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https://fr.wikipedia.org/wiki/Amstrad%20CPC%206128
Amstrad CPC 6128
L'Amstrad CPC 6128 est une évolution de l'Amstrad CPC 464 à l'intérieur de la gamme des Amstrad CPC. Il disposait du même processeur Z80 à 4 MHz, mais était doté de 128 ko de mémoire vive (dont de mémoire paginée) au lieu de , et de de mémoire morte au lieu de . En plus, il disposait d'un lecteur de disquette dont la capacité pouvait aller jusqu'à par face, beaucoup plus rapide que le lecteur de cassette, et intégrait le Locomotive Basic 1.2 en mémoire morte au lieu de la version 1.0 du 464. Il était livré avec des disquettes comportant deux versions du système d'exploitation CP/M (CP/M 2.2 et CP/M 3+) et de nombreux utilitaires. Dérivé du CPC 464, le CPC 6128 disposait en pratique de moins de mémoire vive accessible pour l'utilisateur BASIC que son prédécesseur. D'une part les de mémoire vive étaient en réalité constitués de de mémoire paginée, d'autre part son système d'exploitation chargeait le pilote du lecteur de disquettes en plus du pilote du lecteur de cassettes. Anecdote En raison de son prix modique (avec un écran couleur, francs français ; à sa sortie ) et de sa capacité mémoire jugée énorme pour l'époque, le 6128 remporta un beau succès dans les hypermarchés, mais restait lié aux fameuses disquettes (et non 1/2) difficiles à se procurer. L'hebdomadaire Hebdogiciel annonça dans un numéro de la sortie imminente du CPC 5512, un 6128 équipé d'un lecteur de disquettes 5"1/4, accompagné d'une photo de ce prétendu nouveau modèle (en fait, un montage habile). Cela eut pour effet, selon le constructeur, de figer immédiatement les ventes du 6128 en France pendant une semaine… et de valoir à l'hebdomadaire en question un procès intenté par Amstrad. La crainte d'une pénurie de ces disquettes , qui n'étaient plus utilisées que par les ordinateurs Amstrad et Oric, a persisté longtemps chez les utilisateurs. Il était d'ailleurs possible, moyennant quelques modifications du câblage, de brancher un lecteur externe 5"1/4 sur le CPC 6128. Amstrad 6128 plus L'Amstrad 6128 plus est sorti en 1990. C'est une évolution de l'Amstrad CPC 6128, celui-ci comporte quelques différences au niveau architecture : Un composant ASIC, intégrant les fonctionnalités du Gate Array, du CRTC 6845 et du PPI 8255. Lecteur de cartouche, compatible GX4000. Port manette Compatible IBM. Double port manette DB9. Port parallèle 8 Bits. Sortie Stéréo par le moniteur. Port crayon optique. Le 6128 plus partageait avec le 464 plus et la GX 4000 la même carte mère, mais en étant équipé de plus de mémoire vive ( contre ) et en étant équipé d'un lecteur de disquette , contre un lecteur de cassette sur le 464 plus. La GX4000 étant quant à elle un 464 plus dépouillé de son clavier et lecteur de cassettes et se branchant directement sur une télévision ; une tentative commerciale ratée de rester sur le marché des machines orientées jeux en s'attaquant aux consoles vidéo de jeux de salon. Notes et références Liens externes Amstrad CPC sur musee-machine Présentation de l'Amstrad CPC 6128 sur Amstrad.eu Ordinateur Amstrad Ordinateur 8 bits
L'Amstrad CPC 6128 est une évolution de l'Amstrad CPC 464 à l'intérieur de la gamme des Amstrad CPC. Il disposait du même processeur Z80 à 4 MHz, mais était doté de 128 ko de mémoire vive (dont de mémoire paginée) au lieu de , et de de mémoire morte au lieu de . En plus, il disposait d'un lecteur de disquette dont la capacité pouvait aller jusqu'à par face, beaucoup plus rapide que le lecteur de cassette, et intégrait le Locomotive Basic 1.2 en mémoire morte au lieu de la version 1.0 du 464. Il était livré avec des disquettes comportant deux versions du système d'exploitation CP/M (CP/M 2.2 et CP/M 3+) et de nombreux utilitaires.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Amph%C3%A9tamine
Amphétamine
L’amphétamine (DCI) est une substance sympathicomimétique aux effets anorexigènes et psychoanaleptiques. L'amphétamine est utilisée chez les enfants et adultes dans le traitement du TDAH, de la narcolepsie, de l'obésité, et des troubles de l'hyperphagie boulimique, mais son usage non médical est criminalisé dans la plupart des pays du monde. Ses usages non médicaux incluent l'amélioration de la performance sportive, et l'usage récréatif comme euphorisant, stimulant, et aphrodisiaque. L'amphétamine est utilisée lors de guerres et de conflits armés pour améliorer la performance, principalement dans le cadre de privation de sommeil et d'amélioration de la vigilance. Étymologie Le nom amphétamine trouve son origine de ses noms chimiques et est une abréviation dont voici l'étymologie : l'amphétamine, c'est une phénéthylamine à laquelle a été ajouté un groupement méthyle (-CH3) en position α (alpha) de sa chaîne, ce qui donne alpha-méthyl-phénéthylamine ; c'est la version développée. Du nom alpha-méthyl-phénéthylamine ne seront retenues par simplification que les lettres en gras, ce qui donne finalement : amphétamine. Par extension, un grand nombre de molécules similaires, ayant pour point commun un groupement méthyle en position α, sont appelées amphétamines. Historique La première synthèse d'amphétamines fut réalisée le par le chimiste roumain , qui lui donna le nom de phénylisopropylamine mais cette découverte tomba dans l'oubli. En 1914, un chimiste allemand re-découvrit cette molécule et l'utilisa durant la guerre comme sérum de vérité. Les recherches reprirent de nombreuses années plus tard et l'amphétamine fut à nouveau découverte lors de recherches d'un produit ayant des propriétés bronchodilatatrices. En 1932, après le rachat du brevet, elle fut lancée sur le marché par le laboratoire Smith, Kline & French sous le nom générique de « » et prescrite comme bronchodilatateur. En 1935, son action stimulante est constatée et utilisée pour des prescriptions concernant la narcolepsie. Elle fut largement utilisée pendant la Seconde Guerre mondiale pour améliorer les performances et surtout l'endurance des soldats (par l'ensemble des belligérants) et c'est alors que les premiers excès seront constatés, avec des effets d'accoutumance. Classée comme psychotrope par la Convention sur les substances psychotropes de 1971, elle fut progressivement déclarée illégale à mesure que les pays adaptaient leur législation, réduisant l'usage médical au traitement limité de quelques maladies. Leur usage, désormais clandestin, concerne principalement l'augmentation des performances sportive et la résistance à la fatigue (lors de soirées festives ou lors de période de travail intense). En France en 2010, parmi les personnes âgées de , 1,7 % déclarent avoir déjà consommé des amphétamines au cours de leur vie, mais seulement 0,2 % l’a fait au cours de l’année (usage actuel). Contrairement à toutes les autres drogues illicites, les femmes sont plus nombreuses à avoir expérimenté les amphétamines (1,5 % contre 0,8 % des hommes). Cette caractéristique des amphétamines correspond en grande partie à des usages ayant eu lieu à une époque où elles étaient encore présentes dans la pharmacopée et classiquement utilisées par certaines femmes dans la perspective de perdre du poids, grâce à leur puissant effet anorexigène. Groupe des amphétamines et diversité des dérivés Les « amphétamines » (au pluriel) sont un groupe de molécules apparentées à l'amphétamine de structure phényléthylamine. On peut distinguer trois grands types de dérivés amphétaminiques selon leur effet principal, psychostimulant, hallucinogène ou anorexigène. En modifiant plus ou moins la molécule de phényléthylamine, il a été possible d'obtenir des produits dont l'un des effets (stimulant, hallucinogène ou anorexigène) est renforcé au détriment des autres. On a pu ainsi mettre au point des anorexigènes comme la fenfluramine qui ne présente pas d'effet psychostimulant ou des hallucinogènes puissants comme le STP. Les trois types de dérivés peuvent donner lieu à de l'abus et connaissent des modes de consommation différents selon la nature des produits et les effets recherchés. Jusqu'aux , le commerce illicite des amphétamines concernait essentiellement des dérivés psychostimulants. Depuis, des dérivés hallucinogènes s'y sont ajoutés, en particulier l'ecstasy qui fait l’objet d’une importante consommation. En outre, certains dérivés anorexigènes, dont l'effet psychostimulant n'est pas totalement absent, sont détournés de leur usage médical. Une autre classe de produits, celle des phénidates, dont le produit le plus répandu est la méthylphénidate (alias Ritaline) est également dérivée de l'amphétamine. Chimie L'amphétamine possède deux énantiomères, le terme amphétamine désigne le mélange racémique (mélange 50/50 de D-amphétamine et de L-amphétamine). La D-amphétamine est dénommée Dexamphétamine (ou dextro-amphétamine), la L-amphétamine est nommée lévo-amphétamine. Formule chimique : CHN Masse molaire : Pharmacologie La structure chimique de l'amphétamine ressemble à celle de stimulants naturels produits par le corps : les catécholamines dont l'adrénaline, la noradrénaline, la dopamine. L'amphétamine inhibe la recapture de la dopamine. Elle a aussi une action libératrice de la noradrénaline et de la dopamine, par action du transporteur vésiculaire VMAT2 (présynaptique). Ce phénomène serait la cause de la perturbation de la production de dopamine. Usage médical Elle est principalement employée en Amérique du Nord pour traiter les troubles de l'attention, la narcolepsie et parfois dans le traitement de l'obésité. Même si la forme pure est proscrite depuis 1959, elle reste utilisée sous forme de sulfate de dextroamphétamine. Son utilisation comme anti-fatigue dans l'armée est connue. Usage détourné et récréatif L'amphétamine est utilisée comme drogue ou comme produit dopant, le plus souvent sous le nom de . La drogue est aussi utilisée par certains pour une recherche de productivité accrue, lors de la réalisation d'un travail scolaire par exemple. Son utilisation est parfois comparable à celle de la cocaïne, mais cette dernière agit beaucoup moins longtemps et coûte beaucoup plus cher, la réservant de fait souvent aux classes les plus aisées. La drogue se présente généralement en poudre blanche, parfois colorée. On la trouve également en gélule ou comprimé. Le produit vendu clandestinement sous le nom de peut contenir ou non des amphétamines (notamment amphétamine, dextroamphétamine, méthamphétamine), d'autres produits actifs aux effets similaires ou non dont des psychotropes comme la caffeine ou la méthylphénidate (Ritaline), ou même des excipients parfois dangereux, comme la plupart des drogues obtenues de façon illégale. Effets et conséquences L'amphétamine agit en libérant de la dopamine dans le cerveau. Elle bloque la recapture de la dopamine dans la synapse. Elle inhibe l'activité de l'enzyme MAO (monoamine oxydase) à forte dose. Elle agit dans le corps environ de après avoir été ingérée et ses effets peuvent durer jusqu'à 12 heures . Tout dépendant de la quantité prise et si elle est combinée avec d'autres stimulants, l'amphétamine peut s'avérer très dangereuse. Elle traverse la barrière placentaire et cause de nombreux dégâts au fœtus. Effets recherchés Diminution des sensations de faim et de fatigue. Augmentation de l'endurance. Sensation d'augmentation des facultés cérébrales notamment la concentration. Euphorie et bien-être ; sentiment d'exubérance et d'invincibilité. Désinhibition. Supression de l'anxiété sociale. L'amphétamine étant un produit psycho-actif, les effets recherchés peuvent parfois se transformer en , particulièrement lors de la phase de descente, c'est-à-dire quand les effets du produit disparaissent progressivement. Effets à court terme Accélération du rythme cardiaque (tachycardie). Augmentation de la fréquence respiratoire et de la pression sanguine. Hyperthermie et transpiration. Dilatation des bronches. Réduction de la circulation vers les muscles due à la vasoconstriction. Diminution de salive. Dilatation des pupilles (mydriase). Crispation des mâchoires (trismus). Dans certains cas chez les hommes, diminution temporaire des capacités érectiles, ou l'inverse, durée de l'érection augmentée (peut être due à un blocage de l'éjaculation ou du fait que le cerveau et le cœur, déjà surexcités, ne s'emballent pas du fait de l'activité sexuelle). Vomissements. Douleur musculaire. Difficultés à uriner. Il arrive parfois que les amphétamines, du fait de leur caractère stimulant, induisent des hallucinations à forte dose ; cet effet ne doit pas être confondu avec celui des psychostimulants. La descente est souvent très difficile et peut s'accompagner de : crises de tétanie ; insomnies ; crises d'angoisse et état dépressif; tachycardie, état anxieux; convulsions; hyperthermie; dystonies ; La consommation d'amphétamines cause un effet d'indifférence ou un effet « sérum de vérité ». L'usage d'amphetamines, particulièrement lorsqu'il est répété et à forte doses peut induire une Psychose toxique amphétaminique et peut mener à une hospitalisation ou une consultation urgente en psychiatrie. Les symptômes disparaissent généralement au bout de quelques jours ou semaines. Effets à long terme Affaiblissement, amaigrissement. Acné majeure. Décalcification des os. Immunodéficience. Insomnies. Troubles de l'humeur : nervosité, irritabilité, anxiété, dépression. Troubles psychiques : psychose toxique amphétaminique, paranoïa. Troubles cardio-vasculaires ; notamment hypertension artérielle pulmonaire, endocardite. Pathologies pulmonaires : SDRA, œdème pulmonaire non cardiogénique. Dépendance psychologique. Problèmes érectiles majeurs. rétention aiguë d’urine . L'usage régulier entraîne une accoutumance. L'arrêt brutal d'une consommation régulière entraîne un syndrome de sevrage. Le sevrage des amphétamines peut résulter en une idée fixe qui peut amener à une irritation ou agressivité soudaine, un état dépressif, ou un rattrapage de sommeil extrême (à ne pas confondre avec la fatigue chronique). L'absorption de fortes doses peut entraîner une action hallucinogène. Le mode de consommation entraîne aussi d'autres risques : prisé : risque d'endommagement des cloisons nasales, saignements de nez, contamination (VIH, hépatites B et C, tuberculose…) via l'échange des pailles servant à inspirer la poudre ; injecté : abcès et contamination (VIH, hépatites B et C, etc.) via l'échange des seringues et la réutilisation de matériel non stérile. Dégradation de la santé des voies veineuses causée par la toxicité des excipiants utilisés comme produits de coupe ainsi que des produits eux-mêmes. Ces excipiants, comme le talc ou l'amidon de maïs, peuvent être piégés dans les poumons et provoquer une inflamation. Ils peuvent également endomager les valvules cardiaques et augmenter le risque infectieux (endocardite) . Décès imputés à la consommation d'amphétamine Les décès dus à la consommation d'amphétamine sont imputables à : un dosage trop élevé (overdose) ; un mélange avec d'autres substances aggravantes telles que l'alcool, l'ecstasy, les boissons stimulantes, la cocaïne, benzodiazepines, etc. un état de santé incompatible avec la prise d'amphétamines : antécédents de problèmes cardio-vasculaires, hypertension, épilepsie, problèmes rénaux, asthme, diabète, troubles psychiatriques (psychose, Schizophrénie, etc.). Les personnes consommant régulièrement ou en situation de dépendance des amphétamines courent un risque élevé de diverses causes de mortalité, multiplié par 6, par rapport aux personnes ne consommant pas régulièrement ou n'étant pas dépendant des amphétamines. Code ATC N06BA01 : amphétamine (racémique). N06BA02 : dexamphétamine (D-amphétamine). Notes et références Articles connexes Méthamphétamine Liens externes Amphétamine, sur le site de l'Observatoire des drogues et toxicomanie (OEDT) Anorexigène Inhibiteur de monoamine oxydase Agoniste de la dopamine Agoniste des récepteurs de la sérotonine Agoniste du TAAR1
L’amphétamine (DCI) est une substance sympathicomimétique aux effets anorexigènes et psychoanaleptiques. L'amphétamine est utilisée chez les enfants et adultes dans le traitement du TDAH, de la narcolepsie, de l'obésité, et des troubles de l'hyperphagie boulimique, mais son usage non médical est criminalisé dans la plupart des pays du monde.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Amstrad
Amstrad
Amstrad est une entreprise d'électronique grand public créée par Alan Michael Sugar au Royaume-Uni, et basée à Brentwood dans l'Essex, Angleterre. Le nom est une contraction de Alan Michael Sugar TRADing. Anciennement connue en France pour ses ordinateurs, elle appartient depuis 2007 à la British Sky Broadcasting (BSkyB). Dans les années 1980, l'entreprise a lancé la gamme d'ordinateurs personnels populaires Amstrad CPC au Royaume-Uni, en France et en Allemagne, et aussi la gamme d'ordinateurs professionnels Amstrad PCW, qui fut principalement un interpréteur sous le système d'exploitation CP/M. L'entreprise s'est adaptée avec le temps et a produit par la suite une gamme d'ordinateurs personnels bon marché tournant sous MS-DOS, dont le premier était l'Amstrad PC-1512. Initialement montée pour distribuer du matériel électronique bon marché, Amstrad développe aujourd'hui des récepteurs satellite numériques pour BSkyB et Sky Italia. Le CPC : un produit de consommation de masse Amstrad Ltd Co. était au départ un constructeur présent sur le marché de la Hi-Fi. Son PDG, Alan Michael Sugar n'est ni un informaticien ni un novateur, mais un entrepreneur ambitieux et talentueux, apôtre de la consommation de masse. En 1984, sans doute inspiré par les succès de Sir Clive Sinclair, il se lance sur le marché de la micro-informatique domestique en commercialisant une machine qui réunit tout le savoir-faire anglo-saxon en la matière (une architecture à base de Z80, sur un marché alors déjà ancien). Les 8 bits sont alors commercialisés en grande surface depuis plusieurs années en Europe, mais Amstrad est la première marque qui s'implique vraiment sur ce créneau de distribution, notamment par un marketing agressif qui cible le grand public. Son succès rapide s'explique par l'essor que connaît alors la consommation de masse et par la multiplication des hypermarchés distribuant la marque. Parallèlement, A. M. Sugar est omniprésent dans la presse informatique. Une stratégie identique gouverne le packaging : le premier modèle d'Amstrad, le CPC 464 pour Colour Personal Computer, réunit pour la première fois et à un prix abordable tout ce qui est nécessaire à l'utilisateur, avec une qualité supplémentaire : l'intégration. Cette dernière est jusque-là demeurée l'apanage des seules machines de luxe (Apple ou IBM). Le CPC 464, quant à lui, est fourni avec un moniteur monochrome (noir et vert) ou couleur, un lecteur de cassettes, un confortable clavier mécanique doté d'un pavé numérique, et un petit haut-parleur. Il se démarque de la concurrence par un design harmonieux et coloré qui doit beaucoup à l'Oric Atmos. Le marché visé est d'emblée européen mais c'est en Angleterre et en France que les Amstrad CPC vont s'imposer comme machines grand public par excellence. Le constructeur sort rapidement deux nouveaux modèles équipés d'un lecteur de disquette 3" en lieu et place du lecteur de cassette : le CPC 664 au printemps 1985, au clavier bleu clair et blanc, sera remplacé dès l'automne suivant par le CPC 6128, au sobre clavier gris, doté de de RAM (sous forme de deux banks séparés, seuls étant adressables). En matière de programmation, le langage BASIC des Amstrad conçu par Locomotive Software est des plus rapides, souple et puissant à la fois, avec un éditeur intégré, malheureusement « ligne à ligne ». Autre facteur de succès, la documentation est correctement traduite et de qualité. Bien fourni en logiciels maison dès l'origine (ils sont signés AmSoft), c'est le volume de ventes et le soutien des éditeurs de jeux anglo-saxons qui vont faire des CPC les rivaux du Commodore 64 en Europe. Les PCW : Amstrad tente de gagner le marché des professionnels Reprenant les principes qui ont fait le succès de sa gamme à usage domestique, Amstrad sort dans la deuxième moitié des années 1980 une gamme PCW, destinée à conquérir le marché à usage professionnel. Là aussi, le postulat est d'intégrer à un prix abordable un système d'exploitation éprouvé le CP/M et les outils de base (tableur, traitement de texte, imprimante, écran, clavier) à un prix forfaitaire abordable pour l'époque. Malgré l'arrivée des premiers PC compatibles, le PCW trouvera sa place avec 8 millions d'unités vendues. Amstrad est l'un des derniers constructeurs de micros 8 bits encore en lice en 1987, mais sa politique orientée produits grand public à prix cassés ne lui permettra pas de dégager des bénéfices suffisamment importants pour s'imposer sur le marché des compatibles PC, qui explose à la fin des années 1980. La marque existe encore aujourd'hui. Le succès (relatif) de sa première gamme destinée aux professionnels, les PCW, s'explique plus par la notoriété de la gamme que par leur réel intérêt. Du PC pour tous à la fin de l'aventure Alan Sugar comprend très rapidement que le marché de l'informatique domestique finira par disparaître : le marché professionnel est porteur et à terme le PC s'imposera autant sur le marché familial que dans l'entreprise. Ainsi, Amstrad se lance dans les compatibles PC. Leur première machine est révolutionnaire dans sa conception (intégration des composants notamment) et son prix : c'est le PC-1512 qui sera bientôt suivi par le PC-1640. Amstrad capture jusqu'à 25% du marché du PC. Bill Gates et Andry Groove, les PDG de Microsoft et d'Intel se déplacent même en Angleterre pour rencontre Alan Sugar chez lui et pour comprendre comment il a réussi ce tour de force. L'innovation continue avec la série des PC-2000 : Amstrad ne pouvant copier le système IBM PS/2 car la licence est trop chère se doit d'innover. Or, des problèmes sur les contrôleurs des disques durs, problèmes dus à deux fabricants différents, entraîne le rappel des machines. L'image d'Amstrad est écornée et cette dernière obtiendra gain de cause en 1996 et touchera des millions de la part des deux fabricants américains en cause. En 1993, Amstrad lancera le MégaPC : un PC hybride intégrant une console de jeux mégadrive mais le succès sera modeste. Le dernier PC d'Amstrad, l'IntegraPC à base de Pentium, sortira en 1995. Au milieu des années 1990, le marché étant saturé, la marque doit renoncer à ses conquêtes et se replier sur son créneau originel : la Hi-Fi et la vidéo, puis les décodeurs satellites. À l'aune des années 2000, Amstrad lance le e-mailer, un téléphone capable d'envoyer des emails puis de nouveaux modèles jusqu'en 2004 permettant la visioconférence. En 1997, la société Amstrad Consumer Electronics Plc est liquidée par Alan Sugar assez subtilement : les actions de la firme sont scindées en deux et distribués aux actionnaires de deux entreprises possédées par Amstrad : Betacom et Viglen. Amstrad Consumer Electronics Plc est sorti alors de la bourse. Mais, quelques mois plus tard, Betacom qui est côtée change de nom et devient Amstrad. Tous les droits et marques d'Amstrad y avaient été transférées. Alan Sugar devient directeur de ce "nouvel" Amstrad. Mais, fournissant de nombreux équipements de réception satellite à Sky, c'est cette activité qui a motivé l'OPA amicale de BSkyB en , à qui Amstrad écoulait deux tiers de ses ventes. Alan Sugar restera à la direction de l'entreprise jusqu'en 2008 et gardera 28 % de son capital jusqu'en juin 2008, date à laquelle il quitte l'entreprise. Cette dernière, contrairement à ses recommandations (il souhaitait qu'elle reste une division autonome de Sky) a été intégré à sa maison mère et l'entreprise Amstrad en tant que telle a disparu en 2010. La marque Amstrad appartient quant à elle à Sky : Alan Sugar lorsqu'il a racheté ComTech M2M a voulu récupérer le nom Amstrad auprès de Sky mais n'a pas réussi : ComTech M2M - aujourd'hui l'un des leaders mondiaux de l'affichage digital pour SmartCities - s'est donc trouvé un autre nom : Amscreen. Anecdotes Alain Juppé a été surnommé Amstrad dans un article de Christophe Barbier lors de la campagne pour l'élection présidentielle de 2017 en référence à sa carrière politique remplie d'échecs mais perdurant malgré tout. Alan Sugar fut souvent critiqué par le magazine Hebdogiciel (années 1980) en raison de son opportunisme dans le secteur de la micro-informatique et du jeu vidéo. Notes et références Voir aussi Articles connexes Amstrad GX 4000 Pen Pad Amstrad E-mailer Liens externes Amstrad.eu, site Français sur les Amstrad CPC Site officiel d'Amstrad CPCWiki, the utlimate CPC encyclopedia and community, wiki et forum sur les ordinateurs 8bit Amstrad (CPC, PCW, PDA600, NC100/150/200) Bibliographie Entreprise ayant son siège dans l'Essex Constructeur informatique Entreprise fondée en 1968 Entreprise informatique ayant son siège au Royaume-Uni
Amstrad est une entreprise d'électronique grand public créée par Alan Michael Sugar au Royaume-Uni, et basée à Brentwood dans l'Essex, Angleterre. Le nom est une contraction de Alan Michael Sugar TRADing. Anciennement connue en France pour ses ordinateurs, elle appartient depuis 2007 à la British Sky Broadcasting (BSkyB).
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Amsterdam
Amsterdam
Amsterdam () est la capitale des Pays-Bas, bien que le gouvernement ainsi que la plupart des institutions nationales siègent à La Haye. Sur la base des chiffres de l'année 2023, la commune d'Amsterdam compte un plus de , appelés Amstellodamois, ce qui en fait la commune néerlandaise la plus peuplée. Elle est située au cœur de la région d'Amsterdam, regroupant environ . L'aire urbaine, qui rassemble plus de fait elle-même partie d'une conurbation appelée qui compte . La ville est la plus grande de Hollande-Septentrionale, mais n'est cependant pas le chef-lieu de la province, ce dernier étant Haarlem, situé à à l'ouest d'Amsterdam. Le nom de la commune vient de l'ancien nom néerlandais Amstelredamme évoquant les origines de la ville : la digue () sur l'Amstel. Petit village de pêcheurs au , la ville connaît une très forte croissance au Moyen Âge, tardive au regard d'autres villes aux Pays-Bas, au point de devenir l'un des principaux ports du monde durant le siècle d'or néerlandais. Le quartier de De Wallen est la partie la plus ancienne de la ville, qui se développe autour d'un réseau concentrique de canaux semi-circulaires reliés par des canaux perpendiculaires, formant une « toile d'araignée ». Au centre de la vieille ville se trouve, sur la place du Dam, le palais royal d'Amsterdam, construit au , symbole de l'importance de la ville. Guillaume en fait sa résidence en 1815. Depuis , le quartier du , délimité par le Herengracht, Keizersgracht et Prinsengracht, figure sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. Dans cette zone se trouve le renommé béguinage d'Amsterdam, cour arborée et bordée d'habitations anciennes abritant en son sein une chapelle anglicane. Amsterdam est l'un des centres économiques majeurs des Pays-Bas et l'un des principaux centres financiers d'Europe. Les sièges sociaux de plusieurs firmes multinationales (Philips, AkzoNobel, ING et TomTom notamment) sont situés dans la ville et d'autres ont leurs bureaux européens basés à Amsterdam (principalement Netflix, Uber et Tesla). La ville est également la première destination touristique et culturelle néerlandaise, notamment du fait de la renommée de ses principaux musées concentrés autour de la Museumplein : le Rijksmuseum, la fondation d'art moderne Stedelijk Museum et le Van Gogh Museum figurent parmi les plus visités au monde. D'autres lieux culturels d'importance sont le musée scientifique NEMO, l'Institut royal des Tropiques, le musée d'art Hermitage, l'institut du cinéma EYE, le musée maritime néerlandais et la Maison Anne Frank. Divers classements placent Amsterdam parmi les métropoles mondiales offrant le meilleur confort de vie, le magazine américain Forbes la positionnant à la première place en 2016 pour les jeunes adultes ; elle également désignée en 2016 comme capitale européenne de l'innovation. Selon l'Economist Intelligence Unit, elle est la ville la plus sûre d'Europe et la quatrième ville la plus sûre du monde en 2019. La majorité des déplacements en ville s'effectue grâce aux quatorze lignes de tramway, aux cinq lignes de métro, à pied ou à vélo. La ville est réputée pour ses événements festivaliers (Amsterdam Music Festival, Sensation, In Qontrol et Uitmarkt), ses discothèques (Paradiso et Melkweg) et ses salles de concert (notamment le Ziggo Dome, Concertgebouw, Heineken Music Hall et Stadsschouwburg). Amsterdam est aussi connue pour son quartier rouge, ainsi que pour ses nombreux coffee shops possédant une licence leur permettant de commercialiser le cannabis, reflétant le progressisme politique des Pays-Bas. Face à une forte fréquentation, la ville a participé aux réflexions sur l'avenir des villes européennes dans ce cas en direction d'un tourisme responsable, comme d'autres villes confrontées au phénomène récurrent de surtourisme. Dès 2016, elle rejoint le mouvement Fab City, suivant l'appel lancé par le maire de Barcelone, Xavier Trias, à ce que toutes les villes du monde deviennent autosuffisantes pour 2054. Toponymie Le toponyme du terme est seulement attesté avec sa graphie actuelle au . Le nom de la ville qui a connu une croissance urbaine assurée dès le s'est écrit de différentes façons par le passé : Aemstelredam, Aemstelredamme, Amestelledamme (1275), Amestelredamme (1285), Amstelredam, et Amstelredamme. Il existe une variante graphique Amsteldam attestée au et . Le toponyme originel signifierait la digue (dam en néerlandais) de terre (« erd » ou « ered » son persistant intermédiaire du mot) sur une rivière nommée autrefois Amstel. Il existe selon Deroy et Mullon une autre hypothèse apparemment précise formulable sur l'installation portuaire à la faveur de cette digue située au sud-ouest de l'ancien golfe du Zuidersee. Elle segmente arbitrairement le toponyme en trois parts , interprétant la première en « cours d'eau ou rivière locale à eau vive », la seconde Stelle soit « une place portuaire, formé par une levée progressive de terre formant embarcadère ou un amas de terre de remblai, en partie creusé et aménagé, permettant le premier emplacement portuaire », la troisième Dam signalant toujours la digue en arrière, protégeant les habitations. Dans ce cadre hypothétique, la ville préserverait un nom signifiant approximativement la « digue du port fluvial ». Héraldique Les premières armoiries se composent « de gueules au pal cousu de sable chargé de trois flanchis d'argent ». Ce sont donc des armes à enquerre. Les origines du blason ne sont pas claires, mais les historiens considèrent qu'il s'agit des armoiries de la famille Persijn, qui était propriétaire d'une grande étendue de terres situées sur l'emplacement de la ville. Un certain Jan Persijn est ainsi « seigneur de Amstelledamme » de 1280 à 1282 (on retrouve les mêmes couleurs et figures sur les blasons des villes d'Ouder-Amstel et Amstelveen qui furent, elles aussi, la propriété de la famille Persijn). Ces mêmes historiens estiment que la bande noire au centre du blason représente le fleuve Amstel (comme c'est le cas dans plusieurs autres villes néerlandaises, comme à Delft ou à Dordrecht, où la bande centrale stylise le cours d'eau principal de la ville). Les trois croix de saint André pourraient représenter les trois mots de la devise de la ville. Une tradition populaire voit pourtant dans ces trois croix les menaces pour la ville : eau, feu et peste. En 1489, la petite ville commerçante acquiert le droit d'ajouter la couronne du Saint-Empire romain germanique à son blason. Il s'agit d'une faveur accordée par l'empereur Maximilien pour remercier les habitants de la ville du soutien qu'ils lui apportent. Cette même couronne est également visible (sous une forme stylisée plus proche de celle de Rodolphe II) au-dessus de la Westerkerk, l'une des églises les plus emblématiques de la ville. Sous le Premier Empire, Amsterdam fait partie des bonnes villes et est autorisée, à ce titre, à demander des armoiries au nouveau pouvoir : elles sont modifiées par l'ajout d'un « chef de gueules chargé de trois abeilles d'or », qui est la marque présente sur les blasons des bonnes villes de l'Empire. Histoire Moyen Âge Fondation La première mention du nom « » dans les documents historiques remonte à un acte de Florent V, comte de Hollande de 1256 à 1296. Le document, baptisé « Exemption de taxes d'Amsterdam » () et daté du dispense les quelques centaines d'habitants du « Barrage sur l'Amstel » du paiement des taxes sur le commerce de leurs produits à l'intérieur du comté de Hollande et sur leur pont-barrage sur l'Amstel, construit vers 1270. Ces habitants sont désignés en latin en tant qu'« (littéralement, les personnes vivant près du barrage de l'Amstel). En l'espace de quelques années, ce mot évolue sous sa forme quasi finale d, comme l'attestent des écrits de 1327. À cette époque, Amsterdam n'est rien de plus qu'un village de pêcheurs rattaché à l'évêché d'Utrecht. Développement Cette exemption de péage donne un avantage aux Amstellodamois pour le commerce extérieur et permettra à Amsterdam de devenir la première place commerciale de Hollande, et de poser les bases de sa richesse et de sa puissance futures. Le bourg d'Amsterdam, qui obtient le statut de ville en 1300 ou 1306, probablement de l'évêque d'Utrecht, Gui d'Avesnes, devient une importante place commerciale au , grâce à son port qui se développe sur le Damrak, en aval du barrage originel. Le commerce d'Amsterdam a lieu principalement avec les villes de la Ligue hanséatique. En 1345, un miracle présumé se produit sur la Kalverstraat et fait d'Amsterdam un important centre de pèlerinage, qui durera jusqu'à la Réforme. Avant 1385, l'Amstel sépare la ville d'Amsterdam en deux parties de taille à peu près égale : la « vieille ville » () où se trouve la « Vieille église » (), dont la construction avait débuté vers 1300, et la « Nouvelle ville » () où se trouve la « nouvelle église » (), bâtie au début du . Afin de garantir sa protection, la ville se dote de canaux, complétés par une palissade () composée d'un mur de terre surplombé par une palissade de bois. Lorsqu’après 1385, de nouveaux murs d'enceinte sont construits, le mur existant prend le nom de (avant-palissade) tandis que le nouveau est baptisé (arrière-palissade), et ce à la fois dans les vieille et nouvelle villes. On voit encore aujourd'hui, dans le centre historique, quatre canaux/rues portant les noms de , , et (devenu ). En 1421 et en 1452, la ville est ravagée par deux incendies majeurs, le second détruisant plus des trois quarts de la ville. L'empereur et comte de Hollande Charles Quint, décrète en 1521 que les nouvelles habitations devront être construites en pierre plutôt qu'en bois. Restée d'abord théorique, l'interdiction devient définitive à partir de 1669. Presque toutes les habitations en bois de l'époque ont aujourd'hui disparu, à l'exception notable de la (« Maison de bois ») du béguinage. Paradoxalement la reconstruction des bâtiments en brique et en pierre, plus lourde, nécessite encore plus de bois: Amsterdam est reconstruite sur des pieux, dont la longueur doit être idéalement d'au moins quinze mètres pour atteindre le premier banc de sable, sous-jacent à la tourbe fangeuse sur laquelle est construite la ville; on fait donc venir de la Forêt-Noire, flottés sur le Rhin, les milliers de « mâts », car il s'agit d'une industrie concomitante à celle du bois de mâture, les milliers de pieux sur lesquels la ville sera désormais bâtie. Temps modernes Amsterdam à l'époque de l'apogée d'Anvers Le commerce du Portugal et de l'Espagne avec l'Amérique, l'Afrique et les Indes orientales, fait d'Anvers la grande place commerciale et bancaire d'Europe à partir de 1500. Amsterdam reste confinée au commerce d'Europe du Nord. La situation change complètement à la suite des événements politiques des années 1566-1585. L'insurrection contre le roi d'Espagne (1566-1585) Depuis Charles Quint, le souverain des Pays-Bas, donc comte de Hollande, est aussi roi d'Espagne. Le successeur de Charles Quint, le roi Philippe II d'Espagne fait preuve d'une grande intransigeance en matière religieuse et politique, ce qui génère de fortes tensions avec la noblesse locale et avec les protestants. En 1566 commence la révolte des Gueux. La politique du représentant du roi à Bruxelles, Ferdinand Alvare de Tolède, notamment l'instauration du Conseil des troubles en 1567, fait que la révolte dégénère rapidement en guerre en 1568, dite guerre de Quatre-Vingts Ans Amsterdam se rallie à l'insurrection en 1578, après le renversement du gouvernement catholique de la ville au cours de l'épisode de l'Alteratie, qui voit les protestants prendre le pouvoir, sans effusion de sang. En 1581, les provinces et villes de l'union d'Utrecht (1579) proclament la déchéance de Philippe II de ses droits sur les Pays-Bas (acte de La Haye). En 1585, la limite entre les provinces insurgées, qui forment la république des Provinces-Unies, et les Pays-Bas espagnols est fixée de fait après la reprise d'Anvers par les troupes d'Alexandre Farnèse, gouverneur au nom de Philippe II. Le roi d'Espagne reconnaît l'indépendance en droit des Provinces-Unies en janvier 1648, par le traité de Münster. Un refuge religieux Sous la direction du stathouder Guillaume le Taciturne, les Provinces-Unies deviennent un symbole de tolérance religieuse. Dans le contexte des guerres de religion qui ravagent d'autres pays d'Europe, nombreux sont ceux qui y cherchent alors un refuge pour vivre leur foi sans risquer de condamnation. Cette situation provoque l'immigration de familles juives depuis la péninsule Ibérique, de marchands protestants venus de Flandre, des provinces wallonnes des Pays-Bas ou encore de huguenots français. En particulier, de nombreuses et prospères familles, issues d'autres provinces encore sous contrôle espagnol, rejoignent Amsterdam pour y trouver la sécurité. En 1685, le revenu par habitant est ainsi quatre fois supérieur à celui de Paris, écart qui se creuse d'autant plus avec la deuxième vague d'exil de huguenots fuyant la France, à la suite de la révocation de l'Édit de Nantes en 1685. Les réfugiés protestants fondent l'église wallonne d'Amsterdam, dont le culte en français subsiste jusqu'à aujourd'hui. Parmi les réfugiés, on compte notamment des hommes de science tels que Comenius ou encore des philosophes tels que René Descartes. Par ailleurs, l'afflux d'imprimeurs flamands, provenant notamment d'Anvers, et la tolérance intellectuelle qui règne à Amsterdam contribuent à donner à la ville son statut de centre européen de la liberté de la presse. Le siècle d'or d'Amsterdam (1585-1702) Le est considéré comme l'âge d'or d'Amsterdam car elle devient à cette époque la ville la plus riche du monde. La reprise d'Anvers par les Espagnols en 1585, qui voit les bouches de l'Escaut bloquées par les Provinces-Unies se traduit par un afflux massif de bourgeois protestants qui apportent savoir-faire et capitaux. Amsterdam est alors au cœur d'un réseau mondial de commerce maritime avec les pays de la mer Baltique, l'Afrique, l'Amérique du Nord, le Brésil ou encore les Indes orientales. C'est ainsi que les marchands amstellodamois possèdent la majorité des actions de la première grande multinationale de l’Histoire, la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, créée en 1602, mais également de sa rivale, la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales (1621). Ces deux sociétés ont fait l'acquisition de plusieurs territoires outremer, par la suite devenus des colonies néerlandaises. Les bateaux revenant d'Indonésie chargés de précieuses épices font la richesse de la ville. Amsterdam rayonne à cette époque à travers toute l'Europe, tant au niveau artistique avec Rembrandt et Vermeer, que financier avec la création d'une « banque de change » initialement censée faciliter les échanges de monnaie, mais qui devient rapidement un pourvoyeur de fonds pour les particuliers et les entreprises, ainsi que de la première bourse de valeurs au monde en 1611. C'est également le cas en génie civil, avec la construction des célèbres canaux ou de l'hôtel de ville, achevé en 1655 sous la supervision de l'architecte Jacob van Campen, considéré par les Amstellodamois comme la huitième merveille du monde. Cette période faste se traduit par un accroissement important de la population dans la première moitié du , accompagné d'une expansion significative de la ville. Le nombre d'habitants passe ainsi de à au cours du siècle, en dépit de plusieurs épidémies de peste (de 1623 à 1625, 1635 à 1636, 1655 et surtout 1664). Les deux premières expansions majeures de la ville ont lieu à la fin du , avec le « Premier Plan » (, de 1566 à 1585) marqué par un développement en direction de l'est de la ville vers le , au-delà du , puis du « Deuxième Plan » () (1585-1593) dans la foulée. Cependant, ces deux expansions ne permettent pas d'absorber la population croissante et de répondre aux besoins nouveaux créés par l'activité économique florissante de la ville. Un nouvel agrandissement significatif est ainsi approuvé par les États de Hollande et de Frise-Occidentale en 1609. Cependant, étant donné les coûts significatifs que le projet implique, et la nécessité de réaménager et rehausser les nouveaux quartiers, il est finalement décidé de réaliser l'élargissement en deux étapes. Le « Troisième plan » () est ainsi mis en place entre 1613 et 1625 et marque le développement de plusieurs quartiers situés à l'ouest de la vieille ville, comme le , les ou encore le . Mais le principal chantier du plan est la mise en place de la première partie du , entre les berges de l' et l'actuel , et d'un nouveau mur d'enceinte au niveau du . Les travaux de construction d'un nouveau port et du nouveau bastion débutent en 1611. Une fois celui-ci achevé en 1613, la destruction de l'ancienne muraille permet de commencer le creusement des canaux : le (1613), le (1614) puis le (1615). Au dehors des anciennes limites de la ville, de nouveaux quartiers émergent plus ou moins légalement. Alors qu'une partie de cette nouvelle « avant-ville » se retrouve dans l'enceinte des nouvelles fortifications, l'autre partie (correspondant au futur ) est volontairement laissée à l'extérieur, afin de réduire les coûts et de limiter le risque d'insurrection. Entre 1613 et 1620, la plupart des fossés sont transformés en canaux, et les chemins en routes. L'organisation des rues devient plus régulière et de nombreux immeubles sont construits. Alors que le sol est rehaussé dans la ceinture de canaux, celui du resté inchangé ; différence jamais réduite. Le « Quatrième Plan » (), rendu nécessaire par la pression démographique et le développement de zones illégales aux abords du mur d'enceinte, est marqué par l'achèvement du et l'agrandissement du port. L'aménagement des , entre 1652 et 1660, permet à la ville de se doter de chantiers navals et d'un port de premier plan. Le projet d'élargissement des limites de la ville est approuvé en 1660 et les travaux s'étalent sur dix ans, entre 1662 et 1672. Les marchands et bourgeois les plus fortunés s'installent alors sur les bords des canaux parallèles du , du et du . L'architecte Daniël Stalpaert joue un rôle important dans cette expansion de la ville en 1658. Pour la réaliser, Amsterdam a naturellement besoin de renforts en main-d'œuvre. Des ouvriers, provenant à la fois du pays, mais également de l'étranger, affluent dans la ville et s'installent dans des taudis situés en périphérie des canaux, notamment dans le quartier alors marécageux du Jordaan. Leur présence contraste avec la puissance financière des actionnaires de la Compagnie des Indes. Du déclin à la modernisation () Fin de l'hégémonie Après l'hégémonie du siècle d'or, le voit le déclin de la prospérité de la ville. Les guerres contre la France (entre 1672 et 1713) et la guerre de Succession d'Autriche entraînent le développement d'une dette très importante, atteignant de florins en 1795, dont 450 rien que pour la Hollande. Les Néerlandais, qui étaient les principaux transporteurs des marchandises de l'Europe, voient leurs clients et leurs fournisseurs créer leurs propres flottes de commerce et passer de moins en moins par leur intermédiaire. Les Actes de navigation, votés en Angleterre à partir de 1651, interdisent l'accès aux ports et colonies britanniques pour les pavillons des autres nations. Ces dispositions visent particulièrement les Provinces-Unies. Une autre cause du déclin de la puissance commerciale néerlandaise est l'obsolescence progressive de ses techniques. Le développement d'un vaste marché en Europe de l'Ouest rend nécessaire la construction de navires d'un plus fort tonnage, afin de transporter davantage de marchandises. Si les chantiers navals néerlandais lancent des navires plus importants au qu'au , ceux-ci sont pourtant dépassés par ceux de leurs concurrents, tant pour ce qui est de la taille que du niveau technique. Les retards accumulés par les Néerlandais ont également pour conséquence un ensablement des chenaux des ports de commerce, à commencer par ceux du Pampus et du Marsdiep qui permettent d'accéder à Amsterdam. Dans les années 1770, quarante jours sont nécessaires pour que le navire de la Compagnie des Indes orientales puisse accoster à Amsterdam. La place est affectée, par ricochet, par la terrible Famine au Bengale de 1770, dans la zone conquise par les Anglais en Inde, déclenchant une grave crise financière en 1772 et provoquant une série de faillites en Europe, dont celle de la Banque Clifford d'Amsterdam et de ses alliés. La Quatrième guerre anglo-néerlandaise, qui oppose les Provinces-Unies et leur allié, le royaume de France, à la Grande-Bretagne, de 1780 à 1784, permet à la puissance britannique de reprendre de nombreuses concessions coloniales dans les Indes néerlandaises. Cette défaite, couplée aux difficultés de la période franco-batave, marque la fin de l'hégémonie d'Amsterdam en Europe. Onze ans après son arrivée au pouvoir en France en 1799, parvient à étendre son empire jusqu'aux Pays-Bas, qui sont annexés durant le Premier Empire en 1810. Amsterdam acquiert ainsi le statut de troisième ville de l'empire, aux côtés de Paris et Rome. Cette nouvelle annexion survient seulement quinze ans après la naissance de la République batave, issue des Provinces-Unies en 1795, puis après l'instauration du royaume de Hollande par Napoléon en 1806. Ce contexte instable porte préjudice à la ville d'Amsterdam, touchée de plein fouet par le déclin du commerce et du transport maritime, consécutif à l'ensablement des voies d'accès maritimes à la ville, à la réduction des échanges avec les colonies. En outre, le conflit entre la France et l'Angleterre anéantit la majeure partie des échanges avec le Royaume-Uni, à la suite de l'instauration du blocus continental. Le frère de , Louis, imposé comme souverain du royaume de Hollande de 1806 à 1810, décide de faire d'Amsterdam sa capitale lors de son arrivée à La Haye, le . Le , il déménage vers la capitale et s'installe dans l'hôtel de ville dont il fait un palais royal. Le gouvernement l'accompagne. En dehors du déplacement du Rijksmuseum depuis La Haye, le mandat de Louis Bonaparte n'est pas marqué par d'autres faits majeurs pour la ville d'Amsterdam. Après l'éviction des troupes françaises par les armées russe et prussienne en 1813, le nouveau monarque de la maison d'Orange-Nassau choisit de nouveau La Haye comme lieu de résidence, et comme siège des États généraux du royaume des Pays-Bas. Amsterdam reste cependant la capitale du royaume des Pays-Bas de 1815 à 1830, aux côtés de Bruxelles. Bénéficiant de la volonté de Guillaume d'en faire un centre économique de premier plan, Amsterdam se voit attribuer le monopole du commerce avec les colonies, après la révolution belge de 1830. Dans l'optique de renforcer la puissance de son port sont lancés les premiers projets majeurs de canaux, comme le canal de la Hollande-Septentrionale, inauguré en 1825. Retour progressif au premier plan Avec l'explosion de naissances durant plusieurs décennies, liée à un renouvellement des échanges, à l'émergence d'industries nouvelles et à l'apparition de nouvelles activités comme les services financiers, la population connaît une forte croissance, passant de en 1830 à en 1900. La ville n'est pas préparée à une telle augmentation, et se retrouve surpeuplée. Alors que les conditions de vie des classes les plus défavorisées de la population deviennent de plus en plus difficiles, les premières initiatives philanthropiques font leur apparition, notamment pour améliorer les conditions de logement et d'hygiène des ouvriers. Le médecin Samuel Sarphati en devient l'une des principales figures ; il joue un rôle important dans la création d'un système de gestion des déchets et, en 1847, obtient l'autorisation de collecter les ordures au travers d'une nouvelle entreprise, baptisée Maatschappij ter bevordering van Landbouw en Landontginning. Cette dernière a pour objectif de collecter les déchets mais pas de nettoyer les rues, que leur insalubrité rend parfois impraticables. En 1852, il crée la dans le but de promouvoir le commerce, l'industrie et l'agriculture, ce qui conduit notamment à la construction du (traduisible en français par ). En 1855, il fonde la « Société de fabrication de farine et de pain » () qui propose du pain à un prix 30 % inférieur à celui des boulangeries. Toutes ces initiatives contribuent à l'amélioration des conditions de vie dans la ville, notables à partir de 1870. En dépit de la dégradation des conditions de vie, la ville prospère à nouveau économiquement, et de plus en plus de gens déménagent vers la capitale pour y tenter leur chance. La très forte industrialisation à partir des années 1860 marque une nouvelle période d'expansion avec la création de nombreuses constructions et infrastructures. À cette époque sont construits deux musées, d'abord un édifice entièrement nouveau pour le Rijksmuseum (1885), puis le Stedelijk Museum (1895), mais aussi la salle de concert du Concertgebouw (1888) et la gare centrale d'Amsterdam (1889). À la même période, une ligne de défense est édifiée autour d'Amsterdam, sous la forme d'un réseau unique de quarante-deux forts et de terres inondables, afin de défendre la ville contre des attaques. Pour répondre à l'arrivée massive de travailleurs, des centaines de logements ouvriers sont construits dans de nouveaux quartiers périphériques constituant le (« ceinture du »), pendant populaire du Grachtengordel. Ces quartiers, parmi lesquels figurent De Pijp, le Kinkerbuurt et le Dapperbuurt, sont principalement financés par des banquiers et des spéculateurs et constituent la première expansion majeure de la ville en dehors des frontières adoptées au . Alors qu'ils concentrent essentiellement des classes moyennes inférieures, les classes les plus pauvres s'installent dans le Jordaan et dans les Oostelijke Eilanden. L'émergence de ces quartiers populaires contribue au fort développement du socialisme dans les années 1880 et 1890, lorsque de vives tensions avec les autorités émergent à un rythme quasi hebdomadaire, notamment lors de la manifestation du , pendant laquelle sont tués par l'armée. Les années 1890 sont notamment marquées par la création de syndicats par les employés du port de la ville, désireux d'améliorer leurs conditions de travail. Après plusieurs décennies difficiles, la seconde moitié du est marquée par une nouvelle vie pour la ville, souvent considérée comme un second âge d'or. La construction du canal de la Mer du Nord en 1876, qui supplante le canal de la Hollande-Septentrionale contribue à faciliter les liaisons avec les grands ports et les grandes métropoles d'Europe, ouvrant de nouveaux horizons commerciaux à la ville. Avec le développement de la ville, les anciens ports du Damrak et des Westelijke Eilanden ne sont plus adaptés à la croissance des échanges. Un nouveau complexe portuaire, construit sur de nouvelles îles artificielles est créé et prend le nom de Oostelijk Havengebied ; les entrepôts historiques étant aujourd'hui reconvertis en logements. Celui-ci permet notamment d'accueillir les navires de marchandises desservant les Indes orientales néerlandaises, ainsi que des flux de population immigrée. À la fin du siècle, la rive nord de l'IJ est également aménagée pour accueillir des usines et des zones portuaires. Placée aux avant-postes des profonds développements économiques et sociaux de la seconde moitié du , Amsterdam acquiert le statut incontesté de capitale du pays. Vers 1900, près de la moitié de la population active de la ville travaille dans l'industrie. Permanences, reconstruction et renouveau () Fin de la Belle Époque et Grande Guerre Peu de temps avant la Première Guerre mondiale, la ville continue à s'étendre et de nouveaux espaces ruraux sont urbanisés, notamment au travers du proposé par H. P. Berlage en 1915 et approuvé par la commune en 1917. Même si les Pays-Bas restent neutres dans le conflit, Amsterdam subit une importante pénurie de nourriture et de combustible pour le chauffage. En 1917, les pénuries déclenchent des émeutes, connues sous le nom d (littéralement, la « rébellion de la pomme de terre »), au cours desquelles neuf personnes sont tuées et plus de cent blessées. À la suite de cette révolte, les magasins et les entrepôts sont pillés dans le but de trouver des provisions et des denrées alimentaires. Entre-deux-guerres L'entre-deux-guerres est marqué par la volonté de mettre en place un nouveau plan d'agrandissement de la ville, le Plan général d'élargissement (, AUP), approuvé par la municipalité en 1935. Ce dernier, développé par l'architecte Cornelis van Eesteren, se concentre autour de quatre axes forts : habitations, travail et loisir, avec comme dénominateur commun le réseau de transport. Les architectes et urbanistes mettent ainsi en avant des espaces qui privilégient « la lumière, l'air et l'espace », ce qui contraste fortement avec les précédents projets, dont les immeubles constituaient l'élément structurant. En raison des difficultés économiques, le plan n'est finalement réalisé qu'au lendemain de la seconde guerre mondiale. Amsterdam mérite encore son surnom de , avec les chalands du Singel autrefois observé par le philosophe et lunetier Baruch Spinoza, son urbanisme central et régulier au long des canaux, avec son habitat caractérisé par un couloir d'eau et des portes étroites, au point qu'il faille opérer tout déménagement conséquent par les fenêtres, avec ses lieux de rencontre tardive, où la bière et la permettent de freiner la dérive du vague à l'âme. Les quartiers d'Amsterdam développent des identités distinctes, notamment celui des Juifs (Jodenbuurt), dans lequel s'activent les tailleurs diamantaires pour les commandes de leurs patrons, allant vers le Zeedijk, ainsi que les quartiers d'affaires près de la banque Amstel ou de la bourse, où s'échangent encore sous titres financiarisés du café, du quinquina, du cocotier, du thé, du caoutchouc, du poivre, des cigares et des ananas. S'imposent aussi les alignements rectilignes des quartiers bourgeois, dont les habitats sont marqués par l'idéal puritain, affichant d'emblée la hiérarchie par la naissance des bonnes familles et les marques de désignation quasi-seigneuriale de leurs personnalités ou individualités, exigeant la netteté et la propreté, la sécurité et la tranquillité, tout en gardant l'argent et les revenus du commerce. Le pouvoir municipal participe de cette rigueur, interdisant la danse le dimanche et imposant le silence religieux au moment du bénédicité. Seconde Guerre mondiale Lors de la Seconde Guerre mondiale, l'Allemagne envahit et prend le contrôle des Pays-Bas le . Face à la politique de persécution et d'extermination du peuple juif menée par le régime allemand, certains citoyens d'Amsterdam tentent de résister en cachant certains d'entre eux, en dépit des risques que cela comporte. Au cours du conflit, plus de d'Amsterdam sont néanmoins déportés, réduisant presque à néant la communauté juive de la ville. Ces rafles font l'objet de protestations de la part de la population, notamment la grève de février 1941, qui conduit à la paralysie de la ville. Parmi les plus célèbres Juifs déportés, on peut notamment citer la jeune Anne Frank cloîtrée pendant avec sa famille et des amis au-dessus d'un magasin du centre d'Amsterdam, avant d'être déportée au camp de concentration de Bergen-Belsen. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, toutes les communications avec le reste du pays sont coupées et la nourriture et le carburant s'épuisent dangereusement. De nombreux citoyens partent alors dans les campagnes à la recherche de nourriture. Pour rester en vie, certains habitants sont forcés de manger des chiens, des chats, des betteraves sucrières, ainsi que des bulbes de tulipes réduits en pâte. La plupart des arbres de la ville sont également coupés pour servir de combustible, de même que la plupart des meubles et des boiseries provenant des appartements des Juifs morts en déportation. Reconstruction et après-guerre Au lendemain de la guerre, de nombreux nouveaux quartiers, tels qu'Osdorp, Slotervaart, ou Geuzenveld-Slotermeer sont construits conformément à l'AUP. Ces quartiers sont conçus avec de nombreux jardins publics et de grands espaces ouverts, ce qui leur vaut le nom de « villes jardin » (). Les nouveaux immeubles offrent également un confort de vie accru avec des pièces plus grandes et plus claires, des balcons et des jardins. À la suite de la guerre et des autres incidents qui émaillent le , une grande partie de la ville a besoin d'être restaurée ou rénovée. Alors que la société connaît une évolution importante, des politiciens et d'autres personnalités influentes conçoivent des projets visant à dynamiser des parties importantes de la ville, notamment avec des immeubles commerciaux et de nouveaux axes routiers accessibles au plus grand nombre. Émergence d'une ville contemporaine Les années 1960 et 1970 ramènent Amsterdam au premier plan de l'actualité, non seulement pour son rayonnement économique ou commercial de métropole d'un pays qui bénéficie pleinement de l'essor des Trente Glorieuses, mais aussi à cause de la tolérance de la ville envers l'usage des drogues douces, qui en fait une ville de prédilection pour la génération hippie. Amsterdam joue ainsi un rôle central dans l'émergence du mouvement contestataire Provo, initié dans les happenings de l'artiste Robert Jasper Grootveld, sur le Spui, à partir de 1964. Cependant, les émeutes et les affrontements avec la police se multiplient. Le , des bombes fumigènes sont jetées au passage du cortège nuptial, juste avant le mariage à la Westerkerk de la princesse Beatrix avec le diplomate allemand Claus von Amsberg. Le et pendant plusieurs jours, consécutive à une manifestation d'ouvriers du bâtiment vite rejoints par d'autres mécontents, notamment des jeunes, une flambée de violence ravage le centre historique, ce qui conduit au limogeage du bourgmestre Gijs van Hall par le gouvernement national. Selon un bilan qui aurait pu être encore plus grave, on comptabilise des dizaines de blessés, mais un seul mort, Jan Weggelaar, un ouvrier de cinquante ans décédé d'une crise cardiaque au début des troubles. Durant des années, de nombreux squatters sont expulsés par la force. En 1977, la ville est endeuillée par l'incendie de l'hôtel Polen, puis en 1980, alors que Beatrix prête serment lors de son accession au trône, des protestataires, composés en majorité de membres du « mouvement des squatteurs », affrontent la police à l'extérieur de la Nieuwe Kerk, au cours des « émeutes du couronnement ». Un projet de développement d'une voie express circulant au-dessus du métro est également envisagé pour faciliter le trafic entre la gare centrale d'Amsterdam et le reste de la ville. Les travaux de rénovation débutent dans les anciens quartiers juifs. Les rues les plus petites, telles que la sont élargies, alors que quasiment tous les immeubles qui s'y trouvent sont démolis. Les tensions liées aux démolitions atteignent leur paroxysme lors des travaux sur le Nieuwmarkt, qui donnent lieu à des émeutes (les « ») au cours desquelles les habitants expriment leur colère contre la politique de reconstruction de la ville. En conséquence, les travaux de démolition sont arrêtés et l'autoroute planifiée n'est finalement pas construite, contrairement au métro qui est développé selon les plans. Celui-ci est inauguré en 1977, entre le nouveau quartier de Bijlmer (situé dans l'actuel arrondissement de Zuidoost) et le centre d'Amsterdam. En définitive, seules quelques rues du quartier sont réaménagées et élargies. Le nouvel hôtel de ville est inauguré sur la Waterlooplein, place qui est quasiment intégralement démolie et reconstruite. Dans le même temps, de grandes entreprises privées, telles que la (« Redéveloppement d'Amsterdam »), sont créées dans le but de réhabiliter et restaurer l'ensemble du centre. Les résultats positifs de ces politiques sont visibles aujourd'hui et des initiatives visant à continuer le développement du centre sont toujours menées. L'ensemble de la ville bénéficie globalement de ces politiques, au point d'acquérir le statut d'aire protégée. De nombreux immeubles sont élevés au rang de monument national () et le quartier de la Grachtengordel (comprenant notamment le Herengracht, Keizersgracht et Prinsengracht) est ajouté à la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO en 2010. Au début du nouveau millénaire, des problèmes sociaux tels que la sécurité, la discrimination ethnique et la ségrégation entre les groupes religieux et sociaux commencent à se développer. 45 % de la population d'Amsterdam est constitué d'allochtones, issus principalement d'Europe et de pays tels que le Suriname, le Maroc, la Turquie ou les Antilles néerlandaises. Amsterdam se caractérise cependant par son apparente tolérance sociale et sa diversité. De à , le bourgmestre Job Cohen et son échevin à l'intégration Ahmed Aboutaleb mènent une politique fondée sur le dialogue social et la tolérance, accompagnée de nouvelles mesures sévères contre ceux qui enfreignent la loi. La ville s'affirme au début du comme une capitale culturelle incontournable en Europe, avec des chantiers dont la liste est longue. De nombreux musées font l'objet de travaux de rénovation importants. Ainsi, le musée de la Marine néerlandaise est réinauguré avec une nouvelle scénographie en 2011, le Stedelijk se voit adjoindre un nouveau bâtiment contemporain surnommé en 2012, le Rijksmuseum subit d'importants travaux et est réinauguré par la reine Beatrix en 2013 et visité par le président américain Barack Obama l'année suivante, tandis que le musée Van Gogh, construit en 1973, s'agrandit en 1999 et se dote d'une nouvelle entrée sur la Museumplein en 2014. Le quartier résidentiel d'IJburg, construit à l'est de la ville sur des îles artificiellement créées, est un modèle de quartier durable que la ville expérimente face à la montée des eaux, ainsi qu'au besoin d'espace à proximité du centre-ville. L'Amsterdam Science Park est un autre exemple notable de nouveau quartier développé : construits à la place d'anciennes friches, les bâtiments abritent des laboratoires de recherche et une partie du campus étudiant de l'université de la ville. Dans un même temps, plusieurs voix se font entendre pour une piétonisation complète du centre-ville et des quartiers construits au , ce qui pourrait être réalisé dans la fin des années 2020, notamment à la suite de la victoire historique de la Gauche verte aux élections municipales de 2018. Comme de nombreuses capitales européennes Amsterdam connait un phénomène de gentrification contre lequel la municipalité peine à lutter. La pénurie de logements fait grimper tant les prix que les exigences financières des propriétaires. Les habitants les moins aisés sont progressivement contraints de quitter la ville. Géographie Topographie Située à l'ouest des Pays-Bas, Amsterdam fait partie de la province de Hollande-Septentrionale, à proximité immédiate de celles d'Utrecht et du Flevoland. Le fleuve Amstel vient se jeter dans l'IJ et est intégrée à un réseau de canaux qui parsèment la ville. Cette dernière est située à deux mètres au-dessus du niveau de la mer. Les terres autour de la ville sont plates et formées de grands polders. Au sud-ouest de la ville se trouve le bois d'Amsterdam, situé pour la plupart de sa superficie dans la commune d'Amstelveen. Enfin, la ville est reliée à la mer du Nord par le long canal de la Mer du Nord qui dessert son port. La ville d'Amsterdam a une superficie totale de carrés, dont de terres. La densité de population absolue est donc de par km, mais est en réalité de sur la base des terres habitables, avec une offre en logements de par kilomètre carré. Les parcs et les réserves naturelles forment environ 14 % de la superficie de la ville. Les espaces verts et récréatifs (parcs, jardins, terrains de sport) représentent à eux seuls 11,3 % de la surface totale, tandis que les bois et forêts en représentent 2,3 %. Climat Amsterdam possède un climat océanique (Cfb dans la classification de Köppen) fortement influencé par la proximité de la mer du Nord à l'ouest, avec des vents d'ouest dominants. Amsterdam, ainsi que la plus grande partie de la province de Hollande-Septentrionale, se trouve dans une zone de rusticité de type 8b, correspondant à une moyenne de température comprise entre -9,4 et pour la température annuelle la plus basse atteinte au cours des vingt dernières années. Les gelées se produisent principalement lorsque le vent provient de l'est ou du nord-est depuis l'Europe continentale. Toutefois, du fait de sa proximité avec de grandes étendues d'eau et d'un effet significatif d'îlot de chaleur urbain, les températures nocturnes tombent rarement en dessous de , contre à Hilversum située à au sud-est d'Amsterdam. Les températures estivales sont modérément chaudes, avec une moyenne de au mois d'août, et quelques pointes à qui se maintiennent rarement plus de trois jours d'affilée. Le record pour ce qui est de l'écart de température annuelle va de à . Les précipitations à Amsterdam sont fréquentes avec en moyenne de pluie par an, la majorité des épisodes pluvieux se manifestant sous la forme de bruine ou de brèves averses. La moyenne annuelle de précipitations est de . Le mauvais temps (nuage et pluie) est surtout fréquent dans la période froide, d'octobre à mars. Démographie Évolution de la population D'après les chiffres publiés par la ville en 2013, Amsterdam compte , soit une hausse de 1,2 % par rapport à 2012 et de 7 % par rapport à 2008. Sur la base de ces mêmes chiffres, les autochtones ne représentaient que 49,4 % de la population, ce qui signifie que 50,6 % de la population est d'origine étrangère. Le Bureau central de la statistique avance quant à lui le chiffre de en 2013. Au et au , les immigrants sont principalement des huguenots, des Flamands, des Juifs séfarades ainsi que des Westphaliens. Les huguenots affluèrent massivement à la suite de la révocation de l'Édit de Nantes en 1685, tandis que les protestants flamands émigrèrent à la suite de la Guerre de Quatre-Vingts Ans. Les Westphaliens émigrèrent quant à eux pour des motifs économiques dans des flux qui continuèrent au et au . Avant la Seconde Guerre mondiale, 10 % de la population d'Amsterdam étaient de confession juive. Au , la première vague massive d'immigration arrive d'Indonésie à la suite de l'indépendance des Indes orientales néerlandaises au cours des années 1940 et 1950. Au cours des années 1960, de nombreux travailleurs immigrent en provenance de Turquie, du Maroc de l'Italie et de l'Espagne. La proclamation de l'indépendance du Suriname en 1975 attire également de nombreux immigrés qui s'installent pour la plupart dans le quartier de Bijlmer. D'autres immigrés, parmi lesquels des réfugiés demandeurs d'asile, mais aussi des immigrés illégaux affluent des Amériques d'Asie et d'Afrique. Au cours des années 1970 et 80, de nombreux « Amstellodamois de souche » déménagent vers des villes telles qu'Almere et Purmerend ou vers le Gooi, notamment à la suite du troisième plan d'aménagement du territoire proposé par le gouvernement. Ce dernier promeut le développement de zones suburbaines et propose de nouveaux projets dits de « centres de croissance » (). À la suite de cette politique, de nombreux jeunes actifs déménagent vers De Pijp et le Jordaan, délaissés par les plus vieux habitants de la ville. Origines des habitants et diversité religieuse À l'instar des autres grandes villes néerlandaises, Amsterdam est une ville multiculturelle dont la moitié de la population est d'origine étrangère. Sur la base des chiffres de 2013, les autochtones représentaient 49,4 % de la population. En outre, 34,9 % de la population totale et 52,6 % des jeunes de moins de sont originaires de pays situés en dehors de l'OCDE. En 2009, la ville recense 176 nationalités différentes, ce qui en fait la ville la plus diversifiée au monde. Au cours des dernières décennies, la nature de la démographie religieuse de la ville est fortement modifiée par des afflux massifs d'immigrés en provenance des anciennes colonies. Les immigrés en provenance du Suriname introduisent ainsi le mouvement des frères moraves, variante du luthéranisme et du protestantisme, de même que l'hindouisme. En outre, différents mouvements de l'islam issus de diverses parties du monde se développent également. L'islam constitue ainsi aujourd'hui la principale religion minoritaire à Amsterdam, le christianisme étant dominant. Les importantes communautés ghanéenne et nigériane mettent également en place plusieurs mouvements religieux nouveaux (parfois appelés « Églises africaines »), organisés pour la plupart dans des garages dans le quartier de Bijlmer où la plupart des populations originaires de ces pays sont installées. Un nombre important de mouvements religieux établissent des congrégations, comme le bouddhisme, le confucianisme et l'hindouisme. L'n des lieux les plus visibles de l'immigration aux Pays-Bas est le Dappermarkt, marché situé dans le quartier indonésien () et réputé pour la variété et l'exotisme de ses produits. En dépit de la réputation de tolérance des Néerlandais et des Amstellodamois en particulier, l’augmentation des flux d'immigration, et l'augmentation associée du nombre de religions, et de cultures à la suite de la Seconde Guerre mondiale, suscitent des tensions sociales et ethniques à plusieurs occasions. L'assassinat du réalisateur Theo van Gogh par un extrémiste musulman en 2004 en constitue l'un des exemples les plus frappants. La suppression de plusieurs chaînes en arabe ou en turc des bouquets de base proposés pour les abonnements au câble constitue un autre exemple du changement de politique des Néerlandais envers certaines minorités. Au cours des dernières années, des critiques se sont élevées contre les hommes politiques ayant pris la décision de mener une partie de leur campagne dans des langues « minoritaires ». En particulier, l'ancien bourgmestre de la ville Eberhard van der Laan critique vivement, alors qu'il est ministre de l'Habitat, des Quartiers et de l'Intégration, les candidats ayant distribué des prospectus dans des langues autres que le néerlandais. Certains dépliants sont saisis à cette occasion. Cette prise de position fait réagir les défenseurs du multiculturalisme et vaut à Van der Laan de nombreuses critiques, y compris au sein de son propre parti, le Parti travailliste. Pour autant, à la même période, la ville d'Amsterdam lance également un programme complet et gratuit de cours de néerlandais destiné aux immigrés, conformément à sa politique d'intégration par l'assimilation. Administration et gouvernance Organisation territoriale Jusqu'au , la commune d'Amsterdam, étendue sur près de , est divisée en quinze districts (, également transcrits en français en tant qu'arrondissements) répartis sous la forme de deux couronnes autour de Centrum. Ces quinze arrondissements présentaient une population très inégalement répartie (chiffres de 2007) : Depuis le , un conseil local gouverne chaque district dont le nombre est réduit à huit. Toutefois, la zone industrielle et portuaire de Westpoort fait figure d'exception, car ce district très faiblement peuplé conserve son intégrité à la suite de la réforme territoriale de 2010 et est placé directement sous le contrôle de la municipalité d'Amsterdam. À l'issue de la réforme, les nouveaux districts sont (avec les populations respectives au ) : Agrandissements de la municipalité D'après le Bureau central de la statistique (CBS), la ville d'Amsterdam s'intègre dans différents ensembles statistiques à géométrie variable : la commune d'Amsterdam, l'agglomération métropolitaine d'Amsterdam, le Grand Amsterdam et l'aire métropolitaine d'Amsterdam. La plus petite entité, la commune, s'étend sur pour une population de en 2013. La commune s'étend ainsi au cours du temps via l'absorption des villages voisins de Bijlmermeer, Buiksloot, Driemond, Durgerdam, Holysloot, Nieuwendam, 't Nopeind, Oud Osdorp, Ransdorp, Ruigoord, Schellingwoude, Het Schouw, Sloten, Sloterdijk et Zunderdorp. L'agglomération métropolitaine () intègre, en plus d'Amsterdam, les communes de Zaanstad, Wormerland, Oostzaan, Diemen et Amstelveen, pour une population de en 2013. La zone du Grand Amsterdam () est une région dite « COROP » qui inclut pour une population de en 2013. Bien que possédant une surface largement plus étendue, le Grand Amsterdam ne possède une population que modérément plus importante que l'agglomération du fait de la non-prise en compte de la municipalité de Zaanstad ( en 2011). Enfin, l'aire métropolitaine d'Amsterdam () est la plus peuplée avec d'habitants. Par rapport au Grand Amsterdam, cette zone inclut les villes de Zaandam, Wormerveer, Muiden, Abcoude, Haarlem, Almere et Lelystad mais exclut la ville de Graft-De Rijp. Il faut noter par ailleurs qu'Amsterdam fait également partie de la conurbation de Randstad qui comprend notamment les villes d'Utrecht, La Haye et Rotterdam, peuplée par près de d'habitants. Commune Si les décisions locales sont prises au niveau de chaque stadsdeel, les projets d'envergure qui concernent toute la ville, les infrastructures notamment, sont du ressort de la commune (). Un budget participatif permet aux habitants de chaque quartier de soutenir des projets de leur choix. La commune d'Amsterdam est actuellement dirigée par une coalition établie au conseil municipal entre la Gauche verte (GL), les Démocrates 66 (D66), le Parti travailliste (PvdA) et le Parti socialiste (SP). Ville fortement ancrée à gauche, elle est quasi-continuellement dirigée par un bourgmestre travailliste depuis 1945. Amsterdam est souvent présentée comme modèle pour sa bonne gestion. Outre la fonction de bourgmestre, il existe un poste de premier vice-bourgmestre, traditionnellement attribué à une personnalité du deuxième parti le plus représenté au conseil municipal. La branche exécutive du gouvernement de la commune est constitué d'échevins, avec chacun un portefeuille attributaire. Criminalité Amsterdam est une ville globalement sûre, à l'image des Pays-Bas. Elle figure ainsi au sur le plan de la sécurité dans le classement mondial de la qualité de vie dans les villes réalisé par le cabinet de conseil Mercer en 2011. La ville possède également un taux de criminalité nettement inférieur à celui de la majorité des villes européennes. Cependant, selon le , classement national réalisé par l'Algemeen Dagblad sur la base de données collectées auprès de la police, elle est la ville la moins sûre des Pays-Bas, devant Rotterdam et Eindhoven. En 2012, le nombre de plaintes enregistrées par la police de la ville s'est élevé à , en hausse de 1,5 % par rapport à 2011. Les vols représentent la majorité des infractions commises dans la ville, avec environ 60 % des plaintes. Les vols de vélos/scooters et mobylettes (12,2 % du total), ainsi que les vols dans des véhicules motorisés (11,9 %) sont les délits les plus fréquemment relevés. En outre, le nombre de plaintes pour vol à la tire (10,3 % du total) a connu une forte augmentation entre 2011 et 2012, passant de à . L'amélioration de la sécurité dans la ville et la réduction de la criminalité constituent deux objectifs importants pour la municipalité. Dans le cadre du programme « Faire des choix pour la ville », approuvé par la coalition entre le PvdA, le VVD et la GL en , un volet consacré à la sécurité, le Veiligheidsplan, est développé pour la période 2012-2014. L'objectif de ce programme est de réduire la criminalité en ciblant plusieurs quartiers et types de crimes, parmi lesquels la prostitution et la traite des êtres humains, la discrimination et les crimes racistes, ou encore la violence domestique. En 2007, la mairie lance également un programme de réhabilitation de l'hypercentre baptisé « Project 1012 », dont deux des principales cibles sont la prostitution et la vente libre de drogues douces. À partir de 2012, une série d'homicides liés à la mafia marocaine voit le jour dans les différents quartiers d'Amsterdam pour le contrôle du trafic de cocaïne provenant régulièrement des ports de Rotterdam et d'Anvers. Des dizaines de morts sont constatées, pour la plupart des jeunes marocains. Selon le journal The Guardian, la ville d'Amsterdam serait la ville avec le plus haut taux d'assassinat ciblés en Europe de l'Ouest. Cependant, l'Economist Intelligence Unit estime qu'Amsterdam est la ville la plus sûre d'Europe en 2019, la positionnant au quatrième rang mondial. Statut de capitale du pays À l'instar du Bénin, de la Bolivie et de la Côte d'Ivoire, la capitale des Pays-Bas n'est pas le siège du gouvernement. En effet, le siège du gouvernement, le Parlement (Binnenhof), la Cour suprême et le palais du Roi ont toujours été situés dans la ville de La Haye, dans la province de Hollande-Méridionale, à l'exception d'une brève période entre 1808 et 1810 sous Louis Bonaparte. Par conséquent, les ambassades étrangères s'y trouvent également. Amsterdam ne doit son statut de capitale du pays qu'à une seule et unique mention dans la Constitution néerlandaise, juxtaposant le terme de « capitale » et « Amsterdam ». Ainsi, à l'article 32 du chapitre 2 de la Constitution, il est fait mention que le Roi (ou la Reine) prête serment et est couronné dans « la capitale d'Amsterdam » (). Les précédentes versions de la constitution ne mentionnaient que « la ville d'Amsterdam » (), sans aucune mention d'une quelconque capitale. En outre, Amsterdam n'est pas non plus la capitale de la province de Hollande-Septentrionale, rôle tenu par la ville d'Haarlem. Amsterdam reste néanmoins la plus grande ville des Pays-Bas, ainsi que le centre économique et touristique du pays. Partenariats internationaux La ville d'Amsterdam a développé un ensemble de partenariats et programmes de coopération avec plusieurs villes et pays au niveau mondial. L'objectif premier de ces partenariats est de renforcer le positionnement culturel et économique de la ville au travers d'un transfert de compétences et d'expertise. La coopération entre la municipalité et les villes partenaires s'adresse en premier lieu à trois grands groupes de pays : les pays d'origine de minorités significatives de la ville (Suriname, Antilles néerlandaises, Ghana, Turquie, Maroc) ; les pays de l'Union européenne ; les pays émergents (Brésil, Chine, Inde, Viêt Nam et Corée du Sud). Les principaux partenariats sont listés ci-dessous : Économie et rayonnement Centre économique et financier de premier plan Amsterdam est la capitale financière et commerciale des Pays-Bas, et constitue la cinquième ville d'affaires d'Europe après Paris, Londres, Francfort et Bruxelles. La ville se classe également au cinquième rang du classement des meilleures villes européennes où s'implanter pour les entreprises, toujours derrière le même trio de tête, et juste derrière Barcelone. Les principales qualités de la ville qui ressortent du classement sont la diversité des langues parlées, ainsi que l'accès aux marchés et la qualité des infrastructures de transport, à la fois nationales et internationales. Beaucoup de grandes entreprises et banques néerlandaises y possèdent leur siège social, parmi lesquelles AkzoNobel, Heineken, le groupe ING, Ahold, TomTom, Delta Lloyd ou Philips. Le siège mondial de l'entreprise américaine KPMG, ainsi que celui de la KLM sont situés dans la ville voisine d'Amstelveen, où de nombreuses entreprises non néerlandaises se sont également installées, pour bénéficier de loyers moins élevés et se rendre propriétaire de leur terrain, chose rendue difficile par les tarifs prohibitifs appliqués à Amsterdam. Bien que de nombreuses petites entreprises soient toujours situées autour des anciens canaux, celles-ci se délocalisent de plus en plus à l'extérieur du centre-ville. Le nouveau quartier d'affaires Zuidas (« Axe du Sud ») est devenu le nouveau centre névralgique du secteur financier et juridique. Cinq des plus grands cabinets d'avocats et des cabinets de conseils des Pays-Bas y sont en effet installés, à l'instar de Boston Consulting Group ou d'Accenture. Il existe trois autres centres financiers secondaires. Le premier, situé au nord-ouest autour de la gare de Sloterdijk, accueille notamment le journal De Telegraaf, Deloitte, l'entreprise municipale de transports publics () et les services du fisc néerlandais (). Le deuxième est localisé autour de la Johan Cruyff Arena, au sud-est, alors que le troisième est centré autour de la gare d'Amsterdam-Amstel avec notamment le siège social de Philips. La Bourse d'Amsterdam (AEX) est également un centre névralgique de l'activité amstellodamoise, située en plein le centre-ville entre la gare centrale et le Dam. La plus ancienne bourse du monde, qui fait maintenant partie d'Euronext, est restée l'une des plus grandes bourses européennes. Amsterdam est également une destination très prisée pour la tenue de congrès internationaux et de réunions d'affaires. En 2009, les hôtels et centres de congrès de la ville ont accueilli, selon le Bureau des Congrès d'Amsterdam, 515 réunions internationales de plus de quarante participants et d'une durée minimale de deux jours. Ouvert en 1961, le RAI Amsterdam, situé dans l'arrondissement de Zuid, accueille chaque année une cinquantaine de congrès internationaux et environ soixante-dix salons et expositions. Une douzaine de festivals complète la programmation. Au total, cela représente une fréquentation annuelle de l'ordre de 1,5 million d'entrées. Qualité de vie Amsterdam est régulièrement citée parmi les principaux centres économiques mondiaux et parmi les villes les plus dynamiques et agréables à vivre. Selon la classification des villes mondiales établie par le groupe de travail (GaWC) de Jon Beaverstock, Richard G. Smith et Peter J. Taylor en 1998, Amsterdam se classe parmi les « villes alpha ». Elle figure toujours dans cette catégorie dans la version actualisée de l'étude de 2010 aux côtés entre autres de Milan, Pékin, Los Angeles, Francfort et Moscou. Dans le réalisé par de Tokyo en 2012, Amsterdam figure au mondial d'un classement reposant sur six familles de critères distinctes (Économie, recherche et développement, rayonnement culturel, habitabilité, environnement et accessibilité). En 2012 également, Amsterdam se classe au mondial du de l'Economist Intelligence Unit sur la base de la capacité à attirer les capitaux, les entreprises, les talents ainsi que les visiteurs. De même, le cabinet de conseil en stratégie A.T. Kearney fait figurer Amsterdam au de son Global Cities Index sur la base de cinq critères (activité économique, capital humain, échange d'informations, rayonnement culturel et engagement politique). Sur le plan de la qualité de vie, Amsterdam figure au mondial de l'étude de l' derrière Hong Kong et au du classement établi par le cabinet de conseil Mercer. Les deux études furent réalisées en 2012 et 2014 respectivement. Ce que mettent en avant les divers travaux sociologiques, c'est, au-delà de la richesse culturelle de la ville, et de ses atouts aquatiques naturels, l'engagement pris par ses habitants pour améliorer le cadre de vie de la communauté. Ainsi, à titre d'exemple, l'association citoyenne Bankjescollectief, propose, chaque premier dimanche du mois en été, d'installer des bancs mobiles en bas des immeubles pour y créer un espace de voisinage. Cependant, certains habitants prennent eux-mêmes certaines initiatives, dont la plus connue reste, à Amsterdam, l'arrosage des plantes de la chaussée urbaine devant son logement. Activités portuaires Le port d'Amsterdam est le deuxième des Pays-Bas, derrière celui de Rotterdam. Sur la base des chiffres de 2010, il se classe au européen sur la base du tonnage de marchandises, derrière ceux d'Anvers et de Hambourg. Il est situé sur le canal de la Mer du Nord et sur les rives de l'IJ. Par le canal de la Mer du Nord il est relié à la mer du Nord, tandis que Le Helder est accessible par le canal de la Hollande-Septentrionale ; par l'IJ il est relié au Markermeer et à l'IJmeer et à la Rhénanie par le canal d'Amsterdam au Rhin. L'un des avantages de la localisation du port est que la zone portuaire n'est pas soumise aux marées, étant uniquement accessible via les écluses d'IJmuiden qui se situent à l'est du port d'IJmuiden (qui lui est soumis aux marées). Il se trouve à un niveau inférieur de deux mètres aux grandes marées. Jadis grand port de mer pour les expéditions vers les Indes orientales ou occidentales, Amsterdam voit ses entrepôts gorgés de marchandises coloniales se transformer en monuments historiques à l'Entrepotdok. Les tableaux accrochés dans les demeures de riches marchands rejoignent au cours du temps les musées. Menacé par le voisinage du port géant de Rotterdam, Amsterdam réagit en modernisant ses vétustes installations d'ancien port colonial. Tourisme Amsterdam est l'une des destinations touristiques les plus prisées d'Europe avec près de de visiteurs ayant séjourné dans un hôtel ou une auberge en 2012, contre en 2009. Il faut noter que ce chiffre n'inclut pas les quelque de personnes qui ne visitent la ville qu'une journée sans y séjourner. Au total, le secteur du tourisme concentre quelque (soit 9 % du total). Le nombre de visiteurs annuels est en constante augmentation depuis une dizaine d'années, ce qui s'explique principalement par l'afflux de visiteurs européens qui constituent à eux seuls 76 % des touristes. Au sein de cette catégorie, les Néerlandais (19 %), les Britanniques (13 %) et les Allemands (11 %) en constituent les principaux contingents. Sur la base de l'origine de la clientèle des hôtels, les Américains constituent le plus grand groupe de touristes non-européens avec 11 % des visiteurs. Après l’arrivée du Covid-19, la ville a élaboré un programme en sept points en faveur du développement d’un tourisme durable, appelé aussi tourisme responsable, d’ici 2025, anniversaire de ses 750 ans, car elle sans respect pour les habitants, et recevoir plus de touristes dits « de qualité ». En 2023, la ville lance une grande campagne de dissuasion du tourisme festif, à destination en particulier du Royaume-Uni ainsi que de ses voisins européens. La municipalité interdit notamment la consommation du cannabis dans les rues du Quartier rouge, associant cette mesure à un renforcement des restrictions sur l'alcool. La ville est 8ème au classement des 20 villes les plus vertes établié en 2021 par le site spécialisé European Best Destinations. Au , elle comptait 398 hôtels offrant plus de et plus de . Les deux tiers des hôtels sont localisés dans le centre-ville avec un taux d'occupation des chambres de l'ordre de 75 % en 2011, contre 72 % en 2010. Cela représente une forte hausse par rapport à 2009 (69 %), mais toujours moins que le record de 2006 (78 %). Ces chiffres doivent cependant être mis en regard avec la forte hausse de l'offre en hôtels, le nombre de chambres ayant augmenté de 8 % entre 2011 et 2012. Les principaux hôtels d'Amsterdam sont l'Amstel Hotel sur la rive droite de l'Amstel, l'American Hotel sur la Leidseplein, l'hôtel de l'Europe près de la Muntplein, le Conservatorium Hotel en face du Stedelijk Museum Amsterdam, ainsi que le Radisson Blu, proche du Kloveniersburgwal. Quatre campings également situés dans l'enceinte de la ville, sur un total de 22 dans la région, attirent chaque année entre et . Drogues douces et prostitution La prostitution, symbolisée par le « quartier rouge » d'Amsterdam, ainsi que la vente libre de drogues douces et principalement de cannabis dans les coffee shops, sont deux images traditionnellement associées à la ville d'Amsterdam. La prostitution légale est limitée géographiquement aux « quartiers rouges », qui consistent en un réseau de ruelles contenant plusieurs centaines de cabines louées par des travailleuses du sexe. Celles-ci offrent leurs services derrière une porte vitrée généralement éclairée de rouge. Le quartier rouge le plus connu d'Amsterdam est De Wallen, qui est devenu au fil des années une importante attraction touristique. Cependant, il est également possible de trouver des cabines dans le quartier du Spui et au sud du Singelgracht. En outre, Amsterdam n'est pas la seule ville des Pays-Bas dans laquelle il existe des quartiers rouges ; d'autres villes comme Rotterdam ou La Haye disposent également de leurs propres . Premier coffee shop de la ville, le Bulldog ouvre ses portes en 1975. Le nom de « coffee shop » est alors utilisé pour désigner un endroit où il était possible d'acheter des boissons chaudes comme des cafés tout en pouvant fumer du cannabis. De nombreuses autres enseignes ouvrent leurs portes par la suite, avec une croissance exponentielle qui porte leur nombre à près des au début des années 1990. À la date de , Amsterdam comptait quelque , soit plus du tiers du nombre total aux Pays-Bas, qui est d'environ 650. Au cours de l'été 2007, la mairie d'Amsterdam lance un programme de réhabilitation de l'hyper-centre (partie délimitée par le Singel), avec le double objectif d'y réduire la criminalité, et de mettre ses ressources en valeur. Ce programme, baptisé « Project 1012 », en référence au code postal de la vieille ville () englobe une multitude d'initiatives et mises à jour des textes de loi. La réduction de la prostitution, à la fois dans le quartier rouge du Singel, et dans celui de De Wallen, autour du Oudezijds Achterburgwal et des rues attenantes, ainsi que celle du nombre de coffee shops, constitue l'un des principaux axes du programme. L'objectif est ainsi de réduire de 40 % le nombre de vitrines, qui était de 482 en 2007. En ce qui concerne les débits de drogue, la municipalité s'est fixé pour objectif de fermer 26 coffee shops, en ciblant les adresses clés pour la réhabilitation du quartier, ainsi que les principaux axes de circulation. Pour ce faire, la ville dispose de la possibilité de ne pas renouveler les licences des propriétaires, qui sont octroyées pour une durée de trois ans. Les dernières licences ayant été délivrées le , la fermeture des coffee shops ne sera donc possible qu'entre le et le . À l'échelle de l'ensemble de la ville, la municipalité espère en faire fermer 70, ce qui ramènerait leur nombre à environ 150. La politique de restriction de l'accès aux coffee shops lancée par le gouvernement en 2012, et qui consiste à contrôler si les consommateurs sont résidents du pays, n'est pas appliquée à Amsterdam en date de . Les touristes étrangers peuvent donc y acheter librement des drogues douces. En , le bourgmestre de la ville, Eberhard van der Laan, s'oppose en outre à l'introduction d'une carte d'accès aux coffee shops (le ) en expliquant qu'un tel système ne ferait que favoriser les trafics et la vente illégale dans les rues de la ville. Implantations importantes Depuis 2019, la ville accueille le nouveau siège de l'Agence européenne des médicaments (AEM) à la suite de son déménagement de Londres en raison du Brexit. Boutiques et commerce de détail Les commerces d'Amsterdam vont des grands magasins comme De Bijenkorf fondé en 1870 ou la Maison de Bonneterie, un magasin de style parisien fondé en 1889, à de petites boutiques spécialisées. Les boutiques haut de gamme se trouvent principalement dans les rues Pieter Cornelisz Hooftstraat (souvent abrégée en « PC Hooftstraat » ou « PC ») et Cornelis Schuytstraat, situées à proximité du Vondelpark. Deux des rues les plus animées d'Amsterdam sont l'étroite rue médiévale de Kalverstraat, située en plein cœur de la ville à proximité de la place du Dam et Nieuwendijk qui correspond à son prolongement au nord de la place. Parmi les zones commerçantes principales, les (littéralement « Neuf petites rues ») sont constituées de neuf ruelles étroites au sein du Grachtengordel, le système de canaux concentriques. Warmoesstraat, l'une des plus anciennes rues de la ville, est connue pour ses nombreux coffee shops, sex shops et pour être le centre névralgique de la communauté cuir de la ville. Les rues de Haarlemmerdijk et Haarlemmerstraat sont pour leur part désignées comme meilleures rues commerçantes des Pays-Bas en 2011. Alors que les sont majoritairement dominées par les boutiques de mode, Haarlemmerstraat et Haarlemmerdijk offrent une très grande variété de magasins : bonbons, lingerie, chaussures de sport, vêtements de mariage, décoration intérieure, livres, vélos, skatewear, charcuterie italienne, etc. Le Bloemenmarkt est un marché aux fleurs permanent. Situé sur le Singel et s'étendant entre la Muntplein et le Koningsplein, il constitue l'unique marché aux fleurs flottant au monde. Les boutiques sont situées sur des bateaux arrimés au bord du canal, ce qui est un héritage de l'époque à laquelle tous les arbres et plantes devaient être acheminés quotidiennement depuis l'extérieur de la ville via les canaux. La ville dispose également d'un grand nombre de marchés en plein air tels que le marché Albert Cuyp, Westerstraat, Ten Kate et le Dappermarkt. Certains de ces marchés fonctionnent quotidiennement, comme les marchés Albert Cuyp et Dapper, très prisés des touristes et reconnus pour la variété et l’exotisme des produits qui y sont proposés. D'autres, comme le marché de Westerstraat, sont organisés sur une base hebdomadaire. Brasseries : des artisans aux multinationales La ville d'Amsterdam est caractérisée par la présence de nombreuses brasseries allant des petits établissements artisanaux indépendants aux plus grands groupes multinationaux. Le groupe Heineken International, troisième brasseur au niveau mondial (en 2011, part de marché mondial en volume de 8,8 %) derrière InBev (18,3 %) et SABMiller (9,8 %) et qui commercialise plus de 250 marques de bières et cidres est ainsi basé dans la capitale néerlandaise, à proximité de sa brasserie historique qui a fermé ses portes en 1988 pour laisser place au Heineken Experience. La brasserie historique de la marque grand public Amstel se trouvait quant à elle sur le Mauritskade avant de déménager à Zoeterwoude. Parmi les brasseries artisanales les plus populaires, la Brouwerij 't IJ, située à proximité du moulin de De Gooyer, propose une large gamme de bières biologiques. Elle brasse chaque année un volume supérieur à . Sur le même modèle, la Brouwerij De Prael, de plus petite taille, se destine en priorité aux amateurs de bières spéciales. Organisé chaque année au mois d'avril, le Meibock Festival permet aux amateurs de déguster les meilleures bières de printemps des Pays-Bas et des régions alentour. Mode Des marques de mode telles que G-Star, Gsus, BlueBlood, Iris van Herpen, 10Feet ou Warmenhoven & Venderbos, ainsi que des créateurs de mode comme Mart Visser, Viktor & Rolf, Sheila de Vries, Marlies Dekkers et Frans Molenaar sont basés à Amsterdam. Les agences de mannequins comme Elite, Touche et Tony Jones ont ouvert des succursales à Amsterdam. Il est à ce titre important de préciser que les top-modèles Yfke Sturm, Doutzen Kroes et Kim Noorda y ont commencé leur carrière. Le point névralgique de la mode à Amsterdam est situé au World Fashion Center. Par ailleurs, des bâtiments du quartier rouge qui abritaient auparavant des maisons closes ont été convertis en ateliers pour les jeunes créateurs de mode tels qu'Eagle Fuel. Patrimoine et urbanisme La ville d'Amsterdam possède l'un des plus grands patrimoines culturels et architecturaux d'Europe. Comme presque toute la ville, canaux compris, se trouve sous le niveau de la mer, les bâtiments anciens ou modernes sont posés sur pilotis qui s'appuient sur des couches de sable plus ou moins profondes. La majeure partie de la ville est bâtie lors du siècle d'or néerlandais, le long des nouveaux canaux concentriques qui sont construits en grande partie grâce à la richesse accumulée par le commerce triangulaire. Jusqu'au , la ville s'ouvre sur son port et sur le Zuiderzee, dont elle est séparée par la construction de la grande gare centrale posée sur . La ville des , presque entièrement préservée, témoigne d'un plan d'expansion urbain qui est le plus grand et le plus homogène de son époque. Il constitue en cela un modèle de développement urbain à grande échelle, qui fut utilisé comme référence dans le monde entier jusqu'au . Amsterdam est aujourd'hui considérée comme une référence en matière d'urbanisme. Cela tient au fait que la croissance de la ville s'est effectuée de manière continûment planifiée depuis le , ce qui demeure une exception en Europe. En particulier, la ville a échappé au développement urbain anarchique qui a accompagné la révolution industrielle dans de nombreux pays du Vieux Continent, en partie en raison du retard pris par les Pays-Bas dans ce processus. La demande en logements de la ville a ainsi connu une forte croissance dans le dernier quart du , à une période où l'urbanisme est devenu une préoccupation majeure. Par ailleurs, près de deux siècles se sont écoulés entre les plans d'agrandissement ambitieux du et la reprise démographique post révolution industrielle, ce qui a favorisé un développement harmonieux de la ville. Amsterdam compte également sur son territoire 8 moulins traditionnels, le plus connu mais non visitable étant De Gooyer. Architecture Amsterdam possède une riche histoire architecturale dont l'une des meilleures illustrations est le bâtiment le plus ancien de la ville, la Oude Kerk (« vieille église »), située au cœur du quartier de De Wallen et qui a été consacrée en 1306. Le plus vieux bâtiment en bois remonte à 1425 ; il s'agit de la (« maison de bois » en ancien néerlandais) qui se trouve dans le Begijnhof. Il s'agit de l'un des deux seuls bâtiments en bois encore présents à Amsterdam et de l'un des rares exemples toujours visibles d'architecture gothique. En effet, les bâtiments en bois, trop vulnérables aux flammes, sont rasés au pour laisser place à des matériaux non inflammables. À cette même époque, de nombreux bâtiments sont construits dans le style architectural Renaissance. Les bâtiments de cette période sont très reconnaissables à leurs façades à pignons à gradins, caractéristiques de la Renaissance néerlandaise. Amsterdam développe même rapidement sa propre architecture Renaissance, qui repose sur les principes de l'architecte Hendrick de Keyser, à l'image de la Westerkerk, conçue selon ses plans. Au , à l'architecture baroque essaimant en Europe, symbole de la contre-réforme, est préféré le classicisme hollandais, quoique certaines églises baroques aient été édifiées et que le plan de certains palais aient subi l'influence du baroque. L'architecture néerlandaise connait alors son âge d'or, notamment grâce aux architectes Jacob van Campen, Philips Vingboons et Daniël Stalpaert. Vingboons conçoit notamment de splendides maisons de négociants à travers toute la ville. Largement influencée par la culture française, une architecture classique sur laquelle est greffée de nombreux éléments de style rocaille se développe tout au long du comme en témoigne la porte de Muiden construite en 1770 par . Vers 1815, les architectes rompent avec le style classique et commencent à construire des bâtiments de style néogothique. À la fin du , le style Art nouveau devient à la mode et beaucoup d'architectes optent pour ce nouveau style très populaire. Du fait de la très forte expansion de la ville d'Amsterdam à cette époque, beaucoup de bâtiments arborent ce style à proximité du centre-ville ou autour de Museumplein. L'œuvre architecturale la plus complète du réalisée à Amsterdam, à savoir la Bourse, construite de 1898 à 1903 et conçue par Berlage, ne se rattache pourtant pas au mouvement Art nouveau, mais plutôt à un rationalisme sans concession (ou presque) qui influencera grandement le cours de l'architecture néerlandaise à l'aube du . L'école d'Amsterdam prendra un essor considérable peu avant la Première Guerre mondiale, sous l'impulsion de Michel de Klerk. Ce courant peut se rattacher à l'architecture expressionniste, et prendra fin au début des années 1920, l'immeuble collectif Het Schip (construit en 1921) constituant tout à la fois la dernière réalisation de l'école d'Amsterdam et l'œuvre la plus aboutie de Michel de Klerk. L'une des caractéristiques notables du style de l'École d'Amsterdam est l'emploi purement décoratif de la brique en façade afin d'aboutir à une architecture scupturale. Dans l'entre-deux-guerres, de nombreuses réalisations architecturales inspirées par l'expressionnisme et par l'Art déco verront le jour notamment dans le quartier du Rivierenbuurt. Le vieux centre-ville constitue donc un vaste creuset qui regroupe tous les styles architecturaux d'avant la fin du . L'architecture à tendance expressionniste et moderniste (parfois teintée d'Art déco) se retrouvent quant à eux principalement à l'extérieur du centre-ville dans les quartiers construits au début du . La majorité des bâtiments historiques du centre-ville est constituée d'édifices à pignons, dont les grandes maisons de marchands qui bordent les canaux constituent la meilleure illustration. Les façades à pignons de formes différentes signent les architectures de chaque époque : 1200-1550 : maison en bois avec pignon en pointe : seuls deux maisons de ce type subsistent. 1570-1600 : pignon à grotesques échancrés. Ce sont les plus anciennes façades en briques. 1620-1720 : pignon en pointe aplatie employé tout spécialement pour les entrepôts. 1600-1665 : pignon à redents. Jusqu'en 1665, la ville en est pleine, mélangés aux maisons en bois. 1660-1790 : pignon à courbes. Fronton en forme de segment, les extrémités sont festonnés de guirlandes en grès. 1640-1670 : pignon à volutes rehaussées. Mélange de volutes simples et de redents. 1670-1800 : pignon à corniche décorée. Une petite porte peut donner accès aux combles. Canaux concentriques Le système de canaux d'Amsterdam est le résultat d'une politique d'urbanisme réfléchie. Au début du , lors de l'apogée de l'immigration, un plan complet est élaboré sur la base de quatre demi-cercles concentriques de canaux dont les extrémités émergent dans la baie de l'IJ. Les travaux s'inscrivent dans un programme de développement ambitieux impliquant l'assèchement de terrains marécageux. Trois canaux sont réservés au développement résidentiel : le Herengracht (« canal des Seigneurs » en référence aux Heren Regeerders van de stad Amsterdam, les seigneurs régnants sur Amsterdam), le Keizersgracht (« canal de l'Empereur ») et le Prinsengracht (« canal du Prince »). Construits au cours du siècle d'or néerlandais, ils forment ce que l'on appelle la « courbure d'or » (). Le quatrième et le plus périphérique des canaux est le Singelgracht, dont il est rarement fait mention sur les cartes dans la mesure où il s'agit d'un terme générique pour tous les petits canaux périphériques. Le Singel, ancien canal ceinturant la ville médiévale, est situé plus au centre de la ville, dans ce qui constitue l'hyper-centre (). Les canaux sont longtemps utilisés pour la défense militaire, la gestion de l'eau et le transport. Les défenses de la ville n'ont, semble-t-il, jamais pris la forme de superstructures de maçonnerie, telles qu'une muraille par exemple, mais étaient plutôt composées de douves et de digues en terre percées de quelques portes aux points de transit. Si les plans originaux des canaux sont perdus, les historiens considèrent que l'arrangement en demi-cercles concentriques est davantage dû à des considérations pratiques et défensives, plutôt qu'à un but purement décoratif. La construction du système de canaux, dans un premier temps jusqu'au Leidsegracht, commence dès 1613. Celle-ci se fait d'ouest en est, à la manière d'une toile d'araignée, et non de manière concentrique en partant du centre pour rejoindre l'extérieur. Les travaux de la dernière portion du canal entre le Leidsegracht et l'Amstel débutent entre 1658 et 1662, mais ne sont toujours pas totalement terminés en 1679. La partie orientale du réseau de canaux, correspondant à l'actuel Plantage ne voit cependant jamais le jour, et la ceinture de canaux ne rejoint pas directement la baie de l'IJ à l'est. À partir de la fin des travaux, des quartiers résidentiels y sont lentement édifiés. Au cours des siècles suivants, des parcs, des maisons pour personnes âgées, des théâtres et d'autres établissements publics s'y installent de manière quasi-anarchique. Au fil du temps, plusieurs canaux ont été comblés et ainsi transformés en rue ou en place, à l'instar de Nieuwezijds Voorburgwal ou du Spui. Les canaux d'Amsterdam valent à la capitale des Pays-Bas son surnom de « Venise du Nord ». Ils s'étendent en effet sur plus de cent kilomètres, avec environ qui les traversent, reliant environ quatre-vingt-dix îles. Les quatre premiers canaux sont séparés par des bandes de terre de 80 à de largeur, tandis que la distance entre le quatrième et le cinquième peut aller jusqu'à environ (limite nord du quartier de Jordaan). Ces canaux sont également reliés par d'autres qui leur sont perpendiculaires, comme le Brouwersgracht, le Leidsegracht ou le Reguliersgracht. Le , les canaux d'Amsterdam obtiennent le label de patrimoine mondial sous l'intitulé « Zone des canaux concentriques du à l'intérieur du Singelgracht ». Expansions successives Après le développement des canaux en deux phases au , la ville ne croît quasiment pas au-delà de ses frontières en l'espace de deux siècles. Au cours du , Samuel Sarphati conçoit l'idée d'un développement calqué sur le plan du Paris et du Londres de l'époque. Il envisage ainsi de construire de nouvelles maisons, des bâtiments publics et un ensemble de rues immédiatement à l'extérieur du Grachtengordel. L'objectif principal reste néanmoins l'amélioration de la santé publique. Bien qu'elle ne connaisse pas une forte expansion à cette époque, Amsterdam voit l'érection de plusieurs des grands bâtiments publics encore existant à ce jour, comme le Paleis voor Volksvlijt (« Palais de l'Industrie »). À la suite de Sarphati, Van Niftrik et Kalff conçoivent au un anneau qui englobe tous les quartiers autour du centre de la ville, tout en conservant la propriété de toutes les terres qui séparent ce nouvel anneau de la limite de la ville du , pour mieux en contrôler le développement. Par la suite, la plupart de ces nouveaux quartiers construits voient s'installer la classe ouvrière de l'époque. Le manque d'espace et l'entassement des habitants constituent deux freins majeurs au développement de la ville. Alors que les modèles développés en Europe visent à combiner rénovation des quartiers anciens et expansion périphérique, la priorité est donnée au second, en partie à cause de l'étendue du vieux centre, et du morcellement de l'espace par les canaux. La diversité et l'ancienneté des immeubles rendent quasiment impossible une « haussmannisation » du centre historique, sur le modèle de Bruxelles. Il est cependant décidé de gagner de l'espace sur les canaux en lançant des projets majeurs de comblement, comme sur le Spui, où il est également envisagé de développer les transports en commun. Ce processus sera maintenu jusqu'aux années 1950, le comblement du Rokin en constituant le dernier grand chantier. La fin du est marquée par la destruction de nombreuses habitations au profit de grands magasins comme De Bijenkorf, ou la construction de sièges d'entreprises comme celui de la Société de commerce néerlandaise. En réponse à la surpopulation de la ville, deux plans sont conçus au début du , en rupture totale avec ce qu'Amsterdam connaît auparavant : le « Plan Zuid » conçu par l'architecte Hendrik Petrus Berlage, et le « Plan Ouest ». Ces plans prévoient le développement de nouveaux quartiers composés de grands ensembles de logements en s'assurant d'une certaine mixité sociale. Après la Seconde Guerre mondiale, de grands quartiers sont construits à l'ouest, au sud et au nord de la ville, afin de soulager la pénurie de logements et de fournir des logements à prix abordable avec toutes les commodités modernes. Ces nouveaux quartiers sont constitués de grands blocs d'habitation entrecoupés par des espaces verts et reliés à de larges routes pour favoriser la circulation automobile. Les banlieues de l'ouest de la ville construites à cette époque sont surnommées les Westelijke Tuinsteden (littéralement, les « villes fleuries occidentales »), alors que la zone située au sud-est de la ville est connue sous le nom de Bijlmer. Témoins de la relance de la construction de logements, plus de la moitié des logements existants aujourd'hui dans la ville ont été bâtis après 1945. Espaces verts La ville d'Amsterdam regorge de parcs, de grands espaces ouverts et de places. Les espaces verts représentent ainsi environ 12 % de la surface de la ville qui compte quelque à . Le Vondelpark, le plus célèbre parc de la ville, est situé dans le quartier de Oud-Zuid (« Vieux-Sud ») et tient son nom du célèbre auteur amstellodamois du , Joost van den Vondel. Chaque année, il attire environ de visiteurs. S'y trouvent notamment un théâtre de plein air, une aire de jeux, plusieurs établissements de restauration et des terrasses de café. Le Beatrixpark, du nom de la reine Beatrix, se situe dans le district Zuid, au sud de la ville. Entre Amsterdam et la commune d'Amstelveen, se trouve le bois d'Amsterdam, la plus grande zone de loisirs de l'agglomération. Chaque année, près de de personnes visitent le parc dont les correspondent à environ trois fois la taille de Central Park à New York. Au sud de la ville, à proximité du moulin à vent de Rieker, se trouve l'Amstelpark, qui renferme une galerie d'art, une roseraie, un labyrinthe et des animaux. Le quartier de Plantage abrite non seulement l'Artis, un parc zoologique de plus de avec également un aquarium et un planétarium, mais également le Jardin botanique d'Amsterdam, un jardin botanique qui possède plusieurs serres tropicales dont une avec des papillons en liberté. D'autres parcs d'importance incluent le Sarphatipark dans le quartier de De Pijp, l'Oosterpark et le Flevopark dans le district Oost, le Westerpark dans le quartier du même nom et le Rembrandtpark dans le quartier d'Oud-West. La ville dispose de quatre plages, la plage Nemo, Citybeach « » (Silodam), Blijburg et Amsterdam-Noord. De nombreux grands espaces ouverts sont également présents dans le centre-ville d'Amsterdam, au premier rang desquels on peut citer le Dam, grande place sur laquelle sont situés le palais royal et le National Monument, ou encore Museumplein, une grande zone recouverte de pelouse où sont regroupés les musées du Rijksmuseum, le musée Van Gogh et le Stedelijk Museum. Parmi les autres grandes places d'Amsterdam, on peut citer également la Rembrandtplein, la Muntplein, le Nieuwmarkt, la Leidseplein, le Spui, la Frederiksplein et la Waterlooplein, toutes situées au centre-ville. Églises La ville d'Amsterdam est caractérisée par une multitude d'églises aussi bien catholiques que protestantes, qui témoignent de l'histoire religieuse de la ville et du pays. Symbole de la lutte entre les deux cultes à la suite de la Réformation, la Krijtberg (1642), ancienne église clandestine catholique de l'époque des Provinces-Unies, constitue l'une des nombreuses églises de ce type (les Schuilkerken), qui se développèrent alors que les cultes autres que le calvinisme étaient tolérés à condition qu'aucun signe extérieur ne soit apparent. Ons' Lieve Heer op Solder est également dans cette situation : construite entre 1661 et 1663 dans un grenier par un riche marchand catholique, elle est clandestine. Les autorités ont vent de l'édifice religieux caché, mais appliquent une politique de tolérance, puisqu'elle est hébergée dans une maison et que les fidèles entrent discrètement par les ruelles pour y prier. La Oude Kerk (« vieille église »), construite en 1306 et ayant pour Saint-Patron Nicolas de Myre, est la plus ancienne église de la ville et constitue également l'un des plus anciens monuments d'Amsterdam. Initialement construite sous la forme d'une église romane catholique, elle devint une église calviniste à la suite de la Réformation en 1578. Elle est construite sur un ancien cimetière, et continua à accueillir les corps de citoyens de la ville jusqu'en 1865. Au total, elle compte où sont enterrés parmi lesquels Jacob van Heemskerk, Frans Banning Cocq ou encore Saskia van Uylenburgh, la femme de Rembrandt. Elle se trouve aujourd'hui sur la Oudekerksplein, en plein cœur du quartier rouge. Contrairement à ce que son nom pourrait laisser penser par opposition à la Oude Kerk, la Nieuwe Kerk (« nouvelle église »), située sur le Dam fut bâtie seulement un siècle plus tard, et achevée en 1408. Construite dans un style gothique, elle est l'église nationale des Pays-Bas mais aussi un lieu majeur d'expositions. En particulier, elle est le lieu des investitures des souverains des Pays-Bas. Les reines Wilhelmine, Juliana, Beatrix et le roi Guillaume-Alexandre y sont intronisés. Le , y est célébré le mariage de Guillaume-Alexandre, prince d'Orange avec Máxima Zorreguieta. Située à proximité de la gare centrale d'Amsterdam, la basilique Saint-Nicolas d'Amsterdam est la plus grande église catholique de la ville. Elle est érigée entre 1884 et 1887 par l'architecte Adrianus Bleijs et constitue la troisième église de la ville à porter le nom de Saint-Nicolas. En outre, quatre églises datant du et désignées par un point cardinal, sont situées dans le centre de la ville. La Noorderkerk (« église du Nord »), construite spécialement pour les habitants du Jordaan, est de taille modeste. La Westerkerk (« église de l'Ouest »), située sur le Prinsengracht, constitue en revanche la plus grande église des Pays-Bas et est devenue l'un des symboles de la ville, notamment en raison de son architecture particulière, de la couronne de l'empereur Maximilien d’Autriche qui la recouvre et de son carillon ornant son clocher. La Zuiderkerk (« église du Sud »), située vers le Nieuwmarkt, est quant à elle la première église de la ville à être construite spécialement pour le culte protestant entre 1603 et 1611. Enfin, la Oosterkerk (« église de l'Est »), également de taille modeste, n'est plus utilisée pour les services religieux depuis 1962. Vie culturelle Au cours de la dernière partie du , les Rederijkerskamers (« chambres de rhétorique ») d'Amsterdam, à l'image de De Egelantier, organisent des concours entre les différentes chambres de lecture de poésie et de théâtre. La création de l'Académie en 1617 permet à Amsterdam de compter les cercles littéraires les plus réputés des Provinces-Unies au . En 1637, Amsterdam bâtit son premier théâtre, conçu par Jacob van Campen, où des spectacles de ballet sont donnés dès 1642. Au , le théâtre français devient populaire. Il y a peu de productions nationales d'opéra au cours du alors qu'Amsterdam est sous l'influence de la musique allemande. Le est construit en 1888 pour y remédier et promouvoir l'opéra néerlandais. À cette époque, la culture populaire est centrée autour du vaudeville et du music-hall autour de la zone Nes à Amsterdam. Le métronome, l'une des avancées les plus importantes de la musique classique européenne, est inventé en 1812 à Amsterdam par Dietrich Nikolaus Winkel. À la fin de ce siècle, le Rijksmuseum, Stedelijk et le Concertgebouw sont construits. Avec le arrivent le cinéma, la radio et la télévision. Bien que la plupart des studios soient situés à Hilversum et Aalsmeer, la programmation est largement influencée par Amsterdam où vivent beaucoup de gens qui travaillent dans l'industrie de la télévision. Le zoo d'Amsterdam, Artis, tient son nom de la Société royale de zoologie Natura Artis Magistra (« La Nature est maîtresse de l'Art »). Il est l'un des plus anciens du monde (le bâtiment principal date de 1838), avec celui de Londres (1828). Situé en plein centre-ville, son ambiance contraste fortement avec l'agitation urbaine environnante. Il comporte un aquarium (bâti en 1882), des musées zoologique et géologique, un planétarium ainsi qu'une bibliothèque universitaire. La bibliothèque centrale d'Amsterdam possède des locaux centraux récents : ils sont gagnés sur l'eau, près de la gare, dans le quartier du Oostelijk Havengebied. Elle est ouverte au public et gratuite. Le marché aux fleurs de la ville, présente différentes fleurs venant des champs néerlandais. Visité en masse par les touristes étrangers, qui achètent le plus souvent des bulbes à emporter, le marché possède également ses habitués, qui viennent y acheter des fleurs à bas coût. Musées Museumkwartier Les musées les plus importants d'Amsterdam sont situés sur la place du Musée (Museumplein), dans le Museumkwartier. L'espace est créé à la fin du sur le terrain de la précédente Exposition internationale et coloniale de 1883. La place est presque entièrement recouverte de pelouse, à l'exception de la partie nord, couverte de gravier et au centre de laquelle se trouve un long bassin rectangulaire qui se transforme en patinoire en hiver. L'organisation actuelle de la place remonte à 1999, date à laquelle elle est entièrement remodelée à l'occasion de la construction d'un grand parking souterrain. Le nord de la place est bordé par le Rijksmuseum à l'architecture néogothique créée par Pierre Cuypers. Le musée ouvre en 1885 et subit une importante rénovation entre 2003 et 2013, pour un montant de d'euros. Le Rijksmuseum possède la plus grande et la plus importante collection d'art classique néerlandais. Sa collection se compose en effet de près d'un million d'œuvres de peintres et de sculpteurs néerlandais, principalement du . Le musée est fréquemment associé au nom de Rembrandt, dont le travail et celui de ses élèves, est largement représenté dans les différentes galeries. La pièce maîtresse du musée reste probablement le chef-d'œuvre de Rembrandt, La Ronde de nuit. Il abrite également les peintures d'artistes tels que Johannes Vermeer (La Laitière, La Ruelle), Bartholomeus van der Helst, Frans Hals, Ferdinand Bol, Albert Cuyp, Jacob van Ruisdael et Paulus Potter. En dehors des peintures, la collection se compose également d'une grande variété d'œuvres d'arts décoratifs : de la faïence de Delft aux maisons de poupées géantes du . Le nord-ouest du Museumplein accueille le musée Van Gogh, qui commémore le court séjour de Van Gogh à Amsterdam. Le musée est hébergé dans l'un des rares bâtiments modernes de ce quartier, conçu par Gerrit Rietveld, et accueille une collection permanente importante. Un nouveau bâtiment est adjoint au musée en 1999, « l'aile de la performance », pour accueillir les expositions temporaires. Cette aile du musée a été dessinée par l'architecte japonais Kishō Kurokawa. Le musée Van Gogh expose quelques-unes des plus célèbres toiles du maître néerlandais, telles que La Chambre de Van Gogh à Arles, Les Mangeurs de pommes de terre ou Les Tournesols, faisant de ce musée le plus visité d'Amsterdam. À côté du musée Van Gogh se trouve le plus important musée d'art moderne de la ville, le Stedelijk Museum. Construit à la même époque que la place, le bâtiment est inauguré en 1895. La collection permanente du musée se compose d’œuvres de Piet Mondrian, Karel Appel ou encore Kasimir Malevitch. Le musée rouvre ses portes en , après d'importants travaux de rénovation, avec une nouvelle extension composite surnommée « la baignoire » en raison de sa forme. Une offre annexe riche et variée La ville d'Amsterdam accueille de nombreux autres musées, de toutes tailles et de tous types. Dans le registre des musées historiques, le Nederlands Scheepvaartmuseum (« musée maritime néerlandais ») abrite la plus riche collection consacrée à la marine au monde. On y trouve des peintures, des maquettes, des armes ou encore des cartes de géographie maritime. L'Amsterdam Museum (anciennement, Amsterdams Historisch Museum) est quant à lui entièrement consacré à l'histoire de la capitale néerlandaise à travers des œuvres d'art et des documents divers. La Maison Anne Frank, où Anne Frank et sa famille se cachèrent des nazis avant sa déportation en , attire également des dizaines de milliers de touristes, à côté de la Westerkerk. Le musée historique juif, inauguré en 1987, occupe quant à lui quatre synagogues ashkénazes, tandis que le Bijbels Museum (musée biblique), situé sur le Herengracht, contient lui la première Bible imprimée en Hollande (1477). Le musée possède également des maquettes du temple de Salomon, d'Hérode et du tabernacle, et un grand nombre d'objets ainsi que des arbres mentionnés dans la Bible. Un autre musée, le Verzetsmuseum (« musée de la Résistance ») retrace la vie de la population néerlandaise sous l'occupation nazie. La synagogue portugaise d'Amsterdam, principal lieu de culte juif depuis plusieurs centenaires dans la ville, est désormais ouvert à la visite. Parmi les autres musées de peinture remarquables, il est possible de citer la maison de Rembrandt, qui reconstitue la vie de l'artiste à travers ses œuvres, ainsi que l'Hermitage qui est la plus grosse dépendance étrangère du musée de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg. Le Tropenmuseum (« musée des tropiques »), qui fait partie d'une entité plus large, l'Institut royal des Tropiques est consacré à l'ethnographie et à l'étude des cultures tropicales à travers le monde. Le Cabinet des Chats présente des dessins, peintures, gravures et autres œuvres dédiées à cet animal. Dans le domaine des arts visuels et du spectacle, le FOAM, musée de la photographie fonctionne principalement sur la base d'expositions temporaires. Le Nederlands Filmmuseum est quant à lui consacré au septième art. Le EYE Film Instituut Nederland déménage en 2012 du Vondelpark à Amsterdam-Noord après une inauguration par la reine Beatrix. Plusieurs musées à vocation plus touristique sont également très populaires. On peut ainsi citer le musée de Madame Tussauds où sont présentées les statues de cire de nombreuses personnalités comme Lénine, Michael Jackson, Pelé ou James Bond, le musée des sacs Hendrikje, le plus grand musée du monde consacré au sac ou encore le Heineken Experience, consacré à la marque de bière éponyme et situé dans l'ancienne brasserie. Le NEMO, musée scientifique pour enfants et adultes semblable à la Cité des Sciences française, est conçu par l'architecte Renzo Piano et inauguré en 1997. Enfin, bien que n'étant pas un musée, l'Institut néerlandais d'études militaires ouvre l'accès à ses collections sur la Seconde Guerre mondiale au public. L'Académie royale néerlandaise des arts et des sciences, dont elle dépend, a également son siège à Amsterdam, dans la Trippenhuis. Musique Amsterdam possède un orchestre symphonique de renommée mondiale, l'Orchestre royal du Concertgebouw, qui évolue au sein du Concertgebouw situé sur la Museumplein. L'acoustique de cette salle de concert est considérée par la critique comme l'une des meilleures du monde. Le bâtiment contient trois salles : la grande salle, la petite salle et la galerie des glaces. Près de huit cents concerts y sont produits chaque année, avec une fréquentation d'environ . L'opéra d'Amsterdam, le Muziektheater, est quant à lui situé à côté de l'hôtel de ville au sein du même ensemble architectural surnommé « Stopera » (mot-valise issu de Stadhuis, « hôtel de ville », et d'opéra). Cet immense complexe moderne, ouvert en 1986, se situe dans l'ancien quartier juif de Waterlooplein près de la rivière Amstel. Il héberge les troupes du , du Nationale Ballet et du Holland Symfonia. Ouvert en 2005, le Muziekgebouw aan 't IJ est une salle de concert située sur l'IJ, au nord de la gare centrale qui accueille principalement des représentations de musique contemporaine. Situé à proximité immédiate, le Bimhuis est plutôt consacré au jazz et à l'improvisation. Le Heineken Music Hall est une salle de concert située près de la Johan Cruyff ArenA et qui accueille les grands concerts d'artistes de renommée internationale. Il accueille également de nombreux festivals de musique électronique tel que l'Amsterdam Music Festival, notamment avec les disc-jockeys néerlandais Armin van Buuren, Hardwell, Martin Garrix et Tiësto. Toujours à proximité de l'Amsterdam ArenA, le Ziggo Dome ouvre ses portes en 2012, et accueille des artistes internationaux comme Pearl Jam, Madonna, Beyoncé ou encore Lady Gaga. Le Paradiso est une salle de spectacle et un centre culturel situés dans une ancienne église d'Amsterdam, bâtie entre 1879 et 1880 près de la Leidseplein, l'un des centres touristiques et culturels de la ville. Également situé près du Leidseplein, la Melkweg est un autre lieu alternatif multi-disciplinaire, né d'une organisation indépendante en 1970. Tous deux offrent une programmation éclectique allant du rock indépendant au hip-hop, en passant par le R'n'B ou et d'autres genres populaires. Parmi les autres lieux de musique plus axés sur les sous-cultures, on peut notamment citer les salles OCCII, OT301, De Nieuwe Anita, Winston-Uni et Zaal 100. Chaque printemps, se déroule le festival 5 Days Off qui est hébergé pendant cinq soirs au Paradiso et au Melkweg. Pendant l'été, plusieurs grands concerts se produisent en plein air tels que A Day at the Park. Théâtre, cabaret et cinéma La ville d'Amsterdam accueille plusieurs lieux d'expression théâtrale. Bâtiment construit en 1894 dans un style néo-Renaissance sur la Leidseplein, le Stadsschouwburg héberge la compagnie du Toneelgroep Amsterdam. Alors que la plupart des pièces sont jusqu'alors jouées dans la grande salle, le bâtiment voit la fin d'une importante phase de rénovation et d'expansion en 2009, afin de créer une salle de représentation supplémentaire qui est opérée conjointement avec le Melkweg voisin. Le théâtre royal Carré, construit sur la rive droite de l'Amstel en 1887 dans le même style néo-Renaissance en vogue à l'époque, avait vocation initiale d'héberger un cirque permanent. Il est désormais l'hôte de spectacles de cabaret, de comédies musicales et de quelques concerts. Le thêâtre royal Tuschinski sur la Reguliersbreestraat, ouvert en 1921, ainsi que la réouverture récente, en 2010, par la reine Beatrix, de la salle DeLaMar sur la Marnixstraat, refaite à neuf, permet de compléter l'offre en ce qui concerne les pièces de théâtre et les comédies musicales, mais aussi avec des représentations cinématographiques. Les Pays-Bas possèdent une forte tradition de cabaret, qui combine à la fois la musique, les contes, les commentaires, le théâtre et la comédie. Le genre du cabaret remonte aux années 1930 où des artistes comme Wim Kan, Wim Sonneveld et Toon Hermans sont les pionniers de cette forme d'art aux Pays-Bas. On trouve ainsi, à Amsterdam, une académie des arts de la scène spécialement consacrée au cabaret, la Kleinkunstacademie. Parmi les artistes populaires contemporains se trouvent, notamment, Freek de Jonge, Herman Finkers, Hans Teeuwen, Herman van Veen, Youp van 't Hek, Theo Maassen, Najib Amhali, Raoul Heertje, Jörgen Raymann, Brigitte Kaandorp et Comedytrain. Médias Het Parool, créé comme journal de Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale, devient au cours du temps un journal à tirage national, mais reste très centré sur Amsterdam. Le tirage quotidien est aujourd'hui de l'ordre de unités. Le journal hebdomadaire De Groene Amsterdammer (« L'amstellodamois vert »), marqué à gauche, est également très populaire dans la capitale. L'ancien journal Algemeen Handelsblad, dont est issu le NRC Handelsblad (fondé à Rotterdam en 1970), déménage à Amsterdam en 2012, sur le Rokin. De très nombreux journaux nationaux ont également leur siège dans la ville, comme De Telegraaf, de Volkskrant, Trouw, ainsi que Het Financieele Dagblad. Les journaux gratuits Metro en Sp!ts tout comme la maison d'édition Elsevier, qui publie entre autres l'hebdomadaire éponyme, y sont également implantés. AT5 (Amstel Televisie 5) est la chaîne de télévision locale. Elle est fondée en 1992 et révèle de nombreuses personnalités télévisées au niveau national, comme Sacha de Boer, Matthijs van Nieuwkerk et Fons van Westerloo. RTV Noord-Holland, SBS6, Endemol, MTV et plusieurs autres maisons de production ont également choisi Amsterdam pour implanter leurs quartiers généraux. De nombreux programmes télévisés et radio nationaux sont enregistrés dans les studios Desmet Studio's (ainsi qu'au Studio Plantage jusqu'en 2012), tous deux situés dans le Plantage. La Westergasfabriek abrite également les enregistrements de nombreux programmes télévisées, liés à la musique notamment. L'Amsterdam Internet Exchange (AMS-IX) est l'un des plus gros relais d'interconnexion internet des Pays-Bas, et même l'un des plus grands au niveau mondial. Sport L'Ajax Amsterdam est le principal club de football de la ville. Elle est une équipe de la ligue première néerlandaise de football, plusieurs fois vainqueur de la Ligue des champions de football (1971, 1972, 1973 et 1995), et deux fois vainqueur de la Coupe intercontinentale (1972 et 1995). Le club possède le meilleur palmarès néerlandais avec, en plus de ses titres européens, 30 championnats nationaux remportés à son actif. En 1996, ils abandonnent le vieux Stadion De Meer pour emménager dans la nouvelle Johan Cruyff ArenA, au sud-est de la ville, à proximité de la gare Amsterdam Bijlmer Arena. Le stade olympique, construit pour accueillir les Jeux olympiques d'été de 1928, subit une importante rénovation à la fin des années 1990 pour désormais accueillir des événements culturels ou sportif, à l'image du marathon d'Amsterdam ou les Championnats d'Europe d'athlétisme 2016. En 1920, Amsterdam est l'hôte des épreuves de voile sur l'IJ, lors des Jeux olympiques d'été de 1920 qui se déroulent à Anvers. La principale franchise de football américain de la ville est les Amsterdam Crusaders. Du temps où la NFL Europa existait encore (ligue majeure dissoute en 2007), la capitale néerlandaise était représentée sur la scène européenne par les Amsterdam Admirals. L'équipe de basket-ball des MyGuide Amsterdam, basée au Sporthallen Zuid, évolue au sein du Championnat néerlandais. Le baseball est quant à lui représenté par l'équipe des Amsterdam Pirates au sein de la Ligue Majeure néerlandaise. En ce qui concerne le hockey sur glace, on peut signaler l'équipe des Amstel Tijgers Amsterdam qui joue sur la patinoire Jaap Eden, alors que le très populaire hockey sur gazon est représenté par trois équipes : Amsterdam, Pinoké et Hurley, qui s'affrontent au Wagener Stadium d'Amstelveen. En plus du marathon d'Amsterdam se déroule chaque année la course Dam to Dam, d'une longueur de (environ ), entre Amsterdam et Zaandam. Depuis 1999, la ville d'Amsterdam honore ses meilleurs sportifs par l'Amsterdam Sports Awards. La première mouture de le prix est attribuée au boxeur Raymond Joval et à la milieu de terrain de hockey sur gazon, Carole Thate. Le rugby à XIII se développe également dans la ville, avec la création d'un club, les cobras d'Amsterdam, qui dispute le Championnat des Pays-Bas de rugby à XIII et le remporte en 2018. Vie nocturne La vie nocturne d'Amsterdam est l'une des plus animées d'Europe. Les dizaines de boîtes de nuits (clubs) branchées attirent nombre de jeunes de tous les Pays-Bas, ainsi que des touristes étrangers. La Melkweg et le Paradiso, mais aussi le Radion, le Club More, la Marktkantine, le Shelter et l'Escape sont parmi les plus fameuses. Ces clubs se trouvent dans tous les arrondissements de la ville, mais les deux principaux points de concentration sont la Rembrandtplein et la Leidseplein, ainsi que leurs alentours. Le terrain de festivals de Thuishaven, offrant une programmation variée notamment en fin de semaine, est également réputé. Amsterdam est aussi surtout connue pour son principal quartier rouge, De Wallen, bardé de nombreux lieux de plaisirs tarifés (Oudezijds Achterburgwal) et les haschich hars ou coffee shops répartis en ville, attirant de nombreux étrangers en quête de cannabis dans un cadre dépénalisé. Festivals La ville d'Amsterdam est très dynamique dans le domaine des festivals, avec près de 140 festivals et événements qui s'y sont déroulés en 2008. Au premier rang des événements d'Amsterdam sont la fête nationale néerlandaise dénommée dorénavant Koningsdag (« fête du Roi »), précédemment Koninginedag (le « jour de la Reine »), en raison du couronnement de Guillaume-Alexandre le . La fête nationale correspond traditionnellement au jour de l'anniversaire du souverain sauf si celui-ci tombe un dimanche, auquel cas, le Koningsdag a lieu la veille. Ainsi, le premier Koningsdag du règne de Guillaume-Alexandre a lieu le et non le , jour de son anniversaire. Sous le précédent règne de Beatrix, la fête nationale ne coïncide pas avec l'anniversaire de la reine. Lors de son accession au trône, le , la reine Beatrix décide en effet de conserver la date anniversaire de sa mère, la reine Juliana, le au lieu de son propre anniversaire le , à la fois pour rendre hommage à sa mère mais également pour des raisons pratiques. Des festivités au plein cœur de l'hiver et donc dans le froid voire sous la neige aurait en effet probablement été moins propices aux festivités et à la liesse populaire. Chaque année, plusieurs centaines de milliers de personnes voyagent vers Amsterdam pour rendre hommage au roi (ou à la reine) avec les habitants de la ville. Des dizaines de milliers de personnes affluent alors vers la ville, que ce soit pour faire la fête en musique le long des canaux ou sur les concerts de rue, ou pour chiner dans les grandes braderies (les freemarkets) aux quatre coins de la ville et notamment au Vondelpark. Parmi les autres événements majeurs, la Stille Omgang, une procession catholique silencieuse se déroulant à la nuit tombée, un soir de mars. Le Holland Festival, consacré aux arts de la scène attire quant à lui chaque année des artistes du monde entier au mois de juin, tandis que la marche des fiertés (Gay Pride) et son fameux défilé de bateaux sur les canaux de la capitale ont lieu au mois d'août. Le Prinsengrachtconcert, consacré à la musique classique se tient également pendant le mois d'août sur Prinsengracht, de même que le , qui ouvre chaque année la nouvelle saison culturelle avec des concerts, des récitals, des pièces de théâtre. Dans un autre registre, la Cannabis cup récompense au mois de novembre les meilleures variétés de cannabis. Sail Amsterdam est un événement qui se déroule tous les cinq ans et rassemble les plus beaux voiliers du monde ; la dernière édition a lieu en 2015. Amsterdam est également une ville très dynamique sur la scène de la musique électronique. Chaque année, l'Amsterdam Dance Event (ADE), organisé au mois d'octobre attire plus de , dont touristes. Il s'agit de l'un des plus grands festivals en clubs au monde, et tous les genres de musique électronique y sont représentés. La ville accueille également la majorité des festivals techno Awakenings qui attirent chaque année des dizaines de milliers de visiteurs, à la fois dans des événements en plein air (à Spaarnwoude) ou en salle (au Gashouder du Westerpark). Parmi les autres principaux festivals organisés dans la ville, se trouvent (le Premier ministre Mark Rutte y va danser en 2011), , (généralistes), (house) et Dekmantel et (deep house et techno). La ville est également l'une des premières villes néerlandaises à accueillir la musique gabber, dérivée de la scène house, au début des années 1990 ; le premier festival du genre internationalement reconnu, le Thunderdome, s'y déroule en 1992. Éducation Enseignement universitaire Amsterdam compte deux universités généralistes : l'université d'Amsterdam (Universiteit van Amsterdam, institution laïque fondée en 1632) et l'université libre d'Amsterdam (Vrije Universiteit, institution d'origine protestante fondée en 1880). L'université d'Amsterdam est celle qui bénéficie du plus grand rayonnement international, ce qui lui vaut d'être classée au du classement mondial des universités publié par le quotidien britannique The Times en 2012 et au en 2013. La ville comprend également d'autres établissements d'enseignement supérieur consacrés à l'art, comme le conservatoire d'Amsterdam et la . L'université des sciences appliquées d'Amsterdam (Hogeschool van Amsterdam) est une institution universitaire dite technique, tandis que l'Institut international d'histoire sociale est l'un des plus grands centres de documentation et de recherche en histoire sociale, en particulier sur l'histoire du mouvement ouvrier. Fondé au début du , le Hortus Botanicus est l'un des plus anciens jardins botaniques au monde avec de nombreux spécimens rares et anciens, dont le plant de café à l'origine de l'ensemble de la culture du café en Europe centrale et en Amérique du Sud. Enfin, la ville héberge également plusieurs facultés de politique et d'économie qui sont principalement à direction des étudiants étrangers. Enseignement secondaire Amsterdam dispose de cinq écoles secondaires privées (appelées gymnasium), le Vossiusgymnasium, le Barlaeusgymnasium, le St. Ignatius Gymnasium, Het Gymnasium et le Cygnus Gymnasium, où un programme classique inclut des cours de latin et de grec ancien. Bien que considéré par beaucoup comme un concept anachronique et élitiste jusqu'à très récemment encore, les gymnases ont récemment connu un regain d'intérêt conduisant à la création d'un quatrième, puis d'un cinquième lycée. La plupart des écoles secondaires d'Amsterdam proposent différents niveaux de scolarité au sein de la même école. Quelques écoles primaires d'Amsterdam basent leur enseignement sur des méthodes pédagogiques particulières telles que la méthode Montessori. Le lycée le plus important basé sur cette pédagogie est le Montessori Lyceum. Les autres lycées sont majoritairement basés sur des confessions religieuses, principalement catholiques ou protestantes, mais également des écoles islamiques et hébraïques, notamment dans le sud et l'ouest d'Amsterdam. Transports La circulation en voiture dans le centre-ville est très fortement découragée via des initiatives de la municipalité, telles que des frais de stationnement élevés ou de nombreuses rues fermées à la circulation ou à sens unique. Afin d'encourager les automobilistes à laisser leur véhicule à l'entrée de la ville, la municipalité met en place un système de stationnement incitatif composé de sept parcs relais regroupés sous l'appellation . Ces derniers permettent aux automobilistes de bénéficier de frais de stationnement très accommodants à condition d'emprunter les transports en commun (tram, métro) pour se rendre au centre-ville. La municipalité favorise également les initiatives d'autopartage et de covoiturage. Les moyens de transport en commun et de transport alternatif sont ainsi largement favorisés à Amsterdam. Réseau routier et autoroutier La ville d'Amsterdam possède deux boulevards périphériques qui permettent de contourner la ville ou de traverser rapidement l'agglomération. Le périphérique extérieur de la ville est l'autoroute A10. D'une longueur de , il permet de relier les 18 voies urbaines principales aux grands axes autoroutiers du pays, et en particulier à l'A1 (qui dessert l'est des Pays-Bas), l'A2 (qui rejoint Utrecht, Bois-le-Duc, Eindhoven et Maastricht) et l'A4 qui dessert l'axe tracé entre Amsterdam, La Haye, Rotterdam et la Belgique. Le second périphérique de la ville est connu sous le nom de « Périphérique intérieur » (Amsterdamse binnenring) ou S100, et est constitué d'un ensemble de trois quais qui délimitent l'arrondissement de Centrum le long du Singelgracht, le Nassaukade, le Stadhouderskade et le Mauritskade. Initialement, lorsque les autoroutes sont imaginées en 1932, l'objectif est de faire d'Amsterdam le nœud central du réseau routier néerlandais, duquel partiraient les autoroutes A1 à A8. Cependant, le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale et le changement de priorités ont fait que seules les autoroutes A1, A2 et A4 débutent dans la ville. L'autoroute A3 vers Rotterdam est annulée en 1970 afin de conserver le Groene Hart au cœur du Randstad. L'autoroute A8, en direction du nord vers Zaandam, et le périphérique d'Amsterdam (A10), sont inaugurés respectivement en 1968 et 1974. Outre l'A1, l'A2, l'A4 et l'A8, deux autoroutes permettent de désengorger le trafic en direction de la Frise, au nord-est du pays, via la province du Flevoland (par l'A6) ou la Hollande-Septentrionale (par l'A7). Transports en commun Le réseau de transports publics de la ville, géré par la GVB (Gemeentelijk Vervoerbedrijf), est très développé, combinant plusieurs modes de transport, à la fois ferroviaires (tramway et métro), routier (bus) ainsi que maritime et fluvial (ferries). Dans le centre, les tramways et les bus concentrent l'essentiel du trafic de passagers, tandis que les métros desservent les zones périphériques et les communes au sud (Amstelveen et Diemen). Les liaisons en ferry, gratuites, permettent de traverser l'IJ et de relier Noord et les communes alentour au reste de la ville. Des bus régionaux et certains bus de banlieue sont, quant à eux, exploités par Connexxion et Arriva ; ils desservent entre autres l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol. En 2013, la GVB organise le transport d'environ de passagers. Chaque jour, empruntent ses 56 lignes de bus, 14 lignes de tram, 5 lignes de métro et 5 liaisons maritimes gratuites. La construction du réseau de métro, dont la première ligne est mise en service en 1977, est émaillée de plusieurs incidents et contestations de la part des habitants. Dans les années 1970, de nombreux bâtiments construits sur et autour du Nieuwmarkt sont détruits pour laisser place au projet de construction du métro (ainsi que d'une voie express), qui doit traverser le quartier. Le projet provoque des désordres majeurs (connus sous le nom de Nieuwmarktrellen) en 1975, ce qui conduit à l'abandon du projet de voie rapide. Le métro est cependant construit et Nieuwmarkt en constitue aujourd'hui l'une des stations. Plus récemment, le projet de construction de la Noord/Zuidlijn (« Ligne Nord/Sud »), destinée à améliorer significativement les conditions de circulation dans le centre-ville et vers le nord, est marqué par des incidents majeurs (effondrement de bâtiments sur la Vijzelstraat, stations plus chères que prévu, inondations) qui repoussent de six ans sa date d'inauguration, de 2011 à 2017. De même, le coût total du projet pour la ville fait plus que tripler, passant de d'euros dans le plan initial à plus de 900. Le coût total de la ligne, inaugurée en 2018, initialement estimé à 1,46 milliard d'euros, dépasse finalement les . La carte à puce OV-chipkaart, lancée en 2005 et valable à la fois sur le réseau ferroviaire des Nederlandse Spoorwegen et sur les réseaux de transport en commun de plusieurs villes des Pays-Bas, est utilisable dans l'ensemble des transports en commun de la ville. Le bureau de la GVB, situé en face de la gare centrale, distribue gratuitement une carte du réseau de transport public. Cycles et deux-roues 38% des déplacements se font en cycle. Plus d'un million de cyclistes circulent quotidiennement sur le réseau cyclable de la ville. Le vélo est le moyen de locomotion le plus populaire et le plus utilisé à Amsterdam. La ville offre ainsi de nombreuses infrastructures visant à faciliter les déplacements à bicyclette, telles que des couloirs spéciaux sur la majorité des rues, mais aussi une signalisation spécifique, permettant aux vélos (et plus généralement aux deux-roues) d'emprunter des voies à sens unique dans de nombreux endroits de la ville. La ville dispose en outre d'importantes infrastructures de garage, incluant d'immenses parkings surveillés dans certaines gares (fietsenstallingen), mais aussi des bateaux spécialement mis en place pour accueillir des vélos. D'après I Amsterdam, au total, Amsterdam possède plus de de pistes cyclables. L'absence de relief favorise également l'usage de la bicyclette. Toutes les couches sociales utilisent ce moyen de transport, qui représente près de 38 % des voyages journaliers. Selon une estimation de la municipalité datant de 2012, la ville compte vélos. Selon cette même étude, environ 70 % des résidents trouvent que le vélo est un moyen de locomotion agréable pour s'y déplacer. Parmi les 30 % restants, seuls 11 % n'y prennent aucun plaisir, tandis que 19 % sont neutres. Parmi les principales raisons invoquées par les personnes enthousiastes à l'idée d'utiliser leur vélo, on retrouve en tête la facilité d'utilisation et la rapidité (50 %), suivies du fait qu'il permet de profiter de l'environnement urbain (19 %) et qu'il constitue un moyen de transport sain et bon pour la santé (17 %). La qualité des infrastructures et la gratuité n'arrivent qu'au quatrième et au cinquième rang (9 % et 6 % respectivement). Parmi les principaux points négatifs, l'étude cite le comportement asocial de certains usagers, la sécurité, ainsi que la gêne occasionnée par les scooters, également autorisés à circuler sur les voies réservées au vélo. En outre, les résidents de la ville mentionnent également la difficulté qu'ils rencontrent parfois pour garer leur vélo, en particulier aux abords de la gare centrale d'Amsterdam. Au cours de l'année 2012, deux-roues sont enlevés par la municipalité et conduits vers le dépôt du Westelijk Havengebied. À titre de comparaison, ce chiffre est de en 2011 et en 2010. Cette augmentation reflète le manque d'espaces de parking dans la ville, ce qui incite de plus en plus les gens à garer leur vélo dans des endroits non autorisés. La surabondance de vélos dans la ville a également des répercussions négatives. Le vol et le trafic de vélos restent ainsi des problèmes endémiques, même si la tendance est à la baisse. En 2008, environ de vélos sont enregistrés contre en 2001. Selon les chiffres 2012, un peu plus de plaintes pour vols de vélos, scooters ou mobylettes ont été déposées. Transport aquatique Amsterdam et ses environs sont sillonnés par plus de 150 canaux, créant ainsi près de 90 mini-îles reliées par un réseau d'un millier de ponts. Pendant de nombreux siècles, ces canaux et voies d'eau sont utilisés comme principales voies de transport à Amsterdam, notamment pour le transport d'eau, de charbon, de nourriture ou d'épices. Aujourd'hui, ces canaux ne sont adaptés qu'aux petites péniches, aux bateaux de plaisance et aux bateaux-mouches. Ils restent toutefois toujours utilisés par la société de messagerie DHL, dont le bateau livre des colis à travers la ville. Trois ferries transportent gratuitement les piétons et les cyclistes sur l'IJ, entre la gare centrale d'Amsterdam et Amsterdam-Noord. Deux autres ferries payants permettent de parcourir l'IJ d'est en ouest, le long du port. Il est également possible d'utiliser des bateaux-taxis et des navettes fluviales, de louer des bateaux électriques ou encore d'effectuer une croisière fluviale sur les canaux de la ville. En sus de cela, le Floating Dutchman, un bus également capable de naviguer sur l'eau, fait un circuit touristique dans le centre-ville. Réseau ferré La principale gare de la ville, pour ce qui est de la fréquentation et de la quantité de trains, est la gare centrale d'Amsterdam, œuvre de Cuypers (1889), qui dessert à la fois le reste du pays (Intercity et Sprinter) et les liaisons internationales (Thalys, Eurostar, DB, SNCB, Nightjet). La gare centrale est la deuxième la plus fréquentée du pays après celle d'Utrecht, avec qui y transitent chaque jour. La gare de l'aéroport Schiphol constitue également un nœud ferroviaire important où se côtoient lignes locales et internationales (liaison d'Amsterdam-Central à Amsterdam-Zuid, Thalys, Eurostar, SNCB). La ligne d'Amsterdam-Central à Schiphol est ainsi la ligne de train la plus fréquentée du pays avec de voyageurs par an. En outre, Amsterdam-Central est située sur les deux autres lignes les plus fréquentées du pays (Utrecht-Central à Amsterdam-Central et Haarlem à Amsterdam-Central). Les gares d'Amsterdam-Sloterdijk (nord-ouest, par jour), Amsterdam-Sud, et Amsterdam-Amstel (est) desservent quant à elles principalement des liaisons intérieures, notamment vers La Haye, Leyde et Utrecht. Les gares de Lelylaan, Muiderpoort, Bijlmer ArenA et RAI complètent la desserte périphérique de la ville. Transport aérien L'aéroport de Schiphol, situé au sud-ouest de la ville dans la commune de Haarlemmermeer, est relié par voie ferroviaire au reste de la ville, joignable en quinze minutes à partir de la gare centrale. En 2019, plus de de passagers y transitent (en augmentation de 0,9 % par rapport à 2018), ce qui le classe quatorzième aéroport du monde et à la troisième place en Europe, après Londres-Heathrow ( de passagers ) , Paris-Charles-de-Gaulle ( de passagers ). En 2019, l'aéroport accueille passagers, ce qui le place au troisième rang européen et au quatorzième rang mondial. La flotte de la KLM, dont les avions volent vers près de 131 destinations dans différents, est basée à l'aéroport de Schiphol. Pour ce qui est du volume de marchandises, Schiphol figurait en 2012 au mondial avec un volume de marchandises de , et au européen, derrière Paris-Charles-de-Gaulle (), Francfort-sur-le-Main () et Londres-Heathrow (). Culture populaire Littérature L'action de nombreuses œuvres littéraires renommées se déroule totalement ou partiellement à Amsterdam. L'une des plus universellement reconnues est Le Journal d'Anne Frank, livre composé du journal intime tenu par Anne Frank, une jeune juive allemande exilée aux Pays-Bas, lorsqu'elle se cache au-dessus d'un magasin situé près de Westerkerk, pendant vingt-cinq mois, avec sa famille et quatre amis, au cours de l'occupation des Pays-Bas par l'Allemagne nazie. Dans le roman La Chute d'Albert Camus (1956), l'histoire du principal protagoniste, Jean-Baptiste Clamence, se déroule à Amsterdam, où l'on apprend qu'il s'est exilé. L'écrivain néerlandais Cees Nooteboom choisit également Amsterdam comme décor de son roman Rituels, paru en 1983 et qui raconte l'histoire de deux amis dont l'un a la fâcheuse tendance à violer la loi, tandis que l'autre s'y plie avec discipline. La ville est également le théâtre du roman De hoogste tijd de Harry Mulisch, paru en 1985, et qui brosse un portrait détaillé de la ville moderne en racontant l'histoire de l'acteur néerlandais classique Pierre de Vries. Dans Sur l'eau, paru en 1998, H. M. van den Brink raconte l'histoire de deux rameurs d'un club nautique de l'Amstel, Anton et David qui est juif ; ces derniers voient alors leur destin basculer au moment de l'invasion allemande. Dans Le Ministère de la Douleur, sorti en 2005, Dubravka Ugrešić dépeint les conditions de vie difficiles des immigrés d'Europe de l'Est dans l'un des quartiers pauvres d'Amsterdam, la ville ayant toujours constitué un centre d'accueil pour les réfugiés. Cinéma Amsterdam sert de décor à de nombreux films et séries télévisées, à la fois néerlandais et internationaux. Parmi les films néerlandais qui mettent en scène la ville est notamment connu à l'étranger Le Choix du destin ( en néerlandais), réalisé par Paul Verhoeven et sorti en 1977. Le film, dans lequel joue entre autres Rutger Hauer, raconte l'histoire de six étudiants de l'université de Leyde, à l'approche de la Seconde Guerre mondiale. Insouciants au début du film, la guerre va changer leur vie ; alors que certains vont choisir la rébellion et résister à l'occupant, d'autres vont opter pour la collaboration. Ciske le Filou, sorti en 1984 raconte l'histoire de Ciske, un enfant de vivant dans un quartier pauvre d'Amsterdam dans les années 1930. Le film est inspiré d'un roman pour enfants ; l'acteur Danny de Munk y interprète une chanson, « Je me sens tellement seul », devenue un morceau classique pour la ville d'Amsterdam. Toujours dans les années 1980, le film L'Assaut, adaptation cinématographique du roman de Harry Mulisch, raconte l'histoire d'Anton Steenwijk qui essaie de comprendre les circonstances de la mort de sa famille dans une attaque allemande au cours de la Seconde Guerre mondiale. Bien que l'action se déroule principalement à Haarlem, le film, oscarisé en 1987, constitue une référence du cinéma néerlandais. Dans Amsterdamned, réalisé par Dick Maas et sorti en 1988, un dangereux plongeur sévit dans la ville, tuant sauvagement ses victimes à coups de couteau cranté. Le tueur utilise ainsi les canaux de la ville pour commettre ses crimes. Amsterdam est également apparue dans plusieurs grosses productions hollywoodiennes et internationales. Dans Les diamants sont éternels, sorti en 1971, James Bond, interprété par Sean Connery, se rend dans la capitale néerlandaise pour y rencontrer Tiffany Case ; le film met principalement en scène les canaux de la ville, en particulier le Magere Brug. Deux ans plus tard, dans Turkish Délices, la ville est le théâtre principal de la relation passionnée et tumultueuse d'Éric, sculpteur bohème, avec Olga, issue d'une famille conservatrice. Le film met ainsi en scène de nombreuses parties de la ville, comme la place du Dam et le Damrak, le Rokin, l'Oudezijds Voorburgwal et le Vondelpark. Dans le film Pulp Fiction de Quentin Tarantino, Vincent Vega (interprété par John Travolta) revient à Los Angeles après avoir passé trois ans à Amsterdam. La scène d'ouverture du film Ocean's Twelve, réalisé par Steven Soderbergh, montre l'équipe de Daniel Ocean en train d'organiser un casse à Amsterdam. Pour ce faire, les bandits vont jusqu'à faire descendre une maison de plusieurs centimètres en affaissant les pilotis sur lesquels elle est construite. La comédie américaine de 2005 Gigolo malgré lui se déroule à Amsterdam et montre les méfaits de la consommation de cannabis et la prostitution, mais aborde également la thématique du racisme. Plus récemment, quelques scènes de Nos étoiles contraires (2014), film racontant l'histoire de deux adolescents atteints par le cancer, se déroulent à Amsterdam. Dans Hitman and Bodyguard (2017), une course-poursuite prend place à Amsterdam, notamment devant le Rijksmuseum ; d'autres scènes du film sont tournées à La Haye, mettant en vue la Cour pénale internationale (CPI). Musiques et chansons Amsterdam, interprétée par Jacques Brel, est l'une des chansons francophones consacrées à la ville les plus illustres. Le titre a souvent été repris, comme par le groupe Oi! orléanais Komintern Sect, et notamment en anglais par Scott Walker, David Bowie et John Cale. Il a également été repris et modifié par le groupe Parabellum, qui en a fait une chanson contre l'usage des drogues. D'autres artistes francophones ont également chanté la « Venise du Nord » (surnom également donné à la ville de Bruges en Belgique), on peut ainsi citer Guy Béart (À Amsterdam), Maxime Le Forestier (Petit Nuage sur Amsterdam), Les Innocents (Entre Amos et Amsterdam), Graziella de Michele (Vision d'Amsterdam), Billy Ze Kick (Bons Baisers d'Amsterdam) ou encore Oxmo Puccino (Sur la Route d'Amsterdam). Plus récemment, le groupe de rap Octobre Rouge a également rendu hommage à la ville et plus particulièrement à son fameux quartier rouge dans le titre Week end a Meda. Dans un registre international, plusieurs chansons baptisées Amsterdam ont été interprétées par des artistes comme la chanteuse néerlandaise Maggie MacNeal, ou les groupes Coldplay, Van Halen, Peter Bjorn and John ou encore Mando Diao. Les chansons « » (« Aux canaux d'Amsterdam ») de Pieter Goemans ou encore « » du chanteur britannique Max Bygraves sont également devenues des classiques populaires. Personnalités liées à la ville Rembrandt (1606–1669), peintre Baruch Spinoza (1632–1677), philosophe Adam van Lintz (?-1705), poète et mathématicien Agneta Matthes (1847–1909), gérante de l'Agnetaparks, un ensemble d'habitations ouvrières pionnier pour son époque, permettant le logement décent des ouvriers de la fabrique de levure de Delft et de leurs familles. Max Euwe (1901-1981), joueur d'échecs Anne Frank (1929-1945), victime de la Shoah Wim Ruska (1940-2015), judoka, double champion olympique Johan Cruyff (1947-2016), footballeur Eddie Van Halen (1955-2020), guitariste Ruud Gullit (1962-), footballeur Dennis Bergkamp (1969-), footballeur Sofian El Adel (1983-), joueur néerlandais de futsal Mouad Ben-Chaib (1984-), acteur néerlandais d'origine marocaine. Ludwig Bindervoet (1986-), acteur Iliass Ayanou (1995-), joueur néerlandais de futsal Lale Gül (1997-), écrivaine. Pippa Allen (2000-), actrice néerlandaise. Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie Ouvrage de référence Ouvrages en français Ouvrages en langue étrangère . Articles connexes Liens externes Amsterdam (Site officiel de l'Office néerlandais du tourisme) I Amsterdam (portail d'information officiel de la ville) Bureau Onderzoek en Statistiek (base de données statistiques sur la ville) Stadsarchief (archives de la ville d'Amsterdam) Localité dans la province de Hollande-Septentrionale Ville-étape du Tour de France aux Pays-Bas Venise du Nord Lieu d'exécution de la Shoah aux Pays-Bas
Amsterdam () est la capitale des Pays-Bas, bien que le gouvernement ainsi que la plupart des institutions nationales siègent à La Haye. Sur la base des chiffres de l'année 2023, la commune d'Amsterdam compte un plus de , appelés Amstellodamois, ce qui en fait la commune néerlandaise la plus peuplée. Elle est située au cœur de la région d'Amsterdam, regroupant environ . L'aire urbaine, qui rassemble plus de fait elle-même partie d'une conurbation appelée qui compte . La ville est la plus grande de Hollande-Septentrionale, mais n'est cependant pas le chef-lieu de la province, ce dernier étant Haarlem, situé à à l'ouest d'Amsterdam.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/A%C3%A9ronautique
Aéronautique
L'aéronautique comporte les sciences et les techniques ayant pour but de construire et de faire évoluer un aéronef dans l'atmosphère terrestre. Les sciences aéronautiques comprennent en particulier l'aérodynamique, une branche de la mécanique des fluides ; les techniques sont celles qui concernent la construction des aéronefs, leur propulsion ainsi que les servitudes. Les entreprises associées à ces technologies sont dans la catégorie :Catégorie:Entreprise liée au secteur aéronautique . Piloter un aéronef permet de le faire évoluer et de pratiquer une activité. Les activités principales sont liées à la composante aérienne des forces armées d'un pays, le transport aérien commercial ou à la pratique d'une activité de loisir ou de sport aérien. On y associe les organisations et les compagnies aériennes gérant ces activités. Un aéronef est un engin qui, pour évoluer dans l'atmosphère, l'utilise pour sa sustentation. Les principaux aéronefs sont l'avion et l'hélicoptère. Les forces armées utilisent aussi des missiles et des drones dont certains sont assimilables à des aéronefs sans pilote humain à bord, en particulier les missiles de croisière et les drones d'observation. Le cerf-volant et le parachute ne sont pas des aéronefs. Toutefois, ce dernier est très lié à l'aéronautique par son utilisation comme moyen de sauvetage et son évolution qui en a fait un engin pilotable. Les activités aériennes sont réglementées sous l'égide d'institutions le plus souvent étatiques, à l'échelle mondiale, comme l'AITA pour les compagnies aériennes, à l'échelle régionale, comme Eurocontrol pour la gestion du trafic aérien dans la zone européenne, ou à l'échelle nationale, comme la DGAC pour l'aviation civile en France. Ces institutions organisent ou réglementent la formation dans les métiers de l'aéronautique, en particulier lorsque la sécurité des vols est affectée : c'est le cas pour les pilotes et le personnel navigant commercial, mais aussi pour le personnel chargé de la maintenance et les contrôleurs aérien. Ces formations sont assurées par des écoles spécialisées. La navigation, la connaissance de l'atmosphère terrestre, la météorologie sont indispensables à l'aéronautique même si les bases ne lui sont pas spécifiques. La liste des aéronefs est le point d'entrée principal où chaque aéronef est classé selon son constructeur. Enfin, les articles des catégories « Histoire de l'aéronautique » et « Chronologie de l'aéronautique » relatent les principaux événements intéressant l'aéronautique. Les biographies des aviateurs, des concepteurs et ingénieurs se retrouvent dans la catégorie « Personnalités liées au secteur de l'aéronautique ». L'astronautique concerne le déplacement et la navigation hors de l'atmosphère terrestre. Distinction entre astronautique et aéronautique - Domaine de l'aéronautique L'astronautique est le domaine des évolutions et de la navigation en dehors de l'atmosphère terrestre, éventuellement vers d'autres astres. Les engins utilisés traversent l'atmosphère mais doivent leur sustentation, et souvent leur pilotage, à un propulseur anaérobie. L'aéronautique est le domaine des évolutions et de la navigation au sein de l'atmosphère terrestre et utilisant cette atmosphère pour sustenter un engin. Le plus souvent, mais pas obligatoirement, ces engins utilisent l'atmosphère pour assurer aussi le pilotage (gouvernes aérodynamiques) et la propulsion (aérobie). L'aéronautique comporte deux classes d'engins : les aérostats : la sustentation est due à la poussée d'Archimède ; les aérodynes : la sustentation est due aux forces aérodynamiques exercées par le déplacement d'une surface portante, l'aile pour les avions et la pale du rotor pour les hélicoptères. Les principaux aérostats sont les ballons libres utilisés surtout pour des activités sportives ou de loisir et les dirigeables. L'avion et l'hélicoptère sont des aérodynes avec pilote à bord. Leurs utilisations civiles ou militaires sont multiples. Certains missiles, en particulier les missiles de croisière, et les drones sont des aérodynes sans pilote à bord. Ils sont soit guidés à partir du sol soit préprogrammés. Les missiles emportent une charge militaire et sont détruits en fin de mission ; les drones sont utilisés essentiellement pour le renseignement ou la surveillance et sont généralement utilisés par les forces armées, de police ou de douane. Le parachute n'est pas un aéronef : il utilise l'atmosphère pour freiner sa descente sans effet de sustentation. Toutefois une nouvelle classe de parachute est apparue à la fin du comportant une voilure souple avec effet de sustentation ; ces engins se rapprochent des avions ultralégers à voilure souple tels que les deltaplanes. « Aéronautique » ou « aviation » Les dictionnaires courants donnent des définitions quasi équivalentes pour les deux termes : le domaine des machines permettant de naviguer dans l'atmosphère terrestre. Le terme « aviation » recouvrant plus particulièrement le domaine des avions, le terme « aéronautique » est donc plus général et doit être employé lorsque le sujet recouvre l'ensemble des aéronefs. En anglais, le terme « aviation », bien plus usité dans cette langue que « aeronautics », recouvre quant à lui l'ensemble du domaine. Histoire L'être humain aspire à voler depuis toujours. Si Léonard de Vinci, vers 1500, imagine des machines volantes, ce n'est qu'en 1783 que les premiers hommes vont pouvoir réaliser le vieux rêve d'Icare avec les montgolfières des frères Montgolfier, précédant de très peu les ballons à gaz de Jacques Charles. Ces engins sont tributaires du vent, l'aéronautique ne va vraiment prendre son essor qu'avec les ballons dirigeables, de Henri Giffard en 1852. En parallèle au développement des plus légers que l'air, d'autres pionniers se tournent à la fin du vers le plus lourd que l'air, qui deviendra l'« avion ». La paternité des premiers vols planés comme celle des premiers vols motorisés est contestée pour des raisons de définition : certains essais de vol plané (s'ils ont réellement eu lieu) sont plus proches du parachute que du planeur et certains décollages motorisés nécessitaient une assistance au sol. De plus les sentiments chauvinistes ne sont pas exempt de certaines revendications. Otto Lilienthal, en Allemagne, réussit plusieurs centaines de vols planés, et documentés, dans la dernière décennie du siècle. En 1890 et 1891, Clément Ader, en France, serait parvenu à faire décoller un avion équipé d'un moteur à vapeur devant témoins mais ses tentatives restent sans lendemain. Ce sont les frères Orville et Wilbur Wright, aux États-Unis, qui, à partir de 1903, peuvent non seulement faire décoller leur appareil mais parviennent à le contrôler sur des distances de plus en plus importantes atteignant en 1908. Ces vols sont documentés et font l'objet de démonstrations y compris en France. La seconde voie explorée est celle de l'hélicoptère. À masse égale il nécessite une puissance nettement plus élevée que celle de l'avion pour assurer la sustentation. Pourtant dès 1907, Paul Cornu, en France, réussit le premier vol libre mais les progrès seront ensuite bien plus lents que ceux de l'avion. Le premier conflit mondial qui survient à peine une décennie après les premiers vols voit le développement de l'avion en tant que moyen de renseignement sur les positions ennemies. Les avions s'équipent de mitrailleuses pour pouvoir abattre l'adversaire et l'empêcher d'accomplir sa mission. La construction aéronautique entre dans l'ère de la grande série puisque certains modèles sont construits en plusieurs milliers d'exemplaires. La fin du conflit met sur le marché un grand nombre de pilotes et d'appareils. Les premières tentatives d'utilisation commerciale de l'avion apparaissent et des compagnies se forment pour transporter le courrier, puis des passagers, sur des lignes régulières. La navigation aérienne utilise les méthodes issues de la navigation maritime et nécessite donc que la visibilité soit bonne : le vol reste tributaire de la météorologie. La concurrence entre l'avion et le dirigeable pour le transport des passagers se développe au cours du premier tiers du et se termine tragiquement avec l'accident du dirigeable Zeppelin Hindenburg en 1937. C'est la fin de l'aérostation qui n'est plus qu'une discipline destinée au sport ou au loisir. Les forces armées ont vu l'intérêt de l'avion pour le renseignement mais aussi pour le bombardement. La course à l'armement est lancée et les nouveaux appareils sont spécialisés : bombardiers, chasseurs, attaque au sol, etc. Il est tactiquement intéressant de voler de plus en plus vite, de plus en plus haut, de plus en plus loin. La course aux records en tous genres est lancée et c'est la période des exploits : traversée des mers, puis des océans ; survol des massifs montagneux ; croisières longue distance ; etc. Le second conflit mondial est caractérisé par une utilisation massive de l'avion pour les missions de bombardement et, en corollaire, des chasseurs et intercepteurs chargés de les protéger ou de les détruire. Sur le plan technique c'est aussi l'apogée du moteur à piston. Le développement du réacteur, vers la fin du conflit, et l'apparition du radar vont permettre, la paix revenue, l'essor du transport aérien commercial. De nouveau, à la fin du conflit, des pilotes entraînés et des avions se trouvent disponibles en grand nombre. Les progrès réalisés dans le domaine du radar permettent de suivre et de guider l'avion en vol sans visibilité. Les compagnies aériennes naissent et commencent à concurrencer les paquebots et les trains au moins pour le voyage en conditions luxueuses. La mise en service du Boeing 707 par la PanAm en 1958 marque le passage au transport aérien commercial de masse. La concurrence est vive entre les compagnies et s'intensifie encore avec la dérégulation lancée aux États-Unis en 1978. Les paquebots transocéaniques disparaissent et le train lui-même est concurrencé sur les trajets de durée supérieure à trois heures. Sur le plan militaire, la « compétition » continue entre les États-Unis et l'URSS pendant la guerre froide. Le mur du son est atteint puis largement dépassé, les bombardiers supersoniques volent à Mach 2 et les intercepteurs à plus de Mach 3. La nature du combat change avec les performances du radar de détection et l'utilisation des missiles air-air et sol-air pour empêcher la pénétration. L'accent se porte sur des performances nouvelles comme la furtivité et la pénétration basse-altitude, sous la couverture radar. L'aéronautique est, depuis ses origines, une lutte pour l'allègement des structures et l'augmentation de la puissance. Ce n'est qu'en 1977 que le premier vol utilisant un « moteur humain » sera réalisé à bord du Gossamer Condor, un avion de moins de . À l'opposé l'Airbus A 380 est en service commercial depuis 2007, ses quatre réacteurs développent une poussée supérieure à et permettent de faire décoller plus de . Activité aérienne et type d'aéronef La pratique d'une activité aérienne est le plus souvent réglementée en raison de la nécessité de partager l'espace aérien entre les divers utilisateurs et en raison des risques ou inconvénients que la pratique de cette activité peut causer aux habitants ou à l'environnement. Dans la plupart des pays, États-Unis et Europe en particulier, on distingue trois grandes classes d'activités : militaire : missions liées à la défense nationale mais aussi, suivant l'organisation des pays, des missions de contrôle des frontières ou de police. transport aérien commercial : transport de passagers ou de fret par des compagnies aériennes entre aéroports d'un même pays ou de pays différents. Les États-Unis et l'Europe ayant été les pionniers et étant encore (en 2014) les principaux acteurs la réglementation de ce domaine fait l'objet d'accords internationaux qui sont aussi, le plus souvent, appliqués au sein des pays. l'aviation générale : elle recouvre l'ensemble des activités réglementées qui ne font pas partie des deux domaines ci-dessus. Ce sont les activités liées au travail aérien, aux loisirs ou aux sports. une quatrième classe peut exister de facto, celle des activités ne faisant pas l'objet de réglementation ou étant réglementées par des organismes non-aéronautique. Par exemple, les États-Unis ne soumettent pas la pratique de l'ULM à la FAA mais au Département des transports, un ULM est considéré comme un véhicule et non comme un aéronef. Dans la majorité des cas un aéronef est conçu pour l'exercice d'une activité et configuré en conséquence. Les principaux types d'aéronef sont : pour les activités militaires : les avions ou hélicoptères de combat les avions de patrouille les avions de transport les avions d'entraînement pour le transport aérien commercial les avions de ligne pour l'aviation générale de travail aérien le transport de passagers ou de fret, avion d'affaires l'épandage agricole ou lutte contre l'incendie l'apprentissage du pilotage de loisirs les avions ou hélicoptères légers les ULM les aérostats de sport les avions de voltige le vol à voile le parapente le parachutisme Dans la pratique la frontière entre activité et type d'aéronef n'est pas absolue. Un avion de ligne peut, par exemple, être utilisé comme avion d'affaires ou être utilisé par les forces armées pour le transport des autorités gouvernementales. La distinction entre activité de loisirs ou sportive est imparfaite. Activités du domaine civil Le développement d'un aéronef se fait en fonction de sa mission (terme utilisé par les forces armées) ou de son utilisation opérationnelle (terme utilisé dans les domaines civils). Cela conduit à des aéronefs de morphologie distinctes : l'aéronef est adapté à son activité principale. Le nombre d'avions, de toutes catégories, dépasse largement le nombre d'hélicoptères en service. Le terme « aviation », de facto, recouvre l'ensemble des activités utilisant ces deux types d'aéronefs. Transport commercial de passagers Plus de 900 compagnies aériennes proposent des vols réguliers chaque jour. La plus grande d'entre elles met en œuvre une flotte de plus de 400 appareils, les plus petites un seul. La flotte mondiale est estimée à plus de appareils en 2008. Les types d'avions utilisés sont : les avions gros porteurs : pouvant transporter plus de 250 passagers en cabines comportant deux allées de circulation ; ils sont généralement utilisés sur les lignes long courrier à très forte densité. les avions à fuselage étroit : pouvant transporter entre 100 et 200 passagers en cabines comportant une allée de circulation ; ils sont généralement utilisés sur les lignes moyen et long courriers de densité moindre. les avions régionaux : pouvant transporter quelques dizaines de passagers ; ils sont utilisés pour les liaisons entre les grands aéroports et les villes alentour ou pour des liaisons moyen courrier à faible densité. les avions d'apport : transportant moins de trente passagers. Ces avions sont utilisés pour alimenter les aéroports régionaux ou pour assurer les liaisons très court courrier à faible densité telle que la desserte d'une île à partir du continent. Aviation d'affaires Un avion (ou un hélicoptère) d'affaires est un appareil semblable à ceux utilisés pour le transport commercial de passagers mais n'accueillant que quelques passagers dans des conditions souvent luxueuses. Ils sont la propriété de grandes entreprises qui les mettent à disposition de leurs cadres ou bien sont utilisés par des compagnies qui proposent le transport à la demande, l'avion-taxi. C'est le cas des hélicoptères souvent utilisés pour joindre les grands aéroports à des héliports situés au centre des grandes métropoles ou vers des destinations de prestige. Les avions utilisés sont : des bimoteurs à hélices, afin de pouvoir voler par tous les temps, emportant moins d'une dizaine de passagers. des bi- ou tri- réacteurs de morphologie semblable aux transports de passagers mais « miniaturisés ». quelques avions de ligne spécialement aménagés, souvent utilisés par les États pour transporter leurs dirigeants. des hélicoptères. Transport de marchandises Travail aérien Les avions de lutte contre l'incendie sont équipés d'un réservoir de soute pouvant contenir une grande quantité d'eau. Ils utilisent une écope pour récupérer l'eau en survolant un plan d'eau à très basse altitude. La plupart des travaux aériens sont réalisés en utilisant des appareils existants modifiés pour pouvoir emporter les réservoirs ou les équipements nécessaires. Exemples : l'épandage aérien en agriculture extensive : une rampe d'épandage est fixée sous la voilure d'un avion léger et le réservoir de produit chimique est installé dans le fuselage. la photographie aérienne : une trappe est percée dans le plancher pour permettre l'installation d'objectifs photographiques. L'hélicoptère est particulièrement adapté à certains travaux : grue mobile (Grue volante) ; épandage : le souffle du rotor de sustentation aide à diffuser le produit Aviation légère Ces avions sont le plus souvent des monomoteurs équipés d'un moteur à piston. Ils ne sont pas autorisés à pratiquer le vol sans visibilité et ne servent donc que pour les loisirs, l'apprentissage initial du pilotage, et plus généralement les activités ne nécessitant pas le respect d'un horaire. Quelques hélicoptères légers entrent dans cette catégorie, mais le coût élevé de l'heure de vol, 3 à 4 fois celui d'un avion comparable, restreint la diffusion de cette passion. Voltige La voltige utilise des avions monomoteurs semblables à ceux de l'aviation légère mais spécialement équipés pour cette activité : moteur puissant, alimentation en carburant permettant le vol sur le dos, etc. Vol à voile Le vol à voile est une discipline sportive où le pilote utilise les courants d'air ascendants pour prolonger la durée du vol. Les avions utilisés sont des planeurs, des avions sans moteur, dont le décollage est assisté par un avion remorqueur ou un treuil. Les moto-planeurs sont équipés d'un moteur qui leur permet de rejoindre un aérodrome en cas de nécessité; selon la puissance et le type de moteur, il permet ou non le décollage autonome. ULM La réglementation aéronautique est contraignante et son application entraîne des surcoûts sur le prix des appareils qui deviennent de plus en plus sophistiqués, sur l'apprentissage du pilotage et sur les infrastructures. L'avion ultra-léger motorisé répond aux besoins de ceux qui veulent pratiquer le vol pour le plaisir, voire concevoir ou construire leur propre appareil, avec un minimum de contraintes. Si les premiers ULM ressemblaient souvent aux appareils des pionniers du , mais construits avec des matériaux modernes, aujourd'hui les meilleurs ULM "3 axes" ne se distinguent des avions proprement dits que par la réglementation particulière qui s'applique à leur construction, maintenance et licence de pilotage, en fonction de critères de poids et puissance du moteur notamment. Deltaplane Missions du domaine des forces armées Bombardement La mission de bombardement nécessite l'emport de charges lourdes. Le bombardier est le plus souvent un avion multimoteur doté d'un rayon d'action important. Les bombardiers stratégiques peuvent être capables de vitesses supérieures à M2 et d'atteindre les très hautes altitudes qui les mettent hors de portée de la défense sol-air « classique ». Chasse - Interception Les missions de chasse et d'interception ont en commun de chercher à détruire les forces aériennes ennemies en vol. La chasse est plutôt destinée à la protection d'avions amis pendant l'exécution de leur mission, l'interception se fait à partir du sol. Dans tous les cas la mission nécessite des avions capables de performances élevées en vitesse, vitesse ascensionnelle, manœuvrabilité. Ils sont équipés d'armes air-air. Ces deux missions peuvent être effectuées à partir de porte-avions. Attaque au sol La mission consiste à attaquer les mobiles ennemis au sol (ou en mer), en particulier les chars. Les aéronefs utilisés doivent être particulièrement maniables à basse altitude. Ils sont équipés d'armes air-sol (ou air-mer). L'hélicoptère est particulièrement adapté à cette mission à courte distance de la ligne de front. Reconnaissance La mission consiste à pénétrer les défenses ennemies pour détecter et identifier les cibles potentielles. L'observation des mouvements ennemis est la première mission militaire confiée dès la fin du aux aérostiers. Les ballons captifs permettent l'observation au-delà de la ligne de front mais leur taille les rend vulnérables. Au cours de la Première Guerre mondiale la mission est assurée par les premiers avions. Des avions équipés d'appareils photographiques ou de caméras seront ensuite utilisés et le Lockheed U-2 spécifiquement construit par les États-Unis pour la surveillance stratégique des pays du bloc soviétique reste un épisode marquant de la guerre froide. Les satellites d'observation ont pris le relais de la mission pour le renseignement stratégique alors que les drones sont de plus en plus utilisés pour le renseignement tactique. Détection - Surveillance - Patrouille maritime - Ravitaillement en vol Les missions de détection, de surveillance et de patrouille maritime nécessitent l'emport de moyens électroniques ou optiques et le maintien sur zone pendant une longue durée. Les avions doivent être capables d'une très longue autonomie et permettre à deux équipages de se relayer à bord. Ces missions peuvent être effectuées à partir d'un porte-avions, auquel cas elles sont assurées par des avions spécifiquement développés mais elles utilisent souvent des versions aménagées d'avions civils lorsque les appareils sont basés à terre. La mission de ravitaillement en vol est effectuée par des avions de transport civils ou militaires spécialement aménagés : réservoirs de soute et perche de transfert de carburant. Transport de troupes et de matériels - Largage La mission consiste à transporter du personnel ou du matériel sur un terrain proche de la ligne des opérations. En dehors de ses capacités d'emport, l'avion doit pouvoir être chargé et déchargé dans un temps très court, capable d'atterrir et de décoller sur des terrains courts et peu aménagés et éventuellement disposer de portes permettant le largage en vol du matériel ou le parachutage du personnel. L'hélicoptère est particulièrement adapté à cette mission en terrain difficile. Il permet aussi la récupération de troupes précédemment déposées. École et entraînement - Patrouille acrobatique La mission d'école de pilotage de base peut être assurée avec le même type d'appareil que pour l'aviation civile. Ses caractéristiques doivent permettre au moniteur de rattraper les erreurs de pilotage, en particulier permettre de sortir d'une vrille ou d'un décrochage, qu'ils soient volontaires ou accidentels. La transition vers les appareils monoplace du type chasseur ou intercepteur nécessite des avions biplaces avec des performances aussi approchantes que possible. On a alors recours soit à des avions spécialement développés pour cette mission, soit à des versions biplaces de l'avion « réel ». Les patrouilles acrobatiques sont des formations destinées à sensibiliser le public aux métiers et au rôle des forces armées. Elles participent aux cérémonies nationales et à des actions de promotion. Les avions utilisés sont souvent des avions d'entraînement. Spécificités des avions multi-missions Le coût de développement des avions de haute performances étant très élevé et lorsque le nombre d'appareils à produire est relativement faible les constructeurs proposent des avions multi-missions. Ces avions sont équipés de pods et de rails d'armement interchangeables. En fonction de la mission l'avion emportera des réservoirs supplémentaires, des pods contenant des équipements électroniques ou optiques variés, des bombes ou des missiles divers. Spécificités des avions embarqués Les avions embarqués à bord des porte-avions sont équipés d'une crosse d'appontage et d'ailes repliables. Spécificités des hélicoptères Le domaine de vol des hélicoptères, plus restreint que celui des avions, les rend plus adaptables à l'exécution de missions multiples. Ils sont aussi capables de se poser sur des navires et donc d'assurer des missions de liaison, de détection ou d'attaque à leur profit. Institutions et organisations L'aéronautique permettant le déplacement aérien et transfrontière de biens et personnes a très vite généré des entités chargées d'organiser cette activité sur le plan international afin de promouvoir des standards et des normes aussi bien au niveau des appareils qu'au niveau des équipages. L'activité aéronautique est aussi une composante de l'économie d'un pays et de nombreuses écoles ont pour but de former les cadres des usines de construction aéronautique, de l'industrie du transport aérien ou du contrôle de la navigation aérienne. Enfin, l'intérêt du grand public pour l'aéronautique a entraîné la création de nombreux musées qui lui sont dédiés ainsi que des salons et démonstrations aériennes. Plus récemment, bien que - comme le transport maritime - non incluse dans le protocole de Kyoto, la contribution du transport aérien aux modifications climatiques soit devenue un sujet de préoccupation international, en raison des émissions significatives de ces secteurs et en raison de leur forte croissance. Technologie L'aérodynamique est une des applications de la mécanique des fluides. Les équations permettent de modéliser et d'expliquer pourquoi un aérodyne peut se sustenter et se déplacer dans l'atmosphère. La catégorie inclut aussi une présentation des différents éléments d'un aéronef qui permettent l'application pratique des théories de l'aérodynamique : ailes, empennage, volets, hélice et rotors, etc. Les deux aéronefs les plus couramment utilisés sont, aujourd'hui, l'avion et l'hélicoptère. La catégorie types d'aéronef présente les concepts de plus légers que l'air et de plus lourds que l'air qui ont marqué l'histoire de l'aéronautique. Tous les aéronefs d'aujourd'hui sont propulsés soit par des moteurs à pistons (aviation légère), soit par des turbopropulseurs et turbine à gaz (petits avions de transport, hélicoptères), soit par des turboréacteurs (gros avions de transport, aviation militaire). La catégorie propulsion présente ces moyens et d'autres moins courants. Le déplacement d'un aéronef dans l'atmosphère fait appel à deux familles de technologies : celle permettant le pilotage, c'est-à-dire le contrôle de l'attitude de l'aéronef et, celle permettant le déplacement par rapport au sol, c'est-à-dire la navigation. Cette dernière catégorie n'est pas spécifique à l'aéronautique, nombre de technologies sont héritées de la navigation maritime complétées par les technologies les plus récentes, telle que la navigation par satellites (GPS), sont utilisées sur tous les types de mobiles. L'ensemble des technologies permettant à un aéronef de voler est regroupé dans la catégorie avionique. L'activité aéronautique est dépendante d'autres technologies telles que la connaissance de l'atmosphère terrestre et la météorologie et son anticipation. Industrie Les entreprises du secteur aéronautique incluent : les constructeurs d'aéronefs (cellules), les motoristes et les équipementiers ; les utilisateurs, en particulier les compagnies aériennes ; les gestionnaires d'infrastructure, en particulier les aéroports. Personnalités La Catégorie Personnalité liée au secteur de l'aéronautique rassemble les concepteurs, ingénieurs et techniciens, d'une part, et les pilotes ou membres d'équipage, d'autre part, qui ont marqué l'histoire de l'aéronautique. John D.Anderson Jr. né le 1er octobre 1937 dans la ville de Lancaster en Pennsylvanie. Il commença son enseignement dans l’université de Floride en 1959 et il obtient son diplôme d’ingénierie d’avion avec la mention assez bien. De 1959 jusqu’à 1962 il était en tant que scientifique de l’armée de l’air « Wright-Patterson », il recherchait dans le laboratoire de recherche d’aérospatiale. Notes et références Annexes Articles connexes Abréviations de l'aéronautique Aéronautique navale Liens externes Histoire de l'aéronautique - Comité pour l'Histoire de l'Aéronautique (COMAERO), Centre des hautes études de l’armement, Division Histoire de l’armement, 2007
L'aéronautique comporte les sciences et les techniques ayant pour but de construire et de faire évoluer un aéronef dans l'atmosphère terrestre.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Art%20nouveau
Art nouveau
L’Art nouveau est un mouvement artistique de la fin du qui s'appuie sur l'esthétique des lignes courbes. Né en réaction contre les dérives de l'industrialisation et la reproduction des anciens styles, c'est un mouvement soudain et rapide qui connaît un développement international. Le mouvement a connu des dénominations diverses selon les régions : Tiffany (d'après Louis Comfort Tiffany) aux États-Unis, Jugendstil ou Art nouveau en Allemagne, Sezessionstil en Autriche, Art nouveau ou Nieuwe Kunst aux Pays-Bas, Art nouveau ou Stile Liberty en Italie, Art nouveau ou Modernismo en Espagne (pour le second terme, plus spécifiquement en Catalogne), style sapin en Suisse, Modern en Russie. Le terme français « Art nouveau » s’est imposé notamment dans le monde anglo-saxon et hispanique, en même temps que la France, en lien avec la vague d’anglomanie qu’elle connaissait alors, a brièvement utilisé le terme au début du . Si l’Art nouveau comporte des nuances selon les pays, il se caractérise par l'inventivité, la présence de rythmes, de couleurs et d’ornementations inspirés de la faune et de la flore. C'est aussi un art total : il occupe tout l'espace disponible, y compris celui du quotidien, dans l'intention de favoriser l’épanouissement de l'homme moderne à l'aube du . En France, l'Art nouveau était appelé avec humour « style nouille », par ses détracteurs comme par l'homme de la rue, en raison de ses formes caractéristiques en arabesques, ou encore « style Guimard », en lien avec les entrées des stations du métro de Paris réalisées en 1900 par Hector Guimard. On peut considérer que le mouvement Art nouveau, apparu au début des années 1890, atteint son apogée en 1905. Quelques années avant la Première Guerre mondiale, ce mouvement évolue vers un style plus géométrique, caractéristique du mouvement artistique dominant des années 1910 jusqu'aux années 1940 : l'Art déco. Précurseurs au Au , à l'innovation, l’Art académique privilégie l'imitation de la tradition picturale et sculpturale européenne depuis la Renaissance ainsi que les modèles gréco-romains. Naissent alors tout au long du siècle des réflexions sur la création d'un art « moderne » plus en phase avec la société contemporaine. L'apparition d’un « art nouveau » s'inscrit dans cette volonté de renouvellement de l'art et de l'émancipation des modèles anciens. On observe ainsi au des précurseurs de l'Art nouveau. Ernst Haeckel, avec la publication de nombreux livres scientifiques richement illustrés sur la faune et la flore, est considéré comme une des sources d'inspiration de ce mouvement artistique. Son travail a par exemple inspiré les grands lustres en forme de méduse de Constant Roux, pour le musée océanographique de Monaco ou encore la porte monumentale de l'architecte français René Binet, à l'Exposition universelle de 1900. Les artistes de l’Art nouveau feront souvent référence à son œuvre qui, pour Haeckel, ne visait que la reproduction du réel. Eugène Viollet-le-Duc est aussi un précurseur important de l'Art nouveau. En effet, l'architecte combattait le classicisme antique qui monopolisait l’enseignement des beaux-arts à Paris. À l’instar de l'art gothique qu’il étudiait pendant ses restaurations, il milite pour que « la logique de la nature soit le modèle à suivre » en architecture. Il appelle à l’unité des arts ainsi qu'à l’abolition de la distinction entre art « pur » (ou architecture) et art « décoratif ». De 1863 à 1872, Viollet-le-Duc écrit les Entretiens sur l’architecture, un résumé de ses théories qu'il a voulu enseigner aux Beaux-Arts de Paris. Ces Entretiens, . Les milliers de dessins, notamment naturalistes, qui illustrent les ouvrages de Viollet-le-Duc seront aussi une source d’inspiration pour la future génération de jeunes architectes partout en Europe : « Nous avons tous copié les modèles de Viollet-le-Duc, même si neuf acheteurs sur dix de ses livres ne lisaient pas le français. » Prémices dans les différents pays européens Royaume-Uni Les prémices de cet art sont perceptibles dans la dimension onirique de l'œuvre des peintres préromantiques. Le style d'Augustus Pugin (Angleterre, 1812-1852), classé parmi les artistes de style néogothique, préfigure l’extraordinaire saturation décorative de l’Art nouveau, la liberté des formes, la puissance de la couleur, la lutte entre architecture et décor, qui est l’un des grands combats artistiques de la seconde moitié du . Par ailleurs, le préraphaélisme s'éveille dès 1850 aux courbes et aux couleurs, inspirées des maîtres italiens du ou de la Renaissance florentine (Botticelli) en réaction à la révolution industrielle. Les fondements théoriques du mouvement Arts & Crafts, ainsi que les thèses de William Morris, de John Ruskin (lequel influence Arthur Heygate Mackmurdo) ou de Charles Rennie Mackintosh, architecte du nouveau bâtiment de la Glasgow School of Art conçu de 1897 à 1909, définissent un nouvel art décoratif au Royaume-Uni. Ces théories se positionnent contre les et de qu'elle entraîne et prônent un retour à l'esprit des guildes médiévales, à l'étude du motif naturel, à l'emploi de formes épurées. Pour ces théoriciens une régénération de la société ne peut advenir sans la vérité des formes qui l'entourent et dont elle use. Mais l'héritage Arts and Crafts sera renié par la génération des artistes avant-gardistes qui prônent un art intégré à l'industrie. Dans le mouvement Arts and Crafts, l’influence de Ruskin est supplantée dès les années 1860 et 1870 par celle de Viollet-le-Duc. Si l'architecte Arts and Crafts admire son professeur, il est explicitement plus enthousiaste à l'égard de Viollet-le-Duc. Espagne En Espagne, et notamment en Catalogne, le mouvement que l'on appelle « modernisme catalan » s'élabore durant les années 1870. Les artistes de ce mouvement sont à la recherche de nouvelles expressions formelles et ont la volonté de se situer dans une modernité d’envergure européenne. Il s'agit pour l’écrivain Joan Fuster de transformer . Les prémices de l'Art nouveau se retrouvent dès 1871 dans les cours de la nouvelle École provinciale d'architecture de Barcelone, alors dirigée par Elies Rogent (1821-1897). : Gaudi, Lluis Montaner et Puig i Cadafalch, futures figures emblématiques du modernisme catalan. On considère généralement qu'en Catalogne, le mouvement de l'Art nouveau commence en 1888, lors de la première exposition universelle de Barcelone, à l'occasion de laquelle un grand nombre d'édifices modernistes sont construits. De cet évènement subsistent l'arc de triomphe de Barcelone et le château des trois dragons. Ce mouvement présente des similitudes conceptuelles et stylistiques avec diverses variantes de l’Art nouveau qui se développent en Europe à la même époque. Il se singularise toutefois par plusieurs aspects comme son développement dans la continuité de la renaissance catalane (1833-1880) ainsi que le pressant besoin d’évolution et de rénovation politique et sociale. De plus, la naissance du mouvement se fait dans un contexte d'accroissement de la plupart des villes de Catalogne à un rythme effréné inconnu depuis la Renaissance : Girone, Tarragone, Reus, Sabadell, Terrassa, Mataro et surtout Barcelone. Cette dernière, avec le plan Cerdà lancé en 1859, offrait de terrains nus à l'imagination des architectes. L'Art nouveau espagnol cherchait à créer un art national alors que d'autres pays d’Europe cherchaient à dépasser leurs frontières. Dès 1886, Antoni Gaudí est le principal représentant des nouvelles tendances de ce mouvement, avec notamment le Palais Güell (1886-1890) orné de ferronneries et pinacles ouvragés, qui succède à sa période orientalisante initiée en 1883 (El Capricho, Casa Vicens) et précède le Collège Sainte-Thérèse de Barcelone (1888-1889) aux accents déjà modernes, puis le plein épanouissement de sa période naturaliste à la fin du siècle. Belgique et France En France, le propos se veut plus rationnel, moins tourné vers le passé et moins fermé aux matériaux nouveaux. Dans ses écrits théoriques, marqués par le rationalisme (Entretiens sur l'architecture, 1863-1872), Eugène Viollet-le-Duc ne rejette pas le matériau moderne (le fer notamment) et veut au contraire lui donner une fonction ornementale et esthétique, à la manière des structures gothiques du Moyen Âge. Paradoxalement, alors que Viollet-le-Duc est connu comme le chef de file français du mouvement néogothique, c’est son enseignement qui préfigure le mieux la pénétration de l’Art nouveau en France, notamment le mouvement L'Art dans Tout né vers 1896 auquel appartient Henri Sauvage, lequel avait été . En ce qui concerne Hector Guimard, il était et il utilisera directement des dessins de Viollet-le-Duc pour certaines de ses œuvres comme ses édicules du métro de Paris ou l'École du Sacré Cœur à Paris. Par ailleurs, certaines des œuvres décoratives de Viollet-le-Duc, comme ses fresques de Notre-Dame de Paris ou celles du château de Roquetaillade, sont de parfaits exemples du lien de filiation entre le mouvement néogothique et l'Art nouveau. Avant de se répandre en France, les principes formels d'une architecture spécifiquement dénommée « Art nouveau » sont définis à Bruxelles à partir de 1892 avec Victor Horta, Henry Van de Velde et Paul Hankar, tous trois disciples de Viollet-le-Duc : L'influence considérable de Viollet-le-Duc s'étend aux architectures les plus divergentes telles que celles d'un Henry van de Velde… Ses écrits s'avèrent très marqués par les idées du maître français. À Bruxelles, il existe un milieu d'avant-garde à la recherche de nouveauté capable de faire pièce à l'historicisme triomphant. Un ensemble de mécènes et d'artistes connu sous le nom de Groupe des XX qui organise à partir de 1884 des expositions regroupant des artistes refusés par les salons officiels. Ce groupe est peut-être le premier à intégrer au sein d'une exposition de peinture et de sculpture des objets d'art décoratif. Ce mouvement est très influencé par des penseurs et artistes anglais, tels que William Morris, James Abbott McNeill Whistler ou Aubrey Beardsley ainsi que par l'art japonais. Il poursuit la même activité après 1894 sous le nom de La Libre Esthétique. Évolutions du mouvement Le mouvement identifié en tant que tel est divisé en trois périodes, notamment par , historien de l'art britannique : une période d'apparition au grand public, très courte, entre 1893 et 1895 ; une période pendant laquelle le mouvement s'étend rapidement et prend place dans tous les milieux culturels, entre 1895 et 1900 et, enfin, un moment où le mouvement se stabilise, commence à faire des bilans sur lui-même et essuie de sévères critiques, avant de s'effacer durant la Première Guerre mondiale. Débuts de l'Art nouveau (1890-1895) Le mouvement en tant que tel naît et se développe dans toute l'Europe entre 1890 et 1895 avec une très grande rapidité. Il est ainsi très délicat d'identifier des initiateurs précis. Le fait que de très nombreuses disciplines s'emparent de ce nouveau catalogue de formes donne très rapidement l'impression aux contemporains qu'ils assistent à l'émergence d'un mouvement artistique à part entière englobant tous les aspects de la vie. Paul Greenhalgh identifie la phase initiale du mouvement entre 1893 et 1895, autour de quatre évènements se déroulant surtout dans de grandes capitales, Londres, Bruxelles et Paris. L'évènement initiateur est la publication dans le de la revue The Studio des dessins d'Aubrey Beardsley en 1893. Ce jeune illustrateur présente pour la première un style de dessin qui sera caractéristique de l'Art nouveau, et il devient instantanément le centre d'intérêt des avant-garde des deux côtés de l'Atlantique. La même année, à Bruxelles, Victor Horta achève l'hôtel particulier d'Émile Tassel, première réalisation architecturale Art nouveau aboutie. Horta exploite le premier la ligne courbe, symbole entre tous de ce mouvement. La fluidité des espaces fait écho aux courbes végétales qui investissent ferronneries, mosaïques, fresques et vitraux, éléments tant structures qu'ornements, dans la plus parfaite ligne d'Eugène Viollet-le-Duc. Horta conçoit un édifice inédit avec des meubles qui correspondent au rythme des murs et de l’architecture ; il dessine les motifs des tapis, conçoit les meubles : c'est la naissance d'un « art total ». L'année suivante, toujours dans la capitale belge, Henry Van de Velde publie un pamphlet, Le Déblaiement d'Art, dans lequel il prend du recul sur les évolutions artistiques contemporaines et fustige avec fougue le monde de l'art institutionnalisé. Cette réflexion est la première intellectualisation de deux idées fortes de l'Art nouveau : la valeur des arts décoratifs aux côtés des arts dits nobles et l'importance de l'harmonie générale dans tout travail de décoration. Le dernier évènement, qui clôt la phase initiale du mouvement, est l'ouverture à Paris en 1895 du magasin et centre d'exposition « Maison de l'Art nouveau » par Siegfried Bing qui popularise le style dans la capitale et le fait connaître au grand public. À la fin du , les échanges artistiques s’étant intensifiés, le mouvement se diffuse rapidement. Des albums et revues d’art et d’architecture sont abondamment illustrés et propagent les idées nouvelles, comme L'Estampe originale (1888-1895), The Studio (1893), Jugend (1896), Art et décoration (1897), etc. Le développement des moyens de communication permet aux architectes de voyager ; ainsi des connexions s'établissent entre Bruxelles et Paris : Hector Guimard sera très influencé au cours d’un voyage qu’il a fait en 1895 pour voir les architectures de Victor Horta, ce qui l’amènera à intégrer certaines de ses formes dans sa propre architecture. De même, des liens très étroits se tissent entre Vienne et Glasgow, et un architecte comme Otto Wagner recevra la visite de Charles Rennie Mackintosh. Dénomination L'expression « Art nouveau » est employée pour la première fois par Edmond Picard, en 1894, dans la revue belge L'Art moderne, dans la lignée de La Jeune Belgique, pour qualifier la production artistique d'Henry van de Velde. Cependant, le nom a été inventé par Van de Velde avec Victor Horta, Paul Hankar et Gustave Serrurier-Bovy. Elle passe en France lorsque, le , elle devient l'enseigne de la galerie d'art de Siegfried Bing, sise 22, rue de Provence à Paris et baptisée Maison de l'Art nouveau. En France, on utilise concurremment le terme Modern Style pour faire référence au rôle initiateur joué par l'Angleterre ou style Nouille, dénomination populaire. Avec Art nouveau, il existe les expressions style Guimard, style de Glasgow. Les personnes critiques envers ce courant artistique emploient volontiers les termes style métro, style Maxim's, style ténia ou Yachting style, comme le nomme Edmond de Goncourt en comparant les présentations de Bing à l'Exposition universelle de 1900 à des cabines de bateau. En Angleterre, ce mouvement est également connu sous le terme de Arts and Crafts movements, même si les personnes qui emploient cette expression l'utilisent pour désigner un mouvement plus large. En Allemagne, on emploie soit Studio-stil en référence à la revue The Studio qui a popularisé le mouvement soit Jugendstil, du nom d'une autre revue défendant l'Art nouveau Jugend. Les Allemands emploient également les termes Belgischestil ou Veldeschstil en référence à la Belgique ou à Henry Van de Velde. Apparaissent également outre-Rhin les expressions Lilienstil (style lys) ou Wellenstil (style vague). En Italie, en Espagne ou en Amérique latine, le terme de style Liberty est employé en référence aux magasins du même nom qui importent des produits de ce mouvement. Déploiements (1895-1900) La phase d'extension et de maturité du mouvement se situe entre 1895 et 1900. Ce style se répand dans toute l'Europe, chaque ville ou pays adaptant le mouvement artistique à ses propres caractéristiques et considérations locales. La Maison de l'Art nouveau de Bing est une des vitrines sur cette période de l'étendue de ce que propose le mouvement. Il expose ainsi des vitraux de Tiffany, des réalisations de Van de Velde, de Beardsley, Lalique, Colonna, Gaillard ou De Feure. Lors de l'exposition universelle de 1900 à Paris, le vitrail des apôtres de Józef Mehoffer a été récompensé par une médaille d'or. L'Art nouveau était ainsi arrivé dans l'art sacré. Ruptures et déclin (1900-1920) Entre 1900 et 1914, l'Art nouveau s'est imposé et il commence à faire l'objet de débats, de discussion, de critiques. Dès 1900, de nombreux critiques d'art s'attaquent à ce mouvement. Ils reprochent notamment de laisser obstinément de côté l'un des principes des arts décoratifs qui veut que l'ornementation d'un objet doit être subordonné à sa fonction. Dès l'exposition universelle de 1900, Charles Genuys, critique à La revue des arts décoratifs soulève ce point entre autres. L’Art nouveau est également violemment attaqué par les mouvements nationalistes, à partir des années 1904-1905 au cours desquelles les associations d’extrême droite française condamnent notamment Hector Guimard. Ces mouvances n'hésitent pas à employer la même rhétorique que pour les juifs, accusant ces artistes d'être contre la nation et de devoir être éliminés. Par ailleurs, les créateurs authentiques sont vite rattrapés par le succès d'une mode dont ils sont les inspirateurs et qui triomphe à partir de l'exposition universelle en 1900, notamment dans une bimbeloterie envahissante qui ternit pendant longtemps la mémoire de l'Art nouveau. À partir de 1910, les salons des arts décoratifs sont inondés d'objets quelconques, reprenant des styles anciens et ne laissant plus de place aux objets Art nouveau, que le public délaisse. De fait, la production d'objets Art nouveau après la Première guerre mondiale se poursuit avec un certain succès de nombreuses années, mais ceux-ci sont la plupart du temps de simples copies n'intégrant aucune nouveauté ni créativité. Le déclin de l'Art nouveau se constate notamment par l'éloignement d'une partie de ses créateurs, lesquels se reportent vers d'autres styles (dès 1905-1906) qui, eux, se maintiennent. Par ailleurs, comme les représentants les plus influents de ce courant sont dispersés dans toute l'Europe, ils ne peuvent pas élaborer de système formel, ni s'inscrire au sein d'une institution officielle qui aurait légitimé et porté le mouvement. Toutefois, cette vision est l'héritière d'une historiographie qui, pendant un temps très important, a peu étudié la fin de ce mouvement. La vulgate de l'histoire de l'art a longtemps considéré que les mouvements artistiques postérieurs ont rompu radicalement avec l'Art nouveau. Il ne faut toutefois pas omettre que de nombreux artistes pleinement membres du mouvement ont d'eux-mêmes et très progressivement fait évoluer leur pratique et que les nouveaux artistes s'inscrivent, la plupart du temps volontairement, dans la continuité des avant-gardes précédentes. Les treize vitraux de Józef Mehoffer à Fribourg couvrent une période allant de 1896 à 1936. Ils ont une importance qui dépasse le simple intérêt local. Ils sont remarquables du fait que, entre autres, ils traduisent des tendances stylistiques qui vont de l'historicisme au réalisme, avec des signes du style moderne, en passant par l'Art nouveau. Le cycle fribourgeois se distingue également parce qu'il a influencé le développement de l'art du vitrail monumental qui – après avoir suscité un regain d'intérêt dans la première moitié du – se trouvait encore au stade expérimental à l'époque de la création des vitraux de Mehoffer. Devenir (depuis 1920) L'utilitarisme généré par la Grande Guerre puis la reconstruction des régions dévastées portent un coup fatal au goût modern style, dès lors généralement déconsidéré. Ses détracteurs, qui ne désarment pas, l'ont toujours tenu pour futile ; il est désormais suranné aux yeux du grand public. L'Art déco lui avait succédé qui, dans sa version colossale des années 1930, en était devenu la négation. Dès 1926, on commence même à en démonter les réalisations, à commencer par certaines stations de métro parisien, par exemple les stations Place de l'Étoile et Pereire. Par nécessité et manque d'intérêt pour ce style, les démolitions s'accélérent après la Seconde Guerre mondiale jusqu'aux années 1970, lors desquelles une prise de conscience en Belgique comme en France permet finalement d'épargner les constructions survivantes puis de les protéger et enfin de les restaurer. Caractéristiques de l'Art nouveau L'Art nouveau est un mouvement artistique d'une extrême richesse, qui ne s'est pas déployé de la même manière selon les lieux, les moments et les techniques. Ce mouvement se reconnaît toutefois à un certain nombre de caractéristiques communes, même si tous les artistes n'ont pas exploité les mêmes thèmes ni intégré les mêmes influences. Thèmes La grande variété inhérente au mouvement Art nouveau empêche d'isoler un nombre fini de thèmes explorés par les différents artistes mais certains d'entre eux sont fondamentaux : la femme, la nature, les lignes courbes et l'asymétrique. Femme L'image de la femme est extrêmement présente au sein de la production artistique Art nouveau. Que ce soit en femme éthérée et mystérieuse, en femme symbole de la nature, en femme active et pleine de vie ou en femme fatale, matinée d'érotisme, ce thème est récurrent dans la grande majorité des tendances, des lieux et des mouvements internes. L'image de la femme fatale est déjà très présente dans la littérature fin-de-siècle. Ainsi, le nu féminin est traditionnellement limité aux scènes mythologiques et il est très codifié, expurgeant ainsi tout érotisme. De nombreux artistes Art nouveau s'en emparent et l'utilisent en n'hésitant pas à rompre avec l'image académique de la femme. Ils réinterprètent ainsi les Salomé, les sphinx féminins et autres mythes similaires. L'image de la femme est également importante dans le mouvement Art nouveau pour son aspect naturaliste. Un grand nombre d'artistes montrent les femmes actives, fortes et maîtresses de leur destin, là aussi à rebours des codes classiques des représentations réalistes de la femme. L'époque est celle de l'émergence des femmes de théâtre célèbres, de chanteuses à succès et de courtisanes. Les femmes artistes ont les faveurs des peintres et sculpteurs Art nouveau, qui voient dans ces femmes l'exemple des femmes fascinantes qu'ils se plaisent à imaginer et représenter. Nature En tant qu'objet scientifique en plein essor, la nature représente à la fin du la modernité. Modèle de beauté parfaite, la nature est donc largement exploitée comme thème par le mouvement Art nouveau, mais en dépassant le naturalisme traditionnel. Si les artistes Art nouveau sont nombreux à sortir des ateliers pour aller voir la nature de plus près, ils s'emparent également largement de nombreuses publications scientifiques qui décrivent et représentent le plus précisément possible la faune et la flore pour non pas en reproduire l'image le plus fidèlement possible, mais pour en trouver une forme esthétique nouvelle. D'ailleurs, un certain nombre de créateurs Art nouveau ont fait des études scientifiques et publient dans des revues universitaires. Ainsi, cette idée de dépasser les représentations traditionnelles de la nature en exploitant avant tout les formes proposées par la faune et la flore apparaît très tôt via le mouvement Arts and crafts et est théorisée par plusieurs figures du mouvement tels Owen Jones ou van de Velde. Les artistes s'emparèrent largement de l'ouvrage de Ernst Haeckel Formes artistiques de la nature qui, publié entre 1899 et 1904, est pour eux comme un immense répertoire de formes. Josef Maria Olbrich déclare ainsi : . L'exploitation de la nature est pour nombre des premiers artistes Art nouveau également un rejet des thèmes traditionnels historicistes de l'art (scènes de guerre, portraits d'hommes célèbres, scènes religieuses, de la mythologie grecque ou romaine), tout autant que de leur forme. Influences Malgré la volonté affichée de rompre avec le passé, les artistes de ce mouvement ne rejettent pas entièrement les héritages du passé. En revanche, ils les mélangent avec d'autres influences, absentes des styles qui les ont précédés. Par exemple, l'Art nouveau viennois procède parfois à un emprunt au classicisme en réintégrant la mythologie dans ses œuvres. Ou encore la Casa Milà en Espagne, qui mélange à la fois archaïsme (baroque) et modernisme, dont l'inspiration est puisée dans la nature et le style byzantin. Naturalisme Inspirés par les planches des encyclopédies et ouvrages illustrés médicaux, d'anatomie, de zoologie, d'entomologie, ornithologie, de botanique ou par observation directe, notamment lors des études d'anatomie des écoles d'art, plusieurs artistes « nouille » ont intégré à leurs œuvres les éléments observés. Les efflorescences végétales très décoratives leur sont communes et on trouve chez Gaudi ou chez Guimard la présence de pièces en forme d'ossements (manifeste pour certains montants des stations du métro parisien). Modernisme Ces artistes ont baigné dans un flot d'images imprimées qui touchaient pour la première fois toutes les couches sociales. Les illustrations des livres d'anticipation d'Albert Robida ou de Jules Verne ont introduit un nouvel imaginaire et la figuration de machines de science-fiction ou d'inventions récentes dans des décors dantesques ou exotiques se retrouve dans la création modern style. Exotisme Comme d'autres artistes inspirés par des civilisations lointaines et très différentes, les membres de l'Art nouveau ont été nombreux à être inspirés par l'art asiatique, japonais notamment, ou islamique. En cette fin de siècle, des images et des œuvres arrivent de ces contrées et surprennent les Européens, qui s'emparent des formes et thèmes utilisés. L'exposition universelle de Paris en 1867 les ayant révélées aux Français comme à d'autres Européens, les estampes japonaises envahirent les intérieurs bourgeois, et même rapidement bien des logis urbains modestes (japonisme). Mythes et folklores Dans la veine de la redécouverte des anciennes civilisations européennes, de nombreux artistes Art nouveau s'emparent des motifs et formes des images qui leur parviennent. Cela concerne surtout les civilisations celtiques ou Vikings. Styles antérieurs Même si les artistes tenant de l'Art nouveau critiquent les excès de l'historicisme duquel ils veulent s'extraire, cela ne signifie pas qu'ils rejettent indifféremment les formes des styles antérieurs. Ainsi, il se retrouve de nombreux exemples, mêlés de manière plus ou moins complexe à leur propre style, de réemploi de motifs gothiques, renaissance, classiques et même rococo dans leurs œuvres. Le rejet du classicisme formel, l'inspiration naturaliste et la rupture des lignes droites qui en est le corollaire au profit d'ornements contournés et une certaine (sur)abondance décorative, avaient conduit aux à l'évolution du gothique vers le flamboyant et au du classicisme vers le baroque puis le rococo en un mouvement comparable. En ce sens, l'Art nouveau est baroque. Symbolisme L'art symboliste a une influence importante sur de nombreux artistes Art nouveau, surtout en France. C'est ainsi que de nombreux postimpressionnistes, pointillistes, synthétistes ou membres du groupe Nabi se retrouvent pleinement dans la mouvance Art nouveau. Nouvelle manière de s'exprimer C'est à partir d'idées et d'idéaux communs que naquit l'aspiration à un style homogène qui trouverait son expression non pas dans l'uniformité, mais dans la diversité. L’Art nouveau contient l’acceptation des différences de genre et d’esprit entre les êtres, il procède d’une très grande générosité de pensée. Ainsi dans la même ville, Bruxelles, trois architectes de renom ont pu cohabiter : Paul Hankar, Henry van de Velde et Victor Horta. Plutôt que de s’enfermer dans un style, les artistes ont avant tout la volonté de trouver de nouvelles manières de s’exprimer. Art de la jeunesse L’Art nouveau apparaît un peu partout au même moment. L'historien Mario Praz parlera de « déflagration », « d'explosion de la jeunesse ». Ce courant est le fait d'une génération d'artistes, souvent jeunes (Hector Guimard a moins de trente ans lorsqu'il dessine le métro parisien), et qui sortent de leur tour d'ivoire pour prendre en main le décor de la vie. L'objectif est de rompre avec l'exploitation des styles du passé, afin de proposer une alternative à un historicisme officiel qui empêche le renouveau des formes. Le terme allemand Jugendstil signifie explicitement « style de la jeunesse ». L’Art nouveau vient en réaction à l’obligation de faire ce qui est convenable, codifié. Ainsi, la lecture de la baronne Staffe, qui a écrit un traité des bonnes mœurs pour faire l’éducation des classes moyennes, permet de mieux comprendre la société de 1900 : tout y apparaît codifié, de la longueur du voile de deuil à la carte de visite en passant par le type de chapeau… Ces règles seront insupportables aux artistes de la mouvance Art nouveau, tout comme celui-ci paraîtra insupportable, en tant qu'art non convenu, dans lequel il est impossible de se repérer par rapport aux styles et aux conventions de l’époque. Dans l’Art nouveau, il y a liberté de jouer, de s’amuser, d’être non conventionnel : c'est un art sonore, joyeux, musical, ce n’est pas un art du silence, de l’austère. Plus encore, la sensualité et l’érotisme de l’Art nouveau font scandale. S'il porte une charge érotique manifeste, la sensualité des formes végétales comme la sur-utilisation de l’image de la femme dans le répertoire ornemental sont intimement liés à ce sentiment de vie que les artistes cherchent à restituer dans le décor quotidien. Art dans la vie Réaliser l'unité de l'art et de la vie, tel était l'objectif déclaré de l'Art nouveau, qui estime qu’il faut un cadre de vie qui correspond aux exigences de l’homme moderne du début du . Un autre objectif est de réagir contre une dérive liée à l’industrialisation à outrance et dépourvue de toute capacité d’invention. Prendre la nature comme référence, c’est alors réagir contre le rationalisme du début de l’ère industrielle, sa froide efficacité et sa morale puritaine. Les motifs habituellement représentés sont des fleurs, des plantes, des arbres, des insectes ou des animaux, ce qui permettait non seulement de faire entrer le beau dans les habitations, mais aussi de faire prendre conscience de l'esthétique dans la nature. Si la référence à la nature est une constante, la façon dont ces artistes vont aborder les modèles naturels varie. Émile Gallé est un artiste naturaliste qui s'inspire de la nature en la stylisant très peu, il utilise ses formes dans les décors et dans les dessins de ses meubles. D’autres artistes vont plus loin et restituent dans les formes qu’ils inventent le sentiment de la sève qui circule dans le monde végétal. Naissent ainsi des formes qui suggèrent plus un organisme en croissance qu’un modèle précis. C'est par exemple le cas de Guimard, de Gaudí et de certains artistes allemands, comme August Endell, qui partent de la nature pour évoluer vers un phénomène d’abstraction. Les artistes vont créer des formes originales, inédites, inventer un vocabulaire nouveau tout en tenant compte de la possibilité de les reproduire industriellement. C'est une réaction à la fois contre une industrialisation mal pensée, tout en intégrant cette volonté de modernité. Avec l'utilisation des matériaux nouveaux et des moyens de production modernes, l'un des buts poursuivis, pour lequel il a échoué, était de s’adresser au plus grand nombre. C'est dans cette optique que les anciens matériaux, comme le bois ou la pierre, ont été élégamment mariés avec les nouveaux, comme l'acier ou le verre. Pour chacun d'eux, des artistes ont poussé leurs recherches à l'extrême pour en tirer le meilleur parti. C'est ainsi que les pâtes de verre multicouches, les rampes d'escalier à entrelacs de ferronneries, les meubles aux ondulations de bois ont permis de mettre l'art à disposition de tous, pour un coût abordable, tout en gardant une volonté d'innovation formelle, inspirée de la nature. Cet art est tout de même lié à de nombreux mécènes et se propage dans un premier temps dans un milieu élitiste bourgeois. Les clients sont nombreux pour les vases Gallé, dans les milieux mondains parisiens, entre 1896 et 1899. Mais, très vite, le succès populaire notamment dans le domaine de l’affiche, en fait quelque chose qui manque de classe et l’Art nouveau sera assez vite assimilé à l’émergence des classes moyennes. Très vite dévalué, puis mis en cause par les nationalistes, il devient totalement inexistant dans les milieux supérieurs en quelques années. Au contraire, dans les classes moyennes françaises, l’Art nouveau a une très longue durée, et se prolonge jusque dans les années 1920, comme en témoigne l’Exposition des Arts Décoratifs de 1925, où son influence est encore sensible. Art dans la ville Si le qui se profile se rêve nouveau et moderne, on se rend aussi compte que cette modernité risque de couper l'homme de la nature. Tout se passe comme si celle-ci risquait de s'échapper et que les artistes devaient essayer de la réintroduire le plus naturellement possible dans le cadre de vie. L’Art nouveau est un art essentiellement urbain, citadin qui trouve un écho dans des villes comme Barcelone, Glasgow, Vienne, Paris ou Bruxelles. En France, l'Art nouveau se décline en deux écoles : Paris et Nancy. À Paris, Samuel Bing, marchand d'art, ouvre en 1895 une galerie : la Maison de l'Art nouveau. Précurseur français du mouvement, qui sera baptisé, comme son magasin, l'Art nouveau, Bing expose des designers, tels Van de Velde, Colonna ou de Feure. À la même époque, la construction d'un immeuble, le Castel Béranger, rend célèbre, malgré les critiques, son architecte Hector Guimard ; le « style Guimard » est aujourd'hui indissociable des entrées du métro parisien, réalisées en fonte industrielle. À Nancy, c'est autour d'Émile Gallé, verrier et ébéniste, qu'est créée en 1901 l'École de Nancy. Par ce courant résolument novateur, Nancy s'affirme comme la capitale de l'Art nouveau en France. Des verriers, ébénistes, architectes ou ferronniers de renom en étaient membres. À titre d'illustration, un immeuble aujourd'hui monument historique, sis au 22, rue de la Commanderie, à Nancy, est le fruit de la collaboration entre l'ébéniste et ferronnier d'art Eugène Vallin, le verrier Jacques Gruber et l'architecte Georges Biet. Parmi les architectes nancéiens, citons encore Émile André, membre du comité directeur de l'école de Nancy avec, à son actif, une douzaine d'immeubles Art nouveau dans cette ville. De même Reims, ville reconstruite après la Première Guerre mondiale, peut être considérée comme une ville de l’Art nouveau tardif. En Alsace-Moselle, on remarque la présence du Jugendstil (équivalent germanique de l'Art Nouveau) dans l'architecture, du fait de l'annexion allemande, notamment à Strasbourg et à Metz. S'il existe des maisons de campagne d'inspiration Art nouveau, elles sont souvent commanditées par les mêmes personnes qui font construire leur hôtel particulier, ou hôtel de rapport, en plein cœur de la ville. L'Art nouveau inspire bien sûr l'architecture de nombreux immeubles parisiens, mais surtout celle, parfois très soignée, de nombreuses villas anciennes en meulière, construites pour la plupart au début du , et que l'on peut découvrir en périphérie de Paris, notamment dans les villes de banlieue du Val-de-Marne, de l'Essonne et de la Seine-Saint-Denis. Celles-ci se caractérisent par leurs audaces en fer forgé, leurs décors de briques et de faïence, leurs pignons et parfois leurs petites tours. C'est dans ces banlieues que des architectes français expérimentent de nouveaux matériaux et de nouveaux styles inaugurant l'Art nouveau qui, par opposition à l'académisme, se veut total. En Catalogne, après l'Exposition universelle, l'Art nouveau est surtout un fait bourgeois. Il fleurit sur l'avenue du passeig de Gràcia, à Barcelone, et dans les principales artères de l'Eixample, à la faveur de concours d'architectures organisés par la ville. Il conquiert rapidement tous les domaines et devient un art officiel avec les commandes publiques de bâtiments de grandes dimensions (le palais de la musique catalane, l'hôpital de Sant Pau, le conservatoire de Barcelone) et pour l'aménagement urbain (des luminaires, places ou bancs). Pensé pour accueillir un quartier de la ville entièrement moderniste, le parc Güell resta cependant un des rares jardins publics Art nouveau, avec la fin de la vogue de cet art comme avant-garde, et le retrait des investisseurs. Propulsé par de riches industriels, l'Art nouveau devient rapidement — contre ses idéaux d'origine — un style industriel. L'usine textile Casaramora ou le cellier Güell sont des exemples de ce modernisme appliqué à l'industrie et aux exploitations agricoles. Cette architecture est également appliquée à l'art religieux (Sagrada Família, crypte de la Colonie Güell, cimetières), aux bâtiments scientifiques (observatoire Fabra), voire scolaires (école de la Sagrada Família, collège Sainte-Thérèse). Art total S'il est relativement polymorphe, l'Art nouveau concerne avant tout l’architecture et les arts du décor. Ce rapprochement entre les arts majeurs et mineurs fait partie du combat qu'aura Viollet-le-Duc avec les Beaux-Arts de Paris dès l’année 1854. Les connexions entre le mouvement et les arts dits nobles tels la peinture ou la sculpture sont plus éloignés et si des influences croisées apparaissent de manière évidente, elles ne permettent pas de parler d'un style Art nouveau en peinture et pourtant des chapitres entiers sont consacrés à la sculpture Art nouveau dans des ouvrages de référence. Architecture Une partie des origines des réalisations Art nouveau en architecture vient des théories de Viollet-le-Duc qui, très tôt, utilise des formes nouvelles pour dépasser les styles anciens et surtout postule (sans la tester) la possibilité d'ériger des structures portantes en acier pour la recouvrir de maçonnerie. Cette nouvelle technique permet de penser différemment la construction des bâtiments par la suppression des ouvrages de renforcement obligatoires dans l'architecture traditionnelle tels les plafonds voûtés et les arcs-boutants. Cette idée est reprise lors de la période Art nouveau par tous les grands architectes du mouvement, Louis Sullivan, Victor Horta, Francis Jourdain ou Auguste Perret. Le premier architecte véritablement Art nouveau est Victor Horta. Il emprunte résolument la voie de l'acier au sein de ses constructions ; mais, contrairement à la norme adoptée par ses contemporains qui les cachent, il décide de montrer les structures en acier, de les intégrer hardiment à l'ensemble décoratif du bâti. Ce parti-pris à rebours des habitudes fait sensation et devient une marque de fabrique, qu'il porte au plus haut point avec la Maison du Peuple commandée par le Parti ouvrier belge, achevée en 1899. Mais le programme de l'architecture Art nouveau est tout entier contenu dans la première construction de Horta, l'hôtel Tassel. Édifiée en 1892, cette construction surprend l'ensemble de la profession, car elle porte l'architecture bien au-delà des arts décoratifs pour toucher à un domaine beaucoup plus large. L'hôtel Tassel a un retentissement important, bien au-delà des frontières belges. Ainsi à Paris de nombreux architectes sont conquis par cette nouveauté et s'en inspirent plus ou moins largement. Le personnage emblématique de l'architecture Art nouveau dans la capitale française est Hector Guimard qui adjoint les courbes caractéristiques du mouvement naissant à son propre style, déjà original. Toutefois, il est une exception car la plus grande partie des constructions Art nouveau parisiennes est l'œuvre de professionnels peu célèbres, surtout pour des magasins et restaurants tel Maxim's ou la bijouterie de Georges Fouquet. En France, la principale ville dans laquelle ce style se développe est Nancy où il s'insère dans le développement local d'un puissant mouvement artistique et industriel. Le projet artistique de Victor Horta est très fréquemment utilisé de manière partielle, mêlé d'inspiration plus classique. Ainsi, Charles Plumet mélange des éléments Art nouveau à des bâtiments de style et Jules Aimé Lavirotte avec des immeubles somme toute classiques dans leur structure générale. Les architectes qui reprennent le plus intégralement possible les fondamentaux Art nouveau sont peu nombreux. On peut citer en France Xavier Schoellkopf avec la maison de la chanteuse Yvette Guilbert. L'Art nouveau en architecture est également le prétexte pour faire preuve d'une grande capacité d'invention, tout en dépassant les formes initiales. Ainsi, la villa Jika de Louis Majorelle édifiée par Henri Sauvage à Nancy est construite dans un mélange d'architecture médiévale fantasmée et de formes typiquement Art nouveau. Quelques œuvres architecturales majeures L'Art nouveau a été décliné selon la sensibilité de chaque pays. Les habitations majeures de l'architecte Victor Horta à Bruxelles (patrimoine mondial de l'Unesco). Le Castel Béranger d'Hector Guimard à Paris. L'Alcazar à Angers. L'immeuble Art nouveau construit par l'architecte Louis Perreau, rues du Château et du Temple à Dijon (1907). La villa Demoiselle, par Louis Sorel, à Reims (1908). Ancien comptoir de l'Industrie (Reims), 6-12, rue Cérès ; architectes : Marcel Rousseau et Émile Thion (1922). Les bouches du métropolitain (métro) de la ville de Paris, par Hector Guimard. Les œuvres d'Antoni Gaudí, à Barcelone (patrimoine mondial de l'Unesco). Œuvres de Lluís Domènech i Montaner, à Barcelone et Reus (patrimoine mondial de l'Unesco). La maison Hankar et les hôtels Albert Ciamberlani et José Ciamberlani, de Paul Hankar, à Bruxelles. La maison Cauchie, de Paul Cauchie en collaboration avec Édouard Frankinet, à Bruxelles. La maison Frankinet d'Édouard Frankinet à Bruxelles La maison dorée, à Charleroi, avec des sgraffites de Gabriel van Dievoet. La maison Delune, de Léon Delune, à Bruxelles. Le centre belge de la bande dessinée à Bruxelles, anciens magasins Waucquez, par Victor Horta (1902). La Casa Fenoglio-Lafleur, à Turin. La villa Majorelle, à Nancy, d'Henri Sauvage et Lucien Weissenburger (1901-1902). L'hôtel du Parc (ex-hôtel Métropole) de Plombières-les-Bains. Le théâtre municipal de Tunis, par Jean-Émile Resplandy, construit en 1902. La maison municipale Obecni dum de Prague, par A. Balsanek et O. Polivska (1903-1905). Le palais de la Sécession à Vienne, par Joseph Maria Olbrich (1898). Le palais Stoclet à Bruxelles (patrimoine mondial de l'Unesco). La Cigale, sur la place Graslin, à Nantes, une des plus belles brasseries de France construite en 1895, classée monument historique. Les immeubles des rues Alberta iela et Elizabetes iela à Riga, Lettonie. La place d'Autriche, dans le district de Petrograd à Saint-Pétersbourg en Russie. L'Art nouveau a également laissé de nombreuses œuvres dans les villes de Nancy et Bruxelles qui furent des centres de développement de ce mouvement. Également, Rīga contient la plus grande concentration d'Art nouveau en Europe. Mobilier La conception du meuble de l'Art nouveau fait revivre l'artisanat : il est le style du concepteur individuel, remettant en son centre le travail de l'artiste et éloignant celui de la machine. L'innovation majeure dans le domaine de la décoration intérieure se situe dans la recherche d’unité. Toutefois, le style n’échappe pas à certains parallèles avec la tradition, en particulier gothique, rococo et baroque ; le gothique servit ainsi de modèle théorique, le rococo d’exemple dans l’application de l’asymétrie, et le baroque de source d’inspiration en matière de conception plastique des formes. De son côté, l’art coloré du Japon, par son traitement hautement linéaire des volumes, contribua également massivement à l’émancipation de l’Art nouveau de l’asservissement à la symétrie des ordres grecs. Le bois prenait des formes étranges et le métal, à l’imitation des entrelacements fluides de la nature, devint tortueux. En effet, le style est très largement basé sur l’observation de la nature, non seulement en ce qui concerne l’ornement, mais aussi d’un point de vue structurel. Des lignes vitales, sensuelles et ondoyantes, irriguent la structure et en prennent possession. Chaises et tables semblent modelées dans une matière à la mollesse caractéristique. Partout où cela est possible, la ligne droite est bannie et les divisions structurelles sont cachées au bénéfice de la ligne continue et du mouvement. Les plus belles réussites de l’Art nouveau, au rythme linéaire marqué, relèvent d’une harmonie qui les rapproche de l’ébénisterie du . C’est à Nancy que les affinités entre rococo et Art nouveau apparaissent de la manière la plus convaincante. Moins fascinant, mais faisant partie des personnalités artistiques les plus en vue de l’époque, Louis Majorelle (1859-1926) est le deuxième chef de file du courant Art nouveau à Nancy. Les travaux d’incrustation de Gallé étaient le point fort, en variant beaucoup les motifs, en allant du végétal aux inscriptions littéraires à contenu symbolique. Typique pour la production de ce maître est la transformation d’éléments structurels en tiges ou en branches se terminant en fleurs. Contrastant avec l’école de Nancy, l’Art nouveau parisien est plus léger, plus raffiné et austère. Les motifs d’inspiration naturelle présentent un degré de stylisation plus grand, parfois même une certaine abstraction, et apparaissent de manière marginale. Arts graphiques Des couvertures de livres aux illustrations de revues, des affiches publicitaires aux panneaux décoratifs, de la typographie de presse aux cartes postales, l’Art nouveau a laissé sa trace. Dans le cadre du renouveau de l'estampe dans les années 1880, soutenu notamment par Auguste Lepère et sa revue L'Estampe originale (1888-1895) illustrée par Henri de Toulouse Lautrec ou Pierre Bonnard qui s'inspirent du japonisme, l'un des précurseurs du nouveau graphisme a été Jules Chéret. Fils d'un typographe, il suit des cours à la Petite École, future École nationale des arts décoratifs, et développe une nouvelle technique plus économique pour la reproduction de la lithographie en couleurs et plus adaptée à la reproduction de masse de l'affiche publicitaire. En outre, il a amélioré la nature esthétique du manifeste, en lui fournissant des motifs décoratifs, le transformant en un art décoratif de forme autonome. Il a été appelé « le père de l'affiche Belle Époque », et a inspiré et encouragé d'autres artistes à explorer le genre. Des nombreux auteurs qui s’y adonnèrent, le plus influent étant sans conteste le Tchèque Alfons Mucha. Ses créations gagnèrent une renommée internationale, grâce à la délicatesse de ses dessins qui incluaient le plus souvent la figure féminine comme figure centrale, enveloppée par des arabesques d’éléments naturels et soulignée de lignes rappelant la mosaïque ou le vitrail. Son style, principalement utilisé dans les œuvres à caractère commercial, fut imité par les illustrateurs de son époque. Ce fut, par exemple, le cas de Gaspar Camps, surnommé le Mucha catalan. Aubrey Beardsley fut l'un des plus originaux artistes Art nouveau, malgré l’irrévérence érotique et la polémique issue des thèmes qu’il choisit d’illustrer en noir et blanc pour l'édition, la ligne tant sinueuse qu'anguleuse qui délimite des plages sombres sur un fond blanc, évoquant la gravure érotique japonaise Shunga. D’autres affichistes célèbres sont Privat Livemont, Koloman Moser, Charles Rennie Mackintosh, Eugène Grasset, Franz von Stuck, Cesare Saccaggi ou encore Ramon Casas qui est un artiste du modernisme catalan. En typographie, de nombreuses créations de caractères se font dans l’esprit de l’Art nouveau, avec, entre autres, Eugène Grasset, Ernest Lessieux et George Auriol (polices Auriol, Française légère) en France, Otto Weisert (police Arnold Böcklin, 1904) en Suisse… Peinture . Ainsi, de nombreux éléments propres au mouvement Art nouveau sont expérimentés par des peintres avant-gardistes avant d'être repris par des artistes d'autres disciplines. Les caractéristiques les plus significatives communes à la peinture de l'époque et constitutives de l'Art nouveau sont : la simplification des formes, l'aplatissement de l'espace, les capacités évocatrices des lignes courbes, la proximité avec le symbolisme. Il n'existe donc pas réellement d'école de peinture Art nouveau, mais le mouvement est si protéiforme, il touche tant à tous les aspects des représentations graphiques qu'il a une influence sur un grand nombre d'artistes et d'écoles, quelle que soit leur orientation finale. À la fin des années 1880, la recherche d'un dépassement de l'impressionnisme pousse de nombreux peintres a . Initiées par deux associations d'artistes novateurs, les Vingt de Bruxelles et la Société des artistes indépendants à Paris, les écoles de peinture européennes de la fin du siècle empruntent beaucoup au mouvement Art nouveau, que ce soit les symbolistes, les préraphaélites anglais, les expressionnistes allemands, les Nabis et les Fauves. Peintres notables Henri Bellery-Desfontaines, Jules Chéret, Georges de Feure, Victor Prouvé et Théophile Alexandre Steinlen, tous artistes peintres qui se dédièrent tout autant à la peinture, à la lithographie et à l'affiche, refusèrent la séparation entre arts nobles et arts mineurs : la peinture devient un élément du décor. En Suisse, on peut aussi citer les noms d'André Evard et Charles L'Eplattenier. Bijouterie-joaillerie L’art de la joaillerie a été revitalisé par l’Art nouveau, la principale source d’inspiration étant la nature. Cette rénovation fut complétée par la virtuosité atteinte dans le travail de l’émail et des nouveaux matériaux, tels que l’opale et autres gemmes. L’intérêt généralisé porté à l’art japonais et l’enthousiasme grandissant pour les différentes techniques de la transformation du métal, jouèrent un rôle considérable dans les nouvelles approches artistiques et les thèmes d’ornementation. Durant les deux siècles précédents, la joaillerie fine s’était centrée sur les pierres précieuses, particulièrement sur les diamants. La préoccupation du joaillier consistait principalement à former un cadre adapté, afin que la pierre resplendisse. Avec l’Art nouveau, un nouveau type de joaillerie voit le jour, motivé et dirigé par le concept du dessin artistique, ne donnant plus l’importance centrale du bijou à la pierre sertie. Les joailliers de Paris et Bruxelles furent les principaux instigateurs de ce revirement, donnant un nouveau souffle qui se traduira rapidement par une large renommée du style Art nouveau. Les critiques français contemporains étaient unanimes : l’art de la joaillerie traversait une transformation radicale, et le joaillier et maître verrier René Lalique se trouvait en son centre. Lalique glorifia la nature dans ses créations, amplifiant son répertoire pour y intégrer des éléments peu conventionnels — citons les libellules et herbes — inspirés par les dessins de l’art japonais. Les joailliers désiraient se démarquer tout en inscrivant ce nouveau style dans une tradition, puisant leur inspiration dans la Renaissance, pensons notamment aux bijoux en or émaillé et sculpté. On voit réapparaître à cette période des techniques anciennes remises au goût du jour, telle que la technique du plique-à-jour, qui permet d'obtenir des bijoux traités en cloisonné et émail translucide, semblable à du vitrail miniature. De très nombreux joailliers de la période en firent usage, comme René Lalique, Henri Vever ou encore Eugène Feuillâtre. Dans la majorité des créations émaillées, les pierres précieuses cédèrent leur place prédominante, les diamants étant relégués à un rôle subsidiaire en combinaison avec des matériaux moins habituels comme le verre modelé, l’ivoire et la corne. La perception du métier de joaillier évolue, considéré par ses créations comme artiste et non plus comme artisan. Verrerie Dans le domaine de la verrerie, la France connaît une révolution artistique dès les années 1880. Cette évolution importante s'ouvre au grand public via l'exposition La pierre, le bois, la terre et le verre qui a lieu à Paris en 1884. Cette exposition présente les deux pionniers du mouvement, Eugène Rousseau, inspiré par le japonisme, et Eugène Michel. Cette nouvelle vague est immédiatement rejointe par celui qui deviendra le symbole de la verrerie Art nouveau : Émile Gallé. Émile Gallé révolutionne l'art de la verrerie durant ses vingt années d'activité, autant par l'immense inventivité des formes déployées que par le travail sur de nouvelles techniques et des combinaisons de techniques inédites. Il est connu ainsi pour ses « verreries parlantes », sur lesquelles il inscrit des vers. Son inspiration de prédilection est la nature, que ce soit via la botanique ou l'entomologie. Il bénéficie dès ses premières productions d'un immense succès critique et public. Rapidement, des imitateurs voient le jour et satisfont une demande croissante pour ce type d'objets décoratifs. Certains présentent de belles réussites artistiques, tels les frères Auguste et Antonin Daum, qui s'associent pour certaines réalisations avec Louis Majorelle, ou les frères Muller. De très nombreuses sociétés s'engagent donc dans l'Art nouveau, certaines avec une certaine originalité, les plus nombreuses en produisant des copies à moindre coût. Parmi les sociétés dignes d'intérêt sont Schverer & , H. A. Copillet & , Legras & ou les frères Pannier. Cette vague dure jusque dans les années 1930, s'éteignant donc bien après la mort de Gallé en 1904 et bien après la transformation de l'Art nouveau. Cet essor de la verrerie porte également le renouveau de la fabrication d'objets en pâte de verre, avec deux vagues d'artistes, les premiers entre les années 1890 et 1900 (Henry Cros, François-Émile Décorchemont ou Georges Depret) et les seconds durant les années 1910 et 1920 (Gabriel Argy-Rousseau, Jules-Paul Brateau, Albert-Louis Dammouse et Amalric Walter). À l'étranger, la verrerie Art nouveau se développe largement en Bohême. Une des entreprises majeures de ce mouvement est la verrerie . ; elle est également connue pour des verres iridescents aux incrustations d'or, proche de la production de Tiffany, ou l'application aux vases d'anses aux formes graciles et grimpantes. Outre la verrerie Loetz, les quelques autres sociétés à travailler ce style ne le font que de manière superficielle et pour une petite part de leur production : Ludwig Moser und sohn, ou la Glasfabrik Blumenbach. En Allemagne, le Jungendstil s'empare de la verrerie avec des motifs floraux chez Karl Köpping ou issus de la mythologie germanique dans la verrerie . En Scandinavie et en Russie, peu d'entreprises se lancent dans la fabrication d'objets de style Art nouveau. En Suède, les entreprises Kosta et Orrefors, en Russie, la manufacture de verre de la cour tsariste, procèdent à quelques imitations Art nouveau, bien après les débuts du mouvement en Europe de l'Ouest. Les verriers du Royaume uni sont très peu réceptifs à la stylistique Art nouveau, préférant les motifs classiques ou mythologiques. Seules les sociétés Thomas Webb & Sons et Stevens & Williams, domiciliées à Stourbridge, osent itmidement quelques réalisations aux motifs floraux, tout en restant assez conventionnels. En Amérique du Nord, la production d'objets en verre est dominée par Tiffany. Celui-ci, tout en réalisant toujours des gammes d'objets conventionnels, se tourne vers des thèmes floraux proches de l'Art nouveau européen. La mise au point d'un procédé de fabrication industriel nouveau lui permit de développer un commerce à destination des classes moyennes, étant ainsi en phase avec l'une des aspirations des artistes Art nouveau. On peut citer également la société (à Corning) et Philip Julius Handel (dans le Connecticut). L'immense succès de Tiffany incite de nombreuses compagnies à l'imiter, et à poursuivre même lorsque le mouvement s'essouffle dans les années 1920 et 1930. Principales tendances Europe du Nord Autriche-Hongrie Au sein de la monarchie Austro-hongroise, l'Art nouveau est dénommé mouvement sécessionnisme et est mené par Otto Wagner et ses élèves Olbricht et Hoffmann. La première période de ce mouvement, entre 1895 et 1904, voit apparaître des bâtiments colorés, plein de courbes, fantaisistes et même facétieux. Par la suite, ils évoluent vers des formes plus épurées et un retour à la tradition. L'exemple le plus significatif de cette école est la maison d'Adolphe Stoclet à Bruxelles, réalisé par Hoffmann entre 1904 et 1911, et qui à elle seule expose une grande partie du savoir-faire des artisans viennois. France Si Nancy et Paris concentrent à elles deux la majorité de l'Art nouveau architectural en France, de nombreuses villes abritent plusieurs réalisations de cette époque et de ce style. Paris À Paris, comme ailleurs en France, mais en plus foisonnant, l'Art nouveau se développe à la suite de deux mouvements majeurs de la société française : l'esprit fin de siècle, esthétisant et décadent et dont les initiateurs sont les poètes Rimbaud, Verlaine, Baudelaire ou Gautier et le triomphe du modèle social bourgeois sous l'Empire et surtout la Troisième République. L'Art nouveau spécifiquement parisien est défini par les réalisations d'Eugène Gaillard et Georges de Feure, qui mettent en avant au-delà d'autres motifs les arabesques élégantes et la féminité. Le mouvement artistique Art nouveau s'exprime dans la capitale dans tous les arts et se déploie pleinement dans tous les aspects de la vie quotidienne, architecture, orfèvrerie, ébénisterie et arts visuels. De nombreux artistes tel Hector Guimard ne se limitent pas à tel ou tel aspect mais explorent leurs idées au travers des réalisations très variées. Paris découvre l'Art nouveau essentiellement grâce aux efforts et au talent de dénicheur de Siegfried Bing. Celui-ci, mécène et revendeur passionné d'objets d'art ouvre en 1895 une galerie appelée Maison de l'Art nouveau qui fait connaître tout autant les productions d'un très grand nombre d'artistes du mouvement qu'il ne popularise le terme auprès du grand public. Bing investit également une forte somme pour aménager le pavillon de l'Exposition universelle, dont il confie la décoration de la façade à André Arfvidson, et qui lui assure, à lui tout autant qu'à l'Art nouveau, une très large renommée. Nancy Mais c'est Nancy qui va constituer le plus bel ensemble d'Art nouveau français. La ville a accueilli à partir de 1871 de nombreux lorrains qui souhaitaient rester Français, après l'annexion d'une partie de la Lorraine par l'Empire allemand. L'Art nouveau y devient le moyen d'expression d'un régionalisme revendiqué. Émile Gallé, Daum Frères, Jacques Gruber et bien d'autres, créent l'École de Nancy. Belgique Bruxelles Les prémisses de l'Art nouveau se retrouvent dans les serres royales de Laeken, construites à la demande du roi Léopold II. Mais c'est le Parti ouvrier belge qui lança véritablement l'Art nouveau en Belgique, en confiant la construction de la Maison du Peuple à Victor Horta, en 1897. Parmi les influences de Victor Horta, on peut nommer Paul Hankar et Gustave Serrurier-Bovy, inventeurs du style à membrures. Pour Klaus-Jürgen Sembach, la maison de l'ingénieur Tassel incarne toute la complexité de l'Art nouveau : L'utilisation des structures d'acier permet d'assurer la transparence, concept central dans l'œuvre d'Horta, et donner une illusion d'espace dans une ville où les parcelles constructibles sont étroites. L'artiste le plus célèbre de Bruxelles est Henry van de Velde, sans doute grâce à son talent dans le marketing personnel. Il commence sa carrière par la construction de sa propre maison, la villa Le Bloemenwerf, sans formation de design ou d'architecture. Suisse En Suisse, sous l'impulsion de Charles L'Eplatenier, une variante locale de l'Art nouveau s'attache à évoquer la végétation propre aux régions montagneuses du Jura. Il s'agit du style sapin visible dans la région de La Chaux-de-Fonds. Le musée des beaux-arts de cette ville conserve un important ensemble de meubles, peintures, ainsi que de créations horlogères. Espagne Catalogne À l'opposé des autres tendances de l'Art nouveau en Europe, les artistes, en Catalogne et en Hongrie, cherchent à créer ou à mettre en valeur une architecture nationale réelle ou supposée. Lorsque Lluis Domènech i Montaner déclarait, en 1878 : L’Art nouveau en Catalogne est donc l’occasion comme l’écrit l’écrivain catalan Joan Fuster de créer « une culture nationale moderne. Elle s’exprime notamment à travers l’architecture, spécifique à l’Art nouveau catalan et spectaculaire dans l’espace urbain comme à Barcelone où s’exprime « la libération des couleurs et des formes » : Arc de triomphe par Josep Vilaseca (1888) ; Casa Batlló, casa Mila dit La Pedrera 1905-1910, Sagrada Família (commencée en 1882) et parc Güell (1900-1914) par Antoni Gaudí ; hôpital de Saint Pau (1901-1930) par Lluis Domenech. Hongrie En Hongrie, Ödön Lechner (1845-1914), s'inspirait de l'architecture indienne et syrienne, récupérait et intégrait les éléments et techniques de construction et de design traditionnels hongrois. Suivant un style différent, le Groupe des Jeunes (Fiatalok), qui incluait Károly Kós et Dezső Zrumeczky, s’inspira de ses méthodes et créa un autre style trouvant ses racines dans l'architecture de Transylvanie. Cette démarche fait clairement écho à la réutilisation du néomudéjar, puis à la récupération des techniques traditionnelles par les architectes catalans pour créer un art national. Si dans l'un et l'autre des cas, ces démarches aboutirent à des tendances originales, d'autres artistes s'inspirèrent des autres mouvements. Royaume-Uni Russie Principaux représentants L'Art nouveau est surtout un mouvement répandu en Europe, mais il existe aussi quelques développements aux États-Unis et en Tunisie. Voici les principaux pôles et intervenants de l'Art nouveau à travers le monde : En Catalogne, surtout à Barcelone, le modernisme cherche à créer un art national, très au-delà de l'architecture et du design. Il est essentiellement représenté par Antoni Gaudí et Domènech i Montaner en architecture, Santiago Rusiñol et Ramon Casas en peinture, Josep Llimona et Alexandre de Riquer en sculpture, Joan Fuster, Joan Maragall et Jacint Verdaguer en poésie et littérature. En Belgique, Victor Horta inaugure les premiers édifices de l'Art nouveau. Il est suivi par Paul Hankar, Benjamin De Lestré de Fabribeckers, Ernest Blerot, Paul Cauchie, Gustave Strauven, Paul Saintenoy, Léon Delune, Philippe Wolfers, Jules Brunfaut, Gabriel van Dievoet, Gustave Serrurier-Bovy, Victor Rousseau, Paul Jaspar, Victor Rogister, Édouard Frankinet et bien d'autres. L'intellectuel du mouvement, Henry van de Velde, développera son art en Allemagne. En France, outre Hector Guimard, Paris compte des personnalités comme Eugène Grasset, René Lalique, Jules Lavirotte, Eugène Gaillard, Edgar Brandt, Georges-Théodore Nachbaur, Samuel Bing ou Élisabeth Sonrel. Mais l'ensemble le plus cohérent est constitué par les membres de l'École de Nancy tels les frères Daum, Émile Gallé, Jacques Gruber, Louis Majorelle, Victor Prouvé, Eugène Vallin et bien d'autres, moins connus, comme Antonin Barthélemy, Octave Gelin, Jules et Louis Déon, En Autriche avec Otto Wagner, Josef Olbrich, Josef Hoffmann, Koloman Moser, Otto Eckmann et dans les beaux arts Gustav Klimt, Egon Schiele ou Oskar Kokoschka à Vienne. Au Royaume-Uni, Charles R. Ashbee, William Morris, John Ruskin issus du mouvement Arts & Crafts forment à Londres les précurseurs. Il se développe ensuite à Glasgow avec Charles Rennie Mackintosh et son épouse Margaret MacDonald Mackintosh, qui ont formé avec la sœur de Margaret, Frances MacDonald et James Herbert MacNair, le collectif de l'École de Glasgow (Glasgow School) connu sous le nom The Four (Les Quatre) ou avec Aubrey Beardsley. Aux États-Unis, Louis Sullivan, Louis Comfort Tiffany, William Bradley à New York et Chicago. L'Allemagne est représentée par August Endel, Hermann Obrist, Peter Behrens et Josef Maria Olbrich à Munich, Berlin et Darmstadt. En Italie, Pietro Fenoglio, Ernesto Basile, Raimondo D'Aronco, Cesare Saccaggi, Giuseppe Sommaruga, Carlo Bugatti, Giovanni Battista Bossi, Giuseppe Brega, Alessandro Mazzucotelli, Galileo Chini, Vittorio Ducrot, Ettore De Maria Bergler, , , , Gino Coppedè. En Suisse, le principal centre de création Art nouveau se trouve à l'École d'art de La Chaux-de-Fonds, il est représenté par le Style sapin de Charles L'Eplattenier, et également par ses élèves André Evard, Marie-Louise Goering, Jeanne Perrochet et Charles-Édouard Jeanneret Arnold Böcklin ou Théophile Alexandre Steinlen. La première réalisation dans ce pays, la maison Sandreuter, à Bâle, est l’œuvre de Flora Steiger-Crawford. Aux Pays-Bas, Jan Toorop et H.P. Berlage. Au Luxembourg, Eugène Fichefet à Mondorf-les-Bains. En République tchèque, Alfons Mucha (Prague). En Hongrie, l'Art nouveau, appelé sur le modèle de Vienne la Sécession hongroise, avait pour ambition de créer un style national avec pour particularité l'utilisation d'éléments issus de traditions rurales hongroises et de l'art d'Asie, continent d'origine, pensait-on, des Magyars. On peut citer l'architecte Ödön Lechner, dont les céramiques devinrent sa signature, Béla Latja, Aladár Árkay, Károly Kós et István Medgyaszay. Dans les pays nordiques, la Norvège a eu les toiles d'Edvard Munch à Ålesund ou Trondheim et la Finlande, Eliel Saarinen et l'architecte Uno Ullberg auteur notamment du Palais de granit à Vyborg. En Russie (Petrograd), Mikhaïl Eisenstein, architecte et père du cinéaste Sergueï Eisenstein, qui a également laissé son empreinte sur le paysage architectural de Rīga en Lettonie. À Moscou : Lev Kekouchev, Franz Schechtel, Ivan Fomine architectes. En Lettonie, on peut citer les architectes Jānis Alksnis, Eižens Laube et Konstantīns Pēkšēns. Parmi les peintres lettons, c'est Jūlijs Madernieks qui s'est véritablement démarqué comme représentant de ce genre. En Tunisie, Jean-Émile Resplandy, à Tunis. Principales villes Art nouveau dans le monde vignette|redresse|Verrière et lustre de la galerie du palais Gresham à Budapest. thumb|redresse|L’une des façades latérales de la Casa Barragán, située à Lima, Pérou. vignette|redresse|Kůň, Lucerna passage, Prague. Allemagne : Darmstadt, Weimar, Munich, Karlsruhe, Leipzig, Bad Nauheim, Halle (Saale), Berlin, Hagen, Stuttgart et Heidelberg Argentine : Buenos Aires et Rosario Autriche : Graz et Vienne Belgique : Bruxelles, Anvers, Liège, Charleroi, Gand, Tournai, Blankenberghe, Namur et Spa Bulgarie : Sofia Cuba : La Havane Espagne : Barcelone, Carthagène, Las Palmas de Grande Canarie, Palma de Mallorca, Reus et Terrassa Finlande : Helsinki France : Nancy, Paris et Strasbourg Géorgie : Tbilissi Royaume-Uni : Glasgow Hongrie : Budapest Italie : Turin, Milan, Gênes, Trieste, , Palerme, Bologne Lettonie : Riga, Alberta iela Luxembourg : Mondorf-les-Bains Maroc : Casablanca Norvège : Ålesund et Trondheim Pays-Bas : La Haye Pérou : Lima Pologne : Łódź, Cracovie, Poznań, Szczecin et Wroclaw Portugal : Aveiro République tchèque : Prague Roumanie : Oradea Russie : Moscou et Saint-Pétersbourg Slovaquie : Bratislava Slovénie : Ljubljana Suisse : La Chaux-de-Fonds et Zurich Tunisie : Tunis Turquie : Istanbul Postérité de l'Art nouveau Le temps du déni des historiens (années 1920-1940) Dans les grandes histoires de l’architecture européenne du , à partir des années 1930 et tout au long des années 1940-1950, les principaux historiens, à l'instar de Nikolaus Pevsner, Sigfried Giedion ou encore Henry-Russell Hitchcock, ne prennent pas en considération l’Art nouveau. Ainsi, les premières versions du Génie de l’architecture européenne, de Pevsner, ne mentionnent ni Hector Guimard, ni Antoni Gaudí. En fait, ces auteurs peinent à situer l’Art nouveau dans une perspective historique et acceptent difficilement la remise en cause de l’affirmation d’une structure (acier, verre…) claire, franche et très affirmée. Dans les années 1930, les surréalistes ont une part très active dans la réhabilitation de l’Art nouveau. Salvador Dalí publie un article dans la revue Minotaure, organisme de diffusion de la pensée surréaliste, qui s'intitule « De la beauté terrifiante et comestible du Modern style ». Cet article est illustré par les photographes les plus modernes, comme Brassaï, à qui Dalí commande un reportage sur les entrées du métropolitain nocturne de Guimard. Un autre reportage est commandé à Man Ray pour les architectures de Gaudí. André Breton partageait cette appréhension de l’Art nouveau à la manière de Dalí qui évoque les « formes libidineuses de l’Art nouveau ». Mais surtout Dalí y voit un formidable moyen de lutte contre Le Corbusier, car l’Art nouveau présente une architecture onirique, érotique et beaucoup plus proche du rythme de l’homme. À la même époque, Dalí découvre l'œuvre du peintre Clovis Trouille , qui l'enthousiasme par son absence d'autocensure et ses références récurrentes à l'Art nouveau. C'est aussi au cours de ces années 1930 que le designer finlandais, Alvar Aalto, conçoit des formes sinueuses, libres et expressives, évocatrices des créations les plus abstraites de l'Art nouveau. La chaise Escargot, de Carlo Bugatti, préfigure la chaise Floris de Günter Beltzig, ou encore la célèbre Panton Chair, créée en 1959 par le Danois Verner Panton, et devenue depuis un grand classique de la décoration contemporaine. Quant aux créations de Carlo Mollino, dans les années 1950, elles rappellent les ossatures du mobilier de Gaudí. La redécouverte et la reconnaissance (1950-2000) La parution des premiers grands ouvrages traitant de l’Art nouveau se fait à la fin des années 1950, avec Johnny Watser. Rétrospectivement, ce sont surtout les reproductions des affiches qui ont séduit et le matériel Art nouveau devient accessible aux gens qui font du design. Les motifs seront repris dans les années 1960 par les jeunes artistes graphistes designers. Deux dates expliquent cette connaissance : l'organisation en 1963, au Victoria and Albert Museum de Londres, d'une exposition Mucha et, en 1966, une exposition consacrée au dessinateur Aubrey Beardsley, deux évènements essentiels dans la redécouverte de l'Art nouveau. En 1966, le sculpteur François-Xavier Lalanne renoue avec le projet de l'Art nouveau de saisir la nature pour améliorer le cadre de vie de l'homme moderne. Cette même année apparaissent à San Francisco les premières affiches psychédéliques dont les graphistes reprendront certains thèmes de l'Art nouveau tels que la chevelure, le paon ou les formes féminines. Entre les années 1980 et 1990, le très nombreuses institutions muséales ont recherché et acquis des éléments Art nouveau. Elles ont consacré à ce mouvement de nombreuses expositions et rétrospectives. Enfin, de nombreux ouvrages parus montrent l'intérêt que le public porte à l'Art nouveau sur cette période. Patrimoine mondial de l'Unesco Les principaux bâtiments classés par l'Unesco comme patrimoine mondial se trouvent à Barcelone et Bruxelles. La première ville abrite des monuments classés du modernisme catalan des architectes Antoni Gaudí et Lluís Domènech i Montaner. Pour le premier, il s'agit du parc Güell, du palais Güell, de la Casa Mila, de la Casa Vicens, du travail de Gaudí sur la façade de la Nativité et la crypte de la basilique de la Sagrada Familia, de la Casa Batlló et de la crypte de la Colonie Güell. Pour le second, il s'agit de l'hôpital de Sant Pau et du palais de la musique catalane. À Bruxelles, ce sont des bâtiments de Victor Horta et Josef Hoffmann. Du premier, ce sont les quatre habitations majeures : l'hôtel Tassel, l'hôtel Solvay, l'hôtel van Eetvelde et la maison Horta, maison-atelier de l'architecte, devenue musée Horta. Du second, c'est le palais Stoclet, réalisé entre 1905 et 1911 par l'architecte autrichien Josef Hoffmann, l'un des maîtres de la Sécession viennoise. Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie Ouvrages généralistes . . . . . . . . . . . . . Catalogue d'exposition Victor Arwas, Paul Greenhalgh, Dominique Morel et Marc Restellini, L'Art Nouveau. La révolution décorative, Éd. Pinacothèque de Paris/Skira, catalogue de l'exposition à la Pinacothèque de Paris, 2013. Suisse Pierre du Bois de Dunilac, Les Mythologies de la Belle Époque. La Chaux-de-Fonds, André Evard et l'Art nouveau, Lausanne, 1975, W. Suter, 1975, 34 p. Belgique Alice Delvaille et Philippe Chavanne, L'Art nouveau dans le Namurois et en Brabant wallon, Ailleurs, 2006, . Françoise Dierkens et Jos Vandenbreeden, Art nouveau en Belgique. Architecture et intérieurs, Éditions Racine, coll. « Architecture en Belgique », 1991, . Éric Hennaut et Liliane Liesens, L'Avant-garde belge. Architecture, 1880-1900, Bruges, 1995, Stichting Sint-Jan et Archives d'architecture moderne, . Benoît Schoonbroodt, Artistes belges de l'Art nouveau (1890-1914), Éditions Racine, Bruxelles, 2008, 272 p. , . Bruxelles Paul Aron, Françoise Dierkens, Michel Draguet et Michel Stockhem, Bruxelles fin de siècle, Philippe Roberts-Jones (dir.), Flammarion, 1994. Franco Borsi, Bruxelles, capitale de l'Art nouveau, Éditions Marc Vokar, 1971 ; nouv. éd., Marc Vokar éditeur, coll. « Collection Europe 1900 », 1993, . Éric Hennaut et Maurice Culot, La Façade Art nouveau à Bruxelles, Bruxelles, 2005, AAM, . Éric Hennaut, Walter Schudel, Jos Vandenbreeden, Linda Van Santvoort, Liliane Liesens et Marie Demanet, Les Sgraffites à Bruxelles, Fondation Roi Baudouin, coll. « L'art dans la rue », Bruxelles, 1994, , , 57, 63, 64, 65, 66, 67, 69 et de couverture. Pierre et François Loze, Belgique Art Nouveau. De Victor Horta à Antoine Pompe, Eiffel Éditions, Bruxelles. 1991, , D/1991/5298/5. Louis Meers, Promenades Art nouveau à Bruxelles, Bruxelles, éditions Racine, 1995. Maurice Culot et Anne-Marie Pirlot, Art nouveau. Bruxelles, AAM, 2005, 94 p. , , 35, 90, 91. Artistes Franco Borsi, Victor Horta, Éditions Marc Vokar, 1970. Franco Borsi et Paolo Portoghesi, Victor Horta, Éditions Marc Vokar, 1977. Sylvain Mikus, Octave Gelin, un architecte entre Art nouveau et Art déco, Études marnaises, Société d'agriculture, commerce, sciences et arts de la Marne, 2009. Anne Murray-Robertson-Bovard, Grasset, pionnier de l’Art nouveau, Bibliothèque des Arts, Lausanne, 1981 (OCLC 26238048). François Loyer, Paul Hankar, La naissance de l'Art nouveau, Bruxelles, Archives d'architecture moderne, 1986, 478 p. ; édition espagnole : Paul Hankar. Diez anos de Art Nouveau, Madrid, Ministerio de Obras Publicas y Transportes, 1993. Articles connexes Liens externes art.nouveau.free.fr, Biographies et nombreuses photographies. la-belle-epoque.de/, Photographies de toutes les villes art nouveau d'Europe. artnouveau-net.eu, Réseau Art nouveau Network. . Style architectural Nouveau, Art Nouveau, Art Nouveau, Art
L’Art nouveau est un mouvement artistique de la fin du qui s'appuie sur l'esthétique des lignes courbes.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Aur%C3%A9lien%20Sauvageot
Aurélien Sauvageot
Aurélien Sauvageot ( à Constantinople - à Aix-en-Provence), est un linguiste français fondateur des études finno-ougriennes en France. Biographie Aurélien Sauvageot est né à Constantinople, où son père travaillait comme ingénieur au service du sultan de l'Empire ottoman. Le jeune Aurélien, qui parle français à la maison, étudie au collège britannique et apprend aussi rapidement le grec et le turc. Il devient donc très tôt polyglotte. À quatorze ans, il arrive en France. Inscrit en section allemande au Lycée Henri-IV, il découvre Wagner et se passionne pour les langues scandinaves, qu'il rêve d'étudier. Il est encore élève à l'École normale supérieure lorsque Antoine Meillet, qui règne alors en maître sur la linguistique française, lui intime l'ordre de se consacrer à l'étude des langues finno-ougriennes afin de remplacer Robert Gauthiot, mort à la guerre. Il part donc en pour la Suède, où il suit des cours sur les langues fenniques. En , il gagne la Finlande, où il séjourne jusqu'en octobre. En , il se rend à Budapest pour enseigner le français au Collège Eötvös et étudier le hongrois. Il reste en Hongrie presque huit ans. Enfin, en 1931, après avoir soutenu sa thèse de doctorat, il inaugure à l'École des langues orientales la première chaire de langues finno-ougriennes en France. En 1932 sort de presse son Grand dictionnaire français-hongrois, qui sera suivi en 1937 de son pendant hongrois-français. Sous le régime de Vichy, Sauvageot est démis de ses fonctions en 1941 pour appartenance à la franc-maçonnerie, avant d'être rétabli à la demande expresse des ambassades de Finlande et de Hongrie dans sa chaire en . Entre-temps, il traduit pour gagner sa vie des ouvrages finlandais notamment sur la guerre avec l'Union soviétique. En 1949, il publie son Esquisse de la langue finnoise, description originale et personnelle très éloignée des grammaires traditionnelles. En 1951, il réitère l'expérience avec son Esquisse de la langue hongroise qui montre qu'elle dispose de mécanismes grammaticaux très réguliers. Dix ans plus tard, il publie Les Anciens Finnois, initiation aux problèmes que posent les époques archaïques ayant précédé l'entrée des Finnois dans l'histoire. Parmi ses publications ultérieures sur les langues et les cultures finno-ougriennes, on peut citer son Premier Livre de hongrois (1965), son Histoire de Finlande (1968), L'Édification de la langue hongroise (1971), L'Élaboration de la langue finnoise (1973). Il est également l'auteur de nombreux ouvrages sur la langue française, notamment sur le français parlé et le français fondamental. On lui doit enfin des articles sur le tahitien, l'eskimo, le youkaguire ou les langues samoyèdes, ainsi que des traductions d'œuvres de la littérature hongroise. En 1964, il fonde avec Jean Gergely la revue Études finno-ougriennes, revue scientifique consacrée aux langues et aux peuples ouraliens. Après 35 années d'enseignement, il se retire en 1967 à Aix-en-Provence. Il a 91 ans quand sort de presse son dernier livre publié de son vivant, Souvenirs de ma vie hongroise. En 1992 paraît un ouvrage posthume qui résume ses idées sur la langue et la linguistique : La Structure du langage. Ouvrages Essai à caractère autobiographique Rencontre de l'Allemagne, les éditions Nord-Sud, 1947 Souvenirs de ma Vie hongroise, 1988 Ouvrages de linguistique L'Emploi de l'article en gotique, Librairie Ancienne Honoré Champion, 1929 Esquisse de la langue finnoise, la Nouvelle Édition, 1946 Les Langues finno-ougriennes à l'École nationale des langues orientales vivantes, Imprimerie nationale de France, 1948 Français écrit, français parlé, Larousse, 1962 Premier Livre de Hongrois, Imprimerie Nationale, Librairie Orientaliste Paul Geuthner, Paris, 1965 L'Édification de la langue hongroise, Klincksieck, 1971 L'Élaboration de la langue finnoise, Société de linguistique de Paris, 1973 Traductions Du finnois Guerre dans le désert blanc (Korpisotaa), Pentti Haanpää, Gallimard, 1942 Sous la voûte de feu (Tuliholvin alla), Eino Hosia, Sté Parisienne de Librairie et d'édition, 1944 C'est ça… (Sellaista se on…), Eero Kiviranta, Société Parisienne de Librairie et d'édition, 1944 Du hongrois Les trois fils de Cœur-de-Pierre (A Kőszivű ember fiai), Mór Jókai, Publications orientalistes de France Avant-propos La femme du pasteur (Papin rouva), Juhani Aho/J.Perrin d'Agnel, la Nouvelle Édition, 1946 Contributions Finlande, ouvrage collectif, éd. Horizons de France, 1940 Dans cet ouvrage, publié pour soutenir la Finlande en guerre avec l'Union soviétique (Guerre d'Hiver), Aurélien Sauvageot a rédigé Un regard sur l'histoire de la Finlande et Le problème des langues et traduit l'Ordre du jour du maréchal Mannerheim proclamé à l'occasion du traité de paix mettant fin à cette guerre. Notes et références Annexes Bibliographie Hommage à Michael Canale (1949-1989), Guy Rondeau (1930-1987), Aurélien Sauvageot (1897-1988), Hans Heinrich Stern (1913-1987). Études de linguistique appliquée, N. S. N° 75, 3. Didier (aujourd'hui Klincksieck), Paris 1989 Henri de Montety, Aurélien Sauvageot: Az ellenőrzött szubjektivitás in: Emlékirat és történelem: a VII. Hungarológiai Kongressus (Kolozsvár, Cluj-Napoca, 2011. augusztus 22-27.) ; szerk. Horváth Jenő, Pritz Pál; Magyar Történelmi Társulat–Nemzetközi Magyarságtudományi Társaság, Bp., 2012. En français : Aurélien Sauvageot : la subjectivité maîtrisée. Liens externes Linguiste français Naissance en avril 1897 Naissance à Constantinople Institut national des langues et civilisations orientales Décès en décembre 1988 Élève de l'École normale supérieure Français langue étrangère Traducteur depuis le finnois Décès à Aix-en-Provence Décès à 91 ans
Aurélien Sauvageot ( à Constantinople - à Aix-en-Provence), est un linguiste français fondateur des études finno-ougriennes en France.
