6, rue Saint-Bernard.
Jumelages
Au 2 mars 2022, Brive-la-Gaillarde est jumelée avec :
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, capitale européenne de la culture en 2012 ;
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Par ailleurs, depuis 1998, la commune a signé plusieurs contrats de partenariat avec la commune de Sikasso au Mali.
Politique environnementale
Dans son palmarès 2022, le Conseil national de villes et villages fleuris de France a attribué trois fleurs à la commune.
Population et société
Démographie
Enseignement
Collèges
Établissements publics
collège Jean-Lurçat ;
collège Jean-Moulin ;
collège d'Arsonval ;
collège Georges-Cabanis ;
collège Maurice-Rollinat ;
SEGPA (section enseignement général professionnel adapté).
Établissements privés
école et collège Bossuet ;
école Jeanne-d'Arc ;
école et collège Jean-Baptiste-de-La-Salle.
école Notre-Dame.
Lycées
Établissements publics
lycée d'Arsonval, bâti entre 1884 et 1886 ;
lycée général, technologique et professionnel Georges-Cabanis ;
lycée général, technologique et professionnel Simone-Veil ;
lycée technique Lavoisier.
Établissements privés
lycée Bossuet ;
lycée technique Bahuet.
Enseignement supérieur
L'université de Limoges dispose d'un campus à Brive-la-Gaillarde :
IUT génie électrique et informatique industrielle ;
IUT gestion des entreprises et des administrations ;
faculté des sciences et techniques des activités physiques et sportives STAPS : département sciences du sport ;
Centre juridique de Brive de l'université de Limoges : capacité et licence de droit ;
école de gestion et de commerce de la Chambre de commerce ;
Institut briviste supérieur d'administration et de commerce (IBSAC) pour les formations niveau BTS ;
XLIM institut de recherche de l'université de Limoges au pôle universitaire ;
école de soins infirmiers ;
formations post-bac dans les lycées Georges-Cabanis, Danton et Marguerite-Bahuet.
Vie culturelle
Conservatoires
Conservatoire de Brive-la-Gaillarde : conservatoire municipal de musique, danse et théâtre ;
Centre municipal d'arts plastiques : centre pour l'apprentissage, la découverte et la pratique du graphisme, du modelage. Le centre possède une section particulière pour préparer le concours d'entrée des écoles nationales d'enseignement artistique.
Médiathèque
La ville de Brive-la-Gaillarde a créé une médiathèque dans l'ancien hôtel de ville, place Charles-de-Gaulle, et développé un réseau de lecture publique.
Archives
Le service des archives conserve les documents concernant l'histoire de Brive et son bassin de 1207 à nos jours. Installé depuis 2006 dans l'ancien logis des clarisses, le service accueille scolaires et grand public dans la découverte du patrimoine de Brive.
Manifestations et festivités
la Foire du livre, est l'une des manifestations culturelles les plus importantes de l'année, le second évènement littéraire français après le Salon du livre de Paris selon la mairie. La Foire est l'occasion de la remise du prix de la langue française. Elle réunit chaque année des centaines d'auteurs touchant à tous les genres littéraires. Jean d'Ormesson était le président lors de la première manifestation, en 1982. En 2008, c'est Frédéric Beigbeder qui était aux commandes, marquant la volonté municipale de renouvellement et de rajeunissement de cet évènement majeur de la rentrée littéraire. Chaque année, la Foire est ponctuée de spectacles, rencontres, lectures et autres expositions qui ont attiré quelque et en 2005. Antoine Gallimard était le président pour la Foire 2011, Erik Orsenna en 2012 et l'édition 2013 fut présidée par Alain Mabanckou.
prix 12/17 Brive-Montréal ;
les Orchestrades universelles sont organisées chaque année, au mois d'août. Environ du monde entier âgés de et adeptes de tous les types de musique, se retrouvent et organisent pour l'occasion une soixantaine de concerts gratuits dans de grands lieux historiques, rues et autres salles de spectacles de Brive et de l'agglomération. Les Orchestrades sont provisoirement interrompues. La ville est rentrée dans le Livre des records en 1993 avec un concert qui a regroupé plus de et chanteurs lors des Orchestrades universelles. Depuis le record d'un orchestre de musiciens amateurs a été battu par le Canada au début des années 2000 avec plus de ;
le Festival de la Vézère est un festival de musique classique qui se déroule chaque été, pendant les mois de juillet et août, à Brive et sur tout le département de la Corrèze depuis . Il réunit plus de et accueille des artistes de renommée internationale : Barbara Hendricks, Philippe Jaroussky, Chœur Accentus, Yuri Bashmet, Teresa Berganza, Abdel Rahman El Bacha, Hélène Grimaud, Patricia Petibon, Vivica Genaux, Simone Kermès, Valer Sabadus, Concerto Köln… Le Festival a animé depuis 1981 plus de depuis et s’ouvre régulièrement vers de nouveaux lieux du patrimoine ;
la ville organise, en partenariat avec la Société des réalisateurs de films, le Festival du cinéma de Brive - Rencontres du moyen métrage au cinéma Rex à l'issue duquel sont remis le grand prix du festival, le prix du jury, deux mentions et un prix du public ;
en été « Brive Festival », aujourd'hui propriété du groupe Vivendi, est devenu un vrai festival, grâce à des musiciens très divers (jazz, rock…) et des danseurs ethniques venant de toutes cultures ;
« Les Cafés de l'été », tout l'été, des groupes connus ou moins connus, de toutes sortes de musique, font leur spectacle dans les bars de Brive et des environs ;
le Festival de l'élevage se propose d'importer « la campagne » au cœur de la ville et de renouer avec la tradition des vraies foires d'autrefois. Le Festival de l'élevage est ainsi la seconde manifestation agricole de France après le Salon de l'agriculture à Paris ;
4 Foires Grasses en hiver (foires où sont primées foies gras et truffes) les samedis de décembre, janvier, février, mars et foire aux chapons le de décembre ;
en 2006, la ville de Brive a obtenu le label « Ville amie des enfants » décerné par l'UNICEF, grâce à l'initiative de son conseil municipal des jeunes ;
Festival du Cinéma de Brive : rencontres européennes du moyen métrage qui ont lieu en avril.
Musées
musée Labenche ;
Centre et musée Edmond-Michelet.
Centre d'art contemporain
Le Garage, inauguré 6 décembre 2013 et fermé le 15 janvier 2017.
Société savante
Société scientifique, historique et archéologique de la Corrèze fondée en 1878.
Danse
La ville de la Compagnie Hervé-Koubi.
Théâtre
théâtre municipal, 1, avenue de Paris ;
théâtre de la Grange, 12, rue René Glangeaud.
Musique
Brive est la ville d'attache de la Camerata vocale de Brive, ensemble vocal dirigé par Jean-Michel Hasler et constitué d'un chœur professionnel, l'Ensemble Chronochromie, d'un chœur amateur et du Jeune Chœur du Limousin, et proposant de nombreuses activités pédagogiques en lien avec le conservatoire à rayonnement départemental de la ville. La Camerata vocale de Brive possède une discographie importante et s'est produite avec ses trois composantes dans les plus grands festivals français et européens. Son directeur a en outre reçu le prix de l'Académie des beaux-arts en 1992.
L'ensemble vocal de Brive, dirigé par le compositeur et chef de chœur Christophe Loiseleur des Longchamps, est le chœur le plus ancien de cette ville. Fondé en 1965 par Henriette Cassaing (1942-2017), il produit chaque année un programme avec orchestre sur les messes, requiems ou oratorios du répertoire occidental. Il est constitué, selon les années, de 50 à 80 choristes et travaille avec des solistes invités de réputation nationale ou internationale.
La commune a mis en place des studios, permettant aux musiciens de pouvoir jouer et créer dans des conditions quasi professionnelles.
Le Festival de la Vézère, festival de musique classique, se déroule chaque été à Brive et sur tout le département de la Corrèze depuis . Il réunit plus de et accueille des artistes de renommée internationale : Barbara Hendricks, Philippe Jaroussky, Chœur Accentus, Yuri Bashmet, Teresa Berganza, Abdel Rahman El Bacha, Hélène Grimaud, Patricia Petibon, Vivica Genaux, Simone Kermes, Valer Sabadus, Concerto Köln...
Chansons
Georges Brassens a écrit une chanson humoristique dont l'action se déroule au marché de Brive-la-Gaillarde (Hécatombe). Pour rendre hommage à l'artiste, la halle centrale de Brive, place de la Guierle, porte son nom.
Dans la chanson « Quand les andouilles voleront », Georgius indique qu'Onésime Dumou, est natif de Brive-la-Gaillarde
Cinémas
Méga CGR Brive : composé de neuf salles équipées numérique et 3D et inauguré le , il remplace les deux anciens cinémas CGR Rex et CGR Splendid ;
Le Rex : composé de trois salles, il est labellisé Art et Essai et cinéma de Recherche. Le bâtiment, construit dans les années 1930 dans le style paquebot, est classé à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques.
Gastronomie
la moutarde violette de Brive, faite à base de moût de raisin ; l'origine de cette moutarde remonte au moins au lorsque le pape corrézien Clément , frère du vicomte de Turenne, fit venir en Avignon, le moutardier de Turenne près de Brive ;
les divers cafés torréfiés par la Maison Bogota ;
la liqueur de noix, le pays de Brive étant à d'altitude c'est une région de noyers. Les distilleries de Brive se font livrer les noix des environs bénéficiant de l'AOC « noix du Périgord ». Les noix sont ramassées vertes, « en lait ». Elles sont ensuite pressées, donnant un jus vert astringent que l'on additionne de sirop de sucre ;
le vignoble du pays de Brive a été détruit par le phylloxéra à la fin du ;
le foie gras : tous les ans en hiver ont lieu quatre Foires grasses, où sont primés les plus beaux foies, les plus belles oies et une foire aux chapons. Cependant, on trouve ces produits sur le marché de Brive, sous la halle Brassens, tous les samedis matin en hiver. Avant de gaver les oies au maïs, on les gavait au blé et aux figues. Aujourd'hui il est courant de trouver sur les marchés des figues farcies au foie gras ;
la truffe : dès que l'on quitte Brive vers le sud, on arrive sur un sol calcaire propice à la récolte de la truffe, en particulier en hiver, la Truffe noire Tuber Melanosporum.
la maison Denoix, fondée en 1839, produisant le « Quinquinoix », la « Suprême Denoix » et la « Moutarde Violette de Brive », a reçu en 2007 le label d'État « Entreprise du Patrimoine Vivant ».
voir aussi : Cuisine limousine
Sports
Ville la plus sportive de France en 1989 (L'Équipe).
Clubs
Parmi les clubs sportifs de la ville, il faut distinguer le CA Brive, club omnisports disposant d'une section rugby à XV, devenue championne d'Europe en 1997, notamment sous l'impulsion de son président Patrick Sébastien. La section Volley joua le championnat de PRO B pour la saison 2008-2009.
Le principal club de football de la ville est l'ESA Brive, parvenu en quart de finale de la coupe de France en 2004.
Le lac du Causse, qui dépend de la ville de Brive, a accueilli le du monde universitaire d’aviron (sport) en septembre 2004 et a été désigné par le congrès de la Fédération internationale des sociétés d’aviron pour organiser le championnat du monde junior d’aviron en 2009, préféré à celui des Jeux olympiques d’Atlanta de 1996.
L'équipe féminine du club de Brive Triathlon évolue en de la discipline. En 2005, Juliette Bénédicto, sociétaire de ce club, est devenue championne du monde juniors à Madère.
Le Handball Brive Corrèze est un club de handball français qui a évolué en championnat de France garçons de moins de 18 ans pendant les saisons 2007-2008, 2008-2009 et 2009-2010. Les seniors masculins ont accédé à la Nationale 3 en 2011-2012. Les seniors filles ont joué en championnat de France N2 pendant la saison 2000-2001.
Brive a participé en 2009 à Intervilles. L'équipe briviste composée de 15 gaillardes et gaillards a rencontré Valenciennes à Amnéville le 28 juin 2009 et l'émission a été diffusée le 12 août sur France 3.
Stades
stade Amédée-Domenech ;
stade d'athlétisme Georges-Lapeyre ;
stade André-Pestourie, avenue du 18-Juin ;
stade Gaëtan-Devaud, rue Léonce-Bourliaguet ;
stade nautique de la ville de Brive ;
base nautique ;
golf municipal de Brive Planchetorte.
Garnisons
Unités militaires ayant été en garnison à Brive :
d'infanterie, 1906 ;
d'infanterie, depuis 1907.
Médias
Presse locale
La Montagne Brive ;
Brive mag''', magazine municipal d'information.
Radios locales
Plusieurs radios locales sont proposées à Brive :
Virgin Radio Limousin (88.1 FM) : programme local de Virgin Radio réalisé depuis Brive. Elle propose des flashs d'informations locales et des programmes locaux ;
RCF Corrèze (91.4 FM) : radio locale du Diocèse de Tulle. Il y a aussi un studio dans Brive ;
Chérie FM canal 19 (92.1 FM) : antenne locale de Chérie FM dans la Corrèze à la suite du rachat de Canal 19 ;
Radio Grand Brive (94.3 FM) : radio associative basée à Objat. Avant janvier 2012, elle s'appelait « Canal Bleu » ;
Bréniges FM (95.6 FM) : radio associative historiquement Malemortoise basée à Brive se trouvant 8 Rue Fernand Delmas ;
RFM Corrèze (96.2 FM) : antenne locale de RFM pour Brive et Tulle (96.3 FM). Elle a commencé à émettre récemment dans le Lot ;
Sud Radio a une fréquence sur Brive, le 97.8 FM ;
France Bleu Limousin est présente à Brive grâce au 100.9 FM ;
Totem, une des principales radios commerciales de la région Occitanie émet à Brive sur 102.4 FM avec un bureau local au 65, boulevard Henri-de-Jouvenel.
Télévision locale
La chaîne publique France 3 Limousin, antenne locale de France 3 Nouvelle-Aquitaine, est présente à Brive grâce au site TDF de Lissac-sur-Couze et au site Towercast de l'impasse du Tilleul. Elle a un bureau local à Brive, au 18 rue Marcellin Roche.
La chaîne privée Télim TV émettait à Brive depuis les mêmes émetteurs que France 3 Limousin et les autres chaînes de la TNT. Le 25 novembre 2016, elle cesse d'émettre à la suite d'une liquidation judiciaire.
Cultes
Églises catholiques
Collégiale Saint-Martin.
Église Saint-Sernin.
Église Saint-Thérèse des Chapélies.
Église Saint-Paul de Rivet.
Église du Sacré-Cœur des Rosiers.
Église Notre-Dame-de-Lourdes d'Estavel.
Sanctuaire des grottes de saint Antoine, église, monastère, pèlerinage, hôtellerie.
Chapelle Saint-Libéral.
Chapelle de l'ancienne école Bossuet.
Chapelle de l'ancien collège des Doctrinaires.
Chapelle de l'ensemble scolaire Jeanne d'Arc.
Chapelle de la Providence.
Chapelle Notre-Dame-de-la-Paix de Marcillac.
Chapelle de l'ancien orphelinat Dumyrat.
Églises protestantes
Temple protestant de Brive-la-Gaillarde, inauguré en 1900, de l'Église protestante unie de France
Église évangélique Souffle de Vie.
Église évangélique baptiste.
Islam
Mosquée El Fath.
Témoins de jéhovah
Salle du royaume.
Santé
centre hospitalier de Brive-la-Gaillarde, 3, boulevard Docteur-Verlhac ;
clinique Saint-Germain ;
clinique des Cèdres ;
plusieurs maisons de repos.
Économie
Brive-la-Gaillarde est la première ville économique de la Corrèze et la dixième ville de la région Nouvelle-Aquitaine. À une trentaine de kilomètres de Tulle, l'Agglomération du Bassin de Brive compte 107 000 habitants et selon l'INSEE.
Brive et son Agglomération se caractérisent par la présence d’entreprises diversifiées ayant montré au fil des années une forme de résilience particulière face à la crise économique.
Le territoire se compose de filiales de grands groupes et de nombreuses PME-PMI familiales et performantes. Il offre un tissu économique très varié autour :
des grandes filières industrielles de l’agroalimentaire, la mécanique, l’électronique, la cosmétique, le bois, le BTP et l’environnement ;
d’un secteur tertiaire dynamique avec le transport et la logistique, l’informatique, le numérique, l’impression, l’intérim, la santé et les services à la personne ;
d’activités commerciales et touristiques développées.
Histoire du développement économique de Brive
Avant l’arrivée de Jean Charbonnel à la mairie de Brive en 1966, la ville de Brive était considérée comme une cité marchande. Les ruraux des villages alentour venaient en ville pour se rendre à l'hôpital de Brive ou réaliser leurs achats, surtout les jours de foire et notamment les foires grasses.
Entre 1966 et 1995, Jean Charbonnel transforme la ville sur le plan économique. Il œuvre pour dynamiser la ville et ouvre le foncier à l’ouest pour l’implantation de nouvelles entreprises. La zone de Beauregard, puis la zone du Teinchurier sont les deux premières grandes zones industrielles de la ville. Entre 1972 et 1974, Jean Charbonnel est aussi ministre du Développement industriel et scientifique. À Brive, il met en place une politique d’accueil des entreprises très compétitive avec un prix du foncier très attractif. Il s’appuie par exemple sur les richesses agricoles du territoire pour inciter Blédina, dénommé à l’époque Diépal, à venir s’installer à Brive en 1972.
Aujourd’hui, la ville est toujours le grand centre commercial d’un territoire attirant les habitants du Périgord en Dordogne et des Causses du Quercy dans le Lot. Sa zone de chalandise avoisine les . À leur tour, les différents maires ont réussi à modeler l’équilibre économique du territoire de Brive autour des sphères primaire, secondaire et tertiaire.
En 2000, la Communauté d’Agglomération de Brive, qui compte au départ 16 communes, est créée. Le développement économique est la première compétence obligatoire de l’Agglomération. Pour l’exercer, l’agglomération est dotée d’une société d'économie mixte appelée « Brive Énergies » qui est chargée du développement économique de la ville. Il poursuit l’aménagement et le développement de grandes zones d’activités à l’ouest comme le Parc Economique de Brive Ouest (PEBO) sur 95 hectares. Brive Énergie se charge essentiellement de la commercialisation de ces espaces fonciers.
Durant cette période, beaucoup d’efforts sont également concentrés sur le développement touristique du territoire. L’Office de Tourisme de Brive crée la marque "100 % Gaillard" et met en place une stratégie de marketing touristique grâce notamment au Brive Festival. Depuis une dizaine d’années, Brive et ses alentours sont devenus une destination touristique reconnue. Cette reconnaissance est marquée en 2016 par l’édition d’un guide du routard Brive-la-Gaillarde et son pays.
Les projets de développement d’immobilier d’entreprise sont portés conjointement par l’Agglomération du Bassin de Brive et la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Corrèze. Sur la commune de Saint-Viance, la pépinière Novapole accueille ses premiers créateurs d’entreprise à partir de 2007. Ils sont spécialisés dans le service ou la production agroalimentaire et bio-industrie. En 2009, Startech, la seconde pépinière et hôtel d’entreprises est créée sur la zone d’activité commerciale du Mazaud à Brive. Elle est consacrée au secteur de l’électronique, des nouvelles technologies et des services aux entreprises.
En 2014, l’Agglo du Bassin de Brive décide de confier la compétence économique à la SPL de Brive et son Agglomération.
Au janvier 2016, le territoire de l’Agglo du Bassin de Brive s'agrandit pour passer de 16 à 48 communes. L’ouverture du foncier pour les entreprises se poursuit vers l’ouest de la ville. L’aménagement de la zone d’activité de Brive-Laroche sur l’emprise de l’ancien aéroport de Brive agrandit les surfaces destinées aux activités de 40 hectares.
Pour mutualiser leurs forces, la CCI de la Corrèze et l’Agglomération du Bassin de Brive inventent en 2015 Brive Entreprendre.
Répartition du nombre d’établissements par secteurs d’activités Source : INSEE - dossier complet CA du Bassin de Brive - Répertoire des entreprises et des établissements SIRENE 01/01/2017 Mécanique, électronique, Mécatronique
Il existe une forte représentation de PME-PMI industrielles. Elles ont accumulé des savoir-faire reconnus dans les domaines de la mécanique et de l’électronique, et de leur combinaison (mécatronique) mais également de la sous-traitance aéronautique-spatial-automobile, avec une spécialisation en électronique - Optique et en mécanique industrielle-métallurgie bénéficiant de l'influence de la Mecanic vallée.
Entreprises de mécanique générale, mécanique de précision, maintenance industrielle, machines spéciales forment un ensemble diversifié de sociétés de toutes tailles.
Les fleurons de la filière mécanique - électronique implantés à Brive sont Photonis, Thalès, AD Industrie, Précision Mécanique de Brive, Brown Europe, GMD Eurocast Euclide.
Ils sont entourés de TPE-PME comme ACTI Metal Industrie, Deshors Moulage, CAMCI Metal, SIRMET SAS, Mecalim, Mécalliance AMGP et innovantes comme M-Tecks EAC, I3D Concept, Concept Soudage, PRANA R&D, etc.
Agroalimentaire
Autour de la production et la transformation de viande, des fruits, des légumes et des plantes, se sont développées de grandes entreprises de taille variée : Blédina/Danone, Intermarché/Delvert, la Maison Lepetit, Bovetti, Gelpass/Francep, Fruinov, Pagès-Vedrenne, La Noix Gaillarde, La Distillerie des Terres Rouges/Renaud-Cointrau, Krill, Cavia.r, le groupe Carnivor et de Fipso.
Non loin de Brive, Andros est installé à Biars-sur-Cère dans le Lot. Employant , cette société est un acteur incontournable de la filière agroalimentaire du bassin de Brive et est partenaire du Club de Rugby de Brive, le CABCL.
À 5 minutes des axes autoroutiers, la zone de la Nau implantée sur la commune de Saint-Viance est consacrée au développement des activités des secteurs de l’agroalimentaire et des biotechnologies. Depuis 2007, la pépinière Novapôle accompagne l’implantation de jeunes entreprises de l’agroalimentaire innovantes comme Alter Nutrition, ou Vegesens.
En 2018, l’implantation d’un relais local du pôle de compétitivité Agri Sud Ouest est l’une des preuves du dynamisme de la filière agroalimentaire du bassin de Brive. Agri Sud-Ouest se positionne au cœur du tissu local pour créer des réseaux entre les entreprises et les différents acteurs du monde agricole, de l’agroalimentaire et de l’agro-industrie.
Bois, ameublement et papier
À Brive, le bois représente une filière industrielle complète. Les entreprises œuvrant dans ce secteur sont proches de la ressource naturelle. De la forêt aux technologies avancées, TPE et groupes nationaux maillent le paysage et travaillent davantage sur la transformation du bois : industrie du papier carton, scieries, fabricants de parquet, emballages en bois, palettes, tonnellerie, entreprises d’ameublement et commerces de gros.
Les entreprises reconnues de ce secteur sont pour la tonnellerie (Foudrerie François, Brive Tonneliers et Tonnellerie Saury), pour la scierie (Arbos, Valade et Fils, Soulier Philippe), pour l’emballage bois, papier et carton (Brj emballage, Arbopal, Allard Emballage du groupe Valois, Soflog Tellis, Emballage Industriel du Limousin), pour l’agencement : Sud Ouest Étalage du Groupe Lindera, Lamellux.
Cosmétique et biotechnologie
Cette filière s’est construite autour de deux grandes entreprises : Sothys et Silab.
Sothys est une entreprise familiale créée en 1946 par la famille Mas. Son siège se situe à Brive. Elle développe, produit et distribue des produits de beauté haut de gamme auprès des professionnels. Ses produits sont distribués dans le monde entier.
Silab, plus jeune, créée en 1984, est devenu leader sur son marché, celui des actifs biologiques. Elle développe, fabrique et commercialise ses produits auprès de grands noms de l’industrie cosmétique. Elle emploie 290 collaborateurs dont 90 chercheurs.
Bâtiment et travaux publics
La filière BTP est structurée autour de grands groupes nationaux et d’entreprises anciennes familiales qui sont transmises de génération en génération. Eurovia, Colas, Siorat/groupe NGE, Devaud TP, Miane et Vinatier, Corrèze fermetures, Coudert construction, Allez et Cie, Parouteau Industrie, Lacoste et fils, Hervé thermique ou SEBTP sont autant d’entreprises qui font vivre cette filière sur le territoire. Ce secteur compte plus de 460 entreprises et représente .
Transport et logistique
Brive est située au carrefour des axes Paris-Toulouse et Bordeaux-Lyon, portés par les autoroutes A20 et A89, à 2h de Bordeaux et de Toulouse. De cette situation géographique privilégiée pour une ville moyenne, le territoire de Brive a su accueillir des implantations multiples de transporteurs logisticiens nationaux et internationaux. L’ouest de la ville jusqu’à la zone de la Gare développée le long de l’A20 sur la commune d’Ussac est le centre névralgique des échanges logistiques où se côtoient grands groupes et entreprises familiales : Géodis Bernis, Schenker-Joyau, Veyres-Perié, transport Froidefond, Transport Verlhac, Chronopost, Viapost, Colissimo, Transport Madrias, STEF, XPO Logistics Europe, agence TNT ou encore Mondial Relay. Ce secteur regroupe près de 90 entreprises et plus de .
Informatique et numérique
L’accès à la fibre optique ou au très haut débit (THD) est un critère très important pour les entreprises. Grâce au déploiement du THD sur son territoire, la filière numérique naissante et performante poursuit sa construction autour d’entreprises des secteurs de la communication, des infrastructures et du matériel informatique, du conseil et accompagnement en stratégie digitale, des applications et logiciels informatiques.
Il s’agit d’une filière d’opportunités et d’emplois en constante évolution soutenue par des représentants de la filière. L’ALIPTIC (Association Limousine des professionnels des technologies de l’information et de la communication) a pour mission de développer l’appui des TIC aux filières stratégiques du territoire et de valoriser son image. Le 400 est un tiers lieu, un lieu de partage (partage d’espaces de travail, de compétences et de matériel) créé à Brive en 2017 destiné au numérique, au co-working, aux médias et à l’image. Elles portent des initiatives et des événements innovants visant à promouvoir le développement de la filière comme la Start Up Battle et les 48 h du numérique à Brive.
Commerce
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Dans les années 2000, Brive-la-Gaillarde fut utilisée comme « laboratoire grandeur nature » pour tester de nouveaux produits de grande consommation. Les habitants de Brive sont jugés représentatifs de la population française par TNS Sofres, car isolés du reste de la région. Ainsi, les nouveaux produits sont testés dans les super et hypermarchés partenaires de TNS Sofres.
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Santé et services à la personne
Le Centre Hospitalier de Brive est le premier employeur de la commune après la Mairie avec . La Maternité des Trois provinces, un regroupement novateur entre la maternité de l’hôpital et celle de la clinique Saint-Germain atteint par an. La Clinique des Cèdres vient compléter l’offre de soin avec une spécialité en chirurgie orthopédique.
La population de Brive est plus âgée que la moyenne nationale. Selon l’INSEE, environ 28 % des habitants du Bassin de Brive ont plus de 60 ans contre 22,6 % en France. De ce fait, le marché des seniors et des services à la personne est en pleine expansion sur le territoire de Brive et sa région.
Le secteur de la santé, sanitaire et social représente environ 15 % des emplois sur l’Agglo de Brive. Depuis 10 ans, l’offre privée dans les services à la personne s’organise et poursuit son essor. En Corrèze, une dizaine d’entreprises de Services à la personne se sont fédérées autour du Groupement des Entreprises de Services à la Personne (GESAP 19) pour mener des actions collectives de promotion et de valorisation du secteur. L’idée première est de développer la lisibilité de l’offre privée dans ce secteur, porté au départ par les collectivités au travers d’associations d’utilité publique.
Tourisme
Brive est une destination touristique de premier plan pour les vacances (longs et courts séjours) et les séminaires d’entreprise. Elle bénéficie de l’influence majeure de la Vallée de la Dordogne. En 2017, Brive Tourisme a enregistré sur la saison. Pour les longs séjours, les visiteurs français viennent principalement d’Île-de-France, de l’Ouest Atlantique et du Nord. En week-end et pour les courts séjours, ils arrivent de Bordeaux, Clermont-Ferrand, Saint-Etienne et Lyon. Les visiteurs étrangers viennent de Grande-Bretagne, des Pays-Bas, de la Belgique et de l’Allemagne. En venant à Brive, les visiteurs recherchent davantage la nature et le soleil, une destination paisible pour pratiquer des excursions et des balades en VTT, trouver la fraîcheur des lacs et des grottes et goûter à la gastronomie locale.
Emploi
Le Bassin de Brive concentre 59 % de l'emploi salarié du département.
Répartition de l'emploi par secteur d'activité
Source : INSEE, fichier Clap au 01/01/2015 et DIRECCTE
Culture locale et patrimoine
Le patrimoine historique de Brive est riche et varié et recèle entre autres dix-sept monuments historiques classés ou inscrits à l'inventaire supplémentaire au seul registre de l'architecture.
Monuments religieux
La collégiale Saint-Martin (les bâtiments les plus anciens sont du ) a été classée monument historique en 1862. Un premier édifice paléochrétien, dont il reste quelques murs dans la crypte, fut édifié sur ce lieu inaccessible par les eaux de la Corrèze. Sur ce lieu fut lapidé saint Martin de Brive, dit « l'Espagnol », en 407. L'actuelle église est une collégiale. Elle abrite entre autres un baptistère monolithe du et un bel ensemble de chapiteaux historiés du dans le chœur et les bras du transept. L'ensemble du bâti a été maintes fois repris tout au long des siècles ;
couvent des Clarisses (), maison Cavaignac. Ce fut le logis de l'abbesse du couvent des Clarisse au . Ce bâtiment était relié à l'actuelle école de musique par un cloître. Cet ensemble fut détruit lors de l'ouverture de la rue au . Ce bâtiment, qui abrite aujourd'hui les archives, fut le premier musée de la ville fondé par l'érudit briviste Ernest Rupin. Dans le jardin Renaissance se trouve Sisyphe, un élément du fond Rupin ;
La chapelle Saint-Libéral () : elle est dédiée à un saint local, libéral, évêque d'Embrun. Cette chapelle, du , aujourd'hui lieu d'expositions, possède un portail de style roman limousin ;
L'église Saint-Sernin () ;
Église du Sacré-Cœur des Rosiers (moderne).
Église Saint-Antoine du monastère des Franciscains de Brive-la-Gaillarde, associée au sanctuaire des Grottes de Saint Antoine.
Église Sainte-Thérèse des Chapélies.
Église Notre-Dame-de-Lourdes d'Estavel.
Église Saint-Paul de Rivet.
Ancienne église Saint-Sernin de Brive-la-Gaillarde. Elle est inscrite à l'Inventaire général du patrimoine culturel.
Monuments civils
La tour des Échevins ou maison à tourelles des classée en 1889. Cette tour de la première Renaissance est adossée à une maison noble. Le heurtoir est en forme de salamandre, symbole de François ;
le collège des Doctrinaires du ) qui est l'actuel hôtel de ville a été partiellement inscrit en 1926 et partiellement classé en 1943. Ce bâtiment du possède une belle colonnade à chapiteaux, en grès de Gramont. La cour d'honneur est bordée de trois bâtiments à deux étages mansardés, surmontés de coquilles ornées de trois boules que l'on retrouve dans beaucoup de constructions nobles du pays de Brive au . Ce collège fut fondé par M. de Lestang de Brive, président au Mortier au Parlement de Toulouse. Y firent leurs humanités : le général historien d'Espagnac, l’archevêque diplomate Daniel de Cosnac, le cardinal Dubois, précepteur du régent Philippe d'Orléans puis ministre de , le juriste consulte Treilhard et le médecin philosophe Cabanis, tous deux enterrés au Panthéon, l'entomologiste Pierre-André Latreille, le maréchal Brune et l'abbé de Feletz, membre de l'Académie française. À côté du collège se trouve sa chapelle dont le portail est décoré d'un fronton coupé porté par quatre colonnes torses, contre une façade à bossages portant un fronton cintré ;
le musée Labenche (). Magnifique bâtiment Renaissance, l'hôtel noble de Labenche fut la demeure du garde des Sceaux du Bas-Limousin de François . C'est actuellement le musée d'art et d'histoire de la ville de Brive. Il abrite les tapisseries du de la manufacture anglaise de Mortlake, les accordéons Dedenis, d'accordéons de la Corrèze au , un incunable, de très jolies cheminées ;
hôtel Desbrülys ou Desbruslys () ;
hôtel Salès de Marqueyssac () ;
maison Lalande () ;
maison Treilhard (-). Cette maison ancienne présente sur sa façade rue des Prêcheurs une fenêtre triple pouvant remonter à la fin du . Sur la rue Basse, la maison présente une belle tour d'escalier flanquée dans sa partie supérieure d'une tourelle en poivrière. C'est dans cette maison qu'est né Jean-Baptiste Treilhard (1742-1810) ;
maison des Chanoines (), 23 rue Charles-Teyssier, face au collège des Doctrinaires ;
maison Leygonie () et partiellement classé en 1943 ;
hôtel Maillard () Cette maison de la rue Traversière est recouverte en façade côté place Charles-de-Gaulle d'un parement afin de la mettre en harmonie avec la place rénovée au ;
hôtel Quinhart de Maillard () aussi appelé tours de Saint-Martin. Ce bâtiment en retour d'équerre possède trois tourelles, deux escaliers à vis en pierre et gargouilles. M. de Maillard est à l'origine d'un livre de raison continué par deux générations consultable aux archives. La rançon des fils de François fut votée dans ce bâtiment, en 1529 ;
château d'eau de Brive () : haut de , il fut construit en 1834 afin d'alimenter en eaux les fontaines environnantes. L'architecte en fut M. Limousin. L'édifice construit en forme de phare se tient sur une place gagnée sur les marécages au . C'est aujourd'hui le siège de l'office de tourisme ;
château et parc de Puymège ;
maison Grivel () ;
hôtel d'Enval () ;
théâtre de Brive (anciennement le cinéma Splendid) (). La de construction se résumait à un bâtiment à un seul niveau, qui fut plus tard rehaussé d'un autre niveau ;
palais de Justice () ;
pont Cardinal sur la Corrèze, construit en 1734, élargi en 1770 et 1929. Sa construction a été entreprise par Joseph Dubois, frère du cardinal Dubois, maire perpétuel de Brive alors qu'il était directeur général des ponts et chaussées de France.
Héraldique, devise et logotype
Héraldique
Devise
« Briva Lemovicii inferioris caput » : Brive capitale du Bas Limousin.
Personnalités liées à la commune
Natifs
Gondovald, se prétendant fils du roi Clotaire Ier, mais généralement considéré comme un usurpateur, fut proclamé roi à Brive en 584.
Christophe de Lestang ou de L'Estang, né à Brive en 1560, mort à Carcassonne le 16 août 1621, prélat français, évêque de Lodève puis de Carcassonne.
Guillaume Dubois (1656-1723), cardinal, homme politique.
Jean-Baptiste Treilhard (1742-1810), juriste et homme politique.
Jean-Baptiste Joseph de Sahuguet d'Amarzit d'Espagnac (1713-1783), général français.
Marc René Marie de Sahuguet d'Amarzit d'Espagnac (1752-1794), spéculateur financier.
Gabriel Malès (1755-1837), député au Conseil des Cinq-Cents.
Jean Joseph François de Sahuguet d'Amarzit de Laroche (1756-1802), général des armées de la République française.
Nicolas Ernault de Rignac des Bruslys (1757-1809), général de la Révolution française.
Pierre-André Latreille (1762-1833), entomologiste, membre de l’Académie des sciences.
Maréchal Brune (1763-1815), maréchal d’Empire.
Antoine Louis Popon, baron de Maucune (1772-1824), général des armées de la République et de l'Empire y est né.
Alexandre d'Alton (1776-1859), général des armées de la République et de l’Empire.
Jean-Baptiste Grivel (1778-1869), vice-amiral français.
Hector d'Ussel (1785-1811), héros de l’épopée napoléonienne.
Amédée Bouyssonie, Paul Bouyssonie et Jean Bouyssonie, découvreurs de la sépulture néandertalienne de l'homme de la Chapelle-aux-Saints.
Charles Bertrand d'Entraygues (1850-1929), peintre.
Albéric Cahuet (1877-1942), journaliste et écrivain.
Noël Bas (1877-1960), vice-champion olympique de gymnastique au concours général, en 1900.
François Labrousse (1878-1951), homme politique.
Blanche Selva (1884-1942), pianiste et pédagogue.
Louis Chadourne (1890-1925), écrivain (frère de Marc).
Jean Vérines (1894-1943), chef d'escadron à la Garde républicaine, déporté.
Marc Chadourne (1895-1975), écrivain (frère de Louis).
Maurice Gleize (1898-1974), réalisateur.
Robert Margerit (1910-1988), écrivain.
Michel Peyramaure (1922-2023), écrivain.
Frédéric Vidalens (1925-2004), peintre.
Claude Michelet (1938-2022), écrivain.
Robert Joudoux (1939-2016), historien et homme de lettres.
Jean-Paul Escande (né en 1939), médecin et universitaire.
Michel Testut (né en 1943), romancier, poète et nouvelliste.
Norbert Aujoulat (1946-2011), préhistorien.
Jean Bourdelle (1947-2006), écrivain et journaliste.
Patrick Maugein (1947-2006), homme d’affaires.
Pierre Lagier (né en 1949), journaliste et écrivain.
Pierre Bergounioux (né en 1949), écrivain.
Jean-Paul Malaval (né en 1949), écrivain.
Patrick Sébastien (né en 1953), imitateur, acteur, chanteur, animateur de télévision.
Dominique Bousquet (né en 1953), homme politique français.
Michel Doneda (né en 1954), saxophoniste.
Benoît Rivière (né en 1954), évêque d'Autun, Chalon et Mâcon.
Xavier Patier (né en 1958), écrivain.
Pierre-André Valade (né en 1959), chef d’orchestre.
Salah Aougrout (né en 1961), acteur, animateur de télévision et de radio et scénariste algérien.
Bernard Thomasson (né en 1962), journaliste et écrivain.
Stéphane Béchy (né en 1963), claveciniste et organiste.
Pierre Gaffié (né en 1964), réalisateur et journaliste.
Nicole Couderc (née vers 1960), écrivaine française.
Fabienne Eymard, chef cuisinière française.
Corinne Champougny (née en 1966), écrivain.
Frédérick Raynal (né en 1966), concepteur de jeux vidéo.
Alain Roche (né en 1967), footballeur.
André Heyboer (né en 1971), baryton lyrique.
Cédric Villani (né en 1973), mathématicien, récipiendaire de la médaille Fields et homme politique français, député pour le mouvement La République en marche ! dans la cinquième circonscription de l'Essonne.
Cédric Heymans (né en 1978), joueur de rugby à XV.
Dimitri Yachvili (né en 1980), joueur de rugby à XV.
Marine Serre (née en 1991), styliste française.
Damian Penaud (né en 1996), joueur de rugby à XV.
Autres
Charles-Marie de Feletz (1767-1850), académicien ayant fait ses études à Brive.
Alceste De Ambris (né le à Licciana Nardi, et mort le à Brive-la-Gaillarde), homme politique et syndicaliste révolutionnaire italien.
Francis Poulenc (1899-1963) a séjourné au 4, place Krüger (actuelle place Latreille) en 1960.
Adrien Faure (1905, Ussel-1981, Brive), résistant membre du mouvement Combat pendant la Seconde Guerre mondiale, déporté en 1944.
David Feuerwerker (1912-1980), membre du mouvement Combat en Limousin, aux côtés d’Edmond Michelet, rabbin de Brive durant l'Occupation.
Antoinette Feuerwerker (1912-2003), juriste et éducatrice française, épouse de David Feuerwerker ; membre du mouvement Combat en Limousin aux côtés d’Edmond Michelet.
Edmond Michelet (1899-1970), homme politique, chef du mouvement Combat en Limousin ; arrêté par la Gestapo à Brive en février 1943 ; mort au village de Marcillac, sur la commune de Brive.
Édouard Valéry (1924-2010), résistant. Il était ouvrier peintre à Brive avant 1939.
Raymond Faro (1909-1944), en 1939, il est capitaine au régiment d'infanterie à Brive.
Maurice Rouel (1910-1987) homme politique français, est décédé à Brive.
Louis Néel (1904-2000), physicien, lauréat du prix Nobel.
Claude Morini (pseudonyme de Claude Bourgeau) (1939-1982), artiste peintre et graveur français a fait son service militaire à Brive.
Rose Warfman (1916, Zurich-), infirmière et assistante-sociale suisse membre du mouvement Combat en Limousin aux côtés d’Edmond Michelet, arrêtée à Brive, déportée à Auschwitz.
Pierre Lefranc (1922-2012), résistant qui fut conseiller municipal de Brive.
Jacques Poirier (SOE) (1922-2005), il fut l'un des acteurs de la libération de Brive-la-Gaillarde, intervenue le 15 août 1944.
Martial Brigouleix (1903-1943), en septembre 1939, il commande la compagnie du RI de Brive.
Pierre Mondy (1925-2012), acteur
Amédée Domenech (1933-2003), joueur international de rugby à XV, mort à Brive
Joan-Pau Verdier, (1947-2020), chanteur français, mort à Brive.
Liste des joueurs de rugby du Club athlétique Brive Corrèze Limousin.
Jean-Michel Valade (1953 - ), historien.
Ademo,(1986 - ),Rappeur faisant partie du groupe PNL
N.O.S,(1989 - ),Rappeur faisant partie du groupe PNL
Dans la culture populaire
La chanson Hécatombe de Georges Brassens, datant de 1952, se passe à Brive. En voici le premier couplet :
Au marché de Brive-la-Gaillarde
À propos de bottes d'oignons
Quelques douzaines de gaillardes
Se crêpaient un jour le chignon.
À pied, à cheval, en voiture,
Des gendarmes mal inspirés
Vinrent pour tenter l'aventure
D'interrompre l'échauffourée.
C'est en référence à cette chanson que la halle des producteurs de Brive s'appelle aujourd'hui « halle Georges-Brassens ».
La chanson « Quand les andouilles voleront », de Georges Auguste Charles Guibourg, dit Georgius, datant de 1936, indique dans le qu'Onésime Dumou, est natif de Brive-la-Gaillarde. En voici le deuxième couplet :
Question posée par Onésime Dumou, natif de Brive-la-Gaillarde, le jour de son mariage avec Félicie Tapolard :
Monsieur l'maire, faut que j'vous cause
Tout à l'heure, vous avez dit
Qu'la femme, en tout état d'cause,
D'vait suivre partout son mari
Je suis d'nature congestive
Et faut qu'je prenne fréquemment
D'la limonade purgative
Faudra-t-y qu'elle me suive tout l'temps ?
''Tu vas faire un drôle d'époux
Mais ce que j'crois surtout''
''Refrain''
Voir aussi
Bibliographie
Étienne d'Alençon, Brive-la-Gaillarde, éditions Sutton, , 1998.
Étienne d'Alençon, Brive-la-Gaillarde, éditions Sutton, collection Mémoire d'une ville, 2019.
Max Boissière, Ces Brivistes du coin de la rue, Brive-la-Gaillarde : les 3 épis, 2004, 388, . . Cet ouvrage recense divers noms de rues de Brive-la-Gaillarde avec notices biographiques des personnages éponymes.
Jean Charbonnel (dir.), Histoire de Brive et de sa région, Privat, Toulouse, 1991, 320.
Henri Delsol, Le Consulat de Brive-la-Gaillarde. Essai sur l'histoire politique et administrative de la ville avant 1789, Brive, 1936, réédition Les Monédières, 1982, avec une préface de Marie-Rose Guillot.
Frédéric Le Hech et Jean-Michel Valade, Une histoire de Brive-la-Gaillarde, Les Ardents Éditeurs, Limoges, 2007, 156
Frédéric Le Hech, Brive-la-Gaillarde, éd. Geste, collection Découvrir, 2016.
.
Pierre Perol, La très ancienne et belle histoire de Brive-la-Gaillarde, éd. Chastrusse & Cie, 1957.
Michel Peyramaure et Mélusine Harlé, Brive-la-Gaillarde : le guide'', éd. Renaissance du livre, 1996.
Jean-Michel Valade, A la découverte mémorielle des rues de Brive, Le Puy Fraud Éditeur, 2018, 112 pages.
Articles connexes
Liste des communes de la Corrèze
Communauté d'agglomération du Bassin de Brive
Liste des monuments historiques de la Corrèze
Club athlétique Brive Corrèze Limousin
Histoire de la Corrèze
Rafle de Brive
Liens externes
Site de la mairie.
Office du Tourisme du Pays de Brive.
Site de la Communauté d'agglomération de Brive.
Site des Archives municipales de Brive.
Notes et références
Notes et cartes
Notes
Cartes
Références
Commune en Corrèze
Commune dans l'arrondissement de Brive-la-Gaillarde
Commune dans la communauté d'agglomération du Bassin de Brive
Lieu lié à la littérature | Brive-la-Gaillarde, couramment appelée simplement Brive, est une commune du Sud-Ouest de la France, sous-préfecture de la Corrèze, en région Nouvelle-Aquitaine. C'est la ville la plus peuplée du département. Les habitants de Brive sont appelés les Brivistes. |
438 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Burdigala | Burdigala | Burdigala est le nom antique de la ville de Bordeaux, fondée au par l'Empire romain.
Étymologie
« Burdigala » serait composé de deux racines aquitaniques burd- qui signifie « boueux » et de cal- qui voudrait dire « abri, crique » et signifierait à peu près « abri dans les marais » en (proto-basque). Ce nom a évolué en Bordigala, puis Bordale en basque, Bordèu en gascon et « Bordeaux » en français. Une rivière appelée Eau Bourde passant au sud de la ville conserve aussi ce sens de « marais ».
Histoire
Peuplements antérieurs
Le premier emplacement habité est situé à l'embouchure de la Devèze, un affluent de la Garonne, proche de la Gironde. La naissance de Bordeaux n'est pas liée aux qualités du site, car, ville d'embouchure située sur une avancée du plateau landais, elle a longtemps été cernée de marais pestilentiels.
La conquête romaine
S'il existe des traces antérieures de peuplements humains, la ville de Burdigala n'est vraiment fondée qu'au , quand l'Empire romain déplace et installe sur ce site les Bituriges Vivisques (littéralement « Bituriges déplacés »).
Pendant la guerre des Gaules, un lieutenant de Jules César, Publius Crassus, est accueilli à Burdigala en 56 av. J.-C..
En 52 av. J.-C., le cardo et le decumanus (aujourd'hui rue Sainte-Catherine et rues Porte Dijeaux et Saint Rémi) sont tracés le long de l'îlot Saint-Christoly qui englobe l'espace situé entre les rivières Devèze et Peugue et la Place Pey-Berland.
La ville devient le chef-lieu de la civitas des Vivisques, administrée par un collège de magistrats, avec le statut de cité pérégrine stipendiaire, le moins avantageux dans l'Empire romain. Ce carrefour routier est porté sur la table de Peutinger.
Le Haut Empire
Sous l'Empire romain, Burdigala se développe et devient une des villes les plus opulentes de la Gaule. Les premiers plants de vigne à l'origine du vignoble bordelais sont implantés entre 40 et 60 sur les coteaux nord de la rive gauche de la Garonne.
En 70, l'empereur Vespasien en fait la capitale administrative de la province romaine d’Aquitaine (des Pyrénées à la Loire) à la place de Mediolanum Santonum (Saintes). Il semble que sous le règne de cet empereur, la ville ait reçu le statut de municipe de droit latin.
La ville est particulièrement prospère sous la dynastie des Sévères (193-235). Elle englobe alors le mont Judaïque (actuel quartier Saint-Seurin). De cet âge d'or datent des monuments illustres dont le forum (Piliers de Tutelle) et le Palais Gallien (amphithéâtre pouvant contenir sur ses gradins en bois).
La période des troubles
La ville est victime de la révolte de Tetricus, « empereur des Gaules » (271-273/274), puis des troubles des Bagaudes.
Durement frappée par les invasions barbares de 276 (la ville est pillée et incendiée), la cité décide de construire des remparts qui sont achevés en 286 (selon le tracé actuel des cours d'Alsace-Lorraine, de la rue des Remparts et des cours du Chapeau Rouge et de l'Intendance). Il s'agit d'une enceinte de sur dont les murs ont une hauteur de dix mètres et une largeur de cinq mètres.
On reconstruit également le port intérieur dans lequel s'écoule la Devèze par vingt-six bouches de bronze. La ville continue à briller pendant près d'un siècle, grâce au commerce de suif, de cire, de poix et de papyrus. Elle s'illustre par ses poètes chrétiens (Ausone, 309-394) et ses saints (Paulin de Nole (353-431), Sulpice-Sévère (363-410)).
En 333, l'Anonyme de Bordeaux en fit l'origine de son pèlerinage vers Jérusalem. Il nota Civitas Burdigala attestant ainsi du statut de la ville. Civitas Burdugala, ubi est fluvius Garonna per quem facit mare Oceanum accessa et recessa, per leuga plus minus centum. La ville de Bordeaux, où est le fleuve Garonne dans lequel les flux et reflux de l'océan (marées) se font sur plus ou moins cent lieues.
Son itinéraire et sa description des lieux saints sont le plus ancien témoignage écrit d'un pèlerinage vers Jérusalem.
Personnalités liées à Burdigala
Ausone (309-394), poète et professeur.
Saint Paulin de Nole (353-431), poète et un ecclésiastique.
Saint Sulpice-Sévère (363-410), chroniqueur et ecclésiastique.
Saint Delphin, premier évêque de Bordeaux dont on soit certain.
Saint Amand, évêque de Bordeaux.
Saint Seurin, évêque de Bordeaux.
Monuments antiques
L'amphithéâtre
L'amphithéâtre de Bordeaux, traditionnellement appelé « Palais Gallien », est construit au . L'arène intérieure mesurait sur , le pourtour de l'édifice était de sur , une hauteur de , ce qui en faisait un amphithéâtre de bonne taille. D'après sa dimension, on estime sa capacité à .
Les Piliers de Tutelle
Bordeaux a conservé, jusqu'en 1675, un important monument gallo-romain, appelé « Piliers de Tutelle ». Ce bâtiment du , unique dans la France du , avait comporté surmontées d'une architrave, rehaussées d'un couronnement à arcades orné de cariatides de trois mètres de hauteur. L'architecte Claude Perrault (1613-1688), qui dessina ce qu'il en restait en 1669 (dix-sept colonnes), indique qu'il ne s'agissait ni d'un temple, ni d'une basilique, puisque l'on n'y voyait nulle trace de charpente. Or des fouilles de 2003, permirent de découvrir un péribole, ce qui atteste qu'il s'agit bien d'un temple. Cette ruine presque intacte fut détruite en 1675 sur ordre de Louis XIV, afin de permettre la réalisation du glacis du Château Trompette alors rebâti sur les plans de Vauban.
Burdigala dans la bande dessinée
Dans l'album de bande dessinée, Le Tour de Gaule d'Astérix, René Goscinny et Albert Uderzo, les deux héros, Astérix et Obélix, font étape à Burdigala.
Le glaive de Burdigala, bande-dessinée augmentée, réalisée en partenariat avec le Musée d’Aquitaine et l’Université de Pau.
Hommages
En 1894, l'astronome bordelais Fernand Courty découvre depuis l'observatoire de Bordeaux une "planète", en réalité un astéroïde, à qui il donne le nom de Burdigala.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
.
.
Article connexe
Liste des noms latins des villes françaises
Histoire de Bordeaux
Cité gallo-romaine
Ancienne agglomération romaine en France
Ville ou oppidum celtique en France
Histoire de Bordeaux
Antiquité en Gironde
Station de la table de Peutinger
Éponyme d'un objet céleste | Burdigala est le nom antique de la ville de Bordeaux, fondée au par l'Empire romain. |
439 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Bouliac | Bouliac | Bouliac est une commune du Sud-Ouest de la France, située dans le département de la Gironde, en région Nouvelle-Aquitaine.
Géographie
Localisation
Située dans l'Entre-deux-Mers, sur la rive droite de la Garonne, au sud-est de Bordeaux, dans son aire et son unité urbaine, Bouliac présente un excellent point de vue sur l'agglomération bordelaise, depuis les hauteurs de l'esplanade de l'église Saint-Siméon.
Aux alentours
Les communes les plus proches sont Floirac (), Carignan-de-Bordeaux (), Latresne (), Bègles (), Cenon (), Tresses (), Artigues-près-Bordeaux (), Cénac (), Fargues-Saint-Hilaire () et Villenave-d'Ornon ().
Géographie physique
La commune s'étend sur plus de (), avec une partie basse à l'ouest délimitée par la Garonne. L'altitude varie de 4 à .
Son territoire se trouve sur l'unité paysagère de la campagne résidentielle de l'Entre-Deux-Mers. Quelques vignes y sont encore cultivées sous l'appellation premières-côtes-de-bordeaux. Mais de plus en plus, elles font place à des lotissements d'habitation toujours plus nombreux.
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat méditerranéen altéré », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février.
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat complétée par des études régionales prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Villenave d'ornon-Inra », sur la commune de Villenave-d'Ornon, mise en service en 1924 et qui se trouve à à vol d'oiseau, où la température moyenne annuelle est de et la hauteur de précipitations de pour la période 1981-2010.
Sur la station météorologique historique la plus proche, « Bordeaux-Mérignac », sur la commune de Mérignac, mise en service en 1920 et à , la température moyenne annuelle évolue de pour la période 1971-2000, à pour 1981-2010, puis à pour 1991-2020.
Urbanisme
Typologie
Bouliac est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee.
Elle appartient à l'unité urbaine de Bordeaux, une agglomération intra-départementale regroupant et en , dont elle est une commune de la banlieue. L'agglomération de Bordeaux est la sixième plus importante de la France en termes de population, derrière celles de Paris, Lyon, Marseille-Aix-en-Provence, Lille (partie française) et Toulouse.
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Bordeaux, dont elle est une commune de la couronne. Cette aire, qui regroupe , est catégorisée dans les aires de ou plus (hors Paris).
Le territoire de Bouliac est directement au contact de l'agglomération bordelaise et subit une forte pression urbaine.
Jusqu'en 1965, la population et les activités bouliacaises étaient essentiellement rurales.
De 1965 à 1975, l'urbanisation pavillonnaire a provoqué un fort accroissement démographique, comme cela s'était passé pour les communes voisines de Floirac, Cenon et Lormont. La population a doublé en dix ans. Pour faire face à leur demande, la municipalité de l'époque a augmenté les impôts locaux et mis en place les équipements (culturels, sportifs notamment) et les infrastructures nécessaires.
En 2007, on trouvait à Bouliac. 97 % étaient des résidences principales, dont 65 % construites entre les années 1946 et 1990. En 2012, on y trouvait , dont 97 % étaient des résidences principales, pour une moyenne sur le département de 85 %, et dont 67 % des ménages en étaient propriétaires.
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (41,8 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (20,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
zones urbanisées (33,3 %), prairies (25,3 %), forêts (15 %), zones agricoles hétérogènes (13,3 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (8,5 %), eaux continentales (4,6 %). L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui).
Voies de communication et transports
Réseau routier
- (rocade)
Centre commercial
Pont de Bouliac
et vers Latresne, Langoiran et Cadillac.
L'avenue de la Belle Étoile donne sur la route entre Tresses et Carignan-de-Bordeaux à la sortie de la commune (extrême est).
Réseau TBM actuel
Bouliac est actuellement desservie par les lignes TBM suivantes :
Réseau TBM à compter du 4 septembre 2023
Bouliac sera desservie par les lignes TBM suivantes :
16 - 25 - 32 - FlexBouliac
Réseau TransGironde
Les lignes TransGironde 403, 404, 405 et 501 relient la station de tram Stalingrad à Camblanes-et-Meynac, Créon, Saint-Léon, Sauveterre-de-Guyenne, Carignan-de-Bordeaux, Saint-Caprais-de-Bordeaux, Tabanac, Cambes, Cadillac et Langon.
Risques majeurs
Le territoire de la commune de Bouliac est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations, mouvements de terrains et séisme (sismicité faible). Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle.
La commune fait partie du territoire à risques importants d'inondation (TRI) de Bordeaux, regroupant les concernées par un risque de submersion marine ou de débordement de la Garonne, un des qui ont été arrêtés fin 2012 sur le bassin Adour-Garonne. Les crues significatives qui se sont produites au , avec plus de mesurés au marégraphe de Bordeaux sont celles du (, débit de la Garonne de ), du (, 1500 à ), du (, ), du (, ) et du (, ). Au , ce sont celles liées à la tempête Xynthia du (, ) et du (, 2500 à ). Des cartes des surfaces inondables ont été établies pour trois scénarios : fréquent (crue de temps de retour de à ), moyen (temps de retour de à ) et extrême (temps de retour de l'ordre de , qui met en défaut tout système de protection). La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1983, 1987, 1992, 1999, 2009, 2013 et 2021.
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des éboulements, chutes de pierres et de blocs et des tassements différentiels.
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 97,9 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (67,4 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les dénombrés sur la commune en 2019, sont en aléa moyen ou fort, soit 100 %, à comparer aux 84 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM.
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune.
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 1990, 1991, 1992, 1998, 2003, 2005, 2009 et 2011 et par des mouvements de terrain en 1999.
Toponymie
Le toponyme est documenté dès le (Grégoire de Tours) sous la forme in vico Vodollacensi (au village Bouliacais).
Le nom de la commune a par la suite connu diverses formes au fil du temps, allant de Boliac (119-1201) à Bouliac en passant entre autres par Bolhyac ou Bouilliac.
Il s’agit d’un nom de domaine gallo-roman en -ac basé sur le nom du propriétaire. La forme de Grégoire de Tours incite à postuler un nom d’homme *Bodollus. Par ailleurs, le nom Bodlius, attesté en Dalmatie, s’accorde bien avec l’évolution phonétique vers Bouliac.
En graphie occitane, le nom de la commune s'écrit Boliac (de même prononciation [buˈljak]).
Les habitants sont appelés les Bouliacais.
Histoire
À l'époque de Grégoire de Tours (539-594) le site aurait correspondu au vicus Vodollacensis, d'après l'érudit bordelais Camille Jullian.
En dehors de plusieurs trésors monétaires gallo-romains, les découvertes archéologiques proviennent du site de l'église Saint-Siméon et de son cimetière et font remonter l'époque du sanctuaire à la période mérovingienne.
Pey Berland fut curé de Bouliac de 1413 à 1427 : le chapitre de Saint-André de Bordeaux était titulaire de la cure de Bouliac et Pey Berland y fut nommé alors qu'il était chanoine de la cathédrale. L'abbé Baurein, qui avait consulté le Livre de raison, rapporte que sa famille possédait un bien au pied des collines de Bouliac et qu'il acheta un bourdieu avec des vignes à côté de l'église : « ...j'ai acheté à amanieu de Broglio un bourdieu avec son vignoble dans cette paroisse de Bouliac, près de l'église, dans un lieu appelé à Casau Johan, pour fonder une messe, le lundi, dans l'église de Bouliac ».
Au Moyen Âge, les pâturages dans les palus de Bouliac sont recherchés des bouchers bordelais qui y font paître leur bétail ; à partir de la fin du Moyen Âge, la vogue des bourdieus appartenant aux notables bordelais est source d'implantations lucratives et pas simplement ostentatoires, zones pionnières pour la recherche de qualité du vignoble bordelais.
Le zonage archéologique par arrêté préfectoral de la région Aquitaine, en date du 26 juin 2009, signale cinq zones sensibles présentant un risque patrimonial :
Godefroy et la Saide : port et maison noble ;
l'église : occupation depuis le paléolithique ;
Macanan ;
la maison de Loc Boue ;
la maison forte du château du Pian ;
le moulin médiéval du Pian. Ce dernier est attesté depuis 1522 mais pourrait dater du début du . Un système hydraulique a été aménagé en amont sur environ afin d'accroître le débit de l'eau. Ce système incluait un bassin de rétention ainsi qu'une série de chutes d'eau. L'ensemble, bien que réduit à l'état de ruines au milieu des bois est toujours visible actuellement.
Politique et administration
Administration municipale
La commune a été érigée en municipalité en 1793.
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Tendances politiques et résultats
Rattachements administratifs et électoraux
La commune de Bouliac appartient à l'arrondissement de Bordeaux. À la suite du découpage territorial de 2014 entré en vigueur à l'occasion des élections départementales de 2015, la commune est transférée du canton de Floirac supprimé au canton de Cenon modifié.
Instances judiciaires
Il n'y a pas d'administration judiciaire sur la commune. Le Tribunal d'instance, le Tribunal de grande instance, le Tribunal pour enfants, le Tribunal de commerce, le Conseil des prud'hommes et le Tribunal paritaire des baux ruraux se trouvent à Bordeaux, de même que la Cour d'appel, la Cour d'assises, le Tribunal administratif et la Cour administrative d'appel.
Autres administrations
La caserne de gendarmerie du quartier Béteille comprend l'escadron EGM 26/2 de gendarmerie mobile, placé sous l'autorité du groupement II/2 de gendarmerie mobile, la section de recherches de Bordeaux et la compagnie de gendarmerie de Bordeaux-Bastide se trouve sur le territoire de la commune de Bouliac.
Jumelages
Jumelage avec la commune de Bouliac :
.
Population et société
Démographie
Enseignement
Située dans l'académie de Bordeaux, l'enseignement primaire est assuré sur la commune de Bouliac par le groupe scolaire André Peynaud constitué d'une école maternelle, avenue de la Belle Étoile, et d'une école élémentaire publique, parc de Vialle. On y trouve aussi deux établissements péri-scolaires, une crèche et un relais d'assistantes maternelles (RAM), ainsi que des services annexes comme un transport scolaire dédié.
L'établissement de premier cycle du second degré dont dépend la commune est le collège Nelson Mandela de Floirac.
Manifestations culturelles et festivités
Depuis 1999, l'association Amanieu organise une manifestation historico-culturelle Les médiévales de Bouliac, généralement au mois de septembre, dont la s'est déroulée en septembre 2015. La manifestation reconstitue la vie du village au Moyen Âge, autour de banquets, spectacles et reconstitutions historiques.
Une Nocturne pédestre est organisée tous les mois de juin. Celle de juin 2015 en a été la .
Sports
On trouve plusieurs installations sportives sur la commune : deux salles omnisports, quatre courts de tennis, un dojo, une salle de gymnastique, deux terrains de football, un skatepark et un boulodrome.
Économie
Revenus de la population et fiscalité
La médiane du revenu disponible par unité de consommation était en 2012 de , pour sur le département (la moyenne nationale est de ). 81 % des foyers fiscaux étaient imposables, pour 65 % sur le département.
Emploi
En 2012, la population âgée de 15 à 64 ans s'élevait à , parmi lesquelles on comptait 73 % d'actifs dont 69 % ayant un emploi et 4 % de chômeurs. Au 2013, le taux de chômage dans la zone d'emploi de Bordeaux à laquelle appartient Bouliac était de 10,5 %.
Tissu économique
Les activités économiques sur le territoire de Bouliac sont principalement issues du secteur tertiaire. Sur 319 établissements présents sur la commune à fin 2013, 1 % relevaient du secteur de l'agriculture (pour une moyenne de 6 % sur le département), 4 % du secteur de l'industrie, 10 % du secteur de la construction, 76 % de celui du commerce et des services (pour 64 % sur le département) et 9 % du secteur de l'administration et de la santé.
La commune se trouve dans la zone de plusieurs appellations.
Viticulture : Bordeaux blanc, AOC AOP Bordeaux blanc avec sucres, AOC AOP Bordeaux clairet, AOC AOP Bordeaux claret, AOC AOP Bordeaux rosé, AOC AOP Bordeaux rouge ou claret, AOC AOP Bordeaux supérieur blanc, AOC AOP Bordeaux supérieur rouge, AOC AOP Côtes de Bordeaux, AOC AOP Côtes de Bordeaux Cadillac, AOC AOP Crémant de Bordeaux blanc, AOC AOP Crémant de Bordeaux rosé, AOC AOP Premières Côtes de Bordeaux, ainsi que Atlantique blanc, IGP Atlantique primeur ou nouveau blanc, Atlantique primeur ou nouveau rosé, Atlantique primeur ou nouveau rouge, Atlantique rosé, Atlantique rouge ;
Produits agricoles d'élevage : IGP agneau de Pauillac, IGP bœuf de Bazas, canard à foie gras du Sud-Ouest (Chalosse, Gascogne, Gers, Landes, Périgord, Quercy) ;
Spécialité : IGP jambon de Bayonne.
On trouve plusieurs activités commerciales sur la commune : immobilier, aménagements extérieurs, tâches domestiques, restauration, dont le restaurant étoilé Le Saint James, des commerces de distribution, dont la zone commerciale Auchan-Bouliac, un opérateur du réseau de fibre optique de la métropole bordelaise, la société Inolia, ou encore l'émetteur de Bouliac, émetteur hertzien de TDF le plus haut de la Gironde avec .
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Anciens lieux-dits
Le tracé de certains chemins est repérable sur les anciennes cartes, par exemple celles de Cassini et de Belleyme, dont les relevés datent du .
Le siècle suivant a laissé des séries de documents précieux, notamment pour s'informer sur l'évolution de l'exploitation agricole et économique du territoire :
le cadastre napoléonien en 1824 : tableau d'assemblage, le bourg et La Palus sur le site des Archives départementales ;
la carte d'État-Major sur Geoportail ;
et la carte départementale éditée par le conseil général de la Gironde en 1875.
Patrimoine architectural
L'église Saint-Siméon, construite au , est protégée au titre des Monuments historiques depuis 1862.
L'hôtel Saint-James où officia le cuisinier étoilé Jean-Marie Amat est l'œuvre de l'architecte Jean Nouvel.
Bouliac au début du
Le château de l'Ange est l'ancien château de Bouliac. Réquisitionné par la Marine allemande pendant la Seconde Guerre mondiale, il a été détruit lors du départ des troupes de Bordeaux, très certainement le 25 août 1944. Ses ruines se trouvent maintenant dans l'enceinte du quartier Béteille.
Le château Lavergne et une partie de son ancien parc.
Le domaine de Macanan et ses trois terrasses aménagées sur le coteau de la vallée du ruisseau du Pian, soutenues par d’énormes murs et renforcées par trois bastions.
Le domaine viticole de Freychaud (Montjouan).
Le château Montjouan et son domaine viticole.
Le château de Terrefort, sur la première terrasse naturelle de la vallée de la Garonne, bâti sur une terrasse artificielle maçonnée. L'ancienne maison du régisseur ainsi que l'ancien vivier ont été préservés.
Le château de Vialle, reconstruit par cet architecte bordelais en 1756.
La Maison Vettiner en centre-ville.
La mairie et son escalier commun pour les classes des filles et des garçons.
Le quartier du marais qui se trouvait à la croisée d'anciens chemins commerciaux.
L'ancienne gare, à la limite des communes de Latresne et de Bouliac, sur le chemin de Matte.
Le domaine de Fourney situé sur une petite terrasse dominant le vallon du ruisseau de Fournets.
Le château de Kermorvan, au bord du coteau qui domine la vallée de la Garonne. Le parc a été inscrit à l'Inventaire des Sites le 5 novembre 1943.
Le château Malakoff qui a remplacé l'ancien bourdieu en 1865. Il est implanté sur le plateau qui domine la vallée du ruisseau du Pian et entouré d’un parc et de prairies. L'orangerie n'a pas été conservée.
Le château du Pian, dont la construction date de 1873, qui a remplacé les monuments qui se sont succédé depuis la maison forte du .
Personnalités liées à la commune
Rémi Lajus, fondateur du groupe Les Ignobles du Bordelais
Jean Nouvel, architecte de l'hôtel Saint-James de Bouliac.
Philippe Petit, musicien-guitariste de Jazz qui a vécu à Bouliac.
Héraldique
Voir aussi
Bibliographie
Christian Block, Histoire de l'occupation du sol et du peuplement de la paroisse de Bouliac entre la préhistoire et le milieu du XVIe siècle, T.E.R présenté sous la direction du professeur J.B. Marquette, Université Bordeaux III, Novembre 1996.
, lien signalé par l'auteur que nous remercions.
Articles connexes
Liste des communes de la Gironde
Liste des communes de l'Entre-deux-Mers
Liens externes
Site de la mairie de Bouliac
Site : histoires de Bouliac
Notes et références
Notes et cartes
Notes
Cartes
Références
Bouliac
Commune en Gironde
Commune dans l'arrondissement de Bordeaux
Commune dans la métropole de Bordeaux Métropole
Unité urbaine de Bordeaux
Aire d'attraction de Bordeaux | Bouliac est une commune du Sud-Ouest de la France, située dans le département de la Gironde, en région Nouvelle-Aquitaine. |
440 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Bible | Bible | La Bible est un ouvrage composé de textes sacrés pour les juifs et les chrétiens. Les diverses confessions peuvent inclure des livres différents dans leurs canons, dans un ordre différent. Les textes eux-mêmes ne sont pas toujours identiques d'une religion à l'autre.
La Bible rassemble une collection d’écrits très variés et fragmentaires (récits des origines, textes législatifs, récits historiques, textes sapientiaux, prophétiques, poétiques, hagiographies, épîtres) dont la rédaction s’est échelonnée entre le et le pour l'Ancien Testament, et la deuxième moitié du , voire le début du pour le Nouveau Testament.
La Bible hébraïque se nomme en hébreu « TaNaKh » (תנ״ך), acronyme formé à partir des titres de ses trois parties constitutives : la Torah (la Loi), les Nevi'im (les Prophètes) et les Ketouvim (les Écrits). Elle est traduite en grec ancien à Alexandrie. Cette version est utilisée au tournant du par Jérôme de Stridon pour compléter sa traduction latine de la Bible à partir de l'hébreu puis, au , par les « apôtres des Slaves » Cyrille et Méthode pour traduire la Bible en vieux-slave.
La Bible chrétienne, qui connaît plusieurs canons selon les époques et les confessions, se compose de deux parties : l'Ancien Testament, qui reprend le Tanakh tel quel ou augmenté d'un certain nombre de livres, et le Nouveau Testament, commun à la plupart des Églises chrétiennes et regroupant les écrits relatifs à Jésus-Christ et à ses disciples. Il s'agit des quatre Évangiles canoniques, des Actes des Apôtres, des Épîtres et de l'Apocalypse.
L'ouvrage a été traduit de nombreuses fois et composé à partir de fragments.
Étymologie
Le mot « bible » vient du grec ancien biblos ou biblion correspondant à l'hébreu sépher — « livre » — qui a donné , un substantif au pluriel qui signifie « les livres », soulignant son caractère multiple, qui est traité par les auteurs médiévaux en latin comme un féminin singulier, biblia, avec pour pluriel bibliae, par lequel il passe dans la langue française.
Le mot « Testament », traduit du latin testamentum, correspond lui au mot grec , diathêkê, qui signifie « convention » ou « disposition écrite » avant de recouvrir une acception littéraire spécifique au sens de « testament philosophique », un sens que retient la Septante pour traduire le terme hébreu berith, « alliance », qui correspond pourtant davantage au grec sunthêkê. Le déplacement sémantique du terme en tant que « testament » littéraire s'opère chez les auteurs chrétiens dès le , traduit alors par le terme juridique latin testamentum qui est repris ensuite dans toutes les langues.
Canons bibliques
Le corpus biblique réunit plusieurs livres d'origines diverses d'où le pluriel originel du mot « Bible ». Dès le début de sa formation, il existe plusieurs collections canoniques concurrentes de la Bible, chacune étant défendue par une communauté religieuse différente. Le mot canon (en grec ancien, signifie règle) est utilisé dès le pour désigner la liste des livres reconnus par une communauté (ou Église).
Les « canons » primitifs les plus importants sont sans doute ceux de la Bible hébraïque (canon massorétique) qui est reconnu par le judaïsme (rabbinique et karaite), et celui de la Bible grecque (Septante) qui est, quant à lui, reconnu par la plupart des Églises d'Orient et d'Occident. La Bible hébraïque, appelée Tanakh, se compose de trois parties : la Loi (Torah), les Prophètes (Nevi'im) et les Écrits (Ketouvim). La Bible grecque se compose quant à elle de quatre parties : le Pentateuque, les Livres historiques, les Hagiographes et les Prophètes. À partir du milieu du , les chrétiens ont nommé cette dernière liste de livres l'Ancien Testament pour la distinguer de leur propre collection : le Nouveau Testament. La Septante diffère de la Bible hébraïque non seulement par la langue utilisée, mais aussi par le fait qu'elle incorpore des livres supplémentaires, dits « deutérocanoniques », et que le texte des livres « canoniques » diverge parfois. De plus, l'ordre et l'importance des livres ne sont pas les mêmes dans les deux canons.
Les trois différentes parties de la Bible hébraïque sont canonisées et leur texte est relativement stabilisé en plusieurs étapes : d'abord la Torah (), puis les Nevi'im (), et enfin les Ketouvim (). Le texte « protomassorétique » (précurseur du texte massorétique) est définitivement stabilisé à la fin du . Les textes du Nouveau Testament, quant à eux, sont rédigés entre le milieu du , mais leur canonisation n'a lieu qu'au cours des .
Canon de la Bible hébraïque
La Bible hébraïque est écrite en hébreu avec quelques passages en araméen. Ce canon, fixé par les massorètes, se compose des parties suivantes (entre parenthèses, l'appellation chrétienne dans l'Ancien Testament d'après le regroupement adopté par la TOB) :
La Torah ou Loi (Le Pentateuque) : Bereshit (Genèse), Shemot (Exode), Vayiqra (Lévitique), Bamidbar (Nombres) et Devarim (Deutéronome).
Les Nevi'im ou « Prophètes » (Les livres prophétiques) :
Prophètes « antérieurs » (Les « Livres historiques ») : Josué, Juges, I-II Samuel et I-II Rois ;
Prophètes « postérieurs » (Les « Prophètes ») : Isaïe, Jérémie et Ézéchiel ;
Les « douze petits prophètes » ou XII (idem) : Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habacuc, Sophonie, Aggée, Zacharie et Malachie.
Les Ketouvim (Les autres Écrits) :
Les livres poétiques : Psaumes, Proverbes, Job ;
Les cinq rouleaux : Cantique des Cantiques, Ruth, Lamentations, Ecclésiaste, Esther ;
Prophétie : Daniel ;
Histoire : Esdras, Néhémie, I-II Chroniques.
Canon de la Septante
Le Pentateuque (recueil des cinq livres de la Torah) fut traduit en grec à Alexandrie au Selon une légende rapportée par la Lettre d'Aristée et amplifiée depuis, la traduction en grec de la Torah, dite « des Septante » ou « alexandrine », serait l'œuvre de soixante-douze savants juifs, six par tribu, qui, à la demande des autorités grecques d'Égypte (et isolés pendant soixante-douze jours, selon certaines versions), aboutirent à un texte commun.
Cette traduction devait être reçue comme ayant autant de valeur que l'œuvre originale, malgré certaines critiques. Cette version fut conservée à la bibliothèque d'Alexandrie avec les « Lois » : à cette époque, elle ne relève pas de la religion, mais du droit coutumier du peuple juif. Toujours est-il que le nom de « Septante » est resté à cette traduction commencée au , et à toute la Bible grecque par extrapolation. Les autres livres de la Bible hébraïque ont été traduits en grec au fil des siècles suivants. Certains livres ou passages ont été écrits directement en grec.
Ce corpus, largement répandu dans la diaspora juive hellénophone du , sera adopté tel quel par les apôtres et par les premiers chrétiens, et constitue l'Ancien Testament de l'époque.
Lors de l’instauration du judaïsme rabbinique, pour se démarquer du christianisme naissant, le texte grec est abandonné dans le monde juif au profit du texte hébreu, pour des raisons à la fois linguistiques et religieuses. Après avoir été la version la plus répandue dans le monde juif hellénistique, la Septante devient l'Ancien Testament des chrétiens. Dès lors, le judaïsme la rejette de plus en plus à partir de la fin du .
Dans le monde chrétien occidental, en revanche, la Septante continue d'être la référence et connaît plusieurs traductions en latin. Elle n'est remplacée par la Vulgate que tardivement, au . Dans les Églises d'Orient, pour lesquelles la langue sacerdotale est le grec, la Septante est restée le texte de référence pour les traductions.
Le canon de la Septante accepté par les chrétiens se compose de quatre parties :
Le Pentateuque (les « cinq livres de Moïse ») : Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome ;
Les « Livres historiques » : Josué, Juges, Ruth, I-II Samuel (I-II Règnes), I-II Rois (III-IV Règnes), I-II Chroniques (I-II Paralipomènes), Esdras, Néhémie, Esther#, Tobit*, Judith*, I-II Maccabées* ;
Les « Hagiographes » : Job, Psaumes, Proverbes, Ecclésiaste, Cantique des Cantiques, Sagesse de Salomon*, Siracide* ;
Les Prophètes : Isaïe, Jérémie, Lamentations, Baruch*, Ézéchiel, Daniel#, Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habacuc, Sophonie, Aggée, Zacharie et Malachie.
Les livres présents dans le canon de la Septante et absents du canon massorétique sont appelés deutérocanoniques, et sont signalés ici par *. Les livres dont le texte a été complété par des ajouts grecs significatifs par rapport au texte massorétique sont signalés ici par #.
Canon chrétien
Deutérocanoniques et apocryphes
Les livres deutérocanoniques sont des textes rédigés avant l'ère chrétienne qui ont été incorporés dans le canon de la Septante. Les confessions chrétiennes dites « traditionnelles », c'est-à-dire existant avant la Réforme (catholicisme et orthodoxie), les considèrent comme faisant partie de la Bible. Mais ces écrits n'ont pas été acceptés dans le canon par Luther, car il se fonde sur le texte massorétique de la Bible hébraïque, qui les exclut. Luther les juge néanmoins utiles. Il les nomme Antilegomena et les classe dans les dernières pages de sa Bible.
Ces livres de l'Ancien Testament sont rédigés en grec, comme l'ensemble des livres du Nouveau Testament. Ils sont « apocryphes » (du grec ἀπόκρυφος, apokruphos, « caché ») par les protestants et par des Pères de l'Église comme Augustin ou Jérôme. Les catholiques les nomment « deutérocanoniques », c’est-à-dire « secondaires dans le canon » (du grec δεύτερος, deuteros, « deuxième »), ce qui est définitivement confirmé au concile de Trente en 1546.
Certains des livres de la Septante ne sont pas deutérocanoniques. Ils ne sont reconnus par aucune Église et sont appelés « apocryphes » ou « pseudépigraphes » (écrits sous une fausse signature). Ils forment avec d'autres les « écrits intertestamentaires ». Il s'agit par exemple du Pasteur d'Hermas, d'abord présent dans le Nouveau Testament, puis retiré du canon biblique au . L'Épître de Barnabé fut elle aussi présente dans le Nouveau Testament avant d'être retirée par décision conciliaire.
Nouveau Testament
Le Nouveau Testament se divise en plusieurs groupes de livres :
les évangiles synoptiques (Matthieu, Marc, Luc), ainsi que les Actes des Apôtres, ce dernier texte étant une suite de l’évangile selon Luc ;
la littérature paulinienne, qui comprend les épîtres de Paul lui-même (Romains, 1 Corinthiens et 2 Corinthiens, Galates, Philippiens, 1 Thessaloniciens, Philémon), les épîtres deutéro-pauliniennes qui sont dues à ses disciples (2 Thessaloniciens, Éphésiens et Colossiens), les épîtres pastorales, dues à une tradition paulinienne plus tardive (1 Timothée et 2 Timothée, Tite), et l’épître aux Hébreux, qui n'est plus attribuée à Paul ni à ses disciples ;
le corpus johannique (évangile selon Jean, épîtres 1 Jean, 2 Jean, 3 Jean et Apocalypse) ;
et les « épîtres catholiques » (Jacques, 1 Pierre et 2 Pierre, et Jude).
Ces livres sont généralement présentés selon l'ordre du canon occidental :
les quatre évangiles canoniques (Matthieu, Marc, Luc, Jean) ;
les Actes des Apôtres ;
quatorze épîtres, dont sept sont de Paul de Tarse ;
des « épîtres catholiques » attribuées à d'autres disciples : Pierre, Jacques le Juste, Jean et Jude ;
l’Apocalypse.
Versions anciennes
La Vulgate
À l'origine, la Bible chrétienne est écrite en grec, la Septante et le Nouveau Testament étant tous deux rédigés dans cette langue. Les chrétiens du monde latin ont cependant très tôt utilisé des traductions latines de ces livres. Ces traductions sont appelées Vetus Latina.
Au , Jérôme de Stridon critique les imperfections de la Vetus Latina et entreprend une nouvelle traduction en latin, commanditée selon ses dires par l'évêque de Rome Damase dont Jérôme, qui a été ordonné par un évêque schismatique, a été un collaborateur occasionnel. Il entame la traduction du Nouveau Testament en 382, trois ans avant celle de l'Ancien Testament pour proposer un texte connu depuis sous le nom de « Vulgate » et qu'il achève en 405.
Pour ce faire, il choisit tout d'abord de s'appuyer sur les Hexaples d'Origène, puis commence sa traduction à partir du texte hébreu, le seul inspiré d'après lui. Pour les Évangiles, la Vulgate utilise les manuscrits grecs. La traduction latine des textes qui constituent la fin du Nouveau Testament, y compris les épîtres pauliniennes ou du moins leur correction, sont attribuées essentiellement à un disciple de Jérôme prénommé Rufin, le plus souvent identifié à Rufin le Syrien.
Le travail de Jérôme, dont les pratiques ascétiques et les approches théologiques se situent en dehors des courants dominants de la Grande Église de l'époque, est rejeté par ses contemporains, religieux comme laïcs, qui vont jusqu'à questionner son orthodoxie. Ainsi, l'usage de la Vulgate ne se généralise pas avant le tandis que les copies de la Vetus Latina restent répandues parmi les clercs érudits jusqu'au .
La Bible samaritaine
Les Samaritains (en hébreu moderne : Shomronim - שומרונים, c'est-à-dire « de Shomron », la Samarie ; ou « Israélites-Samaritains ») sont un peuple peu nombreux se définissant comme descendant des anciens Israélites, et vivant en Israël et en Cisjordanie. On appelle parfois leur religion le « samaritanisme ». À l'inverse, les Juifs orthodoxes les considèrent comme des descendants de populations étrangères (des colons assyriens de l'Antiquité) ayant adopté une version illégitime de la religion hébraïque.
Leur religion repose sur une version particulière du Pentateuque : la Bible samaritaine. Ils n'adoptent pas les autres livres de la Bible hébraïque, et sont donc des « observants » de la seule Torah.
Leur Pentateuque est très proche de celui des Juifs, mais il s'écrit en hébreu samaritain avec l'alphabet samaritain, une variante de l'ancien alphabet paléo-hébraïque abandonné par les Juifs. Il diffère de la Torah hébraïque par des différences de fond. Les plus importantes portent sur le statut du mont Garizim comme principal lieu saint en lieu et place de Jérusalem. Les Dix Commandements de la Torah samaritaine intègrent ainsi en dixième commandement le respect du mont Garizim comme centre du culte. Les deux versions des dix commandements existants dans le Tanakh juif (celle du Livre de l'Exode et celle du Deutéronome) ont été également uniformisées.
Afin de conserver les commandements au nombre de dix, le premier commandement hébraïque (« Je suis l'Éternel (YHWH), ton Dieu, qui t'ai fait sortir du pays d'Égypte, de la maison de servitude ») est considéré comme une simple présentation, le premier commandement samaritain devenant le deuxième commandement hébraïque : « Tu n'auras pas d'autres dieux devant ma face. » Pour les Samaritains, « les sages juifs ont fait de la présentation un commandement pour maintenir le nombre de ceux-ci à dix (le nombre de commandements est mentionné dans l'Exode, 34:28), après qu'ils ont corrigé leur version en retirant le dixième » relatif au mont Garizim.
Outre ces divergences fondamentales, il existe des variantes sur des détails de rédaction. Exception faite des désaccords sur le mont Garizim, ces différences rendent le Pentateuque samaritain plus proche de la version des Septante que du texte massorétique.
Composition
La Bible est une compilation de plusieurs textes rédigés à différentes époques de l'histoire par divers auteurs, compilateurs et rédacteurs. La forme finale d'un livre est appelée en théologie forme canonique.
Bible hébraïque (Ancien Testament)
Souvent citée, l'hypothèse documentaire défend l'idée que la Bible hébraïque est le résultat de trois ou quatre sources indépendantes. Dans les années 1960, on a considéré ces sources comme ayant été rédigées entre le et le et compilées ensuite. Cette hypothèse n'est aujourd'hui plus dominante. La recherche actuelle penche en faveur d'une datation plutôt « basse » de la rédaction de la Bible. On identifie en général deux phases importantes d'écriture, entrecoupées de phases moins prolifiques. Ces phases s'articulent autour de l'exil à Babylone. La première débute juste après l'alphabétisation de Juda, c'est-à-dire entre la fin du et le début du La seconde, qui fait suite à une situation difficile pour la Palestine, se situe durant la période hellénistique, c'est-à-dire autour du .
L'hypothèse d'une édition du Pentateuque à l'époque du rétablissement du judaïsme en Judée sous la domination perse (538-332 ) est largement répandue dans l'exégèse germanophone, en cohérence avec la documentation de l'attitude de l'Empire perse (pratique perse dite de l'« autorisation impériale », qui incitait les peuples soumis à rassembler leurs traditions légales dans un seul document qui formait alors la source du droit pour la province en question). Cela expliquerait pourquoi l'Ancien Testament semble être une sorte de « document de compromis », où se trouvent rassemblés les grands courants théologiques du judaïsme post-exilique.
Rédaction du Nouveau Testament
La période de rédaction est très brève, approximativement entre les années 50 et 110.
La théorie dominante aujourd'hui sur l'écriture et la datation des Évangiles est celle dite « des deux sources ». Elle suppose que l'Évangile selon Marc (vers 60-70) est le plus ancien des trois synoptiques, et que Matthieu et Luc s'en sont inspirés quinze ou vingt ans plus tard, tout en utilisant une deuxième source : un recueil de paroles (logia) de Jésus.
L'Évangile selon Jean, rédigé une vingtaine d'années après Matthieu et Luc, semble dû à une « école » indépendante, la « communauté johannique », qui aurait aussi produit les épîtres attribuées à Jean et l'Apocalypse.
Les Actes des Apôtres forment la suite directe de l'Évangile selon Luc et sont du même auteur. Les épîtres pauliniennes reconnues comme étant de Paul sont au nombre de sept. Rédigées dans les années 50, elles constituent les textes les plus anciens du Nouveau Testament, et, partant, du christianisme. Les autres épîtres attribuées à Paul sont l'œuvre de ses disciples. L'Épître aux Hébreux date du dernier tiers du et l'identité de son auteur n'est pas connue avec certitude.
Subdivisions
La Bible est découpée en livres qui sont divisés en chapitres et en versets.
Le découpage en chapitres date du , tandis que celui en versets, établi par les massorètes au , ne se répand qu'à partir du .
En 1227, Étienne Langton, professeur à l'université de Paris puis archevêque de Cantorbéry, divise la Bible en chapitres ; auparavant, la taille du parchemin commandait la division. En 1250, le cardinal Hugues de Saint-Cher reprend cette division. Les versets sont créés par Robert Estienne en 1539, à l'occasion de l'impression de la Bible d'Olivétan, . En 1555, paraît l'édition de la Vulgate latine par Robert Estienne ; il s'agit de . Ce système permet de faire correspondre les versions hébraïque, grecque, latine et autres (pour autant qu'elles aient le même texte).
Dans les éditions récentes de la Bible, un petit nombre de versets de la division établie par Robert Estienne ont été supprimés ou remplacés par un point d'interrogation. Les manuscrits les plus anciens ne contenant pas ces versets (c'est également vrai pour certains mots), ils ont été écartés des textes admis comme fiables par les spécialistes. L'édition de référence pour le Nouveau Testament est le Novum Testamentum Graece de Nestle-Aland.
Exégèse biblique
Historicité de la Bible
Pour ce qui concerne les premiers livres de la Bible, de Genèse à Juges, les fouilles des lieux qui sont cités dans la Bible ne corroborent pas les faits qu'elle décrit. Par exemple, l'Exode, le séjour au désert pendant quarante ans et la conquête du pays de Canaan ne sont corroborés ni par l'archéologie ni par l'histoire.
Plus on s’approche de la période de l’Exil (), et plus le texte biblique s’accorde avec l’histoire bien attestée de la région du Levant. Ainsi, la Bible fait référence à la destruction du royaume d’Israël en -722, à la mort du roi Josias en -609, à la destruction du premier temple de Jérusalem en -587, puis à sa reconstruction vers -515.
Les découvertes scientifiques en géologie au sur l'âge de la Terre, puis en biologie aux sur le transformisme et la théorie de l'évolution sont entrées en contradiction avec l'interprétation littérale du livre de la Genèse qui était la règle à cette époque.
Exégèse dans le judaïsme
Suivant Jean-Christophe Attias, « tout juif croyant d'aujourd'hui comme d'hier tient en principe que le texte biblique actuellement entre nos mains est d'une intégrité sans faille ». Marc-Alain Ouaknin explique que pour ces croyants « la plupart des livres bibliques ont d'abord été transmis oralement, de génération en génération, jusqu'à ce qu'ils soient mis par écrit à une époque bien plus tardive […] Ce sont les hommes de la Grande Assemblée créée par Ezra qui, au mirent en forme le texte définitif de la Bible hébraïque. Ils recueillirent les textes existants et écrivirent aussi de nombreux livres ».
Exégèse dans le christianisme
La Bible chrétienne se compose de l'Ancien Testament et du Nouveau Testament. Sa lecture peut différer entre les diverses branches du christianisme. C'est pourquoi les études bibliques comportent une branche, l'herméneutique, qui s'attache à l'interprétation des Écritures, pendant que l'exégèse historico-critique est en constant développement depuis le , d'abord dans le protestantisme, puis dans le catholicisme à partir du .
Catholicisme
L'Écriture parvient aux catholiques par deux canaux qui se rattachent au témoignage apostolique : les Écritures et les Traditions non écrites, transmises et conservées dans la continuité de la vie de l'Église. Le rôle du magistère de l'Église est de conserver cette tradition. Le concile de Trente insiste sur cette double source de la foi. Pour le philosophe et théologien catholique Xavier Tilliette, « la Bible est un ouvrage complexe et même scellé. Le Livre des livres est un livre de livres. Il est donc susceptible d'interprétation, il ne va pas sans une herméneutique. La Parole de Dieu […] s'est faite parole humaine, astreinte à la compréhension. Il n'y a pas d'acheminement direct à la Bible, il faut toujours une médiation au moins implicite : traduction, exégèse, histoire, genres littéraires, étude des styles, typologie, connaissance de la Tradition, lectio divina »…
Le document de référence du magistère romain sur l'exégèse biblique est L'Interprétation de la Bible dans l'Église, texte publié en 1993 par la Commission biblique pontificale qui présente diverses méthodes d'analyse. La première est l'approche historico-critique, jugée indispensable à tout travail scientifique. S'ensuit une étude de douze types d'approches recommandées, avec une évaluation de l'intérêt et des limites de chacune. La lecture fondamentaliste de la Bible est définie comme contraire à toute méthode scientifique, enracinée dans une idéologie non biblique, et même dangereuse.
L'acceptation puis la recommandation de l'exégèse scientifique ne se sont pas faites sans difficulté chez les catholiques. Au , les avancées de la critique historique de la Bible ont été froidement accueillies.
Conscient du retard des catholiques dans ce domaine, le dominicain Marie-Joseph Lagrange réagit en fondant l'École biblique de Jérusalem en 1890. Parallèlement, l'encyclique Providentissimus Deus de Léon XIII exhorte les fidèles à prendre part aux recherches exégétiques. Toutefois, il en limite de beaucoup la portée en réaffirmant la doctrine de l'inerrance biblique et en refusant aux rédacteurs de la Bible le statut d'auteurs à part entière. L'exégèse catholique commence cependant à sortir de sa torpeur, jusqu'au moment où l'École biblique de Jérusalem est jugée trop « moderniste ».
Avec le décret Lamentabili Sane Exitu et l'encyclique Pascendi Dominici gregis qui condamnent le modernisme dans l'Église catholique, le pontificat de Pie X fige durablement l’exégèse catholique. Dès lors plongés dans la « crise moderniste », les débats se concentrent sur les déclarations d'Alfred Loisy qui se voit excommunié en 1908. Rome interdit également de publication les travaux du père Lagrange. Après une période d'intenses conflits avec le magistère romain, et sous l'influence de ceux qui ont eu part à ces débats, le monde catholique prend à nouveau conscience de son retard en matière d'exégèse biblique. En 1943, le pape Pie XII a réaffirmé l'importance de l'exégèse avec l'encyclique Divino Afflante Spiritu.
Jusqu'au concile Vatican II, la grande majorité des fidèles connaît la Bible surtout par des citations dans des ouvrages de piété tels que L'Imitation de Jésus-Christ, comme c'est le cas pour Thérèse de Lisieux. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la diffusion de traductions annotées et commentées de la Bible encourage les fidèles à lire la Bible en tenant compte des connaissances historiques sur le texte et sur le milieu biblique. En français, la première initiative de ce genre est due au cardinal Achille Liénart, avec la publication en 1951 de la Bible dite « du cardinal Liénart ». Cette traduction est rapidement éclipsée par celle de l'École biblique de Jérusalem, appelée Bible de Jérusalem, dont la première édition en un volume paraît en 1956. La constitution dogmatique Dei Verbum de Vatican II met fin aux querelles sur l'exégèse dans le monde catholique, tandis que les méthodes historico-critiques sont progressivement encouragées, jusqu'à être déclarées indispensables par le magistère romain.
Protestantisme
Tous les protestants se reconnaissent dans, voire se définissent par la , expression latine signifiant « par l'Écriture seule » et affirmant que la Bible est l'autorité ultime et unique à laquelle les chrétiens et l'Église doivent se soumettre, pour leur foi et dans leur vie chrétiennes.
À l'époque de Luther, il s'agissait surtout de s'opposer aux décrets parfois abusifs provenant des prélats, des conciles ou du pape. Aujourd'hui, la lecture de la Bible éclairée par le Saint Esprit, reste pour les protestants la seule source de la Révélation, position qui s'oppose au dogme catholique d'une Révélation continue de Dieu à son Église guidée par l'Esprit, comme à la croyance orthodoxe d'une vérité issue du consensus des fidèles guidés par le même Esprit.
Même s'il figure en tête des professions de foi de plusieurs dénominations issues de la Réforme, le principe de la Sola scriptura n'empêche pas que des divergences importantes se soient fait jour parmi les protestants quant à l'interprétation plus ou moins littérale de la Bible.
De par l'importance qu'il confère au texte biblique, le protestantisme est à l'origine de nombreuses nouvelles traductions de la Bible en langue vulgaire, pour rendre accessible le message évangélique, à commencer par la Bible d'Olivétan et par la Bible de Luther, mais il est aussi, dès le , à l'origine du renouveau de l'exégèse biblique, notamment au , de méthodes d'analyse historico-critique et de nombreuses études des textes originaux. Depuis la Réforme, chaque pasteur protestant étudie le grec ancien et l'hébreu biblique. Le protestantisme a de ce fait constitué une importante incitation à l'apprentissage de la lecture de la Bible.
Traductions et diffusion
Traductions
La Vulgate de Jérôme de Stridon, réalisée au tournant du et du , se répand dans le christianisme occidental tout en restant en concurrence avec la Vetus Latina jusqu'au . Cependant, le latin est de moins en moins compris par les populations du Moyen Âge, tandis que l'on continue de lire la Bible dans cette langue lors des messes.
Des traductions partielles en langues vernaculaires apparaissent vers le , mais elles sont le fait de courants chrétiens dissidents comme les vaudois ou les cathares. Le pape Innocent III s'oppose à ces traductions. Plusieurs conciles ultérieurs confirment cette décision, notamment le concile de Toulouse (1229). Néanmoins, les rois de France disposent souvent de versions en français à partir du . L'une de ces premières traductions est la Bible historiale de Guyart des Moulins en 1297.
Il faut attendre la Renaissance aux pour que les traductions se multiplient. Le premier livre qui soit sorti des presses de Gutenberg est la Vulgate, en 1455.
La plus ancienne traduction complète de la Bible en français à partir du latin est celle de Lefèvre d'Étaples en 1523 et 1528. La Bible de Dietenberger est la première Bible catholique en allemand, imprimée à Mayence en 1534.
Les Bibles de la Réforme protestante suivent de peu l'invention de l'imprimerie. Contrairement à la tradition catholique, elles ne partent pas de la Vulgate : elles traduisent directement les textes d'origine, rédigés en hébreu pour l'Ancien Testament ; et se fondent pour le Nouveau Testament sur le texte grec rétabli par Érasme (Novum Instrumentum omne). La Bible de Luther paraît en 1522 pour le Nouveau Testament et en 1534 pour l'Ancien Testament. En raison de son caractère novateur sur le plan linguistique et de sa forte diffusion, elle est considérée comme fondatrice de la langue allemande moderne. Les autres versions protestantes sont, en français, la Bible d'Olivétan (1535) et, en anglais, la Bible Tyndale à partir de 1525. Cependant, l'Église d'Angleterre publie en 1568 sa Bible des Évêques. Mais ces versions anglophones sont bientôt supplantées par la King James (1611), qui va demeurer pendant plusieurs siècles la principale référence de l'anglicanisme.
La Vulgate latine est « canonisée » comme version « authentique » de la Bible par l'Église catholique lors du concile de Trente (1545-1563), en réaction aux critiques des philologues depuis Lorenzo Valla et aux versions issues de la Réforme.
La première traduction en espagnol date de 1569, et celle en italien de 1607 (par Giovanni Diodati). Tant les catholiques que les protestants réalisent ensuite de nombreuses traductions en langues vernaculaires.
Le livre le plus diffusé au monde
Selon des estimations de 2006, environ 25 millions d'exemplaires de la Bible seraient vendus chaque année. De nombreux chiffres, colportés par les livres et magazines mais manquant de fiabilité, donnent une autre estimation : de 2,5 à de Bibles ont été distribuées (le chiffre bas estimant le nombre d'exemplaires imprimés tandis que le chiffre haut prenant en compte les exemplaires donnés). Aucun ouvrage à travers le monde n'a jamais eu un tirage aussi important et constant au fil des siècles, la Bible dépassant le Petit Livre rouge (plus d'un milliard d'exemplaires) de Mao et le Coran (800 millions d'exemplaires).
D’après une étude de 2008, 75 % des Américains, 38 % des Polonais et 21 % des Français déclarent avoir lu au moins un passage de la Bible au cours de l’année passée. La déchristianisation, inégale selon les régions, se traduit par des attitudes différentes à l'égard de la Bible : plus de la moitié des Français ne possède pas de Bible chez elle, contre 15 % des Polonais et 7 % des Américains.
En 2020, selon l'Alliance biblique universelle, la Bible intégrale a été traduite en parlées au total par 5,7 milliards de personnes.
Iconographie biblique
La Bible et les Évangiles ont inspiré les artistes durant tout le Moyen-Âge et jusqu'à l'époque contemporaine. Pour illustrer aussi bien des versions imprimées de l'ouvrage, que pour s'inspirer du récit afin de représenter des scènes bibliques dans l'art chrétien et l'art sacré. Annie Vallotton (1915-2013), illustratrice de la Good News Bible (Bible en anglais courant) est de ce fait l'artiste la plus diffusée de tous les temps, plus de 225 millions de cette Bible ayant été vendus.
Notes et références
Notes
Références
Annexes
Bibliographie
Jean-Pierre Prévost (dir.), Nouveau vocabulaire biblique, Montrouge, Bayard, 2004
Gilles Dorival, Marguerite Harl, Olivier Munnich, La Bible grecque des Septante Éd. du Cerf, 1988
Marie-Françoise Baslez, Bible et histoire, Folio histoire, Gallimard, 2003
Pierre Bordreuil, Françoise Briquel Chatonnet, Le Temps de la Bible, , Gallimard, 2003
Eric Denimal, La Bible pour les nuls, First Éditions, 2004
Jaroslav Pelikan : À qui appartient la Bible ?, La Table ronde, 2005
Marc-Alain Ouaknin : Mystères de la Bible, Assouline, 2008
Jean-Christophe Attias, Les Juifs et la Bible, Fayard, 2012
La Bible dans les littératures du monde, Sylvie Parizet dir., Paris, Éd. du Cerf, 2016, 2500 p.
Commission biblique pontificale, L'interprétation de la Bible dans l'Église, Cerf, 1994, 158 p.
Marie-Hélène Delval, Marie Bertherat, La Bible racontée par les peintres, Bayard Jeunesse, 2019, 96 p.
Gérard Denizeau, La Bible expliquée par la peinture, Larousse, octobre 2015
Articles connexes
Textes juifs
Bible chrétienne
Recherches historiques et exégétiques
Liens externes
Traductions
Lexilogos, les traductions de la Bible en français (répertoire)
La Bible sur Wikisource
La Bible audio sur wordproject
Éditions juives
Sefarim.fr La Bible hébraïque en hébreu, traduite verset par verset en français (Rabbinat), en anglais (King James), avec moteur de recherches en caractères latins ou hébreux.
La Bible Chouraqui Traduction originale de l'hébreu par André Chouraqui (contient aussi le Nouveau Testament, traduit du grec).
Éditions chrétiennes
Bible du Semeur en ligne, sur OperaBiblica.com
Bible de la liturgie (traduction destinée à l'utilisation liturgique)
Cinq traductions modernes ou révisées dont la TOB (Traduction Œcuménique de la Bible) de 2010, moteur de recherche
La Bible multilingue
La Bible traduite par Louis Segond en 1910
Littérature religieuse
Texte sacré
Texte fondateur
Loi religieuse | La Bible est un ouvrage composé de textes sacrés pour les juifs et les chrétiens. Les diverses confessions peuvent inclure des livres différents dans leurs canons, dans un ordre différent. Les textes eux-mêmes ne sont pas toujours identiques d'une religion à l'autre. |
445 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Banque%20du%20Japon | Banque du Japon | La est la banque centrale du Japon. On rencontre souvent l'abréviation BoJ qui provient de l'anglais Bank of Japan.
Présentation
La Banque du Japon est chargée d'émettre les pièces et billets de yens, de diriger la politique monétaire japonaise, et d'assurer la stabilité financière du système financier japonais. Elle fait partie des grandes banques centrales du monde avec la Réserve fédérale des États-Unis et la Banque centrale européenne.
La BOJ est possédée à 55% par le gouvernement japonais, et 45% de manière privée. Ses actions sont échangées sur le marché financier japonais. Les actions privées sont des actions sans droit de vote.
À la date du , le taux de refinancement (principal taux directeur) est à 0,5 %.
Histoire
La Banque du Japon est fondée sous l'ère Meiji, le , par le ministre du Trésor Matsukata Masayoshi. La banque est depuis lors chargée d'émettre le papier monnaie au nom du gouvernement. Cette institution permet de remplacer les monnaies locales (hansatsu) que les seigneurs féodaux avaient mis en place.
Dès 1883, la banque reçoit l'interdiction de financer de manière directe (sur le marché primaire, via une politique de financement monétaire) l’État japonais. L'interdiction est levée en 1932, et conduit à une augmentation de l'inflation et une chute de la valeur du yen face au dollar.
La banque a officiellement acquis son indépendance vis-à-vis du gouvernement japonais par la loi du , bien qu'elle ait déjà agi de manière indépendante durant les décennies passées.
La banque centrale japonaise met en place le premier programme d'assouplissement quantitatif moderne. Il est particulièrement massif dans les années 2010. Si la banque détient en septembre 2010 7,9 % des emprunts d'État du Japon, la proportion passe à 12% en 2012. Fin 2013, 20% de la dette publique était détenue par la banque centrale. Sa politique de quantitative easing fait gonfler son bilan et fin 2018, la BOJ détient 45% de la dette publique japonaise.
Les gouverneurs
Le gouverneur de la banque centrale se nomme, en japonais, sōsai (総裁).
Eikichi Araki (-)
Hisato Ichimada (-)
Eikichi Araki (-)
Masamichi Yamagiwa (-)
Makoto Usami (-)
(-)
Teiichiro Morinaga (-)
Haruo Mayekawa (-)
Satoshi Sumita (-)
Yasushi Mieno (-)
Yasuo Matsushita (-)
Masaru Hayami (-)
Toshihiko Fukui (-)
Masaaki Shirakawa (-)
Haruhiko Kuroda (20 mars 2013-8 avril 2023)
Kazuo Ueda (depuis le 9 avril 2023)
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
Banque centrale
Budget de l'État japonais
Économie du Japon
Zero interest rate policy
Endaka
Liens externes
Site officiel
Japon
Économie au Japon
Organisme fondé en 1882 | La est la banque centrale du Japon. On rencontre souvent l'abréviation BoJ qui provient de l'anglais Bank of Japan. |
448 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20de%20biologistes | Liste de biologistes | Cette liste, non-exhaustive, rassemble des biologistes, classés par ordre chronologique de naissance.
Nés avant ou durant le premier millénaire
Aristote, (-384 - -322), philosophe et savant grec
Théophraste (-371 - -288), philosophe et botaniste grec
Pline l'Ancien, (23 - 79), initiateur des sciences naturelles descriptives
Claude Galien, (131 - 201), médecin et anatomiste
Nés au
André Vésale, (1514 - 1564), médecin et anatomiste belge, fossoyeur du galénisme et fondateur de l'anatomie moderne
René Descartes, (1596 - 1650), philosophe, mathématicien et physicien français
Nés au
Francesco Redi (1626-1697), parasitologiste italien
Marcello Malpighi, (1628 - 1694), médecin italien, fondateur de l'histologie
Antoni van Leeuwenhoek (1632-1723), pionnier néerlandais de la microscopie
Robert Hooke (1635-1703), pionnier anglais de la micrographie
Jan Swammerdam (1637-1680), pionnier néerlandais de la microscopie
Nehemiah Grew (1641-1712), pionnier anglais de la microscopie
René-Antoine Ferchault de Réaumur (1683-1757), savant et naturaliste français
Nés au
Buffon, (1707 - 1788), auteur de l’Histoire Naturelle
Carl von Linné, (1707 - 1778), botaniste suédois, concepteur du système général de classification naturelle
Pierre Lyonnet (1708-1789), naturaliste néerlandais
Abraham Trembley (1710-1784), naturaliste genevois
Denis Diderot, (1713 - 1784), rédacteur de l’Encyclopédie
Charles Bonnet (1720-1793), naturaliste genevois
Lazzaro Spallanzani (1729-1799), naturaliste italien
Peter Simon Pallas (1741-1811), naturaliste allemand
Jean-Baptiste Lamarck, (1744 - 1829), fondateur des bases des théories de l'évolution
Georges Cuvier, (1769 - 1832), inventeur de l'anatomie comparée
Étienne Geoffroy Saint-Hilaire (1772-1844), naturaliste français
Karl Ernst von Baer (1792-1876), embryologiste russe
Nés au
Leopold Fitzinger, (1802 - 1884), zoologiste autrichien
Matthias Jakob Schleiden (1804-1881), botaniste allemand, cofondateur de la théorie cellulaire
Charles Darwin, (1809 - 1882), naturaliste britannique, inventeur de la théorie de la sélection naturelle
Theodor Schwann (1810-1882), cytologiste allemand, cofondateur de la théorie cellulaire
Claude Bernard, (1813 - 1878), développeur de la méthodologie expérimentale
Rudolf Virchow (1821-1902), cytologiste allemand
Johann Gregor Mendel, (1822 - 1884), moine et botaniste autrichien
Louis Pasteur, (1822 - 1895), découvreur de l'existence des micro-organismes
Johann Friedrich Theodor Fritz Müller (1822-1897), naturaliste allemand
Alfred Russel Wallace (1823-1913), naturaliste britannique, inventeur de la théorie de la sélection naturelle
Jean-Henri Fabre, (1823 - 1915), entomologiste français, père de l'éthologie
Marcellin Berthelot, (1827-1907) biologiste et chimiste français, philosophe et historien
Ernst Haeckel (1834-1919), biologiste allemand
George John Romanes (1848-1894), naturaliste britannique
Laurent Chabry, (1855 - 1894), découvreur du mécanisme de double équilibre chez les coléoptères
Adrien Dollfus, (1858 - 1921), zoologiste français
D'Arcy Thompson (1860-1948), biomathématicien écossais
Thomas Hunt Morgan, (1866 - 1945), généticien américain
Jules Bordet, (1870 - 1961), microbiologiste et immunologue belge
Félix d'Hérelle, (1873 - 1949), bactériologiste, découvreur du bactériophage
Édouard Chatton (1883-1947), biologiste français
Ludwik Hirszfeld, (1884 - 1954), microbiologiste et sérologiste polonais, codécouvreur du système ABO
Karl von Frisch (1886-1982), biologiste autrichien, lauréat en 1973 du Prix Nobel de physiologie ou médecine
Jean Rostand, (1894 - 1977), biologiste, humaniste et historien des sciences français
Pierre-Paul Grassé (1895-1985), biologiste français
André Boivin (1895-1949), biologiste français
Cornelis B. Van Niel (1897-1985), microbiologiste néerlandais
Nés au
Herbert Copeland (1902-1968), biologiste américain
André Lwoff (1902-1994), microbiologiste français, lauréat en 1965 du Prix Nobel de physiologie ou médecine
Théodore Monod (1902-2000), biologiste et naturaliste français
Konrad Lorenz, (1903-1989), biologiste autrichien, zoologiste et considéré comme le fondateur de l'éthologie, lauréat en 1973 du Prix Nobel de physiologie ou médecine.
Étienne Wolff (1904-1996), embryologiste français
Ernst Mayr, (1904-2005), biologiste américain, zoologiste et spécialiste de l'évolution
Maurice Fontaine (1904-2009), biologiste français
Nikolaas Tinbergen (1907-1988), biologiste néerlandais, lauréat en 1973 du Prix Nobel de physiologie ou médecine
Andrée Tétry (1907-1992), biologiste française
Jacques Monod, (1910-1976), biologiste et biochimiste français, lauréat en 1965 du Prix Nobel de physiologie ou médecine
Salvador Luria (1912-1981), microbiologiste américain, lauréat en 1969 du Prix Nobel de physiologie ou médecine
Henri Laborit, (1914-1995), biologiste et philosophe du comportement animal et humain
Jonas Salk, (1914-1995), médecin américain, découvreur du vaccin contre la polio
Manfred Gabe (1916-1973), histologiste français
Roger Stanier (1916-1982), microbiologiste canadien
Francis Crick, (1916-2004), biologiste moléculaire britannique, codécouvreur de la structure de l'ADN, lauréat en 1962 du Prix Nobel de physiologie ou médecine
Maurice Wilkins (1916-2004), biologiste moléculaire néo-zélandais, lauréat en 1962 du Prix Nobel de physiologie ou médecine
Denham Harman, (1916-2014), père de la théorie du vieillissement par le stress oxydatif
Christian de Duve (1917-2013), biologiste belge, lauréat en 1974 du Prix Nobel de physiologie ou médecine
Rosalind Elsie Franklin, (1920-1958), biologiste moléculaire britannique, première diffraction au rayon X de l'ADN ayant permis la découverte de sa structure
Robert H. Whittaker (1920-1980), écologue américain
François Jacob, (1920-2013), biologiste français, récompensé en 1965 du Prix Nobel de physiologie ou médecine pour ses travaux en génétique
John O. Corliss (1922-2014), microbiologiste américain
Carl Woese (1928-2012), microbiologiste américain
James Dewey Watson, (1928-), biologiste moléculaire américain, codécouvreur de la structure de l'ADN, lauréat en 1962 du Prix Nobel de physiologie ou médecine
Edward Osborne Wilson, (1929-), entomologiste et biologiste américain
Nicole Le Douarin (1930-), embryologiste française
Dian Fossey, (1932-1985), primatologue américaine
Jane Goodall (1934-), primatologue britannique
Sylvia Earle (1935-), biologiste marine et aquanaute américaine.
Lynn Margulis (1938-2011), microbiologiste américaine
Stephen Jay Gould, (1941-2002), paléontologue américain
Richard Dawkins, (1941-), évolutionniste et éthologiste anglais
Marcus Pembrey (1943-), généticien britannique
George E. Fox (1945-), microbiologiste américain
Dominique Costagliola (1954-), biomathématicienne française
William Newsome, (1961-), neuroscientifique américain
Elisabeth Bik (1966-), microbiologiste néerlandaise
Claire Rougeulle, généticienne française, médaille d'argent du CNRS (2019)
Christian Drosten (1972-), virologue allemand, co-découvreur du SARS-CoV
Victoria Cowling, biologiste anglaise
Alice Mouton (1983-), biologiste belge
Voir aussi
Biologie
Women in Botany | Cette liste, non-exhaustive, rassemble des biologistes, classés par ordre chronologique de naissance. |
449 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Boulier | Boulier | Le boulier est un abaque (outil servant à calculer) formé d’un cadre rectangulaire muni de tiges sur lesquelles coulissent des boules.
Catégories
Le boulier est lié au système de numération décimale, mais il existe deux grandes catégories de bouliers.
Les bouliers en base 10, pour lesquels chaque boule représente, selon la tige sur laquelle elle se trouve, une unité, une dizaine, une centaine… Ces bouliers se rencontrent essentiellement en Europe. Les décimales peuvent aussi être représentées sur la première tige.
Et les bouliers en base alternée (5, 2) pour lesquels chaque tige comprend deux parties : une partie supérieure sur laquelle les boules valent 5 unités (ou 5 dizaines, 5 centaines… selon la position de la tige) et une partie inférieure sur laquelle les boules valent 1 unité (ou 1 dizaine, 1 centaine… selon la position de la tige). Ces bouliers se rencontrent essentiellement en Asie.
Fonctions
Les bouliers permettent d'effectuer les quatre opérations : additions, soustractions, multiplications et divisions ainsi que l'extraction de racine carrée en utilisant la méthode des soustractions successives des nombres impairs, l'extraction de racine cubique et la conversion entre différentes bases.
Historique
En conséquence la datation des découvertes reste aléatoire.
Le boulier est sans doute un des plus anciens instruments d'aide au calcul de l’histoire de l’humanité.
Les Grecs utilisaient des tablettes recouvertes de sable ou de poussière, les « abaques » (du grec abaks - akos tablette servant à calculerou de l'hébreu אבק, signifiant poussière).
Les Romains utilisaient un boulier en base décimale dont le fonctionnement était assez semblable au soroban japonais.
Le boulier chinois ou suan pan (). Il semble dater du voire plus tôt (on en trouve une illustration probable sur un ouvrage datant du ) mais sa véritable diffusion date du . Sa ressemblance avec le boulier romain peut laisser penser qu'il dérive de celui-ci mais il est plus probablement dérivé de l'ancien système de calcul chinois avec baguettes. Sur chaque tige, on trouve cinq boules représentant une unité et deux boules représentant cinq unités, séparées par une barre centrale.
Le boulier japonais ou soroban. Il a progressivement perdu, par rapport au boulier chinois, deux boules (une boule de valeur 1 et une boule de valeur 5).
Le boulier dit russe ou Stchoty (Счёты), utilisé également en Iran sous le nom de Tchortkeh et en Turquie sous le nom de coulba, est formé de tiges portant dix boules de valeur 1.
Le boulier-compteur ou d'école a été utilisé dans des écoles enfantines françaises jusqu’au , variante probable de l’instrument russe. Dans le monde entier, les bouliers ont été utilisés dans les écoles maternelles et primaires comme une aide à l'enseignement de l'arithmétique. Dans les pays occidentaux, un cadre de perles semblables au boulier de Russie, avec un cadre vertical (voir image du boulier d'école). Il est constitué de dix perles de bois sur dix tiges. Ce type de boulier est utilisé pour représenter des nombres sans utiliser la valeur de position. Chaque perle et chaque tige horizontale a la même valeur, et utilisées de cette façon, il peut représenter des nombres entiers de 0 à 100. En utilisant les valeurs de position comme montré dans l'image, il peut aussi représenter des nombres entiers de 0 à , ou bien des nombres avec trois décimales après la virgule, de 0 à .
Utilisation contemporaine
Même si la calculatrice électronique est très puissante, le boulier est courant dans toute l’Asie. Par exemple, des commerçants russes, iraniens et asiatiques utilisent une calculatrice, puis vérifient le résultat à l’aide du boulier. En 1945, un match opposant un comptable japonais muni d’un soroban et un opérateur de calculatrice électrique a été gagné par le Japonais par un score de 4 à 1.
Lecture d’un nombre
Chaque colonne représente en partant de la droite, les unités, les dizaines, les centaines, etc. Les cinq boules en dessous de la barre valent chacune un, et les deux boules situées au-dessus de la barre valent chacune cinq.
On ne prend en compte dans le calcul du nombre représenté que les boules activées, c'est-à-dire déplacées près de la barre centrale horizontale.
Exemple :
Ici on peut lire le nombre en comptant la valeur représentée par les boules dans chaque colonne.
Remarque :
On fait du calcul avec des nombres décimaux en attribuant aux colonnes la représentation des décimales.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
Armand Giet, Les abaques ou nomogrammes, éditions Dunod, 1965
J.L Delfosse, Les abaques, EME, 1965
Walter William Rouse Ball, A short account of the history of mathematics, section Abacus, réédition (2001), Dover Publications,
Jean Cumin et Jean Hossenlopp, Le boulier : initiation , éditions Chiron, 1994,
Articles connexes
Abaque
Anzan
Calcul mental
Soroban
Stchoty
Suanpan
Marque à jouer
Liens externes
Boulier en ligne boulier chinois virtuel, visualisation du nombre inscrit, on peut également déplacer la tige de l'unité pour faire des décimales (jusqu'à 11 chiffres avant la virgule).
Le boulier chinois (histoire et techniques de calcul, ainsi qu'une galerie de photos)
Le boulier chinois : une ode au calcul sur le site de l'IREM (sur le boulier chinois)
Histoire des mathématiques | Le boulier est un abaque (outil servant à calculer) formé d’un cadre rectangulaire muni de tiges sur lesquelles coulissent des boules. |
450 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Bakufu | Bakufu | Le ou shogunat (de shogun) est un gouvernement militaire ayant eu cours au Japon de la fin du à la révolution de l’ère Meiji (1868).
Les Bakufu
Le Japon a connu trois bakufu.
Bakufu de Kamakura
Le ou shogunat de Kamakura (1192-1333), composé de trois organes :
le mandokoro, bureau des affaires administratives, qui s’occupe des finances et de la politique étrangère ;
le samurai-dokoro, qui s’occupe des affaires militaires et de la police ;
le monchūjo, haute cour de justice qui s’occupe de toutes les affaires juridiques.
Bakufu de Muromachi
Le ou shogunat Ashikaga (1338-1573).
Bakufu d’Edo
Le ou shogunat Tokugawa (1603-1867) est composé de différents organes qui le dirigent :
le ou « grand ancien » ;
le conseil des ou « conseil des anciens » ;
le conseil des ou « conseil des jeunes anciens » ;
l' ou « censorat » ;
les ou « gouverneurs civils ».
Il a aussi mis sur pied une unité militaire d’élite, le denshūtai, qui a combattu durant la guerre de Boshin (1868-1869).
Annexes
Articles connexes
Empire du Japon (1868-1945)
Jiwari-bugyō
Histoire du Japon par période
Politique au Japon | Le ou shogunat (de shogun) est un gouvernement militaire ayant eu cours au Japon de la fin du à la révolution de l’ère Meiji (1868). |
452 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Butane | Butane | Le butane est un hydrocarbure saturé de la famille des alcanes et de formule brute . Il existe sous deux formes isomères, le et l'isobutane ou .
Utilisation
Le butane est un gaz principalement utilisé comme combustible à usage domestique (gazinière, chauffe-eau) et également d'appoint, notamment pour le chauffage (radiateur à gaz pour l'intérieur des locaux d'habitation, commerces et ateliers ainsi que pour le plein air). .
Il est également utilisé comme carburant dans les briquets à gaz.
Pour un usage en extérieur, le propane est plus indiqué en raison de sa température d'ébullition plus basse.
Au niveau industriel, le butane est un réactif pour la synthèse de l'éthylène et du propylène via le vapocraquage, du butadiène au moyen de la déshydrogénation catalytique et de l'anhydride maléique par le procédé de DuPont. L'oxydation non-catalytique du butane est utilisée pour la synthèse de l'acide acétique et l'isomérisation par catalyse acide permet de convertir le n-butane en isobutane.
Comme de nombreux hydrocarbures, le butane réagit avec le dichlore pour former du 1-chloro- et du 2-chlorobutane, mais aussi d'autres composés plus substitués. Les taux de chloration peuvent partiellement s'expliquer par les différentes énergies de dissociation des liaisons C-H, respectivement 425 et pour celles des deux carbones termninaux et des deux carbones centraux (qui ont des liaisons C-H plus faibles).
Propriétés physico-chimiques
Le butane est soluble dans l'alcool et l'éther, mais peu dans l'eau. Peu réactif, il nécessite un catalyseur pour participer à des réactions chimiques, sauf pour la réaction de combustion avec le dioxygène.
Son comportement dans la plage de température et de pression usuelles explique son usage commode dans des applications domestiques : à la pression atmosphérique (vers ), la phase liquide apparait vers , et réciproquement pour le maintenir sous état liquide à , il suffit d'une pression d'environ (aisé à obtenir même avec un réservoir en plastique comme celui d'un briquet).
Ses propriétés en font un fluide frigorigène, dont le code est R600.
Production et synthèse
Le n-butane est obtenu par distillation sous pression du gaz de pétrole liquéfié (GPL) ainsi que par la purification du gaz naturel.
Notes et références
Voir aussi
Liens externes
NIST Chemistry WebBook
Comité français butane propane
Alcane linéaire
Produit pétrolier
Gaz combustible
Gaz organique
Réfrigérant
Gaz naturel | Le butane est un hydrocarbure saturé de la famille des alcanes et de formule brute . Il existe sous deux formes isomères, le et l'isobutane ou . |
455 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Brahmane | Brahmane | Un brahmane ( ; en sanskrit : , « lié au sacré ») est un membre d'une des quatre castes () définies par l'hindouisme, regroupant notamment les prêtres, les sacrificateurs, les professeurs et les hommes de loi (du moins, tous ceux qui ont fait vœu d'Ahimsâ). Le brahmane a pour devoir principal d'incarner le dharma, de le défendre, et de le faire respecter par les autres castes sacrées, afin de maintenir le bon ordre cosmique. La caste des brahmanes représente environ 6 % de la population de l'Inde.
La vie du brahmane se divise en quatre stades (ashrama). Lors de son enfance, il reçoit une initiation (upanayana) qui représente une deuxième naissance, il devient alors dvija, (cette seconde naissance concerne aussi, en théorie, le kshatriya et le vaishya).
Il n'y a jamais eu de tentation politique pour les brahmanes. Néanmoins, en tant qu'hommes de lettres, et donc d'idéologues, les chefs « historiques » du communisme indien ainsi que les dirigeants socialistes sont, en grande majorité, des brâhmanes ; en effet, selon la tradition hindoue, un brâhmane doit thésauriser au minimum, et tout honnête homme doit donner un tiers de sa richesse au dharma, un second tiers étant pour la croissance de son bien et le dernier tiers pour ses plaisirs « bons et sains » .
Plus généralement, un brahmane est un homme de lettres disposant de connaissances importantes sur le monde ; il peut ainsi être appelé Pandit, qui est le titre le plus glorieux que peut avoir un brahmane du fait de sa large connaissance philosophique, scientifique ou artistique.
On trouve notamment les brahmanes nambutiri au Kerala en Inde, dont les pratiques varient de celles des autres branches brahmanes.
Hypothèses historiques
Selon Michel Angot :
Néanmoins, le pôle de l'orthodoxie brahmanique se situe, encore aujourd'hui, dans le Sud de l'Inde, où la brahmanité est beaucoup plus rigoureuse, dans le Tamil Nadu, par exemple, que dans les États du Nord de l'Inde. L'orthodoxie brahmanique de l'Inde méridionale va bien au-delà d'une observance scrupuleuse du végétarisme hindou et de connaissances de mantras, comme c'est le cas dans le Nord de l'Inde, mais va jusqu'à une discipline de vie où chaque acte doit être sacralisant et lié au Karma Yoga .
Époque védique
Originellement, le brahmane est un officiant du sacrifice védique. Il surveille en silence le déroulement du sacrifice alors que l’udgātar est le chanteur et que l’adhvaryu est l'officiant manuel, tous trois représentants la pensée (silencieuse), la parole (chantée) et l'action (matérielle). Leur nom dérive du mot brahman « la parole ».
Upanishad
Les Upanishad, le Rig-Veda (X, 125, 5), indiquent que le pouvoir de la Parole védique peut transformer n'importe qui en brahmane : un « brahmane » de naissance, qui est né dans une famille de brahmanes sans y conformer sa conduite, est ainsi appelé un brahmabandu, tandis qu'un « connaisseur de Brahman » est appelé un brahmavit (familiarisé avec le sens du Véda et qui y conforme sa conduite, issu ou non d'une famille de brahmanes).
La Chandogya Upanishad (IV, 4, 9) affirme à ce titre :
Ainsi, dans l'Antiquité, il existe deux façons de devenir brahmane, par hérédité à la suite d’une initiation, ou par adoption. Le brahmane pouvant conférer l’initiation brahmanique à un esprit qu'il jugeait apte.
Lois de Manu
Le brahmane est garant du bon ordre (dharma). Or l'épouse de Dharma personnifié est Ahimsâ, la non-violence, qui est selon les Lois de Manu, le devoir premier de toutes les castes hindoues. Il appartient à la classe sacerdotale de se maintenir en tant que telle uniquement par la science sacrée :
Un brahmane, ne connaissant qu'une seule prière védique, mais qui s'évertue à la maîtrise de soi et à la purification intérieure, est supérieur à un brahmane connaissant tous les Véda mais qui n'est ni compatissant, ni végétarien, ni honnête. La pratique purificatrice, basée sur une science védique même ténue, est plus importante qu'un savoir védique complet mentalement appris mais qu'on est incapable d'incarner :
Hiérarchie au sein du corps des Brâhmanes
Par ordre d'importance dans le domaine du sacré, les Brâhmanes incarnent différentes fonctions (séparées ou réunies), qui sont, de la moins à la plus prestigieuses pour les Hindous :
Poudjari/ministre du culte (dans un temple, etc.), astrologue ;
Juge, ministre d'un chef d'État (d'un roi, etc.) ;
Artiste (peintre, sculpteur, musicien, acteur, etc., mais ayant une éthique basée sur l'Ahimsâ et une connaissance védique) ;
Pandit, savant (philosophe védique, grammairien du sanskrit, etc.) ;
Kavi, poète (Rishi, etc.) ;
Sannyaçin, ascète itinérant (fonction sacrée suprême réservée en théorie au seuls brâhmanes, et qui sont déjà grand-père : ce faisant, un sannyaçin est forcément un brâhmane, mais un brâhmane n'est pas forcément un sannyaçin, un pèlerin renonçant).
De manière générale, et jusqu'à une époque récente où l'analphabétisme était largement partagé en Inde, un brâhmane était une figure honorifique du village, car il était avant tout un domestique du culte, mais lettré (et végétarien) ; l'hindouisme étant une tradition d'abord orale, les brâhmanes furent en premier lieu les transmetteurs des connaissances védiques apprises par cœur en sanskrit (sans forcément en connaître le sens littéral), tout en véhiculant une « brahmanitude » consistant à s'affirmer en tant que connaisseurs des sciences sacrées et profanes, liés à des rituels et à une morale voulus immémoriaux, sans que cette brahmanitude soit organisée par une Église, mais plutôt de « bouche à oreille », car chapeautée par les corps d'ascètes itinérants eux-mêmes gardiens de l'interprétation du savoir védique et représentants vivants de l'ascèse qui attend le brâhmane grand-père, lorsque celui-ci est prêt à renoncer à ses rituels de maître de maison pour se consacrer à l'errance mendiante et à la méditation yoguique, sommets de l'existence censés conduire au moksha, à l'union libératrice avec le Brahman .
Brahmanes et bouddhistes
Entre le et le , le bouddhisme disparaît au nord de l'Inde, alors que se maintient la position des brahmanes. Selon Gerhard J. Bellinger, le bouddhisme serait disparu d'Inde du fait de l'enrichissement des monastères bouddhistes qui perdirent ainsi le message d'une vie de pauvreté du Bouddha et de la sorte virent la population indienne préférer soutenir le mode de vie des sadhu itinérants et des brahmanes, ces derniers considérant Bouddha comme étant un Avatar du dieu Vishnou combattant les rituels sanglants.
Une querelle conceptuelle oppose les brahmanes et les bouddhistes :
Dans Hindouisme et bouddhisme, Ananda Coomaraswamy conteste cette opposition entre bouddhistes et brahmanes et entre doctrine du Soi des brahmanes et du non-Soi des bouddhistes, et écrit à ce propos :
Brahmanité et pauvreté
Si le statut de brâhmane est celui du « savant » cultivé dans les sciences sacrées, et par là même celui de l'homme le plus élevé dans la hiérarchie sociale selon l'hindouisme, il n'en reste pas moins que la population brahmanique est généralement pauvre : ne rien thésauriser pour son propre profit, vivre au jour le jour de dons, et en faire la charité avec le surplus, est l'idéal de vie brahmanique ; d'autant plus que c'est surtout le brâhmane qui est chargé, après la naissance de son petit-fils, de devenir sadhu, ascète (ou yogi) en pèlerinage permanent sans possession ou demeure aucune.
L'aisance socio-économique, et le fait d'appartenir à une caste élevée, n'ont par conséquent aucun lien : vivre sans nul luxe et chichement est une caractéristique brahmanique, et on peut très bien être riche matériellement et extrêmement bas dans la hiérarchie sociale hindoue, du fait de pratiques impures et de l'absence de connaissance sacrée liée à l'hindouisme : tel était le cas des empereurs musulmans moghols, richissimes mais ne respectant ou ne cultivant aucune valeur brahmanique et, de ce fait, considérés (par les hindous) comme étant des Chandala (« mangeurs de chiens » ou hors caste).
Ainsi, l'ouvrage de J. Radhakrishna Brahmins of India révèle que tous les purohits (brahmanes officiants) vivent en dessous du seuil de pauvreté en Inde. L'étude de D. Narayana, Perception, poverty and health : a contribution, démontre que 53,9 % de la population de caste supérieure vit en dessous du seuil de pauvreté. Néanmoins, ils ne bénéficient d'aucune aide de l'État indien, dont la constitution oblige d'aider socialement les communautés indiennes répertoriées (dites « intouchables »), et non des individus selon leur pauvreté effective.
Personnalités liées
Nidhi Razdan (1978-), journaliste et une célébrité de la télévision.
Brahmane et islam
Sous la plume des théologiens médiévaux musulmans, mais aussi juifs, le terme brahmanes (barāhima) désigne ceux qui nient l'authenticité des prophètes. L'opinion qui leur est prêtée est que la révélation est inutile parce que la raison suffit à découvrir les vérités de foi. Cette tradition, qui donne du brahmanisme une vision réductrice, semble avoir pris naissance avec al-Hudhail ou ibn al-Rawandi. Ce dernier aurait attribué aux brahmanes les vues qui étaient en réalité les siennes, par prudence. Cette tradition persiste chez Ibn Hazm, al-Juwayni et jusqu'à al-Ghazali.
Références
Notes
Voir aussi
Bibliographie
Articles connexes
Hindouisme#La société brahmanique — Les quatre varnas
Système de castes en Inde (Varna)
Kshatriya
Vaishya
Shudra
Brahmanisme
Les quatre stades de la vie du brahmane
Chef religieux
Brahmane | Un brahmane ( ; en sanskrit : , « lié au sacré ») est un membre d'une des quatre castes () définies par l'hindouisme, regroupant notamment les prêtres, les sacrificateurs, les professeurs et les hommes de loi (du moins, tous ceux qui ont fait vœu d'Ahimsâ). Le brahmane a pour devoir principal d'incarner le dharma, de le défendre, et de le faire respecter par les autres castes sacrées, afin de maintenir le bon ordre cosmique. La caste des brahmanes représente environ 6 % de la population de l'Inde. |
459 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Bloodlust | Bloodlust | Bloodlust est un jeu de rôle médiéval-fantastique publié par Asmodée Éditions en 1991, créé par Croc, le couple G.E. Ranne et Stéphane Bura, et illustré par Alberto Varanda. Les couvertures de presque tous les volumes de la série utilisent des peintures de Frank Frazetta.
Dans ce jeu, on incarne des armes-dieux vivantes et dotées de pouvoirs magiques, et leurs porteurs humains. En effet, outre Conan le Barbare de Robert E. Howard, la principale inspiration du jeu est le Cycle d'Elric de Michael Moorcock qui raconte la saga du prince Elric et de son arme démon. Stormbringer, le jeu officiel tiré de ces romans, avait à l'époque rencontré un grand succès. Cependant, Bloodlust est plus qu'un simple plagiat car les thèmes qu'il aborde, notamment les intrigues politiques entre les peuples et les guildes d'influence, sont particulièrement bien pensés. Une autre source d'inspiration est la trilogie Helliconia de Brian Aldiss, qui dota le monde de Bloodlust de plusieurs lunes qui en fonction de leur phase influencent les passions des humains.
Histoire éditoriale
Le jeu paraît de 1991 à 1997 chez Asmodée Éditions.
En 2001, le jeu est traduit en allemand et paraît sous le titre chez Truant.
Le projet Bloodlust — Édition Métal, nouvelle version entièrement retravaillée, prévoit initialement une parution courant 2010 chez John Doe. Il est mené par Rafael Colombeau, François Lalande, John Grümph et Pierrick « Akhad » May. Le projet est différé à courant 2011 en coédition chez John Doe/Éditions Sans-Détour. Il s'agit d'une refonte, modifiant l'univers de jeu tout en reprenant les bases et les thèmes de la première édition. Il est finalement publié en juillet 2012.
Le continent de Tanaephis
L'action de Bloodlust prend place sur le continent de Tanaephis. Ce continent, dont la géographie physique est inspirée par celle de l'Antarctique, est partagé entre plusieurs peuples. Autrefois, des orques, des elfes et des nains vivaient sur Tanaephis mais ils se sont tous éteints au profit des humains.
Les différents peuples de Tanaephis sont clairement inspirés par des peuples terriens et leurs noms viennent du jeu de société Freedom in the Galaxy.
Alwegs
Les Alwegs ne sont pas un peuple mais un terme péjoratif qui regroupe tous les parias et sang-mêlés des autres peuples. Chaque peuple a une définition différente de ce qu'est un Alweg. Les Alwegs sont généralement maltraités et considérés comme des citoyens de seconde zone. Beaucoup deviennent mercenaires.
Batranobans
Les Batranobans, qui ressemblent beaucoup aux Arabes, avaient autrefois formé le premier empire humain et le premier alphabet de Tanaephis. Ils vivent dans un désert parsemé de grandes cités de pierre blanche au sud-ouest du continent. Leur société est basée sur le commerce, en particulier le commerce d'épices aux effets surnaturels ; ce dernier aspect les rapproche des Fremen du cycle de Dune de Frank Herbert.
Dérigions
Les Dérigions sont un peuple décadent proche de la Grèce ou de la Rome antique. Ils se sont formés dans l'alliance de trois tribus locales et ont autrefois dominé presque tout le continent. Mais la rébellion des Vorozions et des Batranobans, les raids de Piorads et de Sekekers et surtout la décadence politique et culturelle des Dérigions ont mené à la perte de l'empire. Désormais, il ne s'étend plus que sur leur gigantesque capitale, Pôle, bâtie sur les vestiges d'une ancienne cité elfe, et sur quelques villages proches. Pôle est la plus grande ville de Tanaephis, bâtie par les nains pour la civilisation elfe à l'époque de l'apogée de leurs civilisations. L'empire Dérigion est maintenant décadent et ravagé par la corruption et les défaites militaires, mais Pôle reste une grande ville commerçante où vivent la majorité des artistes et des étudiants de Tanaephis.
Gadhars
Les Gadhars sont des hommes à la peau noire qui partagent leurs jungles du sud-est de Tanaephis avec des monstres et des dinosaures. La jungle fait qu'ils restent peu connus. Ils possèdent une mémoire génétique limitée qui leur permet de ressentir des bribes d'un passé oublié. C'est également le seul peuple dont quelques rares membres possèdent de faibles pouvoirs magiques, la magie de Tanaephis ne se manifestant normalement que par les épices et les armes-dieux.
Hysnatons
Les Hysnatons, comme les Alwegs, ne sont pas vraiment un peuple. Ce terme désigne tous les humains qui manifestent des caractéristiques d'un peuple éteint : elfes, orques et nains. Le mot Hysnaton veut en réalité dire surhomme : un intellectuel hysnaton l'avait inventé pour ironiser sur les discriminations dont les Hysnatons étaient les victimes. Les Hysnatons sont donc victimes de racisme de la part des autres peuples, mais leurs capacités et caractéristiques peuvent les rendre plus efficaces que des humains normaux dans certains domaines : par exemple, de nombreux Hysnatons qui ont du sang elfe deviennent des prostitués prisés. Au contraire, des unités mercenaires spéciales, les scories, ne rassemblent que des Hysnatons particulièrement hideux.
Piorads
Les Piorads sont un peuple inspiré des Vikings et des Cimmériens : des barbares venus d'un autre continent qui ont abandonné leurs navires pour guerroyer sur terre et s'imposer comme d'excellents cavaliers. Parfois un Piorad naît avec des yeux rouges : c'est un œil-de-braise, destiné à intégrer une unité d'élite. Les guerriers piorads chevauchent des chevaux carnivores appelés chagars et se battent brutalement.
Sekekers
Les Sekekers sont des pillardes sauvages, fondées autrefois par des femmes opprimées par les Batranobans. Inspirées des Amazones, elles détestent les hommes et les seuls mâles tolérés dans les tribus sont des esclaves castrés. Peu nombreuses, elles occupent des plaines au centre de Tanaephis, d'où elles mènent des raids contre les peuples voisins et contre la cité de Pôle. Elles ne se reproduisent pas et doivent enlever des bébés et petites filles étrangers. Les Sekekers se mutilent par infibulation et ablation des seins pour rejeter leur féminité. Seules les plus jolies des jeunes filles ne sont pas mutilées : elles forment une unité d'élite, les chrysalides, qui se battent à moitié nues. Les Sekekers chrysalides ont un effet ravageur sur le moral des troupes masculines ennemies.
Thunks
Les Thunks sont un peuple inspiré des Inuits et des Mongols : ce sont des nomades montés sur des poneys qui vivent dans les montagnes glaciales du nord de Tanaephis. Ils sont généralement pacifiques, désorganisés et sexuellement libérés, mais ils se défendent farouchement contre leurs ennemis jurés, les Piorads. Ils se battent principalement avec des arcs en tendant des embuscades et en évitant le corps à corps.
Vorozions
Les Vorozions sont un peuple en plein âge d'or : ils se sont rebellés contre l'ancien empire dérigion et ont conquis la majeure partie de celui-ci. Opposés à l'esclavage pratiqué par les Dérigions, ils se posent en libérateurs des peuples opprimés. Leur empire n'en est pas moins dominé par une bureaucratie rigide. Ils sont d'excellents artisans, et le seul peuple de Tanaephis à savoir forger des armures de plates. Les Vorozions dominent les terres cultivées de l'est de Tanaephis, entre les terres piorads, les jungles gadhars, les plaines sekekers et Pôle.
Les armes-dieux
Les armes-dieux sont la principale spécificité de Bloodlust par rapport à d'autres jeux de rôle médiévaux-fantastiques. Ce sont des armes de contact ou des boucliers dans lesquels s'est incarné un dieu. Elles possèdent donc un esprit, une mémoire, une intelligence et des passions, ainsi que des pouvoirs magiques que leur porteur peut utiliser. Ces armes sont maniées par des humains (et parfois d'autres créatures) avec lesquels elles ont une relation symbiotique. L'arme fournit des pouvoirs magiques à son porteur en échange des sensations qu'il ressent. Sans le porteur, l'arme serait inerte. Sans l'arme, le porteur n'aurait ni la puissance ni le statut social d'un être d'exception.
Il est proposé aux personnages-joueurs de Bloodlust d'incarner des porteurs d'arme, les armes-dieux elles-mêmes ou encore de jouer les deux en même temps. Une dernière option est que la moitié des PJ incarne des armes et l'autre moitié incarne leurs porteurs.
Comme souvent dans les jeux de rôle, les armes-dieux progressent en puissance grâce à un système d'expérience. Mais les armes-dieux gagnent de l'expérience en assouvissant leurs désirs de prestige, sexe, richesse, violence et réputation. Ces points d'expérience leur permettent de monter en puissance et d'acquérir de nouveaux pouvoirs, tout en pouvant plus facilement contrôler leurs porteurs.
Une arme-dieu de grande puissance peut parvenir à fusionner avec son porteur. L'arme disparaît mais le porteur en récupère les pouvoirs et l'immortalité. Il peut arriver plusieurs choses aux esprits de l'arme et du porteur : ils peuvent fusionner, coexister ou bien l'un peut détruire l'autre. Dans tous les cas, les pouvoirs se manifestent sur le corps du porteur ; la créature résultante est appelée un fusionné ou un possédé.
Système de jeu
Le système de jeu est relativement simple : chaque personnage a six caractéristiques notées sur 20 et des compétences notées sur 100, et doit faire moins que son trait avec un dé à cent faces pour réussir une action. Le résultat du dé des unités détermine l'ampleur d'une réussite ou d'un échec.
Dans un combat, chaque protagoniste choisit à chaque tour une action parmi six (attaque brutale, feinte, esquive…), qui permettent différentes tactiques. Les combats sont généralement brefs et sanglants.
Un système de combat de masse est inclus dans les règles de base.
Réception
À sa sortie en 1991, la boîte de jeu de Bloodlust a été un des plus gros succès du jeu de rôle français. Aucun supplément de Bloodlust n'a été publié depuis 1997 et l'extension Vengeance est considérée par beaucoup comme tellement mauvaise qu'elle contribua à l'arrêt du jeu.
Le jeu est aujourd'hui épuisé et n'a pas été réimprimé malgré l'existence persistante d'une communauté de fans.
On trouve aussi des versions numérisées du jeu en PDF sur les réseaux de Poste à poste, avec, chose rare, l'accord de l'éditeur qui ne s'oppose pas à sa distribution gratuite du fait de son indisponibilité.
Récompenses
Bloodlust a reçu le prix Grog d'Argent 2013, décerné par le Guide du Rôliste Galactique.
Parutions
Prospectus
Prospectus en couleur pour annoncer le jeu (1991)
Règles
Bloodlust, (1991) : version en trois livrets dans une boîte avec une carte du continent de Tanaephis.
Bloodlust, (1995) : version en livre à couverture cartonnée. Les règles ne sont pas changées par rapport à l'impression de 1991 (même édition).
Bloodlust Métal
Bloodlust Métal (2012) : version en livre à couverture plastifiée. Refonte des premières éditions.
Suppléments
Écran de la première édition (1992) avec un scénario, le Spectacle continue.
Flocons de sang (1992) : cette extension décrit les Piorads, les Thunks et leurs terres. Elle propose des règles optionnelles au système de jeu. Elle contient les deux premiers scénarios de la campagne Éclat de lune.
Poussière d'ange (1992) : cette extension décrit les Batranobans, les Gadhars et leurs terres. Elle décrit également les épices cultivées par les Batranobans. Elle continue la campagne Éclat de lune avec deux scénarios.
L'Enclume et le Marteau (1992) : cette extension décrit les Dérigions, les Vorozions et leurs terres. Elle continue la campagne Éclat de lune avec deux scénarios.
Souvenirs de guerre (1992) : cette extension décrit les Alwegs, les Hysnatons et les Sekekers. Elle continue la campagne Éclat de lune avec deux scénarios.
Les Joyaux de Pôle (1993) : cette extension décrit Pôle, la plus grande cité de Tanaephis. Elle continue la campagne Éclat de lune avec deux scénarios.
Contes et Légendes (1993) : cette extension est surtout composée de nouvelles et d'éléments de background sur le passé de Tanaephis, avec des conseils pour jouer à différentes époques.
Les Frères de la nuit (1994) : cette extension développe les différentes guildes (qui rassemblent des humains) et sociétés secrètes (qui rassemblent des armes-dieux) de Tanaephis. Elle fait également avancer la storyline de quinze ans après les événements de la campagne Éclat de lune et du scénario l'Éveil paru dans un hors-série de la revue Casus Belli.
Écran de la deuxième impression (1995)
Les Voiles du destin (1995) : cette extension décrit Sulustan, une île voisine de Tanaephis, elle mentionne l'existence de Vaeriel, un autre continent plus lointain, et dévoile l'origine des armes-dieux. Des scénarios sont fournis pour exploiter ces nouvelles terres. Les Voiles du destin diffère nettement des suppléments précédents par le fait qu'on quitte Tanaephis, qu'on joue des personnages nettement plus puissants, et que l'ambiance générale de Sulustan et de Vaeriel est très différente de celle de Tanaephis. Pour suivre la montée en puissance des armes-dieux, les règles sur les fusionnés y sont développées. Ce supplément a été écrit en grande partie par des auteurs qui n'avaient pas contribué auparavant au jeu ; Croc a regretté ensuite ce supplément.
Chroniques sanglantes (1996) : ce supplément contient quatre scénarios indépendants. C'est l'un des deux seuls suppléments à ne pas avoir de couverture de Frank Frazetta.
Vengeance ! (1997) : la dernière extension officielle de Bloodlust, entièrement écrite par Croc, décrit plus profondément le continent de Vaeriel, ébauché dans les Voiles du destin. Plusieurs critiques le dénoncent comme le plus mauvais supplément de la gamme. Comme le précédent, sa couverture n'est pas de Frazetta.
Bloodlust Métal
Le Mois des Conquêtes 01 (2013) : cette extension pour Bloodlust Édition Métal inclut un écran en 4 volets et un livret de 108 pages comprenant plusieurs aides de jeu et un scénario, Ballade digestive dans la Neige.
Le Mois des Conquêtes 02 (2016) : cette extension pour Bloodlust Édition Métal regroupe quatre scénarios, L'édenwynn rouge, Sans yeux, pas de larmes, Escale à Mathana et Tant d'eau pour si peu d'or, chacun d'entre eux étant suivi par une aide de jeu en rapport avec celui-ci.
Aventures
Plusieurs scénarios officiels sont parus dans les revues Plasma et Casus Belli.
Des scénarios officieux et une courte campagne (Étoile rouge) sont disponibles sur le site Le Mois des conquêtes.
Notes et références
Liens externes
Le Mois des conquêtes
Jeu de rôle français
Jeu de rôle médiéval-fantastique
Jeu de rôle paru dans les années 1990 | Bloodlust est un jeu de rôle médiéval-fantastique publié par Asmodée Éditions en 1991, créé par Croc, le couple G.E. Ranne et Stéphane Bura, et illustré par Alberto Varanda. Les couvertures de presque tous les volumes de la série utilisent des peintures de Frank Frazetta. |
460 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Basic%20%28langage%29 | Basic (langage) | Basic ou basic (de l'acronyme anglais BASIC pour , littéralement « code d'instruction symbolique multiusage du débutant »), fait partie d'une famille de langages de programmation de haut niveau ayant pour caractéristique leur facilité d'utilisation. La première version est présentée par John George Kemeny et Thomas Eugene Kurtz au Dartmouth College en 1964.
Développement
À l’époque, la quasi-totalité des ordinateurs exigeait l’écriture de logiciels personnalisés, que seuls les scientifiques et les mathématiciens avaient tendance à apprendre. La création de ce système a permis à des étudiants de domaines non scientifiques d’utiliser des ordinateurs.
Nom
L'acronyme BASIC correspond au titre d'un article non publié de Kurtz. Il n'a, par ailleurs, rien à voir avec les séries intitulées « Anglais basic » de Charles Kay Ogden.
Système de partage du temps de Dartmouth (DTSS)
En plus de ce langage de programmation, Kemeny et Kurtz ont également développé le Système de partage du temps de Dartmouth (DTSS), qui permettait à plusieurs utilisateurs d’éditer et d’exécuter des programmes BASIC simultanément sur des terminaux distants. Ce modèle général est devenu très populaire sur les systèmes de mini-ordinateurs comme le PDP-11 et le Data General Nova à la fin des années 1960 et au début des années 1970. On le voit notamment avec Hewlett-Packard qui ont produit une gamme complète d’ordinateurs fonctionnant avec cette méthode en sortant la série HP2000 à la fin des années 1960 et ce jusque dans les années 1980. Un certain nombre des premiers jeux vidéo retracent leur histoire à l'aide d’une de ces versions de BASIC.
Développement de plusieurs dialectes BASIC
L’émergence des micro-ordinateurs au milieu des années 1970 a conduit au développement de plusieurs dialectes BASIC, y compris BASIC Microsoft en 1975. En raison de la taille de la mémoire principale extrêmement réduite, souvent 4 Ko sur ce genre de machine, une variété de dialectes comme le Tiny BASIC a également été introduite.
À l'époque, le BASIC était disponible pour presque tous les systèmes et est devenu le langage de programmation de facto pour les systèmes informatiques domestiques qui ont émergé à la fin des années 1970. Ces PC avaient presque toujours un interpréteur BASIC installé par défaut, souvent dans le firmware de la machine ou parfois sur une cartouche ROM.
Déclin en popularité
BASIC a décliné en popularité dans les années 1990, à mesure que des micro-ordinateurs plus puissants sont arrivés sur le marché et que les langages de programmation dotés de fonctionnalités avancées (tels que Pascal et C) sont devenus plus accessibles. En 1991, Microsoft a publié Visual Basic (VB), combinant une version mise à jour de BASIC avec un générateur de formulaires visuels. Cette utilisation a relancé le langage et VB reste un langage de programmation majeur sous les formes de VBA et de VB.NET.
Buts
Au début des années 1960, les langages de programmation convenaient davantage aux cartes perforées qu'aux terminaux interactifs. Même le langage Fortran II, peu développé mais déjà complexe, n'était pas adapté aux calculs matriciels qui étaient utilisés dans le domaine des sciences humaines. Ces langages n'étant pas interactifs, ils exigeaient que le programme utilisé soit exempt de toute erreur de syntaxe pour être exécuté.
Le langage Basic a été conçu en 1964 par John George Kemeny (1926-1993) et Thomas Eugene Kurtz (1928-2006) au « Dartmouth College » pour permettre aux étudiants des filières non scientifiques d'utiliser des ordinateurs.
Les huit principes de conception du Basic étaient :
Être facile à apprendre pour un débutant ;
Être généraliste, donc traiter aussi bien les matrices de nombres que les chaînes de caractères ;
Autoriser l'ajout de fonctionnalités pour les experts (tout en restant simple d'utilisation pour les débutants) ;
Être interactif, et entre autres permettre d'interrompre un programme pour examiner ses variables, en modifier les instructions, et reprendre ensuite son exécution ;
Fournir des messages d'erreur clairs et conviviaux ;
Avoir un délai de réaction faible pour les petits programmes ;
Ne pas nécessiter de connaissances sur le matériel de l'ordinateur ;
Isoler l'utilisateur du système d'exploitation lorsqu'il y en avait un.
Afin d'arriver à ce résultat, plusieurs conditions furent posées. Pour que le Basic puisse être interactif et simple, il fallait :
que ses sept instructions puissent être enseignées en une demi-journée ;
que des opérations matricielles puissent être exécutables en mode calcul de bureau ;
qu'un programme puisse s'exécuter au moins jusqu'à ce que soit rencontrée une première erreur, facilitant ainsi l'apprentissage du langage.
La forme originelle du langage Basic s'inspire du Fortran, avec des ajouts pour le rendre interactif et capable de traiter en mode calcul de bureau des opérations matricielles, notamment les multiplications et inversions. Le langage a été implémenté par une douzaine d'étudiants, dont Mary Kenneth Keller, l'une des premières personnes et la première femme à obtenir un doctorat en informatique aux États-Unis.
Les concepteurs du langage décidèrent que le langage ferait partie du domaine public, de manière à favoriser sa diffusion. L'écriture d'un interpréteur de Basic faisait partie des projets classiques donnés aux étudiants en informatique dans le monde entier.
Principe de fonctionnement
Le Basic est souvent interprété, mais rien ne l'empêche d'être compilé là où l'interactivité avec le programmeur n'était plus nécessaire, par exemple packages de gestion. Malgré sa normalisation, plusieurs dialectes sont apparus au cours des années, partis de la même base, et proposant des améliorations diverses, par exemple dans le domaine des interfaces graphiques ou de l'orienté objet. La référence sur PC (MS-DOS) a été le GW-Basic puis quelque temps le QuickBasic.
Histoire
La première version du Basic a été développée sur un ordinateur central temps réel appelé GE-265 (General Electric), qui était un GE-225 avec une GE DataNet-30. Cet ordinateur 20 bits, conçu en 1959 au sein du département d'informatique industrielle de la société General Electric par Arnold Spielberg, père de Steven Spielberg, occupait une pièce entière, embarquait transistors et . Les données étaient conservées sur des bandes magnétiques enroulées sur des bobines, des cartes perforées ou des bandes de papier. Vendu à l’époque, le GE-225 a été un succès commercial, malgré la désapprobation du directeur général de la société qui le produisait. Le Basic était le premier langage spécialement conçu pour être utilisé sur des systèmes interactifs.
Les premières versions de Basic étaient utilisées sur des ordinateurs en temps partagé. L’interprétation était plus commode que la compilation, car les modifications ne portaient souvent que sur quelques lignes entre deux passages successifs.
Les constructeurs des premiers ordinateurs individuels avec clavier ont eu besoin d'inclure un outil permettant aux utilisateurs d'écrire des logiciels pour leur matériel. L'un des premiers, TRW, avait créé son propre langage pour ses terminaux programmables Datapoint, mais l'abondance d'étudiants connaissant le Basic le conduisit à porter ce langage sur des machines comme son 2200. Une version interprétée pouvait sans difficulté tenir en mémoire morte (ROM) ou vive (RAM). Le Basic avait en 1970 un concurrent, le langage FOCAL, mais celui-ci était propre à DEC et fut vite marginalisé, comme le sera le HPL de Hewlett-Packard six ans plus tard.
Le Basic offrait aussi quelques commandes comme old, new, list et quelques autres déjà définies à l'intérieur même du langage, lui conférant ses capacités interactives.
Les instructions scalaires commençaient par LET (LET A=3) et les matricielles par MAT (MAT C = A+B). Très vite, le LET deviendra facultatif pour alléger l'écriture des programmes.
Chaque instruction était précédée d'un nombre, en général attribué de 10 en 10, qui permettait de remplacer une instruction ou d'en intercaler d'autres sans avoir à maîtriser un complexe éditeur de texte en mode machine à écrire.
Les premiers ordinateurs individuels possédaient presque tous un interpréteur Basic en mémoire morte (TI-99/4A, Commodore 64, TRS-80, Apple II, etc.). Hewlett-Packard laissait le choix sur son HP 9825 entre un Basic standard et son langage maison HPL plus puissant, mais moins standard. Ces langages étaient sur cartouche ROM amovible.
En 1968, un article d'Edsger Dijkstra devenu très populaire avait insisté sur la nocivité de l'instruction « goto » en matière de qualité du code, et donc la productivité du programmeur. Cette critique s'appliquait alors à la plupart des langages, dont les dialectes du Basic. Dix ans plus tard, presque tous les langages avaient pris cette critique en compte, y compris le Basic. La popularité du Basic, langage de programmation grand public par excellence, fit dire à certains que ce langage a donné naissance à plus de mauvais programmes qu'aucun autre langage. Olivier Lecarme, professeur à l'Université Laval, affirmait à l'AFCET : . De fait, privilégiant l'action plutôt que la méthode, ce langage aux contrôles sommaires ne convient qu'à la « petite programmation » (moins de 500 lignes).
Le Basic équipa dès le milieu des années 1970 presque tous les micro-ordinateurs du moment (Olivetti P6060, Tektronix 4051, IBM 5100, Commodore PET, etc.). Dans les années 1980, la plupart des micro-ordinateurs étaient fournis avec un interprète Basic, parfois stocké en mémoire morte (ROM) : ROM BASIC. Le premier IBM PC pouvait démarrer sans disquette et exécutait cette version du Basic rudimentaire.
Les versions les plus répandues ont été les interpréteurs conçus par Microsoft, qui pratiquait une politique de prix modérés et avait fini par s'imposer comme la référence : quelles que fussent les machines source et cible, on savait qu'un programme écrit en Basic Microsoft tournerait sur un autre Basic Microsoft.
En 1977 Microsoft avait sorti l'Altair BASIC (adaptation du Basic par Bill Gates et Paul Allen) pour l'Altair 8800 du constructeur MITS. C'était son premier logiciel. En 1979 Microsoft obtient d'IBM la commercialisation de son interprète Basic avec les futurs IBM PC et compatible PC. Cette version était incluse dans la puce ROM des PC, et se lançait au démarrage en l'absence de système d'exploitation. Plus tard, Microsoft a vendu différentes versions du Basic pour DOS, dont Basica, GW-Basic, QuickBasic et Visual Basic pour MS-DOS. Microsoft Windows 95 et Windows 98 incluaient un interpréteur QBasic à installer à partir du CD-ROM et Windows 98 incluait un interprète VBScript. Visual Basic for Applications a été ajouté dans les produits Microsoft Office en 1997.
À la même époque, le Basic sur Apple II ne connaissait que les nombres entiers ; il fallut attendre l'Apple II+ en juin 1979 pour exploiter le traitement des réels.
Le compilateur Waterloo Basic fut l'un des premiers logiciels commercialisés par Watcom : il avait été programmé entre 1978 et 1979 pour l’, un système 16 bits. En 1979, le compilateur a été porté pour VM/CMS tournant sur les IBM 370, 3030 et 4300, et un accord avec IBM a permis sa mise sur le marché. Il y eut plusieurs mises à jour de 1980 à 1983 ainsi qu'une version portée sur l’interpréteur de commandes MVS/TSO et sur VM/CMS.
Borland a publié son compilateur Turbo Basic 1.0 en 1985. Les versions suivantes sont encore vendues sous le nom de PowerBasic par une autre compagnie. Il existe toujours une version pour MS-DOS.
La nécessité d'enseigner un langage de programmation davantage structuré avait donné naissance au langage Pascal en 1972. Ce langage, en particulier grâce au compilateur Turbo Pascal de la société Borland, bien plus rapide que n'importe quel interprète Basic de l'époque, remporta un énorme succès au cours des années 1980, et marqua un début de déclin de la popularité du Basic dans le grand public.
Syntaxe
La syntaxe vraiment minimale du Basic est seulement composée de l'instruction d'affectation par le signe "=" (devant autrefois être précédée du mot-clé LET), PRINT (affichage à l'écran), IF-THEN-ELSE (exécution conditionnelle) et GOTO (saut vers une zone du programme). Un interprète qui exécute des programmes avec cette syntaxe minimale n'a pas besoin d'une pile. Nombre des premières implémentations sur micro-ordinateur n'eurent que ces instructions, les programmes n'étaient donc pas structurés. Si on ajoute une pile, l'instruction GOSUB (saut vers une séquence servant de sous-programme et terminée par RETURN) fut rapidement ajoutée.
Interprètes à numéro de ligne
Les premiers interprètes Basic exigeaient une numérotation des lignes à mémoriser. Une ligne non numérotée était simplement exécutée immédiatement. On ne pouvait avoir qu'un seul programme à la fois en mémoire.
Le typage était implicite : par exemple, les variables dont l'identifiant se termine par $ sont destinées à contenir des chaines de caractères alpha-numériques et ne peuvent donc pas effectuer d'opérations arithmétiques.
L'usage était de numéroter les lignes de 10 en 10, afin de pouvoir éventuellement insérer des lignes supplémentaires.
Les boucles à compteur FOR...NEXT constituaient la seule forme itérative.
Avec certains interprètes il fut possible, à partir des années 1980, de mettre plusieurs commandes sur une même ligne. Toutefois, il n'était pas possible de regrouper un ensemble de commandes s'exécutant ensemble, comme après une condition IF-THEN. Il fallait recourir à des sauts de ligne GOTO n° de ligne, ou à des appels de sous-programmes ouverts, non paramétrés, par GOSUB n° de ligne
L'ambition croissante des programmeurs, le besoin d'une programmation plus structurée amenèrent plusieurs évolutions :
le développement de formes IF à deux branches, la multiplication des formes itératives, et l'obligation d'expliciter les étiquettes pour les branchements résiduels ;
l'introduction de fonctions paramétrables, d'abord d'une ligne, puis de plusieurs lignes, puis récursives.
Puis les Basic durent s'adapter aux environnements graphiques et au multi fenêtrage.
Interprètes modernes
Les dialectes Basic modernes n'emploient plus nécessairement les numéros de lignes (qui restent possibles, mais qui n'ont plus qu'un rôle éditorial) et ont une richesse de commandes et une construction des déclarations de données identiques à d'autres langages comme le langage Pascal.
Les récentes variantes comme le Visual Basic ont introduit une orientation objet avec gestion de l'implémentation d'interfaces et, dans Visual Basic .NET, l'héritage (simple).
Cependant la gestion des erreurs nécessite généralement l'utilisation de GOTO, ce qui casse la structuration des programmes.
Visual Basic .NET permet l'utilisation de blocs Try/Catch, mais conserve néanmoins la possibilité d'utiliser des On Error GoTo, pour conserver une certaine compatibilité avec des versions antérieures de Visual Basic.
La richesse des variantes est synonyme de non-standardisation. Cela montre comme ce langage est « organique » et comme il est plutôt une sous-culture qui traite la programmation d'ordinateur comme un ensemble fixe de règles de syntaxe. Mais la même chose s'applique tout autant aux autres « vieux » langages de programmation comme le Cobol et le Fortran. Cependant le mouvement du Basic est de loin le plus important et une société comme Niakwa vécut jusqu'au milieu des années 1990 très largement de son Basic sur Unix.
Procédures
Le Basic n'a généralement pas de bibliothèque externe standard comme d'autres langages, le langage C par exemple. Au lieu de cela, l'interprète ou le compilateur contiennent une bibliothèque intégrée étendue de procédures intrinsèques. Ces procédures incluent plus d'outils que ce dont le programmeur a besoin pour apprendre la programmation et écrire de simples applications, dont des fonctions mathématiques, des fonctions de traitement des chaînes de caractères, d'entrée-sortie console, de graphisme et de manipulation de fichiers. Le QuickBasic permet d'inclure des bibliothèques écrites dans ce langage (QLB) ou en d'autres langages (LIB).
Certains dialectes Basic ne permettent pas aux programmeurs d'écrire leurs propres procédures. À cause de cela, les programmeurs sont obligés d'écrire leurs programmes avec une importante utilisation de goto et de gosub rendant difficile de suivre le code source, alors appelé couramment un « code spaghetti ». Beaucoup de versions du Basic comme le QuickBasic de Microsoft ont ajouté un support des sous-routines et des fonctions (avec support de la récursivité). Il fait la distinction entre une procédure qui ne retourne jamais de valeur (appelée sous-routine ou sub) et une procédure qui en renvoie (appelée fonction). Certains langages ne font pas cette distinction et considèrent tout comme une fonction dont certaines renvoient une valeur « vide ».
Le Basic est bien connu pour ses fonctions de manipulations de chaînes de caractères. Les premiers dialectes avaient déjà un ensemble de fonctions basiques (left$, mid$, right$) pour les traiter simplement. Comme elles sont souvent utilisées dans les applications de tous les jours, cela est un avantage considérable.
Types de données
Chaque dialecte Basic de base gère les données de type entier et chaîne de caractères. Normalement, ils n'ont pas besoin de les déclarer comme telles, mais les dialectes modernes ont l'option de forcer le type (typiquement en utilisant une directive appelée « Option Explicit »).
Les types de données modernes supportés par le Basic incluent : booléens, entiers signés sur , entiers signés sur , chaînes de caractères, nombres décimaux.
Certains dialectes comme Visual Basic ont plus de types de données intrinsèques. De plus, certains dialectes permettent à l'utilisateur de définir ses propres types, appelés types définis par l'utilisateur, et qui sont en fait des structures, c'est-à-dire une simple variable contenant plusieurs champs.
Disponibilité et variantes
Le Basic est disponible pour toutes les plates-formes récentes. Une version interprétée libre qui est conforme aux standards et hautement multiplateforme est le Bywater BASIC. L'interprète est écrit en langage C, sous licence GPL. Il ne permet pas de faire des interfaces utilisateur graphiques (GUI).
Une version libre, similaire au Visual Basic et tournant sous Windows et GNU/Linux, et permettant donc de faire des environnements graphiques (GUI), existe et s'appelle le Phoenix Object Basic. Il en existe deux autres plus récentes : Gambas et K-Basic utilisant la performante et multiplateforme bibliothèque Qt.
La plus connue des versions compilées est le QuickBasic de Microsoft et le QBasic, une version qui ne permet pas de générer des programmes autonomes. Les dernières versions de Visual Basic sont aussi compilées, bien que Microsoft ait changé le Visual Basic en un langage compatible d'une façon minimale avec les premières versions du Dartmouth Basic.
D'autres versions, dont le True BASIC et le PowerBasic, sont compatibles avec le standard ANSI Basic.
True Basic Inc. a été fondée par les créateurs originaux du Basic, tout en lui adjoignant de nombreuses fonctionnalités.
PowerBasic Inc, fondée par le concepteur de Turbo Basic, propose toujours son PowerBasic en version 16 bits pour MSDos, mais aussi en version 32 bits pour Console (PBCC) et pour Windows (PBWin). Pour ce dernier un outil graphique (PowerBasic Forms) facilite la création graphique d'interfaces utilisateurs basées sur des objets Windows. Son compilateur produit des exécutables compacts, rapides et stables de qualité industrielle.
GFA_BASIC mis au point par Frank Ostrowski est un dialecte Basic qui permet la réalisation d'exécutables puissants pour les environnements Atari et Windows, disponible gratuitement en tant qu'abandonware .
RealBasic est une variante disponible pour les Apple Macintosh qui génère aussi des exécutables pour Microsoft Windows et GNU/Linux.
Une variante d'un dialecte Basic simple pour la machine virtuelle Parrot montre comment un interprète Basic est mis en application dans un langage de type assembleur.
Le PureBasic est une variante avec une syntaxe simple mais avec une production rapide et des fichiers exécutables petits, pour Windows, GNU/Linux, AmigaOS et Mac OS. Il peut aussi compiler et contenir des instructions en assembleur en-ligne.
Le wxBasic est une variante, écrite en C et C++, pour Windows, GNU/Linux et peut-être bientôt sous Mac OS. Il est gratuit et peut être utilisé en compilé ou en interprété.
Le BlitzBasic et le DarkBasic sont des variantes spécialisées dans la création de jeux vidéo avec un accès simplifié aux interfaces de programmation (API) multimédias tels OpenGL et DirectX. Le compilateur est payant dans les deux cas. Cette variante est optimisée. On peut avoir des bons résultats rapidement pour des débutants.
Liberty Basic est spécialisé dans l'élaboration facile d'interface graphique, il est reconnu comme le successeur de QBasic.
Le SmallBasic est un dialecte qui fonctionne sur un grand nombre de plates-formes (Win32, MS-DOS, GNU/Linux et Palm OS) et est placé sous une licence GNU.
FreeBASIC, développé par une communauté QBasic en déclin, est un compilateur 32-bits distribué sous licence GPL. Il est multiplateforme et, bien qu'encore en version bêta, très prometteur. Sa syntaxe est calquée sur celle du QBasic de Microsoft mais il supporte les pointeurs, l'assembleur inline et prochainement une branche orientée objet devrait être incorporée.
Il existe également une version de Basic pour OpenOffice, appelée OOoBasic (c'est le même langage utilisé pour StarOffice, même si son nom, StarBasic, change).
Le TI-Basic est le langage de programmation utilisé sur certaines calculatrices Texas Instruments, de même que le Basic Casio, utilisé sur les calculatrices graphiques Casio.
Sur les TI-99, le TI-Basic est différent de celui que l'on peut trouver sur les calculatrices de la marque. Il existe également un TI-Basic étendu plus perfectionné permettant l'accès à l'extension mémoire, les commandes CALL PEEK et CALL POKE, l'amélioration de la gestion des couleurs, l'apparition des sprites, petites images auxquelles on peut donner une vitesse et un sens de déplacement.
Au nombre des modèles de matériels populaires qui utilisèrent le langage Basic figurent :
la série CPC de Amstrad ;
la série MO et TO de la marque Thomson ;
Oric 1 et Oric Atmos de Tangerine Computer Systems ;
les ordinateurs au standard MSX (1, 2, 2+, Turbo R) utilisaient un Basic dérivé du GW-Basic, la gestion de la couleur et des sprites s'apparentait à celle des TI-99, le processeur graphique utilisé sur ces différentes machines était le TMS9929, un processeur Texas Instruments ;
les modèles de la marque Commodore ;
les ordinateurs Atari 8-bits (400/800/600XL/800XL/65XE/130XE) et Atari ST;
le DAI Imagination machine ;
les Apple I, II, III et variantes utilisaient un Basic maison mais pouvaient aussi, sur les modèles équipés d'une carte CP/M utiliser la version Basic du CP/M proche du GW-Basic ;
le TI-99/4A de Texas Instruments ;
certaines calculatrices Casio et Texas Instruments ;
les Sinclair ZX-81 et ZX-Spectrum ;
le Tektronix 4051 (Basic graphique sur écran rémanent) ;
l'Olivetti P6060 mais aussi M30 et M40 (partie intégrante de l'OS appelé ESE) ;
l'Olivetti M10 (ordinateur ayant 24 Ko ou 32 Ko de RAM non volatile avec un Basic en ROM, et pas de disque dur ni de disquettes) ;
Exelvision avec l'EXL 100 et le module ExelBasic ; le Basic de l'EXL100 était un dérivé de l'Extended Basic du TI-99, les concepteurs de cette machine étant des transfuges de Texas Instruments ;
l'IBM PC et Compatible PC dont les premiers modèles avaient un Basic limité en ROM. Le Basic était fourni sur les disquettes système MS-DOS ou PC-DOS versions 1.0 à 4.0. Pour les IBM PC, le Basic s'appelait Basica alors que sur les compatibles PC il se nommait GW-Basic.
Exemples
Exemple 1 : Basic original non structuré
10 INPUT "Quel est votre nom ? "; NOM$
20 PRINT "Bonjour "; NOM$
30 INPUT "Combien d'étoiles voulez-vous ? "; NOMBRE
40 LET ETOILE$ = ""
50 FOR I = 1 TO NOMBRE
60 LET ETOILE$ = ETOILE$ + "*"
70 NEXT I
80 PRINT ETOILE$
90 INPUT "Voulez-vous plus d'étoiles ? "; ETOILE$
100 IF LEN(ETOILE$) = 0 THEN GOTO 90
110 LET ETOILE$ = LEFT$(ETOILE$, 1)
120 IF (ETOILE$ = "O") OR (ETOILE$ = "o") THEN GOTO 30
130 PRINT "Au revoir ";
140 FOR I = 1 TO 200
150 PRINT NOM$; " ";
160 NEXT I
170 LPRINT
Commentaires :
En général, l'interpréteur est insensible à la casse ; les instructions étaient tapées en majuscules sur les machines faisant la distinction entre majuscules et minuscules.
Un nom de variable suivi d'un signe dollar indique qu'il s'agit d'une chaîne de caractères (NOM$, ETOILE$, S$) ; une variable sans signe dollar indique un entier ou un nombre décimal (S, I).
INPUT permet l'affichage d'un texte et une saisie du clavier ; PRINT permet un affichage à l'écran.
Parfois l'instruction LET est optionnelle, ainsi, LET ETOILE$ = ETOILE$ + "*" peut s'écrire simplement ETOILE$ = ETOILE$ + "*" (le signe égal sert à la fois aux affectations de variables et aux tests d'égalité).
FOR-NEXT est une boucle.
IF-THEN est une instruction conditionnelle ; OR est l'opérateur logique « Ou ».
LEN est une fonction renvoyant la longueur de la chaîne de caractères, LEFT$(ETOILE$, n) est une fonction renvoyant une sous-chaîne composée de n caractères situés à gauche de la chaîne ETOILE$ ; + est l'opérateur de concaténation (c'est aussi l'opérateur de l'addition).
Exemple 2 : Basic moderne structuré
'Voici un petit code fait en BASIC moderne
INPUT "Quel est votre nom"; UserName$ 'On demande le nom de l'utilisateur
PRINT "Bonjour "; UserName$
DO
INPUT "Combien d'étoiles voulez-vous"; NumStars 'On demande le nombre d'étoiles de l'utilisateur
Stars$ = ""
Stars$ = REPEAT$("*", NumStars) '<-ANSI BASIC
'Stars$ = STRING$(NumStars, "*") '<-MS BASIC
PRINT Stars$
DO
INPUT "Voulez-vous plus d'étoiles"; Answer$
LOOP UNTIL Answer$ <> ""
LOOP WHILE UCASE$(LEFT$(Answer$, 1)) = "O"
PRINT "Au revoir ";
FOR A = 1 TO 200
PRINT UserName$; " ";
NEXT A
PRINT
Documents définissant le Basic
Le manuel du Basic conçu au Dartmouth College
ANSI Standard for Minimal Basic (ANSI X3.60-1978 "FOR MINIMAL BASIC")
ISO Standard for Minimal Basic (ISO/CEI 6373:1984 "DATA PROCESSING - PROGRAMMING LANGUAGES - MINIMAL BASIC")
ANSI X3.113-1987 Programming Languages - Full BASIC
ANSI X3.113a-1989 Programming Languages - Modules and Individual Character Input for Full BASIC
ISO Standard for Full Basic (ISO/CEI 10279:1991 "INFORMATION TECHNOLOGY - PROGRAMMING LANGUAGES - FULL BASIC")
ANSI Addendum Defining Modules (X3.113 INTERPRETATIONS-1992 "BASIC TECHNICAL INFORMATION BULLETIN # 1 INTERPRETATIONS OF ANSI 03.113-1987")
ISO Addendum Defining Modules (ISO/CEI 10279:1991/ Amd 1:1994 "MODULES AND SINGLE CHARACTER INPUT ENHANCEMENT")
Standard ECMA-55, Minimal BASIC (janvier 1978)
Standard ECMA-116, BASIC (juin 1986)
Notes et références
Le présent article est basé sur un article originellement écrit sur Nupedia par Peter Fedorow, et modifié sur la version anglaise de Wikipédia, puis traduit en français.
Voir aussi
Articles connexes
National Science Foundation
Liste des dialectes Basic
Liens externes
Didacticiel sur le Basic
Centre de développement Visual Basic sur MSDN France
BASIC
Norme ISO
Invention américaine | Basic ou basic (de l'acronyme anglais BASIC pour , littéralement « code d'instruction symbolique multiusage du débutant »), fait partie d'une famille de langages de programmation de haut niveau ayant pour caractéristique leur facilité d'utilisation. La première version est présentée par John George Kemeny et Thomas Eugene Kurtz au Dartmouth College en 1964. |
463 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard%20Werber | Bernard Werber | Bernard Werber (), né le à Toulouse, est un écrivain français. Il est notamment connu pour sa trilogie des Fourmis.
Son œuvre, traduite dans une trentaine de langues, fait se rencontrer spiritualité, science-fiction, polar, biologie, mythologie L'auteur qualifie parfois son style de « philosophie-fiction ».
Biographie
Bernard Werber est né à Toulouse le .
Très tôt Bernard Werber s'intéresse au dessin, mais c'est à l'écriture qu'il excelle. Élève moyen, il a des difficultés en piano et en sport.
Après douze ans de travail et des dizaines de refus auprès des maisons d'édition, son premier roman Les Fourmis est édité en .
En 1993, le Jour des fourmis obtient le prix des lectrices du magazine Elle. Bernard Werber souhaite approfondir le thème de la vie après la mort, en rédigeant Les Thanatonautes (inspiré du Livre des morts tibétains et du livre des morts égyptien). Son livre sort en .
En sort La Révolution des fourmis.
En , il sort son roman Le Père de nos pères et le jeu vidéo des fourmis est édité par Microids. La bande dessinée en trois albums Exit est également publiée.
Après deux ans d’écriture, Bernard Werber rédige L'Empire des anges qui est la suite directe des Thanatonautes. L'Empire des anges se classe des ventes dès .
L'année 2001 est consacrée à la rédaction de L'Ultime Secret. À la suite de la publication de L'Arbre des possibles, il lance le site Web du même nom, un . En 2002 en Corée, L'arbre des possibles reste pendant trois mois.
: sortie de la pièce de théâtre Nos amis les humains qui sera jouée pendant un an à la Comédie Bastille. Bernard Werber écrit un nouveau roman : Nous les Dieux. Le livre sort en .
En 2010, il publie Le Rire du cyclope. Il commence à réfléchir à une saga de qui s'intituleraient Troisième Humanité. Le premier tome éponyme parait en 2012. Le second les Micro-Humains sort l'année suivante. Finalement, le troisième volet La Voix de la Terre sort en 2014 et met un terme à la saga.
En 2016, le roman Demain les chats est publié, premier d'une trilogie.
En 2017, Bernard Werber rédige Depuis L’au-delà sous l’influence de deux médiums : Monique Parent Baccan et de Patricia Darré.
L'année suivante en 2018, il écrit La Boîte de Pandore, en romançant ses expériences d'exploration des vies antérieures sous hypnose régressive.
En 2019, un second roman Sa Majesté des chats est édité, suivi de près par L'Encyclopédie du savoir relatif et absolu des chats. En 2020, le dernier tome de la trilogie des chats La Planète des chats est publié.
En 2021, il publie La Prophétie des abeilles, suite directe de La Boîte de Pandore.
Ses œuvres ont été traduites en trente-cinq langues. Avec d’exemplaires vendus dans le monde, Bernard Werber est, avec Marc Levy, l'un des auteurs français contemporains les plus lus au monde. Il est même considéré comme une star en Corée du Sud, pays où il vend davantage qu'en France, et a reçu un accueil très enthousiaste en Russie.
En avril 2022, il a été nommé Officier de l'Ordre des Arts et des Lettres.
Depuis le 30 août 2023, il présente chaque mercredi à 7h55 « Le biais de Bernard Werber » sur France Culture : des chroniques posant un regard sur l’évolution de notre époque, un regard décalé sur l’actualité.
Écriture
Depuis 1996, Bernard Werber a décidé de sortir un livre par an, chaque début d'octobre, avec à ce jour deux exceptions : 1999 et 2011, où ne sont sorties que des bandes dessinées. Après la rentrée littéraire, l’objectif est de « proposer au public autre chose que de possibles prix Goncourt ».
Bernard Werber est membre d'honneur de l'Institut de recherche sur les expériences extraordinaires (INREES), une association ayant pour vocation la sensibilisation des professionnels en santé mentale, des médecins et des soignants en général, aux expériences extraordinaires ou inhabituelles.
Cette , tels que par exemple Les Thanatonautes qui propose une version spiritualiste des expériences de mort imminente, ou encore Nos amis les humains (une pièce de théâtre) qui raconte un récit d’enlèvements par les extraterrestres. La science, le paranormal et la spiritualité influencent ainsi nombre de ses romans.
Accueil critique
Bernard Werber est l'un des auteurs français les plus lus dans le monde. Il est particulièrement populaire en Corée du Sud où un sondage l'a placé en deuxième position des auteurs étrangers les plus appréciés. L'Écho républicain dit de lui qu'il est un .
Néanmoins, son œuvre est peu commentée par la critique. Il lui est reproché, selon L'Express, .
En particulier, certains critiques reprochent à ses romans de science-fiction de présenter certains concepts d'apparence scientifique comme des certitudes alors que ce n'est pas le cas. D'autres critiques assimilent la futurologie à de la pseudo-science, l’œuvre intitulée L'Arbre des possibles y étant définie comme un recueil de nouvelles de science-fiction.
Fin , il parraine l'édition 2020 de la fête de la science. Il appelle à la mesure au sujet du Covid-19 : . En raison de son rapport à la spiritualité, le sociologue Gérald Bronner estime toutefois que .
Certaines critiques dépassent le simple scepticisme. La petite revue spécialisée en littératures de l'imaginaire Bifrost est ainsi particulièrement négative.
D'autres critiques sont au contraire très laudatifs : François Busnel, dans sa chronique du dans L'Express, qualifie ainsi Bernard Werber de . Aujourd'hui en France le qualifie de dans son dossier Dans l'intimité de Werber du .
Symbolique
Bernard Werber utilise .
Œuvres
Livres
Romans
Cycle des Fourmis
Les Fourmis, 1991, prix des lecteurs de Sciences et Avenir. Ce livre est son plus grand succès : il s’est vendu à plus de d’exemplaires et a été traduit dans plus de trente langues.
Le Jour des fourmis, 1992, Grand prix des lectrices de Elle.
La Révolution des fourmis, 1996.
Pentalogie du ciel : Cycle des anges
Les Thanatonautes, 1994.
L'Empire des anges, 2000.
Pentalogie du ciel : Cycle des dieux
Cette trilogie fait directement suite au Cycle des anges.
Nous les dieux, .
Le Souffle des dieux, .
Le Mystère des dieux, .
Cycle Aventuriers de la science
Le Père de nos pères, 1998.
L'Ultime Secret, 2001.
Le Rire du cyclope, 2010.
Cycle Troisième Humanité
Troisième Humanité, .
Les Micro-Humains, .
La Voix de la Terre, .
Cycle des chats
Demain les chats, .
Sa Majesté des chats, .
La Planète des chats, .
Cycle de Pandore
La Boîte de Pandore, .
La Prophétie des abeilles, .
Romans indépendants
Le Papillon des étoiles, .
Le Miroir de Cassandre, .
Le Sixième Sommeil, .
Depuis l'au-delà, .
La Diagonale des Reines, .
Le Temps des Chimères, 27 septembre 2023.
Nouvelles
Leçon de choses, 1992.
Chaque jour est un nouveau combat, 1996.
Le Conte à rebours, 1998.
Le Bouffon du , 2000.
L'Ami silencieux, 2001.
L'Arbre des possibles, 2002, recueil.
Le Trésor de l'île des visionnaires, 2004.
Souvenirs d'un monde merveilleux, 2007.
Le Crépuscule des libraires, 2008.
Paradis sur mesure, 2008, recueil.
C'était mieux avant, 2010.
La Montre karmique, 2011.
Les Robots se cachent pour mourir, 2014.
Langouste blues, 2014.
Jumeaux trop jumeaux, 2015.
La Cité de tous les avenirs, 2018.
Livres expérimentaux
L'Encyclopédie du savoir relatif et absolu, 1993.
Le Livre du voyage, 1997, prix des lecteurs du « Livre de Poche ».
Le Livre secret des fourmis, 2003.
Nos amis les Terriens, petit guide de découverte, 2007, album d'après le long métrage Nos amis les Terriens.
Nouvelle Encyclopédie du savoir relatif et absolu, 2009.
Voyage au cœur du vivant, 2011, album.
L'Encyclopédie du savoir relatif et absolu : à et suppléments (Albin Michel, 2018).
L'Encyclopédie du savoir relatif et absolu des chats (Albin Michel, 2019).
Mémoires d'une fourmi (autobiographie), Albin Michel, 2022.
Bandes dessinées
Les Fourmis, avec Patrice Serres (dessin), 1994, "l'Écho des savanes" : Albin Michel
Exit
1. Contact, avec Alain Mounier (dessin) et Walter Pezzali (couleurs), 1999, Glénat
2. Le Deuxième Cercle, avec Alain Mounier (dessin) et Sophie Dumas (couleurs), 2000, Glénat
3. Jusqu'au dernier souffle, avec Eric Puech (dessin) et Sophie Dumas (couleurs), 2002, Glénat
Les Enfants d'Ève
1. Genèse, avec Éric Puech (dessin, couleurs), 2005, Albin Michel
Les Thanatonautes, adaptation du roman par Corbeyran (adaptation du scénario) et Pierre Taranzano (dessin)
1. Le Temps des bricoleurs, 2011, Glénat
2. Le Temps des pionniers, 2012, Glénat
3. Le Temps des professionnels, 2014, Glénat
Demain les chats, adaptation du roman par PoG (adaptation du scénario) et Naïs Quin (dessin et couleurs), 2021, Albin Michel
Sa majesté des chats, adaptation du roman par PoG (adaptation du scénario) et Naïs Quin (dessin et couleurs), 2022, Albin Michel
CD
Bernard Werber, le conteur du futur (un CD), 2010.
L'Éveilleur (deux CD audio), 2010.
Films
La Reine de nacre (court métrage, ), 2001.
Les Humains (court métrage, ), 2003.
Nos amis les Terriens, long métrage produit par Claude Lelouch, sorti le .
À dormir debout (court métrage), 2016.
Pièces de théâtre
Nos amis les humains, 2003 mise en scène en 2004 par Jean-Christophe Barc et interprétée par Audrey Dana et Jean-Christophe Barc. La captation a été effectuée le mercredi à Annonay.
Bienvenue au paradis, publication le , mise en scène en 2011 par Jean-Christophe Barc interprétée par Thierry Liagre. La captation a été effectuée le jeudi à Bordeaux.
Peintures
Bernard Werber a peint quelques tableaux, présentés sur son site officiel.
Et si on s'arrêtait là pour dormir ?, .
Accouchement sans douleur, .
En avant pour de nouvelles aventures, .
Ouro Boros, l'infini guette les villes, .
Le Dieu poisson fait des vagues, .
, .
Un lapin ambitieux, .
La réalité, .
Derrière les apparences, .
Envol de nuit, .
Préfaces
L'Homme végétal — Pour une autonomie du vivant de Gérard Nissim Amzallag, Albin Michel, 2003.
Gaïa — Carnets secrets de la planète bleue d'Alan Simon, Éditions du Seuil, 2003.
L'Habit bleu du doute — Dictionnaire de pensées drôlement utiles ! de Gustave Parking, Éditions Altal, 2006.
La Poulpe attitude — Et si vous utilisiez votre intuition pour prendre les bonnes décisions ? de Christophe Haag, Michel Lafon, 2011.
De flic à médium - Mon quotidien avec les esprits, de Virginie Lefebvre et Viviane Perret, Michel Lafon, 2018.
Pour une poignée de Koumalks, de Sellig.
L'outre-Blanc, d'Oksana et Gil Prou.
Philippe K. Dick l'homme qui changea le futur, Anthony Peak.
Les secrets des mentalistes, Pascal Le Guern et Tibor le mentaliste.
Autres
Idée originale du court métrage Tueurs de petits poissons réalisé par Alexandre Gavras en 1998.
Réalisation du clip Pour les âmes pour les Hommes de Maurane en 2000.
Second rôle dans le court métrage Le Lion volatil réalisé par Agnès Varda en 2003.
Coécriture de la chanson La Saga des gnous en 2005, sur l’album Longtemps de Louis Bertignac, ancien membre de Téléphone.
Apparition dans le documentaire de 2007 sur Canal+.
Apparition dans Roman de gare, long métrage produit par Claude Lelouch sorti le , dans son propre rôle lors de l'émission littéraire fictive Tournez la page.
Apparition dans La dernière série avant la fin du monde en 2012 au sixième épisode.
Apparition dans Sciences/Fiction, documentaire Cinéma (52 min) de Jacinto Carvalho et Jérémy Fauchoux en 2016.
Sociétaire des Grosses Têtes sur RTL les 15, 16 et .
Participe au jeu Les Traîtres sur M6 durant l'été 2022.
Sur son œuvre
Jeu PC : Les Fourmis, par Microïds (2000, : Les Fourmis : Les Guerres de l'Ouest).
Étude sur Les Fourmis : .
Biographie : .
Roman : .
Biographie : .
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Liens externes
Écrivain français du XXe siècle
Écrivain français du XXIe siècle
Écrivain français de science-fiction
Nouvelliste français du XXe siècle
Réalisateur français
Nouvelliste français du XXIe siècle
Sociétaire des Grosses Têtes
Personnalité liée à Toulouse
Personnalité liée à la région Occitanie
Élève de l'École supérieure de journalisme de Paris
Naissance à Toulouse
Naissance en septembre 1961 | Bernard Werber (), né le à Toulouse, est un écrivain français. Il est notamment connu pour sa trilogie des Fourmis. |
464 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Beffroi | Beffroi | Un beffroi est une tour à usage séculier, en Europe, le plus souvent communale, hébergeant originellement des cloches, mais ensuite aussi carillons, horloges ou même un phare aéronautique. Les beffrois peuvent être indépendants ou adjoints à un bâtiment public, tel un hôtel de ville. Au Moyen Âge, les beffrois symbolisent les libertés communales concédées par un suzerain qui peut le faire détruire en cas de punition. Rythmant la vie civile, ou servant à alerter la population, les beffrois ont ensuite continué à contribuer au rayonnement politique ou commercial des villes.
Étymologie
Le mot « beffroi » est attesté à partir de 1155 sous la forme berfroi, au sens de « tour de bois mobile servant à approcher des remparts lors d'un siège » (Wace, Brut, Éditions I. Arnold, 5532 : « Dunc firent arbelastiers traire, Berfreiz lever, perrieres faire »), puis au au sens de « tour d'une ville contenant une cloche d'alarme » (Aymeri de Narbonne, Éditions L. Demaison, 315, dans T.-L. : « Ne les garra ne haut mur ne berfroi ») ; par extension, beffroy désigne la cloche elle-même (Villon, Testament, 1905, dans Œuvres, Éditions Longnon et Foulet : « Item, je vueil qu'on sonne a bransle le gros beffroy ») ; beiffroy signifie aussi au « charpente de moulin » (Arch. Nord, B 31, fol. 82, rodans IGLF Litt. : « On a entencion de faire faire ung nouvel beiffroy et autres ouvraiges de machonnerie au molin a blé a la Gorgue »).
Beffroi est peut-être issu d'un mot gallo-roman *BERFREDU, lui-même du vieux bas francique *bergfriþu, non attesté, restitué d'après le moyen néerlandais, berchvrede et le moyen haut allemand, bërcvrit / bërvrit, « tour de défense » (> allemand Bergfried, « donjon »). Ils remontent de manière ultime à l'étymon proto-germanique *bergafriþuz.
L'hypothèse d'un emprunt direct au moyen haut allemand ferait difficulté sur le plan phonétique, c'est pourquoi une autre étymologie par un hypothétique *bis-fridare composé du préfixe péjoratif bes-, ber-, sur le modèle de ex-fridare (« effrayer »), d'où *berfreer, d'où berfroi littéralement « effroi, cloche servant à donner l'alarme », bien qu'aucune source ne fasse état d'un tel verbe.
Historique
Dans les villes du Moyen Âge, le beffroi est le symbole des libertés communales obtenues du suzerain. Sa tour abrite la cloche du ban ou « bancloque », symbole de pouvoir destiné à appeler le peuple aux délibérations communales, aux exécutions capitales ou à signaler l'approche d'un ennemi. Les chartes communales, qui confirment par écrit l'étendue des libertés et l'engagement du suzerain à les respecter, y sont conservées en lieu sûr.
À partir du , les communes libres font élever des beffrois. Après l'obtention de leurs seigneurs du droit de s'administrer elles-mêmes par des chartes, l'érection de tels monuments marque leur autonomie et leur puissance. De plus, une horloge sonnant les heures symbolise un changement dans le découpage du temps. Auparavant, la journée était rythmée par les huit heures canoniales sonnées par les clochers des églises et des monastères : matines, nones, vêpres, etc. Le temps que marquaient ces sonneries était un temps divin. Avec l'avènement de la bourgeoisie urbaine, la construction d'un beffroi sonnant les heures marque le passage à un temps profane, consacré au commerce ou à l'annonce d'un danger ou d'une alerte à destination des habitants de la commune.
Construction des beffrois
Construits entre le , leur style architectural est roman, gothique, Renaissance et baroque. Le plus ancien beffroi de France est celui de Millau, construit au , mais il n'a eu un rôle communal qu'au . Celui de Poitiers a été construit en 1199, suivi par le beffroi d'Abbeville construit en 1209, à l'initiative du comte de Ponthieu.
Les villes de Belgique et du nord de la France sont célèbres pour leurs beffrois.
Le plus ancien de Belgique est le beffroi de Tournai, lui aussi construit au .
Dans le nord de la France et en Belgique, les beffrois continueront d'être construits du Moyen Âge jusqu'au .
Patrimoine culturel
Dans certaines villes, des victuailles ou des objets sont lancés du beffroi à la foule massée à son pied lors d'une fête. Il s'agit souvent de traditions anciennes, interrompues puis remises à l'honneur. À Comines, la foule se dispute de grosses cuillers en bois nommées « louches ». À Armentières, les spectateurs attrapent de petits biscuits appelés « nieulles ». À Tournai, ce sont de petites pâtisseries en forme de bonshommes appelées « pichous ». Au carnaval de Dunkerque, on jette des harengs fumés. À Ypres, si la tradition voulait jadis qu'on lance des chats vivants, actuellement on se contente de lancer des chats en peluche.
Les beffrois de Belgique et de France ont été inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO en 1999 et 2005.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
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Articles connexes
Beffroi de charpente, l'ouvrage de charpente qui héberge les cloches au sein d'une tour (de clocher d'église ou de beffroi).
Beffroi, engin de siège
Clocher républicain
Eugène Viollet-le-Duc
Clocher
Clocher-tour
Campanile
Glossaire de l'architecture
Liens externes
.
Beffrois de Belgique et de France, site de l'UNESCO
Le Nord de la France, terre de beffrois, beffrois.com
Histoire urbaine
Architecture militaire du Moyen Âge
Édifice vertical
Clocher
Architecture dans les Hauts-de-France | Un beffroi est une tour à usage séculier, en Europe, le plus souvent communale, hébergeant originellement des cloches, mais ensuite aussi carillons, horloges ou même un phare aéronautique. Les beffrois peuvent être indépendants ou adjoints à un bâtiment public, tel un hôtel de ville. Au Moyen Âge, les beffrois symbolisent les libertés communales concédées par un suzerain qui peut le faire détruire en cas de punition. Rythmant la vie civile, ou servant à alerter la population, les beffrois ont ensuite continué à contribuer au rayonnement politique ou commercial des villes. |
465 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Base%20de%20donn%C3%A9es | Base de données | Une base de données permet de stocker et de retrouver des données structurées, semi-structurées ou des données brutes ou de l'information, souvent en rapport avec un thème ou une activité ; celles-ci peuvent être de natures différentes et plus ou moins reliées entre elles.
Leurs données peuvent être stockées sous une forme très structurée (base de données relationnelles par exemple), ou bien sous la forme de données brutes peu structurées (avec les bases de données NoSQL par exemple). Une base de données peut être localisée dans un même lieu et sur un même support informatisé, ou répartie sur plusieurs machines à plusieurs endroits.
La base de données est au centre des dispositifs informatiques de collecte, mise en forme, stockage et utilisation d'informations. Le dispositif comporte un système de gestion de base de données (abréviation : SGBD) : un logiciel moteur qui manipule la base de données et dirige l'accès à son contenu. De tels dispositifs comportent également des logiciels applicatifs, et un ensemble de règles relatives à l'accès et l'utilisation des informations.
La manipulation de données est une des utilisations les plus courantes des ordinateurs. Les bases de données sont par exemple utilisées dans les secteurs de la finance, des assurances, des écoles, de l'épidémiologie, de l'administration publique (notamment les statistiques) et des médias.
Lorsque plusieurs objets nommés « bases de données » sont constitués sous forme de collection, on parle alors d'une banque de données.
Description
Une base de données est un « conteneur » stockant des données telles que des chiffres, des dates ou des mots, pouvant être retraités par des moyens informatiques pour produire une information ; par exemple, des chiffres et des noms assemblés et triés pour former un annuaire. Les retraitements sont typiquement une combinaison d'opérations de recherches, de choix, de tri, de regroupement, et de concaténation.
C'est la pièce centrale d'un système d'information ou d'un système de base de données (ou base de données tout court), qui régit la collecte, le stockage, le retraitement et l'utilisation de données. Ce dispositif comporte souvent un logiciel moteur (cf. paragraphe suivant), des logiciels applicatifs, et un ensemble de règles relatives à l'accès et l'utilisation des informations.
Le système de gestion de base de données est une suite de programmes qui manipule la structure de la base de données et dirige l'accès aux données qui y sont stockées. Une base de données est composée d'une collection de fichiers ; on y accède par le SGBD qui reçoit des demandes de manipulation du contenu et effectue les opérations nécessaires sur les fichiers. Il cache la complexité des opérations et offre une vue synthétique sur le contenu. Le SGBD permet à plusieurs usagers de manipuler simultanément le contenu, et peut offrir différentes vues sur un même ensemble de données.
Le recours aux bases de données est une alternative au procédé classique de stockage de données, par lequel une application place des données dans des fichiers manipulés par l'application. Il facilite le partage des informations, permet le contrôle automatique de la cohérence et de la redondance des informations, la limitation de l'accès aux informations et la production plus aisée des informations synthétiques à partir des renseignements bruts. La base de données a de plus un effet fédérateur : dans une collectivité utilisant une base de données, une personne unique organise le contenu de la base d'une manière bénéfique à l'ensemble de la collectivité, ce qui peut éviter des conflits dus à des intérêts divergents entre les membres de la collectivité.
Une base de données nécessite généralement plus d'espace disque, le large éventail de fonctions offertes par les SGBD rend les manipulations plus complexes, et les pannes ont un impact plus large et sont plus difficiles à rattraper.
Terminologie
modèle de données
Le schéma ou modèle de données, est la description de l'organisation des données. Il se trouve à l'intérieur de la base de données, et renseigne sur les caractéristiques de chaque type de donnée et les relations entre les différentes données qui se trouvent dans la base de données. Il existe plusieurs types de modèles de données (relationnel, entité-association, objet, hiérarchique et réseau).
modèle de données logique et physique
Le modèle de données logique est la description des données telles qu'elles sont dans la pratique, tandis que le modèle de données physique est un modèle dérivé du modèle logique qui décrit comment les données seront techniquement stockées dans la base de données.
entité
Une entité est un sujet, une notion en rapport avec le domaine d'activité pour lequel la base de données est utilisée, et concernant lequel des données sont enregistrées (exemple : des personnes, des produits, des commandes, des réservations…).
attribut
Un attribut est une caractéristique d'une entité susceptible d'être enregistrée dans la base de données. Par exemple, une personne (entité), son nom et son adresse (des attributs). Les attributs sont également appelés des champs ou des colonnes. Dans le schéma les entités sont décrites comme un lot d'attributs en rapport avec un sujet.
enregistrement
Un enregistrement est une donnée composite qui comporte plusieurs champs dans chacun desquels est enregistrée une donnée. Cette notion a été introduite par le stockage dans des fichiers dans les années 1960.
association
Les associations désignent les liens qui existent entre différentes entités, par exemple, entre un vendeur, un client et un magasin.
cardinalité
La cardinalité d'une association est le nombre de A pour lesquelles il existe un B et inversement. Celle-ci peut être un-à-un, un-à-plusieurs ou plusieurs-à-plusieurs. Par exemple, un compte bancaire appartient à un seul client, et un client peut avoir plusieurs comptes bancaires (cardinalité un-à-plusieurs).
modèle de données relationnel
C'est le type de modèle de données le plus couramment utilisé pour la réalisation d'une base de données. Selon ce type de modèle, la base de données est composée d'un ensemble de tables (les relations) dans lesquelles sont placées les données ainsi que les liens. Chaque ligne d'une table est un enregistrement. Ces modèles sont simples à mettre en œuvre, fondés sur les mathématiques (la théorie des ensembles), ils sont très populaires et fortement normalisés.
base de données relationnelle
Base de données organisée selon un modèle de données de type relationnel, à l'aide d'un SGBD permettant ce type de modèle.
modèle de données entité-association
Ce type de modèle est le plus couramment utilisé pour la conception de modèles de données logiques. Selon ce type de modèle, une base de données est un lot d'entités et d'associations. Une entité est un sujet concret, un objet, une idée, pour laquelle il existe des informations. Un attribut est un renseignement concernant ce sujet . À chaque attribut correspond un domaine : un ensemble de valeurs possibles. Une association désigne un lien entre deux entités .
modèle de données objet
Ce type de modèle est fondé sur la notion d'objet de la programmation orientée objet. Selon ce type de modèle, une base de données est un lot d´objets de différentes classes. Chaque objet possède des propriétés , et des méthodes qui sont des opérations en rapport avec l'objet. Une classe est une catégorie d'objets et reflète typiquement un sujet concret.
modèle de données hiérarchique
Ce type de modèle de données a été créé dans les années 1960 ; c'est le plus ancien modèle de données. Selon ce type de modèle, les informations sont groupées dans des enregistrements, chaque enregistrement comporte des champs. Les enregistrements sont reliés entre eux de manière hiérarchique : à chaque enregistrement correspond un enregistrement parent.
modèle de données réseau
Ce type de modèle de données est semblable au modèle hiérarchique. Les informations sont groupées dans des enregistrements, chaque enregistrement possède des champs. Les enregistrements sont reliés entre eux par des pointeurs. Contrairement aux modèles hiérarchiques, l'organisation des liens n'est pas obligatoirement hiérarchique, ce qui rend ces modèles plus polyvalents.
nul
Dans les modèles de données relationnels, un attribut peut avoir une valeur nulle, indiquant que la donnée est absente, non disponible ou inapplicable.
clé primaire
Dans les modèles de données relationnels, la clé primaire est un attribut dont le contenu est différent pour chaque enregistrement de la table, ce qui permet de retrouver un et un seul enregistrement
clé étrangère
Dans les modèles de données relationnels, une clé étrangère est un attribut qui contient une référence à une donnée connexe .
intégrité référentielle
Dans les modèles de données relationnels, il y a situation d´intégrité référentielle lorsque toutes les données référencées par les clés étrangères sont présentes dans la base de données.
bancarisation
La bancarisation de données est l'opération consistant à réunir des données dans une banque de donnée. Dans la plupart des pays, elle est encadrée par la loi, au moins dans le cas de données environnementales, publiques ou personnelles.
Typologie
L'usage qui est fait des données diffère d'une base de données à l'autre. Les bases de données peuvent être classifiées en fonction du nombre d'usagers, du type de contenu, notamment s'il est faiblement ou fortement structuré, ainsi que selon l'usage qui est fait de la base de données, notamment l'utilisation opérationnelle ou à des fins d'analyse :
Les bases de données peuvent être classifiées en fonction du nombre d'usagers . Une base de données de bureau est installée sur un ordinateur personnel au service d'un seul usager. Tandis qu'une base de données d’entreprise est installée sur un ordinateur puissant au service de centaines d'utilisateurs. Une base de données centralisée est installée dans un emplacement unique, tandis qu'une « base de données distribuée » est répartie entre plusieurs emplacements.
La manière la plus populaire de classer les bases de données est selon l'usage qui en est fait, et l'aspect temporel du contenu :
bases opérationnelles ou OLTP (de l'anglais online transaction processing) sont destinées à assister des usagers à tenir l'état d'activités quotidiennes. Elles permettent en particulier de stocker sur le champ les informations relatives à chaque opération effectuée dans le cadre de l'activité : achats, ventes, réservations, paiements. Dans de telles applications l'accent est mis sur la vitesse de réponse et la capacité de traiter plusieurs opérations simultanément.
bases d'analyse dites aussi OLAP (de l'anglais online analytical processing) sont composées d'informations historiques telles que des mesures sur lesquelles sont effectuées des opérations massives en vue d'obtenir des statistiques et des prévisions. Les bases de données sont souvent des entrepôts de données (anglais datawarehouse) : des bases de données utilisées pour collecter des énormes quantités de données historiques de manière quotidienne depuis une base de données opérationnelle. Le contenu de la base de données est utilisé pour effectuer des analyses d'évolution temporelle et des statistiques telles que celles utilisées en management. Dans de telles applications l'accent est mis sur la capacité d'effectuer des traitements très complexes et le logiciel moteur (le SGBD) est essentiellement un moteur d'analyse.
Les bases de données sont également parfois classifiées selon les caractéristiques du contenu :
des données non structurées sont stockées à l'état brut, et nécessitent d'être retraitées en vue de produire de l'information/de la connaissance ;
des données structurées sont formatées en fonction de l'usage qui va en être fait, en vue de faciliter le stockage, l'utilisation et la production d'information finie. Par exemple, un ensemble de factures peuvent être stockées brutes sous forme d'images bitmap, ce qui ne permettra pas de calculer des totaux et des moyennes, ou alors chaque facture peut être décomposée sous forme d'un tableau de chiffres sur lesquels il est alors possible d'effectuer des calculs.
Histoire
Les disques durs, mémoire de masse de grande capacité, ont été inventés en 1956. L'invention du disque dur a permis d'utiliser les ordinateurs pour collecter, classer et stocker de grandes quantités d'informations de façon plus souple et plus performante que le support antérieur : la bande magnétique.
Le terme (base de données) est apparu en 1964 pour désigner une collection d'informations partagées par différents utilisateurs d'un système d'informations militaire.
Les premières bases de données hiérarchiques sont apparues au début des années 1960. Les informations étaient découpées en deux niveaux de hiérarchie : un niveau contenait les informations qui sont identiques sur plusieurs enregistrements de la base de données. Le découpage a ensuite été étendu pour prendre la forme d'un diagramme en arbre.
En 1965, Charles Bachman conçoit l'architecture Ansi/Sparc encore utilisée de nos jours. En 1969, il créa le modèle de données réseau au sein du consortium CODASYL pour des applications informatiques pour lesquelles le modèle hiérarchique ne convient pas. Charles Bachman a reçu le prix Turing en 1973 pour ses « contributions exceptionnelles à la technologie des bases de données ».
En 1968, Dick Pick crée Pick, un système d'exploitation contenant un système de gestion de base de données « multivaluée » (SGBDR MV).
En 1970, Edgar F. Codd note dans sa thèse mathématiques sur l'algèbre relationnelle qu'un ensemble d'entités est comparable à une famille définissant une relation en mathématiques et que les jointures sont des produits cartésiens. Cette thèse est à l'origine des bases de données relationnelles. Edgar F. Codd a reçu le prix Turing en 1981.
Le modèle entité-association a été inventé par Peter Chen en 1975 ; il est destiné à clarifier l'organisation des données dans les bases de données relationnelles.
En 1990, la banque de données juridique LEADERS, avec mises à jour mensuelles sur ordinateur des clients, par disquettes dans un premier temps, CD-ROM par la suite (responsable René Janray), a été lancée en Belgique. Elle a été cédée en 2000 à la société Kluwer. Entretemps elle avait rassemblé près de dont les commerces et entreprises les plus importants. Un mémoire de fin d'étude à l'ISAT portait essentiellement sur ce produit et était intitulé La banque de données Leaders : une percée dans le monde des éditions juridiques électroniques. En 1998, dans un ouvrage consacré aux banques de données, l'éditeur MARABOUT a consacré tout un chapitre à la banque de données LEADERS.
Dans le modèle relationnel, la relation désigne l'ensemble des informations d'une table, tandis que l'association, du modèle entité-association, désigne le lien logique qui existe entre deux tables contenant des informations connexes.
Les premières bases de données étaient calquées sur la présentation des cartes perforées : réparties en lignes et colonnes de largeur fixe. Une telle répartition permet difficilement de stocker des objets de programmation ; en particulier, elles ne permettent pas l'héritage entre les entités, caractéristique de la programmation orientée objet.
Apparues dans les années 1990, les bases de données objet-relationnel utilisent un modèle de données relationnel tout en permettant le stockage des objets. Dans ces bases de données les associations d'héritage des objets s'ajoutent aux associations entre les entités du modèle relationnel.
Construction
Les étapes clefs du cycle de vie d'une base de données sont la conception et la mise en service.
Avant la conception, les utilisateurs et les producteurs des informations sont interviewés en vue de prendre connaissance des caractéristiques des informations, des relations entre les informations, ainsi que les caractéristiques du système informatique qui accueillera la base de données. L'objectif de cette étape est de recueillir les caractéristiques des informations dans la pratique, et les besoins des usagers, et de les formuler d'une manière simple, compréhensible autant par les usagers que les administrateurs de base de données.
Puis, sera créé un schéma d'ensemble du réseau d'informations et de relations, sous forme de diagramme comportant des entités, des attributs et des relations. Il existe différentes méthodes de modélisation des données, la plus connue étant le MCD (modèle conceptuel des données). Celui-ci permet notamment d'établir un schéma structuré de l'ensemble des données d'un système d'informations, compréhensible par tous ses acteurs (chef de produit, développeur, client s'il est averti…).
Ce plan est ensuite transformé en instructions formulées dans le langage de commande du SGBD et les instructions sont exécutées en vue de créer la structure de la base de données et la rendre opérationnelle.
La définition de l'organisation interne d'une base de données est l'étape finale de sa construction. Cette opération consiste tout d'abord à définir des enregistrements correspondant au modèle de données logique. Les enregistrements sont stockés dans des fichiers, et chaque fichier contient typiquement un lot d'enregistrements similaires. Lors de cette étape diverses techniques sont utilisées en vue d'obtenir un modèle qui aboutit à une vitesse adéquate de manipulation de données, tout en garantissant l'intégrité des données.
La qualité du modèle de données physique a un impact majeur sur la vitesse des opérations sur la base de données. Une simple amélioration peut rendre les opérations sur les données plus rapides, différence d'autant plus sensible qu'il y a une grande quantité de données. Au début des années 2000, il existe des bases de données contenant plusieurs téraoctets (10) de données et des ingénieurs indépendants dont l'activité consiste uniquement à aider des clients à accélérer leurs bases de données.
Une fois opérationnelle, des opérations de surveillance permettent de déceler des problèmes susceptibles de nécessiter des modifications du schéma. Des modifications peuvent également être apportées en cas de changement des besoins des utilisateurs.
Organisation interne
L'organisation interne d'une base de données comporte des enregistrements correspondant au modèle de données logique, des pointeurs et des balises utilisées par le SGBD pour retrouver et manipuler les données. Les enregistrements sont stockés dans des fichiers, et chaque fichier contient typiquement un lot d'enregistrements similaires. L'organisation interne utilise diverses techniques visant à obtenir une vitesse adéquate de manipulation de données, tout en garantissant l'intégrité des données.
L'organisation logique des données est indépendante de leur organisation physique. Ce qui signifie que la position des données dans les fichiers peut être entièrement modifiée sans que leur organisation sous forme d'enregistrements dans des tables ne soit touchée. Le SGBD organise les fichiers d'une manière qui accélère les opérations et qui diffère selon le matériel et le système d'exploitation pour lequel le système de gestion de base de données est conçu. Les enregistrements sont typiquement regroupés en grappes (anglais cluster), dont la taille est alignée sur une taille optimale pour le matériel (disques durs).
Les principales techniques utilisées dans le modèle de données physique sont les index, les vues matérialisées et le partitionnement. Le stockage des données se fait souvent par des dispositifs RAID et le SGBD utilise des techniques telles que les tables de hachage, les arbres B, les bitmaps ou les fichiers ISAM :
Index
Un index est un lot de données destiné à accélérer les opérations de recherche de données. La structure de l'index comporte des valeurs associées à des pointeurs où chaque pointeur permet de retrouver la donnée qui a cette valeur.
Vue matérialisée
Dans une vue matérialisée, le résultat d'une recherche / agrégation est enregistré dans la base de données, ce qui permet de l'utiliser plusieurs fois et d'économiser du temps. Cette technique est utilisée notamment dans les bases de données analytiques et les applications OLAP.
Partitionnement
Dans la technique du partitionnement, le SGBD répartit les données entre plusieurs disques durs, ce qui accélère les opérations en diminuant la quantité de travail effectuée par chaque disque dur.
RAID (de l'anglais ) Dans la technique RAID, un dispositif matériel répartit les données entre plusieurs disques durs, ce qui accélère les opérations et évite la perte d'informations en cas de panne. Ce dispositif matériel est utilisé par le logiciel comme un disque dur ordinaire ;
Table de hachage (en anglais ) Dans cette organisation, une fonction de hachage est utilisée pour transformer, par calcul arithmétique, une valeur quelconque en un nombre entier. Le nombre obtenu est utilisé pour déterminer l'emplacement exact où sera enregistrée la donnée de cette valeur.
Arbre B L'arbre B est une structure en arbre où toutes les branches ont la même longueur, et chaque nœud comporte entre N/2 et N branches. C'est une structure très souvent utilisée pour les index.
Bitmap Les index en bitmap sont souvent utilisés pour des données où il n'existe que peu de valeurs possibles (exemple : genre M/F, jour de la semaine…). Pour chacune des valeurs possibles de la donnée l'index comporte un tableau de bits où le Nième bit est à « 1 » si la Nième donnée a la valeur en question.
ISAM (de l'anglais Indexed sequential access method) Dans cette organisation les enregistrements sont stockés triés selon la clé primaire, dans une structure découpée en cylindres et pistes de taille fixe. Chaque piste comporte un espace de réserve pour permettre l'insertion de nouveaux enregistrements. Une structure en arbre contient la valeur de la clé et un pointeur vers le premier enregistrement de chaque piste.
Journal Un journal contient la liste des dernières opérations effectuées sur la base de données. Ce journal est utilisé par le moteur de base de données pour annuler les opérations, par exemple en cas de crash informatique, ou si les opérations comportent une erreur. Voir aussi Transaction informatique.
Système de gestion de bases de données
Un système de gestion de base de données est un ensemble de logiciels qui manipulent le contenu des bases de données. Il sert à effectuer les opérations ordinaires telles que rechercher, ajouter ou supprimer des enregistrements (, , , abrégé ), manipuler les index, créer ou copier des bases de données).
Les mécanismes du système de gestion de base de données visent à assurer la cohérence, la confidentialité et la pérennité du contenu des bases de données. Le logiciel refusera qu'un usager modifie ou supprime une information s'il n'y a pas été préalablement autorisé ; il refusera qu'un usager ajoute une information si celle-ci existe dans la base de données et fait l'objet d'une règle d'unicité ; il refusera également de stocker une information qui n'est pas conforme aux règles de cohérence telles que les règles d'intégrité référentielle dans les bases de données relationnelles.
Le système de gestion de base de données adapte automatiquement les index lors de chaque changement effectué sur une base de données et chaque opération est inscrite dans un journal contenu dans la base de données, ce qui permet d'annuler ou de terminer l'opération même en cas de crash informatique et ainsi garantir la cohérence du contenu de la base de données.
En 2009, IBM DB2, Oracle Database, MySQL, PostgreSQL et Microsoft SQL Server sont les principaux systèmes de gestion de base de données sur le marché.
Mise à disposition
Les bases de données sont de plus en plus souvent mises à disposition de leurs utilisateurs sur des serveurs, via l'internet ou sur des serveurs locaux pour une sécurité plus optimale. Les accès y sont plus ou moins sécurisés.
Certains producteurs de données (collectivités surtout) mettent certaines de leurs bases de données à disposition de tous et chacun, de manière libre. Les données dont ils sont légalement propriétaires ou dépositaires avec autorisation de diffusion (des photos par exemple) peuvent être dans ce cas accessibles en licence libre (ex CC-BY-SA), ou parfois l'ensemble de la base elle-même peut être accessible en licence libre (ODBL par exemple). Ces licences permettent de conserver la propriété intellectuelle sur les contenus, tout en autorisant le ré-usage et la transformation, en citant la source. De nombreuses autres licences différentes, plus ou moins contraignantes existent.
Utilisations
La manipulation de données est une des utilisations les plus courantes des ordinateurs. Les secteurs de la finance, des assurances, des écoles, de l'administration publique et les médias, secteurs majeurs de la société de l'information, qui offrent des services fondés sur des informations, utilisent des bases de données. Parmi les domaines d'utilisation pratiques, il y a les inventaires (stocks, magasins, bibliothèques), les outils de réservation (vols en avion, cinéma…), l'octroi de permis (de conduire, de chasse, de propriétaire de chien…), les ressources humaines, les salaires, la production industrielle (les machines de production sont souvent informatiques), ainsi que la comptabilité et la facturation.
Quelques exemples
Les applications informatiques de collecte de renseignements administratifs tels que dossiers médicaux, fiscaux, ou des permis de port d'arme font usage des bases de données.
Dans une application informatique de billetterie informatisée, les billets de voyage ou de concert sont enregistrés dans une base de données.
Dans un logiciel de comptabilité ou de trésorerie, les écritures ainsi que le plan comptable sont enregistrés dans une base de données ; le bilan est un rapport obtenu par synthèse automatique du contenu de la base de données. De même, dans une application informatique de gestion de la production assistée par ordinateur (abr. GPAO), l'état des stocks, les disponibilités du personnel et les délais sont enregistrés dans une base de données, et servent de base pour un rapport de planification.
Dans un logiciel d'aide au diagnostic médical, un ensemble de pathologies et de diagnostics est enregistré dans une base de données. Un moteur de recherche extrait les diagnostics qui correspondent le mieux aux pathologies choisies par l'utilisateur.
Le Système d'information Schengen est une application de base de données utilisée par les services de police et des douanes de l'espace Schengen, en Europe pour collecter et s'échanger des renseignements judiciaires (mandat d'arrêts, empreintes digitales, interdictions de séjour…).
ITIS est une application informatique qui contient un catalogue de taxinomie des espèces vivantes (végétaux, animaux, champignons, microorganismes…).
La CIA, agence de renseignements aux États-Unis possède une des plus grandes banques de données au monde.
Le catalogue de la librairie en ligne amazon.com est une des plus grandes bases de données au monde avec plus de d'ouvrages catalogués. La société Amazon.com est également propriétaire de la banque de données filmographique IMDb.
Les bibliothèques, notamment universitaires, mettent à disposition de leurs publics des accès à des bases de données. Il s'agit en général de bases de données contenant des livres numériques et/ou des articles de la presse généraliste ou spécialisée, fournies par des prestataires extérieurs. Par exemple, la bibliothèque de l'École nationale supérieure des sciences de l'information et des bibliothèques (enssib) propose un accès à 76 bases de données à ses usagers, dont A to Z (presse), Cairn (presse et e-books), Dawsonera (e-books), Électre (base de données bibliographique), etc. Certaines sont en accès libre et gratuit, d'autres en accès sur place uniquement, et d'autres en accès réservé sur place et à distance. Par ailleurs l'école (enssib) produit et met en ligne ses propres bases de données pour mieux desservir la communauté des professionnels des sciences de l'information et des bibliothèques : base de constructions de bibliothèques françaises depuis 1992, Service offres de stages et emplois de l'enssib, Base Maguelone : base de données d’ornements typographiques.
Dans les systèmes d'information géographique les informations de cartographie sont enregistrées dans une base de données. Des informations de cartographie du ciel sont disponibles dans les catalogues d'étoiles.
Dans les logiciels de forums ou de messagerie électronique, les messages sont souvent enregistrés dans une base de données.
Les logiciels antivirus utilisent souvent une base de données dans laquelle sont enregistrées les empreintes laissées par les virus informatiques.
La base de registre est une base de données qui contient les paramètres de configuration des systèmes d'exploitation Windows. Le Object Data Manager est une base de données similaire des systèmes d'exploitation AIX.
Dans un logiciel de gestion électronique de documents, des documents électroniques sont enregistrés dans une base de données. Dans un système de gestion de contenu ce sont des morceaux de page web qui sont enregistrés dans une base de données et dans un logiciel de commerce en ligne ce sont les annonces, ainsi que les annonceurs.
Dans une plate-forme d'apprentissage en ligne, les exercices, les examens, les cursus, ainsi que l'annuaire des enseignants et des apprenants sont enregistrés dans une base de données.
Un progiciel de gestion intégré tel que SAP (de la société SAP) comporte un ensemble de logiciels qui utilisent tous la même base de données. Les différents logiciels de ce type de produit concernent des activités ordinaires des entreprises telles que la facturation, la comptabilité, les salaires, le suivi des commandes et des stocks.
Types d'utilisations
Un moteur de recherche est un logiciel qui permet de retrouver des ressources (fichiers, documents, pages web) associées à des mots quelconques. La liste des mots et des ressources associées sont stockés dans une base de données.
Une banque de données est une application informatique qui sert à collecter et permettre la publication d'un ensemble d'informations librement consultables et relatives à un domaine de connaissances. Par exemple des renseignements de bibliographie, de linguistique de justice, de chimie, d'architecture, de cinématographie, de biologie, d'astronomie, de géographie, de médecine ou de jeu. Les renseignements sont souvent stockés dans des bases de données et la banque de données équipée d'un moteur de recherche.
Un système d'informations est une application informatique qui sert à collecter, classer, regrouper et modifier un ensemble d'informations relatives à une activité. Les systèmes d'informations sont d'usage courant dans les entreprises et les institutions telles que les douanes, les hôpitaux, la marine, les transports ou l'armée.
Un « enterprise resource planning » (ERP) est un système d'informations qui sert à la collecte et la maintenance des informations concernant l'activité d'une entreprise (ventes, achats, salaires…).
Un système d'information géographique est un système d'informations qui permet de collecter, manipuler des renseignements de cartographie (coordonnées de routes, de forêts, de plans d'eau). Ces informations sont utilisées par le système d'informations géographique pour créer des cartes géographiques.
Un entrepôt de données est une base de données qui est utilisée pour collecter et stocker définitivement des informations historiques qui seront utilisées pour des statistiques et des analyses. Les informations sont souvent collectées à intervalle régulier depuis un système d'informations.
L'informatique de gestion est un domaine d'activité et de connaissances orientées vers la manipulation de masse de grandes quantités d'informations (gestion de données), un secteur qui utilise des bases de données. Les L4G sont des environnements de développement des applications de base de données souvent utilisés en informatique de gestion. Ils sont composés d'un système de gestion de base de données et d'un langage de programmation.
Notes et références
Annexes
Articles connexes
Notions techniques
Notions juridiques
Protection juridique des bases de données
Liens externes | Une base de données permet de stocker et de retrouver des données structurées, semi-structurées ou des données brutes ou de l'information, souvent en rapport avec un thème ou une activité ; celles-ci peuvent être de natures différentes et plus ou moins reliées entre elles. |
466 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Bit | Bit | Le bit est l'unité la plus simple dans un système de numération, ne pouvant prendre que deux valeurs, désignées le plus souvent par les chiffres 0 et 1. Un bit peut représenter aussi bien une alternative logique, exprimée par faux et vrai, qu'un « chiffre binaire », en anglais, dont le mot , qui signifie « morceau », est aussi l'abréviation.
Dans la théorie de l'information, un bit est la quantité minimale d'information transmise par un message, et constitue à ce titre l'unité de mesure de base de l'information en informatique. La quantité d'information effectivement transmise s'exprime en shannons, et ne peut dépasser la taille du message en bits.
Les systèmes numériques traitent exclusivement des informations réduites en bits, en général associés dans des groupes de taille fixe appelés bytes (/bait/).
Usages
Le mot « bit » est la contraction des mots anglais binary digit, qui signifient « chiffre binaire », avec un jeu de mots sur bit, « petit morceau ». On en doit la popularisation à Claude Shannon, qui en attribue l'invention à John Tukey.
Élément binaire
Le bit ou élément binaire est l'élément constitutif du système de numération binaire. Ce système, le plus analytique de tous les systèmes de numération, puisqu'il décompose les nombres en éléments indivisibles, est à la base de presque tous les systèmes informatiques.
Un bit ne peut prendre que deux valeurs. En logique (algèbre de Boole), ces valeurs sont faux et vrai, ou quelquefois non et oui. En arithmétique, ce sont 0 et 1.
De nombreux moyens techniques permettent de coder une information binaire. La polarisation magnétique, la charge électrique servent au stockage, le courant ou la tension électriques, l'intensité lumineuse sont couramment utilisés pour la transmission. L'essentiel est de distinguer avec une très bonne fiabilité les deux états de manière à limiter les erreurs. La correspondance entre chacun des deux états et une valeur du bit correspondant est affaire de convention. Un Interrupteur peut être soit ouvert, soit fermé pour coder 0 ou 1 ; l'autre état code l'autre valeur. Il en va de même pour la tension ou le courant électriques, la polarisation magnétique, la lumière allumée ou éteinte.
Unité d'information
Selon la théorie mathématique de l'information de Shannon, lorsque l'on reçoit l'information correspondant à l'occurrence d'un évènement ayant 1 chance sur 2 de se produire, on reçoit un bit d'information.
Le nom de l'unité élémentaire d'information est le shannon, symbole Sh.
Dans un encodage idéal de l'information, tout bit (élément binaire) porterait un shannon d'information. Ce n'est pas le cas, parce que les informations environnant un bit dans un flux peuvent affecter sa probabilité d'avoir l'une ou l'autre valeur. L'information contenue dans un flux de n bits est au maximum de n shannons. Elle est en général moindre, parce que toutes les combinaisons ne correspondent pas à des messages valides de probabilité égale.
Outre ces redondances volontaires, introduites dans le but de corriger les erreurs de transmission, les encodages contiennent une part de répétition que l'on conserve parce qu'elles facilitent le traitement des données numériques.
En outre, les communications humaines contiennent une part involontaire de répétition, qui peut être partiellement réduite par l'analyse statistique. La compression de données vise à rapprocher le nombre de bits d'un message de la quantité d'information qu'il transmet, élevant ainsi le nombre de shannons par bit.
Lorsqu'on ne se préoccupe pas de l'efficacité de l'encodage, un bit et un shannon sont pratiquement équivalents.
Si on souhaite renoncer à cette correspondance éventuellement trompeuse entre l'unité de codage et celle d'information, on peut exprimer la quantité d'information en nats, basés sur le logarithme naturel et non comme le bit sur le logarithme en base 2. Un nat est égal à un shannon multiplié par le logarithme naturel de 2, soit environ 0,7.
Ensembles ordonnés de bits
Il ne faut pas confondre un bit avec un byte, mot anglais qui se prononce /bait/ et se traduit par multiplet, suite de bits. En informatique, le byte est généralement une suite de 8 bits, ce qui dans ce cas fait un octet. Quand le nombre d'éléments binaires qui le compose est différent, cela est normalement précisé. On peut ainsi trouver les formes « doublet », « triplet », et plus généralement, « n-uplet ».
Abréviation et symbole
Il n'y a pas de norme universellement acceptée au sujet des abréviations de bit et byte.
bit Dans l', la Commission électrotechnique internationale définit bit comme étant le symbole de l'unité binaire (par exemple, kbit pour kilobit). Le standard harmonisé ISO/IEC IEC 80000-13:2008 annule et remplace les articles 3.8 et 3.9 de la norme IEC 60027-2:2005 (relatifs à la théorie de l'information et aux préfixes binaires).
b L'IEEE donne dans b comme symbole d'unité pour bit. Cette convention est fréquemment utilisée en informatique, mais le Système international d'unités, dont le bit ne fait pas partie, utilise déjà b pour une autre unité, le barn, dans un domaine spécialisé différent. D'autre part, bit est déjà l'abréviation de binary digit il y a peu de raison de l'abréger encore.
B Les textes cités de la CIE et de l'IEEE donnent B comme abréviation pour le byte. La CIE, comme l'Union internationale des télécommunications acceptent o pour octet au lieu de byte. Le terme octet est plus précis, ne dépend pas d'une base matérielle, et est plus courant dans les pays francophones.
Dans le Système international d'unités, le symbole d'une unité s'écrit en minuscules sauf si son nom provient de celui d'une personne ont un symbole abrégé en majuscule.
Hors Système international d'unités, B désigne le bel ; mais on n'utilise que son sous-multiple le décibel (dB), qu'il est peu probable de confondre avec un décibyte, puisqu'on n'emploie que des multiples du byte en télécommunications et en informatique.
Voir aussi
Articles connexes
Débit binaire
Préfixe binaire
Système binaire
Octet
Byte
Algèbre de Boole (logique)
Notes et références
Théorie de l'information
Unité de mesure informatique | Le bit est l'unité la plus simple dans un système de numération, ne pouvant prendre que deux valeurs, désignées le plus souvent par les chiffres 0 et 1. Un bit peut représenter aussi bien une alternative logique, exprimée par faux et vrai, qu'un « chiffre binaire », en anglais, dont le mot , qui signifie « morceau », est aussi l'abréviation. |
468 | https://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%A9n%C3%A9factif | Bénéfactif | En linguistique, le bénéfactif est un trait grammatical exprimant le rôle sémantique dévolu à une entité bénéficiaire d'un procès, c'est-à-dire affectée de manière avantageuse pour elle par une action ou une situation. Le bénéfactif peut s'exprimer grammaticalement de diverses manières dans les langues : par une marque de cas, une adposition (préposition ou postposition) ou une voix verbale spécifique.
Exemples dans diverses langues
Cas grammatical
Certaines langues possèdent une marque spécifique pour le cas bénéfactif.
En basque, le nom au bénéfactif prend la marque -entzat.
En quechua, le nom au bénéfactif prend la marque -paq.
En tangkhul naga, (une langue de la famille tibéto-birmane) le nom au bénéfactif prend la marque -wiʋaŋ.
Mais dans de nombreuses langues, le sens bénéfactif est sémantiquement inclus dans un cas de portée plus générale.
Il s'agit souvent du datif, qui exprime en premier lieu l'attribution (le complément d'objet second en grammaire française). C'est par exemple le cas en latin, pour lequel on désigne alors traditionnellement un tel datif sous le nom de dativus commodi. Exemple : Servus agros colit domino. « L'esclave cultive les champs pour le maître. »
En finnois, le sens bénéfactif est porté par l'allatif : Vanhempi piirsi lapselle hevosen. « Un parent a dessiné un cheval pour l'enfant. »
Adposition
En français, le bénéfactif se forme souvent avec la préposition pour : Je le fais pour toi.
En anglais, il se forme avec la préposition for : She opened the door for Tom. « Elle ouvrit la porte pour Tom »
Voix verbale
En oubykh, le bénéfactif se forme avec un préfixe verbal.
En nahuatl le nom au bénéfactif prend l'accusatif et le verbe prend la voix oblique.
Autobénéfactif
On parle d'autobénéfactif quand l'agent et le bénéficiaire sont une seule et même personne. C'est un des sens possibles de la voix moyenne en grec ancien et en sanskrit.
Bibliographie
Voir aussi
Voix moyenne
Applicatif (grammaire)
Maléfactif, trait grammatical de sens contraire
Cas grammatical
Diathèse | En linguistique, le bénéfactif est un trait grammatical exprimant le rôle sémantique dévolu à une entité bénéficiaire d'un procès, c'est-à-dire affectée de manière avantageuse pour elle par une action ou une situation. Le bénéfactif peut s'exprimer grammaticalement de diverses manières dans les langues : par une marque de cas, une adposition (préposition ou postposition) ou une voix verbale spécifique. |
470 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Basket-ball | Basket-ball | Le basket-ball ou basketball, fréquemment désigné par son abréviation basket, est un sport collectif de balle opposant deux équipes de cinq joueurs sur un terrain rectangulaire. L'objectif de chaque équipe est de faire passer un ballon au sein d'un arceau de de diamètre, fixé à un panneau et placé à du sol : le panier. Chaque panier inscrit rapporte deux points à son équipe, à l'exception des tirs effectués au-delà de la ligne des trois points (qui rapportent trois points) et des lancers francs accordés à la suite d'une faute (qui rapportent un point). L'équipe avec le nombre de points le plus important remporte la partie.
Le basket-ball se pratique exclusivement à la main, et les joueurs peuvent se déplacer balle en main en dribblant sur le sol ou en effectuant deux pas maximum sans dribbler. L'équipe en possession du ballon (l’équipe qui attaque) tente d'inscrire des points en réalisant des tirs, des double-pas ou des dunks, tandis que l'équipe en défense essaie de les en empêcher en réalisant des interceptions de balle ou des contres. Si le tir échoue, les joueurs des deux équipes tentent d'attraper la balle au rebond.
James Naismith, un professeur d'éducation sportive originaire du Canada, invente le basket-ball en 1891 dans l'État du Massachusetts (États-Unis) pour maintenir la condition physique de ses élèves durant l'hiver. Le sport devient rapidement populaire et se développe dans les universités et écoles secondaires en Amérique du Nord au début du siècle. La Fédération internationale de basket-ball (FIBA) est créée en 1932 et le sport est inscrit au programme des Jeux olympiques en 1936. La principale ligue professionnelle masculine des États-Unis, la National Basketball Association (NBA), est fondée en 1946 et voit émerger de grands joueurs qui contribuent à l'accroissement de la popularité du basket-ball : Wilt Chamberlain et Bill Russell dans les années 1960, puis Kareem Abdul-Jabbar, Moses Malone, Larry Bird, Magic Johnson, et surtout Michael Jordan, fréquemment considéré comme le plus grand basketteur de l'histoire, puis Kobe Bryant et LeBron James.
Le basket-ball est aujourd'hui l'un des sports les plus pratiqués au monde, avec plus de de pratiquants en 2013. De nombreux championnats ont été créés sur les cinq continents, notamment en Europe et en Asie, où le sport est en plein essor depuis les années 2000. Les femmes représentent une bonne partie des pratiquants, malgré une plus faible exposition médiatique du basket-ball féminin. De nombreuses variantes du basket-ball se sont développées, comme le basket-ball en fauteuil roulant (aussi appelé « handibasket »), le streetball () ou le basket-ball à trois contre trois. Enfin, une culture s’est peu à peu développée autour du sport et a pris forme dans la musique, la littérature, le cinéma et le jeu vidéo.
Nom
En français, ce sport est appelé « basket-ball » (orthographe traditionnelle) ou « basketball » (orthographe de 1990), prononcé , ou encore sous la forme abrégée « basket ». Ce nom est un emprunt à l'anglais américain , constitué de , « panier », et , « balle, ballon ». Les termes « ballon-panier » (Canada) et « balle au panier » (Afrique) ont été proposés comme équivalents français de « basketball », mais ils ne se sont jamais implantés dans l'usage.
Un joueur de basket est un basketteur et une joueuse une basketteuse.
Histoire
Création
Le basket-ball est inventé en décembre 1891 par James Naismith, professeur d'éducation physique canado-américain au Springfield College, dans l'État du Massachusetts (États-Unis). Lors d'une journée de pluie, Naismith tente d'assurer malgré tout son cours de sport, et essaie de développer un sport d'intérieur pour maintenir la condition physique de ses élèves entre les saisons de football américain et de baseball, pendant les longs hivers de la Nouvelle-Angleterre. Il souhaite leur trouver une activité où les contacts physiques sont restreints, afin d'éviter les risques de blessure.
Après avoir écarté certains jeux trop violents ou peu appropriés à une pratique en salle, il reprend l'idée d'un ancien jeu de balle maya (le Pok-ta-pok) et place deux caisses de pêches sur les rampes du gymnase, à de hauteur (dix pieds). Le but du jeu est de faire pénétrer un ballon dans ces caisses en bois pour marquer un . Contrairement aux paniers actuels, la caisse de pêches dispose d'un fond : la balle devait donc être récupérée manuellement après chaque inscrit. Afin d'éviter d'avoir à rechercher systématiquement la balle, le fond du panier est évidé pour pouvoir l'extraire avec une longue perche. Naismith établit rapidement treize règles principales (les Treize règles originelles) pour rendre le jeu praticable ; la majorité sont encore en vigueur. Ces règles comportent notamment l'interdiction de courir en tenant la balle (marcher) et de l'adversaire. Elles définissent en outre la durée d'une partie : deux mi-temps de quinze minutes, avec une pause de cinq minutes entre elles.
Ce sport est baptisé basket-ball, ce qui signifie littéralement en anglais « ballon panier ». Il est d'abord pratiqué avec un ballon de football, puis avec des balles de couleur brune. Le tout premier match public de basket-ball est joué le entre des élèves d'une classe d'étudiants de la et leurs enseignants. Les étudiants gagnent 5-1 ; le seul panier marqué par les enseignants est celui du célèbre entraîneur de football américain Amos Alonzo Stagg. La même année, le jeu est adapté pour être joué par des femmes. Le premier match féminin se déroule en 1893 au Smith College de Northampton, dans le Massachusetts. Dès 1897-1898, le nombre de joueurs par équipe est fixé à cinq. À l'occasion d'une démonstration au Y.M.C.A. de New York en avril 1892, la discipline gagne une première mention dans The New York Times. Il est présenté comme . Les premiers articles sur ce sport en France datent de 1897. Dans ce dernier pays, il est d'abord plutôt considéré comme un sport féminin et se fait encore appeler « balle au panier ».
En 1906, les caisses en bois sont finalement remplacées par des anneaux en métal fixés à des panneaux. La balle passe ainsi à travers un arceau et retombe au sol lorsqu'un panier est inscrit. Le panneau sert quant à lui à éviter que la balle n'atterrisse dans les tribunes, et permet d'effectuer des tirs avec rebond. Dans son journal, découvert en 2006 par sa petite-fille, James Naismith fait part de ses appréhensions quant au jeu qu'il a inventé, et indique qu'il y a introduit certaines règles d'un jeu enfantin médiéval, le Duck on a Rock.
Au début de son histoire, le basket-ball est surtout porté sur le jeu offensif et la défense est reléguée au second plan. La défense est alors la phase passive du basket-ball, où les joueurs attendent l'échec de l'adversaire ; elle a depuis acquis un rôle comparable à celui de l'attaque. Par ailleurs, la passe et le tir étaient les seules manières de déplacer la balle vers le panier. En effet, le dribble n'existait pas dans le basket-ball originel, hormis lors d'une éventuelle passe à un coéquipier avec rebond au sol : il était rendu difficile par la forme asymétrique des premiers ballons. Il est devenu essentiel dans le jeu à partir des années 1950, lorsque les ballons manufacturés eurent une forme régulière et les qualités de rebond nécessaires.
Le sport prend diverses appellations en fonction des pays. En espagnol, il est nommé baloncesto (Espagne) ou básquetbol (Argentine) ; en italien pallacanestro ; et en tchèque košíková.
Développement aux États-Unis et au Canada
La Young Men's Christian Association (YMCA) joue un grand rôle dans la diffusion du basketball à travers les États-Unis et le Canada, mais aussi dans le reste du monde. Le premier match européen est disputé en 1893 à Paris, dans le quartier de Montmartre, rue de Trévise, où se tient le siège du YMCA et où se trouve encore aujourd'hui le plus ancien terrain de basket du monde . À la même époque, des matchs sont organisés à Tianjin (Chine), en Inde, au Japon et en Perse. Dès 1895, le sport est pratiqué dans plusieurs lycées de jeunes filles. Toutefois, la YMCA ne parvient pas à préserver l'esprit originel du basketball, qui devient de plus en plus violent et est pratiqué par des bandes de jeunes bagarreurs. Pour permettre le respect des règles de jeu, la première ligue professionnelle, la National Basketball League, est fondée aux États-Unis en 1898 avec six équipes. Les premiers champions sont les Trenton Nationals, suivis des New York Wanderers, des Bristol Pile Drivers et des Camden Electrics. La ligue est dissoute en 1904. De nombreux championnats sont alors organisés.
Au tout début du , le basketball devient peu à peu une activité courante dans de nombreuses universités américaines, notamment grâce à l'action de James Naismith. Le premier match interuniversitaire est disputé le entre l'université Hamline et l'école d'agriculture de l'université du Minnesota ; cette dernière remporte le match sur le score de 9 points à 3. La première équipe universitaire est fondée en 1896 au Geneva College de Pittsburgh. Naismith lui-même entraîne pendant six ans l'équipe de l'université du Kansas, avant de laisser la place à Phog Allen. Amos Alonzo Stagg introduit le basketball à l'université de Chicago tandis qu'Adolph Rupp, un ancien élève de Naismith, connaît le succès en tant qu'entraîneur de l'université du Kentucky.
Dès 1897, l'Amateur Athletic Union prend le contrôle de la gestion du basketball à la YMCA. En 1901, de nombreuses universités commencent à financer des matchs, dont l'université de Chicago, Columbia, le Dartmouth College, l'université du Minnesota, l'Académie navale d'Annapolis, l'université du Colorado et Yale. Le premier match universitaire au Canada a lieu le et oppose l'université McGill à l'université Queen's. En avril 1905, des représentants de quinze universités créent le () afin de superviser le basket-ball universitaire. La même année, sur la suggestion du président Theodore Roosevelt qui estimait que les blessures étaient trop fréquentes dans le football américain, se forme l’Intercollegiate Athletic Association. Elle absorbe le comité en 1909, et devient en 1910 la NCAA - la principale fédération américaine de sport universitaire actuelle.
Peu avant le début de la Première Guerre mondiale, la NCAA et l’ se disputent ainsi le contrôle des règles du jeu. Après l'entrée en guerre des États-Unis en 1917, les forces armées américaines contribuent à la diffusion du basket-ball sur le continent européen : plusieurs entraîneurs sportifs étaient présents aux côtés des troupes. Naismith a lui-même passé deux ans en France avec la YMCA à cette époque.
Diffusion internationale et professionnalisation
Création des premières ligues professionnelles américaines
La , fondée en 1898 et dissoute en 1904, est le précurseur des nombreuses ligues professionnelles créées aux États-Unis et dans le reste du monde tout au long du siècle. Hormis la , fondée en 1909, les principales ligues professionnelles sont créées au début des années 1920 : la (1921) et l (1925). En 1922 est créée l'équipe des Rens de Dayton (également appelée New York Renaissance), composée uniquement d'Afro-Américains. Leurs principaux rivaux étaient les Original Celtics, considérés comme les et présentés comme les champions du monde de la discipline. À l'image des Harlem Globetrotters, fondés en 1926, ceux-ci organisaient des tournées dans le pays à la manière d'un cirque. Les Celtics dominent le basketball américain de 1922 à 1928, année de leur dissolution.
Le est créée la Basketball Association of America (BAA) : son premier match oppose les Huskies de Toronto, à domicile, aux Knickerbockers de New York. Après trois saisons, en 1949, la ligue fusionne avec la pour former la National Basketball Association (NBA). Dès les années 1950 apparaissent les premières stars du basketball, dont le pivot George Mikan et le meneur Bob Cousy. Les Lakers de Minneapolis (qui s'installent à Los Angeles en 1960) et les Celtics de Boston assoient leur domination sur la NBA en remportant seize titres à eux deux de 1949 à 1970. Les deux équipes s'opposent alors dans une rivalité qui les voit s'affronter à dix reprises en finales entre 1959 et 1987.
Les années 1960 voient éclore plusieurs joueurs aujourd'hui : l'arrière des Lakers Jerry West ; le meneur Oscar Robertson ; le pivot des Celtics Bill Russell, onze fois champion NBA et qui révolutionna la manière de pratiquer la défense ; et Wilt Chamberlain, qui détient encore aujourd'hui de nombreux records de statistiques. Le , il inscrit lors d'un match entre les Warriors de Philadelphie et les Knicks de New York.
En 1967, l'''American Basketball Association (ABA) est lancée pour tenter de rivaliser avec la NBA, qui connaît un pic de popularité. Celle-ci suscite l'intérêt du public en proposant un nouveau style de jeu et des règles différentes. La balle est tricolore (rouge, blanc, bleu), le jeu est plus agressif et spectaculaire, et le tir à trois points est créé. Julius Erving est alors le joueur le plus célèbre de cette ligue, grâce à un style aérien où le saut et le jeu au-dessus du panier sont aussi importants que le tir. Toutefois, les faibles recettes et le succès déclinant de la ligue la contraignent à être absorbée par la NBA : ses quatre meilleures équipes (les Nets de New York, les Nuggets de Denver, les Pacers de l'Indiana et les Spurs de San Antonio) y sont incorporées, et certains éléments sont conservés, comme le tir à trois points. Après 1970, la NBA est sans conteste la ligue de basketball la plus importante, tant en termes de popularité que de budget ou de niveau de jeu.
Implantation en Europe et compétitions internationales
Peu après sa création, le basket-ball s'étend progressivement en dehors des États-Unis et du Canada et atteint l'Europe, où il se développe rapidement. En 1909 se tient le premier match international de basketball, opposant le Mayak Saint-Pétersbourg (à domicile) à une équipe de YMCA américaine. Le premier grand évènement européen se déroule en 1919 à Joinville-le-Pont durant les Jeux interalliés : les États-Unis, emmenés par Marty Friedman, l'emportent contre la France en finale. Le jeu gagne en popularité dans ces deux pays.
Le , la Fédération internationale de basket-ball amateur (FIBA) est fondée à Genève par l'Argentine, la Tchécoslovaquie, la Grèce, l'Italie, la Lettonie, le Portugal, la Roumanie et la Suisse. À l'origine, cette fédération ne supervise que les équipes d'amateurs. Elle joue un rôle fondamental dans l'inscription du basketball au programme des Jeux olympiques d'été de 1936 à Berlin. Les matchs y sont disputés en extérieur, sur un terrain en terre battue. Le premier titre olympique est remporté par l'équipe nationale américaine, avec entre autres Sam Balter, Ralph Bishop et Francis Johnson, contre l'équipe du Canada. Le , à Berlin-Ouest, une rencontre est disputée devant plus de , ce qui en ferait la plus importante fréquentation pour un match de basket-ball.
Le premier championnat du monde de basket-ball est organisé en Argentine en 1950, et trois ans plus tard a lieu le premier championnat du monde de basket-ball féminin à Santiago du Chili. L'épreuve féminine ne devient olympique qu'en 1976, lors des Jeux olympiques de Montréal, grâce notamment à l'action du secrétaire général de la FIBA Renato William Jones.
Depuis les années 1970
Achèvement de la professionnalisation
La NBA gagne en visibilité et est diffusée dans un nombre croissant de pays, dont la France à partir de 1985. De nouveaux talents émergent dans les années 1970, comme Kareem Abdul-Jabbar (pendant longtemps le meilleur marqueur de l'histoire de la NBA), Elvin Hayes, Moses Malone, Robert Parish ou Bernard King, ainsi que dans les années 1980 où débutent entre autres Hakeem Olajuwon, John Stockton, Karl Malone, Dominique Wilkins et Patrick Ewing. Toutefois, trois joueurs dominent la décennie et contribuent à accroître la popularité du basketball dans le monde : Larry Bird, Magic Johnson et surtout Michael Jordan, considéré comme le plus grand joueur de l'histoire. À partir des années 1990, quelques équipes parviennent à remettre en cause la domination des Lakers de Los Angeles et des Celtics de Boston sur le basketball américain, comme les Bulls de Chicago emmenés par Jordan (six titres entre 1991 et 1998) et les Spurs de San Antonio (cinq titres de 1999 à 2014). De nouvelles stars font leur apparition : David Robinson, Gary Payton, Jason Kidd, Steve Nash, Dirk Nowitzki, Tim Duncan, Kobe Bryant ou encore Shaquille O'Neal, connu pour son physique impressionnant et ses facéties sur le terrain.
La professionnalisation du basket-ball se poursuit dans les années 1970 et ne s'achève véritablement qu'en 1990. En 1989, la FIBA cesse d'exclure les joueurs professionnels de ses compétitions, et des joueurs professionnels sont pour la première fois admis aux Jeux olympiques de 1992. Néanmoins, la pratique amateur continue de se développer : en 2012, vingt-six millions d'Américains pratiquent le basketball (dont quinze millions de manière occasionnelle). En juin 2015, la Fédération française de basket-ball annonce une progression importante du nombre de licenciés, avec un record de plus de , dont 36 % de femmes. Au début des années 2010, le basket-ball est l'un des sports les plus pratiqués au monde, avec plus de de licenciés et plus de de pratiquants occasionnels.
Mondialisation et contestation de la domination américaine
Depuis la création du sport, les États-Unis ont dominé les compétitions internationales masculines et féminines, quoique concurrencés par les équipes de Yougoslavie (puis de Serbie) et d'Union soviétique. L'équipe américaine a notamment remporté l'or olympique à quatorze reprises, sur dix-huit olympiades où le basketball figure au programme. La première Dream Team (« Équipe de rêve ») américaine, composée notamment de Michael Jordan, Magic Johnson, Charles Barkley et Scottie Pippen, entre en compétition lors des Jeux olympiques de Barcelone et remporte le titre avec un écart moyen de 42 points sur ses adversaires. Elle est ainsi considérée comme la meilleure équipe de l'histoire. Toutefois, avec la popularité croissante du basket-ball dans le monde, de nouvelles équipes nationales gagnent en niveau et parviennent à contester la suprématie américaine. L'équipe américaine, bien que composée intégralement de joueurs évoluant en NBA, finit sixième lors des championnats du monde en 2002 derrière la Yougoslavie, l'Argentine, l'Allemagne, la Nouvelle-Zélande et l'Espagne. Lors des Jeux olympiques de 2004 à Athènes, les États-Unis n'obtiennent que la médaille de bronze, après des défaites contre Porto Rico, la Lituanie et l'Argentine. Ils perdent également contre la Grèce en demi-finales des championnats du monde en 2006. Selon le classement établi par la FIBA en date du , l'équipe américaine demeure la meilleure au monde, suivie par l'Espagne, la Lituanie, l'Argentine, la France, la Serbie, la Russie, la Turquie, le Brésil et la Grèce.
Depuis les années 1990, une « globalisation » du basket-ball semble se mettre en place, avec la création de nombreux championnats et ligues à travers le monde. Aux championnats les plus anciens, créés avant les années 1970 (Pro A, Lega Basket, ESAKE, TBL, BBL, Liga ACB) s'ajoutent de nouvelles ligues professionnelles, essentiellement en Asie où le sport est en plein essor. La première ligue professionnelle d'Asie, la Philippine Basketball Association (PBA), organise son premier match le à Quezon City, dans la banlieue de Manille. La National Basketball League est fondée en 1979 regroupe sept équipes australiennes et une équipe néo-zélandaise ; une ligue féminine est créée en 1981. Des ligues sont créées partout dans le monde dans les années 2000, comme la Bj League au Japon (2005), la NBB au Brésil (2008) et la VTB United League en Russie et Europe de l'Est (2008). Toutefois, c'est la Chinese Basketball Association qui connaît le plus fort développement et attire même d'anciens joueurs NBA, comme Metta World Peace, Stephon Marbury ou Tracy McGrady. Au Canada, bien que le hockey sur glace demeure le sport le plus pratiqué et médiatisé, le nombre de licenciés et de matchs diffusés ne cesse de croître depuis une dizaine d'années.Face au développement international du basketball, la NBA s'est peu à peu ouverte aux meilleurs joueurs étrangers non formés aux États-Unis. Parmi les premiers figurent des Yougoslaves comme Dražen Petrović, Toni Kukoč et Vlade Divac, ou des Lituaniens (Arvydas Sabonis, Šarūnas Marčiulionis). Une vingtaine de joueurs français a foulé les parquets de la ligue américaine : Tariq Abdul-Wahad fut le premier, en 1997, suivi par d'autres comme Nicolas Batum, Joakim Noah, Mickaël Piétrus, Kevin Séraphin, Johan Petro, Boris Diaw ou encore Tony Parker, quatre fois champion NBA avec les Spurs de San Antonio. La ligue recrute aussi plusieurs joueurs africains : Manute Bol, Michael Olowokandi, DeSagana Diop, Luc Mbah a Moute, Hasheem Thabeet ou Bismack Biyombo.
Des joueurs russes (Timofeï Mozgov, Andreï Kirilenko), espagnols (les frères Pau et Marc Gasol), allemands (Dirk Nowitzki, Detlef Schrempf), italiens (Andrea Bargnani, Marco Belinelli), suisses (Thabo Sefolosha, Clint Capela), argentins (Manu Ginóbili, Andrés Nocioni) et brésiliens (Anderson Varejão et Nenê) font également leur apparition. Quelques Australiens (Luc Longley, Andrew Bogut) sont aussi parvenus à intégrer un club américain. Enfin, depuis les années 2000 et le gain de popularité du basketball en Asie, la NBA a accueilli quelques joueurs chinois ou d'origine chinoise : Yi Jianlian, Wang Zhizhi, Jeremy Lin et surtout le géant Yao Ming, figure de proue de l'expansion du basket-ball en Chine, où le basket-ball est devenu le deuxième sport le plus pratiqué après le tennis de table.
Pratique féminine du basket-ball
L'histoire du basket-ball féminin débute en 1892 au Smith College (Massachusetts), lorsque la professeure d'éducation physique Senda Berenson Abbott adapte les règles du jeu pour les femmes. Ainsi, elle interdit d'arracher le ballon à l'adversaire ou de dribbler au sol plus de trois fois, afin de ne pas . Peu après avoir été embauchée, elle rencontre Naismith afin d'en apprendre davantage sur le basket-ball. Convaincue de l'intérêt de ce sport et des valeurs qu'il peut véhiculer, elle organise le premier match universitaire féminin au Smith College le : les élèves en première année () jouent contre les deuxièmes années (). Le sport s'implante dans plusieurs universités pour femmes, dont Wellesley, Vassar et Collège Bryn Mawr. Le , l'équipe de Stanford affronte celle de Berkeley dans un match à neuf contre neuf, qui voit la victoire de Stanford par 2–1.
En 1895, Clara Gregory Baer publie le premier recueil des règles du basket-ball féminin, alors appelé basquette. Les règles de Berenson sont publiées pour la première fois en 1899, et celle-ci réalise la première édition du d'Albert Spalding en 1901. La pratique féminine est alors très mal considérée : devant le développement du sport dans les lycées, de nombreuses études tentent de prouver les effets du basket-ball sur la moralité des jeunes filles et prônent son interdiction. Les joueuses portent le corset ainsi que de longues robes, qui les font fréquemment trébucher. Le tir devait être effectué à une seule main : tirer à deux mains était jugé disgracieux car il mettait la poitrine en avant. Les joueuses des , une équipe canadienne qui réalise des tournées entre 1915 et 1940, n'étaient pas payées et devaient impérativement rester célibataires.
De premières stars féminines émergent aux États-Unis, comme Mildred Didrickson des Golden Cyclones et l'équipe des All American Red Heads. Cette dernière se produit en spectacle à la manière des Globetrotters de Harlem et joue parfois contre des équipes masculines, avec les règles destinées aux hommes. Elles ont cependant pour obligation de se maquiller et de soigner leur apparence. Dès 1924, la Fédération sportive féminine internationale organise une compétition de basket-ball. Les dominent le basket-ball féminin jusqu'aux années 1940 : elles jouent contre toutes les équipes qui acceptent de les défier et remportent pour seulement vingt défaites. Elles remportent également le tournoi de démonstration du basket-ball féminin aux Jeux olympiques de 1924, 1928, 1932 et 1936.
Le basket-ball féminin accède à plus de reconnaissance dans la seconde moitié du , avec notamment la création du championnat du monde féminin en 1953 et du championnat d'Afrique en 1966. Le sport prend son essor aux États-Unis après l'adoption du Titre IX, qui interdit toute discrimination sur la base du sexe dans les programmes d'éducation soutenus par l’État, et permet la constitution de nombreuses équipes universitaires : un championnat NCAA féminin est créé en 1982.
En 1976, le basket-ball devient un sport olympique féminin. L'équipe des États-Unis (9) et celle d'URSS/Russie (3) se partagent les titres, avec une domination américaine ininterrompue depuis 1996. En 1985, Senda Berenson, Bertha Teague et Margaret Wade deviennent les premières femmes à être intronisées au Basketball Hall of Fame. La professionnalisation du basket-ball féminin se renforce en 1997 avec la création de la Women's National Basketball Association (WNBA), sur le modèle de la NBA. Elle voit rapidement émerger des joueuses vedettes telles que Lisa Leslie, Tina Thompson, Sue Bird, Diana Taurasi ou Candace Parker. Les matchs de la ligue sont diffusés à la télévision depuis 2009 et participent au développement de la popularité du basket-ball féminin.
Équipement
Matériel
Le basket-ball se joue généralement dans un endroit couvert, comme un gymnase, mais peut aussi être pratiqué sur des aires de jeu en tant que loisir, sous sa variante la plus populaire : le streetball (« basket-ball de rue »). Le terrain est doublement symétrique, en longueur et en largeur. Ses dimensions varient, selon les pays ou les normes internationales, de de long sur de large. Les terrains en extérieur (playgrounds) peuvent être goudronnés ou en terre battue. Les terrains couverts sont généralement réalisés en parquet, avec des lattes d'érable disposées dans le sens de la longueur. Le nom et le logo de l'équipe résidente sont souvent peints sur le cercle central. Les salles accueillant des matchs en compétition possèdent des équipements supplémentaires comme l'horloge des 24 secondes, une table de marque (sur le côté), des tableaux d'affichage et des compteurs. Aux États-Unis, la plupart comprennent également des écrans suspendus au plafond.
Aux deux extrémités du terrain se trouve un panier, formé par un anneau (ou arceau) métallique situé à du sol, en dessous duquel est attaché un filet ouvert en son centre. L'arceau est fixé à un panneau rectangulaire vertical (la ) sur lequel la balle peut rebondir lors d'un tir. Certains arceaux peuvent s'incliner lorsqu'un joueur effectue un dunk puis revenir en position horizontale (les anneaux inclinables). Toutefois, par extension, le terme de panier désigne la structure entière : le mât, le panneau, et le panier stricto sensu.
Sous chaque panier se trouve une zone rectangulaire (trapézoïdale avant octobre 2010) appelée la raquette (ou zone restrictive). Un arc de cercle situé à ( depuis 2010 pour les championnats de Pro A, Pro B, N1 français et basket-ball féminin ; en NBA) de chaque panier représente la ligne de tirs à trois points. Sous l'anneau est tracé un arc de cercle d'un rayon de dans lequel aucun passage en force d'un attaquant ne sera sifflé par l'arbitre.
Le ballon de basket-ball standard est de forme sphérique, et a une masse de et un diamètre de . Sa pression intérieure est de 0,55 atm. Initialement, le basket-ball se pratiquait avec un ballon de football, puis des ballons spécifiques de couleur marron. Ce n'est qu'à la fin des années 1950 que Tony Hinkle, désireux de créer une balle plus visible des joueurs et des spectateurs, développe la balle de couleur orange encore utilisée aujourd'hui. Constituée de huit pièces de cuir cousues autour d'une chambre à air, il existe en plusieurs tailles : 7 pour les hommes, 6 pour les femmes, et de 5 à 3 pour les jeunes joueurs. Le ballon officiel de la NBA est fabriqué par Wilson, et celui de la FIBA par l'équipementier japonais Molten.
Vêtements et accessoires
Au tout début du siècle, les joueurs portaient des maillots en tricot de laine et des pantalons en étoffe. La dureté du jeu et le mauvais état des terrains imposait en outre le port de protections aux genoux, aux coudes et aux tibias. Dès les années 1910, le port du maillot se développe et les pantalons en étoffe sont remplacés par des shorts. Dans les années 1960, l'habillement des joueurs évolue : les maillots deviennent plus légers et sont progressivement réalisés en fibres synthétiques. À l'initiative notamment de Michael Jordan, les shorts sont allongés et les maillots rendus plus larges. En outre, certains joueurs portent des gaines au bras effectuant les tirs, ou plus rarement aux doigts : les sleeves. D'autres comme Slick Watts ou Bill Walton ont rendu populaires les bandeaux, portés autour de la tête ou au poignet. Fabriqués en nylon et élasthanne extensibles, ils sont destinés à garder les muscles chauds ou éponger la sueur, mais sont aussi utilisés comme un accessoire de style.
Les chaussures de basket-ball ont également changé au fil du temps. Au début du siècle, la plupart des joueurs portaient des chaussures de cuir peu confortables. En 1903, l'équipementier sportif Spalding met en vente un modèle spécialement conçu pour le basket-ball, avec un système de ventouses pour éviter de glisser. Des modèles en toile et en caoutchouc ont ensuite été créés, parfois sur les conseils de joueurs comme Chuck Taylor, qui contribua au développement des Converse. Les Chuck Taylor All Star et les Keds sont les chaussures les plus utilisées dans les années 1960 et 1970. À partir des années 1980 apparaît la forme actuelle des chaussures de basket-ball, avec une forme montante cachant la malléole médiale afin d'éviter les risques de torsion de la cheville : Nike et Adidas dominent alors le marché. Les plus grands joueurs sont sponsorisés par des fabricants de baskets, tel Michael Jordan avec Nike: ce dernier a d'ailleurs développé sa propre collection de baskets nommée Air Jordan. Si les chaussures de basket-ball se sont imposées en compétition et sont par exemple obligatoires lors des Jeux olympiques, il est cependant possible de pratiquer le sport en loisir avec de simples baskets.
Dans les matchs officiels, chaque joueur porte un maillot numéroté. La règle FIBA impose les numéros de 4 à 15 lors des compétitions internationales, soit douze numéros (autant qu'il y a de joueurs dans une équipe). Toutefois, en NBA, les joueurs peuvent choisir n'importe quel numéro de 0 à 99 compris (le 00 existe aussi). Ainsi, en général et dans la mesure du possible, les joueurs de NBA conservent le même numéro durant toute leur carrière, même en changeant d'équipe, sauf quand un joueur le possède déjà ou quand celui-ci est retiré. Lorsque certains joueurs marquent l'histoire de leur franchise, il arrive que celle-ci décide de retirer leur numéro pour leur rendre hommage. Ainsi, le célèbre porté par Michael Jordan aux Bulls de Chicago a été rendu indisponible dans cette franchise après son départ.
Règlement
Les durées de jeu et les dimensions des lignes du terrain varient souvent en fonction des championnats et des ligues organisatrices : le règlement présenté ci-dessous comprend les normes internationales (FIBA) et nord-américaines (NBA). La FIBA a toutefois annoncé son intention de se rapprocher progressivement des normes américaines.
L'objectif du jeu est de marquer davantage de points que ses adversaires, en inscrivant des paniers tout en empêchant l'autre équipe de le faire. Un panier inscrit vaut deux points, ou trois s'il résulte d'un tir effectué derrière la ligne des trois points ( d'après la FIBA ; en NBA). Le lancer franc, accordé par l'arbitre après certaines fautes, n'accorde qu'un seul point.
Règles du jeu
Un match se déroule en quatre périodes (appelées « quarts-temps ») de dix minutes selon les règles FIBA, et quatre périodes de douze minutes selon les règles NBA. Le championnat universitaire américain (NCAA) utilise quant à lui deux périodes de vingt minutes. Une pause de quinze minutes est accordée à la mi-temps dans les trois règlements, et les équipes changent de panier pour la seconde partie du jeu. Le chronomètre est arrêté à chaque coup de sifflet de l'arbitre (en cas de faute ou de sortie par exemple) : la durée réelle du match excède donc beaucoup le temps de jeu règlementaire et atteint généralement deux heures. Le temps de jeu étant effectif, il n'y a pas de temps additionnel comme au football ; une sonnerie retentit au moment où la dernière seconde de chaque période s'est écoulée, mais un tir réussi après la sonnerie peut être accordé si le joueur a lâché le ballon avant que la sonnerie ne retentisse (buzzer beater).
Seuls cinq joueurs de chaque équipe peuvent être présents simultanément sur le terrain. Chaque équipe peut remplacer un ou plusieurs joueurs pendant les arrêts de jeu et les temps morts. Un nombre limité de temps morts est autorisé, à la demande de l'entraîneur. Leur durée est comprise entre vingt et cent secondes (en NBA). L'entraîneur se trouve au bord du terrain et donne des instructions stratégiques à ses joueurs. Le banc accueille les joueurs remplaçants, ainsi que les entraîneurs assistants et d'autres membres du personnel de l'équipe.
Au début du match, l'engagement est effectué par l'arbitre sous la forme d'un entre-deux. Pour cela, un joueur de chaque équipe (généralement le plus grand, celui qui saute le plus haut ou un compromis des deux) se place face à son adversaire, derrière la ligne du milieu de terrain, en direction du panier où il doit attaquer. L'arbitre lance alors la balle au-dessus des deux joueurs et ceux-ci doivent pousser le ballon avec la main pour qu'un de leurs équipiers l'attrape. C'est à ce moment-là que le match commence.
À l'issue de la rencontre, l'équipe ayant inscrit le plus de points remporte le match. En cas d'égalité, on joue alors cinq minutes de prolongation pour départager les deux équipes, et ce quelle que soit la compétition en cours. S'il y a à nouveau égalité au terme de la prolongation, on rejoue une autre prolongation. Il n'y a ainsi jamais de match nul au basket-ball (sauf en cas de phase finale aller/retour, où il peut y avoir match nul au match aller ou retour, le vainqueur se décidant au cumul des points sur les deux matchs).
Arbitres et officiels de la rencontre
Les rencontres professionnelles de basket-ball sont supervisées par trois arbitres. En NBA, l'arbitrage est effectué par un arbitre présent sur le terrain (nommé ) et deux arbitres de touche. La FIBA utilise une organisation différente avec un arbitre dit (le plus proche du centre du terrain), un dit (sous le panier) et un troisième dit (entre ses deux collègues). Les officiels de la table de marque sont chargés de compter les points inscrits, de gérer le chronomètre de jeu, de noter les fautes individuelles et d'équipe commises ainsi que les remplacements effectués. Ils gèrent également la flèche de possession alternée et le chronomètre des tirs (ou horloge des 24 secondes) ainsi que les drapeaux signalant que la prochaine faute d'une équipe entraînera deux lancers francs.
Violations
Les joueurs doivent manipuler le ballon avec les mains exclusivement. Celui-ci peut être déplacé en étant lancé, passé entre deux joueurs, roulé au sol ou dévié par la main. En revanche, il est interdit de le toucher avec une partie quelconque de la jambe de manière délibérée ou de le frapper du poing : cela constitue une violation qui entraîne la perte de possession du ballon.
Lorsqu'un joueur est en possession du ballon, il doit dribbler, c'est-à-dire faire constamment rebondir le ballon sur le sol avec une main, pour pouvoir se déplacer avec. Si le joueur qui possède le ballon prend plus de deux appuis sans dribbler, ou s'il fait un saut complet en conservant le ballon à la retombée, il est alors sanctionné par un marcher (en anglais : ), et le ballon est rendu à l'équipe adverse par une remise en jeu. Lorsqu'un joueur reprend son dribble après l'avoir arrêté, ou récupère le ballon après l'avoir lâché sans que celui-ci n'ait rien touché, il est sanctionné par une reprise de dribble ( en anglais). De même, un joueur qui a le ballon n'a pas le droit de poser sa main sous le ballon au cours de son dribble, ce qui constitue un porter de ballon (). La main doit en effet toujours être en contact avec l'hémisphère supérieur du ballon. Dans les deux cas, la balle est rendue à l'adversaire.
Le ballon est hors-jeu dès qu’il rebondit sur ou en dehors des limites du terrain (les lignes de touche ne font pas partie du terrain), ou lorsqu'il est touché par un joueur qui mord ou dépasse les limites du terrain. Contrairement au football, ce n’est pas la position absolue du joueur ou du ballon qui compte, mais le rebond ou l'appui : un joueur peut ainsi plonger en dehors du terrain et sauver la balle, du moment qu'il saute depuis l'intérieur du terrain et qu'il la lâche avant de toucher le sol en dehors du terrain. Si une équipe se trouve en zone avant (moitié de terrain adverse) avec le ballon, et que ce dernier vient à revenir en zone arrière sans toucher un adversaire (par une passe ou un appui dans sa propre moitié de terrain), l'arbitre siffle un retour en zone (). Le ballon est rendu à l'adversaire à l'endroit le plus proche de la violation, en dehors des limites du terrain. Pour être considéré en zone avant il faut que le ballon et les deux appuis du joueur qui contrôle la balle aient traversé la ligne médiane.
Afin de favoriser un jeu offensif, des règles de temps de possession du ballon ont progressivement été imposées. Les joueurs disposent de (NBA, FIBA) ou (NCAA) pour franchir leur moitié de terrain en attaque. Les attaquants doivent en outre effectuer un tir avant , mesurées par l'horloge des , depuis 1954 pour la NBA. La règle est adaptée à par la FIBA, qui passe aussi à en 1999. La NCAA choisit avant de passer à 30 pour la saison 2015-2016.
Un joueur en attaque ne peut rester plus de trois secondes d'affilée dans la raquette à partir du moment ou son équipe dépasse le milieu de terrain. Les ne sont plus comptabilisées dès qu'un joueur tente un tir au panier. Lors d'une remise en jeu, l’équipe attaquante dispose de pour effectuer celle-ci. Un joueur qui possède le ballon et qui arrête de dribbler dispose de pour s'en débarrasser (par une passe, un tir, ou en la faisant habilement toucher par un adversaire) si le joueur adverse le soumet à une pression défensive (action de défense individuelle rapprochée).
Les règles connaissent régulièrement des évolutions importantes comme avec l’introduction la règle des 24 secondes (1954 en NBA, 1956 par la FIBA d'abord avec 30 secondes), du panier à trois points en 1984, puis en 2010 un nouveau tracé du terrain faisant notamment passer la ligne des tirs primés à .
Les règles changent au fil du temps, parfois en réaction à l'influence d'un joueur. Ainsi le goaltending – changer la trajectoire de la balle lorsque celle-ci se trouve dans la zone cylindrique située au-dessus de l’arceau – n’est sanctionné qu'à partir de 1956 que parce que Bill Russell l'utilisait trop facilement en NCAA. La même année, il est définitivement interdit de franchir la ligne des lancers francs avant le tir car Wilt Chamberlain détournait l'exercice en prenant trois pas d’élan pour transformer son tir en lay-up. À partir du et jusqu'en 1976, la NCAA bannit le dunk pour minorer la domination de Lew Alcindor.
Enfin, l' () est une violation du règlement qui se manifeste dans plusieurs cas : si un joueur touche la balle alors qu'elle est sur le cercle, par-dessus ou par-dessous le panier ; qu'elle a touché la planche mais pas le cercle ; qu'elle décrit une trajectoire descendante vers le panier ; ou si un joueur abaisse volontairement l'arceau pour empêcher le tir de rentrer. Si l'équipe en attaque commet la faute, le panier est annulé, mais il est accordé si l'équipe défensive commet la faute même si le ballon ne pénètre pas dans le panier.
Fautes
Au basket-ball, les contacts avec le porteur de balle sont généralement proscrits. Toute tentative de désavantager l'adversaire par un contact physique constitue une violation des règles du jeu et est sanctionnée par une faute personnelle. En cas de choc, c'est généralement le défenseur qui est sanctionné, sauf lorsque ce dernier est immobile et que le joueur attaquant le percute au niveau du torse, auquel cas l'attaquant est sanctionné par un passage en force ; la balle est alors rendue à l'autre équipe. En cas de faute du défenseur sur dribble (contact avec le bras, obstruction), la balle est remise à l’équipe attaquante au niveau où la faute a été commise, en dehors des limites du terrain. Lorsqu'un joueur a commis cinq fautes personnelles (six en NBA et WNBA) au cours du match, il est alors remplacé et n'a plus le droit de rejouer jusqu'à la fin du match.
Quand une faute personnelle est commise sur un joueur qui tire ou a l'intention de tirer, ce joueur doit alors tirer le nombre de lancers francs correspondant à la valeur du tir : deux ou trois s'il s'agit d'un tir à trois points. Il n'en tire qu'un seul lorsque le panier est réussi et accordé. Si un joueur doit tirer plusieurs lancers francs, les autres joueurs ne pourront tenter d'attraper le rebond qu'à l'issue du dernier lancer. Le tir est à refaire si un défenseur rentre dans la raquette avant que le ballon ne quitte les mains du tireur ou il est annulé lorsque le tireur « mord » (touche) la ligne des lancers francs avec son pied. À chaque quart-temps, lorsqu’une équipe totalise quatre fautes (NBA, FIBA), l’équipe adverse tire alors automatiquement des lancers francs à chaque nouvelle faute défensive adverse : elle se trouve alors dans une situation de . Une faute commise par un attaquant, appelée , ne donne jamais lieu à des lancers-francs.
Un contact physique violent, rugueux ou non nécessaire est appelé faute flagrante (en NBA) ou . Dans ce cas, l'équipe qui a subi la faute tire un lancer franc puis effectue une remise en jeu au milieu de terrain.
Les fautes techniques peuvent être prononcées par l'arbitre pour des comportements d'anti-jeu (mais sans contact physique, ce qui correspondrait à une faute antisportive), des insultes ou un manque de fair-play. L'entraineur peut également en recevoir s'il n'a pas inscrit le nom d'un joueur sur la feuille de match, s'il a lui-même un comportement irrespectueux ou si un joueur situé sur son banc en fait de même. Elles donnent lieu à un lancer, qui peut être tiré par n'importe quel joueur de l'équipe présent sur le terrain.
Dans les championnats sous l'égide de la FIBA, une faute qui entraîne l'exclusion du joueur est appelé faute disqualifiante. Elle peut être directement attribuée à un joueur pour un comportement extrême, en cas de bagarre, ou si un joueur remplaçant pénètre dans le terrain de jeu pendant une bagarre.
Nouvelles règles FIBA (2014)
À partir du , la FIBA modifie six règles :
dans le demi-cercle juste sous le panier, une ligne augmente la protection de l'attaquant ;
nouveau tracé de ligne à trois points et zone restrictive (raquette) au format NBA ;
dans les deux dernières minutes, chaque équipe ne peut prendre qu'un maximum de deux temps-morts ;
sur un rebond offensif, l'horloge des 24 secondes reprend à 14 secondes ;
en cas de faute défensive alors qu'il reste moins de 14 secondes de possession pour l'équipe adverse, le chronomètre des tirs est aussi remis à 14 secondes ;
après une faute technique, un seul lancer franc est accordé, plus la remise en jeu au milieu du terrain par l'équipe non-sanctionnée ;
la seconde faute technique est disqualifiante.
Règles spécifiques en NCAA
À compter de la saison 2015-2016, la NCAA féminine se rapproche des règles FIBA en passant aux quarts-temps de au lieu de deux mi-temps de , avec quatre temps-morts médias au lieu de huit. La pénalité (deux lancers-francs, au lieu d'un lancer-franc et un second si le premier est réussi) s'applique après la cinquième faute d’équipe dans chaque période. La règle des pour amener la balle en zone avant s'applique strictement au lieu de repartir à zéro en cas d'arrêt du jeu. Enfin, après un temps-mort décidé par l'équipe ayant la possession de la balle, notamment après un panier encaissé, la remise en jeu est effectuée au milieu du terrain, ce qui favorise l'équipe offensive. Toutefois, l'équipe attaquante a toujours au plus 35 secondes pour tenter un tir. Quelques semaines plus tard, la NCAA masculine décide d'abandonner la règle des pour passer à 30 dès la saison 2015-2016.
Règles spécifiques en NBA
Les rencontres NBA se disputent en quatre périodes de douze minutes au lieu de dix dans les règles FIBA et l'élimination des joueurs est effective à la sixième faute. Les règles diffèrent d'avec la FIBA sur des points secondaires, comme l' () pour laquelle il est interdit de toucher la balle alors qu'elle est sur le cercle, contrairement aux dispositions de la FIBA. La règle des trois secondes en défense interdit à un joueur de rester plus de trois secondes dans la raquette sans défendre directement sur un attaquant, ce qui limite la défense de zone. La dimension des terrains NBA est de contre pour la FIBA.
Les joueurs et les joueuses
Taille
À un niveau professionnel, la plupart des joueurs ont une taille supérieure à , et pour les joueuses. Les meneurs, pour qui la coordination psychomotrice et le maniement de balle sont primordiaux, sont généralement les joueurs les plus petits. Les arrières et les ailiers dépassent souvent , tandis que les intérieurs (ailier fort et pivot) font plus de . Selon un sondage réalisé auprès des équipes de NBA, la taille moyenne des joueurs est de et le poids moyen de .
Les joueurs les plus grands à avoir évolué en NBA sont le Soudanais Manute Bol et le Roumain Gheorghe Mureșan, qui mesurent chacun . Yao Ming fut durant plusieurs années le plus grand joueur en NBA avec ses . Avec une taille de , Małgorzata Dydek est la plus grande joueuse de l'histoire de la WNBA.
Le plus petit joueur à avoir évolué en NBA est Muggsy Bogues, qui ne mesurait que . Spud Webb ne mesurait mais avait une détente sèche de , ce qui lui permit de parvenir à dunker et même de remporter le concours de dunks du NBA All-Star Game 1986. De même, Nate Robinson () est parvenu à remporter ce concours à trois reprises et réalisa même des contres sur plusieurs pivots de très grande taille. Si le fait d'avoir une petite taille présente des inconvénients dans certains aspects du jeu, tels que les contacts physiques ou la défense, il permet de prendre les grands joueurs de vitesse et de réaliser des interceptions.
Positions des joueurs
Les cinq joueurs de chaque équipe qui débutent un match font partie du cinq majeur.
Que ce soit en attaque ou en défense, chaque joueur joue à un poste précis, désigné par un numéro. Il existe de nombreuses variantes et possibilités, selon la stratégie adoptée par l'entraîneur, mais le schéma de base fonctionne avec cinq postes :
Le meneur () est chargé de distribuer la balle et d'organiser le jeu en attaque. Il monte la balle depuis son propre camp et annonce les tactiques à mettre en place. En plus de bonnes capacités au dribble, il doit avoir une excellente vision du jeu pour pouvoir distribuer le ballon à ses coéquipiers. Les meneurs sont généralement les joueurs les plus petits de l'équipe, ce qui leur permet de pénétrer rapidement dans la raquette pour effectuer des lay-ups et de réaliser des interceptions. Bob Cousy, Oscar Robertson, Magic Johnson, John Stockton, Antoine Rigaudeau, Tony Parker, Stephen Curry, Sue Bird, Russell Westbrook.
L’arrière () est un joueur endurant, rapide, agile et doté de bonnes capacités athlétiques. Son rôle principal est de marquer des paniers à trois points : il doit donc avoir une bonne capacité au tir. Il effectue également quelques pénétrations dans la raquette pour des lay-ups ou des dunks, et effectue un marquage serré des attaquants adverses. Michael Jordan, George Gervin, Kobe Bryant, Ray Allen, James Harden, Juan Carlos Navarro, Manu Ginóbili, Diana Taurasi.
L'ailier (), également appelé ailier shooteur ou petit ailier, est un joueur polyvalent capable aussi bien de tirer à trois points que de jouer dans la raquette, en aidant par exemple les intérieurs au rebond. Son jeu est généralement un compromis entre l'agilité et la rapidité d'un meneur, et la taille et la puissance d'un pivot. Le poste mêle ainsi une dimension offensive et une dimension défensive. La plupart des ailiers professionnels mesure environ deux mètres. Larry Bird, James Worthy, Bernard King, Scottie Pippen, LeBron James, Kevin Durant, Carmelo Anthony, Candace Parker, Maya Moore.
L'ailier fort () joue un rôle similaire à celui du pivot et forme avec lui le secteur dit . Son rôle est principalement défensif : il doit empêcher les attaquants adverses d'approcher du panier, capter des rebonds défensifs et contrer les tirs des adversaires. Plus petit que le pivot, il peut évoluer plus loin du panier. Il peut également réaliser des tirs intérieurs en attaque. Karl Malone, Kevin Garnett, Tim Duncan, Dirk Nowitzki, Chris Bosh, DeLisha Milton-Jones, LaMarcus Aldridge.
Le pivot () est généralement le joueur le plus grand (souvent autour de deux mètres dix) et le plus fort physiquement. Il est ainsi fréquemment surnommé . Son rôle est de protéger la raquette en utilisant sa taille et sa corpulence, pour empêcher les adversaires de tirer ou de dunker en les contrant. Leur taille leur permet également de capter de nombreux rebonds et de dunker facilement. Ce sont toutefois des joueurs lents et parfois malhabiles, ayant souvent des difficultés au tir intérieur et aux lancers francs. Les pivots étaient les joueurs-clés de l'équipe jusqu'aux années 1990 et les plus convoités lors des drafts. Kareem Abdul-Jabbar, Wilt Chamberlain, Bill Russell, Hakeem Olajuwon, Moses Malone, Shaquille O'Neal, Yao Ming, Dwight Howard, Rudy Gobert, Lisa Leslie.
Toutefois, certains joueurs combinent les attributions de deux postes. Ainsi, un joueur capable de passer du poste de meneur à celui d'arrière en fonction de la situation de jeu est qualifié de combo guard. De même, le terme de swingman ou « arrière-ailier », utilisé pour la première fois à l'encontre de John Havlicek, désigne un basketteur possédant des attributs propres à l'arrière et à l'ailier.
Les postes qu'occupent les joueurs peuvent varier, même si les joueurs de grande taille sont généralement cantonnés à des postes d'intérieurs. Certains d'entre eux, réputés pour leur polyvalence (tels Magic Johnson ou Boris Diaw), ont pu jouer aux cinq postes durant leur carrière, au gré des besoins de leur équipe.
Parfois, les équipes utilisent une structure simplifiée : deux intérieurs placés aux abords de la raquette, pour défendre l'accès au panier et capter des rebonds ; deux ailiers placés au niveau de la ligne des trois points ; et un meneur chargé de déterminer la stratégie d'attaque.
Techniques et stratégies
Les principales techniques de jeu utilisées au basket-ball ont évolué au fil du temps, en fonction des changements de règles et des apports réalisés par certains joueurs. Des basketteurs mythiques comme George Mikan, Bill Russell ou Wilt Chamberlain ont ainsi mis au point plusieurs mouvements défensifs ou offensifs réutilisés par la suite. Les joueurs des Globetrotters de Harlem revendiquent également la paternité de nombreuses variantes du dunk, du dribble et du tir. L'usage des statistiques sur le jeu s’approfondit au fil des années.
Le dribble
Le dribble est le fait de faire rebondir en permanence la balle au sol avec une main. Pour avancer sur le terrain, le joueur doit impérativement dribbler sous peine d'être sanctionné par un marcher. Afin de garder un bon contrôle de balle, il est recommandé de pousser la balle au sol avec le bout des doigts plutôt qu'avec la paume, et de la faire rebondir légèrement de côté (et non devant soi). Lorsque l'on dribble à proximité d'un défenseur, il est préférable de dribbler avec la main la plus éloignée de l'adversaire afin que celui-ci soit plus loin de la balle. Ceci implique d'être aussi agile de la main gauche que de la main droite. En outre, il faut tant que possible dribbler sans regarder la balle, en utilisant la vision périphérique ou ses sensations pour savoir où elle se trouve. En évitant de regarder le ballon, le joueur peut regarder ses coéquipiers et se consacrer à la vision de jeu. De plus, il peut mieux surveiller les défenseurs et éviter les interceptions.
Les bons dribbleurs font rebondir la balle le plus près possible du sol, afin de réduire la distance qu'elle parcourt depuis la main, ce qui rend les interceptions plus difficiles. Marques Haynes, leader des Globetrotters de Harlem, pouvait faire rebondir la balle au sol jusqu'à six fois par seconde. Les meilleurs joueurs dribblent également entre leurs jambes, derrière leur dos, et changent brutalement de direction tout en passant la balle dans la main opposée afin de prendre les défenseurs de vitesse. Cette technique appelée crossover est très fréquente en streetball. Certains joueurs en ont fait leur spécialité, comme Tim Hardaway, Kyrie Irving ou encore Allen Iverson, qui réalisait des cross-overs si rapides qu'ils faisaient perdre leurs appuis aux défenseurs ().
L'euro step est un mouvement dans lequel un joueur offensif prend son dribble, fait un pas dans une direction, puis fait rapidement un autre dans une autre direction.
L'attaque
Les stratégies offensives sont très variées et nécessitent généralement un jeu de passes ainsi qu'un déplacement des joueurs sans la balle. Les plus célèbres sont l'attaque en triangle, qui consiste à positionner les joueurs de manière à former un triangle au sein duquel les joueurs font circuler le ballon, et le run and gun, qui se base sur des contre-attaques et des tirs rapides.
Chaque équipe varie ses stratégies au cours de la partie afin de surprendre les adversaires. Le meneur est généralement celui qui annonce la technique à mettre en place. Tous les postes de jeu sont généralement amenés à inscrire des paniers, même si la manière de les inscrire diffère. Les meneurs et les arrières ont tendance à marquer davantage par des tirs ou des pénétrations dans la raquette pour des double-pas, tandis que les intérieurs ont plutôt tendance à réaliser des dunks ou des bras roulés.
L'équipe en attaque dispose de huit secondes pour franchir sa moitié de terrain appelée zone arrière. Elle a en tout pour tenter un tir. Jusqu'en 2010, l'horloge des 24 secondes était réinitialisée dès qu’un tir touchait l'anneau, ou dès qu'un joueur adverse contrôlait le ballon sur le terrain ou commettait une faute. En cas de contre ou si un tir est tenté et que la balle ne touche pas l'anneau, l’horloge continue. Depuis septembre 2010, si une équipe subit une faute en attaque alors que le temps de possession restant est inférieur à , l'horloge n'est réinitialisée qu'à .
Les tirs
Le tir consiste à envoyer le ballon vers l'arceau dans le but d'inscrire un panier. La technique la plus utilisée est le tir en suspension (). Généralement, le joueur est placé les deux pieds face au panier, le pied droit légèrement en avant (pour un droitier). Il saisit la balle dans sa main droite et la maintient avec le bout de ses doigts, laissant un petit espace entre la balle et la paume. La main gauche, placée sur le côté gauche de la balle, sert uniquement à stabiliser le tir. Le joueur élève ensuite la balle légèrement au-dessus de sa tête, son bras formant un angle à 90 degrés. Il étend enfin le bras tout en effectuant un fouetté du poignet pour réaliser le tir. Il est recommandé de demeurer quelques instants le poignet baissé afin de suivre le mouvement de la balle (). Certains joueurs essaient de mettre de l'effet dans la balle pour absorber en partie un éventuel impact avec l'arceau. Afin de maximiser les chances de faire entrer la balle dans le panier, il est recommandé de donner au tir une trajectoire en forme d'arc : plus la balle tombe à la verticale vers l'arceau, plus elle a de chances d'y pénétrer.