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Affixe
En morphologie, domaine de la linguistique, un affixe (du latin ad-fixus > affixus, « (qui est) fixé contre ») est un morphème en théorie lié qui s'adjoint au radical ou au lexème d'un mot. Des affixes peuvent se lexicaliser et donc devenir des morphèmes libres : c'est par exemple le cas pour le préfixe ex- dans une expression comme mon ex, à savoir mon ex-mari / -petit ami, etc. Définition Selon la norme ISO 4:1997, un affixe est un . Elle distingue le préfixe, , du suffixe, . Les affixes sont principalement de deux natures : les affixes grammaticaux et flexionnels et les affixes de dérivation. Affixes grammaticaux et flexionnels Les affixes grammaticaux et flexionnels donnent naissance non à un nouveau lemme mais à une autre forme d'un même radical : affixes agglutinants (ils dénotent un seul trait grammatical) : japonais 私 watashi « je » / 私たち watashi-tachi « je [pluriel] → nous », chinois 我 wǒ « je » / 我們 wǒ-men « je [pluriel] → nous », turc ev « maison » / ev-ler « maison [pluriel] → maisons » ; désinences (ils peuvent dénoter plusieurs traits grammaticaux ; consulter aussi l'article Langue flexionnelle) : grec λόγ-ος lógos « parole » [désinence nominale du nominatif masculin singulier], latin fec-erunt « ils firent » [désinence verbale de troisième personne du pluriel du parfait de l'indicatif] ; affixes de classe (ils dénotent des traits sémantiques et grammaticaux) : en tonga (langue bantoue) bu-Tonga « les Tongas » [préfixe pluriel de la classe des ensembles de personnes]. Affixes de dérivation Les affixes de dérivation permettent de former, à partir d'un même radical, de nouveaux lemmes : affixes sémantiques (ils permettent la création de mots dérivés de sens différent) : français dé-faire (préfixe privatif : indique le contraire du signifié du radical), re-faire (préfixe fréquentatif : répétition), par-faire (préfixe perfectif : indique que l'action est entièrement accomplie), mé-faire (préfixe péjoratif : modifie négativement le signifié du radical), jaun-asse (suffixe péjoratif) ; affixes lexicaux (ils permettent de former des dérivés de classe lexicale ou de genre différents, par exemple) : latin (les désinences sont indiquées entre parenthèses) pugn-u-(s) « poing » (nom), pugn-a « combat à coup de poing », pugn-are « combattre au coup de poing > combattre » (verbe), pugn-tu(m) > punc-tu(m) (participe passé passif) « ce qui est piqué > piqûre », pugn-ac(s) > pugn-ax « ardent à la lutte aux poings > belliqueux » (adjectif). Emplacement des affixes Selon leur place par rapport au radical, les affixes se subdivisent en plusieurs types : préfixes (latin præ-fixus, « fixé devant »), placés avant le radical : français pré-paration ; suffixes (latin sub-fixus > suffixus, « fixé derrière »), placés après : latin figur-are, infixes (latin in-fixus, « fixé dans ») s'insèrent à l'intérieur du radical : grec λαμϐάνω « je prends » (racine λαϐ- avec un suffixe -άνω inchoatif, indiquant que l'action commence, et un infixe inchoatif -μ- ; à l'aoriste, sorte de passé simple, les affixes inchoatifs disparaissent : ἔ-λαϐ-ον « j'ai pris »), interfixes (latin inter-fixus, « fixé entre ») : s'insèrent entre deux morphèmes sans apport sémantique : français sauv-et-age circonfixes (ou confixes, du latin circum-fixus, « fixé autour ») : affixes se plaçant autour d'un radical, comme on en rencontre en allemand dans le participe passé passif des verbes faibles construit avec le circonfixe ge-...-t ; ainsi hab-en « avoir » fait ge-hab-t (il est aussi possible de considérer que ge- est un augment). De même, en indonésien et dans bon nombre d'autres langues austronésiennes, il existe plusieurs circonfixes, comme per-...-an (marquant, entre autres, le résultat nominal d'un procès-verbal) : janji « promettre » donne per-janji-an « promesse ». Les langues tchoukotko-kamtchatkiennes comme le koriak font également usage de circonfixes. Les affixes peuvent s'ajouter les uns aux autres ; un mot comme anticonstitutionnellement, par exemple, s'analyse grossièrement ainsi : D'autre part, le jeu de l'évolution phonétique fait parfois que le locuteur profane ne peut distinguer les morphèmes d'un mot donné : dans le verbe pondre, par exemple, po- représente un ancien préfixe que, déjà en latin (dans ponere), les locuteurs ne savaient pas reconnaître comme tel. De fait, n'étant plus productif en latin, il ne l'est pas plus en français. Il existe d'autres types de placements qui ne concernent plus vraiment une vision morphématique de la question mais considèrent que la flexion interne fait aussi partie des affixes : simulfixes (simul : « en même temps ») : des phonèmes sont modifiés mais l'apparence globale du terme est conservée. Il peut s'agir d'une flexion interne, du type arabe سُلْطاَن sulṭān « sultan » / سَلاَطِين salāṭīn « sultans », maltais raġel « homme » / irġiel « hommes », ou encore breton dant « dent » / dent « dents ». Le suffixe -er du mandarin s'apparente à un simulfixe par rétroflexion : 錯 cuò [t͡sʰʷo] « être dans l'erreur » / 錯兒 cuòr [t͡sʰʷo˞] « erreur », anglais goose [guːs] « oie »/geese [giːs] « oies », allemand vater [faːtəʁ, faːtɐ] « père »/väter [fɛːtəʁ, feːtɐ]« pères » ; suprafixes (supra : « au-delà ») : c'est un trait suprasegmental du signifié qui est modifié, comme dans l'anglais recórd [ɹɪ'kɔːd] « enregistrer » / récord ['ɹekɔːd] « enregistrement », en mandarin 好 hǎo « être bon » / 好 hào « trouver bon » ou encore en sanskrit यम् yam [jɐm] « qui (accusatif masculin) » / याम् yām [jaːm] « qui (accusatif féminin) » (dans ce dernier exemple, considérer que le passage de a à ā est la marque d'un suprafixe est contestable). Affixes séparables et tmèse Dans certaines langues, les affixes peuvent être reliés étymologiquement à des morphèmes autonomes comme des prépositions, c'est-à-dire étymologiquement des adverbes. C'est le cas dans nombre de langues indo-européennes. De sorte, il est parfois possible de leur rendre leur fonctionnement autonome en les séparant du radical : on parle alors d'une tmèse (du grec , « coupure ») qui est à ne pas confondre avec la figure de style du même nom et qui s'apparente à l'hyperbate. En grec ancien, la tmèse est assez rare et se limite surtout à des états anciens de la langue, lorsque la distinction entre affixe et adverbe n'était pas encore nette. Ainsi, chez Sappho : « Étoile vespérale, tu ramènes l'enfant à sa mère ». L'auteur utilise ... au lieu d'. Le préfixe , « (de) loin », est séparé du thème verbal , « tu transportes », et redevient grammaticalement, mais non sémantiquement, une préposition autonome. Un contresens ferait traduire par « tu mènes l'enfant loin de () la mère », en considérant que est une préposition ayant pour régime , « (à) la mère » ; on aurait dans ce cas , « loin de sa mère » (noter la différence d'accentuation). Il faut donc faire de un préfixe détaché du radical pour obtenir le sens, plus convaincant dans le reste de la phrase, d', c'est-à-dire « tu ramènes (de loin) ». Les tmèses sont aussi fréquentes chez Homère : ... , au lieu de , « il place à côté, il offre ». Ce cas de figure est cependant régulier dans certaines langues germaniques comme l'allemand où les « particules séparables » sont plus nombreuses que les inséparables (liste fermée : be-, emp-, ent-, er-, ge-, miß-, ver- et zer-). La position du préfixe, collé au verbe ou séparé, est régie par des règles strictes : an-ziehen « serrer » mais sie zieht die Schraube an « elle serre la vis », par opposition à er-schlagen « tuer » / Kain erschlägt Abel « Caïn tue Abel ». La mobilité relative du préfixe dans certaines langues indo-européennes est un reliquat lointain d'une langue, l'indo-européen commun, dans laquelle les prépositions et les préfixes étaient d'anciens adverbes, même les préfixes mobiles en l'allemand (umfáhren « contourner (avec un véhicule) » [er umfährt den Baum synonyme à er fährt um den Baum « il contourne l'arbre », part. : umfahren] par opposition à úmfahren « renverser (avec un véhicule)» [er fährt den Baum um « il renverse l'arbre », part. : umgefahren]). Poussé plus loin, le raisonnement permet de penser que les désinences flexionnelles elles aussi sont issues d'anciennes formes autonomes, ce que des langues très anciennes comme le grec d'Homère et le sanskrit du Rig Veda confirment en partie. Ainsi, la différence principale qui existe entre les langues agglutinantes et les langues flexionnelles se trouve réduite si l'on considère que l'existence de langues flexionnelles est peut-être le résultat de l'évolution d'états plus anciens, qui rejoignent le type agglutinant. Certaines désinences reconstruites de l'indo-européen montrent en effet des liens implicites avec d'autres types de suffixes : c'est le cas pour le celui de formation de mots féminins que l'on écrit *-ih2 (on lit « /i/ laryngale 2 ») et qui donne en grec des noms principalement féminins en -ια /ia/, équivalents aux noms latins surtout féminins en -ia et en sanskrit aux noms féminins en -ī (résultat phonétique attendu de *-ih2). Ce suffixe devient dans les langues en question une désinence, celle de nominatif singulier féminin (sauf pour quelques cas). Étymologiquement, ce n'est qu'un suffixe de formation de noms dérivés d'un masculin indiquant la possession. Morphème zéro En morphologie, un morphème zéro est un morphème qui n'a pas de réalisation phonologique. En termes plus simples, un morphème zéro est un affixe « invisible ». Le morphème zéro est représenté avec l'ensemble vide ∅. Ce concept est utile pour l'analyse, car on peut contraster les morphèmes zéros avec des alternatives ayant une réalisation phonologique. Même si les morphèmes zéros ne peuvent pas être prononcés, ils remplissent toujours la fonction de morphème en fournissant des informations sémantiques où ils peuvent jouer un rôle grammatical pour le mot. Un morphème zéro est un morphème qui est marqué par un silence au lieu d'un son ou un groupe de sons qui portent une signification. Par exemple, de nombreux exemples de morphèmes en français sont réalisés phonologiquement. Par exemple, considérons le morphème (–ons) en français, qui indique la première personne du pluriel au présent indicatif. C'est-à-dire le morphème (-ons) est un suffixe en français qui rattache au radical d’un verbe au présent quand le sujet d’un verbe est la première personne du pluriel (nous). Nous chant – ons Nous finiss – ons Dans ces cas, on peut voir clairement une forme morphologique, que l’on rattache au radical et qui est prononcée par les locuteurs.   Cependant, si l’on considère un mot anglais comme « sheep » on verra que le pluriel de ce mot sera toujours « sheep » et jamais « sheeps ». Le mot « sheep » (sheep + Ø = sheep) s’attache à un morphème pluriel zéro, qui change le sens mais n’est pas exprimé phonologiquement. Cela signifie que même si la prononciation n’altère pas après l'ajout de ce morphème à la racine, le morphème zéro change sa signification au pluriel. L'environnement syntaxique et le contexte sont les seuls moyens d'obtenir l'interprétation du pluriel pour ces types de mots. La même chose est vraie pour les morphèmes comme -e, -es, -ent, qui sont souvent employés dans la conjugaison des verbes réguliers du premier groupe au présent indicatif. Le morphème -e est un suffixe flexionnel en français qui s'attache au radical d’un verbe au présent indicatif afin d’indiquer que le sujet d’un verbe est la première personne du singulier, -es est un suffixe en français qui s'attache au radical d’un verbe au présent indicatif pour marquer que le sujet d’un verbe est la deuxième personne du singulier et -ent est un suffixe en français qui s'attache au radical d’un verbe au présent indicatif pour marquer que le sujet d’un verbe est la troisième personne du pluriel. Ces morphèmes n’ont aucune réalisation phonologique même s’ils ajoutent des informations grammaticales. Par exemple, les conjugaisons « mange, manges et mangent » sont toutes prononcés de la même façon [mɑ̃ʒ]. Selon Henriette Gezundhajt, « Lorsque les distinctions de catégories de genre, de nombre, de temps, d'aspect ou de mode ne sont pas marquées par un morphème spécifique, on parle de morphème Ø (morphème zéro) à condition que ce morphème soit perçu comme opposé à des marques possibles sur le même axe paradigmatique. ». Elle ajoute, « Dans mange à l'impératif, le morphème Ø de la terminaison verbale s'oppose sur un axe paradigmatique au morphème marqué ⟨ons⟩ de la forme au pluriel mangeons. ». Donc, comme le mot anglais « sheep » l’environnement syntaxique et le contexte sont les seuls moyens de distinguer à l’oral entre ces trois conjugaisons. L'existence d'un morphème zéro dans un mot peut également être théorisée par opposition à d'autres formes du même mot montrant des morphèmes alternatifs. Par exemple, le nombre singulier de noms en français est souvent indiqué par un morphème zéro qui contraste avec le morphème pluriel -s. chat = chat + -∅ = RACINE ("chat") + SINGULIER chats = chat + -s = RACINE ("chat") + PLURIEL En outre, le genre d'un nom en français est souvent indiqué par un morphème zéro qui contraste avec le morphème feminin -e. avocat = avocat + -∅ = un avocat (masculin) avocate = avocat + -e = une avocate (féminin) Références Articles connexes Lexème, radical Redoublement et augment Morphologie Dérivation lexicale et dérivation régressive Grammaire affixe
En morphologie, domaine de la linguistique, un affixe (du latin ad-fixus > affixus, « (qui est) fixé contre ») est un morphème en théorie lié qui s'adjoint au radical ou au lexème d'un mot. Des affixes peuvent se lexicaliser et donc devenir des morphèmes libres : c'est par exemple le cas pour le préfixe ex- dans une expression comme mon ex, à savoir mon ex-mari / -petit ami, etc.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Adessif
Adessif
En linguistique, l'adessif est le cas grammatical exprimant la position en un lieu ouvert (par opposition à l'inessif) ou à proximité immédiate de quelque chose. Exemples: en finnois, le suffixe de l'adessif est -lla/-llä: ikkuna « fenêtre » → ikkunalla « à la fenêtre ». Notez que l'adessif finnois correspond à un adessif en hongrois quand il signifie « auprès de » et à un superessif quand il signifie « sur ». en hongrois, le suffixe de l'adessif est -nál/-nél: a fal « le mur » → a falnál « près du mur ». De plus, en finnois, ce cas est aussi utilisé pour exprimer la possession : minulla on ↔ j'ai. On pourrait même dire que cette utilisation prime sur le sens positionnel figé dans l'étymologie du nom du cas, sans qu'on puisse clairement établir le sens d'une éventuelle dérivation. Cette relation entre deux interprétations (position superficielle et possession) se retrouve avec cohérence dans les cas voisins, allatif et ablatif. Cas grammatical
En linguistique, l'adessif est le cas grammatical exprimant la position en un lieu ouvert (par opposition à l'inessif) ou à proximité immédiate de quelque chose.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Abessif
Abessif
En linguistique, l'abessif est le cas grammatical exprimant l'absence d'une chose. On le désigne également sous le nom de caritif. Il correspond à la préposition française sans. Exemple : en estonien (suffixe -ta) : isa « père » → isata « sans père ». Le même exemple utilisant l'abessif en finnois serait isättä, mais ce cas tombe en désuétude, remplacé par la préposition ilman, régissant le partitif. L'abessif se maintient cependant dans certaines expressions bien implantées : Mennä ulos pipotta / hatutta (« sortir sans bonnet / sans chapeau »). Ce cas sert surtout en finnois moderne à la construction « sans + verbe »: puhumatta « sans parler ». Il a aussi donné des expressions comme : lukuunottamatta (littéralement « sans prendre dans le nombre ») = « excepté ». Cas grammatical
En linguistique, l'abessif est le cas grammatical exprimant l'absence d'une chose. On le désigne également sous le nom de caritif. Il correspond à la préposition française sans.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Allemand
Allemand
Lallemand (autonyme : , ) est l'une des langues indo-européennes appartenant à la branche famille des langues germaniques, parlée notamment en Allemagne, Autriche, Suisse, Liechtenstein, Luxembourg et dans certaines régions limitrophes des pays voisins. Du fait de ses nombreux dialectes, l'allemand constitue dans une certaine mesure une langue-toit (). Son histoire, en tant que langue distincte des autres langues germaniques occidentales, débute au haut Moyen Âge, lors de la seconde mutation consonantique. Au , ses locuteurs, appelés germanophones, se répartissent principalement, avec près de 100 millions de locuteurs, en Europe centrale, ce qui fait de leur langue la plus parlée au sein de l'Union européenne (UE) en tant que langue maternelle. Répartition géographique En Europe : l'allemand est la langue officielle en Allemagne, en Autriche, et au Liechtenstein, l'une des langues officielles en Suisse, au Luxembourg, en Belgique et dans la région italienne du Tyrol du Sud. Il est aussi majoritaire dans le Trentin-Haut-Adige ; il est également parlé, sans toutefois avoir le statut de langue officielle, au Danemark, en France (Alsace et Moselle germanophone), en Tchéquie (Allemands en Tchéquie), en Slovaquie (Allemands des Carpates), en Pologne, en Roumanie où l'on trouve plusieurs populations, Saxons de Transylvanie, Allemands de Bucovine et Allemands du Banat. En Afrique : Namibie, Tanzanie. En Amérique : Amérique du Nord : il s'agit souvent de parlers issus du moyen ou bas allemand, présentant des traits archaïsants, tel le dialecte dit « pennsylvanien » parlé par la communauté amish. L'allemand n'est langue officielle d'aucun État fédéré des États-Unis malgré une assertion récurrente fondée sur une confusion historique ; Amérique du Sud (Paraguay, Chili, Argentine, Brésil, Venezuela). Langues dérivées Le yiddish est une langue dérivée du moyen-haut-allemand médiéval, dans lequel ont été introduits des mots d'origine slave ou hébraïque. L'unserdeutsch et le Küchendeutsch sont un créole et un pidgin respectivement formés à partir d'un lexique allemand. Le suisse allemand : les Suisses parlent de multiples dialectes germaniques, parfois assez différents entre eux. En revanche, les documents officiels, la presse, l'édition et l'enseignement utilisent principalement l'allemand standard suisse (comme c'est le cas pour le français et l'italien dans ce pays). Histoire Première mutation consonantique Avec la première mutation consonantique (erste germanische Lautverschiebung) aux environs du , naissait le germanique commun à partir d'un dialecte indo-européen. Cette transformation explique des différences entre les langues germaniques (plus l'arménien) et les autres langues indo-européennes. On peut, pour simplifier, présenter les faits ainsi : k → h : cor en latin — Herz en allemand, en anglais, hart en néerlandais ; p → f : pater en latin — Vater en allemand, en anglais, vader en néerlandais ; t → th : tres en latin — drei en allemand, en anglais, drie en néerlandais ; d → t : decem en latin — zehn en allemand, ten en anglais, tien en néerlandais ; g → k : gula en latin — Kehle en allemand, keel en néerlandais ; bh → b : bhrātā en sanskrit (frater en latin) — Bruder en allemand, brother en anglais, broer en néerlandais ; dh → d : adham en sanskrit — Tat en allemand, deed en anglais, daad en néerlandais ; gh → g : *ghostis en indo-européen (hostis en latin) — Gast en allemand et en néerlandais, guest en anglais. Seconde mutation consonantique On commence à parler de langue allemande (ou, en linguistique « haut allemand ») lorsque les dialectes parlés dans le Sud-O de l'Allemagne subirent la seconde mutation consonantique (zweite germanische Lautverschiebung ou hochdeutsche Lautverschiebung, que l'on situe autour du ), période au cours de laquelle la langue commença à se différencier des dialectes du nord (Niederdeutsch, bas allemand). Cette modification phonétique explique un certain nombre de différences entre l'allemand actuel et, par exemple, le néerlandais ou l'anglais : k → ch : ik — ich (je) ; ook — auch (aussi) ; make/maken — machen (faire) d → t : day/dag — Tag (jour) ; bed/bed — Bett (lit); do/doen — tun (faire) t → s : what/wat — was (quoi) ; street/straat — Straße (rue) ; eat/eten — essen (manger) t → (t)z : sit/zitten — sitzen (être assis) ; two/twee — zwei p → f : sleep/slapen — schlafen (dormir) ; ship/schip — Schiff (bateau) ; help/helpen — helfen (aider, secourir) p → pf en début de mot : pepper/peper — Pfeffer (poivre) ; paard — Pferd (cheval) v, w, f → b : beloven/believe — belauben (promettre, croyance) ; avond/evening — Abend (soir) pour résumer, *k / *p / *t ➜ ch / pf (ou f) / ts (ou s) Les dialectes du nord qui n'ont pas ou peu subi cette seconde mutation phonétique sont qualifiés de bas allemand. Cette appellation est jugée abusive par certains linguistes, notamment néerlandais (qui ne sont pas « allemands », du moins depuis les traités de Westphalie). Mais le terme « allemand » n'est ici qu'un terme linguistique, un peu comme « roman », « slave » ou « scandinave ». Moyen Âge Entre le et le eut lieu une diphtongaison dans les parlers du Sud-Ouest concernant l'articulation en deux phonèmes de ei, eu et au. Cela explique à nouveau certaines différences entre l'allemand standard et, par exemple, le néerlandais (les lettres dans les parenthèses expliquent la prononciation en utilisant la langue française): û (ou), → au (aou): hūs — Haus (maison) ; mūs — Maus (souris) î, (î) → ei (aille) : wīse — Weise (manière) ; zīt — Zeit (temps) iu (û) → eu (≈oï): liute — Leute (des gens) ; hiute — heute (aujourd'hui) Contrairement aux États voisins, les contrées germaniques sont restées morcelées (Kleinstaaterei) au cours de l'ensemble du Moyen Âge, ce qui contribua au développement de dialectes très différents et parfois mutuellement inintelligibles. Un premier pas vers une langue interrégionale correspond au Mittelhochdeutsch poétique des poètes de cour vers le , bien que l'influence sur la langue vulgaire fût quasiment nulle, en raison de la faible alphabétisation. Aussi les régions germaniques restèrent-elles longtemps coupées en deux régions linguistiques : Au nord, et en particulier du temps de la Hanse, le bas allemand servait de langue véhiculaire de la mer du Nord à la mer Baltique. Au sud se développait petit à petit, essentiellement à l'écrit et depuis le , une « langue de compromis » entre les différents dialectes du haut allemand qui devint l'allemand standard (Standarddeutsch). Ce processus est assez différent de celui des États voisins qui adoptèrent la langue de leur capitale. Influence de la Réforme La période de « l'allemand moderne » . Martin Luther traduisit la Bible en « allemand » à l'adresse de « tous les hommes », alle mannen (étymologie germano-latine du mot « allemand »), c'est-à-dire à l'adresse des « Allemands », afin que le peuple des chrétiens « laïcs » ait accès aux textes religieux, réservés jusque là aux clercs. Il peut être considéré en ce sens, historiquement celui de la Réforme, comme le créateur de la langue allemande moderne. L'allemand moderne est de ce fait une langue écrite, le Schriftdeutsch (« allemand écrit ») : ce sera « la langue de Goethe » — selon l'expression consacrée, dans laquelle écriront en particulier les poètes (Dichter), écrivains et philosophes du « temps de Goethe » (ainsi qu'on désigne habituellement la large période littéraire du romantisme allemand qui s'étend de la fin du au ). Luther traduisit le Nouveau Testament en 1521 et l'Ancien Testament en 1534. Bien qu'il ne fût pas pionnier dans l'établissement d'une langue interrégionale — en élaboration depuis le — il n'en reste pas moins qu'avec la Réforme protestante, il contribua à implanter l'allemand standard dans les administrations et les écoles, y compris dans le nord de l'Allemagne, qui finit par l'adopter. En 1578, Johannes Clajus se fonda sur la traduction de Luther pour rédiger une grammaire allemande. Jusqu'au début du , le Hochdeutsch resta une langue souvent écrite, que beaucoup d'Allemands, en particulier dans le sud, apprenaient à l'école un peu comme « une langue étrangère », à côté des dialectes demeurés vivaces jusqu'à aujourd'hui (notamment en Suisse alémanique). Au milieu du , concernant la diction, les Allemands conviennent que c'est à Dresde et surtout à Leipzig que l’on parle le mieux allemand. À l'inverse, la Westphalie et la Basse-Saxe sont les deux régions dans lesquelles on parle . L'allemand en Europe centrale Avec la domination de l'Empire austro-hongrois en Europe centrale, l'allemand y devint la langue véhiculaire. En particulier, jusqu'au milieu du , les marchands et, plus généralement, les citadins y parlaient l'allemand, indépendamment de leur nationalité : Prague, Budapest, Presbourg, Agram et Laibach constituaient des îlots germanophones au milieu des campagnes qui avaient conservé leur langue vernaculaire. Normalisation de l'orthographe et de la grammaire Johann Christoph Adelung publia en 1781 le premier dictionnaire allemand exhaustif, initiative suivie par Jacob et Wilhelm Grimm en 1852. Le dictionnaire des frères Grimm, publié en seize tomes entre 1852 et 1860, reste le guide le plus complet du vocabulaire allemand. La normalisation progressive de l'orthographe fut achevée grâce au Dictionnaire orthographique de la langue allemande de Konrad Duden en 1880, qui fut, à des modifications mineures près, déclaré comme référence officielle dans la réforme de l'orthographe de 1901. Classification Alors que l'anglais constitue avec le frison le groupe anglo-frison, l'allemand constitue en compagnie du néerlandais le groupe germano-néerlandais des langues germaniques occidentales. Les autres branches sont la branche nord (dite scandinave) avec le suédois, le danois, le norvégien et l'islandais, et la branche est, éteinte aujourd'hui. Aussi l'allemand présente-t-il une assez grande similitude lexicale avec l'anglais. Bas-allemand Le bas-allemand comprend trois branches principales situées dans les plaines côtières à l'ouest et au nord de la zone germanophone européenne et bordant le sud de la mer du Nord et de la mer Baltique : bas-francique (néerlandais) bas-saxon (variétés : westphalien, ostphalien et bas-saxon septentrional) bas-allemand oriental (variétés : mecklembourgeois-poméranien, brandebourgeois, bas-prussien, moyen-poméranien et poméranien oriental) Haut-allemand Le haut-allemand comprend peut se diviser sommairement du nord au sud en deux sous-zones continentales de l'aire germanophone centrale européenne : moyen-allemand moyen-allemand occidental moyen-francique (variétés : francique mosellan, luxembourgeois et francique ripuaire ; le luxembourgeois est une variété standardisée dans le Duché du Luxembourg du francique mosellan également utilisé en France et en Belgique, avec une influence romane plus forte que pour le francique ripuaire, cependant ces trois variétés forment un continuum) francique rhénan hessois (variétés : bas-hessois, haut ou moyen-hessois, ainsi que le haut-hessois qui groupe deux sous-variétés : hessois de l'Est, et hessois du Nord) moyen allemand oriental (variétés : thuringeois, haut-saxon, haut-saxon du Nord, Lausitzisch-Neumärkisch, silésien, haut-prussien et yiddish) allemand supérieur haut-francique (variétés : francique oriental, francique du Main et francique méridional) alémanique (variétés : alsacien, souabe, bas-alémanique, moyen-alémanique, haut-alémanique, alémanique supérieur et suisse allemand) bavarois (variétés : bavarois du Nord, moyen-bavarois, bavarois du Sud) allemand pennsylvanien Écriture L'allemand s'écrit avec les 26 lettres de l'alphabet latin, trois voyelles surmontées d'un Umlaut (sorte de tréma) ä, ö et ü, et un symbole graphique spécial ß, Eszett ou scharfes S (ligature de S long et de « s » ou « z »), utilisé en lieu et place de ss après une voyelle longue ou une diphtongue). La Suisse n'utilise plus le ß depuis les années 1930. Jusque dans les années 1940, l'allemand était imprimé en écriture gothique (Fraktur) et écrit en sütterlin, ces écritures étant différentes versions de l'alphabet latin. Orthographe L'orthographe allemande se déduit en général de la prononciation et d'un minimum de connaissances. Mais les fortes disparités régionales dans la prononciation peuvent rendre la tâche ardue. Les principales difficultés orthographiques de l'allemand résident dans : les emprunts (mots d'origine étrangère) : ils sont souvent écrits conformément au mot d'origine (par ex. Milieu, Mayonnaise) mais la récente réforme de l'orthographe (voir plus loin) autorise la germanisation des termes importés comme l'écriture de Jointventure en un mot ; les lettres ä et e (e ouvert ou fermé), dans certains cas homophones et dans d'autres de prononciations voisines (par ex aufwendig dérivé de Aufwand, où l'orthographe réformée permet d'aussi écrire aufwändig) ; la distinction entre consonne simple et consonne double qui, dans un nombre limité de mots et contrairement à la règle habituelle, n'a pas d'influence sur la quantité vocalique (par ex. Platz [tz est considéré comme un double z] mais plazieren) (voir plus loin : Prononciation) ; la séparation entre les mots (par ex. radfahren « aller à vélo » à côté de Auto fahren « aller en voiture ») et la (non-)capitalisation de certaines expressions (par ex. im dunkeln lassen « laisser incertain » à côté de (jemanden) im Dunkeln lassen « laisser (quelqu'un) dans un endroit obscur »). Afin de supprimer une partie des difficultés décrites ci-dessus, les représentants allemands, suisses et autrichiens convinrent d'une réforme de l'orthographe. Elle est entrée en vigueur en 1998 en Allemagne et est devenue obligatoire à partir de la mi-2005. La dernière réforme datait de 1901 et portait entre autres sur la suppression du h dans Thor et sur l'ajout du e pour les voyelles longues et accentuées dans la conjugaison des verbes, par exemple kritisirt ➜ kritisiert). Les principaux changements concernent : l'homogénéisation de la graphie des mots de même famille (aufwändig de Aufwand, mais toujours aufwenden) ; l'utilisation du ß uniquement après les voyelles longues et les diphtongues (on aura alors toujours der Fuß, die Geiß, mais der Fluss, ce qui est analogue aux règles pour les autres consonnes) ; dans les mots composés (voir crase/mot composé), aucune lettre ne sera plus supprimée (Geschirr + Rückgabe > Geschirrrückgabe ; Schiff + Fahrt = Schifffahrt, etc.) ; la généralisation plus exhaustive de l'écriture en plusieurs mots des expressions figées (auseinander reißen), ce qui est la chose la plus critiquée et qui a aussi créé des nouveaux problèmes : « Furcht erregend » (intimidant, traditionnellement « furchterregend ») mais toujours « noch furchterregender » (encore plus intimidant) la systématisation de la capitalisation des substantifs (der Dritte) ; la simplification de la césure et de l'emploi de la virgule ; la simplification (phonétisation) de termes issus du grec et l'abandon optionnel du ph (Fotografie à côté de Photographie). Cette réforme rencontre une forte critique en Allemagne. Le Land de Schleswig-Holstein a voté le retour à l'orthographe traditionnelle en 1998 (décision annulée pourtant par le parlement régional)? et certains journaux et éditeurs ont depuis décidé de revenir à la graphie conventionnelle. Prononciation Contrairement à des langues telles que l'anglais, l'allemand standard (Hochdeutsch) se prononce de manière assez conforme au texte écrit et contient très peu d'exceptions (les sons se prononcent souvent de la même façon), hormis pour les mots d'emprunt. Presque toutes les voyelles se prononcent clairement, voire longuement, même sans être suivies de lettre muette servant à insister sur la lettre précédente. Toutefois, les francophones qui apprennent l'allemand rencontrent généralement quelques difficultés, listées ci-dessous. Tous les sons n'y figurant pas se prononcent toujours de la même manière qu'en français (a, b, d, f, i, k, l, m, n, o, p, ph, q, r, t, x). Lettres à Umlaut (le tréma français) Ä - ä correspond au [ɛ] ~ è français : Ärzte, März, Länder, zählen, Träger, schämen, Männer, Bär Ö - ö correspond au [ø] ~ eu français (plus ou moins) : öffnen, Österreich, Höhle, Hölle, Höhe, König, Vögel Ü - ü correspond au [y] ~ u français : über, für, Tür, Bücher, Strümpfe, rühren Les umlauts indiquent également l'accentuation. Ils marquent souvent le pluriel ou le diminutif des noms (avec « -chen » et « -lein »). Lorsque les Umlauts ne sont pas accessibles (clavier étranger, Internet…), ils sont représentés par « e » : ae pour ä, oe pour ö, ue pour ü. En Alsace-Moselle, on remplace habituellement les umlauts : Koenigshoffen, Haut-Koenigsbourg, Hœnheim (dans ces exemples, c'est le ö qui est remplacé), ou encore "Schweighaeuser". Lettres E - e :Il correspond au [e], [ə] ou au [ɛ] (é, e ou è français), marque un « temps mort » ou sert à allonger le i : suivi au minimum de deux consonnes (ou si la seule lettre le suivant est une consonne), il est prononcé è :er- (Erwachsene, ertragen, erreichen, erlauben, ertrinken, ernst), es, essen, elf, Ente, Ende, express, nennen, Stern, rennen, brennen, Pfeffer, Feld, gelb, Fest, des...Cette règle n'est cependant qu'une généralité. Par exemple, le e des mots der, er, Pferd, Erde et Schwert se prononce é. suivi d'une seule consonne (ce qui sous-entend qu'après cette consonne il y ait à nouveau une voyelle), il est prononcé é : eben, edel, egal, Regal, ehe, eher, Ekel, Elefant, Esel, Etikett, ewig, Nebel en fin de mots, dans les dernières syllabes -en et -er et dans les premières syllabes ge- et be-, il est prononcé [ə] (le fameux « temps mort »), comme dans le en français mais en plus court :-e : eine, Woche, Nase-en : eisen, machen, werden, Blumen-er : Pfeffer, Briefträger, Wetter-el : Edel, Esel, Ekelge- : Geschäft, Gesehen, gegangen, gesuchtbe- : besuchen, bearbeiten, betrachten, beobachten eh : suivi d'un h, le e donne le son é étiré, à l'instar du son [ee] : Ehe, mehr, Kehl, weh ee : doublé, le e donne le son [e] (comme le é français) étiré, à l'instar du son eh :Klee, See, Meer ie : précédé par i, le e muet étire le son i :Krieg, kriegen, Biene, Biest, Fliege, viel, nie, Wiese, Riese, Liebe G - g :Il correspond au [g] de gâteau et guitare : le son j de genou et jambon n'existe que pour les mots d'emprunt en allemand (job, Journalist) Derrière i et en fin de mot, il se prononce chuinté ou ch léger :zwanzig, lustig, fertig, wahnsinnig, großartig, Honig, Leipzig, Ludwig, schwierig, eilig, traurigCependant, il est prononcé k ou g (de gâteau) dans certaines régions ou certains cas. H - h :Il est expiré comme en anglais. Précédé par a, ä, e, o, ö, u et ü, il ne se prononce pas, mais allonge la voyelle précédente :fahren, Fahrer, mahlen, Zahn, Zählen, Zähne, ähnlich, Mehl, mehr, Fehler, Lehrer, lehren, stehen, wohnen, Wohnung, ohne, Ohr, Sohn, wohl, Möhre, kühl, Mühle, Kehl Lorsqu'il suit le e, il donne le son é étiré J - j : [j] (soit le y français) :ja, Jagd, jemand, jetzt, Jahr, Jäger, Maja, Jesus, jammern, Maracuja, Jerusalem, Januar, Juni, Juli, Johann, jung, « juhu! », jubeln, hormis le J des mots étrangers (joker, jockey, James, job, Journalist) S - s : En début de mot, s’il est suivi des consonnes p ou t, il se prononce [ʃ] comme le ch français ou le sh anglais :Sport, Spiel, Sprechen, spannen, Spanien, Stern, Stuhl, still, Stein, Stunde, Stab, Stadt, stoßen, Stube, Stufe, Stehen, Straße, Straßburg, spülen, Strümpfe En début de mot, s’il est suivi d’une voyelle, il se prononce comme le z français :Sonne, suchen, so, sehen, Silber, Salbe, sein, suppe, sammeln, selbst Après une voyelle et entre la première et la dernière lettre du mot, il correspond au z français :Eisen, Hose, Nase, Mäuse À la fin d'un mot indivisible, il se prononce [s] (s dur) : Maus, Samstag, Geburtstag (attention donc aux mots composés) Se prononce également [s] (s dur) le S de MaryS Hund (le chien de Mary), SamstagS Mittag (le midi du samedi ~ samedi midi) ẞ - ß (L'introduction récente de la majuscule reste controversée et non réglementaire, la transcription en « SS » est plus courante) :Il correspond au son [s] (s dur) : Groß, Weiß, naß U - u :[u] (ou français) : Ufer, Blume V - v :Il correspond généralement au son [f] : Vogel, Vorsicht, von, viel, Vater, vor exceptions (mots d'emprunt) : Vanille, Revolution, November, Advent, Sklave, Niveau, Zivil... W - w :[v] : Wetter, Wasser, Weg, Wagen, willkommen, wohnen, wo, wenn, wann, was, wie, etwa, Wache, Westen, Woche exceptions (mots d'emprunt) : Far-West Y - y :[y] (u français) : Gymnasium, Labyrinth, Hygiene s'il est précédé par un A ou un E, il suit exactement la règle du "ai" et du "ei" : Mayer, Bayern, Meyer, Speyer... exceptions : mots d'emprunt : yahoo, yepee Z z :Il correspond au son [ts] (dans certaines régions, on entendra plutôt [dz]) : Zeit, Zeitung, Zirkus, Satz, Salz, März, Marzipan, Zimmer, schwarz, Katze, Zoo, Zunge, Grenze, Zählen, Zelt, Zoll, Zell, Zacht Digrammes et trigrammes ‘ch’ = [] ou [ç], ‘sch’ = [ʃ], ch se prononce de trois façons : soit ch dur comme en breton, soit ch léger (entre h aspiré et ch), soit k : Après a, o et u, il se prononce , soit r dur et net comme dans carte, creuser (son approchant du j espagnol dans Juan, cependant atténué) :Bach, machen, Nacht, Woche, Mittwoch, Wache, Tochter, Buch, Tuch, brauchen, suchen, achtung, Sprache, « ach! », acht, Koch, Loch, doch, noch, hoch Après i, e, ä, ö, ü ou une consonne, il se prononce [ç] (à mi-chemin entre ch et h, une sorte de ch léger), comme en grec moderne dans όχι :ich, echt, Bücher, Küche, Licht, Wächter, Löcher, Märchen, Mädchen, München, Mönch, nicht, Kirche, welch... Précédant s, il se prononce [k], ce qui donne, avec le s, le son [ks] (x) :Fuchs (à rapprocher de l'anglais fox), Wachs, Lachs, wachsen, Erwachsene, Dachs, sechs, Ochs (à rapprocher de l'anglais ox), wechseln, verwechseln, Nächste, Büchse, höchste exception (k) : Christus ck correspond au k (en français, c ou q) :Glück, Glocke sch correspond au son dur (ch en français, sh en anglais et x en portugais) :Schuhe, Schule, Schlüssel, Schwert, schreiben, englisch, französisch, deutsch, Schere, Schlumpf, Schublade. Attention au suffixe -chen : Mäus|chen, biss|chen (anciennement bißchen), Radis|chen ng correspond au son anglais :Englisch, « Dring! », Zunge, Lösung, Gang, Angst, Sprung, Frühling, Hunger, Wikinger nk se prononce ng-k, tout comme en anglais (drink) :Dank, danke, Bank, Frank, Franken, Frankreich, Enkel, trinken, Inka (il n'y a bien sûr aucune liaison dans l'expression In Karlsruhe) au est constitué de a et de u (ou en français) ; il faut bien le prononcer comme un seul son, de même façon que le son français oi, constitué de ou et de a ; cependant le "a" est plus accentué que le "u" :Maus, August, Strauß, genau, Stau, auch, Frau, kaum, kauen, rauchen, « aua! », blau, Verdauung Dans le mot Verdauung, le premier u appartient au son au et le second u appartient au son ung. äu correspond au son , ou oille (langue d'oïl, Bolchoï, « oyez! », et non de Moïse ; similaire au son allemand eu) :Mäuse, Bäume, gebäude, Häuser, Träume... ei correspond au son (de ail et non de maïs), similaire au i anglais :Ei, Eimer, einige, einmal, nein, Stein, heiß, Wein, Weihnachten, Reise, sein eu correspond au son , ou oil (de la langue d'oïl, Bolchoï et « oyez! », et non de Moïse ; similaire au son allemand äu) :neu, Heu, Feuer, Leute, Europa, neun, heute, Deutsch... Il faut bien veiller à ne prononcer qu'un son et pas deux sons distincts pour les combinaisons de deux voyelles : par exemple, pour la combinaison ei, il faudra prononcer ail (ou le i du mot anglais knife) et non le aï de naïf. Le son français oi en est l'exemple même : il ne se prononce pas directement oua. -tion se prononce :Aktion, Revolution les lettres a, o et e doublées marquent simplement l'allongement du son, comme le h suivant une voyelle (dans ce cas, le e se prononce é) :Haar, Paar, Leer, Meer, Schnee, Klee, nee, Moor, Boot... Le coup de glotte ("Knacklaut") au début des mots (et de certaines syllabes) commençant par une voyelle marque une séparation nette entre les mots. Le français, en revanche, a tendance à lier les mots entre eux. L'accent tonique est assez souvent placé sur l'avant-dernière syllabe (ex. : dans Dino-saurier, au est l'avant-dernière syllabe du mot-valise, mais la première du mot Saurier), contrairement à la prononciation française standard qui accentue la dernière syllabe. Il revêt une importance capitale. Deux mots apparemment identiques (par exemple übersetzen) auront des significations entièrement différentes selon que la préposition (über) ou le verbe (setzen) sera accentué.- übersetzen = traduire (participe passé : übersetzt)- übersetzen = traverser un fleuve, aller sur l'autre rive (p.p. : übergesetzt) L'accentuation est aussi indispensable dans la grande majorité des prénoms :Anna, Maria, Maria, Sabine, Sandra, Lena, Anton, Antonia, Simone, Felix, Susanna, Julia, Isabella, Phillip, Mickaël(a), Aurelia, Peter, Stephan, Thomas, Markus, Andrea(s), Rainer, Georg, Delphine, Christine, Alexander (Axel), Claudia, Tobias, Kassandra, Ludwig, Johann(es/a), Brigitte, Barbara, Heinrich, Henrick, Bambi, Faline, Cinderella, Niklas, Sebastian… En revanche, Wolfgang ne comporte aucune voyelle à accentuer hormis l'habituelle accentuation de Gang. Le -r et l'ensemble -er dans les terminaisons d'un mot ont de nos jours tendance à s'approcher du son a, à rapprocher de l'anglais :- Bauer, Maler, super, Käfer, Kaiser, Mutter, hier, Messer, immer, meister, Dorf, Wort, Bayern- Aber bitte, mein Vater, sagen Sie mir mehr als nur ein Wort !- Ainsi, on peut entendre wir waren (nous étions) prononcé presque comme via vaan ! En dehors des terminaisons, toutes les voyelles sont nettement prononcées, même si elles ont différentes prononciations (cf : le e), si bien qu'il est fréquent qu'il n'y ait pas de différence de prononciation entre, par exemple, les graphies ah et a, eh et e, oh et o, uh et u :Mahl et Mal, Ehe et Ewald, hohl et holen, Stuhl et Stube... La longueur des voyelles doit être scrupuleusement respectée. Alors qu'en français certains ne font aucune différence entre les voyelles longues et les voyelles brèves (pâtes et pattes, âne et Anne), l'allemand exige de distinguer les deux ("der Apfel muss gegessen werden" : bref / "der ApfelmuB" : long ; "Schall" : bref / "Schal" : long, etc., etc.), au risque, par ailleurs, de malentendus funestes : - Du bist ein As = Tu es un as !- Du bist ein Aas = Tu es un salaud ! (littéralement « une charogne ») Notes : b = à la fin d'une syllabe ou avant s ou t, devant une voyelle (ab, absolut, Baum). ch = après a, o ou u, ailleurs, parfois au début d'un mot. d = à la fin d'une syllabe ou avant s ou t, ailleurs. e = dans les syllabes inaccentuées. g = à la fin d'une syllabe ou avant s ou t, avant une voyelle, dans les mots étrangers. ig = []. h = allonge la voyelle lorsqu'il la suit, ailleurs. j = dans les mots étrangers, ailleurs. r = entre une voyelle et une consonne : ou il ne se prononce pas, ou ailleurs. s = au début d'un mot et entre deux voyelles, devant t ou p, ailleurs. v = dans les mots étrangers, ailleurs. y = dans les mots provenant du grec, ou ailleurs. dsch, ph, qu et y se trouvent majoritairement dans les mots étrangers. Grammaire L'allemand est une langue flexionnelle comportant des conjugaisons et des déclinaisons. Conjugaison Le principe de la conjugaison allemande est assez proche du principe de la conjugaison française. Les différences notables sont : l'emploi du subjonctif, bien moins fréquent qu'en français et essentiellement destiné à relater les propos d'autrui pour le subjonctif I, et à exprimer l'hypothèse, le souhait, ou une situation rêvée pour le subjonctif II ; la différence entre passif-action (, la maison est [en train d'être] construite) et passif-état (, la maison est construite [elle est finie]). En ce qui concerne la morphologie, les trois principaux types de verbes sont : les verbes faibles, qui conservent leur radical et ont un participe passé en -t (ou -et euphoniquement) ; ces verbes sont parfaitement réguliers au présent de l'indicatif ; les verbes forts, qui modifient leur radical au prétérit, souvent au participe passé et parfois au présent ; ils ont une terminaison de participe passé en -en. Ils sont dits assez abusivement irréguliers, le changement de radical étant automatiquement le même au sein de chacune des sept familles de verbes forts ; les verbes mixtes, parfois appelés verbes faibles irréguliers, qui se comportent aux temps du passé comme des verbes faibles par leur terminaison et comme des verbes forts par leur altération de radical. Les six auxiliaires de mode (, pouvoir ; , avoir le droit , etc.), qui sont employés dans un nombre important de contextes différents, et le verbe wissen (« savoir ») sont des verbes à conjugaison spéciale (irrégulière au singulier : ich kann, régulière au pluriel : wir können), mais ils se comportent aux temps du passé pratiquement comme des verbes faibles : konnte, gekonnt. Déclinaison La déclinaison allemande comporte quatre cas, le nominatif, l'accusatif, le datif et le génitif, auxquels se combinent trois genres grammaticaux, le masculin, le féminin et le neutre ainsi que deux nombres, le singulier et le pluriel. Le porteur essentiel de la marque de déclinaison est le déterminant, secondé par l'adjectif épithète si le déterminant est absent ou bien sans désinence (marque de déclinaison). Le nom porte également la marque de déclinaison au datif pluriel à tous les genres, au génitif singulier masculin ou neutre. Les déclinaisons sont employées : pour indiquer la fonction syntaxique d'un groupe nominal : sujet ou attribut du sujet (nominatif), COD (accusatif), COI d'attribution (datif), ou complément du nom (génitif) ; après certaines prépositions, dites « mixte » () pour indiquer s'il y a changement de lieu (accusatif) ou non (datif) ; en fonction du cas exigé par les prépositions ainsi que par les verbes, les adjectifs ou les noms suivis d'un complément ; la déclinaison renseigne également sur le genre du mot. Syntaxe L'allemand a pour particularité syntaxique principale de placer des éléments importants, soit en première position dans la phrase, soit en dernière position. L'inversion du verbe et du sujet a lieu quand un complément vient en tête de phrase ; « = aujourd'hui il va bien » ; le rejet est le renvoi du verbe en fin de subordonnée « = lorsqu'il boit du vin » Autre exemple : Il a mis cette machine en service hier malgré toutes les difficultés. Sont mis en valeur : le sujet (il) ; l'action ([mettre] en service) placée en fin de phrase ; l'objet (cette machine). Avant l'action et l'objet sont énumérées les circonstances. L'ordre de la phrase peut être modifié pour insister sur un des éléments, que l'on place alors en tête de phrase : (C'est) hier (qu')il a mis cette machine en service malgré toutes les difficultés. Malgré toutes les difficultés, il a mis cette machine en service hier. C'est cette machine qu'il a mise en service hier malgré toutes les difficultés. Structure linguistique et usages sociaux La conséquence du renvoi du verbe en fin de subordonnées est que, dans ces cas, il n'est pas possible de couper la parole d'autrui, sous peine de ne pas comprendre ce qu'il dit. Il en résulte des manières de s'exprimer, d'organiser et conduire les réunions, d'élaborer et tenir un ordre du jour, d'exprimer une autorité (jeu des préséances et protocole). Ce formalisme et rythme ne sont pas toujours compris par les locuteurs d'autres langues dans lesquels on peut facilement se couper la parole, avec l'effet d'échanges vivants et moins structurés. Ce point éclaire aussi la psychologie et la sociologie : la langue installe des usages sociaux et professionnels qui perdurent même en cas d'usage d'une autre langue de travail. La conscience de ce fait peut aider des partenaires franco-allemands à mieux se comprendre, et à ne pas s'exaspérer réciproquement. Surcomposition La langue allemande peut se passer d'article au génitif en juxtaposant deux éléments (déterminants + déterminé) — ou même beaucoup plus. L'allemand est même connu pour sa capacité à former des surcomposés de grande longueur que les Allemands eux-mêmes appellent par dérision « vers solitaires »… Exemples : : loi sur le transfert des responsabilités de la surveillance de l'étiquetage de la viande bovine. Ce mot est le plus long attesté officiellement ; [exemple fictif] : le cendrier de la table d'habitués des opposants à la loi sur le transfert des obligations de surveillance de l'étiquetage de la viande bovine ; [exemple fictif] : la clé de sûreté du quartier du capitaine du bateau à aubes de la compagnie de navigation à vapeur sur le Danube ; = veuve de conducteur principal de locomotive (vu sur une tombe en Autriche) ; = la région de moyenne montagne allemande ; : application de produits phytosanitaires. Certains des exemples ci-dessus sont fictifs (ils sont morphologiquement corrects, mais n'ont pas été employés de façon réelle). D'autre part, quand un surcomposé est très long ou peu courant, on peut le diviser par un trait d'union : , « conventions-programmes pluriannuelles ». La composition à multiples éléments ne se limite pas au couple objet possédé-possesseur (du type « casquette de capitaine ») mais aussi à toutes sortes de relations : origine : « escalope de veau » ; but : « escalope pour enfant" (petite portion) ; temps : « vacances d'été » ; type : « dents de lait » ; « chocolat au lait ». En français, la possession marquée par « de » a plusieurs sens qui se rendent en allemand de trois manières distinctes : formule possessive 1 (génitif) : (l'enfant des loups : ici, l'enfant appartient aux loups ou vient des loups ; l'enfant est souvent humain ici ; dans ce cas, c'est le mot qui est l'élément important) ; au singulier, la formule devient . En anglais, cette formule est , c'est-à-dire de la (du) et de les (des) ; formule possessive 2 : (l'enfant de [la] mère). En anglais, cette formule est (noter l'apostrophe en plus pour l'anglais, contrairement à l'allemand). Généralement, si l'on veut mettre le prénom dans l'expression, on utilise cette formulation ; cependant, il y existe des cas comme certains titres de film : , reprise allemande du Fabuleux Destin d'Amélie Poulain, , . Il existe des expressions dans lesquelles devient ; mot composé : (lenfant des loups : l'enfant-loup ou le louveteau ; dans ce cas, le mot important de l'expression composée est — il s'agit du dernier mot) : est plus louveteau que , bien que la traduction exacte de « louveteau » soit , n'indique pas le nombre des loups dont l'enfant est le sujet, contrairement à . Il faut savoir avant tout qu'en allemand le premier mot dans un composé est, comme l'adjectif qui précède le sujet, moins mis en avant que s'il est placé après le sujet. Prenons le titre du de la bande dessinée Broussaille, La Nuit du chat. Dans le titre (et dans l'histoire), l'élément (et le sujet) important est le chat, connu et recherché. C'est la nuit du chat, qui « appartient » au chat. On va donc préférer la traduction (La nuit du chat) à Die Katzennacht (La nuit à chats). Dans cette dernière formulation, c'est l'élément nuit () qui est visé. Autre exemple plus rapproché de la syntaxe française : Dans « Nuits dans les jardins d'Espagne », la traduction correcte est et non . La traduction de est « Nuits dans les jardins espagnols ». Lexique Noms de la langue allemande La langue allemande (ainsi que le peuple) a la particularité d'avoir des appellations très différentes d'une langue à l'autre (par exemple German, Deutsch, alemán, német, etc.). En effet, six racines différentes entrent en jeu : le proto-germanique *teutā- pour « peuple » (parfois suffixé) : allemand : deutsche Sprache, Deutsch ; alémanique : Deitsche Sproch ; bas latin thiotiscus (cf. Concile de Tours) ; coréen : 독일어 (dogireo) ; corse : lingua tedesca ; danois : tysk ; féroïen : týskt ; frison occidental : dútsk ; français : tudesque (terme vieilli), teuton, teutonique ; islandais : þýska ; italien : tedesco ; japonais : ドイツ語 (doitsu-go) ; latin : lingua theodisca ; luxembourgeois : däitsch ; néerlandais : Duits (les noms de langues prennent tous une majuscule) ; pandunia : doici ; suédois : tyska ; yiddish : דייטש (dayytsh) ; le nom du peuple germanique en latin (Germānus ; germanus = frère, voisin = peuple voisin, allié) : albanais : gjermanishte ; anglais : German ; écossais : gearmailtis ; espéranto : germana lingvo ; géorgien : გერმანული (germanuli) ; grec moderne : Γερμανικά (germaniká) ; irlandais : gearmáinis ; latin : lingua germanica ; roumain : germană ; hébreu moderne : גרמנית (germanyt) ; macédonien : германски (gɛrmanski) ; le nom de la tribu saxonne, du latin Saxō, Saxones (étymologie peu claire) : estonien/finnois : saksa ; le vieux slave pour « muet » (à l’origine ce mot désignait quelqu’un qui parle une langue jugée incompréhensible, tout comme cela était également le sens premier de « barbare ») : biélorusse : нямецкая (niametskaia) ; bulgare : немски (nemski) ; croate : njemački ; hongrois : német ; polonais : niemiecki ; russe : немецкий (nemetski) ; serbe : nemačka ; slovaque : nemčina ; slovène : nemščina ; tchèque : němčina ; ukrainien : німецька (nimets’kа) ; le nom de la tribu germanique des Alamans, vraisemblablement issu du vieux haut allemand ala manni, « tous les hommes » (cf. alle et Mann en allemand), via le bas latin Alamanus ou Alemanus pour les langues romanes : arabe : ألمانية (almāniya) ; breton : alamaneg ; catalan : alemany ; cornique : almaynek ; français : allemand ; espagnol : alemán ; gallois : almaeneg ; islandais : almennr ; occitan : alemand ; portugais : alemão ; galicien : alemán / alemao ; turc : alman ; peut-être un mot pour « ouest » dans les langues baltes : letton : vācu ; lituanien : vokiečių. En hébreu classique, les pays allemands sont connus sous l’appellation de ashkenaz (אשכנז), par généalogie populaire d'après Gen. 10:3. Pour l’hébreu moderne, voir plus haut. Emprunts Un nombre important (environ 400) de mots franciques existent en français moderne en ayant traversé le roman et l'ancien français (par ex. heaume, guerre, griffe, agripper, éperon, cible, fauteuil) ; seuls les mots d'origine plus récente sont encore discernables en tant qu'emprunts lexicaux (frichti, ersatz). Exemples de mots allemands Exemples de phrases : Guten Tag/Guten Morgen, ich heiße X. Und Sie/Du → Bonjour, je m'appelle X. Et vous/toi (Guten Tag pour l'après-midi, Guten Morgen pour le matin) Ich bin's → C'est moi Das Wetter ist schön → Il fait beau Ich liebe dich → Je t'aime Ich hasse dich → Je te hais Ich bin die Mutter → Je suis la mère Ich spreche Deutsch → Je parle allemand Vivacité de la langue L'allemand a toujours la possibilité sémantique de former de nouveaux mots par les procédés de composition et de dérivation. Tout comme le français a créé le verbe se pacser à partir d'un sigle administratif de l'état civil (PACS), l'allemand peut adapter dans le langage courant des termes nouveaux adaptés à l'actualité. Ainsi, le mot apprenti s'est dit pendant des siècles Lehrling, du verbe lehren « enseigner » signifiant donc « celui à qui l'on enseigne quelque chose », suivi du diminutif -ling. Son maître était le Meister. La réforme administrative au début des années 1970 a remplacé le terme Meister par deux termes précisant que l'un enseigne effectivement (der Ausbildende, gérondif de ausbilden « former ») et que l'autre a le droit et la responsabilité de la formation (der Ausbilder « le formateur »). L'apprenti devint logiquement der Auszubildende (c'est-à-dire celui qui doit être formé), en abrégé l'acronyme AZUBI. La forme féminine se réalise avec la terminaison habituelle -in, Azubin. Spécificités de la Suisse alémanique Spécificités de l'Autriche Prononciation : certaines lettres se prononcent différemment en Autriche, mais de façon analogue à la Bavière. Le « R » a tendance à être roulé comme en Bavière, les Autrichiens étant de la même tribu germanique que les Bavarois (sauf les habitants du Vorarlberg, qui sont des Alamans). Les deux premiers mois de l'année diffèrent (Januar/Jänner, Februar/Fäber), mais il n'y a pas de lexique spécifique à l'Autriche, contrairement au cas de la Suisse. Spécificités de la République démocratique allemande (RDA) D'une manière générale, dans la République démocratique allemande la langue s'était enrichie de termes officiels, spécifiques au régime politique tout comme sous le régime national-socialiste. Dans le langage courant, de nombreux termes tournaient ces derniers en dérision. Par exemple, l'abréviation VEB (pour Volkseigener Betrieb, usine propriété du peuple) devenait Vaters ehemaliger Betrieb (l'ancienne usine de Papa)... De très nombreuses abréviations tirées de l'idéologie communiste avaient cours, les étudiants devant tous suivre des cours de ML (marxisme-léninisme), parfois en compagnie de camarades venus de VRP (Volksrepublik Polen), voire de VRM (Volksrepublik Mongolei). On retrouve des néologismes ou de nouvelles expressions dans un nombre important de domaines, notamment : Industrie et techniques : dans le langage technique la matière plastique (der Kunststoff ou das Plastik à l'Ouest, die Plaste à l'Est) ; grande influence du russe (Kombinat, etc.). Gastronomie : des néologismes émaillaient le quotidien de créations « savoureuses », par exemple, un poulet rôti se disait Broiler (de l'anglais to broil, griller), un Broika était alors un lapin (Broi + Ka, de Kaninchen, lapin). Le plat appelé « Harengs à la Bismarck » fut rebaptisé Delihering (Deli, abr. de « délicatesse » et Hering, hareng) du fait du rôle contestable (aux yeux des dirigeants communistes) de l'ancien chancelier de l'empereur Guillaume II. La soupe russe « Solianka » fait désormais partie du patrimoine gastronomique de l'Est, qui découvrait avec quarante ans de décalage la cuisine méditerranéenne bien implantée à l'Ouest. Le vrai Coca-Cola (boisson de l'ennemi capitaliste) n'ayant pas droit de cité, un ersatz lui ressemblant vaguement fut créé, baptisé . Un « blue jean » (appelé eine Jeans à l'ouest) devint un « pantalon à rivets » (Nietenhose). Armée : Dans les langages des différentes armes, par exemple celui de l'aéronautique (qui en Allemagne de l'Ouest est truffé de termes anglo-américains), les Allemands de l'Est, placés sous la tutelle de Moscou, étaient au contraire influencés par le russe ou continuaient d'utiliser les termes techniques allemands, ce qui provoqua quelques difficultés de compréhension lors de l'intégration dans la Luftwaffe des éléments de l'Armée de l'air de la NVA. Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie Franziska Raynaud, Histoire de la langue allemande, Paris, Que sais-je?, , 1982. Le Robert. Dictionnaire historique de la langue française, sous la dir. d'Alain Rey, Entrée : « allemand, ande » et encadré « La langue allemande » par M.-J. Brochard, tome I, Paris, Le Robert, 2000, Ernest Tonnelat, Histoire de la langue allemande, Paris, Colin, 1927 ; Histoire de la langue allemande, Paris, Armand Colin, section de langues et littératures, , 1962 ( ). Articles connexes Distribution de l'allemand Langue allemande en République démocratique allemande Culture de l'Allemagne Déclinaisons allemandes Prononciation de l'allemand Conjugaison de l'allemand Verbes forts (allemand) Syntaxe allemande Histoire de la langue allemande Alemañol Langues en Allemagne Langues régionales ou minoritaires d'Allemagne Liste des noms français de toponymes germaniques Liste Swadesh de l'allemand Influence du latin sur la langue allemande Weltdeutsch, Küchendeutsch Liens externes Inventaire de langues Langue germano-néerlandaise Langue officielle de l'Union européenne Langue en Allemagne Langue en Suisse Langue au Vatican Langue en Wallonie Langue en Namibie Langue au Tyrol du Sud Langue dans le Trentin-Haut-Adige Langue en Italie Langue au Luxembourg Langue au Liechtenstein Langue au Danemark Langue au Yukon Langue de Belgique Variété de langue
Lallemand (autonyme : , ) est l'une des langues indo-européennes appartenant à la branche famille des langues germaniques, parlée notamment en Allemagne, Autriche, Suisse, Liechtenstein, Luxembourg et dans certaines régions limitrophes des pays voisins. Du fait de ses nombreux dialectes, l'allemand constitue dans une certaine mesure une langue-toit ().
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Allatif
En linguistique, l'allatif (du latin allatum, participe passé de affero « apporter ») est un cas grammatical exprimant le lieu non clos vers lequel se produit un mouvement. L'allatif est complémentaire de l'ablatif en exprimant le mouvement en direction opposée, et l'adessif se situe entre les deux en exprimant la position en un lieu non clos sans mouvement. Dans certaines langues, notamment les langues finno-ougriennes, l'allatif est un cas à proprement parler, utilisé régulièrement et de manière productive. D'autres langues, par exemple l'hébreu, n'y ont recours que dans quelques cas en tant que forme fossile, tandis que le mouvement vers un lieu est exprimé en général au moyen de prépositions sans flexion ni agglutination. Langues finno-ougriennes Exemples en finnois (suffixe -lle) : piha « la cour » → menen pihalle « je vais dans la cour » (littéralement « sur la cour »), kirkko « église » → kirkolle « à l'église » (mouvement vers un lieu), tyttö « jeune fille » → tytölle « vers la jeune fille » (mouvement vers un lieu), ranta « plage » → rannalle « à la plage » (mouvement vers un lieu). Dans l'acception possessive, c'est le cas de l'acquisition en finnois: anna minulle « donne-moi » ; c'est-à-dire dans d'autres langues le datif, qui n'existe pas en finnois : Annan kirjan tytölle « Je donne le livre vers la jeune fille » (littéralement) = « Je donne le livre à la jeune fille ». En estonien (suffixe -le) : tee « route » → teele « sur la route » (mouvement vers un lieu), isa « père » → isale « vers le père » (mouvement vers un lieu). En hongrois (suffixe -hoz/hez/höz) : a ház « la maison » → a házhoz « vers la maison » (mouvement vers un lieu), az elnök « le président » → az elnökhöz « auprès du président » (mouvement vers un lieu). Il est à noter que l'allatif finnois correspond à un allatif (-hoz) en hongrois quand il signifie « auprès de » (par exemple menen Pekalle «je rejoins Pekka») et à un sublatif (-ra) quand il signifie « sur ». Autres langues Exemples en basque où le cas est utilisé régulièrement : haran « vallée » → haranera « vers la vallée » (mouvement vers un lieu), Bilbo « Bilbao » → Bilbora « à Bilbao » (mouvement vers un lieu). En lituanien, l'allatif est l'un des quatre cas de lieu dits secondaires, c'est-à-dire apparus plus tardivement et probablement sous influence finno-ougrienne : par exemple miškop(i) « dans la forêt », jūrosp(i) « dans la mer » (mouvement vers un lieu) ; aujourd'hui il n'est plus utilisé que dans des formes figées, reliques du passé de la langue, qui ont une valeur adverbiale, par exemple vakarop « le soir » (adverbe), velniop « au diable ! ». En grec ancien, quelques mots comme : Ἀθῆναι Athēnai « Athènes » → Ἀθήναζε Athēnaze « à Athènes » (mouvement vers un lieu). En hébreu, l'accusatif du proto-sémitique est devenu de fait le cas directif dans quelques formes fossiles : הבית ha-báyt « la maison » → הביתה ha-baytáh « à la maison » (mouvement vers un lieu). Notes et références Liens externes L'allatif, le sociatif et le pied : changement de type sémiotique en numération parlée chibcha, par André Cauty (revue Amerindia n° 16, 1991) Cas grammatical
En linguistique, l'allatif (du latin allatum, participe passé de affero « apporter ») est un cas grammatical exprimant le lieu non clos vers lequel se produit un mouvement. L'allatif est complémentaire de l'ablatif en exprimant le mouvement en direction opposée, et l'adessif se situe entre les deux en exprimant la position en un lieu non clos sans mouvement.
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Ablatif
En linguistique, l’ablatif est un cas grammatical exprimant notamment un déplacement à partir d'un lieu (ouvert). Il peut également exprimer la séparation. En basque En basque, l'ablatif indique la provenance, l'origine, qui peut se traduire en français par « de ». Le cas grammatical de l'ablatif est nommé et se fait par l'ajout de suffixe au pluriel : , je viens de Bilbao. En finnois L'ablatif finnois correspond à un ablatif hongrois lorsqu'il signifie de ou à côté de et à un délatif lorsqu'il signifie "du dessus de" : , je suis tombé du toit ; , de la cour. Dans l'acception possessive, c'est le cas de la dépossession : , prends-lui. En latin En latin, l'ablatif désigne le lieu d'origine (après des prépositions comme ) : , des profondeurs ou du fond de l'abîme. Il exprime aussi la provenance ou la matière dans laquelle est faite une chose. Employé seul, il équivaut à l'instrumental disparu du proto-indo-européen et a une valeur de complément de moyen : , « il tue l'ennemi par le glaive ». Avec la préposition cum, l'ablatif prend une valeur d'accompagnement. Il a également une valeur de locatif, peu utilisé en latin (après la préposition in), et permet de désigner le lieu où l'on est (par opposition à l'accusatif, qui désigne le lieu où l'on va). L'ablatif peut être employé également pour une localisation dans le temps : {{Citation étrangère|In villa Scipionis vidi balneolum angustum, tenebricosum ex consuetudine antiqua... — Dans la propriété de Scipion j'ai vu un petit bain étroit, obscur selon l'ancien usage...|langue=la}}.'' Il peut aussi être utilisé comme ablatif absolu. Voir aussi Articles connexes Ablatif absolu Cas grammatical Références Cas grammatical Grammaire du latin
En linguistique, l’ablatif est un cas grammatical exprimant notamment un déplacement à partir d'un lieu (ouvert). Il peut également exprimer la séparation.
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Alberta
LAlberta (prononcé en anglais canadien : ) est une province du Canada. Située dans l'Ouest du pays, elle constitue une des trois provinces des Prairies. Elle est bordée par la Colombie-Britannique à l'ouest, la Saskatchewan à l'est, les Territoires du Nord-Ouest au nord et partage une frontière avec les États-Unis au sud. Sa partie orientale est occupée par les Grandes Plaines, tandis que la partie occidentale borde les montagnes Rocheuses. L'Alberta possède un climat à prédominance continental, mais connaît aussi des changements de température rapides en raison de l'aridité de l'air. Les variations saisonnières de la température sont moins prononcées dans l'ouest de la province, en raison du vent Chinook. L'Alberta est la sixième plus grande subdivision du Canada, avec une superficie de . Elle est la quatrième plus peuplée avec d'habitants. Sa capitale est Edmonton et Calgary constitue sa plus grande ville. Les deux métropoles dépassent le million d'habitants et sont les plus grandes aires métropolitaines de la province. Plus de la moitié des Albertains vivent dans l'une d'entre elles, ce qui contribue à perpétuer la . L'anglais est la langue officielle de la province. En 2016, 76 % des habitants sont anglophones, 1,8 % sont francophones, et 22,2 % sont allophones. L'industrie pétrolière et gazière fait également partie de l'identité de la province. L' est basée sur les hydrocarbures, les industries pétrochimiques, le bétail, l'agriculture et les hautes technologies. L'industrie pétrolière est un pilier de l'économie albertaine depuis 1947, lorsque d'importants gisements de pétrole ont été découverts aux puits Leduc . L'Alberta étant la province la plus riche en hydrocarbures, elle fournit 70 % du pétrole et du gaz naturel exploités sur le sol canadien. En 2018, sa production s'élève à 338,2 milliards de dollars, soit 15,27 % du produit intérieur brut du Canada. Par le passé, le paysage politique de l'Alberta a accueilli des partis comme les libéraux de gauche, le mouvement agraire des fermiers unis, le Parti Crédit social de droite et les progressistes-conservateurs. Aujourd'hui, l'Alberta est généralement perçue comme une province conservatrice. Les progressistes-conservateurs ont occupé le poste de façon continue de 1971 à 2015, ce qui constitue le plus long mandat ininterrompu au niveau provincial ou fédéral dans toute l'histoire du Canada. Avant de faire partie de la Confédération canadienne, l'Alberta abritait plusieurs nations amérindiennes et son territoire était utilisé par les marchands de fourrures de la Compagnie de la Baie d'Hudson. Les terres qui deviendront l'actuelle province ont été acquises par le gouvernement du Dominion dans le cadre du Territoire du Nord-Ouest, le . Le , la Loi sur l'Alberta entre en vigueur et elle est désignée comme la 8 province de la Confédération. De la fin des années 1880 jusqu'au début des années 1900, de nombreux colons canadiens-anglais et immigrés européens sont arrivés afin d'empêcher les Américains d'annexer les Prairies. L'Alberta est réputée pour sa beauté naturelle, sa richesse en fossiles et pour abriter d'importantes réserves naturelles. Elle abrite six sites du patrimoine mondial de l'UNESCO : les parcs des montagnes Rocheuses canadiennes, le parc provincial Dinosaur, le précipice à bisons Head-Smashed-In, le parc international de la paix Waterton-Glacier, le parc national Wood Buffalo et le parc provincial Writing-on-Stone. D'autres sites populaires incluent Banff, Canmore, le musée royal Tyrrell de paléontologie, le parc national de Jasper, Sylvan Lake et le lac Louise au sein du parc national de Banff. Étymologie L'Alberta, qui est devenu officiellement une province en 1905, doit son nom au Marquis de Lorne, gouverneur général du Canada entre 1878 et 1883. En effet, celui-ci a proposé le nom d'Alberta en l'honneur de sa femme, la princesse Louise Caroline Alberta, qui était la fille de la reine Victoria. Histoire Le territoire de l'Alberta était originellement peuplé par les Tsuu T'ina, les Niitsítapi, les Cris, les Tchipewyans, les Danezaa, les Dene Tha' et les Nakotas. La province moderne d'Alberta jusqu'à la latitude 53°N a été pendant longtemps une partie de la terre de Rupert. Les Français furent les premiers colons au Nord-Ouest en 1731 où ils établirent des communautés sur les cours d'eau et les postes de traite (aujourd'hui, autour du lac la Biche (Alberta) et du lac Sainte-Anne ainsi que dans la région de Saint-Paul, Bonnyville et Athabasca). La Compagnie du Nord-Ouest de Montréal a occupé la partie nord du territoire d'Alberta avant que la Compagnie de la Baie d'Hudson ne prenne finalement possession du territoire. Le premier explorateur européen en Alberta, Peter Pond, visita la région du lac Athabasca au nom de la Compagnie du Nord-Ouest et il construisit fort Athabasca près du lac la Biche en 1778. Roderick MacKenzie, construisit Fort Chipewyan près du lac Athabasca dix ans après, en 1788. En 1789, son cousin, Alexander Mackenzie, accompagné par des trappeurs franco-canadiens et d'une famille de [[Dénés]] suivit la rivière Saskatchewan Nord jusqu'à son point le plus au nord, près d'Edmonton, puis continuant à pied vers le nord, il atteignit la rivière Athabasca qu'il suivit jusqu’au lac Athabasca. Il a alors découvert le fleuve qui porte son nom, le fleuve Mackenzie. Il le suivit jusqu’à son embouchure dans l'océan Arctique. En 1792, retournant au lac Athabasca, et accompagné par des trappeurs franco-canadiens et d'une famille de [[Dénés]] il suivit la rivière de la Paix et, finalement, atteignit l'océan Pacifique en 1793. Il sera ainsi le premier Européen à traverser le continent au nord du Mexique. La région d'Alberta a été créée comme une partie des Territoires du Nord-Ouest en 1875. Des privilèges additionnels et une législature locale ont été ajoutés en 1905 avec l'Acte de l'Alberta quand l'Alberta a été agrandi et a reçu le statut de province avec sa capitale à Edmonton. L'assemblée législative compte . L'Alberta a été l'hôte des Jeux olympiques d'hiver de 1988. Développement du territoire Abstraction faite des Premières Nations, l'évolution du territoire a été liée à son exploration et son utilisation par les Européens à partir du . Géographie Territoire L'Alberta est une province située à l'Ouest du Canada et occupe une superficie de . Elle est située entre la Colombie-Britannique à l'ouest, la Saskatchewan à l'est, le Montana (États-Unis) au sud et les Territoires du Nord-Ouest au nord. La province compte des centaines de rivières et de lacs idéaux pour la natation, le ski nautique, la pêche et une gamme complète d'autres sports nautiques. Il y a une multitude de lacs, tous de moins de . Il y a les deux lacs plus grands : le lac Athabasca, (dont une partie se trouve en Saskatchewan), et le Petit lac des Esclaves, d'environ . La province possède un grand nombre de parcs naturels dont 5 parcs nationaux : Banff, Elk Island, Jasper, Lacs-Waterton et Wood Buffalo. La frontière de l'Alberta s'étend sur du nord au sud, et sur environ de l'est à l'ouest. Il est normal que le climat change considérablement entre les parallèles de 49° et 60° nord et également entre 110° et 120° ouest. Le climat est également encore influencé par les différentes altitudes de la province. Le nord de l'Alberta a beaucoup moins de jours sans gel que le sud, qui est presque un désert sans pluie en été. L'ouest de l'Alberta est protégé par les montagnes Rocheuses, aussi, en hiver, des vents chauds et secs provenant de l'ouest et appelés Chinook apportent des périodes de chaleur aux hivers au demeurant plutôt froids. L'est de l'Alberta est une prairie plate et sèche, où il peut faire très frais ( en hiver) ou très chaud (+ en été). Le centre et le sud de l'Alberta sont les endroits du Canada les plus sujets aux tornades en raison de la chaleur et des orages violents qui sont communs en été. La capitale de l'Alberta, Edmonton, est presque exactement au centre de la province, et la plus grande partie des réserves de pétrole de l'Alberta s'y trouve. Le sud de l'Alberta, là où est situé Calgary, est connu pour son ranching et l'élevage du bétail. En général, l'Alberta a des hivers frais, avec une température d'environ pendant la journée, et des étés chauds, avec une moyenne d'environ . Hydrographie L’Alberta dispose, en général, d'une bonne quantité de ressources hydriques. Tout d'abord, une grande quantité de ruisseaux traversent un grand nombre de vallées pour s'unir et ainsi former la rivière Oldman ainsi que la rivière Bow. Lorsque ces deux rivières se croisent, elles s'unissent pour continuer sous le nom de la rivière Saskatchewan Sud pour continuer sur une distance de . Plusieurs barrages installés sur la rivière Saskatchewan Sud forment le lac Diefenbaker, un immense réservoir qui fournit de l'hydroélectricité à l'ensemble du sud-ouest de la province de la Saskatchewan. Dans le nord de la province, un ensemble de petits ruisseaux se rejoignent pour créer La Biche, mieux connue sous le nom de Red Deer River. Cette rivière rejoint la rivière Saskatchewan Sud. Un peu plus loin, on aperçoit un peu plus au centre de la province la rivière Saskatchewan Nord qui commence dans le champ de glace Columbia, elle coule ensuite jusqu'à Rocky Mountain House où elle reçoit les eaux de la Clearwater River. La rivière traverse la ville d'Edmonton Beaucoup plus à l'est, hors de la province de l'Alberta, dans la région de Prince Albert, les rivières Saskatchewan Nord et Saskatchewan Sud s'unissent pour créer la rivière Saskatchewan. Celle-ci continue son chemin jusqu'au lac Winnipeg pour finalement se jeter dans la baie d'Hudson. Dans le nord de la province, l'ensemble des eaux convergent dans l'océan Arctique. En effet, à partir du mont Athabasca, la rivière Athabasca se dirige vers le nord pour atteindre le lac Athabasca. De plus, à partir des montagnes Rocheuses, la Peace River se rend jusqu'en Alberta pour se déverser dans un affluent du lac Athabasca. L'eau coule alors de la rivière des Esclaves jusqu'au grand lac des Esclaves qui se trouve dans les Territoires du Nord-Ouest. Le cours d'eau devient ainsi le fleuve Mackenzie qui termine sa course dans l'océan Arctique. Pour ce qui est des lacs, seul le lac Athabasca a une certaine importance avec une superficie dont une certaine partie se trouve dans la province de la Saskatchewan. On peut aussi noter la présence du petit lac des Esclaves qui a une superficie de . Outre ces deux plans d'eau, tous les autres lacs de l'Alberta ont une superficie inférieure à . Climat L'Alberta est un très grand territoire et détient un climat qui diffère selon les différentes régions de la province. Tout comme l'ensemble des provinces du Canada, l’Alberta profite de 4 saisons qui se succèdent soit : l'hiver, le printemps, l'été et l'automne. Ces saisons sont différenciées principalement par la température, le temps d’ensoleillement et l'alternance de pluie et de neige selon ces saisons. L'Alberta a d'ailleurs connu des records de températures impressionnants au cours de son histoire. En effet, le record de chaleur enregistré dans la province est de à Bassano Dams le . Complètement à l'opposé, la température la plus froide jamais atteinte est de à Fort Vermilion le 11 janvier 1911 La province est la cible de plusieurs tempêtes de grêle en période estivale, particulièrement dans les régions entre Red Deer et Calgary. C'est pourquoi l'Alberta Research Council et Environnement et Changement climatique Canada subventionnent des programmes d'étude comme l'Alberta Hail Project et d'ensemencement des nuages pour contrer ce fléau. Environnement Les émissions de gaz à effet de serre de l’Alberta ont augmenté de 18 % entre 2004 et 2017, et représentent 40 % du total du pays. Paléontologie L'Alberta possède plusieurs sites fossilifère et contient l'une des plus grandes quantités de fossiles du Crétacé supérieur au monde. Les taxons qui peuvent être retrouvés ici sont souvent découverts sous forme de squelettes fossiles complets, de matériel isolé, de restes de microvertébrés ou même sous forme de lit à ossements. Au moins 38 spécimens types de dinosaures ont été recueillis dans la province. Bien que les strates riches en dinosaures sont largement réparties dans l'ensemble de l'Alberta, ce sont les formations Foremost, Oldman et Dinosaur Park qui sont les strates à dinosaures les plus étudiées. Économie L'Alberta est la province la plus riche (par habitant) et ayant la croissance économique la plus forte du Canada (2023). Industrie L'Alberta est le plus grand producteur canadien de pétrole (l'Alberta possède la deuxième réserve mondiale de pétrole brut, derrière l'Arabie saoudite), de gaz naturel et de charbon. À Red Deer et à Edmonton, un grand nombre de compagnies fabriquent des produits de polyéthylène et de vinyle pour des clients du monde entier. Les raffineries de pétrole fournissent les matières premières pour une grande industrie pétrochimique à l'est d'Edmonton. Mais l'exportation pose problème, car il n'y a pas d'accès du pétrole de l'Alberta à un port de mer. La compagnie canadienne Enbridge projette d'investir près de quatre milliards d'euros pour construire un oléoduc sur de l'Alberta à Kitimat. Le double pipeline convoierait du pétrole vers l'ouest et du condensat - liquide qui sert à diluer l'épais pétrole brut - vers l'est. Les pétroliers géants, chargés de condensat ou d'au maximum de barils de brut, devraient alors naviguer à travers un chapelet d'îles. Le projet de l'oléoduc est si important que le gouvernement fédéral a mis en place une commission mixte d'évaluation chargée de superviser le bilan environnemental et les modalités d'autorisation pendant deux ans. Elle devrait s'achever à la fin 2012. Les sables bitumineux de l'Athabasca ont des réserves de pétrole estimées à 2 trillions de barils. Avec l'amélioration des méthodes d'extraction, le bitume et l'huile synthétique sont produits à des coûts s'approchant de ceux des méthodes d'extractions pétrolières conventionnelles ; cette technique fut d'ailleurs développée en Alberta. Fort McMurray, une des villes les plus jeunes du Canada, a grandi entièrement en raison des grandes entreprises pétrolières multinationales. La région est aussi l'une des plus polluées du pays (par capital), avec un taux de cancer élevé, des pluies acides et une pollution des eaux souterraines et superficielles. L'extraction du pétrole est également coûteuse en énergie et nécessite de grands volumes d'eau. L'activité économique fait reculer la forêt et affecte la faune de cette partie de l'Alberta. Le boom pétrolier de l'Alberta a attiré des milliers de personnes en quête d'embauche immédiate et de salaire élevé. Mais, été comme hiver, les conditions de travail sont dures. Chaque soir, les ouvriers doivent dîner et dormir sur place, dans des préfabriqués qu'ils ne quittent qu'en fin de semaine. Bien qu'Edmonton soit considéré comme le centre de raffinage de la province, la plupart des compagnies pétrolières ont leur siège social à Calgary. Le bœuf et l'agriculture tiennent également des positions significatives dans l'économie de la province. Plus de de têtes de bétail passent par la province à un moment ou un autre et le bœuf d'Alberta a une renommée mondiale. Avec l'appui du gouvernement provincial, plusieurs industries de pointe ont trouvé naissance en Alberta, notamment l'invention et le perfectionnement des systèmes d'affichage à cristaux liquides. D'une économie croissante, Alberta a plusieurs institutions financières gérant plusieurs fonds civils et privés. Grâce à ses sources thermales très répandues, l'Alberta pourrait profiter de cette chance et utiliser la géothermie pour produire de l'électricité. Pour une utilisation à plus petite échelle comme pour les domiciles, il est également possible de profiter de l'occasion et utiliser la géothermie afin de climatiser, chauffer, chauffer l'eau chaude et purifier l'air de la maison. Gouvernement L'Alberta est une démocratie parlementaire avec une Assemblée législative de . Le lieutenant-gouverneur représente la reine et le cabinet est dirigé par le Premier ministre. La ville d'Edmonton est le siège du gouvernement albertain. Les revenus de la province proviennent principalement des ventes de pétrole, de gaz naturel, de bœuf, de bois et de blé. Ils incluent également des concessions du gouvernement fédéral, principalement pour les projets d'infrastructures. Les villes et les villages albertains ont leurs propres gouvernements municipaux qui travaillent en coopération avec le gouvernement provincial. La politique de l'Alberta est bien plus conservatrice que celle des autres provinces canadiennes. L'Alberta est aussi la province la moins favorable envers l'interventionnisme économique. Par conséquent, elle est la province avec le niveau de taxation le plus bas au Canada. L'Alberta a traditionnellement eu trois partis politiques, les progressistes-conservateurs, les libéraux et le Nouveau Parti démocratique. Un quatrième parti, fortement conservateur, le parti du crédit social, était puissant pendant plusieurs décennies, mais a disparu de la carte politique quand les progressistes-conservateurs sont arrivés au pouvoir dans les années 1970. Pourtant, un autre parti politique est apparu lors de la dernière élection en Alberta, l'Alliance albertaine, par la suite devenu le Parti Wildrose, qui a fait élire à la dernière élection avec 34 % des voix. Bien que les sondages donnaient ce parti gagnant aux élections, il n'a pas réussi à déloger les progressistes-conservateurs du pouvoir depuis 1973 en Alberta. Pouvoir exécutif Le pouvoir exécutif en l'Alberta est détenu par le Conseil exécutif de la province essentiellement dirigé par le Premier ministre et le lieutenant-gouverneur. Premier ministre Le premier Premier ministre de l'Alberta a été Alexander Cameron Rutherford, un libéral, de 1905 à 1910. Depuis le , la Premiere ministre de l'Alberta est Danielle Smith, du Parti conservateur uni. Lieutenant-gouverneur Le premier lieutenant-gouverneur de l'Alberta est de 1905 à 1915. Depuis le , Salma Lakhani est lieutenante-gouverneure de la province. Pouvoir législatif Ce pouvoir est surtout entre les mains de l'Assemblée législative du territoire. Assemblée législative Officiellement ouverte en 1912, l'Assemblée législative de l'Alberta est composée de . C'est l'endroit où les membres se rencontrent pour discuter et débattre des politiques publiques en Alberta. Elle est ouverte par an aux visiteurs. Pouvoir judiciaire Il est détenu par les principaux tribunaux de la province : Cour d'appel de l'Alberta Cour du banc de la reine de l'Alberta Cour provinciale de l'Alberta Démographie Langues Selon la Loi linguistique, l'anglais est la langue officielle de la province. Les francophones se voient accorder quelques droits linguistiques, notamment devant les tribunaux. Religion Éducation Au Canada, l'éducation est de juridiction provinciale et l'Alberta a établi son propre système éducatif. Depuis 1905, le gouvernement albertain dirige les conseils scolaires laïcs et religieux, les universités, les collèges, les écoles techniques, les charter schools (école innovatrice), les écoles privées et les écoles à la maison. Historique Les premières écoles albertaines furent des écoles de paroisses, ce qui signifie qu'elles étaient dirigées par le clergé, aussi bien catholique que protestant. Les élèves devaient payer un dû (dîme) afin d'assister aux cours. Les premières écoles gratuites (donc publiques) ont été établies à Edmonton en 1881. À cette époque, aucune loi ne régissait ces établissements : les habitants élisaient des représentants qui dirigeaient et administraient l'école. Une taxe informelle basée sur la solidarité locale permettait à l'école de s'autosuffire. Entre 1883 et 1905, une éducation publique se développe en Alberta, lancée dans les communautés par la population locale. Une école à vocation religieuse pouvait être créée subséquemment, sous certaines conditions. Ce système qui assurait l'éducation publique universelle et l'éducation religieuse conditionnelle a été officialisé en 1905 par la loi qui a créé l'Alberta (Alberta Act), par le gouvernement de Sir Wilfrid Laurier. Regroupements scolaires On dénombre 42 regroupements d'écoles publiques ainsi que 17 regroupements scolaires privés. Seize de ces regroupements privés sont de confession catholique romaine et un, St-Albert, est de confession protestante. De plus, un district scolaire indépendant, Glen Avon, existe dans la région scolaire de St-Paul. La ville de Lloydminster chevauche la frontière entre l'Alberta et la Saskatchewan et tant les écoles publiques que les écoles privées suivent le système scolaire de la Saskatchewan. En 1982, la Charte canadienne des droits et libertés amena l'émergence d'une éducation francophone en Alberta. Il existe cinq regroupements francophones, publics et privés, qui couvrent la province entière, mais ils n'ont l'obligation de créer une école francophone que lorsque la demande est suffisamment élevée. Financement des regroupements scolaires Avant 1994, les regroupements scolaires albertains avaient le pouvoir de lever une taxe scolaire (foncière). En 1994, ce droit fut supprimé pour les regroupements publics, mais pas pour les regroupements privés. Le gouvernement provincial décide le taux de taxation, les autorités locales collectent la taxe puis la renvoient au gouvernement provincial. Le gouvernement redistribue cette taxe à travers la province aux regroupements publics, privés et francophones. En plus de la taxe foncière, le gouvernement accorde des enveloppes à partir du General Revenue Fund afin de soutenir le projet éducatif K - 12 qui vise à donner une scolarité de à tous les jeunes Albertains. Les charter schools ne demandent pas de frais de scolarité et reçoivent la même somme gouvernementale par élève qu'une école publique. Les écoles privées et les écoles à la maison reçoivent un certain financement, mais les parents défrayent une bonne partie des coûts. Depuis 1994, tous les regroupements (publiques, privés et francophones) peuvent également permettre aux écoles de demander un montant pour les livres, le matériel spécialisé, les programmes et services particuliers, etc. Ces coûts vont de par an par élève. À titre indicatif, en 2007, 29,7 % des revenus des commissions scolaires albertaines venaient des impôts locaux, 60 % du Fonds consolidé du gouvernement et 10,3 % d'autres sources. L'Alberta compte environ . Programme d'études Tous les élèves albertains suivent le Program of Studies (programme d'études) et le curriculum approuvé par le ministère de l'Éducation. Tous les enseignants sont certifiés par le ministère, administrent aux élèves des tests d'aptitudes provinciaux et ont le pouvoir d'accorder les diplômes d'études secondaires. Enseignement post-secondaire La plus ancienne et la plus grande université albertaine est l'Université de l'Alberta, située à Edmonton. L'Université de Calgary, autrefois affiliée à l'Université de l'Alberta, est devenue autonome en 1966 et est maintenant la en importance dans la province. L'université Athabasca est spécialisée dans la formation à distance. La quatrième université de la province est l'Université de Lethbridge. Il existe 15 collèges et deux institutions techniques (Northern Alberta Institute of Technology et Southern Alberta Institute of Technology) financées par l'état. Dans les dernières années, l'augmentation des frais de scolarité post-secondaire a engendré la controverse. En 2005, le premier ministre Ralph Klein a promis de geler les frais de scolarité et de chercher des solutions afin de réduire les coûts en éducation. Jusqu'à ce jour, aucun projet de loi n'a été proposé à cet effet. Sport Flames de Calgary (LNH) Stampeders de Calgary (LCF) Hitmen de Calgary (LHOu) Roughnecks de Calgary (NLL) Calgary Mavericks (RCSL) Oilers d'Edmonton (LNH) Oil Kings d'Edmonton (LHOu) Elks d'Edmonton (LCF) (Eskimos jusqu'en 2020) Rush de la Saskatchewan (NLL) Hurricanes de Lethbridge (LHOu) Tigers de Medicine Hat (LHOu) Rebels de Red Deer (LHOu) Cavalry Football Club (CPL) FC Edmonton (CPL) Notes et références Annexes Liens externes
LAlberta (prononcé en anglais canadien : ) est une province du Canada. Située dans l'Ouest du pays, elle constitue une des trois provinces des Prairies. Elle est bordée par la Colombie-Britannique à l'ouest, la Saskatchewan à l'est, les Territoires du Nord-Ouest au nord et partage une frontière avec les États-Unis au sud. Sa partie orientale est occupée par les Grandes Plaines, tandis que la partie occidentale borde les montagnes Rocheuses. L'Alberta possède un climat à prédominance continental, mais connaît aussi des changements de température rapides en raison de l'aridité de l'air. Les variations saisonnières de la température sont moins prononcées dans l'ouest de la province, en raison du vent Chinook.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Asthme
Asthme
L'asthme du grec ancien , via le latin asthma signifiant « respiration difficile », est une maladie du système respiratoire touchant les voies aériennes inférieures et notamment les bronches, définie comme étant une gêne respiratoire. Définition L'asthme est défini par des épisodes récurrents de symptômes respiratoires tel le sifflement expiratoire, l'essoufflement, l'oppression thoracique, et/ou la toux, variables en intensité, et par une limitation expiratoire variable qui peut devenir persistante aux stades plus avancés de la maladie. Ils peuvent être déclenchés par de l'exercice, certains allergènes, des substances irritantes, un changement de temps, ou des infections virales. Ils sont généralement réversibles au traitement ou spontanément. L'asthme est généralement associé à une hyperréactivité bronchique aux stimuli directs ou indirects, et à une inflammation chronique. Ces caractéristiques généralement persistent même à l'absence de symptômes ou même quand la fonction pulmonaire est normale, mais peuvent se normaliser avec le traitement. Physiopathologie La maladie s'explique par quatre mécanismes caractéristiques : une inflammation avec œdème de l'épithélium bronchique ; une bronchoconstriction par bronchospasmes ; une hyperréactivité bronchique (chronique ou non) se manifestant par une sécrétion accrue de mucus, notamment due à un remodelage des voies respiratoires inférieures ; un bronchospasme dû à une substance allergène, une irritation ou n'importe autre stimulus. Histoire Homère, dans l'Iliade, au chant XV, employa pour la première fois le mot asthme (, « essoufflement, respiration pénible »), pour désigner la dont souffrit Hector étendu dans la plaine. Le mot fut repris au sens de et d', par Eschyle, poète d'Eleusis dans Les Perses, et par Platon dans La République. En terme médical de ou d', il fut employé la première fois par Hippocrate dans les Aphorismes. Le médecin et philosophe juif Moïse Maïmonide fait également mention de cette maladie au . Pour l'époque moderne, le Traité de l'asthme de John Floyer, publié en 1698 et qui se base, en partie, sur sa propre expérience, serait le premier manuel médical traitant intégralement de l'asthme. Phénotypes L'asthme est une maladie hétérogène avec différents processus pathologiques. Des groupes reconnaissables de caractéristiques démographiques, cliniques et/ou physiopathologiques sont souvent appelés « phénotypes d'asthme ». Il demeure qu'aucune association forte n'a été établie entre des caractéristiques pathologiques, cliniques ou la réponse au traitement. Il convient de préciser que le terme « asthme d'effort » ne définit pas un phénotype particulier d'asthme. On lui préfère le terme « bronchoconstriction induite par l’effort », car l'ancienne terminologie suggère à tort que l'exercice est la cause d'asthme, alors que ce n'est qu'un déclencheur entre autres de la crise asthmatique. Et ce, d'autant plus que la bronchoconstriction induite par l'effort peut être ou pas associée à un asthme. Ici on présente les phénotypes les plus fréquents. L'asthme allergique Il débute généralement pendant l'enfance et est associé un terrain atopique personnel ou familial ( rhinite allergique ; eczema, allergie alimentaire ou médicamenteuse). Ces patients ont généralement une bonne réponse aux corticostéroides inhalés. L'asthme non allergique Aussi dit non atopique ou intrinsèque : quelques patients présentent un asthme qui n'est pas associé à une allergie, avec des tests cutanés négatifs pour les aéroallergènes et des concentrations d'IgE sériques totales et spécifiques normales. Une production locale d'IgE a pourtant été identifiée chez quelque patients de cette population. On distingue l'asthme neutrophile, éosinophile et paucigranulocytaire (avec peu de cellules inflammatoire). Les corticoïdes inhalés sont généralement moins efficaces chez cette population. Ce phénotype est généralement plus grave que l'asthme allergique. L'asthme à apparition à l'âge adulte Chez quelques adultes et particulièrement chez la femme, l'asthme apparait la première fois à l'âge adulte. Chez cette population l'asthme est surtout non allergique. L'asthme professionnel est une possibilité qui doit être éliminée dans ce cas. L'asthme à limitation respiratoire persistante Quelques patients avec un asthme de longue date développent une limitation respiratoire persistante ou incomplètement reversible. Ceci serait dû à un remodelage de la muqueuse bronchique. Du fait de l'installation lente et progressive de l'inflammation, celle-ci peut passer inaperçue, notamment parce que le malade a le temps de s'habituer à la gêne respiratoire et perd progressivement la notion de « normalité » respiratoire, jusqu'à ce que la gêne devienne trop envahissante dans la vie du malade. Il existe des facteurs de risque : histoire : prématurité ; faible poids à la naissance ; surpoids chez le nourrisson ; hypersécretion muqueuse chronique ; traitement : défaut du traitement par les corticoïdes inhalés ; exposition : fumée de cigarette ; produits chimiques nocifs ; exposition professionnelle ; investigations : volume expiratoire forcé initial bas ; éosinophilie sanguine ou aux expectorations. L'asthme associé à l'obésité Chez quelques patients obèses asthmatiques, les symptômes respiratoires sont importants avec peu d'inflammation éosinophile. Causes Causes environnementales Allergènes et pollution Au début des années 1960, on a mis en cause les allergènes comme les acariens, les graminées et autres. L'évolution de la corrélation entre asthme et allergie n'est pas toujours symétrique : cette corrélation a été démontrée en Grande-Bretagne, mais ni en Allemagne, ni en Italie, où la fréquence des allergies a augmenté mais pas celle de l'asthme. Ce qui tend à prouver que l'asthme aurait des causes intrinsèques comme une réaction auto-immune ou une prédisposition génétique, bien qu'il n'y ait à ce jour aucune étude le prouvant formellement. Cependant, certaines études tendent à prouver que l'asthme est aussi fortement développé dans les endroits soumis à la pollution atmosphérique. Au début des années 1990, il fut démontré que les particules de diesel dans l'air endommageaient le cœur et les poumons et dans tous les cas créaient une forme de pollution dangereuse pour la santé. Une étude néerlandaise précise la relation entre l'exposition aux polluants atmosphériques et l'augmentation du risque d'avoir un asthme chez les enfants. Des études scientifiques montrent que la pollution atmosphérique est une des causes de l'asthme, notamment les COV (composés organiques volatils) et les NOx (oxydes d'azote : monoxyde et dioxyde d'azote) présents aussi bien dans l'air que dans certains produits industriels de nettoyage ou de réparation. Par ailleurs, l'UFC Que Choisir a récemment soulevé le problème de la pollution domestique et des impacts de la pollution dans les espaces intérieurs. S'ajoutent aux NOx, à la poussière et aux COV présents dans l'air, des produits industriels polluants utilisés pour la rénovation des moquettes encollées, polluants dont l'impact pour la santé est dénoncé par les associations de consommateurs, au même titre que les peintures industrielles, les colles et les produits nettoyants comme étant directement responsables de l'asthme chez les enfants et les personnes fragiles. Tabac Stephen Holgate considère que la fumée de tabac est de loin la principale cause identifiée de l'asthme. Lui et son équipe ont prouvé que la fumée de tabac modifie les gènes de cellules pulmonaires de souris, et pourrait causer des changements génétiques dans les poumons des fœtus, les rendant ainsi vulnérables à l'asthme. La même chose pourrait être vraie pour les régimes alimentaires malsains et même pour le paracétamol (un antalgique lié à l'asthme par une étude parue dans The Lancet). Le tabagisme aussi bien actif que passif peut être en cause. Grossesse Il pourrait exister une relation entre la prise de paracétamol pendant la grossesse et plus spécialement au cours du premier trimestre, et le risque pour les enfants de souffrir de problèmes respiratoires ou d'asthme avant l'âge de 7 ans. D'après une étude suédoise (2013), des niveaux élevés d'exposition au pollen au cours du dernier trimestre de grossesse augmentent de 35 % le risque d'asthme précoce chez l'enfant. Aspects hormonaux Les hormones sexuelles joueraient un rôle dans la prévalence de l'asthme. En effet, la prévalence change radicalement à la puberté. Alors que l'asthme est plus répandu chez les garçons que chez les filles durant l'enfance, il devient plus fréquent et plus grave chez les femmes que chez les hommes après la puberté. Elles joueraient également un rôle dans la sévérité de l’asthme : un indice de masse corporelle élevé est associé à la sévérité de l’asthme chez les femmes ayant eu des règles précoces (deux facteurs susceptibles d'avoir comme cause une perturbation hormonale). Il existe ainsi des associations statistiques entre des marqueurs d’allergie (éosinophiles, IgE, atopie) et des évènements hormono-dépendants (asthme prémenstruel, ménopause et contraceptifs oraux). Un test effectué sur des souris a permis de montrer que les œstrogènes augmentaient l'inflammation des voies respiratoires tandis que les androgènes diminuaient cette inflammation. Causes génétiques Ces dernières années des chercheurs ont démontré que les voies respiratoires des patients souffrant d'asthme chronique sont altérées de façon permanente par la maladie ou — possiblement — se développent différemment dans l'utérus. Stephen Holgate, un des chercheurs sur l'asthme en Grande-Bretagne, a publié dans le journal Nature les résultats d'une recherche de cinq ans mettant en cause le gène ADAM33. Ceci est le premier gène découvert pour l'asthme, et contrôlerait la façon dont le muscle se développe dans les voies respiratoires. Holgate pense également que les facteurs environnementaux pourraient influencer les choses bien plus tôt qu'on ne le pensait dans le développement de la maladie : ils pourraient influencer l'expression des gènes dans le développement du fœtus, contribuant ainsi à une modification génétique favorisant la maladie. Holgate et son équipe ont déjà démontré la modification du gène ADAM33 par la fumée de tabac dans des cultures de tissu pulmonaire de souris. En octobre 2005, ils ont aussi publié un compte-rendu démontrant que, lorsque les tissus des voies respiratoires des asthmatiques sont inflammés, ils produisent une molécule appelée TNF alpha, ou tumor necrosis factor alpha. Or le gène ADAM33, impliqué dans l'asthme, se comporte de façon très similaire au gène ADAM17 responsable de la production de TNF alpha. On trouve aussi cette molécule TNF alpha dans les tissus enflammés des patients souffrant d'autres maladies inflammatoires chroniques, comme la polyarthrite rhumatoïde ou la maladie de Crohn. Après six années de lutte auprès des industries pharmaceutiques pour réaliser ces essais, Holgate a réussi à les convaincre de réaliser une expérience qui va à l'encontre d'une tendance générale à prendre l'asthme pour une maladie allergénique. En octobre 2004, lui et son équipe ont injecté de l'etanercept à , un récepteur soluble pour TNF alpha qui intercepte cette molécule et l'empêche de se lier avec les cellules des tissus et d'irriter les bronches. Les résultats sont pour l'instant très satisfaisants, avec des améliorations nettes et persistantes chez chacun des . À cette date de novembre 2005, trois de ces patients n'ont utilisé aucun stéroïde depuis les d'injections hebdomadaires, un peu plus de douze mois auparavant. D'autres gènes sont corrélés à la maladie asthmatique. Une mutation du gène codant la protéine YKL-40 (une chitinase) augmente ainsi sensiblement le risque de développer un asthme. Épidémiologie Selon l'OMS, en 2016, près de de personnes souffrent d'asthme dans le monde. Ce nombre, en constante augmentation, est souvent sous-estimé à cause de mauvais diagnostics. En France En France, les dernières enquêtes nationales montrent une prévalence cumulée de l’asthme de plus de 10 % chez l’enfant âgé d’au moins dix ans, cette prévalence diminuant avec l'âge pour atteindre 6 à 7 % chez l’adulte. Une enquête nationale réalisée par la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam) pendant l'année 2007 sur tous les patients de traités pour un asthme, retrouvait que bénéficiaient d'un traitement régulier, avec trois prescriptions ou plus de médicaments antiasthmatiques. Sur ces , 27 %, la plupart, dans la tranche des 20-29 ans, avaient un asthme insuffisamment contrôlé, nécessitant au moins quatre fois par an de recourir à un médicament destiné uniquement à traiter la crise. En France, il y a environ par an pour une crise d'asthme, et . Une cause allergique est retrouvée chez 70 à 80 % des adultes asthmatiques et chez 95 % des enfants atteints. Le coût de cette maladie est important pour la société car elle est responsable de d'hospitalisation et de 7 millions de journées d'arrêt de travail par an. Dans ce pays, la surveillance de l'évolution de l'incidence est effectuée par le réseau Sentinelles de l'INSERM. Expansion récente de l’asthme On note une expansion rapide de la maladie depuis les années 1960 dans les pays développés. Il est surtout présent dans les pays connaissant une forte industrialisation ou une industrialisation en développement rapide. Il est par exemple peu connu en Afrique subsaharienne. En 1999, des chercheurs de l'International Study of Asthma and Allergies in Childhood ont quantifié quelques données concernant l'asthme, en mesurant le pourcentage d'asthme et d'allergies parmi les 13-14 ans dans différents pays : Suède et Finlande : entre 10 % et 20 % ; Albanie, Roumanie, Russie, Géorgie et Ouzbékistan : <6 % ; Royaume-Uni : >30 %. Des études récentes corrèlent l'augmentation de l'asthme avec le Bisphénol A, interdit en France dans la fabrication des biberons depuis 2010. Disparités des facteurs environnementaux Peu de temps après la réunification allemande en 1989, une étude est menée conjointement à Munich (RFA) et à Leipzig (RDA) sur la prévalence de l'asthme de plusieurs milliers d'enfants d'âge préscolaire. Il s'agissait de montrer l'effet de la pollution environnementale sur la prévalence de maladies respiratoires d'origine allergique (asthme et rhinite allergique), en particulier l'effet du dioxyde de soufre (). Les résultats obtenus sont les suivants : Le résultat concernant la prévalence des bronchites était attendu, mais celui de l'asthme ne l'était pas. L'étude conclut, pour les troubles respiratoires à caractère allergique, que les déterminants sont surtout des . Plus tard, cette observation sera confirmée sur d'autres comparaisons de populations de cohortes génétiques équivalentes mais aux modes de vie éloignés, entre la Pologne, l'Estonie et la Suède. Ces écarts se comblent après la réunification et l'égalisation progressive des modes de vie entre la RFA et la RDA. Facteurs favorisant, déclenchant ou aggravant une crise L'asthme est sensible à plusieurs facteurs : contact avec un allergène : acariens, pollens, animaux ; soleil et chaleur : l'éclosion et la dissémination de pollens allergisants ont un rôle asthmogène ; exercice physique intense ; inhalation de substances polluantes telles que des fumées, gaz d'échappement, bombes aérosols ou peintures ; virose : un simple rhume peut provoquer au bout de quelques jours d'évolution l'apparition d'une crise d'asthme ; prise de certains médicaments : aspirine ou anti-inflammatoires non stéroïdiens, médicaments contre l'hypertension, certains collyres ; ingestion d'un aliment menant à une allergie alimentaire ; le reflux gastro-oesophagien aggrave un asthme et peut être un facteur déclenchant de crises. Le RGO semble être aussi capable de déclencher un asthme à apparition à l'âge l'adulte chez quelques patients. Il serait aussi une complication de l'asthme chez d'autres. Quoi qu'il en soit, il y a une forte association entre les deux ; changements hormonaux : la grossesse, la période des règles ; le stress psychologique peut aggraver les symptômes — on pense que le stress altère le système immunitaire et augmente ainsi la réponse inflammatoire des voies respiratoires aux allergènes et aux irritants ; les émotions fortes (colère, contrariétés…), notamment à cause de l'hyperventilation. Manifestations cliniques Les bronches ont notamment pour rôle de protéger les poumons des agents étrangers ou des agressions extérieures, notamment par la restriction du diamètre bronchique. L'asthme se manifeste par une réaction disproportionnée des bronches par rapport au milieu. Ainsi, les bronches d'un asthmatique sont inflammatoires et voient leur diamètre réduit. Le mucus produit en réaction à l'inflammation et la bronchoconstriction viennent réduire encore le diamètre des bronches, rendant l'expiration difficile ; on parle d'obstruction bronchique expiratoire. Dans tous les types d'asthme, on retrouve les symptômes suivants : les signes prodromiques d'une crise peuvent être discrets de type picotements dans la gorge, nez qui coule, éternuements, induits par les secrétions inflammatoires au début de la crise ; une difficulté respiratoire ou dyspnée ; de l'oppression respiratoire (sensation de lourdeur sur la poitrine) ; une tachypnée ou inversement une bradypnée, c'est-à-dire une augmentation ou une diminution de la fréquence respiratoire ; un sifflement à l'expiration (on parle de respiration sibilante) ; une diminution de la saturation de l'hémoglobine en oxygène, principalement dans les crises sévères ; une tachycardie ; un tirage en cas de crise sévère ; une toux sèche qui peut être chronique ou prédominer la nuit et tôt le matin; en fin de crise il peut y avoir des expectorations abondantes visqueuses et collantes, blanches grisâtres ou translucides, spumeuses et perlées (dans lesquelles on voit des grains opalescents « tapioca cuit » formés dans les petites bronches). On parle du crachat perlé de Laennec ; des crises qui peuvent apparaître après une activité physique (on parle alors d'asthme d'effort ou plus correctement de bronchoconstrction induite par l'effort). Seules l'intensité, la durée et les causes de ces symptômes varient d'un type à l'autre. Plusieurs crises d'asthme répétées sur une courte période de temps définissent une exacerbation d'asthme (autrefois dénommée attaque d'asthme). Asthme allergique En général caractérisé par la survenue d'une ou de plusieurs crises causées par une réaction excessive des bronches du malade à un agent extérieur (le plus souvent allergisant). La crise d'asthme allergique se manifeste par une obstruction soudaine et de progression rapide des voies bronchiques, le malade en crise s'étouffant par suffocation (l'impossibilité d'expirer correctement empêchant une nouvelle inspiration) et manque d'oxygène dans le sang (l'impossibilité d'expirer empêchant l'apport d'oxygène dû à l'inspiration, et saturant l'organisme en dioxyde de carbone). Cette forme d'asthme peut évoluer en asthme chronique, notamment si l'exposition à l'allergène est constante et de longue durée. Les facteurs déclenchants de cette forme commune d'asthme sont en général les allergènes inhalés comme les acariens, les poils d'animaux, les spores de moisissures et les pollens. L'asthmatique allergique, sans doute sensible à une combinaison de plusieurs de ces allergènes, présente également une rhinite allergique (rhume des foins) et/ou une conjonctivite allergique. La crise d'asthme est toujours une urgence médicale engageant le pronostic vital et nécessite une prise en charge spécifique. L'asthme donne des palpitations. Troubles associés Un certain nombre d'autres affections surviennent plus fréquemment chez les asthmatiques, notamment le reflux gastro-œsophagien (RGO), la rhinosinusite, l'apnée obstructive du sommeil, l'eczéma atopique, la rhinite allergique, la polypose nasosinusienne et l'intolérance à l'aspirine. L'association de ces deux dernières avec l'asthme définit le « syndrome de Widal ». Les troubles psychologiques sont également plus fréquents, avec des troubles anxieux survenant chez 16 à 52 % des patients et des troubles de l'humeur chez 14 à 41 %. On ne sait pas si l'asthme cause des problèmes psychologiques ou si les troubles psychologiques conduisent à l'asthme. Ceux qui souffrent de l'asthme, surtout s'il est mal contrôlé, courent un risque accru de réactions d'hypersensibilité aux produits de contraste. Les caries surviennent plus souvent chez les asthmatiques. Cela serait dû à la diminution de la sécrétion salivaire par les agonistes bêta 2 adrénergiques. Ces médicaments peuvent également augmenter le risque d'érosion acide des dents. Classification selon la sévérité Les asthmes par crise sont également classés de la façon suivante : L’asthme intermittent qui est défini arbitrairement par la survenue, au maximum, de deux crises brèves par semaine, et/ou deux épisodes nocturnes par mois, et un DEP (débit expiratoire de pointe ou Peak Flow) supérieur à 80 %. L’asthme persistant qui est défini lorsqu'il existe plus de deux épisodes par semaine, et/ou plus de deux épisodes nocturnes par mois, avec retentissement sur les activités courantes. Il peut être léger, modéré ou sévère. L’asthme aigu grave ou état de mal asthmatique qui met en jeu le pronostic vital. Il s'agit de la forme d'asthme la plus grave sur le court terme, le degré de réaction bronchique pouvant être particulièrement important et parfois mortel. Il nécessite une prise en charge urgente en milieu hospitalier (par exemple, en France environ par an meurent d'asthme, soit pour ). Cliniquement, il existe au moins un des signes suivants : sensation de crise inhabituelle ; difficulté à parler (parole coupée par la respiration) ; cyanose ; augmentation du rythme cardiaque (tachycardie FC > 120 par minute) ; troubles de la conscience (confusion, coma) ; « silence auscultatoire » (absence de murmure vésiculaire à l'auscultation) ; une diminution du DEP (débit expiratoire de pointe ou Peak Flow) réduite de moitié par rapport au meilleur score du patient, ou de sa valeur théorique ; le DEP est le seul moyen objectif d'évaluation de l'intensité de la crise d'asthme ; une résistance au traitement de la crise (bronchodilatateur d'action rapide) ; une fréquence respiratoire supérieure à 25 par minute chez l'adulte, 30 par minute chez l'enfant de plus de 5 ans, 50 par minute chez les enfants de 2 à 5 ans ; voire une respiration faible avec pauses respiratoires ; une hypotension artérielle. Il convient d'en dissocier l’asthme du nourrisson, qui se définit par l'apparition d'au moins trois épisodes de sibilance avant l'âge de trois ans. Un asthme du nourrisson disparaît le plus souvent avant l'âge de cinq ans. Diagnostic Quatre principales méthodes sont utilisées pour diagnostiquer l'asthme : exploration fonctionnelle respiratoire ou EFR ; test de réactivité à un bronchodilatateur (débit expiratoire pré- et post-salbutamol) ; épreuve de provocation bronchique ; mesure du NO expiré (aide au diagnostic mais surtout évaluation de l'efficacité du traitement). Chez les jeunes enfants de moins de cinq ans, l'exploration fonctionnelle respiratoire n'est pas possible ; le diagnostic repose donc exclusivement sur la clinique et l'évolution des symptômes : toux récidivante ou persistante non productive pouvant s’aggraver la nuit, à l’exercice, au rire, aux cris, à l’exposition à la fumée de tabac, accompagnée le plus souvent de wheezing (respiration sifflante audible à distance) ; respiration difficile et courte, fatigue rapide pendant la marche ; activité différente de celles des autres enfants (l’enfant asthmatique ne joue pas et ne court pas avec la même intensité que les autres) ; présence d’antécédents familiaux allergiques (dermatite atopique, rhinite allergique, asthme) dans la famille nucléaire (parents, frères et sœurs) ; positivité du test thérapeutique associant au moins pendant 2 mois une dose faible de corticoïdes inhalés (CI) et de bêta2-agonistes de courte durée d’action (B2CA) qui entraîne une amélioration significative pouvant durer pendant 2-3 mois. […] → Attention, l’existence de symptômes particuliers doit faire rechercher d’autres diagnostics que celui d’asthme (mucoviscidose, corps étrangers bronchiques, séquelles de viroses respiratoire, bronchodysplasie, etc.) Traitements Le salbutamol en inhalateur ( Ventoline) est le médicament le plus utilisé pour traiter de l'asthme en France, où plus de 65 % des personnes atteintes de l'asthme utilisent ce bronchodilatateur. Pour traiter l'asthme chronique, l'ajout de corticostéroïde est nécessaire afin de contrer l'inflammation des bronches. L'échec de ces traitement de fond de première intention peut conduire à recourir aux biothérapies pour contrôler les asthmes sévères (anticorps monoclonal, anti-TNF…). Pharmacologique Traitement de fond Le traitement par bêta-2 mimétiques à longue durée d’action peut être utilisé dans le traitement chronique de l’asthme. Ces médicaments sont pris tous les jours et toujours associés aux médicaments anti-inflammatoires, les corticostéroïdes inhalés (par exemple, Flixotide qui est du propionate de fluticasone). Depuis quelques années sont apparus les antagonistes des récepteurs des leucotriènes (par exemple, montélukast, zafirlukast), permettant un traitement de fond de l’asthme. Traitement de la crise Le traitement de première intention est un bêta-2 mimétique de courte durée d'action (par exemple, la Ventoline qui est du salbutamol). Ce bronchodilatateur permet de soulager au quotidien le malade et aurait un impact sur la balance bénéfices / risques du traitement. Si la consommation de bêta-2 mimétique dépasse un aérosol doseur par an (soit 2 utilisations par semaine), il convient d’entamer un traitement de fond. Recommandation particulière concernant les allergies Il est recommandé de surveiller les allergies et éventuellement les traiter par antihistaminique. Les personnes souffrant d'asthme d'origine allergique doivent éviter le contact avec les allergènes les plus fréquents : poils de chat, poussières, pollens Impact sur la balance bénéfices/risques des bronchodilatateurs bêta-2 mimétiques Les effets secondaires à la prise par voie inhalée sont rares. Il peut s’agir de tremblements avec sensation d’excitation, de crampes musculaires ou de palpitations du cœur lorsque de grandes quantités de médicament sont inhalées. À fortes doses, ils peuvent entraîner des complications cardiaques avec des troubles du rythme chez des personnes âgées ou ayant une maladie cardiovasculaire. La balance bénéfices / risques des traitements est donc favorable. Crénothérapie (cures thermales) Sur prescription d’un médecin, le patient souffrant d'asthme peut bénéficier d'une cure thermale. Certaines stations françaises grâce aux propriétés curatives spécifiques à leur eau thermale, à leurs techniques de soins, et à leur environnement permettent de traiter les maladies asthmatiques telles que l'asthme lui-même ou la bronchopneumopathie chronique obstructive. Les patients asthmatiques représentent 8% de la totalité de la patientèle curiste. Les principes actifs naturels de l’eau thermale, au contact des muqueuses respiratoires, améliorent ou restaurent la qualité des tissus, protègent l’organisme contre les agressions et renforcent le traitement de fond. Les douches et les bains apportent des effets analgésiques, relaxants, circulatoires et ventilatoires. Les argiles médicinales augmentent la température des muscles et en améliorent la performance musculaire, notamment diaphragmatique. Même si les effets thérapeutiques d'une cure thermale pour l'asthme sont moins documentés que pour les maladies rhumatismales, la cure réduit les symptômes des crises et permet au patient d’apprendre à maîtriser leur apparition. Crise d'asthme « Courante » La mesure thérapeutique dans la vie de tous les jours est l'administration d'un bronchodilatateur, le salbutamol ou la terbutaline, provoquant une « détente » des muscles bronchiques et la réouverture des bronches (bronchodilatation). L'administration se fait essentiellement par inhalation : aérosols doseurs ou poudres. La technique d'utilisation des aérosols doseurs doit impérativement être connue par le patient pour une efficacité maximale. L'utilisation de dispositifs spécifiques, « chambres d'inhalation », facilite grandement l'utilisation des aérosols doseurs, en particulier chez l'enfant mais également chez l'adulte. Toute crise qui ne cesse pas rapidement face à la médication doit être traitée comme une urgence médicale. Aigüe grave L’asthme aigu grave (AAG) est une urgence vitale. Du point de vue du malade, toute crise inhabituelle doit être considérée comme un possible AAG. Une crise est considérée comme grave si l'inhalation d'un bronchodilatateur n'a pas l'effet escompté et ne dilate pas les bronches. On note alors des difficultés à inspirer et à expirer alors qu'une simple crise d'asthme est caractérisée par la diminution du débit expiratoire (VEMS). Un transfert médicalisé et une hospitalisation en urgence sont indispensables. Le traitement de première intention repose sur une oxygénothérapie, associée à la prise de bêta 2-stimulant d'action brève inhalé, à posologie élevée, et l'administration de corticoïde par voie orale ou intraveineuse. En effet, le principal risque est ici une asphyxie. Par ailleurs, comme dans plusieurs cas de ventilation difficile, l'hypercapnie permissive est une approche préconisée par plusieurs auteurs. Éducation thérapeutique du patient L’asthme étant une maladie chronique, un accompagnement personnalisé sur le long terme est nécessaire afin de mieux gérer sa maladie. Une éducation thérapeutique du patient peut permettre l’amélioration de la qualité de sa prise en charge. L’éducation thérapeutique est une démarche qui comprend des activités éducatives d’information et d’apprentissage proposées et dispensées par des professionnels de santé : médecins généralistes et spécialistes, infirmières, kinésithérapeutes ou pharmaciens. Ces activités permettent d’acquérir les compétences utiles pour mieux comprendre et gérer l’asthme au quotidien et savoir comment réagir face à des situations difficiles. Celle-ci est basée sur différents domaines de compétences que le patient doit acquérir : connaissance de la maladie ; capacité à déceler une variation de l’état respiratoire ; connaissance des différents traitements (de fond et de la crise d’asthme) ; maîtrise de la technique d’inhalation ; connaissance de l’attitude à adopter en cas de crise ; connaissance de l’importance d’avoir une bonne observance aux traitements. Breathing Games est un Communs de santé canadien en libre accès (édition scientifique) qui distribue des jeux et du matériel diffusés sous licence open source et copyleft, pour promouvoir la santé respiratoire et prévenir l'asthme, la mucoviscidose / fibrose kystique et d'autres maladies respiratoires chroniques. Conseils thérapeutiques pour le patient Adaptée dans l'asthme par crise, elle repose sur les mesures suivantes avant de prévenir la survenue mais aussi l'intensité des crises : réentraînement à l'effort (activités physiques adaptées) pour repousser le seuil d'intensité d'exercice provoquant l'apparition du bronchospasme post-exercice ; minimiser l'adaptation ventilatoire nécessaire pour une intensité donnée (moindre essoufflement à l'exercice) ; lutter contre le déconditionnement d'une population qui minimise ses activités physiques par peur de la crise ; agir sur la cause de l'asthme s'il est d'origine allergique, soit en réalisant l'éviction (= séparation) de l'allergène, soit en tentant une désensibilisation à l'allergène en cause. Les résultats sont bons avec les acariens, les pollens — moins bons avec les animaux ; afin de pouvoir prévenir les crises, les asthmatiques peuvent utiliser un appareil () qui permet de mesurer leur débit expiratoire de pointe, témoin de l'obstruction des bronches et ainsi adapter leur traitement au résultat obtenu (prise de bronchodilatateur d'action rapide par exemple ou modification du traitement de fond en collaboration avec le médecin). Il est par conséquent très important de développer une éducation thérapeutique du patient. Alimentation D'après plusieurs essais cliniques, une augmentation de la consommation de fruits, de légumes et de céréales permet d'arrêter la progression de l'asthme. Les compléments d'antioxydants (vitamine A, C, E), de vitamine B8 ou d'acides gras polyinsaturés (oméga 3 et 6) n'ont en revanche aucun effet prouvé. Traitements alternatifs Les thérapies alternatives sont particulièrement utilisées dans le domaine de l'asthme : selon plusieurs études, environ 50 % des patients utilisent une forme de thérapie non conventionnelle. Toutefois, la plupart de ces traitements alternatifs n'ont pas démontré leur efficacité. Par exemple, les données ne permettent pas de recommander l'utilisation de compléments en vitamine C dans le traitement de l'asthme. Plusieurs sources, dont les National Institutes of Health (NIH), déconseillent l'usage de l'acupuncture, qui ne semble pas apporter de bénéfices thérapeutiques ; il en va de même pour l'homéopathie. Les purificateurs d'air par ionisation n'améliorent pas non plus les symptômes asthmatiques. Enfin, les techniques de manipulation, telles que l'ostéopathie, la chiropraxie, ou la méthode de manipulation thoracique dite méthode Gesret, sont également déconseillées puisqu'elles ne procurent aucun bénéfice objectif. Vaccin Un projet de vaccin contre l'asthme allergique donne des résultats encourageants sur l’animal (notamment chez la souris). L'asthme allergique se caractérise par une hyperréactivité des voies respiratoires, une surproduction de mucus et une éosinophilie causée par une cascade inflammatoire impliquant des cytokines de type 2 (notamment les interleukines IL-4 et IL-13) et des immunoglobulines E (IgE) en réponse à une exposition allergénique. Les laboratoires de l'Inserm Infinity (Toulouse) et Immunité Humorale (Institut Pasteur, Paris) associés à l’entreprise française Neovacs, ont mis au point un vaccin conjugué, nommé Kinoïde, qui induit une production durable d’anticorps ciblant l’IL-4 et l’IL-13. Les essais précliniques sur modèle murin montrent une forte diminution des symptômes (dans un modèle d'allergie aux acariens) et une efficacité plus durable que les actuels traitements par anticorps monoclonaux thérapeutiques. Diagnostic différentiel Voir l'équivalent asthme, pathologie associée s'exprimant par une hyperréactivité bronchique, provoquant toux spasmodiques et nocturnes, sans provoquer de diminution cliniquement décelable du volume d'air expiré. Évaluation de la gravité d'une crise d'asthme Une crise d'asthme aigüe se caractérise par une exacerbation aigüe de la dyspnée, de la toux et du sifflement respiratoire, et s'accompagne d'une détérioration (passagère) de la fonction pulmonaire. L'évaluation de la gravité d'une crise d'asthme peut se faire par l'évaluation de la fonction pulmonaire (débit expiratoire de pointe ou DEP, volume expiratoire maximal par seconde ou VEMS). L'évaluation clinique de la gravité de la crise est encore plus importante que l'évaluation de la fonction pulmonaire, entre autres parce que les résultats des mesures de la fonction pulmonaire pendant une crise d'asthme aigüe ne sont pas toujours fiables. En fonction de la gravité de la crise, il convient de décider si le patient peut être traité en première intention à domicile (avec hospitalisation en l'absence d'amélioration) ou s'il doit être hospitalisé immédiatement. Les critères sur base desquels une crise d'asthme grave doit être suspectée et une hospitalisation immédiate envisagée sont les suivants : dyspnée au repos ne permettant pas de prononcer une phrase d'un seul trait ; fréquence cardiaque > 110 par minute chez l'adulte, > 120 par minute chez l'enfant de plus de 5 ans, > 130 par minute chez l'enfant de 2 à 5 ans. (Attention : en cas d'asthme mettant la vie en danger, une bradycardie peut survenir !) ; fréquence respiratoire supérieure à : 25 par minute chez l'adulte, 30 par minute chez l'enfant de plus de 5 ans, 50 par minute chez l'enfant de 2 à 5 ans ; utilisation des muscles respiratoires accessoires ; DEP < 50 % de la valeur prédictive ou de la meilleure valeur personnelle ; saturation en oxygène < 92 %. En cas d'asthme mettant la vie en danger, une insuffisance respiratoire peut survenir avec diminution de la fréquence respiratoire. Les signaux d'alarme suivants indiquent un épuisement et la nécessité d'une admission immédiate dans un service d'urgence : apparition de sédation ou de confusion ; diminution de la fréquence du pouls ; diminution de la fréquence respiratoire ; diminution ou absence de murmure vésiculaire inspiratoire ; cyanose ; disparition du sifflement. Chez les patients suivants, qui ont un risque élevé de décès lié à l'asthme, une attention particulière s'impose, et une hospitalisation plus rapide est de rigueur : les patients avec des antécédents d'asthme presque fatal ; les patients ayant été hospitalisés dans l'année précédente pour cause d'asthme ; les patients qui prennent des corticostéroides par voie orale ou qui les ont arrêtés récemment ; les patients qui utilisent fréquemment des bêta-2-mimétiques à courte durée d'action en inhalation ; les patients qui ne suivent pas correctement leur traitement anti-asthmatique chronique ; les patients qui ont des antécédents psychiatriques ou des problèmes psychosociaux (y compris l'emploi de sédatifs). Asthme et grippe La plupart des asthmatiques, comme d’autres personnes fragilisées, peuvent être victimes de complications exacerbées et graves en cas de grippe. Le vaccin anti-grippe saisonnière leur est recommandé (à partir de 6 mois, pris en charge à 100 % pour les asthmatiques) en France par le Conseil supérieur d'hygiène publique de France, et par des organismes équivalents dans la plupart des autres pays industrialisés d'Europe et d'Amérique du Nord. Chez l'asthmatique, la vaccination diminue le risque d’hospitalisation et de besoin accru de médicaments. Cependant, sur les trois millions de Français victimes d'asthme (surtout des enfants et adolescents), seuls 32 % se sont fait vacciner durant l’hiver 2006-2007, et moins d’un quart des moins de ont été vaccinés (et 14 % seulement des moins de ), contre 77 % chez ceux de et plus. L'allergie à l'œuf (rare et détectable par test cutané) est la seule contre-indication, si le sujet est indemne d'infection évolutive, de fièvre et/ou d'instabilité de l'asthme. Les asthmatiques vaccinés n’ont pas d’effet secondaire significatif ou particulier dans les quinze jours qui suivent (aucune modification de débit respiratoire, ni besoin accru de bronchodilateurs, ni augmentation des consultations médicales ou de consommation de corticoïdes). Recherche de nouveaux médicaments Pour aider certains patients dont l'organisme répond mal aux traitements actuels ou qui souffrent d'effets secondaires la recherche de médicaments se poursuit Une piste explorée est un inhibiteur sélectif de la protéine Gq dit qui a donné de bons résultats en laboratoire chez la souris, le porc et chez l'homme ex vivo, sans effets aigus sur la pression sanguine ni sur le rythme cardiaque ; il peut être délivré par inhalation et pourrait aussi aider à traiter d'autres maladies obstructives des voies respiratoires. Il doit encore être testé chez l'Homme. Le Tezepelumab, un traitement destiné aux patients atteint d'asthme sévère, et pour qui les traitements actuels ne sont pas suffisamment efficaces, devrait arriver sur le marché en 2023, après plusieurs années de recherche. Contrairement aux autres traitements, celui-ci cible la molécule TSLP (lymphopoïétine stromale thymique) produite par les cellules épithéliales qui recouvrent la surface des bronches. Lorsque cette molécule est attaquée par un allergène ou un virus, une cascade d'inflammations est déclenchée. Le Tezepelumab permet d'éviter la réaction inflammatoire en se fixant à la TSLP, empêchant ainsi les allergènes et les virus de s’y fixer. Notes et références Voir aussi Articles connexes Médecine Ventilation pulmonaire Respiration humaine Liste des principaux allergènes Asthme professionnel Syndrome asthmatiforme félin : équivalent de l'asthme chez le chat. Chronothérapie de l'asthme Liens externes Publications scientifiques en rapport avec l'asthme sur PubMed Publications scientifiques en rapport avec l'asthme sur PLOS ONE Asthme sur le site de l'Agence de la santé publique du Canada Asthme
L'asthme du grec ancien , via le latin asthma signifiant « respiration difficile », est une maladie du système respiratoire touchant les voies aériennes inférieures et notamment les bronches, définie comme étant une gêne respiratoire.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Arts%20visuels
Arts visuels
Les arts visuels sont les arts qui produisent des objets perçus essentiellement par l'œil. Ils englobent les arts plastiques traditionnels (les anciens beaux-arts dégagés de la notion restrictive d'esthétique, comme du « beau »), auxquels s'ajoutent les techniques nouvelles : la photographie, le cinéma, l'art vidéo et l'art numérique, mais aussi les arts appliqués, les arts décoratifs (art textile, design, marqueterie…) et l'architecture. Origine et utilité du concept Le concept d'arts visuels vient de l'allemand : « Bildende Kunst » attribuable au philosophe Emmanuel Kant qui, dans Critique de la faculté de juger a considéré la réception des œuvres d'art par les sens (ici, celui de la vue). Le mouvement moderne, mais surtout l'art contemporain, l'introduction de collections d'arts non occidentaux ont nécessité d'élargir le champ de l'art aux nouvelles formes qui ne cessaient d'apparaître à partir des années 1960. La critique de l'usage des termes hérités de la culture occidentale et appliqués indistinctement à l'ensemble de la planète, tous temps confondus, a beaucoup participé à répandre l'usage du concept d'« arts visuels ». Liste de formes d'art comptées au nombre des arts visuels Art conceptuel Arts textiles Arts vidéos Aspectisme Assemblage (art) Bande dessinée Calligraphie Cinéma Cinéma d'animation Cinéma expérimental Collage (art) Design Dessin Graffiti (ou Tag) Graphisme Gravure Installation (art) Jardin Jeu vidéo Marqueterie Mobile art Mosaïque Motion design Peinture d'art Performance (art) Photographie Sculpture Sérigraphie Sgraffite Stylisme Tatouage Vitrail Web design Références Voir aussi Articles connexes Arts appliqués Artistes Performance Plasticien Bibliographie Bernard Guelton, Les arts visuels, le web et la fiction, Publications de la Sorbonne, Paris, 2009, 181 pages, 27 cm. Liens externes La dimension économique des arts visuels en Espagne, AAVC. 2006.
Les arts visuels sont les arts qui produisent des objets perçus essentiellement par l'œil.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Arvo%20P%C3%A4rt
Arvo Pärt
Arvo Pärt (), né le à Paide en Estonie, est un compositeur estonien. Créateur de musique classique, de musique religieuse et de musique contemporaine, il est souvent associé au mouvement de musique minimaliste. Biographie Arvo Pärt naît à Paide, ville située à environ au sud-est de Tallinn. Ses parents, August Pärt (1899 - 1972) et Linda-Annette (née Mäll ; 1907 - 1991), divorcent alors qu'il n'a que trois ans et sa mère l'emmène vivre chez son nouveau compagnon à Rakvere, dans le Nord-Est de l'Estonie. Là, entre sept et huit ans, il suit des cours de musique après l'école et apprend les bases du piano et de la théorie musicale. À la maison, il ne dispose que d'un vieux piano à queue dont seuls les registres extrêmes peuvent être joués convenablement ; cela le pousse à l'expérimentation et à inventer ses propres œuvres. Adolescent, Arvo Pärt écoute toutes sortes de musiques à la radio mais il est plus particulièrement intéressé par la musique symphonique. Il écoute notamment les programmes de la Radio finlandaise qui pouvaient être captés assez clairement dans le nord de l'Estonie. On raconte même qu'il tournait en rond sur la place de la ville alors que les concerts symphoniques y étaient diffusés via des haut-parleurs, à vélo, pour ne pas rester statique et ne pas éveiller les soupçons. Bien que le piano soit son instrument de prédilection et qu'il en joue parfois en concert comme accompagnateur, il pratique aussi le hautbois dans l'orchestre de son école, les percussions dans un groupe de danse et chante dans le chœur de son école. Progressivement, il passe des improvisations au clavier à des compositions plus formelles qu'il commence à noter vers quatorze ou quinze ans. Vers ses dix-sept ans, il présente Meloodia, pièce pour piano qu'il compose pour un concours de jeunes artistes. Sa pièce est remarquée mais, sans doute à cause d'un manque évident de racines ou d'influences estoniennes, il ne remporte aucun prix. Arvo Pärt se rappelle qu'elle était dans le style de Rachmaninov mais qu'elle n'avait rien de personnel. Arvo Pärt entre en 1954 à l'École secondaire de musique de Tallinn et compte parmi ses professeurs Harri Otsa. Il y étudie la théorie musicale, la composition, le piano, la littérature musicale, l'analyse et la musique populaire. Cet apprentissage est interrompu après quelques mois seulement par le service militaire obligatoire au cours duquel il joue de la caisse claire et du hautbois dans la fanfare. Ces deux années sont vécues comme une souffrance et il contracte une maladie rénale qui compromettra sa santé pendant plus de dix ans. Il retourne à l'École secondaire de musique de Tallinn pour l'année scolaire 1956-1957 avec Veljo Tormis pour professeur et assimile facilement toute idée nouvelle (dont le dodécaphonisme), particulièrement le peu de musique occidentale qu'il peut entendre. Il fait déjà preuve d'un talent évident et naturel pour la composition ; un de ses compagnons d'étude, Ave Hirvesoo, déclare même qu'il « semblait secouer sa manche et des notes en tombaient ». Il entre au conservatoire de Tallinn à l'automne 1957 où il étudie avec Heino Eller. Les programmes obligatoires comportent également l'économie politique, l'histoire du Parti communiste et la « science de l'athéisme ». Parallèlement, il trouve un emploi d'ingénieur du son à la radio estonienne, poste qu'il occupe de 1958 à 1967. En 1962, l'une de ses compositions écrite pour chœur d'enfants et orchestre, Notre jardin (1959), le fait connaître dans toute l'Union soviétique et lui permet de remporter le Premier Prix des jeunes compositeurs de l'URSS. À cette époque il est quelque temps directeur musical du Théâtre des Pionniers de Tallinn et compose de la musique pour le théâtre, particulièrement des pièces pour les enfants et les marionnettes (Quatre danses faciles pour le piano, Cinq chansons enfantines) ; il reçoit également de nombreuses commandes de musiques de film. Quand il sort diplômé du conservatoire de Tallinn en 1963, sa carrière professionnelle de compositeur est déjà bien amorcée. Au début des années 1960, Arvo Pärt s'initie à la composition sérielle, dont relèvent ses deux premières symphonies ; cela lui attire immédiatement d'importantes inimitiés, la musique sérielle étant considérée comme un avatar de la décadence bourgeoise occidentale. Tout aussi incorrectes politiquement dans le contexte soviétique, ses compositions d'inspiration religieuse, ainsi que sa technique du collage un temps utilisée, limitent considérablement le rayonnement de son œuvre. En 1968, en proie à une crise créatrice, et à la suite de la censure par le régime communiste de son œuvre Credo, Arvo Pärt renonce au sérialisme et plus globalement à la composition elle-même, et ce durant une dizaine d’années, temps qu'il consacre à l'étude du plain-chant grégorien et à celle de compositeurs médiévaux français et flamands tels que Guillaume de Machaut, Ockeghem, Obrecht et Josquin des Prés. Ces études et réflexions aboutiront à l'écriture d'une pièce de style intermédiaire, la Symphonie 3 (1971). Son évolution stylistique est notable en 1976 avec la composition d'une pièce pour piano devenue célèbre, Für Alina, qui marque une rupture avec ses premières œuvres et qui pose les jalons de son nouveau style, qualifié par lui-même de « style tintinnabuli ». L'auteur l'explique ainsi : « Je travaille avec très peu d'éléments - une ou deux voix seulement. Je construis à partir d'un matériau primitif - avec l'accord parfait, avec une tonalité spécifique. Les trois notes d'un accord parfait sont comme des cloches. C'est la raison pour laquelle je l'ai appelé tintinnabulation ». L'année suivante, Pärt écrira dans ce nouveau style trois de ses pièces les plus importantes et reconnues : Fratres, Cantus in Memoriam Benjamin Britten et Tabula rasa. En 1980, accompagné de sa famille, il quitte son pays où il est en proie à la censure pour Vienne où il obtient la nationalité autrichienne. L'année suivante il part pour Berlin-Ouest. De fréquents séjours le conduisent près de Colchester dans l'Essex. Il revient ensuite en Estonie et vit désormais à Tallinn. Son succès jamais démenti dans tout l'Occident, et particulièrement aux États-Unis, a pour inconvénient de le ranger dans la catégorie des compositeurs « minimalistes mystiques », avec Henryk Górecki et John Tavener. En 1996, il devient membre de l'Académie américaine des arts et des lettres. Créateur d'une musique épurée, d'inspiration profondément religieuse — il est de confession chrétienne orthodoxe, et les chants orthodoxes ainsi que les chants grégoriens ont influencé son style sur la modulation lente des sons —, associée par certains à la musique postmoderne, Arvo Pärt creuse également le sillon du style tintinnabuli. Ses œuvres ont été jouées dans le monde entier et ont donné lieu à plus de 80 enregistrements, ainsi qu'à de très nombreuses utilisations pour l'illustration sonore de films et de spectacles de danse. Inspiration et style Elle se caractérise par l'écriture minimaliste de Pärt, une musique épurée qui donne une impression de simplicité. Le premier élément est l'utilisation de rythmes simples tels que « noire, blanche, noire, blanche » ou « blanche, noire, blanche, noire ». Le second élément est le style tintinnabuli. Chez Arvo Pärt, cette écriture s'inspire ainsi du son de la clochette, lorsqu'un instrument - quel qu'il soit - articule son jeu entre trois notes principales, celle de l'accord parfait d'une gamme. Cette simplicité se retrouve également dans l'utilisation de notes récurrentes et d'une certaine stabilité de la gamme. Pärt, contrairement à beaucoup de compositeurs des époques baroque, classique et romantique, n'utilise pratiquement jamais de modulations. Œuvres complètes Liste chronologique des œuvres complètes d'Arvo Pärt : Première période (néoclassique et sérielle) Période intermédiaire (abandon du sérialisme) 1971 : Symphonie 1972 : Laul armastatule Deuxième période (tintinnabulum) Travail pour le cinéma et utilisation cinématographique Dans les années 1960 et 1970, Arvo Pärt compose, sur commande, plusieurs musiques de film. Cette production est estimée à près de quarante bandes originales dont les plus notables sont Des diamants pour la dictature du prolétariat (1975) de Grigori Kromanov et L'Enquête du pilote Pirx (1979) de Marek Piestrak. Le style est imaginatif, mais manque d'unité. Ce travail n'a pour le compositeur qu'une fonction lucrative et reste sans rapport avec le travail de recherche qui l'occupe à la même époque. Bien que la musique d'Arvo Pärt à partir de 1976 soit composée spécifiquement pour les concerts, le succès des enregistrements discographiques pousse de nombreux réalisateurs à utiliser, à partir des années 1990, des extraits de ses œuvres en leur assignant une fonction critique et narrative importante. L'estimation actuelle regroupe une vingtaine de pièces, présentes dans plus de cent-cinquante de longs métrages. Parmi ses œuvres sont utilisées le plus fréquemment Für Alina, Fratres, Cantus et, plus particulièrement, Spiegel im Spiegel qui apparaît en surimposition d'une variété de thèmes, notamment la guerre, la maladie en phase terminale, le terrorisme, la compassion et le pardon. D'une manière plus générale, y compris dans son utilisation au cinéma, l'œuvre d'Arvo Pärt peut être considérée comme l'agent esthétique de quelque chose qui est « inaccessible, oublié ou dépossédé » propice à l'introspection et à la réflexion mystique. Spectacle vivant En 2015, le concert-spectacle Adam's Passion, mis en scène par Bob Wilson, est joué dans une ancienne usine de sous-marins à Tallinn. Principaux enregistrements La plupart sont parus chez ECM dans la collection New Series et Harmonia Mundi : Tabula rasa, par Gidon Kremer et Keith Jarrett, chez ECM (1984) Arbos, par The Hilliard Ensemble dirigé par Paul Hillier, chez ECM (1987) Passio, par The Hilliard Ensemble dirigé par Paul Hillier, chez ECM (1988) Early Orchestral Works, par l'Orchestre symphonique de Bamberg dirigé par Neeme Järvi, chez BIS Records (1989) Miserere, par The Hilliard Ensemble dirigé par Paul Hillier, chez ECM (1991) Te Deum, par le Chœur de chambre philharmonique estonien, chez ECM (1993) Fratres (incluant six versions différentes de l'œuvre), par I Fiamminghi, chez Telarc (1995) Litany, par The Hilliard Ensemble et l'Orchestre de chambre de Tallinn, chez ECM (1996) Beatus, par le Chœur de chambre philharmonique estonien dirigé par Tõnu Kaljuste, chez Virgin Classics (1997) De profundis, par le Theatre of Voices dirigé par Paul Hillier, chez Harmonia Mundi (1997) Kanon Pokajanen, par le Chœur de chambre philharmonique estonien dirigé par Tõnu Kaljuste, chez ECM (1998) Alina, par Vladimir Spivakov et Alexander Malter, chez ECM (1999) I Am the True Vine, par le Pro Arte Singers dirigé par Paul Hillier, chez Harmonia Mundi (2000) Orient and Occident, par l'Orchestre symphonique de la radio suédoise dirigé par Tõnu Kaljuste, chez ECM (2002) Lamentate, par Alekseï Lioubimov, The Hilliard Ensemble et l'Orchestre symphonique de la radio de Stuttgart, chez ECM (2005) Da pacem, par le Chœur de chambre philharmonique estonien dirigé par Paul Hillier, chez Harmonia Mundi (2006) In Principio, par le Chœur de chambre philharmonique estonien dirigé par Tõnu Kaljuste, chez ECM (2009) Adam's Lament par le Chœur de la radio lettone dirigé par Tõnu Kaljuste chez ECM Records, 2012. Distinctions Arvo Pärt est docteur honoris causa de plusieurs universités dans le monde dont celles de Sydney (1996), Tartu (1998), Durham (2003), Fribourg (2007), Liège (2009) et Saint Andrews (2010). Membre de l'Académie américaine des arts et des lettres (département musique) depuis 1996, il a reçu le prix Léonie-Sonning de la musique en 2008 et a été nommé chevalier de la Légion d'honneur en 2011. Il est également membre du Conseil pontifical pour la culture depuis 2011. En , il reçoit la distinction d'Archonte du patriarcat œcuménique de Constantinople. Arvo Pärt a reçu en le Praemium Imperiale dans la section « musique », attribué par l'Association japonaise des beaux-arts. En 2017, il reçoit le prix Ratzinger pour sa contribution significative dans le domaine de la musique sacrée. En 2023, il est lauréat du prix Polar Music, récompense considérée comme le « Nobel de la musique ». Hommage Est nommé en son honneur (4087) Pärt, un astéroïde de la ceinture principale découvert en 1986. Notes et références Annexes Bibliographie Oliver Kautny, Arvo Pärt zwischen Ost und West : Rezeptionsgeschichte, Metzler Verlag, Stuttgart, 2002 Hermann Conen (dir.), Arvo Pärt : die Musik des Tintinnabuli-Stils, Dohr Verlag, Cologne, 2006 Leopold Brauneiss et Enzo Restagno, Arvo Pärt, Actes Sud Beaux Arts / Classica, Arles, 2012 Julien Teyssandier, Arvo Pärt, éditions Pierre-Guillaume de Roux, Paris, 2017 , 250 p. – prix Pelléas Articles connexes Musique minimaliste Liens externes International Arvo Pärt Centre Compositeur estonien de musique classique de la période contemporaine Compositeur estonien de symphonie Compositeur d'oratorio Compositeur minimaliste Personnalité liée à la musique classique décorée de la Légion d'honneur Postmodernisme (musique) Docteur honoris causa de l'université de Durham Docteur honoris causa de l'université de St Andrews Docteur honoris causa de l'université d'Oxford Docteur honoris causa de l'université de Liège Docteur honoris causa de l'université de Tartu Docteur honoris causa de l'université de Sydney Lauréat du prix Herder Lauréat du Praemium Imperiale Lauréat du prix Polar Music Récipiendaire de la médaille d'or du Mérite culturel polonais Gloria Artis Membre de l'Académie américaine des arts et des lettres Chevalier de la Légion d'honneur Récipiendaire de 1re classe de la croix d'honneur autrichienne pour la science et l'art Naissance en septembre 1935 Naissance en RSS d'Estonie Lauréat du prix Ratzinger Éponyme d'un objet céleste Musicien estonien du XXe siècle Musicien estonien du XXIe siècle
Arvo Pärt (), né le à Paide en Estonie, est un compositeur estonien. Créateur de musique classique, de musique religieuse et de musique contemporaine, il est souvent associé au mouvement de musique minimaliste.
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Akseli Gallen-Kallela
Akseli Gallen-Kallela de son vrai nom Axel Waldemar Gallén (né le à Pori, en Finlande, et mort le à Stockholm, en Suède) est un peintre et graveur finlandais de la fin du et du début du . Il est l'un des artistes finlandais les plus connus internationalement. Son œuvre est associée aux styles nationaliste romantique, symboliste et réaliste. Biographie Jeunesse Axel Waldemar Gallén naît dans une famille suédophone. Axel est le troisième enfant du second mariage de son père avec Anna Mathilda (née Wahlroos en 1832). Il a 12 frères et sœurs. Son père Peter Wilhelm Gallén (1817–1879) est employé comme caissier de la Banque de Finlande à Pori, il est aussi propriétaire à Tyrvää d'un élevage de chevaux et de deux autres terrains, soit en tout environ 150 hectares. Axel Waldemar passe sa jeunesse dans le domaine de Jaatsi. Ensuite, son père est successivement chef de police rurale, avocat, dans les années 1850, il met en place une bibliothèque, puis la Caisse d'épargne de Tyrvää et une vingtaine d'années plus tard la première école publique. Le père d'Axel meurt à l'âge de 62 ans alors qu'Axel a 14 ans. Sa mère Anna Mathilda vivra en bonne santé jusqu'à 90 ans. Axel admire les agriculteurs de langue finnoise, il fait connaissance avec les paysans et apprend le finnois avec son père et avec les domestiques. À l'automne 1876, Axel, avec son frère aîné Cleas Uno et son cadet Hugo Walter, sont envoyés au lycée normal suédois d’Helsinki. Axel ne se plaît pas au lycée, les cours de latin et de religion sont les plus ennuyeux. Il se passionne pour les exercices de dessin. Déjà dans sa période scolaire, Axel n'accepte pas entre autres la théorie raciale de August Sohlman et de Peter Andreas Munch sur l'origine asiatique des Finlandais auxquels les Suédois auraient apporté la culture. Au cours des années 1870, Axel commence à lire le Kalevala, ce que n'apprécie pas du tout sa mère Mathilda, qui est porteuse de la théorie suédoise du Scandinavisme et perçoit les Finlandais comme un peu grossiers et péquenots. Formation artistique Dès 1878, Axel commence, après ses journées de lycée, à fréquenter l'école de dessin de l'Académie des beaux-arts d'Helsinki. L'automne 1879, son père, Peter Gallén, meurt brutalement. L'été suivant, à l'âge de 15 ans, Axel voyage pour la première fois en dehors des frontières du Grand-duché de Finlande pour Tallinn, où son demi-frère Peter Wilhelm Gallén est vétérinaire en chef. Au printemps 1881, Axel peut enfin abandonner ses cours au lycée, ce que son père n'avait jamais accepté et ainsi il ne passera jamais son baccalauréat. La même année, il s'inscrit au cours de l'école de dessin de l'association artistique de Finlande. Il a d'abord comme professeur Carl Jahn et l'année suivante, il peut changer pour la classe modèle dont le professeur est Fredrik Ahlstedt. Il reçoit aussi des leçons particulières de S. A. Keinänen. Selon ses dires, ce sont les enseignements d'Adolf von Becker qui l'ont le plus influencé. Le décès de son père a mis la famille dans une situation économique telle qu'il cherche à financer ses études en faisant des agrandissements pour la librairie Edlund, et des illustrations de livres pour A. A. Granfelt. Ce faisant, il commence à s’intéresser de plus en plus au travail d'illustration. En 1884, après ses études à Helsinki, il part étudier à Paris, à la fois à l'Académie Julian de 1884 à 1889 et en même temps de 1887 à 1889 à l'Atelier Cormon. En 1888, il exécute le portrait du peintre suédois Nils Forsberg qui vivait à Paris depuis 1868. Il fait des voyages d'études à Londres et à Berlin en 1895 et en Afrique de 1909 à 1911. En 1898, il participe à Saint-Pétersbourg à l' exposition d’artistes russes et finlandais et à l' Exposition artistique internationale organisée par l'association Mir Iskousstva en 1899. À Paris, il habite avec Emil Wikström, Albert Edelfelt leur a donné son vieux poêle. Dans les milieux artistiques nordiques de l'époque, on trouve des peintres et des écrivains comme les Suédois August Strindberg et Ernst Josephson, les Norvégiens Bjørnstjerne Bjørnson, Edvard Munch, Frits Thaulow et Adam Dörnberger. Un de ses bons amis est le céramiste français Henry Dehaulme de Vallombreuse. Ils fréquentent les cafés de Montmartre et du Quartier latin. Wikström et Gallén tombent tous deux malades de la diphtérie au printemps 1886. Carrière artistique En 1890, Gallen-Kallela se marie avec Mary Helena Slöör. Le jeune couple fait son voyage de noce à Kuhmo et en Carélie. Il commence son célèbre triptyque La Légende d'Aïno. C’était l’époque de la , du carélianisme et les débuts du romantisme de la Carélie du Kalevala, qui de sa façon donnait réponse à la fuite de Gauguin vers le primitivisme. La tendance était au style Romantisme national dans tous les domaines artistiques. Dans les années 1890, le couple aura trois enfants Marjatta, Kirsti et Jorma. Marjatta mourra de diphtérie à l'âge de quatre ans, ce qui marquera un tournant dans la carrière de l'artiste en 1895. Dans ses années d’études à Paris, Gallen-Kallela peint la vie de bohème, mais peu à peu la nature, les paysages sauvages et la population de Finlande le rappellent. Et les thèmes mythiques du Kalevala le séduisent. Au tournant du siècle, Gallen-Kallela contribue fortement à la lutte contre la russification de la Finlande. Il contribue à l’essor d’un art national et en démontrant sa vitalité culturelle, il défend la légitimité de la Finlande à exister en tant que nation. À cette époque, les cercles artistiques finlandais sont majoritairement dans la mouvance du Parti jeune finnois (en ). Dans le tableau Symposion, il peint les rencontres de son cercle du Parti jeune finnois à l’hôtel Kämp. Dans ce cercle, on trouve entre autres Jean Sibelius, Eino Leino et Robert Kajanus. L'hiver 1905–1906, le révolutionnaire Maxime Gorki se cache à Helsinki dans l’atelier Pirtti de Gallen-Kalella, qui peindra son portrait pendant son séjour. En 1907–1908, Akseli Gallen-Kallela voyage en Hongrie. En 1908, une exposition de près de 500 œuvres de Gallen-Kallela est organisée à Budapest. Dans cette ville est érigé un monument à la mémoire de Gallen-Kallela dans un parc de Buda proche du Danube. En 1918, juste après l’Indépendance de la Finlande pendant la Guerre civile finlandaise, Gallen-Kallela rejoint les troupes blanches (en ) du Gouvernement de Pehr Evind Svinhufvud dirigées par Carl Gustaf Emil Mannerheim. Il est d’abord cartographe des Forces armées finlandaises puis s’installe au siège de l’armée blanche comme Aide de camp de Mannerheim. À l’exception de la croix de Mannerheim, les médailles de l’ordre de la Croix de la Liberté sont créées à l’époque par Gallen-Kallela. Après la guerre, Gallen-Kallela est adjudant de Mannerheim et conçoit les uniformes de combat de l’armée finlandaise et les médailles de l’ordre de la Rose blanche. En 1911–1913, Gallen-Kallela conçoit et construit son manoir Tarvaspää à Espoo. En 1961, il est ouvert au public sous le nom de musée Gallen-Kallela. En 1894-1895, il avait déjà conçu et construit un autre atelier nommé Kalela à Ruovesi, qu’il a habité avec sa famille de 1895 à 1900, l’été 1905 puis de 1915 à 1921. Kalela est aussi un musée. En 1922, pendant qu’il travaille à Porvoo pour WSOY, il commence à travailler sur son projet de Suur-Kalevalaa. Pendant plusieurs années, il recherche des ornements et une typographie. Mais c’est pendant un voyage au Mexique et en Amérique du Nord qu’il trouve comment illustrer en rendant l’esprit des poèmes du Kalevala. Il peut alors terminer son Suur-Kalevala de 75 pages. En 1931, il est invité à Copenhague pour parler de son œuvre et pour rencontrer d’autres artistes nordiques. Sur le chemin du retour, il meurt d'une pneumonie, le à Stockholm pendant son sommeil. Il est enterré au Cimetière de Hietaniemi à Helsinki. Œuvre Après avoir débuté par une peinture réaliste en puisant ses sujets dans la vie rurale, Akseli Gallen-Kallela se forge un style personnel d'inspiration néo-romantique, caractérisé notamment par des contours marqués et des couleurs vives. Il est célèbre pour ses grands tableaux illustrant des épisodes du Kalevala, l'épopée nationale finlandaise (La Défense du sampo, 1896 ; La Mère de Lemminkäinen, 1897). Liste de tableaux, classés par date (1884) : Musée d'art Ateneum à Helsinki. (1885) : Musée d'art Ateneum à Helsinki. La Fille et le Coq (1886) (1887) : Fondation des Beaux-Arts à Mänttä. Démasquée, en (1885) : Musée d'art Ateneum à Helsinki. (1889) : Galerie nationale de Finlande Parisienne (1888) Study (esquisse et étude) (1889) Marie Gallén sur le pont de Kuhmoniemi (1889) La Légende d'Aïno (1891) : Musée d'art Ateneum à Helsinki. Ad Astra (1894-1896) : Art Institute of Chicago Expositions Akseli Gallen-Kallela (1865-1931). Une passion finlandaise, Helsinki, Art Museum, - ; Musée d'Orsay, Paris, - ; Düsseldorf, Museum Kunstpalast, juin - . Gallen-Kallela. Mythes et nature, Paris, musée Jacquemart-André, - . Galerie {{multiple image | align = center | direction = horizontal | total_width = 700 | image1 = Väinämöisen lähto.jpg | caption1 = Le Départ de Väinämöinen, 1895 | image2 = Gallen-Kallela The defence of the Sampo.png | caption2 = La Défense du sampo, 1896. | image3 = Gallen Kallela Mother.JPG | caption3 = Tableau de sa mère par le peintre, 1896. | image4 = Velisurmaaja.jpg | caption4 = Le Frère meurtrier, 1897. }} Références Liens internes Âge d'or de l'art finlandais Noms de famille finnicisés Liens externes Akseli Gallen-Kallela et l'éveil de la Finlande. Du naturalisme parisien au symbolisme nordique, éditions de l'Institut finlandais, Paris (1992), ASIN: B0042EJSQ2 Akseli Gallen-Kallela Collection du musée national de Finlande (Helsinki) Martin, T. & Erja Pusa, Akseli Gallen-Kallela, 1865-1931''. Musée Gallen-Kallela Tarvaspää, 1985, ASIN: B0007BY8XW Naissance dans le grand-duché de Finlande Peintre finlandais du XIXe siècle Peintre finlandais du XXe siècle Graveur finlandais Élève de l'Académie Julian Naissance en avril 1865 Naissance à Pori Décès en mars 1931 Décès à 65 ans Décès à Stockholm Mort d'une pneumonie Récipiendaire du titre de professeur en Finlande Personnalité inhumée au cimetière de Hietaniemi Personnalité de la guerre civile finlandaise (Blancs)
Akseli Gallen-Kallela de son vrai nom Axel Waldemar Gallén (né le à Pori, en Finlande, et mort le à Stockholm, en Suède) est un peintre et graveur finlandais de la fin du et du début du . Il est l'un des artistes finlandais les plus connus internationalement. Son œuvre est associée aux styles nationaliste romantique, symboliste et réaliste.
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AOL
AOL, originellement , est une société américaine de services internet, ancienne filiale du groupe diversifié de médias Time Warner, cotée à la Bourse de New York (New York Stock Exchange) sous le symbole AOL. Après quinze années d'utilisation de la marque aux États-Unis, la société a décidé le de renommer la société AOL LLC afin d'adopter la marque AOL qui était jusqu'alors principalement utilisée pour communiquer sur ses services en Europe. Le , Time Warner annonce sa séparation d'avec AOL, après neuf ans de collaboration. Le , la presse annonce que Verizon rachète AOL. En mai 2021, Verizon annonce la vente de sa branche médias au fonds d'investissement Apollo Global Management. Histoire À la fin des années 1990, AOL fait partie, avec ses compatriotes Amazon, Yahoo et eBay, des sociétés devenues célèbres grâce à une bulle des capitalisations boursières des jeunes sociétés sans équivalent dans l'histoire, qui finit en krach, phénomène touchant aussi des nombreuses petites sociétés de biotechnologies et des sociétés minières junior. En mai 2006, AOL rachète à Infogrames Entertainment le site Games.com, hérité d'Hasbro. Le , AOL annonce qu'elle va se séparer de de ses employés dans les six prochains mois, soit le quart de son effectif, dont transferts d'emplois en Europe vers les sociétés qui reprennent ses activités de réseau d'accès à Internet. Le , la société diffuse sur son site web, et à l'attention initiale d'un public académique spécialisé en techniques de recherche, les mots-clés utilisés par de ses abonnés américains dans le moteur de recherche AOL. Ces recherches couvrent une période s'étalant sur trois mois, soit environ d'entrées, non censurées ni filtrées. Le fichier d'environ est rapidement retiré du site lorsque AOL s'aperçoit des implications relatives à la vie privée et émet une lettre d'excuse. La liste, dont l'importance sur l'atteinte à la vie privée a été immédiatement réalisée par plusieurs internautes ainsi que par plusieurs sites majeurs d'information technique (Digg, Slashdot…) est disponible sur plusieurs sites miroirs ainsi que sur le réseau P2P BitTorrent. Les recherches, bien que rendues anonymes par AOL avant la publication de la liste, permettent d'identifier certains utilisateurs (par exemple plusieurs personnes ont recherché des informations sur elles-mêmes), et certains internautes ont utilisé des mots clés de recherche « douteux », voire hors la loi. Une plainte collective est déposée le pour violation de la , entre autres charges. Une plainte a aussi été déposée auprès de la Federal Trade Commission (Organisme de protection des droits du consommateur) par un groupe de défense des droits, l'Electronic Frontier Foundation, le . Le , Time Warner annonce sa séparation avec AOL. Cette séparation est effective depuis le . Le AOL annonce avoir racheté le journal en ligne The Huffington Post pour de dollars. La fermeture d’Aol France et d’autres pays européens est prévue à partir de 2010. En , AOL acquiert l'entreprise Gravity, spécialisée dans la personnalisation de contenu internet, pour 83 millions de dollars. En , Verizon acquiert AOL, incluant donc ses activités dans la publicité mobile, Huffington Post, TechCrunch et Engadget, pour 4,4 milliards de dollars. En , Microsoft annonce son retrait partiel du secteur de la publicité en ligne, au travers d'un partenariat avec AOL. Dans ce partenariat, les sites du groupe AOL utiliseront Bing comme moteur de recherche, en échange de quoi, AOL intègrera les activités de régie publicitaire de Microsoft, sauf pour le moteur de recherche Bing, en Allemagne, au Brésil, au Canada, en Espagne, aux États-Unis, en France, en Italie, au Japon et au Royaume-Uni. L'accord intègre également un transfert de emplois de Microsoft à AOL. En mai 2021, Verizon annonce la vente au fonds d'investissement Apollo Global Management de ses activités dans les médias incluant les marques AOL, Yahoo ou encore TechCrunch pour 5 milliards de dollars, soit près de la moitié du montant qu'il avait déboursé pour les acquérir, tout en gardant cependant une participation de 10 % dans cet ensemble. AOL France AOL faisait partie des premiers fournisseurs d'accès à Internet (FAI) avec CompuServe et Club Internet. Les filiales européennes (France, Royaume-Uni, Allemagne) étaient à l'origine issues d'une coentreprise entre America Online et Bertelsmann appelée AOL Europe, chargée de vendre en Europe les services et produits sous licence AOL. Ces produits comprennent notamment la connexion et l'accès à l'internet, la messagerie électronique, la messagerie instantanée et des contenus exclusifs accessibles via un logiciel propriétaire. Celui-ci avait la particularité d'être offert sur des CD distribués gratuitement dans les magazines informatiques, dans les boîtes aux lettres (pratique très courante à l'époque)… En 1998, Vivendi entre dans le capital d'AOL Europe à hauteur de 55 % via les groupes SFR-Cegetel et Canal+. La société devient la star du bas débit illimité en lançant une offre à (environ ) à partir du . Il fallait s'abonner sur une période de deux ans pour bénéficier de l'offre à par mois ; sinon, le prix du forfait était de par mois. AOL proposait déjà une offre d'accès illimitée depuis le début de l'année 2000 (offre AOL Gold), pour par mois). L'offre à par mois a augmenté le nombre d'abonnés de façon significative, ce qui a provoqué des ralentissements et des problèmes de connexion dus au trop grand nombre d'utilisateurs sur les points d'accès. Les utilisateurs étaient d'ailleurs déconnectés à intervalles réguliers, afin de soulager la charge des serveurs. Le second problème étant que de nombreuses personnes prenant un abonnement illimité se sont retrouvées avec un abonnement limité, facturé à la minute. Cet incident a conduit à des factures élevées pour les premiers mois de certains clients (la cause étant une erreur de numérotation de connexion par les abonnés car seulement certains numéros étaient reconnus pour accéder à l'illimité) qui se sont très vite retirés de l'offre : AOL a d'autant plus terni son image après l'augmentation de ses prix, après deux ans, passant de 15 à . L'apogée de la société a donc été de courte durée sur le territoire hexagonal. Finalement, le groupe français a pris beaucoup de retard dans le haut débit et ne s'est pas positionné à temps pour proposer un accès internet rapide en 2004, alors que de nombreux fournisseurs commençaient à proposer ces accès à des prix attractifs. Vivendi se désengage d'AOL France, mais malgré tout, AOL se modernise et propose des services associés (sécurité, antispam, antivirus, contrôle parental et autres) le tout inclus dans le prix du forfait. AOL abandonne également peu à peu le modèle d'accès à ses services via ses logiciels propriétaires : de très nombreux clients se plaignaient en effet de devoir se connecter à internet via le logiciel AOL et non avec leur propre navigateur, se retrouvant bloqués. Cette obligation était aussi mal vue d'un point de vue légal que d'un point de vue pratique. C'est ainsi qu'apparaissent la possibilité de se connecter au réseau ADSL via n'importe quel modem routeur ou logiciel d'accès réseau à distance compatible PPPoE ou PPPoA, des accès aux services via le portail web (par exemple, webmail) et aux boîtes aux lettres AOL via tout logiciel compatible avec les protocoles SMTP et IMAP4, et la possibilité de configurer d'un logiciel de messagerie tiers pour l'accès aux boîtes aux lettres AOL. Mais hélas, il est déjà bien trop tard, et AOL se retrouve seul à imposer de telles restrictions à ses clients : le prix et la technique étant contre elle, la société perd de plus en plus de clients. En 2005, AOL France propose une offre de téléphonie fixe, simple présélection sur la ligne téléphonique, sans offre illimitée. Fin 2005, AOL propose une Box ADSL et téléphone. En , AOL a vendu son activité de fournisseur d'accès à Internet (FAI) au groupe Neuf Cegetel. AOL conserve ses activités de Média en France via sa filiale AOL France SNC, se recentrant sur le métier de fournisseur de contenu, par exemple la mise à disposition d'un portail « clé en main » à l'instar de ceux réalisés par AOL pour Neuf Cegetel et DartyBox, tout en continuant à proposer ses services de courrier électronique et messagerie instantanée. Le , le portail d’Aol France ferme, redirigeant les internautes vers le portail de sa société-sœur Yahoo!. Identité visuelle (logo) Utilisation La plupart des logiciels édités par AOL n'existent que pour les systèmes d'exploitation Windows et Mac, à quelques exceptions près, comme AIM pour GNU/Linux. Les utilisateurs d'autres systèmes d'exploitation, tels que les autres variantes d'Unix, peuvent néanmoins accéder à certaines fonctionnalités du service AOL telles que le courrier électronique via tout logiciel de messagerie traditionnel supportant les protocoles SMTP et IMAP, ou plus généralement via le webmail, AIM Express. AOL propose AOL Explorer, surcouche à Internet Explorer. En , il a été révélé que AOL faisait partie du programme de surveillance PRISM de la National Security Agency. Personnalités importantes d'AOL (ancien président et membre du conseil d'administration) Steve Case (ancien président et membre du conseil d'administration) (président de AOL LLC) (président de AOL Europe) (DG de AOL France) Filmographie Dans la peau d'un patron, film documentaire dans lequel Stéphane Treppoz (PDG d'AOL France) est filmé dans son activité de patron par Stéphan Moszkowicz, 2003. Notes et références Voir aussi Articles connexes AOL Explorer AOL Mail Bulle Internet About.me Liens externes Chapitre treize – Cisco, Compuserve & AOL Le livre sur l'histoire de l'informatique moderne Ancien fournisseur d'accès à Internet en France AOL Entreprise Internet ayant son siège aux États-Unis Opérateur de télécommunications Fournisseur d'accès à Internet Entreprise fondée en 1983
AOL, originellement , est une société américaine de services internet, ancienne filiale du groupe diversifié de médias Time Warner, cotée à la Bourse de New York (New York Stock Exchange) sous le symbole AOL.
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Alphabet phonétique international
L'alphabet phonétique international (API) est un alphabet utilisé pour la transcription phonétique des sons du langage parlé. Contrairement aux nombreuses autres méthodes de transcription qui se limitent à des familles de langues, l'API est conçu pour couvrir l'ensemble des langues du monde. Développé par des phonéticiens français et britanniques sous les auspices de l'Association phonétique internationale, il a été publié pour la première fois en 1888. Sa dernière révision date de 2005 ; celle-ci comprend 107 lettres, 52 signes diacritiques et 4 caractères de prosodie. Histoire L'API a été développé au départ par des professeurs de langue britanniques et français sous la direction de Paul Passy dans le cadre de l'Association phonétique internationale, fondée à Paris en 1886 sous le nom de Dhi Fonètik Tîcerz' Asóciécon. La première version de l'API, publiée en 1888, était inspirée de l'alphabet romique de Henry Sweet, lui-même élaboré à partir de l'alphabet phonotypique d'Isaac Pitman et Alexander John Ellis. L'API a connu plusieurs révisions en 1900, 1932, 1938, 1947, 1951, 1989, 1993, 1996 et 2005. Principes généraux La transcription phonétique en API consiste à découper la parole en segments sonores supposés insécables, et à employer un symbole unique pour chacun de ceux-ci, en évitant les multigrammes (combinaisons de lettres, comme le son ch du français, noté // phonologiquement, ou le gli italien, transcrit // phonologiquement). Le nombre de caractères principaux de l’API est de 118, ce qui permet de couvrir les sons les plus fréquents. Ces caractères sont pour la plupart des lettres grecques ou latines ou des modifications de celles-ci : , , , (tirés de r) ; , (tirés de e). Les sons moins fréquents sont transcrits à partir des précédents en indiquant une modification du mode ou du point d'articulation par le biais d'un ou plusieurs signes diacritiques (au nombre de 76) sur le caractère principal : par exemple, le b du castillan caber (« tenir, rentrer dans ») est transcrit [] pour indiquer une spirante au lieu de la fricative bilabiale sonore [β]. Il existe également des symboles spéciaux pour noter des phénomènes suprasegmentaux, comme les tons mélodiques ou l'accent tonique : [], transcription de l'allemand dulden (« supporter, tolérer ») indique un accent tonique d'intensité sur la première syllabe (ˈ) et un n final vocalisé ( ). Barres obliques (phonologie) et crochets (phonétique) L'usage linguistique indique entre barres obliques la transcription phonologique des termes, celle qui oppose les traits pertinents des différents sons d'une langue donnée sans entrer dans le détail de leur prononciation (dont les réalisations possibles sont notées phonétiquement). Le découpage syllabique (avec le symbole .) n’est pas aussi pertinent que dans la transcription phonologique d’une langue donnée. Les transcriptions phonologiques revêtent souvent un caractère normatif de la langue : les transcriptions phonologiques ne doivent donc s’interpréter qu'en combinaison avec la langue indiquée (qui définit les équivalences phonétiques reconnues entre ses locuteurs), laquelle utilise un jeu simplifié de symboles phonologiques et non le jeu complet des symboles de l’API. Certains sons phonologiques, bien que normalement pertinents dans une langue, peuvent aussi ne pas toujours être prononcés, les locuteurs interprétant une forme ou l’autre comme le même mot, de façon contextuelle. C’est le cas en français avec le e muet qui parfois se prononce quand même (et parfois modifie le découpage syllabique phonologique). Quand ce son ne se prononce le plus souvent pas, on l’omet de la transcription phonologique (cas du e muet français). En revanche, ce cas est plus courant dans des langues comme l’anglais sans qu’aucune préférence ne se dégage. Dans ce cas, on note souvent entre parenthèses les sons concernés. L'utilisation de l'API est maintenant établie dans l’enseignement, l'apprentissage et l’étude des langues. Notamment, la plupart des dictionnaires bilingues utilisent cet alphabet pour noter la phonologie, ou bien une transcription phonologique qui en est inspirée. L'API est également un outil essentiel pour rendre à l’écrit les langues jusqu’à présent non écrites : de nombreuses langues d’Afrique se sont dotées d’une orthographe utilisant comme signes complémentaires des caractères de l'API (envers l'Alphabet africain de référence) et liés à la phonologie de ces langues ; par exemple l’alphabet pan-nigérian, l’alphabet général des langues camerounaises, l’alphabet scientifique des langues du Gabon, l’Alphabet des langues nationales du Bénin, l’alphabet national burkinabè, l’alphabet national tchadien, l’alphabet des langues nationales du Mali, l’orthographe pratique des langues ivoiriennes, ou l’orthographe standardisée et uniformisée du Congo-Kinshasa. Cependant, les transcriptions phonétiques d’un mot ou d’une phrase (très souvent multiples) se notent entre crochets. Ces transcriptions phonétiques (plus précises et pouvant utiliser le jeu complet des symboles de l’API) devraient se lire normalement indépendamment de la langue (cependant des simplifications sont souvent apportées en fonction du contexte de réutilisation de ces transcriptions). La réalisation phonétique de la prononciation ne réalise très souvent pas non plus les découpages syllabiques (qui sont la plupart du temps supprimés des notations phonétiques), sauf en cas de réalisation de pauses, variables entre les réalisations possibles (qui peuvent être notées phonétiquement avec d’autres symboles plus précis que le .). De même, on ne transcrit normalement pas les parenthèses phonologiques en notation phonétique : soit on transcrit le son phonétiquement, soit on l’omet totalement des mots transcrits phonétiquement, en indiquant séparément les réalisations possibles de la façon la plus exacte possible. Nombre de lecteurs ont des difficultés à lire les transcriptions phonétiques, notamment quand elles reproduisent des sons (phonèmes, tonèmes) dont ils ne perçoivent pas eux-mêmes les différences ou qu’ils sont incapables de prononcer. En revanche, les transcriptions phonétiques sont souvent utiles pour aider les lecteurs à interpréter les notations phonologiques de langues étrangères, afin d’apprendre à faire les distinctions nécessaires, ou savoir si leur propre réalisation phonétique est compatible avec la langue étrangère. Ces notations phonétiques se retrouvent donc parfois dans les tableaux expliquant la phonologie d’une langue, mais la plupart du temps ces tableaux sont plus clairs pour le lecteur quand la notation phonologique s’accompagne d’un exemple de mot (de préférence dans la langue native de ce lecteur) dont les réalisations phonétiques habituelles dans sa langue (ou les langues qu’il peut connaitre plus facilement) posent moins de problème au lecteur et lui permettent d’identifier les distinctions pertinentes que la langue étrangère opère dans sa phonologie, tout en lui permettant d’adapter sa prononciation pour mieux reproduire l’accent habituel des locuteurs natifs de cette langue étrangère. La plupart du temps donc, les notations phonétiques exactes (indépendantes de la langue) sont rarement notées, au contraire des transcriptions phonologiques. Description de l'alphabet Voyelles L'API possède des caractères principaux pour les voyelles orales les plus courantes qui sont classées selon : leur degré d'ouverture : voyelles fermées (hautes), pré-fermées (hautes inférieures), mi-fermées (moyennes supérieures), moyennes, mi-ouvertes (moyennes inférieures), pré-ouvertes (basses supérieures), ouvertes (basses) ; leur point d'articulation : antérieur, quasi-antérieur, central, quasi-postérieur, postérieur ; leur caractère arrondi ou non. Table des voyelles Ce tableau classe les voyelles selon les critères ci-dessus, comme le fait le triangle vocalique ou le trapèze vocalique. Le classement de ces voyelles peut aussi se faire avec une représentation en trois dimensions qui met en évidence les trois critères de classification : Les autres voyelles sont transcrites à partir de celles-ci par adjonction d'un ou plusieurs diacritiques modifiant son articulation : Table des diacritiques affectant les voyelles Par exemple : les nasales du français standard sont (on), (hein), (un), (an) ; le /o/ bref du hongrois (par ex. kor, âge) est moins postérieur et légèrement plus ouvert que le /oː/ long (par ex. kór, maladie), une transcription soigneuse le donne comme . Quantité (allongement ou amuïssement) La quantité des voyelles est indiquée comme suit : Notes : Le symbole de ponctuation deux-points est souvent employé à la place du chrone (deux points triangulaires), par exemple au lieu de . Dans les langues où l’allongement ou l’amuïssement des voyelles existent encore pour certains locuteurs mais ne sont plus pertinents (par exemple en français moderne « standard »), on n’annote plus les voyelles longues dans les transcriptions phonologiques, et on y omet même les voyelles amuïes (par exemple le schwa amuï en finale de mot, devenu e muet en français moderne). Les transcriptions latines basées sur l’analyse phonémique, dans des langues qui distinguent encore les longueurs de voyelles (par exemple le japonais ou les langues indo-aryennes), s'écartent souvent de la notation API et utilisent un macron (voire un accent circonflexe) pour les voyelles longues. Par exemple, Pose cette rose !, phonologiquement //, est souvent réalisé en français du nord-ouest parisien [], en français du sud-ouest [], en français de Corse [], en français picard [], en français de Lorraine/Champagne/Bourgogne [] (ces réalisations régionales sont des occurrences courantes mais elles peuvent aussi varier légèrement de personne à personne, selon l'âge, l'humeur ou l'intention, c'est pourquoi il est rare de les utiliser comme référence terminologique, les dictionnaires se contentant de l'analyse phonologique sans marquer chaque différence possible dans la réalisation phonétique des phonèmes). L’amuïssement de voyelles phonémiques longues n'est pas noté phonétiquement : on utilise le symbole usuel en ôtant son signe d’allongement phonétique. En revanche les syllabes courtes sont notées phonologiquement par un accent bref et les voyelles amuïes sont soit supprimées de la notation phonémique soit marquées entre parenthèses. Tonèmes La transcription des tonèmes suit le procédé ci-dessous. Pour certains tons dont le profil de hauteur est simple on utilise soit un diacritique soit un pictogramme représentant la hauteur du ton ou un accent (par exemple : ton de hauteur constante haut, mi-haut, médian, mi-bas, bas). Pour les tons dont le profil de hauteur est plus complexe seul un pictogramme représentant le profil du ton est prévu. Par exemple, il est possible de rendre le mandarin (« Mon nom de famille est Zhang ») par //. . La faille tonale est représentée par ꜜ , le haussement tonal par ꜛ . Notes : Les symboles pour les tons de hauteur variable ne s’affichent correctement que si la police utilisée pour les afficher a prévu cette possibilité et que le navigateur la prend en charge ; dans le cas contraire sont affichés à la suite les symboles correspondant aux différentes hauteurs prises par le ton. Le tracé correct des symboles est donné sur la fiche récapitulative de l'API. La notation numérique des tons en exposant, par exemple //, est souvent utilisée pour pallier la piètre gestion des tons de l’API par les ordinateurs actuels. Cette notation n’est pas standard et son format dépend des familles de langues étudiées, mais elles sont très courantes dans leurs transcriptions phonologiques car ces tons sont linguistiquement pertinents pour distinguer les termes des langues fortement tonales telles que les langues chinoises. Dans les translittérations latines (romanisations), où les symboles API ne sont pas utilisés du tout mais sont remplacés par l’usage de graphies proches des langues occidentales et comportant de nombreux digrammes (par exemple la romanisation normalisée pinyin), ces tons sont même notés très souvent avec des chiffres normaux et non des exposants. Parfois, ces mêmes tons sont transcrits à l’aide des accents ou diacritiques usuels des orthographes latines (au lieu des chiffres), et souvent sans rapport avec les diacritiques de l’API : de telles romanisations ont même pu évoluer en orthographe normale pour ces langues tonales (par exemple l’écriture latine actuelle du vietnamien, où une même voyelle peut comporter deux signes diacritiques distincts : un accent ou diacritique lié pour noter la modification vocalique, l’autre accent au-dessus de l’ensemble vocalique pour noter le ton). Consonnes Segments L'API classe les consonnes selon trois critères : le mode d'articulation ; le point d'articulation ; le voisement. Comme pour les voyelles, des diacritiques permettent d'indiquer une modification du point ou du mode d'articulation afin de transcrire des consonnes qui n'ont pas de symbole principal. ◌ᶿ : désocclusion fricative dentale sourde ◌ˣ désocclusion fricative vélaire sourde Par exemple : le t dental français est transcrit [] à partir de l'occlusive alvéolaire [t] ; le m dévoisé du français isthme est transcrit [] à partir de la nasale voisée [m] ; le b spirant du castillan saber « savoir », allophone de /b/, est transcrit [] à partir de la fricative bilabiale [β]. Quantité / Gémination La quantité des consonnes (leur éventuelle gémination) est indiquée de la même manière que pour les voyelles. Le hongrois Mit mondott? (Qu'a-t-il/elle dit ?), phonologiquement /mit mon.dotː/, pourra être transcrit phonétiquement []. Vocalisation Une consonne vocalisée, c'est-à-dire servant de sommet à une syllabe, comporte un trait vertical souscrit dans sa notation phonologique ; en revanche la vocalisation (par exemple un schwa bref) devrait être explicitée dans la notation phonétique, séparément de la consonne mentionnant l’articulation exacte : allemand reden (parler) : phonologiquement //, réalisé par exemple [] ; tchèque Brno (Brno) : phonologiquement //, réalisé par exemple [] ; anglais whistle (siffler) : phonologiquement //, réalisé par exemple []. Syllabes et accentuation Le fait que la fin d'un mot et le début du mot suivant forment une seule syllabe est noté par ‿ entre les 2 mots. Un point sépare les syllabes pertinentes dans la notation phonologique ; de même les mots restent séparés par des espaces. Ces deux signes phonologiques sont généralement omis des transcriptions phonétiques, sauf pour indiquer la présence effective d’une pause. Par exemple, l'allemand Rindfleischetikettierungsüberwachungsaufgabenübertragungsgesetz (loi sur le transfert de responsabilité de la surveillance de l'étiquetage de la viande bovine) se transcrit phonologiquement : //. Les syllabes accentuées sont précédées d’une courte barre verticale : en exposant pour l'accent primaire ; en indice pour l'accent secondaire. Les réalisations phonétiques des accents syllabiques peuvent varier suivant les langues et les locuteurs, entre la mutation de la consonne d'attaque, l’allongement ou la diphtongation de la voyelle au sommet de la syllabe, le changement de ton, la gémination ou la mutation de la consonne finale : ces réalisations possibles ne sont pas toujours distinguées clairement, et nombre de transcriptions phonétiques gardent la notation phonologique de ces accents avec les mêmes symboles. La brève inversée souscrite (ou suscrite en cas de manque de place ◌̑ ) signale qu'un élément est à rattacher à la syllabe courante et ne constitue pas un nouvel élément syllabique. Par exemple : /po̯.ˈeta/, transcription phonologique du mot espagnol poeta signifiant « poète ». (exemple tiré du Handbook of the IPA, ). Au contraire, la syllabicité est notée par la ligne verticale souscrite ◌̩ (ou suscrite en cas de manque de place ◌̍). Intonation : la rupture mineure est notée par | , la rupture majeure par ‖ , la montée globale par ↗︎ , et la descente globale par ↘︎ . Unicode Le jeu de caractères Unicode permet d'écrire l'ensemble de l'API. Les symboles et diacritiques se situent dans les blocs de caractères suivants : U+0000 à U+007F : Commandes C0 et latin de base ; U+0080 à U+00FF : Commandes C1 et supplément Latin-1 ; U+0250 à U+02AF : Alphabet phonétique international ; U+02B0 à U+02FF : Lettres modificatives avec chasse ; U+0300 à U+036F : Diacritiques ; U+0370 à U+03FF : Grec et copte ; U+A700 à U+A71F : Lettres modificatives de ton. Certains caractères précomposés (avec diacritiques) sont accessibles dans les blocs suivants : U+0080 à U+00FF : Supplément Latin-1 ; U+0100 à U+017F : Latin étendu A ; U+0180 à U+024F : Latin étendu B ; U+1E00 à U+1EFF : Supplément latin étendu. Exemple : prononciation du français en API Tableau emprunté à l'article Alphabet phonétique international sur l'encyclopédie sœur Vikidia : Références Voir aussi Articles connexes Alphabet phonétique international cursif Alphabet phonétique américaniste Alphabet phonétique ouralien Prononciation du français TIPA (paquetage permettant l'utilisation de l'API en LaTeX) Annexe:Prononciation sur le Wiktionnaire Bibliographie API Exemples linguistiques allemand : Duden, die Grammatik, anglais : Cambridge Dictionary of American English, mandarin : CFDICT ou CEDICT Liens externes IPA, système de Luciano Canepari : 500 symboles basiques, 300 complémentaires, et 200 supplémentaires (documents PDF en anglais et en italien ; traduction française du chapitre sur le français) Tableau API des consonnes et voyelles avec audio et exemples par le Laboratoire de phonétique expérimentale de l'université de Turin, Italie. Unicode Variante de l'alphabet latin
L'alphabet phonétique international (API) est un alphabet utilisé pour la transcription phonétique des sons du langage parlé. Contrairement aux nombreuses autres méthodes de transcription qui se limitent à des familles de langues, l'API est conçu pour couvrir l'ensemble des langues du monde. Développé par des phonéticiens français et britanniques sous les auspices de l'Association phonétique internationale, il a été publié pour la première fois en 1888. Sa dernière révision date de 2005 ; celle-ci comprend 107 lettres, 52 signes diacritiques et 4 caractères de prosodie.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Anarchie
Anarchie
L’anarchie, ou société libertaire, est une société fondée sur la démocratie directe sans système de pouvoir vertical tel qu'un gouvernement non soumis au peuple (les anarchistes prônent le mandat impératif et le référendum d'initiative populaire), une économie d'exploitation (refus de l'existence du salariat, des monopoles, des cartels, du capitalisme d'État) ou une religion d'État. C'est la situation d’un milieu social où il n’existe pas de rapports de pouvoir verticaux et qui est de ce fait dépourvu de classes sociales. Il existe toujours une organisation, un ordre et une loi, mais ces derniers émanent directement du peuple et non d'une entité de domination distincte qui serait dotée d'un pouvoir de coercition hors de la société elle-même. Le terme anarchie provient du grec / , composé de , préfixe privatif : absence de, et , commandement, pouvoir, autorité. De nos jours, il est polysémique au point d'avoir des sens non seulement différents, mais absolument contradictoires. Employé péjorativement par ses détracteurs, il y est synonyme de désordre social, ce qui est plus justement désigné comme anomie. À l'opposé, pour les anarchistes, l'anarchie est un but à atteindre désirable et . En 1840, Pierre-Joseph Proudhon est le premier à se réclamer anarchiste, c'est-à-dire partisan de l’anarchie, entendu en son sens positif. À l'origine, ne faisant que se réapproprier l'insulte qui était proférée à l'égard des républicains de son époque : « La liberté est anarchie, parce qu'elle n'admet pas le gouvernement de la volonté, mais seulement l'autorité de la loi, c'est-à-dire de la nécessité ». En 1987, Jacques Ellul précise : « plus le pouvoir de l'État et de la bureaucratie augmente, plus l'affirmation de l'anarchie est nécessaire, seule et dernière défense de l'individu, c'est-à-dire de l'Homme ». Pour les anarchistes, l’anarchie est l'ordre social absolu, grâce notamment à la socialisation des moyens de production : contrairement à la norme capitaliste de possessions privées, elle suggère celle de possessions individuelles ne garantissant aucun droit de propriété, notamment celle touchant l'accumulation de biens non utilisés. Cet ordre social s'appuie sur la liberté politique organisée autour du mandatement impératif, de l'autogestion, du fédéralisme libertaire et de la démocratie directe. L'anarchie est donc organisée et structurée : c'est l'ordre moins le pouvoir. En 1850, Anselme Bellegarrigue publie L'Anarchie, journal de l'ordre. Pour ses partisans, l’anarchie est un système bien organisé et structuré : c’est selon les mots d’Élisée Reclus . Anarchie et anomie Sens courant Le mot anarchie est souvent employé avec une connotation péjorative. Le dictionnaire des synonymes de référence du Centre de recherches interlangues sur la signification en contexte de l'université de Caen Basse-Normandie indique que parmi les 9 synonymes les plus proches, 7 relèvent du désordre (désordre, chaos, confusion, gâchis, trouble, émeute et pagaille) et deux des principes politiques de l'anarchisme (égalité et liberté). Cette proximité avec le champ lexical du désordre tient, dans les discours politiques dominants, d'une nécessité positive du principe fondamental d’autorité : dans ce sens anarchie sert à désigner une situation de désordre, de désorganisation, de chaos, sur la base de l’hypothèse implicite que l’ordre nécessiterait une hiérarchie. C'est ainsi que l'on trouve déjà dans le Littré (le mot est très peu usité avant le ) la définition de l’anarchie comme « absence de gouvernement, et par suite désordre et confusion ». Par extension ce sont toutes les formes de trouble et de désordre qui sont appelées anarchie ; c’est cette façon d’employer le mot qui prévaut dans l’usage courant, comme dans la plupart des dictionnaires. En 1869, l'Encyclopédie générale rédigée sous la direction de Louis Asseline précise : « Pour les uns, c'est l'absence de gouvernement, d'autorité, de principe, de règle, et par conséquent c'est le désordre dans les esprits et dans les faits. Pour les autres, c'est l'élimination de l'autorité sous ses trois aspects politique, social et religieux, c'est la dissolution du gouvernement dans l'organisme naturel, c'est le contrat se substituant à la souveraineté, l'arbitrage au pouvoir judiciaire, c'est le travail non pas organisé par une force étrangère mais s'organisant lui-même, c'est le culte disparaissant en tant que fonction sociale et devenant adéquat aux manifestations individuelles de la libre conscience, ce sont les citoyens contractant librement non pas avec le gouvernement mais entre eux, c'est enfin la liberté, c'est l'ordre. » Le poète Armand Robin (1912-1961) définit « l'anarchiste » comme celui qui est « purifié volontairement, par une révolution intérieure, de toute pensée et de tout comportement pouvant d'une façon quelconque impliquer domination sur d'autres consciences ». Anomie Le mot correct pour une situation de désordre social, sans lois, sans règles, où les différends se régleraient par la seule violence physique (armée ou non), est l’anomie. L’anomie, néologisme durkheimien, est une dissolution des normes sociales, règles, lois et coutumes : cette situation peut être liée à une volonté de domination réciproque de plusieurs pouvoirs concurrents, à une réaction de désespoir (L'anarchie est la formulation politique du désespoir, Léo Ferré) face à une société moribonde. Anomie (en grec ἀνομία, anomia) a néanmoins un usage plus ancien, notamment dans le Nouveau Testament. Les exégètes lui donnent communément un sens similaire à ceux d'iniquité, d'injustice et d'impiété. Repères historiques De nombreux exemples historiques illustrent cette confusion avec l'anomie : il ne s’agit pas de situations qui puissent s’apparenter à l’anarchie au sens strict, auquel cas il n’y aurait plus de pouvoir, ni d’autorité, mais d’une désorganisation liée aux pouvoirs concurrents, d’une période politique troublée. Ainsi, les historiens désignent par Anarchie militaire la période de 235 à 284 durant laquelle l'Empire romain subit la première grande crise de son histoire. The Anarchy définit la guerre civile anglaise qui oppose deux concurrents au pouvoir, Mathilde l'Emperesse et Étienne de Blois entre 1135 et 1154. Durant la Première Révolution anglaise (1642-1651), le mouvement des Niveleurs est stigmatisé par ses détracteurs comme « Switzerising anarchists ». Lors de la Révolution française, pour Camille Desmoulins en 1789, « despotisme, anarchie, ou droit du plus fort, sont synonymes et emportent l'idée de l'absence des lois ». Tandis que pour le girondin, Jacques Pierre Brissot, la ligne des Enragés, qui revendiquent l'égalité civique, politique mais aussi sociale, mène à l'« anarchie ». Utilisation péjorative du terme Bien souvent, le terme « anarchie » est utilisé pour décrire le chaos, les guerres civiles et les situations de désordre social. Les anarchistes rejettent en général cette conception courante de l'anarchie utilisée par les médias et les pouvoirs politiques interprétée comme l’absence d’ordre, de règles et de structures organisées, bref : le chaos de l’anomie sociale. Pour eux, l'ordre naît de la liberté, tandis que les pouvoirs engendrent le désordre. Certains anarchistes useront du terme « acratie » (du grec « kratos », le pouvoir), donc littéralement « absence de pouvoir », plutôt que du terme « anarchie » qui leur semble devenu ambigu. De même, certains anarchistes auront plutôt tendance à utiliser le terme de « libertaire », inventé par Joseph Déjacque, en 1857, pour affirmer le caractère égalitaire et social de l'anarchisme naissant. Par ailleurs, l'utilisation péjorative du terme provient des actions de certains anarchistes au tournant des et en Europe. À cette époque, les illégalistes qui ignorent les « lois » considérées comme illégitimes et les partisans de la propagande par le fait mettent en œuvre des moyens, y compris violents, dans le but de hâter l'avènement de l'anarchie. Concrètement, ces anarchistes illégalistes escroquent, volent et tuent au nom de leur idéal, avec comme victimes des puissants (présidents, rois, princes, ministres, riches, compagnies d’assurances, etc.) ou des serviteurs de l’État (juges, douaniers, policiers, etc.). Quelle qu’ait été l’importance réelle de ce courant, il a énormément frappé les esprits. Ces actions provoquent la mise en place des lois anti-anarchistes (« lois scélérates ») à la fin du dans de nombreux pays et stigmatisent l’ensemble des anarchistes, tandis que les termes « anarchiste » ou « Ravachol » deviennent des injures. L’usage du terme libertaire se répand en France avec l’interdiction des mots de l’anarchie, pour des raisons sociales et juridiques (être l’auteur de « propagande anarchiste » est resté passible de prison jusqu’en 1992). Absence de commandement comme but des anarchistes Anarchistes face à l’anarchie-anomie Les anarchistes rejettent en général la conception courante de l’anarchie (utilisée dans le langage courant, par les médias et les pouvoirs politiques). Pour eux, au contraire, l’ordre naît de la liberté, tandis que les pouvoirs engendrent le désordre (voir termes historiques). Certains anarchistes useront du terme acratie, du grec / (le pouvoir) donc littéralement « absence de pouvoir », plutôt que du terme « anarchie », d’étymologie grecque lui aussi, qui leur semble devenu ambigu, porteur d’un aspect positif mais d’une trop grande connotation négative pour pouvoir être employé comme synonyme d’un objectif désirable. De même, certains anarchistes auront plutôt tendance à utiliser le terme de « libertaires » pour se désigner, ou indifféremment ceux de « fédéralistes », « anti-étatistes » ou « anti-autoritaires ». Il est arrivé à Bakounine lui-même d’utiliser « anarchie » au sens de désordre, et l’on retrouve cette acception dans les écrits du Comité central de l’Internationale genevoise. Ces formulations ne se retrouvent toutefois plus chez les anarchistes actuels. Société libertaire Cependant, les anarchistes utilisent encore le terme, porteur d’une histoire indissociable d’autres notions qui s’y rattachent comme l’anarchisme ou l’anarchie positive de Proudhon (qui est d’ailleurs le premier à donner un sens précis au mot anarchie, utilisé auparavant en guise d’insulte dans les milieux politiques sans avoir jamais été véritablement défini). L’anarchie aux yeux des anarchistes n’est pas un chaos, mais la situation harmonieuse résultant de l’abolition de l’État et de toutes les formes de l’exploitation de l’humain par l’humain, « c'est l'ordre sans le pouvoir », « la plus haute expression de l'ordre » (Élisée Reclus). Fondée sur l’égalité entre les individus, l’association libre, bien souvent la fédération et l’autogestion, voire pour certains le collectivisme, l’anarchie est donc organisée, structurée, sans admettre pour autant, aux yeux des anarchistes anticapitalistes, de principe de supériorité quelconque de l'organisation sur l'individu. Au début du , ces principes rejoignent les valeurs propulsées par l'Internet : confiance et autonomie, et que certains libéraux suggèrent d'appliquer aux entreprises et aux administrations. On peut noter que chez tous les anarchistes la qualité indispensable est la responsabilité individuelle (associée au droit naturel) qui permet d’agir dans l’intérêt personnel sans pour autant attenter à la liberté des autres. Les seuls mandatés le sont, par volontarisme et sans durée précise, dans un but et sur un mandat précis, et il n’existe ainsi nulle forme de domination ni de gouvernement. Expériences historiques (bref aperçu) En périodes révolutionnaires En France : Les « Enragés » pendant la Révolution française, dont Jean-François Varlet qui s'opposaient au principe jacobin du pouvoir de l'État et proposaient une première forme de communisme. Durant la Commune de Paris (qui est tout autant revendiquée par les socialistes et les communistes que par les anarchistes) en 1871 dont Louise Michel, Nathalie Lemel, Élie et Élisée Reclus, Eugène Varlin, Gustave Lefrançais, Eugène Pottier, Charles Ledroit, Jules Montels, François-Charles Ostyn, Jean-Louis Pindy. En Espagne : En 1873, la Révolution Cantonale pendant la première République espagnole eut une forte influence sur le mouvement anarchiste espagnol. Au Mexique : Le , le Parti libéral mexicain d'obédience anarchiste planifie l'invasion du territoire de Basse-Californie du Nord, pour en faire une base opérationnelle du PLM dans la guerre révolutionnaire. Le parti déclare alors la création de la « république socialiste de Basse-Californie ». De février à , il prend le contrôle, notamment grâce aux frères Flores Magón et avec l'aide d'une centaine d'internationalistes armés membres du syndicat Industrial Workers of the World (Travailleurs Industriels du monde), de la majeure partie du district nord du territoire de Basse Californie, notamment des bourgades de Tijuana (100 habitants), Mexicali (300 habitants), et Tecate. Les magonistes incitent le peuple à prendre possession collectivement de la terre, à créer des coopératives et à refuser l'établissement d'un nouveau gouvernement. Durant cinq mois, ils vont faire vivre la Commune de Basse-Californie : expérience de communisme libertaire avec abolition de la propriété, travail collectif de la terre, formation de groupes de producteurs, etc. Aux Etats-Unies et au Canada : En 1914, le mouvement , animé par l'anarchiste , qui développe une idée de société anarchiste enracinée dans les écrits védiques. En Ukraine : Pendant la Révolution russe, Nestor Makhno conduit la Makhnovchina pendant trois ans (1918-1921), une armée anarchiste de guérilla organisée sur la base du volontariat, et qui comptera jusqu'à 100 000 combattants ayant pour objectif de protéger le nouveau modèle révolutionnaire libertaire mise en place dans le sud de l'Ukraine. Cette dernière combattit avec succès les armées blanches au côté de l'armée rouge, avant d'être trahie par Lénine et Trotsky qui se retournèrent contre elle. Article complet : Armée révolutionnaire insurrectionnelle ukrainienne. En Russie : La pensée libertaire était fortement présente lors de la Révolte de Kronstadt () et plus généralement dans les Soviets jusqu'à leur mise au pas par le parti bolchevique. En Bavière : En 1919, les anarchistes Gustav Landauer et Erich Müsham participent activement à la république des conseils de Bavière. En Mandchourie : En , sous l'impulsion de Kim Jwa-jin et de la Fédération Anarchiste Coréenne en Mandchourie, se forme une administration à Shimmin (une des trois provinces mandchouriennes). Organisée en tant qu'Association du Peuple Coréen en Mandchourie (APCM), elle se présente comme « un système indépendant autogouverné et coopératif des coréens qui rassemblent tout leur pouvoir pour sauver notre nation en luttant contre le Japon ». La structure était fédérale allant des assemblées de villages jusqu'à des conférences de districts et de zones. L'association générale mit en place des départements exécutifs pour s'occuper de l'agriculture, de l'éducation, de la propagande, des finances, des affaires militaires, de la santé publique, de la jeunesse et des affaires générales. En Espagne : Lors de la révolution espagnole de 1936-1938, des régions entières (Catalogne, Andalousie, Levant, Aragon) se soulevèrent contre le coup d'État franquiste, et, par l'impulsion du prolétariat armé et organisé en milices révolutionnaires sous l'égide de la CNT et de la FAI, instaurèrent un régime politique et économique communiste libertaire. La ville de Barcelone, où l'anarchisme se trouve particulièrement bien implanté, deviendra alors le symbole de la révolution, avec des centaines d'usines, de transports, de restaurants, d’hôpitaux, d’hôtels, ou d'autres entreprises collectivisées passant au modèle autogestionnaire. Plusieurs colonnes de combattants anarchistes seront également formées pour partir au front, la plus célèbre sera la Colonne Durruti qui regroupa 6 000 volontaires. Cette expérience reste à ce jour la plus importante mise en place d'un système politique libertaire à grande échelle. Article complet : révolution espagnole. En Italie : Durant la guerre 1939-45 en Italie, création par des résistants d'une république libertaire près de Carrare. En périodes non révolutionnaires Au Brésil, en 1891, dans le Paraná, création de la Colônia Cecília. Au Paraguay, en 1896, Création de la coopérative Cosme. Au Mexique, en 1881, création de la métropole socialiste d'Occident. En Espagne, fin du , création de La Escuela moderna par Francisco Ferrer. En France, fin et début , création de diverses colonies libertaires (Colonie libertaire de Ciorfoli, La Clairière de Vaux, Libertaire-Plage, L'Essai, etc.). En France, en 1880, création de l'orphelinat de Cempuis, et, en 1904, de l'école libre La Ruche (près de Rambouillet). En France, en 1982, création du lycée autogéré de Paris sous le ministre de l'Éducation nationale Alain Savary. Notes et références Annexes Bibliographie Sur le sens d’ « anarchie » : Sébastien Faure, Anarchie, Encyclopédie anarchiste, 1925-1934, lire en ligne. Mikhaïl Bakounine, Étatisme et anarchie, 1873, notice Larousse. Max Nettlau, Bibliographie de l'Anarchie, préface d'Élisée Reclus, Temps nouveaux (Bruxelles) - Stock (Paris), 1897, lire en ligne. Jean Maitron, Le mouvement anarchiste en France Daniel Colson, Petit lexique philosophique de l’anarchisme : de Proudhon à Deleuze Pierre Clastres, La société contre l’État Pierre Kropotkine, L'Anarchie, sa philosophie, son idéal, La morale anarchiste Murray Rothbard, L’éthique de la liberté Pierre Joseph Proudhon, La philosophie de la misère Pierre Joseph Proudhon, Qu’est-ce que la propriété ? Ou recherches sur le principe du droit et du gouvernement Daniel Guérin, Ni Dieu ni Maître, anthologie historique du mouvement anarchiste George Orwell, Hommage à la Catalogne Max Stirner, L'Unique et sa propriété . Henry David Thoreau La désobéissance civile. Henry David Thoreau La vie sans principe. Normand Baillargeon, L'ordre moins le pouvoir. Histoire et actualité de l'anarchisme, Éditions Agone, 2001 & 2008, Lux Éditeur, 2004. Alain Pessin, Anarchie et anomie, Réfractions, , Libertés imaginées, hiver 1997, texte intégral. . Gaetano Manfredonia, Histoire mondiale de l'anarchie, Éditions Textuel & Arte éditions, 2014. Emmanuel Mounier, Anarchie et Personnalisme, 1937, extraits en ligne. Serge Audier, Anarchie vaincra (sur le papier), Le Monde, , lire en ligne (Texte complet). Daniel Colson, Proudhon et l’anarchie, Atelier de création libertaire, 2017, , présentation éditeur. Luc Spirlet, L'anarchie : un idéal de société, Alternative Libertaire, n°207, , . Thibault Isabel, Pierre-Joseph Proudhon, L'anarchie sans le désordre, éditions Autrement, 2017, préface de Michel Onfray, , présentation de l'éditeur. Frédéric Goldbronn, Frank Mintz, Quand l’Espagne révolutionnaire vivait en anarchie, Le Monde diplomatique, , . Livre pour enfants John Seven, illustrations Jana Christy, Vive l'anarchie !, Graine 2, 2013, , , note critique. Vidéos Aurélie Marcireau, L'histoire mondiale de l'Anarchie, LCP, , voir en ligne. Série documentaire Ni Dieu ni maître, une histoire de l'anarchisme de Tancrède Ramonet, Temps noir, Arte France (2016) Le documentaire "Vivre l'utopie" de Juan Gamero (sorti en 1997). Documentaire et témoignages sur la société anarchiste en Espagne (Catalogne et Aragon) de 1936 à 1939. voir en ligne. Denise Glaser, Léo Ferré sur l'anarchie, Discorama, Institut national de l'audiovisuel, , voir en ligne. https://www.youtube.com/watch?v=2HcVZm_4qAI&ab_channel=KQENTERTAINMENT Radio Jean Lebrun, Philippe Pelletier, Les anarchistes : le moment terroriste, et après ?, France Inter, , écouter en ligne. Sources DAUZAT, Pierre-Emmanuel (Traducteur); D'AUZAC DE LAMARTINE, Evelyne (Traducteur); NOZICK, Robert, Anarchie État et utopie, Presses Universitaires de France, 1988, 443 p., résumé en ligne. Marc Deleplace, L'anarchie de Mably à Proudhon 1750-1850, ENS Fontenay / St-Cloud, 2002, lire en ligne. Jacques Monférier, Symbolisme et anarchie, Revue d'Histoire littéraire de la France, Presses Universitaires de France, , , 1965, , lire en ligne. Miguel Abensour, "Démocratie sauvage" et "Principe d'anarchie", Revue européenne des sciences sociales, Librairie Droz, T. 31, No. 97, La démocratie: une et multiple: colloque annuel du Groupe d'Étude "Pratiques Sociales et Théories", 1993, , lire en ligne. Véronique Bergen, Winshluss, L'anarchie - Théories et pratiques libertaires, Le Lombard, Coll. La petite bédéthèque savoirs, , 88 pp., 2019, présentation éditeur. Articles connexes Acratie Anarchisme Symbolisme anarchiste Anarchie criminelle Liens externes Encyclopédie anarchiste Site bibliographique des ouvrages anarchistes A-infos La page "Anarchi(sm)e" d'infokiosques.net Alain Pessin, Anarchie et anomie, Réfractions, 1997. Anarchisme Histoire des idées politiques Concept anarchiste
L’anarchie, ou société libertaire, est une société fondée sur la démocratie directe sans système de pouvoir vertical tel qu'un gouvernement non soumis au peuple (les anarchistes prônent le mandat impératif et le référendum d'initiative populaire), une économie d'exploitation (refus de l'existence du salariat, des monopoles, des cartels, du capitalisme d'État) ou une religion d'État. C'est la situation d’un milieu social où il n’existe pas de rapports de pouvoir verticaux et qui est de ce fait dépourvu de classes sociales. Il existe toujours une organisation, un ordre et une loi, mais ces derniers émanent directement du peuple et non d'une entité de domination distincte qui serait dotée d'un pouvoir de coercition hors de la société elle-même.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Ast%C3%A9ro%C3%AFde
Astéroïde
Un astéroïde (du grec ancien , « qui ressemble à une étoile ») est une planète mineure composée de roches, de métaux et de glaces, et dont les dimensions varient de l'ordre du mètre (limite actuelle de détection) à plusieurs centaines de kilomètres. L'appellation « en forme d'étoile » vient de l'aspect irrégulier des astéroïdes au télescope, différent du disque parfait des planètes, lors des premières observations astronomiques. En 1801, le premier astéroïde découvert est nommé Cérès. C'est le plus gros astéroïde de la ceinture principale, groupe d'astéroïdes le plus important en nombre d'objets connus (plus de en avril 2019 ou environ en comptant la périphérie immédiate), situé entre les orbites de Mars et de Jupiter. Les astéroïdes géocroiseurs (environ connus en avril 2019) constituent le second groupe en nombre, ils croisent l'orbite de la Terre. Les deux groupes rassemblent plus de 95 % des planètes mineures connues. Les planètes mineures situées au-delà de Neptune sont parfois considérées comme des astéroïdes mais aussi, de plus en plus souvent, distinguées et désignées comme objets transneptuniens. Leur composition est plus riche en glace et plus pauvre en métaux et en roches, ce qui les apparente à des noyaux cométaires. Contrairement aux comètes, les astéroïdes ne présentent pas d'activité cométaire. Cependant, quelques-uns ont été observés avec une activité partielle et sont qualifiés d'astéroïdes actifs. On suppose que les astéroïdes sont des restes du disque protoplanétaire qui ne se sont pas regroupés en planètes. Certains astéroïdes géocroiseurs sont considérés comme potentiellement dangereux à cause du risque de collision avec la Terre. Ils sont surveillés par des systèmes automatisés et des études sont menées sur les possibilités de les détourner en cas de menace affirmée. Terminologie Histoire Premières découvertes Le premier astéroïde est découvert fortuitement par Giuseppe Piazzi, directeur de l’observatoire de Palerme. Le janvier 1801, alors qu’il mène des observations dans la constellation du Taureau afin d’établir un catalogue stellaire, il repère un nouvel astre. Le lendemain, il constate avec surprise que celui-ci s’est déplacé vers l’ouest. Il suit le déplacement de cet objet pendant plusieurs nuits. Son collègue, Carl Friedrich Gauss, utilise ces observations pour déterminer la distance exacte de cet objet inconnu à la Terre. Ses calculs situent l’astre entre les planètes Mars et Jupiter. Piazzi le nomme Cérès, du nom de la déesse romaine qui fait sortir la sève de la terre et qui fait pousser les jeunes pousses au printemps, et également déesse protectrice de la Sicile. Selon la loi de Titius-Bode, formulée en 1766 par Johann Daniel Titius et divulguée par Johann Elert Bode, une planète aurait dû graviter entre Mars et Jupiter. Une campagne d’observation, initiée par Joseph Jérôme Lefrançois de Lalande en 1796, avait été lancée afin de la localiser. Piazzi, sans le vouloir, avait devancé ses collègues avec la découverte de Cérès sur l’orbite de l’hypothétique planète. Entre 1802 et 1807, trois autres objets sont découverts sur des orbites voisines : Pallas, Junon et Vesta. Les quatre nouveaux corps sont alors considérés comme de véritables planètes. Le terme de petites planètes est généralement employé ; cependant dès 1802, William Herschel propose l’appellation d’astéroïde, qui signifie littéralement « en forme d’étoile », à cause de leur aspect au télescope, différent de celui en forme de disque régulier des autres planètes. Avec, de plus, leur petite taille ou l’inclinaison orbitale élevée de Pallas, il s’agissait selon lui d’objets du Système solaire à distinguer des planètes. Il faut attendre 1845 pour qu’une nouvelle petite planète soit découverte, Astrée, par Karl Ludwig Hencke. Dès lors, les découvertes ne cessent de se multiplier et l’appellation proposée par Herschel s’impose. Au En juillet 1868, cent astéroïdes sont connus. La millième découverte homologuée a lieu en novembre 1921 () et la dix-millième en octobre 1989 (). En règle générale, l’ordre des dates de découverte diffère de l’ordre de numérotation des astéroïdes, car l’affectation d’un numéro se fait après une détermination suffisamment fiable de l’orbite de l’objet. La majorité des astéroïdes connus sont situés dans la zone comprise entre Mars et Jupiter, dite ceinture d'astéroïdes (ou ceinture principale). Mais d'autres ont été découverts en dehors de cette zone, soit parce qu’ils possèdent une orbite qui les fait s’éloigner de la ceinture principale, soit parce qu’ils sont situés dans une tout autre zone du Système solaire (voir Principaux groupements). La plupart d'entre eux sont plus éloignés du Soleil, mais on en connaît qui sont moins éloignés que Mars (astéroïdes Amor et astéroïdes Apollon), la Terre (astéroïdes Aton et astéroïdes Atira) et même Vénus (). L’étude des astéroïdes fut longtemps délaissée par les astronomes. Nous les connaissons depuis maintenant plus de deux cents ans, mais ils étaient considérés comme les rebuts du Système solaire. On sait maintenant que les astéroïdes sont une clé importante de la compréhension de la formation du Système solaire et c’est pour cette raison que les astronomes montrent un plus grand intérêt envers ces objets. Dénomination Paramètres orbitaux Composition et classification spectrale La composition des astéroïdes est évaluée d’après leur spectre optique mesurant la lumière réfléchie, qui correspond à la composition de leur surface. Celle des météorites est connue avec l'analyse des fragments retrouvés sur Terre. Le système classique de classification spectrale des astéroïdes, élaboré en 1975, les classe selon un système basé sur leur couleur, leur albédo et leur spectre optique. Ces propriétés étaient censées correspondre à la composition de leur surface. Il faut noter, cependant, que certains types sont plus facilement détectables que d'autres. Ainsi, ce n'est pas parce que la proportion d'astéroïdes d'un type donné est plus importante qu'ils sont effectivement plus nombreux. Il existe des systèmes de classification plus récents, dont deux se démarquent : Tholen (de l'astronome David J. Tholen) et SMASS. À l'origine, la classification des astéroïdes se basait sur l'hypothèse de leur composition : type C - carbone type S - silice type M - métallique Ceci a porté à confusion, car le type spectral d'un astéroïde ne garantit pas sa composition. Principaux groupements Ceinture principale La ceinture principale d'astéroïdes, entre les orbites de Mars et Jupiter, distante de deux à quatre unités astronomiques du Soleil, est le principal groupement d'astéroïdes : environ objets y ont été répertoriés à ce jour (avril 2019), auxquels on peut ajouter autres gravitant dans sa périphérie immédiate (groupe de Hungaria, groupe de Cybèle et groupe de Hilda notamment). L’influence du champ gravitationnel de Jupiter les a empêchés de former une planète. Cette influence de Jupiter est également à l’origine des lacunes de Kirkwood, zones quasiment vides situées au milieu et sur les bords de la ceinture et dues à des phénomènes de résonance orbitale. Astéroïdes troyens de Jupiter Les troyens de Jupiter sont situés sur des orbites très proches de celle de Jupiter, à proximité des deux points de Lagrange L et L. On en compte environ en avril 2019. Le nom fait référence à la guerre de Troie : les points L et L sont associés respectivement au camp grec et au camp troyen et les astéroïdes y sont nommés, sauf exception, avec des noms de personnages du camp associé. Astéroïdes géocroiseurs Au sens strict, les astéroïdes géocroiseurs sont des astéroïdes dont l’orbite croise celle de la Terre (Earth-crosser asteroid ou ECA en anglais). En pratique, en français, le terme est le plus souvent entendu au sens large et inclut également les astéroïdes dont l'orbite est « proche » de celle de la Terre (passe à moins de 0,3 unité astronomique) (near Earth asteroid ou NEA en anglais). On en dénombre environ (avril 2019). Ces astéroïdes sont classiquement classés en quatre groupes : les astéroïdes Atira, dont l'orbite est entièrement contenue dans celle de la Terre (19 connus en avril 2019 selon la base de données du JPL) ; les astéroïdes Aton, croiseurs dont l'orbite est principalement située à l'intérieur de celle de la Terre (a < 1 ua) (environ connus en avril 2019) ; les astéroïdes Apollon, croiseurs dont l'orbite est principalement située à l'extérieur de celle de la Terre (a > 1 ua) (environ connus en avril 2019) ; les astéroïdes Amor, dont l'orbite entoure entièrement celle de la Terre (environ connus en avril 2019). L’intérêt médiatique parfois très fort porté sur les astéroïdes géocroiseurs est lié à la crainte de les voir entrer en collision avec la Terre. Voir section Risques d'impact avec la Terre. Centaures Les centaures sont des planètes mineures qui gravitent entre les orbites des planètes géantes gazeuses. On en compte en avril 2019 entre 200 et 500 suivant le périmètre précis attribué à ce groupe (frontière non standardisée avec d'autres groupes tels que celui des damocloïdes). Le premier qui fut découvert est (2060) Chiron, en 1977. On suppose généralement que ce sont d'anciens objets transneptuniens ayant été éjectés de leurs trajectoires, suite, par exemple, à un passage à proximité de Neptune. Ceinture de Kuiper et autres objets transneptuniens On dénombre en avril 2019 environ objets transneptuniens. Les principaux groupes de cette zone du Système solaire sont décrits dans l'article Planète mineure. Astéroïdes et histoire du Système solaire Méthodes de détection et d'analyse Exploration par des sondes spatiales Les premières images rapprochées d’astéroïdes sont l’œuvre de la sonde Galileo qui, lors de son transit vers Jupiter, put s'approcher de (951) Gaspra en 1991 puis de (243) Ida en 1993. La sonde est la première dont la mission principale concerne l'étude d'un astéroïde. Lancée le par la NASA, elle se met en orbite autour de (433) Éros, l’un des plus gros astéroïdes géocroiseurs. Après en avoir établi une cartographie complète entre avril et octobre 2000, et bien que cela n'ait pas été prévu initialement, la sonde se pose en douceur sur l’astéroïde le . Son dernier signal est reçu le 28 février. En 2003, la JAXA lance la sonde Hayabusa vers l’astéroïde géocroiseur (25143) Itokawa, avec pour objectif de s’y poser en douceur et d’en prélever des échantillons. Malgré plusieurs pannes et incidents, la sonde revient sur Terre le , sans que l’on sache si elle contient effectivement des échantillons. Finalement, le 16 novembre, la Jaxa annonce que l’analyse des particules récoltées a confirmé leur origine extraterrestre. Le Japon devient ainsi le premier pays à s’être posé sur un astéroïde et en avoir rapporté des échantillons. Deux missions en cours (avril 2019) prévoient également des retours d'échantillon : Hayabusa 2 (prélèvement réussi en 2019 et retour en décembre 2020) et OSIRIS-Rex (prélèvement d'échantillon en 2020 et retour prévu en 2023). En 2007, la NASA lance la sonde Dawn en direction de deux des plus gros astéroïdes de la ceinture principale, (4) Vesta et (1) Cérès. Elle se place d'abord en orbite autour de Vesta entre juillet 2011 et août 2012 puis rejoint Cérès autour duquel elle se met en orbite en mars 2015. C'est la première sonde spatiale à se positionner successivement en orbite autour de deux objets différents. Des études approfondies ont notamment concerné la géographie et la géologie des deux astéroïdes. Les principaux lancements planifiés concernent la mission DART (test de l'usage d'un impacteur pour dévier un astéroïde, lancement en 2021), la sonde Lucy (étude de troyens de Jupiter, lancement en 2021) et la sonde Psyché (étude de l'astéroïde métallique (16) Psyché, lancée le ). Ces trois missions sont développées par la NASA. La sonde New Horizons est la première et à ce jour la seule à avoir exploré des objets transneptuniens (surlignés en jaune dans le tableau). Lancée par la NASA en janvier 2006, elle n'arrive au niveau de son objectif principal, Pluton, que 8 ans et demi plus tard en juillet 2015. Des résultats remarquables sont apportés sur la géographie, la géologie, l'atmosphère ou encore les satellites de Pluton. La sonde est ensuite dirigée vers qui devient ainsi le deuxième objet transneptunien photographié de près. Remarque : ne sont ici listés que les astéroïdes explorés "de près" par une sonde spatiale (a minima survolés à moins de ) ; quelques autres ont été survolés "de loin" tels que les astéroïdes de la ceinture principale (2685) Masursky et (132524) APL ou l'objet transneptunien (15810) Arawn. Observations à l'œil nu ou aux jumelles Les astéroïdes sont presque impossibles à observer à l’œil nu. Ils sont bien plus petits que les planètes, et très peu lumineux. L’astéroïde en est l’exception, puisque c’est le seul qu’il soit parfois possible d’observer sans appareil optique. Sa luminosité n’étant toutefois pas très grande, il faut donc savoir où poser le regard. Un astéroïde ressemble plus ou moins à une étoile qui brille dans le ciel nocturne. Le meilleur moyen pour partir à la chasse aux astéroïdes avec ses jumelles ou son télescope est d’observer le fond étoilé, plusieurs nuits d’affilée, et de détecter les points lumineux qui se déplacent par rapport au fond, qui, lui, paraît stable. Certains catalogues répertorient la position des astéroïdes, et il est alors plus facile de pointer le télescope au bon endroit. Risques d'impact avec la Terre Astéroïdes potentiellement dangereux Au 27 avril 2019, la recense astéroïdes géocroiseurs au sens large (notion de ou NEA en anglais) dont géocroiseurs au sens strict (notion de ou ECA en anglais). Seule une petite partie d'entre eux sont classés comme objets potentiellement dangereux (notion de ou PHA en anglais). La définition classique repose sur deux critères : une distance minimale d'intersection de l'orbite terrestre (T-DMIO ou E-MOID en anglais) inférieure à (soit environ ou 19,5 distances lunaires) et une magnitude absolue inférieure à 22,0, ce qui correspond à un diamètre supérieur à 140 m dans le cas d'un albédo moyen de 14 %. Le Centre des planètes mineures tient à jour quotidiennement une liste d'astéroïdes répondant à ces deux critères. La liste publiée le 19 novembre 2022 recense astéroïdes potentiellement dangereux. Les orbites de ces objets n'étant connues qu'avec une incertitude non négligeable, le risque est évalué à travers un calcul de probabilité. Deux échelles normalisées permettent de quantifier ce risque, l'échelle de Palerme et l'échelle de Turin. Cette dernière, reconnue par l'Union astronomique internationale depuis 1999 et couramment utilisée dans les articles de vulgarisation, quantifie le niveau de risque de 0 à 10 en croisant une estimation de la probabilité d'impact et une estimation de l'énergie d'impact. Ces évaluations évoluent en permanence en fonction des réévaluations régulières des orbites. Plusieurs institutions et programmes d'observation étudient ce risque en continu. L’agence spatiale européenne (ESA), par exemple, a initié en 2004 un projet à long terme de protection de la Terre contre les géocroiseurs. Chaque année, quelques astéroïdes sont un temps côtés au niveau 1 de l'échelle de Turin par l'un ou l'autre de ces programmes (le plus souvent durant les jours ou semaines qui suivent leur découverte ou une nouvelle observation), avant d'être rétrogradés au niveau 0 une fois l'orbite mieux connue. Entre 2002 et 2018, seuls deux astéroïdes ont dépassé le niveau 1 : (99942) Apophis (un temps côté 4 après sa découverte en 2004, puis resté côté 1 jusqu'en décembre 2006) et (un temps côté 2). Stratégies d'évitement de l'impact Parallèlement au développement de programmes visant à mieux connaître les objets potentiellement dangereux (astéroïdes ou comètes), plusieurs stratégies visant à détruire ou dévier un tel objet ont progressivement été étudiées. Les stratégies visant la destruction sont généralement jugées non pertinentes (risques liés à la fragmentation de l'objet, retombée de matière radioactive, coût élevé...). Les stratégies de déviation les plus étudiées reposent sur un impacteur ou sur une explosion à distance de l'objet. La mission DART développée par la NASA (lancement réalisé en 2021) a permis de tester l'effet d'un impacteur sur la déviation d'un astéroïde. D'autres stratégies reposant sur une déviation lente ont également été proposées (sonde jouant le rôle de tracteur gravitationnel, utilisation de l'effet Yarkovsky, voile solaire, éjection de matière par une catapulte installée sur l'objet) mais restent conditionnées à une longue anticipation de l’événement. Impacts d'astéroïdes de petite taille Régulièrement, des météoroïdes ou astéroïdes de petite taille pénètrent dans l'atmosphère terrestre, se transforment en bolide (phénomène lumineux intense généré par les frottements), et, finalement, impactent la Terre (généralement après s'être fractionnés dans le cas des petits astéroïdes). Le superbolide de Tcheliabinsk observé le 15 février 2013 est un exemple récent et célèbre de ce type de phénomène. Selon les estimations, l'objet à l'origine de l'événement était un astéroïde géocroiseur de type Apollon d'un diamètre compris entre 15 et 17 mètres. Cet astéroïde n'était pas connu avant son impact, ce qui est le cas le plus fréquent : la grande majorité des petits astéroïdes frôlant (ou éventuellement percutant) la Terre ne sont détectés qu'après leur passage ou moins de 24 heures avant. On ne compte en 2018 que 3 petits astéroïdes ayant été découverts (moins de 24 heures) avant leur impact (, et ). Ce chiffre est à comparer au 556 bolides de diamètre supérieur à 1 mètre s'étant désintégrés dans l'atmosphère terrestre entre 1994 et 2013 selon les observations de la NASA. Hypothèses d'exploitation minière Dans les années 2010, des projets d'exploitation minière des astéroïdes sont lancés par des sociétés privées du secteur spatial, Planetary Resources (créée en 2010) et Deep Space Industries (créée en 2013). Les astéroïdes sont en effet riches en matériaux précieux, tels les métaux lourds et les terres rares, présents sur leur surface car ces corps sont trop petits pour avoir subi la différenciation planétaire : la valeur commerciale d'un d'astéroïde, hors frais d'exploitation, est estimée à d'euros. La NASA a également pour ambition de capturer un petit astéroïde (de 7 à de diamètre, avec un poids maximal de ) et de le mettre en orbite stable autour de la Lune. Les faisabilités et le coût de ces projets font l'objet de débats, seule la sonde Hayabusa ayant réussi en 2010 à ramener quelques poussières de l'astéroïde Itokawa. Astéroïdes notables La plupart des astéroïdes gravitent de manière anonyme dans la ceinture principale. Quelques-uns accèdent toutefois à la notoriété, en particulier au regard de l'histoire des découvertes, de leur taille, orbite ou propriété atypiques, de leur dangerosité pour la Terre Des tableaux plus complets (avec d'autres caractéristiques singulières et prolongées aux centaures et objets transneptuniens) sont proposés dans l'article Planète mineure. Astéroïde et culture La journée internationale des astéroïdes est organisée le 30 juin de chaque année. Films catastrophe Le genre cinématographique du film catastrophe a exploré plusieurs fois le thème du risque d'impact majeur. Les deux principaux représentant du genre sont : Meteor (1979), film américain de Ronald Neame avec Sean Connery et Natalie Wood. L'astéroïde Orpheus est finalement détruit par des tirs nucléaires conjoints d'un satellite américain et d'un satellite soviétique. Armageddon (1998), film américain de Michael Bay avec Bruce Willis. Une équipe spécialisée dans le forage pétrolier est envoyée sur l'astéroïde pour y enfouir une charge nucléaire. À noter que d'autres films du même genre mettent en scène une comète et non un astéroïde. C'est notamment le cas du film pionnier du genre La Fin du monde (1931, Abel Gance), du film Deep Impact (1998, Mimi Leder), ou plus récemment du film Don't Look Up : Déni cosmique (2021, Adam McKay). Science-fiction Les récits de science-fiction interplanétaires mettent régulièrement en scène des astéroïdes. Plusieurs thèmes sont abordés : traversée de champs d'astéroïdes, exploitation minière, implantation de bases militaires, colonisation, astéroïdes habités par des créatures extra-terrestres L'une des scènes les plus célèbres est la traversée d'un champ d'astéroïdes dans Star Wars, épisode V : L'Empire contre-attaque (scène très peu réaliste si on la ramène au cas de la ceinture principale du Système solaire). Autres genres Le Petit Prince (1943), roman d'Antoine de Saint-Exupéry, œuvre poétique et philosophique écrit sous la forme d'un conte pour enfants. Le petit prince est originaire de l'astéroïde B 612 et poursuit un voyage initiatique de planète en planète. L'astéroïde (46610) Bésixdouze et le satellite de l'astéroïde (45) Eugénie nommé Petit-Prince ont été nommés en l'honneur de cette œuvre. Deux aventures de Tintin mettent en scène un astéroïde. Dans L'Étoile mystérieuse (1942), un « aérolithe », fragment d'un bolide ayant frôlé la Terre, tombe en mer… Dans On a marché sur la Lune (1954), le capitaine Haddock se trouve entraîné par l’attraction de l'astéroïde Adonis. À noter que le véritable astéroïde (2101) Adonis avait été découvert quelques années plus tôt, en 1936, et avait fait alors sensation par son passage à moins de 5 distances lunaires de la Terre. Les astéroïdes (1652) Hergé, (1683) Castafiore et (327082) Tournesol ont été nommés en l'honneur de l'auteur et de ses personnages. Le film Asteroid City (Wes Anderson, 2023) prend pour cadre une convention de jeunes astronomes se déroulant lors du Asteroid Day de 1955 organisé à Asteroid City, lieu fictif évoquant directement Meteor Crater en Arizona. Jeux vidéo Le jeu d'arcade Asteroids, sorti en 1979, plonge le joueur au cœur d'une bataille spatiale se déroulant au milieu d'un champ d'astéroïdes. C'est l'un des plus grands succès d'Atari dans les années 1980. Notes et références Bases de données Page MPC Database Search sur le site du Minor Planet Center : Page JPL Small-Body Database Search Engine sur le site Solar System Dynamics du Jet Propulsion Laboratory : Page Lists and Plots: Minor Planets sur le site du Minor Planet Center : Autres références Voir aussi Bibliographie Sont mentionnés ici des ouvrages de vulgarisation. Se reporter à la bibliographie de la page Planète mineure pour une bibliographie plus scientifique. Articles connexes Généralités Planète mineure Centre des planètes mineures Désignation des planètes mineures Groupe de planètes mineures Famille d'astéroïdes Système solaire Petit corps du Système solaire Comète Météoroïde Champ magnétique des astéroïdes Principaux groupes orbitaux Astéroïde géocroiseur Ceinture d'astéroïdes Astéroïdes troyens de Jupiter Centaure Ceinture de Kuiper Objet transneptunien Types particuliers d’astéroïdes Planète naine Astéroïde actif Comète éteinte Système astéroïdal Satellite d'astéroïde Petit corps binaire à contact Troyen (astronomie) Astéroïde rétrograde Les astéroïdes et la Terre Objet géocroiseur Objet potentiellement dangereux Échelle de Turin Échelle de Palerme Bolide Impact cosmique Cratère d’impact Stratégies de déviation des astéroïdes Exploitation minière des astéroïdes Listes Liste des planètes mineures Liste des plus grands astéroïdes de la ceinture principale Liste des principaux astéroïdes de la ceinture principale classés par masse Liste d'astéroïdes géocroiseurs Liste d'astéroïdes ayant frôlé la Terre Liste de cratères d'impact sur Terre Liens externes Conférence donnée à l'Institut d'astrophysique de Paris le 8 novembre 2011, par Patrick Michel, astrophysicien et responsable du groupe Théorie et Observation en Planétologie (TOP) au laboratoire Lagrange (Observatoire de la Côte d'Azur). "Les astéroïdes sont ils un danger ?", J.P. Luminet, "Chroniques de l'espace", France Inter, 31 juillet 2019 Planète mineure Système solaire
Un astéroïde (du grec ancien , « qui ressemble à une étoile ») est une planète mineure composée de roches, de métaux et de glaces, et dont les dimensions varient de l'ordre du mètre (limite actuelle de détection) à plusieurs centaines de kilomètres. L'appellation « en forme d'étoile » vient de l'aspect irrégulier des astéroïdes au télescope, différent du disque parfait des planètes, lors des premières observations astronomiques.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Albanais
Albanais
L'albanais ( en albanais) est une langue qui constitue à elle seule une branche de la famille des langues indo-européennes, issue des langues paléo-balkaniques. Il est parlé par presque de personnes et comprend les variétés de l'arbërech, de l'arvanitique, du guègue et du tosque. Classification La plupart des linguistes considèrent aujourd'hui que l'albanais appartient à l'ensemble thraco-illyrien des langues indo-européennes. On a longtemps considéré l'albanais comme une langue indo-européenne isolée puisque la langue antique dont il descend était inconnue et que sa phonologie et sa grammaire sont à un stade d'évolution atypique de l'indo-européen. L'albanais a pourtant de nombreuses caractéristiques communes avec les langues géographiquement voisines avec lesquelles il forme l'union linguistique balkanique. Comme en grec, certains termes sont pré-indoeuropéens comme kok (« tête »), sukë (« colline »), derr (« cochon »), que le paléolinguiste et bascologue Michel Morvan rapproche du pré-occitan kuk, suk (« hauteur ») ou du basque zerri (ou txerri, « porc »). Cet ensemble est géographique plutôt que linguistique, et l'albanais, langue satem, comprend des éléments issus des deux branches, illyrienne (« satem ») et thrace (« centum »), langues mortes très peu documentées et ne permettant pas que l'on détermine avec précision sa position dans l'ensemble. Pour déterminer les liens que l'albanais entretient avec les autres langues indo-européennes, il a fallu reconstruire l'histoire de son phonétisme, afin d'isoler son fond lexical ancien des emprunts aux langues voisines. Sur cette base, on a pu clairement démontrer le caractère indo-européen particulier de l'albanais. Selon les travaux des linguistes Walter Porzig, Eqrem Çabej, Eric Hamp, Petro Zheji ou Bernard Sergent, l'existence d'un lexique commun à l'aroumain, au roumain (langues romanes orientales) et à l'albanais, ainsi que la toponymie côtière de l'Albanie, ont fait supposer une origine partiellement thrace (peut-être carpienne) des ancêtres des Albanais, qui auraient initialement évolué plus à l'est qu'aujourd'hui, dans les actuelles Macédoine du Nord et Serbie méridionale, au contact des aires linguistiques illyrienne et thrace. Cependant, comme l'illyrien appartient au même groupe de langues indo-européennes que l'albanais (classé comme formant un groupe de langues indo-européennes à lui seul parmi les langues indo-européennes d'aujourd'hui) les philologues protochronistes en déduisent que l'albanais descend « directement et exclusivement » de l'illyrien. Le rapprochement entre l'albanais et l'illyrien a été fait dès 1709 par Gottfried Wilhelm Leibniz, qui appelle l'albanais « la langue des anciens Illyriens ». Plus tard, le linguiste Gustav Meyer (1850-1900) déclara « Appeler les Albanais les nouveaux Illyriens est aussi juste que d'appeler les Grecs actuels "Grecs modernes". » La langue albanaise constituait pour lui l'étape la plus récente de l'un des dialectes illyriens. Les indo-européanistes modernes, par contre, ne souscrivent guère à l'hypothèse d'une filiation immédiate. Beaucoup de linguistes actuels soutiennent que l'albanais descend de l'illyrien et la parenté directe entre les deux langues est également admise dans divers ouvrages historiques. On avance même parfois l'hypothèse que la frontière linguistique entre les dialectes guègue et tosque trouverait son origine dans la limite entre les domaines des dialectes épirote et « illyrien proprement dit » de l'illyrien. À l'appui de ces théories, on mentionne que des anthroponymes albanais actuels sembleraient également avoir leur correspondant illyrien : c'est ainsi qu'à l'albanais dash (« bélier ») correspondrait l'illyrien Dassius, Dassus, de même l'albanais bardhi (« blanc ») correspondrait à Bardus, Bardullis, Bardyllis. Quelques ethnonymes de tribus illyriennes sembleraient aussi avoir leur correspondant albanais : c'est ainsi que le nom des Dalmates correspondrait à l'albanais delmë (« brebis »), et le nom des Dardaniens correspondrait à l'albanais dardhë (« poire, poirier »). Mais l'argument principal en faveur de cette thèse, officielle durant la période communiste, est géographique : les zones où est parlé l'albanais correspondent à une extrémité orientale du domaine « illyrien ». Conformément à ces positions protochronistes, une étude du New York Times classe l'albanais en 2012 comme une des plus anciennes langues d'Europe, apparue au même moment que le grec et l'arménien, et conclut que les langues albanaise et illyrienne sont issues « directement » l'une de l'autre. L'appartenance de l'albanais et de l'illyrien au groupe linguistique « satem » semble renforcer cette hypothèse. En revanche les chercheurs autrichiens Stefan Schumacher et Joachim Matzinger de l'Université de linguistique de Vienne ont conclu que la langue albanaise ne provient pas de l'illyrien. Joachim Matzinger dit que les deux langues n'ont presque rien en commun quand on les compare. Répartition géographique Trois millions et demi d'albanophones vivent en Albanie. Les autres locuteurs se trouvent au Kosovo, en Serbie dans la vallée de Preševo, en Macédoine du Nord, en Turquie, au Monténégro, en Italie et en Grèce. En Grèce, les Arvanites sont des albanophones chrétiens orthodoxes qui parlaient un dialecte tosque, mais tous parlent le grec. En Turquie, on estime le nombre d'albanophones d’origine à près de , mais la plupart d'entre eux parlent maintenant le turc. Il s'agit d'albanophones musulmans originaires de Macédoine, du Kosovo ou de la Grèce, qui ont été déplacés de force en Turquie après le traité de Lausanne et selon les dispositions de celui-ci. On les retrouve principalement à Istanbul, Bursa, Izmir et sur les côtes de la mer Égée. On trouve également une communauté albanophone catholique répartie dans une quarantaine de villages en Italie du sud et en Sicile, les Arberèches, qui descendent des Albanais émigrés au (à la suite de l'invasion des Balkans par les Ottomans). Il est enfin parlé par quelques petits groupes en Bulgarie, en Roumanie, en Ukraine, ainsi que par une diaspora nombreuse aux États-Unis, en Suisse, en Allemagne et en Australie, en Suède. Statut officiel L'albanais est langue officielle en Albanie, au Kosovo et en Macédoine du Nord. En Italie, la langue et la culture albanaises sont protégées (statut de minorité linguistique). L'albanais a été interdit dans les écoles durant l'occupation ottomane jusqu'en 1909, lorsque le congrès de Dibër a finalement autorisé les écoles albanaises à l'utiliser. Écriture Les plus anciens textes conservés datent du . Il s'agit d'abord d'une formule baptismale de 1462. La langue écrite standard actuelle, en caractères de l'alphabet latin, a été élaborée sur la base du dialecte tosque. Ordre alphabétique et valeur des graphèmes La transcription suit les usages de l'alphabet phonétique international. Histoire Cet alphabet est utilisé officiellement depuis la normalisation de 1908. Il utilise des digrammes et deux diacritiques, le tréma ainsi que la cédille (on peut aussi compter l'accent circonflexe servant au guègue, souvent remplacé par un tilde dans des ouvrages de linguistique). Les digrammes et les lettres diacritées comptent pour des graphèmes indépendants et non comme des variantes (ce qui est le cas pour , , et en français, variantes de pour le classement alphabétique). L'albanais était noté auparavant par divers alphabets originaux, comme l’alphabet turc ottoman, l’écriture de Todhri, l'elbasan, le buthakukye et l'argyrokastron, le grec, le cyrillique ou un alphabet latin modifié différent de celui qui est utilisé de nos jours. L'alphabet actuel est presque phonologique : dans l'absolu, toutes les lettres se lisent et toujours de la même manière, à l'exception du e caduc. On a donné dans le tableau ci-dessus les réalisations des lettres dans la prononciation standard. Il y a des variantes dialectales. Remarques L'alphabet albanais compte 36 lettres : sept voyelles (A, E, Ë, I, O, U, Y) et vingt-neuf consonnes (B, C, Ç, D, Dh, F, G, Gj, H, J, K, L, Ll, M, N, Nj, O, P, Q, R, Rr, S, Sh, T, Th, U, V, X, Xh, Y, Z, Zh). Voyelles Si le guègue possède encore des voyelles nasalisées, notées par un circonflexe au-dessus de la voyelle correspondante, le tosque les a perdues. La représentation du système vocalique albanais est alors assez simple. La voyelle ë [ə] (comme le e de « je ») est souvent omise dans la prononciation lorsqu'elle est en position finale et atone après une seule consonne : [- accent tonique] > Ø / C_#. Consonnes La transcription des phonèmes de l'albanais selon la normalisation mise en place en 1908 peut sembler assez déroutante. En effet, plusieurs traditions orthographiques sont en jeu : diverses langues d'Europe de l'Est pour la valeur des lettres simples ; le serbo-croate (version latine) pour dans les digrammes ; l'anglais pour dans les digrammes ; le français pour le choix de signes diacritiques permettant de faire usage de machines dotées d'un clavier français pour la dactylographie ; d'autres traditions albanaises pour et . La palatalisation des consonnes est notée par subséquent ( seul notant ) : = (comparable au hongrois dans magyar) et = (français dans gnon). Quand il faut représenter et , on remplace par , afin d'éviter l'ambiguïté : s'écrit donc , notant déjà . La consonne affriquée sourde palatale est notée par . La spirantisation peut être notée par un subséquent, ce qui est le cas pour (anglais dans then) et (anglais dans thin), mais pas pour (français dans chien), (approximativement le français dans Djibouti) ni (français dans je). Dans ce cas, indique le caractère postalvéolaire des consonnes. Les affriquées sifflantes sont notées par , (français dans tsar), pour la sourde, et , (italien dans zero), pour la sonore ; les affriquées chuintantes par , (comme dans tchèque), et . Autres cas notables Il existe encore deux digrammes à retenir : (L sombre de l'anglais dans full) et (r roulé à plusieurs battements comme en espagnol perro), qui s'opposent à et (r battu bref comme en espagnol dans pero). On peut trouver une séquence ng- à l'initiale, qui n'est pas un digramme. Le jeu de la variation combinatoire fait qu'une telle séquence se prononce vraisemblablement (comme ng en anglais finger). Exemples Notes et références Voir aussi Bibliographie . Guillaume Bonnet, « L'Albanais », dans , . . O. Buchholz et W. Fiedler, Albanische Grammatik, Leipzig, VEB Verlag Enzyclopädie, 1987. Martin Camaj, Albanian Grammar, Wiesbaden, Otto Harrassowitz. V. Kokona, Fjalor shqip-frëngjisht, Tirana, 8 Nëntori, 1977. . L'albanais de poche, Assimil, 2000 (guide de conversation). Littérature bilingue albanais-français Daniel Lemahieu (dir.), Voyage en Unmikistan, L'Espace d'un instant, 2003. Ali Podrimja, Défaut de verbe, éd. Cheyne. Articles connexes Albanais (peuple) Union linguistique balkanique Langues paléo-balkaniques Liens externes Dictionnaire albanais en ligne ( lemmes) Dictionnaire Freelang albanais-français/français-albanais Lexique franco-albanais Albanais Français / Fjalor Frëngjisht Shqip / Albanian French dictionary (Dictionaric) Inventaire de langues Langue indo-européenne Langue officielle Langue en Albanie Langue en Macédoine du Nord Langue en Serbie Langue au Kosovo Langue en Grèce Langue en Italie Langue en Turquie Langue au Monténégro
L'albanais ( en albanais) est une langue qui constitue à elle seule une branche de la famille des langues indo-européennes, issue des langues paléo-balkaniques.
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Arménien
L'arménien est une langue qui constitue à elle seule une branche de la famille des langues indo-européennes, étant seule de cette famille à être plus agglutinante que flexionnelle. L'arménien classique (ou Grabar : en arménien Գրաբար, littéralement « langue écrite ») est attesté à partir du et véhicule une riche littérature théologique, historique, poétique, mystique et épique. Aujourd'hui coexistent l'arménien oriental, langue officielle de la république d'Arménie, parlée par les habitants de l'Arménie et par les communautés arméniennes d'Iran et de Russie, et l'arménien occidental, parlé par la diaspora arménienne. le parlent en Arménie en 2013, pour un total de dans le monde. L'arménien présente des ressemblances nombreuses avec le grec ancien (parallèles étymologiques, utilisation de l'augment, traitement particulier des laryngales de l'indo-européen, etc.), comme l'a souligné le linguiste français Antoine Meillet. D'autre part, les consonnes du proto-arménien ont connu la première mutation consonantique (loi de Grimm), ce qui le rapproche plus des langues germaniques pour sa physionomie phonologique. L'arménien s'écrit au moyen d'un alphabet spécifique créé au . Histoire de la langue Classification et origine La langue arménienne appartient à la famille des langues indo-européennes tout comme le français. Voici une courte liste de mots ayant une racine commune avec le latin et le grec. Éléments de grammaire On trouvera ci-après quelques caractéristiques grammaticales générales de l'arménien. L'ordre des mots est en général de type SVO (sujet - verbe - objet) mais reste assez libre. L'attribut se place entre le sujet et le verbe. Ponctuation et intonation Le double-point [ : ] équivaut au point final du français, mais concerne aussi les phrases exclamatives ou interrogatives. Le point [ . ] équivaut au point-virgule ou au deux-points du français. La virgule [ , ] s'utilise comme en français. Le bout [ ' ] se place devant un mot ou un groupe de mots qu'il met en relief. Les signes d'interrogation et d'exclamation, qui ont des formes propres, se placent sur la dernière syllabe du mot concerné. Le chécht se place sur la dernière syllabe d'un mot mis en apostrophe ou en relief. L'accent tonique se trouve toujours sur la dernière syllabe du mot, avant le e final éventuel. Le nom et l'adjectif Il n'y a pas de genre grammatical féminin ou masculin en arménien. La déclinaison des noms comprend 6 à 8 cas grammaticaux, selon les points de vue : le cas direct réunit le nominatif et l'accusatif ; le génitif ; le datif est identique au génitif ; l'ablatif ; l'instrumental ; le locatif. Seuls le cas direct et le datif peuvent avoir l'article défini en fin de mot ; l'article défini s'applique également aux noms propres. Il existe sept types de déclinaisons, qui se partagent en deux catégories : déclinaisons intérieures (présence au génitif et au datif d'une voyelle différente de celle du cas direct) ; déclinaisons extérieures (désinences s'ajoutant à la dernière lettre du mot). Deux noms ont une déclinaison particulière : aghtchik (« fille ») et sér (« amour »). L'arménien utilise des prépositions, mais aussi un grand nombre de postpositions ; les unes et les autres régissent des cas particuliers. L'adjectif ne s'accorde pas avec le nom. Le verbe Il existe quatre groupes de verbes : groupe I : les verbes en - [-él] (exemple : - khemél, « boire ») ; groupe II : les verbes en - [-il] (exemple : - khosil, « parler ») ; groupe III : les verbes en - [-al] (exemple : - kardal, « lire »). groupe IV : les verbes en - [-oul] (exemple : - toghoul, « laisser »). L'arménien oriental a fusionné les groupes I, II et IV. Il n'utilise plus les suffixes [-il] et [-oul] ; (khosil), par exemple, devient donc (khosél) et devient (toghnél). Le pronom personnel sujet n'est pas indispensable devant le verbe. L'arménien connaît les modes personnels : indicatif, subjonctif, obligatif et impératif, plus l'infinitif, le participe (passé, présent et futur) et le concomitant, qui exprime une action accessoire à celle du verbe principal. Les temps sont voisins de ceux du français. Il n'existe pas de passé antérieur ni de futur antérieur, mais on trouve un passé et un futur de probabilité. L'obligatif présente un passé et un parfait. Les six personnes sont les mêmes qu'en français. Les temps composés se forment avec le verbe auxiliaire ém (« je suis »). L'auxiliaire suit normalement la base, mais il la précède si le verbe est négatif ou si l'on veut mettre en relief un terme de la phrase situé avant le verbe. Il existe deux autres verbes « être », l'un signifiant « être habituellement » et dont les formes complètent celles de ém, l'autre signifiant « exister », « être (là) ». Le causatif est marqué par un suffixe placé avant la terminaison de l'infinitif, et le passif par l'insertion d'un [v] entre le radical et la désinence. Le verbe s'accorde en personne et en nombre avec le sujet ; dans les temps composés, c'est l'auxiliaire qui s'accorde. D'une façon générale, l'arménien préfère le participe, l'infinitif ou le concomitant aux propositions relatives ou conjonctives. Différentes formes d'arménien L'arménien oriental et l'arménien occidental sont, normalement, mutuellement intelligibles pour des utilisateurs instruits ou alphabétisés, tandis que les utilisateurs analphabètes ou semi-alphabètes auront des difficultés à comprendre l'autre variante. Ci-dessous quelques exemples de différences de phonologie. Dialectes avant le génocide En 1909, le linguiste arménien Hratchia Adjarian a proposé dans sa Classification des dialectes arméniens une répartition des dialectes arméniens en trois branches : branche de -um : dialecte d'Erevan, dialecte de Tiflis, dialecte du Karabagh, dialecte de Šamaxa, dialecte d'Astraxan, dialecte de Djoulfa, dialecte d'Agulis ; branche de -gə : dialecte d'Erzeroum, dialecte de Muš, dialecte de Van, dialecte de Diarbékir, dialecte de Kharput et d'Erzinghian, dialecte de Šabin-Kara-Hissar, dialecte de Trébizonde, dialecte de Hamšen, dialecte de Malatia, dialecte de Cilicie, dialecte de Syrie, dialecte d'Arabkir, dialecte d'Akn, dialecte de Sivas, dialecte de Tokat, dialecte de Smyrne, dialecte d'Ismidt, dialecte de Constantinople, dialecte de Rodosto, dialecte de Nakhitchevan-sur-le-Don, dialecte d'Autriche-Hongrie ; branche de -el : dialecte de Maragha, dialecte de Xoy, dialecte d'Artwin. Linguistique arménienne Les plus grandes figures de la linguistique arménienne (par ordre chronologique) : Julius Heinrich Petermann (1801-1876) Johann Heinrich Hubschmann (1848-1908) Stepan Malkhasyants (1857-1947) Antoine Meillet (1866-1936) Frédéric Macler (1869-1938) Hratchia Adjarian (1876-1953) Frédéric-Armand Feydit (1908-1991) Jean-Pierre Mahé (1944) Charles de Lamberterie (1945) Agnès Ouzounian. Notes et références Voir aussi Bibliographie Maurice Leroy et Francine Mawet, La place de l'arménien dans les langues indo-européennes, éd. Peeters, Louvain, 1986 . Articles connexes Wikipédia en arménien Arménien classique Alphabet arménien Arménie Arméniens (le peuple) Histoire de l'Arménie L’Évangile Vekhamor, considéré comme étant le plus ancien manuscrit arménien conservé à ce jour. Numération arménienne Littérature arménienne Liste de poètes de langue arménienne Culture arménienne '' (Hratchia Adjarian, 1909) Liens externes . Société des études arméniennes Inventaire de langues Langue indo-européenne Langue flexionnelle Langue officielle Langue en Arménie Langue en Iran Langue en Azerbaïdjan Langue en Géorgie Langue en Abkhazie
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Alfred de Musset
Alfred de Musset est un poète, dramaturge et écrivain français de la période romantique, né le à Paris, où il meurt le . Il fréquente les poètes du Cénacle de Charles Nodier et publie à Contes d'Espagne et d'Italie, son premier recueil poétique. Il commence alors à mener une vie de « dandy débauché », marquée par sa liaison avec George Sand, tout en écrivant des pièces de théâtre : À quoi rêvent les jeunes filles ? , Les Caprices de Marianne , puis le drame romantique Lorenzaccio , Fantasio et On ne badine pas avec l'amour. Il publie parallèlement des poèmes tourmentés comme la Nuit de mai et la Nuit de décembre , puis La Nuit d'août (1836), La Nuit d'octobre (1837) et un roman autobiographique, La Confession d'un enfant du siècle, . Dépressif et alcoolique, il écrit de moins en moins après l'âge de . On peut cependant relever les poèmes Tristesse, Une soirée perdue (1840), Souvenir et diverses nouvelles (Histoire d'un merle blanc, 1842, le livre de chevet de Lucie Merle). Il reçoit la Légion d'honneur et est élu à l'Académie française . Il écrit des pièces de commande pour . Mort à , il est enterré dans la discrétion au cimetière du Père-Lachaise. Redécouvert au , notamment dans le cadre du TNP de Jean Vilar et Gérard Philipe, Alfred de Musset est désormais considéré comme un des plus grands écrivains romantiques français, dont le théâtre et la poésie lyrique montrent une sensibilité extrême, une interrogation sur la pureté et la débauche (Gamiani ou Deux nuits d'excès, 1833), une exaltation de l'amour et une expression sincère de la douleur. Sincérité qui renvoie à sa vie tumultueuse, qu'illustre emblématiquement sa relation avec George Sand ou Pauline Garcia. Biographie Enfance Né sous le Premier Empire, le , dans la rue des Noyers (incorporée au boulevard Saint-Germain au milieu du ), Alfred de Musset appartient à une famille aristocratique, affectueuse et cultivée, lui ayant transmis le goût des lettres et des arts. Il prétend avoir pour arrière-grand-tante Jeanne d'Arc (son ancêtre Denis de Musset ayant épousé Catherine du Lys) et être cousin de la branche cousine de Joachim du Bellay. Une de ses arrière-grand-mères est Marguerite Angélique du Bellay, femme de Charles-Antoine de Musset. Son père, Victor-Donatien de Musset-Pathay, est un haut fonctionnaire, chef de bureau au ministère de la Guerre, et un homme de lettres né le près de Vendôme. Aristocrate libéral, il a épousé le Edmée-Claudette-Christine Guyot des Herbiers, née le , fille de Claude-Antoine Guyot des Herbiers (dit Guyot-Desherbiers). Le couple a eu quatre enfants : Paul-Edme, né le , Louise-Jenny, née et morte en 1805, Alfred, né le et Charlotte-Amélie-Hermine, née le . Son grand-père était poète, et son père était un spécialiste de Jean-Jacques Rousseau, dont il édita les œuvres. La figure de Rousseau jouera en l'occurrence un rôle essentiel dans l'œuvre du poète. Il lui a rendu hommage à plusieurs reprises, attaquant au contraire violemment Voltaire, l'adversaire de Rousseau. Son parrain, chez qui il passe des vacances dans la Sarthe au château de Cogners, est l'écrivain Musset de Cogners. L'histoire veut que lors d'un de ses séjours dans le château de son parrain, la vue qu'il avait depuis sa chambre sur le clocher de l’église de Cogners lui ait inspiré la très célèbre Ballade à la Lune. Par ailleurs, il retranscrira toute la fraîcheur du calme et de l'atmosphère de Cogners dans ses deux pièces de théâtre On ne badine pas avec l'amour et Margot. En , alors qu'il n'a pas encore neuf ans, il est inscrit en classe de sixième au collège Henri-IV – on y trouve encore une statue du poète –, où il a pour condisciple et ami un prince du sang, le duc de Chartres, fils du duc d'Orléans, et obtient en 1827 le deuxième prix de dissertation latine au Concours général. Jeunesse Après son baccalauréat, il suit des études, vite abandonnées, de médecine, de droit et de peinture jusqu'en 1829, mais il s'intéresse surtout à la littérature. Il fait preuve d'une grande aisance d'écriture, se comportant comme un virtuose de la jeune poésie. Le paraît à Dijon, dans Le Provincial, le journal d'Aloysius Bertrand, Un rêve, ballade signée « ADM ». La même année, il publie L'Anglais mangeur d'opium, une traduction française peu fidèle des Confessions d'un mangeur d'opium anglais de Thomas de Quincey. Grâce à Paul Foucher, beau-frère de Victor Hugo, il fréquente dès l'âge de 17 ans le « Cénacle », ainsi que le salon de Charles Nodier à la Bibliothèque de l'Arsenal. Il témoigne de la sympathie pour Sainte-Beuve et Vigny, et se refuse à aduler le « maître » Victor Hugo. Il moquera notamment les promenades nocturnes du « cénacle » sur les tours de Notre-Dame. Il commence alors à mener une vie de « dandy débauché ». Poète Il publie en 1829 son premier recueil poétique, les Contes d'Espagne et d'Italie, salués par Pouchkine. Il est d'ailleurs le seul poète français de son temps que le poète russe apprécie vraiment. En 1830, à 20 ans, sa notoriété littéraire naissante s'accompagne déjà d'une réputation sulfureuse alimentée par son côté dandy et ses débauches répétées dans la société des demi-mondaines parisiennes. La même année, la révolution et les journées des Trois Glorieuses donnent le trône au duc d'Orléans et son ancien condisciple, le duc de Chartres, devient prince royal. Auteur de théâtre En , il écrit sa première pièce de théâtre (seul ce genre littéraire apporte alors argent et notoriété aux auteurs) : sa comédie en un acte, La Nuit vénitienne, donnée le à l'Odéon, est un échec accablant . L'auteur déclare , comme il l'écrit à Prosper Chalas. S'il refuse la scène, Musset n'en garde pas moins le goût du théâtre. Il choisit dès lors de publier des pièces dans la Revue des deux Mondes, avant de les regrouper en volume sous le titre explicite Un Spectacle dans un fauteuil. La première livraison, en se compose de trois poèmes, d'un drame, La Coupe et les Lèvres, d'une comédie, À quoi rêvent les jeunes filles ? et d'un conte oriental, Namouna. Musset exprime déjà dans ce recueil la douloureuse morbidité qui lie débauche et pureté, dans son œuvre. À 22 ans, le , Musset est anéanti par la mort de son père, dont il était très proche, victime de l'épidémie de choléra. George Sand En , il part pour Venise, en compagnie de George Sand, dont il a fait la connaissance lors d'un dîner donné aux collaborateurs de la Revue des deux Mondes le . Mais Musset fréquente les grisettes pendant que George Sand est malade de la dysenterie et lorsqu'elle est guérie, Musset tombe malade à son tour, George Sand devenant alors la maîtresse de son médecin, Pietro Pagello. Ce voyage lui inspirera Lorenzaccio, considéré comme le chef-d'œuvre du drame romantique, qu'il écrit en 1834. Chefs-d'œuvre De retour à Paris, le , il publie la deuxième livraison de son « Spectacle dans un fauteuil », comprenant Les Caprices de Marianne, parue en revue en 1833, Lorenzaccio, inédit, André del Sarto (1833), Fantasio (1834) et On ne badine pas avec l'Amour (1834). Le Chandelier paraît dans la Revue des deux Mondes en 1835, Il ne faut jurer de rien en 1836 et Un caprice en 1837. Il écrit également des nouvelles en prose et La Confession d'un enfant du siècle, son autobiographie à peine déguisée dédiée à George Sand et dans laquelle il transpose les souffrances endurées. De 1835 à 1837, Musset compose son chef-d'œuvre lyrique, Les Nuits, rivales de celles d'Edward Young, James Hervey ou Novalis. Ces quatre poèmes : la Nuit de mai et la Nuit de décembre en 1835, puis La Nuit d'août en 1836 et La Nuit d'octobre en 1837 – sont construits autour des thèmes imbriqués de la douleur, de l'amour et de l'inspiration. Très sentimentaux, ils sont désormais considérés comme l'une des œuvres les plus représentatives du romantisme français. En 1836 il publie son roman autobiographique La Confession d'un enfant du siècle . Vie sentimentale Après sa séparation définitive d'avec George Sand, en , il tombe amoureux de l'épouse d'un juriste et sœur de son ami Edmond d'Alton-Shée, pair de France, Caroline Jaubert, qu'il appelle "la petite fée blonde". Leur liaison dure trois semaines avant de reprendre à la fin de 1835 ou au début de 1836. Hôte assidu de son salon, il en fera sa « marraine » et sa confidente, notamment tout au long de leur correspondance, qui s'étend sur vingt-deux ans. C'est chez elle qu'il fait la connaissance, en , d'Aimée-Irène d'Alton, sa cousine, avec laquelle il entame une liaison heureuse et durable. Elle lui propose même de l'épouser. Abandonnée par Musset pour Pauline Garcia, qui se refuse à lui, elle épousera son frère Paul le . Alfred rencontre, le , à la sortie du Théâtre-Français, la comédienne Rachel, qui l'emmène souper chez elle, ils ont une brève liaison en juin. En 1842, la princesse Christine de Belgiojoso, amie de Caroline Jaubert, lui inspire une passion malheureuse. Retour au théâtre De 1848 à 1850, il a une liaison avec la comédienne , qui avait découvert Un caprice dans une traduction russe de Alexandra Mikhaïlovna Karatiguine à Saint-Pétersbourg, et l'avait créé au théâtre Michel, le théâtre français de Saint-Pétersbourg, en 1843, dans le rôle de . Elle reprend la pièce au Théâtre-Français en 1847. C'est grâce à cette pièce que Musset rencontre enfin le succès au théâtre, Théophile Gautier qualifie la pièce, dans La Presse, Bibliothécaire Grâce à l'amitié du duc d'Orléans, il est nommé bibliothécaire du ministère de l'Intérieur le . Le duc d'Orléans meurt accidentellement en 1842. Après la Révolution française de 1848, ses liens avec la monarchie de Juillet lui valent d'être révoqué de ses fonctions par le nouveau ministre Ledru-Rollin, le . Puis, sous le Second Empire, il devient bibliothécaire du ministère de l'Instruction publique, avec des appointements de trois mille francs, le . Nommé chevalier de la Légion d'honneur le , en même temps que Balzac, il est élu à l'Académie française le au siège 10 du baron Dupaty, après deux échecs en 1848 et 1850. La réception a lieu le suivant. Il fête le même jour sa nomination comme chancelier perpétuel au bordel et ses débordements alcooliques lui valent, de la part d'Eugène de Mirecourt, la formule de « chancelant perpétuel » au « verre qui tremble ». Ces crises convulsives, associées à des troubles neurologiques, font penser à une syphilis au stade tertiaire qu'il aurait contractée dans un bordel à 15 ans. En 1852, il a quelque temps, une liaison avec Louise Colet, la maîtresse de Flaubert. Décès De santé fragile , mais surtout en proie à l'alcoolisme, à l'oisiveté et à la débauche, il meurt de la tuberculose le à 3h15 du matin à son domicile du 6 rue du Mont-Thabor - Paris , quelque peu oublié. Cependant Lamartine, Mérimée, Vigny et Théophile Gautier assistent à ses obsèques en l'église Saint-Roch. On n’a révélé la mort de son fils à sa mère, qui était partie vivre chez sa fille Hermine à Angers, qu’après son enterrement. Le poète est inhumé à Paris, au cimetière du Père Lachaise, où son monument funéraire se dresse sur l'avenue principale. Sur la pierre sont gravés les six octosyllabes de son élégie Lucie : et sur la face arrière, le poème Rappelle-toi : En 1859, George Sand publie Elle et Lui, roman épistolaire d'inspiration autobiographique. Elle y révèle en particulier l’héautoscopie dont souffrait Musset, forme de dépersonnalisation qui explique le caractère hallucinatoire de La Nuit de décembre. Jugeant son frère calomnié par l'ensemble du roman, Paul de Musset lui réplique, six mois plus tard, en faisant paraître Lui et Elle. Œuvres Ordre chronologique {{colonnes|nombre=3|1= À Mademoiselle Zoé le Douairin (1826) Un rêve (1828) L'Anglais mangeur d'opium (1828) Venise (1829) Contes d'Espagne et d'Italie (1830) La Quittance du diable (1830) La nuit vénitienne (1830) La Coupe et les lèvres (1831) Namouna (1831) À quoi rêvent les jeunes filles (1832) Les Caprices de Marianne (1833) Rolla (1833) André del Sarto (1833) Gamiani ou deux nuits d'excès (1833) Fantasio (1834) On ne badine pas avec l'amour (1834) Perdican (1834) Camille et Rosette (1834) Lorenzaccio (1834) La Quenouille de Barberine (1835) La Nuit de mai (1835) La Nuit de décembre (1835) Le Chandelier (1835) Il ne faut jurer de rien (1836) Lettre à M. de Lamartine (1836) Faire sans dire (1836) La Nuit d'août (1836) Chanson de Barberine (1836) La Confession d'un enfant du siècle (1836) Un caprice (1837) La Nuit d'octobre (1837) À la Malibran (1837) Emmeline (1837) Lettres à George Sand (recueil, 1837) Lettres de Dupuis et Cotonet (1837) Le Fils du Titien (1838) (sur Wikisource) (1838) L'Espoir en Dieu (1838) La Nuit d'avril (1838) Dupont et Durand (1838) Margot (1838) Croisilles 1839 Les Deux Maîtresses (1840) Tristesse (1840) Une Soirée perdue (1840) Souvenir (1841) Le Voyage où il vous plaira (1842) Sur la paresse (1842) Histoire d'un merle blanc (1842) Après une lecture (1842) Pierre et Camille (1844) Le Secret de Javotte (1844) Les Frères Van Buck (1844) Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée (1845) Mimi Pinson 1845) Louison (1849) L'Habit vert (1849) On ne saurait penser à tout (1849) Carmosine (1850) Bettine (1851) Faustine (1851) La Mouche (1853) L'Âne et le Ruisseau (1855) Retour ou Le Havre (1855) }} Classement par genres Jugements de quelques contemporains Charles Baudelaire « Faculté poétique ; mais peu joyeux. [...] Mauvais poëte d’ailleurs. [...] Croquemitaine langoureux. De l’école mélancolico-farceuse. » Gustave Flaubert « Personne n’a fait de plus beaux fragments que Musset, mais rien que des fragments ; pas une œuvre ! Son inspiration est toujours trop personnelle, elle sent le terroir, le Parisien, le gentilhomme ; [...] charmant poète, d’accord ; mais grand, non. » Edmond et Jules de Goncourt « Musset ? Le jockey de lord Byron. » « Musset : Byron traduit par Murger. » Victor Hugo « Musset est un poète charmant, léger, délicat. [...] Grand ? non pas. [...] Si Musset a atteint la grandeur, c’est exceptionnellement, comme Béranger a atteint la poésie, par un coup d’aile qui ne s’est pas soutenu. Il a beaucoup imité Byron. [...] Il est très inférieur à Lamartine. » Postérité Redécouvert au , Alfred de Musset est désormais considéré comme un des grands écrivains romantiques français, dont le théâtre et la poésie lyrique montrent une sensibilité extrême, une interrogation sur la pureté et la débauche, une exaltation de l'amour et une expression sincère de la douleur. Sincérité qui renvoie à sa vie tumultueuse qu'illustre emblématiquement sa relation avec George Sand. Son frère aîné Paul de Musset jouera un grand rôle dans la redécouverte de l'œuvre d'Alfred de Musset, par la rédaction de biographies et la réédition d'un grand nombre de ses œuvres, comme La Mouche ou les Caprices de Marianne. L'un des textes de son recueil Poésies posthumes, intitulé Nous venions de voir le taureau, a été mis en musique par Léo Delibes en 1874 sous le nom Les Filles de Cadix. Édouard Lalo compose trois mélodies sur des poèmes d'Alfred de Musset, À une fleur, Chanson de Barberine et La Zuecca, Ballade à la lune. Son drame La Coupe et les Lèvres a été à la base de l'opéra Edgar de Giacomo Puccini (1889). En 1902, Charles Maurras consacre Les Amants de Venise à la relation que Musset entretint avec George Sand. Analysant avec bienveillance les affres de leur passion, il décèle dans son issue tragique la preuve des dérèglements du romantisme qui ne recherche l'amour que pour ses transports. Pour Maurras, les âmes éduquées par la société et élevées par la religion ne doivent s'adonner à l'amour qu'à des fins supérieures. Un monument intitulé Le Rêve du poète, œuvre d'Alphonse de Moncel (1910), lui rend hommage dans le jardin de la Nouvelle-France (Paris). De nos jours, l’œuvre du poète est revisitée par d'autres poètes sur les réseaux sociaux tels que Yvon Jean et Tina Noiret. Poèmes mis en musique Hector Berlioz : Aubade pour voix et ensemble de cuivres, sur le poème Le Lever (1839) ; Édouard Lalo : Trois mélodies, À une fleur, Chanson de Barberine, La Zuecca (1870) ; Claude Debussy : Madrid (1879), Rondeau (1881), Chanson espagnole (1883) ; Pauline Viardot : Deux mélodies, Madrid et Les Filles de Cadix (1887) ; Alfred Bruneau : La Nuit de Mai, mélodrame pour récitant, harpe et quatuor à cordes (1886) ; Marie-Caroline Drummond de Melfort : Tout passe ! (1901) Tanguy Pochoy : Adieu, Poésies nouvelles (2016) ; Laurent de Kiev : L'espoir en Dieu, chanson française contemporaine (2021). Hommages Une rue de Lyon porte son nom : la rue Alfred-de-Musset, dans le quartier de Montchat. Éditions des œuvres Œuvres complètes, texte établi et annoté par Maurice Allem, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 3 tomes (poésies complètes, théâtre complet, œuvres complètes en prose), 1933, 1934 et 1938, 976, 1712 et 1344. Le tome sur le théâtre a été remplacé par le suivant. Théâtre complet, texte établi et annoté par Simon Jeune, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1990, 1368. Poésies, édition de Émile Henriot et Jean Le Maire, Paris, Hachette, 1949. Cette édition s'appuie sur le texte de 1854. Poésies complètes, édition présentée et annotée par Frank Lestringant, Paris, Le Livre de poche classique, 2006, , 896. Cette édition rompt avec la tradition. Elle retient le texte de 1840, et non plus celui de 1854. Voir aussi Bibliographie Ouvrages Maurice Allem, Alfred de Musset, Grenoble, Arthaud, 1948. Jean Louis Backès, José-Luis Diaz (dir.), Alfred de Musset : poésies, « faire une perle d'une larme » : actes du colloque d'agrégation du , Paris, SEDES, 1995. Laurent Bourdelas, L'Ivresse des rimes, Paris, Stock, 2011. Augustin Cabanès, Alfred de Musset, in : Grands névropathes, t. 2, , Paris, Albin Michel, 1931. Marielle Caors, George Sand, Alfred de Musset et Venise, Paris, Royer, 1995. John Charpentier, Alfred de Musset, Paris, Tallandier, 1938. Ariane Charton, Alfred de Musset, Paris, Gallimard, 2010. Maurice Donnay, Alfred de Musset, Paris, Hachette, 1914. Gilbert Ganne, Alfred de Musset : sa jeunesse et la nôtre, Paris, Perrin, 1970. Pierre Gastinel, Le Romantisme d'Alfred de Musset, Paris, Hachette, 1933. Emmanuel Godo, Une grâce obstinée, Musset, éditions du Cerf, 2010. Henri Guillemin, La Liaison Musset-Sand, Paris, Gallimard, 1972. Marthe de Hédouville, Alfred de Musset, Paris, Apostolat de la Presse, 1958. Émile Henriot, Alfred de Musset, Paris, Hachette, 1928. Léon Lafoscade, Le Théâtre d'Alfred de Musset, Paris, Hachette, 1901. Sylvain Ledda, Alfred de Musset : les Fantaisies d'un enfant du siècle, Paris, Gallimard, coll. « Découvertes Gallimard / Littératures » (), 2010. Henri Lefebvre, Alfred de Musset dramaturge, Paris, L'Arche, 1955. Frank Lestringant, Musset, Paris, Flammarion, 1998. Paul Mariéton, Une histoire d'amour : George Sand et A. de Musset, Paris, Havard, 1897. Charles Maurras, Les Amants de Venise : George Sand et Musset, Paris, Fontemoing, 1902. Eugène de Mirecourt, Alfred de Musset, Paris, Roret, 1854. — Plusieurs rééditions, notamment à la suite des Œuvres complètes d'Alfred de Musset publiées (en 1877 puis rééditées) chez Charpentier, dont cette biographie constitue le et dernier volume. Certains exemplaires contiennent des cartons pour les tomes 1, 2 et 10 de la série. Philippe Soupault, Alfred de Musset, Paris, Seghers, 1957. Henry Stanley Schwarz, Alfred de Musset : dramatiste, conteur, poète, New York, Prentice-Hall, 1931. Jean-Marie Thomasseau, Alfred de Musset, Lorenzaccio, Paris, Presses Universitaires de France, 1986. Maurice Toesca, Alfred de Musset ou l'Amour de la mort, Paris, Hachette, 1970. Philippe Van Tieghem, Musset, Paris, Hatier, 1969. Articles et chapitres de livres (sélection) Filmographie En 1999, la liaison entre Alfred de Musset et George Sand a fait l'objet d'une adaptation cinématographique de Diane Kurys, Les Enfants du Siècle. Les œuvres de Musset ont fait l'objet de plusieurs adaptations cinématographiques : Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée, un court métrage de Louis Cuny, sorti en 1950 On ne badine pas avec l'amour, réalisé par Jean Desailly, sorti en 1955 Il ne faut jurer de rien !, réalisé par Éric Civanyan, sorti en 2005 Confession d'un enfant du siècle, réalisé par Sylvie Verheyde, sorti en 2012 Le film Les Deux Amis, réalisé par Louis Garrel, sorti en 2015, propose une variation sur le thème des Caprices de Marianne. La Confession d'un enfant du siècle a également été adapté en un télé-film réalisé par Claude Santelli et présenté en 1974. Iconographie Musset est l'un des cinq personnages du tableau George Sand dans l'atelier de Delacroix avec Musset, Balzac et Chopin'' réalisé par le peintre péruvien Herman Braun-Vega à la demande des Musées de Châteauroux, en 2004, à l'occasion du bicentenaire de la naissance de George Sand. Dans son commentaire du tableau, Braun-Vega évoque la relation entre Musset et George Sand. Le tableau est exposé pour la première fois en 2004-2005 au Couvent des Cordeliers de Châteauroux. Liens externes Œuvres sur le site du projet Gutenberg Poésies nouvelles de Alfred de Musset : 1836-1852 (1852, 298 pages) sur Gallica www.musset-immortel.com Notices et ressources Notes et références Dramaturge français du XIXe siècle Poète français du XIXe siècle Romancier français du XIXe siècle Écrivain romantique Poète romantique français Auteur français de roman érotique Membre de l'Académie française Chevalier de la Légion d'honneur Auteur publié dans la Bibliothèque de la Pléiade Entourage de George Sand Lauréat du concours général Élève du lycée Henri-IV au XIXe siècle Naissance en décembre 1810 Naissance dans l'ancien 12e arrondissement de Paris Décès en mai 1857 Décès à 46 ans Décès dans l'ancien 1er arrondissement de Paris Mort de la tuberculose Personnalité inhumée au cimetière du Père-Lachaise (division 4)
Alfred de Musset est un poète, dramaturge et écrivain français de la période romantique, né le à Paris, où il meurt le .
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https://fr.wikipedia.org/wiki/A%C3%AFkibudo
Aïkibudo
L' est un art martial traditionnel d'origine japonaise (budō) essentiellement basé sur des techniques de défense et d’attaque. Il a pour origine l'Aïkido-Yoseikan selon le Centre International de l'Aïkibudo. Histoire Morihei Ueshiba, fondateur de l'Aïkidō, a fait évoluer sa vision de l'art martial tout au long de sa vie. L’aïkido moderne correspond à la forme la plus récente de son enseignement. Avant d'arriver à cette forme épurée, la forme de sa pratique et le nom de son école ont connu des changements. Ueshiba avait ainsi nommé son école Daitōryū aikijūjutsu, en référence au koryu (école traditionnelle ancienne) d'où il tirait ses techniques, puis aiki budō (1930), qui deviendra ultérieurement aikidō (1942). Certains de ses élèves créeront à leur tour leur propre style; l'un d'eux, Minoru Mochizuki viendra en France promouvoir l'aïkido d'alors. Par la suite, il le modifiera en fonction de ses recherches et développera le style Aïkido-jujutsu du Yoseïkan. Il ralliera ainsi certains pratiquants français séduits par la pluralité des disciplines enseignées en son sein. L'un d'eux, Alain Floquet, initié à laiki jūjutsu, et pratiquant lui-même d'autres arts martiaux, décide de l'enseigner en France. À la recherche des origines des mouvements Aïki, il se verra présenté à divers professeurs célèbres dans divers arts martiaux (Daïto Ryu Aïkijujutsu, Katori shinto ryu…), en plus de l'Aïkido-jujutsu du Yoseïkan appelé aussi Yoseikan Aikido. Plusieurs années après, avec l'autorisation de ses professeurs, il synthétise son propre art, qui ne prend définitivement le nom d'aïkibudo qu'en 1980. L'aïkibudo ne se présente pas comme un concurrent de l’aïkido, mais comme une perception alternative de l'enseignement de Morihei Ueshiba basé en grande partie sur l'enseignement de Minoru Mochizuki. Surtout développé et enseigné en France, l'aïkibudo est en développement et connait une croissance du nombre de ses pratiquants en Europe et à travers le monde. Description Le terme aïkibudo est composé de quatre kanji signifiant approximativement : 合 Ai : harmonisation ; 気 Ki : souffle, énergie ; 武 Bu : la force qui permet la paix ; 道 Dō : voie.Aïkibudo peut donc se traduire par « la voie de l'harmonie par la pratique martiale ». Tout comme en Aïkidō, l'essentiel de la pratique consiste en des techniques de défense à mains nues, contre toutes frappes armées ou non, ou contre toutes saisies. Les mêmes principes qui forment la base des deux pratiques. On trouve en outre en aïkibudo des variantes plus anciennes de ces techniques, ainsi que des formes issues d'autres écoles, par exemple des variantes des sutemi waza proposées par le maître Mochizuki et bien connues des judokas. En outre, quelques armes sont étudiées, le bokken (sabre de bois d’entraînement), le tanto (couteau de bois), le bō (bâton long). Le pratiquant pourra également, dans le cadre de son étude, s'intéresser à d'autres armes traditionnelles telles le tonfa ou le naginata (hallebarde). La pratique des armes est issue du kobudō. La philosophie dans la pratique L'assaillant et le défenseur sont dits « partenaires » et non « adversaires » ; ils échangent régulièrement leurs rôles, qui sont déterminés à l'avance. Chacun est amené à tour de rôle à subir les techniques (Uke) et à les appliquer (Tori). Il n'y a donc pas à proprement parler d'affrontement. Ni vainqueur, ni vaincu. L'une des conséquences est qu'il n'existe pas de compétition dans cet art martial. Toutefois, absence de compétition ne signifie pas exclusion de tout travail spontané ni de travail en opposition ; si une partie de la pratique se fait en « partenariat » pour comprendre les techniques, un travail de randori permet de se confronter différents degrés d'incertitudes, première étape de l'acquisition de « réflexes combatifs » ; par la suite un travail de « kaeshi waza », permet de travailler et d'expérimenter les « contreprises » et les ripostes. Le « partenaire » devient alors « adversaire de travail », pour expérimenter sa progression personnelle et se tester soi-même. Les grades D'une manière générale — même si dans certains clubs des ceintures de couleur sont attribuées — les aïkibudokas portent une ceinture (obi) soit blanche, soit noire. L'équivalent du changement de couleur de ceinture est un passage de grade kyu, décerné par le professeur à l'issue d'un examen passé au sein du club. Le débutant, en ceinture blanche, passe successivement six grades kyu, du jusqu'au , qui correspond à la ceinture marron d'autres disciplines. À l'issue de cette progression, on prépare le grade de premier dan, dont l'obtention autorise à porter la ceinture noire et le hakama, et marque officiellement le passage de l'état de débutant à celui de pratiquant. Les grades dan sont décernés par un jury fédéral après examen. Les pratiquants, portant la ceinture noire, sont appelés yudansha. Lexique Les commandements pour le salut Le professeur n'est pas celui qui dicte directement les commandements. Le professeur est devant ses élèves et son élève le plus avancé dicte les saluts aux autres élèves. Seiza : Mettez-vous à genoux ! Shomen ni rei : Salut des élèves du professeur au Shinzen Sensei ni rei : Les élèves saluent le professeur Otagai ni rei : Salut aux présents Kiritsu : Levez-vous ! Les déplacements - Tai Sabaki Nagashi : Pivot à 180° sur le pied avant Irimi : Pivot de 45 degrés après un léger avancement du pied avant O-Irimi : Pivot d'un maximum de 180 degrés après un passage du pied arrière à l'avant Iraki : Déplacement vers le côté Hiki : Déplacement avec un retrait arrière, le pied avant rejoint le pied arrière en s'effaçant de l'axe d'attaque. Les frappes Niveau Jodan : tête Chudan : abdomen Gedan : sous la ceintureTsuki-Uchi-Waza (poing et frappes) Choku-Tsuki : coup de poing avec la force du corps poussant vers l'avant Koshi-Tsuki : aussi appelé Gyaku-Tsuki, coup avec un pivot des hanches dans le sens du coup Hiki-Tsuki : avec un recul du bassin sans déplacement de l'appui arrière Jun-Uchi : frappe du haut vers le bas (soit avec le revers du poing, Uraken, ou le tranchant, Shuto) Hineri-Uchi : avec le pivot des hanches dans le sens du coup, donné avec le coude (Empi) ou en Uraken Gyaku-Uchi : Uraken avec le pivot des hanches dans le sens contraire du coup Omote-Yoko-Men-Uchi : Shuto sur le côté de la tête Ura-Yoko-Men-Uchi : inversé du précédentKeri-Waza (jambe) Mae-Geri : vers l'avant avec la plante du pied Mawashi-Geri : circulaire avec le bol du pied Ura-Mawashi-Geri :circulaire en revers Yoko-Geri : de côté avec le tranchant du pied Ushiro-Geri : vers l'arrière avec le talon ou la plante du pied Hitsui-Geri : avec le genou vers l'avant Hiza-Geri : avec le genou vers l'avant après un agrippement de la tête 3 Kata existent pour les frappes : Tsuki-Uchi no kata : kata des poings et frappes Happōken kata : kata des huit directions du poing Keri goho no kata : kata des cinq directions de coups de pied Les saisies Junte dori : saisie directe du poignet Dōsoku te dori : saisie du poignet inversé Gyaku te dori : saisie du poignet et tirer vers soi Ryote dori : saisie des deux poignets Ryote ippo dori : saisie d'un poignet à deux mains Sode dori : saisie par une manche (au-dessus du coude) Ryosode dori : saisie par les deux manches (au-dessus du coude) Mae eri dori : saisie d'un des cols du haut Muna dori : saisie des deux cols du haut Ushiro ryote dori : saisie arrière des 2 poignets Ushiro uwate : saisie par derrière (encerclement par-dessus les bras) Ushiro shitate : saisie par derrière (encerclement par-dessous les bras) Ushiro eri dori : saisie du col par derrière Ushiro katate dori eri shime : saisie d'un bras et étranglement par derrière Les chutes - Ukemi Les chutes ukemi (réception du corps) sont en fait des roulades utilisées dans la pratique de l'Aïkido et l'Aïkibudo pour éviter de se blesser. On les appelle conformément : brise-chutes''. Mae Ukemi : chute avant Ushiro Ukemi : chute arrière Yoko Ukemi : chute de côté Kobudo Le programme de l'Aikibudo intègre également le maniement des armes, regroupé sous le terme Kobudo, qui signifie "art martial ancien". Le Kobudo de l'aikibudo est issu d'une école d'arme japonaise : le Tenshin Shoden Katori Shinto Ryu. La pratique des armes en Aikibudo comporte : Le sabre long (ken, bokken, bokuto, katana) Le sabre court (kodachi, wakisashi, bokodachi) L'utilisation conjointe des deux sabres (ryoto) Le poignard japonais (tanto) Le bâton long (Bō) Le fauchard (naginata) La lance (yari) Le Kobudo enseigné au sein de l'Aikibudo ne doit pas être confondu avec Le kobudo d'Okinawa qui est un art martial distinct. Daito ryu Le Daïto ryu est l'art secret du clan des Takeda. Art de guerre au départ enseigné uniquement par ce clan, ce sont des techniques de clé de bras et de jambes très efficaces et mortelles. Le Daïto ryu est au programme de l'aïkibudo. Il fait partie de l'histoire martiale de Maître Alain Floquet qui l'a apprise de Maître Takeda Tokimune. Le pratiquant d'aïkibudo doit connaître un certain nombre de techniques de Daïto ryu pour son passage de grade du deuxième Dan pour lequel il présente les 10 techniques à genoux de la première série de cette école (Ikkajo). Le Ki Le Ki représente l'énergie, la source vitale de chaque individu, il est donné à la naissance de chaque être. L'Aikibudo comme tous les autres arts martiaux, se sert de l'énergie de l'adversaire (son Ki) pour la retourner contre lui. Mais pas seulement, chaque pratiquant tout au long de sa pratique se voir enrichir son propre ki, le développer ou plutôt le canaliser, c'est là que prend tout le sens de Ai et Ki' l'harmonie de l'énergie. Peu de pratiquants en prennent conscience, avant d'avoir atteint un certain niveau de pratique. Mais sa perception se fait de plus en plus grande avec le temps. Notes et références Annexes Articles connexes Arts martiaux Arts martiaux japonais Aïkido Aïkijutsu Budo Daitō Ryū Aikijūjutsu Hiroo Mochizuki Minoru Mochizuki Taijitsu Yoseikan Budo Liens externes Site officiel de l'Aïkibudo Site international d'Aïkibudo Site de la Fédération de Katori Shinto Ryu (France) Art martial japonais
L' est un art martial traditionnel d'origine japonaise (budō) essentiellement basé sur des techniques de défense et d’attaque. Il a pour origine l'Aïkido-Yoseikan selon le Centre International de l'Aïkibudo.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Agriculture%20durable
Agriculture durable
L'agriculture durable (anciennement soutenable, traduction alternative de l'anglais sustainable) est l'application à l'agriculture des principes du développement durable tels que définis par la communauté internationale à Rio de Janeiro en . Il s'agit d'un système de production agricole qui vise à assurer une production pérenne de nourriture, de bois et de fibres en respectant les limites écologiques, économiques et sociales qui assurent la maintenance dans le temps de cette production. L'agriculture durable vise notamment à réduire l'impact environnemental de l'agriculture. C'est une agriculture qui protège la biodiversité, l'eau et les sols qui lui sont nécessaires et qui les utilise mieux via les auxiliaires de l'agriculture et les services écosystémiques. C'est aussi une agriculture multifonctionnelle. Les systèmes agricoles durables émettent peu de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique. Objectifs poursuivis L'agriculture durable vise une amélioration de la pérennité du système, en créant plus de richesses pérennes par unité de production, sur une base plus équitable. Ces principes sont basés sur la reconnaissance du fait que les ressources naturelles ne sont pas infinies et qu'elles doivent être utilisées de façon judicieuse pour garantir durablement la rentabilité économique, le bien-être social, et le respect de l'environnement (les trois dimensions du développement durable). Concrètement et dans l'idéal (rien n'assurant qu'une agriculture respectant simultanément toutes ces qualités soit possible) : L'agriculture durable limite la contribution du secteur à l'effet de serre. Elle vise l'utilisation optimale des ressources naturelles : utilisation des biens et services fournis par la nature, en premier lieu de l'eau, comme intrants fonctionnels ; préférence pour un approvisionnement local moins gourmand en énergie. Pour cela, elle utilise les processus naturels et régénérateurs, comme les précipitations, les cycles nutritifs, la fixation biologique de l'azote, la reconstitution des sols et les ennemis naturels des ravageurs, la pollinisation naturelle. Elle limite la production de déchets non réutilisés en créant des interdépendances avec d'autres activités économiques, dans un objectif de plus grande efficacité globale, et favorise l'utilisation des sous-produits de l'activité agricole ou de toute autre activité. Elle utilise des pratiques limitant l'érosion et la dégradation des sols, réduit l'usage d'intrants pour protéger les ressources en eau. Elle ne porte pas atteinte à l'intégrité des personnes, notamment en limitant l'usage de pesticides naturels ou de synthèse qui peuvent nuire à la santé des agriculteurs et des consommateurs (voir sûreté biologique). Elle protège la biodiversité. Zahm et al. (2015 et 2023) proposent une définition de l'agriculture durable. Ils définissent l'exploitation agricole durable comme une exploitation agricole viable, vivable, transmissible et reproductible inscrivant son développement dans une démarche sociétalement responsable. Cette démarche renvoie aux choix de l’agriculteur quant aux effets de ses activités et de ses modes de production au regard des objectifs propres à son exploitation mais aussi au regard d’objectifs externes à son exploitation renvoyant à des échelles socio-spatiales de niveau supérieur. Son développement repose sur 5 propriétés émergentes des systèmes agricoles durables : autonomie, robustesse, capacité productive et reproductive de biens et services, ancrage territorial et responsabilité globale. Quelques principes d'agriculture durable Pour être durable, l'agriculture doit respecter quelques principes : la conservation du sol (agriculture de conservation) ; la conservation des ressources en eau : on constate qu'à l'échelle mondiale, les ressources en eau sont surexploitées, de sorte que le niveau des nappes phréatiques baisse presque partout, et notamment dans les grandes régions céréalières de Chine, des États-Unis et d'Inde ; la conservation des ressources génétiques et de la biodiversité ; l'aménagement durable des pâturages naturels ; la lutte contre la désertification ; la sobriété dans l'usage des ressources naturelles ; boucler les flux de matière et d'énergie en s'appuyant sur un principe d'autonomie ; produire en respectant la qualité des écosystèmes et la santé humaine ; produire en respectant des principes éthiques pour un développement humain de qualité ; rémunérer les producteurs de façon suffisante pour garantir la viabilité économique sur le long terme. À ces principes de base, il faut ajouter la nécessité d'éviter les usages dispersifs des métaux en agriculture. L'étude de l'association des Centraliens sur la raréfaction des métaux recense un certain nombre d'usages dispersifs à éviter. Dans le monde Agriculture familiale Les deux premiers Objectifs de développement durable proposés par l'Organisation des Nations unies sont l'éradication de la pauvreté et celle de la faim. Pour remplir ces objectifs, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) accorde une importance particulière à l'agriculture familiale. Ce modèle occupe une place prépondérante dans l'agriculture mondiale ; l'agriculture familiale produisait 80 % des produits agricoles en 2014. L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture déclare l'année 2014 année internationale de l'agriculture familiale. En 2017, l'Assemblée générale des Nations unies proclame la période 2019-2028 décennie des Nations unies pour l’agriculture familiale. Elle décide de soutenir plus activement ce modèle qui semble le mieux répondre aux objectifs du millénaire pour le développement comme l'éradication de la faim, la préservation des ressources et la création d'emplois. Dans l'Union européenne Développement rural La Politique agricole commune de l'Union européenne a fait l'objet de révisions en 1999. Le premier pilier sur le contrôle des marchés a été complété par un deuxième pilier : le développement rural, qui fait référence au développement durable, sur la filière forestière. Le développement rural est décrit dans le règlement de développement rural (RDR) de la PAC qui peut financer des mesures agroenvironnementales via les États membres. Une première version de ce règlement a été établie pour la période 2000-2006. Une seconde version (règlement de développement rural II) a été établie pour la période 2007-2013. D'autre part, l'Union européenne a édicté des directives sur la sécurité alimentaire (paquet hygiène) qui concerne toute la filière agricole et agroalimentaire (« de la fourche à la fourchette »). Il existe aussi une série de normes internationales sur la traçabilité des denrées alimentaires : ISO 22000. Déclinaison dans les États membres de l'Union européenne Le RDR européen se décline dans chaque États membres de l'Union européenne par un plan de développement rural national (PDRN). La loi d'orientation agricole du définit un cadre contractuel innovant entre agriculteurs et pouvoirs publics, devant permettre de répondre aux nouvelles attentes de la société civile en matière de multifonctionnalité de l’agriculture et de développement durable. Ce cadre est défini dans le Contrat Territorial d'Exploitation (CTE). Les CTE ont été modifiés par des Contrats d'agriculture durable (CAD) : le but est toujours de préserver les ressources naturelles en luttant pour la qualité des sols, de l'eau, de la biodiversité et des paysages ( décret 2003-675 du ). Conditionnalité des aides PAC La conditionnalité soumet le versement de certaines aides de la politique agricole commune au respect d’exigences de base en matière d’environnement et de santé. La conditionnalité est mise en place depuis 2005. Elle garantit une agriculture plus durable et favorise ainsi une meilleure acceptation de la PAC par l'ensemble des citoyens. Ce dispositif soumet le versement de certaines aides communautaires au respect d'exigences en matière de bonnes conditions agricoles et environnementales (BCAE), de santé, et de protection animale. Cas de la France Différentes utilisations du terme en France Plusieurs organismes ont intégré le concept d'agriculture durable dans leur appellation : L'« agriculture durable » portée par les du Réseau CIVAM, rassemble des agriculteurs certifiés en agriculture biologique, d'autres non-certifiés, d'autres encore revendiquant le statut de producteur fermier par leurs engagements à suivre la Charte Nationale d'Engagement des Producteurs Fermiers et des cahiers des charges par production. Ce réseau est une force de proposition depuis 1994 en matière de politique agricole avec une approche concrète de terrain et à l'initiative d'une agriculture résolument moderne et d'avenir. Puisque ce réseau fait un travail de recherche permanent en ce qui concerne l'indépendance et la pérennité des systèmes agricoles familiaux tel que : l'efficacité énergétique en agriculture, sur l'indépendance et l'autonomie en protéine, sur la réduction de pesticides et d'engrais, sélection de semence adapté pour garantir un rendement optimale technique et économique au bénéfice de l'agriculteur et de l'environnement (non au bénéfice unique de l'agro-industrie). Tout le travail est naturellement accompagné d'un objectif indissociable de pérennité de revenu pour l'agriculteur et du développement de l'emploi agricole, tout en étant proche et en répondant à l'attente des consommateurs-contribuables (vente directe, restauration collective, porte ouverte, environnement mieux protégé…). Le Réseau agriculture durable (fusionné aujourd'hui avec la FNCIVAM) a ainsi pu proposer avec succès des mesures agro-environnementales très concrètes avec réduction d'intrants sur des systèmes herbagers et grandes cultures (en cours d'expérimentation). Les travaux développés par le comité scientifique de la méthode IDEA (Indicateurs de durabilité des exploitations agricoles) initialement pilotés par Lionel Vilain (Bergerie nationale de Rambouillet) de 1995 à 2010 sont présidés depuis 2011 par Frédéric Zahm, chercheur en agroéconomie à l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAE). Ce comité scientifique représente une diversité de disciplines (agronomie, économie, géographie, sciences de gestion, zootechnie, systèmes alimentaires) et d'institutions (recherche, enseignement supérieur, enseignement technique agricole, institut technique, secteur associatif) et s'appuie sur les partenaires professionnels associés au processus de développement collaboratif mis en œuvre depuis 2015. Les travaux, à dimension internationale, ont abouti à la méthode IDEA4 utilisée par plus de 300 partenaires constitutifs de la communauté collaborative IDEA. L'Institut de l'agriculture durable (IAD). Cet institut privé, réunissant agriculteurs, associations, coopératives et industriels a pour objectif de valoriser et d'accompagner le développement des différentes formes d'agriculture de conservation en France. En 2012, l'IAD a lancé une enquête nationale intitulée « L'agriculture durable et vous » afin de mieux cerner la perception de ce concept. L'agriculture durable ne doit pas être confondue avec l'agriculture raisonnée, un concept qui s'appuyait sur un référentiel national certifié par l'État jusqu'en 2013 et a été remplacé depuis par un dispositif de certification environnementale. Le terme « agriculture soutenable », parfois rencontré, est une traduction du terme anglais sustainable agriculture, qui a d'abord été utilisée bien qu'impropre parce que plus littérale. Organisation de l'agriculture durable Le concept principal est celui d'une exploitation agricole constituée par un ensemble de sous-systèmes fonctionnant tous en interaction, un sous-système générant des entrées pour les autres, le système fonctionnant dans l'idéal en cycle fermé. Organisation en filière intégrée L'agriculture durable doit être intégrée par tous les agents économiques de la filière, de la fourche à la fourchette (du producteur au consommateur), en incluant les parties prenantes concernées par : la limitation des nuisances olfactives et sonores, la limitation des pollutions de l'eau, de l'air et du sol (intrants azotés, phytosanitaires), ainsi que de la pollution génétique liée aux OGM... la limitation de l'appauvrissement de la diversité agricole liée aux techniques de sélection, d'hybrides stériles et de brevetage. Le suivi en fonction des parcelles (agriculture de précision) nécessite l'utilisation de technologies de l'information, en particulier des systèmes d'information géographique. Une filière doit être évaluée selon des critères normés communs à tous les agents économiques de la filière, en cohérence avec le cadre normatif des comptabilités nationales. Valorisation de la biomasse Selon les principes de l'agriculture durable, la valorisation de la biomasse n'est pas réservée exclusivement à l'alimentation humaine. Il existe cependant une controverse sur la compétition possible entre alimentation et autres utilisations. Les produits agricoles, ainsi que les déchets et résidus de l'activité agricole, peuvent produire : Bioénergie : production de chaleur et d'électricité, tel que biogaz (par méthanisation) Biocarburants Compost. Traçabilité Assurer la sécurité sanitaire des aliments implique de mettre en place un suivi le long de toute la chaîne de production, « de la fourche à la fourchette ». L'agriculture durable s'appuie sur des preuves et une traçabilité apportées par des certifications crédibles, établies par des certificateurs indépendants. La mise en œuvre de filières intégrées d'agriculture durable met en jeu l'interopérabilité de systèmes hétérogènes, donc la cohérence et la qualité des données (voire leur sécurité), ce qui implique l'utilisation d'un cadre normatif global. La normalisation relative aux denrées alimentaires est constituée par la série de normes ISO 22000 sur la sécurité des denrées alimentaires. Outils d'évaluation De nombreuses méthodes évaluatives font référence au concept d'indicateurs de durabilité à l'échelle de l'exploitation agricole. Cependant, ces méthodes n'intègrent parfois que la dimension environnementale, les dimensions sociales et économiques n'étant pas systématiquement prises en compte. On retrouve dans cette catégorie de nombreuses méthodes d'indicateurs agro-environnementaux ou d'autres outils développés pour une évaluation de la performance environnementale d'une exploitation agricole (Zahm, 2011). Les outils d'évaluation prennent différentes formes dans leur construction et approches. Il s'agit : d'indicateurs avec des degrés plus ou moins formalisés d'intégration dans un cadre conceptuel ou des listes d’indicateurs intégrés présents sous forme de tableaux de bord ; d'outils d'évaluation environnementale, tels que l'analyse du cycle de vie ; de systèmes de notation par écopoints ; de modèles de programmation linéaire ; de modèles d'arbitrage (trade-off) pour le choix de productions alternatives ; des approches énergétiques telles que le bilan énergétique en agriculture. En France, les travaux du projet PLAGE (2008-2014) ont permis d'identifier plusieurs outils d'évaluation de la durabilité selon les dimensions environnementale, sociale et économique. Les états de l’art complets (Schader et al., 2014 ; Lairez et al., 2015 ; De Olde et al., 2016 ; Chopin et al., 2021), de même que les travaux du réseau national du RMT Erytage montrent une diversité importante des méthodes d’évaluation de la durabilité en agriculture basées sur des indicateurs (une soixantaine recensées). Parmi celles-ci, la méthode IDEA est l’une des quatre méthodes d’évaluation de la durabilité les plus utilisées dans l’Union européenne (De Olde et al., 2016) mais aussi en Afrique de l’Ouest, au Maghreb, au Mexique et en Amérique latine. La méthode IDEA4 (indicateur de durabilité des exploitations agricoles) est une méthode scientifique soutenue par le ministère de l'Agriculture pour évaluer la durabilité d'une exploitation agricole. . Son assise théorique mobilise trois courants de la durabilité : la durabilité forte, l’agroécologie forte et la multifonctionnalité de l’agriculture. Son cadre conceptuel novateur est basé sur la combinaison de deux approches évaluatives de la durabilité de l’exploitation agricole : l’une par les 12 objectifs de l’agriculture durable et l’autre par les cinq propriétés des systèmes agricoles durables. Cette combinaison aboutit à deux grilles de lecture évaluatives mobilisant les mêmes 53 indicateurs. Ces deux grilles structurent l'évaluation respectivement selon les trois dimensions du développement durable (agroécologique, socio-territoriale et économique) et selon les cinq propriétés des systèmes agricoles durables (autonomie, robustesse, capacité productive et reproductive de biens et services, ancrage territorial et responsabilité globale). Cette double approche est unique dans le panorama international des méthodes et l'approche par les propriétés consolide la perspective systémique de l’exploitation agricole en introduisant une lecture transversale de sa durabilité. La méthode IDEA4 s’ancre dans le courant de la durabilité forte (Daly, 1990) qui rejette l’hypothèse d’une substituabilité ou compensation parfaite entre ressources naturelles et capital manufacturé. Pour qualifier ce concept de durabilité d’une exploitation agricole, 12 objectifs et 5 propriétés ont été retenus. Les 12 objectifs concernent à la fois la dimension agroécologique des activités agricoles mais aussi la dimension socio-territoriale de l’agriculture et la dimension économique de l’exploitation agricole. Ils renvoient à deux niveaux de durabilité (Terrier et al., 2013) : (i) la durabilité restreinte qui qualifie les objectifs autocentrés de l’agriculteur correspondant à ses facteurs internes de durabilité et (ii) la durabilité étendue qui identifie les objectifs sociétaux d’une exploitation agricole contribuant au développement durable de niveaux d’échelles et d’organisations plus englobants (territoire, collectivité, pays, reste du monde). Les cinq propriétés se définissent ainsi : l’autonomie d’une exploitation agricole correspond à sa capacité à produire des biens et des services à partir de ressources propres ou collectives locales (humaines, naturelles, physiques, cognitives), à permettre à l’exploitant agricole de disposer de sa liberté de décision et de développer des modes d'action permettant de limiter sa dépendance aux dispositifs de régulation publique (aides, quotas, droits à produire…) et aux acteurs de l’amont et de l’aval. La robustesse d'une exploitation agricole correspond à sa capacité à faire face à des variations (internes ou externes) de différentes intensités (fluctuations, perturbations, chocs) et de différentes natures (environnementales, sociales, économiques), et à conserver ou retrouver un état d’équilibre. Elle intègre de façon englobante les concepts de résilience, d'adaptation, de flexibilité. La capacité productive et reproductive de biens et services d’une exploitation agricole correspond à sa capacité à produire et à reproduire dans le temps long, de manière efficiente, des biens et services, en dégageant suffisamment de revenu pour maintenir l’activité, sans dégrader sa base de ressources naturelles et sociales. L’ancrage territorial d’une exploitation correspond à sa capacité à contribuer à un processus de co-production et de valorisation de ressources territoriales. Il caractérise également la nature et l'intensité des liens marchands et non marchands que l’exploitation agricole construit avec son territoire, ses habitants, ses acteurs, son groupe social de vie. La responsabilité globale d’une exploitation correspond au degré d'engagement de l'exploitant agricole dans une démarche globale qui prend en compte les impacts environnementaux, sociaux et économiques dans ses choix de pratiques et d’activités. Cet engagement se structure autour de valeurs renvoyant à l'éthique et à l'équité (Zahm et al., 2019). Dispositions législatives Le ministère français de l'Agriculture et de l'Alimentation a lancé à la suite du Grenelle de l'environnement un plan « Objectif Terres 2020 », dont l'objectif est de mettre en œuvre un nouveau modèle agricole français plus respectueux des exigences de développement durable. Ce plan se décline dans une dimension énergétique en un plan de performance énergétique des exploitations agricoles, qui commence par un bilan énergétique en agriculture. La loi de modernisation de l'agriculture et de la pêche de 2010 a mis en place le plan régional d'agriculture durable. Le décret d'application de cette loi relatif au plan régional d'agriculture durable, du , a modifié le code rural (article D111-1). Place dans le plan national d'adaptation au changement climatique L'agriculture fait l'objet du chapitre V (éclairages sectoriels), première section du plan national d'adaptation au changement climatique (). La recommandation précise : Notes et références Voir aussi Bibliographie Ministère de l'Écologie et du Développement durable (2004) Entreprises et environnement. Rapport à la Commission des comptes et de l'économie de l'environnement. La Documentation française. Neher D (2018) Ecological sustainability in agricultural systems : definition and measurement. In Integrating sustainable agriculture, ecology, and environmental policy (pp. 51-61). Routledge. . Articles connexes Réduction de la contribution de l'agriculture à l'effet de serre Impact environnemental de l'agriculture Bonne pratique agricole Fédérations et réseaux Centre d'initiatives pour valoriser l'agriculture et le milieu rural Réseau agriculture durable Durabilité en agriculture Développement durable Économie agricole Objectifs de développement durable Permaculture Union européenne Politique agricole commune Développement rural (deuxième pilier de la PAC) L'instrument financier pour l'environnement (LIFE) Sécurité alimentaire Sécurité alimentaire Traçabilité agroalimentaire Types d'agriculture comportant des caractéristiques de durabilité Agriculture de conservation Agriculture biologique Agriculture intégrée Agriculture biodynamique Agriculture itinérante (si suffisamment extensive) Micro-agriculture biointensive Agroforesterie Sylvopastoralisme Culture en courbes de niveau Histoire de l'agriculture Agriculture en Grèce antique (80 % de l'économie de la Grèce antique) Agriculture dans l'Égypte antique Articles liés à la mondialisation Altermondialisme Souveraineté alimentaire Liens externes Institut national de la recherche agronomique, La maîtrise de la contribution de l’agriculture et de la forêt à l'effet de serre Réseau agriculture durable en France (RAD) Institut de l'agriculture durable (IAD) École d'agriculture durable Objectif terres 2020 Réseau Action Climat - Agriculture, effet de serre, et changements climatiques en France Agriculture et effet de serre, adaptation des pratiques agricoles, alternatives énergétiques Dossier agriculture durable de socioeco.org La méthode nationale sur l'évaluation de la durabilité à partir d'indicateurs. La méthode IDEA4 (voir https://methode-idea.org/ Économie de l'environnement Socioéconomie Économie agricole Développement durable
L'agriculture durable (anciennement soutenable, traduction alternative de l'anglais sustainable) est l'application à l'agriculture des principes du développement durable tels que définis par la communauté internationale à Rio de Janeiro en . Il s'agit d'un système de production agricole qui vise à assurer une production pérenne de nourriture, de bois et de fibres en respectant les limites écologiques, économiques et sociales qui assurent la maintenance dans le temps de cette production.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Alchimie
Alchimie
L’alchimie est une discipline qui peut se définir comme « un ensemble de pratiques et de spéculations en rapport avec la transmutation des métaux ». L'un des objectifs de l'alchimie est le grand œuvre, c'est-à-dire la réalisation de la pierre philosophale permettant la transmutation des métaux, principalement des métaux « vils », comme le plomb, en métaux nobles comme l'argent ou l'or. Cet objectif se fonde sur la théorie que les métaux sont des corps composés (souvent de soufre et de mercure). Un autre objectif classique de l'alchimie est la recherche de la panacée (médecine universelle) et la prolongation de la vie via un élixir de longue vie. La pratique de l'alchimie et les théories de la matière sur lesquelles elle se fonde, sont parfois accompagnées, notamment à partir de la Renaissance, de spéculations philosophiques, mystiques ou spirituelles. Des pensées et des pratiques de type alchimique ont existé en Chine dès le et en Inde dès le . L'alchimie occidentale, quant à elle, commence dans l'Égypte gréco-romaine au début de notre ère, puis dans le monde arabo-musulman, d'où elle se transmet au Moyen Âge à l'Occident latin, où elle se développe à la Renaissance et jusqu'au début de l'époque moderne. Jusqu'à la fin du les mots alchimie et chimie sont synonymes et utilisés indifféremment. Ce n'est qu'au cours du qu'ils se distinguent et que l'alchimie connaît une phase de déclin, sans toutefois disparaître totalement, alors que la chimie moderne s'impose avec les travaux d'Antoine Lavoisier, et la découverte que les métaux sont des « substances simples ». Étymologie L'étymologie du terme alchimie est discutée (). Le mot « alchimie » viendrait de l'arabe , al-kīmiyāﺀ venant lui-même du grec ancien khumeia / khêmeia. Le terme apparaît dans le vocabulaire français au , par le latin médiéval alchemia. Les termes alchimie et chimie (en latin alchemia et chemia, ou alchymia et chymia) sont restés strictement synonymes jusqu'au début du , avec notamment l'ouvrage polémique d'Étienne-François Geoffroy, Des supercheries concernant la pierre philosophale (1722). Différentes hypothèses ont été avancées pour l'origine du mot en arabe. Le mot arabe proviendrait du mot grec , désignant également la chimie dans son acception moderne, ou bien du grec , désignant un mélange, une mixture. Le philologue Hermann Diels, dans son Antike Technik (1920) y voyait la « fusion », du grec ancien khumeia / khêmeia, signifiant « art de fondre et d'allier les métaux ». Kimiya pourrait également venir du mot copte kēme (ou son équivalent en dialecte bohaïrique, khēme), lui-même dérivant du grec kmỉ, correspondant au moyen égyptien ḳm.t, désignant la terre noire, la terre alluvionnaire et par extension l'Égypte (). Historique Alchimie gréco-alexandrine Alchimistes gréco-alexandrins Pour Michèle Mertens : Henri-Dominique Saffrey sépare les textes d'alchimie grecque ancienne et byzantine en trois groupes successifs : Les recettes : Ce groupe se compose de trois documents: deux recueils sur papyrus, conservés à Leyde et à Stockholm datés de 300 , dits papyri de Leyde et de Stockholm. À l'exception du « papyrus magique de Londre et de Leyde » (P. Leiden/London; TM 55955), qui contient une recette de « rouille d'or », ces deux recueils sont les seuls manuscrits d'alchimie grecque antique. À ce premier groupe s'ajoute les Quatre livres attribués à Démocrite, ouvrage maintenant fragmentaire et daté de la seconde moitié du . À l'exception des papyrus, tout le reste de la tradition alchimique grecque nous provient d'un ensemble relativement homogène de manuscrits byzantins datés au plus tôt de la fin du appelé « corpus alchimique grec ». Les auteurs alchimiques : ce groupe, daté du troisième à la fin du apr. J.-C., se compose principalement de l'œuvre de Zosime de Panopolis. À cette œuvre se rajoutent de courts traités attribués à Pélagios et Jamblique, un dialogue anonyme entre Cléopâtre et les « philosophes » (i.e. alchimistes) et plusieurs autres fragments généralement attribués à des personnages légendaires ou inconnus (Ostanes, Agathodaimon, Moïse). Les commentateurs : Saffrey date le début de la période des commentateurs à la fin du quatrième siècle. Parmi ces commentateurs, on compte un commentaire du pseudo-Démocrite intitulé Le philosophe Synésius à Dioscorus () et un commentaire sur Zosime attribué à un certain Olympiodore d'Alexandrie, parfois dit « l'alchimiste » afin de le distinguer du célèbre philosophe néoplatonicien, généralement daté du . Viennent ensuite l'œuvre importante attribuée à Étienne d'Alexandrie ainsi que quatre poèmes alchimiques, attribuées à Héliodore, Théophraste, Hiérotheos et Archélaos (). Le commentateur dit « le Chrétien » serait à dater entre les . Des nombreux textes d'époque byzantine, on peut nommer ceux de Michel Psellus () et de Nicéphore Blemmydès (). Liens avec l'Égypte pharaonique Selon Zosime de Panopolis, l'alchimie telle qu'elle était pratiquée à son époque tirait son origine des cultes égyptiens. Dans un traité généralement appelé le « Compte Final », Zosime présente une courte histoire des techniques minéralurgiques et de deux types de « teintures » (), les teintures « naturelles» () et les teintures « non naturelles » (). L'alchimie y est décrite comme un art ayant été jadis caché et monopolisé par les prêtres égyptiens et leurs « démons terrestres » (), que Zosime appelle aussi « gardiens des lieux » (). Il s'agit vraisemblablement des dieux égyptiens, qu'il présente comme des démons menteurs promettant le succès dans la pratique des teintures en échange de sacrifices. Zosime a manifesté un intérêt pour les pratiques des prêtres des temples égyptiens dans deux autres traités et semble les avoir considérés comme les derniers spécialistes de l'alchimie : dans Sur les appareils et les fourneaux, il mentionne avoir visité « l'antique sanctuaire de Memphis » où il a vu un fourneau tombé en pièces; une traduction syriaque d'un traité de Zosime Sur le travail du cuivre montre aussi son intérêt pour des pratiques métallurgiques liées à la fabrication et la coloration des statues du culte égyptien. Bien que Zosime attribuât les pratiques alchimiques de son temps à celle des prêtres égyptiens, il n'attribuait pas leur origine à un peuple ou à un groupe de prêtres en particulier, mais plutôt à l'enseignement des anges déchus, qui aurait été consigné dans un traité perdu intitulé le "Chemeu". Plutôt que de suivre les traditions égyptiennes, qu'il croyait avoir été corrompues par l'influence de "démons", Zosime cherchait à reconstituer l'authentique doctrine alchimique par une exégèse méticuleuse des textes, et plus particulièrement, par l'interprétation des textes attribués à Démocrite, qu'il croyait être le seul à avoir fait allusion au Chemeu. François Daumas voit un lien entre la pensée égyptienne et l'alchimie gréco-égyptienne, à travers la notion de pierre, pierre à bâtir ou pierre philosophale. Garth Fowden, cependant, juge l'interprétation de Daumas trop optimiste : . Shannon Grimes a émis une thèse semblable à celle de Daumas, Festugière et Mertens. Selon Grimes, Zosime de Panopolis (c. 300 ap. J.-C.), un des premiers commentateurs de textes alchimiques, aurait été prêtre d'un culte égyptien et aurait adapté les traditions égyptiennes concernant la création et la consécration des statues de cultes, notamment le rite de l'ouverture de la bouche, aux traditions hébraïques et chrétiennes. Liens avec les pratiques artisanales et la métallurgie De nombreuses techniques artisanales sont connues dans l'Égypte hellénistique avant l'apparition de l'alchimie : fonte des métaux (seulement sept métaux sont connus de l'antiquité jusqu'à la renaissance : or, cuivre, argent, plomb, étain, fer et mercure), la fabrication d'alliage (bronze et laiton), différentes techniques de métallurgie et d'orfèvrerie, le travail du verre, la fabrication de gemmes artificielles, la fabrication de cosmétiques. Les différentes techniques de raffinage des minerais aurifères et argentifères sont particulièrement pertinentes à ce qui allait être appelé alchimie. Les premières techniques consistent à extraire les métaux précieux des minerais. Comme le mentionne Pline l'Ancien à la fin du , le mercure était utilisé pour séparer l'or du minerai. L'or et les argents se trouvant généralement mélangés l'un à l'autre ainsi qu'à d'autres métaux, la séparation de ces métaux était nécessaire à l'obtention d'or et d'argent de haut titre. Une première technique, la coupellation, permettait de séparer l'or et l'argent d'autres métaux, mais non pas l'or de l'argent. Pour ce faire, on utilisait plutôt la cémentation, technique consistant à calciner l’alliage d'or et d'argent avec d'autres produits, dont le sel, dans des vases d'argile. Sous l'effet de la chaleur, l'argent du mélange réagit avec le sel et se colle aux parois du vase. Cette technique fut décrite par Agatharchide de Cnide dans un ouvrage cité par Diodore de Sicile et maintenant perdu. Des fouilles archéologiques à Sardes ont aussi démontré qu'une technique de cémentation similaire à celle décrite par Agarthacide y fut utilisée. Un lien peut-être plus fort encore peut être fait entre l'utilisation de mercure pour la dorure (le mercure y servant à coller des feuilles d'or sur un objet), le rôle que cette technique jouait dans la coloration des statues et l'importance que le mercure revêt dans les commentaires alchimiques, notamment ceux de Zosime de Panopolis. Les livres de recettes Les plus anciens textes grecs qu'on peut relier à l'alchimie sont les papyrus de Leyde et de Stockholm, écrits en grec et découverts en Égypte, et qui datent du . Ils contiennent 250 recettes techniques qu'on peut répartir en quatre catégories visant à donner aux métaux l'aspect de l'or ou de l'argent et à imiter la coûteuse pourpre et les pierres précieuses (émeraudes, perles…). Ces recettes sont claires dans la mesure où on parvient à en identifier aujourd'hui les ingrédients. Les papyrus recettes contiennent des tests de la pureté des métaux précieux et communs, ce qui indique que leurs auteurs sont parfaitement conscients de la différence entre l'imitation et l'original. Une de ces recettes par exemple, porte sur l'« eau de soufre », constituée d'un mélange de chaux, de soufre et d'urine ou de vinaigre, que l'on chauffe. Elle permet de donner à l'argent l'aspect de l'or par l'action en surface de polysulfures de calcium. Les premiers papyrologues ayant travaillé sur ces deux manuscrits s'accordent pour dire qu'ils sont l’œuvre du même copiste (ce même copiste serait par ailleurs l'auteur de manuscrits maintenant mieux connus sous le nom de "papyrus magiques grecs"). Considérés comme une seule œuvre, les manuscrits alchimiques de Leyde et de Stockholm portent sur l'imitation de quatre types de substances (l'or, l'argent, la teinture pourpre et les pierres précieuses). Cette même division se retrouve aussi dans la tradition des Quatre livres attribués à Démocrite, la plus ancienne tradition d'alchimie grecque que l'on connaisse. Le plus ancien texte du Corpus alchemicum graecum est le , « Questions naturelles et secrètes »), que l'on peut dater du . Faussement attribué au philosophe Démocrite d'Abdère du avant notre ère (on parle du Pseudo-Démocrite), ce texte a souvent été considéré au , comme une version remaniée et interpolée d'un ouvrage plus ancien d'un auteur gréco-égyptien mal connu, Bolos de Mendès (entre −250 et −125) ; Les études plus récentes ont conduit à rejeter cette hypothèse. Synésius l'alchimiste, au , identifie le maître au mage Ostanès, et le temple à celui de Memphis. Le texte présente des recettes techniques très similaires à celles des papyrus, destinées à imiter l'or, l'argent, le pourpre et les pierres précieuses ; mais il possède des éléments qui deviendront caractéristiques des textes alchimiques : la fausse attribution à des auteurs célèbres ou mythiques, l'aspect initiatique : le pseudo-Démocrite essaie sans succès d'invoquer du séjour des morts son maître décédé avant de lui avoir transmis ses secrets, mais finit par découvrir dans la colonne d'un Temple une formule résumant son art : « La nature se réjouit de la nature, la nature vainc la nature, la nature domine la nature ». Chaque recette est suivie d'une des trois propositions de la formule. l'ambiguïté du langage : le texte joue sur le double sens de l'expression theion hudor qui peut signifier en grec « eau de soufre » ou « eau divine ». Il utilise l'expression « notre plomb », pour désigner autre chose, probablement la stibnite (minerai d'antimoine). Pour Didier Kahn, c'est le premier traité d'alchimie connu, mais pour Lawrence Principe, il appartient encore à la littérature technique des recettes. Comme l'indiquait Robert Halleux : . Zosime de Panopolis Selon Lawrence Principe, c'est vraisemblablement au cours du que l'idée non plus d'imiter l'or et l'argent, mais de les fabriquer réellement émergea. Après le Physika kai mystika du pseudo-Démocrite, on dispose d'une série de citations ou de courts traités attribués à des personnages mythiques ou célèbres (Hermès, Isis, Moïse, Agathodémon, Jamblique, Marie la Juive, Cléopatre, Comarius, Ostanès, Pamménnès, Pibechius…, pour la plupart cités par Zosime de Panopolis(Rosinus dans les publications latines postérieures), qui, vers 300, est le premier alchimiste pour lequel on dispose d'écrits et de détails biographiques substantiels. Ces détails restent essentiellement limités aux écrits de Zosime. La Souda, encylopédie datant de la fin du , l'appelle un philosophe (appellation ordinaire pour un auteur de textes alchimiques grecs) d'Alexandrie. La Souda est la seule source identifiant Zosime comme un Alexandrin, et la plupart des chercheurs s'accordent maintenant pour dire que Zosime était originaire de Panopolis. L'encyclopédie lui attribue aussi une œuvre en 28 volumes « appelée par certains Cheirokmêta » et une Vie de Platon. Aucune Vie de Platon nous est parvenue attribuée à Zosime et aucune collection de ses livres ne correspond exactement à la description faite des Cheirokmêta. Les commentateurs Deux autres auteurs de cette période sont restés célèbres pour leurs commentaires ou leurs recettes : Olympiodore l'Alchimiste, qui est peut-être Olympiodore le Jeune (un recteur de l'école néoplatonicienne d'Alexandrie, en 541) et Synésius, qui est peut-être Synésios de Cyrène, ami et disciple de la philosophe néoplatonicienne Hypatie. Olympiodore le Jeune, au , sur l'analogie planètes-métaux, donne un système de correspondances, qui sera classique en alchimie : or-Soleil, argent-Lune, plomb-Saturne, électrum-Jupiter, fer-Mars, cuivre-Vénus, étain-Mercure. Premières techniques alchimiques Les alchimistes alexandrins utilisaient quatre types de techniques pour « produire » de l'or, techniques consignées dans des recettes : la fabrication d'alliages semblables à de l'or, composés de cuivre, d'étain et de zinc (comme le laiton ou le moderne « or de Mannheim », alliage de cuivre et de zinc utilisé en bijouterie ; l'altération de l'or, en lui incorporant du cuivre et de l'argent dont les teintes rougeâtres et verdâtres des alliages avec l'or se compensent, ne modifiant pas la coloration initiale. Les alchimistes interprétaient cela comme la transformation de l'argent et du cuivre initial par l'or agissant comme une semence ; la dorure superficielle des métaux (les recettes parlent alors de teinture plutôt que de fabrication). Cela se faisait par trois méthodes : l'utilisation d'un vernis laque teinté, le traitement par des solutions pour former une couche de sulfures, et la corrosion en surface d'or altéré, pour ne laisser à l'extérieur qu'une couche d'or pur (l'agent corrosif étant probablement une sorte d'anhydride sulfurique obtenu par calcination de sulfates de fer et de cuivre) ; l'utilisation de substances volatiles dans des processus de distillation et de sublimation, permettant d'extraire l'« esprit » d'un corps et de l'y réintroduire. Alchimie byzantine L’alchimie byzantine, très active à Alexandrie, regroupe les écrits et les pratiques métallurgiques de la dernière période gréco-égyptienne de l’alchimie. Elle recoupe une série de théories, de méthodes et de recettes concernant la coloration des métaux et la fabrication d’alliages. Bien que l’alchimie byzantine cherche entre autres à faire passer les métaux de valeur moindre pour des métaux plus riches, elle ne se limite pas exclusivement à cette fin. Elle hérite d’un ensemble de théories concernant la matière provenant des philosophies platoniciennes, aristotéliciennes, néoplatoniciennes et gnostiques, et qui proposent des buts purement spirituels et régénératifs. Elle s’inscrit aussi dans le monde militaire byzantin via des recherches liées à la production d’armes à feu que l’on reconnaît dans la fabrication et l’utilisation du feu grégeois. Passage de l’alchimie gréco-égyptienne vers les Byzantins Il est largement accepté que l’alchimie à Byzance est une directe descendante de l’alchimie gréco-égyptienne qui semble prendre son origine dans plusieurs facteurs. D’abord dans les pratiques égyptiennes d'orfèvrerie qui, dans le but de s’arroger les moyens de fabriquer artificiellement de l’or, ou encore de tout simplement simuler le précieux métal, expérimentent déjà avec les différents alliages et les colorations métalliques. Ensuite dans la théorie ancienne qui postule l’unité de la matière et la nature composée des métaux, où toute substance est ultimement composée à partir d’une qui prend ses spécificités par la présence de différentes qualités qui lui sont imposées. Les métaux, composés de ces qualités, pourraient être transmutés par la simple variation des proportions des éléments qui les constituent. À ceci s’ajoute l’idée que pratique et technique doivent être opérées par l’imitation de la nature : la nature est l’athanor de la création divine, et l’alchimiste, par ses travaux, parachève la nature en imitant ses moyens. Cette concordance obligatoire entre les travaux de l’alchimiste et ce qu’il observe s’opérer dans le monde extérieur dérive de la doctrine universelle des sympathies qui postule que tous les éléments du cosmos sont connectés par des liens occultes ; la qualité de ces liens qui relient une chose à une autre par force d’analogie est déterminée par la sympathie ou l’antipathie qu’elles éprouvent l’une pour l’autre. Corpus alchimique grec L’alchimie a été connue des Byzantins à travers un corps de textes que l’historiographie nomme la collection alchimique grecque. Elle a été transmise à travers quelques manuscrits médiévaux, tous écrits en grec : MS Marcianus graecus 299 (fin du ), MS Parisinus graecus 2325 (), Bibliotheca Apostolica Vaticana 1174 (entre les ) et MS Parisinus graecus 2327 (copié en 1478). Ils furent apportés en France au , par , qui à l’époque faisait acheter de grandes quantités de livres en Grèce et en Orient. Marcellin Berthelot en proposa une traduction française partielle en 1888. Grâce à cette collection, les Byzantins ont eu accès aux écrits du Pseudo-Démocrite par son texte nommé Physica et mystica, mais surtout à ceux de Zosime de Panopolis, qu'ils tenaient dans une très haute estime. Le corpus contient aussi des auteurs proprement byzantins tels que Synésios de Cyrène, Olympiodore l’alchimiste, Stéphanos d’Alexandrie, le Chrétien, ainsi que le Philosophe anonyme. Selon Jacques Sadoul, comme il est difficile de remonter plus loin que les manuscrits grecs, Byzance doit donc être considéré comme un des berceaux des pratiques métallurgiques. L’héritage de Zosime de Panopolis. Zosime est le premier alchimiste pour lequel nous avons quelques détails biographiques. C’est particulièrement à travers le corpus alchimique grec, collectionné par les Byzantins, qu’il est connu. Penseur très éclectique. Il transmet entre autres des techniques qu’il attribue au Pseudo-Démocrite et à Marie la Juive, comme l’usage du bain-marie, qui tire son nom de cette dernière. Il est le premier à élaborer une interprétation spirituelle et cosmologique des pratiques alchimiques. Pour Zosime, le but final de la science hermétique est de spiritualiser la matière ; c’est-à-dire de transformer, à l’aide de diverses techniques, la matière physique en matière spirituelle. Il associe cette transformation à une régénération solaire au centre de laquelle se retrouve le symbolisme de l’or. Cette vision du travail des métaux est au premier plan des croyances alchimiques tout au long du Moyen Âge et au-delà. Elle favorisera aussi sa rencontre avec la symbolique du sacrifice christique en établissant un parallèle entre la transmutation du physique vers le spirituel et le mystère de la transsubstantiation eucharistique. Les chrétiens n’ont-ils pas imaginé la Cène comme un acte de communion où la substance du pain et du vin est radicalement modifiée par l’effet de l’action rituélique ? L’alchimie et l’Église chrétienne entretiennent toutes deux l’idée de la transmutation d’un élément en un autre, la première par le Grand œuvre et la seconde par la célébration de la Messe. Alliages et imitations. Malgré l’autorité que prêtent les Byzantins à Zosime, ses textes sont manifestement moins étudiés pour leurs perspectives transcendantales et mystiques que pour leurs aspects pratiques. La majorité des textes de la collection byzantine propose de nombreuses recettes concernant la coloration des métaux et la fabrication des alliages. Il faut donc en conclure qu’en dehors d’une certaine minorité, l’aspect spirituel de l’alchimie est beaucoup moins recherché que son aspect purement matérialiste. En effet, à Byzance, la production et le travail de l’or revêtent une importance à la fois politique et commerciale. La frappe des métaux pour la production des devises monétaires est une des spécialités de l’Empire et ce dernier n’hésite pas à employer des imitations sous forme d’alliage dans ce domaine. Dès le , l’empereur Constantin entreprend une réforme monétaire qui voit l’apparition d’une nouvelle pièce de monnaie en or quasiment pur, le Nomisma. Cette dernière prime dès lors dans les échanges internationaux et ce, jusqu’à ce qu’elle souffre d’une profonde dévaluation au cours du . Il est probable que la position avantageuse d’être un régularisateur des échanges commerciaux à travers l’Orient et l’Occident encouragea l’Empire byzantin à s’intéresser aux méthodes supposées de productions artificielles de l’argent et de l’or. Autres productions On trouve dans les textes plusieurs recettes qui ne concernent pas directement le travail des métaux, mais qui ont une grande importance pour le monde byzantin. Ainsi sont conservées des recettes pour faire de la chaux ; matériau essentiel dans le raffinement des métaux, mais aussi largement utilisé, entre autres, dans le domaine de la construction (fabrication du mortier), dans la fabrication des fresques et pour fertiliser les terres. Une autre matière de premier plan pour les Byzantins, fabriquée par les alchimistes, ou à tout le moins dont le secret de la confection fut conservé par eux, est le pigment de cinabre. Celui-ci entrait dans la fabrication de l’encre de couleur pourpre, essentielle au système bureaucratique de l’Empire byzantin pour permettre d’authentifier les actes de la chancellerie. La signature impériale, toujours autographe, était réalisée à l’encre de cinabre dont seul l’Empereur pouvait faire usage. La couleur rougeâtre du cinabre était associée à la pourpre impériale d’où dérive un des titres que porte l’Empereur : Porphyrogénète, du grec ancien , « pourpre ». La fabrication des bières était aussi incluse dans le corpus de connaissance alchimique byzantine, et ceci probablement du fait que les alchimistes eux-mêmes voyaient l’œuvre alchimique comme le résultat d’une action en tout point similaire à la fermentation : (Dom Antoine-Joseph Pernety, Dictionnaire Mytho-Hermétique concernant la fermentation) Outre les produits précédemment mentionnés, la collection alchimique contient : un traité sur la fabrication des verres, un autre sur la coloration des pierres précieuses telles que les émeraudes, les escarboucles et les améthystes. Quelques recettes montrent comment créer des “perles” et comment les traiter. On y trouve aussi une recette pour la confection de la lessive et du savon, de la colle et des teintures pour la laine. Les auteurs anciens Olympiodore l’Alchimiste Identifié à tort avec le philosophe et historien Olympiodore de Thèbes, Olympiodore d’Alexandrie, ou encore Olympiodore l’alchimiste, est un philosophe alexandrin et néoplatonicien. Il serait né aux alentours de 500 et décédé après 564. On lui attribue un commentaire sur le livre “Sur l’action” de Zosime, et d’une manière plus générale, sur les textes attribués à Hermès Trismégiste. Cette attribution est néanmoins questionnée et reçue par certains comme peu probable. Pelagios le Philosophe On attribue le traité alchimique Sur l’art divin et sacré à un certain Pelagios le Philosophe. Il est possible que Pelagios fasse référence à Pélagius, moine breton hérétique ayant terminé sa vie en Égypte, mais il est peu probable que le texte soit de sa main. Jean l’Archiprêtre Jean l’Archiprêtre en Évagie est un autre auteur présent dans la collection alchimique byzantine sur qui il est difficile de retrouver des informations. Il ne semble être que mentionné comme auteur du traité Sur l’art divin. Stephanos d’Alexandrie Stephanos d’Alexandrie était un professeur public et philosophe ayant vécu sous l’Empereur Héraclius au . Il enseignait les écrits de Platon et d’Aristote et se spécialisait dans les sujets du quadrivium. On lui connaît des commentaires sur Platon et sur Aristote, ainsi que des travaux de nature astronomique, astrologique, médicale et alchimique. Pour ses travaux alchimiques, il légua un important traité qui n’a pas été inclus dans la collection des alchimistes grecs de Marcelin Berthelot. Le texte se trouve imprimé dans sa version grecque dans le Physici et Medici Graeci Minores de Julius Ludwig Ideler et se nomme Sur le grand art sacré de faire de l’or. Les commentateurs Synésios de Cyrène Un alchimiste du nom de Synésios (ou Synésius) est depuis longtemps associé à Synésios de Cyrène. Le rapprochement est déjà assumé chez Lenglet du Fresnoy en 1744. Le texte alchimique qui lui est attribué s'intitule Sur l’œuvre des Philosophes et on en a la traduction française dans la Bibliothèque des Philosophes Chymiques. Synésios de Cyrène serait né vers 370 à Cyrène et décédé à Ptolémaïs aux alentours de 413. Il étudie la philosophie à Alexandrie et se situe dans le courant néoplatonicien. Il visite Athènes, se rend ensuite à Constantinople de 399 à 402. Il se convertit en épousant une chrétienne dont il a trois fils. Il retourne à Ptolémaïs, sur invitation, pour en devenir l’évêque en 411. Le Chrétien et le Philosophe anonyme Deux commentateurs byzantins majeurs et tous deux anonymes se trouvent dans la collection alchimique grecque : le Chrétien (Philosophus Christianus), auquel est attribué un traité de douze chapitres nommé Sur la constitution de l’or , et le Philosophe anonyme, auteur de trois courts textes : Sur l’eau divine du blanchiment, Sur la pratique de la Chrysopée et La musique et la chimie. Cosmas Cosmas est un autre alchimiste byzantin sur lequel les informations manquent. Selon le titre de son ouvrage, Explication de la science de la Chrysopée par le saint moine Cosmas, il proviendrait du monde monastique, sans qu'on sache à quel monastère il se rattache. Selon F. Sherwood Taylor, la rédaction du texte doit être située aux alentours de l’an mil de par l’emploi de certains termes barbares. Nicéphore Blemmydès Un autre texte du corpus alchimique grec est attribué au constantinopolitain Nicéphore Blemmydès. Après la conquête de Constantinople, en 1204, il se réfugie en Bithynie où il poursuit de longues études dans l’ensemble des domaines de connaissances prisées de son époque. En 1234 il est ordonné prêtre et fait son entrée dans la vie monastique. À sa mort il laisse une œuvre imposante, à la mesure de la légende faisant de lui l’un des hommes les plus savants de son temps. Son traité alchimique s'appelle La Chrysopée. D’autres auteurs et commentateurs alchimiques mineurs ont légué des textes à travers la Collection alchimique grecque. La plupart d’entre eux sont anonymes. Parmi ceux qui mentionnent leur nom : Héliodore, Theophrastos, Hierotheos, Archelaos. Feux grégeois et militarisation de l’alchimie L’alchimie intéressait les élites pour les perspectives de richesses qu’elle leur faisait miroiter certes, mais aussi pour des raisons de pouvoir militaire. En tout point les Byzantins sont les héritiers des techniques militaires propres à la civilisation gréco-romaine, mais ils n’hésitent pas à utiliser les recherches alchimiques pour mettre en place de nouvelles armes de guerre. Très peu est connu de ce que l’on appelle le feu grégeois, mais son invention place sans aucun doute les Byzantins à l’avant-plan dans l’invention des armes à feu qu’on attribuait jusqu’alors aux Chinois. L’appareil était particulièrement utilisé sur les bateaux, comme pour repousser les invasions arabes, à deux reprises, lorsqu’ils assiègent Constantinople. Jean Skylitzès en donne un exemple illustré dans sa Chronique dont le manuscrit est conservé à Madrid. Il était aussi utilisé lors des sièges et parfois manié à l’aide d’un appareil portable nommé Siphon. L’aspect moderne d’une telle arme, malgré l’époque reculée à laquelle elle appartient, rappelle sans nul doute certaines technologies contemporaines telles que le lance flammes ou le napalm. Il est possible que l’invention du feu grégeois, ainsi que son secret si bien gardé, soit en relation avec la situation précaire de la défense du territoire à laquelle l’Empire byzantin doit faire face. Celui-ci est constamment menacé, de sa création jusqu’à sa chute, par diverses forces militaires : les Persans, suivis par les Arabes à l’est, les Avares au sud menacent les territoires en Afrique, les Bulgares à l’ouest et plus tard les chrétiens d’Occident avec les croisades. La possession d’une arme aussi impressionnante que le feu grégeois est un net avantage dans une situation aussi hostile. Bien que la technique du feu grégeois ait été en partie perdue, il reste quelques bribes de recettes dans le Liber Ignium ("Le livre des feux") de Marcus Graecus, conservé dans le manuscrit latin arii tractatus de alchimia. Une version latine imprimée fut publiée en 1804 et Ferdinand Hoefer en donne une traduction française dans son Histoire de la chimie depuis les temps les plus reculés en 1866. La situation de l’alchimie dans l’Empire byzantin L’intérêt que les Byzantins portent à l’alchimie est évident et se démontre dans leur désir de collectionner les écrits grecs anciens, la rédaction de commentaires et la production d’écrits originaux. Malgré les rapprochements éventuels entre les théories alchimiques et le dogme chrétien, l’alchimie qui fleurit à Byzance est essentiellement de nature païenne par ses aspects gnostiques et néoplatoniciens. Mais l’alchimie est officiellement une activité illégale à l’intérieur des frontières byzantines, depuis que Dioclétien, en 297, publie un édit la condamnant et ordonne de brûler les livres des anciens Égyptiens qui traitent de la fabrication de l’argent et de l’or. Ce statut d’illégalité explique peut-être que la quasi-totalité des alchimistes byzantins semblent cantonnés aux frontières de l’Empire et proviennent surtout d’Alexandrie en Égypte. Cela pourrait aussi expliquer que la majorité des écrits alchimiques sont anonymes ou pseudépigraphes. Malgré cet interdit, la transmission de l'alchimie byzantine ne se limite pas à quelques cercles d’adeptes. Joseph Bidez montre qu’elle jouit d’une diffusion relative dans les élites en citant la lettre du moine et écrivain du , Michel Psellos, adressée au patriarche Michel Cérulaire : elle traite de points concernant l’alchimie, l’astrologie et la démonologie dont le patriarche est curieux. Cette épître est suffisante pour que, plus tard, on considère Michel Psellos comme étant lui-même un alchimiste d’autorité. On retrouve d’ailleurs un sceau contenant son nom dans la collection latine de textes alchimiques Bibliotheca Chemica Curiosa de Manget imprimées en 1702. Mais malgré le fond résolument païen de l’alchimie à cette époque, l’ensemble des alchimistes byzantins sont essentiellement chrétiens, et l’art sacré semble jouir d’un certain essor dans le milieu monastique grâce à des auteurs comme Cosmas, Michel Psellos et Nicéphore Blemmydès. Alchimie en terre d'Islam L'alchimie arabe naît en 685 quand, selon la légende, le prince Khâlid ibn al-Yazîd commande au moine Marianus (ou Morienus), élève de l'alchimiste Étienne d'Alexandrie (vers 620), la traduction en arabe de textes alchimiques grecs ou coptes. Aux VIII-X siècles apparaît le Corpus Jabirianum, attribué à Jâbir ibn Hayyân. Jâbir ibn Hayyân, dit Geber (vers 770), pose comme première triade celle du corps, de l'âme et de l'esprit. Il insiste sur l'élixir comme remède et panacée, et cet élixir n'est pas seulement minéral. Geber propose aussi le septénaire des sept métaux : or (Soleil), argent (Lune), cuivre (Vénus), étain (Jupiter), plomb (Saturne), fer (Mars), vif-argent (Mercure) ; un autre septénaire est celui des opérations : sublimation, distillation ascendante ou descendante (filtration), coupellation, incinération, fusion, bain-Marie, bain de sable. L’argyropée est une étape, non une chute : elle s’intègre dans l’œuvre. Les quatre éléments et les quatre qualités élémentaires sont autonomes. Dans toute substance des trois règnes, il est possible d’augmenter, de diminuer la proportion, voire de faire disparaître le chaud, le froid, etc. et ainsi d'obtenir une tout autre substance. On attribue à Geber la découverte de l'acide nitrique, obtenu en chauffant du salpêtre KNO3 en présence de sulfate de cuivre (CuSO4⋅5H2O) et d'alun (KAl(SO4)2⋅12H2O), et de l'acide sulfurique (le vitriol), et l'eau régale. Il a également isolé l'antimoine et l'arsenic de leurs sulfures (stibine et orpiment/réalgar). Un certain nombre de traités arabes médiévaux de magie, d’astrologie ou d’alchimie sont attribués à Balînâs Tûwânî (Apollonios de Tyane). Au (vers 825), en lien avec ce mage pythagoricien, le Livre du secret de la Création. Kitâb sirr al-Khaleqa donne en arabe le texte de la Table d’émeraude, qui joue un rôle essentiel dans la tradition hermético-alchimique. Râzî (860-923), appelé Rhazès en Occident, a laissé un Livre des secrets. Kitâb al-asrâr de grande influence. L'encyclopédie des Frères de la pureté (Ikhwân as-Safâ, 963) contient une section sur l'alchimie. Le philosophe Algazel (Al-Ghazali 1058-1111) parle d'une alchimie de la félicité (kimiyâ es-saddah), mais il est plutôt opposé à la pratique alchimique. Alchimie durant le Moyen Âge Traductions et influence de l'alchimie arabe L'alchimie arabe, qui connaît son apogée entre le et le , va largement et rapidement se diffuser dans l'Occident chrétien sous la forme de traductions latines à partir du milieu du . L'une des tout premières est le Morienus : Robert de Chester, en 1144, traduit en latin un livre arabe de Morienus Romanus, le Liber de compositione alchemiae quem edidit Morienus Romanus qui dit : « Puisque votre monde latin ignore encore ce qu'est Alchymia et ce qu'est sa composition, je l'expliquerai dans ce livre. Alchymia est une substance corporelle composée d'une chose unique, ou due à une chose unique, rendue plus précieuse par la conjonction de la proximité et de l'effet ». Vers la même époque Hugues de Santalla traduit le Livre du secret de la création attribué à Balinous (le nom arabe d'Apollonios de Tyane qui comprend la première version latine de la Table d'émeraude). Et le franciscain Gérard de Crémone (~1114-~1187) traduit le Liber divinitatis de septuaginta (Livre des septantes) de Jabir ibn Hayyan (dont la plupart des textes qui lui seront ensuite attribués sont des créations latines) et des textes faussement attribués à Rhazès. Le passage du Kitâb al-Shifâ’ (vers 1020), dans lequel Avicenne (Ibn Sīnā) s'oppose à l'alchimie, est traduit en latin sous le titre De congelatione et conglutinatione lapidum ("De la congélation et de la conglutination de la pierre"), par Alfred de Sareshel vers 1190. Mis en annexe du livre IV des Météorologiques, dans lequel Aristote discute de la nature et de la formation des métaux, il sera attribué à ce dernier et influencera tant les alchimistes que leurs opposants. L’or est fait de Mercure et de Soufre combinés sous l’influence du Soleil. Une phrase célèbre marque les esprits : « Que les alchimistes sachent qu’ils ne peuvent transmuter les espèces métalliques. Sciant artifices alchemiae species metallorum transmutari non posse ». Cette vague de traductions se poursuit au et de nombreux textes arabes sont mis sous le nom d'autorités antiques, philosophes comme Socrate et Platon, Aristote, Claude Galien, Zosime de Panopolis (latinisé en Rosinus, et lui effectivement alchimiste), ou figures mythiques comme Hermès Trismégiste, Apollonios de Tyane, Cléopâtre. Avec ce corpus traduit de l'arabe, outre un certain nombre de termes techniques comme alambic ou athanor, l'alchimie latine va hériter de ses principales thématiques et problématiques : l'idée que les métaux se forment sous la Terre sous l'influence des planètes à partir de soufre et de mercure, et que l'alchimie vise à reproduire, accélérer ou parfaire ce processus ; l'analogie entre alchimie et médecine, sous la forme de l'élixir, , la question de la diffusion ou du secret de la connaissance alchimique. Plusieurs traditions sont représentées dans ces textes : des traités pratiques et clairs, parmi lesquels ceux issus de l'école de Geber et de Rhazès, et le De anima in arte alchemia attribué à Avicenne, qui reflètent une véritable recherche expérimentale, des traités de recettes reprenant la forme du Secretum secretorum (attribué à Rhazès et traduit par Philippe de Tripoli vers 1243, et des textes allégoriques dont le Morienus, la Turba philosophorum et la Tabula Chemica de Senior Zadith (Ibn Umail). Le Pseudo-Geber (Paul de Tarente, auteur de La somme de perfection. Summa perfectionis, 1260), le Pseudo-Arnaud de Villeneuve (Rosarius, av. 1332), Gérard Dorn (Clavis totius philosophiae chymisticae, 1566) reprendront l'idée de mêler pratique et allégorie. Alchimie médiévale latine Vers 1210, le savant Michael Scot écrit plusieurs traités alchimiques : Ars alchemiae, Lumen luminum. Il est le premier à évoquer les vertus médicales de l’or potable ; Roger Bacon (Opus majus, 1266 ; Opus tertium, 1270), le Pseudo-Arnaud de Villeneuve (Tractatus parabolicus, vers 1330), le paracelsien Gérard Dorn (De Thesauro thesaurorum omnium, 1584) poursuivront dans ce sens. Vers 1250, Albert le Grand admet la transmutation, il établit l’analogie entre la formation du fœtus et la génération des pierres et métaux. Il défend la théorie du soufre et du mercure. Il est sans doute l'auteur de Alkimia ou de Alkimia minor, mais pas des autres traités, tels que Semita recta, ou Le composé des composés (Compositum de compositis). Thomas d'Aquin n'est pas alchimiste, quoiqu'on lui attribue le magnifique L'aurore à son lever (Aurora consurgens), qui présente l'alchimie comme une quête de régénération spirituelle, intérieure, en date de 1320. Roger Bacon s'est intéressé à l'alchimie dans son Opus minus (1267), dans son Opus tertium, dans son commentaire au Secret des secrets (1275-1280) qu'il croit à tort d'Aristote ; mais Le miroir d'alchimie (Speculum alchimiae) date du s. : il est d'un Pseudo-Roger Bacon. Bacon (Opus majus, 1266) soutient que la médecine des métaux prolonge la vie et que l’alchimie, science pratique, justifie les sciences théoriques (et non plus l’inverse) : le premier, il voit le côté double (spéculatif et opératoire) de l'alchimie. Pour le Pseudo-Roger Bacon : Les deux principes ou Substances étaient le Soufre et le Mercure, un troisième s'ajoute dès la Somme de la perfection (Summa perfectionis) (1260) : l'Arsenic. L'ouvrage est attribué à l'Arabe Geber (Jâbir ibn Hayyân), mais il est du Pseudo-Geber, ou Geber latin, Paul de Tarente. Les auteurs les plus caractéristiques sont Arnaud de Villeneuve (1245-1313), Denis Zachaire, le Pseudo-Lulle (début du ), le chanoine George Ripley, le prétendu Bernard le Trévisan. L'année 1330 est la date de La nouvelle perle précieuse (Pretiosa margarita novella), de Petrus Bonus, qui est un discours théologique. L'auteur distingue recherche scientifique et illumination divine. Il est le premier à faire une lecture alchimique des grands mythes antiques, comme la Toison d’or, Pan, les métamorphoses d'Ovide, Virgile, etc. ; il sera suivi par Augurelli, Pic de la Mirandole, Giovanni Bracesco (+ 1555), Dom Pernéty. Petrus Bonus soutient la théorie du mercure seul. Le premier, il compare la pierre philosophale au Christ : si le processus du Grand Œuvre correspond à la vie humaine (conception, gestation, naissance, croissance, mort), il correspond aussi aux mystères de la religion chrétienne (incarnation et passion du Christ, Jugement dernier, mystère de la Sainte-Trinité, etc.). Vers 1350, Rupescissa (Jean de Roquetaillade) (De consideratione quintae essentiae) assimile élixir et alcool, comme un cinquième Élément, une quintessence donc, qui peut prolonger la vie. Il dit que l’on peut extraire cette quintessence de toutes choses, du sang, des fruits, du bois, des fleurs, des plantes, des métaux. D’où certains remèdes. Il fait une alchimie distillatoire, car, pour lui, la quintessence est un distillat extrêmement puissant qui peut s’extraire de l’alcool distillé mille et une fois. Cette théorie de la quintessence introduit l’idée du « principe actif » possédant au centuple les mêmes propriétés que les simples, dont Galien avait détaillé les effets bénéfiques sur le plan humain. Alchimie et christianisme L'Église catholique n'a jamais condamné comme hérésie l'alchimie en tant que telle. Les condamnations ne sont faites que dans des cadres limités : celle des faux-monnayeurs et des magiciens, la discipline interne aux ordres mendiants (franciscains et dominicains), et au la dénonciation des libertins. Un exemple parlant est celui de Dante. Il condamnait déjà au début du XIVème siècle les alchimistes : dans sa Divine Comédie, il les place au huitième cercle de l'enfer, au côtés des fraudeurs et des faussaires. L'idée d'une condamnation officielle par l'Eglise n'apparaît qu'avec les occultistes du . En 1273, 1287, 1289, 1323, 1356 et 1372, les chapitres généraux des Dominicains intiment aux frères de remettre à leurs supérieurs les écrits d'alchimie ou (en 1321) de les détruire. En 1295, la législation des franciscains leur interdit de détenir, lire, écrire des livres d'alchimie. Élie de Cortone, Gérard de Crémone, Roger Bacon, Jean de Roquetaillade sont des franciscains. Dans le Tractatus parabolicus du Pseudo-Arnaud de Villeneuve (milieu du ), pour la première fois, l’image du Christ (sa vie, sa Passion, et sa résurrection) est comparée à la pierre philosophale. L'alchimie devient, dès lors, chrétienne. Le Pseudo-Lulle : « De même que Jésus-Christ a pris la nature humaine pour la délivrance et la rédemption du genre humain, prisonnier du péché par la suite de la désobéissance d'Adam, de même, dans notre art, ce qui est souillé criminellement par une chose est relevé, lavé et racheté de cette souillure autrement, et par la chose opposée ». Toujours à la même époque (1350), Jean de Roquetaillade établit le lien entre Grand Œuvre et Passion du Christ. Alchimie durant la Renaissance Le poème L'ordinaire d'alchimie (1477) de Thomas Norton. Denis Zachaire déclare avoir réussi à transmuter du mercure en or le jour de Pâques 1550 : Quand Rodolphe II de Habsbourg est empereur (1576-1612), la capitale de l'alchimie est Prague. Les adeptes de l'époque y convergent : Heinrich Khunrath (auteur d'un admirable Amphitheatrum sapientiae aeternae, 1602), Oswald Crollius, Michael Maier (auteur, entre autres, de Les Arcanes très Secrets, 1613, et de l’Atalante fugitive, 1618. Le fameux ouvrage sur Nicolas Flamel, Le livre des figures hiéroglyphiques, qui donne une interprétation alchimique de l'arche du cimetière des Innocents à Paris, n'a pas été écrit par Nicolas Flamel, qui ne fit jamais d'alchimie. Le livre est daté de 1399, mais ne fut édité qu’en 1612 : il n'a pu être écrit que vers 1590, peut-être par l'écrivain François Béroalde de Verville (1558-1612). Il développe la notion dars magna, une mutuelle délivrance de la matière et de l’esprit par la réalisation de l’œuvre, à la fois spirituelle et physique. Paracelse Paracelse, comme l'a montré un de ses éditeurs, Johann Huser, n'a rien écrit d'alchimique au sens courant du terme (transmutation des métaux, production d'or), puisqu'il se concentre sur l'utilisation médicale et l'aspect philosophique. Dans son Opus paragranum (1533), il substitue aux quatre Éléments les trois Substances (tria prima) que sont le Soufre, le Mercure et (c'est Paracelse qui l'ajoute) le Sel ; il assimile le processus de digestion à l’alchimie, science des cuissons et des maturations. Cette approche spécifique qu'avait Paracelse de l'alchimie donnera naissance à la spagyrie. Jean-Baptiste Van Helmont Jean-Baptiste Van Helmont (1579-1644), alchimiste précurseur de la chimie, voulait démontrer que la théorie des quatre éléments alchimiques n'était pas valable. Van Helmont obtient d'abord un diplôme en philosophie avant de chercher une autre voie dans l'astronomie, puis dans la médecine. Se penchant sur les mystères de l'alchimie, il tente la transmutation des métaux et découvre l'existence des gaz, ce qui le situe à l'orée de la science moderne. Il en décrit plusieurs, dont le gaz carbonique. Ses œuvres ont été publiées par son fils François-Mercure sous le titre Ortus medicinae, vel opera et opuscula omnia. Van Helmont a fait pousser un jeune saule dans une caisse de bois contenant 90 (200 livres) de terre séchée au four, et couverte d'une plaque de fer étamé percée de petits trous. Il dit ne pas avoir tenu compte des chutes de feuilles ni de la poussière ayant pu s'y déposer. Après humidification durant cinq ans par de l’eau de pluie filtrée sur tamis (ou de l'eau distillée si nécessaire), il a observé que le poids de l’arbre (169 livres et environ 3 onces) avait augmenté de , tandis que celui de la terre n’avait diminué que de 57 g. Bien qu'ayant compris ce qu'est un gaz, et qu'il existe un gaz carbonique, il ne comprend pas que l'arbre est capable via la photosynthèse de prélever du CO2 dans l'air et que des bactéries symbiotes peuvent aussi prélever de l'azote dans l'air au profit de l'arbre. Il déduit donc faussement que la terre ayant quasiment le même poids, c’est donc l’eau qui s’est changée en bois, en écorces et en racines. Pour les alchimistes, l'élément alchimique « eau » était ainsi transmuté en élément « terre » Cette hypothèse aura "un retentissement certain sur les spécialistes" de l'époque, avant d'être contredite par la science. Van Helmont en concluait que, s'il provient de l'élément « eau », l'élément « terre » n’est pas élémentaire, donc que l'élément « terre » n'en était pas un et que la théorie des quatre éléments n'était pas valide. Ces quatre « éléments » pourraient aujourd'hui correspondre aux états de la matière (solide, liquide, gaz, plasma). Alchimie au Avec Gérard Dorn (Clavis totius philosophiae chymisticae, 1566), Jacques Gohory (Compendium, 1568), Cesare Della Riviera (Le monde magique des héros, 1603) . Elle se prolonge par certaines œuvres de Giordano Bruno ou de Jean d'Espagnet. Une correspondance s'établit entre les stades du Grand Œuvre et les étapes d’une transmutation spirituelle. De grands alchimistes marquent encore cette époque dont le Basile Valentin, le Cosmopolite (Alexandre Seton ? Michel Sendivogius ?), l'Anglais Eyrénée Philalèthe (George Starkey). En 1616 paraissent Les noces chymiques de Christian Rosencreutz, de Jean Valentin Andreae. L'alchimie est ici spirituelle, allégorique, et surtout relève de la Rose-Croix. Michael Maier, médecin de l'empereur Rodolphe II du Saint-Empire, donne dans son livre Themis Aurea les règles d'or des médecins alchimistes de l'Ordre de la Rose Croix. En 1677 paraît à La Rochelle un livre singulier, dû à Jacob Saulat : Mutus liber. Livre muet : « toute la philosophie hermétique est représentée en figures hiéroglyphiques », en fait quinze planches, sans texte, qu'Eugène Canseliet éditera et commentera. Le livre semble tenir la rosée pour un élixir. Alchimie au : de l'alchimie à la chimie Robert Boyle qui croit à la possibilité de la transmutation des métaux, met en doute, dans The Sceptical Chymist (1661), la théorie des quatre éléments, ainsi que celle des trois principes paracelsiens (soufre, mercure et sel), et introduits l'idée d'élément chimique comme élément indécomposable, et non transformable en un autre élément. De 1668 à 1675, Isaac Newton pratique l’alchimie. Le 31 janvier 1712, l'alchimiste Jean Trouin meurt embastillé sans avoir transformé le plomb en or comme il le prétendait. En 1722, le médecin et naturaliste français Étienne-François Geoffroy, inventeur du concept d'affinité chimique, ne croit pas à la transmutation, mais ne pense pas possible de démontrer son impossibilité : En 1781, Sabine Stuart de Chevalier, une des rares femmes alchimistes, publie son Discours Philosophique sur les Trois Principes, Animal, Végétal et Minéral, ou la Clef du Sanctuaire Philosophique. En 1783, Lavoisier décompose l'eau en oxygène et hydrogène. Le comte de Saint-Germain, célèbre en France entre 1750 et 1760, prétend être immortel et capable de produire ou de purifier des pierres précieuses. Alchimie au et au Au , les quelques alchimistes résiduels sont considérés comme des curiosités, vestiges d'une époque révolue. Ceux qui pratiquent l'hyperchimie (Tiffereau, Lucas, Delobel, Jollivet-Castelot) veulent faire de l'alchimie de façon strictement chimique. Théodore Tiffereau fabrique de l'or à Mexico en 1847, et Gustave Itasse, un chimiste, découvre que cet or possède . Certains francs-maçons français, (Jean-Marie Ragon, Oswald Wirth), s'inscrivant dans la lignée de certains de leurs prédécesseurs du (notamment le baron Tschoudy), lient étroitement l'alchimie mystique et la maçonnerie ésotérique. En 1926, paraît l'ouvrage Le mystère des cathédrales, écrit par un inconnu usant du pseudonyme Fulcanelli. Ce même auteur fait publier quelques années après Les Demeures philosophales. Fulcanelli devient au une légende. Canseliet, qui aurait été son élève, souffle le chaud et le froid sur ce personnage, qui, selon la légende, aurait bénéficié du « don de Dieu » : l'immortalité (il aurait été vu en Espagne âgé de 113 ans) : « Eh bien, quand je l'ai revu, il avait 113 ans, c'est-à-dire en 1952. J'avais à cette époque 53 ans. J'ai vu un homme sensiblement de mon âge. Attention, je précise, Fulcanelli en 1922 et même avant, c'était un beau vieillard, mais c'était un vieillard ». Sont également des auteurs contemporains : Roger Caro, fondateur de l'''Église universelle de la nouvelle alliance, Kamala Jnana et Jean de Clairefontaine, qui ne sont peut-être qu'une seule personne. Jean de Clairefontaine n'est pas Roger Caro, mais son ami et mécène Maurice Auberger. Richard Caron fait état d'un regain d'intérêt notoire à partir du début . « On voit s'intéresser à l'alchimie non seulement des occultistes de tous horizons, mais également des écrivains, une certaine partie de la bourgeoisie qui fréquentait les salons littéraires, et particulièrement le milieu médical qui depuis la fin du siècle précédent a fait soutenir, dans ses facultés, un grand nombre de thèses en médecine ». Pour Fulcanelli, l'alchimie est « la science hermétique », « une chimie spiritualiste » qui « tente de pénétrer le mystérieux dynamisme qui préside » à la « transformation » des « corps naturels ». L'archimie poursuit à peu près un des buts de l'alchimie (« la transmutation des métaux les uns dans les autres »), mais elle utilise « uniquement des matériaux et des moyens chimiques », elle se cantonne au « règne minéral ». La spagyrie est « l'aïeule réelle de notre chimie ». « Les souffleurs, eux, étaient de purs empiriques, qui essayaient de fabriquer de l'or en combinant ce qu'ils pouvaient connaître de l'alchimie (bien peu de choses !) et des secrets spagyriques ». En 1953, René Alleau publie aux éditions de Minuit un ouvrage fondamental, Aspects de l'alchimie traditionnelle, avec une préface d'Eugène Canseliet. Alleau, en 1948, prononçe une série de conférences sur l'alchimie auxquelles assiste André Breton, et qui eurent un profond retentissement sur le chef de file des surréalistes. On doit au même auteur la collection Bibliotheca Hermetica des Editions Denoël. En 1956 paraît pour la première fois en édition complète chez Denoël Le Message Retrouvé, du peintre Louis Cattiaux dont le témoignage alchimique, comme celui de sa Physique et métaphysique de la peinture, est fort évident. L'ouvrage sera réédité de très nombreuses fois dans sa langue française originale de même qu'en castillan, catalan, allemand, italien, portugais, anglais (en tout, plus de vingt éditions). Il a donné lieu à bien des commentaires alchimiques. Dans Ces Hommes qui ont fait l'alchimie au , Geneviève Dubois donne la parole à, ou dresse la liste de nombreux alchimistes contemporains : Louis Cattiaux, Emmanuel d'Hooghvorst, José Gifreda, Henri Coton-Alvart, Henri La Croix Haute, Roger Caro, Alphonse Jobert, Pierre Dujols de Valois, Fulcanelli et Eugène Canseliet. Selon Serge Hutin : Selon René Alleau (1953) : La première synthèse artificielle de l'or date de 1941 : elle consista à bombarder un à un des atomes de mercure avec des neutrons. Cependant, les isotopes d'or obtenus étaient tous radioactifs. Le coût de production étant bien plus élevé que le prix de l'or, cette méthode de production n'est pas viable commercialement. L'alchimie dans les civilisations orientales Chine La recherche des remèdes d'immortalité fait partie de la culture chinoise antique depuis la période des Royaumes combattants. Les souverains font confiance à la voie des magiciens et des immortels, et les pratiques de ces « magiciens » s'apparentent souvent à l'alchimie. Sur un plan strictement historique, un savoir de type alchimique est établi, pour la Chine, à partir du avant l’ère chrétienne. On trouve la trace, dans les Mémoires historiques de Sima Qian, d'un récit parlant de transmutation en or et d'allongement de la vie par des pratiques alchimiques lors du règne de Wu Di de la dynastie Han en 133 . On voit le magicien Li Shao-jun se rendre chez l'empereur et lui dire : « Si vous sacrifiez au fourneau, alors je vous enseignerai comment faire des vases en or jaune ; et dans ces vases vous pourrez boire et acquérir l'immortalité ». « C'est probablement, dit J. Needham, le plus ancien document sur l'alchimie dans l'histoire du monde ». À la lumière de travaux les plus récents sur l'origine de l'alchimie chinoise (Pregadio 2006, Campany 2002), les opinions de certains spécialistes français du comme Serge Hutin paraissent dépassées. Un texte fondateur, plus un traité de cosmologie que d'alchimie, est le Cantongqi (Tcheou-yi san-t'ong-ki. Triple concordance dans le livre des mutations des Tcheou), attribué à Wei Boyang (Wei Po-yang), un Immortel légendaire situé en 142. Le premier traité alchimique chinois connu est le Baopuzi neipian écrit par Ge Hong (283-343 ). Les alchimistes chinois font une distinction entre « alchimie extérieure » (waidan, wai tan) et « alchimie intérieure » (neidan, nei tan). L’alchimie extérieure, telle que pratiquée par Ge Hong par exemple, cède la place à l’alchimie intérieure qui domine dès la fin de la Dynastie Tang en 907. Les premières traces écrites de cette alchimie intérieure qui s'inscrit dans le cadre du taoïsme datent du . Inde L'alchimie dite « indienne » est hindouiste. Elle remonte à la période très ancienne des Veda ( millénaire av. J.-C.) et tire ses origines de l'Ayurveda. Cette connaissance alchimique est appelée Rasâyana, qui signifie littéralement « voie du mercure ». Le Rasâyana amène à la préparation d'un élixir de longue vie nommé Ausadhi. L'Ayurveda est divisée en huit branches dont l'une est le Rasâyana : Kayachitsa, « médecine interne », Shalya Tantra, « chirurgie », Shalakya Tantra, « médecine O.R.L. », Agada Tantra, « toxicologie », Bhuta Vidya, « psychiatrie », Kaumarbhritya Tantra, « pédiatrie », Rasâyana, « gériatrie et thérapie du rajeunissement », « voie du mercure », Vajikarana, « science des aphrodisiaques ». Des rapprochement entre l'alchimie et les pratiques shivaïques et tantriques ont été effectués par plusieurs auteurs: Shiva, qui s'apparenterait au principe actif du soufre, féconde Çakti, qui s'apparenterait au principe passif du mercure. Dans la tradition tantrique, le corps devient un Siddha-rûpa, "corps de diamant-foudre", se rapprochant du concept de corps de gloire de l’Ars Magna en occident. Malgré pléthore de sources archéologiques (anciennes et contemporaines) dont les Veda ( millénaire ), les origines de l'alchimie hindoue sont toujours débattues.Une vision ethnocentriste, pro-occidentale ou coloniale, aurait pu influencer les partisans de la thèse d'une « origine importée ou acquise » de l'alchimie en Inde. Selon le métaphysicien Ananda Coomaraswamy (1877-1947), l'alchimie hindoue puise historiquement ses origines dans les Veda, millénaire où l'on parle déjà du soma, élixir d'immortalité. D'autres penseurs du courant de l'école traditionaliste (ou pérennialiste) corroborent cette thèse. Selon Mircea Eliade, l'alchimie ne serait attestée en Inde qu'à compter du et peut-être au . Il se base sur la présence du tantrisme dans des zones peu touchées par l'islam, l'existence du « Mercure » dans la littérature indienne et les nombreux textes relatifs à l'alchimie dans la littérature bouddhique à partir du . Selon Robert Halleux « Une alchimie proprement dite, centrée sur le mercure comme élixir de vie, se développe à partir du de notre ère et connaît un apogée entre 700 et 1300, en liaison étroite avec la spéculation tantrique ». Selon A.B. Ketith, Lüders, J. Ruska, Stapleton, R. Müller, E. Von Lippman, se basant sur l'arrivée tardive de l'alchimie dans la littérature indienne, ce sont les Arabes qui auraient introduit l'alchimie en Inde vers le . Mésopotamie, Babylone Le sujet a été étudié par Adolf Leo Oppenheim et Mircea Eliade. « Robert. Eisler a suggéré l'hypothèse d'une alchimie mésopotamienne. En réalité, les tablettes dont Eisler faisait état sont soit des recettes de verrier, soit des rituels accompagnant les opérations de métallurgie ». Les Mésopotamiens utilisent, dans leurs recettes pour fabriquer de la pâte de verre coloré, un langage secret, mais cela relève davantage du secret de métier que de la discipline de l'arcane. Dès le en Babylonie et le en Assyrie on fabrique des gemmes de four, artificielles. Ce sont, à peu près, les mêmes recettes qu'à Alexandrie au : imitation des métaux précieux, coloration des pierres, production de la pourpre. L'étape mésopotamienne est un moment capital dans l'histoire de l'alchimie, car les métaux sont mis en correspondance avec les planètes. Ainsi s'établit le fondement ésotérique de l'alchimie : la mise en place de corrélations entre des niveaux différents de réalité dans un monde conçu sur base d'analogies (a est à b ce que c est à d). « L'argent est Gal [le grand dieu, Anou] l'or est En.me.shar.ra [Enli] le cuivre est Éa l'étain est Nin.mah [Nin-ani]. » La Lune est liée à la couleur argentée, au métal argent, aux dieux Sîn (dieu Lune) et Anum ; le Soleil est lié à la couleur dorée, au métal or, aux dieux Shamash (dieu Soleil) et Ellil ; Jupiter : bleu lapis, étain, Mardouk et Nin-ani ; Vénus : blanc, cuivre, Ishtar déesse de la fécondité et des combats) et Éa ; Mercure jaune-vert, vif-argent (?), Nabou (dieu de l'écriture) ; Saturne : noir, plomb (?), Nirurta ; Mars : brun-rouge, fer (?), Erra (Nergal). influences moyenne-orientales: Selon Bernard Gorceix, les traces de l'antique Iran sont nettement perceptibles dans l'élaboration des textes alchimiques. Il relève en particulier l'influence du Zervanisme ou du Zoroastrisme, notamment concernant la conception de l'hermétisme gnostique d'un deuxième dieu corrupteur et plus particulièrement la corruption de la matière par celui-ci. Buts de l’alchimie L'alchimie s'est donné des buts distincts, qui parfois coexistent. Son but le plus emblématique est la fabrication de la pierre philosophale, ou « grand œuvre », censée être capable de transmuter les métaux vils en or, ou en argent. D'autres buts sont essentiellement thérapeutiques, la recherche de l'élixir d'immortalité et de la Panacée (médecine universelle), et expliquent l'importance de la médecine arabe dans le développement de l'alchimie. Derrière des textes hermétiques constitués de symboles cachant leur sens au profane, certains alchimistes s'intéressaient plutôt à la transmutation de l'âme, c'est-à-dire à l'éveil spirituel. On parle alors de « l'alchimie mystique ». Plus radical encore, l'Ars Magna, une autre branche de l'alchimie, a pour objet la transmutation de l'alchimiste lui-même en une sorte de surhomme au pouvoir quasi illimité. Un autre but de l'alchimie, est la création d'un homme artificiel de petite taille, l'homoncule. L'alchimiste oppose ou rend complémentaires alchimie pratique et alchimie spéculative. Roger Bacon, en 1270, dans son Opus tertium, 12, distinguait ces deux types-ci : « [Il y a] l'alchimie spéculative, qui traite de tout ce qui est inanimé et de toute génération à partir des Éléments. Il y a aussi l'alchimie opérative et pratique, qui enseigne à fabriquer les métaux nobles, les couleurs et beaucoup d'autres choses par l'Art, mieux ou plus abondamment que ne les produit la nature ». Une alchimie purement spéculative, sans manipulations, n'apparaît que vers 1565, avec Gérard Dorn. But métallique : le Grand Œuvre et la transmutation Le Grand Œuvre avait pour but d'obtenir la pierre philosophale. L'alchimie était censée opérer sur une Materia prima, "première Matière", pour obtenir la pierre philosophale capable de réaliser la « projection » : la transformation des métaux vils en or. Les alchimistes ont développé deux méthodes : la voie sèche et la voie humide. De façon classique la recherche de la pierre philosophale se faisait par la voie humide, que présente par exemple Zosime de Panopolis dès 300. La voie sèche est beaucoup plus récente, peut-être été inventée par Basile Valentin, vers 1600. En 1718, Jean-Conrad Barchusen, professeur de chimie à Leyde, développe cette voie dans son Elementa chemicae . Selon Jacques Sadoul la voie sèche est celle des hautes températures, difficile, tandis que la voie humide est la voie longue (durant trois ans), mais elle est moins dangereuse. Fulcanelli écrit : « À l’inverse de la voie humide, dont les ustensiles de verre permettent le contrôle facile et l’observation juste, la voie sèche ne peut éclairer l’opérateur ». Les phases classiques du travail alchimique sont au nombre de trois, distinguées par la couleur que prend la matière au fur et à mesure. Elles correspondent aussi aux types de manipulation chimique : œuvre au noir = calcination, œuvre au blanc = lessivage et réduction, œuvre au rouge pour obtenir l'incandescence. On trouve ces phases dès Zosime de Panopolis. La phase blanche est parfois subdivisée en phase blanche = lessivage et phase jaune = réduction chez certains auteurs alchimistes, qui admettent ainsi quatre phases (noir, blanc, jaune, rouge) pour l'ensemble, au lieu de trois (noir, blanc, rouge). But médical : la médecine universelle et l'élixir de longue vie Les Arabes sont les premiers à donner à la pierre philosophale des vertus médicinales et c'est par leur intermédiaire que le concept d'élixir est arrivé en Occident. Roger Bacon veut « prolonger la vie humaine ». La quête alchimique, de métallique aux origines, devient médicale au milieu du , avec le Pseudo-Arnaud de Villeneuve et Petrus Bonus. La notion de « médecine universelle » pour les pierres comme pour la santé (???) vient du Testamentum du Pseudo-Lulle (1332). Johannes de Rupescissa (Jean de Roquetaillade) ajouta, vers 1352, la notion de quintessence, préparée à partir de l’aqua ardens (alcool), distillée des milliers de fois ; il décrit l'extraction de la quintessence à partir du vin et explique que, conjointe à l'or, celle-ci conserve la vie et restaure la santé. Paracelse, en 1533, dans le Liber Paragranum, va encore plus loin, rejetant la transmutation comme but de l'alchimie, pour ne garder que les aspects thérapeutiques. Il résume ainsi sa pensée : « Beaucoup ont dit que l’objectif de l'alchimie était la fabrication de l’or et de l’argent. Pour moi, le but est tout autre, il consiste à rechercher la vertu et le pouvoir qui résident peut-être dans les médicaments ». En un sens Paracelse fait donc de l'iatrochimie (médecine hermétique), plutôt que de l'alchimie proprement dite. Dès lors apparaît une opposition entre deux usages de la pierre philosophale : la production de l’or (chrysopée), ou la guérison des maladies (panacée). La iatrochimie (ou médecine hermétique) a eu « pour principal représentant François de Le Boë (Sylvius) et consistait à expliquer tous les actes vitaux, en santé ou en maladie, par des opérations chimiques : fermentation, distillation, volatilisation, alcalinités, effervescences ». L'alchimie médicale a été étudiée par Alexander von Bernus. La légende veut que l'alchimiste Nicolas Flamel ait découvert l'élixir de jeunesse et l'ait utilisé sur lui-même et son épouse Pernelle. De même, la légende du comte de Saint-Germain marqua l'alchimie : il aurait eu le souvenir de ses vies antérieures et une sagesse correspondante, ou il aurait disposé d'un élixir de longue-vie lui ayant donné une vie longue de deux à quatre mille ans. Aujourd'hui plusieurs laboratoires pharmaceutiques (Pekana, Phylak, Weleda…), revendiquant les remèdes spagyriques de Paracelse, de Rudolf Steiner, d'Alexander von Bernus, de Carl Friedrich Zimpel, poursuivent cette tradition alchimique médicale. But métaphysique : ontologie de l'énergie et éthique du travail L'alchimiste se présente comme un philosophe. Il prétend connaître non seulement les métaux, mais aussi les principes de la matière, le lien entre matière et esprit, les lois de transformation… Son ontologie repose sur la notion d'énergie, une énergie contradictoire, dynamique, une, unique, en métamorphoses. Il tire aussi une morale de ses travaux, l'éloge du travail et de la prière : « Prie et travaille (Ora et labora) » (Khunrath). Il avance une grande méthode : l'analogie (« Tout ce qui est en bas est comme ce qui est en haut »). Sa notion-clef est celle d'origine, de retour, ou - comme le dit Pierre A. Riffard - de « réversion ». L'alchimiste veut retourner à la matière première, rétablir les vertus primitives des choses, rendre pure et saine toute créature : faire nature, pourrait-on dire. Différentes interprétations de l'alchimie L'interprétation des buts poursuivis par l'alchimie est rendue plus difficile par les textes volontairement cryptiques laissés par les alchimistes. Cette difficulté d'interprétation a engendré de nombreuses thèses à propos du sens de l'alchimie. Théories physiques de l'alchimie Les alchimistes se fondent sur une conception de la nature et de la matière première. Les théories s'opposent ou se combinent. Théorie corpusculaire. Anaxagore et Empédocle avaient tous deux avancé l’idée que ce qui nous semble plein et compact est en fait constitué de parcelles, comme l'or est fait de paillettes d'or (Anaxagore). Pour Roger Bacon (Minima naturalia), pour le Pseudo-Geber (Summa perfectionis, 1260), pour Newton, la matière est constituée d'éléments, de particules, si minuscules qu'un artisan peut les infiltrer dans celles, plus grossières, d'un métal vil comme le plomb (Zosime de Panopolis) ou le mercure. En 1646, le Français Johannes Magnenus, pour prouver la palingénésie selon Paracelse, broya une rose, mit le mélange dans un vase de verre, scella, réchauffa avec une chandelle, et, dit-il, observa que les corpuscules s'étaient spontanément rassemblés pour recomposer une rose parfaite ! La théorie des minima naturalia, chez Albert le Grand, Robert Boyle, soutient que la matière est faite de constituants élémentaires, invisibles, doués de qualités définies, intervenant dans les réactions chimiques. Théorie mercurialiste. Un seul Élément, le Mercure. La théorie, qui remonte aux commentateurs grecs et à Jâbir-Geber, s'impose avec le Pseudo-Geber (qui combine mercurialisme et théorie corpusculaire), Rhazès, Roger Bacon, Petrus Bonus, Eyrénée Philalèthe (Starkey), lequel déclare : « Tous les corps métalliques ont une origine mercurielle (…) hautement semblable à l’or ». Pour le Pseudo-Arnauld de Villeneuve du Rosarius philosophorum, la pierre philosophale se constitue de mercure alchimique, composé des quatre Éléments ; la composante Soufre ne sert, en vapeur, qu'à cristalliser en or ou en argent, elle est inhérente au mercure, pas un principe. Théorie des quatre Éléments et des deux Principes. L'Arabe Balînâs (le Pseudo-Apollonios de Tyane), Jâbir-Geber dans le Liber misericordiae, Avicenne, Albert le Grand affirment que tous les êtres, mêmes les métaux, sont composés des deux Principes : le Soufre et le Mercure, composés à leur tour des quatre Éléments. Newton admet deux composants (qu'il combine avec la théorie corpusculaire) : d'une part « notre mercure », principe passif, froid et féminin, constitué de particules volatiles et ténues, d'autre part, « notre soufre », principe actif, chaud et masculin, constitué de particules fixes, plus épaisses que les particules du mercure. Théorie des trois Substances. En 1531, Paracelse (Opus paramirum) pose trois Substances : le Soufre, le Mercure et le Sel. Ce qui brûle, c'est le Soufre ; ce qui fume, c'est le Mercure ; les cendres, c’est le Sel. Quand l’alchimiste décompose une chose en ses constituants, le principe sulfureux se sépare comme une huile combustible ou une résine, le principe mercuriel vole comme une fumée ou se manifeste comme un liquide volatil, enfin le principe salé demeure comme une matière cristalline ou amorphe indestructible. Panpsychisme. Avec les stoïciens et les hermétistes, quelques alchimistes soutiennent que de l'esprit (pneûma) habite à l’intérieur des corps. Marsile Ficin, Jean-Baptiste van Helmont appartiennent à cette école. Pour Ficin, un Esprit cosmique (spiritus mundi), intermédiaire entre l'Âme du monde (Anima mundi) et le Corps du monde (Corpus mundi), de la nature de l'éther, qui « vivifie tout », qui est « la cause immédiate de toute génération et de tout mouvement », traverse le Tout ; l'alchimiste peut attirer cet Esprit capable de canaliser l'influence des astres et ainsi de transformer les choses. Newton - lui, encore - affirme l'existence d'« un esprit très subtil qui circule à travers les corps grossiers », esprit électrique grâce auquel les particules de matière s'attirent lorsqu'elles sont peu éloignées les unes des autres. Depuis le , la théorie atomique a relégué l'alchimie au rang de pseudoscience. Paradoxalement, la physique nucléaire a montré que les transmutations de métaux sont possibles, reprenant d'ailleurs le terme, même si les théories alchimiques ont été réfutées. L'interprétation positiviste : l'alchimie comme protochimie Le laboratoire chimique doit énormément à l'alchimie, au point que certains positivistes (dont Marcellin Berthelot) ont qualifié l'alchimie de proto-chimie. Pourtant, l'objet de l'alchimie (la pierre philosophale et la transmutation des métaux) et celui de la chimie (l'étude de la composition, les réactions et les propriétés chimiques et physiques de la matière) sont réellement distincts. D'autre part le rapport entre l'alchimie et les mythes locaux, et les constantes archétypiques universelles présentes dans la philosophie sous-jacente à l'alchimie la distinguent également de celle-ci. Plusieurs auteurs du qui ont étudié l'alchimie de manière approfondie la présentent comme une théologie, ou comme une philosophie de la Nature plutôt qu'une chimie naissante, à ce titre, certains anciens alchimistes se donnaient le titre de « seuls véritables philosophes ». L'interprétation de l'alchimie comme relevant uniquement d'une proto-chimie proviendrait essentiellement d'une erreur d'interprétation de Marcellin Berthelot au . Françoise Bonardel retient également l'hypothèse d'une simplification excessive opérée par certains historiens du . L'interprétation psychologique de Jung Herbert Silberer, un disciple de Freud, est un précurseur de l'interprétation psychologique de l'alchimie. La mise en évidence d'un symbole alchimique, similaire dans des civilisations éloignées dans le temps et dans l'espace, a conduit Carl Gustav Jung, très tôt, à valoriser l'alchimie comme processus psychologique. Il a particulièrement insisté sur l'intérêt psychologique ou spirituel ou même initiatique de l'alchimie. Elle aurait pour fonction « l'individuation », c'est-à-dire . Bernard Joly met en cause l'interprétation jungienne de l'alchimie qui la définit comme un ensemble d'aspirations spirituelles. L'inteprétation mythologique de Mircea Eliade Mircea Eliade, mythologue et historien des religions, défend dans Forgerons et alchimistes (1956) l'idée que l'alchimie, loin d'être l'ancêtre balbutiant de la chimie, représente un système de connaissances très complexe, dont l'origine se perd dans la nuit des temps, et commun à toutes les cultures (surtout asiatiques). Il développe l'idée, selon l'analogie du macrocosme et du microcosme, que les transformations physiques de la matière seraient les représentations des modalités des rites ancestraux, dans leur trame universelle : . L'alchimie comme discipline préscientifique Gaston Bachelard, philosophe et historien des sciences, s'inspire des concepts jungiens pour établir une de la formation de la pensée. Dans La Psychanalyse du feu, il tient l'alchimie pour une rêverie préscientifique, qui relève davantage de la poésie et de la philosophie que de la connaissance objective. Ses arguments sont que certains alchimistes, comme Nicolas de Locques et d'autres anonymes au , utilisent un vocabulaire sexuel pour désigner les vases, les cornues et l'ensemble des outils techniques utilisés en alchimie. Ainsi, la vision en partie inconsciente qu'ont les alchimistes du feu est une rêverie animiste et sexualisée, ils considèrent le feu comme une entité vivante et génératrice. Dans La lumière sortant de soi-même des ténèbres (1693), il est même fait mention d'un feu masculin, qui est agent, et d'un feu féminin, qui est caché, or en psychanalyse est un . Par conséquent, Bachelard peut écrire qu' et qu'elle est . Déjà dans La Formation de l'esprit scientifique, Bachelard tenait l'alchimie pour une discipline qui fait obstacle au progrès scientifique plus qu'elle n'y participe. Sa théorie historique repose de façon générale sur l'idée que l'homme est travaillé par des intuitions primitives, qui sont d'ordre affectif et inconscient, et qui poussent l'homme à se faire une représentation illusoire de la réalité. La connaissance scientifique se construirait alors en avec ces intuitions. En mathématisant le réel par exemple, nous passerions d'une rêverie vague et qualitative sur la matière à un savoir quantitatif et précis sur elle. L'alchimie serait plutôt une approche qualitative qui tend à substantialiser la matière. Bachelard écrit que . Ce rapport affectif à la nature est cependant inévitable en première approche selon l'auteur, qui ajoute que . Le sociologue Émile Durkheim écrit de même que l'alchimie, tout comme l'astrologie, repose sur des , c'est-à-dire des illusions subjectives qui répondent à des besoins pratiques de l'homme (la recherche de la pierre philosophale pour la richesse et la santé), et non sur des explications scientifiques qui auraient rompu avec ces illusions. Barbara Obrist et Bernard Joly contestent la lecture historique de Bachelard. Là où le philosophe cherche à établir une rupture entre l'esprit préscientifique et l'esprit scientifique, lorsque ce dernier surmonte la connaissance concrète et qualitative pour aller vers une connaissance abstraite et quantitative, Bernard Joly insiste plutôt sur la continuité voire l'indistinction entre l'alchimie ancienne et la chimie moderne. Il veut démontrer, en interprétant des textes d'Étienne-François Geoffroy et d'autres chimistes-alchimistes, que l'échec de la transmutation des métaux n'implique pas que ses pratiquants soient des rêveurs illusionnés. Au contraire, les alchimistes seraient des scientifiques au sens que prenait la science à leur époque, s'efforçant de connaître le monde objectivement et de construire des protocoles expérimentaux. Ce serait la physique cartésienne qui aurait tenté dès le de mettre un coup d'arrêt à la fois à l'alchimie et à la chimie non mécanistes, en les accusant d'être de fausses sciences pratiquées par des imposteurs. Pour Joly, l'alchimie est une démarche essentiellement rationnelle, ce qui n'exclut pas que çà et là des imposteurs et des charlatans se soient servis de cette discipline. L'enjeu est de ne pas cantonner l'alchimie dans une sorte d'ésotérisme irrationnel, ésotérisme qui serait la possession exclusive d'« adeptes » et d'« initiés » s'immunisant contre les critiques faites à leur propre interprétation de l'alchimie. Terminologie et modalités d'expression En tant que connaissance ésotérique, les textes alchimiques possèdent la particularité d'être codés. Il s'agit d'un savoir qui n'est transmis que sous certaines conditions. Les codes employés par les anciens alchimistes étaient destinés à empêcher les profanes d'accéder à leurs connaissances. L'utilisation d'un langage poétique volontairement obscur, chargé d'allégories, de figures rhétoriques, de symboles et de polyphonie (voir langue des oiseaux) avait pour objet de réserver l'accès aux connaissances à ceux qui auraient les qualités intellectuelles pour déchiffrer les énigmes posées par les auteurs et la sagesse pour ne pas se laisser tromper par les pièges nombreux que ces textes recèlent. Matière aux mille noms Le même nom peut qualifier deux « objets » ou « sujets » totalement différents mais l'on peut aussi avoir plusieurs noms pour désigner le même objet. Ceci est particulièrement vrai pour le Mercure mais également pour d'autres termes. Presque tous les traités d'alchimie commencent au début du second œuvre et « omettent » de préciser quelle matière première utiliser et cette énigme de la matière première est sciemment recouverte par l'énigme du Mercure selon René Alleau. Fulcanelli, par exemple, s'emploie à multiplier les indications tout en restant cryptique. Synésius semble plutôt décrire la matière dans son état avancé. La matière aux mille noms, terme employé par Françoise Bonardel, demeure une énigme à double fond. Cet auteur résume la problématique ainsi : « Car si la force de l’alchimie réside bien dans le seul mercure des philosophes, comme le proclama très tôt Albert le Grand (1193-1280), c’est que la substance mercurielle, par excellence protéiforme, est alors envisagée soit comme une materia prima en qui sont latentes toutes les virtualités (dont celle du soufre), soit, après préparation, comme mercure double (ou hermaphrodite) en qui a été consommé et fixé l’union des 2 principes ». Alchimie, symboles et signes Le symbole allégorique ne se recoupe pas avec le symbole chimique et, par exemple, le mercure alchimique n'est pas le mercure chimique. Voici quelques exemples de symboles : Soufre - Mercure - Sel - Arsenic Pour l'alchimiste les quatre éléments ne représentent pas des composantes de la matière, en effet l'unicité de la matière est un des principes philosophiques de l'alchimie, mais plutôt des états de cette matière unique se rapprochant plus du concept physique d'état de la matière. Ces quatre éléments sont avec leurs symboles associés : le Feu , Eau , la Terre , l'Air . Pour l'alchimiste les sept métaux sont liés aux planètes et aux astres : or dominé par le Soleil ☼ ( ☼ ) argent dominé par la Lune ☽ (  ) cuivre dominé par Vénus ♀ (  ) fer dominé par Mars ♂ (  ) étain dominé par Jupiter ♃ (  ) mercure (vif argent) dominé par Mercure ☿ (  ) plomb dominé par Saturne ♄ (  ) Une partie des symboles typographiques particuliers utilisés dans des ouvrages imprimés d'alchimistes se retrouvent dans la table des caractères Unicode/U1F700. Langage alchimique Selon Michel Butor, : « Le langage alchimique est un instrument d'une extrême souplesse, qui permet de décrire des opérations avec précision tout en les situant par rapport à une conception générale de la réalité. C'est ce qui fait sa difficulté et son intérêt. Le lecteur qui veut comprendre l'emploi d'un seul mot dans un passage précis ne peut y parvenir qu'en reconstituant peu à peu une architecture mentale ancienne. Il oblige ainsi au réveil des régions de conscience obscurcies ». Selon René Alleau : « Les alchimistes ont voilé […] non sans de pertinentes raisons dont l'une des plus importantes dut être que le néophyte se trouva dans l'obligation logique de réformer son entendement profane en se pliant à une série d'exercices mentaux dominés par la cohérence et sur-rationnelle des symboles […] À aucun moment, l'alchimie ne sépare-t-elle les transformations de la conscience de l'opérateur de celles de la matière ». Interprétation des textes par les alchimistes Le mythe Prométhéen: en particulier chez Zosime Lecture alchimique de la Bible À partir du , va se développer une lecture alchimique de la Bible. Le Nouveau Testament est souvent cité par les alchimistes (exemple : l'étoile qui guide les rois mages représente le signe qui va mener à l'enfant philosophal), ainsi que l'Ancien Testament (la séparation des eaux de la Genèse ou la traversée de la Mer Rouge par Moïse sont le principe de la séparation initiale des éléments). Le Livre de la Genèse ou plus exactement les jours de la Création sont fréquemment mis en rapport direct avec le Grand Œuvre. L'exemple le plus frappant est celui de Gérard Dorn qui, d'après Paracelse, commente mot à mot les versets de la Genèse et les met en parallèle avec la Table d'Émeraude d'Hermès. Lecture alchimique des textes littéraires La lecture alchimique de la fable antique va se développer à la Renaissance. . Le Graal est également utilisé dans la symbolique des ouvrages alchimiques et en particulier le récit de sa recherche, par exemple l'ouvrage de l'alchimiste Fulcanelli Le Mystère des Cathédrales donne du Graal une interprétation initiatique. Selon Serge Hutin, il existe une interprétation alchimique de la poésie au Moyen Âge, notamment du Roman de la Rose et de la Divine Comédie. La Rose serait par exemple le symbole à la fois de la Grâce divine et de la Pierre philosophale. Certains initiés auraient incrusté de grands secrets alchimiques dans des contes populaires. Par exemple, l'épopée de Pinocchio (dont on trouve aussi le pendant dans l'Ancien Testament - Jonas et la baleine) retrace l'ensemble de l'œuvre, jusqu'à la pierre philosophale (le pantin qui devient garçon). Ou encore, dans « Blanche rose et rose rouge » des frères Jacob et Wilhelm Grimm. D'autres contes publiés par les mêmes auteurs, comme « L'Âne-salade » et, pour évoquer un exemple célèbre, « Blanche-Neige », ainsi que nombre de contes rassemblés par d'autres auteurs, comme « La Belle au bois dormant » de Charles Perrault, peuvent être lus de ce point de vue, sans que les auteurs sérieux n'excluent pour autant une multitude d'autres interprétations possibles. Le philosophe belge Emmanuel d'Hooghvorst, dans : Le Fil de Pénélope, prétend révéler le sens alchimique des écrits d'Homère, de Virgile, d'Ovide, des contes de Perrault, des tarots, de Cervantès, des Histoires juives, etc. Ses interprétations du Roi Midas, dUlysse, etc. tendent à montrer la concordance alchimique entre tous ces auteurs apparemment disparates. Cette « école » d'interprétation, d'abord considérée comme révolutionnaire, voire fantaisiste ou historiquement impossible, s'appuie en fait sur la lettre des textes originaux et fait des émules même dans les cercles universitaires qui y voient la continuation de Bracesco, d'Eustathe, de Michaël Maïer et de Pernety par exemple. On peut citer dans cette même ligne le Professeur Raimon Arola pour l'Espagne, et le Pr Mino Gabriele pour l'Italie. Apports de l'alchimie Alchimie dans les arts visuels Selon R. Halleux, « l'idée que des monuments ou des œuvres d'art contiennent un symbolisme alchimique n'est pas très ancienne. En 1612 paraît le Livre des figures hiéroglyphiques de Nicolas Flamel, qui se présente comme une explication alchimique des figures gravées par le célèbre adepte sur une arche du cimetière des Innocents à Paris. En 1636, un certain de Laborde interprète hermétiquement la statue de Saint Marcel au porche de Notre-Dame de Paris, et, en 1640, Esprit Gobineau de Montluisant écrit une Explication très curieuse des énigmes et figures hiéroglyphiques physiques qui sont au grand porche de l'église cathédrale et métropolitaine de Notre-Dame de Paris. Cette tradition inspire les travaux d'hermétistes comme Cambriel, Fulcanelli, Canseliet qui prétendent reconnaître ainsi l'empreinte alchimique dans un certain nombre de monuments du Moyen Âge ou de la renaissance : Notre-Dame de Paris, chapelle Saint Thomas d'Aquin, Sainte Chapelle, cathédrale d'Amiens, palais de Jacques Cœur à Bourges, hôtel Lalemant à Bourges, croix de Hendaye, église Saint Trophime à Arles, château de Dampierre-sur-Boutonne, villa Palombara sur l'Esquilin à Rome, château du Plessis-Bourré, etc. Cette démarche aboutit à des résultats invraisemblables. » Dessins, enluminures, gravures, miniatures. « Les manuscrits alchimiques grecs n'offrent guère que la figure de l'ouroboros, serpent qui se mord la queue, symbolisant l'unité de la matière sous ses cycles de transformation. Les premiers traités illustrés sont, au , l'''Aurora consurgens, le Livre de la Sainte Trinité, le Donum Dei de Georges Aurech de Strasbourg (1415). On y voit apparaître des motifs dont il serait particulièrement intéressant d'étudier la descendance et les modifications, dans le Rosarium philosophorum, le Splendor Solis de Salomon Trismorin, les recueils de Michel Maier (Atalanta Fugiens, 1618) et de Jean-Daniel Mylius (Opus medico-chymicum, 1618 ; Philosophia reformata, 1622) ». Merian a fait les gravures pour Michael Maier (son beau-père) et pour Robert Fludd (Utriusque historia…). Peinture. Selon Robert Halleux, « les seuls exemples sûrs d'une inspiration alchimique en peinture ou en sculpture sont de la Renaissance, où il existe des motifs hermétiques chez Giorgone, chez Cranach, chez Dürer, pour ne pas parler des représentations mêmes d'adeptes au travail ». On trouve les représentations d'adeptes au travail chez Bruegel l'Ancien et David Téniers le Jeune (1610-1690). Architecture et sculpture. Selon Robert Halleux, « en sculpture, les mystérieux reliefs qui couvrent le plafond d'une petite salle dans l'hôtel Lalemant à Bourges, construit en 1487, s'expliquent pour une bonne moitié dans un cadre alchimique, sans que cette interprétation soit tout à fait décisive. Mais il n'y a pas d'exemples certains pour le Moyen Âge. Le symbolisme des cathédrales ne paraît rien devoir à l'alchimie. L'interprétation hermétique est née à une époque où le sens religieux du symbole s'était, comme les pierres elles-mêmes, érodé ». Des travaux historiques solides ont paru, dont Jacques van Lennep, Art et Alchimie. Étude de l'iconographie hermétique et de ses influences (1966) et Alexander Roob, Alchimie et Mystique (Taschen, 2005). Découvertes scientifiques par les alchimistes Comme le dit Jacques Bergier, « l'alchimie est la seule pratique para-religieuse ayant enrichi véritablement notre connaissance du réel ». Marie la Juive (au début du ? à Alexandrie) a inventé le fameux « bain-marie », dispositif dans lequel la substance à faire chauffer est contenue dans un récipient lui-même placé dans un récipient rempli d'eau, ce qui permet d'obtenir une température constante et modérée. Dans la ville d'Alexandrie, on trouve une importante corporation de parfumeurs, possédant des alambics (ambikos) pour distiller des élixirs, des essences florales ; Zosime de Panopolis, vers 300, présente une illustration d'un alambic pour métaux, raffiné. Geber (Jâbir ibn Hâyyan), mort vers 800, découvre divers corps chimiques : l'acide citrique (à la base de l'acidité du citron), l'acide acétique (à partir de vinaigre) et l'acide tartrique (à partir de résidus de vinification). Albert le Grand réussit à préparer la potasse caustique, il est le premier à décrire la composition chimique du cinabre, de la céruse et du minium. Le Pseudo-Arnaud de Villeneuve, vers 1330, ou Arnaud lui-même, découvre les trois acides sulfurique, muriatique et nitrique ; il compose le premier de l'alcool, et s'aperçoit même que cet alcool peut retenir quelques-uns des principes odorants et sapides des végétaux qui y macèrent, d'où sont venues les diverses eaux spiritueuses employées en médecine et pour la cosmétique. Le Pseudo-Raymond Lulle (vers 1330) prépare le bicarbonate de potassium. En 1352, Jean de Roquetaillade (Jean de Rupescissa) introduit de la notion de quintessence, obtenue par distillations successives de l'aqua ardens (l'alcool) ; cette idée d'un principe actif sera essentielle dans l'histoire de la médecine, car il introduit un grand nombre de médicaments chimiques, tels que la teinture d'antimoine, le calomel, le sublimé corrosif. Paracelse est un pionnier de l'utilisation en médecine des produits chimiques et des minéraux, dont le mercure contre la syphilis, l'arsenic contre le choléra. Il crée la médecine du travail, la toxicologie, la balnéothérapie. Vers 1526 il crée le mot « zinc » pour désigner l'élément chimique zinc, en se référant à l’aspect en pointe aiguë des cristaux obtenus par fusion et d’après le mot de vieil allemand zinke signifiant « pointe ». Basile Valentin décrit vers 1600 l'acide sulfurique et l'acide chlorhydrique. Jan Baptiste Van Helmont, « précurseur de la chimie pneumatique » (Ferdinand Hoefer), révèle vers 1610, d’une façon scientifique, l’existence des « gaz », comme il les nomme, et en reconnaît plusieurs. Il identifie l’un d’eux, le « gaz sylvestre » (gaz carbonique), qui résulte de la combustion du charbon, ou de l’action du vinaigre sur certaines pierres, ou de la fermentation du jus de raisin. Pour Van Helmont, le gaz constitue l’ensemble des « exhalaisons » dont l’air est le réceptacle. Alchimiste à Hambourg, Hennig Brand découvre le phosphore en 1669 en cherchant l'alkaest dans l'urine. Isaac Newton s'intéresse aux pratiques alchimiques. Dans son Optique (1704), à la Question 31, il caractérise la chimie comme étant le lieu de forces attractives et de forces répulsives qui peuvent se manifester à courte distance. Cela lui permet d'expliquer le déplacement d'un métal dans un sel par un autre métal, et propose ce qui constitue la première échelle d'oxydoréduction des métaux. Il explique l'élasticité des gaz, la cohésion des liquides et des solides… La création de la porcelaine en Occident revient, en 1708, à un alchimiste, Johann Friedrich Böttger, qui prétendait pouvoir fabriquer de l'or à partir de métaux non précieux. Böttger parvient à percer le secret de la pâte de porcelaine. La notion de transmutation a semblé absurde aux positivistes. Pourtant, Ernest Rutherford, en 1919, réalise la première transmutation artificielle : en bombardant de l'azote avec les rayons alpha du radium, il obtient de l'oxygène. Postérité dans la poésie L'alchimie est explicitement nommée et intégrée dans la poésie et la littérature par des auteurs symbolistes et surréalistes comme Stéphane Mallarmé, Joris-Karl Huysmans, Arthur Rimbaud, Maurice Maeterlinck et André Breton. L'écrivain et théoricien littéraire Roger Laporte explique que Stéphane Mallarmé compare la quête artistique du « Livre » à la recherche du Grand Œuvre alchimique. Pour Laporte, il ne s'agit pas ici de l'alchimie au sens de la transmutation des métaux en or, mais de la fabrication d'une œuvre d'art, quitte à (l'expression est de Mallarmé). Mallarmé a été initié à l'alchimie et à la kabbale. , il se sert du symbolisme alchimique dans son écriture poétique. Cependant, Mallarmé critique l'alchimie comme pratique réelle et ne se sert du terme que de façon métaphorique : . La réalisation matérielle de l'or ne l'intéresse pas, elle n'est pour lui qu'une question d'économie politique. C'est l'or poétique et littéraire qu'il faut chercher, selon le poète français. Le poète Arthur Rimbaud reprend la comparaison de la poésie à l'alchimie. Un poème du recueil Une saison en enfer s'intitule « Alchimie du verbe ». Michel Arouimi, spécialiste de l'œuvre de Rimbaud, parle d' et d', pour évoquer la façon dont Rimbaud marie les langues. Le jeune écrivain construit une poétique à partir de mélanges, entre le rythme et la violence par exemple. L'écrivain surréaliste André Breton parle d' dans les Manifestes du surréalisme. Il affirme qu'il faut prendre l'expression rimbaldienne « Alchimie du Verbe » au pied de la lettre. La poésie surréaliste se veut alors une transmutation spirituelle et intérieure, grâce à la faculté de l'imagination qui dépasse le rationalisme et s'élève au sens symbolique des choses. Selon Anna Balakian, . L'alchimie dans la culture populaire Littérature La série Les Secrets de l'immortel Nicolas Flamel de Michael Scott parle de Josh et Sophie Newman, jumeaux qui rencontrent Nicolas Flamel et le docteur Dee, son ennemi qui souhaite ramener les aînés (des dieux comme Mars, Hécate, etc.) et faire disparaître les humains. Nicolas Flamel décide de les aider puisqu'une légende parle d'eux. Au cours de leur périple, ils vont rencontrer trolls, nécromanciens, vampires, etc. Dans l'ensemble des tomes de la série Vampire City de Rachel Caine, Myrnin (vampire) joue le rôle d'un alchimiste mais aussi patron de l'héroïne (Claire Danvers). Il lui transmet alors l'ensemble de son savoir sur la notion. La Chimère des Fouquet. Roman de Jean Broutin. Éditions Sud Ouest, 2007. Harry Potter à l'école des sorciers, 1997, premier tome du cycle romanesque de J. K. Rowling (quête de la pierre philosophale et personnage de Nicolas Flamel). L'Alchimiste (1988), roman philosophique de Paulo Coelho. L'Œuvre au noir (1968), roman de Marguerite Yourcenar relatant la vie de Zénon Ligre, philosophe, médecin et alchimiste au . Fullmetal Alchemist (FMA), manga d'Hiromu Arakawa : Dans le pays d'Amestris, pays où l'Alchimie est élevée au rang de science universelle, deux frères, Edward et Alphonse Elric parcourent le monde à la recherche de la légendaire pierre philosophale dans le but de retrouver leurs corps perdus. Il a été adapté en anime. La Recherche de l'absolu (1834), roman d'Honoré de Balzac. Dans le Faust de Goethe, Wagner, l'assistant de Faust, fabrique un homoncule. Savinien de Cyrano de Bergerac, Histoire comique des États et Empires de la Lune, publié en 1655. L'auteur reprend la tentative alchimique de mettre en relation les sons et les réactions de la matière. Cinéma Harry Potter à l'école des sorciers (Harry Potter and the Philosopher's Stone), film fantastique réalisé par Chris Columbus en 2001. L'Alchimiste (The Alchemist), film d'horreur réalisé par Charles Band en 1984. Dans La Montagne sacrée (), réalisé par Alejandro Jodorowsky en 1973, ce dernier joue le rôle d'un alchimiste sans nom précisé qui initie le héros à la sagesse. Fullmetal Alchemist: Brotherhood et Fullmetal alchemist, dessins animés japonais dont les personnages principaux sont deux alchimistes. Il s'agit de l'adaptation du manga Full Metal Alchemist. Bande dessinée Dans les comic books publiés par la maison d'édition Marvel Comics, le super-vilain Diablo (Esteban Corazón de Ablo) est un alchimiste et transmutateur célèbre, ennemi récurrent des Quatre Fantastiques. Le manga Full Metal Alchemist est basé sur l'alchimie, la capacité de transformer la matière à volonté selon des principes rigoureux. Il se déroule dans le pays d'Amestris, où l'Alchimie est élevée au rang de science universelle ; dans ce pays, deux frères, Edward et Alphonse Elric parcourent le monde à la recherche de la légendaire pierre philosophale dans le but de retrouver leurs corps perdus. Il a été adapté en anime. Busô Renkin, manga de Nobuhiro Watsuki : Kazuki Mutō, lycéen, meurt tué par un Homonculus pour être ensuite ramené à la vie par une guerrière alchimique: Tokiko Tsumura. Les deux décident alors de faire équipe pour démanteler un groupe d'Homonculus (mangeurs d'humains) dangereusement proches du lycée. Pour cela, ils utilisent le fruit de la recherche alchimique en armement : le Kakugane. Jeux vidéo L'alchimie est un élément central ou annexe de nombreux jeux vidéo, notamment ceux de rôle dont la trame se déroule dans un monde médiéval-fantastique. Ainsi, pour ne citer quelques séries et jeux ayant acquis une grande notoriété, l'alchimie apparaît notamment dans : la série The Elder Scrolls ; la série The Witcher, dans laquelle elle est le facteur de création des sorcelleurs dont le héros de la saga, Geralt de Riv, ainsi qu'un de leurs moyens de préparation au combat ; le studio Gust est célèbre pour sa licence Atelier, dont la mécanique centrale est l'alchimie ; le jeu vidéo A Plague Tale: Innocence, dans lequel l'alchimie est utilisée par les deux protagonistes. Notes et références Notes Références Bibliographie principale En 1906, le catalogue de Fergusson recensait alchimistes et , sur la base de la seule liste du docteur James Young. Serge Hutin précise (en 1951) qu'« il reste aussi un grand nombre de manuscrits inédits dans toutes les bibliothèques d'Europe ; un assez petit nombre seulement a été édité ». On estime le nombre des auteurs connus à plus et le nombre des traités, écrits et études à plus . 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Vlachou et al., « Experimental investigation of silvering in late Roman coinage », Material Research Society Symposium Proceedings 712 (2002), p. II9.2.1-II9.2.9, https://doi.org/10.1557/PROC-712-II9.2. Alchimie syriaque Textes . . Études . . . . . . . Alchimie en Islam Textes Al-Ghazâlî, L'alchimie du bonheur, Lyon, Alif, 2010, 146 p. Jâbir ibn Hayyân, Dix Traités d'alchimie, Arles, Actes Sud, 1999, 318 p., trad. Pierre Lory. Études . . Pierre Lory, « L'alchimie, science et philosophie de l'unité » (), In Michel Cazenave (sous la direction de), Unité du monde, unité de l'être, Paris, Éditions, Dervy, 2005 . . Moyen Âge Textes Simone Balthazar, Le Speculum secretorum, traité alchimique attribué à Roger Bacon (ca 1219 - ca 1292): édition, traduction et étude à partir de la version éditée du Sanioris medicinae (), Louvain-la-Neuve, 2000. Études Wilhelm Ganzenmüller, L'alchimie au Moyen Âge. Aux frontières de l'impossible, traduction française par G. Petit-Dutaillis, réédition avec révision, mise à jour, introduction et notes de Robert Delhez, Verviers, Éditions Marabout (collection Bibliothèque marabout), 1974 (édition originale : Paris, Éditions Aubier-Montaigne, 1939). . William R. Newman, The Summa Perfectionis of Pseudo-Geber. A Critical Edition, Translation and Study, Leyde, E. J. Brill, 1991 (Collection de travaux de l'Académie Internationale d'Histoire des Sciences, 35). Renaissance . . Frank Greiner, Les Métamorphoses d'Hermès. Tradition alchimique et esthétique littéraire dans la France de l'âge baroque (1583-1646), Paris, Honoré Champion, 2000. . Mircea Eliade . . . Études en psychologie et théorie littéraire . . . . . . . . . . . Recueils Le Theatrum chemicum (« Théâtre chimique »), est le plus important et le plus célèbre recueil de traités alchimiques de la Renaissance. Écrit en latin, la langue savante européenne de l'époque, publié pour la première fois en trois volumes en 1602 par l'éditeur et imprimeur strasbourgeois Lazare Zetzner, il atteint six volumes et rassemble 209 traités dans la dernière édition de 1659-1661. La Bibliothèque des philosophes chimiques, éditée en 1672-1673 (sans doute par William Salmon), est rééditée et complétée en 1740-1754 par Jean Maugin de Richenbourg sous ce titre : La Bibliothèque des philosophes chimiques. Nouvelle édition, revue, corrigée et augmentée de plusieurs philosophes, avec des Figures & des Notes pour faciliter l'intelligence de leur Doctrine. Par Monsieur J.M.D.R. 4 vol., 35 textes. Collections des traités alchimiques. Bernard Husson, Anthologie de l'alchimie, Pierre Belfond, 1971, 326 p. Françoise Bonardel, Philosopher par le feu – Anthologie de textes alchimiques, Almora, 2009. Voir aussi Bibliographie Articles connexes Hermétisme | Occultisme | Ésotérisme | Rose-Croix Transmutation Pierre philosophale | Grand Œuvre | Chrysopée Avicenne | Bolos de Mendès | Nicolas Flamel | Geber | Isaac le Hollandais | Paracelse | Basile Valentin | Louis Cattiaux Recueil alchimique | Theatrum chemicum | Table d'émeraude | Turba philosophorum | Fontaine des amoureux de science Alchimie en Islam | Alchimie chez Mircea Eliade | Alchimie taoïste | Alchimie byzantine | | Liens externes Sources de l'alchimie Textes numérisés par la BIUM (Bibliothèque interuniversitaire de médecine et d'odontologie, Paris), collection Medic@. BNAM, Bibliothèque Numérique Alchimique du Merveilleux. Textes numérisés et transcrits.