Si le ballon passe complètement à travers l'arceau, le panier est validé et rapporte deux points, ou trois s'il s'agit d'un tir effectué derrière la ligne des trois points. Pour que les trois points soient comptabilisés, le tireur doit prendre ses deux appuis à l'extérieur de la ligne des trois points (sans mordre sur la ligne), mais il est autorisé qu'il soit en suspension et retombe en deçà de la ligne. Le tireur peut utiliser le rebond du panneau pour marquer un panier. Si le ballon rentre dans le panier sans toucher l'arceau, on parle d'un . Quand le tir est très imprécis et touche uniquement le panneau, il est familièrement appelé . Si le ballon ne rentre pas dans le panier, et ne touche ni le panier ni la planche, on dit qu'il s'agit d'un air ball.
Il existe également des variantes du tir en suspension. Le fadeaway consiste à tirer au panier en effectuant un saut vers l'arrière. Le tir est plus difficile à contrer mais l'attaquant doit avoir une bonne précision et effectuer le geste rapidement. Le bras roulé (), popularisé par Kareem Abdul-Jabbar, consiste à se placer de profil par rapport au panier, et réaliser un mouvement d'arc avec le bras manipulant la balle pour marquer d'une seule main. L'autre bras sert à se protéger du défenseur et éviter les contres. La technique est difficile à réaliser et est moins précise que le tir à deux mains.
Le lancer franc est un tir tenté sans opposition, et accordé en réparation d'une faute. Il compte pour un point.
Dans les années 2010, le panier à trois points prend une place de plus en plus importante, illustrée par les succès des Warriors de Golden State en NBA et de leur meneur Stephen Curry ainsi que des Rockets de Houston. En effet, la réussite à trois points est relativement proche de celle d'un tir à mi-distance tout en rapportant un point de plus. Des statistiques avancées évaluent précisément les zones de tirs des joueurs de façon à augmenter leur efficacité alors que la stratégie des équipes consiste à limiter la part des tirs à mi-distance.
Le double-pas et le dunk
Le double-pas est le fait d'inscrire un panier en pleine course, après deux pas sans dribbler. Si le joueur utilise le rebond du panneau, on parle alors de lay-up. Il est souvent considéré comme le moyen le plus simple d'inscrire un panier et fait ainsi partie des premiers enseignements aux débutants. Il est généralement effectué avec une seule main (la même que le côté du terrain par lequel le joueur arrive au panier), la main libre pouvant permettre de se protéger des éventuels contres. Toutefois, il est également possible de porter la balle à deux mains jusqu'au moment de tirer, ce qui réduit les risques d'interception par l'adversaire. Si le joueur fait rouler la balle sur le bout de ses doigts en l'amenant au panier, on parle de finger roll. Le geste aurait été inventé par Wilt Chamberlain, et fut popularisé par George Gervin dans les années 1970.
Le dunk consiste à marquer un panier en projetant le ballon dans l'arceau, à une ou deux mains. Inventée par George Mikan, cette technique très spectaculaire est difficile à réaliser car elle nécessite une grande taille ou une bonne détente sèche. Elle est essentiellement réalisée lors d'une contre-attaque après une interception, car les défenseurs n'ont souvent pas le temps de revenir sur le porteur du ballon, qui a donc le champ libre pour dunker. Si l'action est réalisée en présence de défenseurs, elle présente un caractère humiliant pour l'équipe adverse. On parle de pour désigner un dunk réalisé sur un adversaire. Lorsqu'un joueur attrape une passe en l'air puis réalise un dunk, on parle de alley-oop. Lorsqu'un joueur attrape un rebond offensif et qu'il dunke sans avoir touché le sol entre la réception de balle et le dunk, on parle alors de « claquette dunk » en français ou alors de « putback dunk » en anglais.
Particulièrement apprécié du public, le dunk donne lieu à des concours où les participants rivalisent d'inventivité pour créer les techniques les plus spectaculaires. Outre Michael Jordan, resté célèbre pour ses dunks réalisés depuis la ligne des lancers francs (free throw line dunk), des joueurs en ont fait leur spécialité : Julius Erving, qui popularisa le geste, Dominique Wilkins, Nate Robinson ou encore Dwight Howard, qui réalisa un dunk vêtu d'un costume de Superman lors du Slam Dunk Contest en 2008. Moins courants dans le basket-ball féminin, des dunks ont cependant été réalisés par des joueuses américaines telles que Lisa Leslie, Candace Parker ou Brittney Griner.
La passe
Lorsque le destinataire d'une passe marque un panier sans dribbler plus de deux fois ou garder la balle plus de quatre secondes, on parle de passe décisive (). Les meilleurs passeurs disposent d'une excellente vision de jeu et d'un bon maniement de balle. Les plus prolifiques sont le plus souvent des meneurs : John Stockton, Jason Kidd, Steve Nash, Chris Paul, Oscar Robertson ou Magic Johnson en NBA, et Pablo Prigioni, Dimítris Diamantídis, Theódoros Papaloukás ou Laurent Sciarra en Europe.
Les écrans et le pick and roll
Une technique courante, nommée écran, consiste à venir se placer devant le joueur défendant sur le porteur de balle () pour laisser le champ libre à son coéquipier. Celui-ci peut alors tirer, courir vers le panier ou passer la balle au joueur ayant placé l'écran. Cette dernière technique est nommée pick and roll : un joueur pose un écran sur un défenseur, puis passe derrière lui pour courir vers le panier et obtenir une passe d'un de ses coéquipiers. Il en existe plusieurs variantes : le pick and pop, où le joueur qui place l'écran se place dans une zone libre de marquage pour tenter un tir à mi-distance ; ou encore le give and go, où un joueur fait la passe à l'autre puis lui la redonne instantanément (à la manière d'un au football).
Ces combinaisons sont fréquemment à la base de nombreux systèmes d'attaque et constituent un aspect fondamental du basketball moderne. De nombreux duos de joueurs se sont illustrés dans l'usage du pick and roll : Oscar Robertson et Jerry West dans les années 1960, puis Kobe Bryant et Pau Gasol, ou encore Kevin Garnett et Paul Pierce.
La défense
La défense a longtemps été la phase passive du basket-ball : les défenseurs attendaient l'échec des attaquants. À partir des années 1960 et l'introduction de la règle du marcher, les défenseurs deviennent plus agressifs et tentent de reconquérir la balle (turnover). Bill Russell, pivot des Celtics de Boston, a donné ses lettres de noblesse à la défense et a développé de nombreuses techniques.
Tout comme en attaque, il existe plusieurs systèmes de base :
La défense spontanée (ou intuitive) : les joueurs courent dans tous les sens, et tentent de gêner la progression de l'adversaire ou de lui prendre le ballon. Cette défense est notamment pratiquée par les jeunes joueurs et les débutants.
La défense individuelle (dite aussi ) est le premier type de défense organisée : chaque joueur prend en charge un adversaire et s'occupe de rester près de lui tout au long de la partie. Elle permet de mettre en difficulté une équipe de niveau comparable mais a ses limites lorsque l'attaquant est plus fort.
La défense de zone : créée dans les années 1960, elle consiste à couvrir une zone déterminée par l'entraîneur plutôt que de marquer un joueur individuellement. Elle implique des choix tactiques car certaines zones ne seront pas couvertes par les défenseurs : elle cible un ou deux joueurs dominants mais libère de l'espace pour des tirs faciles. Jusqu'en 2001, ce type de défense était interdit en NBA.
Ces systèmes ne sont jamais appliqués de manière stricte et il existe de nombreuses variantes mêlant ces deux tactiques défensives. La plus courante est la , qui permet de réaliser beaucoup d'interceptions et de marquer des paniers faciles mais est exigeante physiquement.
À partir de la fin des années 1990 s'est développée la technique dite du « hack-a-player », également connue sous le nom « hack-a-Shaq ». Mise au point par Don Nelson, elle consiste à commettre intentionnellement une faute sur un joueur choisi pour sa faible réussite au lancer franc, afin d'empêcher l'équipe de marquer deux, voire trois points et de pouvoir récupérer la balle au rebond après son probable échec au lancer franc. Cette stratégie est fréquemment utilisée en NBA et s'applique essentiellement à des intérieurs réputés pour leur maladresse. En février 2016, la NBA décide de l'élaboration future d'une règlementation du hack-a-player, devant l'explosion de l'utilisation de cette pratique.
Comme pour l'attaque, tous les postes de jeu sont sollicités lors des phases défensives, bien que le rôle des intérieurs (ailiers et pivot) soit primordial. Le plus souvent, un joueur est chargé de marquer un joueur adverse de taille comparable. Les extérieurs sont chargés d'entraver la progression des extérieurs adverses et de les gêner lorsqu'ils tentent de tirer. Les intérieurs, quant à eux, défendent au sein de la raquette et tentent d'empêcher les adversaires d'approcher de leur panier.
L'interception
L'interception () désigne le fait de prendre le ballon à l'adversaire en le lui enlevant des mains (sans commettre de faute) ou en attrapant une passe de l'équipe adverse. Cette technique demande de l'agilité et de la rapidité, ainsi que des qualités d'anticipation : par conséquent, les meilleurs intercepteurs sont généralement les plus petits joueurs (meneurs, arrières). John Stockton, Jason Kidd et Michael Jordan (NBA), ainsi que Theódoros Papaloukás et Dimítris Diamantídis (Euroligue) comptent ainsi le plus grand nombre d'interceptions en carrière.
Le contre
Le contre ( ou familièrement ) désigne le fait de dévier le tir d'un joueur adverse sans commettre de faute. Les défenseurs ont le droit de contrer la balle tant que celle-ci est en phase ascendante vers le panier. Un contre effectué en phase descendante (goaltending) est illicite. Si un joueur rate son contre et touche la planche avec ses mains, le panier est automatiquement accordé. Les joueurs les plus susceptibles de réaliser des contres en match sont les ailiers forts et les pivots, en raison de leur grande taille et de leur proximité du panier en situation défensive. Toutefois, un sens aigu de l'anticipation peut pallier la différence de taille.
Très spectaculaire, le contre fait partie des actions les plus appréciées du public et comporte un caractère humiliant pour l'adversaire. L'un des premiers joueurs à utiliser le contre comme arme d'intimidation défensive fut Bill Russell, dans les années 1960. Shaquille O'Neal, Hakeem Olajuwon, Alonzo Mourning ou Dikembe Mutombo en ont par la suite fait leur spécialité. Ce dernier est resté célèbre pour sa phrase prononcée à l'encontre de chaque joueur contré : ().
Le rebond
Le rebond désigne le fait de prendre la balle après un tir manqué, et ce avant qu'elle ne touche le sol. Il existe deux catégories de rebonds, en fonction du joueur qui parvient à le capter :
le rebond défensif, lorsque l'attaquant manque son tir et qu'un défenseur récupère la balle. Celui-ci peut ainsi la passer à des coéquipiers pour aller tenter de marquer dans le panier opposé.
le rebond offensif, lorsqu'un attaquant récupère la balle à la suite d'un tir manqué d'un partenaire ou de lui-même. Si le joueur capte un rebond offensif en suspension et tente directement de marquer, on parle familièrement de . Il est possible de prendre son propre rebond, sauf si l'on effectue un air ball, auquel cas la balle est rendue à l'adversaire.
Comme pour le contre, les meilleurs rebondeurs sont généralement les intérieurs, plus grands et plus proches du panier. Wilt Chamberlain, Bill Russell et Moses Malone en ont réalisé plusieurs milliers au cours de leur carrière. Dennis Rodman décida même de se concentrer sur le rebond et en fit sa spécialité quasi-exclusive.
Compétitions internationales
Compétitions mondiales
Championnats du monde
Le championnat du monde est organisé tous les quatre ans par la FIBA, en alternance avec les Jeux olympiques d'été. Le vainqueur du tournoi remporte le Trophée Naismith. Il comportait jusqu’en 2002, sauf en 1986 où vingt-quatre équipes étaient en compétition. En 2006, le nombre de participants a été élargi à puis porté à 32 dès 2019. En 2014, la compétition est renommée Coupe du monde de basket-ball FIBA () et son édition 2018 est reportée à 2019, afin d'être décalée d'un an de la Coupe du monde de football. Le tournoi sera qualificatif pour les Jeux olympiques.
La première édition masculine se déroule en 1950 en Argentine. À domicile, l'équipe d'Argentine gagne la compétition, invaincue avec six victoires pour aucune défaite. Les États-Unis remportent leur première médaille d'or lors de l'édition suivante, en 1954. Finaliste malheureux, le Brésil devient à son tour champion du monde en 1959 puis conserve son titre en 1963. À partir de cette date, l'URSS, la Yougoslavie et les États-Unis se partagent tous les titres jusqu'en 2002 avec cinq titres pour l'équipe yougoslave, trois pour l'équipe soviétique et deux pour l'équipe américaine. En 2006, la hiérarchie mondiale est bousculée avec la victoire de l'Espagne devant la Grèce. Les États-Unis remportent cependant le tournoi en 2010 et 2014.
Le championnat féminin est créé en 1953 et a lieu les mêmes années que le championnat masculin. Les États-Unis (neuf titres) et l'URSS (six titres) ont remporté la quasi-totalité des éditions, hormis en 1994 et en 2006, respectivement remportées par l'Australie et le Brésil.
Jeux olympiques
Le basket-ball apparaît comme sport de démonstration lors des Jeux olympiques d'été de 1904 à Saint-Louis. Le tournoi oppose trois équipes de New York. Ce n'est qu'en 1936 que le basket-ball devient sport olympique pour les hommes, et en 1976 pour les femmes. Historiquement, les compétitions masculine et féminine sont largement dominées par les équipes des États-Unis, qui ont remporté la majorité des titres mis en jeu. L'histoire du basket-ball aux Jeux olympiques est notamment marquée par la domination écrasante de la Dream Team lors des Jeux olympiques de Barcelone en 1992.
Compétitions continentales
Les compétitions continentales sont organisées par les différentes branches de la FIBA : FIBA Afrique, FIBA Amériques, FIBA Asie, FIBA Europe et FIBA Océanie.
Afrique :
Championnat d'Afrique masculin de basket-ball
Championnat d'Afrique féminin de basket-ball
Amérique :
Championnat des Amériques de basket-ball
Coupe des Amériques féminine de basket-ball
Asie :
Coupe d'Asie masculine de basket-ball
Coupe d'Asie féminine de basket-ball
Europe :
Championnat d'Europe masculin de basket-ball
Championnat d'Europe féminin de basket-ball
Océanie :
Championnat d'Océanie de basket-ball
Championnat d'Océanie féminin de basket-ball
Clubs et franchises
À l'image d'autres sports d'origine nord-américaine, comme le hockey sur glace ou le baseball, on retrouve la distinction entre les ligues professionnelles avec un système de franchises, et les championnats. En Amérique du Nord, le système de franchise est privilégié : les équipes achètent des droits de participation et sont ainsi admises à concourir dans une ligue fermée. Dans le reste du monde, la plupart des ligues fonctionnent avec un système de promotion-relégation, où les équipes les plus faibles descendent dans la division inférieure tandis que les meilleures de la division inférieure sont promues.
Amérique du Nord
Le championnat le plus connu dans le monde est la National Basketball Association (NBA), qui comprend des équipes américaines et canadiennes. Comme beaucoup de ligues américaines de basket-ball, cette compétition édite ses propres règles, qui diffèrent en de nombreux points de celles de la FIBA. Ces différences ont souvent pour but de favoriser une certaine égalité entre les équipes et un jeu porté sur le spectacle et le divertissement, mettant en valeur le talent individuel plus que le jeu d'équipe. Ne comprenant initialement que des Nord-Américains, cette ligue concentre depuis les années 1970 l'élite du basket-ball mondial et a peu à peu accueilli les meilleurs joueurs de diverses nations, dont les ex-Yougoslaves Dražen Petrović et Vlade Divac furent les pionniers. En 2001, la NBA crée la NBA Development League (NBDL ou D-League), une ligue mineure composée de qui permet aux joueurs et aux entraîneurs d'évoluer dans un cadre similaire à la ligue majeure et de se mettre en valeur aux yeux des recruteurs. En 2015, plus d'un quart des joueurs de NBA ont évolué en NBDL. En 2017, la ligue est rebaptisée G League à la suite du parrainage de Gatorade.
En outre, une ligue professionnelle féminine d'été, la Women's National Basketball Association (WNBA), a été créée le sur le modèle de la NBA. Quatre équipes ont remporté au moins trois titres de champion : les Comets de Houston, le Shock de Détroit, le Mercury de Phoenix et le Lynx du Minnesota. La WNBA a vu émerger les plus grandes joueuses de basket-ball des vingt dernières années : Lisa Leslie, Sheryl Swoopes, Rebecca Lobo, Diana Taurasi ou encore Sue Bird.
Le Canada, pays natal de James Naismith, accueille pour la première fois le NBA All-Star Game en février 2016, à Toronto, ville où fut disputé le premier match NBA en 1946. Après les Américains, les Canadiens sont la nationalité la plus représentée en NBA. Les ligues canadiennes restent dans l'ombre de la NBA, qui compte un club en Ontario, les Raptors de Toronto. La National Basketball League n'existe que le temps d'une saison (1993-1994), tout comme la Canadian National Basketball League (2003-2004). La Ligue nationale de basketball du Canada (LNB), fondée en 2011, parvient toutefois à s'imposer et est dominée par le Lightning de London, qui remporte les deux premiers titres en 2012 et 2013.
Amérique du Sud
En Amérique du Sud, les deux principaux championnats sont la Liga Nacional de Básquet (LNB) en Argentine et le Novo Basquete Brasil (NBB) au Brésil. Une compétition binationale oppose les meilleurs clubs des deux championnats, dont l'UniCEUB Brasilia et le Peñarol Mar del Plata. Oscar Schmidt, avec sa carrière longue de près de trente ans (1974-2003) et inscrits, est l'une des figures majeures du basket-ball sud-américain.
Il existe également d'autres tournois opposant les meilleures équipes des championnats nationaux. En 1946 est créée la première compétition continentale, la Coupe d'Amérique du Sud des clubs champions de basket-ball, dont s'inspirera son homologue européenne, la Coupe des Clubs Champions. Parmi les clubs vainqueurs de la compétition-reine d'Amérique du Sud, le club brésilien du Sírio São Paulo se distingue avec huit titres remportés entre 1961 et 1984. L'apparition de la Liga Sudamericana en 1996, puis en 2007 de la FIBA Americas League relègue le Championnat sud-américain des Clubs Champions au troisième rang, jusqu'à sa disparition en 2008.
Europe
En Europe, le système est basé sur le principe du championnat, comme dans la plupart des autres sports. Seul le Royaume-Uni a opté pour un système de franchises avec la British Basketball League. Toutefois, à l'inverse du football, la ligue gérant l'élite professionnelle (l'ensemble du championnat étant propriété de la fédération) a davantage de poids et impose plus facilement ses choix à la fédération nationale. Ceci a été renforcé par la création de l'Union des ligues européennes de basket-ball (ULEB), une structure privée qui ambitionne de fonder une ligue fermée.
Plusieurs compétitions européennes sont organisées, soit par la FIBA Europe, soit par l'ULEB. La plus prestigieuse est l'Euroligue, créée en 1958 et organisée par l'ULEB, qui regroupe les vingt-quatre meilleurs clubs européens. Les équipes les plus titrées sont le Real Madrid (neuf titres), le Maccabi Tel-Aviv, le CSKA Moscou et le Panathinaïkós Athènes avec six titres, et le Pallacanestro Varese avec cinq titres. Depuis les années 1990, l'Olympiakos Le Pirée et le FC Barcelone contestent leur suprématie en remportant respectivement trois et deux titres. L'EuroCoupe (ULEB), créée par la fusion de la Coupe Korać et de la Coupe Saporta, et la Coupe d'Europe FIBA (ex-EuroChallenge), moins médiatisées, sont les deux autres compétitions européennes. Depuis 2016, les compétitions européennes comptent quatre niveaux. Les deux premiers (Euroligue et EuroCoupe) sont organisés par l'ULEB, les deux autres (Ligue des champions et Coupe d'Europe FIBA) par la FIBA Europe, à la suite du conflit FIBA-Euroligue depuis 2015.
Les championnats nationaux les plus relevés sont disputés en Espagne (Liga ACB), en Grèce (ESAKE), en Italie (Lega Basket) et en Russie (Championnat de Russie de basket-ball) chez les hommes. Chez les femmes, après la disparition de l'URSS, les années 1990 sont dominées par la France (Ligue féminine de basket), l'Espagne et Italie avant que la Russie et la Turquie ne prennent le relais dans les années 2000.
Asie
En Asie, les championnats sont de création récente et s'inspirent du système nord-américain. Ainsi, en Chine (Chinese Basketball Association), au Japon (Bj League) et aux Philippines (Philippine Basketball Association), les ligues et les franchises portent des noms en anglais. La présence de joueurs asiatiques en NBA (Yao Ming, Yuta Tabuse…) a favorisé un engouement pour le basket-ball dans ces pays.
Au Moyen-Orient, les pays où le sport est le mieux implanté sont l'Iran et le Liban, qui figurent régulièrement sur le podium du championnat d'Asie. Les ligues y fonctionnent sur le principe du championnat. En Asie du Sud-Est, les championnats nationaux étant relativement de faible niveau, certains clubs se regroupent au sein de ligues fermées comme l'ASEAN Basketball League. La Coupe d'Asie regroupe également les clubs champions des pays d'Asie au sein d'une unique compétition continentale.
Afrique
En Afrique, le système est le même qu'en Europe, mis à part le fait que les fédérations nationales ont encore le monopole sur leur propre championnat. La compétition phare est la Coupe des clubs champions, qui oppose les clubs vainqueurs de leur championnat national. Le club angolais Primeiro de Agosto domine la compétition avec huit titres depuis 2002. Ses principaux rivaux sont deux autres clubs angolais, le Desportivo Libolo et le Petro Luanda, ainsi que l'Abidjan Basket Club et l'Étoile sportive du Sahel. Au cours des années 2010, l'équipe nationale nigériane assoit sa domination sur le basket-ball africain.
Sans qu'il n'existe forcément de compétition très structurée dans ces pays, plusieurs joueurs africains ont connu une carrière continentale (Jean-Jacques Conceição) ou en NBA, souvent après avoir intégré des universités américaines comme le Nigérian Hakeem Olajuwon, le Congolais Dikembe Mutombo ou le Soudanais Manute Bol. La Malienne Hamchétou Maïga-Ba et la Congolaise Mwadi Mabika ont connu également le succès en WNBA, tout comme Djéné Diawara, Mame-Marie Sy-Diop et Aya Traoré en Europe.
En 2020, NBA et FIBA doivent lancer la première édition de la Ligue africaine de basket-ball.
Océanie
En Océanie, l'Australie et la Nouvelle-Zélande ont adopté le principe anglo-saxon avec leur respective. La NBL australienne bénéficie d'une plus grande exposition médiatique que son homologue néo-zélandaise. Elle accueille en outre une équipe néo-zélandaise, les New Zealand Breakers, et comprenait même une équipe singapourienne, les Singapore Slingers.
La ligue australienne WNBL est active depuis 1990. L'équipe nationale australienne est parmi les meilleures au monde, grâce à des joueuses comme Lauren Jackson.
Le basket-ball dans la culture populaire
Culture du basket-ball
Comme de nombreux sports populaires, le basket-ball possède une exposition culturelle et médiatique très forte.
Au cinéma, un grand nombre de films traitent de basket-ball, tels que Coach Carter, Les blancs ne savent pas sauter, Space Jam, Above the Rim ou encore Magic Baskets. D'autres ont une action qui se déroule sur fond de basket-ball (He Got Game, le court métrage Fierrot le Pou de Mathieu Kassovitz). Le basket-ball a en outre donné lieu à plusieurs comédies comme À la gloire des Celtics, Basket Academy ou Shaolin Basket. Le Grand Défi (Hoosiers), avec Gene Hackman et Dennis Hopper, est considéré comme le quatrième meilleur film de sport de l'histoire par la chaîne ESPN. Il est en outre présent dans la plupart des longs-métrages de Spike Lee, grand amateur de basket-ball. Enfin, des joueurs ont parfois accepté de petits rôles au cinéma, comme Shaquille O'Neal et Bob Cousy dans Blue Chips.
Le basket-ball est également très présent dans l'univers musical. Après-guerre, il est fréquemment associé au jazz. , déclara le pivot Kareem Abdul-Jabbar. Après une fructueuse carrière en NBA, Wayman Tisdale est devenu un bassiste de jazz renommé.
Aujourd'hui, le sport est cependant plutôt associé à la culture hip-hop. Plusieurs joueurs se sont ainsi essayés au rap, avec plus ou moins de succès : Kobe Bryant, Shaquille O'Neal, Ron Artest, Tony Parker ou encore Allen Iverson ont chacun sorti des singles ou des albums. Le rappeur Kurtis Blow est le premier à avoir lié basket-ball et hip-hop dans son morceau Basketball sorti en 1984. Depuis, un grand nombre de rappeurs évoquent l'univers de la balle orange dans leurs chansons : Lil Bow Wow, Jay-Z ou encore Romeo, qui a effectué une carrière universitaire. Hors du hip hop, le groupe de rock Red Hot Chili Peppers a sorti en 1989 une chanson intitulée Magic Johnson, en hommage au célèbre meneur des Lakers de Los Angeles.
Le basket-ball est également présent dans la littérature. Dans son autobiographie , publiée en 1978, l'auteur américain Jim Carroll décrit la décadence d'un brillant joueur de basket-ball dans le New York des années 1960. L'ouvrage a par la suite été adapté au cinéma avec Leonardo DiCaprio dans le rôle-titre. Ancien joueur universitaire de bon niveau, John Edgar Wideman évoque également le sport dans ses œuvres. Lauréat de nombreux prix littéraires, il publie en 2001 , ses mémoires où il raconte l'origine de sa passion pour le basket. L'ouvrage Sous le cul de la grenouille (1992) du romancier anglais Tibor Fischer met en scène deux basketteurs hongrois des années 1950 qui se servent de leur sport pour échapper à la rigueur du régime communiste. Le récit est inspiré de la vie de l'auteur puisque ses parents, basketteurs professionnels, ont fui la Hongrie en 1956. Le basket-ball se décline aussi en bande dessinées, parmi lesquelles la série française Basket Dunk, ou les mangas Slam Dunk et Kuroko's Basket. À la télévision, le basket-ball est aussi présent dans la série d'animation française Kangoo et sa suite Kangoo Juniors.
De nombreux jeux vidéo sont consacrés au basket-ball. Le premier sort en 1979 sur la console Atari 2600. En 1989 sort le jeu Lakers vs. Celtics sur PC et Sega MegaDrive. La série NBA Live est lancée en 1995 sur Super Nintendo et MegaDrive, et se poursuit aujourd'hui au rythme d'une édition annuelle. Les séries éditées par 2K Sports et Electronic Arts sont les plus populaires et sont disponibles sur tous les supports : NBA 2K, NBA Street ou NBA Jam. Hormis les consoles de salon, le basket-ball a donné lieu à des jeux d'arcade, dont l'un des plus populaires est un simulateur de lancers francs.
Aux États-Unis, les ligues fantasy, simulations sur Internet où les participants tiennent le rôle de managers, sont un phénomène social de grande ampleur puisque près de 33,5 millions de personnes y jouent en 2013, tous sports confondus. Les jeux liés à la NBA sont très nombreux et populaires, et la ligue a d'ailleurs crée sa propre plate-forme de fantasy. En Europe et en France, le phénomène est plus récent mais en croissance : la LNB a elle aussi créé un site de ligues fantasy. Le fantasy challenge de l'Euroligue réunit chaque année plusieurs milliers de joueurs des quatre coins du continent ( enregistrées en 2008).
Supporters et pratiquants célèbres
Parmi la masse considérable de supporters et de pratiquants du monde entier, le président américain Barack Obama est sans doute le plus célèbre d'entre tous. Bon joueur au lycée, il n'a jamais cessé de pratiquer, y compris durant sa campagne électorale. Depuis son élection, il joue régulièrement sur le terrain de la Maison-Blanche, construit en 1991 puis rénové en 2006. Il suit également avec attention les championnats NBA, WNBA, et NCAA (universitaire), pour lequel il livre chaque année son pronostic devant les caméras d'ESPN. En août 2010, il assiste à une rencontre WNBA, puis fête quelques jours plus tard ses en organisant un match avec plusieurs joueurs professionnels, dont LeBron James, Dwyane Wade, Joakim Noah et Derrick Rose. Le boxeur Manny Pacquiao est également joueur et entraîneur de basketball dans la ligue philippine. Le rappeur Jay-Z fut quant à lui actionnaire minoritaire de la franchise des Nets de Brooklyn.
En France, le frère du rappeur Oxmo Puccino, Mamoutou Diarra, est joueur professionnel. Le chanteur Benjamin Biolay revendique sa passion pour le basket-ball américain et a d'ailleurs écrit quelques chroniques pour l'hebdomadaire spécialisé Basket News en 2005. Le chanteur Philippe Katerine est un ancien joueur de basket-ball dans sa jeunesse et se met en scène jouant au basket-ball dans le clip de son titre La Liberté. L'ancien Premier ministre français Lionel Jospin a également pratiqué le basket-ball durant plus de vingt ans, au lycée, à l'université puis dans le club de l'ASA Sceaux.
Comme pour la plupart des sports, les supporters se regroupent parfois en clubs et entonnent des chants en l'honneur de leur équipe. Lors des phases finales (playoffs), tout le public est généralement grimé aux couleurs de l'équipe résidente, notamment dans le basket-ball universitaire américain. En outre, les plus grandes équipes de la NBA comptent de nombreuses célébrités parmi leurs supporters. Woody Allen, Tom Hanks ou Ben Stiller sont connus pour être des fans des Knicks de New York, tandis que Jack Nicholson, Leonardo DiCaprio et Will Ferrell supportent les Lakers de Los Angeles. Selon l'ancien basketteur Dennis Rodman, qui est devenu ami avec le dictateur nord-coréen Kim Jong-un, ce dernier est un grand fan de basket-ball et tout particulièrement des Bulls de Chicago.
Basket-ball et médias
Presse écrite
Le basket-ball apparaît dans la presse écrite américaine peu après son invention, à la fin du . Le premier article consacré au sport est intitulé Un nouveau jeu (A New Game) et date de 1892 : son auteur, Dennis Horkenbach, est le rédacteur en chef du Triangle, le journal de l'université de Springfield (où le sport a été inventé quelques mois auparavant).
En démonstration dès les Jeux olympiques d'été de 1904, à Saint-Louis (Missouri), le basket-ball gagne rapidement sa place dans les quotidiens américains, qui publient les résumés des principaux matchs des ligues américaines. Le sport est aujourd'hui très largement couvert par les titres les plus prestigieux, tels que le New York Times, le Washington Post, le Boston Globe ou le Chicago Tribune. Le basket-ball est en outre traité de manière extensive dans les pages de l'influent hebdomadaire sportif Sports Illustrated, qui publie depuis quelques années une version chinoise de son magazine. En août 2006, Yao Ming figure sur la couverture du premier numéro. Il existe aussi une presse spécialisée aux États-Unis, à l'image du mensuel SLAM.
En Europe, le basket-ball a une présence dans la presse écrite moindre que d'autres sports comme le football ou le tennis. À la fin des années 1950, le quotidien français L'Équipe est l'initiateur de l'idée d'une compétition européenne des clubs. C'est ainsi que voit le jour en 1957 la coupe d'Europe des clubs champions. Le journal fournit le trophée pour la première édition, dont la finale se déroule en 1958. Une presse spécialisée, hebdomadaire ou mensuelle, existe aujourd'hui dans la plupart des pays européens : Gigantes del basket en Espagne, Superbasket en Italie, Five en Allemagne... Le site Eurobasket.com, décliné en plusieurs versions consacrées chacune à un continent différent, couvre la plus grande partie des championnats professionnels du monde.
En France, la Fédération française édite depuis octobre 1933 le mensuel Basket-ball. En 1982, Maxi-Basket devient le premier mensuel entièrement consacré au basket. Au début des années 1990, avec l'« effet Dream Team », le magazine est rejoint par plusieurs autres titres, comme Mondial Basket, Cinq Majeur ou Sport Action Basket. L'hebdomadaire spécialisé Basket Hebdo voit le jour en 1996, puis devient Basket News en 2000. En octobre 2015, le site du journal L'Équipe devient le site officiel de la NBA en France.
Médias audiovisuels
À la télévision, c'est le qu'est diffusé en direct le premier match de basket-ball par une chaîne new-yorkaise expérimentale du nom de W2XBS. La rencontre, qui oppose l'université Fordham à l'université de Pittsburgh, se déroule au Madison Square Garden. L'action est alors filmée par une seule caméra.
Le match le plus suivi de l'histoire est celui qui a opposé les États-Unis à la Chine le lors des Jeux olympiques, avec une audience estimée à un milliard de téléspectateurs. Le chiffre est toutefois sujet à caution. Selon la FIBA, le Mondial 2010 qui s'est déroulé en Turquie a été suivi par un total d'un milliard de téléspectateurs, dans , soit une audience deux fois plus importante que pour l'édition 2006 au Japon.
La NBA est de loin la ligue professionnelle qui bénéficie de la diffusion télévisuelle internationale la plus importante. Les Finales NBA 2010 entre les Lakers de Los Angeles et les Celtics de Boston ont été diffusées dans et territoires, en . Les matchs sont diffusés en direct par plusieurs chaînes de télévision américaines, dont ESPN, Fox Sports et TNT. La NBA finance également son propre réseau de télévision, NBA TV, qui diffuse certains matchs ainsi que des émissions et des reportages. Au Canada, la chaîne NBA TV Canada est consacrée à l'actualité de la ligue américaine, et notamment de l'équipe des Raptors de Toronto.
En France, les matchs de la NBA étaient diffusés sur Canal+ du milieu des années 1980 à 2012 ; l'ancien basketteur franco-américain George Eddy a été le commentateur officiel de la chaîne à partir de 1985. La chaîne produit une émission consacrée à la Pro A, Lundi Basket, mais a dû arrêter la diffusion de son émission Canal NBA en 2012, après le rachat des droits de diffusion exclusifs pour quatre ans par la chaîne BeIN Sports. Cette dernière produit désormais sa propre émission, NBA Extra. Bien que sa notoriété soit inférieure, l'Euroligue développe rapidement son rayonnement télévisuel : le Final Four 2010 a ainsi été diffusé dans 194 pays.
Variantes et sports dérivés du basket-ball
À partir des règles du basket-ball, de nombreuses variantes ont été développées et sont aujourd'hui pratiquées à travers le monde. De même, il existe des sports proches du basket-ball, ayant généralement pour objectif commun de consister à faire passer une balle au sein d'un arceau.
Handisports
Le basket-ball en fauteuil roulant, également appelé handibasket ou basket fauteuil, où les joueurs sont équipés d'un fauteuil roulant conçu spécialement pour le basket-ball. Créé à la fin de la Seconde Guerre mondiale et aujourd'hui pratiqué partout dans le monde, il est l'un des plus anciens handisports et constitue l'une des épreuves-phares des Jeux paralympiques. Règlementé par lInternational Wheelchair Basketball Federation, il se joue sur un terrain aux normes FIBA et suit la plupart des règles appliquées aux valides. Par exemple, le joueur doit dribbler la balle au sol toutes les deux poussées de fauteuil afin de respecter la règle du marcher. Amputée d'une jambe dans un accident de car de son équipe en 2013, la Serbe Nataša Kovačević devient en 2015 la première joueuse européenne handicapée à évoluer au niveau professionnel avec les valides grâce à une prothèse.
Adapté aux joueurs atteints de surdité, le basket-ball des sourds, ou basket sourd, utilise la langue des signes pour l'arbitrage et la communication entre les joueurs. Régi par la Fédération internationale de basket-ball des sourds, ce handisport figure au programme des Deaflympics (Jeux olympiques des sourds).
Il existe également le basket-ball adapté, pratiqué par des joueurs atteints de handicap mental. Il leur est réservé, mais applique les mêmes règles que le basket-ball en cinq contre cinq.
Variantes
Le basketball à trois contre trois, qui oppose deux équipes de trois joueurs sur un demi-terrain, connaît un développement de plus en plus important. Pratiqué depuis longtemps de manière informelle, le basketball 3×3 obtient une reconnaissance internationale avec l'organisation des premiers championnats du monde masculins, féminins et mixtes en 2012. Les règles diffèrent du basket-ball classique. Un tir réussi vaut un seul point, ou deux s'il est tiré au-delà de la ligne des trois points. Lorsque l'équipe en défense récupère la balle, elle doit sortir de l'intérieur de la ligne des trois points avant d'attaquer. Enfin, une équipe dispose d'un maximum de douze secondes pour tenter un tir. Le sport sera en démonstration lors des Jeux olympiques de Rio en 2016.
Le streetball, ou basket-ball de rue, est une variante du basketball pratiquée en extérieur, sur des terrains goudronnés dénommés playgrounds. Il privilégie les actions spectaculaires (cross-over, alley-oop) et le un-contre-un, avec une certaine tolérance envers certaines fautes comme le marcher. De nombreuses techniques ('') utilisées dans le basket-ball classique proviennent du streetball, et certains joueurs ont un style inspiré par le jeu de rue, comme Carmelo Anthony, Rafer Alston, Stephon Marbury et Allen Iverson. Cette variante a fortement imprégné la culture du basket-ball et est l'une des composantes majeures de la culture afro-américaine.
Sports dérivés
Le netball, créé à la fin du , était censé devenir la version féminine du basket-ball féminin. Joué par des équipes de sept, sans contacts entre les joueuses, il est pratiqué principalement dans les pays du Commonwealth en Océanie et demeure l'un des sports féminins les plus populaires avec vingt millions de pratiquants. Il partage des points communs avec le basket-ball, mais le dribble au sol est en revanche interdit.
Disposant d'un championnat du monde depuis 1978, le korfbal est une variante néerlandaise du ringboll suédois créée vers 1902. Il est présent principalement aux Pays-Bas et en Belgique, et a été présenté à deux reprises aux Jeux olympiques. Il se pratique avec un ballon de football, que les pratiquants doivent lancer dans un arceau placé à du sol.
Les autres variantes ont une importance moindre :
le beach basket-ball est une version pratiquée sur la plage, populaire en Allemagne. Le terrain est de forme circulaire et le dribble est rendu très difficile par la nature sableuse du sol ;
le water basket-ball mêle les règles du basket-ball et du water-polo. Pratiqué par équipe de six dans une piscine, il consiste à placer une balle dans un filet flottant ;
le slamball est un sport dérivé du basket-ball et du football américain. Les joueurs peuvent marquer à l'aide de quatre trampolines placés sur le terrain, ce qui permet de réaliser de nombreux dunks et rend le jeu très spectaculaire. En outre, contrairement au basket-ball, les contacts physiques entre joueurs sont autorisés, sauf en l'air ;
le mono-basket est une variante où les joueurs se déplacent à monocycle. Les règles ont été adaptées au déplacement à monocycle, mais demeurent proches du basket-ball traditionnel.
Notes et références
Annexes
Articles connexes
Basketball Hall of Fame
Chronologie du basket-ball
Liste de jeux vidéo de basket-ball
Bibliographie
Liens externes
Fédération internationale de basket-ball (FIBA)
National Basketball Association (NBA)
Women National Basketball Association (WNBA)
Basketball Hall of Fame
Basketball sur le site des Jeux olympiques
Règlement du jeu (2014) | Le basket-ball ou basketball, fréquemment désigné par son abréviation basket, est un sport collectif de balle opposant deux équipes de cinq joueurs sur un terrain rectangulaire. L'objectif de chaque équipe est de faire passer un ballon au sein d'un arceau de de diamètre, fixé à un panneau et placé à du sol : le panier. Chaque panier inscrit rapporte deux points à son équipe, à l'exception des tirs effectués au-delà de la ligne des trois points (qui rapportent trois points) et des lancers francs accordés à la suite d'une faute (qui rapportent un point). L'équipe avec le nombre de points le plus important remporte la partie. |
471 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Blonde%20Redhead | Blonde Redhead | Blonde Redhead est un groupe de rock américain fondé en 1993, originaire de New York.
Biographie
Débuts (1993–1997)
Les trois membres de ce groupe se sont rencontrés par hasard dans un restaurant italien à Manhattan au début des années 1990. Amedeo et Simone Pace sont nés à Milan, en Italie, et ont grandi à Saint-Léonard, à Montréal, au Canada. Au début le trio était un quatuor, la bassiste Maki Takahashi est ensuite remplacée par Toko Yasuda (de The Van Pelt, The Lapse et Enon) tout en restant dans le groupe jusqu'en 1995. La composition du groupe se stabilise ensuite sous la forme du trio formé par la japonaise Kazu Makino et les frères jumeaux Amedeo et Simone Pace. Le nom du groupe provient de la chanson Blonde Redhead du groupe new-yorkais DNA avec Arto Lindsay.
Leurs deux premiers albums Blonde Redhead et La Mia Vita Violenta sont sortis en 1994 et 1995 sur Smells Like Records, le label de Steve Shelley, batteur de Sonic Youth. Fake Can Be Just as Good est publié en 1997 sur le label Touch and Go Records.
Nouveaux albums (1998–2006)
Le quatrième album In an Expression of the Inexpressible, publié en 1998, possède quelques chansons à la production très propre (Distilled, Futurism vs Passéism part 2) qui contrastent avec le reste de l'album. On note également des clins d'œil à Serge Gainsbourg, sur la chanson Missile ++ (à la fin du morceau, le batteur reproduit à l'identique le rythme de Requiem pour un con, ou encore avec la reprise de Slogan). Côté collaborations, Guy Picciotto (producteur de plusieurs albums du groupe et membre de Fugazi) a participé au morceau Futurism vs Passéism part 2.
Jusqu'ici, la comparaison avec Sonic Youth se justifie pleinement. Cependant, Blonde Redhead possède une fibre plus pop qui va prendre le pas dès leur cinquième album, Melody of Certain Damaged Lemons, moins axé musique bruitiste. Le sixième album, Misery is a Butterfly, sorti sur le label 4AD, confirme ce changement. Cet album est conçu près de quatre ans après Melody of Certain Damaged Lemons, Kazu Makino ayant été accidentée par une chute de cheval : la chanson Equus et l'artwork du disque y font clairement allusion, les orchestrations et arrangements (clavecins, orgues et cordes) font de ce sixième album une expérience auditive quasi cinématographie, à l'image de ce que Jean-Claude Vannier propose pour L'histoire de Melody Nelson de Serge Gainsbourg. Il est le dernier album produit par Picciotto pour le groupe.
23 et Penny Sparkle (2007–2010)
Leur septième album, 23, sorti en 2007, également sur le label 4AD est produit par Alan Moulder (Nine Inch Nails, U2, Smashing Pumpkins). Mike Mills réalisera quelques vidéoclips illustrant Silently, The Dress, My Impure Hair, ou encore Top Ranking. Avec cet album et une longue tournée internationale, le groupe gagne en notoriété.
Leur huitième album Penny Sparkle, le dernier qui sortira sous le label 4AD, est produit par Van Rivers and the Subliminal Kid et mixé par Alan Moulder. Cet album aux nappes synthétiques confirme le nouveau tournant pris par le groupe depuis 23, le groupe s'éloignant encore plus du style rock qui avait fait sa réputation. Il est accueilli plutôt fraîchement par la presse spécialisée. L'album est sorti en septembre 2010, accompagné d'une nouvelle tournée européenne.
Barragán (depuis 2011)
En 2011, le groupe compose la bande sonore de The Dungeon Masters, cette même année sortira une compilation dont les fonds seront versés aux victimes du séisme et tsunami survenu au Japon en 2011.
En juin 2014, le groupe annonce la sortie d'un nouvel album baptisé Barragán (hommage à Luis Barragán (architecte mexicain) qui sort le 2 septembre 2014. Le mixage final de l'album est confié à Drew Brown (Beck, Radiohead, The Books). Comme d'accoutumée, cette sortie est accompagnée d'une tournée internationale. L'album est précédé par le single No More Honey en juin. Il est lui-même suivi par un second single, Dripping, qui comprend aussi un clip. Le groupe contribue aussi à la bande son du film The Commentator.
En 2016, sort un album de remixes de Barragán, baptisé Freedom of Expression on Barragán par des artistes tels que Chris Bear, Deerhoof, Van Rivers, Nosaj Thing, Slumberman, Clara-Nova X3a Gus Seyffert, et Connan Mockasin.
C'est également l'année de la sortie du coffret Masculin Féminin, rassemblant les deux premiers albums de Blonde Redhead accompagnés d'enregistrements radio, outtakes, faces B et inédits.
En 2017, c'est un nouvel EP de 4 titres qui voit le jour portant le nom de 3 O'CLOCK. Cette sortie est accompagnée d'une nouvelle tournée.
En janvier et février 2022, le groupe assure la première partie de Tool sur une vingtaine de dates de leur tournée nord-américaine.
Membres
Kazu Makino - chant, guitare, claviers
Simone Pace - batterie, percussions
Amedeo Pace - guitare, chant
Discographie
Albums studio
1994 : Blonde Redhead (Smells Like Records)
1995 : La Mia Vita Violenta (Smells Like Records)
1997 : Fake Can Be Just as Good (Touch and Go Records)
1998 : In an Expression of the Inexpressible (Touch and Go Records)
2000 : Melody of Certain Damaged Lemons (Touch and Go Records)
2004 : Misery is a Butterfly (4AD)
2007 : 23 (4AD)
2010 : Penny Sparkle (4AD)
2014 : Barragán (Kobalt Label Services)
2023 : Sit Down for Dinner (Section 1)
Singles et EP
1993 : Big Song / Amescream (7" - OXO Records)
1994 : Vague/Jet Star (7" - Smells Like Records)
1995 : 10 Feet High/Valentine (7" - Smells Like Records)
1995 : Flying Douglas/Harmony (7" - Rough Trade)
1995 : Split 7" w/ Sammy (7" - Nipple Hardness Factor Zine)
1995 : Symphony of Treble / Kazuality (7" - Touch and Go Records)
1997 : Slogan / Limited Conversation (7" - Touch and Go Records)
2001 : Mélodie Citronique (EP/CD - Touch and Go Records)
2017 : 3 O'CLOCK (Ponderosa Music & Art)
2023 : Snowman
Notes et références
Liens externes
Groupe de rock indépendant de New York
Groupe de shoegazing
Groupe musical américain des années 1990
Groupe musical américain des années 2000
Groupe musical formé en 1993
Artiste de 4AD
Artiste de Touch and Go Records
Trio musical américain | Blonde Redhead est un groupe de rock américain fondé en 1993, originaire de New York. |
472 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Beno%C3%AEt%20Mandelbrot | Benoît Mandelbrot | Benoît Mandelbrot, né le à Varsovie (Pologne) et mort le à Cambridge (États-Unis), est un mathématicien polono-franco-américain.
Il est le découvreur des fractales, nouvelle classe d'objets mathématiques, dont fait partie l'ensemble de Mandelbrot.
Il a également travaillé sur des applications originales de la théorie de l'information, telles que la démonstration de la loi de Zipf, et sur des modèles statistiques financiers. Jugeant le modèle Black-Scholes trop simpliste — il est fondé sur une distribution normale aux variations modérées — et tenant son application pour partie responsable de la crise bancaire et financière de l'automne 2008, il propose un modèle fondé sur les lois stables de Lévy, puis sur une approche fractale.
Biographie
Cadre familial
Les Mandelbrot, originaires de Lituanie, habitent dans le quartier juif de Varsovie. Le père, Calel Mandelbrot, a suivi des cours à l'École de commerce, mais n'a pu poursuivre ses études universitaires à la suite de la naissance de son frère cadet, Szolem, dont il s'occupe après la mort de leur mère. Il ouvre plusieurs ateliers de confection et magasins de tissus, mais doit fermer boutique en raison de la Grande Guerre et de la Grande Dépression. On ne sait pas s'il aurait pu devenir un prodige des mathématiques comme son jeune frère Szolem, mais, de l'aveu de Benoît, il était exceptionnellement doué pour les chiffres. Les machines le passionnent et il vénère un célèbre mathématicien et ingénieur allemand de l'époque, Charles Proteus Steinmetz.
La famille maternelle de Benoît partage la même conception intellectuelle de la vie que sa famille paternelle et toutes deux l'inculquent à leurs enfants. Bertha, la mère de Benoît, achève ses études secondaires et parvient à vaincre le système des quotas imposé aux Juifs par la faculté de médecine de l'Université impériale de Varsovie, sortant même en tête de sa promotion. Elle choisit comme spécialité l'odontologie, en raison de l'absence de gardes de nuit. Elle parle à la perfection le yiddish, le polonais, l'allemand et le russe, et maîtrise le français.
Le père de Benoît Mandelbrot fait la connaissance de Bertha, celle qui deviendra son épouse, pendant son enfance, car le frère aîné de celle-ci est un de ses camarades de classe.
Enfance et études
Benoît naît à Varsovie le . Ses parents avaient déjà assisté à la mort, d'une méningite, de leur premier enfant. Cette perte prématurée marque l'enfance de Benoît et de son frère Léon, né quinze mois après lui.
C'est l'époux d'une des sœurs de son père, l'oncle Loterman, qui se charge de son éducation à la maison. L'oncle, un homme très cultivé et d'une grande intelligence, n'a aucune expérience en matière d'enseignement ; cela le conduit à utiliser une pédagogie de son cru qui ressemble à bien des égards à . Il impose à son neveu de très nombreuses lectures, le tout ponctué de grandes discussions sur l'actualité politique, sociale et économique. Les conversations sur l'histoire ancienne, l'étude des cartes et les longues et fréquentes parties d'échecs libèrent l'esprit de Benoît de la moindre rigidité conventionnelle, loin des résultats qu'aurait pu produire une éducation à base de cours magistraux et de mémorisation. Une autre grande référence émotionnelle et académique dans la vie de Mandelbrot est son oncle paternel Szolem (qui écrit son nom de famille Mandelbrojt), brillant mathématicien qui aura une influence déterminante sur son neveu.
À Varsovie, vers 1930, la situation économique de la famille Mandelbrot se détériore et ils doivent arrêter l'éducation à domicile de Benoît, qui fait donc sa rentrée à l'école primaire en troisième année. En 1931, Mandelbrot père, poussé par son frère Szolem, décide de s'installer en France où il se lance à nouveau dans la vente de vêtements. L'éducation primaire de Benoît terminée, la question de son entrée au collège est posée mais le système de quotas en vigueur et la situation politique rend la situation compliquée et risquée à terme. Mandelbrot père s'étant déjà installé en France pour préparer la venue des siens, Bertha y émigre avec ses deux fils en 1936. Cette difficile décision sauvera assurément la vie de Benoît et des siens.
À son arrivée à Paris, le français, appris avec l'oncle Loterman, et son don pour les langues lui permettent d'entrer en dernière année de l'école primaire et d'obtenir son certificat d'études primaires, qui lui ouvre les portes du lycée Rollin où il bénéficie d'un excellent enseignement dispensé par des professeurs fort compétents qui n'avaient pas trouvé de poste à l'université. Mais l'ombre de la guerre suit les Mandelbrot.
L’invasion allemande force la famille à se réfugier ensuite à Brive-la-Gaillarde où Benoît est aidé, pour la continuation de ses études, par le rabbin David Feuerwerker.
Une nouvelle fois, Szolem parvient à transférer la famille de son frère à Tulle où elle est considérée comme réfugiée parisienne. Benoît est inscrit au lycée Edmond-Perrier où il décroche son baccalauréat avec la meilleure note de toute l'histoire du lycée. Les portes de l'enseignement supérieur lui sont ouvertes, mais il ne veut pas attirer l'attention sur lui. Le , les Allemands envahissent la zone libre et les changements intervenus dans le gouvernement de Vichy privent les Mandelbrot d'un important protecteur, Henri Queuille.
À l'automne 1943, quand Léon a lui aussi passé son baccalauréat, la famille décide de se diviser en deux pour améliorer ses chances. Sous une fausse identité, Benoît et Léon deviennent apprentis dans une usine d'outillage. Grâce aux contacts de la famille, en , ils peuvent s'inscrire en classes préparatoires au lycée du Parc de Lyon, en tant qu'internes, pour préparer les concours d'entrée aux grandes écoles. À la suite du débarquement de Normandie, le lycée du Parc ferme ses portes en . Benoît et Léon se réfugient à la campagne, chez des paysans, pour échapper aux rafles.
Benoît se retrouve ainsi garçon d'étable chez un éleveur de chevaux du côté de Pommiers-en-Forez et est bientôt accueilli sous le toit du propriétaire. Après la libération de Paris au mois d'août, la famille est à nouveau réunie et retourne dans la capitale. Tout est alors mis en œuvre pour permettre à Benoît de présenter les concours de l'École normale supérieure et de Polytechnique en vue desquels il s'était préparé à Lyon. Il obtient les meilleures notes aux deux concours : après une journée passée à l'École normale supérieure, il choisit Polytechnique.
De 1945 à 1947, Mandelbrot suit les cours de Polytechnique où il a deux professeurs de mathématiques pures, Gaston Julia et Paul Lévy, qui auront chacun une grande influence sur la suite de sa carrière.
Quand il a terminé ses études à Polytechnique en 1947, tout le pousse à fuir les mathématiques pures et la physique théorique pour introduire de l'ordre dans des disciplines en manque de rigueur et d'outils mathématiques. Ainsi, il s’intéresse à la théorie de l'information, les idées de Claude Shannon étant alors en plein essor.
Acquisition des compétences
Son professeur de mathématiques appliquées lui suggère de faire sa thèse avec une des sommités de la mécanique des fluides, l'ingénieur et physicien Theodore von Kármán qui enseigne au California Institute of Technology (Caltech) à Pasadena. Mandelbrot quitte alors la France pour la Californie, mais Caltech s'avère ne pas être le bon endroit pour sa thèse : Karman étant absent, les professeurs remplaçants n'ont pas la carrure requise. L'enseignement prodigué à Caltech est cependant de grande qualité et Mandelbrot peut se familiariser avec des domaines pour lesquels une approche mathématique peut s'avérer utile. Après deux années passées à Caltech, Mandelbrot finit par rentrer à Paris en 1949, sans avoir choisi un sujet de thèse.
Agacé par les atermoiements de son neveu, l'oncle Szolem lui présente le compte rendu d'un ouvrage, lui disant . Il s'agit d'un ouvrage intitulé Human Behavior and the Principle of Least Effort du linguiste et philologue nord-américain George Kingsley Zipf. Mandelbrot lit l'article, s'enthousiasme et en fait l'objet de sa thèse. Intrigué par la loi de Zipf, empirique et contestée, il la pose en termes de minimisation des coûts de stockage et d’utilisation des mots par l’esprit. Par élimination de la variable de coût entre les deux équations, se révèle une loi qui n’a, cette fois-ci, plus rien d’empirique : c’est la loi de Mandelbrot, dont celle de Zipf n’est qu’un cas particulier, et qui répond mieux qu’elle aux observations - expliquant, en particulier, le « coude » toujours observé dans les distributions, et non expliqué par la loi de Zipf. La soutenance de sa thèse a lieu le , le titre en est . Ce travail lui vaut une notoriété immédiate, en particulier grâce à un ouvrage de Léon Brillouin : Science et théorie de l’information, qui aura d’ailleurs un succès bien plus grand dans sa traduction anglaise : .
N'ayant pas réussi à obtenir en France un poste universitaire à l'issue de son doctorat, Mandelbrot accepte un poste de professeur invité au Massachusetts Institute of Technology (MIT) à Cambridge (États-Unis). Il y retrouve Norbert Wiener, l'inventeur de la cybernétique , qui l'intéresse à l'étude du mouvement brownien. Après une année fructueuse passée au MIT, c'est John von Neumann qui l'invite à le rejoindre en tant que chercheur post-doctoral à l'Institut d'études avancées (IAS) de Princeton. Mandelbrot s'y familiarise avec la théorie des jeux, créée par von Neumann, qui servira de fondement mathématique à l'économie, domaine auquel Benoît s'intéresse de plus en plus. Il y rencontre aussi le mathématicien américain Henry McKean qui l'initie à la dimension de Hausdorff-Besicovitch.
En 1955, ayant pu bénéficier d'une bourse de la Fondation Rockefeller, il réussit à obtenir un poste de chercheur au CNRS et revient en France où il épouse Aliette Kagan le . Après sa rencontre à Paris avec Jean Piaget et sa proposition de collaboration au sein du Centre international d'épistémologie génétique, ils s'installent à Genève où leur premier enfant, Laurent, voit bientôt le jour. Du point de vue scientifique, les deux années qu'il passe au CNRS ne sont pas très fructueuses. Sur un plan plus personnel, en revanche, il est en contact avec son ancien professeur de Polytechnique, Paul Lévy, ainsi qu'avec le grand mathématicien Andreï Kolmogorov, auteur de la formulation de la théorie des probabilités. En 1957, il obtient un poste de professeur de mathématiques à l'université de Lille. Les Mandelbrot reviennent donc s'installer à Paris, où Benoît pourrait également assurer des cours à Polytechnique.
Il trouve qu'enseigner prend une part trop importante de son temps, ce qui l'empêche de poursuivre librement ses recherches dans les différents domaines qui l'intéressent. Quand IBM l'invite en 1958 à passer l'été dans ses laboratoires de recherche, il retourne à nouveau aux États-Unis d’Amérique. L'âge d'or de l'entreprise ne fait que commencer, et ce qui ne devait être au départ qu'une collaboration ponctuelle devient un poste que Mandelbrot occupera jusqu'à sa retraite. IBM vient de se lancer dans un projet de traduction automatique, et ses premiers pas chez eux le conduisent à travailler sur la transmission optimale dans les milieux bruités et la modélisation des variations de prix des matières premières. La curiosité hétérodoxe de Mandelbrot ne peut mieux se déployer qu'en tant que fellow chez IBM. Il peut mener ses recherches comme il l'entend, sans devoir s'inscrire dans les contraintes d'un projet précis. Mieux encore, il peut aussi jouir d'importantes périodes de disponibilité, ce qui lui permet de mener de multiples collaborations dans de nombreuses autres institutions.
En 1962, il est invité par l'université Harvard en tant que professeur d'économie. L'année suivante, il y est nommé à un poste de professeur de mathématiques appliquées, correspondant parfaitement à son profil. Une constante dans sa vie et son œuvre est de donner de la valeur et des applications pratiques à des travaux anciens, sur lesquels il tombe le plus souvent par hasard, et que la communauté scientifique a négligés. Il poursuit son travail sur des objets étranges jusque-là assez négligés par les mathématiciens : les objets à complexité récursivement définie, comme la courbe de von Koch, auxquels il pressent une utilité. Le mathématicien Felix Hausdorff a d’ailleurs préparé le terrain en définissant pour ces objets une dimension non entière, la dimension de Hausdorff. Quant au mathématicien Gaston Julia, il a défini des objets qui ont un air de famille avec le tout.
Découverte des fractales : un nouveau paradigme
En 1967, en embrayant sur les travaux de Lewis Fry Richardson, il fait paraître dans la revue Science son célèbre article , « quelle longueur a la côte de la Grande-Bretagne », qui dépend de l’échelle à laquelle on la mesure, et qui possède une dimension de Hausdorff non entière, comprise : elle ne constitue à proprement parler ni un objet à une dimension, ni un objet à deux dimensions, et c’est en acceptant l’idée de dimension non entière qu'on va pouvoir attaquer ces objets qui ont toujours échappé à l'étude : la théorie fractale est, dès cet article, officiellement lancée.
Mandelbrot commence alors à avoir de la notoriété dans le monde scientifique ; sa production scientifique, stimulée par les disciplines variées auxquelles il s'intéresse, s'accroît de nombreux articles et communications dans des revues et des congrès. À l'été 1971, il prend un congé sabbatique chez IBM et revient en France avec sa famille. Le , il prononce une conférence au Collège de France, qui est le prélude de sa consécration en tant qu'inventeur d'une nouvelle discipline. La même année, il est pressenti pour occuper la chaire libérée par François Perroux au Collège de France, mais il décline la proposition et ne fait jamais acte de candidature.
Il signe en 1973 dans une revue d’économie l’article Formes nouvelles du hasard dans les sciences. Cet article critique le manque d’intérêt des chercheurs de nombreuses disciplines pour les fluctuations aléatoires, se cantonnant trop à étudier les moyennes à long terme. Il cite des exemples pris dans son domaine à IBM, la transmission du signal, mais également dans des domaines inattendus : les crues du Nil, la forme des nuages, celle des fleuves.
Il arrive à la conclusion qu’il n’y a pas une forme de hasard, qui conduirait toujours à une égalisation par la loi des grands nombres. Il s’agit là d’une illusion due au fait que nous n’étudions que ces exemples en nous détournant des autres comme mal conditionnés, de même que de nombreux mathématiciens se sont détournés du flocon de Koch qu’ils considéraient comme un objet monstrueux : les sphères ou les triangles sont considérés comme des objets acceptables par les mathématiciens de l’époque, mais pas les nuages ni les arbres (du moins en tant qu’objets géométriques). Les mathématiques de cette époque restent . Pas étonnant, dans ces conditions, que les mathématiques existantes soient considérées comme ayant un immense pouvoir d’explication des phénomènes scientifiques, .
Or, ajoute Mandelbrot, .
Les principes en seront publiés avec une très grande quantité d’exemples : modélisation du relief terrestre et lunaire, hydrologie, structure du poumon, granulation des bétons, paradoxe d’Olbers, turbulences en mécanique des fluides, urbanisme des villes, distribution des galaxies et même trous de l’Appenzeller, dans un ouvrage qui fait, depuis, référence : Les Objets fractals - Forme, hasard et dimension en 1975. Il y présente au lecteur des objets jusqu’alors peu connus : flocon de Koch, éponge de Sierpinski (ou éponge de Menger, ou de Sierpinski-Menger), que les mathématiciens gardaient pudiquement dans leurs tiroirs. Tous ces exemples ont en commun ce que l’auteur nomme une homothétie d’échelle et qu’il désignera, quelques années plus tard, sous le nom d’autosimilarité ().
Le caractère novateur du livre (paru d'abord en France) en fait un succès immédiat, mondial et qui touche, cette fois-ci, le grand public. Les exemples de la première édition de cet ouvrage étaient tous en noir et blanc pour des raisons d’économie et de technologie des écrans. Deux ans après la première édition, une version en anglais, révisée et augmentée, voit le jour en 1977.
Mandelbrot fait paraître fin 1980 un article sur une famille de fractales , définies par la relation de récurrence zn+1 = zn2 + c, c étant un nombre complexe quelconque.
Lors de son premier cours sur les fractales à l'université Harvard, l'auditoire est très varié. L'assistance assiste, ébahie, à la naissance d'une théorie racontée par son inventeur. Cette période, ponctuée de conférences, conduit Mandelbrot à préparer une deuxième révision des Objets fractals, qui se transforme bientôt en un nouvel ouvrage, La Géométrie fractale de la nature qui paraît en . Le livre abonde de nouveaux exemples de fractales, il dépasse les six cents pages, soit trois fois Les Objets fractals.
La modélisation statistique en finance
Benoît Mandelbrot s'intéresse dès 1961 à la modélisation statistique de l’évolution des cours de la Bourse, sujet qui l'intéresse durant toute sa carrière. Puisant dans ses idées sur la recherche d'autosimilarités et la géométrie fractale, Mandelbrot prend le contre-pied des théories de Louis Bachelier et Harry Markowitz, qui représentent l'évolution des prix boursiers comme une évolution continue régie par la loi normale et propose une représentation des aléas boursiers par un caractérisé par la discontinuité et la concentration du risque dans le temps. Dans une célèbre étude sur les prix des matières premières, écrite en 1963, il propose notamment de remplacer la loi normale par les lois stables de Lévy. Cette théorie financière a l’avantage de mieux prendre en compte la survenue des variations extrêmes. D’abord reconnue pertinente, elle a été ensuite mise de côté pour cause de complexité, avant d’être réutilisée depuis la fin des , riches en turbulences financières.
En 1997, Mandelbrot propose un nouveau modèle plus riche qui tient compte des multiples échelles de temps présents dans les marchés financiers et intègre l’effet de mémoire des fluctuations boursières. Il introduit un pour décrire les alternances de périodes calmes et agitées observées sur les marchés financiers : l’amplitude des variations peut rester indépendante d’un jour à l’autre tout en étant corrélée sur de très longues périodes de temps
En 2004, il publie Une approche fractale des marchés dans lequel il dénonce les outils mathématiques de la finance parce qu’il les juge inadaptés. Cette même année, il demande, sans succès, que les banques et les grandes institutions financières consacrent une petite partie de leur budget à la recherche fondamentale.
Benoît Mandelbrot est en particulier très critique sur la théorie de Merton, Black et Scholes utilisée par les banques, parce que, selon lui, elle représente les risques financiers par un aléa gaussien « modéré » et que l'on peut dompter, par opposition au hasard « sauvage » des marchés financiers, faussant ainsi la perception des risques financiers par les acteurs de marché.
Dernières années
En 1987, l'impact de son œuvre ne fait que croître au moment où l'université Yale (New Haven, Connecticut) le recrute pour occuper la chaire Abraham Robinson de sciences mathématiques. Le contrat est prévu pour cinq ans ; il finira par en durer dix-sept. Le poste de Yale est complété par ses fonctions chez IBM, dont il prendra sa retraite en 1993. Mais la vieille relation de trente-cinq ans ne prend pas fin immédiatement, on accorde à Mandelbrot le titre de Fellow Emeritus qui s'accompagne de certains privilèges, comme celui de pouvoir continuer à occuper son bureau de Yorktown. Cette situation se prolonge jusqu'en 2006, lorsqu'il décide de prendre sa retraite de Yale, d'abandonner son bureau chez IBM et de s'installer à Boston (Massachusetts).
Entouré de sa famille, il meurt d'un cancer du pancréas le à Cambridge, aux États-Unis dans l'État du Massachusetts.
Honneurs et distinctions
Son travail sur les fractales en tant que mathématicien à IBM lui a valu un au laboratoire de recherche . Ses travaux y ont été repris par son collaborateur, Richard Voss.
Médaille Barnard, en 1985, attribuée tous les cinq ans par l'université Columbia et l'Académie nationale des sciences américaine
Médaille Franklin, en 1986, attribuée par l'Institut Franklin de Philadelphie
Médaille Steinmetz, en 1988, en l'honneur de l'inventeur Charles Proteus Steinmetz
Prix Science for Art du groupe LVMH
Prix Harvey, en 1989
Prix Wolf de physique, en 1993
Professeur invité au Conservatoire national des arts et métiers (1994, 2000)
Médaille Vermeil de la ville de Paris, en 1995
Prix japonais pour les sciences et les technologies, en 2003
Prix Wacław Sierpiński, en 2005, accordé par l'université de Varsovie et la Société polonaise de mathématiques
Le , il est fait chevalier de la Légion d’honneur, et est promu officier le , distinction qui lui est remise le par son camarade de promotion à l’École polytechnique, le sénateur Pierre Laffitte.
Le , Google, pour le de sa naissance, lui dédie un Doodle.
Publications
, , 4ème ed. 1995
avec Richard Hudson,
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Bibliographie
Benoît Mandelbrot, père de la géométrie fractale, Gazette des mathématiciens, avril 2013, Numéro spécial sous la direction de Stéphane Jaffard et Stéphane Seuret.
Liz Ziemska. . Tom Doherty Associates, 2017. ,
Articles connexes
Ensemble de Mandelbrot
Compression fractale
Loi de Zipf-Mandelbrot
Effet Lindy
Liens externes
Page de B. Mandelbrot à l’université Yale
(vidéo) , anglais sous-titré français, .
Cérémonie IgNobel 2008
Mathématicien américain du XXe siècle
Mathématicien français du XXe siècle
Mathématicien français du XXIe siècle
Pataphysicien
Personnalité d'IBM
Élève du lycée Edmond-Perrier
Élève du lycée du Parc
Élève de l'École polytechnique
Docteur ès sciences de la Faculté des sciences de Paris
Étudiant du California Institute of Technology
Professeur à l'université Yale
Mathématiques financières
Docteur honoris causa de l'université de St Andrews
Docteur honoris causa de l'université de Tel Aviv
Médaille John-Scott
Lauréat de la médaille Franklin
Lauréat du prix japonais
Membre de l'Académie nationale des sciences
Membre de l'Académie norvégienne des sciences et des lettres
Membre de l'Union américaine de géophysique
Membre de la Société américaine de physique
Membre de la Société américaine de statistique
Lauréat du prix Harvey (Technion)
Mathématicien américain du XXIe siècle
Lauréat du prix Wolf de physique
Officier de la Légion d'honneur
Chercheur au CNRS
Naissance en novembre 1924
Naissance à Varsovie
Décès en octobre 2010
Décès à Cambridge (Massachusetts)
Décès à 85 ans
Mort d'un cancer aux États-Unis
Mort d'un cancer du pancréas | Benoît Mandelbrot, né le à Varsovie (Pologne) et mort le à Cambridge (États-Unis), est un mathématicien polono-franco-américain. |
473 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Brian%20Kernighan | Brian Kernighan | Brian Kernighan (; né le à Toronto, en Ontario) est un informaticien connu pour avoir coécrit le premier livre sur le langage de programmation C (avec Dennis Ritchie). Il est aussi le cocréateur des langages Awk, avec Alfred Aho et Peter Weinberger, et AMPL.
En 1969, il obtient un doctorat d'électrotechnique à l'université de Princeton, où en 2004, il occupe un poste de professeur.
En collaboration avec Lin Shen, il imagina les heuristiques bien connues pour deux problèmes d'optimisation NP-complet : partitionnement de graphe et le problème du voyageur de commerce (le premier est habituellement appelé algorithme de Kernighan-Lin, et le second est Lin-Kernighan).
Kernighan est également connu comme à l'origine de l'expression « What you see is all you get » (WYSIAYG), (littéralement « Vous n'avez que ce que vous voyez ») une variante ironique de « What you see is what you get » (WYSIWYG) (littéralement « Ce que vous voyez est ce que vous obtenez »). L'expression de Kernighan sous-entend que les systèmes WYSIWYG risquent de faire perdre à un document des informations potentiellement utiles en ne restituant que ce qui est visible.
Il a révélé à l'occasion, que c'est son propre jeu de mots qui a conduit à l'utilisation du nom « Unix » (initialement Unics') pour le système d'exploitation de Ken Thompson et Dennis Ritchie.
Résumé des réalisations
Hello, world, (Bonjour, le monde), un programme initialement écrit par Brian Kernighan de Bell Labs dans Un tutoriel d'introduction au B
awk, avec Alfred Aho et Peter Weinberger, et son livre The AWK Programming Language
Le langage de programmation AMPL
The Elements of Programming Style, avec
RatFor, avec P. J. Plauger
Software Tools in Pascal un livre et un ensemble d'outils pour Pascal, avec P. J. Plauger
Unix Programming Environment, un livre tutoriel avec Rob Pike
The C Programming Language, le premier livre sur le C avec Dennis Ritchie, son créateur
Le langage de composition pic pour troff
Le langage de composition eqn pour troff avec Lorinda Cherry
La pratique de la programmation, avec Rob Pike
Why Pascal is Not My Favorite Programming Language (Pourquoi le Pascal n'est pas mon langage de programmation favori), une critique populaire de Pascal, le langage de programmation de Niklaus Wirth. Certaines parties de la critique sont obsolètes depuis le ISO 7185 (langages de programmation - Pascal), la critique a été écrite avant que l'ISO 7185 ait été créé.
ditroff, ou « device independent troff » qui a permis à troff d'être utilisé avec n'importe quel appareil
Le langage de traitement de macros M4, avec Dennis Ritchie
Livres
Software Tools (1976 avec PJ Plauger)
Software Tools in Pascal (1981 avec PJ Plauger)
The C Programming Language ('K&R') (1978, 1988 avec Dennis Ritchie)
The Elements of Programming Style (1974, 1978 avec PJ Plauger)
The Unix Programming Environment (1984 avec Rob Pike)
The AWK Programming Language (1988 avec Alfred Aho et Peter Weinberger)
The Practice of Programming (1999 avec Rob Pike)
AMPL: A Modeling Language for Mathematical Programming, éd. (2003 avec Robert Fourer et David Gay)
The Go Programming Language (2016 avec Alan A. A. Donovan)
UNIX: A History and a Memoir, (octobre 2019)
Voir aussi
Référence
Liens externes
Page professionnelle
Home page de Brian Kernighan à Bell Labs
Why Pascal is Not My Favorite Programming Language - Par Brian Kernighan, AT & T Bell Labs, le
Une entrevue avec Brian Kernighan – Mihai Budiu, PC Report Romania'',
Transcription d'un entretien avec Brian Kernighan – Interview by Michael S. Mahoney
Bibliographie
Il est le coauteur d'un livre de référence sur la programmation en C (que l'on nomme « le Kernighan and Ritchie » souvent abrégé K&R)
Étudiant de l'Université de Toronto
Personnalité canadienne de l'informatique
Personnalité en langages de programmation
Naissance en janvier 1942
Scientifique des laboratoires Bell
Étudiant de l'université de Princeton
Naissance à Toronto | Brian Kernighan (; né le à Toronto, en Ontario) est un informaticien connu pour avoir coécrit le premier livre sur le langage de programmation C (avec Dennis Ritchie). Il est aussi le cocréateur des langages Awk, avec Alfred Aho et Peter Weinberger, et AMPL. |
474 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Buffy%20contre%20les%20vampires | Buffy contre les vampires | Buffy contre les vampires () est une série télévisée américaine de 144 épisodes d'environ 43 minutes du genre fantasy urbaine créée par Joss Whedon et diffusée du au sur le réseau The WB, puis du au sur le réseau UPN.
Elle raconte l'histoire de Buffy Summers (interprétée par Sarah Michelle Gellar), une Tueuse de vampires (ou Exterminatrice, dans certains épisodes) issue d'une longue lignée d'Élues luttant contre les forces du mal, et notamment les vampires et les démons. À l'instar des précédentes Tueuses, elle bénéficie des enseignements de son Observateur (ou Protecteur, dans certains épisodes), chargé de la guider et de l'entraîner, mais, a contrario des autres, est entourée par un cercle d'amis et une sœur qui combat à ses côtés.
La première diffusion des épisodes de la série attira en moyenne entre 4 et 6 millions de téléspectateurs aux États-Unis, ce qui constitua un succès pour le relativement jeune et modeste réseau de diffusion The WB. Recevant des critiques généralement positives, la série a notamment été classée dans plusieurs listes établies par des magazines spécialisés. Elle a été plusieurs fois nommée aux Emmy Awards et aux Golden Globes, remportant au total trois Emmy Awards et son succès a entraîné la création de nombreux produits dérivés, dont des comics, des romans et des jeux vidéo. Une large communauté de fans s'est constituée autour de la série, qui a attiré l'attention des milieux académiques et a influencé d'autres séries télévisées.
Synopsis
Buffy Summers, la Tueuse de vampires en activité, vient d'emménager à Sunnydale avec sa mère et rencontre son nouvel Observateur, Rupert Giles, le bibliothécaire du lycée. Cet établissement est situé sur la Bouche de l'Enfer, ce qui attire en ville toutes sortes de créatures démoniaques (des vampires, des hyènes, Moloch (un démon), une marionnette psychopathe, un ogre monstrueux, une sociopathe invisible, une momie inca, des démons reptiliens, un croquemitaine tueur d'enfants, des hommes-poissons, les fantômes du lycée, des chiens de l'Enfer, etc.) et différents phénomènes paranormaux. Buffy se lie d'amitié avec deux autres lycéens, Willow Rosenberg et Alexander Harris, et ensemble ils engagent la lutte contre le Maître, un très vieux et puissant vampire qui tente d'ouvrir la Bouche de l'Enfer. Ils sont aidés par le mystérieux Angel, qui se révèle plus tard être un vampire doté d'une âme, et Buffy finit par éliminer le Maître, non sans avoir elle-même été cliniquement morte durant quelques secondes.
Les saisons suivantes montrent la lutte de Buffy et du Scooby-Gang contre le maléfique Angelus (lors de l'épisode 13 de la saison 2, Angel perd son âme), un démon nommé le Juge, les vampires Spike et Drusilla, le Maire, Faith (une Tueuse rebelle qui fut une alliée du Scooby-Gang puis se rallie au Maire à la fin de la saison 3), Adam (un cyborg mi-humain, mi-démon), Gloria (une Déesse) et ses sbires, le Trio (Jonathan, Andrew et Warren), Dark Willow (Willow absorbe tous les recueils de Magie Noire à la fin de la saison 6, lorsque sa petite amie Tara est mortellement touchée par une balle perdue tirée par Warren), et enfin la Force, Caleb (un Prêtre qui se révèle être le bras droit de la Force) et les Bringers, dans la septième et dernière saison de la série.
La fin de la saison 3 marque le départ de Cordelia pour Los Angeles (on la retrouve dans la série Angel).
Les saisons suivantes marquent les apparitions d'Anya, Tara et Dawn Summers au sein du Scooby-Gang. Bien que Riley Finn soit présent dans toute la saison 4, il quitte Sunnydale à la moitié de la saison 5, appelé par les militaires pour une mission dans la jungle, mais revient le temps d'un épisode de la saison 6, où sa femme et lui traquent un démon. La fin de la saison 5 marque aussi la disparition de Joyce Summers, décédée d'une rupture d'anévrisme à la suite de son opération d'une tumeur au cerveau.
Sunnydale est finalement détruite à la fin du dernier épisode de la série, Spike s'étant sacrifié pour sauver le monde et ayant par la même occasion définitivement fermé la Bouche de l'Enfer.
Distribution
Buffy Summers, jouée par Sarah Michelle Gellar, est la Tueuse de vampires, membre d'une longue lignée de jeunes femmes choisies par le destin pour combattre les forces du mal. La Tueuse est dotée d'une force surhumaine, ainsi que d'une grande agilité, d'une guérison accélérée, d'une intuition très forte et de clairvoyance (sous forme de rêves prophétiques).
Buffy est guidée, entraînée et assistée par son Observateur, Rupert Giles (Anthony Stewart Head). Son rôle est aussi de rechercher la nature des créatures surnaturelles que Buffy affronte et ainsi lui fournir des moyens de les vaincre.
Buffy est en outre aidée par les amis qu'elle a rencontrés au lycée de Sunnydale : Willow Rosenberg (Alyson Hannigan) et Alexander Harris (Nicholas Brendon). Willow est au début une intellectuelle réservée ; elle contraste avec la personnalité avenante de Buffy. À mesure que la série progresse, Willow gagne en assurance, devenant une sorcière puissante et affirmant son lesbianisme, qu'elle a découvert au cours de la série. Alex, quant à lui, n'a aucun pouvoir surnaturel (sauf à considérer sa formation militaire de soldat américain par magie lors de l'épisode Halloween qu'il garde : il sait manier un lance-roquette, des fusils, diriger les lycéens de Sunnydale lors de l'ascension du Maire, bien qu'il n'ait jamais pris de cours militaire) sert de faire-valoir et apporte ainsi l'élément comique et un point de vue terre à terre.
Les autres personnages à avoir été présents au générique de la série sont Cordelia Chase (Charisma Carpenter), la garce pom-pom girl stéréotypée du lycée, Angel (David Boreanaz), un vampire doté d'une âme et premier grand amour de Buffy, Oz (Seth Green), un loup-garou guitariste et petit ami de Willow pendant un temps, Spike (James Marsters), vampire rebelle longtemps ennemi mortel de Buffy avant d'en tomber amoureux, Riley Finn (Marc Blucas), soldat de l'organisation militaire l'Initiative qui a une relation romantique avec Buffy, Anya Jenkins (Emma Caulfield), une ancienne démone vengeresse qui connaît une relation tumultueuse avec Alex, Dawn Summers (Michelle Trachtenberg), la petite sœur de Buffy qui apparaît mystérieusement au début de la saison 5, et Tara Maclay (Amber Benson), une sorcière dont Willow tombe progressivement amoureuse.
À plusieurs reprises, Whedon s'amuse avec le statut de personnage principal. Il aurait par exemple souhaité inclure l'acteur Eric Balfour dans le générique, afin de choquer les spectateurs lors de la mort de son personnage mais la série n'avait pas un assez gros budget pour cela. Le vœu de Whedon fut finalement exaucé lors de l'épisode Rouge passion avec le personnage d'Amber Benson, Tara Maclay, créditée pour la première fois au générique depuis trois saisons et dont le personnage meurt dans les dernières minutes. Enfin le générique de Superstar, s'il ne crédite pas le personnage de Jonathan Levinson, est truffé d'images de lui. On peut ainsi penser qu'il est le véritable héros, ce qui est le principe de l'épisode.
Acteurs principaux
Sarah Michelle Gellar (VF : Claire Guyot) : Buffy Summers
Nicholas Brendon (VF : Mark Lesser) : Alexander Harris
Alyson Hannigan (VF : Virginie Ledieu) : Willow Rosenberg
Charisma Carpenter (VF : Malvina Germain) : Cordelia Chase (saisons 1 à 3)
Anthony Stewart Head (VF : Nicolas Marié) : Rupert Giles (saisons 1 à 5, récurrent saisons 6 et 7)
David Boreanaz (VF : Patrick Borg) : Angel (saisons 2 et 3, récurrent saison 1, invité saisons 4, 5 et 7)
Seth Green (VF : Franck Capillery / Serge Faliu) : Daniel « Oz » Osbourne (saisons 3 et 4, récurrent saison 2)
James Marsters (VF : Serge Faliu) : Spike (saisons 4 à 7, récurrent saison 2, invité saison 3)
Marc Blucas (VF : Bruno Raina) : Riley Finn (saisons 4 et 5, invité saison 6)
Emma Caulfield (VF : Marine Boiron) : Anya Jenkins (saisons 5 à 7, récurrente saisons 3 et 4)
Michelle Trachtenberg (VF : Chantal Macé) : Dawn Summers (saisons 5 à 7)
Amber Benson (VF : Laurence Crouzet) : Tara Maclay (saison 6, récurrente saisons 4 et 5)
De nombreux personnages ont des rôles récurrents tout au long de la série, que ce soit en tant qu'alliés ou qu'antagonistes de Buffy. Ainsi, Joyce Summers (Kristine Sutherland), la mère de Buffy, ancre la vie des personnages dans la normalité. C'est le personnage qui apparaît dans le plus grand nombre d'épisodes sans jamais avoir été présent au générique. Jenny Calendar (Robia LaMorte), professeur d'informatique au lycée de Sunnydale, Faith Lehane (Eliza Dushku), une autre Tueuse de vampires, Wesley Wyndam-Pryce (Alexis Denisof), un Observateur maniéré et timoré, le proviseur du lycée Robin Wood (D. B. Woodside) et la Tueuse potentielle Kennedy (Iyari Limon) font également partie de l'entourage de Buffy durant des périodes diverses.
Acteurs récurrents
Introduits lors de la saison 1
Kristine Sutherland (VF : Danièle Douet) : Joyce Summers et la Force (saisons 1 à 5, invitée saisons 6 et 7)
Mark Metcalf (VF : Hervé Bellon) : Le Maître et la Force (saison 1, invité saisons 2, 3 et 7)
Julie Benz (VF : Catherine Privat) : Darla (saison 1, invitée saisons 2 et 5)
Robia LaMorte (VF : Sophie Arthuys) : Jenny Calendar et la Force (saisons 1 et 2, invitée saison 3)
Armin Shimerman (VF : Michel Paulin) : Principal R. Snyder (saisons 1 à 3, invité saison 4)
: Collin / Le Juste des Justes (saisons 1 et 2)
Introduits lors de la saison 2
Juliet Landau (VF : Dorothée Jemma) : Drusilla et la Force (saisons 2 et 7, invitée saison 5)
Bianca Lawson (VF : Magali Barney) : Kendra Young
Danny Strong (VF : Sébastien Desjours) : Jonathan Levinson et la Force (saisons 2, 3, 6 et 7, invité saison 4)
Introduits lors de la saison 3
Eliza Dushku (VF : Séverine Morisot / Sophie Riffont) : Faith Lehane et Buffy Summers (saisons 3 et 7, invitée saison 4)
Harry Groener (VF : Joseph Falcucci) : Richard Wilkins et la Force (saison 3, invité saisons 4 et 7)
Alexis Denisof (VF : Éric Legrand) : Wesley Wyndam-Pryce
K. Todd Freeman (VF : Bernard Métraux) : Mr. Trick
Fab Filippo : Scott Hope
Larry Bagby : Larry Blaisdell (saison 3, invité saison 2)
Introduits lors de la saison 4
Leonard Roberts (VF : Bertrand Liebert) : Forrest Gates
George Hertzberg (VF : Pascal Renwick) : Adam et la Force (saison 4, invité saison 7)
Lindsay Crouse (VF : Emmanuèle Bondeville) : Maggie Walsh
Mercedes McNab (VF : Valérie Siclay) : Harmony Kendall (saisons 4 et 5, invitée saisons 1 à 3)
Phina Oruche : (épisode 22 de la saison 4 seulement) : Olivia
Adam Kaufman (VF : Fabrice Josso) : Parker Abrams
Bailey Chase (VF : Denis Laustriat) : Graham Miller (saisons 4 et 5)
Paige Moss : : Veruca
Introduits lors de la saison 5
Clare Kramer (VF : Laëtitia Godès) : Gloria et la Force (saison 5, invitée saison 7)
Charlie Weber (VF : Mathias Casartelli) : Ben
Joel Grey (VF : Jean Lescot) : Doc
Introduits lors de la saison 6
Adam Busch (VF : Marc Saez) : Warren Mears, Willow Rosenberg et la Force (saisons 6 et 7, invité saison 5)
Tom Lenk (VF : Laurent Morteau) : Andrew Wells (saisons 6 et 7), mignon d'Harmony (saison 5)
Elizabeth Anne Allen (VF : Laura Préjean) : Amy Madison (saison 6, invitée saisons 1 à 4 et 7)
Kali Rocha (VF : Véronique Alycia) : Halfrek (saison 6, invitée saisons 5 et 7)
(VF : Philippe Colin) : Clement (saisons 6 et 7)
Introduits lors de la saison 7
D. B. Woodside (VF : Thierry Desroses) : Robin Wood
Iyari Limon (VF : Alexandra Garijo) : Kennedy
Nathan Fillion (VF : Tanguy Goasdoué) : Caleb et la Force
Sarah Hagan (VF : Fily Keita) : Amanda
Clara Bryant (VF : Véronique Piccioto) : Molly
Indigo (VF : Barbara Beretta) : Rona
Felicia Day (VF : Catherine Desplaces) : Vi
Dania Ramirez (VF : Caroline Lallau) : Caridad
Kristy Wu : Chao-Ahn
Azura Skye (VF : Marie-Laure Dougnac) : Cassie Newton et la Force
Production
Développement
Le créateur Joss Whedon a déclaré que . Cette idée s'est développée pour devenir l'inversion de la formule hollywoodienne de . Whedon voulait « subvertir ce cliché et créer quelqu'un qui serait un héros ». Il explique que .
Le concept a d'abord été exploité dans le film scénarisé par Joss Whedon, et sorti le , Buffy, tueuse de vampires, avec Kristy Swanson dans le rôle-titre. La réalisatrice, Fran Rubel Kuzui, décrit le film comme . Whedon n'est pas d'accord . Le script reçut les éloges du milieu cinématographique, contrairement au film.
En 1996, Gail Berman, une cadre de la Fox, contacte Whedon afin qu'il développe le concept de Buffy dans une série télévisée. Whedon explique qu'il a pensé au . Les éléments surnaturels de la série servent ainsi de métaphore aux angoisses associées à l'adolescence et au début de l'âge adulte. Whedon a alors écrit un pilote non diffusé de 25 minutes qui est montré aux chaînes de télévision. La NBC, ne croyant pas dans le succès d'une série qui serait à la fois comique, horrifique et féministe et dont le personnage principal était une adolescente dotée de super-pouvoirs, décline le concept, ainsi que la Fox, qui accepte de produire la série mais pas de la diffuser. C'est finalement The WB, une chaîne récente désireuse d'attirer un public jeune, qui signe le contrat de diffusion avec Joss Whedon et qui assure la promotion de la série avec des clips sur l'Histoire de la Tueuse. Le premier épisode est diffusé le .
Attribution des rôles
Le rôle-titre a été dévolu à Sarah Michelle Gellar, qui en 1995, à l'âge de 18 ans, avait gagné l'Emmy Award de la meilleure jeune actrice de série dramatique. Elle auditionna à l'origine pour le personnage de Cordelia Chase mais décida ensuite de tenter sa chance pour le rôle de Buffy et le décrocha après plusieurs auditions. Julie Benz, Charisma Carpenter, Elizabeth Anne Allen, Julia Lee et Mercedes McNab auditionnèrent également pour ce rôle mais en obtinrent finalement d'autres.
Anthony Stewart Head avait déjà eu une carrière prolifique, à la fois en tant qu'acteur et chanteur mais était surtout connu aux États-Unis pour une série de publicités pour la marque Nescafé avant d'accepter le rôle de Rupert Giles.
Contrairement aux autres acteurs réguliers de Buffy, Nicholas Brendon n'était pas un acteur expérimenté lorsqu'il a commencé la série. Il avait enchaîné les petits boulots, tels qu'assistant de production ou serveur. Il obtient le rôle d'Alexander Harris après quatre jours d'auditions.
En 1996, le rôle de Willow Rosenberg avait été initialement donné à l'actrice Riff Regan lors de l'épisode pilote non diffusé mais Alyson Hannigan auditionna pour le rôle dans la série finale. . Alyson Hannigan a décidé d'en faire un événement heureux et cela lui a permis de définir le personnage. Cette approche inattendue lui a permis de décrocher le rôle.
Tournage
La série a été tournée en grande partie dans un des hangars de la ville de Santa Monica, près de Los Angeles, mais les scènes se passant au lycée de Sunnydale sont tournées à la Torrance High School, dans la ville de Torrance où ont également été filmés les extérieurs de la maison des Summers. Les scènes en extérieur se déroulant à l'université de Sunnydale ont quant à elles été tournées à UCLA alors que les nombreuses scènes se déroulant dans un cimetière ont été filmées dans un cimetière fabriqué de toutes pièces sur un parking des studios de Santa Monica ou dans l'Angelus-Rosedale Cemetery, au sud de Los Angeles.
Producteurs délégués
Joss Whedon était crédité en tant que producteur délégué tout au long de la série. Il était également show runner pendant les cinq premières saisons, c'est-à-dire scénariste en chef et responsable de toute la production. Marti Noxon lui a succédé pour les saisons 6 et 7, car Whedon, en plus de s'investir dans l'écriture et la réalisation de Buffy, s'occupait aussi d’Angel, Fray et Firefly.
Fran Rubel Kuzui et son mari Kaz Kuzui ont aussi été crédités en tant que producteurs délégués, mais n'ont pas participé à la série. Leurs droits et les royalties qu'ils touchent sont dus à leur investissement, ainsi que leur travail de production et de réalisation, sur le film Buffy, tueuse de vampires.
Scénaristes
Mutant Enemy, une entreprise de production créée par Whedon en 1997, s'occupait de l'écriture des scénarios. Les scénaristes les plus crédités sont Joss Whedon (26 épisodes), Marti Noxon (23 épisodes), Jane Espenson (23 épisodes), David Fury (17 épisodes), Doug Petrie (17 épisodes), David Greenwalt (8 épisodes), Rebecca Rand Kirshner (8 épisodes), Drew Z. Greenberg (6 épisodes), Rob Des Hotel et Dean Batali (5 épisodes en collaboration), Steven S. DeKnight (5 épisodes) et Drew Goddard (5 épisodes).
Jane Espenson a expliqué le processus créatif en œuvre lors de l'écriture d'une saison de Buffy. Joss Whedon écrit d'abord l'arc narratif, puis les scénaristes écrivent les épisodes individuels. Chaque script est annoté par Whedon et ensuite corrigé pour être à nouveau annoté, jusqu'à ce que le produit final soit jugé satisfaisant. Pour écrire un épisode particulier, les scénaristes partent des situations émotionnelles auxquelles Buffy devra faire face et comment cela interagira avec sa lutte contre les forces surnaturelles. Ensuite, l'épisode est découpé en actes et scènes. À partir de cette découpe, le scénariste crédité pour l'épisode écrit la première version du script, qui est relue par Whedon ou Noxon. Une deuxième version est alors écrite et, après une brève réécriture effectuée par le showrunner, la version définitive est utilisée pour le tournage.
Diffusion et arrêt de la série
Aux États-Unis, la série a été diffusée du au sur le réseau The WB puis UPN. The WB diffusa les cinq premières saisons de la série, qui apporta beaucoup de recettes, notamment publicitaires, à la chaîne, mais un conflit sur la négociation des salaires du casting et de l'équipe conduisit à un non-renouvellement du contrat de diffusion, et c'est alors la chaîne UPN qui fit une offre et signa avec Joss Whedon un contrat de deux ans. Cette nouvelle chaîne permit aux scénaristes d'aller plus loin et de porter à l'écran des idées plus osées sans crainte de se faire censurer, mais, durant la saison 7, Sarah Michelle Gellar annonça qu'elle ne prolongerait pas son contrat, préférant partir pendant que la série était encore au sommet. Après avoir brièvement envisagé un changement d'actrice principale, Joss Whedon et UPN décidèrent alors d'arrêter la série.
En France, la série a été diffusée du au sur la chaîne câblé Série Club et en clair du au sur M6, d'abord diffusée le vendredi puis le samedi dans le cadre de La Trilogie du samedi. Depuis la fin de sa diffusion, la série a été multi-rediffusée sur les chaînes du groupe M6, notamment sur Téva et W9. La version remastérisée en HD de la série a été diffusée pour la première fois à partir du sur 6ter.
Au Québec, la série a été diffusée à partir du sur VRAK.TV pour les cinq premières saisons, puis à partir du sur Ztélé.
En Belgique, la série a été diffusée sur La Deux, puis en 2009, elle a été rediffusée sur Club RTL.
Générique
La musique du générique est composée et interprétée par le groupe Nerf Herder. Le groupe a été choisi par Whedon sur la suggestion d'Alyson Hannigan. Pour Janet Halfyard, dans son essai Music, Gender, and Identity in Buffy the Vampire Slayer and Angel, . Puis le thème change :
. Le générique est ainsi une déviation post-moderne de l'horreur.
Deux épisodes ont eu un générique spécial : Que le spectacle commence, dont le générique respecte les codes des comédies musicales, et Superstar où de nombreuses séquences avec le personnage Jonathan Levinson sont intégrées, comme s'il était le personnage principal de la série.
Musique
La bande-son de la série est composée d'un mélange de musique indépendante, rock et pop. Les compositeurs mettent environ une semaine à enregistrer entre 14 et 30 minutes de musique pour chaque épisode. Christophe Beck a affirmé que l'équipe utilisait des ordinateurs et des synthétiseurs et ne pouvaient enregistrer qu'un ou deux « vrais » morceaux. Malgré cela, leur but était de produire une orchestration dynamique qui répondrait aux standards de la musique de film.
Au fur et à mesure de la progression de la série, de plus en plus d'épisodes contiennent de la musique rock indépendante, généralement jouée quand les personnages se rendent au Bronze. John King, le responsable de la musique, explique qu'ils . Par exemple, le groupe fictif des Dingoes Ate My Baby était joué par les Four Star Mary. Bien que rarement mis en avant, des artistes célèbres, tels que Sarah McLachlan, Blink-182, Third Eye Blind et The Dandy Warhols, ont pu être entendus dans la série, et certains, comme Aimee Mann, Angie Hart, Cibo Matto, Michelle Branch et K's Choice, sont même apparus à l'écran jouant sur la scène du Bronze.
La popularité de la musique dans la série a permis la sortie de plusieurs albums : Buffy The Vampire Slayer : The Album, Radio Sunnydale, la bande originale de Que le spectacle commence, Buffy the Vampire Slayer: The Score, qui contient une sélection d'épisodes mis en musique par Christophe Beck, et Buffy the Vampire Slayer Collection, coffret de 4 cd paru en 2018, limité à 3 000 exemplaires, et regroupant une large sélection des musiques originales des saisons 2 à 7.
Format
L'histoire de Buffy est racontée sous forme de feuilleton télévisé ; chaque épisode raconte une histoire originale tout en contribuant à l'avancement d'un arc narratif plus grand. L'arc est découpé en saisons, marquées par la montée en puissance puis la défaite d'un puissant antagoniste. La série mélange plusieurs genres : horreur, action, fantasy urbaine, drame, comédie romantique, mélodrame, farce, comédie loufoque et même comédie musicale. Si les deux premières saisons marquent un clivage entre les épisodes indépendants et les épisodes liés à l'intrigue générale de la saison, à partir de la saison 3, la série devient de plus en plus feuilletonnante.
La narration est centrée sur Buffy et son groupe d'amis, surnommés collectivement le Scooby-gang, qui tentent de concilier leur lutte contre les Forces du Mal avec leurs vies sociales compliquées. Chaque saison met en place un arc narratif complexe, dominé par une menace qui se dévoile progressivement. Ce dispositif laisse aussi de la place à des épisodes typiques présentant un méchant vaincu à la fin de l'épisode.
Chaque saison, à l'exception de la quatrième, se termine par contre la menace, combat souvent douloureux. Cela fait de Buffy une épopée, qui se démarque cependant du genre par un grand souci d'authenticité et de réalisme psychologique.
Chaque saison, à l'exception de la sixième, se termine sur une fin ouverte, et non pas un cliffhanger, ceci afin de ne pas frustrer les téléspectateurs en cas de non-renouvellement de la série, et leur offrir une fin. La série ayant été renouvelée de façon certaine à la fin de la saison 6, l'équipe de production se permit toutefois à cette occasion une entorse à la règle.
Lors des premières saisons, les principaux adversaires de Buffy et de ses amis sont des vampires mais, au fur et à mesure de l'avancement de la série, les antagonistes sont de plus en plus diversifiés. Les enquêtes de détective, les combats (à mains nues ou à l'arme blanche) et l'utilisation de la magie sont des éléments récurrents des épisodes de la série.
Inspiration
Durant la première saison de la série, le créateur Joss Whedon l'a décrit comme étant , soit un mélange des angoisses de l'adolescence et de surnaturel. Il a également cité le film La Nuit de la comète comme une influence majeure et reconnu que deux personnages de l'univers des X-Men avaient influencé celui de Buffy Summers : Kitty Pryde et Cyclope, alias Scott Summers (ce qui explique son patronyme). De manière générale, il a toujours voulu se servir du cliché des films d'épouvante, où la jeune fille blonde se fait assassiner par une créature, afin de l'inverser, pour que ce soit la jeune fille blonde qui règle son compte au monstre. La série parodie de nombreux éléments utilisés dans les films et les romans d'horreur et les clins d'œil au folklore et à la mythologie propres à ce cinéma et à cette littérature y sont fréquents.
Épisodes
La première saison compte douze épisodes, alors que les saisons 2 à 7 en comptent vingt-deux chacune. La série comporte donc au total 144 épisodes d'une durée d'environ 40 minutes (excepté l'épisode Que le spectacle commence qui dure presque 50 minutes).
Thèmes et analyses
Un parcours initiatique
Enfants, adolescents, adultes
Buffy contre les vampires peut être lu comme la métaphore du passage de l'adolescence à l'âge adulte et des conflits qu'il suscite. Le romancier et essayiste Martin Winckler, auteur de nombreuses analyses sur les séries télévisées, présente Buffy comme .
Joss Whedon a expliqué qu'un des thèmes majeurs de sa série était l'incompréhension des adultes à l'égard des adolescents. Il s'appuie notamment sur un passage de l'épisode Bienvenue à Sunnydale 2/2, où Joyce, la mère de Buffy interdit à sa fille de sortir le soir, pensant que l'adolescente veut s'amuser. L'adulte, persuadée d'incarner la raison et la responsabilité, prétend savoir ce que pense Buffy : . Selon Whedon, cette phrase est prononcée par Joyce sur un mode ironique, mais il s'avère que c'est ce que pensent réellement les adolescents. Pour lui, ce dialogue incompris des adultes. Toujours selon Whedon, la fin de la scène, où Buffy cherche son matériel de Tueuse, caché dans le fond secret d'un coffre, sous ses affaires et jouets d'enfance, est une de ce qu'on ressent quand on est jeune.
La métaphore est un moyen souvent utilisé dans la série pour évoquer les divers problèmes que peuvent rencontrer les adolescents ou les jeunes adultes. Dans la série, ces problèmes prennent l'apparence du surnaturel : une mère trop possessive qui veut régenter la vie de sa fille (Sortilèges), un beau-père dont l'apparence débonnaire cache en réalité un monstre sans cœur (Le Fiancé), une jeune lesbienne craignant d'être rejetée à cause de son orientation sexuelle (Les Liens du sang), un petit ami qui devient une tout autre personne après la première relation sexuelle (Innocence), la drogue (Dépendance). Pour Robert Bianco, journaliste à USA Today, les monstres de la série sont la métaphore des problèmes que chaque être humain rencontre dans la vie, ces problèmes prennent à nos yeux une apparence monstrueuse et nous voyons ceux qui en sont la cause comme des monstres.
Responsabilités et engagement
Buffy doit lutter constamment entre son devoir de Tueuse de vampires et toutes les contraintes et les sacrifices que cela implique, notamment au niveau de sa vie sociale. Pour le professeur de philosophie Sandra Laugier, son obstination à mettre son devoir au-dessus de tout la place dans une morale kantienne. Pour Scott Stroud, Buffy est continuellement déchirée entre son devoir et ses désirs. Le point culminant de cette déchirure est atteint lorsqu'elle accepte de sacrifier sa vie à la place de sa sœur pour sauver le monde. Cependant, ce n'est que lors de la saison suivante qu'elle fait totalement face à ses responsabilités envers ses proches et la communauté, en continuant ses activités de Tueuse malgré son manque de motivation et en accomplissant à côté un travail ingrat afin de pourvoir aux besoins de son foyer.
Buffy exprime au cours de la série son désir d'avoir une vie simple et ordinaire et qu'être Tueuse ne lui apporte que des ennuis. Pendant très longtemps, elle voit sa mission comme une corvée imposée. Pendant la saison 2 (Kendra, partie 2), Kendra, également Tueuse, lui explique qu'il ne s'agit pas juste d'un travail, cela fait partie de leur identité. Ainsi, Kendra voit au départ sa mission de Tueuse comme sacrée à accomplir pour le bien de tous. Elle refoule ses émotions pensant qu'elles ne peuvent que l'empêcher de réaliser correctement sa destinée. C'est en voyant Buffy se battre pour sauver ceux qu'elle aime qu'elle découvre qu'être une Tueuse est avant tout une partie de son identité profonde et elle essaie de faire comprendre cela à Buffy.
Aussi, Buffy découvre au fil des épisodes deux facettes qui l'habite : la Tueuse et l'être humain. Au cours de la série elle apprend parfois à censurer cette humanité pour parvenir à faire des choix qui selon elle s'imposent, comme elle l'explique à Alex et Willow lorsque se pose la question de tuer leur ancienne amie Anya, redevenue un démon vengeur.
Faith, la troisième Tueuse évoluant dans la série, voit sa mission comme un jeu qui lui donne tous les droits. Elle sauve le monde, elle peut donc se permettre d'être au-dessus de la masse, au-dessus des lois. Sa philosophie de vie est (), qu'elle applique aussi bien à sa vie de tous les jours qu'à sa vie de Tueuse. Un temps séduite par cette manière de vivre, Buffy finit par se rendre compte avant Faith qu'une Tueuse est censée se montrer garante d'un certain ordre moral, même si sa mission primaire est de tuer.
Homosexualité
Les scénaristes et producteurs de la série ont pris le parti, avec les personnages de Tara et Willow puis de Kennedy, de mettre en scène des couples de femmes lesbiennes ou bisexuelles sans faire de leur orientation sexuelle un sujet prépondérant. . .
Une série féministe
Lutte contre des figures patriarcales
La série est placée sous le signe de la lutte contre ce qui est couramment appelé par les féministes et les chercheurs en sciences humaines le système patriarcal ; ainsi de par la puissance accordée aux femmes certains hommes y ont même vu de la misandrie à cause du portrait assez peu flatteur que l'on accorde aux hommes dans la série. Dans la série, Buffy ou ses amis rejettent à un moment ou un autre les figures d'autorité les entourant, que ce soit les principaux du lycée (le Principal Flutie, le Principal Snyder), les Observateurs (Rupert Giles, Wesley Wyndam-Pryce), le Maire Richard Wilkins III, le beau-père Ted, la mère de Buffy Joyce Summers ou les parents en général. Toutes ces figures d'autorité se retrouvent rejetées, font l'objet d'un affrontement. Si Buffy présente aussi l'histoire d'adolescents qui s'apprêtent à devenir adultes, cette étape passe par l’opposition aux figures patriarcales, et donc par l'émancipation, l'affranchissement vis-à-vis de toute autorité.
Le pouvoir féminin
Le pouvoir féminin est exprimé par le fait que l'habituelle blonde est ici l'héroïne de la série, Buffy, avec une force hors du commun et un instinct très fort. Cette force physique est complétée par sa force morale qui lui permet de combattre les antagonistes qui deviennent de plus en plus forts, au fur et à mesure des saisons. C'est surtout une évolution des personnages principaux qui est importante dans cette série :
Buffy Summers est l'héroïne de la série, la Tueuse de vampires. Elle n'est pas infaillible, elle apprend de ses erreurs et c'est ainsi qu'elle arrive à vaincre ses démons. Cela fait aussi partie du pouvoir féminin, c'est une force morale qui permet de dépasser les échecs pour en faire une force ;
Cordelia Chase a un physique très attractif et une personnalité forte. Au début de la première saison, elle se soucie beaucoup de l'avis d'autrui et de son apparence. Sans changer son apparence, elle apprend à avoir plus confiance en elle et à son propre jugement ; elle s'affirme en tant que femme ;
Willow Rosenberg est, dans la première saison, considérée comme une intellectuelle ringarde, qu'on pourrait notifier de geek, elle est timide et se laisse « marcher dessus ». Grâce à l'aide de ses amis Buffy et Alex, par la suite Oz et Tara et le combat des démons, elle va avoir de plus en plus confiance en elle. Il y a aussi le fait qu'elle devienne une sorcière très puissante, en apprenant et en puisant dans sa force intérieure. Ces pouvoirs de sorcellerie peuvent être une métaphore du fait qu'elle a réussi à puiser sa force intérieure féminine ;
Tara Maclay apparaît à partir de la quatrième saison. Au début, c'est une incarnation de la féminité par son physique, son attitude, mais aussi son côté fragile. Elle évolue aussi au long des saisons pour devenir une femme plus forte et s'émancipe des valeurs patriarcales familiales. Elle assume aussi sa sexualité et son amour ;
Anya Jenkins est présentée comme la féministe brute qui souhaite uniquement faire souffrir les hommes qui font du mal aux femmes. Elle pense que les femmes sont supérieures aux hommes et a du mal avec les relations « humaines » (en sachant que c'était un démon vengeur pendant plusieurs années). Sa rencontre avec Alex lui apprend le pouvoir de l'amour, ce qui l'adoucit ;
Joyce Summers, la mère de Buffy, élève ses filles seule après avoir divorcé. Le père n'apparait que quatre fois dans la série, et n'est qu'un fantasme lors de sa dernière apparition (saison 6, épisode 17). Joyce n'est pas un personnage féministe à proprement parler, mais le poids des charges qui lui incombent en tant que mêre célibataire est révélé après sa mort, lorsque Buffy doit faire face aux difficultés qu'impliquent la prise en charge d'un foyer et la responsabilité de sa sœur cadette.
Le pouvoir féminin exprimé dans la série est donc la force d'évolution, de combat face aux stéréotypes et de trouver sa voie. Cela n'est pas très différent du pouvoir masculin, mais c'était l'une des premières séries diffusées à l'international qui montrait ces évolutions et la liberté totale de la femme.
Pour le romancier Tristan Garcia, qui assume pleinement sa féminité. Pour Matt Roush, de TV Guide, la série tout entière est une allégorie du féminisme.
Féminité et masculinité
Le rôle traditionnel de l'homme en tant que guerrier et celui de la femme en tant que celle qui doit assurer ses arrières est inversé dans cette série, au nom d'une certaine conception de l'égalité des sexes, la femme y devient le sexe fort et l'homme le sexe faible. C'est cette inversion des rôles qui fascine les adolescents, ce qui explique le succès de la série auprès d'eux ; la virilité est ici féminine, la femme y est toute-puissante, elle tue, échafaude des plans retors pour prendre le pouvoir, tandis qu'une partie des personnages masculins sont maladroits, timides et émotifs, fascinés par la puissance de ces femmes, et comptent sur le courage de ces guerrières pour s'en sortir.
Néanmoins, Vivian Sobchak, doyenne de l'UCLA School of Theater, Film and Television, n'est pas d'accord avec ce point, trouvant que la série, même si elle traite principalement de la condition actuelle de la femme, porte également un regard positif sur les hommes, les représentant dans toute leur diversité, avec leurs forces et leurs faiblesses, ce qui permet aux téléspectateurs de s'identifier à eux.
Les premières minutes de la série montrent que l'homme peut être la victime, alors que la jeune femme blonde en apparence fragile, que tout spectateur pense vulnérable, est le prédateur. Le dernier épisode de la série est une réponse à cette première scène. En effet la tirade de Buffy aux Tueuses potentielles explique que le pouvoir qui lui a été accordé vient du bon vouloir d'hommes, ce qui renvoie à l'idée que les hommes ont volé ou se sont approprié un pouvoir qui ne leur appartenait qu'en partie. Buffy pousse les Tueuses potentielles à se révolter et à reprendre ce pouvoir qui leur revient.
La rédemption
Le thème de la rédemption est un thème régulièrement exploité au cours de la série, à tel point que le premier épisode de la dernière saison porte ce titre en version française. Dans les religions, la rédemption est le rachat des pêchés pour la purification de l'âme. En revanche, dans Buffy, ce thème exploite plutôt les remords et la culpabilité des personnages face aux mauvaises actions qu'ils ont commises dans leur passé et les moyens qu'ils mettent en œuvre pour se faire pardonner. Les trois principaux exemples de rédemption à travers la série sont celles respectivement d'Angel, Spike et Willow Rosenberg.
Angel est en effet un vampire doté d'une âme à la suite d'une malédiction, afin d'expier par le remords les crimes qu'il a commis en tant que « méchant » vampire. Dans Buffy, Angel apparaît pour la première fois après avoir effectué sa rédemption. Malheureusement, il redevient Angelus, le versant maléfique d'Angel, après sa première nuit d'amour avec la Tueuse (saison 2). Le vampire récupère son âme et décide de quitter Buffy (saison 3). Ce thème est par la suite encore plus exploité dans la série dérivée Angel dont il est le héros.
Spike est présenté au cours de la saison 2 comme un vampire aux idées maléfiques pour qui la rédemption n'a aucun intérêt. Cependant, au cours de la saison 4, une puce, implantée dans son cerveau par l'Initiative l'empêche de faire du mal à un être humain. Dès lors, sa rédemption commence et se déroule sur les trois dernières saisons de la série, puis également dans Angel, la série dérivée, lors de sa dernière saison. C'est son amour pour Buffy qui lui permet de se repentir une première fois. Mais les deux amants rompent et, désespéré, il quitte Sunnydale pour récupérer son âme (saison 6). Sur l'ensemble de la saison 7, son repentir apparaît comme complet, après être passé notamment par la folie et s'être confronté à Robin Wood, le fils d'une des deux Tueuses qu'il a tuées. Dans le dernier épisode de Buffy, Spike se sacrifie pour sauver le monde, achevant ainsi son parcours de rédemption, avant d'être ressuscité dans la série Angel.
L'évolution de Willow est bien plus complète et se conclut par une rédemption moins complexe que celles des deux vampires. Au cours de la saison 6, la jeune femme tombe en effet dans l'enfer de la dépendance à la magie, comparaison avec la drogue dans le monde réel. Sa guérison débute après que Tara a rompu avec elle et que son attitude irresponsable a failli tuer Dawn. Elle est longue et délicate et Willow doit dire adieu à son amie Amy. La sorcière parvient finalement à redevenir une jeune femme normale qui n'abuse pas de la magie. Néanmoins, elle fait une rechute lors de l'assassinat de Tara et devient l'espace de quelques épisodes Dark Willow. Durant ce laps de temps, elle tue Warren et tente de provoquer la fin du monde. Alex la ramène à la raison juste à temps, mais Willow a du mal à se remettre du meurtre qu'elle a commis. Sa rédemption passe par la culpabilité, l'exil en Angleterre, en compagnie de Giles, par la peur d'affronter ses amis, puis par un retour à la vie normale. Lors de son premier baiser avec Kennedy, la culpabilité de trahir la mémoire de Tara reprend néanmoins le dessus. Là encore c'est l'amour qui permet la rédemption de ce personnage tourmenté. Mais Willow reste à jamais fragile à cause de la magie.
En conclusion, la rédemption est un thème abordé sous trois aspects différents tout au long de la série. Compliquée pour les personnages, cette rédemption est toujours facilitée par la présence de l'amour dans la vie des différents protagonistes en quête du pardon.
L'Autre
Dans l'imaginaire américain, le vampire est souvent une représentation des minorités ethniques, de l'Autre, mais pour Rhonda Wilcox, spécialiste universitaire de la série, Buffy nous démontre que l'Autre c'est nous-mêmes, l'héroïne de la série étant par ailleurs la première à entretenir des relations amoureuses avec des vampires malgré son rôle de Tueuse.
La série démontre aussi comment la présence de l'Autre peut être essentielle dans la vie. Jusqu'à présent, les Tueuses étaient toujours solitaires et n'avaient que des relations professionnelles avec leurs Observateurs. Cela les menait souvent à une mort prématurée. Buffy a des amis, une famille, un Observateur avec qui elle entretient une relation père/fille, des petits amis. Des gens qui souvent lui apportent l'aide physique ou intellectuelle qui pourrait lui manquer pour vaincre. Son entourage est aussi une raison perpétuelle de lutter sans baisser les bras, elle ne se bat pas que pour sauver des inconnus, elle se bat aussi pour permettre à des gens qu'elle aime, qu'elle connaît, de continuer à vivre dans un monde qu'elle voudrait plus paisible. Ses amis sont sa raison de se battre, de survivre.
Comme parfait contre-exemple de cela, il y a les personnages de Kendra et Faith, autres Tueuses apparues dans la série, qui constituent des sortes de miroirs mettant en avant à quel point Buffy est une Tueuse s'éloignant de la figure traditionnelle de ces personnages. Kendra et Faith accentuent la spécificité, le côté unique de Buffy, en forçant le trait sous deux aspects différents, à travers deux figures opposées : si Kendra représente une Tueuse soumise à une autorité et des règles très strictes, au point même, peut-être d'étouffer sa personnalité, Faith représente le rejet de toute forme d'autorité et de toute règle, soit une Tueuse ingérable et incontrôlable, faisant peu de cas de l'autorité ou des ordres des Observateurs. Elles représentent ce que Buffy aurait pu être sans son entourage. Cela prouve donc que finalement, la solitude rituelle qui caractérise les Tueuses depuis la nuit des temps peut se révéler être leur plus grande faiblesse.
Mythes californiens
Boy Tonkin, dans le chapitre de Reading the Vampire Slayer, souligne le parallèle entre le sous-sol californien, théâtre de la subduction de la plaque pacifique sous la plaque nord-américaine et la plaque Juan de Fuca, et la Bouche de l'Enfer située sous la bibliothèque du lycée, portail entre les mondes humain et démoniaque. De même, il note le lien entre la Moisson évoquée dans l'épisode du même nom, censée se produire et les inondations majeures en Californie, qui se produisent elles aussi tous les cent ans. Enfin, Tonkin remarque le rapport entre les attaques d'ours, cougars et meutes de coyotes et les attaques de loup-garous ainsi que la meute dévorant le principal Flutie dans l'épisode Les Hyènes de la série.
DVD et produits dérivés
Buffy contre les vampires a été commercialisée en DVD et a donné naissance à une large gamme de produits, officiels ou non, et notamment une série dérivée, des romans, des comics et des jeux vidéo. Le succès de la série a entraîné la création du terme Buffyverse pour désigner l'univers fictif dans lequel les histoires relatives à Buffy prennent place.
DVD
Série dérivée et projets abandonnés
Après la saison 3 de Buffy contre les vampires, les personnages d'Angel, Cordelia et Wesley quittent Sunnydale pour Los Angeles. La série Angel, créée par Joss Whedon et David Greenwalt, raconte leur histoire. Lors de la cinquième et dernière saison de cette série, les personnages de Spike et Harmony rejoignent également le générique et plusieurs des personnages principaux de la série Buffy font de brèves apparitions dans Angel, notamment Buffy elle-même, Willow, Faith, Oz et Andrew. De son côté, le personnage d'Angel continue lui aussi à apparaître occasionnellement dans Buffy.
Pour pallier la fin de la série principale, plusieurs productions furent envisagées pour poursuivre l'exploitation du Buffyverse, l'univers établi dans la série télévisée. On envisagea par exemple un téléfilm sur le personnage de Spike, l'un des personnages les plus populaires de la série. On pensa également à lancer une série ou un téléfilm focalisé sur le personnage de Rupert Giles, qui se serait appelé Ripper (soit le surnom de Giles utilisé dans ses jeunes années, et qui fait référence au côté sombre du personnage). Enfin, on envisagea de lancer éventuellement un spin-off autour du personnage de Dawn, projet écarté faute à un personnage peu apprécié des fans, ou un spin-off autour du personnage de Faith. Mais dans ce cas précis, c'est l'actrice Eliza Dushku elle-même qui refusa cette idée, préférant se lancer dans d'autres séries et d'autres rôles. Aucun de ces projets, quel que soit leur état d'avancement, n'aboutit sur quelque chose de concret et furent abandonnés les uns après les autres. Joss Whedon, interrogé à ce sujet lors d'un panel au Comic-Con de San Diego en 2011, a indiqué ne plus vouloir y faire référence ou en parler.
Le 21 juillet 2018, Fox 21 Television Studios annonce qu'un spin-off de Buffy contre les vampires est en développement. La nouvelle Tueuse de vampires sera interprétée par une actrice afro-américaine. Il sera écrit en partie par Monica Owusu-Breen et sera basé sur les aventures d'une nouvelle Tueuse. En août 2022, la productrice exécutive Gail Berman a annoncé que la série était mise « en pause » indéfiniment.
Série audio : Slayers : A Buffyverse Story
En septembre 2023, une série audio intitulée Slayers : A Buffyverse Story a été annoncée. Elle sortira le 12 octobre 2023. La série se déroule 20 ans après les événements de la finale de la série et l'histoire est centrée sur le personnage de Spike (James Marsters). Charisma Carpenter, Anthony Head, Juliet Landau, Emma Caulfield, Amber Benson, James C. Leary et Danny Strong reprennent également leur rôle. La série a été écrite par Benson et Christopher Golden et réalisée par Benson, Golden et Kc Wayland.
Comics
Parmi les comics de Buffy contre les vampires, certains sont des réécritures des épisodes de la série ; d'autres approfondissent l'histoire de personnages ; enfin, Buffy contre les vampires, Saison huit et les quatre saisons suivantes sont dans la continuité de la série télévisée, tout comme Angel: After the Fall est dans la continuité d’Angel. Toujours dans cette même continuité, Willow, Spike et Faith sont également mis à l'honneur dans Willow : Wonderland, Spike : Un sombre refuge et Angel & Faith.
Le comic Fray présente les aventures d'une Tueuse du futur. Ce comics exploite le même univers fictionnel dans un contexte futuriste, et une des armes apparues dans cette série, la Faux, réapparaît dans la saison 7 de Buffy.
Chez Dark Horse Comics
2007-2011 : Buffy contre les vampires, Saison huit
2011-2013 : Buffy contre les vampires, Saison neuf
2011-2013 : Angel & Faith
2012-2013 : Spike: A Dark Place
2012-2013 : Willow: Wonderland
2014-2016 : Buffy contre les vampires, Saison dix
2014-2016 : Angel & Faith
2016-2018 : Buffy contre les vampires, Saison onze
2017 : Angel Season Eleven
2018 : Giles Season Eleven
2018 : Buffy contre les vampires, Saison douze
Chez BOOM! Studios
dès 2019 : Buffy contre les vampires Reboot
La série est transposée en 2019, avec les mêmes personnages. Les différences les plus notables sont qu'Anya tient la boutique de magie de la ville ; Jenny Calendar est déjà en couple avec Rupert Giles et possède des pouvoirs magiques de sorcellerie ; Willow a déjà conscience d'être lesbienne et l'assume totalement ; et Joyce Summers partage sa vie avec un certain Eric.
Parution américaine : Buffy the vampire Slayer et Angel
Buffy the Vampire Slayer, Vol.1 High school is hell 28 mai 2019
Angel, Vol.1 Being Human 8 octobre 2019
Buffy the Vampire Slayer, Vol. 2 Once bitten 25 février 2020
Buffy the Vampire Slayer, Vol. 3 From beneath you 23 juin 2020
Angel, Vol.2 City of demons 30 juin 2020
Buffy the Vampire Slayer/Angel, Vol.1 Hellmouth 21 juillet 2020
Buffy the Vampire Slayer, Vol. 4 Ring of fire 12 novembre 2020
Buffy the Vampire Slayer, Vol. 5 The biggest bad 6 avril 2021
Parution française : Buffy contre les vampires
Buffy contre les vampires, Vol.1 L'enfer du lycée 15 janvier 2020
Buffy contre les vampires, Vol.2 Vampire un jour… 12 août 2020
Buffy contre les vampires, Vol.3 En dessous de toi 17 février 2021
Legacy Edition
BOOM! Studios annonce la sortie d'une nouvelle collection, qui regroupe et réédite d'anciens comics Buffy qui ne sont plus disponibles, ou difficilement trouvables. La collection est Buffy The Vampire Slayer: Legacy Edition.
Romans
Parmi les romans et nouvelles de Buffy contre les vampires, on peut noter des novellisations d'épisodes ainsi que des histoires écrites par des personnes non membres de l'équipe de création de la série. Ces histoires ne sont généralement pas considérées comme canoniques et sont supposées se passer dans un monde alternatif, sur le principe des fanfictions.
Projet particulier
En octobre 2007, la femme de lettres Chloé Delaume publie La nuit je suis Buffy Summers, expérimentation littéraire et tentative de livre-jeu créé à partir de l'univers de la série Buffy contre les vampires.
Jeux vidéo
Six jeux vidéo reprennent l'univers de Buffy contre les vampires. Bien que la plupart des acteurs leur aient prêté leurs voix, ces jeux ne sont pas considérés comme faisant partie du canon.
Buffy contre les vampires développé par GameBrains, édité par Fox Interactive et distribué par THQ sur Game Boy Color en 2000.
Buffy contre les vampires développé par The Collective, édité par Fox Interactive et distribué par Electronic Arts sur Xbox en 2002.
Buffy contre les vampires : La Colère de Darkhul développé par Natsume, édité par Fox Interactive et distribué par THQ sur Game Boy Advance en 2003.
Buffy contre les vampires : Chaos Bleeds développé par Eurocom, édité par Fox Interactive et distribué par Vivendi Universal Games sur GameCube, PlayStation 2 et Xbox en 2003.
Buffy contre les vampires : The Quest for Oz développé par Indiagames et édité par Fox Interactive sur téléphone portable en 2004.
Buffy contre les vampires : Sacrifice développé par Beast Studios et édité par 505 Games sur Nintendo DS en 2009.
Jeux de rôle
Un jeu de rôle basé sur la série est sorti en 2002. C'est à cette occasion que Joss Whedon a révélé le nom de famille de Faith, Lehane.
Jeu de société
Buffy the Vampire Slayer - The Game est un jeu de plateau édité par Hasbro et MB en 2000.
Buffy contre les vampires - Menace sur Sunnydale est jeu de plateau édité par Tilsit en 2001.
Buffy the Vampire Slayer - Chess Set est un jeu d’échecs édité par Trademark Toys Ltd en 2001.
Buffy contre les vampires - Action Quizz est un jeu de plateau édité par Tilsit en 2003.
Top Trumps - Buffy the Vampire Slayer est un jeu de cartes édité par Winning Moves en 2003.
Buffy the Vampire Slayer - The Board Game est un jeu de plateau édité par Jasco Games en 2016.
Legendary - Buffy the Vampire Slayer est un jeu de plateau édité par Upper Deck en 2017.
Buffy the Vampire Slayer - The Board Game: Friends & Frenemies est une extension pour le jeu de plateau éditée par Jasco Games en 2018.
Jeux de cartes à collectionner
Le jeu de cartes à jouer Buffy contre les vampires est sorti en 2001. En janvier 2004, Score Entertainment a annoncé qu'il ne possédait plus les droits d'exploitation et donc qu'aucune extension ne verrait le jour.
Accueil
Audiences
Récompenses
La série a gagné de nombreuses récompenses, notamment les Saturn Awards de la meilleure série télévisée en 1998, 2001 et 2002 et de la meilleure actrice de télévision pour Sarah Michelle Gellar en 1999, l'Emmy Award de la meilleure musique originale en 1998 pour les compositions de Christophe Beck, et les SFX Awards de la meilleure série télévisée en 2004 et des meilleurs acteur et actrice de télévision pour les interprétations de James Marsters et Sarah Michelle Gellar en 2002 et 2004.
Impact
Monde universitaire
Buffy a attiré l'intérêt de spécialistes universitaires de la culture populaire dans le cadre de leurs études sur ce sujet et la série a été incluse comme sujet d'étude littéraire et d'analyse. La National Public Radio a décrit Buffy comme étant Bien que n'étant pas pleinement reconnue comme une discipline distincte, le terme de Buffy Studies est communément utilisé parmi les spécialistes universitaires de travaux sur la série.
Mais ces études ont également leurs détracteurs comme l'a noté Jes Battis, auteur de travaux sur la série, remarquant que les études sur Buffy rencontrent . En dépit de cela, la série a entraîné la publication d'une vingtaine de livres et de centaines d'articles étudiant ses thèmes à travers différentes perspectives, et notamment la sociologie, le langage, la psychologie, la philosophie et les études sur le féminisme. En 2012, le webzine Slate a estimé que Buffy était la série télévisée qui avait engendré le plus d'études académiques à son sujet.
Fandom
La popularité de Buffy a conduit à la création de nombreux sites web de fans, de forums de discussions sur la série, de nombreuses fanfictions et même de conventions organisées par des fans et dans lesquelles sont invités des membres du casting et de l'équipe. Pendant toute sa diffusion, la série a été la plus populaire des chaînes The WB et UPN avec une audience constituée en majorité d'adolescents et de 20-29 ans mais incluant également un pourcentage non négligeable de téléspectateurs de 30 ans et plus.
La popularité de la série a donné naissance à toute une industrie de produits dérivés, à la création d'objets à l'effigie de la série et à un magazine spécialisé. L'activité sur les sites web consacrés à la série a été intense sur toute la période de sa diffusion, la série étant par exemple celle ayant généré le plus de trafic Internet et de buzz en 1999, et perdure encore plusieurs années après son arrêt.
Culture populaire
La série se réfère à de nombreux éléments propres au cinéma et à la littérature d'horreur mais fait aussi de nombreux emprunts aux contes de fées et à la science-fiction. Les dialogues entre les personnages comportent souvent des clins d'œil à la culture populaire, la plupart du temps sur un mode humoristique. La culture geek forme même le cœur des dialogues du Trio.
La série est par ailleurs créditée pour avoir créé son propre argot, le , constitué de mot-valises dont une partie fait parfois référence à un élément de la culture populaire. La plupart du temps, le est toutefois un simple mélange ou une association entre deux mots pour en créer un troisième, voire une expression créée de toutes pièces.
À la suite de son succès, la série est à son tour devenue le sujet de parodies et de clins d'œil, notamment dans des émissions télévisées et d'autres séries télévisées, mais aussi dans quelques films, jeux vidéo ou comics<ref>{{Imdb titre|id=0118276|sous-page=trivia|titre=Buffy the Vampire Slayer Connections}}</ref>. Elle est par exemple parodiée dans un épisode de la série Le Loup-garou du campus intitulé Muffy contre les loups-garous (), et un clin d’œil discret dans la même série est fait à l'épisode La Soirée de Sadie Hawkins (une soirée du même nom étant également organisée dans le lycée du protagoniste dont la mère, Sally Dawkins, possède un nom paronymique).
Télévision Buffy a marqué la télévision par sa mythologie complexe et le travail d'écriture fourni par l'équipe de scénaristes au niveau des arcs narratifs. Elle est ainsi devenue une référence culturelle et d'autres séries citent le nom de la Tueuse de Vampire, notamment Farscape et True Blood. Les créateurs des séries Dead Like Me et Doctor Who ont, entre autres, reconnu l'influence de Buffy sur leur travail. Ainsi, Bryan Fuller, créateur de Dead Like Me, a dit que Russell T Davies, producteur de Doctor Who, a quant à lui affirmé que . Buffy a également la série Supernatural, ainsi que les séries Roswell, Smallville et Charmed.
Pour Matt Roush, du magazine TV Guide, la série a élargi le champ narratif habituel grâce à sa mythologie très dense qui oblige le téléspectateur à s'y plonger entièrement pour pouvoir la saisir dans son ensemble, et a en cela inspiré des séries telles que Alias et 24 heures chrono. Et Stephanie Zacharek, du Village Voice, compare la série aux pièces de Shakespeare pour sa et estime qu'elle a été le .
Le magazine Empire place la série en de son classement des 50 meilleures séries télévisées de tous les temps alors que le magazine Entertainment Weekly la place en de son classement des 100 meilleures séries télévisées de tous les temps établi en 2013. La série est également présente dans la liste des 50 meilleures émissions télévisées de tous les temps du magazine TV Guide ainsi que dans celle des 100 meilleures émissions télévisées de tous les temps du Time Magazine.
D'autre part, de nombreux scénaristes de Buffy ont par la suite travaillé sur d'autres séries télévisées. David Fury a ainsi participé à Lost et 24 heures chrono, Steven S. DeKnight a participé à Smallville et Daredevil et a créé Spartacus, Jane Espenson a participé à Battlestar Galactica et à Once Upon a Time, Drew Goddard à Alias et Lost, Doug Petrie aux Experts et à Daredevil, et Marti Noxon à Grey's Anatomy et à Mad Men.
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Articles connexes
Sylvie Allouche
Sandra Laugier
Liens externes
Bibliographie
Denys Corel, Antoine de Froberville et Ronan Toulet, « Buffy the Vampire Slayer » et « Comment on dénature les séries en France : le sort de Buffy », in Les Miroirs Obscurs : Grandes séries américaines d'aujourd'hui, coll., Martin Winckler (dir), Au Diable Vauvert, 2005, et ,
Isabelle Casta, Les Nouvelles Mythologies de la Mort'', Honoré Champion, Collection « Bibliothèque de littérature générale et comparée », Paris, 2007, , 240 p.
Isabelle-Rachel Casta dir., "Buffy, toutes les fables de ta vie", Revue Pardaillan n8, édition La Taupe médite, Luce Roudier ed;, automne 2020, 163 pages,
Teen drama
Série télévisée créée en 1997
Série télévisée disparue en 2003
Série télévisée américaine des années 1990
Série télévisée américaine des années 2000
Série télévisée de The WB
Série télévisée de UPN
Série télévisée de 20th Television
Série télévisée fantastique américaine
Série télévisée d'action
Série télévisée d'horreur
Série télévisée dramatique
Série télévisée féministe
Série télévisée sur le vampirisme
Série télévisée sur l'adolescence
Lycanthrope dans l'art et la culture
Série télévisée se déroulant en Californie
Série télévisée se déroulant dans une ville fictive aux États-Unis
Adaptation d'un film à la télévision
LGBT à la télévision aux États-Unis
Lesbianisme à la télévision
Buffy contre les vampires
Série télévisée sur la fin du monde
Série télévisée sur la sorcellerie
Série télévisée en anglais américain | Buffy contre les vampires () est une série télévisée américaine de 144 épisodes d'environ 43 minutes du genre fantasy urbaine créée par Joss Whedon et diffusée du au sur le réseau The WB, puis du au sur le réseau UPN. |
476 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20des%20%C3%A9pisodes%20de%20Buffy%20contre%20les%20vampires | Liste des épisodes de Buffy contre les vampires | Cette page présente la liste des épisodes de la série télévisée Buffy contre les vampires.
Panorama des saisons
Liste des épisodes
Origine et pilote
(film) Buffy, tueuse de vampires (Buffy the Vampire Slayer) alias Bichette la terreur
Pilote non diffusé (alias The Unaired Buffy pilot)- 30 minutes
Première saison (1997)
Bienvenue à Sunnydale, partie 1 (Welcome to the Hellmouth)
Bienvenue à Sunnydale, partie 2 (The Harvest)
Sortilèges (Witch)
Le Chouchou du prof (Teacher's Pet)
Un premier rendez-vous manqué (Never Kill a Boy on the First Date)
Les Hyènes (the pack)
Alias Angelus (Angel)
Moloch (I Robot, You Jane)
La Marionnette (The Puppet Show)
Billy (Nightmares)
Portée disparue (Out of Mind, Out of Sight)
Le Manuscrit (Prophecy Girl)
Deuxième saison (1997-1998)
La Métamorphose de Buffy (When She Was Bad)
Le Puzzle (Some Assembly Required)
Attaque à Sunnydale (School Hard)
La Momie inca (Inca Mummy Girl)
Dévotion (Reptile Boy)
Halloween (Halloween)
Mensonge (Lie to Me)
La Face cachée (The Dark Age)
Kendra, partie 1 (What's My Line? - Part 1)
Kendra, partie 2 (What's My Line? - Part 2)
Le Fiancé (Ted)
Œufs surprises (Bad Eggs)
Innocence, partie 1 (Surprise)
Innocence, partie 2 (Innocence)
Pleine Lune (Phases)
Un charme déroutant (Bewitched, Bothered and Bewildered)
La Boule de Thésulah (Passion)
Réminiscences (Killed By Death)
La Soirée de Sadie Hawkins (I Only Have Eyes for You)
Les Hommes-Poissons (Go Fish)
Acathla, partie 1 (Becoming - Part 1)
Acathla, partie 2 (Becoming - Part 2)
Troisième saison (1998-1999)
Anne (Anne)
Le Masque de Cordolfo (Dead Man's Party)
La Nouvelle Petite Sœur (Faith, Hope & Trick)
Les Belles et les Bêtes (Beauty and the Beasts)
Le Bal de fin d'année (Homecoming)
Effet chocolat (Band Candy)
Révélations (Revelations)
Amours contrariés (Lover's Walk)
Meilleurs Vœux de Cordelia (The Wish)
Le Soleil de Noël (Amends)
Intolérance (Gingerbread)
Sans défense (Helpless)
Le Zéro pointé (The Zeppo)
El Eliminati (Bad Girls)
Au-dessus des lois (Consequences)
Les Deux Visages (Doppelgangland)
Trahison (Enemies)
Voix intérieures (Earshot)
La Boîte de Gavrock (Choices)
Les Chiens de l'enfer (The Prom)
La Cérémonie, partie 1 (Graduation Day - Part 1)
La Cérémonie, partie 2 (Graduation Day - Part 2)
Quatrième saison (1999-2000)
Disparitions sur le campus (The Freshman)
Cohabitation difficile (Living Conditions)
Désillusions (The Harsh Light of Day)
Le Démon d'Halloween (Fear, Itself)
Breuvage du diable (Beer Bad)
Cœur de loup-garou (Wild at Heart)
Intrigues en sous-sol (The Initiative)
L'Esprit vengeur (Pangs)
Le Mariage de Buffy (Something Blue)
Un silence de mort (Hush)
La Fin du monde (Doomed)
314 (A New Man)
Piégée (The I in Team)
Stress (Goodbye Iowa)
Une revenante, partie 1 (This Year's Girl)
Une revenante, partie 2 (Who Are You?)
Superstar (Superstar)
La Maison hantée (Where the Wild Things Are)
Un amour de pleine lune (New Moon Rising)
Facteur Yoko (The Yoko Factor)
Phase finale (Primeval)
Cauchemar (Restless)
Cinquième saison (2000-2001)
Buffy contre Dracula (Buffy vs Dracula)
Jalousies (Real Me)
Le Double (The Replacement)
Quand Spike s'en mêle (Out of My Mind)
Sœurs ennemies (No Place Like Home)
Les Liens du sang (Family)
La Faille (Fool for Love)
Incantation (Shadow)
Météorite (Listening to Fear)
Par amour (Into the Woods)
Triangle (Triangle)
L'Inspection (Checkpoint)
La Clé (Blood Ties)
La Déclaration (Crush)
Chagrin d'amour (I Was Made to Love You)
Orphelines (The Body)
Pour toujours (Forever)
La Quête (Intervention)
Magie noire (Tough Love)
La Spirale (Spiral)
Sans espoir (The Weight of the World)
L'Apocalypse (The Gift)
Sixième saison (2001-2002)
Chaos, partie 1 (Bargaining - Part 1)
Chaos, partie 2 (Bargaining - Part 2)
Résurrection (Afterlife)
La Tête sous l'eau (Flooded)
Tous contre Buffy (Life Serial)
Baiser mortel (All The Way)
Que le spectacle commence ! (Once More, With Feeling)
Tabula rasa (Tabula Rasa)
Écarts de conduite (Smashed)
Dépendance (Wrecked)
La Femme invisible (Gone)
Fast Food (DoubleMeat Palace)
Esclave des sens (Dead Things)
Sans issue (Older and Far Away)
La roue tourne (As You Were)
La Corde au cou (Hell's Bells)
À la dérive (Normal Again)
Entropie (Entropy)
Rouge passion (Seeing Red)
Les Foudres de la vengeance (Villains)
Toute la peine du monde, partie 1 (Two To Go)
Toute la peine du monde, partie 2 (Grave)
Septième saison (2002-2003)
Rédemption (Lessons)
Démons intérieurs (Beneath You)
Vice versa (Same Time, Same Place)
La Prédiction (Help)
Crise d'identité (Selfless)
Folles de lui (Him)
Connivences (Conversations with Dead People)
Ça a commencé (Sleeper)
Le Sceau de Danzalthar (Never Leave Me)
L'Aube du dernier jour (Bring On The Night)
Exercice de style (Showtime)
La Relève (Potential)
Duel (The Killer In Me)
Rendez-vous dangereux (First Date)
Retour aux sources (Get It Done)
Sous influence (Storyteller)
Un lourd passé (Lies My Parents Told Me)
L'Armée des ombres (Dirty Girls)
La Fronde (Empty Places)
Contre-attaque (Touched)
La Fin des temps, partie 1 (End Of Days)
La Fin des temps, partie 2 (Chosen)
Liste des épisodes en comics
Huitième saison (2007-2011)
Parution Américaine
Numéro #1 : Un long retour au bercail, Partie 1, écrit par Joss Whedon, illustré par Georges Jeanty, 14 mars 2007
Numéro #2 : Un long retour au bercail, Partie 2 écrit par Joss Whedon, illustré par Georges Jeanty, 4 avril 2007
Numéro #3 : Un long retour au bercail, Partie 3 écrit par Joss Whedon, illustré par Georges Jeanty, 2 mai 2007
Numéro #4 : Un long retour au bercail, Partie 4 écrit par Joss Whedon, illustré par Georges Jeanty, 6 juin 2007
Numéro #5 : The Chain écrit par Joss Whedon, illustré par Paul Lee, 1 août 2007
Numéro #6 : No Future For You, Part 1 écrit par Brian K. Vaughan, illustré par Georges Jeanty, 8 septembre 2007
Numéro #7 : No Future For You, Part 2 écrit par Brian K. Vaughan, illustré par Georges Jeanty, 3 octobre 2007
Numéro #8 : No Future For You, Part 3 écrit par Brian K. Vaughan, illustré par Georges Jeanty, 7 novembre 2007
Numéro #9 : No Future For You, Part 4 écrit par Brian K. Vaughan, illustré par Georges Jeanty, 5 décembre 2007
Numéro #10 : Anywhere but Here écrit par Joss Whedon, illustré par Cliff Richards, 2 janvier 2008
Numéro #11 : A Beautiful Sunset écrit par Joss Whedon, illustré par Georges Jeanty, 6 février 2008
Numéro #12 : Wolves at the Gate, Part 1 écrit par Drew Goddard, illustré par Georges Jeanty, 5 mars 2008
Numéro #13 : Wolves at the Gate, Part 2 écrit par Drew Goddard, illustré par Georges Jeanty, 2 avril 2008
Numéro #14 : Wolves at the Gate, Part 3 écrit par Drew Goddard, illustré par Georges Jeanty, 7 mai 2008
Numéro #15 : Wolves at the Gate, Part 4 écrit par Drew Goddard, illustré par Georges Jeanty, 4 juin 2008
Numéro #16 : Time of your Life, Part 1 écrit par Joss Whedon, illustré par Karl Moline, 2 juillet 2008
Numéro #17 : Time of your Life, Part 2 écrit par Joss Whedon, illustré par Karl Moline, 6 août 2008
Numéro #18 : Time of your Life, Part 3 écrit par Joss Whedon, illustré par Karl Moline, 3 septembre 2008
Numéro #19 : Time of your Life, Part 4 écrit par Joss Whedon, illustré par Karl Moline, 26 novembre 2008
Numéro #20 : After These Messages... We'll Be Right Back! écrit par Joss Whedon, illustré par Georges Jeanty et Eric Wight, 17 décembre 2008
Numéro #21 : Harmonic Divergence écrit par Jane Espenson, illustré par Georges Jeanty, 7 janvier 2009
Numéro #22 : Swell écrit par Steven S. Deknight, illustré par Georges Jeanty, 4 février 2009
Numéro #23 : Predators and Prey écrit par Drew Z. Greenberg, illustré par Georges Jeanty, 4 mars 2009
Numéro #24 : Safe écrit par Jim Krueger, illustré par Cliff Richards, avril 2009
Numéro #25 : Living doll écrit par Doug Petrie, illustré par Georges Jeanty, 6 mai 2009
Hors-Série : Tales of the Vampires écrit par Becky Cloonan, illustré par Vasilis Lolos, 3 juin 2009
Numéro #26 : Retreat, Part 1 écrit par Jane Espenson, illustré par Georges Jeanty, juillet 2009
Numéro #27 : Retreat, Part 2 écrit par Jane Espenson, illustré par Georges Jeanty, 5 août 2009
Numéro #28 : Retreat, Part 3 écrit par Jane Espenson, illustré par Georges Jeanty, 2 septembre 2009
Numéro #29 : Retreat, Part 4 écrit par Jane Espenson, illustré par Georges Jeanty, 7 octobre 2009
Numéro #30 : Retreat, Part 5 écrit par Jane Espenson, illustré par Georges Jeanty, 4 novembre 2009
Hors-Série : Willow écrit par Joss Whedon, illustré par Karl Moline, 23 décembre 2009
Numéro #31 : Turbulence écrit par Joss Whedon, illustré par Georges Jeanty, 13 janvier 2010
Numéro #32 : Twilight, Part 1 écrit par Brad Meltzer, illustré par Georges Jeanty, 3 février 2010
Numéro #33 : Twilight, Part 2 écrit par Brad Meltzer, illustré par Georges Jeanty, 3 mars 2010
Numéro #34 : Twilight, Part 3 écrit par Brad Meltzer, illustré par Georges Jeanty, 7 avril 2010
Numéro #35 : Twilight, Part 4 écrit par Brad Meltzer, illustré par Georges Jeanty, 5 mai 2010
Hors-Série : Riley écrit par Jane Espenson, illustré par Karl Moline, 18 août 2010
Numéro #36 : Last Gleaming, Part 1 écrit par Joss Whedon, illustré par Georges Jeanty, septembre 2010
Numéro #37 : Last Gleaming, Part 2 écrit par Joss Whedon, illustré par Georges Jeanty, octobre 2010
Numéro #38 : Last Gleaming, Part 3 écrit par Joss Whedon, illustré par Georges Jeanty, novembre 2010
Numéro #39 : Last Gleaming, Part 4 écrit par Joss Whedon, illustré par Georges Jeanty, décembre 2010
Numéro #40 : Last Gleaming, Part 5 écrit par Joss Whedon, illustré par Georges Jeanty, janvier 2011
Parution française
Tome #1 : Un long retour au bercail 9 juillet 2008 (contient les numéros 1 à 5)
Tome #2 : Pas d'avenir pour toi ! 24 septembre 2008 (contient les numéros 6 à 10)
Tome #3 : Les loups sont à nos portes 18 février 2009 (contient les numéros 11 à 15)
Tome #4 : Autre temps, autre tueuse 24 juin 2009 (contient les numéros 16 à 20)
Tome #5 : Les Prédateurs 18 novembre 2009 (contient les numéros 21 à 25)
Tome #6 : Retraite 9 juin 2010 (contient les numéros 26 à 30)
Tome #7 : Crépuscule 10 novembre 2010 (contient les numéros 31 à 35)
Tome #8 : La Dernière Lueur 18 mai 2011 (contient les numéros 36 à 40)
Neuvième saison (2011-2013)
Parution Américaine
Numéro #1 : Freefall, Part 1 : 14 septembre 2011
Numéro #2 : Freefall, Part 2 : 12 octobre 2011
Numéro #3 : Freefall, Part 3 : 9 novembre 2011
Numéro #4 : Freefall, Part 4 : 14 décembre 2011
Numéro #5 : Slayer, Interrupted : 11 janvier 2012
Numéro #6 : On Your Own, Part 1 : 8 février 2012
Numéro #7 : On Your Own, Part 2 : 14 mars 2012
Numéro #8 : Apart Of Me, Part 1 : 11 avril 2012
Numéro #9 : Apart Of Me, Part 2 : 9 mai 2012
Numéro #10 : Apart Of Me, Part 3 : 13 juin 2012
Numéro #11 : Guarded, Part 1 : 11 juillet 2012
Numéro #12 : Guarded, Part 2 : 8 août 2012
Numéro #13 : Guarded, Part 3 : 12 septembre 2012
Numéro #14 : Billy the Vampire Slayer, Part 1 : 10 octobre 2012
Numéro #15 : Billy the Vampire Slayer, Part 2 : 14 novembre 2012
Numéro #16 : Welcome To The Team, Part 1 : 12 décembre 2012
Numéro #17 : Welcome To The Team, Part 2 : 9 janvier 2013
Numéro #18 : Welcome To The Team, Part 3 : 13 février 2013
Numéro #19 : Welcome To The Team, Part 4 : 13 mars 2013
Numéro #20 : The Watcher : 10 avril 2013
Numéro #21 : The Core, Part 1 : 8 mai 2013
Numéro #22 : The Core, Part 2 : 12 juin 2013
Numéro #23 : The Core, Part 3 : 10 juillet 2013
Numéro #24 : The Core, Part 4 : août 2013
Numéro #25 : The Core, Part 5 : septembre 2013
Parution française
Tome #1 : ''Chute libre 9 mai 2012 (contient les numéros 1 à 5)
Tome #2 : Toute seule 5 décembre 2012 (contient les numéros 6 à 10)
Tome #3 : Protection 5 juin 2013 (contient les numéros 11 à 15)
Tome #4 : Bienvenue dans l'équipe 6 novembre 2013 (contient les numéros 16 à 20)
Tome #5 : Le Noyau 4 juin 2014 (contient les numéros 21 à 25)
Dixième saison (2014-2016)
La saison 10 débute en , se déroulant 6 mois après les événements de la saison 9.
Parution américaine
Numéro #1 : New Rules, Part 1 : mars 2014
Numéro #2 : New Rules, Part 2 : avril 2014
Numéro #3 : New Rules, Part 3 : mai 2014
Numéro #4 : New Rules, Part 4 : avril 2014
Numéro #5 : New Rules, Part 5 : juillet 2014
Numéro #6 : I Wish, Part 1 : août 2014
Numéro #7 : I Wish, Part 2 : septembre 2014
Numéro #8 : Return To Sunnydale, Part 1 : octobre 2014
Numéro #9 : Return To Sunnydale, Part 2 : novembre 2014
Numéro #10 : Day Off/Harmony In My Head : décembre 2014
Numéro #11 : Loves Dares You, Part 1 : janvier 2015
Numéro #12 : Loves Dares You, Part 2 : février 2015
Numéro #13 : Loves Dares You, Part 3 : mars 2015
Numéro #14 : Relationship Status: Complicated, Part 1 : avril 2015
Numéro #15 : Relationship Status: Complicated, Conclusion : mai 2015
Numéro #16 : Old Demons, Part 1 : juin 2015
Numéro #17 : Old Demons, Part 2 : juillet 2015
Numéro #18 : Old Demons, Part 3 : août 2015
Numéro #19 : Freaky Giles Day : septembre 2015
Numéro #20 : Triggers : octobre 2015
Numéro #21 : Pieces on the Ground, Part 1 : novembre 2015
Numéro #22 : Pieces on the Ground, Part 2 : décembre 2015
Numéro #23 : Pieces on the Ground, Part 3 : janvier 2016
Numéro #24 : Pieces on the Ground, Part 4 : février 2016
Numéro #25 : Pieces on the Ground, Part 5 : mars 2016
Numéro #26 : Own It, Part 1 : avril 2016
Numéro #27 : Own It, Part 2 : mai 2016
Numéro #28 : Own It, Part 3 : juin 2016
Numéro #29 : Own It, Part 4 : juillet 2016
Numéro #30 : Own It, Part 5 : août 2016
Parution française
Tome #1 : Nouvelle règles 7 janvier 2015 (contient les numéros 1 à 5)
Tome #2 : Le prix des souhaits 9 juin 2015 (contient les numéros 6 à 10)
Tome #3 : Quand l'amour vous met au défi 24 février 2016 (contient les numéros 11 à 15)
Tome #4 : Vieux Démons : 6 juillet 2016 (contient les numéros 16 à 20)
Tome #5 : Repose en pièces : 15 mars 2017 (contient les numéros 21 à 25)
Tome #6 : Savoir se prendre en main : 23 août 2017 (contient les numéros 26 à 30)
Onzième saison (2016-2017)
Parution Américaine
Numéro #1 : The Spread of their Evil : novembre 2016
Numéro #2 : In Time of Crisis : décembre 2016
Numéro #3 : A House Divided : janvier 2017
Numéro #4 : Desperate Times : février 2017
Numéro #5 : Desperate Measures : mars 2017
Numéro #6 : Back to the Wall : avril 2017
Numéro #7 : Disempowered : mai 2017
Numéro #8 : Ordinary People : juin 2017
Numéro #9 : The Great Escape : juillet 2017
Numéro #10 : Crimes Against Nature : août 2017
Numéro #11 : Revelations : septembre 2017
Numéro #12 : One girl in all the World : octobre 2017
Parution française
Aucune date prévue à ce jour
Douzième saison (2018)
Cette saison est la dernière et se concentre sur le futur avec le retour notamment de la Tueuse du futur : Fray.
Parution américaine
Numéro #1 : The Reckoning, Part 1 : juin 2018
Voir aussi
Articles connexes
Buffy contre les vampires''
Personnages de Buffy contre les vampires
Chronologie de la série Buffy contre les vampires
Liste des épisodes d'Angel
Lien externe
Résumé des épisodes de Buffy contre les vampires
Notes et références
Notes
Références
Buffy
Buffy contre les vampires | Cette page présente la liste des épisodes de la série télévisée Buffy contre les vampires. |
477 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Bengali | Bengali | Le bengali ou bangla (, ) est une langue indo-iranienne (sous-branche indo-aryenne) de la famille des langues indo-européennes. Avec l'assamais, il s'agit de la plus orientale des langues indo-européennes.
Originaire de la région du Bengale à l’Est du sous-continent indien, première langue parlée au Bangladesh (en 2011, 76 % de la population l'ayant comme langue maternelle), soit 106 millions de locuteurs ainsi que 13,8 % en tant que seconde langue, soit 19 millions de locuteurs, pour un total de 126 millions de locuteurs) et parlée en Inde, environ 94 millions de locuteurs langue maternelle, soit environ 200 millions de locuteurs langue maternelle dans le monde en 2011, le bengali est la langue nationale du Bangladesh et langue officielle dans les États indiens du Bengale-Occidental, Tripura et certains districts d’Assam. En outre, il est parlé par d'importantes communautés en Amérique du Nord, Europe, Moyen-Orient, Sud-Est asiatique.
C'est la langue maternelle d’environ 200 millions de locuteurs ( ou rang au niveau mondial).
La langue bengalie dérive du prakrit magadhi, une forme vernaculaire de l’ancien sanskrit, comme d'autres langues dont les plus proches sont l’assamais et l’oriya. Le bengali s’est développé en 1000-1200 ap. J.-C. Une grande partie de son vocabulaire a été empruntée au sanskrit, tout en recevant un apport lexical arabo-persan important. Il a influencé un grand nombre de langues tibéto-birmanes du nord-est de l'Inde, en particulier le metei qui lui a emprunté son écriture.
Il est noté dans un semi-syllabaire qui lui est propre, dérivé de la brahmi et très proche de la devanagari, dont il respecte les principes généraux ; son tracé est cependant plus anguleux.
Le bengali par sa grande diversité de variantes régionales constitue un continuum linguistique.
Le 21 février 1952, plusieurs personnes furent tuées lors d'une manifestation pour la langue bengalie. Pour cette raison en 1999, l’UNESCO décide de commémorer tous les 21 février la Journée internationale de la langue maternelle.
Les représentants les plus connus du bengali sont le lauréat du prix Nobel de littérature Rabindranath Tagore et l'écrivain cinéaste Satyajit Ray.
Famille et origine
Comme les autres langues indo-aryennes, sous-groupe langues indiques orientales, le bengali résulte des langues indiques moyennes de l’Est du sous-continent indien.
avant 500 ap. J.-C. : attestées de la région :
prakrit
magadhi
maïthili
en 500 ap. J.-C.:Elles évoluèrent avec la langue de Buddha enardhamagadhi (« semi-magadhi »).
juste avant 1000 ap. J.-C. :l’ardhamagadhi, comme pour tous les autres prakrit au Nord du sous-continent indien, commença à fonder ce qui était appelé le groupe apabhramsa.
Le groupe de langues apabhramsa locales de l’est du sous continent, apabhramsa abahatta aussi appelé : purvi, avahatta, s’est subdivisé en variantes régionales à l’époque, qui furent à leur tour à l’origine de 3 groupes aujourd’hui : le groupe bihari, le groupe oriya, et le groupe bengali-assamais.Certains arguent que les points de divergences ont eu lieu beaucoup plus tôt—même avant 500- mais la langue n’était pas stable et fixée : différentes variétés coexistaient et les auteurs écrivaient souvent dans plusieurs de ces langues. Par exemple, il semble que le prakrit magadhi ait évolué en apabhramsa abahatta autour du , en concurrence avec le bengali pendant un certain temps.
Subdivisions historiques
L’histoire du bengali est généralement subdivisée en 3 périodes :
Vieux bengali (900/1000_1400) — textes : Charyapada, plus vieux texte littéraire, donc preuve écrite du bengali, recueil de 47 chants religieux d’auteurs divers, qui étaient déjà écrits en 1000 ap. J.-C.;émergence des pronoms : Ami, tumi, etc.; flexions verbales : -ila, -iba, etc. Groupe oriya juste avant cette période (800_1300).
Bengali moyen (1400–1800) — textes principaux de cette période, œuvres littéraires aux thèmes religieux: Srikrishnakirtan de Chandidas;élision du mot-final son ô ; développement des verbes composés; influence du perse.Plusieurs universitaires subdivisent cette période plus en détail en période moyenne précoce et en période moyenne tardive.
Nouveau bengali (depuis 1800) — raccourcissement des verbes et des pronoms, parmi les autres modifications(par ex. tahar → tar "son"/"sa"; koriyachhilô → korechhilo il/elle a fait).
Histoire
Durement touchée par l'invasion musulmane (fin du ), la culture sanskrite du Bengale se réfugie dans le nord du Bihar, à Mithila, non loin de la frontière du Népal. C'est ici que fleurit dans un milieu de brahmanes la poésie en langue bengalie, représentée par , le premier grand poète en langue bengalie.
Moyenne période et début de la nouvelle période
Historiquement proche du pâli, le bengali était de plus en plus influencé par le sanskrit durant l’époque du bengali moyen (ère Chaitanya 1486 - 1534), et aussi durant la Renaissance du Bengale 1775- 1941, commencement du nouveau bengali. Parmi les langues indo-européennes sur le sous-continent indien, le bengali et le marathi maintiennent une large base de vocabulaire sanskrit tandis- que l’hindi et les autres langues telles que panjabi, sindhi et gujarati sont plus influencées par l’arabe et le persan.
, le siècle des grammaires
Jusqu’au , personne n’avait encore essayé de documenter la grammaire du bengali. Le premier dictionnaire/grammaire bengali écrit Vocabolario em idioma Bengalla, e Portuguez dividido em duas partesé, le fut par le missionnaire portugais Manoel da Assumpção entre 1734 et 1742 durant son service au Bhawal. Nathaniel Brassey Halhed, un grammairien britannique, écrivit une grammaire moderne du bengali (A Grammar of the Bengal Language, 1778) qui utilisait une typographie bengali d’impression pour la première fois.
, le siècle des réformes et de la systématisation
Au la langue fut généralement systématisée par :
Raja Ram Mohan Roy, le grand réformateur du bengali, qui écrivit aussi une grammaire, Grammar of the Bengali Language (1832).
Ishwar Chandra Vidyasagar, qui écrivit le Sadhu Bangla, où fut découvert tardivement Barna-Parichaya, un texte qui encore aujourd’hui joue un grand rôle dans l’enseignement du bengali aux écoliers.
Durant cette période, la forme Choltibhasha, utilisant des flexions simplifiées et d'autres modifications, émergea du Shadhubhasha (ancienne forme) comme la forme de choix pour le bengali écrit.
Époque contemporaine
Avec une longue et riche tradition littéraire, le bengali unit une région culturellement multiple. En 1951–52, au Pakistan oriental (aujourd’hui le Bangladesh) , naît le Mouvement pour la Langue Bengali (Bhasha Andolon) au sein de la population animée, par la forte conscience d’appartenance linguistique. Bien que le bengali fût parlé par la majorité des populations de ce Pakistan oriental, l’ourdou avait été décrété comme la seule langue nationale . Le , protestataires étudiants et militants manifestaient pour maintenir l’écriture du bengali dans son alpha-syllabaire propre et pour obtenir sa reconnaissance comme langue d’État, lorsque police et militaires ouvrirent le feu à l’université de Dhaka. Trois jeunes étudiants et plusieurs autres personnes furent tués. Ce jour est depuis resté Journée du Mouvement pour la Langue au Bangladesh, puis plus tard en 1999, l’UNESCO décide de commémorer tous les 21 février comme Journée internationale de la langue maternelle.
Distribution géographique
Le bengali est originaire de la région orientale du sous-continent indien connu sous l’appellation Bengale, qui comprend le Bangladesh, l’Inde pour partie avec les états suivants : Bengale-Occidental, partiellement le Tripura, et 3 districts de celui d’Assam, formant ce qui est communément appelé la vallée de Barak :
Cachar
Karimganj
Hailakandi
Il est encore minoritairement parlé dans les États indiens Jharkhand et sur les îles Andaman-et-Nicobar.En outre il est parlé par d'importantes communautés aux
Sud-Est asiatique : Malaisie, Népal, Singapour, Australie, Birmanie ;
Moyen-Orient : Arabie saoudite, Émirats arabes unis ;
Europe : Royaume-Uni, France ;
Amérique du Nord : États-Unis.
Statut officiel
Le bengali est la langue officielle et nationale du Bangladesh et l’une des 23 langues officielles reconnues par l'Inde. C’est la langue officielle des États : Bengale-Occidental, et Tripura. Cette langue couvre une aire de carrés, dans le golfe du Bengale et périphérie. C’est aussi une langue coofficielles pour l’État d’Assam C’est une langue majeure dans le territoire de l’Union indienne Îles Andaman-et-Nicobar. Les hymnes nationaux de l’Inde et du Bangladesh furent tous deux écrits par le prix Nobel bengali Rabindranath Tagore.
Depuis 1987 et la loi Bangla Bhasha Procholon Ain, tous les dossiers et correspondances, lois, procédures judiciaires et autres actions en justice doivent être rédigés en bengali dans tous les tribunaux, bureaux gouvernementaux ou semi-gouvernementaux et institutions autonomes du Bangladesh.
En 2009, les représentants élus du Bangladesh et du Bengale-Occidental ont demandé ensemble que la langue bengalie devienne une langue officielle de l’Organisation des Nations unies.
Écrit, parlé et variantes régionales
Le bengali parlé présente une grande variété de variantes régionales, constituant un continuum linguistique, à l’origine d’une diglossie entre la langue écrite et la langue parlée. La majorité des Bengalis est capable de communiquer dans plus d’une variété—bien souvent, les locuteurs parlent couramment le cholitobhasha (bengali parlé standard) et une ou plusieurs autres variantes régionales.
Ainsi l’assamais standard, l’oriya et le bengali, qui sont considérés comme quasi mutuellement intelligible, possèdent chacun des variantes régionales qui conservent une ressemblance impressionnante avec une ou plusieurs variantes régionales de l’une des deux autres langues.
Les principales différences du bengali proviennent des causes suivantes.
Continuum linguistique et diglossie
Du continuum linguistique ont émergé 2 types de langues écrites, impliquant des syntaxes et des vocabulaires différents et formant une diglossie:
Shadhubhasha (সাধু shadhu = 'chaste' ou 'sage'; ভাষা bhasha = 'langue') était la langue écrite avec des flexions verbales longues et un vocabulaire (তৎসম tôtshôm) plus proche du Sanskrit. Des chants tels que l’hymne national indien Jana Gana Mana (de Rabindranath Tagore) ou le chant national Vande Mataram (de Bankim Chandra Chattopadhyay) ont été composés en Shadhubhasha. Cependant, l’utilisation du Shadhubhasha dans la langue écrite moderne est négligeable, sauf intention délibérée d’obtenir certains effets.
Choltibhasha (চলতিভাষা) ou Cholitobhasha (চলিত cholito = courant), connu par les linguistes comme Manno Cholit Bangla (bengali parlé standard), est un bengali écrit présentant une prépondérance d’idiomes familiers et de formes verbales courtes. Standard pour le bengali écrit, il sert maintenant à la plupart des écrits. Il est devenu à la mode au tournant du , lancé par les écrits Peary Chand Mitra (Alaler Gharer Dulal, 1857), Pramatha Chowdhury (Sabujpatra, 1914) et par les derniers écrits de Rabindranath Tagore.
Il est formé par une base de variantes régionales du sud ouest (Rarh), notamment par la variante régionale parlée de la région de Shantipur. Elle se situe dans le district indien, de Nadia, Bengale-Occidental à la frontière du Bangladesh et non loin de la ville de Kolkata (ensuite nommée Calcutta par les Britanniques), centre culturel du Bengale durant la standardisation du bengali à la fin du .Il est souvent fait référence à cette forme de bengali sous les appellations « standard de Nadia » ou Shantipuri bangla.
C’est ce bengali parlé standard : choltibhasha (চলতিভাষা) ou cholitobhasha, qui est aujourd’hui accepté comme une forme standard aussi bien au Bengale-Occidental qu’au Bangladesh.
Le Sud-Est du Bengale-Occidental, Kolkata inclus, parle le bengali parlé standard, au contraire des autres zones, où est parlé le « bengali ».
Comme le bengali est un continuum linguistique, les variations des variantes régionales du bengali seront mineures ou très différentes, voire pas compréhensibles. La majorité au Bangladesh parle des variantes notablement différentes du bengali parlé standard.
Différence d’usage
Dans certains cas, des locuteurs du bengali standard au Bengale-Occidental utiliseront un mot différent de ceux parlant bengali standard au Bangladesh, même si chacun de ces mots provient du bengali. Par exemple, (sel) à l’ouest correspond à à l’est.
Différence de tradition culturelles et religieuses
Même dans le bengali parlé standard, les musulmans et les hindous utilisent des mots différents. Du fait de traditions culturelles et religieuses, les hindous et les musulmans utilisent respectivement des mots dérivés du sanskrit et du lexique arabo-persan Quelques exemples :
bonjour : nômoshkar (S) correspond à assalamualaikum/slamalikum (A)
invitation : nimontron/nimontonno (S) correspond à daoat (A)
eau : jol (S) correspond à pani (S)
père : baba (P) correspond à abbu/abba (A)
(S = dérivé du sanskrit, P= dérivé du persan, A = dérivé de l’arabe)
Système d’écriture
Le système d’écriture du bengali n’est pas un système d’écriture alphabétique (comme l’alphabet latin), mais un abugida ou un alphasyllabaire, c'est-à-dire que ses graphèmes représentent une syllabe de base, formée d'une consonne et d'une voyelle inhérente. C’est une variante de l’écriture Nagari orientale utilisée à travers le Bangladesh et l’Est indien (Assam, Bengale-Occidental et le Mithila région du Bihar). L’écriture Nagari orientale semble avoir évolué d’une écriture Brahmique modifiée autour de 1000 ap. J.-C. et est similaire à l’alphasyllabaire devanagari utilisé pour le sanskrit et plusieurs autres langues modernes indiques (par ex. hindi, marâthî et nepâlî). L’écriture bengalie est très proche historiquement de l’écriture assamaise, l’écriture oriya (bien que cette proximité ne soit pas très évidente en apparence) et du mithilakshar (l’écriture originelle de la langue maïthili).
L’écriture bengali est une écriture cursive. Il n’y a pas de distinction bicamérale, c'est-à-dire entre des majuscules et des minuscules, il n'y a qu'une seule forme de lettre et non deux, c’est donc une écriture monocamérale.
On écrit de gauche à droite.
Les mots sont séparés par des espaces.
Comme pour le devanagari, l’écriture bengalie a une barre horizontale continue qui lie chaque caractère entre eux par leurs sommets.
La voyelle par défaut de l'abugida ou de l'alphasyllabaire bengali est généralement une voyelle postérieure :
soit par exemple মত "opinion"
soit ), par exemple মন "esprit".
variante possible comme une voyelle plus ouverte, la voyelle postérieure .
Pour représenter emphatiquement une consonne sans sa voyelle par défaut, un diacritique spécial, appelé hôshonto (্) (cf. langue arabe sukūn), peut être ajouté en dessous du graphème consonantique de base (par exemple ম্ ). Ce diacritique n’est pas communément employé cependant, et sert principalement comme guide de prononciation. La nature alphasyllabaire du bengali n’est pas régulière. Souvent les syllabes consonantiques finale, qui ne portent pas de voyelle par défaut ne sont pas marquées par le hôshonto (par exemple le final ন dans মন ou le median ম dans গামলা ). La représentation des autres voyelles associées que la voyelle par défaut peut être réalisée par une grande variété de voyelles diacritiques allographes au- dessus, en- dessous, avant, après, ou même autour du graphème de base, afin de former ces syllabes omniprésentes, appelées ligatures. Ces allographes dépendants sont appelés kars (matras en hindi). Par exemple, le graphème মি représente la syllabe /mi/, constituée de la consonne et de la voyelle , où est représenté comme l’allographe diacritique ি (appelé i-kar), qui est placé au début du graphème. Ainsi en est-il des graphèmes মা , মী , মু , মূ , মৃ , মে /, মৈ , মো and মৌ représentant la consonne combinée avec les sept autres voyelles et les deux diphtongues. Ainsi l’écriture bengalie permet de représenter :
neuf voyelles et deux diphthongues
et autres modificateurs.
Comme l’écriture bengalie est un abugida ou un alphasyllabaire, il existe deux possibilités de représenter les voyelles en bengali :
la forme indépendante, qui fait partie de la base même de l’écriture, afin de représenter une voyelle isolée
la forme dépendante, forme abrégée, dite allographe (cf explications ci-dessus).
Afin de représenter une voyelle isolée, par exemple en début de mot devant une ou plusieurs consonnes ou dans certains cas après certaines consonnes, on utilisera la forme indépendante. Par exemple, dans মই « échelle » et dans ইলিশ « poisson Hilsa », la forme indépendante de la voyelle ই est utilisée (cf. la forme dépendante ি).
En plus du hôshonto, trois autres diacritiques sont habituellement utilisés en bengali. Ce sont les diacritiques superposés chôndrobindu (ঁ) :
une unité suprasegmentale pour la nasalisation des voyelles (comme dans চাঁদ "lune")
l’onushshôr postérieur (ং) indiquant la consonne occlusive nasale vélaire voisée (comme dans বাংলা "Bengali")
le bishôrgo postérieur (ঃ) indiquant la consonne fricative glottale sourde (comme dans উঃ! "aïe!") ou la gémination des consonnes consécutives (comme dans দুঃখ "peine, chagrin").
Les consonnes combinées bengalies (যুক্তব্যঞ্জন juktobênjon en bengali) sont habituellement réalisées par des ligatures (যুক্তাক্ষর juktakkhor), où la première consonne est mise au-dessus ou à gauche de celle qui la suit immédiatement. Dans ces ligatures, la forme des consonnes est souvent simplifiée et parfois même déformée au-delà de toute reconnaissance. Dans l’écriture bengalie, il y a environ de ce type notant des consonnes combinées. Bien qu’il existe quelques formules visuelles pour construire certaines de ces ligatures, la plupart d’entre elles doivent être apprises. Récemment, afin de faciliter l’apprentissage des jeunes écoliers, des efforts ont été faits par les institutions scolaires dans les deux régions principales bengalophones (Bengale-Occidental et Bangladesh) pour amoindrir la nature opaque de nombreuses consonnes combinées, et il en résulte que les textes en bengali moderne commencent à contenir de plus en plus de forme graphiques « transparentes » pour les consonnes groupées, au sein desquelles la consonne constituante est apparente à la lecture dans la forme graphique. Cependant, puisque ce changement n’est pas étendu à toute la zone bengalophone et n’est pas suivi uniformément par le reste de la littérature imprimée bengalie, aujourd’hui les écoliers devraient apprendre à reconnaître les deux formes : les nouvelles « transparentes » et les anciennes « opaques ».
Les marques de ponctuation du bengali, à l’exception de la barre verticale daŗi (|), l’équivalent bengali d’un point, ont été adoptées de celles des écritures occidentales pour un usage similaire.
Tandis que dans les écritures occidentales (latine, cyrillique, etc.) les lettres sont alignées sur une ligne inférieure invisible, les lettres bengalis s’accrochent à une barre horizontale visible appelée matra (à ne pas confondre avec sa signification matra en hindi, qui signifie la forme dépendante des voyelles hindis). La présence et l’absence de matra peut être importante. Par exemple, la lettre ত et le chiffre ৩ « 3 » ne sont différenciables que par la présence ou respectivement l’absence de matra, comme pour les consonnes groupées ত্র et la voyelle indépendante এ . L’écriture se base aussi sur les concepts de largeur et de hauteur des caractères (l’espace vertical entre matra visible et ligne inférieure invisible).
Il n’y a pas encore de norme uniforme de classement des graphèmes bengalis. Des experts, en Inde, comme au Bangladesh, travaillent actuellement afin de résoudre ce problème.
Transparence orthographique
L’écriture bengalie a en général une orthographe transparente, c'est-à-dire dans la plupart des cas, le bengali s’écrit comme il se prononce, il y a correspondance entre les sons (phonèmes) et les lettres (graphèmes) du bengali. Cependant des inconsistances graphème-phonème apparaissent dans certains cas.
Les principales sont les suivantes (Pour une liste détaillée de ces inconsistances, voir l’article Alphasyllabaire bengali.).
Plusieurs lettres pour transcrire le même son
Malgré quelques modifications au , le système orthographique bengali reste fondé sur celui du sanskrit, ce qui ne rend pas compte des sons émergeant du langage parlé. Par exemple, il y a trois graphèmes de base (শ, ষ et স) pour la consonne fricative post-alvéolaire sourde . Identiquement, il existe deux graphèmes (জ et য) pour la consonne affriquée post-alvéolaire voisée . De plus, le graphème qui était prononcé et écrit comme la consonne nasale rétroflexe ণ est prononcée maintenant comme une consonne alvéolaire sans que l’orthographe ne reflète ce changement.
Consonnes combinées
De nombreuses consonnes combinées transcrivent des sons différents de leurs combinaisons de consonnes. Par exemple, la combinaison des consonnes ক্ et ষ est réalisée graphiquement par ক্ষ et est prononcée , , ou même . Exemples : রুক্ষ "rude", ক্ষতি "perte" ou ক্ষমতা "pouvoir"), selon la position de la combinaison dans le mot.
Voyelle inhérente
Une consonne qui n’est pas accompagnée d’une voyelle dépendante est suivie de la voyelle inhérente qui se prononce, selon les cas, [o] ou [ɔ] ou n’est pas prononcée. Bien que quelques règles permettent parfois de deviner quelle prononciation est la bonne (par exemple, c’est [o] pour la voyelle inhérente d’une consonne conjointe en fin de mot), il faut généralement l’apprendre par cœur.
En outre, la voyelle ও se prononce également [o], ce qui fait que ce son peut être représenté soit par ও, soit par la voyelle inhérente. De plus, deux consonnes consécutives à l’oral peuvent être représentées par une combinaison de consonnes ou deux consonnes l’une après l’autre (et dans ce cas, la première n’a pas de voyelle inhérente). Cependant, dans ce cas, la morphologie permet parfois de savoir qu’il ne faut pas utiliser de consonne conjointe.
Autres utilisations
L’écriture bengalie, avec quelques petites modifications, est utilisée aussi pour écrire l’assamais. Le meitei, une langue tibéto-birmane utilisée dans l’État indien Manipur, est écrite dans l’alphasylalbaire bengali depuis des siècles, malgré la récente résurgence de l’écriture Meitei Mayek (un abugida meitei). L’écriture bengalie a été adoptée pour écrire le sylheti, remplaçant la vieille écriture sylheti Nagori.
Romanisation
Plusieurs conventions existent pour romaniser les langues indiques, dont le bengali. Celles-ci utilisent l’"Alphabet International pour la Translittération du Sanskrit " ou IAST (basé sur les diacritiques), "Translittération des langues indiennes" ou ITRANS (alphabets de majuscules d'utilisations convenus pour les claviers ASCII), et le Système de romanisation de la bibliothèque nationale de Calcutta.
Pour la romanisation du bangla, il faut distinguer la translittération de la transcription. La translittération est orthographique (l’orthographe originelle peut être retrouvée), tandis que la transcription est phonétique (la prononciation peut être reproduite). Ainsi pour le bangla, la translittération et la transcription seront différente, comme l’anglais ne possédait pas les sons du bangla et que la prononciation ne reflète pas complètement l’orthographe.
Phonologie
Pour chaque phonème, la prononciation (API), le caractère bengali et la romanisation (ISO 15919) sont indiqués.
Voyelles
Voyelles nasalisées
Consonnes
Numération
La numération bengalie est un système de numération décimal.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
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Articles connexes
linguistique
liste de langues
langues par famille
langues indo-européennes
langues indo-iraniennes
langues indo-aryennes
langues par zone géographique
langues en Inde
Écritures indiennes et informatique
Littérature bengalie
Liens externes
La langue bengalie (données linguistiques et bibliographie)
Dictionnaire gratuit bengali-français-bengali (Auteur Patrick Jouannès)
Inventaire de langues
Langue indique orientale
Langue ayant des voyelles nasales
Langue officielle
Langue au Bangladesh
Langue en Inde
Langue au Bengale-Occidental
Langue au Tripura
Langue en Assam
Langue dans les îles Andaman-et-Nicobar
Langue au Jharkhand
Langue au Mizoram
Langue au Meghalaya | Le bengali ou bangla (, ) est une langue indo-iranienne (sous-branche indo-aryenne) de la famille des langues indo-européennes. Avec l'assamais, il s'agit de la plus orientale des langues indo-européennes. |
478 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Boris%20Karloff | Boris Karloff | Boris Karloff est un acteur britannique, né le à Dulwich (près de Londres) et mort le à Midhurst (Sussex).
Il est principalement connu pour avoir été la plus célèbre incarnation du monstre de Frankenstein dans le cinéma fantastique américain.
Biographie
Origines
Boris Karloff naît sous le nom d'état civil de William Henry Pratt : il est le dernier-né de la famille, après sept garçons et une fille ; son père travaille à l'administration consulaire de l'Inde anglaise. Ses parents meurent lorsqu'il est enfant et il est élevé par sa fratrie. Il est aussi le petit-neveu d’Anna Leonowens, préceptrice des enfants du roi de Siam
Carrière
Émigré au Canada, comme ouvrier agricole, Boris Karloff met du temps à percer à l'écran. À partir de 1916, il commence à faire de la figuration et entame finalement sa carrière à partir de 1919. En 1931, il finit par se faire remarquer en jouant dans Le Code criminel d'Howard Hawks. C'est cette même année que James Whale et le maquilleur Jack Pierce inventent le masque de Frankenstein qui collera à Karloff toute sa vie.
Boris Karloff devint ainsi le célèbre acteur de films d'épouvante et fantastiques américains. Il joua dans de nombreux films, et c'est donc le rôle de la créature de Frankenstein qui le rend célèbre en 1931, dans le film du même nom réalisé par James Whale et dans lequel il n'est pourtant mentionné au générique que par un point d'interrogation. Qu'importe : le public adore.
Acteur définitivement marqué par ce personnage hors normes auquel un visage anguleux et sévère convenait parfaitement, presque toute sa carrière sera consacrée aux personnages inquiétants, parfois dotés de pouvoirs surnaturels ou maléfiques. Dans cette perspective, il interprétera un nombre impressionnant de docteurs et professeurs aux pratiques bien peu conventionnelles.
Il incarna le monstre de Frankenstein dans deux suites, La Fiancée de Frankenstein (1935) et Le Fils de Frankenstein (1939) et retourna à plusieurs reprises au thème de Frankenstein, d'abord dans La Maison de Frankenstein (1944) où il interpréta un rôle de savant fou tout en donnant la réplique à Glenn Strange qui avait repris le rôle de la créature et, plus tard, dans la série B Frankenstein contre l'Homme Invisible (1958) où il joue cette fois le personnage du docteur Frankenstein.
Il se fit aussi remarquer par ses talents d'acteur dramatique, notamment au théâtre dans la pièce Arsenic et Vieilles Dentelles de Joseph Kesselring. Il retrouve dans les années 1950 un certain succès avec le rôle du colonel March, sur le grand écran puis à la télévision. Un de ses derniers rôles, en 1966, fut celui d'une grand-mère excentrique (Mother Muffin) dans la série Annie, agent très spécial aux côtés de Robert Vaughn (Napoléon Solo) et Stefanie Powers. Cette même année, il joua également le rôle du Maharadjah de Karapur () dans l'épisode 2 de la deuxième saison des Mystères de l'Ouest (La Nuit du Cobra d'Or).
Il tourna dans environ qui, à l'en croire, ne lui ont apporté que peu de satisfactions en tant que comédien.
Il est représenté deux fois sur le , son étoile pour le cinéma se trouvant au sur Vine street, celle pour la télévision au 6664 Hollywood Boulevard.
Vie privée
Boris Karloff s'est marié cinq fois : en 1912 avec Olive de Wilton (actrice), en 1920 avec Montana Laurena Williams (musicienne), en 1924 avec Helene Vivian Soulee (danseuse), en 1930 avec Dorothy Stein (libraire) et en 1946 avec Evelyn Hope Helmore (éditrice de scénarios).
Filmographie
Année 1919
1919 : Par amour (The Lightning Raider) de George B. Seitz
1919 : The Masked Rider d' Aubrey M. Kennedy : un Mexicain au saloon
1919 : Sa Majesté Douglas (His Majesty, the American) de Joseph Henabery : l'espion
1919 : The Prince and Betty, de Robert Thornby : rôle indéterminé
Années 1920
1920 : L'Argent et l'honneur (The Deadlier Sex) de Robert Thornby : Jules Borney
1920 : Le Courage de Marge (The Courage of Marge O'Doone) de David Smith : Tavish
1920 : Le Dernier des Mohicans () de Clarence Brown et Maurice Tourneur : un Indien
1921 : The Hope Diamond Mystery de Stuart Paton : le prêtre de de Kama-Sita / Dakar
1921 : L'Inexorable (Without Benefit of Clergy) de James Young : Ahmed Khan
1921 : Le Mystérieux cambrioleur (Cheated Hearts) d'Hobart Henley : Nei Hamid
1921 : Au bord du gouffre (The Cave Girl) de Joseph Franz : Baptiste
1922 : Nan of the North de Duke Worne : rôle indéterminé
1922 : The Infidel de James Young : le Nabob
1922 : The Man from Downing Street d'Edward José : le maharajah Jehan
1922 : The Altar Stairs de Lambert Hillyer : Hugo
1922 : The Woman Conquers de Tom Forman : Raoul Maris
1922 : Omar the Tentmaker de James Young : l'imam Mowaffak
1923 : The Gentleman from America d'Edward Sedgwick : petit rôle
1923 : The Prisoner de Jack Conway : le prince Kapolski
1924 : de Bruce M. Mitchell : le hors-la-loi
1924 : de Jacques Jaccard
1924 : de Bruce M. Mitchell : Tony Garcia
1925 : de Tom Buckingham : Pietro Castillano
1925 : d'Hugo Ballin : Diego
1925 : Nuits parisiennes (Parisian Nights) d'Alfred Santell : Pierre
1925 : de Ralph Ince : Cabraza
1925 : La Frontière humaine (Never the Twain Shall Meet), de Maurice Tourneur : petit rôle
1925 : de Francis Ford
1926 : de Curt Rehfeld : l'aiguiseur de ciseaux
1926 : Le Signal dans la nuit de Lynn Reynolds et Clifford Smith : un voleur
1926 : L'Honneur de son fils (Her Honor, the Governor) de Chester Withey : Snipe Collins
1926 : de James Young : le magnétiseur
1926 : : Dave Sinclair
1926 : de Lewis H. Moomaw : Blackie Blanchette
1926 : Le Corsaire masqué (The Eagle of the Sea), de Frank Lloyd : un pirate
1926 : de F. Richard Jones : Masher du salon de danse
1926 : de James Patrick Hogan : Gaspard
1926 : Vaincre ou mourir () de James Cruze : un garde sarrasin
1926 : de Dimitri Buchowetzki : Bit
1927 : Quelle averse ! d'Edward F. Cline : Crook
1927 : d'Allen Dale : Pavel
1927 : Tarzan and the Golden Lion de J. P. McGowan : Owaza
1927 : The Meddlin' Stranger, de Richard Thorpe : Al Meggs
1927 : de William Bertram : Ramon
1927 : d'Edward F. Cline : le chef des conspirateurs
1927 : Two Arabian Knights de Lewis Milestone : le commissaire de bord
1927 : de George Fitzmaurice : Fleming
1928 : de John G. Blystone : le propriétaire du café
1928 : de Ray Taylor : le truand
1928 : Vultures of the Sea, de Richard Thorpe : Grouchy
1928 : de Frank S. Mattison : Maurice Kent
1929 : de Herbert Blaché et Henry MacRae : Pug Doran
1929 : The Fatal Warning, de Richard Thorpe : Mullins
1929 : de Duke Worne : Boris
1929 : de Scott Pembroke : Cecil
1929 : de Duke Worne
1929 : de Harry S. Webb : Jules Gregg
1929 : Behind That Curtain d'Irving Cummings : le valet de Beetham
1929 : The King of the Kongo, de Richard Thorpe : Scarface Macklin
1929 : Le Spectre vert (The Unholy Night) de Lionel Barrymore : Abdul, l'avocat
Années 1930
Années 1940
Cinéma
Années 1950
Cinéma
Télévision
1951 : Tales of Tomorrow (série)
1954-1956 : Les Aventures du Colonel March : le colonel Perceval March (série, 21 épisodes)
1955 : A Connecticut Yankee : le roi Arthur
Théâtre
1950 : Peter Pan, comédie musicale, musique Leonard Bernstein avec Jean Arthur
Années 1960
Cinéma
Télévision
Années 1970
Filmographie posthume
Hommage
(101383) Karloff, astéroïde nommé en son nom
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
Noël Simsolo, Boris Karloff (Anthologie du cinéma , L'Avant-scène du Cinéma, Paris, ,
Jean-Pierre Avedon, 100 ans et plus de cinéma fantastique et de science-fiction (Karloff Boris, p.526), éditions Rouge Profond, 2013 (ISBN978-2-915083-56-9)
Liens externes
Nom de scène
Acteur anglais
Acteur anglais de doublage
Acteur ayant incarné la créature de Frankenstein
Acteur ayant incarné le docteur Frankenstein
Acteur ayant incarné le docteur Jekyll et M. Hyde
Acteur ayant incarné le Grinch
Acteur ayant incarné le roi Arthur
Acteur ayant incarné Raspoutine
Naissance en novembre 1887
Naissance à Dulwich
Décès en février 1969
Décès dans le Sussex de l'Ouest
Décès à 81 ans
Personnalité britannique incinérée
Personnalité inhumée au Royaume-Uni
Étudiant du King's College de Londres
Hollywood Walk of Fame | Boris Karloff est un acteur britannique, né le à Dulwich (près de Londres) et mort le à Midhurst (Sussex). |
479 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Bembidion | Bembidion | est un genre d'insectes coléoptères prédateurs de la famille des carabidés, dont les adultes ont pour proies principalement des pucerons, des diptères et des larves de coléoptères sur les grandes cultures et les cultures légumières.
Espèces rencontrées en Europe
Selon :
Bembidion crassicorne Putzeys, 1872
Bembidion humerale Sturm, 1825
Bembidion quadrimaculatum (Linnaeus, 1761)
Bembidion quadripustulatum Audinet-Serville, 1821
Liens externes
Notes et références
Genre de Coléoptères (nom scientifique)
Trechinae
Coléoptère décrit en 1802
Taxon décrit par Pierre-André Latreille | est un genre d'insectes coléoptères prédateurs de la famille des carabidés, dont les adultes ont pour proies principalement des pucerons, des diptères et des larves de coléoptères sur les grandes cultures et les cultures légumières. |
484 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Bahre%C3%AFn | Bahreïn | , en forme longue , est un petit État insulaire d'Arabie, situé près de la côte ouest du golfe Persique, au Moyen-Orient. L'île de Bahreïn, qui est reliée à l'Arabie saoudite par la chaussée du roi Fahd vers l'ouest, constitue l'essentiel de son territoire. L'Iran se situe à environ au nord et le golfe de Bahreïn sépare l'île de la péninsule du Qatar au sud-est. En 2010, la population bahreïnienne est estimée à , dont plus de expatriés (soit 54 % de la population).
Bahreïn a été l'un des lieux emblématiques de la civilisation antique de Dilmun, avant de tomber sous les dominations successives des empires parthe et sassanide. La région est convertie à l'islam en 628, ce qui en fait l'un des premiers pays musulmans. Après une période de domination par les Arabes, Bahreïn est occupé par les Portugais en 1521, avant d'être conquise par le Chah Abbas de l'Empire perse des Séfévides en 1602. En 1783, la tribu arabe Bani Utbah, venue du centre de la péninsule Arabique, s'empare de l'île et le pays est depuis dirigé par la famille royale Al Khalifa. À la fin du , Bahreïn devient un protectorat britannique, et ce n'est qu'en 1971, à la suite du retrait britannique de la région à la fin des années 1960, que Bahreïn déclare son indépendance. Le pays se constitue en royaume sous l'impulsion de l'émir Hamed ben Issa al-Khalifa, qui devient le roi Hamed II. Le système politique est une monarchie.
À partir du début de l'année 2011, le pays a connu des manifestations soutenues et répétées inspirées par les mouvements du Printemps arabe, principalement menées par la population de confession chiite (plus de 65 % de la population) et très vite rejointes par toutes les couches de la population : sunnites, riches, pauvres, hommes, femmes, adolescents. Mais l'enfermement du régime dans une répression de plus en plus sévère entraîne une escalade dans la violence de part et d'autre, avec le développement de groupes armés à l'action de plus en plus élaborée d'un côté, et une fermeture des options démocratiques toujours plus grande de l'autre.
En 2021, le pays a un indice de développement humain très élevé (alors classé du monde) et est reconnu par la Banque mondiale pour son économie à haut revenu (). Bahreïn est membre de l'Organisation des Nations unies, de l'Organisation mondiale du commerce, de la Ligue arabe, du Mouvement des non-alignés, de l'Organisation de la coopération islamique et est l'un des membres-fondateurs du Conseil de coopération du Golfe.
Le pétrole a été découvert à Bahreïn en 1932, pour la première fois sur la côte ouest du golfe. Depuis la fin du , le pays cherche à diversifier son économie, en investissant dans les secteurs bancaires et touristiques. La capitale, Manama, accueille de nombreuses structures financières, comme le Bahrain World Trade Center et le Bahrain Financial Harbour. Le Qal'at al-Bahreïn (site de l'ancienne capitale de la civilisation antique de Dilmun) et le patrimoine perlier de Bahreïn ont été classés parmi les sites du patrimoine mondial de l'UNESCO en 2005 et 2012 respectivement. Le Grand Prix automobile de Bahreïn se déroule sur le circuit international de Sakhir, dans le centre du pays.
Étymologie
En arabe, est la forme double de (« mer ») ; ainsi, signifie « les deux mers », bien que les deux mers dont il est question sont encore à ce jour sujettes à controverse. Le terme apparaît cinq fois dans le Coran, mais il ne fait pas référence à l'île actuelle (à l'origine connue des Arabes sous le nom d’) : il désigne plutôt les oasis d'Al-Qatif et de Hadjar, en actuelle Arabie saoudite. L'époque de l'utilisation de ce terme pour parler des îles d’ reste incertaine, mais ce serait probablement après le .
Aujourd'hui, les « deux mers » de Bahreïn peuvent faire référence :
aux baies situées à l'est et à l'ouest de l'île ;
aux mers du Nord et du Sud de l'île ;
à l'eau salée de la mer et à l'eau douce des sources souterraines du territoire. En plus des puits dispersés dans le pays, la mer du nord compte de quelques endroits où l'eau douce émerge sur les plages d'eau salée, phénomène remarqué par les visiteurs du pays depuis l'Antiquité.
Jusqu'à la fin du Moyen Âge, « Bahreïn » ( en anglais) faisait référence à une région historique beaucoup plus importante que le territoire national actuel, incluant Al-Ahsa, Al-Qatif (aujourd'hui rattachées à la province orientale de l'Arabie saoudite) et les îles d’ (Bahreïn actuel). La région s'étirait depuis Bassorah en Irak, jusqu'au détroit d'Ormuz à Oman et s'appelait alors province de Bahreïn ().
Géographie
Bahreïn est un archipel de trente-trois îles, généralement plat et aride du golfe Persique, situé à l'est de l'Arabie saoudite. Il consiste en une large plaine désertique qui compte en son centre le point le plus élevé du pays, culminant à : ( ; littéralement « la montagne de fumée »). Le pays totalise , mais en raison d'une volonté humaine d'expansion sur la mer (toujours en développement), le territoire compte aujourd'hui un peu plus de . L'archipel est composé de trente-trois îles, mais le programme intensif visant à créer des terre-pleins habitables sur la mer a considérablement modifié le nombre originel d'îles : en 2008, le pays en comptait plus de 84.
Bahreïn n'a comme frontière terrestre qu'une île artificielle non nommée, qui est partagée avec l’Arabie saoudite. L’État possède une côte littorale de . Il revendique également les eaux territoriales sur () ainsi que () de zone contigüe. L'île principale est reliée au continent arabique (Arabie saoudite) par la chaussée du roi Fahd (). Un autre pont reliant le pays au Qatar est en cours de construction sous le nom pont de l'Amitié (). Les îles les plus importantes de Bahreïn sont l'île de Bahreïn, l'île de Muharraq, Umm an Nasan et Sitra. Le pays bénéficie d'hivers doux, mais subit des étés très chauds et particulièrement humides. Les ressources naturelles de Bahreïn sont principalement énergétiques avec le pétrole et le gaz naturel, mais la pêche est également une activité majeure, ainsi que la récolte des perles.
Le désert représente 92 % du territoire, et les terres arables sont en voie de disparition avec moins de 2,8 %. La désertification est un enjeu environnemental majeur à Bahreïn en raison de la dégradation des zones cultivables déjà limitées et des zones côtières (urbanisation des littoraux, dégâts sur les récifs de coraux, pollution de la flore aquatique et nombreux rejets pétroliers). Le pays est également touché par des périodes de sécheresse ainsi que des tempêtes de sable et doit faire face au problème de la salinisation de l'eau de source du territoire due à l'utilisation de techniques agricoles intensives.
Climat
Bahreïn possède un climat aride et enregistre deux saisons : un été extrêmement chaud, et un hiver relativement doux. Pendant les mois d'été, d'avril à octobre, les températures avoisinent en moyenne l'après-midi ; l'hiver, de novembre à mars, elles descendent entre 10 et . Les mers autour de Bahreïn sont peu profondes et chauffent rapidement en été, produisant une grande humidité, principalement la nuit. Les températures estivales peuvent parfois atteindre , et l'humidité ambiante rend la saison très inconfortable sans climatisation. De plus, un vent chaud et sec venu du sud, appelé , souffle périodiquement à travers le Sud du pays jusqu'à Manama en été. Les pluies sont rares et se produisent l'hiver, avec un maximum enregistré à , et, en présence de pluie ou non, l'humidité dépasse souvent les 90 %. Le () est un vent hivernal venu du nord-ouest amenant de l'air humide sur les îles. Quelle que soit la saison, les températures sont globalement uniformes sur l'ensemble de l'archipel.
Histoire
Le protectorat britannique du à 1971
Les Britanniques sont présents à Bahreïn et dans le reste du golfe dès le . Mais des rivalités importantes existent entre les différentes tribus du golfe (notamment entre celles de Mascate, de Bahreïn et du Koweït, et l’expansion des Wahhabites). Ces tensions poussent les Britanniques à intervenir pour maintenir la paix et la sécurité de la route des Indes. C'est ce contexte que les Britanniques mettent en place divers traités de paix pour pacifier la région. Ainsi, nous retrouvons deux traités majeurs, celui de 1820 et celui de paix perpétuelle, qui est signé en 1853. Mais le cheikh de Bahreïn ne signe pas ce traité de paix perpétuelle avec les Britanniques et conclut un traité avec la Perse en 1860, pour asseoir son pouvoir sur les autres tribus. La Grande-Bretagne voit dans cet agissement une contrainte à ses intérêts et intervient militairement à Bahreïn pour forcer le cheikh de Bahreïn à signer un traité de paix perpétuelle avec elle en mai 1861. En plus de ce nouveau traité, plusieurs conditions sont posées au cheikh : celui-ci doit reconnaître les traités déjà signés entre la Grande-Bretagne et ses prédécesseurs, il peut recevoir l’aide militaire de la Grande-Bretagne, en échange de quoi il s’engage à ne pas faire la guerre, et enfin la Grande-Bretagne bénéficiera de liens commerciaux particuliers avec Bahreïn. Ce traité est complété par un autre en 1880, dans lequel il est indiqué que les cheikhs de Bahreïn (celui présent et ceux à venir) ne peuvent nouer de liens avec d’autres États, sans l’accord de la Grande-Bretagne.
En plus des rivalités avec les pays alentour et les conditions posées par la Grande-Bretagne, Bahreïn doit également régler des conflits de pouvoir internes à la famille Al Khalifa. Cette dynastie a été fondée par le cheikh Ahmad Ibn Muhammad Al-Khalifa en 1783, après avoir chassé les Perses présents sur son territoire du . Un système avec un double souverain est alors mis en place et dure jusqu'en 1869, ce qui renforce les querelles familiales.
Entre-temps, les Al Khalifa occupent le Qatar de 1766 à 1867, ce qui provoque des ripostes entre les Qataris et les Barheïniens. En 1869, les Britanniques nomment le cheikh Isa Ibn Ali al-Khalifa au pouvoir, afin de mettre un terme aux discordes familiales et également pour rétablir l'ordre avec le Qatar. Celui-ci s’appuie sur les Britanniques pour garantir son autorité face aux Perses et aux Ottomans. Un nouveau traité est signé en 1880, pour asseoir davantage la mainmise de la Grande-Bretagne sur la politique internationale de Bahreïn.
En 1956, à la suite de la crise du canal de Suez, les Britanniques renforcent leurs forces armées dans le Golfe, et notamment à Bahreïn. Mais prétextant des difficultés économiques, ils choisissent finalement de se retirer en 1971. Le 15 août 1971, Bahreïn proclame son indépendance. La proclamation de l’indépendance de Bahreïn entraîne l’abolition des traités signés avec la Grande-Bretagne, mais les liens d’amitié subsistent entre les deux États.
Politique
Monarchie
Bahreïn est une monarchie constitutionnelle, dirigée par le roi Hamed ben Issa Al Khalifa. L'« émirat » de Bahreïn a modifié son nom en « royaume » en 2002, mais sans changement concret. L'Assemblée nationale est composée de deux chambres, celle du Conseil des représentants (Majlis Al-Nuwab), la chambre basse, et celle du Conseil consultatif (Majlis Al-Shura), la chambre haute, dotées de chacune, depuis la proclamation de la nouvelle Constitution par le roi Hamad Al Khalifa le .
La découverte du pétrole dans l'Entre-deux-guerres apporta la modernisation à Bahreïn et augmenta son influence politique mondiale, doublant l'intérêt qu'avait la Grande-Bretagne pour l'île.
En 1973, l'émir Sheikh Issa ben Salmane Al Khalifa () fonde ses réformes sur une constitution. Celle-ci soulignait le caractère héréditaire de la domination du clan et créait une assemblée nationale de , dont 30 étaient élus et 14 nommés. Cette assemblée fut dissoute en 1975, après qu’un décret relatif à la sécurité nationale et violant les droits individuels fut la source d’intenses débats. Cette assemblée fut restaurée quand Hamed ben Issa Al Khalifa prit le pouvoir après son père.
Droits de l'homme
Les réformes politiques et les progrès sur les questions des droits de l'homme représentaient une avancée prudente pour le royaume de Bahreïn. Ceux-ci sont matérialisés par l'adoption d'une « charte nationale », en février 2001, prévoyant la restauration des institutions et en particulier, celle du Parlement. En outre, le 14 février 2002, un décret royal concrétise la création du parlement, qui est désormais bicaméral, grâce à un amendement de la constitution ; et permet dans le même temps, d'accorder le droit de vote et d'éligibilité aux femmes.
Cependant, Amnesty International a visité le pays fin octobre 2010 et entrepris des recherches sur place dans le but de . La délégation a rencontré des représentants du gouvernement ainsi que des détenus, leurs familles et leurs avocats. Après des troubles en partie violents, en août et septembre 2010, des centaines de personnes ont été emprisonnées. Parmi ces individus, 23 partisans de l’opposition politique ont été retenus dans une prison secrète et affirment avoir été torturés. Bien que les prisonniers aient déposé plainte pour torture devant la justice, les autorités n’ont mené aucune enquête sur ces allégations. Les informations à ce sujet ont été restreintes, l’accès aux prévenus ainsi qu’à leurs avocats a été rendu difficile. Les sites web, les lettres d'infos et autres médias d’opposition ont été interdits. Le droit de réunion a été limité et les organisations des droits de l’homme ont été muselées. Amnesty International exige du gouvernement de Bahreïn de mettre un terme immédiat à la torture et de ne faire recours en aucun cas à la force et à la violence à l’encontre des protestations pacifiques.
En 2014, les députés avaient condamné toutes les violations des droits de l'homme et ont appelé à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les prisonniers de conscience, des militants politiques, des journalistes, des défenseurs des droits de l'homme et des manifestants pacifiques. Le Parlement avait exprimé sa profonde préoccupation au traitement donné par les autorités bahreïniennes à Nabil Rajab et à d'autres défenseurs des droits de l'homme.
En 2017, les arrestations arbitraires, harcèlements et tortures se sont multipliés à Bahreïn selon un rapport d’Amnesty international.
Le 13 septembre 2020, Kameel Juma Hasan a été condamné à cinq ans de prison dans un procès de 39 accusés, qui, tous citoyens chiites, reflétaient une discrimination dans le système de justice pénale du gouvernement sunnite. En janvier 2020, Amnesty International avait reçu des informations crédibles dans lesquelles Kameel avait été contraint de signer des «aveux» préparés par les interrogateurs après avoir été battu et contraint de se tenir debout pendant longtemps. Récemment, il a occupé le centre de réforme et de réadaptation pour mineurs de Dry Dock. Il a été accusé de plus de 20 poursuites distinctes fondées sur des manifestations contre la monarchie bahreïnite. Il semblait avoir été pris pour cible parce que sa mère Najah Ahmed Yusuf, qui a été arbitrairement détenue de 2017 à 2019, a parlé de ses abus dans le centre de détention.
Le , trois prisonniers politiques bahreïnis avaient fait appel à Lewis Hamilton pour qu'il l'aide à dénoncer les violations présumées des droits de l'homme à Bahreïn.
Selon le rapport d'enquête d'Amnesty International, un religieux chiite Cheikh Zuhair Jasim Abbas a été arrêté et s'est vu refuser tout contact avec sa famille depuis fin . En outre, il a souffert de torture et d'autres mauvais traitements au cours des cinq derniers mois. Il n'a reçu de l'eau que deux fois par jour et battu avec des tuyaux.
Le , Lewis Hamilton a attiré l’attention sur le problème des droits de l'homme à Bahreïn : cet État détourne l’attention de ce problème grâce (entre autres) à des événements sportifs de ce genre.
Le , cent soixante-six prisonniers ont été libérés de la prison de Jaw. Les détenus poursuivraient leurs peines sous surveillance électronique. Cependant, trois personnes ont été infectées dans la prison. Des dizaines de prisonniers seraient contaminés et blâmeraient la surpopulation carcérale.
Le 30 juillet 2021, seize organisations internationales de défense des droits de l'homme, inclus Amnesty International et l'Institut des droits et de la démocratie bahreïnienne (BIRD) ont appelé Bahreïn à la libération immédiate d'Abdeljalil Al-Singace, qui est en détention depuis dix ans et le , il a poursuivi la grève de la faim. En outre, il souffrait de maladies chroniques et a été soumis à une «négligence médicale prolongée». Il a été arrêté conspirer contre le régime après avoir participé à des manifestations antigouvernementales en 2011.
Le 4 août 2021, Justine Benin, député de la Guadeloupe, a interrogé le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, sur son engagement à assurer le respect de la dignité humaine et de la liberté politique à Bahreïn. Elle a attiré l'attention sur le manque croissant de respect des droits de l'homme à Bahreïn et la répression par les autorités de tous les chiffres de l'opposition. En outre, plusieurs parlementaires européens ont exprimé leur profonde préoccupation concernant la situation à Bahreïn et ont appelé au gouvernement à protéger les droits humains de ses citoyens.
Selon le EuroMed Droits, l’approche des autorités de la Bahreïnienne d'élimination de la citoyenneté des opposants et de les déporter arbitrairement a créé une nouvelle difficulté car leurs enfants ne sont pas en mesure d'obtenir des droits de citoyenneté. Entre 2011 et 2019, les autorités de Bahreïnien ont utilisé des arrêts judiciaires et des ordonnances royales et ministérielles de révoquer la citoyenneté d'environ 985 adversaires et de militants. Les autorités ont rétabli la citoyenneté à 551 d'entre eux au fil du temps, mais les 434 restants sont encore apatrides. Certaines de ces personnes servent des peines de prison allant de à la vie, tandis que d'autres ont été déportées après avoir purgé leur temps.
Selon de nouvelles données, 607 enfants ont été soumis à diverses formes d'abus physique tout en détention dans des prisons de Bahreïni au cours des dix dernières années. Pendant les interrogatoires, ils ont été intimidés et torturés physiquement. Après avoir initialement nié tout acte répréhensible, un certain nombre de déclarations fabriquées par des mineurs ont été modifiées pour accepter les accusations nivelées contre eux, des revendications corroborantes d'être torturées verbalement et physiquement par des fonctionnaires afin de contraindre les aveux par la force. En outre, entre 2011 et 2021, au moins ont été condamnés à une prison. Certaines personnes ont reçu des peines de vie. Bahreïn, un pays principalement chiite dirigé par une monarchie sunnite, est bien connu pour les violations des droits de l'homme. Depuis 2011, le petit archipel du golfe a craqué la dissidence lorsqu'il déposait des manifestations avec le soutien de l'Arabie saoudite.
En octobre 2021, un projet de loi publié par le comité des crédits du Sénat, qui a abordé les violations des droits de l'homme en cours à Bahreïn par le gouvernement de Bahreïn. Le Comité était préoccupé par l'utilisation généralisée de la détention arbitraire, de la torture, des violations de la procédure régulière et des procès inéquitables à Bahreïn. Ils ont également appelé à la libération immédiate et inconditionnelle d'individus emprisonnés pour une expression pacifique, y compris des membres des partis d'opposition, des militants de la société civile et des journalistes indépendants.
Le 25 novembre 2021, ADHRB a révélé que Husain Ali Matar a été arrêté sans mandat après avoir été convoqué par un agent ministère de l'Intérieur (MOI) par téléphone quand il était étudiant de . Après cela, il a été torturé physiquement et psychologiquement avant d'être obligé d'avouer. Récemment, il purge son mandat à la prison New Dry Dock, Bahreïn. L'ADHRB a exhorté le gouvernement de Bahreïn à inverser le procès d'Husain, qui a été marqué par des violations du droit à un procès équitable et a également exhorté les autorités de Bahreïn à examiner les allégations de torture et des mauvais traitements afin de poursuivre les tortionnaires.
Selon le Gulf Center for Human Rights, Bahreïn est l'un des pays les plus dangereux pour les journalistes et les photographes, qui y sont constamment harcelés. En 2022, au moins 11 journalistes sont détenus par les autorités bahreïniennes. Les agressions sexuelles et les mauvais traitements sont fréquemment signalés par des journalistes et des blogueurs. Ainsi du journaliste Mahmoud al-Jaziri, toujours détenu, qui était l'éditeur en chef dAl-Wasat, le seul journal indépendant du pays, maintenant fermé. En dehors de Bahreïn, l'Arabie saoudite, l'Irak, la Syrie, le Yémen, la Libye et l'Iran font partie des pays où les journalistes sont les plus menacés.
Yusuf al-Jamri, un militant bahreïni et blogueur éminent, a engagé une action en justice en décembre 2022 contre le groupe NSO pour des allégations selon lesquelles son téléphone a été piraté avec Pegasus. Il a été convoqué, détenu et torturé trois fois par la Bahreni National Security Agency en août 2017. Ensuite, il a obtenu l'asile politique par le Bureau de l'Intérieur en mars 2018. En août 2019, son ordiphone a été infecté par les logiciels espions de Pegasus.
Printemps arabe
Depuis le 14 février 2011, le pouvoir en place fait face à des manifestations populaires et politiques dans la lignée du Printemps arabe. Le royaume a alors décidé de recourir à la violence en usant de la torture, des assassinats et des arrestations arbitraires à l'encontre des manifestants.
L'Arabie saoudite envahit Bahreïn avec des troupes du Conseil de coopération du Golfe en mars 2011 pour écraser la révolte démocratique et ses demandes de monarchie constitutionnelle, causant la mort de nombreuses personnes. Il est à noter que le pays a toujours eu des forces de protections étrangères sur son sol, notamment saoudiennes et américaines.
En 2013, des manifestations de moindre ampleur contre le régime continueraient. Après deux ans de répression, le bilan s'établit à plus de , dont .
La détention et le procès d'Ayat Al-Qurmezi, font de la poétesse et étudiante, une des figures du printemps arabe bahreïnien.
Politique étrangère
La monarchie est alignée ainsi sur ses deux voisins, protecteurs et donneurs d’ordres, saoudien et émirati. Ses rapports avec l'Arabie saoudite se sont toutefois momentanément détériorés en 2004 à la suite de la signature par Bahreïn d'un traité de libre-échange avec les États-Unis sans consultation préalable du Conseil de coopération du Golfe (CGG), qui regroupe les six monarchies de la péninsule arabe et qui est censé gérer ce type de traité. En représailles, l'Arabie saoudite a suspendu pendant plusieurs mois le versement des revenus issus du gisement pétrolier d'Abou Safah, que se partagent les deux pays.
Bahreïn se joint en 2015 à la coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite au Yémen et en 2017 au blocus contre le Qatar.
Bahreïn bénéficie de rapports étroits avec le Royaume-Uni, son ancienne puissance coloniale. Celui-ci détient une base navale sur l'archipel, entretient une coopération sécuritaire et le soutient sur le plan diplomatique, célébrant rituellement depuis des décennies ses « progrès en matière de droits de l'homme ».
Bahreïn et Israël concluent en 2020, sous l'égide des États-Unis, un accord de normalisation de leurs relations. Bahreïn est ainsi le quatrième pays arabe — après l’Égypte, la Jordanie et les Émirats arabes unis — à conclure un accord de ce type avec l’État juif. Cet accord a été considéré comme un « coup de poignard dans le dos » par l'Autorité palestinienne. Le chef du Mossad israélien rencontre par la suite de hauts responsables bahreïniens afin de renforcer leurs relations dans les domaines de la sécurité et du renseignement. Ce rapprochement a été dans l’ensemble rejeté par la population et condamné par les partis d'opposition au régime.
Bahreïn accueille la Cinquième flotte des États-Unis.
Subdivisions
Les premières élections « municipales » à Bahreïn se sont tenues en juillet 1919 ; les membres de la municipalité étaient alors élus annuellement. Partant d'une seule « commune » en 1919, le nombre passe à quatre en 1960 (Manama, Hidd, Muharraq et Riffa), pour atteindre douze communes dans les années 1990. Toutes ces communes étaient administrées depuis Manama sous le couvert d'un conseil municipal central, dont les membres étaient désignés par le roi.
Les premières élections municipales après l'indépendance en 1971 se sont tenues en 2002, avec une refonte des subdivisions communales pour créer cinq gouvernorats, chacun d'entre-eux étant administré par un gouverneur. Depuis septembre 2010 il n'y a plus que quatre gouvernorats.
Économie
L’économie de Bahreïn est fortement tributaire du pétrole qui représente 60 % des exportations du pays, 70 % des revenus du gouvernement et 30 % du PIB. Bahreïn est le troisième pays du golfe Persique à avoir foré du pétrole en 1932 (après l'Iran et l'Irak) mais est également le premier à avoir asséché ses réserves de pétrole, l’Arabie saoudite lui venant en aide en lui cédant les revenus du champ pétrolier off-shore d'Abou Safa à cheval sur les deux territoires.
Le pays a également des richesses agricoles et perlières de par sa situation géographique.
La santé économique du pays fluctue avec la variation du prix de l’or noir : ainsi, pendant et après la guerre du Golfe, une grande part des exportations se compose de produits pétroliers transformés à partir de brut importé. Avec des équipements de communication et de transport fortement développés, Bahreïn accueille de nombreuses multinationales ayant des activités dans la région, développant notamment les services financiers, Bahreïn possédant la réglementation fiscale la plus basse du golfe Persique. Le secteur du bâtiment, avec de nombreux projets, est un autre moteur de l’activité.
Néanmoins le chômage, particulièrement chez les jeunes, et l'épuisement des réserves de pétrole et d’eau souterraine sont des problèmes économiques à long terme.
Le pays dispose d'une large liberté économique et d'une grande stabilité juridique, le Index of Economic Freedom de 2013 classe le pays en liberté économique.
Selon le ministère des Finances de Bahreïn, le produit intérieur brut réel du royaume a diminué de 6,9 % par an au troisième trimestre de 2020. Cependant, au cours de la même période, l'économie a progressé de 1,4 % en rythme trimestriel. L'économie bahreïnite avait été affectée par la pandémie de Covid-19, qui a poussé le gouvernement à approuver un plan financier de de dinars ( de dollars), alloué en priorité pour aider l'économie à faire face.
La dette du pays s'élève en 2020 à de dollars, soit 130 % du PIB. Elle devrait grimper à 155 % du PIB en 2026 selon les estimations du FMI. Les dépenses militaires expliquent principalement cette hausse de la dette. En 2022, le pays est classé en pour l'indice mondial de l'innovation.
Infrastructures
Bahreïn possède un aéroport : l'aéroport international de Bahreïn (Muharraq International), dont le code IATA est BAH. Une des plus hautes tours se nomme la Trust Tower.
Télécommunications
Le secteur des télécommunications à Bahreïn a officiellement débuté en 1981 avec la création de la première entreprise, , qui détient le monopole jusqu'en 2004. En 1981, le pays compte et en 1999, Batelco annonce plus de . En 2002, sous la pression des organismes internationaux, Bahreïn met en place des lois sur les télécommunications, ce qui implique la création d'un groupe indépendant de régulation : la (). En 2004, Zain (une branche de Vodafone) commence ses opérations à Bahreïn et en 2010, VIVA (détenu par STC Group) devient la troisième entreprise à proposer ses services de téléphone mobile. En 2012, le pays compte et plus de soit près d'un million de plus que le nombre d'habitants.
Bahreïn est connecté à Internet depuis 1995 avec le suffixe de domaine « .bh ». La connectivité du pays (une statistique mesurant à la fois l'accès à Internet et aux lignes de téléphone mobile) est de 210,4 % par personne, soit largement plus que la moyenne des pays du golfe (135,37 %), soit un taux de pénétration de 77 % de la population. Compte tenu de la population totale, Bahreïn possède l'une des meilleures couverture réseau de tout le Moyen-Orient, avec un grand nombre de fournisseurs d'accès à Internet (22 en 2012). Le nombre de connectés à internet est exponentiel, passé de en 2000 à en 2008 puis à en 2012. Cependant, Bahreïn est classé en 2012 par Reporters sans frontières comme l'un des ennemis d'Internet en raison de la censure et de la surveillance organisée par le gouvernement (le FAI Batelco est géré par la famille royale). RSF demande également la libération des journalistes et des cyber-activistes emprisonnés.
Les chaînes de radio et de télévision nationales sont gérées par le gouvernement.
Démographie
Population
Un recensement officiel en 2010 fait état de , dont et . Les résultats d'un recensement équivalent en 2001 ne comptabilisaient que , dont et , ce qui représente une augmentation de près de 90 % en une décennie. Le pays passe la barre d'un million d'habitants en 2007. La proportion d'expatriés s'est également inversée, passant de 38 à 54 %. Si la population locale est d'origine arabe, un grand nombre de non-nationaux sont originaires d'Asie du Sud (Philippines, Inde, Pakistan, Sri Lanka) ou d'Iran. Les Indiens forment la plus grande communauté expatriée à Bahreïn, avec plus de en 2008. La plupart des non-nationaux ayant immigré à Bahreïn sont des hommes.
Bahreïn est le quatrième État souverain le plus densément peuplé du monde (sans compter les cités-États), avec une densité de en 2010. La majorité de la population est concentrée au nord du pays, le Gouvernorat du Sud étant le moins peuplé de Bahreïn. Le nord du pays est tellement urbanisé qu'il est parfois considéré comme une seule et même aire urbaine.
Religion
La religion d'État est l'islam et la plupart des Bahreïniens sont musulmans. Selon le recensement national officiel de 2001 81,2 % de la population est musulmane. Les chrétiens issus de l'immigration totalisent 9 % des habitants. Les 9,8 % restants se répartissent entre hindouistes et bouddhistes. Entre trente et cinquante juifs vivent également dans le pays (une synagogue existe dans la capitale), ainsi qu'une petite communauté de foi bahá’íe.
Parmi les musulmans, la proportion de chiites dépasse les 65 %, probablement un héritage de deux siècles de domination perse, mais il n'existe pas de statistiques officielles sur ces chiffres. Les chiites sont de courant jafarite, les autres musulmans sont sunnites. Parmi les sunnites, la famille régnante Al Khalifa suit l'école malékite, comme certaines tribus qui la soutiennent.
En raison de l'influx massif d'immigrants venus de pays non-musulmans, comme l'Inde, les Philippines ou le Sri Lanka, le pourcentage de musulmans dans le pays a diminué ces dernières années. D'après le recensement de 2010, le pourcentage de musulmans est de 70,2 % (l'étude ne différenciait pas les autres religions entre elles).
Éducation
Le taux d'alphabétisation est de 88,80 % (2007).
Santé
Langues
L'arabe est la langue officielle de Bahreïn, bien que l'anglais soit très largement utilisé. L'arabe bahreïnien est le dialecte le plus parlé à Bahreïn parmi les multiples dialectes de la langue arabe. Parmi la population non-bahreïnienne, de nombreuses personnes parlent persan, la langue officielle de l'Iran, ou ourdou, celle du Pakistan. Les langues indiennes, le malayalam et l'hindi principalement, sont également largement parlées par la communauté expatriée. La plupart des entreprises et institutions commerciales, ainsi que les panneaux de signalisations, sont bilingues et proposent des indications à la fois en arabe et en anglais.
Culture
Arts
L'île de Bahreïn pourrait être la Dilmun antique, un pays insulaire que l'on retrouve mentionné durant toute l'histoire de la Mésopotamie ancienne, depuis le jusqu'au milieu du , bien que l'île de Failaka au Koweït et, à un moindre titre, l’île de Tarout, sur les territoires côtiers du nord-est de la péninsule d'Arabie, soient également candidats.
Dilmun pourvoyait les royaumes mésopotamiens en bois, en pierres précieuses et en cuivre mais ces produits venaient en fait d'autres régions, comme Magan (Oman) pour le cuivre ou Meluhha (la vallée de l'Indus), et ne faisaient que transiter par l'île. Dilmun est mentionnée dans de nombreux textes mythologiques mésopotamiens, en particulier dans Enki et Ninhursag qui attribue la création de Dilmun au dieu sumérien Enki (qui en fit sa résidence et un Jardin d'Abondance présentant des similitudes avec le paradis terrestre ou le jardin d'Éden où Dieu aurait créé l'Homme), dans le récit sumérien de la Création Enūma eliš (ce récit apparaît comme le texte inspirateur de la Genèse. En effet, selon l'archéologue israélien Israël Finkelstein (La Bible Dévoilée 2001), le récit de la Genèse ainsi que les autres textes de l'Ancien Testament auraient été rédigés à l'époque du roi Josias ( roi de Juda de -639 à -609 BC). Cette datation officielle basée sur de longues années d'étude archéologiques, place de fait les textes sumériens (fin du millénaire, début du millénaire) comme historiquement bien antérieurs à ceux qui ont servi à composer l'Ancien Testament). Dans le Poème du Supersage où est décrit le mythe mésopotamien de la Création des hommes (créés, sur proposition du dieu Ea / Enki, à l’image des dieux, et façonnés dans de l’argile, argile auquel la déesse-mère Ninmah insuffla la vie), et dans le passage de l’Épopée de Gilgamesh où est décrit le Déluge : on y voit le héros de l'Arche, appelé Ziusudra / Atrahasis / Uta-Napishtim (qui deviendra Noé sous le règne de Josias), aller s'établir dans le Jardin de Dilmun en compagnie d’Ea, après qu’Enlil le dieu suprême lui eut accordé l’immortalité.
Bahreïn est l'un des pays les plus actifs dans le domaine de l'art contemporain. Il compte nationales pour les arts plastiques et un certain nombre de galeries. Le Centre d'art Riwaq est fondé en 1998 par Bayan Kanoo. Cet espace qui a commencé avec la structure d'une galerie présente la génération des jeunes artistes du pays (Waheeda Malullah, Anas Al-Cheikh). Un certain nombre d'entre eux ont participé à la Biennale de Charjah.
Sport
Depuis 2004, le royaume accueille chaque année le Grand Prix automobile de Bahreïn de Formule 1. La course se déroule sur le circuit international de Sakhir. L'édition 2011 fut annulée à la suite des émeutes populaires qui ont secoué le pays. Depuis l'édition de 2014, la course a la particularité de se dérouler de nuit, alors qu'auparavant, elle se déroulait de jour.
En août 2020, le royaume de Bahreïn a acheté une participation mineure dans le Paris Football Club. Le but, selon les propriétaires de L'Équipe, étant d'attirer des touristes dans le royaume, ce qui pourrait aider à maintenir les dommages à la réputation causés au pays pendant le Printemps arabe. Les antécédents de Bahreïn en matière de droits de l'homme sont entachés d'abus, où les dissidents ont longtemps été écrasés pour avoir dénoncé le régime. Un rapport de l'Institut de Bahreïn pour les droits et la démocratie en 2020 a déclaré que le pays reste intolérant envers les manifestations politiques, les voix critiques et les critiques en ligne. En 2019, plus de ont été condamnées lors de procès de masse, où la justice a négligé les preuves physiques des pratiques de torture dans les centres de détention de Bahreïn, tout en s'appuyant sur des aveux.
Fêtes et jours fériés
Le , Bahreïn a modifié les dates de ses weekends, anciennement les jeudis et vendredis pour les vendredis et samedis, afin d'avoir un jour en commun avec les weekends des autres pays du monde.
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Bibliographie
Collectif, Chronique du Bahreïn, Mediatoon Publishing, 2012.
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(Olympiques, IX, 42-53).
Épicharme, Pyrrha (papyrus d'Oxyrhynque, XXV, 2427, 1 et 27).
(I, 163-312).
(I, 7, 2 ; III, 14, 5).
Filmographie
Stéphanie Lamorré, « Bahreïn, plongée dans un pays interdit », film documentaire, 2012, 52 min, Arte, France.
Articles connexes
Soulèvement bahreïnien
Bombardement de Bahreïn pendant la Seconde Guerre mondiale
Place de la Perle (Manama)
Dilmun
Manama
Liste de journaux à Bahreïn
Liste des souverains de Bahreïn
Circuit international de Sakhir
Gouvernorat (Bahreïn)
Aéroport international de Bahreïn
Liste des îles de Bahreïn
Forces armées bahreïnies
Ports antiques du Golfe persique
Liens externes
Archipel dans le golfe Persique | , en forme longue , est un petit État insulaire d'Arabie, situé près de la côte ouest du golfe Persique, au Moyen-Orient. L'île de Bahreïn, qui est reliée à l'Arabie saoudite par la chaussée du roi Fahd vers l'ouest, constitue l'essentiel de son territoire. L'Iran se situe à environ au nord et le golfe de Bahreïn sépare l'île de la péninsule du Qatar au sud-est. En 2010, la population bahreïnienne est estimée à , dont plus de expatriés (soit 54 % de la population). |
485 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Belize | Belize | Le Bélize ou Belize ( ; ) est un royaume du Commonwealth (monarchie constitutionnelle unitaire dotée d'un régime parlementaire à tendance ministérielle) dont le territoire est situé en Amérique centrale, au sud-est du Mexique et au nord-est du Guatemala.
Le pays a pour capitale Belmopan. Sa devise est (« Je fleuris à l'ombre ») et son drapeau est constitué de trois bandes horizontales respectivement rouge, bleue et rouge, avec au centre les armoiries du Belize. Son hymne est Land of the Free et sa monnaie est le dollar bélizien. La fête nationale se célèbre le 21 septembre, pour commémorer l'indépendance du pays vis-à-vis du Royaume-Uni en 1981.
Sa langue officielle est l'anglais, mais l'espagnol, le kriol (créole), le maya et le garifuna sont également parlées. 58 % de la population bélizienne est de confession catholique et 34 % est de confession protestante.
En 2021 et depuis plus d'une décennie, le Belize est un paradis fiscal figurant chaque année dans la liste des « principales juridictions de blanchiment d'argent » dans le monde et il est apparu très fréquemment dans les Pandora Papers.
Toponymie
Le Bélize se nommait le Honduras britannique avant son indépendance. La dénomination actuelle provient du nom de l’ancienne capitale — Belize — et du fleuve du même nom.
Civilisation maya
Cette civilisation amérindienne a occupé le Belize, comme les territoires proches du Yucatán (Mexique) et Guatemala. Se visitent notamment :
la cité de Xunantunich qui prospéra entre 600 et 900 ap. J.-C. Les touristes peuvent observer la canopée depuis le sommet de la pyramide d' ;
Caracol et ses au ;
Lubaantun, dont les temples ont été dynamités par les conquistadors à la recherche d'or.
Histoire
- : expansion de la civilisation maya depuis le Nord de la péninsule du Yucatán
Au , on comptait parmi les repaires de corsaires, pirates et flibustiers, huguenots ou puritains, la côte de Belize.
1588 : victoire britannique sur l'Armada espagnole.
1763 : les Britanniques exportent le bois, et en échange ils protègent les Espagnols contre la piraterie.
1765 : adoption de la première constitution de Belize, le Burnaby's code.
1783 : les Britanniques quittent la côte des Mosquitos (au Nicaragua).
1798 : bataille de St George's Caye : lors des guerres de la Révolution française, une expédition navale montée par les Espagnols, alliés de la France, est repoussée le .
1802 : immigration du peuple garifuna depuis l'île Saint-Vincent.
1862 : la colonie est baptisée « Honduras britannique ». Depuis 1854, les habitants les plus riches élisaient au suffrage censitaire une Assemblée de notables qui est remplacée par un Conseil législatif désigné par la monarchie britannique.
1919 : la population noire se soulève pour contester la suprématie blanche.
1934 : important mouvement social contre la crise économique et le chômage.
1935 : les élections sont rétablies, mais seul 1,8 % de la population est en droit de voter
1954 : les femmes obtiennent le droit de vote
1981 : indépendance du Belize, en qualité de royaume du Commonwealth.
1983 : tentative d'annexion de la moitié sud du pays par le Guatemala.
1994 : le Guatemala réclame un accès élargi à la mer des Caraïbes.
2000 : l'ouragan Keith dévaste le pays.
2002 : accord bilatéral avec Cuba pour promouvoir le tourisme.
2003 : Said Wilbert Musa entame son second mandat de Premier ministre après la victoire de son parti du PUP (parti uni du peuple).
2008 : victoire de l'UDP aux élections générales après deux mandats successifs du PUP.
2008 : en , le Belize et le Guatemala ont signé un accord visant à soumettre les différends territoriaux à la Cour internationale de justice, après des référendums dans les deux pays (qui n’ont eu lieu qu’en 2018 au Guatemala et 2019 au Belize). Le Guatemala et le Belize participent aux mesures de confiance approuvées par l’OEA (Organisation des États américains), notamment le projet d’échange linguistique entre le Guatemala et le Belize.
2019 : le référendum bélizien de 2019 au sujet des revendications territoriales du Guatemala (60% du pays, au sud du fleuve Sibun) donne un résultat favorable à la médiation de la Cour internationale de justice.
Géographie
Le Belize occupe une surface de , il possède de frontière avec le Mexique au nord, avec le Guatemala au sud et à l'ouest et une façade maritime donnant sur la mer des Caraïbes comprenant de côtes.
Le Nord du Belize consiste principalement en des plaines côtières plates et marécageuses, aux lieux fortement forestiers. Au sud se trouve un registre de basse montagne des monts Maya, dont le point le plus élevé au Belize est la crête de Victoria culminant à . Le Belize est situé entre les fleuves Hondo et Sarstoon, avec le fleuve Belize s'écoulant au centre du pays. Tout le long des côtes de la mer des Caraïbes se trouve une barrière de corail de . Émergeant des hauts-fonds, on dénombre environ 450 îles et îlots appelés cayes. En mer, le trou bleu dit Great Blue Hole, avec ses de profondeur, est célèbre depuis les plongées du commandant Cousteau en 1971.
Le climat local est tropical et est généralement très chaud et humide. La saison des pluies se déroule de mai à novembre avec des risques habituels mais fréquents comme les ouragans et les inondations.
Politique
Le Belize est une démocratie parlementaire et membre du Commonwealth. Le chef d'État est actuellement le roi , représenté dans le pays par un gouverneur général, qui doit avoir la nationalité bélizienne. L'organe exécutif primaire du gouvernement est le conseil des ministres, mené par le Premier ministre qui est chef du gouvernement. Les ministres du conseil sont des membres du parti politique majoritaire au parlement et tiennent habituellement des sièges d'élus en même temps que leurs positions de ministre.
Le parlement du Belize est bicaméral, c’est l'Assemblée nationale, laquelle se compose d'une Chambre des représentants et d'un Sénat. Les de la Chambre des représentants sont élus pour cinq ans au suffrage populaire. Les membres du Sénat sont au nombre de treize, six sont choisis par le Premier ministre, trois par le chef de l'opposition, un sur recommandation du Conseil des Églises du Belize et de l'Association évangélique des Églises, un sur recommandation de la Chambre de commerce et d'industrie du Belize et du Conseil des entreprises du Belize, un sur recommandation du Congrès national des syndicats du Belize et du Comité de direction de la société civile et un par les organisations non gouvernementales (ONG) en règle. Le Sénat est dirigé par un président, qui est un membre abstentionniste désigné par la partie régissant. Le Belize est un membre actif de la Communauté caribéenne (Caricom).
Jusqu'en 2016, l'homosexualité était illégale et pouvait conduire à d'emprisonnement.
Districts
Le Belize est divisé en 6 districts :
district de Belize ;
district de Cayo ;
district de Corozal ;
district d'Orange Walk ;
district de Stann Creek ;
district de Toledo.
Économie
Le Belize est considéré comme un paradis fiscal d'après The Guardian (2016). Jusqu'en 2019, il figure sur la liste noire de l'Union européenne des pays jugés non coopératifs.
Le , des mouvements populaires assez violents ont eu lieu lors de la mise en place de nouvelles taxes.
Criminalité
En 2015, le Bélize affiche le taux de pour , l'un des plus élevés au monde.
Démographie
Peuplé de au , le Belize connaît une croissance économique positive et comporte un indice de développement humain moyen.
Groupes ethniques
La plupart des Béliziens sont d'origine multiraciale : la moitié de la population est d'ascendance amérindienne et européenne (Mestizos), un quart d'ascendance africaine et européenne (Créoles) et environ 6 % d'ascendance africaine et amérindienne (Garifunas).
Le reste de la population est composé de Mayas, de Blancs, dont une importante population mennonite, et des personnes d'ascendance asiatique.
Langues
L'anglais est la langue officielle du Belize, ainsi que la langue la plus parlée. Toutefois, selon le recensement de 2010, 63 % des Béliziens sont capables de tenir une conversation en anglais.
56,6 % des habitants sont par ailleurs capables de tenir une conversation en espagnol et 44,6 % peuvent le faire en kriol.
L'anglais et le kriol prédominent le long de la côte, ainsi que dans le centre et le Sud du pays. Dans l'Ouest et le Nord, l'espagnol est plus répandu. Les divers groupes mayas parlent une langue maya, ainsi qu'un dialecte du créole anglais, similaire aux dialectes créoles des îles anglophones des Caraïbes. Des communautés du sud du pays parlent surtout le garifuna.
Religions
Culture
Patrimoine
Musées et autres institutions
Liste du patrimoine mondial
Le programme Patrimoine mondial (UNESCO, 1971) a inscrit dans sa liste du patrimoine mondial (au ) : Liste du patrimoine mondial au Belize.
Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
Le programme Patrimoine culturel immatériel (UNESCO, 2003) a inscrit dans sa liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité (au ) :
2008 : la langue, la danse et la musique des Garifunas.
Registre international Mémoire du monde
Le programme Mémoire du monde (UNESCO, 1992) a inscrit dans son registre international Mémoire du monde (au ) :
2009 : registres des esclaves des Antilles britanniques 1817-1834 (Bahamas, Belize, Bermuda, Dominique, Jamaïque, St Kitts, Trinité-et-Tobago, Royaume-Uni).
Fêtes et jours fériés
Communications
Situtation générale
Le nombre des lignes fixes (classé 174e) et la pénétration du réseau mobile (classé 181e) au Belize restent inférieures à la moyenne de la région, principalement dû à une concurrence insuffisante sur le marché et d'un sous-investissement dans les services de télécommunications. Néanmoins, un investissement important dans les infrastructures, avec le lancement d'un service LTE-A fin 2016 et l'achèvement en 2017 d'un câble sous-marin jusqu'à Ambergris Caye, lui permettant de lancer un service FttP à San Pedro.
Le Belize possède 8 chaînes de télévision privée, la télévision par câble multicanal donnant accès aux chaînes étrangères, et environ 25 stations de radio diffusant sur une cinquantaine de fréquences différentes. La radio publique a été privatisée en 1998 (2019).
Information complémentaire
Lignes de téléphone : 19 000 () ( en 1997).
Téléphones portables : 260 000 () ( en 1997).
Utilisateurs d'Internet : 248 000 () ( en 2000).
Nombre de fournisseurs d'accès Internet : 6 (en 2007).
Postes de radio : (en 1997).
Postes de télévision : (en 1997).
Transports
Routes : (dont goudronnés) (en 2011).
Voies navigables : (en 2011).
Nombre d'aéroports : 47 (dont 6 avec des pistes goudronnées) (en 2013).
Cinéma
La Province oubliée, film documentaire d'Oliver Dickinson, 2009.
Voir aussi
Articles connexes
Frontière entre le Belize et le Guatemala
Référendum guatémaltèque de 2018
Liens externes
Notes et références | Le Bélize ou Belize ( ; ) est un royaume du Commonwealth (monarchie constitutionnelle unitaire dotée d'un régime parlementaire à tendance ministérielle) dont le territoire est situé en Amérique centrale, au sud-est du Mexique et au nord-est du Guatemala. |
486 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Bhoutan | Bhoutan | Le Bhoutan ( ; en dzongkha : , , translittération Wylie : ʼbrug-yul, ), en forme longue le royaume du Bhoutan, est un pays d'Asie du Sud, sans accès à la mer. Il est situé dans l'Est de la chaîne de l'Himalaya, enclavé entre l'Inde au sud, à l'est et à l'ouest-sud-ouest, avec laquelle il partage de frontières terrestres, et la Chine (région autonome du Tibet) au nord et à l'ouest-nord-ouest, avec de frontières. Plus à l'ouest, il est séparé du Népal par l'État indien du Sikkim, et plus au sud il est séparé du Bangladesh par les États indiens d'Assam et du Bengale-Occidental. Sa capitale et sa plus grande ville est Thimphou.
Le Bhoutan est un ensemble de fiefs mineurs en guerre jusqu'au début du , quand le lama et chef militaire Shabdrung Ngawang Namgyal, fuyant la persécution religieuse au Tibet, unifie la région et cultive une identité bhoutanaise distincte. À la fin du , le Bhoutan entre en contact avec l'Empire britannique. Il en devient ensuite un protectorat. Le Bhoutan continue de maintenir des relations bilatérales fortes avec l'Inde, de laquelle il se détache en 1949.
La géographie du Bhoutan varie des plaines subtropicales dans le sud aux montagnes de l'Himalaya au nord, où certains sommets excèdent . Sa superficie est de et le pays mesure environ dans sa plus grande longueur est-ouest, et dans le sens nord-sud.
La religion d'État du Bhoutan est le bouddhisme vajrayāna (bouddhisme tibétain). Le bouddhisme est majoritaire parmi la population. L'hindouisme est la deuxième religion la plus pratiquée dans le pays. L'islam au Bhoutan compte 5% de fidèles. La population du pays est estimée à en 2020.
À partir de 1985, le gouvernement bhoutanais décide de ne plus considérer comme bhoutanaise la population d'origine népalaise, ce qui entraîne l'exil, plus ou moins contraint, de ces Bhoutanais d'origine népalaise, privés de leur citoyenneté. Nombre d'entre eux vivent désormais au Népal dans des camps de réfugiés sous l'égide du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
En 2008, le Bhoutan passe d'une monarchie absolue à une monarchie constitutionnelle et organise ses premières élections générales. Il est membre des Nations unies, ainsi que de l'Association sud-asiatique pour la coopération régionale (ASACR), dont il a accueilli le seizième sommet en avril 2010.
Étymologie
L'étymologie précise de Bhoutan est inconnue, mais il est probable que le nom dérive de l'endonyme tibétain Bod, utilisé pour le Grand Tibet. Bod passe traditionnellement pour être une transcription du sanscrit Bhoṭa-anta (भोट-अन्त, « extrémité du Tibet »), allusion à la position du Bhoutan à l'extrémité sud du plateau tibétain et sa culture.
Des noms similaires à Bhoutan, comme Bottanthis, Bottan et Bottanter, . Dans la Relação (lettre) du jésuite portugais Estêvão Cacella, écrite en octobre 1627, le Bhoutan est appelé Cambirasi (« parmi les Cooch Beharis »), Potente et Mon (un endonyme pour le sud du Tibet). La première fois qu'un royaume distinct du Bhoutan apparaît sur une carte occidentale, il est désigné sous son nom local, Broukpa.
L'orthographe Boutan (sans le h) apparaît pour la première fois dans Six voyages du Français Jean-Baptiste Tavernier, publié en 1676. Toutefois, tous ces usages renvoient non au Bhoutan tel qu'on le connaît aujourd'hui, mais au royaume du Tibet. La distinction moderne entre ces deux entités ne se fait qu'à partir de la fin de l'expédition de 1774 de George Bogle. Celui-ci apprend à discerner les différences entre les deux régions, cultures et États. Dans son rapport final à la Compagnie britannique des Indes orientales, il propose d'appeler officiellement le royaume de Boutan (selon l'orthographe française), et celui du panchen-lama Tibet. Le géomètre-expert James Rennell anglicise le nom du premier en Bootan, avant de populariser la distinction entre celui-ci et le grand Tibet.
Sur place, le Bhoutan a beaucoup de noms différents. Le nom local du pays est Brug-yul, souvent transcrit Druk Yul, il signifie « terre du dragon ». Il est aussi nommé Druk Tsendhen (« terre du dragon tonnerre »), le tonnerre étant interprété comme étant les grognements de dragons. D'autres noms recensés sont Lho Mon (« terres sombres du sud »), Lho Tsendenjong (« terres du sud du cyprès »), Lhomen Khazhi (« terres du sud des quatre chemins »), et Lho Men Jong (« terres du sud des plantes médicinales »).
Histoire
Des outils en différents matériaux, des armes, des ivoires et des ossements d'éléphants et des ruines de constructions en pierre témoignent de la présence humaine vers 2000 , mais il n'existe pas de documents écrits.
Le Bhoutan aurait été peuplé entre 500 et 600 par l'ethnie Monba, pratiquant la tradition animiste du bön. Cette culture aurait existé dans l'État de Lho Mon (« terres sombres du sud ») ou Mon Yul (« terres sombres »).
Le bouddhisme y prend racine au de notre ère. Le roi tibétain Songtsen Gampo (régnant de 627 à 649) se convertit au bouddhisme et étend l'empire tibétain jusqu'au Sikkim et au Bhoutan : il ordonne la construction de deux temples bouddhistes, l'un à Jakar et l'autre à Kyichu (près de Paro, dans la vallée du Paro). Le bouddhisme se propage véritablement dès 746, sous le roi Sindhu Raja (aussi appelé Künjom, Sendha Gyab ou Chakhar Gyalpo), un roi indien exilé. Il établit un gouvernement au palais de Chakhar Gutho, dans le district de Bumthang. Le maître et saint indien Padmasambhava (aussi appelé Gourou Rinpoche) arrive en 747.
La plus grande partie de l'histoire bhoutanaise n'est pas très bien connue car en 1827, un incendie a ravagé l'ancienne capitale, Punakha, détruisant les archives.
Au , le développement politique du Bhoutan est très fortement influencé par la religion. Plusieurs variantes du bouddhisme y émergent, soutenues par divers chefs de guerre mongols. À la suite du déclin de la dynastie Yuan au , ces ordres religieux luttent entre eux pour dominer la région politiquement et religieusement. Ceci mène à la victoire de l'ordre Drukpa au .
Au , le territoire est occupé par des forces militaires tibéto-mongoles. Jusqu'au début du , il n'est qu'une mosaïque de petits fiefs guerriers que va unifier le lama tibétain Shabdrung Ngawang Namgyal en créant un réseau de forteresses (dzong) à codirection administrative (penlop) et spirituelle (lama). Il promulgue la Tsa Yig, un code législatif qui aide à unifier les chefs locaux. Beaucoup de ces dzong existent toujours, et jouent encore un rôle spirituel et administratif. Les jésuites portugais Estêvão Cacella et João Cabral sont les premiers Européens dont on peut attester la présence au Bhoutan. Ils le traversent, en route pour Shigatsé, au Tibet. Ils y sont fort courtoisement reçus. Après presque huit mois dans la région, Cacella écrit une longue lettre décrivant ses voyages. Elle contient une des rares références contemporaines au Shabdrung. La mort de Ngawang Namgyal en 1592 reste secrète pendant . Après une période de consolidation, le Bhoutan est à nouveau le théâtre de conflits armés internes. En 1711 commence une guerre contre l'empire moghol et ses subedars, qui restaurent Cooch Behar dans le sud. Dans le chaos qui s'ensuit, les Tibétains cherchent à reprendre le Bhoutan en 1714, sans succès.
Au , les Bhoutanais envahissent et occupent le royaume de Cooch Behar au sud. En 1772, Cooch Behar fait appel à la Compagnie britannique des Indes orientales, qui l'aide à expulser les Bhoutanais et à attaquer le Bhoutan lui-même en 1774. Un traité de paix est signé et le Bhoutan se replie sur ses frontières de 1730. La paix est fragile : les escarmouches avec les Britanniques continuent pendant encore un siècle. Ces escarmouches mènent à la guerre du Bhoutan (1864-1865) pour le contrôle des Duars. Après sa défaite, le Bhoutan signe le traité de Sinchula avec l'Inde britannique. L'indemnité de guerre inclut la cession des Duars au Royaume-Uni en échange d'une rente de .
Dans les années 1870, une guerre civile entre les gouverneurs (penlop) des vallées rivales du Paro et du Tongsa débouche sur la victoire d'Ugyen Wangchuck qui, soutenu par les Britanniques, instaure en 1907 la dynastie royale des Wangchuck. De sa base au centre du Bhoutan, Ugyen Wangchuck met en échec ses rivaux politiques et unifie le pays après plusieurs guerres civiles et rébellions de 1882 à 1885.
Le 17 décembre 1907 (la fête nationale célébrée le 17 décembre commémore cet événement), Ugyen Wangchuck est unanimement élu roi héréditaire du pays par une assemblée de lamas, des penlops et des chefs de clans (nobles). Le gouvernement britannique reconnaît aussitôt la monarchie. En 1910, le Bhoutan signe le traité de Punakha, qui le place sous protectorat britannique : les Britanniques s'occupent des relations internationales mais s'abstiennent de s'immiscer dans les affaires intérieures du Bhoutan. Ce traité n'affecte pas les relations du Bhoutan avec le Tibet, indépendant de facto à ce moment. Lors de l'indépendance de l'Inde le 15 août 1947, le Bhoutan devient l'un des premiers pays à reconnaître le nouveau pays. Le 8 août 1949, un traité similaire à celui de 1910 est signé avec l'Inde.
Le nouveau roi Jigme Dorji Wangchuck entend réformer et moderniser le pays. En 1953, il fonde la législature du pays (une assemblée nationale de , appelée Tshogdu), afin de promouvoir un système de gouvernement moins autocratique. En 1956, il abolit le servage et l'esclavage et opère une réforme agraire. En 1965, il fonde le Conseil consultatif royal, et en 1968 le conseil des ministres. Le Bhoutan devient membre des Nations unies en 1971 après avoir été membre observateur pendant trois ans.
Le couronnement du quatrième roi, Jigme Singye Wangchuck, en 1974, est l'occasion pour le royaume de s'ouvrir davantage sur le monde. Il introduit de nouvelles réformes politiques significatives. Il transfère la plus grande partie de ses pouvoirs administratifs au conseil des ministres, et permet la motion de censure du roi par une majorité de deux tiers de l'Assemblée nationale. Mais il cherche aussi à unifier le pays en imposant la langue bhoutanaise dzongkha et la culture bhoutanaise à tous les habitants, assimilant ainsi de force les minorités issues de l'immigration : en 1985, une loi prive de leur citoyenneté les Lhotshampas, population d'origine népalaise vivant dans les plaines du Sud ; leur langue est interdite, ils doivent porter la tenue vestimentaire drukpa. En septembre 1990, des manifestations contre la politique du gouvernement visant à éradiquer les cultures, les langues, les religions et les tenues vestimentaires non-drukpa sont réprimées et se soldent par . Des violences (vols, agressions, viols et meurtres) visant des citoyens bhoutanais d'origine népalaise répandent un climat de peur et d'insécurité qui déclenche, à partir de 1992, un exode des Lhotshampa vers l'Assam ou le Bengale-Occidental en Inde et vers le Népal. d'entre eux fuient la répression.
Toutefois, pour Françoise Pommaret, directeur de recherche spécialiste du Bhoutan, si certains expulsés le furent de façon illégitime, la majorité d'entre eux n'étaient pas originaires du Bhoutan, où ils sont arrivés ces dernières décennies, à la recherche de terres et de services sociaux inexistants au Népal. En raison de leur tradition de castes, ils méprisaient les autres communautés et la plupart refusaient de parler le dzongkha, ce qui était mal perçu par les ethnies bouddhistes. Contestant les chiffres, les autorités bhoutanaises affirment que nombre de réfugiés ayant rejoint les camps ne viennent pas du Bhoutan, mais de l'Inde ou du Népal, pour bénéficier de l'aide internationale.
En 1999, le gouvernement lève l'interdiction sur la télévision et internet. Le Bhoutan devient ainsi l'un des derniers pays du monde à avoir accédé à la télévision. Dans un discours, le roi annonce que la télévision est un pas critique en avant pour la modernisation du Bhoutan, et qu'elle contribuera au bonheur national brut. Toutefois, il met en garde contre « l'usage abusif » de la télévision, qui pourrait effacer certaines valeurs traditionnelles bhoutanaises.
Une nouvelle constitution est présentée en 2005. Le , Jigme Singye Wangchuck abdique en faveur de son fils aîné, Jigme Khesar Wangchuck. Celui-ci est couronné le .
Les premières élections parlementaires ont lieu en décembre 2007 et mars 2008.
Politique
Le système politique du Bhoutan est récemment passé d'une monarchie absolue à une monarchie constitutionnelle. En 1999, le du Bhoutan crée le Lhengye Zhungtshog (le Conseil des ministres). Le Druk Gyalpo (roi de Druk Yul) est le chef d'État. Le pouvoir exécutif est exercé par le Lhengye Zhungtshog, et le pouvoir législatif par le gouvernement et l'Assemblée nationale.
Le , le roi du Bhoutan, Jigme Singye Wangchuck, annonce que le royaume se transformera en une démocratie parlementaire en 2008 et qu'il abdiquera à cette date en faveur du prince héritier Dasho Jigme Khesar Wangchuck, son fils aîné, âgé de vingt-cinq ans en 2005. Il abdique le et délègue ses pouvoirs à son fils. Le , Jigme Khesar Namgyel Wangchuck est officiellement couronné cinquième roi du Bhoutan, et devient ainsi, à vingt-huit ans, le plus jeune roi de l'histoire du Bhoutan. Le , il épouse une roturière, Jetsun Pema.
Le projet de Constitution, en préparation depuis 2001, prévoit la création d'un Parlement bicaméral, composé d'une Assemblée nationale de et d'un Conseil national de . Le chef de l'État demeure le roi, mais il pourrait être destitué par un vote réunissant les voix des deux tiers des membres du Parlement.
Les élections pour la chambre haute (le Conseil national) ont lieu le et le , et celles pour la chambre basse (l'Assemblée nationale) le et le .
Le , lors des premières élections législatives, le Parti vertueux du Bhoutan, dirigé par Jigme Thinley, âgé de et formé aux États-Unis, remporte sur 47 de la chambre basse du Parlement, contre le Parti démocratique populaire. Jigme Thinley devient Premier ministre le 9 avril. Dans les élections de 2013, le Parti démocratique populaire gagne avec 54,88 % des suffrages.
Suivant sa constitution, le pays promet de maintenir au moins 60 % de son territoire sous couverture forestière.
Forces militaires et affaires étrangères
L'Armée royale du Bhoutan est la force militaire du pays. Elle inclut la Garde royale et la Police royale. Le service militaire est volontaire, l'âge minimum étant fixé à . L'armée compte membres et est formée par l'armée de terre de l'Inde. Son budget annuel est d'environ de dollars, soit 1,8 % du PIB du pays. N'ayant pas accès à la mer, le Bhoutan n'a pas de marine. Il n'a pas de forces aériennes : son armée de terre dépend du Commandement de l'Est de la Force aérienne indienne pour les actions aériennes.
Le Bhoutan maintient des relations économiques, stratégiques et militaires étroites avec l'Inde voisine. Le , le Bhoutan et l'Inde signent un nouveau traité clarifiant le contrôle du Bhoutan sur ses propres relations internationales. Ce traité remplace celui signé en 1949. Le traité de 1949 est encore parfois interprété comme permettant à l'Inde de contrôler les affaires étrangères du Bhoutan, mais c'est le gouvernement du Bhoutan qui se charge de toutes les affaires étrangères du pays, y compris les sujets intéressant le gouvernement indien, comme la frontière entre le Bhoutan et la Chine.
Le Bhoutan maintient des relations diplomatiques avec et l'Union européenne. Il a des ambassades ou consulats en Inde, au Bangladesh, en Thaïlande, au Koweït, et en Belgique, ainsi que deux missions aux Nations unies (l'une à New York et l'autre à Genève). Thimphou abrite deux ambassades, celles de l'Inde et du Bangladesh, ainsi qu'un consulat, celui de Thaïlande. D'autres pays maintiennent un contact diplomatique informel via leurs ambassades à New Delhi. Il existe des consulats bhoutanais honoraires à Londres et à Washington.
Un accord de longue date permet aux citoyens de l'Inde et du Bhoutan de voyager dans le pays voisin sans passeport ni visa, mais avec leurs documents d'identité. Les Bhoutanais peuvent également travailler en Inde sans restriction aucune.
Le Bhoutan ne maintient pas de relations diplomatiques formelles avec son voisin au nord, la Chine, mais en ces dernières années, il y a eu une hausse significative de réunions bilatérales. Le premier accord bilatéral entre la Chine et le Bhoutan est signé en 1998, et le Bhoutan a des consulats honoraires à Macao et à Hong Kong. La frontière avec la Chine est en grande partie non délimitée, et donc contestée à certains endroits. Environ restent contestés entre les deux pays.
Le , des soldats chinois pénètrent les territoires contestés entre la Chine et le Bhoutan, et commencent à y construire des routes et des ponts. Le ministre bhoutanais des affaires étrangères, Khandu Wangchuk, parle du problème avec les autorités chinoises après une discussion à ce sujet au Parlement bhoutanais. Qin Gang, porte-parole de la Chine, répond que la frontière reste contestée et que les deux parties continuent à travailler afin de trouver une solution pour le conflit. Un officier du service de renseignement indien dit que la délégation chinoise au Bhoutan accuse les Bhoutanais de « dramatiser ». Le journal bhoutanais Kuensel dit que la Chine pourrait utiliser les routes construites pour promouvoir la possession chinoise de la région contestée.
Bonheur national brut
L'une des particularités du Bhoutan est sa recherche du bonheur à travers l'amélioration de ce qu'il appelle le « bonheur national brut » ou BNB. Là où la majorité des gouvernements se basent sur la valeur du produit national brut (PNB) pour mesurer le niveau de richesse des citoyens, le Bhoutan a substitué le BNB pour mesurer le niveau de bonheur de ses habitants. Cet indice, instauré par le roi Jigme Singye Wangchuck en 1972, se base sur quatre principes fondamentaux, piliers du développement durable, à savoir :
la croissance et le développement économiques responsables ;
la conservation et la promotion de la culture bhoutanaise ;
la sauvegarde de l'environnement et la promotion du développement durable ;
la bonne gouvernance responsable.
Une première rencontre internationale sur la définition de la prospérité a eu lieu en 2004 à l'Université Saint-Francis-Xavier, au Canada. Sur les quatre cents personnes venant de plus de dix pays différents, plus d'une trentaine étaient bhoutanaises, dont des enseignants, des moines et des responsables politiques. Elle a été suivie de rencontres en 2007 (en Thaïlande), en 2008 (au Bhoutan) et en 2011 (à l'ONU).
Le discours sur le Bonheur national brut est remis en cause par le Premier ministre nommé en juillet 2013, Tshering Tobgay, qui explique que le gouvernement précédent a passé beaucoup plus de temps à en parler qu'à agir, et relève que le pays est confronté à quatre grands défis : l'endettement, la monnaie, le chômage (dont celui des jeunes), et la perception d'une corruption croissante.
Subdivisions
Dzongkhag
Le Bhoutan est divisé en 20 dzongkhag :
Le gewog
Un gewog (en dzongkha « bloc ») est un groupe de villages formant une unité administrative géographique intermédiaire entre le village et le dzongkhag. Le pays comprend , qui couvrent chacun en moyenne une région de .
Depuis la fin des années 1980, le roi du Bhoutan, Jigme Singye Wangchuck, poursuit un programme à long terme de décentralisation. En 1991, les gewog sont devenus des unités administratives officielles, chacun d'entre eux étant dirigé par un gup (« chef »).
Géographie
La superficie du Bhoutan est de . L'Himalaya domine le paysage du Nord du pays et de nombreux sommets dépassent les d'altitude. Le Kula Kangri est généralement considéré comme le point culminant du Bhoutan, à , mais la Chine le revendique. La forêt couvre 70 % du territoire national. La plus grande partie de la population est concentrée sur les hauts plateaux et dans les vallées de l'ouest.
Frontières terrestres : (Inde ; Chine )
Littoral :
Altitude : minimale + ; maximale +
Le climat du Bhoutan est un climat de montagne qui varie beaucoup d'une région à l'autre. Le climat bhoutanais varie au vu de sa diversité géographique et de ses différents degrés d'altitude. Le sud du Bhoutan est marqué par un climat tropical avec des périodes de mousson (pluies venues du golfe du Bengale). Le centre du pays est marqué par un climat semi-tropical tandis que le nord du pays (autour de Thimphou, Paro et Ha) est caractérisé par un climat rude et très froid, avec des chutes de neige en hiver qui peuvent bloquer certains cols.
Économie
L'économie du Bhoutan est une des moins développées au monde ; elle est fondée sur l'agriculture, l'élevage, l'exploitation forestière, la vente à l'Inde d'électricité d'origine hydraulique et le tourisme.
Au nord du pays, au-delà de d'altitude (région du Grand Himalaya), l'élevage du yack prédomine mais perd en rentabilité pour les éleveurs. Cette activité, en 2010, ne représente plus que 3 % de la production du beurre, du fromage et de la viande du pays. Elle a, par contre, l'avantage d'être utilisée pour les fêtes traditionnelles et surtout d'être un attrait touristique.
Caractéristiques
L'agriculture est en grande partie vivrière et comprend l'élevage. Les montagnes dominent le territoire et rendent la construction de routes et de toute autre infrastructure difficile et chère. L'économie est étroitement alignée sur celle de l'Inde par de forts liens commerciaux et monétaires et dépend fortement de l'aide financière de ce pays. Le secteur, très délaissé, de la technologie industrielle n'est pas une priorité et la plupart des productions proviennent d'ateliers familiaux.
La majorité des projets de développement, tels que la construction de routes, est tributaire de la main-d'œuvre saisonnière indienne. Le potentiel de production hydro-électrique et l'activité touristique sont les ressources principales en capitaux du pays.
Les programmes modèles sociaux d'éducation et d'environnement en cours se font avec l'appui d'organismes multilatéraux de développement. Chaque programme économique doit tenir compte de la politique gouvernementale de protection de l'environnement et des traditions culturelles du pays.
Les contrôles poussés et les politiques dans les domaines de l'industrie, du commerce, du travail et des finances constituent une maîtrise de l'investissement étranger.
Le pays ne s'est ouvert aux touristes qu'en 1974. Cette ouverture reste très mesurée et exclut le tourisme de masse par le prix élevé des séjours organisés, culturels et de randonnée. Le tourisme en 2002 fournissait un cinquième des ressources du pays.
Monnaie
La monnaie est le ngultrum, code BTN, qui est lié à la roupie indienne selon une parité fixe de 1/1.
Émission de timbres
Dans les années 1970 et 1980, le gouvernement royal du Bhoutan a émis des timbres-poste aux formes et dans des matières originales afin d'obtenir de nouveaux revenus. Ces timbres sont aujourd'hui très recherchés par les philatélistes. Le promoteur de cette production philatélique, l'Américain Burt Todd, en a fait commencer la production en 1962. Des timbres destinés à la poste aérienne ont été diffusés avant même que le pays soit doté d'un aéroport, en 1992.
De manière générale, le courrier est très marginal au Bhoutan, pays de tradition bouddhiste où les familles vivent très rapprochées. Les timbres visent surtout à rapporter des devises.
Santé
Systèmes de santé
Le système de santé est totalement gratuit pour tout le monde quel que soit le traitement. Tous les villages sont dotés d'une école et d'une antenne locale de santé.
Le principal hôpital du pays, l'hôpital national de référence Jigme Dorji Wangchuck, se trouve à Thimphou.
Maladies
Le pays est régulièrement touché par le paludisme, surtout dans la zone méridionale. Les autres maladies présentes au Bhoutan sont la polio, la diphtérie, la méningite et la rougeole.
Démographie
Selon le de la CIA, la population s'élève à . Selon une estimation de 2005, la population s'élèverait à mais le gouvernement ne recense que . Ceci provient du fait que les Lhotshampas, constituant 40 % de la population vivant au Bhoutan, sont d'origine népalaise et de religion hindoue et que le gouvernement bhoutanais ne les reconnaît plus comme citoyens depuis 1988. Depuis cette date, l'enseignement du népalais est interdit à l'école et la langue tibétaine dzongkha est obligatoire. Les Lhotshampas subissent une discrimination culturelle et ethnique au point que certaines professions leur sont interdites (administration, enseignement, etc.).
La liste qui suit regroupe quelques statistiques démographiques :
population par tranche d'âge : 0- : 26,76 % ; 15- : 67,11 % ; + : 6,12 % ;
espérance de vie : ;
taux de croissance de la population : 1,11 % ;
taux de natalité : ;
taux de mortalité : ;
taux de mortalité infantile : 35,91 pour ;
taux de fécondité : par femme ;
taux de migration : inconnu ;
densité : ;
ratio homme/femme : 113,4/100 .
Langues
La langue officielle du Bhoutan est le dzongkha, un dialecte du tibétain. Les autres langues couramment pratiquées sont le tshangla et le népalais.
Transports
Le pays possède quatre aéroports : l'aéroport international de Paro qui est le principal aéroport du pays, et trois aéroports régionaux, les aéroports de Bathpalathang, Gelephu et Yongphulla.
La compagnie nationale bhoutanaise Druk Air, équipée d'Airbus 319-115, utilise l'aéroport de Paro comme plate-forme de correspondance. Il existe aussi une autre compagnie aérienne, privée, Bhutan Airlines.
Le réseau routier, très sommaire, suit les anciens chemins caravaniers. On compte très peu de ponts ou de tunnels. Mettre huit heures de voiture pour parcourir deux cents kilomètres est la norme en raison de l'étroitesse des routes, dont l'entretien est difficile.
En 2014, le Bhoutan passe un accord avec Renault-Nissan pour l'achat d'une centaine de voitures électriques. L'objectif fixé par le premier ministre Tshering Tobgay est d'atteindre à terme le « zéro émission ».
Religions
La religion principale (et religion d'État) du pays est le bouddhisme vajrayāna, le bouddhisme tibétain dans sa forme tantrique, appelé aussi lamaïsme, pratiqué par 75 % de la population. Le Bhoutan est actuellement le seul royaume au monde où le bouddhisme tantrique est religion d'État. Le reste de la population (25 %) a pour religion l'hindouisme indien (et à influence népalaise).
Selon des ONG d'obédience chrétienne, les chrétiens y sont peu nombreux en raison d'entraves à la foi chrétienne dans ce royaume. D'après le site de l'Aide à l'Église en détresse, en 2009, les chrétiens seraient au nombre de , dont catholiques baptisés. Ils ne représentent que 0,9 % de la population contre 84 % pour les bouddhistes, 11,4 % pour les hindous, 3,4 % pour les animistes et 0,3 % pour ceux n'entrant pas dans ces catégories.
Culture
La loi bhoutanaise incite la population à porter les vêtements traditionnels que sont le gho (pour les hommes) et la kira (pour les femmes).
La musique bhoutanaise est proche des musiques tibétaine et indienne en raison de son passé colonial et sa culture bouddhiste. Du fait de la fermeture politique du pays, cette culture a été préservée jusqu'à très récemment. Il existe encore une nette délimitation entre musique religieuse et musique profane, la première ayant une large prééminence et s'associant volontiers aux danses.
Le dzong du Bhoutan est un monastère-forteresse bouddhiste. Il servait autrefois de centre religieux, militaire, administratif et social du district qu'il commandait. Il pouvait abriter une garnison si nécessaire ainsi qu'une armurerie. Il accueillait les structures administratives du district ainsi que les moines. C'était aussi un lieu d'échanges et souvent le site d'un tséchu ou festival religieux annuel. Les premiers dzongs furent construits dans le pays dès le , mais leur âge d'or fut la première moitié du , qui vit le renforcement défensif du pays par le shabdrung ou grand lama Ngawang Namgyal (1594-1651), l'unificateur du Bhoutan moderne.
Du côté sportif, le tir à l'arc est considéré comme la discipline sportive traditionnelle du pays.
La joaillerie et l'argenterie sont au cœur de l'artisanat local. Parmi les objets les plus populaires figurent les récipients à alcool en bois sertis et décorés avec de l'argent martelé. La bijouterie est relativement peu développée mais comporte cependant un important savoir-faire : les boucles d'oreilles en or et turquoise, les bracelets et les ceintures en argent ou encore les colliers en perles baroques rendent l'artisanat bhoutanais singulier.
Médias
Le Bhoutan est le dernier pays du monde à avoir reçu la télévision, en 1999. 48 chaînes peuvent être reçues par satellite. Le 2 juin 1999, à l'occasion du du couronnement du roi Jigme Singye Wangchuck, le pays se dote de sa première chaîne de télévision nationale (BBS TV) et de son premier accès Internet. Lorsque la télévision arriva au Bhoutan en 1999, les événements sportifs sur Ten Sports causèrent des bagarres dans les cours de récréation ; en regardant la chaîne sud-coréenne Arirang TV, des adolescentes se sont mises à se décolorer les cheveux en blond et des bandes se sont formées pour la première fois dans la capitale.
Voyageurs et Magiciens (Chang hup the gi tril nung) de Khyentse Norbu (2003) est le premier long métrage entièrement produit et réalisé au Bhoutan.
Une partie de l'intrigue du film les animaux fantastiques: les secrets de Dumbledore, sorti en 2022, se déroule au Bhoutan. C'est là que se déroule l'élection du Manitou suprême de la confédération internationale des sorciers.
Tourisme
Le tourisme est volontairement limité dans le but de préserver l'environnement et la culture du pays. Le Bhoutan accueille principalement un tourisme de luxe. L'accès est néanmoins plus facile depuis la privatisation de l'industrie en 1991. La plupart des dzong, qui abritent toujours à la fois les services administratifs de la région et des locaux à usage religieux, sont ouverts aux étrangers.
L'anglais est appris à l'école et la presque totalité des documents officiels (dont les affiches électorales) est publiée également en anglais.
En 2005, on estimait à le nombre de touristes (hommes d'affaires compris) au Bhoutan.
On estime que 24 % de ces touristes viennent des États-Unis, 17 % du Japon, 11 % du Royaume-Uni et 48 % d'autres pays. Chaque touriste doit s'affranchir d'un forfait de par jour, lequel comprend hôtel, repas, voiture avec chauffeur et guide.
Références
Voir aussi
Bibliographie
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Articles connexes
Bonheur national brut du Bhoutan
Dzong du Bhoutan
Taktshang
Armée royale du Bhoutan
Drapeau du Bhoutan
Relations entre le Bhoutan et la Russie
Liens externes
Les peuples du Bhoutan | Le Bhoutan ( ; en dzongkha : , , translittération Wylie : ʼbrug-yul, ), en forme longue le royaume du Bhoutan, est un pays d'Asie du Sud, sans accès à la mer. Il est situé dans l'Est de la chaîne de l'Himalaya, enclavé entre l'Inde au sud, à l'est et à l'ouest-sud-ouest, avec laquelle il partage de frontières terrestres, et la Chine (région autonome du Tibet) au nord et à l'ouest-nord-ouest, avec de frontières. Plus à l'ouest, il est séparé du Népal par l'État indien du Sikkim, et plus au sud il est séparé du Bangladesh par les États indiens d'Assam et du Bengale-Occidental. Sa capitale et sa plus grande ville est Thimphou. |
487 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Bosnie-Herz%C3%A9govine | Bosnie-Herzégovine | La Bosnie-Herzégovine ou Bosnie-et-Herzégovine ( ; en serbe (cyrillique) : ; , ) est un État d'Europe du Sud appartenant à la région des Balkans. Elle est entourée par la Croatie au nord, à l'ouest et au sud, la Serbie à l'est et le Monténégro au sud. Elle dispose d'une ouverture large d'une vingtaine de kilomètres sur la mer Adriatique.
La Bosnie-Herzégovine est une république fédérale de près de d'habitants, désignés comme Bosniens. Ceux-ci sont divisés en trois principaux groupes ethniques qui parlent la même langue slave méridionale : le chtokavien, un parler de ce que les linguistes nomment « diasystème slave du centre-sud », jadis appelé « serbo-croate » et aujourd'hui « BCMS » d'après ses trois noms officiels actuels, bosnien pour les Bosniaques, croate pour les Croates et serbe pour les Serbes (auxquels il faut ajouter les Monténégrins). Ces trois peuples sont désignés comme « peuples constitutifs » par la constitution, et définis d'après leur histoire et leurs traditions culturelles : musulmane sunnite pour les Bosniaques, chrétienne catholique pour les Croates et chrétienne orthodoxe pour les Serbes.
Le pays est administré par deux entités autonomes : la fédération de Bosnie-et-Herzégovine et la république serbe de Bosnie. En 1999 a été créé le district de Brčko, à partir de terres des deux entités. Il appartient officiellement aux deux, mais n'est régi par aucune des deux, et fonctionne sous un système décentralisé de gouvernement local.
La capitale et la ville la plus peuplée est Sarajevo. Les autres villes importantes sont Banja Luka, Tuzla, Mostar, Zenica, Bihać, Travnik, Srebrenica, Goražde, Foča, Trebinje, Neum, Jajce et Sanski Most. La monnaie nationale est le mark convertible.
Les premiers établissements humains permanents sur le territoire de l'actuelle Bosnie-Herzégovine remontent au Néolithique. Au cours des millénaires suivants, le pays est successivement peuplé par diverses civilisations illyriennes puis celtiques, avant d'être romanisé sous la domination romaine puis colonisé par des peuples slaves entre le . À cette même époque, le pays est christianisé et au la forme paulicienne du christianisme, dite « bogomile », est adoptée par une partie des habitants, tandis que les autres se partagent entre l'influence de Rome ou de Constantinople. Le banat de Bosnie, État vassal du royaume de Hongrie, est établi en 1154, avant de prendre son indépendance en devenant le royaume de Bosnie en 1377. Après un bref âge d'or sous le règne de , la Bosnie indépendante s'efface progressivement jusqu'à son annexion par l'Empire ottoman en 1463.
Commence alors une longue époque de domination turque qui va durer quatre siècles et durant laquelle les Ottomans convertissent progressivement à l'islam environ la moitié des habitants, modifiant durablement la société et la culture locale. En 1878, les troupes austro-hongroises s'emparent de la Bosnie conformément aux dispositions du Congrès de Berlin. La période austro-hongroise se prolonge jusqu'en 1918 lorsque la Bosnie-Herzégovine intègre le royaume des Serbes, Croates et Slovènes, devenu Yougoslavie en 1929. Rattachée à l'État satellite croate mis en place par l'Allemagne nazie et l'Italie fasciste durant la Seconde Guerre mondiale, la Bosnie-Herzégovine devient une des républiques socialistes fédérées de la Yougoslavie communiste de l'après-guerre. Au cours du processus de dislocation de la Yougoslavie, le pays proclame son indépendance en 1992 et s'enfonce dans la sanglante guerre de Bosnie, laquelle prend fin avec les accords de Dayton le .
La Bosnie-Herzégovine possède un haut niveau d'alphabétisation, d'espérance de vie et d'éducation et le secteur du tourisme y est important ; il représente 10 % du PIB du pays en 2018, avec une croissance moyenne du nombre de touristes de 24 % par an entre 1995 et 2020. Le pays est réputé pour son environnement naturel, son riche héritage culturel, sa cuisine, ses sports d'hiver, sa musique, son architecture et ses festivals, dont certains comptent comme les plus importants du sud-est de l'Europe.
La Bosnie-Herzégovine a déposé sa candidature à l'adhésion à l'Union européenne en 2016 et a obtenu le statut officiel de candidat en 2022. En outre, le pays est un candidat potentiel à l'Organisation du traité de l'Atlantique nord depuis .
Dénominations
Bien qu'en français on dise couramment « Bosnie-Herzégovine », la traduction littérale du bosnien est « Bosnie-et-Herzégovine » (que l'on retrouve dans la plupart des autres langues). Le pays unit ainsi deux régions historiques, sans rapport avec les entités autonomes actuelles, et n'est pas réductible à une Bosnie à laquelle on accolerait un adjectif.
Les habitants de la Bosnie étaient autrefois appelés «Bosniaques» , et depuis le début du , le nom de tous les habitants est «Bosniens». Aujourd'hui on appelle « Bosniaques » les habitants de ce pays qui sont de tradition musulmane, qui nomment « bosnien » leur parler chtokavien.
La première mention largement reconnue et conservée d'une forme du nom Bosnie se trouve dans De Administrando Imperio, un manuel politico-géographique écrit par l'empereur byzantin au milieu du (entre 948 et 952) décrivant la « petite terre » (χωρίον en grec) de Bosona (Βοσώνα).
On pense que le nom dérive de l'hydronyme de la rivière Bosna qui traverse le cœur de la Bosnie. Selon le philologue Anton Mayer, le nom Bosna vient de l'illyrien *Bass-an-as, qui à son tour pourrait dériver du proto-indo-européen bos ou bogh, signifiant « l'eau courante ». Certaines sources romaines mentionnent également Flumen Bathinus comme nom pour Bosona, ce qui signifierait « eau courante ».
Le nom Herzégovine signifie « la terre du » (du duc, en allemand). Il tire son origine du titre du noble bosnien du , Stefan Vukčić Kosača, qui après la mort de est devenu "Herceg Humski i primorski". Hum (anciennement appelé Zachlumie) était une principauté du début du Moyen Âge qui avait été conquise par le Banat de Bosnie dans la première moitié du . Après la chute du royaume de Bosnie et la conquête ottomane, Hum devint connue sous le nom de « sandjak d'Herzégovine », et fut incluse dans le vilayet de Bosnie.
Histoire
Tout au long de son existence la Bosnie a eu sa propre histoire, et sa propre culture, et cette culture a été partagée par des personnes de toutes les confessions religieuses.
La région historique de Bosnie-Herzégovine a été successivement illyrienne, romaine, hongroise, ottomane, austro-hongroise et yougoslave (voir article détaillé). Avant la venue des Slaves sur le territoire, la population a été successivement illyrienne, grecque et dalmate. Actuellement ses populations sont presque exclusivement des Slaves du Sud qui sont, du point de vue religieux, musulmanes (sunnites) ou chrétiennes (catholiques et orthodoxes). Jadis, il y avait aussi des bogomiles d'inspiration paulicienne (Église bosnienne) et les musulmans affirment que ce sont leurs ancêtres. En , à la fin de la domination ottomane, une insurrection cristallise l'identité bosniaque, mais des forces centrifuges existent aussi, instrumentalisées par l'impérialisme austro-hongrois et le panslavisme russe : les orthodoxes s'appuient sur la Serbie elle-même soutenue par la Russie, tandis que les musulmans et les catholiques misent sur l'Autriche-Hongrie qui occupe le pays en 1878 (et l'annexe en 1908 en tant que condominium de Bosnie-Herzégovine).
Histoire ancienne
La Bosnie est habitée par des humains depuis le paléolithique, car l'une des plus anciennes peintures rupestres a été découverte dans la grotte de Badanj. Les principales cultures néolithiques telles que le culture de Butmir et le Kakanj étaient présentes le long de la rivière Bosna datant de - .
Les Illyriens ont été parmi les premiers des Balkans à former des royaumes à partir de tribus, y compris ceux qui habitaient l'actuelle Bosnie-Herzégovine. Les plus célèbres d'entre eux étaient les Ardiens et les Daors, qui frappaient même leur propre monnaie.
Les vestiges de l'ancienne ville de Daors, connue sous le nom de Daorson, sont encore visibles à Ošanić près de Stolac. La culture illyrienne du bronze en tant que forme d'art particulière a été remplacée par le fer à partir du septième siècle avant notre ère.
Certaines parties de la Bosnie centrale étaient habitées par la tribu Daesitiates, le plus souvent associée au groupe culturel bosnien central. La culture de Glasinac est une culture archéologique le plus prononcé des âges du bronze et du fer dans les Balkans centraux et occidentaux. Comme le plateau de Glasinac (Bosnie) était la première et la plus importante zone d'où provenait la plupart des matériaux archéologiques trouvés jusqu'à présent, toute la culture s'appelle la culture de Glasinac. C'était l'époque des Illyriens, ou communauté ethnique les Autariates se démarquaient.
Le conflit entre les Illyriens et les Romains a commencé en 229 , mais Rome n'a achevé l'annexion de la région qu'en 9 , lorsque la plupart de ces tribus ont été romanisées, et Illyrie divisé en Dalmatie et Pannonie.
Avec l'arrivée des Slaves au septième siècle dans les Balkans, le territoire de la Bosnie est habité par diverses tribus slaves du sud.
Moyen Âge
La Bosnie est mentionnée pour la première fois comme une terre "Bosona" au milieu du . Indépendante du , la Bosnie est devenue le royaume de Bosnie en 1377, date à laquelle ses frontières avaient été établies, coïncidant à peu près avec celles de la république moderne.
Au cours de cette période, les circonstances politiques ont conduit à des conflits sur ces zones entre le royaume de Hongrie et l'Empire byzantin. À la suite d'un changement de pouvoir entre les deux au début du , la Bosnie s'est retrouvée hors du contrôle des deux et a émergé comme le Banat de Bosnie (sous le règne des bans locaux).
Le premier dirigeant bosniaque était ban (prince) Borić (1154-1163), le second Kulin (ban) (1180-1204) dont le gouvernement marqua le début de conflits religieux, liés à une Église bosnienne, souvent considérée comme hérétique par les catholiques romains et les byzantins orthodoxes, et plus tard associée au bogomilisme.En 1232, le ban Ninoslav fait du bogomilisme (ou « patarinisme ») la religion d'État. Après la chute du royaume de Bosnie, les Bosniaques de l'Église bosniaque schismatique, se convertiront progressivement à l'islam.
En réponse aux tentatives hongroises d'utiliser la politique de l'Église concernant la question de l'hérésie comme moyen de regagner la souveraineté sur la Bosnie, Kulin (ban) a tenu un conseil des dirigeants de l'église locale pour renoncer à l'hérésie et a embrassé le catholicisme. Malgré cela, les ambitions hongroises sont restées inchangées longtemps après la mort de Kulin en 1204, ne diminuant qu'après une invasion infructueuse en 1254.
La Serbie et la Croatie se considéraient souvent comme ayant droit à des parties de la Bosnie pour des raisons ethniques, cependant, à plusieurs reprises lorsque ces voisins étaient des États indépendants ou des provinces de royaumes plus grands, ils ne détenaient que des parties de la Bosnie, et seulement brièvement.
Pendant ce temps, la population s'appelait Dobri Bošnjani ("Bons Bosniaques"). Les noms serbe et croate, bien qu'apparaissant occasionnellement dans les zones périphériques, n'étaient pas utilisés en Bosnie proprement dite.
L'histoire de la Bosnie jusqu'au début du a été marquée par une lutte de pouvoir entre les familles Šubić et Kotromanić. Ce conflit a pris fin en 1322, lorsque Kotromanić est devenu ban . Au moment de sa mort en 1353, il réussit à annexer des territoires au nord et à l'ouest, ainsi que Zachlumie et certaines parties de la Dalmatie. Il a été remplacé par son neveu ambitieux Tvrtko qui, après une lutte prolongée avec la noblesse et les conflits interfamiliaux, a pris le contrôle total du pays en 1367. En 1377, la Bosnie a été élevée au rang de royaume avec le couronnement de comme premier Roi de Bosnie à Mile près de Visoko au cœur de la Bosnie.
C'était le royaume féodal le plus puissant de la région. Cependant, après sa mort en 1391, la puissance et l'influence de la Bosnie déclinèrent lentement. Epuisée par des conflits internes et livrée à elle-même, sous le règne du dernier roi Stjepan Tomašević, la Bosnie perd son indépendance en 1463. Au siècle suivant, l'ensemble du territoire de l'actuelle Bosnie-Herzégovine fait partie de l'Empire ottoman et est devenue sa province la plus à l'ouest.
Empire ottoman
La conquête ottomane de la Bosnie a marqué une nouvelle ère dans l'histoire du pays et introduit des changements drastiques dans le paysage politique et culturel. En 1580, la Pachalik de Bosnie a été fondée, qui comprenait la zone de l'ensemble de l'État actuel de Bosnie-Herzégovine, des parties de la Croatie, du Monténégro et du Sandjak de Novipazar de la Serbie, qui a finalement abouti à la Vilayet de Bosnie vers 1867.
Lors de l'expansion de l'Empire ottoman en Europe centrale, la Bosnie a été épargnée en tant que province frontalière et a connu une longue période de prospérité et de progrès. De nombreuses villes (telles que Sarajevo et Mostar) ont été établies et sont devenues d'importants centres régionaux de commerce et de culture civique. La construction de nombreux bâtiments importants de l'architecture islamique a été financée, tels que le vieux pont de Mostar, la Mosquée de Gazi Husrev-bey à Sarajevo et le Pont Mehmed Pacha Sokolović de Višegrad.
Le règne a duré quatre siècles et a entraîné des changements notables, y compris l'émergence d'une communauté musulmane qui est devenue majoritaire également pour des avantages sociaux, économiques et politiques, bien que les orthodoxes et les catholiques aient été protégés par décret impérial.
Les nouveaux maîtres ottomans feront venir des Valaques de religion orthodoxe comme force de travail ainsi que pour repeupler les territoires désertés à cause de la guerre ou de divers fléaux. C'est à partir de ce moment que s'implante plus sérieusement le courant chrétien orthodoxe en Bosnie alors qu'il n'était que très peu présent auparavant.
L'instabilité et les troubles dans le pays ont provoqué un soulèvement en Bosnie-Herzégovine. Le soulèvement s'est propagé rapidement et a été rejoint par plusieurs autres États et grandes puissances, forçant l'Empire ottoman à céder le contrôle de la Bosnie-Herzégovine à la monarchie austro-hongroise, selon le Congrès de Berlin.
Selon Victor Tissot, la Bosnie comptait vers 1880 un peu plus d'un million d'habitants dont , orthodoxes, catholiques, et séfarades issus de la péninsule Ibérique.
Empire austro-hongrois
Au Congrès de Berlin, l'Autriche-Hongrie obtient l'administration de la Bosnie-Herzégovine. Profitant des troubles dans l'Empire ottoman, la diplomatie austro-hongroise tente d'obtenir l'approbation provisoire de la Russie pour modifier le statut de la Bosnie-Herzégovine et publie la proclamation d'annexion en 1908. Malgré les objections internationales, la Russie et la Serbie, l'annexion austro-hongroise de la Bosnie-Herzégovine a été acceptée en .
La monarchie des Habsbourgs avait plusieurs préoccupations clés en Bosnie. Elle a tenté de dissiper le nationalisme sud-slave en contestant les revendications antérieures des Serbes et des Croates sur la Bosnie.
Bien que relativement réussie sur le plan économique, la politique austro-hongroise qui reposait sur la promotion de l'idée d'une seule nation bosniaque multiconfessionnelle n'a pas réussi à freiner la croissance du nationalisme.
Lors de la période de l'éveil des nationalismes au , les catholiques de Bosnie commencent à s'identifier comme Croates alors que les orthodoxes s'identifient comme Serbes. Ces entreprises de et de la population chrétienne, menées par les intellectuels et missionnaires des pays voisins, seront alors décriées par le frère franciscain , lui-même catholique mais s'identifiant comme Bosniaque, et partisan d'un nationalisme bosniaque multiconfessionnel. Avec le temps, ce sont surtout les musulmans qui gardent un sentiment d'appartenance envers la Bosnie ; ils s'identifient comme « Bosniaques », tandis que le terme « Bosniens » désigne tous les habitants de la Bosnie-Herzégovine sans distinction de religion, conformément aux principes de la laïcité et du droit du sol.
La monarchie des Habsbourgs a aussi essayé de prévoir la modernisation en codifiant des lois, en introduisant de nouvelles institutions politiques, en établissant et en développant des industries.
Les tensions politiques entre Belgrade et Vienne culminèrent le , lorsque le jeune nationaliste serbe Gavrilo Princip assassina l'héritier du trône austro-hongrois François-Ferdinand d'Autriche à Sarajevo. Cet acte est considéré comme le déclencheur de la Première Guerre mondiale.
Royaume de Yougoslavie
Après la Première Guerre mondiale, la Bosnie-Herzégovine a rejoint le royaume des Serbes, Croates et Slovènes. La vie politique en Bosnie à cette époque était marquée par les troubles sociaux et économiques liés à la redistribution de la propriété et la formation de plusieurs partis politiques qui changeaient fréquemment de coalitions et d'alliances avec des partis d'autres régions yougoslaves.
Le conflit idéologique dominant de l'État yougoslave, entre le régionalisme croate et la centralisation serbe, était abordé différemment par les principaux groupes ethniques de Bosnie et dépendait de l'atmosphère politique générale.
Les réformes politiques apportées dans le royaume yougoslave nouvellement établi ont vu peu d'avantages pour les Bosniaques; selon le recensement final de la propriété foncière et de la population selon l'appartenance religieuse de 1910 effectué en Autriche-Hongrie, les musulmans (bosniaques) possédaient 91,1 %, les serbes orthodoxes 6,0 %, les catholiques croates 2,6 % et les autres 0,3 % de la propriété. À la suite des réformes, les musulmans bosniaques ont été dépossédés d'un total de de terres agricoles et forestières.
La création du royaume de Yougoslavie en 1929 a entraîné le redécoupage des régions administratives en banates ou banovinas qui évitaient délibérément toutes les lignes historiques et ethniques, supprimant toute trace d'une entité bosniaque.
L' Accord Cvetković-Maček qui a créé le banat croate en 1939 a encouragé ce qui était essentiellement une partition de la Bosnie entre la Croatie et la Serbie.
Cependant, la menace croissante de l'Allemagne nazie d'Adolf Hitler a forcé les hommes politiques yougoslaves à déplacer leur attention. Après une période marquée par des tentatives d'apaisement, la signature du traité tripartite et un coup d'État, la Yougoslavie est finalement envahie par l'Allemagne le .
Seconde Guerre mondiale
Pendant la Seconde Guerre mondiale, après l'invasion de la Yougoslavie, le territoire de la Bosnie-Herzégovine est cédé en 1941 à l'état indépendant de Croatie allié du Troisième Reich. Certains Croates et Bosniaques s'y rallient ou s'y soumettent ; d'autres s'y opposent dans la guerre de résistance qui suit l'invasion.
De nombreux Serbes rejoignent le mouvement, fidèle au gouvernement yougoslave en exil à Londres, des Tchetniks, un mouvement nationaliste serbe dans le but d'établir un État Grande Serbie.
Un autre mouvement de résistance, multiethnique, se constitue : celui des partisans communistes. Un grand nombre de Bosniaques, Croates et Serbes, mais également des Slovènes, Macédoniens, Monténégrins ou Albanais s'y engagent.
Une guerre à cinq commence alors : s'affrontent d'un côté les Allemands et les Oustachis Croates d'Ante Pavelić, d'un autre côté les Tchetniks du Serbe Draža Mihailović, et, à partir de l'été 1941 les partisans de Tito, qui affrontent aussi les Tchetniks à partir de 1943, poussant certains groupes à s'allier aux Oustachis, ou aux Italiens qui de leur côté, rejoignent les Alliés à l'automne 1943. Certains musulmans bosniaques étaient avec les Oustachi et un petit groupe est devenu membre de l'unité SS nazie, mais de nombreux musulmans bosniaques ont combattu aux côtés de partisans, qui ont promis à la Bosnie leur propre république et aux musulmans un statut spécial dans son sein.
Les dirigeants de la NDH se sont lancés dans une campagne d'extermination des Serbes, des Juifs, des Roms ainsi que des Croates dissidents et, plus tard, des partisans de Josip Broz Tito. On estime que , soit 16,9 % de sa population en Bosnie, ont été tués pendant la guerre.