L’alchimie est une discipline qui peut se définir comme « un ensemble de pratiques et de spéculations en rapport avec la transmutation des métaux ». L'un des objectifs de l'alchimie est le grand œuvre, c'est-à-dire la réalisation de la pierre philosophale permettant la transmutation des métaux, principalement des métaux « vils », comme le plomb, en métaux nobles comme l'argent ou l'or.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Anastylose
Anastylose
L’anastylose (du grec ancien , composé de : « de nouveau » et : « ériger ») est un terme archéologique qui désigne la technique de reconstruction d'un monument en ruines grâce à l'étude méthodique de l'ajustement des différents éléments qui composent son architecture. La reconstruction est faite en utilisant les fragments trouvés sur place avec des matériaux modernes, de couleur et de qualités différentes, de sorte que l'on puisse distinguer à l’œil nu l'ancien du moderne et préserver les pierres antiques de l'altération (par exemple en utilisant des matériaux légers). Cette technique doit être appliquée avec précautions parce qu'elle s'appuie sur des hypothèses. L'anastylose obéit au principe de réversibilité, c'est-à-dire qu'on puisse démonter la reconstitution en cas d'erreur. Description Il peut aussi s’agir d’éléments reconstitués en matériaux contemporains pour présenter un détail de construction donnant l’échelle d’un édifice, comme cela a été le cas pour l'anastylose du site de Glanum à Saint-Rémy-de-Provence, Bouches-du-Rhône (reconstitution de la partie frontale et sud-est du plus petit des temples géminés). Si l’anastylose est assez souvent possible pour les monuments antiques en grand appareil, où chaque bloc avait une place définie, il est beaucoup plus difficile à réaliser pour des monuments aux pierres interchangeables comme les édifices médiévaux. L’anastylose partielle de ceux-ci n’est possible que pour les parties trouvées en connexion (généralement en fouilles). Quand des éléments sont manquants, on peut avoir recours à des ajouts d'éléments modernes (ciment, plâtre, résine…). La prudence est cependant de mise pour retenir la solution de l'anastylose, et dans tous les cas le choix de cette technique doit être précédé d'une étude scientifique préalable collégiale. En effet elle pose un certain nombre de questions : quelque rigoureuse que soit l'étude préalable à l'anastylose, une erreur d'interprétation peut mener à reconstituer le monument d'une manière erronée ; les dégâts éventuels (souvent minimes) que peuvent subir les éléments durant l'assemblage ; l'anastylose peut hypothéquer, voire empêcher, un développement ultérieur des fouilles ; un même élément ou un même emplacement peuvent avoir été utilisés pour différents monuments à différentes périodes. Sites et monuments restaurés L'un des premiers sites à avoir été restauré grâce à la technique de l'anastylose est le trésor des Athéniens, dans le sanctuaire oraculaire panhellénique d'Apollon Pythien à Delphes, par l'École française d'Athènes, à partir de 1901. Exemples d'anastylose : à grande échelle sur de nombreux monuments du site d'Angkor au Cambodge (comme le temple khmer de Banteay Srei, dès 1931), à l'initiative de l'École française d'Extrême-Orient, et d'Henri Marchal, à l'exception du temple de Ta Prohm, laissé en l'état ; la reconstruction des temples dans la zone noyée par l'érection du barrage d'Assouan, en Égypte ; la restauration du complexe funéraire du roi Djéser par Jean-Philippe Lauer (Saqqarah), en Égypte ; la chapelle rouge (Karnak) ; le mur de scène du théâtre antique de Sabratha par Giacomo Guidi (1932-1937) ; le stoa d'Attale sur l'agora grecque d'Athènes, par l'École américaine d'archéologie d'Athènes, (1952-1956) ; le stûpa de Borobudur en Indonésie ; le palais crétois de Cnossos par l'archéologue Arthur John Evans ; la grande colonne du frigidarium des thermes d'Antonin ; le site khmer de Vat Phou, dans le sud du Laos (province de Champasak) ; les monuments de l'Acropole d'Athènes, à la suite du tremblement de terre de , par l'archéologue Nikolaos Balanos ; le lion d'Amphipolis (dont on suppose qu'il se trouvait sur la colline Kasta), près du site du tombeau d'Amphipolis, Grèce. Monument reconstruit de 1932 à 1937, avec la participation de l'École française d'Athènes ; la chapelle de , au musée en plein air de Karnak en Égypte, travaux débutés en 1995, avec la participation du Centre franco-égyptien d'étude des temples de Karnak ; le Netjery-Menou, au Musée en plein air de Karnak en Égypte, travaux débutés en 2009, avec la participation du Centre franco-égyptien d'étude des temples de Karnak ; les tribunes-jubés romanes de Cuxa et de Serrabona dans les Pyrénées-Orientales du de à . Notes et références Annexes Bibliographie complémentaire . Liens externes Méthode liée à l'archéologie
L’anastylose (du grec ancien , composé de : « de nouveau » et : « ériger ») est un terme archéologique qui désigne la technique de reconstruction d'un monument en ruines grâce à l'étude méthodique de l'ajustement des différents éléments qui composent son architecture. La reconstruction est faite en utilisant les fragments trouvés sur place avec des matériaux modernes, de couleur et de qualités différentes, de sorte que l'on puisse distinguer à l’œil nu l'ancien du moderne et préserver les pierres antiques de l'altération (par exemple en utilisant des matériaux légers).
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Andrew%20Wiles
Andrew Wiles
Andrew John Wiles (né le à Cambridge, Angleterre) est un mathématicien britannique, professeur à l'université d'Oxford, en Angleterre. Il est célèbre pour avoir démontré le grand théorème de Fermat (1994). Il est lauréat du prix Abel 2016. Biographie Après avoir obtenu son diplôme de bachelor au Merton College de l'université d'Oxford, il entre au Clare College en 1974 pour y préparer un Ph.D. en mathématiques sur les lois de réciprocité et la conjecture de Birch et Swinnerton-Dyer, qu'il obtient en 1979. Il devient professeur à Princeton en 1981, poste qu'il conserva jusqu'en 2011. Il enseigne, entre-temps, à l'École normale supérieure entre 1985 et 1986 et à Oxford de 1988 à 1990. Il retourne finalement à Oxford en 2011. En ce qui concerne la , l'odyssée commence en 1985, quand Kenneth Ribet, partant d'une idée de Gerhard Frey, démontre que ce théorème résulterait de la conjecture de Shimura-Taniyama-Weil qui affirme que toute courbe elliptique est paramétrable par une forme modulaire. Bien que moins familière que le théorème de Fermat, cette conjecture est plus significative, car elle touche au cœur de la théorie des nombres. Cependant, personne n'a la moindre piste de travail pour la démontrer. Travaillant dans le plus grand secret pendant huit ans, et faisant part de ses idées et progrès à Nicholas Katz, un collègue de Princeton, Wiles démontre la conjecture de Shimura-Taniyama-Weil et, par conséquent, le théorème de Fermat. Comme toute démonstration de cette ampleur, elle est un tour de force riche en nouvelles idées. Pour expliquer (par Wiles) et vérifier (par Katz), pas à pas, cette démonstration sans éveiller les soupçons, Wiles et Katz ont l'idée d'organiser un cours de doctorat intitulé Calculs sur des courbes elliptiques, ouvert aux étudiants et professeurs. Peter Sarnak avait lui aussi été mis dans le secret. Wiles annonce donc trois conférences (les 21, 22 et ) sans en donner l'objet, ce qu'il ne fait que lors de la dernière en précisant que le grand théorème de Fermat est un corollaire de ses principaux résultats. Dans les mois qui suivent, le manuscrit de sa démonstration circule auprès d'un petit nombre de mathématiciens. Plusieurs critiques sont émises contre la démonstration que Wiles a présentée en 1993, presque toutes de l'ordre du détail et résolues rapidement, sauf une, qui met en évidence une lacune. Avec l'aide de Richard Taylor, Wiles réussit à contourner le problème soulevé, en . Son travail met ainsi fin à une recherche qui a duré plus de 300 ans. Il est aussi l'auteur d'autres travaux importants en théorie des nombres. Avec John Coates (qui fut son directeur de thèse), il a obtenu plusieurs résultats sur la conjecture de Birch et Swinnerton-Dyer et a collaboré avec Barry Mazur sur les extensions cyclotomiques. Distinctions Récipiendaire dès 1988 du prix Whitehead pour ses résultats innovants dans le domaine des courbes elliptiques, il reçoit plusieurs prix pour sa preuve du dernier théorème de Fermat, dont le prix Schock en 1995, le prix Ostrowski en 1995, le prix Fermat en 1995, le prix Wolf en 1996, le prix Cole en 1997, le prix du Clay Mathematics Institute en 1999 et le prix Shaw en 2005. Ayant dépassé l'âge de quarante ans au moment de sa découverte, il n'a pas pu être honoré de la médaille Fields, mais a reçu une récompense officielle de l'Union mathématique internationale lors de son congrès de 1998. Il est fait chevalier commandeur de l'ordre de l'Empire britannique (KBE) en 2000. En , il reçoit le prix Abel « pour sa démonstration stupéfiante du dernier théorème de Fermat en utilisant la conjecture de modularité pour les courbes elliptiques semi-stables, ouvrant une ère nouvelle en théorie des nombres ». En 2017, il reçoit la médaille Copley de la Royal Society. En 2019, il reçoit la médaille De Morgan par la pour ses travaux en théorie des nombres, sa résolution du Grand théorème de Fermat et ses activités liées à la promotion des mathématiques. L'astéroïde est nommé en son honneur. Notes et références Annexes Bibliographie Simon Singh, Le Dernier Théorème de Fermat, Hachette Littératures, collection « Pluriel Sciences » Filmographie Sir Andrew Wiles, Norwegian Academy of Science and Letters, 2016. Articles connexes Dernier théorème de Fermat Pierre de Fermat Liens externes Biographie sur le site de l'université de St Andrew Le texte de la preuve du dernier théorème de Fermat (PDF de ) Mathématicien britannique du XXe siècle Naissance en avril 1953 Naissance à Cambridge Étudiant de Clare College Étudiant de Merton College Professeur à l'université de Princeton Lauréat du prix Ostrowski Lauréat du prix Wolf de mathématiques Lauréat du prix Whitehead Lauréat du prix Fermat Lauréat de la médaille De Morgan Membre de la Royal Society Membre de l'Académie nationale des sciences Membre de l'Académie des sciences (France) Chevalier commandeur de l'ordre de l'Empire britannique Lauréat de la médaille royale Boursier Guggenheim Lauréat du prix Abel Lauréat de la médaille Copley Lauréat du prix Schock Lauréat du prix Cole Lauréat du Clay Research Award Éponyme d'un objet céleste Lauréat du prix Shaw de mathématiques
Andrew John Wiles (né le à Cambridge, Angleterre) est un mathématicien britannique, professeur à l'université d'Oxford, en Angleterre. Il est célèbre pour avoir démontré le grand théorème de Fermat (1994). Il est lauréat du prix Abel 2016.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Autorisation%20d%27un%20produit%20phytopharmaceutique
Autorisation d'un produit phytopharmaceutique
Dans l'Union européenne, l'autorisation d'un produit phytopharmaceutique est définie par la directive 91/414/CEE du , comme suit : un acte administratif par lequel l'autorité compétente d'un État membre autorise, à la suite d'une demande déposée par un demandeur, la mise sur le marché d'un produit phytopharmaceutique sur son territoire ou une partie de celui-ci. En France, le ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation délivre les autorisations de mise sur le marché (AMM) des produits phytopharmaceutiques. Depuis le , en application de la loi d'orientation agricole du , l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments est chargée de l’évaluation de la toxicologie et de l'efficacité des produits phytopharmaceutiques et des adjuvants, préalable à cette autorisation. Voir aussi Articles connexes Substance active d'un produit phytopharmaceutique Liste de substances actives de produits phytosanitaires Liste de substances actives de produits phytopharmaceutiques autorisées par l'Union Européenne Liste de substances actives de produits phytopharmaceutiques interdites par l'Union Européenne Liens externes Produits phytosanitaires, matières fertilisantes, produits biocides - Synthèse réglementaire sur leur mise en marché, Ecophytozna-pro, . Éléments de réglementation sur les produits phytosanitaires, Muriel Leuba – DRAF / SRPV Picardie, 2007. Réglementation phytosanitaire
Dans l'Union européenne, l'autorisation d'un produit phytopharmaceutique est définie par la directive 91/414/CEE du , comme suit :
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Alvar%20Aalto
Alvar Aalto
Alvar Aalto (, né le à Kuortane et mort le à Helsinki) est un architecte, dessinateur, urbaniste et designer finlandais, adepte du fonctionnalisme et de l'architecture organique. Présentation Son travail comprend également le mobilier, les textiles et la verrerie, ainsi que des sculptures et des peintures, bien qu'il n'ait jamais été considéré comme un artiste : il considère la peinture et la sculpture comme les . Le début de carrière d'Aalto va de pair avec la croissance économique rapide et l'industrialisation de la Finlande, au cours de la première moitié du et bon nombre de ses clients étaient des industriels, dont la famille Ahlström-Gullichsen. L'étendue de sa carrière, des années 1920 aux années 1970, se reflète dans les styles de son œuvre, allant du classicisme nordique des premières années, au modernisme rationnel de style international, dans les années 1930, en passant par un modernisme plus organique, à partir des années 1940. Cependant, ce qui caractérise toute sa carrière, c'est le souci du design en tant qu'œuvre d'art totale (en , qui fait qu'avec sa première femme Aino Aalto, il conçoit non seulement les bâtiments, mais aussi les surfaces intérieures, les meubles, lampes, ameublement et la verrerie. Bien que la Finlande ne soit pas un pays scandinave, ses créations de meubles sont assimilées à du design scandinave, dans le sens d'un souci de matériaux, en particulier, le bois, et de simplification mais aussi d'expérimentation technique, ce qui lui a valu des brevets pour divers procédés de fabrication, tels que le bois courbé. Le musée Alvar Aalto, conçu par Aalto lui-même, est situé dans ce qui est considéré comme sa ville natale de Jyväskylä. Nombre de ses bâtiments s'intègrent de façon harmonieuse dans le paysage, avec lequel ils forment un tout architectural. Le bois et la brique constituent ses matériaux de prédilection. Alvar Aalto a conçu lui-même les meubles pour la plupart de ses bâtiments. On lui doit entre autres la Villa Mairea à Noormarkku, la Maison Finlandia à Helsinki et le campus de l'université technique d'Helsinki. Biographie Jeunesse Hugo Alvar Henrik Aalto naît à Kuortane. Ses parents, Johan Henrik Aalto et Selly Matilda (née Hackstedt), sont respectivement arpenteur-géomètre finnophone et agente de poste suédophone. Alors qu'Aalto a cinq ans, sa famille déménage à Alajärvi, puis à Jyväskylä. Il y étudie jusqu'en 1916, et prend des cours de dessin auprès d'un artiste local du nom de Jonas Heiska. De 1916 à 1921, il fait ses études d’architecte à l'université technique d'Helsinki, puis entre dans la vie active. Carrière Hugo Alvar Henrik Aalto est le plus célèbre architecte et designer finlandais. Il est aussi l’un des plus importants pionniers du design organique. Dès son plus jeune âge, ce fils de géomètre-arpenteur a manifesté de l’intérêt et des dispositions pour les arts. Il s’occupe d’abord de la conception d’expositions et fait de nombreux voyages en Europe centrale, en Italie et en Scandinavie. En 1923, il ouvre son cabinet d’architecture à Jyväskylä. L’année suivante il épouse sa consœur Aino Marsio, qui deviendra sa plus proche collaboratrice. S'intéressant aux arts décoratifs, il crée des modèles d'objet usuels et de meubles en bois laminés et courbés. Il met au point plusieurs modèles de sièges emblématiques du nouveau design des pays nordiques et le fameux vase Savoy qui reprend les formes de la nature de son pays. Il développe également une entreprise de design : Artek. Cette entreprise naît de son envie de rendre l'art accessible à tous. Cette enseigne existe encore aujourd'hui et on peut y trouver des meubles épurés, propre au style nordique. Néanmoins, c’est d’abord en qualité d’architecte qu’Aalto va s'imposer sur la scène internationale. En 1929, il dessine l’immeuble du journal Turun Sanomat à Turku (son premier bâtiment fonctionnaliste), et deux ans plus tard il participe à la conception de l’exposition du de Turku, c'est son premier projet complet de style moderne présenté au public finlandais. Ces débuts, déjà remarqués, seront suivis par de nombreuses réalisations architecturales largement saluées, la bibliothèque de Viipuri (maintenant Vyborg en Russie) (1927-1935), le sanatorium de Paimio (1929-1933) et le pavillon de la Finlande pour l’Exposition universelle de 1937 à Paris en 1937 et celle de 1939 à New York. Il joua un important rôle d'urbaniste en Finlande après la guerre (plans d'aménagement et plans généraux de Rovaniemi, Nynäshamn et Imatra). Dès la fin des années 1920, Alvar Aalto, architecte et designer, se démarque de ses contemporains Walter Gropius, Le Corbusier ou Marcel Breuer, dont le rationalisme renvoie à l’utilisation de matériaux industriel comme l’acier et le verre qu'il considère trop froids. Il propose une vision plus humaniste et plus proche de la nature : il fait alors du contreplaqué son matériau de prédilection. Dès 1927 le couple Aalto-Marsio mène, avec Otto Korhonen, directeur technique d’une fabrique de meubles de la région de Turku, des expérimentations sur le contreplaqué collé et courbé. Ces expériences vont conduire à ses sièges les plus innovants sur le plan technique, le fauteuil 41 (1931-1932) et le 31 (1931-1932), en porte-à-faux, l’un des contemporains, l’autre faisant partie de son projet de Gesamtkunstwerk (œuvre totale) pour le sanatorium de Paimio. Grâce à sa technique de cintrage du bois, qui va permettre, pour la première fois, d’ancrer les pieds directement sous l’assise sans faire appel à un quelconque châssis ou à une structure supplémentaire, Aalto conçoit, en 1933, des séries de sièges à piètements en L (L-leg, 1932-1933), en Y (Y-leg, 1946-1947) et en éventail (fan-leg, 1954) dont le tabouret empilable à la demande de la bibliothèque de Viipuri. À la fois fonctionnel et séduisant, ce design va immédiatement signaler à l’avant-garde internationale la nouvelle voie ouverte par l’usage de contreplaqué et l’émergence d’un vocabulaire de formes plus douces et chaleureuses. En 1933, ses créations, présentées à la boutique Fortnum et Mason de Londres connaissent un succès international. Pour répondre à l'afflux de commandes, le couple Aalto-Marsio fonde en 1935 la société Artek, qui édite également ses luminaires et créations de verre. Aalto collabore aussi en indépendant avec les verres Riihimäki (1933) et Iittala (1936). Tout comme son mobilier et son architecture, ses créations en verre se caractérisent par leurs formes organiques. Le Vase Savoy, aussi connu sous le nom Vase Aalto, de 1936, est devenu un classique. La forme sinueuse de cet objet pourrait être aussi une allusion à son nom de famille : aalto signifie vague en finnois. Quoi qu’il en soit, les lignes rythmiques et asymétriques du Savoy expriment la quintessence de la nature et annoncent les formes fluides qui seront la marque du design finlandais d’après-guerre. Inspirée par la relation entre l’homme et la nature, la démarche globaliste et humaniste d’Aalto est le terreau philosophique sur lequel le design finlandais s’est développé et épanoui. Adepte convaincu de la vocation humanisante du design, Aalto refusait non seulement les formes géométriques rigides mais aussi les tubes métalliques et autres matériaux artificiels, qu’il jugeait trop éloignés de la nature. Son travail fut particulièrement bien accueilli au Royaume-Uni et aux États-Unis dès les années 1930 et 1940. Ses idées de « père fondateur du design organique » ont beaucoup influencé des designers d’après-guerre comme Charles Eames et Ray Eames. En 1952, Aalto épouse l’architecte Elissa Mäkiniemi, avec qui il collabore jusqu'à sa mort. Le musée d’art moderne de New York lui a consacré trois grandes expositions (en 1938, 1984 et 1997). Il a réalisé une œuvre abondante et très diverse dans le domaine de l'architecture collective industrielle ou privée (dortoir du MIT à Cambridge, Massachusetts, 1947-1949 ; maison de la culture à Helsinki, 1955-1958, etc.). Plus constructeur que théoricien, il a pris des partis fonctionnels et utilisé des éléments standardisés, mais il a surtout fait preuve d'une extrême liberté formelle. Évitant le recours systématique aux orthogonales, il a souvent préféré les lignes courbes ou obliques en rapport avec un plan libre et asymétrique, engendrant un espace continu aux subtiles articulations. Enfin, il s'est surtout préoccupé d'adapter ses constructions à la spécificité du programme et de les harmoniser avec le site environnant. Sa démarche s'apparente à bien des égards à celle de Frank Lloyd Wright. Principaux ouvrages Reconnaissance 1925-1956, Membre du Congrès international d'architecture moderne 1954, Médaille du Prince Eugène 1957, Médaille d'or royale pour l'architecture 1957, membre étranger honoraire de l'Académie américaine des arts et des sciences 1960, docteur honoris causa de l'université norvégienne de sciences et de technologie 1963, Médaille d'or de l'AIA 1963-1968, Président de l'Académie de Finlande Notes et références Voir aussi Bibliographie Articles connexes Architecture de la Finlande Liens externes Société Artek, fondée par Aalto Docteur honoris causa de l'université norvégienne de sciences et de technologie Docteur honoris causa de l'université technique de Vienne Récipiendaire de la médaille d'or royale pour l'architecture Lauréat de la médaille Alvar-Aalto Membre de l'Académie américaine des arts et des sciences Membre de l'Académie américaine des arts et des lettres Grand-croix de l'ordre du Faucon Récipiendaire de la croix Pour le Mérite (ordre civil) Membre des CIAM Architecte finlandais du XXe siècle Architecte moderne Designer de mobilier Designer finlandais Étudiant de l'université Aalto Naissance en février 1898 Naissance à Kuortane Décès en mai 1976 Décès à Helsinki Décès à 78 ans Personnalité inhumée au cimetière de Hietaniemi
Alvar Aalto (, né le à Kuortane et mort le à Helsinki) est un architecte, dessinateur, urbaniste et designer finlandais, adepte du fonctionnalisme et de l'architecture organique.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Anarcho-capitalisme
Anarcho-capitalisme
L’anarcho-capitalisme est un courant de pensée politique qui remet en cause l’existence de l’État. Il se distingue notamment des autres courants de l'anarchisme en faisant de la propriété privée la valeur cardinale de son système. Philosophie L’anarcho-capitalisme est inspiré du libéralisme philosophique, selon lequel l’existence de l’État est illégitime et inutile. Ce courant est une branche du libertarianisme, différent du minarchisme, qui soutient quant à lui l'existence d'un État minimal pour tous (« État veilleur »). Il se sépare du libéralisme classique, lequel croit en la nécessité d’un État et ne vise qu’à limiter de façon stricte son domaine et ses modes d’intervention. Il s'oppose en outre à tous les courants (socialiste, fédéraliste, individualiste, etc.) de l’anarchisme - qui est souvent présenté comme un communisme sans État - par son acceptation sans limite de la propriété privée. Les anarchistes traditionnels considèrent que l'anarcho-capitalisme n'est pas un anarchisme, en dépit de son rejet de l'État car il ne partage pas avec l'anarchisme historique son . Spécificités Anarcho-capitalisme et libéralisme Les anarcho-capitalistes appliquent de manière stricte les thèses du libéralisme pour en tirer une philosophie politique qu'ils jugent seule cohérente pour organiser la société. Un anarcho-capitaliste est aussi appelé un « anarcap » (ou « ancap »). Une société humaine organisée selon les principes de l'anarcho-capitalisme est appelée une « anarcapie ». Comme le libéralisme classique, l'anarcho-capitalisme revendique un système où chaque être humain est pleinement propriétaire de lui-même, des fruits de son travail et de ce qu'il a obtenu par la coopération volontaire avec autrui, par échange ou par don. Tout être humain est aussi comptable de ses actes, tenu par les engagements qu'il prend, responsable des pertes de son travail et débiteur pour les torts qu'il a causés à des tiers non consentants. Les anarcho-capitalistes considèrent que seules les interactions entre adultes consentants sont légitimes. Toute atteinte à la personne et à la propriété perpétrée sans consentement constitue dès lors une agression, et toute forme d'organisation coercitive est illégitime, y compris l'État et ses multiples succédanés. Pour les anarcho-capitalistes, un État, comme toute autre organisation, ne saurait avoir de légitimité qu'auprès de ceux qui l'ont individuellement et volontairement accepté. En particulier, les contributions obligatoires (impôts directs et indirects, etc.) et les réglementations imposées (législation, décrets, mesures administratives, etc.) sont considérées comme illégitimes. Le soutien à la propriété privée La mise en commun du capital, la répartition des tâches et des responsabilités, la spécialisation des compétences et l'échange des services sont des moyens complémentaires de produire davantage de satisfactions. Pour garantir que ces moyens profitent au plus grand nombre, chacun peut décider librement de participer ou de ne pas participer aux termes de l'accord, et d’en utiliser ou non les fruits. C'est le caractère volontaire d'un accord qui est garant tout à la fois et de sa légitimité et de son caractère bénéfique. Cela n'empêche aucunement l'existence de communautés pratiquant un socialisme volontaire avec propriété commune, tant que celui-ci n'est pas coercitif, mais est un système d'échanges entre individus consentants ou entre organisations volontaires (une entreprise étant vue comme un « ensemble de contrats »). Les anarcho-capitalistes récusent la nécessité de l'État pour garantir la propriété privée, voyant au contraire en lui le premier et le plus grand « criminel » contre la propriété privée. En revanche, ils font observer que, dans toute forme de propriété collective, une institution est nécessaire pour exercer les droits de propriété. Si tout est propriété collective, l’autorité de cette institution s’étend par définition à tout et à tous, et elle a de ce fait tous les attributs d’un État totalitaire, quel que soit le nom qu’on lui donne et quelles que soient ses modalités de fonctionnement. Par ailleurs, ils assimilent toute violation de liberté à une violation d'un droit de propriété (propriété de soi lors d'arrestations arbitraires, propriété de ses moyens de communication lors de censure, etc.). Pour ces deux raisons, ils accusent l’anarchisme socialiste – qui prétend combattre collectivement toute autre propriété que la propriété d'usage sur les biens – d’incohérence. Les tendances On peut distinguer au moins deux tendances anarcho-capitalistes : la tendance jusnaturaliste, fondée sur le droit naturel : Murray Rothbard ; la tendance utilitariste : David Friedman. Chaque tendance suit la même démarche, qui consiste à établir l'indissociabilité entre la propriété et la liberté, la désirabilité de ces droits, et la possibilité pratique de parvenir à une organisation de la société respectant ces droits. Mais elles montrent des disparités profondes dans l'application pratique de leurs principes, et ce même à l'intérieur de chacune de ces tendances. L'approche jusnaturaliste remet en question la légitimité des droits de propriété en usage actuellement en les limitant aux seuls droits acquis conformément au « homesteading » développé à l'origine par John Locke, propose des méthodes pour réviser ces droits au cas par cas pour rétablir la légitime propriété au détriment des propriétaires actuels, et érige sa définition de la liberté et de la propriété comme universelle (le droit naturel est prioritaire sur le droit positif). L'approche utilitariste part généralement de l'état actuel des droits de propriété sans chercher à établir de base absolue et universelle comme origine de ces droits, conservant la possibilité de justifier de manière utilitariste certaines violations de ces mêmes droits (la démarche utilitariste est alors prioritaire sur la liberté et la propriété). Une conséquence de ces divergences est que la première approche ne permet pas l'application de n'importe quel contrat, mais seulement de ceux qui sont des échanges de titres de propriété valables. Ainsi, l'esclavage contractuel est impossible dans cette interprétation, car le libre-arbitre humain est inaliénable et inséparable du corps de l'individu. La seconde approche n'a pas ces limites, mais s'appuie sur la catallaxie pour faire émerger des règles communes acceptables par tous en matière de contrats. Dans une situation où la violation des droits d'une personne permettrait assurément d'apporter plus en retour à une autre personne, l'approche utilitariste permet une telle violation, quand l'approche jusnaturaliste s'y oppose. Ainsi les utilitaristes peuvent justifier le sacrifice d'une personne pour en sauver plusieurs, mais pas les jusnaturalistes. Les utilitaristes justifient donc le modèle de société anarcho-capitaliste par le fait que ce serait le plus efficace économiquement et par conséquent le plus désirable, tandis que les jusnaturalistes le justifient par le fait qu'il serait seul capable de respecter tous les droits fondamentaux des individus. Une autre différence fondamentale se retrouve dans leurs conceptions de la justice : l'utilitarisme vise l'efficacité économique globale de la justice, et donc applique des peines proportionnelles en valeur au crime divisé par le taux de capture ; le crime est intégré à la société à travers ses implications économiques ; le jusnaturalisme vise la cohérence rationnelle de la justice avec le reste du droit Naturel, et donc applique la restitution égale doublée d'un droit de rétribution, appartenant à la victime, exactement égal au crime ; le crime est vu comme un renoncement partiel de ses propres droits vis-à-vis de la victime par le criminel, dans la mesure où il viole les droits de celle-ci ; certains mouvements se réclamant du jusnaturalisme ont cependant une vision différente, par exemple les agoristes n'envisagent pas de peine double, mais une restitution égale et la prise en charge du fonctionnement des mécanismes judiciaires, ce qui revient à la position utilitariste avec son intégration économique du crime. Programme Voici quelques idées provenant de deux figures emblématiques de l'anarcho-capitalisme : David Friedman (dans Vers une société sans État) et Murray Rothbard (dans L'Éthique de la liberté) : Friedman et Rothbard défendent le droit d'accomplir certains actes qui sont jugés illicites ou immoraux dans la plupart des pays, à savoir : le droit pour un individu de posséder, d'utiliser, de produire et de vendre librement de la drogue ; le droit d'organiser et de participer à des jeux d'argent ; le droit de produire ou de consommer de la pornographie ; le droit de produire, de s'équiper et de vendre des armes à feu, etc. Friedman et Rothbard prônent la privatisation de tous les services qui incombent actuellement aux États : la gestion des routes, l'enseignement, la justice (selon Friedman, les règles du droit seraient produites sur un marché libre, alors que selon Rothbard, elles découlent de la théorie du droit naturel), la sécurité, la défense, la monnaie. Friedman et Rothbard défendent le droit à l'avortement, au suicide, à la prostitution, au don et à la vente d'organes, etc. Les penseurs anarcho-capitalistes s'opposent également à toute forme non volontaire de distribution des richesses, car elle est basée sur un « vol opéré par l'État ». Pour lutter contre l'État, Rothbard est sécessionniste, Friedman est réformiste. Friedman comme Rothbard considèrent que les enfants ont le droit de travailler, de quitter le domicile de leurs parents et même de se trouver d'autres parents s'ils le souhaitent. La majorité n'est pas une question d'âge, mais d'autonomie personnelle. Rothbard prône la révision de tous les droits de propriété existants pour rétablir la légitime propriété suivant sa définition lockéenne, en particulier la propriété des terres, tandis que Friedman élude la question de la propriété des terres du fait de la faible importance économique qu'elle représente aux États-Unis. Mise en œuvre : entre projets et fictions De nombreux projets d'utopies anarcho-capitalistes ont été formulés. Le plus célèbre et le plus avancé est celui dit de Seasteading, développé par le Seasteading Institute, qui vise à bâtir des îles dans les eaux internationales pour les affranchir du contrôle de tout État. L'institut a été fondé par Patri Friedman (fils de David Friedman) et est financé notamment par Peter Thiel. Dans la culture populaire, le jeu vidéo BioShock met en scène la découverte d'une ville sous-marine fictive construite dans l'Atlantique durant l'Après-Guerre. Le joueur découvre que cette cité nommée "Rapture", a été fondée et dirigée par Andrew Ryan, un milliardaire américain d'origine russe. Ce dernier, ayant fuit la Révolution des Bolcheviks a fait fortune dans l'acier aux État-Unis, mais s'est toujours opposé à la politique du New Deal de Franklin Delano Roosevelt. Andrew Ryan fit donc construire la cité sous-marine dans les eaux internationales pour échapper à la juridiction de tous les États et fond son modèle de société libertarien basé l'individualisme et la propriété privée. La Société de Rapture, inspirée de l'objectivisme met en valeur l'effort individuel et condamne toute forme de partage et d'interventionnisme étatique (mettant donc dans le même panier le New Deal, le collectivisme économique ou même la charité judéo-chrétienne). C'est pourquoi à Rapture, aucune structure n'est publique. Tout y est privatisée jusqu'à l'oxygène inclus. Le réalisateur du jeu, Ken Levine, prend le parti de dénoncer les travers de la pensée Libertarienne à travers Rapture, en y mettant en évidence le fossé entre une liberté individuelle totalement dépourvue de morale, et le niveau croissant d'Inégalité sociale, ce qui finit par provoquer une guerre civile au sein de la population, transformant cette utopie aquatique en cauchemar abyssal. Anarcho-capitalisme et anarchisme Les anarchistes de gauche considèrent que la position anarcho-capitaliste est incohérente et contrevient à la définition historique de l'anarchisme. Tout d'abord, la propriété privée des moyens de production donnerait selon eux aux capitalistes un pouvoir, une autorité, de même nature que ceux d’un État. La propriété privée de l'outil de production devrait donc selon eux être rejetée au nom des deux positions définissant historiquement l'anarchisme : la défense du principe d'égalité et le refus du principe d'autorité. Les anarcho-capitalistes défendent l'égalité en droit et non l'égalité sociale. Or, cette égalité réelle ne pourrait, selon les anarchistes, être respectée dans une société qui accepte et valorise la propriété privée des moyens de production. De plus, pour les anarchistes, reprenant partiellement la théorie du contrat social, la propriété privée ne serait pas un droit naturel, mais une construction sociale qui exige l’action d’un État pour se maintenir. L'anarchiste Bob Black estime ainsi que le libre-échange ne peut exister sans État. Pour ces raisons, certains anarchistes refusent l’utilisation du mot « anarchisme » par les anarcho-capitalistes, pensée qu'ils déformeraient en la réduisant à l'anti-étatisme et à la défense de la liberté absolue oubliant au passage les valeurs anti-autoritaires, égalitaires et solidaires de l'anarchisme traditionnel. Certains comme Noam Chomsky vont même jusqu'à dire que l'anarcho-capitalisme tend plus vers l'anomie que vers l'anarchie. Enfin, l'implication d'anarcho-capitalistes au sein du Parti libertarien, qui se présente aux élections présidentielles aux États-Unis, contredit une tradition anarchiste opposée à la participation réformiste dans le débat politique institutionnalisé, lui préférant l'abstentionnisme. Pour l'agoriste Samuel Edward Konkin III, la participation d'anarcho-capitalistes à un parti politique est en contradiction avec l'anarchisme. Ceci ne s'applique en revanche pas aux anarcho-capitalistes qui ne se reconnaissent pas dans le Parti libertarien, tel David Friedman, et aux agoristes, qui rejettent les moyens étatiques pour parvenir à l'anarchie. Pour les anarcho-capitalistes, seule l'égalité des droits est possible et souhaitable, l'égalité des biens ne pouvant être réalisée que par des mesures qui s'opposent nécessairement à la liberté : par conséquent seule la hiérarchie de droit peut et doit être abolie, les hiérarchies de nature différente (hiérarchie sociale, culturelle, etc.) n'étant pas causées par la volonté humaine mais par la nature. Pour cette raison, ils considèrent que ce sont les anarchistes traditionnels qui sont incohérents et ne méritent pas le nom d'anarchistes, bien que ce soit leur courant de pensée qui ait inventé et défini le mot « anarchisme ». Il n'existe pas en France d'organisation ou structure anarcho-capitaliste d'ampleur comparable aux organisations anarchistes (comme la Fédération anarchiste, Alternative libertaire, l'Organisation communiste libertaire, la CNT ou la CNT-AIT) ; aux États-Unis, ce mouvement politique est en revanche relayé par quelques instituts tels que le Ludwig von Mises Institute. Ce mouvement se manifeste surtout sur internet par le biais de sites personnels ou de blogs. Enfin, alors que les anarchistes sont opposés à l'anarcho-capitalisme, certains anarcho-capitalistes affirment que, dans une société qui fonctionnerait conformément aux principes anarcho-capitalistes, les individus qui voudraient vivre selon les principes anarchistes pourraient le faire — Hans-Hermann Hoppe en montre des conséquences peu conciliantes. Ils considèrent que les anarchistes pourraient refuser d'entrer dans toute organisation qui présenterait à leurs yeux un caractère hiérarchique, et pourraient également s'associer dans des organisations qui respecteraient les principes de l'anarchisme. Auteurs Précurseurs Charles Dunoyer (1786-1862) Lysander Spooner (1808-1887), conteste les lois et la constitution des États-Unis au nom du Droit naturel, et lutte contre l'État bandit. Il n'est pas à proprement parler anarcho-capitaliste, mais il est considéré comme l'un des pères de l'anarcho-capitalisme. Gustave de Molinari (1819-1912), premier théoricien de l'anarcho-capitalisme et disciple de Frédéric Bastiat. Herbert Spencer (1820-1903) Auteurs contemporains Bruno Leoni (1913-1967) Murray Rothbard (1926-1995), qui a véritablement créé le mouvement dans les années 1950, et énoncé le principe de non-agression, axiome fondamental du libertarianisme. Il fut le premier à qualifier sa théorie politique d'anarcho-capitalisme. Robert Nozick (1938-2002), minarchiste, a publié Anarchie, État et utopie, un réquisitoire contre l'anarcho-capitalisme. Walter Block (1941-) Bertrand Lemennicier (1943-2019) David Friedman (1945-), économiste anarcho-capitaliste d'approche utilitariste. Pierre Lemieux (1947-), qui a notamment publié un Que sais-je ? sur la question : L'Anarcho-capitalisme (Paris, Presses Universitaires de France, 1988). Hans-Hermann Hoppe (1949-) Michael Huemer (1969-) Jesús Huerta de Soto (1956-), principal économiste anarcho-capitaliste du monde hispanique qui a notamment publié Socialisme, calcul économique et fonction entrepreneuriale. Carlo Lottieri (1960-) Notes et références Annexes Bibliographie Articles de revues Ouvrages Michael Huemer, The Problem of Political Authority: An Examination of the Right to Coerce and the Duty to Obey, Palgrave Macmillan. Articles connexes Capitalisme Anarchisme Libertarianisme Anarchie Agorisme Libéralisme Ultralibéralisme Néolibéralisme Crypto-anarchisme Minarchisme Volontarisme (courant politique) Liens externes Courant d'inspiration libérale Théorie économique Droit de propriété
L’anarcho-capitalisme est un courant de pensée politique qui remet en cause l’existence de l’État. Il se distingue notamment des autres courants de l'anarchisme en faisant de la propriété privée la valeur cardinale de son système.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Amblyseius
Amblyseius
Amblyseius est un genre d'acariens de la famille des Phytoseiidae, plus de 300 espèces sont connues. Description Les espèces de ce genre sont prédatrices. Les formes mobiles ont pour proies principalement les acariens et les thysanoptères sur les arbres fruitiers, la vigne, les cultures légumières et les cultures ornementales. Plusieurs espèces sont donc utilisées comme agents de contrôle biologique de ces ravageurs. Liste des espèces Référence Berlese, 1914 : Acari nuovi. Manipulus IX. Redia Giornale di entomologia, vol. 10, . Liens externes Phytoseiidae Genre d'acariens (nom scientifique)
Amblyseius est un genre d'acariens de la famille des Phytoseiidae, plus de 300 espèces sont connues.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Adalia
Adalia
Adalia est un genre de coléoptères prédateurs de la famille des coccinellidés, dont les larves et les adultes ont pour proies principalement des pucerons aussi bien sur les arbres fruitiers, les grandes cultures, les cultures légumières et les cultures ornementales que sur les plantes sauvages. Liste d'espèces Selon : Adalia bipunctata (Linnaeus, 1758) Selon : Adalia angulifera Adalia bipunctata Adalia conglomerata Adalia decempunctata Adalia frigida Adalia lenticula Adalia tetraspilota Selon : Adalia subversa Notes et références Liens externes Genre de Coléoptères (nom scientifique) Coccinellidae Insecte décrit en 1846
Adalia est un genre de coléoptères prédateurs de la famille des coccinellidés, dont les larves et les adultes ont pour proies principalement des pucerons aussi bien sur les arbres fruitiers, les grandes cultures, les cultures légumières et les cultures ornementales que sur les plantes sauvages.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Aleochara
Aleochara
Le genre Aleochara regroupe des espèces de coléoptères prédateurs de la famille des staphylinidés ayant pour proies principalement les diptères sur les arbres fruitiers, la vigne, les grandes cultures, les cultures légumières et les cultures ornementales. Liste d'espèces et des sous-genres Selon : Selon : sous-genre Aleochara (Aleochara) Mulsant & Rey, 1874 sous-genre Aleochara (Calochara) Casey, 1906 sous-genre Aleochara (Coprochara) Mulsant & Rey, 1874 sous-genre Aleochara (Echochara) Casey, 1906 sous-genre Aleochara (Emplenota) Casey, 1884 sous-genre Aleochara (Maseochara) Sharp, 1883 sous-genre Aleochara (Xenochara) Mulsant & Rey, 1874 Selon : Notes et références Liens externes http://www.funet.fi/pub/sci/bio/life/insecta/coleoptera/staphylinoidea/staphylinidae/aleocharinae/aleochara/index.html Genre de Coléoptères (nom scientifique) Aleocharinae Coléoptère décrit en 1802
Le genre Aleochara regroupe des espèces de coléoptères prédateurs de la famille des staphylinidés ayant pour proies principalement les diptères sur les arbres fruitiers, la vigne, les grandes cultures, les cultures légumières et les cultures ornementales.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Aphidol%C3%A8te
Aphidolète
, les Aphidolètes, est un genre d'insectes diptères prédateurs de la famille des cécidomyidés, dont les larves ont pour proies principalement les acariens et les pucerons sur les arbres fruitiers, la vigne, les grandes cultures, les cultures légumières et les cultures ornementales. Espèces rencontrées en Europe Aphidoletes abietis (Kieffer, 1896) Aphidoletes aphidimyza (Rondani, 1847) Aphidoletes thompsoni Mohn, 1954 Aphidoletes urticariae (Kieffer, 1895) Voir aussi Article connexe Prédateur Liens externes Bibliographie Kathleen LoGiudice, Shannon T. K. Duerr, Michael J. Newhouse, Kenneth A. Schmidt, Mary E. Killilea, and Richard S. Ostfeld (2008) Impact of host community composition on lyme disease risk. Ecology 89:2841–2849. https://dx.doi.org/10.1890/07-1047.1 (résumé) Notes et références Diptère (nom vernaculaire) Cecidomyiidae Protection des cultures Coléoptère décrit en 1904
, les Aphidolètes, est un genre d'insectes diptères prédateurs de la famille des cécidomyidés, dont les larves ont pour proies principalement les acariens et les pucerons sur les arbres fruitiers, la vigne, les grandes cultures, les cultures légumières et les cultures ornementales.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Anthocoris
Anthocoris
Le genre Anthocoris comprend des insectes hétéroptères prédateurs de la famille des Anthocoridae dont les larves et les adultes ont pour proies principalement les psylles et les pucerons sur les arbres fruitiers, la vigne, les grandes cultures, les cultures légumières et les cultures ornementales. Les anthocoris vivent dans la majorité des cas en prédateurs non spécifiques sur la partie aérienne des plantes. En général ubiquistes, certaines espèces tendent à préférer des plantes particulières. Rares différences d'écologie entre les nymphes et les adultes. La femelle hiberne, le mâle l'imite parfois. on peut trouver les œufs sous les épidermes des feuilles et des tiges des plantes hôtes. Selon l'espèce et le climat, on compte de 1 à 4 générations annuelles. Ils se nourrissent d'aphides (pucerons…), de psylles, de psoques, d'œufs de divers insectes (lépidoptères, hyménoptères…) et de larves d'homoptères. Liste des espèces Anthocoris albiger Reuter, 1884 Anthocoris antevolens White, 1879 Anthocoris bakeri Poppius, 1913 Anthocoris bicuspis (Herrich-Schaeffer, 1835) Anthocoris confusus Reuter, 1884 Anthocoris dimorphicus Anderson et Kelton, 1963 Anthocoris fulvipennis Reuter, 1884 Anthocoris limbatus Fieber, 1836 Anthocoris musculus (Say, 1832) Anthocoris nemoralis (Fabricius, 1794) Anthocoris nemorum (Linnaeus, 1761) Anthocoris nigripes Reuter, 1884 Anthocoris tomentosus Péricart, 1971 Anthocoris tristis Van Duzee, 1921 Anthocoris whitei Reuter, 1884 Noms en synonymie Anthocoris elegans, un sunonyme de Cardiastethus elegans Liens externes Genre d'Hétéroptères (nom scientifique) Anthocoridae Coléoptère décrit en 1814
Le genre Anthocoris comprend des insectes hétéroptères prédateurs de la famille des Anthocoridae dont les larves et les adultes ont pour proies principalement les psylles et les pucerons sur les arbres fruitiers, la vigne, les grandes cultures, les cultures légumières et les cultures ornementales.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Atractotomus
Atractotomus
Atractotomus est un genre d'insectes hétéroptères prédateurs de la famille des Miridae, dont les larves et les adultes ont pour proies principalement les acariens, les psylles, les pucerons et les thrips sur les arbres fruitiers, la vigne, et les cultures légumières. Espèces rencontrées en Europe Atractotomus amygdali Wagner, 1960 Atractotomus brunomassai Carapezza, 1982 Atractotomus kolenatii (Flor, 1860) Atractotomus magnicornis (Fallén, 1807) Atractotomus mali (Meyer-Dür, 1843) Atractotomus marcoi Carapezza, 1982 Atractotomus morio J. Sahlberg, 1883 Atractotomus parvulus Reuter, 1878 Atractotomus persquamosus Seidenstücker, 1961 Atractotomus rhodani'' Fieber, 1861 Références Genre d'Hétéroptères (nom scientifique) Miridae Coléoptère décrit en 1858
Atractotomus est un genre d'insectes hétéroptères prédateurs de la famille des Miridae, dont les larves et les adultes ont pour proies principalement les acariens, les psylles, les pucerons et les thrips sur les arbres fruitiers, la vigne, et les cultures légumières.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Aruba
Aruba
Aruba est une île néerlandaise de la mer des Caraïbes, située au large des côtes du Venezuela, faisant partie des Petites Antilles. L'île forme un État autonome (pays constitutif) du royaume des Pays-Bas à part entière, le Pays d'Aruba ( en néerlandais, en papiamento), depuis qu'elle s'est séparée des Antilles néerlandaises en 1986. En 2010, Aruba comptait , dont vivaient à Oranjestad, capitale de l'île. Géographie L'île d'Aruba est située en mer des Caraïbes, au nord de l'État vénézuelien de Falcón. Elle fait partie de l'archipel des Antilles. L'île se situe à au nord de la péninsule de Paraguaná, sur la côte septentrionale du Venezuela. Aruba possède peu de végétation tropicale et des plages de sable blanc qui font sa renommée auprès des touristes. Comme la métropole, Aruba est un pays plat dont le point culminant est le mont Jamanota à . L'île est orientée nord-ouest sud-est sur une distance de . La superficie d'Aruba est de . Son littoral a une longueur de . Les villes principales sont Oranjestad (capitale), Sint Nicolaas, et Noord. Climat Aruba a un climat tropical chaud et très sec, voire semi-désertique mais cependant rafraîchi par des vents venant de l'océan Atlantique. Les températures sont quasi constantes, autour de . Très sèche, elle ne comporte qu'une petite part de la flore tropicale que l'on retrouve ailleurs dans les Caraïbes. L'île reçoit entre d'eau par an, ce qui est très peu par rapport au reste des Antilles et la végétation n'y est pas très développée. On compte seulement de pluie par an. En hiver, seulement à la mi-novembre, l'île est arrosée, avec neuf jours de pluie environ, alors qu'on ne compte aucun jours de pluie durant tout le printemps. La température moyenne est de . Histoire L'île d'Aruba est d'abord peuplée d'Amérindiens , une tribu arawak venue de l'actuel Venezuela vers l'an 1000. En 1499, l'explorateur espagnol Alonso de Ojeda accoste sur l'île. Celle-ci devient un refuge de pirates et de boucaniers espagnols, puis un immense ranch où les Espagnols introduisent chevaux, moutons, chèvres, cochons. Contrairement à ce qui a pu se passer ailleurs, les Espagnols n’exterminent pas les Arawaks mais leur permettent d'élever du bétail. Encore aujourd'hui, beaucoup d'Arubais ont des ancêtres amérindiens. Aruba reste sous contrôle espagnol jusqu'en 1636, date à laquelle le royaume des Pays-Bas en fait une colonie. Après la cession de l'île par les Espagnols, des Juifs marranes fuyant les persécutions dans leurs pays (Espagne et Portugal) viennent s'installer dans l'île. Aruba change à plusieurs reprises de statut : propriété de la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales, colonie rattachée à la Guyane hollandaise et même, à deux reprises, les Néerlandais doivent cohabiter avec les Britanniques (1799-1802 et 1805-1816) sans qu'il apparaisse clairement qui détenait le pouvoir effectif à Aruba. Le gouverneur néerlandais entre 1642 et 1646 s'appelait Pieter Stuyvesant : il deviendra ultérieurement le gouverneur de la province néerlandaise de Nouvelle-Néerlande jusqu'à son annexion par les Anglais en 1664 sous le nom de Province de New York. Pendant les guerres napoléoniennes, l'Empire britannique a pris le contrôle de l'île, entre 1799 et 1802, et entre 1804 et 1816, avant de la rendre aux Hollandais. Lors de la Seconde Guerre mondiale, les Pays-Bas sont occupés par l'Allemagne nazie à partir du . Le lendemain, les Britanniques placent l'île sous leur protection avant de la laisser aux États-Unis du jusqu'à la libération des Pays-Bas en 1945. Le , la Couronne néerlandaise accepte le principe de l'autodétermination pour Aruba. Les Antilles néerlandaises prennent leur autonomie le et Aruba fait partie de cet ensemble constitué des îles Sous-le-Vent (Aruba, Bonaire et Curaçao situées près de la côte du Venezuela) et des îles du Vent (Saint-Martin, Saba et Saint-Eustache situées à l'est de Porto Rico). Une constitution est établie en avril 1955. Désormais, le royaume des Pays-Bas est constitué de deux entités de droit égal que sont les Pays-Bas et les Antilles néerlandaises. Pour commémorer l'accord de 1948, la date du 18 mars est choisie comme fête de l'île (on ne peut dire fête nationale, puisqu'il ne s'agit pas d'une nation). Depuis le , c'est le « jour du drapeau », date à laquelle sont adoptés en même temps le drapeau et l'hymne « Aruba Dushi Tera » (qui signifie « Aruba, terre précieuse »). Au sein des Antilles néerlandaises, l'île d'Aruba ne tarde pas à exprimer sa défiance envers l'île de Curaçao, dominante et lieu de la capitale Willemstad. Elle exprime des velléités de séparation, qui reposent en bonne partie sur une démographie différente. Aruba est majoritairement peuplée d'habitants métis alors que Curaçao a une majorité noire et une minorité blanche. En outre, tout comme Curaçao, Aruba dispose d'importantes ressources grâce à la raffinerie du pétrole vénézuélien. Par ailleurs, une partie de la population est favorable à un rapprochement avec le Venezuela. Lors d'un référendum organisé en 1977, la population vote largement pour l'indépendance de l'île. Des négociations commencent. Le , des représentants de la Couronne néerlandaise, de chacune des îles des Antilles néerlandaises et des Pays-Bas acceptent au traité de La Haye le principe de l'autonomie de l'île d'Aruba, autonomie vis-à-vis des Antilles néerlandaises et non du royaume. L'autonomie est effective le . Le royaume est alors constitué de trois entités. L'accord de 1983 prévoyait l'indépendance dix ans plus tard, en 1996, mais le gouvernement arubais a préféré demander en 1994 la suspension de cette clause. La stabilité politique offerte par le maintien des liens avec les Pays-Bas et, a contrario, les difficultés rencontrées par le Surinam depuis son indépendance en 1975 ont joué dans la décision de repousser sine die la perspective de la pleine souveraineté. Cela en dépit de l'émergence du tourisme comme source de richesse pour l'île. Politique Constitution Le souverain des Pays-Bas, Willem-Alexander depuis le , est le chef de l'État ; Des élections législatives ont lieu tous les quatre ans pour désigner les du Parlement monocaméral appelé les États (Staten) ; Le Parlement nomme les sept membres du Conseil des ministres et le Ministre-président, qui les dirige ; Le Conseil des ministres propose au souverain un gouverneur, dont le mandat est de six ans, et qui représente la Couronne sur l'île d'Aruba. Gouverneur Le gouverneur représente le chef de l'État néerlandais à Aruba. Depuis le , cette fonction est occupée par Alfonso Boekhoudt. Ministre-président Le ministre-président est le chef du gouvernement d'Aruba. Depuis novembre 2017, cette fonction est occupée par Evelyn Wever-Croes, membre du Mouvement électoral du peuple. Partis politiques Le Parti populaire arubais, AVP (Arubaanse Volkspartij / Partido di Pueblo Arubano) est un parti traditionnel chrétien-démocrate. Le Mouvement électoral du peuple (Movimiento Electoral di Pueblo en papiamento, le créole local) est un parti social-démocrate. DR (Démocratie réelle) MAS (Mouvement solidaire arubais) Aliansa (Alliance démocratique arubaise) PDA (Parti démocratique arubais), chef : Leo Berlinski OLA (Parti libéral arubais), chef : Glenbert Croes PPA (Parti patriotique arubais), chef : Benny Nisbet CLA (Concentration pour la libération d'Aruba) PARA (Pour Aruba renouvelée maintenant), chef : Urbana Lopez ADN (Action démocratique nationale), chef : Pedro Charro Kelly POR (Peuple fier et respecté) RED (Réseau électoral démocratique) Parlement Les États d'Aruba (Staten van Aruba) est le Parlement de l'île. Il comprend élus pour quatre ans. Depuis les élections du , l'AVP et le MEP détiennent chacun neuf sièges, POR 2 et le RED 1. Démographie En 2006, la population d'Aruba est de . Elle est composée à 20,7 % de personnes de , à 68,3 % de personnes de et de 11 % de personnes de ou plus. Sa densité est de . En 2003, l'espérance de vie des hommes est et celle des femmes est . En 2003, le taux de croissance de la population est 0,55 %, son taux de natalité est de en 2001, le taux de mortalité est de la même année et le taux de mortalité infantile est en 2003. Langues En 2010, 69,4 % de la population parle le papiamento, un créole à base lexicale portugaise, 13,7 % l'espagnol, 7,1 % l'anglais, 6,1 % le néerlandais, 1,5 % une langue chinoise et 2,1 % une autre langue. Religions Selon le Pew Research Center, en 2010, 91,9 % des habitants d'Aruba sont chrétiens, principalement catholiques (82,8 %) et dans une bien moindre mesure protestants (7,3 %). Économie Avant l'arrivée des Espagnols, Aruba cultivait essentiellement l'aloès mais on ne sait pas grand-chose de l'économie de cette époque. En 1825, les Néerlandais découvrent de l'or. C'est le premier âge de prospérité de l'île avec l'ouverture de mines et l'afflux de chercheurs d'or. En 1924, Aruba profite de sa position au sortir du golfe pétrolier du Venezuela et du lac Maracaibo pour ouvrir une raffinerie de pétrole, c'est le deuxième âge d'abondance pour Aruba. En 1985, la raffinerie Lago qui appartient à une filiale d'ExxonMobil ferme : le gouvernement perd 30 % de ses recettes et entre en récession l'année suivante. En 1990, la raffinerie est rénovée puis achetée et rouverte par un autre consortium pétrolier américain, El Paso, mais en 2003 ce dernier indique son intention de vendre la raffinerie qui transforme par jour. Troisième âge d'or : le tourisme. Avec son régime politique stable, son climat quasi idéal et ses plages, Aruba offre aux touristes américains, vénézuéliens et néerlandais une destination qui correspond à la demande d'une île « paradisiaque ». En 2001, le tourisme représente 35 % des emplois et 38 % du PIB de l'île. Mais le gouvernement cherche d'autres ressources pour une île qui n'exporte que son pétrole raffiné. Il jette son dévolu sur les très rentables « services financiers off-shore » . Beaucoup de voisins antillais d'Aruba (Grenade, les Îles Caïmans, Antigua-et-Barbuda, etc.) ont déjà trouvé leur compte dans cet exercice. Mais la métropole et l'Union européenne exigent une plus grande transparence sur les transactions bancaires (en particulier via le GAFI). À partir du , les voyageurs avec plus de (le taux du florin arubais est fixé par rapport au dollar américain à 1,79 florin par dollar) en espèces doivent déclarer cette somme aux douanes arubaises. Aruba possède sa propre banque centrale, ce qui lui offre une certaine latitude dans ses politiques économiques, mais a dû promettre à l'OCDE d'aligner son système bancaire d'ici 2006. Aruba essaie toujours de développer ce secteur, sachant que le domaine est immense et flou. Après le , la fréquentation des Américains chute et les finances du pays s'en ressentent. Le pays entre en récession, son PIB se contractant de 1,2 % en 2001 et de 3,8 % en 2002 alors que lors du boom du tourisme (au début des années 1990), la croissance annuelle était de l'ordre de 5 %. Le budget de l'État doit faire face à un gros déficit et à une balance commerciale négative : d'un côté les touristes viennent moins, ce qui crée un manque à gagner important, de l'autre les Arubais ont, au cours de cette période de forte croissance (jusqu'en 2001), obtenu de fortes revalorisations salariales que les employeurs ne peuvent que difficilement assurer. Le chômage reste encore inexistant (0,6 %). Le FMI prévoit pour 2003 une reprise de l'économie arubaise et un taux de croissance de 4 %, mais toujours un problème de dette publique qui fin 2002 était estimée à 37 % du PIB. Aruba essaie de développer d'autres secteurs de service : relancer les raffineries, mais alors le tourisme risque de pâtir de la pollution de cette industrie. Une des perspectives mises en avant par le gouvernement sont les télécommunications et le développement de zones franches. Destinations des exportations en 2001 : États-Unis 26,9 %, Venezuela 20,9 %, Antilles néerlandaises 19,5 %, Pays-Bas 14,2 %. Répartition de la provenance des importations en ???? : États-Unis 61,8 %, Pays-Bas 11,7 %, Venezuela 3,1 %, Japon 2,6 %. Patrimoine Patrimoine civil Musées et autres institutions Liste de musées à Aruba, dont Musée national archéologique d'Aruba à Oranjestad Musée historique d'Aruba à Oranjestad Musée des Antiquités d'Aruba à Paradera Musée de l'aloès d'Aruba au nord-ouest d'Oranjestad Musée de la Bible A. van den Doel à Oranjestad Musée du train miniature à Sint Nicolaas Musée du sport d'Aruba à Oranjestad Phare Le Phare California Patrimoine religieux L'église Saint-François-d'Assise à Oranjestad, construite en 1813. L'église Sainte-Anne à Noord, construite entre 1914 et 1919. L'église Sainte-Philomène à Paradera, attraction touristique majeure, car le bâtiment domine l'horizon par rapport au reste de l'architecture locale. Personnalités Radio-communications Les stations radio-amateurs de l'île émettent avec un indicatif utilisant le préfixe P4. Codes Aruba a pour codes : P4, selon la liste des préfixes OACI d'immatriculation des aéronefs ; TN, selon la liste des préfixes des codes OACI des aéroports ; AW, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-2 ; ABW, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-3 ; ARU, selon la liste des codes pays du CIO. Notes et références Voir aussi Articles connexes Antilles néerlandaises Compagnie néerlandaise des Indes occidentales Cinéma caribéen Liens externes
Aruba est une île néerlandaise de la mer des Caraïbes, située au large des côtes du Venezuela, faisant partie des Petites Antilles. L'île forme un État autonome (pays constitutif) du royaume des Pays-Bas à part entière, le Pays d'Aruba ( en néerlandais, en papiamento), depuis qu'elle s'est séparée des Antilles néerlandaises en 1986. En 2010, Aruba comptait , dont vivaient à Oranjestad, capitale de l'île.
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Accusatif
En linguistique, l'accusatif (abréviation : ; du latin grammatical accusativus, « qui marque l'aboutissement de l'action »), est un cas grammatical exprimant le complément d'objet direct (COD), c'est-à-dire l'actant qui subit l'action exercée par le sujet d'un verbe transitif direct actif, dit aussi objet patient. Dans les langues ergatives, cette fonction peut être assumée par le cas absolutif. Outre ce sens principal, l'accusatif peut également assurer différentes fonctions selon les langues. Par langue Allemand En allemand, l'accusatif s'emploie principalement pour indiquer le complément d'objet direct et son attribut mais aussi après certaines prépositions (bis, durch, für, gegen, ohne, per, pro, um, wider) ou avec la postposition entlang : den Fluss entlang = le long du fleuve. Il sert aussi dans l'opposition entre les compléments de lieu locatifs et directifs après les prépositions « mixtes » pour exprimer une position (an, auf, hinter, in, neben, über, unter, vor, zwischen). L'accusatif s'emploie pour marquer le directif (le lieu où l'on va ; question wohin ?). Quant au datif, il exprime un locatif (lieu où on est ; question wo ?). Exemple : Sie klebte das Foto an die Tür (accusatif) : Elle a collé la photo sur la porte. Das Foto klebt an der Tür (datif) : La photo est collée sur la porte. Il est aussi employé pour désigner une durée : Er hat den ganzen Tag gelesen : Il a lu toute la journée. La forme de l'accusatif est pareille à celle du nominatif sauf au masculin singulier. Anglais L'anglais moderne n'a plus de déclinaisons sauf pour les pronoms : whom est l'accusatif de who (qui), him est l'accusatif de he (il, lui), et her de she (elle). Ces formes servant également de datif, on les range parfois sous la dénomination de cas oblique: He is back. Did you see him ? Yes, I gave him the book. (Il est de retour. L’avez-vous vu ? Oui, je lui ai donné le livre). The man whom I wanted to see was away. (L'homme que je voulais voir était parti). The boy with whom she fell in love left her. (Le garçon dont [litt. avec qui] elle était tombée amoureuse la quitta). Toutefois, en anglais parlé, on a tendance à utiliser who ou that au lieu de whom, ou à supprimer le pronom : The man who/that I wanted to see. / The man I wanted to see. Espéranto L'espéranto a fait le choix d'admettre le nominatif et l'accusatif comme seuls cas, l'accusatif y étant marqué par la désinence -n. Cela peut paraître un peu compliqué pour les personnes dont la langue maternelle ignore les cas, mais l'accusatif est nécessaire à une bonne compréhension: Frukton manĝas Marko : C'est un fruit que mange Marc (COD) Marko konas tiun kiun vi serĉas : Marc connaît celui que vous cherchez (COD) Bonan tagon : Bonjour (verbe sous-entendu deziri = souhaiter ; comme en allemand) Li mortis la morton de la herooj : Il mourut de la mort des héros (accusatif interne) Mi iras Hejmen : Je vais à ma maison (acc. de mouvement) Mi estis tri paŝojn de via domo : J'étais à trois pas de ta/votre maison (acc. de mesure) Li restis plurajn horojn : Il resta plusieurs heures (acc. de durée) Mi venos lundon : Je viendrai lundi (acc. indiquant le moment) La kato saltas sur la divano ≠ La kato saltas sur la divanon : Le chat saute sur le divan (première forme sans accusatif : Le chat fait des bonds sur le divan ; seconde forme avec accusatif : Le chat saute en direction du divan) En espéranto, les adverbes dérivés peuvent se mettre à l'accusatif : Mi revenos hejmen : Je reviendrai à la maison (allemand : nach Hause, russe : домой (domoï) (avec mouvement) ; дома (doma) (sans mouvement) Antaŭen ! : En avant ! (verbe aller sous-entendu) En espéranto, l'accusatif remplace souvent (certains disent : « toujours ») une préposition : Li helpas nin/al ni (Il nous aide). Mi dubas tion/pri tio (J'en doute). Mi serĉas trezoron/por trezoro (Je cherche un trésor). Atendu momenton/dum momento (Attends un moment). Mi vojaĝos Varsovion/mi vojaĝos al Varsovio (Je voyagerai à Varsovie). La pomoj kostis ses pencojn/po ses pencoj (Les pommes ont coûté six pence). Français Le français conserve dans ses pronoms personnels des traces d'un accusatif (cas régime en ancien français) : je → me, tu → te, il / elle → le / la, (nous et vous identiques), ils / elles → les. Toutefois, la distribution de ces formes ne reprend pas celle de l'accusatif puisqu'elles servent également d'attributs du sujet (il l'est). Latin En latin, l'accusatif s'utilise aussi pour marquer l'attribut du complément d'objet direct et après certaines prépositions. Il sert à exprimer le lieu où on va et la durée et peut s'employer de façon exclamative : (...) divitias suas vincere nequeunt (Salluste) : ils ne peuvent venir à bout de (litt. « vaincre ») leurs richesses (COD). Unum te sapientem et appelant et existimant (Cicéron) : Tu es le seul qu'ils appellent et estiment sage (attribut du COD). Terra dies duodequadraginta movit (Tite-Live) : La terre trembla pendant trente-huit jours (durée). Cum Caesar in Galliam venit... (César) : Lorsque César arriva en Gaule... (lieu avec mouvement). L. Paulum (...) quem civem ! quem virum ! (Cicéron) : Lucius Paulus, quel citoyen ! quel homme ! (exclamation). Sciebam me genuisse mortalem (Cicéron) : Je savais que j’avais engendré un mortel (sujet d'une proposition infinitive). Os umerosque deo similis (Virgile) : Semblable à un dieu par son visage et ses épaules (accusatif dit grec, imitation d'une construction grecque). Certains verbes admettent la construction du double accusatif : Face quod te rogamus (Plaute) : Fais ce que nous te demandons. Doceo pueros grammaticam : J'enseigne la grammaire aux enfants (= J'instruis les enfants et je leur enseigne la grammaire). Russe En russe, comme dans la plupart des autres langues slaves, l'accusatif est le cas du complément d'objet direct : Я хочу купить билет : Je voudrais acheter un billet. L'accusatif des langues slaves hésite souvent entre des formes semblables au nominatif ou au génitif. L'accusatif est généralement identique au nominatif pour les noms masculins inanimés (билет (billet)) et les noms neutres et se calque sur le génitif pour les noms masculins animés (человек (homme) devient à l'accusatif человека). Le féminin singulier a une forme propre : роза (rose) donne розу. Cette règle est souvent compliquée par le remplacement de l'accusatif par le génitif dans un sens négatif et/ou partitif : Я понятия не имею : Je n'en ai aucune idée. Il s'emploie également après certaines prépositions, telles que в et на (dans, à, sur), avec une idée de mouvement ou de direction : Я иду на вокзал : Je vais à la gare. Notes et références Cas grammatical tr:İsmin hâlleri#-i hâli (belirtme hâli)
En linguistique, l'accusatif (abréviation : ; du latin grammatical accusativus, « qui marque l'aboutissement de l'action »), est un cas grammatical exprimant le complément d'objet direct (COD), c'est-à-dire l'actant qui subit l'action exercée par le sujet d'un verbe transitif direct actif, dit aussi objet patient. Dans les langues ergatives, cette fonction peut être assumée par le cas absolutif.
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Arthur Honegger
Arthur Honegger, né le au Havre et mort le à Paris, est un compositeur français d'origine suisse. Biographie Arthur Honegger naît en 1892 au Havre, dans une famille suisse et protestante. Son père, Arthur Honegger, exerce la profession de négociant en café, sa mère, Julie Ulrich, joue du piano. Sa famille baigne dans l'univers musical et il apprend le violon. Au duo mère-fils, se joint parfois un ami d'Arthur, également violoniste. Mais les œuvres pour deux violons et piano sont assez rares, et le jeune Arthur, qui admire Bach et Beethoven, est donc amené à composer pour cette formation des essais malhabiles. Il se lance également dans l'écriture d'un opéra et d'un oratorio. Il s'inscrit au Conservatoire de Zurich en 1909-1910, et étudie le violon et la théorie musicale avec Willem de Boer et Lothar Kempter), puis il est élève en 1911 au Conservatoire de Paris, où il étudie le violon et rencontre Darius Milhaud et Jacques Ibert. Il est élève de Charles-Marie Widor et Vincent d'Indy. Il quitte le Conservatoire en 1918, ayant déjà composé des mélodies, son premier quatuor et un poème symphonique, Le Chant de Nigamon. Très attaché au renouveau du répertoire, il est influencé par Igor Stravinsky, sur lequel il écrit un essai en 1939. Compositeur prolifique et désireux d'illustrer la transformation de la société, notamment par la technique ou le sport, Honegger écrit pour le théâtre, la radio et le cinéma aussi bien que pour la salle de concert : ballets, chansons, concertos, musique de chambre, musiques de films, opéras, oratorios, symphonies. En 1921, il connaît le succès avec le Roi David, pièce de René Morax, qu'il transforme en oratorio en 1924. Son œuvre la plus célèbre, créée en 1923, est Pacific 231, premier de trois mouvements symphoniques et dédiée à la locomotive à vapeur éponyme. Les deux autres mouvements du triptyque s'intitulent Rugby et Mouvement symphonique . Sa première symphonie date des années 1929-1930. Plus tard, durant l'Occupation, il compose ses Trois Poèmes (sur un texte de Claudel), ses Trois Psaumes et sa Symphonie pour orchestre à cordes et trompette ad libitum. Composée en 1941, ses mouvements évoquent la mort, le deuil, puis la libération. En parallèle il enseigne la composition à l'École normale de musique de Paris où il aura parmi ses élèves Yves Ramette, futur auteur de six symphonies. Sa Symphonie , intitulée liturgique, son oratorio Jeanne d'Arc au bûcher (1938) — d'après un texte de Paul Claudel — et son dramatique Roi David (1921) soulignent la religiosité de ce compositeur protestant. Durant la seconde moitié des années 30, il fera chez la famille Gosselin (au Manoir du Clap) une lecture de Jeanne au Bûcher. Parmi ses œuvres qui ont le plus compté pour lui, il citait aussi son opéra Antigone (1926). Sa symphonie n° 3 (dite « Liturgique », 1946) est très liée aux années difficiles que le monde venait de vivre du fait de la mondiale. Chacun des trois mouvements comporte un sous-titre d'origine liturgique. Elle est composée comme suit : Dies iræ (« Jour de colère »), Allegro marcato ; De profundis clamavi (« Des profondeurs j'ai crié vers toi »), Adagio ; Dona nobis pacem (« Donne-nous la paix »), Andante. En 1925, Arthur Honegger a une liaison avec la chanteuse d'opéra Claire Croiza, de laquelle naît un fils, Jean-Claude. En , il épouse la pianiste Andrée Vaurabourg (1894-1980) qu'il avait rencontrée au conservatoire de Paris en 1916 ; leur fille Pascale naît en 1932. Ils demeurent à Paris (tout en logeant dans des appartements séparés) durant la guerre, vivant notamment de commandes pour musique de film. Sa quatrième symphonie est sous-titrée : Deliciæ Basiliensis (Les Délices de Bâle). La cinquième est dite Symphonie di tre re (« des trois ré », qui ponctuent chacun de ses trois mouvements). Il est critique musical et professeur à l'École normale de musique de Paris. Il est également l'un des membres du groupe des Six, avec Georges Auric, Louis Durey, Darius Milhaud, Francis Poulenc et Germaine Tailleferre. Outre les Six, il a fréquenté Paul Claudel, Jean Cocteau, Guillaume Apollinaire, Max Jacob, Pierre Louÿs, Pablo Picasso, Erik Satie, Jean-Louis Barrault et Paul Valéry, dont certains lui ont fourni des sujets pour ses œuvres. Il est inhumé avec son épouse à Paris au cimetière Saint-Vincent. Honegger, critique à Comœdia Honegger resta à Paris pendant la guerre, il réussit à faire jouer ses œuvres, fut critique musical à Comœdia et en même temps membre du Front national des musiciens, jusqu'à ce qu'il en soit expulsé en raison de fautes comme le voyage à Vienne (pour le Festival Mozart en novembre 1941) sa participation à une réception donnée par un haut responsable de la propagande culturelle à l'ambassade d'Allemagne à Paris, et des "critiques positives de la musique allemande contemporaine de Hans Pfitzner, Werner Egk et Richard Strauss", qui jetaient le doute sur sa fidélité. Après le numéro du 16 octobre 1943, Honegger ne publia plus dans Comœdia, jusqu'au 8 janvier 1944. Ce silence pourrait correspondre au moment où il fut été exclu du FNM, après quoi il n'intervint plus que cinq fois. Dans son article du 22 janvier 1944 il tenta d'expliquer ce qu'il avait essayé de faire à Comœdia, et admit son échec : "J'ai essayé d'intéresser les auditeurs de concerts aux compositeurs qui parlent la langue de leur époque, j'ai tenté d'exciter leur curiosité en faveur d'œuvres moins connues et peut-être injustement délaissées." Ce sont presque exclusivement les jeunes musiciens français qu'il a défendus : " J'ai surtout voulu montrer qu'à côté des grands maîtres classiques allemands il y avait maintenant une admirable école française digne d'être écoutée et qui maintient haut le renom et la gloire de ce pays." Il en voulait aux musiciens responsables de programmes, et aux auditeurs aussi : "Le quatuor Bouillon donne les quatuors de Jacques Dupont, J. Rivier, J. Ibert et ne remplit qu'à demi la salle Gaveau. Dans dix ans, trois mile personnes vous donneront des détails sur cette première audition du quatuor d'Ibert qu'il auront admiré les premiers. (Tout le monde applaudissait à la première de Pelléas)". Il rappelle qu'il a par le passé déconseillé aux jeunes de devenir compositeurs (numéro du 7 août 1943), ajoute qu'il se sent coupable d'avoir donné des cours de composition, et conclut qu'il vaut mieux qu'il cesse de publier dans Comœdia. Il garda ensuite le silence jusqu'au 19 février 1944, pour un hommage chaleureux à l'auteur de Scemo, Alfred Bachelet, mort le 10 février ; réapparut le 29 avril (pour demander que l'Opéra-Comique mette à son programme les œuvres de Guy Ropartz, Sylvio Lazzari, Gabriel Dupont, Henri Rabaud ou Déodat de Séverac), puis le 9 juillet et finalement le 5 août, pour le dernier numéro de Comœdia, dans lequel il se réjouit : "Au mois de juin 1944, la radiodiffusion nationale a commencé une série d'auditions publiques consacrées à la musique française" : Berlioz, Lalo, Chabrier, Fauré, Debussy, Ravel sont déjà passés ou annoncés, et Honegger espère y entendre des contemporains : Roussel et Florent Schmitt, Ibert, Claude Delvincourt, Poulenc, Messiaen, etc. Il était conscient de chanter toujours la même antienne. Dans l'article précédent, du 9 juillet, il rendit un bel hommage à Claude Delvincourt, au moment où l'Opéra commençait à travailler son Lucifer ou Le Mystère de Caïn (finalement créé à l’Opéra de Paris seulement en 1948). Honegger rappela que "Directeur du Conservatoire depuis trois ans, Claude Delvincourt s'est attaché à améliorer le sort des élèves en un temps où les conditions matérielles sont plus difficiles que jamais pour les jeunes. Il le fait avec une foi, une abnégation qui lui vaudront le respect et la reconnaissance de tous." (Delvincourt avait créé l’Orchestre des Cadets du Conservatoire pour éviter que les élèves soient envoyés au S.T.O. Leur premier concert eut lieu le 12 décembre 1943, sous la direction de Roger Désormières. A la fin de l’année 1944 les étudiants concernés par le S.T.O. et Delvincourt lui-même durent disparaître). En sus de ces nombreux articles écrits pour défendre obstinément les jeunes musiciens français et demander qu'on fasse moins de place aux œuvres qui envahissaient les salles de concert depuis trop longtemps, symphonies de Beethoven et autres Tannhaüser, Honegger fournit à Comœdia quelques articles sur des musiciens allemands contemporains. Lorsqu'il parle (5 juillet 1941) du Festival Beethoven, c'est essentiellement pour louer le talent de Charles Münch et des exécutants, et de Marguerite Long qui a joué en première partie. Il montre plus de réserve quelques jours plus tard (le 19 juillet) quand il rend compte du concert du 16 juillet donné par l'Orchestre de chambre de Berlin à la salle de l'ancien Conservatoire, dans le cadre de la Semaine Mozart : il mélange louanges et critiques à l'adresse de W. Kempff et de Hans von Benda. Dans le numéro du 4 avril 1942, Honegger écrivit sur Palestrina, l'opéra de Hans Pfitzner qui était monté à Paris : il exprima un point de vue mitigé et conclut en disant qu'il aimerait savoir comment réagirait le public allemand si la Pénélope de Fauré lui était présentée. Lorsqu'il entendit Une vie de héros et Till Eulenspiegel (de Richard Strauss), il ne put éviter de faire quelques compliments, mais il termina son article (30 mai 1942) en envoyant les spectateurs écouter … de la musique nouvelle française : il y avait justement un concert de Pierre Bernac et Poulenc, avec des premières auditions. Après avoir assisté à la création française de Joan de Zarissa ( de Werner Egk), il réserva ses louanges (18 juillet 1942) à Lifar, le "choréauteur" (qui avait créé le ballet à Berlin, et eut quelques soucis au moment de l'épuration). Le 21novembre 1942, il signala une exécution de la Symphonie domestique de R. Strauss, mais au milieu d'une liste d'événements musicaux (Jeanne d'Arc de Tony Aubin (son collègue à Comœdia) donné à Rouen, La Pantoufle de Vair de Marcel Delannoy, les Airs de Poulenc, la Habanera de Louis Aubert et les reprises de Salammbo et de La Damnation de Faust. Il commit un nouvel article sur Strauss le 8 mai 1943, après la représentation d'Ariane à Naxos à l'Opéra-Comique. Son commentaire est forcément élogieux, mais il trouva le moyen d'en consacrer la moitié aux interprètes (Désormière, Lubin et Jouatte). Son dernier article consacré à un compositeur allemand date du 22 mai 1943, à l'occasion de la création à Paris de Peer Gynt de Werner Egk. L'article est descriptif et assez neutre. On peut ajouter qu'Honegger fit le voyage de Vienne en novembre 1941 pour le Festival Mozart organisé à l'occasion du cent cinquantième anniversaire de la mort de Mozart. Les manifestations avaient pour but la propagande, mais Honegger n'écrivit pas une ligne à leur sujet dans Comœdia. Pour le reste, Honegger se montre ouvert aux nouveautés, il encourage l'emploi des ondes Martenot et du saxophone (numéro du 31 octobre 1942) ; rend hommage au travail des Discophiles français pour enregistrer des œuvres un peu oubliées (10 octobre 1942) ; milite en faveur de la méthode de notation musicale imaginée par Nicolas Oboukhov pour faciliter l'apprentissage de la musique ; encourage les musiciens qui jouent de la musique contemporaine (le Quatuor Bouillon (24 octobre 1942), ou le Quatuor Armand Parent (14 novembre 1942) ; signale les concerts de l' Association de musique contemporaine de Robert Bernard, du Triptyque (voir note sur Pierre d'Arquennes dans la page École normale de musique de Paris) et ceux de la Pléiade", en soulignant le rôle de l'orchestre de chambre Hewitt. Il se réjouit de la création des Jeunesses musicales de France, loue le travail de Charles Münch, Serge Lifar (son collègue à Comœdia) ou Pierre Bernac… Son style Arthur Honegger est un compositeur qui, au premier abord, paraît difficile à cerner à cause de la diversité de son œuvre, allant de la tonalité à l'atonalité (pour Antigone) en passant par la polytonalité, utilisant tous les registres, du quatuor à cordes à l'opéra, et respectant autant les acquis du passé que les apports de ses contemporains. Toute sa vie, il a été marqué par la double influence germanique (Ludwig van Beethoven, Johann Sebastian Bach, Max Reger) et française (Claude Debussy, Gabriel Fauré, Florent Schmitt), ce qui contribue à situer son œuvre en marge des courants musicaux. Si l'on peut lui attribuer un style personnel, il n'est en revanche d'aucune école ; lui-même ayant rejeté, comme son confrère et ami Georges Enesco, les systèmes de classification trop stricts en musique. La diversité de la musique d'Honegger reflète sa volonté de faire de la musique un moyen d'expression à vocation humaniste. Ainsi, il a souvent aspiré à une musique défaite de trop de formalisme, de trop de séduction et d'habitudes (Cri du monde, 1931). La crainte d'une surmédiatisation de la musique se reconnaît dans sa recherche d'une musique authentique, capable de porter un message, parfois philosophique voire religieux (Symphonie liturgique, 1945). Désireux de se renouveler à chaque œuvre, il a exploré différents genres et techniques en s'intéressant tout autant à l'harmonie de Claude Debussy, à la rythmique d'Igor Stravinsky, à la forme beethovenienne, au génie d'Arnold Schönberg (en excluant le sérialisme) et même à la musique électronique. L'apparente simplicité de certains passages de sa musique doit être examinée dans le sens de l'objectivité. Il ne répugna pas à la complexité lorsque cela lui semblait nécessaire, comme dans Horace Victorieux (1921) ou dans ses symphonies. Comme d'autres artistes de son temps, tels Albert Camus, il cherche à émouvoir, notamment au travers d'œuvres religieuses, ce qui explique le succès de Jeanne d'Arc au bûcher (1935) entre autres. Connu pour son humanisme, il a parfois émis des jugements sévères mais jamais durant son travail de critique. Au contraire, il a aidé les compositeurs des générations suivantes tels qu'Olivier Messiaen, dont il a confirmé après sa première écoute qu'il serait « l'un des plus grands compositeurs de son temps ». Œuvres Un catalogue des œuvres du compositeur a été établi par le musicologue Harry Halbreich. Cette nomenclature est figurée par la lettre H. Musique orchestrale Symphonie nº 1 (1930) Symphonie nº 2 (1941) Symphonie nº 3 (1946) Symphonie nº 4 (1946) Symphonie nº 5 (1950) Pastorale d'été (1920) Chant de joie (1923) Pacific 231 (1923) Rugby (1928) Mouvement symphonique nº 3 (1933) Concerto Concertino pour piano et orchestre H. 55 (1924) Concerto pour violoncelle (1929) Concerto da camera, pour flûte, cor anglais et cordes (1948) Musique de chambre Intrada (1947) Quatuor à cordes n° 1 H. 15 (1916-17) Quatuor à cordes nº 2 H. 103 en ré majeur (1934-36) Quatuor à cordes nº 3 H. 114 en mi-majeur (1936-37) Musique pour piano Prélude, Arioso et Fughette sur le nom de BACH Ballets Le dit du jeu du monde, ballet pour orchestre de chambre en 12 actes, 1918 Opéra Judith, opéra sur un livret de René Morax en 1925 Antigone, opéra d'après l'adaptation de Jean Cocteau en 1927 est un drame musical en 5 actes, écrit par A. Honegger (actes II, III et IV) et Jacques Ibert (actes I et V) Opérette Il participe à l'écriture en 3 actes de l'opérette Les aventures du roi Pausole, livret d'Albert Willemetz d'après le roman de Pierre Louÿs. Albert Willemetz écrit des dialogues et des couplets extrêmement drôles. L'utilisation de l'alexandrin accentue le comique de ce vaudeville. Arthur Honegger joue à mélanger des styles musicaux sans pour autant céder à la mélodie facile. Oratorio et cantates Arthur Honegger fut aussi l'auteur d'oratorios. En 1907, il compose un Oratorio du Calvaire. En 1924, il crée à Paris une version retravaillée en oratorio du Roi David. Puis en 1927, il révise en oratorio le Judith de René Morax. Cris du monde, oratorio sur un texte de René Bizet d'après « Hymn to Solitude » de John Keats pour voix solistes, chœur d'enfants, chœur mixte, orchestre, est créé en 1930-1931. Deux nouveaux oratorios composés sur des textes de Paul Claudel dans les années 1930 obtiennent un vif succès : Jeanne d'Arc au bûcher, oratorio dramatique, et la Danse des Morts, livret de Paul Claudel basé sur des textes bibliques. À la suite de ces succès, il compose encore un oratorio dans les années 1940 : Nicolas de Flue sur un texte de Denis de Rougemont. Il est également l'auteur d'Une Cantate de Noël, pour baryton solo, voix d'enfants, chœur mixte, orgue et orchestre, en 1953. Musique de scène 1922 : Antigone de Jean Cocteau d'après Sophocle, mise en scène Charles Dullin, Théâtre de l'Atelier Musiques de film (liste partielle) 1923 : La Roue d'Abel Gance 1923 : Faits divers de Claude Autant-Lara 1927 : Napoléon d'Abel Gance 1931 : La Fin du monde d'Abel Gance 1934 : Les Misérables de Raymond Bernard 1935 : Crime et Châtiment de Pierre Chenal 1936 : Mayerling d'Anatole Litvak 1937 : Regain de Marcel Pagnol (sa première symphonie est partiellement utilisée) 1937 : Mademoiselle Docteur de Georg Wilhelm Pabst (connu aussi sous le titre Salonique, nid d'espions) 1938 : Pygmalion de Anthony Asquith et Leslie Howard 1939 : Le Déserteur de Léonide Moguy 1940 : Cavalcade d'amour de Raymond Bernard (avec la collaboration de Darius Milhaud) 1940 : Les Musiciens du ciel de Georges Lacombe 1943 : Callisto, la petite nymphe de Diane, dessin animé d'André Édouard Marty 1943 : Le Capitaine Fracasse d'Abel Gance 1943 : Mermoz de Louis Cuny 1943 : Un seul amour de Pierre Blanchar 1946 : Un ami viendra ce soir de Raymond Bernard 1946 : Un revenant de Christian-Jaque (A. Honegger y fait une courte apparition avec Louis Jouvet) Œuvres diverses Les Mille et une nuits, cantique pour soprano, ténor et quatre ondes Martenot. Nombreuses chansons et poèmes. Danse de la chèvre (pour flûte traversière). Écrits L'incantation aux fossiles, [recueil de ses critiques musicales], Éditions d'ouchy, 1948. Je suis compositeur, Éditions du Conquistador, 1957. Lettres à ses parents : 1914-1922, préfacées et annotées par Harry Halbreich, Genève, Éd. Papillon, 2005, 344 p. Hommages et distinctions 1952 : membre associé étranger de la section de musique de l'Académie des beaux-arts Grand-Croix de la Légion d'honneur Docteur honoris causa de l'université de Zurich Son portrait apparaît sur les billets de 20 francs suisses de 1995-1996. Un autre de ses portraits a été réalisé en 1944 à Paris par Serge Ivanoff. L'astéroïde (27846) Honegger, découvert en 1994, est nommé en son honneur. Le conservatoire du Havre porte son nom. Le réalisateur Georges Rouquier lui a consacré un court métrage (Arthur Honegger, 1955). Une Fondation Arthur Honegger est créée en 1970, à l'initiative de sa veuve afin de perpétuer sa mémoire et associer son nom à ceux d'autres créateurs, sous l'égide de la Fondation de France. Cette fondation soutient la création musicale en attribuant un prix international de musique. Ce prix a pour objet d'honorer soit un compositeur pour une œuvre particulière, soit un compositeur pour l'ensemble de son œuvre, soit une formation musicale de quatuor à cordes. Notes et références Notes Références Annexes Article connexe Chœur de Saint-Guillaume Bibliographie Harry Halbreich, Arthur Honegger, un musicien dans la cité des hommes, Fayard, 1992 Harry Halbreich, L'Œuvre d'Arthur Honegger : chronologie, catalogue raisonné, analyses, discographie ; Paris, Ed.Honoré Champion, 1994, 940 p. Jacques Tchamkerten, Arthur Honegger, Genève, Ed. Papillon, 2005 . Liens externes Site de l'Association Arthur-Honegger : contient des informations utiles telles que la programmation des concerts ou des extraits musicaux Site du Groupe Vocal Arthur Honegger : faire connaître la musique du compositeur, concerts, etc Les archives du Concours musical international Arthur Honegger sont conservées aux Archives nationales sous la cote 51AS. Bases de données et dictionnaires Compositeur suisse de musique classique de la période moderne Compositeur suisse de musique classique de la période contemporaine Compositeur suisse d'opéra Compositeur suisse de ballet Compositeur suisse d'oratorio Compositeur suisse de symphonie Compositeur suisse de musique de film Musicographe Élève du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris Enseignant à l'École normale de musique de Paris Grand officier de la Légion d'honneur Personnalité liée à la musique classique décorée de la Légion d'honneur Éponyme d'un objet céleste Naissance en mars 1892 Naissance au Havre Naissance dans la Seine-Inférieure Décès en novembre 1955 Décès dans le 18e arrondissement de Paris Décès à 63 ans Personnalité inhumée au cimetière Saint-Vincent
Arthur Honegger, né le au Havre et mort le à Paris, est un compositeur français d'origine suisse.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Alain-Fournier
Alain-Fournier
Alain-Fournier, pseudonyme dHenri-Alban Fournier, né le à La Chapelle-d'Angillon dans le Cher et mort au combat le à Saint-Remy-la-Calonne, est un écrivain français dont l'œuvre la plus marquante, restée célèbre, est Le Grand Meaulnes. Biographie Enfance Henri-Alban Fournier est né à La Chapelle-d'Angillon, chef-lieu de canton du département du Cher, à au nord de Bourges. Son père, Augustin Fournier (1861-1933), habituellement appelé Auguste, jeune instituteur, vient d'être nommé à Marçais, où le petit Henri vit ses cinq premières années. Sa mère, Marie-Albanie Barthe (1864-1928), est également institutrice. Il vit l'essentiel de son enfance à Épineuil-le-Fleuriel, tout au sud du département. Il y sera, sept ans durant, l'élève de son père et aura pour compagne de jeux et de lectures sa sœur Isabelle (1889-1971). Dans une lettre à ses parents du , évoquant , il ajoute : . Les trois quarts des chapitres de son futur roman auront pour cadre et ses environs qui ressemblent à s’y méprendre au petit village de son enfance heureuse. Années de lycée À douze ans, Henri part pour Paris, où il commence ses études secondaires au lycée Voltaire, récoltant presque tous les prix. Rêvant d’« être marin pour faire des voyages », il convainc ses parents, en , qu'il lui faut aller à Brest préparer le concours d’entrée à l’École navale : l’expérience sera trop rude, et il y renonce quinze mois plus tard. C’est au lycée de Bourges qu’il prépare le baccalauréat ; il l’obtient, sans mention, en . Comme beaucoup de jeunes provinciaux, comme Péguy et Giraudoux avant lui, il va poursuivre des études supérieures de lettres au lycée Lakanal, à Sceaux – « l’internat des champs » – de 1903 à 1906, puis au lycée Louis-le-Grand de Paris, où il prépare le concours d'entrée à l'École normale supérieure. C'est au lycée Lakanal qu'il rencontre Jacques Rivière, avec lequel il se lie d'une amitié profonde. Celui-ci étant reparti à Bordeaux en 1905, il entretient avec lui une correspondance presque quotidienne qui sera publiée en 1928. Jacques Rivière épousera sa jeune sœur Isabelle en 1909. Rencontre au Grand Palais Le , jour de l'Ascension, à dix-huit ans, il croise à la sortie d'une exposition de peinture au Grand Palais une grande et belle jeune fille, qui lui dira son nom dix jours plus tard : Yvonne de Quiévrecourt. Mais cet amour est impossible : Yvonne est fiancée et épousera effectivement l'année suivante un médecin de marine, Amédée Brochet, dont elle aura deux enfants. Bouleversé par cette brève rencontre, Fournier ne cessera, huit années durant, de penser à la jeune femme et de l’évoquer dans sa correspondance. Il s'en inspirera pour le personnage d’Yvonne de Galais dans Le Grand Meaulnes. Fin de la jeunesse Après son échec à l'oral de Normale en , il effectue son service militaire d' à , d'abord à Vincennes et dans diverses casernes de Paris, de Vanves et de Laval, puis comme sous-lieutenant de réserve au d'infanterie à Mirande. Libéré à l'automne de 1909, il ne reprend pas ses études, mais est engagé comme chroniqueur littéraire à Paris-Journal en 1910. Il commence à publier quelques poèmes, essais ou contes qui connaissent quelque succès. Il rencontre alors plusieurs grands peintres et écrivains de son temps : Maurice Denis, André Gide, Paul Claudel, André Suarès et Jacques Copeau, et se lie d'une grande amitié avec Charles Péguy et Marguerite Audoux. Mais surtout il élabore lentement l'œuvre qui le rendra célèbre : Le Grand Meaulnes, qui paraîtra en volume en . Nouvelles amours Le , présenté par Charles Péguy, il devient secrétaire de Claude Casimir-Perier, fils de l'ancien président de la République, et l'aide à mettre au point un gros ouvrage, Brest, port transatlantique, qui sera publié en chez Hachette. Il fréquente dès lors l'épouse de celui-ci, Pauline Benda, célèbre au théâtre sous le nom de Madame Simone, et lui rend de multiples services. Simone révélera en 1957 la liaison passionnée, souvent orageuse, qu'elle a eue à partir de avec le jeune écrivain de neuf ans son cadet, dans son livre Sous de nouveaux soleils (Gallimard). Alain-Fournier est fréquemment reçu dans leur propriété de Trie-la-Ville, où sont également accueillis Charles Péguy ou Jean Cocteau. Le Grand Meaulnes paraît dans La Nouvelle Revue française entre juillet et octobre 1913, et chez Émile-Paul en novembre 1913. Bien que Madame Simone tente de jouer de son influence, le roman manquera de peu le prix Goncourt, mais sera salué presque unanimement par la critique de l'époque. C'est sous les arbres du parc du château de Trie qu'Alain-Fournier écrira, en 1914, plusieurs chapitres de son second roman qu’il appelle alors « Colombe Blanchet », qu'il ne pourra achever avant la déclaration de guerre. La correspondance des deux amants a été publiée en 1992, présentée et annotée par Claude Sicard. Il a également une liaison avec une jeune femme de chambre, Jeanne Bruneau (1885-1971), qui apparaît dans Le Grand Meaulnes sous les traits de Valentine Blondeau, la fiancée de Frantz des Galais. Retrouvailles Durant cette même année 1913, qui voit en le début de sa liaison avec Pauline Benda-Perier (Madame Simone), Fournier rencontre pour la seconde fois Yvonne de Quiévrecourt. Les chastes retrouvailles ont lieu au cours de l’été, sans doute du au , à Rochefort-sur-Mer, où la jeune femme, mère de deux enfants, est de passage chez ses parents. Le jeune homme est bouleversé mais sa vie sentimentale a pris désormais irrévocablement une nouvelle direction. Il échangera encore quelques lettres avec Yvonne de Quiévrecourt, mais ne la reverra pas. Guerre et mort Lieutenant de réserve, mobilisé le , Fournier part de Cambo dans le Pays basque, où il était en vacances avec Simone, pour rejoindre à Mirande son régiment, le d'infanterie ; il est affecté à la . Partis d'Auch en train jusqu'au camp de Suippes, ses hommes et lui rejoignent le front après une semaine de marche jusqu'aux environs d'Étain. Avec sa compagnie, il prend part à plusieurs combats meurtriers autour de Verdun. Le , un détachement de deux compagnies, la , commandée par le lieutenant Paul Marien et la , commandée par le lieutenant Fournier, reçoit l'ordre d'effectuer une reconnaissance offensive sur les Hauts de Meuse, en direction de Dommartin-la-Montagne, à vingt-cinq kilomètres au sud-est de Verdun. Si l'on doit en croire les témoignages postérieurs, assez divergents, du sergent Zacharie Baqué et du soldat Laurent Angla, Fournier et ses hommes parviennent jusqu'à la Tranchée de Calonne où ils sont rejoints par le capitaine de Savinien Boubée de Gramont, qui prend la direction des opérations et décide d'attaquer l'ennemi. Entendant des coups de feu, ils veulent rejoindre la de Marien qui s'est trouvée face à un poste de secours allemand et a ouvert le feu. Après avoir fait quelques prisonniers, ils sont pris à revers par une compagnie prussienne à la lisière du bois de Saint-Remy et décimés par la mitraille. Trois officiers (dont Fournier) et dix-huit de leurs hommes sont tués ou grièvement blessés, tandis que Marien et le reste du détachement parviennent à se replier. Sur le Journal de marche et d'opérations du R.I., trois officiers, un sergent et dix-huit soldats des et sont portés au . S'il faut croire certaines sources, la patrouille dont Fournier faisait partie avait reçu l'ordre de , et avait obéi, ce que les Allemands auraient considéré comme un crime de guerre. Selon Gerd Krumeich, professeur à l’université de Düsseldorf, il est exact que la patrouille de Fournier attaqua une ambulance allemande, mais il est difficile d'établir les faits précis. Un documentaire vidéo cite trois mémoires rédigés plus tard par deux Français et un Allemand, qui éclairent la situation : les troupes françaises avancent, voient des soldats allemands chargés d'armes, et tirent immédiatement sur eux. Ces Allemands étaient des brancardiers qui avaient pour mission de regrouper des blessés autour d'une ambulance, et de ramener dans le même temps les armes de ces mêmes blessés, d'où une méprise des soldats français, accentuée par le stress et la fatigue. La fiche militaire de décès, publiée sur le site Mémoire des Hommes, mentionne que Fournier a été tué par l'ennemi le à Vaux-lès-Palameix (Meuse), commune proche de la Tranchée de Calonne. Le bois de Saint-Remy se trouve entre la limite de cette commune et la Tranchée de Calonne (qui n'est pas une tranchée mais une route). Un monument lui est dédié, à l'intersection entre cette route et le chemin menant de Vaux-lès-Palameix à Saint-Remy-la-Calonne. Fournier est mort sans avoir eu d'enfant. Gloire et vicissitudes posthumes La disparition du lieutenant Fournier, rapportée par la presse, impressionne fortement ses contemporains, bien qu'il n'ait été officiellement déclaré « mort pour la France » qu’en . Il est ensuite décoré de la croix de guerre avec palme et nommé chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume. Le lieu exact de sa sépulture demeure inconnu pendant plus de trois quarts de siècle. Dès 1977, Michel Algrain enquête sur la localisation probable des derniers moments d'Alain-Fournier et parvient à coordonner des recherches. Son corps et ceux de ses vingt compagnons d'arme, pour la plupart originaires de la région de Mirande, sont retrouvés par Jean Louis, le , dans les bois près de Saint-Remy-la-Calonne. Ils avaient été enterrés dans une fosse commune creusée par l'armée allemande sur le lieu du combat. Après des fouilles archéologiques méthodiques et un examen approfondi des squelettes en laboratoire, ils sont ré-inhumés solennellement dans la nécropole nationale de Saint-Remy-la-Calonne. La légende d'un écrivain mort pour la France en pleine jeunesse après avoir écrit un seul roman a sans doute contribué à assurer la fortune littéraire d'Alain-Fournier. Son nom figure sur les murs du Panthéon, à Paris, dans la liste des écrivains morts au champ d'honneur pendant la Première Guerre mondiale. Œuvres Alain-Fournier est généralement considéré comme l’auteur d’un seul livre : son roman Le Grand Meaulnes, publié en 1913 alors qu’il avait vingt-sept ans, n’est pourtant pas son seul écrit. C’est d’abord par des poèmes en vers libres qu’Henri Alain-Fournier manifeste à partir de l’été 1904 – il a dix-sept ans – son désir de devenir écrivain. Quelques-uns de ces premiers poèmes et nouvelles ont été publiés de son vivant dans diverses revues, connaissant un certain succès ; avec la plupart des autres, ils furent rassemblés en 1924 par son beau-frère Jacques Rivière chez Gallimard, sous le titre Miracles. Dès le , au cours de son séjour à Londres, Henri Alain-Fournier déclarait, dans une lettre à son ami Jacques, former un autre projet, celui d’être romancier, à la manière de Dickens. Et sans doute peut-on dater de cette époque les toutes premières ébauches du Grand Meaulnes. Brouillons et manuscrits Recueillis et classés méthodiquement par sa sœur Isabelle Rivière, les brouillons du roman ont été, avec tous les autres manuscrits de l’auteur, donnés en 2000 par Alain Rivière à la Ville de Bourges, et ils sont aujourd’hui conservés par le Réseau des bibliothèques de cette ville (bibliothèque des Quatre Piliers), qui a réalisé leur mise en ligne. Ils avaient été publiés intégralement en 1986 dans la collection des « Classiques Garnier », formant la dernière partie du volume, sous le titre « Dossier du Grand Meaulnes ». Cet ouvrage est épuisé depuis plusieurs années, mais les brouillons du roman ont été reproduits en 2010 dans le Bulletin des amis de Jacques Rivière et d’Alain-Fournier. Avant que le roman n’atteigne à la forme définitive au début de 1913, Alain-Fournier est passé par maints tâtonnements au cours des huit années précédentes. Ses manuscrits en témoignent, composés de notes rapides, de plans, de fragments de journal ou de lettres, d’ébauches, de reprises. Ni le manuscrit définitif du roman, ni le dactylogramme ne sont parvenus jusqu’à nous ; il parut d’abord dans La Nouvelle Revue Française sur les cinq numéros publiés de juillet à , avant d’être publié par Émile-Paul à la fin d’, quelques jours avant la parution du premier volume d'À la Recherche du temps perdu de Marcel Proust, Du côté de chez Swann. Deux autres projets Avant même l’achèvement du Grand Meaulnes, Fournier avait entrepris l’écriture d’un second roman, qu’il voulait appeler « Colombe Blanchet », inspiré par les compagnonnages et l’atmosphère de sa période de garnison à Mirande : il espérait le terminer à la fin de 1914, mais la guerre l’en empêcha. Il nous en reste aujourd’hui sept chapitres inachevés et quelques esquisses et notes, qui ont été publiés en 1990. Au mois de , Simone l’avait pressé d’écrire une pièce de théâtre, et il avait, en une nuit, jeté sur le papier une ébauche de scénario en trois actes qu’il avait intitulée « La Maison dans la forêt », où passe le souvenir du conte Boucles d'or et les Trois Ours ; mais il abandonna bientôt ce projet pour reprendre celui de « Colombe Blanchet ». Correspondances et courrier littéraire De son arrivée à Paris en 1898 à sa mort Alain-Fournier a entretenu une abondante correspondance, d’abord avec ses parents et sa sœur, puis avec ses condisciples du lycée Lakanal, Jacques Rivière surtout, qui deviendra son beau-frère – près de 370 lettres échangées en dix ans – et René Bichet – « le Petit B. » – le peintre André Lhote, Charles Péguy, son aîné de treize ans, et enfin Madame Simone, les trois dernières années. Elles ont été presque entièrement publiées par sa sœur et son neveu et couvrent huit volumes. La correspondance avec Jacques Rivière, en particulier, a nourri des générations de lecteurs et d’écrivains, de Simone de Beauvoir à Guy Debord, car elle donne un aperçu saisissant de la vie littéraire de la Belle Époque. Alain-Fournier fut également, trois ans durant, un chroniqueur littéraire très apprécié, dans Paris-Journal et dans d’autres revues de l’époque. Un choix de ses plus intéressants articles a été publié en 1990 par André Guyon sous le titre Chroniques et critiques. Chronologie des publications 1913 : Le Grand Meaulnes (publié de juillet à novembre dans La Nouvelle Revue française, puis chez Émile-Paul frères la même année) ; très nombreuses rééditions, dont sept éditions de poche parues à partir de 1971, puis en 2008, 2009 et 2010, ainsi qu’une édition savante de Marie-Hélène Boblet, chez Honoré Champion en 2009. En , publication chez Gallimard, dans la collection de la Pléiade, édition établie par Philippe Berthier 1924 : Miracles (poèmes et nouvelles, rassemblés par Jacques Rivière), Gallimard ; réédités et complétés en 1986 chez Fayard par Alain Rivière avec une couverture du peintre Dominique Philippe. 1926 : Correspondance avec Jacques Rivière, publiée par Isabelle Rivière chez Gallimard en 4 volumes de 1926 à 1928 (deux rééditions d’abord en 2 volumes en 1947, puis complétée et entièrement refondue en 2 volumes par Alain Rivière et Pierre de Gaulmyn en 1991). 1929 : Lettres à sa famille (1905-1914) ; réédition complétée sous le titre Lettres à sa famille et à quelques autres par Alain Rivière en 1991 chez Fayard. 1930 : Lettres au petit B. (Le « petit B. » est René Bichet, poète, ancien camarade du lycée Lakanal, ami d’Alain-Fournier et de Jacques Rivière) ; réédition complétée par Alain Rivière en 1986 chez Fayard. 1944 : La Femme empoisonnée, A.A.M. Stols. 1973 : Charles Péguy – Alain-Fournier, Correspondance, Paysages d’une amitié, présentée par Yves Rey-Herme, rééditée et complétée en 1990 chez Fayard. 1986 : La peinture, le cœur et l’esprit. Correspondance inédite (1907-1924). André Lhote, Alain-Fournier, Jacques Rivière (William Blake & Co). 1990 : Colombe Blanchet – Esquisses d’un second roman inédit. Transcription d’un manuscrit de 133 pages éparses (esquisses et brouillons, notes préparatoires), Le Cherche Midi, 1990. 1992 : . 2014 : . 2020 : Notes et références Voir aussi Bibliographie Principaux ouvrages sur Alain-Fournier Jacques Rivière, « Alain-Fournier », article paru en 1922-1923 dans La Nouvelle Revue Française et repris en introduction à Miracles, Gallimard, 1924. Le Mail, Cahier XIV, numéro consacré à Alain-Fournier et au Grand Meaulnes, Orléans, 1929. Isabelle Rivière, Images d'Alain-Fournier, Émile-Paul, 1938 ; réédition chez Fayard en 1989. Isabelle Rivière, Alain-Fournier (rééd. de Vie et Passion d'Alain-Fournier, paru en 1963), Paris, Fayard, 1989. Pierre Suire, Alain-Fournier au miroir du Grand Meaulnes, Seghers, 1988. Claudie Husson, Alain-Fournier et la naissance du récit, Paris, PUF (Écrivains), 1990. Jacques Lacarrière, Alain-Fournier : ses demeures, Coll Maison d'écrivain, Saint-Cyr sur Loire, Christian Pirot, 1991, rééd. 2003, sous le titre Alain-Fournier : les demeures du rêve. André Guyon Alain-Fournier Chroniques et critiques, Paris Le cherche midi, 1991. Alain Buisine, Les Mauvaises pensées du Grand Meaulnes, Presses Universitaires de France, 1992. Patrick Martinat, Alain-Fournier : destins inachevés, Royer, 1994. Alain Rivière, Alain-Fournier : les chemins d'une vie. Guide biographique illustré, Paris, Le Cherche Midi Éditeur (Coll. Amor Fati), 1994. . . Gerd Krumeich, « 1914 Alain Fournier Disparaît. L’Archéologie des sources allemandes », dans : 14/18 Aujourd’hui 2 (1999), -93. (Cette étude, d'après une note figurant dans une publication codirigée par G. Krumeich lui-même, étudie la façon dont la propagande exploita le fait que la patrouille de Fournier avait attaqué une ambulance allemande. Elle montre aussi qu'en raison de ce rôle de la propagande, il est difficile d'établir les faits exacts. (« Frankreich und Deutschland im Krieg (18.-20. Jahrhundert) : Zur Kulturgeschichte der europäischen‚ Erbfeindschaft » (Darstellung nach Kommunikatorengruppen) Ein gemeinsames Forschungsprojekt der Historischen Seminare der TU Braunschweig und der HHU Düsseldorf, gefördert von der Deutschen Forschungsgemeinschaft (2001-2004) ; Projektleitung : Ute Daniel, Gerd Krumeich, , note 126, en ligne.) Michèle Maitron-Jodogne, Alain-Fournier et Yvonne de Quiévrecourt. Fécondité d'une renoncement, PIE-Peter Lang, Bruxelles, 2000. . . . Patrick Antoniol, Le sacré et le laïc chez Alain-Fournier, Lille ANRT, 2003. . Michel Baranger, Sur les chemins du Grand Meaulnes avec Alain-Fournier. Guide de voyage littéraire dans le département du Cher, Saint-Cyr-sur-Loire, Christian Pirot, 2004. . . André Agard, La nécessité du chagrin d'amour : Alain-Fournier ou l'invention de l'adolescence, (étude psychanalytique) Epel, 2008. Marie-Hélène Boblet, Introduction au roman, dans: Henri Alain-Fournier, Le grand Meaulnes. Édition critique par Marie-Hélène Boblet, Paris, Honoré Champion, 2009, . (Introduit aussi dans les discussions académiques sur le roman.) Michel Baranger, Alain-Fournier et le Paris du Grand Meaulnes. Guide de promenade littéraire, avec quarante photos d'Alain Guillon, Artena, 2011. Michel Baranger, Au bois de Saint-Remy. Le dernier combat et la mort d'Alain-Fournier et de ses vingt compagnons d'armes, Chemins du Grand Meaulnes (chez l'auteur : 21, allée Père Julien Dhuit 75020 PARIS), 2011. Jean-Christian Petitfils, Le frémissement de la grâce. Le roman du Grand Meaulnes, Fayard, 2012. . . . Articles Bulletin des amis de Jacques Rivière et d'Alain-Fournier : articles consacrés au Grand Meaulnes depuis 1975. Bibliographie dans Miracles et autres textes, établie par Jacques Dupont pour Les Classiques de Poche en 2011. Elisabeth Dousset, « Le patrimoine Alain-Fournier/Jacques Rivière dans le département du Cher », Revue Jules Verne, 12, 2001, . Patrick Martinat, "Jeanne Bruneau, la Valentine du Grand Meaulnes", Histoires littéraires, revue trimestrielle consacrée à la littérature française des XIX è et XXè siècles, - vol.XIV, n°54, Avril-Mai-Juin 2013. Adaptations au cinéma 1967 : Le Grand Meaulnes par Jean-Gabriel Albicocco. 2006 : Le Grand Meaulnes par Jean-Daniel Verhaeghe. Adaptations au théâtre 1992 : Un Grand Meaulnes, création et mise en scène de Wladyslaw Znorko, Théâtre des Célestins, Lyon (Tournée : Brest, La Rochelle, Sartrouville, Montpellier, Bourges, Dunkerque, Chambéry, Tarbes, Valence, Sceaux) 2013 : La Fête étrange (fantaisie dramatique en cinq actes), adaptation et mise en scène d'Olivier Dhénin, Théâtre de la Coupe d'Or, Rochefort, Célébrations nationales du Centenaire du Grand Meaulnes 2017 : Les Gens du Domaine-sans-nom, cantate scénique à cinq voix d'Olivier Dhénin, mise en scène de l'auteur, Château de Trie 2019 : Meaulnes (et nous l'avons été si peu), adaptation et mise en scène de Nicolas Laurent (CDN de Besançon, Théâtre de Sartrouville, Scène nationale de Montbéliard) Articles connexes Liste des écrivains-soldats français de la Première Guerre mondiale Liens externes Site consacré à Alain-Fournier et au Grand Meaulnes Site officiel de l'Association des Amis de Jacques Rivière et d'Alain-Fournier Alain-Fournier sur le site Maisons d'écrivains Extraits de son dossier militaire sur le site du Service historique de la Défense Nom de plume Écrivain français du XXe siècle Romancier français du XXe siècle Nouvelliste français du XXe siècle Poète français du XXe siècle Épistolier français Épistolier du XXe siècle Auteur publié par les éditions Gallimard Auteur publié par les éditions Mercure de France Auteur publié dans la Bibliothèque de la Pléiade Écrivain dont l'œuvre est dans le domaine public Militaire français mort au combat lors de la Première Guerre mondiale Poilu Élève du lycée Voltaire (Paris) Élève du lycée Lakanal Élève du lycée Louis-le-Grand Naissance en octobre 1886 Naissance dans le Cher Décès en septembre 1914 Décès à 27 ans Décès dans la Meuse Personnalité inhumée dans la Meuse Écrivain Mort pour la France Personne citée au Panthéon de Paris
Alain-Fournier, pseudonyme dHenri-Alban Fournier, né le à La Chapelle-d'Angillon dans le Cher et mort au combat le à Saint-Remy-la-Calonne, est un écrivain français dont l'œuvre la plus marquante, restée célèbre, est Le Grand Meaulnes.
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Antonin Artaud
Antonin Artaud, né le à Marseille et mort le à Ivry-sur-Seine, est un théoricien du théâtre, acteur, écrivain, essayiste, dessinateur et poète français. La poésie, la mise en scène, la drogue, les pèlerinages, le dessin et la radio, chacune de ces activités a été un outil entre ses mains, un moyen pour développer son art. Toute sa vie, il a lutté contre des douleurs physiques, diagnostiquées comme issues de syphilis héréditaire, avec des médicaments, des drogues. Cette omniprésence de la douleur influe sur ses relations comme sur sa création. Il subit aussi des séries d’électrochocs lors d’internements successifs, et il passe les dernières années de sa vie dans des hôpitaux psychiatriques, notamment celui de Rodez. Si ses déséquilibres mentaux ont rendu ses relations humaines difficiles, ils ont aussi contribué à alimenter sa création. Il y a d’un côté ses textes , de l’autre, selon Évelyne Grossmann, les textes fulgurants de ses débuts. Inventeur du concept de « théâtre de la cruauté » dans Le Théâtre et son double, Artaud a tenté de transformer radicalement la littérature et surtout le théâtre. S’il n’y est pas parvenu de son vivant, il a certainement influencé les générations de l’après Mai 68, en particulier le théâtre américain, et les situationnistes de la fin des années 1960 qui se réclamaient de son esprit révolutionnaire. Il a aussi influencé le théâtre anarchiste Living Theatre, qui se réclame de lui dans la pièce The Brig où il met en pratique les théories d’Artaud. Dans son œuvre immense, il fait délirer l’art (comme Gilles Deleuze, grand lecteur d’Artaud, fera délirer la théorie autour du corps sans organe). Son œuvre graphique est également importante. Il a fait l’objet d’un legs important au Centre national d’art et de culture Georges-Pompidou en 1994. Une partie de ses œuvres a été exposée en 2011. Biographie Sur la question de la biographie, Florence de Mèredieu prévient que l’œuvre et la vie d’Artaud sont « un titanesque effort pour ruiner les balises et limites censées canaliser l’existence et l’être d’un individu. » Il se met en scène en continu, vivant comme à distance de lui-même. Il écrit « Antonin Artaud fut d’abord un modèle perverti, une esquisse essayée que j’ai reprise moi-même à un certain moment, pour rentrer chez moi habillé ». Il va passer sa vie à perturber toutes les données de ce que l’on dénomme, dans nos sociétés un état civil. Jeunesse (1896-1920) Antonin Artaud est né le à Marseille. Il est issu d’une famille bourgeoise aisée avec des racines maltaises, arméniennes, italiennes-venitiennes, grecques et françaises. Son père, Antoine-Roi Artaud, capitaine au long cours, et sa mère, Euphrasie Nalpas, sont cousins germains : ses deux grands-mères sont sœurs, elevées à Smyrne (Izmir - aujourd’hui en Turquie). L’une, Catherine Chilé, née a Smyrne, a été élevée ensuite à Marseille, où elle a épousé Marius Artaud, l’autre, Mariette Chilé, née en Malte, a grandi à Smyrne, où elle a épousé Louis Nalpas (d'origine arménienne - Nalpasoglou, et italienne-grecque - Filipucci), marchand de fournitures pour navires. Son oncle maternel, John Nalpas, rencontre la sœur de son père, Louise Artaud lors du mariage de leurs frères et sœurs, et ils se marient aussi. John et Louise s’installent à Marseille, les familles sont très proches, les enfants forment une tribu soudée. Antonin connaît à Marseille une petite enfance choyée dont il garde des souvenirs de tendresse et de chaleur. Cette enfance est cependant perturbée par la maladie. Le premier trouble apparaît à l’âge de quatre ans et demi, lorsque l’enfant se plaint de maux de tête et qu’il voit double. On pense à une méningite consécutive à une chute. Déjà, on préconise l’électricité pour le soigner. Son père se procure une machine qui transmet l’électricité par des électrodes fixées sur la tête. Cette machine est décrite dans le Traité de thérapeutique des maladies nerveuses du docteur Grasser. Bien que très différent des électrochocs, ce système relève de l’électrothérapie et l’enfant Artaud en a beaucoup souffert. D’autres traumatismes suivront. À six ans, il aurait failli se noyer lors d’un séjour chez sa grand-mère de Smyrne. Mais son premier grand choc vient de la mort d’une petite sœur âgée de sept mois, bousculée par un geste violent d’une bonne. Elle apparaît dans les écrits d’Antonin Artaud comme une de ses « filles de cœur » : Cependant, Antonin a aussi le sens du jeu et de la mise en scène. C’est à lui que l’on confie la mise en place de la crèche à Noël chaque année. Pour les enfants de la famille son talent de metteur en scène apparaît dans ses tableaux vivants : reproduction de tableaux célèbres, ou spectacles familiaux montés avec ses cousins. Souvent, les spectacles d’Antonin ont des « résonances macabres » : un enterrement au crépuscule, (Antonin tenant le rôle du cadavre). Une autre fois il invente une mise en scène pour effrayer son cousin Marcel Nalpas. C’était, selon le récit de sa sœur, une mise en scène macabre avec installation de têtes de mort et de bougies dans une chambre. Antonin fait ensuite entrer Marcel en déclamant un poème de Baudelaire. D’abord effrayé, Marcel a ensuite bien ri, avec Antonin. (Marcel était ami de Marcel Pagnol, qui le cite dans « Le temps des secrets », sous son pseudonyme de « Nelps », abréviation de Nalpas). Dans ce Théâtre de la cruauté, Théâtre de la peur, Marie-Ange voit l’influence d’Edgar Poe. Artaud a quatorze ans lorsqu’il fonde, avec ses camarades du collège du Sacré-Cœur de Marseille, une petite revue où il publie ses premiers poèmes inspirés de Charles Baudelaire, d’Arthur Rimbaud ou Edgar Poe. Mais lors de sa dernière année de collège, en 1914, il est atteint de dépression, ne se présente pas au baccalauréat, et l’année suivante, sa famille le conduit à Montpellier pour consulter un spécialiste des maladies nerveuses. Il est envoyé au sanatorium de la Rouguière, en 1915 et 1916 et publie en des poèmes dans La Revue de Hollande. Le conseil de révision le déclare d’abord bon pour le service avant que l’armée le réforme provisoirement pour raisons de santé, puis définitivement en grâce à l’intervention de son père. L’année 1914 est un tournant dans la vie du jeune homme, à cause de la guerre, mais c’est aussi pour Antonin sa dernière année de collège. Il doit passer l’examen de philosophie, mais son état de santé ne le lui permet pas. Artaud est en état de dépression après avoir connu sa première expérience sexuelle, qu’il décrit comme dramatique, comme un traumatisme sur lequel il reviendra souvent dans ses écrits. Il a le sentiment qu’on lui a volé quelque chose. C’est ce qu’il exprime à Colette Allendy en 1947, peu avant sa mort. Entre 1917 et 1919, il fait un certain nombre de séjours dans des lieux de cure et maisons de santé. Il peint, dessine, écrit. Plus tard, lors de son séjour à l’hôpital Henri-Rouselle pour une cure de désintoxication, il indique qu’il a commencé à prendre du Laudanum en 1919. Premières années à Paris (1920-1924) Théâtre : la période Dullin En 1920, sur les conseils du docteur Dardel, sa famille confie Antonin Artaud au docteur Édouard Toulouse, directeur de l’asile de Villejuif, dont il devient le co-secrétaire pour la rédaction de sa revue Demain. Le docteur l’encourage à écrire des poèmes, des articles, jusqu’à la disparition de la revue en 1922. En juin de cette même année 1920, Artaud qui s’intéresse au théâtre rencontre Lugné-Poë et il quitte Villejuif pour s’installer dans une pension à Passy. Il s’intéresse aussi au mouvement Dada et découvre les œuvres d’André Breton, de Louis Aragon et de Philippe Soupault. Il rencontre Max Jacob qui l’oriente vers Charles Dullin. Dullin l’intègre dans sa compagnie en 1921. Là, il rencontre Génica Athanasiou dont il tombe amoureux et à laquelle il écrit un grand nombre de lettres réunies dans le recueil Lettres à Génica Athanassiou avec deux poèmes. Leur passion orageuse va durer . Jusqu’en 1922, Antonin Artaud publie poèmes, articles et comptes-rendus à plusieurs revues : Action, Cahiers de philosophie et d’art, L’Ère nouvelle, revue de l’entente des gauches. L’aventure théâtrale d’Artaud commence en 1922 avec la première répétition des spectacles de l’Atelier, où il joue L’Avare de Molière. Suivront d’autres rôles, toujours avec Dullin qui lui demande de dessiner les costumes et les décors de Les Olives de Lope de Rueda. Un exemplaire de ces dessins est conservé au Centre Pompidou. Toute l’année 1922 est occupée par le théâtre et par les nombreux rôles que joue Artaud malgré sa santé défaillante et malgré les difficultés financières de la compagnie. Il interprète notamment Apoplexie dans La Mort de Souper adaptation de la Condamnation de Banquet de Nicole de La Chesnayeet le rôle de Tirésias dans Antigone de Jean Cocteau dans une mise en scène de Charles Dullin. En même temps, il produit aussi à la demande de Daniel-Henry Kahnweiler un recueil de tiré à et il fait la connaissance d’André Masson, de Michel Leiris, de Jean Dubuffet et de Georges Limbour. Sa correspondance témoigne de l’intérêt que lui portent artistes et écrivains. Elle occupe une très grande place dans le recueil de ses œuvres. En 1923, il publie, à compte d’auteur et sous le pseudonyme d’Eno Dailor, le premier numéro de la revue Bilboquet, une feuille composée d’une introduction et de deux poèmes : 1923 est l’année où Artaud ajoute le cinéma aux modes d’expression qu’il cultive (peinture, littérature, théâtre). Le , le cinéaste René Clair lance une vaste enquête dans la revue Théâtre et Comœdia illustré, car, selon lui, peu de cinéastes savent tirer parti de « l’appareil de prise de vue ». Il se tourne alors vers des peintres, sculpteurs, écrivains, musiciens, en leur posant la double question : 1) « Quel genre de films aimez-vous ? », 2) « Quel genre de films aimeriez-vous que l’on créât ? ». Antonin Artaud répond qu’il aime le cinéma dans son ensemble car tout lui semble à créer, qu’il aime sa rapidité et le processus de redondance du cinématographe. Il aura par la suite l’occasion de tourner avec un grand nombre de réalisateurs parmi lesquels Carl Dreyer, G.W Pabst, Abel Gance. Le cinéma lui apparaît Le mois de est aussi celui de sa rupture avec Charles Dullin, au moment où l’Atelier crée Huon de Bordeaux mélodrame dans lequel Artaud a le rôle de Charlemagne. Mais il est en total désaccord avec le metteur en scène et l’auteur de la pièce sur la manière de jouer. Le , le rôle est repris par un autre acteur : Ferréol (Marcel Achard). Interrogé par Jean Hort, Artaud aurait dit : D'André de Lorde à Jacques Hébertot et à Pitoeff Par l’intermédiaire de Madame Toulouse, Antonin est présenté à André de Lorde, auteur de Grand-Guignol, bibliothécaire de métier. André de Lorde a déjà mis en scène une adaptation d’une nouvelle d’Edgar Poe Le Système du docteur Goudron et du professeur Plume qui se déroule dans un asile d’aliénés. Et il a mis au point ce qu’il nomme le « Théâtre de la peur » et le « Théâtre de la mort », un style qui va inspirer Antonin Artaud pour le Théâtre de la cruauté. Engagé par Jacques Hébertot, Artaud interprète le rôle du souffleur au Théâtre de la Comédie des Champs-Élysées dans la pièce de Luigi Pirandello : Six personnages en quête d’auteur montée par Georges Pitoëff, avec Michel Simon dans le rôle du directeur. Artaud et Simon ont en commun une grande admiration pour Alfred Jarry. La correspondance d’Antonin Artaud avec Jacques Rivière, directeur de la NRF, commence cette année-là, en mai-juin, alors qu’Artaud joue au théâtre Liliom de Ferenc Molnár mis en scène par Pitoëff. Une correspondance que Rivière publie plus tard. L’essentiel de sa formation théâtrale est due à Pitoëff sur lequel Artaud ne tarit pas d’éloges dans ses lettres aux Toulouse ou à Génica avec laquelle il vit « un an d’amour entier, un an d’amour absolu ». Dans ses lettres à Génica, Antonin détaille tous les événements de sa vie quotidienne, même les plus infimes. Ces Lettres à Génica sont réunies en recueil, précédé de Deux Poèmes à elle dédiés. L'entrée en littérature : la période surréaliste (1924-1927) En 1946, Antonin Artaud décrit son entrée en littérature ainsi : Sa véritable entrée en littérature commence dans les années 1924-1925, période de ses premiers contacts avec la NRF et de sa Correspondance avec Jacques Rivière qui est publiée en 1924. Jacques Rivière a refusé les poèmes d’Artaud, et c’est à partir de ce refus que s’est établie cette correspondance entre les deux hommes. Cette première publication fait apparaître le rôle très particulier que l’écriture épistolaire joue dans toute l’œuvre d’Artaud. La critique littéraire s’accorde à trouver les poèmes refusés assez conventionnels, tandis que les lettres témoignent, par leur justesse de ton, de la sensibilité maladive d’Artaud que l’on retrouve même dans les plus courts billets et aussi dans ses lettres à Génica, et ses lettres au docteur Toulouse. Dans ces années-là, si Artaud se plaint de la nécessité de prendre des substances chimiques, il défend aussi l’usage des drogues. C’est l’usage des drogues qui lui permet Dans les milieux de la littérature, mais aussi du théâtre et du cinéma, l’usage de l’opium est très répandu, vanté jusque dans les milieux surréalistes, le surréalisme se présentait lui-même comme une drogue dans la préface de La Révolution Surréaliste : . Cette métaphore indique que c’est à la littérature de jouer le rôle de stupéfiant. Mais Artaud préfère se heurter au réel et il vante les mérites de la lucidité anormale que la drogue lui procure dans L’Art et la mort. L’opium constitue pour lui un territoire de transition qui finit par dévorer tous ses territoires. Bien que Jean Cocteau ait averti que , cela a justement tout pour plaire au grand anarchiste qu’est Artaud. Dès 1924, il adhère au surréalisme, et tout en se lançant à l’assaut de le république des lettres il entame une carrière de théâtre et de cinéma. Inspiré par les tableaux d’André Masson, il rédige son premier texte pour le de la revue La Révolution surréaliste paru en . C’est son admiration pour Masson qui le conduit à adhérer au mouvement surréaliste, en même temps que le peintre, le . Artaud, qui n’a vécu ni l’expérience Dada, ni les premiers temps du surréalisme, est tout d’abord circonspect sur la théorie de l’automatisme psychique chère à André Breton. Son passage par le surréalisme va d’ailleurs moins influer sur son évolution littéraire, que ce qui reste, dans le groupe, de l’anarchisme de Dada. De 1924 à 1926, Artaud participe activement au mouvement avant d’en être exclu. La permanence de la Centrale du bureau de recherches surréalistes, créée le au 15 rue de Grenelle, est assurée par Pierre Naville et Benjamin Péret qui en sont les directeurs. Le dynamisme des textes d’Artaud, sa véhémence, apportent un sang neuf à un mouvement qui s’étiole, et soutenu par Breton, il a pour mission de « chasser du surréalisme tout ce qui pourrait être ornemental ». Après l’Enquête sur le suicide parue dans le de la revue, Artaud rédige une adresse au Pape dans le de la Révolution surréaliste () qu’il remanie en 1946 lors du projet de publication des œuvres intégrales d’Antonin Artaud, ainsi qu’une Adresse au Dalaï-Lama qu’il remanie en 1946 toujours dans l’optique d’une publication d’œuvres complètes. D’autres textes sont encore publiés dans la revue. Mais le lien avec le collectif ira en s’amenuisant jusqu’à la rupture liée à l’adhésion des surréalistes au communisme. Des divergences sont déjà apparues dès le numéro un dans le groupe. Artaud a tenté de reprendre en main cette Centrale Surréaliste dont André Breton lui a confié la direction le . Cependant, au moment où Breton envisage l’adhésion au Parti communiste français Artaud quitte le groupe : À l’occasion de son départ, Louis Aragon, Breton, Paul Éluard, Benjamin Péret, Pierre Unik publient une brochure intitulée Au Grand Jour, destinée à informer publiquement des exclusions d’Artaud et de Philippe Soupault du groupe surréaliste, et de l’adhésion des signataires au parti communiste. Artaud y est violemment pris à partie : Brochure à laquelle Artaud répond sans tarder en avec un texte intitulé À la grande nuit ou le bluff surréaliste, en termes plus choisis mais non moins violents : Le cinéma (1924-1928) Déçu par le théâtre qui ne lui propose que de petits rôles, Antonin Artaud espère du cinéma une carrière d’une autre envergure. Il s’adresse alors à son cousin Louis Nalpas, directeur artistique de la Société des Cinéromans, qui lui obtient un rôle dans Surcouf, le roi des corsaires (1924) de Luitz-Morat et dans Fait divers, un court-métrage de Claude Autant-Lara, tourné en , dans lequel il interprète « Monsieur 2 », l’amant étranglé au ralenti par le mari. Toujours par l’intermédiaire de son cousin, Artaud rencontre Abel Gance et sympathise avec lui, au grand étonnement de l’entourage du cinéaste, réputé d’accès difficile. Pour son film Napoléon (1927) en préparation, Abel Gance lui promet le rôle de Marat. Antonin Artaud commence à écrire des scénarios dans lesquels il essaie de « rejoindre le cinéma avec la réalité intime du cerveau ». Ainsi Dix-huit secondes propose de dérouler sur l’écran les images qui défilent dans l’esprit d’un homme, frappé d’une « maladie bizarre », durant les dix-huit secondes précédant son suicide. À la fin de l’année 1927, apprenant la préparation du film La Chute de la maison Usher de Jean Epstein, Artaud propose à Abel Gance de jouer le rôle de Roderick Usher : Après quelques essais, Artaud ne sera pas retenu. La même année, Artaud justifie auprès des surréalistes sa participation au tournage du film de Léon Poirier Verdun, visions d’histoire, au motif que De la dizaine de scénarios écrits et proposés, un seul sera tourné : La Coquille et le Clergyman par Germaine Dulac. Artaud exprime ses objectifs : Engagé en même temps par Carl Theodor Dreyer pour son film La Passion de Jeanne d’Arc, Artaud délaisse le rôle du clergyman qui lui était dévolu et ne suit que par intermittence la réalisation de La Coquille. Le soir de la première projection au Studio des Ursulines, le , les surréalistes venus en groupe à la séance manifestent bruyamment leur désapprobation. Dès lors, la magie du cinéma n’existe plus pour lui. Il poursuit malgré tout une carrière d’acteur, pour subvenir à ses besoins. L’avènement du parlant le détourne de cette à laquelle il oppose . En 1933, dans un article paru dans le numéro spécial Cinéma 83 Les Cahiers jaunes il écrit un éloge funèbre du cinéma : « La Vieillesse précoce du cinéma » En 1935, il apparaît deux ultimes fois dans Lucrèce Borgia d’Abel Gance et dans Kœnigsmark de Maurice Tourneur. Antonin Artaud a tourné dans plus de vingt films, sans jamais avoir obtenu le moindre premier rôle ni même un second rôle d’importance. Le Théâtre Alfred Jarry (1927-1930) Ayant quitté Dullin, Artaud rejoint la compagnie de Georges et Ludmilla Pitoëff installée à la Comédie des Champs-Élysées. Puis avec Roger Vitrac, Robert Aron et l’aide matérielle du René Allendy, psychiatre et psychanalyste, qui le soigne, il fonde le Théâtre Alfred Jarry en 1927. Il définit une conception nouvelle de l’art dramatique, publiée plus tard, en 1929-1930, dans une brochure intitulée Théâtre Alfred Jarry et l’Hostilité publique, rédigée par Roger Vitrac en collaboration avec Antonin Artaud qui rappelle les objectifs du Théâtre Alfred Jarry , mais aussi de Le Théâtre Alfred Jarry présente quatre séries de spectacles : Les Mystères de l’amour de Vitrac, Ventre brûlé ou la Mère folle d’Artaud et Gigogne de Max Robur (pseudonyme de Robert Aron), Le Songe d’August Strindberg perturbé par les surréalistes (), le troisième acte du Partage de midi de Paul Claudel joué contre la volonté de l’auteur qu’Artaud qualifie publiquement d’« infâme traître ». Il s’ensuit une brouille avec Jean Paulhan et la reconsidération des surréalistes (). Victor ou les enfants au pouvoir de Vitrac sera la dernière représentation (). En 1971, Jean-Louis Barrault fera un rapprochement entre Alfred Jarry et Antonin Artaud : Dans sa biographie parue en 1972, Jean-Louis Barrault reconnaît tout ce qu’il doit à Artaud : Artaud au cinéma, au théâtre et en littérature (1930-1935) De juillet à , Antonin Artaud et Roger Vitrac élaborent la brochure qui sera intitulée Théâtre Alfred Jarry et l’Hostilité publique, et il refuse de signer le Second manifeste du surréalisme qui attaque Breton. La brochure, qui parait en 1930, est un ensemble de photo-montages, mis en scène par Artaud, photographiés par Eli Lotar. Roger Vitrac, Artaud et son amie Josette Lusson ont posé pour les photos. Artaud rédige deux projets de mise en scène, un pour La Sonate des spectres de Strindberg, l’autre pour Le Coup de Trafalgar de Roger Vitrac. Mais il décide de quitter le Théâtre Alfred Jarry. Il s’en explique dans une lettre à Jean Paulhan du : Artaud, qui mène de front ses activités littéraires, cinématographiques et théâtrales, a cependant déjà la tête ailleurs. En 1931, il assiste à un spectacle du Théâtre Balinais présenté dans le cadre de l’Exposition coloniale et fait part à Louis Jouvet de la forte impression ressentie : Poursuivant sa quête d’un théâtre du rêve et du grotesque, du risque et de la mise en danger, Artaud écrit successivement deux manifestes du Théâtre de la Cruauté : Sa première réalisation, Les Cenci, jouée dans des décors et des costumes de Balthus, au théâtre des Folies-Wagram, s’arrête faute de moyens financiers. La pièce est retirée de l’affiche après (1935). La critique est partagée et l’article élogieux de Pierre-Jean Jouve dans la NRF arrivera trop tard. Artaud considère cela comme un « demi ratage » : Cette expérience marque la fin de l’aventure théâtrale d’Antonin Artaud, qui envisage déjà de partir au Mexique pour « se CHERCHER » ainsi qu’il l’écrit à Jean Paulhan dans une lettre du . Peu avant, il a assisté à la représentation du spectacle de Jean-Louis Barrault Autour d’une mère, qui est l’adaptation du roman de William Faulkner Tandis que j’agonise. Il écrit une note qui sera publiée dans le NRF du : Le , paraîtra un recueil de textes sous le titre Le Théâtre et son double comprenant Le Théâtre et la peste, texte d’une conférence littéralement incarnée. Artaud y jouait sur scène les dernières convulsions d’un pestiféré Selon le récit d’Anaïs Nin, les gens eurent d’abord le souffle coupé, puis ils commencèrent à rire, puis un à un ils commencèrent à s’en aller. De voyages en dérives (1936-1937) En 1936, Artaud part pour le Mexique. Il écrit qu’il s’est rendu à cheval chez les Tarahumaras. Il découvre le peyotl, substance dont Son initiation se fait au cours de la Danse du Peyotl, après la douzième phase. De ce séjour dans la Sierra Tarahumara, on ne dispose que des témoignages d’Artaud et on n’a aucune certitude sur son initiation au rite du peyotl. On n’a pas non plus la certitude qu’il ait effectivement assisté aux danses des indiens, ou même qu’il soit réellement allé dans ce territoire d’accès difficile : s’est-il inspiré des récits d’explorateurs ? En 1932, il avait déjà publié dans le magazine Voilà deux articles sur des régions où il n’était jamais allé : Galapagos et les îles du bout du monde et L’Amour à Changaï. Pourtant selon J.M. Le Clézio la question de la véracité anthropologique des textes d’Artaud n’a guère de sens : Outre le récit de son périple au Mexique, il y a encore beaucoup d’autres textes d’Antonin Artaud intitulés Textes Mexicains, ainsi que les textes de trois conférences données à l’université de Mexico, reproduits dans l’édition Arbalète par Marc Barbezat en 1963. Le premier Surréalisme et révolution daté Mexico, , le deuxième L’Homme contre le destin daté Mexico , le troisième Le Théâtre et les Dieux daté Mexico . Les trois conférences ont été réunies sous le titre Messages révolutionnaires qui est le titre qu’Artaud donna à ses textes dans la lettre adressée à Jean Paulhan le et qui comprennent d’autres textes d’Artaud publiés au Mexique principalement dans El Nacional, mais aussi dans Revistas de revistas, notamment pour l’exposition de peintures de Maria Izquierdo et de sculptures d’Eleanor Boudin. Les trois conférences ont été traduites en français parce que Artaud les avait fait parvenir à Jean Paulhan. La conférence intitulée Surréalisme et révolution commence avec la présentation du tract du , au Grenier des Grands-Augustins rédigé par Georges Bataille. Artaud décrit ainsi le mouvement surréaliste et Contre-Attaque : Et pour décrire son retrait du surréalisme il déclare : Parmi les très nombreux articles d’Artaud publiés au Mexique, L’anarchie sociale dans l’art paru le sous le titre La anarquía social del arte dans El Nacional définit ainsi le rôle de l’artiste: Dès son retour en France, il retrouve sa fiancée Cécile Schramme, qu’il avait rencontrée en 1935 chez René Thomas. La jeune fille appartient à la bourgeoisie belge. Son père est directeur des tramways de Bruxelles et sa mère, une riche héritière flamande. Artaud contribue à organiser une exposition des gouaches de María Izquierdo en janvier-, mais dès le et jusqu’au , il entre en cure de désintoxication au Centre français de chirurgie, dont les frais seront réglés par Jean Paulhan. Cécile, qui était devenue la compagne d’Antonin avant son départ, a partagé sa vie quotidienne à Montparnasse, allant même jusqu’à l’accompagner dans sa prise de drogue. Artaud prend contact avec les milieux littéraires bruxellois. Le 18 mai 1937, il se rend à Bruxelles pour faire une conférence à la Maison de l’Art. Devant une salle comble, de , il raconte son aventure mexicaine. Il y a ensuite trois témoignages différents. Pris d’une crise, il aurait quitté la salle en criant : « Qui vous dit que je suis encore vivant ? » Selon le témoignage de Marcel Lecomte, qui assistait à la conférence, Artaud se serait écrié : « En vous révélant cela je me suis tué. » D’autres témoins racontent qu’il serait arrivé sur scène en disant : . En réalité, on ne sait pas avec certitude de quoi il parla : de son voyage au Mexique selon certains, de la pédérastie selon lui. De toute façon, il fit scandale. Artaud est hébergé dans sa belle-famille. Jusque-là, son beau-père se plaisait à lui faire visiter les hangars des tramways. Mais le scandale de la conférence met un terme au projet de mariage avec Cécile. Leurs relations sont rompues le . Les Nouvelles Révélations de l’Être paraissent le 28 juillet 1937 : cette plaquette de trente-deux pages, signée « Le Révélé », est imprimée par Denoël sans nom d’auteur. C’est un texte à tonalité apocalyptique fondé sur son interprétation des tarots et des horoscopes. Quelques jours plus tard, le , Artaud embarque au Havre pour un périple irlandais. Le il débarque à Cobh, puis il séjourne dans le village de Kilronan, dans l’une des îles d'Aran. Financièrement démuni, il demande de l’aide à Paulhan, à sa famille, au consulat de France. Il semble avoir quitté sans payer son logement chez un couple à Kilronan et dans un hôtel à Galway. Sa mère découvrira plus tard, lors de ses recherches, qu’il aurait été hébergé à l’asile de nuit Saint Vincent de Paul à Dublin où il est de retour le . Il avait écrit à sa famille qu’il était sur les traces de la culture celte, Le , Antonin Artaud est arrêté à Dublin pour vagabondage et trouble de l’ordre public. Le 29, il est embarqué de force sur un paquebot américain faisant escale au Havre. Dès son arrivée en France, le lendemain, Artaud est remis directement aux autorités françaises qui le conduisent à l’Hôpital général, entravé dans une camisole de force. On le place dans le service des aliénés. Jugé violent, dangereux pour lui-même et pour les autres et souffrant d’hallucinations et d’idées de persécution comme l’indique le certificat du , établi par le docteur R. avant le transfert aux Quatre-Mares : Il est transféré sous placement d’office à l’hôpital psychiatrique Les Quatre-Mares de Sotteville-lès-Rouen. Selon le certificat du , établi par le docteur U. de l’hôpital des Quatre-Mares, et reproduit, Artaud . Les premiers internements (1937-1943) Le , le préfet de la Seine-Inférieure déclare le sieur Antoine Artaud , de sorte qu’Artaud est interné à l’asile des Quatre-Mares. On dispose de peu d’informations sur cet internement. L’hôpital a été détruit pendant la guerre. On ignore quel traitement lui a été appliqué. Une partie de son dossier aurait subsisté après la guerre et aurait fait l’objet de demandes qui n’auraient jamais abouti. Mais comme il était déclaré dangereux, il était isolé dans une cellule et condamné à l’immobilisation par une camisole de force. Sa famille et ses amis, restés sans nouvelles, s’inquiètent. Sa mère Euphrasie entreprend des recherches. Elle s’adresse tour à tour au docteur Allendy, à Jean Paulhan, à Robert Denoël. Elle finit par retrouver son fils en . Antonin, qui pourtant ne la reconnaît pas, donne des détails sur son aventure irlandaise. Un litige oppose alors la famille Artaud et les autorités irlandaises, Euphrasie accuse la police irlandaise, dont les méthodes seraient responsables de l’état d’Antonin, les autorités irlandaises réclament le paiement d’une dette laissée par Antonin. Au mois de , Antonin adresse une lettre à , dans laquelle il déclare être l’objet d’une méprise, dit qu’il écrit sur les conseils du docteur Germaine Morel médecin chef de l’asile d’aliénés de Sotteville-lès-Rouen. En , les démarches de sa mère pour le faire transférer aboutissent. Artaud est admis au centre psychiatrique de Sainte-Anne où il reste onze mois sans que l’on connaisse les détails de ce séjour, à l’exception du certificat de quinzaine du , signé du docteur Nodet, qui indique : « Mégalomanie syncrétique : part en Irlande avec la canne de Confucius et la canne de St Patrick. Mémoire parfois rebelle. Toxicomanie depuis (héroïne, cocaïne, laudanum). Prétentions littéraires peut-être justifiées dans la limite où le délire peut servir d’inspiration. À maintenir. ». Artaud refuse toute visite y compris de sa famille. Il n’a cependant jamais cessé d’écrire, bien que l’on ne connaisse aucun texte de lui à cette époque, et malgré l’hypothétique déclaration de Jacques Lacan qui l’aurait déclaré « définitivement perdu pour la littérature », l’indication « graphorée » portée sur le certificat de transfert suivant donne une indication. Le certificat du , établi par le docteur Longuet de Sainte-Anne lors du transfert d’Antonin Artaud à l’hôpital de Ville-Évrard (près de Neuilly-sur-Marne, Seine-Saint-Denis) indique : À partir de cette date, il est interné à Ville-Evrard pour trois ans et onze mois. Considéré comme incurable, il ne reçoit aucun traitement. Mais il écrit de nombreuses lettres, et parmi celles-ci, une « Lettre à Adrienne Monnier », qui la fait publier dans La Gazette des amis du livre du , et qui reste le seul texte connu d’Artaud pour la période 1938-1942. En réponse au reproche que lui fait Jean Paulhan, Adrienne Monnier répond que ce texte témoigne de la grande richesse imaginative que les psychiatres appellent « accès de délire ». Pendant cette période, Antonin Artaud remplit aussi des cahiers d’écoliers de gris-gris, qui mélangent écriture et dessins. Dès 1940, la situation des internés dans les hôpitaux devient plus difficile du fait du rationnement. Sa mère et ses amis lui envoient des colis, mais ses lettres comportent toutes des appels pour qu’on lui envoie des aliments, et aussi à Genica Athanasiou, pour de l’héroïne. Début 1942, Antonin est dans un état inquiétant : il a faim, il est d’une maigreur effrayante, après avoir perdu dix kilos. Sa mère alerte alors ses amis et persuade Robert Desnos d’entreprendre des démarches auprès de Gaston Ferdière afin qu’Artaud soit transféré dans un autre hôpital. La technique de l’électrochoc a été importée par des médecins allemands pendant la période d’occupation de la France. À l’époque où Artaud est interné à Ville-Évrard, le docteur Rondepierre et un radiologiste nommé Lapipe ont entrepris d’appliquer la technique de l’électrochoc. Ils font des essais sur des lapins, des porcs, puis sur des patients, la même année. En , ils présentent leurs résultats devant la Société Médico-psychologique. Artaud n’est pas encore soumis au traitement, mais tout se met en place. La mère d’Antonin, se souvenant des essais pratiqués sur l’enfant à l’électricité, demande au docteur Rondepierre s’il serait bon de faire appel à cette méthode pour son fils. Les éléments du dossier médical sont contradictoires sur ce point. Une lettre du docteur Menuau à la mère indique en 1942 « une tentative de traitement qui n’a pas modifié l’état du malade. » En contradiction totale avec une lettre, adressée à Gaston Ferdière par Euphrasie Artaud, dans laquelle le docteur dit qu’Antonin était trop faible pour supporter le traitement. L’usage de l’électrochoc a pourtant bien eu lieu, mais il s’est peut-être soldé par un coma prolongé, et pour cette raison Rondepierre a préféré taire l’incident ? En l’absence d’informations supplémentaires, cela reste une simple hypothèse. En , Robert Desnos prend contact avec le docteur Gaston Ferdière, ami de longue date des surréalistes et médecin-chef de l’hôpital psychiatrique de Rodez (Aveyron), situé en zone « non-occupée » où la pénurie alimentaire semble moins sévère. Mais les hôpitaux psychiatriques subissent les mêmes, sinon de pires, restrictions que l’ensemble de la population. Les démarches aboutissent et Artaud sera transféré le . En , la santé d’Artaud s’est encore dégradée, il pèse entre . Desnos entreprend des démarches pour faire sortir un Antonin Ce n’est que le que Desnos et le docteur Ferdière obtiennent son transfert à Rodez, où on l’installe le pour trois ans, jusqu’au . Entre-temps, Artaud fait un court séjour à l’hôpital de Chezal-Benoît où le certificat de vingt-quatre heures donne les observations suivantes : Le court séjour à l’hôpital psychiatrique de Chezal-Benoît est une étape administrative obligatoire en raison de la ligne de démarcation. Artaud y séjourne du au . À Rodez, le docteur Gaston Ferdière, un des pionniers de l’Art-thérapie, accordera immédiatement beaucoup d’attention à Antonin Artaud. Les années à Rodez (1943-1946) Au moment où Artaud arrive à Rodez, le , l’hôpital ne pratique pas encore l’électrochoc. Ce n’est que peu après son arrivée, en , que l’appareil du docteur Delmas-Marsalet est livré à l’hôpital par les ateliers Solex. Ainsi, même à Rodez, la technique de l’électrochoc est employée, cette thérapie étant supposée d’une grande efficacité. Artaud subit une première série en . Mais la deuxième séance provoque une fracture d’une vertèbre dorsale ce qui l’oblige à garder le lit pendant deux mois. Cela n’empêche pas les médecins de poursuivre le traitement dès le avec une série de d’électrochocs, dont ils se félicitent, jugeant qu’ils ont obtenu « moins de gesticulations et de confusion mentale. » Dans le cadre de l’Art-thérapie, Antonin Artaud avait écrit en septembre deux textes adaptés de Lewis Carroll : Variations à propos d’un thème et Le Chevalier de Mate-Tapis. À partir du , Henri Parisot lui propose de publier chez Robert. J. Godet éditeur, un petit volume comprenant Un voyage au Pays des Tarahumaras qui était paru dans la NRF en 1937, et de l’augmenter. Artaud écrit Le Rite du Peyotl chez les Tarahumaras. Dès le mois de , le docteur Ferdière donne à Artaud une chambre individuelle, où il écrit encore Supplément au Voyages chez les Tarahumaras. L’artiste exécute aussi de petits dessins, écrit, adapte. Mais sa vie d’écrivain et d’artiste est mise en pointillés entre les séances d’électrochocs, qui reprennent dès le mois de , du au . Antonin Artaud écrit au docteur Latrémolière le : Le , il envoie une lettre demandant à sa mère de faire interrompre le traitement à l’électrochoc. À chaque série de séances, il perd conscience pendant deux ou trois mois. Il dit avoir besoin de cette conscience pour vivre : . Dès , Artaud commence à faire de grands dessins en couleurs qu’il commente ainsi dans une lettre à Jean Paulhan du : Le mois suivant, il se met à travailler quotidiennement sur de petits cahiers d’écoliers où il écrit et dessine. Ce sont les Cahiers de Rodez, mêlant écriture et dessins. À Rodez, en quinze mois, Artaud en réalise une centaine. Après les de Rodez, suivront les dits du retour à Paris . 1945 est l’année de la renaissance créatrice d’Artaud. Inlassablement, il écrit, le sujet de ses textes est toujours la question d’un autre théâtre à inventer. En regard de ses grands dessins, l’artiste rédige des commentaires. Evelyne Grossman y voit Deux ans plus tard, dans une lettre adressée à Marc Barbezat, Artaud écrit : Cette même année, Les Tarahumaras sont publiés par Henri Parisot dans la collection « L’Âge d’or » qu’il dirige aux éditions Fontaine sous le titre Voyages au pays des Tarahumaras. Des écrits d’Artaud sortent de l’hôpital malgré les protestations du docteur Ferdière qui protège les droits financiers et moraux d’Artaud au nom de la défense de biens des aliénés placés sous autorité administrative. Ce sont les Lettres de Rodez qui paraîtront l’année suivante, en En , Jean Dubuffet rend visite à Antonin Artaud. Il s’ensuivra avec Jean et madame Dubuffet une correspondance affective, d’autant plus que les recherches de Dubuffet le conduisent très souvent dans des asiles d’aliénés. En 1946, Dubuffet fait le portrait d’Artaud : Antonin Artaud, cheveux épanouis . Il fait part à Dubuffet et à Paulhan de son désir de sortir de l’hôpital. Dubuffet s’enquiert des possibilités de sorties. Peu avant, Artaud a lancé des appels à Raymond Queneau et Roger Blin pour qu’on vienne le chercher. Il dit avoir été libéré par le docteur Ferdière. Ferdière a en effet envisagé de le faire sortir mais il temporise car Artaud se déclare toujours la proie d’envoûtements, en particulier dans une lettre à Jean-Louis Barrault le . En février 1946, les éditions Guy Lévis Mano (GLM) publient sous le titre de Lettres de Rodez plusieurs lettres d’Artaud à Henri Parisot. Marthe Robert et Arthur Adamov rendent visite à Artaud le 26 et , Henri et Colette Thomas les 10 et 11 mars. Dès le 28 février, Artaud demande, dans une lettre à Jean Paulhan, qu’on le fasse sortir de toute urgence : De retour à Paris, les visiteurs d’Artaud, très impressionnés par l’environnement asilaire, considèrent qu’il est nécessaire qu’il revienne à Paris. Un « Comité de soutien des amis d’Antonin Artaud » présidé par Jean Paulhan, et dont Jean Dubuffet est secrétaire, regroupe notamment Arthur Adamov, Balthus, Jean-Louis Barrault, André Gide, Pierre Loeb, Pablo Picasso, Marthe Robert, Colette et Henri Thomas. Roger Blin et Colette Thomas s’emploient à organiser un gala au profit d’Artaud au Théâtre Sarah-Bernhardt. Retour à Paris et dernières années (1946-1948) Les amis d’Artaud obtiennent qu’il sorte de l’asile de Rodez et retourne à Paris dans une clinique « ouverte », celle du docteur Delmas, à Ivry. Le , Jean Dubuffet, Marthe Robert, Henri et Colette Thomas l’accueillent à la gare d’Austerlitz. Le de la même année, une séance d’hommage à Antonin Artaud est donnée au Théâtre Sarah-Bernardt, avec un discours d’André Breton en ouverture, et des textes d’Artaud lus notamment par Adamov, Jean-Louis Barrault, Rober Blin, Alain Cuny, Jean Vilar et Colette Thomas. Le , il enregistre à la radio Les malades et les médecins, texte diffusé le , publié dans le de la revue Les Quatre Vents. Le , la vente aux enchères de tableaux offerts par des artistes (Pierre Brasseur en est le commissaire priseur), lui rapporte assez d’argent, ajoutée à la faible somme recueillie au théâtre Sarah-Bernardt et à ses droits d’auteur, pour vivre jusqu’à sa mort. Durant la période où il est hébergé dans la clinique d’Ivry-sur-Seine, Artaud est libre de ses mouvements. Il y écrit sur plus de quatre cents cahiers d’écolier, dessine des autoportraits et des portraits de ses amis à la mine de plomb et craies de couleurs. Toujours souffrant, Artaud a repris sa consommation de drogues pour calmer ses douleurs. Il n’effectue pas un séjour de désintoxication, mais continue d’écrire. Il donne notamment au metteur en scène Michel de Ré le texte Aliéner l’acteur. Il écrit également une Lettre contre la Cabale adressée à Jacques Prevel publiée en 1949 chez Aumont, et le , il signe deux contrats avec Marc Barbezat : pour L’Arve et l’Aume et pour Les Tarahumaras. Du au , Artaud séjourne à Sainte-Maxime avec Colette Thomas (qui y possède une maison de famille), Paule Thévenin et Marthe Robert. Il y écrit L’Adresse au Dalaï Lama et L’Adresse au Pape et y termine Le Retour d’Artaud le Momo. Il corrige aussi des textes de 1925 en vue de la parution de ses œuvres complètes chez Gallimard (celles-ci ne seront finalement publiées que de façon posthume). Le , devant une salle comble au Théâtre du Vieux-Colombier, Artaud fait un retour éclatant sur scène avec une conférence intitulée d’après l’affiche : Histoire vécue d’Artaud-Momo, Tête à tête par Antonin Artaud, Le Retour d’Artaud le Momo Centre Mère et Patron Minet-La Culture indienne. Selon André Gide, À la fin de l'année 1947 paraissent coup sur coup Artaud le Momo (Bordas), Van Gogh le suicidé de la société (K éditeur) et Ci-git (K éditeur). En , Artaud enregistre pour la radio Pour en finir avec le jugement de dieu avec la participation de Maria Casarès, Paule Thévenin et Roger Blin. Programmée pour le , l’émission ne sera finalement pas diffusée, le directeur de la Radiodiffusion française, Wladimir Porché, s’effrayant du langage trop cru employé par Artaud (et ce contre l’avis favorable d’un jury composé d’artistes et de journalistes). Le texte fera l’objet d’une publication posthume en . Atteint d’un cancer du rectum diagnostiqué trop tard, Antonin Artaud est retrouvé mort sur son lit, dévêtu, en position assise, une chaussure à la main le matin du , probablement victime d’une surdose d’hydrate de chloral. Sur la dernière page de son dernier cahier de brouillon (cahier 406, feuillet 11), figurent comme dernière phrase : Quelques heures après sa mort, toutes ses affaires – notes, livres, cahiers, manuscrits, dessins accrochés aux murs – sont volées ou mises en sécurité, selon les interprétations. Antonin Artaud est enterré civilement au cimetière parisien d’Ivry par le cercle de ses amis. Sa famille fera transférer ses restes près de trente ans plus tard () au cimetière Saint-Pierre à Marseille. Artaud avait convenu par contrat avec les éditions Gallimard en date du , de la publication de ses œuvres complètes (composées d’au moins quatre tomes), dont il avait lui-même dressé la liste dans une lettre datée du à Gaston Gallimard. Ces œuvres complètes verront finalement le jour de façon posthume et sous une forme très différente, en vingt-cinq volumes, par l'entremise de Paule Thévenin. Artaud et le surréalisme : des rapports marqués d'ambivalence L’esthétique d’Artaud se construit constamment en rapport au surréalisme, d’abord en s’en inspirant, puis en le rejetant (notamment sous la forme que lui donne André Breton). André Breton, dans son premier Manifeste du surréalisme (1924), mentionne Artaud en passant, sans lui accorder une importance particulière. Le second Manifeste (1930) arrive après la rupture d’Artaud avec les surréalistes, et Breton lui adresse une critique sévère, quoique esthétiquement peu développée (ses griefs sont surtout d’ordre personnel). Il dénonce notamment le fait que l’« idéal en tant qu’homme de théâtre » d’« organiser des spectacles qui pussent rivaliser en beauté avec les rafles de police » était « naturellement celui de M. Artaud ». Ce jugement qui paraissait irrévocable est corrigé par André Breton après l’hospitalisation d’Artaud : dans lAvertissement pour la réédition du second manifeste (1946), Breton dit n’avoir plus aucun tort à compter à Desnos et Artaud, à cause des « événements »(Desnos est mort en camp de concentration et Artaud passe plusieurs mois en psychiatrie à subir des électrochocs). Pure politesse peut-être ; reste que Breton, dans des entretiens publiés en 1952, reconnaît à Artaud une profonde influence sur la démarche surréaliste. Il dit également de lui qu’il était « en plus grand conflit que nous tous avec la vie ». Pour Jean-Pierre Le Goff, la démarche surréaliste est essentiellement ambivalente, « marquée à ses deux pôles par les figures d’André Breton et d’Antonin Artaud ». Ces deux visions du surréalisme sont comme opposées et complémentaires à la fois. Breton cherchait essentiellement la beauté et l’émerveillement dans la vie, il souhaitait dompter au moyen de l’art « l’altérité inquiétante » de l’inconscient, centrant sa pensée sur la « dynamique positive de l’Eros » aboutissant à la révolution. Artaud rompt avec cette vision de la poésie et de la vie, expliquant dans son texte « À la grande nuit ou le bluff surréaliste » qu’« ils [les surréalistes] aiment autant la vie que je la méprise ». La rage d’exister d’Artaud n’est pas caractérisée par la capacité de s’émerveiller, mais au contraire par la souffrance et l’angoisse incurables. Cela se ressent dans son esthétique littéraire : Artaud déclare dans Le Pèse-nerfs que « toute l’écriture est de la cochonnerie » . En fait, il refuse violemment toute parenté avec la littérature et les littérateurs. Toujours dans Le Pèse-Nerfs il poursuit : Artaud s’éloigne ainsi irrémédiablement de tout platonisme en art : Le regard posé par Artaud sur Breton était ambivalent. En 1937, au moment où il écrit les Nouvelles révélations de l’être, il appelle Breton « l’Ange Gabriel ». Il s’adresse à lui de la même façon dans les lettres qu’il lui écrit depuis l’Irlande. Mais Breton est aussi celui dont Artaud dira (à son ami Jacques Prevel), vers la fin de sa vie, à Paris : (En compagnie d’Antonin Artaud, de J. Prevel). Lors de l’exposition surréaliste à la galerie Maeght, en , André Breton lui avait demandé d’y participer. Le refus d’Artaud dans une lettre à Breton datée du , ne laisse aucun doute sur sa position vis-à-vis du surréalisme. Il écrit : L’influence d’Antonin Artaud Antonin Artaud a eu une profonde influence sur le théâtre, notamment le théâtre américain, mais aussi sur les situationnistes de la fin des années 1960 qui se réclamaient de son esprit révolutionnaire. Pierre Hahn rapporte qu’en , au moment où les universités étaient occupées, la Lettre aux recteurs des universités d’Artaud était affichée sur la porte d’entrée. Artaud y disait entre autres : « Je me suis rendu compte que l’heure est passée de réunir des gens dans un amphithéâtre même pour leur dire des vérités et qu’avec la société et son public, il n’y a pas d’autre langage que celui des bombes, des mitrailleuses et tout ce qui s’ensuit - Antonin Artaud cité par Pierre Hahn ». Artaud ne pouvait évidemment qu’attirer vers lui des révolutionnaires extrêmes comme le sont les situationnistes. De même, le théâtre de l’extrême que fut le théâtre américain des années 1960, a pris au pied de la lettre les consignes données par Antonin Artaud dans le théâtre de la cruauté. Dans The Brig du Living Theatre, les acteurs sont enfermés dans des cages, humiliés, frappés, réduits aux éléments passifs et neutres dont parle Artaud : René Lalou rappelle que Christian Gilloux compare la réflexion d’Artaud sur ce que doit être le théâtre, avec l’interprétation qu’en a faite Peter Schumann dans le Bread and Puppet Theatre. La forme épurée, minutieusement façonnée, la lenteur des processions, ce jeu artaudien des Doubles que l’on retrouve dans le Bread and Puppet part de Le renouveau de la mise en scène par les auteurs du Nouveau Théâtre provient en grande partie de leur lecture d’Antonin Artaud et de la manière dont il a conçu l’écriture scénique. La conception par Artaud de son Théâtre de la Cruauté est fréquemment citée comme source d'influence pour certains cinéastes, tel Gaspar Noé ou plus généralement le mouvement du New Extremism . Postérité et hommages Le Artaud reçoit le Prix Sainte-Beuve pour Van Gogh le suicidé de la société En 1973, le groupe de rock argentin Pescado Rabioso, mené par Luis Alberto Spinetta, nomme son "Artaud" en référence au poète. Spinetta consacre l’œuvre à Artaud après l’avoir bien lu. La thématique est une réponse au désespoir créé par sa lecture. L’album sera reconnu comme le meilleur album de rock argentin, dans une liste faite par le magazine Rolling Stone (Argentine) en 2007. En 1981, la chanteuse Colette Magny lui consacre toute une face d’un disque : Thanakan. En 1983, le groupe de batcave anglais Bauhaus consacre une chanson à l’écrivain dans son album Burning From the Inside.’ En 1986, FR3 diffuse la conférence donnée par Artaud le au Vieux Colombier, . En 2003, l'écrivain Bernard Noël publie Artaud et Paule aux éditions Lignes/Léo Scheer. En 2010, du au au Théâtre de l’Atelier, Carole Bouquet a lu les Lettres à Génica et autres poèmes d’Artaud. Elle a réitéré sa performance à Rodez en 2011, invitée par l’association Rodez Antonin Artaud. En 2013, L’association Rodez Antonin Artaud créée par Mireille Larrouy, professeur de français, a présenté une exposition : Antonin Artaud, autoportraits. En 2014, du au le musée d’Orsay a présenté une exposition associant Vincent van Gogh et Antonin Artaud. Les œuvres de van Gogh était organisée dans un parcours qui mêlait une sélection de tableaux du peintre, des dessins et des lettres de Van Gogh avec des œuvres graphiques d’Artaud. Le texte d’Antonin Artaud Van Gogh le suicidé de la société a été lu à cette occasion tous les soirs En 2015, la Compagnie du Chêne Noir a repris la conférence du Artaud le Momo, dans une mise en scène de Gérard Gelas au Théâtre des Mathurins sous le titre Histoire vécue d’Artaud-Mômo du au , avec Damien Remy dans le rôle d’Antonin Artaud. Le monde de la chanson lui a également rendu hommage en l’évoquant ou en le citant. Serge Gainsbourg en 1984, Serge Gainsbourg lui consacre un couplet de sa chanson Hmm, hmm, hmm de l’album Love on the beat : Une piste de l’album Folkfuck Folie, publié en 2007 par le groupe de black metal français Peste noire, est un « extrait radiophonique d’Antonin Artaud ». Une chanson du triple album Messina de Damien Saez lui rend hommage en 2012. Intitulée Les fils d’Artaud, la chanson évoque l’auteur : Hubert Félix Thiéfaine, célèbre pour ses textes flous et philosophiques, glisse un passage d’une conférence de Artaud à la fin de son morceau "Quand la banlieue descendra sur la ville" de la compilation "40 ans de chansons". Œuvres Œuvre graphique et manuscrits Le , par testament olographe sur papier simple, Antonin Artaud écrit : Remis en cause par les héritiers, le travail de Paule Thévenin a donné lieu à une « affaire des manuscrits d’Antonin Artaud » dont Libération s’est fait l’écho en 1995. Parmi ces manuscrits se trouvaient les dessins d’Artaud que la Bibliothèque nationale de France a exposés en 2007 avec l’ensemble des manuscrits. Les dessins d’Antonin Artaud ont été réunis par Paule Thévenin et Jacques Derrida dans Antonin Artaud, dessins et portraits paru le , réédité chez Gallimard en 2000. En 1994 Paule Thévenin a fait un important legs des dessins d’Antonin Artaud au Centre Pompidou, ce qui permet d’accéder à environ une quarantaine de ses œuvres que Jean Dubuffet, amateur de l’art des fous appréciait grandement lorsqu’il avait rendu visite à Artaud à Rodez. On peut consulter en ligne une grande partie des œuvres graphique dont dispose le Centre national d’art et de culture Georges-Pompidou. À titre d’exemple, pour éviter un copié-collé intégral, sont donnés ci-dessous la plus ancienne et la plus récente accessibles en ligne: 1921, Autoportrait, mine graphite sur papier conservé au Centre national d’art et de culture Georges-Pompidou, legs Paule Thévenin, 1994. 1948 (), Sans titre, mine graphite sur papier , legs Paule Thévenin, 1994. Les dessins et peintures d’Artaud ont été exposés de son vivant par Pierre Loeb à la galerie Pierre du au sous le titre Portraits et dessins par Antonin Artaud. C’est précisément Pierre Loeb qui avait conseillé au poète d’écrire sur van Gogh, après qu’Artaud, bouleversé par l’exposition Van Gogh du , au musée de l’Orangerie lui eut fait part de ses impressions, rédigées très rapidement et publiées sous le titre Van Gogh le suicidé de la société. À cette époque, chez Pierre Loeb, Hans Hartung a manifesté auprès du critique d’art Charles Estienne, le désir d’illustrer les textes d’Artaud. Lorsqu’il apprend cela, Artaud réagit violemment dans une lettre adressée à « Mr. Archtung » auquel il explique crument qu’il ne saurait en être question. La lettre comporte une de ses formes noircies, brutes dont il a le secret, qui sont ses gris-gris. Beaucoup de ses œuvres sont conservées au Centre Pompidou, dont un autoportrait de et un portrait de Henri Pichette Écrits Tric Trac du Ciel, illustré de gravures sur bois par Élie Lascaux, Paris, Simon, 1923 L’Ombilic des limbes, Paris, Gallimard, N.R.F., 1925 Le Pèse-nerfs, Paris, Leibovitz, 1925 Correspondance avec Jacques Rivière, Paris, N.R.F., 1927 La Coquille et le Clergyman, scénario L’Art et la Mort, Paris, Denoël, 1929 Le Moine, raconté par Antonin Artaud. Traduction et adaptation, Paris, Denoël & Steele, 1931 Le Théâtre de la cruauté (manifeste), Paris, Gallimard, N.R.F., 1932 Héliogabale ou l’Anarchiste couronné, Paris, Denoël & Steele, 1934 ; rééd. Paris, Gallimard, coll. « L’Imaginaire », 1978. Les Nouvelles Révélations de l’être, Paris, Denoël, 1937 ; réédition (accompagnée d’un choix de lettres et d’une préface d’Olivier Penot-Lacassagne), Paris, Éditions Prairial, 2019 Le Théâtre et son double, Paris, Gallimard, 1938 ; rééd. Paris, Gallimard, coll. « Idées », 1964 ; rééd. Paris, Gallimard, coll. « Folio/essais » (), 1985 Révolte Contre La Poésie, Paris, Éditions du Pirate, MXXVIM Rodez, 1943 Lettres de Rodez : Lettres à Henri Parisot, Paris, G.L.M., 1946 cinq lettres publiées en 1946, d’autres Lettres de Rodez paraîtront après la mort d’Artaud. Elles sont réunies dans les tomes XI et XII des Œuvres complètes, édition de Paule Thévenin, Paris, Éditions Gallimard, coll. « Blanche », 1956-1994 Van Gogh, le suicidé de la société, Paris, K éditeur, 1947 ; rééd. Paris, Gallimard, coll. « L’Imaginaire », 1990, rééd. Paris, Allia, 2019. Artaud le Mômo, Paris, Bordas, 1947 Ci-gît, précédé de la Culture indienne, Paris, K éditeur, 1947 Pour en finir avec le jugement de dieu, Paris, K éditeur, 1948 ; rééd. suivi de Le Théâtre de la cruauté, éd. E. Grossman, Paris, Gallimard, coll. « Poésie », 2003 Supplément aux Lettres de Rodez, suivi de Coleridge le traite, Paris, G.L.M., 1949 Lettres à Jean-Louis Barrault, préface de Paul Arnold - notes d’André Frank, Paris, Bordas Éditeur, coll. « Documents de la revue théâtrale », 1952 Œuvres complètes, vingt-six tomes publiés (en 28 volumes), édition de Paule Thévenin, Paris, Éditions Gallimard, coll. « Blanche », 1956-1994 Les Cenci, in Œuvres complètes, Paris, Gallimard, 1964 L’Ombilic des limbes suivi de Le Pèse-Nerfs et textes surréalistes, Paris, Gallimard, coll. « Poésie », 1968 Lettres à Génica Athanassiou, Paris, Gallimard, coll. « Le point du jour », 1969 Les Tarahumaras, publié pour la première fois sous le titre Voyage au pays des Tarahumaras le dans la collection l’« Âge d’or » dirigée par Henri Parisot aux éditions Fontaine; réédité en 1955 par les éditions de l’Arbalète (Décines), réédition 1963 par Marc Barbezat, Paris, L’Arbalète Réédition Paris, Gallimard, coll. « Idées », 1974 ; Paris, Gallimard, Œuvres complètes tome 9, coll. « Blanche » 1979 ; rééd. Paris, Gallimard, coll. « Folio/Essais », 1987 Lettres à Annie Besnard, Paris, Le Nouveau Commerce, 1977 Messages révolutionnaires (textes mexicains), Paris, Gallimard, coll. « Idées », 1979 Dessins et portraits, texte de Jacques Derrida et Paule Thévenin, Paris, Gallimard, 1986 L’Arve et l’Aume, accompagné de 24 lettres inédites à Marc Barbezat, Paris, L’Arbalète, 1989 Nouveaux Écrits de Rodez, Lettres au docteur Ferdière et autres textes inédits, Préface de G. Ferdière, Paris, Gallimard, coll. « L’Imaginaire », 1994 ; rééd. en tirage limité à l’occasion des trente ans de la collection « L’Imaginaire », accompagnés d’un CD rassemblant des documents rares (témoignages d’André Breton et du Gaston Ferdière), Paris, Gallimard, coll. « L’Imaginaire », 2007 50 Dessins pour assassiner la magie, édition et présentation d’Évelyne Grossman, Paris, Gallimard, 2004 Suppôts et suppliciations, présentation d’Évelyne Grossman, Paris, Gallimard, coll. « Poésie », 2006 Cahier d’Ivry, , fac-similé, édition et présentation d’Évelyne Grossman, Paris, Gallimard, 2006 Histoire vécue d’Artaud-Mômo (texte des trois cahiers apportés par Antonin Artaud au Théâtre du Vieux Colombier le ), Saint-Clément-de-Rivière, éd. Fata Morgana, 2009 Les Cenci, édition de Michel Corvin, Paris, Gallimard, coll. « Folio théâtre », 2011 Cahiers d’Ivry - - (tome I : cahiers 233 à 309 ; tome II : cahiers 310 à 406), édition d’Évelyne Grossman, Paris, Gallimard, 2011 Antonin Artaud - Lettres 1937-1943, édition établie par Simone Malausséna, préface de Serge Malausséna, introduction d’André Gassiot, Paris, Gallimard, 2015 Je ne suis pas Nanaky, texte daté de 1946 et écrit à Paris, illustrations de Jean-Gilles Badaire, éd. Fata Morgana, 2020 Documents sonores Van Gogh le suicidé de la société, émission radiophonique, INA, André Dimanche Éditeur, 1995. Le Rite du Peyotl chez les Tarahumaras Pour en finir avec le jugement de dieu, Sub Rosa, 1995 / INA et André Dimanche Éditeur, 1995 Pour en finir avec le jugement de dieu, intégralité de l’émission et remix par Marc Chalosse, Artaud Remix, préface de Marc Dachy, France Culture, collection Signature, 2001 Un extrait de Pour en finir avec le jugement de dieu Filmographie Artaud acteur 1917 : Mater dolorosa d’Abel Gance 1923 : Fait divers de Claude Autant-Lara (court métrage) : Monsieur 2 1923 : L’Enfant roi de Jean Kemm 1924 : Surcouf de Luitz-Morat : Jacques Morel 1926 : Graziella de Marcel Vandal (tourné en Italie) 1926 : Le Juif errant de Luitz-Morat : Jacques Dupuis, dit Gringalet 1927 : Mathusalem ou l’éternel bourgeois de Jean Painlevé (cinq courtes séquences réalisées pour une pièce de théâtre d’Ivan Goll) 1927 : Napoléon d’Abel Gance : Marat ; (en 1935, sortie d’une nouvelle version modifiée et sonorisée) 1928 : La Passion de Jeanne d’Arc de Carl Theodor Dreyer : le moine Jean Massieu 1928 : Verdun, visions d’histoire de Léon Poirier : l’intellectuel 1928 : L’Argent de Marcel L’Herbier : Mazaud, le secrétaire 1928 : Autour de l’argent de Jean Dréville (documentaire) : lui-meme 1930 : Tarakanova de Raymond Bernard : le jeune tzigane 1930 : La Femme d'une nuit de Marcel L’Herbier (tourné à Berlin) : Jaroslav le traître 1931 : L’Opéra de quat’sous de Georg Wilhelm Pabst (version française, tournée à Berlin) : un apprenti mendiant 1931 : Faubourg Montmartre de Raymond Bernard : Follestat, un meneur de révolte 1931 : Verdun, souvenirs d’histoire de Léon Poirier (version sonorisée du film de 1928) 1932 : Mater Dolorosa d’Abel Gance 1932 : Les Croix de bois de Raymond Bernard : le soldat Vieublé 1932 : Coup de feu à l'aube de Serge de Poligny : le trembleur, chef de gang 1933 : L’Enfant de ma sœur de Henry Wulschleger : Loche 1934 : Sidonie Panache de Henry Wulschleger : l'émir Abd-el-Kader 1934 : Liliom de Fritz Lang : le rémouleur ange-gardien 1935 : Lucrèce Borgia d’Abel Gance : Savonarole 1935 : Kœnigsmark de Maurice Tourneur : Cyrus Back Artaud dans le cinéma 1967 : Le Désordre à vingt ans de Jacques Baratier, comporte une séquence Artaud avec interview d’Arthur Adamov, Roger Blin, Alain Vian, etc. 1993 : En compagnie d’Antonin Artaud de Gérard Mordillat, scénario d’après Jacques Prevel par Gérard Mordillat et Jérôme Prieur, Arte éditions 1993 : La Véritable Histoire d'Artaud le Mômo de Gérard Mordillat et Jérôme Prieur, Arte éditions 2000 : Artaud cité : Atrocité d'André S. Labarthe, 47 min, production A.M.I.P. / France 3, collection Un siècle d’écrivains 2007 : Tumulte aux Ursulines d'Alexandre Deschamps, Nicolas Droin et Laurent Navarri, 15 min, entretien Alain Virmaux et Prosper Hillairet au Studio des Ursulines 2009 : Matricule 262 602 de Nicolas Droin et Alexandre Deschamps, 40 min, entretien d’Alain Virmaux et André Roumieux dans l’hôpital de Ville-Évrard. 2009 : Artaud aux Iles d’Aran de Rossa Mullin, Poolen Production Ltd 2011 : The Door Ajar de Paddy Jolley, Irlande, 89 min, Lst assembly Notes et références Notes Références Bibliographie ouvrages utilisés pour les sources Florence de Mèredieu, Antonin Artaud, Portraits et gris-gris, Paris, Blusson, 1984. - Il s’agit du premier livre portant sur les dessins et pages de Cahiers d’Artaud. Très largement illustré et comportant les principaux textes qu’Artaud a consacé à ses propres dessins. Nouvelle édition augmentée de deux articles (datant de 1983 et 1985 et portant respectivement sur les rapports d’Artaud au peintre Balthus et sur la relation d’Artaud à l’art brut et aux graffitis), 2008. Cette dernière édition a fait l’objet, en 2019, d’une édition enrichie de 22 hors-textes couleur. Florence de Mèredieu, Sur l’électrochoc, le Cas Antonin Artaud, Blusson, 1996, 254 p. . Paule Thévenin (avec Jacques Derrida), Antonin Artaud. Dessins et portraits, Paris, Gallimard, 1986. Paule Thévenin, Antonin Artaud, ce Désespéré qui vous parle, Paris, Le Seuil, 1993, coll. "Fiction et Cie". Paule Thévenin, Textes (1962-1993), Paris, Lignes, 2005. Paule Thévenin, Antonin Artaud : fin de l'ère chrétienne, Paris, Lignes/Léo Scheer, 2006. Laurent Vignat, Antonin Artaud, le visionnaire hurlant, Clichy, Éditions du Jasmin, coll. Signes de vie, 2017, 216 p. Thierry Galibert, La bestialité, Cabris, Sulliver, 2008, 570 p. Thierry Galibert, La sauvagerie, Cabris, Sulliver, 2018, 348 p. ) Gérard Mordillat et Jérôme Prieur, La véritable histoire d’Artaud le mômo, éditions Le Temps qu’il fait, 2020, 155 p. Voir aussi Articles connexes Prix Antonin-Artaud Théâtre de la cruauté Surréalisme Notices Liens externes Bulletin international Antonin Artaud Œuvres d’Antonin Artaud (domaine public au Canada) , chaine François Bon. Nom de plume Écrivain français du XXe siècle Dramaturge français du XXe siècle Essayiste français du XXe siècle Poète français du XXe siècle Épistolier français Épistolier du XXe siècle Auteur publié par les éditions Gallimard Auteur publié par les éditions Denoël Metteur en scène français Théoricien du théâtre Histoire du théâtre Acteur français de cinéma Acteur ayant incarné Marat Critique français de cinéma Collaborateur de Comœdia Dessinateur français Artiste surréaliste Écrivain surréaliste Lauréat du prix Sainte-Beuve Personnalité liée à Marseille Personnalité provençale du XXe siècle Écrivain dont l'œuvre est dans le domaine public Personnalité ayant souffert de schizophrénie Naissance en septembre 1896 Naissance à Marseille Décès en mars 1948 Décès à 51 ans Décès à Ivry-sur-Seine Décès dans le département de la Seine Mort dans un hôpital psychiatrique Mort d'un cancer en France Mort d'un cancer colorectal Personnalité inhumée au cimetière Saint-Pierre de Marseille Page sans Infobox SHS souhaitée
Antonin Artaud, né le à Marseille et mort le à Ivry-sur-Seine, est un théoricien du théâtre, acteur, écrivain, essayiste, dessinateur et poète français.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Ampoule
Ampoule
Cette page contient les pages d'homonymie de Ampoule et L'Ampoule. Une ampoule est un contenant. Ampoule Ampoule peut désigner : Électricité ampoule ou ampoule électrique, lampe à incandescence ; ampoule centenaire ou ampoule de Livermore, ampoule électrique qui brillerait depuis 1901 ; Biologie ampoule, bulle de liquide qui se forme sous la peau ; ampoule tubaire, partie du tube utérin (trompe de Fallope) ; Ampoule hépatopancréatique, ou ampoule de Vater, organe qui déverse la bile et les enzymes digestives dans le duodénum ; ampoules de Lorenzini, organes sensoriels de certains poissons. Pharmacie ampoule, contenant de médicaments ou cosmétiques. Matériel de laboratoire ampoule à brome ou ampoule de coulée, instrument pour verser au goutte-à-goutte ; ampoule à décanter, instrument pour séparer deux liquides non-miscibles. Liturgie Sainte Ampoule, récipient contenant les huiles saintes servant au sacre des rois de France. L'Ampoule L'Ampoule peut désigner : L'Ampoule, maison d'édition française.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Lampe%20%C3%A0%20incandescence
Lampe à incandescence
Une lampe à incandescence, ou ampoule à incandescence par métonymie, est un luminaire électrique qui éclaire en portant à incandescence par effet Joule un filament de tungstène, le métal qui a le plus haut point de fusion (). Expérimentée au milieu du , la lampe à incandescence, perfectionnée au cours du , est devenue au cours de ce siècle la principale source d'éclairage. Au , sa mauvaise efficacité lumineuse fait préconiser officiellement d'autres procédés. Le filament de carbone sous vide des débuts a disparu après la mise au point du filament de tungstène sous gaz noble. Ce procédé, dit « classique », s'est maintenu après l'invention de la « lampe à incandescence halogène », plus chère, dont le gaz régénère le filament lorsqu'il se sublime sous l'effet d'une température élevée. Les lampes classiques durent d'autant plus longtemps qu'elles éclairent moins bien. Les industriels fabricants se sont entendus pour produire des lampes d'une durée moyenne de fonctionnement de . Cet accord entre les membres du cartel Phoebus, a suscité des soupçons d'une entente illicite, destinée à conforter les profits de l'industrie plutôt qu'à permettre la comparaison entre les produits. Historique Les premières expériences d'éclairage électrique par incandescence datent du milieu du . En 1835, James Bowman Lindsay présente à Dundee une lampe électrique à lumière constante, probablement à incandescence, qui lui permet de (). En 1858 et 1859 les Français Charles de Changy et Théodose du Moncel essaient aussi des systèmes d'éclairage électrique à incandescence. En 1860, le britannique Joseph Swan démontre que l'incandescence peut être prolongée sans détruire le filament, sous vide d'air. La mise au point de pompes à vide efficaces à partir de 1875 lui permet de présenter en 1879 une lampe à incandescence fonctionnelle, avec un filament de carbone sous vide. La même année Thomas Edison conçoit et met sur le marché une ampoule dont le filament est une fibre de coton carbonisée. Il met au point un procédé de fabrication industrielle des ampoules. Dans un procès judiciaire, l'antériorité de Joseph Swan est reconnue, mais celui-ci ne propose pas de procédé de fabrication industrielle. Les deux hommes sont obligés de fabriquer leurs ampoules dans une société commune. Ils diffusent rapidement leur lampe, qui a des avantages évidents sur l'éclairage au gaz qu'elle remplace, mais le filament de carbone, en se sublimant puis en se condensant sur le verre de la lampe, opacifie assez rapidement le verre. Dans les années 1880, les fabricants d'éclairage électrique se livrent à une compétition acharnée. En 1884, Edison recrute Lewis H. Latimer, un ingénieur afro-américain autodidacte, pour déposer et défendre ses brevets et assurer la promotion de son système. En 1894, l’Italien Arturo Malignani brevète un procédé efficace pour éliminer l'air des ampoules, exploité d'abord en Italie, avant que la compagnie Edison l'achète et le diffuse dans le monde entier. La même méthode sera utilisée, quinze ans plus tard, en remplaçant le vide par un gaz noble. En 1897, la lampe de Nernst remplace le filament de carbone par un filament de céramique, plus efficace. Ce matériau ne se sublime pas, éliminant la nécessité du vide ; mais la lampe ne s'allume qu'après un préchauffage de . En 1904, la firme hongroise Tungsram met au point une lampe à filament de tungstène, métal ayant le point de fusion le plus élevé, à ). Repris en Allemagne par Auer, puis par tous les fabricants, le métal élimine rapidement le carbone, grâce à sa lumière plus vive et à sa longévité accrue. En 1913, l'ampoule n'est plus sous vide d'air, mais sous gaz noble, argon puis krypton. En 1925, Marvin Pipkin invente pour General Electric l'ampoule givrée, ce qui rend la diffusion de la lumière meilleure et l'ampoule bien plus solide. En 1959, General Electric diffuse la lampe à incandescence sous iode. L'iode, un gaz halogène, et l'enveloppe de verre de quartz permettent de réduire la sublimation du tungstène du filament, permettant de le chauffer plus, améliorant le rendement lumineux et élevant la température de couleur. Les lampes sous gaz halogène, diffusées massivement d'abord pour les automobiles (phare à iode), ont de nombreux usages professionnels. Au , l'Union européenne et d'autres pays disposent le retrait de la circulation des lampes à incandescence en raison de leur mauvaise efficacité lumineuse face aux autres procédés d'éclairage, tube fluorescent, lampe fluorescente, lampe à diode électroluminescente. Descriptif En présence de dioxygène, le filament porté à haute température brûle instantanément, c'est la raison pour laquelle ce type de lampe a été muni d’une enveloppe de verre, l’ampoule qui a donné son nom populaire au dispositif et qui permet d'isoler un milieu sans oxygène. L’ampoule est emplie d'un gaz noble caractéristique du type d’ampoule, le plus souvent de l’argon ou du krypton, ou, dans certains cas, d'un gaz halogène. Autrefois, c'est le vide qui isolait le filament dans son ampoule. Inéluctablement le filament surchauffé se vaporise et perd de la matière par sublimation, ensuite cette vapeur de métal se condense sur l’enveloppe plus froide. L’ampoule devient de plus en plus opaque et le filament devient plus fragile. Le filament finit par se rompre au bout de plusieurs centaines d’heures : pour une lampe à usage domestique, jusqu’à moins ou plus pour certaines lampes à usage spécial. La présence d'un gaz noble à l'intérieur de l'ampoule présente plusieurs avantages : certains atomes de tungstène devenus gazeux peuvent se déposer à nouveau sur le filament après un choc avec un atome de gaz noble, allongeant ainsi sa durée de vie. Le filament peut aussi être chauffé davantage. Enfin, cela limite le dépôt de tungstène sur la paroi de l'ampoule. Dans les lampes actuelles, le filament de tungstène est enroulé en hélice, afin d’augmenter la longueur du filament, et donc la quantité de lumière visible produite. La forme la plus commune de lampe à incandescence est l'ampoule « bulbe », mais on trouve également d'autres formes, dont celle de tube appelée linolite. Lampe halogène Une lampe à incandescence halogène, ou plus couramment « lampe halogène », est une lampe à incandescence dont un gaz, ou mélange de gaz, halogène remplit l'ampoule. Ce gaz réagit chimiquement avec le tungstène sublimé, formant un halogénure de tungstène qui ne résiste pas à la haute température à proximité du filament, de sorte que le tungstène se redépose, à un emplacement aléatoire, sur le filament, le régénérant partiellement, ce qui augmente la durée de vie de la lampe. Ce cycle exige un filament très chaud. Pour résister à la chaleur, l'enveloppe de la lampe doit être en verre de quartz. En 2008, l'Europe interdit le renouvellement des stocks de lampes halogénés à compter du . Fonctionnement effectif Surcharge à l'allumage Le coefficient de température du tungstène est de . Sa température de fonctionnement dans une ampoule est d'environ , tandis que la température ambiante, à froid, est vers (). La résistance du filament froid est donc , soit plus de plus faible. En conséquence, l'allumage de la lampe provoque une brève surcharge électrique : le courant peut atteindre dix à quinze fois la valeur nominale. Après au plus un dixième de seconde, le courant est stabilisé. Dilatation À la différence de température avec l'ambiante correspond une dilatation thermique. Le coefficient de dilatation du tungstène est de . L'échauffement rapide de à l'allumage s'accompagne d'une augmentation de la longueur du filament de 1 %. Comme celui-ci a une forme hélicoïdale, cet allongement est sans conséquence. Le coefficient de dilatation du tungstène est proche de celui du verre, ce qui limite les contraintes à la traversée de l'ampoule. L'ampoule doit également résister à la dilatation de l'enveloppe et aux variations de pression qui résultent de l'échauffement du gaz qu'elle contient. Efficacité lumineuse L'intensité de l'éclairage et sa température de couleur dépendent largement de la tension électrique du secteur. Celle-ci n'est souvent garantie qu'à plus ou moins 10 % près. La tension maximale est de 22 % supérieure à la tension minimale. À résistance égale, la puissance dissipée est proportionnelle au carré de la tension ; mais la température du filament varie, faisant varier la résistance. L'efficacité énergétique du corps noir varie comme la température à la . L'efficacité lumineuse augmente rapidement avec la température de couleur, atteignant un maximum vers . En définitive, la consommation électrique est proportionnelle à la tension élevée à la , tandis que le flux lumineux est proportionnel à la tension élevée à la L'intensité et la couleur de l'éclairage dépend aussi, dans une moindre mesure, de l'état d'usure de la lampe. La sublimation d'une partie du métal du filament entraîne l'augmentation de la résistance. La puissance fournie diminue, à tension égale, tandis que le dépôt de tungstène sur la paroi intérieure de l'ampoule réduit l'émission lumineuse. Longévité La longévité d'une lampe à incandescence dépend fortement de ses conditions d'utilisation. La rupture du filament affaibli par la sublimation du tungstène et une fissure de l'ampoule laissant pénétrer de l'oxygène sont les principales causes de défaillance. Le rendement lumineux augmente rapidement avec la température du filament tandis que sa longévité se réduit fortement. La durée probable de fonctionnement varie comme l'inverse de la tension élevée à la . Si la tension du secteur peut varier de plus ou moins 10 %, la tension maximale est la tension minimale. Une lampe exploitée à la tension maximale du secteur a une durée moyenne de fonctionnement moindre qu'à la tension minimale. Les fissures sont d'autant plus probables que l'ampoule est soumise à des variations de pression ou des réchauffements et refroidissements, qu'ils soient causés par le milieu ou par l'allumage et l'extinction. Défauts 5 % de l'énergie électrique d'une lampe à incandescence sert effectivement à l'éclairage ; le reste est dissipé sous forme de chaleur. La qualité de la lumière émise dépend de l'endroit où la lampe brille : dans les zones densément peuplées, la tension du secteur est généralement proche du maximum, tandis qu'en bout de ligne, dans les habitats isolés, elle est proche du minimum : la lumière y est plus faible et plus orangée. . Pour éviter un échauffement excessif, il ne faut pas obstruer la circulation d'air autour de l'ampoule. On ne doit pas la toucher . Dans les locaux dont l'atmosphère contient des vapeurs inflammables, la lampe doit être enclose dans une enceinte étanche, afin d'éviter l'inflammation en cas de rupture de l'ampoule. L'ampoule chaude est très susceptible aux chocs thermiques. Caractéristiques électriques La luminosité d'une source dans une certaine direction est son intensité lumineuse. Comme cette luminosité varie selon la direction, on utilise pour comparer les lampes la somme des intensités dans toutes les directions, exprimée en lumens, unité de flux lumineux. L'efficacité lumineuse mesure le rapport entre ce flux lumineux et la puissance électrique (en watts) absorbée ; l'efficacité lumineuse s'exprime en lumens par watt (lm/W). Les lampes à incandescence halogènes n'ont été largement diffusées que dans le dernier quart du . Les consommateurs avaient pris l'habitude de comparer les lampes sur la base de leur puissance électrique : ainsi on choisissait une lampe de pour un éclairage intense, pour un éclairage d'ambiance, et pour une veilleuse Les différentes lampes utilisées comme alternatives aux lampes à incandescence classique ne présentant pas la même efficacité lumineuse, la puissance électrique ne correspond plus à l'éclairage. Il faut indiquer la quantité totale de lumière fournie en lumens. Le tableau ci-dessous reprend, de façon indicative car les valeurs varient légèrement d'un modèle à l'autre, la correspondance entre le flux lumineux et la puissance électrique d'une lampe à incandescence classique : Pourquoi pour une lampe à incandescence ? Le filament d'une ampoule à incandescence doit être chaud pour que l'électricité soit convertie en lumière visible plutôt qu'en chaleur. Mais en augmentant la température pour atteindre une bonne luminosité, on favorise la sublimation du filament, ce qui accélère sa dégradation. Les ampoules résultent d'un compromis entre une consommation d'électricité réduite et une durée de vie allongée, entre le coût de remplacement des ampoules et celui de l'électricité nécessaire pour les alimenter. L'ampoule centenaire ou « ampoule de Livermore » est souvent citée comme preuve de la mise en œuvre de l'obsolescence programmée dans la fabrication des ampoules modernes. Cette lampe de à l'origine, à filament carbone, soufflée à la main et fabriquée à Shelby (Ohio), par la Shelby Electric Company à la fin des années 1890, brillerait depuis 1901 dans la caserne des pompiers de Livermore en Californie. N'ayant presque jamais été éteinte, elle serait la plus vieille lampe à incandescence encore en fonctionnement au monde. L'augmentation de la valeur de la résistance de son filament (en carbone), avec le temps, explique sa durée de vie. D'une puissance nominale de en début de vie, sa consommation n'est plus que de (7 % de la valeur du début) et sa luminosité ne correspond plus qu'à 0,3 % de la valeur d'origine. Son rendement, quotient de la luminosité par la puissance consommée est , une . Le rendement est . Les équations qui relient la consommation, la luminosité et la durée de vie des ampoules peuvent être résumées comme suit : si la tension d'alimentation appliquée à l'ampoule est notée , la luminosité est proportionnelle à , la puissance électrique (la consommation d'énergie) est proportionnelle à et la durée de vie est proportionnelle à . Ainsi, bien qu'une faible diminution de la tension augmente très fortement la durée de vie, elle augmente la puissance électrique consommée à luminosité constante. D'autres facteurs interviennent dans la durée de vie d'une lampe. Si l'on écarte les destructions accidentelles, par chocs sur l'ampoule ou surtension, un défaut d'étanchéïté de l'enveloppe peut causer la destruction de la lampe. Une lampe peut ainsi fonctionner jusqu'à son extinction, et brûler son filament à l'allumage, de l'oxygène ayant pénétré l'enveloppe dans l'intervalle. Les chocs thermiques et la dilatation différencielle des parties de la lampe favorisent le défaut d'étanchéïté. Un essai rigoureux des lampes évalue la résistance à un nombre de cycles d'allumage extinction. Le cartel Phœbus et l'obsolescence programmée Le cartel Phœbus a regroupé à partir du les principaux fabricants mondiaux d'ampoules. Les industriels éditent une charte commune qui indique qu'il ne pourra plus être fabriqué d'ampoules ayant une durée de vie supérieure à . Ils se dotent pour cela d'une instance commune de vérification et de répression éventuelle au moyen d'amendes d'autant plus élevées que la vie constatée des ampoules est longue. En 1924, la durée de vie des ampoules était variable avec une moyenne de . En 1927, dans le monde entier, la durée de vie des ampoules des grandes marques était alignée sur . Cette situation provoque évidemment un plus grand renouvellement des ampoules par les consommateurs et le cartel Phœbus a été accusé d'avoir mis en place sur la lampe à incandescence le premier programme massif et mondial d'obsolescence programmée. Les pratiques du cartel de Phœbus ont fait l'objet en 1951 d'un rapport de la commission anti-trust britannique. Ce rapport dénonce principalement une entente sur les prix qui a conduit le consommateur à payer plus cher ses lampes avant la seconde guerre mondiale, mais rapport rejette l'allégation selon laquelle la durée de vie a été choisie courte afin d'augmenter le volume des ventes. Il explique le compromis technique entre luminosité, consommation, couleur et durée de vie, pour noter que la durée optimale des lampes dépend du rapport entre prix de l'énergie et prix du remplacement des lampes, et qu'il n'y a pas de valeur universelle. Des utilisateurs industriels, qui payent du personnel pour les remplacer, sacrifient l'efficacité à la longévité en réduisant leur tension d'alimentation. La spécification d'une durée de vie assure que les produits en vente sont comparables. En un état donné de la technique, une durée de vie entre équivaut à exiger une luminosité dans une certaine plage ; mais la spécification des mille heures, sans indiquer l'efficacité lumineuse, n'encourageait pas l'amélioration des lampes. Le cartel s'opposait à l'établissement d'une telle norme. Abandon des lampes à incandescence Des alternatives aux lampes à incandescence existent, avec une meilleure efficacité lumineuse, au prix d'un moindre indice de rendu de couleur. Les tubes fluorescents sont en usage depuis longtemps, principalement dans les environnements de travail ; les lampes « fluocompactes » et les diodes électroluminescentes peuvent remplacer les lampes à incandescence dans les mêmes luminaires domestiques. La production de lampes classiques a été, comme quantité d’autres produits, largement délocalisée : les pays développés n’ont plus d’industrie locale à protéger. La réduction de la consommation d’énergie est passée au premier plan, pour des raisons économiques (prix croissant de l’énergie) et écologiques (la production d’énergie est une composante majeure au niveau environnemental). Les États de l'Union européenne ont approuvé le l’arrêt progressif de la vente des lampes à incandescence de à partir du (puis les modèles de le et ceux de le ), leur abandon définitif devant intervenir le . Le passage à des méthodes d'éclairage moins dépensières en énergie permettrait d'économiser à l'échelle européenne l'équivalent de la consommation électrique de la Roumanie (soit environ de ménages) et de réduire ainsi les émissions de dioxyde de carbone de de tonnes par an. Les États-Unis décident en avril 2022 de mettre fin à la vente des lampes à incandescence. La décision devient effective le août 2023. Symbolisme Dans la bande dessinée et le dessin animé, l'apparition d’une idée est souvent représentée par une lampe à incandescence qui s’allume au-dessus de la tête du personnage. Dans le tableau Guernica du peintre espagnol Pablo Picasso, la lampe à incandescence est la seule représentation technologique. Cette présence unique est susceptible d'interprétations variées. Notes et références Annexes Articles connexes Liens externes Incandescent Lamp- Carbon Filament sur le site de Lamptech.co.uk: Museum of electric lamp technology Incandescent Lamp- Tungstène Filament sur le site de Lamptech.co.uk: Museum of electric lamp technology Invention du XIXe siècle
Une lampe à incandescence, ou ampoule à incandescence par métonymie, est un luminaire électrique qui éclaire en portant à incandescence par effet Joule un filament de tungstène, le métal qui a le plus haut point de fusion ().