Les Tchetniks, à leur tour, ont poursuivi une campagne génocidaire contre les musulmans et les Croates de souche, ainsi que la persécution d'un grand nombre de Serbes communistes et d'autres sympathisants communistes. Les populations musulmanes de Bosnie-Herzégovine et du Sandžak étant une cible principale. Sur les qui ont perdu la vie en Bosnie-Herzégovine pendant la guerre,environ (principalement des civils) ont été tués par les Chetniks.
Les massacres contre les Croates étaient de moindre ampleur mais similaires en action. Entre de Bosnie ont été tués entre et . Parmi ceux-ci, environ ont été tués par les Tchetniks.
De ces affrontements et changements d'alliances sortent largement vainqueurs les partisans de Tito d'autant que les « cinq de Cambridge » ont réussi à convaincre Winston Churchill de miser sur Tito et de réserver à ses partisans l'essentiel de la logistique Alliée. Dans ce contexte se forme, le à Jajce, le Conseil antifasciste de libération nationale de Yougoslavie au cours de laquelle il a été décidé d'établir une Yougoslavie en tant que fédération avec six républiques, dont l'une serait la Bosnie-Herzégovine à l'intérieur de ses frontières à partir de la période Autriche-Hongrie.
La fin de la guerre et la victoire des Partisans sont, conformément à ce programme, suivies de la proclamation de la république fédérative socialiste de Yougoslavie, dont la république socialiste de Bosnie-Herzégovine devient une entité fédérée.
République fédérative socialiste de Yougoslavie
Après la Seconde Guerre mondiale, avec la fondation de la République fédérative socialiste de Yougoslavie, un État fédéral avec les six républiques socialiste de Slovénie, Croatie, Bosnie-Herzégovine, Monténégro, Macédoine et Serbie avec les provinces autonomes du Kosovo et de la Voïvodine a émergé.
Entre 1945 et le début des années 1990, la République socialiste de Bosnie-Herzégovine a connu une industrialisation, une modernisation et une urbanisation accélérées, et en même temps les institutions du pays ont été établies, soulignant son statut d'État et son indépendance institutionnelle.
En raison de sa position géographique centrale au sein de la fédération yougoslave, la Bosnie a été choisie comme base pour le développement de l'industrie de la défense militaire. Cela a contribué à une grande concentration d'armes et de personnel militaire en Bosnie; un facteur important dans la guerre qui a suivi la dislocation de la Yougoslavie dans les années 1990.
Cependant, l'existence de la Bosnie au sein de la Yougoslavie, pour l'essentiel, était relativement pacifique et très prospère, avec un taux d'emploi élevé, une économie industrielle et tournée vers l'exportation, un bon système éducatif et une sécurité sociale et médicale pour chaque citoyen de Bosnie-Herzégovine.
Dans les années 1970, une forte élite politique bosnien est apparue, alimentée en partie par le leadership de Josip Broz Tito dans le Mouvement des non-alignés et les bosniens servant dans le corps diplomatique yougoslave. Tout en travaillant au sein du système socialiste, des politiciens tels que Džemal Bijedić, Branko Mikulić et Hamdija Pozderac ont renforcé et protégé la souveraineté de la Bosnie-Herzégovine.
À cette époque, des institutions éducatives, scientifiques et culturelles ont été créées, telles que l'Académie des sciences et des arts de Bosnie-Herzégovine, les universités de Sarajevo, Banja Luka , Mostar et Tuzla, et la Radio-Televizija Bosne i Hercegovine. En 1971, les Musulmans (avec M pour distinguer la religion musulmane) ont été reconnus comme le sixième peuple du pays qui, avec les Serbes et les Croates, est l'un des peuples constitutifs de la République fédérative socialiste de Yougoslavie.
En 1984, la capitale de la république, Sarajevo, a accueilli les Jeux olympiques d'hiver de 1984, qui ont rehaussé la réputation de la ville et de l'État à l'étranger. Au cours des années 1980, Sarajevo et la Bosnie-Herzégovine étaient le centre d'une sorte de culture pop en Yougoslavie. Ici, ils créent certains des cinéastes nationaux les plus populaires (Kusturica, Kenović), et les groupes pop et rock sont parmi les plus importants du pays. Au cours de cette période, la riche tradition littéraire se poursuit là où se trouvaient autrefois les auteurs bosniens les plus importants, tels que Ivo Andrić et Meša Selimović.
Avec la mort de Tito, la chute du communisme et le début de la désintégration de la Yougoslavie, la doctrine de la tolérance a commencé à perdre de sa force, créant une opportunité pour les éléments nationalistes de la société d'étendre leur influence.
Indépendance
À la suite des déclarations d'indépendance de la Slovénie et de la Croatie vis-à-vis de la Yougoslavie, une scission importante s'est développée parmi les résidents de Bosnie-Herzégovine sur la question de savoir s'il fallait rester en Yougoslavie (très majoritairement favorisée par les Serbes) ou rechercher l'indépendance (très majoritairement favorisée par les Bosniaques et les Croates).
Après la suppression de l'autonomie de la Voïvodine et du Kosovo, et l'indépendance de la Slovénie et de la Croatie, quatre des huit membres de la Présidence de la Yougoslavie étaient des personnes fidèles à Milošević, de sorte que la Serbie prend le pouvoir en Yougoslavie et peut décider de toutes les questions importantes.
N'acceptant pas de rester dans une Yougoslavie tronquée dominée par la Serbie, la souveraineté de la Bosnie-Herzégovine est proclamée le .
Les députés serbes, ont abandonné le parlement central de Sarajevo et ont formé l'Assemblée du peuple serbe de Bosnie-Herzégovine le , ce qui a marqué la fin de la coalition tripartite qui gouvernait après les élections de 1990. Cette Assemblée a autoproclamé la République serbe de Bosnie sur une partie du territoire de la Bosnie-Herzégovine le . Le , l'Union démocratique croate (HDZ) en Bosnie-Herzégovine a créé la Communauté croate d'Herceg-Bosna sur un territoire majoritairement habité par des Croates de Bosnie, et elle se transforme en République croate d'Herceg-Bosna le mais sans proclamer son indépendance vis-à-vis de la Bosnie-Herzégovine. Ces républiques autoproclamées n'ont pas été reconnues par le gouvernement de Bosnie-Herzégovine, qui les a déclarées illégales. Leur formation est conforme aux accords entre le dirigeant serbe Slobodan Milošević et le dirigeant croate Franjo Tuđman sur la partition de la Bosnie, dans le but d'établir une Grande Serbie et une Grande Croatie.
La déclaration de souveraineté du de la Bosnie-Herzégovine est suivie d'un rapport de la commission Badinter. Selon ce rapport, la Bosnie-Herzégovine ne peut être reconnue comme État indépendant par la communauté internationale que si un référendum national réclame cette reconnaissance. Ce référendum a lieu le , conformément à la constitution yougoslave et aux exigences de la commission Badinter. La question référendaire était : "Êtes-vous en faveur d'une Bosnie-Herzégovine souveraine et indépendante, un État de citoyens égaux et de nations musulmanes, serbes, croates et autres qui y vivent ?".
Le taux de participation au référendum sur l'indépendance était de 63,4 %, et 99,7 % des électeurs ont voté pour l'indépendance. Il a été boycotté par la majorité des Serbes de Bosnie.
Refusant les résultats de ce référendum, JNA et les milices serbes organisées par Radovan Karadžić, chef du parti nationaliste serbe SDS encerclent la ville de Sarajevo. Karadzić organise une conférence de presse où il déclare : une guerre interethnique et religieuse est inévitable, alors qu'Alija Izetbegović, élu président de la Bosnie, annonce qu'il n'y aura pas de guerre en Bosnie, ni interne ni importée. Le , le chef d'état major de l'armée yougoslave (JNA), le général Blagoje Adžić, déclare : La sécession de la Bosnie-Herzégovine est inacceptable et l'armée fédérale est prête à y intervenir pour défendre le peuple serbe menacé par une agression ouverte.
Guerre de Bosnie-Herzégovine
La Bosnie-Herzégovine a déclaré son indépendance le . La Communauté européenne et les États-Unis reconnaissent l'indépendance de la Bosnie-Herzégovine, le , et son adhésion dans l'Organisation des Nations unies a lieu le , en même temps que celles de la Croatie et de la Slovénie.
Dès 1991, l’Armée populaire yougoslave (JNA), devenue armée serbe, utilise la Bosnie comme base pour des opérations de guerre en Croatie. À l'époque, il mobilisait et armait les Serbes de Bosnie, occupait des positions stratégiques et préparait le siège des grandes villes. À la suite de la déclaration d'indépendance de la Bosnie-Herzégovine, JNA et les milices serbes de Bosnie se sont mobilisées dans différentes parties du pays. Les forces gouvernementales étaient mal équipées et non préparées pour la guerre.
La reconnaissance internationale de la Bosnie-Herzégovine a accru la pression diplomatique pour que l'Armée populaire yougoslave (JNA) se retire du territoire de la république, ce qu'elle a officiellement fait en . Les membres serbes de Bosnie de la JNA ont simplement changé d'insigne, formé l’Armée de la république serbe de Bosnie (VRS), et a continué les combats. Armée et équipée à partir des stocks de la JNA en Bosnie, soutenue par des volontaires et diverses forces paramilitaires de Serbie, et bénéficiant d'un important soutien humanitaire, logistique et financier de la République fédérale de Yougoslavie (Serbie et Monténégro), les offensives serbes en 1992 ont réussi à placer une grande partie du pays sous son contrôle.
Bijeljina est la première ville bosniaque à être investie par l'armée yougoslave et par les milices serbes sous les ordres d'Arkan. « Nous avions l'ordre de tuer le plus de musulmans possible », confesse Goran Jelisić, un jeune mécanicien serbe recruté à Bijeljina par Arkan pour participer au nettoyage ethnique de Brčko dans le Nord de la Bosnie.
Le , Zvornik a été attaqué par les Serbes. , du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, responsable pour l'ex-Yougoslavie, parvient à franchir le pont Mehmed Pacha Sokolović sur la Drina et à longer Zvornik avant d'être arrêté par un groupe de miliciens. Lorsqu'il eut quitté ses fonctions, il décrivit la scène suivante : Dans un virage, avant d'être interceptée, ma voiture a patiné sur du sang, j'ai croisé des camions remplis de cadavres.
Dès la fin de 1991, l’Armée populaire yougoslave (JNA), a déployé de l'artillerie sur les collines autour de Sarajevo, préparant le siège de la ville. Ainsi, immédiatement après la déclaration d'indépendance de la Bosnie, le siège de Sarajevo a commencé et a duré quatre ans. Incapables de conquérir la ville, ils coupent l'eau, le chauffage et l'électricité de la ville isolée, et épuisent la population civile torturée par des bombardements aveugles quotidiens. Après le , les troupes de la JNA en Bosnie ont changé leur nom en Armée de la république serbe de Bosnie (VRS) et, avec les forces paramilitaires serbes, ont continué à bombarder la ville à partir des mêmes positions.
Les forces serbes se sont concentrées en particulier sur la destruction des archives de la coexistence ethnique en Bosnie, comme le largage de bombes incendiaires sur la Bibliothèque nationale et universitaire de Sarajevo, brûlant la majeure partie de son contenu avec des milliers de textes irremplaçables. Des immeubles résidentiels, des hôpitaux, des boulangeries et d'autres installations non militaires ont été systématiquement bombardés.
Près de ont été tuées, dont plus de , et ont été blessées et près de . Pendant le siège, la ville a été touchée par une moyenne d'environ par jour, culminant à le .
Afin d'arrêter les massacres de civils, en , après des avertissements infructueux, l'OTAN a bombardé les positions serbes autour de Sarajevo. À la suite de cela, les forces serbes de Bosnie ont pris en otage plus de deux cents casques bleus et observateurs de l'ONU pour empêcher de nouvelles frappes aériennes.
Le nettoyage ethnique de Prijedor a commencé fin , à la suite de l'occupation de la zone par des unités paramilitaires et la JNA. Des milliers de non-Serbes ont été tués dans les villages et la ville de Prijedor, et leurs maisons incendiées. Plus de , femmes et enfants ont transité par les camps de concentration d' Omarska, Keraterm et Trnopolje, où massacres, tortures, viols et conditions de vie épouvantables ont rapidement décimé le nombre de prisonniers. Des dirigeants non serbes ont été éliminés, des fonctionnaires, des intellectuels, des dirigeants politiques et des hommes d'affaires emprisonnés ou déportés, et toutes les traces importantes de la culture et de la religion musulmanes et croates, y compris les mosquées et les églises catholiques, ont été détruites. Le nombre total de personnes tuées et déportées en 1993 était de 52 811.
Aucune convention de guerre n'est appliquée et la barbarie se déchaîne (viols, tortures, assassinats, formation de camps de concentration).
L'avancée des Serbes de Bosnie, a été accompagnée avec le nettoyage ethnique des Bosniaques et des Croates de Bosnie de toute la zone contrôlée par la VRS. Des dizaines de camps de concentration ont été établis dans lesquels les détenus ont été soumis à la violence et aux abus, y compris le Viol.
En 1993, le Conseil de sécurité des Nations unies a créé le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie pour juger les personnes accusées de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité et de génocide.
Le nettoyage ethnique a culminé avec le massacre de Srebrenica de plus de en , qui a été qualifié de génocide par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY).
Les forces croates de Bosnie et bosniaques ont également commis des crimes de guerre contre des civils de différents groupes ethniques, mais à plus petite échelle.
La violence se déchaîne aussi entre Croates et Musulmans (combats de Mostar et dynamitage de son pont, sac de Stolac et dynamitage de sa mosquée…).
Le conflit bosno-croate a pris fin en , avec la signature de l' accord de Washington, conduisant à la création d'une Fédération de Bosnie-et-Herzégovine, qui a fusionné le territoire détenu par le HVO avec celui détenu par l'Armée de la République de Bosnie-Herzégovine(ARBiH).
Les populations croato-bosniaques ont alors obtenu une aide logistique accrue de la part de la communauté internationale, qui isola la République fédérale de Yougoslavie (Serbie et Monténégro) officiellement définie comme agresseur (même si les Serbes continuaient de dire qu'il s'agissait d'une guerre légitime pour permettre le maintien dans la Yougoslavie des populations désirant y rester).
L'offensive conjointe en Croatie, en 1995, des forces croates de Croatie et de Bosnie, et des forces bosniaques, permit la conquête de tous les territoires serbes de Croatie. La population serbe de ces territoires a été expulsée vers la République serbe de Bosnie, où elle a repeuplé des territoires ethniquement nettoyés des non-Serbes, et une partie est allée en Serbie.
Les efforts de la communauté internationale pour tenter de faire cesser le conflit et éviter les pertes humaines parmi la population eurent peu d'effets concrets malgré l'envoi de plus de sous le drapeau de l'ONU. La Forpronu perdit et compta plus de .
Le , les Accords de Dayton ont été signés à Paris, mettant fin à la guerre et confirmant l'existence et la continuité juridique de l'État de Bosnie-Herzégovine à l'intérieur de ses frontières actuelles. Elle sera composée de deux entités : la Fédération de Bosnie-et-Herzégovine (51 % du territoire et 70 % de la population) et la République serbe de Bosnie (49 % du territoire et 25 % de la population), chacune pouvant établir des "relations parallèles" avec les pays voisins. Comme l'a dit Florence Hartmann: «À Dayton, les grandes puissances ont récompensé ceux qui, quelques semaines plus tôt, avaient systématiquement déporté et tué la population musulmane de l’enclave en leur attribuant les champs de la mort et en leur permettant ensuite de les repeupler à leur guise afin d’en modifier à jamais la structure ethnique ».
En 1995-1996, une force internationale de maintien de la paix (IFOR) dirigée par l'OTAN, comprenant , intervint en Bosnie afin de mettre en place et de surveiller les aspects militaires de l'accord. À l'IFOR succéda une force de stabilisation (Sfor) plus réduite ( en 2003) dont la mission était d'empêcher la reprise des hostilités. À cette Sfor, a succédé en l'Eufor, une force militaire de l'Union européenne de environ. La force de police internationale de l'ONU en Bosnie-Herzégovine a été remplacée fin 2002 par la Mission de police de l'Union européenne (MPUE), premier exemple pour l'Union européenne d'une telle force de police, ayant des missions de surveillance et d'entraînement.
Les principaux dirigeants politiques et militaires de la République serbe de Bosnie sont reconnus coupables et condamnés pour crimes de guerre. Le président de la République serbe de Bosnie Radovan Karadžić et le chef de l'armée Ratko Mladić ont été reconnus coupables de génocide à Srebrenica et condamnés à la réclusion à perpétuité.Le président Serbie Slobodan Milošević, accusé de génocide et de crimes contre l'humanité au Kosovo, en Croatie et en Bosnie-Herzégovine, est décédé en prison avant la fin du procès.
La guerre a causé la mort de « et militaires bosniaques, serbes et croates ; de personnes furent déplacées, tous groupes ethniques confondus.
L'analyse ethnique de la population du territoire de la République serbe de Bosnie, d'après le recensement de la population de l'année 1991 en comparaison avec après-guerre en l'an 1997 (source : IMG, sur la base du recensement de la population de l'année 1991 et des estimations de l'UNHCR pour l'année 1997) montre la quasi-disparition des Bosniaques de ce territoire :
1991 : Serbes 54,30 % ; Bosniaques 28,77 % ; Croates 9,39 % ; autres 7,53 % ;
1997 : Serbes 96,79 % ; Bosniaques 2,19 % ; Croates 1,02 % ; autres 0,0 %.
Géographie
La Bosnie-Herzégovine se trouve dans les Balkans occidentaux, au sud-est de l'Europe. Elle borde la Croatie () au nord, au nord-ouest et au sud, la Serbie à l'est () et le Monténégro au sud-est (). À l'extrême sud, dans la commune de Neum, elle débouche dans la Mer Adriatique sur environ . Les frontières de la Bosnie-Herzégovine sont pour la plupart d'origine naturelle et sont majoritairement composées des rivières Drina, Sava et Una, et de montagnes, comme la Dinara au sud-ouest.
La Bosnie-Herzégovine se compose de deux unités géographiques et historiques: la plus grande partie Bosnie au nord () montagneuse et couverte de forêts épaisses, et la plus petite partie Herzégovine au sud, constituée de collines rocheuses et de terres agricoles plates.
Topographie
Le pays est principalement montagneux, englobant les Alpes dinariques centrales. Les parties nord-est atteignent la Plaine de Pannonie, tandis qu'au sud, elle borde la Mer Adriatique. Les Alpes dinariques s'étendent généralement dans une direction sud-est-nord-ouest et s'élèvent vers le sud. Le point culminant du pays est le pic de Maglić à , à la frontière du Monténégro. La Bosnie centrale est la partie la plus montagneuse de la Bosnie avec les montagnes importantes Vlašić, Čvrsnica et Prenj. D'autres montagnes plus grandes sont Volujak, Vranica, Vran, Lelija, Zelengora et Velež.
La Bosnie orientale comprend également des montagnes comme Trebević, Jahorina, Igman, Bjelašnica et Treskavica. C'est ici que les Jeux olympiques d'hiver de 1984 ont eu lieu.
Vers le nord-ouest, les montagnes dinariques sont un peu plus basses (Cincar, Dinara, Šator, Grmeč), et sont séparées par des champs karstiques (poljes): poljé de Livno, poljé de Duvno, Kupreško polje et Glamočko polje.
La composition géologique de la chaîne de montagnes dinariques en Bosnie se compose principalement de calcaire, avec des gisements de fer, de charbon, de zinc, de manganèse, de bauxite, d’antimoine, de plomb et de sel présents dans certaines régions, en particulier dans le centre et le nord de la Bosnie.
Dans l'ensemble, près de 42,8 % de la Bosnie-Herzégovine est boisée. La plupart des zones forestières se trouvent dans les parties centrale, orientale et occidentale de la Bosnie.
Les terres agricoles représentent 42,2 %, les terres fertiles 13,6% de la superficie de la Bosnie-Herzégovine et seulement 2,96 % des terres sont utilisées pour l'agriculture. Le nord de la Bosnie contient des terres agricoles très fertiles le long de la rivière Sava et la zone correspondante est fortement exploitée. La partie sud du pays, Herzégovine, se compose principalement de collines rocheuses et de terres arables plates avec un climat méditerranéen, ce qui permet d'importantes activités agricoles.
Hydrographie
L'eau peut être considérée comme la plus grande ressource naturelle de Bosnie-Herzégovine. Tous les fleuves appartiennent aux bassins de la mer Noire et de la mer Adriatique. Le réseau fluvial est très dense, ce qui fait surtout référence au bassin versant de la mer Noire, qui couvre la majeure partie du territoire. Il y a sept grands fleuves en Bosnie-Herzégovine :
la Sava est le plus long fleuve et forme une partie importante de la frontière nord avec la Croatie ;
la rivière Una coule le long de la frontière nord-ouest de la Bosnie avec la Croatie. Elle est populaire pour le rafting et les sports d'aventure ;
la rivière Bosna a donné son nom au pays. Elle s'étend à travers la Bosnie centrale, depuis sa source près de Sarajevo jusqu'à Sava au nord ;
la Drina traverse l'est de la Bosnie et marque la frontière naturelle avec la Serbie ;
la Sana et la Vrbas qui coule au nord, sont des affluents droits de la Sava et appartient au bassin de la mer Noire ;
la Neretva est le principal fleuve d'Herzégovine qui appartient au bassin de la mer Adriatique. C'est la seule rivière entièrement de surface, dans cette région qui contient un grand nombre de rivières souterraines.
Une particularité des eaux de la Bosnie-Herzégovine est la présence d'un grand nombre de chutes d'eau abondantes qui ornent le paysage de la Bosnie-Herzégovine. Parmi les plus belles et les plus grandes figurent: Štrbački buk sur la rivière Una à Martin Brod, les chutes d'eau sur la Pliva à Jajce, et Kravica sur la rivière Trebižat.
La Bosnie-Herzégovine est également riche en sources naturelles, dont beaucoup sont exploitées pour l'eau minérale en bouteille ou pour les stations thermales populaires.
Une petite partie de la côte adriatique, longue d'environ , autour de la ville de Neum, au sud du delta de la Neretva, appartient à la Bosnie-Herzégovine.
Il existe un grand nombre de lacs naturels et artificiels en Bosnie-Herzégovine. Dans le groupe des lacs naturels, généralement de petite superficie, les lacs de montagne, comme Boračko, Šatorsko et Kotlaničko, dominent numériquement. Les lacs artificiels sont plus grands et principalement conçus pour les besoins de la production d'électricité.
Avec une superficie de le plus grand lac est Buško, qui se trouve à la frontière des municipalités de Livno, à une altitude de . L'accumulation du lac est de et est donc l'un des plus grands lacs d'Europe. Les autres grands lacs sont Ramsko, Jablaničko, Modračko, et lac de Blidinje.Il existe de nombreux lacs de montagne, pour la plupart d'origine glaciaire, qui ont un potentiel touristique important, et les plus célèbres sont Prokoško (sur Vranica), Boračko, Orlovačko, Štirinsko, et le lac Kladopolje (sur Zelengora).
Paysage et environnement
La Bosnie offre un large choix de paysages, avec des chaînes de montagnes boisées, des forêts intactes, des lacs, des rivières luxuriantes et des cascades.
Environ les deux cinquièmes du pays sont boisés de pins, de hêtres et de chênes. Ce fait place la Bosnie-Herzégovine dans un groupe de pays européens possédant la plus grande richesse forestière.
Toutes les caractéristiques géographiques expliquées précédemment ont influencé la formation de caractéristiques biogéographiques spécifiques de la Bosnie-Herzégovine, qui se reflètent dans la grande biodiversité.
Au total, sont enregistrées, ainsi que plusieurs centaines d'autres plantes et champignons. Certains d'entre eux sont endémiques, comme le fameux Lilium bosniacum et Picea omorika. Une biodiversité élevée s'applique également au monde animal, mais ils sont considérablement réduits au fil du temps.
Cette diversité de paysages et d'écosystèmes est menacée et nécessite une protection urgente. Il existe quatre parcs nationaux et huit parcs naturels en Bosnie-Herzégovine. La superficie totale de l'aire protégée ne représente que 1,13 % de son territoire total.
La Bosnie-Herzégovine connaît un certain nombre de problèmes environnementaux. Cela comprend la pollution de l'air provenant des usines métallurgiques et des centrales électriques au charbon. Le manque de sensibilisation à l'environnement, la déforestation intensive et l'exploitation forestière illégale intensifient ce problème. Les décharges municipales sont limitées et les installations de traitement des eaux usées et de gestion des inondations sont inadéquates. Les mines terrestres laissées par la guerre civile de 1992-1995 constituent toujours une menace dans certaines régions.
Le climat de la Bosnie-Herzégovine varie du continental tempéré dans la partie nord de la plaine pannonienne le long de la rivière Sava, au climat alpin dans les régions montagneuses et au climat méditerranéen dans la zone côtière et la région d'Herzégovine au sud et au sud-est.
Selon Human Rights Watch en août 2022, les autorités de la Bosnie-Herzégovine n'ont pas réussi à lutter contre l'importante pollution atmosphérique du pays, qui tue des milliers de personnes prématurément chaque année et nuit à la santé de milliers d'autres.
Faune et flore
Selon Victor Tissot, on tuait environ chaque année en Bosnie à la fin du , , , , , , , , et autant de martres dont les peaux étaient envoyées à Sarajevo pour être transportées de là, soit à Trieste, soit à Leipzig.
Politique
Le haut représentant international en Bosnie-Herzégovine, Christian Schmidt, est nommé par le Conseil de mise en œuvre des Accords de Paix. Il est la plus haute autorité du pays et dispose de pouvoirs exécutifs tels que l'annulation de décisions de l'exécutif et du parlement de Bosnie-Herzégovine contraires à l'esprit des accords de Dayton, dont il est l'autorité finale pour toute interprétation. Il rend compte de son action chaque semestre au Conseil de sécurité des Nations unies.
La déclaration d'indépendance a eu lieu en 1992. Des élections générales ont eu lieu le . Les électeurs de Bosnie-Herzégovine ont élu la présidence et le parlement de Bosnie-Herzégovine. Les électeurs de la fédération de Bosnie-et-Herzégovine ont élu un nouveau parlement pour l'entité et les électeurs de la république serbe de Bosnie ont choisi un président, un vice-président et un parlement. Le président du Conseil des ministres, Nikola Špirić, a été confirmé par le Parlement le .
Le , Dragan Čović, président collégial de la Bosnie-Herzégovine, dépose la demande d'adhésion du pays à l'Union européenne.
Présidence collégiale
Trois présidents devant représenter respectivement les communautés Serbes, Croates et Bosniaques sont élus simultanément au scrutin uninominal majoritaire à un tour. L'un des candidats serbes est élu par les seuls électeurs de la République serbe de Bosnie tandis que les électeurs croates et bosniaques de la Fédération de Bosnie-et-Herzégovine votent pour l'un ou l'autre des candidats croates et bosniaques. Les habitants du district de Brčko, qui ne fait partie d'aucune des deux entités, doivent se faire enregistrer sur les listes électorales de l'une ou l'autre. Les trois présidents alternent à tour de rôle à la tête de la présidence collégiale, pour des périodes de huit mois.
Élections municipales de 2008
En , les , ont eu lieu en Bosnie, et les clivages entre Musulmans, Serbes et Croates se sont retrouvés dans les résultats ; 55 % des d'électeurs se sont abstenus, ce qui représente le plus faible taux de participation des 4 élections depuis les accords de Dayton.
Selon les premiers résultats partiels fournis par la Commission électorale centrale (CEC), l'Union des sociaux-démocrates indépendants (SNSD, serbe) a remporté de maires, le Parti de l'Action démocratique (SDA, musulman) 28, et la Communauté démocratique croate (HDZ) 15, dans les régions où chaque communauté est respectivement majoritaire.
Divisions internes et suppression des entités
La Bosnie-et-Herzégovine est une république, sujet de droit international reconnu par l'organisation des Nations unies, membre du Conseil de l'Europe depuis et membre fondateur de l'Union pour la Méditerranée. Depuis les accords de Dayton-Paris du , elle comprend deux entités autonomes et un district commun :
la fédération de Bosnie-et-Herzégovine (Federacija Bosne i Hercegovine), dont la capitale est Sarajevo, qui n'est pas une fédération au sens du droit international public entre la région historique de Bosnie et celle d'Herzégovine, et est elle-même constituée de deux sous-collectivités, croate et bosniaque, avec quelques communes mixtes ;
la république serbe de Bosnie (Република Српска/Republika Srpska, dénomination utilisée de facto en français), dont la capitale est Banja Luka, qui déclara son indépendance en 1992 et fut reconnue par les accords de Dayton, mais comme collectivité territoriale autonome et non comme république constitutive de l'État bosnien ;
le district de Brčko, situé entre les deux premières, dans le nord du pays, qui n'est pas un district administratif de la Bosnie-Herzégovine, mais un territoire de statut neutre et autonome, géré en partie par un superviseur international mandaté par l'ONU.
La république de Bosnie-et-Herzégovine connaît, sur le plan interne, un imbroglio juridique dû au fait que ses deux collectivités territoriales autonomes de facto issues des accords de Dayton-Paris ne se reconnaissent pas mutuellement de jure, ni statutairement, ni territorialement. La république serbe de Bosnie s'est autoproclamée comme entité de l'ancienne Yougoslavie en 1992 en opposition à la proclamation d'indépendance de la Bosnie-Herzégovine, alors que la constitution yougoslave admettait l'indépendance des six républiques fédérées, mais non l'établissement de nouvelles frontières telles que celles de la république serbe de Bosnie ou du Kosovo. La constitution de la Bosnie-Herzégovine et les exigences de la non plus n'admettaient pas l'autonomie de la République serbe de Bosnie, qui, de ce fait, n'a pas été reconnue de jure par la communauté internationale. En 1996, les accords de Dayton lui reconnaissent seulement la qualité de collectivité territoriale autonome au même titre que la « fédération croato-musulmane », renommée par la suite fédération de Bosnie-et-Herzégovine (qu'il ne faut pas confondre avec la République de Bosnie-Herzégovine, qui est le seul État souverain reconnu).
Depuis 1991, il y a entre quatre et cinq fois moins de Serbes qui vivent à Sarajevo et dans le reste de la fédération de Bosnie-Herzégovine, ils sont tous en République serbe de Bosnie. Il en est de même pour les Croates et les Bosniaques qui vivent en majorité en Bosnie centrale et à Sarajevo pour les Bosniaques, et dans le sud du pays, surtout dans l'ouest de l'Herzégovine, pour les Croates. Concrètement, la Bosnie-Herzégovine est divisée d'un point de vue ethnico-religieux.
Le mouvement indépendantiste serbe se trouve renforcé dans sa volonté d'organiser un référendum au sujet de l'indépendance depuis l'annonce du soutien de l'indépendance du Kosovo par l'Union européenne et les États-Unis.
Fin 2007, l'institut de sondage Partner qui est basé à Banja Luka a révélé que 77 % des Serbes de Bosnie étaient favorables à une sécession de la République serbe de Bosnie dans l'hypothèse où les Albanais du Kosovo se déclareraient indépendants de la Serbie.
L'ancien ambassadeur des États-Unis à Belgrade, , soutient une division de la Bosnie, ainsi que du Kosovo.
Les autorités de l'entité République serbe continuent de mener une politique déstabilisatrice et conflictuelle en Bosnie-Herzégovine. La poursuite des déclarations du président de la République serbe Milorad Dodik, niant le statut d’État de la Bosnie-Herzégovine, tout en prônant la sécession de la République serbe et son union avec la Serbie, est une attaque contre l'intégrité territoriale de Bosnie-Herzégovine.
Il faut rappeler que les entités ne sont en aucun cas fondées à faire sécession, et la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Bosnie-Herzégovine sont garanties par les accords de Dayton.
En 2017, les États-Unis ont sanctionné le président de l'entité République serbe, Milorad Dodik, pour ses propos sécessionnistes. En faisant obstacle aux accords de Dayton, Milorad Dodik constitue une menace importante pour la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Bosnie-Herzégovine. La sanction signifie que toute propriété ou intérêt dans la propriété de Dodik sous juridiction américaine est bloqué, et est toujours valable.
La Commission de Venise a constaté que les pouvoirs de l'État central de Bosnie-Herzégovine, sont trop faibles et propose une révision constitutionnelle qui permettrait d'adapter le texte à la réalité politique par : Le transfert de responsabilités des Entités vers l'État central ; Une définition plus stricte du veto au nom des intérêts vitaux, afin que ce veto ne soit pas un simple pouvoir de blocage au nom d'intérêts partisans; Simplifier l'organisation territoriale par suppression des Entités, ou passer d'un État fondé sur l'égalité de trois peuples constituants à un État fondé sur l'égalité des citoyens.
Les États-Unis souhaitent voir disparaître la République serbe, considérée comme le seul résultat tangible de la politique menée par les nationalistes serbes.
En 2019, Le Conseil de sécurité des Nations unies a exprimé son ferme appui au plein respect de la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de la Bosnie-Herzégovine.
Indépendantisme de la communauté croate au sein de la Fédération
Le parti nationaliste croate de Bosnie appelle régulièrement à la création d'une entité autonome croate, séparée de la communauté bosniaque. Les Croates (chrétiens catholiques) justifient cette demande par la crainte d’être mis en minorité par les Bosniaques (musulmans) qui détiennent la majorité de quatre cinquièmes au sein des institutions fédérales.
Décisions constitutionnelles précisant le statut de Bosnie-Herzégovine et de ses deux entités
: « Contrairement aux assertions des représentants de l’Assemblée populaire de la Republika Srpska, la Constitution de la Bosnie-Herzégovine n’envisage pas de préserver la souveraineté des Entités, ni n’envisage un droit à l’auto-organisation basée sur l’idée de la séparation territoriale. De la même manière, d’après l’article III/3 (a) de la Constitution de la Bosnie-Herzégovine, les « fonctions gouvernementales » sont attribuées aux institutions de la Bosnie-Herzégovine ou aux Entités, de façon que les compétences des Entités ne soient d’aucune manière l’expression de leur qualité d’État, mais résultent de cette allocation de compétences prévue par la Constitution de Bosnie-Herzégovine… toutes les dispositions du Préambule de la Constitution de la République Serbe faisant référence à la souveraineté, à l’indépendance de l’État, à la création d’un État et à la réunion complète et étroite de la Republika Srpska avec d’autres États, constituent une violation de l’article I/1, au regard des articles I/3, III/2 (a) et 5 de la Constitution de BH, qui garantissent la souveraineté, l’intégrité territoriale, l’indépendance politique et la personnalité internationale de Bosnie-Herzégovine » (Cour constitutionnelle de la Bosnie-Herzégovine, affaire U 5/98).
: La cour constitutionnelle de Bosnie-Herzégovine précise qu'aucun signe, drapeau ou hymne, autre que celui de l'État de Bosnie-Herzégovine ne saurait être admis publiquement sur le territoire de la Bosnie-Herzégovine. Cette décision étant rendue à la suite de la demande de la fédération de Bosnie-Herzégovine et de la république serbe de Bosnie-Herzégovine, en vue de porter des signes particuliers les distinguant de l'État de Bosnie-Herzégovine auquel ils appartiennent. La décision s'inscrit dans une jurisprudence constante de la Cour et de la communauté internationale. Selon cette jurisprudence, les deux entités n'ont aucune qualité d'État, car elles sont uniquement des entités de l'État de Bosnie-Herzégovine.
Subdivisions territoriales
La Bosnie-Herzégovine présente deux organisations parallèles de subdivisions territoriales du fait de l'existence de deux entités constitutives de la fédération bosnienne :
la fédération de Bosnie-et-Herzégovine () ;
la république serbe de Bosnie () ;
auxquelles s'ajoute une troisième entité, le district de Brčko situé entre les deux premières, au nord du pays, possédant un statut neutre et autonome, géré en partie par un superviseur international mandaté par l'ONU.
Démographie
La population, d'après le recensement effectué en 2013, est de .
Pour des raisons économiques, de nombreux habitants de ce pays, vivent et travaillent à l'étranger (États-Unis, Allemagne, Serbie, Autriche, Slovénie, pays de la Scandinavie, Canada, Australie…). En 2006, une estimation donne de Bosniens vivant à l'étranger et en 2008, une autre estimation donne de citoyens.
Population
À l'époque de la Yougoslavie, les Bosniaques étaient majoritairement appelés « Musulmans », les trois peuples composant le pays étant les Musulmans, qui avaient la majorité relative, les Bosno-Croates et les Bosno-Serbes.
La composition de la population a varié et surtout a changé de répartition géographique à la suite des diverses opérations de nettoyage ethnique, et les gentilés ont été changés afin d'éviter toute confusion entre le peuple musulman et la religion musulmane et pour répondre à la volonté de reconnaissance des Bosniaques en tant que nation, nommés ainsi jusque l'invasion austro-hongroise. Ainsi les habitants du pays sont désormais officiellement appelés « Bosniens », les trois « nationalités » majoritaires étant les Bosniaques, les Croates et les Serbes. Par « nationalité » il ne faut pas entendre ici la citoyenneté bosnienne ni la langue BCMS que tous partagent, mais l'appartenance à une communauté confessionnelle et historique définie par la religion musulmane sunnite pour les Bosniaques, chrétienne catholique pour les Croates et chrétienne orthodoxe pour les Serbes, appartenances qui changent aussi le nom de la langue (respectivement bosnien, croate et serbe ; dans ce dernier cas, la langue s'écrit majoritairement en caractères cyrilliques, ces derniers étant admis en bosnien).
La nationalité yougoslave n'a pas pour autant disparu, et correspond à la population continuant à se déclarer Yougoslave, et non de l'une des « nationalités » bosniaque, croate ou serbe : il s'agit en majorité de couples mixtes. Cette nationalité disparaît à partir du recensement de 2013.
Traditionnellement, la population bosniaque vit davantage dans et autour des centres urbains, la population serbe occupant de plus vastes zones rurales. Ceci explique en partie la répartition géographique des différents groupes ethniques.
Un recensement de la population est effectué en 1991. Par la suite, aucune donnée fiable n'est produite, car les principales forces politiques de Bosnie-Herzégovine considèrent les statistiques démographiques comme une poursuite de la guerre et une tentative d'officialiser les résultats du nettoyage ethnique. En , du Parti d'action démocratique annonce qu'un accord est conclu pour qu'un recensement ait lieu en 2013.
Les personnes âgées de plus de 65 ans représentent, en 2010, 15,5 % de la population. Environ 40 % d'entre elles vivraient dans une grande pauvreté, alors qu'il n'existe en Bosnie-Herzégovine aucun programme d’aide publique en faveur des personnes âgées et que les pensions de retraite y sont généralement médiocres.
Groupes ethniques
Résultats finaux publiés le incluant les statistiques sur les groupes ethniques en Bosnie-Herzégovine.
Langues
Même si les linguistes utilisent les termes de serbo-croate (ancien), ou de diasystème slave du centre-sud (moderne) pour définir la langue parlée en Croatie, en Bosnie-Herzégovine, en Serbie et au Monténégro, le remplacement du communisme yougoslave par les nationalismes de chaque ethnie dans les années 1990 a eu raison des définitions linguistiques, de sorte qu'officiellement le serbo-croate n'existe plus, chaque pays nommant sa langue « croate », « bosnien », « serbe » ou « monténégrin ». Il n'y a pas d'isoglosse entre ces langues (les locuteurs se comprennent spontanément, sans traducteur) : leur définition est donc historique et politique. En revanche, il y a d'une région à l'autre des différences partielles de lexique (certains mots, certaines conjugaisons ou déclinaisons varient) et surtout une différence d'alphabet : il est exclusivement latin en Croatie et dans la Fédération croato-bosniaque de Bosnie-Herzégovine, alors que les Serbes utilisent les deux alphabets : alphabet cyrillique serbe en Serbie, au Monténégro et dans la République serbe de Bosnie, mais aussi l'alphabet latin serbe en Serbie et au Monténégro, mais pas en Bosnie. Des éléments de la langue turque se retrouvent dans le bosnien.
La constitution de la Bosnie-Herzégovine ne mentionne aucune langue officielle, mais reconnaît trois « peuples constitutifs », chacun avec sa propre dénomination pour la langue commune.
98 % de la population se comprend en parlant sa langue, sans passer par une langue étrangère, car le Bosniaque, le Serbe, et le Croate sont pratiquement la même langue, et avant l'éclatement de la Yougoslavie, en 1991, on appelait le Serbo-Croate cette langue commune.
Au temps où la Bosnie-Herzégovine était un territoire ottoman (officiellement jusqu'en 1908, mais sous occupation austro-hongroise depuis 1878), le territoire était administré en langue turque. Lorsque la Bosnie-Herzégovine devint un condominium austro-hongrois (1908 à 1918), le territoire fut administré en langue allemande.
Aujourd'hui, l'anglais est très parlé, surtout parmi les plus jeunes, et est une langue universitaire. Il est souvent utilisé dans l'administration, et est très utile pour communiquer avec les casques bleus de l'ONU présents sur le territoire. Une forte diaspora bosniaque existe aux États-Unis, au Canada, et en Australie, tout comme en Grande-Bretagne. L'allemand est également répandu, un grand nombre de Bosniaques vivant et travaillant dans des pays de langue allemande, l'Allemagne, l'Autriche ou la Suisse. Enfin, le turc, langue de culture en Bosnie-Herzégovine qui fut partie intégrante de l'Empire ottoman jusqu'en 1878, reste encore pratiqué.
La Bosnie-Herzégovine est un pays observateur au sein de l'Organisation internationale de la francophonie.
Les de Bosnie-Herzégovine sont bilingues, mais en plus du Bosniaque, Serbe, et Croate, certains parlent le Yiddish, et l'Allemand.
Religions
Article détaillé : Islam en Bosnie-Herzegovine
La répartition religieuse du pays s'établit ainsi : les musulmans constituent 51 % de la population, les chrétiens orthodoxes constituent 31 % tandis que les chrétiens catholiques constituent 15 %, et 1,2 % pour les autres groupes religieux (y compris les juifs et les protestants). Il y a aussi 0,8 % d'athées et 0,3 % d'agnostiques. En 1914, il y avait environ en Bosnie-Herzégovine, mais entre 1941 et 1945, pendant l'occupation Allemande, de nombreux Juifs furent tués par les milices Oustachis, et les Nazis Allemands. Enfin, de nombreux Juifs partirent en Israël à partir de 1948, et de nos jours, les Juifs sont entre et en Bosnie-Herzégovine, concentrés surtout à Sarajevo.
Le taux de pratique religieuse est relativement faible parmi les groupes religieux traditionnels, mais la tradition religieuse jouant un rôle identitaire majeur, très peu de Bosniens se définissent comme incroyants. Certaines communautés sont plus pratiquantes que d'autres, comme les Croates catholiques d'Herzégovine ou les musulmans de Bosnie centrale. En outre, la religion sert de lien social lors des rites significatifs de passage comme la naissance, le mariage et la mort. À l'époque du communisme yougoslave, il y avait beaucoup d'athées et d'agnostiques parmi les Bosniaques, puis les religions ont connu un fort regain de pratique à la suite de la guerre de 1992-1995, expression de l'identification accrue de chacun avec son héritage ethnique et culturel.
Durant les années 2010, la presse pointe néanmoins du doigt un radicalisme religieux salafiste dans une partie de la communauté musulmane. Les combattants étrangers, venus dans le pays lors de la guerre (1992-1995), seraient à l’origine de ce nouvel intégrisme. Quelque 300 Bosniens se trouvent ainsi, en 2015, à faire le djihad en Syrie, ce qui ramené au nombre d’habitants forme le taux de départ pour le jihad le plus élevé d’Europe.
Le pape a alerté sur la situation des catholiques de Bosnie, dont beaucoup des jeunes se sont enfuis lors de la guerre, mais ne peuvent pas revenir. Il leur est également impossible de construire une église ou une école.
Culture
Cinéma
No Man's Land, Danis Tanović, Oscar du meilleur film étranger en 2002
Mort à Sarajevo, réalisé par Danis Tanović, sorti en 2016
Au pays du sang et du miel, réalisé par Angelina Jolie, sorti en 2011
Le Cercle parfait, réalisé par Ademir Kenović, sorti en 1997
Sarajevo, mon amour, réalisé et écrit par Jasmila Žbanić, sorti en 2006
Les Femmes de Visegrad, réalisé par Jasmila Žbanić, sorti en 2013
Premières Neiges, réalisé par Aida Begić, sorti en 2008
Bosna !, film de Bernard-Henri Lévy, sorti en 1994
Quo vadis, Aida ? (La Voix d'Aïda), réalisé par Jasmila Žbanić, sorti en 2020
Fêtes et jours fériés
Économie
La Bosnie-Herzégovine est un pays en voie de développement. La monnaie est le mark convertible. En 2022, le pays est classé en pour l'indice mondial de l'innovation.
Transport
Tourisme
Liste du patrimoine mondial en Bosnie-Herzégovine
Sport
Les Jeux olympiques d'hiver se sont déroulés à Sarajevo en 1984, le pays faisant alors partie de la Yougoslavie.
Avant que n'éclate la Yougoslavie, tous les clubs jouaient sous une même fédération, la Fédération de Yougoslavie de football, Fédération yougoslave de basket-ball ou la Fédération yougoslave de handball.
En handball, le RK Borac Banja Luka de la ville de Banja Luka remporte la Coupe des clubs champions européens en 1976, un an après avoir échoué en finale, et la coupe EHF en 1991. En 1979, le KK Bosna, club de basket-ball de Sarajevo remporte la Coupe d'Europe des clubs champions chez les hommes, et le Jedinstvo Aida, de Tuzla, remporte la Coupe d'Europe des clubs champions en 1989 chez les femmes. Les clubs de football comme le FK Sarajevo, le FK Željezničar Sarajevo et le FK Velež Mostar sont parmi les clubs les plus connus du pays.
La Bosnie-Herzégovine se qualifie pour la première coupe du monde de football de son histoire en 2014. Un an plus tard, le , l'équipe nationale de handball se qualifie pour la première fois de son histoire à une compétition majeure, le Championnat du monde 2015 disputé au Qatar.
Sportifs célèbres
Basket-ball : Kenan Bajramović, Edin Bavčić, Mirza Delibašić, Henry Domercant, Nenad Marković, Mirza Teletović, Jusuf Nurkić
Football : Sergej Barbarez, Mécha Baždarević, Asmir Begović, Edin Džeko, Asim Ferhatović, Vahid Halilhodžić, Vedad Ibišević, Zvjezdan Misimović, Ivan Osim, Miralem Pjanić, Hasan Salihamidžić, Sejad Salihović, Emir Spahić, Safet Sušić
Handball : Danijel Šarić, Edin Bašić, Nebojša Grahovac, Mirsad Terzić, Muhamed Toromanović
Rugby : Džoni Mandić, Kenan Mutapčić
Tennis : Amer Delić, Damir Džumhur
Volley-ball : Rusmir Halilović
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
Articles connexes
Liste de Tracheophyta de Bosnie-Herzégovine
Liste des villes jumelées de Bosnie-Herzégovine (à comparer avec la liste anglophone)
Droits LGBT en Bosnie-Herzégovine
Liens externes
Site d'informations touristiques | La Bosnie-Herzégovine ou Bosnie-et-Herzégovine ( ; en serbe (cyrillique) : ; , ) est un État d'Europe du Sud appartenant à la région des Balkans. Elle est entourée par la Croatie au nord, à l'ouest et au sud, la Serbie à l'est et le Monténégro au sud. Elle dispose d'une ouverture large d'une vingtaine de kilomètres sur la mer Adriatique. |
488 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Botswana | Botswana | Le Botswana ( ), terme tswana signifiant « pays des Tswanas » du nom de l'ethnie principale, en forme longue la république du Botswana, en tswana , est un pays d'Afrique australe sans accès à la mer, entouré de l'Afrique du Sud au sud et sud-est, de la Namibie à l'ouest, de la Zambie au nord et du Zimbabwe au nord-est. Les habitants s'appellent les Botswanais.
Autrefois, le protectorat britannique était appelé Bechuanaland. Le Botswana adopta son nom après son indépendance à l'intérieur du Commonwealth le . Sa capitale est Gaborone. Son économie, majoritairement liée à son voisin sud-africain, est dominée par les services (43 % en part du PNB en 1999), les mines (48 %), les industries (4 %) et l'agriculture (5 %). Son taux de transparence est de 6,1 en 2011 (5,4 en 2007) sur une échelle de 10, faisant du Botswana le pays le moins corrompu du continent africain.
Le pays est régulièrement placé au premier rang des pays africains en matière de gouvernance et de transparence ( sur selon l’Indice 2012 de la perception de la corruption de Transparency International). Ce pays est surnommé « le miracle africain », « l’exception du continent » ou encore « la Suisse de l’Afrique ».
Histoire
À la fin du , les hostilités éclatent entre les Tswanas, habitant le Botswana, et les tribus Ndebele migrant sur ce territoire depuis le désert du Kalahari. Les tensions montent également d'un cran avec les colons Boers venant du Transvaal. Après les demandes d'assistance lancées par les dirigeants botswanais Khama III, Bathoen et Sebele, le gouvernement britannique met le Bechuanaland sous sa protection le . La partie nord de ce territoire passe sous administration directe en tant que protectorat du Bechuanaland, formant le Botswana actuel. La partie sud du territoire est intégrée à la colonie du Cap, et fait maintenant partie de la province nord-ouest de l'Afrique du Sud. La majorité des personnes parlant setswana vivent aujourd'hui en Afrique du Sud.
Lorsque l'Union de l'Afrique du Sud est formée en 1910, englobant les principales colonies britanniques de la région, le protectorat du Bechuanaland, le Basutoland (actuel Lesotho) et le Swaziland (actuel Eswatini) - les High Commission Territories - ne sont pas inclus, mais leur incorporation ultérieure est prévue. Toutefois, l'Empire britannique s'engage vaguement à consulter au préalable les habitants de ces territoires. Bien que les gouvernements successifs d'Afrique du Sud cherchent plusieurs fois à intégrer ces territoires, le Royaume-Uni ne cesse de retarder sa décision, et cette intégration n'a finalement jamais eu lieu. En 1948, le National Party est élu au gouvernement, et il institue l'apartheid en Afrique du Sud. Il se retire de la communauté du Commonwealth en 1961, mettant ainsi fin à toute perspective d'intégration de ces territoires dans l'Afrique du Sud.
Une expansion de l'autorité centrale britannique et l'évolution du gouvernement tribal aboutissent à la création en 1920 de deux conseils consultatifs représentant les Africains et les Européens. Les proclamations de 1934 régularisent les lois et pouvoirs des tribus. Un conseil consultatif euro-africain est formé en 1951, et la constitution de 1961 crée un conseil consultatif législatif.
En , le Royaume-Uni accepte les propositions de création d'un gouvernement autonome élu démocratiquement au Botswana. En 1965, le siège du gouvernement est transféré depuis Mafikeng en Afrique du Sud, vers Gaborone nouvellement créée. La constitution de 1965 mène aux premières élections générales et à l'indépendance, le . Seretse Khama, un chef de file du mouvement pour l'indépendance, est élu premier Président de la république du Botswana. Réélu à deux reprises, il meurt en fonction en 1980. La présidence est transmise au vice-président, Quett Masire, qui est élu en son nom propre en 1984 et réélu en 1989 et 1994. Masire prend sa retraite de son poste en 1998. La présidence est transmise au vice-président, Festus Mogae, qui remporte ensuite l'élection de 1999 et est réélu en 2004. Le président suivant est le lieutenant-général Ian Khama qui entre en fonction 2008, en prévision des élections de 2009. Il est le fils du premier président du Botswana, et un ancien chef de l'armée du Botswana (BDF). Élu formellement en 2009 et réélu en 2014, il demeure en fonction jusqu'en 2018, date à laquelle il démissionne pour laisser la place au vice-président Mokgweetsi Masisi qui lui succède.
Politique
La politique du Botswana s'effectue dans le cadre d'une république, alliant un régime présidentiel à une démocratie représentative, dans lequel le président de la République est à la fois le chef de l'État et le chef du gouvernement. Le pouvoir exécutif est exercé par le gouvernement. Le pouvoir législatif est exercé par le gouvernement et l'Assemblé nationale, mais le pouvoir judiciaire est indépendant de l'exécutif et du législatif. C'est également un système multipartite, dominé depuis l'indépendance par le Parti démocratique du Botswana. D'après le tableau d'indice de démocratie, le Botswana est le pays ayant le régime démocratique qui se rapproche le plus d'une démocratie complète en Afrique.
Défense
Au moment de l'indépendance, le Botswana n'a pas de force armée. À la suite de conflits avec la Rhodésie (actuel Zimbabwe), le Botswana se dote d'une force armée, la (BDF), en 1977. Le président du Botswana en est le commandant en chef, et il désigne un conseil de défense. La BDF compte aujourd'hui près de .
À la suite de l'évolution de la situation politique en Afrique du Sud et dans la région, les missions de la BDF sont de plus en plus centrées sur les activités de lutte anti-braconnage, la préparation aux catastrophes, et des opérations de maintien de la paix à l'étranger. Les États-Unis sont le plus gros contributeur étranger au développement de la BDF, et une grande partie de son corps des officiers a reçu une formation américaine.
Relations internationales
Le Botswana met l'accent sur son intégration économique et politique en Afrique australe. Il cherche à faire de la Communauté de développement d'Afrique australe un outil de développement économique, et encourage les efforts permettant à la région d'assurer elle-même sa propre diplomatie préventive, de résoudre localement les conflits et assurer une bonne gouvernance. Le Botswana a accepté amicalement l'Afrique du Sud post-apartheid comme partenaire dans ces efforts. Le Botswana s'associe généralement au consensus africain sur la plupart des grandes questions internationales et est membre d'organisations internationales telles que les Nations unies, le Commonwealth et l'Union africaine (UA). Le Botswana est également membre de la Cour pénale internationale, avec un accord bilatéral d'immunité pour l'armée américaine (couvert par l'article 98 du Statut de Rome).
Subdivisions
Le Botswana est partagé en 10 districts :
Central
Ghanzi
Kgalagadi
Kgatleng
Kweneng
Nord-Est
Nord-Ouest
Sud-Est
Sud
Chobe
Les principales villes sont Gaborone et Francistown, mais d'autres agglomérations de taille plus réduites existent : (dans l'ordre décroissant de population)
Molepolole
Selebi-Phikwe
Maun
Serowe
Kanye
Mahalapye
Mochudi
Mogoditshane
Gabane
Tutume
Lobatse
Molapowabojang
Palapye
Tlokweng
Ramotswa
Thamaga
Moshupa
Tonota
Jwaneng
Orapa
Letlhakane
Bobonong
Orapa
Shashe/Semotswane
Géographie
Localisation, frontière et superficie
Le Botswana est un pays de l'Afrique australe, situé entre la Zambie, le Zimbabwe, l'Afrique du Sud et la Namibie. Son territoire est enclavé et ne dispose d'aucun accès direct à la mer, sauf par la voie fluviale offerte par le fleuve Zambèze. En termes de superficie, avec ses , le Botswana est placé au mondial (juste après l'Ukraine) et son territoire est d'une taille équivalente à l'île de Madagascar.
Territoires limitrophes
Topographie, relief et hydrographie
Le Botswana est majoritairement plat, formant un plateau vallonné. Le bassin du fleuve Limpopo constitue le principal relief de l'ensemble de l'Afrique australe, et notamment du Botswana.
Le delta de l'Okavango, situé dans le nord-ouest du pays, est le second plus grand delta intérieur du monde avec une superficie de ; et l'Okavango, le plus long fleuve, mesure .
Paysages et environnement
Le Botswana est dominé par le désert du Kalahari, couvrant pratiquement 70 % de la superficie du pays, se situe dans le sud-ouest du pays. Quant au reste de son territoire, il est notamment constitué d'un ensemble hostile de collines rocailleuses, de marais salants asséchés et de buissons épineux.
Également, le pays possède divers types d'habitat pour la faune sauvage, dont le delta de l'Okavango, le désert du Kalahari, la prairie et la savane. Tandis que le pan de Makgadikgadi, un grand désert de sel, est quant-à-lui situé dans le nord.
Répartition de la population
La population humaine occupe et vit sur seulement moins de 2 % du territoire, surtout dans l'est et le sud-est (Gaborone) du pays.
Économie
Le Botswana pourrait facilement passer pour un modèle de réussite économique sur le continent africain. Il a bâti son avenir sur une administration démocratique, stable, compétente et peu corrompue (Transparency International le classe régulièrement comme le pays le moins corrompu d'Afrique), une gestion prudente et un sous-sol riche en diamants (dont il est le troisième producteur mondial) et en minéraux (cuivre, nickel), mais aussi en charbon et pétrole. Ce pays, qui lors de son indépendance en 1966 était l'un des vingt-cinq plus pauvres du monde, se classe désormais parmi les plus prospères du continent. Il s'agit du seul pays au monde qui a pu afficher, lors de la période 1970-2000, une croissance annuelle moyenne de près de 9 % ; il est en outre le seul pays avec le Cap-Vert en 2007, les Maldives en 2011 et les Samoa en 2014 à être sorti du groupe des pays les moins avancés, en 1994. En 2022, le Botswana est classé en pour l'indice mondial de l'innovation.
Cette richesse théorique est cependant menacée par une trop grande dépendance de l'économie vis-à-vis du secteur minier, ainsi que par l'épidémie de SIDA qui sévit dans toutes les couches de la population (près d'un adulte sur trois serait infecté).
Le pays figure sur la liste française des paradis fiscaux en , mais en est sorti en 2020.
Le gouvernement de Mokgweetsi Masisi lève en 2019 l'interdiction de la chasse à l'éléphant et propose dans des ventes aux enchères auprès d'entreprises des permis de chasse. Ces entreprises les revendent par la suite, avec une marge, aux chasseurs de trophées. L'Afrique australe est devenue le théâtre d'un tourisme de chasse, en provenance majoritaire des États-Unis.
Démographie
La population du Botswana est estimée à en 2016 par le The World Factbook, et était de d'après le recensement de 2011. 32,4 % de la population était âgée de , 63,5 % âgée entre et 4,1 % de ou plus. Le pays connait une croissance de sa population de 1,19 % par an en 2016, avec un taux de natalité de , un taux de mortalité de , un taux de mortalité infantile de , une fécondité de par femme et un taux de migration de .
Avec seulement 3,8 /km, le Botswana est l'un des pays les moins densément peuplés du monde. À peu près 20 % de la population est touché par le VIH. L'espérance de vie est en 2013 de pour les hommes et de pour les femmes.
Religions
Environ 79 % de la population est chrétienne, 15 % n'a pas de religion.
Langues
La langue officielle du Botswana est l'anglais. Cependant, 90 % de la population parle le tswana. Cette langue est la plus répandue dans le pays. L'afrikaans y est aussi parlé par de petites communautés.
Le français est la seule langue étrangère proposée dans le système éducatif.
Culture
Artisanat
Dans la partie nord du Botswana, les femmes des villages de Etsha et Gumare sont connues pour leur aptitude à l'élaboration de paniers tressés à partir de la fibre de palmier Mokola (Hyphaene petersiana) et de colorants locaux. Les paniers sont généralement de trois types : de grands paniers avec couvercles utilisés pour le stockage, de grands paniers ouverts pour transporter des objets sur la tête ou pour vanner du grain battu, et de petites plaques de vannage pour grains pilés.
Dans la partie sud-est du Botswana, l'artisanat local s'exprime aussi au travers de la poterie de Thamaga et des tissages du village d'Oodi.
Dans le désert du Kalahari, les plus anciennes peintures de cette région de l'Afrique furent l'œuvre des Khoisan (Kung San! / San) il y a environ vingt mille ans, et dépeignent la chasse, des animaux et des figures humaines.
Littérature
Les paysages du Botswana ont inspiré de nombreux romans, et quelques écrivains l'habitant développèrent la littérature de ce pays.
Bessie Head (1937-1986) est une écrivaine du Botswana. Elle a fui le régime de l'apartheid en Afrique du Sud pour vivre et écrire sur le Botswana. Elle y a vécu de 1964 (quand il était encore le protectorat du Bechuanaland) jusqu'à sa mort, à l'âge de , en 1986. Elle a vécu à Serowe, et ses plus célèbres ouvrages, When Rain Clouds Gather (1968), Maru (1971) et A Question of Power (1973) y sont exposés.
Le Botswana sert de décor à une série de romans populaires et mystérieux d'Alexander McCall Smith. Le personnage principal, Precious Ramotswe, vit à Gaborone. Le premier roman de la série, The No. 1 Ladies' Detective Agency, est publié en 1998 au Royaume-Uni (et en 2001 aux États-Unis). Ces romans sont appréciés pour leur intérêt humain et leur couleur locale. Un film a été tourné en Kgalewood, au pied du Mont Kgale, au Botswana.
Norman Rush, qui a servi en tant que directeur du Corps de la paix au Botswana de 1978 à 1983, utilise ce pays comme décor pour l'ensemble de ses livres publiés, qui mettent généralement l'accent sur la communauté expatriée.
Unity Dow (née en 1959), magistrate, militante des droits de l'homme, et écrivaine. Elle vient d'un milieu rural qui tend vers des valeurs traditionnelles africaines de la nature. Sa mère ne savait pas lire l'anglais, et la plupart des décisions sont prises par les hommes. Elle devint avocate et une grande partie de son enseignement se fait en Occident. Son éducation occidentale lui a valu un mélange de respect et de suspicion. En tant qu'avocate, elle est principalement connue pour ses positions sur les droits des femmes. Elle s'est portée partie civile dans une affaire qui a permis aux enfants dont seule la mère est de nationalité Botswana d'obtenir également cette nationalité. La tradition et la loi avant cette affaire indiquaient que seuls les descendants de père Botswana obtenaient la nationalité. Plus tard, elle devint la première femme Botswana juge de la Haute Cour. En tant que romancière, elle écrivit trois livres. Ces livres concernent le plus souvent les questions relatives à la lutte entre les valeurs traditionnelles et occidentales, et marquent également son intérêt pour les questions de genre et la pauvreté du pays.
L'auteur et historienne britannique Susan Williams écrivit un livre, Colour Bar: The Triumph of Seretse Khama and His Nation, qui raconte l'histoire du mariage et des luttes de Sir Seretse Khama et Lady Ruth Williams Khama.
Parmi les autres écrivains botswanais notables, citons Moteane Melamu et Andrew Sesinyi.
Sport
L'équipe du Botswana de football porte le surnom de Zebras (les zèbres en anglais). Au 10 février 2022, elle est classée au classement de la Fifa. Les Zebras se sont qualifiés pour la première fois de leur histoire à une coupe internationale de football en se qualifiant pour la Coupe d'Afrique des Nations, qui s'est déroulée au Gabon et en Guinée équatoriale du 21 janvier au 12 février 2012.
Le Botswana a remporté sa première médaille olympique lors des Jeux Olympiques de Londres en 2012 grâce à la médaille d'argent obtenue par Nijel Amos sur 800 mètres. Il décroche ensuite la deuxième médaille de son histoire aux Jeux Olympiques de Tokyo en 2021 avec l'équipe masculine du relais (composée de Isaac Makwala, Baboloki Thebe, Zibane Ngozi et Bayapo Ndori) qui prend la troisième place de la finale derrière les États-Unis et les Pays-Bas. Par ailleurs, l'athlète paralympique Tshotlego Morama remporte une médaille d'or en T46 lors des Jeux de 2004.
Le Botswana participe également aux Jeux du Commonwealth depuis les Jeux de 1974 à Christchurch, en Nouvelle-Zélande. Il est l'un des rares États africains à ne pas boycotter les Jeux de 1986 à Édimbourg. Les Botswanais ont remporté à ce jour dix-sept médailles, dont cinq en or (toutes en athlétisme) : dix en athlétisme, six en boxe, et une en boulingrin (la médaille de bronze de Flora Anderson en simple femmes en 1986).
Médias
Le Botswana possède cinq chaînes de télévision, dont l'une est publique (Botswana TV) et 4 sont privées : Now TV, Khuduga HD, Maru TV et EBotswana.
Il existe cinq stations de radio locales : RB1, RB2, Duma FM, Gabz FM et Yarona FM.
Il y a treize journaux : Mmegi, Sunday Standard, The Telegraph, Business Weekly, The Botswana Gazette, The Voice, The Guardian, Echo, Botswana People's Daily, DailyNews, Tswana Times, Weekend Post et The Monitor qui publient régulièrement.
Miss Univers 1999
Mpule Kwelagobe a été élue à Chaguaramas au Trinité-et-Tobago Miss Univers 1999 dans la nuit du devant plus d'un milliard de téléspectateurs. Ce fait a contribué à populariser le Botswana.
Jours fériés
Le premier lundi suivant Noël est également férié.
Éducation
L'éducation moderne a longtemps été assurée par les seuls ordres missionnaires catholiques.
Le Botswana a fait de grands progrès dans le développement de l'éducation depuis l'indépendance en 1966. À cette époque, il y avait très peu de diplômés dans le pays, et seul un très faible pourcentage de la population parvenait jusqu'à l'école secondaire.
Avec la découverte de filons de diamants et l'augmentation du budget du gouvernement qui s'est ensuivi, le Botswana a acquis les moyens financiers pour développer le domaine de l'éducation. Tous les étudiants sont garantis de bénéficier de dix ans d'éducation de base, conduisant à un certificat de qualification junior. Environ la moitié de la population scolaire participe à deux autres années de l'enseignement secondaire menant à l'attribution du (BGCSE). Après avoir quitté l'école, les élèves peuvent s'inscrire dans l'un des six collèges techniques du pays, ou de suivre un cours de formation professionnelle pour l'enseignement ou pour devenir infirmier, par exemple. Les meilleurs élèves entrent à l'université du Botswana de Gaborone, une université moderne et bien équipée, avec une population étudiante dépassant les dix mille inscrits.
Les gains quantitatifs n'ont pas toujours été récompensés par un gain qualitatif. Les écoles primaires en particulier, manquent encore de ressources, et les enseignants sont moins bien rémunérés que leurs collègues du secondaire. Le gouvernement du Botswana espère qu'en investissant une large part de recettes nationales dans l'éducation, l'économie du pays deviendra moins dépendante des revenus du diamant, mais également moins dépendante des expatriés pour alimenter son marché du travail en travailleurs qualifiés.
En janvier 2006, le Botswana annonce la réintroduction des frais de scolarité après deux décennies d'éducation exclusivement financée par l'État. Néanmoins, le gouvernement prévoit toujours d'accorder des bourses à tout étudiant de l'université du Botswana ou si la formation n'est pas assurée localement, comme les études de médecine, lorsqu'il doit étudier à l'étranger.
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
Droits LGBT au Botswana
Bibliographie
Liens externes | Le Botswana ( ), terme tswana signifiant « pays des Tswanas » du nom de l'ethnie principale, en forme longue la république du Botswana, en tswana , est un pays d'Afrique australe sans accès à la mer, entouré de l'Afrique du Sud au sud et sud-est, de la Namibie à l'ouest, de la Zambie au nord et du Zimbabwe au nord-est. Les habitants s'appellent les Botswanais. |
489 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Brunei | Brunei | Le Brunei (prononciation : /bruːˈnaɪ/ - () ou Brunéi, en forme longue le Brunei Darussalam (), est un micro-État situé dans le nord de l’île de Bornéo, en Asie du Sud-Est. Il partage l'île avec la Malaisie et l’Indonésie. Son territoire, coupé en deux parties, est bordé par la mer de Chine méridionale et totalement enclavé dans l'État malaisien de Sarawak. Depuis 1968, il est dirigé par le sultan Hassanal Bolkiah.
Ancien protectorat britannique, il est l'un des cinq membres du Commonwealth (avec l'Eswatini, le Lesotho, la Malaisie et les Tonga) qui possède sa propre monarchie.
Étymologie
Depuis l'époque des dynasties du Sud (420-589), les textes chinois mentionnent un lieu nommé tour à tour « Boni », « Funi », « Polo », « Poli », « Wenlai », vraisemblablement situé dans la partie Nord-Ouest de Bornéo. Selon l'historien Robert Nicholl, la plus ancienne mention de ce lieu se trouve dans le Manshu (蠻書) ou Document sur les barbares de Fan Chuo (樊綽, mort à la fin du ), publié vers 860 de notre ère. Pour Johannes L. Kurz, la plus ancienne mention de « Boni » (渤泥) se trouve dans la Taiping huanyuji (太平環宇記) ou Géographie universelle de l'ère de la Grande paix de Yue Shi (樂史, 930‐1007).
On ne connaît pas exactement les origines du nom « Brunei ». Une étymologie proposée est le nom de Varuna (devanāgarī वरुण [ʋəruɳə]), le dieu de l'océan dans l'hindouisme, qui au aurait donné « Barunai ».
Le Brunei a donné son nom à l'île de Bornéo. Cette confusion entre l’île et un des États qui s’y trouvait vient des Portugais de Malacca (conquise en 1511), qui parlent de « Burney », de « Burneo » ou de « Burne ».
Le nom officiel du pays, « Negara Brunei Darussalam », semble avoir pour origine une expression que l'auteur chinois Huang Sheng-ts'eng traduit dans son Hsi-yang-chao-kunglien-lu (1520) par Chang-ning-chen, c'est-à-dire Marché de la Paix perpétuelle, pour désigner un des quartiers de Boni. En effet Darussalam (بروني دارالسلام) signifie en arabe « demeure de la paix », tandis que negara signifie « État » en malais. Ce dernier terme vient lui-même du sanscrit Nagara (नगर) qui signifie « ville ».
Géographie
Le Brunei a une superficie de . Il possède des frontières terrestres de avec la Malaisie, dont une bande de territoire coupant le pays en deux. Son littoral a une longueur de . Le point le plus élevé du pays est à une altitude de .
Faune
On trouve au Brunei de nombreuses espèces qui sont en voie de disparition dans les pays voisins : nasique, civette-loutre, chat à tête plate, ours malais, pygargue blagre, écureuil géant, chat marbré, cigogne de Storm, chat bai, varan malais, calao, gibbon, pangolin, panthère nébuleuse, serpent vert, etc. On y trouve également plus de de papillons.
Histoire
Le Brunei est un royaume vieux de plus d'un millénaire. Il était alors un grand port de commerce, ayant des relations commerciales tant avec l'Inde qu'avec la Chine, et cela dès 977. On sait que cette année-là, le Brunei envoya une ambassade dans l'Empire du milieu.
On a trouvé au Brunei une tombe chinoise musulmane. Datée de 1264, elle est celle d'un « Maître Pu » et porte la plus ancienne tombe musulmane du Brunei.
En 1363, Awang Lak Betatar devient le premier souverain musulman du Brunei. Il est fondateur de la dynastie royale des Bolkiah.
Le nom de Brunei est attesté dès le . Le Nagarakertagama, un poème épique écrit en 1365 dans le royaume javanais de Majapahit, mentionne en effet « Buruneng » parmi les quelque cent « contrées tributaires » du royaume. En réalité, le territoire contrôlé par Majapahit ne s'étendait que sur une partie de l'est et du centre de Java. Les contrées tributaires étaient en fait des comptoirs formant un réseau commercial dont Majapahit était le centre. Majapahit y envoyait des dignitaires dont le rôle était de s'assurer que ces comptoirs ne s'adonnaient pas à un commerce privé qui échapperait au royaume.
Le royaume du Brunei se développe rapidement après la chute de Majapahit, s'étendant à Bornéo et dans l'archipel philippin.
C'est à cette période de son apogée historique, dans les années 1520, que le royaume du Brunei, islamisé, devient un sultanat. Il s'affaiblit ensuite peu à peu alors que les régions voisines sont colonisées par les grandes puissances occidentales (Portugal, Royaume-Uni et Espagne) qui y établissent également des comptoirs commerciaux. Le pays perd peu à peu ses possessions, puis devient en 1906 un protectorat britannique.
Du pétrole y est découvert en 1903 et commence à être exploité en 1929, le premier puits de pétrole est installé à Séria. À l'époque de la décolonisation (deuxième moitié du ), le pays change de nombreuses fois de statut. En 1959, toujours sous protectorat britannique, il accède à l'autonomie interne. Un mouvement nationaliste et démocratique se développe à cette période : il aboutit en 1962 à une violente rébellion, rapidement écrasée par les Britanniques. C'est alors que l'état d'urgence est décrété, et la Constitution abolie : depuis, le sultan gouverne seul et par décret.
Conformément à un accord avec le Royaume-Uni, le Brunei accède à l'indépendance le . Le sultan actuel est Hassanal Bolkiah. La doctrine Melayu Islam Beraja (MIB) qui définit l'identité brunéienne comme « malaise, musulmane et monarchique », est érigée en idéologie d'État.
Politique
Il reçoit des conseils en matière législative d'un corps de non élus. Le seul parti autorisé, le Parti national solidarité, est sous les ordres du sultan et n'a aucune existence réelle.
Le pays est membre de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), du Commonwealth depuis son indépendance, après avoir été longtemps sous protectorat britannique.
En 2009, Hayati Salleh était la première femme à devenir procureur général. Et, en 2011, deux anciennes boursières parties à l'étranger, Salbiah Binti Sulaiman et Zatia binti Sirin, étaient nommées au Conseil législatif de Brunei.
En , avec une mise en application progressive au cours des six mois suivants et après d'efforts du sultan en ce sens (depuis 1996), le Brunei a instauré la charia (également appelée loi ou code pénal islamique) qui ne s'applique qu'aux musulmans, les deux tiers de la population de ce pays qui compte environ (les bouddhistes représentent 13 % de la population, les chrétiens 10 %). Ce nouveau code prévoit notamment la flagellation comme punition à la consommation d'alcool (également requise pour l'avortement), l'amputation des membres pour les voleurs et la lapidation en cas d’adultère. L'homosexualité, jusque-là punie de de prison, est désormais passible de mort par lapidation. Le sultan a déclaré à cette occasion que les Brunéiens remplissaient ainsi leur devoir envers Allah. Le Brunei devient le premier et jusqu'à présent le seul État d'Asie du Sud-Est à introduire la charia sur l'ensemble de son territoire. Ce qui n'est pas le cas pour l'Indonésie, pays musulman voisin, sauf pour la seule province autonome d'Aceh, sur l'île de Sumatra, qui avait déjà adopté cette loi. Jusqu'en 2013, dans ce sultanat où l'islam est la religion officielle, dont la pratique était déjà connue comme plus conservatrice qu'en Indonésie et en Malaisie (autre pays musulman limitrophe), il existait deux systèmes législatifs, l'un civil et l'autre islamique. Mais ce dernier se limitait alors à la gestion de litiges mineurs comme les différends matrimoniaux. En 2019, plusieurs ONG qui s'appuient sur des documents gouvernementaux, pointent du doigt un nouveau durcissement de loi avec la mise en place dans le code pénal de la peine de mort pour les musulmans reconnus coupables de relations homosexuelles, d'adultère ou de sodomie, peine exécutée au moyen du fouet ou de la lapidation.
Certains habitants du Brunei voient une contradiction entre la mise en application de la charia et l'ouverture du pays au monde moderne. Dans son discours du , le sultan a estimé que la charia n'entamait en rien la politique du pays en tant que membre de la famille des Nations. L'Organisation de Défense des Droits de l'Homme, Human Rights Watch (pour l'Asie), représentée par Phil Robertson, directeur adjoint, pense que . Il qualifie cette loi islamique . En mai 2014, plusieurs personnalités, dont Richard Branson, propriétaire de la marque Virgin, ont déclaré qu'elles boycotteraient les hôtels appartenant au sultan du Brunei, à la suite de l'instauration de la charia. L'entrepreneur britannique a indiqué sur Twitter qu'il demandait à son personnel de ne pas séjourner dans les hôtels de la chaîne Dorchester Collection qui inclut le Dorchester à Londres, l'Hôtel Bel-Air et le à Los Angeles. Le , l'humoriste et animatrice Ellen DeGeneres appelle également au boycott des hôtels après la promulgation par le sultan d'une peine de lapidation à mort pour les personnes accusées d'homosexualité. Devant le tollé, Hassanah Bolkiah annonce un moratoire sur l'application des jugements relevant du code pénal de la charia.
Par la suite, dès la mise en place effective de la charia, une autre interdiction a été décidée par le sultan, celle de fêter Noël. Seule la population musulmane est concernée. Les autres habitants peuvent célébrer cette fête mais en privé uniquement et sans en faire la promotion. Les décorations et les chapeaux de Père Noël sont formellement interdits. Les contrevenants s'exposent à une peine de de prison et d'amende. Cette mesure a été motivée par la pensée selon laquelle fêter Noël consiste à imiter une autre religion. Sur Facebook, sous le hashtag #MyTreedom, des chrétiens vivant dans les pays où les personnalités de cette confession sont opprimées, en majorité des pays musulmans (pas seulement le Brunei mais aussi l’Irak, l’Iran, le Pakistan), publièrent des photos de sapins et de décorations de Noël.
Critiquer le gouvernement est passible d’une amende, voire d'une peine de prison.
Relations étrangères
Organisations internationales et régionales
C’est en 1984 que le tournant diplomatique du Brunei s’opère sur la scène internationale. En effet, cette même année le pays intègre successivement les Nations Unies (auxquelles il fait don d’un million de dollars américains le jour de son adhésion) : « En septembre 1984, lors de son entrée aux Nations Unies, il a fait don d'un million de dollars américains à l'Organisation des Nations Unies ».
Par la suite cette même année, le pays rejoint également l’ASEAN, le Commonwealth et, de surcroît, le Forum de Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) Il est également membre du Dialogue Asie Europe depuis sa création en 1998, dont il est d’ailleurs un des membres fondateurs.
Le Brunei a rejoint l’ASEAN au lendemain de son indépendance en 1984. Le Brunei a, selon l’ASEAN, fortement contribué aux développement des relations diplomatiques entre l’association et la Chine. D’une part, le pays a mené un travail d’amélioration et d’augmentation des relations diplomatiques entre les dirigeants chinois et les responsables de l’ASEAN. De l’autre, il a également joué un rôle central dans les négociations concernant le conflit toujours présent, en mer de chine méridionale. En 2013, un sommet a été organisé au Brunei, avec les membres du gouvernement chinois et les principaux responsables de l’ASEAN dans le but de discuter du conflit. À l’issue de ce sommet, la Chine a accepté d’entrer en consultation avec l’ASEAN concernant la mise en place d’un code de conduite concernant cet enjeu maritime. Le janvier 2018, le diplomate du Brunei est nommé quatorzième secrétaire général de l'ASEAN.
Relations bilatérales
Japon
Le Japon est l’un des pays avec lequel le Brunei échange le plus, économiquement parlant. En effet, en 2012 le pays est le premier partenaire économique du Brunei. 44 % du total des exportations sont à destination du Japon, dont 87 % sont représentés par la vente de gaz naturel. Ceci n’est pas un phénomène récent. Depuis plus de trente ans, les deux pays commercent ensemble dans la vente du gaz naturel. Depuis 1972, les deux pays ont signé des conventions bilatérales concernant les exportations de gaz naturel, renouvelées à quatre reprises. La dernière convention a été ratifiée en 2013 pour une durée de dix ans.
Cependant, les relations diplomatiques entre les deux États ne se limitent pas seulement à la coopération économique énergétique. Depuis des années, le Japon se montre coopératif dans le partage du savoir faire technologique avec le Brunei dans leurs efforts de diversification économique, notamment, en matière d’énergie renouvelable. En 2011, aux alentours de Séria, l’entreprise automobile nippone Mitsubishi a financé la construction de champs de panneaux photovoltaïques.
Le Brunei possède une ambassade à Tokyo et le Japon en possède également une à Bandar Seri Begawan.
États-Unis
Les relations diplomatiques entre les États-Unis et le Brunei relèvent dans un premier temps du champ des alliances stratégiques et sécuritaires. Lors de la période de la Guerre Froide, la position géographique du Brunei suscitait un intérêt particulier pour les États-Unis. En effet, le Brunei se situait sur la route qui connectait les bases militaires américaines aux Philippines, à Singapour, en Thaïlande et en Australie.
Depuis 2010, avec la nouvelle diplomatie américaine mise en place par l'administration Obama envers le sud est asiatique « Pivot to Asia », les États-Unis investissent et développent de plus en plus de relations bilatérales avec les États du sud est asiatique. De fait, le Brunei est désormais un partenaire économique et diplomatique des États-Unis. En effet, les États-Unis et le Brunei ont ainsi développé la mise en place et l'application de deux programmes bilatéraux :
Le « ». Ce programme vise a renforcer la présence et la bonne utilisation de l’anglais au sein de l’ASEAN à travers des formations linguistiques dispensées par des experts du Brunei et des États-Unis. Ces formations sont ainsi majoritairement suivies par les membres du gouvernement du Brunei et ou les membres de l’ASEAN.
Le « US-Asia Pacific Comprehensive Energy Partnership ». Ce programme inclut également la participation de l’Indonésie. Il vise à développer l’accès aux énergies pour les populations des régions d’Asie Pacifique.
Chine
La Chine et le Brunei ont une relation diplomatique vieille de plus de remontant à la dynastie des Han. Jusque dans les années 1500, les deux pays commerçaient régulièrement. À la suite du protectorat britannique, ces relations se sont peu à peu éclipsées. Ce n’est que lors de la période de la Guerre Froide que les relations diplomatiques entre les deux pays se sont progressivement rétablies. En 1991, les deux pays ratifient des accords de relations diplomatiques.
En termes de géopolitique, les deux États ont des rivalités communes. En effet, le Brunei et la Chine ont tous les deux des revendications quant à la souveraineté territoriale de la mer de Chine méridionale. Les deux pays ont cependant signé des accords d’explorations communes sur la zone du litige. Contrairement aux autres États revendiquant aussi le territoire, les deux États n’ont pas mené de bataille frontale et physique. À l’instar de ce à quoi on a pu assister entre la Chine et les Philippines ou la Chine et le Vietnam. Par ailleurs, le Brunei n'insiste pas non plus de manière formelle sur sa revendication envers le récif Luisa, qui fait pourtant partie de sa zone économique exclusive, comme notifié au sens de la Convention des Nations Unies régissant le droit de la mer. La gestion non conflictuelle et peu médiatisée du différend territorial entre le Brunei et la Chine illustre la stratégie diplomatique de base du Brunei en matière de gestion des litiges à l’international.
Australie
En 1984, l’Australie est devenue l’un des premiers pays à établir des relations diplomatiques avec le Brunei. Les deux pays entretiennent des relations bilatérales animées par un passé historique commun ; les militaires australiens ayant libéré Brunei de l'occupation japonaise en juin 1945. Au Brunei, sur la plage de Muara, à Bandar Seri Begawan, un monument commémorant cet événement fut érigé et est désormais le lieu ou se déroule une cérémonie annuelle. Celle ci est la journée de l’ANZAC (corps d'armée australien et néo-zélandais) célébré annuellement en Australie, en Nouvelle-Zélande, au Samoa, aux Tonga, aux îles Cook, à Niue, en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française, et dorénavant au Brunei.
Les deux pays participent également aux négociations et à l'Accord de partenariat transpacifique. Le Brunei dispose d’un haut-commissariat dans la capitale australienne Canberra et l'Australie possède un bureau à Bandar Seri Begawan. Les deux pays sont membres du Commonwealth.
Bangladesh
Le Bangladesh et le Brunei ont des relations diplomatiques très fournies. Ils sont tous deux membres de l'Organisation de la coopération islamique, du Commonwealth et du Mouvement des pays non alignés et partagent des points de vue communs sur des questions régionales et internationales. Le Brunei a rapidement reconnu le Bangladesh et d’autres pays d’Asie du Sud-Est. Le Bangladesh dispose d'un haut-commissariat à Bandar Seri Begawan. Le Brunei a un haut-commissariat à Dhaka.
France
La France dispose d’une ambassade à Bandar Seri Begawan. Depuis 2014, elle partage ses locaux avec l’Ambassade d’Allemagne au Brunei. La France est un des trois pays européens à disposer d’une ambassade au Brunei. Le Brunei a, quant à lui, ouvert un point de représentation diplomatique à Paris en juillet 1989. Un ambassadeur y siège depuis 1991. La première visite diplomatique du Brunei en France date de 1996. En 2006, le prince héritier, Al-Muhtadee Billah, s’est rendu à Paris dans le cadre d’une visite de travail. Il s’est par la suite entretenu avec le Président de la République de l’époque, Jacques Chirac.
La France et le Brunei échangent commercialement à hauteur de d’euros (selon les chiffres du gouvernement français) en 2016. Les deux principaux secteurs d’échanges commerciaux sont l’aviation (en majorité l’entreprise Airbus, qui a vendu sept avions au pays en 2014) et la banque. En effet, le Brunei, cherchant à diversifier son économie encore largement dépendante de la rente pétrolière, a établi, à l’image de ce qui s’est fait avec le Japon, des partenariats de coopération économique.
De plus, le sultan du Brunei possède deux palaces emblématiques de la capitale française, Le Meurice et le Plaza Athénée. Cet élément a cependant déclenché une vive polémique au sein de la société française. En effet, à l’annonce de cette acquisition, de nombreux médias et associations françaises ont alors appelé au boycottage des deux palaces. Quelques jours plus tard, le phénomène prend une ampleur mondiale. Le motif invoqué est le suivant : l’application de la loi islamique au sein du Brunei. Depuis 2013, le pays applique la Charia. Celle-ci implique notamment la lapidation des homosexuels et des personnes ayant des relations extra-conjugales (adultère), l’amputation de la main en cas de vol, la pénalisation de la consommation d’alcool et de l’avortement, l'embrigadement des enfants
Ces éléments ont suscité une indignation de la part d’une grande partie de la population française, et de surcroît, de la communauté internationale. De nombreuses personnalités étant habituées de ces deux palaces, ont ainsi exprimé le fait que, par souci d’éthique et de conscience, elles ne pouvaient plus séjourner dans les établissements concernés. L’Organisation non gouvernementale Human Rights Campaign a ainsi relayé la parole de plusieurs de ces personnalités, notamment la rédactrice en chef de l’édition américaine du magazine Vogue Anna Wintour. Cette dernière a ainsi déclaré à propos de l’hôtel Meurice ne plus pouvoir y séjourner, ainsi que toute son équipe, en bon état de conscience. Le patron du groupe Kering, François-Henri Pinault, a également déclaré, par le biais de sa fondation Kering For Women, dans un tweet du 9 mai 2014 « Je condamne fermement la décision du Sultan de Brunei et boycotte ses hôtels ». Depuis, le sujet est encore polémique.
Enfin, la France mène une politique culturelle abondante au Brunei. En effet, en 1986 se crée l’Alliance française du Brunei. Cette dernière met en place de nombreux événements promotionnels tel que la semaine de la francophonie, ou encore des bourses d’études en coopération entre les deux pays.
Singapour
Le Brunei entretient des relations diplomatiques importantes avec Singapour et cela dès 1984. Le Brunei possède un haut commissariat à Singapour et Singapour en possède également un à Bandar Seri Begawan.
Les deux pays collaborent activement économiquement. Tout comme avec les Philippines, de nombreux accords de coopération bilatérales ont été signés. De plus, les deux pays ont établi un accord monétaire d’interchangeabilité. En effet, le dollar de Singapour peut être utilisé au Brunei et inversement.
Militairement, les deux pays coopèrent activement. Ainsi, les forces armées de Singapour ont formé des soldats du Brunei. Dès 1994, les deux pays organisent des exercices militaires communs, le plus connu étant l’exercice Pélican. entre les deux armées navales. Un des buts de cet exercice est notamment de s’entraîner à exercer une défense rapide dans le cadre du conflit en mer de Chine méridionale. Les exercices concernent les forces aériennes et navales. En 2017, les deux pays mettent en place une politique bilatérale de défense.
Depuis 2012, les deux pays ont mis en place un programme annuel institutionnalisé appelé Young Leaders Program. Celui-ci a été lancé afin de renforcer les liens entre les deux pays par le biais de la jeunesse.
Philippines
Depuis l’indépendance du Brunei en 1984, les deux pays ont commencé a établir des relations diplomatiques. Les Philippines ont même établi un consulat général en 1983, l’année précédant l’indépendance du Brunei, à Bandar Seri Begawan. Le Brunei s’est quant à lui établi la même année dans la ville de Makati (située dans la périphérie de Manille), avec une ambassade.
Au regard de l’étude des relations entre les deux pays depuis les trente dernières années, l’Islam apparaît comme un point essentiel liant les deux nations. En effet, le Brunei a financièrement soutenu de nombreux projets d’édifications de mosquées au sein du pays. En 2011, la mosquée Haji Hassanal Bolkiah a vu le jour dans la ville de Cotabo. La construction a entièrement été financée par le sultan du Brunei Haji Hassanal Bolkiah lui-même, dans l’optique de promouvoir et étendre la pratique de la religion musulmane dans le sud des Philippines. Le coût total de la construction s’étend à de dollars américains.
Depuis le milieu des années 2000, la coopération économique s’est accélérée entre les deux pays. En effet, en 2009, le Brunei et les Philippines ont signé un protocole d’entente bilatérale où la composante majeure concerne la coopération dans le secteur agricole. Celui-ci regroupe les biotechnologies, l’agriculture, la gestion de l’eau et l’industrie Halal. En 2019, plus de vingt-et-un mille travailleurs philippins sont répertoriés au Brunei.
Indonésie
Les deux pays disposent de relations diplomatiques anciennes, antérieures à l’ère coloniale européenne. Elles datent ainsi du quatorzième siècle. Pendant la période coloniale européenne, l'Indonésie était administrée par les Pays-Bas tandis que le Brunei était lui sous l’égide britannique, ce qui a peu à peu effacé la diplomatie entre les deux états. Au lendemain de son indépendance en 1984, le Brunei rétablit les relations diplomatiques avec l’Indonésie. Le Brunei a ouvert une ambassade à Jakarta. L'Indonésie, quant à elle, a une ambassade à Bandar Seri Begawan. Le Brunei et la province indonésienne de Bornéo sont tous deux situés sur la même île. Il n'y a pas de frontière terrestre entre les deux états. Les deux pays disposent d’un référentiel commun concernant leur histoire et leur culture, du notamment au passé colonial. Les deux pays ont une majorité de leur population qui pratiquent l'islam. Les deux États sont de fait, membres de l’Organisation de la coopération islamique. En 2012, travaillent au Brunei.
Malaisie
Le Brunei et la Malaisie jouissent d’une culture et d’un passé commun dû à l’appartenance de l’Est du pays à l'Empire de Brunei (1368-1888), qui favorisent ainsi la mise en place d’une diplomatie bilatérale. De plus, la proximité géographique des deux États, tous deux situés sur l’île de Bornéo, facilitent ces processus. Les deux pays ont établi des institutions les représentant. Le Brunei possède un haut commissariat à Kuala Lumpur ainsi que deux consulats généraux à Kota Kinabalu et Kuching. La Malaisie possède un haut commissariat à Bandar Seri Begawan. Les deux États sont membres de l’ASEAN et du Commonwealth.
La frontière entre les deux États fut l’objet de conflits ; les deux pays revendiquant l’appartenance de la ville et région de Limbang (actuellement en Malaisie dans le nord du Sarawak). . Ainsi, le Brunei et la Malaisie durent conjointement cesser leurs explorations de ressources en hydrocarbures. En 2009, un accord officieux est passé entre les deux pays. Depuis, la région est toujours source de tensions.
Les deux pays ont des revendications de souveraineté territoriale en mer de Chine méridionale. Cependant, ils ont tous deux décidé de suivre une diplomatie en adéquation avec les principes plus pacifistes et non frontaux de la ligne diplomatique de l'ASEAN. De plus, en novembre 2002, l'ASEAN ratifie la déclaration sur la conduite des parties en mer de Chine méridionale. Le Brunei et la Malaisie, à l'instar d'autres États revendiquant des intérêts en mer de Chine méridionale, suivent cette déclaration.
Subdivisions
Actuellement, le Brunei, d'une superficie de , est séparé en quatre districts, ayant chacun un chef-lieu :
Belait, d'une superficie de , a pour chef-lieu la ville de Kuala Belait ;
Brunei-Muara, district de la capitale Bandar Seri Begawan qui en est le chef-lieu, d'une superficie de ;
Temburong, d'une superficie de , a pour chef-lieu Bangar ;
Tutong, d'une superficie de , a pour chef-lieu Tutong.
Économie
L'économie du Brunei est fondée essentiellement sur une seule ressource : les hydrocarbures, et principalement le pétrole, exploité dans ce pays à partir de 1929. La commercialisation de cette ressource permet au pays d'atteindre une croissance annuelle importante (4,1 % en 2001), ce qui se répercute sur le développement humain du pays : le Brunei, qui a un IDH de , est au rang mondial (sur ) en 2021. Il affiche un PIB par habitant de , un taux de chômage insignifiant. Le Brunei est, selon la Banque mondiale, l'un des pays d'Asie où l'on vit le mieux. En 2022, le Brunei est classé en pour l'indice mondial de l'innovation.
Bien que le Brunei dispose sans doute du meilleur système social de la région (logements subventionnés voire gratuits, gratuité des soins hospitaliers, de l'éducation et de l'université, impôts inexistants), sa société demeure plus disparate qu'il n'y paraît. En effet, près de 20 % des Brunéiens vivent en dessous du seuil de pauvreté.
Ces dernières années, la présence des étrangers et le dynamisme économique ont permis d'améliorer la condition des femmes sur le territoire. Seules 20 % d'entre elles travaillaient en 1971, elles sont 57 % en 2012, dont 28 % de cadres supérieures.
Le Brunei fait partie de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC) depuis 1989. Le Brunei est signataire de l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) en 1992 et fait donc partie de l'OMC depuis 1995.
En , le pays figure sur la liste française des paradis fiscaux.
L'État brunéien a lancé une politique facilitant l'installation d'entreprises étrangères : zones franches, exonération d'impôts… En dix ans, une cinquantaine de sociétés se sont déjà implantées au Brunei. Depuis 2007, le Brunei tente aussi de développer l'écotourisme.
Contrairement à ses voisins (Malaisie, Indonésie), le Brunei n'a jamais encouragé le commerce du bois. Résultat : 75 % du territoire est encore occupé par la jungle.
Démographie
Selon le recensement de 2011, la population du Brunei est de , contre en 2001. En 2012, cette population était composée de manière estimée à 25 % de moins de , à 71,3 % de personnes entre 15 et et à 3,7 % de personnes de ou plus. La densité de population est à cette date de 71,7 /km. Le pays connait une espérance de vie de en 2013. Le taux de croissance de la population de 1,6 % en 2012, avec un taux de natalité de , un taux de mortalité de , un taux de mortalité infantile de , un taux de fécondité de /femme et un taux de migration de .
Langues
La langue des habitants du Brunei est le malais du Brunei (Melayu Brunei), une forme de malais qui est classée dans le sous-groupe dit malais local des langues malaïques de la branche malayo-polynésienne des langues austronésiennes.
Ancien protectorat britannique, le Brunei a au moins 50 % de sa population qui parle anglais (), qui de plus, est la langue commerciale, avec le mandarin.
L'arabe est une langue de culture, et religieuse, connue surtout par des religieux ou des étudiants en madrasas islamique : il serait parlé parfaitement par environ 10 % de la population du royaume. De nombreux autres musulmans du Brunei ont des connaissances partielles, ou limitées de l'arabe.
Hajah Norsiah binti Haji Abdul Gapar est une femme écrivain brunéienne célèbre.
Religions
La population du Brunei comprend 78,8 % de musulmans. Les habitants figurent parmi les musulmans les plus pratiquants et conservateurs d'Asie : obligation d'assister à la prière collective du vendredi (avec fermeture de tous les commerces conformément au de la soixante-deuxième sourate, Al-Jumua, du Qorʾān), enseignement obligatoire du Coran à l'école publique et vente d'alcool interdite sur le territoire. Si 78,8 % de la population est musulmane, 8,7 % est chrétienne, 7,8 % est bouddhiste, et 4,7 % autre, dont une part d'animistes.
Avant , l'hindouisme était la religion majoritaire au Brunei, suivie immédiatement par le Bouddhisme. En , les Hindous ne sont plus que quelques centaines dans le pays.
En mai 2014, le Brunei instaure la charia ; rubrique « Politique ».
Culture
On fête également au Brunei le nouvel An chinois et les fêtes religieuses du calendrier musulman.
De nos jours, il est interdit de fêter Noël dans le sultanat du Brunei.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
.
Articles connexes
Écrivains brunéiens
Forces armées brunéiennes
Liens externes | Le Brunei (prononciation : /bruːˈnaɪ/ - () ou Brunéi, en forme longue le Brunei Darussalam (), est un micro-État situé dans le nord de l’île de Bornéo, en Asie du Sud-Est. Il partage l'île avec la Malaisie et l’Indonésie. Son territoire, coupé en deux parties, est bordé par la mer de Chine méridionale et totalement enclavé dans l'État malaisien de Sarawak. Depuis 1968, il est dirigé par le sultan Hassanal Bolkiah. |
490 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Burkina%20Faso | Burkina Faso | Le Burkina Faso (prononciation : ou ), littéralement « patrie des (personnes) intègres » ou « patrie de l'intégrité », anciennement République de Haute-Volta et couramment appelé Burkina, est un pays d'Afrique de l'Ouest. Sans accès à la mer, il est entouré de six pays : le Mali au nord-ouest, le Niger au nord-est, le Bénin et le Togo au sud-est, le Ghana au sud et la Côte d'Ivoire au sud-ouest. Sa capitale Ouagadougou est située au centre du pays. Le pays fait partie de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), du Conseil de l'Entente et de l'Union africaine.
En 1896, le royaume mossi de Ouagadougou devient un protectorat français, avant de devenir la colonie de Haute-Volta en 1919, puis à nouveau en 1947. Indépendant de la France depuis le , la république de Haute-Volta est renommée Burkina Faso en 1984 sous le régime de Thomas Sankara. Ce dernier est renversé par Blaise Compaoré et assassiné en 1987. Le pays ne connaît pas de régime démocratique avant le et l'accession à la présidence de Roch Marc Christian Kaboré. Cette première période démocratique s'achève en 2022, lors des coups d'État de janvier et de septembre qui aboutissent à l'instauration d'un régime militaire sur fond de multiplication des attentats terroristes. Le pays est en effet, depuis le milieu des années 2010, victime de l'extension des actions des groupes armés djihadistes à l'ensemble du Sahel.
Sa population est estimée à 20 505 155 habitants. Le Burkina Faso est classé sur 191, avec un indice de développement humain de 0,449 en 2021. Il est membre de l'Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA), de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI).
Géographie
Topographie
Le pays est plutôt plat, avec quelques accidents de terrain localisés. Son altitude moyenne est de et le différentiel entre les deux points extrêmes ne dépasse pas . Le point culminant du pays est le mont Tenakourou, situé à d'altitude.
Reliefs
Deux grands types de paysages existent au Burkina :
la plus grande partie du pays est couverte par une pénéplaine. Elle forme un relief très légèrement vallonné avec par endroits quelques collines isolées, ultimes vestiges d'un massif du Précambrien. C'est un paysage assez uniforme, avec un sol le plus souvent coloré en ocre par la latérite. Il a un relief plat qui ne retient pas de grandes quantités d'eau d'où l'insuffisance hydrique dans certaines régions ;
la partie sud-ouest du pays forme un massif gréseux. Le point culminant du pays s'y trouve : le Tenakourou (). Le massif est limité par des falaises très escarpées atteignant de haut : falaise de Banfora, pics de Sindou, cavernes de Douna
Hydrographie
Quoique peu élevé et assez peu arrosé, le Burkina dispose d'un réseau hydrographique relativement dense, surtout dans sa partie méridionale. Les cours d'eau se rattachent à trois bassins principaux : les bassins de la Volta, de la Comoé et du Niger.
Le pays devait son ancien nom de Haute-Volta aux trois cours d'eau qui le traversent : le Mouhoun (anciennement Volta Noire), le Nakambé (Volta Blanche) et le Nazinon (Volta Rouge). Le Mouhoun est le seul cours d'eau permanent du pays avec la Comoé qui coule au sud-ouest.
Système hydrologique
Le système hydrographique burkinabé se compose, dans l'ensemble, des éléments suivants :
Le bassin de la Volta, le plus important, s'étend au centre et à l'ouest du pays sur une superficie de . Il est constitué par trois sous-bassins majeurs : ceux du Mouhoun, du Nakambé et du Nazinon. Les eaux de ces bassins se rejoignent au centre du Ghana, où elles forment le lac Volta.
Le Mouhoun (Volta noire), seul cours d'eau permanent avec un bassin versant de , parcourt le pays sur une distance d'environ , prend sa source sur le versant nord du massif gréseux de la falaise de Banfora, dans une région où les précipitations dépassent par an. Il coule d'abord vers le nord-est puis s'infléchit brusquement vers le sud. Au confluent du Sourou, le bassin versant du Mouhoun et ses principaux affluents (Plandi, Kou, Voun Hou) fournissent un débit moyen de . Ce débit est cependant très irrégulier.
Le Nakambé (Volta blanche), prend sa source à l'est de Ouahigouya dans une région qui reçoit 500 à d'eau par an. Il draine un bassin versant de . Il draine toute la partie centrale et le nord du plateau central et ne coule que pendant la saison des pluies.
Le Nazinon (Volta rouge), et son principal affluent la Sissili, drainent la partie sud-ouest du plateau central avec un bassin versant de . Leur régime hydrologique est très voisin de celui du Nakambé.
Le Pendjari, quant-à-lui, forme la frontière sud-est du Burkina avec le Bénin et reçoit en rive droite trois affluents (le Doudodo, le Singou et la Konpienga) dont les bassins versants totalisent . Ces affluents apportent moins de 30 % du débit moyen de la Pendjari qui elle-même tarit complètement une année sur deux en avril à Porga au Bénin.
La Comoé, draine l'extrémité sud-ouest du pays sur un bassin versant de comprenant de nombreux affluents, prend sa source dans les falaises autour de Banfora, notamment dans le village de Takalédougou-Koko. Son cours, coupé par des rapides et des chutes, communique avec des mares permanentes situées au pied de la falaise de Banfora, comme le lac de Tengréla. Les écoulements sont permanents.
Le bassin du Niger, draine le nord-est et l'est du pays. Son bassin versant a une superficie de . Les affluents burkinabés du Niger les plus septentrionaux sont en grande partie endoréiques (le Béli, le Gorouol, le Goudébo et le Dargol) et sont à l'origine de crues importantes. Par contre, les affluents soudano-sahéliens (la Faga, la Sirba, la Bonsoaga, le Diamangou et la Tapoa) ont des régimes un peu moins irréguliers et contribuent à la crise dite soudanienne du Niger qui se produit en septembre. Ces cours d'eau de faible débit ne forment souvent qu'un chapelet de mares.
Toutes les rivières du Burkina, exceptés le Mouhoun et celles du sud-ouest (bassin de la Comoé), sont temporaires : elles ne couleent que de juillet à octobre.
En dehors du réseau hydrographique, il existe des bassins fermés qui alimentent de nombreuses grandes mares ou lacs naturels, sans écoulement permanent ou temporaire, qui occupent les bas-fonds ou les espaces interdunaires : les lac de Tingrela, de Bam et de Dem, les mares d'Oursi, de Béli, de Yomboli et de Markoye. Les observations effectuées sur la mare d'Oursi et le lac de Bam laissent penser que le fond de ces lacs se colmate par des dépôts argileux.
Le manque d'eau est souvent problématique, surtout dans le nord du pays.
Climat
Le Burkina Faso possède un climat tropical de type soudano-sahélien (caractérisé par des variations pluviométriques considérables allant d'une moyenne de au nord à plus de
au sud-ouest) avec deux saisons très contrastées : la saison des pluies avec des précipitations comprises entre et et la saison sèche durant laquelle souffle l'harmattan, un vent chaud et sec, originaire du Sahara. La saison des pluies dure environ , entre mai-juin et septembre, sa durée étant plus courte dans le nord du pays.On peut donc distinguer trois grandes zones climatiques :
zone sahélienne, au nord du pays : moins de de pluviométrie par an et amplitudes thermiques élevées (15 à ) ;
zone soudano-sahélienne, entre 11° 3' et 13° 5' de latitude Nord. C'est une zone intermédiaire pour les températures et les précipitations ;
zone soudano-guinéenne, au sud du pays : plus de de pluie par an et des températures moyennes relativement basses.
On distingue deux saisons, de durées inégales :
une saison d'hivernage, très courte, de 3 à (juin à septembre) ;
une saison sèche, de 8 à (octobre à juin).
La rareté et la mauvaise répartition des pluies provoquent des migrations de plus en plus fortes des populations principalement du Nord et du centre vers les villes, le sud-ouest du Burkina Faso et les pays de la côte.
La température varie de 16 à . L'évaporation moyenne annuelle est estimée à et la recharge annuelle de la nappe souterraine à .
Environnement
La savane soudanienne occidentale couvre la grande majorité du pays, à l'exception de la pointe nord.
Dans les années 1980, alors que la conscience écologique est encore très peu développée, le président du Burkina Faso Thomas Sankara est l'un des rares dirigeants africains à considérer la protection de l’environnement comme une priorité.
Il s’engage dans trois combats majeurs : contre les feux de brousse « qui seront considérés comme des crimes et seront punis comme tel » ; contre la divagation du bétail « qui porte atteinte au droit des peuples car les animaux non surveillés détruisent la nature » ; et contre la coupe anarchique du bois de chauffe « dont il va falloir organiser et règlementer la profession ».Dans le cadre d’un programme de développement associant une grande partie de la population, dix millions d’arbres en quinze mois ont été plantés au Burkina Faso pendant la « révolution ». Pour faire face à l’avancée du désert et aux sècheresses récurrentes, Thomas Sankara propose également la plantation de bandes boisées d’une cinquantaine de kilomètres, traversant le pays d’est en ouest. Il songe ensuite à étendre cette ceinture végétale à d’autres pays.
La production de céréales, proche de de tonnes avant 1983, va grimper à de tonnes en 1987. Jean Ziegler, ancien rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation de l’ONU, souligne alors que le pays « est devenu alimentairement autosuffisant ».
Répartition de la population
Étymologie
Ancienne colonie française, la Haute-Volta obtient l'indépendance le . Le nom actuel du pays, Burkina Faso, date du , sous la présidence du révolutionnaire Thomas Sankara. Combinaison de deux mots dans deux langues principales du pays, il signifie « la patrie des hommes intègres » — Burkina se traduisant par « intégrité, honneur » en moré et Faso se traduisant par « territoire, terre ou patrie » en dioula. Les habitants, du Burkina sont des Burkinabè, un mot tiré de la langue Fulfuldé.
La Constitution nationale nomme les habitants du Burkina Faso les Burkinabè (mot invariable en genre et en nombre), où le suffixe bè se traduit par « habitant » (homme ou femme) en peul. Le choix de ce mélange de langues (fondé sur trois idiomes ayant le statut de langues nationales — mooré, dioula (malinké) et le peul — avec le français) dans la dénomination du pays et de ses habitants, traduit la volonté d'unification d'une société multi-ethnique (plus de soixante ethnies). Dans la francophonie, les habitants du Burkina peuvent être désignés comme Burkinabés.
On utilise les termes Burkina, Faso ou Burkina Faso dans les usages courants, et Burkina Faso dans les usages officiels. D'après la Constitution du Burkina Faso, « le Faso est la forme républicaine de l'État ». Le terme « Faso » remplace donc le terme « république » : « république du Burkina Faso » ou « république du Burkina » ne sont pas employés à l'intérieur du pays. De même on utilise officiellement « président du Faso » au lieu de « président de la République ».
Histoire
Période préhistorique
Comme pour tout l'ouest de l'Afrique, le Burkina Faso a connu un peuplement très précoce, avec notamment des chasseurs-cueilleurs dans la partie nord-ouest du pays ( à avant l'ère chrétienne), et dont des outils (grattoirs, burins et pointes) ont été découverts en 1973. La sédentarisation est apparue entre et avant l'ère chrétienne, avec des agriculteurs dont les traces des constructions laissent envisager une installation relativement pérenne. L'emploi du fer, de la céramique et de la pierre polie s'est développé entre et avant l'ère chrétienne, ainsi que l'apparition de préoccupations spirituelles, comme en témoignent les restes d'inhumation découverts.
Des vestiges attribués aux Dogons ont été découverts dans la région du Centre-Nord, du Nord et du Nord-Ouest. Or ceux-ci ont quitté le secteur entre le pour s'installer dans la falaise de Bandiagara. Par ailleurs, des restes de murailles sont localisés dans le Sud-Ouest du Burkina Faso (ainsi qu'en Côte d'Ivoire), mais leurs constructeurs n'ont à ce jour pas pu être identifiés avec certitude. Les ruines de Loropéni, situées près des frontières de la Côte d'Ivoire et du Ghana, sont aujourd'hui reconnues comme site du Patrimoine mondial.
Période précoloniale
Avant la colonisation, le territoire du Burkina Faso était partagé entre différents royaumes ou chefferies :
le Gourma, pays des Gourmantchés et des Bembas ;
le Mossi, pays des Mossis ;
le Gwiriko, pays des Bobo-Dioulas ;
le Bissa, pays des Bisa ;
le Liptako, pays des Peuls, et des Bellas.
On trouve peu de témoignages sur cette époque au Burkina Faso. Toutefois, une chronologie des royaumes mossis existe.
Les Européens ont eu peu de contacts avec le Mossi, ainsi que l'on désignait ce territoire, et ils se sont produits peu avant la colonisation. Le compte rendu Du Niger au Golfe de Guinée du voyage de Louis-Gustave Binger (1856-1936) relate son séjour, en juin 1888, chez Boukary, le frère du Mogho Naaba Sanem de Ouagadougou. Lequel Boukary devait devenir le Moro Naaba Wobgho qui résista aux Français, avec des moyens bien limités devant leurs armes modernes. Binger décrit un royaume organisé suivant un système féodal.
Période coloniale
En 1896, le royaume mossi de Ouagadougou devient un protectorat français. En 1898, la majeure partie de la région correspondant à l'actuel Burkina Faso est conquise. En 1904, ces territoires sont intégrés à l'Afrique-Occidentale française au sein de la colonie du Haut-Sénégal et Niger.
De nombreux habitants participèrent à la Première Guerre mondiale au sein des bataillons de tirailleurs sénégalais. En 1915 et 1916 a lieu la guerre du Bani-Volta pour protester contre les recrutements forcés. Près de trente mille personnes furent tuées par les troupes de l'Afrique-Occidentale française. Le , Édouard Hesling devient le premier gouverneur de la nouvelle colonie de Haute-Volta. Celle-ci est démembrée le et le territoire est partagé entre la Côte d'Ivoire, le Mali et le Niger.
La population indigène est fortement discriminée. Par exemple, les enfants africains n'ont pas le droit d'utiliser une bicyclette ou de cueillir des fruits aux arbres, réservés aux enfants des colons. Contrevenir à ces règlements pouvait mener les parents en prison.
Le , la Haute-Volta est reconstituée dans ses limites de 1932. Le , elle devient la république de Haute-Volta, une république membre de la Communauté française, et elle accède à l'indépendance le . Le nom Burkina Faso est adopté le .
Après l'indépendance
1960-1983
Le premier président de la république de Haute-Volta est Maurice Yaméogo. Le , le lieutenant-colonel Sangoulé Lamizana le remplace au pouvoir après un soulèvement populaire.
Au début des années 1980, la Haute-Volta est l'un des pays les plus pauvres du monde : un taux de mortalité infantile estimé à 180 pour 1000, une espérance de vie se limitant à , un taux d’analphabétisme allant jusqu’à 98 % et un produit intérieur brut par personne de CFA (soit ).
Régime de Thomas Sankara (1983-1987)
Le , un coup d'État militaire porte le colonel Saye Zerbo au pouvoir. Celui-ci est renversé en 1982 par un autre coup d'État militaire qui place le médecin commandant Jean-Baptiste Ouédraogo à la tête de l'État et le capitaine Thomas Sankara à la tête du gouvernement. Ce premier entre en conflit avec Sankara et le limoge de son poste de Premier ministre en mai 1983. Trois mois plus tard, le , Thomas Sankara effectue un nouveau putsch et instaure le Conseil national de la révolution (CNR) d'orientation marxiste. Le , le président Sankara rebaptise son pays Burkina Faso. Le décret présidentiel est confirmé le 4 août par l'Assemblée nationale. Son gouvernement défend la transformation de l’administration, la redistribution des richesses, la libération de la femme, la mobilisation de la jeunesse et des paysans dans les luttes politiques, la lutte contre la corruption
Thomas Sankara retire aux chefs traditionnels les pouvoirs féodaux qu'ils continuaient d'exercer. Il crée les CDR (Comités de défense de la révolution), qui sont chargés localement d'exercer le pouvoir, gérant la sécurité, la formation politique, l'assainissement des quartiers, la production et la consommation de produits locaux ou encore le contrôle budgétaire des ministères. Cette politique visait à réduire la malnutrition, la soif (avec la construction massive par les CDR de puits et retenues d'eau), la diffusion des maladies (grâce aux politiques de « vaccinations commandos », notamment des enfants, burkinabés ou non) et l'analphabétisme (grâce aux « opérations alpha », l'analphabétisme est passé pour les hommes de 95 % à 80 %, mais seulement de 99 % à 98 % pour les femmes). Des projets de développement sont également portés par les CDR, comme l'aménagement de la « Vallée de la Sourou » destiné à irriguer .
Les dépenses de fonctionnement diminuent pour renforcer l'investissement. Les salaires sont ponctionnés de 5 à 12 % mais les loyers sont déclarés gratuits pendant un an. En 1986, le Burkina Faso atteint son objectif de deux repas et de dix litres d'eau par jour et par personne. Soucieux d'environnement, Sankara dénonce des responsabilités humaines dans l'avancée du désert. En avril 1985, le CNR lance ainsi les « trois luttes » : fin des coupes de bois abusives et campagne de sensibilisation concernant l'utilisation du gaz, fin des feux de brousse et fin de la divagation des animaux. Le gouvernement mène des projets de barrages alors que des paysans construisent parfois eux-mêmes des retenues d'eau. Thomas Sankara critique également le manque d'aide de la France, dont les entreprises bénéficient pourtant en majorité des marchés liés aux grands travaux. Symboliquement, une journée du marché au masculin est instaurée pour sensibiliser au partage des taches ménagères. Sankara avance aussi l'idée d'un « salaire vital », prélevé à la source d'une partie du salaire de l'époux pour le reverser à l’épouse.
En décembre 1985, une courte guerre frontalière, la guerre de la Bande d'Agacher, oppose le Burkina Faso au Mali. Elle s'achève grâce à la médiation du Nigeria et de la Libye : la bande de territoire contestée est partagée entre les deux États, en décembre 1986, par un jugement de la Cour internationale de justice.
Régime de Blaise Compaoré (1987-2014)
Le capitaine Blaise Compaoré prend le pouvoir lors d'un putsch le . Au cours de ces évènements, il aurait fait assassiner son prédécesseur Thomas Sankara. La mort de ce dernier est sujette à controverses. La période suivant le coup d'État est baptisée « Rectification » par Blaise Compaoré.
Une nouvelle constitution est adoptée par référendum et le , Blaise Compaoré est élu président de la République (taux d'abstention : 74 %). Il est réélu en 1998, 2005 et en 2010.
Les violences policières et les meurtres d'opposants au président Blaise Compaoré scandent les décennies 1990 et 2000 : Dabo Boukary en 1990 ; deux étudiants en 1995 ; Flavien Nébié () en 2000. Tous étaient militants ou manifestants. Le Burkina Faso connaît aussi des mouvements d'émeutes : en 1998 après l'assassinat du journaliste Norbert Zongo, en 2006 avec l'arrestation de certains étudiants à la suite d'une conférence de presse à l'université de Ouagadougou, en 2007-2008 contre le coût élevé de la vie. En juin 2008, l'université de Ouagadougou connaît une grève massive, qui se solde par une reprise en main brutale de l'université par le pouvoir : suppression de toutes les prestations sociales étudiantes (bourses, restauration, résidences universitaires vidées en deux jours) après tirs à balles réelles sur les étudiants. La révolte de 2011 secoue le pays en même temps que le Printemps arabe.
En 1999, à la suite de la loi ivoirienne de 1998 sur le domaine foncier rural, un conflit foncier a lieu à Tabou, en Côte d'Ivoire, entre Burkinabés et Ivoiriens. d'entre eux fuient au Burkina Faso. En septembre 2000, de nouveau, un conflit foncier, à San-Pédro cette fois, provoque l'évacuation d'un millier de Burkinabés. Enfin, en 2001, à la suite de l'élection de Laurent Gbagbo, des émeutes se multiplient. rentrent au Burkina Faso.
Le , Blaise Compaoré fait face à un soulèvement populaire contre son projet de modification de l'article 37 de la loi fondamentale limitant le nombre de mandats présidentiels, afin de se représenter en 2015. À la suite des émeutes, Blaise Compaoré quitte le pouvoir.
Première transition et élection du président Kaboré
Le chef d'état-major des armées Honoré Traoré annonce le 31 octobre la création d'un « organe de transition », chargé des pouvoirs exécutif et législatif, dont l'objectif est un retour à l'ordre constitutionnel « dans un délai de douze mois ». Le , l'armée publie un communiqué qui affirme son soutien à Isaac Zida comme président de transition. Honoré Traoré en est un des signataires, ce qui implique son renoncement au pouvoir. Le , le diplomate Michel Kafando est nommé président de transition. Il nomme Isaac Zida Premier ministre.
Le , des militaires du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) retiennent en otage le président et le Premier ministre et annoncent la dissolution du gouvernement transitoire. Gilbert Diendéré, ancien chef d'état-major particulier de l'ancien président Blaise Compaoré, se proclame chef d'État, dans un climat de tensions importantes au sein du pays. Le coup d'État entraîne la suspension du Burkina Faso parmi les membres de l'Union africaine. Le , l'armée entre à Ouagadougou pour exiger la reddition des putschistes. Le jour même, le chef des putschistes annonce que le président de la transition sera « remis en selle » après que la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest a demandé à son régiment de déposer les armes.
Le , le président de la transition, à travers une allocution à la Nation annonce la fin du coup d'État et reprend son poste. Le Burkina Faso est réintégré comme membre de l'Union africaine fin septembre.
Le , à la suite des élections présidentielle et législatives, Roch Marc Christian Kaboré (MPP) est élu au premier tour, président du Burkina Faso avec 53,49 % des voix devant Zéphirin Diabré (UPC), qui récolte 29,65 % des voix, les candidats se partageant le reste. Il est le deuxième président civil depuis l'accès à l'indépendance du Burkina Faso après Maurice Yaméogo.
Le nouveau président doit rapidement faire face à des attaques djihadistes, dans le nord du pays, à la frontière avec le Mali. Et la politique intérieure est marquée par un marasme et une contestation montante du président élu en 2015.
Début de la guerre du Sahel au Burkina Faso
Le pays enregistre sa première grande attaque terroriste dans la nuit du 15 au , signe que l'extension de la guerre du Sahel touche désormais profondément le pays. Bilan : une trentaine de morts et une centaine de blessés.
Dans la nuit du 3 au 4 février 2019, un groupe terroriste attaque la ville de Kaïn dans le département du même nom, au nord de la province du Yatenga. Le bilan est de civils. L'armée réagit rapidement, avec des actions contre les groupes terroristes dans le nord-ouest du pays, déclarant avoir alors 146 terroristes. À la veille du début de l'année de la présidence par le pays du G5 Sahel, l'attaque terroriste porte à près de 300 le nombre d'habitants assassinés par ces groupes depuis 2015. Le jour inaugural du G5 Sahel, mardi 5 février, un détachement de la gendarmerie est attaqué à Oursi, cinq militaires meurent, contre selon l'armée, 21 assaillants tués lors de l'attaque. L'insécurité croissante a entrainé la multiplication des milices. En 2020, le pays compterait près de de koglweogo, mobilisant entre .
Pour faire face au crime organisé (attaques à main armée dans les lieux de travail et habitations, vols d'animaux et autres formes de violences ciblant notamment les populations rurales et périurbaines), des groupes d'autodéfense se sont constitués au sein de certaines communautés. Dénommés « koglwéogo », ils sont indépendants de l'État, ne rendent comptes à personne et agissent hors de tout cadre légal. Ils ont localement fait reculer la délinquance, mais des exactions commises par certains de leurs membres créent une nouvelle source d'insécurité et de péril pour les droits humains, et affaiblissent encore le système judiciaire (déjà critiqué pour son inefficacité par la population et les médias). Au sein des koglwéogo qui, sous prétexte d'une réponse citoyenne à la crise sécuritaire, , de graves violences (torture notamment) sont observées. , bafouant les droits humains via une justice expéditive. Selon Amnesty International, « les Koglwéogo ont commis des exactions, telles que des passages à tabac et des enlèvements, poussant ainsi des organisations de la société civile à reprocher à l’État de ne pas agir suffisamment pour empêcher ces violences et y remédier ; une levée de boucliers qui avait amené l'État à condamner en septembre 2016 4 Koglwéogo à d'emprisonnement, et 26 autres à des peines allant de de prison avec sursis.
Les 29 et 30 mai 2020, plusieurs attaques djihadistes ont fait une cinquantaine de morts à Kompienga. Dans la nuit du 4 au 5 juin 2021, une nouvelle attaque djihadiste tue plus de dont « une vingtaine d'enfants » à Solhan, un village situé au nord-est du pays. C'est l'attaque la plus meurtrière enregistrée au Burkina Faso depuis le début des assauts djihadistes, en 2015. En six ans, les violences ont déjà fait plusieurs milliers de morts, plus particulièrement dans les zones proches des frontières avec le Mali et le Niger.
Coups d'État de 2022
Le 23 janvier 2022, un coup d'État renverse le président Kaboré. Les putschistes, rassemblés sous la bannière du « Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration » et menés par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, annoncent la dissolution du gouvernement et de l’Assemblée nationale ainsi que la « suspension » de la Constitution. Le 24 janvier 2022, certains médias locaux et internationaux relaient une information selon laquelle le président de Faso serait détenu par des soldats mutins. D'autres médias assurent que c'est une information erronée. Le , Paul-Henri Sandaogo Damiba, le chef de la junte au pouvoir au Burkina Faso, signe un plan pour entamer une transition de trois ans vers la démocratie.
En , Mahamadou Issoufou, médiateur de la Cédéao pour le Burkina Faso, estime que 40 % du territoire du Burkina « sont hors du contrôle de l'État ».
Le 30 septembre 2022, un groupe de militaires menés par le capitaine Ibrahim Traoré, chef de l'unité des forces spéciales antijihadistes « Cobra » dans la région de Kaya (nord), annonce à la télévision nationale la mise à l'écart du chef de la junte Paul-Henri Damiba. Celui-ci est accusé d'avoir trahi l'idéal commun de départ de libérer les territoires occupés, des zones jadis paisibles étant passées sous contrôle terroriste depuis le premier coup d'État de janvier.
La situation sécuritaire au Burkina Faso s'est considérablement détériorée ces dernières années, marquée par une multiplication d'attaques meurtrières perpétrées par des groupes armés islamistes alliés à Al-Qaïda et à l’État islamique au Grand Sahara (EIGS) à l’encontre de civils.
L'armée burkinabé est également mise en cause, notamment dans le massacre de près de 150 civils à Karma. Selon Amnesty International, les forces spéciales de l'armée seraient responsables de ce massacre . La société civile burkinabé demande des comptes après cette tuerie.
Une première tentative de déstabilisation du régime a lieu en décembre 2022 et est suivie d'une deuxième tentative de putsch contre le gouvernement de transition par différents officiers, perpétrée le 26 septembre 2023.
Démographie
Chiffres
Voici quelques statistiques démographiques pour ce qui concerne le Burkina Faso :
Population : (en 2018).
Distribution des classes d'âge : 0- : 45,04 % ; 15- : 52,52 % ; + : 2,44 %
Densité :
Taux de natalité : (en 2014)
Taux de fécondité : (en 2014)
Taux de croissance de la pop. : 3,01 % (en 2016)
Taux de migration : - (en 2001)
Groupes ethniques
Les Mossi sont l'ethnie majoritaire du Burkina Faso, constituant plus de 56 % de la population, soit de personnes et se situent principalement au centre du Burkina Faso dans les villages des bassins des rivières Nazinon et Nakambé. Les Mossis parlent le moré.
Les Peuls au Burkina Faso ont pour principale zone d'implantation le Nord, à savoir les provinces du Soum, du Seno, du Yagha et partiellement celle de l'Oudalan.
Les Touaregs, un peuple Amazigh d’Afrique du Nord, est aussi présent au Burkina Faso dans la région de Seno et en général dans la région du Sahel, située dans la zone sahélienne de l’Afrique, à la frontière avec le Mali et le Niger.
Les Gourounsis, les Sénoufos, les Lobis, les Bobos et les Samos sont aussi des ethnies du Burkina Faso.
Diaspora
Le Burkina Faso compte une très forte diaspora. Ainsi, trois millions de Burkinabés vivent au Ghana, trois millions également vivent en Côte d'Ivoire et au Soudan.
Depuis les expulsions du Ghana en 1967, le nombre de ces migrants provoque également des tensions avec les pays d'accueil. La dernière crise remonte aux évènements de 2003 en Côte d'Ivoire, qui ont entraîné le retour temporaire de .
Données sur la santé
Taux de mortalité : (en 2014)
Taux de mortalité infantile : (en 2014)
Espérance de vie des hommes : (en 2014)
Espérance de vie des femmes : (en 2014)
Situation des femmes
Les mutilations génitales féminines sont interdites depuis 1996, mais pratiquées fréquemment. Il y a une sous-représentation des femmes dans l'enseignement secondaire et supérieur, mais elles sont de plus en plus présentes. Le Burkina Faso a ratifié la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes en 1984. En 1996, une loi fait entrer l'interdiction de l'excision dans le Code pénal, bien qu'elle continue malgré tout à être pratiquée, en particulier dans les zones rurales. En 2003, 65 % des Burkinabés entre ont été excisées, un chiffre qui tombe à 57,6 % en 2010. Depuis les années 1990, 45 comités provinciaux de lutte contre la pratique de l'excision (CPLPE) sont chargés de parcourir le pays afin de convaincre les familles et les chefs coutumiers de ne pas faire exciser les jeunes filles.
Il y a une soumission des femmes à l'autorité masculine (père, mari, frère...).
Le niveau d'analphabétisme des femmes est élevé.
La polygamie est encore très présente. Les mariages précoces sont fréquents. Le mariage forcé est illégal dans le pays, mais la loi s'applique seulement aux mariages enregistrés à l'État. Le Burkina Faso a l'un des taux de mariage forcé dans le monde les plus élevés. Les filles qui accouchent peuvent souffrir de problèmes tels que la fistule obstétricale.
Un numéro vert pour dénoncer les violences faites aux femmes est mis en place en 2021.
Cécile Thiombiano, juriste et activiste pour les droits des femmes, lutte avec Médecins du Monde pour aider les femmes de son pays contre les grossesses non désirées. Elle soutient les victimes d'abus sexuels et lutte globalement contre les violences faites aux femmes et contre le mariage d'enfants au Burkina Faso.
Langues
Le français est la principale langue des institutions, des instances administratives, politiques et juridiques, des services publics, des textes et des communiqués de l'État, de la presse écrite et des écrivains. Il s'agit de la seule langue à l'écrit des lois, de l'administration et des tribunaux.
De plus, le Burkina Faso est membre de l'Organisation internationale de la francophonie de même que de l'Assemblée parlementaire de la francophonie.
Selon une estimation de la CIA de 2003, seule 21,8 % de la population de et plus sait lire et écrire , de plus le taux net (c'est-à-dire sur une classe d'âge donnée) de scolarisation, malgré une hausse constante depuis plusieurs années, n'est que de 47,70 % pour l'année scolaire 2005-2006 d'où le fait que le français ne soit compris que par environ 15 % de la population, dont seulement 5 % de francophones réels selon la Délégation générale à la langue française et aux langues de France. Malgré la supériorité numérique des langues nationales, le statut de langue officielle et celui de langue internationale font en sorte que le français pèse progressivement de plus en plus dans la vie sociale et économique du pays. Le français jouit, sur le plan social, d'un statut de prestige associé à une participation au monde moderne. Il s'agit de la langue de la promotion sociale.
Selon le dernier rapport de l'OIF, le français devient de plus en plus la langue première des Burkinabés : ainsi, seules déclaraient le français comme première langue couramment parlée en 1985 (soit 0,42 % de la population du pays), en 1996 (0,75 %), puis en 2006 (1,66 %), dont à Ouagadougou (soit 9,54 % des Ouagalais).
Selon André Magord et Rodrigue Landry, Cette variété de français endogène qui résulte d'une hybridation linguistique est un pidgin en voie de créolisation.
Ainsi comme dans le pays voisin la Côte d'Ivoire est apparu un français populaire au Burkina Faso. Dans ce français appelé parfois et qui reste essentiellement une langue orale, s'est créé un certain nombre d'interférences entre le français standard et le français populaire du Burkina du fait de l'influence des langues africaines dans la pratique locale du français.
On assiste de plus en plus à des mariages mixtes constituant des familles dont la langue première est le français.
Enfin, l'Association des municipalités du Burkina Faso-AMBF de même que les villes de Bobo-Dioulasso, Koudougou, Ouagadougou, Tenkodogo, Banfora, Dédougou, Manga, Ouahigouya et Yako sont membres de l'Association internationale des maires francophones.
Il existe plus de dont les principales sont : le moré langue parlée par les Mossis, le san parlé par les Samos, le peul parlé par les Peuls, le gourmantché parlé par les Gourmantchés dans l'Est du Burkina Faso, le dagara parlé par les Dagaras, le dioula qui est une langue commune à plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest (la Côte d'Ivoire, le Mali, la Guinée…) parlé par les Dioulas, le lobiri parlée par les Lobis, le marka ou soninké parlé par les Markas (Soninkés) communément appelés « Dafing », le bobo, le bwamu parlé par les Bwabas, le Touareg qui est un dialecte Berbère parlé par les Touaregs dans le Sahel au Nord du pays, le sénoufo parlé par les Sénoufos, le toussian parlé par les Toussians, le kassena et le lyélé parlées par les Gourounsis et le bissa parlé par les Bissas.
Religion
Selon les estimations de l'Encyclopædia Britannica (2010), le Burkina Faso compte 61,6 % de musulmans ; 23,2 % de catholiques ; 7,3 % d'animistes et de croyances traditionnelles ; 6,7 % de protestants ainsi qu'1,2 % d'autres confessions ou de sans religion. Le quatrième recensement général de la population et de l'habitation du Burkina Faso réalisé au mois de décembre 2006 donne un chiffre concordant pour la proportion de musulmans (60,5 %) mais significativement plus basse pour les chrétiens (23,2 % de chrétiens, dont 19 % de catholiques et 4,2 % de protestants) au profit des animistes (15,3 % d'animistes, 0,6 % d'autres religions et 0,4 % de sans religion).
Les mariages entre personnes de religions différentes sont nombreux au Burkina Faso. Il est fréquent qu'une personne change de religion sans que cela ne scandalise son entourage.
Le Burkina Faso est un État membre de l'Organisation de la coopération islamique.
Politique et administration
Institutions
La langue officielle est le français. De nombreuses langues nationales sont parlées dont les plus courantes sont le moré, le dioula, le gourmantché et le foulfouldé (peul) (voir la section « Langues »).
Depuis son indépendance en août 1960, le Burkina Faso a connu plusieurs régimes politiques : État de droit et État d'exception. À partir de 1991, le pays a officiellement opté pour un système politique démocratique en adoptant une constitution par voie référendaire et en organisant des élections présidentielles et législatives.
Aujourd'hui, des institutions républicaines sont mises en place :
Les élections du premier et du deuxième président de la respectivement en 1991, 1998, 2005, 2010 et 2015 ;
Les élections législatives en 1992, 1997, 2002, 2007, 2012 et 2015 ;
La mise en place de l'appareil judiciaire ;
Il s'agit donc d'un État démocratique à trois pouvoirs qui sont :
le pouvoir exécutif assuré par le gouvernement,
le pouvoir législatif constitué de l'Assemblée nationale,
le pouvoir judiciaire.
En outre, d'autres institutions viennent consolider l'État de droit. Ce sont notamment :
Le Conseil constitutionnel ;
Le Médiateur du Faso ;
Le Conseil économique et social (CES) ;
Le Conseil supérieur de la communication ; (CSC)
L'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) ;
La Commission nationale de la décentralisation (CND).
La commission nationale des droits humains (CNDH)
Le Haut conseil pour la réconciliation et l'unité nationale (HCRUN)
Politique
La Constitution du , approuvée par référendum, a instauré un régime semi-présidentiel à deux chambres ouvert au multipartisme :
le président du Faso « (Faso » remplace le mot « république »), élu par le peuple pour cinq ans lors d'un scrutin à deux tours. Il ne peut être réélu qu'une seule fois ;
l'Assemblée nationale est la seule instance législative du pays. Elle peut être dissoute par le président du Faso après consultation du Premier ministre et du Président de l'Assemblée nationale ;
la chambre des représentants qui avait un rôle consultatif se renouvelait tous les trois ans et a été dissoute le . Mais la révision constitutionnelle du a réintroduit une seconde chambre, le Sénat, qui n'a pas pu fonctionner. Le Sénat a été supprimé le 5 novembre 2015 par le Conseil national de la Transition (Assemblée nationale issue de l'insurrection populaire des 30-31 octobre 2014)
Depuis son adoption le , la constitution du Burkina Faso a été révisée à trois reprises respectivement en janvier 1997 pour lever le verrou de la limitation du mandat présidentiel, avril 2000 pour non seulement ramener la durée du mandat présidentiel de 7 à et aussi pour introduire à nouveau sa limitation à renouvelable une fois, janvier 2002.
Il existe également un conseil constitutionnel composé de dix membres et un conseil économique et social dont le rôle est purement consultatif.
Subdivisions et administrations régionales et locales
Le territoire du Burkina Faso est divisé en et subdivisé en , , de plein exercice dirigées par des maires élus et environ.
Le Burkina Faso est divisé 13 régions administratives regroupant 45 provinces (qui étaient les anciennes subdivisions principales du pays mais ne sont plus des collectivités territoriales depuis le ).
Les régions sont dirigées administrativement par un gouverneur représentant l'État auprès du conseil régional et qui est lui-même représenté dans les provinces par des hauts-commissaires.
Les conseils régionaux réunissent les représentants des départements qui autrefois se réunissaient dans les conseils de province. Il n'y a plus, depuis 2011, d'assemblée consultative dans les provinces qui sont de simples intermédiaires administratifs entre les régions et les départements, les anciens conseils de province où étaient représentés les communes ayant été regroupés dans les conseils régionaux.
De plus les départements ont pour la plupart été érigés en municipalités de plein droit, et donc des collectivités territoriales, avec à leur tête un maire devant un conseil municipal. Selon le cas, les départements ont soit le statut de « commune urbaine », soit celui de « commune rurale ». Parmi les communes urbaines, les plus peuplées ont aussi le statut de « ville ». Toutefois légalement ces différents statuts sont tous des départements. Le département est la circonscription électorale de base pour toutes les institutions nationales et celles des collectivités territoriales.
Enfin de nombreuses fusions de communes ont eu lieu (avant ou après la création des départements, qui aujourd'hui presque partout ne comptent plus qu'une seule municipalité). Toutefois les communes urbaines les plus peuplées sont divisées en « arrondissements municipaux » (à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso), eux-mêmes divisés en « secteurs » administratifs. Les autres communes urbaines de plus de peuvent être aussi divisées en secteurs. Toutes les autres communes (urbaines ou rurales) sont ensuite divisées en « villages ».
Ni les arrondissements, ni les secteurs urbains, ni les villages ne sont des collectivités territoriales : ils servent essentiellement comme outils de planification et de développement et d'unités territoriales statistiques (celles-ci étant basées sur des sous-ensembles de population d'environ , selon l'Institut national de la statistique et de la démographie qui établit la nomenclature officielle de toutes les collectivités territoriales, des provinces et des autres plus petites unités territoriales statistiques).
Ainsi les « villages » concernent des territoires essentiellement ruraux à l'intérieur des communes, et qui peuvent rassembler de nombreux hameaux autour d'une petite agglomération rurale. Le Burkina Faso compte ainsi plusieurs milliers de villages ou secteurs urbains, dans lesquels peuvent subsister d'encore plus nombreux hameaux (à la population très changeante du fait des fortes migrations vers de plus grandes villes, ou de la croissance de la périphérie de ces villes sur d'anciens territoires ruraux, lesquelles absorbent alors leurs anciens hameaux voire des villages entiers).
Les arrondissements, secteurs ou villages peuvent aussi avoir localement des conseils consultatifs (conseils de quartier, conseils de villages traditionnels, etc.), qui ne sont pas des collectivités territoriales mais des associations (de droit privé, ou paritaire), qui peuvent parfois recevoir des subventions et d'autres moyens de la part des départements ou des régions pour certaines missions développées en partenariat, ou des financements privés de la part de leurs membres (certaines collectivités territoriales adhèrent à ces structures de coopération locale). Ces associations peuvent aussi avoir compétence couvrant d'autres territoires voisins (y compris faisant partie d'autres arrondissements ou départements).
En 2016, la frontière avec le Niger va être modifiée. Le Burkina Faso va gagner .
Autorités traditionnelles
Le Burkina Faso compte sept rois supérieurs :
le Moro Naaba, empereur des Mossi
le Naaba Kiba, roi du Yatenga,
le Naaba Sonré, roi de Boussouma
l'émir du Liptako
le roi de Tenkodogo
le Kupiendiéli, roi du Gulmu
le chef suprême des Bobo Mandarè
Économie
Données économiques
PIB : $ en 2015 ;
PIB par habitant : en 2015 ;
PIB en parité de pouvoir d'achat (PPA) : (2007, Québec, Institut de la Statistique) ;
Taux de croissance réelle : 5,2 % en 2016 ;
Taux d'inflation (indice des prix à la consommation) : 6,40 % (2006) ;
Exportations : de dollars en 2011 ;
Importations : de dollars en 2011.
Le tiers de la population du pays vit en dessous du seuil de pauvreté.
En 2017, le Burkina est classé par le programme Doing business en ce qui concerne les affaires et est le où il fait le plus bon vivre (2017).
En 2022, le Burkina Faso est classé en pour l'indice mondial de l'innovation.
Agriculture
Le Burkina Faso est un pays en voie de développement, où l'agriculture représente 32 % du produit intérieur brut et occupe 80 % de la population active. Il s'agit principalement d'élevage mais également, surtout dans le sud et le sud-ouest, de cultures de sorgo, de mil, de maïs, d'arachides, de riz.
Il a été le deuxième producteur africain de coton derrière l'Égypte, malgré l'aridité des sols. La filière coton, dans beaucoup de pays producteurs a pris de la vigueur, avec d'excellentes récoltes, même si sur le marché mondial, le cours de la livre de fibre était en 2015 autour de , relativement bas comparé au pic des la livre qu’il avait atteint en 2011. Le pays était à la première place du palmarès des sept premiers producteurs africains de coton au milieu des années 2010.
En 2015, près de pratiquaient l’agriculture biologique.
Industrie minière
Les productions minières sont les suivantes : cuivre, fer, zinc et surtout or (le pays vient d'ouvrir sa cinquième mine).
La production d'or du pays est officiellement de 46 tonnes en 2017 et 52 tonnes en 2018, auquel s'ajoutent de dix à trente tonnes d'or produite par des mines artisanales non déclarés.
À la fin des années 1990, les « compagnies juniors » canadiennes multiplient les contrats avec des pays africains. Au Burkina, elles ont pour nom Axmin, Orezone Resources, Goldcrest Resources ou Etruscan Resources, et sont souvent présentes dans des pays voisins car le Burkina est un prolongement géologique de la riche zone aurifère du Ghana.
A l'issue de la transaction avec Semafo d'Endeavour Mining en 2020, ce dernier devient le plus grand producteur d'or au Burkina Faso mais aussi le premier employeur privé du pays.
En décembre 2022, la société russe Nordgold obtient l'attribution d'une nouvelle exploitation de mine d'or sur le territoire sur le site de Yimiougou d'une superficie de . La durée de l'exploitation est de quatre ans et permettra une production totale estimée à 2,53 tonnes d’or.
Transferts financiers de la diaspora
Le Burkina Faso compte une très forte diaspora : par exemple, trois millions de Burkinabés vivent au Ghana, trois millions également vivent en Côte d'Ivoire et au Soudan. Selon la banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest, ces migrants envoient chaque année des dizaines de milliards de francs CFA au Burkina Faso. Depuis les expulsions du Ghana en 1967, le nombre de ces migrants provoque également des tensions avec les pays d'accueil. La dernière crise remonte aux évènements de 2003 en Côte d'Ivoire, qui ont entraîné le retour temporaire de .
Le Burkina Faso est membre de l'Union économique et monétaire ouest-africaine et de l'Autorité de Liptako-Gourma, qui est chargée de prévenir les crises alimentaires et les sècheresses par la coopération de chaque pays membre.
Éducation
L'analphabétisme est majoritaire au Burkina Faso. Il touche plus les femmes que les hommes. La majorité des élèves sont des garçons.
Selon la loi d'orientation de l'éducation de 2007 (loi 13-2007/AN), le système éducatif burkinabé est structuré comme suit.
Éducation de base
Elle comprend l'éducation de base formelle et l'éducation de base non formelle. Elle est obligatoire pour tous les enfants de . L'éducation de base formelle comporte trois niveaux :
le premier niveau est l'éducation préscolaire de . Ce niveau comprend trois sections. La petite section pour les enfants de trois à quatre ans, la moyenne section pour ceux de quatre à cinq ans et la grande section pour ceux de ;
le deuxième niveau est l'enseignement primaire de . Il est sanctionné par le Certificat d'études primaires (CEP). Le taux de scolarisation au niveau primaire pour la période de 2007 à 2009 était de 64 % selon les données statistique de l'UNICEF. Le taux brut de scolarisation est passé à 77,6 % en 2011 puis à 79,6 % en 2012. Malgré ces progrès, un important nombre d'enfants n'ont pas toujours accès à l'éducation. En 2011/ 2012, de sont hors du système scolaire ;
Le troisième niveau est l'enseignement post-primaire de et est sanctionné par le Brevet d'études du premier cycle (BEPC).
Quant à l'éducation de base non formelle, elle comprend :
l'alphabétisation et la formation pour le développement pour les personnes de plus de qui apprennent à lire et à compter dans une des principales langues nationales ;
l'éducation de base non formelle des jeunes et adolescents et les formules alternatives d'éducation de base non formelle. Elle prend en charge des enfants de déscolarisés ou non scolarisés en leur donnant accès à un cycle complet d'éducation de base à dominante pratique et professionnelle en langues nationales articulées avec l'apprentissage du français d'une durée qui peut atteindre .
Enseignement secondaire
L'enseignement secondaire est sanctionné par le baccalauréat et comprend trois voies :
la voie générale : elle constitue un cycle unique de trois ans et permet d'obtenir le diplôme de baccalauréat de l'une des séries : A, C , D , E et F ;
la voie technologique: elle est également un cycle unique de trois ans et débouche sur le diplôme de baccalauréat des séries E, F, G, H ;
la voie professionnelle, encore appelé enseignement secondaire technique et professionnel (ESTP). Elle constitue le volet de formation professionnelle du système éducatif au secondaire et comporte trois (3) cycles à finalité d'insertion professionnelle. Elle comprend le cycle CAP (CEP + ), le cycle BEP (BEPC ou CAP + ) et le cycle Baccalauréat professionnel (BEP + ).
Enseignement supérieur
Il comprend les universités, les instituts et les grandes écoles. Le Burkina Faso compte quatre universités publiques :
l'université de Ouagadougou, la doyenne des universités, créée en 1974 ;
l'université Nazi Boni, créée en 1997 ;
l'université Norbert-Zongo créée en 2005, rebaptisé université Norbert Zongo le 30 novembre 2017 par le représentant du chef de l'État Chériff Sy ;
l'université Thomas Sankara, créée en 2007.
Trois centres universitaires créés à l'intérieur du pays viennent en appui des quatre universités. Il s'agit de celui de Fada N'Gourma qui forme dans le domaine des mines, de celui de Ouahigouya qui forme dans le domaine du tertiaire et de la santé et de celui de Dédougou qui forme dans le domaine de l'agriculture.
Culture
Fêtes et jours fériés
Festivals
Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), le plus grand festival de cinéma africain sur le continent a lieu tous les deux ans à Ouagadougou (février, années impaires).
Les Récréatrales, manifestation bisannuelle, constituent depuis 2002 un évènement théâtral culturel majeur du Burkina Faso, avec le Festival international de théâtre et de développement (FITD). Étienne Minoungou en est l'initiateur.
Le Salon International de l'Artisanat de Ouagadougou (SIAO), a lieu lui aussi tous les deux ans, principalement les années paires (fin octobre - début novembre). C'est le plus grand salon de promotion de l'artisanat africain.
La Semaine nationale de la culture (SNC) a lieu également tous les deux ans à Bobo-Dioulasso durant une semaine. Elle constitue tremplin de la culture nationale ou régionale et de celle de la diaspora.
Le Festival Ciné Droits Libres pour les droits de l'homme et la liberté de la presse ; le Festival international des cultures urbaines Waga Hip Hop qui se déroulent chaque année depuis 2000 ; le Festival international de théâtre et de marionnettes (FITMO) du professeur Jean Pierre Guingané ; le Festival Jazz à Ouaga ; les Nuits atypiques de Koudougou (NAK) ; le Festival international de théâtre pour le développement (FITD) ; le Festival Dilembu au Gulmu (FESDIG), etc.
Littérature
Les débuts de la littérature burkinabè sont datés de 1962, avec Crépuscule des temps anciens, de Nazi Boni. La production ultérieure se répartit à parts égales entre romans et poésie, complétés de nouvelles, contes et pièces de théâtre.
Cinéma
Le cinéma numérique ambulant est présent au Burkina Faso. Depuis 2003, le cinéma numérique ambulant a réalisé en Afrique plus de pour des millions de spectateurs.
Presse culturelle
La presse culturelle tient une place de choix. On peut citer L'Observateur dimanche, Sidwaya Mag Plus, Africa star et Évasion. Depuis deux ans, une association de jeunes journalistes culturels du nom de Planète Culture couvre les principaux festivals du pays.
Musées
Le secteur muséal est en pleine évolution. On peut signaler principalement les musées suivants :
à Ouagadougou :
le musée de la musique, qui expose des instruments traditionnels de musique,
le musée national,
le musée des forces armées,
le musée de l'eau, dans les environs de la ville,
le musée de Manéga, à de Ouagadougou,
à Bobo-Dioulasso :
le musée Sôgôssira Sanou,
le musée de la musique d'hier et d'aujourd'hui,
le centre culturel Sénoufo,
à Gaoua :
le musée des civilisations du Sud-Ouest,
à Kaya :
le musée de Kaya.
Sport
Au Burkina Faso la vie sportive est dominée par le football qui est pratiqué par la majorité des jeunes. Le championnat national, le Fasofoot, est organisé chaque année et regroupe . Il y a aussi la coupe du Faso et la Supercoupe du Faso qui rythment la vie footballistique du pays. L'équipe nationale, les Étalons, est sacrée vice-championne d'Afrique lors de la de la Coupe d'Afrique des nations de football, en 2013.
Nouvelles technologies
Des structures technologiques sont présentes pour promouvoir ou réguler les technologies de l'information et de la communication (TIC) au Burkina Faso.
L'ANPTIC (Agence nationale de promotion des TIC) au Burkina Faso a pour but d'être un incubateur d'entreprises technologiques de pointe et d'aider à la valorisation et à la diffusion des systèmes et produits conçus et réalisés localement tout en mettant des spécialistes à disposition des établissements publics et privés de formation en informatique afin de promouvoir des formations d'excellence.
L'ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) a pour but de mettre en place un système de formalisation et de régulation dans le domaine des nouvelles technologies.
Des incubateurs technologiques tels que BeogoLab, OuagaLab devenu WakatLab, Jokolabs, SiraLab, des entreprises technologies comme Softnet Burkina, CFAO Technologie ont été mis en place pour développer les TIC.
Infrastructures et transports
Réseau routier
Le réseau routier inventorié du Burkina Faso a une longueur totale de dont sont classés.
Le réseau classé a fait l'objet d'une classification administrative et d'une classification technique. Cependant la majeure partie n'est pas bitumée mais en terre (souvent en latérite qui soulève beaucoup de poussière rouge au passage des véhicules).
Le réseau non classé est constitué de pistes rurales.
Voies ferrées
Le Burkina Faso dispose d'un seul corridor ferroviaire qui le relie au port d'Abidjan en Côte d'Ivoire, c'est la liaison Kaya – Abidjan, longue de et répartie quasiment à longueur égale dans les deux pays. Pour la partie au Burkina Faso, la ligne Kaya – Niangoloko (à la frontière de la Côte d'Ivoire : ) est elle-même divisée en deux sections :
Ouagadougou – Bobo-Dioulasso – Toussiana – Banfora – Niangoloko : ;
Ouagadougou – Kaya : .
Cette ligne ferroviaire est à écartement métrique et en voie unique sur la presque totalité de sa longueur. La charge maximum à l'essieu est de et la vitesse d'exploitation est de pour les trains de passagers et de pour les trains de transport de marchandises.
Aéroports
Le pays compte 2 aéroports et des aérodromes, dont seulement un aéroport international, l'aéroport international de Ouagadougou (qui est un des deux seuls, avec l'aéroport de Bobo-Dioulasso depuis 2007, à posséder des pistes goudronnées). Le futur aéroport international - Donsin - en construction depuis début 2010 est situé à de Ouagadougou. Il aura une capacité d'accueil de près d'un million de passagers. L'aérogare sera opérationnelle d'ici 2024.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
Populations
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Histoire
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Géographie
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Articles connexes
Histoire du Burkina Faso
Politique au Burkina Faso
Culture du Burkina Faso
Forces armées du Burkina Faso
Alfred Ki-Zerbo
Droits LGBT au Burkina Faso
Liens externes
Afrique de l'Ouest
État fondé au XXe siècle
Fondation en 1960 | Le Burkina Faso (prononciation : ou ), littéralement « patrie des (personnes) intègres » ou « patrie de l'intégrité », anciennement République de Haute-Volta et couramment appelé Burkina, est un pays d'Afrique de l'Ouest. Sans accès à la mer, il est entouré de six pays : le Mali au nord-ouest, le Niger au nord-est, le Bénin et le Togo au sud-est, le Ghana au sud et la Côte d'Ivoire au sud-ouest. Sa capitale Ouagadougou est située au centre du pays. Le pays fait partie de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), du Conseil de l'Entente et de l'Union africaine. |
492 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Bob%20Black | Bob Black | Bob Black, né à Détroit le , est un anarchiste américain, principalement connu pour son livre L'Abolition du travail.
Brève biographie
Diplômé en sciences sociales et en droit, Bob Black formera, de 1977 à 1983, à peu près seul, la « Dernière Internationale », consacrée à la production d'affiches à tendance anarchiste/situationniste/absurdiste.
Œuvre
Bob Black a écrit des articles et des essais dans des centaines de petits périodiques, mais aussi dans le Wall Street Journal, le Village Voice, Semiotext(e), Re-Search.
Il collabore régulièrement au journal américain Anarchy, a Journal, a Desire Armed.
Son livre, L'Abolition du travail (ou Travailler, moi ? Jamais !), de 1985, a été traduit dans sept langues, en particulier pour la première fois en français dans la revue Interrogations en 1990. Il y définit en quoi le travail est un crime contre l’humanité en lui-même ou à travers ses conséquences. Pour l’abolir, il propose une révolution ludique : « Les employés, enrégimentés toute leur vie, happés par le travail au sortir de l’école et mis entre parenthèses par leur famille à l’âge préscolaire puis à celui de l’hospice, sont accoutumés à la hiérarchie et psychologiquement réduits en esclavage. Leur aptitude à l’autonomie est si atrophiée que leur peur de la liberté est la moins irrationnelle de leurs nombreuses phobies. »
Il a participé aussi à l'édition de deux anthologies, l'une de (1989), l'autre de diatribes contre le travail (1990).
Il a publié, en 2002, Anarchy after Leftism.
Ouvrages originaux en anglais
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Ouvrages traduits en français
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Notes et références
Voir aussi
Liens externes
Bob Black textes.
D'autres textes en anglais de Black.
Bob Black, L'anarchisme et autres entraves à l'anarchie.
Anarchiste américain
Naissance à Détroit (Michigan)
Naissance en janvier 1951
Écrivain américain du XXe siècle
Écrivain américain du XXIe siècle
Écrivain libertaire | Bob Black, né à Détroit le , est un anarchiste américain, principalement connu pour son livre L'Abolition du travail. |
493 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Breton | Breton | Le breton (en breton : , souvent prononcé : ou dans les dialectes majoritaires KLT, ou dans certains parlers vannetais) est une langue celtique parlée par en Bretagne en 2018. Ses locuteurs sont des brittophones ou bretonnants.
Le breton appartient au groupe des langues celtiques brittoniques. Il est apparenté au cornique et au gallois, langues pratiquées au Royaume-Uni, bien que plus proche de la première. Le breton est reconnu comme langue régionale ou minoritaire de France et depuis 2004, comme langue de la région Bretagne, aux côtés du français et du gallo par le conseil régional. Il est classé comme « langue sérieusement en danger » selon l'Unesco.
Sa pratique traditionnelle est majoritairement concentrée dans l'ouest de la péninsule, au-delà d'une ligne allant de Plouha au nord jusqu'au pays de Muzillac au sud. Au , le breton était pourtant parlé à de Rennes. La région brittophone de l'ouest de la péninsule correspond à la Basse-Bretagne, appellation qui tend toutefois à s'estomper depuis les années .
Selon le sondage TMO pour la région Bretagne réalisé en , il y aurait environ actifs de plus de dans les cinq départements de la Bretagne historique, dont 51 % dans le Finistère, ce qui représente au total 5,5 % de la population bretonne. Le breton est après le français la première langue parlée dans la région de la Bretagne. Depuis les années , il n'est plus attesté de brittophone monolingue.
La langue bretonne, qui avait décliné au , connaît depuis les années un certain regain sous sa forme unifiée. , ou Oui à la langue bretonne en breton, est une campagne de promotion et de revitalisation de la langue créée par l'Office public de la langue bretonne en . Cet office, en breton, a pour charge de promouvoir la langue et de traiter les questions s'y rapportant. Le breton est de plus en plus présent dans toute la Bretagne, notamment dans la signalisation des rues et des municipalités, mais aussi à la télévision et dans l'enseignement. En effet, les écoles Diwan, qui dispensent des cours en breton, ont permis cet essor en accueillant en . Au sein des écoles publiques, les classes bilingues breton-français existent depuis la rentrée , et accueillent en .
La prononciation, le vocabulaire et d'autres aspects de la forme sous laquelle la langue devrait être conservée dans le monde contemporain sont des objets de controverse. Certains sont partisans d'un breton populaire, d'autres d'une langue purifiée n’utilisant pas ou très peu d’emprunts aux langues romanes comme le gallo, voire plus récemment le français. Ces controverses portent aussi sur l’écriture de la langue et l'intégration de la diversité dialectale du breton. L'orthographe officielle du breton est le .
Histoire
Le breton est une langue celtique de la branche brittonique, en cela proche du gallois et plus encore du cornique. Son histoire en Bretagne « continentale » commence à la fin de l’Antiquité et la langue s’y implante autour du à la faveur des migrations de populations bretonnes vers la péninsule armoricaine.
Le breton est généralement scindé en trois phases historiques :
le vieux breton, du au ;
le moyen breton, du au ;
le breton moderne, du à nos jours.
Cette langue est traditionnellement parlée dans la partie occidentale de la Bretagne (ou Basse-Bretagne) à partir d'une ligne allant de Saint-Brieuc (au nord) au pays de Guérande (au sud).
Antiquité
Sous l'Empire romain, le brittonique dont est issu le breton, était parlé dans la province romaine de Britannia, soit à l'ouest des Pennines environ jusqu'à la Clyde (rivière de Glasgow), le latin n'ayant pas remplacé la langue vernaculaire. C'est dans ce breton qu’écrivent les poètes Aneurin et Taliesin dans les royaumes bretons du sud de l'Écosse actuelle. Au en France, on commence à appeler cette langue le brittonique pour le distinguer du breton armoricain. Ce terme désigne aussi la langue bretonne avant le .
Avec le déclin de l'Empire romain d'Occident, des communautés entières de Britto-Romains émigrent dans une partie de l'Armorique depuis les régions de l’ouest de la Bretagne insulaire (aujourd’hui appelée « Grande-Bretagne »), surtout depuis le Devon et la Cornouailles. Ces émigrants apportent avec eux leur culture, leur organisation et leur langue et se mélangent à la population gallo-romaine d'Armorique.
Certains historiens, comme Léon Fleuriot dans son ouvrage Les Origines de la Bretagne : l'émigration (1980), se fondant sur César et Tacite, ont proposé une proximité du breton avec le gaulois. Dans les années 1950, le chanoine Falc'hun avança que le breton aurait bénéficié d’un apport du gaulois. Pour lui, ceci expliquerait la principale différence du vannetais avec les autres dialectes bretons, à savoir l'accent sur la finale des mots et non la pénultième. Son premier argument consistait en la persistance du gaulois chez les Arvernes jusqu'à une époque tardive, ce qui lui faisait supposer qu’il devait en être de même en Armorique. Cette hypothèse a été contestée entre autres par Kenneth Jackson dans son ouvrage sur l’histoire de la langue bretonne en 1969, et elle est aujourd’hui rejetée par les spécialistes.
Ce dernier a par ailleurs utilisé lAtlas linguistique de basse-Bretagne, de Pierre Le Roux, afin de mettre en évidence le rôle des routes dans la diffusion des influences depuis le centre-Bretagne.
On sait aujourd’hui que :
le KLT (voir l’article ou les explications plus bas) comme le gallois sont accentués sur la pénultième ;
le vieil irlandais était accentué sur la première syllabe ;
le gaulois était accentué sur l’antépénultième, l’initiale ou la finale.
Cette diversité de la position de l’accent tonique dans les langues celtiques interdirait toute supposition sur la place de l’accent en vieux celtique et ne permettrait pas d’expliquer par un substrat gaulois les spécificités du vannetais.
Par contre, la romanisation semble avoir été bien plus avancée dans le vannetais, où les vestiges gallo-romains sont bien plus nombreux que dans le reste de la Bretagne.
Les Vénètes armoricains constituaient un peuple gaulois, qui au résidait dans l'actuel département du Morbihan et a donné son nom à la ville de Vannes (Gwened en breton). Il est essentiellement connu à travers les mentions de Jules César dans ses Commentaires sur la Guerre des Gaules.
De plus, la palatalisation de /k/ et /g/ est un phénomène inhérent au bas-latin des , donc avant les premières immigrations bretonnes. Enfin, le vannetais et le bas-cornouaillais ont effectué plus d’emprunts au roman que les autres dialectes, surtout le long de la route Vannes-Quimper. L'accentuation du vannetais aurait été celle du vieux-breton dans son ensemble. Son maintien ne peut cependant être dû en tout à l’influence romane, puisque les langues romanes privilégient les paroxytons, c’est-à-dire les mots accentués sur l’avant-dernière syllabe
Haut Moyen Âge
À la suite de la bataille de Jengland (851), la Bretagne s'agrège les Marches de Bretagne, comprenant notamment Nantes et Rennes. Ces villes romanes exerceront une influence notable dans le recul du breton parmi l’élite bretonne : dès le haut Moyen Âge, le roman de l'Ouest (ancêtre du gallo actuel) tend à remplacer le breton dans l’administration ducale et le dernier duc de Bretagne à parler breton est supposé être Alain IV Fergent (mort en 1119). Les archives sont muettes sur l'usage ou non de cette langue par les ducs suivants.
Moyen Âge
C’est à cette époque que le breton est devenu une langue propre à la Bretagne armoricaine. Il a été étudié par Léon Fleuriot dans sa grammaire et son dictionnaire du vieux-breton.
On distingue :
le vieux breton, du au .
le moyen breton, de la fin du à la fin du . De la littérature de cette époque nous est parvenue, principalement de la poésie et du théâtre, pour la plus grande part d’inspiration religieuse. Des termes et des noms propres en breton apparaissent dans les textes de la matière de Bretagne et les lais bretons de Marie de France.
Vers l’an 1000, en suivant la frontière des toponymes signifiant monastère : Mouster, Monter, Montoir (établis dans une localité à l’époque bretonnante) qui s’opposent au toponyme moutiers (établis dans une localité à l’époque de langue romane), on s’aperçoit que le breton était usité dans à peu près les trois départements du Morbihan, du Finistère, Côtes-d'Armor, une petite partie de celui d'Ille-et-Vilaine et le pays Guérandais dans la Loire-Atlantique.
Au , le breton était parlé à l’est de Loudéac, à Plémet (en 1350 à l’occasion du jugement de canonisation de saint Yves, un interprète était originaire de cette paroisse).
En 1499, le chevalier allemand Arnold von Harff met par écrit quelques phrases de breton entendues à Nantes.
Jusqu’au , il resta le parler des élites de l’État breton, il ne fut ensuite plus que celui du peuple de Bretagne occidentale ou Basse-Bretagne (en breton ) quand successivement la noblesse, puis la bourgeoisie, bretonnes se francisèrent en passant du latin au français. Pour l’écrit, le duché de Bretagne employa le latin puis le français au .
Voir aussi : langue en Loire-Atlantique et breton de Batz-sur-Mer
Politique linguistique des ducs de Bretagne
Dès la fin du et bien avant la réunion du duché de Bretagne au royaume de France, l'administration ducale abandonna le latin au profit du français, sans passer par le breton. Jusqu'au , les actes administratifs et juridiques sont rédigés en latin, puis le français concurrence le latin dans les actes de la chancellerie, avant de le remplacer définitivement. L'historien Jean Kerhervé affirme n'avoir jamais retrouvé au cours de ses dépouillements d'archives un quelconque document financier en breton.
Par ailleurs, aucun des derniers ducs de Bretagne ne s'exprima officiellement en breton, et leur effort de centralisation s'appuyait exclusivement sur l'utilisation du français. Ainsi, Charles de Blois (1341-1364) devait-il recourir aux services d'un interprète lorsqu'il devait s'adresser à ses sujets de Basse-Bretagne. Mais il est vrai que ce prince français devenu duc par mariage était né a Blois. Si la diplomatique bretonne était rédigée en langues romanes, on ne sait rien des langues pratiquées par les ducs et princes bretons dans la sphère privée. Ceux qui avaient longtemps résidé dans des villes bretonnantes (Guingamp, Hennebont, Vannes...) pouvaient-ils ignorer la langue vernaculaire ?
Terminé en 1464, le Catholicon de Jehan Lagadeuc, dictionnaire trilingue breton-français-latin, est à la fois le premier dictionnaire breton, le premier dictionnaire français et le premier dictionnaire trilingue.
Politique linguistique des rois de France
Après l'union du duché à la France, l’Ancien Régime, faisant peu de cas des langues locales, accepta le breton comme il était : essentiellement une langue vernaculaire et utilisée pour le culte. Cependant l'usage du français fut imposé dans l’administration, suivant l’ordonnance de Villers-Cotterêts, qui prescrivait l’emploi du français dans les cours de justice et les actes officiels. Mais cette imposition fut de portée symbolique, car le duché de Bretagne avait abandonné le latin pour le français comme langue administrative plus d’un siècle avant le royaume de France.
Politique linguistique pendant la Révolution
En 1790, l’Assemblée nationale commence par faire traduire dans toutes les langues régionales les lois et décrets, avant d’abandonner cet effort trop coûteux. En 1794, Barère effectue une présentation au Comité de salut public de son « rapport sur les idiomes », dans lequel il déclarait que (Le fédéralisme étant présenté par ce Comité comme ennemi de la « République une et indivisible »).
Cet usage imposé de la langue française, principalement dans l'enseignement, est présenté aussi par ses promoteurs comme visant à élever le niveau de connaissance de la population par l'instruction ainsi que par la diffusion d'une langue commune. Pour les révolutionnaires, laisser les citoyens ignorants de la langue nationale est un obstacle à la démocratie et aux débats démocratiques, c'est les laisser à la merci de l'arbitraire, mais c'est également un obstacle à la diffusion des idées révolutionnaires : « La monarchie avait des raisons de ressembler à la tour de Babel ; dans la démocratie, laisser les citoyens ignorants de la langue nationale, incapables de contrôler le pouvoir, c'est trahir la patrie […] Nous devons aux citoyens « l'instrument de la pensée publique, l'agent le plus sûr de la Révolution », le même langage ».
De l'idée de « langue commune », on passe rapidement à l'idée de « langue unique » demandant l'éradication des autres langues. L’abbé Grégoire déclare en 1793 devant de Comité de l'instruction publique : « il est plus important qu'on ne pense, en politique, d'extirper cette diversité d'idiomes grossiers, qui prolongent l'enfance de la raison et la vieillesse des préjugés. », et l'année suivante il rend son « Rapport sur la nécessité et les moyens d'anéantir les patois et d'universaliser l'usage de la langue française. ».
Le , une loi institue des écoles primaires d’État où les élèves apprennent le français. Le 26 octobre, par décret, la Convention décide que . Le , un décret ordonne la nomination, dans chaque commune où on ne parle pas français, d’un instituteur francophone. Mais, vu le peu d'établissements scolaires, ces mesures ne furent pas suivies d'effets immédiats, l'instruction publique et obligatoire n'étant mise en place que sous la Troisième République.
Période romantique : renouveau de la langue bretonne
En 1805, l’Académie Celtique est fondée par Napoléon . C’est la première association étudiant la langue et la culture bretonne. Le président est Théophile-Malo de La Tour d'Auvergne-Corret. Mais cette académie n'échappe pas aux dérives de la celtomanie, qui prétendait démontrer que la langue bretonne était à l'origine de toutes les autres langues, théorie jugée farfelue par certains et défendue par d'autres hommes tels que Jacques Le Brigant et Jean-François Le Gonidec.
En 1807, Jean-François Le Gonidec publie une Grammaire celto-bretonne, dans laquelle il réforme l’orthographe du breton, puis en 1821 un Dictionnaire celto-breton, en s'employant à retrouver une pureté de la langue. Mais, trop intellectuelle et trop à contresens des idées dominantes, son œuvre resta théorique. Ce sont les jeunes bretonnants depuis le début du qui se sont réapproprié leur langue et mis en application l'enseignement de Le Gonidec, ce qui continue aujourd’hui.
D'après Abel Hugo, vers 1835 le langage « brezounecq » , vulgairement nommé bas-breton, était la langue maternelle de plus de habitants sur les qui composaient la population des départements du Morbihan, du Finistère et des Côtes-du-Nord.
En 1839, Villemarqué publie le Barzaz Breiz, recueil de chants traditionnels en breton, présentant une «histoire poétique de la Bretagne ». On sait aujourd’hui que certains des textes collectés ont été revus et modifiés par l’auteur, comme le faisaient les auteurs de contes populaires tels Charles Perrault et Grimm, et certains autres textes ont été entièrement composés par lui, mais Donatien Laurent a montré dans sa thèse soutenue en 1974 que ces arrangements ne représentent qu'une part minime du recueil. C’est de son œuvre que date le renouveau littéraire breton. D'autres recueils comme ceux de l'abbé Augustin Conq contenant notamment la chanson Breiz-Izel paraissent en 1937. En 1864, Charles de Gaulle, oncle du futur Général de Gaulle, lance son Appel aux Celtes pour la renaissance littéraire et linguistique de la Bretagne et des pays celtes frères.
Politique linguistique sous la République
La lutte contre l'utilisation du breton dans les églises
La circulaire Dumay du énonce qu'« en principe le budget de l'État n'a pour but que de rétribuer des services accomplis dans la langue nationale et dans l'intérêt français ». Elle vise donc directement les membres du clergé qui, en Basse Bretagne et ailleurs, font usage d'une autre langue que le français pour la prédication et l'instruction religieuse, notamment le catéchisme. Mais cette circulaire ne fut pas appliquée.
Par contre la circulaire du , signée par Émile Combes, alors président du conseil, mais aussi ministre de l'intérieur et des cultes, fut appliquée : les maires devaient signer chaque trimestre en vertu du Concordat un certificat de résidence attestant de la présence des curés, desservants et vicaires dans leur commune afin qu'ils puissent recevoir leur traitement ; ce certificat de résidence "modèle 5" fut modifié en fonction de la circulaire, un rajout indiquant pour chaque prêtre « et a fait au cours du trimestre qui vient de s'écouler les instructions religieuses, y compris le catéchisme, en français ». Plusieurs maires refusèrent de signer un tel document, d'autres rayant ce rajout sur le certificat de résidence. En conséquence, furent, dans le seul département du Finistère, frappés en 1903-1904 par des suspensions de traitement pour « usage abusif de la langue bretonne dans l'enseignement du catéchisme et la prédication » (d'autres l'étant aussi dans les parties bretonnantes des Côtes-du-Nord et du Morbihan, bretons furent en tout concernés, même si la suspension de traitement ne fut pas appliquée à tous les prêtres qui auraient pu être concernés).
Selon une déclaration faite par Émile Combes à la Chambre des députés le , dans trois communes du Finistère seulement, le catéchisme était alors enseigné uniquement en français : Brest, Saint-Pierre-Quilbignon et Le Relecq-Kerhuon.
La lutte contre l'utilisation du breton dans les écoles
Sous la République, les pouvoirs publics désirent assurer l’unité française et faciliter la promotion sociale au sein de la nation. Pour ces raisons, les responsables de l’enseignement public commencent à proscrire l’usage de tous patois ou parlers régionaux à l’école. À partir du milieu du , le breton est appelé yezh ar moc'h, « la langue des oies et des cochons »
En 1902, le ministère Combes promulgue par décret l’interdiction de « l’usage abusif du breton. » Les écoles religieuses suivent rapidement et le breton n’est plus enseigné à partir du début du mais continue à être transmis de génération en génération par voie orale.
Il faut noter quelques initiatives particulières tendant à promouvoir un certain enseignement de la langue bretonne dans les écoles chrétiennes, depuis celle du frère Constantius au début du siècle, au pays de Léon principalement, jusqu’à celle du frère Seité, après la dernière guerre.
Au milieu du , selon François Vallée, il existait des écoles privées chrétiennes qui, entre autres choses, apprenaient à lire en breton et en latin, et enseignaient quelques rudiments de français littéraire. Un certain nombre d’évêques, également au , en Basse-Bretagne, l'évêque de Quimper Joseph-Marie Graveran en particulier, ont essayé d’organiser un enseignement du breton et de l’histoire de la Bretagne, parfois en breton, comme le montre l’histoire de Bretagne en breton rédigée par , religieuse de la congrégation du Saint-Esprit.
La politique scolaire contre le breton date de la fin du . Elle utilise alors deux méthodes :
d’une part, le breton n’est plus enseigné à l’école, car on fait fermer les écoles en breton ;
d’autre part, le français doit être la seule langue utilisée dans les écoles républicaines, y compris dans les cours de récréation. Comme les autres locuteurs des langues parlées en France et dans les possessions françaises d’Outre-Mer, les élèves bretonnants subissent des persécutions officielles au moyen notamment de pratiques humiliantes. Ainsi se répand la pratique du symbole, petit objet qui passe au cou d’élève à élève pendant la récréation à chaque fois que l’un d’entre eux parle breton, avec une punition pour le dernier élève à l’avoir.
Certains pensent que la politique française vise à imposer pour des motifs idéologiques la langue française comme langue unique de la République. Pour illustrer la vigueur de cette politique, ils s’appuient notamment sur une phrase qui aurait été longtemps affichée dans certaines écoles primaires : , phrase qui associe deux interdictions de nature différente, une liée à l’hygiène et une à l’emploi de la langue, censé illustrer la politique d’amalgame et de dévalorisation employée pour parvenir à éradiquer le breton en Bretagne. Or à ce jour aucune affiche de ce type n'a été mise au jour et les exemplaires étudiés se sont révélés être des montages récents.
Ainsi, récemment il a été affirmé que le Musée rural de l’éducation de Bothoa à Saint-Nicolas-du-Pélem dans les Côtes-d'Armor possédait une telle affiche, or après enquête ce musée ne possède aucune affiche portant une telle mention. Fañch Broudig qui a mené une étude sur le sujet a conclu à un faux pour un autre cas impliquant le Musée de l'école rurale de Trégarvan:
Toutefois, il convient de noter que le ministère de l’Éducation chercha à proscrire le breton dans les écoles via plusieurs directives. Le même auteur cite, en outre, le Règlement pour les écoles primaires élémentaires de l’arrondissement de Lorient, adopté et arrêté par le Comité supérieur de l’arrondissement en 1836 et approuvé par le recteur d'académie en 1842, qui dispose : S’exprimer en breton et parler « grossièrement » font l’objet de la même prohibition.
Cette action de l'État contre la langue a été « essentiel[le], et, […] déterminant[e] » pour son recul, selon Fañch Broudig, même s'il admet que la disparition du breton se passa dans l'indifférence des Bretons qui adoptèrent librement le français après-guerre afin d'accéder à d'autres connaissances et opportunités. L'accusation d'une « culture humiliée » par l'État est née au et a été développée ensuite par le Mouvement breton.
Entre-deux-guerres et Occupation
Avant la Première Guerre mondiale, la moitié de la population de Basse-Bretagne ne connaissait que le breton, l’autre moitié étant bilingue breton-français.
Régulièrement, des voix s’élèveront en faveur de l'enseignement du breton, mais elles resteront minoritaires. En particulier, de grandes pétitions ( dans les années 1930, la grande pétition populaire d’Emgleo Breiz en 1967) et des manifestations régulières demanderont l’enseignement du breton.
À partir de 1925, grâce à Roparz Hemon la revue Gwalarn vit le jour. Au cours de ses dix-neuf années d’existence, elle tenta d’élever cette langue au niveau des autres grandes langues « internationales » en créant des œuvres originales couvrant tous les genres et en proposant des traductions du patrimoine littéraire de l’humanité. Cependant, l’œuvre d’Hémon suscitera de nombreuses controverses politiques à la suite de sa collaboration pendant l'Occupation.
Pourtant, une première partie des bretonnants passera au français dans les années 1930 pour plusieurs raisons :
profitant du fait que le breton soit une langue orale et très peu écrite (les enfants partant bien souvent en mer avec les aînés), l'État impose le français comme langue de communication formelle ;
c’était le moyen de communiquer avec le reste de la Bretagne et de la France, à la suite du brassage national accéléré par le service militaire, la Première Guerre mondiale et l'amélioration des voies de communication ;
l'éducation nationale interdisait et réprimandait toujours l'usage du breton.
le français était également perçu par les Bretons comme la langue du progrès, permettant de grimper dans l'échelle sociale, face au breton qui restait yezh ar vezh, la langue de la honte, et parler des "ploucs".
l'expatriation de nombreux Bretons, qui partent chercher du travail en dehors de Bretagne, et dont les enfants seront élevés en français.
Fin mars 1941, Joseph Barthélemy, ministre de la Justice du gouvernement de Vichy déclare : . Pourtant, le régime de Vichy, influencé par le traditionalisme maurassien et barressien, se montre conciliant à l'égard des langues régionales : les premières lois en faveur de l'enseignement de ces langues sont dues au ministre vichyssois Jérôme Carcopino. L'objectif de la Révolution nationale, l'idéologie officielle du Régime de Vichy, est de vivifier le nationalisme français chez les enfants en développant chez eux l'attachement au sol natal notamment par l’arrêté du qui autorise l’enseignement facultatif des « parlers locaux » dans les écoles primaires. Le régionalisme pétainiste prétend unir la grande et la petite patrie présentée comme une communauté réelle par opposition aux « abstractions » administratives issues de la Révolution française et de la République. Ces lois comme l’ensemble des mesures prises par le gouvernement de Vichy, seront abrogées à la Libération.
Yann Kerlann crée la première école en breton (cinq élèves issus de familles du mouvement breton) à Plestin-les-Grèves en novembre 1942, non loin de Lannion, définitivement interrompue en 1944. Cette école est dirigée par Yann Kerlann qui après la mort de Yann Sohier a été le responsable d’Ar Falz, mouvement qui regroupait les instituteurs publics partisans de l’enseignement du breton.
Paradoxe de l'Après-guerre
Alors que des mesures viennent favoriser l'enseignement des langues régionales, l'abandon du breton par les classes populaires s'intensifie.
Le reste des bretonnants, après la Seconde Guerre mondiale, passera au français pour plusieurs raisons :
l’idée que les opportunités de travail et la promotion sociale (par exemple pour les emplois administratifs et militaires) passent par la maîtrise du français ;
le chemin de fer a considérablement augmenté les brassages de population (venue de touristes, exode rural vers les villes) ; avec la généralisation des congés payés, on assiste, notamment en été, au retour des émigrés de deuxième génération (nés hors de Bretagne) qui ne parlent plus breton ou le parlent mal ;
la reconstruction faisant suite aux bombardements anglais et américains durant la guerre a nécessité des travailleurs mieux formés, donc des élèves mieux éduqués. Ceci n'était possible que par l'intermédiaire des écoles publiques de la République française dans lesquelles la langue bretonne reste prohibée.
En , le Conseil de la faculté des lettres de Rennes émet un vœu en faveur de l’admission du breton à l’oral du baccalauréat : . En 1945, Ar Falz propose de reprendre aux laïques de Bretagne la pétition interrompue par la guerre, en faveur de l’enseignement de la langue bretonne.
C'est dans les années 1950 que l'abandon du breton s'est réellement développé en Basse-Bretagne, pour des motifs que Fañch Broudic analyse comme suit :
Selon l'auteur, c'est en définitive le désir de modernité et de changements économiques qui a conduit à l'adoption volontaire du français. Ce remplacement de langue sur quelques décennies, en favorisant les échanges, a eu pour effet de stimuler l'économie de la Bretagne et a profondément changé la société.
Peu de bretonnants s’en inquiètent, persuadés que le breton n’est pas l’avenir pour leurs enfants ou, au mieux, que ceux-ci l’apprendront par le fait de vivre dans un milieu bretonnant. Mais dans les années 1950-1970, les enfants exclusivement bretonnants se sont raréfiés, ils sont soit bilingues français-breton soit monolingues français. Puis le bilinguisme s’est progressivement éteint chez les enfants, et au début des années 1980, le pourcentage d’élèves parlant breton au début de leur scolarisation est marginal. Le breton est alors quasi exclusivement parlé par des adultes qui très rarement savent l’écrire.
En 1946, ce fut Al Liamm qui prit la suite de Gwalarn. D’autres revues existent et font de la langue bretonne une langue à littérature plutôt fournie pour une langue minoritaire. Skol Vreizh, Emgleo Breiz, Al Lanv, Ar Skol Vrezoneg, Mouladurioù Hor Yezh, An Here, Evit ar brezhoneg et d’autres encore.
En 1951, est votée la loi Deixonne autorisant l’organisation de cours facultatifs pour quatre langues « locales », dont le breton. Mais l’impact en est réduit, non seulement en raison des dispositions limitées de la loi elle-même et de l’absence de décrets d’application (qui ne paraîtront que trente ans plus tard), mais également à cause de l’application restrictive qui en est faite. De fait, même si l’enseignement était autorisé dans certaines conditions, il n’était possible presque nulle part. Et aucun enseignant n’étant formé, aucun diplôme n’existant, quasiment personne ne pouvait en assurer l’enseignement.
L’abbé Armand Le Calvez (revue d’étude pédagogique intitulée ) est le fondateur et le directeur de la première école entièrement en breton, une école catholique, (école Saint-Yves), qui dura trois années, entre 1958 et 1961, à Plouezec, entre Saint-Brieuc et Paimpol. L’abbé dut renoncer à son entreprise à la suite des nouvelles lois qui réglaient les rapports des écoles privées et de l’État à partir de 1962 : ces lois ne lui laissaient plus la liberté de choisir son programme d’enseignement.
En 1977 ouvre la première école Diwan et en 1982 les premières classes bilingues, dans l'enseignement public. En 1999 la France signe la Charte européenne des langues régionales, mais le Conseil constitutionnel (France) la déclaré non-conforme à la Constitution. Un amendement constitutionnel permettant sa ratification est voté en 2014 par l'Assemblée nationale, mais le texte est finalement rejeté par le Sénat le .
Recul de la langue bretonne à travers les siècles
L'existence de deux Bretagnes linguistiquement distinctes est attestée de bonne heure. Au , la chancellerie pontificale, qui demandait au clergé de parler la langue de ses ouailles, distingue la Brittania gallicana et la Brittannia britonizans. Cette limite linguistique qui définit toujours la frontière entre Basse et Haute-Bretagne a fluctué depuis l'émigration bretonne en Armorique au profit du gallo, puis du français.
Francis Gourvil situe cette frontière le long d'une ligne allant de Plouha (Côtes-du-Nord, à l'époque) à l'embouchure de la rivière de Pénerf (Morbihan).
Cette frontière linguistique distinguait historiquement deux régions : la Haute-Bretagne et la Basse-Bretagne.
Situation actuelle de la langue
Locuteurs
Le nombre de locuteurs actifs de la langue sur le territoire de la Bretagne historique s'élevait à en 2009 (données officielles présentées par l'Office public de la langue bretonne et établies selon les enquêtes de Fañch Broudig. En 2007, 13 % des habitants de Basse Bretagne et 1 % de ceux de Haute Bretagne affirment parler « très bien » ou « assez bien » le breton. Par ailleurs, 22 % des habitants de Basse Bretagne et 2 % de ceux de Haute Bretagne affirment comprendre le breton (12 % très bien, et 10 % assez bien).
En 1950, il n'y avait plus que bretons, leur nombre est quasi nul depuis les années 1980. Aujourd'hui, le breton est encore parlé et compris par , selon les estimations les plus basses et selon les estimations les plus hautes, essentiellement des personnes âgées (64 % des locuteurs ont plus de 60 ans). L’Unesco classe le breton parmi les langues « sérieusement en danger ».
Dans son livre et enquête Qui parle breton aujourd'hui ?, Fañch Broudic analyse l’enquête de TMO réalisée en 1997 ; à cette date, il y avait très précisément 0,2 % de jeunes de 15 à 19 ans capables de parler breton, soit moins de 500 personnes. En 2007, la part des jeunes de 15-19 capables de s'exprimer en breton est passée à 4 %. En 1999, 27 % des parents bretonnants transmettaient leur langue à leurs enfants (Insee, Le Boëtté), ils sont en 2007 entre 35 et 40 % (F. Broudic). Fañch Broudic et l'équipe de TMO renouvellent leur sondage en 2009 et évaluent le nombre total de locuteurs à minimum , dont 60 % sont retraités. La pratique occasionnelle reste prédominante : seulement parlent le breton quotidiennement. En 2018, un nouveau sondage a été effectué par TMO à la demande de la région Bretagne ; plus de ayant été interrogées, il a été possible d'avoir des données par pays.
Certains poètes, linguistes et écrivains d’expression bretonne possèdent maintenant une renommée internationale, tels Yann-Ber Kalloc'h, Anjela Duval, Pierre-Jakez Hélias. Ces trois écrivains sont quelques-uns des écrivains bretonnants du à avoir eu le breton comme langue maternelle.
Difficultés administratives et législatives
La langue bretonne est aujourd’hui la seule langue celtique à ne disposer d’aucun statut car la République française n’a pas ratifié la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires et a instauré la loi relative à l’emploi de la langue française dite « loi Toubon ». Chaque année, des rassemblements de plusieurs milliers de personnes demandent l’abrogation de cette loi unique en Europe et la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires.
Dernièrement, l’association des écoles Diwan a déposé une plainte devant la Cour européenne des droits de l'homme pour obtenir des autorités publiques qu’elles respectent les droits linguistiques de la population bretonne. Actuellement il est encore très difficile de mettre en place ou développer l’enseignement du breton.
Selon les partisans de nouvelles classes bilingues, dans les écoles publiques, les difficultés d’assurer la continuité de l’enseignement du breton dans les collèges ou lycées, ou d’assurer l’enseignement du breton comme deuxième langue vivante (légalement possible, pratiquement inexistante) ou comme troisième langue sont dues à :
l’interdiction aux élèves étudiant le breton de choisir certaines options (langues ou sciences économiques et sociales, filière S) dans certains établissements, comme le lycée Émile-Zola à Rennes ;
les propositions répétées de regroupement des classes de breton en un seul établissement ;
la mutation des professeurs de breton malgré la signature d’un accord l’interdisant ;
le remplacement de professeurs par des cours par visioconférence, à l’efficacité douteuse ;
la diminution du nombre de postes ouverts au concours du CAPES (concours d’enseignement) de breton.
Diwan et le changement des années 1980
C’est au vu de cette situation qui rendait difficile l’enseignement du breton que sont créées en 1977, les écoles Diwan (le germe), qui pratiquent la méthode par immersion pour l’apprentissage du breton. (Voir encore l’article Controverses sur le breton).
En 1982, la circulaire Savary ouvre la possibilité d’une filière de classes bilingues dans l’enseignement. Se mettent alors en place des classes bilingues breton/français dans l’enseignement public à partir de 1983, et dans l’enseignement catholique à partir de 1990.
Les parents de ces élèves bilingues sont regroupés dans deux associations : Div Yezh (deux langues) créée en 1979 pour les écoles publiques, et Dihun (éveil) pour les écoles catholiques (1990 : Dihun-56 ; 1993 : Dihun Penn-ar-Bed et Dihun-Breizh).
La rentrée de septembre 2020/2021 voit les effectifs croître de 1,5 % seulement avec inscrits.
dans les écoles Diwan, en fort recul (- 248 élèves)
dans les écoles publiques (Div Yezh)
dans les écoles catholiques (Dihun)
Promotion du breton
En 1999 est fondé l'Office de la langue bretonne (Ofis ar Brezhoneg en breton), association chargée de promouvoir le breton dans tous les domaines de la vie sociale et publique. Une de ses activités consiste à proposer et diffuser les terminologies bretonnes adaptées à la vie contemporaine. L'OLB coordonne le développement de la signalisation routières sur les axes départementaus et communaux ainsi qu'à l'intérieur des agglomérations. Il est à l'origine de la création du logo « spilhennig » et de la charte « Ya d’ar brezhoneg » (Oui au breton) qui vise à promouvoir l'emploi du breton dans les organismes, entreprises et communes de la Bretagne historique. Stumdi est un centre de formation crée pour apprendre le breton à un public néophyte ou souhaitant s'améliorer (trois-cent cinquante personnes formées chaque année). En 2010, l'Office de la langue bretonne (OLB) est devenue un établissement public sous le nom de Ofis publik ar brezhoneg - Office public de la langue bretonne.
Le , le conseil régional de Bretagne reconnaît officiellement et à l’unanimité le breton et le gallo comme . Par ce vote, la région . La région envisage la formation de 150 enseignants par an, et espère atteindre dans les filières bilingues en 2010. Elle demande de nouveau à la France de ratifier la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires.
Médias
Aujourd’hui, les médias jouent un rôle important dans la diffusion de la langue bretonne. En tout cas, il s’agit, comme il est mentionné sur la page web www.kervarker.org « des émissions de radio et de télévision en breton », car « il n’y a toujours pas de chaînes émettant en breton, comme en gallois au pays de Galles par exemple. »
Les plus vieux enregistrements en breton
Léon Azoulay a enregistré avec son phonographe sur 17 rouleaux de cire 40 minutes et 39 secondes de divers dialectes bretons lors de l'exposition universelle de 1900 à Paris. Cet enregistrement, découvert en 2016 par Mathilde Roquet dans les archives de la Bibliothèque nationale de France, a été analysé par Tudi Crequer qui a retrouvé le nom de certains locuteurs comme le poète Pierre Laurent (de Belz), Jeanne-Marie Le Gouill (de Quimper), Marie-Joseph Rio (de Pluvigner), le chanteur Jean Mathurin Pocard (d'Erdeven) et le sonneur de bombarde bigouden Alain-Pierre Guéguen, ce dernier exerçait la profession de tailleur d'habits.
Le linguiste François Vallée a entrepris, aussi avec un phonographe, une entreprise similaire entre le 26 et le en enregistrant sur 27 rouleaux de cire des gwerziou chantés par Marc'harit Fulup à Pluzunet.
Radio
En ce qui concerne la radio, les stations locales diffusent plusieurs heures d’émissions en breton par semaine. Il faut quand même mentionner que jusqu’en 2011 aucune radio bretonne n’était diffusée sur l’ensemble du territoire de la Bretagne.
Au fil du , on rencontre des émissions en langue bretonne. Les premières avaient lieu pendant la deuxième guerre mondiale dans la Radio Rennes Bretagne.
La radio Quimerch (Kimerc’h) a débuté en 1946 avec des émissions de sketches et pièces de théâtre des auteurs Pierre Trépos et Pierre-Jakez Hélias. En 1969 la radio Quimerch est devenue Radio Armorique et de 1977 à 1982, des émissions en breton ont été diffusées 5 heures 30 minutes chaque semaine, en accord avec la « Charte culturelle bretonne ».
La Charte culturelle Bretonne a été signée en 1977 entre l’État français d’une part et l’Établissement public régional de Bretagne, les conseils généraux des Côtes-du-Nord (aujourd’hui des Côtes-d'Armor), du Finistère, d'Ille-et-Vilaine, du Morbihan et de la Loire-Atlantique d’autre part. En citant la charte, il s’agit d’un acte « de reconnaissance de la personnalité culturelle de la Bretagne et l’engagement d’en garantir le libre épanouissement. » La charte a trois points fondamentaux, l’enseignement du breton et de la culture bretonne, la diffusion de la langue et de la culture bretonnes dans la radio et la télévision et finalement elle traite le patrimoine et les activités culturelles.
Radio France a créé une nouvelle station consacrée au breton – Radio France Bretagne Ouest, en 1982. C’était seulement en Basse-Bretagne où les bretonnants peuvent la capter. En 2000 cette radio a changé de nom pour France Bleu Breizh Izel et d’émissions en breton par semaine ont été ajoutées, ensemble avec de plus pour les émissions français-breton.
L’année 1983 a apporté deux nouvelles radios indépendantes. Il s'agissait de Radio Bro Gwened et Radio Kreiz Breizh. Les deux radios sont toujours diffusées aujourd'hui dans certaines zones de Bretagne. Radio Bro Gwened dispose de son propre site web, et Radio Kreiz Breizh d'une page dédiée sur le site de l'association Radio Stalig où on peut trouver les objectifs de cette radio :
Promouvoir la langue bretonne en lui donnant le plus d’importance possible dans les diverses émissions radiophoniques.
Informer la population du Centre Bretagne et du Trégor en lui faisant entendre, connaître et comprendre les réalités de ce pays.
Donner la parole aux représentants de la vie associative, aux responsables politiques, socio-économiques et à l’ensemble des citoyens.
Être un outil de diffusion culturelle ouvert à toutes les musiques, à toutes les formes d’expression artistique et plus particulièrement des artistes locaux.
Produire et diffuser des créations musicales et orales.
En 1992, le réseau Radio chrétienne de France a lancé une nouvelle Radio-Rivages qui a proposé aussi des émissions en langue bretonne.
Les radios entièrement bretonnantes, Radio Kerne et Arvorig FM, sont nées en 1998.
Le conseil général du Finistère a accordé une aide financière à l’association An Tour Tan, qui a commencé en 2001 à « retransmettre en différé sur Internet certains des émissions en breton de ces dernières (sauf celles de Radio Bro Gwened, qui n’est pas dans le département) ». Les premières émissions écoutées en direct sur l’internet ont été lancées en 2003 par la Radio Kerne. Depuis 2005, l’association Stalig assure la diffusion par internet de Radio Kerne, Arvorig FM, Radio Bro Gwened et Radio Kreiz Breizh.
En 2008 est officialisé « Brudañ ha Skignañ », un réseau de radios associatives en langue bretonne. Il regroupe Radio Kreiz Breizh, Radio Bro Gwened, Radio Kerne et Arvorig FM. Ce réseau est soutenu par le Conseil régional de Bretagne, et les conseils départementaux du Finistère, du Morbihan et des Côtes-d'Armor. Il permet aux radios associatives de produire un journal d'information quotidien en langue bretonne basé sur la mise en commun du travail des journalistes des différentes rédactions.
Télévision
En 2006 fut créé Brezhoweb, la première chaîne de télé intégralement en langue bretonne. Cette chaîne de télé conventionnée par le CSA est diffusée sur le web.
Les autres chaînes télévisées présentent aussi des émissions en langue bretonne, telles que France 3 Bretagne qui diffuse des émissions en breton depuis 1971, TV Breizh (groupe TF1) qui a été créée en 2000 a diffusé des programmes en breton jusqu'en 2011, ou encore les chaînes locales comme Tébéo, TébéSud et TV Rennes lancée en 2005.
ont un sentiment négatif envers la télévision et ses émissions :
À la télévision moins d’une heure hebdomadaire, régulièrement diminuée à l’occasion d’événements sportifs, est loin de satisfaire le public bretonnant. Il n’existe pas d’émissions pour enfants ni pour les personnes apprenant la langue. À noter que FR3 touche en plus de la redevance des subventions du conseil général du Finistère ainsi que du conseil régional pour le développement de ces émissions.
Résultats : aucun. Où va l’argent?
Presse
Actuellement le champ de la presse en langue bretonne s'élargit continuellement. Les actualités régionales ou internationales en breton sont disponibles sur papier, telles les revues Bremañ (mensuel) et Ya (hebdomadaire), ou en version électronique sur Internet, comme Bremaik.
Parmi les représentants de la presse bretonne se trouvent des revues littéraires, linguistiques et culturelles : Aber, Al Lanv, Al Liamm, Brud Nevez, Hor Yezh, Kannadig Imbourc'h, Nidiad. Elles fonctionnent sur la base du bénévolat, aucun rédacteur n'étant payé.
Il est intéressant de mentionner les articles écrits en langue bretonne et paraissant dans la presse régionale française. Ils ne sont pas nombreux, mais on peut trouver des exemples dans le travail d’Annaig Renault, les articles de Lionel Buannic dans Le Télégramme et l'édition d'une page en breton le jeudi Spered ar yezh.
Quelques journaux locaux publient régulièrement des articles en breton. On trouve, ainsi des articles en breton dans des revues à faible tirage avec souvent une couleur politique, telles que An Dasson, Le Huchoèr, Le Peuple breton, Minihi Levenez, Tudjentil Breizh ou War Raok !. Ou dans des journaux apolitiques comme l'hebdomadaire Le Trégor.
Vie publique
En ce qui concerne la vie publique, le breton ne dispose d’aucun statut officiel. En outre, les gouvernements français ont jusqu’à ce moment toujours refusé l’idée de négocier le statut des langues régionales.
La constitution de la République dit en 1992 que « la langue de la République est le français » et ajoute en 2008 que « les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France ». C’est tout en ce qui concerne le cas du breton. Cette situation est décrite par Texier, Kerrain, Sav-Heol Roazhon (maison d’édition) sur la page web du site Kervarker :
La langue bretonne serait donc un anachronisme de l’Ancien Régime, et l’on se souviendra du discours de Barrère à la Convention : « la superstition parle bas-breton ». Le français bénéficie donc, contrairement au breton qui n’existe pas légalement, de la protection de la constitution et des lois, car si tous les citoyens sont égaux, une seule langue est plus égale que les autres.
Influence catholique
Nombre de catholiques bretons prirent la défense de la langue et l’illustrèrent de leurs œuvres. L’Église n’a pas toujours été indifférente à la spécificité linguistique bretonne. Elle n’a tenté à aucun moment, dans les siècles passés, de faire adopter la langue française officielle aux Bretons qui parlaient leur langue et restaient attachés à leurs traditions. Ce n'est qu'après la Seconde Guerre mondiale que l’Église a largement abandonné le breton dans ses œuvres, langue qu'elle réserve aujourd’hui à quelques prières lors de pardons ou à de rares messes en breton.
Usage de la langue bretonne dans l’Église
Le breton était le véhicule privilégié de l'évangélisation et de l'apostolat en Basse-Bretagne. Ainsi en fut-il au Moyen Âge où l'ensemble des prêtres parlaient cette langue, en plus du latin, et mirent en place la première orthographe unifiée du breton (caractérisée par la notation de la nasalisation en « -ff ») que l'on retrouve dans les textes en vieux-breton. L'apostolat en langue bretonne a perduré jusqu'au début du comme l'atteste l'édition de catéchismes en langue bretonne et le succès d’œuvres religieuses telles que Buhez ar sent (« vie des saints » en langue bretonne, 1907).
À partir des réformes orthographiques du père Maunoir, particulièrement aux , l’Église a publié quantité d’ouvrages religieux en langue bretonne, ou même de divertissement honnête, destinés à la population des campagnes. Nombre de ces œuvres alliaient édification religieuse et divertissement telles Ar Basion (1532), Melezour ar galonou de Julien Maunoir () ou An nouelou ancient ha devot du père Tanguy Gueguen (1650) ; le genre du mystère — pièce de théâtre d'origine religieuse — était répandu dans les campagnes bretonnantes et était l'objet de fêtes populaires. La tradition de ce théâtre breton d'origine religieuse a perduré jusqu'au début du avec les pièces vannetaises de l'abbé Joseph Le Bayon (Nikolazig, Santéz Noluen, Pasion Gonéri…) ou les pièces léonardes de l'abbé Jean-Marie Perrot (Dragon sant Paol…).
Les premiers efforts pour fixer la langue bretonne et rédiger des études linguistiques furent fournis par des hommes d'Église qui publièrent les premiers dictionnaires de langue bretonne tels que Jehan Lagadeuc avec son Catholicon (1464) ou les grammaires et lexiques de dom Grégoire de Rostrenen (). Ceci s'explique par le fait que, dans la société bretonne traditionnelle, seuls les prêtres avaient accès à l'écriture et aux bibliothèques, et par un amour certain de la langue qui était l'objet d'études au cours des années passées au séminaire. C'est aussi au clergé de Bretagne que l'on doit les premières méthodes d'apprentissage du breton que sont les colloques, calqués sur la méthode d'apprentissage du latin, tels que les Colloques françois et bretons du père Guicquer (1753) ou les Colloques français et bretons du père Jean Hingant (1800).
Aujourd'hui, en dehors des publications de la maison d'édition Minihi Levenez qui est liée au diocèse de Quimper et Léon ou de celles de la maison d'édition Imbourc'h, qui publie Kannadig Imbourc'h, organe de l’organisation de laïcs catholiques bretonnants Emglev An Tiegezhioù (L'Entente des familles), le breton est très peu l'objet de créations dans l’Église. Le Diocèse de Saint-Brieuc et Tréguier organise cependant régulièrement des messes en breton, appréciées du public brittophone encore très présent.
Position de l’Église vis-à-vis du breton au
Au moment du conflit entre l’Église et l’État sous la Troisième République (début du ), le clergé de l’évêché de Quimper, auquel les autorités avaient interdit de prêcher et de faire le catéchisme en breton, a mené pendant un certain temps un véritable combat pour la langue bretonne. Dans un port de pêche faisant à cette époque figure de petite ville, alors que le catéchisme dans cette localité se faisait en breton et en français, le catéchisme en français étant réservé aux familles bourgeoises, les prêtres de la paroisse passaient dans les familles populaires pour demander aux parents d’envoyer leurs enfants au catéchisme en breton, la tendance des couches populaires étant de s’intégrer culturellement à la classe bourgeoise dominante et donc d’envoyer leurs enfants au catéchisme français.
Après la seconde guerre mondiale, l'apostolat et le catéchisme se font rarement en breton. On tient cela du fait que l’Église avait affaire à des fidèles qui comprenaient de moins en moins le breton, et qui réclamaient souvent que la prédication et le catéchisme se fassent en français ; dans un article publié en 1957 par la revue Les Cahiers du Bleun-Brug, peu de temps avant sa nomination comme évêque auxiliaire de Quimper, le chanoine Visant Favé s’inquiète de l’abandon de la langue bretonne par ses concitoyens, et observe qu’une « langue qu’on ne parle plus aux petits enfants au foyer est une langue condamnée à disparaître comme langue vivante ». À ces impératifs pratiques, il faut aussi ajouter que l’Église, acceptant l’État français tel qu'il est et vivant en concorde avec celui-ci, accepta de développer des catéchismes et une liturgie en langue française, en adéquation avec les politiques de francisation de la population bretonne, et en dépit de la langue bretonne.
Mais l'explosion de l'enseignement bilingue, notamment dans les écoles catholiques, et l'engouement nouveau pour la langue bretonne à partir des années 1970 puis 2000, amènent l’Église à reconsidérer peu à peu la prise en compte de la langue bretonne.
Mouvements et publications d’inspiration chrétienne avant-guerre
À la suite du conflit entre l’Église et l’État, pour réagir, il fallait mettre en place tout un système d’enseignement du breton. Il y eut quelques initiatives vers 1900-1914 dont le Bleun Brug créé en 1905 par l’abbé Perrot. Tandis que l'évêque Adolphe Duparc facilitait l'apprentissage du breton dans les écoles catholiques du diocèse de Quimper et Léon, puis y rendait obligatoire l'enseignement du breton en 1942, avant que la mesure ne soit rapportée quelques années plus tard.
De nombreux mouvements d’inspiration chrétienne de défense de la langue bretonne, se sont fait jour en Bretagne occidentale :
Dans le Finistère, le mensuel Feiz ha Breiz, relancé en 1900, est entièrement rédigé en breton ; il fera peu à peu office d'organe de l'association catholique bretonnante Bleun-Brug ;
Dans le Trégor, par exemple, sont parus pendant longtemps des hebdomadaires populaires entièrement rédigés en breton et inspirés par l’Église, plus ou moins directement :
Kroaz ar Vretoned, dirigé par François Vallée (Abherve), né en 1860, et qui fut publié jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale ;
Breiz, dont les rédacteurs furent Erwan Ar Moal (Dir-Na-Dor) et Aogust Bôcher (Ar Yeodet) (journal hebdomadaire catholique qui fut imprimé jusqu’au début de la Seconde Guerre mondiale).
Au pays de Vannes, l’évêché, bien qu’il y ait eu des publications chrétiennes en breton publiées par la librairie Galles-Lafolye (dont la revue Brediah er Fé), n’était pas intervenu pour créer ou soutenir un mouvement bretonnant d’inspiration catholique au début du siècle dernier, les manifestations bretonnes dans cette région étant organisées sous la responsabilité du « Bleun-Brug » du diocèse de Quimper.
Cependant, la revue mensuelle rédigée entièrement en breton vannetais, « Dihunamb », fondée au début du siècle par Loeiz Herrieu et André Mellac, qui parut jusqu’en 1944, bien qu’étant parfaitement indépendante, peut être considérée comme une revue catholique.
Il faut citer aussi les ouvrages catholiques en langue bretonne et destinés aux fidèles. Ainsi les nombreux livres de cantiques et missels qui ont permis la conservation de cantiques anciens. Un des exemples les plus célèbres fut le livre Buez ar Zent (La Vie des saints) écrit par le chanoine Morvan à la fin du , qui décrit en breton et parfois de manière très romancée la vie des saints en suivant le calendrier catholique. Écrit en breton cornouaillais, ce livre était lu chaque jour dans toute la Bretagne bretonnante.
Mouvements et revues d’inspiration chrétienne après-guerre
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les revues catholiques populaires en breton répandues en Léon, Cornouaille et Trégor disparurent :
Feiz ha Breiz, dirigé par l’abbé Perrot de 1911 à 1943 ;
, fondée par les Capucins de Roscoff.
Lesquelles furent remplacées pendant un certain temps par :
Kroaz Breiz, devenue Bleun-Brug en 1951. Cette dernière revue subsista comme revue d’étude bilingue, dirigée par le chanoine François Mevellec, jusqu’en 1984 ;
diverses revues d’étude dirigées surtout par l’abbé Loeiz Ar Floc'h, la revue de l’abbé Marsel Klerg : Barr-Heol, qui parut de 1954 à 1977, la revue d’étude pédagogique intitulée Skol, entièrement rédigée en breton, de l’abbé Armand Le Calvez, qu’il fit paraître pendant une dizaine d’années.
Dans les années 1960-70, seront publiées :
une revue d’inspiration chrétienne pour les enfants Wanig ha Wenig, au début sous la responsabilité de l’abbé Armand Le Calvez et de l’abbé Youenn Troal.
la revue Ar Cʼhrist d'an Indianed, (Le Christ aux Indiens), inspirée surtout par l’expérience missionnaire de l’abbé Youenn Troal sous l’égide du « Fidei Donum » au Pérou ; cette revue parut au cours des années 1960. La revue Imbourc'h publia le journal de son second séjour parmi les Amérindiens à la fin des années 1980. À son retour, il fut recteur de Plounéour-Ménez, dans la région de Morlaix, et fit paraître à cette époque des textes d’inspiration religieuse dans la revue Ar Fulenn (L’Étincelle) dirigée par lui.
la revue Kaierou Kenvreuriez ar Brezoneg eskopti Kemper ha Leon, dirigée par l'abbé Pèr-Yann Nédélec de 1969 à 1971, puis par l'abbé Job Seité jusqu'en 1979.
la revue d’étude mensuelle Imbourc'h, liée à une initiative laïque, qui paraît régulièrement depuis 1969, et qui a publié un grand nombre d’œuvres religieuses, comme la traduction des Confessions de saint Augustin ou des écrits autobiographiques de sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, ainsi qu’une version en breton du Bréviaire romain, en une dizaine de volumes.
Actuellement, depuis les années 1990, subsistent principalement trois associations : Minihi Levenez, installée à Tréflévénez, qui, en plus de ses activités directement religieuses (messes et récollections, pèlerinages et jusqu'au début des années 2010, catéchèse et aumônerie), est également devenu une maison d'édition publiant des ouvrages liturgiques et catéchétiques en breton pour le diocèse de Quimper-et-Léon dans l'écriture dite "universitaire" ; Emglev An Tiegezhioù qui regroupe des laïcs et des prêtres qui s'occupent des éditions Imbourc'h et cherchent à maintenir une sensibilité catholique au sein de l'Emsav politique et culturel actuel ; et Tiegezh Santez Anna, installée à Roudouallec, qui allie une vie spirituelle ascétique en breton (Liturgie des Heures faite quotidiennement en langue bretonne) et la défense des traditions bretonnes, notamment les pardons et costumes bretons.
Ouvrages liturgiques en breton
Plusieurs religieux bretons étaient en contact avec l’École biblique et archéologique française de Jérusalem et en avaient suivi les cours, avaient appris l’hébreu et formeront des groupes de travail bibliques. Ces prêtres se feront remarquer par des travaux de recherches et de traduction de la Bible qu’ils traduiront directement en breton à partir du texte original en hébreu ou du grec en breton pour le Nouveau Testament. La personnalité la plus éminente de ces groupes de travail était l’abbé Loeiz Ar Floc'h. Il faut citer aussi l’abbé Guilherm Dubourg, l’abbé Job Lec'hvien, l’abbé . Ces deux derniers fondèrent les Éditions An Tour Tan à Kergrist-Moëlou.
Parmi les activités inspirées par la foi et s’exprimant en breton, il faut signaler :
les retraites prêchées par l’abbé Ar Floc'h, ainsi les « carêmes » qui furent également prêchés plusieurs fois de suite en breton au cours des années 1960-1970, dans une des paroisses de la ville de Brest.
la « Kenvreuriez ar Brezoneg » (« Confrérie du Breton »), association fondée au séminaire de Quimper en 1894 et refondée en 1942 avec les encouragements d'Adolphe Duparc comme association de prêtres chargée de « maintenir et de propager la langue bretonne dans le diocèse ». Après une période de sommeil après la Seconde Guerre mondiale, la « Kenvreuriez ar Brezoneg » fut relancée après le concile Vatican II.
Sous la direction de Vincent Favé, entre 1965 et 1997, elle assurera la traduction en breton de l'Ordo Missae, du lectionnaire des dimanches et des rituels des sacrements, destinés plus spécialement au diocèse de Quimper ; elle publiera une traduction des quatre évangiles en 1982 : Aviel Jezuz-Krist, puis des autres livres du Nouveau Testament en 1988. La « Kenvreuriez ar Brezoneg » avait ainsi une sorte d’existence officielle au diocèse de Quimper.
À cela s'ajoutent des événements religieux régulièrement tenus en breton (pardons, messes), depuis des cérémonies entièrement en breton, jusqu'à celles contenant quelques prières ou cantiques en breton. Les chrétiens rassemblés au pardon de Sainte-Anne-d'Auray pour la visite du pape Jean-Paul II le 20 septembre 1996 se souviennent des quelques mots qu'il a prononcé en breton (première visite d'un pape en Bretagne, et première fois qu'un pape s'exprime publiquement en breton).
Jusque récemment, il n’existait aucune œuvre bretonnante soutenue officiellement par aucun des évêchés bretons, sauf le centre de rencontre bretonnant de Minihi Levenez, dirigé par l’abbé Job Irien, qui publie une revue bimestrielle ainsi que des traductions de textes liturgiques, particulièrement une partie de la Prière du Temps Présent (Pedenn an deiz, 1988), un missel des fidèles (Leor an overenn hag ar zakramanchou, 1997) et une nouvelle traduction du Nouveau Testament en 2002 (An Testamant Nevez. Kelou Mad Jezuz, or Zalver). Cependant l’ensemble des activités des bretonnants catholiques du diocèse de Quimper, même soutenues par la hiérarchie, se situe actuellement au niveau d’une élite.
Le , Lucien Fruchaud, évêque de Saint-Brieuc et Tréguier crée officiellement une commission « foi et culture bretonne » préparée en mai 1995 au Guiaudet en Lanrivain, pour « se mettre à la disposition des recteurs et de tous ceux qui souhaiteraient réfléchir afin que la population bretonnante prenne conscience de sa richesse culturelle, de son patrimoine religieux et vive sa foi sans renier son identité ». « Nous ne pourrions pas prétendre être attentif à la vie des hommes sans tenir compte des racines culturelles de chacun et plus particulièrement de celles qui ont été entretenues par l'appui d'une langue particulière ». « Il se trouve qu'une grande partie du diocèse s'exprime en langue bretonne...etc ». Cette commission élaborera une charte concernant la foi et la culture bretonne que Fruchaud signera le ; elle sera actualisée et complétée le .
Le , à la demande de son conseil presbytéral, Clément Guillon, évêque de Quimper et de Léon, institue une commission diocésaine « langue et culture bretonnes » « pour promouvoir l'utilisation de la langue bretonne dans la vie de notre Église diocésaine là où c'est possible et souhaitable, par exemple dans les domaines de la liturgie et de la catéchèse, et plus largement, de prendre en compte tout ce qui touche à la culture bretonne et à ses rapports avec l'Église ».
En , François-Mathurin Gourvès, évêque de Vannes et bretonnant de naissance, publie une lettre pastorale intitulée « Le renouveau de la culture bretonne : un défi pour l'Église » où il rappelle l'importance de la langue bretonne comme référence culturelle et religieuse.
D'autre part, depuis l’année 2000 et à l'initiative de l'évêché de Saint-Brieuc et Tréguier, il existe une commission interdiocésaine mise en place par les trois évêchés de la Bretagne occidentale pour établir de nouveaux textes liturgiques et un missel à l’usage de ces trois évêchés ; les évêques de la Bretagne occidentale répondent ainsi à la demande formulée par Rome de présenter une version unique du missel pour les trois évêchés, la version antérieure ayant été établie uniquement pour le diocèse de Quimper. Ce travail pour un missel romain a reçu l'imprimatur du Vatican en 2013.
Histoire du recensement lexical breton
Le premier dictionnaire breton, le Catholicon, se trouve être aussi le premier dictionnaire du français. Il a été rédigé par Jehan Lagadec en 1464 et publié en 1499 ou avant. C’est un ouvrage trilingue breton-français-latin.
Les recensements suivants eurent lieu deux siècles plus tard par :
R. P. Julien Maunoir (1659) ;
Pierre de Chalons (1723) ;
Grégoire de Rostrenen (1732) ;
Claude Cillart de Kerampoul, dit l'Armerye (1744) ;
Dom Louis Le Pelletier (1752).
Édition d’un dictionnaire latin-breton par Alain Dumoulin en 1800.
Une date importante a été celle du Dictionnaire celto-breton de Le Gonidec (1821), augmenté par La Villemarqué vers 1847 : pour la première fois, certains mots se rapprochant du français sont systématiquement écartés, et des mots gallois, ou de vieux breton, sont incorporés au lexique sans plus de précision (cf. Controverses sur le breton).
Le colonel Troude sera plus réaliste, en 1886, en ne retenant que des mots entendus réellement (ou sinon en indiquant que le terme n’est plus en usage). Par contre, le bannissement du lexique breton d’origine latine continue. Il faut cependant remarquer que cela résulte d’un état d’esprit de l’époque, dans lequel le breton est une langue secondaire dans la Basse-Bretagne, complémentaire au français : ces dictionnaires ne prétendent pas présenter une langue universelle, mais surtout recueillir des mots originaux.
Ce « purisme celtique », expression utilisée par les détracteurs de cette attitude, sera plus ou moins général jusqu’aux années 1990, à l’exception notable du dictionnaire que Émile Ernault constitue pour le vannetais en 1904.
Vocabulaire breton-français d’Émile Ernault, 1927
Côté KLT mais incorporant de nombreux termes vannetais, le Grand dictionnaire français-breton de François Vallée, aidé de René Le Roux (Meven Mordiern) et Émile Ernault, en 1931, incorpore de nombreux néologismes en première publication. L’entreprise de François Vallée, ayant tout un réseau d’informateurs à travers la Bretagne, permettra de recueillir en outre dans les dialectes de nombreux mots et expressions inédits. Il s’agit du premier exemple d’un travail d’équipe en lexicographie bretonne, et reste, à ce jour le plus important et le plus riche dictionnaire français-breton, avec celui de René Le Gléau.
Parallèlement, Pierre Le Roux travaille à un Atlas linguistique de la Basse Bretagne, paraissant à partir 1924, mais ne se focalisant que sur les variantes des vocables les plus communs.
L’après-Seconde Guerre mondiale est une période douloureuse pour la culture bretonne : le mouvement nationaliste breton, pour avoir collaboré avec les occupants, se trouve discrédité aussi bien en Bretagne que dans le reste de la France. Paraîtront depuis cette époque, entre autres :
Les Nouveau dictionnaire Français-Breton, puis Breton-Français de Roparz Hemon, 1970,
Dictionnaire historique du breton de Roparz Hemon, 36 tomes et . Donne la première occurrence lexicale dans le contexte,
Le Dictionnaire breton des Éditions Garnier, sous la direction de Pierre-Jakez Hélias, 1986,
Dictionnaire classique français-breton de René Le Gléau, 1983-1994, 10 tomes et , surtout fondé sur la production écrite entre 1850 et 1950, avec, en outre, des mots recueillis dans sa région natale de Saint-Renan, ou à l’écoute de la radio.
Enfin, à partir de 1992 paraît le (Dictionnaire du breton contemporain) de Francis Favereau aux éditions Skol Vreizh, sous forme papier et CD-ROM. Cet ouvrage ne rejette pas systématiquement les mots rares ou sortis de l’usage, mais les signale par un signe « - », ou les néologismes, signalés par des guillemets ; il reprend un bon nombre des termes issus des dictionnaires précédents, ainsi les mots d’origine française du Catholicon par exemple ou issus d’autres ouvrages, et les emprunts populaires (ce sont quelquefois les mêmes). Ce dictionnaire est le fruit de vingt ans de travail et de collectage dans le Poher et autour de Poullaouen particulièrement, aire où portait la thèse de l’auteur, soutenue avant qu’il ne se décide à publier son dictionnaire.
Francis Favereau a produit l'un des dictionnaires bretons les plus complets jamais créés, avec pas moins de et le double de mots composés. Malgré le manque de soutien financier pour sa création, le dictionnaire s’est tout de même bien vendu et a eu plusieurs réimpressions. Une réédition est en vue, et son contenu devrait augmenter de 25 % par rapport à l’édition actuelle.
Aujourd’hui, d’autres dictionnaires bilingues anglais / breton, allemand / breton, espagnol / breton… montrent bien la volonté de la nouvelle génération de bretonnants d’inscrire la langue dans le paysage linguistique international. Tous ces travaux se font quasiment de façon bénévole.
Chose nouvelle pour la langue bretonne, l'éditeur An Here a publié deux dictionnaires unilingues : le Geriadur brezhoneg () paru en 1995 sous la direction de Jean-Yves Lagadeg et Martial Ménard et le Geriadur Brezhoneg An Here () paru en 2002 sous la direction de Martial Ménard et Iwan Kadoret. Ils visent à extraire des textes littéraires reflétant ou non un langage populaire, les termes de la langue écrite et orale contemporaine. Ce dictionnaire sera l’objet d’une polémique connue sous le nom de l'« affaire du dictionnaire breton » menée par le journal Le Canard enchaîné. Ils incluent un certain nombre de néologismes (parfois empruntés au gallois mais le plus souvent créés à partir des racines du vieux-breton, voir Controverses sur le breton).
De même, l'Office public de la langue bretonne et des éditeurs (Preder, Ti embann ar skolioù) publient des dictionnaires plurilingues spécialisés par domaine : psychanalyse, économie Les mots proposés sont en général des néologismes dont c’est la première apparition sur papier, ou des mots qui ne sont connus que d’une centaine de locuteurs ; là réside leur intérêt : faire découvrir des néologismes et étendre le champ lexical du breton à des domaines où il est traditionnellement peu présent.
Depuis 1985, l'association scientifique Kreizenn ar Geriaouiñ élabore un dictionnaire des sciences et techniques (brezhoneg21.com) correspondant au vocabulaire utilisé dans la scolarité jusqu'au niveau universitaire. Ce travail a permis de lancer et de conforter l'enseignement des sciences dans le réseau Diwan avant de s'élargir à d'autres applications (astronomie, terminologie de la botanique, nom de papillons, d'anodontes, de plantes sauvages...).
Par ailleurs les éditions Sav-Heol ont publié en 2004 un lexique bilingue de locutions et tournures populaires sous le titre .
En 2001 et 2005 paraîtront successivement une Initiation au breton familier et argotique puis une nouvelle collecte lexicale nommée Tammoù Gwaskin Au cœur du breton légitime par Jean-Yves Plourin, aux éditions Armeline, qui fait découvrir au lecteur pas moins de mots inédits collectés au nord-ouest et au sud-est du centre du domaine bretonnant et plus de acceptions ainsi que des notes grammaticales et phonologiques inédites.
La collection « Teñzor ar brezhoneg » (Trésor de la langue bretonne) chez An Alarc'h a édité des vocabulaires de domaines lexicographiques jusque-là délaissés, comme un vocabulaire des argots bretons (« argot » au sens strict du terme) (2003), ou celui du breton enfantin et des tout-petits (2005).
Frontière linguistique
L’Est de la Bretagne n'est traditionnellement pas bretonnante, mais on y parle traditionnellement gallo et français. La limite est ancienne et trace grosso modo une ligne partant de Saint-Brieuc, au nord, allant vers Guérande, au sud. Avec l'apparition de familles bretonnantes à Saint-Brieuc, Rennes ou Nantes, venues de Basse-Bretagne ou ayant appris le breton sur place - et élevant leurs enfants en breton pour certains d'entre eux (de nombreuses personnalités de l'Emsav tels Alan Louarn ou Youenn Olier ont élevé leurs enfants en breton à Rennes, par exemple) - et le recul de la pratique du gallo, cette délimitation tend à devenir obsolète.
Au , on parlait régulièrement breton jusqu'à Dol-de-Bretagne, Montfort-sur-Meu, Blain et Donges. Au , la frontière linguistique semble déjà stabilisée entre Haute et Basse-Bretagne et ne reculera que très progressivement : en 1588, l'historien d'Argentré fait partir la frontière des environs de Binic au nord pour rejoindre Guérande au sud avec Loudéac, Josselin et Malestroit pour frontière occidentale.
En 1806, Napoléon avait ordonné une enquête sur ce sujet qui fut menée par Charles Coquebert de Montbret. La limite linguistique était alors plus à l’ouest : on parlait breton à Saint-Caradec, Questembert, Pénestin, Férel, Péaule, Bourg-de-Batz (Batz-sur-Mer) et dans une partie non définie de la presqu’île de Guérande à partir des « salines d’Herbignac », soit probablement dans la partie occidentale des communes d’Assérac et de Saint-Molf (l’étude ne portait pas sur le département de Loire-Inférieure).
En 1866, Paul Sébillot trace une ligne relativement identique partant de Plouha pour atteindre Batz-sur-Mer, reculant ainsi de quelques kilomètres seulement depuis les données d'Argenté. C'est la limite actuelle du territoire du breton et la limite entre Haute et Basse-Bretagne.
Des groupes sporadiques de bretonnants existent également dans toutes les grandes villes de France, notamment à Paris où la communauté brittophone est relativement importante, ainsi qu’au Royaume-Uni et en Amérique du Nord. Par ailleurs, des grandes villes comme Rennes, Saint-Brieuc, Nantes, Vannes, Brest ou Quimper connaissaient les deux langues (par exemple, en 1636, la ville de Saint-Brieuc est indiquée comme bilingue par un voyageur.) et, avec le développement des écoles bilingues, ainsi que la réappropriation de la culture bretonne, des communautés bretonnantes réapparaissent dans ces villes.
En 2004, on estimait à 12 % le nombre de personnes connaissant le breton en Basse-Bretagne (pourcentage en perpétuelle diminution depuis les années 1950) et à 2 % ceux qui le connaissent en Haute-Bretagne (pourcentage en augmentation depuis les années 1970). Un équilibre tend à advenir sur l’ensemble de la Bretagne historique et la frontière linguistique est, de ce fait, de plus en plus caduque.
Dialectes
Comme la majorité des langues, la langue bretonne varie d’un endroit à l’autre. En breton, ces différences dialectales touchent avant tout la prononciation et une faible partie du vocabulaire. Certains dialectes présentent aussi une syntaxe un peu différente. Les différences sont généralement faibles de proche en proche, mais plus on s’éloigne d’un point, plus le breton est différent. En règle générale, il n’y a pas de frontière nette entre dialectes, mais un changement progressif.
Traditionnellement, on liste les dialectes bretons en fonction des anciens évêchés, bien que du point de vue linguistique ces limites se révèlent souvent arbitraires :
Le cornouaillais, parlé dans :
les deux tiers sud du Finistère (Carhaix, Quimper, Pont-Aven, Quimperlé, Douarnenez, Pont-l'Abbé, Sein, Châteaulin, Plougastel-Daoulas…),
dans le sud-ouest des Côtes d’Armor (Rostrenen, Saint-Nicolas-du-Pélem…)
ainsi que dans une petite partie du Morbihan (Gourin, Langonnet, Le Faouet…)
à Belle-Île-en-Mer.
Le léonard est considéré comme le plus proche du breton littéraire. Parlé dans le tiers nord du département du Finistère (Brest, jusqu’à Morlaix, Plouguerneau, Landerneau, Saint-Pol-de-Léon, Landivisiau, Ouessant…)
Le trégorrois, parlé dans le nord-est du Finistère (à partir de Morlaix), et dans le nord-ouest des Côtes-d’Armor (Guingamp, Lannion, Tréguier…)
Le breton du Goëlo, parlé dans la région de Paimpol, souvent considéré comme inclus dans le trégorrois (Ses différences les plus notables concernent la prononciation /v/ des terminaisons -v là ou les autres dialectes prononcent /o/, /w/, la position de l’accent tonique (souvent placé sur le radical), ainsi que certaines nuances de conjugaison et de vocabulaire…).
Le vannetais, parlé dans :
toute la zone bretonnante du département du Morbihan (à l’exception de Belle-Île et des régions autour du Faouët et de Gourin) : Vannes, Pontivy, Lorient, Plouay, Guémené-sur-Scorff, Baud, Auray, Quiberon, Sarzeau, Arzon…
la canton finistérien d'Arzano.
Le breton de la Loire-Atlantique, dans la région de Guérande, dont les derniers locuteurs natifs sont décédés dans les années 1960-70, et que l’on commence à redécouvrir (cf. le breton de Batz-sur-Mer).
Le vannetais est bien différencié des autres dialectes, à de nombreux points de vue, et on peut le distinguer d’un ensemble KLT (abréviation de : Cornouaille, Léon, Trégor).
Le découpage du breton en quatre groupes dialectaux, une division religieuse et politique jusqu’à la Révolution, est contesté du point de vue linguistique. Certains linguistes, comme Jean-Yves Plourin (cf. Tammoù Gwaskin éd. Armeline) considèrent que le breton se présente sous deux formes parlées principales, celle du Nord-Ouest et celle du Sud-Est, séparées selon le système d’accentuation et la palatalisation. D’autres, comme Erwan Vallerie proposent une différenciation Est/Ouest.
D’autres, enfin, présentent la dialectisation selon une opposition zones archaïsantes et zone innovante. Les premières seraient constituées de deux centres de prestige (Saint-Pol-de-Léon et le vannetais), et une troisième zone autour de Quimperlé, et d’autre part une vaste zone centrale où un breton « moyen » s’est formé et où se sont opérés la très grande majorité des innovations linguistiques. Il est probable que ce sont les carrefours de route et les échanges économiques qui ont conduit à cette évolution. Ce breton est parfois appelé « breton de Carhaix ». Ce breton moyen s’est progressivement étendu, isolant le breton du Goëlo (qui par certains traits est proche des archaïsmes léonais), mordant dans le domaine du vannetais en s’infiltrant par les routes. Ce breton tend à acquérir une identité chez les bretonnants : dans le sondage sur la langue bretonne réalisé par Fañch Broudic en 2009, à la question « quel breton parlez-vous ? », certains sondés ont répondu spontanément « le breton de Centre Bretagne ».
Conventions orthographiques
Le breton s’écrit avec l’alphabet latin. Il n’utilise plus la lettre c mais y ajoute le digramme ch, le trigramme cʼh, des lettres accentuées ñ, ù, é, â, ê, à, ü ainsi que l’apostrophe.
Autrefois, d’autres lettres étaient utilisées, comme le digraphe ʼf qui dénotait un son intermédiaire entre f et v (ce digraphe est encore employé en écriture universitaire). De même, au fut utilisée la lettre Ꝃ (« K barré ») afin d’abréger le préfixe Ker- (correspondant au substantif kêr, signifiant « ville ») des noms de famille et des toponymes, cette dernière étant fréquente dans ces types de noms. L'usage de cette lettre dans les documents officiels fut interdit afin de lutter contre la confusion chez les clercs d’état civil hors de Bretagne.
Histoire
Ce n’est qu’à partir du début du que des linguistes, grammairiens et écrivains ont essayé de normaliser l’écriture du breton. Plusieurs graphies ont été successivement mises au point dans ce but, dont trois sont encore utilisées :
la première orthographe moderne, celle du père Julien Maunoir au ,
les réformes de Jean-François Le Gonidec au début du ,
de 1908 à 1938, l’unifiée (), adoptée en 1941-42,
en 1953, l’universitaire (),
en 1975, l’interdialectale ().
L’orthographe est la plus employée aujourd’hui.
La graphie « unifiée », ou littéralement « tout à fait unifiée » (), dite aussi KLTG (pour Kerne, Leon, Treger, Gwened, c’est-à-dire des parlers bretons en Cornouaille, Léon, Trégor et Vannetais), a été créée dans le but de faire une synthèse de ces quatre parlers. Elle est devenue largement majoritaire. La graphie dite « universitaire » () est fondée sur la phonologie ; elle regroupe le KLT d’un côté et possède une variante pour le parler vannetais. Enfin, la graphie « interdialectale » (), fondée sur l’étymologie, a pour but, de la même façon que l’écriture dite unifiée, de faire une synthèse des parlers KLTG dans un système orthographique cohérent. Malgré des controverses importantes sur la norme orthographique à adopter, les querelles entre partisans des différentes graphies se sont beaucoup atténuées depuis quelques années.
Valeur des graphèmes
La prononciation des lettres varie selon le contexte (notamment celle des consonnes initiales qui subissent de fréquentes mutations dont certaines, mais pas toutes, sont orthographiques).
Le trigramme cʼh, notamment, a une prononciation qui varie depuis le simple h aspiré jusqu’au son de la jota espagnole. Il se distingue du digramme ch dont la prononciation est la même que le son ch dans le mot français chien. Ces polygrammes ont parfois été écrits avec des lettres uniques, comme cela a pu être aussi le cas pour d’autres langues celtiques.
La lettre n est utilisée pour noter la nasalisation des voyelles par un digramme, de façon toutefois encore plus systématique qu’en français et en marquant explicitement celle-ci d’un tilde (ñ) dans les orthographes modernes (dans ce cas, seule la voyelle nasale se prononce, mais pas la consonne de base n elle-même).
Usages
Le digramme zh
La graphie zh est utilisée dans des mots où la prononciation est différente entre vannetais d’une part et KLT d’autre part. La prononciation est [h], [ɣ] ou [x] en vannetais, [z] ou [s] sinon. En vérité, il a deux interprétations :
en peurunvan, il indique que la lettre était « z » dans la graphie KLT, et « h » dans la graphie vannetaise,
en interdialectal, il indique que la lettre provient d’un ancien « th » (/θ/) sauf quand il provient d'une mutation.
Les deux systèmes se suivent, sauf dans quelques mots.
L’apostrophe
L’apostrophe est utilisée à trois fins :
Comme lettre modificative dans le trigramme cʼh. On utilise dans ce cas .
Pour noter la contraction, par exemple : → , en utilisant la ponctuation apostrophe unifiée avec .
Pour noter l’ellipse (absence d’un mot) dans le registre parlé, par exemple : → , avec le même caractère que le précédent.
En typographie informatique simplifiée, on admet couramment dans tous les cas l’usage de telle qu’elle se trouve sur les claviers hérités.
Les diacritiques
Le breton utilise plusieurs diacritiques en chef (suscrits) :
Le tréma indique que la voyelle qui précède doit être prononcée séparément et ne fait pas partie d'un digramme (par exemple : , « heureux »).
L’accent circonflexe et l’accent grave sont également utilisés pour distinguer des homonymies (par exemple : (« circuit, virée ») de (« pied »).
Le tilde se trouve dans la graphie , utilisée pour indiquer que la voyelle qui précède est parfois nasalisée. Ex. Avec et :
sans tilde, se prononce : ,
avec tilde, se prononce comme en français : ,
Caractéristiques grammaticales notables
Structure de la phrase
En breton, l'ordre des éléments dans une phrase n'est pas seulement grammatical mais aussi sémantique : l'élément le plus important d'une phrase est toujours en tête, quelle que soit sa fonction (sujet, verbe ou complément). Cette première position a pour effet de le mettre en valeur.
La phrase en français « Je parle breton » pourra ainsi être traduite (le élément de la phrase est entre crochets) :
« Komz a ran brezhoneg », litt. « [Parler] je fais breton » : je sais parler breton, ou je parle habituellement breton ;
« Komz brezhoneg a ran », litt. « [Parler breton] je fais » : ce que vous entendez là, c'est du breton ;
« Me a gomz brezhoneg », litt. « [Je] parle breton » : c'est moi ici qui parle breton ;
« Emaon o komz brezhoneg », litt. « [Je suis] parlant breton » : en ce moment particulier, je suis en train de parler breton ;
« Brezhoneg 'vez komzet ganin », litt. « [Du breton] est parlé avec moi » : c'est (habituellement) en breton que je parle.
Le verbe conjugué est toujours en position sauf quand il est lui-même l'élément mis en avant (il passe alors en place). Souvent, les autres éléments de la phrase sont rangés aussi par ordre d'importance décroissante.
Cette souplesse dans la structure donne à la phrase bretonne une expressivité difficile à rendre en français. En Bretagne, on entend des bretonnismes, formulations de phrase en français influencées par cette structure grammaticale :
« Du café tu auras ? » (tu veux du café)
« De l'argent j'ai assez pour payer »
Expression du nombre
Pluriel
Les substantifs forment leur pluriel par l'addition d'une terminaison spécifique. Il y a quelques règles simples pour les déterminer, mais elles souffrent de nombreuses exceptions. Par contre, les adjectifs restent invariables en nombre, quelle que soit leur fonction (épithètes ou attributs).
La terminaison la plus courante est en où / ioù
yezh → yezhoù « langues »
levr → levrioù « livres »
Pour les êtres animés, le pluriel est souvent en ed
Kelt → Kelted « Celtes »
al loened « les animaux »
Le pluriel des métiers et activités est en ien ou ion (simple différence régionale)
kemener → kemenerien « tailleurs »
soner → sonerien « musiciens »
On trouve aussi des pluriels irréguliers
ki « chien » → ar chas « les chiens » (le pluriel kon est vieilli et régional)
dant « dent » → dent « dents » (inflexion)
karr « voiture, charette » → kirri « voitures » (inflexion + suffixation)
Certains mots ont plusieurs pluriels
park « champ » → parkoù « champs » (quelques-uns), parkeier « les champs » (au sens général)
Contrairement à la majorité des langues européennes, le breton n'exprime qu'une fois le nombre dans le groupe nominal ainsi que dans le groupe verbal.
Ainsi, on dira :
Avec le nom au pluriel : = « des livres ».
Mais le nom reste au singulier avec un nombre : = « deux livres ».
Formes duelles et collectives
Le breton connaît le duel, qui n’est pas un pluriel
lagad « œil » → daoulagad « les deux yeux d’une personne »
Les noms collectifs sont courants. Cette forme sera souvent traduite par un pluriel en français
al logod « les souris (en général) »
krampouezh « des crêpes »
Pour parler d’un élément en particulier, on utilisera une désinence en -enn appelée singulatif
logod → logodenn « une souris »
krampouezh → krampouezhenn « une crêpe »
Ces désinences peuvent elles-mêmes être portées au pluriel quand on se situe dans un contexte précis
logodennoù « plusieurs souris (dans un contexte précis) »
Le breton distingue plus fréquemment que le français le contenu et le contenant
ur sac’h « un sac » → ur sac’had « le contenu d’un sac »
ur werenn « un verre (l’ustensile) » → ur werennad « un verre (le contenu d’un verre) »
Formes verbales
Conjugaison
Quand le sujet est explicite, le verbe est invariable, ne prenant que la marque du temps : = « Je, tu, il, nous, vous, ils dit des mensonges »
Quand le sujet est élidé, le verbe se conjugue en personne et en nombre : = « Je dis, tu dis, il dit, nous disons, vous dites, ils disent des mensonges »
Aspect progressif / itératif
Comme en gaélique ou en anglais, il existe en breton deux formes par temps verbal, qui se distinguent par l’aspect selon que l’action est itérative ou non. Ainsi au présent distingue-t-on la forme itérative de la forme progressive :
(« moi, je suis en train de parler avec mon voisin »).
(« je suis en train de parler avec mon voisin. »)
(« moi, je parle avec mon voisin (tous les matins) »).
Le verbe « être » (et sa périphrase qui rend le sens de « avoir ») en revanche présente deux formes distinctes avec ou sans périphrase « verbe être + o/é + nom verbal »:
(« je suis fatigué aujourd’hui »).
(« je suis fatigué le vendredi »).
(« j’ai faim ce soir »).
(« j’ai faim tous les soirs »).
(« tous les matins je suis en train de parler avec mon voisin »).
Prépositions conjuguées
Comme dans les autres langues celtiques modernes, le breton conjugue les prépositions selon la personne (prépositions fléchies), tout comme les verbes. Souvent les pronoms fusionnent avec la préposition qui les précède.
Si l’on regarde rapidement les pronoms, on peut comparer avec les prépositions. Par exemple, le breton conjugue la préposition gant selon le même paradigme que celui des verbes, avec l'aide (ou non) du pronom personnel correspondant (forme plus ou moins emphatique), sauf aux 3es personnes du singulier et du pluriel, où le pronom est devenu la désinence :
(mot à mot « un livre est avec-moi »),
,
(anciennement gant-hañ),
(anciennement gant-hi),
,
,
(anciennement gant-he).
le cornique procède de la même manière avec la préposition gans
:
(vy) (mot à mot « est livre avec-moi »),
(mot à mot « est livre avec-toi »),
(mot à mot « est livre avec-lui »),
(mot à mot « est livre avec-elle »),
(mot à mot « est livre avec-nous »),
(mot à mot « est livre avec-vous »),
(mot à mot « est livre avec-eux/elles »),
le gallois fait exactement de même avec la préposition gan:
(mot à mot « des enfants sont avec-moi »),
(« Tu as des enfants »…),
(« Il… »),
(« Elle… »),
,
,
.
On retrouve le même phénomène en irlandais :
(« j’ai un livre » ; mot à mot « est livre à-moi »),
(« tu as une boisson »),
(« il a un ordinateur »),
(« elle a un enfant »),
(« nous avons une voiture »),
(« vous avez une maison »),
(« ils ont de l’argent »).
Mutations consonantiques
Comme toutes les langues celtiques modernes, le breton connaît le phénomène de la mutation consonantique, c’est-à-dire la modification de la première lettre du mot selon le contexte. C'est un des éléments les plus complexes de cette langue. Quelques exemples :
(père) → (mon père),
(voiture) → (la voiture),
(vieux) → (Grand-mère).
Accent tonique
Quelques mots bretons
Emprunts lexicaux bretons en français
Mots francisés
baragouin, baragouiner, « parler de façon inaudible ou peu compréhensible », probablement de (pain) et (vin), en référence, dit l’étymologie populaire, au parler incompréhensible des Bretons pour les francophones, qui ne retenaient que ces mots ;
bernique ou bernicle, qui désigne le coquillage, est issu du breton brennig ;
bijou, de « doigt », dont le pluriel, , signifie « anneau » ;
binioù, la cornemuse bretonne, a été emprunté tel quel par le français ; en breton, ce mot est une des formes au pluriel de benveg, instrument (de musique ou autre).
cohue, de « Halle » ;
cotriade, de kaoteriad, contenu d’un chaudron, d’une marmite ;
darne « grosse tranche de poisson », de darn, en gallois darn, « morceau, partie », mais le mot peut être gaulois ;
goéland du breton (« pleurer »), en gallois gwylan (> anglais gull, seagull);
goémon du breton , en gallois gwymon ;
mine « aspect », de « museau, visage », à moins que ce mot soit issu d'un terme gaulois semblable ;
plouc est un mot qui n’existe pas en breton. Ce terme méprisant est construit à partir des nombreux noms de lieux de Bretagne qui commencent par Plou-, il désigne un Breton à partir de la fin du . Le mot est construit sur la racine plou, du latin plebs « plébéïens, bas peuple » ; elle désigne étymologiquement en breton une paroisse primitive. Aujourd'hui, le mot sert à désigner les campagnards en général ou toute personne considérée comme particulièrement ringarde;
sonneur, de , joueur de biniou ou de bombarde : le mot est d’abord passé du français au breton avec le sens de joueur d’instrument de musique, puis est tombé en désuétude en français ; il est resté vivace en breton et revient en français en raison de la popularité de la musique bretonne ; on parle également en français de penn sonneur pour désigner le premier sonneur d’une marche (de tête), sur le même mode que le penn danseur d’une danse traditionnelle bretonne ;
dolmen a été introduit par Théophile Malo Corret de la Tour d'Auvergne au a été récolté en Loire-Atlantique où les mutations se font beaucoup moins, mais la forme est fautive en breton littéraire. Les formes taol-vaen et maen-hir « menhir » (maen → vaen « pierre ») existent bien en breton, en toponymie par exemple, et ceci bien avant La Tour d’Auvergne. Mais le terme le plus utilisé en breton est peulven ou peulvan (littéralement, « pieu de pierre ») ;
troménie, dérivée de (tour) et (qui désigne un lieu où habite un moine, au Haut-Moyen Âge).
minihi est un sanctuaire monastique au Moyen Âge, et qui a aussi donné des noms propres.
pote : du breton paotr (garçon) . Discuté, il provient plus sûrement du français (voir plus bas la partie « Les mots qui ne viennent pas du breton »).
Il est également à noter que de nombreux prénoms en breton sont passés dans l’usage sous une forme francisée dans la plupart des pays francophones. Quelques exemples non exhaustifs : Loïc (de l'hypocoristique de Gwilhoù = Guillaume), Yannick (, l’hypocoristique de Yann), Pierrick (, hypocoristique de Pierre), (de ), Ronan, , Gwénaël(le) (de ), ( en breton), Gwenola, Annick (de , petite Anne), Arthur, Corentin, Soizick (de , petite Françoise), Judikael, (de ), Nolwenn, Rozenn (Rose en breton), Tristan, etc. Yoann n’est pas d’origine bretonne.
Mots conservés dans leur forme initiale
Aber, délaissé pour le galicien ria, ce mot reste d’usage local ; il reste dans la toponymie : l'Aber-Wrac'h (Bretagne), Aberdeen (Écosse), Aberystwyth (Pays de Galles)
Ankou, personnification de la mort ; à rapprocher du gallois Angau, de même sens ;
bagad, troupe ou meute, est passé en français pour désigner un ensemble musical de binious, de bombardes et de percussions, proche du « pipe band » écossais ; à noter qu’en français, on peut trouver ce mot au pluriel dans la forme correcte du breton, ;
chouchen ou chouchenn, nom local de l’hydromel. Autre nom : chufere, mélange de chouchenn et de cidre, ou chupites ;
fest-noz, littéralement « fête de nuit » ;
kabig, veste à capuchon en laine imperméable ; néologisme provenant du breton (cape) ;
korrigan, sur la racine , nain, est une sorte de lutin ;
corgi, mot gallois, en breton , chien nain, est une race de chien prisée dans une cour royale d’outre-Manche ;
kouign-amann, gâteau fait à base d’une pâte feuilletée, de beurre et de sucre ;
kig-ha-farz, pot-au-feu d’origine léonarde, littéralement viande-et-far ;
Morbihan du breton , petite mer, qui désigne initialement différentes mers intérieures de la côte sud, notamment le golfe du Morbihan ;
petra, « quoi », attesté dans les anciens dictionnaires est un sobriquet dont on affuble les Bas-Bretons ;
pillig (ar billig), large plateau métallique circulaire sur lequel on fait cuire les crêpes et les galettes.
kenavo parfois utilisé sur le même mode que le ciao italien. Il signifie « au revoir » et ne doit être employé qu'en se quittant.
pennti qui désigne une petite maison en Bretagne.
À noter que le français parlé en Basse-Bretagne emprunte au moins des centaines de mots au breton : pour moucherons, patates pour pommes de terre sautées, pour morose, le pour le petit chemin, pour miettes, pour de travers, le pour la veste, des pour des remèdes, des médicaments, en pour « en goguette »
Les mots qui ne viennent pas du breton
cromlech signifie en gallois « pierre courbe » ou « cercle de pierres » (même sens en français).
L’expression que dalle (« rien »), d’origine obscure, est parfois rapprochée du mot breton (« aveugle ») dans l’expression « n’y voir que dalle » ; Florian Vernet y voit une origine occitane, la locution que d’ala étant attestée en argot marseillais depuis 1881 et signifiant, littéralement, « que de l’aile », c’est-à-dire pas grand-chose à manger. De même, dail est attesté dans l’argot parisien depuis le début du au moins.
boëtte ou bouette, terme de pêche pour « appât » et proche du breton (nourriture), mouette et varech sont issus du normand, l'un d'origine anglo-saxonne ou noroise, l'autre d'origine noroise.
granit : de l'italien granito, « grenu ».
pingouin a une sonorité qu’on serait tenté de rapprocher de (tête) et (blanc), mais c’est une erreur (les pingouins ont la tête noire) ; ce mot viendrait du néerlandais, lui-même d’origine inconnue ; cependant cette étymologie est discutée et l'existence du mot serait attestée dans d'autres langues britanniques à la même époque. On note cependant que le grand pingouin, disparu au , possédait des taches blanches sur le front.
pote : une étymologie fait venir ce mot de , « garçon », volontiers employé amicalement en breton ; il provient plus sûrement de l’abréviation de « poteau », « ami sur lequel on peut s’appuyer », usage attesté dès le Moyen Âge.
kermesse : on pourrait attribuer à tort ce mot à la langue bretonne par analogie avec les nombreux noms toponymiques qu’on trouve principalement dans l’ouest de la Bretagne. En effet, (lieu habité) est un mot que l’on retrouve dans beaucoup de noms de lieux, suivi d’un nom ou d’une caractéristique : Keranna, Kervaria (Maria), Kerhuon (Huon), Kersaoz (la maison de l’Anglais, francisé en Kersauce), Kervilin (milin c’est-à-dire moulin). Kermesse est en réalité un mot d’origine néerlandaise, kerkmisse c’est-à-dire « foire d’église, fête patronale ».
triskell : du grec triskélès qui signifie à « trois jambes ».
Les prénoms Yves et Yvon (ancien cas régime) passent souvent à tort, semble-t-il, pour des prénoms bretons, or le prénom Yves fait d'abord référence à un évêque de Chartres du : Yves de Chartres, antérieur de deux siècles à Yves Hélory de Kermartin, dont la popularité explique la fréquence du prénom en Bretagne de nos jours. Saint Yves de Chartres était originaire de Beauvais en Picardie et son nom est considéré comme étant d'origine germanique Ivo. En outre, le patronyme Yvon était surtout fréquent dans le département de la Sarthe avant la Grande Guerre, quant au patronyme Yves, il n'était bien représenté en Bretagne que dans le département d'Ille-et-Vilaine. En toponymie, il est essentiellement attesté en Normandie : Yvetot, Yvetot-Bocage, Yvecrique, Boisyvon, La Chapelle-Yvon Ce prénom est en réalité rendu par les prénoms bretons , Youenn ou Eozen pour des raisons mal éclaircies. « Yves » a aussi été adapté au breton sous sa forme diminutive (petit Yves).
Mots courants en breton
Voir aussi Nombres dans le monde.
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Bibliographie
Histoire de la langue (sélection) :
Fañch Broudic, Histoire de la langue bretonne, Éditions Ouest-France, 1999, 64 p. Suivre le lien pour une présentation détaillée.
Hervé Abalain, Histoire de la langue bretonne, Éditions Gisserot, 2000.
Serge Plénier, La Langue bretonne des origines à nos jours, Éditions Ouest-France, 2010 .
/ Elmar Ternes (dir.), Brythonic Celtic – Britannisches Keltisch: From medieval British to modern Breton, Brême, Hempen Verlag, 2011.
Étude sociologique de la langue (sélection) :
Qui parle breton aujourd’hui ? Qui le parlera demain ?, Fañch Broudic, éd. Brud Nevez, Brest, 1999, 153 p. Étude réalisée à partir du sondage effectué en 1997 par l'Institut TMO-Régions, . Suivre le lien pour le sommaire.
Francis Favereau, Babel et Baragouin – Le breton dans la mondialisation, Skol Vreizh, Morlaix, 2006 .
Linguistique (sélection) :
MADEG Mikael, Kentelioù distagadur brezhoneg Bro-Leon [Leçons de prononciation du breton du Léon], Nadoz-Vor Embannadurioù, Brest, 2020.
Articles connexes
Linguistique
Liste de langues
Langues par famille
Langues indo-européennes
Langues celtiques
Langues celtiques insulaires
Langues brittoniques (avec tableau lexical comparatif des langues britonniques)
Langues par zone géographique
Langues en Bretagne
Langues en Loire-Atlantique
Liste Swadesh du breton (lexique du vocabulaire de base d'une langue)
Politique linguistique de la France
(en breton, latin, gallo, français)
Liste d'écrivains bretons
Office public de la langue bretonne
Liens externes
Histoire de la langue bretonne
Langue-bretonne.com
Étude Euromosaic Le breton en France, site de la Commission européenne
ARBRES: le site de grammaire du breton, wikigrammaire en ligne de la langue bretonne.
La télévision publique en breton
Inventaire de langues
Langue brittonique
Langue ayant des voyelles nasales
Langue en France
Langue en Bretagne
Langue dans les Pays de la Loire
Langue en Loire-Atlantique
Langue à Saint-Pierre-et-Miquelon
Langue classée en danger par l'UNESCO | Le breton (en breton : , souvent prononcé : ou dans les dialectes majoritaires KLT, ou dans certains parlers vannetais) est une langue celtique parlée par en Bretagne en 2018. Ses locuteurs sont des brittophones ou bretonnants. |
494 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Barbade | Barbade | La Barbade ( ) est un micro-État insulaire situé en mer des Caraïbes à proximité de la limite de celle-ci avec l'océan Atlantique.
Située à environ 13° nord de l'équateur et 59° ouest du méridien de Greenwich, la Barbade fait partie des Petites Antilles. Les îles les plus proches sont les îles de Saint-Vincent-et-les-Grenadines et Sainte-Lucie, à l'ouest. Au sud, se trouve Trinité-et-Tobago et la côte sud-américaine. La superficie totale de la Barbade est d'environ carrés ; sa densité est la plus élevée d'Amérique ( mondial). Son altitude est assez basse, les pics les plus élevés étant à l'intérieur du pays. Le point le plus élevé de la Barbade est le mont Hillaby dans la commune de Saint Andrew. La structure géologique de la Barbade n'est pas d'origine volcanique. C'est principalement un calcaire corallien né de la subduction de la plaque sud-américaine en collision avec la plaque caraïbe. L'île a un climat tropical, avec des alizés de l'océan Atlantique maintenant des températures douces. Certaines parties moins développées de ce pays grand comme trois fois Marie-Galante abritent des forêts tropicales et des mangroves. D'autres parties de l'intérieur du pays connaissent une mise en œuvre agricole destinée à la production de cannes à sucre. Ce pays vit principalement du tourisme.
Pendant plus de trois siècles, la Barbade a été sous domination britannique. Elle obtient son indépendance le en qualité de royaume du Commonwealth, avec pour monarque la reine . Le , la gouverneure générale, Dame Sandra Mason, annonce la prochaine proclamation de la république, à l'occasion du d'indépendance de l'île, précisant qu', lors d'un discours écrit par la Première ministre Mia Mottley. Le , la Barbade devient officiellement une république, tout en restant membre du Commonwealth. Élue le 20 octobre, Dame Sandra Mason devient la première présidente de la Barbade.
L'Église anglicane était religion d'État, jusqu'à ce que le Parlement barbadien, après l'indépendance, prononce sa séparation vis-à-vis de l'État.
Histoire
Le nom de Barbade vient de l'explorateur portugais Pedro A. Campos qui nomma l'île en 1536 Os Barbudos (). Il la nomma ainsi en voyant les longues racines aériennes de certains ficus qui lui faisaient penser à des .
En 1819, une révolte d'esclaves éclate le jour de Pâques. La révolte est matée dans le sang, les têtes sont exposées sur des piquets. Néanmoins, la brutalité de la répression choque jusqu’en Angleterre et renforce le mouvement abolitionniste.
L'abolition de l'esclavage dans les colonies britanniques en 1833 conduit à la libération de 83 000 hommes, femmes et enfants à la Barbade. Leurs anciens propriétaires perçoivent de l’État un large dédommagement.
La minorité constituée par les planteurs reste au pouvoir grâce à un cens élevé qui exclue 70 % de la population de la vie politique. Le revenu minimal donnant accès au droit de vote fut abaissé en 1942, puis le suffrage universel fit son apparition en 1951. Adams fut élu Premier ministre en 1958.
La Barbade devient indépendante le en tant que royaume du Commonwealth.
Le , la monarchie est abolie et la Barbade devient une république, tout en restant dans le Commonwealth. La gouverneure générale Sandra Mason devient la première présidente de la Barbade, mettant fin au règne d’Élisabeth II.
Géographie
La Barbade est une île relativement plate d'une superficie de , se relevant doucement dans la région centrale montagneuse, le point le plus élevé est le mont Hillaby à . Son littoral a une longueur de . L'île a une position plus excentrée vers l'océan Atlantique que les autres îles des Petites Antilles. Elle se trouve à à l'est-sud-est de l'île Sainte-Lucie et à à l'est de l'île Saint-Vincent. Le climat est tropical, avec une saison des pluies à partir de juin jusqu'à octobre. La capitale est Bridgetown. D'autres villes à signaler sont Holetown et Speightstown.
Géologie
La Barbade est la partie émergée d'un prisme d'accrétion, en effet la partie océanique de la plaque nord-américaine se trouvant sous l'Atlantique est en subduction sous la plaque caraïbe, ce qui entraîne au niveau de la fosse océanique l'obduction des sédiments océaniques. Ceux-ci s'accumulent et atteignent parfois la surface de l'eau : c'est ce qui s'est passé à Barbade. Elle est donc une île constituée de roches sédimentaires contrairement à la majorité des îles des Antilles qui ont pris naissance grâce au volcanisme de subduction. Cette structure géologique se manifeste également par le promontoire rocheux de l'île connu sous le nom de Pico Teneriffe. Celui-ci tire son nom d'une croyance de la population locale selon laquelle l'île de Tenerife, en Espagne, serait la première terre rencontrée vers l'est depuis le territoire de la Barbade.
Faune
Subdivisions
La Barbade est divisée en :
Christ Church ;
Saint Andrew ;
Saint George ;
Saint James ;
Saint John ;
Saint Joseph ;
Saint Lucy ;
Saint Michael ;
Saint Peter ;
Saint Philip ;
Saint Thomas.
Politique
La Barbade est une république parlementaire multipartite, membre du Commonwealth. Le président en est le chef d'État, avec un rôle essentiellement symbolique. Le Premier ministre, chef du gouvernement, exerce le pouvoir exécutif.
Le Parlement, composé de deux chambres, le Sénat et l'Assemblée, exerce le pouvoir législatif.
Le pouvoir judiciaire est indépendant de l’exécutif et du législatif.
La Barbade est jusqu'en 2021 une monarchie parlementaire multipartite et un royaume du Commonwealth. La reine est jusqu'à cette date le chef d'État, et est représentée sur place par un gouverneur général. En , Freundel Stuart, alors Premier ministre de la Barbade, annonce qu'un projet de loi est en cours d'adoption au Parlement afin que l’État devienne une république (république du Commonwealth). Cette réforme est finalement annoncée le pour devenir effective au , sous l'impulsion de Mia Mottley. À partir de cette date, la reine cesse d'être reine de la Barbade et est remplacée par un président élu.
Le , Dame Sandra Mason est élue première présidente de la Barbade par le parlement ; la République est proclamée le .
Politique étrangère
La Barbade est membre de la Communauté caribéenne, un regroupement d'États principalement anglophones des Caraïbes qui intervient politiquement et économiquement afin de favoriser le développement du territoire sous sa juridiction.
Démographie
La Barbade est peuplée d'environ (2016), avec une croissance démographique de (estimations mi-2005), soit le le plus densément peuplé en Amérique (le mondialement) et le en termes de pays insulaire le plus peuplé dans sa région (le mondialement). L’espérance de vie y est de quel que soit le sexe ; comme au Japon, le territoire héberge un nombre élevé de centenaires.
La population est composée à 21,68 % de personnes de 0 à , à 69,44 % de personnes de 15 à et à 8,88 % de personnes de ou plus. La densité de population est de .
Environ 90 % des Barbadiens sont descendants de peuples africains. Le reste de la population est issu d'Europe (essentiellement Grande-Bretagne et Irlande), de Chine, d’Inde, des États-Unis, du Canada.
Langues
La langue officielle est l’anglais, qui est utilisée en communication, dans l’administration et tous les services publics de l’île. Dans la vie de tous les jours, cet anglais standard britannique laisse place à une de ses variantes locales, appelée , sous l'influence des autres langues caribéennes.
Religion
Selon le Pew Research Center, en 2010, 95,2 % des habitants de la Barbade sont chrétiens (protestants 88 %, catholiques 4,3 %), la population musulmane est de 1 % et chaque autre religion (bouddhisme, hindouisme, judaïsme) moins de 1 %.
L’Église anglicane était la religion d’État, avant d’être détachée par le Parlement barbadien après l’indépendance.
Économie
Culture
Cinéma caribéen
Liste de films caribéens
Principales fêtes en Barbade
Les principales fêtes de la Barbade sont :
fête de l'Indépendance () : fête nationale ;
Marathon de la Barbade () : événement sportif ;
Noël () : beaucoup de lumières de Noël. Le poinsettia, une fleur locale, est à l'honneur à Noël. Le repas de Noël comprend principalement du jambon, de la dinde et du porc.
Patrimoine
Patrimoine civil
Patrimoine religieux
Catholicisme
La cathédrale Saint-Patrick à Bridgetown, édifiée au .
Anglicanisme
La cathédrale Saint-Michel-et-Tous-les-Anges, à Bridgetown édifiée au .
Personnalités barbadiennes
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
Articles connexes
Chronologie de l'esclavage
Barbados Defence Force
Cinéma caribéen
Liste de films caribéens
Liens externes
Site officiel du gouvernement
Site de l'office du tourisme
Barbade
Prisme d'accrétion | La Barbade ( ) est un micro-État insulaire situé en mer des Caraïbes à proximité de la limite de celle-ci avec l'océan Atlantique. |
499 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Bokken | Bokken | Le ou est un sabre japonais en bois imitant la forme du katana. Il peut être utilisé avec la garde (tsuba) qui protège les mains, ou sans la garde.
Il est employé dans l'aïkido, le iaido, le jōdō, le kendo, le kenjutsu et le ninjutsu. Il est également utilisé comme arme pour l'entrainement au chanbara. Utilisé à l'origine pour l'entraînement, il est aussi devenu une arme de combat. Le samouraï Miyamoto Musashi est réputé pour ses combats au bokken, notamment lors de son duel contre Sasaki Kojirō. Il est l'arme par excellence du kenjutsu dans la plupart des koryū.
Comme les katana, les bokken ont suivi leur époque, et chaque école traditionnelle historique possède des caractéristiques physiques, poids, courbure, longueur, pointe, épaisseur, adaptée à la technique de cette école. Il existe aujourd’hui plus d’une centaine de modèles, dont environ la moitié est toujours utilisée.
Dénomination
Au Japon, le terme le plus usité pour désigner un sabre de bois est , le terme étant un synonyme plus rare. C'est cependant ce dernier terme qui est le plus utilisé hors du Japon. En japonais, le caractère s'emploie de préférence au début d'un mot pour les termes ayant un rapport avec l'escrime, comme dans ou . Le caractère est plutôt utilisé comme un suffixe, comme dans et .
Provenance, matériaux et fabrication
La plupart des bokken sont fabriqués en Chine populaire, à Taïwan et au Japon. Les premiers représentent la majorité des bokken vendus comme jouets ou comme souvenirs, tandis que les bokken taïwanais ou japonais sont plutôt destinés à la pratique des arts martiaux. Il existe également une production de bokken destinés à la pratique des arts martiaux en France.
Parmi les bokken de fabrication japonaise, 90 % sont issus de l'île de Kyūshū, en particulier de la ville de Miyakonojō.
De nombreuses essences de bois sont utilisées dans la fabrication des bokken : le chêne du Japon (blanc, plus dense, ou rouge, plus léger), le buna (Fagus crenata), le néflier (en japonais biwa), le yuzu (ou isu no ki, dont on utilise le cœur, sunuke), et différents types d'ébènes. Le chêne fournit un bois dur aux fibres serrées, résistant aux impacts. Le néflier et le sunuke donnent un bois au grain très fin, donc des bokken à la surface douce. Les bokken en ébène sont beaucoup plus lourds, au grain encore plus fin. Les chênes servant à la fabrication des bokken sont âgés d'au moins 70 ou 80 ans, tandis que les autres arbres doivent avoir au moins 200 ans pour disposer de troncs suffisamment importants.
Dans la fabrication d'un bokken, le tronc est d'abord coupé en tranches longitudinales, puis mis à sécher à l'air libre pendant un an. Certains fabricants emploient des procédés de séchage mécaniques, qui raccourcissent ce délai à quinze jours, au prix d'une plus grande rétraction des fibres du bois, produisant des bokken plus sensibles à l'humidité et plus cassants. Un patron permet ensuite de découper la silhouette du bokken dans la tranche de bois, de tailler la pointe et le tranchant (ha). Une fois la forme dégrossie, le bokken est taillé à la main par rabotage successif à l'aide d'une vingtaine de modèles de rabots d'angle et de courbure différents. La finition se fait au papier de verre fin.
Les différences entre fabricants se jouent d'abord au niveau de la qualité du bois employé, puis dans le type du cintre des bokken produits, qui diffèrent par l'amplitude de leur courbure et la position du foyer de la courbure (sori, proche de la poignée, au milieu ou proche de la pointe).
Qualités mécaniques et esthétiques
En tant qu'arme d'entraînement, le type de qualité attendues d'un bokken dépend du type de travail recherché.
Dans le cadre d'un travail de katas seuls ou de travail de coupe, il s'agit de se rapprocher des sensations du sabre. Le bokken employé doit alors avoir un équilibre et un cintre proches de ceux d'un katana. Pour le renforcement musculaire, il existe des bokken (suburito, « sabres pour la coupe ») à la lame épaissie, reproduisant le poids (mais pas l'équilibre) d'un sabre.
Dans le cadre d'un travail à deux partenaires armés (chacun d'un bokken, ou d'un jō dans le cas du jōdō et de l'aïkido, la résistance aux chocs devient un paramètre important. Le bois du bokken doit se tasser face à un impact, sans produire d'échardes ou d'angles vifs risquant de blesser les deux protagonistes. Pour ce faire, les bokken de qualité sont taillés dans la longueur du tronc, afin que les fibres aillent d'un bout à l'autre du bokken.
La partie du bokken représentant la lame (dite ha) est taillée en fonction de l'usage qui doit en être fait. Dans le cas des arts reposant sur la confrontation armée, la lame est lisse, se terminant en angle aigu, afin de reproduire le même type de contact que les lames en acier des sabres. Dans le cas de l'aïkido, où un des partenaires peut être à mains nues, la lame est éventuellement arrondie et la pointe aplatie afin de limiter les risques de blessure et de garantir une meilleure résistance aux chocs.
De même, la position du foyer de courbure, qui détermine le centre de gravité de l'arme, est choisie en fonction d'un arbitrage entre maniabilité et puissance de l'arme.
Bien que moins dangereux qu'un vrai sabre, le bokken n'en est pas moins une arme pouvant être mortelle. Pour cette raison, il est assez peu utilisé en combat sportif, notamment en kendo où on utilise plutôt le shinai.
Utilisation
Le bokken est utilisé dans la majorité des arts martiaux japonais comme substitut du katana. Dans certaines koryu, il est étudié pour ses qualités intrinsèques (en tant qu'arme à part entière).
Koryu
Les koryu (古流 "anciennes écoles") sont nées avant l'ère Meiji, d'où leur nom. Ce sont des écoles anciennes qui dispensent l'art du combat des samouraïs. Elles enseignent les kobudō, techniques de combat anciennes.
Les koryu utilisent le bokken pour leur pratique du kenjutsu. Elles l'utilisent dans des katas avec bokken contre bokken, bokken contre deux bokken (un grand et un petit), bokken contre naginata, bokken contre kusarigama et même bokken contre flèches.
D'après Iwami Toshio Harukatsu, sōke de la Hyoho Niten Ichi Ryu, le choix exclusif du bokken par rapport au katana relève d'une optique spirituelle de Miyamoto Musashi qui avait renoncé à tuer. Il précise aussi que l'usage des bokken permet de développer le ki (« énergie ») de la pratique du sabre sans dommages corporels.
Gendai budō
Les gendai budō sont les budō modernes nés après 1868.
Aïkido et aïkibudo
Dans l'aïkido et l’aïkibudo, il est employé à la fois pour matérialiser des directions de coupe employées dans les techniques à mains nues, dans le cadre de techniques de désarmement et dans le cadre d'exercices où les deux pratiquants sont armés (il s'agit alors de l’aikiken) ou encore dans un travail proche du jōdō, bokken contre jō.
Iaidō
En iaidō, le bokken est utilisé pour travailler les katas, pour les illustrer, pour l'échauffement, pour travailler les katas à plusieurs partenaires. Il est le pendant du iaito. Il existe des bokken avec saya (fourreau) afin de se rapprocher de la pratique du katana.
Judo
En judo, le bokken est utilisé dans le kime-no-kata.
Kendo
En kendo, le bokken est utilisé pour les katas.
Wadō-ryū
En wadō-ryū, le bokken est utilisé pour les tachi dori.
Shintō musō-ryū
En shintō musō-ryū, le bokken est utilisé par tori (celui qui exécute l'exercice) pour ces attaques contre uke (celui qui subit l'exercice) qui contre avec un jō.
Variantes
Il existe des variantes du bokken, soit destinées à des types de travail technique spécifique, soit représentant des lames de longueur différente de celle du katana. Parmi les plus répandues, on trouve :
le suburi bokken ou suburitō, pour reproduire le poids du katana dans le cadre d'un travail de la frappe droite (shomen), le suburitō présente une lame plus épaisse. Ce type de travail permet de développer la musculature, mais peut être à l'origine de tendinites. L'équilibre du suburitō est différent de celui d'un katana ou d'un bokken ;
le shoto, un wakizashi en bois. Il est employé dans les katas des koryu sous le terme de kodachi. Il est aussi utilisé dans la pratique des deux sabres, présente dans plusieurs koryu (Hyoho Niten Ichi Ryu, Suio Ryu, Tenshin Shōden Katori Shintō-ryū) et dans l'école d'aïkido de Mitsugi Saotome senseï ;
en aïkido, on emploie des tantō (poignards) en bois fabriqués de la même manière que les bokken.
Notes et références
Références
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(Research and Field Notes The Site of Miyakonojo Bokuto (Miyakonojo City's Wooden Swords): The Case of the Aramaki (travail de recherche en langue japonaise, université de Tsukuba, Tokyo. lire en ligne)
[Interview] Aramaki Yasuo - Fabrication de Bokken - Artisan 3e Generation: Interview du descendant du créateur du bokken moderne.
Notes
Kenjutsu
Arme militaire fabriquée au Japon | Le ou est un sabre japonais en bois imitant la forme du katana. Il peut être utilisé avec la garde (tsuba) qui protège les mains, ou sans la garde. |
501 | https://fr.wikipedia.org/wiki/BCE%20%28homonymie%29 | BCE (homonymie) | BCE est un sigle qui peut faire référence à :
Banque-Carrefour des Entreprises, un registre central des entreprises en Belgique ;
Banque centrale européenne ;
Before Common Era, (en français, avant l'ère commune), un suffixe indiquant des dates antérieures à l'année zéro ;
Béji Caïd Essebsi (1926-2019), président de la République tunisienne du au ;
Bell Canada Entreprises, un groupe de télécommunications canadien ;
Banque commune d'épreuves, un concours de l'enseignement supérieur français ;
Base centrale des établissements, un répertoire national des établissements d'enseignement, maintenu par le Ministère de l'Éducation nationale, en France ;
Banco Central del Ecuador, la banque centrale de l'Équateur;
Boundary-Control-Entity (en français, Entité-Contrôle-Frontière) un patron d'architecture dans le domaine du génie logiciel.
BCE est un code qui peut faire référence à :
, dans l'Utah aux États-Unis. | BCE est un sigle qui peut faire référence à :
Banque-Carrefour des Entreprises, un registre central des entreprises en Belgique ;
Banque centrale européenne ;
Before Common Era, (en français, avant l'ère commune), un suffixe indiquant des dates antérieures à l'année zéro ;
Béji Caïd Essebsi (1926-2019), président de la République tunisienne du au ;
Bell Canada Entreprises, un groupe de télécommunications canadien ;
Banque commune d'épreuves, un concours de l'enseignement supérieur français ;
Base centrale des établissements, un répertoire national des établissements d'enseignement, maintenu par le Ministère de l'Éducation nationale, en France ;
Banco Central del Ecuador, la banque centrale de l'Équateur;
Boundary-Control-Entity (en français, Entité-Contrôle-Frontière) un patron d'architecture dans le domaine du génie logiciel. |
505 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Bact%C3%A9rie%20chimiotrophe | Bactérie chimiotrophe | Les bactéries chimiotrophes sont des organismes unicellulaires (essentiellement procaryotes) qui utilisent l'énergie de l'oxydation de composés chimiques comme source initiale d'énergie chimique.
On les distingue des bactéries phototrophes, lesquelles utilisent l'énergie lumineuse.
Ces bactéries utilisent des composés chimiques, par oxydoréduction pour élaborer leurs propres constituants organiques. Selon la nature du composé utilisé, minéral ou organique, on en distingue deux grands types :
les bactéries chimiolithotrophes utilisent des composés minéraux ;
les bactéries chimioorganotrophes utilisent des composés organiques. Elles constituent l'immense majorité des eubactéries chimiotrophes.
Voir aussi
Règnes du vivant
Eubactéries
Bactériologie | Les bactéries chimiotrophes sont des organismes unicellulaires (essentiellement procaryotes) qui utilisent l'énergie de l'oxydation de composés chimiques comme source initiale d'énergie chimique.
On les distingue des bactéries phototrophes, lesquelles utilisent l'énergie lumineuse. |
508 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Bl%C3%A9%20Norin%2010 | Blé Norin 10 | Le est une variété cultivée (cultivar) semi-naine de blé tendre (Triticum aestivum L.) à très gros épis, qui a été sélectionnée dans les années 1930 par Gonjiro Inazuka à la station expérimentale agricole d'Iwate, Japon.
Les allèles de nanisme du blé 'Norin 10' étaient présents dès 1993 dans plus de la moitié des variétés mondiale de blé tendre. En conférant aux blés à paille courte une bonne résistance à la verse, ils ont permis une augmentation sensible des rendements. C'est grâce à des variétés semi-naines plus productives dérivées de 'Norin 10' que l'Inde qui fut longtemps déficitaire en blé est devenue un exportateur net.
Le terme « Norin » est un acronyme composé de la première lettre, en caractères latins, de chaque mot de l'expression japonaise désignant la station d'expérimentation agricole d'Iwate.
Caractéristiques
La stature semi-naine du cultivar 'Norin 10' est contrôlée par les gènes du nanisme Rht1 (Rht-B1b) et Rht2 (Rht-D1b). Ces gènes diminuent la sensibilité des tissus reproducteurs et somatiques à la gibbérelline endogène, ce qui entraîne une diminution de la longueur des entre-nœuds et donc des tiges. Ils réduisent la hauteur des plantes et leur confèrent une résistance élevée à la verse. Cela améliore la réponse des plantes à la fertilisation azotée, contribuant ainsi à l'amélioration du rendement.
Les gènes Rht ont été largement utilisés au cours des 60 dernières années pour développer des variétés de blé à haut rendement.
Leur nom, « Rht », est un acronyme de l'expression anglaise « reduced height genes ».
Le biologiste Salomon a fait parvenir des semences de ce blé à aux États-Unis. C'est cette variété que Norman Borlaug et ses collaborateurs croisèrent avec des variétés traditionnelles mexicaines. Ils obtinrent les variétés à haut rendement qui furent testées en Inde (notamment 'Lerma Rojo 64' et 'Sonora 64').
Le blé Norin 10 a aidé les pays en développement comme l'Inde et le Pakistan à augmenter la productivité de leurs cultures de blé d'environ 60 % pendant la révolution verte.
Origine génétique
L'ascendance génétique du 'Norin 10' remonte à une variété indigène japonaise à paille courte appelée 'Daruma'. Celle-ci a été croisée successivement avec deux variétés traditionnelles américaines, d'abord en 1917 avec 'Glassy Fulz' (blé tendre dérivé de la variété 'Fulz' importée au Japon en 1892), puis l'hybride obtenu a été croisé en 1924 avec 'Turkey Red' (blé dur d'origine ukrainienne).
Histoire
'Norin 10' est issu d'un croisement artificiel entre deux variétés, 'Turkey Red' x 'Fultz -Daruma', réalisé au Japon dans la station expérimentale agricole du ministère de l'Agriculture et du Commerce à Kōnosu en 1925. Des semences de la génération F4, ont été attribuées à la station expérimentale agricole de la préfecture d'Iwate. Là, après diverses opérations de sélection et de purification sous la direction de Gonjiro Inazuka, responsable du programme de sélection des blés de 1930 à 1935, on a obtenu une souche, dénommée 'Norin 10', enregistrée en octobre 1935. A l'époque, la sélection visait à obtenir par croisements des variétés résistantes à la rouille, naines et précoces. Cet objectif a été presque atteint par l'obtention de 'Norin 10', cultivar remarquablement nain mais un peu tardif en maturité.
A cette époque, la sélection a porté sur deux lignées sœurs, issues du même croisement, à tiges courtes ou longues, nommées respectivement 'Norin 10' et 'Norin 14', et enregistrées en même temps. Les chercheurs supposaient que l'expression du nanisme récessif de ces lignées résultait de combinaisons de 3 gènes et ont tenté de déterminer la longueur de tige correspondant à chacune des combinaisons.
Samuel Cecil Salmon, spécialiste de la sélection du blé au Département de l'Agriculture des États-Unis (USDA), a visité, après le Seconde Guerre mondiale, la station de recherche agricole de Marioka à Honshū (Japon) en tant que conseiller de l'armée d'occupation. Il a rapporté aux États-Unis, des échantillons de blé parmi lesquels figurait le 'Norin 10' qu'il adressa pour expérimentation au projet conjoint USDA/Washington State University à Pullman (Washington). En 1952, Orville Alvin Vogel, agronome de l'USDA à l'université d'État de Washington à Pullman, a croisé 'Norin 10' avec 'Brevor', variété populaire à l'époque dans l'État de Washington, et obtint entre autres une nouvelle variété appelée 'Gaines'. Celle-ci, qui permettait des rendements supérieurs à 130 hl/ha, a dominé la production de blé tendre dans la région pacifique Nord-Ouest à la fin des années 1960.
Par la suite, la variété 'Norin 10' et ses dérivés ont été transférés au Centre international d'amélioration du maïs et du blé (CIMMYT) au Mexique. Au CIMMYT, Norman Borlaug, agronome américain, mandaté en 1959 par la Fondation Rockefeller, œuvrait pour la sélection de variétés de blé pour les milieux tropicaux. Il obtint en 1968 de nouvelles variétés de blé naines, dérivées de 'Norin 10' et de variétés traditionnelles mexicaines, notamment 'Lerma Rojo 64' et 'Sonora 64'. Ces variétés, porteuses de gènes du nanisme Rht (principalement Rht1 et Rht2) et insensibles à la photopériode, ont permis de tripler le rendement de cette céréale au Mexique. Norman Borlaug fut récompensé par le prix Nobel de la paix en 1970.
Le CIMMYT a ensuite introduit en Inde des semences de plusieurs variétés, dont 'Sonara 63', 'Sonara 64', 'Mayo 64' et 'Lerma Rojo 64' ainsi que 613 lignées de ségrégation, qui ont permis la sélection et la commercialisation de cinq variétés commerciales semi-naines ('PV 18', 'Kalyan Sona', 'Sonalika', 'Choti Lerma' et 'Safed Lerma'). Grâce à ces variétés à haut rendement, qui ont conduit à la Révolution verte en Inde, la production de blé dans ce pays est passée de 11 à 94 Mt entre 1961 et 2016.
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
Biodiversité
Révolution verte
Bibliographie
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Liens externes
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Norin 10
Histoire de la culture des céréales | Le est une variété cultivée (cultivar) semi-naine de blé tendre (Triticum aestivum L.) à très gros épis, qui a été sélectionnée dans les années 1930 par Gonjiro Inazuka à la station expérimentale agricole d'Iwate, Japon. |
510 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Biosph%C3%A8re | Biosphère | La biosphère est l'ensemble des organismes vivants et leurs milieux de vie, donc la totalité des écosystèmes présents que ce soit dans la lithosphère, l'hydrosphère et l'atmosphère.
La biosphère a fait l'objet d'un colloque important à l'Unesco du 4 au 13 septembre 1968, « Utilisation et conservation de la biosphère ». En 1971, l'Unesco a créé officiellement le Programme sur l'homme et la biosphère (MAB, en anglais Man and Biosphere).
Histoire du terme
Le mot « biosphère » aurait été créé par le géologue Eduard Suess en 1875. Il intègre ainsi aux sciences de la Terre et notamment à la géologie les éléments de la révolution darwinienne.
Les aspects biogéochimiques et écologiques du concept de biosphère ont été développés dans les années 1920 par Vladimir Vernadsky, qui a défini l'écologie comme étant la science de la biosphère en 1926.
A l'époque où Arthur George Tansley développait au Royaume Uni la notion d'écosystème, vulgarisée par un « article décisif » de 1935, Vladimir Soukatchev (1880-1967) - qui comme Alexey Severtsov (1866–1936) et Ivan Schmalhausen (1884-1963) fut un membre éminent de l'Académie des sciences de Russie (puis d'Union soviétique) proche de Vladimir Vernadsky - développait dans son pays le concept de biogéocénose. Ce concept est très proche de l'écosystème anglo-saxon, mais avec un caractère pédologique beaucoup plus prononcé, hérité de l'immense influence qu'eut en Russie (et en Ukraine), dans le milieu des naturalistes et des biologistes évolutionnaires, Vassili Dokoutchaïev le père de la science des sols (la pédologie), dont Soukatchev et Vernadsky furent de grands disciples. Georgy S. Levit a pu montrer que la biogéocénose, par les relations qu'elle établit entre les organismes vivants, l'atmosphère, le sol organique et la roche mère minérale, peut être considérée comme une biosphère en miniature, et pour le moins comme l'unité structurale élémentaire de la biosphère, au point qu'il pourra définir cette dernière (et plus précisément l'écosphère - voir plus bas le paragraphe Biosphère et/ou Écosphère ?) comme « la somme de toutes les biogéocénoses », soit une définition que ne sauraient rejeter les « biogéochimistes ».
Les géochimistes donneraient quant à eux au terme biosphère le sens de somme totale des organismes vivants (ce qui sera nommé biomasse ou biote par les biologistes et les écologues), soit une définition plus restrictive que la précédente, et selon laquelle la biosphère serait un des quatre constituants du modèle géochimique (avec la lithosphère, l'hydrosphère et l'atmosphère).
Puis le concept holistique et interdisciplinaire de biosphère a peu à peu été associé à l'astronomie, la géophysique, la météorologie, la biogéographie, la biologie évolutive, la géologie, la géochimie, l'écologie, la thermodynamique, et d'une façon générale toutes les sciences de la Terre et du vivant.
James Lovelock a proposé pour sa part le nom de « symbiosphère » pour souligner l'interdépendance entre les espèces et le tout qu'elles constituent.
Mais certains estiment que le flou sémantique et conceptuel entourant le terme de biosphère se retrouve dans les débats actuels portant sur la biodiversité, le développement durable… Selon eux, l'utilisation du terme biosphère issu du vocabulaire des géochimistes serait une conséquence de l'organisation très spécialisée de la science actuelle. Certains préfèrent désormais le terme d'écosphère, qui date des années 1960-70, époque à laquelle est apparue la notion de crise écologique pouvant menacer jusqu'à la biosphère entière.
Biosphère et/ou Écosphère ?
Confronté au cours de sa recherche doctorale aux larges ambiguïtés d'interprétation courant dans la communauté scientifique occidentale à propos des concepts de biosphère et d’écosphère, très souvent confondus ou opposés du fait même de ces ambiguïtés, un chercheur a entrepris d'établir une clarification sémantique de nature séminale concernant ces deux concepts et leurs contenus, au regard d'une étude très approfondie de l’œuvre de Vladimir Vernadsky et de son école. Dans son rapport de recherche primitif, repositionné ensuite dans le contexte élargi de sa thèse en économie écologique, il ambitionnera de démontrer, théories scientifiques, recherche épistémologique et schémas à l'appui, que les deux concepts ne seraient ni identiques, ni contradictoires, mais devraient être au contraire perçus comme complémentaires au sein d'une vision systémique globale, où l'écosphère serait un sous ensemble de la biosphère emboîté dans celle-ci à l'image d'une poupée russe.
Dans ce cadre sémantique, l'écosphère apparaît comme l'ensemble des organismes vivants (eucaryotes) et de leurs habitats, produits par ces mêmes organismes, au sein d'une biosphère déjà existante produite par les microorganismes (procaryotes). La biosphère et l'écosphère caractériseraient ainsi ces deux «champs thermodynamiques» emboîtés l'un dans l'autre que Vernadsky lui-même a nommés : (1) Le «Domaine du vivant» (ou champ thermodynamique de stabilité vitale, habitat de la matière vivante), à savoir la biosphère, et (2) La «Maison du vivant» (ou champ thermodynamique de l’existence vitale, habitat des organismes vivants), qui prendrait ici le nom d'écosphère, terme inexistant à son époque.
La distinction de ces deux champs thermodynamiques au long de leur formation serait quant à elle le produit de l'endosymbiose, cette étape significative de la biologie de l'évolution identifiée par Lynn Margulis.
Pour les tenants de la géophysiologie
La Biosphère est le système écologique global, auto-entretenu (« autocatalytique »), qui intègre tous les êtres vivants et les relations qu'ils tissent entre eux et avec les compartiments que sont la lithosphère (les roches), l'hydrosphère (l'eau), et l'atmosphère (air), dans un métabolisme qui transforme sans cesse la surface de la Terre en recyclant ou stockant les éléments et en créant de la complexité et de la néguentropie là où sans la vie, il n'y aurait que de l'entropie.
Le concept de « biosphère » a - dans le contexte de sa licence ès sciences naturelles, alors qu'il suivait à la Sorbonne les conférences de Wladimir Vernadsky - beaucoup intéressé Teilhard de Chardin, lequel a aussi utilisé, tout comme Vernadsky , celui de noosphère (comme étant constituée par le phénomène humain, au-dessus de la biosphère). Au-delà des croyances, la compréhension des concepts de l'écologie scientifique moderne a popularisé l'appellation et a développé la perception de l'environnement de la planète Terre, hôte de la biosphère.
« Biosphère profonde »
C'est la partie profonde et sous-marine de la biosphère et probablement la moins connue. Elle est essentiellement constituée de bactéries et d'archées et de virus marins adaptés à la vie en condition extrêmes.
Un programme international de recherche, soutenu par l'Union européenne, dénommé DARCLIFE (pour Deep subsurface Archaea : carbon cycle, life strategies, and role in sedimentary ecosystems) vise - à partir d'avril 2010 à mieux l'étudier, ce qui demande des moyens s'apparentant plus à l'exploration spatiale qu'à l'océanographie développée sur le plateau continental ou dans les couches supérieures de la mer.
Expérience Biosphère II
À deux reprises, on a tenté, en vain, de faire vivre en autarcie un petit groupe humain dans une sphère vitrée sans communication avec l'extérieur. L'équipe devait produire sa propre nourriture et recycler ses déchets sans autre appoint que l'énergie du soleil.
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Bibliographie
Vladimir I. Vernadsky (1863-1945), Biosfera, Leningrad, Nauchno-techn. Izd., 1926. 146p. ( éd. en français revue et augmentée, La Biosphère, Paris, Librairie Félix Alcan, 1929, 323 p. Rééd. par Jean-Paul Deléage, Paris, Seuil, coll. Points/Science, 2002)
Robert Barbault (1943-2013), Écologie générale : Structure et fonctionnement de la biosphère, Paris, Dunod, 1983, 224p. (, 2000, 326 p.)
Jacques Grinevald, "Introduction: The invisibility of the Vernadskian revolution", in Vladimir I. Vernadsky, The Biospere, Foreword by Lynn Margulis and colleagues, translated by David Langmuir, edited and annoted by Mark McMenamin, New-York, Copernicus, Springer-Verlag, 1998, 192 p.
Jacques Grinevald, La Biosphère de l'anthropocène, Genève, Georg éditeurs, collection Stratégies énergétiques, Biospère & Société, 2007. 24 cm, 292 p., ill.
UNESCO, Utilisation et conservation de la biosphère, Paris, Unesco, « recherches sur les ressources naturelles », X, 1970, 305p. (Actes de la “Conférence de la Biosphère” à l’Unesco en 1968.)
Articles
Jacques Grinevald, « La Biosphère : un concept holistique fondamental », in Michel Bassand et al., eds., Transformations techniques et Sociétés, Bern, Peter Lang, 1992, .
Articles connexes
Biodiversité
Biome
Théories Gaïa
Réserve de biosphère
Programme sur l'homme et la biosphère (MAB, Man and Biosphere) (programme de l'UNESCO)
Écosphère
Écoévolution
Michel Lamy
Noosphère
Risques d'effondrements environnementaux et sociétaux
Liens externes
La pollution de la biosphère traitée dans le cadre d'un TPE
Écologie
Géochimie
Paléontologie
Écosystème
he:אקולוגיה#הביוספרה | La biosphère est l'ensemble des organismes vivants et leurs milieux de vie, donc la totalité des écosystèmes présents que ce soit dans la lithosphère, l'hydrosphère et l'atmosphère. |
511 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Skinhead%20n%C3%A9onazi | Skinhead néonazi | Les skinheads néonazis, plus simplement skinheads nazis ou encore NS (« Nazi Skins »), forment un mouvement d'extrême droite imprégné d'idéologie néonazie, néofasciste et de racisme suprémaciste blanc. D'origine britannique, le mouvement a essaimé en Europe continentale, et dans le monde anglo-saxon de l'Amérique du Nord à l'Asie, en Australie et à l'Afrique du Sud.
Ces skinheads d'extrême droite valorisent le nationalisme, le néofascisme, le néonazisme, ainsi que la ratonnade, l'antisémitisme, l'homophobie, le racisme, la discrimination, l'anticommunisme de manière , allant de l'action de rue à la lutte armée.
Le mouvement ne reflète pas l'ensemble de la mouvance skinheads. Certains membres apolitiques et une minorité d'extrême gauche considèrent cette position contraire aux racines musicales et culturelles pluriethniques de la mouvance, et qualifient péjorativement ces skinheads de boneheads (sic) alors qu'à l'inverse, les skinheads ne considèrent pas les SHARP comme de vrais skins car selon eux, ces-derniers nient le paki-bashing et le patriotisme fort des premiers skinheads et leur donnent le nom de poseur. Le port de lacets blancs signifie parfois « White Power » et les bretelles rouges National-Socialist (nazi) ; en Angleterre, mais aussi en France, les skinheads avaient coutume de porter des lacets rouges (bande du KLAN) avant que ceux-ci soient vus dans l'imagerie collective adoptés par les redskins. Les lacets blancs sont également arborés par des skins apolitiques ou SHARP en référence au damier noir et blanc du label de musique ska anti-raciste 2 Tone. Il arrive fréquemment que les skinheads nazis s'habillent tout en noir ou en paramilitaire et aient le crâne rasé à blanc, mais une partie conserve un look se rapprochant de celui des autres skinheads. Ils sont par ailleurs considérés comme un mouvement repoussoir dans l'extrême droite dont la plupart des partis et organisations refusent leur présence en leur sein.
Historique
La radicalisation d'une minorité de skinheads, devenue boneheads, à l'extrême droite a été amorcée par la dérive du groupe britannique Skrewdriver, au départ apolitique avant sa refondation par son leader Ian Stuart. Au tournant des années 1970-1980, le rôle du parti d'extrême droite anglais National Front (avec, dans une plus faible mesure, le British Movement) a été très important dans la transformation d'une partie de la mouvance skinhead en bras armé des néonazis anglais. Le virage d'une partie importante des skinheads vers l'extrême-droite est à la fois une réaction violente face à la crise qui dévaste l'emploi industriel en Grande-Bretagne et le rejet de la politique travailliste inopérante face au chômage et à la misère galopante, et une radicalisation du nationalisme dans ce contexte, à partir d'un patriotisme très présent en Angleterre, comme chez tous les insulaires en général, et notamment chez les jeunes. Le port de l'Union Jack se retrouve d'ailleurs aussi chez les skinheads apolitiques et des punks. Le changement est à l'image du groupe Skrewdriver qui se reforme en 1979 sous forme politisée nationaliste, dans lequel le chanteur Ian Stuart montre son admiration pour Adolf Hitler. Dans son sillage, un certain nombre de groupes musicaux à la motivation principalement politique (, Skullhead, Battlezone, Squadron, English Rose, Razors Edge...) s'éloignent de plus en plus de la matrice Oi! originelle pour former le « White Noise » (« Bruit blanc », musique raciste et suprématiste blanche) qui donnera naissance au RAC (Rock Against Communism, rock anticommuniste) et à Blood & Honour (« Sang et Honneur », devise des Jeunesses hitlériennes), sorte d'internationale des skinheads néo-nazis rassemblant leurs activités d'agitation politique et d'organisation de concerts, édition et distribution musicale et de propagande, vente par correspondance...
En Italie, les skinheads d'extrême droite sont aussi proche du courant de la musique alternative de droite, un courant identitaire.
Activités
Ils sont connus pour leurs agressions physiques, surtout contre les immigrés pakistanais dans la lignée de leurs prédécesseurs (le « paki bashing », lynchage de Pakistanais), et contre des hippies, homosexuels, juifs, musulmans, ainsi que des militants d'extrême gauche (communistes en particulier), mais ont aussi pris pour cible les skinheads antiracistes () et les skinheads RASH. C'est en réaction à cette politisation brutale et à l'extrême-droite qu'apparait Skinheads Against the Nazis, label affilié à l'Anti-Nazi League, elle-même propulsée par le SWP (Socialist Workers Party - trotskiste) pour tenter d'organiser ses sympathisants skinheads autour d'un label circonstancié plutôt que dans un groupe militant effectif mais qui ouvrira la porte aux divers courants "redskins" (Red Action Skinhead, skinheads qui ont suivi en 1981 la scission de Red action, petit groupe exclu du SWP pour son radicalisme sur la question de l'auto-défense et de la violence anti-fascistes ; Red & Anarchist skinheads, fondé au début des années 1990 aux États-Unis pour organiser les skinheads de gauche et d'extrême-gauche) et autres mouvances skinheads anti-racistes, comme le SHARP (Skinheads Against Racial Prejudice - Skinheads contre les préjugés raciaux) fondé au milieu des années 1980 aux États-Unis dans la ville de Cincinnati et importé en Europe vers 1989 par le chanteur du groupe de Oi! gallois The Oppressed, Roddy Moreno.
États-Unis
Dans les années 1980, des Skinheads américains dérivent vers l'extrême droite et se rapprochent du Ku Klux Klan et des néo-nazis américains, afin de les différencier des autres Skinheads cette mouvance de skinheads néo-nazis est appelée White power skinhead. Ils commencent à se faire connaitre à partir de 1988 par une série de crimes : agressions contre des Vietnamiens, des Afro-Américains, des Coréens, des homosexuels en vandalisant des églises et des maisons et en défilant régulièrement en criant .
Deux groupes ou gangs se font particulièrement remarquer la Hammerskin Nation et le .
Certains skinheads d'extrême droite ont été impliqués dans des meurtres dont les victimes étaient des antifascistes, des juifs, des communistes et même des skinheads antiracistes. C'est le cas de Lin Newborn et de Daniel Shersty, deux skinheads antiracistes américains assassinés par des skinheads suprémacistes blancs dans le désert du Mojave, au Texas.
Italie
D'autres actions visent à intimider leurs opposants. Ainsi, en novembre 2017, des membres du groupuscule italien entrent dans un local appartenant à une association pro-réfugiés, accusant les membres de cette association de faire le jeu du capitalisme.
France
Les premières bandes skinheads d’extrême droite apparaissent en 1983-1984, lors du retour de jeunes hommes de déplacements en Angleterre. Elles se font remarquer à partir du défilé Jeanne d’Arc de 1985. Si le Front national cherche de suite à en démarquer, certains groupuscules tentent de les satelliser (Troisième voie et ses Jeunesses nationalistes-révolutionnaires) ou de les incorporer (le Parti nationaliste français et européen). Dans les années 1990, la scène française se radicalise dans sa violence comme dans ses idées, sous l’effet de l’importation des thèses des skinheads néonazis américains, telles que celles de David Lane.
Symbolique
La croix celtique écourtée (White Power) : symbole solaire européen par excellence, représentant la course du temps, les saisons, le cycle de la vie jusqu'à la mort, l'héritage des peuples européens apparenté à la roue solaire, symbole païen millénaire détourné ;
La rune d'Odal : symbole nordique d'honneur et de fidélité à l'héritage des ancêtres ; elle est ici dite « pattée », les pattes étant les deux branches remontant à ses extrémités. La rune d'Odal pattée était, sous le Reich, le symbole des Jeunesses hitlériennes ;
Le poing blanc : symbole du combat des peuples indo-européens pour leur survie ;
La croix de fer avec croix gammée, à ne pas confondre avec la croix de Malte ;
La Sieg Rune (« rune de la victoire »), symbole de la SS : symbole du soleil, de la victoire et du feu, repris par les nazis ;
La Totenkopf (« tête de mort ») : l'insigne que portaient les SS.
Ce sont les symboles les plus affichés par les nazi-skinheads. Il en existe d'autres, moins portés ou déjà connus tels que la croix gammée.
Leurs symboles font aussi parfois référence à la culture celte ou germanique. Ils s'inspirent surtout de la mouvance néopaïenne. La symbolique reprise n'est pas cautionnée et parfois même condamnée par des néopaïens.
On retrouve également des symboles codés tels que « 88 », le 8 pour la huitième lettre de l'alphabet qui est le H, ce qui donne « HH » pour Heil Hitler, ou le S, si on prend l'alphabet à l'envers, ce qui veut alors dire « SS ». On trouve aussi fréquemment le « 18 » pour Adolf Hitler, repris par des groupes néonazis, qu'ils soient musicaux ou militants comme C18 (Combat 18).
Le nombre 14 fait quant à lui référence aux Fourteen Words du suprémaciste blanc américain David Lane : « We must secure the existence of our people and a future for white children » (« Nous devons garantir l'existence de notre peuple et l'avenir des enfants blancs »).
Le nombre 84, toujours basé sur l'ordre des lettres dans l'alphabet, est également parfois utilisé, celui-ci signifiant alors Heil Deutschland. Néanmoins ce nombre est aussi utilisé par des groupes patriotiques allemands et anglais qui, bien qu'étant proches du RAC (Rock Against Communism - Rock contre le communisme, d'inspiration raciste et fasciste plus qu'anti-communiste à proprement parler), ne se définissent pas comme nationaux-socialistes.
À propos de la Totenkopf (Tête de mort), il est à noter que celle-ci est couramment utilisée comme symbole par des groupes de supporters d'équipes de football dits « ultras », qui n'ont parfois rien à voir avec quelconque engagement néonazi. Le plus connu est celui des supporters Brigate Rossonere du Milan AC qui arborent une Totenkopf depuis 1975.
Organisations de skinheads d'extrême droite
Les organisations ci-dessous n'ont pas toutes la même idéologie, même si elles prônent toutes un nationalisme de droite :
Hammerskins : organisation de skinheads suprémacistes blancs présente dans tous les pays à majorité blanche.
: skinheads néofascistes italiens de Vénétie
Blood and Honour : Royaume-Uni
Bloed-Bodem-Eer en Trouw : Région flamande, Belgique
Combat 18 (groupe armé)
Samouraï Spirit Skinhead : skinheads japonais prônant le nationalisme japonais
Yellowside 28 : similaire à B&H au Japon
Carecas do ABC : groupe nationaliste brésilien, accepte des Afro-Brésiliens)
Orgullo Skinhead : groupe d'extrême droite en Uruguay
Nomad 88 : organisation armée en France
: skinheads suprémacistes blancs canadien
Dans la culture
Dans la culture de masse, des films et jeux vidéo prennent pour sujet les skinheads. Quelques films documentaires vont à leur rencontre.
Films
Made in Britain (1982)
Romper Stomper (1992)
(1993)
Fièvre à Columbus University (1995)
The Infiltrator (1995)
Nattbuss 807 (1997)
Tic Tac (1997)
American History X (1998)
(1998)
Danny Balint (2001)
Manhunt (2003)
Skinhead Attitude (2003)
White Terror (2005)
This Is England (2006)
(2006)
(2009)
titre original : Šisanje (2010)
Guerriere (Kriegerin en v.o.) (2012)
Un Français (2015)
Imperium (2016)
Skin (2018)
Jeux vidéo
Ethnic Cleansing (2002) : Le joueur peut incarner un skinhead néonazi ou un membre du Ku-Klux-Klan, son objectif est de tuer des hispaniques, des noirs et des juifs.
Angry Goy 2 (2018) : Un jeu vidéo néo-nazi, dans lequel on doit tuer des Redskins, des homosexuels, des noirs, des musulmans, des membres de Fake news et des juifs, afin de porter secours à Donald Trump.
Jesus Strikes Back: Judgment Day (2019) : un jeu vidéo raciste où on incarne Adolf Hitler
Notes et références
Annexes
Articles connexes
Liens externes
Explications et représentations des symboles de haine
Skinhead
Néonazisme
Terrorisme d'extrême droite
Crime de haine
Suprémacisme blanc
Attentat aux États-Unis
Homophobie
Xénophobie
Ku Klux Klan | Les skinheads néonazis, plus simplement skinheads nazis ou encore NS (« Nazi Skins »), forment un mouvement d'extrême droite imprégné d'idéologie néonazie, néofasciste et de racisme suprémaciste blanc. D'origine britannique, le mouvement a essaimé en Europe continentale, et dans le monde anglo-saxon de l'Amérique du Nord à l'Asie, en Australie et à l'Afrique du Sud. |
513 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Blue%20beat | Blue beat | Le blue beat (ou bluebeat) est un terme générique pour décrire tous les styles de musique pop jamaïcaine ancienne.
Son nom vient de la maison de disques anglaise Blue Beat Records, label qui popularise la musique jamaïcaine de style blues (rhythm and blues ou shuffle), ska, rocksteady et reggae dans les années 1960 et les décennies suivantes au Royaume-Uni.
Le terme est généralisé à des artistes qui ne sont pas associés au label originel.
Historique
Melodisc Records, label fondé à Londres en 1947, se spécialise dans la diffusion de calypso et de mento et de la musique de jazz américaine importée. Il appartient à Emil E. Shalit, qui crée Blue Beat Records en 1960 à Londres. Ce label est lancé à la suite du succès pour Melodisc du titre Lonesome Lover de Laurel Aitken, un chanteur jamaïcain né à Cuba, surnommé le Godfather of Ska (« le parrain du ska »).
Blue Beat Records publie dans les années 1960 et les décennies suivantes, plusieurs centaines de 45 tours, principalement au Royaume-Uni autour du style blues jamaïcain et le R&B sous influence américaine, qui évoluent plus tard vers le ska, puis le rocksteady. Un des titres les plus connus du label est Al Capone de Prince Buster.
Sigimund "Siggy" Jackson est nommé responsable du label par Emil Shalit. C'est lui qui choisit le nom Blue Beat qui, selon lui, est une adaptation de ou « Blues Beat », qui serait un terme générique pour la musique blues jamaïcaine à l'époque.
Le mouvement blue beat est associé à la sous-culture mod.
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
Laurel Aitken
Prince Buster
Style de ska
Label de reggae
Label de ska | Le blue beat (ou bluebeat) est un terme générique pour décrire tous les styles de musique pop jamaïcaine ancienne. |
514 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Bertrand%20Delano%C3%AB | Bertrand Delanoë | Bertrand Delanoë, né le à Tunis, en Tunisie (alors sous protectorat français), est un homme politique français.
Membre du Parti socialiste (PS), il est conseiller de Paris de 1977 à 2014, député de 1981 à 1986, sénateur de 1995 à 2001, puis maire de Paris de 2001 à 2014.
Biographie
Origines familiales, enfance et vie privée
Bertrand Delanoë naît le à Tunis, en Tunisie (alors sous protectorat français), d'un père géomètre athée et d'une mère infirmière catholique.
Ses arrière-grands-parents paternels quittent la baie de Saint-Malo, d'où ils sont originaires, pour s'installer à Saint-Pierre-et-Miquelon, où son grand-père paternel, Auguste, naît et passe son enfance. Puis, la famille revient s'installer dans la région de Saint-Malo et Auguste part alors en Tunisie pour devenir capitaine du port de La Goulette. Il y épouse Anita, une Italienne. La mère de Bertrand Delanoë est, elle, d'origine périgourdine par son père et britannique par sa mère. Son père, Auguste Delanoë, et sa mère, Yvonne Delord, sont tous deux nés à Carthage.
Bertrand Delanoë grandit à Bizerte. Il est présent, à l'âge de onze ans, lors de la crise de Bizerte.
À l'âge de treize ans, ses parents divorcent au moment de la fermeture de la base de Bizerte. Sa mère vient s'installer à Rodez (Aveyron) avec son fils. Bertrand Delanoë y fait ses études secondaires à l'Institution Sainte-Marie. Il part ensuite pour Toulouse pour y faire des études en droit.
Diplômé de sciences économiques de l'université de Toulouse, il rejoint le groupe Robert & Partners de Daniel Robert en 1986, puis établit sa société de médiatraining Vecteurs 7.
Le , dans l'émission Zone interdite de la chaîne M6, il fait son coming out, devenant ainsi l'une des rares personnalités politiques à parler de son homosexualité.
Parcours politique
Avant la mairie de Paris
Il adhère au Parti socialiste (PS) en 1971. Il fait ses premiers pas en politique à l'âge de 23 ans, à Rodez, en tant que secrétaire de la fédération socialiste de l'Aveyron. Il est remarqué pour ses talents d'orateur par François Mitterrand, alors Premier secrétaire du PS, qui le fait monter à Paris au début des années 1970.
Aux élections municipales de 1977, il est élu au Conseil de Paris en compagnie de Lionel Jospin, Claude Estier et Daniel Vaillant, sur la liste de gauche emmenée par le député communiste Louis Baillot. Aux élections municipales de 1983 et de 1989, il est candidat sur la liste du de Paris conduite cette fois par Lionel Jospin, toujours aux côtés de Claude Estier et Daniel Vaillant ; mais la « bande du » est battue, en 1983 comme en 1989, par le RPR Alain Juppé (la droite réalisant d'ailleurs le « » sur la capitale à chacun de ces deux scrutins). Les membres de ce groupe trouvent plus tard leur apogée : en 2001, Bertrand Delanoë devient maire de Paris, Lionel Jospin est Premier ministre, Daniel Vaillant ministre de l'Intérieur et Claude Estier président du groupe socialiste au Sénat.
Il est élu député (PS) de Paris en 1981 dans la circonscription de Montmartre (), emportant le scrutin avec 53,6 % des voix contre son adversaire politique et néanmoins ami Joël Le Tac, Compagnon de la Libération, sortant et réélu sans discontinuité depuis la première législature de la Cinquième République. Il devient alors porte-parole du PS, soit numéro trois national.
À l'occasion des élections législatives de 1986 qui ont lieu à la proportionnelle départementale, il tente de quitter Paris pour s'implanter électoralement en Avignon, mais son parachutage est refusé par les militants locaux. Il s'investit alors davantage dans ses activités professionnelles de conseil en communication, tout en conservant sa place au Conseil de Paris.
En 1988, il est candidat aux élections législatives dans la de Paris. Il est alors battu par le candidat RPR Alain Juppé, conseiller du , adjoint au maire de Paris et ancien ministre du Budget (1986-1988).
En 1993, il succède à Georges Sarre (démissionnaire à la suite de son départ pour le Mouvement des citoyens de Jean-Pierre Chevènement), comme président du groupe socialiste au Conseil de Paris, devenant ainsi le chef du principal groupe de l'opposition municipale.
En 1995, il mène la campagne municipale de la gauche parisienne contre Jean Tiberi, candidat RPR à la succession de l'ancien maire Jacques Chirac, élu président de la République. Les listes de gauche remportent alors six arrondissements (3, 10, 11, 18, 19 et ) sur les vingt que détenait la droite depuis 1983 (monopole alors surnommé le « grand chelem »).
En , il est élu sénateur (PS) de Paris et devient secrétaire de la Commission des Affaires étrangères et de la Défense. Au moment des débats sur le PACS, il défend ce dispositif mais s'oppose à toute idée de mariage entre personnes de même sexe, au nom de la lutte contre le communautarisme. Il changera d'avis, une fois élu maire de Paris, lorsqu'il participera à la première marche des fiertés de son mandat, demandant l'instauration du mariage entre personnes de même sexe.
Élection à la mairie de Paris
La droite se présente divisée aux élections municipales de mars 2001, avec deux candidats : Jean Tiberi, maire RPR dissident et sortant et Philippe Séguin, ancien député RPR des Vosges, ancien ministre, ancien président de l'Assemblée nationale et ancien président du RPR, allié à l'UDF et DL.
De leur côté, les socialistes organisent des primaires entre Jack Lang, alors maire de Blois, et Bertrand Delanoë, chef de l'opposition municipale depuis 1993, mais peu connu du grand public. Contre toute attente, Jack Lang abandonne la compétition pour devenir ministre de l'Éducation nationale dans le gouvernement de Lionel Jospin, permettant à Bertrand Delanoë de remporter l'investiture avec pour mission de rassembler la gauche.
Au soir du second tour, le , les listes d'union de la gauche et des Verts obtiennent 49,63 % des voix, contre 50,37 % à la droite divisée (32,32 % pour les listes Seguin, 15,20 % pour les listes Tiberi et 2,85 % pour des listes divers droite).
Minoritaire d'environ mais majoritaire en nombre de conseillers de Paris (163 élus en tout, à la fois conseillers municipaux et conseillers généraux, Paris étant à la fois Ville et département), la gauche gagne douze arrondissements sur vingt.
La géographie électorale confirme la traditionnelle fracture géographique droite/gauche de Paris : tous les arrondissements gagnés par la gauche se situent à l'est et au centre-est.
Le , Bertrand Delanoë est élu maire de Paris. Il succède à Jacques Chirac, dont le mandat aura duré 18 ans (1977-1995), et à Jean Tiberi (six années, 1995-2001). C'est la première fois depuis 1871 — lors de la Commune de Paris — que la gauche (grâce à son alliance avec les écologistes) prend, hors contexte révolutionnaire, la tête du conseil municipal (il n'y a pas eu de maire de Paris de 1871 à 1977, année d'élection de Chirac, mais le conseil municipal avait toujours été dominé par la droite).
À la suite de son élection à la mairie, Bertrand Delanoë démissionne du mandat de sénateur qu'il occupe depuis 1995.
La victoire de la gauche et des Verts aux élections municipales de 2001 a été notamment expliquée par les divisions exacerbées au sein de la droite parisienne qui l'ont conduite à présenter deux listes concurrentes dans chaque arrondissement. Ce serait donc grâce à cette conjoncture exceptionnelle d'une droite fracturée et d'une gauche unie et alliée avec les écologistes au second tour que Delanoë aurait gagné.
L'image négative véhiculée par des affaires politico-financières, auxquelles Jean Tiberi et plusieurs autres membres de la majorité municipale étaient alors soupçonnés d'avoir participé, aurait également profité aux listes de gauche.
Plusieurs journaux (L'Express, Le Figaro, Le Point, Le Monde, Le Nouvel Observateur) ont en outre partiellement expliqué la victoire de Delanoë par le vote d'une nouvelle catégorie sociale surnommée « bobos » (bourgeois-bohème), qui aurait fait la différence en faisant basculer à gauche certains arrondissements « traditionnellement » de droite (, , et ).
Agression
Le , Bertrand Delanoë est poignardé pendant les festivités de la première Nuit blanche en plein hôtel de ville. Pour expliquer son geste, son agresseur, Azedine Berkane, a déclaré à la police détester « les politiciens, particulièrement les homosexuels ». Le , la justice rend un non-lieu en sa faveur, déclarant que « son état mental le rendait irresponsable pénalement », et le fait interner en hôpital psychiatrique.
Réélection à la mairie de Paris
Bertrand Delanoë annonce, le dans un entretien au journal Le Parisien, sa candidature pour un second (et dernier) mandat aux élections municipales de 2008. Il présente au début de l'année 2008 ses têtes de listes. Le maire sortant de Paris a, face à lui, l'UMP Françoise de Panafieu. Il se présente en sur la liste PS du conduite par Daniel Vaillant.
Il vient soutenir sa tête de liste dans le , Lyne Cohen-Solal, contre le maire sortant UMP depuis 1983, Jean Tiberi (sauf la parenthèse 1995-2001 durant laquelle celui-ci fut maire de l'ensemble de la ville). Bertrand Delanoë se fixe en effet pour objectif de faire basculer plusieurs arrondissements de droite, le considéré comme le plus susceptible de tomber dans son escarcelle, mais aussi le 1 et le 15.
Le , au soir du premier tour, les listes « Un temps d'avance » soutenues par Bertrand Delanoë arrivent largement en tête avec 41,6 % des voix. Le 16 mars suivant, les listes de gauche sortent victorieuses du second tour (57,7 %) : le groupe PS-PRG-MRC gagne 21 sièges au Conseil de Paris, alors que Les Verts n'obtiennent que 9 élus, contre 23 lors de la précédente mandature. Pourtant, malgré cette victoire, aucun arrondissement ne bascule à gauche comme le souhaitait le maire de Paris.
Congrès de Reims : « libéral et socialiste »
En , Bertrand Delanoë annonce sa candidature au poste de premier secrétaire du Parti socialiste en vue du congrès de Reims, prévu en novembre de la même année. À cette occasion, il publie un livre d'entretiens avec Laurent Joffrin, intitulé De l'audace et dans lequel il s'affirme « libéral et socialiste », faisant allusion aux thèses défendues depuis quelques années par Monique Canto-Sperber et à des propos de Vincent Peillon. Cette affirmation lui vaut de s'attirer l'ire de sa principale concurrente dans cette compétition, Ségolène Royal, qui déclare alors que « le libéralisme est une valeur défendue par [les] adversaires [du Parti socialiste] ». Elle suscite également des polémiques au sein du Parti socialiste avec les oppositions de Julien Dray, de Benoît Hamon ou de Jean-Marc Ayrault. Alors qu'il était donné favori par les sondages, la motion qu'il signe recueille 25,24 % des voix le , et se place en deuxième position après celle signée par Ségolène Royal. Après ce résultat, il renonce à déposer sa candidature pour le poste de premier secrétaire du PS et apporte son soutien à Martine Aubry, dont la motion est arrivée en troisième position. Il se tient dès lors en retrait de la vie politique nationale.
Retrait de la vie politique
Il ne se représente pas à la mairie de Paris lors des élections municipales de 2014. Retiré de la vie politique, Bertrand Delanoë décline, en mai 2014, la proposition d'être nommé Défenseur des droits.
Ralliement à Emmanuel Macron
Le , Bertrand Delanoë, jusqu'alors peu présent sur la scène politique électorale, prend position en faveur du candidat d'En marche, Emmanuel Macron, plutôt que pour le candidat socialiste, Benoît Hamon, déclarant : .
Le , il annonce voter de nouveau pour Emmanuel Macron aux prochaines élections et non pour Anne Hidalgo, qui lui a succédé à la mairie de Paris.
Prises de position
Cumul et durée des mandats
Bertrand Delanoë est favorable au raccourcissement de tous les mandats électifs à cinq ans, à l'interdiction d'enchaîner un troisième et même mandat consécutif, à la limitation stricte du cumul de mandats (partisan d'un mandat exécutif ou parlementaire renouvelé une seule fois).
Dès son élection, s'interdisant tout cumul de mandat et voulant être « maire à temps plein », il démissionne de son mandat de sénateur de Paris. Il choisit en 2001 de ne nommer aucun maire d'arrondissement parmi ses 33 adjoints, leur préférant des élus issus de la plupart des arrondissements, y compris des arrondissements où la droite est restée majoritaire (ainsi Anne Hidalgo est élue première adjointe, Jean-Yves Mano devient adjoint chargé du Logement, Lyne Cohen-Solal s'occupe du Commerce de l'Artisanat des Métiers d'Art & Professions libérales et la jeune féministe médiatique Clémentine Autain – apparentée PCF – à la Jeunesse). L'accord passé avec les Verts au soir du premier tour de l'élection de 2001 imposait, tant au niveau de la mairie centrale que des conseils d'arrondissement, un nombre d'élus et d'adjoints Verts proportionnel au résultat des écologistes par rapport à ceux de la gauche, c'est ainsi que certaines des plus importantes délégations furent données à des Verts dont Yves Contassot et Denis Baupin.
Homosexualité
Alors sénateur et conseiller de Paris, Bertrand Delanoë évoque publiquement son homosexualité en 1998 et s'engage sur les questions LGBT en participant régulièrement à la Marche des fiertés et en soutenant des actions et revendications des associations homosexuelles pour l'égalité des droits. Il augmente les subventions municipales de celles-ci (Centre LGBT Paris-Île-de-France, SOS Homophobie, Festival gay et lesbien de Paris...) et des organisations de lutte contre le sida (Sol En Si, Solidarité sida, Centre régional d'information et de prévention du sida, Act-Up, Ikambéré...). Après s'y être opposé en exprimant des réserves au nom de la lutte contre le communautarisme, il se prononce finalement en faveur du mariage homosexuel et soutiendra sans réserves le projet de loi instaurant le « Mariage pour tous » le 17 mai 2013.
Union européenne
En 2004, Bertrand Delanoë se prononce, comme la majorité du Parti socialiste, en faveur du « oui » au référendum sur le traité établissant une constitution pour l'Europe. Le , alors que la France rejette le traité constitutionnel, le « oui » obtient un score de 65 % à Paris. La coupure géographique et sociologique est visible dans la capitale, les catégories les plus aisées se prononçant très largement en faveur du « oui ».
Il appelle en 2007 les socialistes à ratifier le traité de Lisbonne, négocié par Nicolas Sarkozy au lendemain de son élection à la présidence de la République, afin de sortir l'Union européenne de l'« impasse » provoquée par les « non » français et néerlandais au traité établissant une Constitution pour l'Europe.
Droit de vote des étrangers
Bertrand Delanoë est favorable au droit de vote des étrangers aux élections locales.
Parti socialiste
En juillet 2006, il soutient la décision du bureau national du PS d'imposer la candidature de George Pau-Langevin (avocate et ancienne présidente du MRAP) sur la de Paris au détriment de Sophia Chikirou, proche assistante du député PS sortant Michel Charzat.
Le , Bertrand Delanoë annonce sa candidature pour un second mandat à la mairie de Paris dans un entretien accordé au journal Le Parisien. Il annonce ensuite qu'il s'appuiera sur Patrick Bloche, député de la de Paris et premier secrétaire de la fédération parisienne du PS, qui est nommé directeur de campagne. Les deux porte-parole de la campagne qui a pour slogan « Un temps d'avance » seront Anne Hidalgo, sa première adjointe, et Annick Lepetit, députée de la de Paris. Il présente ses listes en décembre 2007 comprenant notamment en position éligibles de nouvelles têtes issues de la société civile comme le sociologue Jean-Louis Missika, le comédien Philippe Torreton, l'actrice Firmine Richard, la réalisatrice Yamina Benguigui, l'ex-président de l'UNEF, Bruno Julliard, ou l'avocat Patrick Klugman.
Le , un an après la défaite de la gauche à l'élection présidentielle, il est le premier signataire d'un texte intitulé Clarté, courage, créativité : pour un grand congrès socialiste dans la perspective du Congrès de Reims du Parti socialiste en novembre 2008.
Divers
Il fut un membre actif, comme parlementaire, de la Ligue des droits de l'homme (LDH). Il a aussi consacré plusieurs interventions (discours, chapitre de livre…) à défendre le droit à l'eau potable dans le monde, et a fait en sorte que la société Eau de Paris (SAGEP) finance des projets concrets d'accès à l'eau dans des pays pauvres.
Il se déclare favorable à l'euthanasie. Il est membre du Comité d'honneur de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité.
Depuis des décennies, il se déclare très vigilant contre l'antisémitisme, contre tous les racismes et le sexisme, invoquant son enfance à Bizerte, en Tunisie, où musulmans, juifs et catholiques vivaient plutôt en bonne entente.
En juin 2006, comme d'autres conseils généraux de tous bords et avec le soutien de l'Association des départements de France (ADF), il réclame à l'État le remboursement « à l'euro près » de 52 millions d'euros dus pour 2005 au titre du RMI, dorénavant géré et versé par les conseils généraux, les nouvelles lois de décentralisation introduites dans la Constitution prévoyant que l'État rembourse ces sommes aux collectivités.
Le , Bertrand Delanoë inaugure la place Theodor Herzl, dans le , à l'intersection des rues Turbigo et Réaumur. Le , le parvis de la cathédrale Notre-Dame est rebaptisé « Parvis Notre-Dame-Place Jean Paul II, 1920-2005, pape (1978-2005) » par Bertrand Delanoë, sur proposition du groupe UMP de la municipalité de Paris en dépit de l'opposition d'une partie des élus verts.
Le , il signe, avec 16 autres personnalités politiques de tous bords, l'« Appel du 14 février » pour une vigilance républicaine lancé par l'hebdomadaire Marianne.
En 2010, il prend position en signant une pétition contre le boycott d'Israël.
Actions à la mairie de Paris
Projets phares
Réduction de la circulation automobile et de la pollution
Poursuite de la mise en œuvre et de la finalisation du projet de tramway lancé en décembre 2000 et finalement construit sur les boulevards des Maréchaux (, , ) intégré en tant que « T3 » au réseau, doublant la capacité du tronçon du bus PC. Après onze ans d'études et trois ans de travaux, il est inauguré en décembre 2006. Mise en œuvre d'une nouvelle étude au côté du STIF et de la RATP pour étendre ce tramway entre la porte d'Ivry et la porte de la Chapelle voire jusqu'à la porte d'Asnières.
Augmentation du nombre de pistes cyclables, de couloirs protégés (« en site propre », selon le terme légal) pour les bus, vélos, taxis et véhicules d'urgence (pompiers, police, ambulances, Samu).
Création en 2007 du Vélib', système de location de vélos en libre-service sur le modèle utilisé dans plusieurs villes de provinces comme Lyon ou La Rochelle. Selon Le Canard enchaîné du ,
Extension aux jours fériés et à un mois pendant l'été (à l'occasion de Paris Plages) de l'interdiction temporaire de la circulation sur certaines portions des voies sur berges (effective tous les dimanches depuis 1995), suppression de plusieurs axes rouges.
Stationnement : de nouveaux tarifs résidentiels (à par jour) ont été instaurés en 2001 pour inciter les résidents à moins se déplacer en voiture. Depuis 2006, plus de de parkings souterrains non utilisées de l'OPAC sont proposées à la location aux riverains, à des tarifs préférentiels. Dans le même temps, de nombreuses places de stationnement de surface ont été supprimées, rendant la recherche d'une place de stationnement plus difficile et plus coûteuse.
Si le taux de diminution de la pollution automobile à Paris est constant depuis 1998, en raison des progrès de l'industrie automobile notamment, une étude de l'organisme scientifique Airparif (organisme francilien chargé de mesurer la qualité de l'air) sur l'impact de la politique des transports sur la qualité de l'air faisait état en décembre 2006 d'une baisse de 32 % de la pollution de l'air en 5 ans (période de 2002 à 2007) dans la capitale, liée à la fois à l'amélioration technologique des véhicules (carburants plus propres, moteurs moins polluants) mais aussi à la maîtrise des flux automobiles (6 %). Toutefois, selon une étude d'un doctorant et de deux professeurs d'Université, la politique engagée par la Mairie, en réduisant la vitesse de circulation et en augmentant les embouteillages, « a eu pour effet d'augmenter sensiblement la pollution à Paris ». D'autre part, la polémique lancée en 2014 par Anne Hidalgo sur l'achat de bus au diesel par la mairie de Paris a montré que, pendant les mandats de Bertrand Delanoë, l'effort nécessaire en matière de transport en commun propres n'a pas été fait.
Adoption en octobre 2007 d'un plan climat territorial élaboré par l'adjoint Vert Yves Contassot prévoyant de réduire en 2020 de 30 % les émissions globales de gaz à effet de serre et la consommation énergétique par rapport à 2004.
Il promeut Autolib', un service public d'autopartage de voitures électriques en libre-service disponible dans l'agglomération parisienne. Ce projet « automobiles en libre-service » (ALS) est relancé au début de 2008, quelques mois avant les élections municipales. Le service, présenté par Bertrand Delanoë comme « une révolution urbaine » et devant dégager 56 millions d'euros par an de bénéfices, est « lancé en fanfare » en 2011.
Logements sociaux et espaces verts
Bertrand Delanoë exprime dès son entrée en fonction la volonté d'amener l'équité et la transparence dans l'attribution des logements sociaux. Il met ainsi en place des commissions composées d'élus et de représentants d'associations impliquées dans le logement chargées d'attribuer les logements disponibles en fonction de critères prioritaires.
Selon un article de Valeurs actuelles du , des failles demeurent cependant dans l'attribution ou l'occupation des logements sociaux citant les cas de Patrick Dupond ou encore de Valérie Lang, fille de Jack Lang, ce que confirme le chef de cabinet de Jean-Yves Mano, l'adjoint au logement de la mairie de Paris tout en assurant n'y être pour rien.
Mise en place d'un nouveau plan local d'urbanisme (PLU) prévoyant l'aménagement d'un nombre minimum de logements sociaux (25 %) dans les nouveaux programmes immobiliers de plus de .
Rachats par préemption, ou par négociation avec les propriétaires privés, d'immeubles entiers dans les quartiers de l'ouest et du centre parisien afin de tenter de diminuer le déséquilibre géographique de logement social avec l'est de la capitale.
En juin 2006, dans le cadre du vote du plan local d'urbanisme (PLU), Bertrand Delanoë proposa de déclasser une partie d'un espace vert protégé, le parc Sainte-Périne dans le , afin de faire construire, sur environ 6 % de sa superficie (correspondant à la partie boisée autour du parc dans l'enceinte de l'hôpital Sainte-Périne), un ensemble immobilier de 210 logements déclarés « à vocation sociale » dont la moitié aurait été destinée au personnel de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris. Ce projet suscita la mobilisation des commerces, des riverains, des écoles proches, du conseil de quartier et de celui d'arrondissement ainsi que de la Ligue de protection des oiseaux. Cette opération de promotion immobilière est finalement mise en échec par la conjonction d'un vote de l'UMP, de l'UDF et des Verts parisiens. Le , le représentant du maire de Paris au Conseil de l'AP-HP fait adopter un nouveau vœu (un vœu pour soi-même) afin de demander à la mairie de Paris d'annuler le vote du 12 juin et de rendre constructible cet espace vert protégé. La polémique rebondit lors de la campagne des élections municipales de 2008 après les déclarations de Bertrand Delanoë dans les journaux du matin de Canal+ et LCI le où il qualifiait d'aberration le vote des élus parisiens à propos du parc et annonçait qu'il ne signerait un accord de gestion avec les Verts parisiens que si ces derniers renonçaient à leur blocage des constructions de 210 logements à la place de cet espace vert parisien. Le candidat vert Denis Baupin prend néanmoins ostensiblement de nouveau la défense du parc au côté des habitants et des élus du quartier, dénonçant alors un « maire bétonneur » en la personne de Bertrand Delanoë.
Inscription dans le budget d'un financement de sociaux à construire ou aménager dans Paris durant la mandature 2008-2014. Selon le bilan (contesté) de la mairie à fin 2005, un total de en 5 années aurait été financé comprenant la réfection de logements anciens.
Priorité donnée dans le budget de 2008 au financement de la construction de sociaux sur l'année (ce qui serait une progression de 28 % par rapport à l'année précédente). À 3 mois des élections municipales de mars 2008, cette mesure est considérée comme un gage accordé aux Verts et au Parti communiste qui réclamaient la construction de plus de 9 000 logements sociaux par an.
Cession d'immeubles notamment en 2002 à l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) dans le arrondissement (22 rue Wilhem) afin de loger son personnel (à charge pour cette dernière de ne pas renouveler les baux à leur terme, de rompre ceux indûment renouvelés par l'ancien bailleur ou de proposer le rachat de leur appartement aux anciens locataires).
Opposition au projet de construction du nouveau tribunal de grande instance (considéré par Bertrand Delanoë comme étant à l'étroit sur l'île de la Cité), à Tolbiac (), la mairie préférant Masséna ( aussi), afin de préserver le nombre de futurs logements et la taille d'un espace vert d'un seul tenant.
Immeubles insalubres : engagement du maire de Paris de faire disparaître tous les immeubles insalubres de la ville d'ici à la fin de l'année 2007, dont au moins immeubles catalogués comme taudis (en 2005, 136 étaient en voie de réhabilitation et six réhabilités). Durant l'été 2005, après que deux immeubles ont brûlé dans Paris, causant la mort de nombreuses personnes, sa politique du logement est remise en cause. Bertrand Delanoë réplique en accusant l'État qu'il juge responsable des délais légaux imposés pour prendre en main les immeubles insalubres privés, et dont il critique le manque d'engagement sur cette question.
En septembre 2005, une crise politique au sein de la majorité municipale éclate à propos des solutions d'urgence à mobiliser contre l'insalubrité à la suite de l'adoption de cinq vœux et amendements du PC et des Verts obtenus par le soutien des votes de l'UMP. Christophe Girard, initiateur de la Nuit Blanche et adjoint à la Culture, quitte alors les Verts pour rejoindre le PS jugeant que les « votes convergents avec l'UMP » signaient, pour les Verts parisiens, la rupture de leur « engagement majoritaire ». Le débat est clos par la décision donnant raison aux Verts d'augmenter le nombre de logements dévolus aux personnes habitant des immeubles insalubres, et par le reclassement de 500 logements de la ville actuellement classés en logement intermédiaire.
En janvier 2008, le groupe socialiste fait repousser un vœu des Verts parisiens demandant que les logements indûment occupés récupérés par la RIVP soient intégrés au parc social, préférant les mettre en vente au prix du marché.
Petite enfance
En janvier 2002, dans un discours intitulé « L'enfant dans la ville », Bertrand Delanoë remarquait qu'un enfant de moins de trois ans sur trois à Paris ne bénéficiait d'aucune solution de garde financée par les pouvoirs publics (tous modes de garde confondus, que ce soit en crèche, en halte-garderie, à domicile, en milieu scolaire ou auprès d'une assistante maternelle). Plusieurs mesures furent alors prises dans le domaine de la petite enfance.
Aménagement d'une crèche au sein même de l'hôtel de ville dans l'ancien appartement privé du maire de Paris (doté d'un jardin privatif), de , Bertrand Delanoë continuant à occuper son logement personnel.
Engagement de livrer nouvelles places de crèche et de halte-garderie à Paris pour mars 2008 ( ont été créées à fin mars 2006). Cependant, les effectifs du personnel sont jugés insuffisants par les représentants syndicaux CFTC, CGT, FO, UNSA du personnel de la petite enfance, qui réclament en 2006 la création de postes alors que la mairie affirme avoir généré supplémentaires depuis 2001. Un rapport de la Chambre régionale des comptes, en décembre 2006, observe que les effectifs réels consacrés à la petite enfance sont inférieurs aux effectifs budgétaires, significatif d'une pénurie d'agents qualifiés pour accueillir les jeunes enfants, même si les effectifs municipaux semblent permettre le respect des normes d'encadrement dans les établissements. Le même rapport observe que la : notamment le fait pour la Ville de Paris d'accorder à ses agents des tarifs privilégiés pour l'accueil de leurs propres enfants dans les établissements municipaux, constituant ainsi une pratique illégale méconnaissant le principe d'égalité devant le service public. Cet avantage (tarif dit « préférentiel », à 50 %), qui était aussi octroyé aux fonctionnaires de police, aux pompiers et à d'autres catégories de professionnels, a été supprimé depuis.
Création d'une allocation municipale d'aide aux familles monoparentales n'étant pas titulaires de l'allocation de parent isolé (API).
Suppression en de l'Allocation Paris Petite Enfance (APPE), allocation universelle (sans condition de ressources) qui était destinée aux ménages ou aux familles monoparentales, quels que soient leurs revenus, ayant recours à une nourrice à domicile, faute de place en crèche. Elle est finalement remplacée en par une nouvelle mouture appelée PAPADO (Paris petit à domicile), soumise à condition de ressources et excluant les enfants gardés par une assistante maternelle agréée. Cette nouvelle disposition basée sur des critères de revenu global, réduisant ainsi le nombre de bénéficiaires, permet à la ville, selon l'APEGE (Association de parents employeurs de garde d'enfants), de diminuer substantiellement sa participation financière par rapport à l'APPE.
Augmentation des aides au logement (dorénavant accessibles dès le et non plus le ) et création d'aides au paiement des factures d'électricité et de gaz, accordées sous conditions de revenus .
Refus d'organiser un service minimum de garde des enfants dans les écoles en cas de grève des enseignants, comme le propose en 2008 le ministre de l'éducation nationale Xavier Darcos, estimant que les fonctionnaires de Paris seraient des casseurs de grèves des fonctionnaires nationaux.
Le rapport de la chambre régionale des comptes d'Île-de-France observe en décembre 2006 que la proportion d'enfants gardés par un employé à domicile était plus élevée à Paris qu'au niveau national, mais qu'entre 2001 et 2005, en se basant sur les chiffres fournis par la ville de Paris, le taux de service public en termes d'accueil de la petite enfance était passée de 65,27 % en 2001 à 64,67 % en 2005 et était estimé pour l'année 2006 à 67,10 %.
Culture et événements festifs
Instauration en décembre 2001 de la gratuité pour les collections permanentes de ses 15 musées municipaux (Petit Palais, Musée d'art moderne de la ville de Paris, Musée Carnavalet, Musée Cernuschi, Musée de la vie romantique, Maison de Victor Hugo, etc.).
Lancement de la construction de deux médiathèques dans Paris (Marguerite Yourcenar rue d'Alleray dans le et Marguerite Duras rue de Bagnolet dans le ).
Nouvelles manifestations festives comme la mise en place d'une plage géante sur les bords de la Seine (Paris Plages), événement populaire mais dont le coût réel est trois fois supérieur à celui annoncé par la Ville de Paris ou la Nuit Blanche consacrée à l'art contemporain.
Aménagement des anciennes pompes funèbres, au 104 rue d'Aubervilliers (), en centre culturel le Centquatre-Paris, inauguré fin 2008. Le lieu est consacré à des artistes et créateurs du monde entier, en résidence au minimum trois mois. Se trouve aussi sur place la « Maison des Petits » pour les jeunes enfants, aménagée par la designer Matali Crasset. En dépit d'une importante subvention de 8 millions par an, sur un budget de 12 millions de la part de la ville de Paris, le Cent Quatre se révèle rapidement incapable de trouver son public, suscitant diverses polémiques, la presse épinglant une « vision naïve et coûteuse de la culture ».
Aménagement du théâtre de la Gaîté (), consacré aux arts numériques et musiques électroniques, d'un coût de 85 millions d'euros et avec une subvention de fonctionnement de 5,45 millions d'euros pour un budget global de 9,5 millions en 2010.
Création de l'Institut des cultures d'Islam en 2006 pour un coût de construction des bâtiments de 22 millions.
Création de la Maison du Geste et de l'Image, dotée d'une subvention de , et qui permet à plus de dix jeunes défavorisés de s'initier aux arts plastiques visuels et de l'expression corporelle, sous la supervision d'artistes à même de les faire profiter de leur parcours multiculturel.
Plan annuel de restauration d'églises appartenant à la ville.
Cofinancement des travaux de l'église Saint-Sulpice et de la tour Saint-Jacques en partenariat avec le Ministère de la Culture pour moitié chacun (projet de restauration déposé en 2000 par l'architecte en chef des bâtiments historiques de France mais acté en 2006).
Création en janvier 2002 d'une Mission Cinéma pour préserver l'exception culturelle parisienne en ce domaine et relancer une politique de soutien en faveur du cinéma, dans le cadre d'une concertation entre la Ville de Paris et l'État (Direction régionale des affaires culturelles d'Île-de-France et le Centre national de la cinématographie), autour des salles indépendantes, de l'éducation au cinéma, des événements festifs, du forum des images et des tournages à Paris.
Dans ce cadre, le réaménagement du Forum des images (fondé dans les années 1960) et l'installation de la bibliothèque François-Truffaut au Forum des Halles s'inscrit dans le projet de « rue du Cinéma » que devrait former le nouvel ensemble Forum des Images, bibliothèque et complexe UGC Ciné Cité.
Désengagement du « Festival du film de Paris » (dirigé par Louisa Maurin via sa société LM Festivals, celle-ci avait été félicitée pour son travail et sa bonne gestion par Bertrand Delanoë en avril 2001) et mise en place d'un nouveau festival du cinéma intitulé « Paris Cinéma » après avoir échoué à acquérir le label « festival du film de Paris ».
Inauguration du Centre musical Fleury Goutte d'Or-Barbara en janvier 2008.
Rachat en mars 2001 de la Maison des Métallos (ancien siège de la CGT) dans le 11e arrondissement, pour en faire un lieu consacré au spectacle vivant, dirigé par Gérard Paquet, Malgré le financement à 75 % par des subventions municipales, l'établissement demeure déficitaire.
Création de la « Cité de la Mode et du Design » dans les anciens bâtiments des Magasins Généraux (13e arrondissement), appelés « Docks en Seine ».
Cofinancement de la « Maison du hip-hop » dans le 10e arrondissement.
Instauration dès 2001 d'une enveloppe de par an, par arrondissement et par habitant (proportionnelle à la population de l'arrondissement) pour des actions culturelles locales (expositions, festivals, projections…).
Autres réalisations et projets
Citoyens d'honneur de Paris :
En 2002, au nom d'une certaine conception de la lutte contre la peine de mort et contre la discrimination raciale, la majorité municipale de la Ville de Paris fait citoyen d'honneur Mumia Abu-Jamal, condamné à mort en 1982 aux États-Unis pour le meurtre d'un policier. La franco-colombienne Íngrid Betancourt, ex-otage de la guérilla d'extrême-gauche des FARC, a aussi été faite citoyenne d'honneur de Paris. En 2011, le Chef Raoni, défenseur de la forêt amazonienne, devient le Citoyen d'honneur de la ville de Paris.
Wi-Fi :
En avril 2006, Bertrand Delanoë a confirmé depuis San Francisco sa volonté de doter Paris d'un réseau Wi-Fi gratuit sur plus de 400 bornes reparties sur 260 sites municipaux (jardins, bibliothèques, Maisons des associations, etc.). Le réseau Paris Wi-Fi a été inauguré en septembre 2007 et est en service depuis. Il a également signé avec Gavin Newsom la convention dite des « Villes Numériques Sœurs » qui comprend déjà San Francisco, Toronto, Singapour, Prague, Mexico et Madras.
Réseau Internet à très haut débit :
En janvier 2006, Bertrand Delanoë a aussi souhaité équiper Paris en très haut débit (jusqu'à 100 fois plus rapide que le réseau haut débit ADSL qui couvre alors déjà 100 % de la capitale). Il présente à l'été un plan pour réaliser ce projet : comme impulsion clef, la ville baisse dès lors fortement les droits de passage dans son réseau d'égouts, ce qui évite de creuser des tranchées dans toutes les rues, par exemple pour déployer de la fibre optique. Plusieurs opérateurs, dès 2006, annoncent qu'ils commencent le déploiement de ce réseau, avec des zones tests dans plusieurs arrondissements la même année.
Politique internationale de la capitale :
En mai 2006, il propose au président socialiste de la Bolivie, Evo Morales, d'accroître l'aide de la capitale française au pays, notamment par une aide d'urgence destinée à favoriser l'accès à l'eau potable dans la région de Cochabamba.
Bertrand Delanoë travaille aussi sur l'importance des collectivités locales à l'échelle mondiale. Comme maire de Paris il préside l'Association internationale des maires francophones (AIMF), principalement active pour la coopération (subventions, aides techniques sur l'urbanisme, les transports, l'eau potable, etc.) et les échanges avec des villes d'Afrique et d'Asie. De à , il est coprésident puis président de Cités et Gouvernements locaux unis (CGLU), organisation qui a pour objet la coopération internationale grâce à l'échelon administratif local et la reconnaissance par l'ONU du rôle des collectivités locales.
Candidature de Paris aux Jeux olympiques de 2012 :
En 2005, Bertrand Delanoë soutient la candidature de Paris pour l'organisation des Jeux olympiques de 2012. Lorsque Londres est finalement choisie, le , Bertrand Delanoë accuse publiquement Tony Blair et la direction du comité de candidature de Londres de ne pas avoir respecté trois des règles édictées par le Comité olympique international (CIO), et ce dernier d'« avoir franchi la ligne jaune ».
Gestion de la mairie
Emplois municipaux :
Recrutement de nouveaux agents portant à le nombre de fonctionnaires de la mairie (et du département) -notamment pour appliquer la loi sur la RTT que la Ville ne prenait pas en compte jusqu'en 2001- répartis en plus de 120 métiers et vingt-deux directions administratives. La majorité des nouveaux emplois créés sont affectés aux nouveaux équipements municipaux (petite enfance, sports, culture…) et aux services de la propreté. En décembre 2007, Bertrand Delanoë annonce refuser d'appliquer le décret relatif au rachat des jours de RTT au personnel de l'hôtel de ville de Paris, décret qu'il estime injuste socialement, annonçant un dispositif significatif en faveur du pouvoir d'achat du personnel parisien qu'il présentera au vote lors du prochain Conseil de Paris.
Un rapport de la Chambre régionale des comptes d'Île-de-France dévoilé en septembre 2010 pointe plusieurs « anomalies » dans le recrutement de la Mairie de Paris, parmi lesquelles des emplois abusifs et le versement d'importantes primes, dont le montant global est passé de 5 millions d'euros en 2002 à 13 millions en 2009.
Impôts et finances :
Comme son prédécesseur, Jean Tiberi, il obtiendra pour la ville la meilleure note financière de l'agence Standard & Poors (AAA), qui juge de la capacité de la Ville à rembourser ses emprunts et qui lui permet entre autres d'emprunter aux meilleurs taux.
Si le recours à l'emprunt a doublé la dette par habitant pour financer 1 milliard d'euros de dépenses (450 millions les années précédentes), Paris est restée l'une des villes les moins endettées de France, grâce notamment à la richesse de son tissu économique et à son important potentiel fiscal. En dépit d'un niveau de dépenses d'équipement élevé, en partie financé par l'emprunt, et de marges de manœuvre modestes sur les dépenses de gestion, la non-augmentation des impôts locaux durant le premier mandat et une augmentation limitée au début du second ont pu se réaliser grâce aux rentrées exceptionnelles engrangées par le boom de l'immobilier. En 2006, les droits de mutation atteignaient 870 millions d'euros (deux fois plus qu'au début de la mandature), soit 15 % des recettes de fonctionnement. En octobre 2006 puis au cours de la campagne municipale de mars 2008, Bertrand Delanoë annonce clairement la possibilité d'augmenter de manière « mesurée », pendant deux années de suite en début de mandature (2009 et 2010), les impôts locaux dans l'hypothèse d'un second mandat afin de financer l'augmentation des dépenses sociales (plus de 70 % depuis 2001) et les dépenses d'investissement. En novembre 2008, conformément à ses promesses de campagne, il annonce pour l'année 2009 une augmentation de 9 % des impôts locaux, à laquelle il ajoute une nouvelle taxe foncière départementale portant cette augmentation fiscale à 12 % pour les propriétaires fonciers à Paris (). En septembre 2010, la Chambre régionale des comptes d'Île-de-France relève des hausses des impôts locaux plus fortes que prévu : alors que Bertrand Delanoë s'était engagé à les augmenter de 10 % au maximum, les augmentations sont souvent de l'ordre de 30 %.
Quelques semaines après son élection, Anne Hidalgo annonce qu'il manquera 400 millions d'euros en 2015 pour boucler le budget de la ville, un déficit, selon le mensuel Capital, « comme jamais Paris n'en avait enregistré dans son histoire », dû notamment à la baisse des dotations de l'État (200 millions d'euros) et aux 500 millions d'euros qui devraient être prélevés au titre de la péréquation.
Comptes rendus de mandat :
Ces réunions, tenues chaque année dans tous les arrondissements de Paris, permettent au maire de présenter les actions de la municipalité, mais aussi aux habitants de le questionner sur des problèmes locaux et sur les différents aspects de la politique municipale. Certains de ces comptes rendus sont parfois chahutés.
Polémiques
En 2003, Abu-Jamal, condamné à mort pour le meurtre d'un policier à Philadelphie, est fait citoyen d'honneur de la Ville de Paris par Bertrand Delanoë. En outre, en 2006, la ville de Saint-Denis a donné son nom à une rue. Pour ces motifs, en , la ville de Philadelphie dépose une plainte au pénal contre Paris et Saint-Denis pour apologie de crime. Cette plainte fait suite à une première protestation de parlementaires du Congrès des États-Unis. Le porte-parole du maire de Paris répond que .
François Devoucoux du Buysson, fondateur du site internet satirique Le Perroquet Libéré, reproche à Bertrand Delanoë d'avoir privilégié les « paillettes » plus que les réformes de fond, faisant référence à la manifestation festive Paris Plages. Cette critique est amplement reprise, depuis la fermeture du Perroquet, par Serge Federbusch, conseiller du et fondateur du site d'opposition Delanopolis.
Une critique récurrente adressée à la majorité municipale est d'avoir détérioré les conditions de circulation en voiture dans la ville (notamment dues, d'après ces critiques, à l'élargissement des couloirs de bus), tout en n'ayant pas fait baisser le taux de pollution de manière significative.
Ses détracteurs, qu'ils soient issus de sa propre majorité comme Europe Écologie Les Verts ou de son opposition comme l'UMP ou l'Union des démocrates et indépendants, en parlant de « ville des aisés et des aidés », accusent également Bertrand Delanoë de ne pas avoir enrayé la fracture sociale à Paris, voire de l'avoir accentuée.Si les derniers recensements Insee ont montré que, pour la première fois depuis 40 ans, la population de Paris a légèrement augmenté (+ depuis 2000), certains dénoncent le fait que le fossé entre classes sociales s'est, lui, accentué. Ils reprochent ainsi au maire de ne pas avoir réussi à lutter contre la hausse des prix de l'immobilier à Paris. Comme le montrent les études de la Chambre des Notaires, cette hausse n'est pas exclusive à Paris, même si elle est comme chaque année supérieure à celle de l'ensemble du pays, s'élevant au second trimestre 2007 sur toute la région à 2,4 % (2,7 % à Paris) dans une conjoncture de ralentissement de la hausse immobilière. Ils pointent encore le manque de logements accessibles aux ménages de la classe moyenne, qui sont de plus en plus souvent contraints de quitter Paris pour la petite voire la grande couronne.
Jean-François Lamour déplore en 2010 que Bertrand Delanoë reste moins de deux heures dans l'hémicycle du Conseil de Paris alors qu'il dure deux jours, et que Nicolas Revel, directeur de cabinet de mars 2008 à mai 2012, « pilote tout ». À la suite d'une succession d'échecs et polémiques (congrès de Reims, accord dans l'affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris, interdiction de l'exposition de Larry Clark aux mineurs, réaménagement du Forum des Halles), le maire de Paris est alors dépeint par Le Point comme « démotivé », fonctionnant « pour l'essentiel par notes » et s'appuyant « surtout sur deux ou trois collaborateurs ».
Dans un livre intitulé Comptes et légendes de Paris, Bilan de la gestion Delanoë (2011), le journaliste Dominique Foing critique, sur la base des rapports de l'Inspection générale de la ville de Paris et de la Chambre régionale des comptes d'Île-de-France, la gestion des années 2001-2011 de la ville de Paris, notamment la hausse des dépenses municipales et l'absentéisme des fonctionnaires municipaux.
Les détracteurs de Bertrand Delanoë, notamment Nathalie Kosciusko-Morizet, lui reprochent régulièrement une politique clientéliste aggravée par rapport à ses prédécesseurs, reconnaissant implicitement qu'une telle pratique était préalablement le fait des élus de la droite parisienne.
Détail des mandats et fonctions
Au Parlement
Député de la de Paris (de 1981 à 1986).
Sénateur de Paris (de 1995 à 2001).
Au niveau local
Conseiller de Paris (de 1977 à 2014).
Vice-président du groupe socialiste au Conseil de Paris (de 1979 à 1983).
Président du groupe socialiste au Conseil de Paris (de 1993 à 2001).
Maire de Paris (de 2001 à 2014).
Au sein du PS
Secrétaire adjoint de la fédération socialiste de l'Aveyron (de 1973 à 1979).
Membre du comité directeur du PS (de 1979 à 1983).
Délégué général à la coordination auprès de Lionel Jospin, alors secrétaire général du PS (de 1979 à 1984).
Secrétaire national adjoint chargé de la presse, porte-parole du Parti socialiste (de 1981 à 1983).
Secrétaire national du PS, chargé des fédérations, de l'organisation et du contentieux (de 1983 à 1985).
Membre du bureau exécutif du PS (de 1983 à 1987).
Membre du conseil national du PS (depuis ).
Membre du bureau national du PS (de 1997 à 2008 et de 2009 à 2012).
Autres fonctions
Président de l'Association internationale des maires francophones (depuis 2001).
Président de l'organisation mondiale des villes « Cités et Gouvernements locaux unis » (depuis le ).
Distinctions
Docteur honoris causa de l'université du Québec à Montréal (Canada) en .
Citoyen d'honneur de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso dans le cadre des relations de coopération et de partenariat (délibération du conseil municipal du ).
Prix « Doha capitale culturelle arabe » de décerné par l'ambassade du Qatar en France.
Décorations
Commandeur de l'ordre national du Mérite (Tunisie, 2016) .
le .
Ouvrages
Pour l'honneur de Paris, éd. Calmann-Lévy, 1999.
.
.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
Clémentine Autain (& Mikaël Garnier-Lavalley), Salauds de Jeunes, éd. Robert Laffont, avril 2006 .
Frédéric Charpier, Bertrand Delanoë: une irrésistible ambition : document, Presses de la Cité, 2008
Sophie Coignard, Le Marchand de sable, éd. Albin Michel, 2006 .
François Devoucoux du Buysson, Pariscide : Les gâchis de l'ère Delanoë, éd. La Table Ronde 2005 .
Dominique Foing, Comptes et légendes de Paris. Bilan de la gestion Delanoë, Denoël, 2011, .
Anne Hidalgo et Jean-Bernard Senon, Une femme dans l'arène, éd. du Rocher, juin 2006 .
Essobal Lenoir, Le Mariage de Bertrand, Éditions À POIL, 2010 : Nouvelle satirique de politique fiction pratiquant le name dropping, dans laquelle est imaginé un mariage de Bertrand Delanoë avec une vedette du show-biz, sur le modèle du mariage Sarkozy-Bruni.
Philippe Martinat, Bertrand Delanoë : Qui c'est ce garçon ?, éd. Belfond, 2004 .
Laurent Pfaadt, Bertrand Delanoë, d'ombre et de lumière, City Éditions, 2009 .
Pascale Sauvage et Florent Leclercq, Paris à tout prix. Histoires secrètes d'une élection, Seuil, coll. « L'épreuve des faits », 2001 .
Pascale Sauvage, Delanoë en son royaume. L'héritage Chirac, Hachette, coll. « La Vie quotidienne », 2002 .
Laurent Villate, Socialistes à Paris : 1905-2005, Créaphis, 2005 .
Articles connexes
Élections municipales de 2008 à Paris
Liste des maires de Paris
Liste des députés de Paris
Liste des sénateurs de Paris
Liens externes
Sénateur de la Cinquième République française
Sénateur de Paris
Député de Paris
Député de la VIIe législature de la Ve République
Maire membre du Parti socialiste (France)
Maire de Paris
Conseiller de Paris
Député membre du Parti socialiste (France)
Sénateur membre du Parti socialiste (France)
Personnalité ayant fait son coming out
Personnalité pied-noire
Officier de l'Ordre national du Québec
Récipiendaire de l'ordre du Mérite (Tunisie)
Étudiant de l'université Toulouse-I-Capitole
Naissance en mai 1950
Naissance à Tunis
Victime d'une tentative de meurtre
Personnalité politique LGBT | Bertrand Delanoë, né le à Tunis, en Tunisie (alors sous protectorat français), est un homme politique français. |
515 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Buzz%20Aldrin | Buzz Aldrin | Edwin "Buzz" Aldrin, né Edwin Eugene Aldrin Jr. le à Glen Ridge dans le New Jersey aux États-Unis, est un militaire, pilote d'essai, astronaute et ingénieur américain. Il effectue trois sorties dans l'espace en tant que pilote de la mission Gemini 12 de 1966 et, en tant que pilote du module lunaire Apollo de la mission Apollo 11 de 1969, il est, avec le commandant de la mission Neil Armstrong, l'un des deux premiers humains à marcher sur la Lune.
Aldrin est issu de la promotion 1951 de l'Académie militaire de West Point avec un diplôme en génie mécanique. Il est affecté à l'armée de l'air américaine et devient pilote de chasseur à réaction pendant la guerre de Corée. Il effectue au total de combat et abat deux MiG-15. Après avoir obtenu un doctorat en astronautique du Massachusetts Institute of Technology (MIT), Aldrin est choisi pour faire partie du groupe d'astronautes 3 recruté par la National Aeronautics and Space Administration (NASA). Sa thèse de doctorat portant sur les techniques de rendez-vous orbitaux avec équipage, il reçoit le surnom de « Dr. Rendezvous » de la part de ses collègues astronautes. Sa première mission spatiale est la dernière mission du programme Gemini. Elle a lieu en 1966 à bord de Gemini 12 et il réalise plus de cinq heures en sortie extravéhiculaire. Trois ans plus tard, Aldrin pose le pied sur la Lune le , quelques minutes après Armstrong, tandis que le pilote du module de commande Michael Collins reste en orbite lunaire.
À son départ de la NASA en 1971, il devient commandant de l'école des pilotes d'essai de l'United States Air Force. Il prend sa retraite de l'armée de l'air en 1972, après de service, et entame une difficile reconversion à la vie civile. Ses principales autobiographies, Return to Earth (1973) et Magnificent Desolation (2009), relatent ses problèmes de dépression et d'alcoolisme au cours des années qui suivent son départ de la NASA. Il continue à plaider en faveur de l'exploration spatiale, en particulier d'une mission habitée sur Mars, et développe une trajectoire particulière pour un vaisseau spatial qui rend le voyage vers cette planète plus rapide et économe en énergie. Il reçoit de nombreux honneurs, dont la médaille présidentielle de la Liberté en 1969, et fait partie de plusieurs temples de la renommée.
Il est le dernier membre encore vivant de l'équipage d'Apollo 11 depuis le décès de Neil Armstrong le et celui de Michael Collins le .
Biographie
Enfance et formation
Edwin Eugene Aldrin Jr. naît le au de Glen Ridge dans le New Jersey. Ses parents, Edwin Eugene Aldrin Sr. et Marion Aldrin (née Moon), vivent dans la ville voisine de Montclair. Ils sont d'origine écossaise et suédoise. Son père est aviateur de l'armée pendant la Première Guerre mondiale et commandant adjoint de l'école de pilotes d'essai de l'armée à McCook Field dans l'Ohio de 1919 à 1922. Quittant l'armée en 1928, il devient cadre à la Standard Oil. Sa mère est la fille d'un aumônier militaire. Buzz Aldrin a deux sœurs : Madeleine, qui a quatre ans de plus, et Fay Ann, qui a un an et demi de plus. Son surnom, qui est devenu son prénom légal en 1988, provient de la déformation du mot (« frère » en anglais) par sa sœur Fay qui le prononce , et qui a ensuite été abrégé en « Buzz ». Il est donc connu de tous par ce surnom. Pratiquant le scoutisme, Aldrin atteint le rang « » (« pied-tendre »).
Lorsqu'en 1942 les États-Unis décident de s'engager dans la Seconde Guerre mondiale, son père, rappelé, est affecté loin de sa famille et ne fait plus que de courts séjours au domicile. Sa mère, dont le nom de jeune fille signifie « Lune » en anglais, devient dépressive et a des problèmes d'alcoolisme. Malgré cela, Aldrin réussit bien à l'école, en maintenant « A » de moyenne. Il joue au football américain dans l'équipe de la Montclair High School. En 1946, il est le centre titulaire de cette équipe, invaincue et championne de l'État de cette année. Son père voulant qu'il aille à l'Académie navale d'Annapolis dans le Maryland, l'inscrit à la Severn School, une école préparatoire située à proximité d'Annapolis. Il obtient même un rendez-vous avec Albert W. Hawkes, l'un des sénateurs du New Jersey. Aldrin fréquente la Severn School en 1946, mais il a d'autres souhaits pour sa future carrière car il a le mal de mer et considère peu les navires face aux avions. Il demande à son père de solliciter Hawkes pour modifier sa candidature pour l'Académie militaire de West Point, dans l'État de New York.
Aldrin entre à West Point en 1947. Il réussit bien sur le plan académique, terminant premier de sa classe de première année. Il est membre de l'équipe d'athlétisme de l'académie. En 1950, il voyage avec un groupe d'élèves de West Point au Japon et aux Philippines pour étudier les politiques du gouvernement militaire de Douglas MacArthur. Au cours de son voyage, la guerre de Corée éclate. Le , il obtient une licence en génie mécanique et finit troisième de la promotion de 1951.
Carrière militaire
Comme il est l'un des premiers de sa promotion, Aldrin a le choix de son affectation. Il choisit l'United States Air Force (USAF), qui est devenue une arme distincte de l'armée américaine depuis 1947, mais ne dispose pas encore de son académie. Il reçoit le grade de sous-lieutenant et suit une formation de base en vol sur T-6 Texan à la base aérienne de Bartow (futur aéroport municipal de Bartow) en Floride. Parmi ses camarades de classe figure Sam Johnson, qui devient plus tard un prisonnier de guerre notable au Viêt Nam et avec lequel il se lie d'amitié. Lors de sa formation, Aldrin évite de peu un accident mortel lorsqu'il subit un voile gris dans une tentative de double immelmann sur T-28 Trojan. Il récupère à temps à une soixantaine de mètres du sol.
Lorsqu'il décide quel type d'appareil il souhaite piloter, son père lui conseille de choisir des bombardiers, car le commandement d'un équipage de bombardiers est une occasion d'apprendre et de perfectionner ses compétences en commandement, ce qui offre généralement de meilleures perspectives professionnelles. Aldrin choisit plutôt de piloter des chasseurs. Il emménage à la base aérienne Nellis de Las Vegas, où il apprend à piloter le P-80 Shooting Star et le F-86 Sabre. Comme la plupart des pilotes de chasse à réaction de l'époque, il préfère ce dernier.
En , Aldrin est affecté au (futur ), qui fait alors partie de la 51st Fighter Wing. À l'époque, son escadron est affecté à la base aérienne de Suwon, à environ au sud de Séoul, et participe à des opérations de combat dans le cadre de la guerre de Corée. Au cours d'un vol d'acclimatation, son système principal de carburant gèle, ce qui épuise à terme tout son carburant. Il contre manuellement cet effet mais cela nécessite de maintenir un bouton enfoncé, rendant par ricochet impossible l'utilisation de sa radio. Il peine à revenir à la base tout en subissant un silence radio imposé. Lors de la guerre, il effectue finalement de combat sur F-86 Sabre et abat deux avions MiG-15.
Il abat un premier MiG-15 le . Aldrin vole alors à environ huit kilomètres au sud du fleuve Yalu quand il aperçoit deux chasseurs MiG-15 en dessous de lui. Il ouvre le feu sur l'un d'eux, dont le pilote ne l'a peut-être pas vu arriver. Les photographies prises par la caméra de son avion lors de cette victoire montrent le pilote en train de s'éjecter de son avion endommagé. Ces dernières sont publiées dans le magazine Life car il s'agit de la première éjection filmée en combat. Il obtient sa seconde victoire aérienne le lorsqu'il accompagne un avion du (futur ) lors d'une attaque contre une base aérienne en Corée du Nord. Cet avion, récent, est plus rapide que le sien et il a du mal à le suivre. Il repère un MiG approchant à plus haute altitude. Aldrin et son adversaire effectuent une série de ciseaux, chacun essayant de passer derrière l'autre. Aldrin est le premier à réussir, mais sa visée d'arme à feu se révèle défaillante. Il doit alors viser et tirer manuellement. Les deux avions se retrouvent finalement trop près du sol pour que le combat aérien se poursuive. Aldrin a le temps de voir la canopée du MiG s'ouvrir et le pilote s'éjecter, bien qu'il n'ait pas su s'il lui restait suffisamment de temps pour ouvrir son parachute. Pour son service en Corée, Aldrin reçoit deux Distinguished Flying Cross et trois Air Medal.
Les combats en Corée prenant fin, Aldrin quitte le pays en . Il est affecté en tant qu'instructeur de tir aérien à la base aérienne de Nellis. En , il devient aide de camp du brigadier général Don Z. Zimmerman, doyen de la faculté de l'école de l'armée de l'air inaugurée en 1955. La même année, il obtient son diplôme de la Squadron Officer School (SOS) de la base aérienne Maxwell en Alabama. De 1956 à 1959, il pilote des F-100 Super Sabre équipés d'armes nucléaires en tant que commandant de vol du 22nd Fighter Squadron (36th Wing) stationné à la base aérienne de Bitburg en Allemagne de l'Ouest. Le futur astronaute Edward White, qui appartient à la promotion suivant celle d'Aldrin à West Point, fait partie de ses collègues d'escadron. Après que White quitte l'Allemagne pour étudier le génie aéronautique à l'université du Michigan, il écrit à Aldrin pour l'encourager à faire de même.
Par l'intermédiaire de l'Air Force Institute of Technology (AFIT), Aldrin s'inscrit en tant qu'étudiant au Massachusetts Institute of Technology (MIT) en 1959 dans l'intention de passer une maîtrise. Son cours d'astrodynamique est dispensé par Richard Battin, qui va diriger plus tard la conception de l'Apollo Guidance Computer. David Scott et Edgar Mitchell, deux autres officiers de l'armée de l'air devenus ultérieurement astronautes, suivent ce cours à peu près à la même époque, tandis qu'un autre, Charles Duke, prépare sa maîtrise en 1964 au MIT sous la direction de Laurence R. Young.
Aldrin apprécie le travail scolaire et décide rapidement de poursuivre un doctorat. En , il obtient un doctorat en sciences en astronautique. Sa thèse de doctorat s'intitule (« Techniques de rendez-vous orbital à vue entre vaisseaux avec équipage ») et elle mentionne notamment le message : « Dans l'espoir que ce travail puisse contribuer d'une certaine manière à l'exploration de l'espace, il est dédié aux membres d'équipage des programmes spatiaux habités actuels et futurs de ce pays. Si seulement je pouvais les rejoindre dans leurs efforts passionnants ! » En effet, Aldrin achève sa thèse dans l'espoir que cela l'aidera à être sélectionné comme astronaute, même s'il sait que la formation de pilote d'essai est une condition préalable à l'époque pour être retenu pour le programme de formation des astronautes.
À la fin de son doctorat, retournant à la vie militaire, Aldrin est affecté au de la division des systèmes spatiaux de la force aérienne à Los Angeles, travaillant avec la Lockheed Aircraft Corporation à l'amélioration des capacités de manœuvre du véhicule cible Agena qui doit être utilisé par le programme Gemini de la National Aeronautics and Space Administration (NASA). Il est ensuite affecté au bureau externe de la division des systèmes spatiaux au (futur centre spatial Lyndon B. Johnson) de la NASA à Houston, où il participe à l'intégration d'expériences du département de la Défense aux vols du programme Gemini.
Carrière d'astronaute
Sélection
La demande initiale d'Aldrin de rejoindre le corps des astronautes remonte à la période de sélection du groupe d'astronautes 2 de la NASA en 1962, mais celle-ci est rejetée au motif qu'il n'est pas pilote d'essai. Au courant de cette exigence, il a demandé que celle-ci soit levée, sans succès. Le , la NASA annonce une nouvelle série de sélections, cette fois en exigeant que les candidats possèdent soit une expérience de pilote d'essai, soit de vol à bord d'un avion à réaction. Aldrin totalise alors plus de de vol, dont dans des jets. Sa sélection comme l'un des quatorze membres du groupe d'astronautes 3 de la NASA est annoncée le . Cela fait de lui le premier astronaute avec un doctorat, ce qui, combiné à son expertise en mécanique orbitale, lui vaut le surnom de « Dr. Rendezvous » de la part de ses collègues astronautes. Aldrin est cependant conscient que ce n'est pas toujours utilisé comme un compliment.
Programme Gemini et Gemini 12
De même que quelques autres de ses collègues, Aldrin est affecté au programme Gemini, qui se déroule en 1965 et 1966 et dont l'objectif est de maîtriser les techniques nécessaires pour les missions du programme Apollo, notamment celles du rendez-vous spatial et des sorties extravéhiculaires. À la fin d'une formation initiale, chaque astronaute se voit attribuer des domaines d'expertises et, dans le cas d'Aldrin, il s'agit de la planification de mission, de l'analyse de trajectoire et des plans de vol pour lesquels ses connaissances en mécanique spatiale sont utiles.
En , Aldrin assure la liaison radio avec l'équipage de Gemini 5. James Lovell et lui sont sélectionnés comme membres de l'équipage de réserve de Gemini 10, respectivement comme commandant et pilote. L'équipage de réserve d'une mission étant généralement, selon la rotation prévue, l'équipage principal de la troisième mission suivante, cela n'est pas le cas pour Lovell et Aldrin car la dernière mission prévue dans le programme Gemini est Gemini 12. Les morts d'Elliot See et de Charles Bassett, membres de l'équipage principal de Gemini 9, survenues le dans un accident d'avion, avancent Lovell et Aldrin d'une mission en tant que réservistes pour Gemini 9, et donc, comme principaux pour Gemini 12. Ils sont officialisés comme équipage principal le , avec Gordon Cooper et Eugene Cernan comme réservistes.
Initialement, les objectifs de la mission de Gemini 12 sont incertains. En tant que dernière mission programmée, elle vise principalement à mener à bien des tâches qui n'ont pas été exécutées avec succès ou complétées lors des missions précédentes. Alors que la NASA réussit à réaliser un rendez-vous spatial lors du programme Gemini, l'essai de stabilisation par gradient de gravité de Gemini 11 est un échec. La NASA s'inquiète également des sorties extravéhiculaires après le constat qu'il est difficile de se mouvoir dans une combinaison spatiale. La fatigue prononcée d'Eugene Cernan (Gemini 9) et de Richard Gordon (Gemini 11) lors de l'exécution de tâches extravéhiculaires et la réussite de Michael Collins (Gemini 10) par la suite suggère que l'ordre dans lequel elles sont exécutées est un facteur important.
Aldrin doit donc compléter les objectifs de Gemini en termes de sorties extravéhiculaires. La NASA forme un comité pour lui donner une meilleure chance de réussir. Ce comité prend la décision de laisser de côté l'essai de l'unité de manœuvre des astronautes (AMU) de l'armée de l'air qui avait posé problème à Gordon sur Gemini 11 afin qu'Aldrin puisse se concentrer sur les sorties extravéhiculaires. La NASA réorganise son programme d'entraînement en optant pour un entraînement sous-marin en piscine au lieu d'un vol parabolique. En effet, les aéronefs effectuant une trajectoire parabolique procurent aux astronautes une expérience d'apesanteur en entraînement, mais il existe un délai entre chaque parabole qui donne aux astronautes plusieurs minutes de repos. Cela encourage également l'exécution rapide des tâches, alors que dans l'espace, elles doivent être effectuées lentement et délibérément. La formation dans un fluide permet une meilleure simulation. La NASA place également des poignées supplémentaires sur la capsule, qui sont passées de neuf sur Gemini 9 à 44 sur Gemini 12, et permettent des positions de travail plus nombreuses où il est aussi possible d'ancrer ses pieds.
Les objectifs principaux de Gemini 12 sont de réaliser un rendez-vous spatial avec un véhicule cible Agena, de piloter l'engin spatial et le véhicule cible ensemble en utilisant une stabilisation par gradient de gravité, d'effectuer des manœuvres conjointes en utilisant le système de propulsion Agena pour changer d'orbite, d'effectuer un exercice de maintien à l'arrêt et trois sorties extravéhiculaires et, enfin, de démontrer la possibilité d'une rentrée automatique. Gemini 12 comporte également quatorze expériences scientifiques, médicales et technologiques. Ce n'est pas une mission réalisant des actions nouvelles : des rendez-vous spatiaux avaient déjà été réalisés avec succès par Gemini 9, et l'exercice de véhicule amarré, par Gemini 11. Même une stabilisation par gradient de gravité avait été tentée par Gemini 11, bien que sans succès.
Gemini 12 est lancée à partir du complexe de lancement 19 de cap Canaveral le . Le véhicule cible Agena l'avait été environ une heure et demie auparavant. Le premier objectif majeur de la mission est de rencontrer ce véhicule cible. À mesure que la cible et le vaisseau Gemini se rapprochent, le contact radar entre les deux engins se détériore jusqu'à devenir inutilisable, forçant l'équipage à se rendre manuellement au rendez-vous. Aldrin utilise un sextant et des cartes qu'il a contribué à créer pour donner à Lovell les informations appropriées afin que le vaisseau spatial soit en mesure de s'amarrer avec le véhicule cible. Gemini 12 réalise alors le quatrième amarrage avec un véhicule cible Agena.
La tâche suivante consiste à pratiquer le désarrimage et de renouveler la procédure d'amarrage. Lors de cette dernière, l'un des trois verrous se bloque et Lovell doit utiliser les propulseurs du Gemini pour libérer le vaisseau spatial. Aldrin s'amarre ensuite avec succès quelques minutes plus tard. Le plan de vol prévoit alors le démarrage du moteur principal de l'Agena afin de placer l'engin spatial couplé sur une orbite plus haute. Comme l'Agena avait subi une perte de pression huit minutes après son lancement dans une partie du moteur, les directeurs de mission et de vol décident de ne pas risquer l'allumage du moteur principal. Il s'agit du seul objectif de mission qui n'est pas atteint. Au lieu de cela, le système de propulsion secondaire de l'Agena est utilisé pour permettre au vaisseau spatial de voir l'éclipse solaire du 12 novembre 1966 en Amérique du Sud, que Lovell et Aldrin photographient à travers les fenêtres du vaisseau spatial.
Aldrin réalise trois sorties extravéhiculaires. La première est une sortie debout le , dans lequel la porte du vaisseau spatial est ouverte et Aldrin doit se lever sans quitter le vaisseau spatial. Cette sortie debout imite certaines des actions qu'il effectuera pendant sa prochaine sortie libre, afin de pouvoir comparer l'effort déployé entre les deux. Il établit un record de sorties extravéhiculaires de deux heures et vingt minutes. Le lendemain, l'astronaute effectue sa sortie libre et, relié par un cordon de neuf mètres, il avance grâce aux poignées nouvellement installées jusqu'à l'Agena pour y installer un câble nécessaire à l'expérience de stabilisation par gradient de gravité. Aldrin effectue de nombreuses tâches, notamment l'installation de connecteurs électriques et d'outils de test nécessaires au programme Apollo. Une douzaine de périodes de repos de deux minutes l'empêchent de se fatiguer et sa deuxième sortie se termine après deux heures et six minutes. Une troisième sortie, non prévue, de est réalisée le . Au cours de celle-ci, Aldrin prend des photographies, mène des expériences et met au rebut certains articles inutiles pour alléger le vaisseau.
Le , l'équipage active le système de rentrée automatique et amerrit dans l'océan Atlantique. Il est récupéré par un hélicoptère qui emmène Lovell et Aldrin au porte-avions en attente à proximité. Après la mission, la femme d'Aldrin réalise qu'il est dépressif, chose qu'elle n'avait jamais constatée auparavant.
Programme Apollo et Apollo 11
Lorsque le programme Gemini s'achève, la NASA choisit le groupe des astronautes à partir desquels seront constitués les équipages des prochaines missions du programme Apollo, celui-ci fonctionnant avec des équipages de trois hommes. Au début du programme, en , un incendie lors d'une répétition au sol coûte la vie à l'équipage d'Apollo 1 (Virgil Grissom, Edward White et Roger B. Chaffee) et le groupe est de nouveau modifié. Lovell et Aldrin se retrouvent associés avec Neil Armstrong. Ce dernier l'est en tant que commandant, Lovell en tant que pilote du module de commande et de service et Aldrin en tant que pilote du module lunaire. L'équipage Armstrong-Lovell-Aldrin est d'abord affecté comme équipage de réserve de la mission Apollo 9 le . Finalement, Fred Haise remplace Lovell car ce dernier prend la place dans l'équipage principal de Michael Collins, qui souffre de la colonne vertébrale.
En raison de retards dans la conception et la fabrication du module lunaire, les équipages principaux et de réserve d'Apollo 8 et d'Apollo 9 s'échangent. Aldrin se retrouve donc réserviste d'Apollo 8, qui, en , sera la toute première mission humaine à orbiter autour de la Lune. Après un nouveau remplacement avec l'arrivée de Collins, rétabli, à la place de Haise comme pilote du module de commande et de service, le , l'équipage Armstrong-Collins-Aldrin est finalement affecté à la mission Apollo 11 dans le cadre de la rotation normale sur trois missions.
Apollo 11 est la deuxième mission spatiale américaine entièrement composée d'astronautes qui disposent déjà d'une expérience dans l'espace, la première étant Apollo 10. La prochaine ne le sera qu'en 1988 avec la STS-26. Deke Slayton, responsable des missions de vol des astronautes, donne à Armstrong la possibilité de remplacer Aldrin par Lovell. Bien que de personnalités différentes, Armstrong décline la proposition, déclarant qu'il n'a aucun problème à travailler avec Aldrin et estimant que Lovell mérite son propre commandement.
Les premières versions de la planification d'une sortie extravéhiculaire sur la Lune mentionnent que le pilote du module lunaire est le premier à poser son pied sur la surface lunaire. Quand Aldrin apprend que cela pourrait être modifié, il fait pression au sein de la NASA pour que la procédure initiale soit suivie. Plusieurs facteurs contribuent à la décision finale, notamment le positionnement physique des astronautes dans le module lunaire très compact ou l'habitude et l'expérience de l'utilisation de certains tableaux de bord. C'est pour ces raisons qu'Armstrong est le premier à pouvoir quitter le vaisseau spatial. De plus, les points de vue d'Aldrin sont peu soutenus par les astronautes expérimentés qui commandent les missions Apollo ultérieures. Collins commente qu'il pense qu'Aldrin « [avait du ressentiment] de ne pas être le premier sur la Lune plus qu'il appréciait être le deuxième ». Aldrin et Armstrong n'ont pas le temps d'effectuer beaucoup de formation en géologie. Le premier alunissage se concentrant davantage sur la possibilité de réaliser cette action et de prévoir le retour sur Terre en toute sécurité que sur les aspects scientifiques purs. Le duo est néanmoins formé par les géologues de la NASA et de l'Institut d'études géologiques des États-Unis (USGS). Ils font une excursion géologique dans l'ouest du Texas. La présence de la presse et d'un hélicoptère rend les activités difficiles pour Aldrin, Armstrong et leurs instructeurs.
Le matin du , environ un million de spectateurs assistent au lancement d'Apollo 11 depuis les autoroutes et les plages situées à proximité de la base de lancement de Cap Canaveral, en Floride. Ce lancement est diffusé en direct à la télévision dans , avec environ de téléspectateurs rien qu'aux États-Unis. Des millions d'autres personnes écoutent le lancement à la radio. Propulsé par une fusée Saturn V, Apollo 11 décolle du complexe de lancement 39 au centre spatial Kennedy à UTC et entre en orbite terrestre douze minutes plus tard. Après une orbite et demie, le moteur du troisième étage S-IVB pousse l'engin spatial sur sa trajectoire en direction de la Lune. Environ trente minutes plus tard, les manœuvres de transposition, d'amarrage et d'extraction sont effectuées : il s'agit de séparer le module de commande et de service Columbia de l'étage S-IVB, de faire demi-tour avec et de s'amarrer avec le module lunaire Eagle. Après l'extraction du module lunaire du S-IVB, le vaisseau combiné se dirige vers la Lune, tandis que l'étage de la fusée vole sur une trajectoire au-delà du satellite naturel de la Terre.
Le à UTC, Apollo 11 passe derrière la Lune et démarre son moteur de propulsion de service pour entrer en orbite lunaire. Dans les trente orbites qui suivent, l'équipage examine le site d'alunissage dans le sud de la mer de la Tranquillité à environ au sud-ouest du cratère Sabine D (futur cratère Collins). Le à UTC, Aldrin et Armstrong entrent dans le module lunaire Eagle et commencent les derniers préparatifs en vue de la descente lunaire. À UTC, Eagle est séparé du module de commande et de service Columbia. Collins, seul à bord de Columbia, inspecte Eagle lors du retournement de ce dernier afin de s'assurer que le module n'est pas endommagé et que le train d'atterrissage s'est correctement déployé.
Tout au long de la descente vers la Lune, Aldrin renseigne Armstrong sur les données de navigation car il est occupé à piloter le module lunaire. Cinq minutes après le début de la descente et à d'altitude, le calculateur de guidage Apollo Guidance Computer (AGC) du module lunaire distrait l'équipage en lançant successivement plusieurs alarmes inattendues indiquant qu'il ne pourrait pas mener à bien toutes ses tâches en temps réel et doit en repousser une partie, ce qui complique l'approche finale. Eagle atterri à UTC le de justesse avec environ de carburant restant.
Dans le module lunaire, en tant que diacre presbytérien, Aldrin est le premier à organiser une cérémonie religieuse sur la Lune. Il envoie un message radio à la Terre : « Je voudrais saisir cette occasion pour demander à toutes les personnes qui écoutent, peu importe le lieu et l'endroit où elles se trouvent, de faire une pause un instant pour contempler les événements des dernières heures et remercier tout le monde. À sa manière ». À l'aide d'une trousse que lui a donnée son pasteur, il prend communion ainsi que le pain et le vin. Enfin, il lit les paroles de Jésus-Christ extraites du Nouveau Testament (Jean, 15:5) : « Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire ». Cependant, cette cérémonie est gardée secrète et n'est pas diffusée par la NASA par crainte de recours judiciaires ; un procès étant en cours sur la lecture de la Génèse lors de la mission . En 1970, il déclare : « Il [est] intéressant de penser que le tout premier liquide jamais versé sur la Lune et le premier aliment mangé [dessus sont] des éléments de communion ». Dans son livre de 2009, Aldrin ajoute : « Peut-être, si je devais recommencer, je ne choisirais pas de célébrer la communion, bien que ce fût pour moi une expérience profondément significative, mais il s'agissait d'un sacrement chrétien et nous étions venus sur la Lune au nom de l'humanité tout entière, [qu'elle soit chrétienne, juive, musulmane, animiste, agnostique ou athée]. Mais à l'époque, je ne pouvais penser à un meilleur moyen de reconnaître l'énormité de l'expérience d'Apollo 11 qu'en rendant grâce à Dieu ». Aldrin cite également quelque chose de plus universel en diffusant publiquement sa lecture du psaume 8:3–4 de l'Ancien Testament : « Quand je contemple les cieux, ouvrage de tes mains, la Lune et les étoiles que tu as créées : qu'est-ce que l'homme, pour que tu te souviennes de lui ? » Des photographies de ces documents révèlent le développement complexe de l'expression de la foi d'Aldrin.
Les préparatifs de la sortie extravéhiculaire commencent à UTC. Une fois qu'Armstrong et Aldrin sont prêts à sortir, Eagle est dépressurisé et la trappe est ouverte à le . Aldrin pose le pied sur la Lune à , dix-neuf minutes après le premier pas d'Armstrong. Armstrong et Aldrin deviennent respectivement la première et la deuxième personne à marcher sur la Lune. Les premiers mots d'Aldrin après son arrivée sur la Lune sont « Magnifique vue », ce à quoi Armstrong réplique : « N'est-ce pas quelque chose [de fort] ? Une vue magnifique ici ». Aldrin répond à son tour : « Magnifique désolation ». Les deux astronautes peinent à monter le Lunar Flag Assembly, assemblage télescopique qui permet de former puis de planter le drapeau des États-Unis sur le sol lunaire, mais y parviennent finalement. Aldrin salue le drapeau et Armstrong prend une photo emblématique de la scène. Aldrin se positionne devant la caméra et commence à expérimenter différentes méthodes de locomotion pour se déplacer sur la surface lunaire afin de rapporter ses expériences aux futurs marcheurs lunaires. Au cours de leurs expériences, le président des États-Unis Richard Nixon appelle les deux hommes pour les féliciter pour la réussite de l'alunissage. Nixon conclut en disant : « Merci beaucoup, et nous avons tous hâte de vous voir jeudi sur [l'USS] Hornet ». Aldrin répond alors : « J'attends cela avec impatience, monsieur ».
Puis Aldrin inspecte le module lunaire en vue du vol retour et le photographie pour alimenter les équipes au sol en informations pour les misions suivantes. Aldrin et Armstrong installent ensuite un sismomètre pour analyser la structure interne de la Lune et un réflecteur laser qui permettra de mesurer la distance Terre-Lune avec une meilleure précision. Alors qu'Armstrong inspecte un cratère, Aldrin commence à prélever un échantillon du sol lunaire mais la tâche est difficile, le régolithe devenant particulièrement dur à quelques centimètres de profondeur.
La plupart des photographies emblématiques d'astronautes d'Apollo 11 sur la Lune montrent Aldrin. Armstrong n'apparaissait que dans seulement deux photographies en couleur. Aldrin explique : « Au fur et à mesure que la séquence des opérations lunaires évoluait, Neil avait la plupart du temps un appareil photographique, et la majorité des photos prises sur la Lune, y compris [celles avec] un astronaute [me mettent en scène] ». L'examen des photographies révèle qu'il n'existe, en effet, que peu d'images de Neil Arsmtrong : « C'est peut-être ma faute, mais nous ne l'avions jamais simulé pendant notre formation ». Les deux astronautes ne s'éloignent guère du module lunaire. Aldrin réintègre lEagle en premier, mais, avant de gravir l'échelle, il raconte amusé qu'il a dû « soulager un besoin naturel dans [sa] poche à urine ». « À chacun sa première sur la Lune » s'explique-t-il.
Avec difficulté, Armstrong et Aldrin récupèrent le film photographique Hasselblad et hissent les boîtes d'échantillons contenant de sol lunaire vers la trappe du module lunaire à l'aide d'un dispositif à poulie à câble plat. Armstrong rappelle à Aldrin qu'un sac contenant des objets commémoratifs se trouve dans la poche de sa manche et Aldrin jette le sac au sol. Il contient un bout de tissu avec l'emblème de la mission Apollo 1 (où trois astronautes ont trouvé la mort dans un incendie), des médaillons commémorant Youri Gagarine (le premier homme dans l'espace), une photo de Vladimir Komarov (le premier homme à mourir lors d'un vol spatial) et un disque de silicium gravé de messages de bonne volonté émanant de . Aldrin, qui conserve sur lui l'autobiographie du pionnier de l'astronautique Robert Goddard, hésite à la laisser également sur place, avant de se raviser. Après être entrés dans le module lunaire, les deux hommes amorcent la procédure permettant la phase d'ascension pour le retour en orbite lunaire en jetant les équipements qui ne leur sont plus utiles. La porte est refermée à , ils repressurisent le module lunaire et s'endorment après de sortie extravéhiculaire.
À UTC, l'étage d'ascension de lEagle décolle pour rejoindre Collins à bord du module de commande et de service Columbia resté en orbite lunaire. Après un rendez-vous spatial avec ce dernier et un transfert des deux astronautes dans le module, l'étage d'ascension est largué dans l'espace et le retour sur Terre est mis en œuvre. La capsule amerrit dans l'océan Pacifique le à à l'est de l'atoll de Wake à UTC . La durée totale de la mission est de , et .
Pour parer à la transmission d'agents pathogènes lunaires sur la Terre, les hommes-grenouilles dépêchés par les hélicoptères de récupération fournissent des vêtements d'isolation biologique aux astronautes et les aident à monter dans le bateau pneumatique. Les trois hommes sont hélitreuillés à bord de l’Helicopter 66 à destination du porte-avions , où ils commencent dans la mobile quarantine facility une quarantaine de . Le , les trois astronautes participent à des parades en leur honneur à New York et à Chicago, auxquels assistent environ six millions de personnes. Un dîner officiel est organisé ce soir-là à Los Angeles pour célébrer l'exploit. Le président des États-Unis Richard Nixon remet à chacun d'entre eux le prix civil américain le plus prestigieux, la médaille présidentielle de la Liberté.
Le , les astronautes prennent la parole devant une session conjointe du Congrès des États-Unis où ils remercient les représentants pour leur soutien antérieur et les engagent à continuer à financer l'effort spatial. Les astronautes entreprennent une tournée mondiale de le , les amenant dans et comprenant des rencontres avec les dirigeants de nombreux pays. L'équipage revient aux États-Unis le .
Après Apollo 11, Aldrin, moins réservé qu'Armstrong, fait de nombreuses conférences et apparitions publiques. En , il rejoint les cosmonautes soviétiques Andrian Nikolaïev et Vitali Sevastianov lors de leur tournée des centres spatiaux de la NASA. Il participe également à la conception de la navette spatiale américaine. À la fin du programme Apollo, Aldrin, alors colonel, a peu de perspectives à la NASA et décide de retourner dans l'armée de l'air le . Au cours de sa carrière à la NASA, il a passé et dans l'espace, dont et en sortie extravéhiculaire, un record pour l'époque.
Carrière postérieure
Aerospace Research Pilot School
Aldrin espère devenir commandant des cadets à l'United States Air Force Academy (USAFA), mais ce poste revient à son camarade de classe de West Point, Hoyt S. Vandenberg Jr.. Aldrin est nommé commandant de l' (ARPS) à la base aérienne Edwards, en Californie. Il n'a aucune expérience de pilote expérimental ni de gestionnaire, mais un tiers du programme de formation est consacré à la formation des astronautes et les étudiants volent sur un avion d'entraînement supersonique Lockheed NF-104A jusqu'à la limite de l'espace. Alan Bean, astronaute et marcheur lunaire issu du groupe d'astronautes 3, le considère suffisamment qualifié pour le poste.
Aldrin ne s'entend pas bien avec son supérieur, le brigadier général Robert Michael White qui a gagné son badge d'astronaute en tant que pilote du North American X-15. La célébrité d'Aldrin amène à s'en remettre davantage à lui qu'au général de haut rang, ce qui pose problème parce que la chaîne de commandement est ignorée. Pendant qu'Aldrin y travaille, la base d'Edwards est le théâtre de deux accidents : les écrasements d'un LTV A-7 Corsair II et d'un Lockheed T-33 Silver Star. Personne n'a perdu la vie même si les avions sont détruits. Les accidents sont attribués à une supervision insuffisante, accusation portée contre Aldrin. Ce qu'il espérait être un travail agréable est devenu une importante source de stress.
Aldrin a consulté le médecin-chirurgien de la base. En plus des signes de dépression, il ressent des douleurs au cou et aux épaules et pense à un lien de cause à effet. Il est hospitalisé pour dépression au centre médical militaire de Wilford Hall pendant quatre semaines. Sa mère s'est suicidée en et il est convaincu que sa renommée après Gemini 12 a contribué à ce drame. Son grand-père maternel s'est également suicidé et il pense avoir « hérité » de la dépression. À l'époque, la stigmatisation liée aux maladies mentales est importante et il est conscient que cela peut non seulement mettre fin à sa carrière, mais également entraîner son ostracisme social.
En , le général George S. Brown rend visite à la base d'Edwards et informe Aldrin que la formation des astronautes est abandonnée. Avec la fin du programme Apollo et la réduction des budgets de la force aérienne, l'intérêt de celle-ci pour l'espace diminue. Aldrin choisit de prendre sa retraite de colonel le après de service. Son père et le général James H. Doolittle, un ami proche de son père, assistent à la cérémonie de départ à la retraite.
Retraite de l'armée
Écriture, dépression et alcoolisme
Le père d'Aldrin meurt le des complications d'une crise cardiaque. Les deux principales autobiographies d'Aldrin, (1973) et (2009), relatent ses problèmes de dépression et d'alcoolisme au cours des années qui ont suivi son départ de la NASA. Encouragé par un thérapeute à occuper un emploi régulier, Aldrin travaille dans la vente de voitures d'occasion, pour laquelle il estime n'avoir aucun talent. Les périodes d'hospitalisation et de sobriété alternent avec des épisodes de forte consommation d'alcool. Finalement, il est arrêté pour « », puis en , il cesse définitivement de boire. Aldrin tente d'aider d'autres personnes ayant des problèmes d'alcool, notamment l'acteur William Holden. La petite amie de Holden, Stefanie Powers, avait interprété Marianne, une femme avec laquelle Aldrin avait une liaison, dans la version télévisée de Return to Earth (1976). Aldrin est attristé par la mort de Holden en 1981, mort liée à l'alcool.
Aldrin publie principalement cinq ouvrages, rédigés en collaboration et tous centrés sur l'aventure spatiale. Trois sont écrits sous l'angle autobiographique : (1973), (1989) et (2009) et deux sont des romans de science-fiction, écrits avec John Barnes : (1996) et (2000).
Plaidoyer pour l'exploration spatiale et Mars
Après avoir quitté la NASA, Aldrin continue à plaider en faveur de la poursuite et du développement de l'exploration spatiale. En 1985, il rejoint la John D. Odegard School of Aerospace Sciences de l'université du Dakota du Nord (UND) à l'invitation de John D. Odegard, le doyen de l'école. Aldrin contribue à l'élaboration du programme d'études spatiales de l'UND et invite David C. Webb de la NASA à présider la première chaire universitaire de l'école. Pour promouvoir davantage l'exploration spatiale et commémorer le anniversaire du premier alunissage, Aldrin s'associe à Snoop Dogg, Quincy Jones, Talib Kweli et Soulja Boy pour créer le single de rap et le clip vidéo , afin de générer des fonds à ShareSpace, une fondation à but non lucratif créée par Aldrin.
En 1985, Aldrin propose une trajectoire particulière pour un vaisseau spatial qui rend le voyage spatial plus rapide en termes de temps et d'économie en énergie et elle est maintenant connue sous le nom de « ». Cette théorie, qui peut être répétée en cycles, est notamment pertinente pour Mars qui est la prochaine « frontière ». Il poursuit ses recherches sur ce concept avec des ingénieurs de l'université Purdue. En 1996, Aldrin fonde Starcraft Boosters, Inc. (SBI) pour concevoir des lanceurs réutilisables.
Membre de la National Space Society, il est aussi très actif sur les réseaux sociaux. En , Aldrin publie dans le New York Times un article d'opinion critiquant les objectifs de la NASA. Dans ce document, il s'inquiète du développement par la NASA de l'Orion, un engin spatial limité au transport de quatre astronautes à la fois, avec peu ou pas de capacité de transport de cargaison, et juge négativement le choix de renvoyer des astronautes sur la Lune car pour lui, c'est plus facile d'atteindre la gloire passée plutôt que de lutter pour de nouveaux triomphes.
Dans un article d'opinion publié dans le New York Times en , Aldrin soutient une mission habitée vers Mars et considère la Lune non pas comme une destination, mais comme un point de départ, un chemin qui positionne l'humanité sur la trajectoire de Mars. En , en association avec l'Institut technologique de Floride, il présente un plan directeur à la NASA pour étude, dans lequel des astronautes chargés d'une mission de dix ans établissent une colonie sur Mars dans les années 2040.
Accrochage avec Bart Sibrel
Le , Aldrin est pris à partie dans un hôtel de Beverly Hills par Bart Sibrel, un fervent partisan des théories conspirationnistes sur le programme Apollo. Ce dernier lui demande devant une équipe de tournage de jurer sur une Bible que les alunissages sur la Lune sont vrais. Aldrin lui demande de le laisser tranquille, mais Sibrel est particulièrement insistant et traite alors Aldrin de lâche et de menteur. Malgré ses et la grande taille de Sibrel, Aldrin lui assène un direct à la mâchoire. Aucune plainte n'est retenue par la police de Beverly Hills après que l'enregistrement révèle qu'Aldrin a été injurié.
Discussions sur un supposé OVNI
En 2005, alors qu'il est interviewé pour le documentaire de la chaîne scientifique Science Channel, Aldrin déclare qu'il a vu un objet volant non identifié (OVNI) mais qu'il s'agissait probablement de l'un des quatre grands panneaux adaptateurs situés entre le module de commande et le troisième étage de la fusée Saturn V, panneaux chargés de protéger le module lunaire Apollo et détachés du vaisseau spatial lors de l'injection trans-lunaire. Ces panneaux, largués avant la manœuvre de séparation, se trouvent sur la même trajectoire que le véhicule spatial jusqu'à la première correction à mi-parcours. Ce fait avait été également rapporté dans les mêmes termes par Neil Armstrong lors d'une interview pour la télévision française en 1979. Or, les documentaristes de Science Channel omettent les explications détaillées d'Aldrin et ne diffusent que la brève introduction relative à un OVNI. Aldrin demande à Science Channel d'apporter une correction, mais sa demande est refusée. Ultérieurement, dans The Howard Stern Show le , Aldrin dit que ses propos sur l'observation supposée d'un OVNI ont été sortis de leur contexte et confirme qu'aucune observation jugée extraterrestre n'avait été observée et qu'il était sûr que l'objet concerné était un panneau détaché.
Visite en Antarctique
En , par l'intermédiaire d'une entreprise de tourisme privée, il fait partie d'un groupe de touristes qui visitent la base antarctique Amundsen-Scott. Âgé alors de , il obtient ainsi le record de la personne la plus âgée à avoir atteint le pôle Sud. Mais en raison de sa santé fragile et des rudes conditions locales, il doit être évacué vers la base antarctique McMurdo sur l'île de Ross, puis vers Christchurch en Nouvelle-Zélande . Il s'était rendu au pôle Nord en 1998.
Vie privée et apparitions publiques
Aldrin s'est marié quatre fois. Son premier mariage a lieu le avec Joan Ann Archer, une ancienne élève de l'université Rutgers et de l'université Columbia. Ils ont trois enfants, James, Janice et Andrew. Ils demandent le divorce en 1974. Son deuxième mariage est celui avec Beverly Van Zile, qu'il épouse le et divorce en 1978. Il épouse ensuite Lois Driggs Cannon le . Leur divorce est officialisé en . La presse s'est déjà fait écho, en 2018, d'une procédure judiciaire entre Aldrin et deux de ses enfants et son ancienne représentante, réglée après quelques mois. Le 20 janvier 2023, jour de son anniversaire, Aldrin annonce avoir épousé « son amour de longue date », Anca Faur, plus jeune que lui.
Il a résidé principalement dans la région de Los Angeles, comme Beverly Hills, Laguna Beach, Emerald Bay ou encore Westwood. En 2018, il vit à Satellite Beach en Floride.
En 1988, il a légalement changé son nom en Buzz Aldrin. Lors de ses apparitions publiques, il est réputé pour ses tenues excentriques et patriotiques.
Aldrin est un partisan actif du Parti républicain. Il organise des collectes de fonds pour ses membres du Congrès et soutient ses candidats. Il a par exemple participé à un rassemblement pour George W. Bush en 2004 et a fait campagne pour Nick Lampson au Texas en 2006, Paul Rancatore en Floride en 2008, Mark Treadwell en Alaska en 2014 et Dan Crenshaw au Texas en 2018. Il est apparu au discours sur l'état de l'Union en 2019 en tant qu'invité du président Donald Trump. Avec l'équipage d'Apollo 11, il est régulièrement invité officiellement pour des commémorations.
Distinctions, hommages et postérité
Distinctions et hommages
Aldrin reçoit l'Air Force Distinguished Service Medal en 1969 pour son rôle de pilote du module lunaire sur Apollo 11. En 1972, des feuilles de chêne y sont ajoutées au lieu d'une seconde médaille pour son rôle dans la guerre de Corée et dans le programme spatial des États-Unis, ainsi que de la Legion of Merit pour ses rôles dans les programmes Gemini et Apollo. Lors d'une cérémonie marquant la fin du programme Gemini en 1966, Aldrin reçoit la médaille du service exceptionnel de la NASA décernée par le président des États-Unis Lyndon B. Johnson. Il est récipiendaire de la médaille du service distingué de la NASA en 1970 pour la mission Apollo 11. Aldrin est l'un des dix astronautes Gemini intronisés à l' du musée de l'histoire spatiale du Nouveau-Mexique en 1982. Il est également intronisé au United States Astronaut Hall of Fame du Centre spatial Kennedy en 1993, au National Aviation Hall of Fame en 2000 et au New Jersey Hall of Fame en 2008.
En 1999, alors qu'il célèbre le de l'alunissage, le vice-président des États-Unis Al Gore, également vice-chancelier du conseil de supervision de la Smithsonian Institution, remet à l'équipage d'Apollo 11 la médaille d'or Langley pour l'aviation de la Smithsonian Institution. Après la cérémonie, l'équipage se rend à la Maison-Blanche et présente au président Bill Clinton un rocher lunaire dans un présentoir. L'équipage d'Apollo 11 reçoit la médaille d'or du Congrès (New Frontier) dans la rotonde du Capitole des États-Unis en 2011. Lors de la cérémonie, l'administrateur de la NASA, Charles F. Bolden, déclare :
L'équipage d'Apollo 11 est distingué du trophée Collier en 1969. Le président de la National Aeronautic Association (NAA) remet un trophée en double à Collins et Aldrin lors d'une cérémonie. L'équipage reçoit le trophée de l'espace du général Thomas D. White en 1969. Le désigne l'équipage vainqueur du trophée commémoratif du Robert H. Goddard pour les réalisations spatiales de 1970, décerné chaque année pour la plus grande réussite dans le domaine des vols spatiaux. Les astronautes d'Apollo 11 reçoivent le trophée Harmon pour les aviateurs en 1970, conférés par le vice-président des États-Unis Spiro Agnew en 1971. Agnew leur présente également la médaille Hubbard de la National Geographic Society (NGS) en 1970 en disant : En 1970, l'équipage d'Apollo 11 est co-lauréat du prix Iven C. Kincheloe de la Society of Experimental Test Pilots (SETP) avec Darryl Greenamyer, qui a battu le record du monde de vitesse des avions à moteurs à pistons. Pour leurs contributions à l'industrie télévisuelle, ils sont aussi honorés par une plaque ronde sur le Hollywood Walk of Fame.
En 2001, le président des États-Unis George W. Bush nomme Aldrin à la , aux côtés notamment de l'astrophysicien Neil deGrasse Tyson et du directeur de Lockheed Martin Robert J. Stevens. Aldrin reçoit le prix humanitaire 2003 de , qui, selon l'organisation, est attribué à une personne qui a démontré une compréhension, une empathie et un dévouement inhabituels pour l'humanité. En 2006, la Space Foundation lui attribue sa plus haute distinction, le .
Aldrin reçoit des diplômes honorifiques de six collèges et universités et est nommé chancelier de l'International Space University (ISU) en 2015. Il est membre du conseil des gouverneurs de la National Space Society (NSS) et en assure la présidence. En 2016, la Montclair High School, où il a étudié, est renommée Buzz Aldrin Middle School. Le cratère Aldrin sur la Lune près du site de l'alunissage d'Apollo 11 et l'astéroïde (6470) Aldrin sont nommés en son honneur.
Postérité
Buzz Aldrin est apparu et a joué dans de nombreux documentaires, séries, téléfilms et films en raison de sa notoriété de deuxième marcheur lunaire. L'une de ses premières apparitions est dans L'Enfant bulle (1976) et, l'une des plus notables, dans Transformers 3 : La Face cachée de la Lune (2011). En 1994, il prête sa voix dans l'épisode Homer dans l'espace de la série d'animation Les Simpson, en 1997 dans Space Ghost Coast to Coast (épisodes Brilliant Number One et Brilliant Number Two), en 1999 dans La Cour de récré (épisode Space Cadet), en 2011 dans Futurama (épisode Cold Warriors) et dans Miles dans l'espace (dans un épisode, 2017).
Il apparaît dans les séries Da Ali G Show (2003), Numbers (épisode Toujours plus haut, 2006), 30 Rock (épisode The Moms, 2010), The Big Bang Theory (épisode The Holographic Excitation, 2012) ou encore (épisode 3, 2015). Il est présent dans les documentaires Moonwalk One (1972) et In the Shadow of the Moon (2007), le manga Space Brothers (2012) ou encore prête sa voix dans le film Fly Me to the Moon (2008) et le jeu-vidéo Mass Effect 3 (2012). Aldrin est aussi consultant sur le jeu vidéo Buzz Aldrin's Race Into Space (1993).
En 2010, il participe à la saison de l'émission Dancing with the Stars, en 2016 comme invité à The Late Show with Stephen Colbert et en 2017 de nouveau comme invité à Hell's Kitchen.
Aldrin est interprété par Cliff Robertson dans Return to Earth (1976) , Larry Williams dans Apollo 13 (1995), Xander Berkeley dans Apollo 11 (1996) , Bryan Cranston dans la mini-série De la Terre à la Lune (1998) et Magnificent Desolation: Walking on the Moon 3D (2005), James Marsters dans Mission Apollo 11, les premiers pas sur la Lune (2009), Cory Tucker dans Transformers 3 : La Face cachée de la Lune (2011) et Corey Stoll dans First Man : Le Premier Homme sur la Lune (2018). Il est interprété par Felix Scott dans l'épisode 7 de la saison 3 de The Crown.
Enfin, Buzz l'Éclair est le nom utilisé pour l'un des protagonistes des longs-métrages d'animation en images de synthèse des studios Pixar Toy Story, puis dans ses suites Toy Story 2, Toy Story 3 et Toy Story 4 qui forment la série de films Toy Story et ses dérivés (le film Buzz l'Éclair, le film : Le Début des aventures et la série animée télévisée Les Aventures de Buzz l'Éclair). Ce nom est directement inspiré de Buzz Aldrin. Dans la bande dessinée De cape et de crocs, scénarisée par Alain Ayroles et dessinée par Jean-Luc Masbou, les trois Cadets de la Lune se nomment Colin, Aldrin et Fort-à-Bras, faisant référence aux trois astronautes d'Apollo 11. Aldrin y est dit « de Redondie », venant d'une région de la Lune où les habitants s'expriment systématiquement en termes redondants.
Ouvrages
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Notes et références
Notes
Références
Annexes
Bibliographie
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Liens externes
Naissance en janvier 1930
Naissance à Glen Ridge (New Jersey)
Élève de l'Académie militaire de West Point
Astronaute du programme Apollo
Astronaute du programme Gemini
Colonel de l'United States Air Force
Docteur du Massachusetts Institute of Technology
Exploration de l'espace en 1969
Hollywood Walk of Fame
Lauréat du prix Hugo
Marcheur lunaire
Membre de l'Académie internationale d'astronautique
Membre de l'Association des explorateurs de l'espace
Militaire américain de la guerre de Corée
Pilote de chasse
Récipiendaire de l'Air Force Distinguished Service Medal
Récipiendaire de l'Air Medal
Récipiendaire de la Distinguished Flying Cross (États-Unis)
Récipiendaire de la Legion of Merit
Récipiendaire de la médaille du service distingué de la NASA
Récipiendaire de la médaille d'or du Congrès des États-Unis
Récipiendaire de la médaille présidentielle de la Liberté
Récipiendaire du trophée Harmon
Récipiendaire de la grande médaille de l'Aéro-Club de France
Astronaute ayant effectué une sortie extravéhiculaire
Apollo 11
Participant à Dancing with the Stars (États-Unis)
Éponyme d'un objet céleste | Edwin "Buzz" Aldrin, né Edwin Eugene Aldrin Jr. le à Glen Ridge dans le New Jersey aux États-Unis, est un militaire, pilote d'essai, astronaute et ingénieur américain. Il effectue trois sorties dans l'espace en tant que pilote de la mission Gemini 12 de 1966 et, en tant que pilote du module lunaire Apollo de la mission Apollo 11 de 1969, il est, avec le commandant de la mission Neil Armstrong, l'un des deux premiers humains à marcher sur la Lune. |
520 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Biophysique | Biophysique | La biophysique est une discipline à l'interface de la physique et la biologie où les concepts physiques et les outils d'observation et de modélisation de la physique sont appliqués aux phénomènes biologiques.
Plusieurs domaines de la biologie dans son sens le plus large ont bénéficié des avancées réalisées par la biophysique. L'écologie, l'évolution des espèces, le développement, la médecine, la biologie cellulaire ou encore la biologie moléculaire sont quelques exemples de l'application de la compréhension biophysique.
Une approche héritée de la physique y est utilisée pour :
réaliser des images internes d'organisme : IRM, radiographie, traiter, détecter des tumeurs cancéreuses : radiothérapie, tomographie par émission de positons ;
mettre en évidence la structure d'éléments constitutifs du vivant : l'ADN ou les protéines ;
mesurer et manipuler de plus en plus précisément les éléments constitutifs du vivant. À titre d'exemple, il est possible d'utiliser des pinces optiques pour déplacer des organites ou bien dérouler la double hélice de l'ADN en mesurant la force appliquée.
La biophysique moderne peut être divisée en quelques catégories : la biophysique médicale (imagerie, rayonnement, détection, optique), la biophysique moléculaire (structure des protéines, interactions protéine-protéines, structure en 3D de l'ADN), la biophysique cellulaire (mécanique de la cellule et de ses composants, modélisation de réseaux de signalisation génétiques), la biophysique des tissus (processus de croissances des organes, biomécanique, phénomènes de migration collective) et la biophysique environnementale et des populations (composants de l'environnement, de la biosphère, théorie de l'évolution).
Bref historique
Les physiologistes, qui furent les premiers biophysiciens, démontrèrent plus tard que les lois de la physique sont nécessaires et suffisantes pour expliquer le vivant. Vers le milieu du , une école multidisciplinaire se structure à Berlin, autour de figures comme Johannes Müller et Hermann von Helmholtz, et explore en particulier le rôle de courants électriques dans les processus nerveux, ou l'optique physiologique. Au début du , Darcy Thompson publie son magnum opus, Forme et croissance, où il montre comment des processus complexes du développement de la forme d'embryon peuvent être expliqués par des principes physiques et mathématiques simples, s'inspirant par exemple de la physique des mousses. Au cours du , la théorie du vitalisme tombe en désuétude, et la biophysique prend pour but général la caractérisation du vivant au moyen de techniques physiques et chimiques. Après la seconde guerre mondiale, plusieurs chercheurs, notamment à l'Université de Cambridge révolutionnent la biophysique, en utilisant par exemple la cristallographie aux rayons X pour découvrir la structure de l'ADN (James Watson, Francis Crick, Maurice Wilkins et Rosalind Franklin, les trois premiers obtenant le Prix Nobel de physiologie ou médecine en 1962 pour cette découverte), l'électrophysiologie pour découvrir la propagation du potentiel d'action dans les nerfs (Alan Lloyd Hodgkin et Andrew Huxley, obtenant le Prix Nobel de physiologie ou médecine en 1963), ou le rôle de processus chimiques dans la formation de motifs dans l'embryon (Alan Turing en 1952).
Aspect théorique
La biophysique entend expliquer les phénomènes biologiques par les mêmes lois qui s'appliquent au reste du monde. Elle est en cela l'héritière directe de la physiologie du début du . Comme pour beaucoup d'autres systèmes complexes (plasmas, supraconducteurs...), les biophysiciens cherchent à développer des théories adaptées aux phénomènes typiques du monde vivant. Dans bien des cas, de telles théories mettent en évidence certains points communs entre observations a priori très différentes, et ouvrent de nouvelles perspectives. Il se trouve que les organismes vivants font partie des systèmes physiques les plus complexes et les plus variés qui soient accessibles à notre observation. Pourtant, il existe une unité remarquable au niveau cellulaire, déjà mise en évidence par les premières observations de cellules au microscope (Schleiden 1838, Schwann 1840, Virchow 1855). Un des principaux exemples d'universalité dans la description physique et mathématique de processus biologique est la théorie de réaction-diffusion développée par Turing en 1952 pour expliquer la formation ex nihilo de motifs tels que les rayures ou pois dans le pelage des animaux lors de leur développement. Cette théorie, qui fait toujours l'objet d'intenses recherches en biologie du développement, s'applique aussi pour décrire des processus chimiques, écologiques ou géologiques.
La découverte progressive de l'unité des processus physiques intervenant dans toutes les cellules vivantes a été un moteur important pour le développement de la biophysique. Les physiciens cherchent en effet à expliquer l'essentiel des observations en proposant des théories synthétiques. Les succès les plus importants sont obtenus lorsque plusieurs observations dans des contextes différents, chez des organismes différents, sont rattachées à une même explication physique.
Articles spécialisés :
biophysique des membranes () :
biophysique des canaux ioniques,
transport membranaire,
canal ionique ;
polymères biologiques ;
biomécanique ;
biomécanique des muscles ;
moteur moléculaire ;
vésicules ;
biomimétisme ;
réaction-diffusion.
Domaines de la physique théorique particulièrement importants en biophysique :
physique statistique hors d'équilibre ;
dynamique des fluides ;
rhéologie ;
physique des polymères :
structure de la matière :
physique de la matière molle ;
spectroscopie et rayonnement ;
électrostatique, magnétisme.
Aspect expérimental
Techniques d'observation développées essentiellement grâce aux progrès en physique :
la résonance magnétique nucléaire (RMN), qui permet de résoudre la structure tridimensionnelle de petites molécules ;
l'imagerie par résonance magnétique (IRM) ;
la diffraction de rayons X utilisée en cristallographie, qui permet de résoudre la structure de molécules de toute taille, à la condition qu'elles forment des cristaux réguliers ;
la résonance paramagnétique électronique (RPE) ;
la résonance plasmon de surface (SPR) ;
la spectrométrie de masse, qui permet d'identifier des protéines ;
l'électrophysiologie, qui mesure l'activité électrique des cellules, potentiellement d'une seule cellule à la fois grâce à la technique du Patch-clamp ;
la biophotonique et la microscopie de fluorescence ;
la microcalorimétrie, qui mesure les changements de chaleur au cours d'une réaction, par exemple la liaison de molécules d'eau à une protéine ;
la microtensométrie, qui permet de mesurer les forces d'interaction au sein d'une bicouche lipidique ;
la réaction en chaîne par polymérase (polymerase chain reaction ou PCR), dont les applications dans le domaine de la manipulation de l'ADN sont nombreuses.
Tout ceci nécessite la manipulation et la purification de ces molécules en utilisant
la chromatographie liquide à haute pression (HPLC en anglais), l'électrophorèse, la cristallogenèse, la cytométrie en flux, le génie génétique et des techniques permettant d'obtenir en quantité suffisante des molécules identiques, telles que la réaction en chaîne par polymérase.
Les appareillages ne sont pas encore capables de « voir » une molécule mais en « éclairant » un grand nombre de molécules identiques avec un rayonnement contrôlé, des rayons X aux ondes radio (RMN, RPE), il est possible d'en déduire leur structure commune par l'analyse du rayonnement réémis. L'utilisation d'un modèle théorique fondamental à base de physique quantique, et donc l'emploi de l'outil informatique, est indispensable.
Le rayonnement réémis est aussi utilisé pour localiser ces molécules dans l'espace ; c'est ce qui est utilisé en imagerie. Cela implique souvent le couplage de la molécule d'intérêt à un fluorophore biophotonique.
Les exemples d'utilisation de ces techniques en médecine sont innombrables. On pourra retenir, par exemple, le génome décodé, sida et protéine TAT (sida et ), utilisation de la RPE.
Une discipline utilise ces différents outils et techniques afin de les appliquer à la médecine : génomique structurale.
Notes et références
Pour en savoir plus
Bibliographie
Marchandise X. et al., Biophysique, Omniscience, collection « Les manuels de référence », 2006
Jean Charvolin, Architectures de la matière molle : Des films de savons aux membranes biologiques, Belin, 2008
Jean-Pierre Sauvage, Molecular machines and motors, New York : Springer, 2001, 302p.,
Articles connexes
Biochimie
James Watson
Pierre-Yves Turpin
Biomathématique
Biotechnologies
Système complexe
Société française de biophysique
Liens externes
http://www.dnaftb.org/dnaftb/41/concept/
http://molvis.sdsc.edu/visres/
http://biophysique.univ-lyon1.fr
Société Française de Biophysique
European Biophysical Societies' Association
Discipline de la biologie
Physique appliquée et interdisciplinaire | La biophysique est une discipline à l'interface de la physique et la biologie où les concepts physiques et les outils d'observation et de modélisation de la physique sont appliqués aux phénomènes biologiques. |
523 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Cryptographie | Cryptographie | La cryptographie est une des disciplines de la cryptologie s'attachant à protéger des messages (assurant confidentialité, authenticité et intégrité) en s'aidant souvent de secrets ou clés. Elle se distingue de la stéganographie qui fait passer inaperçu un message dans un autre message alors que la cryptographie rend un message supposément inintelligible à autre que qui de droit.
Elle est utilisée depuis l'Antiquité, mais certaines de ses méthodes les plus modernes, comme la cryptographie asymétrique, datent de la fin du .
Étymologie et vocabulaire
Le mot cryptographie vient des mots en grec ancien kruptos (κρυπτός) « caché » et graphein (γράφειν) « écrire ». Beaucoup des termes de la cryptographie utilisent la racine « crypt- », ou des dérivés du terme « chiffre » :
chiffrement : transformation, à l'aide d'une clé connue, d'un message en clair (dit texte clair) en un message incompréhensible (dit texte chiffré) pour celui qui ne dispose pas de la clé de déchiffrement (en anglais encryption key ou private key pour la cryptographie asymétrique) ;
chiffre : un ensemble de règles permettant d'écrire et de lire dans un langage secret ;
cryptogramme : message chiffré ;
cryptosystème : algorithme de chiffrement ;
déchiffrer : retrouver le message clair correspondant à un message chiffré grâce à la clé connue.
décrypter : retrouver le message clair correspondant à un message chiffré sans posséder la clé de déchiffrement (terme que ne possèdent pas les anglophones, qui eux « cassent » des codes secrets) ;
cryptographie : étymologiquement « écriture secrète », devenue par extension l'étude de cet art (donc aujourd'hui la science visant à créer des cryptogrammes, c'est-à-dire à chiffrer) ;
cryptanalyse : science analysant les cryptogrammes en vue de les décrypter ;
cryptologie : science regroupant la cryptographie et la cryptanalyse ;
cryptolecte : jargon réservé à un groupe restreint de personnes désirant dissimuler leur communication.
Plus récemment sont apparus les termes « crypter » (pour chiffrer) et « cryptage » pour chiffrement. Ceux-ci sont acceptés par l'Office québécois de la langue française dans son grand dictionnaire terminologique, qui note que « La tendance actuelle favorise les termes construits avec crypt-. ». Le Grand Robert mentionne également « cryptage », et date son apparition de 1980. Cependant le Dictionnaire de l'Académie française n'intègre ni « crypter » ni « cryptage » dans sa dernière édition (entamée en 1992). Ces termes sont d'ailleurs considérés comme incorrects par exemple par l'ANSSI, qui met en avant le sens particulier du mot « décrypter » (retrouver le message clair à partir du message chiffré sans connaître la clef) en regard du couple chiffrer/déchiffrer. Contexte dans lequel le mot « crypter » (chiffrer un message à l'aide d'une clé inconnue) n'a pas de sens.
Histoire
La cryptographie est utilisée depuis l'antiquité, et l'une des utilisations les plus célèbres pour cette époque est le chiffre de César, nommé en référence à Jules César qui l'utilisait pour ses communications secrètes. Mais la cryptographie est bien antérieure à cela : le plus ancien document chiffré est une recette secrète de poterie datant du , notée sur une tablette d'argile qui a été découverte dans l'actuel Irak.
L'historien en cryptographie David Kahn considère l'humaniste Leon Battista Alberti comme le « père de la cryptographie occidentale », grâce à trois avancées significatives : « la plus ancienne théorie occidentale de cryptanalyse, l'invention de la substitution polyalphabétique, et l'invention du code de chiffrement ».
Bien qu'éminemment stratégique, la cryptographie est restée pendant très longtemps un art, pour ne devenir une science qu'au . Avec l'apparition de l'informatique, son utilisation se popularise et se vulgarise, quitte à se banaliser et à être utilisée sans que l’utilisateur n'en ait conscience : https, chiffrage des puces de cartes bancaires, des cartes SIM...
Enfin, la Cryptographie post-quantique est une sous-discipline de la cryptographie qui cherche à proposer des algorithmes résistant au calculateur quantique.
Utilisations
Les domaines d'utilisations de la cryptographie sont vastes et vont du domaine militaire, au commercial, en passant par la protection de la vie privée.
Protection de la vie privée et limites
Les techniques de cryptographie sont parfois utilisées pour protéger notre vie privée. Ce droit est en effet plus facilement bafoué dans la sphère numérique. Ainsi les limites de la cryptographie quant à sa capacité à préserver la vie privée soulève des questionnements. Deux exemples qui illustrent bien ce sujet sont à trouver dans le domaine de la santé et celui de la blockchain.
La santé est un domaine sensible quant à la protection des données : le secret médical est remis en question avec l’informatisation de la médecine.
La cryptographie permet en théorie de protéger les données médicales pour qu’elles ne soient pas accessible à n’importe qui, mais elle n’est pas suffisante.
Car tant que le droit n’est pas suffisamment , il existe des failles qui permettent à certains acteurs d’utiliser des données personnelles dès l'accord de l'usager donné, or cet accord est exigé pour l'accès au service, faisant ainsi perdre à l'utilisateur la possibilité de contrôle de ses accès à nos données personnelles.
De plus l’inviolabilité des données médicales est remise en question par les développements qui permettent le déchiffrement de ces données, en effet selon Bourcier et Filippi, l’« anonymat ne semble plus garanti de façon absolue en l’état actuel des techniques de cryptographie ». Avec cette double constatation ils proposent de protéger nos données médicales avec une réforme juridique qui permettrait de faire rentrer les données personnelles médicales non pas dans le droit à la vie privée qui est un droit personnel, mais dans un droit collectif qui permettrait de protéger plus efficacement des données telles que les données génétiques qui concernent plusieurs individus. La création d’un droit collectif pour la santé permettrait ainsi de compenser les limites de la cryptographie qui n’est pas en mesure d’assurer à elle seule la protection de ce type de données.
La blockchain est elle aussi l’une des applications de la cryptographie en lien avec la protection de la vie privée. C’est un système décentralisé qui se base entre autres sur des techniques de cryptographie destinées à assurer la fiabilité des échanges tout en garantissant en principe la vie privée. Qui dit système décentralisé implique qu’il n’y a pas de tierce personne par laquelle passe les informations. Ainsi seuls les individus concernés ont accès aux données vu que les données sont chiffrées, d’où un respect important de la vie privée. En pratique cela dit, ce système présente des limites : « la décentralisation est acquise au prix de la transparence ». En effet un tel système ne protège pas les informations concernant la transaction : destinataire, date, et autres métadonnées qui sont nécessaires pour s’assurer de la légitimité. Ainsi une protection complète de la vie privée en blockchain nécessite que ces métadonnées soient elles aussi protégées, puisque celles-ci sont transparentes et donc visibles par tout le monde. Cette protection supplémentaire est rendue possible par de nouvelles techniques d'anonymisation des signatures telles que la signature aveugle, qui sont réputées garantir la légitimité des transactions sans les rendre publiques. Mais ce processus n’est pas encore applicable partout et n’est qu’à l’état embryonnaire pour certaines techniques.
Réglementation
Le cadre législatif de la cryptographie est variable et sujet aux évolutions.
D’une part, il est sujet aux évolutions des technologies, de leur efficacité et de leur accessibilité. En effet la démocratisation d’Internet et des ordinateurs personnels fondent un nouveau cadre dans les années 80-90, comme nous le verrons avec l’exemple de la loi française.
D’autre part, ces lois évoluent selon le contexte politique. En effet, à la suite des attentats du , les gouvernements occidentaux opèrent une reprise du contrôle des données circulant sur Internet et de toutes les données potentiellement cachées par la cryptographie.
Cela se fait de plusieurs façons : d’une part, par la mise en place de lois obligeant les fournisseurs de systèmes de communication, cryptés ou non, à fournir à certaines entités étatiques des moyens d’accéder à toutes ces données. Par exemple en France, alors qu’en 1999, la loi garantit la protection des communications privées par voie électronique, celle-ci subit l’amendement à la Loi du relative au secret des correspondances émises par la voie des communications électroniques. Cet amendement formalise précisément le moyen législatif d’accéder à des données encryptées décrit précédemment.
D’autre part, certains services gouvernementaux développent des systèmes d’inspection de réseaux afin de tirer des informations malgré le chiffrement des données. On peut notamment citer le programme de surveillance électronique Carnivore aux États-Unis.
Toutefois, la réglementation sur les systèmes de cryptographie ne laisse que peu de place à un contrôle par des entités telles que des gouvernements. En effet, les logiciels et algorithmes les plus performants et répandus sont issus de la connaissance et des logiciels libres comme PGP ou OpenSSH. Ceux-ci offrent une implémentation fonctionnelle des algorithmes de chiffrement modernes pour assurer le chiffrement de courriels, de fichiers, de disques durs ou encore la communication dite sécurisée entre plusieurs ordinateurs. Ces logiciels étant sous licence libre, leur code source est accessible, reproductible et modifiable. Cela implique qu’il est techniquement très difficile de les rendre exclusifs à une entité et d’en avoir le contrôle. Le chiffrement devient alors utilisable par nombre de personnes, permettant de contrevenir à une loi.
Politique
Démocratie
Bien que la cryptographie puisse paraître être une opportunité pour la démocratie au premier abord, la réalité n’est pas forcément si unilatérale. Il est clair que l’utilisation de cette technologie permet de protéger la liberté d’expression. Toutefois, cela ne suffit pas à dire que la cryptographie est bénéfique à la démocratie, puisque l'enjeu démocratique dépasse la simple liberté l’expression. En particulier, la démocratie suppose un système de lois et de mécanismes de sanctions qui mène la liberté d’expression vers une activité politique constructive.
Stratégies de l’État
Avec l’apparition de la cryptographie électronique et dans un monde toujours plus numérisé, la politique doit aussi s’adapter. Winkel observe trois politiques différentes pour les gouvernements: la stratégie libérale, la stratégie de prohibition et la stratégie du tiers de confiance.
Stratégie de prohibition
La stratégie de prohibition consiste à restreindre l’utilisation de la cryptographie en imposant des contrôles d’import-export, des restrictions d’utilisation ou encore d’autres mesures pour permettre à l’État et ses institutions de mettre en œuvre dans le monde virtuel la politique (principes et lois) du « vrai » monde. Cette stratégie est généralement appliquée dans des pays à régime politique autoritaire, par exemple en Chine avec le Grand Firewall ou en Corée du Nord.
Stratégie du tiers de confiance
La stratégie du tiers de confiance a pour but de garder la balance qu’il existe dans le « vrai » monde entre d’un côté la législation et les potentielles sanctions de l’État et de l’autre la protection de secrets économiques ou de la sphère privée, dans le monde virtuel. La mise en place d’un tel système est toutefois plus technique.
Le principe consiste en un dépôt des copies des clés d’encryption des utilisateurs dans les mains d’un tiers de confiance. Celui-ci pourrait ensuite répondre à une demande d'une autorité légale compétente et lui transmettre une clef - par exemple à des fins d’audit - à condition que cette demande ait suivi une procédure bien définie. Cette solution, bien que paraissant optimale du point de vue de la théorie démocratique, présente déjà un certain nombre de difficultés techniques comme la mise en place et l'entretien de l’infrastructure requise. De plus, il est utopique d’imaginer que la mise en place de cadres légaux plus sévères découragera les criminels et organisations anticonstitutionnelles d’arrêter leurs activités. Cela s’applique à la stratégie du tiers de confiance et à celle de prohibition.
Stratégie libérale
La stratégie libérale répandue dans le monde laisse un accès "total" aux technologies de cryptographie, pour sécuriser la vie privée des citoyens, défendre la liberté d’expression dans l’ère numérique, laisser les entreprises garder leurs secrets et laisser les entreprises exporter des solutions informatiques sécurisées sur les marchés internationaux.
Cependant, les criminels et opposants peuvent utiliser cette technologie à des fins illicites comme armes, drogue ou pédopornographie sur le Dark Web.
Autres formes de législation
Les États-Unis et la France interdisent l'exportation de certaines formes de cryptographie.
Algorithmes et protocoles
Algorithmes de chiffrement faible (facilement déchiffrables)
Les premiers algorithmes utilisés pour le chiffrement d'une information étaient assez rudimentaires dans leur ensemble. Ils consistaient notamment au remplacement de caractères par d'autres. La confidentialité de l'algorithme de chiffrement était donc la pierre angulaire de ce système pour éviter un décryptage rapide.
Exemples d'algorithmes de chiffrement faibles :
ROT13 (rotation de 13 caractères, sans clé) ;
Chiffre de César (décalage de trois lettres dans l'alphabet sur la gauche) ;
Chiffre de Vigenère (introduit la notion de clé).
Algorithmes de cryptographie symétrique (à clé secrète)
Les algorithmes de chiffrement symétrique se fondent sur une même clé pour chiffrer et déchiffrer un message. L'un des problèmes de cette technique est que la clé, qui doit rester totalement confidentielle, doit être transmise au correspondant de façon sûre. La mise en œuvre peut s'avérer difficile, surtout avec un grand nombre de correspondants car il faut autant de clés que de correspondants.
Quelques algorithmes de chiffrement symétrique très utilisés :
Chiffre de Vernam (le seul offrant une sécurité théorique absolue, à condition que la clé ait au moins la même longueur que le message à chiffrer, qu'elle ne soit utilisée qu'une seule fois et qu'elle soit totalement aléatoire)
DES
3DES
AES
RC4
RC5
MISTY1
et d'autres (voir la liste plus exhaustive d'algorithmes de cryptographie symétrique).
Algorithmes de cryptographie asymétrique (à clé publique et privée)
Pour résoudre le problème de l'échange de clés, la cryptographie asymétrique a été mise au point dans les années 1970. Elle se base sur le principe de deux clés :
une publique, permettant le chiffrement ;
une privée, permettant le déchiffrement.
Comme son nom l'indique, la clé publique est mise à la disposition de quiconque désire chiffrer un message. Ce dernier ne pourra être déchiffré qu'avec la clé privée, qui doit rester confidentielle.
Quelques algorithmes de cryptographie asymétrique très utilisés :
RSA (chiffrement et signature) ;
DSA (signature) ;
Protocole d'échange de clés Diffie-Hellman (échange de clé) ;
et d'autres ; voir cette liste plus complète d'algorithmes de cryptographie asymétrique.
Le principal inconvénient de RSA et des autres algorithmes à clés publiques est leur grande lenteur par rapport aux algorithmes à clés secrètes. RSA est par exemple 1000 fois plus lent que DES. En pratique, dans le cadre de la confidentialité, on s'en sert pour chiffrer un nombre aléatoire qui sert ensuite de clé secrète pour un algorithme de chiffrement symétrique. C'est le principe qu'utilisent des logiciels comme PGP par exemple.
La cryptographie asymétrique est également utilisée pour assurer l'authenticité d'un message. L'empreinte du message est chiffrée à l'aide de la clé privée et est jointe au message. Les destinataires déchiffrent ensuite le cryptogramme à l'aide de la clé publique et retrouvent normalement l'empreinte. Cela leur assure que l'émetteur est bien l'auteur du message. On parle alors de signature ou encore de scellement.
La plupart des algorithmes de cryptographie asymétrique sont vulnérables à des attaques utilisant un calculateur quantique, à cause de l'algorithme de Shor. La branche de la cryptographie visant à garantir la sécurité en présence d'un tel adversaire est la cryptographie post-quantique.
Fonctions de hachage
Une fonction de hachage est une fonction qui convertit un grand ensemble en un plus petit ensemble, l'empreinte. Il est impossible de la déchiffrer pour revenir à l'ensemble d'origine, ce n'est donc pas une technique de chiffrement.
Quelques fonctions de hachage très utilisées :
MD5 ;
SHA-1 ;
SHA-256 ;
et d'autres ; voir cette liste plus complète d'algorithmes de hachage.
L'empreinte d'un message ne dépasse généralement pas 256 bits (maximum 512 bits pour SHA-512) et permet de vérifier son intégrité.
Communauté
Projet NESSIE
Advanced Encryption Standard process
Les cryptologues sont des experts en cryptologie : ils conçoivent, analysent et cassent les algorithmes (voir cette liste de cryptologues).
Mouvements sociaux/politiques
Le mouvement Cypherpunk
Le mouvement Cypherpunk, qui regroupe des partisans d'une idéologie dite « cyber libertarienne », est un mouvement créé en 1991 œuvrant pour défendre les droits civils numériques des citoyens, à travers la cryptographie.
Essentiellement composé de hackers, de juristes et de militants de la liberté sur le web ayant pour objectif commun une plus grande liberté de circulation de l'information, ce groupe s'oppose à toute intrusion et tentative de contrôle du monde numérique par des grandes puissances, en particulier les États.
Les crypto-anarchistes considèrent la confidentialité des données privées comme un droit inhérent. En s'inspirant du système politique libéral américain, ils défendent le monde numérique en tant qu'espace à la fois culturel, économique et politique à l'intérieur d'un réseau ouvert et décentralisé, où chaque utilisateur aurait sa place et pourrait jouir de tous ses droits et libertés individuelles.
Les crypto-anarchistes cherchent à démontrer que les libertés numériques ne sont pas des droits à part, contraints d’exister seulement dans le domaine technique qu’est internet mais que maintenant le numérique est un élément important et omniprésent dans la vie quotidienne, et ainsi, il est primordial dans la définition des libertés fondamentales des citoyens. Les droits et libertés numériques ne doivent pas être considérées comme moins importante que celles qui régissent le monde matériel.
, remplit un des objectifs du mouvement en offrant une monnaie digitale intraçable en ligne mais permet également l'expansion de marchés illégaux sur le web.
L’apparition de nouvelles techniques (logiciels de surveillance de masse comme Carnivore, PRISM, XKeyscore...) a en fait mené à plus de surveillance, moins de vie privée, et un plus grand contrôle de la part des États qui se sont approprié ces nouvelles technologies.
Crypto-anarchistes (pour l’anonymisation des communications) et États (pour le contrôle des communications) s’opposent le long de ces arguments.
Un axiome central du mouvement Cypherpunk est que, pour rééquilibrer les forces entre l’État et les individus, il faut la protection des communications privées ainsi que la transparence des informations d’intérêt public, comme l’énonce la devise : « Une vie privée pour les faibles et une transparence pour les puissants ».
Dans ce sens, Julian Assange (un des plus importants membres du mouvement Cypherpunk) a créé WikiLeaks, un site qui publie aux yeux de tous, des documents et des secrets d’État initialement non connus du grand public.
Les événements du 11 septembre 2001 ont été des arguments de poids pour les États, qui avancent qu'une régulation et un contrôle du monde d'internet sont nécessaires afin de préserver nos libertés.
L'apparition de lanceurs d'alerte comme Edward Snowden en 2013 est un événement important en faveur du mouvement crypto-anarchiste qui s'oppose au contrôle de l’État dans le monde numérique.
Autres mouvements
D'autres groupes/mouvements importants sont créés pour défendre les libertés d’internet, partageant des objectifs avec le mouvement Cypherpunk :
Les Anonymous qui défendent la liberté d'expression sur internet et en dehors.
L'Electronic Frontier Foundation (EFF) qui défend la confidentialité des données numériques.
Le Parti Pirate qui défend l’idée des partages des données et se bat pour les libertés fondamentales sur Internet (partage d’informations, de savoirs culturels et scientifiques qui sont parfois bannis d’internet).
Notes et références
Notes
Références
Annexes
Bibliographie
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« L'art du secret », Pour la science, dossier hors-série, juillet-octobre 2002.
Handbook of Applied Cryptography, A.J. Menezes, éd. P.C. van Oorschot et S.A. Vanstone - CRC Press, 1996. Disponible en ligne :
Site thématique de la sécurité des systèmes d'information : site officiel de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information sur la question de la sécurité informatique. Présentation de la cryptographie, des signatures numériques, de la législation française sur le sujet, etc.
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Jean-Guillaume Dumas, Pascal Lafourcade, Patrick Redon, Architectures de sécurité pour internet - 2e éd. Protocoles, standards et déploiement , Dunod 2020.
Jean-Guillaume Dumas, Jean-Louis Roch, Sébastien Varrette, Eric Tannier,Théorie des codes - 3e éd. : Compression, cryptage, correction, Dunod 2018.
Jean-Guillaume Dumas, Pascal Lafourcade, Etienne Roudeix, Ariane Tichit, Sébastien Varrette, Les NFT en 40 questions: Comprendre les jetons Non Fungible, Dunod 2022.
Jean-Guillaume Dumas, Pascal Lafourcade, Ariane Tichit, Sébastien Varrette, Les blockchains en 50 questions - 2éd.: Comprendre le fonctionnement de cette technologie, Dunod 2022.
Pascal Lafourcade, Malika More, 25 énigmes ludiques pour s'initier à la cryptographie, Dunod 2021.
Pascal Lafourcade, Malika More, 20 énigmes ludiques pour se perfectionner en cryptographie, Dunod 2023.
, disponible sur Gallica
Articles connexes
Liens externes
La Cryptogr@phie expliquée!, démonstrations avec des applets Java.
ACrypTA, cours, exercices, textes, liens concernant la cryptographie.
Ars cryptographica , vulgarisation très complète.
Cryptographie, ressources, algorithmes, des ressources sur les algorithmes cryptographiques de dernière génération et sur la cryptographie classique.
Cryptographie, du chiffre et des lettres, exposé de François Cayre sur le site Interstices.
Handbook of Applied Cryptography, une référence de plus de 800 pages dont l'édition de 1996 peut être téléchargée gratuitement
Cryptologie | La cryptographie est une des disciplines de la cryptologie s'attachant à protéger des messages (assurant confidentialité, authenticité et intégrité) en s'aidant souvent de secrets ou clés. Elle se distingue de la stéganographie qui fait passer inaperçu un message dans un autre message alors que la cryptographie rend un message supposément inintelligible à autre que qui de droit. |
525 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Conseil%20de%20s%C3%A9curit%C3%A9%20des%20Nations%20unies | Conseil de sécurité des Nations unies | Le Conseil de sécurité des Nations unies est l'organe exécutif de l'Organisation des Nations unies (ONU). Il est défini comme ayant selon la Charte des Nations unies et dispose pour cela de pouvoirs spécifiques tels que l'établissement de sanctions internationales et l'intervention militaire. Certaines décisions, appelées résolutions, du Conseil de sécurité ont force exécutoire et . Il se réunit au siège des Nations unies à New York après avoir siégé dans différentes capitales, telles que Paris ou Addis-Abeba. Ses membres doivent y être présents en permanence, du fait que le Conseil peut être réuni à tout moment, notamment en cas de crise exceptionnelle, ce que ne permettait pas la Charte de la Société des Nations.
Le Conseil de sécurité est composé de quinze membres : cinq permanents pourvus du droit de veto (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie) et dix élus pour une durée de deux ans (renouvelés par moitié tous les ans).
Histoire
La première session du Conseil de sécurité s'est tenue le , dans le bâtiment Church House, à Londres. Depuis, les séances du Conseil de sécurité ont lieu au siège de l'ONU, à New York. Il fut, dès l'origine, composé de cinq membres permanents, les États-Unis, l'Union soviétique, le Royaume-Uni, la France et la république de Chine, à la fois, parce que ce sont les principaux vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale, et parce que représentant à ce moment-là la majorité de la population mondiale (en comptant les empires coloniaux), chacun à peu près à égalité. Le jargon onusien utilise les acronymes et pour parler respectivement des 5 membres permanents du Conseil de sécurité (Permanent Five) et des 3 membres permanents occidentaux (États-Unis, France et Royaume-Uni). Lors de l'adoption de la charte, étaient aussi prévus six membres non permanents, nombre porté à dix par un amendement adopté le . La résolution de cet amendement fixa aussi, dans son article 3, le nombre de représentants par zone géographique.
La composition permanente du Conseil de sécurité n'a subi qu'une seule modification, au cours de l'année 1971, lorsque l'Assemblée générale a voté, avec une majorité de pays du tiers monde, pour évincer les représentants de la république de Chine (Taïwan) au profit de ceux de la république populaire de Chine. À cette date, par la résolution 2758 de l'Assemblée générale des Nations unies, le gouvernement de la république populaire de Chine prit la place de Taïwan au Conseil de sécurité ainsi que dans toutes les autres instances onusiennes. Ce choix a été fait en raison de la victoire des maoïstes durant la guerre civile chinoise, après laquelle l'ancien gouvernement qui siégeait toujours au Conseil de sécurité se replia sur l'île. N'étant alors plus représentatif de la nation élue au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, il dut abandonner son siège. De telles circonstances ne sont possibles qu'avec l'accord de tous les membres du Conseil de sécurité à l'exception du membre visé, comme l'y autorise l'amendement de l'article 23 de la Charte des Nations unies. Après la dissolution de l'URSS, le président Boris Eltsine informera par lettre le secrétaire général de l’ONU, le , que la fédération de Russie succède à l’Union soviétique au Conseil de sécurité, décision entérinée par le Conseil en janvier 1992.
Fonctionnement
Rôle
L'article 24 de la Charte définit le Conseil de sécurité des Nations unies ainsi :
Les attributions exactes et les modalités d'action du Conseil sont précisées dans le chapitre V (Conseil de sécurité), article 26, dans les chapitres VI (Règlement pacifique des différends) et VII (Action en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d'acte d'agression), et dans certains articles du chapitre VIII (Accords régionaux).
Présidence
Selon le règlement intérieur du Conseil, la présidence du Conseil de sécurité des Nations unies est tournante et mensuelle. Elle est assurée à tour de rôle par chacun des membres du Conseil, dans l'ordre alphabétique anglais des noms des pays. Le président du Conseil représente celui-ci en tant qu'organe des Nations unies.
Réunion
C'est le président du Conseil qui réunit le Conseil. Il peut le faire à la demande de tout membre du Conseil de sécurité ou lorsqu'un différend ou une situation est soumis à son attention. L'Assemblée générale des Nations unies peut également renvoyer des questions devant le Conseil de sécurité. Le secrétaire général peut lui aussi attirer l'attention du Conseil de sécurité sur une affaire.
Le secrétaire général assiste aux réunions. Il établit l'ordre du jour provisoire de chaque séance qui doit être approuvé par le président du Conseil. L'ordre du jour est ensuite adopté par le Conseil. Tout point de l'ordre du jour qui ne sera pas abordé en séance sera reporté sur l'ordre du jour de la séance suivante.
Généralement, le Conseil de sécurité se réunit à New York, au siège de l'Organisation des Nations unies. Un membre du Conseil ou le secrétaire général peut proposer que le Conseil de sécurité se réunisse dans un autre lieu (article 28.3 de la Charte des Nations unies). Il se trouve que la première réunion du Conseil se tint à Londres, le , dans le bâtiment Church House. En 1972, le Conseil a tenu une session à Addis-Abeba et en 1973 à Panama.
Les réunions du Conseil de sécurité sont publiques, sauf décision contraire du Conseil. Le procès-verbal de chaque séance est signé par le président du Conseil et publié ainsi que les documents annexes. Pour une séance privée, le Conseil de sécurité fait publier un communiqué par les soins du secrétaire général.
Selon la Charte des Nations unies (article 31 et 32), tout membre de l'Organisation qui n'est pas membre du Conseil de sécurité peut participer, sans droit de vote, à la discussion de toute question ou différend soumis au Conseil de sécurité, chaque fois que celui-ci estime que les intérêts de ce membre sont particulièrement affectés ou quand ce membre (voire un État non membre de l'ONU) est partie à un différend examiné par le Conseil de sécurité. Si un État membre faisant partie du Conseil est en cause dans une question discutée, il s'abstient de voter.
Procédures
Toute décision du Conseil de sécurité doit être promulguée par un texte voté selon un quorum précis ; on nomme ces textes votés des résolutions. Chaque membre du Conseil de sécurité dispose d'une voix.
Il existe deux types de résolutions, celles portant sur des , et les autres. Chacune ont un quorum différent : la première : (article 27, alinéa 2) ; et la deuxième, (article 27, alinéa 3). La condition du deuxième cas sur le est celle qui est qualifiée de . Ce droit de veto ne consiste pas à invalider a posteriori un texte adopté, mais à empêcher a priori l’adoption d’un texte.
Les résolutions du Conseil de sécurité sont des décisions à portée obligatoire : l'article 25 de la Charte dispose ainsi : .
Un débat actuel concerne l'étendue de la soumission du Conseil de sécurité à l'État de droit et la possibilité d'examiner la légalité de ses décisions. Actuellement, les décisions du Conseil sont limitées à travers trois moyens principaux que sont : l'usage du droit de veto par l'un des membres du Conseil ; le vote d'une motion de censure par l'Assemblée générale (art. 10 de la Charte) ; et l'établissement d'une question préjudicielle à la Cour internationale de justice par l'Assemblée générale.
Ce problème a pu être soulevé par certains tribunaux, notamment dans l'affaire Tadić par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (1997), l'affaire de l'attentat de Lockerbie par la Cour internationale de justice (avril 2002), et l'arrêt Kadi de 2008 de la Cour de justice des communautés européennes. Enfin, la crédibilité même du Conseil à l'égard des États est invoquée en tant que limite de fait à son pouvoir.
Tout État Membre des Nations unies qui n’est pas membre du Conseil de sécurité peut être convié à participer, sans droit de vote, à la discussion de toute question soumise au Conseil lorsque celui-ci estime que les intérêts de ce Membre sont particulièrement affectés. Tout État, qu’il soit Membre des Nations unies ou non, s’il est partie à un différend examiné par le Conseil de sécurité, peut être convié à participer, sans droit de vote, aux discussions relatives à ce différend ; le Conseil détermine les conditions qu’il estime justes de mettre à la participation d’un État qui n’est pas membre de l’Organisation."
Vote et veto
Pour qu'une résolution soit adoptée, celle-ci doit recueillir neuf votes positifs sur les quinze votants du Conseil. Un siège, qu'il soit permanent ou non, représente une voix. En revanche, il ne doit pas y avoir de vote négatif de la part d'un des cinq membres permanents. Si c'était le cas, la décision serait bloquée. C'est ce qu'on appelle le droit de veto.
La Charte des Nations unies stipule que les décisions du Conseil de sécurité doivent être prises par un vote affirmatif de neuf de ses membres, dont tous les membres permanents. Dans la pratique, l'abstention des membres permanents, sans être un vote positif, n'est cependant pas considérée comme un veto.
Sur les questions de procédures, le vote négatif d'un membre permanent n'est pas considéré comme un veto. Une décision du Conseil sur ces questions de procédures requiert neuf voix sur quinze, quelle que soit la position des cinq membres permanents.
Depuis la création de l'ONU, la majorité des veto au Conseil de sécurité ont été exercés par l'Union soviétique. Entre 1946 et février 2022, sur 210 propositions de résolution bloquées par un veto, 117 ont fait l'objet d'un veto de l'URSS puis de la Russie (dont 13 conjointement avec la Chine) ; 82 des États-Unis (dont 22 avec le Royaume-Uni et/ou la France) ; 29 du Royaume-Uni (dont 24 avec les États-Unis et/ou la France) ; 16 de la France (dont 15 avec les États-Unis et/ou le Royaume-Uni) ; 16 de la Chine (dont 8 avec la Russie), incluant un usage du veto par Taïwan qui occupa le siège de la Chine jusqu'en 1971.
Pour plus de la moitié, ces vétos se firent dans la première décennie après la création de l'ONU et dans la décennie 1976-1985 : 83 et 60 respectivement, soit 143 au total. Durant les années 1996-2006, il fut utilisé treize fois seulement, soit moins souvent que dans la précédente décennie qui en compta le moins (1956-65 avec ). Entre 1946 et 2006, on constate une inversion entre les États-Unis et l'URSS (puis la Russie) puisque, dans les trois premières décennies, les premiers ont utilisé ce moyen seulement douze fois (dont aucune fois dans les deux premières), contre pour les seconds, alors que dans les trois dernières décennies les premiers en usèrent , contre neuf fois pour les seconds (dont une seule dans la dernière décennie). Parmi ces vétos, un bon nombre (59) furent des refus d'admission de nouveaux membres, surtout dans les deux premières décennies (membres généralement admis ultérieurement) et surtout par l'URSS.
Composition
Membres permanents
Membres non permanents
En plus de ces cinq membres permanents, le Conseil de sécurité est composé de 10 membres non permanents, non pourvus du droit de veto. La résolution 1991 de l'Assemblée générale des Nations unies (votée le ) a fixé leur répartition de la manière suivante :
cinq États membres du groupe des États d’Afrique et du groupe des États d’Asie-Pacifique (en général, trois d'Afrique et deux d'Asie-Pacifique) ;
un État membre du groupe des États d’Europe orientale ;
deux États membres du groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes ;
deux États membres du groupe des États d’Europe occidentale et autres États.
Les membres non permanents ont un mandat de deux ans ; chaque année, ils sont renouvelés par moitié par un vote à la majorité des deux tiers de l'Assemblée générale ; les membres sortants ne sont pas immédiatement rééligibles.
Plus de 50 États Membres des Nations unies n’ont jamais été membres du Conseil de sécurité.
Les membres non permanents sont :
L’Assemblée générale a élu, le , cinq nouveaux membres non permanents du Conseil de sécurité qui entameront leur mandat à partir du pour une durée de deux ans. Les cinq sièges seront occupés par:
Structure
Organes subsidiaires
Commission de consolidation de la paix des Nations unies : appuie les efforts de maintien de la paix dans les pays sortants d'un conflit par la mobilisation des acteurs (institutions telles que les gouvernements ou ONG), de ressources et de recommandations stratégiques quant au développement.
: « œuvre pour renforcer la capacité des États membres à empêcher les actes de terrorisme sur leur sol ainsi qu'au-delà ».
Comité 1540 : chargé d'examiner la mise en œuvre par les pays membres de la résolution 1540 relative à la non-prolifération des armes de destruction massive. Il soumet rapports périodiques et, s'il y a lieu, des recommandations au Conseil de Sécurité.
Conseil des droits de l'Homme de l'ONU : examine la question des droits de l'Homme tour à tour de tous les pays membres à l'aide de documents fournis par les dits pays et d'organisations indépendantes en vue d'en améliorer le respect.
Fonds d'indemnisation des Nations unies : examine les demandes d'indemnisation et verse des indemnités aux victimes koweïtiennes de l'invasion et occupation irakienne durant la première guerre du Golfe.
Force de maintien de la paix des Nations unies (Casques bleus) : armée temporaire composée de militaires issus de différents pays membres, ayant pour rôle « le maintien ou rétablissement de la paix et de la sécurité internationales ».
Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie : situé à La Haye, est chargé des poursuites et jugements à l'encontre des présumés responsables de violations graves des droits de l'Homme durant les guerres en Croatie, Bosnie-Herzégovine et au Kosovo.
Tribunal pénal international pour le Rwanda : siégeant à Arusha, est chargé des poursuites et jugements contre les responsables de violations du droit international (notamment en ce qui concerne les génocides) au Rwanda et dans les États voisins au cours de l'année 1994.
Commission de contrôle, de vérification et d'inspection des Nations unies : chargée du désarmement de l'Irak de ses armes de destruction massive et du contrôle fait sur ce pays visant à l'empêcher de se procurer ces mêmes armes à nouveau.
Comité 1267 : connu comme le Comité des sanctions contre Al-Qaïda et les talibans.
Comités
On trouve deux comités permanents.
Le Comité d'experts chargé du règlement intérieur est chargé par le Conseil de sécurité d'étudier et de conseiller au sujet du règlement intérieur et autres considérations techniques ;
Le Comité d'admission de nouveaux membres examine les demandes d'admission de nouveaux membres et doit présenter ses conclusions au Conseil au moins trente-cinq jours avant l'ouverture de la session ordinaire de l'Assemblée générale ou au moins quatorze jours avant le début d'une session extraordinaire de l'Assemblée générale.
Il existe également trois comités spéciaux, établis suivant les besoins du Conseil de sécurité. Ces comités sont composés de tous les membres du Conseil de sécurité se réunissant en séance privée.
Le Comité du Conseil de sécurité pour les réunions hors Siège du Conseil ;
Le Conseil d'administration de la Commission d'indemnisation créé par la résolution 692 (1991) ;
Le Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 1373 (2001) concernant le contre-terrorisme.
Enfin, il existe des comités des sanctions, chargés de surveiller l'application des sanctions découlant de résolutions du Conseil de sécurité à l'encontre de certains États membres et organisations.
Groupes de travail
Problèmes et dysfonctionnements
Membres
Membres permanents
La vague de décolonisations, de la fin des années 1940 au milieu des années 1960, la progression démographique de l'Asie, de l'Afrique et de l'Amérique latine, la stagnation parallèle de l'Union soviétique (et de la CEI) et son éclatement, la stagnation de la Russie, la France et du Royaume-Uni, font qu'aujourd'hui, même avec les de Chinois, ces membres permanents ne représentent en 2006 que 30 % de la population mondiale, dont 20 % pour la seule Chine, contre plus de 50 % en 1945, dont moins de 15 % pour la Chine. Cette situation explique pourquoi une large partie des États membres, depuis les années 1970 surtout, conteste, sinon l'existence même des membres permanents, du moins le choix de ceux actuels ou le nombre de membres permanents, voire de non permanents. C'est ainsi que des pays comme l'Afrique du Sud, l'Algérie, l'Allemagne, le Brésil, l'Égypte, l'Inde, l'Indonésie, le Japon, le Nigeria ou l'Italie souhaitent devenir membres permanents.
Une autre source de problème est la clause sur le , qui empêche régulièrement l'adoption de résolutions répondant pourtant aux critères exposés dans les chapitres VI et VII, parce qu'un ou plusieurs membres permanents désirent, pour des raisons diverses, que les questions posées ne soient pas réglées au niveau du Conseil de sécurité, notamment quand ces résolutions proposent des mécanismes coercitifs (embargos, blocus) ou des interventions directes de forces sous mandat de l'ONU.
Cela est le cas avec l'attaque d'Israël sur le Liban, le non-respect de ses engagements en matière nucléaire de l'Iran, l'essai d'une bombe nucléaire par la Corée du Nord, ou dans le cadre de la guerre civile syrienne : dans chacun de ces cas, l'un des membres permanents a bloqué l'adoption d'une résolution coercitive, y compris quand une précédente résolution avait posé une date butoir après laquelle ce type de mesures devait être prise.
Membres non permanents
La question de la représentativité des membres non permanents et de leur nombre est récurrente depuis les années 1960. L'amendement à la Charte de décembre 1963 visait précisément à corriger cela en faisant passer leur nombre de six à dix et en fixant des quotas par zones. Mais depuis, la bascule démographique et les changements géopolitiques font que certaines régions sont sous-représentées. Le groupe , par exemple, représente 65 % de la population, hors membres permanents, pour 50 % des sièges, alors que l'Amérique latine représente 10 % de la population et 20 % des membres. Plusieurs propositions ont été faites ces trois dernières décennies, dont certaines sont exposées ci-après.
Autre problème récurrent, la concurrence pour les sièges non permanents qui entraîne quelquefois de sévères blocages. On a le cas notable, en 1979, des de scrutin qui ne parvinrent pas à départager Cuba, soutenue par le bloc de l'Est et la Colombie soutenue par l'Occident. C'est finalement le Mexique, plus , qui fut élu. En 2006, on a retrouvé un problème similaire, cette fois entre un candidat réputé (le Guatemala) contre un candidat réputé (le Venezuela). Après de scrutin, au , ni le Guatemala ni le Venezuela n'avaient réussi à obtenir les nécessaires (deux tiers des votants à l'Assemblée générale qui compte membres). C'est finalement au profit du Panama, candidat de consensus, que les deux pays se retireront. Le 7 novembre 2006, le Panama est élu membre non permanent au Conseil de sécurité pour deux ans, représentant le groupe des pays d'Amérique latine et des Caraïbes. Il a recueilli au de scrutin.
Résolutions
L'activité du Conseil de sécurité a notablement augmenté depuis la fin de la guerre froide. En effet, il s'était réuni fois entre 1946 et 1989, adoptant , soit moins d'une quinzaine par an, alors que pour la seule décennie 1990-2000, il se réunit fois, adoptant , soit environ 64 par an. Par ailleurs, lors des années du Conseil, celui-ci adopta sous le chapitre VII de la Charte ; en 1993, il en adoptait autant chaque année.
Adoption
Le principal problème est lié à la situation des membres permanents. Le fait qu'un seul peut empêcher l'adoption d'une résolution, même dans le cas où les quatorze autres membres y sont favorables, induit trois phénomènes qui entravent le bon fonctionnement du Conseil de sécurité :
Le blocage complet d'une résolution (veto), qui a été très important durant les premières décennies de l'ONU, alors en pleine guerre froide ;
Les négociations infinies qui retardent l'adoption d'une résolution, aboutissent régulièrement à des textes beaucoup moins contraignants que ne le requérait la situation et arrivent souvent après le plus grave de la crise discutée (on en a eu l'exemple avec le Rwanda en 1994, et on l'a de nouveau avec le Darfour en 2006) ;
Les résolutions comminatoires avec date butoir, qui ne sont pas suivies d'une résolution exécutoire après cette date, ou du moins, pas selon les modalités prévues par la précédente résolution (cf. pour 2006, les cas évoqués de l'Iran, d'Israël et de la Corée).
Toujours lié au statut des membres permanents, mais aussi au manque de volonté, tant de l'ensemble (ou d'une majorité) des membres du Conseil de sécurité que de l'Assemblée générale, il arrive très souvent que des résolutions restent pendantes sur une durée importante, parfois au-delà d'un point où elles deviennent inexécutables. Le cas le plus significatif est celui de la , terme qui désigne habituellement les divers conflits inter- ou intra-étatiques (et les situations liées) concernant les pays voisins d'Israël, que ce soit avec ce pays ou entre eux : Israël même, l'Égypte, le Liban, la Syrie, la partie palestinienne de l'ancienne Palestine mandataire et, moindrement, la Jordanie et l'Irak. C'est le sujet qui a donné lieu, depuis 1948, au plus grand nombre de résolutions : 255 sur (au ), soit environ une sur sept, et une moyenne de quatre par an. La du . Entre-temps, plus de 100 résolutions sont passées, dont au moins trois demandant la même chose.
Cas inverse : en 1975 et 1976, plusieurs résolutions ont soulevé la question du Timor oriental ; dans la dernière, en date du , et se conclut par ces mots : . La résolution suivante sur la question est votée… le . Entre-temps, l'Indonésie avait annexé de fait le Timor oriental et en avait fait sa .
Exécution
Outre le fait que certaines résolutions comminatoires ne résultent pas d'une résolution exécutoire, de nombreuses résolutions de cet ordre sont en fait inexécutées, ou incomplètement exécutées, parce que les États membres refusent de prêter les moyens humains, matériels et financiers suffisants pour leur exécution, ou parce que la situation a été mal évaluée et que la mission entreprise est interrompue avant que les objectifs soient réalisés. Le cas emblématique de ces deux situations est celui de la crise somalienne de 1991 (qui est encore en cours en 2016). En mai 1992, une mission d'interposition est envoyée, mais avec des moyens humains et matériels très en dessous de ce qui est nécessaire dans un cas comme celui-ci, une guerre civile généralisée opposant au moins cinq factions et touchant l'ensemble du territoire : moins de et un appui logistique presque inexistant. En décembre, sous la pression des États-Unis, le Conseil de sécurité décide de mettre en place une mission plus adaptée, avec le déploiement à terme de quelque et d'un soutien logistique ad hoc.
Quelques mois plus tard, la nouvelle administration des États-Unis en place depuis janvier 1993 décide de réduire considérablement son appui et retire une grande partie de ses troupes, qui formaient l'essentiel de la mission, et de ses moyens, et en mai 1993, la réussite initiale de la mission devient l'instrument de son échec : les factions tournent à leur profit l'amélioration des infrastructures réalisée par les troupes de l'ONU, et commencent même à attaquer celles encore sur place. Les États-Unis changent alors de nouveau de tactique et décident de redéployer des troupes, mais cette fois en dehors de la responsabilité de l'ONU, pour , ce qui a pour résultat de détruire les infrastructures reconstruites, de toucher en priorité les civils somaliens et de réinstaller la famine dans les zones les moins accessibles. La mission continuera jusqu'en mars 1995, sans résultat autre que d'avoir permis, pendant ce , le réarmement des factions, et après son départ la guerre civile reprendra au point où elle en était trois ans auparavant. Cela illustre une des grandes faiblesses de l'ONU : elle ne dispose pas d'un corps d'intervention et d'un état-major autonomes, ce qui était pourtant prévu dans la Charte de 1945 (articles 45 à 47).
Propositions de réforme du Conseil de sécurité
Réforme de la composition
Un sujet ancien
Un groupe de travail, créé en 1993, a proposé en 1996 d’inclure cinq nouveaux membres permanents, comprenant l’Allemagne, le Japon et trois nations du tiers monde, et suggéré de créer quatre autres sièges de membres non permanents dans le but d’accroître la représentativité du Conseil ; le président français Jacques Chirac s’y était déclaré favorable dans un article du quotidien français Le Monde, le . En 1997, les États-Unis recommandèrent cinq nouveaux sièges permanents avec un système de rotation et le souci que le Conseil ne dépasse pas vingt membres pour rester efficace.
La position de la France
La France est favorable à une réforme du Conseil de sécurité des Nations unies, qui se traduirait principalement par son élargissement. « Je souhaite faire avancer la réforme du Conseil de sécurité pour permettre à de nouveaux membres permanents comme non permanents d’y siéger », a déclaré François Hollande le lors de la Conférence des Ambassadeurs. Il s'agit, pour la France, que cette structure centrale de l'ONU « s'adapte aux réalités du siècle », c'est-à-dire en prenant en compte l'émergence de nouvelles grandes puissances sur la scène internationale et la fin de l'affrontement idéologique entre les deux blocs de la guerre froide.
La France soutient les candidatures de l'Allemagne, du Brésil, de l'Inde et du Japon à un poste de membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies. Elle souhaite également une meilleure représentativité de l'Afrique, « notamment parmi les membres permanents ». Sans se positionner, elle propose enfin de discuter de l'hypothèse de la présence d'un pays arabe au Conseil comme membre permanent.
Le choix de Kofi Annan
Pour sa part, le septième secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, soutient un plan comprenant l'ajout de six nouveaux membres permanents. Outre les quatre pays proposés par la France, il s'agirait d'attribuer deux sièges à l'Afrique. Les États pouvant y prétendre pourraient être l'Afrique du Sud, pays le plus prospère du continent, et l'Égypte, qui représenterait alors les pays musulmans et le monde arabe. On se retrouverait ainsi avec vingt-et-un membres dont onze permanents couvrant l'ensemble des continents et des grandes religions.
Antagonismes régionaux
Organe principal de l'ONU, le Conseil de sécurité est incontournable. C'est lui qui porte la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationale. Les pays qui y siègent, en permanence ou non, en tirent une capacité d'influence et ont, par conséquent, un poids politique particulier. Sur le plan diplomatique, l'hypothèse d'un élargissement entraîne donc des rivalités régionales.
Dans le cas du scénario français, la perspective de voir l'Inde devenir un membre permanent se heurte à des réticences pakistanaises. Idem en Europe, avec la candidature allemande qui pourrait froisser l'Italie ou l'Espagne. En Asie, le Japon aura à composer avec les réserves de la Chine et de la Corée du Sud. Enfin, le Brésil fera face au mécontentement argentin et mexicain. Concernant le plan soutenu par Kofi Annan, c'est le Nigeria ou l'Algérie qui pourrait donner de la voix pour contester les sièges égyptien et sud-africain.
Réforme du droit de veto
L’ancien ministre français de la Défense Paul Quilès proposait en 2000 de restreindre le veto aux questions de recours à la force, et d’obliger à motiver sa mise en œuvre pour remédier à l’immobilisme. Au moment des exactions en Syrie, en 2012, le secrétaire général d'Amnesty International Salil Shetty a déclaré qu'.
Réforme du régime des sanctions économiques
Celles-ci sont limitées dans le temps depuis 2000 ; on est passé ainsi d’une logique punitive à une logique incitative. Des obstacles importants demeurent pour une réforme en profondeur du Conseil de sécurité. La procédure de révision de la charte est en effet très contraignante : elle est prévue par l'article 109 de la Charte. Un vote à la majorité des deux tiers de l’Assemblée générale des Nations unies est nécessaire afin de réunir une Conférence générale des membres des Nations unies. La conférence recommande des modifications de la Charte qui entreront en vigueur lorsque 2/3 des États membres les auront ratifiées, conformément à leur droit interne, les cinq membres permanents compris.
Lieu de réunions
Le Conseil de sécurité se réunit dans une salle destinée à ses activités qui se trouve au deuxième étage du siège des Nations unies.
La salle a été partiellement financée par le gouvernement norvégien. Elle a été conçue par l'architecte Arnstein Arneberg, un ami du secrétaire général de l'époque Trygve Lie.
Une table circulaire se trouve au centre de la pièce. Les chaises qui l'entourent ont été conçues par Finn Nilsson.
À l'est, surplombant la table du Conseil se trouve une peinture de l'artiste Per Krohg encadrée de fenêtres donnant sur l'East River (souvent occultées par des rideaux).
De 1984 à 2021, à l'entrée du Conseil se trouvait une tapisserie reproduisant le tableau Guernica de Pablo Picasso. Cette œuvre avait été commandée en 1955 par Nelson Rockefeller. Sa famille l'a récupérée en 2021.
Dans la fiction
La salle du conseil a servi au tournage de plusieurs films, parmi lesquels L'Interprète de Sydney Pollack (2005), Che de Steven Soderbergh (2008), Quai d'Orsay de Bertrand Tavernier (2014) ainsi que dans les séries télévisées Ugly Betty et New York, police judiciaire.
En 2014, la Russie appose son veto au tournage de la série américaine House of Cards à l'intérieur de l'enceinte.
Notes et références
Annexes
Articles connexes
Composition du Conseil de sécurité des Nations unies.
Résolution du Conseil de sécurité des Nations unies.
Liste des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.
Liste des membres non permanents du Conseil de sécurité des Nations unies.
Liste des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies par pays.
Liste des organisations internationales où siège la France
Défense communautaire.
Conseil de paix et de sécurité.
Groupe des quatre
Droit de veto au Conseil de sécurité
Bibliographie
Jean-Marc de La Sablière, Le conseil de sécurité des Nations unies, ambitions et limites, éditions Larmier, 2015
Liens externes
Chapitre 5 de la Charte de l'ONU sur le site de l'ONU.
Organes subsidiaires référencés sur le site de l'ONU.
Organisation des Nations unies
Défense et sécurité
Guerre froide | Le Conseil de sécurité des Nations unies est l'organe exécutif de l'Organisation des Nations unies (ONU). Il est défini comme ayant selon la Charte des Nations unies et dispose pour cela de pouvoirs spécifiques tels que l'établissement de sanctions internationales et l'intervention militaire. Certaines décisions, appelées résolutions, du Conseil de sécurité ont force exécutoire et . Il se réunit au siège des Nations unies à New York après avoir siégé dans différentes capitales, telles que Paris ou Addis-Abeba. Ses membres doivent y être présents en permanence, du fait que le Conseil peut être réuni à tout moment, notamment en cas de crise exceptionnelle, ce que ne permettait pas la Charte de la Société des Nations. |
527 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Carl%20Sagan | Carl Sagan | Carl Sagan (), né le à Brooklyn (New York) et mort le à Seattle (Washington), est un scientifique et astronome américain.
Il a étudié l'astronomie et l'astrophysique à l'université de Chicago, où il a obtenu son doctorat en 1960 avec une thèse de planétologie. Il devient ensuite professeur et directeur de laboratoire à l'université Cornell.
Il participe à la plupart des missions d'exploration du système solaire des années 1970 et 1980 et notamment le programme Pioneer, pour lequel il conçoit avec sa femme, , la plaque de Pioneer, et le programme Voyager où il poursuit les messages à l'adresse d'éventuelles intelligences extraterrestres avec le Voyager Golden Record.
Carl Sagan est également connu pour ses contributions à la vulgarisation scientifique. Il a été le concepteur et l'animateur de la série télévisée Cosmos, qui a été diffusée dans le monde entier et qui a contribué à faire connaître la science auprès du grand public. Il a également écrit plusieurs livres à succès sur l'univers et la science, dont Pale Blue Dot et le livre Cosmos, dérivé de la série.
Il est l'un des fondateurs de l'exobiologie, et a soutenu le programme SETI de recherche d'intelligence extraterrestre. Il est aussi connu pour son militantisme en matière de scepticisme scientifique et d'écologie.
Biographie
Jeunesse et formation
Issu d'une famille juive immigrée d'Europe orientale, il naît à Bensonhurst un quartier de Brooklyn, le 9 novembre 1934. Son père, Samuel Sagan, est un ouvrier couturier originaire de Kamianets-Podilskyï, une ville située alors dans une région de l'Empire russe rattachée par la suite à l'Ukraine. Sa mère, Rachel Molly Gruber, était une femme au foyer new-yorkaise. Le prénom de Carl lui est donné en l'honneur de la mère biologique de Rachel, Chaiya Clara, qui était selon les mots de Sagan , étant décédée en mettant au monde son deuxième enfant. Le père de Rachel s'était alors remarié à une femme prénommée Rose. Selon Carol, la sœur de Carl, .
La famille vivait dans un modeste appartement de Bensonhurst, tout près de l'océan. Ils étaient membres de la communauté des Juifs réformés, le plus libéral des quatre principaux groupes du judaïsme nord-américain. Carl et sa sœur s'accordent à dire que leur père n'était pas spécialement religieux, mais que leur mère . Au plus profond de la Grande Dépression, son père travaille comme ouvreur de théâtre.
Selon son biographe Keay Davidson, la de Sagan est le résultat de sa relation étroite avec ses deux parents, qui étaient à bien des égards . Sagan fait remonter ses pulsions analytiques à sa mère, une femme qui dans son enfance avait vécu dans l'extrême pauvreté à New York pendant la Première Guerre mondiale et les années 1920. Elle avait dans sa jeunesse, nourri ses propres ambitions intellectuelles, mais elles avaient été frustrées par les restrictions sociales : sa pauvreté, son statut de femme, d'épouse, et de juive. Davidson note qu'elle a donc .
Cependant, il affirme que son sens de l'émerveillement lui vient de son père, qui, pendant son temps libre, donnait des pommes aux pauvres ou aidait à apaiser les tensions entre les travailleurs et les patrons dans l'industrie du vêtement à New York. Impressionné par les capacités intellectuelles de Carl, il accepte la curiosité de son fils sans objections, la considérant comme faisant partie de sa croissance. Dans ses derniers écrits, Sagan s'inspirera souvent de ses souvenirs d'enfance pour illustrer des points scientifiques, comme dans son livre Shadows of Forgotten Ancestors (l'Ombre des ancêtres oubliés). Sagan y décrit l'influence de ses parents sur sa pensée ultérieure :
L'un des moments les plus marquants de son enfance est celui où ses parents l'emmènent à l'Exposition universelle de New York de 1939, alors qu'il n'a que quatre ans. Cette visite marque un tournant dans sa vie. Il se souviendra plus tard de la carte mobile de l'exposition America of Tomorrow : . Mais il conserve aussi les souvenirs d'autres démonstrations : comment une lampe de poche éclairant une cellule photoélectrique créait un crépitement et comment le son d'un diapason devenait une onde sur un oscilloscope. Le jeune Sagan est également témoin de la naissance de la technologie médiatique du futur, celle qui allait remplacer la radio : la télévision. Il écrit à ce sujet :
Il assiste également à l'un des événements les plus médiatisés de la foire, l'enterrement d'une capsule temporelle à Flushing Meadows, qui contenait des souvenirs des années 1930 devant être récupérés par les descendants de la Terre dans un futur millénaire. , écrit Davidson. À l'âge adulte, Sagan et ses collègues allaient créer des capsules temporelles similaires - des capsules qui seraient envoyées dans la galaxie : la Plaque de Pioneer et le Voyager Golden Record, qui étaient tous des retombées des souvenirs de Sagan de l'Exposition universelle.
Pendant la Seconde Guerre mondiale la famille de Carl s'inquiète du sort de sa branche européenne. Cependant, Sagan ignorait les détails de la guerre en cours. Il écrit : . Sa sœur, Carol, déclare que leur mère . Le livre de Sagan, (1996) reprend ses souvenirs de cette période conflictuelle, où sa famille devait faire face aux réalités de la guerre en Europe tout en essayant d'empêcher qu'elle ne sape son esprit optimiste.
Dès sa tendre enfance, il s'abreuve de livres scientifiques, se passionne pour l'astronomie et, selon ses propres dires, se .
Dans les années 1950, il commence à s'intéresser à l'origine de la vie, une préoccupation qui ne l'abandonnera plus.
Après des études secondaires à Rahway, achevées en 1951, Sagan, alors âgé de 17 ans, s'inscrit à l'Université de Chicago, l'un des seuls établissements américains d'enseignement supérieur acceptant des jeunes de moins de 18 ans. Le chancelier de l'université, Robert Hutchins, entendait faire de son université une « méritocratie », et, pour cette raison, n'avait pas d'égard pour l'âge des impétrants. D'ailleurs, il s'était assuré la collaboration des plus grands scientifiques de l'après-guerre, dont Enrico Fermi et Edward Teller, mettant à leur disposition l'observatoire Yerkes.
Au cours de ses années de licence, Sagan travaille dans le laboratoire du généticien H. J. Muller et consacre son mémoire aux origines de la vie, sous la direction du physico-chimiste Harold Clayton Urey. Sagan adhère à la Ryerson Astronomical Society, obtient son Baccalauréat ès lettres en 1954, sa licence ès sciences (1955) et sa maîtrise de physique (1956), puis soutient sa thèse de doctorat, consacrée à l'« étude physique des planètes, en 1960.
Il passe ses mois d'été avec l'astronome Gerard Kuiper, le physicien George Gamow et le chimiste Melvin Calvin. Le titre de sa thèse témoigne de l'influence de Kuiper qui, tout au long des années 1950, avait été président de la commission « Étude des conditions physiques sur les Planètes et Satellites » de l'Union astronomique internationale. En 1958, les deux hommes travaillent sur un dossier classé secret défense, le « Projet A119 » de l'US Air Force, visant à faire exploser une bombe atomique sur la Lune.
Carrière universitaire
Carl Sagan devient professeur puis directeur de laboratoire à l'Université Cornell, contribuant à la plupart des missions automatiques d'exploration spatiale du système solaire. Il est ainsi sollicité pour créer un message inaltérable et universel, qui pourrait être compris par une intelligence extraterrestre ; ce message qu'il conçoit est gravé sur une plaque et apposé sur les deux sondes Pioneer. Plus tard, il participe également à la création du contenu du disque des sondes Voyager.
Il est également connu pour avoir co-rédigé un article annonçant les dangers de l'hiver nucléaire. Pendant la première guerre du Golfe, Sagan prédit que la fumée engendrée par les incendies des puits de pétrole du Koweit, allumés par les forces militaires irakiennes pour couvrir leur retraite, entraînera des conséquences proches de l'hiver nucléaire si on les laisse brûler pendant des mois (le problème était qu'on manquait d'équipes pour les éteindre plus rapidement). Au cours d'un débat, Fred Singer prédit qu'au contraire les fumées ne dépasseront pas et que les vents et les pluies les dissiperont en quelques jours. Finalement, aussi bien l'hypothèse de Sagan que celle de Singer se sont révélées incorrectes : les fumées des incendies se sont élevées beaucoup plus haut que ce qu'avait annoncé Singer (près de ) et ont perduré pendant près d'un mois, mais bien qu'elles aient absorbé 75 à 80 % des radiations solaires dans le golfe Persique, elles n'ont eu qu'un effet négligeable sur le climat mondial.
Le vulgarisateur scientifique
Sagan est surtout connu du grand public pour ses œuvres de vulgarisation scientifique. Il a écrit et raconté la série de documentaires télévisés Cosmos (treize épisodes vus par lors de leur diffusion initiale) dans laquelle il développe, entre autres, un calendrier cosmique. Celui-ci est souvent repris par la suite dans plusieurs livres et documentaires de vulgarisation de l'astronomie.
Il fonde en 1980 The Planetary Society, une organisation à but non lucratif qui participe — et en est parfois l'initiatrice — à plusieurs projets de recherche en astronomie et astronautique.
Il est l'auteur de plusieurs livres de vulgarisation, dont Cosmos, tiré de la série, et Un point bleu pâle, sur la place de l'Humain et de la Terre dans l'Univers. Il a aussi écrit un roman, Contact, publié en 1985, centré sur le programme SETI et l'hypothèse d'une réception d'un signal d'origine extraterrestre, dont l'adaptation au cinéma est sortie en 1997 (soit quelques mois après sa mort). Ce livre a reçu le prix Locus du meilleur premier roman en 1986.
Sagan est l'un des pères fondateurs d'un des groupes sceptiques nord-américains, le , qui considère qu'aucune preuve de l'existence du paranormal n'a été apportée à ce jour. Si son ouvrage est ouvert à la possibilité que l'hypothèse extraterrestre puisse expliquer le phénomène OVNI, il devient de plus en plus sceptique, au fur et à mesure qu'il vieillit, vis-à-vis des prétentions de l'ufologie (voir à ce sujet le modèle sociopsychologique du phénomène ovni). Il critique énormément l'ufologie dans son dernier ouvrage, , considéré comme un classique du scepticisme scientifique.
En 1994, il attaque Apple pour avoir nommé le projet de développement du « Carl Sagan ». Il est débouté par les juges, néanmoins Apple décide de renommer le projet en « BHA », pour « Butthead Astronome » (« Astronome stupide » en français).
Atteint depuis longtemps de myélodysplasie, Carl Sagan meurt d'une pneumonie le à l'âge de .
Distinctions et hommages
L'astéroïde (2709) Sagan, découvert en 1982, a été nommé en son honneur.
Le a également été nommé en son honneur.
En 1998, il est récipiendaire à titre posthume du prix Gerard-P.-Kuiper.
En 2008, le compositeur Benn Jordan rend hommage à Carl Sagan en dédiant son album Pale Blue Dot
En 2014, Neil deGrasse Tyson rend hommage à Carl Sagan, en relatant son parcours et la façon dont il l'a encouragé à devenir un scientifique, dans le premier épisode de Cosmos : Une odyssée à travers l'univers, série documentaire créée sur le modèle de Cosmos.
Le visage de Carl Sagan est visible sur une montagne d'une planète fictive dans le jeu Kerbal Space Program.
En février 2015, le groupe de metal symphonique Nightwish lui dédie une chanson intitulée Sagan.
En mai 2018, le groupe Matt Hollywood & The Bad Feelings lui rend hommage dans la chanson Carl Sagan.
Dans la saison 2 de Young Sheldon, dérivée de The Big Bang Theory, le jeune Sheldon Cooper se déguise en Carl Sagan pour la fête d'Halloween (diffusion originale en 2018).
En avril 2020, le groupe Nightwish cite à nouveau Carl Sagan, notamment sa description de la photographie Un point bleu pâle, dans « Ad Astra », le dernier mouvement de la chanson All the Works of Nature Which Adorn the World de l’album Human. :II: Nature..
En 2021, la pièce de théâtre Dans le nuage de Maxime Carbonneau et Laurence Dauphinais s'inspire de l'aventure du comité du Voyager Golden Record où le personnage de Carl Sagan est interprété par Robin-Joël Cool.
La sonde Phoenix, qui a quitté la Terre le , a emporté à son bord un message audio de Carl Sagan destiné aux futurs colons de la planète Mars. La sonde s'est posée sur Mars en . Le message de Carl Sagan est inclus au mini-CD , un projet de la , qui contient des romans et des nouvelles de science-fiction à propos de la planète rouge.
Publications
(sic) avec Thornton Page (1972, , puis Barles & Noble 1996) — Livre tiré des déclarations préparées lors du Symposium sur les OVNIs de l'AAAS les 26 et à Boston (Massachusetts), où Sagan développe le chapitre consacré à l'HET et aux autres hypothèses pour expliquer les phénomènes attribués à des OVNIs .
, 1977, ou Les Dragons de l'Éden, 1980, (anglais) ou (français).
Cosmos, 1981, (anglais) ou (français). .
(en collaboration avec Ann Druyan), 1993, ou .
, , , New York .
ou Le froid et les ténèbres: le monde après une guerre atomique (en collaboration avec P. R. Ehrlich, D. Kennedy et W. Orr. Roberts), 1985, ou .
Comète (en collaboration avec Ann Druyan), 1985, Édition Calmann-Lévy).
L'Hiver Nucléaire (en collaboration avec ), 1991.
Contact, 1985 (anglais) ou (français) — Roman qui donna lieu à l'adaptation cinématographique Contact de Robert Zemeckis avec Jodie Foster dans le rôle principal.
.
Bibliographie
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Articles connexes
Scepticisme scientifique
Modèle sociopsychologique du phénomène ovni
Calendrier cosmique de Carl Sagan
Un point bleu pâle
Carl Sagan Memorial Award
Médaille Carl-Sagan
Liens externes
La saga des sondes Voyager
Bases de données et dictionnaires
Conférencier
Astronome américain du XXe siècle
Philosophe agnostique
Vulgarisateur scientifique
Modèle sociopsychologique du phénomène ovni
Scepticisme scientifique
Écrivain américain de science-fiction
Lauréat du prix Hugo
Lauréat du prix Locus du meilleur premier roman
Lauréat du prix Solstice
Récipiendaire de la médaille du service public distingué de la NASA
Scientifique concepteur d'une mission spatiale
Planétologue
Exobiologiste
Récipiendaire du prix Gerard-P.-Kuiper
Humaniste de l'Année
Professeur à l'université Cornell
Étudiant de l'université de Chicago
Personnalité américaine née d'un parent ukrainien
Naissance en novembre 1934
Naissance à Brooklyn
Décès en décembre 1996
Décès à 62 ans
Décès à Seattle
Mort d'une pneumonie
Éponyme d'un objet céleste | Carl Sagan (), né le à Brooklyn (New York) et mort le à Seattle (Washington), est un scientifique et astronome américain. |
528 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Cryptographie%20sym%C3%A9trique | Cryptographie symétrique | La cryptographie symétrique, également dite à clé secrète (par opposition à la cryptographie asymétrique), est la plus ancienne forme de chiffrement. Elle permet à la fois de chiffrer et de déchiffrer des messages à l'aide d'un même mot clé. On a des traces de son utilisation par les Égyptiens vers 2000 av. J.-C. Plus proche de nous, on peut citer le chiffre de Jules César, dont le ROT13 est une variante.
Clé et sécurité
L'un des concepts fondamentaux de la cryptographie symétrique est la clé. Une clé est une donnée qui (traitée par un algorithme) permet de chiffrer et de déchiffrer un message. Toutes les méthodes de chiffrement n'utilisent pas de clé. Le ROT13, par exemple, n'a pas de clé. Quiconque découvre qu'un message a été codé avec cet algorithme peut le déchiffrer sans autre information. Une fois l'algorithme découvert, tous les messages chiffrés par lui deviennent lisibles.
Si l'on modifiait le ROT13 en rendant le décalage variable, alors la valeur de ce décalage deviendrait une clé, car il ne serait plus possible de chiffrer et déchiffrer sans elle. L'ensemble des clés possibles comporterait alors 25 décalages ( si l'on considère le décalage nul).
Cet exemple montre le rôle et l'importance de la clé dans un algorithme de chiffrement ; et les restrictions qu'elle implique. Auguste Kerckhoffs (La Cryptographie militaire, 1883) énonce le principe de Kerckhoffs : pour être sûr, l'algorithme doit pouvoir être divulgué. En outre, il faut aussi que la clé puisse prendre suffisamment de valeurs pour qu'une attaque exhaustive — essai systématique de toutes les clés — soit beaucoup trop longue pour être menée à bien. Cela s'appelle la sécurité calculatoire.
Cette sécurité calculatoire s'altère avec le progrès technique, et la puissance croissante des moyens de calcul la fait reculer constamment. Exemple : le DES, devenu obsolète à cause du trop petit nombre de clés qu'il peut utiliser (pourtant 256). , 280 est un strict minimum. À titre indicatif, l'algorithme AES, dernier standard d'algorithme symétrique choisi par l'institut de standardisation américain NIST en , utilise des clés dont la taille est, pour l'une de ses versions, de , autrement dit il y en a 2128. Pour donner un ordre de grandeur sur ce nombre, cela fait environ possibles ; l'âge de l'univers étant de 1010 années, si on suppose qu'il est possible de tester de clés par seconde (soit par an), il faudra encore plus d'un milliard de fois l'âge de l'univers. Dans un tel cas, on pourrait raisonnablement penser que notre algorithme est sûr, du moins tant qu'il n'y a pas de meilleure attaque que celle par force brute.
Cette notion de sécurité calculatoire pose la question de la sécurité absolue. On sait depuis Claude Shannon et son article (1949) que le chiffrement de Gilbert Vernam qui consiste à ajouter au message en clair une clé de la même longueur (voir XOR) est parfaitement sûr. C'est le seul pour lequel nous soyons capables de prouver une telle chose. L'inconvénient est que pour chiffrer un message de , il faut au préalable avoir échangé une clé de avec le destinataire du message, et cela par une voie absolument sûre, sinon chiffrer devient inutile. Très peu de cas nécessitent un tel système, mais c'était toutefois le système utilisé pour le Téléphone rouge entre le Kremlin et la Maison-Blanche.
Petite taxinomie du chiffrement symétrique classique
Jusqu'aux communications numériques, les systèmes utilisaient l'alphabet et combinaient substitutions — les symboles sont changés mais restent à leur place — et transpositions — les symboles ne sont pas modifiés mais changent de place.
La substitution est dite monoalphabétique quand l'algorithme de codage n'utilise aucun autre paramètre que la lettre à coder, de sorte qu'une lettre est toujours remplacée par la même lettre (relation 1→1). C'est le cas d'un algorithme à décalage simple. Quand l'algorithme de codage utilise un ou plusieurs autres paramètres (ex : sa position dans le message), chaque lettre à coder peut alors être remplacée par plusieurs lettres différentes selon les cas (relation 1→n). On parle alors de substitution polyalphabétique — e.g. le chiffre de Vigenère, Enigma.
La substitution peut utiliser la méthode du décalage, où chaque lettre est transformée en la lettre plus loin dans l'alphabet, en rebouclant, c’est-à-dire la lettre suivant 'z' est 'a'. On parle de décalage simple — est également connu sous le nom de chiffre de Jules César- quand le décalage est identique pour toutes les lettres du message. Avec le chiffre de Blaise de Vigenère, on applique un nombre quelconque n de décalages, le premier décalage est utilisé pour chiffrer la lettre numéro 1, puis la 1+n, 1+2n, … le second décalage pour la lettre numéro 2, 2+n, 2+2n, … Usuellement, la valeur de ces décalages est donnée par un mot de longueur n dont la i lettre donne la valeur du i décalage. Clarifions par un exemple.
Message clair : wikipedia
Mot clé : crypto
Message chiffre : yzixisfzy
Un 'a' dans le mot clé correspond à un décalage de 0, un 'b' à un décalage de 1, etc. Dans notre exemple, la clé a , donc les lettres 1 ('w') et 7 ('d') sont chiffrées par le même décalage, à savoir 2.
La machine Enigma utilisée par les Allemands durant la Seconde Guerre mondiale est également basée sur les substitutions, mais avec un mécanisme beaucoup plus sophistiqué.
Une autre forme de la substitution est le dictionnaire : au lieu de changer les symboles du message un à un, ce sont des mots entiers que l'on remplace.
Pour les transpositions on modifie l'ordre des symboles du texte clair. Une technique consiste à se donner un mot clé, à écrire le message sous ce mot clé et à lire le texte en colonne, par ordre alphabétique.
Message : wikipediaestuneencyclopedielibre
Mot clé : crypto
on écrit sous wikipe
le mot clé diaest
uneenc
yclope
dielib
re****
lettre du mot clé
(ordre alphabétique) coprty
on ordonne les weiipk
colonnes dteisa
ucenne
yeocpl
dbliie
r**e**
Message chiffré : wduydr etceb* ieeol* iincie psnpi* kaele*
Les astérisques sont ajoutés pour le déchiffrement et les espaces dans le message chiffré uniquement pour la lisibilité. Le message, s'il était par exemple envoyé à un destinataire qui connaît le mot clé, serait le suivant :
Message chiffré : wduydretceb*ieeol*iinciepsnpi*kaele*
Techniques modernes
Depuis l'avènement du numérique, les paradigmes du chiffrement symétrique ont bien changé. D'une part, la discipline s'est formalisée, même si la conception de système de chiffrement garde inévitablement un aspect artisanal. En effet dans ce domaine, la seule chose que l'on sache prouver est la résistance face à des types d'attaques connues. D'autre part, la forme du texte chiffré ayant changé, les méthodes ont suivi. Les algorithmes modernes chiffrent des suites de bits.
On distingue deux types d'algorithmes, les algorithmes en blocs, qui prennent bits en entrée et en ressortent , et les algorithmes à flots, qui chiffrent bit par bit sur le modèle du chiffre de Vernam. Dans ce dernier cas, l'algorithme engendre une suite de bits qui est ajouté (cf. XOR) à la suite binaire à chiffrer. Les techniques utilisées pour générer la suite que l'on ajoute -- appelée la suite chiffrante -- sont diverses. Elles peuvent utiliser des registres à décalage à rétroaction linéaire, composés de façon non linéaire (par exemple A5/1 ou E0, mais pas RC4 qui est ou a été très répandu) ... ou utiliser un chiffrement par bloc en mode avec un mode opératoire adapté.
La seconde famille d'algorithmes, ceux en blocs, est en général construite sur un modèle itératif. Ce modèle utilise une fonction qui prend une clé et un message de bits. C'est cette fonction qui est itérée un certain nombre de fois, on parle de nombre de tours. À chaque tour, la clé utilisée est changée et le message que l'on chiffre est le résultat de l'itération précédente.
;
;
…
;
Les clés utilisées sont déduites d'une clé maître qui est la quantité secrète que doivent partager émetteur et destinataire. L'algorithme générant ces clés à partir de est appelé l'algorithme de cadencement de clés.
Pour qu'un tel système puisse fonctionner, la fonction utilisée doit être injective par rapport à pour un fixé, c'est-à-dire qu'il faut pour toute clé et message pouvoir recalculer à partir de , autrement le déchiffrement n'est pas possible et par conséquent on ne dispose pas d'un algorithme utilisable. Formellement, cela signifie qu'il existe une fonction vérifiant
.
La sécurité d'un tel système repose essentiellement sur deux points : l'algorithme de cadencement de clé, et la robustesse de la fonction .
Si l'algorithme de cadencement est mal conçu, les peuvent être déductibles les unes des autres, ou mal réparties, etc.
Dire de la fonction qu'elle est robuste signifie qu'on la suppose difficile à inverser sans connaître la clé ayant servi dans le calcul de .
La propriété qui garantit cela est que soit une fonction pseudo-aléatoire, c'est-à-dire qu'il n'existe pas de méthode efficace pour distinguer l'ensemble des sorties possibles de cette fonction de celles d'une fonction dont la sortie est générée aléatoirement.
Une condition nécessaire pour cela est que soit surjective; sinon, il existe des éléments de l'ensemble d'arrivée qui peuvent forcément être généré aléatoirement, mais pas par .
Comme on a vu infra que est aussi injective par nécessité de pouvoir déchiffrer (existence de ), c'est nécessairement une bijection, autrement dit, une permutation (puisque son ensemble de départ est le même que son ensemble d'arrivée).
En d'autres termes, quand est une fonction pseudo-aléatoire, si on connaît seulement , et , on ne peut pas retrouver le message , si ce n'est en effectuant une recherche exhaustive de la clé , c'est-à-dire en calculant
1) ) ;
2) ;
et cela pour toutes les clés jusqu'à ce que l'on en trouve une pour laquelle est égal à .
On est alors assuré d'avoir le message qui n'est autre que .
Le problème étant que si est constitué de bits, il faut en moyenne essais. En prenant assez grand, on peut être sûr que cela n'est pas réalisable en pratique : supposons que l'on puisse essayer 109 (un milliard) clés par seconde, soit environ 230, il y a par an, soit 225, en conséquence on peut tester 255 clés par an. Si on prend pour une valeur de , il faudrait , plus de d'années.
Une technique très répandue pour fabriquer des fonctions est celle du schéma de Feistel. Dans ce schéma, le message à chiffrer est découpé en de bits, et le message chiffré est
où le '⊕' est le XOR et est une fonction quelconque, on n'a plus à supposer que c'est une permutation. En effet, on peut retrouver à partir de la clé
1) connaissant , on connaît qui est sa partie gauche,
2) on calcule ,
3) on ajoute le résultat du calcul précédent à la partie droite de , et on retrouve ,
cela sans restriction sur . Clairement, dans ce schéma, la robustesse de repose sur la fonction .
Liste d'algorithmes symétriques communs
AES
Blowfish
DES, Triple DES
Serpent
Twofish
Voir aussi
Cryptologie
Cryptographie asymétrique
Cryptographie hybride
Chiffre de Vigenère
TAREC | La cryptographie symétrique, également dite à clé secrète (par opposition à la cryptographie asymétrique), est la plus ancienne forme de chiffrement. Elle permet à la fois de chiffrer et de déchiffrer des messages à l'aide d'un même mot clé. On a des traces de son utilisation par les Égyptiens vers 2000 av. J.-C. Plus proche de nous, on peut citer le chiffre de Jules César, dont le ROT13 est une variante. |
529 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Client-serveur | Client-serveur | Le protocole ou environnement client–serveur désigne un mode de transmission d'information (souvent à travers un réseau) entre plusieurs programmes ou processus : l'un, qualifié de client, envoie des requêtes ; l'autre, qualifié de serveur, attend les requêtes des clients et y répond. Le serveur offre ici un service au client. Par extension, le client désigne souvent l'ordinateur sur lequel est exécuté le logiciel client, et le serveur, l'ordinateur sur lequel est exécuté le logiciel serveur. Les machines serveurs sont généralement dotées de capacités supérieures à celles des ordinateurs personnels en ce qui concerne la puissance de calcul, les entrées-sorties et les connexions réseau, afin de pouvoir répondre de manière efficace à un grand nombre de clients. Les clients sont souvent des ordinateurs personnels ou terminaux individuels (téléphone, tablette), mais pas systématiquement. Un serveur peut répondre aux requêtes de plusieurs clients. Parfois le client et le serveur peuvent être sur la même machine.
Il existe une grande variété de serveurs et de clients en fonction des besoins ou services à fournir : un serveur Web publie des pages Web demandées par des navigateurs Web ; un serveur de messagerie électronique transmet les courriels à des clients de messagerie ; un serveur de fichiers permet de partager des fichiers sur un réseau aux machines qui le sollicitent ; un serveur de base de données permet aux clients de récupérer des données stockées dans une base de données, etc.
Le client et le serveur doivent bien sûr utiliser le même protocole de communication au niveau de la couche transport du modèle OSI. On parle souvent d'un service pour désigner la fonctionnalité offerte par un processus serveur.
Attention, bien que souvent confondues, les notions de programme ou processus client et de programme ou processus serveur sont toutefois différents de celles de machine. En effet un ordinateur unique peut exécuter à la fois un programme serveur et un programme client. Cette configuration est plutôt utilisée à des fins de test, ou assez fréquente dans le monde Linux.
Caractéristiques
Caractéristiques d'un programme serveur :
il attend une connexion entrante sur un ou plusieurs ports réseaux locaux ;
à la connexion d'un client sur le port en écoute, il ouvre un socket local au système d'exploitation ;
à la suite de la connexion, le processus serveur communique avec le client suivant le protocole prévu par la couche application du modèle OSI.
l'action réalisée par le serveur en réponse à la requête client est souvent appelée service.
Caractéristiques d'un programme client :
il établit la connexion au serveur à destination d'un ou plusieurs ports réseaux ;
lorsque la connexion est acceptée par le serveur, il communique comme le prévoit la couche application du modèle OSI.
Caractéristiques de leur protocole d'échange:
le client et le serveur doivent bien sûr utiliser le même protocole de communication au niveau de la couche transport du modèle OSI.
les échanges peuvent se faire à travers un réseau, ou parfois en local
ce protocole doit être défini, connu et compris des clients et des serveurs
Environnement client–serveur
L'organisation d'un environnement client–serveur diffère selon le type d'architecture du réseau et le type de client.
Types d'architecture standard
Architecture pair à pair
Une architecture pair à pair ( ou P2P en anglais) est un environnement client–serveur où chaque programme connecté est susceptible de jouer tour à tour le rôle de client et celui de serveur. Le programme est client lorsqu'il demande et récupère des données, et devient serveur lorsqu'il fournit des données.
Architecture à deux niveaux
De base la relation entre un client en un serveur se fait entre deux processus, deux logiciels ou deux machines.
On peut parler d'une architecture à deux niveaux ou une architecture deux tiers ( en anglais).
Dans ce cas, le client demande une ressource au serveur qui la fournit directement à partir de ses propres ressources, sans solliciter d'autres machines.
Types d'architecture évoluées
Architecture à trois niveaux
Une architecture à trois niveaux ou une architecture trois tiers ( en anglais) ajoute un niveau permettant de spécialiser les serveurs, ce qui apporte un avantage de flexibilité, de sécurité et de performance :
un client demande une ressource via une interface utilisateur (généralement un navigateur web) chargée de la présentation de cette ressource ;
un serveur d'application (appelé middleware) fournit la ressource, mais en faisant appel à un autre serveur ;
un serveur de données fournit au serveur d'application la ressource requise pour répondre au client.
Il faut noter que le serveur d'application est ici client du serveur de données.
Architecture à N niveaux
Une architecture à N niveaux ou architecture N tiers ( en anglais) n'ajoute de niveau à l'architecture à 3 niveaux, mais introduit la notion d'objet qui offre la possibilité de distribuer les services entre les 3 niveaux selon N couches, permettant ainsi de spécialiser plus finement les serveurs.
Types de clients applicatifs
Les clients applicatifs, sont des logiciels qui tournent sur les machines ou terminaux des utilisateurs.
Il est possible d'en distinguer 3 types majeurs.
Client léger
Un client léger est une application où le traitement des requêtes du client (le plus souvent un navigateur Web, avec des pages web n'utilisant pas ou peu de JavaScript côté client, terminaux Terminal Services, Secure Shell, Apple Remote Desktop, Citrix XenApp, TeamViewer, etc.) est entièrement effectué par le serveur, le client se contente de recevoir et mettre en forme pour afficher les réponses calculées et envoyées par les serveur.
Quelques avantages:
peu de puissance de calcul est nécessaire au niveau du client.
la mise à jour de l'application s'effectue uniquement sur le serveur, excepté l'éventuelle mise à jour du client Web.
plus grande indépendance du développement de l'application et du serveur vis-à-vis de la machine cliente et de son environnement.
un travail de développement concentré sur le serveur
Client lourd
Un client lourd est une application (applications de bureau, applications mobile) où les traitements sont principalement effectués sur la machine locale dite cliente. Le serveur se contentant principalement de répondre aux demandes de données du client.
Quelques avantages:
le client peut parfois fonctionner même en cas de déconnexion du serveur
une partie des traitements est réalisé par le client, ce qui soulage les ressources du serveur.
plus grande indépendance vis-à-vis des temps de réponse réseau et serveur
Client riche
Un client riche est une application où le traitement des requêtes du client (applications Web utilisant beaucoup de JavaScript côté client) est effectué majoritairement par le serveur, le client recevant les réponses « semi-finies » et les finalisant. C'est un client léger plus évolué permettant de mettre en œuvre des fonctionnalités comparables à celles d'un client lourd.
C'est un compromis entre les clients légers et lourds.
Comparaison des architectures centralisées et distribuées
Fonctionnement
Avant que n'apparaisse l'environnement client–serveur, les réseaux informatiques étaient configurés autour d'un ordinateur central ( en anglais) auquel étaient connectés des terminaux passifs (écran adjoint d'un clavier sans unité centrale et n'effectuant aucun traitement). Tous les utilisateurs étaient alors connectés sur la même unité centrale.
Avantages des architectures centralisées
Toutes les données sont centralisées sur un seul serveur, physique ou virtuel, ce qui simplifie les contrôles de sécurité, l'administration, la mise à jour des données et des logiciels.
La complexité du traitement et la puissance de calculs sont à la charge du ou des serveurs, les utilisateurs utilisant simplement un client léger sur un ordinateur terminal qui peut être simplifié au maximum.
Recherche d'information : les serveurs étant centralisés, cette architecture est particulièrement adaptée et véloce pour retrouver et comparer de vastes quantités d'informations (moteur de recherche sur le Web), par rapport à l'architecture distribuée beaucoup plus lente, à l'image de Freenet.
Maintenance matériel minime.
Grande vélocité sur des grands volumes de données et de traitements.
Inconvénients des architectures centralisées
Si trop de clients veulent communiquer avec l'ordinateur central au même moment, ce dernier risque de ne pas supporter la charge (alors que les architectures distribuées peuvent répartir la charge si les serveurs sont redondés).
Si l'ordinateur central n'est plus disponible, plus aucun des clients ne fonctionne (les architectures distribuées peuvent continuent à fonctionner, si les serveurs utilisés sont redondés).
Les coûts de mise en place et de maintenance peuvent être élevés.
Les clients ne peuvent communiquer directement entre eux, entrainant une concentration des flux sur l'ordinateur central.
interface homme-machine minimaliste.
Utilisation de langages de programmation anciens.
Calcul scientifique complexe impossible.
Exemples client-serveur
La consultation de pages sur un site Web fonctionne sur une architecture client–serveur. Un internaute connecté au réseau via son ordinateur et un navigateur Web est le client, le serveur est constitué par le ou les ordinateurs contenant les applications qui fournissent les pages demandées. C'est le protocole de communication HTTP ou XML socket qui est utilisé.
Les courriels sont envoyés et reçus par des clients et gérés par un serveur de messagerie. C'est le protocole de communication SMTP, POP ou IMAP qui est utilisé.
Le système X Window fonctionne sur une architecture client–serveur. En général le client (une application graphique, xeyes par exemple) tourne sur la même machine que le serveur mais peut être aussi bien lancé sur un autre ordinateur faisant partie du réseau.
L'organisation en client léger, façon terminal-serveur, a donné naissance à des projets innovants comme le projet LTSP ou la technologie NX.
Notes
Voir aussi
Architecture trois tiers
Projet LTSP
Technologie NX
Client lourd
Architecture SOA
Architecture EDA
Architecture réseau
Architecture logicielle
Client (informatique) | Le protocole ou environnement client–serveur désigne un mode de transmission d'information (souvent à travers un réseau) entre plusieurs programmes ou processus : l'un, qualifié de client, envoie des requêtes ; l'autre, qualifié de serveur, attend les requêtes des clients et y répond. Le serveur offre ici un service au client. Par extension, le client désigne souvent l'ordinateur sur lequel est exécuté le logiciel client, et le serveur, l'ordinateur sur lequel est exécuté le logiciel serveur. Les machines serveurs sont généralement dotées de capacités supérieures à celles des ordinateurs personnels en ce qui concerne la puissance de calcul, les entrées-sorties et les connexions réseau, afin de pouvoir répondre de manière efficace à un grand nombre de clients. Les clients sont souvent des ordinateurs personnels ou terminaux individuels (téléphone, tablette), mais pas systématiquement. Un serveur peut répondre aux requêtes de plusieurs clients. Parfois le client et le serveur peuvent être sur la même machine. |
531 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Clovis%20Ier | Clovis Ier | , en latin Chlodovechus, né vers 466 et mort à Paris le , est roi des Francs saliens, puis roi de tous les Francs de 481 à 511.
Issu de la dynastie des Mérovingiens, il est le fils de , roi des Francs saliens de Tournai (en actuelle Belgique), et de la reine Basine de Thuringe. Chef militaire, il accroît considérablement le territoire du petit royaume des Francs saliens, dont il hérite à la mort de son père, pour finir par unifier une grande partie des royaumes francs, repousser Alamans et Burgondes et annexer les territoires des Wisigoths dans le Sud de la Gaule.
Le règne de Clovis est surtout connu par la description qu'en fit Grégoire de Tours, évêque gallo-romain dont l'Histoire des Francs est riche d'enseignements, mais dont la visée, essentiellement édifiante, s'accompagne d'un manque de précision et de cohérence historique. Les éléments de la vie de Clovis ne sont pas connus de manière certaine et leur « habillage » est le plus souvent suspect. Néanmoins, Clovis est considéré dans l'historiographie comme un des personnages les plus importants de l'histoire de France.
Sources
Le règne de Clovis est l'un des moins bien documentés de la dynastie mérovingienne ; les sources le concernant reposent sur de rares documents qui lui sont contemporains — une dizaine de lettres allusives, dont une lui est attribuée, et qui fait moins de quinze lignes — connues par des copies tardives, pas toujours très fiables, et sur des auteurs qui écrivent, près de trois générations après sa mort. Cette documentation lacunaire a permis « de largement spéculer sur la figure du fondateur de la dynastie mérovingienne » qui « réduit à sa seule consistance historique vérifiable […] serait demeuré dans la discrétion de l'histoire savante ».
L'essentiel de ce que l'on sait de Clovis provient du récit rédigé à la fin du par l'évêque Grégoire de Tours, né près de trente ans après la mort du roi franc. Ce récit occupe une courte partie — quinze courts chapitres — du de la chronique universelle connue sous le titre d'Histoire des Francs. Grégoire entend faire de Clovis, premier roi franc baptisé, une figure fondatrice, qu'il dépeint à l'image d'un souverain de l'Ancien Testament, dans un récit qui est à ce titre sujet à caution. Sa narration des événements suit un découpage par tranches de cinq années, peut-être une réminiscence des quinquennalia ou des lustra romaines : accession au trône à 15 ans, guerre contre Syagrius à 20, baptême à 30, consulat à 40 et décès à 45. À partir du , les copistes tendent à escamoter le premier volume des Histoires, contribuant à faire de Clovis le roi des origines.
Trois sources antérieures à celle de Grégoire de Tours décrivent la situation politique du Nord de la Gaule à cette époque. Il s'agit de la Chronique d'Hydace, évêque de Chaves en Gallæcia, d'une chronique gallo-romaine du , la Chronica Gallica de 452 (continuée par la Chronica Gallica de 511) et de la Chronique de Marius, évêque d'Avenches. Un siècle après Grégoire, le chroniqueur appelé Frédégaire propose un portrait « beaucoup plus baroque » du souverain franc, oscillant entre traditions germaniques et romaines.
Biographie
Étymologie
La seule forme contemporaine écrite attestée de son nom est le latin Chlodovechus, rendant probablement son nom francique reconstitué en runes ᚺᛚᛟᛞᛟᚹᛁᚷ : *Hlodowig, que l'on suppose prononcé [xlod(o)wɪk] ou [xlod(o)wɪç], signifiant « glorieux au combat », Chlodowig, étant composé des racines hlod (« renommée », « illustre », « gloire ») et wig (« bataille », « combat »), c'est-à-dire « illustre dans la bataille » ou « combat de gloire ».
Fréquemment utilisée par les Mérovingiens, la racine hlod est aussi à l'origine de noms tels que Clotaire () et Clodomir, Clodoald ou encore . L'appellation du roi franc dérive ensuite de « Hlodovic » puis « Clodovic » qui, latinisé en Chlodovechus, donne Chlodweg, Hlodovicus, Lodoys, , « Clovis » et « Clouis », dont est né en français moderne le prénom Louis, porté par . Il donne aussi en allemand Ludwig.
Comme tous les Francs du début de l'ère chrétienne, Clovis parlait une ou des langue(s) germanique(s) du sous-groupe linguistique dit bas francique.
Contexte
Du déclin de l'Empire romain d'Occident et des « invasions barbares » résulte l'établissement durable de royaumes barbares dans l'Empire et notamment en Gaule. Les peuples fraîchement installés occupent des parties de territoire avec le statut de fédérés (fœdus) puis, avec la déliquescence du pouvoir romain en Occident se constituent bientôt en royaumes indépendants cherchant à s'étendre au détriment des territoires voisins. Quand Clovis apparaît dans l'histoire, les Francs occupent le nord de la Gaule à la suite d'une série d'incursions souvent brutales. Les Wisigoths — ennemis des Francs — dominent un vaste territoire au sud-ouest de la Gaule dont la frontière est marquée par la Loire, le Rhône et la Durance. Les Burgondes sont établis dans la Sapaudia à l'est de Lyon sur un espace qui s'étend de Langres à la Durance. Enfin, les Bretons, fuyant leur île, s'installent en Armorique vers le milieu du .
Les Francs constituent une ligue de peuples germaniques qui, bien qu'ayant établi un fœdus avec l'Empire, sont restés païens à la différence de peuples plus romanisés tels les Burgondes, les Ostrogoths, les Vandales ou les Wisigoths qui adoptent largement le christianisme arien de tendance homéenne de Wulfila. Malgré les tentatives d'harmonisation théologique et dogmatique afin de définir une orthodoxie, l'Empire est à cette époque traversé de débats christologiques qui opposent le christianisme nicéen au christianisme arien et perdurent tout au long du , et les dirigeants adhèrent tantôt à l'une ou à l'autre des professions de foi concurrentes même s'il faut noter qu'en Gaule, les rapports entre les différentes confessions chrétiennes sont souvent dépourvus d'hostilité.
Enfance et formation
Clovis est le fils du mérovingien , roi des Francs saliens de Tournai, et de la reine Basine de Thuringe, peut-être originaire de la Thuringe rhénane ou de la Bretagne insulaire. Il est né à une date inconnue de la moitié du , certains auteurs avançant les alentours de l'année 466.
Grégoire de Tours fait apparaître dans son récit en 457, lorsque celui-ci déshonore les femmes de ses sujets, provoque la colère de son peuple, qui le chasse. Il se réfugie alors en Thuringe pendant huit ans, probablement à partir de 451. Vivant auprès du roi Basin, il séduit la femme de son hôte, Basine. Puis il retourne dans sa province, les Francs saliens le réclament à nouveau sur le trône. Le roi épouse Basine qui, entre-temps, avait quitté son époux pour rejoindre le roi franc. De ce mariage naît Clovis.
Trois autres enfants naissent de cette union :
Alboflède ou Albofledis, baptisée en même temps que son frère, qui devient religieuse mais meurt peu après ;
Lantilde ou Landechildis, mentionnée brièvement par Grégoire de Tours quand elle aussi est baptisée en même temps que son frère ;
Audoflède ou Audofledis, que Clovis marie en 492 à Théodoric le Grand, roi des Ostrogoths d'Italie.
Childéric, exerçant des fonctions administratives, doit résider dans une ou plusieurs cités de Belgique seconde et occuper le palais attribué aux gouverneurs romains. L’éducation de Clovis a dû se faire dans la partie de la résidence réservée aux femmes, le gynécée. Vers six ou sept ans, son père prend en charge son éducation et même s'il ne lui est pas possible de combattre avant l'âge de quinze ans, Clovis reçoit une instruction basée sur la guerre : des activités sportives, l’équitation et la chasse. Il parle le francique, et devant succéder à son père à la tête d’une province romaine, il apprend vraisemblablement le latin. Néanmoins, il n’est pas possible de prouver qu’il ait su lire et écrire. Il dut aussi se voir enseigner l’histoire de son peuple.
Avènement
À la mort de son père, en 481 ou 482, Clovis hérite d'un royaume qui correspond à la Belgique seconde (à peu près la région de Tournai en actuelle Belgique), petite province située entre la mer du Nord, l'Escaut et le Cambrésis, soit un territoire allant de Reims jusqu'à Amiens et Boulogne, à l'exception de la région de Soissons, qui est contrôlée par Syagrius.
Clovis prend la tête du royaume franc salien. Le titre de « roi » (en latin rex) n'est pas nouveau : il est notamment dévolu aux chefs de guerre des nations barbares au service de Rome. Ainsi, les Francs, anciens fidèles serviteurs de Rome, n'en demeurent pas moins des Germains, des barbares païens, bien éloignés par leur mode de vie des Gaulois romanisés par près de cinq siècles de domination et d'influence romaine.
Clovis n'est alors âgé que de quinze ans et rien ne prédispose ce petit chef barbare parmi tant d'autres à supplanter ses rivaux. Les historiens ont longtemps débattu sur la nature de la prise du pouvoir par Clovis. Au , ils s'affrontent sur l'interprétation d'une lettre de l'évêque Remi de Reims. Montesquieu, dans l'Esprit des lois, penche pour une conquête du royaume par les armes, alors que l'abbé Dubos prône la dévolution, par l'Empire romain finissant, de la Belgique seconde à la famille mérovingienne. Aujourd'hui, cette dernière thèse l'emporte.
À la lumière des événements postérieurs, sa réussite militaire doit évidemment à ses qualités personnelles de chef (« astutissimus »), mais au moins autant à l'acquisition depuis longtemps par les siens de l'expérience romaine de la guerre et à sa conversion au christianisme et, à travers celle-ci, son alliance avec les élites gallo-romaines.
Ainsi, le règne de Clovis s'inscrit-il plutôt dans la continuité de l'Antiquité tardive que dans le Haut Moyen Âge pour de nombreux historiens. Il contribue cependant à forger le caractère original de cette dernière période en donnant naissance à une première dynastie de rois chrétiens et, en raison de son acceptation par les élites gallo-romaines, en créant un pouvoir original en Gaule.
Extension du royaume vers l'est et le centre
Toute sa vie, Clovis s'efforce d'agrandir le territoire de son royaume, avant que ses enfants ne le partagent entre eux. Peu à peu, Clovis conquiert ainsi toute la moitié septentrionale de la France actuelle : il s'allie d'abord aux Francs rhénans, puis aux Francs de Cambrai dont le roi Ragnacaire est probablement un de ses parents.
Politique d'expansion territoriale
Pour assurer l'expansion de son domaine, Clovis n'hésite pas à éliminer tous les obstacles : il fait ainsi assassiner tous les chefs saliens et rhénans voisins et, afin de s'assurer également que seuls ses fils hériteront de son royaume, certains de ses anciens compagnons et même certains membres de sa famille, y compris éloignés. En 490, quelques années après une alliance avec les Francs rhénans, il entame une série d'offensives contre la Germanie rhénane et transrhénane.
Il se lance ainsi dans une grande série d'alliances et de conquêtes militaires, à la tête de quelques milliers d'hommes au départ. Mais plus que les armes, certes efficaces, des Francs, c'est semble-t-il le savoir-faire acquis au service de l'Empire romain et contre les autres barbares qui rend possibles les succès militaires des guerriers de Clovis.
À travers lui, ce n'est pourtant pas un peuple germanique qui s'impose aux Gallo-romains : c'est la fusion d'éléments germains et latins qui se poursuit. Ainsi, alors que Chlodowig (Clovis) porte un nom barbare et que Syagrius est pourtant qualifié de « Romain » par les sources, ce dernier ne bénéficie visiblement pas de l'appui de son peuple. Le roi « barbare » ostrogoth Théodoric le Grand, dans sa prestigieuse cour de Ravenne, perpétue par ailleurs tous les caractères de la civilisation romaine tardive et, tout en restant un Ostrogoth confessant le christianisme homéen — élément identitaire du peuple gothique —, compose avec ses sujets italiens attachés au catholicisme nicéen.
Malgré de durs combats, Clovis sait néanmoins s'imposer assez rapidement parce qu'il paraît déjà passablement romanisé et, en définitive, un moins mauvais maître que la plupart des prétendants : , auraient dit les Gallo-romains. Il aurait d'ailleurs eu un conseiller gallo-romain, Aurelianus. À l'inverse, les Wisigoths, chrétiens mais ariens, tiennent l'Aquitaine d'une main de fer et ne font aucun effort pour tenter un rapprochement avec les Gallo-romains chrétiens nicéens, qu'ils dominent.
Alliance avec les Francs rhénans
Avant 486, Clovis choisit de renforcer ses positions en contractant un mariage avec une princesse de la monarchie franque rhénane, dont naît un fils, Thierry.
Cette union a souvent été interprétée comme l'épisode d'une alliance tactique avec ses voisins orientaux, lui permettant de tourner ses ambitions vers le sud. Cette union avec une épouse dite de « second rang », vue comme étant « gage de paix » (Friedelehe), assure la paix entre Francs rhénans et saliens. Elle a souvent été interprétée à tort comme un concubinage par les historiens romains chrétiens qui ne connaissaient pas les mœurs des structures familiales polygames germaniques, sans mariage public. Les mariages officiels (de premier rang) permettaient à l'épouse de jouir du « don du matin » (la Morgengabe), qui était constitué de biens mobiliers donnés par le mari, ainsi que de commander à ses descendants légitimes.
Le royaume des Francs rhénans s'étend dangereusement sur la Belgique seconde mais l'alliance avec Clovis leur assure la possession des cités de Metz, Toul, Trèves et Verdun que les Alamans menacent. Refusant de se laisser attaquer sur deux fronts, la stratégie impose à Clovis d'attaquer les Thuringiens rhénans, que l'expansion de leur royaume basé sur l'Elbe et la Saale fait déborder sur la rive droite du Rhin inférieur, absorbant Ratisbonne par la même occasion et faisant avancer les Alamans en direction des Francs.
Conquête du royaume de Syagrius
À partir de 486, Clovis mène l'offensive vers le sud. Il emporte les villes de Senlis, Beauvais, Soissons et Paris dont il pille les alentours. Il livre la bataille de Soissons contre Syagrius, longtemps considéré comme l'ultime représentant d'une légitimité romaine déliquescente depuis 476. Celui-ci, fils du magister militum per Galliam Ægidius, gouverne en tant que dux, mais les rois des Francs, des Burgondes et des Wisigoths font référence à lui comme "roi des Romains". En 471, il est probable que l'empereur Anthémius (467-472) lui confère le titre de patrice. Puis, il contrôle de façon indépendante à partir de 476 une enclave gallo-romaine située entre Meuse et Loire, dernier représentant du pouvoir gallo-romain en Gaule du Nord. La victoire de Soissons permet à Clovis de contrôler tout le nord de la Gaule. Syagrius se réfugie chez les Wisigoths, qui le livrent à Clovis l'année suivante. Le chef gallo-romain aurait été égorgé en secret.
Légende du vase de Soissons
C'est après cette bataille qu'a lieu l'épisode du vase de Soissons, où, contre la loi militaire du partage, le roi demande à soustraire du butin un vase liturgique précieux pour le rendre, à la demande de Remi, évêque de Reims, à l'église de sa ville. Après avoir réuni le butin, Clovis demande à ses guerriers de pouvoir ajouter le vase à sa part du butin. Mais un guerrier s'y oppose en frappant le vase de sa hache. Clovis ne laisse transparaître aucune émotion et réussit malgré tout à rendre l'urne à l'envoyé de Remi, mais en garde ressentiment.
L'épilogue se produit le . Clovis ordonne à son armée de se réunir au Champ-de-Mars pour, selon une pratique romaine, une inspection des troupes et examiner si les armes sont propres et en bon état. Inspectant ses soldats, il s'approche du guerrier qui, l'année précédente, avait frappé le vase destiné à Remi et, sous prétexte que ses armes sont mal entretenues, jette alors la hache du soldat à terre. Au moment où celui-ci se baisse pour la ramasser, Clovis abat sa propre hache sur la tête du malheureux, le tuant net. Sur ordre de Clovis, l'armée doit se retirer en silence, laissant le corps exposé au public.
Le testament de Remi fait mention d'un vase d'argent que lui aurait donné Clovis, mais qu'il aurait fondu pour fabriquer un encensoir et un calice.
Pour Patrick Périn, « le vase de Soissons ne fut pas cassé car, comme le précise Grégoire de Tours, il fut rendu à celui qui le réclamait en l’occurrence l'envoyé de l'évêque. Sûrement en métal précieux comme tout vase liturgique, il fut tout au plus légèrement endommagé ».
Alliance avec les Ostrogoths et les Burgondes
Au début des années 490, Clovis s’allie avec le puissant Théodoric, roi des Ostrogoths, qui non seulement est en train de devenir maître de l'Italie mais soigne son image de représentant légitime des empereurs installés à Constantinople, Zénon puis . Théodoric épouse en 492 la sœur de Clovis, Audoflède ; vers 493, Clovis abandonne sa première épouse rhénane pour Clotilde, nièce de Gondebaud, roi des Burgondes. Fort de ces alliances au Sud, Clovis a les mains plus libres.
Soumission de la Thuringe
En 491, Clovis déclare la guerre aux Thuringiens, dont une hypothèse veut que le royaume s'apparente en fait à celui du roi des Francs saliens Cararic, qui aurait eu pour capitale la cité de Tongres et dont le contour est mal défini mais s'étend probablement dans la région de Trèves ou sur les bouches du Rhin. Cararic s'étant joint à Clovis dans la guerre contre Syagrius, celui-ci est donc son allié. Mais il aurait attendu le déroulement de la bataille pour intervenir auprès du vainqueur, chose que n'apprécie pas Clovis qui finit par le soumettre et le fait tondre avec son fils pour les faire entrer dans les ordres, respectivement en tant que prêtre et diacre. Après avoir eu connaissance de menaces de mort le concernant, Clovis les fait finalement assassiner et s'empare du royaume.
Une seconde hypothèse veut que cette guerre soit simplement la réponse à la menace qu'exercent les Thuringiens sur les royaumes francs. Avant 475, le roi des Wisigoths Euric s'est allié à ce peuple, juste après avoir défait les Francs saliens, dont les pirates attaquent la côte occidentale de la Gaule.
Basine, la mère de Clovis, étant thuringienne, une explication à cette expédition guerrière accrédite l'idée que Clovis tente de récupérer le territoire dont sa mère était originaire. Cette expédition n'entame pas pour autant la souveraineté de la Thuringe vu qu'il faut attendre le règne de ses fils, et , pour qu'elle soit intégralement soumise, rattachée en partie au royaume des Francs et en partie aux territoires saxons.
Fin de la menace alamane
Les Alamans, fixés de part et d'autre du cours supérieur du Rhin, se montrent menaçants notamment envers les villes de Trêves et de Cologne. Clovis se porte donc au secours du roi franc Sigebert le Boiteux et fait d’une pierre deux coups. En 496, à l'issue de la grande bataille de Tolbiac, il met un terme pour plusieurs années à la menace alamane (définitivement écartée vers 505) ; d'autre part, il gagne la fidélité de ces Francs longtemps appelés rhénans.
Extension du royaume vers le sud
Trois puissances exercent leur domination au sud du royaume de Clovis, les Wisigoths au sud-ouest, les Burgondes au sud-est et plus loin, en Italie, les Ostrogoths. Clovis noue des alliances successives pour continuer l'expansion de son royaume sans avoir à affronter une coalition hostile face à lui.
Renversements d'alliances entre Burgondes et Wisigoths
Pendant les années 490, les Francs de Clovis mènent au moins deux expéditions militaires vers le royaume wisigoth de Toulouse (en 496 et 498). Le général wisigoth Suatrius ne peut empêcher les Francs de s'emparer de la cité de Burdigala dont il est peut-être le gouverneur. Il est capturé par les Francs et sort de l'histoire à ce moment.
En 492, Théodoric, roi d'Italie, épouse Audofleda, sœur de , dont il essaie de contenir l'ambition croissante. L'année suivante, il s'accorde avec Clovis pour que celui-ci ne poursuive pas les Alamans au-delà du Danube. Théodoric protège d'ailleurs les rescapés en les installant dans la première Rhétie. Il a ainsi l'avantage de repeupler une contrée et d'acquérir des vassaux.
En 499, Clovis s'allie au roi burgonde de Genève, Godégisile, qui veut s'emparer des territoires de son frère Gondebaud. Afin de sécuriser ses territoires à l'ouest, en 500, Clovis signe un pacte d'alliance avec les Armoricains (peuplades gauloises de la péninsule bretonne et du rivage de la Manche) et les Bretons.
Après la bataille de Dijon et sa victoire sur les Burgondes de Gondebaud, Clovis contraint ce dernier à abandonner son royaume et à se réfugier à Avignon. Cependant, le roi wisigoth se porte au secours de Gondebaud et persuade ainsi Clovis d'abandonner Godégisèle. Clovis et Gondebaud se réconcilient et signent un pacte d'alliance pour lutter contre les Wisigoths.
Pour manifester l'équilibre de ses alliances, en 502, son fils Thierry épouse en secondes noces Suavegothe, fille de Sigismond, roi des Burgondes (dont il a une fille, Théodechilde) et petite-fille de Gondebaud.
Bataille de Vouillé
Avec l'appui de l'empereur romain d'Orient Anastase, très inquiet des visées expansionnistes des Goths chrétiens ariens, Clovis s'attaque alors aux Wisigoths qui dominent la majeure partie de la péninsule Ibérique et le sud-ouest de la Gaule (la Septimanie ou « marquisat de Gothie »), jusqu'à la Loire au nord et jusqu'aux Cévennes à l'est.
Au printemps 507, les Francs lancent leur offensive vers le sud, franchissant la Loire vers Tours, pendant que les alliés burgondes attaquent à l'est. Les Francs affrontent l'armée du roi dans une plaine proche de Poitiers. La bataille dite de « Vouillé » (près de Poitiers), est terrible selon l'historiographie, et les Wisigoths se replient après la mort de leur roi, , tué par Clovis lui-même en combat singulier.
Cette victoire permet au royaume de Clovis de s'étendre en Aquitaine et d'annexer tous les territoires auparavant wisigoths entre Loire, océan et Pyrénées à l'exception des confins pyrénéens tenus par les Basques et les Gascons farouchement attachés à leur indépendance. Les Wisigoths n'ont d'autre solution que de se replier en Hispanie, au-delà des Pyrénées tout en gardant le contrôle de la Narbonnaise première, l'actuel Languedoc. Les Burgondes, quant à eux, font main basse sur la Provence (l'ancienne province romaine de Narbonnaise seconde) et de la partie méridionale de la Provence. Toutefois, les Ostrogoths de Théodoric tentent d'intervenir en faveur des Wisigoths. Ils reprennent bien la Provence et quelques petits territoires après la levée à l'automne 508 du siège d'Arles, mais l'empire d'Orient menace leurs côtes, et Clovis garde l'essentiel des anciens territoires wisigoths.
Reconnaissance par les Romains
En 508, après sa victoire sur les Wisigoths, Clovis reçoit de l'empereur d'Orient le consulat honoraire avec les ornements consulaires, ce qui lui permet de célébrer à Tours un triomphe à la mode antique. Cela marque la continuation des bonnes relations avec l'Empire romain dont Constantinople est la seule capitale, Odoacre, soutenu par le Sénat, ayant renvoyé les insignes impériaux d'Occident après la déposition de Romulus Augustule en 476.
Conversion au christianisme
Cet événement est mal connu et la date de la cérémonie est elle-même discutée. Peu de documents évoquent en effet le baptême de Clovis : une lettre de l'évêque Avit de Vienne adressée au souverain franc, contemporaine de la cérémonie à laquelle il n'a toutefois pas assisté et dont il n'a vraisemblablement eu de compte-rendu ni oral ni écrit, la missive décrivant ainsi un « baptême idéal » ; une autre lettre, écrite dans le milieu des années 560 par l'évêque Nizier de Trèves et adressée à la petite-fille de Clovis, Clodoswinthe, dans le but qu'elle convertisse son époux lombard Alboin, dont le court passage sur le baptême de son grand-père semble attester qu'il n'existait alors toujours aucune relation écrite de l'évènement ; enfin, le récit de Grégoire de Tours décrit l'évènement trois quarts de siècle plus tard dans ses Dix livres d’histoire et apporte quelques éléments nouveaux comme le baptême de trois mille guerriers de l'armée du souverain franc, dans un récit qui compare symboliquement Clovis à l'empereur Constantin et donne une place centrale à Remi de Reims. Bruno Dumézil offre une étude précise de cette documentation.
Importance de son second mariage
L'évêque de Reims, le futur saint Remi, cherche alors probablement la protection d'une autorité forte pour son peuple, et écrit à Clovis dès son avènement en 482. Les contacts sont nombreux entre le roi et l'évêque, ce dernier incitant d'abord Clovis à protéger les chrétiens présents sur son territoire. Grâce à son charisme et peut-être en raison de l'autorité dont lui-même jouit, Remi sait se faire respecter de Clovis et lui sert même de conseiller.
À la suite d'ambassades répétées auprès du roi Gondebaud, Clovis choisit de prendre pour épouse Clotilde, une princesse chrétienne de haut lignage, fille du roi des Burgondes et de la reine Carétène (ce peuple voisin des Francs était établi dans les actuels Dauphiné et Savoie).
Le mariage qui a lieu à Soissons en 492 ou en 493 concrétise le pacte de non-agression avec les rois burgondes. En choisissant une descendante du roi Athanaric de la dynastie des Balthes, Clovis se marie avec une épouse de premier rang qui lui assure un mariage hypergamique, lui permettant de hisser les Francs au rang de grande puissance.
Dès lors, selon Grégoire de Tours, Clotilde fait tout pour convaincre son époux de se convertir au christianisme. Mais Clovis est réticent : il doute de l'existence d'un dieu unique ; la mort en bas âge de son premier fils baptisé, Ingomer, ne fait d'ailleurs qu'accentuer cette méfiance. D'autre part, en acceptant de se convertir, il craint de perdre le soutien de son peuple, encore païen : comme la plupart des Germains. Ceux-ci considèrent que le roi, chef de guerre, ne vaut que par la faveur que les dieux lui accordent au combat. S'ils se convertissent, les Germains deviennent plutôt ariens, le rejet du dogme de la double nature, divine et humaine, du Christ favorisant en quelque sorte le maintien du roi élu de Dieu et chef de l'Église.
Néanmoins, Clovis a plus que tout besoin du soutien du clergé gallo-romain, car ce dernier représente la population, notamment en Aquitaine wisigothique. Les évêques, à qui échoit le premier rôle dans les cités depuis que se sont effacées les autorités civiles, demeurent les réels maîtres des cadres du pouvoir antique en Gaule, c'est-à-dire également des zones où se concentrait encore la richesse. Cependant, même l'Église a du mal à maintenir sa cohérence : évêques exilés ou non remplacés en territoires wisigoths, successions pontificales difficiles à Rome, mésentente entre pro-wisigoths ariens et pro-francs (Remi de Reims, Geneviève de Paris…), etc.
Bataille de Tolbiac et conversion
C'est en , c'est-à-dire en 496, qu'a lieu la bataille de Tolbiac (Zülpich près de Cologne) contre les Alamans, Clovis portant secours aux Francs rhénans. D'après Grégoire de Tours, ne sachant plus à quel dieu païen se vouer et son armée étant sur le point d'être vaincue, Clovis prie alors le Christ et lui promet de se convertir si lui accordait la victoire. Il s'agit de la même promesse que fit l'empereur romain Constantin en 312 lors de la bataille du pont Milvius. Grégoire de Tours reprend le modèle constantinien (conversion après une bataille, rôle important d'une femme, Hélène et Clotilde) pour répéter ce qu'il y a eu de plus glorieux et légitimer la royauté franque.
Au cœur de la bataille, alors que Clovis est encerclé et va être pris, le chef alaman est tué d'une flèche ou d'un coup de hache, ce qui met son armée en déroute. La victoire est à Clovis et au Dieu des chrétiens. Une hypothèse veut que la bataille ait eu lieu en 506 à cause d'une lettre de Théodoric envoyée à Clovis fin 506 ou début 507 où il est mentionné la victoire de Clovis sur les Alamans (alors sous la protection de Théodoric), la mort de leur roi, et leur fuite en Rhétie. Il est aussi possible qu'il y ait eu deux batailles contre les Alamans, l'une en 496 et l'autre en 506, où, à chaque fois, leur roi périt au combat. Cette victoire permet au royaume de Clovis de s'étendre jusqu'à la Haute-Rhénanie.
Selon d'autres sources, Tolbiac n'aurait été qu'une étape et l'illumination finale de Clovis aurait en fait eu lieu lors de la visite au tombeau de Martin de Tours.
Selon Patrick Périn, médiéviste, spécialiste du Premier Moyen Âge et directeur du musée d'Archéologie nationale, Clovis n’aurait pas fait le vœu de se convertir au christianisme lors de la fameuse bataille de Tolbiac mais lors d'une bataille inconnue. En effet, la bataille de Tolbiac serait mentionnée par erreur dans les écrits de Grégoire de Tours. Si ce dernier évoque bien Tolbiac, ce serait à propos de la bataille de Vouillé où était présent Clodoric, fils de Sigebert le Boiteux de Cologne, ainsi nommé car il avait été blessé lors d'une bataille contre les Alamans, à Tolbiac. Ce seraient des historiens du qui auraient associé Tolbiac à la conversion du roi des Francs.
Catéchuménat
L'évêque Remi enseigne à Clovis le catéchisme durant la phase des auditeurs (audientes) suivant les préceptes des conciles de Nicée (325), de Constantinople (381) et de Chalcédoine (). Cet enseignement se fonde sur l'histoire du Salut, et sur le Credo tel que le concile de Nicée l'a promulgué. Cependant, le doute plane concernant la Passion : Clovis ne croit pas qu'un vrai dieu puisse se laisser crucifier et le pense impuissant. En outre, sa sœur Lantechilde le pousse à embrasser l'arianisme plutôt que l'orthodoxie conciliaire.
Toujours est-il que lors de Noël d'une année comprise entre 496 et 511, peut-être en 499 ou en 508 selon les auteurs, Clovis passe à la phase des demandeurs (competentes) et reçoit alors le baptême avec (les antrustions) des mains de Remi, l'évêque de Reims, le 25 décembre. Ce chiffre est cependant sujet à caution. Grégoire de Tours indique aussi que les deux sœurs de Clovis, Alboflède et Lanthechilde, sont également baptisées. Ce baptême est demeuré un évènement significatif dans l'histoire de France : à partir d' tous les rois de France, sauf , et , sont par la suite sacrés dans la cathédrale de Reims jusqu'au roi , en 1825.
Le baptême de Clovis accroît sans doute sa légitimité au sein de la population gallo-romaine, mais représente un pari dangereux. Selon l'historien Léon Fleuriot, Clovis fit un pacte avec les Bretons et Armoricains de l'ouest qu'il ne pouvait battre, tandis que menaçaient les Wisigoths. Le baptême était une condition de ce traité car les Bretons étaient déjà christianisés. Ce traité fut conclu par l'entremise de Melaine de Rennes et Paterne de Vannes. Les Bretons reconnurent l'autorité de Clovis mais ne payaient pas de tribut.
Ainsi, le baptême de Clovis marque le début du lien entre le clergé et la monarchie franque. Pour les monarchistes français, cette continuité se fait française et dure jusqu'au début du . Dorénavant, le souverain doit régner au nom de Dieu. Ce baptême permet également à Clovis d'asseoir durablement son autorité sur les populations, essentiellement gallo-romaines et chrétiennes, qu'il gouverne : avec ce baptême, il peut compter sur l'appui du clergé, et vice-versa. Enfin depuis ce baptême, l'historiographie nationaliste française du attribue aux rois de France le titre de catholique.
Grégoire de Tours indique :
La reine fait alors venir en secret Remi, évêque de la ville de Reims, en le priant d’insinuer chez le roi la parole du salut. L’évêque l’ayant fait venir en secret commença à lui insinuer qu’il devait croire au vrai Dieu, créateur du ciel et de la terre, et abandonner les idoles qui ne peuvent lui être utiles, ni à lui, ni aux autres. Mais ce dernier lui répliquait :
Il se rendit donc au milieu des siens et avant même qu’il eût pris la parole, la puissance de Dieu l’ayant devancé, tout le peuple s’écria en même temps : . Cette nouvelle est portée au prélat qui, rempli d’une grande joie, fit préparer la piscine. […] Ce fut le roi qui le premier demanda à être baptisé par le pontife. Il s’avance, nouveau Constantin, vers la piscine pour se guérir de la maladie d’une vieille lèpre et pour effacer avec une eau fraîche de sales taches faites anciennement.
Lorsqu’il fut entré pour le baptême, le saint de Dieu l’interpella d’une voix éloquente en ces termes : . Remi était un évêque d’une science remarquable et qui s’était tout d’abord imprégné de l’étude de la rhétorique. Il existe de nos jours un livre de sa vie qui raconte qu'il était tellement distingué par sa sainteté qu’il égalait Silvestre par ses miracles, et qu’il a ressuscité un mort. Ainsi donc le roi, ayant confessé le Dieu tout puissant dans sa Trinité, fut baptisé au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit et oint du saint chrême avec le signe de la croix du Christ. Plus de trois mille hommes de son armée furent également baptisés. […]
Renforcement du pouvoir
Élimination des rivaux
Pendant les deux années qui précèdent sa mort, Clovis s'empare du royaume franc de Sigebert le Boiteux après l'avoir fait assassiner par l'intermédiaire de son propre fils Clodéric, lequel périt à son tour après une manœuvre de Clovis, qui étend ainsi son autorité au-delà du Rhin. Clovis exécute ses cousins les rois Cararic et Ragnacaire, avec son frère Riquier, ainsi que Rignomer, dans la cité du Mans, un autre de ses frères, pour s'emparer de leurs royaumes et éviter que son royaume unifié ne soit partagé entre eux selon la coutume de la tanistrie.
Clovis est désormais le maître d'un unique royaume, correspondant à une portion occidentale de l'ancien Empire romain, allant de la moyenne vallée du Rhin (l'embouchure du Rhin est toujours aux mains des tribus frisonnes) jusqu'aux Pyrénées, tenues par les Basques. Le royaume de Clovis ne comprend toutefois pas l'île de Bretagne (actuelle Grande-Bretagne), ni les régions méditerranéennes, ni les vallées du Rhône et de la Saône.
Paris, nouvelle capitale du royaume unifié
Il décide en 508 de faire de Paris, la ville de sainte Geneviève dont le couple royal fait remplacer l'édifice en bois qui lui est dédié par une église, sa résidence principale, après Tournai et Soissons. C'est la première accession au statut de capitale de l'ancienne Lutèce, qui porte désormais le nom de l'ancien peuple gaulois des Parisii.
Ses raisons sont sans doute principalement stratégiques, la cité ayant été une ville de garnison et une résidence impériale vers la fin de l'Empire, notamment pour les empereurs Julien et . Elle bénéficie en outre de défenses naturelles et d'une bonne situation géographique, avait tenté de s'en emparer en l'assiégeant à deux reprises, sans succès. Sa localisation correspond à l'actuelle île de la Cité reliée aux rives de la Seine par un pont au nord et un deuxième pont au sud, et protégée par un rempart. En outre, un vaste et riche fisc (terre, forêt ou mine appartenant à la couronne) l'entoure. Elle n'a qu'une importance relative : le royaume franc n'a pas d'administration, ni d'ailleurs aucun des caractères qui fondent un État moderne. Cependant, la ville de Lyon, ancienne « capitale des Gaules », perd définitivement sa suprématie politique dans l’isthme ouest-européen.
Sous le règne de Clovis en tout cas, la ville ne connaît pas de changements majeurs : le patrimoine immobilier antique est conservé, parfois réaffecté. Seuls de nouveaux édifices religieux donnés par la famille royale et par l'aristocratie transforment quelque peu le paysage urbain, tel la basilique des Saints-Apôtres. Mais c'est surtout après la mort de Clovis que les premiers de ces édifices voient le jour.
Œuvre législative
Dans le domaine civil
Aux sujets gallo-romains, Clovis fait appliquer le Bréviaire d'Alaric, appelée Loi romaine des Wisigoths, adaptation wisigothique du Code théodosien. Les populations germaniques restent soumises aux codes spécifiques qui avaient été imposés par l'administration romaine aux contingents militaires et à leur famille dans l'Empire au . Ils restent en vigueur après 507. Après la conquête du royaume burgonde en 534, la référence, pour sa population, resta la Loi romaine des Burgonde (lex Burgundionum) ou Loi Gombette.
Il n'en va pas de même pour les Francs peu perméable aux influences juridiques romaines. Selon certains historiens, la première loi salique était un code pénal et civil, propre aux Francs dits « saliens », adopté, pour la première fois, vers 420. D'abord mémorisée et transmise oralement, elle fut mise par écrit dans les premières années du à la demande de Clovis, puis remaniée plusieurs fois par la suite, jusqu'à Charlemagne. Le pacte de la loi salique est daté d'après 507 mais ne s'applique qu'aux Francs installés entre Escaut et Loire. Peut-être sa promulgation coïncide-t-elle avec l'installation du roi à Paris ? Les Francs rhénans conservent leurs propres traditions, mises par écrit sous le règne de Dagobert dans les années 620. À ce propos, on peut noter que Périn écrivait le contraire, la loi salique s'appliquant à tous les Francs, même aux Francs rhénans dont la loi ripuaire ne sera rédigée que bien plus tard, faisant valoir ainsi leurs particularismes.
La première version de la loi (il y en eut au moins huit) portait le nom de pactus legis salicæ (pacte de la loi salique), et est composé de soixante-cinq articles. L'ancienneté supposée de cette version rédigée sous Clovis est cependant contestée car, si son origine remonte bien au milieu du , elle n'est due qu'à un « premier roi franc » dont le nom n'est pas précisé. Le prologue parle de quatre recteurs ayant pour mission de rendre équité et justice. Un prologue plus tardif précise qu'elle a été mise en forme sur ordre de Clovis et de ses fils. Les termes utilisés dans la version écrite et les principes appliqués relèvent autant de larges emprunts au droit romain que de la tradition germanique. Il s'agit cependant de substituer le droit romain aux coutumes barbares afin d'éviter les guerres privées (faides) comme moyen de règlement des conflits. À la différence du droit romain, la loi salique se montre beaucoup plus clémente quant au traitement infligé aux criminels : diverses amendes régissent les crimes et délits, permettant ainsi d'éviter la peine de mort.
Dans le domaine du droit ecclésiastique
En juillet 511, Clovis réunit un concile des Gaules à Orléans, qui prend fin le dimanche 10 juillet. Le concile rassemble trente-deux évêques, et est présidé par l'évêque métropolitain Cyprien de Bordeaux ; la moitié viennent du « royaume des Francs ». Les évêques métropolitains de Rouen et Tours sont présents mais pas celui de Reims. Les évêques de Vasconie sont absents à cause de troubles dans leur région mais également ceux de Belgique et de Germanie du fait du manque de pénétration de l'Église catholique dans ces régions. Clovis est désigné , par tous les évêques présents.
Ce concile fut capital dans l'établissement des relations entre le roi et l'Église catholique. Clovis ne se pose pas comme chef de l’Église comme le ferait un roi arien, il coopère avec celle-ci et n’intervient pas dans les décisions des évêques (même s'il les a convoqués, leur pose des questions, et promulgue les canons du concile).
Ce concile vise à remettre de l’ordre dans l’épiscopat du royaume des Francs, à faciliter la conversion et l’assimilation des Francs convertis et des ariens, à limiter les incestes (brisant ainsi la tradition germanique matriarcale des clans familiaux endogames), à partager les tâches entre administration et Église, à restaurer les liens avec la papauté.
Des trente-et-un canons produits par le concile, il ressort que le roi ou son représentant, c'est-à-dire le comte, se voient réserver le droit d'autoriser ou non l'accès d'un laïc à la cléricature, les esclaves devant d'abord s'en référer au maître. Il s'agit là d'endiguer les fuites fiscales que les vocations, motivées par l'immunité, provoquent chez les plus riches.
Le roi se voit attribuer le droit de désigner les évêques, contrairement au canon qui veut qu'ils soient élus par une assemblée de fidèles, confirmant ainsi les droits de magister militum que l'empereur accordait à ses ancêtres en tant que gouverneurs de la province de Belgique seconde. Les rois mérovingiens bénéficient de ce droit jusqu'à la promulgation de l'édit de Paris par , le 18 octobre 614 où les élections épiscopales redeviennent la règle. La chasteté des clercs et la subordination des abbés aux évêques sont rappelées. Les clercs hérétiques ayant reconnu la foi catholique peuvent retrouver une fonction et les établissements religieux repris aux ariens sont à nouveau consacrés dans la foi catholique.
Le droit d'asile est élargi à l'ensemble des bâtiments entourant les églises, s'alignant ainsi sur le Code théodosien, la loi gombette et le bréviaire d'Alaric. L'objectif était de permettre à un fugitif de trouver refuge dans les édifices sacrés, avec l'assurance de pouvoir y être logé convenablement, sans avoir à profaner les édifices. Le canon interdit au poursuivant de pénétrer dans l'enceinte du bâtiment, sans avoir préalablement prêté serment sur l'Évangile, et d'infliger de châtiment corporel au fugitif. Une indemnisation était prévue pour compenser le préjudice subi, s'il s'agissait d'un esclave en fuite, ou la possibilité pour le maître de le récupérer.
En cas de parjure, il y a excommunication. Les terres royales accordées à l'Église se voient exemptées d'impôt afin d'y entretenir les clercs, les pauvres et les prisonniers. Plusieurs superstitions, tel que les « sorts des saints », coutume consistant à ouvrir au hasard les livres sacrés tel que la Bible et interpréter comme un oracle le texte apparaissant sous les yeux du lecteur, se voient condamnées une seconde fois, après le concile de Vannes de 465.
L’alliance de l’Église chrétienne et du pouvoir, qui a débuté avec le baptême du roi et qui perdure près de quatorze siècles, est un acte politique majeur qui se poursuit car les populations rurales, jusque-là païennes, de plus en plus christianisées, lui font davantage confiance.
Mort et inhumation
Basilique des Saints-Apôtres
Clovis meurt à Paris le , âgé de . On présume qu'il est décédé d'une affection aiguë au bout de . Selon la tradition, il aurait été inhumé dans la basilique des Saints-Apôtres (saint Pierre et saint Paul), future église Sainte-Geneviève, qu'il avait fait construire sur le tombeau même de la sainte tutélaire de la cité, à l'emplacement de l'actuelle rue Clovis (rue qui sépare l'église Saint-Étienne-du-Mont du ).
Clovis fut inhumé, comme l'écrit Grégoire de Tours, dans le sacrarium de la basilique des Saints-Apôtres situé sous l'actuelle rue Clovis, c'est-à-dire dans un mausolée construit exprès à la manière de la sépulture qui avait accueilli l'empereur romain chrétien Constantin le Grand aux Saints-Apôtres à Constantinople, en annexe, sans doute greffé sur le chevet du monument. Les sarcophages royaux furent probablement posés sur le sol et non enfouis, selon l'usage qui s'imposa dès la génération des fils de Clovis. Malgré le souhait de Clovis, la basilique ne servit pas de mausolée à la dynastie mérovingienne. On ignore ce qu'il advint des tombes du couple royal ainsi que de celles de leur fille Clotilde, et de leurs petits fils Thibaud et Gonthier, assassinés à la mort de Clodomir. Comme l'illustre l'exemple des tombes princières de la cathédrale de Cologne, il est possible que les sarcophages aient été enfouis dans le sous-sol au moment où un agrandissement nécessitait son arasement ; si ces travaux n'eurent pas lieu avant la seconde moitié du , il est possible que les tombeaux aient été pillés ou détruits à l'occasion des invasions normandes (845, 850 et 885).
L'église ne fut pas détruite ; on se contenta à chaque fois de quelques réparations. Les châsses des saints furent évacuées en lieu sûr, puis replacées après les attaques. Si l’on est informé du sort des reliques, on ignore en revanche ce qu’est devenu le tombeau de Clovis durant ces attaques normandes.
Gisant de Clovis
En 1177, se trouvait un tombeau au milieu du chœur sur lequel on lisait cette inscription : . Un gisant du fut installé à l'emplacement du tombeau.
Ce tombeau, composé d’un socle et d’un gisant, fut restauré en 1628 par les soins du cardinal-abbé de La Rochefoucauld qui le fit placer dans la chapelle axiale rectangulaire, au fond de l’église, dans un monumental ensemble baroque en marbre. C’est ce gisant qui fut transféré en 1816 à l'église abbatiale de Saint-Denis.
Fouilles de 1807
En 1807, au moment de la démolition de l'église Sainte-Geneviève, des fouilles furent entreprises par le préfet Frochot et menées par l’administration des Domaines sous la direction des architectes Rondelet et Bourla, assistés par Alexandre Lenoir. Malgré des identifications hâtives et arbitraires, la fouille de la crypte du n’aboutit à aucune découverte significative. Aucun vestige ne remontait à l’époque mérovingienne. En revanche, la fouille de la nef permit la découverte de trapézoïdaux tous orientés. C’est en raison de la qualité de l’ornementation, et parce que c’était le but des fouilles et que l’emplacement correspondait au gisant du avant le transfert de 1628, que le rapport remis à l’empereur conclut à la découverte probable des sarcophages de Clovis et de sa famille.
Mais Alexandre Lenoir reconnut qu’aucune inscription ne l’attestait. L'archéologue Michel Fleury notait que la facture de ces tombeaux est plutôt à placer dans le dernier quart du . Ce ne devait donc pas être la sépulture de Clovis et des siens. Il devait plutôt s’agir de sépultures mérovingiennes aristocratiques placées ad sanctos, non loin de l’emplacement le plus probable du tombeau de sainte Geneviève entre les . Ces sarcophages ne semblaient pas, toujours selon Michel Fleury, avoir été déplacés lors de la reconstruction du mais devaient plutôt être à leur emplacement d’origine.
Seize des trente-deux sarcophages furent envoyés au musée des monuments français en 1808. Ils furent perdus en 1817 lors de la dissolution du musée. De ces fouilles ne nous sont donc parvenus que quelques rares éléments et rien ne permet d'affirmer avec certitude que les tombes découvertes étaient celles de Clovis et des siens.
L'idée de relancer les fouilles avec des moyens modernes est défendue par exemple par l'historien Patrick Perrin. Il n'est pas exclu que de nouvelles fouilles à l'emplacement de la basilique disparue, le long de l'actuelle rue Clovis, entre l'église Saint-Étienne-du-Mont et le lycée , puissent apporter des informations plus précises sur le sacrarium aménagé en 511.
Succession
Descendants
De sa première épouse, une princesse franque rhénane, Clovis eut (v. 485-534), roi de Reims de 511 à 534 et co-roi d'Orléans.
Avec Clotilde, il eut :
Ingomer ou Ingomir, (mort en 494 dans sa robe de baptême) ;
Clodomir (v. 495-524), roi d'Orléans de 511 à 524, il épouse Gondioque de Burgondie ;
(v. 497-558), roi de Paris de 511 à 558, épouse Ultrogothe d'Ostrogothie ;
(v. 498-561), roi de Soissons en 511, de Reims en 555 et de tous les Francs en 558 ;
Clotilde (morte en 531), épouse en 517 Amalaric, roi des Wisigoths.
Partage du royaume
Loi salique et éléments de continuité de la romanité
Selon Grégoire de Tours, le partage a lieu en présence des grands du Royaume, de Thierry, qui est déjà majeur, et de la reine Clotilde. Il est établi selon le droit privé que Clovis avait fait inscrire dans la loi salique en 511. On observe donc avant tout le partage du patrimoine d'un roi, propriétaire de son royaume, entre ses héritiers. On peut, à la lumière de cette remarque, comprendre que la royauté des Francs ignore la notion de « biens publics » (la res publica des Romains) et donc d'État. La disparition de l'État, en effet, semble consommée à travers le partage du royaume de Clovis.
Cette pratique est très différente des partages également pratiqués par les derniers empereurs romains : légalement, l'Empire restait un, le partage avait lieu pour des raisons pratiques, les successeurs étaient choisis parfois en fonction de leurs mérites. Même quand il s'agissait des fils de l'empereur, l'Empire n'était pas découpé en autant de parts qu'il y avait de fils, et jamais l'empire n'a été séparé de la notion d'État par les Romains.
Le caractère patrimonial du partage est particulièrement marquant par le morcellement des conquêtes situées au sud de la Loire. Chacun, pour visiter ses domaines du midi, est contraint de traverser les terres d'un ou de plusieurs de ses frères.
Mais au-delà de la tradition franque, les choses sont un peu plus complexes, comme l’indique Ian Wood : Clotilde ne souhaite sans doute pas laisser Thierry exercer seul le pouvoir au détriment de ses fils, Clodomir, Childeber et Clothaire, mais, surtout, l'association des fils au pouvoir de leur père est déjà une pratique répandue dans l'Empire au ; ce partage, comme les suivants, n'a jamais mis fin à l'unité du regnum. En somme, les éléments de continuité avec l'Empire romain apparaissent bien présents.
Attribution des territoires
À la mort de Clovis, ses fils Thierry, Clodomir, Childebert et Clotaire se partagent, conformément à la tradition franque, le royaume qu'il avait mis une vie à réunir.
L'essentiel de la Gaule (sauf la Provence, la Septimanie et le royaume des Burgondes) ayant été soumis, le royaume est partagé en quatre parts à peu près équivalentes et est fondé sur les ressorts administratifs romains, les anciennes civitates, devenues pour la plupart des évêchés. L'Aquitaine est partagée entre les quatre regna en raison des troubles et des révoltes. La région rhénane (anciennement tenue par Sigebert le boiteux) va à Thierry, l'aîné des fils de Clovis, qui a été compagnon des combats de son père et est né d'une première union avant 493, ainsi que la Champagne. C’est la plus grande part, puisqu'elle couvre environ un tiers de la Gaule franque. Clodomir reçoit la vallée de la Loire, Childebert la future Normandie et Clotaire le nord de la Gaule. Tous les quatre installent leurs capitales respectives à peu de distance les unes des autres, ce qui contribue à maintenir l'unité du royaume : Thierry à Reims, Clodomir à Orléans, Childebert à Paris et Clotaire à Soissons.
À partir de ce moment, . La nation franque ne retourne plus à l'état de tribus, et, du moins, n'est plus fractionnée entre Saliens et Ripuaires.
Aspects généraux du règne
Relations avec l'Église
La générosité étant la première vertu du roi germanique, elle se traduit par le don aux églises de ressources royales. Terres et trésors sont systématiquement dilapidés pour montrer sa générosité à ses fidèles. L'expansion territoriale permet de perpétuer les donations. Le concile d'Orléans est l'occasion d'en assurer les diocèses.
Plusieurs vies de saint attribuent au roi l'édification de divers lieux de culte. Ainsi, dans la vie de saint Germier, évêque de Toulouse, ce dernier est invité à la table du roi ; Germier réputé pour ses vertus, attire la curiosité. Il fait l'objet d'admiration et se voit accorder des terres à Ox ainsi que des trésors en or et en argent.
De même à Auch, l'évêque métropolitain Perpet va à la rencontre de Clovis lorsque celui-ci est en approche de la ville pour lui donner le pain et le vin. En récompense, le roi lui offre la cité, avec ses faubourgs et églises, ainsi que sa tunique et son manteau de guerre à l'église Sainte-Marie. Il se voit en outre offrir un trésor en or et l'église royale de Saint-Pierre-de-Vic.
Clovis se rend à Tournai pour rencontrer Éleuthère, qui devine un péché du roi survenu après son baptême. Clovis nie les faits et demande que l'évêque prie pour lui. Le lendemain, l'évêque reçoit une illumination lui communiquant la faute de Clovis, qui est alors pardonné. Éleuthère se voit alors remettre un don pour son église.
Clovis est guéri miraculeusement d'une maladie par Séverin, abbé de Saint-Maurice en Valais. En remerciement, le roi lui offre de l'argent à distribuer aux pauvres et la libération des détenus. De là viendrait l'édification de l'église Saint-Séverin de Paris.
Hincmar de Reims écrit, vers 880 dans sa vita Remigii, que Clovis a accordé à l'évêque Remi plusieurs dons de domaines territoriaux répartis dans plusieurs provinces dont un terrain incluant Leuilly et Coucy, par l'intermédiaire d'une charte. Leuilly a été attribué à Ricuin en 843, partisan du roi Charles le Chauve. En 845, pour forcer Ricuin à restituer Leuilly au patrimoine de Reims, un faux testament de l'évêque Remi est présenté au roi Charles le Chauve.
Au , l'hagiographie de Léonard de Noblac prétend que Clovis parraine ce dernier lors de son baptême et qu'il se voit accorder la libération de prisonnier qu'il visite ainsi que le don d'un évêché. Léonard quitte le roi pour se rendre dans la forêt de Pauvain en Limousin. Clovis lui accorde alors, par un acte officiel, un domaine dans la forêt où fut fondée l'église de Saint-Léonard-de-Noblat.
Tous ses dons légués aux saints sont tout aussi hypothétiques qu'invérifiables dans la mesure où, à l'époque où la vie est rédigée, plus aucun témoin ne peut contredire les écrits du clergé qui a peut-être inventé des preuves en créant et en attribuant au roi Clovis de faux diplômes ou de fausses chartes à l'attention de communautés religieuses.
Considérations sur le pouvoir
Si Clovis meurt dans son lit à Paris le 27 novembre 511, il a, avant puis pendant son règne, tué de sa main, soit dans des combats, soit hors des combats ou par des intrigues, plusieurs rois ou fils de rois, parmi ceux-ci citons :
, prince burgonde, frère de Gondégisile, et Gondebaud, père de Clotilde, l'épouse de Clovis, égorgé par Gondebaud en 486 qui noya sa femme en lui attachant une pierre au cou, décapita ses deux garçons et condamna ses deux filles à l'exil, par suite d'intrigues avec Clovis ;
Syagrius, dux romanum de Soissons en concurrence avec , est égorgé en secret en 486, sur ordre de Clovis ;
Ragnacaire, roi de Cambrai, et son frère Riquier, en 489, tués d'un coup de hache par Clovis ;
Renomer, roi du Mans, tué sur ordre de Clovis en 489-490 ;
Cararic, roi des Morins, et son fils, exécutés en 491 sur ordre de Clovis ;
Gondégisile, roi de Bourgogne, égorgé en 500 par Gondebaud, son frère, roi des Burgondes par suite d'intrigues avec Clovis ;
, frère de Gondégisile, et Gondebaud, qui aurait été tué lors du siège de Vienne en 501 ;
, roi des Wisigoths, tué en combat singulier par Clovis, à la bataille de Vouillé en 507 ;
Sigebert le Boiteux, roi des Francs de Cologne, tué volontairement, en 507, par son fils Clodéric lors d'une chasse en forêt de Buconia, par suite d'intrigues avec Clovis ;
Clodéric le fils meurtrier de Sigebert le Boiteux, tué également en 507, durant les troubles qui ont suivi la mort de son père, sur ordre de Clovis.
Représentations de Clovis dans l'histoire et l'art
Légendes autour de Clovis
La légende de l'origine troyenne des Francs fait descendre Clovis du roi troyen Priam par l’intermédiaire de Pharamond († 428), chef plus ou moins mythique.
Une autre légende, colportée par l'archevêque Hincmar de Reims (845-882) dans sa Vita Remigii, qui mélange le récit de Grégoire de Tours et une ancienne hagiographie de Remi, aujourd'hui disparue, assure que lors de son baptême, c'est le Saint-Esprit qui, ayant pris la forme d'une colombe, apporte le saint chrême, une huile miraculeuse contenue dans une ampoule.
Alors qu'il préside la cérémonie du couronnement et du sacre de en tant que roi de Lotharingie, le 9 septembre 869, Hincmar invente le sacre de Clovis en déclarant que Charles descend du . Le premier roi franc sacré est Pépin le Bref au mais cette assimilation d'un sacre au baptême laisse accroire que Clovis aurait créé une alliance entre la monarchie et l'Église représentant métaphoriquement la .
Le pouvoir thaumaturgique attribué aux rois de France de guérir les malades, en particulier ceux souffrant d'écrouelles, à partir de Robert le Pieux, voit son origine remonter à Clovis, premier roi chrétien. En 1579, une publication d'Étienne Forcadel affirme qu'un écuyer de Clovis nommé Lanicet a fui la cour du roi pour cacher sa maladie. Clovis rêve alors qu'il touche son écuyer, provoquant ainsi sa guérison. Le lendemain, Clovis retrouve son écuyer et s'exécute : la guérison a lieu.
Une légende raconte que Clovis et ses descendants auraient eu les dents qui cassaient en prenant une forme étoilée. Le tableau La légende de Saint Rieul, peint en 1645 par Fredeau, exposé à la cathédrale Notre-Dame de Paris, laisse apercevoir une autre légende. Après que Clovis a fait construire une église consacrée à saint Rieul, l’évêque Levangius lui aurait remis une dent prise dans la bouche de ce dernier. Le roi franc n’aurait pas pu la conserver et aurait été contraint de la remettre dans la sépulture du saint homme.
Héraldique
La vie de Clovis est antérieure à l'apparition de l'héraldique, mais sa notoriété lui a valu l'attribution d'armes qui, du fait de l'anachronisme, relèvent des armoiries imaginaires.
Une légende apparue à la fin du et qui perdure pendant plusieurs siècles racontait que les armes de Clovis montraient trois crapauds avant sa conversion au christianisme, et qu'il porta ensuite la célèbre « fleur de lys d'or sur champ d'azur » des rois de France. L'histoire est anachronique, le règne de Clovis se déroulant six siècles avant l'apparition des premiers blasons. La portée en est cependant symbolique, les crapauds représentant le paganisme original de Clovis avant sa conversion.
Poursuivant cette légende, l'auteur de lArmorial de la Table Ronde (vers 1490) invente pour le chevalier gaulois Pharamon, issus de la légende arthurienne, qu'il porte les couleurs : « de sable, à trois crapauds d'or ». Pharamond, ancêtre des Mérovingiens (et donc de Clovis) est probablement imaginaire. Il est logique qu'il arbore les mêmes armes que son descendant direct.
L'armorial français montre Clovis arborant des fleurs de lys, symbole de pureté virginale représenté par la Vierge Marie, au , mais dont l'origine pourrait remonter au . Un ange aurait remis à un ermite de la forêt de Marly vivant aux environs d'une tour nommé Montjoie, un bouclier où figurent trois fleurs de lys, en référence à la sainte Trinité. L'ermite l'aurait remis à Clotilde pour que celle-ci le donne au roi afin qu'il s'en serve durant la bataille de Tolbiac à la place de ses armes ornées de trois crapauds, l'ange ayant assuré à l'ermite que le bouclier assure la victoire. Lorsque Clovis se bat contre son ennemi et le tue près de la tour Montjoie, celui-ci confesse la Trinité et fonde l'abbaye de Joyenval qui accueille alors le bouclier comme relique.
Commémorations
En 1715, Antonio Caldara compose un Oratorio La Conversion de Clovis, roi de France.
1896, Charles Gounod, Messe de Clovis pour basse solo, chœur mixte à quatre voix, deux orgues, trompettes et trombones. Œuvre composée pour le du baptême de Clovis à Reims.
En 1896, des célébrations ont été organisées par le cardinal et archevêque de Reims Benoît Langénieux pour le du baptême de Clovis. En 1996-1997, le du baptême de Clovis (avec le de la mort de Martin de Tours) a été commémoré sous l'égide d'un Comité pour la commémoration des origines.
Bibliographie
Sources primaires
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Sainte Geneviève de Paris. La vie, le culte, l'art (trad. par Jacques Dubois et Laure Beaumont-Maillet), Beauchesne éditeur, 1982 .
Marius d'Avenches, Chronique, collection « Sources de l'Histoire », éditions Paléo, 2006 .
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Documents sur le règne de Clovis, traduction de Nathalie Desgrugillers-Billard, Éditions Paleo, coll. l'encyclopédie médiévale .
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Études contemporaines
et première moitié du
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Études récentes
Allemand
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Anglais
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Français
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Gaston Duchet-Suchaux et Patrick Périn, Clovis et les Mérovingiens, Paris, Tallandier, coll. « La France au fil de ses rois », 2002 .
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Historiographie
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Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Liens externes
Articles connexes
Abbaye de Ferrières
Abbaye Saint-Mesmin de Micy
Abbaye Saint-Pierre de Moissac
Antiquité tardive
Faux Mérovingiens
Généalogie des Mérovingiens
Liste des rois des Francs saliens
Melaine
Royaumes francs
Atlas des Francs
Souverains français enterrés hors de Saint-Denis
Mérovingiens
Roi des Francs
Histoire de Tournai
Date de naissance incertaine (Ve siècle)
Décès en 511
Personnalité des Gaules du VIe siècle
Personnalité du haut Moyen Âge par nom
Noblesse franque
Roi de Neustrie
Personnalité inhumée dans la basilique Saint-Denis | , en latin Chlodovechus, né vers 466 et mort à Paris le , est roi des Francs saliens, puis roi de tous les Francs de 481 à 511. |
535 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Clotaire%20Ier | Clotaire Ier | dit le Vieux (ou Chlotar, Clothar, Chlotochar ou Hlothar), né vers 498, mort le 29 novembre ou le 31 décembre 561, est un roi franc de la dynastie des Mérovingiens, fils de Clovis, roi des Francs.
Clotaire devient roi de Soissons en 511, roi d'Orléans en 524, roi des Burgondes en 534, roi des Francs de l'Est en 555, roi de Paris en 558 ; entre 558 et 561, il est seul à la tête du royaume des Francs réunifié comme sous le règne de Clovis.
Introduction
Fonctionnement des mariages et des successions
Le mariage chez les Francs
Les Francs, comme les autres peuples germains, pratiquent l'endogamie au sein de la Sippe ou clan (groupe de parenté étendu). Le mariage y prend plusieurs formes. Le père est le chef de la famille et exerce son autorité (mundium ou munduburdium) sur ses femmes, ses enfants, ses esclaves. Il a le pouvoir d’accepter ou de refuser les mariages de chaque membre de sa familia. Les jeunes nobles francs pratiquent une éducation sentimentale auprès des esclaves de leur familia ou des filles de leurs proches. Il en résulte souvent plusieurs mariages avec ces épouses de jeunesse (friedelfrau), qualifiées d’épouses de second rang ou d’épouses morganatiques. Ce type de mariage, la friedelehe, est généralement hypergamique et est conclu de façon privée entre le mari et la femme.
Le chef de famille peut décider d’établir pour les jeunes Francs arrivés à maturité, des mariages avec des épouses prestigieuses dites de premier rang. Ce type de mariage, célébré en public, permet le rapprochement des familles, assurant une alliance diplomatique. Cette polygynie entraîne la confusion chez les chrétiens traditionnellement monogames, qui appliquent naturellement le droit matrimonial romain et qualifient à tort ces épouses de concubines ou de maîtresses, croyant leurs enfants illégitimes. Or, les enfants issus des différents mariages sont tous égaux en matière de succession. Le père garde cependant le droit d’écarter de sa succession les enfants de son choix.
La politique matrilinéaire de parentèle
Afin d'étendre son influence et d'agrandir son domaine, Clotaire pratique une politique de famille large, nommée parentèle dans les lois germaniques. Le but recherché est de maintenir la paix et d'assurer la conservation du patrimoine que constitue le royaume et les territoires conquis, considéré comme propriété personnelle suivant la pratique de la patrimonialité, pour sa descendance. En multipliant les unions avec différentes épouses, le roi renforce le lien avec ses « ventres de souveraineté » qui sont au centre du système matrilinéaire germanique. Le mélange de leur sang les lie en un groupe uni à vie, garantissant ainsi que ses enfants à naître héritent du patrimoine parental, ceci à la condition que les différentes épouses n'aient pas eu d'enfants lors de mariages antérieurs. Le roi pouvait toujours se débarrasser des enfants non issus « de sa propre semence ».
La succession dans la dynastie mérovingienne
Dans la tradition germanique, le mode de succession des rois sur le trône, la tanistry (nom celtique désignant la succession par le cadet et non par le fils), se fait entre frères, de l'aîné au benjamin, puis aux oncles et aux neveux. Mais depuis le règne de , la loi salique impose le partage du royaume entre les fils du roi.
Contrairement au mode de succession par primogéniture qui régit la succession au trône du père au fils aîné, comme sous la dynastie capétienne, le royaume est divisé entre autant de fils que le roi a, afin que chacun puisse régner. La division du Regnum Francorum engendre des sous-royaumes (états séparés) distincts, permettant à chaque prince d'exercer une royauté complète dans le sous-royaume attribué, plutôt que de diviser l'exercice du pouvoir avec les autres princes sur l'ensemble du territoire.
Biographie
Enfance
Clotaire est le cinquième fils de Clovis et le quatrième de la reine Clotilde. Son nom signifie « Armée de gloire » en vieux haut-allemand.
Partage du royaume des Francs (511)
Après la mort de Clovis survenue le , le royaume des Francs est partagé entre Clotaire et ses trois frères : , Clodomir et .
En raison du droit de la mère (Mutterrecht), il est attribué aux différentes reines, pour leurs fils, une portion de royaume en tenant « la balance égale ». Clovis ayant eu deux épouses, le royaume est d'abord divisé en deux. L'aîné, Thierry, fils de la première épouse, est largement avantagé en recevant le royaume de Reims.
Clotaire partage la deuxième moitié avec ses deux autres frères. Clotaire reçoit la partie nord, Childebert la partie centrale (royaume de Paris) et Clodomir la partie sud (royaume d'Orléans).
Le royaume de Clotaire se compose de deux parties, l'une en Gaule belgique, correspondant au royaume des Francs saliens, où il établit sa capitale à Soissons et qui comprend les diocèses d'Amiens, d'Arras, de Saint-Quentin et de Tournai, l'autre en Gaule aquitaine comprenant les diocèses d'Agen, Bazas et Périgueux.
Les années 520
Échec de la guerre contre les Burgondes (523-524)
En 516, la mort de Gondebaud amène sur le trône burgonde son fils Sigismond, converti au catholicisme. Sa politique antiarienne, en particulier l'exécution de son fils Sigéric (petit-fils de l'Ostrogoth Théodoric), le met en position de faiblesse, ce qui incite les rois francs à lancer une offensive, sauf Thierry, marié à une fille de Sigismond.
En 523, quand la jeunesse les tenait tranquille, Thierry, Clodomir, Childebert et Clotaire attaquèrent Sigismond, roi de Bourgogne, fils de leur grand-oncle Gondebaud, comme détenteur injuste du bien de leur mère. Clodomir fut celui des frères qui eut la plus grande part à cette guerre ; il prit Sigismond, et le fit mourir avec sa femme et ses enfants. Mais son frère Godomar le remplace sur le trône avec le soutien de l'aristocratie et les Francs sont obligés de repartir.
Une nouvelle campagne a lieu en 524, incluant cette fois Thierry. Les Francs s'avancent jusqu'à la vallée de l'Isère, mais, le , subissent une défaite grave lors de la bataille de Vézeronce (ou de Voirons), au cours de laquelle Clodomir meurt mais que ses soldats remportent. Néanmoins, les Francs quittent le royaume burgonde et Godomar reprend le pouvoir, qu'il conserve jusqu'en 534.
Mariage de Clotaire avec Gondioque (reine d'Orléans)
Clotaire épouse alors Gondioque, la veuve de Clodomir, ce qui lui assure la possession du trésor de Clodomir et lui assure les droits que détient Gondioque en tant que seule héritière du roi Godégisile ; la loi gombette permet à une fille d'hériter des terres en l'absence de fils. Mais cela ne suffit pas pour obtenir le territoire de son défunt frère : la loi salique impose normalement le partage du royaume entre les fils de Clodomir.
Mariage de Clotaire avec Arnégonde
Ingonde lui ayant demandé de trouver un mari digne de sa haute lignée à sa sœur Arnegonde, le roi ne trouve finalement pas meilleur prétendant que lui-même, et décide d'épouser Arnégonde. Elles devront vivre ensemble jusqu'au décès d'Ingonde vers 546.
Les années 530-540
Campagne de Thuringe (531)
En 531, Hermanfred, roi des Thuringiens, a promis à Thierry une partie du royaume de Thuringe s'il l'aide à se débarrasser de son frère Baderic. Thierry accepte, mais se trouvant lésé après la victoire, il fait appel à Clotaire pour se venger de Hermanfred.
Leur alliance leur permet de conquérir la Thuringe qui se retrouve annexée au royaume des Francs. Lors du partage du butin, les deux rois se disputent âprement la princesse Radegonde, mais finalement, Clotaire la récupère, du fait qu'elle a été capturée par ses hommes.
La princesse Radegonde
Il la fait conduire dans la villa royale d’Athies en Vermandois. Lorsque Clotaire veut la recevoir à Vitry-en-Artois, elle profite de la nuit pour s’enfuir avec des compagnons.
En 538, elle est amenée à Soissons pour épouser le roi, en tant que « reine non illégitime mais légitime », qui voit se conforter sa domination sur la Thuringe. Néanmoins, elle évite la pompe royale et tente de rester proche de Dieu. Alors que le statut de reine rendait nécessaire le maintien de son rang par une apparence vestimentaire illustrant la prospérité et la puissance du mari qui utilisait ce « trésor animé » comme une vitrine, durant les banquets, Radegonde reste en vêtements simples, afin d'affirmer son humilité chrétienne. Elle refuse de succomber au faste alimentaire, un serviteur dut prendre le pain pour le donner aux pauvres. Elle trouve également des prétextes pour se retirer et aller chanter des psaumes et se lève la nuit pour s'étendre en prière jusqu'à en geler. Une fois revenue dans sa chambre, elle évite le roi en se gardant de retourner dans le lit ou de se réchauffer auprès du foyer. Cette attitude irrite Clotaire qui s'entend dire avoir épousé une moniale plutôt qu'une reine, provoquant des disputes que Radegonde tente de calmer. La vocation spirituelle de Radegonde faisant passer prioritairement Dieu par rapport au roi, finit par rendre Clotaire insultant lorsque, se sentant négligé, il réclame son épouse à sa table, ce qui l'oblige à racheter ses paroles par des cadeaux. Elle arrive cependant à jouer un rôle en influençant, par l'intermédiaire des flatteurs, la justice du roi en faisant appel à sa clémence vis-à-vis des condamnés à mort. La mort de son frère Hermanfred, assassiné sur ordre du roi, la pousse à quitter Clotaire, qui la laisse rencontrer saint Médard à Noyon. L'évêque Médard, invoquant l'union sacrée entre les époux mais aussi à cause de violences perpétrées par les Grands, lui oppose un refus pour une consécration moniale. Radegonde finit par l'emporter sur Médard en lui faisant craindre les foudres du Seigneur, celui-ci la consacre alors diaconesse. . Au bout d'un an, des rumeurs viennent aux oreilles de la reine disant que Clotaire souhaite la ramener à Soissons. Elle demande alors à un ermite nommé Jean qui s'est emmuré pour vivre reclus, de prier pour elle et pour « ce qui la terrifiait, car, si le roi persistait en son dessein, la reine préférait mourir plutôt que d'être réunie à un roi de la terre après avoir connu les embrassements du Roi du Ciel ». . Elle préfère se retirer dans un couvent, plutôt que de vivre à ses côtés. Elle fonde à Poitiers l'abbaye Sainte-Croix, premier monastère de femmes d'Europe. Elle est ensuite canonisée sainte Radegonde.
Partage du royaume d'Orléans (532)
Pour éviter que le royaume d'Orléans ne revienne à ses neveux, Clotaire s'allie à en 532 pour organiser l'assassinat des trois jeunes héritiers.
Ils envoient Arcadius, petit-fils de Sidoine Apollinaire, auprès de Clotilde avec une paire de forces (ciseaux) et une épée nue. Il demanda alors à la reine ce que devaient faire ses fils avec leurs neveux : les laisser vivre comme moines ou les étrangler. La coutume germanique non-écrite reconnaissait une autorité de chef de la lignée à la reine, le mutterrecht (droit de la mère). Or dans la tradition germanique, le mode de succession des rois sur le trône, la tanistrie (nom celtique désignant la succession par le cadet et non par le fils), se faisait entre frères, de l'aîné au benjamin, puis aux oncles et aux neveux. Le risque de la tonte pouvait engendrer une guerre civile, les cheveux longs, symbole de royauté chez les Francs, finissant toujours par repousser, Thibaut, Gunthar et Clodoald auraient pu revendiquer le trône un jour ou l'autre. Aussi il était de son devoir de laisser s'appliquer la tanistry. Écœurée, Clotilde répondit que s'ils ne devaient pas régner, alors elle préférait les voir morts que tondus.
Les deux oncles massacrèrent les enfants de Clodomir : Clotaire assassina Thibaut d'un coup de couteau dans l'aisselle. Gunthar se jeta aux pieds de Childebert qui se mettait à pleurer et faillit céder aux suppliques de son neveu. Mais Clotaire lui fit remarquer qu'il était à l'initiative de l'entreprise. Childebert rejeta alors Gunthar contre son frère qui le poignarda et l'étrangla. Thibaut et Gonthaire avaient respectivement dix et sept ans. Le dernier, Clodoald resta en vie en parvenant à s'enfuir, caché par des partisans fidèles. Il renonce à sa part, et choisit la vie monastique. Clotaire et Childebert peuvent alors librement se partager le territoire de leur frère. , quant à lui s'empare d'une partie de l'héritage constitué de l'Auxerrois, du Berry et du Sénonais.
Conquête du royaume des Burgondes (534)
Dès 532, Childebert et Clotaire s'emparent d'Autun et en chassent , frère de Sigismond. En 534, la mort d'Athalaric engendre une crise de succession dans le royaume Ostrogoth, allié des Burgondes. Clotaire, Childebert et leur neveu Théodebert en profitent cette fois pour envahir le royaume Burgonde, dénué de protecteur. Le royaume Burgonde est alors partagé entre les couronnes franques mais cette situation ne dura pas car il fut progressivement reconstitué par et, à sa mort, transmis tel quel à son fils Gontran.
Conquête de la Provence (537) et échecs de l'invasion de la Septimanie wisigothique (542)
L'empereur (518-527) propose aux Francs de s'emparer de la Provence ostrogothique en échange d'un soutien dans sa reconquête de l'Italie. Après la mort de Théodoric en 526 les rois ostrogoths notamment Vitigès leur font la même offre en échange de leur neutralité. En 537, les rois Francs Childebert et Théodebert acceptent l'offre des Ostrogoths et s'emparent de la Provence en commençant par Arles sa capitale puis Marseille, porte ouverte sur le grand commerce méditerranéen ainsi que le nord des Alpes par l'accaparement de la haute vallée du Rhin, le Main et le haut Danube avec une souveraineté sur les Alamans. De l'ancienne Gaule romaine, il ne restait aux Francs qu'à conquérir la Septimanie wisigothique mais les campagnes successives notamment celle de 531 et de 541 ne connurent de succès durables.
Au printemps 542, Childebert et Clotaire, accompagné de trois de ses fils dont Chilpéric, conduisent une armée jusqu’en Hispanie wisigothique. Ils s’emparent de Pampelune et assiègent Saragosse, qu’ils sont finalement obligés d’abandonner après avoir conquis la plus grande partie du pays à cause de l’armée du roi Theudis qui les poursuit au-delà des Pyrénées.