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Lampe à incandescence halogène
Une lampe à incandescence halogène produit de la lumière de la même façon qu'une lampe à incandescence, en portant à incandescence un filament de tungstène, mais dans une petite ampoule en verre de quartz remplie de gaz halogénés (iode et brome) à basse pression. Cette ampoule fonctionne à de hautes températures où la convection des gaz halogènes permet la régénération en continu du filament, au moins partiellement, ce qui augmente la durée de vie de l'ampoule. Chronologie 1878 : Joseph Swan invente la lampe à incandescence pour laquelle il reçoit un brevet en 1878. Sa maison (à Gateshead, Angleterre) est la première dans le monde à être éclairée par une ampoule électrique ; 1879 : Thomas Edison après l'invention de Joseph Swan, dépose le brevet de l'ampoule électrique à base de filament en bambou du Japon sous faible tension dans une ampoule de verre sous vide ; 1882 : Edwin A. Scribner brevette une lampe à filament carbone utilisant du chlore pour prévenir l'assombrissement de l'enveloppe ; 1959 : l'usage de l'iode est proposé dans un brevet de 1933, qui décrit également le cycle de redéposition du tungstène sur le filament. En 1959 Edward G. Zubler et Frederick Mosby, employés de General Electric inventent la lampe à incandescence halogène. 2008 : les États de l'Union européenne (UE) ont approuvé le l'interdiction progressive des lampes à incandescence classiques à partir du avec un abandon total en 2012. Le passage à des méthodes d'éclairages moins dépensières en énergie permettra selon l'UE de réduire les émissions de dioxyde de carbone de de tonnes par an. 2018 : initialement prévue pour le , l'interdiction de la production et de la commercialisation dans l'Union européenne des lampes halogènes alimentées par le réseau domestique, principalement les lampes avec un culot GU10, est effective au . Fonctionnement La lampe à incandescence halogène fonctionne ainsi : par sublimation de ses atomes de tungstène, le filament vaporise de la matière ; du fait de la température de l'ampoule, les vapeurs de tungstène ne se déposent pas sur le verre de quartz mais s'associent avec le gaz halogène ; par convection naturelle, le gaz se rapproche du point chaud et les atomes de tungstène se déposent à nouveau sur le filament sous l’effet de la chaleur, mais de façon aléatoire. Avantages et inconvénients Les principaux avantages et inconvénients par rapport aux ampoules classiques sont listés ci-dessous. Avantages : aucun risque sanitaire : elles peuvent être jetées avec les ordures ménagères ; allumage instantané ; qualité et quantité de lumière identiques pendant toute la durée de vie ; rendement lumineux 30 % supérieur (, pour les dernières générations de lampe halogène à ), par rapport à celui d'une ampoule à incandescence classique (par exemple une ampoule halogène éclaire autant qu'une incandescence classique de ) ; très bon rendu des couleurs (indice de rendu de couleur de 95 à 100, qualité de lumière chaude, blanche et éclatante) ; taille nettement inférieure à celle des lampes à incandescence classiques, permettant l’intégration dans de multiples formes ; peu consommatrice d'énergie à la fabrication par rapport aux lampes fluorescentes ou fluocompactes ; facilement recyclable (ne contient pas de produits dangereux comme le mercure des ampoules fluorescentes) ; disponible sous une large variété de culots (E27, B22, E14, GU4, G4, GU5.3, AR111). Inconvénients : durée de vie limitée : (durée doublée avec l'halogène à réflecteur d'infrarouge HIR utilisant la technologie IRC ) ; risques de brûlures du fait de la température de l'ampoule ; supportent moins les marches/arrêts répétés () que les LED ; résistent peu aux chocs et vibrations ; prix d'achat plus important qu'une incandescence ; émission d'ultraviolets de ces ampoules qui ne sont pas ; production et réapprovisionnement des stocks interdits par l'Union européenne à compter du ; consommation élevée (jusqu'à ) par rapport aux ampoules basse consommation et plus encore par rapport aux LED. Utilisations et diversifications , les lampes à halogène se sont multipliées dans les foyers : Lampes fonctionnant à la tension du secteur, c’est-à-dire en basse tension (), mais utilisant une douille classique (vis ou baïonnette). Elles sont souvent dotées d'une ampoule externe de forme traditionnelle, en verre, qui protège le tube de verre de quartz, plus petit et évite de pouvoir toucher l'ampoule interne. Lampe très basse tension, c’est-à-dire inférieure à (le plus souvent ), fonctionnant avec une alimentation spécifique, transformateur ou convertisseur électronique, destinée à alimenter de petits spots ou des lampes de bureau (ces lampes incorporent souvent un réflecteur dichroïque). Ces lampes très basse tension ont un meilleur rendement lumineux (lm/W) que les lampes fonctionnant à la tension du secteur car le filament plus court et de section plus importante peut être porté plus haut en température. Les lampes à halogènes sont également très utilisées dans le domaine de l’automobile et de la motocyclette. Leur dénomination commence par la lettre H : H1, H2, H3 et H7 : lampe de à un filament ; H4 : Lampe à deux filaments (version homologuée ) pour l’éclairage route/croisement ; H4 : Lampe à deux filaments (version non homologuée pour la route ) pour l’éclairage sur circuit. Notes et références Voir aussi Articles connexes Lampe électroluminescente Lampe fluorescente Lampe électrique Liens externes Toute la lumière sur les ampoules ! Pour ou contre les ampoules halogènes? Lampe à incandescence Technologie du transport Technologie automobile Composant de motocyclette
Une lampe à incandescence halogène produit de la lumière de la même façon qu'une lampe à incandescence, en portant à incandescence un filament de tungstène, mais dans une petite ampoule en verre de quartz remplie de gaz halogénés (iode et brome) à basse pression. Cette ampoule fonctionne à de hautes températures où la convection des gaz halogènes permet la régénération en continu du filament, au moins partiellement, ce qui augmente la durée de vie de l'ampoule.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Amplificateur%20%C3%A9lectronique
Amplificateur électronique
Un amplificateur électronique (ou amplificateur, ou ampli) est un système électronique augmentant la puissance d’un signal électrique. L’énergie nécessaire à l’amplification est tirée de l’alimentation électrique du système. Un amplificateur parfait ne déforme pas le signal d’entrée : sa sortie est une réplique exacte de l’entrée avec une amplitude majorée ou une impédance minorée. C'est donc un quadripôle actif à base d'un ou plusieurs composants actifs, le plus souvent des transistors. Un amplificateur idéal est linéaire sur toute sa plage de fonctionnement. Les amplificateurs électroniques sont utilisés dans quasiment tous les circuits en électronique analogique : ils permettent d’élever la tension d'un signal électrique vers un niveau exploitable par le reste du système, d'augmenter le courant de sortie d’un capteur pour en permettre la transmission sans interférences, de fournir une puissance maximale suffisante pour alimenter une charge comme une antenne radioélectrique ou une enceinte électroacoustique. Généralités Concepts Un amplificateur se définit par généralisation à partir de la perception de sons ou d'images. Lorsqu'on s'éloigne d'une personne qui parle, le son de sa voix est affaibli, mais il conserve son identité. On parle d'affaiblissement ou d'atténuation du signal. Cette notion peut se généraliser à toute sorte de phénomènes. L'amplificateur effectue l'opération inverse : on dit qu'il a du gain. L'amplificateur électronique respecte les lois de l'électricité. L'électricité circule dans des circuits composés d'au moins un générateur et un récepteur. Si l’on considère que l’alimentation d’un amplificateur est indépendante du signal d’entrée et de sortie de l’amplificateur, pour ne représenter que le circuit où circule le signal, l'amplificateur est un quadripôle. Cette « boîte » est le récepteur d'un circuit, et le générateur pour un autre. Puisque c'est un amplificateur, le générateur peut fournir une puissance supérieure à celle qu'absorbe le récepteur, et le rapport entre la puissance que le quadripôle peut fournir et celle absorbée à l'entrée est supérieur à un. Dans un circuit électrique, le récepteur détermine la puissance qui circule. Il absorbe une puissance égale au produit de deux grandeurs, la tension et l'intensité. Une seule grandeur suffit pour définir un signal. Il y a donc, selon la grandeur qui supporte le signal à l'entrée du quadripôle amplificateur, et celle qui la supporte pour le quadripôle suivant, quatre sortes d'amplificateurs. Dans un amplificateur en tension, le signal est la tension à l'entrée et à la sortie ; dans un amplificateur en courant, c'est le courant, et la tension peut être identique à l'entrée et à la sortie. Les amplificateurs dont la grandeur d'entrée et la grandeur de sortie est différente sont plus rares. On peut décrire un amplificateur de tension idéal comme un amplificateur opérationnel : un amplificateur différentiel dont la tension de sortie est égale à la différence entre celle de ses deux entrées multipliée par l'infini, et dont le courant d'entrée est nul et le courant de sortie illimité. Ce modèle mathématique permet de constituer le schéma électrique correspondant des fonctions où du gain est nécessaire et de calculer les valeurs de leurs autres composants. Principe de fonctionnement Un amplificateur électronique utilise un ou plusieurs composants actifs (transistor ou tube électronique) afin d’augmenter la puissance électrique du signal présent en entrée. Les composants actifs utilisés dans les amplificateurs électroniques permettent de contrôler leur courant de sortie en fonction d’une grandeur électrique (courant ou tension), image du signal à amplifier. Le courant de sortie des composants actifs est directement tiré de l’alimentation de l’amplificateur. Suivant la façon dont ils sont implantés dans l’amplificateur, les composants actifs permettent ainsi d’augmenter la tension et/ou le courant du signal électrique d’entrée. Le principe de fonctionnement d’un amplificateur est présenté dans le schéma simplifié ci-contre. Ce schéma utilise un transistor bipolaire comme composant amplificateur, mais il peut être remplacé par un MOSFET ou un tube électronique. Le circuit de polarisation assurant le réglage de la tension au repos a été omis pour des raisons de simplification. Dans ce circuit, le courant produit par la tension d’entrée sera amplifié de β (avec β >> 1) par le transistor. Ce courant amplifié traverse alors la résistance de sortie et l’on récupère en sortie la tension . Avec le courant d’entrée et la valeur de la résistance. Les amplificateurs peuvent être conçus pour augmenter la tension (amplificateur de tension), le courant (amplificateur suiveur) ou les deux (amplificateur de puissance) d’un signal. Les amplificateurs électroniques peuvent être alimentés par une tension simple (une alimentation positive ou négative, et le zéro) ou une tension symétrique (une alimentation positive, une négative et le zéro). L’alimentation peut aussi porter le nom de « bus » ou « rail ». On parle alors de bus positif ou négatif et de rail de tension positive ou négative. Les amplificateurs sont souvent composés de plusieurs étages disposés en série afin d’augmenter le gain global. Chaque étage d’amplification est généralement différent des autres afin qu’il corresponde aux besoins spécifiques de l’étage considéré. On peut ainsi tirer avantage des points forts de chaque montage tout en minimisant leurs faiblesses. Caractéristiques Le formalisme des quadripôles permet d’obtenir une relation matricielle entre les courants et les tensions d’entrée et de sortie. Il a été introduit dans les années 1920 par le mathématicien allemand Franz Breisig. Dans le cas d’un amplificateur de tension, les grandeurs électriques sont définis par quatre paramètres : l’impédance d’entrée Ze, l’impédance de sortie Zs, le gain de transconductance G et le paramètre de réaction G12. On a alors : . Pour un amplificateur parfait, G12 est nul (le courant de sortie n’influence pas l’entrée), Zs est également nul (la tension de sortie ne dépend pas du courant de sortie), et le gain G est constant. On a alors le gain de l’amplificateur : . En pratique ces conditions ne sont pas tout à fait respectées, entraînant de ce fait des caractéristiques altérées concernant la bande passante, le gain en puissance, le bruit dû au facteur température, ou encore la distorsion du signal. On évalue les performances d’un amplificateur en étudiant son rendement, sa linéarité, sa bande passante et le rapport signal sur bruit entre l’entrée et la sortie. La « bande passante à » (décibel) d’un amplificateur est la gamme de fréquences où le gain en tension de l’amplificateur est supérieur au gain maximum moins trois décibels. Si on ne raisonne pas en décibel, cela correspond à la gamme de fréquences où le gain en tension est supérieur au gain maximum divisé par racine de deux, ce qui correspond à une division de la puissance fournie à la charge par deux. La bande passante est habituellement notée B ou BP. Occasionnellement on rencontre des bandes passantes plus larges, par exemple la bande passante à , gamme de fréquences où le gain en tension est supérieur à la moitié du gain maximum. La linéarité d’un amplificateur correspond à sa capacité à garder constante la pente de la courbe donnant la tension de sortie en fonction de la tension d'entrée. Une limitation de linéarité vient de l’alimentation de l’amplificateur : la tension de sortie ne peut dépasser la tension d’alimentation de l’amplificateur. Lorsque cela arrive, on parle de saturation de l’amplificateur. La linéarité d’un amplificateur est aussi limitée par sa vitesse de balayage (ou slew rate) qui représente la vitesse de variation maximale qu’il peut reproduire. Lorsque la variation du signal d’entrée d’un amplificateur est supérieure à sa vitesse de balayage, sa sortie est une droite de pente , telle que : . La vitesse de balayage est exprimée en . Enfin, la caractéristique des éléments semiconducteurs n'est jamais totalement linéaire, et conduit à la distorsion harmonique. On réduit cette distorsion par la contre-réaction. Historique Le premier amplificateur électronique fut réalisé en 1906 par l’inventeur américain Lee De Forest à l’aide d'une triode. La triode fut vite perfectionnée par l’ajout d’une (pour la tétrode) puis de deux grilles supplémentaires, palliant certains effets indésirables, notamment l’effet « dynatron » (zone où le tube présente une résistance négative). Ce tube pentode est ensuite rapidement adopté pour la plupart des amplificateurs à tubes, pour son meilleur rendement. Les amplificateurs à tubes sont aussi connus sous le nom d’amplificateurs à « lampes », en raison de la forme des tubes et de la lumière qu’ils émettent lorsqu’ils fonctionnent. La mise au point des transistors dans les années 1950 a fait disparaître progressivement les tubes, qui ne subsistent que dans des applications comme les amplificateurs audio, surtout ceux destinés aux guitares électriques, et des applications de forte puissance à haute fréquence pour les émetteurs de radio et de télévision. On préfère les transistors aux tubes car ils sont moins encombrants, fonctionnent à des tensions plus faibles, consomment et chauffent beaucoup moins et sont immédiatement opérationnels une fois mis sous tension, contrairement aux tubes électroniques qui nécessitent une dizaine de secondes de chauffage. Les circuits intégrés, introduits au cours des années 1960, regroupent sur un très petit volume un certain nombre de transistors. Plus petits, plus fiables, ils sont depuis les années 1980 les principaux éléments actifs de l'électronique pour les faibles puissances. Un circuit amplificateur peut employer plusieurs dizaines de transistors, et un circuit intégré peut regrouper plusieurs éléments amplificateurs. L'amplificateur opérationnel intégré, de caractéristiques proches de l'idéal, est devenu un composant d'usage général. Pour des fonctions particulières, on fabrique des circuits intégrés amplificateurs spécialisés. Le Fairchild μA709 créé par Bob Widlar en 1965 fut le premier amplificateur opérationnel intégré disponible en grande quantité. Le μA741 de 1967 l'a rapidement remplacé, avec de meilleures performances tout en étant plus stable et plus simple à mettre en œuvre. Il est devenu omniprésent en électronique. Plusieurs fabricants en produisent des versions améliorées, ou des circuits plus performants qui peuvent se substituer à lui dans un circuit de conception ancienne. Les premiers amplificateurs intégrés se basaient sur le transistor bipolaire. À la fin des années 1970, on en produit à JFET, et à partir du début des années 1980, à MOSFET. Leur utilisation a progressé de la basse fréquence et faible puissance vers tous les domaines. La distorsion dans les amplificateurs électroniques Un amplificateur doit fournir une tension de sortie ayant la même forme que le signal d'entrée, mais d'amplitude supérieure. Si la forme du signal de sortie (à l'amplitude près) est différente de la forme du signal d'entrée, on dit qu'il y a distorsion. La distorsion d'amplitude Cette distorsion a lieu si la bande passante de l'amplificateur n'est pas suffisante pour amplifier l'ensemble des fréquences (spectre) composant le signal. Cependant, si le signal d'entrée est sinusoïdal, le signal de sortie le sera également. La distorsion harmonique Cette distorsion est provoquée par un défaut de linéarité de l'amplificateur. Si le signal d'entrée est sinusoïdal, le signal de sortie ne l'est plus. Cette sinusoïde déformée peut être considérée comme la somme d'une sinusoïde pure (fondamentale) et de sinusoïdes de fréquences multiples de cette fondamentale (harmoniques). Le taux de distorsion harmonique sera fonction du rapport entre ces harmoniques et la fondamentale. La distorsion de phase ou de temps de propagation Le signal de sortie d'un amplificateur est composé généralement de plusieurs fréquences, qui devraient être amplifiées strictement en même temps. La forme d'un tel signal complexe ne sera plus conservée si le temps de propagation des fréquences qui le composent n'est pas le même. Ces retards sont peu audibles pour l'oreille. Cependant, si l'amplificateur doit amplifier des signaux numériques, cette distorsion devient très gênante et peut conduire à des erreurs sur les bits transmis et décodés. Pour cette raison, cette caractéristique est très importante pour les amplificateurs de signaux numériques. On quantifie cette distorsion en précisant les différences de retard en fonction de la fréquence. Il est aussi possible de préciser la courbe du déphasage en fonction de la fréquence. Cette courbe doit être une droite pour ne pas avoir de distorsion de propagation de groupe. Pour cette raison, les amplificateurs sans cette distorsion sont parfois qualifiés « à phase linéaire ». La distorsion d'intermodulation Si des étages d'amplification sont non linéaires, on observera en plus de la distorsion harmonique, l'apparition de « fréquences parasites » qui sont des combinaisons linéaires des fréquences composant le signal à amplifier. Ce type de défaut est très gênant pour les amplificateurs traitant de signaux radioélectriques, car ces fréquences parasites peuvent perturber les liaisons radio (voir intermodulation). Cette distorsion peut également être gênante pour les amplificateurs audio, car l'oreille pourra percevoir ces fréquences parasites qui sont surajoutées au signal. Le bruit dans les amplificateurs électroniques En électronique, le bruit désigne les signaux aléatoires et non désirés, voire parasites, se superposant aux signaux utiles. Dans un amplificateur ces signaux parasites peuvent venir de son environnement ou des composants le constituant. Il existe cinq types de bruit en électronique : le bruit thermique, le bruit grenaille, le bruit de scintillation (« bruit flicker »), le bruit en créneaux et le bruit d'avalanche. Il est possible de réduire le bruit dans un amplificateur en s’attaquant directement à ses origines (voir ci-dessous) mais aussi en limitant le plus possible la bande passante de l’amplificateur, afin d’éliminer le bruit présent en dehors de ses fréquences de travail. Le bruit thermique Le bruit thermique, également nommé bruit de résistance, ou bruit Johnson ou bruit de Johnson-Nyquist est le bruit produit par l'agitation thermique des porteurs de charges, c’est-à-dire des électrons dans une résistance électrique en équilibre thermique. Le bruit thermique est un bruit blanc dont la densité spectrale de puissance dépend uniquement de la valeur de la résistance. Le bruit thermique peut être modélisé par une source de tension en série avec la résistance qui produit le bruit. On caractérise le bruit thermique d'un amplificateur, par sa « résistance équivalente de bruit », ou, pour un amplificateur RF, par le facteur de bruit, qui dépend de la température de la source de signal. Le bruit thermique a été mesuré pour la première fois en 1927 par le physicien John Bertrand Johnson aux Bell Labs. Son article Thermal Agitation of Electricity in Conductors montrait que des fluctuations statistiques se produisaient dans tous les conducteurs électriques, produisant une variation aléatoire de potentiel aux bornes de ce conducteur. Ce bruit thermique était donc identique pour toutes les résistances de la même valeur et n’était donc pas imputable à une fabrication médiocre. Johnson décrivit ses observations à son collègue Harry Nyquist qui fut capable d’en donner une explication théorique. Le bruit grenaille Le bruit grenaille a été mis en évidence en 1918 par Walter Schottky. Ce bruit apparaît dans les dispositifs où le nombre d’électrons est assez faible pour donner une fluctuation statistique détectable. En électronique, ce bruit apparaît dans les dispositifs à base de semi-conducteur (transistors, etc.) et les tubes électroniques. Le bruit grenaille est un bruit blanc dont la densité spectrale de puissance dépend uniquement de la valeur moyenne du courant traversant le composant bruyant. Note : Le bruit thermique et le bruit grenaille sont tous les deux dus à des fluctuations quantiques, et certaines formulations permettent de les regrouper dans un seul et unique concept. Le bruit de scintillation Le bruit de scintillation, également nommé bruit en 1/f, bruit en excès, bruit de flicker ou bruit rose est un bruit dont la densité spectrale de puissance est en 1/f. Cela signifie que plus la fréquence augmente, plus l’amplitude de ce bruit diminue. Ce type de bruit existe dans tous les composants actifs et a des origines très variées, comme des impuretés dans les matériaux ou des créations et recombinaisons parasites dues au courant de base d’un transistor. Ce bruit est toujours relatif à un courant continu. Il peut être réduit en améliorant les procédés de fabrication des semi-conducteurs et diminuant la consommation de l’amplificateur. Malheureusement, la réduction de la consommation d'un amplificateur passe par une augmentation de la valeur de certaines résistances ce qui va augmenter le bruit thermique. Le bruit de scintillation se rencontre aussi avec les résistances au carbone, où il est désigné comme bruit en excès car il s’additionne au bruit thermique. Le bruit de scintillement étant proportionnel à la composante continue du courant, si le courant est faible, le bruit thermique prédominera quel que soit le type de résistance. Le bruit en créneaux Le bruit en créneaux est également nommé burst noise, ou bruit popcorn, ou crépitement. Il a été découvert lors du développement de l’un des premiers amplificateurs opérationnels : le µA709. Il s’agit essentiellement de créneaux de tension (ou de courant) dont l’amplitude s’étend de moins d’un microvolt à plusieurs centaines de microvolts. L’intervalle entre les créneaux est de l’ordre de la milliseconde . Le bruit en créneaux, dans un amplificateur audio, produit des « pops » qui lui ont valu le nom de bruit popcorn. L’apparition de ces « pops » est aléatoire : ils peuvent se manifester plusieurs fois par seconde puis disparaître pendant plusieurs minutes. Les origines de ce bruit ne sont pas actuellement connues, mais il semble qu’elles soient liées à des imperfections dans les semi-conducteurs et à l’implant d’ions lourds. Les conditions les plus favorables à l’apparition de ce bruit semblent être de basses températures et la présence de résistances de forte valeur. Le bruit d’avalanche Le bruit d’avalanche a lieu dans les semi-conducteurs : le champ électrique accélère certains électrons au point de déloger d’autres électrons de valence et de créer des porteurs de charge supplémentaires. Ce bruit devient important pour les champs électriques élevés, au voisinage de l’effet d’avalanche. Les autres types de bruits On peut rencontrer d’autres types de bruits dans un amplificateur électronique. Ces bruits ne sont généralement pas dus à l’amplificateur lui-même mais à son environnement. On citera, par exemple, les bruits de quantification et d'échantillonnage engendrés par les convertisseurs numérique analogique et tous les bruits CEM attribués à la présence d’alimentations à découpage, d’émetteurs radio et de télévision et autres appareils sources d’interférences à proximité de l’amplificateur. La plupart de ces bruits peuvent être maîtrisés à l’aide d’un blindage électromagnétique et/ou d’un filtrage des signaux d’entrée et d’alimentation. Dans les cas les plus sensibles, il est parfois nécessaire d’avoir recours à de lourdes tables pour absorber les vibrations, des cages de Faraday, des chambres sourdes et des pièces climatisées. Rapport signal sur bruit Le rapport signal-bruit est un terme utilisé en ingénierie, en traitement du signal ou en théorie de l’information pour désigner le rapport entre la grandeur d’un signal (information utile, significative) et celle du bruit (information inutile, non significative). Comme de nombreux signaux ont une échelle dynamique élevée, les rapports signal-bruit sont souvent exprimés en décibels. Le rapport signal sur bruit désigne la qualité d’une transmission d’information par rapport aux parasites. On définit ainsi la qualité d’un amplificateur, quel que soit son type et la catégorie de signaux qu’il traite. Plus le rapport est élevé, moins l’appareil dénature le signal d’origine. Classification des systèmes et étages amplificateurs Il existe une grande quantité de classifications, elles découlent souvent des différentes caractéristiques du schéma d’un amplificateur. Toutes ces caractéristiques ont une influence sur les paramètres et les performances de l’amplificateur. La conception d’un amplificateur est toujours un compromis entre plusieurs facteurs comme le coût, la consommation énergétique, les imperfections des composants et, le besoin de rendre l’amplificateur compatible avec le générateur du signal d’entrée et la charge en sortie. Afin de décrire un amplificateur, on parle généralement de sa classe, de la méthode de couplage qui a été utilisée entre ces différents étages ainsi que la gamme de fréquences pour laquelle il est prévu. Classification par angle de conduction : les classes d'amplificateurs Un amplificateur est généralement constitué de plusieurs étages d'amplification, chaque étage étant conçu autour d'« éléments actifs » (des transistors en général). Un élément actif n'est pas nécessairement polarisé de façon à amplifier le signal pendant 100 % du temps. Le système de lettres, ou classe, utilisé pour caractériser les amplificateurs assigne une lettre pour chaque schéma d’amplificateur électronique. Ces schémas sont caractérisés par la relation entre la forme du signal d’entrée et celui de sortie, mais aussi par la durée pendant laquelle un composant actif est utilisé lors de l’amplification d’un signal. Cette durée est mesurée en degrés d’un signal sinusoïdal test appliqué à l’entrée de l’amplificateur, 360 degrés représentant un cycle complet<ref name=Supelec>{{chapitre|prénom1=Pascal |nom1=Bareau |titre chapitre=Amplificateurs |titre ouvrage=Techniques de |éditeur=éd. Techniques de l'ingénieur|lieu= Paris |mois=novembre |année=2001 |issn=0399-4120|volume=1 |numéro=E310|passage=E-310-1 à E-310-12, : , 7-9. |présentation en ligne=http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=15989643}}.</ref>. En pratique la classe d’amplification est déterminée par la polarisation des composants (tubes, transistors bipolaires, transistors à effet de champ, etc.) de l’amplificateur, ou le calcul du point de repos. Les circuits amplificateurs sont classés dans les catégories A, B, AB et C pour les amplificateurs analogiques, et D, E et F pour les amplificateurs à découpage. Pour les amplificateurs analogiques, chaque classe définit la proportion du signal d’entrée qui est utilisée par chaque composant actif pour arriver au signal amplifié (voir figure ci-contre), ce qui est aussi donné par l’angle de conduction a : Classe A La totalité du signal d’entrée (100 %) est utilisée (a = 360°). Classe B La moitié du signal (50 %) est utilisée (a = 180°). Classe AB Plus de la moitié mais pas la totalité du signal (50–100 %) est utilisée (180° < a < 360°). Classe C Moins de la moitié (0–50 %) du signal est utilisée (0 < a < 180°). Les amplificateurs de classe AB se nomment ainsi car ils fonctionnent comme ceux de pour les signaux de faible amplitude, puis ils passent progressivement en au fur et à mesure que l’amplitude du signal augmente. Il existe d’autres classes pour les amplificateurs analogiques : G et H. Ces classes ne se distinguent plus des autres grâce à leur angle de conduction mais grâce à leur rendement. La classe G a été introduite en 1976 par Hitachi. Les amplificateurs de classe G possèdent plusieurs bus de tensions différentes et passent de l’un à l’autre en fonction de la puissance demandée en sortie. Cela permet d’augmenter le rendement en diminuant la puissance « perdue » dans les transistors de sortie. Les amplificateurs de classe H sont similaires à ceux de classe G, à la différence près que la tension d’alimentation « suit », ou est modulée par le signal d’entrée. À l’inverse des amplificateurs analogiques qui utilisent leurs composants actifs dans leur zone linéaire, les amplificateurs à découpage utilisent leurs composants actifs comme des interrupteurs en les amenant dans leur zone saturée. Quand ils sont utilisés ainsi, on peut distinguer deux modes de fonctionnement pour les composants actifs : passant (ou saturé) et bloqué. Quand un composant actif est bloqué, le courant qui le traverse est nul tandis que lorsqu’il est saturé, la chute de tension à ses bornes est faible. Dans chaque mode de fonctionnement, les pertes de puissances sont très faibles permettant ainsi aux amplificateurs à découpage d’avoir un fort rendement. Cette augmentation du rendement permet de demander moins de puissance à l’alimentation et d’utiliser des dissipateurs plus petits que pour un amplificateur analogique de puissance équivalente. C’est grâce à ces avantages en termes de rendement et de volume que les amplificateurs de classe D concurrencent les amplificateurs de classe AB dans beaucoup d’applications . Les amplificateurs de classe E et F sont des amplificateurs à haut rendement qui sont optimisés pour n’amplifier qu’une faible gamme de fréquences. Ils sont généralement utilisés pour amplifier les fréquences radio. Le principe des amplificateurs de classe E a été publié pour la première fois en 1975 par Nathan O. Sokal et Alan D. Sokal. Les amplificateurs de classe F reprennent le même principe que les amplificateurs de classe E mais avec une charge accordée à une fréquence et à quelques-uns de ses harmoniques, tandis que la charge des amplificateurs de classe E n’est accordée que pour la fréquence fondamentale. Classification par méthode de couplage Les amplificateurs sont parfois classés par leur méthode de couplage entre l’entrée et la sortie ou entre les différents étages de l’amplificateur. Ces différentes méthodes incluent les couplages capacitif, inductif (transformateur) et le couplage direct. Le couplage capacitif permet d'isoler la polarisation des étages entre eux, par contre il ne permet pas d'amplifier le continu. L’utilisation d’un couplage direct permet de se passer des condensateurs de liaisons et d'amplifier le continu à condition d’utiliser une alimentation symétrique. Le couplage inductif permet de réaliser une adaptation d'impédance entre les étages ou de réaliser un circuit résonant, mais exclut l'amplification des très basses fréquences. La plupart des amplificateurs intégrés utilisent un couplage direct entre leurs étages. Caractérisation par gamme de fréquences On peut aussi caractériser les amplificateurs en fonction de leur bande passante. Un amplificateur basses fréquences (BF), au sens habituel en France, est conçu pour amplifier les signaux aux alentours des fréquences audibles () ; mais dans le contexte des radiofréquences, les basses fréquences (, LF) vont de . Par opposition, un amplificateur hautes fréquences (HF) traite des signaux à des fréquences supérieures aux basses fréquences. Quand on découpe ce vaste domaine selon la terminologie du spectre radio, (MF) couvre de , (HF), de , (VHF), de Les amplificateurs hautes fréquences se caractérisent par largeur relative de leur bande passante. Ceux dont le gain est approximativement constant sur une plage importante se désignent comme à large bande (wideband en anglais). C'est le cas d'un amplificateur vidéo, d'un répéteur simple dans un relais de télécommunications. Le rapport entre les limites de la bande passante des amplificateurs à bande étroite (narrowband en anglais) est proche de 1 (par exemple de ). Ils utilisent en général une charge accordée. Les charges accordées sont des filtres passe-bande : elles ne laissent passer qu’une seule fréquence ou une bande de fréquences et permettent d’utiliser des montages de classe E ou F qui sont intéressant car ils possèdent de forts rendements. Classification des étages d'amplificateurs par leur électrode reliée au zéro Une de ces classifications se réfère à « l’électrode reliée au zéro » : le schéma de l’étage amplificateur est alors décrit par l’électrode du composant actif qui est reliée au plus court au zéro. Ainsi, on parle d’amplificateur à émetteur commun, à plaque commune ou à drain commun. Ces noms renseignent aussi sur le type de technologie utilisée. Par exemple, un amplificateur à émetteur commun utilisera un transistor bipolaire, celui à plaque commune un tube tandis qu’un amplificateur à drain commun utilisera un MOSFET ou un JFET. Quelle que soit l’électrode d’un composant actif, il existe certainement une application ayant amené à la création d’un montage où elle est reliée au zéro. Voir aussi : collecteur commun, base commune. Inverseur et non inverseur Une autre façon de classer les amplificateurs est d’utiliser la phase entre le signal d’entrée et celui de sortie. Un amplificateur inverseur produira un signal de sortie déphasé de 180 degrés par rapport au signal d’entrée, ou une image miroir de l’entrée si on visualise l’entrée et la sortie sur un oscilloscope. Un amplificateur non inverseur produira quant à lui un signal de sortie ayant la même phase que l’entrée. Un montage émetteur suiveur (ou collecteur commun), est un type d’amplificateur dont le signal sur l’émetteur suit (même phase et même amplitude en tension) le signal d’entrée. Les montages qualifiés de « suiveur » sont des amplificateurs de courant : ils permettent d’obtenir un courant de sortie élevé tout en absorbant un courant d’entrée quasiment négligeable. Cette description peut s’appliquer à un simple étage ou à un système complet. Classification par fonction Les amplificateurs peuvent aussi être classés par fonctions ou caractéristiques de sortie. Ces descriptions fonctionnelles s’appliquent souvent à un système complet et non à un étage unique. Un servo-amplificateur possède une boucle de contre-réaction afin d’asservir un dispositif à une consigne selon le signal d'un instrument de mesure. Certains servo-amplificateurs amplifient seulement le courant continu et les basses fréquences (jusqu'à quelques centaines de Hz), ignorant ainsi toute perturbation haute fréquence. Ils sont souvent utilisés dans les actionneurs mécaniques, ou avec des moteurs à courant continu qui doivent maintenir une vitesse ou un couple constant. Un servo-amplificateur amplifiant le courant alternatif pourra faire de même avec certaines machines à courant alternatif. Un amplificateur linéaire ne produit pas de distorsion harmonique : un signal sinusoïdal sur son entrée donne toujours un signal sinusoïdal en sortie (voir la distorsion). Les concepteurs recherchent généralement la meilleure linéarité possible, mais il existe quelques amplificateurs délibérément non linéaires . Les amplificateurs audio sont étudiés spécialement pour reproduire les fréquences audibles par l’intermédiaire d’enceintes électroacoustiques. Ils possèdent souvent plusieurs amplificateurs regroupés comme canaux séparés ou « bridgeables » afin de pouvoir s’adapter à différents systèmes de reproduction sonore. La contre-réaction La contre-réaction soustrait au signal d’entrée une image réduite du signal de sortie avant de l’amplifier. Son principal effet est de diminuer le gain du système. Cependant, les distorsions dues à l’amplificateur sont elles aussi soustraites au signal d’entrée. De cette façon, l’amplificateur amplifie une image réduite et inversée des distorsions. La contre-réaction permet aussi de compenser les dérives thermiques ou la non-linéarité des composants. Bien que les composants actifs soient considérés comme linéaires sur une partie de leur fonction de transfert, ils sont en réalité toujours non linéaires ; leur loi de comportement étant en puissance de deux. Le résultat de ces non-linéarités est une distorsion de l’amplification. Le principe de la contre-réaction a été découvert par Harold Stephen Black le . Cette idée lui serait venue alors qu’il se rendait à son travail aux laboratoires Bell. Ses précédents travaux sur la réduction des distorsions dans les amplificateurs lui avaient déjà permis de découvrir les amplificateurs « a priori » (feedforward en anglais) qui modifient le signal à amplifier de façon à compenser les distorsions dues aux composants de puissance. Bien qu’ayant refait surface dans les années 1970 pour compenser les distorsions des amplificateurs BLU, dans les années 1920 la réalisation pratique des amplificateurs « a priori » s’avère difficile et ils ne fonctionnent pas très bien. En 1927, la demande de brevet de Black pour la contre-réaction fut accueillie comme une demande d’invention de mouvement perpétuel. Elle fut finalement acceptée neuf ans plus tard, en , après que Black et d’autres membres des laboratoires Bell aient développé la théorie relative à la contre-réaction. Un amplificateur de conception soignée, ayant tous ses étages en boucle ouverte (sans contre-réaction), peut arriver à un taux de distorsion de l’ordre du « pour cent ». À l’aide de la contre-réaction, un taux de 0,001 % est courant. Le bruit, y compris les distorsions de croisement, peut être pratiquement éliminé. C’est l’application qui dicte le taux de distorsion que l’on peut tolérer. Pour les applications de type hi-fi ou amplificateur d'instrumentation, le taux de distorsion doit être minimal, souvent moins de 1 %. Alors que la contre-réaction semble être le remède à tous les maux d’un amplificateur, beaucoup pensent que c’est une mauvaise chose. Comme elle utilise une boucle, il lui faut un temps fini pour réagir à un signal d’entrée et pendant cette courte période, l’amplificateur est « hors de contrôle ». Un transitoire musical dont la durée est du même ordre de grandeur que cette période sera donc grossièrement distordu. Et cela, même si l’amplificateur possède un taux de distorsion faible en régime permanent. C’est essentiellement cela qui explique l’existence des « distorsions d’intermodulations transitoires » dans les amplificateurs. Ce sujet a été largement débattu à la fin des années 1970 et pendant une grande partie des années 1980 . Ces arguments ont été sources de controverses pendant des années, et ont amené à prendre en compte ces phénomènes lors de la conception d’un amplificateur afin de les éliminer. Dans les faits, la majorité des amplificateurs modernes utilisent de fortes contre-réactions, alors que les schémas utilisés pour les amplificateurs audio haut de gamme cherchent à la minimiser. Quels que soient les mérites de ces arguments sur la façon dont elle modifie la distorsion, la contre-réaction modifie l’impédance de sortie de l’amplificateur et par conséquent, son facteur d'amortissement. En simplifiant, le facteur d’amortissement caractérise la faculté d’un amplificateur à contrôler une enceinte. Si tout se passe bien, plus la contre-réaction est forte, plus l’impédance de sortie est faible et plus le facteur d’amortissement est grand. Cela a un effet sur les performances en basses fréquences de beaucoup d’enceintes qui ont un rendu des basses irrégulier si le facteur d’amortissement de l’amplificateur est trop faible. Le concept de contre-réaction est utilisé avec les amplificateurs opérationnels pour définir précisément le gain et la bande passante. Un exemple de montage amplificateur À des fins d’illustration, on utilisera cet exemple pratique d’amplificateur. Il peut servir de base à un amplificateur audio de puissance modérée. Son schéma, bien que sensiblement simplifié, est typique de ce que l’on retrouve dans un amplificateur moderne grâce à son push-pull de classe AB en sortie et à l’utilisation d’une contre-réaction. Il utilise des transistors bipolaires, mais il peut tout aussi bien être réalisé avec des transistors à effet de champ ou des tubes. Le signal d’entrée est couplé à la base du transistor Q1 à travers le condensateur de liaison C1. Le condensateur permet au signal alternatif de passer, mais il bloque la tension continue due à la polarisation de Q1 par le pont diviseur R1-R2. Grâce à C1, aucun circuit antérieur n’est affecté par la tension de polarisation de Q1. Q1 et Q2 forment une paire différentielle (une paire différentielle donne un signal proportionnel à la différence entre ses deux entrées). Cette configuration est utilisée pour implémenter facilement la contre-réaction, qui est fournie à Q2 grâce à R7 et R8. La contre-réaction permet à l’amplificateur de comparer l’entrée à la sortie actuelle. Le signal amplifié par Q1 est envoyé directement au second étage, Q3, qui amplifie davantage le signal et fournit la tension continue de polarisation de l’étage de sortie (Q4 et Q5). R6 sert de charge à Q3. Un montage plus évolué utiliserait probablement une charge active, une source de courant constant par exemple. Jusqu’à présent, l’amplificateur travaille en classe A. La paire de sortie est câblée en push-pull de classe AB, aussi appelé paire complémentaire. Ils fournissent la majorité de l'amplification du courant et pilotent directement la charge à travers le condensateur de liaison C2 qui bloque la composante continue. Les diodes D1 et D2 fournissent une petite tension continue afin de polariser la paire de sortie, de sorte que la distorsion de chevauchement est minimisée. Celles-ci devront être couplées thermiquement avec Q4 et Q5 (souvent fixées sur leur dissipateur) afin de compenser leur dérive en température (accroissement du courant de polarisation dû à l’échauffement) et éviter ainsi l’emballement thermique. Ce schéma est simple, mais c’est une bonne base pour la réalisation d’un véritable amplificateur car il stabilise automatiquement son point de fonctionnement grâce à sa boucle de contre-réaction, qui fonctionne du continu jusqu’au-delà de la bande audio. Un véritable amplificateur utiliserait probablement un circuit supplémentaire faisant baisser le gain au-delà de la bande de fréquences utile afin d’éviter la possibilité d’oscillations non désirées. De plus, l’utilisation de diodes fixes pour la polarisation peut poser des problèmes si les diodes ne sont pas thermiquement et électriquement assorties aux transistors de sortie. En effet, si les transistors deviennent trop passants, ils risquent de se détruire par emballement thermique. La solution traditionnelle pour stabiliser les composants de sortie est d'ajouter des résistances d’un ohm ou plus en série avec les émetteurs. Le calcul des résistances et des condensateurs du circuit se fait en fonction des composants actifs utilisés et de l’utilisation future de l’amplificateur. Types d'amplificateurs Les amplificateurs opérationnels Les amplificateurs opérationnels (aussi dénommé ampli-op ou ampli op, AO, AOP, ALI, AIL ou encore CIL) ont été initialement conçus pour effectuer des opérations mathématiques en utilisant la tension comme image d’une autre grandeur. C’est le concept de base des calculateurs analogiques dans lesquels les amplificateurs opérationnels sont utilisés pour modéliser les opérations mathématiques de base (addition, soustraction, intégration, dérivation…). Cependant, un amplificateur opérationnel idéal est extrêmement souple d’utilisation et peut effectuer bien d’autres applications que les opérations mathématiques de base. En pratique, les amplificateurs opérationnels sont constitués de transistors, tubes électroniques ou de n’importe quels autres composants amplificateurs et ils sont implémentés dans des circuits discrets ou intégrés. Les amplificateurs opérationnels ont été initialement développés à l’ère des tubes électroniques, ils étaient alors utilisés dans les calculateurs analogiques. Actuellement, les amplificateurs opérationnels sont disponibles sous forme de circuits intégrés, bien que des versions sous forme de composants discrets soient utilisés pour des applications spécifiques. Les amplificateurs opérationnels sont disponibles sous des formats, brochages, et niveaux de tensions d’alimentation standardisés. Avec quelques composants externes, ils peuvent réaliser une grande variété de fonctionnalités utiles en traitement du signal. La plupart des AOP standard ne coûtent que quelques dizaines de centimes d’euros, mais un AOP discret ou intégré avec des caractéristiques non standard et de faible volume de production peut coûter plus de pièce. Les principaux fabricants d’amplificateurs opérationnels sont : Analog Devices, Linear Technology, Maxim, National Semiconductor, STMicroelectronics et Texas Instruments. Les amplificateurs d’instrumentation Un amplificateur d’instrumentation est un dispositif électronique destiné au traitement de faibles signaux électriques. L’application typique est le traitement de signaux issus de capteurs de mesure. Son fonctionnement est basé sur le principe de l’amplification différentielle. L’amplificateur d’instrumentation est généralement réalisé à partir d’un ou de plusieurs amplificateurs opérationnels, de telle manière qu’il améliore leurs caractéristiques intrinsèques : offset, dérive, bruit d’amplification, gain en boucle ouverte, taux de réjection du mode commun, impédance d’entrée. Le gain idéal en mode commun de l’amplificateur d’instrumentation est minimisé. Dans le circuit ci-contre, le gain en mode commun est causé par les différences de valeur entre les résistances portant le même nom et le gain en mode commun non nul des deux AOP d’entrées. La réalisation de résistances appairées en valeur est la principale contrainte de fabrication des circuits d’instrumentation. Les amplificateurs d’instrumentation peuvent être réalisés avec plusieurs AOP et des résistances de précision, mais ils sont aussi disponibles sous forme de circuits intégrés dans les catalogues de plusieurs fabricants (dont Texas Instruments, Analog Devices, et Linear Technology). Un amplificateur d’instrumentation intégré contient généralement des résistances dont les valeurs ont été ajustées avec précision à l’aide d’un laser, et offre donc un excellent taux de réjection du mode commun. Les amplificateurs programmables Un amplificateur programmable désigne un amplificateur conçu pour que son gain soit programmable à distance, généralement via une liaison filaire (RS, GPIB ou autre), à la différence des amplificateurs classiques nécessitant un réglage manuel via une molette par exemple. Notes et références Notes Références Bibliographie En français . . . . . En anglais . . Voir aussi Articles connexes Liens externes Conversion : distortion factor to distortion attenuation and THD An alternate topology called the grounded bridge amplifier Reinventing the power amplifier Tons of Tones !! : Site explaining non linear distortion stages in Amplifier Models International Rectifier application note 1071 : Class D Audio Amplifier Basics National semiconductors application note A : The Monolithic Operational Amplifier: A Tutorial Study Texas Instruments white paper SLOA011 : Understanding Operational Amplifier Specifications Texas Instruments application report slva043a : Noise Analysis in Operational Amplifier Circuits National semiconductors application note 20 : An Applications Guide for Op Amps National semiconductors application note 30 : Log Converters Analog Devices technical article'' : A Practical Review of Common Mode and Instrumentation Amplifiers. Concept de l'électronique hr:Pojačalo
Un amplificateur électronique (ou amplificateur, ou ampli) est un système électronique augmentant la puissance d’un signal électrique. L’énergie nécessaire à l’amplification est tirée de l’alimentation électrique du système. Un amplificateur parfait ne déforme pas le signal d’entrée : sa sortie est une réplique exacte de l’entrée avec une amplitude majorée ou une impédance minorée.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20de%20sigles%20en%20espagnol
Liste de sigles en espagnol
Voici une liste de sigles utilisés en espagnol. Vous trouverez à côté de chaque sigle le nom complet et une traduction en français AL : América latina. Amérique latine. TLCAN : Tratado de Libre Comercio de América del Norte. ALENA BM : Banco Mundial. Banque mondiale. CEPAL : Comisión Económica para América Latina y el Caribe. Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes EE.UU. : Estados Unidos. États-Unis FMI : Fondo Monetario Internacional. Fonds monétaire international FORA : Federación Obrera Regional Argentina. Fédération ouvrière régionale argentine MERCOSUR : Mercado Común del Cono Sur. Marché commun du cône sud. NOA : Noroeste argentino (une des régions administratives d'Argentine) OEA : Organización de Estados Americanos. Organisation des États Américains. RAE : Real Academia Española. Académie royale espagnole. QEPD : Que en paz descanse (Qu'il/elle repose en paix) FF.CC. : Ferrocarriles. Trains. Espagnol Sigles Langue espagnole
Voici une liste de sigles utilisés en espagnol.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Alcatel
Alcatel
Alcatel (acronyme d'Alsacienne de constructions atomiques, de télécommunications et d'électronique) était une entreprise française spécialisée dans le secteur des télécommunications. Elle fusionne avec Lucent Technologies au mois de décembre 2006 pour devenir « Alcatel-Lucent ». Alcatel-Lucent est rachetée par Nokia en 2015 et n'a plus d'existence propre en 2016. À l'origine une petite entreprise basée à Mulhouse et appartenant au groupe SACM (Société alsacienne de constructions mécaniques) qui concevait et fabriquait des équipements de télécommunications, elle fut absorbée en 1968 par la Compagnie industrielle des télécommunications (CIT) menant à la création de CIT-Alcatel, filiale de la Compagnie générale d'électricité (CGE) conglomérat présent dans plusieurs secteurs économique industriels de premiers plans. Entre 1968 et 1998, aucune entreprise ne portait le nom unique Alcatel, qui était alors associé à CIT. En 1998, pour des raisons d'image, la CGE prend le nom Alcatel (après Alcatel-Alsthom en 1991). CIT-Alcatel devient Alcatel-CIT. Alcatel-CIT était un des leaders mondiaux dans la fourniture de commutateurs téléphoniques numériques (série E10), de câbles de transmission sous-marins, d'infrastructures mobiles (GSM, GPRS, UMTS), d'applications de réseaux intelligents, d'applications de centre d'appel, d'applications vidéo (fixe et mobile) ainsi que de satellites et de charges embarquées. C'était aussi le leader mondial des marchés des réseaux optiques, des équipements d'accès DSL et des routeurs ATM et IP. Alcatel fournissait aussi des services à ses clients depuis la conception de réseaux jusqu'à l'exploitation de ceux-ci en passant par la fabrication des équipements, le déploiement, l'intégration et l'installation. En 2005, Alcatel était présent dans plus de 130 pays, avec un chiffre d'affaires de 13,1 milliards d'euros. En 2020, la marque Alcatel, appartenant désormais à Nokia Networks France, subsiste encore à travers quatre entités : Alcatel Mobile, nom commercial de TCT Mobile Europe, filiale de TCL Corporation, spécialisée dans les téléphones mobiles ; Alcatel Home & Business, nom commercial de Atlinks France, spécialisé dans les téléphones fixes ; Alcatel Submarine Networks, filiale de Nokia Networks France spécialisée dans la pose de câbles sous-marins ; Alcatel-Lucent Enterprise, filiale de China Huaxin Technologies spécialisée dans les solutions et services de télécommunications d'entreprise : Communications Platform as a Service, PABX, IP PABX, Passive Optical LAN, réseaux Ethernet, commutateurs d'accès, Modules de sécurité IP… Histoire Alcatel et CGE, deux entreprises différentes Compagnie générale d'électricité Le , la Compagnie générale d'électricité (CGE) est créée par Pierre Azaria et Paul Bizet avec Charles Herbault comme président. Pierre Azaria est alors administrateur délégué et Paul Bizet devient directeur général. L'ambition est de concurrencer des sociétés telles que AEG, Siemens ou General Electric. En 1913, la Compagnie générale d'entreprises électriques (CGEE) est créée en tant que filiale de la CGE. En 1914, un nouveau siège social de la CGE est inauguré, au 54 rue La Boétie, Paris. En 1925, la CGE absorbe la Compagnie générale des câbles de Lyon (la marque Les Câbles de Lyon étant préservée). En 1930, la CGE prend le contrôle de la Société des accumulateurs fixes et de traction (Saft). En 1946, la Compagnie industrielle des téléphones (CIT), filiale de la CGE est créée. En 1959, le centre de recherche de Marcoussis commence ses activités. En 1965, CGE acquiert la Téléphonie industrielle et commerciale (Télic). En 1966, les accords CGE-Hispano-Alsacienne sont signés. Société alsacienne de constructions mécaniques En 1872, naît la Société alsacienne de constructions mécaniques (SACM), par la fusion des Ateliers André Koechlin et et de la Société anonyme de Graffendenstaden. En 1945, un département spécifique « électronique et télécommunications » est créé, remplacé en 1956 par le département ENTE (énergie nucléaire, télécommunications, électronique). En 1956, est créée à Lille la Société lilloise de mécanique et d'électronique appliquée (Solméa), dont les installations du boulevard de Belfort sont transférées en 1962 à Marcq-en-Barœul, sur le site du Château Rouge. En 1963, sont regroupées sur site du Château Rouge la Société alsacienne d'électronique et de mécanique appliquée (Saéma, filiale de la SACM), le département ENTE et la Solméa pour constituer la Société alsacienne de constructions atomiques et de télécommunications (Alcatel). En 1968, la SACM cède l'ensemble des activités d'Alcatel à la CGE. En 1970, elle est fusionnée avec la CIT (qui prend le nom de CIT-Alcatel) qui intègre l'usine de Marcq-en-Barœul au département « transmissions », avec le développement de l'infrastructure téléphonique en France. Alcatel, filiale de la CGE En 1969, la CGE devient l'actionnaire majoritaire d'Alsthom, entreprise fabricant des locomotives et des moteurs créée en 1928 par le rapprochement de la Société alsacienne de constructions mécaniques et de la Compagnie française pour l'exploitation des procédés Thomson Houston. Il s'agit alors de se positionner sur le train à grande vitesse TGV 001 d'Alsthom, qui va sortir en 1972. En 1970, Ambroise Roux, vice-président du CNPF depuis janvier 1966, devient président de la CGE. L'année de sa nomination, en 1970, la CIT et Alcatel fusionnent, et le premier autocommutateur temporel est mis en service à Lannion (Côtes-d'Armor), le Platon. Il sera suivi en 1972 des commutateurs numériques. En 1971, la CGE prend le contrôle de la Société générale d'entreprises (génie civil, bâtiment, travaux industriels, service électrique), aujourd'hui Vinci. La CGEE est rebaptisée CGEE-Alsthom. En 1972, le train à grande vitesse TGV 001 (Alsthom), sorti en 1972, atteint En 1974, la CGE créée deux filiales, Electrobail, spécialisée dans les opérations de crédit-bail, et la Slet, Société de location d'équipements téléphoniques privés. En 1976, Alsthom absorbe les Chantiers de l'Atlantique, qui devient Alsthom-Atlantique. Alsthom-Atlantique étant contrôlé en totalité par la CGE. La Générale de services téléphoniques (GST) est créée, à la suite de la prise de contrôle de trois sociétés d'installation téléphonique. C'est aussi l'époque du début des surfacturations aux PTT puis à France Télécom. En 1978, sa filiale GST fait des acquisitions. En 1979, la société Téléphonie industrielle et commerciale est créée, elle est chargée de commercialiser les produits de Telic et de CIT Alcatel. En 1979, CGE prend une participation de 34 % au capital de Locatel, qui fournit au groupe CGE un réseau de de vente. En 1981, le TGV bat le record du monde de vitesse sur rail avec (rame ). En 1990, la rame portera ce record à . En 1982, CGE est nationalisée ; Ambroise Roux démissionne mais restera président d'honneur de la CGE jusqu'à son décès, en 1999. Jean-Pierre Brunet devient président de la CGE, qui prend le contrôle de la Sesa (SSII). Alcatel compte alors . En 1983, les activités de télécommunications publiques et de communication d'entreprise de Thomson-CSF sont regroupées au sein d'une société de portefeuille Thomson Télécommunications. En 1983, dans le cadre des accords CGE-Thomson, les sociétés Thomson Jeumont Câbles et Kabeltel sont acquises par les Câbles de Lyon. En 1983, La Transac est cédée à Bull, alors que ses effectifs dépassent . En 1984, Georges Pébereau devient président de la CGE. En 1985, Alsthom-Atlantique prend la dénomination Alsthom. En 1985, CIT-Alcatel et Thomson Télécommunications fusionnent ; la nouvelle société est dans un premier temps appelée Alcatel-Thomson puis prend le nom d'Alcatel (25 milliards de francs de chiffre d'affaires et environ ) sous la houlette de la compagnie générale d'électricité (CGE). En 1985, CGE annonce d'emplois, dont des licenciements « secs », ce qui est inédit pour un groupe nationalisé placé sur un « secteur d'avenir ». En 1986, Pierre Suard accède à la présidence du groupe. CGE entre à hauteur de 40 % dans le capital de Framatome. Les Câbles de Lyon deviennent une filiale d'Alcatel. En 1987, la CGE est privatisée. La Générale Occidentale de Jimmy Goldsmith est acquise, détenant notamment L'Express. Alsthom participe à l'équipement du réseau TGV Atlantique et prend la tête du consortium d'entreprises françaises, belges et anglaises chargées du réseau nord du TGV. La SSII Sesa est vendue au groupe Cap Gemini Sogeti. En 1988, Alcatel NV, une société de droit néerlandais, est créée à la suite de l'accord conclu avec ITT Corporation qui cède ses activités télécommunications à la CGE (filiale allemande : SEL (Standard Elektrik Lorenz), filiale belge : Bell, filiale espagnole : Sesa). La société choisit l'anglais comme langue de travail internationale. Alcatel NV est numéro 2 mondial des équipementiers Telecom. En 1989, Alsthom fusionne avec la branche GEC Power Systems du groupe britannique General Electric Company, la nouvelle entité, GEC Alsthom, est une coentreprise franco-britannique, filiale commune de GEC et de la CGE. CGEE-Alsthom prend le nom de Cegelec. En 1990, un accord entre CGE et Fiat Group est signé, Alcatel prend le contrôle de Telettra, filiale de Fiat, spécialisée dans les systèmes de transmission, et Fiat devient majoritaire dans la CEAC (Compagnie Européenne d'Accumulateurs). Les Câbles de Lyon acquièrent les Câbleries de Dour (Belgique) et des activités câbles d'Ericsson aux États-Unis. Un accord sur la composition du capital de Framatome est signé, la CGE en détenant 44,12 %. La CGE devient Alcatel-Alsthom puis Alcatel En 1991, la Compagnie générale d'électricité prend la dénomination Alcatel Alsthom. Alcatel Alsthom achète la division systèmes de transmission du groupe américain Rockwell Technologies. Câbles de Lyon devient Alcatel Cable et rachète AEG Kabel. En 1992, Alcatel-Alsthom détient 42% de Framatome constructeur d'une grande partie du parc nucléaire français, le CEA est à 36%, les deux autres actionnaires étant EDF et le Crédit lyonnais. En 1993, Alcatel-Alsthom acquiert STC Submarine Systems, une division de Northern Telecom Europe (qui deviendra Nortel). Alcatel Câble devient leader mondial du câble détenant environ 40 % du marché mondial des câbles sous-marins de télécommunication à fibres optiques. La capacité de production atteindra de câble optique par an. Le milieu des années 1990 est marqué par l'Affaire des surfacturations à France Télécom qui coûte son poste au PDG Pierre Suard. En 1995, Serge Tchuruk devient Président-directeur général d'Alcatel Alsthom. Il entreprend de réorganiser la société pour la recentrer sur les télécommunications. En 1995, un cycle d'investissements massifs commence dans les réseaux des opérateurs, ce qui fait le bonheur des équipementiers (Bulle Internet 1995-2000). La croissance rapide de l’Internet fait qu'une part non négligeable des achats des opérateurs se font dans l'optique et l'IP, les grandes multinationales des télécoms se livrent une guerre sans merci à coups de milliards de dollars pour prendre le contrôle de jeunes sociétés ayant les savoir-faire technologiques requis. Elles achètent souvent trop cher et, parfois, sans réelle stratégie, simplement pour imiter les concurrents. Le prix des acquisitions flambe. En 1995, Alcatel Alsthom vend l'Express à la Compagnie européenne de publications. En 1998, Alcatel Alsthom décide avec GEC de vendre en bourse la majorité (52 %) du capital de GEC Alsthom, chacun en conservant 24 %. Celle-ci, ainsi indépendante, décide de prendre le nom d'Alstom, sans h. Alcatel Alsthom, quant à elle, reprend le nom Alcatel. Elle ne compte plus alors que . La filiale d'électricité Cegelec est revendue à Alstom. Alcatel acquiert la société DSC pour 26 milliards de francs, fortement implantée auprès des opérateurs américains. En 1998, Alcatel acquiert les sociétés américaines Packet Engines pour 315 millions de dollars, Xylan pour 2 milliards de dollars. En 1999, Alcatel cède le contrôle de Framatome à la Cogema qui en devient l'actionnaire industriel de référence En 1999, Alcatel acquiert Assured Access pour 350 millions de dollars et Internet Devices, spécialisées dans les réseaux et solutions pour l'Internet. Alcatel porte sa participation dans Thomson CSF à 25,3 % et réduit sa participation dans Framatome à 8,6 %. En 2000, Alcatel acquiert la société canadienne Newbridge, un des derniers grands indépendants du secteur, leader mondial des réseaux en technologie ATM pour 7 milliards de dollars. En 2000, avec une part de marché de 56 %, Alcatel est le numéro un mondial dans la technologie d'accès réseau large bande ADSL, permettant la navigation internet à partir de la ligne téléphonique des abonnés des opérateurs historiques en premier lieu. Alcatel a investi, au cours des deux dernières années, 16 milliards de dollars en Amérique du Nord (y compris l'acquisition de Newbridge). Il vend l'activité modem DSL grand public à Thomson Multimedia. Il acquiert la société américaine Genesyslab, leader mondial des centres de contact, et la société canadienne Innovative Fibers, leader mondial des filtres optiques en DWDM. En 2000, la bulle Internet éclate, les équipementiers telecom sont surendettés par rapport à la capitalisation boursière en forte baisse sur les années 2000-2002. Dans le même temps, les chiffres d'affaires des équipementiers plongent, celui d'Alcatel de plus de 40 %. Comme les autres équipementiers, Alcatel est fragilisé, par la politique de crédit fournisseur aux opérateurs bousculés par la crise (2,5 milliards de dollars de risque). L'engagement peut être encore plus important par exemple pour 360networks dont Alcatel est à la fois le fournisseur et l’actionnaire à hauteur de 700 millions de dollars. 360networks fait faillite en juillet 2001. À la suite de l'éclatement de la bulle Internet, Alcatel est contrainte de passer des provisions et des dépréciations d'actifs de plus de 3 milliards d'euros (19,68 milliards de francs) en 2001 (stock et composants accumulés, dépréciation de la valeur de la participation dans l'opérateur canadien 360networks, survaleur des acquisitions de Xylan et de Packet Engines). En 2001 Alcatel introduit en bourse sa filiale « câbles de cuivre et composants » qui deviendra Nexans, tout en conservant dans son giron l'activité « câbles de télécommunications sous-marins ». Alcatel conserve 20 % du capital. En 2001, Alcatel cède de sa participation de 24 % dans Alstom. Le groupe acquiert 48,83 % d'Alcatel Space détenus par Thales portant ainsi la participation d'Alcatel à 100 %. Sa participation dans Thales est réduite à 20 %, via une cession de 4,2 % de sa participation dans Thales. Alcatel cède sa participation de 2,2 % dans Areva (ex Framatome). En 2002, Alcatel finalise l'acquisition d'Astral Point Communications, société américaine spécialisée dans les systèmes métropolitains optiques SONET de prochaine génération. Il cède ses activités microélectroniques à STMicroelectronics. Il sort du capital de Thomson (ex TMM). À la suite de la stratégie « fabless » du Président en pleine bulle Internet, l'usine de Brest est vendue à Jabil Circuits après un audit économique et social mené par Cluny Finance (« due diligences »). Alcatel prend le contrôle de 50 % d'Alcatel Shanghai Bell, finalise l'acquisition de Telera, cède 10,3 millions de titres Thales, ramenant ainsi la participation d'Alcatel de 15,83 % à 9,7 %, et cède de 1,5 million de titres Nexans, ramenant la participation d'Alcatel de 20 % à 15 %. À la bourse de Paris, le CAC 40 perd 60 %, entre son pic du 4 septembre 2000 et le octobre 2002. Il cède 18 % sur le seul mois de juillet. Les trois sociétés les plus touchées sont les trois plus endettées : France Télécom, Vivendi et Alcatel perdent chacune plus de 90 % en 2002. En 2003, Alcatel, vend 50 % de sa participation dans Atlinks, un fabricant de téléphones résidentiels, à Thomson. Alcatel acquiert iMagicTV, fournisseur canadien d'applications et de services qui permettent au fournisseur de service de créer, de distribuer et de gérer la télévision numérique et les services média sur les réseaux haut débit. Il acquiert également TiMetra société privée basée dans la Silicon Valley, qui produit des routeurs. Il vend sa division Composants Optiques à Avanex, la division Saft Batteries à Doughty Hanson. Alcatel et Draka créent le leader mondial du câble optique. En 2004, Alcatel vend Saft, une division du groupe spécialisée dans les batteries à Doughty Hanson. Alcatel et TCL Communication Technology Holdings Limited forment une coentreprise de téléphonie mobile. Cette nouvelle société est détenue à 55 % par TCL et 45 % par Alcatel. Alcatel et Draka ont combiné leur activité de fibres optiques et de câbles de communications. Draka détient 50,1 % et Alcatel 49,9 % de cette nouvelle société, Draka Comteq B.V. Alcatel a acquis la société américaine eDial, un leader dans la fourniture de services de conférence et de collaboration pour les sociétés et les compagnies de téléphonie. Alcatel a vendu 7,1 millions d'actions d'Avanex, ramenant sa participation sous 20 %. Alcatel a finalisé l'acquisition de la société américaine Spatial Communications (connu sous le nom de Spatial Wireless), un leader dans la fourniture des logiciels et des solutions de switchs mobiles multi-standard. En novembre, Alcatel rachète la société française Right Vision basée à Sophia Antipolis, leader dans le domaine des Internet Appliances. Le but de cette acquisition est la fourniture de solutions de convergence voix/données. En 2005, les entreprises chargées du déploiement du système de localisation par satellite Galileo sont désignées le : Alcatel, EADS, Finmeccanica et Thales. Alcatel et Finmeccanica créent le leader européen des satellites, et le mondial : Alcatel Alenia Space. Le désengagement total d'Alcatel du capital de Nexans est effectif en 2005. Le bilan du recentrage du groupe, durant la décennie 1995-2005, vers les télécommunications, est défavorable sur les plans industriels, valeurs, sociaux. En , Alcatel et l'Américain Lucent Technologies annoncent leur fusion, donnant naissance à un des leaders mondiaux des infrastructures de télécommunications. Au même moment, Thales acquiert l’activité spatiale et satellites d’Alcatel, contre une montée d’Alcatel à 21,6 % dans son capital, Thales récupère la participation des 2/3 d’Alcatel dans Alcatel Alenia Space et celle du 1/3 d’Alcatel dans Telespazio. Les parts complémentaires restent détenues par Finmeccanica. Le , l'achat de Lucent Technologies par Alcatel devient effectif, sous le nom Alcatel-Lucent. Patricia Russo devient directrice générale du groupe, Serge Tchuruk devient président du conseil d'administration - président non exécutif. Organisation et Direction Filiales Avant sa fusion avec Lucent en 2006, Alcatel possédait plusieurs filiales : Alcatel-CIT, Alcatel-Optronics (cédée à Avanex), Alcatel-Cables (devenue Nexans), Alcatel Espace (devenue Thales Alenia Space), Alcatel Saft (devenue filiale de Total) Présidents-directeurs généraux Jean-Marie Louvel : 1965-1970 Ambroise Roux : 1970-1982 Jean-Pierre Brunet : 1982-1984 Georges Pébereau : 1984-1986 Pierre Suard : 1986-1995 Serge Tchuruk : 1995-2006 Informations financières Données financières Indices Développement durable Alcatel était coté dans quatre indices développement durable majeurs : Dow Jones Sustainability World (depuis septembre 2005), FTSE4Good (depuis 2002), ASPI Eurozone (depuis septembre 2005) et Ethibel (depuis janvier 2005). Le groupe a été évalué par ces indices en termes de gouvernance d'entreprise, de politique de ressources humaines, de responsabilité sociale dans la chaîne d'approvisionnement, de gestion de l'environnement, de réduction de la fracture numérique, de dialogue avec les parties prenantes et de citoyenneté d'entreprise. L'entrée dans ces indices est la reconnaissance de l'engagement de l'entreprise pour concilier développement économique et responsabilités sociales et environnementales et mettre en œuvre des plans d'action efficaces en accord avec les principes du Pacte Mondial des Nations unies. Données boursières Actions cotées à la bourse de Paris Membre de l'indice CAC 40 Poids dans l'indice CAC 40 Code Valeur ISIN = FR0000130007 (Note : ce code est conservé par Alcatel-Lucent) Valeur nominale = euro Alcatel disposait dans ses statuts d'un système de limitation des droits de vote. Selon celui-ci, , voire 16 % s'il dispose de droits de vote doubles. Actionnaires Actionnaires principaux Brandes investissement (10,05 %) Caisse des dépôts et consignations (5,22 %) Autocontrôle (4,92 %) Fonds commun de placement des salariés (1,95 %) Société générale (0,89 %) Notes et références Voir aussi Bibliographie . Articles connexes Société industrielle des téléphones International Telephone and Telegraph Alcatel Shanghai Bell Alcatel Submarine Networks Nexans Saft Alstom Thales Alenia Space Framatome Sesa Bulle Internet Alcatel-Lucent Nokia Arts et littérature La CGE et son histoire sont au centre de Comédies Françaises, un roman d’Eric Reinhardt publié en 2020. Le roman est consacré au lobbying et décrit comment Ambroise Roux, patron de la CGE, a obtenu du président Valéry Giscard d'Estaing en 1974-1975, au début des surfacturations aux PTT, l'abandon du plan Calcul, d'Unidata, de la Délégation Générale à l'Informatique, et du Réseau Cyclades. Liens externes Entreprise fondée par un Centralien Entreprise de télécommunications ayant son siège en France Entreprise fondée en 1898 Entreprise disparue en 2006 Thales Marque de télécommunications Marque française
Alcatel (acronyme d'Alsacienne de constructions atomiques, de télécommunications et d'électronique) était une entreprise française spécialisée dans le secteur des télécommunications. Elle fusionne avec Lucent Technologies au mois de décembre 2006 pour devenir « Alcatel-Lucent ». Alcatel-Lucent est rachetée par Nokia en 2015 et n'a plus d'existence propre en 2016.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Juillet%202003
Juillet 2003
Mardi juillet L'Italie assure la présidence semestrielle tournante de l'Union européenne. Tesla Motors est fondé. Mercredi 2 juillet France : la Cour d'appel de Paris ordonne la remise en liberté de Maryam Radjavi contre une caution de 80 000 €. Union européenne : Un vif incident éclate au Parlement européen à Strasbourg, lorsque le premier ministre d'Italie, Silvio Berlusconi, en réponse à une attaque, qualifie le vice-président du groupe social-démocrate, l'Allemand Martin Schulz de « kapo de camp nazi. » Le Parlement européen vote deux lois qui vont permettre de lever le moratoire sur les OGM. La première loi rend obligatoire l'étiquetage de tout aliment destiné à l'usage humain ou animal contenant des OGM au-delà de 0,9 % (pas d'étiquetage des animaux ayant consommé des céréales OGM). La deuxième loi impose l'étiquetage à tout produit alimentaire contenant des OGM non autorisés dans l'Union, au-delà de 0,5 % pendant 3 ans. Après trois ans, ces produits seront interdits. En Algérie, les deux chefs historiques du FIS, Abbassi Madani et Ali Benhadj, sont libérés. Jeudi 3 juillet Russie : dans l’affaire Ioukos, Platon Lebedev, actionnaire de l’entreprise et président de son bras financier, Menatep, est arrêté et inculpé de diverses infractions financières dans le cadre de la privatisation du groupe d’engrais Apatit en 1994 et d’implication dans l’assassinat, en 1998, d’un maire qui se battait pour forcer Ioukos à payer ses arriérés d’impôts. Vendredi 4 juillet En Corse, Yvan Colonna est arrêté dans une bergerie de Porto-Pollo en Corse-du-Sud, et incarcéré à la prison de la Santé à Paris. Il était recherché depuis le . Décès, près de Munich de l'essayiste Armin Mohler à l'âge de 83 ans. Il a été quelque temps secrétaire d'Ernst Jünger après la seconde guerre mondiale et historien de la révolution conservatrice. Décès à Los Angeles du chanteur noir américain de rhythm and blues traditionnel, Barry White (né le au Texas). L'acteur Arnold Schwarzenegger présente son dernier film Terminator 3 aux troupes d'occupation américaines à Bagdad. La chaîne de télévision Al Jazeera diffuse un message de Saddam Hussein, daté du 14 juin dans lequel il déclare : « Nous avons sacrifié le pouvoir, mais nous refusons de sacrifier nos principes, notre foi et notre honneur. » Cinq autres messages seront diffusés jusqu'à la fin août. En Ouganda, fondation de l'organisation féministe lesbienne Freedom and Roam Uganda par Kasha Jacqueline Nabagesera, une des principales organisations LGBTI+ du pays. Samedi 5 juillet En France : Décès à Paris, d'Isabelle d'Orléans et Bragance (1911-2003), à l'âge de 91 ans. Départ de Paris du Tour de France cycliste dont c'est le centième anniversaire. Double attentat-suicide contre un concert de rock dans la banlieue de Moscou, perpétré par deux femmes tchétchènes : 13 spectateurs tués. Dimanche 6 juillet En Corse, référendum sur la création d'une collectivité territoriale unique : participation 60,52 %, le non l'emporte avec 50,98 % des voix. Formule 1 : Grand Prix automobile de France. Lundi 7 juillet Irak : Le général John Abizaid remplace le général Tommy Franks à la tête du commandement central américain Centcom. Royaume-Uni : Le rapport de la Chambre des communes, sur les éventuelles manipulations des données fournies par les services de renseignements, conclut que le gouvernement Blair n'a pas menti à la Chambre mais qu'il l'a « involontairement induite en erreur ». États-Unis : le porte-parole de la Maison-Blanche, Michael Anton, reconnaît que : « George W. Bush n'aurait pas dû affirmer, dans son discours sur l'état de l'Union de janvier dernier, que l'Irak avait tenté de se procurer en Afrique de l'uranium pour son programme nucléaire militaire. » Liban : décès à Beyrouth du patriarche de l'Église chaldéenne irakienne, à l'âge de 81 ans. Il lutta contre l'embargo meurtrier imposé par les Nations unies à l'Irak depuis août 1990, et considérait Saddam Hussein comme « l'homme politique le plus juste que nous ayons jamais eu. » Burundi : les Forces nationales de libération (FNL), mouvement rebelle hutu, lancent une attaque sur Bujumbura. Les combats avec les forces gouvernementales, qui durent une semaine, sont extrêmement violents, faisant plus de 200 morts, et marquent une escalade dans la guerre civile du Burundi. Mardi 8 juillet Du 8 au , le président George W. Bush effectue une tournée en Afrique : le 8, il est au Sénégal, le 9, il est en Afrique du Sud, le 10, il est au Botswana, le 11, il est en Ouganda et au Nigeria. Mercredi 9 juillet Au Brésil, sur le fleuve Amazone, une opération menée en secret par les services du ministère des Affaires étrangères dans le but de délivrer Íngrid Betancourt se solde par un échec. Elle est l'otage des FARC depuis février 2002. Au Laos, les journalistes Vincent Reynaud et Thierry Falise, ainsi que leur interprète américain d'origine laotienne Naw Karl Mua, sont libérés. Ils avaient été condamnés le 30 juin à 15 ans de prison. Jeudi 10 juillet En France, l'Assemblée nationale vote le projet de loi de Nicolas Sarkozy sur l'immigration. Le volet réformant la double peine est voté à l'unanimité : il réduit les possibilités d'expulsion des délinquants étrangers nés ou entrés en France avant l'âge de treize ans. Arrestation de Antonio Ferrara, en cavale depuis son évasion réussie de la prison de Fresnes dans le Val-de-Marne, le . Priorité numéro 2 de Nicolas Sarkozy après Yvan Colonna, arrêté en Corse une semaine auparavant. Alpha Oumar Konaré est élu, par les chefs d'État africains, président de la commission de l’Union africaine lors du sommet de Maputo. Vendredi 11 juillet En France, dans l'Affaire du préfet Érignac, le verdict du procès condamne : à la réclusion criminelle à perpétuité, Alain Ferrandi et Pierre Alessandri, à 30 ans de prison, Jean Castela et Vincent Andrinzzi, et à des peines de 15 à 25 an de prison, quatre autres condamnés. En visite en Ouganda, le président George W. Bush ne nie plus que de fausses informations aient pu être utilisées pour « mieux vendre » la guerre, mais en rejette la responsabilité sur le directeur de la CIA, George Tenet, à qui il renouvelle sa confiance. Samedi 12 juillet Dimanche 13 juillet En Irak, le nouveau Conseil de gouvernement intérimaire de 25 membres se réunit pour la première fois à Bagdad. Ses décisions seront suspendues au droit de veto de l'administrateur américain Paul Bremer. Un tribunal chargé de juger les « crimes de guerre » du régime déchu est créé, dès le 15. Lundi 14 juillet Mardi 15 juillet Décès à La Havane du guitariste/chanteur Compay Segundo à l'âge de 95 ans. Visite à Washington, du ministre allemand des Affaires étrangères Joschka Fischer qui déclare : « Les liens transatlantiques sont cruciaux, ils sont la pierre d'achoppement de la paix et de la stabilité du ». Création de la Mozilla Foundation. Mercredi 16 juillet En France, des violents orages dans l'Ouest font 4 morts. Celia Cruz meurt à Fort Lee dans le New Jersey (États-Unis) Les États-Unis viennent de connaître leur en Irak, soit le même nombre de pertes que lors de la guerre du Golfe de 1990-1991. En Inde, des pluies diluviennes font 100 disparus dans la vallée de Kulu dans le Nord du pays. Jeudi 17 juillet En Angleterre, David Kelly, un ancien inspecteur de l'ONU, est retrouvé mort près de son domicile, à Harrowdon Hill (Oxfordshire). Selon la police il s'agirait d'un suicide. C'était un spécialiste des armes bactériologiques du ministère britannique de la Défense, et il était le principal informateur de Andrew Gilligan, journaliste de la BBC, au sujet de son enquête, sur la falsification d'un rapport de septembre 2002, concernant les armes de destruction massive irakiennes par le gouvernement Blair. Une enquête est confiée à Lord Hutton. Visite à Washington, du premier ministre britannique Tony Blair. Reçu au Congrès américain, il en appelle aux « valeurs universelles » et déclare sous les applaudissements : « Il n'y a pas de plus dangereuse théorie en politique internationale que le besoin d'équilibrer la puissance américaine. » Vendredi 18 juillet Samedi 19 juillet À Ajaccio en Corse, plusieurs milliers de manifestants contre les verdicts du procès de l'affaire du préfet Érignac. Du 19 au , le premier ministre britannique Tony Blair est en tournée au Japon, en Corée du Sud et à Hong Kong. Dimanche 20 juillet En France, deux bombes explosent à Nice vers 2 h 30 du matin à quelques minutes d'intervalle à la perception principale. Des gens descendus dans la rue à la suite de la première explosion sont blessés par la seconde. Ces deux attentats causent 16 blessés et sont revendiqués par l'ex-FLNC. Formule 1 : Grand Prix de Grande-Bretagne. Lundi 21 juillet Mardi 22 juillet En Irak, les deux fils de Saddam Hussein, Oudaï et Qoussaï, ainsi qu'un de ses petits-fils (âgé de 14 ans), sont tués à Mossoul, lors d'un raid de la aéroportée américaine contre la maison où ils s'étaient réfugiés. Cette opération a pu se dérouler grâce aux informations obtenues par le programme de récompense, qui permettra au dénonciateur de toucher un pactole de 30 millions de dollars. Depuis Hong Kong, le premier ministre britannique Tony Blair s'exclame : « C'est un grand jour… ». Mercredi 23 juillet Du 23 au , visite officielle du président Jacques Chirac en Nouvelle-Calédonie. Décès du patron-fondateur des « Bateaux Mouches » parisiens, Jean Bruel, à l'âge de 86 ans. L’armée américaine a des preuves que les deux fils du président irakien déchu, Oudaï et Qoussaï Saddam Hussein, figurent parmi les quatre corps carbonisés retirés d’une habitation après un raid américain à Mossoul (nord), a déclaré mercredi le plus haut commandant américain en Irak Jeudi 24 juillet En France, l'Assemblée nationale vote définitivement le plan du ministre François Fillon sur les retraites. Aux États-Unis, le Congrès américain publie le rapport de la commission spéciale d'enquête sur les attentats du 11 septembre 2001. Le rapport est expurgé de 28 pages dans lesquelles sont mis en cause certains hauts ressortissants saoudiens. Vendredi 25 juillet Visite à Washington, du premier ministre palestinien Mahmoud Abbas, reçu par le président George W. Bush. Samedi 26 juillet Du 26 au , visite officielle du président Jacques Chirac en Polynésie. Dimanche 27 juillet En France : Sur le plateau de la chaîne de télévision France 2, le ministre des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, tente de mettre un terme à la polémique grandissante sur les conditions d'une opération menée en secret par les services du ministère des Affaires étrangères, sur le fleuve Amazone, au Brésil dans le but de délivrer Íngrid Betancourt, otage des FARC depuis février 2002. Il dément tout contact avec les ravisseurs. L'Américain Lance Armstrong remporte le Tour de France cycliste pour le cinquième année consécutive. À Vilnius en Lituanie, l'actrice française Marie Trintignant, sombre dans un coma profond après une dispute avec son compagnon Bertrand Cantat, chanteur du groupe Noir Désir, qui est placé en détention provisoire. L'actrice était en train de terminer un film sur la vie de la romancière Colette. Lundi 28 juillet En France, de gigantesques incendies, essentiellement d'origines criminelles, dévastent le massif des Maures et la région de Sainte-Maxime dans le Var. Suède : le congrès mondial d’espéranto s’ouvre à Göteborg, jusqu’au 3 août. Il est suivi par des participants venus de 62 pays et a pour thème « Droits et devoirs linguistiques ». Mardi 29 juillet En France, 45 stèles du cimetière de guerre de Saint-Aubert ont été brisées et/ou renversées. Visite à Washington, du premier ministre israélien Ariel Sharon, reçu par le président George W. Bush. À l'usine de Puebla près de Mexico, la dernière Coccinelle de Volkswagen, sort des chaînes de production. C'est la fin d'une voiture devenue mythique, conçue en 1934 par l'ingénieur Ferdinand Porsche. Mercredi 30 juillet En France : Le ministre de l'agriculture, Hervé Gaymard, confirme une aide de l'État de 37 millions d'euros aux éleveurs. La sécheresse de cet été occasionne un manque de fourrage dans le Sud de la France. Trois membres de l'ETA sont arrêtés à Cahors. Décès de l'ancien chef des rebelles du Sierra Leone, Foday Sankoh. Il était inculpé de crime contre l'humanité par un tribunal de l'ONU. Le président George W. Bush s'oppose à étendre les droits du mariage aux homosexuels américains. Jeudi 31 juillet Le Conseil de sécurité des Nations unies adopte à l'unanimité une résolution appelant le Maroc et les rebelles indépendantistes du Polisario à travailler ensemble en faveur de l'approbation du plan de paix pour le Sahara occidental. Les deux filles du président irakien déchu Raghad et Rana sont arrivées à Amman, avec leurs neuf enfants en provenance de Damas où elles avaient trouvé refuge depuis fin avril. Elles ont été accueillies officiellement par les autorités et par la princesse Aïcha Al-Hussein, sœur du roi, avec l'accord de Washington et sont logées au palais des hôtes. Naissances juillet : Ange Chibozo, footballeur béninois. Storm Reid, actrice américaine. Amane Romeo, footballeur ivoirien 4 juillet : Maha Fajreslam, haltérophile marocaine. Polina Bogusevich, chanteuse russe. 6 juillet : Myron van Brederode, footballeur néerlandais. 7 juillet : Rodrigo Gomes, footballeur portugais. Jack McGlynn, footballeur américain. 9 juillet : Tobias Fjeld Gulliksen, footballeur norvégien. Mateo Lisica, footballeur croate. 10 juillet : Liza Corso, athlète handisport américaine. 13 juillet : Wyatt Oleff, acteur américain. 16 juillet : Matheus Martins, footballeur brésilien. Noah Persson, footballeur suédois. Luciano Rodríguez, footballeur uruguayen. 21 juillet : Veljko Ilić, footballeur serbe. Ekpobi Anne-Marie Eléonord Yedagne, archère ivoirienne. 24 juillet : Mexx Meerdink, footballeur néerlandais Max Williamsen, footballeur norvégien. 26 juillet : Luca Andronache, footballeur roumain. Can Öncü, pilote de vitesse moto turque. Niko Rak, footballeur croate. 31 juillet : Aurèle Amenda, footballeur suisse. Décès Voir aussi
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Archaea
Les archées () ou Archaea (du grec ancien , « originel, primitif »), anciennement appelés archéobactéries, sont des microorganismes unicellulaires procaryotes, c'est-à-dire des êtres vivants constitués d'une cellule unique qui ne comprend ni noyau ni organites, à l'instar des bactéries. D'apparence souvent semblable à ces dernières, les archées ont longtemps été considérées comme des bactéries extrêmophiles particulières, jusqu'à ce que les recherches phylogénétiques sur les procaryotes, commencées en 1965, aboutissent, avec les travaux de Carl Woese et George E. Fox, à la publication en 1977 d'un arbre phylogénétique fondé sur les séquences des gènes d'ARN ribosomique des organismes étudiés, arbre dans lequel les procaryotes étaient scindés en deux domaines distincts, celui des bactéries et celui des archées. On sait aujourd'hui que l'arbre des eucaryotes prend naissance parmi des archées d'Asgård. Ainsi les archées forment un clade avec les Eukaryota mais constituent un groupe paraphylétique situé à la base de ces derniers. Du point de vue de leur génétique, leur biochimie et leur biologie moléculaire, les archées sont des organismes aussi différents des bactéries que des eucaryotes. Les enzymes réalisant la réplication de l'ADN, la transcription de l'ADN en ARN ainsi que la traduction de l'ARN messager en protéines chez les archées sont apparentées à celles des eucaryotes et non à celles des bactéries, de même que la présence d'histones dans le matériel génétique des archées rapproche ces dernières des eucaryotes et les distingue des bactéries. Par ailleurs, les gènes des archées possèdent des introns et leur ARN messager subit des modifications post-transcriptionnelles, ce qui est le cas également chez les eucaryotes mais pas chez les bactéries. D'autre part, certaines archées possèdent des voies métaboliques qui n'existent ni chez les bactéries ni chez les eucaryotes, comme la méthanogenèse chez les archées méthanogènes, tandis que les archées dans leur ensemble sont dépourvues d'acide gras synthase, contrairement à la fois aux bactéries et aux eucaryotes : elles font un usage très limité des acides gras, et leur membrane plasmique est constituée essentiellement d'étherlipides, à la différence des bactéries et des eucaryotes. Un autre trait propre aux archées est la présence chez certaines d'entre elles d'une paroi cellulaire constituée de pseudopeptidoglycane, ou pseudomuréine. Les archées ont longtemps été vues comme des organismes essentiellement extrêmophiles présents notamment dans les sources hydrothermales océaniques, les sources chaudes volcaniques ou encore les lacs salés, mais on en a découvert depuis dans toute une variété de biotopes qui ne sont pas nécessairement extrêmes, tels que le sol, l'eau de mer, des marécages, la flore intestinale et orale et même le nombril humain. Les archées seraient particulièrement nombreuses dans les océans, et celles faisant partie du plancton constitueraient l'un des groupes d'organismes les plus abondants de la Terre. Les archées interviennent par ailleurs de façon non négligeable dans le cycle du carbone et le cycle de l'azote. On ne connaît pas vraiment d'exemple d'archée pathogène ou parasite, mais elles sont souvent mutualistes ou commensales. Les archées méthanogènes de l'intestin humain et des ruminants participent ainsi favorablement à la digestion. Descriptif La taille et la forme des archées sont généralement semblables à celles des bactéries, bien que certaines espèces d’archées présentent une forme inhabituelle, comme Haloquadratum walsbyi dont la cellule est plate et carrée. En dépit de ces similitudes visuelles avec les bactéries, les archées s’en distinguent par certains caractères biochimiques, comme la constitution de la membrane cellulaire. De plus, elles présentent des gènes et des voies métaboliques semblables à ceux rencontrés chez les eucaryotes, notamment les enzymes impliquées dans le mécanisme de réplication de l'ADN, la transcription et la traduction. Les archées utilisent une plus grande variété de sources d’énergie que les eucaryotes : composé organique comme les sucres, l’ammoniac, les ions métalliques et même l’hydrogène gazeux comme nutriments. Les Halobacteria utilisent la lumière solaire comme source d’énergie, et certaines espèces d’archées peuvent fixer le carbone. Cependant, il n’y a pas d’espèces d’archées connues capables de réaliser ces deux phénomènes, comme le font les plantes chez les eucaryotes et les cyanobactéries. Les archées se reproduisent de manière asexuée et se divisent par fission binaire, fragmentation ou bourgeonnement. Par opposition aux bactéries et aux eucaryotes, aucune espèce d’archée identifiée à ce jour n’est capable de former des spores. Les archées sont extrêmement diversifiées. Certaines sont connues pour leur capacité à vivre dans des conditions extrêmes et occupent des niches écologiques qu'elles sont souvent seules à occuper (pH proche de 0, température supérieure à , salinité élevée par exemple), mais il existe beaucoup d’archées vivant dans des biotopes plus courants et très variés comme le sol, les lacs, la mer ou l’intestin des animaux. Ces procaryotes sont maintenant ainsi reconnus comme une part majeure du vivant sur Terre, ils peuvent jouer un rôle dans le cycle du carbone et le cycle de l'azote. Il n’y a pas d’exemple clairement reconnu d’archées pathogènes ou parasites, mais il existe des espèces mutualistes ou commensales. Par exemple, les archées méthanogènes du tractus intestinal de l’homme et des ruminants participent à la digestion des aliments. Les archées ont également une importance en technologie, avec par exemple l’utilisation des méthanogènes pour produire des biogaz ou leur participation au traitement des eaux usées. Par ailleurs, les enzymes des archées extrêmophiles, résistantes aux températures élevées et aux solvants organiques, sont exploitées en biotechnologie. Classification Nouveau domaine Au début du , les procaryotes étaient considérés comme un seul groupe d'organismes et classés en fonction de leur biochimie, de leur morphologie et du métabolisme. Par exemple, les microbiologistes essayaient de classer les micro-organismes sur la base des structures de leurs parois cellulaires, leurs formes, et les substances qu'ils consomment. Cependant, une nouvelle approche a été proposée en 1965 qui permet d’étudier les liens de parenté entre les procaryotes en utilisant les séquences des gènes de ces organismes. Cette approche, connue sous le nom de la phylogénétique, est la méthode utilisée aujourd'hui. Les archées ont d'abord été classées comme un groupe distinct des procaryotes en 1977 par Carl Woese (professeur à l'université de l'Illinois à Urbana aux États-Unis) et George E. Fox dans les arbres phylogénétiques fondés sur les séquences de l’ARN ribosomique 16S (ARNr) des gènes. Ces deux groupes ont été initialement nommés les eubactéries et archaeobactéries et traités comme sous-règne ou règne. Woese fait valoir que ce groupe de procaryotes est fondamentalement différent des bactéries. Pour souligner cette différence, et pour insister sur le fait qu’ils composent, avec les eucaryotes, trois domaines bien distincts du vivant, ces deux domaines ont plus tard été renommés Archaea et Bacteria. Le mot archées vient du grec ancien , qui signifie « choses anciennes ». Pour leur part, d'autres comme Thomas Cavalier-Smith considéraient que les archées, alors appelées Archaebacteria, ne sont qu'un embranchement (phylum) des Unibacteria dans le règne des bactéries. Dans un premier temps, seules les bactéries méthanogènes, isolées initialement par Carl Woese, ont été placées dans ce nouveau domaine et les archées ont été considérées comme des extrêmophiles qui n'existent que dans les habitats tels que les sources chaudes et les lacs salés : Woese découvre en 1979 les hyperhalophiles (genre Halobacterium) puis les thermoacidophiles (Thermoplasma acidophilum, Sulfolobus acidocaldarius), Karl Stetter isole en 1981 une archée anaérobie hyperthermophile, Pyrococcus furiosus. À la fin du , les microbiologistes se sont rendu compte que les archées sont en fait un grand groupe diversifié d'organismes qui sont très répandus dans la nature et qui sont communs dans une diversité d’habitats, tels que les sols et les océans. Cette nouvelle appréciation de l’importance et de l'ubiquité des archées a été rendu possible grâce à la réaction en chaîne par polymérase pour détecter les procaryotes dans des échantillons d'eau ou de sol à partir de leurs acides nucléiques. Cela permet la détection et l'identification d'organismes qui ne peuvent pas être cultivés en laboratoire, ou dont la culture est difficile. Classification actuelle Ces organismes ont longtemps été regroupés sous le terme générique de « procaryotes » avec les bactéries par opposition aux eucaryotes. Pour les différencier, les microbiologistes avaient élaboré un système de comparaison et de classification fondé sur de petites différences visibles au microscope, ainsi que sur des différences physiologiques (capacité à se développer sur un certain milieu par exemple). Dès qu'il a été question d'élucider les relations généalogiques entre les différents procaryotes, les biologistes ont dû se rendre à l'évidence : les différences nutritionnelles et phénotypiques ne permettraient pas de classer correctement les différents organismes. Au cours des , les biologistes ont pris conscience de l'existence irremplaçable d'information, au cœur même des cellules des êtres vivants, permettant de déterminer la phylogénie, l'ADN. Le gène identifié dans une cellule est le variant d'un gène qui a existé il y a de très nombreuses années. La comparaison gène à gène entre deux organismes permet donc de mesurer le temps écoulé depuis la divergence à partir de l'ancêtre commun. Carl Woese s'est rendu compte que l'ARN ribosomique (ou ARNr, une des molécules contenues dans la cellule) des organismes qu'il étudiait permettait de mettre en évidence l'existence de deux groupes clairement séparés : les bactéries et les archéobactéries. Plus précisément, les ARNr des archées sont en fait aussi différents des ARNr des bactéries que de ceux des eucaryotes. Woese en a conclu qu'il ne fallait plus uniquement séparer en deux grands groupes le monde du vivant, en fonction de la présence ou de l'absence d'un noyau, mais plutôt en trois domaines primitifs : les bactéries, les archées et les eucaryotes. De nombreuses études confirment le caractère monophylétique de l'ensemble constitué des archées et des eucaryotes (mais pas des archées seules). Ces microorganismes ressemblent par leur forme aux bactéries, mais d'un point de vue moléculaire, si certains de leurs traits les rapprochent des bactéries, d'autres les rapprochent plutôt des eucaryotes. Il n'est donc pas possible de présenter les archées comme des ancêtres des bactéries. Le classement des archées, et des procaryotes en général, est à la fois en évolution rapide et un domaine litigieux. Sur la base de critères uniquement métaboliques, les archées ont été divisées en quatre grands groupes selon qu'elles sont méthanogènes, halophiles, thermophiles ou sulfo-dépendantes. Les systèmes de classifications actuels visent à organiser les archées en groupes d'organismes qui partagent des caractéristiques structurelles et des ancêtres communs. Ces classifications s'appuient fortement sur l'usage de la séquence des gènes de l'ARN ribosomique pour révéler les relations entre les organismes (phylogénétique moléculaire). La plupart des archées cultivables sont membres de deux principaux embranchements : Euryarchaeota et Crenarchaeota. D'autres groupes ont été provisoirement créés. Par exemple, les espèces propres Nanoarchaeum equitans, qui ont été découvertes en 2003, ont été classées dans un nouveau phylum : Nanoarchaeota. Un nouveau phylum, Korarchaeota, a également été proposé ; il contient un petit groupe d'espèces thermophiles inhabituelles qui partagent les caractéristiques des deux principaux embranchements, mais qui sont plus étroitement liées aux Crenarchaeota. Récemment mises en évidence, d'autres espèces d'archées, tels que les (ARMAN), qui ont été découvertes en 2006, sont liées seulement de loin aux autres groupes antérieurement connus. Le superphylum TACK a été proposé en 2011, pour regrouper les Thaumarchaeota, Aigarchaeota, Crenarchaeota et Korarchaeota . L'archée Loki, identifiée en 2015 par son génome qualifié de Candidatus en nomenclature bactérienne, appartiendrait, du point de vue phylogénétique, à l'embranchement le plus proche des eucaryotes. De nouvelles lignées d'archées, apparentées à Loki, ont été identifiées dans les sédiments aquatiques par analyse métagénomique. Les archées Odin, Thor et Heimdall, formeraient, avec Loki, le super-embranchement Candidatus "Asgard", proposé en 2017 d'après le nom du royaume des dieux de la mythologie nordique. Une autre étude du NCBI indique que les archées d'Asgård et les Eukaryotes formeraient un clade monophylétique nommé Eukaryomorpha. Liste des embranchements Selon LPSN Crenarchaeota Euryarchaeota Korarchaeota Nanoarchaeota Thaumarchaeota et proposés Aigarchaeota Altiarchaeota Geothermarchaeota Heimdallarchaeota Helarchaeota Hydrothermarchaeota Lokiarchaeota Mamarchaeota Marsarchaeota Nanohaloarchaeota Nezhaarchaeota Odinarchaeota Thorarchaeota Verstraetearchaeota Origine et évolution Bien que les fossiles connus de cellules procaryotes aient été datés de près de d'années, la plupart des procaryotes n'ont pas de morphologies distinctives et les formes des fossiles ne peuvent pas être utilisées pour les identifier comme étant des archées. Par contre, les fossiles chimiques, sous la forme des lipides caractéristiques des archées, donnent plus d'informations, car ces composés n’existent pas dans d'autres groupes d'organismes. Certaines publications ont suggéré que des lipides fossiles provenant de procaryotes ou d’eucaryotes étaient présents dans les schistes datant de d'années. Depuis, ces données ont toutefois été sujettes à question. Ces lipides ont également été détectés dans des roches datant du Précambrien. Les plus anciennes traces connues de ces lipides isopréniques proviennent des roches de la formation d'Isua à l'ouest du Groenland, qui comprennent des sédiments formés il y a d'années et qui sont les plus anciens sur Terre. Une fossilisation expérimentale est partie du principe que les premiers fossiles (> ) se sont formés par silicification, c'est-à-dire via la précipitation de silice sur des structures cellulaires). On a fossilisé en laboratoire des souches différentes d'Archées ( et Pyrococcus abyssi) et de Bactéries ( et sp.) jugées proches des micro-organismes (thermophiles, anaérobies et autotrophes) qui ont colonisé la Terre primitive (et proches d'organismes qui auraient éventuellement pu avoir vécu sur la Planète Mars). Leur observation en microscopie électronique (MEB, MET, Cryo-MEB) a donné des indications morphologiques utiles pour le repérage de vrais fossiles anciens (à ne pas confondre avec des structures prébiotiques de type sphères submicrométriques, tubules et éléments filamenteux ou d'apparence fibreuses possiblement issus d'une simple chimie organique) ; de même pour des analyses chimiques (GC, GC-MS, HPLC) ont apporté des données sur la dégradation/préservation de la matière organique durant ce processus de fossilisation par silicification. Ce travail a confirmé que certains micro-organismes qui ne se silicifient pas : ainsi l'archée M. jannaschii s'est rapidement lysée alors que P. abyssi, Geobacillus sp. et C. aurantiacus se silicifiaient mais avec une intensité propre à chaque espèce. Certains de ces micro-organismes lors de la silicification tentent d'y survivre en produisant des EPS (Exopolysaccharides) ou via un mécanisme de répulsion de la silice. Les fossiles déjà découverts ne sont donc pas nécessairement représentatifs des espèces réellement présentes à l'époque (ni de leur nombre ou dominance). Woese propose que les bactéries, les archées et les eucaryotes représentent trois lignées séparées qui auraient divergé à partir d’une colonie d'organismes ancestrale. D’autres biologistes, comme Gupta ou Cavalier-Smith, cependant, ont proposé que les archées et les eucaryotes proviennent d'un groupe de bactéries. Il est possible que le dernier ancêtre commun des bactéries et des archées soit un organisme thermophile, ce qui soulève la possibilité que la vie soit apparue dans des conditions de températures élevées. Cette hypothèse n’est toutefois pas approuvée par l’ensemble de la communauté scientifique. Par ailleurs, le fait que les archées sont plus proches des eucaryotes que des bactéries, conduit à penser que le terme procaryote n'a pas de pertinence phylogénétique et devrait être rejeté. La relation entre les archées et les eucaryotes reste un sujet d'importance. En plus des similitudes dans la structure cellulaire et les mécanismes biochimiques qui sont discutées ci-après, de nombreux arbres phylogénétiques groupent les archées et les eucaryotes ensemble. Toutefois, la découverte de gènes provenant d’archées dans le génome de certaines bactéries, telles que Thermotoga maritima, complique l'analyse des relations entre organismes, étant donné l’importance des transferts horizontaux de gènes. Une théorie totalement différente, non basée sur les axiomes courants d'ancêtre commun d'une lignée et de différenciation arborescente, est la théorie endosymbiotique. Selon celle-ci, les eucaryotes se sont développés à partir d’une fusion entre des bactéries et des archées, fusion elle-même découlant de l'évolution d'une relation symbiotique. Cette théorie est aujourd'hui largement acceptée en raison de la variété de faits connus qui la soutiennent. Au sein des archées, le groupe le plus proche des eucaryotes est le superphylum des archées d'Asgård (Asgardarchaeota). Leur génome code une série de protéines identiques ou similaires à des protéines qu'on pensait spécifiques des eucaryotes, et notamment l'actine qui forme le cytosquelette. Les mitochondries proviendraient quant à elles de l'endosymbiose d'une rhodobactérie (une alpha-protéobactérie). Génome et génétique Les archées ont généralement un seul chromosome circulaire. Le plus grand génome archéen séquencé à ce jour est celui de Methanosarcina acetivorans avec alors que le génome de Nanoarchaeum equitans, le plus petit séquencé fait un dixième de cette taille avec seulement . Il est estimé que le génome de Nanoarchaeum equitans comporte codant des protéines. Les éléments extrachromosomiques, appelés plasmides sont également présents chez les archées. Ces plasmides peuvent être transférés entre les cellules par contact physique, dans un processus qui pourrait être similaire à la conjugaison bactérienne. Reproduction La reproduction des archées a lieu de manière asexuée par division binaire, par fission multiple ou par fragmentation. La méiose ne se produit pas, tous les descendants ont le même matériel génétique. Après la réplication de l’ADN, les chromosomes sont séparés et la cellule se divise. Les détails du cycle cellulaire des archées ont fait l'objet de quelques études dans le genre Sulfolobus. Ce cycle a des caractères qui sont similaires à la fois des systèmes eucaryotes et bactériens. Selon les espèces d’archées, les chromosomes sont répliqués à partir de un ou plusieurs points de départ (origines de réplication) à l'aide d'ADN polymérases qui ressemblent aux enzymes équivalentes des eucaryotes. Toutefois, les protéines de la division cellulaire, tels que la protéine FtsZ (), qui forme un anneau contractant autour de la cellule, et les composants de la cloison naissante dans le cœur de la cellule, sont similaires à leurs équivalents bactériens. S’il existe des spores chez les bactéries et les eucaryotes, elles n’ont jamais été mises en évidence dans toutes les archées connues. Certaines espèces de Haloarchaea peuvent subir des modifications phénotypiques et croître avec différents types de cellules, incluant des parois épaisses. Ces structures qui sont résistantes aux permettent aux archées de survivre dans l'eau à de faibles concentrations en sel, mais ce ne sont pas des structures de reproduction et elles ne peuvent aider à la dispersion dans de nouveaux habitats. Diversité des archées, habitat Caractéristiques cellulaires Les archées sont très diverses, aussi bien d'un point de vue morphologique que physiologique. Ce sont des êtres unicellulaires avec une taille variant entre , mais certains se développent pour former des filaments ou des agrégats (filaments jusqu'à ). Elles peuvent être sphériques (coques), spirales, en forme de bâtonnet (bacilles), rectangulaires… Elles font preuve d'une grande diversité de modes de reproduction, par fission binaire, bourgeonnement ou fragmentation. Métabolisme D'un point de vue nutritionnel, elles se répartissent en de très nombreux groupes, depuis les chimiolithoautotrophes (tirant leur énergie de gradients chimiques d'origine non biologique) aux organotrophes. D'un point de vue physiologique, elles peuvent être aérobies, anaérobies facultatives ou strictement anaérobies. Habitat Les archées existent dans une large diversité d'habitats et sont une composante importante des écosystèmes de la planète. Elles peuvent contribuer jusqu'à 20 % des cellules microbiennes dans les océans. De nombreuses archées sont extrêmophiles, et les milieux extrêmes étaient initialement considérés comme leur niche écologique. En effet, certaines archées vivent à des températures élevées, souvent supérieures à , que l'on rencontre dans les geysers, les fumeurs noirs et des puits de pétrole. D'autres se trouvent dans des habitats très froids et d'autres en milieu très salé, acide ou dans l'eau alcaline. Toutefois, d'autres espèces d’archées sont mésophiles et poussent dans des conditions beaucoup plus douces, dans les marais, les eaux usées, les océans et les sols. Les archées extrêmophiles sont membres des quatre principaux groupes physiologiques. Ce sont les halophiles, thermophiles, alcalophiles et acidophiles. Ces groupes n’ont pas de lien avec leur embranchement dans la classification phylogénétique. Néanmoins, ils sont un point de départ utile pour la classification. Les halophiles, par exemple le genre Halobacterium, vivent dans des environnements salins, tels que les lacs salés (Grand Lac Salé de l’Utah), le littoral marin, les marais salants, la mer Morte, avec des concentrations en sel jusqu'à 25 %. Les membres de l'ordre des Halobacteriales (Haloferax, Halobacterium, Halococcus, Halorubrum, Natrinema, Natronococcus…) sont des exemples d’archées halophiles. Elles ont souvent une pigmentation rouge à jaune à cause des caroténoïdes et sont responsables de la coloration de certains lacs (Lac Magadi au Kenya par exemple). Les thermophiles se développent mieux à des températures supérieures à , dans des lieux tels que les sources d'eau chaude ; les archées hyperthermophiles sont définies comme celles qui se développent au mieux à une température supérieure à . Pyrococcus, Methanopyrus, Thermococcus, Sulfolobus, Pyrodictium sont des exemples d’archées hyperthermophiles. Pyrobaculum provient de réservoirs profonds de pétrole chaud. Pyrolobus fumarii est capable de se multiplier jusqu'à . Une étude récente a montré que la de Methanopyrus kandleri pousse à , ce qui est la température la plus élevée enregistrée à laquelle un organisme est encore capable de se développer. D’autres archées peuvent croître dans des conditions très acides ou alcalines. Par exemple, l'une des archées acidophiles les plus extrêmes est Picrophilus torridus, qui croît à un pH de 0, ce qui équivaut à d'acide sulfurique. Des études plus récentes ont montré que les archées existent non seulement dans les environnements mésophile et thermophile, mais également à basse température, parfois en grand nombre. Ainsi, les archées sont communes dans les environnements océaniques froids tels que les mers polaires. Les archées sont en fait présentes en grand nombre dans tous les océans du monde dans la communauté planctonique (dans le cadre du picoplancton). Bien que ces archées puissent représenter jusqu'à 40 % de la biomasse microbienne, presque aucune de ces espèces n’a été isolée et étudiée en culture pure. Par conséquent, notre compréhension du rôle des archées dans l'écologie des océans est rudimentaire, de sorte que leur influence sur les cycles biogéochimiques mondiaux reste largement inexplorée. Certaines Crenarchaeota marines sont capables de nitrification, suggérant que ces organismes jouent un rôle important dans le cycle de l'azote océanique, bien qu’elles puissent également utiliser d'autres sources énergétiques. Un grand nombre d’archées sont également présentes dans les sédiments qui recouvrent le fond de la mer et constitueraient la majorité des cellules vivantes à des profondeurs de plus d'un mètre dans ces sédiments. Les archées méthanogènes (productrices de méthane) des marais sont responsables des gaz des marais (Poitevin par exemple). Beaucoup d’archées méthanogènes sont présentes dans le tube digestif des ruminants (Methanomicrobium, Methanosarcina), des termites ou des humains. Des études portant sur la faune nombrilienne (les micro-organismes vivant dans le nombril humain) ont démontré la présence d'archées à cet endroit. Archées et santé humaine Jusqu'à aujourd'hui, il n'y a pas de démonstration claire qu'il existe des archées pathogènes, bien que des relations aient été proposées entre la présence d'archées méthanogènes et de maladies parodontales. Bien qu’un grand nombre d’archées ne soient aujourd’hui pas cultivables en laboratoire, de nombreuses espèces peuvent être cultivées en utilisant des milieux de culture adaptés et en reproduisant au mieux les conditions environnementales de leurs habitats naturels. Les effets des archées présentes dans le nombril humain n'ont pas encore été étudiés. Comparaison entre archées, eubactéries et eucaryotes Les archées sont semblables aux bactéries par beaucoup d’aspects de leur structure cellulaire et de leur métabolisme. Cependant, les mécanismes et les protéines impliqués dans les processus de réplication, de transcription et de traduction présentent des traits similaires à ceux rencontrés chez les eucaryotes. Les particularités des archées par rapport aux deux autres domaines du vivant (bactéries et eucaryotes) sont les suivantes : la structure et la chimie des parois cellulaires, atypiques (absence de peptidoglycane, classique chez les bactéries) ; la structure lipidique de leur membrane : les lipides des archées consistent en de longues chaînes d'alcool isopréniques attachées au glycérol par des liaisons éther, alors que les autres organismes fabriquent les lipides de leurs membranes en assemblant deux chaînes d'acides gras avec une molécule de glycérol par l'intermédiaire d'une liaison ester ; les lipides de la membrane peuvent former des monocouches (formé de tétraéthers de glycérol) ou des bicouches (constitué d'ester de glycérols). Les lipides des eucaryotes et des eubactéries forment toujours des bicouches ; la présence d'ARN polymérases inhabituelles, beaucoup plus complexes que les ARN-polymérases des bactéries, et étonnamment proches de celles des eucaryotes ; un chromosome circulaire de type bactérien mais comportant un génome mosaïque bactéries/eucaryotes ; les protéines intervenant dans les processus de réplication et de réparation de l'ADN ressemblent à celles rencontrées chez les eucaryotes ; leur métabolisme (méthanogènes…). Notes et références Voir aussi Articles connexes Liens externes Lifemap NCBI : consulter en ligne : arbre de vie dynamique Domaine (nom scientifique)
Les archées () ou Archaea (du grec ancien , « originel, primitif »), anciennement appelés archéobactéries, sont des microorganismes unicellulaires procaryotes, c'est-à-dire des êtres vivants constitués d'une cellule unique qui ne comprend ni noyau ni organites, à l'instar des bactéries. D'apparence souvent semblable à ces dernières, les archées ont longtemps été considérées comme des bactéries extrêmophiles particulières, jusqu'à ce que les recherches phylogénétiques sur les procaryotes, commencées en 1965, aboutissent, avec les travaux de Carl Woese et George E. Fox, à la publication en 1977 d'un arbre phylogénétique fondé sur les séquences des gènes d'ARN ribosomique des organismes étudiés, arbre dans lequel les procaryotes étaient scindés en deux domaines distincts, celui des bactéries et celui des archées. On sait aujourd'hui que l'arbre des eucaryotes prend naissance parmi des archées d'Asgård. Ainsi les archées forment un clade avec les Eukaryota mais constituent un groupe paraphylétique situé à la base de ces derniers.
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AND
AND est un code qui peut signifier : Andorre : selon la norme ISO 3166-1 alpha-3 (liste des codes pays), selon la liste des codes pays du CIO, selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3 ; ; AND, un groupe de demomakers ; selon l'UCI. AND est un sigle qui peut signifier : algoneurodystrophie, un autre nom du syndrome douloureux régional complexe ; Armée nationale de développement des Comores. And est une abréviation, qui signifie : Andromeda, Andromedae, le nom latin et son génitif de la constellation d'Andromède. And ou AND peut aussi désigner : AND, le nom anglais de l'opérateur booléen ET ; And, un atoll des États fédérés de Micronésie ; And, un prénom masculin, selon la liste des prénoms albanais. Abréviation
AND est un code qui peut signifier : Andorre : selon la norme ISO 3166-1 alpha-3 (liste des codes pays), selon la liste des codes pays du CIO, selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3 ; ; AND, un groupe de demomakers ; selon l'UCI.
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Ahmôsis II
(ou , , ou encore Amasis, d'après Manéthon) est un pharaon de la (Basse époque de l'Égypte antique), régnant de -571 environ, à -526. Règne Ahmôsis, général des mercenaires libyens (berbères), et d’origine libyenne lui-même, s'est couvert de gloire, dans l'expédition contre les Kouchites organisée par le pharaon . Après l'expédition désastreuse que son prédécesseur et chef, le nouveau pharaon Apriès, envoie à Cyrène, pour limiter l'expansion grecque en Cyrénaïque, Amasis est mandaté par le pouvoir en place pour tenter d'apaiser les nombreux mécontentements ; mais la foule, au lieu de se calmer, convainc Ahmôsis de renverser Apriès, et de lui succéder comme monarque, ce qu'il fait vers -570. Parallèlement, c'est à cette époque que , roi de Babylone, menace tout le Proche-Orient, au cours de nombreuses campagnes, qui l'ont opposé, entre autres cibles, à Apriès ; ayant déjà attaqué en vain l'Égypte par deux fois, en -601, et sous le règne de ce dernier en -582, il reçoit plus tard ce pharaon déchu à sa cour, et le place à la tête d'une puissante armée pour essayer de (re)conquérir l'Égypte. Mais, à la bataille finale, en -567, écrase Apriès, et celui-ci est fait prisonnier. Babylone ayant cependant conquis toute la Judée (de là date l'exil des Juifs à Babylone), Amasis mène alors une politique étrangère radicalement opposée au roi babylonien. À la mort de , il mène une campagne au Proche-Orient, et va même envahir Chypre, qu'Apriès avait attaquée la dernière année de son règne (-570) pour se replier en cas d'échec au Liban. C'est donc la première et seule fois, avant les Ptolémée(s), que Chypre se voit administrée par un pharaon égyptien. est alors le maître incontesté de l'Égypte, d'Éléphantine, île en amont du Nil, où il installe une sorte de ghetto pour les Juifs, jusqu'au delta, mais avec une zone d'influence bien plus large, de Napata en Nubie - ce dont il hérite des campagnes militaires de son prédécesseur , voire de la dynastie koushite ayant précédé la leur -, jusqu'à Byblos au Proche-Orient, sans oublier Chypre, du moins jusqu'en -545 : la renaissance saïte est alors à son apogée, et a donc réussi à élever l'Égypte presque au niveau de ce qu'elle était au Nouvel Empire, en étant parti de peu de chose et dans un contexte défavorable. Son long règne est propice à une intense activité architecturale. Dans le delta du Nil, outre à Saïs et son grand temple de la déesse Neith, dont se déclare le fils, dans sa titulature, il fait bâtir un temple à Athribis, et accorde à Naucratis un statut particulier, l'autorisant à fonder et à construire des temples. Il intervient également à Memphis, et procède à l'enterrement d'un Apis, en l'an 23 de son règne, au Sérapéum de Saqqarah. Il fait reconstruire le sanctuaire d'Osiris, en Abydos, et édifie une chapelle dans l'enceinte d'Amon-Rê de Karnak, conjointement avec sa fille Nitocris, qu'il fait adopter par Ânkhnesnéferibrê comme divine adoratrice d'Amon. Au sud de la première cataracte, des traces de son intervention sur l'île de Philæ suggèrent que, dès l'époque saïte, ce lieu sacré avait déjà reçu des monuments dédiés à la grande déesse Isis. Il est également réputé avoir fondé, ou en tout cas agrandi, le temple oraculaire de l'Amon, de l'oasis de Siwa, sanctuaire dont la célébrité ira grandissante par la suite. entretient de bons rapports avec les Grecs. Allié à Cyrène, à Crésus de Lydie, à Polycrate de Samos, il envoie des offrandes à Delphes, et finance la reconstruction du temple d'Apollon, détruit par un incendie en -548, noue de nombreux contacts avec les cités grecques, et accueille de nouveaux contingents ioniens et cariens. Ayant obligé Chypre à se soumettre à l’Égypte, il dispose aussi d'une flotte commerciale considérable. Son action philhellène ne se limite pas à des actions militaires ou commerciales, car il est réputé avoir invité à sa cour de grands penseurs, philosophes ou mathématiciens grecs, tels Thalès et Pythagore. S'opposant à l'hégémonie perse, il va jusqu'à s'allier à son mortel ennemi, Babylone, pour les contrer. Cette alliance est officialisée dans un traité entre Babylone, Pharaon (c'est-à-dire lui-même), et Crésus le roi de Lydie. Malgré ses efforts et son réseau d’alliances, même avec l’ancien rival babylonien, il ne peut contenir l’expansion perse et, peu à peu, tous ses appuis disparaissent, à commencer par Crésus, battu par Cyrus, roi des Perses, et finalement Babylone. Pour alimenter cette subtile politique d'alliances, Amasis fait lever des impôts, notamment en prélevant une part des revenus du clergé, ce qui lui attire une certaine animosité, et la défiance d'une partie importante de la société égyptienne. Quelques mois avant sa mort, a lieu une bataille perdue par l'Égypte contre les Perses, en -526, et l'année suivante sera porté le coup fatal et final perse essuyé par son successeur. Personnage haut en couleur d'origine plébéienne, il fut un souverain novateur et réformateur. Il conçut un grand nombre de lois régissant le droit privé, auxquelles on continua de se référer des siècles plus tard. Son fils lui succède, de -526 à -525. Titulature Sépulture On sait, par Hérodote, que la tombe d'Amasis était située dans l'enceinte du grand temple de Neith, à Saïs, où l'auteur grec l'aurait vue. Elle aurait été violée par les Perses, à la suite de la victoire de Cambyse sur le fils d', , victoire qui ouvre la première occupation du pays par l'empire achéménide. De son viatique funéraire, seuls quelques débris d'ouchebtis à son nom sont apparus sur les marchés des antiquités, ou ont été trouvés lors de fouilles sporadiques qui ont eu lieu sur le site de Saïs. L'une de ces statuettes funéraires fragmentaires est exposée au Musée Petrie, à Londres. Le sarcophage du roi n'a jamais été retrouvé jusqu'à ce jour. Notes et références Bibliographie . . . . Liens externes Quelques grands rois d'Égypte : Amasis Index égyptologique Décès en 526 av. J.-C. Pharaon de la XXVIe dynastie égyptienne
(ou , , ou encore Amasis, d'après Manéthon) est un pharaon de la (Basse époque de l'Égypte antique), régnant de -571 environ, à -526.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Ammout
Ammout
Dans la mythologie égyptienne, Âmmout, , loin d'être le démon ou monstre souvent décrit dans les livres, est la gardienne du royaume des morts. Lors de la pesée du cœur, elle a la charge de dévorer le cœur des défunts qui s'étaient mal conduits sur terre. Elle est traditionnellement représentée avec une tête de crocodile, le corps et les pattes avant de lion et, à l'arrière-train, des pattes d’hippopotame. Après le règne d' (Akhenaton), elle figure sur presque toutes les scènes peintes représentant le jugement du mort par le tribunal d'Osiris. On la trouve, attendant aux côtés de Thot et d'Osiris dans la salle du jugement des deux vérités, le verdict de la cérémonie de la pesée du cœur, où le cœur du défunt est déposé dans une balance dont le contre-poids est la plume de la vérité (symbole de Maât). Si le cœur du défunt est plus lourd que la plume de Maât, c'est qu'il est chargé des fautes commises par celui-ci de son vivant contre la Maât, concept d'Ordre, de Vérité, de Justice et d'Équilibre universels. Âmmout est chargée de manger son cœur, empêchant ainsi l'âme de la personne de vivre une seconde vie éternelle au royaume des morts. Illustrations antiques Notes et références Notes Références Bibliographie . Index égyptologique Créature fantastique de la mythologie égyptienne Chimère (créature imaginaire) Créature des enfers
Dans la mythologie égyptienne, Âmmout, , loin d'être le démon ou monstre souvent décrit dans les livres, est la gardienne du royaume des morts. Lors de la pesée du cœur, elle a la charge de dévorer le cœur des défunts qui s'étaient mal conduits sur terre.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Aha
Aha
Aha est un génie bénéfique de la mythologie égyptienne. Son nom signifie le combattant. Ancêtre de Bès, il est représenté sous les traits d'un gnome au visage rond ceint d'une crinière, aux oreilles de félin, aux membres longs et à la large queue. Influent jusqu'au Moyen Empire, il est un génie protecteur des femmes enceintes et des enfants. Il est aussi représenté comme beaucoup de génies de la fécondité, comme un serpent avec une barbe tressée et coiffé de la couronne pschent. Notes et références Index égyptologique Divinité égyptienne
Aha est un génie bénéfique de la mythologie égyptienne. Son nom signifie le combattant.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Amset
Amset
Amset est un génie anthropomorphe de la mythologie égyptienne. C'est la divinité protectrice du foie des morts. Elle est représentée sous la forme d’un homme momifié. Son lieu de culte est associé à la ville de Bouto dans le delta du Nil. Il est l’un des quatre génies funéraires appelés « enfants d'Horus » qui avaient pour mission de garder les viscères du corps du défunt. À partir de la fin de la , les bouchons des vases canopes sont modelés à l’image des divinités qui les protègent. Le vase canope qui renferme le foie protégé par Amset, est coiffé d'un couvercle qui représente une tête humaine. Pour que le pouvoir s’accomplisse et qu’il protège les organes momifiés, ce génie doit être associé à une déesse et à un point cardinal. Pour Amset c’est le Sud et la déesse Isis. Les enfants d'Horus représentés sur les vases canopes : Amset (ou Imseti), protège le foie, avec Isis ; Hâpi, protège les poumons, avec Nephtys ; Douamoutef, protège l'estomac, avec Neith ; Kébehsénouf, protège l'intestin, avec Serket. Notes et références Liens externes Amset sur oupouaout.org Index égyptologique Divinité égyptienne
Amset est un génie anthropomorphe de la mythologie égyptienne.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Aldous%20Huxley
Aldous Huxley
Aldous Huxley, né le à Godalming (Royaume-Uni) et mort le à Los Angeles (États-Unis), est un écrivain, romancier et philosophe britannique, membre de la famille Huxley. Il est diplômé du Balliol College de l'université d'Oxford avec une mention très bien en littérature anglaise. Auteur de près de cinquante ouvrages, il est surtout connu pour ses romans, dont Le Meilleur des mondes, roman d’anticipation dystopique, pour des ouvrages non romanesques, comme Les Portes de la perception, qui retrace les expériences vécues lors de la prise de drogue psychédélique, et pour un large éventail d'essais. Au début de sa carrière, Huxley a dirigé le magazine Oxford Poetry et publié des nouvelles et des poésies. Au milieu de sa carrière et plus tard, il a publié des récits de voyage et des scénarios cinématographiques. Il a passé la dernière partie de sa vie aux États-Unis, vivant à Los Angeles de 1937 jusqu'à sa mort. En 1962, un an avant sa mort, il est élu Compagnon de littérature par la Royal Society of Literature. Huxley était humaniste, pacifiste et satiriste. Il s'est également intéressé à des sujets spirituels tels que la parapsychologie et le mysticisme philosophique, en particulier l'universalisme. Vers la fin de sa vie, Huxley fut largement reconnu comme l'un des intellectuels prééminents de son temps. Il a été nommé sept fois pour le prix Nobel de littérature. Biographie Jeunesse Famille Aldous Huxley naît le à Godalming, dans le Surrey (Royaume-Uni), fils de l'écrivain Leonard Huxley et de sa première épouse, Julia Huxley. Son grand-père, Thomas Henry Huxley, est un des plus importants naturalistes du , surnommé le « Bouledogue de Darwin ». Son frère Julian Huxley est un biologiste connu pour ses théories sur l'évolution. La famille de sa mère, quant à elle, est plutôt littéraire. Huxley est un enfant fragile, mais fin d'esprit et doué intellectuellement. Son père, en plus d'être écrivain, exerce le métier d'herboriste, et Aldous commence à s'instruire dans le laboratoire botanique de son père, avant d'entrer à l'école Hillside, dont sa mère fut directrice jusqu'à ce qu'elle tombe gravement malade. À l'âge de neuf ans, il entre dans un internat. Dès lors, il est préparé à défendre ses idées. Sa mère, Julia, meurt en 1908, alors qu'Aldous n'a que quatorze ans. Le même mois, sa sœur Roberta trouve la mort dans un accident dont les circonstances n'ont pas été relatées. Trois ans plus tard, Aldous contracte une maladie (keratitis punctata) qui endommage gravement sa vision pour deux ou trois ans. Son grand frère Trev se suicide en 1914. Études Quasiment aveugle, Aldous est déclaré inapte au service lors de la Première Guerre mondiale. Une fois rétabli, ne pouvant plus devenir médecin, il étudie la littérature anglaise au Balliol College d'Oxford. Il porte un intérêt grandissant à la littérature. Cet intérêt est avant tout d'ordre intellectuel. Ce n'est que bien plus tard qu'il prend conscience de l'importance des sentiments dans son expression philosophique et littéraire. Alors qu'il poursuit son éducation au Balliol College, Huxley n'est plus entretenu financièrement par son père et doit gagner sa vie. Il donne des cours de français à Eton College, où étudient Eric Blair (plus tard connu sous le nom célèbre de George Orwell) et Steven Runciman. C'est un professeur incompétent, incapable de discipline, mais il impressionne par son langage. Pendant une courte période en 1918, il est employé à l'intendance du ministère de l'Air, mais ne désire pas faire carrière dans l'administration (ni dans les affaires). Son besoin d'argent le conduit à mettre en application ses talents littéraires. Écrivain Il termine son premier roman (non publié) à l'âge de dix-sept ans et se tourne de façon décisive vers l'écriture à l'âge de vingt ans. Il publie alors des poèmes. Journaliste, critique musical et critique d'art, il voyage et fréquente l'intelligentsia européenne de l'époque. Musicien, ami du compositeur russe Igor Stravinsky, il rencontre aussi les surréalistes à Paris. Il écrit de nombreux essais littéraires sur ces thèmes. Profondément préoccupé par les bouleversements que connaît la civilisation occidentale, il écrit pendant les années 1930 de grands romans, sur les graves menaces que fait peser le mariage du pouvoir, du progrès technique et des dérives de la psychologie telles le béhaviorisme (Le Meilleur des mondes), contre la guerre et le nationalisme (La Paix des profondeurs). Adepte, comme de nombreux intellectuels et artistes anglo-saxons, de la technique mise au point par Frederick Matthias Alexander, il fait apparaître celui-ci dans La Paix des profondeurs. Entre-deux-guerres Déjà reconnu comme satiriste et chroniqueur pendant la Première Guerre mondiale, Huxley passe la majeure partie de son temps à Garsington Manor, propriété de Lady Ottoline Morrell où se réunissent les membres du groupe de Bloomsbury tels que Bertrand Russell ou Alfred North Whitehead. Plus tard, dans Jaune de Crome (1921), il caricature la manière de vivre à Garsington. En 1919, il y fait la connaissance de Maria Nys, une réfugiée belge. Cette même année, John Middleton Murry, le second mari de la romancière Katherine Mansfield et proche ami de D. H. Lawrence, lui propose de rejoindre l'équipe rédactionnelle du magazine Athenaeum : Huxley accepte immédiatement cette offre et épouse rapidement Maria Nys à Bellem, le 10 juillet 1919. Ils ont ensemble un enfant, Matthew, qui deviendra épidémiologiste. Au début des années 1920, le couple part vivre avec leur jeune fils en Italie où Huxley rend de fréquentes visites à son ami D. H. Lawrence. Après la mort de ce dernier, survenue en 1930, Huxley publie sa correspondance (1932). En 1926, il écrit un roman à fort succès Contrepoint (publié en 1928), où il donne une vision ironique de la society. Certains de ses personnages se rapprochent des mondains de Balzac ou d'André Gide. Selon André Billy, . En 1936, il parraine avec Alexis Carrel, le Centre d'étude des problèmes humains fondé par Jean Coutrot, qui deviendra en 1941 sous le régime de Vichy la fondation française pour l'étude des problèmes humains. En 1937, Huxley s'installe à Hollywood en Californie avec sa femme et son ami . Heard initie Huxley à la philosophie védanta et à la méditation. Il devient alors végétarien et commence à pratiquer le yoga. Dans son livre La Fin et les Moyens (1937), Huxley affirme que dans les civilisations modernes la plupart des individus s'accordent dans le même désir d'un monde de liberté, de paix et de justice, d'amour fraternel, mais ne sont pas capables de s'accorder sur la manière d’y parvenir. Ce livre enquête ensuite sur les raisons de la confusion et du désaccord, et sur les moyens d'y remédier. Pendant la plus grande partie de sa vie, sa vue reste très basse (malgré la guérison partielle qui lui avait permis d’étudier à Oxford). Vers 1939, il entend parler de la méthode Bates pour l’amélioration de la vision naturelle, et d’un professeur, Margaret Corbett, qui peut lui apprendre cette méthode. Il révèle que sa vue s’est radicalement rétablie grâce à cette méthode dans L'Art de voir, publié en 1942 aux États-Unis (1943 au Royaume-Uni). Il y déclare que pour la première fois depuis , il a pu lire sans lunettes et sans effort. À cette période, il gagne très bien sa vie en écrivant des scénarios pour Hollywood. Cet argent lui permet d'aider des Juifs, des écrivains et des artistes fuyant l'Allemagne nazie. Il écrit, notamment, l’adaptation à l’écran dOrgueil et préjugés (1940) et de Jane Eyre (1944). De 1945 à la fin de sa vie Après la Seconde Guerre mondiale, Huxley demande la citoyenneté américaine, qui lui est refusée parce qu’il refuse d’envisager de prendre les armes pour défendre les États-Unis. Par la suite, ses écrits sont fortement influencés par le mysticisme et par ses expériences hallucinatoires avec la mescaline, que lui fait connaître le psychiatre Humphry Osmond en 1953. Les expériences psychédéliques de Huxley sont racontées dans les essais : Les Portes de la perception et Le Ciel et l'Enfer, dont les titres s'inspirent directement de l’œuvre du poète visionnaire William Blake, Le Mariage du Ciel et de l'Enfer. Selon Dick Huemer, Huxley a participé au début des années 1940 à la première des cinq réunions préliminaires à l'élaboration du scénario d'Alice au pays des merveilles (1951) et n'est jamais revenu. Pour John Grant, malgré le personnage la Chenille (qui peut rappeler les expériences d'Huxley en matière d'hallucinogènes), sa participation au film est inexistante. L’épouse d'Aldous Huxley, Maria, meurt d’un cancer du sein en 1955 ; en 1956 il se remarie avec , elle-même auteur, et qui écrit une biographie de son mari. En 1960, on diagnostique chez lui un cancer de la gorge. Durant les années suivantes, sa santé se détériore. Trente ans après sa contre-utopie Le Meilleur des mondes il écrit le roman utopique Île, et donne des cours sur les « potentialités de l’être humain » à l’Institut Esalen. En 1959, Huxley, qui était resté citoyen britannique, refuse le titre de Knight Bachelor que lui offre le gouvernement Macmillan. Huxley, régulièrement invité à s’exprimer dans de prestigieuses universités américaines, développe des idées similaires à celles que J. B. Priestley, un écrivain qui lui est contemporain, expose dans son livre Les Magiciens : Dans un autre de ses discours, prononcé à l'université de Californie à Los Angeles le , Huxley expose en détail sa vision d'une société totalitaire et en profite pour comparer la vision de George Orwell dans 1984 avec la sienne, qu'il juge bien plus efficace et durable. Il note également que certaines des techniques de contrôle des populations imaginées trente ans plus tôt étaient dorénavant disponibles ou sur le point de le devenir. Mort et postérité Sur son lit de mort, incapable de parler à cause d'un cancer de la gorge avancé, Huxley demande par écrit à son épouse : « LSD, , i.m. ». Il n'avait pas pris de psychoactif depuis près de deux ans et il faut savoir que le LSD est le plus proche équivalent existant du remède-moksha (psychédélique utilisé par les protagonistes de son roman Île). Elle lui fait une première injection de puis il entre dans un état de méditation et de béatitude extatique que sa femme identifie comme un état de complet amour. Après une deuxième injection, accompagné par sa femme et ses mots d'amour, il meurt paisiblement, le . Il est inhumé au Compton Village Cemetery, au Royaume-Uni. L'annonce de sa mort par les médias est éclipsée par celle de John F. Kennedy, survenue le même jour, tout comme celle de l'écrivain irlandais C. S. Lewis. Spiritualité et engagements Pacifisme Militant pacifiste dans l'entre-deux guerres, il est membre de la . Il publie Pacifism and philosophy (1935), Encyclopædia of pacifism (1937) et la préface de l'édition anglaise de Le pouvoir de la non-violence (The Power of non-violence) de Barthélemy de Ligt. Il est auteur de The Politics of Ecology: The Question of Survival (1963). Méditation À la fin des années 1930, initie Huxley à la philosophie védanta et à la méditation. Il devient alors végétarien et commence à pratiquer le yoga. En 1938, Huxley se lie d'amitié avec Jiddu Krishnamurti, dont il admirait les enseignements. Il devient en même temps un « védantiste » dans le cercle de , et il introduit Christopher Isherwood dans ce même cercle. Huxley publie, en 1948, une anthologie des valeurs communes à certaines religions La Philosophie éternelle, dans laquelle il discute des doctrines des grands courants mystiques. Psychotropes Les écrits d'Huxley à partir de 1945 sont fortement influencés par le mysticisme et par ses expériences hallucinatoires avec la mescaline, que lui fait connaître le psychiatre Humphry Osmond en 1953. Il a décrit ces années où il s'est soumis aux psychotropes comme un paradis habituellement arrosé de bourbon. Il a été un des premiers à faire l'expérience des drogues psychédéliques sur lui-même, dans une quête d’illumination, et il est connu pour avoir pris de LSD sur son lit de mort. Les expériences psychédéliques de Huxley sont racontées dans les essais : Les Portes de la perception et Le Ciel et l'Enfer, dont les titres s'inspirent directement de l’œuvre du poète visionnaire William Blake, Le Mariage du Ciel et l’Enfer. Le titre du premier essai inspirera plus tard à Jim Morrison et à son groupe le nom de « The Doors ». Les écrits de Huxley sur les expériences psychédéliques seront des classiques pour les premiers hippies. À partir de cette époque, il fréquente beaucoup la région de Big Sur avec d'autres écrivains progressistes. Grâce à Gerald Heard, Huxley rencontre Huston Smith, qui devient plus tard un spécialiste reconnu et prolifique des religions. Les deux amis initient Smith au Védanta et à la pratique de la méditation. Plus tard, alors que Huxley est professeur invité au Massachusetts Institute of Technology, il présente Smith à Timothy Leary, ce qui amena des épiphanies que Smith présenta dans son dernier livre, Purification des Portes de la Perception. Par ses expériences avec les drogues, Huxley ne cherchait pas seulement une exaltation indéterminée, vague, mystérieuse et individuelle, mais cherchait plutôt à atteindre ce qu'on appelle parfois le « haut mysticisme » ; il préférait le terme de philosophie éternelle, qu'il donna à l’un de ses livres sur ce sujet. Pendant les années cinquante, l’intérêt de Huxley pour le domaine de la recherche psychologique ne cesse de croître. Pendant presque un an, au début des années cinquante, Huxley et le psychiatre Milton Erickson consacrent beaucoup de temps à préparer une étude commune sur les différents états de conscience. Leur projet prend fin lorsqu'un incendie de broussailles détruit la maison de Huxley à Los Angeles et leurs carnets respectifs pour cette étude. Ses idées seront à la base du Mouvement du potentiel humain. Science et conscience Les idées de Huxley sur les rôles spécifiques de la science et de la technologie dans la société (tels qu'il les a décrits dans Île) sont parentes de celles de penseurs britanniques et américains du , tels que Lewis Mumford, Gerald Heard (et, sous certains aspects, Buckminster Fuller et E. F. Schumacher). En France, son roman Brave New World, traduit en 1932, a fortement influencé les « personnalistes gascons » Bernard Charbonneau et Jacques Ellul dans leur analyse du phénomène technique et du conformisme social (pour Charbonneau, il est un « romancier complet qui saisit l'individu dans la réalité de son environnement social »). C'est aussi par l'entremise d'Huxley que Jacques Ellul a pu faire paraître son ouvrage La technique ou l'enjeu du siècle en 1954 aux États-Unis. Ces idées trouveront un écho dans les générations suivantes chez des personnes comme Stewart Brand. Style et thèmes d'écriture Parmi les penseurs humanistes, Huxley fut considéré comme un intellectuel pour les intellectuels. Bien que les contraintes financières l’aient souvent amené à produire des articles et des livres en abondance, sa pensée et ses meilleurs écrits lui valent une haute estime. Ses œuvres ont été régulièrement inscrites dans la liste d’étude des cours de philosophie britannique moderne dans les lycées et universités d’Amérique. Il fut l’un des penseurs du honorés dans Leaders of Modern Thought (« Les Grands Penseurs modernes ») des éditions Scribner (un volume de biographie et de critique littéraire par P. Thody, Aldous Huxley). Récompenses 1939 : Prix James Tait Black pour Jouvence 1959 : Médaille du mérite de l'Académie américaine des arts et des lettres pour Le Meilleur des mondes 1962 : « Companion of Literature » à la Royal Society of Literature Œuvres Romans Les dates correspondent à la première publication en langue originale. Essais Recueil de nouvelles Poèmes Récits de voyages 1925 : Chemin Faisant (Along the Road) 1926 : Tour du monde d'un sceptique (Jesting pilate) 1934 : Croisière d'Hiver en Amérique Centrale (Beyond the Mexique Bay), traduction de Jules Castier, nouvelle traduction par Jean Bourdier Des Caraïbes au Mexique Théâtre 1947 : Le monde de la lumière (The World of Light, 1931) Autres 1941 : L'Éminence grise (Grey Eminence: a Study in Religion and Politics), trad. fr. Jules Castier, Éditions de la Table ronde, 285 p., 1977 ; rééd. Folio (Gallimard), 1980 ; rééd. La Table Ronde, coll. "La Petite Vermillon", 2001 ; rééd. Les Belles Lettres, coll. "Le goût de l'Histoire", 360 p., 2022 1952 : Les Diables de Loudun (The Devils of Loudun), trad. fr. Les Diables de Loudun, étude d'histoire et de psychologie, trad. Jules Castier, Plon, 392 p., 1953 ; rééd. Tallandier, coll. Texto, 416 p., 2021 Annexes Bibliographie . Adaptations Cinéma 1948 : Vengeance de femme (A Woman's Vengeance), d'après la nouvelle The Gioconda Smile (1922) 1971 : Les Diables, adaptation de la pièce de John Whiting par Ken Russell Télévision 1968 : Point Counter Point, mini-série britannique de Simon Raven 1980 : (Le Meilleur des mondes), téléfilm américain de Burt Brinckerhoff 1998 : Le Meilleur des mondes, téléfilm de Leslie Libman et Larry Williams Une autre adaptation du Meilleur des Mondes, réalisée par Ridley Scott et mettant en vedette Leonardo DiCaprio dans le rôle de Bernard Marx, serait en préparation. Opéra 1969 : Les Diables de Loudun, opéra de Krzysztof Penderecki d'après la pièce de John Whiting Théâtre 1960 : Les Diables de Loudun, adaptation théâtrale de John Whiting Articles connexes Notes et références Liens externes L'ultime Révolution (The Ultimate Revolution), Conférence à l'Université de Californie, Berkeley, Il capitalismo impazzito di Aldous Huxley essai de critique littéraire sur Brave New World Interview en français par Hubert Aquin en 1960. Bases de données et dictionnaires Famille Huxley Écrivain anglais du XXe siècle Écrivain voyageur britannique Romancier britannique du XXe siècle Nouvelliste britannique du XXe siècle Poète britannique du XXe siècle Auteur de littérature dystopique Auteur de littérature utopique Écrivain britannique de science-fiction Essayiste britannique Essayiste du XXe siècle Élève du collège d'Eton Étudiant de Balliol College Écrivain de langue anglaise Personnalité humaniste Personnalité végétarienne Militant pacifiste britannique Éponyme d'un objet céleste Naissance en juillet 1894 Naissance à Godalming Décès en novembre 1963 Décès à Los Angeles Décès à 69 ans Mort d'un cancer du larynx Mort d'un cancer aux États-Unis Personnalité inhumée au Royaume-Uni
Aldous Huxley, né le à Godalming (Royaume-Uni) et mort le à Los Angeles (États-Unis), est un écrivain, romancier et philosophe britannique, membre de la famille Huxley. Il est diplômé du Balliol College de l'université d'Oxford avec une mention très bien en littérature anglaise.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Amenhotep%20III
Amenhotep III
, fréquemment appelé d'après la transcription grecque, est le neuvième pharaon de la (Nouvel Empire). Fils de et de Moutemouia, une épouse secondaire de son père, Amenhotep IIl règne sur l'Égypte pendant trente-huit ans, d'environ 1391 à 1353 avant notre ère. Plusieurs égyptologues ont émis l'hypothèse d'une corégence durant la fin de son règne avec son fils, le futur Akhenaton. Dans les années 1990 cependant, plusieurs chercheurs en ont démontré l'invalidité et elle n'est généralement plus prise en compte dans la communauté égyptologique. Son règne constitue une période de prospérité et de splendeur artistique sans précédent. Amenhotep deviendra, dans cette Égypte pacifiée, l'un des plus grands bâtisseurs de cette civilisation. À sa mort, son fils lui succède en tant qu', nom qu'il changera dès l'an 5 de son règne pour adopter celui qui le rendra célèbre : Akhenaton. Généalogie est le fils de et de la reine Moutemouia, laquelle assume la régence lorsqu'il monte sur le trône, âgé entre dix et douze ans. Sa grande épouse royale est Tiyi, fille de Youya (Prophète de Min) et Touya (ou Tyouyou). Il l’associe étroitement au pouvoir et à la fin de sa vie, alors qu'il est très malade, la reine va l'aider énormément dans la gestion de l'État. Il épouse aussi, en l’an 10 de son règne, Giloukhepa (ou Gilu-Hepa), la fille de l’empereur du Mittani . Il épouse ensuite la sœur du roi de Babylone, Tarhoundaradou, la fille du roi d’Arzawa, Tadukhipa (ou Taduhepa), la fille de Tushratta, nouveau roi du Mitanni autour de l’an 36 de son règne, une fille de , roi de Babylone, une fille du dirigeant d’Ammia (en Syrie moderne) et enfin ses deux filles Iset et Satamon. Tiyi lui donne sept enfants : le futur , Satamon, Iset, Henouttaneb, Nebetâh, Baketaton et Thoutmôsis dont l’existence est incertaine. Certains égyptologues pensent que Smenkhkarê (futur pharaon) pourrait être un fils qu' aurait eu avec Satamon. Ses filles apparaissent souvent sur des statues et des reliefs, et sont aussi représentées sur des objets plus petits – à l’exception de Nebetâh. Nebetâh est attestée une seule fois dans les sources historiques, sur un groupe de statues colossales faites de calcaire de Médinet Habou. Cette immense sculpture, qui mesure sept mètres de haut, montre et Tiyi assis l’un à côté de l’autre « avec trois de leurs filles se tenant debout en face du trône – Henouttaneb, la plus large et la mieux préservée, au centre ; Nebetâh à droite ; et une autre, dont le nom a été détruit, à gauche. » élève deux de ses filles au titre de grande épouse royale durant la dernière décennie de son règne. Il était courant qu’un pharaon épouse des femmes royales de différentes générations afin de solidifier les chances de succession. La déesse Hathor elle-même était liée à Rê d'abord en tant que mère, puis comme femme et fille du Dieu. Ainsi, les mariages d’ à deux de ses filles ne sont pas invraisemblables. Des preuves que Satamon avait déjà été promue à ce titre en l’an 30 de son règne sont fournies par une inscription sur un vase découvert au palais royal de Malqata. Règne mène l’Égypte à l’apogée de sa puissance. Ce n’est pas un guerrier. Durant son long règne, une seule expédition militaire est attestée en Nubie en l’an 5 de son règne, pour réprimer une révolte. va préférer maintenir la supériorité de l'Égypte par la diplomatie et il va chercher à renforcer les relations avec le puissant Mittani. Des accords commerciaux sont pris avec Chypre : un important quota de bois et de cuivre est fixé pour l'importation en Égypte, ce qui apporte à l'île une exemption de droits de douane. Quand en l'an 2 de son règne (-1406), il prend pour épouse Tiyi, qui devient la grande épouse royale, il commande une série de grands scarabées dont le verso relate l'événement et que l'on retrouvera disséminés dans tout l'empire. Le scribe du roi, Amenhotep fils de Hapou, favori, directeur de tous les travaux du roi (architecte royal) est un « Premier ministre » de fait. Mérymosé devient vice-roi de Koush après Amenhotep. Durant son règne, Bakenkhonsou est grand prêtre d'Amon. La fin de son règne est marquée par une dégradation de la situation internationale. Les princes mittaniens de Syrie, pourtant alliés de l'Égypte, sont attaqués par une nouvelle puissance venue du Hatti, en la personne de l'empereur des Hittites, Soupilouliouma. Amenhotep n'intervient pas pour venir à leur secours, malgré les appels des princes. L’Égypte, au contraire, signe un traité avec le Hatti. Le prince de Qadesh et le roi d'Amourrou (Liban) intriguent pour former une coalition de petits États : là encore, Amenhotep laisse faire. Ces négligences vont laisser à son fils un empire où le désordre s'est installé. Économie et société L’Égypte, grâce à l’or nubien, est alors la première puissance financière du monde. On assiste à un développement des grandes villes en Égypte, surtout celles qui ont résidences royales (Thèbes, Memphis). Les Shardanes, peut-être originaires de Sardes, en Asie Mineure, sont employés comme mercenaires d’élite par . Arts, cultures et religions Il entreprend de nombreux chantiers depuis la Nubie jusqu'au nord du pays. Il fait agrandir considérablement le complexe de Karnak en y faisant construire le temple de Louxor par son architecte Amenhotep, fils de Hapou (qui, à l'instar d'Imhotep, l'architecte de Djéser, sera divinisé à titre posthume). L'élégance des formes architecturales et des proportions culmine alors (colonnes florales fasciculées à Louxor notamment). Il fait également construire un immense château de millions d'années sur la rive ouest de Thèbes, à Kôm el-Hettan. Plusieurs colosses avaient été érigés au sein de cette fondation, dont les plus connus sont aujourd'hui les colosses de Memnon. On note sous son règne un raffinement des formes de l'art officiel (statuaire, relief, peinture). L'ouverture du pays se poursuit sous le règne d' et un syncrétisme religieux s'opère entre les dieux d'Égypte et ceux d'Asie. Le roi du Mittani envoie à Amenhotep la statue miraculeuse de la déesse Ishtar de Ninive. On considère parfois qu' est l'un des initiateurs de l'art amarnien. Il est l’introducteur de la religion d’Aton qui va être suivie par son fils. Sépulture Sa tombe (WV22) est située dans la vallée des Singes, un ouadi secondaire de la vallée des Rois. Elle fut découverte en 1898, dès les premières explorations de la vallée. Le tombeau, vidé de ses trésors dès l'Antiquité, a beaucoup souffert des nombreuses visites et du temps. Certaines de ses peintures murales ont été partiellement prélevées, dont certaines sont aujourd'hui exposées au musée du Louvre. Peu d'objets ont échappé au pillage, en dehors de quelques ouchebtis exposés dans différents musées du monde. En janvier 2011, pendant la révolution égyptienne, des chercheurs de l’université de Bâle ont fait deux découvertes dans la vallée des Rois : un tombeau répertorié KV64 contenant deux momies, une princesse de l’époque d’ et une aristocrate de la , et un second tombeau, répertorié KV40, déjà connu mais jamais fouillé. Les archéologues y ont découvert plus de quatre-vingt-dix corps – la plupart appartenaient à des femmes contemporaines d'. Ce tombeau est interprété comme celui des femmes du harem d', surnommé le « pharaon aux mille épouses ». Titulature Dans l'Égypte antique, la « titulature royale » est l'ensemble des noms officiels par lesquels un pharaon est désigné dans les textes légaux et les grandes inscriptions dédicatoires. Notes et références Notes Références Annexes Bibliographie . . . . . . . . . . . . Articles connexes Liens externes Le harem du pharaon soleil-Vidéo ARTE, juillet 2020 Index égyptologique Momie égyptienne identifiée Pharaon de la XVIIIe dynastie égyptienne
, fréquemment appelé d'après la transcription grecque, est le neuvième pharaon de la (Nouvel Empire).
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Aviation%20civile
Aviation civile
L'aviation civile désigne tout ce qui est relatif à l'aviation non militaire. Cela englobe ainsi le transport civil de passagers et de marchandises, et en France les questions de . Le trafic augmente régulièrement (5,5 milliards de passagers en 2013) avec Atlanta comme premier aéroport (l'aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle étant au mondial). Elle traite aussi de l'aviation d'affaires, du vol libre, de la voltige aérienne, des rallyes aériens, du parachutisme, de l'aéromodélisme et des autorisations concernant les drones ou des vols de ballons et d'ULM, de l'industrie aérospatiale et aussi dans certains pays de l'industrie spatiale . Le secteur de l'aviation civile est responsable de nuisances aériennes et a un impact significatif sur le climat. L'aviation civile allemande est gérée par le ministère fédéral des transports (Department for Transport ou DfT) aussi chargé des Infrastructures numériques (Bundesministerium für Verkehr und digitale Infrastruktur, BMVI), en lien avec une "autorité fédérale de l’aviation" (Luftfahrt Bundesamt - LBA) et la DFS (Deutsche Flug Sicherung Gmbh), société pour la sécurité aérienne allemande qui est l'opérateur pour la navigation aérienne (société de droit privé détenue entièrement par l’État et financée par des redevances), mais les Lands ont aussi quelques responsabilités dans l'aviation civile. Dans le monde Au niveau international, c'est l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), dépendant de l'Organisation des Nations unies (ONU), qui est chargée de l'élaboration de normes internationales pour le transport aérien civil. Le trafic aérien régulier mondial civil tend à former des alliances : trois alliances principales en 2013, avec la Star Alliance (créée en 1997) comme leader ont assuré 76 % des passagers kilomètres transportés (PKT) en 2013 (contre 75 % en 2012). Les deux autres grandes alliances sont SkyTeam (créé en 2000) et Oneworld (créée en 1998). Le trafic continue à croître : selon la DGAC, (5,2 % en Europe). Les attentats du 11 septembre 2001 puis la crise du SRAS et la crise de 2008 ont à peine influencé la courbe globale de croissance sur 15 ans. L'aviation est fortement détaxée et subventionnée, de sorte qu'elle compte aussi pour une part croissante des émissions de gaz à effet de serre dans le secteur des transports, avec un impact significatif sur le climat. Le trafic a atteint en 2013 3,1 milliards de passagers. Pour le trafic mesuré en passagers kilomètres transportés (PKT), il a 2013 atteint de PKT (+ 5,5 % par rapport à 2012). Et durant les neuf premiers mois 2014 le trafic aérien mondial a encore progressé de 2,7 %. Une partie de ces passagers ne font que changer d'avion dans l'aéroport : en Europe (27 % environ du trafic mondial), le trafic international représentait en 2014 3 fois le trafic intérieur européen. En France, comme aux États-Unis les fonctions d'opérateur de navigation et de régulation/surveillance sont assurées par la même entité (DGAC en France), ce qui est peu commun dans les pays développés ; selon la DGAC, ceci rend . En Europe En Europe, l'aviation civile s'organise peu à peu autour de l'objectif du Ciel unique européen (projet SESAR) selon un calendrier fixé par le Parlement européen et le Conseil. Elle a généralement des fonctions de et le plus souvent d' clairement dissociées. Selon la DGAC (2014) . En 2013, le Royaume-Uni a connu le trafic le plus élevé avec de passagers (+3,1 % par rapport à 2012), et devant pays ayant compté plus de de voyageurs : Allemagne (171 millions de passagers, soit +1,2 % par rapport à 2012), Espagne (157 millions de passagers, soit -1,5 %), la France (138 millions de passagers soit +1,6 %), et l’Italie (115 millions, soit -0,7 %). Ryanair est pour l'Europe la première compagnie quant au nombre de passagers (82 millions en 2013), devant Air France-KLM (78 millions), Lufthansa (), et EasyJet (). Si le bilan est calculé en passagers kilomètres transportés, c'est Air France-KLM qui domine ( de PKT) devant Lufthansa() puis British Airways (), mais les bénéfices des compagnies low cost progressent (résultats d’exploitation : d’euros pour Ryanair et 591 millions d’euros pour EasyJet en 2013, alors qu'Air France/KLM était limité à d’euros). Aux États-Unis La FAA gère toute l'aviation civile, y compris le contrôle de la navigation aérienne, qui en Allemagne, Italie, Espagne et Royaume-Uni a été confiée à un organisme indépendant. Hormis pour ce qui relève de la sécurité des personnels et des équipements de la FAA, la sûreté des transports aux États-Unis reste néanmoins assurée par une administration spécifique, la Transportation Security Administration (TSA), qui dépend du Department of Homeland Security. Elle inclut une entité dénommée Organisation du trafic aérien (ATO), et c'est la seule entité de ce type au monde à disposer en 2014 d'une structure consacrée au transport commercial spatial. Au Royaume-Uni L'aviation civile est gérée par le département des transports (Department for Transport ou DfT) avec une “public corporation” : la "Civil Aviation Authority" (CAA) et la "National air traffic services" (NATS) qui est l'opérateur de navigation aérienne. En Allemagne L'aviation civile allemande est gérée par le ministère fédéral des transports (Department for Transport ou DfT) aussi chargé des Infrastructures numériques (Bundesministerium für Verkehr und digitale Infrastruktur, BMVI), en lien avec une "autorité fédérale de l’aviation" (Luftfahrt Bundesamt - LBA) et la DFS (Deutsche Flug Sicherung Gmbh), société pour la sécurité aérienne allemande qui est l'opérateur pour la navigation aérienne (société de droit privé détenue entièrement par l’État et financée par des redevances), mais les Lands ont aussi quelques responsabilités dans l'aviation civil En Italie L'aviation civile relève, sous l'autorité du Ministère des transports, de l’ENAC, qui a statut d'“entreprise publique non économique” (proche de l'établissement public français, et qui agit en lien avec l’ENAV (Ente nazionale per l’assistenza al volo), société par actions financée par les redevances, chargée de la navigation aérienne. En Espagne C'est la Dirección General de Aviación Civil (DGAC) qui joue ce rôle sous tutelle de la direction du Ministerio de Fomento (Ministère du développement) chargé de la direction et la planification de la politique aéronautique civile, avec (depuis 2008) une "Agencia estatal de seguridad aérea" (AESA) sous le regard d'une autorité de surveillance (Agencia Estatal de Seguridad Aérea, AESA). L'opérateur national est ici l’AENA (Aeropuertos Españoles y Navegación Aérea) qui est le premier exploitant dans les principaux aéroports du pays ( espagnols et ). Dans le cadre de la libéralisation/privatisation des services, le gouvernement a confié le contrôle aérien à des entreprises privées pour aéroportuaires. En France En France, c'est la Direction générale de l'Aviation civile (DGAC, en 2014) qui sous l'égide et la tutelle du MTES est l'organisme public garant de la sécurité du transport aérien français. , cette direction est aussi dont pour . Cette DGAC comprend un cabinet ; une Direction du transport aérien (DTA, qui - avec 7 sous-directions (Aéroports, Construction aéronautique, Développement durable, Études, statistiques et prospective, Europe et international, Sûreté et défense, Transporteurs et services aériens) - élabore les politiques publiques concernant le secteur du transport aérien, en s'appuyant sur un Service technique de l'aviation civile (STAC) et 4 missions qui sont ) ; une Secrétariat général (SG) ; la Direction des services de la navigation aérienne (DSNA) ; une Direction de la sécurité de l'aviation civile (DSAC) ; Le Service Technique de l'Aviation Civile (STAC) une Mission aviation légère, générale et des hélicoptères ; L’Organisme du contrôle en vol (OCV). Elle représente la France dans l'Organisation de l'Aviation civile internationale (OACI), l'Agence européenne de la sécurité aérienne, Eurocontrol. En 2013, 2,79 millions de vols ont été contrôlés (-0,7 % par rapport à 2012), ce qui fait de la France, pays très survolé, . Il existe un « Observatoire de l'aviation civile » (OAC) qui publie annuellement un document d'analyse et de données statistiques, fournissant notamment des tendances d'évolution à court terme : En 2013, les aéroports ont accueilli de passagers (+ 2,1 % par rapport à 2012) dont à Paris ( de passagers, soit + 1,7 %) et avec de passagers dans les régions (+ 3,6 %) et de passagers en Outre-mer... avec des situations contrastée selon les aéroports, mais qui ont globalement bénéficié d'une légère baisse des prix du kérosène. Le nombre d'emplois directs (compagnies aériennes, entreprises d’assistance en escale, maintenance, gestionnaires d’aéroport) était en France en 2013 de environ, auxquels il faut ajouter les emplois du secteur de la sûreté aéroportuaire ( au ). L'industrie aéronautique employait en outre fin 2013). En mars 2021, l'Assemblée nationale approuve une proposition de la Convention citoyenne pour le climat visant à interdire les vols de courte distance, lorsqu'une alternative de moins de 2h30 en train est disponible. Notes et références Voir aussi Articles connexes Liens externes Site officiel de l'OACI Le secteur aérien en France (ministère de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement) Le site officiel de l'Aviation civile au Canada Bibliographie Publications de l'observatoire de l'aviation civile (annuelles, de 2004 à 2013), dont pour l'année 2014 (en 2 tomes) Organisation aéronautique nationale
L'aviation civile désigne tout ce qui est relatif à l'aviation non militaire. Cela englobe ainsi le transport civil de passagers et de marchandises, et en France les questions de .
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Auteur-compositeur-interpr%C3%A8te
Auteur-compositeur-interprète
Un auteur-compositeur-interprète ou, au féminin, une auteure-compositrice-interprète ou autrice-compositrice-interprète, en abrégé ACI, est une personne qui écrit les paroles et compose la mélodie des chansons qu'elle interprète. La musique est généralement finalisée avec l'aide d'un arrangeur. . Il s'agit d'un droit d'auteur qui lui confère des droits moraux (inaliénables) et des droits patrimoniaux (courant en France après la date de son décès et les années de guerre visées par la jurisprudence). L'œuvre est protégée si elle est originale, , et ce indépendamment de ses qualités artistiques ou esthétiques. Définitions et étymologie Auteur-compositeur-interprète est une expression francophone constituée des mots : auteur, compositeur et interprète. Le terme dans sa forme complète composé des trois mots unis par deux tirets n’apparaît pas strictement dans le Dictionnaire de l'Académie française. Au mieux, l’Académie française reconnaît le terme « auteur-compositeur » qu’elle définit dans son Dictionnaire comme une personne qui écrit des chansons et en compose la musique. Auteur-compositeur, personne qui écrit des chansons et en compose la musique.Quant à l'interprète, dans le domaine de la musique, le mot désigne une personne qui exécute une œuvre musicale.Interprète, personne qui joue un rôle au théâtre ou au cinéma, qui exécute une œuvre musicale.En outre le fait pour l’Académie française de ne pas considérer ensemble les mots « auteur-compositeur » et « interprète » se retrouve dans le droit français, précisément dans le Code de la propriété intellectuelle, qui distingue d’une part les droits des auteurs (qui créent des œuvres de composition musicale) et d’autre part les droits des artistes-interprètes (qui chantent ou jouent les œuvres). Auteur Un auteur est une personne qui est la cause première, qui est à l’origine de quelque chose ; initiateur, inventeur. Selon le Dictionnaire de l'Académie française, « La féminisation des noms de métiers et de fonctions se développant dans l’usage [...], il est à noter que les formes féminines autrice, auteur ou, moins bien, auteure se rencontrent également. » En étymologie, auteur est emprunté du latin auctor (), proprement « celui qui accroît », d’où « créateur, auteur d’une œuvre ». Compositeur Dans le domaine de la musique, un compositeur ou une compositrice est une personne qui compose de la musique. Étymologiquement, compositeur est emprunté du latin compositor (), signifiant « qui dispose, qui arrange », « inventeur, auteur ». Du latin compositor (1274) (« qui pose avec »). Déverbal de compositum, supin de compono, avec le suffixe d’agent -tor, de pono (« poser, placer »), avec le préfixe com- de cum (« avec »). Interprète Un interprète ou une interprète est une personne qui joue un rôle au théâtre (par exemple dans comédie musicale) ou au cinéma (sur le plateau de tournage d'un film musical), qui exécute une œuvre musicale (dans un lieu public ou dans un studio d'enregistrement). En étymologie, interprète est emprunté du latin interpres, ‑etis, (datant du ), signifiant « agent entre deux parties, intermédiaire », puis « interprète, traducteur ». Du latin interpres, interpretis (« qui est entre le prix), de pretium (« prix ») et inter- (« entre »). Droit français Un auteur-compositeur-interprète est une personne qui crée une composition musicale avec ou sans paroles et qui interprète elle-même cette œuvre en la chantant ou en la jouant par le moyen d'un instrument de musique. De ce fait, les auteurs-compositeurs-interprètes peuvent bénéficier du droit d'auteur prévu par les articles L111-1 à L139-1 du Code de la propriété intellectuelle, ainsi que du droit des artistes-interprètes fixé aux articles L212-1 à L212-15 de ce même code. Droit d'auteur L’auteur d’une œuvre de l’esprit jouit sur cette œuvre, du seul fait de sa création, d'un droit de propriété incorporelle exclusif et opposable à tous. L'œuvre est réputée créée, indépendamment de toute divulgation publique, du seul fait de la réalisation, même inachevée, de la conception de l'auteur. Le droit de propriété sur l’œuvre comporte notamment des attributs d’ordre patrimonial. C’est-à-dire que l’auteur a le droit d’exploiter son œuvre. Le droit d'exploitation appartenant à l'auteur comprend le droit de représentation et le droit de reproduction. La représentation consiste dans la communication de l’œuvre au public par un procédé quelconque, et notamment : par présentation publique (par exemple, chanter sur une scène de concert) ; ou par la télécommunication de sons et d’images (par exemple, diffuser l’œuvre sur des sites Internet comme YouTube). La reproduction consiste dans la fixation matérielle de l’œuvre par tous procédés qui permettent de la communiquer au public d’une manière indirecte. Elle peut s’effectuer notamment par enregistrement magnétique (par exemple, enregistrer l’œuvre sur un disque dur d’un ordinateur). Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite. Il en est de même pour la traduction, l'adaptation ou la transformation, l'arrangement ou la reproduction par un art ou un procédé quelconque . Le droit de représentation et le droit de reproduction sont cessibles à titre gratuit ou à titre onéreux. L'auteur est libre de mettre ses œuvres gratuitement à la disposition du public, sous réserve des droits des éventuels coauteurs et de ceux des tiers ainsi que dans le respect des conventions qu'il a conclues. Droit des artistes-interprètes Sont soumises à l'autorisation écrite de l'artiste-interprète la fixation de sa prestation, sa reproduction et sa communication au public, ainsi que toute utilisation séparée du son et de l'image de la prestation lorsque celle-ci a été fixée à la fois pour le son et l'image . La cession par l'artiste-interprète de ses droits sur sa prestation peut être totale ou partielle. Elle doit comporter au profit de l'artiste-interprète une rémunération appropriée et proportionnelle à la valeur économique réelle ou potentielle des droits cédés, compte tenu de la contribution de l'artiste-interprète à l'ensemble de l'œuvre et compte tenu de toutes les autres circonstances de l'espèce, telles que les pratiques de marché ou l'exploitation réelle de la prestation. Rapport avec certains fournisseurs de services de partage de contenus en ligne Est qualifiée de fournisseur d'un service de partage de contenus en ligne la personne qui fournit un service de communication au public en ligne dont l'objectif principal ou l'un des objectifs principaux est de stocker et de donner au public accès à une quantité importante d'œuvres ou d'autres objets protégés téléversés par ses utilisateurs, que le fournisseur de service organise et promeut en vue d'en tirer un profit, direct ou indirect (par exemple YouTube). Cette définition ne comprend pas les encyclopédies en ligne à but non lucratif (comme Wikipédia), les répertoires éducatifs et scientifiques à but non lucratif, les plateformes de développement et de partage de logiciels libres, les fournisseurs de services de communications électroniques au sens de la directive (UE) 2018/1972 du 11 décembre 2018 établissant le code des communications électroniques européen, les fournisseurs de places de marché en ligne, les services en nuage entre entreprises et les services en nuage qui permettent aux utilisateurs de téléverser des contenus pour leur usage strictement personnel. En donnant accès à des œuvres protégées par le droit d'auteur téléversées par ses utilisateurs, le fournisseur d'un service de partage de contenus en ligne réalise un acte de représentation de ces œuvres pour lequel il doit obtenir l'autorisation des titulaires de droits, sans préjudice des autorisations qu'il doit obtenir au titre du droit de reproduction pour les reproductions desdites œuvres qu'il effectue . Exceptions Lorsque l'œuvre a été divulguée, l'auteur ne peut interdire : Les représentations privées et gratuites effectuées exclusivement dans un cercle de famille ; Les copies ou reproductions réalisées à partir d'une source licite et strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective ; Sous réserve que soient indiqués clairement le nom de l'auteur et la source Les analyses et courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d'information de l'œuvre à laquelle elles sont incorporées ; La représentation ou la reproduction d'extraits d’œuvres, sous réserve des œuvres conçues à des fins pédagogiques et des partitions de musique, à des fins exclusives d'illustration dans le cadre de la recherche, dès lors que cette représentation ou cette reproduction est destinée, notamment au moyen d'un espace numérique de travail, à un public composé majoritairement de chercheurs directement concernés par l'activité de recherche nécessitant cette représentation ou cette reproduction, qu'elle ne fait l'objet d'aucune publication ou diffusion à un tiers au public ainsi constitué, que l'utilisation de cette représentation ou cette reproduction ne donne lieu à aucune exploitation commerciale et qu'elle est compensée par une rémunération négociée sur une base forfaitaire sans préjudice de la cession du droit de reproduction par reprographie ; La parodie, le pastiche et la caricature, compte tenu des lois du genre ; Les actes nécessaires à l'accès au contenu d'une base de données électronique pour les besoins et dans les limites de l'utilisation prévue par contrat ; La reproduction provisoire présentant un caractère transitoire ou accessoire, lorsqu'elle est une partie intégrante et essentielle d'un procédé technique et qu'elle a pour unique objet de permettre l'utilisation licite de l'œuvre ou sa transmission entre tiers par la voie d'un réseau faisant appel à un intermédiaire ; toutefois, cette reproduction provisoire qui ne peut porter que sur des œuvres autres que les logiciels et les bases de données ne doit pas avoir de valeur économique propre ; La reproduction et la représentation par des personnes morales et par les établissements ouverts au public, tels que les bibliothèques, les archives, les centres de documentation et les espaces culturels multimédia, en vue d'une consultation strictement personnelle de l'œuvre par des personnes atteintes d'une ou de plusieurs déficiences des fonctions motrices, physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques et empêchées, du fait de ces déficiences, d'accéder à l'œuvre dans la forme sous laquelle l'auteur la rend disponible au public ; Ces personnes empêchées peuvent également, en vue d'une consultation strictement personnelle de l'œuvre, réaliser, par elles-mêmes ou par l'intermédiaire d'une personne physique agissant en leur nom, des actes de reproduction et de représentation ; La reproduction d'une œuvre et sa représentation effectuées à des fins de conservation ou destinées à préserver les conditions de sa consultation à des fins de recherche ou d'études privées par des particuliers, dans les locaux de l'établissement et sur des terminaux dédiés par des bibliothèques accessibles au public, par des musées ou par des services d'archives, sous réserve que ceux-ci ne recherchent aucun avantage économique ou commercial ; La représentation ou la reproduction d'extraits d'œuvres à des fins exclusives d'illustration dans le cadre de l'enseignement et de la formation professionnelle ; Les reproductions ou représentations qui, notamment par leur nombre ou leur format, ne seraient pas en stricte proportion avec le but exclusif d'information immédiate poursuivi ou qui ne seraient pas en relation directe avec cette dernière donnent lieu à rémunération des auteurs sur la base des accords ou tarifs en vigueur dans les secteurs professionnels concernés. Les bénéficiaires des droits voisins du droit d'auteur tels que les artistes-interprètes ont des obligations similaires à celles des auteurs. Ces obligations sont prévues par l'article L211-3 du Code de la propriété intellectuelle . Par ailleurs, ils ne peuvent interdire les actes d'hyperlien . Rémunérations de l'auteur En sa qualité d'auteur, une personne peut négocier des rémunérations dans le cadre de contrats conclus avec d'autres professionnels et avec des entreprises. Ces contrats sont encadrés par les règles du Code de la propriété intellectuelle. Par exemple : Contrat d’édition entre l’auteur et l’éditeur (articles L132-1 à L132-17-9) ; Contrat de représentation entre l’auteur et un entrepreneur de spectacles ou tout autre utilisateur (articles L132-18 à L132-22) ; Contrat de production audiovisuelle entre l’auteur et le producteur de l’œuvre audiovisuelle (articles L132-23 à L132-30) ; Contrat de commande pour la publicité entre l’auteur et le producteur (articles L132-31 à L132-33). Un auteur peut exercer son activité avec le statut d'indépendant. Pour pouvoir se présenter officiellement comme professionnel indépendant, il doit avoir un numéro SIREN (système d'identification du répertoire des entreprises). Pour avoir ce numéro, il doit créer une entreprise en s'adressant au CFE (centre de formalités des entreprises) ou directement au greffe du tribunal de commerce le plus proche de son domicile. Après le dépôt, l'instruction et la validation de son dossier par les services administratifs, il recevra un numéro SIREN unique. Par la même occasion, il recevra son code APE (activité principale exercée) encore appelé code NAF (nomenclature d'activité française). Ce code est attribué en fonction des mots utilisés pour décrire l'activité exercée par l'auteur-compositeur-interprète. Selon la nomenclature d'activités française élaborée par l'INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) la sous-classe 90.03B : Autre création artistique comprend notamment les activités des compositeurs de musique qui offrent leurs services des artistes indépendants et qui créent des œuvres originales d'auteurs et de compositeurs (morceau musical original et non la matrice sonore protégée par droit d'auteur faite à partir de celui-ci). Ces œuvres originales sont créées pour compte propre : elles sont réalisées pour être vendues, sans toutefois qu'un contrat ou un acheteur potentiel n'existe au préalable. Pour sa protection sociale, l'auteur cotise à l'Association pour la gestion de la sécurité sociale des auteurs (AGESSA). Rémunérations de l'artiste-interprète Un auteur-compositeur-interprète peut également conclure certains contrats. Contrats conclus entre un artiste-interprète et un producteur de vidéogrammes (articles L212-4 à L212-9) ; Contrats conclus entre un artiste-interprète et un producteur de phonogrammes (articles L212-10 à L212-15). Avec le statut de salarié Tout contrat par lequel une personne s'assure, moyennant rémunération, le concours d'un artiste du spectacle (artiste de variétés, musicien, chansonnier, artiste de complément, artiste-interprète...) en vue de sa production, est présumé être un contrat de travail dès lors que cet artiste n'exerce pas l'activité qui fait l'objet de ce contrat dans des conditions impliquant son inscription au registre du commerce. La présomption de l'existence d'un contrat de travail subsiste quels que soient le mode et le montant de la rémunération, ainsi que la qualification donnée au contrat par les parties. Cette présomption subsiste même s'il est prouvé que l'artiste conserve la liberté d'expression de son art, qu'il est propriétaire de tout ou partie du matériel utilisé ou qu'il emploie lui-même une ou plusieurs personnes pour le seconder, dès lors qu'il participe personnellement au spectacle. La rémunération due à l'artiste à l'occasion de la vente ou de l'exploitation de l'enregistrement de son interprétation, exécution ou présentation par l'employeur ou tout autre utilisateur n'est pas considérée comme salaire dès que la présence physique de l'artiste n'est plus requise pour exploiter cet enregistrement et que cette rémunération n'est pas fonction du salaire reçu pour la production de son interprétation, exécution ou présentation, mais est fonction du produit de la vente ou de l'exploitation de cet enregistrement. Avec le statut d'indépendant Un artiste-interprète peut exercer son activité avec le statut d'indépendant. Pour pouvoir se présenter officiellement comme professionnel indépendant, il doit avoir un numéro SIREN (système d'identification du répertoire des entreprises). Pour avoir ce numéro, il doit créer une entreprise en s'adressant au CFE (centre de formalités des entreprises) ou directement au greffe du tribunal de commerce le plus proche de son domicile. Après le dépôt, l'instruction et la validation de son dossier par les services administratifs, il recevra un numéro SIREN unique. Par la même occasion, il recevra son code APE (activité principale exercée) encore appelé code NAF (nomenclature d'activité française). Ce code est attribué en fonction des mots utilisés pour décrire l'activité exercée par l'auteur-compositeur-interprète. Selon la nomenclature d'activités française élaborée par l'INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) la sous-classe 90.01Z : Arts du spectacle vivant comprend notamment les activités exercées par des artistes indépendants tels que des acteurs, musiciens, conteurs. Ces professionnels offrent leurs services d'artistes du spectacle vivant (services des acteurs, lecteurs, chanteurs, musiciens, conteurs, orateurs, et autres artistes du spectacle). Avec le statut d'associé d'une société Un artiste-interprète peut exercer son activité professionnelle au sein d'une société en s'associant à d'autres personnes qui exercent également une activité d'artiste-interprète ou qui exercent une autre activité. Pour encadrer cette société, de nombreuses formes juridiques sont prévues par le Code de commerce. De plus, les associés d'une société peuvent y cumuler plusieurs statuts. Dès lors, en fonction de la forme sociale choisie, il y a pour eux de nombreuses modalités de rémunération (dividendes, jetons de présence, distribution de bénéfice, salaires...). Pour les aider, les associés peuvent être conseillés et accompagnés de professionnels du droit et du chiffre. Autres rémunérations La personne physique qui exerce une activité d'auteur-compositeur-interprète peut également exercer d'autres activités génératrices de revenus. Ainsi : Elle peut créer une autre entreprise, avec un numéro SIREN différent, seule ou avec plusieurs personnes (par exemple pour faire le commerce de produits dérivés, comme des livres, en lien ou sans aucun lien avec l'activité d'auteur-compositeur-interprète initiale). Elle peut devenir salariée au sein d'une autre entreprise, qui a un rapport ou sans aucun rapport avec l'activité d'auteur-compositeur-interprète, sous réserve de respecter d'éventuelles clauses, comme la clause de non-concurrence. Elle peut acquérir des instruments financiers liés ou non à son secteur d'activité artistique (par exemple acheter sur les marchés financiers des actions et des obligations de la société Alphabet qui gère le site web YouTube qui représente les œuvres de nombreux auteurs...), bénéficier de revenus de capitaux mobiliers (dividendes, intérêts...), revendre ces titres, constater une plus-value mobilière. Elle peut acheter des immeubles ou des titres immobiliers (par exemple investir dans des locaux où d'autres auteurs-compositeurs-interprètes peuvent venir pratiquer leur art), bénéficier de revenus fonciers (loyers), revendre ces actifs, encaisser une plus-value immobilière. Dans tous les cas, la personne qui réalise ces opérations, à titre exceptionnel ou habituel, doit déclarer ses revenus dans la catégorie dédiée à la Direction générale des Finances publiques. Évocations dans les arts Le chanteur français Jacques Higelin évoque les aléas de la composition et de l'écriture d'une chanson dans sa chanson La fuite dans les idées, parue dans son album Tombé du ciel en 1988. Notes et références Notes Références Voir aussi Articles connexes Auteur-compositeur Compositeur Chanteur Chansonnier Interprète Parolier Liens externes Métier de la musique
Un auteur-compositeur-interprète ou, au féminin, une auteure-compositrice-interprète ou autrice-compositrice-interprète, en abrégé ACI, est une personne qui écrit les paroles et compose la mélodie des chansons qu'elle interprète. La musique est généralement finalisée avec l'aide d'un arrangeur.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Am%C3%A9nophis%20IV%20%28homonymie%29
Aménophis IV (homonymie)
Aménophis IV peut désigner : Aménophis (nom grec d'Amenhotep ), le pharaon de l'Égypte antique Akhenaton ; Aménophis , une série de bande dessinée de science-fiction de Dieter, Étienne Le Roux et Hubert. Index égyptologique
Aménophis IV peut désigner : Aménophis (nom grec d'Amenhotep ), le pharaon de l'Égypte antique Akhenaton ; Aménophis , une série de bande dessinée de science-fiction de Dieter, Étienne Le Roux et Hubert.
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Animisme
L’animisme (du latin , originairement « esprit », puis « âme ») est la croyance en un esprit, une force vitale, qui anime les êtres vivants, les objets mais aussi les éléments naturels, comme les pierres ou le vent, ainsi qu'en des génies protecteurs. Ces âmes ou ces esprits mystiques, manifestations de défunts ou de divinités animales, peuvent agir sur le monde tangible, de manière bénéfique ou non. Il convient donc de leur vouer un culte. Ainsi défini, comme « croyance à l'âme et à une vie future et, corrélativement, croyance à des divinités directrices et des esprits subordonnés », l'animisme peut caractériser des sociétés extrêmement diverses, situées sur tous les continents. L'animisme a aussi été défini, notamment par Irving Hallowell et Phillipe Descola comme une ontologie. Les chercheurs liés au courant du « nouvel animisme » remettent en cause l'approche moderniste fondée sur une dissociation dualiste entre nature et culture, en faveur d'un lien avec les esprits du monde naturel proche des conceptions écologistes contemporaines. Origine et usage du terme Médecine du Le médecin allemand Georg Stahl est à l'origine (Theoria medica vera, 1707) d'une théorie médicale appelée « animisme », opposée au mécanisme et au vitalisme ; pour résumer à l'extrême, il s’agissait d’expliquer que l'âme avait une influence directe sur la santé. Une seule et même âme est à la fois principe de vie et principe de pensée. L'animisme (Stahl) s'oppose alors au mécanisme (Démocrite, Descartes, Cabanis, Le Dantec) et se différencie du vitalisme (Platon, Paracelse, Paul-Joseph Barthez, Félix Ravaisson, Bergson, H. Driesch). L'animisme ne se contente pas de subordonner la matière à la vie, mais, qui plus est, il soumet la vie à la pensée. Les philosophes d'inspirations vitalistes considèrent au contraire l'activité intellectuelle comme fondamentalement subordonnée à la « vie ». Edward Tylor, le pionnier Edward Burnett Tylor (1832-1917) est le premier sociologue à avoir établi une théorie sur l’animisme, dans Primitive Culture (1871). Il fonde son analyse sur le sentiment, pour lui général dans les sociétés qu’il qualifiait alors de « primitives », que l’âme était distincte du corps car, lors des rêves, le dormeur semble atteindre un monde différent de celui où se trouve son corps. C’est cette expérience qui aurait fondé la notion d’« âme ». Par analogie et extension, des âmes auraient ainsi été prêtées (attribuées) à l’ensemble des éléments de la nature. Pour Tylor, l’animisme représentait le premier stade de religiosité humaine, celui des sociétés les plus primitives, et il devait être suivi par le fétichisme, puis le polythéisme et enfin, par le monothéisme, qui caractérisait la religion de sa propre société. La théorie de Tylor sur l’animisme eut un énorme succès. Le terme fut ensuite beaucoup repris, discuté et critiqué. Les anthropologues ont notamment reproché à Tylor sa perspective évolutionniste (comme si toutes les sociétés devaient évoluer de la même manière vers un même but), sa perspective psychologique (il est difficile d’expliquer une notion telle que l’âme par une simple référence à une expérience de dormeur – ou alors, cette notion devrait prendre un sens identique dans toutes les sociétés, ce qui n’est pas le cas), ainsi que le caractère imprécis du terme animisme (tous les éléments de la nature ne sont pas partout perçus comme ayant une âme, attribuer un esprit ou une âme à un élément n’est pas la même chose, etc.). Évolution vernaculaire du terme À moins d'être redéfini dans le champ de l'anthropologie, par exemple à la manière de Philippe Descola, ou limité à un processus psychique, par exemple dans la psychanalyse ou dans la conception piagétienne, l'objet « animisme » ne correspond à aucune réalité religieuse se réclamant comme telle. En dehors de quelques anthropologues qui reprennent ce terme dans leur analyse en lui donnant une signification précise (tel Philippe Descola), le terme d’animisme n’est plus employé que de manière très vague, pour finalement désigner toutes les religions qui ne sont pas universalistes (c’est-à-dire les religions de la conversion, telles le christianisme, l’islam) ou qui ne sont pas des religions de grands pays-civilisations (les religions chinoises, indiennes, etc.). Il est alors pris comme synonyme de « religion traditionnelle » (un terme qui ne signifie rien, en soi), ou d’autres termes à l’usage tout aussi vague, tels que le chamanisme. En réalité, la difficulté de définir clairement ces termes et de circonscrire leurs périmètres respectifs procède essentiellement de leur éloignement des modes de pensées des sociétés modernes, issus d'une représentation du monde radicalement différente, que Philippe Descola qualifie de naturaliste. Introduit à la fin du par l'anthropologue britannique Edward Burnett Tylor pour désigner les religions des sociétés qu'il nomme (Primitive Culture, 1871), le concept a connu un indéniable succès jusque dans les premières décennies du , devenant . Cette ambitieuse tentative d'explication globale des croyances religieuses – une – a perdu une large part de sa validité aujourd'hui et les travaux contemporains s'en écartent, notamment ceux de l'anthropologue français Philippe Descola qui ne voit pas dans l'animisme une religion, mais plutôt . Le terme lui-même, souvent entaché de connotations colonialistes, du moins perçues comme péjoratives, est employé avec circonspection, parfois remplacé par des expressions telles que « croyances populaires », « croyances indigènes », « religions traditionnelles ». Par défaut ou par commodité, il est désormais utilisé dans le langage courant ou dans les statistiques, comme un mot fourre-tout désignant généralement l'ensemble de ce qui, ne relevant pas des grandes religions théistes s'appuyant sur des textes sacrés (christianisme, islam, bouddhisme…), est transmis par des traditions orales. Philippe Descola Parmi les anthropologues contemporains, Philippe Descola, dans une vision globalisante voire universaliste, a redéfini l'animisme dans un ouvrage remarqué, Par-delà nature et culture (2005). Il se place pour cela dans la situation de l'Homme nu s'identifiant au monde suivant deux perspectives complémentaires : celle de son « intériorité » et celle de sa « physicalité » vis-à-vis des autres, humains et non humains. L'animisme correspondrait à la perception d'une identité commune des intériorités des existants, humains et non humains, et à celle d'une identité distincte entre leurs physicalités. L'anthropologue décrit les trois autres « ontologies » qui suivent la perception d'une fusion ou d'une rupture entre intériorité et physicalité, et qu'il nomme totémisme, analogisme et naturalisme ; les quatre modes (identité/rupture) * (intériorité/physicalité) réunis auraient une vocation universelle, tout en revêtant diverses formes de cohabitation ou de dominance suivant les cultures (qu'elles soient archaïques, traditionnelles ou modernes). Ontologie L'animisme repose sur cette affirmation : ressemblance des intériorités et différence des physicalités entre humains et non-humains (animaux, végétaux, esprits, objets). Les animaux, les plantes ont la même âme, intériorité (émotions, conscience, désirs, mémoire, aptitude à communiquer…) que les humains, ils ne s'en distinguent que par leurs corps et donc aussi par leurs mœurs, l'éthogramme, le mode de comportement spécialisé (, 190). Il y a, comme dans le totémisme, classification par prototype, c'est-à-dire à partir du modèle le plus représentatif, qui est, dans l'animisme, l'humain (p. 333). (p. 368-369). Géographie L'animisme se rencontre (), chez les Pygmées, les Dogon de Tireli au Mali, en Nouvelle-Calédonie. Notions Métamorphose : les êtres ont la capacité de métamorphose, l'animal peut devenir homme et inversement (p. 192). Un chamane huaorani d'Amazonie peut devenir jaguar (p. 344). Perspectivisme : comme l'écrit Eduardo Viveiros de Castro, . Religion L'animisme ne consiste pas en croyances, mais en l'expérience qu'il y a des esprits avec lesquels on peut entrer en communication, par des rêves, par la parole… Sociabilité (). Aussi, (p. 538). Problèmes Comment rendre compte de la forme non humaine des non-humains ? Solution : la métamorphose (). Des religions animistes ? L’évocation d’une « religion animiste » est communément entendue : en général pour désigner le culte qui serait voué aux pierres, au vent, au sable, à l’eau, aux arbres, au feu… par des peuples divers ; en particulier pour désigner les religions noires-africaines originelles. Une fois de plus, ce terme relève du langage courant, il n’a pas de portée anthropologique. Il pêche à trois égards : d’abord parce qu’on peut mettre en doute que, pour leurs adeptes, ces éléments soient eux-mêmes doués d’une âme ; ensuite parce que les peuples concernés n’isolent pas la « religion » des autres aspects de leurs traditions ; enfin parce qu’il recouvre d’innombrables cultures, très différentes les unes des autres. Esprits, religions et animisme Dans beaucoup de religions sinon toutes, les éléments naturels occupent une place importante. On peut citer la vénération de fleuves, tel le Gange, dans l’hindouisme, ou la crue du Nil, divinisée sous le nom d’Hâpy dans l’Égypte ancienne ; celle du feu auquel pouvait être assimilé Vesta à Rome ; celle du chêne et du gui, sacrés chez les Celtes. Les monothéismes abrahamiques s’appuient eux-mêmes sur des éléments naturels, objets de cultes antérieurs : la fête de Noël est celle du solstice d’hiver (septentrional), celle de la Saint-Jean du solstice d’été, la fête de Pessa'h ou de Pâques est attachée au calendrier lunaire, qui rythme également la liturgie musulmane, dont le ramadan, etc. Dans les religions amérindiennes, les divinités sont associées à des éléments naturels, avec une grande importance accordée au soleil, à la lune, à la pluie… La Méso-Amérique ne comptait pas moins de 4 dieux du maïs : un pour le maïs blanc, un pour le jaune, un pour le rouge, un pour le noir. Dans l’ère inca, on pratiquait une offrande à Pachamama, la Terre mère. Pour autant, aucune de ces religions ne rend un culte « aux pierres ou au vent ». Tous les peuples, depuis la préhistoire, savent dépendre pour leur survie d’éléments naturels : la terre, le soleil, l’eau… Mais ils ne les adorent pas eux-mêmes, ils attribuent leur puissance à des forces surnaturelles qui les commanderaient : ils les ont divinisés ou vénèrent les esprits ou les dieux qui les dirigent. S’il y a des éléments d’animisme dans la plupart des religions, il est jusqu’à preuve du contraire difficile d’exhiber des cas de religions essentiellement fondées sur le culte des éléments naturels eux-mêmes. Dans l’exemple des Celtes, la sacralisation du chêne et du gui n’implique pas qu’il leur ait été directement rendu un culte : aucune source sérieuse ne le mentionne. Ce n’est pas parce que l’hostie est sacrée que le pain azyme est l’objet d’un culte : à travers elle, c’est le Christ qui est vénéré… Certains lieux présentant des caractères physiques impressionnants ont marqué tous les peuples qui les ont traversés. On en trouve un exemple frappant dans le nid d’aigle d’Erice (Sicile) : Élymes, Phéniciens, Grecs, Romains, Arabes, chrétiens… en ont tous fait un lieu de culte. Aucun d’eux ne vénérait le rocher d’Erice : ils étaient convaincus que, perché au milieu du ciel, ce lieu était élu, qu’il offrait une voie d’accès privilégiée à leur(s) divinité(s). L’interprétation « animiste » de religions « traditionnelles » comme celles de l’Afrique noire, repose sur une appréhension simpliste de cultes jugés « primitifs » et sur la conviction implicite de la supériorité des religions et des cultures des nouveaux venus. L’appellation d’animisme n’en reste pas moins et malheureusement généralisée. À Mayotte par exemple, une petite île française située dans le canal du Mozambique entre l'Afrique et Madagascar, religion et animisme cohabitent : en effet, Mayotte conserve une originalité culturelle liée aux diverses influences qui ont forgé son identité qu'elles soient malgaches, africaines, européennes ou arabes. Bien que 90 % de la population soit musulmane, se pratique sur l’île des cultes animistes : Mayotte abrite des habitants que les statistiques ne prennent pas en compte, ce sont les esprits. Des esprits invisibles, puissants et qui, selon les croyants, peuvent posséder le corps de l'homme. L’île regorge de lieux sacrés et magiques, où les gens viennent faire des offrandes, procèdent à des rituels d'exorcismes pour chasser l'esprit du corps possédé. Parmi ces lieux de culte, on peut citer la pointe Mahabou, l'endroit où repose le sultan d'origine malgache, Andriantsoly, qui vendit Mayotte à la France. Cet endroit est considéré comme étant un lieu de prière pour les animistes, lieu où l'on peut invoquer tous les esprits. On retrouve aussi la cascade de Soulou. La seule cascade de l’île où les habitants se rendent pour des bains rituels censés guérir le malade possédé. Ce culte animiste est souvent remis en cause par la religion prédominante, l'islam. Mais la pratique de la religion étant modérée, animisme et religion cohabitent. Animisme ou vitalisme ? Les voyageurs et les colons européens, observant des offrandes, des sacrifices et des rites devant des éléments naturels tels que le fleuve Saloum, la pierre d’Abeokuta, etc. en déduisaient que dans leur « pensée primitive » les Noir-Africains leur attribuaient une âme, d’où le terme d’animisme. La réalité est plutôt inverse : le culte est rendu à un esprit localisé à cet emplacement, parfois parce qu’il y est mort ou y est enterré, et où un autel lui est en général dressé. Ces esprits sont ceux d’ancêtres anonymes, d’ancêtres ayant joué un rôle historique, parfois d’ancêtres divinisés, ils peuvent être recueillis ou hébergés en des animaux de la brousse, être d’une autre nature, comme les djinnés (inspirés des djinns arabes)… Il est significatif que plusieurs langues d’Afrique de l’Ouest utilisent le terme désignant un esprit ancestral pour désigner également un serpent (sérère o fangool), un animal sauvage (wolof rab), un autel (mandinka jálaŋ, maninka boli, diola bëcin), etc. On trouve un exemple du véritable sens de l’« animisme » dans la pratique encore très vivante en Afrique noire, consistant à réserver les premières gouttes d’une boisson (surtout alcoolisée) ou les premières parcelles de nourriture à la terre : ce n’est pas à la nature que cette offrande est rendue, mais aux ancêtres, dont le séjour est souterrain dans la vision africaine. Le même rite est largement pratiqué dans les régions marquées par une forte présence d’afrodescendants, comme la côte caraïbe de Colombie. Au Laos, on trouve la même pratique d'offrir à la nature, la première gorgée, dans le bouddhisme Theravada. La persistance du souffle vital (contrairement au corps et à la force vitale, éphémères) de l’ancêtre et son retour dans un nouveau-né (réincarnation partielle) sont centraux dans cette vision du monde qui englobe religion, mythe, magie, pouvoir, médecine… Elle a conduit certains auteurs, tel Louis-Vincent Thomas, à définir ces religions comme vitalistes plutôt que comme animistes : elles sont avant tout des religions de la vie, dans lesquelles la force vitale occupe la place centrale, et la sexualité comme la fécondité y ont une portée religieuse. Le décès d’enfants en bas âge est attribué au renoncement de l’ancêtre, déçu par la vie terrestre qu’il retrouve et désireux de repartir au village des morts. Le sens de l’anthropophagie (symbolique, contrairement au cannibalisme) est l’appropriation de la force vitale (mais non du souffle vital, qui ne peut l'être) de l’autre : l’esprit ou le sorcier anthropophage prend possession de sa victime pour absorber sa force vitale et augmenter la sienne. Le terme de vitalisme, qui vise à restituer l’essence des religions africaines, ne fait pourtant pas l’unanimité, comme sont contestés tous ceux par lesquels on tente de remplacer celui d’animisme, soit parce qu’ils n’en rendent que partiellement compte (culte des ancêtres…), soit parce qu’ils ne sont pas signifiants (religions traditionnelles…). Quant à la tradition négro-africaine, elle n’analyse pas la religion isolément de la magie, du pouvoir, de la médecine… et n’éprouve donc pas le besoin de la nommer en tant que telle. Une autre approximation consiste à opposer un animisme africain polythéiste, puisque vénérant d’innombrables esprits, aux religions monothéistes. En réalité, la plupart des religions africaines, sinon toutes, sont fondées sur la croyance en un Dieu suprême ou unique : Roog chez les Sérères, Amma chez les Dogons, Olodumare chez les Yoruba, etc. occupent cette position. Si le culte est rendu aux esprits, ancêtres ou orishas, et non au maître de l’univers, c’est que celui-ci est inaccessible et qu’il convient d’amadouer les puissances « intermédiaires » de l’au-delà pour intercéder auprès de lui. Cette situation n’est pas si différente de la dévotion aux saints du catholicisme et a grandement facilité la syncrétisation entre saints et orishas ou saints et inquices dans les religions afro-américaines, comme le candomblé. Animisme, totémisme, chamanisme, shintoïsme Il y a plus qu’une parenté entre l’animisme et le totémisme, le chamanisme ou le shintoïsme : une interpénétration, tous comportant une part d’« animisme ». Le totémisme est présent dans beaucoup de sociétés animistes ou chamaniques, dont il est un autre aspect de la vision du monde et de la culture. En Afrique de l’Ouest, chaque famille clanique a son animal totem, par exemple le lapin pour les Senn wolofs ou sérères ; cet animal est considéré comme un parent et ne peut être consommé par les membres du clan. La même interdiction existe en Australie ou en Amérique du Nord, où Claude Lévi-Strauss montre que le totémisme repose sur une analogie entre un groupe humain et une espèce naturelle : tel clan ou tel hameau s’apparente au raton laveur par son mode de vie. Cette parenté existe parce que le totem est souvent assimilé à un ancêtre. L’animisme africain et les chamanismes de Sibérie et des Amériques ont en commun la médiation entre les êtres humains avec des forces spirituelles (esprits de la nature, âmes des animaux sauvages, ancêtres…), généralement intercesseurs auprès de la ou des divinités. Dans les deux cas, des sacerdotes (chaman ou pajé amérindiens, saltigui ou babalawo africains…) ont la connaissance ésotérique leur permettant d’entrer en contact avec l’autre monde. Le sacerdote, à l’aide de paroles rituelles et de plantes, voyage pour recueillir la volonté des esprits et leur soumettre les besoins humains : il recommandera les offrandes et rites qui lui permettront d’apporter la guérison, la pluie, la fécondité… L’intermédiation use dans certains cas du support de la transe qui peut être celle du sacerdote ou du disciple. L’animisme africain et le shintoïsme japonais, d’ailleurs de lointaine origine chamanique, ont en commun le culte des ancêtres, dont les pratiques rituelles et les offrandes peuvent être assez proches de celles pratiquées en Afrique ou dans les religions afro-américaines. Autres religions animistes Ce qu’il est convenu d’appeler animisme est présent dans d’autres civilisations. On peut citer de manière non exhaustive, avec souvent des caractères relevant de l’animisme et du chamanisme, les traditions : Des Samis (ou Lapons) en Scandinavie ; Des Maris de la région de Kazan (Russie) ; De diverses ethnies de la péninsule indochinoise (Cambodge, Lao Theung et Lao Soung du Laos, Myanmar) ; De certains peuples d’Insulinde (Indonésie, Brunei) ou de tradition philippine pré-chrétienne (Philippines, aire austronésienne) ; Des minorités chinoises comme les Naxi (dongba), les Turco-mongols (tengrisme), ou au Tibet (bön) ; Des peuples aborigènes d’Australie (Mythologie aborigène). Des ethnies amérindiennes et d'Amérique du Sud comme les Kali'nas. Des Aïnous, à Hokkaidō et Sakhaline (Japon / Russie) L'animisme enfantin Emile Durkheim Dans Les formes élémentaires de la vie religieuse, paru en 1912, Emile Durkheim interprétait ainsi la pensée de Edward Tylor concernant l'animisme : Jean Piaget Dans les années 1920, Jean Piaget utilise le mot à propos de la psychologie du développement chez l'enfant de 6 à 14 ans. « Animisme : tendance à concevoir les choses comme étant vivantes et douées d'intention ». Par exemple, l'enfant dit que la chaise contre laquelle il se cogne est « méchante », il croit que sa poupée est vivante. . Selon la théorie de Piaget, durant le « stade 1 », à 6-7 ans, l'enfant confond vie et activité : le Soleil est vivant, puisqu'il éclaire. Durant le « stade 2 », vers 7-8 ans, l'enfant, plus précisément, assimile vie et mouvement : la table n'est pas vivante car elle ne bouge pas, mais le Soleil, oui, car il bouge. Durant le « stade 3 », vers 9-10 ans, l'enfant tient la vie pour le mouvement propre : la mouche est vivante car elle se meut elle-même, mais la bicyclette, non, car on la pousse. Enfin, durant le « stade 4 », vers 11-12 ans, l'enfant n'attribue la vie qu'aux plantes et aux animaux. Dès 1932, cette théorie est contestée, par exemple par Johnson et Josey qui déclarent n'observer rien de tel. Animisme, écologie et spiritualité Le code moral de l'animisme est basé sur un sens sophistiqué de la durabilité. Il s'agit de maintenir le statu quo environnemental et de se conformer aux souhaits de l'esprit de la terre, qui pourrait être métaphoriquement la terre elle-même. Graham Harvey, maître de conférences en études religieuses à l'Open University au Royaume-Uni et auteur du livre publié en 2005 Animism, Respecting the living world, a estimé que la vision de l'animisme sur l'identité de la personne représentait un défi radical aux perspectives dominantes de la modernité, car elle accorde « l'intelligence, la rationalité, la conscience, la volonté, l'agence, l'intentionnalité, le langage et le désir » aux non-humains. De même, elle remet en question la conception de l'unicité humaine qui prévaut à la fois dans les religions abrahamiques et le rationalisme occidental. Les animaux L'animisme implique la croyance que « tous les êtres vivants ont une âme » et donc une préoccupation centrale de la pensée animiste concerne la manière dont les animaux peuvent être mangés ou utilisés d'une autre manière pour les besoins de subsistance des humains. Les actions des animaux non humains sont considérées comme « intentionnelles, planifiées et pourvues d'un but » et sont considérées comme des personnes parce qu'elles sont à la fois vivantes et communiquent avec les autres. Dans les visions animistes du monde, les animaux non humains sont considérés comme participant à des systèmes et des cérémonies de parenté avec les humains, tout en ayant leurs propres systèmes et cérémonies de parenté. Harvey a cité un exemple de compréhension animiste du comportement animal qui s'est produit lors d'un powwow tenu par les Mi'kmaq de Conne River en 1996 ; un aigle a survolé la cérémonie, en tournant au-dessus du groupe de tambours central. Les participants assemblés ont crié kitpu (« aigle »), pour souhaiter la bienvenue à l'oiseau et exprimer leur plaisir devant sa beauté, et ils ont plus tard exprimé l'opinion que les actions de l'aigle reflétaient son approbation de l'événement et le retour des Mi'kmaq aux pratiques spirituelles traditionnelles. Cette relation aux animaux entraîne une conception particulière de la chasse : Les éléments Diverses cultures animistes considèrent également les pierres comme des personnes. En discutant des travaux ethnographiques menés chez les Ojibwés, Harvey a noté que leur société considérait généralement les pierres comme inanimées, à deux exceptions près : les pierres des Bell Rocks et celles qui se trouvent sous les arbres frappés par la foudre, qui étaient censées être devenues des Thunderers. Les Ojibwés concevaient le temps comme un élément de la personnalité, les tempêtes étant conçues comme des personnes appelées Thunderers dont les sons transmettraient des communications et qui se livreraient à des conflits saisonniers pour les lacs et les forêts, jetant des éclairs sur les monstres des lacs. Le vent, de même, peut être conçu comme une personne dans la pensée animiste. L'importance du lieu est également un élément récurrent de l'animisme, certains lieux étant compris comme des personnes à part entière. De même, la relation aux éléments comme des personnes entraîne des relations différentes entre êtres humains et matériaux :La coupe et la sculpture du bois ou de la pierre entraînent autant de pertes de vie que la coupe et la sculpture des os. Les os peuvent provenir d'êtres dont la matière (os, chair, sang, etc.) ressemble davantage à la nôtre, mais la différence entre nous et les arbres ou les rochers ne diminue en rien le fait que les couper revient à les agresser. L'enlèvement de la vie devient inévitablement évident. La sculpture et les arts décoratifs fleurissent chez les Maoris, mais loin d'essayer d'éviter une conscience de la violence commise, cette conscience est centrale et génératrice. Les esprits L'animisme peut également impliquer l'établissement de relations avec des entités spirituelles non corporelles. Ceux-ci impliquent une relation avec des personnes autres-que-humaines sans que celles-ci ne relèvent systématiquement d'une transcendance : Le « nouvel animisme » et l'anthropologie postmoderne Graham Harvey, dans une veine néo-païenne et écologique, parle du « nouvel animisme ». Avec ce terme, Harvey décrit l'approche des anthropologues qui sont conscients que leurs concepts contrastent avec les hypothèses des premiers anthropologues. Une critique des approches modernes en anthropologie Ces approches, d'après l'anthropologue Nurit Bird-David visent à éviter l'hypothèse moderniste selon laquelle l'environnement consiste en un monde physique distinct du monde des humains, ainsi que la conception moderniste de personne composée de manière dualiste d'un corps et d'une âme . Le « nouvel animisme » a émergé en grande partie des publications de l'anthropologue Irving Hallowell qui ont été produites sur la base de ses recherches ethnographiques parmi les communautés Ojibwe du Canada au milieu du . Pour les Ojibwe découverts par Hallowell, l'identité personnelle ne nécessitait pas une ressemblance humaine, mais plutôt que les humains soient perçus comme d'autres personnes, ce qui inclut par exemple les peuples des rochers et les peuples des ours. Pour les Ojibwe, ces personnes étaient des êtres dotés de volonté propre qui acquéraient un sens et un pouvoir par leurs interactions avec les autres ; en interagissant respectueusement avec les autres, ils apprenaient eux-mêmes à « agir comme une personne ». L'approche de Hallowell pour comprendre la personnalité des Ojibwe diffère grandement des concepts anthropologiques antérieurs de l'animisme. Il soulignela nécessité de remettre en question les perspectives modernistes et occidentales de ce qu'est une personne en entrant en dialogue avec différentes visions du monde. L'approche de Hallowell a influencé le travail de Nurit Bird-David, qui a produit un article réévaluant l'idée d'animisme en 1999. Nurit Bird-David soutient que les idées positivistes sur la signification de la « nature », de la « vie » et de la « personne » ont mal orienté les tentatives antérieures de comprendre les concepts locaux. Les théoriciens classiques auraient attribué leurs propres idées modernistes du soi aux . Elle explique que l'animisme est une plutôt qu'un échec du raisonnement primitif. En d'autres termes, l'identité du soi chez les animistes est fondée sur leurs relations avec les autres, plutôt que sur des caractéristiques distinctives du soi. Au lieu de se concentrer sur le moi moderniste et essentialisé (« individuals »), les personnes sont considérées comme des faisceaux de relations sociales (« dividuals »), dont certaines incluent des « superpersonnes » (c'est-à-dire des non-humains) . Comme Bird-David, Tim Ingold soutient que les animistes ne se considèrent pas comme séparés de leur environnement : Rane Willerslev prolonge l'argument en notant que les animistes rejettent ce dualisme cartésien et que le moi animiste s'identifie au monde, . Le chasseur animiste est donc conscient d'être un chasseur humain, mais, par mimétisme, il est capable d'adopter le point de vue, les sens et les sensibilités de sa proie, de ne faire qu'un avec elle. Graham Harvey souligne également la différence radicale entre les systèmes de connaissance occidentaux modernes et ceux des peuples dits animistes : Relation des peuples animistes au surnaturel Selon Graham Harvey, professeur en études religieuses à l'Open University, l'animisme ne représente pas une forme de religion particulière mais plutôt un point de vue général et une manière de concevoir les relations aux êtres vivants. La perception d'entités autres-que-humaines n'implique en effet ni que celles-ci ne pensent ou n'agissent comme des humains vivants, ni que celles-ci soient des divinités ; de ce fait la notion d'esprit en animisme est certainement éloignée des conceptions modernes du surnaturel. Les sociétés dites animistes peuvent par exemple disposer d'un culte des ancêtres, cependant si la mort peut transformer radicalement les êtres humains qui deviennent des ancêtres, ce n'est là qu'une autre démonstration des processus qui peuvent être considérés comme propres à la vie. D'autre part, Les relations avec ces personnes autres entraînent par la suite des formes de ritualisation et l'intervention de pratiques magiques ou chamaniques : L'animisme en philosophie Ogura Kizo, professeur d'études des civilisations à l'université de Kyoto considère la philosophie originelle de Confucius (particulièrement dans les Analectes) comme typique d'une pensée animiste. Cette pensée est décrite comme appartenant à la « troisième vie », qui diffère de la « première vie », physique et biologique, ainsi que de la « deuxième vie », conçue comme étant celle prônée par les chamanes et Taoïstes de l'époque (à savoir une vision de l'homme spirituel comme maître de la Terre et du Ciel), ainsi que par l'un des continuateurs célèbres de Confucius, Mencius, a qui est attribuée une pensée de type spiritualiste, prônant que tous les objets dans le monde seraient faits de « matière spirituelle » ou qi (氣). Selon lui, l'exemple du shintoïsme japonais montre que le facteur déterminant afin d'employer le terme d'animisme n'est pas la transcendance même du Ciel. Si de nombreux membres d'une communauté humaine, que ce soit un village ou un pays, perçoivent une indication de vie ou d'anima dans une pierre, celle-ci peut être appelée kami, non pas parce que le caractère pieux de la pierre descend du Ciel, mais parce que les gens reconnaissent son caractère kami au motif qu'ils partagent certains sentiments subjectifs mais communs. Une lecture attentive de la littérature confucéenne indique que la notion de ren (仁) a des liens logiques profonds avec la vie de « l'entre-deux », et au sein des entités sociales : de ce fait, l'animisme originel propre à la pensée confucéenne se serait perdu, car il indiquerait une incompatibilité avec le panthéisme, le spiritualisme et le chamanisme. Selon les études anthropologiques de Takako Yamada, il est cependant erroné de penser l'animisme comme une croyance dans les esprits fondée sur un système philosophique ou phénoménologique. De ce fait, des études portant sur les Aïnu, les Ladhaki et les Sakha montrent le caractère inséparable de l'animisme et du chamanisme, le premier représentant l'idée et l’interprétation de l’ensemble des phénomènes spirituels dans une culture, le second un dispositif de mise en scène visant à distribuer l'énergie de ces phénomènes dans la vie de tous les jours. Bibliographie Robert Asséo, Jean-Louis Baldacci, Bernard Chervet (et al.), L'animisme parmi nous, Presses universitaires de France, Paris, 2009, 219 p. (actes d'un colloque réunissant des anthropologues et des psychanalystes autour du thème de l'animisme, les 29 et au Musée du quai Branly, Paris) Denis Bon, L'animisme : l'âme du monde et le culte des esprits, De Vecchi, Paris, 2002, 140 p. J. E. Chancerel, Recherches sur la pensée biologique de Stahl, 1934. Philippe Descola, Par-delà nature et culture, Gallimard, « Bibliothèque des sciences humaines », Paris, 2005. Graham Harvey, Animism : respecting the living world, Columbia University Press, New York, 2006, 248 p. (br.) Lothar Käser, Animisme. Introduction à la conception du monde et de l’homme dans les sociétés axées sur la tradition orale, Excelsis, Charols, 2010. Géza Róheim, L'animisme, la magie et le roi divin (préf. de Tobie Nathan), Payot, Paris, 2000 (éd. en anglais, 1930), 458 p. Edward Tylor, La civilisation primitive (Primitive Culture, 1871, traduit de l'anglais sur la deuxième édition par Pauline Brunet et Edmond Barbier), C. Reinwald et Ce, Paris, 1876-78, 2 vol. (XVI-584, VIII-597 p.) Notes et références Voir aussi Articles connexes Animatisme Chamanisme Particularismes chamaniques dans le monde Esprit (surnaturel) Génie de brousse Hindouisme Religions du Pérou précolombien Religions traditionnelles africaines Shintoïsme Tengrisme Aspect culturel par animal Liens externes Animisme. Imago mundi L'animisme est-il une religion ? Entretien avec Philippe Descola L'animisme. Les traditions sénégalaises Anthropologie des religions Paganisme Spiritualité autres Peinture en Inde
L’animisme (du latin , originairement « esprit », puis « âme ») est la croyance en un esprit, une force vitale, qui anime les êtres vivants, les objets mais aussi les éléments naturels, comme les pierres ou le vent, ainsi qu'en des génies protecteurs.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Anthropologie%20de%20la%20religion
Anthropologie de la religion
L'anthropologie de la religion est le domaine de l'anthropologie qui étudie le fait religieux, c'est-à-dire non seulement les pratiques ou les rites mais aussi les corpus théologiques savants ou non (mythes, textes sacrés, doctrine) propres à chaque tradition religieuse. Essai de définition anthropologique du fait religieux Edward Tylor, 1871 : C'est une croyance en des êtres spirituels. Avec Frazer, Tylor fait partie de l'« école » évolutionniste qui soutient le passage du fait religieux par trois stades : la magie, la religion, la science. Carl Gustav Jung : Psychologie et religion Émile Durkheim : La religion est une émanation de la société et une célébration de la société par elle-même. Il fait partie de l'« école sociologique française » et tend comme Mauss et Weber à souligner l'importance du lien entre fait religieux et société. Marcel Mauss : Ensemble de croyances, de pratiques et d'organisation. Claude Lévi-Strauss et le structuralisme Marc Augé, ~1990 : Principes, mythes, représentations, rituels se retrouvant de façon récurrente dans les phénomènes religieux. René Girard se définissait lui-même comme un anthropologue du religieux, toute son œuvre est traversée par ce thème. Il est notamment auteur de La Violence et le Sacré. Domaines d'étude de l'anthropologie des religions magie et religion sacré et profane saint et sacré interdits et pollution les rites les mythes la notion de croyance les personnages religieux et charisme chamanisme et possession le tabou Sens de la religion Les faits religieux prétendent donner des clés pour comprendre le monde. Mais ce sens est produit par les hommes et les femmes, même s'ils considèrent que ce sens existait avant eux. Le fait religieux, s'il n'est pas mythique ou ésotérique, s'accorde avec des principes métaphysiques, ou philosophiques, qui, eux, ne peuvent pas faire l'économie de s'interroger sur l'existence d'un principe premier : idée de Bien (Platon), cause première (Aristote), existence de l'Être immuable (Parménide), présence de l'Un primordial (Plotin), Voie (taoïsme), pensée dialectique (Hegel), principe vital (Bergson) etc. La Bible prétend que Dieu a créé le monde ex nihilo, c'est-à-dire de rien : "Au commencement Dieu créa le ciel et la terre." (Gn 1,1). Saint Jean soutient que "Dieu est Amour". (1 Jn 4,16)… Le fait religieux, fondamentalement, c'est la relation de l'homme avec l'Être. Selon l'historien des religions Mircea Eliade, la religion, c'est-à-dire le rapport qu'a un homme avec le sacré ou ce qu'il prétend voir consciemment, ou inconsciemment, comme tel, est consubstantiel à toute société humaine, aussi laïque, athée ou agnostique voudrait-elle se prétendre (les partis politiques sont à cet égard comparables à des sectes, – à des petites religions). La religion implique donc : Une croyance, des révélations, une doctrine. Un culte rendu à la divinité. Une morale personnelle conforme à la foi. En comparaison, on remarquera que l'hindouisme se révèle être une civilisation, et non une religion, les religions qui constituent la civilisation hindoue étant la multitude de sectes ou écoles de philosophie indienne (sampradaya). Voir aussi Sciences des religions Relation entre science et religion Sémiocratie Politologie des religions Anthropologie des religions
L'anthropologie de la religion est le domaine de l'anthropologie qui étudie le fait religieux, c'est-à-dire non seulement les pratiques ou les rites mais aussi les corpus théologiques savants ou non (mythes, textes sacrés, doctrine) propres à chaque tradition religieuse.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Alphabet%20phon%C3%A9tique%20de%20l%27OTAN
Alphabet phonétique de l'OTAN
L'alphabet phonétique de l'OTAN est le nom que l'on donne parfois à l'alphabet radio international qui a été normalisé par l'Union internationale des télécommunications. Il est utilisé notamment par l'OACI et l'OTAN mais aussi par les services de secours utilisant les fréquences radio tels que les pompiers, la police nationale, la gendarmerie, la Croix-Rouge, la protection civile, la sécurité civile, les radioamateurs, les Forces Armées (Armée de Terre, Armée de l'air et Marine), les forces spéciales (Armée de Terre, Armée de l'air et Marine) Il est issu des différents alphabets radio utilisés par les forces armées des États-Unis et a remplacé les alphabets radio nationaux. Il a été généralisé par l'OTAN, d'où son nom dans le langage courant. Historique Pour créer le code, une série d'agences internationales ont attribué 26 mots de code de manière acrophonique aux lettres de l'alphabet anglais, de sorte que les noms des lettres et des chiffres soient aussi distincts que possible, afin d'être facilement compris par ceux qui échangent des messages vocaux par radio ou par téléphone, indépendamment des différences de langue ou de la qualité de la connexion. Les mots de code spécifiques variaient, car certains mots apparemment distincts se sont révélés inefficaces dans des conditions réelles. En 1956, l'OTAN a modifié l'ensemble des mots de code alors utilisés par l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) ; cette modification est devenue la norme internationale lorsqu'elle a été acceptée par l'OACI cette année-là et par l'Union internationale des télécommunications (UIT) quelques années plus tard. Les mots ont été choisis pour être accessibles aux locuteurs du français et de l'espagnol en plus de l'anglais ; l'orthographe de quelques mots codés a été modifiée pour faciliter leur utilisation. Mis au point par des techniciens de 31 nations à la suite d'études très approfondies et de centaines de milliers d'essais, un nouveau code avait été mis en application depuis le , dans l'aviation civile internationale qui avait fait enregistrer sur disque la prononciation correcte des mots. Lors des conférences de Genève en 1959, un accord a été réalisé pour l'emploi d'une table d'épellation officielle, valable dans les relations internationales. Tableau Voici les codes et leur prononciation. {| class="wikitable centre" |- ! scope="col" | Lettre ! scope="col" | Code ! Prononciation ! (API) |- | align="center" | A || alfa || al fah || [ˈalfa] |- | align="center" | B || bravo || bra vo ou bra vo || [ˈbravo] |- | align="center" | C || charlie || tchah li || [ˈtʃali] |- | align="center" | D || delta || del tah || [ˈdɛlta] |- | align="center" | E || echo || èk o || [ˈɛko] |- | align="center" | F || foxtrot || fox trott || [ˈfɔkstrɔt] |- | align="center" | G || golf || golf || [ˈɡɔlf] |- | align="center" | H || hotel || ho tèll|| [hoˈtɛl] |- | align="center" | I || india || in di ah || [ˈɪndia] |- | align="center" | J || juliett || djou li ètt ou djou li ètt || [ˈdʒuliˈɛt] |- | align="center" | K || kilo || ki lo || [ˈkilo] |- | align="center" | L || lima || li mah || [ˈlima] |- | align="center" | M || mike || maïk || [ˈmai̯k] |- | align="center" | N || november || no vèmm ber || [noˈvɛmba] |- | align="center" | O || oscar || oss kar || [ˈɔska] |- | align="center" | P || papa || pah pah || [paˈpa] |- | align="center" | Q || quebec || ké bèk || [keˈbɛk] |- | align="center" | R || romeo || ro mi o || [ˈromio] |- | align="center" | S || sierra || si èr rah || [siˈɛra] |- | align="center" | T || tango || tang go || [ˈtaŋgo] |- | align="center" | U || uniform || you ni form|| [ˈjunifɔm, ˈunifɔm] |- | align="center" | V || victor || vik tar || [ˈvɪkta] |- | align="center" | W || whiskey || ouiss ki || [ˈwɪski] |- | align="center" | X || xray || èkss ré || [ˈɛksrei̯] |- | align="center" | Y || yankee || yang ki || [ˈjaŋki] |- | align="center" | Z || zulu || zou' lou || [ˈzulu] |} Le code « nine » est prononcé comme « niner » pour éviter la confusion avec le mot allemand « », qui signifie « non » et qui se prononce comme le mot anglais « nine ». Le code « five » est prononcé comme « fife » pour éviter la confusion avec « fire » (« feu » en anglais) avec un accent non rhotique ou le r'' final n'est pas prononcé, cela pouvant signifier un incendie. « alfa » et « juliett » sont volontairement orthographiés de manière à être prononçables à l'international. Variantes En aviation, le code « delta » est remplacé par « data », « dixie » ou « david » dans certains aéroports, dont l'Aéroport international Hartsfield-Jackson d'Atlanta, pour éviter la confusion avec l'indicatif d'appel « Delta », associé à la compagnie aérienne Delta Air Lines. Quelquefois, le code « one » peut être remplacé par « unit », ce qui signifie « unité ». Notes et références Voir aussi Liste des zones horaires militaires Radioamateur Code Morse international Radiotéléphonie Certificat restreint de radiotéléphoniste OTAN Réglementation aéronautique de:Buchstabiertafel
L'alphabet phonétique de l'OTAN est le nom que l'on donne parfois à l'alphabet radio international qui a été normalisé par l'Union internationale des télécommunications. Il est utilisé notamment par l'OACI et l'OTAN mais aussi par les services de secours utilisant les fréquences radio tels que les pompiers, la police nationale, la gendarmerie, la Croix-Rouge, la protection civile, la sécurité civile, les radioamateurs, les Forces Armées (Armée de Terre, Armée de l'air et Marine), les forces spéciales (Armée de Terre, Armée de l'air et Marine) Il est issu des différents alphabets radio utilisés par les forces armées des États-Unis et a remplacé les alphabets radio nationaux. Il a été généralisé par l'OTAN, d'où son nom dans le langage courant.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/ADSL
ADSL
L’ADSL (de l'anglais ) est une technique de communication numérique (couche physique) de la famille xDSL. Elle permet d'utiliser une ligne téléphonique, une ligne spécialisée, ou encore une ligne RNIS (en anglais ISDN pour ), pour transmettre et recevoir des données numériques de manière indépendante du service téléphonique conventionnel (analogique). À ce titre, cette méthode de communication diffère de celle utilisée lors de l'exploitation de modems dits « analogiques », dont les signaux sont échangés dans le cadre d'une communication téléphonique (similaire au fax, c'est-à-dire sur des fréquences vocales). La technologie ADSL est massivement mise en œuvre par les fournisseurs d'accès à Internet pour le support des accès dits « haut-débit ». Description Le sigle ADSL vient de l'anglais , qui se traduit fonctionnellement par « [liaison] numérique [à débit] asymétrique [sur] ligne d'abonné ». La terminologie française officielle recommande l'expression , mais le sigle « ADSL » reste le plus largement utilisé dans le langage courant. Comme son nom l'indique, la technologie ADSL fournit un débit asymétrique. Le flux de données est plus important dans un sens de transmission que dans l'autre. Contrairement à la technologie SDSL pour laquelle le débit est symétrique, donc équivalent en émission et en réception, le débit de données montant d'une communication ADSL () est plus faible que le débit descendant (), dans un rapport qui varie généralement . Histoire Alors qu'il étudiait les moyens de transmettre des informations à haut débit sur une ligne téléphonique, Joseph Lechleider, ingénieur aux laboratoires de recherche Bell, constata que lorsque les débits ascendant et descendant étaient identiques (SDSL), les interférences et les parasites étaient souvent trop nombreux et perturbaient la communication. Tenant compte du fait que ces nouvelles technologies seraient mises en œuvre dans un cadre où le but premier était de fournir du contenu, il imagina donc un moyen de favoriser la vitesse de téléchargement aux dépens de la vitesse d’émission et rendit ainsi la communication asymétrique. Le brevet fut déposé en 1988. En France, le lancement commercial de l'ADSL a été effectué par France Telecom Interactive en 1999 ; l'ADSL a commencé à décliner au quatrième trimestre 2014 face à la concurrence de la fibre optique et du VDSL2 qui apportent un débit supérieur. Principe de fonctionnement La ligne téléphonique qui relie le domicile d'un abonné à l'autocommutateur public qui dessert son quartier (le « central téléphonique ») est constituée d'une paire de fils de cuivre, en général continue entre ces deux points (la boucle locale). Les signaux utilisés pour la téléphonie classique RTC (sonnerie, numérotation multifréquences, voix) occupent une bande de fréquences qui généralement s'étend de environ. Le principe de l'ADSL consiste à exploiter une autre bande de fréquence, située au-dessus de celle utilisée pour la téléphonie, pour échanger des données numériques en parallèle avec une éventuelle conversation téléphonique. Grâce à cette séparation dans le domaine fréquentiel, les signaux ADSL qui transportent les données et les signaux téléphoniques qui transportent la voix circulent donc simultanément sur la même ligne d'abonné sans interférer les uns avec les autres. L'ADSL fait partie d'une famille de technologies semblables, regroupées sous le terme générique DSL (ou xDSL). Les différents membres de cette famille se différencient par leur nature symétrique ou asymétrique, les débits offerts, les longueurs de ligne compatibles avec une qualité de service déterminée, etc. Parmi ces technologies, on peut citer le SDSL et les VDSL et VDSL2 ; toutefois, la méthode SDSL de transmission exploite la totalité de la bande passante de la ligne téléphonique, et ne permet donc plus le partage de celle-ci entre un service de téléphonie analogique et la transmission SDSL. Mise en œuvre L'ADSL nécessite l'installation d'équipements de communication spécifiques à cette technologie aux deux extrémités de la ligne téléphonique (souvent dénommée « paire de cuivre » dans le jargon des télécommunications ou encore boucle locale). Dans les locaux de l'autocommutateur public, l'équipement qui traite les signaux ADSL d'un groupe d'abonnés s'appelle un DSLAM (pour ). Chez l'abonné, l'équipement qui effectue la même fonction est soit un modem ADSL, soit un routeur ADSL (qui n'est autre qu'un routeur classique muni d'un modem ADSL interne). L'ADSL utilise un spectre de fréquences étendu sur un support physique qui n'était pas conçu pour cela à l'origine (la paire de cuivre). Cette technologie peut donc se révéler inexploitable sur des lignes d'abonnés qui présentent une trop forte atténuation pour les signaux de l'ADSL. C'est le cas lorsque la section de la paire cuivrée est trop faible ou lorsque la longueur de la ligne est trop importante. Le terme d'éligibilité technique est utilisé pour qualifier la compatibilité d'une ligne téléphonique donnée avec l'ADSL. Cette éligibilité peut être vérifiée sur les sites Web des fournisseurs d'accès. Le signal ADSL transite sur la paire cuivrée téléphonique au même titre que le signal téléphonique, et la cohabitation de ces deux types de signaux requiert l'installation de filtres destinés à séparer les fréquences respectives des deux flux. Au niveau de l'autocommutateur public, ces filtres sont installés sous la forme d'armoires de filtrage qui regroupent plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de cartes électroniques de filtrage. Chez l'abonné, la séparation des deux flux est réalisée au moyen d'un filtre ADSL placé entre la prise téléphonique et la fiche de connexion du téléphone. Dans le cas où la ligne n'est utilisée que pour l'ADSL (cas des lignes en ADSL nu ou en dégroupage total) un filtre n'a aucune utilité. Le signal à destination de l'ordinateur, arrive au modem qui extrait les données numériques du signal ADSL. Ces données sont ensuite transmises à l'ordinateur, par l'intermédiaire d'un câble Ethernet, d'un câble USB ou encore grâce à une liaison Wi-Fi. Les données numériques véhiculées par l'ADSL peuvent servir de support à une communication téléphonique (VoIP), ou à la diffusion de programmes de télévision numérique (le plus souvent en MPEG-2, mais aussi en MPEG-4). On voit donc apparaître des familles de modems ADSL évolués qui permettent de traiter ces flux de manière native. En France, c'est le cas de nombreuses « » proposées par les fournisseurs d'accès à Internet : Freebox, Livebox, Neuf Box, Alice Box ou DartyBox. Ces modems spécialisés sont munis de connecteurs qui permettent d'y raccorder directement un poste téléphonique (connecteur RJ-11) ou un téléviseur (connecteur péritel ou HDMI). Pour des raisons de commodité de mise en œuvre et de limitation de la consommation électrique, ces matériels se présentent souvent sous la forme de deux boîtiers distincts. Dans ce cas, le premier boîtier assure généralement la communication ADSL proprement dite, ainsi que le support des fonctions de téléphonie et de transmission de données informatiques. Le second boîtier supporte les services multimédias comme la réception des chaînes de radio et de télévision numérique, l'enregistrement et la restitution des flux audio et vidéo sur disque dur embarqué ou externe, la restitution de programmes en différé La communication entre les deux boîtiers peut emprunter un câble Ethernet, une liaison Wi-Fi, ou encore un système de courants porteurs en ligne. Détails de fonctionnement : Le terme de sous-porteuse utilisé dans les chapitres ci-dessous est un abus de langage. Il s'agit en réalité de porteuses parce qu'elles ne modulent pas une porteuse principale. Domaine fréquentiel : les chapitres ci-dessous concernent les modes ADSL, ADSL2 et Re-ADSL. Le mode ADSL2+ fait l'objet d'un paragraphe distinct en fin de chapitre. L'ADSL fait appel à la notion de sous-porteuses : la bande de fréquences comprise entre et environ est divisée de . À chaque intervalle est associée une sous-porteuse, qui donne un signal modulé. La n-ième sous-porteuse est donc matérialisée sous la forme d'un signal dont la fréquence de base vaut . Un modem ADSL peut donc être considéré comme la mise en parallèle d'un grand nombre de modems analogiques, chacun transmettant sur une fréquence différente : pour le premier, pour le second, pour le troisième, et ainsi de suite. La sous-porteuse n'est pas utilisée, car elle correspond à un signal de fréquence nulle. Les sous-porteuses d'indice 1 à 255 sont théoriquement utilisables pour transmettre des données. Toutefois, les sous-porteuses ne sont en général pas exploitées en raison de la présence possible de signaux téléphoniques dans une gamme de fréquences proche des fréquences utilisées par ces sous-porteuses. Dans la pratique, lorsque l'ADSL est mis en œuvre sur une ligne téléphonique classique (analogique), les sous-porteuses d'indice 7 à 255 sont donc disponibles pour la communication ADSL proprement dite. L'ADSL2 et le Re-ADSL () sont des évolutions de la technologie ADSL d'origine. Grâce à une technique de modulation/démodulation améliorée, ces nouveaux modes permettent d'obtenir une meilleure immunité de la communication aux perturbations et un fonctionnement acceptable sur des lignes qui auraient été trop longues pour supporter une transmission ADSL classique. Répartition des sous-porteuses entre sens montant et sens descendant L'ADSL est considéré par les instances de normalisation comme une technologie destinée essentiellement au grand public mais aussi aux PME et aux TPE. Vis-à-vis des ressources disponibles sur Internet, cette catégorie de clients est en général davantage amenée à télécharger des informations (consultation d'un site Web, par exemple) qu'à envoyer des informations vers un site distant. Il a donc été décidé de favoriser le sens de la communication qui va du réseau vers l'abonné (descendant en français, en anglais), au détriment du sens qui va de l'abonné vers le réseau (montant en français, en anglais). C'est pour cela que l'ADSL est qualifié d’asymétrique : le nombre de sous-porteuses affectées au sens descendant est plus élevé que le nombre de sous-porteuses affectées au sens montant. Quand l'ADSL est mis en œuvre sur une ligne téléphonique classique (analogique : RTC), les sous-porteuses 7 à 31 sont affectées au trafic émis par l'abonné vers le réseau. Les , quant à elles, sont affectées au trafic reçu du réseau par l'abonné. En ADSL1, la sous-porteuse d'indice 64 sert de signal de référence (« porteuse pilote ») pour les deux sens de communication et n'est pas modulée. Dans les modes ADSL2 et supérieurs, le choix de la sous-porteuse utilisée comme pilote fait partie de la négociation préalable à la synchronisation. Les modems ADSL les plus récents comportent des systèmes de traitement numérique basés sur une technique d'annulation d'écho qui permet, si nécessaire, d'utiliser aussi les sous-porteuses d'indice inférieur à 32 pour transporter des données de la voie descendante. Dans la pratique, ce mode de fonctionnement n'apporte qu'un gain de débit limité, au prix d'une plus grande sensibilité aux perturbations, et il ne semble donc pas promis à une large mise en œuvre. Il existe deux variantes de l'ADSL que l'on utilise selon que la ligne d'abonné est une ligne téléphonique analogique (dans ce cas, on utilise l'ADSL annexe A) ou une ligne exploitée en RNIS (dans ce dernier cas, on utilise l'annexe B). Les paragraphes ci-dessus décrivent la répartition des sous-porteuses de l'ADSL annexe A. Comme la plage des fréquences utilisées par le RNIS est plus étendue que pour la téléphonie classique (RTC), et atteint la centaine de kilohertz (kHz), l'annexe B prévoit de réserver davantage de sous-porteuses inutilisées dans le bas de bande, et décale d'autant la frontière entre les sous-porteuses utilisées pour le sens montant et celles utilisées pour le sens descendant. L'annexe B est utilisée en Allemagne, par exemple, où la plupart des lignes du réseau téléphonique public étaient exploitées en RNIS. On peut également signaler l'existence d'une autre annexe qui permet de disposer d'un plus grand nombre de sous-porteuses pour le sens montant (annexe M), au détriment du nombre de porteuses affectées au sens descendant. Cette option est relativement peu utilisée et n'est d'ailleurs pas autorisée sur le réseau public en France, car elle peut perturber par intermodulation une communication ADSL classique sur une ligne d'abonné adjacente (diaphonie, ou en anglais). Modulation des sous-porteuses Chaque sous-porteuse est modulée en amplitude et en phase, au rythme de par seconde (on notera toutefois que ce nombre n'est pas tout à fait exact, voir plus bas le paragraphe « supertrames »). Un symbole est un état de modulation qui peut représenter un plus ou moins grand nombre de bits d'information. La complexité de modulation de chaque sous-porteuse est choisie en fonction de la qualité de transmission observée sur la ligne pour cette sous-porteuse. En effet, les modulations complexes permettent de transporter un nombre élevé de bits, ce qui favorise le débit, mais ce type de modulation est plus difficile à décoder au niveau du récepteur et est plus sensible aux interférences et donc plus susceptible de subir des erreurs de transmission provoquées par les éventuelles perturbations de la ligne. Le niveau de modulation de chaque sous-porteuse peut donc être ajusté pour transporter entre d'information par symbole. Le nombre de bits affecté à chaque sous-porteuse est déterminé en début de connexion, après une phase de mesure de qualité de la ligne effectuée par échange de signaux de test entre les deux équipements ADSL qui établissent la communication. Structure des informations Trames ADSL Les informations transportées par l'ADSL dans chaque sens de communication sont organisées en trames d'une taille égale à la somme des bits véhiculés par l'ensemble des sous-porteuses affectées à ce sens de communication. En supposant par exemple que le sens descendant utilise 40 sous-porteuses et que chaque sous-porteuse transporte par symbole, la taille de la trame correspondante est de , soit . Chaque sous-porteuse étant modulée à raison de symboles par seconde, ce sont donc qui sont envoyées à chaque seconde, et avec les chiffres de notre exemple, le débit brut du sens descendant s'établit à , soit . Chaque trame contient des informations de service, des données utilisateur, et éventuellement des octets de redondance utilisés pour détecter et si possible corriger les erreurs. Ce mécanisme de détection et de correction d'erreurs, connu sous le nom de FEC (pour ) fait appel au code de Reed-Solomon. Chaque trame transporte donc des données qui ont été préalablement organisées sous la forme d'un ou plusieurs mot-code(s) ( en anglais) Reed-Solomon. Supertrames ADSL Pour des raisons de synchronisation, les trames ADSL sont regroupées en « trains » de consécutives et complétées par une de contrôle qui contient des informations de service additionnelles plutôt que des données utilisateur. Ces groupes de sont désignés sous le nom de « supertrames ». La présence d'une trame de contrôle pour chaque groupe de « prend de la place » en ligne et devrait normalement affecter le débit des données utiles. Pour éviter ce problème, la véritable rapidité de modulation de chaque sous-porteuse est non pas de par seconde comme indiqué plus haut, mais de symboles par seconde (environ par seconde), ce qui permet de transmettre exactement par seconde. Capacité de trafic Sens descendant En supposant que la qualité de la ligne le permette, chaque sous-porteuse peut utiliser des symboles de , et transmet symboles par seconde. Pour le sens descendant, on dispose de 223 sous-porteuses pour transporter des données utilisateur (ce sont les sous-porteuses 32 à 255, moins la sous-porteuse pilote 64). Sans autre limitation, le débit maximum théorique du sens descendant s'établirait donc à , soit . Dans la pratique, ce débit est moindre pour deux raisons principales : la structure des mots-codes Reed-Solomon ne permet pas de transporter plus d'un certain nombre d'octets utilisateur dans chaque trame. Pour le sens descendant, le format utilisé pour les mots-codes accepte un maximum de à partager entre les données utiles et d'éventuels octets de redondance. Cette taille conditionne le débit maximum théorique qui s'établit à une valeur de , soit ; les caractéristiques de la ligne (atténuation, perturbations externes) font qu'il n'est souvent pas possible de transmettre par symbole, de manière fiable, pour chaque sous-porteuse. À cause de ces deux facteurs, le débit net maximum du sens descendant s'établit en général à une valeur intermédiaire, de l'ordre de quelques centaines à quelques milliers de kilobits par seconde. Par ailleurs, en fonction de l'abonnement souscrit (on parle de « paliers de débit »), le débit peut être volontairement limité par les équipements du fournisseur d'accès à Internet, indépendamment des possibilités techniques. En ce qui concerne la limitation induite par le code Reed-Solomon, une modification ultérieure de la norme prévoit un format différent pour les mots-codes (tramage « S=1/2 »), qui permet de véhiculer presque deux fois plus de données utilisateur dans chaque mot-code. Lorsque ce format est mis en œuvre, le débit n'est plus limité que par le nombre de bits qui peuvent être transportés par l'ensemble des affectées au sens descendant. Le débit maximum théorique de l'ADSL s'établit alors à un peu plus de pour le sens descendant. Ces valeurs ne s'appliquent pas à l'ADSL2+, qui utilise un nombre de sous-porteuses plus élevé. Sens montant Le même calcul s'applique aux 31 sous-porteuses disponibles pour transporter les données dans le sens montant, et les mêmes restrictions existent à cause de la structure des mots-codes Reed-Solomon. Le débit maximum du sens montant s'établit donc à (cette valeur est la même pour l'ADSL2+). ADSL2+ L’ADSL2+ est une évolution de l'ADSL qui utilise 511 sous-porteuses au lieu de 255, grâce à une extension de la bande de fréquences utilisées jusqu'à environ. Cette capacité accrue, associée à une structure de trame modifiée pour permettre le transport d'un plus grand nombre d'octets dans chaque trame, permet d'atteindre des débits de données de plus de dans le sens descendant. La capacité et le débit du sens montant restent inchangés par rapport à l'ADSL « classique ». Toutefois, les performances accrues de l'ADSL2+ ne sont accessibles que dans de bonnes conditions : atténuation faible, qui dépend du type de câblage (section) et de la longueur de la ligne ; faible niveau de bruit, qui dépend de l'isolation de la ligne sur les câbles (blindage du câble, présence de paires voisines le long du même faisceau de câble utilisées pour d'autres services, comme le RNIS), de son implantation aérienne (plus exposée) ou enterrée ; absence de perturbations électromagnétiques puissantes le long du parcours (absence d’émetteurs radio AM à proximité) ; nombre faible d'épissures le long du câble (sources de bruit par écho et résonance) ; câblage de pose récente (à cause du vieillissement des isolants, les fuites de puissance augmentent avec le temps, et la résistance des conducteurs augmente par oxydation) ; nombre faible et qualité des filtres installés au domicile ou au central (l'offre de dégroupage partiel induit un filtrage mixte, source d'atténuation supplémentaire) ; bonne isolation et qualité du câblage de l'installation intérieure chez l'abonné (protection contre les sources de parasites induits par l'équipement électronique, les lampadaires halogène, les déclencheurs de tubes néon, les équipements de puissance, absence de câbles longs laissés « flottants » sur la prise d'extrémité). Transport des données Comme expliqué plus haut, chaque trame ADSL élémentaire transporte un mot-code Reed-Solomon, lequel comporte des informations de service, des octets de redondance utilisés pour détecter et si possible corriger les erreurs, et un espace destiné aux données de l'utilisateur. Typiquement, les données utilisateur sont organisées sous la forme de cellules en protocole ATM, d'une longueur unitaire de , disponibles pour les données utilisateur proprement dites. Les de chaque cellule ATM contiennent les références du circuit virtuel ATM, ainsi que des informations relatives à l'organisation des données utilisateur au sein d'un groupe de cellules consécutives. À l'émission, les données issues de l'équipement informatique de l'abonné (paquets IP, messages PPP ou encore trames PPPoE) sont automatiquement fragmentées en tronçons de et réparties dans autant de cellules ATM que nécessaire. À la réception, les données transportées par chaque cellule sont extraites, et le message d'origine est automatiquement reconstitué avant d'être délivré à l'équipement destinataire. Gestion des erreurs de transmission Les données redondantes transmises au sein de chaque trame ADSL permettent de détecter et, dans une certaine mesure, de corriger les erreurs de réception. Si l'erreur n'affecte que quelques bits dans la trame ADSL reçue, un mécanisme de correction d'erreur () incorporé au circuit de réception est en général capable de reconstruire les données abîmées. L'erreur est signalée dans les statistiques de réception sous la forme d'une « erreur FEC ». En revanche, si les données sont trop abîmées pour pouvoir être reconstituées, l'erreur est signalée sous la forme d'une « erreur CRC ». Dans certains cas, une erreur affecte l'en-tête d'une cellule ATM, et cette altération est détectée par le récepteur, qui la signale sous la forme d'une « erreur HEC ». Enfin, si le taux d'erreur est suffisamment grand, la structure de la trame ADSL elle-même peut être affectée au point que plus aucune donnée reçue n'est utilisable. On constate alors une perte de tramage (« erreur LOF ») qui peut aller jusqu'à la perte totale de synchronisation (« erreur LOS »). En présence de ce type d'erreur, le modem ADSL réagit le plus souvent en interrompant la communication et en entamant une nouvelle procédure de synchronisation depuis le début. C'est le phénomène connu sous le nom de « désynchronisation » par les internautes. Le protocole ATM ne supporte pas nativement de système de correction des erreurs. Quand se produit une erreur suffisamment sévère pour que le dispositif de correction d'erreur natif de l'ADSL (FEC) ne puisse pas la corriger, les cellules ATM affectées par l'erreur sont supprimées en réception. Il manque donc un segment dans les données utilisateur reçues par le destinataire. En général, une couche de protocole de niveau supérieur (TCP par exemple) fait le nécessaire pour demander la retransmission de ce segment manquant. Redistribution des bits entre sous-porteuses () Les modems ADSL maintiennent en permanence des statistiques sur la qualité de réception, qui est mesurée sur chaque sous-porteuse. Cette évaluation est faite au démarrage de la communication ADSL (phase de synchronisation) par l'intermédiaire de données de test émises sur chaque sous-porteuse et par l'échange d'informations entre les deux modems sur la qualité du signal reçu. Par la suite, les variations du rapport signal-sur-bruit de chaque sous-porteuse, représentatives de la qualité de réception, sont surveillées individuellement. Lorsqu'une sous-porteuse est affectée par des perturbations, le modem et l'équipement distant ont la possibilité d'échanger des requêtes qui leur permettent d'augmenter la puissance d'émission dévolue à cette sous-porteuse ou de réduire le nombre de bits transmis sur celle-ci, et de transférer la différence sur une sous-porteuse qui bénéficie de meilleures conditions de réception. Ce mécanisme est connu sous le nom de en anglais, et fonctionne de manière indépendante dans le sens montant et dans le sens descendant. Latence de transmission Le temps de latence constaté en réception dépend du mode de transport des cellules ATM au sein des trames ADSL. Il existe deux modes de transport qui affectent différemment les données : le mode « » dans lequel les bits sont transmis sur la base d'un ordre « premier entré, premier sorti ». Dans ce mode, la latence est minimum, mais une éventuelle perturbation du signal abîmera en général un grand nombre de bits adjacents d'une même cellule ATM, ce qui rend l'information impossible à reconstituer par le mécanisme de FEC. Il est donc fréquent de ne pas utiliser du tout la correction d'erreurs FEC en mode ; le mode « », dans lequel le modem envoie le premier bit de l'octet a, suivi du premier bit de l'octet b, etc., jusqu'au premier bit de l'octet k, suivi du second bit de l'octet a, du second bit de l'octet b, etc. jusqu'au dernier bit de l'octet k-1 et au dernier bit de l'octet k. Dans ce mode, lorsqu'une perturbation se produit, elle affecte en général un seul bit par octet, même si cela se produit dans un grand nombre d'octets. Dans ces circonstances, le mécanisme de FEC est en général capable de reconstruire l'information affectée par la perturbation. En contrepartie, la latence du mode est plus grande que celle du mode , puisque le récepteur doit attendre d'avoir reçu 'k' octets avant de pouvoir délivrer l'octet 'a', puis l'octet 'b' Les utilisateurs qui ont besoin d'un temps de latence faible (joueurs en ligne, par exemple) exploitent donc le mode de transmission quand l'opérateur le propose, tandis que les utilisateurs qui recherchent une bonne fiabilité de transmission préfèrent le mode . En mode fast path, le temps de latence typique est de l'ordre de , alors qu'il se rapproche plutôt des en mode . Estimation du débit maximal réel en fonction de la longueur de la ligne Comme illustré par le tableau d'exemples ci-dessous, le débit maximal dans le sens descendant dépend du mode de modulation utilisé (ADSL1 / ADSL2 / ADSL2+) et de l'atténuation totale subie par les signaux durant leur trajet sur la ligne de l'abonné. Cette atténuation totale dépend de la longueur et du diamètre de chaque tronçon de la ligne. Exemples de valeurs d'atténuation et de débits en fonction de la longueur de la ligne : En fonction de la distance, on constate que l'ADSL2+ procure des débits plus importants que l'ADSL1 et l'ADSL2. Ce ratio doit toutefois être considéré avec prudence, car il ne tient pas compte d'une éventuelle utilisation du tramage qui permettrait de dépasser les en ADSL1 ou en ADSL2 dans les exemples les plus favorables cités dans le tableau. . . Problèmes de transmission L'ADSL peut parfois se révéler délicat à mettre en œuvre sur certaines lignes d'abonné. La bande de fréquences utilisée par les sous-porteuses de l'ADSL couvre en effet à peu près le domaine des fréquences radio correspondant aux « grandes ondes » et aux « ondes moyennes ». De nos jours, ces bandes de fréquences sont encore utilisées pour des émissions réalisées en modulation d'amplitude, lesquelles souffrent en général d'une réception de moins bonne qualité que celles réalisées en modulation de fréquence, avec des variations de signal parfois importantes, des craquements et sifflements qui résultent des perturbations extérieures. De ce point de vue, une communication ADSL peut être assimilée à une « transmission radio AM sur ligne téléphonique » et elle est donc sujette aux mêmes distorsions et perturbations. En fonction du trajet emprunté par une ligne d'abonné entre le domicile et l'autocommutateur public, il n'est pas rare que des perturbations ponctuelles ou permanentes affectent les signaux ADSL. Si elles sont d'une nature continue, ces perturbations sont détectées et évaluées par les équipements ADSL au moment de la synchronisation, et les sous-porteuses correspondantes sont délaissées au profit de sous-porteuses plus fiables. Mais les perturbations les plus gênantes pour les communications ADSL sont celles que l'on classe dans la catégorie du « bruit impulsionnel », car elles sont trop rapides pour être prises en compte efficacement par le dispositif de redistribution des données entre les sous-porteuses. Ce type de perturbation résulte en général d'un défaut d'antiparasitage d'un dispositif électrique : moteur de deux-roues, moteur électrique de lave-linge, pompe de chaudière, gradateur de lampe halogène, four à micro-ondes, néon défectueux… Mais il existe parfois des causes plus inattendues : une pluie d'orage sur une ligne téléphonique aérienne entraîne également ce type de perturbation du fait de la charge électrique accumulée par les gouttes de pluie. D'autres perturbations peuvent être provoquées par une ligne téléphonique adjacente qui fonctionne dans des conditions anormales, par un mauvais fonctionnement de l'éclairage public des rues, ou encore par un filtre défectueux au niveau de l'armoire de brassage située dans le bâtiment de l'autocommutateur public. Ces perturbations peuvent affecter la communication en tout point du trajet physique de la ligne d'abonné, et être suffisamment gênantes pour entraîner des pertes de synchronisations répétées, suivies d'autant de tentatives de rétablissement de la connexion. Dans de telles conditions, la communication devient rapidement inexploitable. Ces phénomènes très complexes, heureusement rares, sont souvent mal perçus par les abonnés, qui ne comprennent pas que leur fournisseur d'accès ne soit pas toujours en mesure de faire le nécessaire pour que leur abonnement ADSL fonctionne de manière satisfaisante. De ce point de vue, pour un faible pourcentage d'abonnés, l'ADSL reste une technologie dont la fiabilité est aléatoire, contrairement aux offres d'abonnement basées sur une transmission optique (FTTH) car cette technologie est beaucoup moins sensible aux perturbations électromagnétiques. Applications de l'ADSL L'ADSL est en général associé à la notion d'accès Internet à haut débit. Toutefois, l'ADSL permet de transporter bien d'autres flux que le protocole TCP/IP. Il existe notamment des spécifications de transport de la téléphonie ou de la vidéo, segmentées en cellules ATM, directement dans l'ADSL. Dans la pratique, les services de téléphonie sur ADSL ou de diffusion de programmes de télévision via l'ADSL s'appuient tous sur une encapsulation des flux dans le protocole IP (parfois avec utilisation d'un circuit virtuel ATM consacré à chaque flux, pour des raisons de séparation et de qualité de service). La télévision sur ADSL, à présent très répandue, est donc de la vidéo sur IP. De la même manière, les offres de téléphonie sur ADSL proposées par les opérateurs sont implémentées par des protocoles de VoIP. En dehors des particuliers, ces services intéressent également les entreprises, pour lesquels l'ADSL peut servir d'accès à un service de réseau privé virtuel (VPN) proposé par l'opérateur. Offres commerciales Les débits proposés par les fournisseurs d'accès à Internet sont en général exprimés en débits ATM. On a vu que les données utilisateur proprement dites sont transportées à raison de par cellule ATM, et que chaque cellule comporte un en-tête de . Il résulte de cette encapsulation que le débit constaté au niveau IP lors d'un transfert FTP, par exemple, est inférieur d'environ 20 % à la valeur de débit de l'abonnement. Voici quelques valeurs de débit ATM pour les offres commerciales ADSL destinées au grand public en 2004 : En Belgique, le débit montant se situe entre et , le débit descendant entre 1 et . Ces débits varient en fonction de l'offre, certains opérateurs proposant une version à pour environ et un débit plus élevé moyennant finances. Dans la grande majorité des offres, le volume utilisable par mois est limité (de pour les offres les moins chères à 10, 30 voire en moyenne pour les offres plus élevées). Cette limitation freine le déploiement des usages massivement consommateurs de bande passante, comme le pair-à-pair, la vidéo à la demande… En France, le débit montant est typiquement compris entre et , le débit descendant peut atteindre (IP) sur de courtes distances du central (pour ADSL2+) Pour l'ADSL le débit va jusqu'à et l'ADSL2 jusqu'à . Les lignes d'environ plus de ne sont pas éligibles à l'ADSL2+. Le ReADSL pour les lignes compris entre permet d'avoir un débit entre et . En , le débit moyen en France est de selon le site Ariase, Le volume n'est pas facturé (ni même souvent les suppléments de débit utilisable sur la ligne au-delà de ), l'utilisateur dispose alors d'une connexion permanente forfaitaire pour (toutefois les débits et tarifs dépendent aussi de la présence d'offres de services combinés, dites , pouvant comprendre aussi la téléphonie sur IP, la visiophonie, l'accès aux bouquets TV numériques et vidéo à la demande, le relais de téléphonie mobile à domicile, la télésurveillance). Pratiquement tous les FAI (Fournisseur d'accès à Internet) proposent un modem-routeur gratuit ou en location à prix modique (inférieur à ) compatible avec l'offre (l'utilisation de ce modem est parfois obligatoire pour certains services comme la téléphonie ou la télévision), et permettant le partage de connexion Internet sur un réseau local Ethernet et/ou Wi-Fi. En Suisse, le débit montant varie actuellement entre , alors que le débit descendant se situe entre et . Les offres les plus courantes proposent un débit /500 pour une somme forfaitaire d'environ . De nouvelles offres à CHF 9,00 par mois proposent un débit descendant de comprenant ou une taxation horaire fixée à CHF 2,40 de l'heure, ou une taxation (au-delà des premiers ) liée au volume consommé qui est de CHF 0,19 le Mo, les deux modèles d'offre ayant une limite maximale de facturation située entre CHF 60,00 et 80,00. La clientèle visée par ces dernières offres se constitue des abonnés 56k. Récemment avec le dégroupage, certains FAI commencent à offrir des technologies concurrentes, par exemple VTX propose de l'ADSL2 et Swisscom, Green.ch eux offrent du VDSL. Au Japon, l'ADSL peut atteindre des débits descendants de à la source et un débit supérieur à à de distance (pour environ ). Le débit montant est typiquement de constant jusqu'à environ de distance. La barre des sur cuivre pourrait être atteinte avec la mise en œuvre de la technologie (DSM). Au Cameroun, en 2009, Orange Cameroun commercialise des offres ADSL à des tarifs dégressifs : 128K descendants/64K montants au tarif de francs CFA mensuel (environ ) ; 512 K descendants/128 K montants pour mensuel (environ ). Notes et références Voir aussi Articles connexes Liens externes Recommandation ITU-T G.992.1 (« norme » ADSL) sur le site de l'UIT Recommandation ITU-T G.992.3 (« norme » ADSL2) sur le site de l'UIT ADSL ou SDSL : comment choisir ? Protocole de télécommunication Ligne d'abonné numérique Accès à Internet Protocole réseau sur la couche physique
L’ADSL (de l'anglais ) est une technique de communication numérique (couche physique) de la famille xDSL. Elle permet d'utiliser une ligne téléphonique, une ligne spécialisée, ou encore une ligne RNIS (en anglais ISDN pour ), pour transmettre et recevoir des données numériques de manière indépendante du service téléphonique conventionnel (analogique). À ce titre, cette méthode de communication diffère de celle utilisée lors de l'exploitation de modems dits « analogiques », dont les signaux sont échangés dans le cadre d'une communication téléphonique (similaire au fax, c'est-à-dire sur des fréquences vocales). La technologie ADSL est massivement mise en œuvre par les fournisseurs d'accès à Internet pour le support des accès dits « haut-débit ».
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(ASP) est un ensemble de logiciels développés par Microsoft et utilisés dans la programmation web. La dernière version livrée par Microsoft (la 3.0) date de l'an 2000. Microsoft ASP.NET, sortie en , a ensuite pris sa suite. Suite logicielle C'est une technologie logicielle destinée à créer des sites web dynamiques. Elle nécessite pour fonctionner une plate-forme Windows avec IIS installé, ou encore une plate-forme Linux ou Unix avec une version modifiée d'Apache. ASP est composée d'une structure d'objets accessibles par deux langages principaux : VBScript et JScript. Il est possible d'utiliser d'autres langages comme PerlScript, REXX, ou encore Python en ajoutant à IIS le moteur d'interprétation du langage adéquat. À l'inverse de certains langages de programmation (C, C++), cette technologie n'utilise pas de langages compilés, mais des langages interprétés. Fonctionnement ASP possède sept vrais objets manipulables : les objets request, response, server, object context, application, session et error. Objet request Cet objet permet de lire tout ce qui a été renvoyé par le navigateur client, comme les formulaires ou les cookies. Il permet également d'obtenir des informations sur le serveur, sur le navigateur client, et de récupérer les cookies stockés sur la machine du visiteur. Il permet également de récupérer les données issues d'un formulaire utilisant les deux méthodes HTTP : Request.Form lit les données envoyées en mode POST ; Request.QueryString lit les données envoyées en mode GET. Objet Inversement, il permet d'envoyer des informations au client, comme le fait d'écrire du texte dans une page ou d'écrire dans des Cookies. Objet Cet objet permet de créer et de gérer des connexions à des Bases de Données (nommé ADO), d'ouvrir des fichiers XML, Word, Excel… et en général de créer des objets et d'utiliser des composants installés sur le serveur. Objet Il permet de contrôler les transactions éventuelles avec le serveur de transaction Microsoft. Objet Il permet de stocker des variables globales à tous les visiteurs qui passent sur le site. Objet Il permet de stocker des variables uniquement accessibles à un seul visiteur du site.Utilisé par exemple dans les sites possédant un panier pour stocker des articles. Objet Cet objet permet la gestion des erreurs. Capacités ASP utilise COM (aussi appelé ActiveX) pour communiquer avec des ressources du serveur. Il renvoie ensuite de l'HTML au client via le protocole HTTP. ASP est capable de se connecter à des bases de données, de lire des fichiers XML et possède des composants pour la gestion de l'upload, du FTP… Il peut lire et écrire des documents issus d'Office (Excel, Word…) en passant par le système COM (voir ci-dessus), si Office est installé sur le serveur. Du reste, d'autres langages (comme PHP) peuvent également utiliser la technologie COM, à condition de tourner également sur un serveur Windows où les produits Office sont installés. Enfin, depuis la technologie .NET, l'ASP est devenu l'ASP.NET. Notes et références Bibliographie ASP in a Nutshell: A Desktop Quick Reference, Keyton Weissinger, "O'Reilly Media, Inc.", 2000 Voir aussi Articles connexes Common Gateway Interface (CGI) JavaServer Pages (JSP) PHP Microsoft .NET Langage impératif Langage de script Langage pour pages Web dynamiques Serveur web Microsoft
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Agnosticisme
L'agnosticisme () est une attitude philosophique consistant à aborder de façon sceptique les questions de métaphysiques ou de religion et à affirmer que l'esprit humain ne peut pas accéder à l'absolu. Ce concept repose sur une position sceptique selon laquelle tout ce qui n'est pas expérimental est inconnaissable. Selon les agnostiques, il est impossible d'accéder à l'absolu et donc de trancher sur le débat sur l'existence d'un dieu ou d'une divinité . Il n'y a aucune preuve impartiale sur le sujet et il n'est pas possible de se prononcer. Les agnostiques tendent à n'accorder aucune transcendance ni aucune valeur sacrée aux religions (prophète, messie, textes sacrés…) et à leurs institutions (clergé, rituels, prescriptions diverses…). Aux yeux d'un agnostique, les religions sont bien trop « humaines » du fait de leurs modes de fonctionnement et des dynamiques anthropologiques sur lesquelles elles reposent (soutien psychologique face à la mort, analogie anthropocentrique d'un dieu bâtisseur de l'Univers…) pour qu'elles puissent avoir un quelconque lien direct avec une éventuelle et hypothétique forme d'intelligence surnaturelle. Concepts complémentaires Les concepts suivants sont proches, mais néanmoins distincts, de l'agnosticisme. Le déisme, qui postule un être transcendant qui n'interagit pas avec le monde, tout en restant à l'écart de toute religion révélée et ritualisée. Même s'il peut considérer que la vérité sur cet être transcendant est inconnaissable, le déisme prend position en faveur de son existence. C'était la position officielle de Benjamin Franklin, reflétée par son épitaphe. L'athéisme, qui considère qu'il n'y a pas de dieu, ou en tout cas pas de raison de supposer qu'il y en ait un. Richard Dawkins présente l'agnosticisme comme simplement la version politiquement correcte de l'athéisme, proposant une démonstration qu'elle ne s'en distingue en rien concrètement. L’antithéisme, qui est une opposition active au théisme. Le scepticisme philosophique, qui considère en général que la vérité sur ce qui échappe à l'expérience ne peut être connue avec certitude. Selon cette attitude philosophique, et selon la formule de Bertrand Russell « on ne doit prendre position que sur preuve, et s'en abstenir lorsque la preuve fait défaut ». L'apathéisme, qui considère que la question de l'existence ou de l'inexistence de dieu ne possède pas d'intérêt ni d'utilité pratique. Un exemple est la célèbre réponse du mathématicien Pierre-Simon de Laplace interrogé par Napoléon sur l'absence de dieu dans son système du monde : « Sire, je n'ai pas eu besoin de cette hypothèse ». Ainsi, le déisme est bien un théisme, même s'il incorpore une certaine notion de scepticisme. Bertrand Russell et Richard Dawkins, tous les deux non-croyants, ne prétendent pas que la question de l'inexistence de dieu, comme celle de son existence, est connaissable. Car si toute croyance n'est pas forcément une connaissance, toute connaissance est classiquement définie comme croyance vraie et justifiée. Comme d'autres, ils estiment ainsi l'agnosticisme compatible avec l'athéisme comme avec le théisme, puisque l'agnostique ne se prononce pas sur la connaissance de dieu. Reconnaître cette position ne nécessite d'ailleurs pas d'être agnostique et athée. Les agnostiques s'opposent aux croyants, qui considèrent probable ou certaine et connaissable l'existence de telles divinités, mais éventuellement aussi aux athées estimant que l'improbabilité ou l'impossibilité d'existence de dieu est également inconnaissable. Ainsi certains agnostiques se disent athées, et d'autres théistes, alors que d'autres encore se disent ni l'un, ni l'autre. Si le degré de scepticisme varie selon les individus, il est intéressant de remarquer que : premièrement, ceux qui affirment connaître (, « l'action de connaître » en grec ancien) peuvent, paradoxalement et théoriquement, avoir un niveau de doute plus élevé que les agnostiques, étant donné que pour certains de ceux-ci, la certitude totale n'est pas nécessaire à la connaissance ou, réciproquement, que pour certains agnostiques un niveau très élevé de certitude n'est pas suffisant pour qu'une croyance atteigne la valeur de connaissance ; deuxièmement, les agnostiques s'accordent pour dire qu'il n'existe pas de preuve définitive suffisante pour qu'une croyance en l'existence ou en l'inexistence de dieu atteigne la valeur de connaissance, et affirment l'impossibilité de se prononcer en matière de connaissance, et même parfois de croyance, malgré le fait qu'une connaissance comme cas particulier de croyance soit classiquement admis par certains philosophes, même après Edmund Gettier. Étymologie Le terme « agnosticisme » (parfois incorrectement écrit agnostisme par une fausse étymologie), vient du grec , lui-même tiré de agnôstos (ignorant), la « gnôsis » étant la connaissance ; il désigne la privation de connaissance ou l'impossibilité de connaître ce qui dépasse l'expérience. Il s'agit donc d'une position plutôt épistémologique qui met éventuellement en question la légitimité de la métaphysique, de la révélation, de la divination L'agnosticisme n'est pas une opposition systématique et spécifique au gnosticisme, qui est une doctrine liée aux débuts du christianisme, mais a un sens beaucoup plus général. Antérieurement au christianisme, le mot « agnostique » désignait une personne qui n'avait pas été initiée à la , c'est-à-dire à une croyance mystique en un . Le mot « agnostique » a été forgé en 1869, dans une intention « polémique », par Thomas Henry Huxley (1825-1895) pour signifier Il voulait que le terme fît comprendre que la métaphysique est ; comme le pensait déjà le philosophe empiriste David Hume qui recommande, à la fin de son Enquête sur l'entendement humain, de jeter aux flammes les livres de théologie ou de métaphysique scolastique. Positions philosophiques Agnosticisme provisoire en pratique C'est là la position de ce qui peut être nommé l’« agnosticisme provisoire en pratique » (abrégé APP). Celui-ci estime que si un ou des dieux ont le monde, ils l'ont fait en cohérence avec les principes qui régissent , de manière que leur œuvre (l'Univers) soit conforme à leur intention, et surtout, que d'éventuelles interventions divines postérieures à cette création initiale (illustrées par exemple, par , , ) soient envisageables. De cette manière, on peut supposer que l'existence d'une divinité reste à la portée de notre raison, et cette hypothétique existence constitue donc une question que la science pourra éventuellement résoudre un jour, notamment par le moyen de l'étude de ses éventuelles interventions sur Terre. En attendant, les partisans de cet agnosticisme peuvent établir des probabilités sur l'existence de(s) dieu(x) en se fondant sur les seuls éléments de preuves accessibles pour l'instant (récits, miracles, fossiles…), et en confrontant les arguments des diverses positions. L'agnosticisme provisoire en pratique prendra fin quand sera apportée à la question du divin une réponse scientifiquement irréfutable. Agnosticisme définitif de principe La phrase précédente synthétise le courant agnostique qu'est l'agnosticisme définitif de principe (ADP). Cette thèse s'appuie sur certains phénomènes et paradoxes que la science, la logique se révèlent actuellement incapables d'expliquer, mais surtout sur l'idée que l'humanité vivant sur la planète Terre ne représente qu'une part infime de l'Univers, et même tellement infime qu'elle ne sera, sans doute, pas en mesure de l'appréhender totalement. Aussi, si des êtres pensants avaient créé le monde, les intentions de ces êtres ne devraient guère se concentrer sur nous. Plus on se rend compte de la complexité du monde dans lequel nous vivons, plus les créateurs supposés en être à l'origine doivent être complexes et puissants comparés à nous, et moins alors il devient probable que l'humanité bénéficie d'une attention divine particulière (donc encore moins un individu). La notion de preuve devient ainsi illusoire : même si un croyant argue des miracles décrits dans ses textes sacrés (et même si un prophète en faisait la démonstration), il pourra toujours lui être objecté qu'il s'agit d'une technologie inconnue ou de magie qui n'a pas nécessairement de lien avec une divinité. L'ADP insiste sur la « vanité » de l'homme se croyant capable de répondre à la question de l'existence de dieux. Pour ses tenants les plus extrêmes, la question de l'existence de dieux est extra-rationnelle et ne peut donc faire l'objet d'une étude rationnelle et, pour ce motif même, elle ne peut pas être discutée. En pratique, les tenants de l'APP ont plutôt tendance à regarder les religions et leurs témoignages avec le même scepticisme que d'autres preuves plus scientifiques ; leurs convictions étant ouvertes à l'arrivée de toutes preuves infirmant ou confirmant l'existence de Dieu. En revanche, si les tenants de l'ADP partagent la même indécision quant à l'existence d'un être supérieur (au-delà de l'aspect rationnel), ils ont tendance à rejeter totalement et définitivement tout caractère sacré des religions (clergé, livres sacrés, miracles mis en avant dans la liturgie...). Ce, à la fois parce qu'ils considèrent ces institutions comme de pures constructions sociales, mais aussi parce que, pour eux, l'Univers est si immense, si complexe et nos capacités de perception et de compréhension si limitées, que postuler une intervention divine sous la forme de messie ou de prophète est une absurdité, qui devrait par elle-même nous rappeler le caractère humainement construit et non divinement révélé des religions. Sont donc distinctes, au sein du débat agnostique, la question de l'existence d'une intelligence supérieure de celle du caractère transcendantal ou non des religions et des institutions religieuses humaines. Le refus de se prononcer, dans l'agnosticisme définitif de principe, n'implique pas une mise en équiprobabilité des hypothèses d'existence et d'inexistence de Dieu. On parlera plutôt dans ce cas d'un agnosticisme provisoire en pratique parfaitement neutre et impartial, car quand bien même il s'affirmerait aussi sceptique que l'agnosticisme définitif de principe face à toute éventuelle preuve à venir sur la question, à partir du moment où sont fixées des probabilités, il fait l'hypothèse d'un dieu intra-rationnel, c'est-à-dire qui peut être appréhendé par la raison. Agnosticisme et religion L'agnostique peut choisir par convention sociale de s'affilier, malgré tout, à une croyance religieuse, alors qu'il n'a ni la certitude de l'existence d'une intelligence supérieure, ni le respect dû aux rituels et aux hommes d'Église ; mais cela lui évitera une éventuelle exclusion sociale, plus ou moins probable en fonction de la religiosité de son groupe social d'appartenance. Certains agnostiques peuvent même se revendiquer ouvertement chrétiens ou musulmans dans une logique d'affirmation identitaire et culturelle sans rapport avec la croyance religieuse. Ils peuvent agir par cynisme politique ou par croyance en une supériorité civilisatrice de cette religion (qui n'est pas la leur). D'autres peuvent opter pour une religion sans dieu(x) comme le bouddhisme. L'agnosticisme n'est pas lui-même un système unifié, et donc se trouve sujet à interprétation dans sa pratique. Autres positions philosophiques sur Dieu L’agnosticisme est, à l’origine, en opposition aux religions, induisant le doute sur la connaissance de dieu(x), dans le sens où il doute de son (leur) existence, avant de douter de son (leur) inexistence. Il va donc, dans un premier temps, dans le même sens que l’athéisme. Cependant, alors que l’athéisme affirme l’inexistence de dieu(x), l’agnosticisme ne peut encore, à un moment ou à jamais, le suivre, en l’absence de preuves suffisantes. Inversement, il ne peut pas suivre non plus les diverses formes de déismes, qui affirment sans preuve l’existence d’un être suprême, d'un ou plusieurs dieux indéfinissables, dans le sens où nulle personne ou nul mouvement religieux ne peut selon lui se prétendre être le dépositaire exclusif de sa volonté. Dans les deux cas, aucune certitude n’est établie, car il n’existe encore ou n’existera jamais aucun fait reconnu et établi scientifiquement qui permettrait de statuer sur la question. Quant aux démarches de purs raisonnements formulés par les deux partis, ils sont inutiles car impuissants à prouver quoi que ce soit, car ils ne relèvent que de la « raison pure », et ne peuvent pas, de toute façon, surpasser la valeur, déjà insuffisante, de l’argument ontologique. Cependant, cette position ne relève pas exclusivement de l'indifférence religieuse (comme c'est le cas de l'apathéisme), car l'agnosticisme reconnaît malgré tout l'impact que pourrait avoir l'existence d'une divinité, ne serait-ce qu'en termes d'eschatologie (ce sont peut-être l'Au-delà et l'éternité qui sont en jeu). Selon les degrés de scepticisme, les partisans restent plus ou moins attentifs à l'arrivée de tout nouvel élément sur la question. Concrètement, du moins dans l'agnosticisme provisoire en pratique, il n'y a pas réellement d'agnostiques qui accordent personnellement une valeur égale aux deux hypothèses. On distingue les agnostiques athées pour ceux qui penchent en faveur de l'inexistence de dieu(x) et les agnostiques théistes pour ceux qui penchent en faveur de son (leur) existence. Religions La conception philosophique même de l'agnosticisme fait qu'un agnostique ne peut pas éprouver de l'animosité à l'égard d'un croyant. L'agnostique peut toutefois être critique quant à certains préceptes religieux et aux actions des fidèles qui revendiquent . L'agnosticisme n'est pas antithéiste. À l'inverse, toute tentative de prosélytisme à leur égard est mal perçue car nul ne peut prétendre apporter la preuve de l'existence de Dieu (en l'état actuel des connaissances de l'Homme ou à jamais, selon les individus). Un croyant croit autant en Dieu qu'un agnostique assume sa conception philosophique, même si ce dernier la considère comme plus objective. En fait, l'attitude d'un agnostique est surtout fonction du degré de scepticisme de sa position. Un partisan de l'agnosticisme provisoire en pratique aura tendance à être plutôt tolérant et compréhensif, car il conçoit les arguments des croyants et reconnaît, plus ou moins, la possibilité de leur position. À l'opposé, un partisan de l'agnosticisme définitif de principe tendra vers une attitude plus critique, considérant les arguments religieux comme intégralement infondés et irrecevables, et n'affiche donc au mieux que de l'indifférence, si ce n'est du mépris. Les plus radicaux en appellent d'ailleurs à une certaine restriction de l'activité publique des institutions religieuses, car ils estiment qu'elles ne devraient pas être autorisées à véhiculer des théories cosmogoniques infondées (aujourd'hui, ou à jamais) en les présentant comme . L'agnosticisme est donc souvent attaché au concept de laïcité ; sans être antireligieux, il reconnaît souvent sa conviction comme étant plus ou moins teintée d'anticléricalisme. En réalité, l'opposition entre croyants et agnostiques concerne davantage la question de l'intervention de Dieu dans les affaires humaines que celle de son existence. La plupart des religions affirment tenir leur savoir de révélations par leur dieu, ce qui en fait une connaissance sacrée, hors de portée de l'analyse scientifique. Or, un agnostique tient d'abord compte des informations apportées par les sciences (c'est-à-dire les connaissances démontrées ou prouvées) et, malgré la difficulté pour elle d'étudier le domaine religieux (en vertu du principe du Non-recouvrement des magistères), la Science apporte, chaque jour, d'importantes informations fiables sur la nature de notre environnement et nous enseigne à relativiser la place de l'homme dans l'Univers. L'écart observé tend à devenir tellement grand qu'il discrédite l'hypothèse de l'ingérence des dieux dans les affaires humaines, donc également la plupart des révélations dont se prévalent les religions. Il est envisageable que le(s) dieu(x) des religions puissent être des entités de nature supérieure, mais il est invraisemblable qu'ils aient créé l'Univers en s'intéressant d'aussi près à l'humanité telle que cela est décrit dans les écrits religieux, qui font presque toujours référence d'une part à la Création et au fonctionnement du monde et, d'autre part, à des interventions ponctuelles et localisées de leur(s) dieu(x) (prophètes). Il y a donc un problème de disproportion dans les rapports dieu(x)/hommes tels que décrits par les religions. Par conséquent, l'agnosticisme tend plutôt à considérer les religions comme des constructions sociales et culturelles, qui auraient surtout la fonction de permettre la cohésion sociale (le mot « religion » vient entre autres du latin religare, « relier » : relier Dieu et les hommes, mais aussi les hommes entre eux). En l'absence de preuves établies scientifiquement, l'agnosticisme soutient qu'on ne peut prendre au sérieux les affirmations des religions comme des indices objectifs de l'existence de(s) dieu(x). L'agnosticisme adopte ainsi une attitude de parfaite neutralité envers les religions, du moins tant qu'elles respectent les droits fondamentaux de la personne humaine. L'annulation des sacrements ou assimilés (telle la débaptisation dans le Christianisme) n’est nullement nécessaire aux agnostiques, ces derniers n'attachant pas d’importance aux divers rites religieux. Les fêtes religieuses, comme Pâques, Noël, Yom Kippour, ou l'Aïd al-Adha, peuvent être tout aussi bien célébrées. Elles sont perçues, tout simplement, comme des fêtes traditionnelles. De même, un agnostique peut se rendre à l'intérieur des édifices religieux si bon lui semble, afin, par exemple, d'y contempler l'architecture, ou pour des raisons de convention sociale. Il n'y a aucune interdiction ou doctrine liée au fait d'être agnostique, puisque l'agnosticisme ne suit, par définition, aucun précepte absolu, si ce n'est . C'est pourquoi l'agnosticisme peut se concilier avec une certaine pratique religieuse ; chacun étant libre, à défaut de certitude scientifique, de suivre sa foi, comme il lui plaira. En cela, l'agnosticisme rejoint l'adage de Blaise Pascal : . Il faut donc plutôt assimiler l'agnosticisme à un courant de pensée philosophique qu'à une religion. Selon Liliane Voyé, pour les agnostiques, les religions sont de pures constructions sociales et culturelles qui auraient surtout eu pour fonction d'assurer la cohésion et l'ordre dans les sociétés humaines traditionnelles, par exemple au travers de la menace de l'enfer, de la promesse du paradis, de la notion de péché ou du principe du bouc émissaire. Les religions théistes sont les premières visées par la pensée de l'agnosticisme. Ce sont leurs conceptions de Dieu que l'agnosticisme a d'abord étudiées et à partir desquelles il a construit sa pensée. Néanmoins, les controverses sont presque toutes restées limitées au christianisme. Christianisme Les relations entre le christianisme et l'agnosticisme sont faites à la fois de confrontations et de tolérances. L'exemple le plus évocateur est le débat qui eut lieu entre les représentants des Églises et les défenseurs de la théorie de l'évolution de Charles Darwin. Après quelques débats passionnés, l'Église catholique reconnut la plausibilité de la théorie (en admettant qu'Adam et Ève pouvaient être des symboles) d'abord comme hypothèse, puis comme davantage qu'une hypothèse. Il n'en existe pas moins dans quelques milieux protestants une persistance du créationnisme, entre autres chez les mouvements évangéliques américains, qui est en totale opposition avec la conception philosophique de l'agnosticisme. En effet, le créationnisme se propose de donner une valeur scientifique à des affirmations purement dogmatiques (comme la Création du monde en une semaine), relevant de la foi et non d'une démarche inductive et rationnelle, comme le relève la position agnostique. L'agnosticisme se montre alors d'autant plus critique que le créationnisme se rend coupable de confusion entre foi et empirisme (rompant ainsi avec le non-recouvrement des magistères). Islam Le Coran condamne les mécréants ainsi que les , nommés les , mais pas spécifiquement les agnostiques. L'histoire de la théologie musulmane est d'ailleurs jalonnée de doutes : au , Burzoe, ministre du roi sassanide Khosro , exprime ses doutes concernant la vérité des religions de son époque, soupçonnant leurs enseignements d'être vides de sens, et considérant les croyants comme les victimes d'une illusion. Cette pensée a influencé très tôt l'islam, initiant une tradition de libre-pensée et de littérature sceptique qui a conduit au scepticisme des missionnaires ismaëliens, ainsi qu'à celui d'Al-Ghazâlî au . Cependant, le doute, en islam, ne porte pas sur l'existence même de Dieu, mais sur la définition d'une pratique de son culte sur Terre. Si, comme le pensent des théologiens de plusieurs religions et quelques philosophes comme Platon ou Plotin, le sentiment du dieu unique est inné en la nature humaine, il n'y a pas besoin de preuve de son existence ; les révélations ne concernent alors que les modalités du culte à lui rendre, par gratitude d'abord, et accessoirement pour obtenir une éventuelle rédemption dans la vie éternelle. Toutefois, il reste possible que, dans la recherche intellectuelle de Dieu, le doute quant à son existence même soit temporairement toléré par l'islam (soit dans le cadre de la pensée spéculative, soit dans un moment de désarroi), mais la condition reste d'aboutir, finalement, au monothéisme définitif, et donc la reconnaissance soumise à Allah par le biais des enseignements attribués à Mahomet son prophète. De ce fait, ce sont plus particulièrement l'athéisme et l'agnosticisme définitif de principe, c'est-à-dire le refus inébranlable de reconnaître Allah, qui sont absolument condamnés. Mahomet a conseillé à ses disciples (sahâba, compagnons) de ne pas se polariser sur des questions qui les dépassent. Selon le livre At-Targhîb wa At-Tarhîb, Mahomet conseille à ses compagnons : . Concrètement, cette idée a été reprise par les théologiens musulmans rationalistes sous la forme d'un agnosticisme religieux, qui affirme l'existence d'un fossé infranchissable entre Dieu et sa création qu'il transcende, rendant impossible toute prédiction ou connaissance à son sujet. En cela, ils rejoignent partiellement l'agnosticisme définitif de principe, qui préconise de délaisser totalement les réflexions sur le divin. Cet agnosticisme partiel, en rappelant les limites conceptuelles humaines, s'accorde sur ce point avec les religions dites de la révélation. En effet, la révélation ne se définit pas selon elles comme un phénomène objectif librement observable par tous, mais comme une divine seulement adressée à une minorité très restreinte d'humains ayant la chance d'être élus pour recevoir des révélations inaccessibles humainement, par la grâce de Dieu. Hors de la révélation, personne n’a le droit, dans cette optique, d’affirmer quelque interprétation que ce soit concernant des questionnements dépassant en principe l'entendement humain, de sorte que l'on ne pourrait rien attendre de l'analyse scientifique et rationnelle sur ces sujets. Judaïsme La plupart des penseurs et exégètes juifs considèrent que l'on peut arriver à Dieu par sa seule raison, l'exemple type étant le patriarche Abraham. Cependant, selon la Bible, Dieu fait des miracles pour que l'on croie en lui et en son omnipotence, notamment dans l'Exode. Religions non théistes Certaines traditions religieuses réfutent la croyance en un dieu créateur. Parmi les religions non théistes, sont encore pratiquées de nos jours le bouddhisme et le jaïnisme, tandis que le courant athée du Sâmkhya ne le serait plus. Ces trois points de vue non théistes partagent la même croyance dans la loi du karma, loi de causalité correspondant à ce qui pourrait être attribué à un créateur dans le contexte théiste. Ces religions sont plus difficiles à appréhender pour l'agnosticisme car elles ne font pas référence expressément à une ou des divinités. Or, si l'agnosticisme s'intéresse à toute religion, il se penche plus sur les signes de l'existence de dieu(x) créateur(s) et/ou interventionniste(s) à travers les faits allégués par les religions que sur leurs contenus dogmatiques, dont proviennent les rites et traditions (qui ont un aspect d'abord et surtout social). Cependant, les religions, au sens large, ont toutes en commun de proposer une autorité morale dont elles présentent souvent l'origine comme transcendante à l'Homme, c'est-à-dire divine. La vision agnostique consiste toujours à douter de la divinité de cette source d'autorité. Le bouddhisme, même s'il ne vénère pas forcément de dieu, propose néanmoins une cosmogonie (une organisation du monde) et une vision de la vie après la mort, c'est-à-dire des affirmations fondées uniquement sur des dogmes, ce qui peut en faire une religion. Le concernant, l'agnosticisme s'intéresse surtout à la notion de karma, fondamentale dans la pensée bouddhiste, selon laquelle tous les êtres vivants sont pris dans un cycle de réincarnations perpétuelles, dans lequel ils ne peuvent progresser que par la réalisation d'actions vertueuses, et cela, dans l'espoir d'échapper à ce cycle des réincarnations pour atteindre le Nirvāna. L'agnostique pourrait remarquer que si la progression des individus est conditionnée par la valeur de leurs actions, cela signifie qu'il existe quelque chose (une entité transcendante) définissant le bien et le mal, et régulant les parcours des individus en fonction de la proportion de bien et de mal présents dans leurs actions. Le point de vue agnostique consiste à mettre en doute l'existence de ces entités transcendantes, et moins à contester l'idée de cycle de réincarnation (difficilement formalisable en l'absence de définition claire de l'identité là où la mémoire ne subsiste pas), ainsi que les idées de hiérarchisation et de progression des êtres telles qu'elles sont définies dans beaucoup de variantes du bouddhisme, compte tenu des éléments de connaissance actuelle (avec une plus ou moins grande perspective de recueillir de nouveaux éléments selon les points de vue). Quant à l'affiliation, elle reste affaire de convention sociale, comme indiqué plus haut. Critiques Certains athées les considéreraient comme coincés dans une progression inachevée vers l'athéisme, voire le qualifient d'« athéisme faible », comme le reste des irréligions, d'ailleurs. Cette raillerie contre une posture dite de l'« hésitation » simplifie le choix agnostique qui se rapproche plutôt d'une forme de sagesse de la prudence face à l'ignorance. Selon l'expression de Bertrand Russell dans ses : . Selon Friedrich Engels, dans l'introduction anglaise de Socialisme utopique et socialisme scientifique, l'agnosticisme est un matérialisme , c'est-à-dire que l'agnostique comme Thomas Huxley a honte de son matérialisme et rejette dès lors moralement le matérialisme, ainsi, pour le lecteur anglais de la fin du , . Statistiques En 2010, 639 millions de personnes dans le monde seraient agnostiques. Un sondage de l'institut Harris Interactive, publié par le Financial Times et daté de décembre 2006, dénombre 32 % d'agnostiques en France, soit autant que d'athées, soit environ en France en 2013. Médias Protagoras est resté célèbre pour son agnosticisme avoué et un certain relativisme. D'éminents artistes, intellectuels et scientifiques se sont revendiqués, implicitement ou explicitement, agnostiques. On peut par exemple citer : Blaise Cendrars, Charles Darwin, Émile Durkheim, Thomas Edison, Albert Einstein, Charlie Chaplin, Carl Sagan, Marie Curie, Thomas Henry Huxley, Claude Bernard, Émile Littré, Clarence Darrow, Lucien Rebatet, Morgan Freeman, Albert Camus. Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie Thomas Huxley, Collected Essays, vol. V, 2010, 2015 : Science and Christian Tradition. Essays, 7 : "Agnosticism" (1889), 8 : "Agnosticism: A rejoiner" (1889), 9 : "Agnosticism and Christianity" (1889) . . . . - trad. française de Joseph Ohana, Langage, Vérité et Logique, Paris, Flammarion, 1956. . . . . . . Liens externes Compil histoire. Agnosticisme, athéisme, rationalisme... Bertrand Russell, Why I am Not a Christian, Why I Am An Agnostic, dans le chapitre Robert G. Ingersoll, « The Moral Arguments For Deity », 1896 Atheism and Agnosticism, sur plato.stanford.edu A primer on negative (weak) atheism, sur dbskeptic Agnosticisme - Agnostique, sur atheisme.free.fr Articles connexes Philosophie de la religion Agnosticisme Critique des croyances
L'agnosticisme () est une attitude philosophique consistant à aborder de façon sceptique les questions de métaphysiques ou de religion et à affirmer que l'esprit humain ne peut pas accéder à l'absolu.
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Code Morse international
Le code Morse international, ou l’alphabet Morse international, est un code permettant de transmettre un texte à l’aide de séries d’impulsions courtes et longues, qu’elles soient produites par des signes, une lumière, un son ou un geste. Ce code est souvent attribué à Samuel Morse, cependant plusieurs contestent cette primauté, et tendent à attribuer la paternité du langage à son assistant, Alfred Vail. Inventé en 1838 pour la télégraphie, ce codage de caractères assigne à chaque lettre, chiffre et signe de ponctuation une combinaison unique de signaux intermittents. Le code morse est considéré comme le précurseur des communications numériques. Le morse est principalement utilisé par les militaires comme moyen de transmission, souvent chiffrée, ainsi que dans le civil pour certaines émissions à caractère automatique : radiobalises en aviation, indicatif d’appel des stations maritimes, des émetteurs internationaux (horloges atomiques), ou bien encore pour la signalisation maritime par certains transpondeurs radar et feux, dits « à lettre morse » (par exemple, la transmise par un tel feu sous la forme .- signifie « eaux saines »). Le morse est également pratiqué par des amateurs comme de nombreux radioamateurs, scouts (morse sonore et lumineux), plongeurs ou alpinistes (morse lumineux), par des joueurs pour résoudre des énigmes, ainsi que comme sonnerie par défaut de réception de message pour les téléphones portables de marque Nokia (« SMS SMS » en morse). Utilisation du morse Le code peut être transporté via un signal radio permanent que l’on allume et éteint (onde continue, généralement abrégé en CW, pour en anglais), ou une impulsion électrique à travers un câble télégraphique (de nos jours remplacé par d'autres moyens de communication numérique), ou encore un signal visuel (flash lumineux). L’idée qui préside à l’élaboration du code morse est de coder les caractères fréquents avec peu de signaux, et de coder en revanche sur des séquences plus longues les caractères qui reviennent plus rarement. Par exemple, le « e », lettre très fréquente, est codée par un simple point, le plus bref de tous les signes. Les lettres sont toutes codées sur quatre signaux au maximum, les chiffres sur cinq signaux. Les séquences plus longues correspondent à des symboles les plus rares : signes de ponctuation, symboles et caractères spéciaux. Parallèlement au code morse, des abréviations commerciales plus élaborées ont été créées codant des phrases complètes en un seul mot (groupe de ). Les opérateurs de télégraphie conversaient alors en utilisant des mots tels que BYOXO (Essayez-vous de vous dérober ?), LIOUY (Pourquoi ne répondez-vous pas à la question ?) et AYYLU (Confus, réitérez plus clairement). L’intention de ces codes était d’optimiser le coût des transmissions sur les câbles. Les radioamateurs utilisent toujours certains codes appelés et . Ils sont utilisés par les opérateurs afin de s’échanger des informations récurrentes, portant par exemple sur la qualité de la liaison, les changements de fréquences et les télégrammes. Service maritime Les premières liaisons radiotélégraphiques sans fil utilisant le code morse datent du début du . En 1903, la conférence de Berlin attribue la longueur d’onde de () au trafic en radiotélégraphie morse en mer et officialise en 1906 le signal SOS comme appel de détresse. Jusqu’en 1987, plusieurs conférences mondiales des radiocommunications définissent les bandes à utiliser pour les communications en télégraphie morse. Depuis le , dans le cadre du SMDSM 1999, les services maritimes côtiers et mobiles de France et de nombreux autres pays ont abandonné la veille radiotélégraphique obligatoire et cessé les émissions en morse, notamment sur la fréquence de (maritime et aéronautique) et sur la fréquence de , affectées au trafic de détresse ou d’appel en radiotélégraphie, depuis les , un système de satellites de télécommunications ayant pris le relais. À partir de ce moment, le trafic maritime radiotélégraphique et radiotéléphonique utilisant les ondes hertziennes commence à décliner lentement. Cependant, il existe encore à ce jour (2010) des fréquences internationales affectées par l’UIT à la diffusion de l’heure, de la météo marine ou aux communications maritimes en radiotélégraphie (parmi d’autres, à , ou à pouvant aussi être utilisé par l’Aviation civile). La bande des notamment reste utilisée par une vingtaine de pays dans le monde, parmi lesquels : l’Arabie saoudite, l’Argentine, l’Azerbaïdjan, le Cameroun, la Chine, la république du Congo, Djibouti, l’Érythrée, les États-Unis, l’Indonésie, l’Italie, l’Irlande, Oman, la Roumanie, la fédération de Russie, les Samoa américaines et les Seychelles. À quelques exceptions près, la plupart des stations maritimes encore en activité n’émettent plus en morse que leur indicatif d’appel et éventuellement leur fréquence d’émission. Aujourd’hui, certaines fréquences destinées au trafic en CW de la marine marchande ont encore une affectation, même si elles ne sont plus utilisées que par quelques pays et très rarement. Depuis le début du et l’invention de la lampe Aldis, les bateaux peuvent également communiquer en morse lumineux. Alors que la capacité à émettre de tels signaux reste exigée pour devenir officier de la marine marchande dans de nombreux pays, dont la France, cette pratique a tendance à devenir rare et ne se retrouve plus que dans la marine de guerre et chez certains plaisanciers. Service aéronautique Les premières liaisons radiotélégraphiques aéronautiques remontent au début du et ont cessé avant les , à une époque où les ballons dirigeables et les avions communiquaient en radiotélégraphie dans la bande aéronautique des (), en vol au-dessus des mers et des océans dans la bande marine des (), sur la longueur d’onde de radiogoniométrie de () et jusqu’en 1930 pour un échange de correspondances transcontinental radiotélégraphique au-dessus des océans dans la bande des (). En vol une antenne pendante longue de à avait pour but d'établir les communications radiotélégraphiques sur ces longueurs d’onde. À l’extrémité de l’antenne pendait un plomb de lest avec l’indicatif radio de l’aéronef. Une autre antenne tendue le long de la coque de l’aéronef établissait (à courte distance) les communications radiotélégraphiques en vol et au sol sur la longueur d’onde de () et dès 1930 les communications radios NVIS. Les fréquences utilisées autrefois par l’aviation pour les communications (notamment celles voisines de ) sont aujourd’hui attribuées aux radiobalises de type NDB qui émettent des signaux radiotélégraphiques automatisés (indicatif composé de deux à trois lettres, transmis en morse à intervalles réguliers). L’aviation utilise également la sous-bande VHF pour d’autres types de radiobalises (systèmes VOR et ILS) qui transmettent également leurs indicatifs (de ) en morse. Pour ce qui est des communications radiotéléphoniques, elles s’effectuent de nos jours sur les bandes VHF pour le trafic local, et HF pour le trafic transcontinental ou transocéanique. Usage militaire Dans certaines circonstances, la radiotélégraphie présente des avantages par rapport à la radiotéléphonie : par exemple, en cas de fort parasitage, il est plus aisé de reconnaître les signaux codés en morse que ceux, beaucoup plus complexes, transmis par la voix. Également, la radiotélégraphie s’avère être un moyen de communication plus discret que la radiotéléphonie qui demande de prononcer les mots hautement et clairement. Pour ces raisons, la plupart des armées dans le monde forment des officiers radio maîtrisant la télégraphie et disposent de fréquences réservées par l’UIT. Il arrive également que les navires de guerre, s’ils sont suffisamment proches, utilisent le morse lumineux appelé le Scott pour communiquer à l’aide d’un projecteur, d'un feu de mâture visible sur tout l'horizon (FVTH) ou d'une lampe Aldis. C’est par exemple le cas lorsqu’ils sont contraints d’observer une période de silence radio. Utilisation par les radioamateurs Les radioamateurs utilisent assez fréquemment le code morse pour les communications de loisir en radiotélégraphie et jouissent à cet effet de fréquences allouées par l’UIT. Jusque dans les années 1990, pour obtenir la licence de radioamateur aux États-Unis (de la FCC), il fallait être capable d’envoyer encodés en morse par minute. La licence avec le plus de droits exigeait par minute. L’épreuve actuelle de lecture au son à l’examen (jusqu'en 2011 en France, uniquement pour la de radioamateurisme) requiert une vitesse minimum de par minute. Les opérateurs radio militaires et radioamateurs entraînés peuvent comprendre et enregistrer jusqu’à par minute. Le Règlement des radiocommunications (RR) se compose de règles liées au service de radio amateur. Il est révisé tous les trois ans à la Conférence mondiale des radiocommunications (CMR). La révision de l’ du Règlement des radiocommunications à la Conférence de 2003, en particulier, a supprimé l’exigence de connaissance du code Morse à l’utilisation des fréquences inférieures à . Cela affecte la plupart des pays, mais certains (dont la Russie) continuent (en 2008) à l’exiger. Autre On connaît plusieurs cas avérés d’utilisation par les espions du code morse. On soupçonne d’ailleurs ces derniers d’effectuer régulièrement des communications chiffrées utilisant le morse. Le code morse permet de transmettre un texte à distance à l’aide d’un signal lumineux. Il est à ce titre un passe-temps présent notamment chez les scouts et éclaireurs. Pour les mêmes raisons, le code a été adopté par certains sportifs que les activités amènent à être isolés : alpinistes ou plongeurs par exemple. Le morse peut entre autres servir à signaler une situation de détresse. Il existe un exemple célèbre d'utilisation du code morse faite par un prisonnier de guerre, Jeremiah Denton, lors d'une interview télévisée de propagande réalisée par ses gardiens nord-vietnamiens en 1966. Tout en parlant, il énonça le mot « torture » par une série de clignements des yeux. Code Morse de Samuel Morse La version originale du code Morse est développée au milieu des années 1830 par Samuel Morse et Alfred Vail pour leur télégraphe électrique ; également connu sous le nom American Morse Code et Railroad Morse. Le code Morse américain est utilisé pour la première fois sur la ligne télégraphique Baltimore-Washington. Après de nombreux essais et réglages, le premier télégramme public fut envoyé le 24 mai 1844 avec la phrase donnée par Annie Ellsworth « Qu'est-ce que Dieu a fait ». La plupart des autres pays du monde adoptent le « code Morse international», les entreprises qui ont continué à utiliser le code Morse original étaient principalement situées aux États-Unis (le code Morse américain est dans les musées des chemins de fer américains et dans les reconstitutions de la guerre civile américaine.) Le « code Morse international » a supplanté les différents codes Morse.Le code Morse international est la référence mondiale. Différents types de code morse ont été utilisés, chacun avec ses particularités quant à la représentation des symboles de l’anglais écrit. Le code morse américain a été utilisé dans le système télégraphique à l’origine de la première télécommunication à longue distance. Le code Morse international est le code le plus communément utilisé de nos jours. C’est en 1838 que Friedrich Clemens Gerke crée un alphabet « morse » très proche de celui que nous connaissons actuellement. Il s'agit d'une modification du code morse originel, plus tard appelé code morse américain. Auparavant, certains espaces étaient plus longs que le point à l'intérieur même d'un caractère, ou le trait pouvait être plus long, comme pour la lettre L. Gerke simplifie le code en n'utilisant plus que deux longueurs standards, le point et le trait. Deux types d’impulsions sont utilisés. Les impulsions courtes (notées « . », point) qui correspondent à une impulsion électrique de de temps et les longues (notées « - », trait) à une impulsion de de temps, les impulsions étant elles-mêmes séparées par de temps (l’unité de temps élémentaire étant alors voisine de la seconde pour la manipulation et l’interprétation humaine). Alors que se développent de plus en plus de variantes du code Morse dans le monde, l'ITU adopte en 1865, comme code morse international, l'alphabet morse de Gerke avec quelques modifications. Il sera rapidement utilisé en Europe. Les compagnies de (radio)télégraphie américaines continueront à utiliser le code originel, qui sera alors appelé code morse américain. Le code morse international est toujours utilisé aujourd’hui (certaines parties du spectre radio sont toujours réservées aux seules transmissions en morse). Utilisant un simple signal radio non modulé, il demande moins d’équipement pour envoyer et recevoir que d’autres formes de communications radio. Il peut être utilisé avec un bruit de fond important, un signal faible et demande très peu de bande passante. Représentation et cadence On utilise deux symboles « positifs », appelés point et trait (ou « ti » et « taah »), et deux durées d’espacement, la coupure élémentaire entre signaux et l’espace séparant les mots. La durée totale d’émission d’un trait (y compris la coupure élémentaire entre signaux) détermine la vitesse à laquelle le message est envoyé, elle est utilisée en tant que cadence de référence. Un message simple serait écrit (où « ▄ » représente « ti » et « ▄▄▄ » représente « taah ») : ▄▄▄ ▄ ▄▄▄ ▄   ▄▄▄ ▄▄▄ ▄▄▄   ▄▄▄ ▄ ▄   ▄       ▄▄▄ ▄▄▄   ▄▄▄ ▄▄▄ ▄▄▄   ▄ ▄▄▄ ▄   ▄ ▄ ▄   ▄ C O D E M O R S E Voici la cadence du même message (« = » signifie « signal actif », « · » signifie « signal inactif », chacun ayant pour durée un « ti ») : ===·=·===·=···===·===·===···===·=·=···=·······===·===···===·===·===···=·===·=···=·=·=···= ^ ^ ^ ^ ^ | ti ta | espace entre les mots (7 points) | espace entre les lettres (3 points) | espace entre les symboles Conventions de cadence : Le rythme élémentaire est donné par la durée du point, le « ti ». Il se note par un point « . ». Un « taah » est conventionnellement plus long qu’un « ti ». Il se note par un trait horizontal « – ». L’espacement entre les « ti » et « taah » dans une lettre a la longueur d’un « ti ». Il se note par le passage d’un symbole à l’autre. L’espacement entre les lettres d’un mot a pour longueur un « taah » (). Il se note par un espace. L’espacement entre les mots est d’au moins (, comme ici). Il se note par une barre oblique « / ». Les personnes familières du morse écriraient donc « code morse » ainsi : -.-. --- -.. . / -- --- .-. ... . et le prononceraient « taahtitaahti taahtaahtaah taahtiti ti, taahtaah taahtaahtaah titaahti tititi ti ». Il existe d'autres formes de représentation, la représentation compressée, par exemple, qui associe au « ti » un point en bas, et au « taah » un point en haut ou encore le morse en dents de scie. Génération des messages Les opérateurs composent des messages en morse à l’aide d'un dispositif appelé manipulateur. Les modèles les plus simples (pioches) ne comportent qu’une seule touche : un signal est envoyé lorsque cette dernière est enfoncée. L’opérateur doit donc calibrer lui-même la durée des points et des traits, ce qui donne à chaque émission un caractère personnel, mais demande trois ou quatre mouvements de doigt par signe. Les modèles plus évolués (dits « iambiques ») comportent deux palets, dont l’un génère les traits, et l’autre génère les points, l’appui simultané déclenchant l’alternance point-trait. Avec un tel manipulateur, un seul « mouvement » de deux doigts tenant la tige levier du manipulateur par caractère, en poussant à gauche le dit levier pour (entre pouce et index) produire les points et à droite pour produire les traits, c’est un circuit logique, en général incorporé à l’émetteur, qui génère intervalles, traits et points de durées appropriées, et qui sont de ce fait réglables. Ce type de manipulateur permet une moindre fatigue, et par là même une possibilité de manipulation plus rapide, avec pour résultat final une meilleure transmission du message en morse, mais la maîtrise en est nettement plus ardue que pour l'usage du manipulateur classique (type pioche), et est réservée en quelque sorte à « l'élite » des opérateurs de code morse. La vitesse de manipulation s’exprime en mots par minute, et varie d’une dizaine de mots par minute pour un débutant ou une identification d’émetteur compréhensible par tous, à par minute ou plus pour un manipulateur expert. Le record est détenu par Theodore Roosevelt McElroy qui atteint le score de par minute au championnat mondial de 1939, à Asheville. Il existe également des générateurs informatiques automatiques, qui sont généralement couplés avec des décodeurs automatiques. Tables d’encodage Voici quelques tables récapitulant l’alphabet morse et quelques signes communément utilisés. Lettres Chiffres Signes de ponctuation et symboles Note : le symbole « @ » a été ajouté en 2004. Il combine le A et le C en un seul caractère. Extension aux caractères internationaux ou digrammes Codes spéciaux Abréviations et signaux divers à employer dans les radiocommunications du service mobile maritime. Une erreur fréquente est de considérer le code de détresse international comme la succession des lettres « S O S » et de l’envoyer en tant que tel (=·=·=···===·===·===···=·=·=). La bonne façon de l’envoyer est en enchaînant les comme s’ils formaient une seule lettre (=·=·=·===·===·===·=·=·=). Autres langues et alphabets Lorsque étendre l’alphabet morse à d’autres lettres ne suffit pas, on recourt à d’autres codes. Ainsi, le code wabun est utilisé pour transmettre du texte en japonais. Les symboles représentent des kana syllabiques. En Chine, un autre système était utilisé, le . Méthode d'apprentissage Méthode Koch Cette méthode a été inventée par un psychologue allemand, Ludwig Karl Koch, dans les . C'est une des méthodes permettant un apprentissage rapide du morse. Cette méthode considère que : c'est une erreur d'associer un code visuel à chaque lettre, parce qu'il est invariablement divisé en ces constituants : le ti et le ta ; chaque code doit garder son caractère unitaire, pour cela : utiliser dès le départ une vitesse d'au moins , mettre en avant la mélodie des codes en utilisant une fréquence légèrement différente pour le ta (en réduisant cette différence au fur et à mesure) ; il faut pratiquer dès le départ avec des blocs de (optionnel). La méthode Koch nécessite un ordinateur (équipé d'un logiciel spécifique) ou un professeur pour pouvoir écouter du code. En commençant tout de suite avec une vitesse supérieure à , elle permet d'apprendre à écouter du code morse correct, et non déformé par une vitesse faible. Elle permet aussi la reconnaissance des caractères par réflexe et sans phase de réflexion (ce qui est de toute façon impossible à une telle vitesse, et aux vitesses supérieures). Dans les méthodes « traditionnelles », on apprend l'ensemble de l'alphabet et on pratique à une vitesse faible, par exemple, 5 mots/min. Avec la méthode Koch, on commence par reconnaître seulement , puis 3, puis 4… mais une vitesse d'au moins . Cela évite les frustrations du « plateau des » des méthodes « traditionnelles ». On utilise traditionnellement cet ordre pour les caractères : K, M, R, S, U, A, P, T, L, O, W, I, « . », N, J, E, F, 0, Y, « , », V, G, 5, « / », Q, 9, Z, H, 3, 8, B, « ? », 4, 2, 7, C, 1, D, 6, X, <BT>, <SK>, <AR> Méthode Farnsworth Donald R. « Russ » Farnsworth propose dans sa méthode d'utiliser la vitesse cible pour l'apprentissage (commencer tout de suite à , par exemple) mais avec des espaces inter-mots et inter-lettres plus élevés que requis par la vitesse cible. Elle donne ainsi plus de temps à la compréhension de chaque signe, tout en utilisant une vitesse élevée dès le départ pour la reconnaissance des signes. On peut d'ailleurs combiner la méthode Farnsworth avec la méthode Koch : en commençant à , avec , avec des espaces triples par rapport à la normale, par exemple. Moyens mnémotechniques Il existe différents moyens mnémotechniques assez simples pour apprendre les de l’alphabet en morse mais vu qu’ils induisent des ralentissements dans la compréhension des messages, il n’est pas recommandé de les utiliser pour apprendre le morse à l’oreille. Méthode des consonances en « o » ou « on » Dans le tableau ci-dessous, un mot est affecté à chaque lettre de l’alphabet. Ces mots se trouvent dans les et du tableau. Au cas où plusieurs mots possibles sont affectés à une lettre, il suffit d’en choisir un. Le procédé mnémotechnique consiste simplement à apprendre une liste de correspondant aux de l’alphabet. Chaque mot traduit le codage morse de la lettre qui lui est associée. Pour chaque syllabe du mot on a un ▄ ou un ▄▄▄. Le ▄▄▄ sera représenté pour une syllabe à consonance « o » ou « on » et le ▄ pour toutes les autres syllabes. Par exemple, pour la , le mot « psychologie » (Psy/cho/lo/gie) a ses centrales en « o » (cho/lo), les autres n’ont pas de consonance en « o » ou en « on ». Le code de la est donc .--. avec longs pour les centrales et aux extrémités pour les syllabes restantes. Méthode des voyelles-consonnes Un autre moyen est d’utiliser les mots de la dernière colonne du tableau. Pour chaque lettre des mots on a un ti ou un ta. Une consonne représente un ta et une voyelle un ti. Il existe une règle différente pour les lettres composées uniquement de points ou de traits. Il faut retenir les mots mnémotechniques : « E I S H » pour celles composées de points ; « T M O CH» pour celles composées de traits. La position de la lettre dans ces mots renvoie au nombre de traits ou de points. Par exemple, le S est codé par car la lettre est en dans le mot « EISH » Tableau mnémotechnique Le code morse est facilement mémorisable à l’aide des codes courts et longs remplacés par des syllabes. Le code long (-) remplacé par une syllabe en « o ». Le code court (.) remplacé par une des autres voyelles. Par exemple, A = .- = Al/lO (une syllabe en « a » pour le . et une syllabe en « o » pour le -). Pour l’utilisation de la méthode consonne-voyelle, toute consonne remplace un trait (-) alors que toute voyelle signifie un point (.). L’idéal étant de trouver un mot correspondant qui comprend la lettre ou le son et l’on obtient ainsi : Il est aussi simple de mémoriser le S et le O grâce au fameux signal SOS : trois brèves, trois longues, trois brèves (...---...). Arbre mnémotechnique de décodage Pour les personnes qui ont plutôt une mémoire visuelle, il est également possible de retenir l’alphabet morse en utilisant un arbre binaire : Les lettres sont regroupées par 2, celle de gauche représentant un (.) et celle de droite un (-). Un symbole (*) est mis quand il n’existe pas de lettre correspondant au code de l’emplacement. Dans cet arbre, le « CH » et les chiffres ne sont pas représentés (car réduisant la lisibilité de l’arbre et ayant peu d’intérêt), mais il ne tient qu’au lecteur de les ajouter pour obtenir un arbre complet. Cela ajouterait une ligne et remplacerait le symbole (*) correspondant à (----). Pour retenir cet arbre, on peut se servir des groupes de lettres et les retenir dans l’ordre des lignes : ET/IA/NM/SU/RW… avec pour chaque groupe un moyen. On peut trouver ses propres moyens à partir de choses côtoyées tous les jours et abrégées, pour plus de facilité à le mémoriser. Sinon on peut reprendre ceux-ci : ET comme le célèbre « ExtraTerrestre » de fiction ; IA pour « Intelligence Artificielle » ; NM pour « (mile nautique) » ; SU pour Soukhoï (marque aéronautique russe), ou « » (en anglais) ; RW pour CD-RW (CD réinscriptible) ; DK comme « Donkey Kong », ou le code du Danemark ; GO comme « » (Partez !) ou « Grandes Ondes » ; HV par paraphonie avec « HiVer » ou « achever » ; F*/L* pour « » (aéronautique en anglais) ; attention à retenir qu’ils sont séparés ; PJ comme « Police Judiciaire » ; BX comme le modèle chez Citroën, ou bien l’abréviation de « BordeauX » ; CY comme « (opération militaire américaine), ou « » (Chypre en anglais) ; ZQ comme « » (radar militaire). Certaines personnes retiennent ces groupes de lettres en apprenant une phrase. Par exemple : « Encore très irritée après nos manigances sexuelles, Ursuline réimplora Wendy de kidnapper Gérard ou Hervé, violeurs fanatiques et libérés, en promettant-jurant buter X, ce yankee zélé quadragénaire. » Ici, chaque première lettre de chaque mot doit être prise en compte ; les mots « et » et « en » ayant pour but de combler les « trous » après les lettres « F » et « L ». Une fois l’arbre mémorisé, il suffit alors de le parcourir et à chaque intersection de regarder si on passe par la lettre de gauche (un point) ou celle de droite (un trait). Par exemple : E : lettre de gauche à la racine de l’arbre : . N : on passe à droite (T) puis à gauche (N) : -. R : on passe à gauche (E), à droite (A) et à gauche (R) : .-. J : on passe à gauche (E), à droite (A), à droite (W) et à droite (J) : .--- L’avantage de cet arbre est de fonctionner dans les deux sens de transcription de morse vers lettre (partir d’en haut en suivant un trajet et aboutir à la lettre) et de lettre vers morse (trouver la lettre dans l’arbre et en déduire le trajet, en partant du bas) avec beaucoup de facilité. Méthodes diverses D’autres moyens existent, qui font appel à des phrases ou à des expressions permettant d’ordonner les signes en fonction de leurs valeurs. Par exemple : « EISH » peut devenir : « Eric a obtenu un bon point, Isabelle deux, Salomé trois et Hector quatre. » « Tous Mes Oiseaux CHantent Et Ils Sont Heureux. » « Les Wallons ne sont point barbares. » (.--) « Monsieur X porte des lunettes : -oo- » (-..-) « Les Athéniens ont gagné, point barre. » (.-) « Quentin a sauté sur ces deux barres, point barre. » (--.-) « Les haltères de monsieur R : o-o » (.-.) Références culturelles La lettre V a été identifiée à la très célèbre cellule rythmique du premier mouvement Allegro con brio de la Symphonie en ut mineur de Beethoven. En voici la représentation notée établissant un lien avec celle en alphabet Morse :Elle laisse entendre « ti ti ti ta » (...-). C’est ce premier mouvement de la symphonie qui servait usuellement d'indicatif aux émissions de la BBC adressées aux pays occupés par l'Allemagne, V signifiant victoire. En outre, pour cette raison, la symphonie fut diffusée sur Radio Londres en pour annoncer aux réseaux de Résistance le débarquement allié en Normandie. Le refrain de la chanson du chanteur et musicien de jazz Slim Gaillard est construit selon la répétition du préfixe général demandant l'attention, « CQ » (celui-ci précédait le « D » pour composer le signal radio de détresse « CQD » utilisé entre 1904 et 1906, avant l'adoption définitive du code « SOS » à la conférence internationale de Berlin, le 3 novembre 1906). La musique (1975) du groupe de musique électronique allemand Kraftwerk fait intervenir le code Morse dans sa ligne mélodique. Le musicien britannique Mike Oldfield a souvent caché des codes dans ses compositions. Ainsi, considérant un manque de soutien de la part de Virgin pour sa création musicale, il insère un message codé en Morse à destination de son PDG, Richard Branson dans son album Amarok paru en 1990. Le message apparaît vers la et est le suivant : « F.U.C.K. O.F.F. R.B. » (R.B. pour Richard Branson.) En 1987, le générique du journal Le Six’ de la chaîne M6 fait entendre « M6 » en morse (--/-....). La chanson , issue de l'album de Camille (2008), utilise le code Morse en tant que phrase rythmique répétée en ostinato. Celle-ci est scandée par un chœur de femmes l'oralisant selon la prononciation anglaise des deux symboles : (« point ») et (« trait »). Cette phrase est la suivante et a pour signification : Une des sonneries proposées dans certains téléphones Nokia appelée « » est le mot « S M S » en morse (.../--/...). Une autre sonnerie appelée « » est la phrase « », le slogan de Nokia. Les sculptures de la bande de roulement des pneus de l'astromobile contiennent le code Morse J, P et L du nom de son constructeur JPL (). Le but des chercheurs de la NASA est d'utiliser les marques laissées par les roues sur la surface de Mars pour en observer (par comparaison entre les distances calculées et celles réellement parcourues) d'éventuels dysfonctionnements. Le motif rythmique du début de la chanson YYZ du groupe de musique correspond au rythme obtenu quand on joue YYZ en morse (-.--/-.--/--..). De fait, YYZ est le code aéronautique (OACI) de l'aéroport de Toronto, la ville natale du groupe, et il s'agit donc du patron de signal émis par la balise de l'aéroport. Dans la chanson des , la guitare électrique joue à la fin trois notes courtes, trois notes longues et trois notes courtes à nouveau, autrement dit « SOS » en morse. Une des lettres de la façade sur la Tour de la Terreur de Disneyland Paris grésille. Il s'agit en fait d'un message en morse disant « SOS ». Dans le MMORPG The Secret World, le joueur doit à certaines occasions traduire des messages en morse (notamment dans les quêtes d'investigation). C'est le cas dans la quête « C'est mort », ou encore « Pas moyen de reposer en paix ». Le thème musical de la série britannique Inspecteur Morse composé par Barrington Pheloung est construit sur une rythmique créée à partir de la transcription en code morse du nom de l’inspecteur éponyme. Le code morse de « MORSE » est : (--/---/.-./.../.) Barrington Pheloung insère ce motif dans quatre mesures à trois temps : une mesure pour chacune des 3 premières lettres (m, o, r) et une mesure pour les deux dernières (s, e). Le schéma rythmique choisi est le suivant : Le motif est d’abord joué solo au violon de manière itérative, il est ensuite modifié et temporairement abandonné par le compositeur durant le développement instrumental du morceau, avant de revenir solo en fin de thème. La batterie dans la chanson Starlight du groupe de rock britannique Muse répète un motif pouvant s'interpréter en morse -/../-/..., ce qui signifie "TITS" (tétons en anglais). Il semble cependant ne s'agir que d'une coïncidence. Notes et références Voir aussi Bibliographie Manuel à l’usage des services mobile maritime Conférence de Berlin de 1906 Nomenclature des stations côtières 2017 Articles connexes Alphabet radio Samuel Morse Code Baudot Sémaphore Chiffre Pollux Lampe Aldis Télégraphe Radioamateur 500 kHz (maritime et aéronautique) Télégraphie sans fil Radiotélégraphiste Code frappé. Liens externes Traducteur de code Morse, audio et signal flash( EN ) Convertisseur lexilogos en ligne Transcodeur : Convertisseur de texte en code Morse (entre autres) Video présentant l'alphabet Alphabet radio Télégraphie Vocabulaire maritime Communication maritime Nom dérivé d'un anthroponyme
Le code Morse international, ou l’alphabet Morse international, est un code permettant de transmettre un texte à l’aide de séries d’impulsions courtes et longues, qu’elles soient produites par des signes, une lumière, un son ou un geste.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Australopith%C3%A8que
Australopithèque
Les Australopithèques (Australopithecus) forment un genre éteint d'Hominina ayant vécu en Afrique entre environ 4,2 et 2 millions d'années (Ma) avant le présent (AP). Le genre Australopithecus (du latin australis, « du sud », et du grec ancien πίθηκος, píthēkos, « singe ») a été créé en 1925 par Raymond Dart après la découverte de l'Enfant de Taung en 1924 en Afrique du Sud. Les Australopithèques présentent à la fois des caractères ancestraux (cerveau peu volumineux) et des caractères dérivés (denture proche de celle du genre Homo). Leur locomotion est mixte et associe la bipédie à une capacité à grimper encore marquée. Les Australopithèques ont connu une radiation évolutive au cours du Pliocène et jusqu'au début du Pléistocène, avant de céder la place aux Paranthropes. Il est possible que l'une des espèces d'Australopithèques soit à l'origine du genre Homo, qui apparait en Afrique entre 3 et 2 Ma. Évolution et génétique Il y a environ d'années, les Ponginae (lignée asiatique des orang-outans) se séparèrent des Homininae (lignée euro-africaine des gorilles, chimpanzés, et humains). Il y a plus de d'années, les hominines (lignée des humains) et les panines (lignée des chimpanzés) ont divergé pour donner naissance aux préhumains et aux préchimpanzés. Les hominines anciens du Miocène supérieur (Sahelanthropus tchadensis dont l'âge est estimé à , Orrorin tugenensis âgé d'environ , et Ardipithecus kadabba âgé de , tous probablement bipèdes et associés à des milieux boisés ou mixtes) ont donné naissance vers aux Australopithèques, dont Australopithecus anamensis est la plus ancienne espèce connue. Historique Jusqu'à aujourd'hui, les découvertes de fossiles d'hominines pré-Homo ont eu lieu exclusivement en Afrique. Leurs traces ont été relevées principalement dans la vallée du Grand Rift, de l'Éthiopie au Malawi, ainsi qu'en Afrique du Sud. Les fossiles d'Afrique de l'Est proviennent de Tanzanie (sites d'Olduvaï, de Laetoli, explorés par Louis et Mary Leakey), d'Éthiopie (vallée de l'Omo, vallée de l'Awash, explorées par Donald Johanson, Timothy White, Yves Coppens et de nombreuses équipes américano-éthiopiennes), et du Kenya (Kanapoi, Lothagam, alentours du lac Turkana : Koobi Fora, Ileret, Allia Bay, explorés par Richard et Meave Leakey, ainsi que par des équipes kenyo-américaines). La région de l'Afar éthiopien a été le cadre, depuis 1973, de quelques-unes des plus importantes découvertes, dont en 1974 le squelette complet à 40 % d'un individu féminin de l'espèce Australopithecus afarensis, auquel on a donné le surnom de Lucy. En 1979, on a mis au jour dans la même localité d'Hadar un gisement contenant les fossiles d'une dizaine d'individus avec des fragments de crâne, des dents, des mandibules, ainsi que des os du bassin et des os longs d'australopithèques, datant de d'années. En 1995, Michel Brunet a découvert au Tchad le premier fossile d'australopithèque situé à l'ouest de la vallée du Grand Rift, qu'il a attribué à la nouvelle espèce Australopithecus bahrelghazali. Cette découverte a affaibli la théorie de l'East Side Story, avancée en 1982 par Yves Coppens. Le site tchadien est resté le seul site de l'ouest trouvé à ce jour. En 1997, les premiers ossements de Little Foot ont été découverts dans la grotte de Sterkfontein, en Afrique du Sud. Les fouilles ont permis de reconstituer à 90 % le squelette d'un individu daté de d'années, attribué à l'espèce Australopithecus prometheus. Principales caractéristiques Le nombre élevé de restes fossiles dont on dispose aujourd'hui a permis de reconstituer plusieurs individus presque complets. Jusqu'à environ 2 millions d'années avant le présent, le genre Australopithecus se ramifie en différentes espèces qui conservent une architecture générale du crâne somme toute assez ancestrale. À partir du début du Pléistocène, ce groupe semble céder progressivement la place aux Paranthropes, plus spécialisés. Les Australopithèques possédaient la locomotion bipède, mais celle-ci n'était pas exclusive : d'après les phalanges courbées des doigts de la main et l'anatomie de l'épaule, ils avaient apparemment conservé une capacité arboricole. Leur marche bipède a cependant été confirmée par la découverte en 1976 par Mary Leakey, près de Laetoli (plaine du Serengeti), en Tanzanie, d'une double série d'empreintes de pas conservées depuis d'années. La structure des mains des Australopithèques est proche de celle des humains. Cependant, le pouce est plus court et l'articulation de la première phalange du pouce ne permet pas tous les mouvements d'une main d'homme moderne. Cette structure analogue indique néanmoins que les Australopithèques étaient peut-être capables de façonner des outils rudimentaires. Il existait d'autres différences morphologiques avec les premiers Homo connus. Avant tout, la capacité crânienne de l'Australopithèque reste faible (environ , alors que celle dHomo habilis atteint environ ), mais elle est cependant proportionnée à la masse corporelle de ces hominines dont la taille était de l'ordre de . Place dans l'évolution de la lignée humaine La locomotion bipède avérée est le caractère clé de ce groupe d'hominines. Australopithecus est la preuve que l'apparition de la bipédie a largement précédé celle d'un cerveau plus volumineux et plus complexe. On débat toujours pour savoir comment la bipédie est apparue il y a plus de 7 millions d'années dans la lignée des hominines. Il semble que des formes de bipédie existaient auparavant chez d'autres lignées d'hominidés européens, comme l'Oréopithèque, il y a quelque 8 millions d'années (Italie), et Danuvius guggenmosi, il y a 11,6 millions d'années (Allemagne). La bipédie avait notamment pour avantages de libérer les mains pour pouvoir attraper des objets, tandis que les yeux pouvaient mieux examiner au-dessus des grandes herbes pour trouver des sources d'aliments possibles ou repérer des prédateurs. Les changements radicaux dans la morphologie sont survenus avant la séparation entre Australopithèques et Homo. La structure du bassin et des pieds les distinguent en effet à peine des hommes modernes. Les dents présentent aussi le même aspect général avec de petites canines. Pourtant, l'évolution vers les Paranthropes a donné naissance à une denture plus grande et plus robuste. Les Australopithèques devaient faire face à un défi particulier en vivant dans la savane. Ils étaient les primates les plus lents à se déplacer de leur temps et beaucoup d'entre eux ont fini au menu des carnivores africains (comme les lions, et Dinofelis aujourd'hui éteint). On s'est rendu compte que les chimpanzés utilisent des instruments simples : ils ouvrent des noix avec des pierres et ils introduisent de petites branches dans les termitières. On a plus récemment fait la même découverte avec les gorilles. Certains chercheurs pensent quAustralopithecus garhi aurait déjà fabriqué des outils en pierre, antérieurement aux premiers représentants connus du genre Homo, Homo habilis et Homo rudolfensis. Les restes retrouvés dAustralopithecus garhi étaient en effet accompagnés d'outils et de restes d'animaux découpés, ce qui suggère le début d'une fabrication d'outils. Une découverte faite en 2009 à Dikika, en Éthiopie, apporte une preuve indirecte de l'utilisation d'outils par Australopithecus afarensis ou l'un de ses contemporains, qui reporterait à 3,4 millions d'années l'âge des plus vieux outils de pierre connus. Les restes fossiles semblent indiquer que le genre Australopithèque serait l'ancêtre du genre distinct d'hominines appelé Paranthrope, et probablement du genre Homo. Selon certains chercheurs, Australopithecus anamensis (de 4,2 à 3,8 Ma) pourrait être l'ancêtre commun des Australopithèques et du genre Homo. Cette hypothèse est contestée par d'autres, qui estiment que la séparation entre les deux genres pourrait avoir eu lieu à une époque antérieure. Les différentes espèces Huit espèces d'australopithèques ont été décrites à ce jour. Leurs fossiles sont datés entre 4,2 et 2 Ma. Les plus fameux d'entre eux sont indiqués ci-dessous après l'espèce à laquelle ils sont rattachés. Afrique de l'Est Australopithecus anamensis (4,2 - 3,8 Ma)(Kenya) Australopithecus afarensis (3,9 - 3 Ma)(Éthiopie) Kadanuumuu (3,58 Ma) Selam (3,33 Ma) Lucy (3,18 Ma)(30 novembre 1974) professeur leakey Australopithecus deyiremeda (3,4 Ma) Australopithecus garhi (2,5 Ma) Afrique du Sud Australopithecus prometheus (3,67 Ma) Little Foot (3,67 Ma) Australopithecus africanus (2,8 - 2,3 Ma) Enfant de Taung (2,5 Ma) Mrs. Ples (2,3 Ma) Australopithecus sediba (2 Ma) Karabo (2 Ma) Tchad Australopithecus bahrelghazali (3,6 Ma) Abel (3,6 Ma) Notes et références Notes Références Bibliographie Voir aussi Articles connexes Histoire évolutive de la lignée humaine Paranthrope Homo Liens externes Hominina Hominidé du Pliocène Hominidé du Pléistocène Genre de primates fossile (nom vernaculaire) Taxon fossile décrit en 1925
Les Australopithèques (Australopithecus) forment un genre éteint d'Hominina ayant vécu en Afrique entre environ 4,2 et 2 millions d'années (Ma) avant le présent (AP). Le genre Australopithecus (du latin australis, « du sud », et du grec ancien πίθηκος, píthēkos, « singe ») a été créé en 1925 par Raymond Dart après la découverte de l'Enfant de Taung en 1924 en Afrique du Sud.
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Antoine Parmentier
Antoine Parmentier est un pharmacien militaire, agronome, nutritionniste et hygiéniste français, né le à Montdidier (Picardie) et mort le à Paris. Précurseur de la chimie alimentaire et de l'agrobiologie, il est surtout connu pour son action de promotion en faveur de la consommation de la pomme de terre dans l'alimentation humaine, mais aussi pour ses travaux sur l'hygiène alimentaire, l'utilisation de nouveaux aliments durant les fréquentes périodes de famine et comme pharmacien militaire (avec un rôle éminent dans l'organisation pharmaceutique du service de santé sous l'Empire). Biographie Années de formation Antoine Augustin Parmentier est né dans une famille bourgeoise : il est le cadet des cinq enfants de Jean-Baptiste Parmentier ( - ) qui tient une modeste boutique de marchand linger dans l'artère principale de Montdidier, bourgade commerçante de Picardie. Sa mère est Marie-Euphrosine Millon ( - ), fille d'épicier. Son père ayant connu des revers de fortune, l'éducation de ses enfants est assurée par son épouse, aidée du curé de la paroisse, l’abbé Daugy, qui leur inculque le latin, langue indispensable pour le métier de pharmacien. Il entre en 1750 à Montdidier comme commis à la pharmacie Frison qui vient d'être reprise par un lointain cousin, Paul-Félix Lendormy, cet apothicaire le formant à la pharmacie. En 1755, recommandé par Lendormy, il devient apprenti à la pharmacie Simmonet, rue Croix-des-Petits-Champs à Paris et est logé chez son maître d'apprentissage Jean-Antoine Simonnet, Picard comme lui. Pharmacien militaire N'ayant pas les ressources pour ouvrir sa propre officine, il décide de s'enrôler dans l'armée qui a besoin d'apothicaires. En , il est engagé par Louis Claude Cadet de Gassicourt, apothicaire-major à l'Hôtel des Invalides, et affecté en tant que pharmacien de troisième classe dans les hôpitaux de l’armée de Hanovre dirigée par le maréchal d’Estrées au cours de la guerre de Sept Ans. Pierre Bayen, chef de cette branche de service, remarque son activité, son intelligence et « son dévouement passionné pour ses devoirs » : il devient son ami et appelle sur lui l’intérêt de Chamousset, intendant général des hôpitaux. Dans une épidémie de dysenterie qui ravage l’armée, il donne des preuves de ses capacités. Il tombe cinq fois entre les mains de l’ennemi mais, l'armée manquant cruellement d'apothicaires, il est systématiquement libéré lors d'échange de prisonniers. Grâce à ses deux protecteurs Bayen et Chamousset, le Lieutenant-général des armées le duc de Choiseul lui fait monter les grades : pharmacien de deuxième classe en , de première classe (soit aide-major) en 1760. La chimie est alors particulièrement pratiquée en Allemagne et Parmentier s’y applique sous les yeux de , pharmacien célèbre de Francfort-sur-le-Main. Il aurait pu devenir son gendre et son successeur mais il ne veut pas renoncer à son pays. En 1763, de retour à Paris, il suit les cours de physique de l'abbé Nollet dont il devient le préparateur, de chimie de Rouelle et de botanique de Jussieu. Le , il emporte au concours la place d’apothicaire adjoint de l’hôtel des Invalides. Il reçoit son brevet d'apothicaire-major de la pharmacie des Invalides le . Il passe sa maîtrise d'apothicaire gagnant-maîtrise le . Cependant, un conflit naît avec les « sœurs grises » (nom des Filles de la Charité) qui veulent garder leurs prérogatives dans la gestion de l'infirmerie et de l'apothicairerie des Invalides. Voulant probablement sortir de cette impasse, Parmentier remet sa charge d'apothicaire-major le . En contrepartie, Louis XVI fait de Parmentier un pensionnaire du roi aux Invalides. Il y garde gratuitement un appartement et peut désormais se consacrer entièrement à ses recherches. Sa sœur Marie-Suzanne (-) devenue veuve s'installe avec lui dans cet appartement, « à charge pour elle de tenir la maison, d'assurer le secrétariat, de participer aux recherches », les deux formant dès lors un duo indissociable. En 1779, il est nommé censeur royal. Du jusqu'en , il est apothicaire-major des hôpitaux militaires de la division du Havre et de Bretagne lors de la guerre maritime de la France et de l'Angleterre. Ses travaux sur la pomme de terre C’est au cours de la guerre de Sept Ans comme prisonnier militaire en Prusse que Parmentier goûte la bouillie de pommes de terre, et qu’il reconnaît les avantages alimentaires de ce tubercule. À Hanovre, il découvre notamment sa culture en ligne qui augmente sa productivité. En Europe, en dehors de l'Allemagne, elle est cultivée en Italie dès le , en Alsace et en Lorraine au , en Savoie dès la fin du , puis est adoptée dans le Midi, en Anjou et dans le Limousin. Elle a souvent le nom de "truffole" (ou apparenté), en rapport avec son aspect et son origine souterraine. Elle est cependant repoussée par le nord de la France, dont l'Île-de-France, d'où vient Parmentier et même interdite de culture par le parlement de Paris en 1748. À la suite des famines survenues en France en 1769 et 1770, l’académie de Besançon propose en 1771, pour sujet de son prix, l’indication des substances alimentaires qui pourraient atténuer les calamités d’une disette. Parmentier établit, dans un Mémoire qui est couronné, qu’il était facile d’extraire de l’amidon d’un grand nombre de plantes, un principe nutritif plus ou moins abondant. À l’issue de la publication de son mémoire, l’Académie des Sciences, des Belles-Lettres et des Arts le récompense, malgré une interdiction du Parlement (qui a autorité sur la plus grande partie du nord de la France) de cultiver la pomme de terre datant de 1748. En 1772, les membres de la Faculté de médecine de Paris planchent pendant de longues semaines sur le sujet et finissent par déclarer que la consommation de la pomme de terre ne présente pas de danger. Mais le terrain sur lequel il avait installé ses plantations près des Invalides appartient aux religieuses de l'Institution et, en opposition avec celles-ci, il doit bientôt renoncer à les cultiver. Il rédige plusieurs mémoires pour promouvoir les vertus nutritionnelles de la pomme de terre pour l’homme, alors qu’elle était jusqu’ici abandonnée aux bestiaux ou aux « jours maigres » des communautés religieuses (tubercule souterrain, elle est en effet classée au plus bas de « l'échelle des êtres »), et pour démonter les préjugés communs sur ce tubercule accusé de provoquer des maladies (fièvre, lèpre, peste ou écrouelles) et l’appauvrissement du sol. La Manière de faire le pain de pommes de terre, sans mélange de farine en 1779 fait suite aux tentatives précédentes de Joachim Faiguet de Villeneuve et de François Mustel (l'agronome rouennais ayant développé la culture en Normandie, il accuse à cette occasion Parmentier de plagier son mémoire) de faire un pain à base de farine de pomme de terre et de froment, d'orge ou de seigle, Parmentier reprenant ces expériences pour en fabriquer uniquement à base de farine de pomme de terre mais le procédé est difficilement exploitable car il prend six jours. Il poursuit sa « croisade parmentière » en obtenant du gouvernement deux arpents de terres dans la plaine des Sablons, champ militaire réputé incultivable, pour planter des tubercules de pomme de terre le . Faisant un bouquet de quelques-unes de celles-ci, il le présente à Versailles en compagnie du botaniste Philippe Victoire Levêque de Vilmorin le , veille de la fête de saint Louis, au roi Louis XVI, qui place tout de suite une fleur à sa boutonnière et une dans la coiffure de Marie-Antoinette. L’exemple du monarque (qui rend hommage au savant en déclarant « La France vous remerciera un jour d’avoir trouvé le pain des pauvres ») entraîne les courtisans et ceux-ci le reste de la France. Parmentier va aussi promouvoir la pomme de terre en organisant des dîners où seront conviés des hôtes prestigieux, tels Benjamin Franklin ou Lavoisier assistant, le , devant les fours de la boulangerie de l'hôtel des Invalides, à l'enfournement du pain à base de farine de pommes de terre. Le novembre, tous les invités se retrouvent à la table du gouverneur des Invalides pour tester le pain et une vingtaine de plats. Bien que le résultat gustatif se révèle médiocre, le Journal de Paris relate l'événement comme « la découverte la plus importante du siècle », et cette opération publicitaire est l'occasion pour Parmentier de publier Le parfait boulanger ou traité complet sur la fabrication & le commerce du pain et d'ouvrir son école de boulangerie en 1780. Cependant certains se méfient encore, et Parmentier, selon la légende, utilise alors un stratagème pour vaincre les réticences : il fait garder le champ de la plaine des Sablons par des hommes en armes le jour, mais pas la nuit. La garde du champ augmente la valeur de la culture aux yeux du peuple parisien qui croit qu'il s'agit d'un mets de choix réservé à la table du roi et des plus hauts seigneurs et, la nuit, les vols de tubercules sont aisés. Le peuple parisien en profite donc pour « voler » des tubercules et la consommation se serait alors répandue. En réalité, les soldats surveillent de jour l’ensemble du terrain de manœuvres comme ils le font pour tout terrain militaire, et les lettres de Parmentier écrites à l'intendant révèlent ses craintes que les vols nocturnes des tubercules immatures (le manque de pluie et le sol ingrat ayant entraîné un retard sur la saison) nuisent à la promotion de la pomme de terre. L'année suivante, il renouvelle son expérience aux Sablons et, pour prévenir toute « dégénération » des semis, dans la plaine de Grenelle, ce qui se traduit par la publication le du Mémoire sur la culture des Pommes de terre à la plaine des Sablons et de Grenelle. L'agronome français Henri Louis Duhamel du Monceau a cependant souligné, dès 1761, l'intérêt de ce tubercule lors de disette et, contrairement à ce qui est souvent écrit, popularisé avant Parmentier l'usage de la pomme de terre. En outre, Parmentier n'hésite pas à qualifier le chevalier Mustel de « premier Apôtre des pommes de terre en France, connu par d'excellents ouvrages ». Bien qu'elle fût considérée comme fade, farineuse et venteuse, la pomme de terre était en effet dans les campagnes bouillie avec du lard et du salé ou cuite sous la cendre pour accompagner les ragoûts et chez les personnes plus aisées, accommodée avec du beurre, avec de la viande, et ce bien avant la naissance de Parmentier. Parmentier a en fait permis, grâce à ses talents pour la promotion, à la reconnaissance royale et à son expérience de culture de la pomme de terre dans la plaine des Sablons, de défaire la pomme de terre de son image d'aliment de pauvre et d'introduire la consommation de ce tubercule chez les élites, faisant de la pomme de terre le « légume de la cabane et du château ». Autres travaux à la charnière de la révolution des sciences Il se penche par ailleurs sur la châtaigne (1780), sur le maïs ou le blé de Turquie, en réponse à un sujet de l’Académie de Bordeaux (1785). Précurseur de la chimie alimentaire, il remplace la méthode du chauffage à la cornue qui détruisait les composants de l'aliment qu'on voulait justement analyser par une extraction plus douce employée précédemment par Claude de La Garaye. C’est un nutritionniste et un hygiéniste, traitant aussi des fécules, du pain (Parfait boulanger, ou Traité complet sur la fabrication et le commerce du pain, 1778, in-8°), du sucre de raisin, s’intéressant aux produits laitiers (ainsi avec Nicolas Deyeux, en l’an VII). Il rédige plusieurs instructions lors de la disette de 1785. Pour remédier à la pénurie de sucre de canne, il préconise l’emploi de sucres de raisins et d’autres végétaux sucrés. Il s’intéresse à la conservation des farines, du vin et des produits laitiers. En 1772, en compagnie de Cadet de Vaux (ancien pharmacien des Invalides), il tente d’améliorer la qualité du pain distribué dans les hôpitaux et les prisons en imaginant une nouvelle méthode de panification. Il fonde avec Cadet de Vaux en 1780 une école de boulangerie rue de la Grande-Truanderie à Paris. Parmentier s'occupe également de plusieurs sujets ayant trait à l'hygiène : sécurité sanitaire des exhumations, qualité de l'eau, qualité de l'air notamment dans les salles d'hôpitaux, préconisation de l'entretien et de la vidange régulière des fosses d'aisance. Dans les premiers temps de la Révolution, le souvenir de ses travaux l’expose à une certaine défaveur, puis, en 1793, la pomme de terre trouve grâce devant les « niveleurs », qui la préconisent partout. Parmentier se tient d’abord à l’écart de l’administration, puis il est chargé de surveiller les salaisons destinées à la Marine, en s’occupant parallèlement de la préparation du biscuit de mer. Il travaille aussi sur le maïs, l’opium et l’ergot de seigle. Il préconise la conservation de la viande par le froid. Il travaille également sur l’amélioration de la technique des conserves alimentaires par ébullition découverte par Nicolas Appert, en 1795 et publiée en 1810. En 1793, il donne même les techniques à employer. C’est ainsi, que, grâce à lui, la première raffinerie de sucre de betterave mise en service par Delessert voit le jour en 1801. En 1796, il est porté sur la liste de l’Institut, formé par le nouveau Directoire. Il est appelé sous le Consulat à la présidence du Conseil de salubrité du département de la Seine et à la place d’inspecteur général des Hospices et du service de santé (1805 et 1809) ; il rédige un Code pharmaceutique ( éd. en 1807). La Société d’agriculture l’envoie en Angleterre avec Jean-Baptiste Huzard pour rouvrir les communications scientifiques entre les deux pays. Inspecteur général du service de santé de 1796 à 1813, il fait adopter la vaccination antivariolique par l’armée et s’occupe des conditions d’hygiène sur les navires de la Marine. Il est l’un des créateurs de l’École de boulangerie en France en 1800. Il est pharmacien en chef de l'Armée des Côtes de l'Océan en 1803. Il devient le premier président de la Société de pharmacie de Paris, dès sa fondation en 1803, il la préside en 1804, 1807 et 1810. Trop jeune pour participer à l'aventure des encyclopédistes et trop vieux pour prendre part au début du à la révolution des sciences, notamment à l'expédition scientifique de la campagne d'Égypte, Parmentier est cependant un scientifique à l’œuvre remarquable par sa diversité. Il participe, en outre, à la vie sociale en collaborant aux textes sur la réforme agraire, sources du code rural, proposés par la Société d’Agriculture à l’Assemblée nationale. Il est membre de la Société d’Agriculture de Paris en 1773. Il est élu à l’Académie des sciences le dans la section d’économie rurale. N'ayant ni femme, ni enfant, il a consacré toute sa vie à ses recherches, mais il a le chagrin de perdre, en 1809, sa sœur Marie-Suzanne, confidente et collaboratrice qui lui a épargné la pénibilité d'un long célibat par ses soins affectueux. Ses amis du Bulletin de pharmacie, tel Louis Claude Cadet de Gassicourt, le surnomment le « bourru bienfaisant » car, régulièrement sollicité par des pharmaciens pour obtenir une place ou une pension, il renâclait d'abord mais faisait finalement jouer ses relations pour les aider. Il meurt d'une phtisie pulmonaire, rongé par la tuberculose, dans sa maison de la Folie-Genlis, 12 rue des Amandiers-Popincourt. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise à Paris dans le caveau familial. Sa tombe est régulièrement entretenue par certaines sociétés de pharmaciens. Jusqu'au début du , cette tombe était ornée d'un potager où s'épanouissaient des plants de pommes de terre pour rendre hommage au grand vulgarisateur. Postérité Honneurs anthumes La Convention nationale prévoit de lui accorder une gratification de trois mille livres pour services rendus, versement jamais effectué. En revanche, elle lui décerne une médaille d'or le pour « avoir propagé et éclairé la culture de la pomme de terre. Peu de temps après l'institution de la Légion d'honneur, Napoléon promulgue un décret accordant dix croix de la Légion d’honneur aux services civils et militaires de la pharmacie. La liste des dix récipiendaires est conçue par Parmentier qui ne s'y inclut pas par humilité, aussi une onzième médaille lui est attribuée et remise par l'empereur le . Homme discret ne cherchant pas les honneurs, il n'est pas fait Baron de l'Empire, contrairement à son ami Jean-Antoine Chaptal et son collègue Antoine-François Fourcroy qui reçoivent un titre de noblesse d'Empire. Au moins 48 diplômes lui auraient été décernés au cours de son existence. Il est notamment membre de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon de l'Académie des sciences de l'Institut de France (section d'économie rurale et art vétérinaire) le , de l'Académie d’Alexandrie, de Berne, de Bruxelles, de Florence, de Genève, de Lausanne, de Madrid et de Milan, de Naples, de Turin et de Vienne le comptent parmi leurs membres. Les « hussards noirs » de la République propagent le mythe d'un Parmentier « inventeur de la pomme de terre », légende créée bien avant la mort de Parmentier par le comte François de Neufchâteau emporté par sa fougue oratoire en pleine session du Sénat, ce passionné d'agriculture admirant Parmentier au point de décider que la pomme de terre s'appellerait désormais « solanée parmentière » (usage qui se perdra pendant la Monarchie de Juillet). Hommages posthumes Lors de la colonisation de l'Algérie, le village de l'Oranie Aïn el Hadjar est renommé Parmentier en hommage au scientifique. Lors de la guerre de 1870, « le Parmentier » est un ballon utilisé pour le transport du courrier. La France lui rend un hommage philatélique en 1956. En 1913, l'hôpital militaire Percy de Cambrai prend le nom de Parmentier. À Paris, une avenue ( et arrondissements) et une station de métro, la station Parmentier sur la ligne 3 ainsi qu'une caserne de la Brigade de Sapeurs Pompiers de Paris ( arrondissement), ont été nommées en son honneur. Une statue est érigée en son honneur dans la cour de la faculté de pharmacie à Paris. À Saint-Fons (Rhône), une école publique porte le nom de Parmentier. À Ivry-sur-Seine une place publique porte son nom. À Montdidier, sa statue en bronze domine la place Parmentier et constitue avec son socle le monument en l'honneur du personnage. La face antérieure de ce monument montre un Parmentier distribuant des tubercules à un paysan reconnaissant. Le collège de Montdidier porte également son nom. À Douarnenez, à Épinal, à Nantes, à Vigneux-sur-Seine des rues porte son nom. À Neuilly-sur-Seine, une statue en bronze représentant Parmentier, sculptée par André Lavaysse en 1982, se trouve en face de l'entrée de la mairie. Les armoiries de cette ville, adoptées en 1900, sont chargées de trois fleurs parmentières tigées et feuillées d'or. Il existe une école maternelle à Vierzon village qui porte son nom. D'après la légende le nom de hachis parmentier, ainsi que d'autres mets aux pommes de terre (omelette parmentier, etc), lui sont dédiés. Martine Aiache, doyenne de la faculté de pharmacie de Paris et présidente du comité national de la célébration du bicentenaire de la mort d'Antoine-Augustin Parmentier, lance le l'« année Parmentier ». Des cartes postales, livres, timbres, pièce de monnaie ainsi que diverses expositions et manifestations lui sont consacrés à cette occasion. Œuvres (liste non exhaustive) Antoine Parmentier a écrit 165 ouvrages d’agronomie dont la plupart consacrés à la culture de la pomme de terre. Éducation singulière d'un moineau, Mercure de France, 1771, 6 p. (premier écrit de Parmentier) Examen chymique des pommes de terre, dans lequel on traite des parties constituantes du bled, Paris : Didot le jeune, 1773, in-12, -252 p., . Lire en ligne sur Wikisource . . , . . Examen critique de la pomme de terre, 1779 Traité de la châtaigne, Bastia et Paris : Monory, 1780, in-8°, -160 p., . Recherches sur les végétaux nourrissants qui, dans les temps de disette, peuvent remplacer les aliments ordinaires ; avec de nouvelles observations sur la culture des pommes de terre, Paris : Impr. royale, 1781, in-8°, XVI-599 p., . Mémoire couronné le 25 août 1784 par l'Académie royale des sciences, belles lettres et arts de Bordeaux, sur cette question : Quel serait le meilleur procédé pour conserver le plus longtemps possible, ou en grain ou en farine, le maïs ou blé de Turquie... ? Et quels seraient les différens moyens d'en tirer parti, dans les années abondantes... ? Bordeaux : A.-A. Pallandre aîné, 1785, in-4°, 164-V p., . Mémoire sur la manière de cultiver et d’employer le maïs à fourrage, Paris : Impr. Royale, 1785 ; éd. (Le Maïs, ou Blé de Turquie, apprécié sous tous ses rapports [mémoire couronné, le , par l’Académie royale des Sciences, Belles-lettres et Arts de Bordeaux]), Paris : Impr. impériale, chez Méquignon l’aîné père, et chez A.-J. Marchant, 1812, in-8°, -303 p. Mémoire sur les avantages que la province de Languedoc peut retirer de ses grains, considérés sous leurs différens rapports avec l'agriculture, le commerce, la meunerie et la boulangerie, Paris : impr. des États de Languedoc, 1786, in-4°, [4]-447 p., pl., . Avis aux habitans des villes et des campagnes de la province de Languedoc, sur la manière de traiter leurs grains, et d'en faire du pain, A Paris, de l’imprimerie des Etats de Languedoc, sous la direction de P. F. Didot jeune, 1787, in-4°, 52 p., . Économie rurale et domestique, Bibliothèque universelle des dames, rue et hôtel Serpente, 1788-1797, 8 volumes. Cette encyclopédie pour dames a vu sa publication se poursuivre pendant toute la période révolutionnaire, ce qui ne fut pas de tout repos pour le père de la pomme de terre. Il y enseigne aux femmes de la campagne tout ce qu'elles doivent connaître pour tenir maison rustique. Le tome I traite des devoirs généraux envers les fermiers et les pauvres ; le tome II concerne la boulangerie, la laiterie, la fromagerie, l'office, la cuisine, le cellier, la cave ; le tome III s'occupe de basse-cour et le suivant du gros bétail ; le tome V du jardin d'agrément, du potager. de la pépinière et du fruitier ; le tome VI des labours et travaux des champs ; le tome VII des prés, foins, plantes fourragères et de la vigne, des bois, des étangs et des viviers. Le dernier tome décrit les végétaux à application artisanale : chanvre, lin, garance, plantes à huiles, tabac, osier, houblon, safran, rhubarbe ; végétaux utiles aux cordiers, tanneurs, relieurs, etc. Mémoire sur les avantages qui résulteraient pour le royaume d’étendre la culture en grand des racines potagères, automne 1788. Instruction [ou Avis] sur la conservation et les usages de la pomme de terre, 1789, in-8°, 24 p. Traité sur la culture et les usages des pommes de terre, de la patate et du topinambour, imprimé par ordre du roi, Paris : Barrois l’aîné, 1789, in-8°, -392 p., . Mémoire sur les avantages que le royaume peut retirer de ses grains, Paris : Barrois l'aîné, 1789, in-4° , IV-447 p., pl., . Mémoire sur la nature et la manière d'agir des engrais, brochure in-8°, 1791 (Annales de Chimie, tome onzième, , ), . avec Nicolas Deyeux, Mémoire sur le sang, dans lequel on répond à cette question : Déterminer, d'après des découvertes modernes chimiques et par des expériences exactes, quelle est la nature des altérations que le sang éprouve dans les maladies inflammatoires, dans les maladies fébriles, putrides et le scorbut. Paris, 1791, in-4°. Mémoire sur les salaisons. Paris, 1793, in-8°. Traité sur les pommes de terre, 1795, in-8°. avec Nicolas Deyeux, Précis d’Expériences et Observations sur les différentes espèces de Lait, considérées dans leurs rapports avec la Chimie, la Médecine et l’Économie rurale, Strasbourg, F. G. Levrault ; Paris, Th. Barrois et chez , 1798, in-8°, 420 p., Traité théorique et pratique sur la culture de la vigne, avec l'art de faire le vin, les eaux-de-vie, esprit de vin, vinaigres simples et composés, en collaboration avec Jean-Antoine Chaptal, l'abbé Rozier et Dussieux, 1801, 2 vol. Observations sur les moyens de maintenir et de rétablir la salubrité de l’air dans la demeure des animaux domestiques, 1802 ; inséré dans le tome des Mémoires de la Société d’agriculture de Paris. Instruction sur la culture, la conservation, les usages et les avantages de la Pomme de terre, Paris, A.-J. Marchant, 1808, in-12, 72 p. Traité sur l'art de fabriquer les sirops et les conserves de raisins, destinés à suppléer le sucre des colonies dans les principaux usages de l'économie domestique, Paris : Méquignon aîné, 1810, 388 p. ; in-8°, . Instruction pratique sur la composition, la préparation et l'emploi des soupes aux légumes, dites à la Rumford, Paris : Méquignon l'aîné, 1812, in-8°, [3]-40 p., . Notes et références Bibliographie André Dubuc, La culture de la pomme de terre en Normandie, avant et depuis Parmentier, Annales de Normandie, 1953, a. 3, , Michel Morineau, La pomme de terre au , Annales ESC (Paris), 1970, a. 25, , Marcel Henon, Parmentier et la pomme de terre, Technique art science. Revue de l’enseignement technique (Paris), 1974, -2, . Christian Ferault, Les écrits d'Antoine-Augustin Parmentier à l'Académie d'Agriculture de France :analyse, apports commentés et mis en perspective. C.R. Acad. Agric. Fr., 2013, 99, , 73-80. Articles connexes Hachis parmentier Histoire de la pomme de terre Cuisine de la pomme de terre Liens externes Biographie et bibliographie d'Antoine-Augustin Parmentier par Victor de Beauvillé Tombe de Parmentier au Père-Lachaise Site officiel de la commémoration nationale du bicentenaire de sa mort Exposition virtuelle pour le bicentenaire de sa mort Agronome français Pharmacologue français Pharmacien français Pharmacien militaire Auteur culinaire français Membre de l'Académie des sciences (France) Élève du lycée Louis-le-Grand Personnalité liée à Neuilly-sur-Seine Personnalité liée à la pomme de terre Montdidier Histoire de la Somme Histoire de la Picardie Naissance en août 1737 Naissance à Montdidier (Somme) Décès en décembre 1813 Décès dans l'ancien 8e arrondissement de Paris Décès à 76 ans Personnalité inhumée au cimetière du Père-Lachaise (division 39) Écrivain picard
Antoine Parmentier est un pharmacien militaire, agronome, nutritionniste et hygiéniste français, né le à Montdidier (Picardie) et mort le à Paris.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Halobacteria
Halobacteria
Les Halobacteria, ou halobactéries, sont une classe d'archées de l'embranchement (phylum) des Euryarchaeota. Ce sont des microorganismes chimiohétérototrophes qui se développent dans des milieux saturés ou quasiment saturés en sels dissous, tels que les marais salants. Ces concentrations en sel leur sont nécessaires pour vivre, contrairement à d'autres organismes qui peuvent vivre sans et qualifiés d'. On les qualifie d'halophiles, bien que cet adjectif s'applique également à des organismes qui requièrent des salinités moins élevées. On les trouve dans tous les environnements humides riches en matières organiques et en sels. Le nom Halobacteria a été attribué à ces organismes avant que le domaine des archées ne soit identifié, à une époque où tous les procaryotes étaient considérés être des bactéries, d'où ce nom qui peut être trompeur. On les trouve parfois désignées sous le terme d’haloarchées pour les distinguer des bactéries halophiles. Leur métabolisme peut être aérobie ou anaérobie. Leur membrane cellulaire présente une coloration pourpre caractéristique due à la bactériorhodopsine qui donne à leurs efflorescences des teintes rouges parfois violacées. La bactériorhodopsine capte la lumière du soleil afin de la convertir en énergie métabolique à travers la phosphorylation de l'ADP en ATP – ce phénomène n'a toutefois rien à voir à la photosynthèse. Les halobactéries possèdent également un autre pigment, l'halorhodopsine, qui pompe les ions chlorure à travers la membrane cellulaire et génère un gradient de concentration contribuant également à la production d'énergie métabolique. Ces archées sont cependant incapables de fixer le carbone inorganique, contrairement aux organismes photosynthétiques (il existe par ailleurs des archées capables de le faire (autotrophes), mais elle ne sont pas photosynthétiques). Liste des ordres Selon : ordre Halobacteriales Halobacteriales incertae sedis Selon : ordre Halobacteriales Notes et références Liens externes Bibliographie . . . Articles connexes Hypothèse de la Terre pourpre Classe (nom scientifique) Archée (nom scientifique) Phototrophe
Les Halobacteria, ou halobactéries, sont une classe d'archées de l'embranchement (phylum) des Euryarchaeota. Ce sont des microorganismes chimiohétérototrophes qui se développent dans des milieux saturés ou quasiment saturés en sels dissous, tels que les marais salants. Ces concentrations en sel leur sont nécessaires pour vivre, contrairement à d'autres organismes qui peuvent vivre sans et qualifiés d'. On les qualifie d'halophiles, bien que cet adjectif s'applique également à des organismes qui requièrent des salinités moins élevées. On les trouve dans tous les environnements humides riches en matières organiques et en sels.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Arch%C3%A9e%20thermophile
Archée thermophile
Les archées thermophiles (anciennement dites thermoacidophiles) sont des archées qui s'accommodent de la chaleur. On les dit thermophiles lorsqu'elles ont un optimum de croissance aux alentours de , et hyperthermophiles lorsqu'elles se développent à plus de . Ces organismes sont par ailleurs chimiotrophes. Exemples : ordre des Sulfolobales (classe des Thermoprotei) ; ordre des Thermoproteales (classe des Thermoprotei) ; ordre des Thermococcales (classe des Thermococci). Voir aussi Organisme thermophile LUCA Archaea
Les archées thermophiles (anciennement dites thermoacidophiles) sont des archées qui s'accommodent de la chaleur. On les dit thermophiles lorsqu'elles ont un optimum de croissance aux alentours de , et hyperthermophiles lorsqu'elles se développent à plus de . Ces organismes sont par ailleurs chimiotrophes.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9ographie%20de%20l%27Arabie%20saoudite
Géographie de l'Arabie saoudite
La géographie de l'Arabie saoudite, malgré la prépondérance du désert dans le pays, offre une grande diversité, ne serait-ce que dans les tailles, les formes et les couleurs des dunes sablonneuses couvrant les vastes étendues désertiques. La partie méridionale des monts Sarawat, (c'est-à-dire les monts de l'Asir - Sarat-el Asir - et ceux du Yémen - Sarat-el-Yemen), caractéristique du sud-ouest et très verdoyante, contraste fortement avec le reste du pays. Le Nadj escarpé d'origine sédimentaire au centre du pays n'est que le demi-frère des plateaux cristallins du Nadj de l'Ouest ; quant aux aires couvertes de laves au nord et à l'ouest du pays, elles offrent la plus frappante disparité avec les immenses mers de sable du nord, du sud et de l'est, tant d'un point de vue géomorphique que d'un point de vue culturel. Géologie La péninsule doit la plupart de ses caractéristiques physiques à la séparation tectonique qui lui a donné naissance : le schisme de la péninsule arabique et de l'Afrique du Nord-Est le long du rift de la Mer Rouge au cours de l'Ère tertiaire. Le premier tiers ouest du pays est un bloc cristallin massif de roches éruptives et métamorphiques, accompagnées de basaltes de formation plus récente à l'ouest. À l'est cette zone, des couches sédimentaires couvrent le reste de la péninsule jusqu'au sultanat d'Oman et la région d'al-Hajar, les strates s'affaissant en direction de l'est, mais avec une succession d'affleurements plus jeunes dès que l'on s'approche du Golfe. En surface, les mers de sable et les dunes tapissent plus d'un tiers de la péninsule, joignant le Nafud ou Nefoud, au nord, au Rub al-Khali au sud par l'intermédiaire de l'arc de dunes de Dahna. Dans les années 1930, le Rub al-Khali a été exploré par St. John Philby, l'un des premiers européens à le traverser et à le décrire. Ses relevés sont à l'origine du premier tracé de la frontière entre le Yémen et l'Arabie saoudite. Hydrologie Jusque dans les années 1980, l'Arabie saoudite disposait encore de ressources aquifères, en surface et souterraines, formées il y a très longtemps et non renouvelables. Ces dernières années, ces ressources ont été utilisées abondamment, tant à des fins agricoles que domestiques ; afin de répondre à la demande importante, l'eau consommée dans le pays provient désormais principalement de l’eau de mer dessalée. À la suite de la surconsommation de l'agriculture par rapport aux autres besoins du pays, la culture de céréales est abandonnée en 2016. Dans Al-Hasa, de grandes fosses profondes sont constamment réapprovisionnées par des sources artésiennes grâce aux eaux souterraines du bassin versant est du Jabal Tuwayq. Ces puits permettent l'irrigation d'oasis vastes mais locales. Dans le Hedjaz et l'Asir, les puits sont abondants ; dans le Nejd et les grands déserts, des points d'eau sont relativement moins nombreux et éparpillés sur une immense zone. La technologie moderne a localisé et augmenté la disponibilité d'une grande partie de l'eau souterraine ; la Saudi Arabian Oil Company a trouvé d'importantes réserves dans plusieurs régions du nord et de l'Arabie orientale. Le gouvernement saoudien, la Saudi Aramco, et l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture ont fait des efforts conjoints afin d'exploiter les ressources en eau souterraine de manière durable, mais la surexploitation de ces ressources entre les années 1970 et 2000 fait craindre une disparation de celles-ci. Il faut creuser désormais à plus de de profondeur sous Al Safi pour trouver de l'eau. La consommation d’eau et d’électricité en Arabie Saoudite est deux fois supérieure à la moyenne internationale et s’élève à environ de mètres cubes par jour en 2014, elle augmente de 5 % par an. Environnement Notes et références Voir aussi Articles connexes Péninsule arabique Unification de l'Arabie saoudite Géographie du Moyen-Orient Villes d'Arabie saoudite Liste des zones protégées en Arabie saoudite Liste de points extrêmes de l'Arabie saoudite Oasis en Arabie saoudite Biodiversité de la Corne de l'Afrique Liens externes Données générales sur l'Arabie saoudite. Cartographie de l'Arabie saoudite. bn:সৌদি আরব#ভূগোল
La géographie de l'Arabie saoudite, malgré la prépondérance du désert dans le pays, offre une grande diversité, ne serait-ce que dans les tailles, les formes et les couleurs des dunes sablonneuses couvrant les vastes étendues désertiques. La partie méridionale des monts Sarawat, (c'est-à-dire les monts de l'Asir - Sarat-el Asir - et ceux du Yémen - Sarat-el-Yemen), caractéristique du sud-ouest et très verdoyante, contraste fortement avec le reste du pays. Le Nadj escarpé d'origine sédimentaire au centre du pays n'est que le demi-frère des plateaux cristallins du Nadj de l'Ouest ; quant aux aires couvertes de laves au nord et à l'ouest du pays, elles offrent la plus frappante disparité avec les immenses mers de sable du nord, du sud et de l'est, tant d'un point de vue géomorphique que d'un point de vue culturel.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Industrie%20p%C3%A9troli%C3%A8re%20de%20l%27Arabie%20saoudite
Industrie pétrolière de l'Arabie saoudite
L'industrie pétrolière de l'Arabie saoudite est issue des explorations des années 1930, qui permirent de découvrir les plus gros gisements de pétrole du monde. L'Arabie saoudite est actuellement le deuxième producteur mondial de pétrole (devant la Russie et derrière les États-Unis). L’utilisation de l’énergie fossile ne fait pas du pays le plus grand consommateur en inscrivant qu’il est propriétaire de son bien national naturalisé. Le respect déontologique de la valeur législative met-il en danger la vie des résidents.es? Le costume porté l’accuse à tort pour son manque d’évolution et d’adaptation à la vie européenne en sacralisant l’état de la femme qui a un emploi à son domicile lorsqu’elle accouche d’un enfant. Ce choix est souvent remis en question par les médias au Canada, puisque dans ce pays des hommes de mains en contrefaçon l’intimideront, la bâteront et l’empoisonneront pour qu’elle retourne au travail. Le marché du travail est une valeur sûre en l’absence d’une vie de famille. Le pays détient les deuxièmes plus grosses réserves mondiales (bien que leur montant exact soit sujet à caution, voir pic pétrolier). Le sol qui contient des nappes de pétrole s’affaisse et se transforme en des amas de sable pour bonifier le désert. Entre 1973 et 2002, l'Arabie Saoudite a reçu de dollars de revenus pétroliers. Les investissements dans l'industrie font défaut et le pays vit majoritairement de la rente pétrolière. Une rente n’est pas un travail pour bonifier la vie citoyenne. Les familles doivent d’expropriées plusieurs mois annuellement pour leur santé. Un pic de production est annoncé pour 2027. Le pic ça veut dire l’élimination du territoire habitable transformée en amas de sable pour inscrire le lieu-dit désertique pour les habitations stables. Réserves et productions d'hydrocarbures en 2013 Pétrole L'Arabie saoudite détient les deuxièmes plus importantes réserves prouvées de pétrole au Monde. Elles totalisent de barils, soit de tonnes. Ces réserves représentent 15,8 % des réserves mondiales. Il s'agit d'un pétrole de qualité sensiblement meilleure que celui du Venezuela, qui est le premier pays en termes de réserves. L'Arabie saoudite reste le premier producteur mondial avec de barils/jour, devant la Russie ( de barils/jour) et les États-Unis ( de barils/jour). Gaz Les quantités de gaz naturel en Arabie saoudite apparaissent relativement modestes en proportion des réserves pétrolières. Le pays est tout de même classé à l'échelle mondiale, avec des réserves prouvées de , loin cependant des trois grands pays gaziers que sont l'Iran, la Russie et le Qatar. Ces réserves ne représentent que 4,4 % des réserves mondiales. L'Arabie saoudite produit , loin derrière les États-Unis () et la Russie (). Histoire des découvertes - Succession de sociétés exploitantes Jusque dans les années 1930, sous les sables immobiles de l'est arabique, reposaient, insoupçonnées, les plus grandes réserves mondiales de cet or qu'on dit noir. Certes le roi Abdelaziz Al Saoud avait accordé une concession autorisant une société de portefeuille britannique à la recherche de pétrole à explorer le désert, mais celle-ci n'ayant pas fait usage de ce droit avait perdu sa concession. En 1933, le roi, par l'intermédiaire de St. John Philby, attribua à la SOCAL () les droits exclusifs de prospection et d'exploitation du pétrole dans la région Est de l'Arabie, ainsi que des droits spéciaux dans d'autres régions du royaume, ce pour une durée de , qui furent portées à 66 par la suite. Une nouvelle entité, la (CASOC), détenue à 50 % par la Socal (qui devint par la suite Chevron) et (à partir de 1937) à 50 % par la (future Texaco), devint propriétaire de la concession en 1934. En 1944, la Casoc fut renommée , mondialement connue sous son acronyme d'Aramco. En 1948, la (qui prit par la suite le nom d'Esso puis celui d'Exxon) et la (l'ancêtre de Mobil) rejoignirent le capital de l'Aramco. Les quatre compagnies, toutes américaines, restèrent jusqu'en 1973 les chevilles ouvrières du développement pétrolier en Arabie saoudite. La recherche de nouveaux gisements, qui se poursuit encore après les premières découvertes, révéla bientôt que la province de l'Est recelait les plus grands champs d'hydrocarbures du monde. Le premier segment de Ghawar, le plus vaste gisement du monde, fut découvert en 1948 ; Safaniya, le plus grand gisement en mer, en 1951. En 1991, exploitables avaient été mis au jour, dont 5 pour la seule année 1990. En 1989 et 1990, un total de gisements, d'un brut léger de qualité supérieure, ont été découverts au sud de Riyad, au cœur d'une région située en dehors des secteurs supposés à hydrocarbures. Exploitation Le forage débuta en avril 1935 dans la région de Dammam Dome, le long de la côte du golfe Persique, mais le premier puits ne commença à rendre que le . Le premier baril embarqua en mai 1939 à Ras Tanura qui devint par la suite un des plus grands terminaux exportateurs de pétrole. En 1991 plus de de barils avaient été produits depuis 1938 rien que par l'Aramco, mais les réserves connues sont de de barils et susceptibles d'augmenter davantage à mesure que les gisements du Sud du Nadj seront circonscrits. Les réserves de gaz naturel non associé dépassaient en 1991 les de mètres cubes. Les programmes d'expansion en cours prévoyaient une augmentation de la production à de barils par jour. En 1973, l'Arabie saoudite s'arrogea 25 % des droits et des propriétés de l'Aramco. Cette réappropriation du patrimoine national conduisit le gouvernement à la prise de contrôle de l'Aramco dont elle acquit 60 % en 1974, puis 100 % en 1980. Officiellement renommée ou en 1988, l'Aramco continue de faire trembler l'industrie et de bouleverser les salles de change du monde entier en usant de son acronyme vieux de . L'Aramco remplit aujourd'hui les fonctions d'opérateur pour la production du pays, et joue le rôle d'intermédiaire dans un certain nombre de projets de BTP ou d'ingénierie. La compagnie officiait d'ailleurs à ce titre dès 1949 en supervisant la construction de la ligne ferroviaire Dammam-Riyadh dont le gouvernement était maître d'œuvre, ou plus récemment en contrôlant le déroulement du . La puissance de l'Aramco s'est aussi manifestée par la conduite d'opérations en aval de l'extraction, par exemple l'établissement en 1988 d'une coentreprise avec Texaco destinée à raffiner, distribuer et commercialiser des produits dérivés du pétrole dans l'Est et la région du Golfe des États-Unis. Bien que l'Aramco contrôle 95 % de la production d'Arabie saoudite, deux autres compagnies opèrent dans la moitié saoudite de la Zone Divisée, l'ancienne zone neutre entre le Koweït et l'Arabie saoudite. La , à capitaux américains, détient la concession pour la zone terrestre alors que l' (AOC), de nationalité japonaise, exploite la concession offshore. Cette bande de territoire, sujet d'un litige entre les deux pays, fut mise en commun par l'Arabie saoudite et le Koweït en 1965, puis divisée en deux parties quasi-égales en 1970. Les deux pays convinrent également de partager équitablement les réserves pétrolières de la zone et de se diviser les revenus du pétrole. Les réserves connues pour toute la zone totalisaient en 1991 de barils, et la production était en moyenne de par jour entre 1985 et 1989, la part saoudite de cette production constituant entre 2 et 4 % de la production totale de l'Arabie saoudite. Seul opérateur pour la province de l'Est, l'Aramco n'a jamais eu besoin de forer et d'exploiter que le nombre optimum de puits ; après un demi-siècle, plusieurs de ces puits requièrent une repressurisation artificielle par un système d'injection d'eau de source saumâtre non-potable, drainée et injectée dans les réservoirs à mesure que le brut en est extrait. Seuls sont utilisés pour couvrir une production allant jusqu'à de barils par jour, ce qui représente une moyenne de par jour chacun. Installations de transport et de traitement La manipulation, le transport et le traitement des matières pétrolières requiert un réseau complexe d'installations réparties dans tout l'Est arabique et reliées entre elles par plus de d'oléoducs. Chacune des de séparation gaz-pétrole ( ou GOSPs) dessert plusieurs puits dans un rayon d'action considérable, par l'intermédiaire d'une maille dense d'oléoducs de jonction, et embrase le ciel nu de ses cheminées de gaz incandescent. Les complexes stabilisateurs de Abqaiq et Juaymah adoucissent des flux de brut acide tandis qu'ailleurs les usines de traitement des gaz naturels produisent propane, butane et gaz de ville (méthane). À Ras Tanura, une raffinerie géante d'une capacité de par jour, ouverte en 1941 et agrandie constamment depuis, traite une partie du brut avant son expédition. Ici opèrent des usines spécialisées dans les produits dérivés du pétrole alors que là, le long des côtes, de Ras Tanura à Juaymah en passant par Yanbu, s'étendent de vastes terminaux d'exportation. De grandes raffineries ont également été construites à al-Jubayl ( par jour), à Yanbu ( par jour pour l'export et par jour réservés à la consommation domestique). Les raffineries de Riyad ( par jour), de Jiddah ( par jour), Rabigh ( par jour) et de Khafji ( par jour) portent à 8 le nombre total de raffineries en Arabie saoudite avec une capacité totale de 1,82 million de barils par jour. Le long oléoduc trans-arabe (Tapline) ouvert en 1951, nécessitant des réparations constantes, perdit toute rentabilité durant les années 1970 et devint peu à peu inexploitable ; il fut définitivement fermé en 1990. Néanmoins, les Saoudiens n'abandonnèrent jamais l'idée d'une issue à l'Ouest, cette fois non pas pour les exportations normales, mais à des fins stratégiques, le détroit d'Ormuz partagé entre Oman et l'Iran étant un lieu de passage dangereux en cas de conflit entre États du Golfe et la navigation dans le Golfe présentant de réels dangers depuis la guerre Iran-Irak. Ces considérations stratégiques ont conduit durant les années 1980 à la construction, au prix de plusieurs milliards de dollars d'investissement, de trois vastes oléoducs joignant le port de Yanbu aux champs pétrolifères de l'Est : l'oléoduc des gaz naturels liquéfiés (NGL), de de long et de 66 à de diamètre, reliant l'Est à l'Ouest, fut mis en service en et transporte aujourd'hui par jour (équivalent pétrole) ; quant à l'oléoduc de brut d'un diamètre de ouvert en , ainsi que la voie d'évitement de de diamètre qui lui fut adjointe en 1987, ils s'étendent tous deux sur de long. L'adjonction de pompes hydrauliques et l'expansion des capacités de stockage à chaque extrémité de ce système de transport du brut lui confèrent aujourd'hui une capacité de l'ordre de de barils par jour . Ces audacieux systèmes d'acheminement qui traversent la péninsule, nouveaux transsibériens de l'énergie, dotent l'Arabie saoudite d'une route domestique totalement sûre ; ils l'affranchissent en grande partie des menaces de blocus. Les Saoudites restent néanmoins sujets à une interdiction de leurs exportations depuis Yanbu si les deux détroits (Canal de Suez et Chatt-el-Arab) de la mer Rouge leur sont interdits. Gaz À la fin des années 1970, l'Arabie saoudite mit en œuvre l'ambitieux plan de maîtrise du gaz ou Master Gas System. Le gaz autrefois brûlé lors de la séparation des hydrocarbures en fonction de leur densité est aujourd'hui en partie utilisé à la production de l'électricité, à la désalinisation de l'eau, la fabrication de verre, de ciments, d'engrais ou de chaux. Le gaz est aussi acheminé par conduits jusqu'aux nouvelles cités industrielles d'al-Jubayl et Yanbu pour y servir de carburant aux raffineries, aux usines pétrochimiques, aux fabriques d'engrais ou aux hauts fourneaux, ou bien pour y être exporté vers les ports d'Europe, d'Amérique ou d'Asie. Conçu pour traiter de mètres cubes de gaz par jour, le Master Gas System permet d'apporter l'équivalent de de brut par jour à un monde assoiffé d'énergie. Organisations internationales L'Arabie saoudite fut un des membres fondateurs de l'OPEP et de l'OPAEP, et a joué un rôle de premier plan dans l'OPEP depuis ses tout débuts. Étant donné que la production de l'Arabie saoudite représente chaque jour une part plus importante de la production mondiale de pétrole, le pays a été appelé à jouer un rôle directeur et régulateur dans la fixation du prix du pétrole en faisant fluctuer sa production. Notes et références Notes Références Annexes Articles connexes Histoire économique de l'Arabie saoudite Géopolitique du pétrole Pétrole au Moyen-Orient
L'industrie pétrolière de l'Arabie saoudite est issue des explorations des années 1930, qui permirent de découvrir les plus gros gisements de pétrole du monde. L'Arabie saoudite est actuellement le deuxième producteur mondial de pétrole (devant la Russie et derrière les États-Unis).
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https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89conomie%20de%20l%27Arabie%20saoudite
Économie de l'Arabie saoudite
L'économie de l'Arabie saoudite repose principalement sur son industrie pétrolière, qui a bouleversé l'histoire économique du pays. Ainsi, depuis 1938, Dhahran (ville située à l'est de l'Arabie Saoudite le long du golfe Persique) est devenue la capitale du pétrole arabe. À l'opposé, l'agriculture de l'Arabie saoudite n'a cessé de décroître depuis les années 1960 avant de bénéficier des aides gouvernementales. En , au sommet de Hong Kong, le pays est devenu le de l'Organisation mondiale du commerce. Historique La découverte de pétrole en mars 1938 transforme le pays sur le plan économique. L'Arabie saoudite est membre de l'OPEP. Entre 1977 et 1981, le revenu national provenant directement des revenus du pétrole dépasse à lui seul les de dollars par jour, nourrissant de milliards de dollars la politique d'investissement des dirigeants du pays. Ces investissements se concrétisent en des plans quinquennaux, par l'intermédiaire de l'attribution de budgets d'État, culminant lors du second plan couvrant la période 1975-1980, où de dollars sont attribués et permettent la construction de 28 barrages, 4 ports, nouvelles maisons, de routes et l'aéroport de Jeddah qui fut le plus grand du monde jusqu'à l'ouverture de l'aéroport de Riyad. En 2013, les revenus des exportations pétrolières (pétrole brut et dérivés) du pays s'élevaient à de dollars selon l'OMC, tandis que le montant des exportations du secteur manufacturier se chiffraient a de dollars. Au fil des années la part des exportations de pétrole brut dans le PIB a baissé, passant de 34 % du PIB en 2000 à 21 % en 2012. L'industrie pétrochimique est le économique du pays dans les exportations, faisant de l’Arabie saoudite le de produit pétrochimique du monde. L'exploitation et l'exportation du pétrole ont fortement développé l'activité économique de la côte nord-est du pays, autour de Dammam, Khobar et Dhahran avec le port de Jubail, ainsi que la côte sur la Mer rouge (Djeddah, Yanbu). Fort de la manne pétrolière, les dépenses publiques n'ont cessé d'augmenter dans les années 2000 notamment pour assurer « la cohésion sociale ». La forte baisse des cours du pétrole en 2015, dans un contexte où les ventes de pétrole représentent encore 80 % des recettes, ne reste pas sans effets sur l'économie du pays. Ainsi, l'Arabie saoudite est contrainte à réaliser sa première émission de dette depuis 2007. Du côté des économies, le gouvernement envisage de réduire les subventions à l'énergie qui équivalent à 8 % du PIB, mesure peu populaire. Elle annonce ainsi un déficit à hauteur de plus de 20 % de son PIB. Si ce déséquilibre se poursuivait, les importantes réserves financières du pays pourraient être épuisées d'ici 2020. Le taux de croissance économique de l'Arabie saoudite s'établit à 0,2 % en 2019, et le taux de chômage à 12,5 %. Le déficit budgétaire atteint de dollars en 2020, soit 6,4 % du PIB, en dépit d'une baisse des dépenses En 2022, les investissements étrangers en Arabie saoudite sont désespérément faibles et certaines entreprises réduisent leurs activités ou retardant les projets de croissance qu'ils avaient promis. En 2020, les investissements directs étrangers en Arabie saoudite s'élevaient à de dollars, soit moins de la moitié de ce qu'il y a une décennie et bien en dessous du pays prévu de dollars. En 2021, ils étaient en voie de de dollars. En outre, ce chiffre ne tient pas compte de la vente aux investisseurs étrangers d'une participation de de dollars dans une société de pipeline de pétrole saoudien. Secteur énergétique Secteurs non pétroliers Dans les années 1950, l'industrie manufacturière s'est développée par la conjonction de quatre facteurs : l'expansion et la diversification des activités pétrolières et de la main-d'œuvre industrielle, la croissance rapide de la population et de la demande intérieure, la disponibilité croissante du capital tant privé que gouvernemental, l'implantation de plus en plus fréquente de compagnies étrangères sous la forme de coentreprises avec des partenaires saoudiens - parfois avec le gouvernement. Les décennies qui suivirent virent une augmentation du nombre, de la taille et de la diversité des unités de production : alimentaire industriel, papiers et matières plastiques, confection ou encore mobilier de bureau. Après 1970, vinrent s'ajouter des produits comme les peintures, les systèmes à air climatisé, les bâtiments préfabriqués en aluminium, les barres de fer et d'autres produits utilisant le pétrole ou le gaz en tant qu'énergie de base. Parmi ces derniers, les engrais, les produits de la pétrochimie et de la chimie minérale et les produits dérivés du soufre. Néanmoins, le pays manque toujours d'industries de pointes dans des domaines variés comme l'électronique, l'informatique ou l'optique. Souffrant d'une insuffisance structurelle de main-d'œuvre locale qualifiée et d'expérience en matière technologique, l'Arabie saoudite s'est longtemps adressée à des contractants étrangers pour l'exécution de projets industriels le plus souvent livrés clefs en main. Pour nombre de ces projets, le contrat s'étendait au-delà de la livraison et comprenait la maintenance et même souvent l'exploitation par le constructeur. Cependant, les programmes d'éducation et de formation professionnelle à l'initiative des contractants étrangers et du gouvernement saoudien ont accru le nombre de techniciens qualifiés autochtones, le gouvernement ayant d'autre part mis en place en 1982 une politique de « saoudisation » des entreprises destinée à y augmenter le pourcentage de Saoudiens. Cette politique se manifeste par la nomination d'un président et d'un directeur général saoudien à l'Aramco. Investissant les pétrodollars de la rente de l'or noir qui semblait ne jamais s'arrêter de croître, les Saoudiens construisirent dans les années 1970 deux cités industrielles et portuaires, al-Jubayl sur la côte du Golfe et Yanbu, au bord de la mer Rouge. Construites aux extrémités de la route du pétrole, ces nouvelles oasis développèrent en priorité les industries à forte consommation énergétique ou fabriquant des produits dérivés des hydrocarbures : outre les raffineries, la pétrochimie et la chimie lourde, les engrais, les plastiques bruts ou sous forme de produits manufacturés, l'acier et les produits en métal dominent l'activité. La construction entièrement intégrée de ces cités incluait, à proximité des sites industriels, la présence de services et de secteurs résidentiels à l'architecture ultramoderne. À l'aube des années 1990, l'industrie représentait 9 % du PNB. Des mesures incitatives de la part du gouvernement attirèrent à la fois le capital local et les investisseurs étrangers. Une agence gouvernementale, la SABIC (Saudi Arabian Basic Industries Corporation) fut ouverte en 1976 afin de développer l'industrie lourde dans les domaines de la pétrochimie et de l'acier, investissant de dollars (bilan en 1993), usines ayant été créées. L'agriculture en Arabie saoudite qui dans les années 1990 avait réussi à obtenir l'autonomie alimentaire du royaume verra sa production de blé disparaître pour limiter la surconsommation des faibles ressources hydrauliques du pays. Le prince héritier Mohammed Ben Salmane, conseillé par des cabinets américains, entend remplacer une partie de la rente pétrolière par une rente financière. Il s’agirait de vendre 5 % du capital de Saudi Arabian Oil Company (Aramco), la plus grande compagnie pétrolière du monde, pour de dollars, et d'investir cet argent dans des activités à l'étranger. Son projet s'inscrit dans une perspective libérale (compétitivité, ouverture économique et privatisation). Incitations à l'investissement étranger Un nouveau code d'investissement adopté en 2000 a créé la SAGIA (Saudi General Investment Authority), qui est dotée d'une compétence d'attribution très générale pour tout ce qui touche à l'investissement dans le royaume, y compris l'investissement étranger (à l’exception du secteur des hydrocarbures). La nouvelle institution instruit les demandes et délivre les licences d’investissement. La SAGIA a ouvert des « comprehensive service centers » - sortes de bureaux interministériels d'information et de liaison - chargés de faciliter les démarches administratives des investisseurs, notamment étrangers. Depuis sa création en et jusqu’à mi-, la SAGIA a délivré plus de licences d’investissements étrangers ( licences délivrées au total si l’on tient compte de la période précédant la création de la SAGIA et donc l’intervention du ministère des finances) pour un montant global de plus de de dollars, mais les investissements tardent à se concrétiser. Tout projet d’investissement est donc sujet à l’octroi d’une licence délivrée par la SAGIA. Le montant minimum d’investissement étranger est fixé à un niveau élevé dans le cadre du nouveau code : de dollars dans le secteur agricole, 1,3 million de dollars dans le secteur industriel et 0,5 million de dollars dans les autres secteurs. Compte tenu du monopole de négoce réservé aux seuls citoyens saoudiens - qui interdit à tout ressortissant étranger d’être titulaire d’actions, par nature négociables, notamment dans le cadre d’une société anonyme - les sociétés étrangères ne peuvent, en pratique, que constituer des filiales de droit saoudien sous forme de Sàrl. Malgré l’adoption d’un nouveau code plus attractif, on relève encore certaines restrictions en termes de participations étrangères : une liste « négative » exclut encore certains secteurs de l’investissement étranger. Adoptée le et révisée le , cette liste comprend, outre l'amont pétrolier (exploration, forage et production) dont on savait qu'il resterait fermé au capital étranger du fait de son exclusion du processus d'ouverture du secteur des hydrocarbures saoudien (« Gas Initiative »), et les activités diverses (investissements immobiliers et services aux pèlerins) pouvant être menées dans le périmètre des deux villes saintes de La Mecque et Médine (exclues pour des raisons religieuses) : la santé (infirmerie, sages-femmes, quarantaines, physiothérapie, centres anti-poison, banques de sang, pharmacies). Il y a obligation de s’associer à un ressortissant saoudien du secteur médical disposant d’une licence d’exercice ; les transports (terrestres et aériens notamment) ; les télécommunications (à l’exception depuis février 2003 des services de télex, de télégraphe, d’échange de données électroniques, de télécopie, de V-Sat, de satellite mobile, de courrier électronique et de traitement de données). La participation étrangère limitée à 49 % et absence à court terme d’ouverture aux investissements étrangers des services de télécommunications fixe et mobile) ; la pêche ; la distribution (gros comme détail). Ce secteur n'est ouvert que sous forme de franchises aux sociétés étrangères, à condition que leur participation soit inférieure à 49 % du capital de l’entreprise ; les services aux armées (confection d'uniformes, restauration collective, production d'équipements) ; l'impression et la publication d'ouvrages (en partie) ; des activités diverses comme la production d'explosifs, le courtage dans le secteur immobilier, les services de recrutement et de placement, les services audiovisuels ou encore les services de transmission par satellite. La décision d’ouvrir le secteur de l’assurance aux investissements étrangers, une fois la loi-cadre publiée, a été prise en . Cette loi a été publiée au Journal officiel saoudien le 22 août et applicable depuis le . Des restrictions continuent à être appliquées dans le secteur des services professionnels (participation étrangère limitée à 75 % du capital), de la banque (participation étrangère limitée à 40 % du capital), de la distribution. L'Arabie saoudite s’intègre dans un ensemble régional – dans les secteurs ouverts, les investisseurs étrangers sont désormais traités de la même façon que les investisseurs nationaux pour l’accès aux aides et incitations publiques : prêts à taux nul du Saudi Industrial Development Fund, exemption totale de droits de douane sur certains produits à l’importation et des taxes à l’exportation, exemption au moment du démarrage de l’activité de droit de douane sur les machines et matières premières non disponibles localement, mise à disposition de terrains à des tarifs préférentiels et mise en place de mesures de protection tarifaires pour les nouvelles productions. Des discriminations subsistent, notamment en matière fiscale. Principales entreprises Source : Gulf Business, , page 63. Main d’œuvre Au premier trimestre 2013, la population active est estimée selon les autorités saoudiennes à de personnes ( d'hommes, de femmes). 80 % de celle-ci est composé d'étrangers. La population étant composée début 2013 de 7,5 à de travailleurs étrangers selon des chiffres officiels. Le nombre des clandestins est estimé à deux millions sur d'habitants. On suppute qu'ils constituent peut-être jusqu’à 40 % de la population du pays. L'État a pris la décision de limiter la proportion de travailleurs immigrés à 20 % de la population, la mise en application de cette décision a démarré en 2013. Un tel pourcentage ramènerait leur nombre aux environs de . En , une vague d'expulsions d'immigrés clandestins a touché depuis le début de l'année et l'on prévoit un million d'autres expulsions. En 2022, dans le cadre d'un accord signé entre l'Arabie saoudite et l'Éthiopie, Le ministère éthiopien des Affaires étrangères annonce qu'il allait rapatrier environ de ses citoyens d'Arabie saoudite au cours des sept à onze mois à venir. Selon l'Organisation internationale pour les Migrations (OIM), Ethiopiens résident dans le royaume saoudien, dont quelque sont entrés de manière illégale. Au cours des quatre années écoulées, l'Arabie saoudite a renvoyé environ Ethiopiens chez eux. Urbanisme Divers projets immobiliers ou urbanistiques : Jeddah Tower The Line Notes et références Annexes Articles connexes Histoire économique de l'Arabie saoudite Économie du Moyen-Orient Liste d'entreprises saoudiennes Énergie en Arabie saoudite Modon, Saudi Industrial Property Authority (SIPA) Liste des aires urbaines du Moyen-Orient Liens externes Site officiel du ministère de l'Économie et de la Planification sourcewatch.org arabianbusiness.com arabianbusiness.com zawya.com gulfbusiness.com gulfbusiness.com site de Motivate Publishing (Dubai), éditeur de Gulf Business.
L'économie de l'Arabie saoudite repose principalement sur son industrie pétrolière, qui a bouleversé l'histoire économique du pays. Ainsi, depuis 1938, Dhahran (ville située à l'est de l'Arabie Saoudite le long du golfe Persique) est devenue la capitale du pétrole arabe.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire%20%C3%A9conomique%20de%20l%27Arabie%20saoudite
Histoire économique de l'Arabie saoudite
L'économie de l'Arabie saoudite a connu une longue période de pauvreté "stable" jusqu'à ce que la découverte du pétrole en 1938 provoque un bouleversement littéralement fabuleux. Avant 1938, le royaume reculé et assez pauvre d'Arabie saoudite trouvait des moyens précaires de subsistance dans un pastoralisme à portée limitée, une agriculture d'oasis et les profits des pèlerinages à La Mecque dont vivait un petit commerce à l'état embryonnaire. L'exploitation des puits de pétrole par les compagnies occidentales, modeste mais en constante progression de 1945 aux années 1960, préfigura l'avenir du pays, lui faisant entrevoir ses possibilités de développement ; enfin, les années 1970 (les chocs pétroliers) virent l'explosion des revenus pétroliers et provoquèrent ce qui est probablement un exemple unique dans l'histoire : la transformation complète et radicale, tant économiquement que socialement, d'un si grand pays en un si petit laps de temps. L'esclavage a été supprimé dans le royaume en 1962 mais la situation des sept millions d'immigrés (pour une population totale estimée à 23 millions en 2004) n'est guère enviable, et les femmes ont en outre un statut inférieur à celui des hommes Entre 1977 et 1981, le revenu national provenant directement des revenus du pétrole dépasse à lui seul les 300 millions de dollars par jour, nourrissant de milliards de dollars la « machine à développer » conçue par les Al Saud. Concevant et menant à bien des milliers de projets, les architectes, les ingénieurs, les entrepreneurs, les éducateurs et les ouvriers venus de l'Europe de l'Ouest, d'Amérique du Nord, du Moyen-Orient, d'Asie du Sud-Est aident l'Arabie saoudite à construire de toutes pièces une nation développée au milieu du désert, depuis les infrastructures les plus élémentaires aux campus universitaires les plus sophistiqués, en passant par des complexes d'habitation à l'américaine avec leurs magasins de fast-food. Les investissements privés ont suivi l'impulsion forte et continue donnée par le gouvernement, et ont contribué pour une large part au développement des surfaces de vente et de nombreuses industries, et à une bonne part de l'expansion agricole. Néanmoins, la majeure partie du développement s'est faite sous l'égide de plans quinquennaux, par l'intermédiaire de l'attribution de budgets d'État, culminant lors du second plan couvrant la période 1975-1980, où 195 milliards de dollars furent attribués et permirent la construction de 28 barrages, 4 ports, nouvelles maisons, de routes et l'aéroport de Jeddah qui fut le plus grand du monde jusqu'à l'ouverture de l'aéroport de Riyad. Avant et après cette période, des centaines de projets liés à la maîtrise de l'eau, servant au développement industriel ou à celui de l'infrastructure (comme la route d'un milliard de dollars desservant Bahreïn) furent menés à bien. Le quatrième plan - 1985-1990 - a vu son budget sérieusement réduit en raison de la récession qui suivit la baisse subite des revenus pétroliers à la suite du second choc de 1982. Les ventes de pétrole saoudien chutèrent de 9,6 millions de barils en 1980 à 3,3 millions en 1985 ; quant au prix du baril, il s'effondra de §35-40 en 1980 à §10-12 en 1986, ces deux événements se produisant à un moment où la valeur du dollar baissait elle aussi, en accentuant les effets. Ce triple choc réduisit les revenus pétroliers de 90 % et malgré une certaine diversification de l'économie, le Produit National Brut chuta de 75 % entre 1981 et 1988. Le cinquième plan quinquennal - 1990-1995 - prévoyait moins de 100 milliards de dollars en dépenses de développement, mais si la production de pétrole poursuivait sa lente reprise, ce montant était susceptible d'augmenter. Tous ces plans ont en commun un programme de diversification de l'économie, conçu pour limiter la dépendance du royaume vis-à-vis des revenus du pétrole, de sorte qu'il soit moins à la merci d'un retournement de conjoncture en ce qui concerne les prix et les quantités consommées, et de manière qu'à long terme, l'épuisement des ressources pétrolifères ne lui soit pas fatal. Les premiers plans privilégiaient des opérations coûteuses en énergie et en capital, le royaume possédant des réserves énormes de pétrole et les revenus de leur exploitation, mais manquant cruellement de main-d'œuvre à tous les niveaux. L'Arabie saoudite, en effet, avait une population inférieure à celle de Londres pour une surface équivalente à un quart des États-Unis. Une fois la main-d'œuvre attirée et fidélisée par des salaires attrayants et les investisseurs gagnés par la confiance, les priorités des plans ont été légèrement modifiées : le développement met désormais l'accent sur l'expansion et la diversification de l'industrie, en particulier en direction des secteurs non-pétrolifères et de ceux jusqu'à présent soumis à la loi de l'importation. L'agriculture est aujourd'hui également prioritaire, au même titre que la « saoudisation » de la main-d'œuvre et que l'éducation, la santé et l'ensemble des services publics. Entre 1973 et 2002, la famille Al Saoud a reçu quelque 2000 milliards de dollars de revenus pétroliers. Les investissements dans l'industrie font défaut et le pays vit majoritairement de la rente pétrolière. Voir aussi Industrie pétrolière de l'Arabie saoudite Pic pétrolier Notes et références Économie en Arabie saoudite
L'économie de l'Arabie saoudite a connu une longue période de pauvreté "stable" jusqu'à ce que la découverte du pétrole en 1938 provoque un bouleversement littéralement fabuleux.