Péripéties familiales
Les Francs voulant récupérer les conquêtes de Clovis que les Goths avaient reprises, Théodebert et Gonthier, fils aîné de Clotaire, sont envoyés pour réclamer les terres. Mais parvenu à Rodez, Gonthier retourne sur ses pas pour une cause inexpliquée, pendant que Théodebert s'empare des places fortes de Dio-et-Valquières et Cabrières.
Clotaire profite de l'agonie de Thierry, gravement malade, pour tenter de récupérer son royaume, avec l'aide de Childebert. Mais Théodebert, alors occupé à assujettir Arles, retourne précipitamment auprès de son père Thierry qui décède quelques jours après son arrivée. Soutenu par ses leudes, Théodebert réussit à conserver son royaume et réfrène l'avidité de ses oncles en les comblant de dons.
Clotaire se voit contraint de se réfugier dans une forêt pour se protéger d'une alliance que Childebert et Théodebert ont conclue contre lui. Tandis qu'ils assiègent Clotaire, une tempête ravage le matériel, met en fuite les chevaux, et désorganise l'armée. Ils abandonnent alors le siège et concluent la paix avec Clotaire.
La mort de la fille de Théodoric le Grand et d'une sœur de , qui a été assassinée par le roi des Ostrogoths Théodat, pour venger le crime que cette « prostituée » avait perpétré contre sa propre mère, fait l'objet d'un chantage diplomatique de la part des rois Francs. Ceux-ci exigent le versement d'une rançon en guise de compensation. Théodat leur envoie donc d'or que Childebert et Thibert interceptent et se partagent entre eux de sorte que Clotaire n'ait rien. Mais ce dernier ayant fait main basse sur le trésor de Clodomir, il leur avait volé beaucoup plus d'argent qu'eux ne purent voler.
Le 3 juin 548, Clotilde meurt dans la ville de Tours. Childebert et Clotaire la font transporter par un cortège funèbre dans la basilique des Saint-Apôtres pour y être ensevelie aux côtés de son époux, le roi , et de sainte Geneviève.
Les années 550
Le rattachement du royaume de Thibaut (555)
Thibaut (fils de Thibert et petit-fils de ) meurt sans descendance en 555. Clotaire se rend immédiatement sur place pour prendre possession du royaume de son défunt petit-neveu, cela au mépris du partage prévu par la loi salique avec son frère. Il épouse alors Vuldetrade, veuve de Théodebald et fille du roi Lombard Waccho. Il s’assure ainsi de la succession en douceur auprès des Grands du royaume, ainsi que d’une alliance avec les Lombards établie depuis le règne de Thibert. Mais les évêques condamnent ce mariage incestueux et Clotaire accepte de délaisser Vuldetrade pour la donner en mariage au duc Bavarois Garibald, lui permettant ainsi de renforcer l’entente avec ce peuple. L’âge avancé de Clotaire expliquerait sa sensibilité face aux hommes de Dieu. Pour compenser la rupture du mariage avec Vuldetrade, Clotaire donne à marier au prince Alboïn, futur roi des Lombards, sa fille Clodoswinthe. Condat, le domesticus (grand administrateur du palais) du roi Thibaut conserve ses fonctions après le rattachement du royaume.
Soumission des Saxons et de la Thuringe
En 555, il affronte et anéantit les Saxons révoltés, peuples situés dans la haute vallée de la Weser, l'Elbe, et le littoral de la mer du Nord. En guise de soumission, Clotaire leur impose de verser au fisc (terre, forêt ou mine appartenant à la couronne) un tribut annuel de cinq cents vaches. Il effectue à la suite une expédition punitive contre la Thuringe qui a aidé les Saxons.
Entre 555 et 556, les Saxons, peut-être à l'incitation de Childebert, se révoltent à nouveau. Face aux Saxons, Clotaire préfère parlementer et éviter un massacre, car ceux-ci acceptent de continuer le versement d'un tribut malgré un refus antérieur. Mais ses hommes, pleins d'intentions belliqueuses et désireux d'en découdre, contestent sa décision. Les pourparlers cessent lorsque les soldats de sa troupe le forcent, par injures et menaces de mort, à se jeter sur les Saxons. Après un carnage abominable, les Saxons et les Francs font la paix, qui est peut-être le fruit d'une sanglante défaite.
La mise sous tutelle de l'Auvergne
L’Auvergne, autrefois province romaine prospère, qui avait résisté aux Wisigoths et avait espéré des Francs qu’ils seraient de meilleurs maîtres, s’était opposée à Thierry qui, en représailles, la ravagea. Thibert l’avait ensuite pacifiée en la faisant gouverner par des sénateurs Auvergnats et en épousant une gallo-romaine de Cabrières. Afin d’anticiper un possible soulèvement, à la suite du décès de Thibaut, Clotaire envoie son fils Chramn prendre possession de l’Auvergne pour surveiller cette région ainsi que l’Aquitaine première. Ce dernier a pour consigne de résider à Clermont de mater les turbulences de la région, et de régler une question épiscopale. Il s’agit peut-être du premier vice-royaume (Unterkönigtum) d’Aquitaine. Grégoire de Tours nomme Chramn rex, une monnaie a été retrouvée à Bordeaux avec l’inscription Chramnus et Chramn émet lui-même des préceptes. Son vice-royaume est composé des cités de Poitiers, Tours, Limoges et Clermont qu’il occupe l’une après l’autre. Mal conseillé et entraîné par le désir d’indépendance aquitain, il se laisse porter par le désir d’établir un royaume indépendant de celui de Clotaire. Pour y parvenir, il s’allie à Childebert qui l’encourage dans son dessein. Les cités de l'Aquitaine première lui ont probablement été accordées, c’est-à-dire Bourges, Le Puy, Javols, Rodez, Cahors, Albi et même Toulouse.
Clotaire, alors contraint de guerroyer contre les Saxons, envoie ses fils Charibert et Gontran mener une armée à la rencontre de Chramn. Ils se rendent alors en Auvergne, puis à Limoges, et enfin retrouvent Chramn à Saint-Georges-Nigremont, dans le canton de Crocq de l'actuel département de la Creuse. Leurs armées se font face au pied d'une « montagne noire » où ils incitent Chramn à rendre les terres appartenant à leur père. Il refuse et une tempête empêche la bataille. Chramn envoie un messager à ses demi-frères, les informant de la mort de Clotaire, qui se bat contre les Saxons. Charibert et Gontran se rendent aussitôt en Burgondie. La rumeur disant que Clotaire est mort en Saxe se répand dans toute la Gaule, y compris aux oreilles de Childebert qui se laisse abuser. Il se peut que cette rumeur ne soit donc pas une ruse de Chramn, avec qui Childebert est en relation. Chramn en profite alors pour étendre son influence jusqu’à Chalon-sur-Saône. Il assiège la ville et la conquiert. Il rencontre ensuite Childebert dans la place forte de Dijon mais se voit refuser l'accès à la ville.
Chramn se marie à Chalda, fille du comte d’Orléans Wiliachaire (Willacharius) qui est subordonné à Childebert.
La réunification du royaume (558)
Le 558, Childebert meurt sans descendance d’une longue maladie, ce qui permet à Clotaire de réunifier à nouveau le Regnum Francorum de son père Clovis et de s'emparer du trésor de son frère. Il n'est cependant pas encore tout à fait seul maître du royaume puisqu'il doit triompher de son fils Chramn qui, depuis l'Auvergne, complote contre lui, cherchant l'alliance de Childebert. Ce dernier meurt et Chramn fait donc appel aux Bretons, avec lesquels il a dû s'entendre , son beau-père. Ce dernier, poursuivi par Clotaire, se refugie avec sa femme dans la basilique Saint-Martin de Tours qu'il incendia.
Dénué de soutien, Chramn est obligé de se soumettre à l’autorité de son père qui lui accorde son pardon. Mais Chramn récidive en 560. Il s’enfuit avec sa femme et ses filles dans le Poher, auprès du comte de Bretagne Conomor, , qu’il a dû rencontrer à la cour de son oncle.
Entre le et le , avec l’aide des Bretons, Chramn pille et détruit un grand nombre de lieux appartenant à son père. Clotaire, accompagné de son fils Chilpéric, s’avance vers la Domnonée dans laquelle il arrive en 560. Lors de la bataille, localisée dans le territoire de Vannes près de la côte, que le duc Willachaire aurait dû disputer aux Bretons, Conomor est vaincu et tué alors qu’il tourne le dos à l’ennemi. Conomor possédait des terres des deux côtés de la Manche et Chramn avait peut-être l’intention, pour fuir Clotaire, de se réfugier en Grande-Bretagne avec le soutien de Conomor. Il s’enfuit pour prendre la mer mais tente d'abord de secourir sa femme et ses filles. Il est alors capturé et aussitôt condamné à mort. Enfermé dans une masure avec son épouse et ses filles, il y est étranglé avant que le feu ne soit mis à l'édifice. Clotaire est dès lors seul maître du regnum francorum.
Fin de vie
, Clotaire tente d'augmenter les impôts des églises malgré l'exemption accordée par le droit romain dont elles bénéficient et qui est confirmé régulièrement par les édits royaux. En effet, accorda des immunités aux églises. L'évêque Injuriosus de Tours s'y refuse et Clotaire abandonne son dessein. À la mort de l'évêque, le roi le fera remplacer par un membre de sa domesticité nommé Baudin. De même, il exile l'évêque Nizier de Trèves .
Ingonde et Clotaire accordent une décoration au tombeau de Saint-Germain d'Auxerre, la basilique y conserve un calice donné par la reine. Clotaire épouse encore Chunsine, puis Vulderade (555), veuve de Thibaut, son petit-neveu.
À la fin de son règne, le royaume franc est à son apogée, couvrant toute la Gaule (à l'exception de la Septimanie) et une partie de l'Allemagne actuelle.
Il meurt à la fin de l'année 561 d'une pneumonie aiguë à , laissant son royaume à ses quatre fils qui allèrent l'enterrer à Soissons, dans la basilique Sainte-Marie qu'il avait commencé à faire construire sur le tombeau de saint Médard. Devenue abbaye Saint-Médard, victime d’un incendie qui la ravagea lors des invasions normandes au , détruite par les Huguenots en 1567 lors des guerres de Religion et démantelée jusqu’à la crypte à la Révolution, le tombeau de Clotaire a disparu.
On lui prête ces dernières paroles sur son lit de mort :
Succession
L'héritage patrimonial est partagé :
Caribert reçut l'ancien royaume de , situé entre la Somme et les Pyrénées, ayant Paris pour capitale et comprenant le bassin parisien, l'Aquitaine et la Provence ;
Gontran reçoit la Burgondie avec une partie du royaume d'Orléans dans laquelle il installe sa capitale ;
Sigebert reçoit le royaume de l'Est avec comme capitale Reims puis Metz ;
Chilpéric reçoit les territoires au nord, le royaume de Soissons.
L'édification du monachisme féminin
Clotaire finance la construction du monastère Sainte-Croix de Poitiers dans lequel se replie Radegonde et fait transférer les reliquaires que la reine a accumulés lors de son séjour auprès du roi jusqu'au monastère de Sainte-Croix.
Mariages et descendance de Clotaire
Historique
Selon Grégoire de Tours, « Le roi Clotaire a eu sept fils de diverses femmes, à savoir : d’Ingonde il eut Gonthier, Childéric, Charibert, Gontran, Sigebert, et une fille, nommée Clodoswinthe ; d'Arnegonde, sœur d'Ingonde, il eut Chilpéric ; et de Chunsine, il eut Chramn. »
Donc, vers 516, à environ vingt ans, il épouse Ingonde qui doit être une esclave du domaine royal. Elle lui donne pour fils Gonthier vers 517, Childéric vers 518, Caribert vers 519, Gontran vers 528 et Sigebert en 535. Ils ont également une fille nommée Clodoswinthe. Sa mort survient bien au-delà de l'année 536.
Clotaire se marie également avec Chunsine, probablement sa deuxième reine avec qui il a un fils nommé Chramn entre 520 et 540.
En 524, il épouse la reine franque Gondioque, veuve de son frère aîné Clodomir.
Entre 525 et 527, il épouse Arnegonde qui lui donne un fils, Chilpéric.
En 538, il se marie avec la princesse thuringienne Radegonde dont il n'aura aucun enfant.
En 555 enfin, il épouse la princesse lombarde Vuldetrade, veuve de son petit-neveu Thibaut. Elle est ensuite répudiée.
Une femme, qui était d'un rang plutôt aisé, présente son fils nommé Gondovald, né à la fin des années 540 ou au début des années 550, comme un fils de Clotaire. Clotaire « ayant semé des enfants dans toute la Gaule », il s'agit là d'une « affirmation aussi plausible qu'invérifiable » car si la mère le certifie, Clotaire lui-même doute de cet enfant. Il reçoit une éducation littéraire et se laisse pousser les cheveux, signe de son appartenance royale. Sa mère l'amène à la cour du roi à qui elle certifie qu'il s'agit de son neveu. Childebert, n'ayant pas de descendant mâle, accepte de le garder à ses côtés mais Clotaire le réclame. Il refuse cependant de le reconnaître comme son fils et le fait tondre préférant le garder en vie au cas où Gondovald serait vraiment son fils.
Une fausse généalogie trouvée dans les trophées de Brabant, réalisée au durant le règne de Charles le Chauve, invente une fille de Clotaire nommée Blithilde qui se serait unie à Ansbert de Rouen, fils de . De ce mariage, serait né le duc Arnoald, père d'Arnoul de Metz, rattachant ainsi les dynasties mérovingienne et carolingienne, faisant ainsi croire que les Carolingiens régnaient par droit d'hérédité, mais aussi en les rattachant aux populations romaines par leur filiation avec la famille sénatoriale des Ferreoli.
Tableau généalogique
Représentations dans les arts
Télévision
1991 : L'Enfant des loups, téléfilm franco-espagnol de Philippe Monnier, avec Maurice Barrier dans le rôle de Clotaire.
Annexes
Bibliographie
Sources
Grégoire de Tours, Histoire des Francs, Les Belles Lettres, « Les Classiques de l'histoire de France au Moyen Âge », 27-28, Paris, 1963 (réédition 1995).
Marius d'Avenches, Chronique, collection « Sources de l'Histoire », éditions Paléo, Clermont-Ferrand, 2006 .
Venance Fortunat, Vie de Radegonde, in Robert Favreau (dir.), La Vie de sainte Radegonde par Fortunat, éditions du Seuil, Paris, 1995 .
Travaux historiques
Sur les Mérovingiens
Patrick J. Geary, Naissance de la France : le monde mérovingien, édition Flammarion, 1989 (traduit de Before France and Germany : The Creation and Transformation of Merovingian World, Oxford University Press, 1988) .
.
Tome 1 : A la conquête de la Gaule, 1987a .
Tome 2 : À l'origine de la France, 1987b .
Stéphane Lebecq, Les origines franques, - , Seuil (Nouvelle histoire de la France médiévale, 1), 1990 , Première partie, chapitre 2 : "Les héritiers de Clovis, pages 61-72.
Biographies
, 2008 .
Bruno Dumézil, La Reine Brunehaut, éditions Fayard, Paris, 2008 .
Ivan Gobry, , éditions Pygmalion, « Histoire des rois de France », 2004, 246 .
.
Thèmes particuliers
Michel Rouche, L'Aquitaine des Wisigoths aux Arabes, 418-781 : naissance d'une région, Paris, École des hautes études en sciences sociales, Jean Touzot, 1979 .
Romans historiques
Jean-Louis Fetjaine, Les Reines pourpres 1 : Les Voiles de Frédégonde, Belfond, Paris, 2006 .
Jean-Louis Fetjaine, Les Reines pourpres 2 : Les Larmes de Brunehilde, Belfond, Paris, 2007 .
Articles connexes
Faux Mérovingiens
Généalogie des Mérovingiens
Souverains français enterrés hors de Saint-Denis
Notes et références
Notes
Références
Personnalité des Gaules du VIe siècle
Personnalité du haut Moyen Âge par nom
Roi des Francs saliens
Mérovingiens
Bourgogne médiévale
Date de naissance non renseignée (Ve siècle)
Décès en 561
Décès à Soissons
Noblesse franque
Roi de Neustrie | dit le Vieux (ou Chlotar, Clothar, Chlotochar ou Hlothar), né vers 498, mort le 29 novembre ou le 31 décembre 561, est un roi franc de la dynastie des Mérovingiens, fils de Clovis, roi des Francs. |
536 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Chronologie | Chronologie | La chronologie (aussi appelée annale ou chronique) est une science qui étudie la succession d'événements dans le temps, afin de dater aussi précisément que possible les événements historiques. Considérée comme une discipline auxiliaire de l'histoire, la chronologie est une manière d'appréhender l'histoire par les événements.
Pour cela, elle sélectionne et met en valeur les événements selon le mode de pensée de la zone géo-culturelle étudiée, en particulier en ce qui concerne l'établissement de son « point zéro ». Une chronologie se rapportant à un sujet spécial organise des événements selon leur ordre temporel d'occurrence mais aussi selon l'objectif poursuivi par l'auteur chargé de la dresser. On ne mettra pas en valeur les mêmes événements selon qu'on dresse une chronologie de l'évolution, une série des temps géologiques ou la succession généalogique d'une dynastie royale.
Rome antique
Dans l'Antiquité romaine, le temps est décompté depuis l'année de fondation mythique de la ville de Rome. Néanmoins, l'ère Anno Urbis Conditae, comme l'ère Anno Domini, n'est pas utilisée systématiquement dans l'Antiquité. Elle n'est employée systématiquement pour la première fois que vers l'an 400, par l'historien ibère Orosius.
Sphère culturelle chrétienne
Bien que le moine Denys le Petit, vers l'an 500, soit probablement au courant de l'existence de l'ère romaine Anno Urbis Conditae, il ne s'y réfère pas. À Rome, c'est le pape Boniface IV qui, vers l'an 600, semble être le premier à faire la connexion entre l'ère romaine et l'ère chrétienne dressée par Denys le Petit : AD 1 = AUC 754.
Dans les cultures judéo-chrétiennes, les dates historiques dans une chronologie absolue se référent à l'ère chrétienne, avant l'an 1582 en relation avec le calendrier julien et après l'an 1582 en relation avec le calendrier grégorien. Les termes usuels « calendrier » et « ère » (dans la signification d'un système cohérent d'années calendaires numérotées) correspondent à deux notions complémentaires. Denys le Petit fut le fondateur d'un comput proprement chrétien, qui est de nos jours le système de datation le plus répandu dans le monde. Son premier usage avéré date des environs de l'an 900.
L'ère Anno Domini de Denys le Petit, qui contient seulement les années calendaires AD, est étendue par Bède le Vénérable à l'ère chrétienne complète, qui inclut les années du calendrier avant Jésus-Christ mais pas l'année zéro. Bède fonde ainsi la discipline du comput. Le moine anglais Birtferth, vers l'an 1000, reprend les études sur le comput, en s'appuyant sur deux disciplines du quadrivium (arithmétique et astronomie) et deux disciplines du trivium (grammaire et dialectique).
Pendant huit siècles, le calendrier adopté au par Bède le Vénérable, le calendrier julien, est la référence en Occident. Après l'an 1582, la nécessité de tenir compte de corrections astronomiques sur les années bissextiles entraîne l'adoption progressive du calendrier grégorien.
Dix siècles après Bède, les astronomes français Philippe de La Hire (en l'an 1702) et Jacques Cassini (en l'an 1740), en vue de simplifier certains calculs, utilisent pour la première fois le système des jours juliens (à ne pas confondre avec le calendrier julien), proposé en l'an 1583 par Joseph Scaliger, et introduisent l'usage d'une ère astronomique qui contient une année bissextile zéro et l'année 1 qui suit. Les astronomes n'ont jamais proposé de remplacer l'ère d'emploi courant par l'ère astronomique, qui coïncide exactement avec l'ère chrétienne lorsqu'elle décrit les années calendaires après l'an 4.
Quelques années plus tard, en 1750, les moines bénédictins de la congrégation de Saint-Maur écrivent L'Art de vérifier les dates. La Révolution française abandonne en 1793 le calendrier grégorien pour le calendrier républicain, mais ce nouveau calendrier est abandonné en 1806. La méthode des moines de la congrégation de Saint-Maur est reprise au par les historiens de l'école méthodique (Charles Seignobos et Charles-Victor Langlois), mais leurs travaux se limitent aux sources écrites connues à cette époque.
La chronologie est aussi le résultat de l'enquête historique dans son élaboration précise de l'enchaînement des causes et des conséquences. En cela, elle est une force critique de l'idéologie.
En physique, le fait de définir le temps est un discours sur le temps, donc au sens propre une chronologie.
Ligne du temps
La ligne du temps qui est souvent utilisée est celle qui représente l'ère chrétienne. S'y trouve un moment zéro au lieu d'une année zéro, contrairement à la ligne du temps de l'ère astronomique, dont l'année zéro est bissextile, et cependant n'est pas exactement égale à l'année 1 avant Jésus-Christ.
Méthodes utilisées
Il existe plusieurs types de chronologie en fonction de la méthode utilisée pour dater un évènement ou un objet : la radiochronologie, la géochronologie et la biochronologie, chronologie se reposant sur la biostratigraphie.
Exemples de chronologies
Chronologie suivant la Genèse
Le premier livre de la Bible, la Genèse (hébreu : בְּרֵאשִׁית, Berechit, « au commencement »), contient une chronologie mentionnant comme point de départ la création du monde.
Différents chronologistes assignent des intervalles variés entre la création du monde et la naissance de Jésus-Christ :
Chronologies réputées
Tabari (838-?), Chronique de Tabari (arabe : Nazm al-Jawhar) traduite du perse de Belami par Zotenberg et Dubeux : de la création et des saints patriarches (avec diverses anecdotes) jusqu'à Mahomet, allé à l'an 302 de l'Hégire sur les dynasties omeyyades et les califes musulmans.
George Sychelle (863-810), Chronologia Georgius Syncellus et Nicephorus - Corpus scriptorum historiae byzantinae : depuis Adam jusqu'au règne de Dioclétien.
Euthychius Barhebraeus Saïd Ibn al Batriq (877-940), Contextio Gemmarum, sive Eutychii Patriarchae Alexandrini Annales, publié par Ioannes Seldenus, traduit en latin par Pococke : histoire depuis la création et généalogie antédiluvienne jusqu'en .D. (Anno Domini/av. J-C).
Isidore de Séville (560-636), Isidori Hispalensis Episcopi Etymologiarum sive originum, en latin : encyclopédie universelle qui comprend une chronologie du temps des premiers pères et leur généalogie.
Chronologies sacrées
Calendrier maya
Éphrem le Syrien [306-373], The Book of the Cave of Treasures, rédigé en syriaque, traduit par Budge et publié par The Religious Tract Society : des patriarches et leurs descendants, va jusqu'à la dispersion des apôtres.
Moïse (~3000 ans du monde), Livre des jubilés (guéze : Mashafa Kufale) : transcrite sur le Mont Horeb, cette chronologie s'établit en cycles de 49 ans ou jubilés et couvre la genèse jusqu'à la sortie d'Égypte des fils de Jacob (fils d'Isaac, fils d'Abraham).
Joseph Flavius (37-100), Antiquités judaïques, en hébreu : de la création jusqu'au de tous les événements et guerres impliquant le peuple et la terre d'Israël, incluant les noms des rois qui ont dominé ses villes et provinces.
Apôtre Pierre, le Qalémentos, rédigé par Clément, son disciple ; publié dans la Revue de l'Orient Chrétien (tome VI) et traduit du guéze par Grébaut : de la création jusqu'à l'an 64 de notre ère.
Voir aussi
Bibliographie
Hélène Fréchet, Chronologie universelle du Big Bang à nos jours, Ellipses Marketing, 2005, 620 p..
A. E. Samuel, Greek and Roman Chronology. Calendars and Years in Classical Antiquity (Handbuch der Altertumswissenschaft, I, 7), Munich, 1972, 307 p.
Dom Augustin Calmet et A. James, Le Dictionnaire historique, archéologique, philologique, chronologique, géographique et littéral de la Bible, par Migne.
L'Histoire Universelle depuis le commencement du monde jusqu'à présent traduit de l'anglois d'une société de gens de lettres, Tome 1 : Histoire universelle jusqu'à Abraham, Histoire d'Égypte, Histoire des anciens peuples de Canaan.
Articles connexes
Annales
Chronique de Paros
générique : Histoire
spécifique : Calendrier
Frise chronologique, Chronologie logarithmique détaillée
Temps
Liens externes
Kronobase, la « première chronologie universelle, libre, collaborative et multilingue », proposée par l'Association Kronobase (loi de 1901).
Chronologie encyclopédique de la Préhistoire à nos jours.
Notes et références | La chronologie (aussi appelée annale ou chronique) est une science qui étudie la succession d'événements dans le temps, afin de dater aussi précisément que possible les événements historiques. Considérée comme une discipline auxiliaire de l'histoire, la chronologie est une manière d'appréhender l'histoire par les événements. |
537 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Cuisine%20m%C3%A9di%C3%A9vale | Cuisine médiévale | La cuisine médiévale regroupe les plats, les habitudes alimentaires et les méthodes de cuisson des diverses cultures européennes et méditerranéennes, durant le Moyen Âge, entre le et le . L'histoire de la confection des aliments est associée à celles des métiers de l'hôtellerie et des tavernes depuis l'Empire romain.
Généralités
Cette période commence par une période de fortes chaleurs (optimum climatique médiéval) qui a pour conséquence l'accroissement de la population mondiale et se termine par des hivers très froids (« petit âge glaciaire ») qui mettent à mal l'agriculture, et fait se déboiser les forêts pour le chauffage ou encore la construction
(ces forêts où par ailleurs se réfugient les indésirables et pillards, font l'objet du droit de coupe et du droit de ramassage variables selon les rois et comtes).
Cette longue période climatique va connaître son apogée sous le règne de Louis XIV avec des années comportant 1 ou 2 millions de morts de froid et de faim et n'est en rien une période d'abondance.
Le Moyen Âge en conséquence voit une démographie très oscillante (an mil : 8-10 millions de français, an 1300 : 20-22 millions, an 1450 : 10-12 millions).
Il comporte diverses épidémies (dont la peste, qui causa des millions de morts), et que la médecine ne pouvait combattre alors.
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L'imprimerie débute en Occident à la fin de cette période ; on y édite des livres importants et une grosse partie de l'édition consiste en « manuels agricoles » concernant les terres.
Si les premiers livres de cuisine fondamentaux de la culture occidentale sont constitués jusqu'au Haut Moyen Âge par les collections de recettes copiées à la main et font partie de la bibliothèque des érudits
, ils sont imprimés à partir du Bas Moyen Âge.
Les régimes alimentaires et la préparation des plats répertoriés évoluèrent donc assez lentement au regard de l'époque moderne qui suivit, période où se reconstituent les économies locales, par le repeuplement dans les pays. Ces changements posèrent les bases de la cuisine actuelle européenne et américaine qui y fut importée. Alors que passablement des nourritures sont communes aux hommes et animaux domestiques et font à ce titre partie de l'économie régionale, il est difficile de les localiser-distinguer par les traces écrites comptables. Au point qu'à la fin de la période Moyenâgeuse , les plantes d'agrément des jardins et parcs laïcs et monastiques ont été en fait des plantes culinaires et des arbres à fruits esthétiques.
La géométrie du jardin change, il évolue d'enclos déambulatoire à parc avec allées et parterres comme les jardins Orientaux.
Les plantes « reconstituantes », les légumes, dans ces jardins sont considérées en plus comme des plantes condimentaires et médicinales
.
Parce que « l'économie européenne fonctionne comme un marché », les céréales, comme le blé, le seigle, l'orge, l'avoine et l'épeautre, étaient les aliments de base les plus importants durant le Moyen Âge. Leur valeur usuelle est telle que le grain peut constituer une rente.
Le riz ne fut introduit que tardivement en Europe. La pomme de terre qui n'arriva qu'en 1536 ne fait pas partie de cette cuisine (et ne fut pas consommée à grande échelle avant plusieurs siècles). L'orge, l'avoine
et le seigle, pour les pauvres, et le blé pour les riches, servaient à fabriquer les pains, les bouillies et les pâtes qui étaient consommés par toute la population. Les fèves et les légumes étaient des suppléments importants au régime essentiellement à base de céréales des plus pauvres.
La viande était plus associée au statut social (nourriture plus prestigieuse) et à sa symbolique religieuse qu'à son coût
. Le porc était l'élevage type dans les monastères,
la chèvre ainsi que le cheval ont dans la boucherie un statut particulier (Charte de Mirepoix (1303)).
Le gibier par interdit de chasse ne se trouvait que sur les tables de la noblesse à la fin de l'époque médiévale. Les viandes les plus répandues étaient le poulet et les autres volailles, le porc, tandis que le bœuf, qui demandait plus d'investissement, a été plus présent au Haut Moyen Âge que précédemment, en faisant l'objet d'une sélection pour obtenir des bêtes plus fortes et plus charnues.
La morue et le hareng étaient incontournables pour les régions littorales et ils pouvaient être transportés vers l'intérieur des terres s'ils étaient séchés, fumés ou salés. Une grande variété de poissons de rivière était également consommée (et braconnée).
Les méthodes de conservation des aliments, basées exclusivement sur le séchage, la salaison, le fumage et le saumurage ont constitué la première industrie humaine.
Au Moyen Âge la lenteur des moyens de transport et cette industrie rendaient très coûteux le commerce des produits sur de longues distances, les marchandises pondéreuses ordinaires ne peuvent en valoir la peine sur les places de marché, où se font les ventes en dehors des commandes de particuliers. Et l'alimentation de la noblesse était plus liée aux influences étrangères connues que l'alimentation populaire, la notion sociale de délicatesse s'impose au fur et à mesure.
Une cuisine raffinée s'écartant du modèle de l'alimentation antique se développa au Moyen Âge tardif sous influence des cuisines méditerranéennes et arabes. Elle devint la norme au sein de la noblesse de toute l'Europe enrichie par le servage qui par ailleurs disposait de plus en plus à un droit de nom (fournisseur de « X »). Les assaisonnements courants de la cuisine médiévale de la noblesse incluaient le verjus, le vin et le vinaigre, en combinaison avec des épices comme le poivre noir, le safran et le gingembre. L'emploi répandu du sucre (qui était un épice venu par la route de la soie par la médecine)
ou du miel donnait un goût aigre-doux à de nombreux plats. Les amandes, particulièrement en tant que lait d'amande, étaient très populaires en tant qu'agent épaississant pour les soupes, les ragoûts, les sauces et les carpaccio.
L'alimentation
La cuisine des cultures du bassin méditerranéen était fondée depuis l'Antiquité sur les céréales, en particulier les nombreuses variétés de blé. La bouillie, le gruau et, par la suite, le pain, devinrent culturellement les aliments de base qui apportaient l'essentiel des calories à la population industrieuse. Du au , la proportion des différentes céréales dans le régime alimentaire passa d'environ un tiers aux trois quarts. La dépendance au blé resta significative tout au long du Moyen Âge et se propagea vers le nord avec l'expansion du christianisme. Dans les climats plus froids, le blé était cependant inabordable pour la plus grande partie de la population et était réservé à la noblesse. L'importance du pain dans les rituels religieux comme l'eucharistie lui attribuait un prestige vis-à-vis d'autres aliments. Seuls l'huile d'olive et le vin avaient une valeur comparable mais ils étaient rares en dehors des régions chaudes où la vigne et les oliviers étaient cultivés.
Le rôle symbolique du pain est illustré dans un sermon donné par Augustin d'Hippone :
Influences religieuses
Tout comme le végétarisme bouddhique marque les orientations culinaires en Asie, les Églises catholique et orthodoxe et leurs calendriers avaient une grande influence sur les habitudes alimentaires. Elles décrétaient le carême avec les jeûnes des produits d'origine animale et les festins qui alternaient.
Dans une grande partie de l'Europe, certains jours de la semaine et de nombreuses dates du calendrier étaient jeûnées avant de pouvoir recevoir l'eucharistie : ces jeûnes concernaient les heures précédant l'eucharistie chez les chrétiens d'Orient comme ceux de l'Église latine ; il s'agissait d'arriver pour communier avec le ventre totalement vide. La notion d’abstinence est généralement aussi bien sur le plan nutritif que sexuel.
La viande, les produits laitiers, comme le lait ou le fromage et les œufs, étaient interdits mais le poisson était autorisé. Le jeûne était destiné à mortifier le corps, renforcer l'âme et rappeler le sacrifice de Jésus-Christ pour l'humanité. L'intention n'était pas de caractériser certains produits comme étant impurs (contrairement à l'islam et au judaïsme), mais plutôt d'enseigner une leçon spirituelle dans la maîtrise de soi à travers l'abstinence. On évoque également la nécessité de varier l'alimentation carnée des classes supérieures sous un prétexte religieux.
Durant les sévères jours de jeûne, le nombre de repas était également réduit à un. Même si la plupart des personnes respectaient ces restrictions et faisaient pénitence s'ils les violaient, il existait de nombreuses manières de contourner les idéaux par les pratiques :
La définition du était souvent étendue aux animaux marins et semi marins, comme les baleines, les bernaches, les macareux et même les castors. Le choix des ingrédients était peut-être limité mais cela ne signifiait pas que les plats étaient plus petits. Les banquets des jours réservés au poisson pouvaient être splendides et ils étaient des occasions populaires permettant de servir des nourritures donnant l'illusion d'être de la viande, du fromage ou des œufs. Le poisson pouvait être moulé sous la forme de gibier et de faux œufs pouvaient être fabriqués en remplissant des coquilles vides avec des œufs de poisson et du lait d'amande, le tout étant cuit sur des charbons ardents.
Si les membres de l'Église byzantine suivaient une ligne dure et décourageaient tout raffinement culinaire pour le clergé, leurs équivalents occidentaux étaient bien plus tolérants. Les plaintes concernant les rigueurs du jeûne au sein des laïcs étaient nombreuses. Durant le carême, les rois et les étudiants, les roturiers et les nobles, se plaignaient tous du fait d'être privés de viande lors des longues semaines de réflexion solennelle sur leurs péchés. Lors du carême, les propriétaires de bétail étaient même prévenus de faire attention aux chiens affamés, frustrés par le .
La tendance à partir du s'orientait vers une interprétation plus légaliste du jeûne. Les nobles faisaient attention de ne pas manger de viande les jours de jeûne, mais le poisson remplaçait la viande, souvent en imitation du jambon et du lard, et le lait d'amande remplaçait le lait d'origine animale en tant qu'alternative aux produits laitiers. Dans certains cas, la profusion sur les tables des nobles était surpassée par celle des monastères bénédictins, qui offraient jusqu'à seize « services » (plats), lors de certains jours de fête.
Des exceptions au carême étaient fréquentes pour des groupes définis de façon très floue. Thomas d'Aquin (1225-1274) croyait que des dispenses devaient être fournies pour les enfants, les personnes âgées, les pèlerins, les ouvriers et les mendiants, mais pas les pauvres, aussi longtemps qu'ils avaient un quelconque abri. Il existe de nombreux rapports sur des membres de ordres monastiques qui ne respectaient pas les restrictions, en invoquant des interprétations habiles de la Bible. Comme les malades étaient dispensés du jeûne, il y avait la notion que les restrictions du jeûne ne s'appliquaient que dans la principale salle de restauration, et de nombreux membres des ordres mendiants mangeaient simplement leurs repas de jeûne (le pain et l'huile), ailleurs que dans le réfectoire. Certains supérieurs de monastère cherchèrent à résoudre le problème, non pas avec des condamnations morales, mais en s'assurant que des repas sans viande et bien préparés étaient disponibles les jours de jeûne.
Hiérarchie sociale
La société médiévale était fortement stratifiée à l'intérieur de tous les corps sociaux. À une époque où la famine était courante, la hiérarchie sociale était souvent brutalement appliquée, la nourriture et son manque était un marqueur social important qui n'a plus d'équivalent actuel dans la plupart des pays développés.
À la fin du Moyen Âge, la richesse grandissante de la roture marchande et commerciale des grandes villes fit qu'elle adopta les coutumes de l'aristocratie. Et la première forme de bourgeoisie apparut, dans ses zones agricoles nouvellement défrichées et mises en fermage de production céréalière et légumes plus élevage autour des bourgs.
Cette roture de petite ville non exemptée d'impôt (taille) au contraire des grandes villes fut celle opposée socialement aux seigneurs nobles et ecclésiastiques par l'obligation du paiement du droit seigneurial d'une taille parfois « fantaisiste » dans les fiefs. Mais cette roture pouvait aussi être très forte : par exemple en Italie du nord et fondant les premières puissances communales qui peuvent prêter à leur suzerains des fonds importants hors de dimension avec le revenu périodique et contractuellement de se dégager de cette rente suzeraine.
De plus l'aristocratie comprend ainsi la noblesse d'épée et la noblesse de robe selon un principe déjà décliné dans l'Antiquité dans la société médiévale (un phénomène qui se prononce encore plus fort en Angleterre). La réponse se matérialisa de deux manières : des avertissements sur les dangers d'adopter un régime alimentaire inadapté à sa catégorie sociale et l'instauration de lois somptuaires pour réduire la profusion des banquets des roturiers.
Dans les derniers siècles du Moyen Âge, les préceptes alimentaires étaient guidés par la condition sociale. Ceux qui pratiquaient des travaux manuels devaient consommer des aliments lourds et nourrissants qui pouvaient être assimilés par leur estomac supposé grossier tandis que les nobles devaient préférer une nourriture plus légère pour un estomac jugé délicat. Les aliments étaient donc classés de la légèreté à la lourdeur suivant une hiérarchie appelée chaîne de l’être, qui allait du ciel à la terre. Les nobles devaient se nourrir des aliments les plus aériens, les plus proches de Dieu : les oiseaux.
Diététique
La médecine du Moyen Âge avait une influence considérable sur ce qui était considéré comme sain et nourrissant. Le cadre de vie avec ses dangers de maladie imposait la sûreté (que l'on peut appeler hygiène de vie) qui est une partie du raffinement. Le mode de vie, incluant l'alimentation, l'exercice, le comportement personnel et pour les désordres les antidotes adaptés, était le chemin d'une bonne santé. Et tous les types de nourritures avaient leurs propriétés qui influaient sur la santé d'une personne. Les aliments étaient classés sur des échelles allant de chaud à froid et d'humide à sec, en accord avec la théorie des humeurs proposée par Hippocrate dont Galien se fait le successeur et qui dominèrent la pensée médicale occidentale, de la fin de l'Antiquité jusqu'au .
Les médecins médiévaux considéraient que la digestion humaine était un processus semblable à la cuisson. La transformation des aliments dans l'estomac était vue comme la poursuite de la préparation commencée par la cuisson. Pour que la nourriture soit correctement et que les nutriments soient bien assimilés, il était important que l'estomac soit rempli d'une manière appropriée. Et que plus la consistance des aliments était fine, mieux les nutriments étaient absorbés. Il est à noter que la notion de diététique actuelle qui prône la mastication pour faire saliver leur est étranger.
Les aliments facilement digérés étaient consommés en premier puis venaient des plats de plus en plus lourds. Si l'ordre n'était pas respecté, on pensait que les nourritures lourdes couleraient au fond de l'estomac, bloqueraient le tube digestif et entraîneraient un ralentissement de la digestion, voire la putréfaction du corps, qui amènerait les mauvaises humeurs dans l'estomac. Il était également d'une importance vitale que les aliments de propriétés différentes ne soient pas mélangés.
Avant un repas, il était préférable d' l'estomac avec un apéritif (du latin aperire, ), dont il valait mieux qu'il soit de nature chaude et sèche : des confiseries à base d'épices, comme le gingembre, le carvi, l'anis, le fenouil ou le cumin, enrobés de sucre ou de miel. Un repas commençait idéalement avec des fruits facilement digestes comme des pommes.
Il y avait ensuite des légumes comme de la laitue, du chou, du pourpier, des fruits humides, des viandes , comme du poulet ou de la chèvre avec des potages ou des bouillons. Après cela venaient les viandes , comme le porc et le bœuf, de même que des fruits comme les poires et des noix ou des noisettes, considérées comme difficiles à digérer.
De la même manière que l'estomac avait été ouvert, il fallait le à la fin du repas, avec l'aide d'un digestif, qui était généralement la fameuse dragée composée de morceaux de sucre épicé . Ou encore de l'hypocras, un vin aromatisé aux épices, le tout accompagné de fromage.
La nourriture idéale était celle qui correspondait le plus possible aux humeurs du corps humain, c'est-à-dire modérément chaud et humide. Les aliments devaient être finement découpés, hachés, battus et pressés pour obtenir le mélange de tous les composants. Le vin blanc était considéré comme plus rafraîchissant que le vin rouge, et la même distinction était faite entre le vinaigre blanc et rouge. Le lait était modérément chaud et humide, mais différait suivant les animaux. Les jaunes d'œuf étaient considérés comme chauds et humides, tandis que les blancs étaient froids et humides. Les cuisiniers expérimentés devaient se conformer aux exigences de la médecine des humeurs. Malgré cette limitation des combinaisons, il y avait toujours largement de la place pour l'expression artistique de la cuisine.
Deux repas, un repas, pas de repas
Si on prend les périodes entre deux carêmes (cf. supra), en Europe, il existait typiquement deux repas par jour, le dîner au milieu de la journée et un souper léger dans la soirée. Le système des deux repas resta en vigueur tout au long du Moyen Âge. Les moralistes désapprouvaient la rupture trop rapide du jeûne le soir et les membres du clergé et de la noblesse l'évitaient. Pour des raisons pratiques, le repas du matin était toujours consommé par les travailleurs et était toléré pour les jeunes enfants, les femmes, les personnes âgées et les malades. Comme l'Église prêchait contre la gourmandise et les autres faiblesses humaines, les hommes tendaient à avoir honte de prendre le petit déjeuner. Les banquets copieux et les reresopers (de l'occitan rèire-sopar, ), avec d'importantes quantités d'alcool étaient considérés comme immoraux. Ces derniers, en particulier, étaient associés avec les jeux d'argent, le langage grossier, l'ivrognerie et les comportements lubriques. Des repas plus légers étaient communs (bien qu'également désapprouvés par l'Église), et les travailleurs recevaient couramment une indemnité de la part de leurs employeurs tenus de les nourrir durant les pauses.
Étiquette
Comme pour presque tous les aspects de la vie à l'époque, un repas médiéval était généralement une affaire collective. L'ensemble du foyer, dont les serviteurs, dînaient généralement ensemble. S'échapper furtivement pour rester en privé était considéré comme de l'égoïsme hautain, dans un monde où les personnes dépendaient beaucoup les unes des autres. Au , l'évêque anglais Robert Grossetête conseilla à la comtesse de Lincoln d'interdire les . Il recommanda également de surveiller que les servants ne récupéraient pas les restes qu'il valait mieux distribuer sous forme d'aumônes. Vers la fin du Moyen Âge, les riches cherchèrent à échapper à ce strict collectivisme. Quand cela était possible, ils se retiraient avec leurs proches, dans des pièces privées, pour apprécier une plus grande intimité. Être invité dans la chambre du seigneur était un grand honneur et pouvait permettre de récompenser des amis et d'intimider des subordonnés. Cela permettait aux seigneurs de manger des nourritures plus raffinées que celles distribuées au reste du foyer, dans la salle principale. Néanmoins, pour les grandes occasions et les banquets, l'hôte et l'hôtesse dînaient généralement dans la salle principale avec les autres convives. S'il existe des descriptions de l'étiquette à tenir pour les banquets, on sait moins de choses sur les détails des repas quotidiens de l'élite, ou sur les manières des gens simples et des pauvres. Il n'y avait pas de plats extravagants chez les cuisiniers pour la nourriture populaire, mais ceux-ci existent chez les queux et maîtres queux des seigneurs, comme un repas à plusieurs services (c'est-à-dire plats), des épices exotiques, ou un lavage des mains dans de l'eau parfumée lors des repas de tous les jours.
Les choses étaient différentes pour les riches. Comme la propreté était jugée importante, avant le repas et entre les plats, des bols d'eau étaient offerts aux invités pour qu'ils puissent se laver les mains et s'essuyer à la nappe luxueuse. Les normes sociales rendaient difficile, pour une femme, de maintenir l'idéal de propreté immaculée de soi et de délicatesse en mangeant, et la femme du seigneur dînait souvent dans une autre pièce avec son entourage ou mangeait très peu lors du banquet. Elle revenait généralement à la table après la fin du repas potentiellement salissant. Dans l'ensemble, la cuisine gastronomique était une affaire d'hommes et il était rare que les invités, sauf les plus honorés, viennent avec leurs épouses ou leurs suivantes. La structure hiérarchique de la société était renforcée par l'étiquette par laquelle les rangs inférieurs étaient censés aider les plus élevés, les jeunes devant assister les vieux et les hommes devant épargner aux femmes le risque de tacher leur robe, ou leur réputation, en mangeant d'une manière non féminine (cf. infra manger avec ou sans les doigts, avec les couteaux, avec la cuiller). En cette période de fourberie entre possesseurs de fiefs (chanson de Ganelon), l'échange des gobelets, marque confiance, était courant, même pour les grands banquets, sauf pour ceux se trouvant à la haute-table. De même, rompre le pain ou découper la viande pour l'un des convives était parfaitement conforme à l'étiquette.
La nourriture était généralement présentée sur des plats, dans des marmites, puis partagées dans des écuelles. Pour les légumes en potage, les convives prenaient leur part dans la marmite pour la placer sur une tranche (croûte) de pain rassis (rarement sur un petit tailloir personnel en bois ou métal), avec une cuillère rarement avec leurs mains. Dans les foyers pauvres, il était courant de manger des aliments directement sur la table dans laquelle étaient creusés des écuelles. Les couteaux étaient utilisés à table mais la plupart des invités devaient apporter le leur et seuls les hôtes les plus favorisés recevaient un couteau personnel. Un couteau était en effet habituellement partagé avec au moins un convive, sauf si l'on avait un rang important, ou si l'on était proche de l'hôte. Les fourchettes servaient pour faire la cuisine, pour manger n'étaient pas très répandues avant le début de l'époque moderne, et leur usage était initialement limité à l'Italie et même dans cette région , il faudra attendre le pour que l'ustensile ne devienne courant dans toutes les catégories sociales.
L'évolution des habitudes peut être illustrée par les réactions aux manières de la princesse byzantine Maria Argyropoulina au début du , épouse du fils du Doge de Venise Pietro II Orseolo, que Pierre Damien accusait (une cinquantaine d'années après sa mort) de se servir d'une fourchette en or à deux dents pour manger sa nourriture coupée en morceau par ses eunuques, manières qu'il jugeait dépravées.
Préparation de la nourriture
Des fours à bois existaient mais ils étaient très coûteux à construire et ils n'étaient utilisés que dans les grands châteaux et dans les boulangeries. Il était courant pour une commune d'avoir la propriété partagée d'un four banal, pour s'assurer que la cuisson du pain soit une affaire commune, plutôt que privée. Il existait également des fours portables destinés à être remplis de nourriture, puis ensevelis sous les charbons ardents ; certains étaient même installés sur des chariots, et permettaient de vendre des tourtes dans les rues des villes médiévales. Les cuisines de châteaux disposaient également de fours à potages. La cuisson directe au feu de cheminée (cuisson dans l'âtre ou sur les braises) reste cependant prédominante jusqu'au qui voit le développement des poêles. La cuisson s'effectuait généralement dans de simples pots et marmites, car c'était le moyen le plus efficace d'utiliser le bois de chauffage, et cela permettait d'éviter la perte des précieux jus de cuisson. Par conséquent, les plats les plus courants étaient les ragoûts et les potages. Dans l'ensemble, la plupart des preuves montrent que les plats médiévaux avaient une assez forte teneur en graisse, du moins quand celle-ci était disponible. Cela n'était pas considéré comme un problème à une époque où le travail était éprouvant, les famines régulières et où l'embonpoint était synonyme de richesse ; seuls les pauvres, les malades et les ascètes étaient minces.
La flaveur du sucré-salé est existante dans la nourriture dès avant le Moyen Âge, elle est celle de la nourriture de luxe par le coût du sucre à cette époque. Les fruits étaient facilement combinés à la viande dans le monde anglo-saxon, au poisson et aux œufs. La , une tourte de poisson dont la recette est tirée du livre The Forme of Cury, comprenait un mélange de figues, de raisins secs, de pommes et de poires, avec du poisson (saumon, morue ou aiglefin) et des prunes dénoyautées sous la croûte. Il était important que le plat soit en accord avec la médecine (voir supra diététique). Cela signifiait que la nourriture devait être préparée en associant certains ingrédients comme des condiments ou des épices. Le poisson était considéré comme froid et humide et il était donc préférable de le cuire d'une manière qui le réchaufferait et le dessécherait, comme en le faisant frire ou en le cuisant au four et en l'assaisonnant d'épices chaudes et sèches. Le bœuf était chaud et sec et devait donc être bouilli. Le porc était chaud et humide et était donc toujours rôti. Dans certains livres de recettes, des ingrédients étaient associés suivant les humeurs, indépendamment de leur saveur. Dans une recette de tourte au coing, le chou était présenté comme un remplaçant équivalent et, dans une autre tourte, on pouvait utiliser des poires, plutôt que des navets.
La tourte à pâte brisée n'apparut pas avant le et avant cette date, la pâte était essentiellement utilisée comme un récipient pour la cuisson. Les livres de recette existants montrent que la gastronomie de la fin du Moyen Âge s'était considérablement développée. De nouvelles techniques, comme la tourte à pâte fine et l'éclaircissement de la gelée avec les blancs d'œuf, commencèrent à apparaître à la fin du , et les recettes commençaient à inclure des instructions détaillés plutôt que d'être de simples aide-mémoires pour les cuisiniers déjà expérimentés.
Le lieu où on cuisine au Moyen Âge
Dans la plupart des foyers, la cuisson était réalisée dans un âtre, au milieu de la principale pièce à vivre, pour pouvoir exploiter la chaleur. Cela était la disposition la plus courante durant tout le Moyen Âge, même dans les foyers aisés, où la cuisine était combinée avec la salle de réception. Vers la fin du Moyen Âge, une cuisine séparée commença à apparaître. La première étape fut de déplacer les cheminées vers les murs de la pièce principale puis de construire une aile ou un bâtiment séparé abritant la cuisine. Celle-ci était souvent détachée du bâtiment principal par une allée couverte pour que la fumée, les odeurs et les bruits de la cuisine ne dérangent pas les invités, ainsi que pour réduire les risques d'incendie.
Il existait de nombreuses variations basiques des ustensiles utilisés aujourd'hui, comme des poêles, des cocottes, des bouilloires et des gaufriers, même si la plupart d'entre eux étaient trop coûteux pour les foyers pauvres. On trouvait également des outils plus spécifiques pour cuisiner au-dessus d'un feu comme des rôtissoires de tailles différentes et des matériels pour embrocher des animaux, allant de la caille au bœuf. Il y avait également des chèvres avec des crochets ajustables pour retirer rapidement les marmites et les chaudrons du feu et éviter de carboniser ou de brûler les aliments. Les récipients étaient généralement suspendus juste au-dessus du feu ou installés dans les braises. Le cuisinier pouvait s'aider de divers couteaux, de cuillères, de louches et de râpes.
Dans les foyers aisés, les outils les plus courants étaient le mortier et son pilon et le tamis en tissu, car les recettes médiévales insistaient sur le fait que la nourriture devait être finement découpée, hachée, battue, pressée et assaisonnée, avant ou après la cuisson. Cela était basé sur la croyance médicale (voir supra) que, plus la consistance des aliments était fine, mieux les nutriments étaient absorbés. Ainsi, la farine finement moulue était coûteuse et les roturiers devaient se contenter d'un pain complet et grossier. Une procédure typique était de dépecer un gibier, de broyer la viande et la mélanger avec d'autres ingrédients avant de la remettre dans la peau d'origine.
Les cuisiniers (queux) des cours royales étaient parfois des centaines tous commandés par un maître queux selon leur fonction. La tenue endossée était l'habit décidé par la corporation. Il existait de nombreuses professions en corporation, boucher, boulanger, bouteiller, saucier, garçon d'honneur, majordome et d'innombrables domestiques. Tandis qu'un paysan devait se contenter du bois récupéré dans les forêts alentour, les grandes cuisines des cours devaient gérer la logistique de réaliser au moins deux repas par jour, pour plusieurs centaines de personnes. Le livre Du fait de cuisine, écrit en 1420, par Maistre Chiquart, chef d'Amédée VIII de Savoie , donne des instructions pour préparer un banquet de deux jours. Chiquart recommandait que le chef cuisinier ait au moins mille charretées de et un large entrepôt de charbon (de bois).
Préservation
À part la confiture avec le sucre très onéreux au en Italie et un siècle plus tard en France qui suit les Anglais, les techniques de conservation des aliments étaient sensiblement les mêmes que celles utilisées depuis l'Antiquité, et elles évoluèrent peu, jusqu'à l'invention de la conserve au début du . La méthode la plus courante et la plus simple était d'exposer les aliments à la chaleur ou au vent pour en retirer l'humidité et accroître leur durabilité. Le séchage de la nourriture réduisait considérablement l'activité des micro-organismes dépendants de l'eau, qui entraînaient la décomposition. Dans les climats chauds, cela était réalisé en faisant sécher les produits alimentaires au soleil et dans les climats froids, ils étaient exposés au vent (comme le stockfisch) ou dans des fours, des caves, des greniers et, parfois même, dans les pièces à vivre. Soumettre la nourriture à différents processus chimiques (comme le fumage, la salaison, le saumurage ou la fermentation) allongeait également sa durée de vie.
La plupart de ces méthodes avaient l'avantage d'un temps de préparation assez court et permettaient d'introduire de nouvelles saveurs. Le fumage ou la salaison de la viande du bétail abattu à l'automne était une stratégie courante, permettant d'éviter de nourrir des animaux durant les mois d'hiver. Le beurre avait tendance à être fortement salé (5-10 %), pour éviter qu'il ne rancisse. Les légumes, les œufs et le poisson étaient souvent mis à mariner dans des jarres avec des liquides acides (jus de citron, verjus et vinaigre). Une autre méthode était de créer une protection autour de la nourriture en la cuisant dans du sucre, du miel ou du gras. Les modifications microbiennes étaient également utilisées et on transformait les céréales, les fruits et les raisins en boissons alcooliques, tuant ainsi les bactéries ; le lait était fermenté et fumé, sous forme de fromage ou de babeurre.
La conservation des aliments était un enjeu crucial pour les voyageurs ou les marins qui devaient apporter de la nourriture pour de longs voyages. À titre d’exemple, les marins de l’Antoine naviguèrent en 1458 pendant six mois de Hull à Bordeaux, ils emportèrent avec eux des biscuits de mer, de la farine, dix barils de viande et treize barils de poisson sous sel. Cependant, le problème majeur était le manque de fruits et légumes et donc le scorbut.
Cuisine professionnelle populaire
Avant l'industrialisation, la majorité de la population européenne vivait dans des communautés rurales ou dans des fermes isolées. La norme était l'autosuffisance, avec la vente des surplus dans les marchés. Les grandes villes faisaient exception et reposaient sur l'arrière-pays pour leur approvisionnement en nourriture et en combustible, de la même façon que la « cuisine raffinée » des seigneurs. La plupart des habitants des villes ne disposaient généralement pas d'une cuisine, ou même d'une cheminée, et n'avaient pas les équipements nécessaires pour cuisiner. Il existait donc de nombreux établissements qui pouvaient vendre des plats chauds tout prêts, une forme primitive de restauration rapide, ou préparer des plats avec les ingrédients apportés par les clients. Les voyageurs, comme les pèlerins en route vers un lieu de dévotion, pouvaient faire appel à un chef cuisinier professionnel pour ne pas avoir à transporter leurs provisions. Pour les plus nantis, il existait de nombreux spécialistes pouvant fournir diverses nourritures ou condiments comme un fromager, un boulanger, un saucier ou un oublieur. Les habitants aisés possédant les moyens nécessaires pour cuisiner chez eux pouvaient engager des professionnels dans le cas d'occasions spéciales, lorsque leurs employés ne pouvaient assumer la logistique d'un banquet important.
Les échoppes urbaines s'adressant aux ouvriers et aux pauvres étaient considérées comme des lieux peu recommandables par les plus riches et les cuisiniers professionnels avaient une mauvaise réputation. Hodge de Ware, le cuisinier des Contes de Canterbury, de Geoffrey Chaucer, est décrit comme un vendeur louche de nourritures dégoutantes, et le cardinal français Jacques de Vitry réalisait des sermons au début du , qualifiant la vente de viandes cuites comme un véritable danger sanitaire. Si les services d'un cuisinier étaient parfois reconnus et appréciés, ils étaient souvent dénigrés, car ils participaient à la satisfaction des plus bas besoins de l'homme, plutôt qu'à son élévation spirituelle. Le stéréotype du cuisinier dans les arts et la littérature était généralement un homme colérique, enclin à l'alcoolisme et défendant le contenu de sa marmite contre les hommes et les animaux. Au début du , le moine anglais John Lydgate exprima les croyances de ses contemporains en proclamant que (Hoot ffir [fire] and smoke makith many an angry cook).
Céréales
La période allant du s'accompagne d'un important changement dans le régime alimentaire des Européens. L'agriculture intensive sur des surfaces toujours plus importantes entraina le passage d'une alimentation basée sur les produits d'origine animale, (viande et produits laitiers), à un régime centré sur la consommation de céréales. Ce phénomène fut accentué, à partir du par l'accroissement du pouvoir des élites et des religieux qui prélevaient une partie de la production de viande et de vin, jusqu'à l'augmenter par les règlements interdisant aux roturiers le prélèvement d'animaux dans leur domaine.
Avant le , le pain était peu consommé par les pauvres, en particulier dans le nord où le blé était plus rare. Il devint plus commun durant le et il commença à remplacer les repas centrés sur la bouillie au sud et au nord. Le pain au levain était plus courant dans les régions de culture du blé, au sud, tandis que le pain non levé à base d'orge, d'avoine ou de seigle, était plus consommé au nord ou dans les régions montagneuses ; ce dernier type de pain était également utilisé comme provision pour les soldats.
Jusqu'au la principale céréale panifiable en Europe était le grand épeautre ; cependant, son usage déclina car il était trop long à décortiquer par rapport aux autres céréales. Les céréales les plus courantes étaient l'orge, le seigle, le sarrasin le millet ou l'avoine. Le riz resta un produit d'importation coûteux durant presque tout le Moyen Âge et sa culture ne commença dans le nord de l'Italie que vers la fin de cette période. Le blé était commun dans toute l'Europe et était considéré comme la plus nourrissante des céréales, mais il était plus prestigieux, et donc plus cher. À une époque où les pénuries ou les famines étaient récurrentes, les céréales pouvaient être complétées par des substituts moins coûteux et moins demandés, comme les châtaignes, les glands, des légumineuses ou une grande variété de végétaux qui ne sont pas considérés comme des « mauvaises herbes » de différentes valeurs nutritives.
L'un des constituants les plus courants d'un repas médiéval, que ce soit lors d'un banquet, ou comme casse-croute, était la miche de pain associée avec un liquide comme du vin, du potage, un bouillon, ou une sauce, dans lequel elle était trempée. On trouvait également souvent une épaisse bouillie dans un bouillon de viande et assaisonné d'épices. Elles étaient réalisés avec tous les types de céréales et pouvaient être servies en tant que plat final (au sens de la cuisine moderne un dessert), ou comme repas pour les malades, s'ils étaient mélangés avec du lait (ou du lait d'amande) et sucrés (miel).
L'importance du pain dans l'alimentation quotidienne faisait que les boulangers jouaient un rôle crucial dans la communauté médiévale. Au , la consommation de pain était élevée dans la plus grande partie de l'Europe occidentale. Les estimations de la consommation de pain réalisées dans plusieurs régions sont similaires, environ par personne et par jour. Les boulangers furent parmi les premiers à s'organiser sous forme de corporation et des règlements furent adoptés pour maintenir les prix stables. LAssize of Bread and Ale (Statut du pain et de la bière) de 1266, en Angleterre, comprenait des tableaux précis dans lesquels la taille, le poids et le prix d'une miche de pain étaient régulés suivant le prix des céréales. La marge des boulangers stipulée dans les tableaux fut par la suite augmentée, grâce aux pressions de la London Baker's Company, qui fit inclure le coût du bois de chauffage, du sel et même celui de la boulangerie et du chien du boulanger. Comme le pain était central dans le régime alimentaire médiéval, les escroqueries réalisées par ceux à qui on faisait confiance pour approvisionner la communauté étaient des infractions graves. Les boulangers qui trichaient sur les poids ou dénaturaient la pâte avec des ingrédients moins coûteux pouvaient être condamnés à de lourdes peines. À une époque où savoir lire et écrire n'existait pas, pour la population qui amenait la farine et/ou le bois au boulanger en contrepartie négociée du pain, l'usage en France était pour chaque personne de prendre une planchette de bois, la couper en 2 parties et tailler une encoche par pain livré, chacun gardait sa moitié de planchette.
Le pain et le pâté
La farine blanche finement broyée, telle qu'on la connaît aujourd'hui, était réservée pour le pain des plus riches. Au fur et à mesure que l'on descendait dans la hiérarchie sociale, le pain devenait plus grossier, plus sombre et la proportion de son augmentait.
Les tourtes () étaient farcies avec de la viande, des œufs, des légumes et des fruits. Elles étaient disponibles dans toute l'Europe car la pâte et garnitures étaient des recettes adaptées. La notion de pâté est celle de pot de cuisson en pâte brisée mis en casserole assez haute et cuit en mijotant sur un fourneau. Son contenu est mangé froid. Cette croûte est récupérée pour une nouvelle cuisson.
Les petits pâtés sont des plats de pauvre et la croûte est mangée. De même dans cette « pastiserie » les chaussons, les beignets, les beignes et les pâtisseries similaires. Vers la fin du Moyen Âge, les biscuits et en particulier les oublies, mangés comme dessert, étaient devenus des nourritures de prestige et étaient disponibles dans de nombreuses variétés.
Légumes et fruits
Les céréales étaient les principaux constituants des repas, mais les légumes comme les choux, les betteraves, les oignons et les carottes étaient des produits couramment utilisés. La plupart d'entre eux étaient consommés chaque jour par les paysans et les ouvriers, mais étaient moins prestigieux que la viande. Les livres de recettes écrits à partir de la tradition orale, prenaient déjà compte de recettes avec des légumes en ingrédient principal, pour les potages de « merveilleuses couleurs » dans la cuisine des nobles. Le manque de recettes ordinaires, pour la plupart des plats de base avec des légumes a été interprété non comme le fait qu'ils étaient absents des plats de la noblesse, mais plutôt qu'ils étaient considérés comme trop simples pour nécessiter une recette.
Outre les racines (raves), les légumineuses comme les pois chiches, les fèves et les pois étaient courants et représentaient une importante source de protéines dans les milieux plus modestes. À l'exception des pois, les légumineuses étaient quelque peu méprisées par les médecins, en partie du fait de leur tendance à provoquer des flatulences, mais aussi parce qu'elles étaient associées à la nourriture grossière des paysans. L'importance des légumes dans l'alimentation du peuple est illustrée par des récits de l'Allemagne du , avançant que de nombreux paysans mangeaient du chou trois à quatre fois par jour.
Les fruits étaient populaires et pouvaient être consommés frais ou séchés. Ils étaient des ingrédients courants dans de nombreux plats car ils jouaient un rôle d'édulcorant à la place du sucre et du miel, dont le cout était souvent prohibitif. Les fruits courants au sud étaient les citrons, les cédrats, les oranges amères (la variété douce ne fut introduite que plusieurs siècles après), les grenades, les coings et, bien sûr, le raisin. Plus au nord, on trouvait facilement des pommes, des poires, des prunes et des fraises. Les figues et les dattes étaient consommées dans toute l'Europe, mais elles restaient des produits d'importation coûteux au nord.
(Notez que les pommes de terre, les haricots, les fèves de cacao, la vanille, les tomates, les piments et poivrons ainsi que le maïs, ne furent pas disponibles avant la Renaissance, l'exploration du Nouveau Monde par les Européens: et il faudra attendre un temps considérable avant qu'ils ne soient acceptés par la société avant de devenir les produits courants et indispensables dans les recettes modernes. Voir infra Les cuisines en dehors de l'Europe depuis l'an 1000 à 1500 ;
Notez aussi que les fruits étaient obtenus sur des arbres domestiqués avec la technique de la greffe (botanique) sur les porte-greffe depuis l'Antiquité en Occident en reprenant la technique Chinoise).
Produits laitiers
Le lait était une importante source de protéines animales pour ceux qui n'avaient pas accès à la viande. Il était essentiellement issu des vaches mais on pouvait trouver du lait de chèvre ou de brebis. Le lait frais était rarement consommé par les adultes et était réservé aux enfants, aux personnes âgées et aux malades. Les adultes pauvres buvaient parfois du babeurre, du petit-lait, ou du lait tourné, ou mélangé à de l'eau. Le lait frais était moins courant que la plupart des produits laitiers, car la technologie ne permettait pas de l'empêcher de tourner. Le lait d'amande était généralement utilisé en remplacement du lait frais par les milieux aisés.
Le fromage était bien plus important pour les catégories plus démunies, et il a été avancé qu'il a longtemps été la principale source de protéines animales pour les plus pauvres. De nombreuses variétés consommées aujourd'hui, comme l'édam hollandais, le brie français et le parmesan italien, existaient déjà à la fin du Moyen Âge. On trouvait également des fromages fabriqués à partir du petit-lait, comme le ricotta, qui étaient des sous-produits de la production d'autres fromages. Le fromage était utilisé dans la fabrication de tourtes et de soupes. Le beurre, un autre important produit laitier, était populaire dans les régions d'Europe du Nord qui s'étaient spécialisées dans l'élevage à partir du milieu du Moyen Âge, comme les Pays-Bas, ou le sud de la Scandinavie. Le beurre remplaçait l' huile historique du sud ou bien le lard comme graisse alimentaire dans ces régions. Sa production permit un lucratif commerce du beurre à partir du .
Viande
Si les espèces de gibier étaient populaires auprès de ceux qui pouvaient se les payer ou avait le droit de les chasser, la plus grande partie de la viande venait des animaux domestiques. L'archéozoologie montre que l'on trouve surtout dans les écuelles paysannes de la viande de réforme; les animaux de trait qui n'étaient plus capables de travailler étaient abattus, mais leur viande était peu appétissante et donc moins estimée. Le bœuf n'était pas aussi commun qu'aujourd'hui, car son élevage demandait beaucoup de travail, et les bovins étaient jugés plus utiles pour la traction animale et la production de lait, les paysans ne consommant ces animaux que lorsqu'ils étaient en fin de vie. Les moutons et les agneaux étaient assez communs, en particulier dans les régions de production de laine.
Le porc, tué en hiver dans les fermes, était bien plus courant car les cochons domestiques demandaient moins d'attention et ils étaient souvent laissés en liberté dans les villes où ils se nourrissaient des déchets organiques ; le cochon de lait était considéré comme un plat très raffiné, le lard et la viande étaient conservés par le sel dans des jarres. Presque toutes les parties du cochon étaient consommées, dont les oreilles, le museau, la queue, la langue et l'utérus. Les intestins, la vessie et l'estomac pouvaient être utilisés pour fabriquer des saucisses, ou créer de la nourriture sous forme d'œufs géants. Des animaux, comme le hérisson ou le porc-épic, étaient occasionnellement mentionnés dans les recettes de la fin du Moyen Âge.
Si le mouton, symbole religieux, était apprécié en viande, la chèvre était peu appréciée par dissuasion chrétienne.
Les lapins restaient une denrée prisée et rare et ils furent délibérément introduits en Angleterre au . Plus au sud, les lapins domestiques étaient communément élevés pour leur viande ou leur fourrure. Ils étaient particulièrement prisés dans les monastères car les lapereaux pouvaient être considérés comme du poisson (ou, du moins, non comme de la viande) par l'Église et pouvaient donc être consommés durant le carême.
Une grande variété d'oiseaux était consommée dont les cygnes, les paons, les cailles, les perdrix, les cigognes, les grues, les alouettes et les oiseaux chanteurs qui pouvaient être piégés ou chassés. Les cygnes et les paons étaient dans une certaine mesure domestiqués mais ils étaient uniquement consommés par l'élite sociale et plus appréciés pour leur beauté en tant que plats extravagants et entremets que pour leur viande. Comme aujourd'hui, les oies et les canards étaient domestiqués mais ils n'étaient pas aussi populaires que le poulet, l'équivalent aviaire du porc. Étrangement, on considérait que les bernaches nonnettes ne se reproduisaient pas par l'intermédiaire d'œufs, mais grandissaient ainsi que les bernacles, et étaient donc considérées comme une nourriture acceptable pour le jeûne et le carême. Chez les paysans, la volaille est rarement servie à table, cet élevage d'appoint étant surtout destiné à la production d'œufs.
Lors des banquets, les paons pouvaient être revêtus de leurs plumes après avoir été cuits afin d'impressionner les convives ; parfois un effet spécial permettait même de faire jaillir du feu du bec des oiseaux. La dimension visuelle des mets était essentielle lors de ces repas. Les cuisiniers pouvaient aussi préparer des tourtes remplies d'oiseaux vivants, qui s'envolaient lorsque ces tourtes étaient ouvertes.
La viande était plus coûteuse que les produits végétaux, elle pouvait être jusqu'à quatre fois plus chère que le pain ; le poisson était jusqu'à seize fois plus coûteux, se trouvant parfois même inabordable pour les populations vivant sur les côtes. Ce n'est qu'après que la peste noire eut éradiqué jusqu'à la moitié de la population européenne que la viande devint plus commune, même pour les plus pauvres. La réduction drastique de la population entraîna une forte hausse des salaires et cela laissa de grandes surfaces inexploitées qui devinrent disponibles comme pâturages, ce qui augmenta donc la production de viande.
Poissons et fruits de mer
Le terme de , au Moyen Âge, rassemblait tout ce qui n'était pas considéré comme un véritable animal terrestre. On y intégrait les mammifères marins, comme les baleines et les marsouins, mais également le castor, du fait de sa queue écaillée et de sa vie aquatique, et les bernaches, car on ignorait la destination de leur migration.
La pêche et le commerce du hareng et de la morue dans l'Atlantique et la mer Baltique contribuaient significativement à l'économie de l'Europe du Nord. Le hareng était l'un des nombreux produits dont le commerce était assuré par les hollandais et par la Hanse, une puissante coalition de villes marchandes d'Allemagne du Nord. Au cours du , le hareng passa d'aliment de luxe à produit de consommation courante grâce aux progrès de la navigation en haute mer et à l'essor de l'exploitation du sel de l'Atlantique. L'abondance qui pouvait être voulue par les autorités et la bonne capacité de conservation de ce poisson en faisaient un aliment bon marché, consommé par les populations modestes; à Lille, à la fin du Moyen Âge son prix n'excédait pas celui d'un pain. Le commerce des kippers fabriqués à partir de harengs pêchés dans la mer du Nord s'étendait jusqu'aux marchés de Constantinople. Si le poisson pouvait être consommé frais, une grande partie était salée, séchée et fumée pour pouvoir être transportée.
Bien que moins prestigieux que les autres produits d'origine animale, et souvent vus comme une simple alternative les jours de jeûne, les fruits de mer étaient l'un des piliers de l'alimentation des populations vivant sur le littoral. Une grande variété de mollusques comme les huîtres, les moules et les coquilles Saint-Jacques était consommée par les populations vivant sur les littoraux et le long des fleuves ; de même, l'écrevisse était considérée comme une alternative prisée à la viande
, durant les jours réservés au poisson. Cependant le poisson de mer pouvait être plus coûteux que la viande selon la saison, en particulier pour les populations d'Europe centrale et il était donc réservé à une certaine élite. Les poissons d'eau de mer n'étaient cependant pas la seule possibilité, et les poissons d'eau douce comme la truite, la perche, la carpe, la brème, le brochet plus la lamproie de rivière étaient également consommés. Les élites laïques et ecclésiastiques s'approprièrent les espaces humides en Europe à partir du ; de nombreux étangs furent créés pour y élever des poissons d'eau douce et notamment des carpes.
Boissons
Aujourd'hui, l'eau est couramment consommée lors des repas mais, au Moyen Âge, les inquiétudes sur sa pureté, les recommandations médicales et son manque de prestige faisaient qu'on lui préférait souvent des boissons alcoolisées. On considérait que ces boissons étaient plus nourrissantes et plus bénéfiques à la digestion et avaient l'avantage inestimable de réduire les risques de contamination grâce à l'alcool. Le vin était consommé tous les jours dans la plus grande partie de la France et dans tout l'ouest du bassin méditerranéen, où la vigne était cultivée. Plus au nord, il restait la boisson privilégiée de la bourgeoisie et de la noblesse qui pouvaient en acheter, mais les paysans et les ouvriers lui préféraient la bière et l'ale ou le cidre venu depuis l'Egypte par le sud-ouest de l'Europe.
Les jus de fruits, de même que les vins, réalisés à partir d'une grande variété de fruits et de baies étaient connus dès l'Antiquité et étaient consommés pendant le Moyen Âge. On trouvait des vins réalisés avec des grenades et des mûres ; le cidre et le poiré étaient populaires en Europe du Nord, où les pommes et les poires étaient abondantes. Certaines boissons médiévales, comme le , réalisé à partir de prunes sauvages (actuelle slivovitz) et le vin de gin de mûres existent toujours aujourd'hui. De nombreuses variantes d'hydromel, alcoolisées ou non, étaient présentées dans les recettes médiévales. Cependant, les boissons à base de miel devinrent moins courantes vers la fin de la période et furent finalement reléguées en tant que produits d'usage médical. L'hydromel a souvent été présenté comme la boisson des Slaves. Il avait en effet une grande valeur symbolique et était souvent offert en tant que présent lors des grandes occasions, comme la signature de traités. On l'utilisait également lors des mariages et des baptêmes, mais en quantités limitées, du fait de son prix élevé. Dans la culture médiévale polonaise, l'hydromel avait un statut équivalent à celui des produits de luxe d'importation, comme les épices et les vins. Le koumis, le lait de jument ou de chameau fermenté, était connu en Europe mais, de même que l'hydromel, il était essentiellement prescrit par les médecins.
Le lait boisson n'était pas consommé par les adultes riches et était réservé aux malades, aux enfants et aux personnes âgées, essentiellement sous forme de babeurre et de petit-lait. Le lait non transformé était moins consommé que les autres produits laitiers car il n'existait pas de méthodes pour l'empêcher de tourner. Le thé et le café étaient populaires en Asie et dans le monde musulman durant le Moyen Âge, mais aucune de ces boissons ne fut consommée en Europe avant le début du .
Vin
Le vin était largement consommé et était considéré comme une boisson prestigieuse et saine. Selon les idées de Galien, le vin était chaud et sec et ces qualités étaient modérées lorsqu'il était coupé avec de l'eau. À la différence de l'eau et de la bière, considérées comme froides et humides, on pensait que la consommation de vin (en particulier le vin rouge), entre autres choses, aidait à la digestion, générait du bon sang et améliorait l'humeur. Les qualités du vin différaient considérablement suivant les vendanges, le type de raisin et, plus important, le nombre de grappes pressées. La première pression était la plus prestigieuse et était réservée aux catégories aisées. Les pressions suivantes étaient de qualité et de teneur en alcool inférieure. Les moins aisés devaient se contenter de vin rosé ou blanc, issus des deuxième ou troisième pressions, qui pouvaient être consommés en grandes quantités sans risquer l'ivresse. Pour les plus pauvres (ou les plus pieux), le vinaigre coupé avec de l'eau était souvent le seul choix possible.
La maturation du vin rouge de grande qualité nécessitait des connaissances spécialisées de même que des équipements coûteux. Néanmoins, la conservation du vin était un problème répandu. Le livre de cuisine du , le Viandier de Taillevent, présente de nombreuses méthodes pour sauver un vin se détériorant, comme l'ajout de lie de vin blanc ou de grains de raisins blancs séchés et bouillis, qui étaient des bactéricides efficaces, même si les processus chimiques en jeu étaient inconnus à l'époque. Non seulement, le vin chaud ou épicé était populaire auprès des riches, mais les médecins le jugeaient également sain. Les épices utilisées dans le vin rouge pouvaient être le gingembre, la cardamome, le poivre, la maniguette, la muscade, le clou de girofle et le sucre. Ces épices pouvaient être présentées dans de petits sachets destinés à infuser dans le vin, ou sur lesquels on versait le liquide, pour produire de l'hypocras ou du clairet. À partir du , ces sachets pouvaient être achetés tout prêts chez des marchands d'épices.
Bière
Si le vin était la boisson la plus commune dans la plus grande partie de l'Europe, cela n'était pas le cas dans les régions du nord où la vigne n'était pas cultivée. Ceux qui le pouvaient buvaient du vin d'importation, mais il était courant, même pour les nobles, de boire de la bière ou de l'ale, en particulier vers la fin du Moyen Âge. En Angleterre, dans les Pays-Bas, en Allemagne du Nord, en Pologne et en Scandinavie, la bière était consommée de manière journalière par toutes les catégories sociales et par tous les groupes d'âge. La bière était brassée à partir de toutes les céréales disponibles, et on pouvait y ajouter diverses plantes comme du genièvre ou du myrte des marais. Vers le milieu du , l'orge, qui ne convenait pas à la fabrication du pain mais était excellent pour faire de la bière, représentait 27 % des céréales cultivées en Angleterre. Cependant, la forte influence des cultures arabe et méditerranéenne dans la science médicale (en particulier liée à la Reconquista et à l'arrivée de textes arabes), signifiait que la bière était largement méprisée. Pour la plupart des Européens de l'époque, c'était une mixture humble, comparée aux boissons et aux ingrédients du sud comme le vin, le citron et l'huile d'olive. Même des produits exotiques comme le lait de chameau ou la viande de gazelle recevaient des commentaires plus positifs de la part des textes médicaux. La bière était juste une alternative acceptable à laquelle on attribuait des qualités négatives. En 1256, le médecin Aldebrandin de Sienne décrivit ainsi la bière :
On considérait que l'ivresse causée par la bière durait plus longtemps que celle causée par le vin, mais on admettait qu'elle n'entrainait pas la associée au vin. Bien que de manière moins prononcée qu'au nord, la bière était consommée dans le nord de la France et en Italie. Peut-être en conséquence de la conquête normande et des déplacements de nobles entre la France et l'Angleterre, une variante d'origine française décrite dans le livre de cuisine du , Le Ménagier de Paris, était appelée (probablement un emprunt direct à l'anglais good ale, ) et était fabriquée à partir d'orge et d'épeautre, mais sans houblon. En Angleterre, la poset ale était réalisée avec de la bière brune froide et du lait chaud, et la brakot, ou braggot, était une bière épicée préparée à la manière de l'hypocras.
Avant l'introduction du houblon, il était difficile de préserver ce breuvage et il était généralement consommé frais ; on a néanmoins des références à l'usage du houblon dans la bière dès 822. Avant le , la bière était donc à proprement parler une cervoise. On pouvait y ajouter du miel, dans ce cas on parlait de "cervoise galloise". La bière n'étant pas filtrée était donc trouble et avait une teneur en alcool inférieur à celles d'aujourd'hui. Les quantités de bière consommées au Moyen Âge par les Européens du nord étaient bien plus importantes qu'aujourd'hui. Par exemple, les marins anglais et danois recevaient une ration de de bière par jour et les paysans polonais en consommaient jusqu'à par jour.
Que le houblon puisse être utilisé pour donner du gout à la bière était connu, au moins depuis l'époque carolingienne, mais son adoption fut lente du fait des difficultés pour établir les proportions convenables. Avant la découverte du houblon, le gruit, un mélange de différentes herbes, avait été utilisé. Le gruit n'avait pas les mêmes propriétés conservatrices que le houblon et le résultat devait être consommé rapidement avant l'inévitable détérioration. Une autre méthode pour améliorer le gout était d'augmenter la proportion d'alcool, mais cela était plus coûteux, et donnait à la bière la caractéristique non désirée de provoquer rapidement l'ivresse.
Durant le haut Moyen Âge, la bière était essentiellement brassée dans des monastères et, sur une plus petite échelle, dans des foyers individuels. À partir du Moyen Âge classique, les brasseries des communes naissantes du nord de l'Allemagne commencèrent à assurer la production. Si la plupart des brasseries étaient des petites entreprises familiales qui employaient moins de dix personnes, la production régulière permettait d'investir dans de meilleures techniques et équipements. Ces opérations se répandirent ensuite en Hollande au , puis dans les Flandres et le Brabant, et arrivèrent en Angleterre au . En Angleterre et dans les Pays-Bas, la consommation annuelle par personne était d'environ et la bière était consommée pendant presque tous les repas, les bières légèrement alcoolisées lors du petit-déjeuner et les plus fortes plus tard dans la journée. Lorsque la technique fut au point, le houblon permettait de conserver la bière durant près de six mois et cela permit d'accroitre les échanges commerciaux. Dans l'Angleterre de la fin du Moyen Âge, la bière fut désignée comme ou , cette dernière, moins alcoolisée, était considérée comme une boisson adaptée pour les personnes modérées et appropriée pour les enfants. En 1693, John Locke avança que la seule boisson qu'il considérait appropriée pour les enfants de tous âges était la bière douce, même s'il critiquait la pratique apparemment commune de ses concitoyens de donner du vin et des alcools forts à leurs enfants.
Selon les standards modernes, le processus de brassage était relativement inefficace mais capable de produire des alcools relativement forts si on le voulait. Une tentative récente pour recréer la de l'Angleterre médiévale, avec des techniques et des recettes de l'époque (avec néanmoins l'emploi de levures modernes), produisit une boisson relativement alcoolisée avec une densité primitive de moût de 1,091 (correspondant à un degré de 9 %) et un .
Jus de fruits fermentés
Spiritueux
Les anciens Grecs et Romains connaissaient la technique de la distillation mais elle ne fut pas pratiquée à grande échelle en Europe avant le , lorsque les innovations arabes dans le domaine, combinées aux alambics refroidis à l'eau, furent introduits. Les érudits du Moyen Âge considéraient que la distillation permettait de produire l'essence des liquides purifiés, et le terme d'aqua vitæ () était employé de façon générique pour tous les distillats. Les nombreux distillats, alcoolisés ou non, étaient initialement utilisés comme principe médical et pour la cuisine dans une diététique associée; le sirop de raisin mélangé à du sucre et à des épices était prescrit pour soigner de nombreuses maladies et l'eau de rose était employée comme parfum, pour se purifier les mains et aussi comme ingrédient culinaire. Les spiritueux étaient également utilisés pour créer des entremets « flamboyants », en trempant un morceau de tissu dans l'alcool, puis en le mettant dans la gueule de l'animal cuisiné, en l'enflammant juste avant de le présenter, cependant que la purification par le flambage du mets se met en place.
L'aqua vitæ dans sa forme alcoolique était largement louée par les médecins du Moyen Âge. En 1309, Arnaud de Villeneuve écrivit que cela . À la fin du Moyen Âge, la consommation de spiritueux s'était tellement répandue que des restrictions sur la vente et la production commencèrent à être appliquées. En 1496, la ville de Nuremberg interdit la vente d'eau-de-vie les dimanches et les jours fériés.
Herbes, épices et condiments
Les épices étaient parmi les produits les plus luxueux disponibles au Moyen Âge et les plus communes étaient le poivre noir, la cannelle (et son alternative moins coûteuse, la casse), le cumin, la noix de muscade, le gingembre et le clou de girofle. Toutes ces épices provenaient d'Asie et d'Afrique, ce qui les rendaient extrêmement chères et leur donnait un statut particulièrement prestigieux ; le poivre était ainsi entreposé, échangé et donné à la manière de l'or. Il a été estimé qu'environ de poivre et d'autres épices étaient acheminées chaque année en Europe occidentale vers la fin du Moyen Âge. La valeur de ces marchandises était équivalente à celle de l'alimentation d' de personnes pendant un an. Si le poivre était l'épice la plus commune, la plus rare était le safran, qui était utilisé autant pour sa couleur orangée que pour sa saveur, car selon la théorie des humeurs, le jaune signifiait chaud et sec, des qualités recherchées. Le curcuma fournissait un substitut jaune et une touche dorée lors des repas qui satisfaisait au gout médiéval de l'ostentation et aux exigences diététiques des théories de Galien ; lors du somptueux banquet que le cardinal Riario offrit à la fille du roi de Naples en juin 1473, le pain était doré. Certaines épices prisées au Moyen Âge sont aujourd'hui tombées dans l'oubli, comme le poivre long, le macis, le nard, le galanga, le cubèbe ou la maniguette, une espèce cousine de la cardamome, qui avait presque entièrement supplanté le poivre dans la cuisine du nord de la France. Contrairement à aujourd'hui, le sucre était considéré comme une épice du fait de son coût élevé et de ses qualités médicinales. Peu de plats employaient uniquement un seul type d'épices ou d'herbes mais plutôt une combinaison de plusieurs condiments. Même lorsqu'un plat était dominé par une saveur, elle était habituellement combinée avec une autre pour donner un gout composé, comme le persil et le clou de girofle ou le poivre et le gingembre.
Les herbes aromatiques, comme la sauge, la moutarde, le persil, le carvi, la menthe, le fenouil et l'aneth, étaient cultivées et consommées dans toute l'Europe. Ces plantes étaient cultivées dans des jardins inclus dans l'architecture médiévale des demeures bourgeoises, seigneuriales, laïques et étaient des alternatives plus abordables aux épices exotiques. La moutarde était particulièrement populaire avec la viande et elle fut décrite par Hildegarde de Bingen (1098-1179) comme la nourriture du pauvre. Comme elles étaient cultivées localement, les herbes étaient moins prestigieuses que les épices et si elles étaient utilisées par les catégories aisées, c'était généralement uniquement pour ajouter de la couleur.
Les recettes médiévales demandaient souvent d'ajouter de la saveur aux plats avec différents liquides acides et aigres. Le vin, le verjus (jus de raisin blanc n'ayant pas mûri), le vinaigre et les jus de différents fruits, en particulier ceux avec des saveurs aigres, étaient des incontournables dans la cuisine de la fin du Moyen Âge. Associés aux édulcorants et aux épices, ils produisaient une saveur . Les amandes étaient employées pour compléter ces ingrédients acidulés et elles étaient disponibles sous plusieurs formes, entières, décortiquées, tranchées, écrasées, mais le plus souvent, elles étaient présentées sous forme de lait d'amande. Cette préparation était l'une des plus importantes dans la cuisine de la fin du Moyen Âge, car elle permettait d'associer les arômes des épices et des liquides aigres avec une texture crémeuse et une saveur douce.
Le sel était omniprésent et indispensable dans la cuisine médiévale. La salaison et le séchage étaient les formes de conservation les plus courantes, viande et poisson étant souvent fortement salés. De nombreuses recettes médiévales avertissaient des dangers de l'excès de sel et elles recommandaient de tremper certains produits dans l'eau pour se débarrasser du sel en trop.
De manière générale, plus l'hôte était riche et prestigieux, plus le récipient contenant le sel était élaboré et décoré, et plus le prix et la qualité du sel étaient élevés. Le sel pouvait ainsi être présenté dans des ménagères en matières précieuses et finement décorées. La taille des grains de sel et leur couleur indiquaient également le prestige des convives. Le sel pour la cuisine, la conservation et pour l'usage général des personnes du peuple, était à gros grains, alors que le sel de mer, en particulier, contenait des impuretés modifiant sa couleur, qui était décrite comme allant du noir au vert. Le sel des plus riches s'avérait semblable à celui que l'on utilise aujourd'hui.
Desserts
Le dernier plat à être servi dans un repas est le dessert. La notion de dessert n'était, au Moyen Âge, pas tout à fait la même qu'aujourd'hui : le dessert était bien le dernier service avant de quitter la table mais ne consistait pas forcément en produits sucrés.
Le dessert médiéval était typiquement composé de dragées et de vin chaud et épicé diététiques, il était éventuellement accompagné de fromage.
À la fin du Moyen Âge, on pouvait y ajouter des fruits couverts de sucre, de miel ou de sirop et des pâtes de fruits et des flans aux œufs, pratique répandue en Europe. Il existait une grande variété de crêpes sucrées, de beignets, de lait d'amande et de pâtisseries qui pouvaient contenir des fruits, de la moelle ou du poisson. Les régions germanophones avaient un faible particulier pour les Krapfen, des pâtisseries frites fourrées avec des douceurs. Le massepain sous de nombreuses formes était bien connu en Italie et dans le sud de la France à partir des années 1340 et on pense qu'il était d'origine arabe. Les livres de cuisine de l'Angleterre normande comprenaient de nombreuses recettes pour des custards, des potages, des sauces et des tartes aux cerises, aux pommes et aux prunes. Les chefs anglais aimaient également utiliser des pétales de fleur comme les roses, les violettes et les sureaux. Une première forme de quiche peut être rencontrée dans The Forme of Cury, un livre de recettes du et contenait du fromage et du jaune d'œuf.
Dans le nord de la France, un grand assortiment de gaufres et d'oublies était consommé avec du fromage et de l'hypocras, ou un vin doux (issu de malvoisie). Le gingembre, la coriandre, l'anis et les autres épices étaient prises à la fin du repas pour l'estomac. Comme leurs coreligionnaires musulmans en Espagne, les conquérants arabes de la Sicile introduisirent de nouveaux desserts qui furent ensuite adoptés dans le reste de l'Europe. La Sicile était connue pour ses dragées et son nougat (torrone, ou turrón, en espagnol). Les Arabes introduisirent l'art de la crème glacée pour produire des sorbets, diverses pâtisseries à base de massepain et la ricotta adoucie.
Variations régionales européennes
Les spécificités régionales qui sont une caractéristique des cuisines modernes et contemporaines ne sont pas mises en évidence dans les rares documents qui nous sont parvenus. Néanmoins, la cuisine médiévale peut être différenciée par les céréales et les huiles qui définissaient les normes culinaires, et tracèrent les frontières ethniques, puis nationales. Les variations régionales étaient essentiellement liées aux influences du climat, de l'administration politique et des coutumes locales. Bien qu'il faille éviter les généralisations hâtives, on peut discerner des zones où certains aliments étaient dominants.Au sud, le vin était la boisson courante pour les riches et les pauvres (bien que ces derniers devaient généralement se contenter d'un vin de mauvaise qualité). Les îles Britanniques, le nord de la France, les Pays-Bas, les régions nordistes de langue allemande, la Scandinavie et la région de la Baltique étaient généralement trop froides pour permettre la culture de la vigne et des olives, alors que la bière était la boisson de base du peuple au nord, car le vin était un produit d'importation coûteux. Les agrumes et les grenades étaient courants autour de la Méditerranée. On pouvait trouver des figues et des dattes au nord, mais elles étaient rarement utilisées dans la cuisine.
L'huile d'olive était un ingrédient incontournable autour de la Méditerranée, mais elle restait coûteuse au nord, où elle était remplacée par les huiles de pavot, de noix et de noisette, bien plus abordables. Le beurre et le lard, particulièrement après l'importante perte de population à la suite de la peste noire, étaient utilisés en grandes quantités dans les régions du nord et du nord-ouest. L'amande était employée dans la cuisine des milieux aisés, dans toute l'Europe, généralement sous la forme de lait, pour remplacer les œufs ou les produits laitiers.
Structure calorique
Les apports caloriques et la structure du régime médiéval évoluèrent au cours du temps, d'une région à l'autre et entre les catégories sociales. Cependant, pour la plupart des personnes, le régime alimentaire tendait à être riche en glucides, car l'essentiel des calories provenait des céréales et des alcools (comme le vin par symbole chrétien puis la bière par coutume), et la plus grande partie des dépenses y était consacrée.
L'apport calorique global est sujet à débat. L'estimation standard est qu'un homme adulte a besoin de par jour et une femme adulte de . Les personnes réalisant des exercices physiques importants, comme les paysans, les marins ou les soldats, avaient sans doute besoin de par jour, voire plus. Les apports des aristocrates étaient peut-être de par jour, et les moines consommaient les jours , et les jours de jeûne. Par conséquent, l'obésité était courante dans les milieux aisés et les moines, en particulier, souffraient de maladies liées à ce surpoids, comme l'arthrite.
Pour l'Angleterre
Dans l'Angleterre du , la viande ne contribuait que pour une part négligeable des apports caloriques d'un ouvrier agricole standard. Sa part augmenta cependant après l'épidémie de peste noire, et, au , elle représentait 20 % du total. Même au sein de la noblesse de l'Angleterre médiévale, les céréales représentaient 65 à 70 % des apports caloriques au début du , mais la part du poisson et de la viande était importante, et elle augmenta après l'épidémie de peste noire. Des documents détaillés sont disponibles pour la résidence de Richard de Beauchamp, un aristocrate anglais du début du , et ces derniers indiquent que les gentry (nobles sans titres) du foyer recevaient la quantité impressionnante d' de viandes diverses dans un repas de viande typique de l'automne, et d' pendant l'hiver ainsi que de pain et de bière ou de vin (et il y avait certainement deux repas de viande par jour, cinq jours par semaine en dehors du carême). En 1469, dans la résidence d'Henry Stafford, les membres de la gentry recevaient de viande par repas et tous les autres en avaient ; chacun avait également de pain et d'alcool. En plus de ces quantités, certains membres de ces résidences (habituellement une minorité) prenaient un petit déjeuner qui n'incluait pas de viande, mais comprenait probablement un autre litre de bière ; de plus, des quantités inconnues de pain et de bière pouvaient être consommées entre les repas. Le régime du seigneur du domaine différait quelque peu de ce schéma et comprenait moins de viande rouge, plus de gibier, de poisson frais, de fruits et de vin.
Dans les monastères, la structure basique du régime avait été définie par la règle de saint Benoît au et avait été resserrée par le pape Benoît XII, en 1336, mais (comme mentionné supra), les moines savaient comment contourner ces règles. Le vin était limité à environ , par jour mais il n'existait aucune limite équivalente sur la bière et, à l'abbaye de Westminster, chaque moine recevait une autorisation pour de bière par jour. La viande des était également interdite toute l'année, sauf pour les très faibles et les malades. Cette règle était contournée initialement en déclarant que les abats et autres nourritures traitées, comme le lard par exemple, n'étaient pas de la viande. Lorsque le pape Benoît XII institua qu'au moins la moitié des moines devait manger dans le réfectoire, les moines répondirent en excluant les malades et ceux invités à la table de l'abbé de ce calcul. Dans l'ensemble, un moine de l'abbaye de Westminster de la fin du pouvait manger chaque jour de pain, (sauf les vendredis et durant le carême), de viande (sauf les mercredis, les vendredis et les samedis et durant le carême et l'Avent), de poisson ( par semaine et tous les jours, durant l'Avent et le carême). Cette structure calorique reflétait en partie le statut aisé des monastères anglais de la fin du Moyen Âge, et en partie celui de l'abbaye de Westminster, qui était l'un des monastères les plus riches du pays ; l'alimentation des moines des autres monastères était certainement plus modeste.
Influences réciproques des cuisines latino-chrétienne et arabo-musulmane
La cuisine arabo-musulmane rencontre et intègre la cuisine gréco-latine dès les premières conquêtes mais aussi dans les sociétés multiculturelles de la Sicile normande, d'Al-Andalus, et les États Croisés. Par exemple, les pâtes dont les Fidâwish (italien fedeli, fededelini) séchées au soleil d'Ibn Razin al-Tuyibi, les Sha'îriyya en forme de grains d'orge et cuite au bouillon de Hasan al-Baghdadi, les pâtes carrées, les rondes sont autant d'occasions pour évoquer les pâtes italiennes. L'origine des pates au fromage est discutée en Italie et en Andalousie. Mohamed Oubahli a montré en détail dans Manger au Maghreb (2006) l'interpénétration des cuisines des pâtes du Maghreb à l'Europe latine. Le rôle de diffuseur joué par l'Italie ou l'Espagne entre le monde arabo-musulman et l'Europe Chrétienne est bien documenté pour le café, l'escabèche « sikbaj » et la cuisine au vinaigre. Le Kitâb al-tibâkha, ouvrage tardif rédigé à Damas au montre comment les pâtes arabes d'Asie Centrale passent dans la cuisine ottomane, elle-même diffusée en Europe centrale.
Réciproquement la gastronomie arabo-musulmane a une influence décisive sur l'évolution de la cuisine médiévale chrétienne: Toby Peterson (1980) montre le lien entre le gout des épices et la cuisine arabe: . On retrouve également son influence dans l'est de l'Afrique et jusqu'en Inde.
La cuisine arabo-andalouse
Le sud de la péninsule Ibérique est musulman du début du à 1492. L'agriculture arabo-andalouse, la richesse des livres de cuisine écrits en arabe et la cuisine qu'ils décrivent influencent durablement l'Europe chrétienne.
La cuisine arabe médiévale
La rapide extension arabe qui conduit à la formation du vaste empire musulman à partir du voit à la naissance d'une cuisine d'une étonnante richesse aromatique toujours vivante dans l'espace méditerranéen et proche-oriental. D'un côté les interdits alimentaires de l'islam (alcool, même si le vin est consommé, porc, le sang, règle d'abattage des animaux) sont restrictifs, mais à l'opposé l'accès permanent aux aromates asiatiques, les progrès agricoles (introduction du riz, de la canne à sucre, culture des agrumes, etc.), le développement du transport maritime (rôle du pèlerinage à la Mecque), et le mélange des traditions culinaires de l'Asie centrale au Magrhreb et à l'Europe du Sud (Espagne, Portugal, Italie où le présence des féodaux du nord de l'Europe crée une mixité culturelle), de Byzance à l'Arabie engendrent une cuisine et des manières de table cohérentes.
Lilia Zaouali note aussi que , Abû l'Alâ ' al-Ma'arrî végétalien est accusé d'hérésie . L'existence de cours califales extrêmement riches, éduquées et raffinées donne des gastronomies complexes (double ou triple cuisson, large utilisation des fruits, gout pour l'abondance) et pour la première fois dans l'histoire de l'humanité la maitrise de la production du sucre raffiné va susciter une diversité étonnante de pâtisseries sucrées, de sirops et confitures. Le sucre-acide était le gout dominant de la plupart des plats cuisinés du Moyen Âge classique. Enfin l'institution de Ramadan donne pendant le mois de jeune diurne l'occasion de longues préparations culinaires et roboratives qui sont servies dans toutes les classes de la société le soleil couché.
Une cuisine syncrétique
D'une part ce sont les arabes de la péninsule arabique qui apportent avec l'islam leur cuisine moitié nomade faite de dates, yaourt, orge, riz, pains et viande de mouton (ou de dromadaire), mais surtout , il existe une glose autour de son plat préféré, le tharîd, (bouillon de légumes et/ou viande dans lequel on émiette du pain, aussi bon que son épouse 'Aisha) qui lui vaut de traverser la cuisine arabe à travers les siècles. Très rapidement avec le transport des centres de pouvoir vers Damas puis Bagdad, et Cordoue les cuisines Perse, et Centre-asiatique vont peser de leur influence (mode du sikbâj: bouillon vinaigré-sucré qui concurrence le tharîd, et généralisation du doux-acide, introduction du murri équivalent du garum romain). Se superposent les usages égyptiens (fruits, citron, sucreries, etc.) et la cuisine maghébo-andalouse avec son couscous. On a au , non pas une cuisine composite unifiée mais une mosaïque d'usages locaux bien vivants qui cohabitent grâce à la circulation de nombreux livres de cuisine. Il reste des usages proprement arabes l'hospitalité et le service opulent d'un grand plat composites entouré de divers plats aromatisés autour desquels on s'assemble.
Épices et aromates, douceurs, fritures et pâtes
La diversité et l'omniprésence des épices (cannelle, cédrat, citron, clou de girofle, bigarade, muscade, macis, safran, poivre, gingembre, galanga, mastic, nard, camphre, ambre gris, eau de rose), et les herbes (coriandre, carvi, cumin, menthe, persil, aneth, sésame, rue) est la caractéristique la plus visible de la cuisine arabo-musulmane médiévale classique (voir le riz au lait et le poulet à l'orange d'Ibn al-Adim).
La seconde est issue de l'adoption des sucreries de la cuisine persane: le massepain (pâte d'amande et sucre), les boissons glacées aux fruits, comme le sorbet, les sirops « al churub ». Et enfin il s'agit d'une cuisine qui parle à tous les sens : couleur les plats (jaune du safran, rouge du santal, vert de la menthe, jeu des textures: crémeux des noix, croquant des fruits secs, croustillants des fritures et des sucres « al sucar » cuits. Les sorbets persans faits avec de la neige du sucre et du citron ont été une redécouverte pour les croisés approfondissant l'humeur froide d'un aliment.
Une cuisine assise sur les connaissances médicales
Eugène-Humbert Guitard (1973) qualifie le d'apogée de la pharmacie de l'Islam médiéval, les antagonismes, synergies, la potentialisation la tolérance, la toxicité sont des notions généralisées en usage permanent dans les livres de cuisine, la connaissance de l'anatomie est exploitée pour recommander ou éviter les aliments. L'Anonyme Andalou joint à ses recettes un Traité des sirops et électuaires à vocation thérapeutique. L'École de médecine de Salerne diffuse ses connaissances et ses recherches, elle contribue à une réputation de la cuisine arabo-musulmane. Et ces livres regorgent de conseil que l'hygiène en cuisine et à table, le Kitab al Waslat contient un long développement sur les aromates de la cuisine arabe médiévale (rose, musc, ambre gris, encens, santal, etc.) sur les parfums, les rafraîchisseurs d'haleine, antitranspirants, lave-mains et le dernier chapitre sur les eaux distillées parfumées.
Des ustensiles de cuisine et de table spécialisés
L'expansion arabe permet la diffusion de la technique de la céramique à glaçure à travers l'empire et en Asie centrale. La vaisselle en poterie émaillé remonterait aux Abbasides. À son apogée la céramique en al-Andalus inspirera les potiers italiens puis l'Europe du Nord, de même pour le verre soufflé ou gravé. Ces plats colorés autour desquels on s'assemblait ont amené le perfectionnement de la cuillère, indispensable pour les plats en sauce ou les sorbets, qui devient maniable et décorée. La cuisine élaborée, y compris la cuisine de rue, des arabo-musulmans suppose le perfectionnement du matériel de cuisine: ustensiles de cuisson en cuivre étamé, diversité des fours (à étage, romain, etc.), diffusion de couscoussier et de la cuisson à la vapeur, etc..
Auteurs et livres de cuisine arabe du Moyen Âge
Entre parenthèses on trouve le nombre estimé de recettes de cuisine, pâtisserie, confiserie, boissons admis par la littérature, sachant qu'une même recette peut être décrite avec des variantes.
Daniel Newman (Université de Durham-2020) donne un total brut de 4178 recettes connues dont il faudrait retrancher les copies pour obtenir les recettes nettes publiées.
Cet ordre de grandeur donne l'ampleur de l'intérêt arabo-musulman pour la cuisine et la table. Al Andalus en représente presque le quart, l'Egypte 45%. Il faut ajouter que, comme dans le monde latin, les traités de médecine et de botanique traitent de l'alimentation (épices, cuisson des viandes) et contiennent des recettes, en premier lieu le Kitāb al-Adwiya al-Mufrada wa l-Aghdhiya Livre des aliments et médicaments d'Isaac Israeli ben Salomon dès le .
, Bagdad, Kitab al-Tabikh de Ibrahim ibn al-Mahdî (40 conservées).
, Bagdad, Kitab al-Tabikh de Ibn Sayyar al-Warraq (615).
, Al-Andalus, Fudalat al-Khiwan de Ibn Razin al-Tuyibi (428).
, Al-Andalus, Kitab al-Tabikh, Anonyme Andalou, livre et auteur (521, y compris les électuaires).
, Bagdad, Kitab al-Tabikh de Muhammad bin Hasan al-Baghdadi (161).
, Le Caire, Kitab al Waslat, traditionnellement attribué à Ibn al-Adim (entre 635 et 700 selon les sources).
, Le Caire, Kanz al-fawāʾid Fi Tanwi' Al-Mawa'id, auteur inconnu (830).
, Le Caire, Zahr al-ḥadīqa fī al-aṭʿima al-anīqa attribuée à Shihāb al-Dīn Aḥmad Ibn Mubārak Shāh (332).
, Damas, Kitâb al-tibâkha, attribué à Ibn al-Mabrad ou Mubarrad (55 conservées).
Les pages consacrées à ces ouvrages donnent des extraits (recettes) traduits.
Les cuisines extrême orientales et du nouveau monde
Influences des cuisines situées à l'occident de la Chine sur la Chine et de la Chine sur l'Europe
Les aliments venus de l'étranger ont été adoptés dans l'extrême orient par les chinois avant la période de l'an 1000. Sans compter de nombreux fruitiers dont les agrumes, l'empire musulman qui va jusqu'à la Chine et commerce avec l'orient apporte au Proche-orient et en Europe deux importantes innovations : la culture du riz et de la canne à sucre d'où est tiré le sucre blanc raffiné.
Pour les Européens (avant leurs grandes explorations migratoires de la Renaissance), les épices qui étaient récoltés-cultivés en Chine ont fait partie de la cuisine luxueuse, ils étaient diffusés de proche en proche sur le continent.
Cuisine chinoise
Plusieurs textes, comme le Dongjing Meng Hua Lu (Rêves de Splendeur de la Capitale de l'Est), détaillent des menus de restaurants, de tavernes, ou de menus de banquets, de festivals, de carnavals. Les assaisonnements utilisés, tels que le poivre, le gingembre, la sauce soja, l'huile, le sel et le vinaigre, suggèrent que la cuisine de Hangzhou n'était pas trop différente de la cuisine chinoise d'aujourd'hui. D'autres assaisonnements et ingrédients supplémentaires comprennent des produits importés depuis leur occident par les chinois, comme le sorgho, les olives ; le vin de raisin est délaissé pour le vin de riz. La cuisine chinoise des provinces est à la fois liée à la société très régulatrice, à la médecine chinoise et ses mandarins (fonctionnaires) et à la philosophie chinoise (qui est totalement séparée de la philosophie médiévale). La philosophie de la nutrition « douce » et spirituelle (cf. Yin et yang) est déjà codifiée par le Shennong bencao jing, un équivalent du Pharmakos
occidental et africain qui ne porte pas la même éthique.
Les ustensiles et la philosophie de leur usage
Culinairement,
.
... Il est clair que l'usage du bol est mondial dans cette période des écuelles européennes ; avant la période suivante de la pratique de l'assiette (vaisselle).
Cuisine indienne et pakistanaise
En Inde Ancienne, après le on examinait le pouls, sous l'influence des Chinois...
La Pharmacopée indienne était abondante et variée. Le médecin Charaka a recensé plus de cinq cents médicaments surtout d'origine végétale... Le Yoga apparait au . « Médicaments et incantations étaient employés concurremment. ».
Cuisine sud-américaine
Cuisine africaine
Historiographie et sources
Les recherches sur les habitudes alimentaires au Moyen Âge ont été assez négligées jusque dans les années 1980. Les dernières décennies sont en revanche très actives d'abord pour les mondes byzantin et islamique puis chrétiens et européens.
Les idées fausses et les erreurs grossières étaient courantes parmi les historiens refaisant l'imaginaire culturel local de la période du romantisme avec la colonisation, la culture du café et du thé. Cette vision est toujours présentes dans la vision populaire d'un Moyen Âge primitif, attardé et barbare, en même temps véhiculé par l'art et l'histoire au .
La cuisine médiévale était décrite comme peu appétissante, du fait des combinaisons inhabituelles de saveurs, d'un apparent manque de légumes et de l'emploi généreux des épices.
L'usage important des épices était souvent avancé pour soutenir l'idée qu'elles servaient à camoufler le goût de la viande avariée, une conclusion non soutenue par la réalité historique et les sources contemporaines.
La viande fraiche était disponible toute l'année pour ceux qui pouvaient se l'acheter. Les techniques de conservation de l'époque, bien que rudimentaires selon les standards modernes de l'hygiène passant par l'industrialisation, étaient parfaitement adéquates. Le prix astronomique et le prestige important des épices, et donc la réputation de l'hôte, auraient été gâchés si elles avaient été utilisées sur des nourritures de mauvaise qualité et mal préparées.
La méthode courante d'écraser et de broyer les ingrédients en pâtes, et les nombreux potages et sauces, a été utilisée comme argument pour affirmer que la plupart des adultes de la noblesse perdaient leurs dents à un âge précoce et étaient donc forcés de ne manger que des soupes et des viandes moulues. L'image de la noblesse forcée de ne manger que de la bouillie a existé avec la vision contradictoire d'une .
Les sources privilégient les repas d'exception, ceux des jours de fête ou ceux des élites ; néanmoins, afin d'étudier l'alimentation ordinaire, les historiens peuvent s'appuyer sur les rentes en nature exigées par les seigneurs ou encore sur les plaisanteries des nobles, des clercs et des bourgeois au sujet des habitudes alimentaires des ruraux. Dans le milieu citadin, l'alimentation ordinaire peut être approchée au travers des menus des hospices. Les documents de gestion seigneuriaux conservent la trace des dépenses effectuées pour nourrir les salariés agricoles ; les budgets alimentaires y sont consignés en trois catégories : vin, pain et companage (ce qui accompagne le pain et ce sont à l'époque les légumes en ce qu'ils ne sont pas considérés comme plantes fourragères pour alimenter le bétail). Dans ces documents le pain représente 64 % des dépenses, étant donné le prix relativement modeste du pain, il est possible de déduire qu'il est consommé en grandes quantités.
Livres de recettes
L'usage de classer les sources écrites par la langue des auteurs ne doit pas cacher l'hétérogénéité des influences, par exemple l'éclectisme culinaire le Liber de coquina attribué à Théodore d'Antioche (, savant arabisant syrien au service de la cour de Sicile): le paon ou l'oie sont rôtis à la broche, la graisse colorée au safran, et servis en sauce aigre douce au jus de citron sucré côtoie des recettes germaniques ou françaises (De brodio theutonico,.. ad modum gallicorum).
Cuisine des mondes latin et chrétien
Avant le , le seul livre de recettes disponible était un ouvrage du , intitulé De re coquinaria. La mise à l'écrit du savoir culinaire correspond à un moment où les cuisiniers devinrent des artisans reconnus au sein de la société. Les livres de cuisine comptent parmi les sources historiques les plus importantes pour la cuisine médiévale. Ces sources présentent cependant plusieurs limites : les livres de cuisine étaient centrés sur une cuisine faite pour les élites, ils n'ont pas conservé la mémoire de la cuisine populaire ; leur contenu était également assez sommaire : les étapes des recettes étaient indiquées mais les quantités d'ingrédients étaient rarement précisées et aucune mention n'était faite des temps de cuisson. S'ils décrivaient de véritables plats, les spécialistes considèrent qu'ils n'étaient pas utilisés comme les livres actuels, à la manière d'un guide détaillant chaque étape de la recette et que l'on garde près de soi. Peu de cuisiniers de l'époque auraient été capables de lire et les livres se seraient rapidement détériorés.
Les cuisiniers professionnels apprenaient leur métier sur le tas et par apprentissage, et ils devaient avancer le long de la stricte hiérarchie de la cuisine. Un cuisinier médiéval employé dans une grande résidence, un queux, devait planifier et préparer un repas sans l'aide de recettes ou d'instructions écrites. Du fait du bon état général des manuscrits survivants, il a été proposé par l'historienne Terence Scully qu'ils étaient des enregistrements par des scribes des pratiques du foyer destinés au propriétaire riche et instruit de la résidence, à la manière du Ménagier de Paris, de la fin du . On connait aujourd'hui plus de de recettes datant du Moyen Âge, rédigés dans plusieurs langues européennes. Ces livres étaient souvent rédigés par des anonymes en langue vernaculaire à l'image du Liber de coquina.
Cuisine et gastronomie en langue arabe
Marie Josèphe Moncorgé écrit : .
On peut ajouter qu'ils sont bien plus nombreux (10 à 13 sur 7 siècles, selon les sources). Enfin à la différence du monde latin et Chrétien ces livres ne sont pas écrits par des cuisiniers et leur scribes mais par des lettrés ou des compilateurs.
Parmi les ouvrages publiés et traduits, le plus ancien est le Kitab al-Tabikh (livre de recettes) de Ibrahim ibn al-Mahdî (, Bagdad) qui donne une vue générale de la gastronomie des cours abbassides, cuisine sous forte influence perse et orientale. Cet ouvrage représente un sommet de raffinement, il est durablement cité et recopié dans la cuisine arabe. Le Kitab al-Tabikh d'Ibn Sayyar al-Warraq, volumineux ouvrage de 600 recettes écrit à Bagdad en 940 avec une description des manières de table, des ustensiles de cuisine est le plus ancien livre de cuisine arabe conservé. Il décrit la cuisine califale de l'aristocratie (aristocratie structurellement différente de l'aristocratie européenne par les pouvoirs transmissibles par lignée familiale) qui se passionnait pour la cuisine.
La seconde grande vague de la gastronomie et de l'art de la table est le , époque de brassage des traditions et de circulation des sources écrites. Deux livres donnent les recettes d'Al-Andalus, cuisine qui intègre des influences magrébines berbères, des pastorales aux plus aristocratiques : le Kitab al-Tabikh, de l'Anonyme Andalou dont il existe deux bonnes traductions en français et Fudalat al-Khiwan du murcien Ibn Razin al-Tuyibi. Le foyer le plus important de la littérature gastronomique du siècle est l'Egypte et l'Irak mamelouk: le Zitab al-Ṭabīkḫ est une compilation écrite à Bagdad en 1226 par Muhammad bin Hasan al-Baghdadi qui retourne aux sources de la cuisine califale de l'apogée abbasside, traduit en turc dès le il est un modèle de la cuisine ottomane, il est le premier livre de cuisine arabe publié en anglais (en 1934). Le Kanz al-fawāʾid Fi Tanwi' Al-Mawa'id, auteur inconnu, est un recueil de 830 recettes avec une abondante information sur les manières de table, les matières premières, etc. Le Kitab al Waslat traditionnellement attribué à Ibn al-Adim est une source de recettes et des eaux aromatiques utilisée à table ou en cuisine.
Enfin le Kitâb al-tibâkha, bref et sommaire, attribué au damascène Ibn al-Mabrad (ou Mubarrad) est le dernier manuscrit conservé avant l'époque moderne. En l'absence d'introduction et de commentaire, à la manière du Ménagier de Paris, on y voit l'influence ottomane : prédominance des recettes de viande, appauvrissement de l'usage des épices et des aromatiques.
Cuisine et gastronomie asiatique
Texte en chinois
Dans la conception globaliste des penseurs chinois, la cuisine est en lien avec la diététique et la santé. La bibliographie est vaste ; ne sont mentionnés ici que les ouvrages qui donnent à proprement parler des recettes de cuisine.
Dynastie Tang
Sous les Tang (618-907) Meng Shen (621–713) écrit vers 686 le Shiliao bencao , important ouvrage complet de diététique qui traite de 227 aliments (propriétés, contre-indication, recettes), qui va inspirer le Ishimpō (jap. 医心方, Ishinpō) plus ancien livre de médecine japonais (vers 990). Lu Yu écrit entre 760 et 780 la première monographie sur le thé (sa culture, la préparation, les instruments) le Classique du Thé qui reste une référence jusqu'à nos jours.
Dynastie Song
La prospère dynastie Song (960-1279) avec l'expansion démographique et agricole (culture du riz en Chine centrale) voit une multiplication d'ouvrages concernant la nourriture, le vin , les manières de table les innovations comme la sauce soja dans le livre de Mme Wu , 29 livres ou extraits sont référencés avec des descriptions de la cuisine de la cour et ses usages. , recettes végétariennes est un livre de recettes de légumes, céréales et fruits généralement attribué à Chen Ta Sou élève de Benxin Weng cité également comme auteur. A noter 疏 (shū) et (shi) 食 dans shūshí 疏 食 qui donne la moderne sùshí 素食, nourriture simple ou végétarienne. Riz gluant, racine de lotus des neiges, châtaigne à cuire, taro mijoté, etc. sont cuisiné avec raffinement. L'influence du bouddhisme végétarien a commencé avec les Tang (l'empereur Tang Wenzong avait interdit l'abattage du bétail). est consacré au bambou sur le modèle du livre de Lu Yu avec les 13 façons de l'utiliser dans la cuisine. Le de Lin Hong (林洪), Les recettes de l'Hermite de la montagne donne une centaine de plats - majoritairement végétariens, ni bœuf, ni mouton ou porc - et boissons. Il contient l'orange farcie au crabe (L'orange vidée de sa palpe est remplie de crabe, cuite à la vapeur avec du vin de riz, du vinaigre et de l'eau et mangée avec du vinaigre et du sel).
Le de Wang Zhuo (王 灼) (1154) ne donne pas de recette mais est la première monographie sur le sucre de canne. Le de Gao Sisun (高 似 孙) monographie sur le crabe donne un trentain de recettes. Il fait partie des Dongjing Meng Hua Lu Notes au pinceau de Meng Yuanlao (entre 1090 et 1150) qui contiennent centaine de plats et collations, recette de restaurants de pâtes.
Dynastie Jin et Yuan
Sous les (1115-1234) et Yuan (1271-1368) le remarquable Yinshan zhengyao Les justes principes du boire et du manger de Hu Sihui (qu'on peut suspecter d'être mongol, notamment avec 72 recettes sur 95 à base de chair de mouton) contient une partie intitulée Recueil de mets précieux et extraordinaires dont Françoise Sabban (1983) écrit qu'elle est «la réplique chinoise aux conceptions arabes, indiennes et européennes de la cuisine à cette époque», elle parle de «présentation rigoureuse et moderne» des recettes. Cet ouvrage met en évidence la place importante des pâtes alimentaires dans la haute cuisine chinoise, et liste les épices fines (qui se vendaient en mélanges) en usage : cannelle, galanga, poivre long, cardamome, ou muscade, zeste de mandarine, Amomum vilto- sum, badiane, fenouil, clavalier, amandes d'abricots, réglisse, bois de santal qui s'ajoutent aux épices courantes assa-foetida, galanga, safran, moutarde, basilic, curcuma, Amomum xanthioides, ail, aneth, mastic, camphre, fenugrec, nard, clou de girofle et d'eau de rose.
Textes indiens
L'Ayurveda
Les aliments et boissons (leur odeur, goût et texture) sont le combustible de notre feu interne, ils produisent l'énergie de l'esprit la force, agissent sur nos organes, ils doivent être correctement apprêtés et pris au risque d'être nocifs. Les textes des Védas dès les Samhitas ayurvédiques (vers 350) classent les aliments et donnent des recettes, ils développent un ensemble complexe de règles et de savoirs concernant les repas et les aliments. La cuisson du riz après trempage est réglée selon le dosage de la quantité d'eau (Manda, 14 vol pour 1 de riz, Yavugu 6 pour 1, Peya anna et vilepi 4 pour 1). Les soupes et bouillies sont nombreuses. Cette base mi médecine, mi techniques culinaires exerce une influence durable sur les cuisines indiennes et bouddhiques.
Manasollasa (1130) contient des recettes de cuisines souvent végétariennes et une cuisine basée sur la fermentation des céréales et des farines. Pakadarpana (1200) détaille les méthodes de cuisson, les préparations des boissons et des produits laitiers. L'influence des saisons sur la préparation des aliments, celles des épices et assaisonnement.
Cuisine et gastronomie précolombienne
En l'absence de sources écrites, cette cuisine qui repose sur des savoir-faire agricoles avancés en Amérique du sud et centrale est reconstituée à partir de sources multiples. Les textes laissés par Bernardino de Sahagún (1500-1590) permettent d'avoir une bonne idée de la Cuisine aztèque. Cette cuisine qui ne connait pas la friture est construite autour du maïs, des haricots et la courge, elle est riche en épices et condiments dont le piment et les tomates dont la diffusion est de nos jours mondialisée. La cuisine andine Inca et pré incaïque est reconstituée à partir de sources indirecte, elle est intéressante par l'abondance des tubercules en particulier chez les habitants des hauts plateaux, parmi eux la pomme de terre et le quinoa eux aussi promis à un avenir mondialisé.
Notes et références
Notes
Extraits de livres
Références
Bibliographie francophone
Ouvrages généraux
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Articles connexes
Cuisiniers connus au Moyen Âge et à la Renaissance en Europe
Liste de livres de cuisine écrits au Moyen Âge
Cuisine française, Histoire de la cuisine française
Liens externes
Cuisine médiévale, travaux académiques et vidéos
Livres sur la cuisine médiévale sur le site de la British Library
Recettes du Moyen Âge
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Cariadoc's Miscellany, articles sur les recettes du Moyen Âge et de la Renaissance.
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Olde Hansa, le restaurant médiéval de Tallinn. Informations sur les habitudes culinaires à l'époque de la Hanse.
Nourrir les pauvres dans la Catalogne médiévale
Besoins diététiques du paysan médiéval
Recettes de sauces médiévales
Cuisine médiévale et Gastronomie Historique.
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Cuisine médiévale sur Old Cook
Page « Alimentation » du site Ménestrel.
Bruno Laurioux, « Il n’est de bon bec qu’à Paris » La naissance d’une capitale gastronomique à la fin du Moyen Âge, OpenEdition books La Sorbonne, 2004, lire en ligne
La nourriture dans les mondes byzantin et musulman, Ménestrel (2021), lire en ligne bibliographie en français
Histoire de l'alimentation | La cuisine médiévale regroupe les plats, les habitudes alimentaires et les méthodes de cuisson des diverses cultures européennes et méditerranéennes, durant le Moyen Âge, entre le et le . L'histoire de la confection des aliments est associée à celles des métiers de l'hôtellerie et des tavernes depuis l'Empire romain. |
538 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles%20Martel | Charles Martel | Charles Martel (en ; en ), né vers 688 à Andenne actuellement en Belgique et mort le à Quierzy, est un homme d’État et chef militaire franc qui, en tant que duc des Francs et maire du palais, était de facto dirigeant de la Francie de 718 jusqu'à sa mort.
Fils de l'homme d'État franc Pépin de Herstal et d'une noble nommée Alpaïde, Charles Martel affirme avec succès ses prétentions au pouvoir en successeur de son père, et en tant que maire du palais, dans la politique franque. Continuant et s'appuyant sur l'œuvre de son père, il rétablit le gouvernement centralisé en Francie, et commence la série de campagnes militaires qui rétablit les Francs comme les maîtres incontestés de toute la Gaule.
Après un travail pour établir l'unité en Gaule, l'attention de Charles est tournée sur les conflits étrangers, et notamment l'avance musulmane en Europe de l'Ouest, qui est une préoccupation majeure. Les forces musulmanes arabes et berbères ont conquis la péninsule ibérique (711-726), franchi les Pyrénées (720) et saisi la Gaule narbonnaise, qui était une importante dépendance des Wisigoths (721-725). Après des affrontements intermittents, sous la direction d'Abd al-Rahman ibn Abd Allah al-Ghafiqi, wali d'al-Andalus, ils avancent vers la Gaule et sur Tours, . En octobre 732, l'armée omeyyade dirigée par al-Ghafiqi rencontre les forces franques et aquitaines dirigées par Charles dans une zone comprise entre les villes de Tours et de Poitiers (actuel centre-ouest de la France), menant à une importante et historiquement décisive victoire franque connue comme la bataille de Poitiers (le nom « », « bataille du Pavé des Martyrs » présent dans les sources arabes pourrait la désigner, bien que l'expression se réfère plus vraisemblablement à la bataille de Toulouse), mettant fin à la , une victoire militaire qualifiée de du côté de Charles.
Après l'affrontement, Charles dirige l'offensive, détruisant des forteresses à Agde, Béziers et Maguelone, et engageant les forces musulmanes à Nîmes, mais ne parvenant pas à récupérer Narbonne (737), ou à réclamer pleinement la Narbonnaise wisigothe. Par la suite, il réalise d'importants gains externes contre d'autres royaumes chrétiens, établissant un contrôle franc sur la Bavière, l'Alémanie et la Frise, et contraignant certaines des tribus saxonnes à s'acquitter d'un tribut (738).
En dehors de ses efforts militaires, Charles est considéré comme une figure fondatrice du Moyen Âge européen. Qualifié d'administrateur et de guerrier, il est crédité d'un rôle déterminant dans les responsabilités émergentes des chevaliers des tribunaux, et donc dans le développement du système féodal franc. Le pape , dont le royaume était menacé par les Lombards, et qui ne pouvait plus compter sur l'aide de Constantinople, demanda à Charles de défendre le Saint-Siège, et lui offrit le consulat romain, bien que Charles refusât.
Il divise la Francie entre ses fils, Carloman et Pépin. Ce dernier devient le premier des Carolingiens. Le petit-fils de Charles, Charlemagne, afin d'inclure une grande partie de l'ouest, a étendu les royaumes francs, et est devenu le premier empereur d'Occident depuis la chute de Rome.
Biographie
Charles Martel est le fils de Pépin de Herstal et de sa deuxième femme Alpaïde. Il avait un frère nommé Childebrand, qui devint plus tard le dux franc (c'est-à-dire duc) de Bourgogne.
Dans l'historiographie ancienne, il était commun de décrire Charles comme « illégitime ». Ceci est encore largement répété dans la culture populaire aujourd'hui. Mais, la polygamie était une pratique franque légitime à l'époque et il est peu probable que Charles ait été considéré comme . Il est probable que l'interprétation de l'« illégitimité » dérive du désir de la première épouse de Pépin, Plectrude, de voir sa progéniture comme héritière du pouvoir de Pépin.
Après le règne de (629-639), les Mérovingiens cédèrent effectivement le pouvoir aux maires pépinides du palais, qui gouvernèrent le royaume franc d'Austrasie en tout mais nominalement. Ils contrôlaient le trésor royal, dispensé de patronage et accordaient des terres et des privilèges au nom du roi de la figure de proue. Le père de Charles, Pépin de Herstal, réussit à unir le royaume des Francs en conquérant la Neustrie et la Bourgogne. Il fut le premier à se proclamer duc et prince des Francs, un titre plus tard repris par Charles.
Prise du pouvoir difficile
À la mort en 714 de Pépin de Herstal dit « Pépin le Jeune », son fils Charles fut tout désigné pour reprendre la charge de maire du palais qu'occupait le défunt, ses deux demi-frères Drogon de Champagne et étant eux aussi morts. Mais aux yeux de Plectrude, la première épouse de Pépin de Herstal, Charles était considéré comme un enfant illégitime parce que né d'Alpaïde, une autre uxor nobilis et elegans (épouse noble et élégante) que Pépin avait prise bien qu'étant déjà marié. Plectrude fit donc tout pour l'écarter du pouvoir et préserver l'avenir de son petit-fils Théodebald (ou Thibaut, Thiaud), le fils de , âgé de six ans à peine, et l'héritier légitime. Elle fit donc enfermer Charles.
Mais c'était compter sans l'opinion des différentes provinces du royaume, qui n'acceptèrent pas de voir une femme les diriger ; les révoltes commencèrent alors à éclater, d'abord en Neustrie en 715, lorsque Rainfroi (Rainfroy ou Ragenfred), maire du palais de Neustrie, battit l'armée de Plectrude en forêt de Cuise, et mena ses troupes jusqu'aux abords de la Meuse. Ce fut ensuite le peuple du Nord de l'Italie qui se souleva et se rallia à la Neustrie. Puis ce fut au tour des Saxons et des Austrasiens…
C'est à ce moment que Charles parvint à s'évader (715), et à prendre la tête des révoltés d'Austrasie. Il dut tout d'abord affronter les Neustriens de et de Rainfroi : après deux batailles victorieuses (Bataille de l'Amblève - 716, Vinchy - ), il les repoussa jusqu'à Paris. Puis il se dirigea vers Cologne, que Plectrude avait choisie pour s'installer avec son petit-fils. Celle-ci n'eut d'autre option que de reconnaître sa défaite et de livrer la mairie d'Austrasie à Charles.
Pacification du Royaume franc
Aussitôt au pouvoir, Charles opéra de grands changements dans son entourage, installant sur le trône d'Austrasie , et renvoyant Rigobert, l'évêque de Reims favorable à Plectrude. Puis, petit à petit, il essaya de reprendre le contrôle de tout le Royaume franc, mais il dut à nouveau affronter la Neustrie. Il réussit à vaincre Rainfroi qui s'était pourtant allié avec le duc Eudes d'Aquitaine et de Vasconie. Le , il remporta sur eux une première victoire à Néry, entre Senlis et Soissons, puis à Orléans.
Il entreprit également de repousser la frontière de l'est du royaume : de 720 à 738, il conquit ainsi ce qui est l'Autriche et le Sud de l'Allemagne d'aujourd'hui.
À partir de 720, il conquiert une partie de la Frise occidentale.
En 734, à la bataille de la Boarn (Boorne), les Frisons (pour la plupart restés encore païens) commandés par le roi Poppo (719-734) furent définitivement mis en défaite (puis christianisés) par les Francs, qui conquirent la partie occidentale des Pays-Bas jusqu'à la Lauwers.
À la mort de en 719, il fut tout de même obligé de remettre sur le trône . Mais celui-ci mourut en 721. Charles appela alors le fils de , , retiré à l'abbaye de Chelles, et l'installa sur le trône.
La bataille de Poitiers en 732
En 732, lors de la bataille de Poitiers, il affronta les armées omeyyades du gouverneur d'al-Andalus, l'émir Abd el-Rahman. En effet, depuis 711, les troupes musulmanes avaient conquis la majeure partie de la péninsule Ibérique, et poursuivaient progressivement leur avancée vers le nord, au-delà des Pyrénées, si bien qu'à partir de 725, ayant déjà conquis la Septimanie, ils s'emparèrent de la vallée du Rhône, mirent à sac la ville d'Autun (le ), et assiégèrent sans succès, en territoire franc, la ville de Sens.
À la suite de l'intervention du duc d'Aquitaine et de Vasconie, Eudes, qui les arrêta une première fois à Toulouse, en 721, les premières tentatives furent repoussées. Fort de sa victoire, le duc d'Aquitaine voulut prévenir le retour des troupes musulmanes venues de la péninsule Ibérique en s'alliant à Munuza, gouverneur musulman de la Septimanie. Munuza était en révolte contre ses coreligionnaires d'al-Andalus. Eudes lui arrangea son mariage avec sa fille. Mais Munuza fut tué en affrontant le gouverneur d'al-Andalus Abd el-Rahman qui, dans la foulée, lança une expédition punitive contre les Vascons. Il engagea donc en 732 une double offensive au sud de l'Aquitaine, du côté de la Vasconie, et dans la vallée du Rhône.
Cette fois, le duc Eudes ne put les arrêter seul, et demanda à Charles de venir à son aide. Le , les armées de Charles et du duc réunies faisaient face à la razzia à Moussais, sur l'actuelle commune de Vouneuil-sur-Vienne, au sud de Châtellerault. Charles fit tout pour éviter l'affrontement mais encouragea le pillage aux alentours, ce qui eut pour double effet de saturer de butin les Sarrasins et de les rendre moins mobiles. Après six jours d'observation, la bataille s'engagea le 25 octobre et fut assez brève. Charles tua leur chef Abd el-Rahman, ce qui décida les troupes sarrasines à prendre le chemin du retour. Selon d'autres sources, Abd el-Rahman n'aurait pas été tué à la bataille de Poitiers mais aurait simplement reflué vers ses bases arrière de Narbonne. Poursuivi par les troupes franques de Charles Martel, il aurait été tué et son armée exterminée à Loupchat au pied de la falaise du Sangou, à proximité du village actuel de Martel, dans le Lot, en 733.
Selon certains auteurs, c'est à la suite de cette victoire que Charles fut surnommé Martel (en ancien français et en occitan signifie « marteau »), puisqu'il avait violemment écrasé les troupes musulmanes, tel un marteau . En tout état de cause, il est certain que ce surnom a surtout « frappé » les esprits, ce qui a contribué à la création du mythe de Charles Martel. Ainsi, selon l'historien allemand Karl Ferdinand Werner, la Provence fut si bouleversée par les exactions de Charles Martel que le surnom « Martel-Marteau » pourrait venir de là et non de la victoire contre les musulmans. L'historien Mohammed Arkoun remarque que les écrits contemporains sont muets sur des pillages faits par les Francs en Aquitaine peu après la bataille, parce que leur existence est contestée.
Les troupes musulmanes ne sont pas, pour autant, battues sur tous les fronts. Elles prennent Avignon et Arles en 735, puis attaquent la Bourgogne. Beaucoup de seigneurs bourguignons et provençaux, dont le duc Mauronte, pactisent alors avec les musulmans, mais Charles Martel parvint à les refouler dans le Sud de la vallée du Rhône en 736. La Provence s'était déjà soulevée contre l'autorité de Pépin de Herstal et de Charles Martel dans les années 714-716 avec le patrice Antenor.
En 737, Charles Martel reprend Avignon avec son frère Childebrand, mais n'arrive pas à faire de même avec Narbonne. Il remporte une importante victoire (bataille de la Berre) près de l'étang de Bages-Sigean, à l'embouchure de la rivière Berre, dans l'Aude, contre les troupes musulmanes d'Espagne d'Omar ben Chaled. Cette victoire permit d'arrêter les incursions des musulmans dans le Sud de la France et de réduire la présence musulmane à Narbonne et à certaines forteresses de Provence.
En 739, il s'allie à Liutprand, roi des Lombards, pour reprendre la Provence. Tous ceux qui avaient alors collaboré avec les Sarrasins sont châtiés et leurs biens donnés aux guerriers francs. Les musulmans ne possèdent alors plus que Narbonne, prise en 759 par Pépin le Bref. Ces batailles ont grandement contribué à unifier le Royaume franc autour de Charles Martel.
Réforme militaire
Le triomphe de Poitiers acheva de faire de Charles Martel le maître du royaume. Il en profita pour lui donner une solide organisation militaire. Jusqu'à lui, l'armée ne s'était composée que des hommes libres, levés dans les comtés en temps de guerre. C'était une simple milice de fantassins, s'équipant à leurs frais, difficile à réunir, lente dans ses mouvements. Après Poitiers, Charles résolut de créer, à l'exemple des Arabes, une cavalerie qui put se porter rapidement au-devant de l'ennemi et remplacer l'avantage du nombre par celui de la mobilité. Une telle nouveauté supposait une transformation radicale des usages antérieurs. On ne pouvait imposer aux hommes libres ni l'entretien d'un cheval de guerre, ni l'acquisition du coûteux équipement de cavalier, ni le long et difficile apprentissage du combat à cheval.
Pour atteindre ce but, il fallait donc créer une classe de guerriers possédant les ressources correspondant au rôle qu'on attendait d'eux. Une large distribution des terres fut faite aux vassaux les plus robustes du maire du palais, qui n'hésita pas à séculariser, à cette fin, bon nombre de biens d'Église. Chaque homme d'armes gratifié d'une tenure ou, pour employer le terme technique, d'un bénéfice, fut tenu d'y élever un cheval de guerre et de fournir le service militaire à toute réquisition. Un serment de fidélité renforça encore ces obligations.
Le vassal qui n'était au départ qu'un serviteur devint ainsi un soldat dont l'existence fut assurée par la possession d'un lopin de terre. L'institution se répandit très rapidement dans tout le royaume. Les immenses domaines de l'aristocratie permettaient à chacun de ses membres de se constituer une troupe de cavaliers, et ils n'y manquèrent pas. Le nom primitif de bénéfice disparut un peu plus tard, remplacé par celui de fief. Mais l'organisation féodale elle-même, pour l'essentiel, se trouvait dans les mesures prises par Charles Martel.
Ce fut la plus grande réforme militaire que l'Europe ait connue avant l'apparition des armées permanentes. Elle devait d'ailleurs exercer une répercussion profonde sur la société et sur l'État. Dans son fond, elle n'était qu'une adaptation de l'armée à une époque où le grand domaine dominait toute la vie économique et elle eut pour conséquence de donner à l'aristocratie foncière la puissance militaire avec la puissance politique. La vieille armée des hommes libres ne disparut pas, mais elle ne constitua plus qu'une réserve à laquelle on recourut de moins en moins.
Création de la lignée carolingienne
À la mort du roi (737), Charles, fort de son très grand pouvoir, décida de ne pas lui choisir de successeur, le rôle des monarques mérovingiens étant devenu totalement insignifiant. Il prit donc réellement le pouvoir du Royaume franc, et régna donc ainsi en toute illégalité jusqu'à sa mort.
Il meurt le 15 ou le à Quierzy. Son pouvoir fut alors partagé entre ses deux fils :
Carloman obtient l'Austrasie, l'Alémanie et la Thuringe ;
Pépin le Bref obtient la Neustrie, la Bourgogne et la Provence.
Bien qu'il n'obtînt jamais le titre de roi, il eut malgré tout plus de pouvoir que les souverains francs de l'époque, la dynastie mérovingienne était déjà à ce moment en pleine décadence. Son pouvoir marque les prémices de la lignée carolingienne, confirmée par le sacre de Pépin le Bref le .
Tombeau
Charles obtint le privilège de reposer après sa mort en 741 dans la basilique royale de Saint-Denis, dans un imposant sarcophage en marbre au nord du maître-autel de l’abbatiale. Les liens entre la lignée carolingienne et l’abbaye existaient déjà à l'époque de Charles Martel. Charles avait en effet confié l’éducation de ses deux fils aux moines dionysiens et choisi Saint-Denis comme lieu de sépulture. On ne sait exactement où se trouvait celle-ci.
Au , les restes supposés de Charles et de son fils Pépin le Bref furent ramenés sous la croisée du nouveau transept pour y recevoir les gisants qui existent encore. Entre la translation des cendres royales, ordonnée par et effectuée en deux campagnes durant l’année 1264, et la dédicace des nouveaux tombeaux en 1267, trois ans s’étaient écoulés permettant la commande et la réalisation des monuments funéraires.
Ces effigies n’étaient pas réalistes. Les gisants étaient conçus comme des figures en pied malgré leur position horizontale. Le gisant de Charles Martel le représente comme s'il avait été roi, avec une couronne et un sceptre.
Mariages et enfants
Charles Martel épouse en premières noces Rotrude († 724), probablement robertienne, qui donne naissance à :
Carloman (705/710 † ), maire du palais d'Austrasie de 741 à 747, avant de se retirer au monastère du Mont-Cassin ;
Pépin le Bref (v.715 † 768), maire des palais de Bourgogne, de Neustrie (en 741) et d'Austrasie (en 747), roi des Francs de 751 à 768 ;
Hiltrude († 754), mariée en 741 à Odilon, duc de Bavière ;
probablement Landrade ;
Alda, mariée à Théodoric, comte d'Autun, et mère de Guillaume de Gellone.
Il épouse ensuite Chrotais, probable cousine de la précédente, sans que l'on sache si elle est une épouse principale morte peu de temps après ou une épouse secondaire. Chrotais donne le jour à un seul fils :
Bernard († 787), abbé et comte de Saint-Quentin.
Il épouse ensuite en 725 Swanahilde, issue de la maison bavaroise des Agilolfinges, qui donne naissance à :
Griffon (726 † 753), comte du Mans.
Enfin, une concubine inconnue donne naissance à :
Jérôme († ap.775), abbé de Saint-Quentin ;
Remi de Rouen († 771), évêque de Rouen.
Notes et références
Notes
Références
Annexes
Bibliographie
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(recueil d'articles en allemand).
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Georges Minois, Charles Martel, Perrin, 2020.
Articles connexes
Généalogie des Mérovingiens
Généalogie des Carolingiens
Chronique de Frédégaire
Liens externes
Généalogie de Charles Martel sur le site FMG.
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Date de naissance non renseignée (VIIe siècle)
Date de décès non renseignée (VIIe siècle)
Décès en 741
Personnalité inhumée dans la basilique Saint-Denis
Histoire de la France médiévale
Histoire des Francs
Arnulfiens
Pépinides
Personnalité du VIIIe siècle
Personnalité française du Moyen Âge
Monarque du Moyen Âge
Maire du palais
Personnalité du haut Moyen Âge par nom
Noblesse franque
Personnalité militaire du VIIIe siècle | Charles Martel (en ; en ), né vers 688 à Andenne actuellement en Belgique et mort le à Quierzy, est un homme d’État et chef militaire franc qui, en tant que duc des Francs et maire du palais, était de facto dirigeant de la Francie de 718 jusqu'à sa mort. |
539 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Cuisine%20japonaise | Cuisine japonaise | La cuisine japonaise peut être définie strictement comme la cuisine traditionnelle du Japon, appelée en japonais ou précédant l'ère Meiji, par opposition à la cuisine répandue au Japon qui tire ses origines de l'importation et l'adaptation de plats occidentaux à la suite de l'abrogation du sakoku (fermeture du pays) par l'empereur Meiji. Elle est constituée de poissons, de riz ou de nouilles, de légumes et d'algues, généralement assaisonnés avec des condiments locaux.
La saveur est présente dans de nombreux plats ; la viande est en général absente de la cuisine traditionnelle. Il est fréquent de manger en accompagnement lors d'un repas une petite soupe ainsi que des légumes macérés appelés tsukemono, le tout en utilisant des baguettes. Les plats les plus typiques sont les sushis et les sashimis, les nouilles udon et soba, les plats à la sauce teriyaki, ainsi que le tōfu et le nattō. Les Japonais ont aussi importé des recettes qui ont été adaptées et sont ensuite devenues des classiques comme les fritures tempura, le katsudon, le riz au curry ou les rāmen. Il existe également des boissons (thé, alcool de riz) et des pâtisseries (wagashi) typiquement japonaises. On trouve de nombreux ustensiles spécifiques à cette cuisine, notamment des couteaux, l'art de la coupe étant très développé au Japon.
Histoire
De par la nature même de l'archipel japonais, composé de nombreuses îles et s'étendant sur plus de kilomètres, la cuisine japonaise est avant tout une cuisine de région (voire locale) où certains principes majeurs se déclinent au gré des goûts et des ingrédients locaux à disposition. Il en résulte une très grande diversité de plats ; cependant, ces cuisines ont été progressivement marquées à la fois par des évolutions communes du mode de consommation dans tout le pays et par des innovations étrangères (nouveaux ingrédients, nouvelles techniques culinaires) rapidement acceptées, diffusées et adaptées partout dans le pays.
Tirant ses origines des traditions des peuples de chasseurs-cueilleurs de la Préhistoire, la cuisine japonaise se nourrit pendant près de d'influences chinoises et coréennes. Entre l'époque de Nara (710-794) et l'époque Edo (1603-1868), la cuisine traditionnelle se construit lentement. Elle est influencée pendant longtemps par les pratiques bouddhiques végétariennes, la consommation de viande étant prohibée pendant plusieurs siècles, ainsi que par l'apport chinois des nouilles ou de la sauce soja. Les techniques comme la fermentation (base de nombreux plats japonais) ou encore l'art de la coupe, se complexifient ; les repas sont alors codifiés et donnent naissance à une grande cuisine japonaise actuelle, le kaiseki. La prospérité économique et le développement font de l'époque Edo l'apogée de la cuisine traditionnelle.
Durant l'époque Meiji (1868-1912), l'abrogation du sakoku (fermeture du pays) par l'empereur Meiji entraîne l'apparition de plats d'origines occidentales ou , chinoises ou coréennes. Parmi les réformes, l'empereur lève l'interdiction de consommer de la viande rouge, et promeut la cuisine de l'Occident, qui était perçue comme la cause de la grande taille des Occidentaux. L'adaptation de ces plats aux goûts et ingrédients locaux donne naissance à de nouvelles recettes propres au Japon.
Dans les années 1950, le Japon lance une grande réforme de ses pratiques alimentaires dans le but d’occidentaliser la manière dont les Japonais se nourrissent. Promue par l’État et le secteur privé, elle visait à passer du modèle traditionnel basé sur le riz, les tubercules, et le soja, à une alimentation à l’occidentale plus riche en matières grasses et en protéines avec de la viande, des produits laitiers, des œufs, et des céréales autres que le riz. L’accord relatif aux produits agricoles excédentaires de 1955 entre le Japon et les États-Unis est une des raisons de cette réforme : les États-Unis auraient eu pour but de faire adopter par les Japonais des pratiques alimentaires bénéfiques à leur politique agricole.
Menu typique
Au Japon, la consommation de nourriture est organisée autour de 3 repas principaux :
le petit déjeuner qui peut être traditionnel ou occidental ;
le repas de midi, qui est souvent dégusté rapidement sur les lieux de travail et l'école et parfois à des horaires décalés, et est très souvent constitué de repas préparés à l'avance à la maison et emportés dans des sortes de gamelles japonaises appelées bentō ;
le repas du soir, qui est souvent plus respectueux de la tradition. Il est aussi habituel de manger le soir dans de petits restaurants ou bars comme les izakaya, ou encore dans des yatai.
Le menu de base partagé en famille suit la règle de l’, soit du riz, une soupe et trois accompagnements, ou plus simplement de l’, avec, dans ce cas, un seul accompagnement. Le riz (gohan) est tellement lié à la notion d'aliment de base, que par extension il désigne aussi le repas. Les repas au restaurant ou pris sur le pouce peuvent être constitués d'un seul plat : soupe de ramen, de udon, plats de gyoza (raviolis chinois fortement aillés), yakisoba (nouilles grillées), nabe (aliments saisis à table dans une marmite de bouillon). Il existe de plus de nombreuses spécialités plus ou moins locales, certaines s'étant répandues dans l'ensemble du Japon, comme l’okonomiyaki, originaire d'Ōsaka et de Hiroshima, ou les takoyaki d'Ōsaka.
Cuisine traditionnelle
En dehors des menus du quotidien des familles japonaises consommés de nos jours, il existe différents types de cuisine traditionnelle raffinée, hérités des traditions des daimyo, des samouraïs ou de la cour impériale. Ces différentes cuisines constituent la grande cuisine japonaise. On peut citer chronologiquement :
la est la cuisine de fête de la noblesse. Elle date de l'époque de Heian (794-1185), et se pratique encore dans la région de Kyoto.
la est celle des samouraïs. Née à l'époque de Muromachi (1336-1573), elle est considérée comme étant la cuisine japonaise formelle à l'époque d'Edo (1600-1868), mais décline à partir de l'époque de Meiji (1868-1912). On la retrouve aujourd'hui sous une forme dérivée dans la région de Kōchi sur l'île de Shikoku, appelée .
la est celle des marchands et des artistes. Son origine se confond avec celle de son homonyme , cuisine de la cérémonie du thé. C'est la grande cuisine japonaise la plus répandue de nos jours.
La plupart de ces cuisines suivaient le principe ichijū sansai jusqu'à l'époque d'Edo, mais sont aujourd'hui composées de plus d'une dizaine de plats. Il existe également une cuisine bouddhiste végétarienne d'origine zen appelée , introduite de Chine au , issue du végétarisme bouddhique.
Il existe aussi une multitude de cuisines locales, la plus célèbre étant la cuisine d'Okinawa. De nombreuses spécialités locales existent : on en trouve traces dans les chinmi (goûts rares japonais), qui sont souvent constitués de poissons ou de fruits de mer pêchés localement et préparés suivant diverses recettes locales.
De plus, de nombreux plats, pâtisseries ou boissons sont liés à des fêtes japonaises. Il existe des traditions autour du Nouvel An, comme le zoni, une soupe dégustée lors du passage à la nouvelle année, les , des plats traditionnels préparés à l'avance que l'on mange après le Nouvel An, ou encore une tradition consistant à manger du poulet aux alentours de Noël.
D'autres spécialités sont plus liées à des rituels, comme le , un kayu aux sept herbes mangé lors de nanakusa-no-sekku une fête ayant lieu en début d'année, les , de longs maki qui doivent être mangés en un seul morceau lors de Setsubun, aussi appelée « Fête des haricots », une fête de célébration du printemps, ou encore les , mochi dégustés lors de Kagami biraki (une fête autour du saké).
Il existe aussi des boissons qui sont bues dans des occasions particulières, comme l’amazake, un alcool de riz bu lors de Hina Matsuri, ou encore l’amacha, thé bu lors de Hana matsuri. Enfin, il existe des sucreries et pâtisseries que les enfants dégustent lors de fêtes qui leur sont dédiées, comme les et , pâtisseries de tango-no-sekku, dégustés lors de la Fête des garçons ou la , littéralement « sucrerie de mille ans », savourée lors de Shichi-go-san.
Techniques de cuisine
Techniques de cuisine japonaise
Les plats de la cuisine japonaise peuvent pour la plupart être catégorisés suivant la façon dont les ingrédients sont cuisinés. Cette classification prend toute son importance lorsque l'on déguste un repas suivant un type de cuisine particulier (kaiseki-ryōri, cha-kaiseki, shōjin-ryōri ou honzen-ryōri pour citer les plus connus). Dans ces repas, chaque plat doit apparaître dans un ordre précis, voire dans une position précise sur les plateaux sur lesquels ces repas sont dressés. Les ingrédients sont alors souvent laissés à la discrétion du chef (et sont souvent dictés par la saison), mais le type de technique de cuisine à employer pour les préparer est imposé. Les noms des plats contiennent souvent le nom de la technique utilisée (par exemple yaki pour yakitori) ; lorsque l'on parle des plats, le suffixe mono est accolé au nom de la technique. Parmi les techniques les plus souvent utilisées, on peut citer :
les plats grillés ou sautés à la poêle appelés , dont les yakitori sont l'exemple le plus célèbre ;
les dont font partie les tempura ;
les plats crus comme le sashimi et les soupes et bouillons et , dont la traditionnelle soupe miso ;
les tsukemono qui accompagnent très souvent le menu traditionnel, qui sont des plats saumurés ou en salaison.
L', se traduisant généralement par « savoureux », est un goût omniprésent de la cuisine japonaise. Les plats mijotés ou , les soupes et les plats en marmite reposent souvent sur des bouillons à base de sauce soja, tout comme l'assaisonnement des plats. L'utilisation de cette sauce riche en umami ainsi que l'utilisation des divers ingrédients forts en umami (poisson, crustacés, champignons, chou chinois) donnent cette saveur particulière à un grand nombre de plats.
L'art de la coupe
Dans la cuisine japonaise, les aliments devant être découpés pour être saisis avec des baguettes, la coupe a donc une importance capitale au Japon. Les légumes découpés artisanalement sont la marque d'une nourriture de qualité et du respect que l'on offre aux invités ; les coupes à la râpe sont considérées comme bâclées et réservées à la restauration rapide. Autour de la coupe, il existe une longue tradition de coutellerie japonaise. Les couteaux sont spécialisés par aliments et par style de coupes.
Il existe de nombreuses , parmi lesquelles : , en dés, , en demi-lunes, , en dés, , en copeaux, , en lanières, , en baguettes, , en rondelles, ou encore ou , en lamelles, qui donne des morceaux rectangulaires et épais et est réservée aux légumes.
On trouve également des découpes de décoration appelées , telle que : en forme de fleurs. Ces découpes sont notamment utilisées par les mères japonaises pour agrémenter les bentō des enfants de personnages appelés alors , diminutif de « character bentō ».
Une autre tradition connexe est le , l'art traditionnel de la sculpture sur fruits. Il consiste à graver des images traditionnelles dans la peau des fruits ou de certains légumes, ou encore à sculpter dans des légumes (comme le daikon, la carotte ou l'aubergine) des formes décoratives comme des fleurs ou des éventails.
La cuisine japonaise dans le monde
La cuisine japonaise, considérée comme saine et équilibrée, s'est répandue dans les années 1990 à travers le monde. En 2012, on comptait environ restaurants dits japonais dans le monde : en Amérique du Nord, en Asie et à travers l'Europe. La connaissance de la cuisine japonaise et des différents plats est de plus véhiculée par les et anime en France notamment, où ils connaissent un franc succès. De nombreux mangas contiennent des scènes de repas, des allusions à des plats spécifiques ; certains manga spécialisés reposent sur l'univers culinaire.
Cependant, le vocable de « cuisine japonaise » désigne dans le monde des habitudes de consommation très diverses, et pour la plupart assez éloignées des habitudes de consommation japonaises. Des recettes dites japonaises ont été adaptées aux goûts locaux par des restaurateurs japonais ou étrangers, comme le teppanyaki mis à la mode aux États-Unis par un restaurateur japonais ou encore les california rolls créés par un chef japonais en Californie pour adapter les maki aux ingrédients disponibles là-bas. Ces recettes adaptées sont pour la plupart considérées comme japonaises dans les cultures dont elles sont originaires ; inversement, au Japon, elles restent souvent en dehors de la cuisine japonaise. À l'inverse, certains plats pourtant consommés au Japon sont très rarement proposés à l'étranger.
De plus, la structure d'un repas traditionnel japonais est rarement respectée à l'étranger. Par exemple, les menus comprenant sushi et yakitori souvent proposés en France sont apparus dans les années 1970, et sont une invention franco-chinoise ; ce type de repas ne conviendrait pas à un Japonais, qui le trouverait trop lourd.
Pour remédier à la méconnaissance de la cuisine japonaise dans le monde, le JETRO (Japanese External Trade Organization) organise en France et dans le monde diverses initiatives pour que la cuisine japonaise consommée dans le monde soit plus authentique ; en 2012, le gouvernement japonais a soumis la cuisine japonaise traditionnelle (washoku) comme candidate à l'inscription au sein de la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l'UNESCO. La candidature a connu un accueil favorable, et le washoku est inscrit au Patrimoine culturel immatériel de l'humanité en novembre 2013.
La cuisine japonaise au Japon
Les pratiques alimentaires sont rythmées par trois repas quotidiens, un petit déjeuner (soit occidental, soit japonais), un repas à midi souvent rapide et consommé sous forme de bentō et, enfin, un repas du soir plus traditionnel, quand il n'est pas consommé à l'extérieur ou constitué de plats yōshoku, chinois, ou occidentaux. Le riz est prédominant et la consommation de sushi est occasionnelle. Les repas japonais traditionnels faits de trois plats véritablement japonais, servis avec du riz et une soupe au miso sont désormais rarement consommés à la maison.
La boisson traditionnelle des Japonais est le thé, que l'on trouve souvent servi à volonté dans les restaurants, chaud ou froid. Il est aussi courant de trouver des sodas au Japon et des boissons à base de thé. La consommation d'alcool est principalement constituée de bière. À table, certaines règles sont à respecter pour rester poli.
La cuisine japonaise en Europe
La consommation européenne de la cuisine japonaise est centrée autour des sushis et des yakitori, devenus des emblèmes nationaux. Certaines spécificités existent cependant : par exemple, il existe une chaîne servant du barbecue mongol, un dérivé du teppanyaki, en Allemagne. La mode du sushi entraîne des ouvertures en masse, le nombre d'ouvertures de restaurants japonais ayant augmenté de 300 % entre 2007 et 2012 au Royaume-Uni. La France est la plus grosse consommatrice de sushis en Europe. Elle compterait en outre 1 600 restaurants spécialisés en sushis, dont un tiers en province et les 2 autres tiers en région parisienne.
La cuisine japonaise est souvent représentée en France par des restaurateurs chinois, qui ont profité de la mode du sushi dans les années 1990 pour se reconvertir et offrent souvent des menus n'ayant que peu de rapports avec les pratiques culinaires japonaises. De plus, certains restaurateurs français se sont approprié les goûts des sushis et présentent maintenant des sushis qui appartiennent à une fusion de la cuisine japonaise et française, comme la chaîne Sushi Shop. Un mouvement de reconquête du marché du sushi et de la cuisine japonaise en général tend pourtant à redonner son authenticité à la cuisine japonaise.
Il est à noter que l'initiative pour la promotion des produits et de la cuisine japonaise du JETRO possède une branche française et a tenté de mettre en place une certification d'authenticité de la cuisine japonaise par l'intermédiaire d'un comité indépendant local français en 2006, « Le comité d'évaluation de la cuisine japonaise », qui a disparu depuis.
La cuisine japonaise aux États-Unis
La cuisine japonaise aux États-Unis est principalement le fait de chefs américains : environ 10 % des établissements dits japonais sont effectivement tenus par des Japonais. Elle est en vogue, puisque les ouvertures de restaurants japonais ont augmenté de 250 % entre 2002 et 2012.
Le teppanyaki a été adapté aux pratiques américaines. C'est la chaîne de restaurants japonaise Misono qui est à l'origine de ce style de cuisine, introduit en 1945. Aux États-Unis d'Amérique, la chaîne Benihana a rendu le plat populaire en y ajoutant une dimension de spectacle qui n'existe pas au Japon : le chef cuisinier qui officie devant les convives se livre à divers exercices acrobatiques, comme le jonglage avec ses ustensiles.
Dans les années 1960, le chef Ichiro Mashita, expatrié aux États-Unis pour faire fortune, en adaptant les sushis aux ingrédients locaux, a créé le california roll en Californie.
Grand marché en Californie, l'industrie du sushi aux États-Unis se rapproche donc d'une cuisine fusion.
Recettes les plus connues
Riz, nouilles et pâtes
La cuisine japonaise comprend une grande variété de , et de préparations qui en contiennent, appelées . La plupart des nouilles actuelles (, , ) ont pour origine des nouilles importées de Chine par un prêtre bouddhiste en 1247, et prendront leur forme actuelle pendant l'ère Eiroku (1558-1570).
Toutes cependant ne partagent pas cette origine. Par exemple, les ramen ont été importées au Japon au début du (ère Meiji) et sont maintenant considérées comme un plat japonais. Parmi les plus répandues dans la cuisine, on peut citer les (pâtes blanches et épaisses, servies soit froides sur un plat, soit en soupe), les (pâtes fines de sarrasin, de couleur brune, servies comme l’udon), les (pâtes de blé fines et blanches, servies sur un lit glacé en été), les ramen (pâtes d'origine chinoise mangées en soupe chaude) et enfin les (fabriquées comme les somen, servies en été dans de l'eau très fraîche et avec une sauce froide à part). Toutes ces pâtes peuvent être consommées chaudes ou froides suivant les saisons et se déclinent en de nombreux plats principaux.
Le riz est à la base de l'alimentation japonaise. Le bol de riz blanc nature () reste la base de la plupart des repas traditionnels. Il existe aussi des en-cas à base de riz comme les onigiri. On appelle un plat complet formé par un bol de riz et un accompagnement le surmontant un . Le est généralement servi nature. Mais on trouve aussi le (riz garni cuisiné à l'eau), ou (riz garni frit ou sauté), (avec un œuf cru par-dessus à mélanger), le (bouillie de riz) ou encore le (riz cuit mélangé à un thé très fort).
Soupes
Dans la cuisine japonaise, soupes et bouillons sont consommés à chaque repas. À la base de la cuisine japonaise, le est un bouillon servant de base aux soupes ou consommés, dont les ingrédients principaux sont la bonite et le konbu. Il est régulièrement utilisé comme base pour les plats mijotés ou bouillis. Le bouillon le plus consommé, la , est une soupe à base de miso et de dashi, à laquelle des ingrédients solides divers peuvent être ajoutés. Les soupes existent aussi dans la cuisine d'Okinawa, comme la soupe d'intestin de porc (nakami no suimono).
Une soupe qu'il est traditionnel de manger durant le nouvel An japonais est le , ou o-zōni. C'est un bouillon qui se mange avec des baguettes de saule non laquées et qui est constitué de , légumes et sauce soja ou miso blanc. Sa composition varie en fonction des régions du Japon.
Plats contenant du poisson, des fruits de mer ou de la viande
Crus
Les plats de fruits de mer ou de poissons crus japonais sont sûrement les plats les plus emblématiques à l'étranger de la cuisine japonaise. Parmi les préparations les plus connues, on peut citer le et .
Les sont des bouchées (servies par paires ou en assortiment) faites de tranches de poisson ou de fruits de mer, très frais et crus, disposées sur un canapé de riz légèrement vinaigré (nigiri) et légèrement sucré au mirin, auquel elles adhèrent par une petite portion de moutarde wasabi. On les assaisonne avec du shōyu. Le chirashizuchi ou chirashi est composé des mêmes ingrédients que les autres sushis, mais consiste en un bol de riz à sushi (assaisonné de vinaigre de riz) sur lequel sont déposées les garnitures (du poisson cru et des légumes). Il présente l'avantage d'être simple à préparer et souvent copieux.
Le est une assiette de tranches de poisson ou coquillages crus (ou macérées dans du sel pour les poissons à peau bleue), de seiche, poulpe ou crevettes (passées rapidement à l'eau bouillante) et parfois de filets de viande ou de poulet. Les ingrédients sont les mêmes que le sushi, y compris la sauce, mais sans canapé de riz.
Il existe aussi de multiples recettes de poissons mi-cuits comme le tataki.
Grillés
Les plats grillés ou sont très populaires au Japon et déclinés au travers de nombreuses spécialités.
Les , des brochettes qui sont le plus souvent composées d'une seule et même partie de poulet (blanc de poulet, peau de poulet, ailes de poulet par exemple) ou d'un autre animal (langue de bœuf par exemple), comptent parmi les plats les plus connus en France. Les , grillades sur plaque chauffante, ont été adaptées en une cuisine spectacle aux États-Unis où on compte de nombreux restaurants spécialisés dans ce type de plats.
On trouve aussi différents plats comme le (littéralement « viande grillée », venant de Corée), le (viande grillée ou rôtie dans une sauce de soja sucrée (viande laquée)), le (qui indique un mode de cuisson : grillé, ou sauté, au sel, par opposition à shōyuyaki : à la sauce soja), les (tranches de porc, voire de bœuf, marinées dans une sauce à base de gingembre et de shōyu et grillées, ou encore les (spécialité d'Ōsaka, se présentant sous forme de six à dix boulettes de pâte à crêpe contenant des petits morceaux de poulpe, et cuites en moule, comme les gaufres). En général, ces derniers sont vendus en kiosque pour être emportés ou consommés dehors.
Frits
Les plats frits ou rassemblent des plats dont les origines sont plutôt récentes. Il existe diverses techniques de fritures où varient les ingrédients de l' éventuelle pâte à beignet ainsi que les possibles traitements avant cuisson pratiqués sur les aliments.
Parmi les plus connus, le (porc pané nappé d'une sauce spéciale type sauce Worcestershire) et le (beignet de légumes, tranches de poisson, huîtres, crevettes ou viande de porc mangés dans une sauce à base de radis daikon râpé, jus de citron, ou vinaigre de riz, et shōyu) sont tous deux des adaptations de plats introduits par les moines jésuites portugais installés à Nagasaki au . Ils ont été largement adoptés :chez les étudiants japonaisexiste la coutume de manger un tonkatsu avant un examen à cause d'un calembour avec le verbe japonais qui signifie "gagner". Les , brochettes japonaises, en friture (on dit aussi ) et le , friture de légumes et de fruits de mer, trouvent également leurs racines dans la cuisine portugaise.
Enfin, les , croquettes à la japonaise, un peu sucrées, font partie des plats introduits pendant l'époque Meiji (1868-1912).
Séchés
Une douzaine d'espèces de méduses sont consommées séchées au Japon (kurage). L'espèce la plus consommée est Rhopilema esculentum. Chaque année, les Japonais en consomment environ .
Bouillis ou étuvés
Appelés en japonais , les plats bouillis ou étuvés sont courants dans la cuisine japonaise, quand l'hiver approche. Le , de fines tranches de viandes, légumes et champignons que l'on fait blanchir soi-même dans un grand caquelon, en une ambiance conviviale comme pour la fondue bourguignonne, en est un exemple, tout comme le , une sorte de fondue japonaise, avec un assortiment de viandes, poissons, légumes et champignons, refroidis dans de l'œuf cru et assaisonnés de sauces spéciales (assez sucrées). Il est à rapprocher du shabu-shabu et servi en général dans les mêmes restaurants.
Parmi les autres plats qui utilisent ce type de cuisson, on peut citer le (fondue à la viande et au poisson) ou l', sorte de pot-au-feu japonais avec des quenelles de poisson, des œufs durs et divers légumes (surtout des tubercules). Comme ce plat est assez insipide, on le relève de karashi.
Enfin, on trouve les , raviolis originaires de Chine, à base de viande de porc hachée mélangée à du chou râpé, qui sont soit rôtis, puis cuits à l'étouffée (yakigyōza), soit bouillis (suigyōza).
Plats d'accompagnement
Les plats d'accompagnement sont plus légers que les précédents, et servis toujours en sus de l'un des plats contenant poisson, viande ou fruits de mer décrits ci-dessus. Si les tsukemono sont les plus présents dans l'alimentation japonaise, on peut aussi citer le (pâte issue du lait de soja servie grillée, pochée, en ragoût, en dessert) comme complément alimentaire régulièrement consommé au Japon. Les (prunes ume macérées dans le sel avec des feuilles de shiso rouge), le (flan à l'œuf mélangé de bouillon et cuit à la vapeur), ou encore les ou (légumes, poissons ou fruits de mer macérés dans le vinaigre de riz) sont également dégustés couramment.
Certains plats sont souvent servis au petit déjeuner : le (haricots de soja fermentés et gluants, à odeur d'ammoniaque rappelant un peu le camembert, servis sur le bol de riz chaud ou enveloppés de nori), et le , une omelette japonaise en rouleau.
Plats uniques
Certains plats sont servis directement avec du riz, et alors considérés comme des plats uniques. Le terme de , littéralement « bol », fréquemment abrégé en don, désigne un bol de riz sur lequel des garnitures, le plus souvent du poisson ou de la viande, sont disposées. On peut citer le (avec du tonkatsu (porc pané)), le (bœuf en lamelle avec des oignons), le (poulet en lamelles avec œuf et oignons) ou encore l' ou (filets d'anguille braisés au feu de bois en kabayaki (sauce proche de teriyaki) et relevés de graines de sanshō).
Il existe aussi des plats complets à base de riz comme le (gratin à la béchamel, accompagné de fruits de mer ou de viande sur du riz), l' (une omelette garnie de riz cantonais) ou encore le très populaire , un riz au curry à l'anglaise, garni de bœuf, poulet ou crevettes.
On trouve également des plats de pâtes/nouilles garnis qui font partie des plats chinois importés durant l'époque Meiji (1868-1912), comme les célèbres (plat fait de fines pâtes de blé servies en soupe avec d'autres condiments et garnitures (viande, légumes, œuf)) ou encore les : des soba sautées.
Les , galettes ou crêpes à base de blé ou de pâtes, garnies "à volonté" (d'où leur nom) de viandes, fruits de mer et légumes, originaires du Kansai et de Hiroshima (Hiroshima-yaki) cuites sur plaque, souvent devant ou par les clients eux-mêmes, sont aussi un plat unique fort répandu.
Enfin, il existe des plats à emporter. Le , ou o-bentō avec une marque de respect, est un assortiment de petits plats servis ensemble dans un coffret en bois laqué (bentō traditionnel) compartimenté ou en boîte jetable. Comme la gamelle occidentale d'autrefois, il est préparé à la maison tous les matins pour être consommé à l'école ou au travail le midi, et pour pique-niquer. Beaucoup les achètent dans les bentōya, les konbini ou les kiosques des gares. Il s'agit d'un repas complet, mais assez peu copieux. Enfin, les sont des boules de riz façonnées à la main, souvent triangulaires, contenant différentes farces (bonite, umeboshi, etc.), et généralement enveloppées d'une feuille de nori. Repas de survie, c'est le sandwich ou pan bagnat japonais.
Pâtisserie japonaise
Comme dans la plupart des pays d'Asie, la notion de dessert, c'est-à-dire de « douceur » servie à la fin d'un repas, n'est entrée en usage que depuis la seconde moitié du , sous l'influence de la cuisine occidentale. Le terme de ou même de désigne donc essentiellement les gâteaux, entremets et sucreries accompagnant le thé, avec ou sans cérémonie.
Les ingrédients de base sont le sucre de canne, les haricots azuki ou leur pâte appelée ou , et la farine de riz ou de blé, ainsi que le kudzu ou l' pour les gelées. On peut répartir les wagashi en diverses catégories :
les gelées ou yōkan,
les sucreries ou telles que les konpeitō ou karintō ;
les petits pains cuits à la vapeur nommés manjū, dont le fameux anpan, parfois salés ;
les gâteaux à base de mochi (pâte de riz) appelés tels que les dango ou daifuku ;
les gâteaux de pâte de riz proches du mochi comme le yatsuhashi ;
les gâteaux à base de pâte à gaufre cuits au four nommés ;
et enfin divers desserts ou biscuits cuits ou frits comme les senbei, des gâteaux salés à base de mochi, et autres arare et kakipī que l'on mange en Occident en gâteaux apéritifs.
On trouve bien sûr des desserts mélangeant diverses préparations tels que l’an-mitsu et le zenzai. Enfin, un dessert considéré comme japonais, mais d'origine portugaise : la kasutera, un gâteau mousseline.
Ingrédients
Les ingrédients de la cuisine japonaise sont très variés et incluent, outre les aliments les plus consommés mondialement, nombre de plantes et espèces animales endémiques à l'archipel. Comme pour la majeure partie de ses voisines asiatiques, l'entomophagie a fait partie de l'alimentation japonaise, mais est maintenant tombée en désuétude et reste cantonnée à certaines localités dont les insectes sont la spécialité.
Viandes et poissons
La cuisine japonaise est principalement constituée de plats ou de recettes contenant du poisson. Un des ingrédients les plus communément utilisés comme base de cuisson quand il s'agit de préparations bouillies ou mijotées est le dashi, un bouillon de konbu (une algue) et de bonite séchée. On trouve aussi une grande variété de pâtes à base de poisson (chikuwa, jakoten, hanpen, narutomaki, Satsuma age), dont l'exemple le plus connu à l'étranger sous le nom de surimi est le kamaboko. Dans ces préparations, le poisson est mixé et mélangé à divers ingrédients (fécule de pomme de terre ou de blé, blanc d'œuf, huile). Suivant le type de pâte de poisson, il peut être consommé cru ou cuit, seul, ou être utilisé à des fins décoratives. On trouve aussi du poisson séché comme le niboshi qui peut être utilisé comme base de bouillon ou être consommé à l'apéritif, ou encore de fines lamelles séchées de bonites appelées katsuobushi qui servent de condiment.
À ces ingrédients de base viennent s'ajouter de nombreuses recettes de poissons, crus, mi-cuits ou cuits, ou encore séchés, les recettes de poisson les plus connues à l'étranger étant les préparations à base de poisson crus que sont les sushis et les sashimis.
Les Japonais consomment de nombreuses espèces de poisson, qu'ils soient de mer ou de rivière. Si les consommations de thon rouge, de baleine ou encore de fugu sont les plus connues à l'étranger pour les problèmes divers qu'elles peuvent engendrer, elles ne sont pas représentatives des poissons les plus usuels, la consommation de baleine tendant même à disparaître. Base du dashi et présente sous de nombreuses autres formes, la bonite est certainement le poisson le plus emblématique ; de nombreuses espèces connues mondialement sont consommées, comme le thon obèse, la , la , le , la , la , ou encore le . Il est à noter que les Japonais consomment plus de que de viande (le double en 2005 : dix millions de tonnes contre cinq).
Les œufs de poisson ou rogues sont également dégustés. Ils font souvent partie des chinmi, des plats très appréciés des Japonais dont il existe beaucoup de déclinaisons locales, et sont souvent dégustés en hors-d'œuvre. On peut citer par exemple l'ikura (du russe ) (œufs de saumon), le (œufs de lieu noir), (œufs de colin d'Alaska, ou encore œufs de poisson volant. Les rogues sont consommées crues, fumées ou traitées en salaison. Certaines sont chères et délicates, et consommées tout en buvant du saké ; d'autres comme le tarako peuvent être mangées crues au petit déjeuner, utilisées pour fourrer des onigiri ou encore être la base d'une sauce. Les œufs sont parfois employés pour faire un type de sushi particulier, le gunkanmaki.
Les sont aussi largement consommés depuis la nuit des temps : au bord de la mer du Japon comme du Pacifique, de nombreux amas coquilliers de la période Jōmon témoignent de la présence forte dans l'alimentation de crustacés et fruits de mer. De nos jours, le Japon est le plus grand importateur mondial de produits de la mer. Les principales importations sont les crevettes, le crabe, les œufs de poisson, le poulpe et les calmars. Le Japon exporte aussi massivement, entre autres des pétoncles et des rogues de morue. Parmi les fruits de mer couramment consommés au Japon, on peut citer la , la , l', l', la , la , et la , etc.
Preuve de cet attachement aux produits de la mer, le principal marché de la métropole de Tokyo, plus connu sous le nom de , est le plus grand marché de gros du monde pour les poissons et fruits de mer. Il se trouve dans le quartier de Tsukiji, arrondissement de Chūō, à Tokyo, et est une attraction prisée des touristes.
Les consommées sont le , le et le ; le est parfois mangé cru en sashimi. Au Japon, la viande la plus appréciée est le porc, la quantité consommée de porc étant à peu près égale à celles de bœuf et de poulet réunies. La viande la plus renommée produite au Japon est le bœuf de Kobe (en japonais : 神戸ビーフ, Kōbe bīfu), qui est élevé et produit en suivant une tradition stricte. Il existe enfin une consommation marginale de mouton, due à l'introduction de cette espèce à la suite d'un plan gouvernemental japonais de 1918 visant à atteindre un cheptel d'au moins un million d'agneaux, qui est consommé grillé (jingisukan ou yakiniku).
Légumes, légumineuses et céréales
Les légumes ont une place importante dans la cuisine japonaise depuis toujours, les premiers témoignages chinois sur les habitants du Japon du faisant mention de leur consommation de légumes crus. De plus, la longue interdiction de la consommation de viande dans le pays a poussé les Japonais à se tourner vers d'autres aliments. Les plats d'accompagnement traditionnels de la cuisine du quotidien comme des cuisines raffinées peuvent être constitués entièrement de légumes ; les tsukemono, accompagnements de presque tous les repas traditionnels, sont souvent faits à partir de légumes. On trouve dans la cuisine japonaise divers légumes « exotiques », outre les carottes, radis, navets et autres légumes « occidentaux ». On peut distinguer principalement quelques types de légumes : des , des plantes herbacées, des typiques et enfin des .
Parmi les présents dans la cuisine japonaise, en plus de notre , on peut citer la . Introduite en 1735 au Japon, elle connaît un certain succès. Le nom de provient du nom de l'ancienne province de Satsuma dans laquelle elle fut introduite originellement. Un autre légume racine courant est le , connu sous le nom vernaculaire générique de taro, qui est souvent préparé mijoté dans du dashi.
Le est un légume que l'on transforme en une pâte appelée konnyaku, qui a de multiples utilisations : il est utilisé au Japon pour faire de gros bonbons en gelée aromatisés aux fruits baptisés . Cependant, ce bonbon de plusieurs centimètres de large ayant déjà été la cause de plusieurs morts par étouffement au Japon (17 entre 1995 et 2008), il est interdit dans l'Union européenne et en Corée du Sud. L' est souvent utilisé en le râpant pour obtenir une préparation visqueuse dénommée . Enfin, l' fait aussi partie de l'alimentation japonaise.
Parmi les plantes herbacées utilisées au Japon, on peut citer le , le aussi appelé par ses noms chinois et , introduit de Chine dans les années 1970. Le qui, quand il est lacto-fermenté en saumure, s'appelle takuan (沢庵), en l'honneur de son inventeur Takuan Sōhō, est un classique de la cuisine japonaise. Il est souvent artificiellement coloré en jaune moutarde. Le est aussi utilisé. Enfin, le ou « moutarde japonaise » est utilisé en salade.
Il existe également des typiques, bien que l'on trouve des , parmi lesquels les , les , les , les , les , les , les ou encore les .
Enfin, les sont des produits omniprésents dans la cuisine japonaise. La est connue mondialement, car elle est le constituant principal des feuilles d'algue enroulées autour des makis. Le est un des deux ingrédients du dashi, bouillon et base de très nombreuses préparations culinaires. Le est souvent consommé en salade. Enfin l', une algue noire, est aussi utilisée dans la cuisine macrobiotique.
Parmi les légumineuses, le soja est sans conteste le plus omniprésent des ingrédients. Il est à la base de l'assaisonnement de la cuisine japonaise, à travers la sauce soja ou le miso, mais est aussi consommé sous de multiples formes : tofu, edamame, nattō ou encore zunda. C'est l'une des plus anciennes plantes cultivées au Japon, des preuves existant de la sélection d'espèces par la main de l'homme avant - 5000 av. J. C., et en grande quantité à partir de -3000.
Enfin, pour les céréales, le riz et le blé, au travers des nouilles, sont des ingrédients indispensables de la cuisine japonaise. Certaines espèces de riz sont typiques, comme le riz koshihikari.
Fruits
Les Japonais consomment de nombreux fruits ; ceux-ci sont réputés coûteux en dehors du Japon, mais leur prix reste relativement normal la plupart du temps. Cette réputation est due au fait que certains fruits, lorsqu'ils sont de grande qualité, peuvent atteindre des prix importants ( yen pour un melon par exemple).
La cuisine japonaise utilise des fruits que l'on connaît dans le monde entier, mais aussi des fruits plus exotiques.
Le goût de la fraise est très apprécié au Japon, le pays étant le plus grand producteur et consommateur de desserts au goût de fraise au monde. Le melon a aussi une place à part dans la tradition japonaise : les melons de qualité (chers) peuvent être offerts à quelqu'un lors d'une visite à l’hôpital. Cerises, pêches, pastèques pour les fruits d'été et de printemps et poires, kakis, pommes, mandarines pour les fruits d'automne et d'hiver viennent compléter la liste des fruits connus dans le monde entier aimés au Japon.
Les variétés de raisin les plus répandues sont le delaware et le kyohō proche du concord. Certains fruits considérés comme exotiques, tel le , sont disponibles dans les supermarchés japonais généralistes.
Enfin, les Japonais consomment divers fruits plus asiatiques, en plus des fruits que l'on trouve classiquement en Occident. Le , la , le , une sorte de poire, ainsi que des agrumes locaux, le plus connu étant le , utilisé pour l'assaisonnement, un des ingrédients principaux de la sauce d'agrumes ponzu avec les moins connus et . Il existe au Japon de nombreux agrumes issus de croisements qui forment toute une palette de goûts distincts : , , , , , ou encore .
Condiments
La cuisine japonaise a une longue tradition d'assaisonnement. Son origine est attribuée à Iwakamutsukari no Mikoto, premier chef de la cour impériale durant la période Yayoi (-400-250). Il est considéré de nos jours comme le fondateur de la culture de l'assaisonnement japonais. À cette époque, qui précède l'apparition de la sauce soja, l'assaisonnement était principalement constitué de sel et de vinaigre. Certaines recettes à base de ces assaisonnements ont perduré jusqu'à nos jours.
À la base de la cuisine japonaise, on peut citer les différentes , pouvant être de concentrations diverses et plus ou moins sucrées, le miso, base indispensable de nombre de bouillons et soupes devenu populaire à l'époque de Kamakura (1185-1333), et le , saké sucré pour la cuisine, qui prend la place importante qu'il occupe actuellement dans les recettes traditionnelles à l'époque Edo. Le , le et le viennent compléter la liste des condiments les plus utilisés pour créer des sauces japonaises ; la plupart de celles-ci contiennent au moins trois ingrédients issus de cette liste. L'ordre idéal d’assaisonnement est : sucre, sel, vinaigre, sauce soja et enfin miso, suivant en cela le syllabaire japonais (hiragana ou katakana).
Le , moutarde verte proche du raifort, est le condiment le plus connu à l'étranger à cause du succès des sushis. C'est un assaisonnement traditionnel du sushi : il doit être dilué dans un peu de sauce soja, et le sushi est trempé dans ce mélange côté poisson pour respecter la manière japonaise de le consommer. La tige de wasabi râpée doit être consommée rapidement car son activité enzymatique s'estompe à partir d'un quart d'heure après la préparation. Ainsi, la pâte de wasabi disponible dans les restaurants japonais européens ou américains ainsi qu'en grande surface est en fait un ersatz composé en réalité de raifort et/ou de moutarde.
Parmi les autres condiments utilisés en cuisine japonaise, on peut citer le , le (vinaigre léger à base de citron japonais), le (pâte à base d'eau et de graines de moutarde brune), le (condiment fait à base du zeste de yuzu, de piments verts, parfois rouges et de sel, qu'on laisse fermenter (spécialité de Kyūshū)), le (sous la forme de ou de ), les (mélange des « sept épices »), le (brisures d'ingrédients en mélange pouvant comporter poissons séchés, algues, sésame, sel et sucre, et , sésame et sel, destinés à être saupoudrés sur le riz blanc), laonori, une algue séchée utilisée parfois sur les okonomiyaki ou les katsuobushi, des lamelles de bonite séchées qu'on utilise sur les okonomiyaki ou encore dans la soupe miso.
On trouve également divers types d'huile (de colza, de sésame, etc.), ainsi que des condiments internationaux qui sont adaptés localement, comme la mayonnaise. Des sauces préparées à l'avance existent aussi pour des plats appréciés des Japonais, par exemple le curry japonais.
Ustensiles
Voir aussi : liste d'ustensiles de cuisine japonais
Les couteaux
La coutellerie japonaise tire ses origines de la fabrication des sabres japonais, les katana. La majeure partie de la coutellerie japonaise de qualité vient de la région de Sakai, où les couteaux sont produits depuis le . Les couteaux artisanaux peuvent être très coûteux et atteindre des milliers d'euros.
De plus, chaque site de production, voire chaque artisan possède ses propres techniques.
Outre les techniques spécifiques de production, les couteaux japonais diffèrent des couteaux occidentaux par leur façon d'être équilibré. Le mouvement utilisé par un chef japonais lors de la coupe est un mouvement du bras entier, à opposer aux techniques occidentales où le mouvement de coupe est principalement l'œuvre du poignet. Pour réduire les efforts et les douleurs qui peuvent se produire lors d'une utilisation intensive d'un couteau, il est nécessaire d'équilibrer son poids : les couteaux occidentaux sont équilibrés de manière que le poids soit sur le haut du couteau, pour appuyer la coupe, alors qu'un couteau japonais est équilibré de manière centrale. De plus, certains couteaux japonais ne sont aiguisés que d'un seul côté : il existe donc des couteaux pour droitiers et pour gauchers.
Les couteaux japonais sont de diverses formes, tailles et tranchant ; chacun est spécialisé dans un type précis d'aliment (l'anguille ou le poulpe par exemple). Divers types sont produits au Japon, et peuvent être classés en trois catégories.
Premièrement, les . C
ette catégorie comprend notamment le aussi appelé ou plus généralement , un couteau multi-usages ; le , principalement pour le poisson ; l’, principalement pour les légumes, le pour le poisson cru ou encore l’, littéralement « pour l'anguille ».
On trouve aussi des utilisés pour les aliments introduits par l'Occident au Japon :
le pour la viande ; le pour la viande aussi, mais plus fin que le précédent ; le pour les os ; le pour les os, on parle aussi de sabaki ; le pour les fruits et légumes ; le pour le pain, et le pour les produits congelés.
Enfin des couteaux, d'origine diverse ou inconnue, sont utilisés : le pour les pâtes et les nouilles, le (un couteau chinois), l’, percé de trous et le , proche du précédent.
Il est à noter qu'il existe une production de couteaux dits japonais hors du Japon qui produit des répliques de qualités diverses : le couteau tout-usage santoku est le plus présent à l'étranger.
Autres ustensiles
La céramique japonaise, l'une des formes d'art les plus anciennes, remonte à la période néolithique ( av. J.-C.). Hormis cette production de vaisselle ayant avant tout une valeur esthétique, il existe des ustensiles de cuisine typiquement japonais.
Le repas japonais étant basé sur le riz, on trouve le , accompagné d'une spatule appelée ou . Les et sont respectivement un mortier et un pilon pour transformer le riz en mochi.
Divers ustensiles existent aussi pour préparer les ingrédients, comme la ou , râpe métallique utilisée pour les légumes, ou encore les et qui sont un mortier et un pilon.
Il existe des ustensiles dédiés à la préparation des sushis et des maki : le , ou est un récipient en bois utilisé pour assaisonner le riz à sushi, ou encore le , petit tapis en fines tiges de bambou servant principalement à donner une forme de rouleau aux sushi (maki) ou aux omelettes que l'on trouve relativement facilement dans des magasins en France.
Pour la cuisson, on utilise des , de longues baguettes pour manipuler les aliments lors de la cuisson, ou encore une ou , poêle rectangulaire pour faire les , ou l', grille de métal. Le , un couvercle en bois que l'on pose directement sur les aliments qui mijotent, est typique. On trouve aussi des , boîtes en bambou utilisées pour la cuisson à la vapeur, présentes également dans la cuisine chinoise.
Enfin, il existe des paniers ou assiettes en bambou pour présenter les aliments, les .
Notes et références
Traductions
Références
Voir aussi
Bibliographie
Maït Foulkes, Le Livre du riz, illustrations d'Aurore de la Morinerie, Éditions Philippe Picquier, 1998, 208 p. .
Laure Kié, Cuisine japonaise. Les bases, Paris, Mango, 2012, 141 p. .
Eric C. Rath, Food and Fantasy in Early Modern Japan, University of California Press, Berkeley, 2010, 242 p. .
Filmographie
Les nouveaux explorateurs : Fred Chesneau, Globe cooker au Japon, Gédéon programmes, ADAV, Paris, 2007, 53 min (DVD)
Articles connexes
Cuisine aïnou, d'un peuple autochtone du Nord du Japon.
Culture japonaise
Gastronomie japonaise
Izakaya : brasserie-restaurant japonais.
Kappabashi-dōri : rue de Tokyo comportant uniquement des magasins de fournitures pour restaurants.
Umami : saveur fondamentale japonaise que l'on retrouve notamment dans les bouillons de viandes.
Liens externes
Le Japon des gourmets - Japan National Tourism Organization
Oishii Japan - Ministère japonais de l'Agriculture, des Forêts et de la Pêche
Japanese Food - About.com | La cuisine japonaise peut être définie strictement comme la cuisine traditionnelle du Japon, appelée en japonais ou précédant l'ère Meiji, par opposition à la cuisine répandue au Japon qui tire ses origines de l'importation et l'adaptation de plats occidentaux à la suite de l'abrogation du sakoku (fermeture du pays) par l'empereur Meiji. Elle est constituée de poissons, de riz ou de nouilles, de légumes et d'algues, généralement assaisonnés avec des condiments locaux. |
540 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Centre-Val%20de%20Loire | Centre-Val de Loire | Le Centre-Val de Loire (appelé Centre jusqu'au ) est une région administrative du Centre Ouest de la France qui regroupe trois provinces historiques : le Berry, l'Orléanais (incluant les pays blésois et dunois), ainsi que la Touraine. L'extrémité nord-nord-ouest du territoire faisait partie d'une quatrième province : le Perche ; l'extrémité sud-est, d'une cinquième province : le Bourbonnais. Une partie de la région se situe dans la région naturelle du Val de Loire.
Septième région par sa superficie, le Centre-Val de Loire s'étend sur et compte d'habitants au , soit 4 % de la population métropolitaine. Sa densité de population est de , soit moitié moindre que celle de la France métropolitaine, ce qui en fait une région peu peuplée. La densité de population est plus forte sur l'axe ligérien où vit la moitié de la population.
La région est composée de six départements : le Cher, l'Eure-et-Loir, l'Indre, l'Indre-et-Loire, le Loir-et-Cher et le Loiret. Elle ne compte que deux communes de plus de : Tours, classée parmi les communes les plus peuplées de France avec en 2017, et la préfecture régionale Orléans, au avec . Les autres préfectures des départements, Bourges, Blois, Châteauroux et Chartres, comptent une population comprise entre .
Géographie
La composition de la région en départements est la suivante.
Les six départements composant le Centre-Val de Loire regroupent , et pour une superficie de :
Le Centre-Val de Loire est limitrophe des régions Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Île-de-France, Nouvelle-Aquitaine, Normandie et Pays de la Loire. La région est la de France en superficie.
Géologie du Centre-Val de Loire : un aperçu
Le Centre-Val de Loire présente une multitude de régions naturelles dont le Val de Loire constitue l'axe structurant. Géologiquement, cette région, majoritairement de plaine, couvre la partie sud du Bassin parisien (Beauce, Berry, Brenne, Drouais, Gâtinais, Orléanais, Pays-Fort, Perche, Puisaye, Sancerrois, Sologne, Thimerais, Touraine) et une petite partie du nord du Massif central (, Marche). Les terrains sont âgés du Paléozoïque (chaîne varisque) au Quaternaire, en passant par le Mésozoïque et le Cénozoïque.
Les formations géologiques les plus récentes sont les alluvions fluviatiles quaternaires de la Loire et de ses affluents (Beuvron, Cher, Cosson, Indre, Sauldre) ainsi que des autres cours d'eau (Anglin, Arnon, Claise, Creuse, Sauldre, Yèvre). S'ajoutent aussi les dépôts de lœss en Beauce, synonymes de sols fertiles propices à l'agriculture céréalière intensive.
Les formations du Cénozoïque présentent une variété de roches sédimentaires d'origine marine et continentale (lacustre, fluviatile, altérites) occupant majoritairement les régions naturelles de la Beauce, de la Sologne, de la Brenne et des Gâtines.
Les formations du Mésozoïque englobent également des roches sédimentaires d'origine marine et continentale dont les âges évoluent du sud vers le nord, des roches les plus anciennes du Trias (Boischaut, Marche, Val de Germigny) aux plus récentes du Crétacé (Drouais, Gâtinais, Pays-Fort, Perche, Touraine) en passant par celles du Jurassique (Berry, Blancois, Richelais, Sancerrois).
Enfin, les formations du Paléozoïque sont composées de roches magmatiques et métamorphiques (Boischaut, Marche) appartenant au Massif central et formées au cours de l'orogenèse varisque.
La géodiversité de la région Centre-Val de Loire a largement influencé les différents paysages, ces derniers ayant été aménagés par l'Homme au fil des siècles. Par exemple, le sous-sol argilo-sableux de la Sologne a favorisé l'implantation de milliers d'étangs artificiels, tout comme en Brenne. L'Homme a aussi su mettre à profit les ressources minérales du sous-sol régional avec la célèbre pierre de tuffeau, les faluns de Touraine, le calcaire de Beauce, les silex du Grand-Pressigny ou les « pierres à fusil » de la vallée du Cher (Meusnes, Couffy). Du pétrole est toujours exploité dans le Loiret au sein de sables du Crétacé à environ de profondeur.
Comme toutes les régions françaises, le Centre-Val de Loire bénéficie d'un inventaire en continu des sites géologiques d'intérêt patrimonial, dans le cadre de l'Inventaire National du Patrimoine Géologique (INPG). La géodiversité couplée à la biodiversité constituent le patrimoine naturel. À ce jour, géologiques d'intérêt patrimonial ont été recensés par la Commission Régionale du Patrimoine Géologique du Centre-Val de Loire (CRPG). La liste des sites est consultable sur le site de l'Inventaire national du patrimoine naturel (INPN).
Topographie et hydrographie
Le relief qui se dessine de part et d'autre de son lit est constitué de plaines et de plateaux aux caractéristiques géographiques différentes. Au plateau calcaire légèrement ondulé de la Champagne berrichonne, au sud-est, succèdent la Brenne (pays « aux mille étangs »), et les plateaux argileux de la Touraine dans le sud-ouest.
Au sud et à l'est se dessinent des cuestas avec des plateaux calcaires et des dépressions argileuses en bordure du Massif central (Motte d'Humbligny (collines du Sancerrois), ). Au nord et au centre s'étendent les plateaux de Beauce, de la Sologne et de la forêt d'Orléans. En Sologne, la nature des sols a favorisé l'implantation de milliers d'étangs artificiels, ainsi que des landes et des taillis. C'est le paradis des oiseaux et du gibier.
Le Centre-Val de Loire est traversé par le plus long fleuve de France (la Loire, ) qui connaît des débits les plus irréguliers. De plus, de nombreux et divers affluents viennent s’y greffer.
Le Centre-Val de Loire est soumis à trois types de crues, dont certaines ont marqué l'histoire de la région (ex. 1856, 1866) :
les crues d’origine océanique caractérisées par une lente montée des eaux issue de dépressions provenant de l’ouest ;
les crues d’origine cévenoles caractérisées par des précipitations intenses et longues se produisant sur les hauts bassins de la Loire et de l’Allier ;
les crues dites « mixtes » mêlant les deux origines.
Environnement
Milieux
Au-delà des images de grandes étendues céréalières, le Centre-Val de Loire dispose d’une grande diversité de paysages et de milieux naturels : forêts, étangs, pelouses calcaires sèches, landes, tourbières, et la Loire et ses bancs de sable et forêts alluviales.
La région abrite la plus grande forêt domaniale de France, la forêt d'Orléans qui s’étend sur plus de au nord de la Loire et d’Orléans.
23 % du territoire régional, soit , est couvert par les forêts et les autres boisements, principalement la forêt d’Orléans, la Sologne et l’est de la forêt du Perche. Les forêts sont en très grande majorité privées (85 %).
De plus, concentrées surtout en Brenne avec ses étangs et en Sologne avec ses étangs. Au cours des dix dernières années, plus de 10 % des zones de marais ou de tourbières ont néanmoins disparu.
Faune
La juxtaposition de milieux fermés et ouverts favorise une grande diversité biologique, depuis les grands mammifères comme le cerf élaphe, le chevreuil, le sanglier, les oiseaux des bois comme l’engoulevent d'Europe, le pic noir et le pic cendré. La forêt accueille depuis les années 1980 la nidification du balbuzard pêcheur, marquant le retour du rapace en France après des décennies de déclin. Disparu du territoire métropolitain au cours du , le rapace avait trouvé un dernier refuge en Corse où il ne subsistait que trois couples en 1974.
Les zones humides régionales recèlent une grande diversité d’insectes et constituent une ressource importante pour les nombreuses espèces des cinq classes de vertébrés.
Flore
Bien qu’encore incomplets selon les départements, les inventaires floristiques du Centre-Val de Loire font état d’une grande diversité des milieux, de grands espaces forestiers comme la Sologne aux grandes plaines comme la Beauce. Le département du Loiret, par exemple, abrite presque un tiers de la flore française avec plus de .
Espaces protégés
Le territoire régional abrite trois parcs naturels régionaux : la Brenne, Loire-Anjou-Touraine et le Perche.
Impacts sur les milieux naturels
Fragmentation des milieux
La région est écologiquement très fragmentée. En 2010, la DREAL et la Région ont lancé l’élaboration du Schéma régional de cohérence écologique (SRCE), visant à restaurer dans la région un réseau écologique plus fonctionnel. En 2001, une première cartographie de la trame verte et bleue et des milieux naturels a été réalisée qui permettra de préparer le SRCE, traduction administrative du projet de Trame verte et bleue européenne (réseau écologique paneuropéen, national et régional pour les six départements de cette région, dans le cadre de la loi Grenelle II et de la nouvelle stratégie nationale pour la biodiversité (2010-2011).
Aménagements et exploitation
Les aménagements fluviaux perturbent la dynamique fluviale avec à terme une disparition des zones humides et des vallées alluviales. Les zones d’extraction de granulats ont augmenté par exemple de 30 % en dix ans (16 % au niveau national). Cette disparition entraîne la réduction de la biodiversité de la région. Les peuplements piscicoles reflètent la dégradation du milieu aquatique et restent majoritairement (61 %) perturbés ou dégradés.
Agriculture
En 2023, Greenpeace recense 103 fermes usines sur le territoire régional, concentrant à elles seules de volailles, plus de porcs, 550 vaches laitières et veaux et autres bovins.
Axes de communication et transports
De nombreuses autoroutes traversent le Centre-Val de Loire et relient - Paris à Lyon (A6) - à Bordeaux (A10) - à Clermont-Ferrand (A71) - à Rennes et à Nantes (A11) - à Nevers (A77) - à Toulouse (A20). Trois autoroutes transversales, Orléans-Sens (A19), Vierzon-Tours-Angers (A85) et Tours-Le Mans-Rouen (A28), complètent le réseau.
Côté transport par voie ferrée, le conseil régional finance le réseau TER Centre-Val de Loire, dont il délègue la gestion à la SNCF.
Du côté du transport aérien, un projet de petit aéroport est en cours à Châteaudun. D'ailleurs, le Grand Châteaudun a programmé, dans le mois de mai, trois réunions publiques sur le thème du devenir de l’aérodrome de Châteaudun (Eure-et-Loir).
Après les trois premières réunions qui avaient été organisées à Cloyes-les-Trois-Rivières, Brou et Châteaudun, en octobre 2021, le Grand Châteaudun souhaite repartir à la rencontre de ses habitants afin de rendre compte de l’avancée du projet de reconversion de l’aérodrome civil de Châteaudun (OACI : LFOC).
Tourisme
La cathédrale de Chartres est l'une des attractions majeures de la région, et peut être observée au loin par les randonneurs en raison du relief très peu accidenté. Elle est visible du vélorail du Pays Chartrain, un trajet de aller-retour sur une ancienne ligne ferroviaire du Centre-Val de Loire, l'axe Paris-Chartres par Gallardon. Le vélorail du Pays Chartrain a participé à l'engouement pour qui a le .
La ville de Châteaudun dispose de d'atouts touristique avec son Château, ses grottes, son musée des beaux arts et d'histoire naturelle et ses brocantes.
De plus la région est connue dans le monde entier pour les châteaux de la Loire incise pour la plupart au patrimoine mondial, parmi les plus connus peuvent être cités celui de Chambord, de Chenonceau, de Blois, de Cheverny, de Loches, de Chaumont-sur-Loire, d'Azay-le-Rideau, du Clos Lucé, d'Amboise, d'Ussé, etc.
En plus des châteaux et hôtels particuliers, la région comporte de nombreux monuments à l'image des pont-canal de Briare ou de celui sur la Sauldre, ou de la pagode de Chanteloup, par exemple.
La région abrite aussi le zoo de Beauval, proche de Saint-Aignan (Loir-et-Cher).
Histoire
Historiquement, les départements du Centre-Val de Loire ont été constitués globalement à partir de trois provinces historiques :
l'Orléanais (Loiret, Eure-et-Loir, Loir-et-Cher) ;
le Berry (Cher et Indre) ;
la Touraine (Indre-et-Loire).
Celles-ci sont entrées très tôt dans le domaine royal (Orléans ayant, avec Paris, constitué le noyau d'origine de ce domaine), à la formation duquel elles contribuèrent très largement : les châteaux de la Loire — de Gien à Chinon, en passant par Chambord, Blois, Chenonceau, Azay-le-Rideau, La Ferté-Saint-Aubin… témoignent d'un héritage commun.
L’incendie du dimanche 20 juin 1723 à Châteaudun a eu un grand rôle dans l’histoire de Châteaudun, car il détruisit une grande moitié de la ville. L’incendie s’est déclaré dans le faubourg Saint-Valérien vers 14h dans la maison d'un vigneron connu sous le nom de Pierre Clément dit le Beau, au cours d'une période de temps sec et chaud. Si plusieurs causes furent évoquées au cours de l'histoire concernant l'élément déclencheur du sinistre, Arnaud Carobbi a montré que ces hypothèses n'étaient que des rumeurs qui n'avaient jamais été étayées par des faits. Un vent changeant soufflant ce-jour semble avoir attisé les flammes et répandu le feu vers plusieurs directions différentes dans la ville. Le feu prit une grande ampleur car la plupart des matériaux utilisés pour la construction des habitations étaient combustibles telle que le chaume ou le bois. De plus, le bourg de Châteaudun étant situé sur un éperon rocheux, aucun obstacle ne permettait de se protéger du vent. Finalement, le sinistre détruisit un millier de bâtiments et laissa plus de 80% de la population sans abri.
L’importance des dégâts permit d’obtenir des secours royaux pour reconstruire la ville. Au total plus de seront débloqués par les fonds royaux. L'architecte Jules Hardouin fut chargé de dessiner les plans de la nouvelle ville et dote cette dernière d'une place centrale importante (connue désormais sous le nom de Place du 18-Octobre) et de larges rues. Le centre-ville est également rebâti en pierre afin de prévenir les risques d'incendies. Les travaux de reconstruction commencent dès le printemps suivant et s'achèvent officiellement en 1733. Dans les faits, de nombreux bâtiments sont encore à construire en 1773, à l'instar de l'hôtel de ville qui ne sera achevé qu'en 1779.
Lorsque l’incendie se déclara la plupart des secours, c’est-à-dire les officiers de compagnies de cavalerie, assistait à une fête à Droué et pour ne pas gâcher les festivités, personne ne les prévint. Le feu se ralentit en atteignant les tours de la porte de ville.
Le terrible incendie de 1723 a marqué l’histoire de la ville de Châteaudun. C'est pour cela que Fabien Verdier, Maire de Châteaudun, a décidé de célébrer le anniversaire, qui sera commémoré du 17 au 30 juin, l’occasion de rappeler que cet incendie a métamorphosé l'architecture de la cité dunoise.
La région a vu naître ou a accueilli de nombreuses célébrités littéraires : Honoré de Balzac, René Descartes, François Rabelais, Pierre de Ronsard, George Sand, Charles Péguy, Marcel Proust, Jules Romains, Anatole France, Max Jacob, Maurice Genevoix, Gaston Couté, François Villon, Alain-Fournier, Étienne Dolet, Guillaume de Lorris, Alfred de Vigny, Voltaire, Beaumarchais, etc.
Controverse identitaire
L'histoire du Centre-Val de Loire est marquée par une problématique identitaire. Elle se compose en effet d'anciennes provinces hétérogènes (Berry-Orléanais-Touraine).
Ces différences eurent une répercussion d'abord sur le choix de la préfecture régionale, puis sur le nom de la région.
La préfecture fut attribuée à Orléans en 1964, bien que Tours soit plus peuplée. La raison de ce choix s'expliquerait notamment par une rivalité compliquée entre Jean Royer et Michel Debré, tous deux ministres gaullistes, et respectivement maires de deux villes de Touraine que sont Tours et Amboise. On prête également à Michel Debré d'avoir influé sur le choix d'Orléans, à la suite de son échec personnel lors des élections législatives de 1962 en Indre-et-Loire. Ce choix anima les crispations entre ces deux villes.
Baptisée « Région Centre » en 1956 par les services du ministère de l'Intérieur, l'appellation de la région souleva aussi des débats. Si ce nom avait l'avantage de ne pas mettre en avant l'une ou l'autre province, il ne revêtait aucune identité et était ambigu puisque la région ne se situe pas tout à fait au centre de la France. En 1990, les élus régionaux ambitionnent un changement de nom plus évocateur en France et à l'étranger. Quatre propositions sont faites : « Val de France », « Val de Loire », « Cœur de France » et « Centre-Val-de-Loire ». À l'automne 1994, les élus votent pour le nom « Centre-Val-de-Loire ». Cependant la loi dispose que tout changement de nom d'une région est soumis à l'accord des autres régions. L’opposition du président de la région des Pays de la Loire à l'utilisation du nom de « Loire », interdit alors le changement du nom de la région Centre.
Ce n'est que par la loi du relative à la délimitation des régions, aux élections régionales et départementales et modifiant le calendrier électoral, que le nom de « Centre-Val de Loire » sera officialisé pour la région. Pour résoudre ce problème d'identité et d'image, il avait été évoqué en 2014 de créer une région Val de Loire associée avec le Maine-et-Loire, la Sarthe et la Mayenne. Ce découpage correspondait au nom de la région naturelle, aux châteaux de la Loire et aux vignobles de la vallée de la Loire.
Désormais, la cohabitation au sein de la région est apaisée, les universités d'Orléans et de Tours s'étant, par exemple, réunies pour créer Centre - Val de Loire Université.
Politique et administration
Tendances politiques et élections
Récapitulatif des résultats électoraux récents
Circonscriptions législatives
Le Centre-Val de Loire compte au total 23 circonscriptions (soit une moyenne de par circonscription) :
[a] : En suppléance de Marc Fesneau, entré au gouvernement.
Coopération décentralisée
Le Centre-Val de Loire et la région de Mopti (Mali) ont signé un accord de coopération décentralisée en décembre 2005. Dans le cadre de cette coopération, le projet « Loire-Niger ».
Un autre accord a été signé avec la région du Gorgol en Mauritanie.
Économie
Le Centre-Val de Loire est la première région céréalière en Europe et la sixième région industrielle française.
Une agence de développement économique, appelée Centréco, a été créée en 1994 par le Conseil régional du Centre pour favoriser la venue d'investissements et l’implantation de nouvelles entreprises en région Centre-Val de Loire. Celle-ci assure une mission d’information et de promotion économique en France et à l’international, d’accompagnement d’entreprises régionales à l’export et de valorisation des produits régionaux via une signature régionale, du Centre.
Depuis le samedi octobre 2022, l’agglo du Grand Châteaudun devient officiellement propriétaire et gestionnaire de la plate-forme aéronautique qui a abrité durant des décennies la Base aérienne 279 – Lieutenant Marcel-Beau avec pour projet la transformation de l'ancienne base en petit aéroport.
En 2022, est installé la première Maison des Brocanteurs de la région à l'Hôtel-Dieu de Châteaudun.
Économie verte
Le Centre-Val de Loire totalise exerçant une profession verte et une profession verdissante, selon le rapport "Économie verte en Centre-Val de Loire" publié en juin 2022.
Énergie
La principale production d’énergie du Centre-Val de Loire est d’origine nucléaire et ne sert pas exclusivement le niveau régional. Quatre centrales — Chinon, Saint-Laurent-des-Eaux, Belleville et Dampierre — représentent la quasi-totalité de la production énergétique régionale et produisent 15 % de l’énergie nucléaire française. La proximité de l'Île-de-France, forte consommatrice d’électricité a justifié l’implantation de ces centrales. Pour le transport de l'énergie, un réseau dense de lignes électriques de hautes et très hautes tensions est présent sur tout le territoire régional ( au ). Il y a trois barrages hydroélectriques sur l’Indre.
La consommation régionale représente 4 % de la consommation d’énergie nationale ce qui reste proportionnel à la population. La tendance globale est à l’augmentation de la consommation liée, entre autres, à l’évolution des comportements individuels.
Les ressources utilisées sont les produits pétroliers, le gaz naturel et l’électricité nucléaire. La consommation de gaz naturel et d’énergie nucléaire a presque doublé en seize ans (pour la période 1982/1998).
Le potentiel d’énergies renouvelables disponibles a été estimé à plus de (tonne d'équivalent pétrole/an), sachant que la consommation totale est évaluée à six millions de tep.
Le bois est le premier gisement d’énergie renouvelable du Centre-Val de Loire. Le taux de boisement atteint 22 % et a connu un accroissement de 40 % en un siècle. La région compte d’exploitation ou de scierie. L’usage de la paille peut également être associé à la filière bois.
La région est la première productrice de colza, elle produit également du diester (additif du gazole à hauteur de 5 %) et de l’éthanol (à partir de blé ou de betterave) permettant la création de biocarburants.
Il existe par ailleurs une petite production de pétrole dans le département du Loiret, d'environ par an (soit moins de par jour).
. En 2017, selon RTE, la région Centre-Val de Loire possède une capacité éolienne de .
Une centrale solaire va installer Châteaudun en territoire à énergie positive avec de surface, 196000 panneaux solaires, ... la ferme solaire du Grand Châteaudun va alimenter en énergie verte.
Population et société
Démographie
Le Centre-Val de Loire a connu une forte croissance démographique. La population de l'axe ligérien est près de dix fois supérieure à celle du siècle dernier. Environ 10 % de la population de la région habite en zone inondable. Orléans, par exemple, s'est développée beaucoup plus vite en zone inondable qu'en zone non inondable. Une crue similaire à la grande crue de 1856 provoquerait en région des dommages estimés à cinq milliards d'euros touchant , sur .
Lors du recensement partiel de 2004, le Centre-Val de Loire a gagné par rapport au chiffre de 1999, pour atteindre . Le taux de croissance reste stable autour de 0,32 %, inférieur aux chiffres nationaux. Au niveau population, la région est la douzième (sur 13).
Le recensement de 2020 dénombre dans la région .
Éducation
L'académie d'Orléans-Tours regroupe six inspections académiques représentant les départements de la région : Cher, Eure-et-Loir, Indre, Indre-et-Loire, Loir-et-Cher et Loiret.
L'enseignement supérieur est délivré par l'université d'Orléans, l'université de Tours, l'INSA Centre Val de Loire, le centre hospitalier régional d'Orléans - en cours de transformation à compter de 2022 en centre hospitalier universitaire, décision saluée et soutenus par la plupart des élus nationaux et locaux du Loiret et de la région de tous bords -, le centre hospitalier régional universitaire de Tours entre autres.
Patrimoine culturel
Patrimoine architectural historique
La cathédrale Notre-Dame de Chartres, l'une des plus grandes cathédrales de France, connue pour ses vitraux et sa nef gothique, est construite au début du et inscrite au Patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1979.
La cathédrale Saint-Étienne de Bourges, dont la construction a débuté en 1183 et duré trois siècles, est également inscrite depuis sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. Seule cathédrale française à six travées, elle est la clé de la route Jacques-Cœur, qui rassemble les 18 plus beaux monuments du Cher. Elle est aussi le point de rassemblement des Riches Heures du Duc du Berry et des palais et châteaux des princes et rois de la famille d'Orléans, avec plus de deux cents châteaux de la Loire et du Cher, alliant de superbes châteaux historiques du Berry à la Touraine, bâtis pour la plupart de 920 après J.-C. à 1870.
Les cathédrales d'Orléans et de Tours sont d’autres exemples d'art gothique (celle d'Orléans, bien qu'en grande partie détruite en 1568 par les protestants lors des guerres de Religion, conserve des éléments des -s (chapelles rayonnantes du chœur) mais a été en grande partie reconstruite « à l'identique » aux , et s sous l'impulsion des Bourbons Henri IV, Louis XIV, Louis XV).
Dès le , et avec l'accélération des rois de la Renaissance, dont François , mécène de Léonard de Vinci, les châteaux de la Loire reçoivent toute la Cour et les princes dans de somptueux écrins de pierre, destinés aussi à profiter des douceurs de la Loire et des forêts giboyeuses. Parmi ces très nombreux châteaux et les forteresses médiévales, le plus connu est le château de Chambord, entouré de de bois et forêts. On peut également citer les châteaux de Blois, Chenonceau, Azay-le-Rideau, Cheverny, Villandry, Valençay, Loches, Amboise, Château-Gaillard (Amboise), Chinon, Ussé, Chaumont-sur-Loire, Blet, Ainay-le-Vieil, Bourges, Châteaudun, Langeais, Le Rivau, Chamerolles, Sully-sur-Loire, Gien, Beauregard, Villesavin, Talcy, Gizeux
Le palais Jacques-Cœur à Bourges, du , construit par l'un des plus riches citoyens du en France, préfigure les hôtels particuliers qui fleuriront à la Renaissance.
Construit entre 1515 et 1521, le château de Chenonceau compte parmi les plus anciens bâtiments de la Loire. Il était fameux en raison de ses fêtes pendant le . Les « femmes de Chenonceau » sont bien connues : Catherine de Médicis et Diane de Poitiers (respectivement épouse et favorite de ).
Moins connus sont l'oratoire carolingien de Germigny-des-Prés (), l'abbaye de Fleury à Saint-Benoît-sur-Loire (), la basilique de Cléry-Saint-André (), près d'Orléans, qui sont les témoins encore subsistants du rayonnement architectural et culturel majeur de la région.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
.
Articles connexes
Val de Loire
Liens externes
Conseil régional
Préfecture de région
Graphie du COG non conforme aux règles de typographie
Division administrative fondée en 1956 | Le Centre-Val de Loire (appelé Centre jusqu'au ) est une région administrative du Centre Ouest de la France qui regroupe trois provinces historiques : le Berry, l'Orléanais (incluant les pays blésois et dunois), ainsi que la Touraine. L'extrémité nord-nord-ouest du territoire faisait partie d'une quatrième province : le Perche ; l'extrémité sud-est, d'une cinquième province : le Bourbonnais. Une partie de la région se situe dans la région naturelle du Val de Loire. |
541 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Champagne-Ardenne | Champagne-Ardenne | La Champagne-Ardenne (prononcé ) est une ancienne région administrative du Nord-Est de la France (1956-1982), ayant existé ensuite comme collectivité territoriale de 1982 à 2015 ; elle a fusionné le avec l'Alsace et la Lorraine pour former la nouvelle région Grand Est.
Elle était bordée au nord par la Belgique, à l'ouest par la Picardie et l'Île-de-France, au sud par la Bourgogne et à l'est par la Franche-Comté et la Lorraine.
Elle se composait de quatre départements : les Ardennes, l'Aube, la Marne et la Haute-Marne.
Avec (les Champenois) estimés en janvier 2013, elle était l'une des cinq régions les moins peuplées de France. Sa préfecture était Châlons-en-Champagne. Les agglomérations les plus importantes étaient celles de Reims, avec ses , de Troyes et de Charleville-Mézières / Sedan, toutes deux autour de .
S'étendant sur , la région Champagne-Ardenne rassemblait la plaine de Champagne cernée par les reliefs de l'Ardenne au Nord, de la côte d'Île-de-France à l'Ouest, accueillant notamment le vignoble de Champagne, du plateau de Langres au Sud et de l'Argonne à l'Est.
Géographie
La région Champagne-Ardenne se situe dans le Nord-Est de la France. Elle possède une frontière commune avec la Région wallonne (Belgique). Elle est composée de quatre départements : les Ardennes, la Marne, l’Aube et la Haute-Marne. Enfin, elle s'étende sur une superficie de .
Relief
La région était bordée à l'ouest par des plateaux comme le Tardenois et la Brie formant une cuesta incurvée allant de la Seine (au sud), à l'Oise (au nord). À l'extrémité est de cette cuesta, le calcaire dominaient les plaines marneuses sur lesquelles est concentré l'essentiel des vignobles de Champagne.
Au nord se trouvait le massif Ardennais, culminant jusqu'à d'altitude dans la partie française. Au sud-est, il y a le plateau de Langres ( à ). Dans la partie est, s’élevaient les hautes terrasses de calcaire jurassique des Côtes des bar ( à d'altitude), le plateau barrois culminant à au mont Gilmont. Les plateaux et les collines calcaires culminants sont parsemés de nombreuses grottes et de collines, typiques d'un relief karstique.
En Champagne-Ardenne, les forêts avaient une place importante avec les massifs des forêts d'Auberive ou d'Arc-en-Barrois dans la Haute-Marne (les massifs forestiers couvrant 40 % du territoire haut-marnais).
Quatre grandes rivières alluviales la traversaient d’est en ouest : l'Aisne (affluent de l'Oise), la Marne et l'Aube (affluents de la Seine), et la Meuse.
Hydrographie
La région se situait en amont de trois principaux bassins hydrographiques, à savoir Seine-Normandie, auquel appartient la majeure partie de la région, Rhin-Meuse et Rhône-Méditerranée. Le réseau hydrographique champenois, globalement orienté d'est en ouest, comprenait comme principaux cours d'eau la Seine et ses affluents de l'Aube et de la Marne, son sous-affluent de l'Aisne (affluent de l'Oise), ainsi que la Meuse. L'Aube, la Marne et la Meuse prennent leur source au sein du département de la Haute-Marne, sur le plateau de Langres. La Champagne-Ardenne possède également un réseau de canaux relativement dense.
La région accueillait notamment trois des quatre « Grands lacs de Seine », lacs artificiels dont le but est de protéger l'Île-de-France des crues de la Seine et de ses affluents, au printemps, et d'alimenter la région parisienne en eau, en été. Le lac du Der-Chantecoq () dans le bassin de la Marne, qui est le plus grand lac artificiel d'Europe, le lac d'Orient () alimenté par la Seine, le lac Amance () et le lac du Temple () – tous deux en dérivation de l'Aube – assurent ces missions.
Géologie
La réserve naturelle nationale de Vireux-Molhain est connue pour ses trilobites.
Faune et flore
Entre les Ardennes, terres froides propices aux gélinottes des bois, tétras lyre ou bec-croisés et l'Aube ou la Haute-Marne, terres favorables au busard cendré ou au milan royal, beaucoup d'extrêmes se rencontrent et offrent une multitude de paysages favorables à de nombreuses espèces tant méditerranéennes que nordiques. De nombreuses espèces trouvent leurs limites de répartition dans la région.
Climat
Le climat tempéré champenois fait office de transition entre le climat océanique et le climat continental. Au sein de la plaine de Champagne, à l'ouest, où se trouvent Reims et Troyes, le climat est plus doux et moins pluvieux qu'ailleurs, avec environ en moyenne et de précipitations annuelles ; les heures d'ensoleillement sont également supérieures aux autres de la région, elles sont comprises entre . Toujours en plaine, mais plus à l'est, les températures annuelles moyennes restent voisines de , cependant la pluie est plus présente () et l'insolation est moins importante (). Sur les plateaux ardennais et langrois, le climat est plus pluvieux, d'eau à l'année à Langres et à Charleville-Mézières, et les températures annuelles passent en deçà des , en partie du fait de leur altitude. Langres, souvent considérée comme l'une des villes les plus froides de France, connait cependant un ensoleillement plus important, avec de soleil par an contre seulement dans les Ardennes.
Histoire
La « région de programme de Champagne » est créée en 1956, elle est plus tard renommée Champagne-Ardenne. Ce terme s'explique par le fait que la région est issue en grande partie de l'ancienne province de Champagne ainsi que de divers petits territoires dans la vallée de la Meuse, dans le massif de l'Ardenne. La pointe de Givet est d'ailleurs de culture wallonne.
La région Champagne-Ardenne a été marquée par de nombreux événements depuis l'Antiquité :
à l'époque romaine, la ville de Reims (Durocortorum) était un carrefour de routes et était une des villes les plus peuplées au nord de Rome ;
au début du Moyen Âge, lors de Noël d'une année comprise entre 496 et 506, Clovis a été baptisé par saint Remi dans la cathédrale primitive de Reims, c'est la raison pour laquelle Reims est devenue la ville du sacre des rois de France jusqu'à Charles X ;
vers l'an mil, l'archevêque de Reims, Gerbert d'Aurillac est devenu pape sous le nom de Sylvestre II, il était un ami de l'empereur Othon III ;
de la fin du au , la Champagne était une région très riche avec ses foires : Lagny-sur-Marne (dans l'actuelle région administrative d'Île-de-France), Provins, Troyes et Bar-sur-Aube, qui étaient sur deux routes de pèlerinage vers Rome ;
le 20 septembre 1792, bataille de Valmy, première victoire de la République ;
la campagne de France en 1814 ;
en 1870, a eu lieu la bataille de Sedan dans les Ardennes ;
pendant la Première Guerre mondiale, les Ardennes ont été le lieu de passage de l'invasion ennemie (Charleville était le QG du Kronprinz), la Champagne a été le théâtre des combats après la Première bataille de la Marne près de Paris (6 au 9 septembre 1914) : le Chemin des Dames (printemps 1917), puis la seconde bataille de la Marne (1918) ;
pendant la Seconde Guerre mondiale, les Ardennes ont de nouveau été le lieu de passage de l'armée nazie puis ont fait l'objet d'âpres combats en 1940 (défaite française), puis en 1944 (bataille des Ardennes) ;
la cérémonie de réconciliation entre la France et l'Allemagne a eu lieu en la cathédrale de Reims, en présence du président Charles de Gaulle et du chancelier Konrad Adenauer, célébrée par le cardinal François Marty ;
en 1996, le pape Jean-Paul II est venu à Reims pour le 1500 anniversaire du baptême, par saint Remi, de Clovis et de ses soldats, bien qu'aucun document historique n'atteste de la date de ce baptême.
Disparition de la région administrative
Dans les années 2000, la taille des régions françaises est régulièrement critiquée : elles ne seraient pas assez peuplées et manqueraient ainsi de poids économique face aux autres régions européennes. La Champagne-Ardenne est alors l'une des régions les moins peuplées du pays et la seule à perdre des habitants entre 1999 et 2010. Elle est également considérée comme peu attractive.
En 2009, le Comité pour la réforme des collectivités locales présidé par Édouard Balladur propose de réduire le nombre de régions métropolitaines de 22 à 15. La disparition de la Champagne-Ardenne n'est alors pas à l'ordre du jour. En effet, le comité avance un rattachement du département de l'Aisne (issu de la Picardie) à la région. La scission du département de la Seine-et-Marne, dont la partie orientale rejoindrait la Champagne-Ardenne, est également évoquée.
Si les propositions de 2009 restent sans effet, François Hollande relance le débat sur la taille des régions en . Au mois de juin, le président de la République dévoile ses premières propositions pour un passage à : le projet prévoit la fusion de la Champagne-Ardenne et de la Picardie dans une région unique qui rassemblerait environ d'habitants sur . Ce rapprochement est notamment soutenu par le président de la région Champagne-Ardenne Jean-Paul Bachy, qui met en avant les collaborations existantes entre ces régions et s'oppose à une fusion avec la Lorraine et surtout l'Alsace, jugée trop éloignée de sa région. Au contraire, les élus picards sont plus surpris voire opposés à cette fusion. Lors des débats parlementaires, l'Assemblée nationale vote pour une fusion de la Champagne-Ardenne avec la Lorraine et l'Alsace, une décision critiquée par les présidents des conseils régionaux d'Alsace et de Champagne-Ardenne. La Picardie fusionnerait alors avec le Nord-Pas-de-Calais. Si le Sénat propose une fusion limitée à la Champagne-Ardenne et la Lorraine, sans l'Alsace, l'Assemblée nationale s'y oppose en deuxième lecture. La loi actant la fusion des trois régions est finalement votée en . La Champagne-Ardenne disparaît officiellement le au profit de la région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, par la suite renommée Grand Est.
Démographie
Avec seulement 2,2 % de la population nationale et une densité de , la région Champagne-Ardenne était en 2007 la cinquième région française la moins peuplée mais aussi la cinquième la moins densément peuplée. Au , la région comptait environ . La région a donc perdu entre 1999 et 2009 en moyenne 0,1 % de sa population chaque année, elle est ainsi l'une des deux seules à perdre des habitants (avec la Martinique). Si les naissances y sont supérieures aux décès, l'accroissement naturel, pourtant le de France, ne corrige pas l'émigration, notamment celle des jeunes, vers le sud et l'ouest principalement. Si l'évolution de la population continue dans ce sens, la région devrait passer en deçà des en 2030.
La démographie régionale n'est pas homogène : tandis que la Marne et l'Aube voient leurs populations sensiblement augmenter, celles des Ardennes et de la Haute-Marne ne cessent de baisser ; autre preuve de ce déséquilibre : un Champenois sur cinq vit dans l'aire urbaine de Reims. La différence entre l'ouest, dynamique et l'est s'accentue de plus en plus ; la partie occidentale orientée vers le Bassin parisien attire plus que l'orientale, tournée vers le Grand Est. Par ailleurs, les cantons périurbains connaissent un solde naturel important, surtout en périphérie de Reims et Troyes.
En 2007, la structure de la population par âge était très proche de celle des autres Français : 24,7 % avaient moins de , 21,6 % avaient plus de et donc 53,7 % se situaient entre ses deux âges. La population marnaise est la plus jeune de la région tandis que celle de la Haute-Marne est la plus âgée. Le salaire net annuel moyen est de soit de moins que la moyenne nationale.
D'après les projections démographiques de l'INSEE en 2040, la Champagne-Ardenne pourrait encore perdre des habitants dans les années futures. Si cette tendance se maintient, la région devrait descendre à . Les disparités départementales deviendront également de plus en plus nombreuses. En effet, on estime que seul le département de l'Aube peut encore gagner des habitants. Quant à l'âge moyen, il reste légèrement supérieur à la moyenne nationale avec contre 43,6 en France.
Santé
Hôpitaux :
Aube (10)
Troyes - Centre hospitalier
Nombre de pathologies L'établissement a été classé parmi les meilleurs pour une pathologie.
Marne (51)
Reims - Centre hospitalier universitaire (CHU)
Nombre de pathologies L'établissement a été classé parmi les meilleurs pour .
Reims - Institut Jean-Godinot (Centre de lutte contre le cancer)
Nombre de pathologies L'établissement a été classé parmi les meilleurs pour trois pathologies.
Villes et aires urbaines
Administration et politique
La Champagne-Ardenne est une région, l'échelon le plus élevé de division territoriale de la République française. Cette collectivité territoriale est dotée d'un conseil régional, dont son président est le chef du pouvoir exécutif, sous le contrôle a posteriori du préfet de région ; la préfecture de région se situe à Châlons-en-Champagne. Le préfet de région et préfet de la Marne est, depuis le , Jean-François Savy.
La région est administrativement divisée en quatre départements : les Ardennes, l'Aube, la Marne et la Haute-Marne. Ces derniers sont eux-mêmes subdivisés en cantons, 146 au total, partagés entre les de la région. La Champagne-Ardenne est composée de , regroupées en , en 2008.
Vie politique de Champagne-Ardenne
Depuis sa création en 1986, la Champagne-Ardenne est fortement ancrée à droite.
Aux élections présidentielles, malgré les bons scores de François Mitterrand en 1981, à plus de 51 %, et 1988 à près de 55 %, le candidat de la droite gagne généralement ces élections : 56,5 % en 1965 pour Charles de Gaulle, 57,8 % en 1969 pour Georges Pompidou, 51,2 % en 1974 pour Valéry Giscard d'Estaing, 52,6 % en 1995 pour Jacques Chirac et 58,5 % en 2007 en faveur de Nicolas Sarkozy ; à noter qu'en 2002, Jean-Marie Le Pen arriva en tête au premier tour avec 21,1 % des voix.
Depuis le découpage de 2010, la région élit treize députés, répartis entre chaque département : cinq pour la Marne, trois pour les Ardennes et l'Aube et deux pour la Haute-Marne. Les circonscriptions champenoises sont, elles aussi, marquées par une prédominance de la droite. Ainsi, même si les élections législatives de 1988 s'achevèrent sur un match nul, en 1993 elles penchaient en totalité à droite, puis onze en 1997. En 2002 et 2007, il n'y avait qu'une seule circonscription qui était détenue par le parti socialiste, la deuxième circonscription des Ardennes, douze revenant à la seule UMP.
Du côté des départements, ils sont tous les quatre administrés par la droite depuis 1973, date de la perte des Ardennes par le PS ; aujourd'hui, seule l'Aube n'a pas un président de conseil général UMP mais divers droite, en la personne du sénateur Philippe Adnot.
Ardennes
Députés : Bérengère Poletti (UMP), Christophe Léonard (PS), Jean-Luc Warsmann (UMP)Sénateurs : Benoît Huré (UMP), Marc Laménie (UMP)
Aube
Députés : Nicolas Dhuicq (UMP), Jean-Claude Mathis (UMP), François Baroin (UMP)Sénateurs : Philippe Adnot (NI), Yann Gaillard (UMP)
Marne
Députés : Benoist Apparu (UMP), Charles de Courson (NC), Philippe-Armand Martin (UMP), Arnaud Robinet (UMP), Catherine Vautrin (UMP)Sénateurs : Yves Détraigne (UC), René-Paul Savary (UMP), Françoise Férat (UC)
Haute-Marne
Députés : François Cornut-Gentille (UMP), Luc Chatel (UMP)Sénateurs : Charles Guené (UMP), Bruno Sido (UMP)
Le conseil régional
Les conseillers régionaux de Champagne-Ardenne sont actuellement élus au suffrage universel, selon le mode de scrutin de liste proportionnel à deux tours, avec prime majoritaire. Ils sont, dans la région, au nombre de 49, répartis depuis 2010 de cette manière : 21 pour la Marne, 11 pour les Ardennes, 10 pour l'Aube et 7 pour la Haute-Marne. Le siège du conseil régional se trouve à Châlons-en-Champagne.
Dirigée d'abord par Jacques Sourdille (UDR), puis par Bernard Stasi (UDF), Jean Kaltenbach (RPR) et Jean-Claude Étienne (RPR puis UMP), la région, réputée imprenable, passe à gauche en 2004, au profit d'un nouveau mode de scrutin et d'une triangulaire avec le FN. Le nouveau président du conseil régional est alors Jean-Paul Bachy (PS). Devenu divers gauche, il est réélu en 2010 avec 44,3 % des voix contre 38,5 % à l'UMP et 17,2 % au FN, sa majorité composée du PS, d'Europe Écologie et du PCF obtenant 29 sièges.
Économie
Généralités
En 2007, le produit intérieur brut champenois s'élevait à , il avait ainsi progressé entre 1990 et 2007 de 3 % par an, soit de moins qu'au niveau national, ce qui en fait une des régions françaises ayant la croissance la plus faible. La Champagne-Ardenne était, toujours en 2007, la quatrième région possédant le produit intérieur brut par habitant le plus élevé, celui-ci était alors de . Ces chiffres s'expliquent notamment grâce à la baisse de la population champenoise, la prospérité de la viticulture locale et l'importance des secteurs des industries agro-alimentaires, de l'agriculture et de la métallurgie qui rapportent plus, par emploi, qu'au niveau national. Cependant ce bon classement cache des inégalités importantes ; le salaire moyen était par exemple en 2007 de , ce qui la situe seulement au national.
Avec, en 2008, des exportations s'élevant à d'euros, principalement à destination de l'Allemagne, du Benelux et du Royaume-Uni, la balance commerciale de la région était excédentaire de d'euros. Elle se plaçait ainsi cinquième parmi les régions exportatrices de France. Malgré la crise économique qui a fait chuter ses importations de 16,7 % et ses exportations de 22,8 %, son excédent commercial se chiffre en 2009 à d'euros.
Agriculture
Dans la première région agricole de France, plus de 60 % du territoire est consacré à l'agriculture, le secteur représente 10 % de la valeur ajoutée. La Champagne-Ardenne est ainsi la deuxième région céréalière française, elle produit principalement du blé tendre, de l'escourgeon et de l'orge de printemps. La luzerne déshydratée couvre ; en 2005, la Champagne-Ardenne représentait de ce fait 23 % de la production européenne et 69 % de la production française de luzerne. Elle est également la deuxième région cultivatrice de pois protéagineux et de betteraves industrielles. Elle est aussi la troisième région productrice de pommes de terre. Le colza représente 9 % de la surface agricole totale, ce qui fait de la région la deuxième productrice de colza de France, notamment grâce à l'intérêt donné aux biocarburants. Pourtant, en 2008, l'agriculture biologique représentait seulement 0,5 % des surfaces agricoles utilisées. La Champagne-Ardenne est par ailleurs l'une des régions où l'agriculture est la plus fortement mécanisées.
L'élevage est un aussi un acteur de l'agriculture régionale mais il est cependant relativement peu développé. Les bovins sont les animaux les plus élevés au sein de la région avec en 2008, viennent ensuite assez loin derrière les porcins et les ovins avec respectivement . Les caprins y sont marginaux avec . La sylviculture est présente dans la région, la forêt représente en effet plus de 25 % du territoire régional ; elle est principalement composée de chênes.
La viticulture marque elle aussi l'agriculture champenoise. Ainsi en 2007, la production viticole représentait 53 % de la valeur de la production agricole régionale.
Industrie
Le secteur industriel représente en Champagne-Ardenne 21,8 % des salariés et 19 % de la valeur ajoutée. Elle est ainsi la la plus industrialisée du pays. La part de l'industrie est la plus élevée dans les Ardennes, dans l'ouest (d'Épernay à Romilly) et dans la moyenne vallée de la Marne (entre Vitry et Saint-Dizier). Elle est au contraire nettement plus faible dans les bassins d'emploi de Reims et Châlons-en-Champagne.
Dans la région natale de Nicolas Appert, qui créa notamment la première usine de conserves au monde, l'industrie agroalimentaire emploie de nombreuses personnes et contribue à près du quart de la valeur ajoutée régionale. Avec la métallurgie et les équipements mécaniques, ils sont les secteurs les plus importants de l'industrie champenoise. Les petits établissements sont moins représentés qu'au niveau national tandis que les moyens sont sensiblement plus nombreux. Par ailleurs, d'après l'Insee, seuls quatre établissements dépassent le millier de salarié : l'usine PSA Peugeot Citroën de Villers-Semeuse, Boehringer-Ingelheim Pharmaceuticals à Reims, la maison de Champagne Moët & Chandon à Épernay et l'équipementier automobile Visteon à Charleville-Mézières.
Transports
Routier
La région est desservie par d'autoroutes répartis sur six axes :
A4 Paris-Strasbourg qui dessert l'agglomération de Reims ;
A5 Paris-Langres, qui passe par Troyes et Chaumont ;
A26 Calais-Troyes, passe par Reims et Châlons-en-Champagne (tronçon commun avec A4) et retrouve l'A5 à Troyes ;
A31 Beaune-Toul, qui passe dans la Haute-Marne par Langres
A34 Charleville-Mézières-Reims. Depuis les abords de cette ville, une bifurcation vers Rocroi et jusqu'à la frontière franco-belge a été réalisée. Ce qui est communément appelé le « Y ardennais » de par sa configuration, permet à la région d'être reliée à Charleroi et Bruxelles par la branche ouest, en plus de la liaison existante avec Bouillon et Liège à l'est.
A203 Charleville-Mézières-Sedan. Cette autoroute gratuite est la continuation de l'A34.
Fluvial
Le réseau navigable est assez complet, mais n'est pas aux normes européennes, il s'articule autour des canaux suivants :
le canal des Ardennes reliant les vallées de la Meuse et de l'Aisne ;
le canal de l'Est qui relie les vallées de la Meuse et de la Moselle en partant de Givet à la Marne, il permet la navigation de la Mer du Nord à la Méditerranée via le canal de la Marne à la Saône ;
le canal de la Marne à la Saône qui relie le canal latéral à la Marne depuis Vitry-le-François à la Saône à Pontailler-sur-Saône ;
le canal latéral à la Marne de Vitry-le-François à Hautvillers et la Marne canalisée jusqu'à Alfortville ;
le canal de la Marne au Rhin qui relie la Marne de Vitry-le-François au Rhin jusqu'à Strasbourg ;
le canal de l'Aisne à la Marne qui dessert Reims, de Berry-au-Bac (Aisne) à Condé-sur-Marne, où il rejoint le canal latéral à la Marne.
Ferroviaire
Le réseau ferroviaire s'articule principalement autour des quatre lignes :
Paris-Strasbourg, de la gare de l'Est, qui suit la vallée de la Marne, via Épernay, Châlons-en-Champagne et Vitry-le-François. Depuis le , cet axe est doublé par la LGV Est, ligne à grande vitesse dont le tracé s'infléchit vers le nord pour desservir Reims, qui dispose d'une gare nouvelle appelée « Champagne-Ardenne » et située sur la commune de Bezannes ;
Paris - Charleville-Mézières-Sedan, qui dessert Reims et Rethel, également desservie par le TGV ;
Paris-Bâle qui suit la vallée de la Seine, via Romilly-sur-Seine, Troyes, Chaumont et Langres. Cet axe non électrifié est compromis par la politique de rentabilité de la SNCF et pourrait disparaître au profit d'une future ligne TGV Paris-Dijon-Bâle ou en tout cas être électrifiée ;
Lille-Strasbourg qui dessert Charleville-Mézières et Sedan.
Aérien
La deuxième moitié du voit apparaître à Bétheny, près de Reims, l'aérogare de Reims Champagne, le premier aéroport civil régional. À la suite d'une histoire qualifiée par certains de « chaotique » et à de nombreuses tentatives de sauvetage ayant échoué, l'aérogare ferme finalement le 30 juin 2006. Dès lors, Paris - Vatry devient l'unique aéroport de transport de passagers en Champagne-Ardenne. En effet, l'aéroport qui est à l'origine spécialisé dans le fret doit, depuis le déclin de cette activité qui est passée de en 2008 à en 2009, s'ouvrir au low-cost pour subsister. Ainsi en 2010, deux lignes ont été créées par la compagnie Ryanair, l'une vers Oslo et l'autre à destination de Stockholm. Malgré le faible nombre d'installations aéroportuaires d'envergure nationale ou internationale, la région dénombre 21 aéroclubs pour 16 aérodromes.
Culture, tourisme
de tourisme homologués ()
offrant des chambres d'hôtes
, , ,
de voies navigables et d'eau (dont le lac du Der-Chantecoq, le plus grand plan d'eau artificiel d'Europe réservé au tourisme).
Les visiteurs s'orientent pour la plupart vers la Champagne pour son histoire, ses vignobles et ses caves (dont le vin de Champagne). Les sites et itinéraires se diversifient avec la découverte du patrimoine et de la gastronomie et le développement des tourismes de mémoire et industriel : Troyes sa cathédrale, son musée d'Art moderne, sa Maison de l'outil et de la pensée ouvrière et ses maisons anciennes, Châlons-en-Champagne son cloître-musée , sa cathédrale, sa collégiale, son musée des Beaux-Arts et d'Archéologie et ses cours d'eau, les champs de bataille de Champagne, les ruines de l'abbaye de Trois-Fontaines, le moulin de la Bataille de Valmy, Langres avec ses remparts, Épernay son avenue de Champagne et ses caves, les vallées de la Marne et de la Meuse, Charleville-Mézières sa place Ducale, sa rue de la République, son musée Rimbaud, son musée de l'Ardenne et sa basilique , Bogny-sur-Meuse son musée de la Métallurgie ardennaise, le village d'Elan, Sedan et son château fort-historium, le domaine de Vendresse, Monthermé, petite capitale des boucles de la Meuse, Mouzon son abbatiale et son musée du Feutre, Juniville son musée Verlaine, Reims son palais du Tau, son ancienne abbaye-musée, sa cathédrale et ses caves , la basilique Notre-Dame-de-l'Epine, l'abbaye d'Auberive, ou encore Colombey-les-Deux-Églises et le mémorial Charles-de-Gaulle.
Six villes sont labelisées Villes et Pays d'art et d'histoire : Châlons-en-Champagne, Charleville-Mézières, Langres, Reims, Sedan et Troyes.
Une curiosité naturelle à voir dans le parc naturel régional de la Montagne de Reims : les faux de Verzy.
Capitale Mondiale de la marionnette, Charleville-Mézières accueille un festival biennal.
Un parc d'attractions Nigloland, l'un des plus visités de France, se situe à Dolancourt, près de Bar-sur-Aube.
Le Pays du Der est une région naturelle relevant de la Champagne humide où se trouvent la route des églises à pans de bois et vitraux et le musée du Pays de Der.
Le parc naturel régional des Ardennes possède deux réserves naturelles nationales et sept sites Natura 2000.
Le parc naturel national des forêts de Champagne et Bourgogne est un massif forestier partagé entre la Haute-Marne et la Côte d'Or.
Le parc naturel régional de la Forêt d'Orient avec ses grands lacs attire les amateurs de nature, de pêche, de randonnée, de baignade et d'activités sportives nautiques.
Gastronomie
Littérature
Auteurs : Denis Diderot, Cardinal de Retz, Gaston Bachelard, Roger Caillois, Paul Fort, Roger Vaillant, Patrick Poivre d'Arvor, Charles de Gaulle, Marcel Arland, Xavier Aubryet, André Dhôtel, Yves Gibeau, Rémi Hess, Maurice Renard, Jean Rogissart, Frédérick Tristan, Nadine Najman, Arthur Rimbaud.
Sites et sociétés :
Académie nationale de Reims ;
Site Écritdire.
Musique
Compositeurs, organiste : Olivier Messiaen, (Fuligny, Aube, 1928-1931), Guillaume de Machaut, Etienne Nicolas Mehul.
Médias
Écrit : de 1883 à 1944 Le Petit Champenois, de 1944 à aujourd'hui, L'Union, Le Journal de la Haute-Marne (JHM), Voix de la Haute-Marne, L'Ardennais, L'Affranchi (hebdomadaire), La Semaine des Ardennes (hebdomadaire), RCA, La Champagne Viticole, Le Vigneron Champenois, L'Hebdo du Vendredi (gratuit), L'Aube Nouvelle, L'Est-Eclair Troyes, Libération Champagne Troyes , Press'Troyes , Le Troisième Œil, La Vie en Champagne .
Radios : Champagne FM, France Bleu Champagne-Ardenne, Active Radio (107.2), Radio Star (99.3), Radio Latitude (95.8), Happy FM , Chérie FM Troyes (99.7), NRJ Troyes (100.2), Radio Zénith (106.8), Radio Campus Troyes (88.7), RCF Aube-Haute-Marne (88.2), Thème Radio (90.3) .
Télés : France 3 Champagne-Ardenne, Canal 32.
Internet : Le Petit Aubois, champagne.fr, escapades-en-champagne.com
Liste des personnalités de Champagne-Ardenne
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Articles connexes
Champagne (province)
Région française
Commune suisse du canton de Vaud: Champagne (VD)
Région suisse du canton de Genève: Champagne (GE)
Liens externes | La Champagne-Ardenne (prononcé ) est une ancienne région administrative du Nord-Est de la France (1956-1982), ayant existé ensuite comme collectivité territoriale de 1982 à 2015 ; elle a fusionné le avec l'Alsace et la Lorraine pour former la nouvelle région Grand Est. |
542 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Corse | Corse | La Corse (en corse et ; en ligure : ) est une île située en mer Méditerranée et une collectivité territoriale unique française.
Quatrième île de la mer Méditerranée par sa superficie, la Corse est disputée depuis l'Antiquité entre trois principaux centres d'influence : la côte ligure (représentée au cours du temps par notamment les Étrusques puis les Génois), la côte méditerranéenne française (la cité phocéenne puis le royaume de France), et l'Afrique du nord (Carthaginois , le royaume des Vandales puis les Maures). Les habitants eux-mêmes, pauvres et peu nombreux, résistent ou s'accommodent de ces influences. Les Romains tiennent l'île pour pauvre et sauvage, et bien qu'elle soit assez proche de l'Urbs, ils n'y auront, après avoir chassé les carthaginois, que quelques petites villes dans les portions les plus clémentes de la côte. Quand Rome s'effondre, la Corse connaît son lot d'instabilité, aucun pouvoir ne s'imposant durablement avant que la république de Gênes le fasse à la fin du et pour près de quatre siècles.
Lorsque cette puissance s'affaiblit, l'île se révolte à partir de 1729, ce qui ouvre une période de 30 ans de tumultes, au terme desquels le royaume de France finit par en prendre le contrôle en usant habilement du bâton et de la carotte (envoi de troupes, mais aussi d'or, de titres et d'emploi à son service, y compris à ses opposants d'hier). Intervenue d'abord à la demande de Gênes, la France finit par s'y substituer (acquisition formelle des droits génois le , alors que l'île est en fait largement aux mains des indépendantistes) et achève sa conquête avec la bataille de Ponte-Novo le . Entre-temps, l'île aura connu une brève indépendance, comme Royaume de Corse du au mois de , et, surtout, comme République corse de 1755 à 1769, avec notamment la première constitution démocratique de l'histoire moderne, reconnaissant aux femmes le droit d'être chef de famille et, dans ce cas, de voter.
Département unique à la création des départements en 1790, la Corse est divisée en deux en 1793 avec la création des départements du Golo et du Liamone. Elle redevient partiellement indépendante sous protectorat britannique de 1794 à 1796 avec la création du Royaume anglo-corse. En 1796, la Corse est définitivement française puis réunifiée en 1811 en un unique département, puis de nouveau divisée en 1975 avec la création des départements de Haute-Corse et de Corse-du-Sud. La région Corse est créée en 1982 (en tant que collectivité) et acquiert en 1991, à la suite des revendications locales, un statut de collectivité à statut particulier dénommée « collectivité territoriale de Corse ».
Enfin, depuis le , en application de la loi portant sur la nouvelle organisation territoriale de la République du , la Corse est une collectivité à statut particulier au sens de l’article 72 de la Constitution, de type collectivité territoriale unique, dénommée « collectivité de Corse » et instituée en lieu et place de la collectivité territoriale de Corse et des départements de Corse-du-Sud et de Haute-Corse (en tant que collectivités). Les circonscriptions administratives départementales de Corse-du-Sud et de Haute-Corse, territoires d'exercice des compétences de l'État, restent inchangées, avec les préfectures respectivement à Ajaccio et Bastia.
La Corse compte au 1er janvier 2022 d'après les estimations de l'Insee bien que le dernier nombre officiel soit de en date du . Cette faible démographie fait de l'île le territoire le moins peuplé de la France métropolitaine.
Dotée d'un riche patrimoine culturel et d'une puissante chaîne de montagne culminant à plus de 2700 mètres d'altitude, qui complique les transports intérieurs, l'île a développé une activité touristique réputée, assurant un emploi sur six et de nuitées par an, mais très concentrée sur le littoral et l'été. Les prémices de l'écotourisme, appelé aussi tourisme durable, agrotourisme ou tourisme équitable, également promu dans l'île proche de Sardaigne pour mettre en valeur la richesse de l'intérieur de ces îles montagneuses et prévenir la pollution dont souffre ailleurs la mer Méditerranée, ont vu le jour avec la randonnée en climat méditerranéen dès les années 1970.
Toponymie : « Corsica » et « Cyrnos »
Bien des légendes existent sur l'origine du nom donné à l'île de Corse. Parmi les plus tenaces, celle qui veut que les Grecs l'aient appelée Kallistê (en grec ancien Καλλίστη : « la plus belle ») et dont on sait maintenant qu'elle est fausse.
Des historiens ont écrit :
.
.
Plus loin, dans son étude sur l'occupation de l'île, Xavier Poli écrit : . Une partie non minime de la population, écrasée dans une sédition, passa de cette île dans celle de Sardaigne et se tailla dans la montagne un territoire où elle s'établit. Les Sardes nomment ces émigrés du nom qu'ils ont apporté de leur pays, Corses ».
.
Selon Ptolémée .
Et Xavier Poli de conclure : .
Pour sa part, dans son ouvrage Histoire de la Corse depuis les temps les plus anciens jusqu'à nos jours édité en 1839, Camille De Friess-Colonna exprime ainsi : .
Du géographe grec Strabon :
Géographie
Elle mesure 180 km de long du nord au sud et 82 km dans sa plus grande largeur. Sa superficie est de .
Site et situation
La Corse est située dans le bassin occidental de la mer Méditerranée, à environ au nord de la Sardaigne, à à l'ouest de la Toscane et à au sud-est de Menton, sur la Côte d'Azur. Île plutôt boisée et montagneuse, sa côte méridionale est formée de hautes falaises (Bonifacio).
La distance la plus courte entre la France continentale et l'île, du cap Martin (Alpes-Maritimes) à la pointe de la Revellata (près de Calvi), est de . L'île est située à de l'Italie continentale et à des îles de l'archipel toscan (Capraia).
Faisant partie de la région géographique italienne, la Corse se situe avec la Sardaigne sur une microplaque continentale. C'est au cours de l'Oligo-Miocène (au milieu du Cénozoïque entre environ 22 à 25 millions d'années) que le bloc corso-sarde et la lanière continentale s'écartent progressivement du bloc ibérique, ouvrant derrière eux le bassin provençal, la mer d'Alboran, le bassin algérien et la mer Tyrrhénienne. La dynamique cesse avec le blocage de l'arc contre les domaines externes, apulien et africain.
La distance entre le point nord (île de la Giraglia) et le point sud (îles Lavezzi) de la Corse est de . Elle est de entre les extrémités est (Alistro) et ouest (île de Gargalo).
Ci-après les principales villes et bourgs de l'île :
Climat
Le climat de la corse littorale est dit méditerranéen d'après la classification de Köppen. Dans l'intérieur des terres et dans les principaux massifs montagneux le climat va de montagnard à alpin du fait de la topographie insulaire accidentée.
Environnement
Bien que de nombreuses espèces endémiques aient disparu lors de la Préhistoire ou peu après, comparativement au continent et aux îles bretonnes, la Corse bénéficie d'un environnement relativement préservé, tant sur terre que sur la côte et en mer.
L'île abrite un parc marin international, des réserves naturelles (de Scandola, Finocchiarola, Biguglia, Cerbicale, Bouches de Bonifacio et Tre Padule de Suartone) et le parc naturel régional de Corse, et des zones communautaires pour les oiseaux. Un observatoire conservatoire des insectes de Corse vise à conserver les espèces patrimoniales et de la biodiversité ordinaire.
Le risque d'incendie constitue une menace pour la biodiversité, alors que (en 2006) plus de 50 % des dégâts découleraient de 12 % des mises à feu liées aux pratiques d'entretien de pâturages ou chemins et zones de chasse. 15 % des incendies seraient dus à la foudre, mais n'étant responsables que de 1 % des destructions (en surface). Durant la canicule de 2003, près de ont brûlé avec environ 500 mises à feu, le problème des incendies pourrait croître avec le réchauffement climatique. La forêt couvre en Corse.
En 1972, s'est déroulée l'affaire des boues rouges, impliquant la société italienne Montedison qui déversa du dioxyde de titane au large du cap Corse et qui provoqua une importante pollution marine de boues rouges.
L'Assemblée de Corse (loi du ) bénéficie d'une compétence particulière en environnement, avec un Office de l'environnement de la Corse et un observatoire de l'environnement.
À la suite de l'adoption du SDAGE le par l'Assemblée de Corse pour la période 2016-2021, le comité de bassin et la collectivité territoriale de Corse indiquent dans un communiqué commun que mais que .
Régulièrement, d'importantes concentrations de déchets plastiques flottant en mer, parfois estimées à plusieurs milliers de tonnes, se forment dans le canal de Corse avant d'être dispersées par les courants.
Pollutions
En 2021, alors qu'une enquête déterminant les causes de la pollution, vraisemblablement liée au dégazage illégal d'un navire, les plages du Sud ont été touchées par cette pollution. Des navires spécialisés de la Marine nationale ont effectué le repêchage de plus de 3 tonnes d'hydrocarbures en mer.
Histoire
Préhistoire
Dans son étude sur la Corse, de ses origines à l'expulsion des Sarrasins, Xavier Poli se propose de remonter aux sources, de réunir tous les textes des écrivains grecs et romains, et toutes les inscriptions intéressant la Sardinia en général, et la Corsica en particulier. Il commence son ouvrage avec ces propos :
Et de poursuivre :
La fréquentation de l'île par des hommes est estimée à -10 000. Vers -6500 la présence humaine sur l'ensemble de l'île laisse des traces avec la Dame de Bonifacio, et au cap Corse à Pietracorbara. La civillisation proto-corse débute en -5000, elle est issue de peuplements dont l'origine reste encore incertaine. La Corse aurait à cette époque connu l'influence et le peuplement de Ligures et d'Ibères. Certains évoquent également la présence possible de populations venues d'Afrique du Nord (Libyques) durant cette période. En -1500/-1300 la civilisation torréenne débute et les Korsi développent la construction de statues-menhirs ( site de Filitosa) et de tours.
Antiquité
Au VIIe siècle av. J.-C., les Étrusques s'installent en Corse
En , les Étrusques, installés en Toscane en -780, commercent avec les Vanacini, peuplade du Cap Corse qui travaillaient le fer et cultivaient la vigne et le blé. Près de cinquante ans plus tard, en , les Carthaginois installent des comptoirs en Corse, commerçant avec Cagnano. En , C'est au tour des Phocéens de s'établir en fondant Alalia, la cité du sel (actuelle Aléria). Trente ans plus tard, en , les Étrusques de Toscane alliés aux Carthaginois chassent les Phocéens de la Corse après une longue bataille navale où les Phocéens perdent environ soixante de leurs navires. Cette bataille marque l'effondrement de la thalassocratie phocéenne. Les Corses utilisent l'alphabet qu'ils apportent.
Au Vᵉ siècle av. J.-C., les Grecs s'installent en Corse
En , les Syracusains de Sicile menés par Gélon chassent les Étrusques. Apelles, amiral de Syracuse, fonde Syracusenus Portus (actuel Porto-Vecchio). En , Denys (Dionysos) , tyran de Syracuse et successeur de Gélon, décide d'anéantir les prétentions puniques sur toute la mer Tyrrhénienne. Pour cela il occupe les petites îles, les points forts de la côte orientale et fait de Syracusenus Portus une base avancée dont il se sert pour surveiller les régions alentour. Un siècle après (), les Carthaginois, appuyés par des mercenaires torréens servant déjà dans les rangs de l'armée depuis le , chassent les Syracusains.
Au IIIᵉ siècle av. J.-C., les Romains conquièrent la Corse
En , à la suite d'une décision prise cinq ans plus tôt au début de la première guerre punique, les Romains entreprennent la conquête de la Corse. À la tête d'une importante flotte, Lucius Cornelius Scipio, surprend Alalia de nuit. À l'époque, il semblerait que la cité était libre, peuplée à la fois d'Étrusques et de Carthaginois. Scipion la brûle et la rebaptise Aleria.
En , lors d'une seconde expédition romaine menée par Tiberius Gracchus, la Corse est réunie à la Sardaigne et devient la province romaine de Corse-Sardaigne. Les Corses traités en vaincus et non en « libérés » s'insurgent. Trois ans après, une cinquième expédition romaine en Corse est dirigée par Spurius Carvilius Maximus Ruga. D'après les Annales romaines, un jeune Romain nommé Cristinus aurait donné la victoire à Carvilius en .. En , nouvelle révolte. Cette période de guerre se termine en avec la « paix romaine ».
La cité de Mariana (au sud de l'actuelle Bastia) est fondée en 105 avant J.-C.
Sources
Lorsqu'ils évoquent la Corse, les écrivains antiques sont unanimes à y représenter l'homme comme hostile :
Haut Moyen Âge
En 455, l'invasion des Vandales, qui ont conquis lAfrique romaine, marque la fin de l'occupation romaine. Apparaissent également les premières épidémies de malaria. Sous la domination vandale (455-534), la Corse sert de lieu de relégation pour les évêques d'Afrique hostiles aux Vandales qui sont exilés dans l'île pour couper du bois destiné aux constructions navales.
Pendant l'avril 534, les troupes byzantines du général Bélisaire, conquérant du royaume vandale d'Afrique, chassent les Vandales des îles de la Méditerranée occidentale, dont la Corse. Cette victoire byzantine commence l'occupation byzantine de l'île.
En 550, les Ostrogoths du roi Totila, en guerre contre l'Empire byzantin, font plusieurs incursions dans l'île.
Durant la période 585-590, l'île est intégrée à l'exarchat de Carthage.
Le pape Grégoire le Grand s'oppose à la politique de l'empereur byzantin Maurice en Corse et Italie en 590, l'empereur étant hostile au rapprochement entre la Papauté et les Lombards.
Les Lombards envahissent l'île en 725 et la prennent ainsi aux byzantins. Les Lombards auraient introduit dans l'île la faide, un système de vengeance privée d'origine germanique à l'origine de la vendetta.
Vers le milieu du les Lombards partent, l'Empire byzantin, qui ne contrôle que la côte de l'île, en récupère le nord; dans le même temps les Sarrasins s'emparent du sud.
La légende du prince romain Ugo Colonna se situe en 771, il aurait été envoyé sur l'île par le pape Étienne III avec et 200 cavaliers, et aurait expulsé les Sarrasins du « roi Negolone » après trente ans de lutte. Dans la même année, les garnisons de l'empereur romain d'Orient « Caballino » perdent définitivement la Corse du Nord au profit des Francs soutenus par les papes.
En 774, le roi des Francs Charlemagne, devenu roi des Lombards, cède la Corse à la papauté. Si la papauté a théoriquement la suzeraineté de l'île, elle n'a pas les moyens d'en assurer la défense.
L'année 806 marque une nouvelle incursion sarrasine : une flotte commandée par le comte franc de Gênes, Adhémar est envoyée par Pépin d'Italie pour défendre l'île. C'est de cette expédition victorieuse contre les Sarrasins que les Génois faisaient remonter leurs droits à la souveraineté sur la Corse.
En 807 a lieu une incursion de musulmans venus d'Espagne ; ils sont délogés par un certain Burchard, un connétable envoyé par Charlemagne. Une bataille navale a lieu aux alentours de Porto-Vecchio coûtant treize navires et des milliers de morts aux envahisseurs.
L'Annaliste de Saint Bertin de Sithiu écrit que, en 809, les « Maures, partis d'Espagne, envahissent la Corse, et le samedi de Pâques détruisent une cité où ils ne laissent survivre que son évêque et quelques vieillards et infirmes ». Cette cité pourrait être Aléria.
L'empereur d'Occident Louis le Pieux, l'un des fils de Charlemagne, envoie en Corse son fils Lothaire en 825, puis en 828, le comte Boniface II de Toscane, pour en chasser les Maures. Ce dernier, après avoir reconquis la quasi-totalité de l'île, pourchasse les Maures jusqu'en Afrique. C'est lui qui a fondé Bonifacio en 830.
À cette époque, les moustiques anophèles ayant été introduits dans les lagunes de l'île et véhiculant la malaria, les Corses fuient les côtes et rejoignent la montagne, d'autres s'embarquent pour l'Italie. Une bonne partie d'entre eux sont accueillis à la fin du par le pape Léon IV (845-857), qui les installe dans la ville fortifiée de Porto, à quelques centaines de mètres du port ensablé d'Ostie, à l'embouchure du Tibre.
En 846 : Abu Abbas Muhammad I, émir aghlabide d'Afrique, envahit le sud de l'Italie et pille Rome. Le sud de l'Italie, la Sicile, la Sardaigne et la Corse passent sous contrôle des Aghlabides.
Avec l'appui des Fatimides, les Siciliens se révoltent et renversent l'État des Aghlabides en 909. Ils déclarent leur obéissance aux Fatimides. L'état des Aghlabides subsistera seulement sur l’île de Malte.
L'année 1014 marque la dernière incursion sarrasine de l'émir Abu Hosein Mogehid, battu par une flotte pisano-génoise.
Période de Pise, d'Aragon et de Gênes
Depuis le , les marquis Obertenghi détiennent probablement des droits sur la Corse en raison de leur titre de comte de la cité de Luni à laquelle l'île est rattachée. Le pape cède la Corse, moyennant une redevance annuelle de cinquante livres, monnaie de Lucques, à la république de Pise. En 1018, les marquis de Massa arrivent en Corse.
En 1077, Grégoire VII tente de reconquérir la Corse par son vicaire Landolfo, évêque de Pise. Il le charge de réorganiser les diocèses de l'île. De 1077 à 1092, dans le cadre de la réforme ecclésiastique, un maillage religieux du territoire par un réseau de pièves est mis en place.
Puis, en 1091, le pape Urbain II inféode la Corse à l'un des successeurs de ce dernier, Daiberto. Urbain II nomme alors archevêque Daibertus évêque de Pise, en 1092, il devient métropolitain-suzerain des six diocèses corses : Nebbio, Mariana, Accia, Sagone, Ajaccio et Aléria.
En 1095, le marquis Ugo apparaît avec le titre de marquis de Corse et exerce une autorité sur toute l'île, il meurt sans doute peu après 1124, sans descendance directe.
Le catholicisme influe sur la Corse : la cathédrale de Mariana est en consacrée en 1119. Sous l'influence de l'Église, les morts jusque-là enterrés aux bords des routes, sont inhumés autour et dans les églises à partir de 1130. Puis, en 1133, les évêchés sont séparés en deux groupes (un pour Gênes et un pour Pise), Gênes obtient à cette occasion du pape Innocent II les diocèses de Nebbio, Mariana, Accia, Pise conservant Sagone, Ajaccio et Aléria.
La période entre 1150 et 1250 environ, marque la naissance des seigneuries : profitant du déclin de l'autorité du marquis de Massa, l'aristocratie locale s'approprie leurs droits. Les premières fortifications privées sont construites durant cette même période où les Génois s'installent à Bonifacio, en 1195 plus précisément.
En 1268, Sinucello Della Rocca, dit « Giudice della Rocca » ou de Cinarca, est maître de toute la Corse sauf le Cap Corse et Bonifacio, avec l'aide de Pise, Gênes porte alors la guerre en Balagne et s'installe à Calvi, édifiant une citadelle. Cette guerre conduira à la bataille navale de la Meloria où Enrico Da Mare (fils d'Ansaldo, cosseigneur de Rogliano, amiral de Gênes) défait la marine pisane en 1284. Cette même année, la Corse et toute la Ligurie deviennent la propriété de Gênes qui devient dominante en Méditerranée : Pise est évincée.
Le pape Boniface VIII crée le royaume de Sardaigne et de Corse, concédé en zone inféodée à la couronne d'Aragon, ceci en 1297.
L'année 1336 marque la mort de Jean Avogari (fils d'Oberto) ; son fief est donc partagé entre ses fils : Brando à Piero, Nonza à Lucchino et Canari à André.
De 1347 à 1348, la peste noire qui touche toute l'Europe ne laisse en Corse que le tiers des habitants, aux dires du chroniqueur florentin Giovanni Villani.
En 1348, survient la mort de Galeotto Da Mare (dit Giachetto, arrière-petit-fils d'Ansaldo) ; son fief est partagé entre ses enfants : Babiano a tout sauf Centuri pour Crescione ; Morsiglia va à Nicolas (fils de Crescione) mais il est peu après aussi seigneur de Centuri ; Pino va à Bartolomeo (frère de Crescione).
Sambucucciu d'Alandu dirige une révolte populaire en 1358, il chasse de leurs fiefs les seigneurs, qui sont remplacés par des Caporali. Tous les châteaux sont démolis, à part 6 dont ceux de Nonza et San Colombano. Le peuple s'administre et les communes émancipées s'unissent en une confédération de la , opposée au Cap Corse et à la . Le territoire compris entre Brando et Aléria, Corte et la mer, libéré, s'allie à la république de Gênes en 1359.
L'année 1363 a été marquée par la persécution des Ghjuvannali. personnes sont excommuniées.
1372 : l'Aragon réalise ses droits sur la Corse. Il aide Arrigo Della Rocca, descendant de Giudice, comte de Corse. Gênes inféode l'île à des gentilshommes génois. Arrigo s'entend avec eux pour fonder la société de la Maona et être gouverneur de la Rocca.
1378 : 27 août, Gênes afferma l'île à une société industrielle et financière, composée de six membres et désignée sous le nom de « Maona ».
1383 : fondation de Bastia par Gênes.
1394 : Arrigo Della Rocca chasse tous les seigneurs de leurs châteaux et se déclara seigneur de l'île tout entière pour former la principauté italienne de Corse, au même titre que les autres régions-états d'Italie.
1397 : Arrigo, maître de presque toute la Corse durant douze ans, est vaincu par Gênes et les Corses qui se soulèvent contre lui.
1401 : mort du comte de Corse Arrigo Della Rocca. Son fils passe dans le camp de Gênes car il s'aperçoit des intentions d'invasion étrangère, sur la Corse en particulier, de la France et du royaume d'Aragon.
1420 : intervention, avec sa flotte, du roi Alphonse V d'Aragon. Vincentello d'Istria prend Bastia, échoue après son siège à Bonifacio dont la population subira la famine, et ne peut conserver longtemps Calvi. Le roi d'Aragon veut conquérir les îles italiennes de Corse, de Sardaigne et de Sicile.
1430 : rejetant la tutelle de Vincentello, les proclament Simon da Mare, frère d'Urbain, gouverneur général de la Corse. Ce dernier d'abord battu à Biguglia, bloque Vincentello dans Bastia en 1433.
1434 : le comte et vice-roi de Corse Vincentello d'Istria est décapité à Gênes sur demande du peuple corse qu'il aura affamé dans sa tyrannie et ses guerres.
1434 : Simon Da Mare se retrouve comte de Corse, mais ne règne durant quelques années que sur les deux tiers de l'île, malgré l'appui de Gênes, des Caporali et de son fils Carlo.
1439 : mort de Simon da Mare.
1453 : à la demande des Corses, l'île est gérée par l'Office de Saint Georges avec l'assentiment du pape. La domination génoise devient fondée en droit.
1454 : le château de Petralerata est cédé à l'Office de Saint Georges par son occupant, Carlo di Luciano, suivant une convention ratifiée par l'Office le 13 février.
1455 : après la prise de Constantinople par les Turcs en 1453, les Barbaresques commencent à razzier les côtes (ils le feront durant environ trois siècles). Les villages côtiers commencent à être abandonnés. Pour rassurer les populations, Gênes impose la construction de tours littorales aux frais des pievi et communautés pour protéger la population de l'île qui subit des razzias des maures.
1457 : Gênes conçoit le projet de construire une forteresse à Ajaccio.
1460 : devant la Cortès catalane, Jean d'Aragon jure l'union perpétuelle de la Sicile et de la Sardaigne à la couronne. Il n'est plus question de la Corse. C'est la reconnaissance tacite de la souveraineté génoise.
1464 : Francesco Maletta vient prendre possession de la Corse au nom du duc de Milan ; Polo della Rocca et les seigneurs du Cap Corse lui font leur soumission.
1481 : Rinuccio di Leca soulève le peuple et offre la Corse à Appiano IV, seigneur de Piombino, qui envoie immédiatement son frère Gherardo, comte de Montegna, sur l'île où on l'acclame comte de Corse.
1483 : De nombreux personnages corses prêtent serment de fidélité devant Matteo de Flisco, capitaine général de l'île de Corse, représentant de l'Office de Saint Georges.
1492 : la citadelle d'Ajaccio est en construction. Le 2 mai 1492, Alfonso d'Ornano à qui ont été confiés les travaux, écrit aux Protecteurs de San-Giorgio que les murailles de la ville étaient assez avancées pour « couper les jambes à toute espèce d'ennemis ».
1511 : toute l'île passe sous le contrôle direct de Gênes
1515 : mort en exil à Rome du dernier comte de Corse, Giovan Paolo di Leca
1525 : début d'une période d'épidémie de peste qui dure quatre ans.
1540 : les capucins vinrent pour la première fois dans l'île ; ils y bâtirent six monastères, à Bastia, à Brando, à Luri, en Balagne, dans le Nebbio et en Casinca.
Les Génois conduits par Giovanni d'Oria et la flotte du prince Andrea Doria son oncle, capturent à Girolata Dragut, amiral turc et l'un des corsaires les plus célèbres de l'Empire ottoman, avec neuf galères ou galiotes.
L'Office de Saint Georges permet aux Niolins de rentrer dans leur pays, à condition qu'ils n'y bâtiraient que des maisons très basses.
1541 : Dragut racheta sa liberté, puis, avec une flotte plus considérable que la première fois, il pilla et brûla Castellare, en Casinca, Monticello, en Balagne, Sarla, (dans le Delà des Monts), ainsi que beaucoup d'autres villages qu'il rencontra sur son passage.
1544 : l'Office de Saint Georges fait fortifier en toute hâte Calvi où il transporte la résidence du gouverneur Niccolò Imperiale.
1545 : un certain nombre de familles prises dans toutes les localités de l'île, vont établir à Portovecchio et au Niolo.
1547 : 3 septembre, Jacopo da Mare renouvelle tous les engagements pris par son aïeul envers l'Office de Saint Georges.
1551 : Sampiero Corso occupe la Corse avec les Turcs pour le compte de la France
1553 : Paul de La Barthe de Thermes commande les troupes envoyées par le roi Henri II pour conquérir la Corse avec l'aide de Sampiero Corso et les condottiere italiens Pierre Strozzi et Giordano Orsini. Ils se sont alliés aux Turcs commandés par Dragut qui ravagent Bonifacio, et le Cap Corse. Le corsaire turc Acarèse base ses galiotes dans l'anse d'Agnellu et occupe durant plusieurs années le pays d'Ersa. Les Génois interviendront et les chasseront.
1559 : traité du Cateau-Cambrésis. La Corse est rendue à Gênes
1563 : le pape Pie IV réunit le diocèse d'Accia à celui de Mariana. Il supprime Accia.
1569 : Gênes dote l'île de « Statuts civils et criminels » (en vigueur presque jusqu'en 1789).
1571 : octobre - Ambroise de Negroni et quatre felouques cap-corsines construites à Santa Severa participent à la victoire de Lépante (les Ottomans perdent leur légendaire invincibilité et 117 navires).
1573 : le drapeau de la Corse apparaît pour la première fois. Dans un atlas des possessions de Philippe II roi d'Espagne avec des armoiries pour chaque province qu'il établit en 1573, le géographe italien Mainaldi Galerati décide d'y faire figurer la Corse. Comme il n'en connaît pas les armes, il décide d'y mettre une tête de maure.
1579 : épidémie de peste à Gênes et en Corse.
1583 à 1590 : famine et misère en Corse. Les Barbaresques razzient toutes les côtes de l'île. Des personnes sont enlevées, 76 villages sont ruinés ou abandonnés dans le sud, 21 dans le nord. Gènes ne parvient pas à cette période à protéger entièrement l'île car affaiblie par les guerres européennes.
1590 : Orazio Lanfranchi en appelle au Sénat de Gênes contre le tarif des remboursements des dettes contractées par les agriculteurs fixé par le commissaire d'Ajaccio.
1594 : parution de la première histoire de la Corse
1633 : Gênes refuse à Simon Francesco Lanfranchi la concession pour repeupler et exploiter la région de Valle di Prunu.
1676 : 14 mars, arrivent des exilés Grecs à qui les Génois accordent le territoire de Paomia pour protéger les Chrétiens d'Orient.
1715 : les Corses obtiennent l'interdiction des armes moyennant une imposition supplémentaire de deux seini par feu
1725 : naissance de Pascal Paoli.
1726 : Alessandro Saluzzo est élu gouverneur.
1728 : Felice Pinelli qui lui succède, surexcite les Corses par sa maladresse et sa rigueur.
La grande révolte des Corses et l’avènement de la république Corse (1729-1816)
1729 : premier soulèvement des Corses contre Gênes à la suite de mauvaises récoltes et de nouvelles taxes dont l'élément déclencheur est attribué à Anton Francescu Lanfranchi
1730 : juin, arrivées du nouveau gouverneur Giovanni Francesco Gropallo, et du commissaire Camillo Doria chargé des pleins pouvoirs militaires.
1730 : en décembre, consulte de Saint-Pancrace et rébellion des Corses contre Gênes ; la Corse déclare son indépendance
1731 : à la demande de Gênes, des troupes impériales commandées par le baron de Wachtendonck arrivent en Corse.
1732 : 14 janvier, le colonel de Vins avec six cents soldats allemands tente d'occuper Calenzana et subit une lourde défaite
1732 : 26 mars, Paolo Battista Rivarola est nommé commissaire général
1732 : 7 avril, le prince de Wurtemberg arrive à Calvi avec de nouvelles troupes allemandes.
1732 : paix de Corte qui ne sera pas respectée.
1733 : Wachtendonck et les dernières troupes allemandes quittent la Corse
1733 : juillet, Paolo Geronimo Pallavicini commissaire général en remplacement de Rivarola
1733 : deuxième soulèvement des Corses contre Gênes.
1734 : début septembre, Ugo Fieschi et Pier Maria Giustiniani, sénateurs, sont nommés commissaires généraux, en remplacement de Pallavicini. Ils s'annoncent comme messagers de paix
1735 : 30 janvier, adoption d'un règlement qui entérine la première déclaration d'indépendance de la Corse par la consulta d'Orezza (la « consulte » de Sébastien Costa)
1735 : 2 mai, Gênes envoie un commissaire général pour l'Au-delà des monts, Ottavio Grimaldi. Felice Pinelli revient en Corse comme commissaire général de l'En-deçà des monts.
1736 : fin janvier, arrive le commissaire général Rivarola.
1736 : un aventurier, Théodore de Neuhoff, ex-espion en Écosse pour étudier le rétablissement des Stuart, devient roi des Corses.
1737 : 10 novembre à Fontainebleau, convention entre la France et Gênes pour l'envoi de troupes en Corse.
1737 : décembre, le marquis Giovan Battista de Mari est nommé commissaire général en remplacement de Rivarola.
1738 : février, Louis de Frétat, comte de Boissieux, maréchal de camp, chef du corps expéditionnaire français arrive en Corse. Il vient négocier, suivant les ordres reçus, et refuse d'ouvrir les hostilités comme le lui demandent les Génois.
1738 : 24 septembre, Frédéric de Neuhoff, neveu du roi Théodore, débarque à Ajaccio et Sagone pour tenter de soulever la Corse occidentale.
1738 : 18 octobre, ratification à Fontainebleau, entre la France et Gênes, d'un Règlement de gouvernement de la Corse.
1738 : 14 décembre, les Français qui se dirigent vers le Borgu, sont attaqués. Le détachement installé dans le village réussit à se dégager. Ils battent en retraite avec des pertes.
1739 : 13 janvier, le lieutenant-général Jean-Baptiste-François des Marets, marquis de Maillebois, reçoit les instructions pour aller commander l'armée du Roi en Corse, en remplacement de Boissieux malade (il meurt dans la nuit du au 2 février).
1739 : avril, Maillebois organise en Balagne, des compagnies de volontaires corses au service de la France. Ces compagnies constituent les premiers noyaux du futur régiment Royal-Corse.
1739 : mai, les pieve de Casinca, Ampugnani, Campulori, ainsi que Corte et le Nebbiu, fournissent des compagnies de volontaires corses à Maillebois, qui disposera avec les six bataillons d'infanterie, des hussards et de l'artillerie débarqués à Bastia, d'une armée de bataillons à hommes chacun, deux escadrons de hussards à hommes et miquelets. Avec les troupes génoises, les effectifs s'élèvent à dix ou onze mille soldats.
1739 : décembre, l'île est en grande partie soumise. Les troupes françaises commencent à réembarquer.
1740 : juin, le marquis Domenico Maria Spinola, ancien doge, est nommé commissaire général en remplacement de Giovan Battista de'Mari.
1740 : 3 octobre, Frédéric de Neuhoff qui s'est soumis, et sa suite quittent la Corse.
1741 : fin juin, publication du dénombrement de la population commandé par Maillebois (promu maréchal le 11 février) : la Corse compte paroisses, villages, feux, habitants
1741 : 6 septembre, les dernières troupes françaises quittent Calvi pour Antibes.
1742 : pour faire face à une agitation naissante, les Génois envoient de nouvelles troupes sur l'île.
1743 : , Théodore réapparaît à bord d'un vaisseau anglais devant L'Île-Rousse.
1743 : 22 février, mort à Bastia du commissaire Spinola. Gian Benedetto Speroni prend la suppléance.
1743 : 28 février, Théodore est dans le golfe d'Ajaccio avec cinq navires anglais. L'escadre attaque un navire espagnol placé sous la protection des canons génois. Il compte s'emparer d'Ajaccio. Ses partisans commencent le blocus de la ville que la population est autorisée à quitter. La flotte anglaise en repartira le 5 mars.
1743 : dans la nuit du 16 au 17 mars, le Folkestone dépose Théodore à l'embouchure de l'Arno en Toscane. Le roi a quitté la Corse pour toujours.
1747 : seconde intervention française : le commandement supérieur est exercé par le colonel Choiseul-Beaupré ; il est renforcé en 1748 par le marquis de Cursay, colonel du régiment de Tournaisis.
Le Gouvernement de Pascal Paoli (1755-1769) | République Corse
1755 : avril, au couvent San Francescu de Caccia, la Cunsulta de Caccia, assemblée de députés convoqués par Pascal Paoli, jette les bases de la Constitution de la future Corse indépendante.
1755 : 14 juillet, Pascal Paoli est proclamé général de la Nation par la consulte de Casabianca.
1755 : Constitution corse, initiée par Pascal Paoli, elle est souvent considérée comme la première constitution démocratique de l'histoire moderne.
1756 : novembre, troisième intervention française. Six bataillons français débarquent en Corse, commandés par le marquis de Castries qui installe son QG à Calvi. Il sera remplacé par le comte de Vaux (1757-59).
1764 : quatrième intervention française sous le commandement supérieur de Marbeuf (1764).
1765 : ouverture de l'Université de Corse.
1767 : Choiseul refuse la donation de l'île proposée par la République de Gênes.
1768 : le 15 mai, Choiseul négocie un traité qui comporte un transfert de souveraineté mais aussi un article par lequel le Roi s'engage à conserver sous son autorité et administration toutes les parties de la Corse qui seront occupées par les troupes françaises jusqu'à ce que la République en demande à la France la restitution.
1768 : 15 mai, par le traité de Versailles Gênes cède provisoirement l'administration de la Corse, que dans les faits, elle ne contrôle plus, à la France. Louis XV, qui refuse à dessein de reconnaître la République corse comme légitime, envoie son armée dans le but de prendre possession de l'île.
1768 : 18 mai, le marquis de Chauvelin reçoit le commandement des troupes françaises.
1768 : 15 août, Louis XV proclame officiellement la réunion de la Corse à la France.
1768 : 9 octobre, les troupes paolistes mettent en déroute l'armée française à Borgo.
1769 : 20 février, De Vaux est nommé commandant en chef des troupes françaises en Corse.
1769 : 9 mai, les troupes de Pascal Paoli perdent la bataille de Ponte-Novo. La Corse passe sous administration française. Des philosophes des Lumières, tels que Rousseau et Voltaire, s'indignent de l'injustice de cette guerre qui vient détruire une nation démocratique.
La Corse française
1769 : 13 juin, Pascal Paoli quitte la Corse pour la Grande-Bretagne.
1769 : 15 août, naissance de Napoléon Bonaparte à Ajaccio.
1769 : Fermeture de l'université de Corte par Louis XV.
1773 : Marbeuf, noble breton, commandant en chef des troupes françaises et gouverneur de l'île, accorde aux Grecs le droit de s'installer à Cargèse
1774 : Niolo, Talcini et Vallerustie se soulèvent. La ferme répression du général Narbonne saccage le Niolo, et six cents Corses sont envoyés au terrible bagne de Toulon.
1786 : Une enfant de Corbara, Marthe Franceschini, enlevée par des pirates en 1778, attire le Sultan alawite du Maroc. Elle deviendra Davia et « impératrice » du Maroc.
1789 : avril, la Corse compte 11 juridictions royales (Aiacciu, Aleria, Bastia, Bonifaziu, Calvi et Balagna, Capicorsu, Corti, A Porta d'Ampugnani, Nebbiu, Sartè, Vicu) et 65 pievi.
1789 : 30 novembre, le décret de réunion de la Corse à la France est adopté par l'Assemblée nationale constituante, sur la proposition de Christophe Saliceti, à la suite de la lecture des lettres de la commune de Bastia et d'habitants d'Ajaccio, réitérant les cahiers de doléances.
1789 : 22 décembre, la Constituante divise la France en 83 départements.
1790 : 21 janvier, dernière réaction des Génois avec une lettre de protestation du doge Pallavicini lue à l'Assemblée nationale. Les anciennes communautés ou paroisses prennent le nom de communes.
1790 : 26 février, par décret la Corse qui était divisée en onze juridictions royales (Aiacciu, Aleria, Bastia, Bonifaziu, Calvi et Balagna, Capicorsu, Corti, A Porta d'Ampugnani, Nebbiu, Sartè et Vicu), est partagée en neuf districts (ex-juridictions) : Bastia, Oletta, A Porta, Cervioni, Corti, l'Isula Rossa, Aiacciu, Tallà et Vicu. Le district est partagé en cantons (ex-pievi), le canton en communes. Le Conseil supérieur, créé en 1768, est supprimé.
1790 : 4 mars, lettres patentes du roi sur le décret du 26 février : « L'île de Corse ne formera provisoirement qu'un seul département. L'assemblée des électeurs se tiendra dans la pieve d'Orezza ».
1790 : 7 juillet, l'Assemblée nationale décide que la Corse n'aura qu'un seul évêque comme les autres départements. Le siège est fixé à Bastia. La Corse comptait auparavant cinq diocèses : Aiacciu, Aleria, Bastia, Mariana et Nebbiu.
1790 : 14 juillet, après avoir été accueilli à Paris, Paoli amnistié rentre en Corse via Macinaggio avec le commandement militaire insulaire.
1790 : 24 septembre, Bastia est choisi provisoirement comme chef-lieu du département, avec possibilité pour le Conseil de se réunir ailleurs suivant les besoins.
1790 : 30 septembre au 14 octobre, à Bastia, première session du premier Conseil général chargé de l'administration du département. Pasquale Paoli est élu président à l'unanimité.
1791 : 27 mai, le département de la Corse obtient six députés pour la prochaine législature.
1791 : 28 juin, l'Assemblée nationale confirme la décision du Directoire du département concernant le transfert du gouvernement de l'île à Corti et fixe le siège provisoire de l'évêché à Aiacciu.
1791 : septembre, les élections envoient à l'Assemblée nationale législative les candidats désignés par Pascal Paoli dont Marius Peraldi et Pozzo di Borgo.
1791 : 29 septembre, en vertu du décret de la Constitution du 18 juin, l'Assemblée fixe le chef-lieu du département à Corti et le siège de l'évêché à Aiacciu.
1791 : , décret de la Convention : « 8° L'île de Corse sera divisée en deux départements, l'un en deçà et l'autre en delà des monts ; le Comité de division fera sans délai son rapport sur l'emplacement des chefs-lieux et sur la division en districts et en cantons ».
1792 : 8-9 avril, pendant les fêtes de Pâques, à Ajaccio, affrontements entre des soldats la garde nationale qui viennent d'élire Napoléon Bonaparte lieutenant-colonel en second, et des habitants d'Ajaccio.
1792 : septembre, Pascal Paoli malade n'ayant pu présider aux opérations électorales, ses candidats à la Convention nationale sont battus par les partisans de la France : Christophe Saliceti, Angelo Chiappe, Luigi Casabianca et le vicaire épiscopal Multedo.
1793 : 11 août, séparation de la Corse en deux départements, le Liamone (chef-lieu : Aiacciu, districts : Aiacciu, Vicu et Sartè), et le Golo (chef-lieu : Bastia, districts : Bastia, Calvi et Corti).
1794 : Horrifié par la Terreur, Pascal Paoli négocie avec les Anglais pour la création d'un Royaume Corse sous la protection de la Grande-Bretagne, après en avoir chassé les Français. Hood aide Paoli à occuper Saint-Florent, Patrimonio, Bastia, Calvi. Mais Hood saccage Centuri et Macinaggio. Les Anglais chassent les Français. Dernier bastion français, Calvi se rendra le 20 août. Mise en place du Royaume de Corse (communément appelé royaume anglo-corse) avec le vice-roi Gilbert Elliot.
1796 : les troupes françaises reprennent l'île qui a été évacuée par les Britanniques.
1796 : la Corse compte habitants.
1797 ; le rétablissement des lois contre le clergé provoque en Castagniccia l'insurrection de « La Crucetta » écrasée par le général Vaubois. Le général Augustin Giafferi, 80 ans, chef des insurgés, est fusillé à Bastia.
1801 : tous les diocèses corses sont incorporés au diocèse d'Ajaccio. Le général Joseph Morand est chargé de pacifier l'île.
1804 : Napoléon Bonaparte devient empereur des Français.
1805 : Décret de sur-séance qui accorde un délai pour l'emploi de la langue française dans les actes publics en Corse, région de langue italienne jusqu'en 1858.
1807 : février, mort de Pascal Paoli à Londres.
1808 : à Isolaccio, dans le Fiumorbo le général Joseph Morand fait arrêter hommes, en fusille 9 et envoie au bagne de Toulon les autres.
1811 : Golo et Liamone sont réunis, le département de Corse est restauré avec Ajaccio pour chef-lieu.
1812 : Chaque paroisse ouvre un cimetière, les morts ne sont plus inhumés dans les églises.
1814 : Napoléon abdique ; il devient souverain de l'île d'Elbe. Les Anglais occupent un mois durant Bastia, Calvi, Ajaccio, Bonifacio. Napoléon de retour au pouvoir à Paris, puis battu à nouveau en juin 1815 à Waterloo par l'Europe coalisée, est déporté, cette fois sur l'île de Sainte-Hélène.
1815 : Le marquis de Rivière fut appelé, en novembre, au commandement de la division militaire (la Corse). dissipèrent les troubles insurrectionnels qui désolaient cette île.
1816 : mille Fium'Orbais s'insurgent contre Louis XVIII anti-bonapartiste ; soldats ne peuvent les soumettre. Le général Amédée Willot réconcilie tout le monde.
1821 : Napoléon Bonaparte meurt à Sainte-Hélène.
1830 : les cantons ne portent plus les noms des anciennes pieves mais ceux des chefs-lieux.
1840 : voyage de Prosper Mérimée dans l'île.
1849 : 10 août, nomination du premier « Monsieur Corse » de l'histoire de l'île. Louis-Napoléon Bonaparte alors président de la République donne mission à Jacques Pierre Abbatucci (futur garde des Sceaux) de faire un rapport sur les besoins de la Corse, et le charge du suivi des dossiers relatifs à l'Île auprès des différents ministères concernés.
Le coup d'État du 2 décembre 1851 de Napoléon III est largement soutenu en Corse, département catholique, conservateur et monarchiste ; elle fait même partie des quatre départements où aucun opposant n'est arrêté.
1859 : 4 août, la Cour de cassation réaffirme que la langue française est la seule langue officielle en Corse, . La langue italienne est désormais interdite dans l'administration (la langue corse n'étant pas encore écrite et considérée comme une forme de l'italien.)
1880 : construction du gouvernail de la Corse par le génie militaire à Bonifacio ; il s'agissait d'un site de surveillance du port.
1881 : la Corse compte habitants.
1890 : en l'espace d'un siècle, la population de l'île a presque doublé.
1918 : avec 9800 (réf. site Mémoire des hommes regroupant toutes les fiches des « morts pour la France ») au terme de quatre ans de guerre, la Corse est l'un des départements qui paye, proportionnellement à sa population, le plus lourd tribut en vies humaines, le département se situe au 31ème rang métropolitain (entre la Haute-Saône et la Meuse) avec un taux de mortalité de 3,6 % (décès dus à la guerre par rapport à la population)
1921 : le 15 mai à 2 heures, le paquebot délabré Rion venant de Constantinople, arrive dans la baie d'Ajaccio avec à son bord réfugiés russes. Après une mise en quarantaine sanitaire, les passagers débarquent. Certains restent définitivement, faisant souche sur l'île.