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Politique en Arabie saoudite
L’Arabie saoudite est une monarchie absolue, où le roi est à la fois chef de l'État et chef du gouvernement. La loi fondamentale adoptée en 1992 définit le pays comme une monarchie gouvernée selon la charia par les descendants du roi Abdelaziz et dont la constitution est le Coran. Pouvoir exécutif Règle de succession au trône Le roi Abdelaziz ou Ibn Saoud, issu de la dynastie saoudienne et fondateur en 1932 du royaume d'Arabie saoudite, choisit pour lui succéder l'aîné de ses fils, Saoud. La règle de succession prévoit la transmission du pouvoir parmi les frères ou demi-frères du roi, par rang d'âge, l'héritier étant confirmé lors d'un conseil de famille. Cependant cette loi a l'inconvénient majeur de mettre en place rapidement une gérontocratie, ce qui peut être un frein majeur aux évolutions nécessaires d'un pays moderne. Ainsi, le roi Fahd (né en 1921) est monté sur le trône en 1982 à l'âge de 61 ans, et il est mort en 2005 à l'âge de 83 ans. Le prince héritier désigné Abdallah, né en 1921, accède au trône à l'âge de 82 ans, et à sa mort le , son demi-frère Salmane accède au trône à l'âge de 79 ans. En 1992, le roi Fahd, conscient du problème, avait fait apporter une modification de la loi, dans le but de permettre le transfert du pouvoir au « plus apte » des petits-fils du roi Abdelaziz, c'est-à-dire à ses enfants ou à ceux de ses frères. L'avantage avancé était la désignation d'un roi plus jeune. L'inconvénient étant que ce mode de désignation allait monter les clans, issus des différentes épouses, les uns contre les autres. Considéré de par le nombre de ses princes, de par les postes clés qu'ils occupent, et de par la puissance de ses soutiens, le clan des princes issus de Hassa bint Ahmed Al Soudayri du puissant clan des Soudayri, semble le plus à même de remporter la mise, avec comme challengers, les princes issus de Fahda bint Assi Al Churaym du non moins puissant clan des Chammar, et comportant dans ses rangs, un atout majeur : le roi Abdallah, qui dirigeait déjà de facto le royaume saoudien depuis l'accident cérébral de son demi-frère le roi Fahd. Le , le roi Abdallah fonde le Conseil d'allégeance, comité de princes chargé après sa mort de choisir les futurs princes héritiers. Le prince Moukrine, nommé prince héritier en , est à l'âge de 69 ans le plus jeune des fils encore vivants d'Ibn Saoud. En il est remplacé par son neveu Mohammed ben Nayef, 55 ans et premier de la génération des petits-fils à accéder à ce titre. Mais le , le roi Salmane parvient à évincer Mohammed ben Nayef au profit d'un de ses propres fils, Mohammed ben Salmane, préfigurant ainsi une succession directe de père en fils. Alors seulement âgé de 31 ans, contre 81 ans pour son père, le nouveau prince héritier pourrait être roi beaucoup plus jeune que ses prédécesseurs et régner pendant un demi-siècle. Pouvoir royal Le roi nomme les membres du conseil des ministres, chargés de le conseiller sur les lignes directrices de la politique du royaume. Selon l’article 19 de la loi fondamentale : « Le pouvoir exécutif appartient au conseil des ministres» qui a pour tâche principale de déterminer les orientations de la « politique intérieure, extérieure, financière, économique, éducative et défensive de l’État », et suivant l’article 56 de la loi fondamentale le roi est également premier ministre. L’absence de tel poste fait clairement apparaître que le chef d’état, et lui seul, détient l’exercice effectif du pouvoir exécutif. Il cumule à ce titre les pouvoirs de chef d’État et de chef de gouvernement, disposant à sa guise de l’administration, de l’armée et de l’ensemble des organismes publics. En effet, le roi nomme, pour une durée de quatre ans sauf exceptions (loi fondamentale) les membres du cabinet, le premier ministre et les ministres chargés de le conseiller sur les lignes directrices de la politique du royaume. Il faut préciser que les postes clé du gouvernement saoudien tels que la défense, l’intérieur, le ministère des affaires étrangères ne sont pas sortis des mains de la famille royale. Il nomme les hauts fonctionnaires civils et militaires, des forces armées, de la garde nationale, de l'administration provinciale. Limite de ce pouvoir Le pouvoir du roi est limité par le cadre de la charia et des traditions saoudiennes. Il doit également recueillir un consensus au sein de la famille royale et parmi les chefs religieux, les oulémas. Ces derniers influencent le choix du prince héritier de la couronne et ils interviennent quand le roi se départ des principes de l'Islam. Le roi est ainsi confronté à des contraintes pesant sur sa politique et ses décisions ponctuelles, en ce qui concerne la modernisation par exemple. Pourtant les pressions en faveur de la libéralisation à la fin des années 1980 et à partir de 1990 ont poussé le gouvernement à l'action dans ce domaine. Pouvoir législatif En , le gouvernement du roi Fahd a annoncé une nouvelle constitution qui compte fonder une Assemblée consultative de 60 membres qui peut présenter des projets de lois et contrôler les politiques mises en œuvre, la rédaction d'une Déclaration des Droits calquée sur le Bill of Rights britannique, et la pratique d'une approche plus libérale des relations politiques. Celle-ci a été créée en 1993. Ce nombre passe à 90 en juillet 1997, à 120 en mai 2001 puis à 150 en 2005. Ses membres sont nommés pour quatre ans par le roi. Comme son nom l’indique, son rôle est essentiellement consultatif et son pouvoir est extrêmement restreint. Le , pour la première fois, des femmes saoudiennes ont été nommées membres de l'Assemblée consultative. 20 % des sièges leur seront désormais réservés, selon deux décrets royaux. Les femmes nommées sont des princesses, des universitaires et des militantes, mais leur conseil est limité aux domaines « féminins », tels la famille et les enfants. Thuraya Obaïd, qui a été secrétaire générale adjointe aux Nations unies, se trouve parmi ces femmes. Partis politiques et élections Les partis politiques et les syndicats ne sont pas autorisés. Pendant les années 1990, le Parti socialiste arabe d'action et le Parti communiste d'Arabie saoudite furent dissous et leurs membres libérés de prisons après leur engagement à ne pas poursuivre leurs activités politiques. Le Parti vert d'Arabie saoudite est la seule formation politique active dans le royaume, mais son existence n’est pas reconnue légalement. Les premières élections, au niveau municipal uniquement, eurent lieu en 2005, et il est important de noter que deux femmes furent élues au Conseil de Jeddah. Une première dans le royaume. Le , le roi Abdallah accorde le droit de vote aux femmes à la suite des mouvements populaires qui ont eu lieu dans le cadre du Printemps arabe, avec une première mise en application lors des élections municipales de décembre 2015. Notes et références Voir aussi Bibliographie Joseph A. Kéchichian, Legal and political reforms in Sa'udi Arabia, Routledge, London, New York, 2013, 346 p. René Naba, L'Arabie saoudite, un royaume des ténèbres : l'islam otage du wahhabisme, Golias, Villeurbanne, 2013, 275 p. Marc C. Thompson, Saudi Arabia and the path to political change : national dialogue and civil society, I.B. Tauris, London, New York, 2014, 387 p. Sarah Yizraeli, Politics and society in Saudi Arabia : the crucial years of development, 1960-1982, C. Hurst & Co., London, 2012, 336 p. Articles connexes Géopolitique du pétrole Politique au Moyen-Orient Liens externes La structure du pouvoir en Arabie Saoudite
L’Arabie saoudite est une monarchie absolue, où le roi est à la fois chef de l'État et chef du gouvernement. La loi fondamentale adoptée en 1992 définit le pays comme une monarchie gouvernée selon la charia par les descendants du roi Abdelaziz et dont la constitution est le Coran.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20de%20sigles%20en%20t%C3%A9l%C3%A9communications
Liste de sigles en télécommunications
Cette page présente quelques sigles utilisés couramment en télécommunication. Liste ADSL : Asymetric bit rate Digital Subscriber Line - ligne numérique asymétrique d'abonné ARCEP : Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (France - anciennement ART) CDMA : Code Division Multiple Access CPE : Customer Premises Equipment CSD : Circuit Switched Data, l'équivalent du modem RTC sur téléphone mobile DCS : Digital Cellular System DECT : Digital Enhanced Cordless Telephone EDGE : Enhanced Data rate for GSM Evolution FDMA : Frequency Division Multiple Access FR : Frame Relay FT : France Télécom GPRS : General Packet Radio Service GSM : Global System for Mobile Communications (anciennement Groupe Spécial Mobiles) HSCSD : High Speed Circuit Switched Data, pareil à CSD en vitesse plus élevée HSDPA : HighSpeed Downlink Packet Access IMSI : International Mobile Subscriber Identity ISDN : Integrated Services Digital Network (i.e. Réseau numérique à intégration de services, RNIS) MMS : Multimedia Messaging Service (voir également SMS) RNIS : Réseau Numérique à Intégration de Service RTC : Réseau téléphonique commuté SCP : Service control point SDH : Synchronous Digital Hierarchy - Hiérarchie Numérique Synchrone SMS : Short Message Service SIP : Session Initiation Protocol TCAP : Transaction Capabilities Application Part - Protocole d'information applicatif SS7 non-orienté circuit TDMA : Time Division Multiple Access UIT : Union Internationale des Télécommunications UMTS : Universal Mobile Telecommunications System WAP : Wireless Application Protocol - protocole d'applications sans-fil WDM : Wavelength Division Multiplexing - Multiplexage en longueur d'onde Wi-Fi : Wireless Fidelity Voir aussi Articles connexes Télécommunications Liste des sigles de la téléphonie mobile Liens externes http://dbloud.free.fr/osiglo.htm http://www.teaser.fr/~spineau/acrodict/ Télécommunications Telecommunications
Cette page présente quelques sigles utilisés couramment en télécommunication.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Blender
Blender
Blender est un logiciel libre de modélisation, d’animation par ordinateur et de rendu en 3D, créé en 1994. Il est actuellement développé par la Fondation Blender. Depuis 2019 le logiciel Blender est de plus en plus reconnu par les entreprises du secteur de l'animation 3D, comme Epic Games, Ubisoft et NVIDIA. Il propose des fonctions avancées de modélisation (dont la sculpture 3D, le texturage et dépliage UV, etc), d’animation 3D (rigging, blend shapes), et de rendu (sur GPU comme sur CPU). Il gère aussi le montage vidéo non linéaire, la composition, la création nodale de matériaux, ainsi que diverses simulations physiques telles que les particules, les corps rigides, les corps souples et les fluides. Ses capacités sont par ailleurs très extensibles, grâce à un système de greffons (addons). Historique Origine et développement Produit à l’origine par le studio d'animation néerlandais NeoGeo BV, fondé en 1988 par Ton Roosendaal et Frank van Beek, la toute première version de Blender est inspirée du logiciel de lancer de rayon Traces, programmé par Ton Roosendaal sur Amiga en 1989. À cette époque, le studio se sert de , sorti en 1987, comme modeleur. Le nom de Blender n’arrive que plus tard, inspiré de l’album Baby du groupe Yello, lorsqu'il devient une suite d’animation 3D complète. La première version aboutie de Blender date de janvier 1994, date de la première sauvegarde du logiciel sur la station de travail Indigo2 Silicon Graphics utilisée par Ton Roosendaal. Mais ce n'est qu'en janvier 1998 que le logiciel est publié publiquement comme logiciel gratuit, d'abord pour Unix, puisque développé sur station Silicon Graphics, puis quelques mois plus tard pour Linux et FreeBSD. La société néerlandaise Not a Number Technologies (NaN) est fondée en juin 1998 pour développer et distribuer le logiciel en tant que partagiciel, dont certaines fonctionnalités n’étaient accessibles que par l’intermédiaire d’une licence payante. Plus tard, son auteur Ton Roosendaal trouvera des investisseurs pour l’aider à développer son produit et en faire un logiciel gratuit. Au début de l’année 2002, étant donné le peu de gains qu’ils en retiraient, les investisseurs décident de retirer leur soutien à Ton Roosendaal, ce qui a pour effet immédiat la faillite de la société NaN et la fermeture du site Internet de Blender. Néanmoins, la communauté d’utilisateurs de Blender se reforme rapidement au sein du forum de discussion du site Elysiun (devenu aujourd’hui BlenderArtists). Le , Ton Roosendaal parvint à négocier le rachat des droits d’auteur de Blender contre , en vue de la création d’une fondation Blender et de la diffusion du logiciel sous la licence libre GPL. En moins d’une semaine, la communauté des utilisateurs a déjà rassemblé près de la moitié de la somme. Le 7 septembre est annoncée l’ouverture du code de Blender, supervisé par la Fondation Blender. C'est en fin de compte le que Blender est diffusé sous licence libre GPL. La fondation commence alors à rendre plus modulaire le code pour faciliter son évolution. On sépare Blender en plusieurs bibliothèques afin d'ouvrir ses fonctionnalités à d’autres logiciels. Blender devient alors le composant standard d'un écosystème qui va en faire une référence. Le sort la première version libre (2.26). La version suivante (2.27) marque le début de l’internationalisation, permettant ainsi aux non anglophones de découvrir ce logiciel. Blender dispose de nombreuses fonctionnalités et d’une gestion souple des fenêtres. Il pèse de selon les versions. Son interface basée sur OpenGL s'écarte des habitudes de Windows, MATE ou KDE, ce qui lui a valu (comme à GIMP) une réputation d’apprentissage long et difficile. Cette interface, autorisant beaucoup de raccourcis clavier pour rendre le travail de production plus rapide, rend son utilisation moins intuitive que des cycles d'essais et d'erreurs sur des menus standards. Depuis son passage à l’open source, le logiciel a été amélioré notamment en ergonomie, par une réorganisation et l'ajout de quelques menus contextuels. L'interface revue et corrigée est intégrée à la version 2.50. Après quatre ans de développement, la Fondation Blender a sorti une version stable de Blender 2.5x en avril 2011 : Blender 2.57. En octobre 2011 sort la version 2.60, qui marque l'aboutissement et la fin de développement de la série 2.5x. En juin 2015, la version 2.74 devient celle de référence, la 2.75 étant déjà annoncée avec le statut de Release Candidate. Blender aujourd’hui Depuis 2019 le logiciel Blender est de plus en plus reconnu par les entreprises du secteur de l'animation 3D, comme Epic Games, Ubisoft et NVIDIA. En 2020, la version 2.8 sort avec une révision de l'interface rendant Blender plus facile d'utilisation pour les débutants, et l'ajout d'un moteur de rendu temps réel nommé Eevee. La libération du code source a donné un élan important au développement du logiciel. Les équipes de développeurs y apportent parfois des fonctionnalités nouvelles (utilisables d'abord dans les versions expérimentales). Les amateurs de Blender peuvent suivre son évolution sur les différentes versions. Selon certains professionnels, sa modularité permet à Blender de rivaliser avec les autres logiciels commerciaux professionnels. De très nombreux tutoriels en anglais sont disponibles sur le Blender Cloud, certains gratuitement et d'autres disponibles avec un abonnement. Les fonds récoltés servent à financer le développement de Blender et des films libres de l'institut Blender. De nombreux tutoriels sont également disponibles sur les sites de partage de vidéos comme YouTube, grâce à des artistes très nombreux, comme Blender Guru ou CG Cookie notamment. Historique des versions Suzanne Suzanne est la mascotte de Blender et le plus courant des « modèles d’essai » (comme la théière dans beaucoup de logiciels 3D). C’est un modèle composé de 507 sommets, arêtes et 500 faces. Suzanne est souvent utilisée pour tester les matériaux, les textures ou encore les réglages de l’éclairage. Le plus grand concours de Blender décerne le Prix Suzanne (sous la forme d’une statuette de Suzanne). Fonctionnalités Disponible dans de nombreuses langues, Blender est également disponible sur plusieurs plates-formes telles que Microsoft Windows 8.1 et 10, MacOS, GNU/Linux, IRIX, Solaris, FreeBSD, SkyOS, MorphOS et Pocket PC. De plus, c’est un programme extensible (ajout de scripts) à l’aide du langage Python. Gestion de plusieurs techniques de modélisation, comme polygonale, subdivision de surface, courbes de Bézier, surfaces NURBS, metaballs et . Différents moteurs de rendu compatibles avec le logiciel dont l'exporteur pour POV-Ray inclus de base, ainsi que la possibilité d’exportation pour de nombreux moteurs tels que Indigo, Kerkythea, Thea ainsi que Vray. Voir la liste des moteurs compatibles. Gestion avancée d’animations incluant un système d’armaturage, animation linéaire (par courbes IPO) et non linéaire (par actions), cinématique inverse, déformations par courbes et lattices, Keys Shape (Morphing), contraintes, vertex weighting, corps souples et corps rigides avec gestion des collisions, système de particules (utilisation du moteur physique Bullet). Composition vidéo (séquenceur et timeline gérant les plugins), à laquelle s’ajoute la bande son qui peut être synchronisée en interne. Compositeur nodal d’image, pleinement intégré au flux du rendu. Création avancée de matériaux intégrant un système nodal. Système de développement UV très avancé. Traitement des éclairages avancés par occlusion ambiante et radiosité (cette dernière, n’étant pas liée au ray-tracing, fonctionne aussi en scanline « ligne à ligne »). Langage de script embarqué basé sur le python permettant d’accéder à la plupart des fonctions. Simulation de fluides réalistes, bien que largement en dessous de Simulateur de fumée et de feu. Disparu depuis la version 2.80, le moteur 3D temps réel permettait le développement de jeux vidéo ou d'applications à l’aide de briques logiques, pouvant être enrichies par des scripts python, dont l’exportation était possible en VRML 1.0 et 2.0, avec la gestion des shaders GLSL pour le « normal mapping ». Moteurs de rendu Blender a longtemps été basé sur le moteur de rendu 3D . Depuis la version 2.61, Blender offre le moteur de rendu photoréaliste Cycles, de type path tracing. Cycles peut être calculé sur CPU mais également accéléré par l'utilisation de GPU Nvidia (mode CUDA) ou AMD (mode OpenCL). Il offre depuis la version 2.81 une accélération supplémentaire en exploitant les circuits de ray-tracing des cartes Nvidia RTX (technologie OptiX). À partir de la version 2.67, Freestyle est intégré dans Blender pour étendre les possibilités du moteur Blender Internal. Il s'agit d'un moteur de rendu non photo-réaliste dont la fonction est de générer des lignes en 2D sur un dessin 3D (contour des objets par exemple), proche d'un aspect dessin. Depuis la version 2.80, le moteur de rendu temps réel Eevee, complémentaire à Cycles, est disponible. Beaucoup plus rapide que Cycles, c'est un bon compromis comme moteur d'affichage pour la modélisation, ou pour calculer rapidement les images d'une animation. Blender est également compatible avec divers moteurs de rendu externes : YafaRay : un moteur de rendu de type ray tracing, libre et open source. Vray LuxRender et Smallux POV-Ray Indigo Kerkythea Mitsuba Nox Octane Render : export non officiel, moteur de rendu basé sur la spécification RenderMan RenderMan : rendu officiel de RenderMan (Pixar), officiel depuis 2015 (Add-Ons PrMan). Configuration matérielle Blender ne demande pas pour son apprentissage une configuration minimale très puissante, contrairement à d'autres applications 3D. Seuls des effets avancés et des modèles comportant beaucoup de polygones demanderont un ordinateur puissant. La configuration minimale est : un processeur 64 bits cadencé à avec deux cœurs et SSE2 ; de RAM ; un écran de résolution 1280×768 ; une souris, un pavé tactile ou un ensemble stylo+tablette graphique ; une carte graphique compatible OpenGL 3.3 avec de RAM. Pour des utilisateurs avancés, le matériel suivant est recommandé : un processeur 64 bits quatre cœurs ; de RAM ; un écran Full HD ; une souris à trois boutons et une molette ou stylo+une tablette graphique, par exemple une molette cliquable ; une carte graphique compatible OpenGL avec de RAM . Pour les versions 2.80 de Blender, une refonte totale de l'interface a été développée. Un nouveau moteur de rendu est installé : Eevee, qui exige au minimum, une carte graphique compatible OpenGL 3.3 ou supérieure pour plus de performance et de fluidité dans le rendu 3D. Les recommandations actuelles pour une performance optimale sont : un processeur 64 bits avec 8 cœurs ; de RAM ; une carte graphique avec de RAM ou plus ; les écrans Full HD ; une souris à trois boutons et une molette ou stylo+une tablette graphique, par exemple une molette cliquable. Pour le sculpting de personne une tablette graphique précise. Code Blender accepte des extensions en Python, mais n'est pas majoritairement programmé lui-même dans ce langage pour des raisons de performance. Python est utile pour réaliser des travaux d'enchaînement qu'on ne veut plus faire à la main, à la manière d'un langage de script. L'affichage au lancement du message « Compiled with python version 2.6.2 » signifie juste que cette version inclut la version 2.6.2 de l’interpréteur Python. Le code est presque entièrement écrit en C/C++ et compilé à l’aide d’un compilateur classique comme gcc. En 2004, Blender comporte plus de trois cent mille lignes de code dont (69,49 %) lignes en C, (29,30 %) lignes en C++ et 3303 (1,01 %) lignes en Python (autres : 673 (0,20 %)). Principaux plug-ins La relation de longue date avec le langage Python a permis de constituer une importante base de greffons (plugins) qui ont fait de Blender un véritable logiciel de conversion de formats. Ces outils ont été écrits par des auteurs aussi enthousiastes que bénévoles. Bon nombre d'entre eux, couverts par la licence GPL ou la Blender Artistic Licence, sont regroupés et distribués dans un paquet qui accompagne le logiciel. Ces scripts sont variés (création d'arbres, de coquillages, etc.). Formats d'export supportés Certains de ces formats, cependant nécessitent des plugins développés par des développeurs tiers qui doivent généralement être renouvelés régulièrement car le dialecte du Python utilisé évolue et les nouvelles versions ne sont pas toujours compatibles avec les versions antérieures. La liste des formats supportés par défaut, elle, varie selon les versions de Blender. Le format md2, par exemple, n'est plus supporté par défaut depuis la version 2.5. Le format SketchUp peut être importé via l'add-on SketchUp Importer. Communauté Blender et licences Blender possède une grande communauté qui a donné naissance à un nombre considérable de productions : didacticiels, plugins, images statiques, courts métrages, bibliothèques de modèles 3D. De fait, une licence spéciale a été créée, la . Elle vise les didacticiels, les fichiers .blend d’exemple ainsi que les images et animations. Elle est plus limitative que la Blender Documentation License, mais est pensée pour protéger les droits des auteurs sur leurs didacticiels. Les auteurs peuvent choisir la Blender Documentation License, moins limitative, mais aucune autre que ces deux licences ne sera acceptée pour les didacticiels sur le site de la Fondation Blender. Projets libres de la Fondation Blender Depuis 2005, la Fondation Blender propose régulièrement des projets de films d'animation pour développer l'innovation du logiciel et en démontrer certaines nouvelles fonctions. C'est à la suite du succès du premier de ces films d'animations, Elephants Dream, qu'est fondé en 2007 l'Institut Blender, premier studio de production de films et de jeux vidéo libres. Le projet Orange (Elephants Dream) En septembre 2005, des artistes et développeurs de Blender commencent à travailler sur un court métrage – Elephants Dream – en utilisant quasi exclusivement des logiciels libres. Cette initiative, connue sous le nom de Orange Movie Project, a alors pour but d'évaluer les capacités de Blender dans le milieu du cinéma professionnel. Le résultat de ce travail, Elephant Dreams, est diffusé le en avant-première, puis distribué aux contributeurs financiers sous forme de DVD comprenant non seulement le film en haute-définition, mais également l'intégralité des sources : scènes, textures, etc. Plumíferos Plumíferos est un projet de film commercial argentin entièrement créé sous Blender, de la société Manos Digitales Animation Studio. Il est actuellement disponible sur le site officiel et des bandes-annonces ont été présentées aux Blender Conferences de 2005 et 2006. Le film a été fini en 2009 et est sorti sur les écrans argentins le . Le projet Peach (Big Buck Bunny) Big Buck Bunny est un court métrage créé également par la Fondation Blender, laquelle, pour gérer ce projet et les suivants, a fondé l'Institut Blender. Ce court métrage est en production depuis le et s'inscrit dans la même logique que Elephants Dream. Connu durant sa conception sous le nom de Projet Pêche, ce projet a vu son nom officiel rendu public le . Ce nouveau volet part sur un concept complètement différent du premier, en abandonnant le côté mystique pour aller vers du « drôle et doux » (funny and furry selon l'expression anglaise). Il est disponible en téléchargement depuis le . Le projet Durian (Sintel) Sintel (projet Durian) est un court métrage produit par la Fondation Blender et sorti en 2010. Il a été annoncé en mai 2009. Le but de ce court métrage est de montrer les nouvelles fonctionnalités de Blender (la sortie de Blender 2.5). Il est disponible sur le site officiel du projet depuis le . Durant toute la période de création, il a été possible de suivre le développement de l'ensemble du projet en temps réel sur le blog Durian. Le projet Mango (Tears of Steel) Tears of Steel (produit sous le nom de Projet Mango) est réalisé par l'américain Ian Hubert. Il se focalise sur la réalisation d'effets spéciaux pour le cinéma, comme des outils pour la capture de mouvement ou un éclairage plus réaliste par exemple. L'action du film se déroule à Amsterdam et est de type science-fiction. Il est officiellement sorti le , il est disponible (avec sous-titrage en français) sur le site officiel du projet. Le projet Gooseberry (Cosmos Laundromat) Cosmos Laundromat est un court métrage libre sorti en 2015. Il est réalisé par le français Mathieu Auvray qui a dirigé pour cela 12 studios à travers le monde soit une équipe de en tout (développeurs compris). La campagne de financement a débuté le avec pour objectif de rassembler abonnés au Blender Cloud. La campagne a été étendue le avec des objectifs revus à la baisse et s'est terminée le . Le projet Spring Spring est un court métrage créé par la fondation blender et sorti en avril 2019. Dans le cadre du développement de la version 2.8, la fondation Blender annonce le , le démarrage d'un projet de court métrage appelé Spring. Le projet, à l'instar de Sintel pour la version 2.5, permet de valider les concepts de la version 2.8 avant la publication de la version définitive. Le film, d'une longueur de , met en scène un esprit de la forêt et son petit chien. Il est réalisé par Andy Goralczyk. Le projet Sprite Fright Sprite Fright est un court-métrage libre créé par le Blender Studio sorti le 30 octobre 2021. Le projet débute début 2021, avec en tant que réalisateur. Le film de 10 minutes met en scène un groupe de cinq adolescents découvrant une communauté de paisibles créatures champignons, qui s'avèrent finalement particulièrement rancunières lorsque l'on touche à la forêt. Dans l’industrie cinématographique Le premier film dans lequel Blender a été utilisé était Spider-Man 2, où il a été essentiellement utilisé pour la création des animations et des aperçus lors de l’élaboration de la maquette du film (ce qui ne constitue pas les effets spéciaux principaux du film). Vendredi ou un autre jour est le premier long métrage utilisant Blender pour tous ses effets spéciaux. Blender a été utilisé pour plusieurs autres effets spéciaux de films comme Le Masque de la Mort Rouge, Home, Oscar et la Dame rose, Brendan et le Secret de Kells et Mr. Nobody (beaucoup de ces effets spéciaux ont été réalisés par l'entreprise belge Digital Graphics). La websérie Le Visiteur du futur utilise également Blender pour ses effets spéciaux. Le film d'animation Nouvelle Génération (Next Gen), produit par Netflix en 2018 est aussi entièrement réalisé avec Blender3d. Blender dans l'industrie vidéoludique Jusqu'à sa version 2.80, grâce à un moteur de jeu intégré nommé « Blender Game Engine » (BGE), Blender pouvait être utilisé comme moteur de jeu et moteur 3D gérant le rendu, la logique du jeu, la simulation des interactions physiques et l'audio. La logique de l'application était contrôlée par des scripts Python et un système de briques graphique permettant de connecter ensemble des briques Capteurs, des briques Raisonnement et des briques Effecteurs. La simulation physique reposait sur le moteur physique Bullet, apparu dans la version 2.42. La NASA a développé une application web interactive appelé "Experience Curiosity" pour célébrer le de l'atterrissage du rover Curiosity sur Mars. Il s'agissait d'une application basée sur Blend4Web, permettant de contrôler le rover, ses caméras, son bras articulé et de reproduire les événements importants de la mission Mars Science Laboratory. L'application avait été présentée au début de la section WebGL au SIGGRAPH 2015. Le projet Apricot (Yo Frankie!) Deuxième projet de la fondation Blender, Yo Frankie! est un jeu vidéo libre en 3D, sous licence Creative Commons. Le projet a débuté le et est sorti en DVD le et en téléchargement le . Les personnages principaux du jeu sont basés sur ceux du projet de film d'animation Big Buck Bunny. Il s'agit d'un jeu multiplateforme tournant sous les systèmes GNU/Linux, MacOS et Microsoft Windows utilisant Blender pour la modélisation et l'animation, ainsi que le kit de développement Crystal Space et le langage de programmation Python. L'objectif du projet a été de parvenir à réaliser un jeu libre d'un niveau équivalent aux meilleures productions commerciales non libres. Le projet Apricot a stimulé le développement et l'optimisation du moteur de jeu de Blender. Le moteur de jeu a été supprimé du code de Blender à partir de la version 2.80. Les forks et versions alternatives de Blender De par sa nature opensource, des projets secondaires se basent sur blender. On pourra évoquer : mechanicalblender, une version dédiée à la CAO upbge un fork du Blender Game Engine blendervelvets, une version dédiée au montage vidéo bforartists est un fork qui vise à fournir une interface plus conviviale Notes et références Notes Références Annexes Bibliographie Articles connexes Logiciel de modélisation tridimensionnelle Fondation Blender Fondation Blender BlendSwap Blend4Web Agent 327 Liens externes Portail principal de la Fondation Blender regroupant les activités autour du logiciel Manuel Blender français Actualité de Blender Livre libre en français sur Blender pour l'impression 3D (Floss Manuals Fr) Livre libre en français sur le moteur de jeu de Blender (Floss Manuals Fr) Formation-Blender.org Description détaillée des menus de Blender Apprendre-blender.com Blog indépendant regorgeant de tutoriels Logiciel de modélisation 3D Logiciel d'animation 2D Logiciel d'animation 3D Moteur de rendu 3D Logiciel propriétaire devenu libre Logiciel pour Windows Logiciel pour Unix Logiciel libre sous licence GPL Produit lancé en 1995
Blender est un logiciel libre de modélisation, d’animation par ordinateur et de rendu en 3D, créé en 1994. Il est actuellement développé par la Fondation Blender.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Biologie%20mol%C3%A9culaire
Biologie moléculaire
La biologie moléculaire (parfois abrégée bio. mol.) est une discipline scientifique de la vie au croisement de la génétique, de la biochimie métabolique et de la physique, dont l'objet est la compréhension des mécanismes de fonctionnement de la cellule au niveau moléculaire. Le terme « biologie moléculaire », utilisé la première fois en 1938 par Warren Weaver, désigne également l'ensemble des techniques de manipulation d'acides nucléiques (ADN, ARN), appelées aussi techniques de génie génétique. La biologie moléculaire est apparue au , à la suite de l'élaboration des lois de la génomique, transcriptomique, protéomique, métabolomique) de la biologie moléculaire pour étudier plus spécifiquement les cellules des micro-organismes. Histoire La biologie moléculaire est apparue dans les années 1930, le terme n'ayant cependant été inventé qu'en 1938 par Warren Weaver. Warren Weaver était à l'époque directeur des Sciences Naturelles pour la Fondation Rockefeller et pensait que la biologie était sur le point de vivre une période de changements significatifs étant donné les avancées récentes dans les domaines tels que la diffractométrie de rayons X. Il a donc investi des sommes importantes provenant de l'Institut Rockefeller dans les domaines biologiques. Après la découverte de la structure en double hélice de l'ADN en 1953 par James Watson (1928-), Francis Crick (1916-2004), Maurice Wilkins (1916-2004) et Rosalind Franklin (1920-1958), la biologie moléculaire a connu d'importants développements pour devenir un outil incontournable de la biologie moderne à partir des années 1970. Relation avec les autres sciences biologiques « à l'échelle moléculaire » Les chercheurs en biologie moléculaire utilisent des techniques spécifiques pour la biologie moléculaire (voir plus loin Techniques de biologie moléculaire), mais les combinent de plus en plus avec les techniques et les idées provenant de la génétique et de la biochimie. Il n'y a pas de frontière bien définie entre ces disciplines, bien qu'il y en ait eu à une certaine époque. La figure ci-contre illustre une vue possible de la relation entre les domaines : la biochimie est l'étude des substances chimiques et des processus vitaux qui se produisent dans les organismes vivants ; la génétique est l'étude des effets des différences génétiques entre les organismes. Souvent cela peut être déduit par l'absence d'un composant normal (par exemple un gène). L'étude des « mutants » — organismes dont il manque un ou plusieurs composants fonctionnels par rapport au soi-disant « type naturel » ou au phénotype normal. Les interactions génétiques telles que les épistasies mettent souvent en défaut les interprétations simples de ces études par « élimination » ; la biologie moléculaire est l'étude des processus de réplication, de transcription et de traduction du matériel génétique. Le dogme central de la biologie moléculaire où le matériel génétique est transcrit en ARN, puis traduit en protéines, bien qu'il soit une image très simpliste et sans fondement de la biologie moléculaire, fournit encore un bon point de départ pour comprendre ce domaine. Cette image, cependant, doit être révisée à la lumière des nouveaux rôles qu'on découvre à l'ARN. L'essentiel du travail en biologie moléculaire est quantitatif, et récemment beaucoup de travaux ont été faits à l'intersection de la biologie moléculaire et de l'informatique, dans la bio-informatique et dans la biologie calculatoire. Depuis les années 2000, l'étude de la structure et de la fonction des gènes, la génétique moléculaire, fait partie des sous-domaines les plus saillants de la biologie moléculaire. De plus en plus d'autres domaines de la biologie se concentrent sur les molécules, soit directement, en étudiant leurs interactions propres comme en biologie cellulaire et en biologie du développement, soit indirectement, quand les techniques de la biologie moléculaire sont utilisées pour déduire les attributs historiques des populations ou des espèces, comme dans les domaines de la biologie de l'évolution telles que la génétique des populations et la phylogénie. Il y a également une longue tradition d'étude des biomolécules « à partir du bas » en biophysique. Techniques de biologie moléculaire Depuis la fin des années 1950 et le début des années 1960, les biologistes moléculaires ont appris à caractériser, isoler et manipuler les composants moléculaires des cellules et des organismes. Ces composants incluent l'ADN, support de l'information génétique, l'ARN, proche de l'ADN dont les fonctions vont de la copie provisoire d'ADN jusqu'aux réelles fonctions structurelles et enzymatiques et qui est une partie fonctionnelle et structurelle de l'appareil traductionnel, et les protéines, molécules structurelles et enzymatiques les plus importantes des cellules. Clonage d'expressions Une des techniques les plus élémentaires en biologie moléculaire pour étudier le rôle des protéines est le clonage d'expressions. Dans cette technique, l'ADN codant la protéine qui nous intéresse est cloné en utilisant la réaction en chaîne par polymérase (PCR en anglais pour Polymerase Chain Reaction) et/ou des enzymes de restriction dans un plasmide (qu'on appelle vecteur d'expression). Ce plasmide peut avoir des éléments de séquences promotrices spéciales pour diriger la production de la protéine en question et peut aussi avoir des marqueurs de résistance antibiotique pour aider à suivre le plasmide.Ce plasmide peut être inséré dans des cellules, soit de bactérie, soit d'animal. Introduire de l'ADN dans des cellules bactériennes est appelé transformation, et cela peut être complété de plusieurs manières : électroporation, micro-injection, consommation passive et conjugaison. Introduire de l'ADN dans des cellules d'eucaryotes, telles que des cellules animales, est appelé transfection. Plusieurs techniques différentes de transfection sont disponibles : transfection calcium phosphate, transfection de liposomes ou lipofection, électroporation ou encore par réactifs de transfection propriétaires tels que le Fugene ou le Genecellin. L'ADN peut alors être introduit dans les cellules en utilisant des virus ou des bactéries pathogènes comme transporteurs. Dans de tels cas, la technique est appelée transduction virale/bactérienne, et les cellules sont dites transduites. Dans les deux cas, le codage ADN pour la protéine qui nous intéresse est maintenant à l'intérieur d'une cellule, et la protéine peut désormais s'exprimer. Une variété de systèmes, tels que des promoteurs inductibles et des facteurs spécifiques signalant les cellules, sont disponibles pour aider la protéine qui nous intéresse à s'exprimer à haut niveau. De grandes quantités de protéines peuvent alors être extraites de la cellule bactérienne ou eucaryote. La protéine peut être testée pour connaître son activité enzymatique dans une variété de situations, elle peut être cristallisée pour qu'on puisse étudier sa structure tertiaire, ou, dans l'industrie pharmaceutique, on peut étudier l'activité de nouveaux médicaments sur la protéine en question. Réaction en chaîne par polymérase La réaction en chaîne par polymérase (PCR en anglais, pour Polymerase Chain Reaction) est une technique extrêmement flexible de copie d'ADN. En gros, la PCR permet à une simple séquence d'ADN d'être copiée des millions de fois, ou d'être altérée par des moyens prédéterminés. Par exemple, la PCR peut être utilisée pour introduire des sites d'enzymes de restriction, ou pour muter (changer) des bases particulières de l'ADN. La PCR peut aussi être utilisée pour déterminer si un fragment particulier d'ADN se trouve dans une bibliothèque d'ADN complémentaires. La PCR a de nombreuses variations, comme la PCR à transcription inversée (RT-PCR en anglais pour Reverse Transcription Polymerase Chain Reaction) pour l'amplification de l'ARN, et, plus récemment, la PCR temps réel (qPCR) qui permet des mesures quantitatives de molécules d'ADN et d'ARN. Électrophorèse L'électrophorèse est un des principaux outils de biologie moléculaire. Le principe de base est que l'ADN, l'ARN et les protéines peuvent être séparées par des champs électriques. Dans l'électrophorèse en gel d'agarose, l'ADN et l'ARN peuvent être séparés en fonction de leur taille en faisant circuler l'ADN à travers un gel d'agarose. Les protéines peuvent être séparées en fonction de leur poids en utilisant un gel SDS-PAGE. Les protéines peuvent aussi être séparées par leur charge électrique, en utilisant ce qu'on appelle un gel isoélectrique. Southern blot Nommé ainsi d'après le nom de son inventeur, le biologiste Edwin Southern, le Southern blot est une méthode pour sonder la présence d'une séquence précise d'ADN à l'intérieur d'un échantillon d'ADN. Des échantillons d'ADN avant ou après digestion par une enzyme de restriction sont séparés par électrophorèse et transférés sur une membrane par marquage via action capillaire. La membrane peut alors être testée en utilisant une sonde ADN marquée avec un complément de la séquence en question. À l'origine, la plupart des protocoles utilisaient des marqueurs radioactifs ; cependant, maintenant, il existe des possibilités de marquages non radioactifs. Le Southern blot est utilisé moins souvent dans les laboratoires, du fait que la PCR permet déjà de détecter des séquences ADN spécifiques à partir d'échantillons d'ADN. Cependant, ces marquages sont encore utilisés pour certaines applications, telles que la mesure du nombre de copies transgéniques dans les souris transgéniques, ou dans l'ingénierie de lignes de cellules souches embryonnaires à gènes invalidés. Northern blot Le northern blot est utilisé pour étudier les modèles d'expression d'un type spécifique de molécule d'ARN en comparaison relative avec un ensemble de différents échantillons d'ARN. C'est essentiellement une combinaison d'une dénaturation d'électrophorèse d'ARN, et d'un blot. Dans ce processus, l'ARN est séparé en fonction de la taille, puis est transféré sur une membrane qui est alors sondée avec un complément marqué pour la séquence intéressante. Les résultats peuvent être visualisés d'une variété de façons selon le marquage utilisé ; cependant, la plupart conduisent à une révélation de bandes représentant la taille de l'ARN détecté dans l'échantillon. L'intensité de ces bandes est liée à la quantité d'ARN ciblé dans les échantillons analysés. Le procédé est utilisé généralement pour étudier quand et combien d'expressions de gènes se produisent en mesurant la quantité de cet ARN présent dans les différents échantillons. C'est un des outils les plus fondamentaux pour déterminer quand certains gènes s'expriment dans les tissus vivants. Western blot Séparation des protéines par électrophorèse SDS-PAGE uniquement en fonction de leur poids (le SDS, ou sodium dodécylsulfate, dénature les structures tertiaire et quaternaire des protéines et les charge toutes négativement), puis transfert des protéines séparées sur membrane pour les rendre accessibles à divers marquages immunologiques ou autres.Les anticorps pour la plupart des protéines peuvent être créés par injection de petites quantités de protéine cible dans les animaux tels que la souris, le lapin, le mouton ou l'âne (anticorps polyclonaux) ou produits dans une culture de cellules (anticorps monoclonaux). Ces anticorps peuvent être utilisés dans une variété de techniques analytiques et préparatives. Dans le western blot (immunobuvardage), les protéines sont d'abord séparées en fonction de leur poids, dans un gel fin pris entre deux plaques de verre par une technique qu'on appelle SDS-PAGE (pour Sodium Dodecyl Sulphate Poly-Acrylamide Gel Electrophoresis). Les protéines dans le gel sont alors transférées sur un PVDF, nitrocellulose, nylon ou autre membrane de support. Cette membrane peut alors être sondée avec des solutions d'anticorps. Les anticorps qui s'attachent spécifiquement à la protéine en question peuvent alors être visualisés selon une variété de techniques, dont la colorimétrie, la chimiluminescence ou l'autoradiographie. Des méthodes analogues de western blot peuvent aussi être utilisées pour marquer directement des protéines spécifiques dans des cellules et des sections de tissus. Cependant, ces méthodes de marquages immunologiques sont plutôt associées à la biologie cellulaire qu'à la biologie moléculaire. Les termes western et northern sont des jeux de mots : les premiers blots étaient sur l'ADN, et comme ils ont été faits par Edwin Southern, ils ont pris le nom de Southern (southern veut dire « du sud » en anglais ; tandis que western signifie « de l'ouest » et northern, « du nord »). Il est peu probable que Patricia Thomas, inventrice du blot ARN, qui est devenu le northern blot, utilise vraiment ce terme. Pour pousser la plaisanterie plus loin, on peut trouver, dans la littérature , des références vers des south-westerns (« du sud-ouest ») (interactions protéine-ADN) et des far-westerns (du « far-ouest ») (interactions protéine-protéine). Puce à ADN Une puce à ADN, aussi appelée microarray, est une collection de milliers de puits microscopiques sur un support solide tel qu'une lame de microscope; chaque puits contient un grand nombre de fragments d'ADN identiques qui permet de mesurer l'expression d'un gène particulier par complémentarité de séquence avec ARN correspondant. Les puces permettent ainsi de connaître le transcriptome, c'est-à-dire l'ensemble des gènes transcrit à un moment donné dans un groupe de cellules données.Il y a plusieurs manières différentes de fabriquer des puces à ADN ; les plus courantes sont les puces à silicium, lames de microscope dont les taches ont 100 microns de diamètre, les puces qu'on peut adapter à ses besoins, et celles avec des taches plus grosses sur des membranes poreuses (macropuces). Les puces peuvent aussi être fabriquées pour des molécules autres que l'ADN. Par exemple, une puce à anticorps peut être utilisée pour déterminer quelle protéine ou bactérie est présente dans un échantillon de sang.Les puces à ADN sont ensuite lues à l'aide d'un scanner de micraorrays qui permettent d'acquérir le niveau de fluorescence de chaque spot présent sur la lame afin d'en analyser les données. Technologie abandonnée Au fur et à mesure que de nouvelles procédures et de nouvelles technologies sont devenues disponibles, les anciennes sont rapidement abandonnées. Des exemples typiques sont les méthodes pour déterminer la taille des molécules d'ADN. Avant l'électrophorèse, avec agarose et polyacrylamide, on calculait la taille de l'ADN par sédimentation dans des gradients sucrés, une technologie lente et laborieuse nécessitant une instrumentation coûteuse ; et avant les gradients sucrés, on utilisait la viscométrie. Liste de quelques biologistes moléculaires connus Notes et références Voir aussi Bibliographie Michel Morange, Histoire de la biologie moléculaire, Éditions La Découverte, 2003. Christophe Ronsin, L'histoire de la biologie moléculaire (Pionniers & héros), De Boeck Université, 2005. Articles connexes ADN - ARN - Protéine ADN recombinant Code génétique Histoire de la génétique et de la biologie moléculaire Théorie fondamentale de la biologie moléculaire Liens externes « Il était une fois ... l'ADN » : site éducatif sur les bases de la génétique classique et moléculaire École de l'ADN, Nîmes (France) Introduction à la biologie moléculaire et cellulaire, BTS biochimie (France)
La biologie moléculaire (parfois abrégée bio. mol.) est une discipline scientifique de la vie au croisement de la génétique, de la biochimie métabolique et de la physique, dont l'objet est la compréhension des mécanismes de fonctionnement de la cellule au niveau moléculaire. Le terme « biologie moléculaire », utilisé la première fois en 1938 par Warren Weaver, désigne également l'ensemble des techniques de manipulation d'acides nucléiques (ADN, ARN), appelées aussi techniques de génie génétique.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Belgique
Belgique
La Belgique ( ; ; ), en forme longue le royaume de Belgique, est un pays d’Europe de l'Ouest, bordé par la France, les Pays-Bas, l’Allemagne, le Luxembourg et la mer du Nord. Politiquement, il s'agit d’une monarchie constitutionnelle fédérale à régime parlementaire. Elle est l’un des six pays fondateurs de l’Union européenne et accueille, dans sa capitale Bruxelles, le Conseil de l'Union européenne et le Conseil européen, la Commission européenne, les Commissions parlementaires et six sessions plénières additionnelles du Parlement européen, ainsi que d’autres organisations internationales comme l’OTAN. Le pays accueille également, à Mons, le Grand Quartier général des puissances alliées en Europe (SHAPE). La Belgique couvre une superficie de avec une population de au , soit une densité de . Située à mi-chemin entre l’Europe germanique et l’Europe romane, la Belgique abrite principalement deux groupes linguistiques : les francophones, membres de la Communauté française et les néerlandophones, membres de la Communauté flamande. Elle comprend également une minorité germanophone représentant environ 1 % de la population et constituant la Communauté germanophone de Belgique. Les régions administratives de Belgique sont des entités fédérées comprenant : la Région de Bruxelles-Capitale au centre, une zone officiellement bilingue mais très majoritairement francophone, la Région flamande néerlandophone, au nord, et la Région wallonne francophone, au sud. C'est dans l'est de la région wallonne que réside la Communauté germanophone, dans les cantons d'Eupen et Malmedy, frontaliers avec l'Allemagne. La diversité linguistique de la Belgique et ses conflits politiques connexes sont reflétés dans son histoire politique et dans son système de gouvernement complexe. Historiquement, la Belgique, le royaume des Pays-Bas et le grand-duché de Luxembourg étaient connus, aux , sous le nom de Pays-Bas, région qui correspondait à un territoire un peu plus vaste que l’actuel Benelux, puisque les régions de Lille, Arras, Douai, Valenciennes, Montmédy, ou encore Thionville en faisaient partie. La région qui couvrait donc une partie de la Belgique ainsi que du nord et de l'est de la France était qualifiée de « Belgica » dans les documents rédigés en latin, ce qui était le nom qui avait été repris pour désigner les deux provinces romaines entre lesquelles la Gallia Belgica, conquise par Jules César et créée province romaine par Auguste, fut divisée en 297 sous Dioclétien, l'une, la Belgica prima ayant pour capitale Trèves et l'autre, la Belgica secunda ayant pour capitale Reims. De la fin du Moyen Âge jusqu’au , le territoire correspondant à la Belgique est un centre commercial et culturel prospère et relativement cosmopolite dans ses principales villes. Du jusqu’à la révolution belge en 1830, quand la Belgique fait sécession des Pays-Bas, le territoire belge fut le théâtre de nombreuses batailles entre différentes puissances européennes, ce qui l’amène à être qualifié de , une réputation qui fut renforcée par les Guerres mondiales. Depuis son indépendance, la Belgique participa à la révolution industrielle en ayant été notamment la deuxième puissance industrielle du monde pendant près d'un siècle et, durant le cours du , elle posséda plusieurs colonies en Afrique. La deuxième moitié du a été marquée par des tensions entre les Flamands et les Wallons en raison des différences de langues et du développement économique inégal des deux régions. Ce conflit a mené à plusieurs réformes de grande envergure, dont une transition d’un État unitaire à un État fédéral. Toponymie La première mention de la est apparue dans les Commentaires sur la guerre des Gaules, relatant la conquête du territoire par Jules César. Ces termes disparaissent presque complètement après les grandes invasions, en ne subsistant que sous la plume de quelques ecclésiastiques. Ils ne réapparaissent qu'à la seconde moitié du après la scission de l'empire de Charlemagne avec la création de la Lotharingie. Les clercs de l'époque utilisent le terme pour désigner le royaume de situé entre la de Charles le Chauve et la de Louis le Germanique. Les dénominations , , disparaissent de nouveau au après la disparition de la Lotharingie. « Ses habitants sont appelés . Aux yeux des clercs se piquant de purisme antique, le mot Lotharingia n'est qu'un monstrueux barbarisme. est beaucoup plus noble : ce nom a une véritable sonorité antique. Après le morcellement de la Lotharingie, à la fin du , l'emploi des termes , , dans leur acception « lotharingienne » disparaît complètement du vocabulaire politique. » Ils réapparaîtront sous les ducs de Bourgogne. Aux , les différents territoires se retrouvent peu à peu sous la même autorité. Le terme réapparaît avec les humanistes de la Renaissance, mais son utilisation reste limitée dans les cercles intellectuels et répond à un besoin car on cherche des dénominateurs communs pour ces principautés. Sous Philippe le Bon, duc de Bourgogne unificateur des provinces de ce que l'on appelle d'un nom très général les « Pays-Bas bourguignons », apparaît la dénomination Leo Belgicus, signifiant Lion belgique, ce qui se traduit sur les cartes par un lion dressé dont la silhouette recouvre plus ou moins la forme géographique des possessions bourguignonnes. Un autre terme apparaît : , . À cette époque, la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg et le Nord de la France actuels étaient connus comme les Pays-Bas ou les Provinces belgiques (« belgique » étant alors un qualificatif), qui couvraient plus ou moins le territoire des Dix-sept Provinces, sans la principauté de Liège qui a toujours été une enclave. Plus tard, après les soulèvements populaires contre la politique oppressive du successeur de Charles Quint, la division des dix-sept provinces des Pays-Bas bourguignons donne naissance à deux noms propres pour désigner les deux pays, pour les Pays-Bas du Nord, pour ceux du Sud, ces derniers occupant, sur la carte de l'Europe occidentale, la place de ce qui sera plus tard celle de la Belgique moderne. Aux , le mot Belgique redevient donc un terme administratif et également le nom d'une allégorie représentant la « nymphe des Pays-Bas ». Sa portée sémantique se réduit cependant après la division des Dix-sept provinces qui résulte de la guerre de Quatre-Vingts Ans : il est de plus en plus utilisé pour ne parler que des provinces méridionales et ses habitants mais reste un synonyme de néerlandais y compris en néerlandais. Les États belgiques unis est la dénomination officielle de la nation éphémère née de la Révolution brabançonne de 1789. Cela se dit en néerlandais lors de l'annexion par la France, ainsi que la réunion de la Principauté de Liège à la République française. Le terme belge est alors courant pour désigner les habitants des régions de l'actuel royaume de Belgique. En 1830, le mot Belgique devient un substantif et le mot belge le remplace comme qualificatif. Symboles nationaux Selon la constitution, la Belgique possède plusieurs emblèmes. L’hymne national est la Brabançonne ; avant celui-ci la Belgique a eu deux autres hymnes : celui de Charles Rogier et celui de Hymans. La Brabançonne est tirée de la dernière strophe de l'hymne de Charles Rogier. La devise belge est en français, en néerlandais et en allemand. Le drapeau belge se constitue de trois bandes verticales noire, jaune et rouge à partir de la hampe, symbolisant respectivement la Force, la Sagesse et le Courage. Le blason de la Belgique reprend celui du Brabant, qui se blasonne comme suit : de sable au lion d'or armé et lampassé de gueules. Géographie physique Situation Le royaume de Belgique se situe dans l’hémisphère nord et à l’est du méridien de Greenwich (latitude nord et longitude est). Le territoire du pays s’étend en latitude sur deux degrés, de Meerle au nord () à Torgny au sud (), et compte moins de quatre degrés en longitude, de La Panne comme point le plus à l’ouest () à Manderfeld à l’est (). Son centre géographique se situe à Nil-Saint-Vincent, dans le Brabant wallon, à de latitude nord et de longitude est. Il s’étire sur une longueur maximale de entre La Panne et Arlon. La Belgique partage ses frontières avec la France () au sud, les Pays-Bas () au nord, l’Allemagne () et le Luxembourg () à l’est et possède de frontières maritimes le long de la mer du Nord. La superficie du pays est de et de en ajoutant les eaux territoriales. Contrairement à ses voisins français et néerlandais, le royaume de Belgique n'a aucun territoire ultramarin. Relief et climat Son relief est peu élevé : il s’étage graduellement de la côte vers le sud-est du pays, pour culminer à au signal de Botrange. Trois zones géographiques peuvent être distinguées : la Basse Belgique (moins de d’altitude), la moyenne Belgique (de ) et la Haute Belgique (de 200 à plus de ). La Basse Belgique commence après le littoral, une bande de plages de sable et de dunes, par des polders (c’est uniquement cette partie du pays que l’on appelle le plat pays) pour s’enfoncer à l’intérieur des terres avec la plaine flamande et la Campine. La moyenne Belgique s’élève progressivement vers les vallées de la Sambre et de la Meuse, c’est une zone qui se compose de bas plateaux limoneux fertiles avec à l’ouest le plateau hennuyer-brabançon et à l’est la Hesbaye. Au sud du sillon Sambre-et-Meuse commence la Haute Belgique, la région la moins peuplée et la plus boisée du pays, avec le plateau du Condroz et les vallées de la Meuse et de l’Ourthe. Il y a aussi le pays de Herve qui s’étend à l’est entre la Meuse et la Vesdre, puis la région de la Fagne-Famenne au sud du Condroz, et ensuite encore plus au sud l’Ardenne et à l’est les Hautes Fagnes qui culminent à au signal de Botrange. Il y a également la Gaume, ou Lorraine belge, qui jouit d’un climat plus clément, surtout au flanc de la troisième cuesta où l’on cultive aussi la vigne. Le climat est océanique tempéré avec des précipitations régulières, deux cents jours de pluie par an en moyenne, et fréquentes sur toute l’année (Cfb dans la classification de Köppen). Les vents dominants soufflent du secteur sud-ouest. Le risque sismique est localement significatif. Mer et hydrographie À cause de sa densité de population élevée, la Belgique fait face à de sérieux problèmes environnementaux. Un rapport de 2003 suggère que la qualité des eaux de surface de Belgique est la pire des étudiés. Dans l’étude de 2008 sur l’indice de performance écologique, la Belgique a obtenu un score total de 78,4 % et est classée antépénultième des pays de l’Union européenne, bien qu’elle soit sur . Le littoral marin est long d’environ , ouvrant sur un de , (0,5 % de toute la mer du Nord) avec une colonne d’eau de 20 à de profondeur. Les terres de Flandre sont en partie gagnées sur la mer et menacées par l’érosion du littoral et la montée des océans. Le pays gère donc aussi un patrimoine maritime et portuaire. L’environnement marin est encore riche en biodiversité mais ses ressources halieutiques ont été dégradées par la surpêche, le chalutage, les rejets de boues de dragage ainsi que par des séquelles de guerre (munitions immergées du banc du Paardenmarkt et nombreuses épaves de guerre). S’ajoutent les effets chroniques ou accidentels de la pollution terrigène et celle libérée par le trafic maritime (particulièrement intense entre le pas de Calais, l’Angleterre et les grands ports belgo-néerlandais). Dans le cadre de la stratégie marine européenne, le gouvernement belge a développé une planification spatialisée d’exploitation et de gestion plus durable des ressources de la mer du Nord, qui inclut des zones où l’extraction de sable et gravier sera autorisée, et deux zones dédiées à la construction de deux (l’un au large de Zeebruges sur le Wenduinebank, et l’autre, beaucoup plus grand à hauteur de Blankenberge-De Haan) et des couloirs dédiés aux câbles sous-marins qui transporteront notamment le courant produit par les énergies marines et l’atoll énergétique, sans toucher aux zones naturelles classées. La zone autorisée à la petite pêche artisanale passe de à , et les éoliennes pourraient être utilisées comme support à l’aquaculture durable en mer ( interdites). Du fait d'une mauvaise gestion climatique, le niveau de la mer risque d'augmenter et de recouvrir la majorité de la côte belge d'ici 2050. En effet, selon le GIEC, la ville de Bruges, ainsi qu'une partie des provinces de Flandre-Orientale et d'Anvers sont menacées. Le nord du pays a déjà débloqué un budget de d'euros en 2011 pour faire face à la montée des eaux. Paysages et nature Un certain nombre d'espèces animales et végétales ont reçu l'épithète spécifique , ou en l'honneur de la Belgique, et un genre d'insectes diptères est nommé Belgica. Préservation de l'environnement Le jour du dépassement (date de l’année à partir de laquelle l’humanité est supposée avoir consommé l’ensemble des ressources que la planète est capable de régénérer en un an) de la Belgique est le 6 avril. La Belgique est l'un des pays les plus fortement atteints par la pollution de l'air. Réseau européen Natura 2000 Le réseau Natura 2000 rassemble des sites naturels ou semi-naturels de l'Union européenne ayant une grande valeur patrimoniale, par la faune et la flore exceptionnelles qu'ils contiennent. En décembre 2018, la Belgique comptait 310 sites dont : 255 zones de protection spéciale (ZPS) pour les oiseaux sur une superficie de , 281 zones spéciales de conservation (ZSC) (dont les pSIC, SIC) pour les habitats et les espèces sur une superficie de . La superficie totale est de , ce qui représente 12,7 % de la surface terrestre et marine du territoire de la Belgique. Géographie humaine Langues Le pays, lieu de rencontre des cultures germanique et romane, comprend différentes communautés linguistiques et culturelles. Les trois langues officielles sont le néerlandais, le français et l’allemand. Elles sont placées sur un pied d’égalité au niveau fédéral. Parmi les différentes régions, seule la Région de Bruxelles-Capitale (habitée par un peu plus de 10 % de la population) est officiellement bilingue (français et néerlandais). La Région flamande (habitée par près de 58 % de la population), située dans le Nord, est officiellement unilingue néerlandophone. La Région wallonne (habitée par près de 32 % de la population), située dans le Sud et le Sud-Est, est officiellement unilingue francophone, à l’exception de la région de la Communauté germanophone de Belgique, laquelle comprend environ , soit moins d'1 % de la population belge. Des minorités linguistiques sont présentes dans les régions unilingues, leurs importances respectives ne peuvent être qu’estimées, les recensements linguistiques étant interdits par la loi en Belgique. Les néerlandophones représenteraient 57 % à 60 % de la population belge, et les francophones 40 % à 43 %. En même temps que les langues officielles, sont parlées des langues régionales endogènes ou des dialectes. Il s’agit du brabançon, du champenois, du flamand occidental, flamand oriental, du francique ripuaire, du limbourgeois, du lorrain, du luxembourgeois, du picard et du wallon. La diversité linguistique provoque souvent des conflits politiques, liés à d’autres enjeux (la position arithmétiquement minoritaire des francophones, celle, plus socioculturelle de la langue néerlandaise au départ, la francisation de Bruxelles, la politique étrangère de l’entre-deux-guerres, les problèmes économiques wallons, surtout à partir des ), qui ont engendré un système de gouvernance complexe. Démographie Au , la Belgique comptait . En 2009, étaient nés à l’étranger ce qui représentait 12,9 % de la population totale, dont (6,5 %) nés dans un pays de l’Union européenne (UE) et (6,4 %) nés hors de l’UE. D’après une estimation publiée début 2012 par le sociologue Jan Hertogen, dont les méthodes de calculs sont contestées par certains de ses pairs, sont d’origine étrangère. Ceux-ci représentent 22 % de la population totale, 56 % () sont d’origine de l’UE 27 (Italie, Portugal, France, Pays-Bas), et 44 % () sont d’origine non UE 27 (Maroc, Turquie, Algérie, République démocratique du Congo et autres). Selon des chiffres publiés par le SPF Intérieur, au il y avait : en Région wallonne (31,63 %), en Région flamande (57,79 %), en Région de Bruxelles-Capitale (10,58 %). Le pays est au classement mondial par population totale. Évolution de la population Le graphique suivant reprend sa population résidente au janvier de chaque année (x 1.000) Chiffres divers Densité : (2019)En 2019, la densité de population était la troisième plus importante de l’Union européenne, après celle de Malte et des Pays-Bas et avant le Royaume-Uni et l’Allemagne. Tranches d’âge : : 17,17% ; : 64,06 % ; + : 18,76 % (2018) Espérance de vie des hommes : (en 2019) Espérance de vie des femmes : (en 2019) Taux de croissance de la population : 0,54 % (en 2019) Taux de natalité : (en 2016) Taux de mortalité : (en 2018) Taux de mortalité infantile : (en 2016) Taux de fécondité : /femme (en 2018) Taux de migration : (en 2007) Taille moyenne des hommes : (en 2016) Histoire Habitée dès le Mésolithique (stations dans la vallée de la Meuse), la Belgique connut une occupation humaine ininterrompue pendant la Préhistoire (nombreux sites néolithiques) puis la protohistoire (nombreux sites de l’âge du bronze et de l’âge du fer). Dans les temps anciens, cette partie de l’Europe accueillait l’homme de Néandertal, puis l’Homo sapiens, comme l'attestent divers restes dont l’homme de Spy, l’homme d’Engis et l'homme de Flavion. L’arrivée de tribus celtes à l’âge du fer (800 av. J.-C.) suivie de la conquête romaine, autour de 57 avant notre ère, marque le début de l’entrée de la Belgique dans l’histoire lorsque Jules César la désigne sous le nom de Belgica, composante du nord de la Gaule. Après quatre siècles durant lesquels la conquête romaine façonna la géographie politique du pays, celui-ci fut le théâtre des invasions germaniques et de nouveaux pouvoirs s’installent. Clovis hérite de son père, , du petit royaume franc de Tournai (en actuelle Belgique) qui allait de l’Aisne au Rhin. Il se fit sacrer roi de tous les Francs à Reims. Après les Mérovingiens, les Carolingiens en 731 prennent le pouvoir et Charlemagne agrandit son royaume en Empire européen en conquérant l’Allemagne, l’Autriche, l’Italie. Le traité de Verdun en 843 partagea son Empire en trois États entre ses petits-fils. Le territoire fut partagé entre Francie occidentale (future France), Lotharingie (Pays-Bas à l’Italie) qui se partagent le territoire de l'actuelle Belgique, et Francie orientale (Germanie), qui finit par récupérer la Lotharingie. La quasi-totalité de son territoire (à l’exception des principautés de Liège et de Stavelot-Malmedy) fut réunie par les ducs de Bourgogne au pour former un tout, les Dix-Sept Provinces. De la fin du Moyen Âge jusqu’à la révolution politico-religieuse du , ce territoire est un centre commercial et culturel prospère mais ne forme pas encore le pays actuel. Sa quasi-totalité (à l’exception des principautés de Liège et de Stavelot-Malmedy) fait partie des Dix-sept Provinces réunies par les ducs de Bourgogne au , que l’on dénomme, dans les atlas du temps, ou selon les époques. Suivant les règles du droit féodal, la dynastie bourguignonne a hérité légitimement des territoires des ducs de Brabant et d’autres féodaux, ce qui permet à Philippe le Bon d’arrondir encore les possessions bourguignonnes par des alliances et des achats. Il peut ainsi espérer devenir assez puissant pour s’affranchir de la tutelle du royaume de France et du Saint-Empire romain germanique auxquels appartiennent ses possessions. Des cartes représentent les possessions bourguignonnes du nom de Leo Belgicus, Lion belgique. Cette dénomination allie le vieux nom de Belgique, venu de l’Antiquité à travers la relation par Jules César de la guerre des Gaules, avec le nom de l’animal qui a impressionné les croisés en Orient et dont ils ont fait un symbole de force et de beauté que l’on trouve dans l’héraldique de nombreux pays européens. Ce nom apparaît sur des cartes qui utilisent la forme générale des grands Pays-Bas pour y superposer la forme d’un lion dressé. La défaite à la guerre et la mort du fils de Philippe le Bon, Charles le Téméraire mettent fin au rêve d’une monarchie bourguignonne. Mais, à l’avènement de Charles Quint, descendant des Bourguignons, né à Gand, considéré comme un enfant du pays et accepté par la population et les États généraux comme souverain légitime, les Dix-Sept Provinces s’inscrivent dans un vaste ensemble européen, ce qui les protège des entreprises d’annexion des rois de France, leur garantissant une indépendance de fait. Car Charles Quint respecte en principe les privilèges que sont les droits locaux arrachés au cours des siècles par les villes et principautés dans leurs luttes contre la féodalité. Il promulgue la Pragmatique sanction qui constitue ce territoire en un tout indissociable, la Généralité, ancêtre des futurs royaumes de Belgique et des Pays-Bas. Mais les tentatives des cités, comme Gand, d’imposer un accroissement de leurs libertés au détriment du pouvoir du souverain engendrent cependant la répression de celui qui est aussi roi d’Espagne, titre obtenu par héritage, et empereur d’Allemagne. Cette dignité, il l’a obtenue en se ralliant les votes de la Diète germanique. Au , Charles Quint, le descendant des ducs de Bourgogne (et autres fiefs) né à Gand est roi dans les Dix-Sept Provinces, mais aussi empereur du Saint-Empire romain germanique. Installé à Bruxelles dans le palais qui fut celui des ducs de Brabant, puis de Bourgogne, il préside les États généraux des Pays-Bas (dix-sept provinces) et octroie à celles-ci une autonomie par rapport au Saint-Empire Germanique et à l’Espagne. C’est la Pragmatique Sanction de 1549. En vertu de ses titres d’empereur germanique et des titres dont il a hérité dans les dix-sept provinces, ainsi que de son titre de roi d’Espagne, Charles Quint est un roi très chrétien investi par le pape. Il se sent chargé de la mission de lutter contre le protestantisme. Sous le règne de son fils , roi d’Espagne qui dirige le pays depuis Madrid, la répression continue et une révolte éclate dans la population de la Généralité soutenue par une partie de la noblesse locale. Le conflit est motivé par les empiétements du pouvoir espagnol sur les libertés locales, la lutte contre le protestantisme servant de prétexte pour appesantir l’autorité de Madrid par l’intermédiaire de gouverneurs dont le duc d’Albe. Celui-ci fait mettre à mort les principaux chefs rebelles, les comtes d’Egmont et de Hornes. Il s’ensuit la guerre de Quatre-Vingts Ans qui est ponctuée de nombreuses batailles entre les troupes espagnoles et celles des États-Généraux, mais aussi d’intrusions guerrières venues d’Allemagne et de France. À l’issue de ce conflit, les Dix-Sept Provinces et le nord sont scindés. La devient indépendante, tandis que la retombe sous l’autorité espagnole. L’apparition du protestantisme engendre une répression, déjà sous Charles Quint, qui sera amplifiée sous le règne de , son fils. Philippe, qui réside en Espagne, n’est pas ressenti comme souverain local contrairement à son père. Il ne fait d’ailleurs rien pour cela. Au contraire et il en résultera une véritable révolution anti-espagnole dont les mobiles mêlent la revendication de la liberté religieuse au refus de taxations de plus en plus lourdes. Mais, finalement, c’est seulement la partie nord des Pays-Bas qui devient indépendante, portant d’abord le nom de (« Belgiques Fédérées »), le futur , tandis que le sud, (« Belgiques Royales »), représentant la future Belgique reste sous la domination des Espagnols. Ceux-ci, essentiellement l’armée et certains nobles locaux acquis aux Espagnols, composent de mauvais gré avec les États généraux des Pays-Bas du sud représentant la noblesse, l’Église et la bourgeoisie. La scission d’avec les Pays-Bas du nord engendre d’ailleurs des guerres avec ceux-ci, jalonnées, en plus, de soulèvements au sud. D’autre part, les tentatives de conquête française entraînent des batailles et des pillages qui achèvent de faire du , un « siècle de malheur ». Les puissances européennes veulent s’approprier le pays. La France et l’Espagne s’affrontent militairement durant les . Même l’Angleterre intervient lors des campagnes du duc de Marlborough. Vient alors la transmission du pouvoir des Habsbourgs d’Espagne à ceux d’Autriche en 1713-1714. Le régime installé par l’empereur d’Autriche s’engage, par traité, à respecter que les États généraux, la bourgeoisie et la noblesse n’ont cessé de défendre. D’autant plus que la découverte, à Bruxelles, de chartes et traités remontant à des siècles, et qui avaient été dissimulés au moment les pires de la domination espagnole, ravive un esprit national dans les Pays-Bas du sud. À Vienne est installé un bureau belge et, à Bruxelles, siège un gouverneur. En Belgique existe, chez les intellectuels, deux camps, l’un est partisan du retour intégral aux traditions, l’autre, influencé par les idées des Lumières prône des idées démocratiques comme celles défendues par les encyclopédistes. Une tentative de réforme de l’empereur prétend introduire des réformes, comme la suppression de plusieurs congrégations religieuses et la diminution du nombre de jours chômés. En réaction, l’opinion publique se soulève. C’est la révolution brabançonne. Les États généraux lèvent une armée sous le commandement du général Jean-André van der Mersch et l’armée autrichienne est battue à la bataille de Turnhout en 1789. Les vainqueurs installent alors un régime d’indépendance sous le nom d’États belgiques unis. Mais les luttes intestines entre les conservateurs groupés derrière l’avocat van der Noot et les progressistes de l’avocat Vonck minent le nouveau régime et affaiblissent sa défense, d’autant plus que van der Meersch, le chef emblématique de l’armée, est emprisonné par le camp conservateur qui a pris le dessus. Les Autrichiens en profitent pour revenir en force et battre les troupes nationales. La restauration autrichienne ne dure pas, car les armées de la Révolution française envahissent une première fois le territoire en 1792 avec la bataille de Jemappes, mais celui-ci repasse sous le contrôle de l'empereur à l'issue de la bataille de Neerwinden (18 mars 1793). Au lendemain de la bataille de Fleurus, les coalisés abandonnent la Belgique et battent en retraite dans le Saint-Empire romain germanique. Les Impériaux perdent définitivement le contrôle de cette région. Les Français prennent Bruxelles (10 juillet) et Anvers (27 juillet) alors que le corps expéditionnaire anglais est rembarqué. Le territoire devient français à la suite du Traité de Campo-Formio. Il s'ensuit d'abord les nombreuses destructions et aliénations de biens patrimoniaux (ventes comme bien national) et plus tard, les levées militaires de conscrits entraînées par les guerres de Napoléon . À la chute de l’Empire français, les grandes puissances décident, lors du traité de Vienne, de réunir la Belgique avec les anciennes Provinces-Unies pour reformer l’ancien Leo Belgicus du temps des ducs de Bourgogne. C’est la création du Royaume uni des Pays-Bas dont le roi appartient à la famille d’Orange-Nassau qui descend d’un des initiateurs, au , de la révolution contre l’Espagne. L’amalgame des provinces belges et néerlandaises maintient les deux capitales, La Haye dans le nord et Bruxelles dans le sud. Mais, en fait, le pouvoir est à La Haye. En deux siècles, de telles différences sont apparues entre les deux parties des grands Pays-Bas reconstitués que la partie méridionale se soulève contre le Nord et cette nouvelle révolution aboutit à l’indépendance. Les Belges s’unissent, de la gauche libérale à la droite cléricale. C’est l’unionisme qui se dresse contre la domination, dans la politique et l’armée, des populations du Nord contre celle de la Belgique. Alors que cette dernière est la plus peuplée, son influence est minorée. La révolution belge, qui éclate à Bruxelles en 1830, met fin à l’amalgame avec les Pays-Bas, les Belges rejetant définitivement la prédominance économique et linguistique imposée par la dynastie de La Haye. Après des combats qui embrasent tout le pays et l’intervention des grandes puissances qui contraignent le roi de Hollande à renoncer à ses prétentions, la partie méridionale du royaume des Pays-Bas devient, en 1831, une monarchie constitutionnelle sous le nom de « royaume de Belgique ». Le trône en est d'abord offert au duc de Nemours (fils du roi des Français Louis-Philippe ), lequel décline l'offre, craignant l'hostilité des grandes puissances européennes à un retour de l'influence française en Belgique à peine quinze ans après la chute de Napoléon, qui avait inclus la Belgique dans l'empire français à la suite de la conquête par la République française. Finalement, le , c'est le prince allemand Léopold de Saxe-Cobourg-Gotha, oncle de la reine Victoria, qui devient , premier roi des Belges. L’histoire de la Belgique indépendante est marquée par une industrialisation précoce, par la colonisation du Congo, par les deux guerres mondiales et par l’émergence de conflits politiques entre les deux principales communautés linguistiques du pays, les Flamands, d’expression néerlandaise, et les Wallons, francophones. À partir de 1970, le pays s’oriente progressivement vers le fédéralisme, ce qui aboutit à la création de six entités fédérées : trois communautés (flamande, française et germanophone) et trois régions (flamande, wallonne et de Bruxelles-Capitale). Celles-ci sont dotées d’une autonomie législative. Le caractère fédéral de l’État est reconnu officiellement depuis 1993. Les Archives générales du Royaume conservent les archives des institutions centrales des Pays-Bas bourguignons, espagnols et autrichiens jusqu’en 1795, des organismes publics centraux de la période française (1795-1815) et de celle du royaume des Pays-Bas (1815-1830). Elles conservent également les archives des institutions centrales du gouvernement national, puis fédéral, de la fondation de la Belgique (1830) à nos jours, à l’exception des ministères de la Défense et des Affaires étrangères. Préhistoire Dès le Crétacé supérieur, on a découvert que des iguanodons vivaient en Europe. En effet, l’iguanodon a été découvert au dans les mines de charbon à Bernissart avec un troupeau de plus d’une trentaine de squelettes fossiles, pour la plupart presque complets. Ces fossiles sont actuellement exposés au Muséum des sciences naturelles à Bruxelles et au Musée de l’Iguanodon à Bernissart. Les plus anciennes traces humaines en Belgique ont été trouvées au site de la Belle-Roche à Sprimont, et témoignent d’une occupation ancienne d’environ . Il s’en fallut de peu pour que l’homme de Néandertal, découvert en 1856, ne porte le nom de la localité belge de Spy. C’est là qu’en 1886 les restes de deux squelettes humains furent identifiés comme étant contemporains de ceux de Néandertal : l’homme de Spy. Dès 1830, des restes humains sont retrouvés à Engis, mais ils ne furent pas directement reconnus comme appartenant à un homme fossile. Au cours du , de nombreuses stations paléolithiques et mésolithiques ont été découvertes dans la vallée de la Meuse, principalement dans des abris sous roches et des cavernes naturelles (Hastière, Han-sur-Lesse, Sclayn) mais aussi en terrain découvert (Namur). Au Néolithique (vers av. J.-C. en Belgique), la population humaine gagne les plateaux d’Ardenne, du Condroz, ainsi que les plaines de Flandre et de Hesbaye : de nombreux sites d’occupation ont été étudiés. Protohistoire Outre de nombreux éperons barrés dans la vallée de la Semois, plusieurs centaines de tombelles de l’âge des métaux ont été identifiées à travers tout le pays. Le territoire se trouvait en effet dans la zone d’influence de la civilisation celte. Antiquité La conquête romaine intervient en Gaule autour de 57 avant notre ère. Conquise par Jules César sur les Celtes, la Gallia Belgica réunit les territoires compris entre la Seine et le Rhin. La plus vieille utilisation des termes et qui nous est parvenue est dans les Commentaires sur la guerre des Gaules de Jules César. Il distingue dans la Gaule trois parties : les Gaulois proprement dits, les Aquitains et les Belges. Ces derniers sont séparés des Gaulois par la Seine et la Marne. Sous Auguste, la Gaule est divisée par Marcus Agrippa en trois provinces et l’une d’entre elles porte le nom de . Cette dernière est réorganisée sous Domitien qui la divise en trois nouvelles provinces, Gaule belgique, Germanie inférieure et Germanie supérieure. En 297, la est encore divisée en , et . La Belgique actuelle est issue de ces provinces romaines. Moyen Âge Une arrivée graduelle de tribus germaniques franques à partir du début du et durant le profite de la lente désagrégation du pouvoir romain en Gaule ; le territoire passe aux mains des Mérovingiens, unifiés sous l’autorité de Clovis. Il meurt en 511. En 731, les derniers rois mérovingiens cèdent le pouvoir aux Carolingiens. En 843, lors du traité de Verdun, l’empire est partagé entre les petits-fils de Charlemagne. Le territoire de l’actuelle Belgique passe aux mains de Lothaire, avant d’être partagé entre le royaume de France et ce qui deviendra l’empire germanique. Peu à peu, des entités politiques plus ou moins indépendantes se constituent sur le territoire de la future Belgique : comté de Flandre, duché de Brabant, principauté de Liège. À la fin du Moyen Âge, par le jeu des alliances et des mariages, l’essentiel du territoire de la Belgique passe entre les mains des ducs de Bourgogne. Le troisième duc de Bourgogne, Philippe le Bon, le grand unificateur, unira le pays sous le nom de Leo Belgicus, comme en témoigne une carte officielle de l’époque. Après la chute de son fils, Charles le Téméraire et parce que celui-ci n’avait qu’une fille, Marie de Bourgogne, le pays, par son mariage, passera sous l’autorité des Habsbourg, laquelle culminera sous le règne de Charles Quint (petit-fils de Marie de Bourgogne). C’est du Moyen Âge et surtout de la dynastie bourguignonne que date un découpage du territoire préfigurant, plus ou moins, les futures provinces. C’est aussi l’âge où les cités arrachent aux seigneurs féodaux des droits que l’on appelle les « privilèges ». Les ducs de Bourgogne ont cherché à les remettre en cause, mais ils se sont heurtés à divers soulèvements populaires et ont dû se résoudre à s’adresser aux états généraux pour obtenir des contributions financières et militaires. Époque moderne En 1500, le futur empereur Charles Quint, descendant des ducs de Bourgogne, nait à Gand. Il est considéré comme un enfant du pays et est élevé à Malines par sa tante Marguerite d’Autriche avant de prêter serment à Bruxelles pour devenir roi. Son héritage comprend l’Espagne et les Dix-Sept Provinces et il parvient à se faire élire par la diète germanique empereur du Saint-Empire romain germanique. Par la Pragmatique Sanction de 1549, il acte définitivement l’union juridique des Dix-Sept Provinces sous un même souverain tout en appesantissant son pouvoir sur la principauté de Liège qui conserve une indépendance interne sous ses princes-évêques. C’est l’époque où la région profite de l’essor d’Anvers, première place boursière mondiale, qui relie l’Inde à l’Amérique. Mais l’unité des Pays-Bas sera brève dès lors que les guerres de Religion et les appétits politiques la feront voler en éclats. La guerre de Quatre-Vingts Ans, de 1568 à 1648, finira par diviser le territoire en deux : une république fédérale dans le Nord, les Provinces-Unies (), protestantes, et, dans le Sud, les Pays-Bas méridionaux (), catholiques, toujours dirigés par la couronne des Habsbourg espagnols. Sous Charles Quint, le pouvoir reste dévolu à ce que l’on peut considérer comme un gouvernement local hérité de l’époque des ducs de Bourgogne et qui s’appelle le Conseil d’État. Il est composé de seigneurs et présidé par des gouverneurs, dont, notamment, la « gouvernante » Marie de Hongrie. La défense des droits locaux face à l’autorité étrangère était une des principales préoccupations d’une partie de la noblesse qui, en cela, rencontrait l’approbation du peuple qui avait lui-même bénéficié, au long des siècles, de la conquête des droits arrachés par les cités contre les pouvoirs féodaux et défendus par les États généraux. La manifestation la plus importante en fut le « compromis des Nobles » qui dressa la noblesse des Pays-Bas du Nord et du Sud contre les abus du fils de Charles Quint, . Celui-ci, après avoir assisté à Bruxelles à l’abdication de son père, résida toute sa vie en Espagne, s’efforçant de réduire les droits de ses sujets du nord. Il en résulta des persécutions, dont l’exécution sur la Grand-Place de Bruxelles des comtes d’Egmont et de Hornes, les principaux meneurs du Compromis des Nobles dans la défense de ce que l’on appelait les « privilèges », le mot recouvrant les divers droits qui avaient été conquis au long des siècles contre les abus du pouvoir. À cela se mêlait une guerre de religion entre les catholiques et les protestants. La persécution des Espagnols catholiques contre les protestants et leurs abus de pouvoir contre tout le monde entraînèrent des alliances de circonstance entre protestants et catholiques contre l’Espagne. Il en résulta une longue suite de ravages et d’exécutions dus à une longue guerre contre le pouvoir espagnol sous l’autorité du prince Guillaume d’Orange-Nassau, dit le Taciturne, un catholique qui avait été un des proches de Charles Quint, mais qui finit par passer dans le camp protestant lorsqu’il dut se résigner à se retirer dans les Pays-Bas du Nord (). Les Pays-Bas du Nord parvinrent finalement à l’indépendance après ce que l’on a appelé « le siècle de malheur », ceux du Sud représentant la future Belgique restant sous l’autorité espagnole. Cette partie comprend à peu près tout le territoire de la Belgique moderne, à l’exception de la Principauté de Liège, mais en incluant le Nord de la France pas encore conquis mais convoité par la monarchie française. En plus des luttes contre l'autorité des souverains étrangers qui affirmaient, de longue date, avoir des droits sur le pays hérités de l'époque féodale, il fallait compter avec les souverains français, et notamment qui affirmait des prétentions sur la possession des Pays-Bas (ancien territoire des Francs Saliens). Le pays fut donc le théâtre de beaucoup de batailles des guerres franco-espagnoles et franco-autrichiennes auxquelles étaient mêlées les populations comme victimes ou acteurs, de nombreux généraux étant issus de la noblesse locale, tels Bernard de Fontane ou Tilly (qui gagna, en Europe centrale, la bataille de la Montagne Blanche). Venant après les malheurs du , ceux du valurent au pays de porter le surnom de « champ de bataille de l'Europe » (une réputation qui sera renforcée par les deux guerres mondiales). En 1713, les Pays-Bas méridionaux, après avoir fait partie des Pays-Bas espagnols, sont rattachés à la branche autrichienne des Habsbourgs et deviennent les Pays-Bas autrichiens sous la gouverne de Charles VI (1685-1740). La Pragmatique Sanction, que ce dernier signe en 1713, permettra à sa fille aînée Marie-Thérèse (1717-1780) d'hériter de l'empire. Celle-ci fait plusieurs réformes et crée notamment l'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts (1772), qui sera surnommée « la Thérésienne ». Son fils Joseph II (1741-1790) est un despote éclairé qui veut réformer en profondeur l'administration du pays. À cette fin, il prend une imposante série de mesures qui lui attirent les foudres de la noblesse ainsi que du clergé catholique, dont il brise le monopole par son Édit de tolérance, proclamé en 1781. Révolutions de 1789 et annexion française La Révolution liégeoise débute en 1789 en l'absence du prince-évêque, les mouvements révolutionnaires éclatent alors presque simultanément à Paris et à Liège. En 1789 éclate à Bruxelles une nouvelle révolution qui couvait depuis 1787, cette fois contre les abus de l'absolutisme autrichien. C'est la Révolution brabançonne. L'armée autrichienne est battue à Turnhout et les révolutionnaires proclament les États belgiques unis. Les chefs de Bruxelles et de Liège tentent de s'entendre, mais aucune des deux révolutions ne peut se maintenir longtemps du fait des luttes intestines à Bruxelles entre statistes (les conservateurs) et vonckistes (les libéraux) et par le retour à Liège du prince-évêque appuyé par la Prusse. La force armée autrichienne revient alors en force à Liège et à Bruxelles. Elle se heurte aux forces françaises commandées par le général Dumouriez. Celui-ci remporte la victoire, mais réprime violemment, le , une manifestation à Bruxelles pour l'indépendance de la Belgique. En France, l'abolition de la royauté est proclamée en septembre 1792 aboutissant à la naissance de la Première République française. Les citoyens de Liège votent le rattachement à la République française en 1793 dans l'élan de la Révolution liégeoise. Après les campagnes militaires de 1794 de la Révolution française, les Pays-Bas autrichiens sont annexés par la Première République française le octobre 1795. Les États généraux des Provinces-Unies, qui avaient assuré le rôle de corps souverain suprême des institutions tant sous le régime espagnol que sous le régime autrichien, sont abolis. La Révolution liégeoise, progressiste et influencée par la philosophie des Lumières se distingue alors de la Révolution brabançonne plutôt conservatrice et qui est même parfois appelée « contre-révolution ». Cette distinction se remarque également dans l'attitude vis-à-vis de la République française. Ainsi, dans le cas de Liège, le rattachement à la France, préparé par les autorités françaises installées sur place, est largement plébiscité par la population. Par contre, le rattachement à la France des Pays-Bas autrichiens est marqué par une très forte abstention. Le régime français s'installe pour longtemps, entraînant une conscription militaire de plus en plus lourde. Il en résulte une opposition qui finit par aboutir à une guerre des Paysans, surtout dans la partie wallonne et, notamment dans l'Ardenne, contrée forestière accidentée propice à une guérilla dans laquelle s'activent les chefs Magonette et Géna. En 1814, l'Empire français est vaincu et renversé par la Sixième Coalition, puis en 1815, après le retour éphémère de Napoléon, par la Septième Coalition. Après la chute définitive de Napoléon, les grandes puissances victorieuses, qui décident de démembrer l'empire français, réunifient d'autorité, au congrès de Vienne, les anciens Pays-Bas de l'époque de Charles Quint dans le but d'en faire un État tampon. Cette construction politique, le royaume uni des Pays-Bas, ne durera pas et aboutira à la révolution belge de 1830. et révolution belge de 1830 La réunification ne tient pas. Sous le pouvoir jugé trop « napoléonien » de , la restriction des libertés politiques et religieuses, la sous-représentation politique et l'« exploitation fiscale » des provinces méridionales font naître une opposition catholique et libérale qui aboutit à une alliance entre ces deux grands courants d'opinion du Sud du pays. Cet unionisme devient « spécifiquement belge et énonce des griefs spécifiquement belges ». L'autorité du régime périclite alors dans le Sud, un climat pré-révolutionnaire règne, le roi ne pouvant se maintenir en Belgique que par l'usage de la force. À sa création en 1830, la Belgique était peuplée en majorité de néerlandophones mais était dirigée par des francophones, dont de nombreux Flamands : en effet, toute la bourgeoisie et toute la noblesse flamandes parlaient français. La Cour, la classe politique, la magistrature, les milieux d'affaires s'exprimaient en français. Plus tard, les Flamands ont lutté pour voir reconnaître officiellement leur langue. Cette lutte fut longue : ce n'est qu'en 1898 avec l'adoption de la loi Coremans-De Vriendt dite « Loi d'Égalité », que le néerlandais deviendra une langue officielle. La révolution belge de 1830 entraîne la défaite de l'armée hollandaise. Malgré une courte tentative de retour offensif, les Hollandais doivent renoncer à la Belgique avec l'accord des grandes puissances qui veulent éteindre au plus vite un foyer de sédition comme l'était Bruxelles, où grouillaient des réfugiés politiques de toute l'Europe : nostalgiques de la République et de l'Empire français, intrigants appartenant à des sectes politiques comme la Charbonnerie, les derniers partisans de Babeuf, ainsi que Buonarroti et des Polonais rescapés de la répression tsariste et même des exilés sud-américains. Dans son ouvrage Talleyrand le prince immobile, l'historien Emmanuel de Waresquiel consacre un chapitre entier, intitulé « La Belgique et la paix », au rôle très important joué par Talleyrand - ambassadeur de France auprès du Royaume-Uni depuis l'accession au trône de Louis-Philippe -, dans le processus conduisant à la reconnaissance de l'indépendance belge par les puissances européennes signataires des traités qui, en 1815, ont incorporé les provinces belges au Royaume des Pays-Bas. Le soulèvement belge éveillait la perspective de voir les événements belges contaminer d'autres pays, alors que les suites du soulèvement polonais contre les Russes et leurs échos en Allemagne ne sont pas éteints. Dans l'esprit des représentants des puissances, en particulier du Royaume-Uni, au congrès de Vienne, durant lequel Talleyrand représentait déjà la France - jusqu'au retour de Napoléon lors des Cent-Jours -, le Royaume des Pays-Bas devait être un État tampon destiné à bloquer les visées expansionnistes françaises. «Toute la politique anglaise va donc consister à se prémunir contre la France en faisant construire le long de la frontière des Pays-Bas une ligne de forteresses destinées à surveiller et contenir son vieil ennemi » . Il s'agissait pour les Anglais de préserver leur commerce international en gardant le contrôle sur l'Escaut et le port d'Anvers. Talleyrand va s'efforcer de réduire cet antagonisme partagé par les autres puissances, en particulier la Prusse, en participant activement aux « conférences sur le règlement de la crise belge (qui) s'ouvrent à Londres le 4 novembre 1830 » et vont se prolonger jusqu'en janvier 1832. Il va défendre avec opiniâtreté l'idée de l'indépendance et de la neutralité de la Belgique, tout en essayant - sans succès - d'obtenir quelques concessions territoriales au profit de son pays. « Au-delà des résultats, ces deux années de marathon diplomatique constituent à elles seules une performance pour un homme de presque quatre-vingts ans.». Cette seconde indépendance belge en moins de cinquante ans aboutit à la reconnaissance par les puissances d'un État neutre, dans un premier temps sous l'autorité d'un gouvernement provisoire et d'un congrès national. Avec l'installation de Léopold de Saxe-Cobourg-Gotha comme premier roi des Belges, la Belgique devient une monarchie constitutionnelle et une démocratie parlementaire. L'unionisme entre catholiques et libéraux, scellé en 1827-1828, est consacré par un compromis en 1830 : la construction d'un État libéral où il n'y a pas de politique anticléricale et où le catholicisme est reconnu comme religion de la majorité, le tout fondé sur une constitution intouchable à leurs yeux, qui garantit un nombre élevé de libertés comparé aux autres lois fondamentales de l'époque. Cet unionisme se transforme après l'indépendance en « une coalition électorale et gouvernementale permanente, constituée de membres modérés des deux partis qui n'ont pas oublié les leçons de la Révolution brabançonne ». Le pays est alors dirigé par une oligarchie élue au suffrage censitaire et capacitaire à représentation majoritaire, dont la langue est le français. L'unionisme persistera tant que la peur d'une annexion néerlandaise ou française sera forte. Les libéraux créent ensuite leur parti et il s'ensuivra une période avec un système bipolaire entre tendances libérales et catholiques. L'apparition d'un parti catholique organisé en 1869 voit les conservateurs en 1884 s'installer au pouvoir pendant trente ans, et les socialistes créent le parti ouvrier en 1885. Le pays connaît le vote plural à représentation proportionnelle le et – plus tardivement et par étapes – le suffrage universel ainsi que les premières avancées en matière de droits linguistiques comme la loi Coremans-De Vriendt en 1898. Il faut toutefois attendre le pour voir une version complète en néerlandais de la Constitution officiellement reconnue, et 1991 pour la version en allemand. Grâce à une industrialisation précoce dès les débuts de la révolution industrielle au , favorisée par des territoires dotés de charbon et densément peuplés, la Belgique connaît une forte expansion économique et devient une puissance industrielle importante. Par l'interventionnisme de l'État, le pays se dote rapidement du premier réseau ferroviaire du continent européen, qui restera le plus dense. Au cours des cinq années suivant la révolution belge, la Société générale de Belgique investit dans une quarantaine d'entreprises belges, dont quinze aciéries et sept grandes mines de charbon, introduites en Bourse de Bruxelles, qui vit alors l'essor le plus rapide de l'histoire des bourses de valeurs. La forte croissance économique mondiale des années 1830 fait doubler la production de charbon belge. La Belgique est le berceau d'avancées technologiques dans de nombreux domaines comme la chimie avec la découverte d'un procédé de fabrication industrielle de la soude par Ernest Solvay. Par l'initiative de son deuxième roi, , qui a reçu l'État indépendant du Congo à titre privé après la conférence de Berlin en 1884-1885 afin d'éviter un conflit ouvert entre les grandes puissances, la Belgique devient un empire colonial en 1908 après que le roi a légué l'administration de son domaine à l'État belge pour faire face à ses dettes liées à ses nombreuses réalisations en Belgique. La reprise par l'État de l'administration du Congo ( la superficie de la Belgique actuelle) s'impose à la fin de 1905 après notamment le rapport d'une commission d'enquête déplorant l'exploitation des populations congolaises et les abus subis sous l'occupation de , particulièrement pour la récolte du caoutchouc naturel. En 1955, le roi Baudouin, au cours d'un voyage au Congo, instruira l'administration locale de ne plus verser aux créanciers de les fonds récoltés. Le Congo avait remboursé quatre fois les sommes dues aux puissances occidentales qui avaient parrainé dans sa mission d'exploitation des matières premières. Cinq ans plus tard, le Congo accédera à la souveraineté internationale à l'instigation, entre autres, des États-Unis d'Amérique. Première Guerre mondiale En 1914, la Première Guerre mondiale éclate. L'Empire allemand ignore la neutralité de la Belgique et l'envahit en appliquant le Plan Schlieffen pour prendre à revers les armées françaises. Après la bataille de Liège, bataille d'arrêt livrée du 5 au 16 août par l'armée belge appuyée sur les forts de la ceinture fortifiée établie en avant de la ville, c'est la victoire de Haelen contre les Uhlans appuyé par de l'infanterie, puis le siège d'Anvers qui commence le 25 août par des sorties de l'armée de campagne surgissant de la ceinture fortifiée édifiée à plus ou moins vingt kilomètres de la ville. Repoussés trois fois les Allemands parviennent en vue de la deuxième ceinture de forts le 26 septembre et commencent le siège proprement dit avec leur grosse artillerie. Le 5 octobre, la troisième ceinture, qui est constituée de forts du , est écrasée et l'armée belge doit se retirer le 8 octobre. Ainsi, en agissant sur les arrières de l'armée allemande, l'armée belge a contribué à soulager l'armée française attaquée au nord-est de la France. Les soldats belges sont d'autant plus motivés que l'ennemi se livre à de nombreuses atrocités contre la population en invoquant que des francs-tireurs civils combattent en guérilla. Ce sont surtout les combats devant Liège et à Haelen qui, en retenant allemands, privèrent l'état-major allemand de disposer de tous ses effectifs lors de la bataille de la Marne, ce qui explique le vide laissé entre les armées allemandes à un moment crucial de la bataille, ce dont le général Joffre sut tirer parti en y lançant ses troupes. Aussi, la presse française ne tarit-elle pas d'éloges sur la résistance de la Belgique. Comme l'écrit L'Écho de Paris : , écrit encore le quotidien français Le journal. Malgré tout, la Belgique sera finalement presque entièrement occupée. Finalement, pour préserver un dernier morceau de territoire national commence alors, du 20 octobre au 17 novembre, une très dure bataille entre les belgo-franco-britanniques retranchés derrière le fleuve Yser et l'armée allemande qui lance des assauts répétés qui lui coûtent beaucoup de pertes. Des inondations de la basse plaine renforcent encore la défense alliée et, finalement, l'empereur d'Allemagne venu assister à ce qu'il croit devoir être un triomphe, doit repartir. Pour l'Empire allemand, l'espoir est perdu de foncer à travers les plaines maritimes en contournant les alliés, surtout les Français. Le gouvernement belge, installé à Sainte-Adresse en France, y restera durant toute la guerre, mais le roi reste au commandement de l'armée qui combat pendant quatre ans sur les rives de l'Yser défendant le dernier morceau de territoire resté libre. En Belgique occupée, l'occupant allemand installera, dès 1915, une Flamenpolitik destinée à diviser la Belgique en deux États satellites de l'Allemagne, la Flandre et la Wallonie. En Afrique, l'armée du Congo belge épaule les forces britanniques et remporte plusieurs victoires contre les forces de l'Afrique orientale allemande, jusqu'à la prise de Tabora le dans le cadre d'une concertation très générale avec les Britanniques. Aussi, faudra-t-il beaucoup d'efforts pour que l'Empire britannique – qui compte s'approprier la totalité de la colonie allemande – concède l'établissement d'une base militaire à Kisumu puis à Mwanza afin de permettre l'approvisionnement des troupes via la ligne de chemin de fer reliant ces villes au port de Mombasa. Après la guerre, la quatrième partie du traité de Versailles de 1919, appelée « Accords Orts-Milner » donne à la Belgique les territoires du Ruanda-Urundi. Le traité donne aussi, à l'est de la Belgique, la circonscription prussienne d'Eupen-Malmedy, rattachement sanctionné par un plébiscite controversé. Historiquement, le territoire d'Eupen avait appartenu jusqu'en 1815 au duché du Brabant (les Pays d'Outre-Meuse et le duché de Limbourg), Sankt-Vith faisait partie du duché de Luxembourg et Malmedy de la principauté abbatiale indépendante de Stavelot-Malmedy. Le vote n'est pas à bulletin secret, ce qui fait craindre aux électeurs des représailles : seuls 271 sur déclarent leur attachement à la Prusse. La libération est également l'occasion pour le roi d'instaurer le suffrage universel masculin, grâce à une « petite entorse » au droit constitutionnel belge. Entre-deux-guerres Durant l'entre-deux-guerres, l'histoire de la Belgique est similaire au reste de l'Europe occidentale : une reconstruction énergique durant les années folles, une crise économique entre 1931 et 1935, l'émergence de partis fascistes avec la flambée rexiste de 1936-1937 autour de Léon Degrelle et le VNV flamand de Staf Declercq. Les mouvements wallons et flamands connaissent aussi une radicalisation et un raffermissement après la période de patriotisme belge à la fin de la guerre. En 1934, le roi décède inopinément et son fils lui succède. Mais, l'instabilité ministérielle et les divisions nationales s'aggravent, suscitant l'apparition, dans une partie de l'opinion publique, d'un courant de pensée politique autoritaire prônant un ordre fort dont on dit qu'il ne laisse pas le roi indifférent. Malgré ce qui semble avoir été une tentative de putsch menée en amateur par Léon Degrelle, chef du parti REX, partisan de Mussolini et tenté par l'exemple d'Hitler, la démocratie est protégée, le roi ne faisant rien pour favoriser une dérive anti-démocratique. En 1936, sous son impulsion et avec l'appui du parlement et du gouvernement, la Belgique dénonce l'alliance de 1920 avec les Franco-britanniques et se replie dans une stricte neutralité, affirmant refuser toute coopération avec les états-majors alliés, alors même que la menace hitlérienne s'affirme aux frontières. Il s'agit de ne pas provoquer l'Allemagne, vu l'état d'insuffisance de la défense belge. C'est aussi l'insuffisance des anciens alliés français et britannique, tant sur le plan militaire que politique, qui motive la politique de neutralité accompagnée d'un imposant programme de réarmement. Le sacrifice de la Tchécoslovaquie abandonnée par les puissances à l'appétit d'Hitler, lors du traité de Munich, donne tout à craindre de futures revendications allemandes sur la Belgique si les puissances européennes abandonnent celle-ci comme elles ont abandonné la Tchécoslovaquie. Le roi, qui a des contacts dans l'aristocratie britannique, sait par ceux-ci que le gouvernement britannique a cru pouvoir apaiser les appétits de conquête de Hitler en lui offrant le Congo, quitte à obliger par la force la Belgique à accepter. Hitler, surtout intéressé par ses visées d'expansion à l'est, ne s'intéresse pas à ce projet, d'autant plus que l'Allemagne n'a pas les moyens militaires d'intervenir en Afrique. Mais il est clair que la Belgique doit pouvoir se défendre contre les tentatives de l'assujettir dans une combinaison reprenant le marchandage de Munich conclu sur le dos de la Tchécoslovaquie. Mais l'ennemi reste avant tout l'Allemagne. La Belgique doit pouvoir se défendre seule, dans la crainte que les Britanniques, et peut-être même les Français ne garantissent pas de la secourir. C'est le sens du régime de la neutralité armée voté par le parlement, une solution qui pourrait, espère-t-on, éviter d'être entraîné dans un conflit entre l'Allemagne et les Franco-britanniques. Dès 1938, il apparaît clairement que la Belgique et la France sont visées par l'impérialisme allemand. Alors que la Belgique est en plein réarmement sous les apparences de la neutralité, des informations sont communiquées secrètement à la France révélant que les services de renseignement ont acquis la conviction que l'attaque allemande se ferait par le Sud de l'Ardenne belge. En atteste le général en chef français Maurice Gamelin qui révèle dans son livre de mémoires – Servir – qu'il avait avec le roi des Belges en personne, , une communication directe grâce aux attachés militaires. Mais ce général n'en tire aucun profit pour organiser sa stratégie, préférant s'en remettre à l'avis du maréchal Pétain qui avait déclaré l'Ardenne impraticable pour une armée moderne. Or, c'est bien par là que se manifestera l'offensive principale de la Wehrmacht. Seconde Guerre mondiale En , la Belgique est de nouveau envahie par l'Allemagne. Commence alors la campagne des . Tandis que l'armée des Pays-Bas reflue précipitamment vers la Zélande devant la Blitzkrieg allemande, l'armée française est percée à Sedan, comme prévu dans les plans allemands dont les Français n'avaient pas voulu tenir compte malgré les renseignements de l'espionnage français et belge et les avertissements du roi Léopold au général en chef français Gamelin qui était en relation directe avec le roi, comme il l'a reconnu dans son livre de mémoires Servir. L'état-major français avait donc eu le temps de parer cette offensive entre l'entrée de la Wehrmacht en Ardenne, le 10 mai, et son attaque sur les positions françaises. Un délai dû à la résistance des chasseurs ardennais, une troupe d'élite de l'armée belge, qui retardèrent les Allemands pendant deux jours puisque ceux-ci ne commencèrent à franchir la Meuse que le 12. Ce recul français à Sedan, menaçait l'armée belge sur sa droite, alors qu'elle était tournée sur sa gauche à la suite de la défection des Hollandais (qui allaient se rendre quatre jours plus tard) et qu'elle était elle-même percée en son centre, sur le canal Albert par la prise du fort d'Eben-Emael réduit à l'impuissance au bout de vingt-quatre heures par l'utilisation d'un nouveau type d'explosif allemand. L'armée ne cessera, dès lors, de devoir reculer en même temps que les Français et les Britanniques, sans que ceux-ci et les Belges puissent rétablir un front face aux pointes profondes des attaques allemandes qui menacent sans cesse de réaliser l'encerclement des alliés. C'est d'abord la bataille de la Dendre, puis la bataille de la Lys, seule bataille d'arrêt de toute la campagne, où l'armée belge résiste cinq jours, abandonnée par l'armée britannique qui se retire à Dunkerque pour y rembarquer sans que rien soit préparé pour évacuer les Belges. Le roi se résigne, le 28 mai 1940, au terme d'une campagne de dix-huit jours qui laisse l'armée à bout de forces et de munitions, à envisager une reddition. Il est prouvé qu'il avait prévenu le général en chef de l'armée française du Nord, comme en attestaient des captations des communications militaires hertziennes franco-belges. Attestation en est faite par un gaulliste de la première heure, le colonel Rémy. Le roi prévient aussi l'attaché militaire britannique qui l'attestera dans un livre de mémoires. Aussi, le conflit qui éclate entre le roi et les ministres porte-t-il moins sur la reddition que sur la date de celle-ci et sur la question de savoir si le gouvernement doit s'exiler en emmenant le roi avec lui. Le roi refuse, estimant que son statut de chef de l'armée lui fait obligation, de par la constitution, de rester avec celle-ci, à faute d'être considéré comme déserteur. Le roi tombe alors aux mains des allemands comme « prisonnier de guerre » et le gouvernement belge, qui veut continuer la guerre, même sans le chef de l'État, déclare celui-ci « dans l'impossibilité de régner » (du fait de la constitution qui fait un devoir au gouvernement d'assumer seul ses responsabilités et collégialement, sans le blanc seing royal lorsque le roi n'a plus sa liberté d'action). Le gouvernement du premier ministre Hubert Pierlot, en exil, se réfugie à Londres (après toute une odyssée en France achevée en ce qui concerne Hubert Pierlot et Paul-Henri Spaak, ministre des affaires étrangères, par une traversée clandestine de l'Espagne aux mains d'un gouvernement pro-allemand). Le gouvernement belge pleinement légal et disposant du Congo va alors mettre les forces de la colonie, ses productions agricoles et minérales – notamment l'uranium – à la disposition des alliés. En même temps, il organise la reconstitution d'une infanterie militaire belge et la participation de trois escadrilles belges dans la Royal Air Force, ainsi que l'effort de la marine marchande au service des alliés et la campagne victorieuse des troupes belges d'Abyssinie qui remportent la victoire de Saïo contre les Italiens. En Belgique, se développe une résistance armée soutenue par des parachutages d'armes et des émissions de propagande par la radio belge de Londres. Le roi, lui, reste silencieux durant toute l'occupation et ne donne aucun signe apparent d'appui à la résistance, au gouvernement de Londres et à la cause alliée. Des révélations publiées longtemps après la guerre révèlent cependant qu'il a écrit par deux fois à Hitler pour protester contre des déportations, mais sans autre effet que la menace d'être déporté lui-même avec sa famille, ce qui finira d'ailleurs par être exécuté par les nazis. Il y a aussi eu un échange de communications entre le roi et le gouvernement en exil à Londres, à l'initiative de celui-ci qui tentait un rapprochement dans le but d'apaiser le conflit né en mai 1940. Le propre beau-frère du premier ministre Pierlot se dévoua pour quitter l'Angleterre afin de rentrer clandestinement en Belgique pour apporter au roi une communication du gouvernement en exil. Arrêté par les Allemands alors qu'il tentait de quitter le pays pour porter en Angleterre la réponse du roi, il sera exécuté et l'on ne saura peut-être jamais ce que l'entrevue avait pu donner. En mai 1940, des millions de Belges ont pris le chemin de l'exil vers la France, « craignant, comme le confirme l'historien , de subir les mêmes atrocités que durant la Grande Guerre ». Accueillis pour leur grande majorité dans le Midi de la France, ils rentrent pour la plupart en septembre-octobre 1940. « Les Allemands vont faciliter et encourager leur retour afin de remettre en marche le bassin sidérurgique belge qui participera à l'effort de guerre de l'occupant ». Les Belges vivent sous l'occupation jusqu'à la Libération par les forces alliées en septembre 1944. Les quatre années passées sous l'administration militaire allemande, dirigée par le général Alexander von Falkenhausen, voient notamment la déportation sans retour de du pays vers Auschwitz-Birkenau, avec la collaboration parfois des autorités. La municipalité d'Anvers envoie sa police collaborer aux rafles allemandes, celle de Liège livre à l'occupant des listes de Juifs, mais celle de Bruxelles s'y refuse et son bourgmestre, le docteur « Jef » Van de Meulebrouck est arrêté. Le collège des secrétaires généraux de ministères se contente de gérer le pays comme il le peut, confronté aux exigences et aux réquisitions allemandes. Certains secrétaires généraux seront limogés et remplacés par des collaborateurs des Allemands. Aidé des collaborationnistes, l'occupant traque les résistants qui sont arrêtés par milliers, souvent torturés et déportés en camps de concentration depuis le fort de Breendonk. À la suite d'attentats de la résistance, près de trois cents otages sont également fusillés en représailles. Livré au pillage, à la faim et au marché noir, le pays voit aussi plusieurs centaines de milliers des siens envoyés travailler de force dans les usines de guerre nazies outre-Rhin. La sympathie de certains milieux flamands pour l'occupant, qui ne va pas hésiter à attiser la division des Flamands et des Wallons pour mieux régner, contribuera à nourrir de nouvelles rancœurs inter-communautaires après la libération. La collaboration économique a été forte dans l'ensemble du pays. Le fasciste wallon Léon Degrelle, d'origine française par ses parents et partisan avant la guerre des théories de Charles Maurras (extrême-droite française), s'est reconverti en pro-nazi et a déclaré, en 1941, le « caractère germanique » de la Wallonie. Des « volontaires » flamands et wallons vont combattre en Russie aux côtés de la Wehrmacht. Après la libération de 1944 par les Britanniques accompagnés des forces belges du général Piron, une dernière offensive allemande oppose la Wehrmacht et des troupes spéciales de SS aux G.I. américains. C'est la bataille des Ardennes avec son cortège d'atrocités perpétrées par des SS contre la population. Mais, à la fin de décembre 1944, les derniers soldats allemands sont chassés de Belgique. Après-Guerre La Libération est mouvementée. Les mouvements de résistance rechignent à rendre leurs armes et à se dissoudre. Le plan de reconstitution de l'armée prévoit l'engagement de volontaires autour de la brigade Piron qui a collaboré à la libération du territoire et cela servira d'exutoire au mécontentement des milieux résistants. Mais l'exaltation nationale, qui peut faire penser à celle que l'on avait constatée en 1918, est modérée par les séquelles de l'incivisme et de la collaboration, beaucoup plus qu'après la Première Guerre mondiale. Le contexte est passionné par une opposition entre wallons et flamands, les premiers soulignant la collaboration pro-nazie de cercles flamands héritiers du VNV d'avant-guerre. Mais les francophones ont eu aussi leurs collaborateurs autour du wallon d'origine française Léon Degrelle. Un certain nombre de personnes sont condamnées judiciairement tandis que l'épuration civique se fait aussi de manière extra-judiciaire, notamment par des sanctions administratives. Cette politique de répression donne lieu à des dérapages qui conduisent à la démission de plusieurs ministres de la Justice. Cela, plus une différence de climat sensible en Flandre fait émerger une nouvelle revendication dans le mouvement flamand : l'amnistie. En plus de la répression et des demandes d'amnistie, la question royale pèse lourdement sur la vie politique du pays : le roi , transféré dans le Reich en , ne peut rentrer au pays après sa libération en mai 1945, car son « testament politique » rédigé au printemps 1944, peu amène pour les Alliés et le gouvernement en exil et ignorant la résistance, a montré son décalage avec le gouvernement Pierlot, l'opinion publique et l'évolution générale du monde. Pour suppléer à l'absence du roi, le parlement appelle son frère, le prince Charles, à prêter le serment constitutionnel qui fait de lui le prince-régent de Belgique habilité à participer au pouvoir exécutif au même titre que le roi. Remise en question du régime La question du retour du roi se cristallise autour d'un clivage politique et communautaire : les sociaux-chrétiens et la forte majorité des Flamands y sont favorables, les autres partis et la majorité des Wallons hostiles. Cette question royale conduira à l'abdication de et à l'intronisation de son fils Baudouin en juillet 1951. Les partis politiques s'affrontent également dans une nouvelle guerre scolaire dans les années 1950 avec comme épilogue le Pacte scolaire de 1958, avec un rapport de force différent selon la région, présageant la prochaine importance du clivage linguistique et des problèmes communautaires. Les Flamands ont demandé la fin de l'État unitaire. Ils l'obtinrent le avec une nouvelle Constitution dont l'article premier spécifie que « la Belgique est un État fédéral ». Colonies La présence coloniale belge en Afrique s'arrête en 1960 avec la souveraineté du Congo et en 1962 avec l'indépendance du Burundi et du Rwanda dont la Belgique est, depuis l’issue de la Première Guerre mondiale, le pays mandataire par la Société des Nations après la défaite allemande. Les deux guerres ont mis le Congo à contribution avec les levées de soldats congolais et les victimes qui en résultèrent. D'abord, de 1914 à 1918, lors des deux campagnes qui chassèrent les Allemands de l'Afrique Orientale Allemande. Ensuite, en 1941 et 1942, lors des victoires contre les troupes italiennes d'Éthiopie achevées par la victoire d'Asosa. Outre les morts et les blessés, une importante participation civile fut organisée par les Belges, durant les deux guerres, avec l'organisation de colonnes d'approvisionnement, tandis que l'agriculture et les richesses minérales du Congo étaient exploitées pour appuyer l'effort de guerre. C'est surtout pendant la Seconde Guerre mondiale que les richesses minières du Congo furent utilisées pour conforter le rôle de la Belgique dans le camp allié, notamment par l'exploitation de l'étain, du cuivre et de l'uranium. Cet apport du Congo permit à la Belgique de sortir de la guerre sans dette. Au terme de la Première Guerre mondiale, la Société des Nations (SDN) a confié un mandat à la Belgique sur une partie de l'ancienne colonie allemande d'Afrique orientale (à savoir le Ruanda-Urundi). C'était dans des conditions qui voulaient se fonder sur ce qu'une commission de la SDN considérait être les traditions ethniques locales qu'il était impératif, pour les Belges, de respecter. Il s'agissait de conserver la politique de clivage social des colonisateurs allemands. Longtemps après, lors du génocide rwandais, en 1994, il en résultera d'âpres polémiques, avec la découverte des conséquences de cette politique coloniale belge qui avait continué la politique des anciens colonisateurs allemands de clivage entre les communautés hutu et tutsi à la suite de pressions de la Société des Nations. Cependant, dans les dernières années de la présence belge, on avait voulu mettre fin aux séquelles de cette situation qui avait imposé la mention de l'ethnie sur les cartes d'identité. Mais une tradition de près d'un siècle, implantée dans la conscience populaire, ne pouvait s'effacer. Une élite dominante se substitua aux Belges pour renforcer encore une opposition qui finit par dégénérer en un conflit meurtrier. Soutenus par la politique britannique qui reprenait son idéologie d'expansion dans le bassin du Congo, des immigrés parvinrent à mettre fin à la guerre civile en imposant leur loi et la langue anglaise, au point que le pays, qui faisait partie des états francophones depuis la colonisation belge, demanda et obtint son entrée dans le britannique en 2007. Après 1960 En 1960, la Belgique est également secouée par une crise politique. Pour faire face aux difficultés dues à la fin de la présence belge au Congo et les nouvelles conditions de compétition économique en Europe, la coalition socio-chrétienne et libérale élabore un programme de relance économique et d'austérité – la loi unique – qui entraîne durant l'hiver 1960-1961 la plus grande grève générale que la Belgique ait connue. Celle-ci est initiée par la partie wallonne de la FGTB et est bien plus suivie en Wallonie où elle s'accompagne de la menace de scinder le pays de la part des militants wallons. Ces événements marquent le début de la cristallisation du clivage linguistique qui entraîne de nouvelles législations linguistiques dont la fixation de la frontière linguistique, la scission de l'université de Louvain, et surtout marque la fin de l'État unitaire belge par la création des Communautés en 1970 et des Régions en 1980 par une suite de révisions de la constitution. Les années 1980 sont marquées par le passage à un État fédéral qui est officiellement reconnu par la constitution de 1993. La Belgique connaît à partir des années 1960 ses premières vagues importantes d'immigration extra-européenne, venant principalement de la région du Rif marocain pour travailler dans les houillères de Wallonie puis vers la Flandre quand celles-ci cesseront progressivement leur activité. Les années 1960 et 1970 ont vu la Flandre devenir la région la plus productive et puis la plus riche du pays, et l'anglais parfois remplacer le français comme première langue étrangère en Flandre. Le déclin wallon a résulté d'un désinvestissement relatif des grands holdings du secteur privé. Mais dans les années 1990, la réforme du système de retraite en Belgique a amené les industriels, l'État et les syndicats à rechercher une plus forte croissance économique en remédiant aux problèmes des préretraites et du faible taux d'emploi des seniors en Wallonie. Relations européennes et internationales La Belgique a participé à la naissance de l'Union européenne avec la création du Benelux le , la création de la Communauté européenne du charbon et de l'acier le et du Traité de Rome le . Auparavant, la Belgique a signé le traité de Bruxelles en 1948 et de l'OTAN le . Comme membre de l'OTAN, la Belgique a participé à l'effort de défense commun des pays signataires jusqu'à la fin de la guerre froide. Depuis, comme dans d'autres pays occidentaux, l'effort militaire s'est relâché, la zone d'occupation du « créneau » belge en Allemagne a été abandonnée et le service militaire a été supprimé. La défense est réduite à un corps d'armée professionnel qui conserve les composantes fondamentales de la force terrestre, navale et aérienne, mais un effort de modernisation des armements est consenti qui n'est contesté par aucun parti. Aussi, des troupes belges terrestres et aériennes ont-elles été envoyées en Afghanistan, après la participation aérienne aux opérations de l'OTAN en Yougoslavie. En 2011, le gouvernement belge en affaires courantes, appuyé par le parlement fédéral, a décidé une participation militaire aux opérations contre la Jamahiriya arabe libyenne. De concert avec les forces aériennes des États-Unis, de la France et d'autres pays européens, la force aérienne belge a envoyé six chasseurs bombardiers F-16 participer aux opérations d'exclusion aérienne du ciel libyen décidées par le Conseil de Sécurité de l'ONU pour empêcher l'aviation libyenne de bombarder les populations révoltées contre le régime de Kadhafi. Des victimes civiles de cette opération de l'OTAN ont été relevées au sein de ces mêmes populations. Politique La Belgique est une monarchie constitutionnelle et parlementaire, dont le roi actuel est Philippe de Belgique, septième roi des Belges, depuis le . État fédéral La Belgique est un État fédéral depuis 1993 composé de différentes entités fédérées. La Constitution décrit la Belgique de la façon suivante : Titre 1 1 La Belgique est un État fédéral qui se compose des communautés et des régions. 2 La Belgique comprend trois communautés : la Communauté française, la Communauté flamande et la Communauté germanophone. 3 La Belgique comprend trois régions : la Région wallonne, la Région flamande et la Région bruxelloise, 4 La Belgique comprend quatre régions linguistiques : la région de langue française, la région de langue néerlandaise, la région bilingue de Bruxelles-Capitale et la région de langue allemande. […] La population belge est répartie comme suit : d’habitants vivent en région bruxelloise (10,55 %), en région flamande (57,72 %) et en région wallonne (31,73 %). La Belgique a trois langues officielles : l’allemand, le français et le néerlandais. Organisation politique L'organisation politique de la Belgique est réglée principalement par la Constitution belge et par des lois à majorité spéciales prises en exécution de celle-ci. Gouvernement fédéral Au niveau fédéral, le pouvoir législatif se compose de la Chambre des représentants (), élue tous les cinq ans, et du Sénat (, 50 issus des entités fédérées et 10 cooptés), désigné tous les cinq ans. Le pouvoir législatif fédéral rédige les lois et contrôle le pouvoir exécutif. Il est ainsi exercé par le Parlement et dans une moindre mesure par le roi qui sanctionne et promulgue les lois. Le pouvoir exécutif est composé du roi, des ministres et des secrétaires d'État (le Premier ministre étant un ). Le pouvoir exécutif dirige le pays en ce qui concerne les matières nationales (armées, affaires intérieures et étrangères, finances). Il fait en sorte que les lois soient correctement appliquées et qu’elles soient respectées. Depuis le , le Premier ministre belge est Alexander De Croo. Le pouvoir judiciaire est, quant à lui, exercé par les cours et les tribunaux. Il se prononce en matière de litiges. Il contrôle également la légalité des actes du pouvoir exécutif. Commission commune de Bruxelles Les domaines communautaires de Bruxelles, région bilingue, sont gérés soit conjointement par les francophones et les néerlandophones, au sein de la CoCCom (Commission communautaire commune), soit séparément et en fonction de l'appartenance au groupe linguistique des citoyens concernés, au sein de la CoCoF (Commission communautaire française) ou de la VGC (). Ordres et décorations Ordre de Léopold Ordre de la Couronne Ordre de L’ordre de préséance en Belgique comporte . La liste est officieuse et est gérée par le ministère de l'Intérieur. Partis politiques Tous les grands partis sont, depuis la fédéralisation du pays en 1970, les représentants de leur communauté linguistique. Deux exceptions, les écologistes, flamands et wallons Écolo, qui forment un groupe politique uni au parlement fédéral ainsi que les communistes du PTB/PVDA qui se revendiquent ouvertement unitaires . Mais les partis socialistes, ex sociaux-chrétiens et libéraux se répartissent entre francophones et flamands qui concluent occasionnellement des accords sur la base qui les rapproche, celle de la doctrine socialiste, libérale ou humaniste pour les anciens sociaux-chrétiens. On parle, dans ce cas, de « familles » politiques, l'Open VLD pour la région flamande avec le MR pour la région wallonne, les partis socialistes, PS francophone et sp.a flamand, les deux partis chrétiens démocrates de Flandre et de Bruxelles-Wallonie CD en V et CDH. La création de formations « mineures » est régulièrement tentée et n'est d'ailleurs pas un phénomène nouveau. On a connu, dans les années soixante et ultérieures, des formations anti-fiscales, ainsi que, plus tard, la naissance de formations indépendantistes. Seules les formations , devenu , et, en 2010, la N-VA flamande ont connu un relatif succès pouvant aller jusqu'à représenter 27 % des voix, mais en Flandre seulement. Cela ne représente que 16 % des voix sur le plan général des électeurs belges. Crise politique Après les élections fédérales du , les partis libéraux et sociaux-chrétiens tentèrent en vain de former un gouvernement fédéral. Cette grave crise de plusieurs mois, sur un fond de profond désaccord communautaire, constitua un fait sans précédent dans l’histoire politique du pays. Un accord obtenu plus de six mois après les élections, en décembre 2007, a mis un terme (provisoire) à cette crise par la mise en place d’un gouvernement dirigé par le premier ministre sortant Guy Verhofstadt. Le , après neuf mois de négociations, Yves Leterme devient premier ministre et le nouveau gouvernement est installé. Cependant la démission du Premier ministre Yves Leterme le (bien que non acceptée par le roi des Belges ) replonge le pays dans l’incertitude d’une crise politique en ne permettant la prolongation du gouvernement actuel que sous une forme de plus en plus tronquée et reportant les sujets brûlants à des dates ultérieures, relançant le débat sur l’opportunité de voter anticipativement en 2009, lors du scrutin régional, et, ainsi, d’unifier à nouveau les élections régionales et législatives. Il propose la démission de son gouvernement les 19 et , et le roi accepte finalement la seconde proposition de démission. Le gouvernement Van Rompuy prête serment devant le roi le 30 décembre 2008 et remplace le gouvernement Leterme. Un sondage réalisé par les quotidiens La Voix du Nord et Le Soir début juillet 2008 a révélé que 49 % des Wallons interrogés favorisent, parmi plusieurs options théoriques, un rattachement à la France en cas de scission de la Belgique, alors qu'ils n’étaient que 29 % en janvier de la même année. Mais les élections n’accordent que 1,5 à 0,5 % des voix aux listes de petits partis prônant le rattachement à la France. Cette disparité entre les opinions et les votes semble courante en Belgique, car de telles différences s’étaient déjà révélées dans un passé proche. À la suite de la nomination d'Herman Van Rompuy au poste de président du Conseil européen, Yves Leterme redevient Premier ministre le et forme un nouveau gouvernement. Le , la Belgique s'enfonce dans une nouvelle crise politique avec la demande de démission du gouvernement à la suite du conflit entre francophones et néerlandophones sur des questions linguistiques concernant l’arrondissement judiciaire et circonscription électorale de Bruxelles-Hal-Vilvorde, ce à deux mois de la présidence du Conseil de l’Union européenne que doit assumer le pays à partir du . Le , le roi , après une tentative de médiation, accepte de fait la démission du gouvernement, mais l'arrêté royal entérinant celle-ci ne paraît pas dans le journal officiel le Moniteur Belge. Le gouvernement se restreint pourtant à ne s’occuper, dès lors, que des affaires courantes sur la base de crédits budgétaires votés par le parlement, dits douzièmes provisoires, qui représentent le budget nécessaire pour faire fonctionner la Belgique de mois en mois. Il faut savoir que la notion d’affaires courantes est variable et peut aller loin si l'on sait que le gouvernement en affaires courantes, entériné par le roi à l'époque, avait signé le traité de Lisbonne et put le faire approuver par un parlement sans avoir une majorité stable. De nouvelles élections ont lieu le et voient la percée de la , le parti indépendantiste flamand présidé par Bart De Wever. Comme trois ans plus tôt, les partis éprouvent des difficultés à former un gouvernement. Le , cette nouvelle crise devient la plus longue de l’histoire politique belge avec sans gouvernement de plein exercice, le gouvernement sortant se bornant à exercer les affaires courantes, ce qui, en Belgique, a un sens large tel que le pays peut continuer à fonctionner. Alors que le roi continue à consulter les hommes politiques en tentant de les accorder sur un programme gouvernemental, le , le record d'Europe sans gouvernement est battu ( sans gouvernement). Le gouvernement mis en place par Yves Leterme gère les affaires courantes. Le sens à donner à celles-ci est cependant large, au point que le pays fonctionne sans que les citoyens constatent une différence par rapport à une période normale ! L'essentiel, dans cette situation, est que le gouvernement dispose toujours des votes mensuels des chambres pour pouvoir disposer d'un budget (les douzièmes provisoires). La marge de manœuvre d'un gouvernement dans cette situation est telle qu'il a pu envoyer six chasseurs bombardiers F 16 participer aux opérations de Libye. Le , le record du monde est battu avec sans gouvernement de plein exercice et, le , la Belgique passe le cap d'une année sans gouvernement de plein exercice. Enfin, après sans gouvernement, sur la base d'un accord de réforme constitutionnelle approfondissant la décentralisation, Elio Di Rupo est enfin nommé Premier ministre par le roi le . Il devient le premier socialiste francophone à diriger le gouvernement belge depuis Edmond Leburton. Il nomme, le lendemain, un gouvernement de douze ministres, dont six vice-premiers ministres. Malgré ces débats politiques animés, certains observateurs extérieurs estiment que le pays garde une réelle cohérence et de nombreux points communs entre ses différentes communautés. Tel que le déclare notamment en 2013 l'ambassadeur des États-Unis en Belgique de 2009 à 2013, Howard Gutman : . Politique étrangère La Belgique est membre fondateur de l'Union européenne et de l'OTAN. Son territoire abrite les principales institutions de ces deux organisations internationales. La Belgique est aussi un membre ou est affiliée à de nombreuses organisations internationales : ACCT, AEN, AID, AIE, AIEA, BAfD, BAsD, BEI, Benelux, BERD, BID, BIRD, BRI, CCC, CE, CERN, CIO, CNUCED, Comité Zangger, CPA, CPEA, CPI, ESA, FAO, FIDA, FISCR, FMI, Groupe d'Australie, GFN, G-10, Inmarsat, Interpol, ISO, MICR, MINUK, MONUC (observateurs), OACI, OCDE, OEA (observateur), OEB, OTAN, OHI, OIAC, OIM, OIT, OMC, OMD, OMI, OMM, OMPI, OMS, ONU, ONUDI, ONUST, OSCE, SFI, UE, UEM, UIT, UNECE, UNESCO, UNHCR, UNMOGIP, UNRWA, UPU. La Belgique est aussi membre de l'Organisation internationale de la francophonie et de l'Assemblée parlementaire de la francophonie. Politique environnementale La Belgique était en 2014 la cinquième empreinte écologique mondiale par habitant. Avec une densité humaine parmi les plus importantes au monde, elle présente un bilan carbone élevé, un déficit agricole, une surconsommation de bois. La congestion automobile entraîne la pollution de l'air, et il existe également une pollution de l'eau. La gestion des déchets semble en revanche bonne. Protocole de Kyoto Signé le 29 avril 1998 et approuvé le 21 mai 2002 par l’ensemble des membres de l'UE, dont il est désormais une condition à l’adhésion, le Protocole de Kyoto est entré en vigueur le 16 février 2005. En vertu du protocole, la Belgique doit réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 7,5 % par rapport aux émissions enregistrées en 1990. Elle a dès lors réparti son engagement de réduction entre les Régions et le fédéral de la façon suivante : région wallonne : -7,5 % ; région flamande : -5,2 % ; région bruxelloise : +3,475 % ; le fédéral comblera la différence par l’achat d’unités de réduction liées aux mécanismes de flexibilité du Protocole de Kyoto (plus ou moins de tonnes de par an). Comme la compétence est très transversale entre les régions et le fédéral, deux institutions ont été créées : la Commission Nationale Climat (concertation sur les dossiers intrabelges) ; le Groupe à effet de serre (concertation sur les dossiers internationaux). Organisation de l’État fédéral La Belgique est une monarchie constitutionnelle, particratique et parlementaire. Le chef de l’État est le roi Philippe mais le pouvoir est exercé par un Parlement bicaméral élu tous les cinq ans et un gouvernement. Reflet des répartitions linguistiques de la population, le pays est divisé depuis 1970 en trois communautés linguistiques et trois régions territoriales. La Constitution fut amendée en 1993 pour adopter un système fédéral afin d'éviter la rupture entre néerlandophones et francophones. Malgré cela, les tensions politiques, culturelles, linguistiques et économiques existent entre les deux communautés. Deux partis politiques flamands, le et la N-VA, prônent ainsi l'indépendance de la Flandre à court terme tandis qu'un parti francophone très minoritaire, le RWF, souhaite le rattachement de la Wallonie et de Bruxelles à la France. Ces deux mouvements sont d'obédience républicaine par nature. Le fédéralisme belge, qui contient des traits de confédéralisme, est bâti sur le concept d’équipollence des normes, c’est-à-dire que le niveau de pouvoir fédéral n'a aucune préséance par rapport aux entités fédérées. Un décret voté au Parlement wallon ne peut ainsi pas être contredit par une loi belge. De plus, comme les entités fédérées ont, pour l’essentiel, des compétences exclusives (y compris sur la scène internationale), une même compétence ne peut pas être détenue à la fois par les entités fédérées et par l'État belge. En 1980 lors de la création des Régions, les Flamands ont immédiatement transféré toutes leurs compétences régionales à la Communauté flamande, comme l'autorise la Constitution. Les six députés du Parlement flamand provenant de la Région de Bruxelles-Capitale ne votent pas les décrets concernant les matières régionales. Le pouvoir fédéral est entre les mains du Premier ministre et de son gouvernement. Depuis les élections de , les démocrates-chrétiens (communauté flamande) et les libéraux francophones (communauté française) disposent ensemble de la majorité à la Chambre des représentants (81 des ). L'État fédéral est compétent dans tous les domaines d'intérêt national, tels que la défense et les affaires internationales, toute la sécurité sociale, 95 % de la fiscalité, l’économie, la justice, les télécommunications et d’importantes compétences semi-fédéralisées, comme dans le domaine de la recherche scientifique, et dans l'enseignement (âge de l’obligation scolaire, diplômes…). Les Communautés – française, flamande, germanophone – sont responsables de la culture et de l’éducation (écoles, bibliothèques, théâtres, audiovisuel…), ainsi que de l'aide aux personnes (santé, affaires sociales…). Les Régions – flamande, wallonne, Bruxelles-Capitale – s'occupent des problèmes territoriaux et économiques (transports, plan d'aménagement du territoire, logement, environnement, emploi, commerce extérieur, etc., et du tourisme, à l'exception de la Communauté germanophone) pour la région qui les concerne. Communautés et Régions maîtrisent, en outre, les relations internationales relevant des matières de leur compétence, à l'exception de l'aide au tiers-monde dans ces mêmes domaines. Chaque province et chaque commune appartient à une Région, et est soumise à sa tutelle. Entités fédérées et subdivisions spécifiques Régions Les Régions (Région wallonne, Région flamande et Région de Bruxelles-Capitale) sont les entités fédérées principalement compétentes en matière d'économie régionale. Le pouvoir législatif se compose d'un parlement élu par les régions, dont le mandat est renouvelé tous les cinq ans ; l'échéance est la même pour les trois régions du pays (la prochaine est fixée au mois de mai 2019). Le parlement régional adopte des décrets ayant force de loi dans les compétences régionales (infrastructures, transports, tourisme, budget) et contrôle l'exécutif régional. La Région de Bruxelles-Capitale, contrairement aux deux autres, adopte des ordonnances. Les ordonnances ont force de loi au même titre que les décrets et les lois fédérales, à seule exception que le fédéral peut intervenir dans certains cas très spécifiques, lorsqu'une ordonnance est considérée comme susceptible de menacer le rôle international de Bruxelles. Le pouvoir exécutif est désigné parmi les membres élus du Parlement, il veille à l'application des lois fédérales et des décrets régionaux. Il n'y a pas de pouvoir judiciaire régional ; la justice est une compétence fédérale . Communautés Les Communautés (Communauté française, Communauté flamande et Communauté germanophone) sont les entités fédérées qui sont compétentes en matière culturelle et gèrent les matières dites personnalisables. Les communautés sont subsidiées par l’État fédéral. Le pouvoir législatif se compose d'un parlement élu selon des dispositions spécifiques à chaque communauté, dont le mandat est renouvelé tous les cinq ans ; l'échéance est la même que pour les trois régions du pays (la prochaine est fixée au mois de mai 2019). Le parlement communautaire rédige des décrets ayant force de loi dans les compétences qui lui sont assignées (enseignement, usage des langues reconnues, petite enfance et aide à la jeunesse). Le pouvoir exécutif des communautés est exercé par les ministres élus parmi les membres élus du Parlement de la Communauté. Les membres des gouvernements des trois communautés peuvent siéger également dans un Gouvernement régional. Le 27 septembre 2011, la Communauté française a été rebaptisée Fédération Wallonie-Bruxelles. Provinces et chefs-lieux La Région flamande et la Région wallonne sont divisées chacune en cinq provinces. Tandis que la Région de Bruxelles-Capitale n'en comporte aucune. Provinces flamandes (avec chefs-lieux entre parenthèses, en français et en néerlandais) : Anvers (Anvers-Antwerpen) ; Brabant flamand (Louvain-Leuven) ; Flandre-Occidentale (Bruges-Brugge) ; Flandre-Orientale (Gand-Gent) ; Limbourg (Hasselt-Hasselt). Provinces wallonnes (avec chefs-lieux entre parenthèses) : Brabant wallon (Wavre) ; Hainaut (Mons) ; Liège (Liège) ; Luxembourg (Arlon) ; Namur (Namur). Francophonie Les villes de Bruxelles, Liège, Namur, Charleroi, Mons, de même que l'Union des villes et communes de Wallonie font partie de l'Association internationale des maires francophones (AIMF). De plus, la région de Wallonie est membre de l'Association internationale des régions francophones (AIRF). En 2017, le groupe CélénaSophia remporte la médaille de bronze aux Jeux de la Francophonie en Côte d’Ivoire à Abidjan. Culture Religion La liberté de religion est inscrite dans la Constitution. C'est un pays de tradition catholique romaine, mais l'influence de l'Église et de la religion catholique sur la société belge a connu un déclin marqué. De fait, le nombre de fidèles dans les églises diminue depuis les années 1950. La religion catholique reste cependant la plus répandue. D'autres, telles que l’islam, le protestantisme, le judaïsme et le christianisme orthodoxe sont pratiquées en Belgique. La Belgique subventionne les églises et les organisations philosophiques non confessionnelles reconnues sur son territoire. Cette particularité est inscrite dans l' de la Constitution belge : À ce titre, l'État belge a dépensé en 2003 : culte catholique romain : d'euros ; laïcité organisée : d'euros ; culte islamique : d'euros ; culte protestant évangélique : d'euros ; culte israélite : d'euros ; culte orthodoxe : d'euros ; culte anglican : d'euros. Un septième culte pourrait être reconnu : le bouddhisme. Celui-ci est fort de . Il existe également les Témoins de Jéhovah avec plus de en 2010. La Belgique compte environ en 2010, ce qui représente 5,8 % de la population totale. Arts Dès le Moyen Âge, la région correspondant aujourd'hui à la Belgique a été le berceau de mouvements artistiques majeurs qui ont eu une influence très importante sur l’art européen. L'art mosan, la peinture flamande (terme global qui englobe l'ensemble du territoire belge), de la Renaissance, la peinture baroque, les architectures romane, gothique, Renaissance, baroque et Art nouveau ainsi que la musique classique de la Renaissance sont des éléments majeurs de l'histoire de l’art. Le genre des Primitifs flamands, auquel sont attribuées quelques-unes des plus importantes œuvres de l'histoire de l'art, apparut à Bruges au et devint très important dans d'autres grandes villes belges par la suite. La peinture baroque flamande apparut et se développa à Anvers et devint une véritable industrie grâce à sa popularité auprès de la noblesse européenne du . Les surréalistes sont largement représentés en Belgique avec des artistes comme René Magritte ou encore James Ensor, on dit même que le surréalisme, c'est l'âme belge. La Belgique compte de nombreux peintres célèbres dont Jan van Eyck, Rogier van der Weyden, Dirk Bouts, Jérôme Bosch, Pieter Brueghel l'Ancien, son fils et son petit-fils, Antoine van Dyck, Pierre Paul Rubens, Fernand Khnopff, Paul Delvaux, Félicien Rops, Léon Spilliaert, James Ensor, Constant Permeke, Gustave van de Woestijne, René Magritte et Rik Wouters. La Belgique est connue pour sa contribution à la bande dessinée, qui y est un art à part entière. Le portail BALaT de l'Institut royal du patrimoine artistique permet de consulter sur l'art belge, dont sont gratuitement téléchargeables. Architecture Aux Pays-Bas, comprenant la Belgique, le style de la Renaissance n'a pas eu à s'imposer et fut assimilé assez rapidement, formant dans un premier temps un style hybride, donnant naissance à des bâtiments de conception gothique et de décor antiquisant, tout en préservant le pignon à gradins, symbole local. Le style Renaissance venu tout droit d'Italie s'adapta sans trop de peine aux traditions architecturales locales, dès 1517 en effet, le palais élevé pour Marguerite d'Autriche à Malines marqua le début de l'architecture Renaissance dans le territoire qui deviendra plus tard la Belgique. On y remarque que le pignon dentelé de gradins est toujours en faveur, et que l'élévation sans ressauts du palais démontre la persistance de traditions architecturales trop bien implantées pour être si rapidement abandonnées. À partir des années 1530, ce sont également les maisons privées, les maisons de corporations qui seront élevées dans ce nouveau style, telles la maison des Bateliers (1531) à Gand et celle du Saumon (1530-1534) à Malines. Ces maisons n'ont pas connu de modification majeures puisqu'elles continuaient de superposer leurs baies au sein d'un pignon à gradins mais leur décor fut mis au goût de la Renaissance. Il n'y a cependant en Belgique pas une seule grande église de style Renaissance, et on préfère conserver la structure gothique à laquelle on vient accoler une chapelle, une sacristie, un portail italianisant, car la croisée d'ogives comme l'arc brisé restent en usage. À l'intérieur des églises, l'influence italienne se fait davantage sentir dans les monuments tels que les autels, les jubés, les confessionnaux, les stalles ou encore les tombeaux. Le style de la Renaissance put d'autant plus prendre son essor que Pierre Coecke traduisit dès 1539 en flamand les Règles d'architecture de Serlio. Cependant, rares sont les constructions dans le pur style italien, les traditions décoratives et constructives locales sont vivaces et l'on ne peut guère citer que l'hôtel du cardinal de Granvelle construit à Bruxelles en 1550 par Sébastien van Noyen comme exemple d'un palais fidèle aux canons italiens de la Renaissance. L'hôtel de ville d'Anvers, bâti en 1561 par Corneille de Vriendt, constitue une œuvre unique dans le passage d'un style renaissance encore soumis aux traditions locales à l'acceptation d'un style classique bien plus proche de celui des palazzo romains. Cependant, cette œuvre reste une expérience personnelle et isolée, et bien vite les vieilles formules reprirent le dessus. C'est en décoration que la Renaissance italienne fit le plus de progrès, avec l'apparition sur les façades d'arabesques comprenant des rinceaux, des amours, des médaillons en vogue de 1530 à 1550, puis de guirlandes de fruits, de grotesques à partir de 1550 jusqu'à la fin du siècle. Cette décoration sculptée, interprétation flamande de modèles italiens, est un peu épaisse, lourde, mais elle est dynamique, originale, et souvent ces ornements prennent une importance inattendue dans la composition des façades. Vie culturelle La vie culturelle belge concernant essentiellement le théâtre et la littérature a eu tendance à se développer dans chaque communauté. La Belgique en tant que telle est culturellement connue pour son art raffiné et son architecture. Il y a lieu de remarquer que l'Internet est aussi un élément de fracture communautaire dans la mesure où les deux communautés ne participent pratiquement à aucune communication en ligne commune que ce soit sur le plan culturel, scientifique, technique ou même les loisirs. Les francophones fréquentent plutôt les cercles français et les néerlandophones s'organisent entre eux. Fêtes et jours fériés Cuisine belge La cuisine belge est variée et connaît des variations régionales significatives. Elle est aussi influencée par les cuisines traditionnelles des pays voisins proches que sont l'Allemagne, la France et les Pays-Bas. Hors du pays, la Belgique est principalement connue pour le chocolat, les gaufres (de Bruxelles et de Liège), les frites et la bière. Enseignement Système éducatif en Belgique Écoles secondaires en Belgique Académies de musique et des Arts en Belgique Universités en Belgique Hautes écoles francophones en Belgique Enseignement supérieur en Belgique Conservatoire royal École royale militaire Écoles belges de 1946 à 2003 au sein des Forces belges en Allemagne (FBA) Sport Économie Le PIB belge est de d'euros, plaçant le pays au neuvième rang parmi les pays de l'Union européenne (en 2009). La dette publique s'élevait à d'euros ou 101,5 % du PIB en 2010. En 2018, plus de 20 % de la population belge est menacée de pauvreté selon l'office statistique européen (Eurostat). En 2022, la Belgique est classée en pour l'indice mondial de l'innovation. La Belgique a la population médiane la plus riche d'Europe parmi les pays de plus de d'habitants. Le tourisme représente 2,3% du PIB national, jouant un rôle important dans l'activité économique du pays, qui accueille chaque année 10 millions de touristes dont plus de 6 millions venant de l'étranger. Le manque d'information claire et l'indifférence des autorités sont considérés comme des freins au développement du tourisme durable, secteur qui se développe dans de nombreux pays. Une enquête réalisée en 2017 pour le tour-opérateur TUI a montré qu'à peine 10% des touristes tiennent compte du tourisme durable lors du choix de leurs vacances. Peu avant les étudiants de la Haute école Robert Schuman de Libramont et leur professeur Hadelin de Beer ont constaté qu'"aucun guide n'existait encore en la matière" ce qui les a amené à publier la première édition du "Guide du tourisme durable en Wallonie" en 2016. Transports Routes : (en 2006) réparties comme suit : Région de Bruxelles-Capitale : Région wallonne : Région flamande : Voies ferrées : (en 2005) Voies navigables : Air : Principaux aéroports : Bruxelles-National, Charleroi-Bruxelles-Sud, Liège, Ostende-Bruges, Anvers. Nombre d'aéroports : 43 (dont 25 avec des pistes goudronnées) (en 2006) Ports : Ports maritimes : Anvers, Bruxelles, Bruges-Zeebruges, Gand, Ostende Ports fluviaux : Genk, Liège, Namur Télécommunications Lignes de téléphone fixe : soit 44,9 pour (en 2006) ; source INS (statbel.fgov.be) Téléphones mobiles : soit 98,9 pour (en 2012) ; source INS (statbel.fgov.be) Postes de radio : (en 1997) Postes de télévision : (en 2001) ; source INS (statbel.fgov.be) Utilisateurs d'Internet : (en 2012) soit 77,6 % de la population ; source INS (statbel.fgov.be) Nombre de fournisseurs d'accès Internet : 10 (en 2007) ; source (www.astel.be) Justice Armée L'Armée belge compte, en 2019, , soit dans l'armée de terre, dans l'aviation, dans la marine et au service médical. Le recrutement y est essentiellement fondé sur le volontariat de carrière depuis la suspension du service militaire (le ). À cela s'ajoutent les principes de réserve volontaire (militaire de carrière ou civil ayant signé un engagement) et obligatoire, uniquement pour les membres du cadre et ce, pendant une durée déterminée. Leur chef est, depuis 1831, le Roi des Belges. Forces de Police Sécurité civile La sécurité civile belge se scinde en deux parties : d'une part, les services régionaux d'incendie, qui assurent les missions traditionnelles de secours aux personnes, y compris l'aide médicale urgente ; d'autre part, la protection civile, qui a pour but l'appui des sapeurs-pompiers en matériel et en hommes pour les missions lourdes ou techniques. Une réforme est en cours afin de regrouper les services régionaux d'incendie en zones de secours, à l'instar des zones de police et de réunir les deux entités (pompiers et protection civile) sous une même direction : la direction générale de la sécurité civile. Le numéro d'appel d'urgence belge est le 112 (numéro d'urgence européen). Personnalités belges Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie . Articles connexes Constitution de la Belgique Politique en Belgique Histoire de la Belgique Région wallonne Région flamande Région de Bruxelles-Capitale Communauté française de Belgique Communauté flamande Communauté germanophone de Belgique Liens externes Éponyme d'une épithète spécifique
La Belgique ( ; ; ), en forme longue le royaume de Belgique, est un pays d’Europe de l'Ouest, bordé par la France, les Pays-Bas, l’Allemagne, le Luxembourg et la mer du Nord. Politiquement, il s'agit d’une monarchie constitutionnelle fédérale à régime parlementaire. Elle est l’un des six pays fondateurs de l’Union européenne et accueille, dans sa capitale Bruxelles, le Conseil de l'Union européenne et le Conseil européen, la Commission européenne, les Commissions parlementaires et six sessions plénières additionnelles du Parlement européen, ainsi que d’autres organisations internationales comme l’OTAN. Le pays accueille également, à Mons, le Grand Quartier général des puissances alliées en Europe (SHAPE). La Belgique couvre une superficie de avec une population de au , soit une densité de .
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bruxelles
Bruxelles
Bruxelles ( ; , ; ), parfois aussi appelé aire urbaine de Bruxelles ou Grand Bruxelles, est une ville et une agglomération de Belgique. Celle-ci s'étend au-delà des limites administratives de la Région de Bruxelles-Capitale pour englober des parties du Brabant flamand et du Brabant wallon. En son centre se trouve la commune de Bruxelles proprement dite, dont le nom utilisé par la constitution belge est ville de Bruxelles. La plupart des institutions de l'Union européenne (UE), ainsi que de nombreuses organisations internationales, dont l'OTAN, ont leur siège en Région de Bruxelles-Capitale. Par métonymie, on dit ainsi souvent pour désigner par les institutions européennes et plus spécifiquement la Commission européenne. L'initiative de la Brussels Metropolitan ou zone métropolitaine de Bruxelles, lancée en 2008, vise à mieux coordonner la ville et son arrière-pays pour valoriser le Grand Bruxelles en tant que métropole économique attrayante au cœur de l'Europe, lui donner plus de poids sur le plan mondial et y stimuler la croissance et la création d'emplois. Cette plateforme de coopération implique la participation de quatre organisations patronales : la FEB, BECI, le Voka et l'UWE. Composition de l'agglomération morphologique L'agglomération morphologique s'étend sur les trois régions belges : l'ensemble de Région de Bruxelles-Capitale, et des parties de la Région flamande et la Région wallonne. Selon Statbel, la zone résidentielle urbaine de Bruxelles comprend 36 communes : les 19 communes de la Région de Bruxelles-Capitale (Anderlecht, Auderghem, Berchem-Sainte-Agathe, Bruxelles-Ville, Etterbeek, Evere, Forest, Ganshoren, Ixelles, Jette, Koekelberg, Molenbeek-Saint-Jean, Saint-Gilles, Saint-Josse-ten-Noode, Schaerbeek, Uccle, Watermael-Boitsfort, Woluwe-Saint-Lambert et Woluwe-Saint-Pierre), les six communes à facilités (Kraainem, Drogenbos, Linkebeek, Rhode-Saint-Genèse, Wemmel et Wezembeek-Oppem) et onze autres communes de la périphérie bruxelloise, à savoir neuf communes du Brabant flamand (Zaventem, Beersel, Dilbeek, Grimbergen, Hal, Machelen, Leeuw-Saint-Pierre, Tervuren et Vilvorde) et deux du Brabant wallon (Waterloo et Braine-l'Alleud). L'agglomération morphologique couvre également des parties des communes de Braine-le-Château, Lasne, Asse, Meise et Steenokkerzeel. Étant donné que moins de la moitié de la population de ces communes vit dans la zone résidentielle centrale, elles ne sont en général pas considérées comme des communes de l'agglomération. Cette liste de communes peut néanmoins varier selon la définition choisie, avec un nombre de communes (en 2001) oscillant entre 31 et 41. Banlieue L'agglomération se prolonge par la banlieue de Bruxelles. Cette dernière contient la totalité de la ceinture verte de Bruxelles mais se prolonge au-delà sur six des dix provinces belges. Toponymie Prononciation Son nom se prononce (le « x » se prononce (« ss »), comme dans soixante). En effet, si le x graphique notait bien à l'origine le groupe /ks/ (voir formes anciennes ci-dessous) et ce, jusqu'au , par la suite le s'est amuï et assimilé au suivant, d'où le ss dans la forme néerlandaise, alors que dans la forme française plus conservatrice, le x graphique s'est maintenu. La prononciation du français ne date que du , sans que cette modification n'affecte l'usage bruxellois traditionnel. Il existe d'autres exemples dans lesquels x note , tels que soixante ou Auxerre (prononcé Ausserre en Bourgogne-Franche-Comté), bien que les causes en soient différentes. En France, on entend souvent la prononciation ou , ce qui est plutôt rare en Belgique et considéré par le dictionnaire Larousse comme . Attestations anciennes Il existe 79 attestations connues du nom de la localité, sous diverses formes, jusqu'en 1219, dont : Bruocsella en 966 (copie du , Maastricht) ; Bruocesll[a] au , Brucselle (génitif) en 1047 ; Brvsela en 1062 ; Brosele en 1088 ; Brucsellam (accusatif) en 1095, Brucsella en 1117 / 1129 / 1130 ; Bruxellę (génitif) en 1125 ; Brussella vers 1125, en 1146 / 1179 / 1183 / 1194 / 1195 / 1198 / 1216 ; Brucselle (gén.) en 1134 / 1138 / 1156 ; Brucsella en 1175 et 1208 ; Brusellia en 1213 ; Bruxelle en 1219. Étymologie Les toponymistes attribuent tous une origine germanique au nom de Bruxelles, cependant des divergences s'expriment sur la nature exacte des éléments germaniques de base. Maurits Gysseling considère que l'élément Brus- (Bruc-) représente le germanique brōka- « marais ». Le second élément -sel (-selles) est l'appellatif germanique sali- « habitation d'une seule pièce » (cf. français salle, de même origine). Le x résulte d'une francisation de la graphie pour noter ks à l'origine, elle apparaît pour la première fois au . Jean-Jacques Jespers s'appuie sur les travaux d'Auguste Vincent et d'Albert Carnoy pour estimer que Bruxelles est issu du moyen néerlandais Bruksele, formé à partir du germanique *sali « habitation d'une seule pièce » (devenu sale, sael en moyen néerlandais et sæl, sele en vieil anglais) et de « marais », Marianne Mulon évoque plutôt le moyen néerlandais et . Geert van Istendael pense que le toponyme initial a été formé plus précisément dans la langue thioise, ou ancien néerlandais, c'est-à-dire d'un type initial ou signifiant en ancien néerlandais « habitation, château » () « des marais » (). Le germanique *sali- s'est perpétué sous la forme d'un appellatif toponymique commun dans les Flandres -zeele (Hauts-de-France : Herzeele ; Hersele 1195), -zele (Flandre orientale : Herzele) ou -selle(s) (Hauts-de-France : Audresselles francisation du flamand Oderzele). Bruxelles a la même origine que les noms de la commune française de Broxeele (Hauts-de-France, Brocsela en 1072) appelée en flamand Broksele et de la ville allemande de Bruchsal (Bade-Wurtemberg, Bruhosella inter paludes en 976, cacographie probable pour *Bruohsella ; inter paludes signifie « dans les marais », puis Bruohsele, Bruohsela, Brochsale, Broxole, etc.). Tous les spécialistes s'accordent donc pour voir dans Bruxelles « une habitation des marais » ou « un château des marais », sens conforté par la topographie : jusqu'au voûtement de la Senne en 1871, Bruxelles était marécageuse et sujette à des inondations périodiques accompagnées d'épidémies de choléra. Les autres hypothèses sur l'étymologie de Bruxelles sont trop anciennes ou mal étayées et n'ont pas été formulées par des toponymistes. Selon le sociolinguiste Michel de Coster, le nom de Bruxelles serait composé d'une part, du mot celte ou signifiant un endroit broussailleux et marécageux, et, d'autre part, du terme latin signifiant le temple, l'existence d'un temple romain et de sanctuaires chrétiens étant attestée sur le site de la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule. Cependant, si celtique il y a, il ne peut s'agir que de gaulois, langue mal connue ou de belge, langue encore moins bien attestée et confondue par la plupart des spécialistes avec le gaulois. Or, il n'existe aucun mot *bruoc ou *bruco (non attestés), mais un mot gaulois tardif bruca « bruyère » (gallo-roman, d'où brucaria> bruyère) qui remonte au gaulois uroica « bruyère » et qui ne se confond pas avec le gaulois braco « lieu humide » qui a donné l'ancien français bray « lieu humide, boueux » et le français brai. Quant à son association avec le mot latin cella, c'est tout autant conjecturel. Certes, si l'élément -sele (avec un seul l) n'apparaît qu'à deux reprises avant le , en revanche aucune forme ancienne ne fait état de -cella ou -celle, contrairement aux nombreux la Selle qui comportent tous des attestations du type Cella avec un c. Quant à l'élément -selles ou -celle(s) des toponymes comme ou Maisoncelle, il représente en réalité le suffixe bas latin -icella. En fin de compte, si l'élément -selle de Brucselle possède deux l dans les attestations anciennes, c'est qu'il a été romanisé. Pour des historiens anciens comme Henschenius ou Erycius Puteanus, ce mot pourrait tout comme Bruges être d'origine scandinave et désigner un petit pont ou un embarcadère (Brygsele), établi par les Vikings, ce qui expliquerait que la plus vieille monnaie sortie de l'atelier monétaire bruxellois () ait comme « blason » un pont. Cependant, on voit mal comment le scandinave bryggja « pont » aurait pu évoluer phonétiquement en Bruoc- attesté à la même époque, alors que Bruoc- reflète parfaitement la diphtongaison de brōk- cité par Maurits Gysseling et qui ne s'est que plus tardivement monophtonguée en Bruc-. Quant à -sele> -sel (-selle), il ne peut pas s'expliquer par l'ancien scandinave puisque cette langue ne connaît que salr (accusatif sal), forme non fléchie du germanique *sali-, la forme fléchie seli> sele étant typique du germanique occidental. En outre, il n'y a pas de toponyme scandinave formellement identifié à l'intérieur des terres en Belgique. Les Scandinaves se sont contentés du littoral et ont adapté pour leur usage personnel, les noms des comptoirs avec lesquels ils commerçaient ou encore ceux où ils s'étaient établis plus durablement, mais cela ne signifie nullement que l'étymologie est scandinave, comme en témoignent de nombreux toponymes en Irlande, en Grande-Bretagne et même en France, ainsi par exemple, les Vikings appelaient Dublin, Dyflinn, alors que l'étymologie est clairement gaélique de même qu'il nommait Rouen, Ruðu ou Ruðuborg, adaptation de la forme médiévale Rothom, toponyme d'origine gallo-romane. Étant donné la proximité linguistique entre l'ancien néerlandais et l'ancien scandinave, les rapprochements analogiques ont davantage été favorisés. Histoire Fondation Bruxelles, dont l'histoire mouvementée participe à celle de l'Europe occidentale, a fêté son millénaire officiel en 1979. On relève cependant des vestiges et toponymes relatifs à la civilisation des mégalithes, dolmens et pierres levées (, place du Tomberg). Des vestiges de villas romaines sont mis au jour dans des communes bruxelloises jouxtant le centre de la ville (Anderlecht, Jette et Saint-Josse-ten-Noode), ainsi qu'une voie romaine. D'autres vestiges romains sont découverts à proximité du centre-ville durant l'été 2015, sur le site dit de Tour et Taxis, le long d'un ancien lit de la rivière Senne, sous la forme de quais révélant une activité portuaire (céramiques, tuiles). La première mention de la ville apparaît au : une chronique révèle qu'en 695, Vindicien d'Arras, évêque de Cambrai, est mort de fièvre à Brosella. Par déduction, il devait y avoir là un établissement humain suffisamment développé et sécurisé pour y accueillir un dignitaire ecclésiastique. Cette thèse n'est pas contradictoire avec celle de l'existence d'un lieu d'échanges, comme pouvait l'être un pont sur la Senne, et aussi avec l'existence de l'île Saint-Géry sur laquelle pouvait se trouver un lieu protégé, comme un enclos fortifié. En 979, Charles de Basse-Lotharingie vint installer le siège de son duché dans cette île de la Senne. Cela a servi de référence pour la date de naissance de Bruxelles, même si la construction du et la présence de Charles de France à Bruxelles est mise en doute par de nombreux historiens universitaires. Moyen Âge Bruxelles a grandi sur trois sites : dans le haut Moyen Âge le port de la Senne et les deux collines voisines. D'une part, un quartier commerçant et artisanal s'étendit autour d'une église consacrée à Saint-Géry, sur une île de la Senne, et d'autre part, la colline dite du Mont froid hébergea le château-fort des comtes de Louvain, futurs ducs de Brabant. Le développement de Bruxelles est stimulé dès le par le passage des marchands sur la route commerciale Bruges-Cologne, laquelle passe là où la Senne devient navigable pour des barques et donc permet le transport de marchandises. Les échanges, tant par voie fluviale que terrestre, donnent un élan à l'économie de Bruxelles. Au , des moulins s'installent sur le cours aménagé de la Senne. D'anciens marécages sont asséchés, sous la future Grand-Place, alors réservée au marché. Au début du , la ville se dote d'un rempart d'environ de long. Il relie l'île Saint-Géry, le port, la place du marché, le chapitre de Sainte-Gudule et le château du Coudenberg sur le Mont froid. En 1229, le duc de Brabant octroie la première charte garantissant à cette ville de une certaine autonomie. Dans la seconde moitié du , la richesse de l'industrie du drap nécessite un nouveau rempart, long d'environ . Le siècle suivant voit les Ducs de Bourgogne hériter, ou obtenir par cession, le pouvoir sur diverses régions en sus de leurs possessions françaises. Ils règnent ainsi sur l'ensemble des Pays-Bas du nord et du sud, dont les Flandres et le Brabant. Bruxelles devient la capitale où l'autorité ducale s'exerce depuis le palais du Coudenberg. La ville est embellie et complétée par la construction de l'hôtel de ville (1401-1455). Philippe le Bon, héritier du Brabant en sus des autres régions, autorise l'élargissement de la Senne, pour faciliter le commerce vers Anvers. Cependant, en 1488 Bruxelles connaît une cruelle guerre civile et puis, à l'été de 1489, une épidémie de peste. Époque moderne Marguerite de Bourgogne, qui tient son nom d'être la tante de Charles Quint héritier des ducs, est titrée Marguerite d'Autriche, princesse de Bourgogne née à Bruxelles. En 1507, elle est nommée gouvernante des Pays-Bas et s'installe à Malines, où elle élève son neveu, le futur empereur Charles Quint. Sous le règne de celui-ci, la population de Bruxelles passera à environ . Le développement commercial qui en résultera aboutira au creusement d'un canal jusqu'à Willebroeck permettant une liaison, dès 1561, avec le port d'Anvers. À l'aube des guerres de Religion, Bruxelles est secouée par le conflit qui oppose la noblesse des Pays-Bas (Hollande et Belgique) et les États généraux, d'une part, au roi d'Espagne Philippe II, fils de Charles-Quint, de l'autre. Il est reproché à Philippe II de ne pas respecter les libertés des divers états qui avaient été octroyées, au fil des siècles, par les ducs de Brabant et leurs successeurs de Bourgogne. S'y ajoute le conflit né de l'expansion du protestantisme auquel s'oppose Philippe II. L'exécution capitale à Bruxelles des chefs de l'opposition, les comtes d'Egmont et de Hornes, ainsi que de nombreux opposants, déclenche un soulèvement qui s'étend à tous les Pays-Bas jusqu'au nord de la Hollande. C'est la guerre de Quatre-Vingts Ans au cours de laquelle Bruxelles devient même une ville dominée par les protestants et subit un siège d'un an. La victoire des Espagnols sur la ville insurgée inaugure la Contre-Réforme catholique qui multiplie les édifices religieux de style baroque. Au , la ville est capitale de l'industrie de la dentelle. En 1695, durant la guerre de Neuf Ans, l'armée de Louis XIV assiège Bruxelles et bombarde sa partie centrale. L'hôtel de ville gothique échappe à la destruction, mais le centre-ville doit être entièrement reconstruit. Par le Traité d'Utrecht de 1713, le roi d'Espagne, de la branche espagnole des Habsbourg et descendant de Charles-Quint, transfère la Belgique à la branche autrichienne des Habsbourg en vertu des règles féodales toujours en cours à cette époque. Mais l'empereur d'Autriche doit, dans toutes les provinces, prêter serment de respecter les libertés locales nées grâce aux luttes populaires et dont la défense avait entraîné la longue guerre contre le pouvoir espagnol. Cependant, l'empereur d'Autriche Joseph II va tenter des réformes qui vont, de plus en plus, mécontenter la population et un soulèvement finit par éclater à Bruxelles. Celui-ci se propage et les troupes autrichiennes sont battues en divers endroits dont à Turnhout. C'est la révolution brabançonne de 1789-1790. Entre-temps, la ville est une nouvelle fois assiégée par Louis XV entre janvier et pendant la guerre de Succession d'Autriche. Jusqu'en 1790, la ville était restée le siège du Conseil d'État, ou gouvernement de la Belgique (provinces des Pays-Bas du Sud) et des États-Généraux qui remplissaient le rôle de Parlement. Ces deux pouvoirs étaient entrés en conflit à plusieurs reprises avec les pouvoirs ducaux et royaux émanant des féodalités qui se partageaient l'Europe et régnaient sur les anciens Pays-Bas. Une fois de plus dressés contre les empiétements du pouvoir supérieur, les États-Généraux se réunissent à Bruxelles, le , et proclament l'indépendance des États belgiques unis après la défaite de l'armée autrichienne à la Bataille de Turnhout. Mais un retour offensif autrichien met fin à la nouvelle indépendance. Le banquier Walckiers, qui avait financé l'armée révolutionnaire, fonde la « Ligue du bien public », inspirée des clubs parisiens, première étape vers le futur soulèvement de 1830. Peu après, la Révolution française chasse les Autrichiens et annexe la Belgique. Bruxelles en sort fort diminuée. Privée de son aire politique et économique du quartier de Brabant en 1795, elle devient un simple chef-lieu de département français, avant que la chute de Napoléon ne l'abandonne au royaume des Pays-Bas, dont Bruxelles et La Haye se partagent le rôle de capitale pendant une quinzaine d'années, jusqu'à la révolution belge de 1830. Capitale de la Belgique En 1830, des dissensions d'ordre économique, linguistique et politique entre Belges et Hollandais traînaient depuis des années, entraînant des rancœurs parmi les Belges. Le roi des Pays-Bas a placé une majorité de fonctionnaires, officiers et ministres néerlandais à la direction du pays. De plus, en 1828, il impose aussi le néerlandais, langue officielle des Pays-Bas, à l'ensemble du royaume formé avec le sud, la Belgique. L'hostilité des Belges dégénère alors en un soulèvement populaire qui éclate à Bruxelles et s'étend dans le reste du pays. L'intervention de l'armée hollandaise se heurte à la résistance d'une nouvelle armée de volontaires et de déserteurs de l'armée des Pays-Bas. Des barricades surgissent à Bruxelles au cours des « journées de septembre » durant lesquelles se déroulent des combats sanglants qui provoquent une retraite hollandaise. Pendant ce temps, s'installent un gouvernement et un parlement qui édicte une constitution, alors même que l'ennemi est encore retranché à Anvers et bombarde la ville. En 1831, une tentative de retour offensif de l'armée hollandaise se heurte à la nouvelle armée belge à la bataille de Louvain qui tourne d'abord à l'avantage des Hollandais. Elle tourne court lorsque leurs lignes de communication sont menacées par l'arrivée de volontaires belges du Limbourg et aussi sous la menace d'une armée française entrée en Belgique à l'intervention des puissances européennes : Angleterre, France et Prusse. Le roi de Hollande devra accepter la reddition d'Anvers dans laquelle son armée s'est retranchée pour éviter un affrontement direct avec les Français. Ensuite, une période d'hostilités larvées va durer jusqu'au traité des XXIV articles en 1839, aux termes duquel la Belgique devra céder la moitié de sa province du Luxembourg, devenant la propriété des 'Orangistes' et qui devint le Grand-Duché de Luxembourg. La Belgique indépendante garantie par les grandes puissances (France, Angleterre, Prusse) est alors définitivement installée. Sa capitale est Bruxelles. Grâce à l'indépendance acquise en 1830, commence la révolution industrielle et financière belge. Dès le , le premier chemin de fer pour voyageurs construit hors de l'Angleterre reliait Bruxelles (Allée verte) avec Malines. Sous le régime politique de monarchie constitutionnelle, la population belge augmente considérablement. En cinquante ans, celle de Bruxelles passe au d'environ à plus de pour la ville et ses environs, avec la multiplication de maisons et d'immeubles de style éclectique d'abord, puis, en fin de siècle, Art nouveau puis Art déco au . L'édifice imposant de la Bourse de Bruxelles, achevé en 1873, l'immense Palais de justice de Bruxelles, achevé en 1881, des églises comme l'église royale Sainte-Marie s'inscrivent dans le programme d'embellissement de la ville, avec le voûtement de la Senne et la création des boulevards du centre bordés d'immeubles à appartements de style hausmannien. Parallèlement au développement de l'économie boursière dans le monde occidental, Bruxelles acquiert un statut de place financière grâce aux dizaines de sociétés mises sur orbite par la Société générale de Belgique, qui a joué un rôle clé dans la forte croissance économique des années 1830, juste après la révolution belge. Au , le secteur tertiaire prend le relais par de grands chantiers urbains : voies rapides automobiles aux multiples tunnels, nouvelles installations portuaires accessibles aux bateaux de mer de moyen tonnage (des bateaux de mer de petit tonnage étaient déjà accueillis depuis le ). En 1911, on commence les chantiers de la jonction ferroviaire entre les gares du Nord et du Midi. Mais ceux-ci sont interrompus pendant la Première Guerre mondiale, lorsque Bruxelles est envahie le . Elle ne sera officiellement proclamée « libérée » que le . Pendant l'entre-deux-guerres, des quartiers de bureaux en style moderniste apparaissent sous l'impulsion de la croissance économique et les premiers immeubles tours se dressent, comme par exemple la résidence de la Cambre, construite en 1939. La compagnie nationale belge Sabena est fondée en 1923, à l'aérodrome de Haren et s'y développe, reliant la ville au monde entier mais aussi au Congo belge, concurremment aux principales compagnies mondiales. Lors de la Seconde Guerre mondiale, le Troisième Reich lance la Campagne des 18 jours le , en envahissant la Belgique et le Grand-Duché de Luxembourg. Bruxelles est prise le . Elle restera occupée jusqu'à sa libération par la armée britannique le , qui entre via l'avenue de Tervuren vers . À de l'après-guerre, construit l'aéroport de Bruxelles-National à Zaventem, dans la région flamande, à quelques kilomètres de la limite nord-est de la ville. En 1958, l'Exposition universelle dote la ville d'un monument original devenu emblématique de Bruxelles, l'Atomium, et elle accueille les institutions européennes qui feront sa renommée dans le monde entier. C'est la cause d'une nouvelle explosion urbanistique dans la partie est de la ville lors de la construction du quartier européen avec le siège de la Commission européenne, le Berlaymont, suivi d'un des sites du Parlement européen. Il en résulte des expropriations qui provoquent des déplacements d'habitants. En même temps, dans le quartier de la gare du nord proche du centre-ville apparaît un quartier d'affaires avec les sept tours du World Trade Center de Bruxelles et plusieurs tours de bureaux autour d'un nouveau boulevard au nom d'Albert II qui relie le nouveau quartier au centre-ville. Par sa proximité avec le centre historique, ce quartier est dans une situation unique pour un quartier de tours vouées aux affaires et à l'administration, alors que les quartiers similaires d'autres villes sont érigés en périphérie (comme le quartier de la Défense, près de Paris), là où des terrains sous-urbanisés sont disponibles. À Bruxelles, par contre, l'ensemble a nécessité de raser des hectares de quartier populaire en pleine ville. Une vingtaine d'autres tours poussent dans divers quartiers. Pour quatre d'entre elles, le long des boulevards de petite ceinture qui entourent le centre-ville, et pour trois autres à l'avenue Louise, on a veillé à une communication avec des stations de métro ou de trams en site protégé. En sus de ce développement bureaucratique, dans la commune bruxelloise d'Evere, non loin de l'aéroport de Bruxelles National, s'élève, en 1967, le siège international de l'OTAN, reconstruit en 2012. Cependant, malgré les expropriations dans quelques secteurs, la population augmente et, au début du , elle dépasse un million cent mille habitants à l'intérieur des limites urbaines. Pour répondre aux exigences d'une telle place forte financière et bureaucratique, Bruxelles développe un réseau de chemin de fer souterrain, le métro, parallèlement à un réseau de tramways roulant en surface, en partie en site protégé, et d'autobus. Cependant, la Société nationale des chemins de fer belges (SNCB), modernise son réseau intérieur bruxellois, avec ses dizaines de stations urbaines. Celles-ci accueilleront les prolongements des voies du RER (Réseau Express Régional), interconnecté au réseau de métro intérieur, pour constituer, dans la perspective de 2020, un système propre à accueillir les centaines de milliers de voyageurs Bruxellois prenant les transports en commun, en plus des quelque trois cent vingt mille navetteurs quotidiens venant travailler à Bruxelles. Géographie Bruxelles, capitale belge, est situé à peu près au centre de la Belgique. Climat Le climat de la région de Bruxelles est un climat tempéré océanique comme pour l'ensemble de la Belgique d'ailleurs, cela grâce à la proximité de l'océan Atlantique et du qui régule le temps grâce à l'inertie calorifique de ses eaux. Il est classé dans « Cfb », selon la classification de Köppen. Le climat est le plus souvent influencé par des masses d'air humides en provenance de l'océan (douces en hiver et fraîches en été), mais aussi (plus rarement) par des masses d'air sèches (chaudes en été et froides en hiver) en provenance de l'intérieur du continent européen. En moyenne (moyenne faite sur une période couvrant les trente dernières années), on observe environ deux cents jours de précipitations par an dans la région de Bruxelles. Ce qui en fait, après Dublin, la capitale la plus pluvieuse (en nombre de jours) d'Europe. Normalement, on observe chaque année de la neige à Bruxelles. Il peut y neiger de fin octobre à avril. En par exemple, on a observé vingt-deux jours de neige (ce qui est exceptionnel). Pour ce qui est de l'ensoleillement, Bruxelles avec à peine un peu plus de 1500 heures de soleil en moyenne par an, fait à peu près jeu égal avec Londres et Dublin. Parmi les capitales en Europe, seule la ville de Reykjavik en reçoit encore moins avec un peu plus de 1250 heures seulement... Uccle située dans le sud de Bruxelles a un climat de type Cfb (Océanique) avec comme record de chaleur le et comme record de froid le . La température moyenne annuelle est de . Quartiers Le terme Bruxelles est le plus souvent utilisé pour désigner la Région de Bruxelles-Capitale, administrée par un gouvernement dénommé « gouvernement de Bruxelles-Capitale ». La Région est divisée en 19 communes, à l'instar de Londres divisée en districts, mais qui sont soumises à l'autorité du gouvernement et du parlement de la région. La commune centrale, qui conserve son nom séculaire de « Ville de Bruxelles » (communément appelée « Bruxelles-ville ») est un ensemble composite comprenant le centre historique (le Pentagone) et une série d'extensions urbaines : le quartier Léopold, où se concentrent notamment les institutions européennes, les anciennes communes de Laeken, Neder-Over-Heembeek et Haren, le quartier maritime ainsi que la très bourgeoise avenue Louise au sud, le Bois de la Cambre. Les 18 autres communes, représentant une centaine de quartiers distincts, s'agglomèrent autour de cette commune centrale pour former une région de 19 communes. En effet, toutes les communes ont un statut d'égalité sous un gouvernement et un parlement bruxellois qui ont été créés à l'occasion de la fédéralisation de la Belgique. Bruxelles, dont le statut de région inclut 19 communes, sous le nom de Région de Bruxelles-Capitale, compte habitants en 2019 sur une superficie de carrés (contre pour Paris) soit une densité de population de habitants au km. Sur ses , Bruxelles dispose de plus de () d'espaces verts, en grande partie sur l'impulsion de Léopold II, le 'roi urbaniste'. La région présente un schéma radio-concentrique composé de trois zones : le cœur de ville appelé Pentagone, délimité par une première ceinture de boulevards, la Petite ceinture, équivalent des Grands boulevards parisiens ou du londonien mais aménagé au nord et à l'est en autoroutes urbaines ; une série de quartiers concentriques historiques denses délimités par une seconde ceinture, la Grande ceinture (équivalent de l'ancien Mur des Fermiers généraux à Paris ou de la à Londres) ; une banlieue au profil plus résidentiel, délimité par une ceinture autoroutière, le (équivalent au boulevard périphérique à Paris ou la M25 à Londres). Bruxelles et sa périphérie, en tenant compte de la zone d'emplois (zone RER) compte de l'ordre de d'habitants et s'étend sur une grande partie des deux provinces de Brabant (Brabant flamand et Brabant wallon). Bruxelles fait également partie d'une large conurbation qui s'étend en triangle entre Bruxelles, Anvers et Gand et qui rassemble environ d'habitants. Autour de la région de Bruxelles-Capitale composée de dix-neuf communes et possédant ses propres gouvernement et parlement, se développe une agglomération destinée, dans les plans politiques, à former une métropole étendue dans les régions voisines et gérée conjointement par celles-ci et Bruxelles-Capitale dans les domaines de l'urbanisme, de la circulation (métro, tram-bus, trains, voirie), et de la sécurité (police, pompiers). À l'intérieur des limites de la région se trouvent : la commune d'origine appelée Ville de Bruxelles, qui comprend les anciennes communes de Laeken, Haren et Neder-Over-Heembeek fusionnées avec la ville au début du . Cette commune centrale ne présente aucune différence de statut par rapport aux 18 autres communes de Bruxelles-Capitale qui l'entourent. La tradition de l'appeler Bruxelles-ville ne lui confère aucun privilège : ce titre remonte à une époque où les autres communes étaient encore rurales et ne pouvaient donc porter le titre de ville. Mais, en Belgique, le titre de ville, qui remonte à des époques anciennes, est devenu simplement honorifique. Tandis que, depuis la croissance des , l'ensemble des communes formant l'arrondissement de Bruxelles-Capitale forme une ville unique sous le nom officiel de Bruxelles-Capitale. Outre la commune centrale, les autres communes de la région sont : Anderlecht, Auderghem, Berchem-Sainte-Agathe, Etterbeek, Evere, Forest, Ganshoren, Ixelles, Jette, Koekelberg, Molenbeek-Saint-Jean, Saint-Gilles, Saint-Josse-ten-Noode, Schaerbeek, Uccle, Watermael-Boitsfort, Woluwe-Saint-Pierre, Woluwe-Saint-Lambert ; à l'extérieur de la région, dans la périphérie bruxelloise immédiatement proche, se trouvent des communes en symbiose étroite avec Bruxelles dont six communes dites « à facilités », parce qu'elles jouissent d'un statut spécial sur le plan linguistique. En effet, elles offrent à leurs habitants francophones, dans leurs rapports avec l'administration, des facilités de communication en langue française ; la périphérie plus éloignée, dont les habitants vivent et travaillent sous l'emprise du pôle bruxellois, fait l'objet d'un projet de création d'une zone administrative métropolitaine destinée à harmoniser la gestion de l'ensemble. Cette zone s'étend sur les deux provinces limitrophes du Brabant flamand, au nord, et du Brabant wallon, au sud, soit approximativement et en plus des de Bruxelles proprement dite. Cette zone fait partie d'une région encore plus vaste, définie, dans la géographie européenne, comme un ensemble dont les pointes sont Bruxelles, Anvers et Gand. S'y croisent les voies de chemin de fer, notamment les T.G.V., et les autoroutes qui relient le sud de l'Europe avec le nord et le nord-est du continent. Elle est située à égale distance des conurbations du Randstad néerlandais et du Grand Paris, au centre de la banane bleue. L'influence économique de la zone métropolitaine de Bruxelles comprend le port de mer d'Anvers, le quatrième du monde relié au port maritime de Bruxelles, le port de mer de Gand et, à la lisière sud de la zone, l'aéroport de Charleroi Bruxelles-Sud complétant l'aéroport de Bruxelles National. La zone comprend un dense réseau routier et autoroutier d'accès gratuit, ainsi qu'un réseau ferroviaire urbain, régional et international. Ces équipements ont favorisé, de longue date, le développement d'industries automobile, électro mécanique et chimique. En outre, la présence, dans le centre urbain bruxellois, d'une importante activité politique et administrative belge, européenne et multinationale achève de faire que Bruxelles est considérée comme une ville mondiale par le Groupe d'Étude sur la Globalisation et les Villes Mondiales de l'université de Loughborough (Royaume-Uni), au même titre que Madrid, Milan, Moscou, Toronto, Bombay, Buenos Aires et Kuala-Lumpur. Bruxelles est membre de l'Organisation des villes du patrimoine mondial et fait partie des Villes mondiales. Enfin, Bruxelles partage avec Washington le titre de ville comptant le plus de journalistes accrédités. Urbanisme et architecture à Bruxelles Bruxelles est une ville étendue, carrés. L'espace disponible par habitant y dépasse la moyenne des autres capitales européennes. Une part importante du bâti, y compris dans les quartiers centraux, est composée de maisons anciennes de trois étages en moyenne, dotées, parfois d'un rez-de-chaussée surélevé au-dessus de cuisines caves habitables donnant, vers la rue, par des fenêtres en soupirail. Ce type d'immeuble, dit , est aujourd'hui souvent divisé, aux étages, en appartements distincts voués à la location. La largeur en est, le plus souvent, de sept mètres, mais la profondeur peut aller jusqu'à quinze mètres prolongés par des jardins étroits entre de hauts murs. Les parcelles de cet habitat forment des îlots fermés selon une configuration fréquente, depuis le , dans toutes les villes belges et dans le nord-ouest de la France. Dans certains quartiers il existe aussi de nombreux hôtels de maître représentant souvent l'équivalent de plusieurs parcelles. Ils sont parfois encore habités par de , mais aussi souvent convertis en habitat multiple ou en sièges sociaux La capitale compte également de nombreux édifices publics multi séculaires tels que la cathédrale Saints-Michel et Gudule en style gothique brabançon, les églises gothiques Notre-Dame du Sablon et Notre-Dame-de-la-Chapelle et des églises en style baroque, classique et néo byzantin comme Sainte-Marie et l'énorme basilique du Sacré-Cœur. Le cyclopéen Palais de Justice est considéré par les spécialistes du monde entier comme référence de l'architecture éclectique (encore qu'il se limite à mêler les styles gréco-romains antiques de plusieurs époques). Le style néoclassique du est représenté par le quartier des Palais (Palais royal, Palais de la Nation, place Royale). S'y ajoutent des édifices d'inspiration néoclassique du , comme le Palais des Congrès nommé Square Bruxelles Meeting Center et la Bibliothèque royale. À la fin du et au début du sont apparues des habitations particulières en style Art nouveau, aux formes inspirées du règne végétal, dont il subsiste un certain nombre. La ville présente donc de nombreux centres d'intérêt architecturaux, dont le bas de la ville, historiquement le plus populaire mais en voie de gentrification, et le haut de la ville, plus bourgeois. L'un et l'autre présentent de nombreux sujets d'intérêt. En particulier, quant au style Art nouveau, dont Bruxelles fut et reste l'une des capitales, qui offre aux amateurs du genre un sujet de visite grâce aux œuvres de nombreux architectes : Victor Horta, Paul Hankar et Henry Van de Velde (les plus célèbres), Paul Saintenoy, Paul Cauchie, Gustave Strauven, Ernest Blerot, Josef Hoffmann (Palais Stoclet), Léon Delune, Paul Hamesse et bien d'autres. Après la Première Guerre mondiale, les destructions ainsi que la forte croissance démographique due à l'afflux de nouveaux habitants venus des autres régions du pays provoquent une crise du logement et une extension rapide des surfaces construites. C'est le début des constructions de logements sociaux et de cités-jardins en périphérie de l'agglomération d'alors. Plus tard, l'évolution internationale s'est traduite dans des édifices publics de style Art déco, comme le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles ancêtre, dès sa conception polyvalente (musique, théâtre, expositions) des maisons de la culture. Avec l'européanisation et la spéculation immobilière sont apparues les tours de bureaux modernes (tour du Midi, tour Madou, tour Dexia entre autres, mais aussi les tours Belgacom, la tour des Finances, le World Trade Center, etc.), soit une trentaine de tours dont la majorité est concentrée dans le principal quartier d'affaires de la ville : le Quartier Nord avec ses tours dressées devant la gare du Nord (et surnommé le « petit Manhattan »). Celui-ci offre cette caractéristique d'avoir été installé – au prix de la démolition de quartiers anciens – au cœur de la ville, à côté du centre historique, au contraire des quartiers identiques d'autres villes installés hors ville sur une dalle en surhaussement, comme le quartier de la Défense près de Paris. Dans le quartier européen se dresse le Berlaymont, siège de la Commission européenne et le siège du Conseil des Ministres européens, dans un bâtiment de forme ovoïde enfermée dans un cube translucide, ainsi que le site bruxellois du Parlement européen. L'ensemble des sièges européens sont reliés au réseau de métro et de chemin de fer par des stations et des gares souterraines assurant la communication avec l'aéroport et le réseau belge et international de chemin de fer. En surface et en tunnel, un réseau de voiries permet la liaison avec le centre de la ville et avec les boulevards de la deuxième ceinture, le grand périphérique appelé le Ring et l'aéroport. En général, c'est surtout dans le quartier nord et dans le quartier européen que des immeubles d'habitation et d'anciens siège administratifs de sociétés ont été remplacés par des constructions de style moderniste international. Mais cette expansion a entraîné un phénomène similaire, quoique moins concentré, dans d'autres quartiers avec l'essaimage de tours. L'inflation bureaucratique immobilière a cependant épargné les nombreux parcs et squares qui parsèment la ville. Le bois de la Cambre du prolonge la forêt de Soignes dont les s'étendent en partie dans la ville et abritent une faune protégée de cerfs, renards, écureuils, lapins, belettes, chauve-souris, une population d'oiseaux des plus variées et, depuis la fin du , des sangliers ont refait leur apparition. La proportion d'espaces verts publics est donc importante à Bruxelles, bien qu'inégalement répartie, et la forêt de Soignes y tient une place notoire. De plus, les jardins privés en intérieur d'îlot sont nombreux. Invisibles depuis la rue, ils jouent un rôle important dans l'assainissement de l'air. Influence de l'évolution sociale sur l'urbanisme Bruxelles a connu, depuis l'après-guerre jusqu'aux années 1990, une désaffection du centre-ville engendré par le départ des habitants vers la zone périphérique interne de la région et, même, vers l'extérieur de celle-ci. Cette périurbanisation semblable à celle des villes anglo-américaines se révèle contraire aux mouvements de population des autres grandes villes européennes. En effet, à Bruxelles, les classes moyennes et « supérieures » ont eu tendance à quitter les communes centrales pour s'installer dans la couronne de communes entourant le centre et même dans les communes périurbaines du Brabant où elles ont édifié un habitat de « standing ». Dès lors, les communes du centre ont eu tendance à se taudifier en accueillant des émigrés de la première génération. Mais, vers la fin du , un retour d'une certaine catégorie de population aisée s'est manifesté dans le centre-ville. Concurremment, les nombreuses spéculations immobilières apparues sous l'influence de la constitution à Bruxelles du pôle bureaucratique international, notamment de l'Union européenne, ont entraîné l'apparition d'immeubles de bureaux, dont les tours de style international au nombre d'une trentaine qui parsèment la ville, presque chaque commune en ayant au moins une : tour Astro, tour Madou, Pacific tower à Saint-Josse, tour du Bastion à Ixelles, tour Hilton, tour du Midi, tour Brusilia, tour Albert, les tours jumelles Albert et Léopold, tour Bleue, tour ITT, tour résidence de la Cambre (dans un style de type New-Yorkais des années trente), tour Floreal etc. Il faut citer à part la dizaine de tours du quartier Nord, nouveau quartier des affaires et des administrations. Ce quartier proche du centre-ville historique remplace un quartier ancien délabré et exproprié dans les années 1960. Il était prévu d'y ériger des tours sur une dalle selon un concept hérité des États-Unis. Mais le plan qui, dès l'origine, était conçu pour être celui du nouveau quartier administratif et des affaires de Bruxelles, a tenu compte de la proximité immédiate du centre historique de Bruxelles. Situation inverse de celle des quartiers similaires d'autres villes installés à l'extérieur (comme le quartier de la Défense près de Paris). Aussi, pour éviter l'isolement par rapport à la proximité d'un habitat traditionnel, a-t-on renoncé à la dalle au profit d'une voirie traditionnelle. Les tours du quartier Nord se dressent donc de part et d'autre de deux boulevards plantés d'arbres, le boulevard Simon Bolivar et le boulevard du Roi Albert II qui se croisent devant l'ancienne gare du Nord préservée de la démolition de l'ancien quartier et agrandie pour devenir le Centre de Communication Nord avec son nœud souterrain de transports en commun rail-route. Le boulevard du Roi Albert II, la principale artère du quartier, prolonge la voirie ancienne débouchant du centre-ville tout proche et relie de la sorte le nouveau quartier des affaires au centre même de Bruxelles avec son quartier historique. Celui-ci a échappé, en bonne partie, à la transformation urbanistique grâce non seulement à l'existence de monuments historiques de qualité que l'on n'a pas osé détruire, mais aussi, dans les années 1990 et surtout 2000, à cause d'un mouvement de retour de population vers le centre-ville. Après la première transformation sociale du centre par l'arrivée d'habitants défavorisés, comme les immigrés de la première génération, une nouvelle mutation est intervenue à la fin du par une gentrification engendrant des restaurations architecturales inspirées par le goût du pittoresque à l'ancienne, en réaction au fonctionnalisme de la fin du . On installe des logements de standing à la place de l'habitat ancien que la hausse des loyers a vidé de ses habitants, les petits magasins de quartier cédant la place à des commerces de luxe. La présence de l'Union européenne à Bruxelles n'est pas étrangère à ces divers mouvements de population qui sont engendrés non seulement par l'installation de milliers de fonctionnaires et de leurs familles, mais aussi par l'implantation de milliers de lobbyistes attirés par le centre de décision d'importance mondiale qu'est devenue Bruxelles. Les uns et les autres amènent à Bruxelles des habitudes nouvelles qui influencent la vie bruxelloise dans un sens qui donne à la ville un visage de plus en plus éloigné de celui de ses origines de ville brabançonne. L'évolution de l'urbanisme s'en ressent de plus en plus avec les aménagements successifs du quartier européen et, notamment de la rue de la Loi et de ses environs. Environnement Bruxelles est une des capitales les plus vertes d'Europe. Elle totalise en effet d'espaces verts, c'est-à-dire la moitié de la surface de la Région. Elle est aussi l'une des villes les plus cosmopolites du monde, ainsi que l'une des villes les plus riches d'Europe en PIB par habitant avec un score de 221 SPA en 2007) et s'impose comme la capitale économique et financière du pays. Selon le cadastre, la Région est bâtie à 44,5 %. Seuls 6 % du territoire est constitué de terres agricoles, pâtures, prés, vergers, les eaux ne couvrant que 1,5 % du territoire. Le reste de la superficie est constituée par des parcs, jardins et zones en friches à reconvertir, ainsi que par la forêt de Soignes, la plus grande hêtraie en site urbain avec ses répartis sur trois régions, dont à Bruxelles constitués en réserve naturelle abritant une faune protégée de daims, cerfs, renards, écureuils, lapins, belettes, diverses espèces de chauve-souris et une grande variété d'oiseaux. Les taux de couverture végétale et d'espaces naturels sont plus importants en périphérie où ils ont limité la périurbanisation de la capitale, mais ils diminuent fortement vers le centre de Bruxelles : 10 % du pentagone central, 30 % des communes de la première couronne et 71 % des communes de la deuxième couronne sont occupés par des espaces verts. La Région, la Ville et l'IBGE (Institut Bruxellois de Gestion de l'Environnement) veulent rendre plus facile et plus équitable l'accès aux services liés à l'Environnement (déchèteries, assainissement) et aux espaces verts. Un des moyens utilisés est le « Maillage vert et bleu » qui vise à augmenter le nombre et l'interconnexion des espaces verts. En 2016, une nouvelle espèce d'insecte a été découverte à Bruxelles dans le Jardin botanique Jean Massart. Il s'agit d'une espèce de mouche qui porte depuis le nom de la ville, puisqu'elle a été nommée Drapetis bruscellensis. Enfin, partie importante de la gestion de l'environnement, le réseau d'égouts qui s'étend sur fait l'objet d'un plan d'assainissement et même de renouvellement des parties les plus anciennes remontant à plus d'un siècle et dont l'état délabré a entraîné plusieurs fuites entraînant des effondrements de la voirie. Il s'agit d'une entreprise de plusieurs années décidée par le gouvernement de Bruxelles-Capitale. Démographie Population La région de Bruxelles-Capitale compte plus d'un million d'habitants et connait une remarquable augmentation de sa population. Bruxelles est la ville qui croît le plus vite en Belgique. Au premier , elle a passé le cap du million d'habitants après un creux d'une dizaine d'années. Bruxelles et sa périphérie, en tenant compte de la zone d'emplois (zone RER), comptent environ d'habitants et s'étendent sur une grande partie des deux provinces de Brabant. Bruxelles fait aussi partie d'une plus large conurbation en triangle avec Gand et Anvers qui compte environ d'habitants (un peu plus de 40 % de la population totale de la Belgique) et rassemble l'essentiel de l'activité économique de la Belgique. Bruxelles-Capitale, selon sa dénomination dans la constitution belge, est une des régions de Belgique. Elle est constituée de 19 communes peuplées, au total, en 2019, de sur , soit une densité de . Cette région urbaine est dotée de son propre gouvernement et de son propre parlement. En son centre, la commune d'origine qui porte le nom de Ville de Bruxelles, dénomination officielle et par tradition, qui est peuplée, au , de ( et ) sur , soit une densité de . Elle est entourée, dans un bâti unique, par les dix-huit autres communes étroitement imbriquées entre elles de l'une des trois régions de Belgique, la région de Bruxelles-Capitale. À l'extérieur des dix-neuf communes de la région urbaine, une zone d'influence compte, en sus de la population des dix-neuf communes, dans des limites qui ne sont pas formellement établies. Cette zone, définie comme fournissant une forte proportion de travailleurs qui migrent quotidiennement vers la capitale, s'étend en majorité au nord, à l'est et à l'ouest sur la province du Brabant flamand et comprend donc deux régions (Bruxelles-Capitale et la région flamande) et englobe deux communautés, la française et la flamande. Au sud, une partie de la province du Brabant wallon est, de fait, englobée dans la zone d'influence bruxelloise avec les communes de Waterloo et de Braine-l'Alleud qui fournissent un fort contingent de travailleurs migrants à destination de Bruxelles. De plus, en 2001, Bruxelles ne comptait pas moins de quarante-cinq nationalités différentes représentées par au moins mille habitants. Cette mixité d'origine s'est encore beaucoup accentuée depuis. Langues Les deux langues officielles de la Région de Bruxelles-Capitale sont le français et le néerlandais, le français étant majoritaire. Les communes de l'agglomération de Bruxelles situées sur le territoire de la Région flamande sont, elles, officiellement néerlandophones, bien qu'il existe des majorités ou de fortes minorités de personnes parlant le français dans ces communes. Certaines d'entre elles sont des « communes à facilités ». Cette dénomination signifie que la loi y accorde à la minorité francophone (qui est parfois en réalité majoritaire) un certain nombre de facilités administratives pour lui permettre de communiquer en français avec l'administration. En plus, vu la position centrale de Bruxelles et le nombre d'institutions internationales qu'elle abrite, l'anglais est de plus en plus utilisé comme langue véhiculaire. Si les 19 communes bruxelloises constituent ensemble la seule partie officiellement bilingue de la Belgique, et qu'il y a des « communes à facilités », cela s'inscrit dans un contexte historique et politique particulier. À sa fondation au xe siècle, Bruxelles fut une cité dont les habitants parlèrent le bas-francique, sous-groupe du bas allemand, principalement sous la forme de dialectes brabançons,. Sa situation linguistique changea cependant radicalement au cours des deux derniers siècles ; d'une ville quasiment entièrement néerlandophone, Bruxelles changea en une ville bilingue, voire multilingue, avec pour langue majoritaire et lingua franca le français. À côté d'une immigration française et wallonne, cette « francisation de Bruxelles » s'explique avant tout par le changement de langue de la population bruxelloise flamande au cours des générations (la « francisation autochtone »). La raison en fut le manque de considération dont jouissait le néerlandais en tant que langue de salon au sein de la société belge, renforcé par l'attrait que représentait le français comme la langue de la culture et des échanges internationaux à l'époque. Cette transformation démarra au xviiie siècle mais prit toute son ampleur lorsque la Belgique devint indépendante et Bruxelles déborda au-delà ses murs,. La francisation réelle et massive de la population urbaine ne commença cependant que dans la seconde moitié du xixe siècle. À partir de 1880, de plus en plus de néerlandophones devinrent bilingues, tandis que le néerlandais ne se transmettait plus à la génération suivante. Par conséquent, vers le milieu du xxe siècle, le nombre de francophones unilingues dépassa celui des Flamands (unilingues et bilingues),. Depuis lors, Bruxelles est d'ailleurs devenu progressivement une ville d'échanges internationaux, ce qui contribua à un afflux d'immigrants qui favorisèrent l'émergence du français ainsi que d'autres langues étrangères, aux dépens du néerlandais (la « francisation allochtone »). À partir des années 1960, à la suite de la fixation de la frontière linguistique et à l'essor économique de la Flandre, le néerlandais s'établit progressivement comme langue honorable capable de concurrencer le français en Belgique. Durant la seconde partie du xxe siècle, à la suite de l'urbanisation, un nombre supplémentaire de communes précédemment néerlandophones de la Périphérie bruxelloise devinrent majoritairement francophones,. Ce phénomène, connu en Flandre comme la « tache d’huile francophone », constitue, en même temps que la question du statut de Bruxelles, un des principaux sujets de contentieux de la politique belge,. (Inversément, les activistes francophones de Bruxelles parlent du « carcan » pour désigner le figement de la frontière linguistique autour des 19 communes.) À Wemmel, Kraainem, Wezembeek-Oppem, Rhode-Saint-Genèse, Linkebeek et Drogenbos, les six communes à facilités de la périphérie bruxelloise qui font partie de la Région flamande, la proportion des francophones a évolué également dans la deuxième moitié du xxe siècle jusqu'à faire d'eux une majorité. Dans l'arrondissement de Hal-Vilvorde qui, outre les six communes à facilités, comprend encore 29 autres communes flamandes, environ 31 pour cent des familles en 2006 se servaient du français comme langue de communication entre l'enfant et la famille. Le gouvernement flamand y voit une évolution inquiétante et mène une politique visant à maintenir le caractère néerlandophone du Rand,. Cette politique se traduit entre autres par une interprétation tatillonne des facilités, comme la circulaire Peeters qui stipule que les résidents francophones doivent à chaque fois demander à nouveau des documents en français. Religion Église orthodoxe Saint Job à Uccle Politique et administration Au niveau national Désignée la capitale de la Belgique selon l'article 194 de la Constitution belge, elle est le siège du pouvoir exécutif constitué par la monarchie belge et le gouvernement fédéral de la Belgique, du pouvoir législatif constitué par la Chambre des députés et le Sénat, et du pouvoir judiciaire. Elle est aussi la résidence des ambassades et consulats étrangers. Elle est le siège des gouvernements et parlements de plusieurs des entités fédérées qui composent la Belgique : deux des trois régions fédérées : la Région de Bruxelles-Capitale et la Région flamande ; deux des trois Communautés : la Communauté française de Belgique, qui a modifié sa dénomination en Fédération Wallonie-Bruxelles en , forme un pouvoir unique installé à Bruxelles pour gérer les matières communes à Bruxelles et à la Wallonie, la culture française au sens large (enseignement, beaux-arts, cinéma, télévision et maisons de la culture, échanges culturels internationaux), la Communauté flamande, qui gère la culture des Flamands de Flandre et de la minorité flamande de Bruxelles, a également élu Bruxelles comme siège. Un projet gouvernemental de création d'une zone dont la population et les limites doivent être définies avec précision a été déposé en 2010 sous le nom de « Métropole de Bruxelles ». Au niveau international De nombreuses institutions de l'Union européenne ont leur siège ou une grande partie de leurs activités à Bruxelles, telles que : le Conseil de l'Union européenne ; la Commission européenne ; le Parlement européen (pour ses travaux de commissions et ses sessions additionnelles, le siège de cette institution étant à Strasbourg) ; le Comité des régions ; le Comité économique et social. C'est également à Bruxelles que se situe le siège d'Organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne (Eurocontrol) du Conseil des communes et régions d'Europe et de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN). Les principales confédérations syndicales internationales y ont leurs sièges : la Confédération européenne des syndicats (CES), la Confédération internationale des syndicats libres (CISL) et la Confédération mondiale du travail (CMT). Enfin, la ville accueille 120 institutions internationales, () et plus de , faisant de Bruxelles le deuxième centre de relations diplomatiques au monde (après New York). Enfin, Bruxelles compte plus de . Le statut de (partagé, et même parfois contesté par Luxembourg et surtout Strasbourg qui, outre le siège du Parlement européen, accueille aussi celui du Conseil de l'Europe) reste cependant officieux, l'Union européenne n'ayant pas officiellement de capitale. Évolution historique Au cours des âges, Bruxelles qui était une des principales villes du Brabant dès le , connaît une première expansion sous le duc Jean de Brabant dont les possessions s'étendent jusqu'en Limbourg. Par succession féodale, la ville devient le siège du pouvoir des ducs de Bourgogne. Sous Philippe le Bon, qui y installe sa résidence, ayant acquis le Brabant et d'autres territoires des Pays-Bas par voie d'héritage, la ville agrandit le palais ducal afin d'y retenir le duc. C'est là qu'il installe son exceptionnelle bibliothèque de 900 volumes. Le duc développe une politique d'unification et de prestige qui le fait surnommer le Grand Duc d'Occident, et aussi Conditor Imperii Belgici. Le nom Belgique, présent dans la tradition des cartographes du Moyen Âge, accompagnera d'ailleurs celui de Bruxelles à travers l'histoire sous les dénominations de Leo Belgicus qui, au désigne l'ensemble géographique dominé, au nord, par la dynastie de Bourgogne, mais aussi Belgica Regia et Belgica Foederata. Sous Philippe le Bon, dès le , apparaît une monnaie unique, le Vierlanders, ainsi nommée car elle remplace les monnaies de quatre des principaux pays du territoire des grands Pays-Bas. Il s'agit de supprimer les taux de change sans cesse variables entre les monnaies locales afin d'améliorer les transactions commerciales tout en facilitant la perception des impôts. En 1430, il crée le Grand conseil et le Conseil ordinaire, l'un chargé de la justice, l'autre de la politique générale. En 1464, il réunit les États généraux des Pays de par-decà, depuis le nord de la Hollande jusqu'à Boulogne, Belgique incluse, avec ses possessions de Bourgogne, les Pays de par-delà. Il s'agit d'une assemblée législative représentant les trois états, la noblesse, la bourgeoisie et l'Église et dont émane un gouvernement dénommé le Conseil d'État. Ce système reste soumis au souverain et s'affirmera, dans la Belgique d'Ancien régime, avec des fortunes diverses, malgré des monarchies hostiles imposées par des conquêtes étrangères, et ce jusqu'à la fin du . À Bruxelles, le règne de Philippe le Bon ne se manifeste pas seulement par les séances des États généraux et par le va-et-vient des ambassadeurs. Des écoles sont ouvertes dans la ville et les pauvres sont soignés gratuitement, comme dans plusieurs cités des États bourguignons. Des fêtes ponctuent les activités politiques pour des raisons de prestige et les états généraux sont fréquemment sollicités pour les financer. Il en résulte que les métiers d'art se développent dont les tapisseries de Bruxelles. En outre, le grand-duc caresse le projet d'une croisade vers la Terre sainte. Parallèlement à cette action intérieure, Philippe le Bon développe une politique extérieure destinée à lui créer des alliés contre la politique du roi Louis XI de France inquiet du renforcement bourguignon autour de son royaume. C'est ainsi que, en 1430, le duc fonde l'ordre de la Toison d'or au sein duquel il initie des nobles de ses possessions tout en attirant des personnalités étrangères de premier plan, tels que le roi Alphonse V d'Aragon et de Naples, et en 1468, Édouard IV d'Angleterre. Enfin, par le traité d'Arras, signé le , Philippe le Bon obtient du roi Charles VII de France le droit d'occuper Boulogne-sur-Mer et les villes de la Somme plus divers territoires. En plus, et surtout, Philippe le Bon obtient à titre personnel la suppression de son statut de vassal à l'égard du roi de France. Par ce traité, le pouvoir bourguignon devient autonome comme l'autorité installée à Bruxelles ne l'avait plus été depuis les ducs de Brabant. Toutefois, il subsiste des liens féodaux entre des seigneurs et des cités avec le Saint-Empire germanique. Les pays sous l'autorité du duc voient s'ouvrir une perspective d'indépendance que la complexité du régime féodal modère cependant de par les allégeances de familles nobles à l'égard de l'empire allemand. Aussi, Charles le Téméraire, fils de Philippe le Bon, continuant la politique de son père, tente-t-il de renforcer son autorité sur les territoires dont il a hérité en voulant évincer tout autre pouvoir que le sien. C'est dans ce but qu'il croit pouvoir obtenir le titre de roi que lui conférerait l'empereur germanique. Mais il n'obtient pas ce titre par suite des intrigues du roi Louis XI de France pour qui les visées bourguignonnes constituent une menace. Entre-temps, Charles doit affronter la fronde de certains nobles et la rébellion des villes. Le , à Bruxelles, dans son palais du Coudenberg, il organise une cérémonie de pardon des Gantois qui s'étaient soulevés. C'est l'occasion de déployer un faste qui doit pouvoir rivaliser avec celui dont Philippe le Bon était coutumier. Le duc est assis dans un fauteuil recouvert d'un drap d'or et des tapisseries ornent les rues de Bruxelles par où passent les ambassadeurs de France, d'Angleterre, de Naples, de Milan, d'Aragon et de Sicile, d'Autriche, de Prusse, du Danemark, de Norvège, de Hongrie, de Bohème, de Pologne et de Russie. Si l'autorité du duc de Bourgogne paraît bien assise à l'intérieur, à l'extérieur elle doit affronter l'hostilité du roi de France et aussi la méfiance de l'empereur d'Allemagne. Celui-ci, après avoir promis au duc de lui accorder le titre de roi, se rétracte. Cette nouvelle dignité aurait donné à Charles le pouvoir de faire jeu égal avec le roi de France. Après l'échec de la cérémonie d'investiture royale, alors que les souverains d'Europe, et surtout le roi de France, s'attendaient à devoir composer avec un nouveau roi, le duc de Bourgogne se sent poussé à la guerre pour affirmer sa puissance. Celui que l'on nomme Charles le Téméraire tente donc de réunir par la force ses possessions bourguignonnes de France avec celles des grands Pays-Bas. Ceux-ci sont, à l'époque, nommés le Leo Belgicus. Mais les campagnes guerrières du Téméraire se heurtent sans cesse au roi de France qui entretient l'hostilité des Alsaciens et des Suisses dont les territoires séparent les parties nord et sud de la « Grande Bourgogne » rêvée par Charles le Téméraire. Finalement, le duc meurt au combat à Nancy. Dès l'époque bourguignonne, la langue française a droit de cité à Bruxelles en tant que langue du pouvoir. Mais il était de règle de traduire en néerlandais tout texte légal qui devait l'être pour la bonne compréhension des sujets des ducs. Après la mort du Téméraire, Bruxelles reste aux mains des Bourguignons et finit par échoir dans l'héritage de celui qui allait devenir, à sa majorité, Charles Quint. Né à Gand, héritier des ducs de Brabant à travers l'hérédité des ducs de Bourgogne, Charles hérite donc des Pays-Bas bourguignons, mais aussi de l'Espagne et de ses colonies d'Amérique. Il va alors réaliser le rêve déçu de Charles le Téméraire lorsqu'il devient par élection de la Diète d'Empire, empereur du Saint-Empire romain germanique. En effet, en obtenant cette charge, il émancipe, les grands Pays-Bas de la tutelle étrangère qu'était celle du Saint-Empire, puisque, par un renversement historique, c'est, à partir de ce moment-là, le souverain des Pays-Bas qui exerce le pouvoir sur l'Empire. Né à Gand, élevé en Brabant, Charles Quint avait été, dès sa naissance, considéré par la population comme un enfant du pays. Mais son entourage flamando, franco espagnol, puis allemand, en fait un polyglotte, parlant le néerlandais, le français, l'espagnol et l'allemand. Cependant, à la cour de Bruxelles, le français est la langue véhiculaire. C'est durant son séjour à Bruxelles, 1515-1516, qu'Érasme, le prince des humanistes, rédige en français son traité de l'éducation d'un prince destiné à guider l'éducation de Charles qu'il remet personnellement au futur empereur qu'il appelle "Princeps Burgundiunum". C'est au palais du Coudenberg que Charles Quint réside le plus souvent, en dehors de ses campagnes militaires et de deux brefs séjours en Espagne. La première fois, c'est pour aller faire connaissance de ses sujets espagnols, la deuxième fois, c'est alors qu'il est empêché de traverser la France pour rentrer à Bruxelles, étant en guerre avec ce pays et alors qu'il retient prisonnier le roi de France François vaincu à la bataille de Pavie. Malgré les absences de Charles, chaque fois pour cause de guerre, le français est donc, à Bruxelles, la lingua franca, langue utilisée comme langue d'usage par les seigneurs de la Cour. C'est aussi une langue pratiquée par les Wallons installés à Bruxelles (une place publique indiquée sur les plans les plus anciens s'appelle place des Wallons). Lorsque Charles Quint, en 1548, par la transaction d'Augsbourg, érige les Dix-Sept Provinces en Cercle de Bourgogne affranchi de la juridiction impériale, il apporte au pays une véritable indépendance. Ce qui est confirmé, en 1549, par la Pragmatique Sanction qui confirme l'indissociabilité de ce que l'on nomme aussi la Généralité des Pays-Bas qui englobe la Hollande et ses extensions du nord, la Belgique, le nord de la France et la Franche-Comté. Philippe II d'Espagne, fils de Charles Quint, est destiné à en être le souverain, mais dans le respect des franchises et des privilèges locaux, ce qui confère aux gouverneurs installés à Bruxelles leur autonomie politique au sein d'un vaste ensemble multi-national comprenant l'Espagne et ses colonies. Aussi, quand Charles abdique à Bruxelles de tous ses pouvoirs sur la généralité du Leo Belgicus, sur la Bourgogne, sur le Saint-Empire romain germanique, et sur l'Espagne avec ses colonies, l'héritage qu'il laisse ne paraît pas menacer la ville dans son statut politique de ville de pouvoir en Europe du Nord. Mais le choix que son fils, Philippe II, fait de Madrid pour y résider va créer un antagonisme entre Bruxelles et l'ensemble des Pays-Bas envers l'Espagne. D'autant plus que, depuis Madrid, Philippe II intensifie la lutte de son père contre le protestantisme. Celle-ci s'était déjà traduite à Bruxelles, comme dans ses autres villes et États, par la publication de placards, des affiches condamnant les ennemis de l'église catholique romaine avec des peines allant jusqu'à celle de la mort. Après Charles Quint, le français continue, au cours des siècles, à être utilisé par l'aristocratie et une partie de la bourgeoisie, particulièrement dans les affaires de politique extérieure. Le brabançon, variante dialectale du néerlandais, demeure la langue véhiculaire de la grande majorité de la population. Le soulèvement contre l'autoritarisme du successeur de Charles Quint, son fils Philippe II, entraîne, après des répressions sanglantes dans le cadre des guerres de religion, la scission des Pays-Bas bourguignons. C'est la naissance des futurs Pays-Bas du nord (que les Français appellent la Hollande), un État majoritairement protestant. Le conflit commence par l'arrivée à Bruxelles de troupes espagnoles qui occupent la ville et par l'exécution sur la Grand-Place de deux chefs rebelles, les comtes d'Egmont et de Horne. La répression touche aussi de nombreux tenants des droits et franchises locaux menacés par Philippe II d'Espagne. De ce fait, le prince d'Orange, dit Guillaume le Taciturne, d'origine allemande, mais élevé en français à la cour de Bruxelles (il parle aussi l'allemand et le néerlandais), qui avait été proche de Charles Quint, devient l'emblème et le chef de la guerre contre l'Espagne. Au cours d'une longue guerre, le prince, qui a fui Bruxelles pour prendre la tête de ce qui devient une révolution reviendra brièvement dans Bruxelles reconquise. Les contemporains décrivent son retour aux côtés de l'ambassadeur d'Angleterre comme un véritable triomphe. C'est l'occasion pour les Bruxellois d'assister au premier feu d'artifice exécuté en Europe occidentale. Mais les vicissitudes des combats entraînent le prince loin de Bruxelles, aux côtés des protestants, jusqu'à se convertir à la Réforme. Acharné dans son combat pour la défense des droits et l'émancipation des populations, Guillaume d'Orange va jusqu'à appeler une de ses filles Catherine-Belgique d'Orange-Nassau. Mais, finalement, incapable de libérer le sud de l'emprise espagnole, réfugié dans les Pays-Bas du Nord, Guillaume d'Orange leur a légué sa devise, par laquelle s'affirme sa persévérance, devise qui sera celle de la dynastie d'Orange-Nassau, qui règne encore au sur les Pays-Bas et qui est toujours en français : « Je maintiendrai ». Durant toute la durée du conflit, Bruxelles s'est plusieurs fois opposée directement aux gouverneurs espagnols, tant pour des raisons religieuses que fiscales, notamment par l'Union de Bruxelles qui entérine la Pacification de Gand qui proclame l'unité des populations des grands Pays-Bas du nord au sud. Succès éphémère, la ville deviendra même une république calviniste, subissant un siège d'un an avant de retomber sous le pouvoir du roi d'Espagne. Durant les quatre-vingts ans que devait durer la guerre, Bruxelles connait un répit de dix ans sous les archiducs Albert et Isabelle installés dans le vieux palais bruxellois des ducs de Brabant et des ducs de Bourgogne sous un régime de neutralité équivalant à une quasi-indépendance. Sous leur règne, en 1579, Bruxelles perd toute emprise sur les provinces du nord par le traité d'Utrecht par lequel l'Espagne reconnaît l'indépendance du nord. C'est la naissance des Pays-Bas du nord, principalement la Hollande, séparés de la Belgique. Celle-ci est encore appelée, à l'époque, les Pays-Bas méridionaux. Durant ces événements, Bruxelles reste une ville brabançonne dont le thiois, version brabançonne de la langue flamande, est la langue de l'administration et des chambres de rhétorique, et demeure la langue véhiculaire. Mais, sous les archiducs, la politique intérieure du Conseil d'État (gouvernement) se fait en français. Si les relations avec les gouverneurs représentant l'Espagne continuent en langue française, moins souvent en langue espagnole, la vie culturelle est toujours marquée par l'emploi de la langue néerlandaise. Même après le bombardement sauvage de la ville par l'armée française du maréchal de Villeroy, au , la présence de la langue française à Bruxelles n'est pas menacée. Pourtant, la politique française de conquête provoque une hostilité populaire qui entraîne une union de fait entre les Pays-Bas du Sud et la politique de l'Espagne dans une entente ambigüe qui marie une hostilité populaire envers les troupes d'occupation espagnoles avec l'engagement de nobles locaux et d'aventuriers qui s'en vont jouer un rôle surtout militaire au service de l'Espagne, tels Jean t'Serclaes, comte de Tilly et Jean de Werth. L'Espagne n'en est pas moins ressentie par la population comme une puissance occupante, surtout du fait des impôts. Mais la Belgique constitue une source de revenus fiscaux et un poste d'observation et de défense en Europe du Nord dont la cour de Madrid ne veut pas se passer. Aussi, pour maintenir leur influence sur la Belgique, appelée les Pays-Bas méridionaux, les rois d'Espagne doivent-ils passer par l'accord des états généraux et du Conseil d'état (gouvernement) siégeant à Bruxelles pour de nombreuses décisions relatives à la politique et aux guerres de l'Espagne qui entraînent des impositions fiscales mal accueillies par la population. Cela fait de Bruxelles une capitale dont il faut respecter les droits et franchises, comme il le faut pour les lois locales des autres composantes des Pays-Bas méridionaux. Ce qui ne va pas sans heurts et conflits depuis le jusqu'au début du , la noblesse locale, le peuple et les pouvoirs urbains ne cessant de revendiquer et d'entrer en rébellion avec la monarchie espagnole. Malgré les intérêts que l'Espagne possède aux Pays-Bas espagnols, elle finit par se lasser de l'incessante opposition qu'elle rencontre et lègue le pays, au , par dévolution de la dynastie espagnole des Habsbourg, aux Habsbourg d'Autriche, et ce en vertu du droit féodal qui, encore à cette époque, régit les pouvoirs qui se partagent l'Europe. Le français étant la langue de culture de toute l'aristocratie européenne et des classes possédantes de l'Ancien Régime, c'est cette langue qui est utilisée dans les affaires politiques. La situation linguistique à Bruxelles continue donc à se caractériser par une dualité de culture, d'une part la langue populaire, le thiois, et, d'autre part, la langue de l'élite. C'est à cette époque que la francisation de la ville se développe sous le gouverneur Charles de Lorraine représentant le pouvoir autrichien. Mais les embellissements de Bruxelles auxquels présida ce gouverneur par la création du quartier royal et la faveur publique qui lui était accordée pour sa bonhomie ne suffirent pas, sous son successeur, à empêcher une hostilité publique motivée par les réformes autoritaires de l'empereur d'Autriche Joseph II et, comme sous le régime du roi d'Espagne, par les impôts. À Vienne existe un bureau belge. L'immixtion autrichienne dans les affaires belges apparaît moins lourde, au début, que celle de l'Espagne. Le régime est celui d'un protectorat. Bruxelles est le poste avancé de l'Autriche en Europe de l'Ouest et, à ce titre, le gouverneur représentant l'empereur d'Autriche y reçoit les plénipotentiaires de puissances étrangères. Mais la volonté de l'empereur d'Autriche est de réglementer l'exercice des professions au mépris des droits acquis par les vieilles chartes. Un chef de corporation, François Anneessens, est exécuté sur la Grand-Place de Bruxelles, d'autres défenseurs des droits locaux doivent s'enfuir. La décision de l'empereur de supprimer des congrégations religieuses qu'il considère comme inutiles, pour une partie d'entre elles, achève de soulever la population de Bruxelles et d'autres villes. Après la victoire militaire à la bataille de Turnhout de l'armée levée par les États généraux représentant les diverses provinces belges, c'est en français qu'est proclamée l'indépendance des États belgiques unis. Mais les querelles entre partisans d'un retour aux anciennes coutumes et les tenants des idées du siècle des Lumières minent la capacité de résistance du pays. Il en résulte un retour en force des Autrichiens. Mais cela n'enraye pas la montée du français à Bruxelles puisque, dès 1793, la victoire des armées de la Révolution française entraîne l'annexion à la France de l'ensemble du pays, avec pour conséquence l'imposition de la langue française dans toute la Belgique. Par décision française, la ville est ramenée à ses limites du Moyen Âge représentées par une enceinte du qui est d'ailleurs démantelée sur ordre de Napoléon Bonaparte. L'autorité qu'exerçait l'Amman de Bruxelles sur la population de la vallée environnante, nommée la cuve, est supprimée. Cette décision arbitraire ramène la population à et perturbe la vie économique. La ville est ramenée au rang de chef-lieu du département de la Dyle, nouveau nom du Brabant. Le préfet Doulcet de Pontecoulant plaidera auprès de Napoléon le retour aux anciennes limites. Mais la chute de l'empire français empêchera ce projet d'aboutir. Sous la République française et l'Empire, le français s'est installé partout comme langue officielle. C'est notamment le cas à Bruxelles. Et malgré une éphémère annexion par le Royaume des Pays-Bas, décidée par les puissances du congrès de Vienne, qui fait de Bruxelles une des deux capitales des Pays-Bas, de 1815 à 1830, c'est le français qui devient la langue des classes supérieures. C'est au point que la tentative d'imposer la langue néerlandaise fut une des causes de la révolution belge de 1830, en plus des mesures discriminatoires d'ordre politique favorisant les Hollandais dans l'administration et dans l'armée, alors qu'ils étaient moins nombreux que les Belges. Des combats sanglants éclatent à Bruxelles en septembre 1830 et se propagent dans tout le pays. Après le bombardement d'Anvers par l'armée hollandaise réfugiée dans la citadelle de cette ville, l'indépendance de la Belgique est acquise avec l'accord du Royaume-Uni et de la France. En 1831, l'armée française intervint pour prévenir un retour en force des Hollandais qui se retirent dans Anvers, mais sans affrontement direct. À cette occasion apparaît un nom qui fera son chemin dans l'histoire de Belgique, surtout de Bruxelles, celui de Charles de Brouckère qui, en menaçant l'armée hollandaise sur ses arrières avec ses volontaires du Limbourg, fut un des artisans de leur repli sur Anvers. Mais les noms des principaux chefs de la révolution sont Louis De Potter, Charles Rogier, Alexandre Gendebien et Jean-Baptiste Nothomb. Ils formèrent un gouvernement provisoire installé dans l'hôtel de ville de Bruxelles alors même que les combats éclataient sur les barricades. Agrandi par l'entrée de diverses personnalités, ce gouvernement patronna la création par un Congrès national de la constitution réputée, à l'époque, la plus libérale du monde. C'est à ce titre qu'elle servit d'ailleurs de référence à plusieurs pays. Cependant, bien que d'inspiration très libérale, cette constitution se voulut monarchique pour ne pas susciter l'hostilité des souverains européens qui voulaient bien d'une Belgique indépendante, mais pas d'une république. C'est à Bruxelles que, le , a lieu en français la prestation de serment de Léopold un noble allemand lié à la monarchie britannique. Une tentative militaire du roi de Hollande ayant été brisée par l'hostilité des grandes puissances et l'entrée en Belgique d'une armée française appelée par le nouveau roi, un traité de paix sera signé en 1839 entre la Belgique et les Pays-Bas. Commence alors le développement industriel de la Belgique qui va devenir une puissance industrielle de premier plan. C'est au cours de cette période qui s'étend sur les , que Bruxelles connaît une expansion qui va décupler sa population tout en débordant des limites auxquelles l'avaient ramenée les Français durant l'annexion. Parallèlement la ville s'est transformée d'une ville largement néerlandophone dans la classe populaire en une ville bilingue, voire multilingue, avec le français pour langue majoritaire et , c'est-à-dire langue franche au sens de langue libre, ce qui veut dire appartenant à tous, ce qui en fait la langue de communication entre les habitants, même d'une autre langue maternelle Bien que historiquement Bruxelles fût une cité dont les habitants parlèrent le néerlandais — communément appelé dialecte flamand — la situation linguistique bruxelloise change radicalement au cours des deux derniers siècles. À côté d'une immigration française et wallonne, cette progression du français s'explique avant tout par la conversion linguistique de la population néerlandophone au cours des générations. La raison en est le manque de considération dont jouissait le néerlandais en tant que langue de culture au sein des classes dominantes belges, renforcé par l'attrait que représentait à l'époque le français comme langue de haute culture et des échanges internationaux. Cette transformation avait démarré graduellement au mais prit toute son ampleur lorsque la Belgique devint indépendante et que Bruxelles déborda au-delà de ses murs. La francisation réelle et massive de la population urbaine ne commence cependant que dans la seconde moitié du . À partir de 1880, on constate que les néerlandophones se virent de plus en plus forcés de devenir bilingues. Le néerlandais ne se transmettait plus à la génération suivante, ce qui a eu pour effet une augmentation considérable du nombre des francophones unilingues après 1910. À partir des années 1960, à la suite de la fixation de la frontière linguistique et de l'essor socio-économique de la Région flamande, la francisation des néerlandophones a paru stagner. Durant la seconde partie du , Bruxelles devient progressivement une ville d'échanges internationaux, ce qui contribue à un afflux d'immigrants qui favorisent l'augmentation de l'usage du français ainsi que de l'émergence d'autres langues, aux dépens du néerlandais. Simultanément, à la suite de l'urbanisation, un nombre supplémentaire de communes précédemment néerlandophones de la Périphérie bruxelloise sont devenues majoritairement francophones. Ce phénomène, connu en Flandre comme la « tache d'huile francophone », constitue, en même temps que la question du statut de Bruxelles, un des principaux sujets de contentieux de la politique belge. La ville, devenue ville-région au , constitue un ensemble urbanistique uni et officiellement bilingue de 19 communes autour du noyau de la cité centrale du haut Moyen Âge. Par ce statut de région, la constitution belge installe Bruxelles dans une position identique à celle des autres régions de Belgique tout en lui rendant une forme et une superficie proches de ses anciennes limites, situation adaptée au statut de capitale qu'elle avait acquis en accueillant la résidence des ducs de Bourgogne Philippe le Bon et Charles le Téméraire. La juridiction bruxelloise plus étendue exercée autrefois dans ce que l'on appelait le quartier de Brabant, qui représentait une partie de cette province, n'a toutefois pas été restaurée. Cette position, Bruxelles l'avait pourtant conservée pendant des siècles, d'abord sous les ducs de Brabant, puis sous les ducs de Bourgogne, et encore sous Charles Quint, quand celui-ci avait constitué les grands Pays-Bas en une généralité incessible par l'acte dit de La Pragmatique Sanction. Par la suite, les guerres de religion et l'absolutisme espagnol ne purent enlever à Bruxelles ni l'étendue de sa juridiction ni son statut politique puisqu'elle resta le siège du Conseil d'État (gouvernement) de ce que l'on appela la Belgica Regia (Pays-Bas espagnols) après la rupture avec le nord. Il s'agissait bel et bien d'un gouvernement, même sous le protectorat des Habsbourg d'Espagne. Plus tard, la révolution brabançonne qui amena la création des États belgiques unis, malgré les Habsbourg d'Autriche, ne fit que confirmer le statut de Bruxelles. Il fallut l'annexion de la Belgique, décidée à Paris, pour ramener la ville à ses dimensions du Haut Moyen Âge. Près de deux siècles plus tard, la ville a donc retrouvé un état conforme à son histoire et à la réalité socio-politique moderne. Déjà, après la révolution belge de 1830, s'amorça un mouvement d'extension progressive à travers le et, surtout, au avec la reconnaissance de l'agglomération de Bruxelles de 19 communes constituées en une entité unique présidée d'abord par un conseil. Enfin, en 1990, fut consacrée la création constitutionnelle de la ville région de Bruxelles-Capitale. Celle-ci possède son propre gouvernement et sa propre assemblée parlementaire sous le nom officiel de . La population recensée représente un peu plus d'un million cent mille habitants, les prévisions laissant augurer une augmentation de 20 % pour 2030 selon le bureau du plan. La région est une des trois régions fédérées de Belgique, les deux autres étant la Région wallonne et la Région flamande. Une comparaison avec d'autres communes belges est possible dans la liste des communes belges les plus peuplées, où Bruxelles n'apparaît pas d'un seul tenant, mais à travers sa division communale. Situation actuelle Les bruxelloises constituent ensemble la seule partie officiellement bilingue de la Belgique La création de la Région de Bruxelles-Capitale a été longtemps retardée du fait des visions différentes sur le fédéralisme en Belgique. Dans un premier temps les partis flamands demandaient des compétences essentiellement culturelles, tandis que les francophones voulaient l'autonomie économique. Les Flamands craignaient aussi d'être placés en minorité devant deux régions francophones et ils voyaient dans la création de la Région bruxelloise une coupure définitive entre Bruxelles et la Flandre, et une concession à la francisation. En 1989, la Région de Bruxelles-Capitale a tout de même fini par être créée officiellement. C'était un retour à la situation de la fin du , lorsque la ville avait autorité de justice sur plusieurs communes voisines, situation multiséculaire qui fut supprimée par les Français lors de l'annexion par la première république. Mais, au , c'est une autorité politique générale et pas seulement judiciaire qui réunit la commune de Bruxelles et les dix-huit communes qui l'entourent dans un ensemble où toutes les communes sont égales. La commune centrale conserve, par tradition, le titre multiséculaire de Bruxelles-ville sans que cela lui confère un droit supplémentaire par rapport aux autres communes. C'est la naissance d'une région qui a son propre parlement régional, avec une représentation minimale garantie pour les Flamands (17 des , environ un cinquième), et un gouvernement régional paritaire (à l'exception du Ministre-Président et des secrétaires d'État). Bruxelles n'a toutefois pas une Communauté propre, en vertu de quoi la Communauté flamande aussi bien que la Communauté française y exercent leur compétence qui est de nature linguistique englobant notamment l'enseignement. Ces communautés possèdent aussi la compétence linguistique sur la Flandre du côté néerlandophone et sur la Wallonie du côté francophone. Mais, pour Bruxelles, les deux communautés sont représentées par des commissions spécifiquement bruxelloises qui gèrent les intérêts linguistiques des Bruxellois flamands et des Bruxellois francophones. Du côté néerlandophone a été créée une Commission communautaire flamande spécifique pour s'occuper des Bruxellois flamands (VGC, qui a succédé à une instance nommée d'abord la Commission culturelle néerlandaise) et, du côté francophone, la Commission communautaire française (COCOF) qui s'occupe des Bruxellois francophones. Des moyens financiers sont attribués par la Région bruxelloise à chaque communauté dans une proportion de 80-20 respectivement à la COCOF et à la VGC. Ces deux institutions, qui fonctionnent parallèlement au gouvernement de la région, ont les mêmes compétences, à Bruxelles, que les communautés, en Flandre et en Wallonie, c'est-à-dire la gestion des aspects culturels et linguistiques concernant les citoyens de l'une et l'autre des deux communautés linguistiques reconnues à Bruxelles. Cette compétence concerne les réseaux d'enseignement et le respect des prescriptions légales uniquement en matière d'emploi des langues en matière administrative. Ainsi, chaque habitant de Bruxelles peut être traité dans la langue de son choix lors de ses rapports avec les réseaux scolaires et dans les administrations. Dans les hôpitaux publics qui dépendent des centres publics d'aide sociale, le bilinguisme des services est obligatoire; il n'est pas requis dans les hôpitaux privés ni les hôpitaux universitaires. Sécurité La seconde moitié des années 2010 voit le nombre de meurtres et d’assassinats reculer à Bruxelles (région complète) : ceux-ci passent de 87 en 2014 ; 60 en 2015 ; 46 en 2016 ; 43 en 2017 ; 31 en 2018 ainsi qu’en 2019. Le rapport 2020 de l'Observatoire bruxellois fait état de délits judiciaires enregistrés par les services de police. La Région bruxelloise est à l'origine de 17,3 % de tous les faits constatés en Belgique, sa population ne représentant que 10,6 % des habitants du pays. En 2022, dans le classement global du Safe Cities Index (SCI) qui évalue la sécurité environnementale, personnelle et numérique, Bruxelles figure à la vingt-sixième position (sur soixante). En août 2023, des dizaines de comités de quartier et d’associations issues de différentes communes bruxelloises, dénoncent dans une lettre ouverte « l’insécurité croissante » dans la capitale. Économie Bruxelles offre la vision d'une ville prospère. De nombreux commerces la parsèment, cafés, restaurants, traiteurs, chocolatiers, grands magasins tels Inno-BM et sa galerie de la rue Neuve, artère commerçante la plus fréquentée de Bruxelles (et de Belgique), mais aussi les grandes enseignes tels les grands magasins Colruyt, Delhaize ou encore Carrefour. Ces commerces sont ouverts jusqu'à 20 heures tous les jours et 21 heures le vendredi. Ils sont fermés un jour par semaine qui est laissé au choix et qui est, le plus souvent, le dimanche. Mais ils sont ouverts le dimanche dans le centre-ville touristique délimité par les boulevards de la petite ceinture intérieure. Cette apparente prospérité s'explique par la présence d'une population aisée, voire riche, formée par la bourgeoisie locale ainsi que les nombreux cadres des institutions internationales et leur cortège de lobbys. Cependant, Bruxelles est une ville où s'accroissent les phénomènes de dualisation et de paupérisation, le chômage y compte unités (à la fin de ), majoritairement des immigrés de première ou deuxième génération sans qualification ou dont les qualifications ne correspondent pas aux exigences de plus en plus élevées sur le marché de l'emploi bruxellois sous l'influence de la nécessité d'emplois tertiaires très qualifiés (finance et administration avec des exigences linguistiques: bilinguisme et même trilinguisme). Le taux de chômage se stabilise à 20,8 % avec 111.597 demandeurs d'emploi inoccupés en 2013, le taux de pauvreté étant de 26 % qui est le plus élevé du pays. Cette situation est la conséquence de l'évolution de Bruxelles vers un statut de fait qui l'a imposée, depuis la fin des années cinquante, comme une des principales villes d'affaires et de décisions d'Europe. Elle le doit à sa position géographique au centre le plus dynamique de l'Europe représenté par le Benelux et la Banane bleue, ce qui lui a conféré son statut de grand centre urbain d'autant plus qu'il en est résulté le développement d'un très dense nœud international de liaisons aéroportuaires, ferroviaires et routières. L'aéroport de Bruxelles National à Zaventem est connecté, au nord-est de la ville, au réseau ferroviaire de tout le pays et au réseau autoroutier. Bruxelles-Charleroi South Airport, au sud-est, est connecté au réseau autoroutier. Les ports de mer d'Anvers, de Gand et la zone industrielle de Charleroi délimitent un triangle économique au centre duquel le port Bruxelles, accessibles aux navires de mer de et aux gros convois poussés de péniches, assure la liaison avec l'Euregio industrielle d'Anvers et de Liège vers la Ruhr et aussi vers la France. Avec ses fonctions de capitale multiple de la Belgique, de l'Europe et de l'OTAN (organisation du traité de l'Atlantique Nord), la ville est un centre politique d'importance nationale et internationale de première grandeur, ce qui, joint à sa position dans la partie la plus riche de l'Europe, explique qu'elle soit le siège de nombreuses sociétés, le tout constituant un réservoir d'emplois très qualifiés dominés par les activités tertiaires de pointe et, notamment, dans un dense réseau bancaire mondial. Ainsi, Bruxelles est reconnue ville mondiale dans de nombreux classements internationaux, entre autres celui du "Groupe d'Étude des Villes Mondiales" de l'université de Loughborough. Sécurité sociale et santé Les spécialistes constatent que des difficultés se poseront dans les domaines du social et de l'éducation et tout indique que la région, en grande difficulté financière, fiscalement exsangue et géographiquement étouffée par le cadre institutionnel belge, ne pourra s'en sortir seule. Pour les Bruxellois comme pour les Belges de tout le pays, il existe un système de sécurité sociale. Les Belges ainsi que les résidents européens et les étrangers d'autres parties de l'Europe titulaires d'une carte de séjour en bénéficient, de même que toute personne en séjour ou de passage en Belgique. Un important réseau d'hôpitaux quadrille Bruxelles. Nés au cours des siècles d'initiatives publiques ou privées, les hôpitaux sont accessibles sur la base des tarifs de mutuelle avec des suppléments librement négociés selon les cas. Ce sont les hôpitaux universitaires, Saint-Luc dans la partie est de la ville, l'hôpital Érasme au sud-ouest, l'hôpital Brugmann, l'hôpital Paul Brien et l'A.Z.-V.U.B. au nord, l'hôpital Saint-Pierre, le plus ancien et installé dans le centre depuis des siècles, il jouxte l'Institut Bordet réputé internationalement pour sa compétence en cancérologie. L'hôpital d'Ixelles-Etterbeek, la clinique Baron Lambert la clinique Paul Brien, l'hôpital Joseph Bracops, la clinique Molière sont, à l'origine, communaux. Ces hôpitaux sont associés en plusieurs réseaux. L'hôpital militaire Reine Astrid n'appartient, lui, pas à un réseau, étant dépendant du ministère de la défense nationale. On n'y traite pas seulement les militaires, cet hôpital s'étant fait une spécialité du traitement des grands brûlés. On compte encore plusieurs institutions d'origine mutuelliste telles que la clinique Saint-Jean et la clinique César de Paepe. D'autres établissements sont privés comme la clinique de l'Europe, la clinique du parc Léopold, le Centre Hospitalier Edith Cavell, la clinique Antoine Depage, la polyclinique du Parnasse, et d'autres encore. La totalité de ces établissements ont été adaptés ou reconstruits dans le courant du ou vers la fin de celui-ci pour les adapter à l'évolution médicale. Cette liste n'est pas exhaustive, car il existe aussi de nombreuses polycliniques fondées par des médecins libéraux et des maisons médicales qui, dans certains quartiers, pratiquent tout type de soins, sauf la chirurgie, pour le tarif le plus bas. Bruxelles est une importante ville d'expositions et de salons, avec ses Grands Palais du Heysel, mais aussi une ville de congrès par son Palais des Congrès et d'autres lieux conçus pour y tenir des séances, ainsi que des salles ouvertes à des réunions dans de grands hôtels, qui gravitent autour des institutions politiques dont la Commission européenne et le Conseil de l'Union européenne ainsi que le Parlement européen, institutions qui comportent de nombreux services administratifs. À noter que, par accord amiable, de nombreuses réunions de travail et quelques séances plénières se tiennent dans le complexe de bâtiments du parlement européen de Bruxelles, bien que le siège officiel du Parlement européen se situe à Strasbourg où ont lieu les séances plénières. Enseignement Les trois universités les plus importantes de Bruxelles sont l'université libre de Bruxelles ( à Bruxelles), () et l'Université Saint-Louis - Bruxelles (). La ville comporte également diverses implantations d'autres universités : l'UCLouvain y a ses facultés de médecine, de pharmacie et d'architecture ( à Bruxelles) ; et de même son penchant néerlandophone y a aussi trois campus, ainsi que la . La population estudiantine de Bruxelles-Capitale est estimée à . En incluant les étudiants de la zone métropolitaine autour de Bruxelles, la population estudiantine générée par la capitale est estimée à plus ou moins . Transports Transports en commun Le Thalys relie Bruxelles à Paris, Amsterdam et différentes villes d'Allemagne, tandis que le TGV « classique » relie les villes françaises (Montpellier, Lyon, Marseille, Strasbourg, Lille, etc.). L'Eurostar relie Amsterdam/Bruxelles à Londres. Depuis le , une ligne spéciale relie le centre de Bruxelles à l'aéroport de Bruxelles National. Lors de son inauguration, à l'Air Terminus voisin de la gare centrale, c'était la première fois qu'une ligne de chemin de fer reliait un centre-ville à un aéroport. Le réseau ferroviaire de la SNCB s'étend à toute la Belgique et dessert, dans Bruxelles, plusieurs gares et points d'arrêt. Les plus importantes pour le trafic voyageurs se trouvent sur la jonction Nord-Midi qui traverse le centre de la ville dans un tunnel à six voies ; tous les trains voyageurs nationaux à partir de Bruxelles s'y arrêtent : ces gares et stations sont au nombre de 31 à l'intérieur des limites urbaines, sans compter quelques arrêts en plus dans la périphérie proche. Gare du Midi (principale gare internationale, desservie par le TGV Bruxelles-France, l'Eurostar, le Thalys, l'ICE) Gare de Bruxelles-Central Gare du Nord la jonction Nord-Midi comporte encore deux autres gares, d'importance mineure : Gare de Bruxelles-Chapelle Gare de Bruxelles-Congrès (près de la Cité administrative) les autres gares importantes se trouvent dans le quartier des institutions européennes, les trains en direction de Namur et Luxembourg s'y arrêtent : Gare de Bruxelles-Luxembourg (anciennement Quartier Léopold), en communication avec le siège bruxellois du Parlement européen Gare de Bruxelles-Schuman sous le Berlaymont, siège principal de l'administration européenne et aussi, dans diverses communes : Gare de Germoir Gare d'Etterbeek Gare de Boitsfort Gare de Boondael (à Ixelles) Gare de Watermael Gare de Schaerbeek Gare de Jette Gare de Bockstael (à Laeken, en correspondance avec le métro) Gare de Berchem-Sainte-Agathe Gare de Haren-Sud Gare de Haren Gare de Bordet Gare d'Evere Gare de Meiser Gare de Merode (à proximité du Cinquantenaire, en correspondance avec le métro) Gare de Delta (à Auderghem, à proximité de l'Université libre de Bruxelles, en correspondance avec le métro) Gare de Saint-Job (à Uccle) Gare de Moensberg (à Uccle) Gare du Vivier d'Oie (à Uccle) Gare d'Uccle-Stalle Gare d'Uccle-Calevoet Gare de Forest-Midi (près des usines AUDI) Gare de Forest-Est (près de la salle de concert de Forest-National) Gare de l'Ouest (à Molenbeek-Saint-Jean) Gare de Simonis (à Koekelberg) Un RER de la SNCB est en cours de réalisation afin d'apporter une réponse aux gros problèmes de mobilité rencontrés dans la ville en raison du grand nombre de travailleurs migrants qui viennent de l'extérieur de Bruxelles pour y travailler. Ces navettes matinales et vespérales les ont fait surnommer les navetteurs. Le projet de RER est d'utiliser les lignes existantes de banlieue et de grande banlieue, en y ajoutant une ou deux voies supplémentaires. Cela implique de nouveaux points d'arrêt, une trentaine en théorie par la création et la transformation de gares et de points d'arrêt du réseau ferré existant dans la ville même. Ce réseau ferré intérieur a été créé dans les années 1860-1890 et a subsisté depuis, étant souvent réduit au trafic de marchandises avant d'être reconquis par le trafic de voyageurs dans le projet de RER. Parmi les arrêts du RER prévus à l'intérieur de Bruxelles-Capitale, la gare de l'Ouest en correspondance avec le métro une halte Simonis en correspondance avec le métro la halte de Germoir, à Ixelles (à la limite d'Etterbeek) la halte des Arcades à Watermael-Boitsfort une halte à hauteur du CERIA à Anderlecht d'autres arrêts devraient voir le jour pendant et après la mise en place du RER qui devrait être terminé pour 2018. Les lignes de tramways de la STIB composent un réseau dense de surface, souvent en site spécial et parfois en souterrain et sont interconnectées, en certains points, avec les lignes de chemin de fer et de métro. Le métro de la S.T.I.B. roule principalement en souterrain. Il est interconnecté en certains points de correspondance avec le réseau ferroviaire de la S.N.C.B. Le métro comporte quatre lignes, 1, 2, 5 et 6 et deux lignes devant être prolongées, les 3 et 4, dont les tronçons achevés accueillent de longs convois de tramways de type Cityrunner sous le nom de « prémétro ». En 2015, le réseau métropolitain à l'intérieur de la région compte . Elles sont incluses dans un ensemble de de métro et gares et stations de chemin de fer utilisables pour circuler dans Bruxelles et sa proche banlieue en y incluant la vingtaine de haltes situées dans les communes immédiatement limitrophes de la région. C'est cet ensemble que des travaux de génie civil doivent, petit à petit, transformer en un réseau intégré de R.E.R. Les lignes d'autobus de la STIB complètent ce réseau, dans Bruxelles même et en prolongement hors de l'espace urbain pour quelques-unes d'entre elles. Des lignes nocturnes fonctionnent les vendredis et samedis et aussi lors des fêtes importantes. Des autobus des sociétés T.E.C. et De Lijn venus des autres régions de Belgique pénètrent en ville. Certaines de ces lignes sont exploitées en lignes rapides vers des villes de province, notamment Hasselt et Charleroi. Les sociétés de transports urbains et régionaux offrent un abonnement gratuit aux personnes de plus de disposant d'un revenu limité ou inférieur au minimum légal ; il est valable un an et renouvelable sur les réseaux de trams, bus et métros dans toute la Belgique. La SNCB, quant à elle, offre un tarif réduit à la même catégorie des plus de , soit 6 Euros pour un aller et retour à partir de 9 heures du matin dans la même journée entre deux gares de n'importe quelle partie du territoire belge. Transports routiers Pour les véhicules motorisés, la ville est entourée de trois grands axes périphériques concentriques : le : autoroute périphérique contournant les bruxelloises ; la grande ceinture : boulevards (interrompue au sud au Bois de la Cambre) ; la petite ceinture : une série de huit tunnels et de voies rapides encerclant totalement le centre-ville, suivant le tracé d'une muraille médiévale des qu'on ne traversait qu'aux huit portes restées célèbres : portes de Namur, Hal, Anderlecht, Flandre, Rivage, Laeken, Schaerbeek et Louvain. Les huit tunnels (avec le nombre moyen de véhicules par jour sur base annuelle) sont le tunnel Rogier (), le tunnel Botanique (), le tunnel Madou (), le tunnel Arts-Loi (), le tunnel Trône (), le tunnel Porte de Namur (), le tunnel Louise () et le tunnel Porte de Hal (). La vitesse est en bonne partie limitée à en raison du scandale provoqué par un chauffard de vingt ans qui a tué un ou une jeune journaliste dans la zone Schaerbeek. Pour les cyclistes, la région et ses voisines travaillent depuis 2012 à l'organisation du RER Vélo, un réseau express vélo représentant en 32 lignes dans rayon de autour du centre-ville. Transports aériens l'aéroport de Bruxelles () ou Zaventem ; plusieurs trains et bus par heure le relient à Bruxelles ; l'aéroport de Charleroi Bruxelles-Sud (), spécialisé dans les compagnies à bas prix ; l'aéroport est relié à Bruxelles par des navettes routières ; l'aéroport de Bruxelles - Melsbroek, qui est surtout un aéroport à composante militaire, qui est utilisé de manière minoritaire pour les voyageurs civils. Transports fluviaux Deux canaux reliés entre eux passent à Bruxelles dont le port est le deuxième port intérieur belge assurant une communication du nord au sud de la Belgique, ainsi qu'avec les pays limitrophes pour les transports en vrac, pétrole, matériaux de construction pour lesquels la voie d'eau est la plus économique. Le port assure directement ou indirectement le travail de . Grâce au trafic fluvial, le port permet d'éviter le trafic routier de par an, ce qui, outre une réduction importante des embarras de circulation, permet une économie de dont l'estimation peut aller jusqu'à par an : le port de Bruxelles est le lieu de jonction de deux canaux de première importance ; le canal maritime de Bruxelles à l'Escaut, communément appelé Canal de Bruxelles ou Canal de Willebroeck, construit au et agrandi plusieurs fois, est adapté aux techniques de poussage des grands trains de péniches pouvant atteindre ainsi qu'aux navires de mer jusqu'à remontant l'Escaut depuis Anvers jusqu'au port de Bruxelles par le canal, directement et sans rupture de charge, que ce soit jusqu'à la réception du fret à Bruxelles ou pour l'expédition. D'où, pour les entreprises utilisant le canal, une compression des coûts résultant de la suppression des transbordements, ce qui offre un avantage concurrentiel ; le canal Bruxelles-Charleroi, construit au , et depuis, agrandi trois fois. Relié au canal maritime de Willebroeck, il assure le trait d'union entre les zones économiques d'Anvers et de Charleroi via Bruxelles, mettant la zone économique de la capitale en communication avec la Flandre au nord, ainsi qu'avec le sud wallon et le nord de la France grâce aux ouvrages d'art du plan incliné de Ronquières et des ascenseurs pour bateaux de Strépy-Thieu accessibles aux trains de péniches mus par poussage. Culture Culture et loisirs Outre ses nombreux monuments anciens et modernes Bruxelles offre des centres d'intérêts innombrables. La ville est un centre culturel important avec un opéra multi séculaire, une trentaine de théâtres, de nombreux cinémas et complexes multi-salles, des studios de prises de vues et de sonorisation, ainsi que les onze chaînes belges de télévision des deux langues représentées par des sociétés publiques et privées. En plus des chaînes de radios publiques et de radios libres. Outre Forest National et le voués au rock et à la chanson moderne, le Palais des beaux-arts se révèle être, à Bruxelles, un centre polyvalent de théâtre, cinéma, musique, littérature et expositions d'art plastique. Il s'y tient chaque année le concours Reine Élisabeth réputé dans le monde entier et consacré, d'année en année, tour à tour au violon, au piano, au chant et à la composition pour orchestre. En plus existent divers autres centres culturels (voir la liste), de grands musées comme les musées royaux d'art et d'histoire avec des sections consacrées à de nombreux pays, le Musée royal de l'Armée et d'histoire militaire avec ses armures, ses armements de plusieurs époques et son grand hall de l'aviation où sont suspendus de nombreux appareils militaires civils dont une Caravelle, l' qui présente toute l'histoire de l'automobile à travers des centaines de véhicules. Le Musée royal des Beaux-arts (musées d'art ancien et moderne), dont le musée Magritte inauguré en 2009, qui voisinent le musée des instruments de musique, réputé un des plus beaux au monde, le muséum des sciences naturelles avec son exceptionnelle collection de dinosaures et de baleines. De nombreux autres musées, petits et grands, sont encore consacrés aux sujets les plus divers (folklore, costumes, dentelles). On citera encore le Musée des chemins de fer et ses locomotives et wagons depuis les origines. Wolubilis Ancienne Belgique Théâtre royal de Toone (marionnettes folkloriques) Théâtre le Peruchet (marionnettes) Le Botanique Le Cirque Royal Forest National () () (salle de concert dans l'ancienne maison de la radio devenue centre multi media) Salles de cinéma Avenue (multi salles) Acropole (multi salles) Vendôme Galeries Aventure Salles UGC Toison d'Or (multi salles) Salles UGC de Brouckère (multi salles) Kinepolis (multi salles) Le Flagey Le Musée du cinéma Salles disparues Capitole Arenberg Aventure L'Étoile Crosly Nord Crosly Cameo Scala Colisée Cineac Nord L'Aiglon Le Chaplin Le Styx Orly Midi Studio Midi Cinéma, télévision Une activité cinématographique soutenue de nature documentaire caractérise le cinéma belge depuis ses débuts, principalement à Bruxelles. On parle à ce sujet de « l'école documentaire belge ». La ville abrite des studios de prises de vues et de montage. Elle est aussi le siège de la radio-télévision publique belge de langue française, la RTBF avec trois chaînes, de la radio-télévision publique belge de la langue néerlandaise VRT avec trois chaînes, des deux chaînes régionales BX1 et , de la chaîne cryptée Be TV et des chaînes privées TVI et VTM qui offrent également trois chaînes chacune. Comme toute la Belgique, l'ensemble des de la ville est câblé et permet de recevoir, outre les chaînes belges, plusieurs dizaines de chaînes de l'Europe et du monde. La Cinémathèque royale de Belgique fondée en 1938, possède des collections très importantes. Au fil du temps, l'activité cinématographique et télévisuelle s'est développée jusqu'à englober le secteur du cinéma d'animation et de fiction qui ont adopté les techniques numériques au début du . Plusieurs coproductions internationales sont tournées en Belgique auxquelles les studios bruxellois indépendants apportent leur savoir-faire. L'école de cinéma INSAS (en néerlandais R.I.T.C.S.) contribue à offrir à la production audio-visuelle belge et internationale des techniciens qualifiés dans toutes les spécialités. Depuis 2014, existe un cours de comédie musicale dénommé « Broadway » en référence à la capitale de ce genre, d'abord théâtral, puis cinématographique qui a supplanté l'opérette. Quelques musées Musée Magritte Musée du jouet Musée du cinéma Musée Victor Horta Centre belge de la bande dessinée (CBBD) Archives et musée de la vie flamande Musée Alice et David van Buuren Musée Charlier Musées royaux du Cinquantenaire : Museum de l'Institut royal des sciences naturelles Musées royaux des beaux-arts de Belgique Musée BELvue CLA (collection de livre d'artiste) Lieux touristiques et monuments La Grand-Place, l'hôtel de ville et les maisons des corporations, L'Îlot Sacré, quartier protégé au nord de la Grand-Place, Le Manneken-pis et Jeanneke-Pis, son homologue féminine, moins visitée, Le parc de Bruxelles, appelé parfois parc Royal, entre le Parlement et le Palais royal qui se visite durant la saison touristique. La place Royale, à proximité du Palais royal. Le palais royal en style classique des (dont la restauration s'achève en 1903) avec ses salles somptueuses qui se visitent gratuitement pendant la saison touristique. Le quartier du centre-ville : de la place Rogier à la Bourse et à la place Anneessens avec les bouquinistes ; la rue Neuve, une des artères les plus achalandées d'Europe avec ses commerces de luxe, grands magasins et la galerie City 2, L'avenue Louise, l'avenue de la Toison d'Or et la porte de Namur : cinémas, commerces de luxe et le pittoresque quartier congolais de Matongé, Le monumental Palais de Justice, le plus grand du monde, de style éclectique inspiré de l'antique et le panorama du centre-ville depuis la place Poelaert, Le quartier des Marolles et son marché aux puces, sur la place du Jeu de Balle. Le quartier est dominé par le bâtiment imposant du Palais de Justice auquel il est relié par un ascenseur panoramique moderne, Les Galeries royales Saint-Hubert, les plus anciennes galeries marchandes couvertes d'Europe qui abritent des commerces de luxe et une célèbre librairie, La Galerie Agora, véritable souk moderne, La Galerie Bortier et ses bouquinistes, Le Passage du Nord, Le plateau du Heysel, où ont eu lieu les expositions universelles de 1935 et de 1958, où se situent : Les Grands Palais voués aux salons, comme le salon de l'auto, L'Atomium se dresse dans la perspective des Grands Palais, représentant une molécule de fer gigantesquement agrandie et composée de neuf sphères représentant les atomes, la sphère supérieure contenant un restaurant et les autres des salles d'exposition et de réunions, Dans le parc des expositions on trouve aussi le "Trade mart", complexe commercial réservé aux transactions des professionnels, surtout dans l'import export, Bruparck, qui comprend : Mini-Europe, parc qui expose des maquettes de monuments de toute l'Europe, Un complexe cinématographique multisalles, Le stade Roi Baudouin, anciennement Heysel, Le planétarium et ses spectacles de la voûte céleste (géré par l'Observatoire royal de Belgique), Le quartier Léopold, où se situent la majorité des Institutions européennes et le parc Léopold, Le Sablon, quartier des antiquaires Le Mont des Arts avec la Bibliothèque royale de Belgique et le Palais des congrès, Le Palais des beaux-arts, le Bozar, conçu en 1923, construit en style "Art déco" par le grand architecte Victor Horta et inauguré en 1929 comme l'ancêtre de toutes les maisons de la culture avec ses salles d'exposition, son théâtre, le musée du cinéma et la grande salle à l'acoustique exceptionnelle dans laquelle se donne, chaque année, le Concours Reine Élisabeth de Belgique avec ses compétitions internationales réunissant, tour à tour, les grands solistes du violon et du piano, les virtuoses du chant classique et de la direction d'orchestre. La place des Martyrs, Le quartier Sainte-Catherine et son marché, L'église Sainte-Catherine, La basilique du Sacré-Cœur à Koekelberg, une des plus vastes églises du monde, avec le panorama à 360 ° que l'on découvre depuis le dôme, L'église du Béguinage, L'église des Minimes, La cathédrale Saints-Michel-et-Gudule, L'église Notre-Dame du Finistère, L'église Notre-Dame de Bon Secours, L'église des Riches Claires, L'église Notre-Dame du Sablon, L'église de la Chapelle où se trouve le tombeau du peintre Pierre Brueghel l'ancien, L'église Saint-Guidon, elle est située sur la commune d'Anderlecht L'église Saint-Joseph, La porte de Hal, ancienne tour fortifiée du Moyen Âge et son musée, La Maison de la Bellone, Le musée des beaux-arts avec ses collections de peinture et de sculpture anciennes et contemporaines parmi lesquelles les œuvres du peintre surréaliste bruxellois Paul Delvaux. Le Musée Fin de siècle Le musée Magritte exclusivement consacré au grand peintre surréaliste bruxellois. Le Musée des instruments de musique (MIM), le plus riche des musées d'instruments de musique, Le palais des Académies en style néo classique (qui ne se visite pas) Les maisons « Art nouveau » (square Ambiorix, avenue Palmerston, avenue Louis Bertrand…), Le parc du Cinquantenaire, où se situent La grande mosquée de Bruxelles, Autoworld, musée de l'automobile, Les musées royaux d'art et d'histoire, Le musée royal de l'armée et de l'histoire militaire surnommé par les connaisseurs américains The biggest gun museum in the world. Le Muséum des sciences naturelles de Belgique avec sa collection de dinosaures dont un troupeau d'iguanodons unique au monde, Le parc de Laeken, domaine de regroupant : Le château de Laeken du , demeure des souverains belges, Les serres royales ouvertes une fois par an en mai, La tour japonaise, musée d'Extrême-Orient, Le pavillon chinois, musée d'Extrême-Orient, Statue de l'Europe Unité dans la paix : œuvre monumentale, dédiée à l'Europe, commandée par la Commission européenne au sculpteur français Bernard Romain et placée au cœur du quartier européen (square Van Maerlant) à Etterbeek. Musique classique L'Orchestre national de Belgique est en résidence au Palais des beaux-arts de Bruxelles. Le Brussels Philharmonic est en résidence à la Maison de la Radio du Flagey. Au Palais des beaux-arts se tient annuellement le Concours musical international Reine-Élisabeth recherché par les musicologues et les artistes de haut niveau du monde entier, est consacré, d'une année à l'autre, successivement au violon, au piano, au chant classique et depuis 2017 le violoncelle et à la composition musicale dont est issue l'œuvre imposée. Le jury international du concours a compté, parmi les jurés, d'anciens lauréats, comme David Oïstrakh et Marcel Poot. Musiq'3 Festival est un festival de musique classique qui a lieu sur la place Flagey fin mai/début juin Évènements culturels et folkloriques Se tiennent régulièrement les évènements suivants : La Fête de l'iris, fête de la Région Bruxelles-Capitale, chaque année au printemps ; La plantation du Meyboom le , la plus ancienne tradition folklorique de Bruxelles célébrant l'arbre de mai, en réalité, mauvaise traduction du néerlandais, arbre de joie ; L'Ommegang, cortège folklorique rejouant depuis 1930 l'Ommegang qui eut lieu en 1549 lors de la présentation de Philippe II par Charles Quint à Bruxelles ; La Zinneke Parade, cortège déguisé à travers la ville ayant lieu tous les depuis l'an 2000 ; (anciennement Eu'ritmix), festival de musiques d'horizons variés ; Le KunstenFESTIVALdesArts, festival d'art contemporain international ; Festival Couleur Café, festival de musiques du monde et urbaines ; , cortège de gigantesques ballons organisé en 2009 à l'occasion de l'année touristique ; La Saint-Verhaegen, cortège folklorique étudiant à l'occasion de l'anniversaire de la fondation de l'ULB ; Les grandes productions internationales de Forest National et du Palais 12, chanteurs, groupes rock, tournées de spectacles ; Festival du film scientifique de Bruxelles ; Festival international du film fantastique de Bruxelles ou « BIFFF » lors des vacances de Pâques ; Festival pink screens (Festival qui a lieu en novembre au cinéma Nova proposant film, expo et soiré Queer/LGBTI+) ; Fête de la BD. Théâtres et salles de spectacle Salles de cinéma Cafés célèbres de Bruxelles À La Bécasse, rue de Tabora 11, café-restaurant dans un cadre authentique datant de la fin du . À la Mort Subite, rue Montagne-aux-Herbes Potagères 7, café classé typiquement bruxellois qui à l'origine brassait la bière du même nom. Le Cirio, rue de la Bourse 18-20, décor en style Art nouveau fin (1909), classé. L'Espérance, rue du Finistère 1-3, décor de style Art déco (1930) de Léon Govaerts. Le Falstaff, rue Henri Maus 17-23, réalisé entre 1903 et 1916 en style Art nouveau, enseigne Art déco (vers 1930). L'établissement ferme ses portes le avant de rouvrir en . La Fleur en papier doré, rue des Alexiens 55, décoration éclectique d'œuvres d'artistes surréalistes et point de ralliement de ceux-ci. Le , rue des Chartreux 5-7, date de 1916, jadis fréquenté par les joueurs d'échecs, dont René Magritte. La Porte noire, dans les caves d'un bâtiment multi-centenaire. , rue de Savoie, plus de d'existence depuis son site original, au bois de la Cambre, sur le chemin de Waterloo. Les pèlerins anglais de la bataille y faisaient un relais assoiffé, dont Lord Byron et Walter Scott. Au , certains Français venus à Bruxelles en avaient fait une référence pittoresque et délicieuse avec la « Lambic », bière typiquement et exclusivement bruxelloise que sirotèrent Sacha Guitry, Alfred Jarry et Gilbert Bécaud (entre autres). Café Le Roy d'Espagne. Le bâtiment, construit en 1697 fut à l'origine la maison de la corporation des Boulangers. Comme le rappelle le panneau signalétique, il doit son nom au buste de qui orne la façade au . Dégradé durant la révolution française, la maison a été remise en état d'origine en 1902 sous l'impulsion du bourgmestre Charles Buls. Après avoir été un café et une quincaillerie, dont il reste la galerie au premier étage, elle a retrouvé sa vocation de café en 1954. La restauration de la façade a été réalisée par la ville en 2014. Au vieux , café à Uccle, établi depuis plusieurs siècles, en fait l'un des plus vieux cafés bruxellois. La brasserie Ploegmans. Hôtel célèbre à Bruxelles Hôtel Amigo, 1-3 rue de l'Amigo, 1000 Bruxelles. En plein cœur historique de la ville, à deux pas de la Grand Place. À cet emplacement de la rue, derrière l'Hôtel de Ville de Bruxelles, était située à partir de 1522 la prison communale (« Vrunte » en thiois, langue de l'époque). Cette petite prison était une maison de détention, le temps du procès. Elle reprenait le modèle des « Vroente », petites maisons affermées pour l'occasion, le temps du remboursement d'une dette à un créancier. Durant toute son existence, elle a accueilli de nombreux détenus célèbres (Francisco de Enzinas, François Anneessens, Eugène-François Vidocq, Paul Verlaine, Karl Marx...) et fut détruite en 1930, avant que n'y soit construit en 1958 l'hôtel 5 étoiles. Le nom « Amigo » existe depuis 1567 dès l'arrivée des troupes espagnoles du roi Philippe II afin de mettre en place la Contre-Réforme et surtout le « Conseil des Troubles » du duc d'Albe, pour combattre les idées protestantes et calvinistes. Les soldats espagnols ont confondu les mots « Vrunte » et « Vrient » en thiois (qui deviendra « Vriend » en néerlandais, et qui veut dire « Ami »). Ils le traduisent donc en « Amigo ». Ce nom fera usage et sera officialisé le 13 septembre 1652 par un octroi. Il donnera également son nom à la rue en 1851 (inscription au Moniteur Belge, Journal Officiel, du 28 juillet 1851). En 1930, la prison sera démolie et entre 1930 et 1935, toutes les maisons de la rue de l'Amigo seront expropriées. En avril 1958, l'Hôtel Amigo sera construit sur toute la rue de l'Amigo par la famille Blaton, d'après une idée de l'architecte Raymond le Graive, pour accueillir les personnalités et les nombreux visiteurs du monde entier à l'occasion de l'Exposition Universelle de Bruxelles en 1958. Personnalités liées à Bruxelles Voir aussi Bibliographie Louis Hymans, Bruxelles à travers les Âges, () Claire Billen et Jean-Marie Duvosquel (dir.), Bruxelles (coll. L'Esprit des villes d'Europe), Anvers, Fonds Mercator, 2000, 301 Roel Jacobs, Une Histoire de Bruxelles, Bruxelles : Racine, 2004 Thierry Demey, Bruxelles. Chronique d'une capitale en chantier, , Bruxelles, Paul Legrain et CFC Éditions, 1990. Georges Lebouc, Histoire insolite des rues de Bruxelles, Bruxelles : Racine, 2007, 206 Georges Lebouc, Des rues et des hommes à Bruxelles, Bruxelles : Racine, 2008, 206 Pierre Laconte, Carola Hein, , Bruxelles : Aliter, 2007. Pierre Laconte (dir.), Bruxelles, La Belgique et l'Europe. Un urbanisme cosmopolite, Lyon : Éditions du Certu, 2007. Christian Dessouroux, Espaces partagés, espaces disputés. Bruxelles, une capitale et ses habitants, Ministère de la Région de Bruxelles-Capitale, 2008. Paul de Saint-Hilaire, Bruxelles Mystérieux, Bruxelles, Rossel, 1976, 159 Marc Meganck, Le patrimoine rural, Direction des Monuments et des Sites, Bruxelles, 2009. Marc Meganck, Bruxelles par-delà les murs (photos de Xavier Claes), Aparté, Bruxelles, 2006. Marc Meganck, Bruxelles de tour en tour (photos de Xavier Claes), Aparté, Bruxelles, 2004. Marc Meganck, Les escaliers de Bruxelles (avec Stéphanie Masuy), Bernard Gilson, Bruxelles, 2002. Romans se déroulant à Bruxelles Nathalie Stalmans, Finis terrae, Sous les pavés, l'enfer, Bruxelles Terre de Brume, 2014. Ce roman se déroule au dans la maison de la rue Neuve, maison aujourd'hui classée. Finis Terrae a été nominé pour le Prix des Lycéens 2017. Nathalie Stalmans, Le Vent du boulet, Genèse édition, 2018. Roman sur le à Bruxelles. La maison de la rue Neuve sert à nouveau de cadre à ce roman. Il s'agit de la suite du précédent, même si les deux romans peuvent se lire indépendamment. Éric-Emmanuel Schmitt, Les Deux Messieurs de Bruxelles, Albin Michel 2012, situe son histoire qui commence dans les années 1950 et finit en 2010 entre le quartier populaire des Marolles et le quartier bourgeois d'Ixelles. Éric-Emmanuel Schmitt, Les Perroquets de la place d'Arezzo, Albin Michel, 2013. Roman situé à la place Guy d'Arezzo d'Uccle. Jacqueline Harpman, Le Bonheur dans le crime, Stock, 1993 (réed. Espace Nord, 2012). Roman situé à la Maison Delune, sise Avenue Franklin Roosevelt. Muriel Monton, L'antiquaire des Marolles, 2015. Roman policier se déroulant dans le quartier des Marolles, quartier du centre. Benoît Vandevelde, L'Amigo et Bruxelles 1522-2022 d'une prison à un hôtel mythique, Renaissance du Livre 2022, retrace toute l'histoire de cette ancienne prison communale créée par la ville de Bruxelles en 1522, démolie en 1930 et qui devient un hôtel 5 étoiles en 1958 pour l'Exposition Universelle de Bruxelles. Articles connexes Bruxellisation Histoire de Bruxelles Lignages de Bruxelles Art nouveau à Bruxelles le métro de Bruxelles le Sablon Les Serres royales de Laeken Bruxelles (Union européenne) Mégalopole européenne Pentagone (villes européennes) Liste des agglomérations d'Europe Aire urbaine Liens externes Site officiel de la ville et Wikibru, le wiki de la ville ( "wiki communal" de Belgique) Visitbrussels - Bureau de tourisme et des congrès de la Région bruxelloise [www.belgique-tourisme.be|Wallonie Bruxelles Tourisme, site officiel de promotion du tourisme de la COCOF et de la Région wallonne] Institut Bruxellois de Statistique et d'Analyse - Données quantitatives sur la Région bruxelloise Inventaire du patrimoine architectural de Bruxelles Monitoring des Quartiers - Outil interactif de suivi des quartiers bruxellois ArchivIris - le site du patrimoine archivistique des administrations locales en région de Bruxelles-Capitale Notes et références Notes Références
Bruxelles ( ; , ; ), parfois aussi appelé aire urbaine de Bruxelles ou Grand Bruxelles, est une ville et une agglomération de Belgique. Celle-ci s'étend au-delà des limites administratives de la Région de Bruxelles-Capitale pour englober des parties du Brabant flamand et du Brabant wallon. En son centre se trouve la commune de Bruxelles proprement dite, dont le nom utilisé par la constitution belge est ville de Bruxelles.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Forme%20de%20Backus-Naur
Forme de Backus-Naur
La forme de Backus-Naur (souvent abrégée en BNF, de l'anglais ) est une notation qui permet d'écrire les règles des langages informatiques (notamment des langages de programmation). C’est donc un métalangage employé pour définir inductivement un langage. Elle est utilisée dans certains livres pour décrire le langage étudié, mais également par de nombreux logiciels d’analyse syntaxique pour travailler sur des fichiers sources de plusieurs langages différents. Elle est une notation pour des grammaires formelles de type hors-contexte (car on définit les termes hors de leur contexte, pour replacer ensuite la définition desdits termes dans ce contexte). Cette syntaxe a été conçue par John Backus et Peter Naur lors de la création de la grammaire du langage Algol 60. Initialement appelée Backus normal form (« forme normale de Backus »), elle est devenue la « forme de Backus-Naur » à la suggestion de Donald Knuth. Le grammairien Panini est un précurseur de Backus et Naur. BNF et apprentissage Bien que la prise de connaissance d’un langage demande une connaissance des rudiments de sa syntaxe, la BNF n'est pas nécessairement adaptée à l'apprentissage d'un langage. En effet, si la BNF a pour rôle de fixer des règles à des compilateurs et permet aussi à des informaticiens ayant les bases d'un langage d'en approfondir la logique fine, l'apprentissage initial de ce langage ne nécessite pas un tel degré de précision au départ, où on cherche à maîtriser la sémantique bien plus que la syntaxe (dont le compilateur signalera de toute façon les erreurs). Celui-ci peut même constituer un handicap par sa profusion de détails et de degrés d'abstraction imbriqués inutiles au simple utilisateur d'un langage. Des expériences tentées vers 1967-1972 dans trois écoles des mines, par exemple, ont montré que cette forme axiomatique générale se mémorisait moins bien qu'une série d'exemples particuliers que l'élève généralisait ensuite de lui-même. Cela n'enlève rien à l'intérêt du métalangage dans le domaine pour lequel il a été conçu, qui n'est pas l'enseignement. Cette forme de description est par exemple parfaitement appropriée à l’écriture de compilateurs. Syntaxe En BNF, on distingue les méta-symboles, les terminaux et les non-terminaux. Les méta-symboles sont tout simplement les symboles de BNF. Les symboles non-terminaux sont les noms des catégories que l’on définit, tandis que les terminaux sont des symboles du langage décrit. Prenons un exemple définissant la structure if du langage C : <structure_if> ::= if "(" <condition> ")" "{" <instructions> "}" <structure_if>, <condition> et <instructions> sont des non-terminaux. ::= est un méta-symbole signifiant « est défini par ». if, "(", ")", "{" et "}" sont des terminaux. Lorsque les terminaux ne font qu’un caractère, qu’ils contiennent des caractères non alphanumériques ou qu’ils peuvent être confondus avec des méta-symboles, on les met entre guillemets. Il arrive souvent qu’un non-terminal puisse se définir de plusieurs façons. Dans ce cas, on utilise le méta-symbole |. <categorie> ::= <un> | <deux> | ... On utilise parfois également des parenthèses : <categorie> ::= ( <un> | <deux> ) <trois> qui équivaut à : <categorie> ::= <un> <trois> | <deux> <trois> Extensions Différentes extensions (voir en particulier l'Extended Backus-Naur Form) ont été proposées afin de faciliter la rédaction et la lecture d’un document BNF. Les crochets ([ et ]) entourent les éléments optionnels : <structure_if> ::= if "(" <condition> ")" "{"<instructions>"}" [ else "{" <instructions>"}" ] Les accolades ({ et }) entourent les éléments à répéter un nombre indéfini de fois, ou ils sont suivis d'une astérisque (*). Un élément qui apparaît une ou plusieurs fois est suivi d'un signe plus (+) Avec cela, nous allons tenter une meilleure définition de if… else : <ifelse> ::= <if> [ { else <if> } ] [ else ( <instruction> ";" | "{" { <instruction> ";" } "}" ) ] <if> ::= if "(" <condition> ")" ( <instruction> ";" | "{" { <instruction> ";" } "}" ) Évidemment, il manque à cette définition les définitions des non terminaux <instruction> et <condition>. Entorses BNF est parfois utilisé par des logiciels de vérification syntaxique. Cependant, afin de faciliter la rédaction et la lecture de ce type de documents, de nombreux auteurs créent des BNF, non destinés à être utilisés dans un tel cadre, en réalisant quelques petites entorses, qui bien souvent sont très faciles à comprendre : Il arrive que les auteurs ne définissent pas certaines règles ou les définissent avec une phrase : <caractere> ::= .. n’importe quel caractère ASCII .. Il est également courant, dans une liste, de n’indiquer que le premier et le dernier élément : <alpha> ::= 'a' .. 'z' | 'A' .. 'Z' ou <alpha> ::= 'a'-'z' | 'A'-'Z' Enfin, dans certains livres, pour des raisons de lisibilité, on supprime les < et > pour les non terminaux et on met en gras les terminaux : ifelse ::= if [ { else if } ] [ else (instruction ; | { { instruction ; } }) ] if ::= if ( condition ) (instruction ; | { { instruction ; } }) Notes et références Voir aussi Extended Backus-Naur Form Augmented Backus-Naur Form Liens externes BNF Web Club propose les BNF de plusieurs langages (SQL, ADA, JAVA, MODULA2, SQL, SPARQL, PL/SQL, IDL, LISP, LAZY, M5…) sous forme de diagrammes syntaxiques. Langage formel
La forme de Backus-Naur (souvent abrégée en BNF, de l'anglais ) est une notation qui permet d'écrire les règles des langages informatiques (notamment des langages de programmation). C’est donc un métalangage employé pour définir inductivement un langage. Elle est utilisée dans certains livres pour décrire le langage étudié, mais également par de nombreux logiciels d’analyse syntaxique pour travailler sur des fichiers sources de plusieurs langages différents. Elle est une notation pour des grammaires formelles de type hors-contexte (car on définit les termes hors de leur contexte, pour replacer ensuite la définition desdits termes dans ce contexte).