1939 : interdiction du journal A Muvra, considéré comme pro-italien.
La Première Guerre mondiale
sont mobilisés en Corse, outre les déjà sous les drapeaux au moment où le conflit éclate. Ce chiffre relativement élevé s'explique par le fait que l'île a le statut de « place forte », qui permet l'enrôlement dans l'armée territoriale et dans sa réserve de soldats plus âgés ( au minimum et au maximum). La mission de l'infanterie territoriale est la protection des côtes et places fortes, et non l'engagement en première ligne. Toutefois, dans la confusion des premiers mois de guerre, certains soldats plus âgés sont envoyés sur le front continental, ce qui engendre en avril 1915 des protestations à l'Assemblée nationale.
La mobilisation des conscrits corses obéissait à des règles plus sévères que celles en vigueur en France continentale, ainsi que le déclara le Premier ministre Michel Rocard devant l'Assemblée nationale, lors de la séance de questions au gouvernement du .
Selon Sébastien Ottavi, agrégé d'histoire au lycée Fesch d'Ajaccio, ce nombre est situé dans « une fourchette de à », dont natifs de Corse. Jean-Paul Pellegrinetti et Georges Ravis-Giordani estiment que le nombre de Corses morts au cours de cette guerre est compris entre et insulaires. Le nombre officiel de Corses morts pour la France est de . Selon le site Mémoire des Hommes du ministère des Armées, la base de données indique .
Ces chiffres ramènent la proportion de pertes chez les Corses à « un pourcentage un peu supérieur à celui enregistré au niveau national, soit 18,2 % contre 16,8 % ».
Parmi les combattants corses de la Marne, de Verdun et d'autres batailles meurtrières, se sont illustrés : le de ligne « Aio Zitelli », le général Grossetti et les aviateurs Jean Casale et Jean-Paul Ambrogi.
L'arrivée irrégulière des bateaux entraîne de graves problèmes de ravitaillement : pain, sucre, pétrole sont rationnés. La pénurie est aggravée par l'hébergement de de guerre allemands, cantonnés dans les couvents et pénitenciers, puis utilisés comme main-d'œuvre dans les campagnes. De plus, la Corse devient une terre d'asile pour les réfugiés ( et Syriens). Pour subvenir aux besoins de la population, les terres abandonnées à la friche sont remises en culture suivant les pratiques traditionnelles. En septembre 1918, la grippe espagnole ravage certains villages et oblige le préfet à prendre des mesures pour limiter l'épidémie (cercueil plombé, ensevelissement profond).
L'armistice de 1918 est accueilli dans l'allégresse et l'anxiété du retour des blessés. Des souscriptions locales permettront d'élever dans chaque village des monuments en l'honneur des morts. En 1933, la Borne de la Terre sacrée est inaugurée à Ajaccio. Ces pertes humaines affecteront durablement la vitalité de l'île, ce qui accentuera le déclin économique.
La Seconde Guerre mondiale
1941 : à la demande de l'Italie, l'armée allemande regroupe les prisonniers de guerre corses dans des camps spéciaux : le Stalag VB et l'Oflag VC.
novembre 1942 - septembre 1943 : la Corse est occupée par les troupes italo-allemandes. À partir de novembre 1942, italiens envahissent la Corse.
14 décembre 1942 : La mission secrète Pearl Harbour débarque par le sous-marin Casabianca en baie de Topiti (Piana).
mars 1943 : Fred Scamaroni, prisonnier à la Citadelle d'Ajaccio, se suicide afin de ne pas livrer ses compagnons sous la torture.
août 1943 : exécution de Pierre Griffi le 18 août et de Jean Nicoli le 31 août à Bastia.
: à la suite de la chute du régime fasciste à Rome, les troupes allemandes occupent l'île.
au : la population se soulève, les Italiens ( soldats) rallient les partisans locaux ( combattants) et environ soldats français pour combattre la Wehrmacht. Ajaccio devient la première ville française à être libérée. Plus de soldats italiens auront été tués, mais les troupes italiennes laissent à l'armée française l'honneur d'entrer en premier à Bastia.
: Allemands fuient l'île, repoussés vers la mer.
: le général de Gaulle proclame à Ajaccio :
1944 : l'île devient une base importante - surnommée l', le « porte-avion » - pour la poursuite des opérations en Italie puis pour le débarquement en Provence (août 1944).
1944 : l'armée américaine éradique le paludisme, présent en Corse depuis le , par épandages de DDT.
1945 : procès contre les irrédentistes. Condamnation de Petru Rocca à 15 ans de prison pour collaborationnisme.
La Corse contemporaine
La Corse voit s'installer au milieu des années 1950 des « villages de toile » au bord des plages, dès 1949 à Calvi puis en 1955 à Porto-Vecchio pour le Club Polynésie et Propriano pour le « Club Corsaire », sur le modèle des villages magiques fondés pour les lectrices du magazine Elle et qui font connaitre les paysages et le potentiel touristique de l'Italie du sud auprès de la clientèle des jeunes touristes français.
Peu après, la création du Mouvement du 29 novembre 1959, contre la vie chère et l'abandon du chemin de fer, marque une nouvelle ère de la Corse contemporaine, soucieuse d'assurer un développement harmonieux et d'échapper à la désertification.
Ce Mouvement du 29 novembre obtient par des manifestations l'abandon rapide du projet de site d'expérimentation nucléaire à l'Argentella annoncé en mai 1960 par le Premier ministre Michel Debré puis en automne 1961 un statut fiscal pour les petites entreprise mais maintient le 13 décembre 1961 son mot d'ordre de grève générale des Corses.
C'est seulement au début des années soixante que s'amorce une remontée démographique, tandis que la dépopulation précédente s'était révélée moins forte que dans le Lot, la Creuse, la Corrèze ou l'Ariège. Entre 1962 et 1975, les naissances l'emportent sur décès de 5 100 et les arrivées du continent sur les départs de 2900, l'apport principal étant les 43 000 personnes venues hors de métropole, avec un nombre des étrangers passé de 7 000 à 30 000 : la Corse est celle des régions françaises qui en accueille le plus.
L'économie vit une douzaine d'années de transformation rapide dans la décennie qui suit. Environ sont créés de 1962 à 1975, soit une progression de 59 % et le trafic de marchandises double, à plus de 1 million de tonnes. L'agriculture en est le cœur : le nombre d'exploitations a diminué de 40 %, au même rythme que la moyenne nationale de 45 %, mais la surface agricole moyenne a augmenté de près de 35 %, avec dans la plaine d'Aléria, où le DDT des Américains a éradiqué la malaria entre 1943 et 1945, et où le maquis est défriché à partir de 1957 pour implanter des vergers d'agrumes et du vignoble. C'est l'émergence de grandes exploitations à capitaux importants, en monoculture intensive, employant une main-d'œuvre principalement nord-africaine. En 20 ans, la production annuelle de vin décuple pour atteindre vers 1977 les 2 millions d'hectolitres alors que la surface vinicole a seulement quintuplé, à dont sur le littoral, causant une surproduction dont pâtissent les vins de qualité du vignoble traditionnel (Cap Corse, Nebbio, Sartène, Figari, Ajaccio, etc.), qui ne pèse plus que 5 % de la production agricole corse.
La récolte de clémentines, exportée à 85 % malgré les risques de dépréciation des prix de vente, causés par une solide concurrence internationale, notamment espagnole, grimpe d'une tonne seulement en 1955 à 20 800 tonnes en 1977 puis en 1979 mais ne pèse toujours que 4,5 % de la production agricole corse. Les autres vergers se limitent à 2000 hectares dont 800 de pêchers et de nectariniers.
Le cheptel corse chute de 40 % en deux décennies, passant de têtes en 1955 à en 1978. Il est divisé par deux pour les moutons, tombant de 217 000 à 131 000 têtes, et par quatre pour les chèvres (de 145 000 à 46 000), sans que le reste compense : de 37 000 à 43 000 têtes pour les bovins et de 40 000 à 49 000 côtés porcs.
La baisse est beaucoup moins forte mais réelle pour les fournisseurs des fromageries de Roquefort, qui n'achètent plus en 1978 que la moitié des 86 000 hectolitres de lait de brebis corses alors que c'était plus de 90 % des 98 000 hectolitres de 1962 .
1957 : création de le SETCO (Société pour l'Équipement Touristique de la Corse) afin de favoriser la réalisation de complexes touristiques (hôtels, villages de vacances, etc.). Création de la SOMIVAC (Société pour la mise en valeur agricole de la Corse). 90 % des terres ayant été promises auparavant aux paysans corses seront réservées aux rapatriés d'Algérie. La Corse en accueille 6 000 environ avant 1962 et, on l'a vu, 8 000 après.
1957 : arrivée massive de rapatriés d'Algérie (jusqu'en 1965) ; attribution de vastes terres agricoles aux agriculteurs pieds-noirs rapatriés, au détriment des agriculteurs locaux.
1959 : fondation du Mouvement du 29 novembre.
1960 : en avril, le gouvernement Debré décide de créer un centre d'expérimentations nucléaires souterraines dans les mines désaffectées de l'Argentella, au sud de Calvi : manifestation de protestation unanime. Le Gouvernement recule. Les essais nucléaires, qui ne peuvent plus se faire en Algérie, se feront désormais en Polynésie.
de 1965 à mi-1970 : radicalisation des revendications d'abord régionalistes puis autonomistes et enfin nationalistes. L'île est dans un état d'isolement et de retards techniques considérables : peu de routes, des communications difficiles et coûteuses avec le continent, des installations sanitaires médiocres, une carte scolaire déplorable, pas d'université.
1970 : la Corse est administrativement détachée de Provence-Côte d'Azur et devient la région métropolitaine (décret du 9 janvier 1970).
1972 : « affaire des boues rouges » de la Montedison, déversements de produits toxiques au large du Cap Corse. Après diverses manifestations, un commando clandestin dynamitera le navire pollueur.
1975, 21 août : « affaire d'Aléria » : une douzaine d'hommes armés de fusils de chasse, représentée par le docteur Edmond Simeoni, occupe la ferme d'un viticulteur rapatrié accusé d'être mêlé à un scandale financier. En réaction, gendarmes et CRS, des blindés et hélicoptères cernent les bâtiments. Bilan : deux gardes mobiles tués et un militant gravement blessé. Cet événement tragique est considéré comme l'acte de renaissance du nationalisme corse.
1975 : à la suite de cette affaire, entre le 23 et le 26 août, des manifestations nocturnes ont lieu à Bastia. Michel Poniatowski, ministre de l'Intérieur, envoie les blindés sur Bastia. La ville connaît alors des scènes de guerre civile faisant un mort du côté des forces de l'ordre. C'est le début d'une longue période de troubles, dont l'île n'émergera qu'au début du . La loi du 15 mai 1975 portant réorganisation de la Corse divise l'île en deux départements.
1976 : le 5 mai, au cours d'une nuit bleue création du FLNC réclamant la reconnaissance des droits nationaux du peuple corse, le droit à l'autodétermination et un pouvoir populaire démocratique en Corse.
1976 : mise en place de la « bidépartementalisation » : l'île est organisée en deux départements, la Haute-Corse et la Corse-du-Sud.
1981 : ouverture de l'Université de Corse Pascal-Paoli à Corte.
1981 : naissance du premier média audiovisuel indépendant de Corse, radio Alta Frequenza, à Ajaccio.
1982 : les lois du 2 mars et 30 juillet donnent un statut particulier à la région corse et la première assemblée de Corse est élue au suffrage universel direct le 8 août. Les nationalistes jugent ces mesures insuffisantes, le FLNC reprend ses actions.
1989 : entre mars et avril, la Corse est paralysée par une grève des fonctionnaires sans précédent, visant à dénoncer, entre autres, la cherté de la vie sur l'île.
1989-1990 : Le mouvement nationaliste connaît ses premières divisions internes qui aboutissent à des scissions.
1991 : statut Pierre Joxe voté, l'assemblée de Corse dispose de compétences élargies, et en particulier d'un Conseil exécutif.
1992 : aux élections territoriales, les nationalistes (toutes tendances confondues : Corsica Nazione, MPA, etc.) dépassent 25 % des voix.
1992 : le 5 mai, catastrophe de Furiani.
1995/1996 : les deux principales branches issues du FLNC de l'époque, le FLNC Canal Historique et le FLNC-Canal Habituel, se livrent à des règlements de comptes « fratricides » qui font plus d'une quinzaine de morts.
1996 : Plusieurs centaines de militants du FLNC Canal Historique tiennent une conférence de presse à Tralonca pour annoncer un cessez-le-feu. Cette manifestation, qui ressemble plus à une démonstration de force qu'à un message pacifique, en raison de l'arsenal présent (lance-roquettes, fusil d'assaut, etc.) et du nombre impressionnant de militants, provoque l'incompréhension et la stupéfaction générale. Jean-Louis Debré, le ministre de l'Intérieur de l'époque, sera par la suite critiqué pour avoir laissé faire et écarté du « dossier corse » par le gouvernement.
1998 : assassinat du préfet Claude Érignac.
1999 : affaire des paillotes. La paillote « Chez Francis », construite illégalement, est incendiée tout aussi illégalement par les gendarmes du GPS au cours d'une action clandestine sur ordre du préfet Bernard Bonnet.
2000 : en août, le premier ministre Lionel Jospin propose un nouveau statut pour la Corse connu sous le nom de « processus de Matignon » qui est voté par l'Assemblée nationale le 4 décembre.
2002 : loi élargissant à nouveau les compétences de la collectivité territoriale de Corse et lui confiant notamment de nouvelles responsabilités dans des domaines tels la gestion des ports et aéroports, la carte des formations ou la préservation des monuments historiques.
2003 : 6 juillet : rejet par une majorité d'électeurs habitant sur l'île du projet de collectivité unique. Marquant une victoire des républicains anti-nationalistes conduits par Émile Zuccarelli, ce référendum est, selon ces derniers, un tournant décisif dans l'histoire politique récente avec l'arrêt provisoire des réformes institutionnelles.
2007 : lors de l'élection présidentielle, la Corse est l'une des régions de France qui votent le plus massivement en faveur de Nicolas Sarkozy (plus de 61 % des voix), candidat élu.
2008 : 12 janvier: à la suite d'une manifestation nationaliste, ceux-ci, qui devaient initialement se diriger vers la préfecture, occupent l'Assemblée territoriale corse pendant près de trois heures (s'ensuit un incendie qui ravage des bureaux dont celui du président de l'Assemblée).
2009 : le Plan d'aménagement et de développement durable de la Corse (PADDUC) initié par la majorité UMP de l'Assemblée de Corse suscite la polémique sur l'île. Accusé, entre autres, d'être basé sur le tout-tourisme, de ne pas respecter assez l'environnement et d'empêcher le développement de l'agriculture, le projet rencontre une vive opposition. Il est finalement repoussé, et figure parmi les enjeux des élections territoriales de 2010.
2010 : la gauche, menée par Paul Giacobbi, remporte pour la première fois depuis 24 ans les élections territoriales. Les nationalistes, toutes tendances confondues (Femu a Corsica, autonomiste, et Corsica Libera, indépendantiste), atteignent le score historique 36 % des voix et se positionnent au centre du débat politique. Dans les mois qui suivent, l'Assemblée de Corse jette les bases d'une nouvelle politique foncière et évoque des mesures qui devront s'insérer dans un nouveau statut de la Corse, que l'Assemblée devra négocier avec l'État. La gauche y est majoritairement favorable, tout comme les partis nationalistes. La gauche républicaine aujourd'hui minoritaire, y reste hostile. La droite, elle, s'abstient. Le débat institutionnel est relancé.
2012 : novembre : à la suite des assassinats de l'avocat Antoine Sollacaro et du Président de la Chambre de Commerce de Corse-du-Sud Jacques Nacer, le gouvernement français reconnait pour la première fois l'existence d'une mafia en Corse, et promet des mesures judiciaires spécifiques.
2013-2014 : L'Assemblée de Corse vote plusieurs propositions allant dans le sens d'une nouvelle évolution institutionnelle et d'une autonomie élargie pour la Corse. Le 17 mai 2013, au terme d'un vote largement majoritaire (36 voix sur 51, soit 70 % des votants), elle vote l'adoption d'un statut de coofficialité pour la langue corse, assorti d'un programme de revitalisation linguistique. L'opinion corse, de son côté, est quasi unanimement favorable au bilinguisme et à la réintroduction de la langue (90 % des personnes interrogées, selon un sondage Opinion of Corsica publié en avril 2013). Le 27 septembre de la même année, les élus corses se prononcent pour une nouvelle évolution des institutions de l'île par le biais de l'inscription d'une mention spécifique à la Corse dans la Constitution (à 46 voix sur 51). Le 25 avril 2014, à l'issue d'un vote majoritaire de 29 voix sur 51, les conseillers territoriaux proposent l'adoption d'un statut de résident permanent d'au moins cinq ans pour devenir propriétaire dans l'île afin de contrer la flambée des prix et la spéculation foncière et immobilière. Le 31 octobre, un nouveau PADDUC (initié cette fois-ci par la majorité territoriale de gauche), est adopté par l'Assemblée de Corse. Plus consensuel que le précédent, le projet fait cependant l'objet de longues et intenses discussions. Le texte est adopté à une large majorité, voté par 38 élus sur 51. Et enfin, le 12 décembre 2014, l'Assemblée de Corse adopte à 42 voix sur 51 un projet de réforme institutionnelle visant à faire de la Corse une collectivité unique, projet qui prévoit notamment la fusion de la Collectivité territoriale de Corse et des deux conseils départementaux (Haute Corse et Corse du Sud). À la suite de ces nouvelles propositions, un timide dialogue s'ouvre à nouveau entre les élus corses et le gouvernement français. S'il est ouvert sur la question de la collectivité unique (le ministre de l'Intérieur d'alors, Bernard Cazeneuve, donne son feu vert au projet à l'occasion d'une visite dans l'ile début 2015), le gouvernement se montre cependant beaucoup plus réticent concernant les autres propositions.
2014 : 25 juin : dans un communiqué envoyé à la presse locale, le FLNC annonce l'abandon de la lutte armée. L'organisation déclare « sans préalable et sans équivoque aucune » avoir décidé « unilatéralement d'enclencher un processus de démilitarisation et une sortie progressive de la clandestinité » et estime qu'il est temps « de passer à une phase nouvelle : celle de la construction d'une force politique pour gouverner la Corse et la conduire à l'indépendance ». L'annonce est historique, et accueillie positivement par la classe politique insulaire qui y voit le début d'une nouvelle ère dans les rapports politiques en Corse.
2015 : juillet : l’Assemblée nationale adopte le projet de collectivité unique pour la Corse, voté un an plus tôt par les élus corses. L'entrée en vigueur de ce nouveau statut pour l'île est prévue pour le janvier 2018.
2015 : 13 décembre : Victoire des nationalistes à l'issue du second tour des élections territoriales, la liste unie « Pè a Corsica » (fusion des autonomistes de Femu a Corsica et des indépendantistes de Corsica Libera) menée par Gilles Simeoni arrive en tête avec plus de 35 % des voix. Pour la première fois depuis la création de la Collectivité territoriale de Corse les nationalistes accèdent aux responsabilités territoriales.
2017 : 10 décembre : La coalition nationaliste Pè a Corsica est réélue à une large majorité (plus de 56 % des voix) à l'issue du second tour des élections territoriales (ces élections ont lieu seulement deux ans après celles de 2015, en raison de la mise en place de la Collectivité unique au janvier 2018). Pour la première fois, une force politique obtient la majorité absolue à l'Assemblée de Corse. Forts de cette victoire, les nationalistes espèrent l'ouverture d'un dialogue avec l'État en vue d'une véritable autonomie pour la Corse et d'une solution politique globale.
2018 : janvier : Entrée en vigueur officielle de la collectivité unique, baptisée Collectivité de Corse.
2022 : plusieurs manifestations pour Yvan Colonna, militant indépendantiste corse mortellement agressé en prison, ont dégénéré en violents affrontements.
Politique
La vie politique est dominée jusqu'à la Seconde Guerre mondiale par le Parti radical (centre-gauche) de Adolphe Landry et l'Alliance démocratique (droite) de François Pietri. Le Parti communiste de Corse vient bouleverser cette situation à la Libération, tirant un prestige considérable de son action dans la résistance et, dès la fin de l'année 1943, dispose d'une influence politique majeure sur l'île. Il est à la tête de la préfecture et administre 260 municipalités sur 320, tandis que ses militants sont près de en 1946. Le général de Gaulle décide alors de reprendre la main et favorise le retour en grâce des anciennes gloires politiques insulaires, dont notamment Paul Giacobbi, qui sera élu premier président du conseil départemental de l'après-guerre. L'influence communiste décline progressivement par la suite, notamment en raison de son soutien à l'indépendance de l'Algérie alors que de nombreux colons corses étaient installés dans ce pays et envoyaient de l'argent à leurs proches restés sur l'ile.
Les partis nationalistes, opposés à une économie uniquement axée sur le tourisme, réalisent une percée historique aux élections territoriales de mars 2010.
Le , l'avocat Gilles Simeoni devient le premier maire nationaliste de Bastia. Lors des territoriales de décembre 2015, il est élu président de la Collectivité territoriale de Corse, grâce à l'alliance Pè a Corsica entre les autonomistes (Femu a Corsica) et les indépendantistes (Corsica libera).
Administration
Administration avant la Révolution française
Avant que soit voté à l'Assemblée nationale constituante « L'Île de Corse est déclarée partie intégrante de l'empire français » le , l'île, sous domination des cités marchandes italiennes de l'époque (Rome, Pise, Gênes), était divisée en diocèses, pievi (paroisses), communautés et fiefs. Elles étaient administrées par des évêques, piévans ou coévêques, des caporali (tribuns) et des seigneurs locaux (jusqu'en 1641).
Le , les communautés et paroisses deviennent des communes par la loi d'organisation municipale votée par la Constituante.
Administration de 1789 à 1982
Lorsque les circonscriptions d'action régionale (CAR), équivalent des régions actuelles, sont organisées en 1960, la Corse fait partie de la CAR de Provence-Côte d'Azur-Corse. Elle en est détachée par un décret de 1970. En 1974, la Corse devient l'un des vingt-deux établissements publics régionaux et est dotée d'un conseil régional et d'un comité économique régional. En 1982, l'établissement public devient collectivité territoriale.
En 1975, en application de la loi du 25 mai, la Corse est divisée en deux départements, la Corse du Sud, avec Ajaccio pour chef-lieu, et la Haute-Corse, avec Bastia pour chef-lieu.
Administration depuis 1982
La Corse constitue la "Collectivité territoriale de Corse" (CTC), statut particulier institué en vertu de la loi du . Cette loi a substitué ce nouveau statut de collectivité territoriale de la République, qui lui confère plus de pouvoir, à l'ancien statut de région.
La Corse est donc dotée d'une organisation institutionnelle originale, unique en France métropolitaine, mais comparable à celle de la plupart des autres régions européennes largement décentralisées. Il est également comparable à celle des collectivités régies par l'article 73 de la Constitution française. Le statut de la Corse est ainsi très proche de celui de la Martinique, toutes les deux administrées par une collectivité territoriale comprenant un Conseil exécutif, une assemblée et un conseil consultatif. La spécificité de la Corse dans la République a en effet été reconnue par le pouvoir national puis traduite dans plusieurs réformes statutaires (1982, 1991, 2002 et 2015) à partir d'un double fondement : favoriser l'expression du débat politique dans le cadre d'une démocratie locale rénovée, permettre la recherche de solutions adaptées aux problèmes insulaires à travers l'octroi de compétences étendues en matière d'identité et de développement.
Ainsi, la collectivité territoriale de Corse apparaît à l'avant-garde de la « République décentralisée » : par ses responsabilités accrues, mais aussi une organisation rationalisée et des moyens plus importants, parmi lesquels le statut fiscal.
La fonction de président du conseil exécutif est la plus haute fonction de la collectivité territoriale de Corse il exerce le pouvoir exécutif, détenu dans les autres régions par le président du conseil régional.
La collectivité territoriale de Corse comprend trois organes :
le Conseil exécutif de Corse ;
l'Assemblée de Corse ;
le Conseil économique, social et culturel de Corse (CESC).
Au janvier 2018, elle fusionne avec les deux conseils départementaux pour former la Collectivité unique de Corse, dotée des mêmes organes que la CTC.
Démographie
La Corse comptait au et au .
Au , l'INSEE recense une population légale 2009 de .
Au , l'INSEE recense une population légale 2011 de .
Au , l'INSEE recense une population légale 2016 de , soit une forte croissance depuis 30 ans, mais comparable à la Sardaigne, cinq fois plus peuplée avec d'habitants, et moins peuplée que les Baléares () ou la Sicile (). La Corse est donc la la plus peuplée de Méditerranée occidentale, dont les habitants insulaires sont près de . La Corse est aussi la française la plus peuplée après la Réunion (près de en 2015), la Guadeloupe (plus de en 2015), la Martinique (environ en 2015), et devant la Polynésie française (près de en 2015), la Nouvelle-Calédonie (près de en 2015) et Mayotte (environ en 2015).
Au 1er janvier 2020, selon l'INSEE, 343 700 personnes habitent en Corse.
En Corse, le taux de fécondité est le plus bas de France, avec notamment 1,37 enfant par femme en 2022). De plus, la population corse est la plus vieillissante de France. En effet, en 2020, on y dénombre 117 personnes de 65 ans ou plus pour 100 jeunes de moins de 20 ans.
La Corse est en 2022, la région de l’UE où l'espérance de vie à la naissance est la plus élevée (84,0 ans), devant les îles Baléares (83,9 ans) et la région grecque de l'Épire (83,8 ans).
Immigration
Au recensement de 2018, seuls 55,7 % des résidents de la Corse étaient natifs de Corse, tandis que 29,8 % étaient des natifs de la France métropolitaine continentale, 0,3 % des natifs de la France d'outre-mer, 4,2 % des Français de naissance natifs de l'étranger (dont les pieds-noirs) et 9,9 % des immigrés (natifs de l'étranger sans nationalité française à la naissance). La majorité des immigrés en Corse viennent du Maghreb (particulièrement du Maroc, 29,1 % de tous les immigrés en 2018) et d'Europe du Sud (particulièrement du Portugal et d'Italie, respectivement 24,0 % et 12,4 % de tous les immigrés en 2018).
En 2009, la Corse comptait (nés étrangers à l'étranger) soit 9,5 %, dont nés au Maghreb soit 4,3%, sur une population de .
31,2 % des nouveau-nés en 2011 en Corse, soit 962 sur , ont au moins un parent né à l'étranger (quelle que soit sa nationalité), soit la plus forte proportion après la région Île-de-France (46,3 %) et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (32,6 %). Parmi ces nouveau-nés, 17,6 % ont un père né au Maghreb, soit la plus forte proportion au niveau des régions, devant les régions Provence-Alpes-Côte d'Azur (14,9 %), Languedoc-Roussillon (14,1 %) et Île-de-France (13,1 %).
Résidents étrangers
Au , on recensait en Corse déclarés sur une population totale de , soit 10,24 % de la population.
Économie
Présentation
La proportion de chercheurs d'emplois était de 10,6 % en 2002, relativement stable, mais près de 20 % des habitants vivent dans la pauvreté, avec beaucoup de retraités pauvres. Vieillissante, la population est plus faiblement active qu'ailleurs, d'où une surreprésentation du secteur tertiaire, notamment non marchand et public. L'économie corse est composée en très grande partie de très petites entreprises avec peu ou pas de salariés. Les plus grandes sont dans la distribution et le BTP. Reflet d'une industrialisation très modeste, le PIB par habitant, en 2008 et en 2012, était 18 % de moins que la moyenne nationale, mais en rattrapage de 3 % en .
Le secteur primaire, principalement agricole, rassemble 5,30 % des actifs et le secondaire 15,30 %, contre 20 % en moyenne en France. Le secteur tertiaire, qui assure 79,40 % des emplois de l'île, est marqué par la prépondérance de la fonction publique d'État et des collectivités territoriales, le tourisme en Corse générant aussi beaucoup d'emplois dans les activités sportives et de loisirs. La population active corse était d'environ au , en hausse de en (2007).
Secteur primaire
Agriculture
L'agriculture a été marquée par l'histoire agraire de l'île. Les systèmes vivriers traditionnels alliaient des céréales dans les coteaux aménagés en terrasses avec jachère biennale, voire sur la culture sur brûlis en cas de crise alimentaire, à des cultures d'appoint jardinées (jardins, vignes, vergers) et à un élevage pastoral alliant terres de plaine d'hivernage et d'altitude l'été, autour de village de montagne (Niolo, Alta Rocca, Asco, etc.). Ils disparaissent au début du vingtième siècle, des tarifs douaniers défavorables favorisant leur éviction par des céréales importées, les châtaigniers prenant parfois le relais.
La brebis corse était une composante essentielle de cette agriculture vivrière de montagne grâce à sa rusticité et ses aptitudes mixtes en lait, viande et laine. À partir de la fin du , l'arrivée des industriels laitiers de la filière roquefort sur l'île bouleverse cette économie et fait passer progressivement ses éleveurs dans l'ère industrielle.
L'autre composante est la chèvre corse, une race autochtone élevée en isolement des autres races, inscrite officiellement comme race caprine en 2003. Les produits laitiers corses sont usuellement des transformations fermières de lait cru de brebis et de chèvre.
Au tournant de 1945, l'intérieur est ruiné, en pleine déprise rurale et agricole. Les propriétaires fonciers ont bien souvent émigré et en 1950 la Corse est à son minimum démographique : environ .
Puis deux phénomènes redessinent le paysage agricole : mise en valeur de la plaine orientale et reconquête de l'intérieur par l'agriculture et l'élevage pastoral.
Face au marasme ambiant, le gouvernement entreprend de drainer la vaste plaine orientale, terre d'hivernage des bergers et de leurs brebis, pour y installer une agriculture « moderne » au sens des lois Pisani, c'est-à-dire industrialisée. À l'origine conçue pour les Corses, cette politique sert à accueillir les pieds-noirs de retour d'Algérie à partir de la fin des années 1950, via les cultures permanentes (vignes, agrumes, kiwis, fruitiers) de grosses structures, à fort capital, grandes SAU, employeuse de main d'œuvre salariée souvent d'origine marocaine.
Cette nouvelle agriculture côtière à forte capitalisation est exposée à des difficultés répétitives, notamment à honorer les remboursements de l'endettement quand les prix de vente baissent, d'où les différents cycles qui se succèdent : vins de table, kiwis, agrumes. La vinification en cave particulière, qui requiert une certaine capitalisation, trouve un succès relatif via une production labellisée.
L'intérieur de l'île a au contraire a connu une certaine reprise agricole dans les années 1970 car il est resté attaché à des structures paysannes à peu d'investissements, sur le slogan « campà in paese » (« vivre au pays »), d'élevages de petits ruminants de races rustiques organisés en systèmes de types pastoraux : surfaces vastes pour pallier le manque de productivité fourragère à l'hectare, résultats techniques modestes (« moyens » ou « médiocres » selon les standards de certains types d'agricultures. Malgré cela, de vastes zones de l'intérieur deviennent presque vides d'habitants.
Parmi les autres secteurs agricoles en croissance, la « castanéiculture » et l'« oléiculture » ou les fromages, carcasses d'agneaux et de cabris, huile d'olive, viande de veau, salaisons, et miels, via une production-transformation fermière en vente directe pour valoriser la main-d'œuvre familiale. Cetta agriculture milite et démarche pour une reconnaissance du terme « fermier » et des appellations agricoles corses. Elle souligne les problèmes de maîtrise du foncier, de manque de repreneurs, de difficultés financières et de mises aux normes européennes des ateliers de transformation agroalimentaire.
Dans les années 1990 et 2000, la brebis corse connaît un renouveau grâce à l'intégration de lait dans le cahier des charges d'appellations d'origine contrôlées de fromage fermier de Corse comme le brocciu et d'autres.
Énergie
La Corse est la plus développée des régions françaises en énergies renouvelables. L'énergie utilisée est pour 25 % d'origine hydraulique (7 centrales EDF pour ), mais aussi d'origine thermique (, à Vazzio et Luciana, utilisant principalement du diesel et du fioul). L'éolien se développe fortement avec un énorme potentiel, et notamment les fermes éoliennes du Cap Corse (3 fermes éoliennes pour ), l'une des zones les plus venteuses de l'île. Plusieurs fermes photovoltaïques ont vu le jour un peu partout dans l'île (Balagne, Cortenais dont celle sur le site de Pascialone à Poggio-di-Venaco). 93 % de l'énergie est aujourd'hui produite par EDF et EDF EN, qui ont investi en Corse près d'un milliard d'euros de leurs ressources entre 2006 et 2012, pour développer et moderniser le parc de production.
Secteur secondaire
L'industrie, comme partout en Europe, a un effet d'entrainement fort pour l'économie, avec 4 à 6 emplois tertiaires induits par chaque emploi industriel local.
BTP
Le secteur industriel est surtout développé dans le BTP, qui dépend pour ses carnets de commande des marchés publics de routes et de grands bâtiments pour les plus grosses entreprises et une demande locale de résidences et de maisons très diversifiée ou touristique pour les PME et TPE de 0 à 3 salariés.
Agro-alimentaire
Les industries agro-alimentaires s'appuient sur des entreprises de transformation des céréales, vignes, laits, fromages, viandes, huiles, poissons, produits de façon locale, avec la biscuiterie Torra produisant selon des recettes locales, la conserverie de Casatorra, soupes de poissons, tripes et plats cuisinés corses, les fromageries et laiteries semi-industrielles, ou la charcuterie, dont une partie ne bénéficie d’aucune appellation d’origine contrôlée (AOC). Le secteur des eaux minérales de qualité (Saint Georges, Zilia, Orezza) et autres boissons (notamment la brasserie Pietra qui développe, outre les bières, les sodas et limonades) a en partie réussi à contenir la concurrence de produits du continent.
D'autres ressources sont exploitées, mais de façon plus marginale (bois, lauze, pierres ornementales ou de construction).
Secteur tertiaire
Distribution
Même si la grande distribution est considérée comme un des premiers employeurs en Corse, le mouvement indépendantiste mais aussi les petits commerçants corses dénoncent « la politique des grands groupes financiers qui imposent des contrats d'emplois précaires, prennent en otage l'agriculture corse et détruisent le commerce de proximité ». Ils sont de plus en plus attentifs à l'arrivée de « franchises » de l'agroalimentaire se dissimulant derrière « noms corsisés ». Des débats houleux ont par exemple accueilli un projet d'aménagement de plus de 10 000 mètres carrés, en bord de route à la sortie sud de Bastia, qui se présente comme adossé à la chaîne d'alimentation spécialisée « Grand Frais ».
Tourisme
Avec le commerce, c'est le secteur le plus dynamique, grâce au statut de destination touristique réputée, qui assure un emploi sur six et de nuitées par an, mais un grand nombre d'emplois offerts sont peu qualifiés et saisonniers. L'activité du secteur touristique, cependant, tend à s'étendre en arrière et pré-saison. Le tourisme d'affaire et le tourisme international ou thématique (sportif, gastronomique…) tendent à mieux répartir les flux sur l'ensemble de l'année.
En Corse, le succès de la randonnée dans les îles de Méditerranée dans les années 1970, a contribué à l'essor de la notion d'écotourisme, appelé aussi tourisme durable, agrotourisme ou tourisme équitable, également promu dans l'île proche de Sardaigne un peu plus tard.
Dans les années 1970, et période où (PNRC) le 15 mai 1972, une étude a par ailleurs montré la conservation d'un important tourisme familial interne à la Corse : sur environ habitant les deux principales agglomérations corses, Bastia et Ajaccio, près de 12 000 « montent au village » tous les dimanches, tandis que 18500 y vont au printemps et près de 35 000 pendant les vacances.
Homologué en 1971, mais imaginé dès 1952 par Jean Loiseau dans « Itinéraires de Corse », le GR20, réputé comme le plus difficile des GR français, a vu ensuite la fréquentation de ses refuges plus que décupler entre 1993 et 2003 pour culminer à près de 400 000 nuitées officielles.
La Corse dispose de trois toutes petites stations de ski alpin, surtout utilisés en fin de semaine, mais le ski de fond est considéré comme mieux adapté aux conditions locales. Sur les côtes, depuis 1976, un établissement public, le Conservatoire du littoral, a acquis des pans entiers de terrain, jusqu'à détenir 20 % du littoral, soit , protégés un quart de siècle après.
Fiscalité
La Corse bénéficie depuis le Consulat d'un régime fiscal dérogatoire motivé par son insularité et son développement moindre par rapport à la France continentale. La dernière mesure législative qui régit le statut fiscal particulier de l'Île de Beauté date de 1994.
Des avantages fiscaux dont bénéficient les entreprises touchent notamment à l'impôt sur les sociétés dans les zones franches, et à la taxe professionnelle, réduite sur toute l'île.
Les particuliers bénéficient d'avantages en matière de TVA, de taxe foncière sur les propriétés non bâties (pour préserver certains secteurs de l'île), de TIPP. Ils sont par ailleurs exonérés totalement de droits de succession (avantage limité à partir du janvier 2012). Toutefois, sur ce dernier point, il est bon de préciser qu'en France continentale, 95 % des héritiers sont « de fait » également exonérés de droits de succession.
L'État reverse au profit des collectivités le manque à gagner sur les taxes locales. Le coût brut est réduit : le manque à gagner en matière de recette fiscale du fait de ce statut dérogatoire était de 230 millions d'euros en 2004.
Depuis 1976, la Corse bénéficie également du concept de continuité territoriale. Elle a bénéficié de subventions au titre des fonds structurels européens relevant de l'objectif 1 (qui concerne les régions dont le PIB est inférieur à 75 % de la moyenne européenne).
La Corse, qui ne fabriquait pas de produits manufacturés, était, par exception, autorisée à en importer hors taxe d'Italie ; pour éviter que l'île serve d'entrée aux produits italiens sans taxe, on a donc taxé les exportations vers la France continentale. En revanche, les produits agricoles corses étaient vendus en France continentale hors taxe.
Criminalité
La Corse est la région française ayant structurellement le taux d'homicide le plus élevé. Au cours de l'année 2010, volontaires ont été commis en France, dont 28 en Corse. Le taux d'homicide volontaire s'établit ainsi à un pour sur l'île, contre un pour sur le continent.
En avril 2014, avec tuées depuis près de trente ans, le taux de meurtre par habitant en Corse est devenu plus élevé qu'en Sicile (région pourtant berceau de la mafia) et le plus élevé d'Europe. C'est aussi la région de France où le plus de représentants de l'Administration (maires, préfets…) ont été victimes d’assassinat, 11 au total.
L'emprise de la criminalité organisée sur l'économie et la société corse présente des similitudes avec les mafias du sud de l'Italie. Toutefois, l'île ne présente pas de structures mafieuses pérennes. La spécificité corse se caractérise par l'existence de groupes criminels à la durée de vie limitée, se disputant pendant plusieurs années le contrôle de l'économie de micro-régions (par exemple, la Balagne, la région ajaccienne ou le Valinco) au travers d'activités légales et illégales. Le phénomène du racket est présent, mais reste difficile à quantifier.
Les divers groupes disparaissent avec la mort de leurs fondateurs, contrairement aux clans mafieux italiens dont la structure perdure à travers les générations. Leurs héritiers se dispersent en sous-groupes, s'allient avec d’anciens groupes rivaux, ou font face à l'apparition de nouvelles bandes.
Transports
Transport ferroviaire
La Corse possède un réseau ferroviaire de deux lignes seulement : Bastia - Ajaccio et Calvi - Ponte-Leccia (qui sert d'interconnexion entre les 2 lignes). Ce réseau est géré par les CFC (Chemins de fer de la Corse) et est à voie métrique.
Transport maritime
Les liaisons maritimes entre la Corse et le continent européen sont assurées toute l'année grâce aux ports :
de Bastia (51,2 % du trafic passagers en Corse en 2011 et (2022 ferme nice) ;
d'Ajaccio (26,5 % du trafic passagers de la Corse en 2011) ;
de Porto Vecchio (9 % du trafic passagers de la Corse en 2011) ;
de Île Rousse (8,2 % du trafic passagers de la Corse en 2011) ;
de Bonifacio italie (5,4 % du trafic passagers de la Corse en 2011) ;
de Propriano (2,2 % du trafic passagers de la Corse en 2011).
Qui relient l'île à :
Marseille (Corsica Linea et La Méridionale vers et depuis Bastia, Ajaccio, L'Île-Rousse, Porto-Vecchio et Propriano) ;
Toulon (Corsica Ferries vers et depuis Bastia, Ajaccio, L'Île-Rousse et Porto-Vecchio) ;
Nice (Corsica Ferries et Moby Lines vers et depuis Bastia) ;
Savone (Italie - Corsica Ferries vers et depuis Bastia et Porto-Vecchio) ;
Gênes (Italie - Moby Lines vers et depuis Bastia) ;
Livourne (Italie - Corsica Ferries et Moby Lines vers et depuis Bastia).
Par les compagnies de transport maritime :
Corsica Ferries - Sardinia Ferries, entreprise privée franco-italienne, appartenant à Pierre Mattei ;
Corsica Linea, entreprise privée détenue par un consortium d'entrepreneurs corses, succédant à la SNCM depuis 2016 ;
La Méridionale, marseille société du groupe STEF-TFE ;
Moby Lines, groupe Onorato ;
Ichnusa Line, entreprise privée italienne.
Transport aérien
Les liaisons aériennes sont notamment assurées par deux compagnies aériennes, Air France et Air Corsica, qui proposent des liaisons régulières. D'avril à octobre, et surtout pendant l'été, de nombreuses liaisons de charters relient sans escale la Corse à de grandes villes européennes.
La Corse possède quatre aéroports :
Aéroport d'Ajaccio Napoléon Bonaparte à à l'est d'Ajaccio.
Aéroport de Bastia Poretta à au sud de Bastia
Aéroport de Calvi-Sainte-Catherine à au sud-est de Calvi
Aéroport de Figari Sud Corse à au nord-ouest de Figari
Transport routier
Transport en commun
Le manque de transport en commun rend les habitants dépendants de leur voiture.
Cyclisme
Le réseau Grande Traversée 20 (GT20, en corse, « A traversata Maiò »), est un itinéraire cyclable qui lie Bastia au Nord à Bonifacio à la pointe Sud en 12 étapes
Culture
Langue corse
À l'époque romaine, les habitants de l'île parlaient un latin encore très proche de celui du continent. Pour schématiser : on retiendra que la langue corse est une langue romane étroitement apparentée au toscan, appartenant au groupe italo-roman et très proche des dialectes d'Italie centrale. Ceci fait que l'intercompréhension avec les Italiens parlant l'italien standard est excellente, mais reste plus compliquée avec d'autres dialectes italiens tels que le vénitien ou le piémontais. L'hymne corse est d'ailleurs écrit en italien standard et chanté en corse sans que de grandes modifications soient perceptibles entre l'écrit et l'oral ; la seule différence est que le -o italien devient un -u latin en corse (même dans le titre qui est parfois . Ce phénomène de l'interchangeabilité du -u et du -o n'est cependant pas un phénomène proprement corse puisqu'on le retrouve en sicilien, en sarde, en calabrais, en occitan et en catalan. Toutefois, les variétés de la langue corse dites « taravaise » ou « sartenaise » sont plus éloignées du toscan, mais nettement plus proches des langues sicilienne ou galluraise.
Chaque micro-régions de l'île possède ses spécificités linguistiques Ainsi, l'extrême sud est resté davantage soumis à l'influence du bas latin. Cela se révèle notamment dans la forme des pluriels masculins (issus du neutre latin dans l'extrême sud) et dans la forme initiale de termes restés proches du latin tels u casgiu pour le fromage directement issu de caseus en latin. Les linguistes décrivent ces différentes variétés comme une forme de polynomie. Les différentes variétés sont intercommunicantes mais variées.
La langue corse est le véhicule de la culture corse, riche de ses chants, ses polyphonies, ses proverbes, et de ses expressions.
Elle est l'objet de nombreuses revendications concernant sa protection et son enseignement. L'État malgré une non-volonté politique de promouvoir l'enseignement de la langue et de la culture corse, a accordé aux revendications la mise en place d'un enseignement facultatif d'un maximum de deux heures par semaine, géré par les professeurs des écoles dans le primaire. Ces mesures sont vues par certains comme trop faibles, comparées à ce qui est fait en Espagne pour le catalan, le basque et le galicien par exemple. En 2011, la majorité de gauche au pouvoir a annoncé dans l'enceinte de l'Assemblée son intention d'aller vers un statut officiel de la langue corse, qui pourrait permettre sa réintroduction généralisée dans la société, à l'instar de ce qui a été fait en Catalogne espagnole. Cette officialisation passe cependant par une révision de la Constitution, qui est rejetée par l'Académie française.
De fait, la langue corse est considérée par l'Unesco comme une langue en voie de disparition.
Une partie des patronymes corses se retrouvent en Italie, souvent parce qu'ils sont issus d’une assignation, d'une « traduction » ou « italianisation » datant de l’époque de l’administration pisane ou génoise (qui utilisaient déjà le toscan comme langue officielle). Une autre partie des patronymes proviennent directement de la péninsule. C'est le cas, notamment de Benigni, patronyme qui trouve son origine en Toscane, ou de Bonaparte qui vient de Ligurie.
Autrefois langue orale, la langue corse est actuellement codifiée et structurée par l'université de Corse et défendue par de nombreuses associations insulaires. Elle doit son statut de langue au fait paradoxal que la Corse fait partie de la France, ce qui lui vaut d'être séparée des autres dialectes italiens.
Autres langues parlées en Corse
Groupes/Musiciens et polyphonie
Cinéma en langue corse
En 1982, Pierre Cangioni accomplit un exploit en réalisant Santu Nicoli, le tout premier long métrage entièrement tourné en corse et sous-titré en français. Le film, mettant en vedette Pierre Massimi, Pierre Benedetti et Robin Renucci, se déroule dans le village de Lama en 1920. Son intrigue suit le destin de Santu, un étudiant dépourvu de ressources, qui se transforme en assassin animé par la soif de vengeance.
En 2004, sort Le Silence, un film dramatique réalisé par Orso Miret. L'histoire d'un Corse de la diaspora qui vient passer ses vacances d'été sur l'Île de Beauté avec sa compagne enceinte de trois mois, il va être l'unique témoin d'un meurtre.
De 2006 à 2014, la série télévisée Mafiosa créée par Hugues Pagan est diffusée sur Canal+.
En 2007, Robin Renucci réalise Sempre vivu !son premier long-métrage en Corse dans le village de Olmi-Cappella. Le film est tourné en langue corse et raconte des petites histoires et confrontations entre villageois (paisani).
En 2008 sort Un prophète, un film français réalisé par Jacques Audiard. Présenté en compétition officielle lors du Festival de Cannes 2009, il y a obtenu le Grand prix du jury. Quelques mois plus tard, il reçoit le Prix Louis-Delluc. Lors de la cérémonie des César du cinéma 2010, il gagne neuf récompenses dont celles du meilleur film et du meilleur réalisateur. Il est sorti en salles le et a comptabilisé . Le film est tourné en partie en langue corse.
En 2011 sort I Tercani, un film français tourné entièrement en langue corse, réalisé par Magà Ettori et présenté en avant-première mondiale à Florence lors des 50 Giorni di Cinema Internazionale a Firenze.
Conseiller cinéma auprès du Conseil Économique Social et Culturel Corse (CESCC), réalisateur et président de l'Institut Régional du Cinéma et de l'Audiovisuel - Corse (IRCA), Magà Ettori est considéré comme le chef de file du Cinéma Corse Néo Contemporain.
En 2013, le réalisateur Thierry de Peretti coécrit et réalise le film Les Apaches présenté à la quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes 2013. Ce drame est basé sur un fait divers, l'assassinat d'un jeune issu de l'immigration à Porto-Vecchio, sur fond de dérive mafieuse.
En 2017, Thierry de Peretti réalise Une vie violente qui raconte les affrontements entre bandes nationalistes corses rivales dans les années 1990. Le film est sélectionné dans le cadre de la Semaine de la critique au Festival de Cannes 2017. Le film est tourné en partie en langue corse.
Le Cinéma corse néo contemporain est le nom du mouvement cinématographique qui fait son apparition en Corse en 2008. La principale caractéristique de ce courant est de présenter le quotidien en l'état, en adoptant une position moyenne entre scénario, réalité et documentaire et en se servant à la fois de gens de la rue et d'acteurs professionnels pour apporter un maximum de réalisme et de véracité.
Écrivains
Écrivains en langue française
Écrivains en langue corse
Marcu Biancarelli (1968-)
Santu Casanova
Ignace Colombani (1908-1988)
Jean-Joseph Flori
Don-Joseph Giansily
Petru Rocca
Écrivains en langue italienne
Petru Giovacchini
Salvatore Viale
Il existe des écrivains en langue corse, notamment depuis le , alors que jusqu'alors il avait plutôt existé une littérature corse en italien très importante. L'italien en Corse comme dans les autres régions italiennes était la langue écrite par les lettrés et cela jusqu'à la conquête française.
Écrivains en langue corse et en français
Prete Gentili (Anghjulu-stefanu), de Calacuccia (avec Pascura, un recueil de contes et proverbes)
Marta Renucci Cristofini
Antoine Trojani, d'Asco, a écrit de nombreux livres en corse et en français dont une histoire du « Sage d'Asco ».
Pierre Rossi
Ceccè Lanfranchi
Poètes
Ghjuvanteramu Rocchi
Patrizia Gattaceca
Natale Sarocchi dit Natellulu di Rusiu
Olivier Ancey
Écrivains non corses ayant écrit à propos de la Corse
James Boswell, Account of Corsica
Honoré de Balzac, La Vendetta.
Alexandre Dumas, Les Frères corses.
Gustave Flaubert, Voyage en Corse.
Guy de Maupassant, Un bandit corse et Une vendetta (dans Contes du jour et de la nuit).
Prosper Mérimée, Colomba et 10 autres nouvelles.
Didier Daeninckx, Têtes de Maures (2013).
Jérôme Magnier-Moreno, Le Saut oblique de la truite (2017).
Religion
Christianisme
La religion dominante de la Corse est le catholicisme où 91,7 % des habitants se déclarent catholiques. Le diocèse d'Ajaccio comprenait en 2015, 434 paroisses, et 71 prêtres.
Un pèlerinage important a lieu, à chaque 8 septembre, à Notre-Dame de Pancheraccia où la Vierge Marie apparut à une enfant perdue et assoiffée au .
À l'instar des gardes suisses, il exista aussi une Garde corse pour le Vatican. De nos jours, la liturgie est célébrée en français bien que des offices y soient aussi menés ponctuellement en latin ; en outre, la réalisation d'un missel en corse est à l'étude. Plusieurs archiconfréries contribuent aussi à la vie catholique de l'île. Sainte Dévote est la sainte patronne de l'île.
Croyances et superstitions
Les croyances populaires en Corse sont encore aujourd'hui très largement imprégnée de cultures et coutumes païennes, probablement héritières de cultes antérieurs au christianisme. La pratique de l'Ochju (rituel consistant à chasser le mauvais œil), et le mazzérisme en sont les exemples les plus célèbres.
Le mazzérisme
Le mazzérisme est un don hypothétique de prophétie funèbre exercé la nuit par des individus pendant la période des rêves. Au cours de cette activité, le mazzeru part chasser et tuer des animaux. On le surnomme « le Chasseur d'âmes » ou encore « le Messager de la Mort ». Certains auteurs estiment que le mazzérisme est une invention de romanciers et n'a jamais existé en Corse.
Les jours des morts
Le novembre sont célébrés « I Santi » (Les Saints), jour de recueillement où les cimetières s’animent vivement afin d'honorer les ancêtres et d'établir un contact avec les morts. Pour repousser les ténèbres et ouvrir la voie aux défunts, on recouvre les tombes de fleurs et de bougies.
Pendant la nuit de la Toussaint, on sonne les cloches pour réveiller les morts ; ceux-ci sont alors supposés revenir là où ils ont vécu. La coutume veut qu’on ajoute un couvert pour le défunt et qu'avant d'aller dormir, on pose sur la table ou au rebord de la fenêtre, un pain et de l’eau, ou bien du lait et des châtaignes. À Bonifacio, on laisse en offrande le célèbre « Pane di i morti » (Pain des Morts). La négligence de ces rituels déclencherait la colère des défunts, qui en conséquence perturberaient allègrement les familles en provoquant une tourmente nommée « a timpesta di i morti » (la tempête des morts).
Franc-maçonnerie
Dans une interview donnée à un magazine local, René Lotta, un haut dignitaire de la Grande Loge nationale française (GLNF) affirme même qu'un Corse sur 100 serait franc-maçon.
Internet
La Corse fait partie des , villes ou territoires dans le monde à disposer de son propre domaine de premier niveau.
.corsica est une extension internet (au même titre que .fr, ou .com) qui s’adresse aux institutions, entreprises, associations et personnes souhaitant mettre en avant leur attachement à la Corse dans leurs communications sur internet et leurs sites web. L'extension .corsica peut être utilisée pour leur site web et leur adresse électronique. Cette extension internet est commercialisée depuis septembre 2015.
En France, seules quatre régions ou territoires ont obtenu de l' (ICANN), l'organisme de régulation mondiale, la possibilité d'exploiter leur propre extension internet : la Corse (.corsica), la Bretagne (.bzh), l'Alsace (.alsace) et Paris (.paris).
Gastronomie
La gastronomie corse est étroitement liée aux principaux produits du terroir : la culture des oliviers, de la vigne, de la châtaigne et des agrumes, la charcuterie de porc, le lait et le fromage de brebis, comme celui de chèvre.
C'est traditionnellement une cuisine de montagnards même si les produits de la pêche sont devenus plus importants, essentiellement grâce à la disparition du paludisme des côtes et à la tradition corse d'ostréiculture et de mytiliculture héritée des Romains.
Il existe en Corse deux types d'huiles d'olive. L'une est plus verte ; elle est produite en décembre et janvier, à partir d'oliviers jeunes et d'olives en début de maturation. L'autre est une huile jaune, propre à la culture corse ; elle est faite à partir des olives ramassées sous des arbres centenaires vers le mois de mai.
Parmi les spécialités, il faut noter :
les boissons alcoolisées, dont :
le Cap Corse, qui est un apéritif à base de vin et d'une plante médicinale, le quinquina. Les marques les plus connues sont le Cap Corse Mattei et le Cap Corse Damiani
le Pastis Dami ;
les digestifs : eau de vie, liqueur de myrte, de châtaigne, de cédrat, d'arbouse, etc.
la bière corse à la châtaigne : la Pietra ;
le whisky corse P&M ;
les vins rouges ou blancs regroupés sous la dénomination vin de Corse (AOC) ;
la charcuterie corse : le prisuttu, la coppa, le lonzu, le figatellu, la salciccia, u salamu ;
les fromages corses : le Bastilicacciu, le Calinzanincu, le Niulincu, le Sartinesu, le Venachese, la tomme corse ;
le brocciu, fromage frais de brebis ;
les beignets (fritelli dans le Nord de l'île, friteddi dans le Sud) de brocciu (fromage de lait caillé de brebis) ;
le migliacciu, préparation salée à base de fromage de chèvre ou de brebis ;
les sardines à la bastiaise ;
la pulenda, une polenta de farine de châtaigne ;
les nicci, crêpes à base de farine de châtaigne ;
le cabri en sauce (avec sa polenta de farine de châtaigne) ;
le civet de sanglier ;
les canistrelli, biscuits parfumés au citron, à l'anis, à la châtaigne, à l'amande, au vin, ou nature ;
les oliose, biscuits à l'huile d'olive (Balagne)
la tourte de farine de châtaigne, les falculelle, le fiadone ou le pastizzu, les crustulle ;
le pestu : sauce au basilic se mariant avec divers ingrédients selon les régions de Corse ;
l'anciulata est un chausson rectangle de pâte brisée fourré au confit d'oignons poivré ;
les aubergines farcies : demi-aubergines farcies de viande hachée et d'ail, gratinées au four et servies avec une sauce tomate et basilic, aubergines à la bonifacienne ;
les miels AOC de Corse.
Au temps des Romains, .
Sport
Le développement des sports de combat en Corse, tels que la boxe américaine, le kick-boxing et la Boxe Thaïlandaise a connu une croissance significative ces vingt dernières années. Les frères Andarelli : Toussaint, Justin et Matthieu ont été des précurseurs et des promoteurs de ces disciplines dans l'île. En 1982, les trois frères développèrent une solide amitié avec Monsieur Vérone Martial, un fonctionnaire de l'INSEE muté en Corse pour deux ans, et qui animait informellement une section de Full-Contact. Il s'agissait d'une forme de compétition introduite en France par Dominique Valera à la fin des années 1970, connue sous le nom de Full-Contact et plus tard rebaptisée Boxe Américaine selon les directives ministérielles. En juillet 1984, alors que Monsieur Vérone s'apprêtait à quitter la Corse, celui-ci suggéra aux frères Andarelli de créer officiellement une association de Boxe Américaine et de promouvoir cette discipline dans l'île. C'est ainsi que l'Institut Corse de Boxe Américaine (ancêtre de l'actuel Andarelli Boxing Club) verra le jour en septembre de la même année. L’aventure allait commencer. Après avoir été Champion de France professionnel ISKA de Boxe Américaine en 1986, 1987 et 1988, décroché le titre de Champion d’Europe professionnel de Kick-boxing en 1990 contre le Britannique Trevor Ambrose à Ajaccio, Toussaint Andarelli est devenu champion du monde de Kick-boxing en 1994, titre qu'il a arraché à l’hispano-américain Curtis Bush (combat diffusé en direct sur TF1) suscitant un grand engouement auprès des jeunes Corses. Ils ont créé des clubs, des structures nationales et internationales dédiées aux sports pieds-poings telle que la WKN Corsica, organisé des compétitions régionales, nationales et internationales à l'exemple de la Corsica Cup, formé des générations d’athlètes et de champions. Leur succès a attiré l'attention des médias. Leur influence a contribué à la popularité croissante de ces disciplines et a créé une culture sportive dynamique dans laquelle elles continuent de prospérer en Corse.
Le football est un sport populaire et très bien représenté en ligue professionnelle par rapport au poids démographique et économique de l'île. Pour la saison 2022-2023, le club de l'AC Ajaccio est le porte-drapeau du football corse, évoluant en Ligue 1. C'est le premier club corse à avoir joué en Ligue 1 (1967) et le seul club à avoir réalisé cinq podiums dans un championnat professionnel (1967, 2002, 2011, 2018 et 2020). En National, évolue le club du SC Bastia, club le plus titré de l'île (Coupe de France en 1981 et une finale de Coupe UEFA en 1978). Le FC Bastia-Borgo évolue également en National. Le GFC Ajaccio évolue en National 2 lors de la saison 2020-2021. La principale rivalité sur l'île oppose le SCB à l'ACA, les deux clubs ayant un long passé en Ligue 1 (20 derbys en L1 entre les deux équipes). En National 3 enfin, nous retrouvons la réserve professionnelle de l'ACA, ainsi que Corte, Furiani et le Gallia Lucciana.
En rugby à XV, un club (SC Bastia XV) évoluait en championnat national de fédérale 1 mais des raisons financières les ont relégués en fédérale3. Les autres clubs sont situés en Balagne (le CRAB XV Lumio), à Bastia (Bastia XV, Casinca XV), à Lucciana (RC Lucciana), Porto-Vecchio (ASPV XV et RCOPV XV) Ajaccio (RCA), à Ventiseri, à Propriano (Alta-Rocca XV) et à Corte. Henry Savary occupe actuellement le siège de président, André Giammarchi le poste de vice-président et Fabrice Orsini est secrétaire général. Le comité régional présente au niveau national des sélections corses dans toutes les catégories de jeunes, ainsi qu'en féminines.
En handball masculin, le GFC Ajaccio Handball évolue en Nationale 2 et le club du HB Corte en Nationale 3. En handball féminin, le Handball Ajaccio Club évolue en Nationale 2.
En volley-ball, le GFC Ajaccio accède en 2007 à la PRO A ; vainqueur de la Coupe de France en 2016 et 2017.
En basket-ball masculin, l'Étoile Filante Olympique de Bastia évolua en Nationale 4 de 1995 à 2002, année d'accession en Nationale 3, où il est ensuite resté jusqu'en 2005. Le club de Vescovato passa plusieurs saisons dans les championnats nationaux, sa dernière saison fut celle de 2012-2013. En basket-ball féminin, Furiani Basket Club, évolue en Nationale 3.
En compétition automobile, le Tour de Corse est un des plus grands rendez-vous des rallyes sur asphalte. De plus, les pilotes corses sont réputés rapides à l'image d'Yves Loubet, Pierre Orsini (Pierrot) triple vainqueur du Tour de Corse, Patrick Bernardini ou encore Paulu-Battistu Halter.
Il y a aussi 4 stations de ski sur l'île : Asco-Stagnu, le Val d'Ese, le col de Vergio et Ghisoni-Capanelle.
L'absence de grandes vagues due au fait que la Corse se situe en Méditerranée, ainsi que le vent fort et régulier en fait un lieu idéal pour la pratique de la voile comme la planche à voile et le kitesurf. La baie de Figari s'est imposée comme un spot incontournable de l'île dans ce domaine.
En voile, le Festival Nautic & Music regroupe plusieurs compétitions nautiques. Le Tour de Corse à la voile en équipage rassemble plusieurs dizaines de bateaux chaque année à la mi-octobre. Le Club de Voile de Bonifacio organise la régate de catamarans de sport lors du Raid des Bouches de Bonifacio. Il organise également le Défi Inter-Iles (mi-septembre), compétition de windsurf entre la Corse et la Sardaigne.
En cyclisme, il existe un Tour de Corse cycliste. À noter que le tour de France 2013 est parti de Corse pour la première fois.
En futsal, la Corse est présente depuis 2008 au sein de l'Union nationale des clubs de futsal (UNCFs). Deux de ses clubs (Bastia Agglo Futsal et l'USJ Furiani Futsal) sont présents dans les championnats nationaux pour la saison 2018-2019. La ligue corse a un club européen après sa troisième année d'existence. Il y a plus de 15 clubs en 2009, et 300 licenciés.
le Sentier de grande randonnée 20, lieu réputé de la randonnée dans les îles de Méditerranée, a un parcours très sportif et en altitude.
Sportifs professionnels
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Bibliographie
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.Commentaire biblio|
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Articles connexes
Liens externes
Collectivité territoriale de Corse
Emploi en Corse
Préfecture de région
Atlas
Chaîne pyrénéo-provençale
Division administrative fondée en 1970 | La Corse (en corse et ; en ligure : ) est une île située en mer Méditerranée et une collectivité territoriale unique française. |
543 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20des%20communes%20de%20la%20Dordogne | Liste des communes de la Dordogne | Cette page liste les du département français de la Dordogne au .
Histoire des communes
Le département de la Dordogne est créé à la Révolution française, le , en application de la loi du , sur la majeure partie de l'ancienne province du Périgord, mais aussi de zones réduites de l'Agenais, de l'Angoumois et du Limousin.
En 1793, dix communes de la Corrèze sont rattachées par décret à la Dordogne : Boisseuilh, Coubjours, Génis, Payzac, Saint-Cyr-les-Champagnes, Saint-Mesmin, Sainte-Trie, Salagnac, Savignac-Lédrier et Teillots.
En 1793, la Dordogne cède Cavarc au département de Lot-et-Garonne.
Le (), la commune de Parcoul est détachée de la Charente-Inférieure et réunie à la Dordogne.
En 1819, la commune de Beaurepos est soustraite du département et fusionne avec Souillac dans le Lot.
De 1989 à 2015, la Dordogne compte .
Au , leur nombre baisse à 545, avec la création de neuf communes nouvelles (Beaumontois en Périgord, Boulazac Isle Manoire, Brantôme en Périgord, Coux et Bigaroque-Mouzens, Parcoul-Chenaud, Pays de Belvès, Saint Aulaye-Puymangou, Sainte-Alvère-Saint-Laurent Les Bâtons et Sorges et Ligueux en Périgord) remplaçant initiales.
Au , onze autres communes nouvelles (Bassillac et Auberoche, Boulazac Isle Manoire, Castels et Bézenac, Les Coteaux Périgourdins, Cubjac-Auvézère-Val d'Ans, La Jemaye-Ponteyraud, Mareuil en Périgord, Saint Privat en Périgord, Sanilhac, La Tour-Blanche-Cercles, et Val de Louyre et Caudeau) remplacent . Il y a alors en Dordogne.
Au , six communes nouvelles (Coly-Saint-Amand, Eyraud-Crempse-Maurens, Les Eyzies, Saint-Julien-Innocence-Eulalie, Sigoulès-et-Flaugeac et l'élargissement de Brantôme en Périgord) remplacent abaissant le nombre de communes dans le département à 505.
Au , le département compte à la suite de la création de la commune nouvelle de Pechs-de-l'Espérance par regroupement de .
Liste des communes
Le tableau suivant donne la liste des communes, en précisant leur code Insee, leur code postal principal, leur arrondissement, leur canton, leur intercommunalité, leur superficie, leur population et leur densité, d'après les chiffres de l'Insee issus du recensement 2020.
Voir aussi
Articles connexes
Listes des communes de France
Liste des anciennes communes de la Dordogne
Liste des cantons de la Dordogne
Arrondissements de la Dordogne
Liste des intercommunalités de la Dordogne
Armorial des communes de la Dordogne
Notes et références
Notes
Références
Dordogne
Communes | Cette page liste les du département français de la Dordogne au . |
544 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Calvados%20%28d%C3%A9partement%29 | Calvados (département) | Le département du Calvados est un département français de la région Normandie. L'Insee et la Poste lui attribuent le . Sa préfecture est Caen. Ses sous-préfectures sont Bayeux, Lisieux et Vire Normandie.
Histoire
Le département a été créé à la Révolution française, le , en application de la loi du , à partir d'une partie de l'ancienne province de Normandie, regroupant diverses circonscriptions très anciennes : les diocèses de Bayeux et de Lisieux, les généralités d'Ancien Régime de Caen, de Rouen (pour le pays d'Auge : Pont-l'Évêque et Honfleur), et d'Alençon (pour les secteurs de Falaise et de Lisieux).
On envisagea un temps de le nommer « Basse-Orne » puis « Orne-Inférieure », avant de choisir son nom actuel qui tient d'un banc rocheux, les rochers du Calvados, sur proposition du député de Bayeux, Jean-Baptiste Delauney.
La légende veut que les rochers au large d'Arromanches-les-Bains aient pris le nom du Salvador (ou Çalvador, qui serait devenu Calvados par déformation linguistique) navire de l'Invincible Armada espagnole qui s'y serait échoué en 1588, mais cette altération est invraisemblable. Une hypothèse mieux fondée fait état de cartes marines rédigées en latin décrivant la côte dénudée et bosselée d'une partie de l'actuel département comme calva dorsa ou calva dossa « dos chauves » (pluriel du latin classique dorsum « dos » > latin vulgaire dossum « dos » > français dos). De manière topographique, ce nom ferait précisément référence à deux élévations de la côte vers Arromanches qui vues du large apparaissent chauves à cause de leur faible couverture végétale. Elles servaient ainsi d'amer aux marins. Cette explication a été proposée par René Lepelley, professeur à l'université de Caen, en 1990 et elle est largement adoptée aujourd’hui.
Préhistoire
Peu de monuments attestent d'une occupation humaine ancienne, malgré des conditions géographiques favorables : tumulus de Colombiers-sur-Seulles, menhirs de Pierrelaye (Villy-Bocage), Pierre tournante (Livarot-Pays-d'Auge), de Pierre du Pot et Pierre de la Hauberie (Ussy (environs de Falaise) , dolmen de la Loge aux Sarrazins (Saint-Germain-de-Tallevende dans le bocage virois)…
Antiquité
Plusieurs cités gallo-romaines étaient situées dans le cadre du Calvados : d'ouest en est, celle des Baiocasses, qui s'est conservée avec l'évêché de Bayeux, des Viducasses, aux environs d'Évrecy et qui n'a pas perduré, celle des Lexovii, aujourd'hui Lisieux. À Vieux, le site des Viducasses (Aregenua) fait l'objet depuis 1988 d'un important programme de fouilles. Le musée de Normandie à Caen conserve de nombreux objets de cette période.
Au la région subit des incursions barbares (saxonnes). Bayeux et Lisieux s'entourent de murailles.
Au , s'installent les Francs. Bayeux et Lisieux sont alors le siège d'un diocèse. Toutefois quelques paroisses dépendent de l'évêché de Coutances (secteur de Saint-Sever) ou de Sées (secteur de Falaise).
Moyen Âge
À partir du , les Vikings ravagent la région et prennent pied par endroits (colonie danoise de Bayeux).
En 911, Rollon reçoit du roi des Francs le contrôle du diocèse de Lisieux, et en 923 de celui de Bayeux. C'est à Caen, que le duc de Normandie et roi d'Angleterre depuis 1066, Guillaume le Conquérant, fut enterré. À cette époque, la ville, avec son port au fond de l'estuaire de l'Orne, est en plein développement. De ses carrières ont extrait une pierre calcaire de qualité qui est exportée jusqu'en Angleterre.
De nombreux établissement ecclésiastiques, protégés ou encouragés par les ducs de Normandie voient le jour : abbayes du Val-Richer, de Troarn, de Villers-Canivet, de Saint-Pierre-sur-Dives… Plusieurs fortifications du sont érigées : donjon de Caen (aujourd'hui rasé), de Bonneville-sur-Touques, château de Falaise.
Le est marqué par l'essor du gothique : église Saint-Pierre de Caen, cathédrale de Lisieux, Saint-Gervais et la Trinité à Falaise…
Époque moderne
Époque contemporaine
Après la victoire des coalisés à la bataille de Waterloo (), le département est occupé par les troupes prussiennes de à (voir occupation de la France à la fin du Premier Empire).
Seconde Guerre mondiale
Le à l'aube est lancée l'opération Overlord sur les plages à l'ouest du département avec des soldats américains, anglais, français et canadiens.
Au , le territoire de la commune de Pont-Farcy est rattaché au département de la Manche, décision préalable à la fusion des communes de Tessy-Bocage, située dans la Manche, et de Pont-Farcy, située dans le Calvados. Pont-Farcy rejoint de fait Saint-Lô Agglo.
Héraldique
Ce blason rappelle celui de la Normandie historique ; la partie supérieure symbolise la Manche qui borde le département au nord. Il a été proposé par l'héraldiste Robert Louis en 1950.
Politique
La droite a longtemps été quasi hégémonique dans le département, même après que le clan d'Ornano sous les années Giscard laisse au niveau national la place à des figures mitterrandiennes que sont les ministres Louis Mexandeau à Caen et Yvette Roudy à Lisieux.
Lors des élections municipales de 2001, la fédération socialiste du Calvados est divisée entre le député Louis Mexandeau et le maire sortant d'Hérouville-Saint-Clair, François Geindre, contraignant la rue de Solférino à la mettre sous tutelle.
En 2012, la gauche confirme son implantation désormais forte, en particulier dans l'agglomération caennaise, ne laissant, comme en 1997, qu'un seul siège de député à l'UMP, celui de Nicole Ameline, héritière politique de Michel d'Ornano, et offrant un siège inattendu à Europe Écologie Les Verts et Isabelle Attard dans le Bessin.
En 2014, pour la première fois, le Front National arrive en tête dans le Calvados avec 25,99 % des suffrages lors des élections européennes.
Conseil départemental du Calvados
Liste des intercommunalités du Calvados
Liste des communes du Calvados
Liste des anciennes communes du Calvados
Liste des députés du Calvados
Liste des sénateurs du Calvados
Liste des conseillers départementaux du Calvados
Liste des préfets du Calvados
Géographie
Le Calvados fait partie de la région de Normandie. Il est limitrophe des départements de la Seine-Maritime (par le pont de Normandie) au nord-est, de l'Eure à l'est, de l'Orne au sud et de la Manche à l'ouest, tandis que son flanc nord est constitué par les côtes de la Manche.
Climat
Le climat du Calvados est très différent selon les endroits où l'on se situe, ainsi, à une quinzaine de kilomètres des côtes, la ville de Caen par exemple, l'influence de la marée est grande. Le climat y est plutôt doux, plus doux qu'au cœur de l'Orne. Les nuages vont et viennent avec la marée, alors que près des confins du Calvados et de l'Orne, au sud, le climat est un peu plus rude, plus froid dans les périodes hivernales, plus chaud dans les périodes estivales.
Économie
Transports
Les autoroutes A13 et A84, la ligne de Mantes-la-Jolie à Cherbourg, le port de Caen-Ouistreham et l'aéroport de Caen-Carpiquet sont respectivement les principales infrastructures autoroutière, ferroviaire, portuaire et aéroportuaire du département.
Démographie
Les habitants du Calvados sont les Calvadosiens. En 2020, le département comptait .
Communes les plus peuplées
Les deux communes du Calvados ayant enregistré la plus forte croissance de population entre 2010 et 2015 relèvent de la communauté urbaine Caen la Mer : il s'agit d'Hérouville-Saint-Clair et de Colombelles avec, respectivement, + 1 026 et + 928 habitants.
Pyramide des âges
Pyramide des âges du Calvados :
plus de 75 ans : 7,2 %
60 - 74 ans : 13,16 %
40 - 59 ans : 25,52 %
20 - 39 ans : 28,53 %
0 - 19 ans : 25,6 %.
Culture
Deauville accueille le Festival du cinéma américain et Cabourg celui du Cinéma romantique.
Tous les ans, le premier week-end d'avril, Hérouville-Saint-Clair accueille le festival BD Des Planches et des Vaches, premier festival bas-normand du genre, ainsi que le Festival Beauregard depuis 2009.
À Caen se déroulent chaque année en automne le festival Nördik Impakt, festival de culture électronique dont la soirée de clôture rassemble environ au parc des expositions, ainsi que les Boréales de Normandie qui se consacre à la culture scandinave.
Le Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre est décerné chaque année à des journalistes du monde entier.
À Dives-sur-Mer se déroulent le festival de la marionnette et la biennale internationale du livre d'artiste Biblioparnasse. Chaque année, en été, les ateliers des artistes plasticiens ouvrent leurs portes au public au village d'art Guillaume-le-Conquérant. Par ailleurs, en 2009 a été inauguré « Le plus petit Musée du livre », musée nomade.
Les Fêtes médiévales de Bayeux se déroulent tous les ans au mois de juillet et tous les deux ans se déroule le Festival international du cirque. En septembre, Merville-Franceville-Plage accueille le festival Cidre et Dragon.
Écrivains / Artistes
Écrivains • Philosophes • Universitaires
François de Malherbe • Alphonse Allais • Henri de Régnier • Patrick Grainville • Laurencin
Peintres • Sculpteurs
Eugène Boudin • Paul-Émile Pissarro • Louis-Édouard Garrido • François Bonnemer • Georges Bouet• Eustache Restout • François de Caumont • Gabriel-Narcisse Rupalley • Louis-Alexandre Dubourg
Musiciens • Chanteurs
Erik Satie
Théâtre • Télévision
Alain Duhamel
Michel Drucker
Scientifiques / Industriels
Pierre-Simon de Laplace
Personnalités politiques
Contemporains
Georges Marchais • Michel d'Ornano • Louis Mexandeau • Yvette Roudy
Historiques
Guillaume le Conquérant • Turgot • Joseph Laniel
Personnalités historiques
Odon de Bayeux • Jules Dumont d'Urville
Personnalités religieuses
Saint Jean Eudes • Sainte Thérèse de Lisieux
Langue
La langue régionale est le normand.
Comme au sein de l'essentiel des régions de France, le français s'est imposé aux populations à partir du début du . Les habitants des villes parlaient un français standard vers 1835, mais la prononciation y était encore influencée par la langue régionale, en particulier dans les arrondissements de Vire et de Falaise.
Tourisme
Le département compte un village parmi Les Plus Beaux Villages de France : Beuvron-en-Auge.
Capacité d'accueil touristique (2001) :
d'hôtel ;
en camping ;
(villages de vacances) ;
ruraux.
Le département se divise en pays d'accueil touristiques : le Bessin, la Plaine de Caen, le Bocage Virois, la Côte de Nacre, la Côte Fleurie, le Pays d'Auge et la Suisse normande.
Le Calvados, grâce au port de Ouistreham, est une porte d'entrée sur le continent pour les Britanniques. Il y a deux aéroports, Caen - Carpiquet et Deauville - Normandie.
Les résidences secondaires
Selon le recensement général de la population du , 18,4 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires.
Le tableau indique les principales communes du Calvados dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux.
Source INSEE, chiffres au 01/01/2008.
Religion
Pour l'Église catholique, le Calvados correspond au diocèse de Bayeux et Lisieux.
Liste des abbayes de Normandie.
Liste des églises du Calvados
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Bibliographie
.
.
Yves Lecouturier, Dictionnaire des personnages remarquables du Calvados, : 365 portraits, Marigny, Eurocibles, coll. « Inédits & introuvables » , 2005, 256 dont 8 de pl., .
Yves de Saint Jean, Pays d'Auge - Auge Country, éditions Vinarelle, Calvados, 2008 .
Articles connexes
Conseil départemental du Calvados
Département français
Liste des communes du Calvados
Liste de ponts du Calvados
Liste de films tournés dans le Calvados
Volontaires nationaux du Calvados pendant la Révolution
Liens externes
Préfecture du Calvados
Site du conseil départemental du Calvados | Le département du Calvados est un département français de la région Normandie. L'Insee et la Poste lui attribuent le . Sa préfecture est Caen. Ses sous-préfectures sont Bayeux, Lisieux et Vire Normandie. |
545 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Cantal%20%28d%C3%A9partement%29 | Cantal (département) | Le Cantal () est un département français faisant partie de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Il doit son nom au massif volcanique du Cantal qui occupe le centre de son territoire. L'Insee et la Poste lui attribuent le code 15. Sa préfecture est Aurillac.
Il correspond approximativement à la Haute-Auvergne, partition territoriale utilisée par les historiens dont les limites varient selon les auteurs.
Toponymie
Ses habitants sont appelés les Cantaliens ou, plus familièrement, les Cantalous.
Le mot vient du gaulois qui veut dire dans cette langue celtique. Le massif du Cantal séparait le territoire des Arvernes (Auvergne) au nord de celui des Rutènes (Rouergue) et des Eleutètes (Lieutadès) au sud.
En occitan, la langue traditionnelle du Cantal, le département et la montagne du même nom sont nommés Cantal (aurillacois) ou Chantal (auvergnat).
Histoire
Ce département a été créé le en application de la loi du . Il correspond à la partie sud de l'ancienne province d'Auvergne, plus précisément aux trois bailliages des Montagnes d'Auvergne, d'Aurillac et de Carlat ainsi que certaines parties du Dauphiné d'Auvergne.
Par la loi des -, la Constituante met fin à l'alternat des chefs-lieux de département, sauf pour le Cantal où elle maintient l'alternat entre Saint-Flour et Aurillac. Par la loi du , la Convention montagnarde y met fin en fixant le chef-lieu du Cantal à Aurillac.
À sa création, le Cantal compte , contre 246 le .
Au la région Auvergne, à laquelle appartenait le département, fusionne avec la région Rhône-Alpes pour devenir la nouvelle région administrative Auvergne-Rhône-Alpes.
Héraldique
Politique et administration
Liste des députés du Cantal
Liste des sénateurs du Cantal
Liste des conseillers départementaux du Cantal
Liste des conseillers régionaux du Cantal
Liste des préfets du Cantal
Le Cantal est l'un des départements ayant donné le plus de présidents de la République à la France (2, Paul Doumer et Georges Pompidou ; au coude à coude avec les Bouches-du-Rhône et derrière Paris qui en a donné 6) et le département en ayant donné le plus par rapport au nombre d'habitants. Le Cantal peut être désigné comme étant une terre présidentielle au vu de sa faible démographie.
Plusieurs ministres sont issus de ses rangs : Félix Esquirou de Parieu (ministre de l'Instruction publique), Paul Devès (ministre de l'Agriculture, ministre de la Justice, ministre de la Justice et des Cultes), Camille Laurens, ministre de l'Agriculture cinq fois en 1951, 1952 et 1953, René Souchon secrétaire d'État en 1983 et 1984, ministre délégué près du ministre de l'Agriculture en 1985 et Alain Marleix, secrétaire d'État aux Anciens combattants en 2007 et secrétaire d'État à l'Intérieur de 2008 à 2010, tous trois députés du Cantal. En 2017, le sénateur du Cantal Jacques Mézard, membre du PRG, devient ministre de l'Agriculture, puis ministre de la Cohésion des territoires avant de rejoindre le Conseil constitutionnel en .
La culture politique dans le Cantal, plutôt gaulliste et pompidolienne, se particularise par une participation électorale élevée et une faible adhésion aux partis politiques.
Les personnalités exerçant une fonction élective dont le mandat est en cours et en lien direct avec le territoire du département du Cantal sont les suivantes :
Conseillers régionaux du Cantal
Le département du Cantal envoie 4 conseillers régionaux sur les 204 que compte le Conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes.
Pour la mandature 2015-2021, les conseillers régionaux issus du Cantal étaient Alain Marleix (LR), Angélique Brugeron (LR), Martine Guibert (UDI) et Dominique Bru (PS).
Pour la mandature 2021-2028, les conseillers régionaux issus du Cantal sont Angélique Brugeron (LR), Bruno Faure (LR), Martine Guibert (UDI) et Stéphane Sautarel (LR).
Conseil départemental du Cantal
.
Le département est administré depuis Aurillac par le conseil départemental du Cantal, comprenant trente conseillers départementaux, répartis sur quinze cantons. Le président du Conseil départemental du Cantal, élu en 2017, est Bruno Faure, élu LR du canton de Naucelles.
Pour la mandature 2015-2021, la composition du Conseil Départemental était la suivante :
Pour la mandature 2021-2028, la composition du Conseil Départemental est la suivante :
Géographie
Le Cantal est un département situé dans le sud de l'ancienne province et région d'Auvergne, cette partie de l'Auvergne correspondant à la région de la Haute-Auvergne, historiquement plus montagneuse et moins peuplée. Il est situé au cœur du Massif central. Le département du Cantal est limitrophe au nord des départements de la Corrèze, de la Haute-Loire et du Puy-de-Dôme, à l'est de la Haute-Loire et de la Lozère, au sud de l'Aveyron et du Lot, à l'ouest du Lot et de la Corrèze.
Il ne comprend que cinq agglomérations qui peuvent être véritablement qualifiées de villes : Aurillac (préfecture), Saint-Flour (sous-préfecture), Arpajon-sur-Cère (bassin d'Aurillac), Ytrac (bassin d'Aurillac) et Mauriac (sous-préfecture).
Le département du Cantal tire son nom du Cantal, massif montagneux principal qui le couvre. En effet, c'est un département de moyenne montagne occupé essentiellement par le massif volcanique du Cantal et par ses contreforts. Ce massif est un vestige d'un ancien volcan dont le diamètre est de près de (le plus grand d'Europe). Son point culminant actuel, le Plomb du Cantal atteint . Le massif forme un cercle presque parfait dont les pentes s'élèvent en convergeant vers le centre. En ce centre se trouve un immense cirque qui devait être l'ancien cratère. À côté du Plomb du Cantal, on trouve le puy Mary (), le puy Chavaroche (), le puy Violent () ou encore le puy Griou ().
Sur les flancs du massifs descendent des vallées profondes, modelées autrefois par l'érosion glaciaire, qui s'étendent à partir du centre de manière radiale. Parmi elles les vallées de l'Impradine, de la Santoire, de la Cère, de l'Alagnon, de la Jordanne, de la Doire, de la Truyère et de la Rhue. En outre, le Cantal possède un vaste lac de , le lac de Saint-Étienne-Cantalès.
Le Cantal regroupe plusieurs régions naturelles : le Cézallier, les monts du Cantal, la planèze de Saint-Flour, la Margeride, le Mauriacois, la Châtaigneraie et l'Aurillacois et le Carladès.
Climat
Le Cantal est divisé en trois zones climatiques : l’Ouest subocéanique avec une pluviométrie abondante, le Centre montagneux avec et de fortes chutes de neige l'hiver, et l'Est subcontinental frais plus sec et plus méridional.
Aurillac, bien que fréquemment affichée comme la ville la plus froide sur la carte météo en raison de son altitude élevée, est néanmoins l'une des villes les plus ensoleillées de France (), devant Toulouse et Bordeaux.
Transports
Le département est desservi par les Transports express régionaux de la SNCF, notamment par trois lignes ferroviaires principales. :
Liaison Clermont-Ferrand - Massiac-Blesle - Neussargues - Murat - Le Lioran - Vic-sur-Cère - Aurillac - Toulouse-Matabiau
Liaison Brive-la-Gaillarde - Laroquebrou - Aurillac
Liaison Figeac - Ytrac - Aurillac
Une liaison ferroviaire, l'Aubrac est également assurée au quotidien par Intercités entre Clermont-Ferrand, Massiac-Blesle, Neussargues, Saint-Flour et Béziers par la ligne des Causses et le viaduc de Garabit.
Par la route, le département est desservi au nord et à l'est par l'autoroute A75. La route nationale 122 le traverse d'est en ouest par le tunnel du Lioran.
Par les airs, l'aéroport d'Aurillac est relié par une liaison régulière trois fois par jour vers Paris-Orly via la compagnie Amelia et Air France Hop.
Budget
Son budget est de 212,3 millions d'euros par an, soit par an et par habitant.
Il est le troisième département le plus endetté de France par rapport au nombre d'habitants ( par habitant).
Économie
En 2017, le Cantal était le département avec le taux de chômage le plus bas de France (5,7 %). L'économie du Cantal est principalement basée sur l'agriculture et le tourisme.
On y pratique essentiellement l'élevage bovin (race Salers). L'élevage sert aussi à la production de lait qui est utilisé en partie dans la fabrication de fromage tels que le cantal, le bleu d'Auvergne ou le salers. Le bois reste une richesse de la région (chênes, résineux). L'exploitation forestière, moins prospère qu'autrefois, reste une composante de l'économie locale.
Le département s'appuie en outre sur le secteur tertiaire, l'industrie des loisirs et de la montagne, et sur l'activité touristique principalement estivale. 78 communes du Cantal adhèrent au parc naturel régional des Volcans d'Auvergne.
Musique
Le département est cité dans les paroles de la chanson Vesoul, écrite, composée et interprétée par Jacques Brel en 1968.
Démographie
Évolutions
Le chiffre officiel de la population pour 2019 était de 144 692 habitants. La population a culminé à 262 117 en 1836. Elle est restée inférieure à 200 000 au cours des 90 dernières années. Le département a connu un niveau de dépeuplement particulièrement drastique, même si ce phénomène a été une caractéristique de nombreux départements ruraux du pays tout au long du XXe siècle, les salaires agricoles n'ayant pas réussi à suivre ceux disponibles dans les régions industrialisées en dehors du
département.
Communes les plus peuplées
Arrondissements
Culture
L'offre culturelle, dans cette zone rurale, est moins développée que dans la large ceinture plus urbaine qui entoure le Massif central. Alors que les produits culturels multimédia sont largement accessibles via internet, le spectacle vivant et les arts picturaux le sont beaucoup moins, il y existe peu de structures de diffusion
Toutefois, on observe la présence forte de certaines formes, essentiellement à Aurillac. Abritant le Festival international de théâtre de rue et son lieu de production, la ville voit l'apparition d'un pôle regroupant l'ensemble des secteurs de la danse (formation, création, diffusion, pratique amateur, scène conventionnée, enseignement supérieur et secondaire, centre de recherche et ressources, 7 compagnies implantées, etc.) autour du Campus chorégraphique La Manufacture et le développement des cultures urbaines. Des communautés de communes comme celle de Sumène-Artense apportent néanmoins une diversité et une pluralité dans le spectacle vivant et plus particulièrement musical dans des zones justement desservies par ces services.
La campagne permet d'accueillir de nombreux festivals comme la Vachement Rock d'Anglards-de-Salers.
, les fêtes à thèmes qui marquent l'attachement du territoire aux produits de terroir : fête de la gentiane à Riom-es-Montagnes, foire à la châtaigne à Mourjou, fête de cornets à Murat, fête de l'estive à Allanche, fête de la noix à Sénezergues, fête de tarte à la tome à Raulhac, fête des tripoux à Thiézac, fête des palhas à Massiac, renaissance du sarrasin (plante) à Boisset…
Le Cantal dispose d'un patrimoine ancien et riche grâce au grand nombre d'églises romanes, de châteaux, de cités médiévales (Murat, Marcolès, Saint-Flour…), de villages de caractère (Salers, Tournemire, Lavigerie, Mandailles, Albepierre…), de burons ainsi qu'un riche petit patrimoine : croix en pierre, fontaines, fours anciens, maison bourgeoise, etc.
Personnalités
Voir :Catégorie:Personnalité liée au Cantal
Tourisme
Le tourisme est l'une des principales ressources du département du Cantal puisqu'il représente 15 % de son PIB. Le département se compose de plusieurs régions touristiques dont le Massif cantalien, le pays de Salers, le pays de Saint-Flour, le pays d'Aurillac et la châtaigneraie cantalienne.
Les deux principaux pôles touristiques du Cantal sont le Puy Mary (classé Grand Site National de France) et la station du Lioran (la plus importante station du Massif Central).
Résidences secondaires
Selon le recensement général de la population du janvier 2013, 20,4 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires.
Ce tableau indique les principales communes du Cantal dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 20 % des logements totaux.
Insee - Base chiffres clés : logement 2013 (chiffres au 01/01/2013)
Liste des communes du Cantal
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Articles connexes
Conseil départemental du Cantal
Liste des cantons du Cantal
Liste des conseillers départementaux du Cantal
Liste des communes du Cantal
Carladès
Châteaux de Haute-Auvergne
Liste de ponts du Cantal
Liste des églises du Cantal
Bibliographie
Ouvrages généraux
Ombres & Couleurs, entre Dordogne et Puy Mary, Frédéric Angot et Jean-Pierre Lacombe, Éditions Un Autre Reg'Art, 2016
Salers, perle de la Haute-Auvergne, Frédéric Angot et Jean-Pierre Lacombe, Éditions Un Autre Reg'Art, 2014
Lumières d'Aurillac, Frédéric Angot et Jean-Pierre Lacombe, Éditions de la Flandonnière, 2012
Le Pays de Salers, terre de 1000 lieux, Frédéric Angot et Jean-Pierre Lambe, Éditions Un Autre Reg'Art, 2013
Cantal, Louis-Jacques Liandier, Éditions De Borée, 1995
Le Cantal, Christian Marchi, Éditions De Borée, 1995
Le Cantal, Hautes terres d'Auvergne, Jean-Éric Jung, Daniel Brugès, Christian Marchi, Brigitte Mézard, Paris, 1998, Encyclopédies Bonneton,
Cantal. Quelque part sur terre, Marie-Hélène Lafon, Paris, Buchet-Chastel, 2005
Cantal bleu et vert, tout à l'envers, Thérèse Canet, Pierre Soissons photographe, Aurillac, L'Ostal del libre, 1994
Cantal. Terra incognita, Frédéric Angot, Créer, 2009
Le Cantal, éditions du Bastion
Le Cantal 1900-1920, c'était hier, Louis Taurant, Éditions De Borée
Dans les Monts du Cantal. Le Pays de l'Écir, Jacques Malouet, Paris, Payot, 1995.
Drôle de Cantal, Bernard Pouchèle, Lucien Souny, 2008
Le Guide du Cantal, Pierre Wirth, Paris, La Manufacture, 1994
Mon Cantal, carnet d'un voyageur d'ici, Daniel Brugès, Éditions De Borée, 1987
Connaître le Cantal, Marie-Claire Ricard, Éditions Sud Ouest, 2011,
Géographie, géologie, climat
Le Volcanisme du Cantal, éditions Chamina et BRGM éditions, 2007, 191 p.
Géographie humaine, économie
Madeleine Basserre, Le Cantal, économie agricole et pastorale, 1928 - compte rendu
Architecture
Églises romanes de Haute Auvergne, 4 volumes, de Pierre et Pascale Moulier, Édition Créer
Auvergne et Bourbonnais gothique. Le cadre civil., Bruno Phalip, 2004, éditions Picard, Paris.
Vieilles églises et vieux châteaux de la Haute Auvergne, Louis de Ribier, Abbé Peschaud, Éditions du Bastion
La maison rurale en Auvergne, II Haute-Auvergne. Contribution à un inventaire régional, Roland Ondet, Patrice Trapon, 1977, Éditions Créer, Nonette
Abel Poitrineau, volume Auvergne, in Architecture rurale française. Corpus des genres, des types et des variantes , A. Dié, 1999
Seigneurs et bâtisseurs: le château et l'habitat seigneurial en Haute Auvergne et Brivardois entre le et le , Bruno Phalip, Clermont-Ferrand, 1993Charles Massin
Burons de Haute Auvergne, Jean-Claude Roc, Brioude, Watel, 1995
Le Canton de Vic-sur-Cère, inventaire topographique, Imprimerie nationale, 1984
La prévôté de Mauriac - Gentilhommières et châteaux, Louis de Ribier,
Ethnologie, croyances, coutumes, légendes
Le Trésor des contes, Henri Pourrat
Guide de l'Auvergne mystérieuse, Lauras-Pourrat, Paris, Tchou, 1989
Les Mystères du Cantal, Daniel Brugès, éditions De Borée, 2010
Vivre la terre, Jean et Marie-Louise paysans, Daniel Brugès, éditions De Borée, 2009
Fiòc e diable, Daniel Brugès, Nonette, édition Créer, 1984
Le Cantal, Hautes terres d'Auvergne (Partie "Ethnographie", , Daniel Brugès), Paris, 1998, Encyclopédies Bonneton.
Histoire
Dictionnaire de biographie cantalienne, Antoine Trin, 2 volumes, Menet, Éditions cantaliennes, 1973-1976 + Suppléments A B C D.
Dictionnaire statistique, ou Histoire, description et statistique du département du Cantal
Dictionnaire topographique du Cantal, Émile Amé, architecte
Villes et villages du Cantal 1900-1930 - Mémoire d'hier, Louis Taurant, Éditions De Borée
Recherches de la noblesse d'Auvergne, Louis de Ribier, rééditions Laffitte Reprint, et CD
Préhistoire du Cantal, Frédéric Surmely, Clermont-Ferrand, 2005
« Une histoire du peuplement du massif cantalien », F. Surmely, conservateur du patrimoine, in Historia
La Vie politique et les parlementaires du Cantal sous la République (1871-1940), Lionel Tyssandier
À l'ombre du pouvoir. Le Cantal du milieu du à 1914, Christian Estève, Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise-Pascal, 2002
Le Cantal de 1939 à 1945. Les troupes allemandes à travers le Massif Central. Eugène Martres, 1993
Les Noms de famille du Cantal, Marie-Odile Mergnac, Laurent Millet, NFCA, 2007
Revue de la Haute-Auvergne.
Guides touristiques
Auvergne, Guide vert
Auvergne, Velay, Guides bleus
Département du Cantal, 1879, Adolphe Joanne, Hachette
Volcan cantalien, 49 circuits de petite randonnée, 1996, Chamina, Clermont-Ferrand
Cuisines, fromages, charcuterie
Recettes d'Auvergne, Daniel Brugès et Christiane Valat, 2009, Éditions De Borée
Cuisinière du Cantal, Sonie Ezgullian, Éditions Stéphane Bachès, 2010
Recettes paysannes du Cantal, Marc Béziat, Éditions du Curieux, Rodez, 2004,
La France à table : Cantal, 1969, revue.
La Tuade du cochon,
Contes et saveurs d'Auvergne, André Bouyssou, chef de Vic-sur-Cère, 2000, Beaumont, éditions Debaisieux
Littérature
Pierre Besson (1872-1945), Un pâtre du Cantal, Paris, Delagrave, 1922.
Daniel Brugès, Mon Cantal, carnet d'un voyeur d'ici ; Dictons, proverbes et autres Sagesses d'Auvergne; Dictons, proverbes et autres Sagesses de nos campagnes. Les trois ouvrages sont publiés aux Éditions De Borée.
Christian Estève et Jean-Pierre Serre, Les Grandes affaires criminelles du Cantal, Éditions De Borée, 2008, 368 pages.
Marie-Hélène Lafon, Le Soir du chien, roman, prix Renaudot des lycéens en 2001, Éditions Buchet/Chastel, 2001. Le Pays d'en Haut, 2019.
Noël Lafon, Écrits occitans cantaliens : dix siècles d'écrits occitans (-), Lo Convise, 2008.
.
Sylvie Baron, écrivain de thrillers dont "les Justicières de Saint-Flour" (éditions du Bord du Lot 2012), "Un été à Rochegonde", "Les ruchers de la colère","L'Auberge du Pont de Tréboul", "L'Héritière des Fajoux" (Calmann-Levy 2014,2015,2016,2017)
Les romans historiques de Jean Anglade. Les Puysatiers retrace par exemple, la construction du tunnel du Lioran au siècle dernier.
Musique et danse
Cantal. Violoneux et chanteurs traditionnels en Auvergne, 33 Tours, Le Chant du Monde
Chants et danses du Cantal, René Saget, 33 Tours, Le Chant du Monde
La Bourrée du Carladès. Vic-sur-Cère, Louis Audebert, 33 Tours, Tivoli
Cantal, musiques traditionnelles, Agence des musiques traditionnelles en Auvergne (AMTA), coffret de deux cassettes audio avec textes et traductions
Liens externes
Préfecture du Cantal
Conseil général du Cantal | Le Cantal () est un département français faisant partie de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Il doit son nom au massif volcanique du Cantal qui occupe le centre de son territoire. L'Insee et la Poste lui attribuent le code 15. Sa préfecture est Aurillac. |
546 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Charente%20%28d%C3%A9partement%29 | Charente (département) | La Charente () est un département français situé dans le Sud-Ouest de la France, dans la moitié nord de la région Nouvelle-Aquitaine.
Traversé d'est en ouest par le cours supérieur et moyen de la Charente, il doit son nom au fleuve.
Le département de la Charente fait partie de l'académie de Poitiers et du ressort de la cour d'appel de Bordeaux.
L'Insee et La Poste lui attribuent le code 16. Sa préfecture est Angoulême.
Géographie
Les données de la géographie administrative
Le département appartient administrativement à la région Nouvelle-Aquitaine. Il est limitrophe, au nord, des départements des Deux-Sèvres et de la Vienne, à l'est, de celui de la Haute-Vienne, au sud-est et au sud de celui de la Dordogne et, enfin, à l'ouest de celui de la Charente-Maritime, département avec lequel il partage la plus grande longueur de ses limites administratives.
Géographie physique
La Charente appartient physiquement, géologiquement et climatiquement au Bassin aquitain dont elle constitue avec les départements voisins de la Charente-Maritime et de la Dordogne l'extrémité septentrionale.
C'est également un département de contact puisqu'il confine d'une part, au nord, avec le seuil du Poitou qui sépare le Bassin aquitain du Bassin parisien, et, à l'est, avec le Massif central que délimitent les premières marches du plateau du Limousin.
C'est d'ailleurs à l'extrémité orientale, en Charente limousine, que se trouve le point culminant du département avec le site de Montrollet qui atteint d'altitude. L'autre point culminant, situé sur une avancée du Limousin à l'est de La Rochefoucauld est le massif de l'Arbre, qui s'élève à .
Hydrographie
Les limites du département de la Charente coïncident avec celles du bassin supérieur et moyen du fleuve Charente, qui prend sa source à quelques kilomètres dans le département voisin de la Haute-Vienne.
De son lieu de source jusqu'à Mansle, la pente de la Charente est forte et les méandres sont de faible développement.
Au nord d'Angoulême, où la vallée prend le nom du Val d'Angoumois, puis en Saintonge, la pente de la Charente est faible et régulière et le fleuve paresse dans de très larges et nombreux méandres.
Les affluents de la Charente sont de plusieurs types :
La Tardoire, le Bandiat, la Bonnieure qui sont des affluents de rive gauche ont la caractéristique particulière de disparaître en partie dans des crevasses et d'alimenter le karst de La Rochefoucauld lequel est garant d'un débit d'étiage minimum.
La Touvre est une résurgence, née de deux sources, le Dormant et le Bouillant. Elle est, après celle du Vaucluse, la deuxième résurgence de France.
L'Aume, la Soloire, l'Antenne, petits affluents de rive droite, et le Né, affluent de rive gauche, qui sont des rivières écoulant leurs eaux sur des terrains imperméables, grossissent aux moindres pluies.
À chaque période hivernale, les crues sont habituelles où l'eau recouvre les vallées de la Charente et de ses affluents caractérisés par des marais et des prairies inondables, appelées localement les prées. Lors des crues exceptionnelles qui ont lieu environ tous les vingt ans, il n'est pas rare de voir les routes coupées et les bas quartiers des villes comme Angoulême, Jarnac et Cognac complètement inondés. Ces crues peuvent parfois revêtir des aspects spectaculaires comme en 1960, ou encore en 1982, année considérée comme la "crue du siècle". Lors de ces crues centennales, et même décennales, la vallée de la Charente avec ses prairies inondables ne forme plus que ce qui ressemble à un immense lac de Châteauneuf-sur-Charente jusqu'à son estuaire.
D'Angoulême à Saintes une vingtaine d'ouvrages, formés par les écluses, canaux de dérivation et barrages, rendent le fleuve navigable qui est aujourd'hui uniquement réservé à la navigation fluviale de plaisance.
Régions naturelles
D'est en ouest, le département fait apparaître une succession de paysages naturels conditionnés par la nature des sols, le relief et le climat et qui délimitent des terroirs agricoles et ruraux nettement différenciés.
Tout à l'est du département et en bordure du plateau du Limousin, la région du Confolentais ou Charente limousine se caractérise par des sols constitués de roches cristallines imperméables, parfois couverts d'argiles rouges, qui sont géographiquement et géologiquement situés en Limousin. Cette région a été le théâtre d'un événement majeur où, dans un passé fort lointain, une météorite de plus d'un kilomètre de diamètre a heurté la région à Pressignac, à mi-chemin entre Chassenon et Rochechouart.
Les terres qui constituent la Charente limousine sont argileuses et imperméables, appelées aussi terres froides. Celles-ci sont particulièrement propices à l'élevage (vache limousine). L'occupation du sol se partage entre bocage et bois de châtaigniers et épicéas. Ici, le relief est plus vigoureux par les vallées profondes qui entaillent le plateau du Limousin et se distingue par les plus hautes altitudes du département, notamment au site de Montrollet qui culmine à .
Le nord du département, le Ruffécois, est occupé par de grandes plaines céréalières qui ne sont pas sans rappeler celles du Poitou.
Au centre du département, le fleuve joue un rôle considérable dans l'occupation de l'espace géographique. La Charente et ses affluents de rive gauche traversent en Angoumois des plateaux calcaires fissurés, générateurs de gouffres et de résurgences, et sur le reste de son bassin versant des terrains imperméables mais aussi des sols calcaires qui, une fois gorgés d'eau, se comportent comme des terrains imperméables. L'Angoumois porte de grandes et belles forêts comme celles de la Braconne.
Les terres à l'ouest, de part et d'autre de la vallée de la Charente, sont de nature calcaire et sont appelées terres chaudes étant propices à la culture de la vigne, des céréales ou à la polyculture. Ce sont également les terres de champagne qui portent le célèbre vignoble du cognac. Ces sols et ces paysages annoncent ceux du département voisin de la Charente-Maritime où les affinités y sont particulièrement nombreuses.
Enfin, tout au sud du département, de grandes chênaies, mêlées de châtaigniers et de pins maritimes, recouvrent les sommets décalcifiés de la Double saintongeaise, ce dernier constitue un grand massif forestier qui se prolonge en Charente-Maritime et en Dordogne. C'est le domaine des landes qui évoquent les grandes pinèdes des landes de Gascogne.
Le département de la Charente comporte 24 zones Natura 2000 situées, certaines en totalité, d'autres en partie sur son territoire, vallée du fleuve Charente et de ses affluents, chaumes et autres types d'habitats pour oiseaux, chauves-souris, loutre et vison d'Europe ou orchidées.
Climat
Le département de la Charente a un climat océanique de type aquitain de Cognac jusqu'à Angoulême qui se modifie en allant vers l'est en climat océanique dégradé.
Dans le Confolentais le climat océanique dégradé se traduit par des températures plus fraîches que dans les plaines, des précipitations plus importantes et des hivers plus marqués avec des jours de gel et de neige plus nombreux.
Les orages sont habituels, sous forme de phénomènes localisés ou plus étendus.
Le vent est le plus souvent d'ouest-nord-ouest en particulier lors des tempêtes dont la plus violente a été la tempête Martin avec des vents de plus de sur l'ensemble du département. Moins fréquemment le département est soumis à des vents nord-est.
Démographie
Un département moyennement peuplé
Le département de la Charente recense habitants en 2007, ce qui le classe au en Poitou-Charentes autant pour sa densité de population qui est de 59 /km contre 67 /km pour la région et 114 /km pour la France métropolitaine.
Il s'agit d'un département moyennement peuplé mais il existe de véritables contrastes de peuplement à l'intérieur de ses limites départementales où la vallée de la Charente, prolongée vers l'est par l'axe routier de la RN 141 en direction de Limoges, concentre l'essentiel des activités et des villes. Autour d'Angoulême, la densité de population franchit aisément les 200 /km, soit pratiquement le quadruple de la moyenne départementale, et autour de Cognac la densité est supérieure à 150 /km, soit le triple de celle du département.
Un département de nouveau attractif
La population du département est demeurée relativement stable autour de habitants dans le dernier quart du - entre 1975 et 1999 -, chiffre semblable à ceux observés jusqu'au milieu du , mais les cantons ruraux de la partie orientale de la Charente ont subi un très fort exode rural alors que l'agglomération d'Angoulême a fortement augmenté jusqu'à représenter actuellement environ le tiers de la population départementale.
Il faut aussi noter que la Charente héberge de nombreux résidents britanniques, en 2006, ce qui la place au des départements français, juste derrière Paris, la Dordogne et les Alpes-Maritimes, et en 2016, ce qui la place au , après Paris et la Dordogne.
Près de la moitié de la population est urbaine
Depuis le début du , la population du département recommence à croître et approche les habitants, mais l'essentiel de cette croissance démographique repose sur Angoulême et son aire urbaine qui rassemble presque la moitié de la population départementale.
L'urbanisation du département progresse légèrement et près de la moitié de la population réside dans les villes (47,1 % de la population est urbaine en Charente en 2007). En 2007, la Charente recense 31 communes de plus de habitants dont neuf ont de plus de habitants.
Les deux principales agglomérations de la Charente sont Angoulême qui regroupe et Cognac au recensement de 2007. En Poitou-Charentes, elles occupent respectivement le et le régional.
Communes les plus peuplées
Économie
Le premier département industriel entre Loire et Garonne
La Charente est un département agricole mais aussi industriel et il se positionne au tout premier rang régional en Poitou-Charentes dans ce second domaine que ce soit sur le plan des effectifs que sur celui du nombre des activités. Il se singularise nettement des trois autres départements de cette région aussi bien par l'importance de son héritage industriel que par celle de ses entreprises.
En raison de cet héritage industriel conséquent, le département se caractérise par la présence de deux chambres consulaires que sont les chambres de commerce et d'industrie d'Angoulême et de Cognac. La différence des activités économiques qui distinguent ces deux organismes ne les incite pas à une coopération interconsulaire. Ainsi la Chambre de commerce et d'industrie de Cognac a envisagé de s'associer à celle de Rochefort plutôt qu'à celle d'Angoulême.
Un secteur industriel aux activités diversifiées
Le secteur industriel de la Charente se distingue notamment par la présence d'activités traditionnelles, qui sont présentes aussi bien dans l'industrie agro-alimentaire puissamment représentée par le cognac, que dans les industries de transformation des matières premières comme la papeterie, les tuileries et briqueteries, les fonderies comme celle de Ruelle devenue une des implantations de la DCNS.
Les industries agro-alimentaires
Le secteur des industries agro-alimentaires (IAA) est l'un des secteurs phares de l'industrie charentaise et il est largement dominé par la production des eaux-de-vie de cognac.
La zone d'appellation Cognac représente de vignes plutôt localisées à l'ouest du département, assurant 45 % des revenus agricoles de la Charente. Cette production viticole, appartenant à des viticulteurs ou à de grandes maisons de négoce, assure 40 % des exportations de Poitou-Charentes.
Par contre, les laiteries pour la fabrication du beurre Charentes-Poitou et du fromage sont en net déclin, comme l'industrie de la viande bien que l'élevage reste une activité importante.
L'industrie lourde
L'industrie lourde est représentée par un puissant secteur des activités extractives qui alimente les usines de la région de Roumazières-Loubert où l'argile est employée pour la fabrication des briques et des tuiles. Cette industrie fournit le 1/ de la fabrication des tuiles françaises, ces dernières étant produites principalement par Terreal, anciennement Tuileries et Briqueteries Françaises (TBF).
Près de Cognac, à Cherves-Richemont, le gypse est encore activement extrait en vue de la fabrication de plâtre dont la production est assurée par l'usine Placoplatre.
La pierre calcaire qui était exploitée pour la pierre de taille est toujours extraite et sa production est orientée vers celle des granulats.
Dans la Double saintongeaise, l'argile blanche est extraite à Oriolles et à Chantillac pour la fabrication de céramique sanitaire.
Les industries de transformation
Ce secteur économique fait cohabiter des industries traditionnelles qui ont dû se moderniser pour s'adapter à la nouvelle donne économique et des industries modernes et performantes qui tirent le département vers l'innovation technologique.
Tout d'abord, le secteur des industries traditionnelles est représenté par la papeterie. Fort anciennement implantée dans la région d'Angoulême, elle est passée par une crise sévère qui a entamé durement et profondément ses activités. Bien qu'accusant un déclin presque irrémédiable, après la fermeture du Nil, elle demeure toujours en activité avec ICP (Industrie Papetière Charentaise).
La fonderie de Ruelle, créée par le marquis de Montalembert en 1750, est devenue fonderie royale en 1755. Ses activités ont elles aussi beaucoup décliné, elles sont orientées vers la production militaire.
La verrerie avec Saint-Gobain a repris l'usine de Claude Boucher.
Les autres industries sont liées au cognac (cartons, étiquettes, transport, matériel agricole, tonnelleries, matériel de distillation).
Les industries innovantes et modernes ou qui se sont modernisées en fonction de la demande actuelle sont représentées par deux secteurs industriels performants.
La Poudrerie nationale d'Angoulême, devenue SNPE, est un secteur dynamique.
Les industries électriques sont surtout représentées par Leroy-Somer, grand fabricant de moteurs électriques, et par SAFT dans son usine de Nersac pour la fabrication de batteries au lithium pour l'industrie électromobile appelée à un grand essor.
Transports
La Charente est l'un des rares départements français de métropole à n'être équipés d'aucune autoroute, mais les routes nationales 10 et 141 qui se croisent à Angoulême sont en grande partie aménagées en voies rapides à 2x2 voies. Angoulême est à de Paris en TGV inOui et Ouigo.
Tourisme
L'emblème « La Charente a des ailes » accompagne la communication des événements estampillés conseil général.
Toponymie du département
Dénominations dialectales
La Charente est appelée Chérente en saintongeais, et Charanta dans le dialecte limousin de la langue occitane.
Anciennes appellations du fleuve
Le département tire son nom du fleuve qui, à l'époque gallo-romaine, était connu sous le nom grec de Κανεντελος (Kanentelos). Ce nom est mentionné par le célèbre géographe Claude Ptolémée en 140.
En 360, à l'époque de l'Antiquité tardive, le poète de langue latine Ausone latinise le nom du fleuve sous la forme Carentonus .
Plus tard, dans un manuscrit daté de 865, le cours d'eau est orthographié sous la forme latine Caranto.
À la fin du Moyen Âge, il apparaît sous sa forme presque contemporaine dans un texte où est mentionné le village de « Taillebourg qui siet sur une male rivière que l'on appelle Carente ».
La plupart des noms des villes et des villages riverains du fleuve des deux départements charentais ont accolé à leur toponyme le nom du fleuve vers la fin du - cas de Châteauneuf-sur-Charente en 1891 - ou dans le courant du siècle suivant - cas de Verteuil-sur-Charente en 1962 -, généralement pour éviter des confusions d'homonymie géographique.
Histoire
Le département a été créé à la Révolution française, le en application de la loi du . Il a été formé autour de l'Angoumois et de son ancienne capitale, Angoulême, qui a été choisie pour être le chef-lieu d'un département qui intégra à l'ouest le Cognaçais (des limites de l'actuelle Charente-Maritime jusqu'à Bassac) et le Sud-Charente avec Barbezieux-Saint-Hilaire, qui faisaient partie de la Saintonge, et à l'est les terres marchoises du Confolentais, ainsi que quelques communes du Poitou au nord et du Périgord au sud.
La Charente a été habitée dès le paléolithique moyen (sites de Vilhonneur, Gardes-le-Pontaroux, Sers, Mouthiers).
Au cours de l'Histoire, il n'a jamais vraiment existé d'unité, ni politique, ni religieuse, ni judiciaire, ni même linguistique, les langues d'oil ayant progressé sur les langues d'oc entre les . La coupure entre l'Angoumois à l'est, centré sur Angoulême, et la Saintonge à l'ouest, centrée sur Saintes et englobant Barbezieux, a perduré jusqu'à la Révolution et n'a d'ailleurs pas totalement disparu.
La Saintonge est ainsi nommée car elle était le territoire des Santons, tandis que l'Angoumois aurait été le territoire d'une autre tribu, plus petite, et dont on ignore encore le nom. Pendant l'occupation romaine, toute la Charente est devenue une riche région gallo-romaine dont il reste en particulier les thermes de Chassenon et le théâtre des Bouchauds.
À la suite des grandes invasions et de l'effondrement de l'Empire romain, le département comme l'ensemble de l'Aquitaine à laquelle il appartient, entre dans une période troublée par les guerres entre conquérants et les raids des Arabes puis des Vikings.
À l'époque médiévale, des places fortes ont été érigées entre le et le , période pendant laquelle chaque village a également construit son église romane. Villes et châteaux fortifiés (Cognac, Angoulême, Villebois-Lavalette…) ont été mis à mal durant la guerre de Cent Ans et l'occupation anglaise. Celle-ci se termine en Charente avec la prise de Chalais en juin 1453, un mois avant la bataille de Castillon.
Reconstruits, châteaux et églises ont souffert des guerres de religion, qui ont été un désastre pour ce département (départ de plus de 50 % des artisans).
Les Charentais ont formé une partie importante des colons de la Nouvelle-France (Québec).
Durant la Révolution, peu d'évènements marquants sont à signaler - si ce n'est la création du département de la Charente - et la Terreur y a été très modérée.
Le commerce se faisait par le fleuve (sel, cognac, matériaux…) et diverses industries (papeteries, fonderies…) datent du .
Le avec la révolution industrielle et le commerce du cognac a été une période de grande richesse. La crise engendrée par le phylloxéra, qui a commencé à ruiner le vignoble charentais dès 1872, a provoqué un fort exode rural qui, cependant avait déjà commencé dès 1851, année où le département a atteint son record démographique. À cette baisse de population se sont ajoutées les saignées des guerres et la Charente n'a toujours pas retrouvé son niveau de population de 1851.
Durant la Seconde Guerre mondiale, sa position coupée en deux par la ligne de démarcation avec l'Ouest, zone occupée, et l'Est, zone libre, explique l'organisation rapide de réseaux de résistance.
Au janvier 2016 la région Poitou-Charentes, à laquelle appartenait le département, fusionne avec les régions Aquitaine et Limousin pour devenir la nouvelle région Nouvelle-Aquitaine.
Héraldique
Ces armoiries, proposées par l'héraldiste Robert Louis dans les années 1950, n'ont aucun caractère officiel.
Administration
Historique du cadre administratif du département
Avant sa formation lors des débats de la Constituante de 1790, le département, dénommé Angoumois de janvier à mars 1790, était composé très majoritairement des anciennes provinces de l'Angoumois, au centre, et de la Saintonge, à l'ouest et au sud-ouest, avec respectivement Angoulême et Saintes comme capitales historiques.
La carte administrative
La géographie administrative de la Charente a subi beaucoup de modifications depuis sa création en 1790, à l'exception des limites départementales qui sont demeurées sans changement depuis le premier tracé.
Comme l'indique la carte administrative ci-jointe, le département de la Charente est subdivisé aujourd'hui en trois arrondissements de taille à peu près comparable depuis la refonte de leurs limites administratives au .
Le département est également subdivisé en 19 cantons qui ont subi de nombreuses modifications territoriales depuis leurs origines, surtout autour des deux principales villes que sont Angoulême et Cognac, et il regroupe aujourd'hui 363 communes, ces dernières ayant à leur tour beaucoup varié aussi bien par le nombre que par les remaniements (fusions, absorptions, annexions).
Les divisions administratives actuelles du département de la Charente sont les suivantes :
3 arrondissements
19 cantons
9 intercommunalités
363 communes
Voir aussi :
les anciennes communes de la Charente
Politique
La Charente a voté massivement bonapartiste à l'élection de 1848, par désir de paix. Vigny écrivait la Charente n'est qu'une Vendée bonapartiste. Elle va le rester jusqu'à la fin du et en 1889 seul le Confolentais vote républicain alors qu'Angoulême élit Paul Déroulède, et ce n'est qu'après l'élection partielle de 1906 que le département devient totalement républicain. Lors de l'élection partielle de 1939, Marcel Déat est élu en remplacement de René Gounin, USR comme lui, devenu sénateur.
Au sortir de la guerre, les quatre députés élus le 10 novembre 1946 sont 1 PC, 1 socialiste, 1 RGR (radical) le jeune Félix Gaillard et 1 MRP. Dans le même temps les deux sénateurs élus sont plus modérés, ce sont Guy Pascaud juste de retour de déportation et Pierre Marcilhacy qui seront ensuite réélus constamment jusqu'en 1980.
À partir de 1958 le scrutin devient majoritaire de circonscription, ce qui est très défavorable pour la gauche. Le PC entame une lente descente et malgré encore environ 23 % des voix n'a plus de député. Les trois députés élus sont un UNR, Raymond Réthoré, un conservateur Républicain Indépendant, Jean Valentin, et un Radical Félix Gaillard. Ils seront réélus en 1962 et 1967.
À l’élection présidentielle le général de Gaulle obtient une large majorité : 53,12 % en 1965, et aux élections législatives de juin 1968 ce sont deux UNR qui sont élus, Raymond Réthoré et Michel Alloncle. Félix Gaillard sauve son fauteuil mais après sa mort accidentelle en 1970 il est remplacé aux élections législatives de 1973 par un troisième député UNR, Francis Hardy.
L’élection présidentielle de 1974, et le score de 54,01 % de François Mitterrand au second tour, marquent l'essor de la gauche : Jean-Michel Boucheron, PS, est élu maire d'Angoulême en 1977 et député en 1978. André Soury PC retrouve le siège de Confolens qu'il avait perdu en 1958, et si Francis Hardy garde le siège de Cognac, il va le perdre en 1981 au profit de Bernard Villette, PS. La Charente est passée de trois députés de droite en 1970 à trois députés de gauche en 1981.
Mais les électeurs ruraux restent conservateurs et en 1980 ce sont Pierre Lacour et Michel Alloncle qui sont élus sénateurs, et en 1982 le conseil général reste à droite avec 19 conseillers contre 16 et Pierre-Rémy Houssin, maire de Baignes-Sainte-Radegonde en prend la présidence.
Aux législatives de 1986, les résultats s'équilibrent, Jean-Michel Boucheron et Jérôme Lambert pour le PS, Francis Hardy pour l'UNR et Georges Chavanes pour l'UDF. Georges Chavanes entre au Gouvernement, et c'est Pierre-Rémy Houssin qui devient député.
Georges Chavanes à Angoulême et le RPR Pierre-Rémy Houssin à Cognac sont élus députés en 1988 et réélus ensuite, Jean-Claude Beauchaud le suppléant de Jean-Michel Boucheron le remplace en 1993, tandis que Jérôme Lambert est battu par le RPR Henri de Richemont mais récupère son siège en 1997.
En 1997, c'est donc le retour de Jérôme Lambert à Confolens, l'arrivée à Cognac de Marie-Line Reynaud, à Angoulême de Jean-Claude Viollet et la réélection de Jean-Claude Beauchaud avec 65 % au second tour.
En 2002, Jérôme Lambert, Jean-Claude Beauchaud et Jean-Claude Viollet sont réélus, mais Jacques Bobe prend le siège de Marie-Line Reynaud qui le récupèrera en 2007 alors que Martine Pinville remplace Jean-Claude Beauchaud (Martine Pinville était la candidate des militants locaux, candidate dissidente se présentant contre Malek Boutih, candidat du PS imposé par le national).
Le conseil général voit une poussée de la gauche en 2001 (et l'élection du premier conseiller général vert, Patrik Fontanaud) et son basculement à gauche aux élections de 2004. Michel Boutant PS en devient le président.
Les deux grandes villes Angoulême et Cognac ont basculé dans l'escarcelle du PS aux élections municipales de 2008, ce qui confirme la poussée à gauche du département (après conseils régional et général en 2004 et 4 députés sur 4 à l'issue des législatives de 2007). Aujourd'hui, Soyaux, du département en banlieue d'Angoulême, reste la dernière ville importante dirigée par la droite. La plus grande partie des communes sont dirigées par des listes « d'intérêts communaux » sans tendance marquée.
À l'occasion des élections municipales de 2014, la préfecture Angoulême bascule à droite avec l'élection de Xavier Bonnefont, la droite l'emporte également à Barbezieux-Saint-Hilaire et Jarnac. La gauche conserve néanmoins Cognac.
Le département bascule à droite en 2015 aux élections départementales avec l'élection de François Bonneau à la tête du département de la Charente.
Liste des députés de la Charente
Liste des sénateurs de la Charente
Liste des conseillers généraux de la Charente
Liste des préfets de la Charente
Justice
À la suite de la réforme de la Justice de 2007, l'organisation de la carte judiciaire de la Charente a subi un profond remaniement. Mais elle a en même temps entraîné une certaine forme de « désertification » des instances judiciaires dans le département, souvent préjudiciable pour les justiciables, la notion de « justice de proximité » étant mal perçue par les citoyens autant qu'elle est dénoncée par l'ensemble des professions juridiques.
Ainsi un seul Tribunal de grande instance (TGI) étend ses compétences judiciaires sur l'ensemble du territoire départemental. Il se situe logiquement à Angoulême, qui plus est préfecture de la Charente.
Deux Tribunaux d'instance (T.I.) sont maintenant répartis sur le département au lieu de cinq avant la réforme de la carte judiciaire. Ils sont situés à Angoulême et à Cognac. Les trois TI supprimés avaient leur siège à Barbezieux, Confolens et Ruffec.
La Charente dispose d'une Cour d'assises qui est fixée à Angoulême et qui est en même temps le chef-lieu judiciaire du département. Mais son rôle est appelé à être fortement amenuisé du fait que le pôle de l'instruction judiciaire départemental a été fixé à Périgueux, dans le département voisin de la Dordogne. Cependant, du fait de son rôle de Préfecture et de l’importance de son agglomération urbaine, Angoulême abrite une Maison de la Justice et du Droit. C’est l’une des rares instances d’informations juridiques de ce genre présente dans le ressort de la cour d'appel de Bordeaux.
La cour d'appel est à Bordeaux, de laquelle dépend la Charente.
Il n'existe pas de juridiction administrative en Charente, celle-ci est implantée à Bordeaux qui y concentre le tribunal administratif et la cour administrative d'appel.
Par ailleurs, un seul tribunal de commerce est en activité en Charente. Il a son siège à Angoulême. Avant la réforme judiciaire, Cognac disposait d'une telle instance.
À son côté fonctionne un conseil des prudhommes en Charente qui est également fixé à Angoulême.
Culture
La culture en Charente apparaît à la fois dans son patrimoine bâti (vestiges gallo-romains, églises, châteaux) et dans ses œuvres artistiques d'une étonnante floraison comme la faïencerie, la peinture, la sculpture, la poésie et la littérature, où l'empreinte laissée par la Renaissance depuis la « cour de Cognac » de Louise de Savoie y est profonde.
Le patrimoine départemental est d'une extrême richesse et se décline en plusieurs thèmes qui vont des vestiges de l'époque gallo-romaine comme le célèbre site de Chassenon aux nombreuses églises romanes comme celle d'Angoulême sans oublier les multiples châteaux et manoirs dont celui de La Rochefoucauld en est certainement le plus bel édifice.
Par ailleurs, des musées ruraux et urbains reflètent les nombreux aspects de l'histoire mouvementée de ce département et ne manquent pas d'intérêt. Parmi ceux-ci, le musée de la Faïence de Charente présente une collection rare et unique dans la région.
La culture artistique est représentée par des poètes (d'Alfred de Vigny à la Tour de Feu), des écrivains (de Jean-Louis Guez de Balzac, François de La Rochefoucauld et Jean-Baptiste de La Quintinie jusqu'à « l'École de Barbezieux »), des peintres et des faïenciers.
Enfin, cette richesse culturelle est complétée par les nombreux festivals (Festival de Confolens, Festival du film policier de Cognac, Festival Blues Passions de Cognac, Musiques Métisses, Festival international de la bande dessinée). Ce dernier qui a lieu annuellement à Angoulême dépasse très largement le cadre du département et a atteint une solide notoriété internationale.
Langues
Le département de la Charente est traversé du nord au sud par la frontière linguistique oc/oïl.
Les médias
Les journaux les plus diffusés sont la Charente libre dont le siège est situé aux portes d'Angoulême et Sud Ouest édition Charente; ils recouvrent l'essentiel de l'actualité quotidienne de tout le département.
Sur le plan radiophonique, outre les stations nationales, quatre stations publiques locales peuvent être reçues dans le département (France Bleu La Rochelle en grande partie, mais aussi en fonction des endroits France Bleu Limousin, France Bleu Périgord et France Bleu Poitou) ainsi que plusieurs stations privées (Mixx FM, Radio Cadence Musique).
La télévision régionale est assurée par France 3 Poitou-Charentes.
Gastronomie
Plats
Cagouilles (les escargots petit-gris) soit grillées au beurre persillé, soit en sauce ou encore farcies à la chair à saucisse,
daube de beu (bœuf),
sauce de pire et gigouri : sortes de civet de porc qui diffèrent par leur composition (lard, gorge, tête, poumons, sang…),
gros grillon et grillon charentais.
Viandes
Veaux blancs de Chalais,
vaches et bœufs limousins,
poules, poulets et chapons de Barbezieux,
« gorets », mot à la fois de saintongeais et de limousin (occitan) désigant le porc. La « goraille » désigne ainsi les charcuteries locales (grillons, gros-grillons, jambons, boudins à la viande, etc.),
oies et canards gras (région de Montbron et Marthon, communes limitrophes du département de la Dordogne).
Légumes
melon nature ou au Pineau des Charentes,
fèves à la croque au sel,
baraganes (aillet, de goût différent du poireau cultivé) cuit, tiède, vinaigrette, ou consommé à Pâques avec le chevreau,
mogettes (haricots).
Fromages
fromages de vaches et chèvres,
caillebottes.
Desserts
merveilles (sorte de beignets)
millas (plus rarement appelée milloc ou mioque), gâteau à base de farine de maïs
cornuelle : gâteau triangulaire à trou central, en pâte sablée garnie de grains d'anis. Elle viendrait des très anciennes fêtes païennes du printemps
galette charentaise. Plus moelleuse que le broyé poitevin beaucoup plus dur
la pine ou pine des Rameaux ; pâte à chou allongée, (en forme de gros éclair), garni de crème de Saint-Honoré ou crème légère, voire de crème chantilly ou crème pâtissière, ce gâteau est confectionné pour les Rameaux, et jusqu'à Pâques, en particulier dans la région de Barbezieux.
Vins et alcools
Cognac
Pineau des Charentes (rosé ou blanc)
Brûlot charentais mélange de café, de sucre et de cognac chauffé
Vin charentais (IDP) rouge, rosé, blanc
Eaux-de-vie de fruits artisanales (de prune, notamment).
Autres
ail, condiment très utilisé en Charente et aillet durant tout le printemps
noix, cèpes
huiles de noix, de noisette, de tournesol et de colza artisanales et industrielles (département très producteur d'oléagineux).
brin d'aillet du : ce matin là en-cas festif avec aillet cru, pain, grillon, fromage frais… fête qui serait d'origine gauloise
raisiné (compote cuite dans le jus de raisin réduit).
Personnalités liées au département
Charles d'Orléans (1459-1496)
Louise de Savoie (1476-1531), duchesse d'Angoulême, duchesse d'Anjou et comtesse du Maine
Marguerite d'Angoulême (1492-1549), sœur de François et grand-mère d'Henri IV, née à Angoulême
François d'Angoulême, communément appelé François , est né le 12 septembre 1494 à Cognac. Il fut roi de France de 1515 à sa mort, en 1547.
Octavien de Saint-Gelais
Mellin de Saint-Gelais
Guy Chabot de Saint-Gelais, deuxième baron de Jarnac (1514, † ), auteur du célèbre coup de Jarnac le .
Jean-Louis Guez de Balzac
François de La Rochefoucauld
Élie Vinet
François Ravaillac, né en 1577 et maître d'école à Angoulême, régicide et exécuté le
Jean-Baptiste Bouillaud (1796-1881), député, médecin, président de l'Académie royale de médecine.
Jean-Baptiste de La Quintinie, né à Chabanais.
Richard Hennessy, fondateur de la maison Hennessy.
Paul-Émile Lecoq de Boisbaudran, né à Cognac le 18 avril 1838, mort à Paris le 28 mai 1912. Chimiste, découvreur du gallium en 1875.
Émile Roux (Confolens 1853 - Paris 1933) : médecin, bactériologiste et immunologiste français. Il fut un des plus proches collaborateurs de Pasteur
L'abbé Rousselot, un des fondateurs de la phonétique expérimentale, est né le 10 octobre 1846 à Saint-Claud et mort le 16 décembre 1924 à Paris. Il a été professeur de phonétique expérimentale au Collège de France.
Jean-Hippolyte Michon (1806-1881), historien et érudit charentais, fondateur de la Société archéologique et historique de la Charente.
Alfred de Vigny, qui séjournait au logis du Maine-Giraud dont il fut propriétaire.
Burgaud des Marets (Jean-Henri), poète saintongeais, né à Jarnac le , décédé à Paris le .
Jacques Chardonne, écrivain
Henri Fauconnier
Odette Comandon, auteur de comédies et de contes, actrice et conteuse patoisante (Angoulême 1913 – † Royan 1996).
Louis Delâge
Claude Boucher
Félix Gaillard, député, Président du Conseil
Guy Pascaud, sénateur
Pierre Marcilhacy, sénateur
Jean Monnet est né à Cognac le 9 novembre 1888. Il fut l'un des pères fondateurs de l'Union européenne.
François Mitterrand (1916-1996), né à Jarnac, fut président de la République de 1981 à 1995. Il est enterré à Jarnac.
Michel Maury-Laribière (1920-1990), né à Confolens. Grand Industriel français, il fut premier vice-président du CNPF.
Étienne Mougeotte, né à La Rochefoucauld en 1940, fut directeur d'antenne de TF1 de 1987 à 2007.
Vincent Perrot, né à Confolens en 1965, animateur de radio et de télévision.
Jean-Claude Dubreuil, romancier né à Longré en 1938.
Pierre Véry (Bellon, 1900 – † Paris, 1960), écrivain et scénariste.
Eugène de Rastignac, personnage fictif de la Comédie Humaine de Balzac, qui venant de Charente, s'installa à Paris afin de parvenir à ses fins.
Christophe Jallet, footballeur professionnel
François Gabart, navigateur né le 23 mars 1983 à Saint-Michel-d'Entraygues
Renaud Lavillenie (1986-), ancien détenteur du record du monde de saut à la perche
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Articles connexes
Conseil départemental de la Charente
Liste des communes de la Charente
Liste des anciennes communes de la Charente
La Charente, le fleuve qui a donné son nom au département
Liste de ponts de la Charente
Liste de films tournés en Charente
Volontaires nationaux de la Charente pendant la Révolution
Liens externes
Préfecture de la Charente
Conseil départemental de la Charente | La Charente () est un département français situé dans le Sud-Ouest de la France, dans la moitié nord de la région Nouvelle-Aquitaine. |
547 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Charente-Maritime | Charente-Maritime | La Charente-Maritime () est un département français situé dans le Sud-Ouest de la France et dans la moitié nord de la région Nouvelle-Aquitaine. Il appartient géographiquement au « Midi atlantique ». Ce département est divisé en cinq arrondissements, et porte le dans la numérotation départementale française. Sa préfecture est La Rochelle et ses habitants s'appellent les Charentais-Maritimes.
Sixième département par sa superficie au niveau régional, il dispose d'une vaste façade maritime sur l'océan Atlantique et d'une large ouverture sur l'estuaire de la Gironde. Il est arrosé par plusieurs fleuves dont la Charente à laquelle il doit en partie son nom.
Ce département ne possède pas de grande ville, ni de centre urbain polarisant à lui seul tout l'espace départemental. Cependant, il bénéficie d'un réseau bien réparti de villes moyennes représentées par La Rochelle, Saintes, Rochefort et Royan et de quelques petites villes exerçant une influence notable comme Surgères, Saint-Jean-d'Angély, Saint-Pierre-d'Oléron, Marennes et Jonzac.
Doté d'un secteur primaire encore important grâce à une agriculture diversifiée et la première conchyliculture de France, la Charente-Maritime n'a jamais été un département industriel. Le secteur tertiaire y est largement prépondérant avec près des 3/4 des emplois occupés par les commerces et les services, les administrations, le tertiaire supérieur et le tourisme, ce dernier étant le secteur économique le plus dynamique du département.
Géographie
Aperçu géographique du département
Le département de la Charente-Maritime appartient à la région Nouvelle-Aquitaine, dont il occupe la partie nord-ouest. Avec une superficie de , il se classe au sixième rang en Nouvelle-Aquitaine, et est le troisième département par sa population au niveau régional, se situant après la Gironde et juste après les Pyrénées-Atlantiques, avec en .
Dans une vue d'ensemble, la Charente-Maritime fait partie du « Midi atlantique », étant située dans le sud-ouest de la France, en bordure de l'océan atlantique et du plus grand estuaire d'Europe que représente la Gironde.
Bénéficiant d'une large façade littorale sur sa partie ouest, la Charente-Maritime est limitrophe de cinq départements. Au nord, elle confine avec la Vendée, au nord-est avec les Deux-Sèvres, à l'est avec la Charente , au sud-est avec la Dordogne et, au sud avec la Gironde.
Ce département, tout en longueur et à la curieuse configuration géographique, est constitué de plaines et de bas plateaux peu boisés au nord mais davantage au sud du fleuve, notamment dans sa partie méridionale. Caractérisé par un relief doucement ondulé, où les altitudes sont en général peu élevées (le point culminant du département étant les Cent Journaux de Chantemerlière à , dans la forêt d'Aulnay et la commune de Contré), la Charente-Maritime est parcourue par des fleuves et des rivières s'écoulant dans des vallées peu profondes et évasées et est bordée sur son littoral par de larges espaces de marais qui occupent le 1/5 du territoire départemental.
Le département dispose d'une large façade maritime, tant sur l'océan Atlantique que sur l'estuaire de la Gironde.
Les extrêmes du département sont :
La Clotte (Sud)
Marans (Nord)
Saint-Clément-des-Baleines (Ouest)
Saint-Aigulin (Est)
La ville la plus peuplée est La Rochelle (75 404 hab) et la ville la moins peuplée est Lussac (59 hab)
Aperçu du littoral de la Charente-Maritime
La longueur totale de son littoral est de dont proviennent des quatre îles charentaises qui forment l'archipel charentais, lequel est représenté du nord au sud, en longeant la frange continentale du département, par Ré, Aix, Madame et Oléron.
L'île de Ré est située au large de La Rochelle, entre les côtes charentaises et vendéennes. Saint-Martin-de-Ré est souvent considérée comme la « capitale » historique de l'île de Ré mais elle n'est plus la ville principale.
L'île d'Aix est située au cœur du pertuis d'Antioche, entre l'île d'Oléron et Fouras, à l'extrémité nord de la vaste embouchure de la Charente.
L'île Madame est la plus petite des îles charentaises. Elle est située sur la rive gauche de l'estuaire de la Charente entre la presqu'île de Fouras et l'île d'Aix au nord, et la station balnéaire de Port-des-Barques, au sud, commune à laquelle elle est administrativement rattachée. Elle fait face à l'île d'Oléron et au célèbre site de fort Boyard.
L'île d’Oléron est située au large des côtes saintongeaises. Plus grande des îles françaises métropolitaines après la Corse, avec ses de long sur de large (dans la plus grande largeur), elle a une superficie de et près de permanents. Le centre principal est Saint-Pierre-d'Oléron, considéré également comme la « capitale » géographique de l'île d'Oléron.
Aperçu de la géologie de la Charente-Maritime
Du point de vue géologique, la Charente-Maritime occupe la partie septentrionale du Bassin aquitain, l'un des trois bassins sédimentaires en France. Au nord, le département est séparé du Massif armoricain par la vaste dépression du Marais poitevin. Au nord-est, le seuil du Poitou sépare le département du Bassin parisien.
Le sous-sol de la Charente-Maritime est exclusivement composé de roches sédimentaires âgées du Mésozoïque, du Cénozoïque et du Quaternaire. Les roches sont essentiellement constituées de calcaires, de marnes, d'argiles et de grès. La partie nord du département est occupée par des calcaires et des marnes du Jurassique supérieur (Oxfordien à Tithonien en passant par le Kimméridgien), marquant principalement les paysages de l'île de Ré, du nord de l'île d'Oléron et de la plaine d'Aunis. Les terrains du Crétacé supérieur se composent essentiellement de calcaires crayeux, de calcaires à Rudistes, d'argiles et de calcaires sableux âgés du Cénomanien au Campanien (Saintonge, rives de l'estuaire de la Gironde). Des terrains sablo-argileux du Cénozoïque occupent la partie sud-est du département. Les marais littoraux (Rochefort, Brouage, Poitevin) sont composés d'alluvions fluvio-marines du Quaternaire. Le sous-sol charentais-maritime est structuré selon quelques failles et des plis plurikilométriques ouverts (anticlinaux et synclinaux : synclinal de Saintes, anticlinal de Jonzac) et orientés NO-SE (direction dite « armoricaine »). Le département est situé dans une zone à la sismicité qualifiée de faible (sud du département) à modérée (nord du département).
Aperçu de l'hydrographie du département
Quatre fleuves tributaires de l'océan Atlantique arrosent le département :
la Sèvre Niortaise, tout au nord de la Charente-Maritime, sert de délimitation naturelle avec le département de la Vendée ;
la Charente coule au centre du département, c'est l'artère fluviale maîtresse de la Charente-Maritime ;
la Seudre, qui est l'un des plus petits fleuves côtiers de France, se jette dans l'océan par un estuaire ;
la Gironde, qui correspond à l'estuaire commun de la Garonne et de la Dordogne marque la limite méridionale avec le département de la Gironde. Il correspond au plus vaste estuaire d'Europe occidentale dont la Charente-Maritime borde la rive droite jusqu'à son embouchure.
Climat
Le département de la Charente-Maritime bénéficie d'un climat tempéré océanique grâce à sa large ouverture sur l'océan Atlantique et sur l'estuaire de la Gironde, caractérisé en général et principalement sur le littoral par des hivers doux et des étés tempérés.
Faune et flore
La Charente-Maritime est un département caractérisé par une grande richesse floristique et faunistique. Cela est dû à plusieurs facteurs.
Les spécificités climatiques où le département bénéficie de nuances météorologiques représentant le climat océanique aquitain caractérisé par des hivers doux grâce à la proximité de l'océan Atlantique et des étés chauds rafraîchis par les effluves océaniques.
La présence d'une flore de type subméditerranéen, surtout sur la façade littorale et dans l'archipel charentais, est représentée par les agaves, les cistes, les mimosas, les oliviers, les palmiers, les chênes verts, les roses trémières… Toute cette végétation évoque à bien des égards le climat d'un « Midi atlantique ».
La présence de sites naturels ou artificiels ayant des caractéristiques bien différenciées, qui ont favorisé des écosystèmes riches en matière de biodiversité : marais, slikkes, schorres, pelouses calcicoles, falaises calcaires, vasières, estrans rocheux, dunes, prairies humides, estuaires, etc. La différence est grande entre le sud du département et les îles du littoral. Ce qui se repère d'ailleurs à travers la diversité des paysages.
L'existence de nombreuses réserves naturelles qui ont permis de préserver des habitats naturels, ainsi qu'une urbanisation et une emprise agricole encore assez modérées.
La présence de vasières et de marais, situés sur la grande voie atlantique de migration, qui drainent des populations importantes d'oiseaux, notamment nordiques dont les cigognes blanches et noires.
Démographie
Aspects généraux
Le département de la Charente-Maritime est un département moyennement peuplé, sa densité de population atteint en .
Cependant, une analyse plus affinée de la répartition de la population sur le territoire départemental fait apparaître de fortes disparités de peuplement.
Le littoral, densément peuplé et fortement urbanisé, supporte aisément la comparaison avec la moyenne nationale, tandis que la Saintonge continentale présente les mêmes caractéristiques de la France rurale et faiblement peuplée, à l’exception notable de la vallée centrale de la Charente, organisée autour de Saintes, et singularisée par un dynamisme démographique soutenu et régulier.
Communes les plus peuplées
Historique de l'évolution démographique
L’évolution démographique du département se définit en quatre grandes périodes historiques, depuis la mise en place des recensements intercensitaires de population.
De la période napoléonienne jusqu’au Second Empire, le département a enregistré une croissance démographique remarquable et son premier maximum démographique avec une population de en 1861. Ce chiffre record n’a été dépassé qu’un siècle plus tard, en 1968.
S’ensuit une longue période de déclin démographique, fortement marquée par l’exode rural, malgré la vitalité des villes du département. Deux phases assez dissemblables apparaissent, dont la première se caractérise par une forte décroissance démographique, depuis la chute du Second Empire et le début de la Troisième République jusqu’au lendemain de la Première Guerre mondiale, puis un temps de stagnation démographique est observé dans l’entre-deux-guerres.
La quatrième période démographique correspond à une reprise vigoureuse et régulière de la croissance de la population depuis le lendemain de la Seconde Guerre mondiale et qui s’est de nouveau accélérée depuis 1990.
Tableau de l'évolution démographique de la Charente-Maritime de 1946 à 2009 : plus d'un demi-siècle de croissance ininterrompue
Un département attractif
La Charente-Maritime fait partie des départements les plus attractifs de France, et notamment de la façade atlantique. Le département doit cet attrait à sa frange littorale et à son climat doux au fort taux d'ensoleillement qui favorisent à la fois l'haliotropisme et l'héliotropisme, mais aussi à une ruralité active et à un réseau de petites et moyennes villes bien pourvues en commerces et services. De fait, la Charente-Maritime affiche depuis 1975 un solde migratoire positif qui n'a cessé de se renforcer depuis cette date et est à l'origine d'une croissance démographique constante à laquelle les principales villes du département ont largement contribué ainsi que le littoral.
Bien que le vieillissement de la population soit devenu un phénomène global bien réel dans le département, des secteurs ruraux frappés depuis longtemps par l'exode rural comme la Haute-Saintonge, la Double saintongeaise et la Saintonge du nord-est, et présentant un caractère préoccupant de leur démographie, sont devenus à leur tour des zones attractives.
Cependant, la répartition de la population par tranche d'âge est relativement inégale en Charente-Maritime et tend à accentuer les contrastes de peuplement. En effet, elle oppose des zones de peuplement caractérisées par une population encore jeune en milieu urbain et péri-urbain à d'autres de population majoritairement âgée en milieux littoral et rural profond.
De fait, trois secteurs de peuplement apparaissent en Charente-Maritime et se différencient nettement par leur démographie.
Les principaux pôles économiques et urbains - bipôle La Rochelle-Rochefort, Pays d'Aunis autour du triangle Surgères- Aigrefeuille-d'Aunis-Marans et aire urbaine de Saintes complétée par l'axe Pons-Gémozac - tendent à concentrer une population jeune et de jeunes ménages (plus de 30 % de la population ayant moins de 25 ans). Le dynamisme démographique dans ces secteurs géographiques se caractérise à la fois par un solde naturel et un solde migratoire nettement positifs. Cette vitalité ne concerne pas seulement la résidence de personnes âgées mais aussi l'installation d'actifs souvent jeunes. Ces territoires géographiques sont les plus dynamiques et les plus attractifs du département.
Par contraste, la situation apparaît nettement moins favorable dans les secteurs du rural profond, représentés par la Haute Saintonge et la Saintonge du nord-est, qui ont été laminés par de longues décennies d'exode rural et de déprise agricole. Ces deux micro-régions présentent les mêmes caractéristiques démographiques que la « diagonale des faibles densités » (la France des Ardennes jusqu'au sud du Massif Central, absence de centres urbains dynamiques, solde naturel négatif, solde migratoire positif mais caractérisé par l'installation de personnes âgées). Il s'agit de zones rurales en crise démographique profonde qu'aggrave une déprise économique de plus en plus préoccupante. Les petits centres urbains comme Saint-Jean-d'Angély, Jonzac ou Montendre sont en perte de vitesse et en crise urbaine, ils exercent une influence limitée sur leur propre région.
Quant à la zone littorale du département, dont l'économie repose essentiellement sur le tourisme, celle-ci a vu son attractivité se renforcer considérablement depuis 1990. Malgré le remarquable essor démographique du littoral charentais - notamment l'aire urbaine de Royan, la basse vallée de la Seudre de Saujon à Marennes, les stations balnéaires de Fouras et de Châtelaillon-Plage et les deux grandes îles charentaises (Oléron et Ré) -, celui-ci n'échappe pas au phénomène du vieillissement de la population où, dorénavant, la proportion de retraités, souvent supérieure à 40 % de la population totale, est de même ampleur que ce qui est observé sur le littoral méditerranéen (Côte d'Azur, côtes varoise et languedocienne notamment). Cependant, il s'agit d'une zone géographique qui s'urbanise rapidement et où la densité de population est élevée, bien supérieure à celle du département et même à celle de la France.
Une urbanisation encore moyenne mais qui s'accélère
La Charente-Maritime est un département moyennement urbanisé. Son taux d’urbanisation approche les 60 % alors qu’il est de plus de 75 % en France. Cependant l'armature urbaine du département est relativement bien équilibrée dans son ensemble, sauf à l'extrême sud-est (ou Double saintongeaise).
En 2007, les agglomérations urbaines principales du département sont La Rochelle (), Rochefort (), Royan () et Saintes ().
Ce maillage urbain est complété par huit autres unités urbaines de plus de qui sont par ordre décroissant de population : La Tremblade ( habitants), Saint-Jean-d'Angély ( habitants), Marennes ( habitants), Saujon ( habitants), Saint-Pierre-d'Oléron ( habitants), Surgères ( habitants), La Flotte () et Jonzac ().
Économie
Panorama général de l'économie départementale
L'économie de la Charente-Maritime est en grande partie liée à son milieu naturel qui a favorisé une agriculture aux productions très variées (lait, céréales, vigne, fruits et légumes) et des activités maritimes aux ressources importantes (huîtres, moules, sel, poissons et crustacés). Un grand nombre de ces productions ont donné naissance à une industrie agro-alimentaire, mais le secteur industriel est peu développé, quoique modernisé et diversifié.
L'économie départementale est dominée par un puissant secteur commercial que renforce le tourisme qui est devenu l'activité majeure de la Charente-Maritime.
Enfin, le tertiaire supérieur revêt une certaine importance dans l'économie de la Charente-Maritime où il s'est considérablement renforcé dans la dernière décennie du , grâce à l'ouverture de l'université de La Rochelle en 1993.
Une agriculture modernisée et performante
La Charente-Maritime est un important département céréalier et viticole avec la production de Cognac. Une large part de ces différentes productions est transformée sur place, ayant généré une industrie agro-alimentaire diversifiée, et contribue à la renommée du département par l'élaboration des eaux-de-vie de cognac, du pineau des Charentes et du beurre.
Les ressources de la mer
La Charente-Maritime dispose d'une importante façade maritime qui la positionne aujourd'hui au premier rang national pour les productions conchylicoles (huîtres et moules). Le département possède également de nombreux marais salants, lui permettant d'obtenir une forte production de sel. L'exploitation salinière est un phénomène économique d'importance ; historiquement parlant, cette dernière serait datée de l'âge du fer pour les premiers marais salants (découverts sur l'île d'Oléron), pour devenir au Moyen Âge la première production de sel en France. Cette suprématie économique charentaise sur le sel se prolonge jusqu'au .
Un secteur industriel innovant
Certes, le secteur industriel est peu développé en Charente-Maritime où il n'existe pas de grandes concentrations industrielles comme dans le Nord et l'Est de la France. Mais il s'est modernisé et diversifié, s'étendant sur une gamme assez variée d'activités qui sont concentrées essentiellement dans le quart Nord-Ouest du département (bipôle La Rochelle-Rochefort, axe Surgères-Aigrefeuille-d'Aunis) et est diffus dans quelques villes de la Saintonge (Saintes, Pons, Saint-Jean-d'Angély) ainsi qu'en milieu rural.
Les entreprises industrielles sont majoritairement des PME qui ont su s'adapter aux exigences du monde moderne et de la mondialisation et nombre d'entre elles travaillent à l'exportation, d'autres cultivent l'innovation technologique dans des bureaux d'étude performants.
En outre, l'industrie navale de la Charente-Maritime présente une forte dynamique, grâce notamment aux chantiers de construction navale de Rochefort et de La Rochelle. Notons que tout dernièrement, le navire L'Hermione a été inauguré dans le port de Rochefort, après 15 ans de chantier.
Un secteur tertiaire prédominant
Le secteur tertiaire est devenu prédominant occupant près des 3/4 des emplois du département, et doit cette situation particulière d'une part à une tradition commerciale fortement ancrée et d'autre part à l'importance de plus en plus accrue de l'économie touristique.
Le tertiaire supérieur
Le secteur du tertiaire supérieur s'est beaucoup renforcé en Charente-Maritime depuis la création de l'Université de La Rochelle en 1993 et s'est développé en trois domaines de compétence représentés par l'enseignement supérieur, les laboratoires de recherche et la recherche et développement.
Voies de communication et transports
Le département de la Charente-Maritime a de tout temps été un territoire de passage entre le Nord et le Sud, et ce, depuis ses origines antiques. Disposant d'une large ouverture sur l'océan Atlantique, il a développé une tradition maritime ancienne et importante.
Aujourd'hui, la Charente-Maritime a considérablement modernisé ses infrastructures de communication (voies ferrées, routes et autoroutes) et d'équipements portuaires (Grand port maritime de La Rochelle) et a accru son rôle de transit et d'échanges, appelé à se développer davantage encore avec les projets d'électrification des voies ferrées, de modernisation des routes et d'agrandissement des installations portuaires du port de La Pallice.
Les principaux carrefours de voies de communication ferroviaires, routières et autoroutières sont représentés par les villes principales, où Saintes en particulier joue un rôle de premier plan. La Rochelle et Rochefort sont également d'importants centres de transit et d'échanges et ces deux agglomérations disposent d'aéroports dont celui de La Rochelle - Île de Ré est le plus important entre Loire et Gironde.
Tourisme
Des conditions climatiques clémentes, un important patrimoine architectural et environnemental préservé, une vie culturelle animée et diversifiée, le tout conjugué à l'attractivité du littoral et de ses îles font de la Charente-Maritime la deuxième destination touristique de la France et le premier département touristique du littoral atlantique français.
Parmi les sites emblématiques de la Charente-Maritime figurent le Vieux-Port de La Rochelle, les citadelles de Brouage, Saint-Martin-de-Ré et du Château-d'Oléron, les anciennes fortifications militaires du littoral comme Fort Boyard, Fort Louvois ou encore l'arsenal maritime du de Rochefort, les stations balnéaires de Royan, Fouras et Châtelaillon ou les villages de Talmont-sur-Gironde, Mornac-sur-Seudre, La Flotte et Ars-en-Ré, ces derniers ayant obtenu le label Plus Beaux Villages de France. Enfin, Saintes, Rochefort et Royan sont classées villes et pays d'art et d'histoire en raison de la concentration de monuments historiques dans les deux premières et de l'architecture des années cinquante pour la dernière.
Plusieurs lieux du département sont inscrits au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco. Sur cette liste figurent la citadelle de Saint-Martin-de-Ré, la basilique Saint-Eutrope de Saintes, l'hôpital des pèlerins de Pons et l'église Saint-Pierre-de-la-Tour d'Aulnay.
Le département possède de nombreuses églises romanes comme l'Abbaye de Sablonceaux pour la plupart et gothiques pour d'autres comme l'église de Marennes, ainsi qu'un grand nombre de châteaux dont quelques-uns sont ouverts aux touristes, notamment le château de la Rochecourbon, le château de la Gataudière à Marennes ou encore celui de Dampierre-sur-Boutonne. Un grand nombre de musées et d'écomusées aux thèmes variés et souvent renouvelés s'offrent aux visiteurs.
Le département compte également une douzaine de pôles nature, un parc naturel interrégional, le Marais Poitevin (lequel s'étend également sur les départements de la Vendée et des Deux-Sèvres), et une réserve ornithologique, la réserve naturelle du Marais d'Yves.
La richesse du tourisme de la Charente-Maritime réside dans sa multitude d'activités qui ne s'appuient pas exclusivement sur le littoral. Ainsi, le tourisme de santé est en plein essor grâce au développement du thermalisme (stations thermales de Rochefort, Jonzac et Saujon), du thermo-ludisme et de la balnéothérapie. Il attire chaque année plusieurs milliers pour les petites structures à plusieurs dizaines de milliers de visiteurs pour les plus gros centres.
Histoire
Toponymie du département
Dénominations dialectales et actuelles
La Charente-Maritime (en saintongeais Chérente-Marine) tire son nom à la fois du fleuve et de son littoral.
Le fleuve est dénommé Chérente en saintongeais. Quant à l'adjectif « maritime », il provient simplement de la situation littorale du département en bordure de l'océan Atlantique.
Antérieurement, le département a porté le nom de Charente-Inférieure en raison de sa position sur le cours inférieur du fleuve et, ce, depuis sa création jusqu'au . Ce sont les négociants de Cognac qui ont demandé le changement pour préserver la réputation de qualité de leurs produits.
Anciennes appellations du fleuve
Le département tire son nom du fleuve qui, à l'époque gallo-romaine, était connu sous le nom grec de « Κανεντελος » (Kanentelos). Ce nom est mentionné par le célèbre géographe Claude Ptolémée en 140 après Jésus-Christ.
En 360, à l'époque de l'Antiquité tardive, le poète de langue latine Ausone latinise le nom du fleuve sous la forme « Carentonus ».
Plus tard, dans un manuscrit daté de 865, le cours d'eau est orthographié sous la forme latine « Caranto ».
À la fin du Moyen Âge, il apparaît sous sa forme presque contemporaine dans un texte où est mentionné le village de « Taillebourg qui siet sur une male rivière que l'on appelle Carente ».
La plupart des noms des villes et des villages riverains du fleuve des deux départements charentais ont accolé à leur toponyme le nom du fleuve vers la fin du ou dans le courant du siècle suivant - cas de Salignac-sur-Charente en 1952 ou de Bussac-sur-Charente en 1984 -, généralement pour éviter des confusions d'homonymie géographique.
Histoire de la Charente-Maritime
Pour mettre fin à l'Ancien Régime, le département a été créé à la Révolution française, le , en application de la loi du .
Il a été formé artificiellement à partir des anciennes provinces d'Aunis et de Saintonge, ainsi qu'une petite portion du Poitou et de l'Angoumois, avec Saintes comme chef-lieu. Il porta à l'origine le nom de Charente-Inférieure en raison de la position géographique du fleuve où la Charente y écoule ses eaux dans son cours inférieur jusqu'à son embouchure dans l'océan Atlantique.
Le , transféra le chef-lieu du département de Saintes à La Rochelle par un décret impérial.
Le , une loi autorisa le département de la Charente-Inférieure à changer de dénomination au profit de celle de Charente-Maritime.
Au , la région Poitou-Charentes, à laquelle appartenait le département, fusionne avec les régions Aquitaine et Limousin pour devenir la nouvelle région Nouvelle-Aquitaine.
Héraldique du département
Administration
Dans le domaine de l'administration territoriale, le département de la Charente-Maritime, qui résulte de la fusion des deux anciennes provinces de l'Aunis et de la Saintonge ainsi que d'une fraction du Poitou et de l'Angoumois lors de la Constituante de 1790, est composé de la manière suivante :
5 arrondissements
27 cantons
13 intercommunalités (4 communautés d'agglomérations (Rochefort, La Rochelle, Royan et Saintes) et 9 communautés de communes).
463 communes
Anciennes communes de la Charente-Maritime. Les trois dernières communes de Charente-Maritime à avoir été créées datent du lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Il s'agit des communes de Port-des-Barques, - située à l'embouchure de la Charente sur la rive gauche -, Le Grand-Village-Plage et La Brée-les-Bains, ces deux dernières sont des communes de l'île d'Oléron.
La préfecture est La Rochelle.
Saintes fut préfecture du département depuis sa création en 1790 et ce jusqu'en 1810.
Les sous-préfectures sont – par ordre alphabétique – Jonzac, Rochefort, Saint-Jean-d'Angély et Saintes.
Avant les remaniements de la carte administrative en 1926, Marennes était également sous-préfecture.
Politique
Conseil départemental de la Charente-Maritime
Liste des députés de la Charente-Maritime
Liste des sénateurs de la Charente-Maritime
Liste des conseillers généraux de la Charente-Maritime
Liste des préfets de la Charente-Maritime
Liste des circonscriptions législatives de la Charente-Maritime
Justice
À la suite de la réforme de la Justice de 2007, l'organisation de la carte judiciaire de la Charente-Maritime a subi un profond remaniement. Mais elle a en même temps entraîné une certaine forme de « désertification » des instances judiciaires dans le département, souvent préjudiciable pour les justiciables, la notion de « justice de proximité » étant mal perçue par les citoyens autant qu'elle est dénoncée par l'ensemble des professions juridiques.
Ainsi deux tribunaux de grande instance (TGI) se partagent le territoire départemental, l'un à La Rochelle et l'autre à Saintes. Avant la réforme, Rochefort abritait un TGI.
Quatre tribunaux d'instance (TI) sont maintenant répartis sur le département au lieu de six avant la réforme de la carte judiciaire. Ils sont situés à La Rochelle, Saintes, Rochefort et Jonzac. Les deux TI supprimés avaient leur siège à Marennes et à Saint-Jean-d'Angély.
La Charente-Maritime dispose toujours d'une cour d'assises, celle-ci demeure fixée à Saintes qui reste le chef-lieu judiciaire du département. Mais son rôle est appelé à être fortement amenuisé du fait que La Rochelle a été choisie pour abriter le pôle de l'instruction judiciaire départemental. Sa fonction de préfecture ayant fortement pesé sur ce choix, d'autant que la ville dispose d'une université avec une faculté de Droit. De plus, La Rochelle abrite une Maison de la Justice et du Droit qui a été inaugurée en 2002. C’est l’unique instance d’informations juridiques de ce genre présente dans le ressort de la cour d'appel de Poitiers.
La cour d'appel est à Poitiers de laquelle dépend la Charente-Maritime.
Trois centres de détention sont présents en Charente-Maritime (Maisons d'arrêt de Saintes, Bedenac et Rochefort et un centre pénitentiaire qui est situé à Saint-Martin-de-Ré. Un projet de prison départementale de 600 places est envisagé dans le département en remplacement des quatre prisons actuelles.
Il n'existe pas de juridiction administrative en Charente-Maritime, celle-ci est implantée à Poitiers (tribunal administratif) et à Bordeaux pour la cour administrative d'appel.
Par ailleurs, deux tribunaux de commerce sont en activité en Charente-Maritime. Ils ont leur siège à La Rochelle et Saintes. Ils étaient six avant la réforme. Ceux qui fonctionnaient avaient leur siège à Jonzac, Marennes, Rochefort et Saint-Jean-d'Angély.
À leurs côtés fonctionnent maintenant trois Conseils des Prudhommes en Charente-Maritime. Ils sont situés à La Rochelle, Saintes et Rochefort. Trois tribunaux de cette compétence ont été supprimés, ils étaient implantés à Jonzac, Marennes et Saint-Jean-d'Angély.
Médias
Presse écrite
Journal Sud Ouest (plusieurs éditions locales : La Rochelle, Saintes, Rochefort, Royan et Jonzac).
Outre le quotidien régional Sud Ouest, cinq journaux hebdomadaires d'informations locales couvrent le territoire départemental : Charente-Maritime Hebdo publié à Surgères (qui a fusionné, début 2020, avec l'édition charentaise-maritime du Courrier français), Le Phare de Ré édité à Saint-Martin-de-Ré, Le Littoral de la Charente-Maritime imprimé à Marennes, Haute-Saintonge publié à Jonzac et L'Angérien libre imprimé à Saint-Jean-d'Angély dont les tirages sont souvent supérieurs à plusieurs milliers d'exemplaires.
D'autres publications existent également à l'échelle du département, dont l'hebdomadaire agricole L'Agriculteur Charentais, publié depuis 1934.
Télévision et radio
France Bleu La Rochelle (Groupe Radio France)
France 3 Nouvelle-Aquitaine via l'antenne de proximité France 3 Poitou-Charentes et son décrochage local France 3 Atlantique dont l'antenne locale est située à La Rochelle, diffusant quasi quotidiennement (du mardi au vendredi de chaque semaine) pendant 5 minutes des informations sur la Charente-Maritime.
Demoiselle FM, radio locale qui émet sur la fréquence en Charente-Maritime depuis 1998 et qui est située à Rochefort.
Culture
Langues régionales
La langue de la Charente-Maritime, le poitevin-saintongeais, est présent dans la liste des langues de France depuis début 2010 avec le libellé suivant : « poitevin-saintongeais (dans ses deux variétés : poitevin et saintongeais) ». Il s'agit d'une langue d'oïl spécifique, bien que teintée de quelques tournures et de vocabulaire occitan.
La limite entre les deux variétés, le poitevin et le saintongeais traverse le nord de la Charente-Maritime, département partagé entre une petite zone linguistiquement poitevine (île de Ré, Nord de l'Aunis, régions de Loulay et d'Aulnay), et une grande zone linguistiquement saintongeaise (tout le reste du département).
Les habitants de la Saintonge et de l'Aunis ont fourni d'importants contingents d'émigrants qui se sont fixés en Nouvelle-France (Acadie et Québec). De nombreux mots du vocabulaire saintongeais subsistent dans le langage franco-canadien d'aujourd'hui.
Les échanges culturels dans le cadre du jumelage et de la coopération internationale
Dans le cadre des échanges culturels entre nations, près d'une vingtaine de communes de la Charente-Maritime, principalement des villes, sont associées avec d'autres villes, surtout de l'Europe, mais aussi de l'Afrique et de l'Amérique du Nord.
Hors du cadre des conventions communales qui les lient à des villes du monde, l'université de La Rochelle, par le biais notamment de sa faculté des Lettres et des Sciences Humaines, entretient de nombreux échanges avec d'autres villes universitaires comme avec Halmstad en Suède, Montréal au Canada ou encore avec des villes des États-Unis.
Personnalités liées au département
Personnalités du Moyen Âge
Aliénor d'Aquitaine : Née en 1122, la fille du comte de Poitiers épouse le roi de France Louis VII, puis le futur roi d’Angleterre Henri II. Elle est à l'origine du premier code maritime français intitulé les Rôles d'Oléron.
Époque moderne
Personnalités du
Jacques Boyceau : Né à Saint-Jean-d'Angély vers 1560, intendant des jardins du roi Henri IV, de la reine Marie de Médicis, puis du roi Louis XIII. Il eut pour tâche de diriger la plantation du jardin du palais du Luxembourg, puis de redessiner les parterres du jardin du Louvre, du palais des Tuileries et du Château-Neuf de Saint-Germain-en-Laye.
Samuel de Champlain :Né à Brouage ou à La Rochelle, entre 1567 et 1580, navigateur, cartographe, explorateur, chroniqueur et fondateur de la ville de Québec en 1608.
Théodore Agrippa d'Aubigné : Né près de Pons en 1522, fut un homme de guerre, écrivain et poète baroque protestant († 1630).
Personnalités du
René-Antoine Ferchault de Réaumur : Né en 1683 à La Rochelle, mort en 1757, l’un des plus grands savants du .
Personnalités du
Nicolas Venette : Né en 1633 et mort en 1698, médecin, sexologue et écrivain, auteur du Tableau de l’amour conjugal, premier traité de sexologie en Occident.
Jacques Nicolas Billaud-Varenne : Né en 1756 et mort en 1819, politique français, révolutionnaire, auteur de plusieurs pamphlets, membre de la Commune de Paris, dirigea de concert avec Danton les sanglantes journées de Septembre 1792. Élu à la Convention par le département de la Seine, il vote la mort de Louis XVI.
Louis-Benjamin Fleuriau de Bellevue : né en 1761 et mort en 1852, conseiller municipal, conseiller général, député, passionné par les sciences naturelles, à grandement contribué aux collections du muséum d’histoire naturelle de La Rochelle.
Aimé Jacques Alexandre Goujaud Bonpland : né en 1773 et mort en 1858, chirurgien et botaniste ayant accompagné Alexander von Humboldt dans ses expéditions, auteur de précieux manuscrits.
Guy-Victor Duperré : Né en 1775 et mort en 1846, amiral français, marin d’Empire, Pair de France et ministre de la Marine. Enterré aux Invalides après des funérailles nationales, son nom figure sur l’Arc de triomphe de Paris.
Époque contemporaine
Personnalités du
Jules Dufaure : né à Saujon (1798-1881), enterré à Grézac, fut un avocat et homme politique considérable du au niveau régional (député de Saintes de 1834 à 1851 puis de 1871 à 1875 et de Marennes en 1876, président du conseil régional de nombreuses années et bâtonnier de Bordeaux de 1832 à 1834) et national (ministre en 1839-1840, en 1848, en 1849 ; vice-président du Conseil et ministre de la Justice de 1871 à 1873 ; ministre de la Justice en 1875, puis président du Conseil en 1876 et de nouveau en 1877-1879 ; sénateur inamovible en 1876 ; bâtonnier de Paris de 1862 à 1864 et élu à l'Académie française en 1863). Il fut l'un des inspirateurs de la loi relative à l'établissement des grandes lignes de chemin de fer en France de 1842 en tant que président de la Commission à l'Assemblée Nationale, impulsa le Plan Freycinet en 1878 et fut un des artisans de plusieurs constitutions françaises (1848, le projet de 1873, les lois constitutionnelles de 1875). Issu de la famille orléaniste libérale, il fit allégeance à la république en 1848 et réaffirma son attachement aux principes républicains en 1871, devenant ainsi un des leaders du parti Centre Gauche, qui permit la consolidation de la République après le .
Eugène Fromentin : Né et mort à La Rochelle (1820-1876), fut un peintre et écrivain orientaliste fécond.
William Bouguereau : Né et mort à La Rochelle (1825-1905), peintre académique de la fin du , membre de l'Académie des Beaux-Arts.
Eugène Biraud : Né en 1825 à Saint-Georges-du-Bois, près de Surgères, mort en 1908 ; considéré comme le « père de la coopération laitière », il est le fondateur de la toute première laiterie coopérative de France qui eut lieu le 13 janvier 1888.
Personnalités du
Émile Combes : Né en 1835, cet homme politique anticlérical, un des responsables de la loi de séparation des Églises et de l'État de 1905, est mort à Pons en 1921.
Pierre Loti : Né à Rochefort en 1850 et enterré à Saint-Pierre-d'Oléron (île d'Oléron), Julien Viaud (de son vrai nom) est aussi célèbre pour ses romans exotiques que pour ses excentricités. Il a passé sa vie à courir le monde — pour mieux revenir dans sa région natale à chaque fois. Sa maison à Rochefort est devenue un musée.
René Guillot :Né en 1900 à Courcoury, mort en 1969 à Paris, auteur de livres d'aventure pour la jeunesse ; ancien membre de l'Académie de Saintonge.
Maurice Merleau-Ponty : Né en 1908 à Rochefort, mort en 1961 à Paris, philosophe existentialiste et phénoménologue, professeur au Collège de France, élève de l’École normale supérieure reçu deuxième à l’agrégation de philosophie en 1930. Il fonde avec Jean-Paul Sartre la revue Les Temps modernes.
Personnalités contemporaines des
Hortense Dufour : romancière, née en 1946 à Marennes. Elle a en particulier écrit le roman Le Bouchot publié chez Grasset en 1982.
Daniel Bernard : né à La Rochelle en 1948, auteur de quatre romans sur l'île de Ré intitulés Comment c'était avant l'île de Ré (2010), Les Magayantes (2008), Une île bien plus loin que le vent (2005), et Le Saunier de Saint-Clément (2002) (éditions l'Harmattan).
Bruno Guillon : né à Saint-Jean-d'Angély est l'animateur du morning Bruno dans la radio sur Fun Radio et l'animateur du jeu Chacun son tour, jeu télévisé français diffusé depuis 2021 sur France 2 .
Logos
Pour approfondir
Repères bibliographiques
(Par ordre alphabétique des auteurs)
Ouvrages généraux sur le département (liste indicative)
Combes (Jean) et Daury (Jacques) (ouvrage collectif sous la direction de), Guides des départements : la Charente-Maritime, Tours, éditions du Terroir, 1985.
Flohic (Jean-Luc) (ouvrage collectif sous la direction de), Le Patrimoine des communes de la Charente-Maritime, Flohic éditions, collection « Le patrimoine des communes », tomes 1 et 2, 2002.
Gautier (M.A.), Dictionnaire des communes de la Charente-Maritime (réédition de la Statistique du département de la Charente-Inférieure publiée en 1839), Saintes, Les Chemins de la Mémoire éditions.
Luc (Jean-Noël) (ouvrage collectif sous la direction de), La Charente-Maritime - L'Aunis et la Saintonge des origines à nos jours, Saint-Jean-d'Angély, éditions Bordessoules, 1981.
Ouvrages spécialisés sur l'économie et la géographie du département (liste indicative)
Beteille (Roger) et Soumagne (Jean) (mise en coordination par), La Charente-Maritime aujourd'hui - Milieu, économie, aménagement, Jonzac, publications de l'Université Francophone d'Été, 1987.
Blier (Gérard), Histoire des transports en Charente-Maritime, Le Croît-vif, Collections Documentaires, 2003.
Grelon (Michel), Saintonge, pays des huîtres vertes, La Rochelle, éditions Rupella, 1978.
Julien-Labruyère (François), Paysans charentais - Histoire des campagnes d'Aunis, Saintonge, Jonzac, et bas Angoumois - Tome 1 : Économie rurale et Tome 2 : Sociologie rurale, La Rochelle, éditions Rupella, 1982.
Papy (Louis), Le Midi atlantique, atlas et géographie de la France moderne, Paris, Flammarion, 1984.
Pinard (Jacques), Les Industries du Poitou et des Charentes, Poitiers, SFIL & Imprimerie Marc Texier, 1972.
Ouvrages spécialisés sur l'histoire du département (liste indicative)
Mickaël Augeron et Olivier Caudron, dir., La Rochelle, l’Aunis et la Saintonge face à l’esclavage, Paris, Les Indes savantes, 2012, 340 p.
Mickaël Augeron, Sylvie Denis et Louis-Gilles Pairault, dir., Entre terres et mers : la Charente-Maritime dans la Grande Guerre (1914-1918), La Crèche, La Geste, 2018, 537 p.
Jean Combes (ouvrage collectif sous la direction de), Guide des départements - La Charente-Maritime, Tours, éditions du Terroir, 1985.
Delayant (Léopold), Histoire du département de la Charente-Inférieure, La Rochelle, H. Petit, libraire-éditeur, 1872.
Deveau (Jean-Michel), Histoire de l'Aunis et de la Saintonge, Paris, Presses universitaires de France, .
Ducluzeau (Francine) (ouvrage collectif sous la coordination de), Histoire des Protestants charentais (Aunis, Saintonge, Angoumois), Le Croît vif, 2001.
Duguet (Jacques) et Deveau (Jean-Michel), L'Aunis et la Saintonge : histoire par les documents, CRDP, 1977.
Jean-Louis Flohic (ouvrage collectif sous la direction de), Le patrimoine des communes de la Charente-Maritime, Paris, éditions Flohic, 2002.
Genet (Christian), Les deux Charentes au : 1945-2000, Aubin Imprimeur, 2007.
Genet (Christian) et Moreau (Louis), Les deux Charentes sous l'Occupation et la Résistance, La Caillerie, Gémozac, 1983.
Julien-Labruyère (François), A la recherche de la Saintonge maritime, La Rochelle, éditions Rupella, 1982.
Lormier (Dominique), La Libération de la France : Aquitaine, Auvergne, Charentes, Limousin, Midi-Pyrénées, Saint-Paul, Éditions Lucien Souny, 2007.
François de Vaux de Foletier, Histoire d'Aunis et de Saintonge, Princi Negue, 2000.
Ouvrages spécialisés sur la toponymie de la Charente-Maritime
Jean-Marie Cassagne et Mariola Korsak, Origine des noms de villes et villages de la Charente-Maritime, Saint-Jean-d'Angély, éditions Bordessoules, 2003, 348 pages.
Duguet (Jacques), Noms de lieux des Charentes, Paris, éditions Bonneton, 1995.
Guides touristiques sur le département La Charente-Maritime pour les curieux, éditions Le Passage des heures, 2016.
Le Petit Futé Charente-Maritime 2012, le Petit Futé, Paris, édition, 2012.
Le Guide Vert, La Charente-Maritime, Guide Michelin, 2008.
Le Guide Vert, Poitou, Vendée, Charentes, Michelin - éditions du Voyage, parution 2000.
Rieupeyrout Jean-Louis, Poitou-Charentes, Nathan/Guides Delpal, 1987.
Articles de la presse régionale et locale
Quotidien régional Sud-Ouest, édition Charente-Maritime, (agences de presse de La Rochelle, Royan et Saintes).
Hebdomadaire d'informations locales L'Hebdo de la Charente-Maritime, (siège d'édition de Surgères).
Hebdomadaire d'informations locales Le Littoral de la Charente-Maritime, (siège d'édition de Marennes).
Hebdomadaire d'informations locales Le Phare de Ré (siège d'édition de Saint-Martin-de-Ré).
Hebdomadaire d'informations locales L'Angérien libre'' (siège d'édition de Saint-Jean-d'Angély).
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Articles connexes
Conseil départemental de la Charente-Maritime
Département français
Liste des communes de la Charente-Maritime
Liens externes
Ressources relatives à la presse locale : Le Phare de Ré - Le Littoral de la Charente-Maritime - Haute-Saintonge
Préfecture de la Charente-Maritime
Conseil départemental de la Charente-Maritime | La Charente-Maritime () est un département français situé dans le Sud-Ouest de la France et dans la moitié nord de la région Nouvelle-Aquitaine. Il appartient géographiquement au « Midi atlantique ». Ce département est divisé en cinq arrondissements, et porte le dans la numérotation départementale française. Sa préfecture est La Rochelle et ses habitants s'appellent les Charentais-Maritimes. |
548 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Cher%20%28d%C3%A9partement%29 | Cher (département) | Le Cher () est un département français de la région Centre-Val de Loire qui tient son nom de la rivière Cher. L'Insee et la Poste lui attribuent le . Sa préfecture est Bourges et les sous-préfectures sont Vierzon et Saint-Amand-Montrond.
Toponymie
Son nom provient de la rivière éponyme.
Géographie
Situation
Le Cher s'étend sur . Le Cher formait autrefois avec le département de l'Indre la province du Berry. Il fait aujourd'hui partie de la région Centre-Val de Loire et est limitrophe des départements de l'Indre, de Loir-et-Cher, du Loiret, de la Nièvre, de l'Allier et de la Creuse.
Départements limitrophes
Les départements sont : le Loir-et-Cher (au nord-ouest), l'Indre (à l'ouest), la Creuse (au sud), l'Allier (du sud au sud-est), la Nièvre (à l'est) et le Loiret (au nord).
Relief
Adossé au sud aux premiers contreforts du Massif central, à l'est aux douces collines du Sancerrois ( à la Motte d'Humbligny) bordées par le cours de la Loire, le département s'ouvre à l'ouest sur la Champagne berrichonne et au nord-ouest sur la plaine solognote. Son point culminant est Le Magnoux (), situé à l'extrémité méridionale du territoire. L'endroit où le Cher sort du département en constitue l'altitude la plus faible : .
Principaux cours d'eau
De nombreuses rivières traversent son territoire, dont les noms se retrouvent mêlés aux toponymes communaux : l'Auron, la Sauldre, l'Yèvre, la Vauvise, le Cher :
Climat
Régions naturelles
Ce sont :
la Champagne berrichonne (ouest et sud-ouest), région de culture intensive et des vignobles du Quincy ;
la Sologne berrichonne (nord-ouest), région de forêts ;
le Sancerrois, le Pays-Fort (nord-est), régions de polyculture ;
le Boischaut Sud, région de bocage ;
le Val de Germigny, ancienne région d'élevage et de polyculture.
Voies de communication et transports
Réseau routier
Au , la longueur totale du réseau routier du département du Cher est de , se répartissant en d'autoroutes, de routes nationales, de routes départementales et de voies communales. Il occupe ainsi le au niveau national sur les métropolitains quant à sa longueur et le quant à sa densité avec par kilomètre carré de territoire.
Transport ferroviaire
Le département fut autrefois traversé par trois lignes ferroviaires, qui sont les lignes de Vierzon à Saincaize, de Bourges à Miécaze et d'Auxy - Juranville à Bourges.
Aujourd’hui seules les deux premières sont encore en service, au moins partiellement.
Autobus / autocars
Le département est desservi par les 19 lignes du réseau Lignes 18, qui est géré par le conseil départemental du Cher. De plus, les lignes d'autocars TER Centre-Val de Loire traversent le département.
L'agglomération de Bourges est desservie par les 19 lignes du réseau AggloBus.
La ville de Saint-Amand-Montrond est desservie par une ligne du réseau pépita. Vierzon est desservie par trois lignes du réseau Le Vib.
Transport aérien
Le département possède un aéroport qui est situé sur la ville de Bourges. (agglomération de Bourges).
Héraldique
Comme celles de l'autre département avec lequel le Cher formait le duché de Berry, l'Indre, elles dérivent des armoiries de l'ancienne province, une brisure des armes royales de France constituée par la bordure engrêlée de gueules et montrant que le duché avait échu à un prince royal (en l'occurrence en 1360 à Jean de Berry, troisième fils du roi Jean II le Bon).
La fasce ondée d'argent symbolise la rivière Cher.
Ce blason, proposé par l'héraldiste Robert Louis en 1950, n'est pas reconnu officiellement par les autorités du département, et n'est en pratique pas utilisé.
Histoire
Le département a été créé à la Révolution française, le en application de la loi du , à partir d'une partie de la province du Berry, du Bourbonnais, du Nivernais (vallée de l'Aubois) et de l'Orléanais.
Politique
Liste des conseillers départementaux du Cher
Liste des députés du Cher
Liste des préfets du Cher
Liste des sénateurs du Cher
Liste des communes du Cher
Liste des anciennes communes du Cher
Medias
Presse écrite
Le quotidien Le Berry républicain couvre l'ensemble du département. Le siège est situé à Bourges et des agences locales sont basées à Vierzon, Saint-Amand-Montrond, Sancerre et Aubigny-sur-Nère.
L'hebdomadaire La Voix du Sancerrois.
L'hebdomadaire L'Écho du Berry situé à Saint-Amand-Montrond.
L'hebdomadaire Le Journal de Gien (sur les anciens cantons d'Argent-sur-Sauldre et d'Aubigny-sur-Nère).
Le Petit Berrichon.
Le Petit Solognot, sur les cantons de Vierzon, Aubigny-sur-Nère, Argent-sur-Sauldre et La Chapelle-d'Angillon.
La Bouinotte
Administration et politique
Découpage administratif et électoral
Le département du Cher est subdivisé en 3 arrondissements, 19 cantons, 287 communes et 22 intercommunalités.
Enseignement
Collèges
Le département compte vingt-sept collèges publics dont six dans la ville de Bourges.
Lycées
Le département compte dix-neuf lycées dont dix dans la ville de Bourges.
Santé
Le département dispose de six hôpitaux :
clinique Guillaume-de-Varye, Saint-Doulchard ;
clinique Les Grainetières, Saint-Amand-Montrond ;
centre hospitalier, Saint-Amand-Montrond ;
centre hospitalier Jacques-Cœur, Bourges ;
hôpital Local, Sancerre ;
centre hospitalier, Vierzon.
Économie
Démographie
Un climat doux, un relief peu agressif, de l'eau à profusion ont aidé à une dispersion du peuplement qui se manifeste dans de très nombreux villages ou hameaux encore le plus souvent habités de nos jours.
Il ne semble pas y avoir de nom particulier pour désigner les habitants du Cher, on les appelle, en référence à l'ancienne province du Berry dont est issu le département, les Berrichons.
Communes les plus peuplées
Culture et Patrimoine
Manifestations culturelles
Printemps de Bourges, festival musical de la chanson
Nuits lumière de Bourges
L'Air du temps de Lignières, festival de musique actuelle
Fêtes franco-écossaises d'Aubigny-sur-Nère
Musique à Fontmorigny en l'abbaye de Fontmorigny à Menetou-Couture
Patrimoine culturel et naturel
Muséum d'histoire naturelle Gabriel-Foucher de Bourges
Musée du Berry (archéologie, arts et traditions populaires) de Bourges
Musée Maurice-Estève (art contemporain), dans l’ancien hôtel des Échevins, de Bourges
Hôtel Lallemant (arts décoratifs) de Bourges
Musée des Meilleurs ouvriers de France de Bourges
Musée de la Résistance et de la Déportation du Cher de Bourges
Musée à accès réglementé et restreint du Centre de formation de la défense (CFD), avec des pièces uniques (prototypes et seules restantes des conflits), de Bourges
Musée archéologique Émile-Chénon de Châteaumeillant
Musée de la sorcellerie
Musée des métiers et traditions de France
Musée Historimage de Neuvy-sur-Barangeon
Musée Laumônier de la locomotive à vapeur et les collections du musée de Vierzon
Musée de la photographie de Graçay
Musée Vassil-Ivanoff de La Borne
Musée de la poterie
Maison de la culture de Bourges
Château d'eau, château d'art de Bourges
Galerie d'art Capazza au château de Nançay
Pôle des Étoiles de Nançay
Espace Métal
Cité de l'Or
Maison-école du Grand Meaulnes à Épineuil-le-Fleuriel
Maison de l'eau
Pôle de la porcelaine-musée Charles-VII de Mehun-sur-Yèvre
Maison des Sancerre
Marais de Bourges
Jardin de l'Archevêché de Bourges
Jardin des Prés-Fichaux de Bourges
Promenade du rempart gallo-romain de Bourges
Jardin de l'abbaye (square Lucien-Beaufrère) de Vierzon
Jardin de la Porte-Oison de Sancerre
Parc floral du château d'Apremont-sur-Allier
Jardins de Drulon de Loye-sur-Arnon
Jardins du prieuré d'Orsan de Maisonnais
Ferme pédagogique du domaine du Travail coquin de Plou
Patrimoine architectural
Le Cher, région rurale, recèle un patrimoine agricole important, qui rayonne sur ses régions frontalières avec les « granges à auvent ». Ces constructions avaient plusieurs rôles, celui de protéger les portes des intempéries et de créer une extension pour, par exemple, abriter hommes et matériel lors des orages. Les « granges pyramidales » sont quant à elles particulières au nord du Cher. Elles consistent en une charpente supportant une toiture descendant jusqu'au sol.
Les églises berrichonnes sont principalement romanes et possèdent pour beaucoup des fresques anciennes, ainsi qu'un « caquetoire ». On compte en Berry plusieurs clochers tors.
De nombreux châteaux sont visibles et ouverts à la visite, comme Sagonne, Ainay-le-Viel ou Meillant :
Voici les bâtiments les plus remarquables :
Laïcs
Palais Jacques-Cœur de Bourges
Château de la Verrerie à Oizon
Château des Stuarts à Aubigny-sur-Nère
Château d'Ainay-le-Vieil
Château de Boucard au Noyer
Château de Culan
Château de Sagonne
Château de Maupas
Château de Mehun-sur-Yèvre
Château de Meillant
Château de Menetou-Salon
Château des Senteurs de Blancafort
Amphithéâtre gallo-romain de Drevant
Maisons d'Henrichemont
Maisons à pans de bois de Bourges
Vieilles maisons de Saint-Amand-Montrond
Rues anciennes de Sancerre
Grange pyramidale de Vailly-sur-Sauldre
Tour des Fiefs de Sancerre
Tour de Vesvre de Neuvy-Deux-Clochers
Forteresse bastionnée de Montrond
Beffroi ou porte de l'Horloge de Dun-sur-Auron
Station de radioastronomie de Nançay
Anciennes usines de la Société française de Vierzon
Religieux
Cathédrale Saint-Étienne de Bourges
Cathédrale de Jean Linard de Neuvy-Deux-Clochers
Abbaye Notre-Dame de Fontmorigny de Menetou-Couture
Abbaye de Noirlac
Église Saint-Martin de Plaimpied
Église Notre-Dame de Puyferrand au Châtelet
Collégiale Saint-Austrégésile de Saint-Outrille
Collégiale Notre-Dame de Mehun-sur-Yèvre
Église Saint-Amand de Saint-Amand-Montrond
Église Saint-Genès de Châteaumeillant
Église Sainte-Solange de Sainte-Solange
Église Saint-Michel de Chârost
Église Notre-Dame de Charly
Église Saint-Martin de Chalivoy-Milon
Église Saint-Aignan de Brinay
Église Notre-Dame de Lignières
Basilique Notre-Dame-des-Enfants de Châteauneuf-sur-Cher
Prieuré de Fontblanche
Langues
Le français se parle traditionnellement dans tout le département.
Un dialecte de langue d'oïl, le berrichon était parlé dans presque tout le département jusqu'au milieu du . Il se composait d'un nombre important de parlers locaux plus ou moins influencés par les aires dialectales limitrophes (vallée de la Loire, Orléanais et Sologne au nord et à l'ouest, Nivernais à l'est). Le sud-est du département faisait partie de l'ancienne province du Bourbonnais, mais ce secteur du Bourbonnais faisait toutefois partie du secteur linguistique berrichon. Hormis les groupes folkloriques lors de représentations, seules quelques personnes âgées parlent encore le berrichon.
La pointe sud du département fait partie du Croissant, zone linguistique où la langue traditionnelle est un intermédiaire et un mélange entre l'occitan et la langue d'oïl. Certains termes de ces parlers sont passés dans le français régional :
le chambra : lê chambra (le grenier à foin en marchois) ;
une aigasse : aigaçe (giboulée en marchois) ;
la betoulle : le bouleau (betule) ;
une ageasse : une pie (ajaçe) ;
acoter : s'appuyer (acotaer).
Tourisme
Résidences secondaires
Selon le recensement général de la population du janvier 2008, 8,3 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires.
Ce tableau indique les principales communes du Cher dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux.
Source : Insee
Références
Voir aussi
Articles connexes
Conseil départemental du Cher
Département français
Liste des communes du Cher
Liste des églises du Cher
Liste de ponts du Cher
Liste des anciennes abbayes du Berry
Rallye des Vignobles
Liste de films tournés dans le Cher
Volontaires nationaux du Cher pendant la Révolution
Liens externes
Préfecture du Cher
Conseil départemental du Cher | Le Cher () est un département français de la région Centre-Val de Loire qui tient son nom de la rivière Cher. L'Insee et la Poste lui attribuent le . Sa préfecture est Bourges et les sous-préfectures sont Vierzon et Saint-Amand-Montrond. |
549 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Corr%C3%A8ze%20%28d%C3%A9partement%29 | Corrèze (département) | La Corrèze (prononciation : ) est un département français de la région Nouvelle-Aquitaine, qui tire son nom de la rivière qui le traverse. La préfecture est Tulle bien que Brive-la-Gaillarde soit sa ville la plus peuplée.
L'Insee et La Poste lui attribuent le . Ses habitants sont appelés les Corréziens.
Géographie
Le département est formé de la plus grande partie du Bas-Limousin et doit son nom à la rivière Corrèze qui en arrose le centre, y a son cours tout entier et en baigne les deux villes principales : Tulle et Brive.
Localisation
Le département appartient administrativement à la région Nouvelle-Aquitaine, depuis 2015. Il est limitrophe, au nord, des départements de la Haute-Vienne et de la Creuse, à l'est, des départements du Puy-de-Dôme et du Cantal, au sud de celui du Lot et, enfin, à l'ouest de celui de la Dordogne.
Géologie et relief
Située à l'ouest du Massif central, elle se compose de trois ensembles : la montagne, les plateaux et le bassin de Brive.
La montagne culmine à au mont Bessou, à Meymac, en bordure du plateau de Millevaches. De formation cristalline hercynienne, elle est assez érodée.
Les autres montagnes sont le mont Audouze () et le mont de Meymac ().Au sud-ouest du plateau de Millevaches se situe le massif des Monédières dont le plus haut sommet est le « puy de la Monédière » qui culmine à ().À l'ouest, le plateau du Limousin s'étend sur les départements de la Haute-Vienne et de la Dordogne.
Les plateaux sont creusés par des vallées encaissées qui se dirigent vers la Dordogne, revivifiant le relief comme aux cascades de Gimel.
Au sud-ouest de la Corrèze, le bassin sédimentaire de Brive-la-Gaillarde jouit d'un climat plus favorable. On y trouve des collines de grès comme à Collonges-la-Rouge.
Des mines de charbon ont été exploitées à Cublac, Yssandon, Varetz, Saint-Pantaléon, Maussac, Le Lardin, Lapleau et Argentat-sur-Dordogne entre 1769 et 1921.
Hydrographie
Le département est parcouru par de nombreux cours d'eau, la plupart prenant leur source au plateau de Millevaches comme la Vienne, la Vézère et la Corrèze, parmi les plus importants, mais également le Chavanon, la Rue, la Diège, la Triouzoune, l'Artaude, la Triouzoune, la Luzège, la Sombre, la Glane, le Doustre, la Souvigne, la Maronne, la Ménoire, la Soudaine, le Ganaveix, le Bradascou, le Brézou, la Loyre, la Couze, la Logne, la Loyre, la Montane, la Roanne, le Maumont, et bien d'autres cours d'eau.La Dordogne, traverse le département mais n'y prend pas sa source.
La Corrèze comporte également de nombreux ouvrages hydroélectriques dont les principaux sont :
sur la Diège, le barrage des Chaumettes ;
sur la Dordogne, les barrages de l'Aigle, de Bort-les-Orgues, de Marèges, du Chastang et d'Argentat ;
sur le Doustre, le barrage de la Valette ;
sur la Vézère, les barrages de Monceaux la Virolle, de Treignac et du Saillant.
Climat
Département de transition entre l'Aquitaine et le Massif central, la Corrèze voit son altitude s'élever graduellement du bassin de Brive au plateau de Millevaches, véritable château d'eau de la façade atlantique. Ce relief explique la très grande variété des climats corréziens.
Dénomination
La Corrèze est appelée, en occitan limousin, la Corresa, (à prononcer « Courézo » ou « Courèjo »).
Le département de la Corrèze doit son nom à une rivière, la Corrèze, qui n'est pas la plus longue de son territoire, mais qui traverse la partie centrale en baignant les deux principales villes : Tulle et Brive-la-Gaillarde.
Histoire
Le territoire de la Corrèze fut jadis habité, comme le reste du Limousin, par les Lemovices, peuple gaulois qu'Auguste incorpora dans l'Aquitaine Première.
Le département a été formé à la Révolution française, le , en application de la loi du , à partir de la plus grande partie du « bas-Limousin », une portion de la province du Limousin.
Au la région Limousin, à laquelle appartenait le département, fusionne avec les régions Aquitaine et Poitou-Charentes pour devenir la région administrative Nouvelle-Aquitaine.
Héraldique
Politique et administration
Région gagnée rapidement aux idées républicaines, marquée par la Résistance et les luttes ouvrières, la Corrèze a eu une tradition de gauche. Elle est, de ce point de vue, comme les autres départements de la région Limousin, une terre d'ancienne influence socialiste. Pour autant, dans le cadre de l'action de Jacques Chirac et de Jean Charbonnel, Corréziens d'origine dépêchés sur place par le gouvernement gaulliste en 1967, la droite a acquis de fortes positions dans ce département pendant une quarantaine d'années.
Un réseau d'élus locaux de droite s'est progressivement constitué pour conquérir la plupart des villes, puis la présidence du conseil général. Ceci a pris place dans un cadre marqué par une intervention publique de plus en plus forte, largement motivée par l'action de Jacques Chirac au plus haut niveau de l'État.
Cependant les années qui suivent le départ de Jacques Chirac de la présidence de la République dénotent une remontée de la gauche. Aux élections du 16 mars 2008, elle interrompt la longue parenthèse de la domination chiraquienne sur le département en remportant les trois cantons qui lui manquaient pour faire basculer à gauche le conseil général (Sornac, Vigeois et Tulle-Campagne-Sud). Les municipales, dont le deuxième tour a lieu le même jour, voient François Hollande être largement réélu à Tulle, la socialiste Martine Leclerc remporter la mairie d'Ussel dès le premier tour et Philippe Nauche ravir le fauteuil de Bernard Murat à Brive-la-Gaillarde.
À la rentrée 2008, cette nouvelle domination de la gauche socialiste se confirme avec l'élection de Bernadette Bourzai et René Teulade aux deux postes de sénateurs laissés vacants par les deux sortants radicaux et UMP. Le 6 mai 2012, François Hollande, président du conseil général, est élu président de la République française.
En 2014, c'est la fin de la domination socialiste sur le département, la gauche perd une grande partie de son terrain, la droite reconquiert de nombreux fiefs à la gauche (Brive-la-Gaillarde, Ussel, Malemort-sur-Corrèze, Argentat-sur-Dordogne, Beaulieu-sur-Dordogne, Arnac-Pompadour, Voutezac…) et remporte les deux sièges de sénateurs avec l'élection de Daniel Chasseing et Claude Nougein. En 2015, la gauche perd également le conseil départemental mais conserve les villes de Tulle, Ussac, Uzerche et Bort-les-Orgues.
Lors des élections législatives de 2017, la gauche perd ses deux députés. La droite, quant à elle, gagne une députée pour la avec l’élection de Frédérique Meunier. Le parti centriste d'Emmanuel Macron, La République en marche, gagne un député pour la , avec l'élection de Christophe Jerretie.
Voir aussi :
Liste des députés de la Corrèze
Liste des sénateurs de la Corrèze
Liste des conseillers départementaux de la Corrèze
Liste des préfets de la Corrèze
Les personnalités exerçant une fonction élective dont le mandat est en cours et en lien direct avec le territoire du département de la Corrèze sont les suivantes :
Conseil départemental
Économie
Transports
Le réseau routier et ferroviaire du département est centré sur Brive-la-Gaillarde, où se croisent les autoroutes A20 et A89 et plusieurs lignes de chemins de fer, dont la ligne des Aubrais - Orléans à Montauban-Ville-Bourbon, dite « POLT ».
Enseignement
Lycées
Le lycée Pierre-Caraminot à Égletons est l'un des plus connus de la Corrèze, il offre des prestigieuses formations dans les travaux publics, le génie civil et la maintenance industrielle. En 2018, le lycée se classe sur 9 au niveau départemental en termes de qualité d'enseignement, et sur 2277 au niveau national1.
Le lycée Edmond-Perrier à Tulle est l'un des plus grands lycées du département, plusieurs personnalités y ont étudié comme Henri Queuille, Éric Rohmer, Benoît Mandelbrot ou Marie-Anne Montchamp.
Le lycée privé Marguerite-Bahuet à Brive-la-Gaillarde est le lycée qui possède le plus haut taux de réussite au baccalauréat en 2018 et se classe en position au niveau départemental, en termes de qualité d'enseignement, et au niveau national.
Dans le département il y a environ 24 lycées dont :
Lycée d'Arsonval (Brive-la-Gaillarde)
Lycée Simone Veil (Brive-la-Gaillarde)
Lycée Georges-Cabanis (Brive-la-Gaillarde)
Lycée Bossuet (Brive-la-Gaillarde)
Lycée Pierre-Caraminot (Égletons)
Lycée agricole Edgard-Pisani (Naves)
Lycée Edmond-Perrier (Tulle)
Lycée professionnel René-Cassin (Tulle)
Lycée Bernart-de-Ventadour (Ussel)
Lycée Henri Queuille (Neuvic)
Collèges
Dans le département on y compte 25 collèges publics et 5 collèges privés fréquentés par plus de 9 000 collégiens.
L'opération Ordicollège
Le conseil général de la Corrèze a fait le choix, en 2008, de doter les collégiens du département d’un iPad dans le but de favoriser les apprentissages et la réussite scolaire, en particulier pour les élèves en difficulté, et pour réduire la fracture numérique. Cette action a été engagée en collaboration avec l'Éducation nationale (rectorat, inspection d’académie, CDDP, IUFM, chefs d’établissements, enseignants).
Démographie
Évolution démographique
Les habitants de la Corrèze sont les Corréziens.
Avec trois villes principales : Brive-la-Gaillarde (sous-préfecture de ), Tulle (préfecture de ) et Ussel (sous-préfecture de près de ).
Les habitants de Brive-la-Gaillarde sont appelés (officiellement) les « Brivistes ».
Les habitants de Tulle sont les « Tullistes » et ceux d'Ussel les « Usselois » (prononcer ussélois).
Communes les plus peuplées
Unités urbaines (agglomérations)
Le département comprend dix unités urbaines : Allassac, Argentat-sur-Dordogne, Bort-les-Orgues, Brive-la-Gaillarde, Égletons, Meymac, Objat, Tulle, Ussel et Uzerche. Par ailleurs, deux unités urbaines extérieures au département comprennent chacune une commune de la Corrèze : Terrasson-Lavilledieu en Dordogne (commune de Cublac) et Vayrac dans le Lot (commune de Bilhac).
Aires urbaines et aires d'attraction
Depuis 2020, l'Insee a abandonné la notion d'aire urbaine et lui a substitué celle d'aire d'attraction d'une ville.
Le département possédait trois aires urbaines : Brive-la-Gaillarde, Tulle et Ussel.
Il y a désormais sept aires d'attraction corréziennes : Argentat-sur-Dordogne, Bort-les-Orgues, Brive-la-Gaillarde, Égletons, Tulle, Ussel et Uzerche. De plus, deux aires d'attraction de départements limitrophes englobent plusieurs communes corréziennes : Biars-sur-Cère - Saint-Céré dans le Lot (12 communes) et Saint-Yrieix-la-Perche en Haute-Vienne (2 communes).
Langue
Jusqu'au , la langue officielle est l'occitan. Elle est la langue des premiers troubadours (trobadors en occitan, de trobar, « trouver » — le thème, la rime…).
Le limousin reste la langue orale dominante jusqu'au début du , époque à partir de laquelle le français prend le dessus, notamment par l'interdiction formelle de parler l'occitan à l'école. La langue est donc, dès les années 1930, peu à peu reléguée aux zones les plus rurales, où elle est encore parlée occasionnellement aujourd'hui, surtout par les natifs corréziens de plus de 50 ans.
Les différents dialectes présents sur le territoire corrézien en dehors du limousin, qui est le dialecte majoritaire pour la plus grande partie du département, sont l'auvergnat dans le Nord-Est avec pour communes principales Ussel, Neuvic, Bort-les-Orgues ainsi que le languedocien parlé dans la frange sud du département ; de Chauffour-sur-Vell à Goulles en passant par Beaulieu-sur-Dordogne.
On trouve également une signification occitane dans de nombreux patronymes et dans la majorité des toponymes limousins. La langue a surtout laissé sa trace dans les tournures de phrases (« limousinismes ») des Limousins, ainsi que dans leur accent.
Personnalités liées au département
Classement par ordre alphabétique :
Étienne Aubert (1282-1362), né à Beyssac, pape de l'Église catholique romaine sous le nom de Innocent VI.
Étienne Baluze (1630-1718), né à Tulle, historiographe, bibliothécaire et juriste, qui fut notamment le bibliothécaire personnel de Colbert.
Simone de Beauvoir (1908-1986), philosophe, romancière, mémorialiste et essayiste, passe ses vacances d'enfance chez son grand-père à Saint-Ybard et en évoque le souvenir à de multiples reprises dans ses Mémoires d'une jeune fille rangée.
Jean-Pierre Bechter (1944), né à Ussel, député de la Corrèze (1978-1981 puis 1986-1988).
Pierre Bergounioux (1949), né à Brive-la-Gaillarde, écrivain.
Christian Binet (1947), né à Tulle, dessinateur et scénariste de bande dessinée, créateur de la série Les Bidochons.
Lucien Bossoutrot (1890-1958), né à Tulle, aviateur, premier pilote de ligne de l'aviation commerciale en 1919, député (1936-1940).
Henri de Bournazel (1898-1933), héros de la pacification du Maroc et gouverneur de la région du Tafilalet.
Guillaume Brune (1763-1815), né à Brive, général de la Révolution, maréchal d'Empire, pair de France, parrain d'Alexandre Dumas.
Gilbert Bugeac (1901-1976), né à Tulle, entrepreneur et résistant français, Compagnon de la Libération.
Jean Baptiste Cabanis (1725-1786), né à Yssandon, agronome.
Pierre Jean Georges Cabanis (1757-1808), né à Cosnac, médecin et député, réformateur de l'enseignement de la médecine en France, membre de l'Académie française.
Jean Cazeneuve (1915-2005), né à Ussel, philosophe et sociologue, président de l'ORTF puis P-DG de TF1, président de l'Académie des sciences morales et politiques.
Jean Charbonnel (1927-2014), député de la Corrèze (1962-1978 puis 1986-1993), ministre et maire de Brive-la-Gaillarde (1966-1995).
Bernadette Chirac (1933), femme politique, épouse du président de la République Jacques Chirac, première dame de France (1995-2007).
Jacques Chirac (1932-2019), député de la Corrèze (1967-1986 et 1988-1995), président du Conseil général de la Corrèze (1970-1979), président de la République (1995-2007).
Marcel Conche (1922), né à Altillac, philosophe, professeur émérite à l'université Paris I.
Arnaud Costes (1973), né à Tulle, joueur international de rugby à XV.
Henri Cueco (1929-2017), né à Uzerche, peintre et écrivain.
Jacques Delors (1925), originaire du Lonzac, ministre (1981-1984), président de la Commission européenne (1985-1995).
Sophie Dessus, (1955-2016), femme politique, maire d'Uzerche et députée de la Corrèze (2012-2016).
Suzanne Lacore (1875-1975), née à Beyssac, femme politique socialiste, une des trois premières femmes ministre d'un gouvernement français.
Amédée Domenech (1933-2003), joueur international de rugby à XV, joueur emblématique du CA Brive dont le stade porte son nom.
Thomas Domingo (1985), né à Tulle, joueur international de rugby à XV.
Cardinal Guillaume Dubois (1656-1723), né à Brive-la-Gaillarde, Premier ministre sous la Régence de Philippe d'Orléans, dont le nom et la politique ont inspiré la chanson enfantine Il court, il court, le furet.
Claude Duneton (1935-2012), né à Lagleygeolle, écrivain.
Léon Eyrolles (1861-1945), né à Tulle, entrepreneur et homme politique, fondateur des Éditions Eyrolles.
Adrien Faure (1905-1981), né à Ussel, résistant à l'occupant nazi, membre du mouvement « Combat » pendant la Seconde Guerre mondiale.
Antoinette Feuerwerker (1912-2003), juriste, épouse de David Feuerwerker, résistante membre du mouvement « Combat ».
David Feuerwerker (1912-1980), époux d'Antoinette Feuerwerker, rabbin de Brive et de la Corrèze, résistant membre du mouvement « Combat ».
Eugène Freyssinet (1879-1962), né à Objat, ingénieur des ponts et chaussées, inventeur du béton précontraint.
Cédric Heymans (1978), né à Brive-la-Gaillarde, joueur international de rugby à XV.
François Hollande (1954), député de la Corrèze (1988-1993 et 1997-2012), président du conseil général de la Corrèze (2008-2012), maire de Tulle (2001-2008), président de la République (2012-2017).
Henry de Jouvenel (1876-1935), journaliste, diplomate et homme politique, sénateur de la Corrèze, propriétaire du château de Castel Novel de Varetz.
Renaud de Jouvenel (1907-1982), écrivain, éditeur et polémiste, propriétaire du château de Castel Novel.
Laurent Koscielny (1985), né à Tulle, joueur international de football.
François Labrousse (1878-1951), sénateur de la Corrèze (1921-1941 puis 1948-1951) et député de la Corrèze (1944-1945).
André Lajoinie (1929), né à Chasteaux, homme politique, membre du Parti communiste français et candidat à l'élection présidentielle en 1988.
Famille de Lasteyrie du Saillant.
La maison de La Tour d'Auvergne, vicomtes de Turenne.
Pierre-André Latreille (1762-1833), né à Brive-la-Gaillarde, entomologiste, membre de l'Académie des sciences et professeur au Muséum national d'histoire naturelle.
Roger Lescure (1912-2009), né à Albussac, résistant des Forces françaises de l'intérieur.
La maison de Limoges, notamment à travers les branches des vicomtes de Comborn et de Ventadour.
Henri Magne (1953-2006), né à Brive-la-Gaillarde, double vainqueur du rallye Paris-Dakar.
André Malraux (1901-1976), membre de la résistance en Corrèze, ministre de la Culture du général de Gaulle, écrivain.
Benoît Mandelbrot (1924-2010), mathématicien, réfugié en Corrèze pendant la Seconde Guerre mondiale, élève au lycée Edmond-Perrier de Tulle.
Adolphe Marbot (1781-1844), né à Altillac, général français.
Jean-Antoine Marbot (1754-1800), né à Altillac, homme politique et général français, député de la Corrèze et président du Conseil.
Marcellin Marbot (1782-1854), né à Altillac, général français, auteur des célèbres Mémoires du Général Marbot.
Jean-François Marmontel (1723-1799), né à Bort-les-Orgues, encyclopédiste, historien, conteur, romancier, grammairien, poète, dramaturge et philosophe.
Jean-Paul Michel (1948), né à La Roche-Canillac, poète, critique littéraire et éditeur.
Claude Michelet (1938), né à Brive-la-Gaillarde, fils d'Edmond Michelet, écrivain, auteur notamment de Des grives aux loups.
Edmond Michelet (1889-1970), résistant, député de la Corrèze (1945-1951), ministre, père de Claude Michelet, mort à Brive-la-Gaillarde.
Richard Millet (1953), né à Viam, écrivain et éditeur.
Marie-Anne Montchamp (1957), née à Tulle, femme politique, secrétaire d'État (2010-2012).
Bernard Murat (1946-2018), homme politique, maire de Brive (1995-2008), député (1993-1997), sénateur (1998-2008).
Marie-Thérèse Nguyễn Hữu Thị Lan (1914-1963), dernière impératrice consort de la dynastie Nguyễn qui régna sur l'Empire d'Annam, morte à Chabrignac.
Robert Nivelle (1856-1924), né à Tulle, généralissime, commandant en chef des armées françaises pendant la Première Guerre mondiale.
La maison de Noailles, ducs de Noailles et d'Ayen.
Étienne d'Obazine (~1085-1159), né à Bassignac, fondateur et premier abbé de l'abbaye d'Aubazine.
Alain Penaud (1969), né à Juillac, joueur international de rugby à XV.
Damian Penaud (1996), né à Brive-la-Gaillarde, joueur international de rugby à XV, fils d'Alain Penaud.
Edmond Perrier (1844-1921), né à Tulle, anatomiste et zoologiste, membre de l'Académie des Sciences, président de la Société zoologique de France et de la Société nationale de protection de la nature, directeur du Muséum national d'histoire naturelle.
Michel Peyramaure (1922), né à Brive-la-Gaillarde, écrivain.
Johannès Plantadis (1864-1922), né à Tulle, archéologue, ethnologue, historien et journaliste.
PNL (groupe de rap), pseudonyme de Tarik et Nabil Andrieu qui ont passé leur adolescence à Brive-la-Gaillarde.
Henri Queuille (1884-1970), né à Neuvic, ministre, président du Conseil à trois reprises sous la République.
Pierre Roger (1291-1352), né à Rosiers-d'Égletons, pape de l'Église catholique romaine sous le nom de Clément VI.
Pierre Roger de Beaufort (1329-1378), né à Rosiers-d'Égletons, pape sous le nom de Grégoire XI, dernier pape en Avignon et dernier pape français.
Éric Rohmer (1920-2010), né à Tulle, cinéaste.
Jean Joseph François de Sahuguet d'Amarzit de Laroche (1756-1802), né à Brive-la-Gaillarde, général d'Empire.
Fabien Sanconnie (1995), né à Larche, joueur international de rugby à XV.
René Schérer (1922), né à Tulle, universitaire et philosophe.
Patrick Sébastien (1953), né à Brive-la-Gaillarde, homme de télévision, chanteur.
Jean Ségurel (1908-1978), né et mort à Chaumeil, accordéoniste, compositeur et chef d'orchestre.
Laurent Seigne (1960), né à Tulle, joueur international de rugby à XV, entraîneur de l'équipe du CA Brive, champion d'Europe de rugby en 1997.
Christian Signol, écrivain, auteur notamment de La Rivière Espérance, installé à Brive-la-Gaillarde.
René Teulade (1931-2014), né à Monceaux-sur-Dordogne, ministre des Affaires sociales (1992-1993), sénateur de la Corrèze (2008-2014), maire d'Argentat (1989-2014).
Raymond Faro (1909-1944), militaire et résistant, responsable départemental puis régional de l'Armée Secrète, fusillé à Tulle.
Thérèse Menot (1923-2009), née à Cosnac, résistante et militante des droits humains.
Denis Tillinac (1947-2020), écrivain et journaliste, originaire d'Auriac et membre de l'Ecole de Brive.
Marcel Treich-Laplène (1860-1890), né à Ussel, premier explorateur de la Côte d'Ivoire.
Jean-Baptiste Treilhard (1742-1810), né à Brive-la-Gaillarde, juriste, révolutionnaire, député aux États généraux de 1789, président de l'Assemblée nationale constituante, président de la Convention nationale lors du procès de Louis XVI, membre du Comité de salut public, président du Conseil des Cinq-Cents, membre du Directoire, comte de l'Empire.
Pierre Tornade (1930-2012), né à Bort-les-Orgues, acteur, grande figure des seconds rôles du cinéma français et du monde du doublage, célèbre pour son apparition dans la série de films La compagnie.
Marius Vazeilles (1881-1973), mort à Meymac, expert forestier, syndicaliste, homme politique et archéologue.
Bernart de Ventadour (1125-1195), né à Ventadour, un des plus célèbres troubadours.
Frédéric Vidalens (1925-2004), né à Brive-la-Gaillarde, peintre.
Cédric Villani (1973), né à Brive-la-Gaillarde, mathématicien, lauréat de la médaille Fields, homme politique.
Pierre Villepreux (1943), né à Pompadour, joueur international de rugby à XV, puis entraîneur du XV de France.
Rose Warfman (1916-2016), sœur d'Antoinette Feuerwerker, résistante, membre du mouvement « Combat », déportée à Auschwitz.
Dimitri Yachvili (1980), né à Brive-la-Gaillarde, joueur international de rugby à XV, fils de Michel Yachvili.
Michel Yachvili (1946), joueur international de rugby à XV au SC Tulle puis au CA Brive.
Sports
La Corrèze est un département propice à l'activité des sports de nature : deltaplane, parapente, canoë-kayak, VTT, randonnée pédestre, etc.
Elle accueille de nombreux évènements sportifs, notamment des épreuves cyclistes professionnelles. Le Tour de France, le Tour du Limousin, le Paris-Corrèze empruntent les routes vallonnées et sinueuses du département.
Le CA Brive Corrèze Limousin est le club phare du département, actuellement en championnat Prod2 de rugby ; on peut citer également le Sporting club tulliste Corrèze et l'Entente vigilante Malemort Brive olympique.
Tourisme
Plusieurs villages de la Corrèze, principalement situés dans la partie Sud, dans le bassin de la Dordogne, sont particulièrement remarquables : Collonges-la-Rouge, Curemonte, connus pour leurs pierres rouges, Turenne, Argentat-sur-Dordogne. Uzerche, sur la Vézère, est aussi célèbre.
Cinq villages corréziens sont classés parmi Les Plus Beaux Villages de France : Collonges-la-Rouge, Curemonte, Saint-Robert, Ségur-le-Château, Turenne.
De nombreux châteaux parsèment le département.
La haute Corrèze, du plateau de Millevaches et du massif des Monédières aux gorges de la Dordogne, est davantage connue pour ses grands espaces naturels propices à l'exploration, à la randonnée, et aux sports de pleine nature. Tourbières, landes et forêts, mais aussi cours d'eau et moyenne-montagne offrent ainsi une importante diversité de paysages.
Le pays de Tulle offre un paysage de vallées assez encaissées, dont les nombreux cours d'eau constituent un domaine de pêche très apprécié. Une petite partie du sud du département est occupée par l'extrémité nord des causses du Quercy (causse corrézien). S'y trouvent un des rares gouffres du Limousin et le célèbre lac du Causse.
Les résidences secondaires
Selon le recensement général de la population du , 15,0 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires.
Ce tableau indique les principales communes de Corrèze dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux.
Philatélie
Le patrimoine corrézien apparaît sur plusieurs timbres-poste :
1955 : Uzerche
1976 : Ussel
1978 : Église abbatiale d'Aubazine
1982 : Collonges-la-Rouge
1988 : Château de Sédières
1994 : Argentat-sur-Dordogne
1995 : Corrèze en Corrèze
1999 : Arnac-Pompadour
Notes et références
Notes
Références
Annexes
Bibliographie
Jean-Michel Valade, 100 ans en Corrèze : chronique au fil du siècle, 1901-2000, Brive, Les 3 épis, 2000.
Gilbert Beaubatie, Je découvre la Corrèze, La Crèche, Geste Éditions, 2016
Articles connexes
Liste des églises de la Corrèze
Liens externes
Préfecture de la Corrèze
Conseil départemental de la Corrèze
Site de l'Office de tourisme de Haute-Corrèze | La Corrèze (prononciation : ) est un département français de la région Nouvelle-Aquitaine, qui tire son nom de la rivière qui le traverse. La préfecture est Tulle bien que Brive-la-Gaillarde soit sa ville la plus peuplée. |
553 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Creuse%20%28d%C3%A9partement%29 | Creuse (département) | La Creuse () est un département français situé dans la région Nouvelle-Aquitaine et ayant appartenu, avant 2016, à la région Limousin avant la disparition de cette dernière.
Il succède à la province de la Marche dont il reprend une grande partie du territoire. La Creuse est située dans le nord-ouest du Massif central et tire son nom de la rivière Creuse qui le traverse.
C'est le second département français le moins peuplé avec en 2018. Sa plus grande ville, Guéret ( en ) est également le siège de la préfecture. Le département ne compte qu'une seule sous-préfecture, Aubusson. L'Insee et la Poste attribuent le au département.
Dénomination
Le nom du département vient du nom de la Creuse, affluent de la Vienne qui y prend sa source puis traverse le département en direction du nord-ouest.
En occitan limousin le nom du département est La Cruesa, prononcé , , ou . En parler du Croissant (marchois), à partir de Guéret, l'on dit et écrit La Creuse comme en français.
Histoire
Le département est créé par la Révolution française le , en application de la loi du , essentiellement à partir de l'ancienne province de la Marche.
Depuis le Moyen Âge, beaucoup d'hommes partent tous les ans dans les grandes villes sur les chantiers du bâtiment pour se faire embaucher comme maçon, charpentier, couvreur…Les maçons de la Creuse deviennent bâtisseurs de cathédrales ou construisent en 1626 la digue de La Rochelle. Au , ils participent - notamment comme plâtriers, métier censé être parmi les plus pénibles - à la construction du Paris du baron Haussmann. Initialement temporaire de mars à novembre, l'émigration devient définitive : la Creuse perd la moitié de sa population entre 1850 et 1950. On retrouve dans le livre de Martin Nadaud Mémoires de Léonard, la description de cet exode qui marque si fortement les modes de vie.
Du charbon est exploité par les houillères du bassin d'Ahun-Lavaveix du jusqu'en 1969 et à Bosmoreau-les-Mines de 1784 à 1958.
Durant la Première Guerre mondiale, la Creuse enregistre de lourdes pertes. Cette saignée s'accompagne d'un déficit des naissances. Le monument aux morts de la commune de Gentioux reste le témoin de cette hécatombe. En 1917, une mutinerie des soldats russes à La Courtine s'installe dans le camp militaire creusois.
De 1963 à 1980, réunionnais, déclarés « orphelins » sont déplacés par les autorités françaises pour repeupler les départements français victimes de l'exode rural comme la Creuse, le Tarn, le Gers. Beaucoup de parents indigents ou « mères seules » signaient des décharges pour permettre le « déplacement » (certains parlent de « déportation ») de leur enfant vers la Creuse. Ce déplacement d'enfants par avions entiers est organisé sous l'autorité de Michel Debré, député de La Réunion à l'époque. Cet épisode de l'histoire française, très connu à La Réunion, qui a donné lieu à de nombreuses études écrites ou filmées, est communément appelé « l'affaire des enfants de la Creuse ou des Réunionnais de la Creuse ».
Le , la région Limousin, à laquelle appartenait le département, fusionne avec les régions Aquitaine et Poitou-Charentes pour devenir la nouvelle région administrative Nouvelle-Aquitaine.
Emblèmes
Blason
Drapeau
Politique
Conseil départemental de la Creuse
Liste des députés de la Creuse
Liste des sénateurs de la Creuse
Liste des conseillers généraux de la Creuse
Liste des conseillers départementaux de la Creuse
Liste des préfets de la Creuse
Géographie
La Creuse fait partie de la région Nouvelle-Aquitaine. Elle est limitrophe des départements de la Corrèze, de la Haute-Vienne, de l'Allier, du Puy-de-Dôme, du Cher et de l'Indre. Il s'agit du deuxième département le moins peuplé de France après la Lozère.
Le département est situé à l'extrémité nord-ouest du Massif central. Le plateau de Millevaches occupe le Sud-Est. Le département culmine à dans la forêt de Châteauvert, à Saint-Oradoux-de-Chirouze.
La Creuse, rivière qui lui donne son nom, prend sa source à d'altitude sur le plateau de Millevaches, à la limite méridionale du département, qu'elle traverse dans une direction grossièrement sud-est / nord-ouest
Tourbières
La Creuse présente de nombreuses tourbières sur son territoire comme la tourbière de la Mazure située entre les communes de Royère-de-Vassivière, Le Monteil-au-Vicomte et Saint-Pierre-Bellevue. Une tourbière est un écosystème très original, fragile, une zone humide caractérisée par l'accumulation progressive de la tourbe, un sol caractérisé par sa très forte teneur en matière organique majoritairement végétale, peu ou pas décomposée. Cette caractéristique fait des tourbières des puits de carbone.
La faune est très spécialisée : le lézard vivipare, le pipit farlouse, la vipère péliade (qui bénéficie d'un statut de protection partielle dans la liste de l'arrêté du 22 juillet 1993), le circaète Jean-le-Blanc (Circaetus Galicus) : c'est un oiseau, rapace diurne de la famille des Accipitridés. Sa silhouette ressemble à celle d'une grosse buse. Ses ailes et sa queue sont larges et son ventre est clair tandis que sa poitrine et sa tête sont plus sombres. Il se nourrit presque exclusivement de serpents.
La flore comporte de nombreuses espèces rares dont toutes les espèces de Droséra.
Forêts
La forêt limousine est nouvelle. En 1862, elle occupe une faible surface avec hectares. Mais après les deux guerres mondiales, par plantations et boisement des terrains abandonnés, elle se développe pour atteindre en 2015. De fait, le développement de la forêt est proportionnel au déclin de la population.
Les grands espaces sont essentiellement occupés par les forêts de résineux (sapin de Douglas et épicéa) ainsi que de feuillus (chêne, hêtre, bouleau, châtaignier).
Climat
Le climat de la Creuse présente les caractères généraux du climat du Massif Central. Il est humide, froid et très variable. .
Par suite de l'altitude élevée du département, la température est plus basse que ne l'indique la latitude.
Les hivers sont généralement longs et plus ou moins rigoureux, surtout au sud du département où la neige est abondante et persiste souvent pendant plusieurs semaines de l'année. Le nord du département est plus tempéré. Les étés sont courts. L'automne est généralement de la Creuse.
Vents : Les vents dominants sont ceux du sud-ouest. Ils sont en général chargés de pluie. La hauteur moyenne des pluies est d'environ par an, dans le sud du département, et au nord.
Caractéristiques : Les caractéristiques des régions principales sont donc :
région nord : températures douces, pluviométrie plus faibles,
région centre : température très variables, pluviosité dépendant de l'altitude et de l'exposition,
région sud : zone plus continentale, grande pluviosité (plus d'un mètre) température plus basse et enneigement plus long.
Économie
L'économie de la Creuse repose traditionnellement sur deux secteurs:
l'agriculture (majoritairement l'élevage mais aussi la sylviculture) ;
l'artisanat (comme la tapisserie d'Aubusson).
Depuis quelques années, le développement du tourisme vert rapproche celui-ci du niveau des départements limitrophes par la création de nombreuses structures d'accueil, chambres d'hôtes, gites ruraux. Le lac de Vassivière, géré par la région Nouvelle-Aquitaine, puisque son étendue est partagée avec le département de la Haute-Vienne, en particulier, attire des estivants.
Transports
La Creuse est relativement isolée du point de vue des transports. Les axes principaux sont la route nationale 145 ou « RCEA », qui traverse le département d'est en ouest en desservant notamment Guéret, et la ligne des Aubrais - Orléans à Montauban-Ville-Bourbon dite « POLT » qui dessert la gare de La Souterraine.
Démographie
Les habitants de la Creuse sont les Creusois.
Évolutions démographiques
La Creuse est le second département le moins peuplé de France, après la Lozère. De plus, ce département, contrairement à certains de ses voisins (Allier…), a un solde migratoire positif même si son taux de natalité n'est en rien comparable. En fait la population baisse à cause du solde naturel très négatif (taux de mortalité très élevé et taux de natalité très bas) qui donne à la Creuse une population très âgée. Cette situation est accentuée par le fait que les jeunes s'en vont souvent poursuivre leurs études hors du département (parfois dès le lycée) dans les métropoles voisines (Limoges, Montluçon, Clermont-Ferrand, Châteauroux) et ne reviennent pas toujours.
Communes les plus peuplées
Le département possède quatre aires urbaines, dont une grande aire urbaine, l'aire urbaine de Guéret.
Culture
Langues régionales
La Creuse parle traditionnellement deux langues régionales : le limousin (occitan) et le marchois (Croissant).
Le nord-occitan, sous sa forme limousine, est parlé dans une grande moitié sud du département avec pour ville principale Aubusson.
Plus au nord, le marchois, est un dialecte du Croissant, aire linguistique de transition entre l'occitan et la langue d'oïl, zone où elles se rejoignent et se mélangent. Les villes de Guéret et de La Souterraine en font partie.
Un des plus vieux documents en langue vernaculaire est dans la Creuse la charte de Chénérailles. Les traces de l'ancien occitan sont fréquentes au Moyen Âge.. Ces deux langues sont celles les plus parlées de la population creusoise jusqu'au début du , époque à partir de laquelle le français standard prend le dessus, notamment par l'interdiction formelle de parler la langue du pays à l'école. La langue est donc dès les années 1930 peu à peu reléguée aux zones les plus rurales, où elle est encore parlée quotidiennement aujourd’hui, surtout par les natifs creusois ayant plus de 50 ans.
On trouve également une signification d'oc dans de nombreux patronymes et dans la majorité des toponymes creusois. La langue a surtout laissé sa trace dans les tournures de phrases des Creusois, ainsi que dans leur accent.
D'après Abel Hugo, vers 1835, les Creusois parlaient la langue locale et le français. Cependant, les femmes parlaient rarement français ; elles le comprenaient, mais n'osant pas s'expliquer en cette langue, elles répondaient aux questions qu'on leur faisait en langage du pays.
Gastronomie
La cuisine limousine et la cuisine creusoise sont caractérisées par l'adaptation à un terroir plutôt pauvre, d'où des plats souvent simples et très nourrissants.
La flognarde est une sorte de clafoutis, peu épais cuit dans un grand moule. Le gâteau creusois est un dessert pur beurre aux noisettes, spécialité récente de la Creuse Regroupées au sein d'une association, du département produisent « Le Creusois » traditionnel cuit et vendu dans une tuile. Il existe des variantes semi-industrielles (en particulier à Gouzon) dont on trouve la production de « gâteaux creusois » ou « gâteaux aux noisettes » dans la plupart des enseignes de grande distribution dans toute la France. Le pâté de pommes de terre est plus traditionnel et se décline avec ou sans viande selon la région et les habitudes de la maîtresse (ou du maître, dans certains cas) de maison. Le fondu creusois est traditionnellement réalisé avec un fromage de vache de pays ou remplacé par un camembert servi en nappage sur une assiette de frites, une omelette et du jambon du pays. La bourbade, moins connue, est un plat de viandes en sauce agrémenté de légumes d'hiver.
Personnalités liées au département
Hommes et femmes politiques, religieux et militaires :
Jean de Brosse, seigneur de Boussac et maréchal de France.
Pierre d'Aubusson, né en 1423 au château du Monteil (aujourd’hui Le Monteil-au-Vicomte), mort en 1503 à Rhodes, fut grand maître des Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, cardinal et légat du pape en Asie. Il fut surnommé le bouclier de la chrétienté.
François Dareau, éminent jurisconsulte et avocat au présidial de la Marche à Guéret, né à Sainte Feyre 1736 et mort en 1783; il est l'auteur d'un célèbre Traité des injures (1775) et de pièces fugitives parues dans l'Almanach des Muses.
Léonard-Léopold Forgemol de Bostquénard, général, né le à Azérables, mort le à Versailles.
André Adolphe Duléry de Peyramont, magistrat et homme politique français né le 5 novembre 1804 à Sauviat-sur-Vige (Haute-Vienne) et mort le 24 janvier 1880 à Versailles (Yvelines). Il devient député de la Creuse de 1839 à 1842, député de Bourganeuf.
Martin Nadaud, né le dans le hameau de la Martinèche, à Soubrebost et mort le au même endroit, est un ancien maçon de la Creuse devenu un homme politique et un écrivain.
Jules Merle de La Brugière, comte de Laveaucoupet, né le à Saint-Sulpice-le-Dunois et mort en 1892, officier général qui s’illustra durant les combats de 1870.
Antonin Desfarges (1851-1941). Il commence sa carrière professionnelle comme maçon de la Creuse, puis petit entrepreneur. Il milite dans les organisations ouvrières entre 1867 et 1871. En 1871 il est arrêté pour sa participation à la Commune de Paris. En 1882 il est conseiller des Prud'hommes de Paris, il y représente la corporation des maçons, enfin il sera le président du Conseil du bâtiment. En 1889 il se désiste aux élections législatives en faveur de Martin Nadaud. Il sera député de la Creuse de 1893 à 1910.
Pierre Leroux, philosophe et homme politique, maire de Boussac en 1848.
Albert Rivière homme politique français. Il est né le au Grand-Bourg (Creuse) et il est mort le 23 juin 1953 à Boussac. Ancien député socialiste (SFIO) de la Creuse (1928-1942). Ministre dans plusieurs gouvernements.
Camille Benassy est né en 1887 à Le Monteil-au-Vicomte et mort en 1958 à Royère-de-Vassivière. Il fut notamment maire de Royère et d'Aubusson, député de la Creuse, directeur des cabinets de Ludovic-Oscar Frossard (ministre des travaux publics) et d'Albert Rivière (ministre dans le gouvernement Léon Blum (1).
Jules Védrines, dit le gavroche sublime, né en région parisienne, est un célèbre aviateur originaire de la Creuse. Une stèle lui est dédiée à Bussière-Dunoise.
Roger Sinaud, (12 juillet 1911 - 6 avril 1976) : membre de l'Ordre de la Libération.
Roger Cerclier est né le à Boussac et il est mort le à Guéret. Il fut membre des première et seconde Assemblées nationales constituantes et député de la Creuse de 1946 à 1950.
Jacques Chapou, né le à Montcuq et mort le 16 juillet 1944 près de Bourganeuf, professeur. Il fut résistant FTP avec le grade de capitaine des FFI dans le Lot, la Corrèze et la Creuse.
Paul Pauly, né à Aubusson en 1901 et mort à Champagne-sur-Oise en 1973, a été maire d'Aubusson, sénateur de la Creuse, de 1946 à 1973, et président du conseil général de la Creuse, de 1946 à 1973.
David Feuerwerker, rabbin dans la Creuse.
André Chandernagor (1921-), ancien maire de Mortroux, ancien député de la Creuse, président du conseil général de la Creuse de 1973 à 1983, ancien ministre.
Lionel de Marmier, (1897-1944) : aviateur et une personnalité de la France libre. Né à Bellegarde-en-Marche, d'origine creusoise par sa mère, il s'illustra à de nombreuses reprises lors des deux Guerres mondiales.
Georges Sarre : ( à Chénérailles et mort le 31 janvier 2019. Homme politique français, il fut secrétaire d'État dans divers gouvernements socialistes entre 1988 et 1993.
Hubert Védrine est né le à Saint-Silvain-Bellegarde. Après avoir été secrétaire général de la présidence de la République sous François Mitterrand, il a été nommé au Conseil d'État. Il est ensuite devenu ministre des Affaires étrangères sous le gouvernement Jospin.
Anne-Marie Couderc est née le à Aubusson et a été secrétaire d'État chargée de l'emploi 1995-1997.
Pierre Gattaz, (1959-), industriel français, a des attaches familiales dans la Creuse du côté de son épouse Marie-Aude Gattaz, dans le secteur de La Souterraine.
Jean de Monlevade (Guéret 1791 - João Monlevade 1872) polytechnicien pionnier de la sidérurgie brésilienne mort dans l'importante ville de l'Etat de Minas Gerais, qu'il fonda et qui porte son nom.
Félix Baudy, soldat fusillé pour l'exemple en 1915 et réhabilité en 1934.
Peintres, sculpteurs et auteurs de cartons de tapisserie :
Écrivains et Historiens :
Scientifiques, entrepreneurs et paysagistes :
Médias, Sportifs et divers :
Thierry Ardisson, né à Bourganeuf
Yves de Bujadoux
Claude Ribbe est lié à Boussac, Toulx-Sainte-Croix et Lépaud
Gauvain Sers est originaire de Dun-le-Palestel (Creuse) et cite le département dans ses chansons et sur scène, ainsi que dans son clip Pourvu réalisé par Jean-Pierre Jeunet.
Les comédiens Bernard Giraudeau et Anny Duperey ont acquis ensemble une propriété qu'Anny Duperey a conservé après leur séparation
le comédien Daniel Ceccaldi s'est marié le à Saint-Amand-Jartoudeix
le cinéaste Claude Chabrol a passé une partie de son enfance à Sardent chez sa grand-mère
le cinéaste Claude Miller y vivait (une partie de son film Un secret a été tourné à Chavanat)
Micheline Presle avait une maison au Montfranc à côté de La Nouaille
Marcel Rohrbach, cycliste, est né le à Molles, vice-champion de France 1957 et 1962
Raymond Poulidor
Paul Sauvage, footballeur, est né le à la Souterraine (six sélections).
Jean Taillandier, footballeur, est né le à Auzances (trois sélections).
la comédienne Germaine Fontanes est décédée le à La Souterraine (née le à Saint-Cloud état civil « Germaine Hélène Saillofest »).
Tourisme
Les deux portes d'entrée touristiques et culturelles du Département de la Creuse sont, au Sud la Cité Internationale de la Tapisserie située à Aubusson et qui doit une partie de sa renommée aux ateliers de tapisserie de Felletin, et au nord, la Vallée des Peintres entre Berry et Limousin autour notamment de l'ancienne forteresse du Château de Crozant, du village d'artistes de Fresselines et de l'un des Plus Beaux Villages de France Gargilesse en lien avec les sites picturaux du Département de l'Indre.
Le lac de Vassivière, la station thermale d'Évaux-les-Bains, le Labyrinthe Géant de Guéret, le plus grand labyrinthe végétal permanent au monde constituent d'autres pôles touristiques majeurs.
Une multitude d'activités complète une offre touristique, culturelle, de pleine nature en plein essor : randonnées pédestres, VTT, balades équestres, escalade, sports nautiques, expositions, festivals, conférences, tiers-lieux, etc.
Patrimoine
Le Château de Boussac sur les traces de George Sand et de Pierre Leroux ;
Le Château de Villemonteix ;
L'ensemble rural des du Domaine de Banizette situé à La Nouaille ;
Le Château de Saint-Germain-Beaupré ;
Le Château du Théret ;
Le Château de Mornay à Bonnat ;
La Tour Zizim a été construite, à Bourganeuf de 1483 à 1486, sur l'ordre de Guy de Blanchefort. Elle abrita l'exil du Prince ottoman Djem Sultan ;
Le pont de Sénoueix est situé à Gentioux-Pigerolles. C'est une véritable image d'Épinal du département. Le pont est inscrit à l'inventaire des monuments historiques depuis le . Dans la même commune le Monument aux morts de la commune de Gentioux témoigne de la tragédie de la Grande Guerre ;
Quelques lanternes des morts subsistent au Sud du département notamment à Saint-Goussaud ;
La Vallée des Peintres entre Berry et Limousin autour, notamment, des peintres paysagistes, impressionnistes et postimpressionnistes comme Claude Monet, Armand Guillaumin, Léon Detroy
Les 51 croix pattées, en granite, de type "Crozant" à découvrir à l'occasion de balades. Situées aux bords des chemins aux alentours de Crozant, elles restent une énigme quant à la datation, la fonction et l'origine.
Nature
Les Pierres Jaumâtres, situées au sommet du mont Barlot, près de Boussac sur la commune de Toulx-Sainte-Croix, sont un amas granitique, comme on peut en rencontrer plusieurs dans le département de la Creuse, notamment au lieu-dit Rigole du diable. Elles constituent un site naturel classé.
Le promontoire rocheux de Crozant, qui accueille la Forteresse de Crozant, siège aux XIX et siècles de plusieurs colonies d'artistes dont les paysagistes et impressionnistes. Cette ancienne citadelle est au fondement de la Vallée des Peintres entre Berry et Limousin.
La cascade des Jarrauds, située à Saint-Martin-Château dans la Creuse fait partie de la rivière la Maulde.
La pierre aux neuf gradins est un site situé sur la commune de Soubrebost, à proximité de Pontarion.
L'étang des Landes : réserve naturelle nationale depuis 2004. Situé dans le Bassin de Gouzon, l'étang des Landes est le seul étang naturel du Limousin. D'une superficie d'environ , il abrite une flore et une faune remarquable notamment en matière d'oiseaux. Les ornithologues passionnés pourront y retrouver en migration ou en nidification, hérons, grues, balbuzards, marouettes… et une multitude de canards.
Musées et ou centres de médiation culturelle et touristique
Aubusson
Cité internationale de la tapisserie
Bellegarde-en-Marche
Musée Air Mémorial Creusois
Fresselines, village d'artistes, cœur de la Vallée des Peintres entre Berry et Limousin
Centre d'Art - Espace Monet Rollinat
Bénévent-l'Abbaye
Scénovision de Bénévent-l'Abbaye
Bosmoreau-les-Mines
Musée de la Mine de Bosmoreau-les-Mines
Bourganeuf
Musée de l'électrification de Bourganeuf
Chéniers
Écomusée Tuilerie de Pouligny
Crozant
Hôtel Lépinat, centre d'interprétation de la Vallée des Peintres entre Berry et Limousin
Guéret
Musée de la Sénatorerie de Guéret
Résidences secondaires
Selon le recensement général de la population du , 20,9 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires.
Ce tableau indique les principales communes de la Creuse dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux :
Source INSEE,chiffres au 01/01/2006.
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Bibliographie
Gilles Rossignol, La Creuse. Le beau pays, Ahun, Verso, 1995.
Articles connexes
Conseil départemental de la Creuse
Communes de la Creuse
Anciennes communes de la Creuse
Département français
Liste de ponts de la Creuse
Liste de films tournés dans la Creuse
Volontaires nationaux de la Creuse pendant la Révolution
Liste des intercommunalités de la Creuse
Liste des communes de la Creuse
Début de l'aviation dans la Creuse
Liste des églises de la Creuse
Liens externes
Préfecture de la Creuse
Conseil départemental de la Creuse
Démarche Vallée des Peintres entre Berry et Limousin sur www.valleedespeintres.com | La Creuse () est un département français situé dans la région Nouvelle-Aquitaine et ayant appartenu, avant 2016, à la région Limousin avant la disparition de cette dernière. |
554 | https://fr.wikipedia.org/wiki/C%C3%B4te-d%27Or | Côte-d'Or | La Côte-d'Or () est un département français parmi les huit que compte la région Bourgogne-Franche-Comté. Sa préfecture, Dijon, est aussi le chef-lieu de la Bourgogne-Franche-Comté.
L'Insee et la Poste lui attribuent le code 21.
Histoire
Le département de la Côte-d’Or a été créé le par l'Assemblée constituante. Il faisait partie de l'ancienne province de Bourgogne. Il fut divisé en sept districts : Arnay-le-Duc, Beaune, Châtillon-sur-Seine, Dijon, Is-sur-Tille, Saint-Jean-de-Losne et Semur-en-Auxois.
Le 17 février 1800, les sept districts furent transformés en quatre arrondissements : Dijon, Beaune, Châtillon-sur-Seine et Semur-en-Auxois.
Le 10 septembre 1926, les arrondissements de Châtillon-sur-Seine et Semur-en-Auxois furent supprimés au bénéfice de Montbard.
Origine du nom
La Côte-d'Or est le seul département français à ne pas posséder un nom d'origine géographique mais poétique.
Ce nom fut donné par Charles-André-Rémy Arnoult, député constituant de Dijon et "créateur" de ce nom s'inspirant de l’aspect poétique et grandiose des Vignobles de Bourgogne en automne : . Il mit ainsi fin à un débat autour du nom de ce département qui fut même durant un court instant appelé le département « Sans nom ». Cette origine du nom est mise en avant par le Conseil départemental de la Côte-d'Or.
Selon une alternative, le nom proviendrait du massif de la côte. Cette dernière, en tant que montagne, est figurée par les géographes sur les cartes depuis 1584. Le nom « La Coste » ou « La Côte », seul, était d’usage commun. Mais l'orientation de cette côte à l'est était aussi très communément décrite, dans la plupart des ouvrages de l’époque, comme étant . Il y aurait ensuite eu troncature du nom « Orient » en « Or ».
Parmi les noms proposés pour le département avant l'adoption du nom « Côte-d'Or » figurent ceux de « Seine-et-Saône » ou « Haute-Seine », même si les Archives Nationales ne gardent aucune trace d'éventuelles hésitations avec ces autres dénominations.
Plus d'un siècle plus tard, ce nom poétique inspira l'écrivain dijonnais Stéphen Liégeard lorsqu'il baptisa une portion du littoral méditerranéen du nom de Côte d'Azur.
Ses habitants sont appelés les Costaloriens ou Côte-d'Oriens.
Après la victoire des coalisés à la bataille de Waterloo (18 juin 1815), le département est occupé par les troupes autrichiennes de juin 1815 à novembre 1818 (voir occupation de la France à la fin du Premier Empire).
Au , la région Bourgogne, à laquelle appartenait le département, fusionne avec la région Franche-Comté pour devenir la nouvelle région administrative Bourgogne-Franche-Comté.
Géographie
La Côte-d'Or fait partie de la région Bourgogne-Franche-Comté. Elle est limitrophe des départements de l'Yonne, de la Nièvre, de Saône-et-Loire, du Jura, de la Haute-Saône, de l'Aube et de la Haute-Marne.
Cinquième département par la taille derrière la Guyane et trois départements de la région Aquitaine, la Côte-d'Or couvre de nombreux espaces à la géographie bien distincte.
Le parc national des Forêts de Champagne et Bourgogne est situé dans le Nord du département.
Le département de la Côte-d'Or possède une exclave au sud-ouest de son territoire, la commune de Ménessaire (limitrophe des départements de la Nièvre au nord et de Saône-et-Loire au sud).
Cours d'eau
La Côte-d'Or se situe sur le seuil de Bourgogne, partageant les bassins versants de la Seine, du Rhône (de la Saône) et de la Loire. Le point de jonction des trois bassins versants se situe sur la commune de Meilly-sur-Rouvres.
Sur le département coulent des affluents de chaque fleuve, notamment :
l'Armançon, le Serein, l'Ource et l'Aube qui coulent vers la Seine, qui elle-même prend sa source dans le département, sur le plateau de Langres à Source-Seine ;
l'Arroux qui prend sa source dans le sud du département traversant Arnay-le-Duc et qui rejoint la Loire par la suite ;
la Saône, principal affluent du Rhône qui traverse une bonne partie de l'est du département en traversant entre autres Pontailler-sur-Saône, Auxonne, Saint-Jean-de-Losne et Seurre. Ses affluents sont la Vingeanne, la Tille, la Bèze et l'Ouche, qui traverse notamment Dijon.
Topographie
La Côte-d'Or est divisée en quatre grands ensembles topographiques : le Morvan au sud-ouest, les plateaux de Langres-Châtillonnais dans la moitié nord-ouest, la plaine de la Saône au sud-est et l'Auxois au centre-ouest.
Le point culminant du département, (mont de Gien) se situe dans le Morvan, dans l'exclave de Ménessaire alors que le point le plus bas se trouve à la sortie de la Saône sur la commune de Chivres.
Climat
Le climat de la Côte-d'Or, climat à tendance continentale, est altéré dans ses différentes parties et présente alors plusieurs faciès comme :
la vallée de la Saône, qui est à tendance continentale ;
le Morvan ou sur les sommets des Côtes, où l'on retrouve plus un climat de moyenne montagne ;
le plateau de Langres où les hivers sont longs, froids avec très souvent des gelées.
D'une manière générale, les étés peuvent être chauds et secs ; quant aux hivers, ils sont généralement froids et humides avec de fréquentes chutes de neige.
Économie
La Côte-d'Or est au cœur d'un réseau routier, autoroutier, ferroviaire et fluvial dense.
L'activité économique du département est approximativement pour 70 % tertiaire, 25 % industrie, 5 % agriculture.
Les secteurs industriels les plus représentés sont :
bâtiments travaux publics (plus de ) ;
agroalimentaire (plus de 400 établissements) ;
métallurgie (avec la Metal Valley à Montbard) ;
mécanique ;
électrique-électronique ;
chimie-pharmacie.
L'industrie agroalimentaire et l'agriculture représentent un axe à forte valeur ajoutée actuellement mis en valeur par le projet Vitagora (goût - nutrition - santé) qui est en compétition pour devenir le premier pôle de compétitivité français sur cette thématique. Outre Vitagora, le département compte aussi le Pôle Nucléaire Bourgogne comme pôle de compétitivité.
On trouve aussi sur le département plus de PME-PMI employant environ .
Deux tableaux de synthèse de l'INSEE décrivent d'une part les établissements actifs au 31 décembre 2015 et d'autre part, à la même date les effectifs des salariés.
Établissements actifs par secteur d'activité au 31 décembre 2015
Champ : ensemble des activités. Source : Insee, CLAP en géographie au 01/01/2019.
Postes salariés par secteur d'activité et par taille d'établissements au 31 décembre 2015
Champ : ensemble des activités. Source : Insee, CLAP en géographie au 01/01/2019.
Démographie
Les habitants de la Côte-d'Or sont appelés les Côte-d'Oriens ou les Costaloriens.
Le département se classe dans la moyenne des départements français pour sa population ( sur 100), mais en raison de sa superficie, sa densité est faible () à l'échelon national ().
Malgré le dépeuplement des milieux ruraux, constituant une grande partie du département, le relatif dynamisme démographique de l'agglomération de Dijon permet à la population du département de croître à chaque recensement et de dépasser les .
Évolution démographique
La commune la plus peuplée est Dijon avec .
La commune la moins peuplée est Menesble avec .
Communes les plus peuplées
Culture
Voir aussi :Catégorie:Culture dans la Côte-d'Or.
Un nombre important d'artistes français sont originaires de la Côte-d'Or. Parmi les peintres, Antoine Gadan et Louis Carbonnel.
La culture du département est intimement liée à son patrimoine. La Saint-Vincent tournante est une institution dans le monde du vignoble.
La culture de la vigne fait partie de la culture et du patrimoine du département notamment de l'axe Dijon-Beaune comme en témoigne la reconnaissance au patrimoine mondial de l'UNESCO des Climats du vignoble de Bourgogne.
Sports
La course cycliste annuelle Dijon-Auxonne-Dijon se tient depuis 1899, ce qui en fait la plus ancienne épreuve amateur encore organisée de nos jours en France.
Transport
Le département est traversé par de nombreuses autoroutes (A6, A31, A36, A38, A39) en étoile autour de Dijon et Beaune. Il est également traversé par les rails du TGV (LGV Sud-Est, LGV Rhin-Rhône).
Il n'y a aucune gare propre au TGV dans le département, mais la gare de Dijon est un important carrefour ferroviaire.
Historiquement, l'aéroport de Dijon-Bourgogne et celui de Dole-Tavaux furent les plus grandes infrastructures aéroferroviaires du département. Néanmoins depuis 2014, pour des raisons de concurrence, seul le second (renommé Dole-Jura) continue d'accueillir des vols réguliers commerciaux. Le premier reste actif pour les vols d'affaires, sanitaires, de loisirs et de tourisme.
Tourisme
Hauts-lieux
La Côte-d'Or dispose d'atouts touristiques parmi lesquels un patrimoine culturel non négligeable.
On peut citer :
Dijon, ville à secteur sauvegardé, et classée ville d'Art et d'Histoire, son palais des Ducs et des États de Bourgogne-musée des Beaux-Arts, ses églises Notre-Dame et Saint-Michel, sa cathédrale Saint-Bénigne, son musée archéologique, son musée de la Vie bourguignonne et d'Art sacré, son musée Rude, son musée Magnin, son jardin Darcy, son jardin des Sciences-Parc de l'Arquebuse, ses parcs, son lac Kir et sa chartreuse de Champmol avec puits de Moïse ainsi que depuis mai 2022, sa Cité internationale de la Gastronomie et du Vin.
Beaune, son hôtel-Dieu-hospices de Beaune, sa collégiale Notre-Dame, son hôtel de la Rochepot, son musée des Beaux-Arts,ses parcs, son circuit des remparts, ses caves, sa moutarderie Fallot et son campus brassicole Brasserie de France ;
l'abbaye de Fontenay, classée au patrimoine mondial de l'Unesco, à Marmagne ;
l'abbaye Notre-Dame de Cîteaux, berceau de l'ordre cistercien ;
le trésor de Vix et son cratère, le fameux vase de Vix, datant de l'âge de Fer, conservé au musée du Pays Châtillonnais à Châtillon-sur-Seine ;
l'église romane Saint-Vorles à Châtillon-sur-Seine, datant en partie du ;
Alésia (Alise-Sainte-Reine), son MuséoParc ;
la cité de Buffon, son parc, son musée à Montbard ;
les forges de Buffon ;
le château de Bussy-Rabutin ;
le château de la Rochepot ;
le château de Châteauneuf ;
le château de Montfort ;
le château du Clos de Vougeot ;
le château de Savigny-les-Beaune ;
le château de Pommard ;
le château de Meursault ;
le château de Commarin ;
le château de Talmay ;
la Route des Grands Crus allant de Dijon à Santenay ;
Semur-en-Auxois, cité médiévale, sa collégiale Notre-Dame et son musée municipal ;
Auxonne, ses maisons, ses fortifications, son arsenal et son église Notre-Dame ;
le canal de Bourgogne et son tunnel à Pouilly-en-Auxois ;
la basilique Saint-Andoche de Saulieu ;
l'église abbatiale de Saint-Seine-l'Abbaye ;
l'église de Saint-Thibault ;
les sources de la Seine et son temple dédié à Sequana à Source-Seine ;
Flavigny-sur-Ozerain : village médiéval, sa fabrique d'anis artisanale et son domaine de Flavigny-Alésia ;
le Cassissium à Nuits-Saint-Georges ;
le musée Papotte- Artisanat et vie rurale à Bligny-sur-Ouche ;
le parc-musée Noisot de Fixin ;
les jardins de Barbirey-sur-Ouche.
le village de Mont-Saint-Jean.
La Côte-d'Or présente également des paysages et des panoramas variés :
la Côte d'Or ;
le cirque du Bout du Monde près de Beaune ;
la combe Lavaux ;
le Mont de Sène ;
la Butte de Thil ;
les beaux villages de Pernand-Vergelesses, de Monthelie, de Mont-Saint-Jean, de Salmaise ;
le Morvan avec notamment le Panorama de Savilly ;
les forêts du Châtillonnais.
Divers
Barycentre de la zone Euro
Autrefois dans la Nièvre, depuis le , après l'adhésion de la Slovaquie dans la zone Euro, le centre géographique de cette zone est situé sur le département, près de la commune de Liernais en 2010 puis, avec l'arrivée de l'Estonie, près de celle de Villy-en-Auxois.
Héraldique
Blason de la Côte-d'Or : coupé, au premier parti, en I : d'azur semé de fleurs de lys d'or à la bordure componée de gueules et d'argent ; en II : bandé de six pièces d'azur et d'or à la bordure de gueules ; au deuxième d'or plain.
Ce blason a été dessiné par Robert Louis et n'a strictement rien d'officiel.
Politique
Liste des députés de la Côte-d'Or
Liste des sénateurs de la Côte-d'Or
Liste des conseillers généraux de la Côte-d'Or
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Personnalités
Bossuet, né à Dijon, historien, ardent défenseur de la cause catholique
Buffon, grand naturaliste, né à Montbard
Gustave Eiffel, ingénieur et entrepreneur, né à Dijon ; on lui doit la célèbre tour parisienne qui porte son nom
Claude Guyot, homme politique, député de la Côte-d'Or (1945-1946), résistant, écrivain, président du Comité Départemental de la Libération de la Côte-d'Or, maire d'Arnay-le-Duc (1926-1965)
Le chanoine Kir, né à Alise-Sainte-Reine, résistant, député et maire de Dijon
Stéphen Liégeard, écrivain ; il est à l'origine du nom Côte d'Azur pour désigner le littoral du Sud-Est de la France
Hippolyte Michaud, né à Beaune, peintre
François Pompon, né à Saulieu, sculpteur
François Rude, né à Dijon, sculpteur
Henri Vincenot, né et mort à Dijon, peintre, écrivain
Famille Carnot, ayant vécu à Nolay, personnalités politiques et militaires
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Bibliographie
Michel-Hilaire Clément-Janin, Sobriquets des villes et des villages de la Cote-d'or, Dijon, 1876 Tome 1
Jacques Denizot, Encyclopédie de la Côte-d'Or, 6 volumes, cotes Ms 1727-1732, Bibliothèque municipale de Dijon, . en ligne
Charles Hippolyte Maillard de Chambure, Voyage pittoresque en Bourgogne - Département de la Côte d'Or, édition augmentée et annotée, Éditions JALON, 2020.
Articles connexes
Conseil départemental de la Côte-d'Or
Liste des communes de la Côte-d'Or
Liste des églises de la Côte-d'Or
Département français
Dijon
Massif de la Côte d'Or
Route des Grands Crus, appellation bourgogne côte-d'or
Liste de ponts de la Côte-d'Or
Liste de films tournés en Côte-d'Or
Volontaires nationaux de la Côte-d'Or pendant la Révolution
Liens externes
Préfecture de la Côte-d'Or
Conseil départemental de la Côte-d'Or | La Côte-d'Or () est un département français parmi les huit que compte la région Bourgogne-Franche-Comté. Sa préfecture, Dijon, est aussi le chef-lieu de la Bourgogne-Franche-Comté. |
555 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Coll%C3%A8ge%20en%20France | Collège en France | Dans le système éducatif en France, le collège est l’appellation courante du premier cycle des études du second degré. C’est un enseignement de quatre ans, qui fait suite à l’école élémentaire. La fourchette d'âge est, généralement, de 11-12 ans (en sixième) à 14-15 ans (en troisième).
Par extension, « collège » est le nom de l’établissement où se fait cet enseignement.
Histoire
Sous la Monarchie
La Gaule romanisée possédait des écoles municipales : un maître enseignant dans les écoles primaires, un grammairien dans les écoles secondaires et un rhéteur dans l'enseignement supérieur.
Charlemagne crée au des écoles dans les abbayes pour éduquer le clergé et former un corps de fonctionnaires efficaces, . Seule une petite élite de femmes, issues de milieux intellectuels, comme Radegonde ou Hildegarde de Bingen se distinguent par leur savoir et leurs écrits. C'est aussi le cas d'Héloïse d'Argenteuil pour laquelle son oncle fait appel à Abélard comme professeur particulier.
Les collèges sont créés au en liaison avec les universités. Les collèges assurent à la fois l’hébergement et une assistance spirituelle, mais également des fonctions d’enseignement, en complément de celui de l’université.
Petit à petit, ces collèges deviennent autonomes vis-à-vis de l’université et leur enseignement tend à se suffire à lui-même.
Les collèges deviennent donc des établissements ayant leurs propres fonctions, assurant une formation de base à des élèves issus de la bourgeoisie ou de la noblesse. Il existe à la fois des « collèges de plein exercice » et des « petits collèges » dont les enseignements se limitent à deux ou trois classes. Si les uns et les autres dépendent des municipalités, les collèges de plein exercice sont généralement confiés à des congrégations religieuses enseignantes tandis que les autres relèvent de maîtres n’appartenant pas aux congrégations.
À la veille de la Révolution, le royaume compte 271 collèges mais la moitié environ ne sont que des « petits collèges ». L’enseignement comprend quatre classes de grammaire, une classe d’humanité et une classe de rhétorique, auxquelles s’ajoutent deux classes de philosophie. Il s’appuie sur les principes de la Ratio Studiorum ; les matières les plus enseignées sont le français, le latin et le grec ancien. Dans les années 1730, s’ajoutent l’histoire et la géographie, puis la physique. Les auteurs français commencent à être étudiés vers 1770.
Les femmes exclues de cet enseignement ne peuvent donc développer leurs connaissances que grâce à des pères, des frères, des maris lettrés et possédant des bibliothèques, comme Christine de Pisan qui plaidait tant au pour que les filles reçoivent une éducation comme les garçons et ne soient pas cantonnées à filer la laine et aux ouvrages de broderie.
De la Monarchie à la Troisième République
Les collèges sont provisoirement maintenus pendant la Révolution, mais la situation est peu favorable aux congrégations. Le décret du 8 mars 1793 ordonne la vente des biens des collèges. La législation révolutionnaire finit par créer les écoles centrales correspondant à ce niveau d’enseignement. Ces dernières sont à leur tour supprimées à la suite de la loi du 11 floréal an X ( mai 1802) : certaines d’entre elles sont transformées en lycées entretenus par l’État. Les autres peuvent être reprises en charge par les villes sous le nom de « collège » ou d’« école secondaire communale ». Selon l’article 5 du décret du 17 mars 1808, ils enseignent « les élémen[t]s des langues anciennes et les premiers principes de l’histoire et des sciences ».
Avec la Restauration, les lycées prennent le nom de « collèges royaux ». Les collèges gérés par les communes deviennent donc des « collèges communaux » pour les distinguer des premiers.
Théoriquement, l’enseignement du collège est proche de celui du lycée et conduit au baccalauréat, mais les collèges restent dans les faits des établissements de second ordre. Certains collèges sont « de plein exercice » et mènent jusqu’au baccalauréat, mais les autres s’arrêtent avant ; en revanche, la plupart des collèges, à l’image des lycées, ont des « classes élémentaires », connues sous le nom de petit lycée, commençant pour certains à la ) dont le programme se rapproche du primaire, à ceci près que le latin est étudié à partir de la , équivalent de l’actuel CM 1.
Pour les filles, ce n'est qu'en 1836 que l'enseignement primaire public est créé, mais il faut attendre 1867 la loi de Victor Duruy pour que l'ouverture d'une école de filles soit rendue obligatoire dans les communes de plus de 500 habitants et la loi de Jules Ferry de 1882, pour que toutes les communes aient une école de filles.
Pour mieux répondre aux besoins, des collèges développent des « cours spéciaux » à visée plus professionnelle. Ces initiatives sont relayées par la création de l’« enseignement secondaire spécial » en 1865 par Victor Duruy. Dans la lignée de ces mesures est finalement créé en 1882 un « baccalauréat spécial ». Les décrets du 4 et du 5 juin 1891 transforment le secondaire spécial et son baccalauréat en « enseignement moderne » et « baccalauréat moderne ». On parle dès lors de collège classique (pour l’enseignement proche de celui des lycées) et de collège moderne.
C’est seulement à partir de 1880 avec la loi Camille Sée que les filles se voient ouvrir un enseignement secondaire, donné dans les lycées et collèges de jeunes filles ; mais les programmes sont spécifiques mais sont proches de l’enseignement « moderne ». Le diplôme de fin d'études secondaires pour les filles, non équivalent au baccalauréat, ne leur donne pas accès à l'Université. Il faut attendre 1924 pour que les contenus, la durée, les horaires des enseignements soient les mêmes que pour les garçons et le baccalauréat identique pour filles et garçons, donnant enfin aux jeunes filles accès à l'université.
Dans les années 1910 et 1920, les collèges se rapprochent davantage de l’enseignement primaire supérieur et des « petites classes » du lycée. Une circulaire de 1922 prévoit ainsi que les collèges pourront s’adjoindre une section d’EPS ou une école technique. À partir de 1927, par le décret-loi du octobre 1926, le ministère de l’Instruction publique encourage leur « amalgame » au sein d’« établissements géminés ». Toutefois, ce rapprochement s’essouffle dans les années 1930. Entretemps, en 1924, les collèges de jeunes filles ont été officiellement assimilés aux collèges modernes.
En 1941, c’est au tour de l’enseignement primaire supérieur d’être réuni au collège, moderne pour les anciennes EPS, technique pour les écoles pratiques, les écoles de métiers et les sections professionnelles. Les cours complémentaires sont en revanche maintenus.
Après la Seconde Guerre mondiale
La réforme du collège unique permettant à toute une classe d’âge de suivre le premier cycle du secondaire a commencé à la fin des années 1950 mais ne s’est achevée qu’à la fin des années 1980. Son impact est difficile à mesurer en termes de niveau de connaissances et de réduction des inégalités car les chercheurs ne disposent pas de suivis à long terme des élèves comme dans d’autres pays comme la Finlande.
Le décret 59-57 du 6 janvier 1959 portant réforme de l’enseignement public transforme les cours complémentaires en collèges d'enseignement général (CEG), où l’enseignement dure cinq ans (deux années de cycle d’observation, communes à l’enseignement général long et à l’enseignement technique suivies de trois années d’enseignement spécifique). La même année la loi Berthoin porte de 14 à 16 ans l’âge minimum de la fin de la scolarité et institue la fin progressive des classes de fin d'études.
En 1963 sont créés les collèges d'enseignement secondaire (CES) destinés à remplacer les premiers cycles des lycées : le lycée fait désormais suite au collège. Mais dans le cadre du CES, se maintiennent des filières très hiérarchisées.
La filière I, subdivisée avant 1969 en section classique et section moderne long, a comme objectif de mener les élèves au lycée, dont il constitue l'ancien premier cycle;
La filière II, ou moderne court avant 1969, correspondant aux CEG, de les mener au collège technique;
La filière III, divisée en classes de transition en - et terminale pratique en -, d'assurer la transition vers la vie active. Les passerelles entre les cursus existent mais sont difficilement empruntées.
La Loi Haby de 1975, en regroupant les CEG et les CES sous le nom simple de collège, crée le « collège unique » mettant ainsi fin aux filières. Dans les faits, l’usage massif du redoublement permet de continuer l’orientation d'une partie des élèves vers l’apprentissage et les classes pré-professionnelle de niveau (CPPN) et la vie active dès la fin de la cinquième ou de la quatrième. De plus, les classes de niveau se substituent aux filières. Les élèves les plus faibles se retrouvent dans les CPPN ou en CAP. Ce n’est qu’au cours des années 1980, que la fréquence des redoublements diminue et que l’orientation précoce à la fin de la cinquième ou de la quatrième disparaît. À la fin des années 1980, 90 % des élèves vont jusqu’en troisième contre 70 % au début de la décennie.
En étudiant à long terme, les statistiques de l’INSEE sur les revenus et les salaires, Éric Maurin arrive à la conclusion qu’une année d’études supplémentaires aboutit à une augmentation de salaire moyenne de 10 à 16 %. Le recours massif aux redoublements est aussi une spécificité française. Les autres pays qui ont démocratisé leur système scolaire ne l’ont guère utilisé. La conséquence en est un alourdissement des coûts de la démocratisation de l’éducation que Maurin estime à 50 %, tout en retardant l’accès à l’autonomie aux jeunes. On peut expliquer ces nombreux redoublements par l’inadaptation des programmes scolaires, toujours destinés à former l’élite, au nouveau public d’élèves beaucoup plus faibles.
Au
Le projet de réforme du collège est la poursuite de la refondation de l'Enseignement un des axes du quinquennat de François Hollande déjà engagée pour l'École primaire dans la loi 8 juillet 2013. Sans remettre en cause la notion de collège unique, elle prétend mieux assurer l'enseignement des savoirs fondamentaux en combinant les apprentissages théoriques et pratiques, en généralisant les projets interdisciplinaires, et en donnant une plus grande liberté pédagogique aux établissements. L'objectif est une mise en place de la réforme à la rentrée 2016.
Le projet . S'il est accueilli favorablement avec quelques réserves par le SE-UNSA et le SGEN-CFDT, il est décrié par le SNES-FSU, syndicat majoritaire dans le Second Degré qui est hostile à la multiplication des modules interdisciplinaires et dénonce une usine à gaz.
Les enseignements du collège
Les cycles d'adaptation, central et d'orientation
Le cycle d'adaptation est composé de la classe de sixième qui est considérée comme un temps d’adaptation au collège. L’accueil et l’intégration des élèves fait l’objet d’une attention particulière et une évaluation nationale est faite au début de l’année.
Le cycle central est composé de la classe de cinquième et de quatrième. Lors de ce cycle de deux ans apparaît l’itinéraire de découverte (2 heures hebdomadaires interdisciplinaires; semblables aux travaux personnels encadrés du lycée).
Le collège se termine par la classe de troisième qui est aussi la classe d'orientation entre les filières générales, technologiques et professionnelles. Au cours de l’année, les élèves effectuent une « séquence d’observation en milieu professionnel » (stage de courte durée) et se préparent au Diplôme national du brevet.
Diplômes et certifications
Le diplôme national du brevet se compose d’un contrôle continu en classe de troisième et d’examens à la fin de celle-ci.
Le certificat de formation générale est destiné aux élèves de sections adaptées.
L’attestation scolaire de sécurité routière se passe en cinquième (ASSR niveau 1) et en troisième (ASSR niveau 2).
Le brevet informatique et internet (b2i).
Les disciplines
La formation dispensée repose sur un ensemble de disciplines qui, toutes, reposent sur le socle commun de connaissances, de compétences et de culture. La formation est donc découpée en trois cycles. Les enseignements suivent des programmes nationaux. La version en vigueur s’applique depuis la rentrée 2009.
Français
Enseignement de l'orthographe, la grammaire, la conjugaison, le vocabulaire, la production écrite, etc. De la sixième à la troisième.
Mathématiques
Enseignement de numération, géométrie, arithmétique, calcul mental, aire (surface), périmètre, angles, algèbre, théorèmes
Langues
Une langue vivante étrangère dès la sixième, une deuxième (étrangère ou régionale) à partir de la cinquième.
Histoire-géographie et enseignement moral et civique
Au collège, l’enseignement de l'histoire, la géographie et l'enseignement moral et civique (EMC) représente 3 heures par semaine. Les thèmes abordés en enseignement moral et civique sont abordés par cycles : le cycle 3 (cycle de consolidation) et le cycle 4 (cycle des approfondissements).
La matière joue un rôle clé dans la compétence intitulée « Représentations du monde et de l'activité humaine » du socle commun de connaissances, de compétences et de culture.
L'enseignement moral et civique est fondé sur trois thèmes qui sont l'identité, le respect, le droit.
Sciences de la vie et de la terre
Au collège, l’enseignement des SVT représente une heure et demie par semaine. Les programmes sont en vigueur depuis la rentrée 2017. Comme toutes les disciplines, elle contribue à apporter les connaissances et compétence du socle commun, en particulier pour « les principaux éléments de mathématiques et la culture scientifique et technologique ». Cette matière est utile pour certains métiers comme : médecin, vétérinaire, etc.
Physique-chimie
Depuis 2016, la sixième a cours de physique-chimie. Au collège, l’enseignement de physique-chimie débute en sixième (voir ci-dessus), au cycle 4 (à partir de la classe de cinquième) il représente une heure et demie par semaine. Les programmes sont en vigueur depuis la rentrée 2016. Comme toutes les disciplines, elle contribue à apporter les connaissances et compétence du socle commun de connaissances, en particulier pour « les principaux éléments de mathématiques et la culture scientifique et technologique ».
Technologie
Depuis 2009 avec les nouveaux programmes de technologie, l'enseignement se fait autour de domaines d'applications propres à chaque niveau d'enseignement. Il ne s'agit pas de développer des connaissances et capacités de ce domaine mais plutôt de s'en servir comme support d'apprentissage pour acquérir de nouvelles connaissances et capacités transposables dans n'importe quel domaine technique.
Arts plastiques et histoire des arts
Dans le cycle 4 de l'enseignement (2e, 3e, et 4e année du collège) l'enseignement des arts plastiques est ainsi présenté : "L’enseignement des arts plastiques se fonde sur la pratique plastique dans une relation à la création artistique. Il offre les moyens de porter un regard informé et critique sur l’art et sur les univers visuels auxquels il renvoie, artistiques et non artistiques. Privilégiant la démarche exploratoire, l’enseignement des arts plastiques fait constamment interagir action et réflexion sur les questions que posent les processus de création, liant ainsi production artistique et perception sensible, explicitation et acquisition de connaissances et de références dans l’objectif de construire une culture commune. Il s’appuie sur les notions toujours présentes dans la création en arts plastiques : forme, espace, lumière, couleur, matière, geste, support, outil, temps. Il couvre l’ensemble des domaines artistiques se rapportant aux formes : peinture, sculpture, dessin, photographie, vidéo, nouveaux modes de production des images…". Quant à l'histoire des arts, c'est un enseignement pratiqué dans toutes les disciplines ayant pour objectif principal l'épreuve du Diplôme National du Brevet (prend fin en juin 2016).
Éducation musicale et chant choral
L'éducation musicale est l'une des matières enseignées de façon obligatoire au collège en France, dans les classes de la à la , avec 1 heure par semaine. Cette matière peut être renforcée de deux manières : avec l'option chorale ou avec des heures complémentaires pour certaines classes dites CHAM.
Éducation physique et sportive
À la fin du collège, les élèves doivent avoir atteint le niveau 2 (compétence attendue) dans au moins une activité de chaque groupe.
Selon les niveaux de classe, le volume horaire hebdomadaire obligatoire d'EPS pour le collégien varie : il est de 4 heures en sixième, 3 heures en cinquième, en quatrième et en troisième. Ce sont les professeurs d'EPS (titulaires du CAPEPS) qui enseignent la discipline dans le Secondaire (collège + lycée + lycée professionnel). En 2010-2011 (France métropolitaine + DOM), ils constituaient un corps de enseignants, soit 8,46 % de l'ensemble des enseignants du second degré public.
Éducation aux médias et à l'information
Ce nouvel enseignement entré en vigueur à la rentrée 2016 est décrit dans le projet de programme du cycle 4 par le C.S.P.
Filières spécifiques
Sections de langues régionales
Classes bilingues
Sections européennes et internationales
Collèges franco-allemands
Classes à projet artistique et culturel
Classes à horaires aménagés (par exemple Classe à horaires aménagés musique)
Sections sportives scolaires
Élèves handicapés
Les Unités Localisées pour l'Inclusion Scolaire (ULIS) permettent de scolariser les élèves handicapés dans les collèges, le recours à des établissements spécialisés ou à des services médico-sociaux n’interviennent que de façon subsidiaire.
Élèves en difficulté
Les élèves dont les difficultés d’apprentissage sont graves et durables suivent des enseignements aménagés en SEGPA ou dans des établissements particuliers : les établissements régionaux d’enseignement adapté.
Enseignement par alternance
En classe de troisième et de quatrième, les élèves de plus de 14 ans peuvent avoir une formation partagée entre collège et lycée professionnel ou entre collège et entreprise ou encore entre les trois entités.
Le collège en tant qu’établissement
Il existe 7046 collèges en France en 2011 (publics et privés en contrat) .
Les collèges publics
Les collèges publics sont des établissements publics, des EPLE. Avec la première vague et seconde vague de la décentralisation les bâtiments appartiennent au département, les agents techniques (Personnel ATOS) sont désormais des agents qui dépendent de la fonction publique territoriale. Les départements jouent un grand rôle dans le fonctionnement des collèges publics, puisque ce sont eux qui équipent (informatique, téléphone, restauration scolaire…), gèrent et rénovent ses EPLE. En revanche, le personnel enseignant, administratif et éducatif est lui sous l'autorité du Ministère de l'Éducation nationale.
L’équipe de direction du collège est constituée légalement du principal, de son adjoint, du gestionnaire à laquelle s'ajoute souvent (dans le cadre d'une équipe de direction élargie) le conseiller principal d’éducation. Le conseil d’administration est composé de 30 membres pour les EPLE de plus de 600 élèves et de 24 membres en dessous de ce seuil. Le Conseil d'Administration gère les affaires de l’établissement (projet d'établissement, budget…)
Les collèges privés
Statistiques
Les élèves
Les élèves du collège (les « collégiens ») ont généralement entre 11-12 () et 14-15 ans () (sauts de classe et redoublements exclus, on peut donc voir des 6èmes de 10 voire 9 ans, et des de 16 ans).
Notes et références
Annexes
Bibliographie
Sous la direction de Marie-Madeleine Compère, Dominique Julia, Les collèges français, - siècles, Répertoire 1, France du Midi, Publications de l'Institut national de recherche pédagogique, éditions du CNRS, 1984, (lire en ligne)
Sous la direction de Marie-Madeleine Compère, Les collèges français, - siècles, Répertoire 3, Paris, Publications de l'Institut national de recherche pédagogique, 2002 (lire en ligne)
Articles connexes
Collège de garçons de Carpentras, datant du , classé au titre des monuments historiques en 1993 () | Dans le système éducatif en France, le collège est l’appellation courante du premier cycle des études du second degré. C’est un enseignement de quatre ans, qui fait suite à l’école élémentaire. La fourchette d'âge est, généralement, de 11-12 ans (en sixième) à 14-15 ans (en troisième). |
557 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20des%20communes%20du%20Pas-de-Calais | Liste des communes du Pas-de-Calais | Cette page liste les du département français du Pas-de-Calais au .
Liste des communes
Le tableau suivant donne la liste des communes, en précisant leur code Insee, leur code postal principal, leur arrondissement, leur canton, leur intercommunalité, leur superficie, leur population et leur densité, d'après les chiffres de l'Insee issus du recensement 2020.
Voir aussi
Articles connexes
Liste des anciennes communes du Pas-de-Calais
Liste des cantons du Pas-de-Calais
Liste des intercommunalités du Pas-de-Calais
Correspondance des toponymies nord-pas-de-calaisiennes en français et en flamand
Armorial des communes du Pas-de-Calais
Liste des églises du Pas-de-Calais
Notes et références
Notes
Références
Pas-de-Calais
Communes | Cette page liste les du département français du Pas-de-Calais au . |
560 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Culture%20japonaise | Culture japonaise | La culture japonaise plonge ses racines dans les cultures continentales chinoise et coréenne, avant de connaître une longue période d'isolement (sakoku) sous le shogunat Tokugawa, jusqu’à l'arrivée des « bateaux noirs » et l'ère Meiji (1868-1912). De ces emprunts variés résulte une culture très différenciée des autres cultures asiatiques et dont l'écho résonne encore dans le Japon contemporain.
Langue(s)
Langues au Japon
Japonais
La compréhension de la langue japonaise est primordiale pour comprendre la culture japonaise. La culture traditionnelle et la culture moderne japonaises reposent toutes les deux sur la langue écrite et le langage parlé.
Le japonais est connu pour être très proche du dialecte des îles Ryūkyū, formant alors la famille des langues japoniques. La théorie plus ancienne qui proposait qu'il s'agissait d'un isolat relatif à des langues défuntes est généralement rejetée par les spécialistes. Pourtant, sa classification reste controversée. La théorie la plus répandue est que les langues japoniques ne sont apparentées à aucune famille linguistique ; cependant, d'autres théories controversées l'ont rattaché à des langues éteintes de Mandchourie, de la péninsule coréenne jusqu’à la super famille des langues ouralo-altaïques (finnois, estonien, coréen), ou des langues austronésiennes du Pacifique Sud.
Même s'il n'est pas apparenté au mandarin, le japonais a emprunté beaucoup de vocabulaire à cette langue. Le système d'écriture japonais lui-même a été développé sous l'influence des moines bouddhistes chinois à partir du .
Traditions
Religion(s)
Religions traditionnelles au Japon
Bouddhisme dans le monde, Christianisme par pays, Nombre de musulmans par pays, Nombre de Juifs par pays , Irréligion
Shintoïsme
Islam au Japon
Il existe de nombreuses religions au Japon mais les deux principales sont le shintoïsme et le bouddhisme. La plupart des Japonais s'identifient aux deux religions, sous la forme d'un syncrétisme ancien appelé .
Symboles
Drapeau du Japon
Sceau du gouvernement du Japon, Sceau d'État du Japon, Sceau privé du Japon
Kimi ga yo, hymne national japonais
Folklore
Contes et légendes traditionnels du Japon
Légendes urbaines japonaises
Croyances
Mythologie
Mythologie japonaise
Yōkai, Liste des yōkai, esprits, spectres, monstres
Rituels
Liste d'objets de la mythologie japonaise
Fêtes
Liste de festivals en Asie
Fêtes et jours fériés au Japon
Vie sociale
Origami, papier plié
Sangaku, énigmes mathématiques exposées aux temples
Manekineko, chat de bienvenue
Hanami, fête des cerisiers en fleur
Momijigari, chasse aux feuilles d'automne
Semaine d'or, semaine annuelle de congés
Jardinage
Jardin japonais
Bonsaï, arbre miniature cultivé en pot
Ikebana et kusamono, arrangements floraux
Kōdō, l'art d'apprécier les parfums
Famille
Naissance
Noms
Dénomination d'une personne en japonais, Nom japonais
Liste des prénoms japonais, Prénom composé japonais
Mariage
Décès
Étiquette
Arts de la table
Cuisine(s)
Cuisine japonaise, Gastronomie japonaise
Au cours d'un long passé culinaire, les Japonais ont développé une cuisine sophistiquée et raffinée très sensible aux changements de saisons. Les Japonais d'aujourd'hui jouissent d'une grande variété de mets traditionnels, comprenant de nombreux plats à base de fruits de mer (sushi et sashimi), de nouilles (udon et soba), mais aussi une multitude de plats exotiques. On peut facilement se procurer des plats chinois, coréens, ou thaïs comme des mets français, italiens ou américains.
La cuisine japonaise est le produit de son environnement et de ses habitants. La facilité de se procurer des ingrédients frais a permis les sushis, les températures élevées et l'humidité ont mené aux variétés de nourriture marinée et fermentée comme le natto et la sauce de soja, et une adaptation des cuisines étrangères a conduit au rāmen.
Boisson(s)
Sadō, la cérémonie du thé
Viticulture au Japon
Santé
Protection sociale
Activités physiques
Sports
Sport japonais
Japon aux Jeux olympiques
Japon aux Jeux paralympiques, Jeux paralympiques,
Jeux du Commonwealth
Arts martiaux
Arts martiaux japonais
Sabre japonais
Littérature
Littérature japonaise
Poésie japonaise, dont le haïku
Théâtre japonais
Kojiki
Œuvres
Liste d'œuvres littéraires japonaises
Liste de textes japonais classiques
Auteurs
Institutions
Prix littéraires au Japon
Prix de l'Académie japonaise des arts (1941-)
Société pour la promotion de la littérature japonaise (1938-)
Société littéraire du nouveau Japon (1945-2005)
University of Virginia Japanese Text Initiative
Média
Presse
En 2011, quatre des cinq plus grands journaux en tirage dans le monde sont japonais.
Liste de journaux au Japon
Radio
Télévision
Super Sentai, genre de séries télévisées
Internet
Internet au Japon
Artisanats
Artisanat d'art
Trésor national vivant du Japon, Trésor national (Japon)
Liste des trésors nationaux vivants du Japon (artisans)
Les savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel relèvent (pour partie) du patrimoine culturel immatériel de l'humanité. On parle désormais de trésor humain vivant.
Mais une grande partie des techniques artisanales ont régressé, ou disparu, dès le début de la colonisation, et plus encore avec la globalisation, sans qu'elles aient été suffisamment recensées et documentées.
Textiles, cuir, papier
Impression sur bois au Japon
Vêtements
Kimono, dont :
Furisode
Yukata
Yukatabira
Hakama, pantalon
Obi, ceinture
Chaussures :
Geta
Zōri
Waraji
Tabi, chaussettes
Et aussi :
Keikogi pour les arts martiaux
Gakuran pour les collégiens et lycéens
Sailor fuku pour collégiennes et lycéennes, fréquemment associé aux loose socks
Trésors nationaux vivants (TNV)
Kunihiko Moriguchi, peintre de kimonos,
Fukumi et Yōko Shimura
Bois, métaux
Poterie, céramique, faïence
Poterie japonaise
Céramique japonaise
Shimaoka Tatsuzo
Verrerie d'art
Joaillerie, bijouterie, orfèvrerie
Arts visuels
Art japonais
Art préhistorique au Japon
Art contemporain japonais
Esthétique japonaise
Calligraphie japonaise
Ikebana
Dessin
Manga (bande dessinée)
Festivals : AnimeJapan, Comiket, Jump Festa, Niigata Comic Market
Peinture
Peinture japonaise
Ukiyo-e, estampe, Liste des écoles ukiyo-e
Yamato-e, sorte de peinture
Sculpture
Sculpture japonaise
Liste des Trésors nationaux du Japon (sculptures)
Architecture
Architecture japonaise
Habitat japonais
Jardin japonais
Photographie
Histoire de la photographie au Japon
Magazines spécialisés : Aera (magazine), Asahi Camera, Camera (Japanese magazine), Camera Mainichi, Nippon Camera, PhotoCON, Provoke (magazine)
Graphisme
Arts du spectacle
Spectacle vivant, Performance, Art sonore
Liste des trésors nationaux vivants du Japon (arts du spectacle)
Conteurs japonais : Rakugo, Shikano Buzaemon
Musique(s)
Musique japonaise
Instruments de musique du Japon
La Voix chantante du Japon, Akiko Seki
Danse
Danse japonaise
Kagura
Awa-Odori, Yosakoi
Butō, danse contemporaine
Liste de danses
Troupes : Elevenplay,
Festivals
Awa-odori, festival traditionnel de danse
Kōenji Awa-odori
Sanja matsuri
Théâtre
Théâtre japonais
Gagaku, Kabuki, Nōgaku, Nô, Kyōgen
Festival Kurokawa nō
Masques du théâtre japonais
Satoshi Miyagi
Manzai, Owarai,
Kamishibai
Salles de théâtre
hors du Japon : Théâtre du Temps (Paris, 1980)
Liste des trésors nationaux vivants du Japon (arts du spectacle)
Autres scènes : marionnettes, mime, pantomime, prestidigitation
Les arts mineurs de scène, arts de la rue, arts forains, cirque, théâtre de rue, spectacles de rue, arts pluridisciplinaires, performances manquent encore de documentation pour le pays …
Pour le domaine de la marionnette, la référence est : Arts de la marionnette au Japon, sur le site de l'Union internationale de la marionnette UNIMA).
Marionnettistes japonais
Bunraku, inscrit sur la Liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité
Théâtre national de bunraku
Karakuri ningyō
Kamizumo
Cinéma
Cinéma japonais
Lexique du cinéma japonais
Mouvement du cinéma pur (1910-1920)
Japanese Movie Database
Autres : art numérique
Tourisme
Tourisme au Japon
Patrimoine
Patrimoine culturel du Japon
Monuments enregistrés du Japon
Biens culturels immatériels du Japon
Liste du patrimoine mondial au Japon
Liste des trésors nationaux vivants du Japon (artisans)
Liste des trésors nationaux vivants du Japon (arts du spectacle)
Liste des Trésors nationaux du Japon (armes blanches)
Liste des Trésors nationaux du Japon (documents anciens)
Liste des Trésors nationaux du Japon (écrits : livres chinois)
Liste des Trésors nationaux du Japon (écrits : livres japonais)
Liste des Trésors nationaux du Japon (autres écrits)
Liste des Trésors nationaux du Japon (sculptures)
Liste des Trésors nationaux du Japon (sanctuaires)
Liste des Trésors nationaux du Japon (temples)
Musées et autres institutions
Liste des musées au Japon
Liste du Patrimoine mondial
Le programme Patrimoine mondial (UNESCO, 1971) a inscrit dans sa liste du Patrimoine mondial (au 12/01/2016) : Liste du patrimoine mondial au Japon.
Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
Le programme Patrimoine culturel immatériel (UNESCO, 2003) a inscrit dans sa liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité sa liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité au Japon :
2008 : Le théâtre de marionnettes Ningyo Johruri Bunraku
2008 : Le théâtre Kabuki
2008 : Le théâtre Nôgaku
2009 : L’Akiu no Taue Odori, danse du riz
2009 : Le Chakkirako, cérémonie de Nouvel An à Kanagawa
2009 : Le Daimokutate, ancien rite de passage à Nara
2009 : Le Dainichido Bugaku, danse et musique rituelles du palais impérial de Hachimantai
2009 : La danse traditionnelle Ainu
2009 : Le Gagaku, art scénique traditionnel
2009 : Le Hitachi Furyumono, parade du festival d'Hitachi, temple de Kamine
2009 : Le Kagura d’Hayachine, grand festival du monastère d'Hayachine
2009 : Le Koshikijima no Toshidon, fête de divinité en visite
2009 : L’Ojiya-chijimi, Echigo-jofu, techniques de fabrication du tissu de ramie dans la région d’Uonuma, de la préfecture de Niigata
2009 : L’Oku-noto no Aenokoto, rituel agraire de la péninsule de Noto
2009 : Le Sekishu-Banshi, fabrication de papier dans la région d’Iwami de la préfecture de Shimane
2009 : Le Yamahoko, la cérémonie des chars du festival de Gion à Kyoto
2010 : Le Kumiodori, théâtre traditionnel musical d’Okinawa
2010 : Le Yuki-tsumugi, technique de production de soierie
2011 : Le Mibu no Hana Taue, rituel du repiquage du riz à Mibu, Hiroshima
2011 : Le Sada Shin Noh, danse sacrée au sanctuaire de Sada, Shimane
2012 : Le Nachi no Dengaku, art religieux du spectacle pratiqué lors de la « fête du feu de Nachi »
2013 : Le Washoku, traditions culinaires des Japonais, en particulier pour fêter le Nouvel An
2014 : Le washi, savoir-faire du papier artisanal traditionnel japonais
2016 : Yama, Hoko, Yatai, festivals de chars au Japon
2018 : Les Raiho-shin, visites rituelles de divinités masquées et costumées
Registre international Mémoire du monde
Le programme Mémoire du monde (UNESCO, 1992) a inscrit dans son registre international Mémoire du monde (au 15/01/2016) :
2011 : Collection de Sakubei Yamamoto, peintures et journaux annotés sur la vie dans les mines de charbon de Chikoku (Tagawa) ,
2013 : Japon et Espagne – Documents relatifs à la mission de l’ère Keichō en Europe,
2013 : Midokanpakuki : le manuscrit original du journal de Fujiwara no Michinaga,
2015 : Retour au Port de Maizuru (personnels militaires et civils déportés en URSS en 1945-1956),
2015 : Archives du temple Tō-ji contenues dans 100 boïtes.
Annexes
Bibliographie
Noriko Kamachi, Culture and Customs of Japan, Greenwood Press, 1999,
Hisayasu Nakagawa, Introduction à la culture japonaise : essai d'anthropologie réciproque, Presses universitaires de France, Paris, 2014 (cop. 2005),
Philippe Pelletier, La Fascination du Japon : idées reçues sur l'archipel japonais, le Cavalier Bleu éditions, Paris, 2012,
Nicolas Baumert, Dominique Buisson, Danielle Elisseeff et al., Esthétiques du quotidien au Japon, Institut français de la mode, Éditions du Regard, Paris, 2014,
Filmographie
Irezumi : l'art japonais du tatouage, film de Singh Chandok, ISPTV, Paris, ADAV, 2006, (DVD)
Pensées du Japon : poème d'images mentales, film de Yann Kassile, Centre national du cinéma et de l'image animée, Paris, 2014,
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
Influence coréenne sur la culture japonaise
Japonologie
Personne de mérite culturel
Maison de la culture du Japon à Paris
Liens externes
Information culturelle. Japon, Centre d'apprentissage interculturel, Canada | La culture japonaise plonge ses racines dans les cultures continentales chinoise et coréenne, avant de connaître une longue période d'isolement (sakoku) sous le shogunat Tokugawa, jusqu’à l'arrivée des « bateaux noirs » et l'ère Meiji (1868-1912). De ces emprunts variés résulte une culture très différenciée des autres cultures asiatiques et dont l'écho résonne encore dans le Japon contemporain. |
561 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Console%20de%20jeux%20vid%C3%A9o | Console de jeux vidéo | Une console de jeux vidéo est un appareil informatique destiné à l'origine aux jeux vidéo et qui a rapidement évolué en ordinateur spécialisé. Il existe deux types principaux de consoles :
les consoles de salon, qui se branchent sur un téléviseur pour afficher le jeu et auxquelles on connecte accessoirement des manettes de jeu ;
les consoles portables, de petite taille, qui possèdent leur propre écran et sont de ce fait autonomes et facilement transportables.
Les consoles de jeux vidéo sont progressivement passées de l'état de jeu électronique pour amateur à celui de centre multimédia familial.
Les jeux vidéo utilisent un système particulier de licences.
Fonctionnement
Depuis la première console de salon de deuxième génération (la Fairchild Channel F) et jusqu'aux années 2000, le cœur de l'architecture d'une console de jeu, portable ou de salon, est identique. Il est constitué d'un microprocesseur, d'une carte graphique, de mémoire vive, de mémoire morte, ainsi que de périphériques de contrôle et le plus souvent de manettes de jeu.
La construction des consoles de jeu est similaire à celle d'un système de traitement de l'information, depuis Pong en passant par la Nintendo 64 et toutes les consoles de jeu portables (PSP, DS, Game Gear, et autres). Toutes les consoles développées jusqu'ici suivent la même conception globale. En 2012, l'industrie des consoles de jeux vidéo en est à la septième génération.
Chaque console de jeu possède son propre système d'exploitation ; les programmes sont situés sur des supports externes, qui peuvent être des cartouches pour les premières générations, ou plus récemment des disques, notamment des CD-ROM ou des DVD. À partir de la sixième génération, les consoles deviennent de plus en plus compatibles avec les ordinateurs classiques, partageant certaines fonctions comme la lecture de films, de photos et de musique. De fait, la première console à être compatible avec le système d'exploitation Microsoft Windows fut la Dreamcast, lancée en 1998.
Sur la même architecture de base se sont greffées au fil du temps diverses extensions, comme des processeurs graphiques additionnels (par exemple, celui de la première PlayStation), des modems ou des disques durs.
La frontière entre ordinateur, centre multimédia et console de jeu n'est plus aussi marquée depuis la PlayStation 2, qui propose — pour la première fois concernant une console — d'autres fonctionnalités que le jeu vidéo, en permettant nativement de lire les DVD vidéo. Avant cela, Sega et d'autres avaient déjà fait de timides tentatives de consoles/plate-forme multimédia, sans grand écho. Une étape est également franchie avec l'apparition de la Xbox et de son disque dur intégré par défaut.
De plus, depuis la sortie des consoles de septième génération comme Xbox 360, Wii, ou PlayStation 3, les consoles de salon incluent des systèmes d'exploitation plus évolués permettant des mises à jour via une connexion à Internet. L'exemple le plus marquant est sans doute le cas de la Xbox 360 se basant sous un système d'exploitation se rapprochant beaucoup du système Windows de Microsoft. On y retrouve notamment les fonctions de Windows Media Center.
Histoire
La première console de jeux vidéo répertoriée est l'Odyssey, apparue sur le marché en 1972. Quatre ans plus tard, les cartouches apparaissent sur la Fairchild Channel F. Le krach du jeu vidéo de 1983 ralentit cette industrie qui redémarre avec une guerre commerciale entre deux acteurs principaux, Sega et Nintendo. La Game Boy connaît le succès parmi les consoles portables. Dans le domaine des consoles de salon, Sony devient le leader du marché avec la PlayStation.
La génération suivante est marquée par l'arrivée sur le marché de Microsoft avec la Xbox et par la retraite de Sega, à la suite des échecs commerciaux de la Saturn et de la Dreamcast. La PlayStation 2 bat les records de vente de consoles de salon avec plus de 150 millions d'unités écoulées. La Nintendo DS et la PSP introduisent de nouveaux concepts de jeux parmi les consoles portables. La sortie de la Xbox 360 inaugure la septième génération de consoles, suivie de la Playstation 3 et de la Wii. La Wii introduit le concept de motion gaming, qui consiste à effectuer des mouvements afin de diriger le jeu à l'écran. Ce concept sera rendu possible plus tard sur les consoles concurrentes, notamment grâce à l'Eye Toy de Sony, et le Kinect de Microsoft. En 2011, la huitième génération a débuté officiellement avec l'arrivée de la Nintendo 3DS.
Principales caractéristiques des générations de consoles de jeux
: première console à destination du grand public. Les jeux sont inclus dans la machine.
: apparition du système à cartouches externes qui permet de jouer à un plus grand nombre de jeux.
: lancement de la NES et apparition des manettes à croix directionnelle. Le marché s'oriente vers un public jeune.
: lancement des consoles , avec des graphismes plus beaux et plus colorés et apparition des gâchettes sur les manettes.
: lancement des consoles avec graphismes en 3D, apparition des analogiques et de la vibration.
: lancement des consoles 128 bits et notamment de la PlayStation 2, capable de lire du contenu multimédia.
: passage à la HD (haute définition) et apparition des manettes sans fil à détection de mouvements. Démocratisation des jeux en ligne et de l'achat de jeux dématérialisés (grâce aux systèmes d'exploitation intégrés aux consoles).
: passage à la Full HD, apparition des services d'abonnement avec accès illimité aux catalogues.
: passage à l'UHD (ultra haute définition) et apparition du ray tracing. Lancement des plates-formes de cloud gaming.
Puissance des consoles
Ci-dessous sont listées les puissances des consoles de salon :
Marché des consoles
À la différence du marché PC, les fabricants de consoles ne sont pas aussi nombreux et diversifiés. De plus, la plupart des acteurs sont à la fois fabricants de matériel et fournisseurs de programmes.
En 2001, le marché mondial des consoles de jeu s'est élevé à plus de 20 milliards de dollars.
L'histoire semble avoir prouvé que le marché n'est pas capable d'accueillir plus de trois acteurs majeurs simultanément. C'est ce que cette dernière décennie tend à prouver étant donné que les grands rivaux Sony et Nintendo ont évincé Sega par les lois du marché et que le marché du jeu vidéo se sature et se resserre autour d'un trio, dans lequel Microsoft figure désormais.
Au-delà de ces trois grands du marché du jeu vidéo, le marché tend vers la saturation. Une guerre commerciale et marketing les oppose depuis les lancements des Wii, Xbox 360 et PS3, dont les armes principales deviendront inéluctablement la diversification sectorielle. Si le quasi-monopole de Microsoft dans le domaine informatique peut suffire à assurer des retours sur investissements dans sa branche jeux vidéo et console de jeux, Nintendo dispose d'une clientèle fidèle à son savoir-faire et à son univers virtuel, qui reste le plus ancien parmi ces trois grands. Mais alors que la PlayStation 2 représentait plus de la moitié des recettes de Sony, sa dernière mouture, la PS3 nécessiterait selon la presse économique au moins 50 millions d'exemplaires vendus pour que Sony puisse obtenir un premier retour sur investissement.
Les coûts actuels de lancement d'une console de nouvelle génération sont très élevés. Ils englobent notamment la production en série, l'achat de licences de jeux vidéo juteuses ou encore la recherche et développement dont découlent des innovations concernant la jouabilité ou la profondeur d'un univers virtuel.
Les investissements exigés permettent le maintien de ces trois grands sur le marché du jeu vidéo, mais les condamnent en outre à une surenchère promotionnelle afin de faire connaître aux joueurs du monde entier le bien-fondé de leurs propres innovations. Ces lourds investissements sont réalisés sur un marché économique mondialisé et font que ces trois grands du jeu vidéo vivent de plus en plus au-dessus de leur moyens. Selon la presse spécialisée et les franchises de vente et reprise de jeux vidéo, Microsoft et Sony vendent chaque console à perte jusqu'à un stade de plusieurs dizaines de millions d'exemplaires vendus.
Répartition des consoles début 2009 versus début 2010
La répartition des consoles de salon se fait comme suit :
La Wii bénéficie de l'univers Nintendo auxquels certains sont fidèles depuis près de 30 ans, et de plus attire par ses manettes de commandes innovantes et des jeux festifs un public qui autrement ne se serait pas intéressé aux jeux vidéo. Dès le départ, elle s'est présentée comme la moins chère et la plus familiale des trois. La PlayStation 3 et la Xbox 360, grossièrement équivalentes, misent sur des graphismes à la pointe de leur temps (la Wii étant à ce sujet plutôt de génération précédente) et sont naturellement beaucoup plus chères à produire que la Wii. L'avance de la Xbox 360 sur la PlayStation 3 est due au fait que la Xbox 360 est sortie bien avant et que son prix de vente a toujours été très inférieur. Les consoles sont différentes par leur forme. Cependant, la Xbox 360 est plus vendue que la PS3 et, de plus, la Xbox 360 est la seule console américaine.
Statistiques de taux d'équipement
Selon l'institut de recherche Nielsen, en 2006, 41,1 % () des familles américaines équipées d'un téléviseur possédaient aussi une console de jeu, à comparer aux en 2004. Chaque minute, d'Américains seraient devant une console.
En 2009, le marché nord-américain (États-Unis et Canada) des consoles représentait près de la moitié du marché mondial en valeur. C'est donc le premier marché régional, et aussi le plus diversifié.
L'évolution technique récente la plus marquante du secteur des loisirs vidéos est le développement de tablettes, dont l'usage s'étend bien au-delà de la sphère professionnelle. Par exemple, l'usage de tablettes connectées en complément de la télévision, pour visionner des films en voyage ou pour des jeux, rendent aujourd'hui le marché des consoles dédiées beaucoup plus complexe à interpréter. Les statistiques des grands faiseurs (Microsoft, Nintendo, Sony…) ne suffisent plus.
Ventes
Graphique des ventes de consoles de salon (en millions d’exemplaires)
Environnement
En 2012, une étude américaine s'est intéressée à la consommation d'énergie des trois dernières consoles de salon. Sur deux de ces appareils, le fait de ne pas les éteindre totalement augmente la facture d'électricité annuelle de plus de cent dollars.
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
Liste de consoles de jeux vidéo
Liens externes | Une console de jeux vidéo est un appareil informatique destiné à l'origine aux jeux vidéo et qui a rapidement évolué en ordinateur spécialisé. Il existe deux types principaux de consoles :
les consoles de salon, qui se branchent sur un téléviseur pour afficher le jeu et auxquelles on connecte accessoirement des manettes de jeu ;
les consoles portables, de petite taille, qui possèdent leur propre écran et sont de ce fait autonomes et facilement transportables. |
562 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Cin%C3%A9ma%20japonais | Cinéma japonais | Le , également connu sous le nom de hōga (邦画, « cinéma national »), a une histoire qui date des débuts du cinéma. Le Japon possède l'une des industries cinématographiques les plus anciennes et les plus importantes au monde (en 2021, il est quatrième en nombre de longs métrages produits). En 2011, le Japon a produit 411 longs métrages qui ont rapporté 54,9 % d'un total de 2,338 milliards $ au box-office.
Au cours des années 1950 a lieu une période surnommée l'« âge d'or du cinéma japonais ». Les films jidai-geki d'Akira Kurosawa ainsi que les tokusatsu d'Ishirō Honda et Eiji Tsuburaya connaissent un succès mondial et rendent ces réalisateurs universellement reconnus et très influents. Certains des films japonais de cette période sont désormais classés parmi les meilleurs films jamais réalisés : Voyage à Tokyo (1953) est classé troisième dans la liste de Sight & Sound des 100 plus grands films de tous les temps et est également en tête du classement de 2012 après sondage de réalisateurs, détrônant Citizen Kane, tandis que Les Sept Samouraïs (1954) d'Akira Kurosawa est élu meilleur film en langue étrangère de tous les temps dans le sondage de 2018 de la BBC auprès de 209 critiques de 43 pays. Le Japon a également remporté cinq fois l'Oscar du meilleur film en langue étrangère, plus que tout autre pays asiatique.
Les quatre grands studios de cinéma japonais sont la Tōhō, la Toei, la Shōchiku et la , qui sont les seuls membres de l'Association des producteurs cinématographiques du Japon (MPPAJ). Les prix de l'académie japonaise, qui se tiennent chaque année, organisés par l'association Nippon Academy-shō, sont considérée comme l'équivalent japonais des Césars et des Oscars du cinéma.
Histoire du cinéma japonais
Les débuts
Les premiers films, ceux de Thomas Edison qui adopte le mot anglais film pour désigner les bobineaux enregistrés avec la première caméra de cinéma, le Kinétographe, par son assistant William Kennedy Laurie Dickson, sont connus des Japonais dès car ils sont présentés à Kobe à l'aide des kinétoscopes, les appareils de visionnement individuel mis au point par Dickson d'après les croquis de l'industriel américain.
Puis ce sont deux opérateurs des frères Lumière, Gabriel Veyre et François-Constant Girel, qui organisent des projections sur grand écran à Osaka en 1897 à l'aide d'un cinématographe. Une présentation du vitascope qu'Edison aligne contre ses concurrents français est faite à Osaka puis à Tokyo, mais la première caméra importée au Japon par Shirō Asano porte la marque Lumière.
C'est Shibata Tsunekichi qui commence à tourner les premiers films : il s'agit de scènes de rues et de geishas.
Le cinéma muet et les débuts du cinéma parlant
La première star japonaise est un acteur de kabuki, Matsunosuke Onoe, qui apparaît dans près d'un millier de films entre 1909 et 1926. La première actrice reconnue est la danseuse classique Tokuko Nagai Takagi, qui apparaît dans quatre films produits par la compagnie américaine Thanhouser entre 1911 et 1914.
Shōzō Makino popularise le genre jidaigeki. Il tourne en décors naturels, prologue à la sortie du film japonais de l'univers théâtral. Les films sont encore muets, et les cinémas emploient des benshi, qui commentent ou interprètent la bande-son des films, parfois accompagnés de musique jouée par un orchestre. Leur grande popularité explique en partie le retard du Japon à passer massivement au cinéma parlant dans la seconde moitié des années 1930. Il ne subsiste que très peu de films de cette époque, car ils ont été détruits par le tremblement de terre de 1923 ou les bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Le séisme de 1923 inspire des mélodrames larmoyants comme La chansonnette du passeur de Daisuke Itō.
Daisuke Itō est peut-être le premier cinéaste, au sens d'utiliser le médium cinéma comme expression artistique en tant que telle et non seulement comme une production industrielle, lorsqu'il réalise en 1927 Journal de voyage de Chûji, après avoir écrit de nombreux scénarios de commande. Au même moment Teinosuke Kinugasa, acteur de kabuki, réalise des films marqués par une forte influence européenne. C'est le temps des films « à tendance » qui, sur fond de crise économique et sociale, tentent d'illustrer les conséquences négatives et contradictions du capitalisme avant que la censure ne mette fin à cette ambition critique.
C'est ce contexte qui favorise l'émergence ou impose une autre orientation : libéré des contraintes figées du théâtre, l'intérêt pour la vie quotidienne au sein du foyer japonais se développe afin d'éviter les thèmes idéologiques. C'est le début du premier âge d'or du cinéma japonais, avec Gosses de Tokyo de Yasujirō Ozu (1932), L'Élégie d'Osaka et Les Sœurs de Gion de Kenji Mizoguchi (1936).
En 1936, les studios de la compagnie Shōchiku quittent le quartier de Kamata à Tokyo pour s'installer à , dans la préfecture de Kanagawa, et commencent à promouvoir des stars comme Kinuyo Tanaka ou Hiroko Kawasaki.
Le , des officiers fomentent un coup d'État qui échoue mais qui symbolise l'essor inexorable du militarisme. La veille, l'Association des réalisateurs japonais était fondée, ce qui permet à Tomu Uchida de réaliser Le Progrès éternel (1937) sur une idée d'Ozu, au moment même où débute la guerre sino-japonaise. En 1937, Sadao Yamanaka réalise son dernier film, Pauvres humains et ballons de papier, tenu par Kiyoshi Kurosawa comme le chef-d'œuvre du cinéma japonais, œuvre dominée par le thème de la mort. Yamanaka meurt l'année suivante sur le front chinois, à 28 ans.
Pendant la guerre
Au début de la guerre sino-japonaise, une loi mettant la production cinématographique sous contrôle du gouvernement est mise en place le . Les professionnels doivent avoir une autorisation du pouvoir japonais. Ainsi, la censure est appliquée avant même les tournages. Cette même année, Le Goût du riz au thé vert de Yasujirō Ozu ne passe pas cette censure préalable ; décrire l'oisiveté de femmes bourgeoises n'est pas autorisé en temps de guerre. En 1940, les autorités vont jusqu'à interrompre une projection du documentaire Les Soldats au combat et retirer son droit d'exercer au réalisateur Fumio Kamei pour ses idées marxistes.
Le chef-d'œuvre de Tomotaka Tasaka, Terres et soldats (1939), décrit les souffrances de la guerre tout en exaltant le militarisme nippon.
Des films ne parlant pas directement de la guerre sont acceptés comme la trilogie de l'art réalisée par Kenji Mizoguchi d'après des scénarios de Yoshikata Yoda : Conte des chrysanthèmes tardifs (1939), La Femme de Naniwa (1940) et La Vie d'un acteur (1941) sont une apologie du sacrifice de soi, finalement proches des thèmes des films militaristes.
En 1941, alors que la guerre prend de l'ampleur, le « Bureau d'information publique » veut limiter la production en ne gardant que deux geki eiga (films de fiction) par mois produits par deux compagnies seulement, alors que la Nikkatsu, Shōchiku, Tōhō, Shinko et Daito présentent alors environ un nouveau film par semaine. Les différentes compagnies sont fusionnées en deux compagnies : la Shōchiku et la Tōhō. Néanmoins, Masaichi Nagata de Shinkō Kinema intervient pour permettre la création en 1942 de ce qui deviendra la Daiei. Beaucoup de professionnels abandonnent leur emploi. Les jeunes employés partent à la guerre. Dans les territoires occupés comme les Philippines, l'Indonésie ou la Mandchourie, des films de propagande sont tournés.
Kajirō Yamamoto réalise des parodies avec le comique Enoken avant de réaliser des films de propagande militaristes dans lesquels sont expérimentées des techniques de prises de vue qui seront reprises sur le plateau des Godzilla.
Tous les genres contribuent à la propagande. La Vengeance des 47 rōnin (en deux parties, 1941-1942), un reshiki-geki (dramatique historique) fleuve de 3 h 35 de Mizoguchi, reconstitue très esthétiquement l'histoire célèbre des 47 rōnin. Ozu tourne en 1942 Il était un père qui décrit un père ayant un sens élevé de ses responsabilités. Le scénario est donc conforme aux idées de l'État dans la guerre bien que le scénario ait été écrit en 1937. Keisuke Kinoshita cède lui aux exigences de la propagande avec, en 1943, Le Port en fleurs, tout en réalisant une comédie populaire. Mais son manque d'enthousiasme militariste l'écartera de la réalisation de Kamikazes, un film patriotique.
En 1943, l'exemption de service militaire pour les étudiants est levée. En 1945, neuf membres de la compagnie de théâtre Sakuratai meurent dans le bombardement d'Hiroshima.
L'après-guerre
À la censure japonaise succède la censure imposée par les Américains. Akira Kurosawa fait ses débuts comme assistant de Kajirō Yamamoto durant la guerre. En 1946, sort Je ne regrette pas ma jeunesse, virulente critique du système qui vient de s'écrouler. La même année, Keisuke Kinoshita, qui a aussi débuté durant la guerre, réalise Le Matin de la famille Osone.
En 1951, Rashōmon, avec la star Toshirō Mifune, reçoit le Lion d'or à Venise puis l'Oscar du meilleur film étranger. Cette récompense stimule l'ambition en berne des aînés. Les Contes de la lune vague après la pluie de Kenji Mizoguchi (1953) et Les Sept Samouraïs (1954) de Kurosawa sont récompensés par un Lion d'argent à la Mostra de Venise. Masaki Kobayashi reçoit le Prix du jury du Festival de Cannes pour Hara-kiri en 1962. C'est le deuxième âge d'or, dans lequel Mikio Naruse trouve sa place. Avec une grande économie d'effet, il se plaît à dépeindre une société japonaise en mutation, où transparaît son attention à la condition de la femme japonaise.
Les studios tournent également de très nombreux films de genre. C'est le début des kaijū-eiga (films de monstres) avec Godzilla d'Ishirō Honda en 1954.
Durant l'après-guerre, la Nikkatsu qui s'était limitée à la distribution après 1941 distribue des films américains puis décide de produire de nouveau des films. De nouveaux studios Nikkatsu sont construits en 1954 dans la banlieue de Tokyo. La Nikkatsu lance la star Yūjirō Ishihara avec l'adaptation de deux romans de Shintarō Ishihara, un écrivain de la « génération du soleil » (taiyōzoku) : La Saison du soleil (Takumi Furukawa, 1956) et Passions juvéniles (Kō Nakahira, 1956). Le succès de ces films entraine l'adoption d'une ligne de production de films estampillés Nikkatsu Action, fictions dont le fonds de commerce repose sur la violence et la sexualité débridées de héros de type « jeunes rebelles », notamment dans les pinku eiga (films érotiques).
La nouvelle vague
La nouvelle vague japonaise, contrairement à la Nouvelle Vague française, ne regroupait pas un groupe de cinéastes autour d'une revue ou d'un groupe, mais correspondait au Japon à un terme utilisé par les critiques pour évoquer des cinéastes « rebelles » de la Shōchiku : Nagisa Ōshima, Yoshishige Yoshida et Masahiro Shinoda et en référence à la Nouvelle Vague française. Les trois réalisateurs s'opposaient aux « maîtres » des studios tels que Keisuke Kinoshita et Yasujirō Ozu, accusés de réaliser un cinéma « bourgeois ». Dès son deuxième film, Contes cruels de la jeunesse (1960), qui aborde le renouvellement du traité de sécurité américano-japonais, Ōshima filme une histoire mêlant sexe et crime, des thèmes qui parcourront son œuvre. Le film est retiré de l'affiche après quatre jours et Ōshima quitte les studios pour fonder sa société indépendante. Dans le même temps d'autres réalisateurs qui ne sont pas passés par les studios se font connaître, comme Susumu Hani et Hiroshi Teshigahara, qui débutent en réalisant des documentaires. C'est aussi l'essor des productions indépendantes, produites grâce à un système de collaboration entre une petite société de distribution, l'Art Theatre Guild, et une société de production dirigée par le réalisateur. D'autres films sortent selon ce système comme La Pendaison de Nagisa Ōshima en 1968. Ce modèle de financement basé sur de petits budgets permet à de nombreux réalisateurs et à des idées nouvelles d'émerger, comme L'Île nue de Kaneto Shindō.
À la Nikkatsu, Shōhei Imamura tourne Désir inassouvi (Hateshinaki Yokubo) en 1958 ou La Femme insecte (1963), portrait d'une prostituée luttant pour son indépendance, qui sont caractéristiques de son regard d'« entomologiste » de la société japonaise.
Alors que la fréquentation totale des salles baisse à partir de 1959, apparaissent des petites sociétés spécialisées dans la production de films érotiques ou pinku-eiga qui attirent un large public. Tetsuji Takechi, critique influent et metteur en scène de théâtre traditionnel, décide de réaliser des pinku : Neige noire est saisi par la police et Tetsuji poursuivi pour violation des lois sur l'obscénité.
En 1968, Seijun Suzuki qui a passé sa carrière à tenter de produire des œuvres stylisées dans le cadre du studio Nikkatsu est mis à la porte à la suite de son film La Marque du tueur. La même année, deux documentaires marquent les esprits : Un été à Narita de Shinsuke Ogawa montre les manifestations de paysans et d'étudiants contre la construction du nouvel aéroport de Tokyo en pleine campagne ; La préhistoire des partisans de Noriaki Tsuchimoto suit le meneur de la rébellion étudiante à l'Université de Kyoto.
C'est à cette époque que Kōji Wakamatsu et Masao Adachi réalisent l'essentiel de leurs films, croisant les codes du pinku eiga, du film de yakuza et la critique sociale virulente.
Les années 1970
En 1971, le premier film de Shūji Terayama Jetez vos livres et descendez dans la rue ! est produit selon le système de collaboration entre une société de distribution et le réalisateur. La même année le critique Eizu Ori écrit à propos de La Cérémonie de Nagisa Ōshima qu'il s'agit d'une synthèse prématurée de la démocratie d'après-guerre. L'époque est au pessimisme : Yukio Mishima s'est suicidé en 1970, en 1971 Masao Adachi part pour le Liban, en 1972 l'Armée rouge japonaise tourne ses armes contre 12 de ses propres membres, les survivants sont ensuite arrêtés à l'issue d'un siège qui bat tous les records d'audience à la télévision. Pour Nagisa Ōshima, c'est la fin du rôle des jeunes dans l'histoire moderne du Japon.
Les films de yakuza ont le vent en poupe : Kinji Fukasaku filme de jeunes délinquants qui enfreignent toutes les règles et par là se condamnent à une mort violente et prématurée comme dans Combat sans code d'honneur.
C'est aussi l'époque des premiers films de la série Otoko wa tsurai yo (C'est dur d'être un homme) de Yōji Yamada, saga populaire aux thèmes universels.
En 1972, la police saisit quatre films roman porno (pinku-eiga de la Nikkatsu) et neuf personnes sont inculpées. Le genre attire néanmoins des créateurs au sommet de leur art. C'est dans ce contexte qu'Oshima réalise en 1976, grâce à un producteur français, L'empire des sens qui repousse les limites de l'expression de la sexualité au Japon. Les livres qui présentent le scénario et des photos du film sont saisis par les autorités japonaises, le film est censuré et n'est jamais sorti au Japon en version intégrale.
Les années 1980
Les années 1980 et 1990 signent la mort du système des grands studios. L'industrie du cinéma se reforme autour de producteurs et de réalisateurs indépendants. Les cinéastes de l'après-guerre continuent de tourner avec des productions souvent non japonaises (Kurosawa en URSS, États-Unis, France ; Ōshima en France). La Ballade de Narayama de Shōhei Imamura gagne la Palme d'or en 1983. Les jidaigeki d'Akira Kurosawa Kagemusha, l'Ombre du guerrier (1980, produit par Hollywood) et Ran (1985, production franco-japonaise) remportent aussi de nombreux prix. Shōhei Imamura gagne une nouvelle Palme d'or avec L'Anguille en 1997.
Tous les réalisateurs apparus après 1980 sont nés après la guerre et n'ont jamais travaillé pour les studios. Takeshi Kitano qui a commencé par des manzai (sketchs de cabaret) sous le nom de Beat Takeshi est engagé par Nagisa Ōshima pour son film Furyo (1983). En 1989, il remplace Kinji Fukasaku pour la réalisation de Violent Cop. Il remanie le scénario en créant son personnage de héros ambigu, dépeignant la société moderne comme règne de la violence instinctive.
Shinji Sōmai dépeint dans Typhoon Club (1985) les affres de la condition des jeunes Japonais désormais voués à la compétition sociale dès leur plus jeune âge et considérés par les producteurs japonais comme une masse se contentant de divertissements violents et/ou érotiques. Il n'y a plus d'alternative à la société capitaliste industrielle moderne. Les taux de suicide explosent.
Les années 1990
Manque de communication, effritement des rapports humains et dissolution des identités sociales sont des thèmes récurrents de cette période.
Le Scintillement de Jōji Matsuoka (1992) évoque une famille qui essaie d'inventer de nouveaux modes de coexistence différents du foyer traditionnel.
Le personnage de Takeshi Kitano dans Sonatine (1993) illustre ce nouveau rapport au monde, problématique et sans repères ; même le gangster violent n'a plus sa place dans la société lorsqu'il est trop vieux. Là encore, la seule issue pour le personnage de Kitano est le suicide.
C'est aussi l'époque de l'émergence de réalisateurs étrangers vivants au Japon, comme De quel côté se trouve la lune de Yōichi Sai (1993) qui est un zainichi, c'est-à-dire un Coréen du Japon.
Alors que les scénarios de films d'horreur étaient jusqu'à présent refusés par les producteurs, à la fin des années 1990 des films d'horreur remportent un succès commercial comme Ring de Hideo Nakata (1997) et/ou un succès critique comme Cure (1997) de Kiyoshi Kurosawa, jusqu'à parfois faire l'objet de remake des studios américains. Si les films d'horreur occidentaux sont des références pour ces réalisateurs, ils développent néanmoins un traitement formel qui s'impose comme « histoires de fantômes japonais » ou J-Horror. Ces films caractérisés par une « horreur glacée » ne sont pas sans être irrigués par la description de l'effacement des liens sociaux remplacés par des prothèses électroniques. Dans cette optique, Shin'ya Tsukamoto peut être considéré comme le précurseur thématique, mais pas formel, de ce genre avec Tetsuo (1989), bien que Kurosawa indique que plusieurs de ses scénarios d'horreurs ont été refusés depuis les années 1980. Le cinéma japonais aborde à cette époque des thèmes qui sont en passe de devenir internationaux dans les années 2000, avec le développement et la démocratisation de ce qu'on appelle alors les NTIC pour Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (images numériques, ordinateurs personnels, téléphones portables et Internet).
Les années 2000
Hirokazu Kore-eda, Shinji Aoyama, Nobuhiro Suwa produisent des œuvres influencées par le professeur spécialiste de littérature et de philosophie française Shigehiko Hasumi, et continuent à dépeindre la famille japonaise comme lieu d'expression privilégié des bouleversements de la société dans son ensemble.
Kiyoshi Kurosawa, élève d'Hasumi comme Aoyama mais plus vieux peut également être inscrit dans ce mouvement malgré les quelques éléments fantastiques qui servent plutôt de prétextes. Éléments fantastiques abandonnés à la fin des années 2000 dans Tokyo Sonata (2008).
Ce mouvement est appelé Rikkyo nūberu bāgu ou Nouvelle vague Rikkyo du nom de l'université dans laquelle enseigne Hasumi, et pour la distinguer de la Shochiku nuberu bagu des années 1960.
Sono Sion se fait connaître avec Suicide Club en 2001, très proche à la fois formellement et thématiquement de ce que fait Kurosawa à la même époque. À partir de 2005 il réalise des œuvres plus originales portant un regard extrêmement critique sur la société japonaise actuelle. En 2012 dans The Land of Hope il aborde la question des conséquences d'une catastrophe nucléaire.
Naomi Kawase est distinguée aussi bien pour ses fictions que pour ses documentaires autobiographiques. Elle est primée dans les festivals les plus prestigieux, notamment le Grand prix au festival de Cannes 2007 pour La Forêt de Mogari.
Kore-eda, Kawase, Kitano et Kyoshi Kurosawa sont les principaux représentants du Japon dans les festivals internationaux depuis les années 1990 et sont surnommés les « 4K », d'après leurs patronymes.
Après 30 ans d'exil au Proche-Orient et quelques années de prison, Masao Adachi revient à la réalisation en 2005 après avoir été sollicité par des cinéphiles.
Au tournant des années 2010, c'est Kōji Wakamatsu qui revient à la réalisation pour quatre films. Il meurt en 2012, renversé par un taxi juste après avoir annoncé sa volonté de réaliser un film sur l'entreprise Tepco et l'accident nucléaire de Fukushima. Leurs films des années 1960 et 1970 sortent pour la première fois en Occident.
Genres
Anime
Après quelques expérimentations au début du , le premier succès populaire du cinéma d'animation japonais (anime) est Astro, le petit robot, créé en 1963 par Osamu Tezuka et encouragé par le lobby nucléaire américain. Mais la reconnaissance internationale de lanime ne vient que plus tard. Akira de Katsuhiro Ōtomo (1988) a un budget record pour l'animation japonaise et sort ensuite notamment aux États-Unis et en France. Les films du studio Ghibli et ses personnages font alors le tour du monde. Le Voyage de Chihiro d'Hayao Miyazaki reçoit le du Festival du film de Berlin 2002 et remporte l'Oscar du meilleur film d'animation en 2003. Les films de Mamoru Oshii comme Ghost in the Shell sont aussi remarqués et le Festival de Cannes 2004 place Ghost in the Shell 2: Innocence en compétition officielle.
Les autres réalisateurs d'anime les plus reconnus sont Isao Takahata, Osamu Dezaki, Yoshiaki Kawajiri, Satoshi Kon, Mamoru Hosoda, Makoto Shinkai, Hiroyuki Okiura.
Film de samouraï
Film d'horreur
Film de yakuza
Film de comédie
Film érotique
Listes
Liste de réalisateurs japonais
Liste des plus gros succès du box-office au Japon
Récompenses
Hōchi Film Awards (1976-)
Japan Academy Prize du film de l'année (1978-)
Japan Academy Prize de la meilleure musique de film (1978-)
Prix des nouveaux réalisateurs de la Directors Guild of Japan (1960-)
Bibliographie
Max Tessier, Le Cinéma japonais au présent 1959-1979 (sous la dir. de), P. Lherminier, Cinéma d'aujourd'hui No 15, 1979
Max Tessier, Cinéma et littérature au Japon de l'ère Meiji à nos jours (sous la dir. de), Éditions Centre Georges Pompidou, coll. « Cinéma-singulier », 1986
Max Tessier, Images du cinéma japonais, introduction de Nagisa Ōshima, Henri Veyrier, 1990
Max Tessier, Cinéma et littérature au Japon, avec Pierre Aubry, Éditions Centre Georges Pompidou, 1992
Tadao Satō, Le Cinéma japonais, trad. de Karine Chesneau, Rose-Marie Makino-Fayolle et Chiharu Tanaka, 2 vol., Éditions du Centre Georges Pompidou, 1997, 264 et 324 p.
Max Tessier,Le Cinéma japonais, Armand Colin, 2005 ; rééd. Armand Colin, 2008 ; édition revue et augmentée par Frédéric Monvoisin, Armand Colin, coll. « Focus Cinéma », 2018
100 ans de cinéma japonais (ouvrage collectif), préface de Hirokazu Kore-eda, La Martinière, coll. « Art et spectacle », 2018
Dictionnaire du cinéma japonais en 101 cinéastes. L'Âge d'Or (1935-1975), sous la dir. de Pascal-Alex Vincent, GM éditions, 2018, 242 p.
Notes et références
Voir aussi
Article connexe
Lexique du cinéma japonais
Liens externes
Cinemasie : Une base de données sur les cinémas d'Asie et les mangas
(fr) Mini-documentaire sur Les Génériques du Cinéma Japonais (Blow Up, Arte, 2014)
Art au Japon | Le , également connu sous le nom de hōga (邦画, « cinéma national »), a une histoire qui date des débuts du cinéma. Le Japon possède l'une des industries cinématographiques les plus anciennes et les plus importantes au monde (en 2021, il est quatrième en nombre de longs métrages produits). En 2011, le Japon a produit 411 longs métrages qui ont rapporté 54,9 % d'un total de 2,338 milliards $ au box-office. |
563 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Cuisine | Cuisine | La cuisine est l'ensemble des techniques de préparation des aliments en vue de leur consommation par les êtres humains que l'on a appelé précédemment « la cuisinerie ». La cuisine est diverse à travers le monde. Elle est l'un des éléments représentant la notion de terroir quand elle est le fruit des ressources naturelles et productions agricoles locales, des us et coutumes, de la culture et des croyances, du perfectionnement des techniques, des échanges entre peuples et cultures.
La cuisine a ainsi dépassé son simple impératif biologique d'alimentation pour devenir un corpus de techniques plus ou moins pointues, un fait culturel, un élément de patrimoine et d'identité national ou familial, un élément de systèmes de valeurs, mais aussi un sujet d'étude pour les sciences sociales et la sociologie, voire un enjeu de politique et de santé publique.
Typologie des cuisines
Chaque peuple, nation ou civilisation a développé, à partir des ressources naturelles locales mais aussi du caractère de chaque société, de l'évolution sociale, des traditions, des interactions, des cuisines différentes. Les mouvements de peuples à travers l'Histoire ont provoqué des mélanges et des évolutions de la cuisine. Par exemple, la cuisine européenne a été enrichie par les apports des Croisés de retour des Croisades et bouleversée par les produits rapportés d'Amérique aux , qui sont rentrés dans la tradition européenne (tomate, dindon, pomme de terre, etc.).
Au s'élabore la grande cuisine française qui devient un « art » et se diffuse dans ce qu'on appelle à l’époque le monde civilisé. Avec la colonisation européenne quasi-mondiale de la fin du , le standard de la cuisine européenne a semblé s'imposer. Dans les années 1970 se développe la nouvelle cuisine, qui laisse la place une dizaine d'années plus tard à, .
À la fin du , les cuisines se sont métissées à partir des apports du monde entier (), tandis que les grandes cuisines non européennes ont à leur tour pénétré les pays occidentaux (cuisine algérienne, cuisine marocaine, cuisine antillaise, cuisine mexicaine, cuisine chinoise, cuisine indienne, cuisine japonaise, etc.). La mondialisation conduit ainsi à des cuisines transnationales avec l' de la consommation alimentaire de masse.
À partir des textes conservés ou recopiés depuis l'Antiquité, à partir des objets retrouvés lors de fouilles archéologiques et, plus récemment grâce à la carpologie, nous pouvons avoir connaissance de la cuisine des peuples de la Préhistoire, de la Protohistoire, de l'Antiquité et des Européens au Moyen Âge.
Les reconstitutions de recettes de mets tels qu'ils existaient à l'époque font partie de ce qu'on a appelé, au , la « cuisine historique ».
Cuisine dite « traditionnelle »
La cuisine traditionnelle est la préparation de mets en adéquation avec la production agricole - un terroir-, donc de la tradition culinaire, d'une vallée, d'une contrée, d'un pays.
Elle consiste, en un lieu, à mettre en préparation des produits alimentaires du terroir et de saison, correspondant à ce dit lieu dans des recettes dites « classiques » plus ou moins complexes (par exemple : la potée auvergnate, la ratatouille en été, la charcuterie). Cette cuisine est pratiquée dans les ménages, dans les lieux commerciaux de restauration se voulant « traditionnels », mais aussi par certaines chaînes de restauration.
En termes de restauration professionnelle, « cuisine traditionnelle » indique que toutes les opérations (de la réception des matières premières au service à table) s'effectuent dans une unité de temps, de lieu et d’action. « Cuisine sur place » en est le terme synonyme.
Cette définition est toute théorique. De nombreux restaurants utilisent cet argument publicitaire qui n'a pas de définition et d'obligation juridique. Cuisine traditionnelle ne veut pas obligatoirement dire « fait maison ». Selon RMC, seulement 20 % des restaurants en France feraient du fait maison.
Cuisine gastronomique
Si cette cuisine est souvent coûteuse, c'est qu'elle est le symbole d'une restauration de qualité et qu'elle nécessite des investissements importants. Elle est censée utiliser exclusivement des produits bruts de première fraîcheur, et souvent des produits dits « nobles » (par exemple : truffe, caviar, foie gras). Elle peut être servie sous forme d'un menu « dégustation », qui propose aux convives de nombreux mets servis en quantité limitée, pour leur permettre de découvrir une grande variété de goûts différents sans pour autant atteindre la satiété avant la fin du service.
Nouvelle cuisine
L'appellation « nouvelle cuisine », utilisée déjà au pour traduire le rejet d'anciennes traditions, réapparaît en 1973 dans l'article « Vive la nouvelle cuisine française », du Nouveau Guide Gault et Millau.
La nouvelle cuisine privilégie les cuissons courtes, les sauces légères ; elle rejette épices et marinades qui peuvent cacher le goût des produits ; de même conteste-t-elle l'association devenue stéréotypée des produits (viande et vin rouge, poisson et vin blanc, etc.) ; elle prône l'inventivité quant à l'utilisation de nouveaux produits, quant aux modes de cuisson et de présentation.
Elle connaît des détracteurs dans le grand public qui juge souvent les portions trop congrues, mais influence l'évolution de la gastronomie dans le monde.
Cuisine moléculaire
La gastronomie moléculaire étudie les phénomènes se produisant lors des transformations culinaires. Cette discipline étudie la matière élémentaire composant les ingrédients, pour optimiser les réactions chimiques qui s'opèrent par les mélanges, les cuissons, les tailles, les macérations, etc. Elle vise à utiliser ce que fait chimiquement la cuisine pour mieux la maîtriser. Cette connaissance a permis de développer de nouveaux ustensiles de cuisine, plus adaptés, comme le siphon, l'évaporateur rotatif ou encore la trompe à ultrasons. La gastronomie moléculaire a ainsi donné naissance à la cuisine moléculaire, qui n'est autre que l'application des connaissances acquises en gastronomie moléculaire à la cuisine.
Exemples :
cuisson d'un œuf à la température exacte de dénaturation d'une protéine pour ne cuire que le blanc ;
fabrication instantanée de sorbet en plongeant des jus de fruits dans l'azote liquide et d'autres recettes de cuisine à l'azote.
Une fois le principe chimique écrit, et les bases aromatiques identifiées, la recette peut être reproduite à l'identique sans aucune étude ni savoir-faire particulier. En théorie, l'industrie devrait pouvoir extraire les textures et les arômes élémentaires pour rivaliser avec les grands chefs et proposer des compositions parfaites de produits de synthèse dans des cocktails meilleurs que les produits frais d'origine. Le problème de la conservation des denrées périssables sera résolu par l'extraction aromatique à la source.
Cuisine note à note
La cuisine note à note fut proposée par Hervé This en 1994. La cuisine moléculaire introduisait de nouveaux ustensiles, de nouvelles techniques et « optimisait » la cuisine traditionnelle, qui n'avait pas connu de transformation depuis plusieurs siècles. La cuisine note à note introduit quant à elle de nouveaux ingrédients, des notes gustatives pures, les mêmes qui constituent par centaines nos aliments traditionnels. Cuisiner note à note, c'est combiner astucieusement ces notes gustatives pour travailler précisément les caractéristiques d'un plat, la saveur, de l'odeur et de la texture des aliments.
Cuisine solaire
Apparue dans les années 1970, la cuisine solaire consiste à préparer des plats à l'aide d'un cuiseur ou d'un four solaire. Les petits fours solaires permettent des températures de cuisson de l'ordre des , les paraboles solaires permettent de faire les mêmes plats qu'une cuisinière classique à gaz ou électrique.
Le conditionnement
La préparation des aliments peut s'effectuer selon différentes méthodes, basées pour la plupart sur le principe de la limitation d'une partie du liquide d'un aliment. On peut citer parmi les principaux procédés :
la réduction qui consiste à faire évaporer une partie du liquide d'un aliment à feu doux, pour lui donner une consistance plus épaisse et/ou renforcer son arôme (par exemple : purée de tomates, de légumes…) ;
le séchage (par exemple : le poisson, le jambon et certains fromages en Italie (scamorza) ;
la déshydratation (par exemple : les pommes de terre pour purée, les soupes toutes prêtes…) ;
la lyophilisation (par exemple : le café).
Cette phase de préparation est appelée « conditionnement pour stockage et conservation ».
La sélection et l'achat des aliments
Le type de cuisine dépend des ingrédients à disposition du cuisinier, mais aussi des habitudes culturelles et religieuses vis-à-vis de certains aliments (telles que le fait de ne pas manger de porc, ou d'appliquer certaines techniques de préparation des aliments de façon qu'ils soient kasher ou hallal).
Pour devenir partie intégrante d'un mode d'alimentation, un aliment devra être facilement disponible (facile à récolter ou à produire en quantité suffisante), d'une qualité adaptée aux besoins humains, et éventuellement bon marché.
Cependant, l'homme se nourrit non seulement par obligation (pour assurer le développement et le maintien de son organisme), mais aussi par plaisir. Par conséquent, un aliment devra souvent avoir en plus des qualités gustatives, lesquelles pourront être perçues différemment selon les sociétés. Se nourrir est aussi un acte social : certaines personnes cherchent à éviter de manger certains aliments porteurs d'une image dévalorisante (tels que les rutabagas ou l'huile de colza, après la Seconde Guerre mondiale) et, au contraire, recherchent des aliments plus rares et plus chers (tels que le foie gras ou le caviar), voire dangereux (le fugu), et rivalisent d'imagination pour préparer les aliments de façon complexe, appétissante et visuellement attractive.
La cuisine est également le support et la manifestation de positions religieuses, voire politiques. Ainsi, certaines habitudes culturelles ou certaines religions ont-elles posé des tabous sur certains aliments (la vache chez l'Indien, le porc chez les musulmans et les juifs), ou sur certaines préparations culinaires (comme la séparation de la viande et des produits laitiers issus d'un animal dans la cuisine juive).
Le refus de consommer des aliments d'origine animale (par les végétaliens ou les végétariens) relève souvent d'un choix éthique, de même que le souhait de non-violence vis-à-vis des animaux, ou celui de ne pas imposer un trop fort impact environnemental à la biosphère (la production d'un kilogramme de protéines animales étant plus chère d'un point de vue énergétique que la production d'un kilogramme de protéines végétales). Ces positions sont souvent défendues par les écologistes (voir aussi macrobiotique).
Les aliments et les modes de préparation choisis sont également fonction des principes que veut suivre le consommateur : dans les pays industrialisés, la demande en aliments garantis du point de vue de la sécurité alimentaire (d'où le développement des labels), d'aliments produits selon les principes de l'agriculture biologique, ou d'alicaments, a été croissant au cours des dernières décennies (voir aussi consumérisme).
Le choix initial des aliments dépend donc de très nombreuses variables. Longtemps, le premier facteur fut celui de la disponibilité de l'aliment :
dans l'espace : par exemple, la consommation de viande de mammouth dans une écorégion située au nord de l'Europe ou de blé dans le Croissant fertile ;
dans le temps : les aliments n'étant pas disponibles en permanence, les périodes de récolte donnent lieu aux en été, ou à l'automne ; la fin de l'hiver est aussi souvent synonyme de période de disette (soudure alimentaire) et, en ces occasions, toutes les ressources alimentaires sont mobilisées.
Les habitudes et techniques culinaires se sont forgées d'une part autour des aliments collectés par la cueillette, par la pêche, ou produits par l'agriculture ou l'élevage, mais aussi autour des combustibles disponibles (bois, charbon).
Aujourd'hui, pour la majeure partie de l'humanité, les aliments utilisés pour la cuisine sont avant tout issus du jardinage ou de la culture vivrière. Ils sont essentiellement d'origine locale. Selon la biodiversité des régions, les aliments sont plus ou moins variés.
Dans les pays industrialisés, la plupart des aliments utilisés en cuisine sont achetés dans des commerces de proximité ou des supermarchés. Il s'agit parfois d'aliments directement issus de la production, ou d'aliments déjà partiellement transformés, voire prêts à consommer. Dans ce dernier cas, la cuisine se réduit essentiellement à réchauffer l'aliment. La majeure partie de ces aliments est au minimum lavée et traitée pour une meilleure conservation (voir additif alimentaire). Une petite partie de la population produit cependant ses propres aliments, par le biais du jardinage, ou les achète directement au producteur, dans les fermes ou dans des échoppes, le long des routes. Ces aliments sont soit directement consommés, soit conservés par mise en bocal ou congélation.
En raison de la multiplication des échanges planétaires, les populations situées dans les zones économiquement favorisées bénéficient à présent d'une très grande variété d'aliments, et ce à tout moment de l'année. Le fruit, auparavant disponible uniquement à certaines périodes, peut maintenant être trouvé toute l'année sur les étals, grâce à sa production dans des serres chauffées, dans d'autres pays plus au sud, ou grâce à son transport aérien depuis l'autre hémisphère. Cette disponibilité permanente de certains aliments a bouleversé les habitudes alimentaires ainsi que de nombreux rites, tel que l'habitude d'offrir une orange en France et en Belgique pour Noël, l'orange étant devenue maintenant un fruit peu onéreux disponible tout au long de l'année (voir aussi consumérisme). Si certains se réjouissent de l'apparition d'une plus grande variété dans les produits alimentaires, et donc dans les préparations culinaires, d'autres regrettent la disparition des habitudes relatives au rythme des saisons, ou prônent l'aliment produit localement, moins coûteux sur le plan environnemental.
Enfin, dans les pays industrialisés, il est observé un abandon progressif de la consommation de certains aliments, victimes de phénomènes de mode, et « oubliés » de l'industrie agroalimentaire locale. Des mouvements, tels que Slow Food, visent à préserver la cuisine écorégionale, ainsi que les plantes, semences, les animaux domestiques et les techniques agricoles qui lui sont associées.
Les modes de cuisson
Cuisiner implique presque forcément une cuisson. Les principales manières de cuire sont :
bouillir : cuire un aliment dans un liquide bouillant ;
en papillote : cuire un aliment enfermé dans du papier sulfurisé ou d'aluminium dans une source de chaleur (tel un four ou dans des braises) ;
sous vide : cuire un aliment sous vide dans de l'eau bouillante ou au four vapeur ;
vapeur : cuire un aliment dans un four vapeur ou dans un cuit vapeur sur le feu ;
à l'anglaise : cuire un aliment dans un grand volume d'eau bouillante salée (légumes, sauf légumes secs et féculents) ;
pocher départ à chaud : cuire des aliments (par exemple : poisson) dans un liquide frémissant (à la limite de l'ébullition) ;
pocher départ à froid : cuire des aliments (par exemple : œufs, pommes de terre, etc.) dans un liquide, au départ froid, puis porté à ébullition ;
étuver : cuire dans un récipient clos, en utilisant la vapeur d'eau qui se dégage des aliments ;
braiser : cuire un aliment au four, à couvert, avec une garniture aromatique et un peu de liquide ;
mijoter : cuire lentement en maintenant la cuisson à la limite de l'ébullition, à tout petit feu ;
sauter : cuire avec de la matière grasse dans une poêle, un sautoir, une sauteuse, à feu vif ;
poêler : cuire à couvert un aliment au four avec une garniture aromatique après l'avoir fait revenir ;
frire : cuire un aliment en l'immergeant dans une grande quantité d'huile (un bain d'huile) très chaude (souvent à ) ;
griller : cuire un aliment en le soumettant à la chaleur directe, sur un gril ou une poêle à griller ;
rôtir : cuire un aliment à four chaud ou à la rôtissoire, à découvert, sans contact direct avec la source de chaleur et en arrosant de matière grasse pendant la cuisson.
Manières de cuire auxquelles il faut ajouter « réchauffer » qui, parfois, permet de terminer une cuisson interrompue volontairement ou non, et « blanchir », qui est une précuisson destinée à ramollir l'aliment ou en extraire des substances indésirables.
Gamme des produits
Les denrées alimentaires sont classées en catégories ou « gammes ». Ce sont dans l'ordre :
produits bruts dits « traditionnels » : viande en carcasse, poissons non parés, légumes non préparés ;
produits appertisés (conserves) ;
produits congelés et surgelés ;
produits végétaux (fruits, légumes, herbes) crus et frais, ayant subi une préparation qui les rend prêts à l'emploi ;
végétaux pasteurisés, présentés sous plastique ou sous vide et conservés au froid. On y ajoute parfois les PCA (Plats cuisinés à l'avance) frais, appertisés ou surgelés ;
produits en poudre, ionisés ou lyophilisés.
La préparation du plat
La cuisine permet de préparer des mets à base de viandes, de poissons, de légumes, de fruits, de céréales, etc. ou de mélanges de ces aliments.
Certaines préparations sont crues, d'autres sont cuites. Certaines sont salées, d'autres sucrées, d'autres encore sucrées-salées. Elles peuvent être solides, liquides, mousseuses, crémeuses. Certaines se mangent froides, d'autres tièdes et d'autres chaudes.
Selon les recettes et les circonstances, la consommation des mets peut être immédiate ou différée. La réalisation des recettes peut se faire à partir de produits bruts, de produits semi-préparés ou préparés.
Cuisine de terminaison
La cuisine de terminaison, ou cuisine terminale, se différencie de la cuisine traditionnelle par l'utilisation de produits préparés, ou semi-préparés, dans l'industrie agroalimentaire, transportés par liaison. Le chef ne procède plus qu'aux opérations de remise en température, grillades, fritures et dressage des plats. Ce mode de cuisine ne nécessite qu'une faible qualification du personnel.
Cuisine d'assemblage
La cuisine d'assemblage se différencie de la cuisine traditionnelle par l'utilisation de produits préparés, ou semi-préparés, dans l'industrie agroalimentaire et qui sont assemblés par le cuisinier, selon la recette choisie, au moment de la consommation. Cette cuisine réduit fortement le travail du chef. C'est la finition d'un produit semi-élaboré (PAI : Préparation alimentaire intermédiaire).
La cuisine d'assemblage peut être produite en liaison froide maximum à j – 1, et être remise à température minimum à j 0 en chariot de régénération, pour le servir au client. Cette manière de production nécessite une bonne maîtrise des données quantitatives en amont, avec tous les intermédiaires des services liés à la cuisine. Cuisine produite en milieu hospitalier pour un risque minime lié aux normes HACCP.
Cuisine de composition
La cuisine de composition se différencie de la cuisine traditionnelle par l'utilisation, comme dans la cuisine d'assemblage, de produits préparés ou semi-préparés dans l'industrie agro-alimentaire. Ce qui la différencie de la cuisine d'assemblage, c'est le traitement par le cuisinier de la cuisson et de la finition des préparations. Le chef y garde donc un rôle plus important.
Cuisine et société
Ethnologie
Voir l'article détaillé : Nutrition
La cuisine est à l'origine une nécessité naturelle dans la mesure où, depuis la Préhistoire, l'être humain se nourrit d'une part d'aliments à l'état brut, tels que les graines ou les fruits, mais aussi d'autre part, d'aliments indigestes sans transformation préalable, telles que les viandes ou les tubercules, qu'il faut cuisiner pour les rendre comestibles.
Elle est aussi affaire naturelle, dans la mesure où elle se base sur les éléments de la nature à disposition des Hommes (fruits, légumes, céréales, animaux). Dans chaque région, sa forme traditionnelle dépend donc des conditions climatiques, de la faune et de la flore locale.
La cuisine est également une activité éminemment culturelle, liée aux traditions, aux savoir-faire locaux, etc. Elle suit des principes techniques, économiques et socio-culturels.
Elle tend donc à la fois à satisfaire des besoins biologiques, à créer un lien social et à procurer du plaisir. Comme le dit l'anthropologue Claude Lévi-Strauss,
La cuisine a même été considérée comme un art.
Un fait culturel
La cuisine contribue à façonner l'image d'un pays, sa culture, voire son attrait touristique. Elle est ainsi un facteur d'identité nationale et un élément de patrimoine culturel immatériel national pour certains pays (comme le Mexique, le Maroc, la France et l'Italie).
Partie prenante de la culture, la cuisine devient donc également un indicateur géopolitique. La diffusion d'une cuisine nationale dans le monde est ainsi un élément du rayonnement d'une culture à travers le monde. On le voit avec la cuisine française aux , les cuisines américaine et italienne dans la seconde moitié du , la cuisine chinoise, la cuisine indienne ou la cuisine japonaise, aux tournants des . À l'inverse, certaines grandes puissances n'ont jamais rayonné à travers leur cuisine (Grande-Bretagne au , Allemagne et Russie au ).
Sociologie
La cuisine, pratiquée avant tout au sein du foyer, a longtemps paru être un phénomène strictement privé. Elle s'étend cependant également sur la sphère sociale de plusieurs manières, tel que le club de restauration ou le social dining, dîner social ou dîner partagé.
La cuisine devient un hobby porteur des valeurs d'une société et révélateur de son évolution. Le succès du thème de la « bonne cuisine » en France dans les années 2000, à la suite de crises alimentaires très médiatisées (crise de la vache folle, etc.), à travers des émissions de radio et télévision (incarnées par des personnalités telles que Jean-Pierre Coffe), des ouvrages, des cours de cuisine, etc., constitue un trait sociologique majeur : retour aux valeurs traditionnelles, recherche d'« authenticité », repli sur la sphère privée.
Politique
La cuisine est devenue à la fin du un enjeu de santé publique qui met en cause la malbouffe, la restauration rapide, l'obésité.
La cuisine dans les arts
Cuisine et littérature
La cuisine et la nourriture ont été abondamment traitées par la littérature de fiction. Certains romans en font un sujet central. On pense bien sûr à Rabelais, dont les noms des héros, Gargantua et Pantagruel, ont donné deux adjectifs : gargantuesque et pantagruélique, qui qualifient un repas aux quantités démesurées.
Honoré de Balzac (dit pour être amateur de copieux repas), donne dans Les Cent Contes drolatiques, écrits à la manière de Rabelais, force détails sur l'art de se bien nourrir. Son prologue annonce d'ailleurs les , promis dans l'appendice à la Physiologie du goût, de Jean Anthelme Brillat-Savarin (1825). Il décrit aussi dans Splendeurs et misères des courtisanes (1847), les repas orgiaques consommés après-théâtre au Rocher de Cancale.
Dans Le Ventre de Paris, Émile Zola décrit la vie de l'ancien quartier des Halles où étaient vendues chaque jour des tonnes de victuailles venues de la campagne pour les habitants de la capitale…
Un auteur plus contemporain, Terry Pratchett, compare la cuisine à une folie romantique : .
Cuisine et peinture
Représentés depuis l'Antiquité, les ustensiles de cuisine et les mets deviennent des sujets de peinture à part entière à travers la mode des natures mortes.
Fruits, légumes et poissons sont présents dans de très nombreuses peintures, mais il faut noter l'intérêt tout particulier des artistes pour les bœufs et les porcs écorchés (voir certaines œuvres de Chaïm Soutine).
Au , les peintres figuratifs et naïfs s'intéressent à nouveau à la cuisine et aux magasins d'alimentation.
Cuisine et cinéma
De nombreux films font intervenir la cuisine et la gastronomie dans leurs scénarios ou dans leurs décors.
On peut citer, entre autres, La Cuisine au beurre, de Gilles Grangier, L'Aile ou la Cuisse, de Claude Zidi, #Chef, de Jon Favreau, À vif !, de John Wells, ou encore Le Festin de Babette, film danois réalisé par Gabriel Axel et sorti en 1987.
Ce rapprochement régulier a même donné naissance à un Festival international cinéma et gastronomie à Dijon en 2004 (qui semble toutefois avoir été éphémère), à des publications comme Le Plaisir gastronomique au cinéma, de Vincent Chenille et Jean-Luc Douin, ou encore à un cycle thématique sur Arte.
La cuisine et l'aliment ont été aussi le sujet même de divers documentaires.
Les restaurants
Au , les repas pris à l'extérieur du cercle familial se sont multipliés. Les repas sont alors pris dans des cantines, les fast-food, ou dans des restaurants.
Les restaurants à prix modique (pour le repas du midi le plus souvent)
Les cantines proposent des repas généralement à prix modique, dans un cadre collectif (par exemple, à l'école, en entreprise, à l'hôpital, en prison, dans un couvent…). Elles peuvent se présenter sous forme de libre-service ou de buffet.
Les fast-food ont été assimilés à l'alimentation industrialisée « en batterie » qui présente certains excès analysés dans la malbouffe. Voir McDonald's, Quick.
Les routiers et les restaurants dits ouvriers, proposant un plat du jour.
Les friteries traditionnelles.
Les bistrots de pays, qui proposent soit un casse-croûte, soit une cuisine basée sur les produits du terroir.
Les restaurants de spécialité
L'augmentation des sorties et le regain des régionalismes ont fait apparaître les restaurants dits « de spécialité » : les crêperies (bretonnes), les pizzerias, les restaurants de poisson, les restaurants végétariens, mais aussi des restaurants de diverses origines : mexicains, indiens, grecs, libanais, chinois, marocains
Dans des villes comme Paris, Londres, Bruxelles, toutes les origines (nationales, voire régionales) sont représentées par leur restaurant de spécialité. Ces restaurants fournissent à la fois un point de repère pour les communautés étrangères, mais aussi une vitrine et un moyen de valoriser leurs origines. De la même façon, au début du , les bougnats étaient le point de repère des Auvergnats à Paris.
Les restaurants de sortie
Souvent plus chics et plus chers, ces restaurants s'adressent à une clientèle qui a le temps et l'argent pour y manger. On y sert des plats de luxe (aliments rares ou onéreux, cuisine recherchée), avec un service très raffiné.
Ces restaurants font l'objet d'un classement établissant leur qualité par étoiles, toques selon les guides.
Le personnel de cuisine
Une cuisine peut s'apparenter à une organisation militaire, tant tout y est hiérarchisé, surtout dans les grands restaurants.
La personne qui fait la cuisine est le cuisinier ou la cuisinière, nommé jadis « queux », appelé parfois aussi « cuistot » en langage familier et en argot militaire, ou « coq », en particulier dans la marine. Ce terme désigne à la fois la personne réalisant les repas à la maison et celle dont c'est le métier. Il existe d'autres dénominations plus spécifiques :
le chef de cuisine, chef-coq ou maître queux est responsable du bon fonctionnement de la cuisine ainsi que des achats et des relations avec la clientèle ;
le sous-chef, ou second de cuisine, remplace le chef lors de ses absences, il est en principe également responsable d'un poste, c'est-à-dire d'un département de la cuisine ;
le chef de partie est responsable d'un poste. Le saucier s'occupe des sauces et des marinades. Le grillardin s'occupe des cuissons de viandes et poissons. L'entremétier s'occupe des potages, des légumes et des farineux. Le garde-manger s'occupe du froid, ainsi que de la découpe des viandes et poissons. Dans certaines cuisines, il peut y avoir un poissonnier et, dans certains grands restaurants, il y a aussi des demi-chefs de partie ;
le commis de cuisine seconde le chef de partie ;
l'apprenti de cuisine qui est en formation, seconde le commis dans des tâches peu importantes ;
le pâtissier se divise en « tourier » et « entremétier ». Le tourier s'occupe des pâtes qui vont au four ; L'entremétier s'occupe du reste. La viennoiserie ne relève pas de l'art pâtissier mais de la boulangerie ;
le boulanger fabrique le pain et les produits annexes ;
dans la plupart des restaurants, on aura affaire à un ou plusieurs serveurs dont la hiérarchie est parfois précise (maître d'hôtel, chef de rang, etc.) ;
les grands restaurants disposent souvent d'un sommelier, parfois d'un maître-saucier ;
l'économe est responsable de la gestion des stocks (économat) ;
le plongeur est le préposé à la vaisselle.
Notes et références
Bibliographie
Livres de recettes et de cuisines célèbres :
Antiquité
Apicius, De re coquinaria.
Moyen Âge
Le Mesnagier de Paris.
Le Viandier de Taillevent.
Lancelot de Casteau, Ouverture de cuisine.
Brillat-Savarin, Physiologie du goût, ou méditations de gastronomie transcendante (1839) (versions PDF à la BNF : éditions de 1839 et 1848).
Antonin Carême
Le Maître d'hôtel français ;
Le Pâtissier royal parisien, traité élémentaire et pratique orné de quarante et une planches par l'auteur ;
Le Cuisinier parisien ;
L'Art de la cuisine au ;
Le Pâtissier pittoresque, orné de 128 planches par l'auteur.
Alexandre Dumas, Le Grand Dictionnaire de cuisine.
Contemporain
Auguste Escoffier, Le Guide culinaire. Aide-mémoire de cuisine pratique, Flammarion, Paris, 1903.
Ginette Mathiot, La Cuisine pour tous (1932),
Nathan Myhrvold, Chris Young et Maxime Bilet, Modernist Cuisine : Art et science culinaires, éditions Taschen, 2011, 2440 p. .
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Site internet de la Fédération Française de Cuisine Amateur
Cuisine et gastronomie dans les fonds de l'INAthèque | La cuisine est l'ensemble des techniques de préparation des aliments en vue de leur consommation par les êtres humains que l'on a appelé précédemment « la cuisinerie ». La cuisine est diverse à travers le monde. Elle est l'un des éléments représentant la notion de terroir quand elle est le fruit des ressources naturelles et productions agricoles locales, des us et coutumes, de la culture et des croyances, du perfectionnement des techniques, des échanges entre peuples et cultures. |
565 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Cin%C3%A9ma | Cinéma | Le cinéma est un art du spectacle. En français, il est désigné comme le « septième art », d'après l'expression du critique Ricciotto Canudo dans les années 1920. L’art cinématographique se caractérise par le spectacle proposé au public sous la forme d’un film, c’est-à-dire d’un récit (fictionnel ou documentaire), véhiculé par un support (pellicule souple, bande magnétique, contenant numérique) qui est enregistré puis lu par un mécanisme continu ou intermittent qui crée l’illusion d’images en mouvement, ou par l'enregistrement et la lecture continue de données informatiques. La communication au public du spectacle enregistré, qui se différencie ainsi du spectacle vivant, se fait à l’origine par l’éclairement à travers le support, le passage de la lumière par un jeu de miroirs ou/et des lentilles optiques, et la projection de ce faisceau lumineux sur un écran transparent (Émile Reynaud, Thomas Edison) ou opaque (Louis Lumière), ou la diffusion du signal numérique sur un écran plasma ou à diodes. Au sens originel et limitatif, le cinéma est la projection en public d’un film sur un écran (en salle ou en plein-air). Dès Émile Reynaud, en 1892, les créateurs de films comprennent que le spectacle projeté gagne à être accompagné d'une musique qui construit l’ambiance du récit, ou souligne chaque action représentée. Très rapidement, ils ajoutent des bruits provoqués par un assistant lors de chaque projection, et font commenter les actions par un bonimenteur. Depuis son invention, le cinéma est devenu à la fois un art populaire, un divertissement, une industrie et un média. Il peut aussi être utilisé à des fins publicitaires, de propagande, de pédagogie ou de recherche scientifique ou relever d'une pratique artistique personnelle et singulière.
Le terme « cinéma » est l’abréviation de cinématographe (du grec / , « mouvement » et / , « art d'écrire, écriture »), nom donné par Léon Bouly à l'appareil de prise de vues dont il dépose le brevet en 1892. N'ayant plus payé les droits les années suivantes, et son invention tournant court, il en perd la propriété et les frères Lumière lui reprennent cette appellation. Antoine Lumière (le père) aurait préféré que la machine de ses fils soit nommée « Domitor », mais Louis et Auguste préférèrent Cinématographe, mot à leur avis plus dynamique. Cependant, le mot d'Antoine revint en 1985, lAssociation internationale pour le développement de la recherche sur le cinéma des premiers temps s'étant surnommée Domitor. Le mot cinéma est polysémique, il peut désigner l’art filmique, ou les techniques des prises de vue animées et de leur présentation au public, ou encore, par métonymie, la salle dans laquelle les films sont montrés. C’est dans cette dernière acception que le terme est lui-même souvent abrégé en français dans le langage familier, en « ciné » ou « cinoche », la référence à l’écran de projection ayant par ailleurs donné l’expression des cinéphiles, « se faire une toile ». Dans le même registre, « se faire son cinéma », « c’est du cinéma » (c’est mensonger ou exagéré), sont des expressions nées du .
À noter que dès 1891, Thomas Edison nomme caméra Kinétographe l'appareil de prise de vues photographiques animées qu'il a imaginé et que son assistant, William Kennedy Laurie Dickson, met au point, et qui est à l'origine des premiers films du cinéma, dès 1891. Ce terme de kinétographe (d’après le grec ancien kinetos et graphein qui signifient respectivement « animé » et « écrire ») sert de base d'appellation du cinéma dans plusieurs langues autres que latines. Kino, aussi bien en allemand qu'en russe, et dans bien d'autres langues, désigne le cinéma.
Si les films sont des objets représentatifs de cultures spécifiques dont ils sont le reflet parfois fidèle, leur diffusion est potentiellement universelle, les récits qu’ils véhiculent sont en effet basés sur les grands sentiments partagés par toute l’humanité. Leur exploitation en salles, favorisée par le sous-titrage ou le doublage des dialogues, est devenue secondaire au niveau commercial, la vente des droits de diffusion aux chaînes de télévision, et leur mise à disposition dans des formats domestiques sont devenues les principales sources de recettes du cinéma.
Histoire
Précinéma et prémices
Le cinéma naît à la fin du . Pour désigner les recherches qui mènent à l’invention du cinéma, donc avant les premiers films en 1891, on parle de précinéma. Il est souvent affirmé que les inventeurs du cinéma furent les frères Lumière. Eux-mêmes n’en revendiquaient pas tant et corrigeaient cette affirmation en rappelant que le cinéma a été le résultat de recherches poursuivies fiévreusement un peu partout dans le monde, et que tout un chacun était arrivé à ses fins « dans un mouchoir ». En fait, les premiers films, ainsi que le précise Laurent Mannoni, historien du cinéma et conservateur des appareils à la Cinémathèque française, sont enregistrés par la caméra Kinétographe (en grec, écriture du mouvement)
Mais l’illusion d’images en mouvement est donnée auparavant (début du ) par des jouets scientifiques qui utilisent des dessins représentant un sujet dans les différentes phases d’un geste décomposé en une ou deux douzaines de vignettes dont on regarde la succession par des fentes ou par le biais de miroirs en rotation. Ces jouets optiques , ou « jouets de salon », qu’affectionne un riche public, visent à développer la curiosité scientifique dans l’esprit des enfants de bonne famille. Ce sont notamment le Phénakistiscope du Belge Joseph Plateau, le Zootrope de l’Anglais William George Horner, le Folioscope du Français Pierre-Hubert Desvignes, qui est une adaptation du Flipbook de l'Anglais John Barnes Linnett, et le Praxinoscope du Français Émile Reynaud. Existe aussi le Zoopraxiscope du photographe britannique Eadweard Muybridge, mais il faut remarquer que Muybridge et son célèbre équivalent français Étienne-Jules Marey et son assistant Georges Demenÿ mettent au point diverses machines ou procédés optiques dans un but plus scientifique que commercial, pour tenter de décomposer, et ainsi d'étudier, les mouvements des êtres humains ou des animaux, et en général tout phénomène trop rapide pour être analysé par le regard humain (exemples : chute d'une goutte d'eau, explosions ou réactions chimiques).
Premiers films
En 1891, c'est sous la direction de l’Américain Thomas Edison, l’inventeur de la fabrication industrielle des ampoules électriques et le concepteur et fabricant du phonographe, que son principal collaborateur, l'ingénieur électricien William Kennedy Laurie Dickson, réussit des prises de vues photographiques animées et leur présentation au public.
Premières caméras de prise de vues
Thomas Edison, devenu presque sourd pendant son adolescence, rêve de coupler au phonographe une machine qui permettrait d’enregistrer l’image d’un chanteur ou d’un orchestre interprétant une chanson ou un air d’opéra. .
Une invention fondamentale arrive à point nommé, celle de l’Américain John Carbutt qui, en 1888, met sur le marché, fabriqué par les usines de George Eastman, un support souple en celluloïd, destiné à la photographie, débité en plaques et en rouleaux de de large, enduits ou non de substance photosensible. La date de 1888 peut être ainsi considérée comme la fin du précinéma et le début du cinéma. À partir du ruban souple non perforé de Carbutt-Eastman, Edison et Dickson créent d'abord un format spécifique large de . C'est un format aux photogrammes circulaires d’environ de diamètre (survivance des jouets optiques) qui défilent à l'horizontal, entraînés par une seule rangée de perforations rectangulaires arrondies, disposées en bas des photogrammes, à raison de six perforations par image. Dickson et son assistant William Heise enregistrent sur ce support les premiers films du cinéma. Le mécanisme utilisé pour faire avancer la pellicule et l'arrêter derrière l'objectif pour impressionner une image, puis redémarrer pour s'arrêter aussitôt pour impressionner une autre image, est déjà connu du monde de la mécanique : la roue à rochet à avance électrique. C'est Edison qui a l'idée d'utiliser le mot anglais , qui signifie "voile", "couche", pour désigner les bobineaux de pellicule impressionnés.
Dans l'un de ces films, William Heise filme Dickson qui salue d’un coup de chapeau les futurs spectateurs. C’est en principe le premier film du cinéma, selon certains historiens, mais pour d’autres, c’est encore un essai faisant partie du précinéma. Il s’intitule Le Salut de Dickson (Dickson Greeting), et dure moins d'une dizaine de secondes, dont il ne subsiste que deux. Il est présenté le 20 mai 1891 devant une assemblée de cent-cinquante militantes de la Federation of Women’s Clubs. Le succès est au rendez-vous, les spectatrices, individuellement ou deux par deux, se pressent autour des kinétoscopes et visionnent plusieurs fois chacune Le Salut de Dickson, manifestant leur étonnement et leur satisfaction, dans ce qui est la première représentation publique d'un film. Le cycle recherché de l'enregistrement du mouvement et de sa restitution est enfin acquis, la date est certifiée par cette présentation publique, les premiers films sont ceux d’Edison-Dickson.
En 1893, Edison et Dickson décident d'augmenter la surface des photogrammes en débitant en deux rouleaux de de large le support Eastman de , qu'ils dotent de deux jeux de quatre perforations rectangulaires pour chaque photogramme et qui, cette fois, défile à la verticale. Ils lancent ainsi ce qui va devenir vingt ans plus tard le format standard international des prises de vues et des projections cinématographiques. Ce format, le 35 mm, est encore utilisé aujourd'hui, bien que supplanté par les procédés numériques.
Premier appareil de visionnement d'images animées
Parallèlement à l’expérimentation de ces deux formats, Dickson met au point, dans le cadre industriel Edison, un appareil pour voir en mouvement les futurs films, c’est le kinétoscope, un meuble en bois sur lequel le spectateur se penche et peut visionner individuellement un film qui se déroule en continu, entraîné par un moteur électrique, devant une boîte à lumière. L'utilisateur observe le film à travers un œilleton et un jeu de loupes grossissantes. Le mouvement est restitué par le passage d’un obturateur à disque mobile, synchronisé avec l’entraînement du film grâce aux perforations, qui dévoile les photogrammes les uns après les autres, à la cadence de 18 unités par seconde. (Le cinéma, tel que nous le connaissons aujourd'hui, commença avec l'invention du kinétographe et du kinétoscope. Ces deux machines sont la première méthode réussie de la prise de vues cinématographique).
Les kinétoscopes (dont l'appellation commerciale est très exactement ), attirent de nombreux curieux, mais Edison, dans l’euphorie de la victoire, dépose le brevet de son appareil uniquement pour le territoire américain, une faute stupéfiante de la part d’un homme pourtant tatillon et procédurier. Les contrefaçons vont aussitôt se développer dans le monde entier, Edison n’y pouvant rien. « À ce moment-là, il était bien entendu déjà trop tard pour protéger mes intérêts », écrit-il dans ses mémoires. Pourtant, il organise à Paris, durant l’été 1894, des démonstrations publiques de kinétoscopes, auxquelles assiste Antoine Lumière, photographe de grand talent et père d'Auguste et Louis. Antoine assiste également, à quelques pas de là, à une séance de projection des premiers dessins animés du cinéma, que présente le dessinateur et inventeur français Émile Reynaud au sous-sol du Musée Grévin, avec son Théâtre optique. Antoine revient à Lyon et oriente ses fils vers la conception de machines équivalentes du kinétographe et du kinétoscope.
C’est ainsi que le 26 décembre 1894, on peut lire dans le quotidien Le Lyon républicain, que les frères Lumière « travaillent actuellement à la construction d’un nouveau kinétographe, non moins remarquable que celui d’Edison, et dont les Lyonnais auront sous peu, croyons-nous, la primeur », preuve irréfutable de l'antériorité des machines et des films Edison sur ses concurrents français. L'historien du cinéma Georges Sadoul affirme haut et fort que « les bandes tournées par Dickson sont à proprement parler les premiers films », mais dans le même ouvrage, il délivre un impressionnant Essai de chronologie mondiale, cinq mille films de cinquante pays, qu'il commence en 1892, avec les projections d'Émile Reynaud. L'historien tient compte à la fois des essais de Dickson entre 1888 et 1891 (y compris Le Salut de Dickson, qu'il estime n'être qu'un essai) et des Pantomimes lumineuses de Reynaud. À partir de ces présentations publiques, une course folle est lancée mondialement pour trouver un équivalent aux machines d'Edison, et si possible en améliorer la technique. Comme chacun sait, c'est Louis Lumière qui remporte la course (son invention personnelle est généralement signée du nom des "frères Lumière", car un contrat tacite existe entre les deux fils d'Antoine, qui y ont stipulé que toute invention fait partie du patrimoine commun Lumière, et de la future succession du père).
À partir de 1893, Edison ouvre un peu partout sur le territoire américain, ou fait ouvrir sous licence, des Kinetoscope Parlors, des salles où sont alignés plusieurs appareils chargés de films différents qu’on peut visionner moyennant un droit d’entrée forfaitaire de . Ce sont les premières vraies recettes du cinéma, les ancêtres, pourrait-on dire, des salles de cinéma. Laurie Dickson est chargé de diriger les prises de vues des films nécessaires, il est ainsi le premier réalisateur de l’histoire. Il fait construire le premier studio de cinéma, le Black Maria (surnom populaire des fourgons de police, noirs et inconfortables), recouvert de papier goudronné noir dont l’effet à l’intérieur est celui d’une serre surchauffée. Le petit bâtiment à toit ouvrant est posé sur un rail circulaire et peut s’orienter en fonction de la position du soleil, car la lumière du jour sera longtemps le seul éclairage utilisé pour tourner des films. Chaque film est d'une durée maximale de , composé d'une seule prise de vues, un unique plan dont le contenu, au début, relève plutôt du music-hall et des attractions de foire. L'industriel refuse obstinément, malgré les conseils pressants de Dickson, de développer la mise au point d'un appareil de projection sur grand écran, ce qui n'aurait posé aucune impossibilité technique, mais Edison pense que l'exploitation individuelle des films dans les kinetoscope parlors est commercialement préférable à une exploitation devant un public rassemblé. En 1895, le succès des films de Louis Lumière, tous tournés en extérieurs naturels, oblige Edison à déserter le Black Maria. Il fait alléger le kinétographe en supprimant le moteur électrique et il adopte la manivelle qu'utilise la caméra Cinématographe Lumière. Il rachète alors un appareil de projection à un inventeur en faillite et lance le vitascope. En 1895-1896, diverses machines de cinéma apparaissent presque simultanément à la présentation du cinématographe Lumière, et même parfois avant, mais n'obtiennent pas le même succès. En 1914, un incendie ravage à West Orange la filmothèque aux galettes de films en nitrate de cellulose. Heureusement, Edison, en avance sur ses contemporains, a institué un dépôt légal de ses productions filmées, auprès de la Bibliothèque du Congrès, sous la seule forme autorisée : le support papier. Il a fait tirer une copie des films sur une bande papier perforée de de large enduite d'émulsion photosensible développée puis fixée. Les films papier sont de qualité médiocre mais, une fois banc-titrés, ils restituent aujourd'hui les œuvres détruites.
Premières projections animées
En 1877, Émile Reynaud, professeur de sciences et photographe, crée son jouet optique, le Praxinoscope, dont il dessine lui-même les vignettes, amusantes ou poétiques. Le Praxinoscope rencontre tout de suite la faveur du public et le dernier modèle permet même la projection des dessins sur un tout petit écran, car Reynaud pense que son art ne peut atteindre son apogée qu’en reprenant l’effet magique des lanternes lumineuses. Mais, comme pour tous les « jouets de salon », ses sujets sont en boucle : le geste, la pirouette, la transformation, ne durent qu’une seconde. En 1892, un an après les premiers films d’Edison, dont la durée n’est pas très longue (20 à ), Reynaud entreprend de fabriquer un projet ambitieux qui l’obsède depuis quelque quinze années : une machine qui permettrait de projeter sur un grand écran, en donnant l’illusion du mouvement, des dessins qui racontent une vraie histoire d’une durée de deux à cinq minutes. Avec patience, il dessine et peint plusieurs centaines de vignettes qui représentent les différentes attitudes de personnages en mouvement, confrontés les uns aux autres, sur des carrés de gélatine qu'il encadre de papier fort (comme le seront plus tard les diapositives) et qu'il relie l'un à l'autre par des lamelles métalliques protégées par du tissu, le tout d’une largeur de . Sa technique est le début de ce que l’on appellera le dessin animé, et le mouvement reconstitué classe bien son spectacle dans la catégorie des films, donc du cinéma.
En octobre 1892, Émile Reynaud présente à Paris, dans le Cabinet fantastique du Musée Grévin, ce qu’il baptise le Théâtre optique, où sont projetées ses pantomimes lumineuses, ainsi qu’il appelle ses films. Le Théâtre optique d’Émile Reynaud innove considérablement par rapport à Thomas Edison en inaugurant les premières projections de films animés sur grand écran. Contrairement au visionnage solitaire des kinétoscopes, le public du Théâtre optique est rassemblé pour suivre l’histoire projetée sur l’écran. Ainsi, le Musée Grévin peut s’enorgueillir d’avoir été la première salle de projection de cinéma, trois ans avant les projections des frères Lumière au Salon indien du Grand Café.
Cinématographe Lumière
Durant l’automne 1894, lors d’un voyage à Paris, Antoine Lumière assiste à l’une des projections animées du Théâtre optique d’Émile Reynaud au Musée Grévin, au du boulevard Montmartre. Puis il se rend à une démonstration du kinétoscope, organisée à quelques centaines de mètres au du boulevard Poissonnière. Les représentants d’Edison lui offrent un échantillon d’une trentaine de centimètres du film de perforé de l’industriel américain. « Émerveillé par le Kinétoscope d'Edison », Antoine revient à Lyon, persuadé que le marché des machines d’enregistrement et de représentation des vues photographiques en mouvement (le mot anglais film, adopté pour la première fois par Thomas Edison en 1893 pour désigner les pellicules impressionnées n'est pas encore connu) est à portée de main et que ce marché est riche en promesses commerciales. Les projections du Théâtre optique et les réactions du public l’ont convaincu aussi que l’avenir n’est pas dans le kinétoscope, vu par un seul spectateur à la fois, mais dans une machine du type de celle de Reynaud, projetant sur un écran des vues animées, devant un public assemblé.
Le film souple est fabriqué par Eastman qui perçoit des droits industriels inclus dans le prix de chaque métrage du support qu’il vend. Ce film lisse se doit d’être transformé sur ses bordures pour que les griffes puissent s’engager dans des perforations et assurer le passage précis d’un photogramme déjà impressionné à un autre photogramme à impressionner. Mais les Lumière savent que les perforations rectangulaires de type Edison ont fait l’objet de plusieurs brevets, et qu’elles sont une réalité industrielle incontournable. Leur duplication serait un cas de contrefaçon de la part des Lumière qu'Edison n'aurait pas hésité à poursuivre en justice. Pour éviter de payer des droits à l’Américain, Louis Lumière dote leur film de perforations rondes, disposées latéralement à raison d’une seule perforation de part et d’autre de chaque photogramme. Le film perforé Edison, plus performant, sera choisi mondialement par les fabricants de pellicule comme format standard de prise de vues et de projection dès 1903. À cette date, les Lumière se retireront de la course à la production de films, car ils auront compris qu'un nouveau métier venait de naître, qui nécessite des connaissances en dramaturgie, dont ils sont démunis. .
Fin 1895, les frères Lumière montent une série de projections payantes à Paris, dans le Salon indien du Grand Café, au du boulevard des Capucines. Le premier jour, 28 décembre 1895, seulement trente-trois spectateurs (dont deux journalistes) viennent apprécier les diverses « vues ». Le bouche à oreille aidant, en une semaine la file d'attente atteint la rue Caumartin. Les projections se font à guichet fermé et les séances sont doublées, le retentissement de ce succès qui, au fil des mois, ne se dément pas, est mondial. Dix films, que Louis Lumière appelle des « vues photographiques animées », constituent le spectacle, dont La Sortie de l'usine Lumière à Lyon, La Place des Cordeliers à Lyon, Le Débarquement du congrès de photographie à Lyon, Baignade en mer, des enfants plongeant dans les vagues, Les Forgerons, à l’exemple d’Edison, mais avec de vrais forgerons et une vraie forge car Dickson, pour les besoins du tournage, s’était contenté de reconstituer la forge avec de simples figurants peu convaincants. Suivent deux scènes de famille avec un bébé, la fille même d’Auguste Lumière, Le Repas de bébé et La Pêche aux poissons rouges, puis deux « vues comiques », en fait des pitreries militaires, La Voltige et Le Saut à la couverture, dans la tradition des comiques troupiers. La séance se termine par le célèbre L'Arroseur arrosé (Le Jardinier), qui est en vérité la première fiction sur pellicule photographique animée de l’histoire du cinéma, jouée par des comédiens (les premières fictions du cinéma étant les pantomimes lumineuses dessinées d’Émile Reynaud).
Thomas Edison comprend que la technique de projection sur grand écran du cinématographe vient de sonner le glas de son kinétoscope. Son ingénieur Laurie Dickson, dont il a repoussé les conseils, passe à la concurrence. Pressé par le temps, Edison rachète à l’inventeur Francis Jenkins son appareil de projection sorti en octobre 1895 sous le nom de Phantascope, qu’il adapte avec l’aide de l’ingénieur Thomas Armat, et qu’il appelle le Vitascope. Edison peut alors projeter sur grand écran les nombreux films qu’il a déjà fait enregistrer depuis 1893 avec le kinétographe (148 titres). De son côté, Émile Reynaud maintient ses projections au Musée Grévin. Il draine un demi-million de spectateurs, entre 1892 et 1900, ce qui représente un beau succès pour une unique salle aux modestes dimensions. Cependant, la concurrence toute proche du Grand Café l’atteint directement et il réagit en essayant d’adapter à sa machine des bandes photographiques. Mais les films Eastman sont en noir et blanc, et leur colorisation avec des vernis va à l’encontre des teintes pastels des dessins délicats de Reynaud. À l’orée du , Émile Reynaud fait faillite. De désespoir, il détruit ses machines, revendues au poids des matériaux. Quant aux bandes dessinées, il les jette dans la Seine. Une perte irréparable… N’en réchappent que deux merveilles, Autour d'une cabine, et Pauvre Pierrot.
Naissance d'une industrie
Pour varier les programmes, et surtout vendre leurs films et leur Cinématographe (l'appareil même) aux riches particuliers, les frères Lumière alimentent leur fonds par des « vues » que Louis fait tourner par des opérateurs envoyés dans le monde entier. Les plus célèbres d’entre eux, Gabriel Veyre, Alexandre Promio, Francis Doublier, Félix Mesguich enregistrent des bobineaux qui ne comptent qu’une unique prise de vues, un seul plan. Exceptionnellement, ils arrêtent de « mouliner », afin d'économiser la précieuse pellicule Eastman lors d’une scène qu’ils estiment longuette, et ils reprennent un peu plus tard, créant ainsi deux plans dans le même bobineau qui est ensuite coupé et recollé en éliminant les photogrammes surexposés qui correspondent à l'arrêt et au redémarrage de la caméra. Prémices du montage ? On peut affirmer que non, puisqu'il s'agit d'une simple réparation.
Cependant, Georges Méliès, célèbre illusionniste, assiste à l’une des toutes premières projections du Grand Café. Il imagine tout de suite comment la projection de films pourrait enrichir son spectacle au théâtre Robert-Houdin qu'il a racheté en 1888. Il propose à l’issue de la séance de racheter pour une somme astronomique (il est alors fortuné) les brevets qui protègent le cinématographe. Antoine Lumière refuse avec bonhomie et lui aurait dit : .
Après le refus poli d’Antoine Lumière, Georges Méliès ne s'avoue pas vaincu, ce n'est pas son genre. Il se tourne vers ses amis anglais, Birt Acres et Robert William Paul, inventeurs de la Kinetic camera qu'ils ont mise au point à peu près aux mêmes dates que le cinématographe Lumière. Robert William Paul s'est fait une réputation en fabriquant en Angleterre les contrefaçons du kinétoscope d'Edison. Cette fois, il fournit à Méliès une caméra en modèle unique. Reste au Français à alimenter son appareil avec de la pellicule, car Eastman n'approvisionne que très peu le marché européen, et cela depuis la mise au point de la bande en celluloïd. . Méliès réussit à se procurer en Angleterre un stock de film Eastman vierge et se lance dans deux périlleuses opérations techniques qu'il mène lui-même, prestidigitation oblige ! Il bricole une machine pour couper le précieux film en deux rubans de . Puis, avec une autre machine de sa fabrication, il crée une rangée de perforations rectangulaires sur chaque bord de la pellicule. Son film est prêt à être impressionné.
Léon Gaumont, un industriel qui vend du matériel et des fournitures pour la photographie, et qui a cru pour un temps au format de Georges Demenÿ, offre bientôt un catalogue foisonnant de bobineaux de cinéma . L'une de ses employées, Alice Guy, a l'idée de créer des petits films promotionnels, et devient ainsi la première femme cinéaste du monde : elle réalise elle-même des centaines de bobineaux, dont une Passion (de Jésus) qui marque l'arrivée de la religion sur le marché des salles obscures, et qui bénéficie d'un scénario célèbre et éprouvé : le chemin de croix. Un nouveau venu arrive dans la course au succès : Charles Pathé, un forain enrichi par ses présentations de films sur des kinétoscopes de contrebande, qui décide d’envoyer des opérateurs à travers le monde, suivant l’exemple de Louis Lumière, pour filmer des scènes typiques, toujours sous la forme de bobineaux contenant une seule prise de vues. En peu de temps, avec l'aide de son frère, sa société, Pathé-Cinéma, devient aussi puissante que les plus importantes maisons de production américaines, que ce soit Edison Studios ou Vitagraph Company. Son emblème triomphal est le coq gaulois, et l'est encore aujourd'hui.
Un objectif, non pas marketing, mais macro-économique peut être également poursuivi par les gouvernants d’un pays grâce au cinéma. Dans la préface de l’ouvrage de Philippe d’Hugues, L’envahisseur américain. Hollywood contre Billancourt (1999), Hervé Lavenir de Buffon, Président du Centre d’études et d’action européenne, considère que les États-Unis ont « la volonté de conquête totale, non seulement du marché européen et mondial, mais - bien au-delà des domaines du film, de la télévision, de la communication par l’image et le son – de tout l’empire of mind que Winston Churchill désignait comme l’un des empires du futur ».Cette volonté n’est pas nouvelle, elle remonte aux années vingt, époque au cours de laquelle le Président Hoover déclarait : « Là où le film américain pénètre, nous vendons davantage d’automobiles américaines, plus de casquettes, plus de phonographes américains ».Que dire, pour finir, des films qui ne semblent pas a priori véhiculer d’idéologie ? Jean-Loup Bourget semble considérer, dans un chapitre entier qu’il consacre à l’idéologie, que tous les films en ont une part : « De manière explicite ou sous-jacente, délibérément ou à leur insu, les films véhiculent une idéologie, ils sont inscrits dans un contexte social et politique, national et international, auquel ils ne sauraient entièrement échapper : faire un film d’évasion est encore une façon de réagir à ce contexte, de même que l’ « apolitisme » est une attitude politique parmi d’autres » (Bourget, 2002, ). Le contenu idéologique n’est pas seulement le fait des cinéastes, il peut être également celui des spectateurs, amateurs ou critiques, dès lors que ces derniers jugent qu’un film propage, même de manière diffuse et implicite, certaines valeurs, par exemple de l’American way of life, aux dépens d’autres valeurs, d’autres cultures (Bourget, 2002).
Naissance d’un langage
De 1891 à 1900, et même quelques années plus tard, les films se présentent toujours sous le même aspect : un bobineau de pellicule de environ (), sur lequel est impressionnée une unique prise de vues comprenant un seul cadrage (un plan), qui, en projection, dure moins d’une minute.
Ce sont les cinéastes anglais qui, les premiers, découvrent les vertus du découpage en plans et de son corollaire, le montage. L’historien du cinéma Georges Sadoul les regroupe sous le nom d’« école de Brighton », et réserve aux plus inventifs d'entre eux un coup de chapeau mérité : « En 1900, George Albert Smith était encore avec James Williamson à l'avant-garde de l'art cinématographique ». D'autres n'hésitent pas à déclarer : « Alors que William Kennedy Laurie Dickson, William Heise, Louis Lumière, Alexandre Promio, Alice Guy, Georges Méliès, bref, les inventeurs du cinéma primitif, ne dérogent pas à l’habitude, tout à la fois photographique et scénique, de tourner une seule prise de vue pour filmer une action unique dans un même lieu, George Albert Smith, lui, décrit une action unique se déroulant en un même lieu, à l’aide de plusieurs prises de vues qui sont reliées entre elles par la seule logique visuelle. Ce qu’on appellera plus tard le découpage technique, le découpage en plans de l’espace et du temps à filmer ».
Réalisé par George Albert Smith en 1900, le film Les Lunettes de lecture de Mamie, ou La Loupe de grand-maman, est le premier film où est expérimenté une manière spécifique du cinéma de décrire une action. Dans ce film d’une minute vingt au sujet très mince, comme il est de coutume de les concevoir à l’époque : un enfant utilise la loupe de sa grand-mère pour observer autour de lui, George Albert Smith fait alterner deux sortes de prises de vue. Un cadrage principal et large montre le jeune garçon en compagnie de son aïeule, occupée à repriser. Le gamin emprunte la loupe et la dirige d’abord vers une montre, que l’on voit alors en gros plan à travers une découpe ronde en forme de loupe. Le jeune garçon cherche autour de lui, et braque sa loupe vers un oiseau en cage. Gros plan de l’oiseau à travers la découpe. L’enfant dirige ensuite la loupe vers sa mamie. Un très gros plan plutôt drolatique montre l’œil droit de la grand-mère, qui tourne dans tous les sens, toujours vu par le biais d’une découpe ronde. Le petit-fils aperçoit le chaton de sa mamie, caché dans son panier à couture. Gros plan du chaton à travers la loupe. Le chaton bondit hors du panier, la grand-mère arrête là le jeu de son petit-fils. Cette succession de prises de vues, liées par un même récit, inaugure la division en plans d’un film de cinéma, ce qu’on appelle aujourd'hui le découpage technique, ou plus simplement le découpage. Et sa suite logique, qui est le montage de ces éléments filmés séparément, dit montage alterné. La découverte est de taille, fondamentale. En prime, ce film invente le plan subjectif, puisque chaque gros plan vu à travers la loupe, est un plan subjectif qui emprunte le regard du jeune garçon. À notre époque, ce découpage en plans semble facile et évident, presque banal. Mais en 1900, c'est une révolution.
Georges Méliès, lui, ne comprend pas l’apport essentiel au cinéma de ses bons amis de Brighton, et Le Voyage dans la Lune qu'il réalise en 1902 est là encore, malgré ses nombreuses inventions humoristiques, une suite de tableaux à la manière du music-hall, pour une durée de presque . Cette réserve permet d'affirmer que Georges Méliès n’est pas, contrairement à ce qui est souvent dit, l’inventeur de la fiction, alors que son apport technique, comme illusionniste, est considérable, notamment avec l'arrêt de caméra, un procédé qu'il reprend à William Heise et Alfred Clark, de l'équipe d'Edison qui ont tourné L'Exécution de Mary, reine des Écossais en 1895. Mais alors que William Heise n'utilise qu'une seule fois ce « truc » élémentaire (encore fallait-il le découvrir), Georges Méliès, lui, après un premier essai réussi en 1896 (Escamotage d'une dame au théâtre Robert-Houdin), décline l'arrêt de caméra sur plusieurs dizaines de films avec une invention chaque fois renouvelée et une dextérité extraordinaire, qui étonnent encore aujourd'hui tous les professionnels du cinéma.
Les actualités cinématographiques, diffusées en salle à partir de la fin du , proposent des actualités reconstituées par Robert W. Paul, Méliès, Edison, Pathé ou d'autres avec des procédés qui anticipent souvent ceux du cinéma de fiction comme l'explosion du cuirassé Maine à La Havane, tournée par Méliès en 1898, ou le film catastrophe de l'éruption de la montagne Pelée en 1902, réalisé en studio par Pathé. La révolution russe de 1905, reconstituée par Pathé, montre la première version cinématographique de la mutinerie du cuirassé Potemkine, associant d'authentiques images d'un navire (qui n'est pas le Potemkine) à des scènes jouées par des acteurs.
En 1908, David Wark Griffith, un autodidacte américain qui commence sa carrière au cinéma en jouant le rôle principal du film Sauvé du nid d’un aigle (durée : ), dirigé par Edwin S. Porter, pour lequel il accepte de s’improviser cascadeur, se voit ensuite confier la réalisation d’un film de , Les Aventures de Dollie. Les découvertes de George Albert Smith, et plus généralement de l’école anglaise de Brighton, ont ouvert aux cinéastes un espace créatif immense, dorénavant la durée des films découpés en plans est comprise entre , c’est-à-dire une bobine de film de . On dit alors d’un film qu’il fait 1 bobine ou 2. Les Aventures de Dollie est un film d’une bobine. Le sujet est simple : la fillette d’un couple aisé est enlevée par un couple de « gens du voyage », qui veut se venger de leur comportement hautain. Le père se lance à la poursuite des kidnappeurs et les rattrape, mais ne trouve dans leur roulotte aucune trace de son enfant. Les ravisseurs ont enfermé Dollie dans un tonneau en bois. En passant un gué, la roulotte laisse échapper le tonneau qui part en flottant sur l’eau. Le courant providentiel ramène le tonneau, et la fillette, devant la maison des parents. D.W.Griffith accepte ce sujet, qui semble difficile à réaliser, à cause des différents lieux et de la simultanéité des actions, parce qu’il comprend – et ceci sans aucune expérience préalable – comment il faut traiter ce genre d’actions parallèles. Ce qui n’est pas évident en 1908.
C’est pourtant ce que tente et réussit D.W.Griffith, dès son premier film, Les Aventures de Dollie. Il mélange les plans qui montrent la famille réunie, jouant au badminton, avec des plans du couple de gitans dans leur campement, l’homme revenant de sa confrontation humiliante avec le mari qui l’a frappé et jurant à sa compagne qu’il va se venger. Puis l’homme retourne à la maison de la famille, profite que la fillette est seule, la saisit en l’empêchant de crier et l’emporte au loin. Il arrive au campement et montre la fillette à sa compagne qui en est bouleversée, et qui, pour cette raison, reçoit en punition des coups de son compagnon. Devant la maison, la famille constate la disparition de la fillette et le mari part à sa recherche avec des voisins. Au campement, l’homme dissimule Dollie dans un tonneau qu’il referme. Le père et les voisins déboulent, furieux, et bousculant le couple, cherchent partout sans penser à ouvrir le tonneau. Ils ne peuvent que se retirer bredouilles, laissant libre le couple de kidnappeurs qui lèvent le camp aussitôt. La roulotte part au galop et traverse une rivière, le tonneau se détache, il est entraîné par le courant. Dans leur jardin, le couple aisé se désespère car leurs recherches n’ont rien donné. Plusieurs plans montrent alors le tonneau se déplaçant sur le cours de la rivière, franchissant une petite chute d'eau. Devant la maison, un grand garçon pêche, qui voit le tonneau s’immobiliser dans les herbes qui bordent la rivière. Il appelle le père qui, soudain, tend l’oreille vers le tonneau, ce qui fait penser qu’il entend des cris. Il ouvre le tonneau et libère la petite Dollie. La famille est enfin réunie dans la joie.
Ce découpage est en fait inspiré de la technique romanesque. Bien que n’ayant jamais fréquenté l’université, Griffith est cultivé. Parmi les métiers qui l’ont fait vivre, il y a celui de libraire ; comme Edison, il a beaucoup lu. Il sait que le romancier utilise constamment son don d’ubiquité pour mettre en parallèle deux ou plusieurs actions qui se déroulent en même temps. Griffith pense que le découpage en plans permet de la même façon de passer d’une action se situant dans un décor, à une autre action simultanée se déroulant dans un décor différent mais faisant partie de la même histoire, avec la possibilité d’aller et de retourner à l’un comme à l’autre décor, passer d'une action à une autre, ce que l'on appellera le montage parallèle, qui n'est pas un effet que l'on trouve au montage puisque cette dichotomie est déjà prévue par écrit dans le découpage technique qui suit la rédaction du scénario, donc avant le tournage. C’est cette possibilité de découper en séquences, et non plus en vues, en tableaux ou en scènes, qui permet dorénavant aux cinéastes de traiter des récits de plus en plus longs et complexes, mettant en mouvement de nombreux personnages dans diverses situations, liés par la même histoire. Griffith a ouvert la voie aux longs-métrages. Le cinéma s’y engouffre et les films longs (4 à 6 bobines, et plus) se multiplient, apportant un nouveau souffle au spectacle cinématographique dont la fréquentation augmente considérablement avant la guerre de 1914-1918, et reprend de plus belle après l'armistice.
Avènement du cinéma sonore
En 1892, Reynaud fait accompagner les projections de son Théâtre optique par un pianiste, Gaston Paulin, qui compose, exprès pour chaque bande, une musique originale. On peut dire que ce sont les premières BO (bandes originales) du cinéma. Reynaud a compris que ses Pantomimes lumineuses voient leur force évocatrice décuplée par leur mariage avec la musique, qui assure également un continuum sonore couvrant le bruit du défilement de la bande images. Aujourd’hui, le compositeur de la bande originale d’un film est considéré, au regard des droits d’auteur relatifs à la projection et à la diffusion par support domestique des films, comme l’un des auteurs du film, avec le réalisateur (qui est le plus souvent crédité comme l’unique auteur), le scénariste, et éventuellement le dialoguiste. Les projections de films sur support photographique sont accompagnées par un instrumentiste (un pianiste est l’accompagnement de base) ou plusieurs instrumentistes, voire une petite formation de musique de chambre dans les cinémas des beaux quartiers, qui improvisent au cours des premières projections puis reprennent les effets réussis lors des autres séances. Des partitions sont vendues ou louées avec les films, afin que les forains fassent accompagner efficacement les séances, y compris une liste des accessoires nécessaires au bruitage.
Cette fois, la synchronisation du son avec l’image est parfaite du début à la fin. Mais les réticences des forains sont grandes, leur expérience des disques couplés aux films leur a laissé de mauvais souvenirs, projections interrompues, rires ou huées du public, le passif est lourd. Western Electric songe à abandonner son système, mais une opportunité inattendue se présente en 1926. Quatre frères, d’anciens forains qui ont durant plusieurs années organisé des projections itinérantes, rachètent un théâtre dans Manhattan et l’équipent avec le procédé Vitaphone, engageant leurs derniers dollars dans un pari qui semble, aux yeux de leurs contemporains, perdu d’avance. Les frères Warner produisent un film de trois heures, Don Juan, avec la star de l’époque, John Barrymore, qu’ils ont encore sous contrat. Le film comprend quelques rares dialogues enregistrés, mais surtout, tout un fatras de musiques classiques connues, arrangées pour leur donner un air de continuité. On peut dire que ce film est la première expérience réussie de cinéma sonore (images et sons enregistrés). Le couple disque gravé-film fonctionne sans incident. Le public de nantis qui assiste aux projections réserve au film un excellent accueil, mais Don Juan ne rentre pas dans ses frais, les places étant trop chères pour drainer le public populaire qui d'ailleurs, à l'époque, recherche d'autres musiques.
Ils ont alors l’idée de filmer un chanteur de cabaret des plus populaires, Al Jolson, un Blanc grimé en Noir. Ils tournent Une scène dans la plantation, un film d’une seule bobine. Le public populaire est enthousiaste, non seulement Al Jolson chante le blues, mais en plus il parle en regardant l’objectif de la caméra, il s’adresse au public ravi, comme dans un spectacle vivant. On fait la queue pour assister aux séances. Les Warner s’empressent de redoubler leur coup, cette fois en produisant en 1927 un long-métrage d’une heure et demie, le fameux film Le Chanteur de jazz qui est un immense succès. C’est une erreur de dire que ce film est le premier film sonore ou parlant. En effet, aucun des nombreux dialogues du film Le Chanteur de jazz n’est enregistré, les répliques entre les comédiens sont toutes écrites sur des cartons d’intertitres, selon la tradition du cinéma muet. Seules les chansons d’Al Jolson et les phrases qu’il prononce entre deux couplets, sont réellement enregistrées. Ce film doit être considéré plutôt comme l’un des premiers films chantants (après Don Juan et Une scène dans la plantation). Une chose est sûre : c’est un triomphe qui, à terme, condamne le cinéma muet (qui ne s'appelle pas encore ainsi), et fait immédiatement de la Warner Bros. l’un des piliers de l’industrie hollywoodienne.
Fort de ces succès, le système Vitaphone, disque et film, se répand dans toutes les salles de cinéma et chez les forains. Mais déjà, la technique fait un bond en avant : la Fox Film Corporation inaugure un procédé photographique, le son Movietone. Ce que l’on appelle désormais la « piste optique » est intercalée entre l’une des rangées de perforations et le bord des photogrammes, rognant la partie utile de l’image. Radio Corporation of America (RCA) lance une technique au meilleur rendement sonore, dite « à densité fixe » (blanc et noir seuls). D'autres techniques sont testées aux États-Unis et de nombreuses sociétés naissent dans les années 1920, profitant de l'engouement de la Bourse pour le cinéma. La demande en films parlants modifie profondément l'industrie du cinéma. Pour réaliser de bonnes prises de son, les studios sont régis maintenant par l'obligation du silence. .
Au fil des décennies de l'existence du cinéma, l'enregistrement et la reproduction du son vont passer par plusieurs étapes d'améliorations techniques :
Le son stéréophonique
Le son magnétique
Les réducteurs de bruit
Le son numérique
Apport de la couleur
Émile Reynaud est le premier à utiliser la couleur pour ses Pantomimes lumineuses, projetées au Musée Grévin dès 1892. Image par image, il dessine à la main et applique ses teintes directement sur sa bande de de large, faite de carrés de gélatine reliés entre eux, ce qui fait de lui le premier réalisateur de dessins animés (du type animation limitée). En 1894, l’une des bandes produites par Thomas Edison, filmées par Laurie Dickson, est ensuite coloriée à la main (teinture à l'aniline), image par image, par Antonia Dickson, la sœur du premier réalisateur de films. Il s’agit de Butterfly Dance (en français, Danse du papillon), et de Serpentine Dance (en français, Danse serpentine), très courtes bandes de chacune, où la danseuse Annabelle virevolte avec des effets de voilage à la manière de Loïe Fuller. L’effet est actuellement toujours très réussi. C’est la première apparition de la couleur appliquée à la prise de vues photographique animée.
En 1906, l'Américain James Stuart Blackton enregistre sur support argentique , à la manière d’un appareil photo, photogramme après photogramme, grâce à ce qu’on nomme le « tour de manivelle », un « procédé (qui) fut appelé en France « mouvement américain ». Il était encore inconnu en Europe », un film pour la Vitagraph Company. C'est le premier dessin animé sur support argentique de l'histoire du cinéma, Humorous Phases of Funny Faces (Phases amusantes de figures rigolotes), où l'on voit, tracé en blanc à la craie sur un fond noir, un jeune couple qui se fait les yeux doux, puis vieillit, enlaidit, le mari fume un gros cigare et asphyxie son épouse grimaçante qui disparaît dans un nuage de fumée, la main de l'animateur efface alors le tout. Le générique lui-même est animé. C'est drôle, mais la couleur est encore absente.
L’apport de la couleur passe dans les premières décennies du cinéma par deux solutions :
La première est bon marché, et son attrait limité mais reconnu. C’est la teinture dans la masse de chaque copie de projection, par immersion dans un bain colorant transparent qui donne à chacune une lumière particulière. Un bobineau montrant une baignade à la mer est teinté en vert. Une scène de forge ou d’incendie est de même teintée en rouge. Le bleu est utilisé pour les régates sur l’eau, le jaune accompagne les vues du désert.
La seconde est le coloriage à la main de chacun des photogrammes, à l’aide d’un pochoir enduit d’encre. Cette technique, qui exige le renfort de nombreuses « petites mains », est beaucoup plus onéreuse, mais l’effet spectaculaire est garanti. Georges Méliès n’est pas le seul à l’utiliser. Les productions Pathé, Gaumont, et bien sûr Edison, montent des ateliers où s’escriment des dizaines de femmes qui colorisent au pinceau, au pochoir manuel, puis avec un système mécanique de modèle entraînant, par l’intermédiaire d’un parallélogramme ou de cames, un ou plusieurs pochoirs.
Après avoir découvert le découpage en plans et bien d’autres innovations fondamentales du cinéma, le britannique George Albert Smith se désintéresse de la réalisation des chase films. Il préfère se lancer dans la recherche pure en mettant au point avec l'Américain Charles Urban un procédé de film donnant l'illusion de la couleur sur film Noir et Blanc, le Kinémacolor dont le premier film, Un rêve en couleur, date de 1911. Les films paraissent bien en couleur, mais les inconvénients du Kinémacolor sont multiples : le bleu et le blanc sont peu ou mal rendus, les couleurs sont un peu pâteuses. Et surtout, le procédé nécessite l’investissement d’un équipement qui fonctionne exclusivement pour le Kinémacolor. Après quand même quelque deux-cent cinquante films, le Kinémacolor est abandonné pour des raisons économiques, juste avant la Première Guerre mondiale.
Un autre procédé, américain, va le remplacer, mis au point pendant la guerre, et lancé dès 1916 : le Technicolor. Ce procédé utilise lui aussi le seul film disponible, le film Noir et Blanc. La prise de vue s’effectue avec une caméra lourde aux dimensions imposantes, qui fait défiler en même temps trois pellicules Noir et Blanc synchronisées. Derrière l’objectif, un double prisme laisse passer en ligne droite l’image filtrée en vert qui impressionne l’une des pellicules. Par un premier filtrage, le même double prisme dévie le faisceau du rouge et du bleu sur un pack de deux pellicules qui défilent l’une contre l’autre. La première est dépourvue de la couche anti-halo qui ferme habituellement le dos des pellicules, l’image peut la traverser mais au passage l’impressionne au bleu, tandis qu’elle impressionne dessous l’autre pellicule filtrée au rouge. La prise de vue fournit ainsi trois négatifs en Noir et Blanc, qui représentent les matrices de chaque couleur fondamentale par leur complémentaire (le jaune donné par le monochrome bleu, le rouge magenta donné par le monochrome vert, le bleu-vert donné par le monochrome rouge). Le tirage des copies fonctionne selon le principe et la technique de la trichromie de l’imprimerie, avec les mêmes possibilités de régler l’intensité de chaque couleur. Très vite, il apparaît la nécessité d’ajouter une quatrième impression, un gris neutre dont la matrice est obtenue par la superposition photographique des trois matrices de la prise de vue, afin de souligner le contour des formes qui prennent ainsi plus de corps.
Dans les années 1930, l’Allemagne, sous la botte du Parti national-socialiste (nazisme), développe un cinéma de propagande doté d’énormes moyens financiers. La recherche d’un procédé de film en couleur, utilisant un support unique léger qui favoriserait la prise de vue documentaire (dans un but politique), est menée hâtivement. Le procédé Agfacolor, inventé à l’origine pour la photographie sur plaques de verre, est alors décliné sur film souple, d’abord en film inversible (le film subit deux traitements successifs - développement, puis voilage - qui le font passer du stade négatif au stade positif), puis en négatif (nécessitant ensuite des copies positives séparées). En 1945, après la défaite de l'Axe Rome-Berlin-Tokyo, les Alliés et les Soviétiques s’emparent de découvertes technologiques allemandes, et ramènent derrière leurs frontières entre autres procédés et techniques, ceux du film en couleur. Aux États-Unis, le procédé soustractif de l’Agfacolor devient l’Eastmancolor, en URSS il donne le Sovcolor, en Belgique le Gévacolor, et au Japon, sous contrôle américain, naît le Fujicolor.
Par rapport au Technicolor, le procédé Eastmancolor propose une alternative économique au stade de la prise de vues. Dans les années 1950, les films Technicolor sont désormais tournés en Eastmancolor. Après le tournage, une fois le montage achevé, on tire du négatif monopack Eastmancolor les quatre matrices qui vont servir à l’impression des copies du film selon le procédé Technicolor trichrome, avec l’avantage sur le négatif Eastmancolor, de pouvoir être étalonnées efficacement au niveau chromatique, pour chacune des couleurs primaires.
Un procédé encore plus économique, découvert en photographie dans les années 1920, est adapté au cinéma en Italie dans les années 1950 : le Ferraniacolor. Il va servir essentiellement les films à costumes, et plus particulièrement les péplums qui relancent la production italienne.
Théories
Les théoriciens du cinéma ont cherché à développer des concepts et à étudier le cinéma comme un art. Issu de la technique moderne tout en étant l’un des symptômes et causes de cette modernité, ses principes, comme la technique, le montage, ou la prise de vues, ont bouleversé les modes de représentation dans les arts figuratifs et la littérature. Pour se former et se comprendre en tant qu’art, le cinéma a eu besoin de théories. Dans Matière et mémoire, en 1896, le philosophe français Henri Bergson anticipe le développement de la théorie à une époque où le cinéma venait juste d’apparaître comme visionnaire. Il s’exprime aussi sur le besoin de réfléchir sur l’idée de mouvement, et invente donc les termes « image-mouvement » et « image-temps ». Cependant en 1907, dans son essai L’Illusion cinématographique, tiré de L'Évolution créatrice, il rejette le cinéma en tant qu’exemple de ce qu’il a à l’esprit. Néanmoins, bien plus tard, dans Cinéma I et Cinéma II, le philosophe Gilles Deleuze prend Matière et mémoire comme base de sa propre philosophie du cinéma et réexamine les concepts de Bergson en les joignant à la sémiotique de Charles Peirce.
C’est en 1911 dans que Ricciotto Canudo esquisse les premières théories, se dressant alors dans l’ère du silence et s’attachant principalement à définir des éléments cruciaux. Les travaux et innovations des réalisateurs drainèrent davantage de réflexions. Louis Delluc, avec l’idée de photogénie, Germaine Dulac et Jean Epstein, qui voient dans le cinéma à la fois un moyen de dépassement et de réunion du corps et de l’esprit, sont les principaux acteurs d’une avant-garde française, suivie de près par les théories allemandes qui, influencées par l’expressionnisme, se tournent davantage vers l’image. On remarque en parallèle la Gestalt, qui naît entre le et le sous l’égide de Ernst Mach.
Du côté soviétique, les théoriciens-cinéastes tiennent le montage pour l’essence du cinéma. Le thème privilégié de Sergueï Eisenstein sera la création sous tous ses aspects, soit tout ce qui permet d’envisager la création d’un « langage » d’image-concept et une théorie générale du montage, révélateurs l’un et l’autre des lois identiques de la réalité et de la pensée. De son côté Dziga Vertov se fera porte-voix de la nouveauté et du futurisme. Sa théorie, correspondant au montage de fragments aux petites unités de sens, souhaite la destruction de toute la tradition pour la remplacer par une « fabrique des faits », conception radicale du cinéma s’il en est. Le montage « honnêtement narratif » américain, mis en théorie par Poudovkine, l’emportera cependant dans le cinéma mondial.
La théorie du cinéma formaliste, conduite par Rudolf Arnheim, Béla Balázs, et Siegfried Kracauer, souligne le fait que le cinéma diffère de la réalité, et qu’en ceci c’est un véritable art. Lev Koulechov et Paul Rotha, ont aussi mis en lumière la différence entre cinéma et réalité et soutiennent l’idée que le cinéma devrait être considéré comme une forme d’art à part entière. Après la Seconde Guerre mondiale, le critique de cinéma et théoricien français André Bazin réagit à l’encontre de cette approche du cinéma en expliquant que l’essence du cinéma réside dans son habileté à reproduire mécaniquement la réalité et non pas dans sa différence par rapport à la réalité. Bazin se tourne davantage vers une approche ontologique du cinéma et façonne ainsi une théorie du cinéma réaliste. L'image cinématographique poursuivrait l'objectivité de l'image photographique dont le pouvoir est de capter comme l'essence d'un instant. On retrouvera cette conception à plusieurs reprises et selon différentes déclinaisons comme chez Andreï Tarkovski dans Le Temps scellé ou en la combinant à la phénoménologie de Gadamer dans La tentation pornographique de M. Dubost. Contre Bazin et ses disciples, Jean Mitry élabore la première théorie du signe et de la signification au cinéma, sans vouloir assimiler, même par analogie, l’image visuelle et les structures filmiques avec le langage verbal, comme ce sera la tentation de la sémiologie lorsque, dans les années 1960 et 1970, la théorie du cinéma investira le monde universitaire, important des concepts depuis des disciplines établies comme la psychanalyse, l’étude des genres, l’anthropologie, la théorie de la littérature, la sémiotique et la linguistique. La sémiologie du cinéma prendra diverses formes : psychanalyse, formalisme russe, philosophie déconstructive, narratologie, histoire, etc. Son importance réside dans l’« analyse textuelle », la recherche dans le détail des structures de fonctionnement des films.
À partir des années 1960, se produit un clivage entre la théorie et la pratique du cinéma. Cette autonomie souhaitée restera toute relative : lorsque, avec sa , Christian Metz se propose, en 1966, de formaliser les codes implicites au fonctionnement du cinéma, Jean-Luc Godard déconstruit de tels codes à l’intérieur de ses œuvres. Les années 1980 mettront fin à une époque fertile en théories. Naîtront alors d'autres réflexions, notamment celles orientées vers la narratologie de même qu'un certain nombre de théories visant la redécouverte du cinéma des premiers temps. À ce titre, les travaux du théoricien québécois André Gaudreault et du théoricien américain Tom Gunning sont particulièrement exemplaires.
Pendant les années 1990, la révolution du numérique dans les technologies de l’image a eu divers impacts en matière de théorie cinématographique. D’un point de vue psychanalytique, après la notion du réel de Jacques Lacan, Slavoj Žižek offrit de nouveaux aspects du regard extrêmement utilisés dans l’analyse du cinéma contemporain.
Dans le cinéma moderne, le corps est filmé longuement avant sa mise en action, filmé comme un corps qui résiste. Chez certains cinéastes, c’est le cerveau qui est mis en scène. À travers ce mouvement, appelé cinéma mental, on retrouve une violence extrême, toujours contrôlée par le cerveau. Par exemple, les premiers films de Benoît Jacquot sont fortement imprégnés par ce mouvement : les personnages sont repliés sur eux-mêmes, sans éclaircissement sur leur psychologie. Jacquot déclarera en 1990, à propos de La Désenchantée : « je fais des films pour être proche de ceux qui font les films : les acteurs. Parfois les jeunes metteurs en scène voudraient ériger les acteurs en signe de leur monde. Je ne cherche pas à montrer mon monde propre. Je cherche bien davantage à travailler le monde du film. C’est une connerie de dire que l’acteur rentre dans la peau de son personnage. Ce sont les personnages qui ont la peau de l’acteur ». Plusieurs autres cinéastes, comme André Téchiné, Alain Resnais, Nanni Moretti, Takeshi Kitano ou encore Tim Burton furent influencés par le cinéma mental.
Mouvements et écoles
Un mouvement au cinéma peut être entendu comme une manière de ressentir l’œuvre. Heinrich Wölfflin les appela initialement . Gilles Deleuze a remarqué, dans son livre L’Image mouvement, que les mouvements cinématographiques marchaient de pair avec les mouvements en peinture. Le cinéma classique visait à rendre claire la relation entre l’action et la réaction, mais de nouveaux mouvements naquirent.
Au début des années 1920, l’expressionnisme, en peinture, déforme les lignes et les couleurs pour affirmer un sentiment. Au cinéma, il s’exprimera principalement par un jeu typé des acteurs et par l’opposition de l’ombre et de la lumière. L’expressionnisme confronte ainsi le bien et le mal, comme dans Le Cabinet du docteur Caligari, de Robert Wiene, l’un des premiers films expressionnistes. Ce mouvement s’est développé en Allemagne, ce pays qui se remettait peu à peu de la guerre, mais ne réussissait pas à rivaliser avec le cinéma hollywoodien. C’est alors que les réalisateurs du studio allemand Universum Film AG développent une méthode pour compenser ce manque, via le symbolisme et la mise en scène. Le côté abstrait des décors provenait donc, en premier lieu, du manque de moyens. Les principaux thèmes de ce mouvement était la folie, la trahison et autres sujets spirituels, se différenciant ainsi du style romanesque-aventure du cinéma américain. Cependant, l’expressionnisme disparut progressivement, mais il fut utilisé dans les films policiers des années 1940 et influença le film noir et le cinéma d’horreur.
Vient alors l’abstraction lyrique, qui, à la différence de l’expressionnisme, mélange lumière et blanc. Il n’y a plus de conflit, mais la proposition d’une alternative. Cette alternative se présente différemment chez les cinéastes, elle est esthétique et passionnelle chez Josef von Sternberg et Douglas Sirk, éthique chez Carl Theodor Dreyer et Philippe Garrel, religieuse chez Robert Bresson, ou un mélange de toutes ces formes comme dans l’œuvre d’Ingmar Bergman. Dans l’abstraction lyrique, le monde se déploie souvent à partir d’un visage. S’ensuit alors un jeu de lumière mettant en valeur les traits, ou conduisant dans un univers personnel. Dans Shanghai Gesture, Sternberg dit : « tout peut arriver à n’importe quel moment. Tout est possible. L’affect est fait de ces deux éléments : la ferme qualification d’un espace blanc mais aussi l’intense potentialité de ce qui va s’y passer ».
Dans les années 1950, le cinéma moderne désenchaîne l’image de l’action. Il est né de la désarticulation des choses et des corps, après la guerre. Il s’oppose aux traditions auparavant établies. Le cinéma moderne préfère la vision cinématographique : l’image n’est plus forcée de trouver son sens et son but, elle est libre. Dans L’Heure du loup, d’Ingmar Bergman, Johan Borg, joué par Max von Sydow, dit : « maintenant le miroir est brisé, il est temps que les morceaux se mettent à réfléchir ». Le cinéma moderne brise la représentation classique de l’espace, une nouvelle idée de la forme naît.
Dans le même temps, de 1943 à 1955, le néoréalisme prend forme en Italie. Il se présente comme le quotidien en l’état, il se voit comme un milieu entre scénario et réalité. Les films de ce mouvement sont donc souvent des documentaires. Ce sont des personnes dans la rue qui sont filmées, plus des acteurs. Ce mouvement est né aussi de la conclusion de la Seconde Guerre mondiale et du manque de moyen de financement. Ici, le réalisateur ne porte plus son attention sur la personne, mais sur l’ensemble : l’individu ne peut pas exister sans son environnement. De plus, plutôt que de montrer quelque chose, on préfère la narrer. Selon André Bazin, le néoréalisme ressemble à une forme de libération, celle du peuple italien après la période fasciste. D’un autre côté, Gilles Deleuze voit le néoréalisme comme une démarcation de l’image-mouvement et de l’image-temps.
Toujours dans les années 1950, est ensuite apparue la nouvelle vague, terme énoncé la première fois dans L'Express par Françoise Giroud. Ce mouvement se distingua des précédents par une vitalité qui déclencha un renouveau du cinéma français. La nouvelle vague cherche à inscrire le lyrisme dans le quotidien et refuse la beauté de l’image. Avec la nouvelle vague, les nouvelles technologies permettent une nouvelle manière de produire et de tourner un film : l’arrivée de la caméra Éclair 16 utilisant le format 16 mm, légère et silencieuse, permet des tournages en extérieur plus proche du réel. La rupture entre le cinéma tourné en studio et le cinéma tourné en extérieur est notamment mise en valeur dans La Nuit américaine de François Truffaut, filmé en 1973. Le mouvement de la nouvelle vague déclenche aussi la transgression de certaines conventions comme la continuité, par exemple dans À bout de souffle de Jean-Luc Godard, ou encore le regard caméra, si longtemps interdit. Dans cette optique, les cinéastes visaient à mettre en valeur la réalité : les souvenirs surgissent entrecoupés, jamais de façon nette et ordonnée.
Puis un nouveau mouvement apparaît : la résistance des corps. Ce qui change, en comparaison avec les mouvements précédents, c’est la prise de vues du corps, qui est filmé avant sa mise en action, et comme un corps qui résiste. Le corps, ici, n’est plus un obstacle qui séparait auparavant la pensée d’elle-même, au contraire, c’est ce dans quoi elle va pour atteindre la vie. En quelque sorte, le corps ne pense pas, il force à penser, à réagir face à la vie. Gilles Deleuze déclarera :
La résistance des corps est remarquable dans l’œuvre de John Cassavetes où la caméra est toujours en mouvement, parallèle aux gestes des acteurs. À travers l’image, le spectateur cherche les visages, les corps dans de longues séquences. De même, le rythme n’est plus égal à la capacité visuelle du spectateur. Il répond, comme dans l’art informel, à la constitution d’un espace du toucher, plus que de la vue. Dans le cinéma de Maurice Pialat, qui filme à vif un homme et cherche à montrer l’essentiel, dépourvu de tout esthétique, pour y exhiber la vérité intime de son personnage, il dira « le cinéma c’est la vérité du moment où l’on tourne ». Par contre, le dialogue reste omniprésent dans la résistance des corps, toujours moyen d’expression important dans le film. Cependant, il n’explique pas les sentiments des personnages, il fait avancer l’action, mais pas l’évolution des personnages dans cette action. Au début des années 1980, avec Maria Koleva est introduit le concept de film-livre.
Dans les années 1990, les Danois Lars von Trier et Thomas Vinterberg lancent le Dogme95, en réaction aux superproductions et à l’utilisation abusive d’effets spéciaux aboutissant, selon eux, à des films formatés et impersonnels. Via un manifeste, ils définissent des contraintes pour la réalisation de films dans le cadre de ce mouvement radical. Dogme95 interdit par principe l’utilisation de la musique d'accompagnement, n'acceptant que celle qui est effectivement jouée à l'écran par les comédiens.
Le cinéma indien développe une industrie très productive incluant le fameux « Bollywood », des films musicaux et chantants, dans lesquels le récit est secondaire, et la romance amoureuse mise en avant, prétexte à de nombreux solos ou duos chantés. La musique y est la plupart du temps pré-enregistrée, et mimée par les acteurs, via la méthode du playback. Ce sont ainsi des chanteurs professionnels qui forment la postsynchronisation des voix. Cependant, plus récemment, les acteurs chantent eux-mêmes dans leurs films, comme Aamir Khan dans Ghulam (1998) ou Hrithik Roshan dans Guzaarish (2010).
Critique cinématographique
Un critique est une personne qui donne son avis sur un film, dans un média tel que la télévision, la radio ou la presse. Lorsqu’ils ont de l’influence, les critiques peuvent déterminer la fréquentation en salle du film. Certains ont d’ailleurs donné leur nom à une récompense, comme Louis Delluc. Il existe en outre des associations de critiques permettant la distribution de prix.
Le métier de critique a été quelquefois controversé : pour certains, le critique pouvait voir gratuitement les films avant leur sortie et se faire payer pour écrire un article. Pourtant, lorsqu’il va voir un film, il doit parler selon son opinion, ou admettre le succès d’un film auprès de son public, même s’il ne lui plaît pas : chaque film a son public. De plus, le critique doit pouvoir rapprocher un film d’un autre, lequel aurait influencé le premier par la mise en scène ou la prise de vues.
La critique a débuté dès décembre 1895 alors que le cinématographe naissait, l’invention suscitant de nombreux articles dans la presse. Cependant, jusqu’au début du , la critique ne représente que des propos techniques, dans des revues sur la photographie car le cinéma n’était pas alors considéré comme un art majeur et aussi influent que le théâtre par exemple. C’est en 1912, dans Le Figaro, qu’une enquête est réalisée sur la concurrence grandissante exercée par le cinéma sur le théâtre. Dès lors, dans les critiques, sont intégrées des anecdotes sur les productions mais tout reste encore publicitaire : si l’on écrit sur un film, c’est pour faciliter ses entrées en salle.
En 1915, Louis Delluc regarde Forfaiture de Cecil B. DeMille et il est frappé par la qualité de l’image. Il décide alors de tout abandonner pour se consacrer à ce qu’il considère comme un véritable art : il écrira son premier article dans la revue Film, le . Ensuite, il persuadera le rédacteur en chef de Paris-Midi de donner au cinéma la place qu’il mérite en affirmant : « nous assistons à la naissance d’un art extraordinaire ». Par la suite les grands journaux français développent des rubriques entièrement consacrées au cinéma, comme Le Petit Journal en automne , et où il n’y a plus de publicité : la critique n’est plus vendeuse de film, mais elle analyse.
Après la Première Guerre mondiale, le cinéma prend une place considérable, supérieure au théâtre. Tous les quotidiens ont désormais une section destinée à la critique et des revues spécialisées sont créées, telles que Cinémagazine ou Cinémonde, ainsi, dans un monde plus universitaire que la Revue d'études cinématographiques (611 contributions en ligne en 2012 avec Persée), spécialisée dans les études cinématographiques et la théorie et ou l'analyse de différentes approches, méthodes et disciplines (esthétique, sémiotique, histoire, communications, etc.) du domaine du cinéma.
C’est à André Bazin que l’on doit la hiérarchisation du métier de critique. En , il s’attaque au caractère limité des chroniques et à l’absence de culture des auteurs. En 1951, sont fondés les Cahiers du cinéma par Joseph-Marie Lo Duca et Jacques Doniol-Valcroze, très vite rejoints par André Bazin. À travers leurs critiques, ils dénonceront le manque d’exigence des autres magazines, qui tolèrent tous les films, qu’ils soient de qualité ou médiocres. L’influence du magazine est dès lors majeure en France. Au vu du succès grandissant et de l’influence des Cahiers, d’autres revues spécialisées naissent, comme Positif à Lyon en 1952 sous la plume de Bernard Chardère. Positif, pour se différencier des autres critiques, ne s’attaque pas seulement à la critique de films mais aussi à l’histoire du cinéma. Les deux magazines se livreront une lutte acharnée, les cinéastes appréciés par l’un étant dépréciés par l’autre. Et s’ils viennent à aimer le même réalisateur, ils se battront pour déterminer lequel l’a admiré en premier. C’est durant cette période que sera créée la politique des auteurs. Parallèlement, en Amérique du Nord, la revue Séquences voit le jour à Montréal en 1955. Elle sera longtemps dirigée par le professeur et auteur Léo Bonneville. Aujourd'hui encore en activité, elle se distingue par son côté pluraliste et par le fait qu'elle demeure à ce jour la plus ancienne revue francophone de cinéma en Amérique.
En 1962, avec la naissance de la Semaine internationale de la critique, à Cannes, la presse cinématographique devient de plus en plus appréciée et donne un renouveau à la cinéphilie. Elle intervient ainsi dans les quotidiens pour lutter contre la censure française.
En 1980, avec l’émergence de la télévision et l’effondrement des ciné-clubs, la critique cinématographique recule et plusieurs magazines n’ont plus les moyens de se maintenir. De nos jours, des critiques, qu’ils soient professionnels ou amateurs, peuvent publier leur revue ou critique sur le Web, payantes ou gratuites. Quoique leur métier ait beaucoup perdu d’importance dans la presse, les critiques conservent une certaine influence et peuvent encore contribuer à faire ou défaire la réputation d’un film.
Parallèlement, des associations de critiques se sont organisées pour récompenser chaque année les films qu’ils considèrent comme majeurs, ou donner des prix de la critique dans les festivals. On retrouve notamment parmi eux la NYFCC Award, le Prix du Cercle des critiques de film de Londres ou encore le prix FIPRESCI et la National Society of Film Critics.
Les Nouvelles Vagues
Les années 1960 marquent le déclin de l'âge d'or d'Hollywood. L'abolition du Code Hays marque la fin du cinéma hollywoodien classique, dont les recettes éprouvées étaient de plus en plus en crise. Des réalisateurs célèbres comme Alfred Hitchcock ou John Ford avaient terminé leur œuvre majeure et les légendaires stars de l'âge d'or commençaient à prendre de l'âge. Les grands studios étaient dirigés par de vieux hommes comme Jack Warner, dont certains occupaient leur poste depuis l'époque du cinéma muet et n'avaient plus aucun contact avec la réalité sociale. De plus en plus de films sont produits en dehors du public et, dans une tentative désespérée de reconquérir leurs spectateurs, les studios pompent au milieu des années 1960 des sommes énormes dans des films monumentaux et des comédies musicales de moindre importance artistique.
C'est à cette époque que de nouveaux courants cinématographiques créatifs se développent en Europe. Le metteur en scène y acquiert une importance croissante et devient de plus en plus important en tant que scénariste. Ce n'était pas le cas, à quelques exceptions près (Ernst Lubitsch, Billy Wilder, Otto Preminger, Alfred Hitchcock), dans le cinéma hollywoodien des années 1950 et du début des années 1960.
La Nouvelle Vague française débute en tant qu'époque du cinéma d'auteur à la fin des années 1950 avec Les 400 coups. (1959) de François Truffaut. Les films de cette époque sont basés sur la théorie de la politique des auteurs, développée par un groupe de critiques qui écrivaient pour la revue cinématographique Cahiers du cinéma. Ils revendiquaient une autonomie artistique claire pour le réalisateur et s'opposaient à la tradition de la qualité du cinéma français. Parmi ces critiques figuraient, outre Truffaut, Claude Chabrol, Éric Rohmer, Jacques Rivette et Jean-Luc Godard qui, en 1960, avec À bout de souffle (d'après un scénario de Truffaut). Parmi les grands succès publics, on peut citer Jules et Jim de Truffaut. (1962) et Baisers volés (1968) ainsi que Pierrot le fou de Godard. (1965). Avec cette Nouvelle Vague et les réalisateurs Truffaut, Godard, Chabrol et Jacques Demy, une jeune génération d'acteurs comme Jean-Paul Belmondo, Jeanne Moreau, Jean-Pierre Léaud, Catherine Deneuve, Brigitte Bardot, Anna Karina, Françoise Dorléac, Claude Jade et Stéphane Audran vient rejoindre les stars déjà bien établies du cinéma français et international.
Le parallèle anglais à la Nouvelle Vague est en quelque sorte le Free Cinema, qui avait le vent en poupe au début des années 1960. Les films racontaient généralement des histoires de la classe ouvrière anglaise et attiraient ainsi l'attention sur les dysfonctionnements sociaux. Ce sont surtout les adaptations cinématographiques de l'auteur Alan Sillitoe qui sont devenues célèbres. Les pendants des nouvelles stars en France sont, avec le Free Cinema en Grande-Bretagne, Albert Finney, Rita Tushingham, Tom Courtenay, Rachel Roberts, David Warner et Julie Christie.
En Amérique latine également, un nouveau style de film a vu le jour, qui trouvait son origine dans la lutte de la population contre l'oppression politique et économique, ce qu'on appelle le Cinema Novo. Dans les années 1960, les artistes se considéraient souvent comme des acteurs politiques, ce qui a donné naissance à une série de films politiquement pertinents, et pas seulement en Amérique latine : dans de nombreux pays d'Europe de l'Est, des cinéastes se sont élevés contre les régimes dictatoriaux.
Le cinéma allemand a également été révolutionné : Un groupe de jeunes cinéastes s'est consacré à des innovations de style et de contenu dans le cinéma. D'une part, les conventions stylistiques traditionnelles ont été jetées aux orties, d'autre part, les nouveaux films traitaient souvent de sujets politiquement brûlants. Les réalisateurs influents du Nouveau film allemand sont Werner Herzog, Volker Schlöndorff, Wim Wenders, Hans-Jürgen Syberberg. Hans W. Geißendörfer et Rainer Werner Fassbinder. Ils remplacent les stars allemandes du Heimatfilm et du cinéma de divertissement peu exigeant : Angela Winkler ou Bruno Ganz, de nouveaux acteurs s'établissent également en Allemagne. Les réalisateurs allemands font également appel à plusieurs reprises à des stars de la Nouvelle Vague. Ainsi, Anna Karina joue chez Schlöndorff aux côtés de l'icône du Free Cinema David Warner dans Michael Kohlhaas - le rebelle] et chez Geißendörfer aux côtés de Gottfried John dans Carlos, Charles Aznavour dans Tirez sur le pianiste de Truffaut chez Geißendörfer (La Montagne magique) et Schlöndorff (Le Tambour). Geißendörfer fait également appel à l'icône de la Nouvelle Vague Jean Seberg pour Die Wildente.
La "Nouvelle Vague" française influence en outre le cinéma en Tchécoslovaquie, en Pologne et au Japon, où de nouveaux courants voient également le jour. Le Polonais Roman Polanski (Le Couteau dans l'eau) se rend en France et en Grande-Bretagne, où il travaille avec l'auteur Gérard Brach ainsi qu'avec les sœurs Nouvelle Vague Catherine Deneuve (Répulsion) et Françoise Dorléac (Cul-de-sac), le Tchèque Miloš Forman (Les Amours d'une blonde) fera plus tard partie du Nouvel Hollywood (Vol au-dessus d'un nid de coucou.
Cinéphilie
La cinéphilie est un terme dont la signification courante est l’« amour du cinéma ». De nos jours, l’expression de cette passion du cinéma peut être multiple ; cependant, le terme fut à l’origine utilisé pour caractériser un mouvement culturel et intellectuel français qui s’est développé entre les années 1940 et la fin des années 1960. On dit communément qu’une personne est cinéphile lorsqu’elle consacre une part importante de ses loisirs à la vision de films et/ou à l’étude du cinéma. De plus, un cinéphile peut également collectionner les affiches de films ou divers produits dérivés. En raison de son caractère potentiellement addictif, la cinéphilie est comparée par André Habib à une véritable « maladie, férocement contagieuse, dont on ne se débarrasse que très rarement ».
L’évolution de la cinéphilie est très influencée par celle du cinéma. Il fut un temps où, une fois sa distribution en salle terminée, un film disparaissait. Le rater lors de sa sortie revenait à ne plus pouvoir le voir, à moins de mener une recherche assidue dans une cinémathèque. Pour être cinéphile, il fallait donc voyager, et suivre de près l’évolution des styles. Aujourd’hui, rater un film lors de sa sortie en salle n’est plus un problème, la plupart des films étant par la suite diffusés à la télévision ou en DVD. Cependant, une part significative des cinématographies dites « rares » reste difficile d’accès, et les cinéphiles peuvent alors attendre plusieurs années une édition (ou réédition) en DVD ou une diffusion lors d’un festival. Voici ce que déclare Jean Tulard, universitaire et historien français :
D’autre part, jusqu’à une certaine époque, il était possible pour un cinéphile d’avoir vu une grande part du patrimoine cinématographique mondial. C’était le cas de nombreux cinéphiles français entre les années 1940 et 1960. Aujourd’hui, compte tenu de la croissance quasi exponentielle de production des films depuis la naissance du cinéma, et bien qu’y consacrant leur vie, les cinéphiles ne peuvent plus en voir qu’une part infime. Pour les cinéphiles contemporains, le choix s’opère alors entre une approche qualitative (ne voir que les films reconnus ou primés, ou selon des critères plus personnels) ou une approche quantitative – on parle alors de cinéphagie.
La cinéphilie possède aussi d’autres influences : dès la naissance du cinéma, des ciné-clubs se sont développés pour réunir les amateurs de cinéma. On y étudie généralement l’histoire et les différentes techniques du cinéma, à la suite d’une projection d’un film. Les différents membres d’un ciné-club ont les mêmes intérêts et programment eux-mêmes leurs diffusions et discussions, ou débats. Au fil du temps, le concept a évolué et est de plus en plus affilié à une activité socio-culturelle variée. Il est ainsi adapté dans des programmes éducatifs, comme les « ciné-goûters », dans le cadre d’un objectif culturel comme un « ciné-philo » qui lie cinéma et philosophie, ou encore dans le cadre d’organisation à but lucratif, par l’organisation de soirées thématiques comme les « ciné-party ».
L’arrivée de nouveaux médias dans la seconde moitié du a bouleversé les habitudes des cinéphiles. La télévision, le magnétoscope, le DVD et Internet ont popularisé une cinéphilie vue comme élitiste au plus fort de la fréquentation des ciné-clubs (des années 1940 aux années 1960). Mais cette popularité croissante n’a pas été répercutée sur la fréquentation cinématographique, car la cinéphilie se manifeste de moins en moins en salle. La fréquentation n’a en effet cessé de baisser depuis l’après-guerre, comme l’illustre le tableau détaillé sur la fréquentation des salles de cinéma dans les principaux pays où le cinéma occupe une place majeure, depuis 1950 :
Économie
L’économie et le cinéma ont toujours été très proches : l’aspect économique explique parfois même l’histoire ou l’esthétisme de l’image.
L’industrie cinématographique nécessite un financement. Or, avec le temps, les manières de produire et distribuer un film ont évolué. À titre d’exemple, durant les années 2000, les frais d’édition d’un film français sont en moyenne de . Près de 44,7 % de cette valeur sont utilisés dans l’achat d’espaces publicitaires, c’est-à-dire en moyenne. Viennent ensuite les frais de laboratoire qui mobilisent à 31,8 % du budget, et la conception du matériel publicitaire qui coûte en moyenne . Néanmoins, ces valeurs varient selon le nombre de copies du film.
Financement
Les enjeux financiers autour d’une œuvre cinématographique sont généralement considérables. Cela est dû à la présence d’un grand nombre d’intervenants dans le processus de création d’un film, ainsi qu’aux moyens techniques utilisés, souvent importants. Une activité économique s’est donc organisée dès les débuts du cinéma pour assurer d’une part la collecte des fonds nécessaires à la production et d’autre part la rentabilisation des investissements. Les résultats au box-office sont donc déterminants d’autant que les recettes des autres médias (télévision, vidéo…) sont corrélées au succès en salles (le prix de vente aux chaînes de télévision est fonction du nombre de spectateurs).
Ainsi les chaînes de télévision se sont impliquées de manière croissante dans le financement du cinéma et les industriels ont également apporté leur concours en utilisant le grand écran comme vecteur de valorisation pour leurs produits (on parle alors de product placement). L’apparition de supports utilisables dans les foyers (dans un premier temps la cassette vidéo puis le DVD, et plus récemment le disque Blu-ray) représente à partir des années 1980 une nouvelle source de revenus de plus en plus importante. Parallèlement, la commercialisation de produits dérivés (jouets pour enfants, jeux vidéo ou encore le disque de la bande originale du film) et les campagnes conjointes (une marque s’associe au film afin de bénéficier de son image) complètent le panorama des recettes.
Pour aider au financement d’un long métrage, en France, et dans le but de favoriser les producteurs débutants, le Centre national du cinéma et de l'image animée leur délivre automatiquement un soutien financier. Dans la même optique, les SOFICA, sociétés de capital-investissement, financent près de 5,5 % des œuvres cinématographiques en échange d’un pourcentage sur les recettes mais sans aucun droit sur les négatifs. Depuis leur création en 1985, elles ont investi près de dans plus de sept cents films. Si pour le moment les producteurs sont les premiers ordonnanceurs d’un film, la télévision tend à les rattraper. Par exemple TF1 a investi près de dans dix-neuf films en 2000.
Cependant, il demeure d’autres pays, où cinéma et télévision n’ont pas ce même type de relation, et de financement a posteriori. Aux États-Unis, la télévision ne finance pas, ou peu, les productions, à la différence de grandes majors. De la même manière, le cinéma allemand est, lui, financé par subventions (en 1977, elles représentaient près de 80 % du financement des films). En Corée du Sud, les films sont financés par quotas dans les années 1960, pour essayer de refaire surface devant le cinéma américain, et en 1990, c’est grâce à l’intervention de trusts industriels (« chaebols ») que plus de seront produits par an.
De plus, lors du développement, le vendeur, ou distributeur, du film joue désormais un rôle crucial dans l’élaboration du scénario et du script. En effet, pour décider de distribuer un film, le vendeur cherche une histoire souvent grand public, qui donnera un box-office bénéfique. En ce sens, le cinéma d'auteur n’est plus privilégié lors de la distribution.
Cependant, le développement du partage de fichiers informatiques pair à pair, qui permet l’échange entre particuliers de films sur Internet, fait craindre aux professionnels du cinéma une crise telle que celle que traverse l’industrie du disque.
Pourtant, d'après la MPAA, association de défense des intérêts de l'industrie cinématographique américaine, non seulement une telle crise n'existe pas, mais les bénéfices mondiaux ont augmenté de 54 % depuis . On peut ainsi noter, en France, une fréquentation record des salles, avec , durant le mois de juillet 2009 : cela faisait trente ans qu'autant de personnes ne s'étaient pas déplacées pour aller voir un film. Cette affluence peut s'expliquer par la sortie de films à gros budgets tels que L'Âge de glace 3, Harry Potter 6, Là-haut ou encore Public Enemies. Par ailleurs, la lutte contre le piratage n'a cessé d'augmenter : une copie des Bronzés 3 avait été publiée sur internet par des employés de TF1 qui ont été condamnés par le tribunal de Nanterre ; de son côté la Warner Bros. a décidé d'interdire les avant-premières au Canada. Par ailleurs, des projets de loi sont en discussion pour tenter de protéger l’industrie cinématographique.
Néanmoins, certains artistes ont déjà fait le choix de distribuer volontairement leurs films sur Internet. On remarque notamment Elephants Dream ou Le Bal des Innocents de Joseph Paris, tous deux disponibles sous la licence Creative Commons. De la même manière, la Warner Bros. a réformé sa distribution vidéos depuis début 2009. C'est lors de la sortie en vidéo de The Dark Knight : Le Chevalier noir que la société de production a décidé d'inclure un téléchargement gratuit et légal sur internet, à l'acquéreur d'un DVD. En parallèle, Warner a décidé que la sortie en vidéo à la demande s'effectuerait en même temps que la sortie habituelle du format DVD/Disque Blu-ray. C'est dans cette initiative que la Warner voit une lutte contre le piratage.
Cinéma et télévision
Les liens entre cinéma et télévision ont été mis en valeur par Laurent Creton dans Le cinéma et l’argent. Le cinéma entretient des rapports compliqués avec la télévision, cette dernière est en effet le premier concurrent du cinéma. L’adoption de la couleur à la télévision a ainsi eu un impact direct sur la fréquentation des salles en France, dans les années 1960.
Cependant c’est aussi le premier client du cinéma. Les chaînes de télévision consacrent une part importante de leurs grilles horaires aux films ou aux documentaires car ces programmes leur garantissent des taux d’audience excellents. En contrepartie des accords imposent aux chaînes des montants d’investissement dans la filière cinématographique. Elles deviennent de ce fait coproductrices et prennent une part importante du financement des films par l’acquisition des droits de diffusion des films. Aujourd’hui il est devenu incontournable à une production cinématographique d’obtenir une diffusion télévision pour monter un projet.
Pour les producteurs, l’importance de ces investissements est à la fois un élément rassurant, car c’est une diminution ou un partage du risque financier, et une perte de liberté. Bien souvent, le producteur est en effet amené à choisir les projets qui sont susceptibles d’être diffusables sur une chaîne de télévision. Bien que partiel, ce contrôle des producteurs par les chaînes de télévision induit une menace sur la diversité et l’originalité des films produits.
Les télévisions souhaitant diffuser des films reflétant une certaine diversité de cultures ne peuvent limiter leurs relations avec le cinéma aux producteurs nationaux. Deux cas de figure coexistent alors. Soit tous les droits pour le territoire national du film pressenti ont été achetés par un distributeur national, la chaîne télévisée négocie alors avec le distributeur. Soit les droits télévisés du film pressenti sont détenus par un vendeur international, à charge pour la chaîne télévisée de négocier avec ce vendeur international et de procéder elle-même au doublage ou au sous-titrage du film.
La réduction du temps de travail ainsi que l’augmentation du nombre de programmations, dont un nombre important de films, a permis à la télévision de se faire une place dans les familles. Pour la France, l’apparition de Canal+ en 1984 ainsi que d’autres chaînes a fait augmenter de manière significative le nombre de films programmés. Entre 1975 et 1984, sur les trois chaînes publiques, on pouvait voir cinq cents films programmés par an contre mille cinq cents en moyenne à partir de 1995 (dont sur Canal +) et ce sans compter les rediffusions.
En France, le total annuel des visionnements de films a été multiplié par plus de dix en trente ans. Par visionnement, on entendra une entrée dans une salle de cinéma, ou un spectateur assis devant un écran (télévision, ordinateur) à domicile. Durant le même laps de temps, les proportions composant ce total ont été sensiblement modifiées en faveur des visionnements à domicile. Ainsi, aujourd’hui, seuls 2 % des visionnements prennent place dans une salle de cinéma. On notera par ailleurs qu’entre 1980 et 2002 les dépenses des ménages consacrées aux dépenses audiovisuelles sont parmi celles qui connaissent la hausse la plus importante. Mais, là aussi, la part de ce budget audiovisuel des ménages dévolue au cinéma a baissé au profit de dépenses audiovisuelles alternatives. Cette part est ainsi passée de 50 % en 1980 à 14 % en 2002.
Selon une étude de l'ABN AMRO (2000), à peu près 26 % des revenus des studios américains proviennent de la vente de tickets en salles, 28 % proviennent des diffusions à la télévision, et 46 % proviennent de la vente des formats domestiques (cassettes, DVD, Blu-Ray, Internet, etc.).
Évolution du marché
En tête des plus gros importateurs de longs métrages, on trouve les États-Unis et la France. En effet, le volume des échanges entre l’Europe et l’Amérique du Nord est important : en 1997, par exemple, de Nord-Américains ont vu des films européens en salle tandis que d’Européens ont vu des films américains. Néanmoins, la balance commerciale est favorable aux États-Unis, totalisant un revenu annuel de . Vient ensuite le Canada dont les salles ont projeté près de étrangers. Dès lors, il est possible d’opérer un rapprochement entre les pays producteurs et les pays exportateurs, en effet, les pays qui exportent le plus sont souvent ceux qui produisent le plus. L’Inde apparaît en première position avec une production à l’exportation de près de 60 % à destination des marchés d’Afrique.
Malgré l’importante diversité de la production cinématographique mondiale, les productions américaines trustent la plus grosse part du marché, présentant même des situations de quasi-monopole dans des pays tels que le Chili et le Costa Rica où 95 % des films importés proviennent des États-Unis, ou encore à Chypre où ce chiffre atteint 97 %. À l’inverse, le cinéma américain ne représente que 7 % du marché en Iran qui produit lui-même quelque 62 longs métrages par an, et dont les salles ont une programmation de films aux provenances très variées. De même, le continent africain apparaît comme le plus gros importateur de productions américaines où sa part de marché atteint 70 % contre 15 % pour les films européens. Cependant, les pays africains francophones consacrent une part égale aux productions américaines et européennes située autour de 40 %, le Maroc faisant exception avec 46 % de films américains, 20 % de films indiens et seulement 8,5 % de films français. D’autres cinémas, comme ceux de Hong Kong ou de Taïwan, dont les productions sont pourtant jugées moyennes, enregistrent un volume des ventes à l’export important, notamment à destination de l’Afrique et de l’Amérique du Sud où la pénétration du cinéma japonais est également notable. Cependant, ces chiffres sous-tendent un certain nombre de phénomènes invisibles tels que la diversité des cultures provoquant une diversité de la demande, le pouvoir des sociétés de distribution, ou encore des faits plus anecdotiques tels que la censure mise en place par quelques gouvernements qui constitue un frein à la production dans certains pays.
Parallèlement, d’autres cinémas ont pris parti de l’évolution du marché, et ont réussi à faire leur place, avec une importation de plus en plus importante, c’est par exemple le cas du Bollywood, et plus généralement du cinéma indien. En Inde, les productions sont généralement peu coûteuses, la plus chère a atteint . Jusqu’à la fin des années 1980, les films n’étaient pas diffusés en dehors de l’Inde elle-même, à quelques exceptions près comme le Maroc, à cause des distributions américaines et européennes dont l’influence était mondiale, ou de par la différence de culture. Cependant, avec l’amélioration des techniques liées aux effets spéciaux, les films bollywoodiens ont réussi à s’implanter, et à développer un marché plus large, comme Krrish tourné en 2006 ou Love Story 2050 (2007) dont le tournage a généré la participation de plus de cinq studios internationaux d’effets spéciaux. Ainsi, le cinéma indien s’est développé, et internationalisé. Cependant, avec l’évolution du marché, dans certains pays, on parle de déclin de l’industrie nationale cinématographique. C’est le cas par exemple en Italie. En parallèle à la chute de la fréquentation, en Italie, les salles de cinéma ne projettent que 19 % de films italiens, avec une production avoisinant les 138 films par an. L’Union européenne a pris l’initiative des coproductions entre ses pays, ainsi 41 films italiens, en 2004, sont des coproductions. Cependant, cela n’a pas suffi pour accroître la valeur du cinéma italien. Selon Marin Karmitz, c’est par l’influence de la télévision privée que ce déclin s’explique, destructrice de la créativité : il parlera alors d’un cheval de Troie en Europe pour le cinéma américain. En effet, face au déclin du cinéma national, les télévisions diffusent une grande majorité de films américains.
Le tableau suivant répertorie les pays produisant le plus de films en s’appuyant sur la moyenne annuelle de films produits entre 1988 et 1999. Il est à noter que plusieurs de ces pays n’exportent qu’une part infime de leurs productions, devançant parfois les plus gros exportateurs.
Filière
Depuis une idée originale, du tournage à la distribution, un film implique nombre de techniciens, d’artistes et de diffuseurs. Il peut s’étendre de plusieurs semaines à plusieurs mois. Typiquement, c’est le producteur qui détient les droits sur le film.
La réalisation d’un film peut être découpée en cinq étapes.
En premier lieu, il y a le développement d’un script conçu par un scénariste généralement.
Ensuite, la préproduction se met en place pour préparer le tournage avec la conception d’un dossier de production.
Puis vient la production proprement dite, durant laquelle le réalisateur tourne son film aux côtés de techniciens et d’artistes variés et nombreux, tels que les acteurs, le chef opérateur ou ses assistants.
Enfin, la postproduction permet le montage du film et l’ajout de la bande sonore ainsi que des effets spéciaux et les travaux de laboratoire photochimique et/ou numérique. La fin de la postproduction se concrétise par la livraison du film sous ses divers formats d'exploitations (film photochimique, fichiers numériques pour le cinéma numérique et PAD (prêt à diffuser) pour la télévision et autres modes de diffusions. C'est à la fin de cette étape que s'arrête le rôle du producteur.
Le processus se termine avec la distribution lorsque le film bénéficie de la publicité et de copies favorisant sa diffusion ; on parle alors de l’exploitation.
Production
La phase de production d’un film englobe l’intégralité de la fabrication du métrage, de la création d’un projet à sa distribution. Néanmoins, le rôle du producteur n’a pas toujours été le même au fil du temps et il n’est pas toujours à l’origine d’un film.
La société de production paye les frais engendrés par le tournage. Elle choisit aussi la société de distribution qui s'occupera de la publicité du film lors de sa sortie. Il arrive quelquefois que le producteur crée lui-même sa société de distribution. Il aide aussi à la réalisation du film, à l’écriture du scénario, au choix des acteurs et des lieux de tournage et il est l’interlocuteur principal de l’équipe en cas de conflits. Le producteur n’a donc pas seulement un rôle artistique mais aussi de mécénat. Le producteur est le seul responsable devant les divers ordonnanceurs du projet. D’ailleurs, sa fonction se définit ainsi : « Le producteur de l’œuvre audiovisuelle est la personne physique ou morale qui prend l’initiative et la responsabilité de la réalisation de l’œuvre […] il prend personnellement ou partage solidairement l’initiative et la responsabilité financière, technique et artistique de la réalisation de l’œuvre et en garantit la bonne fin ». Néanmoins, il persiste, la plupart du temps, une différence entre la production d’un film aux États-Unis et en France. En effet, aux États-Unis, le producteur travaille bien souvent pour un major de cinéma, une grande entreprise qui s’appuie sur des banques ou des firmes pour le financement du film, alors qu’en Europe, le producteur travaille en général pour une petite société et compte sur l’aide de divers organismes publics comme le CNC en France, pour ses subventions.
La production commence donc par le développement, c’est-à-dire par l’écriture d’un scénario. Par la suite, est conçu un séquencier qui permet de décomposer l’histoire en scènes. Dès lors, un distributeur est choisi par le producteur : il évaluera le succès potentiel du film, en considérant le genre du film, le public visé ou l’historique du succès de films similaires. Un réalisateur est ensuite choisi. Vient alors la préproduction, où le film est imaginé et le tournage également préparé. Quelquefois un illustrateur dessine un storyboard pour décrire l’ensemble des plans qu’il faudra tourner et ainsi aider l’équipe lors de la préparation du plateau. Le budget est également fixé par la société de production. Le producteur exécutif embauche l’équipe de tournage requise : elle comprend généralement le réalisateur, son assistant, un directeur de casting, un régisseur général, le directeur de production et le directeur de la photographie, le directeur artistique, le chef-opérateur du son, le perchman, le monteur et le compositeur. Le tournage étant ainsi prêt on entre dans la phase de production proprement dite, celle où le réalisateur met en scène les acteurs : les prises de vues peuvent enfin commencer.
Les éclairages sont mis en place et les acteurs maquillés et costumés. Ils répètent alors leur texte sous la direction du réalisateur, qui leur indique les mouvements à effectuer, ou ce qui ne va pas dans leur intonation. Enfin, le tournage peut commencer. Chaque scène est tournée en plusieurs plans et chaque prise est identifiée grâce au clap, ce qui permettra au monteur de repérer les bons plans parmi ceux qui ne serviront pas. C’est au réalisateur de décider si la prise est bonne, ou, au contraire, s’il faut la refaire. Par sécurité, les prises bonnes sont doublées.
Pour les productions utilisant de la pellicule photographique traditionnelle, les négatifs du jour sont envoyés au laboratoire pour un développement nocturne. Ils constituent les (les premiers positifs) et sont visionnés par le réalisateur, l’équipe technique, et parfois les acteurs. Pour les techniques digitales, les prises sont téléchargées et orchestrées dans un ordinateur sous le nom de « prises du jour ». C’est ainsi, à la fin du tournage, que le film entre en phase de postproduction, où il est monté avec d’éventuels effets spéciaux et la bande originale. Avec l’arrivée de la vidéo, le processus de montage a évolué. Le principe du montage est d’assembler les plans et séquences. L’étape suivante consiste à créer une certaine fluidité dans l’enchaînement des images. Alors, le réalisateur et le producteur donnent leur avis. Le montage est ainsi « fermé ». Au mixage audio, le son et l’image sont synchronisés. Ensuite, le résultat final du montage devient la « copie de travail », et il est tiré une copie éclairée, ou étalonnée, du négatif conformé à cette copie. C’est à partir de ce tirage que les copies destinées aux salles de cinéma sont tirées. Alors, le film passe en phase de distribution, c’est-à-dire qu’une société embauchée, ou créée, par la société de production va concevoir une affiche du film, organiser des séances réservées à la presse et créer un univers publicitaire autour du film.
Distribution
Une société de distribution est une compagnie indépendante, une filiale, ou rarement une structure individuelle, qui agit en tant qu’agent final auprès d’une société de production pour garantir la projection du film en salle. Dans le monde du cinéma, le terme « distributeur » se réfère à la mercatique et à la diffusion de films dans le monde, aussi bien au niveau de la salle de cinéma que dans un rayonnement privé.
Dans un premier temps, c’est au distributeur d’assurer la projection en salle. C’est à lui de programmer les diffusions : pour ce faire, il organise des projections à des exploitants ou crée une publicité attrayante pour le film. Son but est de donner à l’exploitant l’idée du bénéfice qu’il pourra engendrer en projetant le film. Ensuite le distributeur doit signer un contrat stipulant le pourcentage que l’exploitant devra reverser à sa société et collecte le montant prévu une fois le film projeté. Il transmet une part des revenus à la société de production. Néanmoins, généralement, il existe des contrats globaux entre les distributeurs et les exploitants qui fixent le pourcentage du billet qu’ils se partagent. Dans les années 1920, les films se louaient « à prix fixe par mètre » et cette location pouvait durer un jour ou deux. C’est aussi au distributeur de s’assurer que le nombre de copies du film suffira à fournir toutes les salles de cinéma et il surveille leur livraison. Il contrôle en même temps si le film est projeté dans le cinéma stipulé sur le contrat et si le nombre de sièges minimum est exact. Lorsque le film n’est plus projeté, le distributeur doit alors faire en sorte que les bobines lui soient retournées. En pratique, le distributeur assure aussi la vente d’affiches, de bandes originales et de produits dérivés et il organise des interviews pour la presse. En outre, ce matériel publicitaire aidera l’exploitant à vendre des billets. Il peut aussi mettre en place des avant-premières pour inciter le public à venir, avec la présence des principaux artistes présents sur le tournage.
Si la société de distribution s’occupe d’un film en langue étrangère, ce sera également son rôle que de sous-titrer le film, ou de mettre en place le doublage. C’est aussi son rôle que de couper les scènes, s’il y en a, censurées par son gouvernement.
Voici un graphique représentant l’évolution de la distribution cinématographique en France (films distribués par année) :
Festivals de films
Un festival de cinéma est un festival de films. Cet événement consiste en la projection d’un ensemble de courts ou longs métrages dans un lieu donné et pour une durée limitée dans le temps. Ces projections sont généralement ouvertes au public mais il arrive qu’elles soient réservées aux critiques, journalistes ou professionnels. Le festival de cinéma est la première rencontre entre une œuvre, ses créateurs et son public, si celui-ci se déroule avant la sortie nationale du film. Parfois, ce sera la seule, si la rencontre échoue. C’est donc un moment clef de la vie d’un film. Ce moment d’exposition peut être violent. Pour le réalisateur et le producteur, la réaction du public — même averti — à la présentation du film peut être source d’une profonde remise en question ou d’une consécration nationale, et quelquefois internationale, comme le Lion d'or à la Mostra de Venise, l’Ours d'or à la Berlinale ou la Palme d'or au Festival de Cannes.
Le rôle des festivals de cinéma est double. Ils permettent à la fois de dénicher des « pépites » et sont aussi des machines à faire connaître, à promouvoir les films sélectionnés. L’exemple du Festival de Cannes est frappant : les films en compétition et hors compétition seront distribués en France et seront vus par des producteurs, distributeurs et critiques venus du monde entier. De même, lors des quinze jours du festival se déroule le Marché du film, qui permet aux artistes manquant de moyens de trouver un distributeur. Un festival de cinéma permet donc de présenter une œuvre au monde entier.
Ainsi, le long de la filière cinématographique, les festivals de cinéma se situent en aval de la production de films (moment de la création) et en amont de l’exploitation (moment de la projection en salle). Plus précisément, les festivals internationaux les plus importants se situent immédiatement en aval de la production. Les festivals d’influence nationale ou régionale prennent place un peu avant la distribution en salle. La plupart des festivals suivent une régularité annuelle ou biennale. Outre des questions d’organisation pratique, ce rythme permet de conserver un caractère exceptionnel à l’événement.
Voici un graphique présentant le nombre de festivals en Europe en 1996 :
Exploitation
Après les étapes de production et de distribution, vient l’exploitation qui se résume à la projection de films. L’activité d’un exploitant peut être qualifiée d’« artisanale » ou d’« industrielle » en fonction du nombre de salles de son complexe : on parle de miniplexe ou de multiplexe. Il peut être également indépendant ou salarié : il dépendra alors d’un groupe national ou international, tel que Gaumont, Pathé, UGC, Regal Entertainment Group ou encore MK2. L’exploitant peut lui-même, ou à l’aide de divers distributeurs comme la Warner Bros., EuropaCorp ou Buena Vista, fixer sa programmation, et la changer en cas d’échec d’un film.
En France, la représentation publique d'un film est illicite si un visa d'exploitation n’a pas été accordé par le ministère de la Culture et de la Communication. Ce dernier se fonde sur l’avis d’une commission qui regroupe les pouvoirs publics, des professionnels et des associations de consommateurs ou de protection de la jeunesse. Le visa d’exploitation est une autorisation donnée pour qu’une œuvre soit diffusée publiquement, et permettant de placer ces œuvres dans des catégories établies par âge. Les exploitants savent ainsi à quelle catégorie de public le film est réservé. C’est lors de l’exploitation que sont encaissées les différentes recettes d’un film, dues soit à la vente d’un billet, soit à la vente d’un produit dérivé comme une affiche ou le CD d’une bande originale. Ces différentes recettes sont ensuite partagées avec les distributeurs, qui en reversent eux-mêmes une partie à la production.
En France, la salle de cinéma ne relève d’aucun statut juridique particulier, ce qui donne une certaine liberté à l’exploitant. Qui plus est, la « loi Sueur » autorise les collectivités à contribuer au fonctionnement et aux investissements des salles de cinéma. Ce fonctionnement permet d’aider les salles en difficultés, que les entrées ne suffiraient pas à faire fonctionner durablement. Les collectivités peuvent également apporter une aide indirecte aux salles de cinéma de moins de , classées Art et Essai, en les exonérant du paiement de la taxe professionnelle grâce à l’article 1464-A.
Néanmoins, c’est une relation stricte et réglementée qui est établie entre la distribution et l’exploitation. Dans le contrat des Conditions générales de location des films, il est accordé aux exploitants le droit de représentation publique des œuvres en échange d’un paiement qui est proportionnel aux recettes. En plus de ce paiement, ils doivent verser une somme à la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (SACEM) et une rémunération pour les propriétaires de la bande originale. De plus, la vente d’un billet entraîne le paiement de la taxe spéciale additionnelle (TSA) qui permet le financement de la distribution, de la production ou de l’exploitation du cinéma.
Voici un graphique représentant l’exploitation cinématographique dans le monde, plus précisément, par pays, le nombre de salles de cinéma par million d’habitants :
L’exploitation se diversifie avec la projection de hors-films : opéras, événements. Le , la démonstration à Paris de la première transmission de cinéma numérique par satellite en Europe d'un long métrage cinématographique par Bernard Pauchon, Alain Lorentz, Raymond Melwig et Philippe Binant ouvre la voie à l'application des télécommunications à l'exploitation cinématographique et aux retransmissions par satellites d'opéras et d'événements dans les salles de cinéma.
Filière audiovisuelle
En 2001, l’édition vidéo s’élevait de 25 % dans le monde, grâce au développement du DVD, qui remplace peu à peu les cassettes vidéo, qui tenait alors la tête des ventes avec vendues et 59 % des ventes liées à la vidéo (en 2000, la cassette réalisait près de 77 % des ventes). Le premier film sorti sous la forme de la vidéo serait Cheongchun gyosa sorti en salle en 1972 et en VHS en 1976 ; le dernier film sorti en VHS en Amérique serait A History of Violence en 2006. Désormais, un successeur au DVD se met en place : le disque Blu-ray qui permet deux heures de vidéo en haute définition ou treize heures en Standard Definition. Le , près de 530 disques blu-ray ont été commercialisés aux États-Unis, contre 250 au Japon. Cet essor de la vidéo est en partie dû à la nouvelle réglementation qui permet depuis 2001 la sortie d’un film en vidéo six mois après sa sortie en salles. Le délai a ensuite été ramené à quatre mois par la loi Création et Internet, et peut être abaissé à trois mois sur avis favorable du Centre national du cinéma et de l'image animée.
Les Français se distinguent des autres Européens de l’Ouest par une consommation de supports vidéos privilégiant plus nettement l’achat au détriment de la location en vidéo-club. En 2002, 85 % du budget vidéo français était ainsi consacré à l’achat de supports (VHS ou DVD). La même année, 70 % du budget vidéo européen était en moyenne réservé à l’achat. En parallèle, 60 % des achats se font en grandes surfaces de distribution (Carrefour, Auchan, E.Leclerc, Géant). Néanmoins, ce succès profite surtout à la vente liée au cinéma américain. En effet, contrairement à l’édition de VHS où l’augmentation du tirage n’a pour effet que de limiter les coûts de fabrication unitaires, l’édition DVD, où le principal investissement concerne la fabrication du « master », bénéficie rapidement de l’économie d’échelle, lorsque le tirage augmente. Ainsi, l’édition de DVD favorise surtout la diffusion des films commerciaux, dont les éditeurs disposent d’une infrastructure mondiale, comme les grands majors américains. On remarque ainsi que six sociétés se partagent près de 85 % de l’édition vidéo. En 2001, Universal Pictures était en tête du classement, grâce au succès de Gladiator, devant 20th Century Fox Pathé Europa, qui sortaient alors Star Wars, épisode I : La Menace fantôme.
Cependant, avec l’évolution d’Internet, la diffusion illégale de films via des logiciels de partage pair à pair est devenu croissante. La Commission européenne a conclu dans son rapport que de 5 % à 7 % du commerce mondial reposait sur la piraterie, soit près de d’euros. Ce phénomène influence donc crescendo la vente liée à l’édition vidéo, tout comme le streaming. Pourtant, en 2007, le cabinet d’étude marketing déclare que les Français téléchargent de moins en moins : ils étaient 2006 contre 2007.
Autour de la filière cinématographique
Opérateurs publics
Depuis plusieurs années, l’économie dans le cinéma a beaucoup évolué. Des accords se sont signés entre les chaînes de cinéma et les majors américaines qui ont eu des conséquences importantes sur cette dernière. Les opérateurs de bouquets satellites signent de plus en plus souvent des contrats avec les grosses sociétés de production pour avoir accès à leur catalogue de films et donc sécuriser leur diffusion. Canal+ a ainsi conclu des accords avec cinq studios que sont la Walt Disney Company, Universal Pictures, Columbia Pictures/TriStar, la 20th Century Fox et la Warner Bros. Ceux-ci confèrent à Canal+ des droits de diffusion importants.
Cependant, les accords conclus le plus souvent avec les majors font augmenter le nombre de films américains diffusés, en réduisant l’espace d’intervention des distributeurs nationaux auprès des chaînes de télévision, ce qui rompt par ailleurs l’équilibre entre l’activité des distributeurs indépendants, la sortie des films et la vente aux chaînes de télévision.
En France, il existe des sociétés pour le financement de l’industrie cinématographique et audiovisuelle (ou « Sofica ») et le centre national du cinéma et de l'image animée qui sont spécialisés dans le milieu de l’audiovisuel. Ils ont pour but d’aider au financement de la production de films, et à leur diffusion. Par ailleurs, la Bibliothèque du film a pour mission d’enrichir le patrimoine du film, pour en assurer par la suite la diffusion.
Cérémonies de récompenses
Une cérémonie de récompenses cinématographiques est une cérémonie organisée par un organisme public ou national dévolu au cinéma, tels que les académies ou fondations. Au cours de cette cérémonie un ou plusieurs prix peuvent être remis. En général c’est le côté artistique d’un film qui est remarqué lors de ces cérémonies. C’est en 1920 que remonte la première récompense, dans le Photoplay, un magazine sur le cinéma américain. Cependant, il existe quelques prix qui félicitent le succès commercial, comme le Goldene Leinwand (la toile d’or) en Allemagne qui récompensait chaque film de plus de . Néanmoins, il n’y a pas que les films qui sont récompensés : les artistes et techniciens le sont aussi pour leur contribution au film. On trouve par exemple l’Oscar du meilleur réalisateur aux États-Unis. Ces cérémonies ont en général un caractère de monopole sur leur territoire et récompensent en priorité les artistes et techniciens nationaux.
La cérémonie de récompense la plus connue à travers le monde est celle des Oscars qui récompense à travers d’innombrables prix les films américains et étrangers une fois par an à Los Angeles. Quelques semaines avant a lieu la cérémonie des Golden Globes, qui est gérée par l’association hollywoodienne de la presse étrangère depuis 1944. Par opposition la cérémonie des Razzie Awards récompense au contraire les pires films ou artistes. Seuls les films ayant connu une exploitation cinématographique dans le pays peuvent généralement concourir. Ainsi, contrairement aux festivals, qui prennent place avant la distribution, les cérémonies de récompenses sont organisées après la distribution de tous les films pressentis.
Parmi les cérémonies de récompenses cinématographiques les plus connues, on remarque par exemple les Oscars (États-Unis), les Césars (France), les Goyas (Espagne) ou les BAFTA (Royaume-Uni). Parallèlement aux académies et fondations, d’autres organisations, telles que les associations de critiques de films, distinguent aussi certains films.
D'autres récompenses cinématographiques sont remises dans le cadre de festivals. Parmi les plus prestigieuses, figurent la Palme d'or lors du Festival de Cannes, l'Ours d'or durant la Berlinale et le Lion d'or dans le cadre de la Mostra de Venise.
Techniques
Prise de vues
La technique employée pour créer l’image sur la pellicule cinématographique est empruntée à la prise de vue photographique. L’impression se fait par exposition à la lumière à l’aide d’une caméra à travers un objectif à la cadence typique de 24 images par seconde, régulée par un quartz intégré à la caméra. Initialement de 16 images par seconde (soit un pied par seconde), la cadence fut augmentée avec l’arrivée du cinéma sonore. En effet, la qualité du son (bande passante, pleurage, bruit…) dépend de la vitesse de défilement du film.
Le principe de cette impression est basé sur une réaction d'oxydo-réduction qui voit les halogénures d’argent couchés dans l’émulsion se transformer en argent métallique lors de l’exposition à la lumière. Après développement, les zones insolées ont donc un aspect noir et très opaque. Les zones non exposées sont rendues translucides après que le fixateur en avait débarrassé le support. Les différentes nuances de gris sont dues à la densité plus ou moins importante des sels d’argent révélés. On obtient donc bien une impression en « négatif » d’où le nom de l’élément.
La reproduction des couleurs sur pellicule se fait en deux phases : la pellicule couleur est faite de trois couches d’halogénures d’argent superposées et couplées à des colorants. Ces colorants absorbant leur couleur complémentaire, ils sont jaune, magenta et cyan, de sorte que ces trois couches sont ainsi sensibles aux trois couleurs primaires : respectivement rouge, vert et bleu. On réalise ainsi une analyse trichrome.
Dans le processus de développement, on se débarrasse des sels d’argent pour ne conserver que les colorants de l’émulsion. Le négatif, une fois développé, est tiré sur une émulsion positive. Au stade du tirage, réalisé avec une lanterne additive, munie de trois sources Rouge, Vert et Bleu, réglables en intensité, les couches colorées du négatif réalisent la synthèse des couleurs à reproduire à partir des seules 3 composantes primaires présentes dans le négatif. Le positif de projection est lui-même constitué de trois couches monochromes et se comporte donc comme un filtre coloré devant la lanterne de projection. Il réalise ainsi une synthèse soustractive de cette lumière « blanche », à la température de couleur de la lumière du jour à laquelle l’œil humain est habitué. La colorimétrie est la science de la mesure des couleurs. Il existe différentes façons de mesurer les couleurs mais le plus courant est d’utiliser un thermocolorimètre, ce qui permet de définir de manière non arbitraire la température de couleur d’une source de lumière.
La première problématique de la prise de vues est de réaliser une image correctement exposée, en densité et en couleur. Pour contrôler la quantité de lumière, le directeur de la photographie utilise une cellule photo-sensible — le plus généralement à mesure incidente — et règle l’ouverture du diaphragme en fonction de cette mesure. Le réglage des contrastes se fait à la cellule à mesure réfléchie, sur les objets, le plus généralement au spotmètre. Le choix des sources et le réglage des lumières se fait en concordance avec la sensibilité de l’émulsion utilisée et l’utilisation éventuelle de filtres devant la caméra.
Une fois cet aspect technique maîtrisé, il faut composer une lumière qui, esthétiquement, servira le propos du film, son scénario et l’ambiance des différentes scènes, comme le jeu des comédiens tout en intégrant de nombreuses contraintes techniques et économiques. On distingue facilement la lumière contrastée et dense d’un film policier, de la lumière douce et homogène d’une comédie, par exemple. Si l’esthétique générale d’un film doit beaucoup à la lumière, sa cohérence ne peut être obtenue qu’à la condition d’un travail de collaboration étroite entre les différents responsables artistiques : réalisateur, en premier lieu, mais aussi décorateur, costumier, ou maquilleur.
La deuxième problématique concerne le cadre : composition des plans, mouvements d’appareils, découpage des scènes en plans. Ce travail, exécuté par le cadreur est lui aussi le fruit d’une collaboration étroite avec la mise en scène. Enfin, la propreté des plans et leur netteté est de la responsabilité du premier assistant opérateur.
Travail de laboratoire
Un laboratoire cinématographique propose un ensemble de prestations techniques aux industries du cinéma. En particulier, les producteurs de films recourent à leurs services pour développer le négatif original, le transférer sur support magnétique ou numérique, tirer les copies de travail, conformer le négatif au point de montage, tirer les copies de série et les étalonner, dupliquer les éléments, réaliser certains trucages, transférer un document vidéo sur film... Ce travail est effectué par des techniciens maîtrisant ces techniques variées. Le film, lorsqu’il est tourné sur support argentique, est confié quotidiennement à un laboratoire photographique qui se charge de le développer (opération chimique en plusieurs étapes qui consiste à stopper, révéler, blanchir, fixer, nettoyer et sécher le négatif). Cette étape donne lieu à un négatif qui n’est plus photosensible, c’est-à-dire que l’on peut l’exposer à la lumière sans risquer de perdre les images tournées.
Le développement est une phase critique et dépend d’un nombre important de paramètres et de leur précision : température constante et imposée, temps de développement stricts, concentrations précises en composants chimiques. Le travail d’interaction entre les produits chimiques du bain photographique avec la pellicule s’effectue à un niveau proche de la taille des atomes. On tire alors le positif dans une tireuse additive (alors que la photographie est tirée en soustractif) et ce positif est lui-même développé dans une chimie similaire à la chimie négative.
L’étalonnage consiste à régler précisément les flux des trois voies (rouge, vert, bleue) de la tireuse afin d’obtenir les rendus de couleurs et de densité souhaités par le directeur de la photographie. Le « premier positif », tiré par le laboratoire au fur et à mesure de la production, et qui constitue les « rushes », est présenté à la production et à l’équipe technique au laboratoire, en salle de projection. Ces présentations ont lieu au moment même du tournage, si possible quotidiennement.
Actuellement, il est de plus en plus fréquent de simplement transférer le négatif sur support vidéo, au télécinéma. Ceci est particulièrement pertinent pour le tournage d’un téléfilm mais aussi en vue d’une future postproduction numérique (montage virtuel, effets spéciaux numériques, étalonnage tape to tape...).
Pour le tirage des copies d’exploitation, deux solutions sont possibles à partir du négatif monté. La première consiste à tirer directement les copies, mais cela suppose de faire tourner sur des machines très rapides ce négatif, qui comporte des collages et qui est donc fragile. Ainsi, cette méthode n’est utilisée que pour les films tirés à peu d’exemplaires. Dès qu’un film est tiré à plus d’une dizaine de copies, on utilise une seconde solution, incluant deux étapes supplémentaires dans les opérations de laboratoire : le tirage d’un interpositif, à partir du négatif monté, qui fournira un internégatif, sorte de copie carbone sans collage du négatif monté, à partir duquel on tirera les copies positives. Après cette étape, le film est prêt à la projection.
Lorsque le master du film est numérique, on peut le transférer sur master de type négatif ou intermédiaire (internégatif, interpositif). Chaque opération effectuée dans un laboratoire cinématographique coûte cher. La question du paiement par les distributeurs est plutôt complexe à cause du temps de travail que prend une bobine de (soit de film en ), temps qui se révèle identique à une bobine de (soit environ ). En effet, les employés doivent, pour ces deux films, préparer le même nombre de pièces et de machines, de sorte que la durée du film influe peu sur le travail qu’exige le traitement de la pellicule.
Montage
Le cinéma est d’abord, et avant tout, un art du montage. Marcel Martin, dans Le Langage Cinématographique, disait qu’il était « clair que le montage (véhicule du rythme) est la notion la plus subtile et en même temps la plus essentielle de l’esthétique cinématographique, en un mot son élément le plus spécifique ». Le montage a acquis, au fil du temps, une autonomie esthétique. Il repose sur l’enchaînement d’espaces et de temps, pour rendre l’œuvre fluide. Le montage se résume donc en audiovisuel à l’assemblage de plusieurs plans pour former des séquences qui à la fin forment le film.
Au début du cinéma les films faisaient peu appel au montage. La plupart des films des frères Lumière ou de Méliès étaient des plans-séquences. Les quelques rares raccords étaient maladroits. C’est avec David Wark Griffith que le montage apparaît réellement dans Naissance d'une nation en 1915. Durant les années 1920 c’est le cinéma russe qui apportera la plus grande contribution à la théorie du montage, notamment avec Lev Koulechov et son effet Koulechov. Le montage permettra alors la naissance des trucages.
Le montage s’effectue à partir du premier positif, nommé rushes, qui sert de copie de travail. Les coupes de la pellicule se font à la « colleuse » : au ciseau et au ruban adhésif. Une fois le montage terminé, le négatif est coupé et collé au laboratoire.
Actuellement, grâce à l’informatique, s’est développé le montage virtuel (ou non linéaire). Le travail se fait à partir d’une copie numérique du négatif scanné ou transféré au télécinéma. L’ensemble de la postproduction peut, grâce à cette méthode, être entièrement réalisé sur ordinateur. Par l’intermédiaire d’une sortie sur bande magnétique, ou directement depuis la machine de montage, le résultat est transféré sur film.
La première étape du montage est la préparation : c’est lors du tournage que tous les plans sont rassemblés. Ainsi, on parle de « dérusher » ces plans : il faut sélectionner ceux qui sont bons, selon le réalisateur. Ensuite, il faut dédoubler les rushes et les mettre les uns à la suite des autres, selon le scénario. Cette étape permet une première visualisation du film, et facilite par la suite le montage. Cependant, avec le développement du montage virtuel, ce dérushage tend à disparaître, pour laisser place à un premier montage, aussi appelé « first cut ». À ce stade, le film est projeté à un public restreint, contraint de garder le secret sur le film, pour obtenir son avis sur le déroulement des images. Le montage final, ou « final cut », a un impact majeur sur le film et sa compréhension. Il conditionne également son succès commercial. Cette étape peut être l’occasion de conflits entre les différents producteurs et le réalisateur, comme lors du montage de Brazil de Terry Gilliam. Aux États-Unis, le syndicat des réalisateurs, la Directors Guild of America, permet aux artistes de signer leurs film du pseudonyme « Alan Smithee » lorsque la production impose son point de vue sur le montage. Sinon quelquefois deux versions du montage sont effectuées, l’une pour la production et l’autre venant du réalisateur (on parle alors du director's cut). Mais cette possibilité est réservé aux films majeurs. L’un des exemples les plus célèbres est celui de Blade Runner de Ridley Scott sorti en 1982, où le réalisateur n’a pas pu imposer son avis lors du montage, et la version de 1991 réalisée selon les vœux du réalisateur.
Son
Préproduction
Pendant la préproduction, au stade des repérages, le chef opérateur du son peut être consulté sur les contraintes sonores inhérentes aux décors choisis (si le décor est bruyant, la conséquence au niveau sonore sera la nécessité d'envisager de postsynchroniser les dialogues.
Tournage
En plus des précautions prises en amont ou de la postsynchronisation, d'autres mesures sont envisageables pour le chef opérateur du son pour assurer une qualité sonore optimale durant le tournage. En entente avec différents départements, il peut installer différents dispositifs d'atténuations sonores (couvertures de sons, matériaux non-réverbérants). Il peut aussi, dans des cas particuliers, demander à obtenir un meilleur contrôle de l'environnement sonore du lieu de tournage : fermer les ventilations, désactiver le matériel industriel et électroménager, éteindre les sources d'ondes parasites, etc.
Postproduction
Vers la fin du montage des images, le montage son commence. C’est une étape distincte du montage, elle est d’ailleurs, depuis l'apparition de la stéréo au cinéma souvent effectuée par une équipe différente. Elle consiste à conformer et affiner le montage des dialogues, ajouter des sons enregistrés pendant le tournage aux images, d’enrichir le climat émotionnel du film en ajoutant des effets sonores, éventuellement du sound design des sons d’ambiance. C’est une étape artistique importante du montage : elle joue un rôle majeur, mais le monteur ne doit pas mettre en retrait la composition.
Historiquement, le cinéma traditionnel français a entretenu des rapports ambigus avec la musique. La Nouvelle Vague a inventé, tout comme les impressionnistes en peinture, le tournage en décors naturels (le cinéma sort des plateaux). La bande sonore se résumait (dans le principe et par contrainte) au seul son enregistré sur le tournage. Les éléments sonores rajoutés en postproduction n'avaient qu'un rôle fonctionnel (boucher les trous). La narration cinématographique excluait toute narration sonore autre que celle du réalisme dont les Cahiers du cinéma se sont faits les apôtres. La médiocrité de reproduction en mono réduisait la bande sonore aux seuls dialogues et à la musique. Si on compare, statistiquement, la durée de la musique des films français aux films américains de l'époque, on arrive à une moyenne de de musique pour les films français contre pour les films américains. Au milieu des années 1980, la première crise du cinéma a généré l'apparition d'un nouveau genre : les Blockbuster, un cinéma spectaculaire à effets (visuels et sonores) dont on ne peut apprécier toutes les qualités que dans une salle de cinéma (et non pas à la maison en VHS ou DVD).
On retrouve également les bruitages, la postsynchronisation, le mixage audio effectué par un mixeur dans un auditorium. La finalisation est une étape s'apparente au mastering. Après le mixage proprement dit, l'étape suivante sera sa, ou ses, mise(s) en forme en fonction des différents modes d'exploitation (diffusion) comme le cinéma stéréo optique analogique, et multicanal sur support photochimique, cinéma numérique, télévision stéréo, DVD et télévision HD, et Cinéma et télévision en relief. La production du film étant terminée, l'étape suivante pour l'image et pour le son, sera celle du (ou des) laboratoire(s) : la mise en forme pour la(les) diffusion(s) et, éventuellement, les duplications.
Projection
Le film se présente jusqu'au début des années 2000 sous la forme d’une pellicule (nommée « copie ») sur laquelle se succèdent des photogrammes fixes, visibles à l'œil nu, dont le défilement image par image à cadence rapide donne l’impression de mouvements réels. Différent, le film vidéo se présente sous la forme d’une bande magnétique ou d’un support numérique qui comporte des images codées, donc non visibles à l'œil nu. Dans les deux cas les images sont projetées sur un écran.
La persistance rétinienne sert souvent d'explication pour expliquer la vision continue des scènes de cinéma à partir d'une succession d'images fixes. Mais la persistance rétinienne (uniquement physiologique, dans l’œil) est mise en question au profit d'une illusion produite par le cerveau, l'effet phi ou effet bêta selon les auteurs, et qui a permis au cinéma d'exister. Cet effet s'appuie sur l'échantillonnage par le cerveau de ce qui est vu par la rétine à raison d'environ 13 images par seconde, un échantillonnage cohérent avec la fréquence des images des films (24 images par seconde par exemple). Ainsi, le cerveau « capte de façon discontinue des images du monde extérieur (13 par seconde) mais réussit à nous faire percevoir les mouvements en continu : ces images fixes sont très rapidement montées par un mécanisme de remplissage pour restituer une impression subjective de continuité ». C'est ce mécanisme de remplissage qui constitue l'effet phi (ou bêta) et qui explique que la vision des films donne une impression de continuité du mouvement.
Au cinéma la grande majorité des salles utilisent le support pelliculaire, où le projecteur a le défaut de se dégrader au fil du temps, mais il est universel. Pour George Lucas, l’avenir réside dans le cinéma numérique : l’exploitant recevrait ou téléchargerait le support ce qui réduirait considérablement les coûts de production et de distribution. Il s'agit donc d'une pellicule positive qui passe devant une source de lumière blanche (appelée « lanterne »), à la cadence de 24 images par seconde, dans le cas de projections sonores. L’objectif du projecteur permet ensuite de rendre une image nette, en général sur un écran blanc.
Dans le cas de projecteurs à chargement vertical, les modèles les plus anciens, deux appareils étaient nécessaires pour la projection des différentes bobines. Pour le spectateur, il est possible de repérer le changement de bobine, par l’apparition d’un cercle, en haut à droite de l’image. Désormais, avec les appareils à platine horizontale, il est possible de monter l’intégralité des bobines sur le même appareil. En cinéma numérique, le film est enregistré sur disques durs. Le premier film sonorisé remonte au gramophone, qui était actionné à la main, et qui posait donc un problème majeur, celui de la synchronisation avec l’image. Le son fut donc très vite intégré, de manière optique, sur le bord de la pellicule. C’est une lampe qui éclaire cette piste optique : l’intensité de la lumière traversant le film est mesurée par une cellule photoréceptrice qui la transforme à son tour en un signal électrique envoyé vers une chaîne d’amplification classique. Sur les films au format 70 mm, le son est encodé sur la pellicule à côté de l’image.
Animation
On distingue le film d'animation du dessin animé. En effet, le film d'animation utilise diverses techniques pour animer des éléments réels en trois dimensions comme des maquettes, des personnages en pâte à modeler Cependant, à l'instar du dessin animé, certains films d'animation utilisent la technique de prise de vues « image par image ». La prise de vues image par image utilise les mêmes techniques que la prise de vues classique, et les images successives représentent chacune une phase instantanée du mouvement. Lors de la projection ces images donnent également au sujet l’illusion du mouvement.
Émile Reynaud, dessinateur français, est le précurseur de l’art de l’animation car c’est en 1892, avant l’apparition du cinématographe, qu’il commença à projeter sur écran, à l’aide d’un praxinoscope, ses propres dessins réalisés et coloriés à la main. Il ne reste aujourd’hui de lui que très peu d’œuvres car il les à lui-même détruites de désespoir à cause du tort que lui causa l’apparition du cinématographe.
Le plus connu des « animés » est le personnage de Walt Disney, Mickey Mouse, qui, dès son apparition, le , obtint un succès énorme. Dans le cas du dessin animé, la caméra est généralement fixée de manière verticale au-dessus du cartoon qui lui est posé horizontalement sur une table.
Ce dispositif, appelé banc-titre permet aussi la reproduction d'image fixe en général. C’est alors que la caméra photographie les dessins un par un de manière à faire coïncider les parties qui doivent rester fixes. Bien sûr les images ne sont pas prises au même rythme que pour un film ordinaire. Par contre, lors de la projection les images défilent bien au rythme de 24 images par seconde. Pour un film de , soit de projection, il faut une centaine d’heures pour la prise de vues uniquement. La partie animée est photographiée en position superposée sur la partie immobile, car elle se trouve sur un autre support appelé « celluloïd ».
Pour la réalisation des dessins deux sortes de cartoons sont utilisés. Les fonds, c’est-à-dire les paysages, les décors, sont réalisés sur feuilles opaques tandis que le reste, les personnages par exemple, le sont sur feuilles transparentes appelées « celluloïds » en raison de leur composant majeur, l’acétate de cellulose. Le dessin sur ces cellulos est fait à l’encre de chine pour les contours et à la gouache pour les couleurs. Pour le travelling, on peut faire appel à deux procédés différents. En général, on n'utilise pas de zoom (objectif à focale variable) ou travelling optique. La caméra banc-titre est monté sur colonne et peut monter ou descendre à volonté. La mise au point est asservie au mouvement vertical pour assurer la netteté constante de l'image. Le second est de réaliser les dessins à des échelles différentes.
D’autres techniques sont utilisées comme les ombres chinoises, le papier découpé, comme dans Les Aventures du prince Ahmed de Lotte Reiniger, réalisé en 1926, la technique de « l’écran d'épingles » d’Alexandre Alexeïeff dans Une nuit sur le mont chauve (1934), l’animation de marionnettes, de poupées comme l’ont fait Jiří Trnka et Ladislas Starewitch. On peut aussi assister à des techniques de prise de vues de personnes vivantes photographiées en pixilation comme des automates.
Aujourd’hui, ces techniques traditionnelles ont pratiquement disparu et laissent place aux techniques de l’informatique et des images de synthèse.
Audiodescription
L'« audiodescription » (également appelée « audiovision ») est un procédé qui permet de rendre des films accessibles aux personnes aveugles ou très malvoyantes grâce à un texte en voix off qui décrit les éléments visuels de l'œuvre. La voix de la description est placée entre les dialogues ou les éléments sonores importants afin de ne pas nuire à l'œuvre originale. Elle peut être diffusée dans des casques sans fil pour ne pas gêner les autres spectateurs.
L’audiodescription a été inventée aux États-Unis par Gregory Frazier, professeur à l’Université d’État de San Francisco () et le doyen de l’université, qui n’était autre qu’August Coppola, frère du réalisateur Francis Ford Coppola. En 1988, le premier film en audiodescription présenté aux aveugles est Tucker de Francis Ford Coppola. Dès 1989, grâce au soutien de l’Association Valentin Haüy au service des aveugles et des malvoyants, le procédé est introduit en France.
Le processus d'une audiodescription cinématographique se détaille en quatre parties :
La traduction :
analyse de l'image (extraire le sens),
déverbalisation (oubli des mots et conservation du sens),
priorisation, c'est-à-dire sélection des éléments audiodécrits en fonction du temps imparti,
reformulation (travail de concision et de précision quant au choix des mots) ;
Lenregistrement en cabine insonorisée ;
Le mixage (ajuster la bande son, placer les audiodescriptions au bon moment, etc.) ;
Le pressage (avant mise en commerce ou avant mise à disposition dans les vidéothèques spécialisées).
Les films audiodécrits peuvent être distribués de différentes manières :
dans les salles de cinéma qui disposent d'un équipement adéquat (casques audios) pouvant être permanent ou installé de manière temporaire par une unité mobile ;
par certaines chaînes de télévision pouvant proposer un flux audio supplémentaire (mixant son du film et audiodescription, ou ne proposant que l'audiodescription seule) ;
par le circuit de distribution sur support vidéo (DVD).
Fin de la pellicule, débuts du cinéma numérique
« L'industrie du cinéma est aujourd'hui au seuil du plus grand changement de son histoire : le passage de la pellicule au numérique » écrit Eric Le Roy en 2013. Ce qui semblait peu probable, voire impossible, dans les années 1980, est en 2003 une réalité.
Au moment où le cinéma, à la suite de l’audiovisuel en général, s’apprête à franchir le cap du numérique, ce sont encore des industriels de stature internationale qui prennent le risque d’investir des sommes colossales, sans nul équivalent jusqu’à présent dans les recherches des différents formats argentiques. En 1999, Texas Instruments, rompu à la fabrication des circuits intégrés lance sa technologie, le DLP Cinema. Les premières séances publiques de cinéma numérique sont réalisées : le 18 juin 1999 aux États-Unis (Los Angeles et New York) et le 2 février 2000 en Europe (Paris) par Philippe Binant. La résolution était de 1280 pixels par ligne et de 1024 pixels par colonne (le 1,3K).
Aujourd'hui, le DLP Cinema possède la résolution de par ligne et de par colonne (le 2K) ou la résolution de par ligne et de par colonne (le 4K).
Les caméras numériques se sont répandues, les systèmes de montage existent déjà depuis un quart de siècle grâce à la télévision, le parc de salles numériques suit massivement. La pellicule argentique serait-elle en train de vivre ses derniers moments ? Pour l’instant, ce serait faux de l’affirmer, car les différents décideurs ne connaissent pas encore les conditions dans lesquelles le support numérique (mémoires statiques) se conserve.
En France, le dépôt légal des films, reçu par le CNC, se fait, soit sous la forme d’une copie photochimique traditionnelle, soit sous forme d'une copie numérique sur disque dur ou clé USB.
Avec l'abandon du , le cinéma numérique permet la diffusion des films sur les plateformes numériques : Netflix, Amazon Prime Video, Groupe Canal+, OCS Go.
Société
Au cours de la première moitié du , en tant qu’art populaire, le cinéma a pris une importance croissante dans la société. Certains, lui attribuant une capacité à influencer les spectateurs, ont alors appelé à un contrôle de la création (par le biais de la censure). D’autres, lui attribuant cette même capacité à convaincre, y ont vu un remarquable outil de propagande. Plusieurs lobbys et États ont alors tenté d’en tirer profit.
D’abord influencé par le théâtre et le cirque, le cinéma a, au fil de son histoire, à son tour influencé la littérature, l’art contemporain, mais aussi le langage publicitaire. Au-delà de l’influence des techniques et du langage cinématographique, le cinéma a aussi, à sa mesure, remodelé les usages et l’imaginaire de nos sociétés.
Impact politique et social
Première industrie culturelle du , parce qu’il fait plus appel à l’émotion des spectateurs qu’à leur réflexion, le cinéma a intéressé, dès ses débuts, les industriels de la propagande. C’était, selon eux, un remarquable outil pour toucher rapidement d’importantes populations, y compris illettrées. Le cinéma devient alors rapidement l’objet de tensions contradictoires. Aux États-Unis, le film Naissance d'une nation (The Birth of A Nation, 1915), réalisé par David Wark Griffith, présentant le Ku Klux Klan sous un jour favorable pousse la NAACP (National Association for the Advancement of Colored People) à tenter d’en interdire la diffusion. Une réflexion est alors engagée sur la notion de censure publique.
Le pouvoir soviétique, à la suite de Lénine (« Le cinéma est pour nous, de tous les arts, le plus important ») développe un cinéma d’État, à la fois bien financé et en butte à la censure. Paradoxalement, ce cinéma d’État donnera naissance aux innovations de l’avant-garde soviétique, et des cinéastes Sergueï Eisenstein, Vsevolod Poudovkine et Alexandre Dovjenko. Les relations entre ces grands créateurs et le pouvoir soviétique gardera cependant toujours un caractère d’ambiguïté.
En Allemagne, notamment au travers de Le Triomphe de la volonté (Triumph des Willens, 1935), la réalisatrice Leni Riefenstahl met son talent au service du régime nazi. En ce début de , censure et propagande ne semblent pas avoir disparu du paysage cinématographique. En Iran, par exemple, les réalisateurs confrontés à la censure ont longtemps privilégié les films mettant en scène des enfants. Cette « ruse » leur permettait à la fois de prétendre porter un regard naïf sur la société et d’éviter de filmer les visages de femmes adultes.
Une partie de la création cinématographique contemporaine chinoise est, elle, parcourue d’une volonté de relecture hagiographique de l’histoire du pays. Certains ont vu dans le film Hero (, Ying xiong, 2002), réalisé par Zhang Yimou, une justification de la politique centralisatrice menée par Pékin aujourd’hui.
Dans les autres pays démocratiques, censure et propagande sont également présentes, mais de manière plus diffuse. Noam Chomsky précise ainsi que « La propagande est à la démocratie, ce que la violence est à l’état totalitaire ». De fait, selon Sébastien Roffat, notamment auteur de « Animation et propagande », on ne trouve pas moins de propagande (c’est-à-dire de volonté de promouvoir des idées et des valeurs) dans les films d’animation de Walt Disney que dans le film de Leni Riefenstahl Le Triomphe de la volonté, pourtant souvent cité comme un modèle de cinéma de propagande. Dans les pays démocratiques, plus que les États, ce sont les différents lobbies moraux ou religieux et surtout la dictature de l’audimat qui sont à l’origine de la censure. Au cours du , les autorités religieuses (comme l’Église catholique) se sont régulièrement élevées contre des films heurtant de front leurs valeurs ou leurs discours. C’est notamment le cas de La dolce vita (1960), film de Federico Fellini, de Viridiana (1961), film de Luis Buñuel, et de La Dernière Tentation du Christ (The Last Temptation of Christ, 1988), de Martin Scorsese.
Aux États-Unis, durant la première moitié du , un code a été rédigé par le sénateur William Hays, sous le nom de Code Hays. Ce code fut développé par les studios américains eux-mêmes, pour ne pas être censuré par la suite par un organisme extérieur. Ce code prévoyait de traiter les sujets sensibles avec prudence, comme le viol, la pendaison, la prostitution ou la religion.
En France, officiellement, la censure a frappé relativement peu de films, surtout durant la seconde moitié du : Les Sentiers de la gloire (Paths of Glory, 1957) de Stanley Kubrick, Le Franc-tireur (1972) de Jean-Max Causse, 1974, une partie de campagne (1974) de Raymond Depardon, ou la quasi-totalité de la filmographie de René Vautier… On suppose que Les Sentiers de la gloire et Le Franc-tireur ont été censurés à la demande des anciens combattants. Mais au-delà de cette censure d’État, relativement rare et frappant les films, une fois ceux-ci achevés, se développe aujourd’hui une censure au niveau des projets de films. En France, le choix de réaliser un film échappe progressivement aux producteurs et décideurs de la filière cinématographique. Ce sont alors les commissions du film et surtout les télévisions qui choisissent quels projets doivent être menés à terme. Indirectement, le cinéma passe ainsi de la censure d’État à la censure fixée par l’audimat.
Ce constat de dépendance de la filière cinématographique envers la télévision est surtout valable en France et au Royaume-Uni. Le cinéma américain, mieux financé que le cinéma français, est ainsi moins dépendant de l’industrie télévisuelle, ce qui n’empêche pas une influence d’ordre artistique, notamment de la part de séries telles que 24 heures chrono.
Le cinéma constitue ainsi un exemple majeur d'outil du Soft Power. Par exemple, le dernier long-métrage de l'Américaine Kathryn Bigelow , raconte la traque, et la mort, du leader d'Al-Qaïda, Oussama ben Laden, entamée par les Américains après les attentats du 11 septembre 2001. Alors que la sortie du film aux États-Unis était prévue le 12 octobre 2012, à temps pour participer aux Oscars, mais également trois semaines avant l'élection présidentielle qui a vu Barack Obama dans la course pour un second mandat présidentiel, les milieux conservateurs américains ont polémiqué sur le timing d'un film qui se termine sur la décision présidentielle d'un raid victorieux des Navy Seals et la mort du terroriste. Certes, le Pentagone a une longue tradition de collaboration avec les cinéastes d'Hollywood, par exemple pour le film Top Gun. Les militaires ont l'habitude de fournir des conseils ou du matériel de guerre. Pour le tournage de La Chute du faucon noir (Black Hawk Down) de Ridley Scott en 2001, montrant un revers des soldats américains en Somalie, l'armée a même prêté ses hélicoptères et ses pilotes. Cependant parfois, l'armée a refusé d'apporter son aide comme ce fut le cas pour Apocalypse Now de Francis Ford Coppola, qui a dû alors trouver d'autres soutiens financiers et politiques : le tournage s'effectua aux Philippines avec l'assistance matérielle de l'armée philippine.
Relations avec d'autres arts et techniques
À ses débuts, le cinéma a beaucoup emprunté à d’autres arts populaires comme le cirque ou le théâtre. L’influence de ce dernier est par exemple manifeste dans les films de Joseph L. Mankiewicz, y compris dans son dernier film, Le Limier, réalisé en 1972. Après la généralisation du son au cinéma, quelques adaptations d’opéras ont aussi été réalisées, la plus fameuse restant probablement le Don Giovanni de Joseph Losey en 1979. À son tour, le spectacle cinématographique a influencé le théâtre (mise en scène théâtrale mêlant effets spéciaux, musique, danse, voire projections d’images) et surtout la littérature. Tout au long du , un certain nombre de romanciers ont ainsi adopté des images et un « montage » proche du langage cinématographique.
Mais c’est avec la télévision que le cinéma entretient des relations encore plus étroites d’influence réciproque. Un certain nombre de réalisateurs et d’acteurs passent ainsi du petit au grand écran, ou dans le sens inverse, emportant avec eux les techniques et le langage d’un univers à l’autre. Ponctuellement, en France et au Royaume-Uni, l’influence télévisuelle s’apparente aujourd’hui à une censure invisible, comme avec les relations entre cinéma et autorité. À l’inverse, le cinéma américain, mieux financé et donc plus indépendant de la télévision est mieux à même de digérer cette relation d’influence artistique mutuelle avec la télévision. La série télévisuelle 24 heures chrono a ainsi probablement accéléré le renouvellement du style de la série des James Bond au cinéma (Casino Royale de Martin Campbell en 2006), et incité à l’adaptation cinématographique de la série des Jason Bourne (personnage créé par Robert Ludlum en 1980).
Le langage publicitaire héritier des techniques de propagande industrielle connaît un développement important à partir de la seconde moitié du . D’abord influencé par le langage cinématographique, il reprend à son compte les innovations (techniques de propagande) de celui-ci, il l’influencera à son tour à partir de la toute fin du .
Un certain nombre de créateurs dans le domaine de l’art contemporain se sont saisis du média qu’est le cinéma pour le détourner ou en explorer les limites. Le cinéma expérimental, ou non narratif, entretient ainsi des relations fructueuses avec la scène de l’art contemporain.
Les adaptations de bandes dessinées sur le grand écran se multiplient dans les pays où cet art est le plus développé, que ce soit en version animée ou non. Aux États-Unis, Hollywood adapte les comics mettant en scène des super-héros, comme dans Men in Black de Barry Sonnenfeld ou encore l’adaptation de V pour Vendetta par James McTeigue, alors que le cinéma indépendant s’intéresse plus aux romans graphiques ou à la bande dessinée pour adultes, comme From Hell adapté par Albert et Allen Hughes. Plus récemment, la licence Marvel des Avengers fut à l'origine de plusieurs longs métrages. Au Japon et en Corée du Sud, ce sont les adaptations respectives de manga et de manhwa qui ont la faveur des producteurs et réalisateurs, parmi lesquels on peut citer Mamoru Oshii et sa version de Ghost in the Shell en 1995. En France, la bande dessinée franco-belge connaît aussi de nombreuses adaptations, comme Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre qui fut, en 2002, l’un des plus gros succès du box-office français. Plusieurs commentateurs suggèrent aujourd’hui que certaines bandes dessinées, en tant qu’art séquentiel, seraient du cinéma « fait à la maison », avec à la fois moins de moyens mais plus de liberté. L’influence réciproque entre les deux arts est un fait ne serait-ce que par la technique du storyboard (ou scénarimage).
L’irruption de la culture virtuelle (les jeux vidéo puis Internet) à la fin du modifie à nouveau l’environnement du cinéma. Les jeux vidéo et Internet occupent une partie croissante des loisirs du jeune public, faisant de ces mondes virtuels de nouveaux concurrents pour le cinéma. L’influence du jeu vidéo sur le cinéma, relativement récente, est encore modeste mais croissante. On voit apparaître quelques adaptations de jeu vidéo au cinéma, comme Final Fantasy ou Tomb Raider (tous deux en 2001), ainsi que des films s’inspirant de jeu vidéo dans le fond, dès Tron en 1982 ou plus récemment avec eXistenZ (1999), ou dans la forme, comme dans Matrix (1999), Fulltime Killer (2001) ou encore Cloverfield (2007).
Sociologie
Le cinéma, en tant qu’art populaire, accessible au plus grand nombre, sans barrière culturelle notable, a vu son taux de fréquentation augmenter et son influence grandir. Par exemple, 95 % des Français sont allés au moins une fois au cinéma au cours de leur vie. Ainsi, pour s’exprimer, ou défendre une idée, l’homme fait désormais référence à un scénario, un acteur ou à un film plus généralement.
La sociologie du cinéma étudie plusieurs aspects de la culture cinématographique avec des questions telles que : , , et, . C’est ainsi que plusieurs sociologues ont analysé l’histoire du cinéma. Parallèlement, la fréquentation cinématographique fait l’objet d’analyse et d’études.
Par exemple, le CNC a réalisé une étude sur la fréquentation en France, et il est apparu que les femmes vont un peu plus souvent au cinéma : par an, alors que les hommes n’y vont que . À la question « Pourquoi ? », certains sociologues ont mis en valeur les goûts différents de chacun, et leur capacité émotionnelle : le public féminin préfère généralement voir un film dramatique, alors que le public masculin se dirige plus volontiers vers un film d’aventure. De même, la fréquentation en salle des plus de augmente depuis plus de pour atteindre, en 2006, 51 %, pourtant, la part des Français comprise entre 20 et est celle qui va le plus souvent au cinéma. Sur la question de « qui voit les films ? », il a été démontré que hommes et femmes ne voient pas les mêmes types de film. Le regard de la spectatrice est différent. La majorité des films proposent un héros masculin, en plaçant ainsi la femme dans une position secondaire, lui demandant en quelque sorte d’oublier son identité féminine.
Notes et références
Annexes
Bibliographie
Articles connexes
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Liens externes
Cinéma sur Dmoz
Internet Movie Database
Révolution numérique du cinéma
Allociné.fr
Unifrance : promotion du cinéma français à l'étranger
Archives du CNC
Cinémathèque française
Office national du film du Canada
Institut Lumière
Statistiques de fréquentation européennes
Observatoire Européen de l’audiovisuel
Site de l'Association française d'audiodescription
Archive.org regroupe multitude de films mis en domaine public | Le cinéma est un art du spectacle. En français, il est désigné comme le « septième art », d'après l'expression du critique Ricciotto Canudo dans les années 1920. L’art cinématographique se caractérise par le spectacle proposé au public sous la forme d’un film, c’est-à-dire d’un récit (fictionnel ou documentaire), véhiculé par un support (pellicule souple, bande magnétique, contenant numérique) qui est enregistré puis lu par un mécanisme continu ou intermittent qui crée l’illusion d’images en mouvement, ou par l'enregistrement et la lecture continue de données informatiques. La communication au public du spectacle enregistré, qui se différencie ainsi du spectacle vivant, se fait à l’origine par l’éclairement à travers le support, le passage de la lumière par un jeu de miroirs ou/et des lentilles optiques, et la projection de ce faisceau lumineux sur un écran transparent (Émile Reynaud, Thomas Edison) ou opaque (Louis Lumière), ou la diffusion du signal numérique sur un écran plasma ou à diodes. Au sens originel et limitatif, le cinéma est la projection en public d’un film sur un écran (en salle ou en plein-air). Dès Émile Reynaud, en 1892, les créateurs de films comprennent que le spectacle projeté gagne à être accompagné d'une musique qui construit l’ambiance du récit, ou souligne chaque action représentée. Très rapidement, ils ajoutent des bruits provoqués par un assistant lors de chaque projection, et font commenter les actions par un bonimenteur. Depuis son invention, le cinéma est devenu à la fois un art populaire, un divertissement, une industrie et un média. Il peut aussi être utilisé à des fins publicitaires, de propagande, de pédagogie ou de recherche scientifique ou relever d'une pratique artistique personnelle et singulière. |
567 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Cor%C3%A9e%20du%20Sud | Corée du Sud | La Corée du Sud (en ; ), officiellement la république de Corée (en ; ), est un État souverain d'Asie de l'Est qui couvre la moitié sud de la péninsule coréenne. Sa capitale est Séoul. La langue officielle est le coréen, dont l'écriture est le hangeul, et la monnaie le won. L'animal représentant le pays est le tigre.
Au nord, son unique frontière terrestre d'une longueur de avec la Corée du Nord, est constituée par la zone démilitarisée (DMZ). La Corée du Sud est bordée par la mer Jaune à l’ouest, par la mer du Japon à l'est (dont l'appellation est dénoncée par les Sud-Coréens qui la désignent par « mer de l'Est ») et par le détroit de Corée au sud.
Actuellement, la Corée du Sud est la dixième puissance économique mondiale selon le calcul du produit intérieur brut en parité de pouvoir d'achat, et la quinzième selon le critère monétaire traditionnel. En 2016, elle est à la fois un des pays d’Asie de l’Est avec l’IDH le plus élevé et le taux de fécondité le plus faible.
La Corée du Sud est officiellement en guerre contre la Corée du Nord depuis la guerre de Corée. Chacun des deux États revendique l’intégralité de la péninsule coréenne. Toutefois, en , les dirigeants des deux pays se rencontrent et se disent prêts à faire la paix. Un programme de dénucléarisation de toute la péninsule coréenne est même envisagé.
Étymologie
Le nom que les Sud-Coréens donnent à leur pays est Hanguk, qui signifie littéralement « Pays des Han » (en hangeul : ; en hanja : ), du nom des populations de la Préhistoire de la Corée qui habitaient le sud de la péninsule (à ne pas confondre avec les Han chinois).
Le pays est surnommé le Pays du matin frais (Joseon, 朝鮮), généralement mal traduit par Pays du Matin calme.
Daehan Minguk est également utilisé, qui signifie « république de Corée », littéralement République des Grands Han ( ; ).
Géographie
La péninsule de Corée est baignée à l'ouest par la mer Jaune, au sud par le détroit de Corée et à l'est par la mer de l'Est ou mer du Japon. La surface de la Corée du Sud couvre environ deux fois et demie celle de la Suisse.
Large en moyenne de , le territoire sud-coréen est composé à 70 % de montagnes, orientées dans l'axe nord-sud, ce qui rend les communications est-ouest difficiles. Le volcan Halla (Hallasan), sur l'île de Jeju, est le point culminant de la Corée du Sud, à d'altitude. Aucun volcanisme n'est actif en Corée, qui ne subit quasiment aucun tremblement de terre, pas même de faible ampleur. Sur le continent, le mont Jiri (Jirisan) à et le mont Seorak (Seoraksan) à sont les points culminants du pays. La chaîne du mont Seorak, très proche de la côte Est, fait barrage aux entrées maritimes depuis la mer du Japon et produit des hivers secs et froids sur le versant Ouest. Le versant Est subit de temps à autre des typhons venus de la mer du Japon. Sur cette face Est, les terrains sont profondément ravinés par les précipitations importantes, des galets constituent les lits des torrents et rivières. Le versant Ouest, peu érodé, présente des collines douces et des plaines agricoles aux sols riches. La côte est très découpée, parsemée de nombreux îlots et îles. Les plages de la côte Est sont très appréciées ; par ailleurs la rencontre de deux courants marins au large des côtes rend ces eaux très poissonneuses.
Sur le plan géologique, le socle de la péninsule, constitué de gneiss du Précambrien, est recouvert par les sédiments et le granit du Mésozoïque (ère secondaire) et par des sédiments du Quaternaire.
Provinces
La Corée du Sud est divisée en neuf provinces (, , ), six villes métropolitaines (, , ), et deux villes spéciales, la capitale Séoul et Sejong (teukbyeolsi, , ). Administrativement, les villes ont le même statut que les provinces. Elles sont marquées par une étoile dans la liste suivante :
Principales villes
Le niveau de vie a grandement augmenté en Corée du Sud, concomitamment à la croissance du nombre de citadins : 28 % de la population en 1961, 81,6 % en 2016.
Sur les de Sud-Coréens, la moitié — — vivent dans la mégapole de Séoul dont 10,3 dans la capitale même. Son métro la relie à des villes comme Suwon au sud ou Gimpo (aéroport intérieur) et surtout Incheon à l’ouest (la liaison avec l’aéroport international a été bouclée en 2006).
Si le pays a une densité très élevée, les principales villes se trouvent sur un axe nord-ouest / sud-est, entre Séoul-Incheon et Pusan en passant par Daejeon et Daegu. Le quart nord-est du pays ne compte que Chuncheon comme grande ville, sans que celle-ci rayonne vraiment sur la région.
Daejeon s’impose comme un nœud de circulation vital : les deux premières lignes de train à grande vitesse de Corée du Sud, le KTX, inauguré en 2004, passent par cette ville :
l’axe Séoul-Daejeon-Pusan ;
un axe sud-ouest reliant Daejeon Ouest à Mokpo et Gwangju, la principale ville du sud-ouest, mais sans traverser directement Jeonju.
Villes ayant plus de en 2016 (intra-muros) :
Transports
Environnement
Des mouvements de défense de l'environnement se sont développés en Corée du Sud depuis les années 1980.
La Corée du Sud est le pays de l'OCDE où la qualité environnementale, en particulier la qualité de l'air, est la pire en 2018. L'exposition annuelle aux particules a augmenté en moyenne de 4 % entre 2005 et 2013 à cause des vents de sable et de pollution venant de la Chine.
Faune et flore
Le tigre, qui aurait disparu du sud de la Corée en 1922, a été réintroduit en Corée du Sud en 1986. Par ailleurs, l'hibiscus syriacus (Mugunghwa en coréen) est un des emblèmes du pays, cette fleur étant originaire de la Corée.
Catastrophes écologiques
Le 7 décembre 2007, la collision d'une barge appartenant à Samsung Heavy Industries avec un pétrolier hongkongais au mouillage, le Hebei Spirit, a causé la plus grave marée noire qu'ait connue la Corée du Sud.
Histoire
Les premières migrations de peuplades néolithiques dans la péninsule coréenne remontent au . Depuis lors, ce pays a survécu tant bien que mal entre la Chine et le Japon sans toutefois perdre son identité. La Corée garde encore une culture riche qui a son caractère propre.
La division contemporaine de la Corée remonte aux suites de l’occupation japonaise commencée à partir de 1905. À la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945, la Corée a été divisée en deux zones par les puissances mondiales, les États-Unis et l'URSS. En 1948, le Sud et le Nord se constituèrent chacun en un État indépendant, un Nord communiste, et un Sud sous influence américaine. En 1949, l’armée sud-coréenne a réprimé férocement un soulèvement paysan sur l'île de Jeju, tuant entre . La guerre de Corée commença en juin 1950, le Sud était soutenu par les États-Unis et le Nord par la Chine. L'armistice de Panmunjeom (signé en 1953) met fin aux combats. Mais à ce jour, la guerre n'est toujours pas officiellement terminée. Depuis, la péninsule est divisée par une zone démilitarisée (DMZ) aux alentours du , qui est, paradoxalement, la plus militarisée au monde.
Après la guerre, la république de Corée, régime autoritaire sous le gouvernement autocratique de Syngman Rhee (qui met en place le principe de l'Ilminisme), puis sous la dictature de Park Chung-hee, a connu une croissance économique rapide (à travers le mouvement Saemaul) faisant d'un pays du tiers-monde un des Quatre dragons asiatiques. Park est assassiné le 26 octobre 1979.
C’est dans les années 1980 que des manifestations ont mis fin à la dictature pour installer un pouvoir démocratique. Le 18 mai 1980 à Gwangju, des centaines, voire des milliers de manifestants, étudiants, syndicalistes, sont tués pendant les neuf jours de répression organisés par le régime sud-coréen. La première élection présidentielle au suffrage universel direct se déroule en 1987. Élu en 1997, Kim Dae-jung est le premier président bénéficiant d'une véritable légitimité démocratique.
En 1997, comme les autres pays asiatiques, la Corée du Sud fait face à un afflux massif de capitaux étrangers qui se retirent ensuite, déstabilisant la monnaie, puis l'économie du pays.
Politique
Institutions
Le chef d'État de la république de Corée est le président, élu par scrutin direct pour une période de . Premier représentant de la République et chef des armées, le président dispose en outre d'un pouvoir exécutif important ; il nomme le Premier ministre avec l'approbation du Parlement. Il préside et nomme également le Conseil d'État.
Le parlement coréen est appelé Assemblée nationale ou Kukhoe ; ses membres sont élus pour quatre ans. L’instance judiciaire la plus élevée est la Cour suprême, dont les juges sont nommés par le président avec le consentement du Parlement.
La déclaration commune Nord-Sud, signée le 15 juin 2000 entre le président Kim Dae-jung et son homologue nord-coréen Kim Jong-il, marque le début d'un dialogue entre les deux Corées.
Le Parlement sud-coréen a adopté, le 12 mars 2004, une motion sans précédent qui suspendait de ses fonctions le président Roh Moo-hyun. La Cour constitutionnelle a infirmé cette destitution le 14 mai 2004. Le président avait apporté en février 2004 son soutien au Parti Uri (pour les élections d'avril), ce qui est une infraction au code électoral. Voir l’affaire de la destitution de février 2004.
Fin octobre 2004, la Cour constitutionnelle déclarait que la localisation de la capitale nationale à Séoul était implicitement du domaine constitutionnel en raison de plusieurs centaines d'années de tradition. Par conséquent, la loi de délocalisation de la capitale Séoul vers la province de Chungcheong du Sud (au centre du pays) votée en décembre 2003 par le parti Uri du président Roh et l'opposition du GPN de Park Geun-hye était invalidée. Il faudrait pour que la délocalisation soit effective que l'amendement de délocalisation soit voté comme une modification constitutionnelle sanctionnée d'une part par un vote à la majorité des deux tiers à l'Assemblée, d'autre part par un référendum national. Après de long débats, un compromis est adopté fin 2010 prévoyant le déménagement de 36 ministères et agences publiques et la création de la ville spéciale de Sejong, à au sud de Séoul. La capitale administrative est inaugurée le 2012 et les premiers ministères déménagent en septembre 2012.
Dans un contexte de forte impopularité du chef de l'État, les élections locales (municipales et provinciales) du 31 mai 2006 se sont traduites par un fort recul de la majorité gouvernementale, au profit de l'opposition conservatrice du Grand parti national, alors que l'abstention a été très élevée (près de 49 %).
Lee Myung-bak (grand parti national, GPN) a été élu président de la république de Corée en décembre 2007, lors de la seizième élection présidentielle avec 48,7 % des voix face à Chung Dong-young (26,1 %) du nouveau parti démocratique uni (NPDU) et son adversaire Lee Hoi-chang (15,1 %) qui était également membre du GPN. Il a pris ses fonctions le 25 février 2008. En décembre 2012, Park Geun-hye du GPN est élue présidente avec 51,6 % des voix. Après un scandale et d'énormes manifestations, cette dernière démissionne et Moon Jae-in est élu à la présidence de la République en 2017.
En mars 2022, l'ancien procureur général Yoon Suk-yeol est élu président de la République.
Défense
Puissance militaire et spatiale
L’armée sud-coréenne est en 2019 l'une des plus puissantes d’Asie, avec les armées chinoise, japonaise et nord-coréenne. Ses effectifs sont de en armée d’active, et de en réserve, après avoir été d’un très modeste effectif à sa création.
Le service militaire est obligatoire pour une durée d'au minimum . L'homosexualité y est interdite et peut conduire à une peine allant jusqu’à deux ans de prison.
Le budget de la Défense demandé pour 2010 est de de wons ( de dollars US), soit 2,8 % du Produit intérieur brut.
Selon l’Institut de recherches international pour la paix de Stockholm, les dépenses militaires de la Corée du Sud ont atteint de dollars US en 2006, la classant au onzième rang mondial. En 2003, la Corée du Sud avait consacré de dollars à son budget de défense, soit environ 15 % du budget global de l’État (en comparaison, la France dépensait, à la même époque, de dollars US pour sa défense, soit 2,5 % du PIB).
L’industrie de l’armement de ce pays s’est développée et diversifiée depuis les années 1970 et pourvoit à une large part des besoins nationaux.
L’Institut coréen de recherche aérospatiale ou KARI () développe depuis 2002 une famille de lanceurs KSLV (), en collaboration avec la Russie et a, en 2009, lancé dix satellites artificiels mis en orbite par des lanceurs étrangers.
Le vol inaugural du lanceur de base, le KSLV-1, qui a eu lieu le 25 août 2009 a été un échec, le satellite STSAT-2A ne s'étant pas détaché du deuxième étage de la fusée.
Une seconde tentative a eu lieu le 10 juin 2010, mais la fusée a explosé après deux minutes de vol, Russes et Coréens se rejetant la faute.
Le , le 30 janvier 2013, a finalement été couronné de succès, réussissant la mise à poste du satellite. Il intervenait après plusieurs reports pour des anomalies techniques, et sous la pression du succès du de la Corée du Nord, intervenu le 12 décembre 2012.
Alliance militaire avec les États-Unis
Environ américains sont stationnés en Corée du Sud depuis la fin de la guerre de Corée. Le nombre de soldats américains en Corée a diminué à en 2008 dans le cadre d’un redéploiement des forces. En cas de guerre, les États-Unis exerceraient le commandement militaire en Corée du Sud. Cette subordination militaire aux États-Unis découle de l’accord de défense mutuelle entre les deux États signé le . À la suite de négociations terminées en 2007, un accord prévoit que le , date qui a été repoussée à décembre 2015 lors du sommet du G20 à Toronto le 26 juin 2010, le commandement des forces combinées en cas de conflit passe sous la responsabilité de la Corée du Sud.
De par l'Accord de statut des forces (SOFA) en vigueur, les soldats américains bénéficient d’un privilège d’extraterritorialité : les affaires judiciaires impliquant des soldats américains basés en Corée du Sud pour des actes commis en Corée sont jugés par des tribunaux américains, et non par des tribunaux coréens, de même que les actes délictueux d'éventuels militaires sud-coréens aux États-Unis sont également couverts par le même statut. Ce statut a été critiqué lorsque des soldats américains ont été à plusieurs reprises impliqués dans des affaires de viol ou de mort de Sud-Coréens (tués accidentellement par des conducteurs de véhicules), pourtant, les SOFA établis par la Corée du Sud avec d'autres pays prévoient le même statut, comme c'est le cas de la majorité des accords de ce type entre États.
La Corée du Sud est aussi un élément important du dispositif d’endiguement maritime de la Chine par les États-Unis ; américains y sont stationnés de manière permanente. Le projet de déploiement du bouclier antimissiles américain sur le sol coréen est source de grandes tensions entre la Corée du Sud, la Chine et la Corée du Nord.
Diplomatie
Relations intercoréennes
La politique extérieure de la Corée du Sud reste dominée par la question des relations intercoréennes et de la réunification de la Corée. La déclaration commune Nord-Sud, signée le 15 juin 2000 entre le président Kim Dae-jung et son homologue nord-coréen Kim Jong-il, a marqué l'approfondissement du dialogue entre les deux Corée.
Un second sommet intercoréen, entre le dirigeant du Nord Kim Jong-il et le président sud-coréen Roh Moo-hyun, initialement prévu à Pyongyang du 28 au 30 août 2007, a été reporté du 2 au 4 octobre après que les plus graves inondations en Corée du Nord depuis quarante ans ont entraîné et disparus et touché un million de personnes. L'accord intercoréen signé le 4 octobre 2007 a souligné l'engagement commun des deux États pour promouvoir la paix et la prospérité économique dans la péninsule.
En 2008, la situation était toujours extrêmement tendue entre les deux Corée. Exemple avec la menace d'« attaque préventive » proférée par la Corée du Nord le 24 décembre 2008 et le torpillage d'une corvette sud-coréenne par un submersible nord-coréen. La Corée du Sud propose un milliard de wons () de récompense aux Nord-Coréens qui feraient défection et livreraient des informations sensibles
Alliance avec les États-Unis
Par ailleurs, la Corée du Sud est un allié des États-Unis dont environ stationnent sur son territoire. La Corée du Sud a apporté le plus important contingent étranger, après celui des États-Unis, lors de la guerre du Viêt Nam.
Elle a également envoyé des troupes en Irak ; le 28 novembre 2006, le gouvernement sud-coréen a annoncé son intention de diminuer de moitié (de ) la taille du contingent alors présent en Irak. Les forces sud-coréennes ont quitté ce pays lors de la fin du mandat de la coalition militaire en Irak en décembre 2008.
Relations entre la Corée du Sud et le Japon
Après la fin de l’occupation japonaise en 1945, la Corée du Sud et le Japon, où réside toujours une minorité coréenne de , n’ont établi de relations diplomatiques qu’en 1965. L’accord du , signé sous l’impulsion du président Park Chung-hee avec les encouragements des États-Unis, malgré d’importantes manifestations d’opposition en Corée du Sud, a entraîné le versement d’une aide économique pendant dix ans (1965-1975) du Japon à la Corée du Sud, dont la majeure partie sous forme de dons.
Toutefois, l’ensemble des contentieux historiques liés à l’occupation japonaise restent présents dans les relations entre Coréens et Japonais, ces tensions ayant des conséquences sur les relations diplomatiques. Ainsi, des initiatives ont été prises pour que le gouvernement japonais reconnaisse l’esclavage sexuel des femmes de réconfort pendant la Seconde Guerre mondiale. Le révisionnisme au Japon, s’agissant notamment de la présentation de l’occupation japonaise dans les manuels d’histoire japonais, est très fortement ressenti par l’opinion sud-coréenne. Enfin, les visites de l'ancien Premier ministre japonais Jun'ichirō Koizumi au sanctuaire de Yasukuni-jinja, sur les tombes des généraux japonais de la Seconde Guerre mondiale, a fait peser des risques d’annulation des sommets bilatéraux entre les deux États, à l’automne 2005.
La souveraineté des Rochers Liancourt en mer de l'Est ou mer du Japon est un sujet de contentieux entre les deux pays. Territoire coréen avant d’être envahi — tout comme le reste de la Corée — par le Japon en 1905, les rochers Liancourt ne sont pas clairement rendus à la Corée lors de la signature du traité de San Francisco. De ce fait, le Japon les considère comme territoire japonais, puisqu’il n’est précisé sur aucun traité qu’ils doivent être rétrocédés à la Corée. La république de Corée occupe militairement les rochers depuis 1954. Voir Contentieux sur les rochers Liancourt.
La Corée du Sud se bat de plus contre l’appellation « mer du Japon » et souhaite qu’elle soit changée en « mer de l’Est ». Selon les Coréens, l’appellation « mer du Japon » est un vestige inacceptable de l’impérialisme japonais. Le Japon soutient de son côté que l’appellation provient des cartographes occidentaux — plus de du utilisent l’appellation « mer du Japon » — bien avant que le Japon ne devienne une puissance impériale. Voir . De nombreux Coréens sont de même persuadés que si la traduction en anglais de « Corée » est et non Corea, c’est à cause de la volonté du Japon d’apparaître en premier dans l’ordre alphabétique.
Rôle de la Corée du Sud aux Nations unies
La désignation de l’ancien ministre des affaires étrangères Ban Ki-moon au poste de secrétaire général des Nations unies, depuis le , a constitué un succès pour la diplomatie sud-coréenne. La Corée du Sud participe aussi activement aux missions de maintien de la paix de l’ONU : le 28 novembre 2006, le gouvernement sud-coréen a annoncé que seraient déployés au Liban sous mandat de l’ONU.
Essor des échanges sino-coréens et nippo-coréens
La Chine et la république de Corée ont établi des relations diplomatiques en 1992.
Alors que la Chine est devenue un des principaux partenaires commerciaux de la Corée du Sud, la rencontre du président Roh Moo-hyun avec son homologue chinois Hu Jintao, en septembre 2005, a témoigné d'une communauté de vues dans le domaine diplomatique. Le président sud-coréen a alors salué les démarches accomplies par la Chine pour promouvoir le dialogue intercoréen.
Le 14 janvier 2007, à Cebu (Philippines), en marge du forum de l'ASEAN, s'est tenue la septième rencontre trilatérale entre les chefs d'État et de gouvernement chinois, japonais et sud-coréen. Ces échanges doivent approfondir la coopération entre les trois États sur des questions d'intérêt commun, notamment dans les domaines économique, culturel et de protection de l'environnement.
Diversification des relations extérieures
Relations franco-sud-coréennes
Les premières relations diplomatiques entre la France et la Corée ont été établies en 1886. Des cérémonies ont été organisées en 2006 en France et en Corée du Sud pour célébrer le des relations diplomatiques entre les deux pays.
En 2016, la Corée du Sud adhère à l'OIF et devient, ainsi, le vingt-septième État-membre observateur.
Relations africano-sud-coréennes
Souhaitant diversifier ses relations extérieures, la Corée du Sud s'est engagée, en , à tripler son aide à l'Afrique. En particulier, la Corée du Sud doit financer en 2007 un projet de lutte contre la méningite en Côte d'Ivoire qui concerne un million de personnes.
Économie
Le plus grand des quatre dragons asiatiques en termes de poids économique, la Corée du Sud a connu une phase spectaculaire de croissance et d’intégration dans l’économie mondiale moderne. Dans les années 1960, le PIB par habitant était comparable à celui des pays les plus pauvres de l’Afrique et de l’Asie à la suite de la guerre de Corée entre le nord et le sud qui a complètement rasé le pays. Le pays a subi la pire destruction matérielle et humaine de son histoire. En 2019, son PIB par habitant à parité de pouvoir d'achat (PPA), à , le place devant l'Italie, au même niveau que le Japon, et légèrement inférieur à l'Allemagne, pays membres de l'Union européenne. Ce succès, à la fin des années 1980, a été obtenu grâce à des liens étroits entre le gouvernement et le monde des affaires, prévoyant notamment un système de crédit dirigé, des restrictions sur les importations, le financement de certaines industries et une politique d’endettement massif. Le gouvernement a favorisé l’importation de matières premières et de technologie aux dépens des biens de consommation et a encouragé l’épargne et l’investissement au détriment de la consommation. Il s’explique aussi par une très importante quantité de travail demandé aux ouvriers. En 1980, la semaine de travail d'un ouvrier sud-coréen est la plus longue au monde entier et celui-ci ne représente que 50 % du coût salarial d'un ouvrier mexicain. Les syndicats sont alors illégaux.
La Corée du Sud fait partie de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC), de l'ASEAN+3 incluant les pays membres de l'ASEAN ainsi que la Chine, le Japon et la Corée du Sud, et du G20.
La dette des ménages en Corée du Sud, la plus élevée d’Asie, dépasse 100 % du PIB (données de 2021). Les familles accumulent des crédits pour payer leur logement et financer les études de leurs enfants. L’endettement est la principale cause de suicide dans le pays.
Les chaebol sont parfois considérés comme des « colosses aux pieds d'argile » ; surendettés, ils ne survivent que par un soutien sans faille du système bancaire et du gouvernement. Cette collusion entreprises-gouvernement-hauts fonctionnaires a généré une très grande corruption. Ainsi, le général Roh Tae-woo (au pouvoir de 1988 à 1993), a bénéficié de de dollars de pots-de-vin et le scandale Choi Soon-sil provoque la chute du gouvernement en 2016. En outre, les chaebol sont handicapés par leur dépendance technologique à l'égard des pays étrangers, les conduisant à pratiquer une politique systématique de veille et d’espionnage technologique et industriel.
Voir aussi : Liste d'entreprises sud-coréennes.
La Corée du Sud a un faible taux de chômage mais l'un des taux de stress au travail les plus élevés de l'OCDE, et plus de 30 % des employés ont un travail qui ne répond pas à leurs qualifications.
Historique
À partir des années 1960, la Corée du Sud a suivi une politique économique protectionniste. La plupart des produits d'importation sont interdits, le système financier est nationalisé, des plans quinquennaux sont adoptés, l’État n'emprunte que très peu et les investissements étrangers ne sont pas favorisés. Une réforme agraire conduit à l'expropriation sans compensation des grandes propriétés japonaises et les terres ont été divisées en petites parcelles. Les paysans sont cependant obligés par la loi de vendre leur production à bas prix, ce qui les laisse dans la pauvreté.
Du fait du contexte de guerre froide et de sa situation géographique, la Corée du Sud fut particulièrement privilégiée par les États-Unis qui lui apportèrent une forte aide économique annuelle. Le fer de lance de la politique gouvernementale fut la création des chaebol ; ces conglomérats familiaux (Hyundai, Samsung, LG Group, etc) bénéficièrent de subventions publiques, de protection face à la concurrence internationale, des terrains mis à leur disposition, d'une faible fiscalité et de normes spécifiques. Le gouvernement ne reconnait pas de salaire minimum ou de congé hebdomadaire, impose des périodes de travail gratuit à son bénéfice et les journées de travail sont d'une durée de douze heures. En outre, les syndicats et les grèves sont interdits. Dans les années 1980, la semaine de travail d'un ouvrier sud-coréen est la plus longue au monde.
La crise économique asiatique de 1997 a exposé des faiblesses anciennes du modèle de développement de la Corée du Sud, y compris des ratios dettes/capitaux propres élevés, la dépendance vis-à-vis de prêts étrangers massifs, le manque de rigueur du secteur financier. La croissance a chuté de 6,6 % en 1998, puis a fortement récupéré : 10,8 % en 1999 et 9,2 % en 2000. La croissance est tombée de nouveau à 3,3 % en 2001 en raison du ralentissement global de l’économie, qui entraîne des baisses d’exportation, et de la perception que les réformes tant nécessaires ont stagné. Menée par l’industrie et la construction, la croissance en 2002 a retrouvé un taux dynamique de 5,8 % en dépit de la croissance globale anémique. En 2007, l'économie de la Corée du Sud a continué sur une croissance de 5 %.
Place dans le monde
En 2008, la Corée du Sud est devenue la économique mondiale avec un PIB de de dollars américain. Au niveau des échanges, en 2007, il s'agit de la et commerciale mondiale respectivement en termes d'exportation et d'importation de marchandises. Si l'on exclut les échanges intra-Union européenne, la Corée du Sud devient respectivement la et la exportatrice et importatrice de biens.
Ayant fait le choix d’un modèle d’économie tournée vers les exportations, la Corée du Sud, qui s'est longtemps concentrée sur le marché nord-américain, a récemment diversifié ses partenariats commerciaux. En 2007, la Corée du Sud est devenu le troisième pays fournisseur de la Chine, à hauteur de 10,9 % de l'importation totale, après le Japon et l'Union européenne. Le marché de la Chine a représenté d'ailleurs plus de 22 % de l'exportation totale de la Corée, devant celui de l'Union européenne (15,1 %) et les États-Unis (12,4 %). Les récents traités de libre-échange en vigueur établis avec le Chili (entré en vigueur le avril 2004), Singapour (depuis mars 2006) et les pays de l'ASEAN (depuis juin 2007 pour les produits manufacturiers et depuis mai 2009 pour les services), ainsi que ceux en attente de promulgation établis avec les États-Unis (traité conclu en avril 2007), l'Union européenne (en phase de conclusion en août 2009) et la récente conclusion de l'accord de partenariat économique global avec l'Inde (août 2008) permettraient de maintenir à terme une croissance relativement élevée comparée aux autres pays développés. Parmi les points faibles de son agriculture, le pays était ainsi quatrième au palmarès des importateurs mondiaux de céréales au milieu des années 2010. En 2023, la Corée du Sud est classée en pour l'indice mondial de l'innovation .
Problématiques sociales
Les inégalités sociales sont croissantes et très élevées. En 2014, un rapport de la Banque asiatique de développement souligne que : « la rapidité de la détérioration des inégalités de revenu en Corée du Sud au cours des vingt dernières années a été la cinquième plus importante sur vingt-huit pays asiatiques ».
Le taux de pauvreté s’établit à 17 % et grimpe à 43 % pour les personnes âgées de plus de .
La durée hebdomadaire légale du travail est ramenée de à en 2018 sous l'administration de Moon Jae-in. Certaines catégories de travailleurs, comme les indépendants, ne sont cependant pas protégées par la loi.
Médias
La presse écrite est dominée par trois quotidiens de sensibilité conservatrice : le Chosun Ilbo, le Dong-a Ilbo et le Joong-ang Ilbo. Les autres principaux titres sont le Hankook Ilbo, le Hankyoreh, le Kyunghyang Shinmun, le journal financier Hanguk Kyeongje Sinmun et, en langue anglaise, The Korea Herald et The Korea Times. Trois magazines d'opinion jouent un rôle important : le Sisajonol, le News and People et le Hangyore 21.
Les trois principales chaînes de télévision sont la Korean Broadcasting System (KBS, publique), la Munhwa Broadcasting Corporation (acronyme anglais : MBC, publique) et la Seoul Broadcasting System (SBS, privée).
La Corée du Sud est un des pays les mieux connectés à Internet au monde et le site OhmyNews y est influent.
Le moteur de recherche Internet Naver domine le marché sud-coréen. Il est utilisé par 77 % des internautes sud-coréens, alors que Yahoo! atteint 4,5 %, Daum un autre moteur de recherche coréen arrive en deuxième place. Google a moins de 2 %.
Démographie
La population coréenne était l'une des plus homogènes du monde, ethniquement et linguistiquement, avec comme seule minorité une petite communauté chinoise ( à la fin des années 1970). Depuis lors, le nombre d'étrangers a augmenté et a dépassé un million en 2007 et en 2016.
Des Coréens ont vécu en Mandchourie pendant de nombreux siècles, et constituent maintenant une minorité en Chine. Joseph Staline a envoyé des milliers de Coréens, contre leur volonté, en Asie centrale (ancienne Union soviétique) depuis Vladivostok et Khabarovsk. La majorité de la population coréenne au Japon s'y trouve depuis la période coloniale.
Le taux de fécondité en Corée du Sud est le plus bas du monde : par femme. L’effondrement de la natalité s’expliquerait par un système économique qui multiplie les exclus, une société de plus en plus solitaire et le manque de confiance en l'avenir.
L'instabilité politique, sociale et économique en Corée du Sud ont conduit beaucoup de Sud-Coréens à émigrer à l'étranger, principalement aux États-Unis ou au Canada.
La ville de Séoul est une des plus grandes zones métropolitaines du monde. Sa densité lui a permis de devenir l'une des villes les plus « numériques » dans l'économie globalisée d'aujourd'hui.
Langues
La langue coréenne était tenue pour un isolat, mais elle est désormais considérée comme faisant partie des langues coréaniques, dont elle est, avec le jeju, la seule survivante. Le système d'écriture coréen, han'gû ou hangeul, ou hangul a été inventé en 1443 par le roi Sejong le Grand pour faciliter l'éducation de ses sujets — en effet, les caractères chinois étaient jugés trop difficiles et trop longs à apprendre pour un individu moyen — par la proclamation royale de Hunmin jeongeum (훈민정음, 訓民正音), qui signifie littéralement « les sons appropriés pour enseigner au peuple ». Il est différent de la forme chinoise de communication écrite (hanja) car il est fondé sur la phonétique coréenne.
Durant les siècles qui suivirent l’invention de l’alphabet coréen, la connaissance des sinogrammes était synonyme d’érudition ; l’alphabet étant réservé aux classes sociales non éduquées. Avant 1912, l’alphabet s’appelait en effet le « », ce qui signifie « écriture vulgaire ». Il se nomme aujourd’hui « », ce qui signifie « écriture (des) Han », en référence à l’ethnie coréenne Han, à ne pas confondre avec l’ethnie chinoise Han. L’adoption massive de l’alphabet comme moyen d’écriture débute durant la période du protectorat japonais et prend toute son ampleur à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
De nombreux mots fondamentaux du coréen ont été empruntés au chinois via les hanja, et les Coréens plus âgés préfèrent toujours écrire des mots en hanja, identiques aux sinogrammes chinois et aux kanji japonais, car il était strictement interdit d'étudier et de parler le coréen durant la domination japonaise.
Romanisation
Il existe principalement deux méthodes concurrentes de romanisation du coréen en Corée du Sud.
La romanisation McCune-Reischauer, dont une variante fut utilisée en Corée du Sud de 1984 à 2000 et dont une version modifiée est officiellement utilisée en Corée du Nord. Exemple : le mot « », qui signifie « Pays du matin frais » et dont la prononciation est /t͡ɕo̞sʰʌ̹n/ donne en romanisation McCune-Reischauer : « » et en romanisation nord-coréenne : « ».
La romanisation révisée, développée par l’ à la demande du gouvernement en 1995, a pour but principal de n’employer que des caractères ASCII. Elle est adoptée officiellement par la Corée du Sud en l’an 2000. Le changement de romanisation a été critiqué, la prononciation des mots coréens transcrits en romanisation révisée pouvant être parfois contre-intuitive pour un locuteur habitué aux prononciations occidentales. Exemple : le mot « » devient en romanisation révisée : « ».
Les noms des personnes et des entreprises utilisent la plupart du temps un autre système de transcription adapté aux règles de prononciation de l'anglais.
Langues secondaires en Corée du Sud
On enseigne l'anglais comme deuxième langue dans la plupart des écoles primaires. On enseigne également au lycée durant deux ans le chinois, le japonais, le français, l'allemand ou l'espagnol.
Concernant le français, la Corée du Sud a pris le statut d'"État observateur" au sein de l'Organisation Internationale de la Francophonie.
Il existe une petite minorité dont le japonais est la langue maternelle, mais ces locuteurs sont généralement bilingues japonais et coréen.
Différences avec la Corée du Nord
Appellation
Le coréen de Corée du Nord s'appelle officiellement 조선말 Chosôn mal, littéralement la parole/conversation de Chosôn, en référence au royaume de Chosôn. Le coréen de Corée du Sud s'appelle officiellement 한국어 Han'guk ô, littéralement la langue Han, en référence à l’ethnie Han coréenne - à ne pas confondre avec les Han de Chine.
Le Chosôn mal et le Han'guk ô utilisent le même alphabet appelé 조선글 Chosôn'gûl en Corée du Nord et 한글 Han'gû en Corée du Sud.
Orthographe
Il existe deux facteurs à l'origine des différences orthographiques entre le Chosôn mal et le Han'guk ô. Le Coréen est une langue agglutinante qui emploie des particules qui viennent se souder aux mots.
Le Han'guk ô emploie des espaces entre les différents termes faisant partie d'un groupe nominal, ce qui n'est pas le cas en Chosôn mal. Par exemple le nom officiel de la Corée du Nord en Chosôn mal s'écrit 조선민주주의인민공화국. En Han'guk ô il s'écrit 조선 민주주의 인민공화국. Les Sud-Coréens plaisantent souvent à ce propos et disent que la Corée du Nord soude tous les mots pour faire des économies de papier.
Certaines lettres de l'alphabet coréen se prononcent différemment en Corée du Nord et en Corée du Sud. Cette dernière a adapté l'orthographe afin qu'elle se rapproche davantage de la prononciation standardisée sud-coréenne. Par exemple, le nom de l'ex-président sud-coréen Roh Moo-hyun s'écrit 노무현 No Mu Hyôn au sud, tandis qu'au Nord il s'écrirait 로무현 Ro Mu Hyôn. Les Sud-coréens trouvant la prononciation du R en début de mot difficile, ont peu à peu modifié l'orthographe et ont remplacé les R par des N.
Vocabulaire
Depuis la mise en place de l'idéologie Juche en Corée du Nord, le régime maintient une ligne politique pro-coréenne et proscrit donc tout ce qui est étranger, mettant en avant ce qui est coréen. La Corée du Sud qui est restée longtemps sous la tutelle des États-Unis et qui entretient encore aujourd'hui des relations importantes notamment au plan militaire avec ce pays a très vite intégré des mots d'anglais. Par ailleurs, comme les autres pays voisins de la Chine, elle a absorbé au cours de l'histoire beaucoup de vocabulaire dit sino-coréen, originaire des caractères chinois utilisés par la Corée avant l'invention du système alphabétique coréen par le roi Sejong le Grand. La Corée du Nord a donc inventé de nouveaux mots pour se débarrasser des mots sino-coréens et anglais.
Exemple : œsophage se dit 식도 shikdo en sud-coréen et provient des caractères chinois 食道. Les Nord-Coréens ont créé le mot 밥길 pap qui signifie littéralement le trajet/la route de la nourriture.
Certains nouveaux mots ainsi créés eurent du succès, d'autres ne furent finalement pas utilisés, jugés peu élégants.
Religions
Le christianisme (27,6 % de la population, dont 19,7 % de protestants et 7,9 % de catholiques) et le bouddhisme (15,5 % des croyants) sont les deux religions dominantes de la Corée du Sud. On estime en outre que 56,9 % des Sud-Coréens sont sans religion.
Bien que seulement 3 % de la population se déclare confucianiste, la société est fortement imprégnée des valeurs et croyances confucéennes. Le restant des Coréens pratique le chamanisme (culte traditionnel de l’esprit) et le cheondoïsme (« manière divine »), une religion traditionnelle, encore populaire.
Bouddhisme
Le bouddhisme apparut sur le continent indien au et fut introduit en Corée au après J.-C. via la Chine. Du , le bouddhisme prit une grande ampleur en Corée et devint la religion d'État du Royaume de Goryeo. Le bouddhisme était alors inscrit dans les rites et les cultes civils subventionnés par l'État.
Catholicisme
Le catholicisme fut introduit en Corée au via la Chine. Bénéficiant d'un statut spécial à la cour chinoise, les occidentaux et missionnaires y dispensaient leurs sciences ainsi que le catholicisme. Cela permit la diffusion de ce dernier en Corée malgré la politique hostile du Royaume de Joseon à son égard. Les missionnaires ainsi que les personnes converties furent chassés et persécutés.
Protestantisme
Le protestantisme fut introduit en Corée au par les missionnaires accompagnant des expéditions occidentales. La colonisation japonaise contribua à son développement.
Culture et société
La Corée du Sud partage sa culture traditionnelle avec celle de la Corée du Nord. . Mais elles sont essentiellement distinctes. La culture traditionnelle a été également marquée par le bouddhisme et le confucianisme.
Parmi les États industrialisés membres de l'OCDE, la Corée du Sud est le pays où le taux de suicides (28,1 suicides pour en 2018) est le plus élevé : le suicide est la première cause de décès entre 20 et . En quatre ans (2018-2022), le taux de suicide dans le pays a connu une hausse de 32 %, particulièrement chez les jeunes femmes.
La société sud-coréenne est décrite comme «:hyper-compétitive où les pressions et le stress sont constants », expliquant en partie le taux de suicide très élevé du pays.
Depuis la division de la Corée en deux États séparés, la culture contemporaine coréenne s'est ramifiée en deux formes distinctes.
Les deux principaux syndicats sont la Fédération des syndicats coréens (FKTU) et la Confédération coréenne des syndicats (KCTU) (voir aussi l’article détaillé syndicalisme en Corée du Sud).
Les Sud-Coréens doivent recevoir la permission de leur gouvernement pour visiter la Corée du Nord ; à défaut, ils peuvent être emprisonnés à leur retour, en application de la Loi de sécurité nationale.
L'adultère est dépénalisé par la Cour constitutionnelle en 2015. Depuis 1953, près de ont été condamnées à des peines de prison pour cette raison.
La Corée du Sud est l'un des rares pays industrialisés à interdire l'avortement. Toutefois, la Cour Constitutionnelle demande en 2018 une modification de la législation. Les médecins encourent deux ans d'emprisonnement.
Les Sud-Coréens semblent peu confiants en l'avenir. Selon un sondage réalisé en 2019, 80 % des Sud-Coréens considèrent leur pays comme un et 75 % des jeunes âgés de souhaitent émigrer. Beaucoup de personnes considèrent que leur avenir est en grande partie déterminé par la classe sociale dont elles sont issues et qu'elles ne peuvent pas rivaliser avec les personnes issues d'un milieu privilégié.
Patrimoine culturel et tourisme
Plusieurs sites sud-coréens sont inscrits au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Ils sont au nombre de quatorze en 2021 :
la grotte de Seokguram et le temple de Bulguksa (deux sites religieux en montagne) ;
le sanctuaire de Jongmyo (un sanctuaire confucéen dans Séoul) ;
le temple de Haeinsa et le Tripitaka Koreana (haut lieu du bouddhisme en Corée) ;
l’ensemble du palais de Changdeokgung (le plus remarquable des cinq grands palais royaux de Séoul) ;
la forteresse de Hwaseong (six kilomètres de remparts dans une grande ville) ;
le site des dolmens de Gochang, Hwasun et Ganghwa (trois cimetières préhistoriques) ;
les zones historiques de Gyeongju (des tumuli royaux et une accumulation d’édifices religieux) ;
les tombes royales de la dynastie Joseon ;
les villages historiques de Hahoe et Yangdong.
Au plan national, les objets et les bâtiments possédant une valeur historique et artistique exceptionnelle ont été regroupés dans la liste des trésors nationaux.
Sport
Les Jeux olympiques d'été de 1988 ont été organisés à Séoul et les Jeux olympiques d'hiver de 2018 sont organisés à Pyeongchang.
Le baseball a été introduit en 1905, et en 1982 l’Organisation coréenne de baseball a été formée. L’équipe nationale a gagné la petite finale de la Classique mondiale de baseball en 2004.
Le handball a obtenu de très bons résultats à l'échelle internationale, en particulier l'équipe nationale féminine qui est double championne olympique (1988 et 1992), une fois championne du monde (1995) et onze fois championne d'Asie. De plus, trois Sud-Coréens ont été élus meilleur handballeur de l'année, les joueuses Kim Hyun-mee et Lim O-kyeong, puis le joueur Yoon Kyung-shin qui a également été élu sportif sud-coréen du .
La Corée du Sud, associée au Japon, a accueilli la coupe du monde de football 2002 ; au cours de cette compétition, les résultats de l’équipe nationale ont entraîné un engouement sans précédent de la population pour le football. En effet, la Corée du Sud a atteint la demi-finale en battant la Pologne, le Portugal, l’Italie et l’Espagne, avant d’être éliminée par l’Allemagne. Elle est éliminée au premier tour lors de la coupe du monde 2006 et en huitième de finale lors de la coupe du monde 2010. La Corée du Sud accueille également les Jeux asiatiques de 2002. Elle remporte 260 médailles lors de cette compétition.
Lors des cérémonies d’ouverture des Jeux olympiques de 2000, 2004 et 2006, les deux Corée ont défilé ensemble sans toutefois concourir sous un même drapeau lors des épreuves. Elles ne sont plus parvenues à se mettre d'accord depuis 2008.
La Corée du Sud est également connue pour la patineuse Kim Yuna, championne du monde en 2009 et championne olympique aux Jeux olympiques de Vancouver en 2010.
Parmi les sportifs sud-coréens célèbres, il y a : Son Heung-min, Park Tae-hwan, Lee Yong-dae, Shin A-lam, Kim Yuna, Park Ji-sung…
En Formule 1, le circuit international de Yeongam a été construit dans la banlieue de Mokpo pour accueillir le Grand prix de Corée du Sud de 2010 à 2013.
Parmi les sports les plus importants du pays, il y a aussi le taekwondo et le sport électronique, ce dernier étant le deuxième sport le plus regardé, après le baseball.
Lors des Jeux olympiques d'été de 2012, la Corée du Sud finit à la au classement des médailles.
En tir à l'arc, la Corée du Sud est la nation dominante aux Jeux Olympiques, elle détient le record du nombre de médailles gagnées pour un pays depuis 1972 avec 39 médailles, dont la plupart sont en or.
Loisirs
L’accès des Sud-Coréens à la société de consommation s’est traduit par une diversification des loisirs : alors que les promenades dans les parcs restent un des passe-temps favoris en fin de semaine, les jeunes Sud-Coréens apprécient les sorties au café ou au cinéma, tandis que le taux d’accès à Internet compte parmi les plus élevés au monde.
Outre la pratique des sports coréens traditionnels (comme le tir à l’arc ou le taekwondo), le football et le baseball sont particulièrement populaires.
Une autre passion est la pratique des jeux vidéo. On trouve en Corée du Sud de véritables compétitions très médiatisées, notamment de StarCraft 2: Wings of Liberty. En effet, des chaînes de télévisions retransmettent les événements, qui sont parfois entrecoupés par des concerts de K-pop. On trouve également beaucoup d'adeptes de MMO en particulier pour jouer à des jeux tels que Aion dans les PC-bangs.
La Corée du Sud est aussi connue pour avoir de nombreux joueurs professionnels de Go comme Lee Sedol. C'est un loisir en plein essor et les joueurs coréens occupent le devant de la scène internationale.
La Corée du Sud est le premier marché au monde pour les produits cosmétiques masculins.
Logement
Les enfants et adolescents sans-abri seraient environ dans toute la Corée du Sud.
Les loyers représentent 50 % des salaires des Sud-Coréens, et les maisons sont « si petites que même avec seulement un ou deux résidents, elles sont déjà surpeuplées », selon le rapporteur spécial des Nations unies sur le logement.
Éducation
Le système scolaire coréen est semblable à celui du Japon. En effet, il est divisé en 5 niveaux : école maternelle, école primaire, collège, lycée et université. Les enfants sont scolarisés à partir de l'âge de .
Selon CIA World Factbook, le taux d'alphabétisation des personnes âgées de plus de en Corée du Sud est 97,9 % en 2012 (soit 99,2 % pour les hommes et 96,6 % pour les femmes).
Depuis la partition de la Corée, l’anticommunisme tient une place importante dans l’enseignement moral et civique. La scolarisation des filles reste significativement inférieure dans tous les ordres d’enseignement : de 46 % dans l’élémentaire à 35 % à l’université, cette tendance étant plus marquée dans l’enseignement privé.
Migrants
La Corée du Sud compte plus de étrangers en situation irrégulière en 2019.
Quand les autorités arrêtent des étrangers en situation irrégulière, elles emprisonnent avec eux leurs enfants, même si ceux-ci sont très jeunes. Cette pratique est dénoncée par les ONG de défense des droits de l’homme, mais jusqu'à présent sans succès. L’ONG World Vision Korea rappelle que la Corée du Sud viole les conventions internationales sur les droits de l’enfant qu’elle a pourtant signées.
La Corée du Sud importe une partie de sa main d’œuvre de l’étranger, essentiellement d'Asie du Sud-Est. Ces ouvriers migrants occupent les emplois mal payés et dangereux, souffrent souvent de conditions de travail exécrables et d’employeurs abusifs. Ils ne peuvent changer d’emploi sans l’autorisation de leur patron. Les accidents du travail sont nombreux, de même que les descentes de police, arrestations et expulsions lorsque leur visas arrivent à leur terme.
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
Drapeau de l'unification coréenne
Conflit maritime inter-coréen
Forces armées de la république de Corée
Relations entre la Corée du Sud et les États-Unis
Sommet inter-coréen
Liens externes
Une banque de données sur la Corée du Sud et une bibliographie commentée
Focus Culture Corée : Quelle place occupent les religions dans la Corée du sud contemporaine
La difficulté de la transcription coréenne, sur Focus Culture Corée | La Corée du Sud (en ; ), officiellement la république de Corée (en ; ), est un État souverain d'Asie de l'Est qui couvre la moitié sud de la péninsule coréenne. Sa capitale est Séoul. La langue officielle est le coréen, dont l'écriture est le hangeul, et la monnaie le won. L'animal représentant le pays est le tigre. |
569 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Chimie | Chimie | La chimie est une science de la nature qui étudie la matière et ses transformations, et plus précisément les atomes, les molécules, les réactions chimiques et les forces qui favorisent les réactions chimiques.
Présentation générale
La chimie porte sur les éléments suivants :
les éléments chimiques à l'état libre, atomes ou ions atomiques. Elle étudie également leurs associations par liaisons chimiques qui engendrent notamment des composés moléculaires stables ou des intermédiaires plus ou moins instables. Ces entités de matière peuvent être caractérisées par une identité reliée à des caractéristiques quantiques et des propriétés précises ;
les processus qui changent ou modifient l'identité de ces particules ou molécules de matière, dénommés réaction chimique, transformation, interaction ;
les mécanismes réactionnels intervenant dans les processus chimiques ou les équilibres physiques entre deux formes, qui permettent d'interpréter des observations et d'envisager de nouvelles réactions ;
les phénomènes fondamentaux observables en rapport avec les forces de la nature qui jouent un rôle chimique, favorisant les réactions ou synthèses, addition, combinaison ou décomposition, séparation de phases ou extraction. L'analyse permet de découvrir les compositions, le marquage sélectif ouvre la voie à un schéma réactionnel cohérent dans des mélanges complexes.
La taille des entités chimiques varie de simples atomes ou molécules nanométriques aux édifices moléculaires de plusieurs dizaines de milliers d'atomes dans les macromolécules, l'ADN ou protéine de la matière vivante (infra)micrométrique, jusqu'à des dimensions parfois macroscopiques des cristaux. En incluant l'électron libre (qui intervient dans les réactions radicalaires), les dimensions de principaux domaines d'application se situent dans son ensemble entre le femtomètre () et le micromètre ().
L'étude du monde à l'échelle moléculaire soumise paradoxalement à des lois singulières, comme le prouvent les récents développements nanotechnologiques, permet de mieux comprendre les détails de notre monde macroscopique. La chimie est qualifiée de « science centrale » en raison des relations étroites qu'elle possède avec la biologie et la physique. Et elle a évidemment des relations avec les champs d'applications variés, tels que la médecine, la pharmacie, l'informatique et la science des matériaux, sans oublier des domaines appliqués tels que le génie des procédés et toutes les activités de formulation.
La physique, et surtout son instrumentation, est devenue hégémonique après 1950 dans le champ de la science de la nature. Les avancées en physique ont surtout refondé en partie la chimie physique et la chimie inorganique. La chimie organique, par l'intermédiaire de la biochimie, a partagé des recherches valorisant la biologie. Mais la chimie n'en garde pas moins une place incontournable et légitime dans le champ des sciences de la nature : elle conduit à de nouveaux produits, de nouveaux composés, découvre ou invente des structures moléculaires simples ou complexes qui bénéficient de façon extraordinaire à la recherche physique ou biologique. Enfin l'héritage cohérent que les chimistes défenseurs marginaux des structures atomiques ont légué aux acteurs de la révolution des conceptions physiciennes au début du ne doit pas être sous-estimé.
Étymologie
, mais ces hypothèses peuvent être reliées :
l'une égyptienne, kemi viendrait de l'ancien égyptien Khemet, la terre. Il se retrouve aussi dans le copte « noire » puisque dans la vallée du Nil, la terre est noire. L'art de la kemi, par exemple les poisons minéraux, a pu influencer la magie noire ;
la racine grecque se lie à , khumeia, « mélange de liquides » (, khumos, « suc, jus ») ;
enfin, le mot « chimie » proviendrait de l'arabe al kemi, (littéralement la kemia, la « chimie »), , mot lui-même venant de l'égyptien ancien kem qui désigne la couleur noire.
Histoire
Antiquité et Moyen-Âge
L'art d'employer ou de trier, préparer, purifier, transformer les substances séchées mises sous forme de poudres, qu'elles proviennent du désert ou de vallées sèches, a donné naissance à des codifications savantes, d'abord essentiellement minérales. Mais les plantes éphémères et les arbres pérennes du désert, et leurs extraits gommeux ou liquides nécessaires aux onguents, ont été très vite assimilés à celles-ci, par reconnaissance de l'influence des terres et des roches.
Outre la connaissance du cycle de l'eau et des transports sédimentaires, la maîtrise progressive des métaux et des terres, les Égyptiens de l'Antiquité connaissent beaucoup de choses. Parmi elles, le plâtre, le verre, la potasse, les vernis, le papier (papyrus durci à l'amidon), l'encens, une vaste gamme de couleurs minérales ou pigments, de remèdes et de produits cosmétiques Plus encore que les huiles à onction ou les bains d'eaux ou de boues relaxants ou guérisseurs, la chimie se présente comme un savoir sacré qui permet la survie. Par exemple par l'art sophistiqué d'embaumer ou par le placement des corps des plus humbles dans un endroit sec.
L'art de la terre égyptien a été enseigné en préservant une conception unitaire. Les temples et les administrations religieuses ont préservé et parfois figé le meilleur des savoirs. Le pouvoir politique souverain s'est appuyé sur les mesures physiques, arpentage et hauteur hydraulique des crues, peut-être sur la densité du limon en suspension, pour déterminer l'impôt et sur les matériaux permettant les déplacements ou la mobilité des armées. Le vitalisme ou les cultes agraires et animaux, domaines appliqués de la kemia, ont été préservés dans des temples, à l'instar d'Amon, conservatoire des fumures azotées et de la chimie ammoniacale antique.
Les savants musulmans supposaient que tous les métaux provenaient de la même espèce. Ils croyaient à la possibilité de la transmutation et cherchèrent en vain dans cette perspective l'obtention de « l'al-iksir » qui prolongerait la vie.
« Dans le même temps, guidés par des préoccupations plus pratiques, ils se livraient dans leurs laboratoires à des expérimentations systématiques des corps. Disposant de tableaux indiquant les poids spécifiques, ils pouvaient en les pesant, les distinguer, les reconnaître par des analyses sommaires et, quelquefois même les reconstituer par synthèse. [...] Ils trouvèrent des teintures pour colorer les tissus, les mosaïques et les peintures, si parfaites qu'elles ont gardé leur fraîcheur millénaire. »
« Les Arabes allaient faire connaître au monde l'usage des parfums, en apprenant à extraire les parfums des fleurs. À Chapur, on distillait toutes les essences selon les techniques zoroastriennes : narcisse, lilas, violette, jasmin… Gur était réputé pour ses eaux parfumées et fabriquait des eaux de fleur d'oranger et de rose à base de rose d'Ispahan. Samarkand était célèbre par son parfum de basilic, Sikr par son ambre. Le musc du Tibet, le Nénuphar d'Albanie, la Rose de Perse demeurent des parfums aussi prestigieux que légendaires. »
« En mélangeant la soude (Al-qali) avec le suif ou l'huile, les Arabes fabriquèrent les premiers savons et créèrent une des plus magnifiques industries de Bagdad, qui devait s'étendre rapidement sur l'Égypte, la Syrie, La Tunisie et l'Espagne musulmane. L'islam avait fait si bien que le goût du bien-être gagna toutes les classes de la société et que la production ne suffit plus à la consommation. Le besoin d'inventer l'industrie des succédanés ou ersatz se fit sentir à ce moment-là » »
Les repères de pensée taxonomique sont profondément influencés par les civilisations grecques puis hellénistiques, férues de théorisations, qui ont lentement esquissé de façon sommaire ce qui encadre aux yeux profanes la chimie, la physique et la biologie. Elles ont laissé les techniques vulgaires au monde du travail et de l'esclave. L'émergence de spiritualités populaires, annexant l'utile à des cultes hermétiques, a promu et malaxé ses bribes de savoirs dispersés. Incontestablement, les premiers textes datés tardivement du et après Jésus-Christ comportent à l'exemple de l'alchimie médiévale la plus ésotérique, une partie mystique et une partie opératoire. La religiosité hellénistique a ainsi légué aussi bien le bain-marie, de Marie la Juive que l'abscons patronage d'Hermès Trismégiste, divinité qui prétendait expliquer à la fois le mouvement et la stabilité de toute chose humaine, terrestre ou céleste.
De l'alchimie pré-scientifique à la chimie scientifique
Au cours des siècles, ce savoir empirique oscille entre art sacré et pratique profane. Il s'est préservé comme l'atteste le vocable chimia des scolastiques en 1356, mais savoir et savoir-faire sont souvent segmentés à l'extrême. Parfois, il est amélioré dans le monde paysan, artisan ou minier avant de devenir une science expérimentale, la chimie, au cours des troisième et quatrième décennies du .
Au même titre que la physique, l'essor de la pensée et de la modélisation mécanistes, font naître la chimie sous forme de science expérimentale et descriptive. La chimie reste essentiellement qualitative et bute sur le retour incessant des croyances écartées.
Les alchimistes ont subsisté jusqu'en 1850. Ils poursuivaient la quête de la pierre philosophale et continuant l'alchimie sous une forme ésotérique.
La rupture entre la chimie et l'alchimie apparaît pourtant clairement en 1722, quand Étienne Geoffroy l'Aîné, médecin et naturaliste français, affirme l'impossibilité de la transmutation. La chimie expérimentale et l'alchimie diffèrent déjà radicalement. La première est de nature scientifique alors que la seconde représente un ensemble de croyances non-scientifiques.
La chimie a connu une avancée énorme avec Antoine Lavoisier qui l'a promue au rang de science exacte. Lavoisier reste dans l'Histoire comme celui qui a découvert la combustion par le dioxygène (1775). Pour le philosophe Thomas Samuel Kuhn, il s'agit d'une révolution scientifique majeure, qui a donné naissance à la chimie moderne.
Représentations de l'atome et de la molécule
À la suite de Van Helmont, les premiers chimistes maîtrisent déjà la notion de gaz, tiennent compte du facteur de la température et parviennent à expliquer sommairement la pression de vapeur d'un corps et les mélanges miscibles des fluides. John Dalton, a le premier essayé de donner une définition moderne de la notion d'atome. L'atome constitue une particule fondamentale ou une combinaison de plusieurs d'entre elles. En 1811, Amedeo Avogadro affirme que le volume d'un gaz quelconque à pression et température constante contient le même nombre de particules, qu'il dénomme molécules intégrantes ou constituantes.
L'obstination de nombreux chimistes, tel Berzelius en pionnier de l'électrovalence dès 1812, a servi pour réaffirmer la possibilité d'une modélisation à la fois mécaniste et géométrique par le biais d'une architecture atomique. Auguste Laurent, proposant pour des séries homologues de molécules organiques un même squelette constitué d'atomes, était dénigré par les maîtres des laboratoires. Mais malgré l'influence des équivalentistes, le revirement s'opère. Ce dernier est porté par la reconnaissance des succès de l'électrochimie préparative depuis Humphry Davy et Michael Faraday et la volonté de corréler quantitativement nombre d'espèces chimiques et masse d'un corps pur.
Le congrès de Karlsruhe organisé en 1860 par les amis de Friedrich August Kekulé von Stradonitz et de Charles Adolphe Wurtz ouvre la voie à des conventions atomiques. Son influence éveille une recherche sur la classification des éléments qui débouche notamment sur les classifications périodiques de Mendeleïev et de Meyer. Elle entraîne un renouveau d'intérêt pour les molécules. Kékulé et Kolbe en chimie organique, Le Bel et van 't Hoff en chimie générale et plus tard Alfred Werner en chimie minérale établissent les fondements de la représentation en structures moléculaires.
Les travaux de Joseph John Thomson, découvreur de l'électron en 1897, prouvent que l'atome est constitué de particules électriquement chargées. Ernest Rutherford démontre par sa célèbre expérience en 1909 que l'atome est surtout composé de vide, son noyau, massif, très petit et positif, étant entouré d'un nuage électronique. Niels Bohr, précurseur de la modélisation atomique, affirme en 1913 que les électrons circulent sur des « orbites ». Lorsque James Chadwick découvre les neutrons, la théorie quantique fondée au début de l'entre-deux-guerres sur le modèle rival d'Erwin Schrödinger renforcée par les compléments matriciels de Werner Heisenberg, l'affinement théorique de Wolfgang Pauli a déjà pris son envol. Et ce, malgré les contestations appliquées et systématiques d'Albert Einstein. Des années 1930 à notre , la mécanique quantique explique le comportement de l'atome et des molécules.
La chimie et l'identification des composés chimiques au
Au , l'essor des mesures physiques a facilité aux chimistes la caractérisation des composés avec lesquels ils travaillent. Auparavant, la réaction chimique et un nombre restreint de techniques physico-chimiques s'imposaient en ultime recours pour détecter ou caractériser une molécule. A partir du XXè siècle, il existe diverses méthodes de mesures. Parmi elles, la chromatographie, la spectrométrie électromagnétique (infrarouge, lumière visible ou UV), la masse, de résonance magnétique nucléaire. Sans oublier aussi d'inclure les microscopies électroniques et autres analyses par diffraction de rayons X ou par diffusion de particules et, dans des cas d'observation contrôlée sur surface plane, la microscopie par champ de force. Toutes ces possibilités ont permis une identification plus aisée. Elles offrent souvent la possibilité de remonter à la structure géométrique des molécules et de leurs assemblages et de connaître leur composition isotopique. Parfois même de « voir » par le multiplicateur instrumental la molécule, de la (dé)placer ou de suivre des réactions (photo)chimiques en temps réel de plus en plus brèves. Ces progrès physico-chimiques ont permis de grandes avancées tout particulièrement en biochimie où les édifices étudiés restent complexes et les réactions variées.
Quelques personnalités de la chimie et de la physico-chimie
Disciplines
La chimie est divisée en plusieurs spécialités expérimentales et théoriques à l'instar de la physique et de la biologie, avec lesquelles elle partage parfois des espaces d'investigations communs ou proches.
La recherche et l'enseignement en chimie sont organisés en disciplines qui peuvent partager des domaines communs :
la biochimie qui étudie les réactions chimiques dans des milieux biologiques (cellules…) ou avec des objets biologiques (protéines…) ;
la chimie analytique regroupe l'étude des méthodes d'analyses qualitatives ou quantitatives qui permettent de connaître la composition d'un échantillon donné ; la chromatographie et la spectroscopie en constituent ses principaux domaines ;
la chimie des matériaux présente la préparation et l'étude de substances avec une application en tant que matériau. Ce domaine intègre des éléments des autres domaines classiques de la chimie avec un intérêt particulier pour les problèmes fondamentaux concernant les matériaux ;
la chimie inorganique ou chimie minérale concerne la description et l'étude des éléments chimiques et des composés sans squelette carboné ;
la chimie organique recense la description et l'étude des composés comportant un squelette d'atomes de carbone (composés organiques) ;
la chimie physique dont l'objet constitue l'étude des lois physiques des systèmes et procédés chimiques ; ses principaux domaines d'étude comprennent : la thermochimie, la cinétique chimique, l'électrochimie, la radiochimie, et les spectroscopies ;
la chimie théorique analyse l'étude de la chimie à travers un raisonnement théorique fondamental (habituellement à l'aide des mathématiques et de la physique). En particulier, l'application de la mécanique quantique à la chimie a donné naissance à la chimie quantique. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le progrès des ordinateurs a permis le développement de la chimie numérique (ou computationnelle);
la chimie des aliments, incluant la gastronomie moléculaire, s'intéressent respectivement aux ingrédients et aliments, ou pour la seconde, aux mécanismes des phénomènes qui surviennent lors de la production d'aliments à partir d'ingrédients.
Liste d'autres domaines spécialisés ou d'interface :
Ces interfaces mouvantes ne facilitent pas la délimitation de la chimie.
Avec la physique.
Bien que la frontière entre la physique et la chimie ne soit pas clairement définie, elle est considérée, généralement, comme relevant de la chimie car les phénomènes provoqués par les réactions entre les constituants de la matière entraînent une modification des liaisons entre les atomes. Selon la nature de ces liaisons, ces phénomènes impliquent entre les atomes des échanges ou mises en commun d'électrons ou bien des forces électrostatiques. Les niveaux d'énergie mis en œuvre dans les phénomènes chimiques font que, au-delà, on entre dans la physique des plasmas, voire dans la physique nucléaire avec l'implication du noyau atomique. Aux échelles inférieures à celle de l'atome, l'étude des particules élémentaires et de leurs interactions relève de la physique des particules.
Avec la biologie.
La frontière entre la chimie et la biologie n'est pas plus clairement définie. En effet, la délimitation n'est pas bien définie entre la biochimie et la biologie moléculaire. La biochimie constitue une sous-discipline de la chimie qui étudie les réactions chimiques dans des milieux biologiques (cellules…) ou avec des objets biologiques (protéines et autres biomolécules…). La biologie moléculaire, quant à elle regroupe la partie de la biologie qui s'intéresse à la compréhension des processus biologiques au niveau moléculaire.
Avec la science des matériaux.
L'omniprésence de la chimie se retrouve lorsqu'on considère les fondements du domaine initialement technologique des matériaux. Mais ce dernier tend à prendre par hyperspécialisation une distance envers sa matrice, et cette toile de fond n'apparaît souvent que lors des évolutions techniques. Ainsi l'art de la dentisterie en mutation dans les années 1980-1990 a pu se réaliser grâce aux applications de la chimie macromoléculaire.
L'évolution de la chimie, tant dans son enseignement que dans les champs de recherche, est influencée à terme par les puissantes directions de recherches américaines. En particulier de façon récente privilégiant majoritairement les domaines des soins et de la santé humaine et animale.
La langue de la recherche en chimie se présente majoritairement en anglais. Des années 1880 à la Grande Guerre, l'allemand, l'anglais et le français ont pourtant constitué des langues véhiculaires nécessaires aux savants. Mais survient l'éclipse du français dans l'entre-deux-guerres. Puis l'allemand, qui avait réussi à préserver quelques dernières revues importantes ou écrits scientifiques de référence, a cédé face à l'anglais dans les années 1990.
Structure de la matière
Élément chimique
Un élément est une entité immatérielle dénuée de propriétés physiques ou chimiques. Il constitue un couple formé d'un symbole et d'un numéro atomique (numéro d'ordre dans le tableau périodique des éléments) qui caractérise les atomes, molécules, ions, nucléides isotopes d'une espèce chimique donnée. 92 éléments naturels et 17 éléments artificiellement créés par l'homme sont répertoriés.
Un élément chimique désigne abstraitement l'ensemble des atomes avec un nombre donné de protons dans leur noyau. Ce nombre s'appelle le numéro atomique. Par exemple, tous les atomes avec six protons dans leurs noyaux constituent des atomes de l'élément carbone C. Ces éléments sont rassemblés et ordonnés dans le tableau périodique des éléments.
Atome
L'atome d'une espèce chimique représente une entité matérielle. L'atome est formé d'un noyau atomique contenant des nucléons, en particulier d'un nombre Z de charge électrique élémentaire positive du noyau qui maintient autour de lui un nombre d'électrons, charge négative équilibrant la charge positive du noyau. Il possède un rayon, une structure géométrique, ainsi que des propriétés chimiques et physico-chimiques spécifiques relevant de ce cortège électronique.
Un atome constitue la plus petite partie d'un corps simple pouvant se combiner chimiquement avec une autre. Généralement constitué d'un noyau composé de protons et de neutrons autour desquels orbitent des électrons, sa taille caractéristique se compte en dixième de nanomètre (nm), soit 10 m.
La théorie atomiste, qui soutient l'idée d'une matière composée de « grains » indivisibles (contre l'idée d'une matière indéfiniment sécable), est connue depuis l'antiquité, et fut en particulier défendue par Démocrite, philosophe de la Grèce antique. Elle fut disputée jusqu'à la fin du ; aujourd'hui, cela ne fait l'objet d'aucune controverse. Les sciences de la matière modernes se reposent en particulier sur cette notion d'atome. L'atome n'est cependant plus considéré comme un grain de matière insécable, depuis les expériences de physique nucléaire ayant mis à jour sa structure au début du .
En chimie, les atomes représentent les éléments de base. Ils constituent la matière et forment les molécules en partageant des électrons. Les atomes restent grosso modo indivisibles au cours d'une réaction chimique (en acceptant les légères exceptions que constituent les échanges des électrons périphériques).
Cependant, depuis le début du , des expériences de physique nucléaire ont mis en évidence l'existence d'une structure complexe pour le noyau atomique. Les constituants de l'atome constituent des particules élémentaires.
Les plus gros atomes peuvent être vu au microscope électronique en transmission
Histoire de l'atome
Le concept d'atome est particulièrement bien admis par le grand public, pourtant, paradoxalement, les atomes ne peuvent pas être observés par des moyens optiques et seuls quelques rares physiciens manipulent des atomes isolés. L'atome représente donc un modèle essentiellement théorique. Bien que ce modèle ne soit plus aujourd'hui remis en cause, il a beaucoup évolué au cours du temps pour répondre aux exigences des nouvelles théories physiques et correspondre aux différentes expérimentations effectuées.
Isotope
Un isotope d'une espèce atomique constitue une entité matérielle caractérisée par :
le symbole de son élément, le nombre Z qui représente aussi le numéro atomique ;
le nombre de masse A qui représente la masse relative de l'isotope, A = Z + N.
Un isotope possède des propriétés nucléaires spécifiques. Les propriétés chimiques des divers isotopes ne diffèrent pas entre elles pour les atomes suffisamment lourds.
Molécule
Une molécule constitue un assemblage précis d'atomes, domaine défini et structuré dans l'espace et le temps par des liaisons chimiques fortes. Une molécule polyatomique se comporte essentiellement comme une entité aux propriétés propres, une individualité chimique radicalement différente des atomes qui composent son architecture. Si les molécules monoatomiques ou les petites molécules polyatomiques sont électriquement neutres, les molécules plus grandes ou complexes n'obéissent pas systématiquement à ce critère.
Liaison chimique
La liaison chimique impliquant la présence d'électrons liés à un ou plusieurs noyaux explique la réalité moléculaire. Plus précisément, elle assure la stabilité des molécules et, dans le cas d'un assemblage complexe, la cohésion liante de chaque atome entre eux mettant en jeu par échange ou partage un ou plusieurs électrons dans les liaisons covalentes. Cela se réalise par la mise en commun d'électrons collectifs à un vaste réseau d'atomes dans la liaison métallique ou initiant par de fortes dissymétries locales de charges, des forces électrostatiques.
Corps pur
Un corps pur incarne un corps généralement macroscopique constitué au niveau moléculaire d'une seule espèce chimique. Sa composition chimique, son organisation sous forme de gaz, liquide, solide amorphe ou réseaux cristallins, et ses propriétés physiques, par exemple les constantes physiques correspondant aux transitions de premier ordre comme la température de fusion, d'ébullition, peuvent être définies. En particulier, l'analyse chimique distingue les corps simples, dont l'espèce chimique est constituée d'atomes de mêmes éléments, des corps composés, dont l'espèce chimique est constituée d'atomes d'éléments différents.
Composé chimique
Un composé chimique désigne l'espèce chimique d'un corps composé.
Un corps pur est caractérisé par sa formule chimique, écriture symbolique plus ou moins complexe et détaillée, de sa composition chimique. La masse molaire d'un corps pur correspond à la masse d'un nombre d'Avogadro () d'ensembles correspondants à sa formule brute. Cela concerne la molécule pour les composés moléculaires, les ions constituants les solides ioniques, l'atome dans le cas des gaz rares ainsi que dans celui des métaux et des solides covalents.
Ion
Un ion représente un atome qui a perdu ou gagné un ou plusieurs électrons. Il s'agit d'un cation simple lorsque son cortège électronique a été privé d'un ou plusieurs électrons, il est chargé positivement. Il constitue un anion simple lorsque son cortège électronique s'en trouve excédentaire, il est alors chargé négativement. Les anions ou cations formés à partir de molécules polyatomiques sont appelés ions complexes.
Complexe
Les complexes sont des édifices formés par un élément central et des ligands. L'élément central, souvent un ion métallique avec un complexe pouvant être chargé. L'étude des complexes métalliques relève de la chimie organométallique ou de la chimie de coordination suivant la nature de l'atome lié au métal (respectivement, un carbone, ou un autre atome). Les complexes revêtent une grande importance en chimie des solutions, en catalyse et en chimie bioinorganique.
Quantité de matière et mole
Dans les conditions habituelles au laboratoire, le nombre d'entités chimiques participant à une réaction est très élevé : pour une masse de l'ordre de la dizaine de grammes de matière, Il se rapproche de 10.
Les chimistes utilisent communément une unité numérique, la mole, qui est représentée par la lettre minuscule « n ». La grandeur associée à la mole constitue la quantité de matière. Une mole d'une entité chimique précise implique l'égalité du nombre de ses particules au nombre d'Avogadro . Ce dernier nombre est défini par convention comme le nombre d'atomes de carbone présents dans de C, c'est-à-dire un atome de carbone contenant six neutrons et six protons.
La masse molaire M d'un corps pur moléculaire correspond à la masse d'une mole de molécules de celui-ci et s'exprime en grammes par mole (g•mol). La connaissance de la formule chimique et des masses molaires atomiques permet le calcul de la masse molaire moléculaire.
Une mole de gaz parfait occupe dans les conditions normales de température et de pression ( ou , ).
Réaction chimique
Une réaction chimique constitue la transformation d’une ou de plusieurs espèces chimiques en d'autres espèces chimiques. Elle implique l'apparition ou la disparition d'au moins une liaison chimique ou un échange d'électron. La réaction qui possède des caractéristiques thermiques nécessite ou fait apparaître différentes formes d’énergie en rapport avec l'énergie de liaison chimique.
Solution et émulsion
Une solution se présente par un mélange homogène formé par un solvant en proportion majoritaire et d'un ou plusieurs solutés dans une phase homogène. Les réactions chimiques ont souvent lieu en solution. La solubilité représente la capacité d'un corps à entrer en solution dans un milieu donné. Par exemple, un sel cristallin comme le chlorure de sodium NaCl ou sel de cuisine possède une limite de solubilité dans l'eau : d'eau à et à . Cela signifie qu'à partir de cette teneur limite, le sel précipite ou se dépose sous forme solide. Il y a alors de séparation de phase.
La miscibilité constitue la capacité d'un corps à se mélanger avec un autre en formant une seule phase. Le gaz ammoniac se mélange facilement à température ambiante avec l'eau liquide formant l'ammoniaque, d'eau froide saturée d'ammoniac peut contenir de . Les gaz principaux de l'air, dioxygène et diazote, sont aussi solubles en certaines proportions dans l'eau liquide. d'eau liquide à peut contenir au maximum du premier en solution et du second.
Une émulsion se décrit comme une dispersion d'une phase liquide à l'état de gouttelettes microscopiques ou sub-microscopiques, dans une autre phase liquide non miscible. Une suspension constitue une dispersion d'une phase solide finement divisée au sein d'une autre phase liquide englobante. La stabilité d'une suspension ou d'une émulsion nécessite que les fines gouttelettes ou les grains en suspension soient stabilisés par des molécules amphiphiles qui se placent à l'interphase. Ainsi, aucune coalescence des gouttelettes ni d'agglomérations de particules solides ne persiste. Comme le précise le chimiste et gastronome moléculaire, Hervé This, l'immense majorité des systèmes culinaires ne constituent pas des émulsions, mais des dispersions colloïdales plus ou moins complexes.
L'art, à l'origine souvent empirique, de fabriquer des dispersions colloïdales a fourni des applications en pharmaceutique comme en cuisine, par exemple pour la préparation de chocolats et glaces, de sauces ou de mayonnaises.
Oxydoréduction et électrochimie
Une réaction d'oxydoréduction constitue un échange d’électrons entre différentes espèces chimiques. L'espèce qui capte les électrons est appelée « oxydant » ; celle qui les cède, « réducteur ».
Acide et base
Les réactions acides-bases en solution sont basées aussi sur des couples d'espèces chimiques. L'acidité et la basicité peuvent être calculées ou mesurées par la concentration des espèces chimiques en solution, qui prend une forme acide ou basique. Svante Arrhenius a mis en évidence dans les solutions aqueuses l'échange de protons entre les composés chimiques, la concentration en ion hydronium ( ou ) indique l'acidité du milieu comme la concentration en ion hydroxyde () la basicité. Une extension de la modalité de classification à d'autres milieux solvants a été conduite par le chimiste américain Gilbert Newton Lewis.
Synthèse chimique
Une synthèse chimique se décrit comme un enchaînement de réactions chimiques mis en œuvre de façon volontaire par un chimiste pour l'obtention d'un ou de plusieurs produits, parfois avec isolation de composés intermédiaires.
Réaliser la synthèse d’un composé chimique, permet d'obtenir ce composé à partir d’autres composés chimiques grâce à des réactions chimiques. La planification de l'enchaînement des réactions afin de maximiser l'efficacité de la synthèse (nombre d'étapes, rendement, simplicité des réactions, considérations toxicologiques et environnementales) se nomme la stratégie de synthèse.
La chimie organique représente principalement une chimie de synthèse, on parle alors de synthèse organique. Des aspects synthétiques importants se retrouvent également en chimie inorganique et en chimie des polymères.
Chimie des polymères
Les polymères constituent de grandes molécules ou macromolécules dont un grand nombre des plus communs est formé par la réaction en chaîne de petites molécules appelées monomères. Ces polymères de synthèse industrielle, dont la structure est fondée sur la répétition d'un motif organique, parfois linéaire, ramifié ou greffé, en réseau ou interpénétré Concernant les polymères formés par polyaddition de monomères organiques dont le site réactif constitue justement la double liaison carbone-carbone, le grand squelette plus ou moins souple formé d'atomes de carbone qui est décrit par ses configurations et longueur(s) de chaîne moyenne(s) influence les propriétés observées. Citons parmi ces polymères organiques, les polyéthylènes, les polypropylènes, les polystyrènes, les polyisoprènes, les polybutadiènes, les PVC et les polyacryliques. D'autres sortes de réactions de polymérisations existent, comme les polycondensations à l'origine des polyesters, polyamides, polycarbonates, polyuréthanes. Sans compter aussi des polymères à motifs minéraux, comme les silicones ou les polysulfures.
L'existence des macromolécules ou polymères naturels avait été pressentie par le pionnier Hermann Staudinger en 1910. Elles peuvent être à motif de glucose ou sucre chimique comme la cellulose ou l'amidon, à motif d'acides aminés comme les protéines et ADN. La chimie macromoléculaire née dans les années 1930 a constitué un domaine continûment innovateur, même au cours des dernières décennies.
Lois chimiques
La chimie, science expérimentale et descriptive, prenant un essor remarquable à l'époque industrielle tout en acceptant la modélisation physique et le langage mathématique là où ils semblaient pertinents, a découvert ou ouvert la voie à nombreuses lois physico-chimiques.
Lois de structure
Règles de l'octet, de Hund, de Klechkowski et de Pauli qui avec d'autres règles sur la stabilité du nuage électronique permettent de prévoir la configuration électronique des atomes.
Théorie VSEPR ou qui permet de prévoir la géométrie des molécules.
Lois de cinétique et de thermodynamique
Loi d'Arrhenius qui relie la constante de vitesse d'une réaction à l'énergie d'activation et à la température.
Loi de Hess qui permet de déterminer les enthalpies de réaction à partir des enthalpies standards de formation.
Loi de Henry et loi de Raoult qui permettent de déterminer la solubilité d'un gaz dans un liquide ou la pression de vapeur d'une solution idéale.
Loi de Guldberg et Waage qui permet de définir l'équilibre thermodynamique d'un système réactionnel.
Loi expérimentale de van 't Hoff qui permet de prévoir le sens d'un déplacement d'équilibre en fonction de la température.
Lois de conservation
Principe de conservation de la masse illustré par la célèbre phrase d'Antoine Lavoisier :
Loi de Soddy qui illustre la conservation du nombre de charges.
Lois de spectroscopie
Loi de Beer-Lambert qui relie l'absorbance d'un élément en solution à sa concentration.
Loi de Kasha qui décrit dans le modèle quantique la phosphorescence et la fluorescence.
Lois d'électrochimie
Loi de Nernst qui relie la tension d'équilibre d'une électrode au potentiel standard du couple redox mis en jeu.
Loi de Kohlrausch qui permet de mesurer des conductivités de solution.
Loi limitée de Debye-Hückel qui permet de déterminer des coefficients d'activité.
Lois de chimie organique
Règle de Markovnikov et de Zaïtsev qui permettent de prévoir la régiosélectivité d'une réaction.
Lois de l'équilibre chimique
Principe de Le Chatelier stipulant qu'un équilibre chimique se déplace dans le sens opposé à une perturbation de cet équilibre.
Méthode
Chimie expérimentale
L'aspect expérimental reste central en chimie, ceci aussi bien du point de vue historique que pour la pratique actuelle de cette science ainsi que de son enseignement. Les activités en chimie expérimentale peuvent se résumer essentiellement en quatre fonctions dont les contours exacts dépendent du contexte dans lequel elles sont réalisées (enseignement, recherche, industrie dans un certain domaine spécifique de la chimie) :
extraire, c'est-à-dire séparer sélectivement un ou plusieurs composés d'un mélange sur la base de leurs propriétés chimiques ou physiques ;
purifier, c'est-à-dire isoler une substance sélectionnée des autres composés d'un mélange, considérés comme impuretés. L'extraction et la purification sont apparentées ;
synthétiser, c'est-à-dire mettre en œuvre un ensemble de réactions chimiques en vue d'obtenir un ou plusieurs produits ;
analyser, c'est-à-dire reconnaître et caractériser des substances connues ou inconnues.
Recherche scientifique
Institutions ou associations nationales et sociétés professionnelles
Prix
Médaille Davy, décernée par la Royal Society depuis 1877
Prix Nobel de chimie, décerné par l'Académie royale des sciences de Suède depuis 1901
Prix Hudson, décerné par l'American Chemical Society depuis 1946
Médaille Leverhulme, décernée par la Royal Society depuis 1960
Prix de science macromoléculaire et de génie, décerné par l'Institut de chimie du Canada depuis 1971
Prix Wolf de chimie, décerné par la fondation Wolf en Israël depuis 1978
Médaille Lavoisier, décernée par la Société chimique de France
Enseignement
Le laboratoire, souvent le meilleur endroit de formation à cette science expérimentale, nécessite des moyens coûteux, une lourde surveillance et une organisation souvent disproportionnée pour un usage souvent trivial.
France
La chimie est introduite dès le Cycle 3 primaire (CE2, CM1, CM2) dans le cadre de l'enseignement des Sciences expérimentales et Technologies (B.O. 2011). Ces premières notions (par exemple unités de mesure, mélanges, solutions, les différents états de la matière et les changements d'états...) sont introduites dans le cadre d'activités essentiellement expérimentales et de résolution de problèmes concrets, issus pour la plupart de la vie quotidienne, en lien avec les autres matières de la formation (Sciences de la Vie et de la Terre, Physique, Technologie, Informatique...). Ici le but n'est pas forcément l'accumulation de connaissances, mais plutôt l'initiation à la résolution de problèmes et l'éveil de la curiosité de l'élève, celui-ci étant en général confronté à une situation concrète, en autonomie, à partir de supports variés (manuels, expériences menées en classe ou à la maison, documents audio-vidéo, logiciels, animations interactives...). Le choix des expériences réalisées est laissé à la discrétion de l'enseignant, ainsi que le contenu exact des séquences.
La chimie est ensuite enseignée au collège en même temps que la physique dès la sixième à raison d'une heure et demie en moyenne, par semaine, et indépendamment des autres matières scientifiques et techniques (Sciences de la Vie et de la Terre et Technologie).
Ensuite, au lycée, les élèves commencent par trois heures et demie de physique-chimie par semaine, dont une heure et demie de travaux pratiques en seconde. La poursuite de l'enseignement de la physique-chimie dépend du choix d'orientation des élèves : pour la filière générale : le choix d'une spécialité physique-chimie permet d'obtenir un enseignement de 4h par semaine dont 2h de TP, ensuite, si l'élève continue la spécialité, il passera à 6h de physique-chimie par semaine dont 2h de TP. Par ailleurs, tous les élèves de première et seconde suivent un enseignement scientifique de 2h par semaine dont 1h de TP qui est partagé en deux avec d'un côté le physique-chimie et de l'autre la SVT (donc 1h d'enseignement scientifique physique chimie et 1h d'enseignement scientifique SVT par semaine). Pour la filière technologique, les élèves ont un enseignement de chimie en STI2D, STD2A, STL, ST2S et STAV
Enfin, la chimie peut être étudiée après le baccalauréat en CPGE scientifique, notamment en PCSI puis poursuivre en PC, en UFR de chimie ou de sciences (université), en IUT de chimie (université) ou en école de chimie. De nombreuses écoles d'ingénieurs dans le domaine de la chimie sont regroupées au sein de la fédération Gay-Lussac.
Québec
En 2009 au Québec, les cours de chimie et de physique constituent des options que peut prendre l'élève de cinquième secondaire. Cela pousse plus loin le cours de « sciences et technologie » qu'il a été obligé de suivre durant les dernières années de son secondaire. En temps normal, pour être admis dans les cours de chimie et de physique de cinquième secondaire, les élèves doivent avoir suivi avec succès le cours de « sciences et technologie de l'environnement » en quatrième secondaire. Les options de chimie et de physique servent comme critère d'admission dans plusieurs programmes du cégep comme les cours de sciences pures et appliquées, de sciences de la nature et de sciences de la santé.
Suisse
En 2009 en Suisse, la chimie est enseignée au gymnase dès la dixième année de scolarité. Les universités de Bâle, de Genève, de Berne, de Fribourg et de Zurich forment des chimistes et les écoles polytechniques, comme l'École polytechnique fédérale de Lausanne, des ingénieurs chimistes et des chimistes.
Industrie
L'industrie chimique se développe continûment à la fin du Siècle des Lumières. Si la métallurgie n'est pas oubliée, le progrès reste partout observable. Le fer-blanc devient un produit commun entre 1770 et 1780. Après 1780, en plus des métaux, elle mêle des fabrications millénaires à des innovations récentes. Ces fabrications constituent les acides et la « soude », l'ammoniac, le dichlore et les chlorures décolorants, le phosphore et ses dérivés, les savons et acides gras, le dihydrogène, l'« éther », l'éthylène, l'alcool de vin, l'acide acétique. À tout cela s'ajoute surtout de nombreux sels et une multitude de dérivés organiques et minéraux préparés ou recueillis dans un cadre traditionnel.
Elle prend un essor prodigieux au et participe pleinement aux fortes mutations de la révolution industrielle. Le gaz d'éclairage, produit de la distillation de la houille ou charbon gras, lance l'immense essor de la carbochimie. La découverte de métaux, leurs préparations au laboratoire, puis au stade industriel, comme l'aluminium et les métaux alcalins et alcalino-terreux, témoignent de la vigueur de la science très proche de l'industrie.
En 1981, usines et laboratoires fabriquent déjà dans le monde plus de composés, mettant en œuvre des centaines de réactions chimiques types. Chercheurs et institutions savantes décrivent et référencent les procédés, réactions et molécules. En 2011 substances différentes sont commercialisées au niveau de la Communauté économique européenne, dont en quantités supérieures à et en quantités comprises entre 1 et . L'ère industrielle a vu la production mondiale de substances chimiques passer d'un million de tonnes en 1930 à de tonnes en 2009.
L'industrie chimique représente une part importante de l'activité économique des grands pays industriels au . Dans les années 1970, elle intéresse au sens large la moitié du capital industriel mondial. La variété du matériel et des technologies qu'elle utilise reste incroyablement vaste, comme l'indique une visite au pas de course des exposants pendant les jours de l'Achema à Francfort.
Parmi les applications de la chimie, citons les secteurs suivants :
métallurgie :
métallurgie qui transforme les minerais en métaux et en alliages, fonderies métalliques ;
métallurgie de spécialités, silicium, matériaux semi-conducteurs ;
aimants, conducteurs et matériaux pour turbines ;
électrochimie :
piles, batteries, électrochimie appliquée ;
traitement de surface, galvanoplastie ;
matériaux :
plâtre, chaux, ciments et mortiers ;
matériaux réfractaires et technologie des fours ;
verres, argiles et céramiques, faïences et porcelaine ;
pigments et charges minérales, émaillerie ;
industrie du bois papier et cellulose, couchage du papier ;
raffinage du sucre ;
chimie organique :
acides gras, corps gras et savons ;
chimie des substances naturelles, chimie médicale et pharmaceutique ;
parfums, huiles essentielles, produits cosmétiques ;
engrais, chimie agricole, explosifs ;
ligneux, bois, charbons et pétroles, combustibles, mais aussi matières premières pour la carbochimie et la pétrochimie. Ci-dessous, souvent présente en tout ou partie :
lubrifiants, graisses, produits à propriétés tribologiques ;
colorants, intermédiaires de réactions photochimiques ;
macromolécules, polymères, plastiques (matériaux thermoplastiques et thermodurcissables) ;
peinture, vernis :
traitement de fibres textiles, apprêt et teinture ;
détergents, agents de surface, produits décapants ou de nettoiement, adoucissants des eaux ;
produits phytosanitaires, insecticides, herbicides ;
médicaments, antibiotiques.
Cette industrie peut se scinder en deux grands types :
la synthèse de produits organiques à partir du pétrole par exemple, celle de l'acide acétique, du méthanol, d'oléfines comme l'éthylène, le propylène ;
la chimie minérale avec les gaz industriels, les acides et les bases, les sels
L'ampleur de la production chimique caractérise la « chimie lourde » ou avec ses procédés automatisés et ses énormes masses traitées ou extraites. La chimie fine se limite à des quantités restreintes de composés, souvent à haute valeur ajoutée pour la pharmacie, la parfumerie et la cosmétique ainsi que dans de nombreux domaines ciblés de haute technologie ou nanomatériaux.
La chimie a permis d'accéder à de nouveaux matériaux, métaux, plastiques, ou céramiques qui trouvent des applications importantes dans notre vie la plus quotidienne. Les progrès chimiques ont permis de synthétiser directement certains médicaments au lieu de les extraire des plantes.
Aspects et conséquences sociaux
La chimie œuvre partout dans la nature, les corps vivants, les choses de la vie quotidienne sans que l'observateur attentif et disposant de puissants multiplicateurs sensoriels puisse correctement l'imaginer ou le modéliser. Un chimiste représente dès l'origine un expert des bilans matière et énergie et il sait intuitivement qu'il devrait prendre en compte tous les milieux et les acteurs microbiologiques, végétaux, animaux et humains. Lui en laisse-t-on les moyens ?
Impact social
Citons quelques applications. D'abord la mesure. L'analyse précise de solutions diluées dans un solvant, contenant des molécules solubles plus ou moins complexes, constitue le fruit de longues mises au point analytiques, aujourd'hui très vite réalisées et banales, comme en chimie des solutions aqueuses. Pensons aux analyses banalisées de l'eau du robinet reconnue potable ou des eaux minérales du commerce. Les (bio)chimistes spécialistes des eaux présente un rôle de surveillance des eaux naturelles et de leurs qualités ou toxicités éventuelles. Le recours à la désinfection chimique de l'eau du robinet avant consommation pourrait être modéré en réalisant des progrès substantiels. En fin d'usage, la maîtrise des procédés chimiques et biologiques permet le traitement des eaux usées dans les stations d'épuration.
Ensuite l'usage. La chimie la plus simple peut commencer avec la fabrication et l'usage du sel, nécessaire à l'alimentation et capital pour les vieux procédés de conservation des aliments. Aujourd'hui, les produits de l'industrie agroalimentaire ont recours à une gamme plus variée de conservateurs, agents de conservation ou agents nutritifs, additifs alimentaires comme les colorants, les arômes artificiels et les édulcorants.
Des emballages alimentaires à la préservation des récoltes, une connaissance raisonnée des matériaux et des aliments permet d'éviter le gaspillage et les déperditions tout en préservant les qualités et propriétés nutritionnelles des futurs aliments. Suivant l'usage, certains emballages sont biodégradables et, à l'aide du tri sélectif après utilisation, ils sont transformés et revalorisés grâce à des procédés chimiques de recyclage ou une combustion ultime qui permet de ne pas gaspiller l'énergie qu'ils recèlent.
L'agriculture a subi une mutation technologique et elle est devenue fortement dépendante d'intrants chimiques. Certainement que l'utilisation à grande échelle d'engrais chimiques, l'usage irraisonné de pesticides et d'insecticides dans des monocultures de plus en plus sensibles ou fragiles peut constituer une impasse désastreuse à long terme pour les sols. L'écologie des terres et la santé des animaux et des hommes qui y vivent ou vivront, ainsi que les tenants de l'agriculture biologique le postulent dans l'immédiat. Si l'on donne à un homme un couteau, il peut découper finement un jambon de façon à le partager avec ses amis, ou encore égorger sauvagement ses voisins perçus en ennemis. L'utilisation des technologies chimiques recèle des bienfaits potentiels ou de terribles dangers selon les usages ou les objectifs. Elle échappe autant aux chimistes qu'à l'honnête homme de la rue. Par exemple, un chimiste organicien considère comme une absurdité de brûler de l'essence dans un moteur à combustion. Pour lui cette matière de choix permet de réaliser d'autres molécules chimiques à usage varié qui, alors seulement au terme de leur usage, pourraient être décomposées et brûlées. Le gain sur une courte échelle de temps d'une famille de produits chimiques, parfois peu sophistiqués et à utilisation massive, permet d'obtenir des profits évidents. Ainsi s'obtiennent des récoltes plus abondantes en enrichissant les sols pauvres et en éliminant les insectes nuisibles, les champignons parasites, les mauvaises herbes et la faune associée. Mais qu'advient-il à longue échéance ? Après avoir provoqué l'éradication de multiples espèces d'oiseaux, l'affaiblissement des hyménoptères butineurs, la prise de conscience générale des dommages causés à l'environnement devient vitale. Les sociétés agrochimiques produisent alors de nouveaux produits plus efficaces ou plus ciblés qui peuvent soit respecter mieux l'environnement soit entraîner d'autres catastrophes parfois plus pernicieuses alors que la course au profit immédiat implique de minorer toute information alarmiste.
La chimie explique sommairement la formation du bois et des textiles naturels ou permet la synthèse de larges gammes de matières et de types de matériaux. Parmi eux se trouvent fibres synthétiques (comme le nylon, le Lycra et la fibre PET pour fabriquer des polaires), mobilier en matière plastique
Dans le domaine de la construction, la chimie a beaucoup évolué en contribuant aussi à la fabrication de matériaux, d'isolants performants, de peintures ou de vernis, de mastics, de produits d'entretien et d'ameublement. Les désagréments causés par les produits des premières générations ont été très lentement corrigés, puis les générations suivantes apportent d'autres inconvénients.
Un nombre important d'applications chimiques ont trouvé ou trouvent encore des débouchés et usages commerciaux profitables, alors qu'une connaissance approfondie et précise des méfaits de leurs emplois ou mésusages fait défaut tant aux utilisateurs qu'au public. La chimie toxicologique constitue une parente pauvre. Alors que les grands groupes pétrochimiques se sont vantés dans les années 1970 d'apporter une sécurité écologique, les molécules que leurs activités ont permis de confectionner ne sont véritablement connues du toxicologue qu'à 1 %. Le progrès, plus visible depuis longtemps, représente un bouleversement, un gain éhonté pour certains, une menace vitale pour les moins favorisés. Cependant, comment essayer de maîtriser et de juguler le danger sans faire confiance à la collégialité de différents chimistes, renforcées au besoin d'équipes expertes de mathématiciens, physiciens, de biologistes, et à leurs éthiques de vérité scientifique ?
Santé et environnement
La découverte et la synthèse de médicaments qui contribuent à l'augmentation de l'espérance de vie enregistrée depuis la fin de la révolution industrielle dans les pays développés sont aussi à l'actif des techniques de la chimie. Mais la médicalisation massive d'une population entraîne d'irréductibles problèmes de pollutions, car les molécules ou leurs produits sommaires de dégradations se retrouvent dans les eaux usées.
Dans le domaine « Santé-environnement », la chimie constitue une source de problème par certains polluants qu'elle crée ou contribue à diffuser dans l'environnement, en particulier les produits chimiques toxiques ou écotoxiques dont les CMR « cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques ». Certains produits tels que médicaments, pesticides, catalyseurs ou leurs résidus perdus dans l'environnement ou présents dans l'alimentation peuvent ensuite poser des problèmes d'environnement ou de santé, en particulier avec les perturbateurs endocriniens.
Les substances chimiques incarneraient « au premier rang des accusés » la chute de la qualité des spermatozoïdes (réduite de 50 % depuis 1950) et des maladies liées à l'appareil génital à travers les perturbateurs endocriniens. Le 25 novembre 2008, le gouvernement français (à travers l'IReSP, structure de recherche créée par l'INSERM et 20 partenaires) et l'Afsset ont organisé un colloque sur le thème : « Environnement chimique, reproduction et développement de l'enfant. » Les principales matières incriminées sont les phtalates et le bisphénol A, deux additifs présents dans les matières plastiques.
Risques et réglementation
Au niveau international, la convention de Rotterdam, administrée par l'ONU (PNUD, FAO) a été adoptée par 165 pays en 1998 pour mieux assurer la santé des personnes et de l’environnement contre des dommages éventuels induits par le commerce de produits chimiques.
De nombreuses législations concernent les produits chimiques et leurs résidus, qui varient selon les pays. Des bases de données et guides sur le risque chimique existent, donc en France.
Dans la culture
Littérature
La représentation littéraire des chimistes dans de nombreuses œuvres constitue une grande différente de la réalité. Ils sont considérés comme des savants venus d'ailleurs qui vivent hors du temps. Les chimistes sont parfois présents alors en demi-sorcier, image issue de l'ancien alchimiste, qui joue avec des forces obscures qu'il ne maîtrise pas afin de rivaliser avec la nature. La chimie est souvent associée avec l'occulte alors qu'elle représente une science reconnue. On trouve un personnage chimiste dans L'Œuvre au noir de Marguerite Yourcenar.
Toutefois, il faut soustraire à ce tableau Le Système périodique de Primo Levi. Cet ouvrage littéraire italien sur le thème de la chimie comporte vingt et un chapitres qui, chacun séparément, illustrent un élément du tableau de Mendeleïev. Ces parties descriptives qui ont été conçues avec le support spatial du tableau périodique et l'art du chimiste relatent au besoin la vie professionnelle de l'écrivain. Par ailleurs chimiste spécialiste de peinture et directeur du laboratoire d'une petite unité de production à Turin, des anecdotes ou rencontres autobiographiques ou de courtes nouvelles complémentaires inventées, judicieusement choisies.
Culture populaire
Les chimistes apparaissent souvent en personnages caricaturaux de la littérature, de la bande dessinée et surtout du cinéma, à l'image du professeur Tournesol. Dans un registre comique, alliant de façon classique la chimie et l'amour, on trouve : le film Docteur Jerry et Mister Love avec Jerry Lewis (1963), et Jean Lefebvre jouant le rôle d'Eugène Ballanchon dans Le Fou du labo 4 de Jacques Besnard (1967).
Séries télévisées
La chimie est présentée, de façon plus ou moins plausible, dans plusieurs séries télévisées comme ressort scénaristique pour tirer le protagoniste de situation délicate en fabricant des gaz toxiques, des batteries ou des bombes artisanales. Cet usage peut être du bricolage improvisé comme dans MacGyver ou prémédité par un chimiste expert comme dans Breaking Bad.
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
Ouvrage niveau collège
Introduction à la chimie.
Ludovic Miseur, La chimie.net, cours et outils didactiques de chimie.
Pince, Robert, et Dorothée. Jost. Copain des sciences: le guide des scientifiques en herbe. Toulouse: Milan, 2018.
Première introduction aux sciences. Paris: Larousse, 2019.
La grande encyclopédie visuelle des sciences. Les yeux de la découverte. Paris: Gallimard jeunesse, 2021.
Ouvrage niveau lycée
Curchod, Basile, Jérôme Gonthier, Pascal Miéville, et Julie Risse. Introduction à la chimie. Le Mont-sur-Lausanne: LEP, Loisirs et pédagogie, 2011.
Bourqui, Fabien, et Peter Landolt. Chimie: notions fondamentales SII. Lausanne: LEP, Loisirs et pédagogie, 2010.
Ouvrage niveau premier cycle universitaire
Arnaud, Paul, Béatrice George, Fabrice Mutelet, Isabelle Ziegler, Françoise Rouquerol, Gilberte Chambaud, et Roland Lissillour. Chimie générale: les cours de Paul Arnaud. 9e édition. Paris: Dunod, 2023.
Bauduin, Jean-Michel, Thierry Bars, Mélanie Cousin, Yves Josse, Frédéric Legrand, Josiane Manasses, et Hélène Micheline Marie Michel. Physique-Chimie MPSI. Malakoff: Dunod, 2017.
Une science expérimentale
Enseignement général, initiation ou formation à quelques spécialités de la chimie
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Odile Dessaux, Pierre Goudmand, Françoise Langrand, Thermodynamique statistique chimique, , Dunod Bordas, 1982, 154 Préface de Guy Pannetier
Bruce H. Mahan, Chimie, InterEdition, Paris, 1977, 832 (Traduction de , , Addison-Wesley Publishing Company, Massachusetts, 1969 )
C.S.G. Philipps, R.J.P. Williams, Chimie minérale, Dunod Université 1971. (Traduction par V. Hérault de , Oxford University Press, 1965 et 1966. 1 Généralités et non-métaux, 386 et 2 Métaux, 700 )
François Mathey, André Sevin, Introduction à la chimie moléculaire des éléments de transition, X école polytechnique, Ellipses, Paris, 1991, 224
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Quelques grands polymères industriels, synthèse, propriétés, mise en œuvre et applications (polyéthylènes, polypropylènes, polyesters, polyuréthanes, élastomères), 1982, 542
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Revues, handbook et traités encyclopédiques
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Actualité chimique, revue de la Société chimique de France (ancienne SFC)
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Dictionnaires
Jean-François Le Marėchal, L. Souliė: Dictionnaire pratique de la chimie, Hatier, Paris; Forna, Renens 1983,
Histoire de la chimie
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Justus Liebig, La Chimie agricole, Sciences du Comité des Travaux Historiques et Scientifiques, Paris, 2009. Texte traduit de la première parution allemande en 1840, présenté et annoté par Marika Blondel-Miegrelis
Victor Regnault, Premiers éléments de chimie, , Bibliothèque polytechnique, Langlois et Leclercq, Victor Masson, Paris, 1855, 572
L. Troost, Traité élémentaire de chimie, Masson, Paris, 1880, , 876
Louis Hackspill, Jean Besson, André Hérold, Traité de Chimie minérale, Euclide, PUF, Paris, 1958
Liens externes | La chimie est une science de la nature qui étudie la matière et ses transformations, et plus précisément les atomes, les molécules, les réactions chimiques et les forces qui favorisent les réactions chimiques. |
570 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Comprehensive%20Perl%20Archive%20Network | Comprehensive Perl Archive Network | Le , ou CPAN, est un site Web consacré au langage de programmation Perl. CPAN désigne également un module Perl servant à accéder à ce site. Son nom vient du , ou CTAN, son homologue consacré à TeX.
CPAN, l'archive
CPAN est un sigle pour Comprehensive Perl Archive Network (réseau complet d'archives Perl). Il s'agit d'une archive dense de logiciels, de bibliothèques de fonctions utilitaires écrits en langage Perl, voire dans d'autres langages (mais néanmoins accessibles en Perl), et de documentation concernant ce langage. On la trouve sur Internet en suivant l'URL http://www.cpan.org/ ou ses nombreux serveurs miroirs à travers le monde.
L'archive CPAN a été mise en ligne en octobre 1995.
Les logiciels et bibliothèques de fonctions sont suivis et testés par une communauté active, ce qui donne à Perl un nombre de domaines d'applications très important. Il est largement recommandé de faire usage de ce site dès qu'on cherche à mettre en œuvre une fonctionnalité en Perl, en recherchant au préalable sur http://search.cpan.org si quelqu'un n'a pas déjà réalisé un tel module.
Statistiques
Nombre de lignes du code source mis à disposition dans CPAN : 15,4 millions de lignes en juillet 2004, soit l'équivalent en volume d'instructions de la distribution Linux Red Hat 6.2 (mais essentiellement en Perl au lieu d'être majoritairement en C).
CPAN, le module
CPAN est également le nom d'un module Perl qui rend aisés le téléchargement, l'installation, la mise à jour et la maintenance des autres modules Perl qui sont archivés sur le CPAN. Il prévoit de nombreux protocoles pour le téléchargement, l'utilisation de proxies/pare-feux ; et réalise la vérification des dépendances entre modules, en téléchargeant/installant automatiquement les modules nécessaires si l'utilisateur l'a choisi.
Pour des raisons de performance, certains modules contiennent du code en C et nécessitent la présence d'un compilateur C comme gcc pour être installés par CPAN.
Voir aussi
JSAN
CTAN
CRAN
Liens externes
Site officiel en anglais
MetaCPAN Le metaCPAN, un outil de recherche
Développement logiciel
Perl
Serveur de bibliothèques logicielles | Le , ou CPAN, est un site Web consacré au langage de programmation Perl. CPAN désigne également un module Perl servant à accéder à ce site. Son nom vient du , ou CTAN, son homologue consacré à TeX. |
571 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Catholicisme | Catholicisme | Le catholicisme est la religion des chrétiens reconnaissant l’autorité du pape et des évêques en communion avec lui, notamment pour l’établissement de leur doctrine, sa transmission et l’organisation de leur culte. L’Église catholique considère que tout baptisé dans l’Église catholique est catholique, mais elle ne définit pas de critères d’appartenance. Avec 1,36 milliard de catholiques sur Terre, elle est la première Église chrétienne dans le monde, le christianisme étant également la religion majoritaire au niveau mondial.
L'adjectif « catholique » renvoie au symbole de Nicée et est interprété par l'Église catholique comme signifiant « se situer dans la continuité d’une tradition bimillénaire de recherche d'unité et d’universalité ». Dans le catholicisme la vie chrétienne est marquée par les sacrements : le baptême, la confirmation, l’Eucharistie, la réconciliation, le mariage, l'onction des malades, et, pour les diacres, les prêtres et les évêques, l'ordination. Le catholicisme peut être vécu selon divers états de vie et dans une grande diversité de courants et d’organisations qui font tous partie de l’Église catholique. La grande majorité des catholiques font partie de l’Église latine, mais l’Église catholique comprend également 23 Églises catholiques orientales qui ont, entre autres particularités, le droit d’ordonner prêtres des hommes mariés.
Historiquement, l’usage du terme « catholicisme » remonte au pour marquer la différence avec les confessions protestantes au sein de l’Occident chrétien, mais par anachronisme, l’historiographie catholique utilise ce terme pour désigner le christianisme nicéen du premier millénaire organisé en pentarchie, ce qui, conformément à la doctrine de la foi catholique, fait apparaître l’Église de Rome comme seule continuatrice directe de l’église primitive.
Selon l’Annuaire pontifical 2021, on dénombrait 1,345 milliard de baptisés dans l'Église catholique à la fin 2019, ce qui représente une augmentation de de catholiques par rapport à fin 2012. En effet, fin 2012, il y avait 1,228 milliard de baptisés dans cette Église. Entre fin 2012 et fin 2013, le nombre de catholiques a donc augmenté de 2,12 %. La croissance du nombre de catholiques a tendance à s'accélérer depuis environ . Entre 2005 et 2019, la croissance des catholiques a été de 20,6 %, soit une augmentation de . Ces baptisés ont des pratiques, des convictions et des engagements religieux extrêmement variables : .
Le catholicisme est présent aujourd'hui dans presque tous les pays du monde, principalement en Europe, en Amérique et en Afrique subsaharienne, beaucoup moins en Asie et dans le monde arabo-musulman. Il enregistre un déclin dans les pays occidentaux et une forte progression en Afrique et en Asie. La croissance du nombre de catholiques dans le monde est légèrement supérieure à celle de la population mondiale. En 1978, le monde comptait environ 18 % de catholiques contre 17 % en 2004, 17,5 % en 2012 et 17,7 % en 2019.
Les termes « catholique » et « catholicisme »
Étymologie
L'adjectif « catholique » vient du grec καθολικός (katholikos), qui signifie « universel ». Dès les premiers siècles de notre ère, ce mot apparaît chez différents auteurs chrétiens, qui l'emploient pour clarifier ce qu'est une communauté locale en communion avec l’« Église universelle » face à l'émergence de diverses sectes chrétiennes aux christologies spécifiques. Ainsi, au début du , Ignace d'Antioche dénonce les divisions entre chrétiens : . Quelques décennies plus tard, Tertullien s'oppose aux dissidences des christianismes hétérodoxes de Marcion ou aux gnostiques, inaugurant la littérature chrétienne dans la langue latine, qui ne dispose cependant pas encore du vocabulaire ajusté pour rendre l'expression grecque de καθολικὴ ἐκκλησία (katholikê ekklêsia).
Dans la littérature latine, le grec καθολικός n'est pas traduit par son équivalent latin, universalis, mais se trouve directement translittéré en catholicus. Le mot acquiert une extrême importance dès qu'il est intégré dans le symbole de Nicée, qui déclare : . En latin, la carrière sémantique du terme catholicus reste déterminée par le fait qu'il est créé pour qualifier spécifiquement l'Église.
En français, le terme « catholique » apparaît sous la forme catoliche au puis sous la forme catolicque au début du chez des auteurs comme Philippe de Mézières.
Évolution du sens après la Réforme
Lors de la Réforme protestante, le christianisme connaît des débats doctrinaux d'où émerge une pluralité confessionnelle. Des traités polémiques publiés vers 1570, notamment ceux de Philippe de Marnix, font que l'adjectif « catholique » identifie désormais une confession chrétienne parmi d'autres. Le substantif « catholicisme », lui, apparaît à la fin du dans un livre du polémiste catholique Pierre Charron publié en 1595. Le Dictionnaire historique de la langue française signale un emploi du terme remontant à 1598, à la suite de la naissance des confessions protestantes, pour désigner la religion des chrétiens en communion avec le pape et les évêques. C'est alors un synonyme rare de « catholicité », au sens de « conforme à la doctrine catholique ».
Ambiguïtés
Cependant, le terme « catholicité » renvoie aussi à l'universalité de l'Église et de la foi nonobstant la diversité des confessions chrétiennes ; en ce sens, la catholicité est a-confessionnelle. Au contraire, le terme « catholicisme » renvoie à la pluralité confessionnelle en désignant une de ces confessions. Le paradoxe est que « catholique » signifie « universel », tandis que ce terme et ses dérivés commencent à être appliqués à cette réalité lorsque son universalité commence à être contestée.
Cet usage ne s'impose cependant pas sans difficulté parmi les catholiques. Le cardinal Jacques du Perron, qui répondait aux arguments du roi Jacques d'Angleterre selon lequel l'Église anglicane était catholique tandis que celle de Rome ne l'était pas, estimait que le nom de « catholique » ne pouvait pas être celui d'une religion particulière : Selon Michel Despland, . Le mot « catholicisme » ne devient courant qu'à la suite de son usage durant la Révolution française pour désigner l'Église catholique. Par la suite, les catholiques finiront par considérer assez largement qu'ils ont une religion parmi d'autres.
Le terme de « catholicisme » est donc utilisé tant par les « catholiques » qui se sont construit une identité confessionnelle sous ce nom, que par ceux qui ont besoin d'un mot pour les désigner de l'extérieur. Le catholicisme est donc paradoxalement la confession de ceux qui considèrent (ou devraient considérer) qu'être catholique implique de ne pas faire partie de la pluralité des confessions.
Le mot « catholicisme » peut aussi désigner la façon que l'on a de comprendre la doctrine catholique ou l'exposé systématique de la foi catholique. C'est en ce sens que le terme est employé comme titre d'un essai d'Henri de Lubac, ou bien comme titre du dictionnaire encyclopédique Catholicisme.
L'Église catholique
L'usage commun est de considérer l'Église catholique ou le catholicisme comme une confession, mais les textes de l'institution concernée ne donnent guère d'éléments qui permettraient d'affirmer qu'elle a telle ou telle désignation officielle. Dans les textes des évêques ou du pape, le terme le plus courant est celui d'« Église », sans autre précision : le mot « Église » n'y vise pas seulement une institution mais aussi un objet de foi. Dans la « communication tous publics » (revues, sites internet des diocèses, livres…), lorsqu'il n'est pas tout simplement question de l'« Église », c'est l'expression « Église catholique » qui est généralement employée.
Les textes officiels du Saint-Siège utilisent, selon le contexte, l'expression « Église catholique » ou bien parlent de « l'Église » tout court. Sur le rapport entre Église et Église catholique, la constitution conciliaire Lumen Gentium indique que : .
L'expression « Église catholique » apparaît aussi dans les documents liés au dialogue interreligieux, notamment dans Nostra Ætate, la déclaration du concile Vatican II sur les rapports du catholicisme avec les autres religions, ainsi que dans Unitatis Redintegratio, un décret de Paul VI sur l'œcuménisme. Il en va de même pour l'intitulé du Catéchisme de l'Église catholique. Dans le Code de droit canonique de 1983, 20 canons utilisent l'expression « Église catholique ».
Théologie et doctrine
L’Église catholique professe que Dieu se révèle par le témoignage donné par la personne de Jésus-Christ : et par l'inspiration du Saint-Esprit : .
La double source de la foi
L’accès à cette révélation dépend d'une double source : les Écritures et la Tradition : « l'une et l'autre doivent être reçues et vénérées avec égal sentiment d'amour et de respect ». L'ensemble que forment les Écritures et la Tradition se nomme le « dépôt de la foi ».
Le concile Vatican II réaffirme que la Tradition explique les Écritures. Les deux aspects sont intimement liés :
Les Écritures
Les Écritures saintes du catholicisme comprennent plusieurs textes répartis en deux parties.
Le livre de la Première Alliance (l'Ancien Testament) réunit des textes religieux juifs antérieurs à Jésus de Nazareth ; soit la Bible hébraïque. Pour le catholicisme, les « Écritures » de la Bible, en tant que parole humaine inspirée divinement, expriment la « Parole de Dieu ».
Le livre de la Nouvelle Alliance (le Nouveau Testament) réunit 27 textes : les quatre Évangiles, les Épîtres, les Actes des Apôtres et l'Apocalypse, rédigés postérieurement à la vie de Jésus-Christ.
Ces deux livres ou testaments constituent la Bible chrétienne.
La Tradition
La Tradition selon l'Église catholique comprend :
la tradition proprement apostolique qui remonte aux apôtres contemporains de Jésus-Christ ;
la tradition ecclésiastique ou interprétative qui jouit du privilège de l'infaillibilité ;
les enseignements des Pères et docteurs de l’Église ;
le Magistère de l'Église (conciles œcuméniques, pontifes romains) qui bénéficie lui aussi du charisme de l'infaillibilité quand il se prononce d'une manière définitive en matière de foi ou de principes moraux ;
la liturgie (lex orandi, lex credendi).
Le dogme ou le symbole de la foi
Les professions de foi ont un rôle non seulement doctrinal mais aussi mystique et liturgique. Par elles, les catholiques expriment leur confiance (foi) en Dieu et réaffirment les grands « mystères » de la foi chrétienne :
la Trinité : un Dieu unique en trois personnes distinctes ;
l’Incarnation : Jésus, vrai Dieu et vrai homme, né de Marie ;
la Rédemption : Jésus apporte le salut par sa mort sur la croix et sa résurrection.
L’adhésion à ces textes est une condition nécessaire pour faire partie de l’Église catholique. Non seulement ils sont étudiés (dans le Catéchisme de l'Église catholique) mais ils sont aussi repris par les catholiques lors de leur baptême et de leur confirmation et redits à chaque messe.
Vie chrétienne
Dans le catholicisme, la vie chrétienne est marquée par les sacrements, eux-mêmes indissociables de la liturgie : le baptême, la confirmation, l'Eucharistie, la réconciliation, le mariage, l'onction des malades, et pour les diacres, les prêtres et les évêques, l'ordination.
Le catholicisme peut être vécu selon divers état de vie : laïc, consacré, ordonné, et dans une grande diversité de courants et d'organisations. Pour nombre de catholiques, le principal lieu de vie chrétienne est la paroisse ; celle-ci étant une portion du territoire d'un diocèse. Il existe au sein des paroisses de nombreuses associations ou mouvements établis de façon plus ou moins formelle. Certains de ces mouvements sont internationaux tels que Caritas Internationalis, les mouvements d'action catholique, les équipes Saint-Vincent, etc. Récemment, se sont développées les communautés nouvelles. Des centaines d'ordres religieux jouent un rôle important comptant de quelques dizaines de membres à plusieurs milliers.
L'enseignement catholique, grâce à ses nombreuses écoles et universités tenues par des laïcs ou des religieux, fait partie des aspects les plus visibles du catholicisme actuel.
Relations avec les autres religions
Concernant ses relations avec le judaïsme, l'Église catholique est revenue sur certaines positions. Celles des premiers siècles liées au supersessionisme ne sont plus de mise. Rome a pensé qu'un renouvellement théologique était nécessaire dans ce domaine. Celui-ci est en cours depuis l'après-guerre et le concile Vatican II notamment avec la déclaration Nostra Ætate de 1965 sur les relations avec les autres religions.
Entamée au cours des années 1990, la repentance de l'Église catholique a conduit à la publication de documents officiels comme cette réflexion sur l'antijudaïsme, voire l'antisémitisme, qui ont marqué une partie de son histoire :
.
La diversité du catholicisme
Sens et portée du concile Vatican II
Au lendemain du concile Vatican II, deux courants de contestation opposés se mettent en place. Dès la fin des années 1960, le débat s'engage sur la notion de « crise de l'Église ».
Alors qu'un courant traditionaliste refuse les conclusions du concile, un courant « réformateur » et « progressiste » estime au contraire que sa mise en œuvre reste insuffisante.
Tension entre « tradition » et « modernité »
Mouvements en faveur de la tradition
La Fraternité Saint-Pie-X est fondée en 1970 par l'archevêque français Marcel Lefebvre, qui s'oppose à ce qu'il considère comme les idées de l'Église. Pour perpétuer sa vision de la tradition, en désaccord avec le concile Vatican II, il consacre quatre évêques en 1988 sans mandat pontifical. Il est ainsi excommunié par Jean-Paul II pour avoir procédé à ces consécrations illicites. La Fraternité célèbre exclusivement la messe tridentine, et ne promeut pas la liberté religieuse, l'œcuménisme ou encore le dialogue avec les autres religions. En 2009, le pape Benoît XVI lève l'excommunication des évêques de cette communauté. Ce geste a été suivi par des conversations visant à régulariser la situation de la Fraternité. Un accord est envisagé entre Rome et la Fraternité pour donner à cette dernière un statut canonique de prélature personnelle, à l'image de ce que connaît l'Opus Dei.
La Fraternité Saint-Pierre est un groupe catholique traditionaliste constitué par une partie de membres de la Fraternité Saint-Pie-X qui ont rejoint le Saint-Siège en 1988. Un autre groupe, l'Institut du Bon-Pasteur, a pour fondateur l'abbé Philippe Laguérie, qui est également un ancien prêtre de la Fraternité Saint-Pie-X.
L'Institut du Christ-Roi Souverain Prêtre, société de vie apostolique en forme canoniale, célèbre la messe tridentine selon le motu proprio Summorum Pontificum.
Mouvements en faveur de réformes
Catholicisme et société
Catholicisme social
Les catholiques interviennent en matière sociale. Cette question a fait l'objet d'une synthèse systématique et exhaustive en 2004, sous la forme d'un Compendium de la doctrine sociale de l'Église, rédigé par le cardinal Martino, président du Conseil pontifical Justice et Paix.
Théologie de la libération
Dans le mouvement de la Théologie de la libération, les catholiques progressistes s'éloignent d'un catholicisme conservateur, au profit d'une voie dans laquelle l’action politique apparaît comme une exigence de l'engagement religieux dans la lutte contre la pauvreté. Théorisé à partir de 1972 par Gustavo Gutiérrez Merino, ce mouvement prône la libération des peuples et entend renouer avec la tradition chrétienne de la solidarité. Ce courant latino-américain, essentiellement composé de dominicains et de jésuites, est accusé par ses détracteurs d'être d'inspiration marxiste et ses théologiens sont souvent en délicatesse avec le Dicastère pour la Doctrine de la Foi (ex-Congrégation pour la doctrine de la foi), à l'instar de Jon Sobrino.
Mouvements charismatiques
C'est en 1967 qu'apparaît aux États-Unis le Renouveau charismatique catholique, inspiré par les mouvements pentecôtistes américains. Des communautés sont nées, appelées « charismatiques » parce qu'elles revendiquent « le don accordé par Dieu à une ou plusieurs personnes, comme un don de guérison, de « parler en langues ». Des familles, des célibataires, prêtres et laïcs consacrés en font partie. Jean-Paul II a reconnu ce mouvement nouveau au sein de l'Église notamment dans l'exhortation apostolique Christifideles Laïci.
Nouvelle évangélisation
La nouvelle évangélisation est l'une des priorités de l'Église depuis le pontificat de Jean-Paul II, qui a instauré le concept de « nouvelle évangélisation » ou « réévangélisation ». Elle se différencie de l'évangélisation traditionnelle du fait de ses modalités mais également par le public qu'elle veut atteindre : les pays de vieille tradition chrétienne, c'est-à-dire principalement l'Europe et l'Amérique.
Un Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation fut créé en 2010 par Benoît XVI.
Diversités géographiques et culturelles
Le catholicisme dans le monde
Graphique : estimations par continent, exprimées en millions de catholiques, de 1978 à 2004.
Le catholicisme comme objet d'étude
Le catholicisme est une religion, ce qui, en sociologie, peut être appréhendé comme un « ensemble de pratiques et de croyances ». Cependant, les études sociologiques ou des sciences des religions sur le catholicisme restent très rares, pour ainsi dire inexistantes si l'on compare avec ce qui se fait pour d'autres religions.
En 2012, dans Catholicisme en tensions, Danièle Hervieu-Léger déplore que . Elle propose aussi une explication à ce manque d'intérêt : .
Par contraste avec la sociologie, il existe de très nombreuses études historiques, littéraires, théologiques ou philosophiques sur le catholicisme ou l'Église catholique.
Si, jusque dans les années 1980, il ne semblait guère douteux que l'on puisse décrire objectivement et scientifiquement une religion comme un objet qui s'offre tel quel à l'observation et aux mesures, il n'en va plus de même aujourd'hui. L'impossibilité qu'ont les chercheurs de s'accorder sur ce qu'est une religion, comme celle de décrire de façon exhaustive ce que serait le système de pensée d'une religion, ont été maintes fois relevées.
Ces difficultés théoriques ont entraîné davantage de circonspection quant à la possibilité de définir ce que serait essentiellement le catholicisme. Des études mettent ainsi davantage l'accent sur la diversité du phénomène que l'on tente d'appréhender sous ce nom, tandis que pour ce qui est de la description du catholicisme comme d'une doctrine ou d'un système de pensée, on insiste sur le fait que l'on peut sans doute identifier des « accentuations », caractéristiques ou « éléments constitutifs » de la pensée catholique, mais sans décrire more geometrico un « système catholique » en sa totalité.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
Articles connexes
Liens externes
Site officiel du Vatican.
Documenta Catholica Omnia, recueil de sources. | Le catholicisme est la religion des chrétiens reconnaissant l’autorité du pape et des évêques en communion avec lui, notamment pour l’établissement de leur doctrine, sa transmission et l’organisation de leur culte. L’Église catholique considère que tout baptisé dans l’Église catholique est catholique, mais elle ne définit pas de critères d’appartenance. Avec 1,36 milliard de catholiques sur Terre, elle est la première Église chrétienne dans le monde, le christianisme étant également la religion majoritaire au niveau mondial. |
572 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Cuisine%20fran%C3%A7aise | Cuisine française | La cuisine française fait référence à divers styles gastronomiques dérivés de la tradition française. Elle a évolué au cours des siècles, suivant ainsi les changements sociaux et politiques du pays. Le Moyen Âge a vu le développement de somptueux banquets qui ont porté la gastronomie française à un niveau supérieur, avec une nourriture décorée et fortement assaisonnée par des chefs tel Guillaume Tirel. Au , les habitudes ont changé, avec une utilisation moins systématique des épices et avec le développement de l'utilisation des herbes aromatiques et de techniques raffinées, initiées par François Pierre de La Varenne. Au , de somptueux banquets avec des dizaines de plats sont servis à la Cour de France à Versailles. C'est également vers la fin de ce siècle que naît Marie-Antoine Carême, futur chef de renommée internationale.
La cuisine française a été codifiée au , par Auguste Escoffier, pour devenir la référence moderne en matière de grande cuisine. Elle est aujourd'hui encore considérée comme une référence dans le monde en raison de son aspect culturel. L'œuvre d'Escoffier a toutefois laissé de côté une grande partie du caractère régional que l'on peut trouver dans les provinces françaises. L'essor du tourisme gastronomique, avec l'aide notamment du Guide Michelin, a contribué à un certain retour aux sources des gens vers la campagne au cours du et au-delà.
La diversité des traditions régionales rend la cuisine française multiple plutôt qu'unifiée. De nombreux plats régionaux se sont développés au point d'être connus et reconnus au niveau national, donnant parfois naissance à des variations d'une région à l'autre.
Les produits agricoles comme le fromage, le vin, la viande, etc., occupent une place d'exception dans la cuisine française, de nombreuses productions régionales arborant, lorsqu'elles sont commercialisées, le label de préservation de l'environnement Agriculture Biologique (AB), des marques de certification collectives liées à l'agriculture durable comme Demeter, Bio Cohérence, ou une préservation d'appellation d'origine comme Appellation d'origine protégée (AOP) ou encore une préservation d'indication géographique comme Indication géographique protégée (IGP).
Le , suivant la proposition faite par l'Institut européen d'histoire et des cultures de l'alimentation, a été ajouté à la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'UNESCO le . Avec la cuisine mexicaine et la diète méditerranéenne, inscrites le même jour, c'est la première fois que des traditions culinaires sont enregistrées dans cette liste.
Histoire
La cuisine française a énormément évolué au cours des siècles. À partir du Moyen Âge, une cuisine nationale unique et créative a commencé à émerger. Cet élan initié par plusieurs grands chefs est la conséquence des différents mouvements sociaux et politiques. Au fil des années, différents noms ont été donnés aux styles de cuisine français qui ont été codifiés par différents maîtres-cuisiniers. Tout au long de leur vie, ces chefs ont été tenus en haute estime pour leurs contributions à la culture du pays. La cuisine française s'est principalement développée dans la ville de Paris avec les chefs de cuisine royaux, mais elle s'est finalement étendue à tout le pays et a même été exportée par delà les mers.
Moyen Âge
Dans la cuisine médiévale, les banquets étaient chose commune dans la noblesse. Plusieurs plats y sont servis que ce soit ou non mélangés mais tous à la fois. Les grosses pièces de viande étaient coupées en tranches et généralement consommées à la main, entre le pouce et deux doigts. Les volailles et volatiles avaient une position élevée dans la chaîne des êtres (considérés comme plus près du ciel), ce qui explique qu'ils étaient tant goûtés par les hautes classes de la société. Les sauces étaient alors épaisses et très assaisonnées, notamment avec de la moutarde très parfumée.
Les tourtes occupaient une bonne place dans les banquets, où la croûte servait alors généralement de contenant davantage que comme nourriture. Ce n'est guère avant la fin du Moyen Âge que les tartes à base de pâte brisée se sont développées, comme le montrent les recettes du Viandier et du Mesnagier de Paris. Une fois le repas terminé, on servait des qui devinrent par la suite le dessert moderne. Ces issues de table se composaient généralement de dragées à base de morceaux de sucre ou de miel durci, de fromage et de vin épicé, comme l'hypocras.
À l'époque, les ingrédients des repas variaient considérablement selon les saisons et le calendrier liturgique. Ainsi, alors que les banquets étaient nombreux et opulents de la fin du printemps jusqu'à la fin de l'automne, ils se faisaient plus rares en hiver. Beaucoup d'aliments étaient alors conservés à l'aide de sel, d'épices, de miel ou d'autres conservateurs. Les animaux d'élevage étaient ainsi abattus au début de l'hiver. La viande de bœuf était alors salée, alors que la viande de porc était salée puis fumée. Le bacon et les saucisses étaient fumés à la cheminée, tandis que la langue et les jambons étaient passés à la saumure puis séchés. Les concombres étaient aussi saumurés, alors que les légumes verts étaient conditionnés dans des bocaux avec du sel. Les fruits, les noix et les légumes à racine étaient quant à eux bouillis dans le miel pour la conservation. Comme les baleines, les dauphins, les marsouins étaient considérés comme des poissons, ils étaient consommés au cours du Carême.
Les étangs artificiels étaient remplis de carpes, de brochets, de tanches, de brèmes, d'anguilles et d'autres poissons. Des cours permettaient de garder la volaille, telle que les pigeons ou les pigeonneaux qui étaient réservés à l'élite. Le gibier était très prisé, mais relativement rare, et incluait le cerf, le sanglier, le lièvre, le lapin et les oiseaux. Les jardins potagers regorgeaient d'herbes aromatiques telles que la tanaisie, la ruta, la menthe pouliot et l'hysope, qui sont rarement utilisées aujourd'hui. Les épices étaient des biens précieux et très coûteux à cette époque. Parmi les plus utilisées, on trouvait le poivre, la cannelle, le clou de girofle, la noix de muscade et le macis. Cependant, certaines des épices utilisées à l'époque dans la cuisine française ne le sont plus aujourd'hui, comme le cubèbe, le poivre long, la maniguette et le galanga. Des saveurs aigres-douces accompagnaient généralement les plats, en combinant du vinaigre et du verjus avec du sucre (pour les riches) ou du miel.
L'effet visuel des plats était très prisé et il était courant de voir des couleurs chatoyantes. Parmi les couleurs employées, le vert pouvait être obtenu par l'addition de jus d'épinards et de la partie verte des poireaux, la couleur jaune provenait du safran ou de jaunes d'œuf, tandis que le pourpre provenait de la maurelle ou de l'héliotrope. Des feuilles d'or ou d'argent pouvaient également être déposées au pinceau avec du blanc d'œuf sur la surface des aliments. C'était le cas, par exemple, de la tourte parmérienne, qui ressemblait à un château dont les tourelles étaient des pilons de poulets recouverts de feuilles d'or.
L'un des plats les plus grandioses de l'époque était le cygne ou le paon, rôti et recousu dans sa peau avec son plumage intact, les pattes et le bec dorés à l'or. Étant donné que ces deux oiseaux sont filandreux et ont un goût désagréable, de la viande hachée et assaisonnée d'oiseaux plus savoureux, comme l'oie ou le poulet, pouvait prendre la place de leur chair à l'intérieur de leur plumage.
Le plus connu des chefs français du Moyen Âge était Guillaume Tirel, également connu sous le nom de Taillevent. Il a travaillé dans de nombreuses cuisines royales au cours du . Après son premier poste en tant que marmiton en 1326, il devint le chef de Philippe VI, puis du fils de Jean le bon. Le dauphin, devenu roi de France sous le nom de Charles V, en 1364, conserve Taillevent au poste de chef cuisinier. Sa carrière dura soixante-six ans et, après sa mort, il fut enterré en grande pompe entre ses deux épouses. Sa pierre tombale le représente en armure, tenant un bouclier où sont représentées trois marmites.
Ancien Régime
Sous l'Ancien Régime, Paris était la plaque tournante de la culture et de l'activité économique françaises. C'est donc naturellement à Paris que se trouvaient les artisans les plus qualifiés. Les marchés de Paris, tels ceux des Halles, de la Mégisserie ou de la rue Mouffetard, occupaient une place prépondérante dans la distribution de nourriture. Quelle que soit la taille de ces marchés, ils étaient régis par un système de corporations développé au Moyen Âge. À Paris, ces corporations étaient contrôlées par l'administration municipale et la Couronne. Une corporation visait à empêcher les artisans d'exercer dans une autre branche de l'industrie culinaire que la leur.
Deux types principaux de corporations coexistaient à l'époque : celles qui fournissaient les matières premières (bouchers, poissonniers, marchands de grains, jardiniers) et celles qui fournissaient des aliments préparés (boulangers, pâtissiers, sauciers, traiteurs). Certaines offraient à la fois des matières premières et des aliments préparés, telles que celles des rôtisseurs et des charcutiers. Ils avaient ainsi la possibilité de vendre des tourtes et des plats ainsi que de la viande crue et de la volaille. Cette coexistence causait des tensions avec leurs concurrents directs, les bouchers et les volaillers. Les apprentissages se déroulaient au sein de ces corporations et suivaient différents grades allant d'aide-cuisinier à chef-cuisinier. Les maîtres-queux jouissaient d'un pouvoir important auquel étaient associés des revenus importants et la sécurité de l'emploi. Parfois, le personnel qui travaillait dans les cuisines royales faisait partie de la hiérarchie de la corporation. Il était alors nécessaire pour eux de prévoir leur reconversion. Ceci n'était pas rare dans la mesure où le règlement de la corporation des cuisiniers de Paris le permettait.
Au cours des , la cuisine française a intégré de nombreux aliments venus du Nouveau Monde. Bien qu'elles mirent du temps avant d'être adoptées, le registre des banquets de Catherine de Médicis montre un service de soixante-six dindes au cours d'un seul diner. Par ailleurs, le cassoulet prend ses racines avec l'arrivée des haricots du continent américain, ramenés de ses explorations par Christophe Colomb.
La « haute cuisine française » trouve sa source au avec le chef La Varenne. Celui-ci est considéré comme l'auteur du premier véritable livre de cuisine française, Le Cuisinier françois, en 1651. Son livre comprend la plus ancienne référence à l'utilisation de graisse de porc pour réaliser le roux (préparation à base de farine pour lier les sauces). L'ouvrage comporte deux sections : l'une pour les jours avec viande et l'autre pour le jeûne. Ses recettes ont marqué un changement par rapport au style de cuisine du Moyen Âge. Il a ainsi introduit de nouvelles techniques visant à créer des plats plus légers et moins épicés (viandes rôties, poissons bouillis le plus souvent accompagnés de légumes : petits pois, asperges et artichauts sont à la mode sous Louis XIV) et une présentation plus modeste des tartes, des pâtisseries et des chaussons. La Varenne a également publié en 1667 un livre sur la pâtisserie, intitulé Le Parfait Confiturier (réédité par la suite sous le nom de Le Confiturier françois) qui, de manière similaire, a mis à jour et codifié les nouvelles normes émergentes de la gastronomie pour les desserts et les pâtisseries.
En 1691, sous le règne de Louis XIV, le chef François Massialot écrit Le Cuisinier roïal et bourgeois. Ce livre contient les menus servis à la cour royale en 1690. À l'époque, Massialot travaille principalement comme cuisinier indépendant. Par leur lien avec la royauté, Massialot et beaucoup d'autres cuisiniers royaux reçoivent certains privilèges. Ils ne sont ainsi pas soumis à la réglementation des corporations et peuvent organiser des réceptions de mariage et des banquets, sans aucune restriction. Le livre de Messialot est le premier qui est écrit sous la forme d'une liste alphabétique de recettes, préfigurant ainsi le premier dictionnaire culinaire. Y apparaît également la première illustration d'une marinade, que ce soit pour une marinade de volaille et de gibier à plumes ou de poissons et de crustacés. Le fait que ses recettes n'indiquent pas les quantités des ingrédients suggère que Massialot écrit pour des cuisiniers qualifiés.
Les rééditions successives du Cuisinier roïal et bourgeois incluent des améliorations importantes tel que l'ajout d'un verre de vin aux bouillons de poisson. Des définitions sont également ajoutées dans l'édition de 1703. Lors de l'édition de 1712, l'ouvrage est renommé Le Nouveau Cuisinier royal et bourgeois et porté à deux volumes. Cette réédition est également rédigée dans un style plus élaboré avec des explications détaillées sur la technique. D'autres petites préparations y sont incluses et un troisième plat est ajouté au repas. Le ragoût, plat traditionnel français, fait sa première apparition comme plat à part entière dans cette édition, alors qu'il était auparavant considéré comme une garniture.
L'introduction des boissons exotiques au est suivie de leur essor au siècle suivant : chocolat, thé, et café font l'objet d'une abondante littérature dans laquelle amateurs et détracteurs s'affrontent. Leur consommation devient courante à la Cour puis dans l'aristocratie et la haute bourgeoisie, séduites par leur exotisme et leurs vertus thérapeutiques supposées. Ces produits de luxe, importés initialement par la Compagnie des Indes orientales, sont à l'origine de services dédiés (chocolatière, théière, cafetière), de nouvelles pratiques culinaires et alimentaires, dans l'intimité (telles que le petit déjeuner et le goûter pris dans des espaces de sociabilité intime) ou en société (art de la table dans lequel la bourgeoisie investit son besoin de consommation ostentatoire et crée dans des espaces privés ses réseaux de sociabilité mondaine, apparition dans les grandes villes des cafés qui développent un nouveau mode de sociabilité publique) qui se diffusent progressivement dans la société avant de se démocratiser pendant la révolution industrielle au .
Peu avant la Révolution française, on peut voir des recettes comme la bouchée à la reine prendre de l'importance. Ici, il s'agit essentiellement de cuisine royale, exécutée par les services royaux de Bouche. Comme son nom l'indique elle a été réalisée sous l'influence de l'épouse de Louis XV, la reine Marie Leszczynska: il s'agit d'une recette à base de poulet, servie dans un vol-au-vent. Cette recette est encore populaire aujourd'hui. On lui doit également d'autres recettes, dont le et le filet d'aloyau braisé à la royale. On lui doit aussi l'apparition des lentilles dans l'alimentation.
La Révolution française joue un rôle déterminant dans l'expansion de la cuisine française, dans la mesure où elle abolit les corporations. Ainsi, à partir de 1789, tout chef peut produire et vendre ce qu'il désire comme préparation alimentaire. Né cinq ans avant le début de la Révolution, Marie-Antoine Carême passe ses jeunes années à travailler dans une pâtisserie. Son talent s'épanouissant dans la réalisation de pièces montées, constructions remarquablement architecturées de pâte et de sucre. Cela attire l'attention de Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, futur ministre de l'empereur .
La carrière de Carême contribue au raffinement de la cuisine française. La base de son style provient de ses sauces, qu'il nomme les sauces : la sauce espagnole, le velouté, la sauce béchamel. Souvent considérées comme des fonds de sauce, elles sont à la base des autres sauces et sont encore connues aujourd'hui. Chacune de ces sauces est réalisée en grande quantité dans sa cuisine car elles servent à de multiples produits dérivés. Carême dispose ainsi de plus d'une centaine de sauces à son répertoire. Les soufflés apparaissent également pour la première fois dans ses écrits. Bien que nombre de ses préparations semblent extravagantes aujourd'hui, il simplifie et codifie une cuisine qui était encore plus complexe de son temps. Cette codification s'exprime à travers trois ouvrages majeurs : Le Maître d'hôtel français (1822), Le Cuisinier parisien (1828) et L'Art de la cuisine française au dix-neuvième siècle (1833-1835).
Première moitié du
La modernisation et l'organisation de la haute cuisine française sont le plus souvent attribuées à Auguste Escoffier. Son influence commence avec l'apparition des grands hôtels en Europe et en Amérique durant les années 1880-1890. L’hôtel Savoy de César Ritz est l'un des premiers hôtels dans lequel Escoffier travaille, mais son influence se développe surtout lorsqu'il est responsable des cuisines du Carlton, à Cannes, de 1898 à 1921.
Afin d'optimiser le service des plats, il met au point le système de brigade de cuisine, qui rationalise la répartition des tâches de l'équipe de cuisiniers suivant cinq pôles spécialisés. Ces cinq pôles comprennent le garde-manger qui prépare les plats froids, l'entremétier qui prépare les légumes et les féculents, le rôtisseur qui prépare les rôtis et les grillades, le saucier qui prépare les sauces et les soupes, et le pâtissier qui prépare les pâtisseries et les desserts. Ainsi, plutôt qu'une seule personne prépare un plat, plusieurs cuisiniers préparent les différentes composantes du plat. Par exemple, dans le cas des œufs au plat Meyerbeer (œufs cuits au plat, accompagnés de rognons d'agneau ou de mouton et nappés de sauce Périgueux), le système précédent requérait jusqu'à quinze minutes de préparation, alors qu'avec le système de brigade, les œufs sont préparés par l'entremétier, les rognons sont grillés par le rôtisseur, la sauce aux truffes par le saucier. Le plat peut ainsi être préparé dans un laps de temps beaucoup plus court et servi rapidement en salle.
Escoffier simplifie également le menu moderne et la structure des repas. Il publie une série d'articles traitant de cet ordre qui sont finalement publiés dans son Livre des menus, en 1912. Ce type de service adopte le service dit — remplaçant le , qui était en usage depuis le Moyen Âge —, dans lequel le repas est divisé en plusieurs plats, chacun servi séparément dans son assiette. Cette façon de faire avait été rendue populaire par Félix Urbain Dubois, dans les années 1860. La contribution la plus importante d'Escoffier reste la publication du Guide culinaire, en 1903, qui établit les bases de la cuisine française. Il s'agit d'un ouvrage collaboratif dans lequel plusieurs chefs de haut rang illustrent l'acceptation universelle de ce nouveau style de cuisine.
Le Guide culinaire rend désuet l'utilisation de sauces lourdes et promeut les fumets qui sont l'essence de la saveur de poissons, de viandes et de légumes. Ce style de cuisine cherche à créer des accompagnements, sauces dont la fonction est d'ajouter de la saveur au plat, plutôt que de la masquer comme par le passé. En plus de ses propres recettes, Escoffier s'inspire des recettes de Carême, Dubois et Taillevent. Une autre source de recettes provenait des paysans, dont les plats sont traduits dans les standards raffinés de la haute cuisine. Les ingrédients communs sont ainsi remplacés par des ingrédients coûteux, rendant les plats moins humbles. Escoffier inventa lui-même de nombreux plats, comme la pêche Melba ou les crêpes Suzette. Escoffier réédita Le Guide culinaire quatre fois au cours de sa vie, en indiquant dans la préface de la première édition du livre que, même avec cinq mille recettes, son livre ne devrait pas être considéré comme un texte et que, même s'il l'était au moment de son écriture, .
Seconde moitié du
Dès la fin de la Première Guerre mondiale, l'automobile va permettre de développer une nouvelle forme de . La RN7, qui permet de descendre sur la Côte d'Azur ou remonter vers le nord de l'Europe, va drainer un tourisme de luxe à partir des trois plus grandes métropoles françaises Paris, Lyon, et Marseille. Les guides routiers se multiplient et donnent des renseignements précis sur les haltes gastronomiques. Le Guide Michelin le plus connu propose même une classification par étoiles. La mascotte de la marque Michelin, le Bibendum, est d'ailleurs né d'une idée de Curnonsky, élu prince des gastronomes.
L'axe routier de la vallée Saône-Rhône se distingua rapidement par ses nombreux restaurants étoilés. À titre d'exemple, Jean-Robert Pitte indique que dans l'édition 1956 du Guide rouge, la moitié des trois étoiles de province se retrouvait à proximité de l', avec sept restaurants, Paris n'en ayant que quatre. Dans les deux décennies qui suivent, de nouveaux plats et de nouvelles techniques font leur apparition. Cette période est aussi marquée par l'apparition de la « Nouvelle cuisine ».
Le terme de a été utilisé à plusieurs reprises dans l'histoire de la cuisine française. Cette description est ainsi observée dans les années 1740, avec la cuisine de Vincent La Chapelle, François Marin et Menon. Elle est réutilisée également dans les années 1880 et 1890 pour décrire la cuisine d'Escoffier. Les journalistes culinaires Henri Gault et Christian Millau font cependant revivre ce terme dans les années 1960 pour décrire la cuisine de Paul Bocuse, Jean et Pierre Troisgros, Michel Guérard, Roger Vergé et Raymond Oliver. Le travail de ces chefs s'inscrit dans une certaine prise de distance par rapport à l' de la cuisine d'Escoffier. Certains de ces chefs étaient des élèves de Fernand Point à la Pyramide, de Vienne, qu'ils quittèrent pour ouvrir leurs propres restaurants. Gault et Millau de ce nouveau style de cuisine à travers dix caractéristiques représentatives.
La première d'entre elles est le rejet de la complication excessive en la cuisine. Le temps de cuisson de la plupart des poissons, des fruits de mer, du gibier, du veau, des légumes verts et des pâtés est par ailleurs fortement réduit, dans le but de préserver leurs saveurs naturelles. Le recours à la cuisson à la vapeur se développe ainsi largement dans ce nouveau style. L'utilisation des ingrédients les plus frais possibles constitue la troisième caractéristique. En outre, les grands menus sont abandonnés en faveur de menus courts. Cinquièmement, les marinades de viandes et de gibiers cessent d'être utilisées. Sixièmement, les sauces épaisses, telles que les sauces espagnole et béchamel sont abandonnées en faveur de l'assaisonnement des plats avec des herbes fraîches, du beurre de qualité, du jus de citron et du vinaigre. Par ailleurs, les chefs de la nouvelle cuisine s'inspirent plutôt des plats régionaux que de plats de haute cuisine. De nouvelles techniques et des équipements modernes sont également adoptés, comme l'utilisation du four à micro-ondes, chez Bocuse. Les chefs veillent à la satisfaction des besoins alimentaires de leurs clients par l'intermédiaire de leurs plats. Enfin, les chefs sont très inventifs et créent de nouvelles combinaisons.
Au milieu des années 1980, les journalistes culinaires indiquent que le style de la « nouvelle cuisine » commence à s'essouffler, et d'autres se plaignent de la petitesse des portions, tandis que de nombreux chefs reviennent vers la haute cuisine, même si les présentations plus légères et les nouvelles techniques persistent.
Certains spécialistes (étrangers) ébauchent des théories sur le rôle de la Seconde Guerre mondiale dans l'avènement de ce nouveau courant arrivé pendant la "maturité" en France de la société de consommation. En effet, l'approvisionnement en viande animale était difficile sous l'occupation allemande (et cela ravivait des souvenirs face à la nouveauté dans l'intelligencia traitant de la satisfaction des désirs ).
Diversité de la cuisine régionale
La cuisine française est généralement perçue, en dehors de la France, à travers sa grande cuisine servie dans des restaurants aux prix élevés. Cette cuisine très raffinée a, la plupart du temps, reçu l'influence des cuisines régionales. Celles-ci sont caractérisées par une extrême diversité de styles et d'aliments mis en œuvre. Il y a encore peu de temps, chaque pays français voyait sa cuisine dirigée presque exclusivement par ce que son terroir permettait de produire. C'est cet état de fait qui a façonné ou façonne toujours la diversité des recettes et savoir-faire constatés aujourd'hui. De nos jours, du fait des mouvements de populations, ces différences régionales ont eu tendance à s'estomper, mais elles restent clairement marquées, et une personne voyageant à travers la France remarquera des changements significatifs dans la manière de cuisiner et dans les plats servis. D'ailleurs, la récente attention du consommateur français sur les produits de terroir signifie que la cuisine régionale témoigne d'un fort renouveau en ce .
Les vins français et les fromages français font partie intégrante de l'agriculture et de la cuisine française dans son ensemble dans laquelle ils sont utilisés comme ingrédients et comme accompagnements. La France est d'ailleurs reconnue pour sa gamme étendue de vins et de fromages.
Grand Ouest
Le nord-ouest de la France se caractérise par une influence significative de son littoral dans la gastronomie locale. La mer fournit en effet la matière première des plateaux de fruits de mer et des poissons (bar, lotte, hareng), servis dans les restaurants ou sur les tables familiales. Alors que la Bretagne a développé une offre de qualité en homards, en écrevisses et en moules, la Normandie s'est spécialisée dans les pétoncles, les coquilles Saint-Jacques et les soles.
La cuisine du nord-ouest utilise le beurre, la pomme et la crème, comme dans les moules farcies aux amandes. L'agriculture de cette région s'est beaucoup développée en raison de son climat doux. La Normandie abrite ainsi un grand nombre de pommiers, dont les fruits sont aussi bien utilisés dans des plats que dans des boissons alcoolisées comme le cidre ou le calvados.
En ce qui concerne la Bretagne, certains produits agricoles comme les choux-fleurs et les artichauts ont acquis une réputation nationale. Le sarrasin était une culture traditionnelle en Bretagne et est ainsi largement utilisé pour la réalisation des fameuses galettes. Actuellement, 95 % de la consommation de sarrasin est importée de Chine. La production bretonne est centrée sur le sarrasin bio. Les rillettes du Mans sont aussi reconnues nationalement, tandis qu'en Maine-et-Loire, le rosé cabernet-d'anjou, ainsi que la liqueur d'orange Cointreau, ont une renommée internationale.
La cuisine du val de Loire est fameuse pour ses poissons au beurre blanc. En plus des produits de la mer, la cuisine ligérienne fait la part belle au gibier sauvage, au veau, à l'agneau, à la viande charolaise, à la poule géline et à des fromages de chèvre.
La vallée de la Loire et le centre de la France produisent également des fruits de haute qualité, comme les cerises utilisées pour la préparation de la liqueur Guignolet, ou les poires Belle Angevine. Les fraises et les melons sont aussi de grande qualité. Les jeunes légumes sont souvent utilisés dans la cuisine, comme la spécialité de la région, les champignons de Paris. Le vinaigre d'Orléans est également une spécialité largement utilisée pour la préparation et l'assaisonnement des plats.
Les départements de la Charente-Maritime et de la Vendée sont réputées pour leur production ostréicole et mytilicole, avec notamment les huîtres du bassin de Marennes-Oléron et les moules de la baie de l'Aiguillon. L'arrière-pays côtier, dont les pâturages regorgent de chèvres, produit également des fromages renommés. Les pâturages de la Vendée et du Poitou sont également occupés par des troupeaux de Parthenaises et des volailles de Challans, alors que le Limousin abrite de nombreux bétails de limousines et de moutons. Le cognac est également originaire de cette région, avec la ville de Cognac, le long de la Charente. Les nombreuses forêts qui s'y étendent offrent une large variétés de gibiers et de champignons de qualité.
Sud-ouest
La gastronomie de cette région se caractérise progressivement durant l'époque moderne sur les bases, des particularités des terroirs de la région et des produits agricoles et habitudes nés des échanges internationaux qui se développent à la suite de l'exploration du Monde par les européens profitant notamment de la vocation maritime de Bordeaux.
Cette dernière est connue pour son vin, tout comme l'ensemble du sud-ouest de la France. La cuisine de cette région accommode bon nombre de produits issus de la pêche, qu'elle soit maritime, dans le golfe de Gascogne, fluviale, dans les Pyrénées ou à l'aide de pièges, dans la Garonne. Les Pyrénées et le Massif central soutiennent également l'élevage d'agneaux de qualité, tels que l' ou de l'Aveyron, ainsi que des fromages de brebis.
La cuisine du sud-ouest est également riche en viande bovine (aubrac, salers, blonde d'Aquitaine, bœuf de Chalosse, bazadaise et garonnaise), ainsi qu'en volaille fermière (poulet, dindon, pigeon, chapon, oie et canard). La cuisine de Gascogne et du Périgord, quant à elle, s'est fait une spécialité des pâtés, terrines, confits et magrets d'oie et de canard gras. Cette région est ainsi très réputée pour sa production de foie gras de ces volailles. Les pruneaux d'Agen et l'eau-de-vie d'Armagnac sont également originaires de cette région.
La cuisine basque est connue pour son utilisation de la tomate, de piment d'Espelette et la charcuterie du porc Pie noir du Pays basque. Le jambon de Bayonne est d'origine béarnaise, fabriqué à partir de porcs des vallées d'Ossau et d'Aspe.
Le pays gersois est réputé pour ses élevages de volailles, tandis que les producteurs fermiers et transformateurs artisanaux et industriels de la région de la montagne Noire et de Lacaune fabriquent du jambon et du saucisson. Le maïs blanc est massivement cultivé dans la région, tant pour l'engraissement des canards et des oies pour le foie gras, que pour l'élaboration de la cruchade, une bouillie de maïs. Les agriculteurs y cultivent également les haricots qui sont au cœur de la recette du cassoulet. La région toulousaine est reconnue pour sa fabrication de saucisse de Toulouse, qui peut également accompagner une variante locale du cassoulet, le cassoulet de Castelnaudary. La région de Cahors produit du vin noir, ainsi que des truffes et des champignons. Les agriculteurs élèvent également des agneaux de bergerie.
L'Aveyron, pays d'éleveurs et de pelouses naturelles, est le berceau de nombreux fromages, tels que le roquefort de lait cru de brebis, élaboré et affiné au pied du plateau du Larzac, le pérail qui n'a quitté les cuisines des fermes que depuis une trentaine d'années, et le laguiole de lait cru de vache, spécialité de l'Aubrac aveyronnais. Le cantal, lui, est produit à partir de lait de vache dans le Cantal. Les troupeaux de vaches salers produisent le lait cru utilisé pour la réalisation du fromage du même nom, le salers. Ces vaches sont également élevées pour leur viande.
Sud-est
Dans le Languedoc-Roussillon, se consomme tout autant des huîtres de l'étang de Thau que des moules, en plus des spécialités de poissons de Sète : la bourride, la tielle ou la rouille de seiche. Les éleveurs producteurs fermiers de la région du Haut-Languedoc transforment également les cuisses des cochons de leurs élevage en jambon sec (commercialisés accompagnés des signes distinctifs « jambon fermier » et « jambon de montagne », car censés être produits et transformés dans les fermes des hauts plateaux et vallées de la Lozère). La nature cévenole offre une grande variété de champignons, châtaignes, baies, gibiers de toutes espèces, etc, et les agriculteurs qui y vivent pourvoient le commerce en miels, viande d'agneau, saucisses sèches, pâtés et fromages fermiers. L'influence catalane peut être observée dans la cuisine avec des plats comme la brandade, faite à partir d'une purée de morue séchée et enveloppée dans des feuilles de poirée. Les escargots sont nombreux et sont préparés dans un style catalan connu sous le nom de cargolade.
En Corse, d'innombrables troupes de chèvres et de moutons sont élevées modestement par les paysans; les chevreaux et agneaux servant à préparer des plats tels que le stufato, des ragoûts et des rôtis. Parmi les fromages produits en Corse, le brocciu (un des fromages de lactosérum produit en France) est aujourd'hui le plus connu des Français de par son appellation préservée au niveau de l'Union européenne. Les châtaignes cultivées et récoltées dans la forêt de Castagniccia sont utilisées pour être transformées en farine; aliment utilisé, entre autres, pour faire du pain, des gâteaux ou de la polenta. La forêt fournit également des glands pour nourrir les cochons et les sangliers qui constituent la plus grande source de protéines de la cuisine de l'île avec les fromages. Ces bêtes sont transformées en saucisses, jambon sec, ou d'autres spécialités de salaison corse, tels que la coppa (échine de cochon séche), le lonzu (filet séché), le figatellu (saucisse de foie), le salamu (saucisse fumée), la salsiccia (saucisse épicée), la panzetta, le figarettu (foie fumé et séché) et le prisuttu (jambon sec). Les agriculteurs corses produisent quantité de clémentines (dont l'appellation d'origine est préservée via le système AOP), de citrons, de nectarines et de figues (ces dernières seront séchées). Le citron confit est utilisé dans les nougats et les gâteaux, tout comme le brocciu et les châtaignes qui sont également utilisés dans les desserts. La Corse offre une grande variété de vins et de liqueurs de fruits comme le patrimonio, la cédratine, la liqueur de myrte, le rappu et l'eau-de-vie de châtaigne.
La région Provence-Alpes-Côte d'Azur est la plus grande région productrice d'agrumes, de légumes, de fruits et de fines herbes en France. Elle réalise également la plus importante production d'olives et d'huile d'olive. Outre la lavande qui est utilisée dans de nombreux plats de Haute-Provence, la cuisine régionale emploie d'autres herbes aromatiques telles que le thym, la sauge, le romarin, le basilic, la sarriette, le fenouil, la marjolaine, l'estragon, l'origan et la feuille de laurier. Le miel, les fromages de chèvre, les saucissons séchés à l'air, les fruits de mer (en zone côtière), l'agneau et la viande de bœuf sont des ingrédients très populaires dans cette région. Les sauces régionales font une large place à l'ail et aux anchois.
La cuisine méditerranéenne utilise une grande quantité de légumes pour des préparations plus légères. La Camargue possède des rizières et cultive notamment une spécialité locale, le riz rouge de Camargue. L'alcool le plus emblématique de la région provençale est sans nul doute le célèbre Pastis, au goût anisé. Pendant la fin de l'automne et l'hiver, des truffes sont récoltées en Provence, alors que le dessert traditionnel de Noël servi en Provence, les treize desserts, se compose de pâte de coing, de biscuits, d'amandes, de nougat, de pommes et de fougasses.
Les fruits et les légumes (dont, parmi ces derniers, le cardon) sont très populaires dans la cuisine lyonnaise et des terroirs proches de Lyon. On y retrouve également de la volaille de Bresse, des pintades de la Drôme et des poissons en provenance des étangs de la Dombes et des montagnes de Rhône-Alpes. Lyon et la Savoie fournissent des saucisses de grande qualité, alors que les régions alpines produisent de nombreux fromages comme l'abondance, le reblochon, la tomme et le vacherin des Bauges. La cuisine des Alpes est ainsi connue comme la cuisine où le fromage fondu, les pommes de terre et les charcuteries sont rois. La célèbre chartreuse est une liqueur originaire du monastère de la Grande Chartreuse, dans le massif de la Chartreuse. Parmi les grands chefs des contrées environnant Lyon, on peut notamment citer Fernand Point, Georges Blanc, Paul Bocuse, les frères Troisgros et Alain Chapel. N'oublions pas la cuisine de l'Auvergne, avec sa côte de bœuf à l'os à moelle, ses belles charcuteries, ses produits des bois et des jardins et ses fromages affinés, son aligot et sa truffade.
Nord-Est
La Bourgogne est réputée pour ses vins. Le brochet, la perche, le crabe de rivière, les escargots, la volaille de Bresse, le bœuf charolais, les groseilles, le cassis, le gâteau de miel constituent les principaux ingrédients des spécialités de la gastronomie locale à la fois de la Bourgogne et de la Franche-Comté. La région de Dijon est également renommée pour sa moutarde de Dijon. La cuisine de Bourgogne utilise beaucoup l'huile et notamment celle de noix et de colza. Le Chaource et l'Époisses sont des fromages produits dans des terroirs du nord de la Bourgogne et du sud de la Champagne. La région jurassienne produit quant à elle des spécialités à base de viande fumée. On y trouve ainsi beaucoup de plats à base de porc (lard et saucisse) et de bière. Le gibier occupe également une place de choix dans la région en raison d'une réglementation de la chasse particulièrement favorable. Les fromages franc-comtois tels le Mont d'Or ou le Morbier se consomment aussi chauds avec des pommes de terre, accompagnés de charcuterie locale (saucisses de Morteau et Montbéliard, jambon). La croûte aux morilles, à base de crème, de pain et de champignons, est une spécialité de la Franche-Comté servie en entrée. Enfin, le gâteau de ménage et la galette comtoise illustrent les desserts de la région.
Le gibier et le porc sont aussi très populaires en Champagne, même si cette région tire surtout sa renommée de son vin blanc effervescent, appelé champagne. La région Champagne-Ardenne est également connue pour sa spécialité à base de tripes de porc, l'andouillette, avec notamment l'andouillette de Troyes.
Quant à la Lorraine, elle est à la fois réputée pour sa tradition charcutière (notamment fumées dans les Vosges) ainsi que les fameux plats en pâtes ou en croutes (quiche, tourtes et pâtés de porc et veau marinés...), fromages (Brie et Munster-Gérômé...) mais aussi pour ses confitures de fruits délicats, ses pâtisseries et confiseries, comme la tarte à la mirabelle, les macarons de Nancy, les madeleines, les dragées, ou la glace Plombières.
La choucroute, classée IGP en 2018, est emblématique de la cuisine alsacienne, mais aussi une spécialité de Brienne-le-Château, dans l'Aube.
Dans le nord et l'est de la Lorraine et en Alsace, surtout dans la montagne vosgienne, le climat rude et l'appartenance au monde germanique ont entraîné l'élaboration de plats copieux, popularisés comme plats hivernaux dans le reste du pays. Outre la choucroute garnie, on trouve la tarte flambée et l'oie rôtie, typique de la période de Noël. Le thé du chasseur, ou jagatee, est un remontant hivernal, incluant du rhum, populaire dans la montagne. Un grand nombre de desserts et autres pâtisseries de Noël populaires sont issus de la région, comme le kougelhopf, le christstollen, le pain d'épices, le mannele et le bretzel. Le schnaps et le kirsch sont des alcools populaires. L'Alsace est par ailleurs la seule région de France où est produit du vin de glace, à l'approche des fêtes de fin d'année. L'Ardenne produit quant à elle des dindes réputées, notamment pour les fêtes de fin d'année.
Nord
La cuisine du nord, marquée tant par des influences picardes que flamandes, est caractérisée par l'utilisation du beurre et de la crème mais aussi des endives, de la pomme de terre, du porc et de la bière. Dans cette partie septentrionale de la France, agricole mais aussi très industrielle, une tradition de culture du blé, de la betterave sucrière et de la chicorée s'est développée au cours des siècles. Parmi les plats traditionnels, on trouve souvent des plats longuement mijotés comme la carbonade flamande, le potjevleesch ou le waterzooï.
En Flandre, reliée au monde germanique comme l'Alsace et la Lorraine thioise, on retrouve bon nombre de pâtisseries de Noël comme le cougnou, le spéculoos, la tarte au sucre et le geuteling. Les plats très caloriques et mijotant longtemps comme la carbonade flamande, le hochepot et l'anguille au vert que l'on retrouve dans le Westhoek ont été façonnés par la dureté des travaux locaux, qu'ils soient agricoles (terre très argileuse et sols marécageux) ou maritimes (climat froid et humide de la mer du Nord). Le genièvre est historiquement produit à Dunkerque.
Région parisienne
Légumes et fruits : Le champignon de Paris (Agaricus bisporus), La cerise de Montmorency, asperge d'Argenteuil, reine-claude de Chambourcy, ou la carotte de Croissy, sans oublier les murs à pêches de Montreuil-sous-Bois.
Volailles, charcuteries, viandes :
La cuisine parisienne est réputée pour ses volailles, que l'on considère comme des spécialités qui étaient autrefois servies à la Cour de Louis XIV de France.
On trouve à Paris, le cochon qui fournit le célèbre jambon de Paris (aussi appelé jambon blanc), consommé sous différentes formes ; autant dans une assiette avec du beurre, que dans un croque-monsieur.
Dans le département des spécialités de volailles, on peut désigner celle issue des poules de Houdan.
Il y a aussi les recettes traditionnelles avec des viandes, comme le miroton de bœuf, la côte rôtie, ou l'entrecôte Bercy. Côté charcuteries, il y a le saucisson de Paris, ou saucisson à l'ail. On peut aussi déguster du boudin de Paris ou Boudin à l'oignon, une escalope parisienne (variante de l'escalope viennoise) ou d'autres pâtés traditionnels.
Pains et pâtisseries :
Dans les pains parisiens, il y a la fameuse baguette, mais aussi le pain Briare et le pain Vexin.
Côté pâtisseries, il y a le saint-honoré, la tarte Bourdaloue, l'opéra, les financiers, le Paris-brest, le mille-feuille et la plupart des pâtisseries faites à base de pâte à choux. Beaucoup de ces desserts, notamment ceux composés de pâte à choux, ont été développés ou inventés dans la Pâtisserie de la rue de la Paix, du grand chef parisien Marie-Antoine Carême, précurseur du principe de pâtisserie et confiserie. On peut également citer la brioche de Nanterre.
Plats traditionnels :
La soupe à l'oignon, très populaire.
La matelote d'anguille est un plat typique de Paris, cuisiné avec des anguilles et du vin rouge.
Le croque-monsieur, plat de bistro parisien, constitué de jambon de Paris, serait justement apparu dans un café du boulevard des Capucines.
Outre-mer
Guadeloupe et Martinique
L'art culinaire reflète la manière d'être et de vivre d'un peuple, mais aussi son histoire. C'est ainsi que la cuisine antillaise simple, sans artifice est le résultat d'une osmose de tous les peuples qui y ont fait escale. Des grillades épicées des indiens caraïbes, en passant par le calalou africain, la brandade de morue française, ou le colombo indien, c'est toute une large palette gastronomique qui compose cette cuisine.
Principalement à base de produits de la mer, les plats antillais ont pour point commun de faire souvent macérer la viande et le poisson dans un assaisonnement (souvent à base de piments antillais) pour en améliorer le goût. On peut également noter l'utilisation abondante de la farine de manioc.
Apéritifs : Planteur ; ti-punch ; Shrubb ; jus de fruits de saison (goyave, mangue, canne à sucre, banane, etc.).
Entrées : Acras de morue ; boudin noir ; boudin aux crabes, aux lambis, etc. ; féroce d'avocat ; souskay de morue ; pâtés salés ; crabe farci…
Plats de fruits de mer : Fricassée de chatrou (pieuvre ou poulpe local) ; fricassée de lambis ; poissons grillés au feu de bois, sauce chien ; court-bouillon de poisson (poisson-chat, vivaneau, dorade coryphène, requin, etc.) ; langoustes grillées ; kalalou de crabes ; matété de crabe ; matoutou de crabe ; soupe z'habitan…
Plats de viande : Colombo (de poulet, de cabri) ; ragoût de porc accompagné de pois d'Angole et d'igname (fête de Noël) ; ragoût de poule sur pieds ; pâté en pot ; bébélé ; lentilles accompagnées de salaisons (morceaux de porc macérant dans une sauce salée) ; christophine farcie de viande…
Accompagnements : Fruit à pain en tranches ou en purée ; gratin de papaye verte ; riz blanc à la créole ; ignames ; madère ; manioc ; bananes jaunes (plantain) cuites à l'eau, ou frites…
Sandwichs : Bokit ; Agoulou
Guyane
Plat principal : bouillon d'awara ; colombo, pimentade (de poissons ou gibiers), calou, atipa au lait de coco, haricots rouges et leur viande saumurée.
Viandes fricassées : fricassée de poulet, de cochon, de bœuf, fricassée d'iguane.
Gibier divers et varié : cochon bois ; agouti ; pak ; iguane ; hocco.
Accompagnement : couac ; dongué ; dachine ; igname ; lafoufou bannann ; riz de Mana.
Dessert : galette créole, comtesse (sablé), dizé milé (beignet), dokonon (gâteau poché en papillote).
La Réunion
Plat de viandes : rougail saucisses ; carry poulet ; boucané ; canard à la vanille ; massalé cabri ; tijak boucané.
Plat de poissons / fruits de mer : rougail morue ; carry zourit ; carry bichique ; carry camaron ; morue grillée.
Plat de légumes : le carry bringelles ; beignets de bringelle ; salade de palmiste ; salade de chou coco (sommité du cocotier) ; brèdes (chouchou, chou d'chine, etc.) ; achards.
Gratins : gratin de chouchou ; gratin bois de songe (songe est un des noms du taro)
Amuse-gueule : samoussas ; bouchons ; bonbons piments ; piments farcis ; graton ; larves de guêpes grillées.
Desserts : le gâteau patates (patates douces) ; gâteau chouchou (chayotte) ; gâteau manioc ; bonbon coco ; bonbon la rouroute ; galette manioc (ou beignet manioc) ; gâteau maïs ; gâteau tisson ; gâteau chemin de fer (gâteau roulé) ; beignets banane ; salade de mangues-ananas pimentée ; sorbets (tamarin, coco, pistache, etc.).
Fruits : letchis ; mangues José ; goyaves ; caramboles ; papayes ; ananas Victoria ; longanes, etc.
Accompagnements du riz : rougail tomates ; rougail de mangues ; rougail dakatine ; lentilles ; gros pois ; haricots rouges ; piment.
Bière locale : la Dodo
Reconnaissance mondiale
Fin 2006, un groupe de gastronomes et de chefs, dont Paul Bocuse, Alain Ducasse, Pierre Troisgros, Marc Veyrat et Michel Guérard, militent pour que la cuisine française entre au patrimoine culturel immatériel défini par l'UNESCO. À l'occasion de l'inauguration du Salon international de l'agriculture de 2008, le président Nicolas Sarkozy appuie cette demande , estimant que la France possède . La gastronomie française serait perçue comme un symbole de l'hédonisme français.
Ainsi le rejoint-il le patrimoine culturel immatériel de l'humanité le , grâce au comité intergouvernemental de l'UNESCO, réuni à Nairobi, au Kenya.
Cette distinction concerne une . Le descriptif du repas de fête, qui doit comporter au moins quatre services pour célébrer l’art du et du , est précis : apéritif, entrée, mets de poisson et/ou de viande accompagnés de légumes, fromage, dessert, digestif et présentés sur une table décorée ; les produits doivent être de qualité, les recettes choisies avec soin en accord avec les vins, et les mets dégustés avec .
Ingrédients
Parmi les légumes, on compte : aubergines, carottes, champignons (champignons de Paris, pleurotes, chanterelles, bolets, truffes), courgettes, haricots verts, poireaux, pomme de terre, et tomates.
Pour les fruits courants, on compte les cerises, fraises, groseilles, cassis, myrtilles, kiwis, mûres, framboises, oranges, clémentines, mandarine, pamplemousse, citron, pêches, brugnons, abricots, pommes, poires, prunes, mirabelles, quetsches, raisins, et coing.
Parmi les viandes, on compte les viandes de porc, de bœuf (bœuf, vache, jeune bovin, veau), de pigeon, canard, caille et pintade, de cheval, de dinde, de cochon, de lapin, de mouton, agneau, d'oie plus souvent durant les fêtes de fin d'année, et de coq, chapon, poule, poularde et de poulet.
Les poissons et fruits de mer sont le cabillaud, les crevettes, le calmar, les huîtres, les moules, la sardine , le saumon, le thon et la truite.
Pour les autres ingrédients, on compte l'escargot et la grenouille (cuisses de grenouille).
Les fines herbes et assaisonnements incluent : estragon, fenouil, fines herbes, fleur de sel, herbes de Provence, lavande, marjolaine, romarin, sauge et thym.
Recettes
Dans cette section, les différentes recettes de la cuisine française sont regroupées par catégories. Cette classification respecte l'ordre d'un menu mais il est aussi possible de lister les plats par leur région d'origine (cf. la page sur les spécialités régionales).
Les pains
Les préparations de base
Les sauces
Les entrées
Les hors-d'œuvre
Les salades
Les entrées froides
Les entrées chaudes
Les soupes et potages
Les recettes aux œufs
Les omelettes
Les recettes au fromage
Les poissons et fruits de mer
Les viandes et gibiers à poil
Les recettes de bœuf
Les recettes de veau
Les recettes d'agneau
Les recettes de porc
Les recettes de lapin
Les volailles et gibiers à plumes
Les recettes de caille
Les recettes de canard
Les recettes de dinde
Les recettes de pigeon
Les recettes de poulet
Les recettes de faisan
Les grillades et fondues
Les tartes et tourtes
Les abats
Les plats de légumes (recettes)
Les gratins
Les féculents (recettes)
Les fromages français
Les desserts
Les recettes de crème glacée
Les recettes de pâtisserie
Les confiseries
Les vins français
Les eaux-de-vie
Les liqueurs
Cuisine de Noël
Principalement, on sert en France la dinde aux marrons pour Noël. On sert aussi à cette occasion du saumon fumé, des huîtres, du caviar ou œufs de lompes, et du foie gras. À cela, il faut ajouter des escargots et du boudin blanc. Aussi, la bûche de Noël est une habitude bien française au moment de la période des fêtes. Le chocolat et les gâteaux occupent aussi une place de choix pour cette fête en France. Le tout est normalement accompagné de champagne, boisson typiquement française.
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Bibliographie
Antoine de Baecque, La France gastronome : comment le restaurant est entré dans notre histoire, Paris, Payot, 2019.
.
.
Georges Auguste Escoffier, Le Guide culinaire. Aide-mémoire de cuisine pratique, nouvelle édition, Éditions Flammarion, coll. « Bibliothèque culinaire », 2009, 940 p. .
Georges Auguste Escoffier, Le Livre des menus. Complément indispensable du Guide culinaire, Éditions du Félin, 1997, 192 p. .
.
Henriette Parienté, Geneviève de Ternant, Histoire de la cuisine française, Paris, La Martinière, 1994, 576 p.
Florent Quellier, Table des Français. Une histoire culturelle (), coll. « Table des hommes », Presses universitaires de Rennes/Presses universitaires François-Rabelais, 2013, .
Patrick Rambourg, Histoire de la cuisine et de la gastronomie françaises, Paris, Éditions Perrin, coll. « Tempus », , 2010 .
.
Kilien Stengel, Traité de la gastronomie française. Culture et patrimoine, Sang de la Terre, coll. « Les Traités », 2012, .
.
Articles connexes
Cuisine traditionnelle française
Histoire du fromage en France
Liste de marques de bières brassées en France
Liste de spécialités régionales françaises de confiserie et de chocolaterie
Liste de spécialités régionales françaises de pâtisserie et de dessert
Liste des cuisines du monde
Liste des spécialités régionales françaises de boissons
Liste des spécialités régionales françaises de charcuterie
Liste des spécialités régionales françaises de fromages
Liste des spécialités régionales françaises de pains et de viennoiseries
Liste des spécialités régionales françaises de produits agricoles vivriers
Liste des spécialités régionales françaises de vins
Liste d'idiotismes gastronomiques français
Mythe italien dans la cuisine française
Ordonnance du grand repas français au XIXe siècle
Liens externes
Corpus Patrimoine gourmand sur Gallica | La cuisine française fait référence à divers styles gastronomiques dérivés de la tradition française. Elle a évolué au cours des siècles, suivant ainsi les changements sociaux et politiques du pays. Le Moyen Âge a vu le développement de somptueux banquets qui ont porté la gastronomie française à un niveau supérieur, avec une nourriture décorée et fortement assaisonnée par des chefs tel Guillaume Tirel. Au , les habitudes ont changé, avec une utilisation moins systématique des épices et avec le développement de l'utilisation des herbes aromatiques et de techniques raffinées, initiées par François Pierre de La Varenne. Au , de somptueux banquets avec des dizaines de plats sont servis à la Cour de France à Versailles. C'est également vers la fin de ce siècle que naît Marie-Antoine Carême, futur chef de renommée internationale. |
573 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20alphab%C3%A9tique%20des%20sports | Liste alphabétique des sports |
A
Accrobranche
Acrosport
Aérobic
Aéromodélisme
Aérostation
Agility
Aïkido
Air hockey
Airsoft
Alpinisme
Aquabiking
Aquagym
Aquajogging
Aquarunning
Aquathlon
Aquatriathlon
Athlétisme
Automobile
Aviation
Aviron
Apnée
B
Baby-foot
Badminton
Base-jump
Baseball
Basket-ball
Bateau-Dragon
Béhourd
Biathlon
Billard
Bloc (escalade)
BMX
Boardercross
Bobsleigh
Boccia
Bodyboard
Boomerang
Boule lyonnaise
Bowling
Boxe (boxe anglaise, boxe birmane, boxe française, boxe thaïlandaise)
Bras de fer
Bridge (jeu de carte)
C
Canicross
Calcio Florentin
Canoë
Canoë-kayak
Canyoning
Capoeira
Carrom
Catamaran
Catch
Char à voile
Cheerleading
Coasteering
Combat
Compétition automobile
Course à pied
Course camarguaise
Course d'orientation
Cricket
Croquet
Cross (équitation)
Cross-country
Cross triathlon
Crosse
CrossFit
Culturisme
Curling
Cyclisme
Cyclo-cross
Cyclotourisme
D
Danse (Claquettes)
Danse (Danse sportive)
Dames
Décathlon
Décathlon olympique moderne
Deltaplane
Duathlon
Dodgeball
Double Dutch
E
Échecs
Équitation
Escalade
Escrime
Esports
F
Fitness
Formule 1
Formule 2
Formule 3
Formule 4
Flag football
Floorball
Folkrace
Football
Football américain
Football australien
Football gaélique
Footing
Futsal
G
Glisse
Golf
Gouren
Grappling
Gymnastique
Gymnastique rythmique
H
Haka pei
Hakko-Ryu
Haltérophilie
Handball
Hockey
Hockey subaquatique
Hockey sur gazon
Hockey sur glace
Horse-ball
Hurling
Hapkido
I
Iaïdo
Ironman
J
Jeu de paume
Ju-Jitsu
Joutes nautiques
Judo
Javelot tir sur cible
Jiu-jitsu brésilien
Jet ski
jive
jonglerie
K
Kabaddi
Kaninhop
Karaté
Karting
Kayak
Kempo
Kendo
Kenjutsu
Kickball
Kick-boxing (Kick-boxing américain et Kick-boxing japonais)
Kirikiti
Kitesurfing
Kin-ball
Kobudo
Kung fu
Krav maga
Kronum
Kyudo
L
Lancer de disque
Lancer de javelot
Lancer de marteau
Lancer de poids
Luge de course
Lutte
M
Marche (Randonnée pédestre)
Marche aquatique côtière (Longe-côte)
Marche nordique
Minigolf
Monocycle
Motomarine
Motoneige (sentier)
Motoneige (hors piste)
Moto (vitesse)
Moto (endurance)
Moto (cross)
Moto (trial)
Moto (enduro)
Musculation
Marathon
MMA
N
Naban
Natation
Natation de sauvetage (Sauvetage sportif)
Natation synchronisée
Nautisme
Netball
O
Omnikin
P
Paddle
Padel
Paintball
Palet
Parachutisme
Parapente
Parkour
Patin à glace
Patinage
Patinage artistique
Patinage de vitesse
Patinage synchronisé
Pêche sportive
Pelote basque
Pentathlon moderne
Pétanque
Pilates
Ping-Pong
Planche à voile
Planeur (ou vol à voile)
Plongée en apnée
Plongée sous-marine
Plongée sportive en piscine
Plongeon
Plumfoot
Pole dance
Polo
Q
Qi gong
Quad
Quidditch
Quilles de huit
Qwan Ki Do
R
Rafting
Rallye automobile
Raquette à neige
Régate
Ringuette
Rink hockey
Roller
Roller in line artistique
Roller in line hockey
Rugby à sept
Rugby à XIII
Rugby à XV
Roller derby
Roller Soccer (mini foot en roller)
S
Sambo
Salsa
Savate (boxe française)
Saut à la perche
Saut à ski
Saut en hauteur
Saut en longueur
Shinty
Skateboard
Skater hockey
Skeleton
Ski
Ski alpin
Ski de fond
Ski nordique
Ski nautique
Slamball
Snorkeling
Snowboard
Snowscoot
Snowskate
Softball
Spéléologie
Spikeball
Squash
Step
Sumo
Supermotard
Surf
T
Tae Bo
Taekwondo
Tai-chi-chuan
Taihojutsu
Taïso
Tambourin
Tango
Tau'a rapa nui
Tchoukball
Tennis
Tennis de table
Tennis léger
Tir à l'arc
Tir sportif
Trampoline
Triathlon
Tricking
Triple saut
Trottinette freestyle
Twirling
Tumbling
U
ULM
Ultimate
Unihockey
V
Varappe
Vélocross (vélo cross-country, VTT)
Voile
Volley-ball
Voltige aérienne
Voltige en cercle
W
Wakeboard
Water-polo
Wing chun
Waveboard
X
Xare
Y
Yoga
Yoseikan Budo
Z
Zen Hakko Kaï
Zumba
Liste en rapport avec le sport | |
574 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Calendrier%20gr%C3%A9gorien | Calendrier grégorien | Le calendrier grégorien est un calendrier solaire conçu à la fin du pour corriger la dérive séculaire du calendrier julien alors en usage. À la demande du pape , des mathématiciens et des astronomes jésuites des universités de Salamanque et de Coimbra préparaient les bases d'un nouveau calendrier depuis 1579. Adopté par , dans la bulle pontificale Inter gravissimas du , il est mis en application dans les États catholiques quelques mois plus tard. Le lendemain du jeudi est le vendredi en Espagne, Portugal et les États pontificaux. Son usage s'est ensuite progressivement répandu dans les pays protestants, et à l'ensemble du monde jusqu'au milieu du . Le calendrier grégorien s'est imposé dans la majeure partie du monde pour les usages civils ; de nombreux autres calendriers sont utilisés pour les usages religieux ou traditionnels.
L'année grégorienne actuelle est , qui a commencé le et se terminera le . L'année grégorienne précédente était et l'année grégorienne suivante sera .
Structure du calendrier grégorien
Le calendrier grégorien reprend en grande partie la structure du calendrier julien de la Rome antique en vigueur jusqu'alors : les subdivisions en mois et en semaines sont identiques, et le décompte des années se fait également à partir de lAnno Domini, point de départ de l'ère chrétienne.
L'unique différence réside dans la détermination des années bissextiles.
Subdivisions
Le calendrier grégorien est un calendrier solaire divisé en douze mois, de durée inégale :
Une période de sept jours forme une semaine. Les jours d’une semaine ont chacun un nom : en français, lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi et dimanche. Une période de 28, 29, 30 ou (un peu plus de quatre semaines) forme un mois, et une période de douze mois, une année.
Décompte des années et des siècles
L’ère ordinairement utilisée avec le calendrier grégorien est l’ère chrétienne, c’est-à-dire « après Jésus-Christ » (Anno Domini en latin, locution encore utilisée en anglais et le plus souvent notée après l'année sous sa forme abrégée AD, et autrefois désignée en français comme « an de grâce » ou « an du Seigneur »).
L’ère qui précède est l’ère pré-chrétienne ; elle est décomptée en sens opposé, là aussi à partir d'une référence théorique à Jésus-Christ. On est dans la direction « avant Jésus-Christ » souvent abrégée en français « av. J.-C. ». Les années « av. J.-C. » sont souvent notées négativement.
Il n'y a pas d'année zéro, l'année 1 « après Jésus-Christ » succède à l'année 1 « avant Jésus-Christ », parfois notée -1. En conséquence, le premier siècle comprend l', le deuxième siècle débute le , et ainsi de suite. Ainsi, le s'est achevé le et non le , jour où se sont déroulées les festivités de toute nature pour le « passage à l'an 2000 », par confusion entre année en cours et année échue. Le a débuté le .
Les années bissextiles
La raison du changement : le problème du comput
Le calendrier julien, établi par l'astronome Sosigène insérait une journée bissextile tous les quatre ans, et attribuait donc à l’année une durée moyenne de , soit et exactement. Or, l'année tropique moyenne (par définition, c'est la durée nécessaire pour que la longitude écliptique du Soleil, λ, augmente de 360°) dure (soit , c'était là sa valeur pour l'an 2012), mais cette durée décroît actuellement d'environ par siècle. Effectivement la valeur exacte en 2000 était de , soit , , et , soit bien de plus.
Ces calculs induisaient un décalage de par an, soit de par siècle, soit d’environ par millénaire par rapport au temps vrai, décalage déjà perceptible lors du premier concile de Nicée, en 325, où l’on arrêta la règle de calcul de la date de Pâques. L'équinoxe de printemps tombait alors le (effectivement le à TU), au lieu du (de fait le en −44, soit en , soit en AUC 709 (Ab Urbe condita), référence initiale du calendrier julien – décrété par Jules César en AUC 708, pour entrer en vigueur le suivant –, mais cette différence fut imputée à une erreur de calcul de Sosigène.
À cause de ce décalage, l'équinoxe de printemps légal glissait progressivement en s'éloignant de l'équinoxe de printemps réel et ce dernier « remontait » lentement dans le calendrier pour se situer aux alentours du (julien) au . La date de Pâques, fixée par les règles du comput au dimanche suivant la première pleine lune de printemps en fonction de cet équinoxe théorique (), dérivait lentement vers l'été, et avec elle une partie du calendrier liturgique.
Il faudra attendre 1800 pour que le mathématicien allemand Carl Friedrich Gauss établisse des formules permettant d’obtenir aisément la date de Pâques dans les calendriers julien et grégorien.
Un nouveau mode de calcul des années bissextiles
Le calendrier grégorien reste un calendrier solaire, qui se fonde non sur la révolution de la Terre autour du Soleil (hypothèse non validée à l'époque), mais sur le retour du Soleil au point vernal à chaque printemps (cette durée est strictement différente de l'année tropique). Cette période est l'année vernale, est actuellement d'environ plus longue que l'année tropique et croît de par siècle, permettant le calcul du début de l'année quelques jours après le solstice d'hiver, en de . Le calendrier grégorien donne une durée moyenne de l'année de . Pour assurer un nombre entier de jours à l'année, on y ajoute tous les quatre ans (années dont le millésime est divisible par quatre) un jour intercalaire, le (voir Année bissextile), à l'exception des années séculaires, qui ne sont bissextiles que si leur millésime est divisible par 400.
On considéra donc comme années communes (années de ) les millésimes qui sont multiples de 100 sans être multiples de 400. Ainsi 1600 et 2000 furent bissextiles, mais pas 1700, 1800, 1900 qui furent des années communes. De même, 2100, 2200, 2300 seront communes, alors que 2400 sera une année bissextile. En appliquant cette règle, on arrive à une année de , soit exactement , et , au lieu de , soit , , et actuellement, soit un excès de un jour en ~, ou ~ par an, soit environ en .
Il a été proposé d'amender la règle des années séculaires pour considérer, par exemple, les années multiples de comme normales (soit les années 4000 et 8000), ou, à l'inverse, les années millénaires « paires » non divisibles par comme normales (soit les années 6000 et 10000), en plus des années millénaires « impaires » de toute façon non divisibles par 400 et déjà normales. Mais, du fait du raccourcissement de l'année tropique évalué actuellement à par siècle, et de l'allongement progressif de l'année vernale de par siècle (qui va ainsi coïncider avec l'année grégorienne vers l'an 3600, puis la dépasser et diminuer pour coïncider à nouveau vers l'an 5700, avant de continuer à diminuer), ainsi, surtout, que de l'allongement de la durée du jour de par siècle (dû au freinage occasionné par l'action de la Lune sur les marées), il est illusoire d'arriver à ce niveau de précision, les incertitudes sur la durée de l'année sur étant du même ordre de grandeur.
Cycle grégorien
Le cycle du calendrier grégorien est de , ce qui permet d’affirmer qu’une date donnée, quelle qu’elle soit, se reproduit le même jour de la semaine, même quantième et même mois plus tard (ou plus tôt). Les tableaux des jours de l'an qui suivent s'en déduisent modulo 400.
Cette propriété est due au fait que le nombre de jours contenus dans du calendrier grégorien est multiple de 7. Une conséquence en est que la répartition des jours de la semaine sur un quantième donné n'est pas uniforme, le nombre de mois du cycle (4800) n'étant pas divisible par 7. Une illustration amusante en est que le 13 du mois tombe légèrement plus souvent un vendredi qu'un autre jour de la semaine.
Jour de l'an des années normales
Jour de l'an des années bissextiles
Premier jour du mois selon les types d'années
Adoption du calendrier grégorien
Rattrapage du décalage
La réforme principale et suffisante éliminant cette dérive (et qui a été appliquée facilement dans les autres pays par la réforme limitée du calendrier julien) était celle du mode d’application des années bissextiles lors des années séculaires. La différence principale entre le calendrier grégorien et son ancêtre, le calendrier julien non réformé, repose dans la distribution des années bissextiles.
L'introduction du calendrier grégorien comprend aussi une deuxième réforme d’application plus délicate, le décalage grégorien qui supprima dix jours du calendrier.
Ces dix jours permettaient de rattraper d’un coup le retard croissant pris par l’ancien calendrier julien sur les dates des équinoxes depuis le concile de Nicée, plus de douze siècles avant, et de retrouver la concordance entre l'équinoxe de printemps et le calendaire. Neuf ans bissextiles ont été comptées en trop : en 500, 600, 700, 900, 1000, 1100, 1300, 1400 et 1500 suivant les nouvelles règles de calcul.
Application dans les pays catholiques
L’introduction du calendrier grégorien commença le vendredi , qui fut le lendemain du jeudi dans les États pontificaux et certains pays catholiques : Espagne, Portugal, États de la péninsule italienne. Pour les pays ayant immédiatement suivi Rome, cela permit de fixer de nouveau l’équinoxe de printemps le , comme ce fut le cas au début de l’ère chrétienne, au premier concile de Nicée en 325.
Dans la France d'alors (sans l'Artois, les Trois Évêchés, la Lorraine, l'Alsace, la Franche-Comté, la Savoie ni le Roussillon), le passage se fit du 9 au ; il est à noter que dans la région d'Alsace et à Strasbourg le passage ne se fit pas à la même date, soit du 5 au , et à Mulhouse du au donc avec déjà un saut de .
Dans ses Essais, Montaigne mentionne les difficultés que ses contemporains ont éprouvées pour passer progressivement au nouveau calendrier.
Du
Cependant, certains pays ont tardé à appliquer l'ajustement grégorien des années séculaires, et ont donc compté l'année 1700 comme bissextile (selon l’ancien calendrier julien non réformé), ce qui a accru le décalage de date à onze jours. Johannes Kepler aurait dit que les protestants préféraient être en désaccord avec le Soleil plutôt que d'être d'accord avec le pape, en référence à leur rejet de la réforme du calendrier, mais la citation semble apocryphe et doit plutôt être attribuée à Voltaire. La Suède qui utilisait le calendrier julien a tenté une première fois d'appliquer seule la règle d'ajustement grégorien en 1700 (non bissextile), sans appliquer le décalage de dix jours, puis s’est reprise en 1712 en ajoutant deux jours au mois de février (année doublement bissextile) pour revenir à l'ancien calendrier julien encore utilisé en Angleterre ou dans les pays protestants et orthodoxes voisins, et pour finalement sauter du au .
Une congrégation est nommée en 1700 par le pape pour étudier le calendrier grégorien. Le cardinal Enrico Noris a été nommé président et Francesco Bianchini, camérier d'honneur du pape et chanoine de la basilique Sainte-Marie-Majeure, secrétaire. L'objet de cette congrégation était de voir quelle réforme il faudrait faire au calendrier grégorien pour ôter aux États protestants tout sujet pour ne pas le recevoir et répondre aux critiques des États allemands.
La Suède, en 1753, et l'Angleterre, en 1752, appliqueront complètement le calendrier grégorien plus tard, sous l'influence de l'Allemagne, des Pays-Bas et de la Suisse qui utilisaient simultanément les calendriers julien et grégorien, suivant qu'ils étaient de confession protestante ou catholique, et qui lors de leur unification ont voulu uniformiser les calendriers. Jusqu'à la Révolution bolchevique, la Russie utilisait le calendrier julien ; de fait, au , il retardait de et de à partir de 1900. En 1918, les Bolcheviks imposèrent le calendrier grégorien : le correspondit au 14. Mais on continua politiquement en URSS comme en Occident à désigner la révolution à partir de la datation du calendrier julien : la « révolution d'Octobre », tout en la fêtant le jour correspondant au calendrier grégorien : le et non le . De même a-t-on gardé l'habitude de désigner la première révolution russe de 1917 d'après le calendrier julien : la « révolution de Février » (23-) qui eut lieu dans le calendrier grégorien le mois suivant (8-).
La troisième réforme du calendrier grégorien était de commencer les années en janvier et non au mois de mars comme auparavant (le début de l'année dans le calendrier julien a lui-même varié ). Cette réforme permettait de faire coïncider les fêtes païennes du Nouvel an dans le temps de Noël, et non plus avant la période sainte de Pâques. Dans bien des pays, cette dernière réforme a été appliquée des années ou même plusieurs siècles après celle de l’ajustement et du décalage grégorien. Cependant, cela n'a pas été le cas des pays orthodoxes, dont l'année commençait en septembre.
Pays utilisant un autre calendrier
Sept pays utilisent leur propre calendrier à des fins religieuses, tout en conservant le calendrier grégorien à des fins civiles :
l'Afghanistan et l'Iran : calendrier persan
l'Arabie saoudite : calendrier hégirien ; toutefois le calendrier grégorien est utilisé dans le secteur public depuis par mesure d'économie.
l'Éthiopie et l'Érythrée : calendrier éthiopien
le Népal : le calendrier Vikram Samvat
Le Viêt Nam n'a également jamais officiellement adopté le calendrier grégorien, en pratique un calendrier luni-solaire est utilisé.
Non-rétroactivité et correspondance avec d'autres calendriers
Le calendrier grégorien est rarement utilisé de façon rétroactive.
En effet, le basculement entre les deux calendriers a eu lieu à des dates différentes selon les pays. Deux dates identiques dans deux pays différents (entre 1582 en France et 1918 en Russie, par exemple) peuvent correspondre à des moments différents. Des problèmes de datation se posent parfois quand il s'agit d'événements internationaux.
Par exemple, Isaac Newton est né soit en 1642 (), en « vieux style » (old style, os), soit en 1643 (), en « nouveau style » (new style, ns), selon que l'on utilise le calendrier julien alors encore en usage en Angleterre (jusqu’au , old style, os, qui sera suivi du 14, new style, ns), ou le calendrier grégorien. Shakespeare et Cervantès sont morts à la même date (), mais pas le même jour, l'Angleterre n'ayant pas tout de suite adopté le calendrier grégorien.
En Histoire, on se réfère donc au calendrier julien pour la période précédant 1582. Les jours juliens sont un moyen commode d'établir la correspondance de date entre le calendrier grégorien et les calendriers julien, musulman et juif.
Débats sur le calendrier grégorien
Si le principe de l'ajustement grégorien n'a pas été remis en cause, il n'en est pas de même de son caractère religieux et de sa structure interne.
Origine chrétienne
En France, les critiques portèrent sur ses liens avec le christianisme, au travers de l'ère chrétienne, des fêtes religieuses et des références aux saints dans les agendas.
Cela a motivé quelques projets de calendriers laïques, comme le calendrier républicain de la Révolution française, qui était un remplacement du calendrier grégorien, et non pas une réforme. À la différence du système métrique, le calendrier républicain avorta rapidement.
Un autre projet de calendrier laïc (le calendrier fixe) a été proposé par Auguste Comte : le calendrier positiviste. Celui-ci n'a presque pas été utilisé en dehors de son promoteur et de quelques disciples.
Structure interne
Durée variable du mois
Les mois sont de longueur variable (de ), ce qui complique par exemple l'analyse des statistiques économiques. L'alternance entre des mois à et des mois à est nécessaire pour obtenir une année de et de ( pour = par mois).
Le nombre de mois lui-même découle d'une contrainte sur la durée des mois, qui avait été choisie de façon à correspondre approximativement à un cycle lunaire (environ pour une lunaison). Ainsi, même une population non lettrée pouvait savoir à peu près, en observant le changement d'aspect de la Lune, quand un mois s'était écoulé ; la référence à la Lune était importante pour les marins (pour connaître les marées) et pour les agriculteurs (travaux nocturnes dans les champs) d'une population majoritairement rurale.
Aujourd'hui ce lien n'est plus évident dans une civilisation urbaine.
Par ailleurs, la référence lunaire dans les calendriers n'est pas universelle, comme en témoigne le calendrier badīʿ, utilisé dans le bahaïsme. S’il se base également sur l'année solaire, celle-ci débutant à l’équinoxe du printemps le , son originalité tient à l’abandon de la référence lunaire pour la durée du « mois ». Une année de ce calendrier comporte en effet de (soit ). Les supplémentaires nécessaires pour compléter une année sont intercalés entre le et le , et sont nommés les « jours intercalaires ».
Cependant, la grande majorité des réformes du calendrier tente de conserver un mois d'environ une lunaison.
Décorrélation des semaines et des mois
Dans le calendrier grégorien, il n'y a pas de correspondance entre le nom des jours et leur numéro dans le mois : on pourrait souhaiter, par exemple, que le premier jour du mois tombe toujours un lundi, le deuxième un mardi, etc.
C'est ce que permettaient les propositions de calendrier universel et de calendrier fixe, qui résolvaient à l'aide de jours épagomènes placés « hors-semaine », rompant ainsi la continuité de la semaine. Or, cette continuité de la semaine est en fait le seul lien commun avec les autres calendriers : les calendriers islamique et hébraïque, par exemple.
Un autre problème (de cohérence) est l'absence de correspondance entre le nom des mois (en particulier de septembre, octobre, novembre, décembre) et leur emplacement car septembre devrait être le septième, octobre le huitième, novembre le neuvième et décembre le dixième (tel qu'il en était du temps du calendrier romain républicain).
Durée variable des trimestres
Dans le calendrier grégorien, le deuxième trimestre est plus court que le troisième.
Cette particularité découle du caractère solaire du calendrier : en effet, l'été astronomique est, actuellement, plus long d'environ quatre jours que l'hiver astronomique. Les longueurs irrégulières des trimestres permettent de maintenir une date fixe pour les solstices et les équinoxes.
Comme la durée variable des mois, cette irrégularité complique la lecture des statistiques.
Nombre de semaines par mois / nombre de semaines par an
Ni le nombre de semaines par mois (4,33), ni le nombre de semaines par an (52,14) ne sont des entiers.
La seconde difficulté a amené de nombreuses propositions de réformes à utiliser le principe du jour épagomène. Il s'agit d'un jour blanc qui n'entre pas dans le décompte de la semaine. En ajoutant un jour épagomène à l'année (ou deux les années bissextiles), on arrive à obtenir l’égalité . On retrouve la même idée avec les jours complémentaires dans le calendrier républicain de la Révolution française.
Pérennité
Les critiques visant la nature religieuse du calendrier grégorien, ou la construction même du calendrier, donnèrent lieu à des projets de réformes au cours des trois derniers siècles.
La Convention fit adopter un système calendaire décimal, dit républicain, les semaines étant remplacées par des decadi (décades, c'est-à-dire dix jours) et les mois ayant tous trente jours. Le repos hebdomadaire était remplacé par un repos décadaire. Napoléon fit abroger cette mesure tout en confirmant l'usage du système métrique pour les autres unités que le temps.
D'autres réformes furent les propositions de calendrier universel et de calendrier fixe. Au cours du , la Société des Nations puis l'Organisation des Nations unies menèrent des études pour réformer le calendrier. Celles-ci furent abandonnées sous la pression de pays comme les États-Unis, le Royaume-Uni, les Pays-Bas ou l'Indonésie, officiellement pour ne pas désorganiser les traditions religieuses.
Isaac Asimov imagine dans son cycle Fondation l'idée que le calendrier terrien est alors utilisé dans tout l'espace connu, mais que tout le monde a oublié sa raison d'être initiale (et jusqu'à l'existence de la Terre elle-même) et que les esprits curieux s'interrogent sur l'origine de ces choix peu compréhensibles. On retrouve le clin d'œil de Charles Quint qui, s'étant fait expliquer par ses astronomes le pourquoi de ces ratios, estimait qu'il aurait pu donner quelques conseils utiles à l’Éternel si celui-ci avait jugé bon de le consulter.
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
Liste de calendriers
Passage du calendrier julien au calendrier grégorien
Formules de calcul du calendrier grégorien
Comput grégorien
Calendrier grégorien proleptique
Calendrier liturgique
Dimanche
ISO 8601
Lettre dominicale
Algorithme du jour du Jugement dernier
Bibliographie
Centre historique des Archives nationales, De temps en temps, Histoires de calendriers, Tallandier Historia, 2001.
Jean Lefort, La Saga des calendriers ou le frisson millénariste, Paris, 1998, Belin, .
Umberto Eco, Le Pendule de Foucault, roman.
.
Liens externes
Gregorien
Recherche généalogique en France
Calendrier
Calendrier chrétien
Grégoire XIII | Le calendrier grégorien est un calendrier solaire conçu à la fin du pour corriger la dérive séculaire du calendrier julien alors en usage. À la demande du pape , des mathématiciens et des astronomes jésuites des universités de Salamanque et de Coimbra préparaient les bases d'un nouveau calendrier depuis 1579. Adopté par , dans la bulle pontificale Inter gravissimas du , il est mis en application dans les États catholiques quelques mois plus tard. Le lendemain du jeudi est le vendredi en Espagne, Portugal et les États pontificaux. Son usage s'est ensuite progressivement répandu dans les pays protestants, et à l'ensemble du monde jusqu'au milieu du . Le calendrier grégorien s'est imposé dans la majeure partie du monde pour les usages civils ; de nombreux autres calendriers sont utilisés pour les usages religieux ou traditionnels. |
575 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Cambodge | Cambodge | Le Cambodge (en khmer , romanisé en ), ou en forme longue le royaume du Cambodge (en khmer , romanisé en ), aussi appelé , , littéralement « le pays khmer », est un pays d'Asie du Sud-Est, peuplé d’environ d'habitants. Sa capitale est Phnom Penh. Le Cambodge est une monarchie constitutionnelle, héritière de l’ancien Empire khmer hindouiste et bouddhiste qui régna sur la péninsule d’Indochine entre le et le siècles. Le Cambodge a des frontières communes avec la Thaïlande à l'ouest-nord-ouest, le Laos au nord-est, et le Viêt Nam à l'est et au sud-est. Les habitants du pays portent le nom de Khmers ou Cambodgiens. La majorité des Cambodgiens sont de religion bouddhiste theravāda (96 % de la population, religion d'État).
Entre le et le , le territoire du pays fait partie du royaume (ou royaumes) du Fou-nan, avant d'être absorbé par le royaume Chenla. Les principautés Chenla sont unifiées en 802 pour former l'Empire khmer. La chute de l'empire en 1431 précède un Âge sombre qui dure quatre siècles. En 1863, le Cambodge devient un protectorat français comme partie de l'Indochine française. Après la guerre d'Indochine, le pays obtient son indépendance en 1953 en tant que monarchie constitutionnelle.
Dans le contexte de la guerre froide et de la guerre du Viêt Nam, une guerre civile éclate en 1967 entre le gouvernement et les rebelles communistes des Khmers rouges. Au cours de la guerre, la monarchie est renversée en 1970 par un coup d'État et la République khmère est proclamée. Cependant, les Khmers rouges parviennent à remporter la guerre en 1975 et rebaptisent le pays le Kampuchéa démocratique. Au cours des quatre années suivantes, les Khmers rouges commettent un génocide, durant lequel près d'un quart de la population est tué. En 1979, les Khmers rouges sont renversés par une guerre contre le Viêt Nam, qui instaure un gouvernement pro-vietnamien largement non reconnu par la communauté internationale. De différentes factions anti-vietnamiennes continuent un conflit de guérilla contre l'occupation vietnamienne au cours des années 1980. À l'issue des accords de paix de 1991, le pays tombe sous la tutelle de l'Organisation des Nations unies jusqu'à 1993. Par la suite, le Cambodge est rétabli en tant que monarchie constitutionnelle. Depuis un coup d'État en 1997, le pays est fermement sous la gouvernance du Parti du peuple cambodgien et le premier ministre Hun Sen.
L'agriculture reste le secteur économique dominant (57,6 % de la population active et 33,4 % du PIB). Les industries principales du Cambodge sont la confection et le tourisme. Du pétrole et du gaz ont été découverts dans les eaux territoriales du pays en 2005. Le Cambodge connaît depuis la fin des années 1990 un fort développement économique et bénéficie de l'afflux d'investissements internationaux. Entre 2004 et 2007, le PIB du royaume connaît une croissance moyenne de 10 % par an. En 2022, le Cambodge est classé en pour l'indice mondial de l'innovation. Le Cambodge a un climat tropical.
Histoire
Le Cambodge actuel se veut l’héritier de l’Empire khmer qui domine la majeure partie de la péninsule indochinoise au . De nombreux temples sont alors érigés sur l’ensemble du territoire, dont le plus notable est Angkor Vat. S’ensuit un long déclin au profit du Siam (actuelle Thaïlande) à l’ouest puis de l’Annam à l’est ; l'affaiblissement prend fin avec la mise sous tutelle du pays par la France, à la suite de la signature d’un traité de en 1863. Les milieux nationalistes instrumentalisent par la suite le déclin, en attribuant la responsabilité aux différents dirigeants qui se succèdent et qui par intérêt permettent cette décadence. Il convient selon leur doctrine de les écarter pour pouvoir renouer avec les fastes d’antan. Le retour à la gloire d’Angkor est sous plusieurs formes le message principal de la plupart des dirigeants de la seconde moitié du .
Le protectorat français intégré à l'Indochine française se termine le par l'indépendance du pays, à la fin de la guerre d'Indochine. Devenu une monarchie constitutionnelle (dès 1947) dirigée par le roi Norodom Sihanouk, le pays affiche une politique de neutralité dans la guerre du Viêt Nam, mais dès 1966 ne s'oppose pas au transit par son territoire des troupes et des fournitures du Nord Viêt Nam à destination des combattants anti-américains du Front national de libération du Sud Viêt Nam (Việt Cộng).
Confronté, à partir de 1967-1968, à une insurrection fomentée par les Khmers rouges , avec une économie qui va de mal en pis, Norodom Sihanouk doit se résoudre à confier le la direction du gouvernement au général Lon Nol, son pilier militaire, connu pour son anticommunisme, en échange d'une aide américaine. Le , Lon Nol, poussé par le prince Sisowath Sirik Matak, de la branche Sisowath concurrente, renverse Sihanouk en déplacement à l'étranger (Moscou et Pékin) et instaure la république khmère. Devenu allié des États-Unis, le Cambodge est alors intégré à la stratégie d'endiguement du communisme en Asie du Sud-Est. Après son renversement, Sihanouk montre son soutien aux Khmers rouges, ses anciens ennemis. Cela contribue à augmenter massivement leur nombre de combattants de à .
Avec l'appui de la Chine et du Nord-Vietnam, les Khmers rouges déclenchent alors une véritable guerre contre les forces gouvernementales. En sus de cette guerre civile, le pays est entraîné dans la guerre du Viêt Nam. En mars 1970, à la demande des Khmers rouges, le Nord-Vietnam lance une offensive contre l'armée cambodgienne. Ils envahissent rapidement de grandes parties de l'est du Cambodge et remettent les zones nouvellement conquises aux Khmers rouges. À la fin de 1970, les Khmers rouges et le Nord-Vietnam sont en passe de gagner, mais les États-Unis interviennent intensivement (larguant plus de de tonnes de bombes, faisant du Cambodge le pays le plus bombardé de l'histoire). Les pertes humaines sont estimées entre et lors des bombardements de 1969 à 1973. Les États-Unis maintiennent provisoirement le régime républicain (avril-juin 1970). D'après les services de renseignement américains, ces bombardements massifs et leurs conséquences sur la population ont permis aux rebelles de recruter nombre de nouveaux combattants. Cependant, lorsqu'en 1973 les États-Unis se désengagent de la région, leurs frappes aériennes ne parviennent plus à arrêter la menace communiste. Les Khmers rouges de Pol Pot, soutenus par la république populaire de Chine, prennent Phnom Penh le et installent un régime totalitaire maoïste. La guerre a tué entre
L'« Angkar » (organisation) des Khmers rouges applique alors une politique maximaliste, plus extrémiste encore que celle des Soviétiques et des maoïstes, visant notamment à purifier le pays de la civilisation urbaine et bourgeoise. Les villes, à l'image de Phnom Penh dans la nuit du 17 au 18 avril 1975, sont vidées de leurs habitants, envoyés en rééducation dans les campagnes.
La traque systématique des anciennes élites ajoutée aux mines placées par les deux camps, à la malnutrition et aux maladies, aboutit à des massacres de masse et à une catastrophe humanitaire d'origine politique. Le chiffrage du nombre de victimes est un travail difficile et sur lequel les historiens ne sont pas encore parvenus à un consensus. Le chiffre de de victimes directes et indirectes est le plus communément admis.
Le , redoutant le chaos s'installant chez son voisin, le Viêt Nam envahit le Cambodge et provoque la destruction des rizières, entraînant l'effondrement du régime des Khmers rouges. Les autorités vietnamiennes installent un gouvernement proche de leurs intérêts et réorganisent le pays selon le modèle socialiste laotien et vietnamien. Les États-Unis et le Royaume-Uni réagissent en instaurant un embargo et la Chine a envahi le nord du Vietnam le 17 février 1979. La guerre a duré un mois avant que la Chine ne se retire.
Une guérilla rassemblant des mouvements divers allant des Khmers rouges aux mouvements royalistes appuyés par la Thaïlande fait alors rage dans le pays semant la destruction dans toutes les provinces. Les gouvernements occidentaux et la Chine exigèrent que les Khmers rouges conservent la représentation du Cambodge aux Nations unies. Depuis la Thaïlande, la CIA et la Defense Intelligence Agency entretiennent des liens étroits avec les insurgés non communistes et en 1983, le gouvernement Thatcher envoya les SAS, les forces spéciales britanniques, former la guérilla aux technologies des mines terrestres. Il y a des allégations de soutien des États-Unis aux Khmers rouges. Ceci est contesté par les historiens. Le journaliste Nate Thayer soutient que peu ou pas d'aide américaine aux insurgés cambodgiens atteignait en fait les Khmers rouges. Il déclare que « les États-Unis ont scrupuleusement évité toute implication directe dans l'aide aux Khmers rouges ». Les Khmers rouges étaient principalement soutenus par la Chine. Selon une enquête du département d'État des États-Unis, très peu d'aide militaire est parvenue aux Khmers rouges.
Des millions de mines sont disséminées, par les deux camps, à travers tout le territoire et nombre d'entre elles perdurent jusqu’aujourd'hui. Des centaines de milliers de réfugiés, repoussés par les combats, passent la frontière thaïlandaise et trouvent refuge dans des camps encadrés par l'armée royale thaïe (camps de Sa Kaeo, Nong Samet et Nong Chan). Durant toute la décennie des années 1980, le pays est ruiné et divisé au gré des combats. La malnutrition fait des ravages et les épidémies entraînent des milliers de morts alors que le pays ne dispose plus ni d'alimentation ni de médicaments.
Après le départ des forces du Viêt Nam en 1989 et l'envoi de forces de l'ONU au début des années 1990, le régime retrouvera peu à peu un semblant d'autonomie tout en restant régulièrement dénoncé pour ses atteintes aux droits de l'Homme. Le Premier ministre actuel Hun Sen, placé au pouvoir par le Viêt Nam, dirige le pays depuis cette période, et s'est maintenu au sommet grâce à trois élections douteuses successives dans un climat patent de violence politique. Le principal opposant, Sam Rainsy, s'est réfugié à Paris en 2005. Le roi Norodom Sihanouk, redevenu chef de l’État en 1993, a abdiqué une seconde fois en 2004 au profit de son fils cadet Norodom Sihamoni, ancien danseur classique et ambassadeur du Cambodge auprès de l'Unesco à Paris.
Le Cambodge est aujourd'hui confronté à une série de choix douloureux. Son économie, qui dépend encore très largement de l'aide internationale (en 2001, un tiers du budget de l'État provenait de donateurs internationaux), souffre d'une corruption très importante (pays classé sur 176 de l'Indice de perception de la corruption en 2012). De nombreux trafics (pierres précieuses, bois, filières de prostitution, drogues) en direction des pays voisins et un système judiciaire de qualité médiocre pénalisent le développement économique. D'autres problèmes hérités du désastre khmer rouge obèrent aussi le développement du pays comme la question des terres (le cadastrage, supprimé par les Khmers rouges, est encore loin d'être finalisé) ou l'éducation, le système éducatif ayant été complètement détruit par les Khmers rouges (enseignants assassinés, etc.).
Actuellement, le secteur touristique et le textile (présence de grandes chaînes internationales de prêt-à-porter) sont les principaux pourvoyeurs de devises du pays. La stabilité politique établie sous l'autorité de Hun Sen attire nombre d'investisseurs étrangers et permet au pays de bénéficier d'un des plus forts taux de croissance de la région (+10 % par an entre 2004 et 2007).
En janvier 2011, des rivalités territoriales avec la Thaïlande autour du temple de Preah Vihear (patrimoine mondial de l'humanité UNESCO) entraînent des violences entre les deux voisins. Des bombardements visant le Cambodge font une dizaine de morts. Côté thaïlandais, deux soldats sont tués. Les tensions restent cependant limitées à la zone frontalière aux abords directs du temple et les échanges commerciaux entre les deux pays continuent à se développer.
Politique
Le Cambodge est officiellement une démocratie, mais son principal dirigeant, le Premier ministre Hun Sen, proche du régime chinois, est au pouvoir depuis plusieurs décennies, et il s'est constitué une brigade d'élite spéciale (La Brigade 70 ; de hommes, qui échappe à l’organigramme officiel de l’armée de terre). Il remporte les élections législatives de 2018 après avoir dissous le principal parti d'opposition, incarcéré certains militants et muselé la presse. Il est à la tête d'un clan dont la fortune est estimée entre et un milliard de dollars. Une catégorie de sino-khmers (dite d'oknha, un titre honorifique récemment inventé dans le pays) a fait sa fortune initiale, tout comme l’élite du PPC sous le régime d’Hanoi, grâce à la contrebande induite par l’embargo américain sur le Vietnam ( Mong Reththy, Kong Triv ou Kok An qui en fraude, via Koh Kong importait des marchandises thaïlandaises pour les revendre au Vietnam). Ces oknha se sont ensuite encore enrichis sous la protection de l’État-PPC. En particulier, ils ont bénéficié d'immenses concessions, qui sont des zones de non-droit où ils ne paient pas leurs redevances, gérées avec l'aide d’unités militaires mises à leur disposition par l’État, qui couvre aussi leurs activités illicites dont la vente d'armes ou de drogue. Ils bénéficient en outre d'importants prêts gouvernementaux chinois.
Le Cambodge est membre de l'ASEAN () depuis 1999.
Hommes politiques historiques
Cheng Heng : Ancien directeur de prison devenu président de l'Assemblée nationale de Sihanouk, puis premier président de la République khmère.
Sosthène Fernandez : Secrétaire d'État à la sécurité nationale.
Ieng Sary : Frère et ministre des Affaires étrangères du régime communiste khmer rouge.
In Tam : Dernier président de l'Assemblée nationale du Sangkum Reastr Niyum et dignitaire du régime de Sihanouk. C'est lui qui avait conduit en 1970 l'Assemblée nationale à voter la destitution de son chef le prince Sihanouk, chef d'État en titre.
Khieu Samphân : Président du Kampuchéa démocratique du régime communiste des Khmers rouges.
Lon Nol : Maréchal et président de la République khmère (1970-1975).
Lon Non : Chef de la police de la République khmère et frère de Lon Nol (républicain).
Long Boret : Premier ministre de la République khmère.
Nuon Chea : Président de l'Assemblée nationale du Kampuchea démocratique, frère du régime communiste des Khmers rouges.
Norodom Sihanouk.
Penn Nouth : Un des premiers ministres du régime de Sihanouk (Sangkum Reastr Niyum ou Communauté socialiste populaire, régime paternaliste et autoritaire mis en place par Norodom Sihanouk).
Pol Pot (pseudonyme de Saloth Sar) : Premier responsable ou frère du régime communiste khmer rouge.
Sisowath Monireth : Général et ministre des années 1950 ; oncle de Norodom Sihanouk.
Sisowath Sirik Matak : de sang royal, Premier ministre de la République Khmère en 1971 et 1972 ; assassiné par les Khmers rouges en 1975.
Sok An : Ancien ministre du conseil des ministres (PPC).
Son Ngoc Thanh : Khmer de Cochinchine dit Krom, il fut Premier ministre après la prise de pouvoir en 1945 par les Japonais en Indochine française.
Son Sann : Khmer Krom. Conseiller économique et Premier ministre de Sihanouk, il fut le premier gouverneur de la Banque nationale du Cambodge. Devenu président du Parti libéral démocratique bouddhiste en 1993, après avoir dirigé la lutte contre l'occupation vietnamienne et fondé le Front de libération national khmer du Cambodge .
Son Sen : Khmer Krom, chef de l'armée khmère rouge. Il a été assassiné avec toute sa famille par les hommes de main de Pol Pot.
Ta Mok (dit le Boucher) : Officier supérieur du régime communiste khmer rouge, l'un des principaux responsables du génocide cambodgien entre 1975 et 1979, successeur de Pol Pot après la mise à l'écart du Frère en 1997, décédé en 2006.
Chea Sim (1932-2015) : Président du Parti du peuple cambodgien (PPC), ancien ministre de l'Intérieur de la république populaire du Kampuchéa, mis en place par l'armée d'occupation vietnamienne.
Hommes politiques actuels
Hor Namhong : Ministre des Affaires étrangères (PPC).
Hun Sen : Fils de paysan, ancien milicien khmer rouge, il est Premier ministre de 1985 à 1993 puis de 1998 à 2023 (PPC).
Kem Sokha : Ancien responsable de commissions et d'organisations de défense des droits de l'homme. Il a fondé en 2007 un nouveau parti politique nommé le Parti des droits de l'homme.
Norodom Ranariddh : Un des fils de Norodom Sihanouk, président du Parti royaliste FUNCINPEC, ancien président de l'Assemblée nationale du Cambodge.
Pen Sovan : Il fut le ministre (1979-81) du régime communiste mis en place par la république socialiste du Viêt Nam, après la victoire des Vietnamiens sur le régime de Pol Pot. Il rejoint en 2007 le Parti des droits de l'homme de Kem Sokha.
Sam Rainsy : Fils de Sam Sary, un ancien dignitaire du Sangkum Reastr Niyum. Président du parti du même nom, principale force d'opposition.
Sar Kheng : Ministre de l'Intérieur (PPC).
Tea Banh : Général, ministre de la Défense. Communiste d'origine thaïe du PPC.
Principaux partis politiques (représentés à l'Assemblée nationale)
PPC (Parti du peuple cambodgien) ou Kanakpak Pracheachon Kâmpuchéa: Mis au pouvoir par les forces vietnamiennes à la suite de leur intervention victorieuse en 1978, il s'agit toujours du principal parti cambodgien. Le PPC, anciennement communiste, est dirigé par Chea Sim et Hun Sen. Il se veut aujourd'hui nationaliste de gauche et social-démocrate, se montrant particulièrement intransigeant sur les questions de disputes frontalières. Le PPC a obtenu (58% des suffrages) aux élections législatives de 2008 et ne cesse de progresser depuis les années 1990 s'appuyant notamment sur les classes populaires et les populations rurales.
PSR (Parti Sam Rainsy) : Principal parti d'opposition au PPC, il s'affiche centriste, démocrate et libéral. Dirigé par l'opposant en exil à Paris Sam Rainsy, il est particulièrement bien implanté dans les zones urbaines et parmi les classes moyennes. Le PSR a obtenu (22% des voix) aux élections législatives de 2008 et tend à gagner en influence depuis les années 2000.
Parti des droits de l'homme : Fondé en 2007 par Kem Sokha afin de promouvoir le pluralisme, la démocratie ainsi que la lutte contre la corruption. Allié au sein d'une coalition d'opposition avec le Parti Sam Rainsy, il a obtenu trois sièges aux élections législatives de 2008 (6 % des suffrages).
FUNCINPEC (Front uni national pour un Cambodge indépendant, neutre, pacifique et coopératif): Ancien mouvement de guérilla royaliste, anti-communiste et anti-vietnamien dans les années 1980, le FUNCINPEC se transforme en parti politique lors des élections législatives de 1993 (les premières depuis la guerre) qu'il remporte. Le parti se démarque par son conservatisme, son nationalisme, son royalisme et son attachement aux traditions ancestrales khmères. Son dirigeant de l'époque, le prince Norodom Ranariddh, deviendra alors Premier ministre. Démis de ses fonctions au sein du parti en 2006, il fondera un mouvement politique concurrent. Le FUNCINPEC n'a cessé de perdre de l'influence depuis le début des années 2000 mais son audience demeure importante dans les zones rurales. Le parti a obtenu deux sièges aux élections législatives de 2008 ne rassemblant plus que 5 % des suffrages contre 21 % cinq ans auparavant.
Élections législatives
Subdivisions
Le Cambodge comprend 24 provinces, plus la capitale Phnom Penh :
Géographie
Pays d'Asie du Sud-Est, le Cambodge est entouré par la Thaïlande, le Laos et le Viêt Nam. Sa superficie est et sa bordure maritime, longue de , donne sur le golfe de Thaïlande. Il possède trois grandes chaînes de montagnes : celle de l'Éléphant au sud, celle des Cardamomes à l'ouest et la chaîne Annamitique à l'est.
La géographie du Cambodge est dominée par le fleuve Mékong (khmer : Tonlé Thom ou Grande Rivière) et le Tonlé Sap (Rivière d’Eau Fraîche), principale ressource halieutique. Sa faible altitude fait que le pays se trouve en grande partie au niveau ou sous le niveau des fleuves. À la saison des pluies, le courant du Mékong se renverse et s’écoule vers le Tonlé Sap dont le lac augmente considérablement sa superficie.
Hydrographie
La capitale, Phnom Penh, est située á la confluence du Tonle Sap et du principal fleuve du pays, le Mékong, à l'entrée de son delta. Ce fleuve prend sa source au Tibet, longe la Chine, la Birmanie, le Laos et la Thaïlande, et traverse la moitié est du Cambodge avant de rejoindre le Viêt Nam, où il se jette en mer de Chine. Le plus grand lac du pays est le Tonlé Sap, formé par l'inondation d'une vaste plaine durant la saison des pluies (environ lors de la saison sèche, et jusqu'à lors de la saison des hautes eaux) et principal pourvoyeur en ressources halieutiques du pays. Tous les ans, l'inversion du courant d'eau entre Tonle Sap et Mekong donne lieu a des festivités et courses de pirogues: la fête des eaux ou "Bon Om Teuk" en khmer,
Climat
Le pays est situé en basse altitude, soit au niveau du fleuve ou encore plus bas, ce qui fait que la saison des pluies fait augmenter le niveau des lacs et du fleuve principal : le Mékong. Près de 80 % des précipitations reçues en une année tombent durant la saison des pluies. Les températures s'échelonnent entre et . Le Cambodge est sous l’influence d’un climat tropical à « saisons alternées ». Les pluies s’échelonnent de mai à novembre. La sécheresse, quant à elle, est presque absolue entre décembre et avril.
Le Cambodge est l'un des pays les plus vulnérables au changement climatique.
Économie
En 1999, le revenu national brut (RNB) du Cambodge était de de dollars et le revenu par habitant de ; onze ans plus tard, en 2010, le RNB a presque triplé, à , et le revenu par tête plus que doublé, à dollars.
Au cours de la décennie des années 2000, l'économie cambodgienne fut de loin la plus dynamique de l'Asie du Sud-Est avec un taux de croissance annuel moyen du PIB de 8 % entre 2000 et 2007 (avec des pics à 13 % en 2005 et 11 % en 2006). La crise financière de 2008 plongea l'économie cambodgienne dans une période de morosité dont le royaume a encore du mal à sortir. Centrée sur l'exportation, l'économie du pays souffre du ralentissement constaté chez ses principaux clients (aux États-Unis, en Allemagne, en France, en Chine). En 2009, l'économie cambodgienne entre en récession avec une contraction du PIB de 2,75 %. La croissance repart alors que la crise mondiale s'estompe et le PIB s'accroît de nouveau de 6,70 % en 2010, essentiellement grâce au fort développement du secteur touristique ainsi qu’à l'explosion des exportations de produits textiles. Néanmoins, malgré ces bons résultats économiques, le pays demeure dépendant de l'aide internationale laquelle représentait 10 % du PIB en 2009 (contre 33 % en 2001).
Au niveau du secteur primaire, le Cambodge se spécialise principalement dans l'agriculture, la pêche, l'exploitation forestière et l'exploitation minière. L'agriculture est un des plus importants secteurs d'activité, constituant 33,5 % du PIB en 2009 et employant 58 % des habitants. L'agriculture cambodgienne est principalement basée sur la culture du riz, du maïs et du tabac ainsi que sur la production de viandes, de poissons, de produits laitiers, de sucre et de farine. Du café est également produit dans les provinces de Mondolkiri et Ratanakiri.
Les ressources naturelles du Cambodge sont le bois, le caoutchouc, les pierres précieuses, le minerai de fer, le manganèse et le phosphate, le potentiel hydroélectrique du Mékong, des quantités inconnues de pétrole, le gaz, et de la bauxite.
Pour le secteur secondaire, le Cambodge se concentre surtout sur les activités visant une modification plus ou moins raffinée des matières premières, par exemple l'industrie manufacturière et la construction. Ces activités représentent 21 % du PIB en 2009. L'industrie du textile est de loin la plus importante activité manufacturière du pays contribuant à elle seule à 16 % du PIB cambodgien et constituant 75 % des exportations du pays en valeur. La fabrication de chaussures, de cigarettes, de ciment et de papier ainsi que la transformation et le conditionnement du bois pour l'export constituent les autres principales activités industrielles du royaume.
Quant au secteur tertiaire (45,5 % du PIB, 2009), il regroupe les services, ce qui comprend les assurances, les banques, la santé, l'éducation, les services publics et le tourisme ( de visiteurs en 2010). Le tourisme est l'activité économique en plus forte croissance du Cambodge. Le nombre de visiteurs a ainsi été multiplié par deux entre 2000 et 2010. En 2010, les touristes sud-coréens, japonais, chinois et vietnamiens étaient les visiteurs du royaume les plus nombreux. L'industrie touristique est la première source de devises du Cambodge et les fortes perspectives de croissance du secteur entraînent le développement de gigantesques projets à Siem Reap et Sihanoukville, les deux principales destinations touristiques du pays. Il y a malheureusement, en raison de cette activité, un problème d'exploitation sexuelle des enfants qui cause la propagation du sida.
Le royaume de Thaïlande et le Viêt Nam sont les premiers pays fournisseurs du Cambodge en 2010 (25 % des importations en valeur pour le premier, 20 % pour le second). Les États-Unis demeurent le premier pays acheteur de produits cambodgiens à l'export (45 % des exportations en valeur), devant Singapour (9 %) et l'Allemagne (7 %). Le chômage est quasi inexistant dans le royaume et son taux est stable entre 3 et 3,5 % de la population active.
Les vagues de sécheresse et d'inondations poussent des dizaines de milliers de petits paysans, souvent très endettés, à venir chercher du travail dans les usines. Ces fabriques font travailler « une main-d'œuvre d'adultes et d'enfants », relèvent en octobre 2018 des chercheurs de l'Université de Londres, dénonçant « une forme d'esclavage moderne ». Selon l'association des droits de l'homme Licadho : « la très grande majorité des ouvriers sont emprisonnés dans la servitude pour dettes et au vu de ce qu'ils gagnent, les ouvriers sont souvent incapables de rembourser et leur dette grossit au fur et à mesure des années. » En outre, certains patrons sont violents avec leurs salariés. Certains, suffisamment riches pour corrompre la police et les autorités locales, n'ont pas à craindre de représailles judiciaires.
Au Cambodge, la durée hebdomadaire de travail légale est de et le travail des enfants de moins de est interdit. Cependant, du fait du manque de contrôle et de syndicats indépendants, les semaines de travail des ouvriers dépassent fréquemment les par semaine et des enfants de moins de sont amenés à travailler. Les grèves sont parfois sévèrement réprimées : en janvier 2019, du textile grévistes sont licenciés et en 2013, d’une usine sous-traitante de Nike avaient subi le même sort. Des responsables syndicaux sont aussi emprisonnés.
Démographie
Le Cambodge compte , d'après le recensement de 2019. 0- : 31,4 % ; 15- : 64,6 % ; + : 4 % (en 2015).
Les Khmers représenteraient l'ethnie majoritaire (85,4 %), loin devant les Viêt (7,4 %), les Chams (3,5 %), les Chinois (3,2 %), les Kui (0,2 %), Mnong ou Pnong (0,2 %), Tampuan (0,2 %), Laos (0,2 %), Jaraï (0,1 %), Kru’ng (0,1 %), Malais (0,1 %), Taï (0,1 %), Chong (0,1 %)…
On estime qu'entre 1975 et 1979, la politique du régime des Khmers rouges aurait entraîné la disparition de près de 20 % de la population, soit de personnes.
Espérance de vie : , en 2015.
Nombre d’enfants par femme : 2,6 en 2015.
En 2005, 26 % de la population était sous-alimentée.
En 2008, il y avait pour .
En 2008, 61 % de la population avait accès à l'eau courante (81 % en zone urbaine, 55 % en zone rurale).
6 % du PIB est investi dans la santé.
Mortalité des nourrissons (moins de un an) : 43 pour .
Mortalité des enfants de moins de cinq ans : 51 sur .
La mortalité infantile est due surtout aux maladies infectieuses et aux infections respiratoires.
Langues
On compte une vingtaine de langues parlées au Cambodge. Elles appartiennent presque toutes à la branche môn-khmer de la famille des langues austroasiatiques. Deux langues sont austronésiennes : le cham et le jaraï, qui appartiennent à la branche malayo-polynésienne.
Avec de locuteurs en 2008, le khmer est de loin la première langue maternelle du pays, parlée en tant que langue maternelle par 96 % de la population.
Éducation
Le système scolaire cambodgien (primaire et secondaire), géré par le ministère de l’Éducation, de la Jeunesse et des Sports, est largement calqué sur le modèle français. Le cycle complet de formation générale, sanctionné par le baccalauréat, s’étend sur douze ans : six en école primaire, trois en collège, trois en lycée. La constitution de 1993 dans son chapitre VI (articles 65 à 68) précise que « l’État doit […] favoriser le droit du citoyen à une éducation […] et assurer gratuitement un enseignement public primaire et secondaire […] d’au moins » ce qui équivaut au temps de la scolarité obligatoire.
Après près de trois décennies de vives tensions, de violences, de tragédies et d’instabilité politique, dévastatrices à tout point de vue, l’ensemble du système éducatif gravement affaibli est à rebâtir. Sa reconstruction n’interviendra véritablement qu’au milieu des années 1990 après les accords de Paris (23 octobre 1991) grâce à l’aide internationale. S’inscrivant dans les grands programmes initiés par l'Organisation des Nations unies (« Éducation pour tous », « Objectifs du millénaire pour le développement », « Objectifs de développement durable »), précisée et déclinée en plans successifs périodiquement élaborés par le gouvernement cambodgien, la politique conduite a permis d’obtenir des résultats significatifs, inégalement répartis cependant. Si dans le cadre de l’enseignement primaire, les taux de scolarisation , de survie à la fin de la classe de témoignent de progrès évidents, si la parité filles/garçons est globalement atteinte, en revanche, les performances de l’enseignement pré-primaire ainsi que celles de l’enseignement secondaire supérieur en termes d’effectifs scolarisés demeurent faibles ; de même, le nombre d’élèves par enseignant reste élevé en primaire alors que, dans le même temps, les dépenses consacrées à l’éducation se maintiennent toujours à un niveau très en dessous des moyennes mondiales .
Au cours de l’année 2016/2017, plus de d’enfants et d’adolescents sont scolarisés dans près de , encadrés par environ .
Quant à l’enseignement supérieur, sa naissance se confond, à quelques années près, avec la fin du Protectorat. Son histoire, très mouvementée, est étroitement liée aux événements et errements politiques tragiques qui affectent le Cambodge au cours de la seconde moitié du . Depuis une vingtaine d’années maintenant, son développement quantitatif, largement porté par le secteur privé est manifeste : plus de sont inscrits dans cent vingt quatre établissements en 2019. Aujourd’hui, dans un contexte politique incertain, deux défis majeurs sont plus particulièrement à relever : créer les conditions, pour les étudiants, d’une meilleure adéquation formation-emploi d’une part, améliorer la qualité de l’enseignement dispensé d’autre part.
Transports
Les voies de communication terrestres sont souvent de mauvaise qualité. Le Code de la route n'est en général pas respecté. Il n'y a pas d'autoroute. La route qui relie la capitale à Sihanoukville est une concession privée à péage. Des compagnies de bus permettent de relier les principales villes, ainsi que le Viet Nam et la Thaïlande. Deux lignes ferroviaires sont exploitées depuis Phnom Penh : une vers Sihanoukville dans le Sud et une vers Battambang et Poipet dans le Nord-Ouest du pays.
Il y a trois aéroports, dont deux permettent de relier les grandes villes du sud-est asiatique :
Aéroport international de Phnom Penh ;
Aéroport international de Siem Reap ;
Aéroport international de Siem Reap - Angkor (remplacement en cours) ;
l'aéroport de Sihanoukville, situé à l'est de la ville, n'assure, au début de 2013, que trois vols réguliers hebdomadaires avec Siem Reap.
La gestion de ces trois aéroports est assurée par la société française Vinci.
Il existe deux petites compagnies aériennes cambodgiennes : Cambodia Angkor Air et (depuis 2011). La compagnie nationale Royal Air Cambodge a été fermée en 2001 par mesure d’économie.
On compte également 8 terrains d'aviation.
Sihanoukville est le seul port en eau profonde du pays. Y transitent chaque année de tonnes de marchandises.
Culture
Le khmer (appelé parfois « cambodgien ») est la langue officielle, nettement majoritaire ; elle aurait de locuteurs, soit 83,6 % de la population, selon des chiffres de 2012, loin devant le vietnamien ( de locuteurs), le cham () et le chinois ().
Depuis la venue de l'APRONUC, au début des années 1990, l'anglais est devenu la langue commerciale. , dont ceux des diasporas des États-Unis, du Canada, ou de l'Australie . De plus, l'anglais est largement utilisé dans l'administration, et les documents ou textes administratifs importants sont traduits en anglais. Il est aussi très présent dans les médias et la culture en général. L'anglais est aussi utilisé pour les relations avec , en plus de l'ASEAN.
Depuis l’ouverture du pays au monde extérieur , les Cambodgiens apprennent aussi de plus en plus à parler le thaï (ou thaïlandais) : .
(dont les locuteurs dits partiels, ou qui ne savent que quelques mots de français). . De plus, l'anglais est très répandu à Singapour, en Malaisie, et en Thaïlande, et surtout au Viêt Nam et aux Philippines. . {{Référence nécessaire}}. Avant 2003, les timbres Cambodgiens avaient une double légende en Khmer et Français, mais depuis 2003, ils le sont en Khmer et Anglais. On trouve des groupes importants de francophones à Phnom-Penh, et à Battambang. Le roi Sihamoni parle couramment la langue. Le pays est membre de la Francophonie. La littérature française traitant du Cambodge est foisonnante. Selon l'Organisation Internationale de la Francophonie, il y aurait francophones dans le pays en 2010. Cependant, ce chiffre serait peu probable, certainement sur-évalué pour recevoir des aides européennes, ou d'autres aides au développement. Dans les faits, un voyageur Francophone qui arrive au Cambodge se rend rapidement compte qu'il est difficile de trouver un Cambodgien qui parle une langue étrangère, et quand il en trouve un, c'est presque toujours un Cambodgien éduqué, qui parle souvent très couramment l'Anglais, et s'il sort de Phnom Penh, il lui sera encore plus difficile de trouver un interlocuteur francophone. En 1973, avant l'arrivée des Khmers Rouges, il y avait entre au Cambodge, un chiffre très important à l'époque, et en 1985, ils n'étaient plus qu'environ : pendant le régime Khmer Rouge (entre 1975 et 1979), savoir parler Français, ou une autre langue étrangère pouvait entrainer vers la mort, de nombreux Cambodgiens Francophones furent assassinés, et d'autres s'exilèrent.
De 1979 à 1989, au temps de la république populaire du Kampuchéa, le vietnamien aurait été la seconde langue administrative. À cette époque, les langues de certains pays du pacte de Varsovie étaient mises en valeur, notamment le russe, l'allemand (), et même le roumain, mais il n'y a aucune statistique sur le nombre de leurs locuteurs aujourd'hui. .
Le taux d'alphabétisation des personnes de plus de poursuit lentement sa progression. Évalué à 67,5 % en 1988, il passe à 81 % en 2015 pour atteindre en 2022, 87,8 %. Son évolution positive est liée, notamment, à l'augmentation régulière de la scolarisation des jeunes cambodgiens depuis plusieurs décennies, quels que soient les cycles retenus et ce, malgré un financement du système éducatif demeurant inférieur à la moyenne mondiale.
.
Sport
Les sports les plus populaires sont le football, le volley-ball, la boxe khmère et le dacau.
Cuisine
Le riz et la noix de coco sont des aliments fondamentaux considérés comme une cuisine équilibrée et saine préparée essentiellement avec des ingrédients frais. La sapèque d'or, l'amok, le prahok, le loc lac, le poulet au curry, les nouilles de riz ainsi que d'autres, sont des mets du Cambodge.
Costumes traditionnels
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Cinéma
Le Harcèlement du gibbon, Les larmes au cœur de la montagne... Ces phrases poétiques sont les titres de succès du cinéma cambodgien. De son âge d'or même, des années 1960 au milieu des années 1970. Tous ces films ont été détruits par les Khmers rouges à leur arrivée au pouvoir en 1975. Sur 400 longs métrages, une trentaine a pu être sauvée.
Le réalisateur français Pierre Schoendoerffer a tourné au Cambodge, en 1965, La 317 Section. La ville de Kratie est évoquée dans les séquences finales.
Jean-Jacques Annaud a tourné au Cambodge certaines scènes du film Deux Frères.
Le réalisateur Rithy Panh est le plus connu des metteurs en scène cambodgiens.
Le réalisateur Wong Kar-wai y tourne la fin du célèbre long-métrage In the Mood for Love.
Les vestiges du Bokor Palace ont servi de cadre à la scène finale du film City of Ghosts, réalisé par Matt Dillon en 2002, ainsi qu'à la majeure partie de l'action du film sud-coréen de 2004 R-Point.
Liste des films tournés au Cambodge
L'Oiseau de paradis (1962)
La 317 Section (1965) : réalisé par Pierre Schoendoerffer
Lord Jim (1965)
Les Gens de la rizière (1994) : réalisé par Rithy Panh
In the Mood for Love (2000) : réalisé par Wong Kar-wai
City of Ghosts (2002) : réalisé par Matt Dillon
R-Point (2004)
Holy Lola (2004) : réalisé par Bertrand Tavernier
Deux Frères (2004) : réalisé par Jean-Jacques Annaud
Un barrage contre le Pacifique (2008) : réalisé par Rithy Panh
A River Changes Course (2012)
Soldat blanc (2014) : réalisé par Érick Zonca
Diamond Island (2016) : réalisé par Davy Chou
Le Chemin (film) (2017) : réalisé par Jeanne Labrune
D'abord, ils ont tué mon père (film) (2017) : réalisé par Angelina Jolie
Artiste
Bonny B. artiste de blues vivant en Suisse.
Religions
Une forte majorité de Cambodgiens (plus de 95 %) sont adeptes du bouddhisme theravāda, par ailleurs religion d’État. Le terme figure d’ailleurs au second rang dans la devise du royaume du Cambodge actuel (Nation Religion Roi). Cette majorité bouddhiste coexiste avec une petite communauté musulmane (moins de 2 %), essentiellement implantée parmi l’ethnie Cham, quelques chrétiens et des minorités montagnardes (Khmers Loeu) qui ont conservé l’animisme, en vigueur dans toute la région avant l’apparition de l’hindouisme.
Toutefois, malgré cette hégémonie du bouddhisme, la liberté de culte prônée par la constitution du Cambodge parait respectée et aucune confession ne semble faire l’objet de persécution religieuse.
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Bibliographie
.
Chandler, David, Une histoire du Cambodge, les Indes Savantes, Paris, 2011. Traduit par Christiane Lalonde avec la collaboration de Michel Antelme.
Dean, John Gunther, Au cœur de la guerre froide, François-Xavier de Guibert, Paris, 2011.
.
Politique cambodgienne :
.
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Jennar Raoul Marc, Cambodge : une presse sous pression, Paris, Reporters sans frontières, 1997, 101 p.
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Liens externes
Site officiel du roi Norodom Sihamoni
Agence Kampuchéa Presse - Agence de presse gouvernementale | Le Cambodge (en khmer , romanisé en ), ou en forme longue le royaume du Cambodge (en khmer , romanisé en ), aussi appelé , , littéralement « le pays khmer », est un pays d'Asie du Sud-Est, peuplé d’environ d'habitants. Sa capitale est Phnom Penh. Le Cambodge est une monarchie constitutionnelle, héritière de l’ancien Empire khmer hindouiste et bouddhiste qui régna sur la péninsule d’Indochine entre le et le siècles. Le Cambodge a des frontières communes avec la Thaïlande à l'ouest-nord-ouest, le Laos au nord-est, et le Viêt Nam à l'est et au sud-est. Les habitants du pays portent le nom de Khmers ou Cambodgiens. La majorité des Cambodgiens sont de religion bouddhiste theravāda (96 % de la population, religion d'État). |
576 | https://fr.wikipedia.org/wiki/Chili | Chili | Le Chili, en forme longue la république du Chili (en espagnol et ), est un pays d’Amérique du Sud partageant ses frontières avec le Pérou et la Bolivie au nord et avec l’Argentine au nord-est, à l'est et au sud-est. Tout son territoire forme une étroite bande continentale allant du désert d'Atacama, au nord, jusqu'au cap Horn, au sud, étant exclusivement bordé par l'océan Pacifique sur sa façade ouest. L'île de Pâques, située à à l'ouest de Valparaíso dans l'océan Pacifique, fait partie du Chili depuis 1888. De même, le Chili possède depuis 1935 l'archipel Juan Fernández situé à environ 700 kilomètres à l'ouest du pays abritant la célèbre île Robinson Crusoe. La superficie totale du pays est de . La capitale du Chili est Santiago. Les autres villes importantes sont le grand port maritime de Valparaíso, la célèbre station balnéaire de Viña del Mar et la ville industrielle d'Antofagasta. Punta Arenas est la plus grande ville des terres australes du continent américain.
Le Chili fait partie des pays dits du Cône Sud et parmi les pays d'Amérique latine, il est celui où la culture européenne est la plus affirmée, avec l'Argentine et l'Uruguay. Le Chili est le pays le plus développé d'Amérique latine (en 2021, son indice de développement humain était de ). C'est également, en 2010, le pays le moins corrompu d'Amérique latine, et l'un des plus démocratiques. La langue officielle est de fait l’espagnol, mais sont aussi parlées des langues amérindiennes comme le runa simi, le mapudungun ou l’aymara, et une langue polynésienne, le rapanui sur l’île de Pâques.
Le Chili possède l’une des cinq écorégions méditerranéennes du monde ; ses hivers tempérés et ses étés secs et chauds offrent des conditions idéales pour l’agriculture et autres activités de production. Le pays est cependant fortement menacé par le réchauffement climatique et a perdu au moins 37 % de ses ressources hydriques depuis le début des années 1990.
Le Chili est membre de l'OEI, du G15, du groupe de Cairns et de l'OCDE.
Étymologie
De nombreuses hypothèses ont été émises sur l’origine du nom du pays. Selon l’une d’entre elles, les conquistadors installés au Pérou appelaient la région australe . De nombreux noms propres hispanisés proviennent de noms locaux de fleuves et rivières (Pérou pour río Virú, Lima pour río Rimac). Il se peut que le nom du pays soit lié à celui de la rivière qui traverse la ville d'Aréquipa au sud du Pérou, le río Chili. Selon Juan Ignacio Molina, le nom viendrait de trih o chi, expression utilisée pour désigner un oiseau ayant des taches jaunes sur ses ailes. Selon l’historien Ricardo Latcham, le nom viendrait d’un groupe d’Amérindiens (les Mitimaes) capturé par les Incas, qui provenait d’une région du Pérou où il existait un fleuve portant ce nom.
Une autre théorie anonyme soutient que l’origine est aymara car l’Inca Tupac Yupanqui avait donné ce nom aux terres conquises au sud de l’empire inca, jusqu’à la vallée de l'Aconcagua (signifiant « gelé » ou « confins » en aymara).
Cependant, le nom du pays n’a aucun rapport avec le mot espagnol qui désigne le piment.
Un décret, pris le 30 juillet 1824 sous le gouvernement du directeur suprême Ramón Freire, établit officiellement le nom « Chile » celui du pays.
Histoire
Période précolombienne
Des recherches montrent que les premières populations ayant habité le pays seraient arrivées vers , période du Pléistocène pour le site préhistorique de « Monte Verde I » et vers pour le site de « Monte Verde II » (fin du Pléistocène et début de l'Holocène, vers la fin du Paléolithique supérieur). Le Chili préhispanique était peuplé par divers peuples amérindiens qui s’étaient installés à la fois dans la cordillère des Andes et sur la côte. Dans la zone nord du pays, les Aymaras et les Atacaméniens commencèrent vers le de notre ère à cultiver la terre à la façon des Incas (culture en terrasse à flanc de montagne avec diverses canalisations). Au sud de l’Aconcagua, des communautés sédentaires Mapuches étaient installées. Dans la zone australe du pays, divers peuples amérindiens ont vécu, comme les Chonos, les Tamanas, les Alacalufs et les Onas. Dans l’île de Pâques se développa une culture polynésienne éteinte de nos jours. Au , les Incas ont pris possession du territoire de l’actuel Chili jusqu’au fleuve Maule. Les Mapuches réussirent à stopper l'avancée des Incas à l'issue de la bataille de Maule.
Côté Pacifique, différentes cultures et peuples coexistaient : Aymaras, Changos, Chinchorros, Atacamas et Diaguitas dans le Nord ; Picunche, Mapuche, Huilliche et Pehuenche dans les régions centrale et méridionale ; et Chonos, Onas, Yaganes et Alakalufs dans la Patagonie et la Terre de Feu. Les Mapuche représentent le plus grand groupe ethnique.
Colonisation hispanique
En 1520, Fernand de Magellan est le premier explorateur européen à mettre pied sur le territoire de l’actuel Chili après avoir découvert le détroit qui porte actuellement son nom. En 1535, les conquistadores espagnols tentent de conquérir le territoire de la valle de Chile en combattant les Incas. L’expédition de Diego de Almagro est un échec. Celle de Pedro de Valdivia et Inés Suárez effectuée en 1536 est plus convaincante. Valdivia fonde une série de villages comme Santiago de Nouvelle Estremadure le ou Valdivia en 1545.
Valdivia commence une laborieuse campagne militaire contre les Mapuche. C’est la guerre d'Arauco qu’Alonso de Ercilla relate avec passion dans son œuvre La Araucana (1569-1589). Pedro de Valdivia meurt en 1553 à la suite d’une insurrection des Mapuches.
En 1683, l’esclavage est aboli et cela permet d’établir des relations plus sereines entre les colons et les Mapuches. Par la suite, divers affrontements ont lieu jusque vers le milieu du pour la possession de terres les plus australes. Durant une longue période, le fleuve Biobio marque la frontière entre le gouvernement colonial et les territoires mapuches.
La capitainerie générale du Chili (également connue sous le nom de Reino de Chile) est à l’époque la colonie la plus australe de l’empire espagnol. Du fait de sa position géographique, c’est une colonie stratégique, protégeant le détroit de Magellan et une colonie économique dont les ressources naturelles étaient extraites pour le compte de la vice-royauté du Pérou.
Indépendance et gains territoriaux
Le , un groupe indépendantiste profite des invasions napoléoniennes en Espagne pour initier un processus d'autodétermination et constituer une junte.
Commence ainsi une période connue sous le nom de Patrie ancienne, qui va durer jusqu'au désastre de Rancagua en 1814, quand les troupes royalistes reprennent le contrôle du territoire. Les troupes indépendantistes comptant se réfugient alors à Mendoza, unissant leurs forces aux troupes de la province d’Argentine qui comptaient , formant ainsi l'armée des Andes. Cette dernière libère le Chili après la bataille de Chacabuco, le . L'année suivante, l'indépendance du Chili est déclarée et le pays est placé sous l'autorité de Bernardo O'Higgins qui prend le titre de Commandeur Suprême.
Celui-ci entame des réformes qui provoquent un mécontentement de l'aristocratie, ce qui l'oblige à abdiquer en 1823. Durant dix ans, le Chili est soumis à une série de réformes qui tentent de donner une organisation au pays. Son ex-ministre des relations extérieures Mariano Egaña, ambassadeur dans plusieurs pays d'Europe, négocie la reconnaissance officielle par Londres et un grand emprunt. Comme le Pérou, la Bolivie, Mexique, ou la Colombie, le pays fait appel à la Bourse de Londres pour financer des sociétés minières : des centaines de techniciens anglais traversent l'océan, avec leur machine à vapeur, pour les moderniser.
Après une série de victoires des conservateurs, avec la révolution de 1829, une période de stabilité commence. Elle est appelée République conservatrice. Le ministre Diego Portales est alors le principal protagoniste de l'organisation du pays grâce à la Constitution de 1833. Peu à peu, le pays commence à étendre son influence sur le continent tant au nord qu’au sud. L'économie commence à décoller avec la découverte de minerais d'argent de Chañarcillo et la croissance des échanges commerciaux à partir du port de Valparaíso.
Cette source de prospérité entraîne un conflit avec le Pérou, pour la suprématie maritime sur le Pacifique. La formation de la Confédération péruvienne et bolivienne est considérée comme une menace pour la stabilité du Chili. Ainsi, Portales déclare la guerre qui se termine avec la victoire de la bataille de Yungay en 1839 et la dissolution de la Confédération. Au même moment, le pays tente de prendre le contrôle des régions australes. Il étend son territoire en Araucanie et colonise Llanquihue, Osorno et Valdivia en faisant venir des colons allemands. La région de Magellan est incorporée en 1843 et la zone d’Antofagasta commence à être habitée.
Après trente ans de gouvernement conservateur (1831-1861) commence une période où le parti libéral (parti de gauche) prend possession du pouvoir. À ce moment-là, la croissance économique est très forte, grâce notamment à l'exploitation par les Chiliens et les Britanniques du salpêtre dans la zone d'Antofagasta qui appartient à la Bolivie. Cette situation provoque la protestation de la Bolivie. Elle ne trouve pas de solution, même après la signature de plusieurs traités en 1866 et 1871. Le , le Chili prend possession du port d’Antofagasta, déclarant la guerre à la Bolivie. Le a lieu le combat naval d'Iquique.
Le Pérou, quant à lui, a préalablement signé un pacte secret avec la Bolivie en cas de conflit avec le Chili. La guerre du Pacifique (1879-1884) commence. Elle se termine par la bataille de Huamachuco le et la victoire du Chili. Après ce conflit, le Chili prend possession des zones d’Antofagasta et des provinces de Tarapacá, Arica et Tacna (cette dernière est restituée au Pérou en 1929). Le pays résout par la même occasion le problème de frontière avec l'Argentine en cédant une grande partie de la Patagonie et la Puna de Atacama. Enfin, dans le sud du territoire se termine la guerre d'Arauco avec la « pacification » de l'Araucanie en 1881 et l’intégration de l'île de Pâques en 1888.
En 1891, le conflit entre le président José Manuel Balmaceda et le Congrès aboutit à une guerre civile. Les congressistes remportent la bataille et mettent en place la République parlementaire.
Les années qui suivent sont marquées par une période de prospérité économique, avec l'ouverture aux investisseurs français dans le domaine minier et portuaire, avec la SMCC. Elles sont aussi caractérisées par une instabilité politique et le début du mouvement prolétaire appelé Cuestión Social. Ce dernier se met en place à cause de la « mauvaise répartition de la richesse ». Après dix ans de pouvoir de l'oligarchie, Arturo Alessandri Palma est élu. Il représente le lien manquant mais provisoire entre une élite et les « chers pauvres » (queridas chusmas en espagnol). Malgré cela, la crise continue et Alessandri renonce au pouvoir après avoir promulgué la Constitution de 1925 qui donne naissance à une République de type présidentiel.
À partir de 1903, face aux grèves et aux mouvements de protestation, le gouvernement, préoccupé par le maintien de l’ordre social, répond aux revendications ouvrières par des massacres successifs. En 1907, des grèves massives sont déclenchées par les ouvriers du salpêtre de la province de Tarapacá, qui demandent à être payés en monnaie légale et non pas en bons émis par les entreprises qui ne peuvent être échangés que contre des produits disponibles dans les commerces de ces mêmes entreprises à des prix plus élevés que sur le marché. Les ouvriers se rassemblent dans la ville d'Iquique afin d'y négocier avec des représentants du patronat, tandis que le président Pedro Montt envoie des troupes. À la suite de négociations infructueuses, l'armée ordonne aux grévistes de quitter la ville, ce que ces derniers refusent. Le 19 décembre, des tirs de mitrailleuses et de fusils sont dirigés vers la foule et les troupes capturent de six mille à sept mille personnes, dont certaines seront exécutées. Le gouvernement ne reconnait que mais des estimations portent ce nombre à plus de .
Le mouvement ouvrier s'organise dans les années 1910 avec la création du Parti ouvrier socialiste en 1912, de la Fédération ouvrière régionale du Chili en 1913 ; et la branche chilienne de l'Industrial Workers of the World en 1919.
: instabilité politique et coups d’État
La baisse de la demande de nitrate et les premières luttes ouvrières causées par de mauvaises conditions de travail créent un climat d’instabilité sociale et politique au cours des années 1920. Le président Arturo Alessandri entreprend des réformes sociales et promulgue la Constitution de 1925. Mais la crise mondiale de 1929 plonge le Chili dans la récession et l’agitation sociale. Les gouvernements se succèdent ainsi que les coups d’État. Carlos Ibáñez del Campo devient président de facto en 1927, suspend les élections et gouverne par décrets, tout en envoyant en exil son rival Marmaduque Grove, qui avait participé avec lui au coup d'État de 1925. Les conséquences de la Première Guerre mondiale (où le pays s’est déclaré neutre), la mauvaise politique économique et les moyens utilisés pour amoindrir les effets de la Grande Dépression ont eu des conséquences sur le salpêtre, produisant ainsi une crise économique au cours de laquelle le Chili subit une forte récession économique.
Ibáñez démissionne en 1932 et l’instabilité politique s’accentue par un coup d’État qui donne naissance à la république socialiste du Chili qui dure seulement douze jours avant qu’Alessandri reprenne le pouvoir et redresse l’économie. L’arrivée d’Alessandri a pour effet d’amoindrir les tensions entre les partis politiques. Il y a aussi une crise sociale ; de nouveaux acteurs exigent des transformations dans la façon de gouverner le pays. Pedro Aguirre Cerda est élu président en 1938 grâce à une alliance (le Front populaire) qui s’oppose à l’élite au pouvoir. Des réformes sociales et politiques font du Chili un des pays les plus avancés du point de vue de la législation et de la protection sociale. Le cuivre remplace peu à peu le nitrate dans l’économie nationale (à cause de la demande mondiale et surtout en raison de la découverte de la mine de Chuquicamata). Le pays s’industrialise progressivement, et le nombre d’ouvriers augmente.
Le gouvernement de Aguirre Cerda réussit divers changements, principalement économiques, en posant les bases de l’industrialisation chilienne à travers la création de la CORFO. Il entraîne toutefois une période de radicalisme. Au niveau géopolitique le pays réclame le Territoire chilien de l’Antarctique. Les réformes s’arrêtent brutalement avec la mort du président en novembre 1941, durant la Seconde Guerre mondiale. Juan Antonio Ríos, son successeur, doit affronter l’opposition et les pressions des États-Unis pour entrer en guerre contre les pays de l'Axe ; la déclaration de guerre est signée le 20 janvier 1943. En 1946, avec l’appui du Parti communiste, le radical Gabriel González Videla est élu Président. Cependant, le début de la guerre froide amène à interdire le Parti communiste au moyen de la loi de la Défense permanente de la Démocratie (). En 1952, Carlos Ibáñez del Campo reprend le pouvoir , mais il perd la faveur de la population en raison de la mise en place de réformes libérales.
En 1958, l’indépendant de droite Jorge Alessandri est élu. Il doit affronter les conséquences du Tremblement de terre de Valdivia de 1960, le plus fort jamais enregistré, ainsi que l’organisation de la Coupe du monde de football 1962. S’établit alors le système de[s] (trois tiers) composés par la Droite, le Parti démocrate-chrétien et la Gauche du Frente de Acción Popular. Craignant une victoire de la gauche, la droite soutient le démocrate chrétien Eduardo Frei Montalva qui est élu en 1964. Le président tente de réaliser la (La Révolution en Liberté) au travers de nombreuses réformes comme la Réforme agraire et la chilénisation du cuivre (appropriation par des Chiliens de mines appartenant auparavant aux États-Unis). À la fin de son mandat, la tension politique produit une série d’affrontements. L’obstruction de la droite au Congrès augmente.
Gouvernement d’Allende
Les États-Unis n'interviennent pas directement dans la campagne électorale, même si la candidature du conservateur Jorge Alessandri est soutenue par la compagnie International Telephone and Telegraph (ITT) (environ américains). Il n’y a pas de comparaison possible avec ce que les entreprises ont donné durant la campagne de Frei, quand il existait une assistance électorale.
Le , le candidat de l’Unité populaire, Salvador Allende, arrive en tête de l’élection présidentielle avec 36,6 % des suffrages et devance le conservateur Jorge Alessandri (34,9 %) et le démocrate chrétien Radomiro Tomic (27,8 %). Allende, ancien ministre de la santé et ancien président du sénat, avait déjà été candidat à trois reprises. Cette élection à un seul tour doit être confirmée par le Congrès dominé par les démocrates chrétiens et les conservateurs, puisque le candidat arrivé en tête n'a pas obtenu la majorité absolue. Le , les socialistes obtiennent des démocrates chrétiens l’investiture d’Allende en échange de la promesse de respecter les libertés et la légalité. Les alessandristes ont peur du gouvernement socialiste, alors que les allendistes et les démocrates-chrétiens expriment leur joie dans la rue.
Devenu ainsi le premier président élu démocratiquement sur un programme socialiste et disposant d'une majorité parlementaire grâce au soutien des démocrates-chrétiens, Allende intensifie les réformes de son prédécesseur. Les mines de cuivre (qui représentent les trois quarts des exportations) avaient été nationalisées à 51 % par Eduardo Frei Montalva, Allende exproprie la partie restante sans indemniser les compagnies américaines. Il accentue sensiblement la politique de redistribution des terres en faveur des paysans pauvres. Beaucoup d'autres entreprises sont réquisitionnées ou nationalisées (dont neuf banques sur dix) et le plan de grands travaux publics fait chuter le chômage. Le gouvernement Allende met en place des mesures sociales comme l'augmentation des salaires, la mise en place d'un programme de construction de logements ouvriers et la distribution gratuite de lait pour les enfants.
Les résultats économiques de la première année au pouvoir d'Allende : le PIB progresse d'abord fortement (+8 % en 1971), le chômage et l'inflation diminuent ; le succès est cependant . Les deux années suivantes vont être catastrophiques. L'inflation explose (508 % entre décembre 1972 et décembre 1973), le PIB se contracte (-4,3 % et -3,6 % en rythme annuel) et la valeur de la monnaie chilienne chute. La politique monétaire trop expansionniste et la chute du prix du cuivre d'environ un tiers de 1970 à 1972 sur les marchés mondiaux sont en grande partie responsables de ces résultats, accentués par la déstabilisation de l'économie par des opposants. Le gouvernement tente d'enrayer la crise en fixant les prix des denrées, ce qui provoque un développement du marché noir et des pénuries. En 1972 commencent les marches des casseroles vides par lesquelles les ménagères expriment qu'elles n'ont plus rien à cuire.
En mars 1973, les démocrates chrétiens et les conservateurs présentant une liste unique obtiennent 55,6 % des voix aux élections législatives. Malgré une amélioration de son score électoral (44,1 %), l’Unité populaire d’Allende est minoritaire et le budget annuel 1973 n'est pas voté. Allende est cependant à l'abri d’une destitution, l’opposition ne réunissant pas les deux tiers des voix et des sièges ; il décide alors de reconduire le budget de 1972 pour l'année 1973 par décret ; cette disposition légale, mise en place sous le gouvernement socialiste de Marmaduque Grove de 1932, lui permet de se passer de l'accord du Parlement.
Allende tente aussi d'obtenir le soutien actif de la population ; des milices ouvrières se constituent dans les villes et les campagnes pour entretenir la légitimité révolutionnaire du gouvernement. L'opposition conservatrice et les démocrates chrétiens, incapables de bloquer les décisions d'Allende du fait de la marginalisation du parlement, mobilisent à leur tour la rue. Ils organisent ou apportent leur contribution à une série de révoltes et de manifestations (la plus célèbre étant la grève des camionneurs), qui paralysent le pays alors que son économie est déjà très affaiblie par les réformes d'Allende. Dans le même temps, on assiste à la montée en puissance de groupes paramilitaires d'extrême-droite et le pays vit une guerre civile larvée où s'opposent les milices d'extrême gauche (MIR) à ces dernières.
Lorsque durant l'été 1973 de multiples grèves et des insurrections menacent la stabilité du pays, Allende, paraphrasant John F. Kennedy, déclare que « ceux qui s'opposent à une révolution pacifique rendent celle-ci inévitablement violente ». Le , le président Salvador Allende, nomme Pinochet général en chef des armées à la suite de la démission de Prats, qui lie sa décision aux nombreuses manifestations féminines contre le gouvernement.
Rôle des États-Unis
Henry Kissinger, le Secrétaire d'État de Richard Nixon, avait déclaré dans un discours prononcé à l'occasion de l'élection de Salvador Allende :
Les États-Unis cherchent à affaiblir Allende. Les crédits accordés par les Américains au Chili passent de de dollars et si, dans le même temps, l'aide des pays socialistes et européens sur-compense cette perte ( de dollars de nouveaux crédits), le Chili demeure très dépendant des États-Unis (notamment pour des pièces détachées) et les répercussions néfastes de cette politique sont nombreuses.
La CIA est également active, elle disposera sur ces trois années d'un budget de sept millions de dollars pour soutenir l'opposition à Allende. Elle l'emploie principalement à aider les partis politiques (démocrates-chrétiens et conservateurs, qui recevront la moitié de l'aide), les journaux anti-Allende (El Mercurio, à l'époque le plus grand quotidien du pays, bénéficiera à lui seul d'un cinquième de l'aide) et dans une moindre mesure des organisations privées. Les groupes paramilitaires d'extrême-droite sont en revanche délaissés, Patria y Libertad ne reçoit que entre 1970 et 1971 puis plus rien. Les autorités américaines rechignent à aider les grévistes anti-Allende. La proposition d'un soutien a été abordée plusieurs fois au sein du Comité 40 (chargé de définir et de contrôler les activités de la CIA) mais elle a toujours été repoussée. Une partie des fonds fournis par la CIA aux partis d'opposition et aux organisations privées aurait néanmoins été détournée par ces derniers pour soutenir les camionneurs. Réagissant aux nationalisations effectuées par le gouvernement d'Allende, plusieurs firmes américaines dont l'ITT apportent leur concours à cette stratégie.
L'administration Nixon fut enchantée du coup d'État de 1973. Mais, si de nombreuses accusations sont formulées, aucun élément ne permet cependant d’affirmer que les États-Unis ont directement participé au coup d’État proprement dit du . Le rapport de la Commission Church du Sénat des États-Unis, en 1976, a conclu que les États-Unis n'avaient pas eu de rôle direct dans l'événement. Kissinger affirme par ailleurs que les grandes manœuvres américaines étaient terminées à l'époque du coup, ce qui est confirmé par les archives. Peter Kornbluh, chercheur au National Security Archive, qui a participé à une campagne pour la déclassification des archives de la CIA, déclare à Libération : « si les États-Unis n'ont pas directement participé au complot du , ils ont tout fait pour préparer le coup d'État contre Allende ».
Dictature de Pinochet
Le , un coup d'État mené par le général Augusto Pinochet, renverse Salvador Allende, retrouvé sans vie dans le palais de la Moneda bombardé par les putschistes. Le rapport d'autopsie ordonné par la commission d'enquête de mai 2011 conclura en juillet 2011 au suicide. Ce coup d’État est accueilli avec soulagement par les conservateurs et certains démocrates-chrétiens, qui espèrent récupérer rapidement le pouvoir. Mais la junte militaire prend le pouvoir et le conservera jusqu’en 1990, imposant une dictature. Elle est dirigée par Augusto Pinochet et est composée des commandants en chef des trois armées et du chef de la police. Ce coup d’État se fait sous le regard des caméras et a un grand retentissement en Europe.
La junte dissout le Congrès national, les conseils municipaux, les syndicats et les partis politiques. La liberté de la presse est abolie, le couvre-feu instauré. Tout ce qui est littérature de gauche est interdit, des centaines de milliers de livres sont brûlés. Les opposants sont arrêtés, torturés, déportés ou exécutés. En dix-sept ans, le régime du général Pinochet est responsable de la mort ou de la disparition d'au moins ; sur le million d'exilés durant cette période, plus de sont des exilés politiques. Le stade national est transformé en camp de prisonniers à ciel ouvert, des dizaines de milliers de personnes sont arbitrairement incarcérées, des camps de concentration sont mis en place. La DINA, police politique de la dictature, fait disparaître des centaines de personnes.
Pinochet confie l’économie du pays aux théoriciens de l'école de Chicago, les Chicago boys, de jeunes économistes chiliens comme José Piñera et Hernán Büchi, souvent formés à l'Université de Chicago et adeptes des idées de Milton Friedman et d'Arnold Harberger. Après une baisse du PIB de 10 % entre 1973 et 1975, la croissance atteindra 8 % par an entre 1977 et 1980 au prix d'un endettement extérieur et d'une inflation très élevés, et le chômage augmente fortement. Une très grave crise économique touche le Chili entre 1982 et 1985 ; sous l’influence de la hausse mondiale de l'inflation, l’inflation nationale atteint 27,3 % en 1982, et le pays connaît sa pire récession depuis les années 1930. De 1982 à 1984, le PIB baisse de 16 %. La crise provoque une série de protestations de la population contre le régime politique et le libéralisme économique. Le chômage, qui touche en moyenne 18 % de la population active pour l'ensemble de la période du régime militaire, culmine à environ 30 % en 1983. L’économie du pays revient au vert à partir de 1985, permettant de résorber l'important déficit financier extérieur accumulé à la fin des années 1970 et d'équilibrer les finances publiques, mais les manifestations (« protestas »), réprimées dans le sang, se poursuivent contre la dictature.
Les transformations engagées sont inspirées par la théorie économique libérale. Elles comprennent notamment la privatisation de la plupart des entreprises publiques et la réduction de la taille de l'État, à travers une diminution des dépenses publiques, essentiellement dans les domaines des équipements, des services sociaux et des aides financières. La plupart des banques sont privatisées en 1975. En 1989, le producteur de cuivre Corporación Nacional del Cobre, la société de raffinage de pétrole Empresa Nacional del Petroleo, les entreprises fournissant des services d'infrastructures — aéroports, réseau routier, ports, services d'utilité publique, chemins de fer — et la banque publique Banco del Estado sont les seules entreprises publiques. La période 1973-1989 voit également un recul des droits des travailleurs avec l'interdiction des syndicats et la décentralisation des négociations salariales. Conjuguée avec les revers économiques, l'érosion de la politique sociale conduit à une aggravation des inégalités de revenus et de la pauvreté, cependant que les investissements dans les infrastructures publiques prennent du retard. Par ailleurs, sous l'effet des crises économiques, les salaires réels moyens chutent de 17 % entre 1973 et 1985, ne commençant à se redresser, de 9 %, qu'à partir de 1988-1989.
Selon l'économiste et ancien conseiller d'Allende Orlando Caputo, cette politique économique, dans une ambiance de terrorisme politique, conduit à un recul très important de la part des salaires dans la valeur ajoutée qui baisse de 52 % en 1972 à 37 % en 1973.
La crise de 1982-1983 signe l'arrêt momentané du « miracle chilien ». Les salaires réels, jusque-là indexés à l'inflation, diminuent de 10 % et se situent 30 % en dessous de leur niveau de 1970 ; le chômage atteint 30 %, la pauvreté augmente, et les inégalités s'accroissent. À la fin des « années Pinochet », 20 % de la population se partage 80 % de la richesse du pays. Pendant toute la durée de la dictature, la consommation moyenne par habitant n'a jamais retrouvé son niveau de 1972, et on observe une « diminution de la qualité de vie d'une partie importante de la population chilienne ». Cependant, en parité de pouvoir d'achat, le PIB par habitant s'est accru de 50 % entre 1974 et 1990, sous la présidence de Pinochet, puis a doublé entre 1990 et 2005.
Le Chili participe activement à l'Opération Condor visant à éliminer physiquement les opposants aux dictatures militaires. Des partisans de la démocratie, en exil, sont assassinés partout dans le monde : le général Carlos Prats est tué en 1974 en Argentine, l'économiste Orlando Letelier est tué en 1976 aux États-Unis, le démocrate-chrétien Bernardo Leighton est grièvement blessé par un attentat en 1975 en Italie. Le Chili et l'Argentine s'affrontent en 1978 dans le Conflit du Beagle pour la possession de quelques petites îles australes. Ce conflit manque de peu de provoquer une guerre entre les deux pays, le Chili sera le seul pays d'Amérique du Sud à soutenir politiquement le Royaume-Uni durant la guerre des Malouines.
À partir de 1978, la junte militaire entreprend d’établir une constitution remplaçant la Constitution de 1925 qui est considérée par la junte comme la source de la crise institutionnelle. Celle-ci est élaborée par la Commission Ortúzar dirigée par Enrique Ortúzar et Jaime Guzmán.
Cette loi fondamentale contenait des dispositions transitoires et devait entrer en vigueur seize ans plus tard. Elle installait Pinochet comme président pour huit ans et prévoyait une période additionnelle de huit autres années de gouvernement militaire, avec un candidat unique désigné par les autorités militaires et qui devait être ratifiée lors d’un plébiscite. Elle remplace le système proportionnel par un système binominal lors des élections et l’établissement d’un second tour dans l’élection présidentielle et instaure un Tribunal constitutionnel chargé de valider les lois.
La constitution est approuvée après un plébiscite qui a lieu le . Le scrutin, organisé dans des conditions controversées, donne 67 % pour le Oui. Pinochet est reconduit au pouvoir pour huit ans.
En 1988, Pinochet demande la prolongation de son mandat par référendum mais n’obtient que 44,01 % d’approbation, contre 55,99 % de votants qui demandent son départ et la fin de la dictature. Il organise alors une transition progressive vers la démocratie (tout en se garantissant une immunité constitutionnelle).
Retour à la démocratie
Après la défaite d’Augusto Pinochet lors du plébiscite de 1988, la constitution est amendée par Pinochet pour provoquer des élections, et faire élire de nouveaux sénateurs, diminuer le rôle du Conseil de Sécurité Nationale et y mettre autant de membres civils que de militaires (quatre membres de chaque ensemble). Beaucoup de personnalités politiques chiliennes considèrent ce Conseil de Sécurité comme des restes du régime autoritaire. Tout est fait pour réformer la constitution.
En a lieu le premier tour de l’élection présidentielle qui est le point de départ du régime démocratique. Le démocrate chrétien Patricio Aylwin, candidat de la Concertation des partis pour la démocratie (regroupant le Parti Démocrate chrétien, le Parti socialiste, le Parti pour la Démocratie et le Parti radical social démocrate), affronte Hernán Büchi, candidat de la coalition Alianza por Chile (regroupant l'Union démocrate indépendante et Rénovation nationale). En , la commission Vérité et Réconciliation, établie un an auparavant par Aylwin, informe sur les violations des Droits de l’Homme commises par le régime militaire.
Le , à la suite d'élections démocratiques, Pinochet cède son poste de président de la république au démocrate chrétien Patricio Aylwin, élu à la tête d’une coalition englobant les héritiers du socialisme d’Allende. Mais Pinochet demeure encore sept ans chef des armées.
Patricio Alywin doit remettre en place la démocratie, établir une nouvelle politique nationale, maintenir la bonne santé économique du pays (qui s'améliore sensiblement avec le retour de la démocratie). Enfin, encore plus important pour les Chiliens, l’armée doit reconnaître les violations des Droits de l’Homme commises pendant la dictature.
Le , Eduardo Frei Ruiz-Tagle devient président de la République. Il est élu grâce à la coalition de la Concertación. Son gouvernement qui dure six ans, se caractérise par la bonne santé économique du Chili grâce à l’ouverture du marché chilien à l’étranger (les années 1990-1997 se caractérisent par une croissance annuelle du PIB de l’ordre de 7 %). Cependant à la fin de son mandat, une nouvelle crise économique affecte le pays. En 1999, le PIB du Chili régresse même de 0,3 %, à cause des conséquences de la crise économique asiatique.
En , retraité et sénateur à vie, Pinochet est arrêté à Londres, à la suite du dépôt d'un mandat d’arrêt du juge espagnol Baltasar Garzón et mis en résidence surveillée. Ce problème a pour conséquence de raviver les tensions entre les différents partis politiques du pays.
Après une élection assez difficile, Ricardo Lagos devient président en (en étant le troisième président de la Concertación et le premier président socialiste depuis Salvador Allende), dans un climat économique relativement mauvais. Lagos devient populaire car il remet l’économie au vert, met en place de nombreuses réformes comme l’école gratuite et obligatoire jusqu’à , légalise le divorce en 2004. De plus, Lagos signe de nombreux traités de libre-échange, principalement avec l’Union européenne et les États-Unis.
De retour au Chili, presque deux ans plus tard (en mars 2000), le général Pinochet reçoit un accueil chaleureux de l'armée et de ses partisans rassemblés par milliers le long de la route de l'aéroport à son domicile, alors que des procédures judiciaires sont engagées contre lui.
En 2004, la cour d’appel de Santiago lève l’immunité constitutionnelle d’Augusto Pinochet pour ses responsabilités dans l’opération Condor, un plan des dictatures sud-américaines des années 1970 pour éliminer leurs opposants. En , il est finalement relaxé par la cour d’appel. Les recours déposés par les familles de victimes sont jugés « irrecevables ». Cette relaxe est confirmée définitivement le par la Cour suprême.
La socialiste Michelle Bachelet est élue au second tour avec 53,5 % des suffrages le ; elle entre en fonction le suivant. Elle devient ainsi la première femme dans l'histoire du Chili à devenir présidente. Son gouvernement se caractérise par une parité hommes/femmes.
Le général Pinochet meurt à l’hôpital militaire de Santiago le .
Le , le premier tour de l'élection présidentielle voit arriver en tête le candidat de la Coalition pour le changement (droite et centre droit), Sebastián Piñera, avec 44,06 % des suffrages. Le candidat de la Concertación, l'ancien président Eduardo Frei Ruiz-Tagle n'en n'obtient que 29,60 %, et le candidat dissident issu des socialistes, Marco Enríquez-Ominami, rassemble 20,14 % des voix. Le , Sebastián Piñera est élu président de la République avec 51,61 % des suffrages. Il a officiellement pris ses fonctions le au cours d'une cérémonie au Congrès national, à Valparaíso et alors même que se produisaient de fortes répliques au séisme du 27 février.
Michelle Bachelet remporte de nouveau l'élection présidentielle le et est reconduite pour un mandat de quatre ans à partir du .
En décembre 2017, Sebastian Pinera est réélu président du Chili, avec 54 % des voix au premier tour.
En octobre 2019, d'importantes manifestations lycéennes et étudiantes ont lieu contre une augmentation du prix des tickets de transports à Santiago. Le projet est annulé par le gouvernement mais les manifestations se poursuivent à travers tout le pays et concernent d'autres sujets sociaux. Les manifestants protestent ainsi contre la précarité du système de retraite et de santé, l’augmentation du prix des médicaments, la hausse des coûts de l’électricité, les très fortes inégalités, ou encore les intoxications répétées dans les « zonas de sacrificio » très industrialisées et fortement polluées.
Alors que des émeutes voient s'opposer manifestants et policiers dans plusieurs villes, le gouvernement ordonne le déploiement de plusieurs milliers de soldats et policiers dans les rues de la capitale. Des chars sont également déployés dans la ville et l'état d'urgence est proclamé.
Le 25 octobre 2020 un référendum visant à proposer la mise en place d'une nouvelle constitution rédigée par une assemblée citoyenne a lieu. Malgré la pandémie de COVID-19, 50,9 % des électeurs se déplacent pour voter, le plus haut taux de participation depuis dix ans, et 78 % votent pour l'écriture d’une nouvelle Constitution. Dès le 26 octobre, les citoyens ont commencé à travailler sur la nouvelle constitution. Les représentants de l’Assemblée constituante seront élus en avril 2021. En mai 2020, la population vote largement en faveur d’une réécriture en profondeur de la Constitution héritée de Pinochet.
Mi-décembre 2021, Gabriel Boric, à la tête d'une coalition de partis de gauche, est élu président du Chili. Il prend ses fonctions le 11 mars 2022.
Politique
Constitution de 1980
Comme le précise la Constitution politique de 1980, le Chili est un État unitaire, avec un territoire divisé en 16 régions. La nation possède la souveraineté du pouvoir, qui s’exerce à travers l’élection des représentants par suffrage universel ou par referendum. Le Chili est une démocratie républicaine.
Le président de la république possède d’importants pouvoirs, comme celui de désigner des sénateurs, de nommer les ministres ou de déclarer l’état de guerre. Des réformes démocratiques intervenues depuis ont largement modifié la constitution.
En vertu de la Constitution, l’État chilien est divisé entre les trois pouvoirs classiques :
le pouvoir exécutif est tenu par le président de la République, élu démocratiquement tous les quatre ans au suffrage universel direct, et qui ne peut pas être réélu pour un second mandat successif. Une fois élu, le président désigne un cabinet de ministres, dont le ministre de l'Intérieur ;
le pouvoir législatif est représenté par le Congrès national, dont le siège se trouve à Valparaíso depuis le retour de la démocratie en 1990. Il s´agit d'un congrès bicaméral, composé d'un sénat et d'une Chambre des députés. Il comptait quarante-huit sénateurs élus pour huit ans (dont neuf sont désignés par diverses institutions et un est sénateur à vie après avoir été président du pays - cela n’est plus en vigueur depuis les modifications de la constitution en 2005) ; et cent-vingt députés élus pour quatre ans. Les parlementaires sont depuis 2006 tous élus démocratiquement au scrutin plurinominal majoritaire à un tour ;
le pouvoir judiciaire juge des affaires civiles et criminelles. Il est composé d’une Cour suprême, des Cours d’appel et des tribunaux de première instance.
À la suite des manifestations de 2019-2021 il est décidé de changer de constitution, ce qui sera approuvé par un vote en 2020. Le référendum sur l'adoption d'une nouvelle constitution a eu lieu en 2022 et a abouti au rejet du projet de constitution qui avait été soumis au vote.
Vie et partis politiques
Depuis 1990, le pays connaît une vie démocratique. Il existe une opposition de droite constituée par deux partis : Renovación Nacional (RN), plus libéral ; et l’Unión Demócrata Independiente (UDI), plus conservateur. Ces deux partis forment l’Alliance pour le Chili. Il y a également une opposition d'extrême-gauche, Juntos Podemos Más, qui associe le Parti communiste (PC) et des partis humanistes et écologistes, qui n’ont pas de représentation au Congrès.
Les principaux blocs politiques se sont constitués au milieu des années 1980, pour défendre ou lutter contre le régime militaire d’Augusto Pinochet, et sont devenus officiels par le référendum de 1988. L’année suivante, chaque bloc a conservé son unité afin d’aborder l’élection présidentielle et chaque coalition a présenté un candidat. Depuis alors, malgré les problèmes qui surgissent de temps en temps à l’intérieur des blocs, le panorama politique n’a pas beaucoup changé.
La présidente Bachelet dirige le quatrième gouvernement consécutif de la Concertación, après la victoire de la coalition lors des élections de 1989.
Le , Michelle Bachelet, socialiste et candidate de la Concertación (coalition de partis de centre et de gauche, qui regroupe la Démocratie chrétienne (DC), le Parti socialiste (PS), le Parti radical social-démocrate (PRSD) et le Parti pour la démocratie (PPD)), est arrivée en tête du premier tour de la présidentielle avec 45,96 % des voix devant le candidat du parti de la Rénovation nationale, Sebastián Piñera (25,41 %), celui de l’Union démocrate indépendante et ancien maire de Santiago, Joaquín Lavín (23,23 %), et celui de l’extrême-gauche, Tomás Hirsch (5,40 %). Au second tour le 15 janvier, Bachelet gagne contre Sebastian Piñera avec 53,5 % des suffrages.
Les électeurs ont aussi élu cent vingt députés, et vingt sénateurs (pour un total de trente-huit sièges), supprimant au passage les postes de sénateurs à vie créés par le général Pinochet. La Concertation a remporté plus de 54 % des sièges de députés et 57 % des sièges de sénateurs, s’assurant la majorité dans les deux chambres.
Les réformes les plus profondes à la Constitution de 1980 ont été promulguées en septembre 2005, ce qui est considéré par certains comme la fin de la transition vers la démocratie. Ces réformes perfectionnent la Constitution en supprimant les dits « verrouillages autoritaires », laissés par Pinochet. Parmi les réformes mises en place :
la réduction du mandat présidentiel de six à quatre ans ;
le président est habilité pour mettre à la retraite les commandants en chef des forces armées ;
l’élimination des sénateurs désignés à vie (qui n'étaient pas élus), ce qui a pour effet une réduction du Sénat à trente-huit membres depuis .
Le système d’élection binominal utilisé pour les législatives et qui, à présent, favorise les deux grands blocs politiques, n’a pas encore été modifié.
Une autre modification concerne également la possibilité pour les enfants de Chiliens (de ceux qui sont nés au Chili et donc Chiliens par le passeport) d’obtenir la nationalité (avoir non plus un titre de voyage mais un véritable passeport chilien), mais pas la citoyenneté (donc la possibilité de voter en cas d’élections). Il faut également tenir compte du fait que, à ce jour, plusieurs dizaines de milliers d’enfants de Chiliens n’étaient jusqu'alors considérés que comme des « non nationaux » (reconnus dans certains pays comme apatrides). Le droit de vote pour les Chiliens résidant à l’étranger fait partie des projets encore en cours.
Lors de la dernière élection présidentielle du 11 décembre 2009, Michelle Bachelet n'a pas pu se représenter conformément à la Constitution du pays. Le candidat de la Concertación por la Democratia est l'ex-président Eduardo Frei Ruiz-Tagle. Le prétendant de la droite Alliance pour le Chili, est l'homme d'affaires Sebastián Piñera défait par Michelle Bachelet en 2006. Sebastián Piñera a remporté les élections le 17 janvier 2010. Il met fin à vingt ans de gouvernement de centre-gauche. Le 15 décembre 2013, Michelle Bachelet est élue à nouveau à la présidence de la République au deuxième tour avec 62,16 % des voix. Elle prend ses fonctions le 11 mars 2014.
Sebastián Piñera est élu de nouveau président de la République le ; il prend ses fonctions le 11 mars 2018. Il est remplacé en par Gabriel Boric, à la tête d'une coalition de partis de gauche, qui a gagné l'élection présidentielle en décembre 2021.
Géographie
Géographie physique
Relief et géologie
Entièrement situé dans la partie méridionale de l’Amérique du Sud et bordé à l'ouest par l'océan Pacifique, le Chili s’étire sur ses de long, du Pérou, au nord, jusqu'au cap Horn, au sud, avec une largeur moyenne de (de au maximum à la latitude 52°21 S et au minimum à la latitude 31°37 S au nord de Santiago). Des frontières naturelles isolent le Chili de ses voisins : il est séparé de l’Argentine par la cordillère des Andes, de la Bolivie et du Pérou par le désert d'Atacama.
La superficie totale du pays est de , en comprenant l’archipel Juan Fernández et l’île de Pâques. Le Chili revendique par ailleurs de l’Antarctique. Présent sur trois continents le Chili se considère et est parfois décrit comme un pays tricontinental.
Le pays se situe dans une zone fortement sismique et volcanique où cette activité découle de la poussée de la plaque tectonique de Nazca sous la plaque sud-américaine supportant le continent. Il fait partie de la ceinture de feu du Pacifique.
À la fin du Paléozoïque (ère primaire), il y a d’années, le Chili n’était qu’une dépression marine dans laquelle les sédiments s’étaient accumulés. Au cours du Mésozoïque (ère secondaire), sous la poussée de la plaque de Nazca, la couche de sédiments s’est plissée, donnant naissance à la cordillère des Andes. Le relief actuel est le résultat de millions d’années de volcanisme actif.
Le pays est composé principalement d’une zone de plaines encadrées par deux chaînes de montagnes :
la cordillère des Andes à l’est, qui marque la frontière naturelle avec la Bolivie et l’Argentine et qui culmine à l’Ojos del Salado (), volcan actif le plus élevé au monde ;
la Cordillère de la Côte à l’ouest est un massif beaucoup moins élevé qui culmine à environ .
Entre la cordillère de la Côte et le Pacifique se trouve une série de plaines littorales, d’étendue variable, qui permet l’installation des populations et des grands ports. Certaines parties du pays possèdent des plateaux, comme l’Altiplano où la Puna de Atacama et les pampas de Patagonie.
Le « Grand Nord » est la zone comprise entre la limite Nord du pays et la latitude 26° S qui comprend les deux premières régions administratives du pays. Il se caractérise par son aridité intense : le désert d'Atacama est le désert le plus aride du monde (à certains endroits, aucune précipitation n’est tombée depuis quatre-vingts ans). Ce désert comprend des zones moins arides comme la pampa del Tamarugal. Dans cette région, la cordillère de la Côte est massive et abrupte et arrive souvent jusqu’en bord de mer (les plaines littorales sont quasi absentes). La Cordillère des Andes se subdivise en deux chaînes : l’une va vers la Bolivie et est très élevée et volcanique, ce qui a permis la formation de l’Altiplano andin et possède de nombreux lacs salés appelés salar comme le Salar d'Atacama dus à l’accumulation des sédiments durant des millions d’années.
Au sud se trouve le « Petit Nord », qui s’étend de la latitude 26° S jusqu’à l’Aconcagua (32° S). Les Andes commencent à être moins élevées vers le sud et à se rapprocher de la côte, arrivant à à la hauteur de Illapel, la zone la plus étroite du pays. Les deux chaînes se touchent pratiquement, éliminant la dépression intermédiaire. La présence de fleuves crée des vallées perpendiculaires aux chaînes dans lesquelles l’agriculture est bien développée ; les plaines littorales commencent à s’élargir.
La Vallée Centrale est la zone la plus peuplée du Chili. Les plaines littorales sont étendues et permettent l’établissement de villes et de ports. L’altitude de la Cordillère de la Côte diminue progressivement. La Cordillère des Andes quant à elle dépasse les d’altitude puis commence lentement à descendre vers les dès la Région du Libertador General Bernardo O’Higgins. La dépression intermédiaire devient une vallée fertile que permet le développement agricole. Vers le sud, la Cordillère de la Côte réapparaît sous le nom de la cordillère de Nahuelbuta, alors que les sédiments laissés par les glaciers sont à l’origine à la zone de la frontière caractérisée par une série de lacs.
La Patagonie s’étend de la latitude 41° S jusqu’à l’extrémité sud du Chili. Durant la dernière glaciation, ce lieu était couvert par les glaciers qui ont fortement érodé les reliefs. La dépression intermédiaire disparaît sous la mer et la Cordillère de la Côte donne naissance à une série d’archipels comme l'archipel de Chiloé et les Chonos puis disparaît au niveau de la péninsule de Taitao, vers le . La Cordillère des Andes diminue de hauteur. À l’est de la Cordillère apparaissent des plaines, comme dans la zone du détroit de Magellan au large de la Terre de feu.
Ensuite la Cordillère des Andes plonge dans l’océan Pacifique, donne naissance à une série d’îles au niveau du cap Horn, disparaît au niveau du passage de Drake puis se prolonge par l’arc des Antilles australes, la péninsule Antarctique ainsi que les Antartandes, située dans le territoire chilien de l’Antarctique, qui s’étend entre les méridiens 53° W et 90° W qui constitue une superficie de .
Dans l’océan Pacifique, le Chili possède une souveraineté sur l’archipel Juan Fernandez situé à environ de Valparaíso et l’île de Pâques située à plus de des côtes chiliennes. Ces îles ont une origine volcanique car elles se situent dans la zone de friction entre la plaque de Nazca et la plaque Pacifique, elle-même à l’origine de la dorsale du Pacifique oriental.
Climat
La géographie très particulière du pays, mince bande de terre courant sur plus de du nord au sud, entraîne naturellement une grande diversité de climats (insolation plus ou moins forte). Les températures vont en augmentant doucement du Sud au Nord, tandis que les précipitations, très abondantes dans le Sud, se raréfient quand on remonte vers le nord. Ainsi, le Sud du pays connait un climat polaire océanique frais et très humide, tandis que le Nord connaît un climat désertique tempéré. La zone centrale, autour de la capitale, bénéficiant, elle, d'un climat méditerranéen. Isolée à quelque de la côte chilienne, l’île de Pâques bénéficie d’un climat maritime à caractéristiques subtropicales. Enfin, rappelons que le Chili est dans l'hémisphère sud, et donc que les saisons sont inversées par rapport à l’Europe.
Si dans les années 1980, il pleuvait en moyenne par an dans le centre du Chili, en 2018, les précipitations ont été réduites de moitié et dans les années à venir, la quantité de pluie continuera à baisser en raison du réchauffement climatique. Près de 70 % de la population chilienne vit dans des zones soumises à la sécheresse où les précipitations ont diminué de manière significative ces dernières années. Les bassins hydrographiques du centre du pays verront leur niveau baisser d'environ 30 %.
Outre la latitude, deux facteurs déterminants permettent d'expliquer le climat chilien décrit ci-dessus. D'une part, à l'est, la barrière naturelle que constitue la cordillère des Andes bloque les influences orientales, sauf dans le Nord où l'air estival humide en provenance de l'Amazonie apporte des pluies dans l'Altiplano et de la couverture nuageuse vers les côtes (ce phénomène humide est appelé « hiver bolivien »). D'autre part, à l'ouest, le courant de Humboldt, courant froid (autour de ) qui remonte la côte du sud vers le nord, tempère le pays (à Antofagasta, la température moyenne annuelle est de inférieure à celle de Rio de Janeiro, ville à la même latitude mais sur la côte est du continent). Ce courant a aussi un effet crucial sur l'hygrométrie du pays : dès que les températures sur terre sont plus hautes que celle de l'océan (en gros, dans la moitié nord du pays), l'humidité de l'air se condense (précipitations) sur l'océan plutôt que sur la terre, ce qui crée un climat sec voire désertique tout au nord (désert d'Atacama).
, dans la moitié sud, l'air océanique est relativement chaud par rapport au continent : son humidité va se condenser au-dessus des terres et entraîner de fortes précipitations (il pleut plus à Puerto Montt qu'à Antofagasta).
Ce régime « normal » peut être altéré par le phénomène El Niño, durant lequel la température de l'océan Pacifique (qui baigne la côte chilienne) augmente : la latitude où les températures sur mer et sur terre sont équivalentes remonte donc vers le nord. Les précipitations sur la partie centrale du pays, la plus peuplée, deviennent alors comparables à celles, plus importantes, qui tombent habituellement plus au sud, causant parfois de graves inondations et dommages.
Risques
Le Chili serait le pays le plus fortement atteint par le réchauffement climatique. La zone centre-sud du pays sera parmi les plus touchées : « La zone centre-sud est confrontée à la fonte des glaciers, à la désertification et la rareté des ressources en eau, à l’augmentation des températures avec les « vagues de chaleur », à la fréquence de plus en plus grande des incendies de forêts ». Aux changements hydrologiques s’ajoute l’exploitation minière qui a détruit les glaciers. Le lac d’Aculeo, près de Santiago, asséché par la sécheresse et la surconsommation d’eau et le fleuve Maipo devrait perdre 40 % de ses capacités en eau entre 2020 et 2070. Pour Roberto Moncada, porte-parole du Mouvement de défense pour l’accès à l’eau, la terre et la protection de l’environnement, le Chili vit une crise hydrique « qui n’a pas d’équivalent dans l’histoire du pays. Et cette crise est intimement liée à un modèle de développement basé sur la spoliation des biens naturels communs, un modèle de développement qui n’hésite pas à s’approprier l’eau au détriment de la vie des communautés ».
Le Chili est le deuxième pays d'Amérique latine (après le Mexique) où les niveaux de pollution de l'air sont les plus élevés.
Risques sismiques : le Chili fait partie de la ceinture de feu du Pacifique, une chaîne de volcans qui entoure cet océan. Rien qu’au Chili, il y a plus de deux mille volcans, dont quarante-sept sont toujours actifs. En effet le territoire est situé sur la jointure de deux plaques tectoniques, les plaques tectoniques Nazca et sud-américaine, provoquant un fort risque sismique. Depuis 1900, le Chili a connu cinq des vingt plus violents séismes enregistrés sur terre. Pour la décennie 2010 trois séismes d'une intensité supérieure à 8 se sont ainsi produits : en 2010 (8,8), 2014 (8,2) et 2015 (8,3). Ces séismes n'ont heureusement pas été les plus meurtriers. Depuis le séisme de Chillán en 1939, une politique stricte de construction parasismique est en vigueur dans le pays. Son efficacité a été démontrée notamment par le très faible impact sur les constructions contemporaines du séisme du 27 février 2010. Lors de cet événement, ce sont majoritairement des bâtiments traditionnels en adobe qui ont été détruits, affectant ainsi une partie du patrimoine architectural et historique du pays. Plus de la moitié des ont été causés par le raz-de-marée déclenché par le séisme. Sa survenue n'a pas été communiquée à temps par le service des urgences nationales aux populations côtières, quoique l'information fut disponible par exemple en Amérique du Nord.
Risques liés aux ruptures de lacs de glaciers issus de la fonte accélérée des glaciers dans le contexte du réchauffement climatique
Hydrographie
Le territoire chilien est traversé par divers cours d’eau qui généralement naissent sur la cordillère des Andes et ont leur embouchure vers l’océan Pacifique (soit d’est en ouest). Cependant, du fait de la géographie du pays, les cours d’eau sont de développement assez faible (généralement moins de ).
La présence du désert d'Atacama, dans le grand Nord du pays, explique qu’il n’y existe pratiquement aucun cours d’eau à l’exception notable du fleuve Loa, qui avec une longueur de et ses nombreux méandres est le plus long fleuve du pays. Dans le secteur de l’Altiplano se trouvent des bofedales qui donnent naissance au lac Chungará, situé à une altitude de , et les fleuves Lauca et Lluta, partagés entre la Bolivie et le Chili qui ne dépassent pas les de longueur.
Dans le centre-nord du pays, de nombreux cours d’eau forment des vallées où est pratiquée une importante agriculture intensive. Des fleuves comme le fleuve Elqui avec de longueur, le fleuve Aconcagua avec , le fleuve Maipo avec et son affluent, la rivière Río Mapocho avec , et le Maule, avec sont présents dans cette zone. Ils sont alimentés par la fonte des neiges de la Cordillère en été et les pluies en hiver. La zone ne présente pas de lacs d’importance, à l’exception du lac artificiel Raquel, et du lac artificiel de Colbún, de la lagune du Maule et de la lagune de La Laja.
Vers le sud, le nombre de fleuves augmente. Le fleuve Biobío, long de , situé dans la région du Biobío part de la Cordillère dans la région de l'Araucanie, traverse des dizaines de villages et possède de nombreux affluents. Dans cette zone, le pays a installé des centrales hydroélectriques. D’autres fleuves d’importance comme le fleuve Imperial et le fleuve Toltén, dont la source est le lac Villarrica, traversent la région.
Le lac Villarrica est le premier des divers lacs de la Cordillère des Andes qui existent entre la région de l'Araucanie et la région des Lacs. Certains lacs d’importance appartiennent au système des Siete Lagos comme le lac Ranco, le lac Puyehue, le lac Rupanco et le lac Llanquihue, qui est le deuxième lac du pays quant à l'étendue. Dans la zone de la Patagonie, les fleuves sont plus petits, comme le fleuve Futaleufú, le fleuve Palena et le fleuve Baker, alors que les lacs, à l’exception du lac du Président Ríos situé sur la péninsule de Taitao et la lagune de San Rafael, se trouvent à la frontière avec l’Argentine, étant partagé entre ces deux pays. Le lac General Carrera qui, avec ses dans le territoire chilien, est le plus grand du pays. D’autres lacs comme le lac Cochrane, le lac O’Higgins et le lago Fagnano sont situés en Terre de Feu.
Les précipitations au Chili ont diminué de plus de la moitié au cours de la période 2009-2019. De nombreuses rivières sont à sec et les réservoirs sont vides. Selon les experts, les bassins hydrologiques du centre du Chili vont encore baisser de 30 % dans les prochaines années.
Le régime de Pinochet a instauré la privatisation de l’eau dans les années 1980. De nos jours, l'eau est essentiellement entre les mains des plus grandes entreprises extractives et des plus grandes fortunes. Plus de Chiliens se trouvent en situation de pénurie d'eau. Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme a demandé en août 2020 au gouvernement chilien de « prioriser les droits à l’eau et à la santé avant les intérêts économiques ». Pour les experts de l’Onu, « le gouvernement ne respecte pas ses obligations internationales en matière de droits de l’Homme ».
Faune et flore
De nombreuses espèces de plantes, d'animaux et même de virus ne sont présentes qu'au Chili à l'état sauvage. Nombre d'entre elles ont reçu l'épithète spécifique .
Le climat et le relief du pays influent fortement sur les caractéristiques de l’écosystème.
La zone nord du pays est caractérisée par une végétation rare en raison de l’extrême aridité du désert d'Atacama. Des arbres comme le tamarugo, le faux-poivrier, l’algarrobo et le chañar et diverses espèces de cactus sont les seules espèces végétales qui peuvent s’adapter à ces conditions climatiques. Dans la zone de l’Altiplano, la végétation est plus présente, avec des espèces comme la yareta et la queñoa. La famille des lamas, c’est-à-dire, les guanacos, les vigognes, les lamas et les alpagas, sont les principaux animaux de ce lieu, à côté d’espèces plus petites comme la viscache et le chinchilla. Sur certaines lagunes de l’Altiplano vivent des flamants. Dans la zone du Petit Nord, quand surviennent des précipitations vers le mois de septembre, se produit le phénomène appelé le Désert fleuri, les terres arides sont alors recouvertes de diverses espèces de fleurs, comme l'añañuca. Tout au long de la Cordillère des Andes, l’espèce animale la plus connue est le condor des Andes, représenté sur les armoiries du pays.
Entre le Sud de la région de Atacama et la région de Coquimbo, on assiste à un lent processus de diversification de la faune et flore, se caractérisant par la hausse des précipitations, sur les zones côtières de Talinay et du Parc National Bosque Fray Jorge existent des forêts de type patagonique. Dans le petit Nord, apparaissent des espèces de climat méditerranéen comme le boldo, l’, le quillay et le cocotier du Chili.
Dans la zone centre-nord du pays apparaissent des formations boisées très dégradées par les incendies, l’abattage destiné à la fabrication de charbon et le défrichement pour l’agriculture. Parmi les espèces caractéristiques de la végétation de la vallée centrale, on peut citer entre autres l'acacia caven, le boldo, le litre, le quillay, l'arrayán, le maitén, le buddleia globuleux, le roble et le cocotier du Chili. Le puma, le ragondin, le dègue du Chili, le loup de Magellan, le treile, l'ibis mandore, la grive, le diuca leucoptère et le loro tricahue (espèce de perroquet), Crassanapis calderoni sont des animaux vivant dans la région centrale.
Au sud du fleuve Biobío, la végétation se diversifie et devient une forêt de type valdivienne. Certaines espèces végétales comme le goyavier du Chili, le copihue, fleur nationale, des fougères et des arbres divers comme le laurel, le tepa (ou huahuan), l'arrayán, le chequén, le tinéo, l'avellano (ou noisetier du Chili), diverses espèces de Podocarpus et l'alerce (ou cyprès de Patagonie) caractérisent ce type de forêt. Le puma est le principal animal carnivore de la zone et vit dans presque tout le pays, sauf dans certains territoires où il a été éradiqué par l’homme. D’autres espèces animales caractéristiques sont le cygne à cou noir, le chat des pampas (ou colocolo), le pudu et le monito del monte (marsupial lui aussi également appelé colocolo). Un des principaux problèmes environnementaux de la zone est la substitution de bois natifs par des plantations de pins et d’eucalyptus.
Dans les deux régions les plus australes du pays, il existe de nombreuses forêts toujours bien arrosées. Des arbres comme le cyprès de las Guaitecas caractérisent la flore de la région. Vers l’intérieur du pays, se développent des bois, où prédomine le lenga (ou hêtre de la Terre de Feu ou encore hêtre blanc) et, vers la frontière argentine, se trouvent des steppes, où vivent les guanacos, nandous, renards, pumas, etc. Dans cette zone, se développe l’élevage d’ovins et de bovins dans les diverses haciendas. Le huemul, présent sur les armoiries nationales, a jadis vécu dans le pays, de nos jours il vit dans certaines zones difficiles d’accès.
Finalement, dans l’extrême Sud du pays, la végétation se réduit à quelques arbres petits et robustes, comme le drimys de Winter (ou cannelle de Magellan), le hêtre de Magellan et le ñirre (ou hêtre antarctique), ainsi que quelques arbustes, des espèces herbacées, des mousses et des lichens.
Le territoire chilien de l’Antarctique se trouve en majeure partie gelé de façon permanente et seuls des mousses et lichens peuvent y pousser. Cependant, la faune provenant de la côte est d’une richesse exceptionnelle.
La côte du pays compte de nombreuses espèces d’oiseaux comme la mouette, le pélican, le cormoran et l’albatros. On rencontre également plusieurs espèces de manchots comme le manchot de Humboldt et le manchot de Magellan.
En mer, on rencontre une grande variété de cétacés : grands dauphins vers Coquimbo et baleines dans la région de Magallanes. Le bar est caractéristique de toute la côte chilienne et on trouve également des espèces typiques : le fitzroya, le merlu, l’anchois, le congridae, espèces particulièrement communes des côtes chiliennes. Les coquillages et mollusques, comme la palourde, la moule et les huîtres, sont abondants. Le saumon et la truite, introduits dans le pays, sont de nos jours les principales espèces de poissons présentes dans les fleuves chiliens.
Dans les territoires insulaires, la faune et flore sont uniques au monde. Alors que dans l’Île de Pâques l’arbre caractéristique, le toromiro, a pratiquement disparu, l’archipel de Juan Fernández compte plus de végétales uniques comme le palmier chonta et certaines espèces animales comme le colibri robinson et l'otarie à fourrure australe.
Glaciers
Le Chili abrite quelque glaciers, soit plus de 80 % des glaciers d’Amérique du Sud. La quasi-totalité d'entre eux enregistre un recul. Depuis la fin des années 2000, le pays connaît une sécheresse prolongée. En 2019, le Chili subit une baisse de plus de 50 % des précipitations en moyenne et l’accès à l’eau potable pourrait devenir critique. Or, la principale ressource en eau du pays, les glaciers, sont victimes du réchauffement climatique et de l’activité minière, l’un des secteurs économiques les plus importants du pays
Le glaciologue Francisco Ferrando souligne qu'« avec la hausse des températures liées au changement climatique, les glaciers ne reçoivent plus autant de neige qu’auparavant et a situation est alarmante. Les précipitations sous forme de pluie augmentent le débit des cours d’eau en hiver alors que ce phénomène se produisait au printemps, avec la fonte des neiges. Cela signifie que ces cours d’eau pourraient bientôt se retrouver à sec dès le printemps. » Il met également en cause l’industrie minière : « La cryosphère est directement menacée par l’activité minière. Cette dernière détruit le pergélisol. Elle réduit le niveau de l’épaisseur de la neige avec le va-et-vient des machines et des camions, l’ouverture de nouveaux chemins dans la roche. L’industrie minière détruit aussi les glaciers rocheux à cause des vibrations liées aux machines et au poids des matériaux extraits des entrailles des montagnes en accélérant la perte d’eau par compression. Il faut aussi y ajouter la contamination des particules liées aux explosions réalisées à la dynamite et la microsismicité de cette activité pouvant déstabiliser les masses de glace situées à proximité. »
les ONG de défense de l’environnement accusent le gouvernement de céder devant les pressions du lobby minier en cherchant à contrecarrer tout projet de loi. En 2018, le président conservateur Sebastián Piñera a enterré une initiative visant à interdire les activités industrielles à proximité des glaciers. En 2019, un projet de loi issu des rangs de l’opposition cristallise les tensions. Il est censé convertir les glaciers et leur environnement proche « en aires protégées, interdisant toute intervention sauf scientifique et pouvant bénéficier au tourisme durable ». Au moins 44 projets miniers sont susceptibles de voir le jour entre 2019 et 2028, avec un montant des investissements estimé à de dollars. Certains groupes miniers sont en outre accusés de délibérément fausser leurs études d'impact.
Géographie administrative
Régions et provinces du Chili
Depuis 1976, le Chili est divisé administrativement en treize régions, qui se subdivisent en provinces qui elles-mêmes se divisent en communes. En 2007 le Chili, a créé deux nouvelles régions administratives ; il en possède donc désormais quinze.
À la tête de chaque région se trouve un intendant tandis que les provinces sont dirigées par un gouverneur provincial. Chaque province est divisée en comunas (communes) gérées par un maire. Les intendants et gouverneurs provinciaux sont nommés par le président, les maires sont élus par les citoyens.
Les régions étaient désignées par un chiffre romain et un nom. Les numéros étaient attribués du nord au sud. Les Chiliens utilisaient généralement davantage le numéro que le nom complet. La région de Santiago était une exception et n’avait pas de numéro correspondant, elle est désignée par les initiales RM (Región Metropolitana). Les régions ne se nomment plus avec les chiffres, car une loi a effacé les numéros des régions depuis le 15 février 2018.
Région d'Arica et Parinacota (Arica)
Région de Tarapacá (Iquique).
Région d’Antofagasta (Antofagasta).
Région d’Atacama (Copiapó).
Région de Coquimbo (La Serena).
Région de Valparaíso (Valparaíso) comprenant l’Île de Pâques et l’archipel Juan Fernández.
Région Métropolitaine de Santiago (Santiago).
Région du Libérateur Général Bernardo O’Higgins (Rancagua).
Région du Maule (Talca.)
Région du Ñuble (Chillán)
Région du Biobío (Concepción).
Région de l'Araucanie (Temuco).
Région des Fleuves (Valdivia)
Région des Lacs (Puerto Montt)
Région d'Aysén (Coyhaique).
Région de Magallanes et de l’Antarctique chilien (Punta Arenas).
En octobre 2005, le gouvernement du Chili a étudié le projet de loi pour la création de deux nouvelles régions : la XV Région d'Arica et Parinacota, avec Arica comme capitale, comme division de la Région actuelle de Tarapacá. La XIV Région des Fleuves, avec Valdivia comme capitale, comme division de la région actuelle de Los Lagos. Le même projet de loi propose la création de deux nouvelles provinces : « El Tamarugal », dans la (nouvelle) Région d'Arica et Parinacota et « Ranco », dans la nouvelle « Région des Fleuves ». Un autre projet veut éliminer la numérotation des régions, ce qui entrera en vigueur le . Le , le Congrès chilien a accepté cette loi. Le , la Région de los Ríos a été créée. La Région dArica y Parinacota a été effective le . La Région du Ñuble, la plus nouvelle, a été fondée le .
Revendications territoriales
Le Chili revendique une partie de l'Antarctique sous le nom de Territoire chilien de l'Antarctique (zone en vert clair sur la carte de gauche). Ce territoire est dirigé par une unique commune, la commune de l'Antarctique chilien (Antártica), qui est l'une des deux communes, avec Cabo de Hornos, qui constitue la province de l'Antarctique chilien au sein de la région de Magallanes et de l'Antarctique chilien.
Frontières terrestres
Le pays possède des frontières avec :
l’Argentine : kilomètres ;
la Bolivie : ;
le Pérou : .
Économie
Bien qu'étant la sixième économie latino-américaine quant au PIB nominal derrière le Brésil, le Mexique, le Venezuela, l'Argentine et la Colombie, le Chili est considéré aujourd’hui comme le pays le plus stable économiquement d'Amérique latine. Avec un passé économique désastreux ayant connu de nombreuses dictatures, le pays est devenu de nos jours le « modèle » de la région, (c’est d’ailleurs pour cela qu’on l’appelle le « jaguar » de l’Amérique du Sud). Au cours des vingt-quatre dernières années, la croissance annuelle moyenne du PIB chilien a été de 5,2 %, et même de 8,3 % entre 1990 et 1997. Pour l'année 2009, le ministre des Finances du pays, Andres Velasco, prévoyait une croissance du PIB de l'ordre de 2 à 3 %. Avec en 2013 un chômage à 5,7 % et une croissance de 4 %, le Chili vit actuellement un « miracle économique » qui attire l'émigration de pays hispanophones. En 2012, il est le du monde quant aux investissements étrangers et le pays d'Amérique latine le plus compétitif. Toutefois, le fait que les matières premières comme le cuivre soient produites sur place sans être transformées, avant d'être exportées, nuit à la création d'emplois et conduit le Chili à investir dans la recherche et le développement. La croissance chilienne souffre à partir de 2015 du recul des cours du cuivre, principal facteur de croissance économique du pays. En 2016, la croissance du pays tombe à 1,6 %.
De nos jours, le Chili possède un marché ouvert au monde entier. Son économie se caractérise par l’exportation et l’importation de matières premières. Durant l’année 2005, le nombre total des exportations a dépassé les de dollars américains. Les exportations ont augmenté de moitié cette année-là. Ses principaux clients sont par ordre d’importance l’Union européenne, les États-Unis, la Corée du Sud, l’accord P4 et la Chine. Le Chili est membre de l’APEC (traité des pays du Pacifique), membre associé du Mercosur (traité de libre échange entre les pays du continent sud-américain) et a intégré l'OCDE le .
Les importations ont atteint le chiffre de de dollars américains en 2005. Son PIB a augmenté la même année de 6,3 % arrivant à de dollars américains soit par habitant en 2010. Le Chili possède donc l'un des PIB par habitant les plus élevés des pays d’Amérique latine, juste derrière l'Argentine, cette dernière étant la nation la plus riche de la région.
L’agriculture et l’élevage sont les principales activités des régions du centre et du Sud du pays. L’exportation de fruits et légumes atteint des niveaux historiques car le marché s’ouvre aux marchés européen et asiatique depuis les années 1990. Le Chili connaît aussi une forte croissance dans le domaine de la pêche. Ainsi, le pays est devenu le premier exportateur de saumon en dépassant les niveaux de la Norvège en 2006. Il y a de nombreux élevages de saumon établis dans le lit des fleuves dans le Sud du Chili. Le Chili est le cinquième exportateur de vin au monde, il possède des vignobles plus anciens que dans un grand nombre de pays européens, puisque les premiers cépages furent plantés dès 1541.
L’industrie chilienne est surtout locale, avec une exception notable de la production de la farine de poisson. Cette dernière se concentre dans la région métropolitaine, Valparaíso et Concepción. Depuis vingt ans, le gouvernement tente de dynamiser l’industrie agroalimentaire. Ainsi vers l’année 2010, le Chili sera un sérieux prétendant en ce domaine. Par ailleurs, le pays est devenu une sorte de plate-forme pour les entreprises étrangères en Amérique latine. Ainsi de nombreuses sociétés ont leur siège social à Santiago ou dans sa région. Le pays possède une présence importante d’entreprises du secteur des services.
La bonne santé économique du Chili est reconnue dans l’étude pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) publiée le . Il apparaît ainsi que le dynamisme économique a permis une élévation rapide du niveau de vie avec un PIB par habitant passé de en 1990 à plus de en 2004, même si le revenu par habitant corrigé de la parité de pouvoir d'achat représente en 2005 moins de 40 % du niveau moyen des pays de l’OCDE et moins de 30 % de celui des États-Unis
La politique budgétaire suit une règle vertueuse d’un solde structurel excédentaire de plus de 1 % du PIB. Ainsi, les finances publiques du Chili présentaient un solde positif de 2,2 % du PIB en 2004, et de l’ordre de 3 % en 2005.
Le Chili suit une économie libérale.
La dictature de Pinochet, suivant les doctrines de Friedman, a fortement augmenté la pauvreté au Chili, et multiplié les inégalités. Ainsi, entre 1974 et 1989, les revenus des 10 % de ménages chiliens les plus riches ont augmenté plus vite que les 10 % de ménages chiliens les plus pauvres. D'après l'organisme économique CENDA, « la dictature de Pinochet a transformé le Chili en une économie rentière. Un petit groupe de grandes entreprises s'est approprié les grandes ressources naturelles du pays et vit de sa rente ».
Pauvreté et inégalités
Le Chili est le pays le plus inégalitaire de l'OCDE. En effet, les 10 % les plus riches ont un revenu plus élevé que les 10 % les plus pauvres. Quatre familles (Piñera, Angelini, Matte et Lucksic) contrôlent la moitié des actifs cotés à la Bourse des valeurs de Santiago : leur patrimoine représente 12,5 % du produit intérieur brut (PIB) en 2011, contre 9 % en 2004.
Le Chili a vu son taux de pauvreté passer de 50 % en 1987 à 18,8 % en 2003 ; le pays a été le premier pays latino-américain à accomplir et dépasser les objectifs de 2000 sur la réduction de la pauvreté. Malgré des avancées dans la matière, et l’élévation du niveau de vie de tous les habitants, le Chili a toujours une répartition des revenus très inégalitaire et par ailleurs il est placé au mauvais rang pour les inégalités de richesse au monde. Par conséquent, en considérant un seuil de pauvreté défini relativement au niveau de vie moyen, une partie importante de la population chilienne est sous ce seuil. Le sujet des inégalités faisait partie des discussions entre les candidats présidentiels pour les élections de décembre 2005. En outre, le pays compte encore le plus faible taux de femmes actives d’Amérique latine avec 40 % de femmes qui travaillent. De plus, on note de grandes différences de salaire entre les hommes et les femmes (de l’ordre d’un tiers pour le même emploi et la même qualification).
Selon les chiffres officiels, le taux de pauvreté était de 13,5 %, mais est en nouvelle augmentation pour atteindre 15,1 % en 2010. Tous ces chiffres sont à relativiser, car fixé par l'État Chilien à pesos en 2010 (soit ). Pour ordre d'idée, le Chili est un pays où deux voyages dans les transports publics coûtent 1000 pesos, un kilo de pain encore 1000 pesos, un mois de taxes universitaires plus de pesos en moyenne, et la location mensuelle d’un studio ou d’une chambre avec une salle de bains partagée entre les locataires entre et pesos.
La semaine légale de travail est de . Quelque 70 % des salariés gagnent moins de par mois.
Le système fiscal du pays est particulièrement inégalitaire. Après avoir payé leurs impôts, l'écart s'agrandit encore entre les plus riches et les plus pauvres.
Matières premières
L'agriculture du Chili a une production particulièrement diversifiée en raison de sa géographie, de son climat, de facteurs humains et de sa géologie particuliers. Historiquement, l'agriculture est l'un des fondements de l'économie du Chili mais aujourd'hui l'agriculture et les secteurs connexes comme la sylviculture et la pêche ne représentent plus que 4,9 % du PIB en 2007 et employait 13,6 % de la population active du pays. Les principales productions agricoles du Chili sont le raisin, la pomme, la poire, l'oignon, le blé, le maïs, l'avoine, la pêche, l'ail, l'asperge, le haricot, le bœuf, la volaille, la laine, le poisson et le bois. En raison de son isolement géographique et d'un contrôle strict des échanges aux douanes, le Chili est épargné par des maladies comme la vache folle et le phylloxéra. De plus, le Chili a l'avantage d'être situé dans l'hémisphère sud, et de pouvoir produire en contre-saison sur une large gamme de produits grâce à des conditions climatiques très diverses. Toutefois, les reliefs limitent l'ampleur et l'intensité de l'agriculture et les surfaces de terres arables.
La principale exportation du pays est le cuivre avec 36 % du marché mondial. Le Chili est le leader mondial en ce domaine et a extrait de cuivre en 2009, dont quasiment la moitié produit par les sites de Chuquicamata et Radomiro Tomic (à de Chuquicamata). Elle a atteint en 2018.
Mais, il exporte aussi de l’argent et de l’or en moindre quantité. Ces matières premières sont extraites dans le Désert d'Atacama, dans le Nord du pays. L’extraction du cuivre représente 50 % des exportations du Chili, ce qui rend le pays très dépendant du cours de ce métal. L’entreprise Codelco Chile possède une des mines les plus grandes au monde (pour le cuivre) comme Chuquicamata et El Teniente, Caletones, Potrerillo, las Ventanas. L’extraction du cuivre est la principale ressource des régions de Taracapá, Antofagasta, et Atacama (les trois régions du Désert d'Atacama). Grâce aux mines géantes de la Cordillère des Andes, qui couvrent très largement ses besoins nationaux en cuivre, le Chili est de très loin le premier exportateur mondial au milieu des années 2010.
Dans la région de Magellan (les environs de Punta Arenas), l’exploitation des gisements de pétrole constitue une part importante pour le transport domestique (30 % du pétrole au Chili est national). Cependant, dans ses exportations, il ne faut pas oublier les exportations de pierres Lapis-lazuli ( exportateur) utilisées pour la fabrication de bijoux artisanaux, l’exportation de guano (premier) utilisé lui comme engrais, et de lithium ( exportateur).
Tourisme
Depuis les années 1990, le tourisme au Chili est devenu une importante ressource économique, particulièrement dans les zones extrêmes du pays (désert d'Atacama dans le Nord, Patagonie et Terre de Feu dans le Sud). Pendant l’année 2005, il a augmenté de 13,6 %, générant ainsi plus de dollars américains (soit 1,33 % du PIB national).
Selon la SERNATUR, deux millions de personnes se rendent au Chili par an. Ce chiffre est encore bon si l’on le compare à ceux du Brésil ou du Mexique. La majorité de ces visiteurs viennent du continent, principalement de l’Argentine. Cependant, ces dernières années, le nombre de visiteurs venant d’Espagne, de France, d’Allemagne est en constante augmentation (ces pays offrent même parfois des vols directs vers le Chili sans escale). Les Européens représentent en 2005.
Les principaux lieux touristiques correspondent aux lieux de beauté naturelle des zones extrêmes. San Pedro de Atacama, dans le Nord du pays, est très visité par les étrangers pour contempler l’architecture d’origine inca, les lagunes de l’Altiplano, la Valle de la Luna plébiscitée pour son étrangeté et les geysers du Tatio. Près de Putre, dans l’extrême Nord, admirer le lac Chungará et le volcan Parinacota situé dans le parc national Lauca à plus de d’altitude est apprécié. Dans la zone australe, les principaux lieux touristiques sont l’archipel de Chiloé, la Patagonie, la lagune de San Rafael et ses glaciers ainsi que le parc national de Torres del Paine. Pour finir, la mystérieuse île de Pâques située au milieu de l’océan Pacifique est probablement le lieu touristique le plus apprécié par les Occidentaux, dû à son côté exotique par rapport au continent.
Au niveau national, le tourisme se concentre durant la période estivale, principalement dans les stations balnéaires comme Arica, Iquique, Antofagasta, La Serena et Coquimbo pour la zone nord. La région de Valparaiso reçoit le plus grand nombre de touristes comme Viña del Mar grâce à sa proximité avec Santiago. Viña del Mar est connue pour être la « capitale touristique du Chili » grâce à la beauté de ses plages. Chaque année, en février se déroule le festival de la chanson de Viña del Mar, événement musical important en Amérique latine.
Énergie
Le Chili est importateur net d’énergie. En effet, il ne possède pas de grandes réserves énergétiques. Par exemple, sur les de pétrole consommés par jour, seuls proviennent des gisements du pays. Le prix du pétrole dépend donc du commerce international et de la conjoncture. De la même façon, la quasi-totalité du gaz naturel est importée d’Argentine.
La consommation d’électricité a dépassé les durant l’année 2005 dont 54 % sont produits par des centrales hydroélectriques. Dans le pays, il existe quatre systèmes électriques : le système interconnecté du Norte Grande, le système interconnecté central et les systèmes de Aisén et Magallanes. Le potentiel hydroélectrique est encore peu utilisé. Le pays utilise 20 % des capacités potentielles et exprime la volonté de protection de la faune et la flore de la région d’Aisén. Il n’existe pas pour le moment de centrale nucléaire, cependant, en 2006 s’est ouvert le débat sur la faisabilité technique de l’utilisation de ce type d’énergie. La mise en place d’éoliennes et l’utilisation de l’énergie géothermique sont aussi envisagées par le pays.
Transports et télécommunications
La géographie caractéristique du pays fait que les réseaux de transports et les télécommunications sont d’une importance considérable.
Le pays totalise 364 pistes d’atterrissage comme les aéroports de Chacalluta d’Arica, Diego Aracena d’Iquique, le Cerro Moreno d’Antofagasta, Carriel Sur de Concepción, El Tepual de Puerto Montt, Président Ibañez de Punta Arenas, Mataveri à l’île de Pâques, et l’aéroport international Comodoro Arturo Merino Benitez de Santiago (un des plus modernes du continent, où siège la compagnie nationale LATAM Chile).
Le Chili dispose de de voies ferrées. Ces dernières ont jadis été importantes pour le développement du pays, mais, de nos jours, les chemins de fer sont utilisés surtout pour le transport du fret vers les ports depuis la crise des années 1970. Actuellement, le gouvernement souhaite redévelopper le train en rétablissant le service aux passagers de EFE entre Santiago et Puerto Montt. Au contraire, le métro se développe considérablement à Valparaiso avec le Merval, à Concepción avec le Biotrén et à Santiago (plus de de lignes).
Pour le trafic routier, le pays jouit d’un réseau de plus de de routes dont sont goudronnées. Depuis les années 1990, plus de d’autoroutes ont été construites (route panaméricaine entre Arica et l’île de Chiloé). La carretera Austral connecte la région d’Aisén au reste du pays et est quasiment achevée. Les postes douaniers les plus importants sont ceux de Chacalluta et Tambo Quemado, qui servent de frontières avec le Pérou et la Bolivie. Il existe quarante postes douaniers avec l’Argentine, les plus importants sont ceux du Cristo Redentor entre Los Andes et Mendoza.
Le nombre de lignes téléphoniques fixes dépasse les , et plus de de personnes possèdent un téléphone mobile (soit 76 % de la population chilienne) en janvier 2006. Le Chili est ainsi le pays d'Amérique latine qui possède le plus de téléphones mobile en pourcentage de population (il a été introduit au pays en 1997).
Commerce extérieur
Relations économiques avec les États-Unis
Depuis le retour au régime démocratique les relations commerciales avec les États-Unis semblent être excellentes. En effet, le Traité de libre échange États-Unis-Chili a été signé le , ratifié par la Chambre des représentants le à la suite d’un vote de 270 pour, et 156 contre et ratifié par le Sénat le à la suite d’un autre vote donnant 65 pour et 32 contre. Le président George W. Bush a signé le United States-Chile Free Trade Agreement Implementation Act le . Ce traité est mis en place par les deux pays depuis . Ce traité constituait aussi pour les États-Unis un moyen de pression diplomatique afin de contraindre le Chili à appuyer l'invasion de l'Irak. George W. Bush avait fait savoir au président chilien Ricardo Lagos qu'une « attitude négative pourrait mettre en danger sa ratification.»
Relations économiques avec l'Union européenne
Le Chili a passé un accord d’association avec l’Union européenne en , ce qui a permis d’accroître le flux d’échanges. Ces relations commerciales demeurent toutefois encore modestes, en raison de deux chutes d'activité en 2002 (ralentissement économique mondial) et en 2003 (perte de compétitivité-prix des produits européens, en partie à cause d'un euro trop fort).
Les fournisseurs européens sont en premier lieu l’Allemagne puis la France ( mondial du Chili, pour une part de marché assez faible de 2,5 % en 2005) ; ses clients européens sont d'abord les Pays-Bas, puis l'Italie et la France ().
Quelques statistiques économiques
Taux de croissance annuel : +4,3 % en 2013, +1,8 % en 2014
Taux d’inflation annuel : +1,8 % en 2013, +4,4 % en 2014
Taux de chômage (source Banque Mondiale) : 6,4 % en 2014
Indicateur de développement humain : en 2021, mondial
Population sous le seuil de pauvreté : 14,4 % en 2013
Environ 80 % des Chiliens sont endettés, et de personnes [sur d’habitants] ne parviennent pas à payer leurs dettes au quotidien. En 2022, le Chili est classé en pour l'indice mondial de l'innovation.
Population
Démographie
Selon le dernier recensement de la population effectué en 2012, la population du Chili est de , dont sont des hommes et des femmes.
La population du Chili a quintuplé durant le : vers la fin du , on comptait , en 1940 et en 1992. Le taux de croissance démographique de la population chilienne a cependant nettement diminué pour atteindre 1 % par an durant la période 2002-2012 et devrait continuer à baisser ces prochaines années.
Du fait de l’amélioration des conditions de vie, l’espérance de vie des Chiliens (qui est la plus élevée de l’Amérique latine) est de en moyenne, alors que le taux de mortalité infantile est descendu à . Le taux de natalité en 2003 est arrivé à son minimum historique en allant à et celui du taux de mortalité à , avec un taux de croissance naturelle de . Ces chiffres permettent de constater un vieillissement de la population. Dans , la population des et plus dépassera celle des moins de . Ainsi, la pyramide des âges sera vers l’an 2025, avec un profil campaniforme qui représente la transition démographique que vit le pays. L’avortement et la pilule du lendemain sont interdits ; malgré des tentatives de légalisation, la droite et une partie du centre-gauche y sont opposés.
La plupart des citoyens sont d'origine européenne, principalement espagnole (Basques et Castillans notamment). Il y a aussi beaucoup de descendants d'immigrants britanniques et irlandais qui sont arrivés au Chili durant l'époque coloniale. L'immigration allemande, parrainée par le gouvernement chilien a commencé en 1848 et a peu à peu changé le paysage culturel d'une grande partie du Sud du Chili, qui affiche encore une forte influence allemande. Beaucoup d'autres groupes d'immigrants en provenance d'Italie, de Croatie, de Suisse, de Palestine, de Grèce et de France ont émigré au Chili.
Ethnographie
Le Chili est un mélange de différents groupes ethniques, principalement les descendants des colons européens. Ils représentent environ 52,7 % de la population, pendant que les métis et les métis-blancs représentent environ 44 %. Les vagues d'immigrants provenant de pays européens sont arrivés au Chili à la fin du et au début du : Allemands, Français, Britanniques, Irlandais, Polonais, Italiens, Espagnols, Russes, Croates, Serbes et autres, ainsi que d'un petit nombre d'immigrants du Moyen-Orient.
Certains chiliens ayant des ascendants d'origine française ont joué un rôle important dans l'histoire de leur pays comme Augusto Pinochet, issu d'une famille de commerçants de Saint-Malo ayant émigré à Concepción en 1718 ou l'ancienne présidente Michelle Bachelet. Par ailleurs, la culture française a laissé certaines traces dans la culture chilienne, comme les bâtiments de style haussmannien dans le centre de Santiago et le pain nommé marraqueta qui a été inventé par les frères Marraquet au début du sur le modèle de la baguette.
Selon le recensement de 2012, 11,1 % de la population chilienne était amérindienne.
Il y a six pays dont la majorité des nouveaux immigrants se sont installés au cours des 150 dernières années, ce qui leur a rendu plus difficile la formation d'une identité propre : l'Australie, la Nouvelle-Zélande, l'Afrique du Sud, l'Argentine, le Chili et l'Uruguay. Le métissage avec les populations installées précédemment fut réalisé plus tardivement. Les immigrants ont grandement contribué à l'évolution de la société et de l'identité chiliennes. Les familles d'origine basque sont arrivées d'Espagne et du Sud de la France. Ceux qui ont émigré au Chili au ont développé l'économie et rejoint la vieille aristocratie castillane pour devenir l'élite politique qui domine encore le pays. Les Chiliens d'ascendance basque constituent entre 10 % () et 27 % () de la population chilienne. Les immigrants d'Europe non hispanique sont arrivés au Chili, principalement aux extrémités nord et sud du pays au cours des , dont des Anglais, des Allemands, des Irlandais, des Italiens, des Croates et d'autres ex-yougoslaves. La prévalence des noms de famille européens non hispaniques dans le Chili contemporain constitue la marque de leur contribution et de leur influence majeure sur le pays. Il convient également de mentionner que les Croates, dont le nombre de descendants au Chili est estimé à entre et . Il constitue le second pays où l'immigration croate fut la plus importante; de plus des personnalités chiliennes ayant une ascendance croate comme Antonio Skármeta et Andrónico Luksic ne renient pas leurs origines. Une communauté palestinienne est également présente, cette dernière étant la plus grande communauté de cette origine hors du monde arabe, principalement originaire de Bethléem et chrétiens orthodoxes. Le volume des immigrants venant des pays voisins du Chili au cours des mêmes périodes a été aussi important.
Après l'Indépendance et au cours de l'époque Républicaine, des descendants d'Anglais et d'Irlandais (), des Italiens, des Français commerçants se sont installés dans des villes du Chili qui ont contribué au développement de celles-ci. C'est le cas des grandes maisons d'origine française telles que la Casa Pra, la Casa Francesa ou la Casa Muzard ; « les grands établissements », une douzaine à la Belle Époque s'inspirent des maisons mère ou de leurs homologues parisiens
Ils ont souvent rejoint l'élite économique et politique du pays. En 1848, une importante et considérable immigration d'Allemands a lieu. Ils sont depuis solidement implantés dans le sud du pays vers Valdivia. Ils ont été parrainés par le gouvernement chilien qui souhaitait coloniser la région sud. Les germanophones (en comprenant Allemands, Suisses, Alémaniques, Silésiens, Alsaciens et les Autrichiens), ont nettement influencé la composition culturelle de la partie sud du Chili. La deuxième moitié du a été exceptionnelle. Un petit nombre de personnes déplacées d'Europe de l'Est, des Juifs et les chrétiens syriens et les Palestiniens qui ont fui l'Empire ottoman, sont arrivées au Chili. Aujourd'hui, ils sont le fer de lance des petites entreprises de fabrication. Les Grecs ont également émigré au Chili et ont constitué une remarquable identité ethnique. Grecs sont estimés être entre et . La plupart d'entre eux vivent soit dans la région de Santiago ou dans la région d'Antofagasta. Le Chili est l'un des cinq pays au monde qui possède le plus de descendants grecs.
En outre, selon les estimations il y aurait descendants d'Italiens et de Français. Les autres origines européennes sont également représentées, mais en faible proportion.
De nombreux Européens se sont installés dans le Sud du pays vers Concepción. Jusqu'à l'ouverture du canal de Panama en 1920, les navires de commerce devaient passer par le cap Horn afin d'arriver sur la côte ouest de l'Amérique du Nord.
L’émigration a diminué ces dernières années. On estime que Chiliens et leurs descendants vivent à l’étranger dont 50,1 % seraient en Argentine, 13,3 % aux États-Unis, 8,8 % au Brésil, 4,9 % en Suède, et un peu plus de 2 % en Australie. Dans le pays, la migration est massive de la part des paysans vers les grandes villes du pays. Les régions du centre-sud du pays voient plus de 80 % des habitants nés hors de la région : 86,11 % pour la Région du Biobío, 71 % pour la Métropole de Santiago et 55 % pour la Région de Magallanes et de l’Antarctique chilien.
Urbanisation
Selon le dernier recensement, vivent en zone urbaine, représentant 86,59 % de la population nationale.
Seulement 13,41 % de la population vit en zone rurale dont les activités sont principalement orientées vers l’agriculture et l’élevage; celle-ci se répartit dans la partie centro-méridionale du pays, principalement dans les régions du Maule (33,59 %), d’Araucanie (32,33 %) et la région des Lacs (31,56 %).
À l'inverse, les zones les plus urbanisées se concentrent autour de la capitale et le long de la zone littorale centrale du Chili. Si la Tarapacá concentre 94,06 % de sa population en milieu urbain, le taux d'urbanisation s'élève à 97,68 % dans la Région d’Antofagasta et est le plus élevé du Chili. Les autres régions fortement urbanisées sont la région de Magallanes et de l’Antarctique chilien avec un taux urbain de 92,6 % tandis que la Région Métropolitaine de Santiago et la région de Valparaíso ont respectivement 96,93 % et 91,56 %.
Depuis les années 1920, l’exode rural est soutenu, du fait notamment de conditions de vie assez rudes dans les campagnes. Ceci explique en grande partie l'attrait des villes par un confort de vie et des offres d'emplois variées. La concentration de la population a favorisé l'émergence d'agglomérations modernes et de grandes conurbations caractérisées par un essor rapide. La capitale du pays, Santiago ou Grand Santiago regroupe en 2002, et représente 35,9 % de la population nationale. En 1907, il y avait seulement , en 1920, elle rassemblait
représentant alors 16 % de la population du pays. Dans les décennies suivantes, l’explosion démographique a fait absorber les anciennes localités rurales, comme Puente Alto et Maipú, qui sont les deux communes chiliennes les plus peuplées du Chili après la capitale. Santiago est une ville moderne, étant la sixième ville plus peuplée d’Amérique latine et la quarante-cinquième du monde.
Valparaíso et Viña del Mar forment aujourd'hui une grande conurbation. Il faut aussi rajouter les villes de Concón, Quilpué et Villa Alemana qui constituent le Grand Valparaíso, et dépassent les .
Concepción, Talcahuano, Hualqui, Chiguayante et San Pedro de la Paz forment la troisième agglomération du pays avec plus de selon le dernier recensement (2002).
Dans quelques années, le Grand Concepción intégrera les communes de Coronel, Lota et Tomé.
Les autres communes (comunas) par importance de population sont Antofagasta (), Rancagua (), Iquique
(), Arica (), Talca (), Chillán (), Puerto Montt (), Los Ángeles (), Coquimbo (), La Serena (), Osorno () et Valdivia ().
La majorité des villes du pays se situent soit sur la côte, soit dans la Vallée Centrale du pays entre Santiago et Puerto Montt.
Selon le dernier recensement de la population de 2002, le Chili compte actuellement plus de d’habitants. Cependant, la zone centrale, située entre les villes de La Serena et Concepción, concentre 78 % de la population totale du pays, et Santiago et sa périphérie regroupe 40 % des Chiliens, soit six millions d’habitants. La densité moyenne () n’est donc pas représentative de l’occupation réelle du territoire.
D’après le même recensement, entre 1992 et 2002, le rythme de croissance annuel moyen de la population a été de 1,24 %, un des plus bas en Amérique latine. Sur la même période, le taux de fécondité s’établit à par femme.
Malgré une baisse de la natalité, le Chili reste un pays relativement jeune : 34 % des Chiliens ont moins de , et 15 % ont plus de 55. Toutefois, tout comme les pays développés, la population du Chili a tendance à vieillir rapidement : la couche la plus jeune de la population a diminué, tandis que la plus âgée va en augmentant, en partie grâce à une espérance de vie à la naissance plus longue : (80 pour les femmes et 74 pour les hommes). En moyenne, la famille chilienne est composée de .
Principales aires métropolitaines
80 % de la population chilienne vit dans la zone centrale du pays. Cet espace s’étend sur plus de mille kilomètres et va de La Serena à Concepción. Les climats de cette zone vont du climat semi-aride (à La Serena) au climat méditerranéen à influence océanique (Concepción). Grosso modo ce lieu correspond au climat méditerranéen de l’hémisphère sud.
Classes sociales
Depuis la fondation du pays, la population du Chili est divisée en classes sociales de divers degrés. Depuis le milieu du , le pays est constitué principalement par la classe moyenne. Cependant, le niveau de vie de cette classe moyenne ne correspond pas aux ouvriers moyens de l’Amérique latine, entre autres par le PIB national assez élevé et l’accès aisé au système de crédit.
Malgré de bons indicateurs économiques et la baisse sensible de la pauvreté, passant de 38,6 % de la population en 1990 à 18,8 % en 2003, le pays présente un grave défaut: l’inégalité de répartition des richesses. Ceci a pour effet de créer une brèche sociale nette entre riches et pauvres.
Depuis Augusto Pinochet, les Chiliens sont obligés de placer 10 % de leurs salaires en vue de leur retraite sur des comptes gérés par six entités privées, les Administrations des fonds de pension (AFP). Celles-ci placent le tiers des cotisations en Bourse ou dans de grandes entreprises, sous forme d’investissements à très bas taux d’intérêt. Seulement 40 % des cotisations sont redistribués sous forme de retraites dont les montants sont déterminés par la fluctuation des marchés. Unique au monde, ce système rapporte d’énormes bénéfices aux AFP. Pourtant, selon une consultation organisée par les syndicats, une large majorité rejette ce système. En 2017, plus de 90 % des retraites sont inférieures à mensuels. Un tiers des Chiliens sont aussi lourdement endettés.
Selon des informations sur le développement humain de l’ONU en 2005, le Chili possède un coefficient de Gini de 0,57, le situant à la sur 128 de la liste des pays par égalité de revenus. De nos jours, les 20 % des plus riches du pays gagnent ce que reçoivent les 20 % des plus pauvres.
Égalité des sexes
Le Chili est en 2004 l'un des derniers pays à légaliser le divorce.
En 2006, la social-démocrate Michelle Bachelet devient la première femme élue présidente de la république. Si elle ne fait pas progresser les revendications féministes durant son premier mandat, elle légalise partiellement l'avortement (en cas de viol ou de danger immédiat pour la vie de la mère) en 2017. En 2018, les partis de droite font adopter par le Parlement le concept d'objection de conscience institutionnelle (et non plus seulement individuelle), permettant aux cliniques privées de refuser de pratiquer l'avortement. En 2020, trois ans après sa légalisation partielle, le droit à l'avprtement n'est pas garanti. Seuls 1 000 avortements légaux ont eu lieu cette année-là. Certaines cliniques privées refusent totalement de pratiquer des avortements. Une partie des femmes continue donc de pratiquer des avortements clandestins, en achetant des médicaments sur internet.
Le président Piñera met en place en 2019 « l'Agenda femme », un groupe de mesures législatives mêlant vision conservatrice (les femmes étant avant tout perçues comme des mères) et libéralisme économique. Il entend favoriser la parité dans les conseils d'administration des entreprises ou encore faciliter l'accès aux crèches pour les salariées ayant un contrat de travail stable (ce qui en restreint nettement la portée dans un pays où la précarité est répandue).
En 2019, moins de la moitié des femmes ont accès à une activité rémunérée et 31 % travaillent sans contrat ni protection sociale ou de santé. Pour l'accès à la santé, les femmes s'exposent à des discriminations des assurances privées à cause des éventuelles grossesses.
Langues
Religion
Sur le plan religieux, le dernier recensement de 2002 montre que 70 % des Chiliens se déclarent catholiques soit de plus de quatorze ans (dont moins de la moitié est pratiquante). Par rapport au recensement précédent en 1992, cela constitue une diminution de 10 % en dix ans. Des 30 % restant, la moitié sont protestants évangéliques (15,14 %), 1,06 % sont témoins de Jéhovah, 0,92 % sont mormons et 0,5 % () de confession juive. Les athées, agnostiques ou sans religion représentent 10 % du total.
Selon l’état civil, 46 % des Chiliens de plus de dix-huit ans sont mariés, soit 5 % de moins qu’en 1992. En revanche, les couples en concubinage sont passés de 5 % en 1992 à 9 % en 2002. Les Chiliens sont 34 % à être célibataires, 5 % divorcés. L’évolution de ces chiffres est à suivre, compte tenu de la nouvelle loi sur le divorce en vigueur depuis fin 2004.
L’Église catholique est séparée de l’État depuis 1925, année où le Président Arturo Alessandri et l’archevêque Crescente Errázuriz sont arrivés à un accord sur cette question aboutissant dans la constitution de 1925 à la fin de la fin du statut de religion d’État du catholicisme, qui existait depuis l’Indépendance du pays en 1818. Depuis 1925, la liberté de culte est aussi reconnue. Cependant, même si le catholicisme perd de l’importance ces dernières années, les prises de position de la société actuelle sur des sujets comme le divorce et l’avortement en 2004-2005 sont toujours celles d'une société fondée par celui-ci.
En 2010 et 2011, l’image de l’Église catholique est atteinte par une série de scandales d’agressions sexuelles et de viols qui ont impliqué environ quatre-vingts membres du clergé chilien. La confiance des Chiliens dans l’Église est passée de 61 % en 2010 à 38 % en 2011 après la médiatisation de ces affaires.
Système éducatif
Le système éducatif au Chili se compose de quatre niveaux. Tout d’abord, il y a qui n'est pas obligatoire et qui s'occupe des enfants entre trois mois et six ans. L'équivalent français est la crèche et la maternelle. Elle se structure sur trois niveaux.
Il y a d’abord la (crèche) pour les enfants de trois mois à deux ans. Vient ensuite le Nivel medio (petite section) pour les enfants de deux à quatre ans, puis enfin le (grande section) pour les enfants de quatre à six ans. À ce dernier niveau, les enfants commencent à apprendre le calcul et la lecture.
Il y a ensuite l’éducation obligatoire pour les enfants de six à dix-huit ans qui correspond à l'école primaire () et le secondaire ().
L existe pour les enfants ainsi que pour les adultes n'étant pas allés à l’école (de plus en plus rares). Tous les enfants qui fêtent leur sixième année avant le trente et un mars doivent intégrer le premier niveau (l'année scolaire commençant début mars et se terminant début décembre. Il y a deux semaines de vacances en juillet lors de l'hiver austral).
Ce niveau se divise en deux cycles. Le premier cycle va de à (soit de six ans à dix ans). Le deuxième cycle va de à (soit de dix ans à quatorze ans).
Pour ce qui concerne les adultes, trois ans d'études sont nécessaires. Chaque année correspond à un niveau. Le premier niveau concerne le premier cycle de l'''. Le deuxième niveau correspond au (cinquième soit le CM2 français) et (sixième soit la sixième française) . Enfin, le dernier niveau comprend les (septième soit la cinquième française) et (huitième soit la quatrième française) básico.
Ensuite, il y a l soit l'équivalent du lycée français. Elle comporte quatre niveaux et se divise en deux types de filières ; l’éducation générale et technique (EMHC) et l’éducation professionnelle (EMTP, équivalent du lycée professionnel français).
Dans l’EMHC, l’éducation est générale. Elle comprend l'espagnol, l'histoire, la géographie, les mathématiques, les sciences, l'EPS, une langue étrangère… Elle se compose de deux niveaux. Le premier comprend les et . Le second cycle comprend les et .
Dans la EMTP, les adolescents suivent des filières professionnelles dans les domaines industriel, agricole, maritime ou de services. À la fin de ces études, les jeunes peuvent aller directement travailler dans les domaines choisis.
Jadis, l'obligation scolaire concernait seulement le cycle basique de huit ans. Mais, depuis le , une réforme constitutionnelle, effectuée sous le gouvernement du président Ricardo Lagos, a rendu l'éducation secondaire gratuite et obligatoire pour tous les Chiliens jusqu'à l'âge de dix-huit ans. L'État garantit donc l’obligation scolaire durant douze ans. Le Chili est le premier pays d'Amérique latine à avoir atteint cette obligation de durée pour la scolarité.
L’enseignement supérieur se distingue par trois types d'établissements, créés par la réforme de 1981 :
les (CFT), d'une durée de deux ans au bout duquel les élèves obtiennent le titre de technicien de niveau supérieur ;
les (IP), où l'on obtient le titre de technicien supérieur et des titres professionnels dans les domaines qui ne requièrent pas le titre de licencié ;
les Universités qui donnent accès à tous les domaines professionnels et grades académiques de licencié, master et de doctorant. Les étudiants qui sont en première année à l'université sont appelés des et subissent un bizutage en début d'année ;
les cette dernière, nouvellement créée, donne accès à des titres et grades académiques.
Le système actuel est hérité de la dictature et représente un investissement majeur pour les étudiants et leurs parents : par année universitaire.
Santé
Deux systèmes de santé coexistent depuis 1981 : les Isapre, les instituts de santé prévisionnels (privés), auxquels 18 % des Chiliens peuvent accéder (outre leurs couts, les mutuelles privées peuvent discriminer et refuser des patients en raison de leur âge, de leur sexe, ou parce qu'ils ont des maladies chroniques), et l'institution publique Fonasa, dont 70 % des Chiliens dépendent. Plus de ne disposent d'aucune couverture médicale.
Le Chili arrive régulièrement en tête des classements d'obésité et de surpoids en Amérique latine. En 2016, plus de 60 % de la population est en surpoids.
Culture
Le Chili est le « pays des poètes » selon la tradition populaire. Cela découle de la place tenue, dans son histoire, par des écrivains produisant des œuvres lyriques. Des artistes chiliens comme Nicanor Parra (connu pour son anti-poésie), Vicente Huidobro, Jorge Teillier, Enrique Lihn, Gonzalo Rojas, Cristián Berríos, Gabriela Mistral (la nostalgique), et Pablo Neruda (l’engagé) montrent la place tenue par la poésie. Deux Chiliens se sont vu décerner le prix Nobel de littérature : Gabriela Mistral en 1945 et Pablo Neruda en 1971.
Dans le domaine de la prose, ce sont des auteurs comme Francisco Coloane, Manuel Rojas, Luis Sepúlveda, Alberto Blest Gana, Isabel Allende, Jorge Edwards, José Donoso, Roberto Bolaño qui se démarquent. Il ne faut pas oublier Marcela Paz, connue par son personnage caractéristique Papelucho. Mais c’est Pepo, dessinateur de bandes dessinées, qui à travers Condorito, a créé le personnage imaginaire le plus connu du pays.
Dans le domaine du cinéma sont apparus des réalisateurs comme Raoul Ruiz, Alejandro Jodorowsky, Andrés Wood, Pablo Larraín ainsi que des acteurs comme Daniel Emilfork ou Pedro Pascal et l'actrice et chanteuse Cote de Pablo.
La musique folklorique s’inspire à la fois des mélodies amérindiennes et de celles venues d’Espagne. La cueca, danse traditionnelle chilienne, en est un bon exemple; chaque région en a sa propre version. Durant les années 1970, la musique folklorique connaît un nouvel engouement grâce au mouvement de la Nueva Canción Chilena dont les artistes composent sur des thèmes inspirés à la fois des airs traditionnels du pays et de leurs propres recherches. Víctor Jara, Violeta Parra, Los Jaivas, Inti Illimani, Quilapayún, Illapu sont des artistes représentatifs de ce mouvement. La chanteuse, et inlassable chercheuse dans le domaine du folklore musical chilien, Margot Loyola est une autre artiste importante de la musique folklorique et populaire du Chili contemporain.
Depuis les années 1970, sont apparus des artistes pop-rock, inspirés par la culture nord-américaine, comme Los Prisioneros, Lucybell, Los Mox. Généralement le pop-rock chilien se différencie de celui des autres pays latino-américains par le ton mélancolique de ses chansons et des textes tristes et pessimistes.
Dans le domaine de la peinture, le Chili est représenté par le peintre surréaliste Roberto Matta.
Identité et tradition
Malgré l'homogénéité ethnique du pays, les expressions culturelles varient notablement d'une région à l'autre.
Le Nord se caractérise par l'influence des cultures des peuples amérindiens andins et des Conquistadors ainsi que de la religion catholique (des fêtes comme la Fiesta de La Tirana).
La zone centrale est caractérisée par ses traditions rurales. On considère que ces régions du pays, qui rassemblent la majeure partie de la population, sont la source de l'identité culturelle des Chiliens. Des fêtes importantes comme celles de l'Indépendance qui ont lieu le 18 septembre montrent le fort patriotisme des Chiliens.
La culture mapuche prédomine dans la région de l'Araucanie. Temuco concentre près du quart des Mapuches du pays soit environ . Dans des villes comme Valdivia, Osorno, Puerto Varas et Llanquihue, des influences allemandes se font sentir (des colons s'y sont installés vers la seconde moitié du pour peupler la région à la suite de l'appel du gouvernement). L'île de Chiloé (située au sud de Puerto Montt) possède une culture riche qui a sa propre mythologie. Les régions de l'extrême sud sont influencées par des cultures slaves, en particulier croate (40 % des habitants de Punta Arenas descendent de colons yougoslaves).
L'île de Pâques possède une culture spécifique qui est quant à elle d'origine polynésienne.
Cependant, depuis les cinquante dernières années, ces cultures disparaissent progressivement et la culture occidentale ou américaine prédomine en ville.
Emblèmes nationaux du Chili
La fleur emblème nationale est le copihue (Lapageria rosea), que l’on trouve dans les forêts du Sud du pays.
Les armes du pays représentent les deux animaux nationaux : le condor (un très grand oiseau vivant dans les montagnes de la famille des vautours) et le Huemul (un daim à la toison blanche, espèce en voie de disparition). Il porte en légende la devise du pays : Por la razón o la fuerza.
Le drapeau chilien naît lors du processus d’indépendance du Chili, il a été montré pour la première fois au public le 12 février 1818, durant la proclamation d’indépendance.
Le drapeau chilien a été élaboré par le ministre José Ignacio Zenteno durant le gouvernement de Bernardo O’Higgins et a été dessiné par le militaire espagnol Antonio Arcos. Ses couleurs représentent, respectivement : le sang versé par les patriotes durant la guerre d’indépendance (rouge), le ciel chilien généralement clair (bleu) et les sommets enneigés de la Cordillère des Andes visible sur tout le pays (blanc). L’étoile à cinq pointes représente les pouvoirs de l’État qui veille au maintien de la patrie et le fond bleu situé à l’arrière-plan de l’étoile mesure exactement un tiers de la taille de la partie rouge du drapeau.
Le premier hymne national fut écrit en 1819 par Manuel Robles sur des paroles du poète Bernardo de Vera y Pintado, à la suite de la déclaration d'indépendance. En 1846, sous le gouvernement de Manuel Bulnes et étant terminée la guerre de l'indépendance, les Espagnols résidents au Chili considérèrent certaines strophes comme injurieuses et hostiles envers l'Espagne. Les modifications respectives ont été faites par et validées par Andrés Bello, et cette version, utilisée actuellement, fut finie en 1847.
L'hymne national du Chili est composé du refrain et 6 strophes, mais officiellement sont interprétés seulement le refrain et la cinquième strophe.
,
(bis)
(bis 2 derniers vers) (refrain) :(bis deux derniers vers trois fois, bis dernier vers deux fois)
Jours fériés
Gastronomie
La gastronomie chilienne est issue d’un mélange entre gastronomie espagnole et locale. Les principaux ingrédients de la cuisine traditionnelle chilienne sont des produits caractéristiques de la région : principalement la pomme de terre, la tomate, le maïs, la viande de bœuf ainsi que le haricot dans la zone australe du pays. Il faut aussi ajouter l’importance du poisson et des fruits de la mer pour tout le pays.
Les plats traditionnels sont la cazuela, l’asado (grillades), les humitas, le pastel de choclo et les empanadas. Des desserts comme le manjar, connu également sous le nom de « dulce de leche » en Argentine, les alfajores, les sopaipillas et le mote con huesillo sont des grands classiques du pays. On retrouve également au Chili patagon le fameux maté exporté dans tout le Chili. Le miel de palmier est également réputé dans le pays qui exploite de nombreuses palmeraies de cocotiers du Chili.
Le vin chilien, issu de cépages français, possède une longue histoire. Des cépages comme le Carménère, le Carbernet-sauvignon et le merlot mûrissent souvent dans de meilleures conditions qu’en France grâce à un climat bien adapté à la vigne caractérisé en journée par la chaleur et la nuit par la fraîcheur qui descend de la Cordillère.
Les Chiliens ont pour coutume de prendre une collation en fin d'après-midi appelée once. Il s'agit généralement d'un sandwich, garni de charcuterie, d'avocat ou encore de pebre, sauce à base de tomates, oignons, piment et coriandre, le tout découpé finement.
Le terme once vient à l'origine du mot « aguardiente » (onze lettres) que les soldats désignaient par once.
Sport
Le sport chilien possède une longue histoire. En effet, les Mapuches jouaient déjà au à un sport ancêtre du hockey sur glace, la chueca. Dans les zones paysannes, le rodéo est le principal sport pratiqué et, depuis 1962, il est considéré comme « sport national ».
En 1896, Luis Subercaseaux participe aux premiers Jeux olympiques de l’ère moderne. Il est un des premiers Sud-Américains à y participer. Cependant il faudra attendre les Jeux olympiques d’Athènes en 2004 pour décrocher la première médaille d’or, obtenue par les joueurs de tennis Nicolas Massu et Fernando Gonzalez. Malgré la présence de grandes pistes de ski comme Portillo ou Valle Nevado, le pays n’a jamais obtenu de médaille aux Jeux olympiques d’hiver.
Vers la fin du , des immigrants britanniques importent le football, sport qui se pratiquera rapidement par la population et deviendra le sport le plus pratiqué du pays depuis 1933 (année de la fondation de la chilienne). Le Chili accueille la Coupe du monde de football 1962, où la termine à la troisième place. Malgré cela, le football chilien n’a jamais réussi à obtenir de bons palmarès à l’étranger (il y a tout de même quatre participations notables dans les coupe du monde de football de 1930, 1998, 2010, 2014 et une médaille de bronze aux Jeux olympiques d'été de 2000). Le Chili est double vainqueur de la Copa América en 2015 et 2016. Le club de Colo-Colo, en 1991, a remporté la Copa Libertadores. Certains joueurs chiliens acquièrent tout de même une réputation internationale comme Marcelo Salas et Ivan Zamorano, enfants chéris de la patrie, sans oublier Alexis Sánchez et Matias Fernandez. La dernière participation du Chili à une Coupe du Monde de football remonte à 2014, où la avait été éliminée en huitièmes de finale par le Brésil aux tirs au but. Le Chili avait déjà été éliminé par le même adversaire et au même stade de la compétition en 1998, et en 2010.
Le tennis s’est popularisé ces dernières années et est en train de devenir le sport le plus populaire du pays. En 1976, le Chili a été le premier pays latino-américain à jouer la finale de la Coupe Davis. En 1998, Marcelo Ríos est le premier hispano-américain à arriver premier du classement de l’ATP. À cette occasion, il a été invité par le président chilien. Plus tard, Fernando González et Nicolás Massú donnent non seulement les deux premières médailles d’or au pays, mais gagnent aussi le bichampionnat de la Coupe du Monde par équipes en 2003 et 2004.
En sports mécaniques, le Chili a connu plusieurs grands pilotes, dont Juan Zanelli, champion en Championnat d'Europe de la montagne 1931 et double vainqueur du Grand Prix Bugatti, ainsi que Carlo de Gavardo, champion du monde des rallyes-raids. Le pays accueille aussi des compétitions internationales, avec le rallye Dakar disputé en Amérique du Sud depuis son départ d'Afrique, et avec le rallye du Chili, manche du championnat du monde des rallyes créée en 2019.
Le basket-ball est très populaire dans les universités du Sud du pays. Le Chili a obtenu de bons résultats dans le championnat en 2002 et 2005. Le Chili a été le vainqueur du Championnat du monde de polo 2008 et 2015.
Mais le sport le plus populaire reste le football, suivi par une majorité de Chiliens, avec un engouement exceptionnel lors de leurs deux titres en Copa América. Chaque victoire de La Roja est fêtée dignement par la population.
Le volantin est pour beaucoup de Chiliens, un sport très populaire en particulier dans les quartiers défavorisés car il ne nécessite pas de gros moyens et il procure beaucoup d'amusement.
Il existe des jeux plus sportifs, sous forme de compétitions, qui réalisent des combats aériens. Le volantin de compétition est dans ce cas muni d'un fil enduit de poudre de verre pour le rendre plus coupant, comme le Rokkaku japonais. Il est interdit, en raison des accidents causés par ses fils abrasifs. Tracté par une simple ficelle, ce cerf-volant reste un plaisir quand il évolue dans le ciel.
Criminalité
Le Chili est une plaque tournante importante pour le trafic de drogue. L’Office des Nations unies contre les drogues et le crime (ONUDC) souligne dans son rapport que le trafic par la voie maritime depuis les ports du Chili est en constante augmentation, ce qui fait du pays, « avec le Brésil et la Colombie, l’un des principaux pays de sortie de la cocaïne saisie à Valencia et Algésiras, en Espagne, importantes voies d’entrée de ces stupéfiants en Europe ».
Le nombre homicides a augmenté d’environ 65 % entre 2010 et 2022. Ils s’établissent à 4,7 pour 100 000 habitants en 2022. L’Observatoire du narcotrafic souligne que « la criminalité organisée profite des fragilités institutionnelles et des fractures sociales » pour renforcer « ses activités dans des espaces non réglementés et développer des entreprises illégales ».
Forces armées
L’armée du pays est divisée en trois branches armées qui constituent les Forces armées chiliennes : l’Armée de terre chilienne (l’armée de terre, fondée en 1810 qui compte soldats en 2005), l’Armada (la marine, fondée en 1818, soldats en 2005), et la Force aérienne chilienne (l’armée de l’air, fondée en 1930, soldats en 2005). Cette dernière possède divers aéroports militaires à Iquique, Antofagasta, Santiago, Puerto Montt, et Punta Arenas. Elle a aussi une base aéroportuaire sur l’île du Roi-George, en Antarctique et sur l’île de Pâques. Elle possède 10 avions F-16 en 2006, auxquels s’ajoutent 28 F-16 de seconde main venant de la Force Aérienne Royale néerlandaise.
La fonction des institutions citées ci-dessus consiste à protéger le pays et les intérêts du pays à l’étranger. À ces unités militaires régulières s’ajoutent les Fuerzas de Orden y Seguridad Pública composées par les corps des Carabineros (Police militarisée équivalent aux gendarmes français) (fondée en 1927) et la Policía de Investigaciones (police civile) (créée en 1933), qui constituent la force civile et sont chargées de faire respecter la loi, garantir l’ordre et la sécurité publique à l’intérieur du pays. De plus, il existe un corps de Gendarmería (créé en 1929), chargé de garder les prisons et autres centres pénitentiaires.
Les Fuerzas Armadas y Carabineros dépendent administrativement du ministère de la Défense nationale du Chili et les Fuerzas de Orden y Seguridad du ministère chargé de la sécurité publique, actuellement le ministère de l’Intérieur du Chili, alors que le corps de Gendarmerie dépend administrativement du ministère de la Justice du Chili. Le président de la République exerce la fonction de chef suprême des Fuerzas Armada uniquement en cas de guerre.
Même si le pays n’a pas connu d’affrontement militaire important depuis la guerre du Pacifique, le Chili consacre une partie importante de son PIB (3,8 %) pour équiper l’armée. On estime que plus millions de dollars américains sont utilisés par an. Ce coût important est financé à hauteur de 10 % par les bénéfices de l’entreprise Codelco (entreprise d’extraction et d’exportation du cuivre du pays). Le niveau élevé des dépenses militaires s’explique par le fait que le contingent militaire doit se déployer dans toute la longueur du pays (plus de kilomètres), et parce que des capitaux sont épargnés en prévision de la retraite des anciens soldats. Il faut aussi noter que les Carabineros sont un corps appartenant à l’armée du pays. Ces derniers utilisent 54 % des revenus de l’armée. Depuis plusieurs années, on parle de la suspension du service militaire aux hommes de et plus. Depuis 2006, cette question est principalement réglée car l’inscription au service militaire est automatique. Au cas où les effectifs ne sont pas atteints, des personnes seront désignées au tirage au sort.
Durant le régime de Pinochet, les Forces armées chiliennes ont eu un rôle important dans la vie civile. Dans les dernières années, le commandant en Chef de l’Ejercito (l’Armée), Juan Emilio Cheyre, met en place la professionnalisation de l’armée, la présidence politique de l’armée, sa qualité de corps neutre (non belligérant), et l’acceptation du pouvoir civil démocratiquement construit. Une des étapes importantes a été la reconnaissance des responsabilités institutionnelles de l’armée dans la violation des Droits de l’Homme durant la dictature. Ce geste est bien accueilli dans le gouvernement et la population. Le , le Général Óscar Izurieta Ferrer devient le Commandant en Chef de l’armée.
De nos jours, le Chili possède divers corps militaires (des casques bleus) aidant aux missions de paix des Nations unies, à Chypre, Bosnie-Herzégovine, Kosovo et Haïti (les missions MINUSTAH).
Ordres et décorations
Ordre du Mérite
Ordre de Bernardo O'Higgins
Ordre du Mérite Militaire
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
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Articles connexes
Liens externes
Gouvernement du Chili
Guide officiel du voyage du Chili
Une banque de données sur le Chili et une bibliographie commentée
Éponyme d'une épithète spécifique
Éponyme d'un objet céleste | Le Chili, en forme longue la république du Chili (en espagnol et ), est un pays d’Amérique du Sud partageant ses frontières avec le Pérou et la Bolivie au nord et avec l’Argentine au nord-est, à l'est et au sud-est. Tout son territoire forme une étroite bande continentale allant du désert d'Atacama, au nord, jusqu'au cap Horn, au sud, étant exclusivement bordé par l'océan Pacifique sur sa façade ouest. L'île de Pâques, située à à l'ouest de Valparaíso dans l'océan Pacifique, fait partie du Chili depuis 1888. De même, le Chili possède depuis 1935 l'archipel Juan Fernández situé à environ 700 kilomètres à l'ouest du pays abritant la célèbre île Robinson Crusoe. La superficie totale du pays est de . La capitale du Chili est Santiago. Les autres villes importantes sont le grand port maritime de Valparaíso, la célèbre station balnéaire de Viña del Mar et la ville industrielle d'Antofagasta. Punta Arenas est la plus grande ville des terres australes du continent américain. |
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