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bourgogne%20%28ancienne%20r%C3%A9gion%20administrative%29
Bourgogne (ancienne région administrative)
La Bourgogne est une ancienne région administrative française constituée de quatre départements : la Côte-d'Or, la Nièvre, la Saône-et-Loire et l'Yonne. Elle correspond à une partie de la province historique et culturelle située au centre-est de la France. La région administrative, et avant elle la province, doivent leur nom aux Burgondes du temps d'avant les Mérovingiens, qui créèrent le royaume de Burgondie, devenu royaume de Bourgogne puis des Deux-Bourgognes à l'époque carolingienne. Par la suite on distinguera le comté de Bourgogne (ou Franche-Comté de Bourgogne), qui correspond à l'actuelle Franche-Comté, du duché de Bourgogne qui correspond à peu près à l'actuelle région de Bourgogne avec Dijon pour capitale. Ses habitants sont appelés les Bourguignons. Dans le cadre de la réforme territoriale, la région Bourgogne a fusionné avec la Franche-Comté le pour former la région Bourgogne-Franche-Comté. Histoire Le nom de Bourgogne a désigné des territoires assez différents suivant les époques. Elle doit son nom à la peuplade des Burgondes qui créèrent le royaume de Burgondie. Ce dernier devint royaume de Bourgogne puis des Deux-Bourgogne à l'époque carolingienne. Au Moyen Âge, il convient de distinguer le comté de Bourgogne du duché de Bourgogne. Le premier (maintenant la Franche-Comté) était terre d'Empire, le second constitué des comtés de Mâcon, Chalon, Sens, Auxerre, Tonnerre, Nevers, Autun appartenait au royaume de France. Aux , l'État bourguignon, vassal du royaume de France mais quasi indépendant en fait, a recouvert des parties de la France, des Pays-Bas, de la Belgique et du Luxembourg actuels. Les ducs de Bourgogne étaient vassaux du roi de France pour le duché de Bourgogne, l'Artois et la Flandre, et vassaux de l'Empereur pour le comté de Bourgogne, la Gueldre, le Hainaut, le Brabant et d'autres terres. Après la mort de Charles le Téméraire en 1477 et la guerre de succession de Bourgogne, le duché de Bourgogne est rattaché au royaume de France et devient un gouvernement général, le gouvernement de Bourgogne. En 1542, apparaît la généralité de Bourgogne, une des 17 recettes générales créées par le roi Henri II. Outre l'ancien duché, elle inclut à partir de 1601 la plupart des provinces savoyardes de la rive droite du Rhône et par la suite la souveraineté de Dombes, qui lui est rattachée en 1781. Ces dernières acquisitions constituent en 1790 le département de l'Ain. La Bourgogne conserve jusqu'à la Révolution française une certaine forme d'autonomie avec les états de Bourgogne et le Parlement de Dijon. Après une régionalisation manquée sous le régime de Vichy de 1940 à 1944, le nom historique est repris pour désigner une région française de la Cinquième République créée en 1960. En 2016, avec la loi de réforme des régions, elle fusionne avec la Franche-Comté dans la nouvelle région Bourgogne-Franche-Comté. La région se nomme Bregogne en bourguignon-morvandiau et Borgogne en arpitan. Administration Identité visuelle Anciens logos de la région : Géographie Nord La basse Bourgogne est une région de plaines sédimentaires. Elle englobe le Sénonais agricole et le pays d'Othe forestier, qui domine les vallées de l'Yonne et de l'Armançon. On y trouve la ville d'Auxerre. Est Les pays de la Saône correspondent à des plaines d'effondrement couvertes de grasses prairies et de champs (blé, maïs, oléoprotéagineux, maraîchage). Centre Sud Le Mâconnais, pays de polyculture, d'élevage et de vignoble, s'appuie sur les premiers contreforts du Massif central. Le Mâconnais constitue la partie la plus méridionale de la Bourgogne et offre une géographie particulière avec la plaine de Saône et un paysage plus vallonné culminant à (commune de Montmelard), (commune de Tramayes) et (commune de Pierreclos). Transports Ferroviaire TER TGV Routier Réseau autoroutier Le siège d'Autoroutes Paris-Rhin-Rhône est situé à Saint-Apollinaire, dans la banlieue de Dijon. l'A6 traverse la Bourgogne du nord au sud ; l'A38 relie Dijon à l'A6 ; l'A31 (vers le Luxembourg) traverse la Bourgogne pour se lier à l'A6 à Beaune ; l'A36 part de l'autoroute A31 (entre Dijon et Beaune) vers l'Allemagne ; l'A39 Dijon - Dole - Bourg-en-Bresse ; l'A77 relie l'A6 au sud de Nevers dans la Nièvre ; l'A406 relie la Route Centre-Europe Atlantique à l'A40 à Mâcon vers Genève. Fluvial Principales voies navigables en Bourgogne : l'Ouche ; la Seine ; la Saône, avec particulièrement le port de plaisance de Mâcon ; l'Yonne ; la Nièvre ; le canal de Bourgogne ; le canal du Centre ou « canal du Charolais » ; le canal du Nivernais ; le canal latéral de Roanne à Digoin ; la rigole de l'Arroux ; la Loire. Économie L'agriculture bourguignonne est dynamique, puissante et très spécialisée : céréales (blé et orge dans l'Yonne et la Côte-d'Or), oléagineux, élevage bovin (Charolais, Morvan, Nivernais), viticulture (Côtes de Beaune, Nuits, Hautes-Côtes, Côte Chalonnaise, Mâconnais, Beaujolais, Chablisien). L'agriculture emploie 5 % d'actifs. La surface agricole utile (SAU) représente près de 60 % de la superficie de la Bourgogne. Deuxième région productrice de bovins, derrière l'Auvergne, le territoire est surtout spécialisé dans les céréales, les oléagineux et bien sûr le vin, qui occupe près de hectares, essentiellement plantés de pinot noir et de chardonnay. La Bourgogne a créé la Super Cocotte SEB, les avions Jodel et les collants Dim dans les années 1950. Désormais, elle fabrique le cœur des centrales nucléaires, les bogies du TGV, les pansements Urgo et les cosmétiques des laboratoires Vendôme. Démographie Le peuplement de la Bourgogne est peu dense et inégalement réparti. La population se concentre sur les axes de communication alors que le Morvan se vide. La Bourgogne est actuellement moins peuplée qu'elle ne l'était en 1851. La région comptait habitants en 2020. Depuis 1990, le déséquilibre démographique s'est accentué entre la Bourgogne et les régions dominantes qui l'encadrent (Île-de-France et Rhône-Alpes). À ces deux fortes croissances, la Bourgogne n'oppose qu'une stagnation. Le solde migratoire annuel n'est passé que de –0,03 % à –0,04 % entre les deux derniers recensements mais l'excédent naturel annuel est tombé de 0,13 à 0,04 %. Cela se traduit par un vieillissement de la population, la région attire en effet davantage les retraités que les jeunes ménages. Seule Dijon, la capitale de la Bourgogne et son agglomération, ainsi que la vallée de la Saône (de Chalon-sur-Saône à Mâcon) tirent leur épingle du jeu. Après Dijon, les plus grandes villes de la région sont Chalon-sur-Saône, Nevers, Auxerre, Mâcon, Sens, Le Creusot, Beaune, Montceau-les-Mines et Autun. Culture et tourisme Région réputée pour sa gastronomie, la Bourgogne est également riche de son patrimoine naturel mais aussi bâti, des châteaux forts aux cadoles, en passant par les abbayes et les cathédrales. Il y est possible de visiter le site d'Alésia et son MuséoParc Alésia, où Vercingétorix tint un siège contre les armées de Jules César en 52 , ainsi que le site de Cluny où les bénédictins firent de leur abbaye au le plus grand foyer spirituel et intellectuel d'Europe. La Bourgogne est une terre riche de sites culturels, certains uniques parmi lesquels le palais des ducs de Bourgogne à Dijon, les Hospices de Beaune, l'abbaye Saint-Philibert de Tournus, l'abbaye de Cîteaux, l'abbaye de Fontenay, l'abbaye de Pontigny, l'abbaye Saint-Germain d'Auxerre, la cathédrale Saint-Étienne de Sens, la cathédrale Saint-Lazare d'Autun, la cathédrale Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte de Nevers, la cathédrale Saint-Étienne d'Auxerre, la basilique Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay, la basilique du Sacré-Coeur de Paray-le-Monial, l'église Notre-Dame de La Charité-sur-Loire, les châteaux de Guédelon, de Pierreclos, de Tanlay, de Bussy-Rabutin, de Cormatin, d'Ancy-le-Franc et de Bazoches, l'arboretum de Pézanin, qui rendent ce territoire attractif et à fort potentiel touristique. Grâce à Nicéphore Niépce (1765-1833) qui inventa la photographie, la Bourgogne a ainsi développé à Chalon-sur-Saône le musée de la photographie et un pôle image et son. Le musée des Beaux-Arts de Dijon est également important. Cinéma . En Côte-d'Or (21) Aisy-sous-Thil Jeannette Bourgogne (1938) de Jean Gourguet Alise-Sainte-Reine Le Grand Escogriffe (1976) de Claude Pinoteau Beaune Roman de gare (2007) de Claude Lelouch Les Frères Gravet (1994) de René Féret Le Cri du cœur (1974) de Claude Lallemand Les Valseuses (1974) de Bertrand Blier La Grande Vadrouille (1966) de Gérard Oury Ils sont dans les vignes (1952) de Robert Vernay Jeannette Bourgogne (1938) de Jean Gourguet Bèze L'Insoutenable Légèreté de l'être (1987) de Philip Kaufman Bligny-sur-Ouche Les Amants (1958) de Louis Malle Braux Ni vu, ni connu (1958) de Yves Robert Bussy-le-Grand La Marquise des ombres (2010) d'Édouard Niermans La Reine et le Cardinal (2009) de Marc Rivière Châteauneuf-en-Auxois Jeanne la Pucelle (1994) de Jacques Rivette Dames galantes (1990) de Jean-Charles Tacchella Partir, revenir (1985) de Claude Lelouch Les bidasses s'en vont en guerre (1974) de Claude Zidi Châtillon-sur-Seine Le Bon et les Méchants (1976) de Claude Lelouch Cheuge La Veuve Couderc (1971) de Pierre Granier-Deferre Chorey-lès-Beaune Le Cri du cœur (1974) de Claude Lallemand Couchey Cuisine américaine (1998) de Jean-Yves Pitoun Courcelles-lès-Semur Les Trois Mousquetaires : la Vengeance de Milady (1961) de Bernard Borderie Crimolois Jeannette Bourgogne (1938) de Jean Gourguet Crugey Dames galantes (1990) de Jean-Charles Tacchella Dijon Cuisine américaine (1998) de Jean-Yves Pitoun Cyrano de Bergerac (1990) de Jean-Paul Rappeneau L'Étudiante (1988) de Claude Pinoteau Vaudeville (1986) de Jean Marbœuf La Carapate (1978) de Gérard Oury Les bidasses s'en vont en guerre (1974) de Claude Zidi Le Cri du cœur (1974) de Claude Lallemand Clérambard (1969) de Yves Robert Tout peut arriver (1969) de Philippe Labro La Seconde Vérité (1966) de Christian-Jaque Le Repos du guerrier (1962) de Roger Vadim Les Amants (1958) de Louis Malle Jeannette Bourgogne (1938) de Jean Gourguet Époisses Jeanne la Pucelle (1994) de Jacques Rivette Le Mal d'aimer (1986) de Giorgio Treves Flavigny-sur-Ozerain Le Chocolat (2000) de Lasse Hallström Gevrey-Chambertin Cuisine américaine (1998) de Jean-Yves Pitoun La Grande Vadrouille (1966) de Gérard Oury Gomméville Le Bon et les Méchants (1976) de Claude Lelouch Grosbois-en-Montagne Jeanne la Pucelle (1994) de Jacques Rivette La Bussière-sur-Ouche Calmos (1976) de Bertrand Blier Lucenay-le-Duc Le Dernier des fous (2006) de Laurent Achard Lusigny-sur-Ouche Les Amants (1958) de Louis Malle Magny-Saint-Médard L'Insoutenable Légèreté de l'être (1987) de Philip Kaufman Marigny-le-Cahouët Clérambard (1969) de Yves Robert Angélique et le Roy (1966) de Bernard Borderie Merveilleuse Angélique (1965) de Bernard Borderie Angélique, Marquise des anges (1964) de Bernard Borderie Les Trois Mousquetaires : la Vengeance de Milady (1961) de Bernard Borderie Ni vu, ni connu (1958) de Yves Robert Marmagne Les Aventures de Philibert, capitaine puceau (2011) de Sylvain Fusée La Marquise des ombres (2010) d'Édouard Niermans L'Année de l'éveil (1991) de Gérard Corbiau Cyrano de Bergerac (1990) de Jean-Paul Rappeneau Angélique et le Roy (1966) de Bernard Borderie Merveilleuse Angélique (1965) de Bernard Borderie Angélique, Marquise des anges (1964) de Bernard Borderie Les Trois Mousquetaires : les Ferrets de la reine (1961) de Bernard Borderie Les Trois Mousquetaires : la Vengeance de Milady (1961) de Bernard Borderie La Messe en Si (1978) de Klaus Kirschner Meursault La Grande Vadrouille (1966) de Gérard Oury Molesme Montbard Montberthault Nolay Pagny-le-Château Poncey-sur-l'Ignon Pont-d'Ouche Les Valseuses (1974) de Bertrand Blier Pouilly-en-Auxois Précy-sous-Thil Recey-sur-Ource Saint-Seine-sur-Vingeanne Saulieu Savigny-lès-Beaune Semur-en-Auxois Clérambard (1969) de Yves Robert Les Trois Mousquetaires : les Ferrets de la reine (1961) de Bernard Borderie Les Trois Mousquetaires : la Vengeance de Milady (1961) de Bernard Borderie Ni vu, ni connu (1958) de Yves Robert Seurre Veuvey-sur-Ouche Villers-la-Faye Vougeot Dans la Nièvre (58) Chitry-les-Mines Clamecy Corbigny Corvol-l'Orgueilleux Fourchambault La Charité-sur-Loire Lormes Nevers Conte d'hiver (1992) d'Éric Rohmer Hiroshima mon amour (1959) d'Alain Resnais Pouilly-sur-Loire There's A Girl In My Soup (1970) de Roy Boulting Saint-Aubin-des-Chaumes Saint-Honoré-les-Bains Urzy En Saône-et-Loire (71) Autun Bon voyage (2003) de Jean-Paul Rappeneau Brienne Chalon-sur-Saône Trois huit (2001) de Philippe Le Guay La Bataille du rail (1946) de René Clément Charolles Cluny Cormatin Cuisery Lucie Aubrac (1997) de Claude Berri Grandvaux Mâcon Milly-Lamartine Sur les chemins de Lamartine (1941) de Jean Tedesco Pierreclos Saint-Loup-de-Varennes Savigny-sur-Seille Mado (1976) de Claude Sautet Tournus Lucie Aubrac (1997) de Claude Berri Dans l'Yonne (89) Accolay Ancy-le-Franc Armeau Auxerre Avallon Chastellux-sur-Cure Cruzy-le-Châtel Égleny Bienvenue à Bellefontaine (1991), téléfilm de Gérard Louvin Joux-la-Ville L'Isle-sur-Serein Lucy-sur-Yonne Menades 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Jacques-Bénigne Bossuet Jean-Philippe Rameau Alexis Piron François Rude Adam Billaut dit Maître Adam Victor Gautron du Coudray Henri Virlogeux Raoul Follereau Claude Lévêque Dominique Vivant Denon Marcel Aymé Pierre Larousse Colette Lucette Desvignes Chanson Florent Pagny Da Silva Joseph d'Anvers Romain Gallant Damien Saez Élodie Frégé Yves Jamait Philosophie Maurice Blondel Politique et historique Jean sans Peur Philippe le Hardi Philippe le Bon Charles le Téméraire Félix Kir Robert Poujade Louise-Marie de Gonzague Marie Casimire Louise de La Grange d'Arquien Louis-Jules Mancini-Mazarini Lazare Carnot Patrice de Mac Mahon Claude Guyot Charles Gravier de Vergennes Sciences Nicéphore Niépce Gaspard Monge Henry Darcy Gustave Eiffel Hippolyte Fontaine Pierre Marie Jérôme Trésaguet Jean-Claude Flamen d'Assigny Louis Vicat Émile Chénon Sports Bernard Thévenet Bruno Martini Miguel Martinez Philippe Correia Frédéric Demontfaucon Anthony da Silva Sébastien Grax Julien Doreau Sandrine Brétigny Steeve Guénot Bacary Sagna Florian Fritz Antoine Griezmann Cinéma, spectacle et monde TV Yann Moix Christophe Alévêque Jean-Pierre Marielle Robin Renucci Marlène Jobert Emblèmes traditionnels de la Bourgogne En 2010, une pièce de en argent, gravée par Joaquin Jimenez, a été mise en circulation en Bourgogne. Elle représente la carte et le drapeau armorié de la région. Elle a cours légal dans toute la France. Sciences Gastronomie et vins Gastronomie La gastronomie bourguignonne se décline également par ses grands noms régionaux : Il existe plusieurs congrégations gastronomiques comme celles de l'Escargot, de la Truffe, du Pain d'épice, du Cassis ou de la Moutarde de Dijon. Vins La Bourgogne est réputée dans le monde entier pour ses vignobles, notamment la côte de Nuits, la côte de Beaune, la côte chalonnaise, le mâconnais, le beaujolais et le chablisien. Les « Climats du vignoble de Bourgogne » sont inscrits par l’UNESCO au patrimoine mondial de l'humanité depuis 2015. C'est parce que leur vin ne se vendait plus après la crise de 1929 que les Bourguignons ont eu l'idée de créer la confrérie des chevaliers du tastevin, à Nuits-Saint-Georges en 1934. Notes et références Voir aussi Bibliographie Jean-Robert Pitte, Dictionnaire amoureux de la Bourgogne, Paris, Plon, 2015 Yves Baticle, Robert Chapuis, Jean-Bernard Charrier, Jean Chiffre, Danièle Legras et Pierre Levêque, La Bourgogne, Espace et société, civilisations populaires régionales, éd. Horvath, 1987 Edme Béguillet, Histoire des guerres des deux Bourgognes sous les règnes de Louis XIII et Louis XIV, 1772 Articles connexes Bourgogne-Franche-Comté Chartes bourguignonnes Chronologie de la Bourgogne Conseil régional de Bourgogne Liens externes . . . Division administrative fondée en 1956 Division administrative disparue en 2015
La Bourgogne est une ancienne région administrative française constituée de quatre départements : la Côte-d'Or, la Nièvre, la Saône-et-Loire et l'Yonne. Elle correspond à une partie de la province historique et culturelle située au centre-est de la France.
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Bas-Rhin
Le Bas-Rhin (, en alsacien Unterelsàss, ou ) est un département français. C'est une circonscription administrative, territoire de compétence de services de l’État, dont la préfecture est située à Strasbourg. L'Insee et la Poste lui attribuent le . Le Bas-Rhin était également une collectivité territoriale, à savoir une personne morale de droit public différente de l'État, investie d'une mission d'intérêt général concernant le département, compris en tant que territoire. Le , cette collectivité a fusionné avec le Haut-Rhin pour former la collectivité européenne d'Alsace. Ses habitants sont appelés les Bas-Rhinois. Le département est frontalier avec l'Allemagne avec laquelle des liens de longue date et une histoire commune se sont établis. Dénomination Il s'agit du dernier département français à avoir conservé le terme « bas » dans son nom. Les autres départements qui étaient concernés ont préféré changer de dénomination, jugeant ce qualificatif peu valorisant. Exemples : les Basses-Pyrénées devenues en 1969 les Pyrénées-Atlantiques ou les Basses-Alpes, devenues en 1970 le département des Alpes-de-Haute-Provence. Le même phénomène a été observé pour les départements « inférieurs » (Charente-Inférieure, Seine-Inférieure ou Loire-Inférieure). Histoire Le département a été créé à la Révolution française. Le , l'Assemblée nationale constituante décréta : « — Que l'Alsace sera divisée en deux départements dont Strasbourg et Colmar ser[o]nt les chefs-lieux ; — Que le département de Strasbourg sera subdivisé en trois districts […] ; — Que les terres des princes allemands, possédées en souveraineté par la France, seront comprises dans la division des districts ; — Que Landau, enclavé dans le Palatinat, aura une justice particulière […] ». Le en application de la loi du , à partir de la moitié nord de la province d'Alsace (Basse-Alsace). Les limites du Bas-Rhin furent modifiées à de nombreuses reprises : en 1793, il absorba les territoires suivants, nouvellement annexés par la France : le comté de Sarrewerden (Bouquenom et Sarrewerden étaient rattachés à la Moselle de 1790 à 1793), le comté de Drulingen, la seigneurie de Diemeringen, la seigneurie d'Asswiller, domaine de la famille de Steinkallenfels, plusieurs communes du Palatinat ; en 1795, la région de Schirmeck - qui ne parlait pas l'alsacien - lui fut retirée (district de Sélestat) et rattachée aux Vosges (district de Senones) ; en 1808, des territoires à l'est du Rhin lui furent rattachés, en particulier la ville de Kehl ; en 1814, à la suite du premier traité de Paris, il gagna des territoires au nord de la Lauter, provenant de l'ancien département du Mont-Tonnerre, notamment la ville de Landau, mais il perdit tous les territoires à l'est du Rhin ; en 1815, à la suite du second traité de Paris, il perdit tous les territoires au nord de la Lauter et le département est occupé par les troupes badoises et saxonnes de juin 1815 à novembre 1818 (voir occupation de la France à la fin du Premier Empire) ; Obersteinbach était une commune de Moselle en 1793, puis fut transférée au Bas-Rhin en 1833 ; en 1871, il fut annexé par l'Empire allemand (par le traité de Francfort) et devint alors le district de Basse-Alsace au sein de l'Alsace-Lorraine ; en 1919, il redevint français (traité de Versailles) et garda les territoires que l'Allemagne avait pris au département des Vosges en 1871 (canton de Schirmeck et canton de Saales) ; de 1940 à 1944, le district de Basse-Alsace est rétabli pendant l'occupation allemande ; en 1944, Kehl lui est de nouveau rattachée avant d'être rétrocédée à la République fédérale d'Allemagne en 1953 ; en 1956, le département est inclus dans la région Alsace nouvellement créée ; le , à la suite d'un référendum, rejet de la création d'une collectivité territoriale unique en Alsace par fusion de la région Alsace et des deux départements du Haut-Rhin et du Bas-Rhin ; janvier 2021 : le Bas-Rhin et le Haut-Rhin fusionnent au sein de la collectivité européenne d'Alsace. Les deux circonscriptions administratives et leurs préfectures sont néanmoins maintenues. Héraldique Géographie Le département du Bas-Rhin est situé dans le quart nord-est de la France et au sud-ouest de l'Allemagne. Il est limitrophe des départements du Haut-Rhin au sud, des Vosges et de Meurthe-et-Moselle au sud-ouest, de la Moselle à l'ouest, ainsi que des Länder du Bade-Wurtemberg et de Rhénanie-Palatinat à l'est le long du Rhin et au nord. Climat Économie Démographie Les habitants du Bas-Rhin sont les Bas-Rhinois. En 2013, le Bas-Rhin compte quelque 243 000 personnes de 60 ans et plus et 88 000 personnes de 75 et plus. Communes les plus peuplées Les résidences secondaires Selon le recensement général de la population du janvier 2008, 2,3 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires. Ce tableau indique les principales communes du département du Bas-Rhin dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux. Sources : Source INSEE, chiffres au 01/01/2008. Politique et administration Les personnalités exerçant une fonction élective dont le mandat est en cours et en lien direct avec le territoire du département du Bas-Rhin sont les suivantes : Représentation parlementaire Le Bas-Rhin est représenté au Parlement par 5 sénateurs ainsi que par 9 députés, élus dans les 9 circonscriptions législatives. Administration régionale Le département est représenté au conseil régional du Grand Est par 36 conseillers régionaux, élus au suffrage universel direct. Administration départementale d'État Le Bas-Rhin, placé sous l'autorité d'un préfet de département, qui se trouve être à la fois celui du Bas-Rhin et celui du Grand Est, siégeant à l'Hôtel de préfecture du Bas-Rhin à Strasbourg, est subdivisé en cinq arrondissements de Haguenau-Wissembourg, de Molsheim, de Saverne, de Sélestat-Erstein et de Strasbourg, chacun placé sous l'autorité d'un sous-préfet, siégeant au chef-lieu. Administration locale Le département comprend en outre 23 cantons et 516 communes en 2018. Ces dernières, ayant à leur tête un maire, sont regroupées dans des intercommunalités et/ou dans des pays, ayant à leur tête un président. Droit Les deux départements alsaciens et la Moselle relèvent, dans certains domaines, d'un droit local particulier, principalement issu du droit allemand. En effet, à la suite de la défaite française de 1871, ces territoires ont été annexés par l'Empire allemand de 1871 à 1919. Enseignement supérieur Que ce soit par ses établissements d’enseignements secondaires ou supérieurs, l’Alsace est une région d’étudiants très importante et très tournée vers l’international. Strasbourg accueille à elle seule 75 % d’étudiants au sein de son université. Depuis la fusion des trois facultés et des IUT d’Illkirch et de Schiltigheim, c’est même devenue l’une des plus grandes universités de France. On trouve par ailleurs des établissements de grande renommée tels que l'Institut d'Etudes Politiques de Strasbourg (Sciences Po Strasbourg), l'École nationale d'administration (ENA), l'Institut national des études territoriales (INET), l’Institut supérieur européen de gestion ou encore Télécom physique Strasbourg. Tourisme Le Bas-Rhin possède une agence de promotion du tourisme, l'ADT67. Le château du Haut-Koenigsbourg : construit au , il domine la plaine d’Alsace à plus de d’altitude. Détruit lors de la guerre de Trente Ans, il est restauré de 1900 à 1908 par l’empereur allemand Guillaume II. Il accueille une importante collection d’armes et de meubles de l’époque. Le château du Fleckenstein : du début du , érigé par la famille impériale des Hohenstaufen, ce château fort fut habité et transformé en forteresse imprenable par les Fleckenstein. De nombreuses activités sont proposées telle que le « Château des défis ». Il s’agit d’un immense parcours de vingt jeux à travers la forêt et dans les pièces secrètes du château afin de découvrir la vie au Moyen Âge. De quoi passer une bonne journée en famille et de mêler plaisir et pédagogie. Le château de Lichtenberg : érigé au début du , sur une colline qui domine le village, le site intègre un espace contemporain lié à des activités culturelles. 436 sites touristiques sont accessibles au public dans le département du Bas-Rhin. Avec plus de vingt-sept millions de touristes, le Bas-Rhin est le cinquième département français en nombre de nuitées. Autres sites d'intérêt : château de la Petite-Pierre ; château du Haut-Barr ; château de Diedendorf ; château d'Andlau ; château de Kintzheim. Château de Guirbaden Monuments religieux La cathédrale Notre-Dame de Strasbourg, chef-d'œuvre de l’art gothique. Mesurant de haut, du parvis au sommet du clocher, elle est considérée comme la deuxième plus grande cathédrale de France, après celle de Rouen. Son horloge astronomique d’époque Renaissance et dont le mécanisme date de 1482 est un chef-d’œuvre en soi. Le mont Sainte-Odile, haut lieu spirituel toujours vivant. Culminant à , cette montagne vosgienne est surmontée par un couvent fondé par sainte Odile, patronne de l'Alsace. Il est un site touristique et lieu de pèlerinage apprécié. Musées Musées de Strasbourg Le Musée alsacien : musée d’art et traditions populaires. On y découvre une importante collection d’objets utilitaires, décoratifs ainsi que des costumes qui retracent la vie quotidienne en Alsace des . Le Musée d'art moderne et contemporain : situé en plein cœur de la ville de Strasbourg, le musée d’Art Moderne et Contemporain abrite près de dix-huit mille œuvres, réparties en trois départements : art plastique, art graphique et photographique, de quelques-uns des plus grands novateurs du . Le musée Tomi-Ungerer : on peut y découvrir une importante collection de dessins, archives, jouets et revues donnés à sa ville natale par le dessinateur français Tomi Ungerer. Il accueille également des expositions temporaires. Le Musée du palais du Rohan : le Palais du Rohan fut construit entre 1731 et 1742 à la demande d’Armand de Rohan-Soubise, Cardinal et évêque de Strasbourg qui en fit sa résidence principale au cœur historique de la ville. Il accueille entre autres le Musée des arts décoratifs, Musée d'archéologie ainsi que le Musée des beaux-arts. Musée de Wingen-sur-Moder Musée Lalique. Culture Langue Au commencement du , le bureau des annales de statistique de Paris mentionne que l'alsacien est encore l'idiome des habitants du département, à l'exception de dix à douze communes, qui elles parlent le , considéré à l'époque comme une . En 1802, le français était parlé par plus d'un tiers de la population bas-rhinoise et la moitié de celle-ci comprenait cette langue. L'écrivain Champfleury indique en 1860 que le dialecte alsacien du Bas-Rhin est moins dur que celui du Haut-Rhin, mais que tous deux ne sont pas toujours compris par les Allemands d'Allemagne. Quant à Aufschlager, il indique en 1826 que les habitants des cantons méridionaux du département ont un langage presque aussi rude que ceux du Haut-Rhin, que celui-ci devient plus doux dans les cantons du milieu. Enfin, il mentionne que le langage alsacien présente une quantité d'idiotismes qui varient de village en village, que la ville de Strasbourg a son dialecte particulier et que les gens instruits parlent aussi l'allemand standard. Traditions populaires Qu'elles soient anciennes ou vivaces, les traditions calendaires ou festives font toujours sens et émerveillent plus que jamais. La cigogne La cigogne blanche est l’oiseau emblématique de l’Alsace. Selon la légende, elle apporte les nouveau-nés en les portant dans un linge serré dans son bec. Autrefois disparue, elle est désormais protégée et fait partie intégrante du paysage. On peut l'apercevoir la plupart du temps, sur les toits des édifices publics et de plus en plus sur les habitations. Le costume traditionnel Le costume traditionnel alsacien est l’un des symboles de la région. Même s'il reste composé le plus souvent d’une coiffe noire et d’une jupe rouge, symboles de l’Alsace, il existe une multitude d’autres tenues qui varient selon les villages mais aussi selon le statut social de la personne. Pratiquement disparu au , on peut encore le voir dans certains villages lors de diverses manifestations et grâce aux groupes folkloriques. Les manifestations Nombre de traditions puisent leur origine dans une quête du sens de la vie ou dans les rites de protection… Les fêtes chrétiennes rythment encore au la vie des villages de la région. Les quatre saisons de l’année proposent chacune son lot de célébrations : moissons, vendanges, fête patronale, artisanat, vide-greniers, produits du terroir… Énergie Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie L'Alsace ancienne et moderne : ou Dictionnaire topographique, historique et statistique du Haut et du Bas-Rhin, Salomon, 1865 Jean Geoffroy Schweighaeuser, Antiquités d'Alsace - Département du Bas-Rhin, édition augmentée et annotée, Éditions JALON, 2020. Articles connexes Haut-Rhin Alsace Liste des communes du Bas-Rhin Liste des intercommunalités du Bas-Rhin Liste de films tournés dans le Bas-Rhin Volontaires nationaux du Bas-Rhin pendant la Révolution Liste des églises du Bas-Rhin Liste des cavités naturelles les plus longues du Bas-Rhin Liens externes Préfecture Conseil départemental du Bas-Rhin
Le Bas-Rhin (, en alsacien Unterelsàss, ou ) est un département français. C'est une circonscription administrative, territoire de compétence de services de l’État, dont la préfecture est située à Strasbourg. L'Insee et la Poste lui attribuent le .
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Bouches-du-Rhône
Les Bouches-du-Rhône () sont un département français situé en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, sur la côte méditerranéenne. Ses habitants sont appelés les Bucco-Rhodaniens. L'Insee et la Poste lui attribuent le . Sa préfecture est Marseille, qui est aussi le chef-lieu de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Avec (2015), le département des Bouches-du-Rhône est le troisième département le plus peuplé de France. Histoire Les Bouches-du-Rhône sont créées à la Révolution française, le en application de la loi du , à partir d'une partie de la province de Provence et de quelques principautés (Orange, Martigues, Lambesc). Le chef-lieu du nouveau département est alors Aix, ville qui abritait précédemment le parlement de Provence. En 1793, le département perd toute la partie de son territoire située au nord de la Durance lors de la création du département du Vaucluse, qui regroupe, en plus d'Avignon et du Comtat Venaissin, Orange et Apt. Les Bouches-du-Rhône sont tout de suite très favorables à la Révolution et très actives : on compte dans le département fin 1794 et 50 % des prêtres y acceptent de prêter serment à la constitution civile du clergé. En 1800, le chef-lieu du département est déplacé d'Aix à Marseille. Après la victoire des coalisés à la bataille de Waterloo (18 juin 1815), le département est occupé par les troupes autrichiennes de juin 1815 à novembre 1818. Berceau de la Provence, Aix ayant été sa capitale et le lieu du Parlement de Provence et de l'installation des comtes de Provence, Marseille étant la ville la plus peuplée de Provence et le département ayant toujours été le cœur historique et culturel de la Provence, les médias et le monde commercial ont tendance aujourd'hui à limiter la Provence à ce département. Géographie Les Bouches-du-Rhône font partie de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur et sont frontalières des départements du Gard, de Vaucluse et du Var. Le département est délimité par le Rhône à l'ouest et la Durance au nord. Le Rhône se divise en Grand-Rhône et Petit-Rhône en aval d'Arles, formant le delta du Rhône qui abrite la Camargue. Celle-ci est une des zones humides du département (on y trouve notamment l'étang de Vaccarès et les salines de Salin-de-Giraud), parmi lesquelles également l'étang de Berre et ses annexes les étangs de Vïne et de Bolmon, l'étang des Aulnes et le Grand Plan du Bourg dans la Crau et l'étang de Lavalduc entre Fos-sur-Mer et Istres. Les principaux massifs montagneux du département sont le massif de la Sainte-Baume (), la montagne Sainte-Victoire (), le massif de l'Étoile (), le massif du Garlaban () et le massif des Alpilles (). Les Bouches-du-Rhône sont découpés en quatre zones sismiques : zone II (« sismicité moyenne ») : les cantons de Lambesc, Peyrolles-en-Provence et Salon-de-Provence ; zone Ib (« sismicité faible ») : les cantons d'Aix-en-Provence, Trets, Eyguières, Orgon, Berre-l'Étang, Istres-Nord et Istres-Sud ; zone Ia (« sismicité très faible ») : les autres cantons de l'arrondissement d'Aix-en-Provence, les cantons d'Arles-Est, Châteaurenard, Saint-Rémy-de-Provence, Marignane, Martigues-Est, Martigues-Ouest, Roquevaire ; zone 0 (« sismicité négligeable ») : le reste du département. Climat Le département des Bouches-du-Rhône est soumis à un climat méditerranéen dans son ensemble : des températures contrastées, avec une amplitude annuelle d'environ ; des précipitations irrégulières : il y a moins de de pluie supérieures à par an et ces pluies tombent sous forme d'averses brutales, avec en moyenne /an ; l'été est très chaud et sec, l'hiver est doux, il y a des pluies violentes au printemps et à l'automne ; des vents violents, notamment le mistral qui souffle près de par an avec des pointes à plus de , et qui grâce à son action dégageant le ciel, fait des Bouches-du-Rhône le département le plus ensoleillé et le plus aride de France. Celui-ci peut souffler toute l'année mais connaît un pic en hiver et au début du printemps. L'ouest du département, plus proche du Rhône, est davantage concerné (Arles, Istres, Camargue, etc.) mais l'est du département, plus vallonné, bénéficie tout autant de ses effets mais sans toutefois subir des rafales aussi violentes, le massif du Luberon situé au nord et les différents reliefs de la chaîne pyreneo-provencale l'atténuant (pays d'Aix-en-Provence, Cassis et La Ciotat, Pays d'Aubagne et dans une moindre mesure Marseille). On peut cependant distinguer plusieurs microclimats dans le département. Ainsi, si sur l'ensemble des côtes l'amplitude annuelle est moins forte et que la Côte Bleue, les calanques de Marseille et la baie de la Ciotat sont moins arrosées que le reste du département (environ par an) – certaines zones étant même les plus arides de France avec seulement – les reliefs au-dessus de bénéficient de précipitations plus importantes (/an) et de températures un peu moins élevées, notamment le massif de la Sainte-Baume et la partie septentrionale de la montagne Sainte-Victoire, ainsi que certaines vallées de ces secteurs. À l'intérieur des terres, une grande partie de vallée de l'Arc subit de fortes amplitudes journalières, surtout en hiver, avec de fortes gelées la nuit. Faune et flore du département La végétation est principalement constituée de garrigues, maquis, forêts clairsemées et pinèdes, très fragilisées par les incendies, en particulier en période de sécheresse et de mistral. Politique et administration Collectivités En tant que département, les Bouches-du-Rhône sont une collectivité territoriale administrée par un conseil départemental composé de 58 sièges. Martine Vassal (LR) en est la présidente depuis 2018. Le département compte 119 communes regroupées en quatre intercommunalités dont la métropole d'Aix-Marseille-Provence qui regroupe , soit 93 % de la population du département. Administration de l'État L'État est représenté dans les Bouches-du-Rhône par un préfet (également préfet de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, préfet de la zone de défense et de sécurité Sud) ainsi que, depuis 2012, préfet de police. Il s'agit, avec le préfet de police de Paris, du seul préfet de police de plein exercice en France. Le département est également doté d'un préfet délégué pour l’égalité des chances. Contexte politique Étant l'un des départements français les plus peuplés et les plus divers, les Bouches-du-Rhône ont constitué de longue date un lieu d'affrontements politiques particulièrement vifs. Le développement du port de Marseille, par la relation entretenue entre la France et son Empire colonial, celui de l'industrie autour de l'exploitation du charbon des houillères de Provence, l'importante immigration, venue notamment d'Italie, dès la fin du et plus encore durant la période de l’entre-deux-guerres, sont autant d'éléments qui ont conduit à l'émergence d'une classe ouvrière importante et combative. Dès la fin du , le courant socialiste gagne en influence, comme en témoigne, en 1881, l'élection du premier député socialiste de France, Clovis Hugues. En milieu rural et notamment dans le pays d'Aix, le maintien de relations sociales imprégnées des enjeux de la propriété foncière, ont plutôt favorisé l'influence des partis de droite, et notamment catholiques et monarchistes aux débuts de la Troisième République. L’entre-deux-guerres et l'époque du Front populaire marquent le début de la prédominance de la gauche dans le département, d'abord avec la SFIO puis également le PCF à compter de 1936. Après la Seconde Guerre mondiale, la droite marseillaise, liée à la pègre et ayant versé dans la Collaboration, est largement discréditée. La gauche domine très largement à la Libération et Marseille voit même l'élection, en 1945, d'un maire communiste, Jean Cristofol. À compter de 1947, la SFIO mène un jeu d'alliance avec la droite et le centre pour contrer les communistes, permettant notamment le début du règne de Gaston Defferre à la mairie de Marseille. La position dominante des socialistes est toutefois progressivement remise en question avec la désindustrialisation et l'évolution sociologique, économique et politique du département. La conquête par la droite de la ville de Marseille en 1995 par Jean-Claude Gaudin en constitue un symbole alors que les bastions communistes de la Ciotat et Port-Saint-Louis-du-Rhône basculent à droite. Les années 1990 voient la progression du Front national, avec notamment sa victoire aux élections municipales de Vitrolles et Marignane. En 2014, Marseille et Aix-en-Provence, les deux plus grandes villes du département, ainsi que Salon-de-Provence, Aubagne Tarascon et Châteaurenard sont dirigées par des maires UMP ou divers droite, le PS ou des divers gauche dirigent les villes d'Istres, Vitrolles et Port-Saint-Louis-du-Rhône et le PCF est toujours à la tête d'Arles, Gardanne et Martigues. Signe du glissement progressif de l'électorat vers la droite et le centre, à l'issue des élections départementales de mars 2015, le conseil départemental bascule à droite pour la première fois de son histoire et élit comme présidente Martine Vassal à la tête de l'exécutif. À l'issue des élections législatives de juin 2017, le département ne compte plus aucun député socialiste. Sur les 16 sièges de députés que comptent les Bouches-du-Rhône, LREM et le Modem en gagnent 9,LR en conservent 5, le PCF 1 et FI 1 avec l'élection de Jean-Luc Mélenchon dans la circonscription (Marseille). À la suite des élections municipales de 2020, alors que la ville de Marseille bascule à gauche, Allauch et Auriol basculent à droite, le PCF perd Arles et Gardanne au profit de la droite et du centre. Démographie Évolution démographique La population des Bouches-du-Rhône est de en ce qui en fait le troisième département le plus peuplé, derrière le Nord et Paris et devant les Hauts-de-Seine. Plus de 80 % de la population est dans l'aire urbaine de Marseille et plus de 42 % dans la ville de Marseille même. Entre 1999 et 2006, le nombre d'habitants a augmenté de près de , soit + 0,8 % par an. La densité des Bouches-du-Rhône est également très élevée, trois fois et demie supérieure à la moyenne nationale. La population est principalement urbaine. En 2016, 28 communes dépassaient les . Communes les plus peuplées Résidences secondaires Selon le recensement de 2008, 3,5 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires et occasionnelles. Source Insee, chiffres au 01/01/2012. Économie Agriculture Chèvre des Alpilles Foin de Crau Mérinos d'Arles Huile d'olive de Provence Taureau de Camargue Riz de Camargue Le St Remois Savon de Marseille Tourisme Le département accueille chaque année près de de touristes avec une capacité d'hébergement de et marchands (hôtels, gîtes, campings, etc.) en 2015. Les trois principaux sites touristiques sont Marseille, Aix-en-Provence et Arles. Transports Réseau routier Le département des Bouches-du-Rhône est traversé par un réseau routier et autoroutier très dense, notamment sur le triangle Aix-Marseille-Salon, qui souffre d'une importante congestion quotidienne. Le réseau comprend par ailleurs de nombreuses nationales sur le pourtour de l'étang de Berre et de grandes voies rapides départementales (D9 entre Aix-en-Provence et Vitrolles via la gare d'Aix-en-Provence TGV, D6 entre Bouc-Bel-Air (A51) et Fuveau via Gardanne) Réseau ferroviaire Le réseau ferroviaire départemental est exploité par la SNCF pour le compte du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur. Il est organisé en étoile autour de la gare de Marseille Saint-Charles, qui compte plus de 400 arrêts par jour et des correspondances vers le reste de la France et de l'Europe par TGV. Près de circulent chaque jour dans le département avec entre Aix et Marseille, entre Marseille et Aubagne (300 en 2014), 30 sur la Côte Bleue et 70 par l'aéroport. sont desservies dans le département au service 2015 par TER, 9 par Intervilles, 2 par Intercités, 4 par TGV, 2 par Lyria, 2 par AVE, 2 par Thalys, 2 par Alleo, 1 par EuroCity et 1 par Eurostar. Réseau aérien L'aéroport de Marseille Provence, basé à Marignane, est desservi par les vols intérieurs et internationaux. Avec un trafic de de passagers, c'est le troisième aéroport de province et celui avec la plus grande augmentation de trafic malgré la crise. Depuis 2008, il est accessible en train depuis la gare de Vitrolles aéroport Marseille-Provence. C'est le premier aéroport de France à avoir dédié un terminal pour les vols low cost. L'aérodrome d'Aix - Les Milles est situé à du centre d'Aix-en-Provence et est réservé au trafic affaires. Ces deux aéroports sont gérés par la Chambre de commerce et d'industrie de Marseille-Provence. Le département est aussi doté de deux bases aériennes, Salon-de-Provence (siège de la Patrouille de France) et Istres - Le Tubé servant de base militaire et de lieu d'atterrissage d'urgence pour les navettes spatiales de la NASA. Le territoire possède un autre aérodrome à Berre-La Fare. Transports en commun Les bus Cartreize desservent quotidiennement le territoire du département. La plus fréquentée, la ligne 50, relie Aix et Marseille en suivant la circulation et fonctionne de à minuit avec une fréquence pouvant augmenter jusqu'à un bus toutes les cinq minutes. Il s'agit de la ligne interurbaine la plus fréquentée de France, elle est équipée du wifi. Le réseau Cartreize est géré jusqu'en 2017 par le département via la Régie départementale des transports des Bouches-du-Rhône puis les lignes situées dans le périmètre de la Métropole d'Aix-Marseille-Provence reviendront à cette dernière. Les gares routières du réseau sont situées à Marseille-Saint-Charles, Marseille-Castellane, Aix-en-Provence, Aubagne, Salon-de-Provence et à l'aéroport Marseille-Provence. De nombreux réseaux de transports urbains desservent par ailleurs les villes du département dont les principaux sont : la RTM dessert (Marseille, Plan de Cuques, Allauch, Septèmes-les-Vallons) avec de métro, de tramway, de bus à haut niveau de service, maritimes et plus de de bus ; Aix en Bus dessert Aix en Provence et les communes périphériques avec de bus ; les Lignes de l'Agglo desservent la communauté d'agglomération d'Aubagne et de l'Étoile avec de bus et une ligne de tramway. Le réseau est gratuit depuis 2009. Le réseau pénètre sur la commune de Marseille par ; Salon Etang Côte Bleue dessert les communes de l'est de l'étang de Berre et de la côte bleue avec plus de ; Ulysse dessert les communes de l'Ouest Provence et du pays de Martigues avec de bus ; Ciotabus (filiale du groupe RTM) dessert La Ciotat et Ceyreste avec de bus ; Libébus dessert l'ensemble des communes de l'Agglopole Provence avec de bus ; le réseau Envia dessert les communes du pays d'Arles avec de bus. Services de secours Le département des Bouches-du-Rhône fait figure d'exception en ce qui concerne les pompiers : deux corps existent dans le département : le SDIS des Bouches-du-Rhône, qui compte civils (sapeurs pompiers professionnels, volontaires et personnels administratifs) intervient dans le département, sauf à Marseille ; le bataillon de marins-pompiers de Marseille, unité militaire de , est compétent dans la ville de Marseille où il jouit des mêmes prérogatives qu'un SDIS. Enseignement supérieur et recherche Les Bouches-du-Rhône abritent Aix-Marseille Université, la plus grande de France (et la plus grande université francophone au monde) en nombre d'étudiants, classée parmi les 200 premières universités mondiales ; ainsi que plusieurs grandes écoles (École centrale de Marseille, Ecole Nationale Supérieure des Mines de Saint Etienne (Campus Georges Charpak Provence), École Nationale Supérieure d'Architecture de Luminy, Euromed Management, École supérieure d'art d'Aix-en-Provence, ENSAM). Un Institut d'Études politiques est installé à Aix-en-Provence. Marseille abrite le deuxième centre de recherche de France (CNES). L'AP-HM et l'ARS provoquent chaque année de grandes avancées dans la recherche médicale grâce à des infrastructures performantes. Médias et communication Les principaux journaux sont La Provence et La Marseillaise. Parmi les radios locales : France Bleu Provence (basée à Aix-en-Provence) émet sur tout le département des Bouches-du-Rhône ; Maritima (basée à Martigues) émet sur les régions de Marseille, Aix-en-Provence, Martigues, Sausset-les-Pins et de l'étang de Berre ; Radio 3DFM (basée à Arles) émet sur Arles ; Radio Dialogue (basée à Marseille) émet sur les régions de Marseille, Aix-en-Provence, Aubagne et de l'étang de Berre ; Radio Galère (basée à Marseille) émet sur les régions de Marseille et d'Aix-en-Provence ; Radio Gazelle (basée à Marseille) émet sur les régions de Marseille et d'Aix-en-Provence ; Radio Grenouille (basée à Marseille) émet sur les régions de Marseille et d'Aix-en-Provence ; Radio JM (basée à Marseille) émet sur les régions de Marseille et d'Aix-en-Provence ; Radio Star(basée à Marseille) émet sur les régions de Marseille, Aix-en-Provence, Aubagne et de l'étang de Berre. On compte parmi les télévisions locales : Maritima (la chaîne du pourtour de l'étang de Berre, couplée à une radio du même nom et le magazine Reflets). La chaîne TV Sud Provence (basée à Marseille), anciennement LCM (La chaîne Marseille), a cessé sa diffusion en mai 2016 dû à sa liquidation judiciaire. Elle émettait sur les régions de Marseille, d'Aix-en-Provence, d'Aubagne, La Ciotat, Arles et l'étang de Berre. Héraldique Culture Le patrimoine du département des Bouches-du-Rhône est particulièrement riche et diversifié : Patrimoine mondial de l’humanité à Arles : Monuments romains et romans d'Arles Monuments historiques protégés au titre de la loi du 31 décembre 1913 sur les monuments historiques, au 31-12-2007 (Sources MCC/DAPA/DEPS) : Monuments historiques classés : 276 (dont plus de la moitié sur la seule ville d'Aix-en-Provence) Monuments historiques inscrits sur l’inventaire supplémentaire : 352 Les études réalisées par les services régionaux du patrimoine (conservations régionales des monuments historiques, de l’inventaire et de l’archéologie : Thématiques) démontrent que tous les types de patrimoine sont particulièrement bien représentés dans le département des Bouches-du-Rhône : Patrimoine antique : à Arles (arènes, théâtre antique…), Saint-Rémy-de-Provence (site de Glanum)… Patrimoine militaire Secteurs sauvegardés : Aix-en-Provence et Arles Patrimoine labellisé Patrimoine astronomique Le patrimoine naturel Sites classés et inscrits : Les Calanques, La Ciotat… Parcs naturels : le Parc national des Calanques, le Parc naturel régional de Camargue, le Parc naturel régional des Alpilles et le Parc naturel régional de la Sainte-Baume ; Réserves naturelles nationales : Camargue, Coussouls de Crau, Marais du Vigueirat, Sainte-Victoire ; Réserves naturelles régionales : L'Ilon, Poitevine-Regarde-Venir, Tour du Valat ; Arbres remarquables du Grand site Sainte-Victoire. Personnalités nées dans ce département Personnalités politiques Adolphe Thiers, homme politique Maurice Rouvier, homme politique Journalistes Karim Bennani, animateur et journaliste Jean-Pierre Foucault, présentateur TV Jean-Marc Morandini, animateur TV et journaliste Artistes Clara Luciani, chanteuse Jul, rappeur Marina Kaye, chanteuse Clara Morgane, chanteuse et ancienne actrice pornographique Paul Cézanne, peintre Nostradamus, écrivain et apothicaire Frédéric Mistral, écrivain Jean-Baptiste van Loo, peintre Louis Frégier, peintre Marcel Pagnol, écrivain et cinéaste Fernandel, acteur et chanteur Vincent Scotto, chansonnier Imany, chanteuse Sya Styles, DJ/producteur Soprano, rappeur Alonzo, rappeur Le Rat Luciano, rappeur L'Algérino, rappeur Akhenaton, rappeur Shurik'n, rappeur Alex Métayer, comique Élie Kakou, comique Patrick Bosso, comique Youssef Hajdi, acteur Chico Bouchikhi, musicien et guitariste Patrick Fiori, chanteur Léa Castel, chanteuse Sonia Lacen, chanteuse Serge Scotto, écrivain À ce jour, quinze académiciens français sont nés dans les Bouches-du-Rhône : Joseph Autran (1868) Jean-Jacques Barthélemy (1789) Henri Bremond (1923) Marcel Brion (1964) Alfred Capus (1914) François-Urbain Domergue (1803) Marc Fumaroli (1995) Edmond Jaloux (1936) Camille Jullian (1924) Charles Maurras (1938) Émile Ollivier (1870) Marcel Pagnol (1946) Jean-François Revel (1997) Edmond Rostand (1901) André Roussin (1911-1987) Sportifs Zinédine Zidane, footballeur André-Pierre Gignac, footballeur Djibril Cissé, footballeur Samir Nasri, footballeur Adel Taarabt, footballeur Rod Fanni, footballeur Foued Kadir, footballeur Nabil Ghilas, footballeur Abdoulay Konko, footballeur Zinédine Machach, footballeur Boubacar Kamara, footballeur Larry Azouni, footballeur Christophe Pignol Gaël Givet, footballeur Jérémy Gavanon Louisa Necib, footballeuse Sakina Karchaoui, footballeuse Caroline Pizzala, footballeuse Alain Bernard, nageur Virginie Dedieu, nageuse Sébastien Grosjean, tennisman Arnaud Clément, tennisman Yves Demaria, triple champion du monde de motocross Frédéric Bolley, double champion du monde de motocross Lamine Gassama, footballeur Romain Alessandrini, footballeur Juan Bautista, matador Mehdi Savalli, matador Nicolas Minassian, pilote automobile Divers Roxane Mesquida Notes et références Voir aussi Bibliographie Articles connexes Conseil départemental des Bouches-du-Rhône Liste des communes des Bouches-du-Rhône | Anciennes communes des Bouches-du-Rhône Liste des préfets des Bouches-du-Rhône Liste des sénateurs des Bouches-du-Rhône | Liste des députés des Bouches-du-Rhône | Liste des conseillers généraux des Bouches-du-Rhône Arrondissements des Bouches-du-Rhône | Cantons des Bouches-du-Rhône Liste de ponts des Bouches-du-Rhône Liste de films tournés dans les Bouches-du-Rhône Volontaires nationaux des Bouches-du-Rhône pendant la Révolution Liste des églises des Bouches-du-Rhône Liste des évêques de Marseille Camargue Grand Site Sainte-Victoire Liens externes
Les Bouches-du-Rhône () sont un département français situé en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, sur la côte méditerranéenne. Ses habitants sont appelés les Bucco-Rhodaniens. L'Insee et la Poste lui attribuent le . Sa préfecture est Marseille, qui est aussi le chef-lieu de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Biologie
Biologie
La biologie (du grec bios « la vie » et logos, « discours ») est la science du vivant. Elle recouvre une partie des sciences de la nature et de l'histoire naturelle des êtres vivants. La vie se présentant sous de nombreuses formes et à des échelles très différentes, la biologie s'étend du niveau moléculaire, à celui de la cellule, puis de l'organisme, jusqu'au niveau de la population et de l'écosystème. Étymologie Le terme biologie est formé par la composition des deux mots grecs , « vie », et , « discours, parole ». Ce néologisme est créé à la fin du et au début du et de façon indépendante : en allemand par Theodor Georg August Roose en 1797, Karl Friedrich Burdach en 1800 et Gottfried Reinhold Treviranus dans son ouvrage , publié à Göttingen en 1804 ; en français par le naturaliste français Jean-Baptiste de Lamarck dans ses Recherches sur l’organisation des corps vivants en 1802 : Tout ce qui est généralement commun aux végétaux et aux animaux comme toutes les facultés qui sont propres à chacun de ces êtres sans exception, doit constituer l'unique et vaste objet d'une science particulière qui n'est pas encore fondée, qui n'a même pas de nom, et à laquelle je donnerai le nom de biologie. Chez Lamarck on trouve, pour la première fois, une conception de l'être vivant qui reconnaît son originalité, comparativement aux objets inanimés sans pour autant la faire déroger aux lois de la physique, contrairement à ce qu'avaient tendance à faire les vitalistes et les fixistes. Le même Lamarck, bien avant de donner des cours de biologie en 1819, sépare dans son ouvrage Hydrogéologie, paru également en 1802, la physique terrestre en trois parties : la météorologie (étude de l'atmosphère) ; l'hydrogéologie (étude de la croûte minérale) ; la biologie (étude des corps vivants). Les savants allemands, à l'appel de Treviranus, lancent les méticuleux inventaires de la flore et de la faune, réalisés par ceux qui, respectivement, se nommeront botanistes et zoologistes. Vers le milieu du , un intérêt pour les fonctions du vivant oriente la recherche biologique vers la physiologie. Histoire Principes fondateurs Définition de l'objet Définir la vie L'objet de la biologie est l'être vivant et la vie, dans son ensemble et son fonctionnement. Mais qu'est-ce qu'un être vivant ? En quoi se différencie-t-il des objets inanimés et des machines ? Et qu'est-ce que la vie ? À ces questions, les biologistes n'ont actuellement pas de réponse précise, qui fasse l'unanimité dans la communauté scientifique. Certains d'entre eux pensent même que ces questions sont sans objet. Ainsi en 1878 Claude Bernard, dans la première des Leçons sur les phénomènes de la vie communs aux animaux et aux végétaux, déclare explicitement , car la biologie doit être une science expérimentale ; ce serait là une définition a priori et . En conséquence, et . La biologie semble être restée fidèle à cette conception, puisqu'elle continue à ne pas précisément définir la notion de vie pour se limiter à l'analyse de « choses naturelles » ou parfois en partie créées par l'humain (via la sélection puis le génie génétique) que le sens commun lui désigne comme vivants. Cette analyse permet de mettre en évidence un certain nombre de caractères communs à ces objets d'étude, et ainsi d'appliquer ce qualificatif de vivant à d'autres objets présentant les mêmes caractères. Cette méthode, exclusivement analytique et expérimentale, a considérablement renforcé l'efficacité et la scientificité du travail du biologiste, comparativement aux conceptions souvent spéculatives d'avant Claude Bernard. Elle a cependant amené une « physicalisation » telle que l'on a parfois l'impression que, pour rendre scientifique la biologie, il a fallu nier toute spécificité à son objet. De fait, certains biologistes en viennent à déclarer que , ou plus exactement qu'elle serait un processus physico-chimique parmi d'autres. Le premier d’entre eux est probablement Albert Szent-Györgyi, prix Nobel de médecine en 1937, qui a déclaré : Le plus connu est François Jacob : Plus récemment, c'est aussi la position d'Henri Atlan : Cette dernière citation illustre la confusion entre l'étude de la vie et celle de la matière des êtres vivants, où transparaît la tentation de réduire la biologie à la seule biologie moléculaire en niant au vivant, grâce au nivellement que permet la chimie, toute spécificité qui ne soit pas une simple différence physico-chimique. Autrement dit, il est tentant, en réduisant la biologie à la biologie moléculaire, de ne différencier le vivant de l'inanimé que par les critères par lesquels la biologie moléculaire se différencie du reste de la chimie. Vivant et inanimé André Pichot affirme que . On peut y admettre une gradation progressive entre l'inanimé et le vivant, tant dans les formes actuelles (les virus, censés être à la limite du vivant et de l'inanimé) que dans l'apparition de la vie sur Terre (cette apparition y est comprise comme une phase prébiotique progressive sans discontinuité marquée). Cette « négation de la spécificité du vivant », qui se veut matérialiste, semble confondre simplement le matérialisme épistémologique (l'étude critique des sciences) et les sciences de la matière proprement dites. En biologie, tenter d'expliquer la notion de vie et la spécificité de l'être vivant, peut conduire aux notions de vitalisme ou même d'animisme, car en s'écartant un peu de la physico-chimie on peut sortir du matérialisme épistémologique. Si bien qu'aujourd'hui . Une autre approche, plus systémique, est ainsi résumée en 1970 par François Jacob : ; c'est une des bases de l'écologie scientifique et de son « approche écosystémique ». Le problème de la spécificité de l'être vivant n'est donc pas encore réglé par la biologie moderne qui ainsi n'a donc aucune définition claire et explicite de son objet. Ce problème est seulement occulté de diverses manières, qui toutes tendent à ramener, faute de mieux, la conception de Descartes de l'être vivant comme plus ou moins semblable à une machine très complexe. Rares sont les biologistes qui s'inscrivent en faux contre cette approximation en avançant une conception du vivant plus précise, visant à se rapprocher de la réalité. Un certain nombre de travaux en biologie théorique tentent en effet de dépasser les limitations auxquelles on s'est heurtées jusqu'à présent, tels que ceux de Francisco Varela, Robert Rosen ou Stuart Kauffman. L'enjeu est alors souvent de tenter d'appréhender les différences entre biologie et physique. Évolution La première théorie de l'évolution du vivant a été avancée par Jean-Baptiste Lamarck dans son ouvrage Philosophie Zoologique en 1809. Comme son titre l'indique, elle se présente sous la forme d'un système philosophique, bien qu'elle pose les bases essentielles pour la compréhension des êtres vivants et de leur évolution. Cinquante ans plus tard, en 1859, avec la parution de L'Origine des espèces, Charles Darwin propose une explication scientifique de l'évolution, sous la forme d'un mécanisme simple, avec le principe de sélection naturelle. Avec le temps, la théorie originelle de Darwin a été affinée avec les résultats des expériences et observations que les biologistes ont effectuées. La théorie faisant actuellement consensus est celle de la théorie synthétique de l'évolution, appelée aussi néodarwinisme. Le caractère évolutionniste de la vie a pendant très longtemps été discuté et est même encore mis en doute par certaines personnes en dehors de la communauté scientifique, mais aucune de ces objections à la théorie de l'évolution n'est scientifiquement fondée. La communauté scientifique a depuis très largement admis l'évolutionnisme de la vie comme un fait démontré par l'expérience et l'observation à maintes reprises notamment par : l'examen des fossiles en paléontologie qui montre l'évolution des formes de vie à travers le temps ; l'anatomie comparée qui met en évidence les similitudes morphologiques entre des animaux pourtant différents ; l'hérédité qui explique les variations génétiques d'une génération à une autre ; l'étude comparée du génome de plusieurs organismes qui montre l'éloignement plus ou moins important dans l'arbre phylogénétique, permettant ainsi de retracer l'évolution et l'éloignement des différentes formes de vie ; la culture sélective des plantes et la domestication des animaux sont la mise en application par les humains du principe de sélection naturelle. Diversité Si la biologie est si vaste, c'est en raison de l'extrême diversité du vivant qui se présente sous tellement de formes que l'on peut avoir du mal à discerner des points communs. Une hiérarchisation du vivant a tout de même été réalisée, qui est le domaine de la systématique et de la taxinomie. Tous les êtres vivants sont classés en trois domaines : les bactéries ; les archées ; les eucaryotes. Universalité Bien qu'étant différentes, toutes les formes de vie partagent des caractères communs. Ce qui porte à croire que la vie sur Terre a pour origine une seule et même forme de vie, désignée sous l'acronyme de LUCA (pour l'), qui serait apparue sur Terre il y a au moins d'années. Les principaux caractères universels du vivant sont : le carbone qui, par ses caractéristiques physiques, sert de « squelette » à tous les composés organiques ; l'ADN et l'ARN, qui servent de support au génome et assurent la transmission de ce dernier à la descendance lors de la reproduction ; la cellule qui est la plus petite unité vivante. Ce dernier point est discuté au sein de la communauté scientifique, car les virus sont considérés comme vivants par certains biologistes, alors qu'ils ne sont pas faits de cellules. Domaines d'études En raison du caractère extrêmement vaste du sujet, l'étude de la biologie nécessite un morcellement en domaines d'études. Une approche un peu « réductrice » mais ayant l'avantage de clarifier les thèmes consiste à définir des niveaux d'organisation. Dans un souci de parvenir à une compréhension plus globale de la biologie, des ponts se sont naturellement créés entre les différentes disciplines. Permet l'exploration de différents sujets originaux comme la biologie moléculaire, la biotechnologie, la toxicologie, la science biomédicale, etc. Structure du vivant Les domaines étudiant la structure du vivant sont à l'échelle de l'atome pour la biologie moléculaire et de la cellule pour la biologie cellulaire. Le domaine de la biologie moléculaire étudie les composés de bases du vivant, comme l'ADN et les protéines. Pendant longtemps, on a cru que les lois de la chimie régissant le vivant étaient différentes de celles pour la matière inanimée. Mais depuis la synthèse de nombreux composés organiques, il est clairement admis que les lois chimiques sont les mêmes que pour la matière inorganique. Aucune force vitale n'insuffle la vie à la matière comme on le pensait avant avec la théorie vitaliste. La mise au point du microscope avec lequel Robert Hooke a découvert les cellules en 1665 a marqué la naissance de la biologie cellulaire et celle d'un monde alors insoupçonné. Cette découverte et les nombreuses qui ont suivi ont permis d'expliquer certains phénomènes comme ce que l'on qualifiait à l'époque de génération spontanée. C'est à cette échelle que l'on rencontre les premiers organismes vivants. Anatomie et physiologie Prise au sens structurelle et fonctionnelle, la biologie recouvre également l'ensemble des disciplines, classiques et modernes, qui étudient des structures comme les tissus avec l'histologie ou les organes avec l'anatomie. La physiologie quant à elle étudie les principes mécaniques, physiques et biochimiques des organismes vivants et est séparée en deux branches : la physiologie végétale et la physiologie animale. Diversité et évolution L'extrême diversité du vivant n'empêche en rien le groupement en entités ou taxons (Taxinomie), leurs relations les uns par rapport aux autres et leur classement (systématique). Interactions Les interactions des êtres vivants entre eux et les liens les unissant avec leur environnement est le domaine de l'écologie. L'éthologie quant à elle étudie le comportement animal dans le milieu naturel. Niveaux d'observation et disciplines Les Sciences de la Vie comprennent de nombreuses disciplines et sous-disciplines plus ou moins reliées entre elles et parfois imbriquées. Ces disciplines sont organisées soit par niveau d'observation, soit par approche méthodologique, soit par type d'organisme étudié. Applications Les applications des découvertes en biologie sont nombreuses et très présentes dans le quotidien de l'être humain. Les avancées importantes de ces dernières décennies en médecine ont principalement pour origine les découvertes sur le fonctionnement du corps humain. Le domaine pharmaceutique profite également des avancées en chimie organique. Plus récemment, la découverte de la structure de l'ADN et une meilleure compréhension de l'hérédité ont permis de modifier finement les êtres vivants, par notamment les techniques de génie génétique, et trouvent des applications dans les domaines agricole et agro-alimentaire. La biologie peut également avoir des applications en criminologie. Dans la Revue française de criminologie et de droit pénal, Laurent Lemasson présente trois corrélations entre biologie et criminalité mises en évidence par différents chercheurs: la présence des gènes MAOA et HTR2B chez une part importante de criminels ; un fonctionnement anormal des régions frontales et temporales du cerveau ; enfin un état de sous-excitation physiologique chez les criminels multirécidivistes. Impacts sur la société Depuis le développement de la biologie moléculaire et de la physiologie cellulaire dans la seconde partie du , les progrès de la biologie sont devenus quotidiens et ont un impact énorme sur la société : compréhension des mécanismes moléculaires de plusieurs centaines de maladies, amélioration des traitements contre le cancer, compréhension des mécanismes neurologiques, amélioration des traitements des maladies mentales et dépistage de tares génétiques in utero. Une meilleure compréhension de l'évolution moléculaire, substrat physique à l'évolution des espèces, permet de transposer aux humains les découvertes faites sur les animaux, y compris des vers comme C. elegans ou la mouche drosophile, dont on a montré que les mécanismes moléculaires de segmentation du corps au cours de l'embryogenèse sont identiques à ceux de l'humain, et, de manière générale, à tout le vivant métazoaire. Toutefois, les progrès très rapides de la biologie suscitent parfois des interrogations philosophiques, de vives inquiétudes, voire une forte opposition de certaines associations ou organisations non gouvernementales (ONG). On peut citer notamment : le clonage, les organismes génétiquement modifiés (OGM), le séquençage, et les problèmes de propriété intellectuelle qui en découlent. Notes et références Voir aussi Bibliographie Introduction à la biologie : dictionnaire, traité, présentation générale, réflexion Neil A. Campbell et Jane B. Reece, Biologie, , adaptation de l'édition en anglais et révision scientifique de René Lachaîne et Michel Bosset, Pearson Education, 2007. Jacques Berthet, en collaboration avec Alain Amar-Costesec, Dictionnaire de Biologie, De Boeck & Larcier, Bruxelles, 2006, 1034 Préface de Christian de Duve Jean-Louis Morère, Raymond Pujol, Dictionnaire raisonné de biologie, éditions Frison-Roche, Paris, 2003, 1222 Préface de Jean Dorst et Yves Coppens William K. Purves, Gordon H. Orians, H. Craig Heller, Traité de Biologie, Sciences Flammarion, Paris, 1994, 1224 Traduction par Jacqueline London de , 1992 , , 1992, 656 Translation of Allgemeine Mikrobiologie, Georg Thieme Verlag, Stuttgart, 1969-1992, by Margot Kogut Boyce Rensberger, Au cœur de la vie, au royaume de la cellule vivante, De Boeck Université, 1999, Bruxelles, 348 Traduction de , Oxford University Press, 1996 Günther Vogel, Hartmunt Angermann, Atlas de la biologie, Encyclopédie d’aujourd’hui, La Pochothèque, Le livre de poche, 1994, 641 Adaptation du , 1984, sous la direction de Georges Carric. La première adaptation scientifique de l’édition 1970 est dirigée par le biologiste généticien Matthieu Ricard avec Michel Stephan, Élisabeth Loubet, Jean-Pierre Bobillot, Dominique Marie, Alain Saint-Dizier et la traduction de Anne Sebisch, Michel Brottier et Claude Sebisch Le livre de la vie, sous la direction de Stephen Jay Gould, textes de Peter Andrews, Michael Benton, Christine Janis, J. John Sepkoski, Christopher Stringer, dessins de John Barber, Marianne Collins, Ely Kish, Akio Morishima, Jean-Paul Tibbles, , Seuil, Paris, 1993, 256 Traduit de l’anglais par Marcel Blanc Guillaume Lecointre (dir.), Guide critique de l’évolution, Belin, Paris, 2009, 504 Guillaume Lecointre, Hervé Le Guyader, Classification phylogénétique du vivant, revue et augmentée après de 2001, Belin, 2006, 560 Pierre-Paul Grassé, L’évolution du vivant, , Édition Albin Michel, Paris, 1973. 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Paris, de Boccard, 2002, -501 Espèces animales Henri Tachet (dir.), Philippe Richoux, Michel Bournand, Philippe Usseglio-Polatera, Invertébrés d’eaux douces, systématique, biologie, écologie, CNRS Éditions, Paris, 588 René Jeannel, « Introduction à l’entomologie » in Nouvel atlas d’entomologie, éditions N. Boubée & , 1960. Michel Lamy, Les insectes et les hommes, , Albin Michel Sciences, Paris, 1997, 416 Lars Svensson, Peter J. Grant pour les textes, Dan Zetterström, Kilian Mullarney pour les illustrations, Le guide ornitho, les 848 espèces d’Europe en , , Delachaux et niestlé, Paris, 2000, 400 Traduction de l’ouvrage suédois , Albert Bonniers, Förlag, Stockholm, 1999 par Jean-Louis Parmentier avec adaptation et supervision scientifique de Guilhem Lesaffre Louis Chaix, Patrice Méniel, Archéozoologie, les animaux et l’archéologie, , éditions Errance, Paris, 2001, 240 Jared Diamond, Le troisième chimpanzé, essai sur l’évolution et l’avenir de l’animal humain, Gallimard, Paris, 2000. 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Bernard Boullard, Guerre et paix dans le règne végétal, Ellipses, Aubin Imprimeur, Paris, 1990, 336 Claude Leroy, La forêt redécouverte, Belin, Paris, août 2009, 732 Biogéographie et culture botanique Paul Ozenda, Végétation du continent européen, Delachaux et Niestlé, Lausanne /Paris, 1994, 272 François Couplan, Ce sont les plantes qui sauvent, ma botanique gourmande, récit, Plon, Paris, 2005, 462 Gérard Debuigne, François Couplan, Petit Larousse des plantes qui guérissent, 500 plantes, édition Larousse 2006, 896 Christian et Élisabeth Busser, Les plantes des Vosges, médecine et traditions populaires avec un guide de découverte et d’emploi de 200 plantes médicinales, La Nuée bleue, DNA Strasbourg, 2005, 348 Préface de Jean-Marie Pelt Initiation à la biophysique et biologie humaine André Aurengo, Bertran Auvert, François Leterrier, Thierry Petitclerc sous la direction de François Gremy, Biophysique, éditée par François Grémy en 1982, corrigé, Médecine Sciences Flammarion, Paris, 1994, 494 Alain Blacque-Belair, Bernard Mathieu de Fossey et Max Fourestier, Dictionnaire des constantes biologiques et physiques en médecine, applications cliniques pratiques, , éditions Maloine, Paris, 1991, 848 P. Boulanger, J. Polonovski, G. Biserte et M. Dautrevaux, Abrégé de biochimie médicale, Masson, Paris, , 1981, , 1989 : 1. Les constituants des organismes vivants, , 1989, 348 2. Métabolismes et régulations, , 1981, 344 G. Crouzols, M. Lechaud, avec la mise à jour de F. Lasnier, Hygiène et biologie humaines, éditions Jacques Lanore, Malakoff, 1993, 288 Christian Robert et Pierre Vincent, Biologie & physiologie humaines, Vuibert, Paris, 1995, 678 Pierre Jacquemin, Jean-Louis Jacquemin (illustrations), Abrégé de parasitologie clinique, Collection d’abrégés de médecine sous la direction du , Masson et éditeurs, Paris, 1974, 228 , réédition 1987 IMS Wilkinson, Neurologie, , De Boeck Université, Bruxelles, 2002, 284 Traduction par Patrick Chaynes, avec révision scientifique de Mathieu Zuber, de l’ouvrage anglais , , Blackwell Science, 1999 Jean-Marie Bourre, Le cholestérol, Les classiques santé, édition Privat, Toulouse, 1997, 160 Préface de Jean-Louis Étienne Histoire de la biologie Georges Petit, Jean Théodoridès, Histoire de la zoologie, des origines à Linné, , , Hermann, 1962, 360 , 6 t., Göttingen, 1802. Bernard Mantoy, Jean-Baptiste de Lamarck, créateur de la biologie, éditions Seghers, Paris, 1968, 192 Charles Darwin, L'Origine des espèces [édition du Bicentenaire], trad. A. Berra sous la direction de P. Tort, coord. par M. Prum. Précédé de Patrick Tort, « Naître à vingt ans. Genèse et jeunesse de L’Origine ». Paris, Champion Classiques, 2009. Traduction de publié en 1859. Texte de Daniel Becquemond à partir de la traduction de l’anglais d’Edmond Barbier. Introduction de Jean-Marc Drouin Paul Mazliak, Les fondements de la biologie, le de Darwin, Pasteur et Claude Bernard, Vuibert, Adapt, 2002, 346 La biologie, source de débats contemporains Edward O. Wilson, L’unicité du savoir, de la biologie à l’art, une même connaissance, Robert Laffont, Paris, 2000, 398 Traduction de Consilience, Alfred A. Knopf, New-York, 1998 Bernard Dussart, Henri Friedel, Roger Dajoz, Roger Molinier, Jacques Daget, Jean Keiling, François Ramade, René Oizon, Claude-Marie Vadrot, François Lapoix, Michel et Claire Corajoud, Dominique Simonnet, Jean-Pierre Charbonneau, Encyclopédie de l’écologie, le présent en question, Librairie Larousse, 1977, 488 Présentation de Henri Friedel. Conclusion de René Dumont. Un livre vert à plusieurs voix, contemporain de l’essor du courant politique vert Articles connexes Histoire de la biologie Biologistes célèbres Biologie numérique Biosystémique Naissance du vivant Vie sur d'autres planètes Liens externes Sélection de sites web sur la biologie dans le répertoire encyclopédique : Les signets de la Bibliothèque nationale de France
La biologie (du grec bios « la vie » et logos, « discours ») est la science du vivant. Elle recouvre une partie des sciences de la nature et de l'histoire naturelle des êtres vivants.
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Brésil
Le Brésil (en ), la république fédérative du Brésil ( ), est le plus grand État d’Amérique latine. Le Brésil, désigné comme pays-continent, est le cinquième plus grand pays de la planète, derrière la Russie, le Canada, les États-Unis et la Chine. Avec une superficie de , le pays occupe la moitié de la superficie de l'Amérique du Sud, partageant des frontières avec l'Uruguay et l'Argentine au sud, le Paraguay au sud-sud-ouest, la Bolivie à l'ouest-sud-ouest, le Pérou à l'ouest, la Colombie à l'ouest-nord-ouest, le Venezuela au nord-ouest, le Guyana au nord-nord-ouest, le Suriname et la France au nord (par la Guyane), soit la plupart des pays du continent sauf le Chili et l'Équateur. Le pays compte une population de d'habitants. Ancienne colonie portugaise, le Brésil a pour langue officielle le portugais alors que la plupart des pays d'Amérique latine ont pour langue officielle l'espagnol. En 2017, selon le FMI, le PIB du Brésil s'élève à de dollars américains, ce qui en fait la huitième puissance économique mondiale. Considéré comme une grande puissance émergente, le pays est notamment membre de l'Organisation des Nations unies, du Mercosul, du G20 et des BRICS. Sur le plan militaire, les forces armées brésiliennes sont classées parmi les vingt premières puissances militaires et demeurent les plus importantes du continent américain, derrière celle des États-Unis. En dépit de la taille de son économie, le Brésil reste l'un des pays où les inégalités sociales et économiques sont parmi les plus élevées du monde. En 2017, le Brésil est le troisième pays d'Amérique latine pour l'inégalité sociale après le Honduras et la Colombie. Avec la Chine, l'Inde ou la Russie, le Brésil est considéré comme un des rares pays à présenter le potentiel pour devenir un jour une superpuissance mondiale. La population brésilienne se caractérise par une importante diversité ethnique et culturelle : selon l'Institut brésilien de géographie et de statistiques (IBGE), il y a au Brésil 47,7 % de Blancs, 43,1 % de Métis, 7,6 % de Noirs et environ 2 % d'Asiatiques et d'Amérindiens. Un grand nombre de Brésiliens ont des ancêtres issus de pays européens, principalement du Portugal, puis d'Italie, d'Allemagne ou d'Espagne. La majorité des Brésiliens noirs, quant à eux, sont originaires d'Afrique subsaharienne, principalement d'Angola. À l'instar de ses voisins, le Brésil est un pays à majorité chrétienne (89 %). Avec de fidèles, il s'agit de la deuxième nation chrétienne du monde (derrière les États-Unis, dont la majorité de la population est protestante) et de la première nation catholique. Riche en ressources naturelles, le Brésil a été identifié comme étant une nouvelle puissance pétrolière. D'immenses gisements pétroliers pré-salifères ont été découverts dans les bassins de Santos et de Campos, au large de Rio de Janeiro. Les réserves récupérables n'ont cessé d'être réestimées à la hausse : en 2013, elles sont évaluées à de barils selon l'AIE, « soit plus de réserves découvertes au Brésil que dans n'importe quel autre pays » souligne l'AIE. Étymologie Les racines étymologiques du terme « Brésil » remontent au Moyen Âge. Le Brésil est, au , le nom d'un colorant rouge extrait d'un arbre indien et souvent utilisé dans la peinture européenne pour réaliser des glacis roses et rouges. En 1500, le navigateur portugais Pedro Álvares Cabral découvre le Brésil et, pensant avoir découvert une île, le nomme « Ilha de Vera Cruz ». Cette terre se révélant faire partie d'un continent (l'Amérique du Sud), elle est plus tard baptisée « Terra de Santa Cruz », qui signifie « Terre de la Sainte Croix ». La théorie la plus communément admise est que le mot « Brésil » tire son origine du bois de Brésil ou pernambouc, très apprécié dès le Moyen Âge pour ses propriétés tinctoriales, dont les Portugais reconnurent la présence en quantité lors de leur première exploration du pays. Avant d'arriver à la désignation actuelle, le Brésil a été désigné sous plusieurs formes : Monte Pascoal, l'Île de Vera Cruz, Terra de Santa Cruz, Nova Lusitânia, Cabralia, Empire du Brésil, États-Unis du Brésil et enfin, la dénomination actuelle officielle : république fédérative du Brésil. Les habitants du Brésil sont appelés Brésiliens depuis 1706 (à l'origine, le terme désignait uniquement les nobles qui commerçaient le pau-brasil). Histoire Le blason de la république portait, à l'origine, le nom adopté par le pays après l'abolition de la monarchie : , soit « États-Unis du Brésil ». La version actuelle, établie par la loi , du , reflète son changement en (« république fédérative du Brésil »). Le drapeau brésilien présente un losange jaune sur fond vert, ce qui symbolise l'union impériale à la naissance de la maison royale brésilienne : le vert de la maison royale de Bragance à laquelle appartenait (), premier empereur brésilien, le jaune de la maison royale autrichienne de Habsbourg, lignée de Marie-Léopoldine d'Autriche, son épouse. Au centre du losange, où trônait le blason de l'empire du Brésil, un disque bleu représente le ciel de Rio de Janeiro le à , date du coup d'État qui installa la république. Les vingt-sept étoiles placées sur ce fond représentent les vingt-six États fédérés et la capitale. On retrouve au centre la bannière portant la devise nationale (« ordre et progrès ») venue d’Auguste Comte. Période précoloniale Certains des premiers restes humains trouvés dans les Amériques, comme Luzia, ont été trouvés dans la région de Pedro Leopoldo (Minas Gerais) et fournissent des preuves d'habitation humaine remontant à au moins 11 000 ans. La plus ancienne poterie jamais découverte dans l'hémisphère occidental a été découverte dans le bassin amazonien du Brésil et est datée au radiocarbone d'il y a 8 000 ans (6 000 ). La poterie a été trouvée près de Santarém et prouve que la région a soutenu une culture préhistorique complexe. Les premières preuves d'établissement humain sur la côte atlantique commencent entre ~ 8 700 et 7 000 ans AP. La culture Marajoara s'est épanouie à Marajó dans le delta de l'Amazone de 400 à 1400 après J.C., développant une poterie sophistiquée, une stratification sociale, de grandes populations, la construction de monticules et des formations sociales complexes telles que les chefferies. Avant sa découverte par les Portugais en 1500, on estime que le territoire actuel du Brésil (la côte orientale de l'Amérique du Sud), a été habité par environ deux millions d'Amérindiens, répartis au nord et au sud. La population amérindienne a été divisée en grandes nations autochtones composées de différents groupes ethniques parmi lesquels se distinguent les principales familles linguistiques : tupi-guarani, macro-jê et arawak. Les Amérindiens étaient répartis dans d'innombrables tribus, dont les Tupiniquims, les Guaranis et les Tupinambas. La tribu des Tupis fut la première en contact avec les Portugais, et celle dont l'héritage culturel est le plus important. En effet, en raison de l'assimilation des Tupis aux colons, des traces de l'ancienne culture amérindienne subsistent encore de nos jours, que ce soit dans la culture, la grammaire ou le vocabulaire. Divisés en sept « clans », les Tupis s'étendaient du Rio Grande do Sul au Rio Grande do Norte. Les clans amérindiens établissaient leurs frontières respectives en faisant la guerre aux autres clans, soit pour protéger leur territoire ou pour en conquérir de nouveaux. Certaines de ces tribus étaient particulièrement bien organisées, même si aucune d'elles ne l'était autant que d'autres populations amérindiennes des pays voisins, comme les Mayas ou les Aztèques, qui eux avaient façonné de grands empires et bâti des civilisations très avancées. Les guerres entre Amérindiens s'inscrivaient dans des campagnes militaires de grandes envergures à la fois sur terre et sur mer, et il arrivait qu'au cours de ces guerres, certaines tribus s'adonnent à des rituels cannibales sur les prisonniers de guerre. Colonisation portugaise En 1500, Pedro Álvares Cabral découvre les côtes brésiliennes et, revenant au Portugal, annonça avoir découvert de nouveaux territoires. On estime qu'avant 1500, la côte orientale de l'Amérique du Sud était habitée par environ d'Amérindiens. Selon le traité de Tordesillas, signé en 1494, sous l'égide du pape , toutes les terres nouvellement découvertes situées à plus de 370 lieues à l'ouest du Cap Vert allaient à l'Espagne, les autres étaient attribuées au Portugal. La pointe orientale du continent sud-américain (le Brésil) revenait ainsi au Portugal. Des navigateurs retournèrent plus tard au Brésil et en rapportèrent le bois de Brésil, bois de couleur braise qu'ils achetaient aux Indiens, et auquel le Brésil doit son nom actuel. Toutefois, l'entreprise de colonisation ne débuta réellement que dans les années 1530, lorsque divisa le territoire en douze capitaineries héréditaires. Cependant, à la suite de nombreux problèmes liés à ce système, le roi de Portugal, , décida de nommer le un gouverneur général, Tomé de Sousa, chargé d'administrer la colonie entière. Vers le milieu du , le sucre est devenu la principale richesse commerciale du Brésil, ce qui amena les Portugais à développer la traite des esclaves africains afin d'augmenter la production et répondre à la demande internationale croissante. À la suite d'expéditions secrètes menées par le Français Nicolas Durand de Villegagnon, la France parvint à récolter suffisamment d'informations en vue d'établir une colonie dans la baie de Guanabara. Ce fut le début de la « France antarctique », nom donné à l'éphémère colonie française qui occupa la baie de Rio de Janeiro, de 1555 à 1567, et fut finalement éliminée par l'arrivée de renforts portugais. Les Portugais parvinrent ainsi, à l'issue du conflit avec les Français, à élargir leur territoire au sud-est (prise de Rio en 1567) et au nord-ouest (prise de São Luís en 1615). Le Brésil commença à se développer économiquement et l'exploitation de la population indienne locale n'étant plus suffisante pour la production sucrière, les premiers esclaves furent importés d'Afrique en 1550. La traite négrière dura jusqu'au milieu du : le Brésil est le pays d'Amérique du Sud qui a reçu le plus d'esclaves noirs, avec environ d'Africains (majoritairement de l'Afrique de l'Ouest) déportés du aux années 1850, soit 40 % du total. Les esclaves furent principalement importés par des trafiquants britanniques et français, notamment bordelais et nantais. Les esclaves arrivaient sur le continent américain au moyen d'échanges intercontinentaux basés sur le système du commerce triangulaire. En 1630, les Néerlandais de la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales enlèvent aux Portugais les villes de Recife, Natal et Salvador afin de s’assurer une partie de la production sucrière. Recife devient la capitale de la colonie sous le nom de Mauritsstaad. Les populations locales se révoltent ( ou « Insurrection de Pernambouc ») contre leur présence à la faveur de la Première guerre anglo-néerlandaise (1652-1654) et à l’issue de celle-ci le Portugal récupère ces territoires. En , avec la signature du traité de La Haye, les derniers territoires de Nouvelle-Hollande sont officiellement cédés aux Portugais. À la fin du , les exportations de sucre commencèrent à baisser mais en 1693, la découverte de gisements d'or dans la région qui allait devenir le Minas Gerais sauva la colonie de l’effondrement économique imminent. Cette découverte a également permis l'essor de l'activité minière dans la région. Vice-royaume du Portugal À la fin de l'année 1807, après l'invasion du Portugal par les armées françaises de Napoléon, le prince régent est contraint, pour échapper à la menace des armées napoléoniennes, de transférer la cour royale de Lisbonne vers le Brésil. La famille royale entreprend alors de développer les institutions brésiliennes : cette période coïncide avec l'émergence des premières places financières locales, la création d'une banque nationale, la fin du monopole commercial que le Portugal avait sur le Brésil et l'ouverture du commerce à l'échelle internationale. En 1809, en guise de représailles contre la France qui l'a forcé à l'auto-exil, le prince régent ordonne l'invasion de la Guyane française par l'armée portugaise. Avec la fin de la guerre espagnole en 1814, les tribunaux européens exigent le retour du prince régent et de sa mère, la reine Marie, car ils jugent inapproprié que les représentants d'une monarchie européenne résident dans une colonie. En 1815, désireux de retourner au Brésil, où la cour royale avait prospéré au cours des six dernières années, le Portugal élève le Brésil au rang de Vice-Royaume et en fait la capitale de son empire. Ainsi, la famille royale pouvait séjourner au Brésil sans avoir à fournir de justifications. Le Brésil devient alors une Vice-Royauté, sous le nom de royaume-Uni de Portugal, du Brésil et des Algarves. Toutefois, cela ne suffit pas à calmer les exigences des instances européennes, qui réclament toujours le retour de la famille royale à Lisbonne. En 1821, les pressions deviennent de plus en plus fortes et n'a pas d'autre choix que de retourner à Lisbonne, où il est contraint de prêter serment à la nouvelle constitution, laissant son fils, le jeune prince Pedro de Alcântara au Brésil en tant que régent du Vice-Royaume. Celui-ci deviendra plus tard le premier empereur du Brésil sous le nom de . Indépendance à l'égard du Portugal et empire En 1821, après le départ de son père le roi pour le Portugal, Dom Pedro devient donc le nouveau prince régent du Brésil. Mais les Cortes portugaises désirent mettre un terme à l’autonomie du Brésil et veulent ramener le pays au rang de simple colonie. Les Cortes décident de dissoudre le gouvernement central établi à Rio de Janeiro et ordonnent au prince régent de rentrer à Lisbonne. Les proches des Cortes n'hésitent pas à provoquer le prince en se moquant ouvertement de lui ou en lui manquant publiquement de respect à plusieurs reprises. La lutte entre le prince et les Cortes continue de s'intensifier. La population brésilienne soutient vivement Dom Pedro, si bien que le , celui-ci reçoit une pétition contenant pas moins de le priant de ne pas repartir au Portugal. Devant le soutien de la population, Pierre refuse les ordres des Cortes et déclare le même jour : « Si c'est pour le bien de tous et le bonheur général de la Nation, je suis prêt ! Dites au peuple que je reste ». À partir de là, Pierre entre en conflit direct avec les Portugais. portugais, conduits par le général Jorge Avilez, se soulèvent alors pour punir le prince d’avoir défié les Cortes. Ils se rendent sur le mont Castelo, mais sont bientôt entourés par armés, venus prêter main-forte à leur souverain. Commence ainsi en 1821 une guerre d'indépendance qui voit la toute nouvelle armée brésilienne s'opposer aux troupes coloniales portugaises encore présentes dans certaines régions du pays. Le , Pierre se tourne vers ses compagnons, jette son brassard aux couleurs du Portugal, et déclare : « Mes amis, les Cortes veulent nous rendre en esclavage et nous poursuivre. [...] Plus aucun lien ne nous unit désormais. Retirez vos brassards, soldats. Saluez l’indépendance, la liberté et la sécession du Brésil ! » Il dégaine ensuite son épée et lance : « Par mon sang, par mon honneur et par Dieu, je jure de donner sa liberté au Brésil » et crie : « L’indépendance ou la mort ! ». Le conflit durera trois ans et se terminera en 1824 avec la victoire des troupes brésiliennes et la signature du traité de Rio de Janeiro en 1825. La première constitution brésilienne a été promulguée le . Le , l'Empire du Brésil est officiellement proclamé. Dom Pedro est proclamé Empereur sous le nom de . Le , épuisé par les années d'exercice du pouvoir impérial, période au cours de laquelle il doit faire face à une tentative républicaine de sécession, mécontent de l’intransigeance de ses adversaires politiques, et devant l'usurpation par Miguel du trône portugais, abdique finalement et retourne en Europe pour restaurer , sa fille et reine légitime, sur le trône. De retour au Portugal, Pierre envahit le Portugal depuis les Açores avec une armée de partisans et déclare la guerre aux troupes de Miguel. Le , Pierre et ses armées entrent dans Lisbonne et chassent Miguel du trône. Après le départ de son père, devient à cinq ans seulement le nouvel empereur du Brésil (bien qu'il ne puisse prendre officiellement ses fonctions qu'à sa majorité.) Avant de quitter le Brésil, avait laissé à son messager une lettre dans laquelle il écrivait : « Vous avez ici mon acte d’abdication, je retourne en Europe et je laisse un pays que j’ai beaucoup aimé et que j’aime toujours. » Régence (1831-1840) À la suite du départ puis de la mort de son père, hérite d'un empire au bord de la désintégration. Tandis que les dernières années du règne de avaient été très critiquées (l’empereur avait notamment été accusé par les médias et l'opposition de ne pas s’impliquer assez dans le gouvernement du Brésil, en plus de devoir faire face à un scandale conjugal et d’être régulièrement accusé par les journaux de vouloir rétablir l'ancien royaume luso-portugais), la situation de crise prend de l'ampleur durant les douze années suivantes. En effet, l’Empire est confronté à l'absence de véritable exécutif car, en vertu de la constitution, ne peut pas gouverner avant sa majorité, le . Dans l'attente de cette date, le pouvoir est confié à une régence élue mais celle-ci se révèle incapable de redresser la situation, allant même jusqu’à l'empirer. Dans l'après-midi du , est finalement acclamé, couronné et sacré empereur à (deux ans avant sa majorité). Ce sacre avant l'heure s'explique par la volonté des politiques d'aider le jeune souverain à prendre ses fonctions au plus vite dans l'espoir qu'il puisse remédier à l’extrême situation de crise qui sévit alors au Brésil. L'historien Roderick J. Barman déclare qu'. Âge d'or sous D'abord influençable en raison de son jeune âge, parvient à consolider le pouvoir et assoit petit à petit son autorité sur le gouvernement. Pierre doit faire face à plusieurs crises mineures ou majeures entre 1848 et 1852. Une révolte éclate dans la province du Pernambouc le , mais l'empereur parvient à la réprimer. Plus tard, un conflit éclate avec la Confédération argentine. conclut alors une alliance avec l'Uruguay et les opposants argentins au régime, ce qui conduit à la guerre de 1851, qui se termine avec la chute du régime argentin en . Sous , le Brésil jouira d'une stabilité intérieure et d'une grande prospérité économique. Le commerce international du Brésil atteint les entre 1886 et 1887, soit un taux de croissance annuel de 3,88 % depuis 1839. En 1850, les exportations placent le Brésil en tête de l'Amérique latine et représentent le triple de celles réalisées par sa rivale, l'Argentine. En 1858, le Brésil devient la huitième puissance économique mondiale. Sa croissance est alors comparable à celle des États-Unis et des puissances européennes. Le Brésil connaît également un développement massif sous le règne de . En 1850, le pays ne possède qu'une cinquantaine d'usines dont la valeur cumulée est supérieure à sept milliards de reis. À la fin de l'empire, le Brésil comporte 636 usines (ce qui représente une croissance annuelle de 6,74 % depuis 1850) dont la valeur est estimée à plus de quatre cents milliards de reis (ce qui représente une croissance annuelle de 10,94 % entre 1850 et 1889.) Des constructions ferroviaires, des installations téléphoniques et des systèmes de traitement des eaux usées sont installés dans tout le pays. En termes de constructions ferroviaires, seuls huit pays au monde ont créé plus de voies que le Brésil au cours de la décennie 1880. La première ligne de chemin de fer est inaugurée à une époque où de nombreux pays européens n'ont encore aucun service ferroviaire. Le Brésil entre dans l'ère moderne et devient un des pionniers dans l'installation du téléphone, en plus d'être le cinquième pays au monde à installer des égouts et le troisième à avoir un traitement des eaux usées. De même, l'armée du Brésil, et notamment la marine, est une des plus importantes et puissantes du monde. En 1889, le pays possède la sixième plus grande marine de guerre de la planète, ainsi que les navires les plus puissants de l'hémisphère ouest. Pendant plusieurs décennies, les riches latifundiaires s’opposent avec succès à l’interdiction de la traite d’esclaves. Le Royaume-Uni émet certaines pressions pour son abolition. Le « commerce illicite » trouble les échanges commerciaux anglo-brésiliens et gêne la pénétration économique et politique de l’Europe en Afrique. Par la suite, les milieux financiers britanniques soutiennent les porte-parole des planteurs lorsque ceux-ci affirment que la libération des esclaves ruinerait l’économie brésilienne et rendrait insolvable l’État auquel des prêts considérables avaient été consentis. Le commerce européen limitait son contrôle aux magasins de café des ports brésiliens, sans se préoccuper des conditions de travail dans les plantations Années de guerres (1860-1870) Pendant les premières années de la décennie 1860, le Brésil doit faire face à deux conflits d'envergure : le premier est militaire et commence avec une guerre civile qui éclate en Uruguay (alors une province du Brésil). Ce conflit interne s'accompagne de l'assassinat de plusieurs Brésiliens par les rebelles et du pillage de leurs biens dans tout le pays. Cependant, l'armée brésilienne est envoyée en Uruguay, ou elle réprime rapidement la rébellion, rétablit le calme et pacifie la région. La campagne militaire se termine par une victoire du Brésil en 1865. Toutefois, le vrai danger survient quand l'armée paraguayenne, profitant de la situation en Uruguay, envahit la province brésilienne du Mato Grosso et, quatre mois plus tard, envahit l'Argentine avant d'attaquer à nouveau le Brésil, signant le début de la guerre du Paraguay. Ce qui s’annonce comme une guerre brève conduit en fait à un conflit à grande échelle qui embrase tout le sud de l'Amérique latine et mobilise plusieurs puissances militaires de la région : l'Argentine et le Brésil alliés avec l'Uruguay contre les troupes paraguayennes. Devant l'incapacité de ses généraux à repousser l'armée paraguayenne, décide de monter au front en personne, accompagné par un petit groupe de Brésiliens volontaires, groupe qui est connu au Brésil comme les « Volontaires Patriotes ». La guerre se terminera finalement par une victoire totale du Brésil et de ses alliés. Lopez, un des principaux commandants paraguayens, est tué au combat le . La seconde crise a lieu entre l'Empire du Brésil et l'Empire britannique. William Christie Dougal, le consul britannique à Rio de Janeiro, envoie au Brésil un ultimatum abusif après deux incidents mineurs en 1861 et en 1862. Le gouvernement brésilien refuse de céder : Christie ordonne alors aux navires britanniques de capturer des navires marchands brésiliens. Là encore, refuse de se plier à la volonté des Britanniques et, au lieu de se soumettre comme l'espère Christie, il ordonne à la marine de guerre brésilienne de se déployer pour faire barrage aux Britanniques. Surpris par cette réponse, Christie change de comportement et préfère opter pour un règlement pacifique entre les deux nations. Plus tard, reçoit l'ambassadeur britannique Edward Thornton, qui lui présente publiquement des excuses au nom de la reine Victoria et du gouvernement britannique. L'empereur vient alors de remporter une victoire diplomatique sur la nation la plus puissante du monde. À son retour à Rio de Janeiro, fort de ses deux victoires face au Paraguay et au Royaume-Uni, est reçu en héros. est aussi un abolitionniste : il déclare ainsi que l'esclavage est « une honte nationale ». Pierre est d'ailleurs un des rares nobles à ne posséder aucun esclave. Après avoir conduit le Brésil à son apogée, son règne prend fin le à la suite d'un coup d'État. Premières républiques oligarchiques et période nationaliste En 1889, l'armée renverse l'empereur et la République est proclamée. Le pays ne devient pas une démocratie : il est dirigé par une oligarchie de riches propriétaires et d'élus locaux, les coronels, jusqu'à la crise de 1929. Les hommes d'affaires (barons du café, magnats de la finance et du commerce, oligarchie industrielle urbaine) prennent en grande partie possession de l’État. Pour empêcher l'effondrement des prix du café en raison de la constante augmentation de la production, l’État achète le surplus et le met en stock. Il recourt pour ce faire à l'emprunt : de livres sterling sont empruntés entre 1906 et 1930 pour cette politique de valorisation du café. Les garanties et conditions de ces emprunts sont souvent draconiennes ; l'emprunt Rothschild de de livres sterling est assorti du contrôle des douanes comme gage et de la promesse qu'aucun nouvel emprunt ne serait sollicité par le Brésil sans l'assentiment de la banque Rothschild. Au niveau local, les coroneis contrôlent les élections afin de maintenir une législation favorable aux intérêts des hommes d'affaires. Au contraire, la classe ouvrière ne bénéficie que très peu des affaires réalisées par les entreprises En 1922, de jeunes officiers issus des classes moyennes réagissent : c'est le mouvement tenentismo (du mot teniente qui signifie lieutenant). Le premier soulèvement a lieu le à la forteresse d'Igrejinha. Bien que réprimé après une solide résistance, le mouvement du est d'une grande importance politique. Il marque le début de l'assaut contre la « vieille république oligarchique » et de son affaiblissement jusqu'à sa disparition en 1930. Deux ans plus tard, en , une révolte de militaires éclate à São Paulo ; les insurgés parviennent même à occuper la ville pendant trois semaines. Une troisième révolte a lieu dans l’État de Rio Grande do Sul en 1925, et une dernière se produit en 1926. Les objectifs des militaires rebelles sont essentiellement ceux des classes moyennes, insatisfaites par la situation économique et politique du Brésil, aucun changement démocratique n'étant envisageable du fait d'un système politique bouché par le « règne des gouverneurs » selon un système en vertu duquel les gros propriétaires et la grande bourgeoisie dictent les conditions dans les États. Les revendications formulées par le mouvement concernent notamment le vote secret, la liberté de presse et d'association, le respect des résultats électoraux, l'alphabétisation et la nationalisation de certains intérêts économiques étrangers. C'est aussi dans ce contexte que se produit la marche de la colonne Prestes. Luís Carlos Prestes est un ingénieur militaire, futur secrétaire général du Parti communiste du Brésil et commandant de l'état-major du chef de la révolte de São Paulo, Miguel Costa. À la tête d'une colonne de quelques centaines de soldats, il entreprend de diffuser les idées révolutionnaires à travers tout le pays. Après une marche d' à , constamment poursuivie par l'armée fédérale sans jamais être vaincue, la colonne demande l'asile à la Bolivie. Le , Getúlio Vargas devient président après un coup d'État. En 1942, à la suite d'attaques par des sous-marins allemands, le pays s'engage dans la Seconde Guerre mondiale aux côtés des Alliés ( la Déclaration des Nations unies). Au lendemain de la guerre, en 1945, Vargas doit démissionner. Le Brésil connaît alors une vingtaine d'années de relative démocratie pendant sa deuxième république, et le pays ne décolle pas encore économiquement. Cependant, la nouvelle capitale du pays, Brasilia, est construite en moins de trois ans et les institutions fédérales, qui ne parvenaient pas à se décider entre les deux grandes métropoles de Rio de Janeiro et São Paulo, s'y installent en 1960. C'est le début de l'ère de conquête du territoire par les grands chantiers, mais il s'enfonce progressivement dans les problèmes politiques intérieurs et de conflits d'intérêts entre les régions, les grands propriétaires et surtout avec les forces de sécurité intérieure et l'armée pas encore fidélisées au régime républicain, dans un pays où les inégalités sociales sont encore exacerbées. Le contexte politique et sécuritaire (également troublé dans les pays voisins) et la corruption intérieure finiront par mettre en péril la stabilité des institutions. Dictature militaire (1964-1985) À partir de 1964, le Brésil connut, comme d'autres pays d'Amérique latine, une dictature militaire de droite. La junte militaire qui prit le pouvoir lors d'un coup d'État en 1964, et qui s'y maintint de manière parfois autoritaire, voire brutale, pendant deux décennies, força le pays à adopter un nouveau type d'économie. Le régime renoua les relations du Brésil avec les institutions financières internationales, qui étaient gelées depuis la décision du président Juscelino Kubitschek, en 1958, de refuser les conditions imposées par les États-Unis et le Fonds monétaire international (FMI), pour l'obtention d'un prêt de de dollars. Les mesures économiques critiquées par les États-Unis et le FMI sont supprimées. Les grèves sont interdites, les syndicats réprimés et les salaires réels chutent, le PIB baissant de 7 % en 1965. Au cours de cette même année, le Brésil signe un Stand-By Arrangement avec le FMI, reçoit de nouveaux crédits et voit sa dette extérieure restructurée par les États-Unis, plusieurs pays créanciers d’Europe et le Japon. Les prêts annuels passent, à partir du coup d’État, de zéro à une moyenne de de dollars pour le reste des années 1960, puis à près de de dollars par an au milieu des années 1970. La politique économique du régime militaire est saluée par les institutions financières internationales. Dans les années 1970, le gouvernement brésilien participa à l'opération Condor, vaste plan de coordination entre les dictatures militaires latino-américaines, piloté par la CIA, avec comme but de lutter dans tout le continent contre les opposants aux régimes. On compte un grand nombre de groupes révolutionnaires qui, dès 1964, ont organisé la résistance contre le pouvoir militaire. La plupart d'entre eux ont pris forme dans les milieux d'étudiants, dont le MR-8, plutôt basé à Rio de Janeiro, ou l'ALN (Action de libération nationale), basée à São Paulo. C'est finalement la crise financière qui mine la plupart des pays d'Amérique du Sud, le développement de la pauvreté et de l'insécurité dans les immenses favelas, ainsi que la ruineuse corruption des militaires et les mouvements syndicaux qui feront perdre les derniers soutiens économiques du régime militaire. Restauration de la démocratie En 1985, Tancredo Neves fut élu à la présidence, mais décéda avant son entrée en fonction. C'est alors le vice-président José Sarney qui devint président. La démocratie s'installa dans un contexte économique et financier difficile. Le Congrès national établit une nouvelle constitution adoptée le . Le , l'ancien syndicaliste Luiz Inácio Lula da Silva remporta l'élection présidentielle. Il fut réélu le . Il est le premier président du Brésil issu du Parti des travailleurs. Le pays sort du marasme économique, accède au statut de puissant pays émergent, grâce au développement accordé à la classe moyenne qui soutient massivement les réformes démocratiques du président, et la création d'un grand marché intérieur qui attire les capitaux étrangers et les industries d'exportation à la suite du retour de la confiance des banques et la stabilisation de la monnaie du pays. En réussissant en la plus grande augmentation de capital de l'histoire, le géant pétrolier Petrobras devient le symbole de cette forte croissance. De 2003 à 2010, près de de Brésiliens (sur une population de ) sont sortis de la pauvreté. La malnutrition infantile a régressé de 46 %. Dilma Rousseff, elle aussi membre du Parti des travailleurs, est élue le pour succéder à Luiz Inácio Lula da Silva et lui succède le , devenant la première femme présidente du Brésil. Elle est réélue en . Le Brésil organise à l'été 2014 la de la Coupe du Monde de football, gagnée par l'Allemagne. Rio de Janeiro accueille ensuite la des Jeux Olympiques d'été en . En débute l'opération Lava Jato, une enquête judiciaire anti-corruption de grande ampleur visant de nombreuses personnalités politiques de droite comme de gauche liées à l'entreprise Petrobras puis à l'entreprise Odebrecht. Le discrédit de la classe politique et la crise économique que subit le Brésil de à provoquent des contestations populaires. Dilma Rousseff est visée par un impeachment pour avoir dissimulé l'ampleur du déficit public brésilien et elle est destituée par un vote du Sénat le . Son vice-président Michel Temer, membre du Parti du mouvement démocratique brésilien, lui succède et adopte une politique libérale. Impopulaire dès le début de sa présidence, il est accusé de corruption dans le cadre de Lava Jato en , de même que Luiz Inácio Lula da Silva qui est condamné à neuf ans de prison. L'élection présidentielle de 2018 oppose le député d'extrême-droite Jair Bolsonaro au candidat du Parti des travailleurs Fernando Haddad, Luiz Inácio Lula da Silva ayant été empêché de se présenter par la justice. Jair Bolsonaro est élu le et devient président le . L'année est marquée par une vague d'incendies en Amazonie, et l'année par la pandémie de Covid-19 lors de laquelle le Brésil est le deuxième pays le plus touché au monde après les États-Unis. Gouvernement et politique Système politique Le Brésil est une république fédérative présidentielle sans Premier Ministre, composée de vingt-six États et d'un district fédéral. Sa Constitution a été adoptée le . Le président est élu pour un mandat de quatre ans, et peut être réélu une fois. Le président actuel est Luiz Inácio Lula da Silva, né le , officiellement investi le . Il a succédé à Jair Bolsonaro. Le vote est obligatoire pour les citoyens alphabétisés âgés de 18 à ; il est facultatif pour les analphabètes et ceux âgés de 16 à ainsi que pour les plus de . Le pouvoir législatif est exercé par la Chambre des députés, composée de , et le Sénat qui compte . Les Églises exercent une forte influence dans la politique brésilienne. Elles interviennent dans les débats des campagnes électorales. Plusieurs partis politiques ont un nom qui évoque une religion : Parti social-chrétien, Parti social-démocrate chrétien ou encore Parti travailliste chrétien. Au Parlement brésilien, le (, officiellement , Front parlementaire évangélique) comprend en 2020, soit 38 % des sièges. Deux autres groupes sont très puissants au parlement : le (, officiellement , Front parlementaire agricole) et le lobby des armes à feu (, groupe de la balle), qui comprennent une centaine de députés chacun. Les trois groupes, appelés ensemble les (Bible, Balle, Bœuf) ont en commun de soutenir le président Jair Bolsonaro. Au Brésil, il existe également le groupe des partis communistes, qui sont membres du Forum de São Paulo : PSB, PSOL, PT, PDT, PC do B, PCB, Cidadania et PPL. Les campagnes électorales réclament généralement deux millions d'euros pour être élu député. En conséquence, environ 80 % des membres du Congrès sont des hommes d'affaires et représentent en particulier les intérêts des entreprises. Dix-neuf grandes entreprises ont fourni la moitié des sommes dépensées pour les élections générales de 2014. Ces investissements peuvent leur permettre d'obtenir des contrats publics. L’institut Kellogg Brasil a calculé que chaque réal investi en rapportait environ 8,5 en contrats publics. Au contraire des entreprises, les syndicats ne sont pas autorisés à financer les campagnes électorales. Le pays compte plus de 40 partis politiques actifs. Sept partis se considèrent de gauche (le PSOL, le PCO, le PSTU, le PCB, le PC do B, le PT et l'UP) et cinq de centre-gauche (le PSB, le PV, le PDT, le PMN et Cidadania) ; Solidariedade se déclare et . Dix partis se considèrent centristes (le MDB, le PL, le PSD, le PTC, la DC, le PROS, Avante, Patriota, Podemos et le ) et cinq se positionnent au centre-droit (le PTB, Progressistas, le PSC, le PRTB et les Républicains). Le PSDB, les Démocrates et Novo se déclarent libéraux. Le PSL de Jair Bolsonaro est le seul parti à se réclamer de droite. Organisation des pouvoirs La République fédérative du Brésil est formée par l'union indissoluble de trois entités politiques distinctes : les États, les municipalités et le District fédéral. La Fédération est régie par cinq principes fondamentaux : souveraineté, citoyenneté, libre entreprise, pluralisme, valeurs sociales du travail et dignité de la personne. Les fédéraux sont autonomes pour élaborer leurs propres constitutions d’États et leurs propres lois, mais leur compétence législative est limitée par les principes de la Constitution fédérale. Les pouvoirs établis par la Constitution sont les suivants : exécutif, législatif, et judiciaire. Le chef de l'exécutif est le président de la république, élu par suffrage universel, cumulant tant les attributions de chef de l’État que celles de chef du gouvernement. Le président est également chargé de nommer les ministres qui siégeront au gouvernement. L'exécutif et le législatif sont organisés indépendamment dans les trois sphères de gouvernement, tandis que le pouvoir judiciaire fonctionne aux échelons fédéral et étatique. Le Congrès national est composé de la Chambre des députés et du Sénat fédéral, tous deux composés de représentants élus par vote populaire. Les juges et autres fonctionnaires de justice sont nommés après avoir passé un examen d'entrée. La composition du Pouvoir judiciaire fédéral est la suivante : le Tribunal suprême fédéral (STF), la Cour supérieure de justice (STJ), les Tribunaux régionaux fédéraux (TRF) et la justice fédérale. Il compte, en outre, des tribunaux spécialisés qui s'occupent des questions du travail, électorales et militaires. Vingt-quatre partis politiques sont représentés au Congrès national. Dans la mesure où il arrive fréquemment qu'une personnalité politique change de parti, la proportion de sièges parlementaires occupés par un parti change régulièrement. En 2020, les principaux partis politiques en nombre de députés sont le PT, le PSL (parti de Jair Bolsonaro), le PL, les Progressistes, le MDB, le PSD, les Républicains, le PSDB, le PSB, les Démocrates et le PDT, avec chacun entre à la Chambre des députés. Relations internationales Sur le continent latino-américain, le Brésil est une puissance, voire une superpuissance régionale : il exerce un leadership dans presque tous les domaines : économique, militaire, diplomatique, scientifique, culturel, démographique Le Brésil est à la fois le pays le plus riche, le plus grand et le mieux armé du continent sud-américain. Au niveau international, il s'agit de la économique mondiale et son armée est la importante de la planète. Sur le plan économique, le Brésil est toutefois talonné par le Mexique : en effet, le Mexique est également une grande puissance économique (la grande du monde), en plus d’être un pays à forte croissance. D'après une étude réalisée par la PricewaterhouseCoopers, le Brésil deviendra en 2050 le le plus riche du monde sur la base du PIB à parité de pouvoir d'achat. À cette date, le Mexique aura atteint la . Le rapport de force entre les deux géants latino-américains sera alors moins déséquilibré. Les deux rivaux majeurs du Brésil (l'Argentine et le Mexique) se sont déclarés opposés à l'idée que le Brésil obtienne une place permanente au Conseil de sécurité des Nations unies en tant que représentant de la région. La politique étrangère brésilienne actuelle est basée sur la position dominante du Brésil en Amérique latine, sa position en tant que meneur des pays émergents et son statut de grande puissance émergente à l'échelle mondiale. Le Brésil adopte une politique de résolution pacifique des conflits et de non-intervention dans les affaires d'autres pays. Le Brésil n'est en conflit militaire ou frontalier avec aucun pays voisin. C'est une puissance diplomatique représentée à travers tous les continents : en effet, le Brésil possède une ambassade ou un consulat dans à travers le monde. À travers son appartenance au BRICS, le Brésil entretient également des relations étroites avec la Russie, l'Inde et la Chine, trois pays qui, comme lui, sont appelés à devenir (ou sont déjà pour certains) des puissances de premier plan dans les décennies à venir. L'aide étrangère est devenue un outil de plus en plus important pour la politique étrangère du Brésil. Plus de la moitié de l'aide brésilienne est fournie en Afrique, alors que l'Amérique latine reçoit environ 20 % de l'aide brésilienne. La part de l'aide allouée au continent asiatique est faible. En Afrique, plus de 80 % de l'aide brésilienne est reçue par les pays de langue portugaise. Le Brésil concentre son aide pour les pays de langue portugaise dans le secteur de l'éducation, spécialement dans l'enseignement secondaire et postsecondaire, mais il est plus engagé dans le développement agricole dans d'autres pays. L'aide tend à consister en une aide technique et une expertise, parallèlement à une diplomatie pacifique et non conflictuelle avec les résultats du développement. Certaines études ont suggéré que, en aidant, le Brésil pourrait essayer d'avoir accès aux ressources minérales et énergétiques. Géographie Le Brésil a une superficie totale de , il s'étend de l'équateur au tropique du Capricorne. Le pays occupe une vaste zone le long de la côte orientale de l'Amérique du Sud et comprend une grande partie de l'intérieur du continent. Le pays est de loin le plus grand d'Amérique latine, couvrant près de la moitié de la surface du continent sud-américain. Il partage des frontières terrestres avec l'Uruguay et l'Argentine au sud, le Paraguay au sud-sud-ouest, la Bolivie à l'ouest-sud-ouest, le Pérou à l'ouest, la Colombie à l'ouest-nord-ouest, le Venezuela au nord-ouest, le Guyana au nord-nord-ouest, enfin le Suriname et la Guyane au nord. Par sa taille, le Brésil partage une frontière commune avec tous les pays d'Amérique du Sud, à l'exception de l'Équateur et du Chili. Le territoire brésilien comprend également un certain nombre d'îles ou d’îlots, comme Fernando de Noronha, Atoll das Rocas, les îles de Saint Pierre et Saint Paul ainsi que l'archipel de Trindade et Martin Vaz. Sa taille, son relief, son climat et ses ressources naturelles font du Brésil un pays géographiquement diversifié. Le Brésil est le cinquième pays du monde en superficie, après la Russie, le Canada, les États-Unis et la Chine, ainsi que le troisième d'Amérique, derrière le Canada et les États-Unis. Sa superficie totale s'étend sur , dont d'eau. Grandes régions On distingue cinq grandes régions : Sud États : Paraná, Santa Catarina et Rio Grande do Sul. Bien qu'il s'agisse de la plus petite des cinq régions du Brésil, sa superficie s'étend sur 576 (6,76 % du territoire brésilien), ce qui correspond à la moitié de la surface de la Bolivie et presque à l'ensemble de la surface de l'Uruguay et du Paraguay réunis. Sa population est de . La région Sud possède de bons indicateurs sociaux : elle est la première région du Brésil en termes d'IDH, celle qui dispose du deuxième plus important PIB par habitant (derrière la région Sud-Est) et celle qui possède le plus haut taux d'alphabétisation du Brésil (94,8 %). En outre, le Sud jouit du plus faible taux de mortalité infantile et du meilleur taux de longévité. La région du Sud est celle qui est la plus marquée par la présence culturelle européenne. En effet, c'est dans le sud que la plupart des migrants européens ont décidé de s'installer, et ce, dès le . On estime que les principales origines ethniques de la population dans le Sud du Brésil sont : italienne, portugaise, allemande et polonaise. À partir de 1824 et jusque dans les années 1960, plus de sont venus s’installer dans cette partie du Brésil. En 1898, d'origine italienne s'installèrent dans le Rio Grande Do Sul, à Santa Catarina et à Paraná. D'un point de vue climatique, la région Sud est la seule du Brésil à ne pas être chaude toute l'année (climat subtropical humide aux hivers doux et aux étés moites). En 2013, il a neigé pour la première fois depuis à Florianópolis, capitale de l'État de Santa Catarina. Le Sud est la région où la neige est la plus fréquente, il neige chaque année dans les hautes régions montagneuses de Santa Catarina, aux villes comme São Joaquim. Sud-Est États : Espírito Santo, Minas Gerais, Rio de Janeiro et São Paulo C’est la région la plus urbanisée et la plus industrialisée, avec trois villes très importantes : Rio de Janeiro, Belo Horizonte et São Paulo. Rio de Janeiro est l’ancienne capitale fédérale, et la capitale de l'État de Rio de Janeiro. Elle est située dans une des plus belles baies du monde, dominée par le Pain de Sucre, et la statue du Cristo Redentor (Corcovado), perchée à une altitude de sept cents mètres. Son carnaval et ses écoles de samba l’ont rendue célèbre, ainsi que ses plages, comme Copacabana, Ipanema, Leblon et Barra da Tijuca. Capitale culturelle du pays, elle est la ville la plus importante sur le plan artistique, avec l'Academia Brasileira de Letras, la plus grande bibliothèque du pays, le , le et le Théâtre Municipal, bâtiment inspiré de l'opéra de Paris. Le Maracanã, le troisième stade du monde par les dimensions, est aussi à Rio. Il y a aussi de magnifiques plages autour de Rio : Angra dos Reis, Cabo Frio et Búzios. Dans le sud de l'État se trouve la petite ville de Paraty qui offre de splendides façades baroques, de couleur bleue, ocre ou vert, qui se reflètent dans les eaux calmes de sa rade. Dans la Serra do Mar se trouve la ville de Petrópolis, fondée par l'empereur , et l'on peut encore y voir son palace d'été, une très grande attraction touristique. Située au carrefour des routes de l'État du Minas Gerais, « mines générales » en français, où eut lieu, au , l'une des plus grandes ruées vers l'or, Belo Horizonte s’étend sur plus de vingt kilomètres. São Paulo, fondée par les Jésuites en 1554, est en 2016 la ville la plus peuplée du Brésil. On y croise une population d'origine européenne ou japonaise qui a fait de cette ville la capitale mondiale du café, culture dont l'histoire a été dominée par le Brésil, un des plus grands centres d'affaires de la planète, et la première ville économique du Brésil. São Paulo est aussi la ville la plus riche du pays. Nord-Est États : Alagoas, Bahia, Ceará, Maranhão, Paraíba, Pernambouc, Piauí, Rio Grande do Norte et Sergipe. Englobant neuf États, le Nord-Est, ou « Nordeste », a connu, au , son heure de gloire avec la culture de la canne à sucre. Par leur précieux héritage d’architecture coloniale et la beauté de leurs façades décorées d’azulejos (faïences bleues), les villes de Salvador, la plus « africaine », São Luís do Maranhão, fondée par des Français en 1612 sous le nom de « Saint-Louis de Maragnan », Recife, « la Venise du Nordeste », ou Olinda, « la hollandaise », témoignent de ce passé fastueux. En 2010, la région comptait d'habitants. Elle connaît d'importantes difficultés socio-économiques dues à l'immobilisme des structures économiques et sociales. La région est la plus pauvre du Brésil. Les sécheresses qui frappent le sertão, zone soumise à des précipitations irrégulières de l'intérieur du Nordeste, participent à l'émigration de la population du Nord-Est vers les villes du littoral. Centre-Ouest États : Mato Grosso, Mato Grosso do Sul, Goiás et Brasilia. Cette région reste peu peuplée, et comprend, à l'extrême est, Brasilia, la capitale du pays depuis 1960, et à l'ouest, l'État du Mato Grosso couvrant la majorité de sa superficie. L'activité agricole y est en expansion et cause une importante déforestation. C'est dans cette région que se trouve la partie brésilienne du Pantanal, la plus grande terre inondée de la planète, et l'une des régions du monde présentant la plus grande biodiversité. Nord États : Acre, Amapá, Amazonas, Pará, Rondônia, Roraima et Tocantins. Le Nord est en grande partie couvert par la forêt amazonienne. La densité humaine y est très faible : un peu plus de dans l'État du Pará, dans l'ouest, et deux fois plus dans celui d'Amazonas. Les deux principales villes de la région Nord, Manaus dans l'Amazonas et Belém dans le Pará, se sont développées sur des affluents du fleuve : le long du rio Negro pour Manaus et sur les rives de la pour Belém. L'Amazonie qui constitue la plus grande réserve biologique, compte environ un dixième des espèces vivantes mondiales. Au cours des années 1970-1980, les différents projets de développement et les migrations intérieures ont entraîné un déboisement préoccupant, et des conflits entre les posseiros, propriétaires des terres, souvent illégitimement, et les Amérindiens. Actuellement, la protection de la forêt, ainsi que le respect des terres amérindiennes, sont négligées par le gouvernement brésilien, comme le prouve la construction du barrage de Belo Monte. Le poids de la richesse de l'Amazonie dans la biodiversité mondiale est variable suivant les groupes zoologiques : 2 % des arachnides mondiaux se trouvent en Amérique, 3 % des myriapodes, 28 % des ricinules, 9 % des schizomides et des scolopendromorphes, 7 % des pauropodes. Ces chiffres peuvent être délicats à interpréter car les inventaires sont encore très incomplets. Une autre façon de comprendre la richesse de cette zone (similaire à l’ensemble des forêts tropicales humides) est de signaler que des inventaires ont découvert de fourmis différentes sur un seul arbre alors que vivent dans l’ensemble de l'Allemagne. Découpage administratif Capitale Le Brésil a connu trois capitales : Salvador de 1549 à 1763, Rio de Janeiro de 1763 à 1960 puis Brasilia depuis 1960. Frontières terrestres Les frontières terrestres du Brésil s'étendent sur un total de : avec la Bolivie ; avec le Venezuela ; avec la Colombie ; avec le Pérou ; avec le Paraguay ; avec l'Argentine ; avec le Guyana ; avec l'Uruguay ; avec la France (Guyane française) ; avec le Suriname. Seuls deux pays d'Amérique du Sud n'ont pas de frontière avec le Brésil : le Chili et l'Équateur. Les frontières du Brésil sont le résultat d'une active conquête de l'ouest, entamée dès le par les bandeirantes mais non terminée. La frontière franco-brésilienne (entre la Guyane française et l'État de l'Amapá) est la plus grande frontière terrestre française. Géologie La s'inscrit dans la plaque tectonique sud-américaine qui comprend deux grands domaines continentaux, la région andine et la plateforme sud-américaine. Le Brésil est une partie de cette plate-forme dont le socle métamorphique et granitique se compose de boucliers archéens soudés (craton amazonien formé du bouclier guyanais, du craton du Guaporé, du craton de São Luís et du craton de Río Apa ; formé du craton de Rio de la Plata, du craton de São Francisco et du craton de Luis Alves) séparés par des bassins sédimentaires (bassin amazonien, bassin du Paraíba et bassin du Paraná). Paysages et environnement Climat Le climat du Brésil comprend un large éventail de conditions météorologiques diverses, pouvant varier radicalement d'un État à l'autre. Néanmoins, la plupart du pays est considéré comme tropical. En se basant sur le système de classification de Köppen, le plus précis dans le domaine, on estime que le Brésil ne possède pas moins de cinq principaux types climatiques : tropical, équatorial, semi-aride, tempéré et subtropical. La grande variété des conditions climatiques produit des environnements sensiblement différents en fonction des régions : ces environnements vont des forêts équatoriales situées dans le nord aux déserts semi-arides du nord-est, en passant par les savanes tropicales au centre et les forêts à climat tempéré au sud : au nord du Brésil, où se trouve l'Amazonie, le climat est de type équatorial. Dans ces régions, et notamment dans la jungle amazonienne, la plus vaste forêt du monde, les saisons sont généralement pluvieuses. Les températures oscillent entre et . Quand arrive la saison des grandes pluies, période de l'année allant de novembre à mars, les pluies tombent de manière torrentielle sur la forêt presque sans interruption. À la saison sèche, qui dure de juillet à septembre/novembre, les températures s'échelonnent plutôt entre 26 et . Les averses subsistent mais durent en général moins longtemps ; le centre et l'est du Brésil bénéficient d'un climat tropical de savane. Cette région est aussi vaste que le bassin amazonien, mais possède un climat très différent étant donné qu'elle se situe plus au sud et à une altitude plus élevée. Les températures subissent peu de changements au cours des saisons ; ainsi, les températures se situent entre en septembre et en juillet ; dans la région du Pantanal, située entre le Mato Grosso et le Mato Grosso do Sul, la diversité géographique et son étendue font que le climat varie considérablement. Au Nord, à Cuiabá, où le climat est chaud et humide toute l'année, la ville est connue pour être une des plus chaudes du Brésil. Dans le Mato Grosso do Sul, de brusques chutes de température peuvent survenir en hiver. De décembre à mai, l'ensemble du Pantanal connaît une forte saison des pluies. Pendant cette période, les rivières débordent et inondent les grandes plaines du Pantanal avec, dans certains cas, jusqu'à près de d'eau. Les animaux se réfugient alors dans les îlots de terre sèche (cordilheiras). Au mois de mars, les jaguars sortent et se regroupent pour chercher de nouveaux territoires non inondés ; dans le nord-est du Brésil, le climat varie de 22 à sur l'année. Le climat est semi-aride, chaud et sec à tendance continentale ou océanique, avec de courtes saisons pluvieuses ; plus on descend vers le sud, plus le climat se fait tempéré. Passé le tropique du Capricorne, les quatre saisons sont plus marquées et, alors que la côte a un climat de type subtropical (avec des hivers doux et étés chauds), l'extrême sud a des hivers froids avec des températures parfois inférieures à . Au cœur de l'hiver, en juillet-août, les températures varient entre 13 et dans les États du Rio Grande do Sul, de Santa Catarina, du Paraná et de São Paulo. Dans certaines villes, il peut même y avoir d'occasionnelles chutes de neige, mais elles sont rares. À São Joaquim, considérée comme la ville la plus froide du Brésil, cinq à sept jours de neige sont courants chaque année, les mois les plus favorables étant juillet et août. Le long du littoral, l'été est très chaud. Faune et flore Recouvert en partie par l'Amazonie, le plus grand bassin forestier de la planète, le Brésil fait partie des dix-sept pays les plus riches du monde par sa biodiversité. Le vaste territoire du Brésil comprend différents écosystèmes, tel que la forêt amazonienne, réputée pour être la plus grande forêt tropicale de la planète et celle qui renferme le plus grand réservoir de biodiversité. En plus de la forêt amazonienne, le Brésil possède également d'autres importants écosystèmes, comme la forêt atlantique, la savane du Cerrado et la forêt de la Caatinga. Deux de ces forêts s'étendent sur une superficie au moins égale, voire supérieure à celle de la France. Ainsi, la Caatinga, avec une superficie de près de , est plus grande que la France (). Il en est de même pour la savane du Cerrado (approximativement ). Mais la forêt atlantique, à cause de l'importante déforestation qu'elle a dû subir, s'est grandement réduite, atteignant une superficie de , contre près de avant l'arrivée de l'activité humaine (soit seulement un dixième de sa superficie encore intacte). La riche faune du Brésil reflète la variété des habitats naturels : forêts tropicales de plaines, de montagnes et subtropicales, savanes, pampas, marais, côtes, etc. Les scientifiques estiment que le nombre total d'espèces végétales et animales au Brésil est d'environ quatre millions. Plus de six cents espèces de mammifères sont présentes au Brésil, dont plusieurs de la famille des félins, comme le jaguar, le puma et l'ocelot. Parmi les autres mammifères, on trouve des paresseux, des antas (Tapirus terrestris), des tatous, des dauphins marins, des renards, des capybaras (grands rongeurs aquatiques dont certains peuvent peser jusqu'à ), et environ trente espèces de singes. Le Brésil, avec ses connues, possède la plus grande variété d'oiseaux au monde, après la Colombie et le Pérou, dont deux cent trente endémiques, parmi lesquels nandous, hoccos, rapaces, perroquets, toucans, pics, coq-de-roche, cotingas, tyrans (voir liste) Il y a au moins quarante espèces de tortues au Brésil, cent vingt espèces de lézards, deux cent trente espèces de serpents, cinq espèces d'alligators, trois cent trente espèces d'amphibiens et de poissons d'eau douce. Les naturalistes ont répertorié plus de invertébrés, dont plus de insectes. La forêt amazonienne renferme la plus grande concentration d'organismes biologiques, et bien que personne n'en connaisse le nombre exact, les scientifiques estiment qu'elles constituent entre 15 et 30 % de l'ensemble des espèces connues dans le monde. Un tiers des espèces d'insectes recensées au Brésil est en risque d’extinction Déforestation et menace sur la biodiversité Mais le patrimoine naturel du Brésil est gravement menacé par l'activité humaine : élevage et agriculture illégaux, déforestation, exploitation minière, anthropisation des milieux naturels, extraction de pétrole et de gaz, pêche excessive, braconnage, commerce illégal d'espèces protégées, construction d'infrastructures polluantes ou inadaptées à l'environnement, contamination de l'eau, feux de forêts, etc. Dans de nombreuses régions du pays, l'environnement naturel et certaines ethnies sont menacés par le développement urbain. La construction de nouvelles routes au cœur de la végétation, comme la BR-230 ou la BR-163, a ouvert des zones précédemment isolées (et donc partiellement protégées) à l'agriculture massive et au commerce excessif. De plus, les barrages ont inondé les vallées et les habitats sauvages, tandis que les mines construites ont pollué le paysage. Certaines tribus isolées sont menacées si leurs terres ne sont pas reconnues et protégées par les autorités brésiliennes. Le Brésil contient une partie du plus grand biome de forêt tropicale humide au monde, l’Amazonie. Cette région abrite plus de d’habitants et contient 1/5 des réserves d’eau douce du monde avec le fleuve Amazone. C'est aussi son importante biodiversité qui lui donne sa valeur. On y retrouve une multitude d'espèces de flore et de faune et nombreuses sont celles encore à découvrir. Cependant, la forêt amazonienne connaît un taux de déforestation extrêmement rapide qui menace cet écosystème. Les principales causes en sont l’élevage bovin (80 % de la surface déboisée), la coupe de bois destiné à la construction, et l’agriculture dont la culture de café, de canne à sucre et de soja. Déjà 17 % de la forêt a été rasée à ces fins et la destruction continue à une vitesse alarmante. La déforestation cause la fragmentation ou la disparition complète d'habitats et beaucoup d'espèces y sont sensibles. De plus, la forêt tropicale entrepose une quantité importante de carbone. La destruction rapide de ces forêts contribue significativement aux changements climatiques, étant donné qu'une grande partie du dioxyde de carbone est évacuée lorsque la biomasse de ces forêts est brûlée pour la fertilisation des sols. En effet, ceci favorise l’agriculture ou la croissance d'herbacées pour les bovins, mais pour une courte durée ; ce type d’utilisation des terres entraîne inévitablement la désertification à terme, rendant la terre peu productive et inutilisable. Étant donné la sensibilité d’un grand nombre d’espèces à la déforestation, de grands corridors et des zones protégées doivent être aménagés pour permettre les déplacements de la faune, la dispersion des graines des végétaux et la diversité génétique des espèces de la forêt tropicale de l’Amazonie. En 2006, un moratoire visant à protéger l'Amazonie brésilienne exclu tous les fournisseurs déboisant des parcelles pour la culture du soja. Le code forestier brésilien de 2012 oblige toute propriété agricole amazonienne à conserver 80 % de sa végétation initiale, cette descend toutefois à 20 % pour la région du Cerrado. La déforestation connaît une régression à partir de 2004 mais repart à la hausse après la destitution de la présidente Rousseff en 2016 Un « Bloc ruraliste » très influent, dédié à la défense des intérêts d’agrobusiness, rassemble des personnalités politiques issues de différents partis politiques et contrôle en 2017 40 % des sièges au Parlement. Il dispose également de plusieurs ministères dans le gouvernement de Michel Temer dont ceux de l'Agriculture et de la Justice. Son influence aurait notamment conduit le gouvernement à prendre des décisions très défavorables à l’environnement, selon l'Institut national de recherche en Amazonie : « Avec la récession, les forces politiques conservatrices s’alignent pour démanteler des protections environnementales et sociales vitales qui pourraient exposer le pays et une grande partie de l’Amazonie à de graves dangers ». Quatre millions d’hectares de forêt amazonienne perdent en leur statut de réserve naturelle et sont proposés à des entreprises privées pour leur exploitation. La déforestation s’accélère encore avec l'arrivée au pouvoir du président d'extrême droite Jair Bolsonaro, climatosceptique affirmé : en , six mois après sa prise de fonctions, la surface de forêt disparue a triplé par rapport à l'année précédente. Son gouvernement décide d’accélérer la mise en vente de nouveaux pesticides afin de répondre aux demandes de l'agrobusiness, alors que le pays en est déjà le premier consommateur au monde, avec 18 % de la consommation mondiale. Au cours de ses trois premiers mois d'exercice, il approuve la mise sur le marché de 121 nouveaux pesticides, chiffre qui s'élève à 239 en juillet. Depuis le mois d'août, l'Amazonie est en proie à de gigantesques incendies incontrôlables provoqués, selon les organisations caritatives, par l'augmentation significative de la déforestation et de la sécheresse. Le 20 août, l'INPE a signalé la détection de depuis janvier, soit 77 % de plus que sur la même période l'an dernier. Malgré les innombrables menaces qui pèsent sur la forêt amazonienne et ses habitants, le président Luiz Inácio Lula da Silva fut élu en janvier 2023 et considère la protection de l'Amazonie et de ses peuples comme sa priorité. Il entreprend une série de mesures prometteuses comme par exemple le rejet de la loi "marco temporal" qui aurait entraîné l'expulsion de nombreuses populations indigènes et l'ouverture de l'Amazonie à davantage d'exploitation, de déforestation, notamment à travers l'agro-business ou encore l'exploitation minière, légale ou illégale. Le président a ainsi rendu de grandes terres aux peuples indigènes, en leur redonnant leurs droits et leurs territoires et continue à œuvrer en ce sens. De plus, Lula œuvre pour la baisse drastique de la déforestation, entre autres par le moyen de la protection et le respect des peuples indigènes. Le jour du dépassement (date de l’année à partir de laquelle l’humanité est supposée avoir consommé l’ensemble des ressources que la planète est capable de régénérer en un an) du Brésil est le . Infrastructures Éducation Le système éducatif au Brésil est régi par la Loi des Directives et des Bases de l'Éducation Nationale (LDB). Elle stipule que le gouvernement fédéral, les États, les municipalités et le district fédéral du pays doivent gérer et organiser leurs systèmes éducatifs respectifs. La Constitution réserve 25 % du budget de l'État et 18 % des impôts fédéraux à l'éducation, Selon les données de la Pesquisa Nacional por Amostra de Domicílios (Enquête nationale par sondage auprès des ménages) conservées par l'IBGE (Institut brésilien de géographie et statistiques), l'analphabétisme touchait encore 8,3 % de la population en 2013 (soit de personnes.) Cependant, ce taux est en baisse puisqu'en 1989, le Brésil comptait 25 % d'analphabètes. , 17,8 % des Brésiliens sont classés comme des analphabètes « fonctionnels » (moins de quatre ans de scolarisation) contre 27 % en 2012, d'après les données de lInstitut Monténégro Paulo, une branche de l'IBOPE (Instituto Brasileiro de Opinião Pública e Estatística). Ces taux varient grandement entre les différents États. Ainsi, le taux d'analphabétisme est bien plus élevé dans les États du nord que dans ceux du sud. Dans le programme PISA (« Program for International Student Assessment » en anglais, et « Programme international pour le suivi des acquis des élèves » en français), le pays a été classé en en lecture, en mathématiques et en sciences parmi les évalués par l'enquête. Dans les dernières décennies, la situation éducationnelle brésilienne s'est améliorée significativement. En 2000, 97 % des enfants et adolescents de bénéficient de l'accès universel à l'enseignement primaire et il y a eu une diminution du taux d’analphabétisme, de 20,1 % à 11,8 %. En 2011, la durée moyenne de la scolarité des personnes âgées de plus de était de . Actuellement, le Brésil se fixe comme objectif d'améliorer la qualité de l'éducation à l'échelle nationale. Les pressions exercées par toutes les parties sur le ministère de l'éducation et son ministre Fernando Haddad commencent (selon les dernière statistiques) à porter leurs fruits. Enseignement supérieur Dans l'enseignement supérieur, il y a actuellement environ et 200 universités au Brésil. Selon les données du ministère, ce nombre est en progression. La formation universitaire se divise en : graduação (licenciatura et bacharelado) et pós-graduação (master, doctorat, cours de spécialisation, de perfectionnement et dextensão universitária). Les cours de graduação sont ouverts aux étudiants ayant conclu l'enseignement secondaire (ensino médio) et ayant été admis au concours d'entrée à l'université (vestibular). Les cours de pós-graduação sont ouverts aux étudiants possédant une licence ou un baccalauréat (bacharelado). L'année universitaire comprend au moins deux cents jours de travail effectif en dehors de la période réservée aux examens. Les institutions publiques sont tenues d'offrir des cours de graduação le soir dans les mêmes conditions de qualité et d’exigences que ceux dispensés pendant la journée. L'enseignement supérieur relève de l'autorité du pouvoir fédéral. L'enseignement supérieur offre des options de spécialisations dans les différentes carrières académiques. Selon l'école, les étudiants peuvent améliorer leur formation universitaire avec des cours de troisième cycle pour les élèves diplômés du baccalauréat (stricto sensu ou lato sensu). Toute personne le désirant peut fréquenter un établissement d'enseignement supérieur, à condition d'avoir le niveau requis. L'étudiant doit également montrer qu'il ne souffre d'aucun handicap, qu'il soit mental, physique, visuel ou auditif. Pour pouvoir refuser l'entrée d'un étudiant, le handicap doit être lourd (suffisamment pour l'empêcher d'étudier en altérant ses capacités intellectuelles moteurs, chroniques, sensorielles ou auditives). L'étudiant voulant accéder à l'enseignement supérieur doit également avoir réalisé une bonne performance lors de l'examen de l’ENEM (Exame Nacional do Ensino Médio), un des plus importants de l'enseignement supérieur au Brésil. Ce test est effectué par le ministère de l'Éducation et permet à la fois de mesurer le niveau des étudiants tout en faisant office d'examen d'admission pour l'inscription aux universités. L'ENEM est le plus grand examen du pays et le deuxième plus grand du monde, juste derrière le Gaokao (Concours national d'entrée d'éducation supérieur) en Chine. La première école d'ingénieurs créée au Brésil fut la Real Academia de Artilharia, Fortificação e Desenho (Académie royale d’artillerie, de fortification et de conception), en 1792. En 1810, elle a été transformée en Academia Real Militar (Académie militaire royale), suivie par la création de l'Escola Militar (1839), l'Escola Central (1858, devenue Escola Politécnica do Rio de Janeiro en 1874) puis par l'Escola de Minas de Ouro Preto (1876). Chacune de ces institutions avait sa propre organisation, les trois premières s'intéressant essentiellement aux techniques militaires et à la stratégie, les suivantes consacrant leurs cours aux sciences appliquées à l'aménagement du territoire, à l'administration de l'État et à l’industrie naissante. LEscola Politécnica do Rio de Janeiro a été l'école d'ingénieurs la plus prestigieuse du Brésil à cette époque. La Real Academia de Artilharia, Fortificação e Desenho est l'ancêtre de l'Université fédérale de Rio de Janeiro (1920). Finalement, la première université créée au Brésil fut l'Université fédérale du Paraná (1912). Santé Le système brésilien de santé publique est administré par tous les niveaux du gouvernement et il s'agit du plus grand système de ce type au monde. Les systèmes de santé privés, eux, jouent un rôle complémentaire au sein du système de santé brésilien. Les services de santé publique sont universels et accessibles gratuitement à tous les citoyens du pays. La construction et l'entretien des centres de santé et des hôpitaux sont financés par les impôts, et le budget alloué aux dépenses de la santé représente 9 % du PIB. En 2009, le Brésil possédait 1,72 médecins et 2,4 lits d'hôpital pour . Malgré les nombreux progrès réalisés depuis la mise en place du système de santé universel en 1988, il y a encore plusieurs problèmes de santé publique au Brésil. En 2006, les principaux points à résoudre sont les taux élevés de mortalité infantile, de mortalité maternelle et de mortalité provoquée par des causes externes(accidents de voitures, violence, suicide, etc.). En 2000, le système de santé brésilien a été classé parmi les évalués par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). La Hospital das Clínicas da Faculdade de Medicina da Universidade de São Paulo, le plus important centre médical du Brésil, a été fondé le . Occupant une superficie totale de carrés et un total de (le tout réparti entre ses six instituts spécialisés), il s'agit du plus grand complexe hospitalier d'Amérique Latine. Selon l'Enquête nationale sur la santé de 2013, quatre Brésiliens sur dix perdent toutes leurs dents après l'âge de . Les Brésiliens les plus pauvres sont particulièrement exposés, et beaucoup commencent à perdre leurs dents dès l’adolescence. Bien que l'accès aux soins dentaires se soit nettement amélioré dans les années 2000, en raison notamment de la création du programme social « Brésil souriant » par le gouvernement de Luiz Inácio Lula da Silva, des millions de personnes pratiquent encore des méthodes jugées pour gérer la douleur. En 2020, de Brésiliens n’ont pas accès à l’eau potable et 49 % de la population ne dispose pas de collecte des eaux usées selon le Système national d’information sur l’assainissement. Le mauvais état du système de santé suscite des inquiétudes face à la pandémie de Covid-19 : « le président Michel Temer et ses alliés ont adopté un amendement constitutionnel qui a gelé les dépenses de santé publique pendant . Ensuite, Jair Bolsonaro a chassé du pays pour des raisons idéologiques, laissant les zones rurales et les bidonvilles du pays sans médecins. Bolsonaro a également réduit le budget de la santé de de dollars. En conséquence, le Brésil est terriblement mal préparé pour faire face à cette crise », estime le rédacteur en chef du site web Brasil Wire. Science et technologie Le Brésil a donné au monde un grand nombre de personnalités scientifiques notables. Parmi les inventeurs les plus célèbres du Brésil, on peut citer notamment le prêtre Bartolomeu Lourenço de Gusmão, Roberto Landell de Moura, Francisco Azevedo, Alberto Santos-Dumont, Evaristo Engelberg, Manuel Dias, Andreas Pavel, ou encore Nélio José Nicolai. La science brésilienne est représentée par des noms comme César Lattes (physicien nucléaire, fondateur du Centre brésilien des recherches physiques, connu pour ses recherches sur la particule Pion), Mário Schenberg (considéré comme le plus grand physicien du Brésil), José Leite Lopes (physicien titulaire du prix scientifique UNESCO), Artur Ávila (premier latino-américain lauréat de la médaille Fields, la plus prestigieuse récompense en mathématiques), et Fritz Müller (un biologiste germano-brésilien qui prouva en 1864 que la théorie de l'évolution de Charles Darwin était juste.) Plusieurs chercheurs et scientifiques brésiliens se sont illustrés dans le domaine de la médecine, comme Ivo Pitanguy, Mayana Zatz, Adib Jatene, Adolpho Lutz, Emílio Ribas, Vital Brazil, Carlos Chagas, Oswaldo Cruz, Henrique da Rocha Lima, Mauricio Rocha Silva et Euryclides Zerbini. La recherche scientifique brésilienne a commencé dans les premières décennies du , lorsque la famille royale et la noblesse portugaise, dirigées par le prince régent Dom João de la maison Bragance (qui plus tard est devenu roi sous le nom de Dom ), sont arrivées à Rio de Janeiro pour échapper à l'invasion armée du Portugal par les troupes de Napoléon Bonaparte en 1807. Avant cette date, le Brésil était encore une colonie portugaise peu développée dans le domaine, contrairement aux anciennes colonies voisines de l'Empire espagnol, qui, elles, jouissaient déjà d'un nombre considérable d'universités scientifiques depuis le . , la situation s'est inversée puisque le Brésil a développé le programme spatial le plus avancé de toute l'Amérique latine. Alors qu'elle était, jusqu'à la décennie 2000, encore sous-équipée dans le domaine, l'Amérique latine est devenue un des nouveaux terrains de jeu commerciaux pour tous les constructeurs de satellites d'observation du monde entier. Bien que ce soit le Chili qui a été le précurseur dans le domaine (en lançant le programme SSOT, un programme de nouvelle génération beaucoup plus performant que ceux qui existaient auparavant dans la région), le Brésil et le Mexique, les deux géants du continent, n'ont pas tardé à suivre la dynamique. Le Brésil a ainsi déclaré vouloir faire l'acquisition de deux satellites optiques (programme Carponis) et un satellite radar (Lessonia). Le programme spatial brésilien possède d'importantes capacités dans le lancement et la production de satellites. Le , l'agence spatiale brésilienne a signé un accord avec la NASA pour la livraison d'une importante quantité de pièces depuis la Station spatiale internationale. Le , le colonel Marcos Pontes a été sélectionné pour être le premier astronaute brésilien : à bord du Soyouz, il est ainsi devenu le premier brésilien, le premier lusophone et le troisième latino-américain en orbite autour de notre planète. Les centaines de tonnes d'uranium enrichi contenues dans la Nuclear Fuel Factory (FCN), située a Rio de Janeiro, répondent aux besoins énergétiques du gigantesque pays. En outre, le Brésil fait partie des trois seuls pays d'Amérique latine à posséder un ou plusieurs accélérateurs de particules, ainsi qu'un outil de recherche pour la physique, la chimie, la science des matériaux et la biologie. Selon une étude effectuée en 2010 par le Forum économique mondial, le Brésil compte également parmi les cent plus grands () développeurs mondiaux dans les technologies de l'information. Transport Avec un réseau routier s'étendant sur de kilomètres, dont de routes revêtues, les routes sont les principales voies de transport de passagers et de cargaison. Le pays compte environ d'autoroutes, dont dans le seul État de São Paulo. Il est actuellement possible de voyager de Rio Grande, à l'extrême sud du pays, à Brasilia () ou Casimiro de Abreu, dans l'État de Rio de Janeiro (), uniquement sur des autoroutes divisées. Les premiers investissements dans l'infrastructure routière ont eu lieu dans les années 1920, sous la présidence de Washington Luís, et se sont poursuivis sous Getúlio Vargas et Gaspar Dutra. Le président Juscelino Kubitschek (1956-1961), qui est à l'origine de la fondation de Brasilia, la capitale, est responsable de l’installation de grands constructeurs automobiles dans le pays (Volkswagen, Ford et General Motors se sont implantés au Brésil au cours de son mandat). À partir des années 1990, le pays a reçu d'importants investissements étrangers sur son territoire pour permettre l'installation d'autres grands constructeurs, tels que Fiat, Iveco, Renault, Peugeot, Citroën, Honda, Mitsubishi, Mercedes-Benz, BMW, Hyundai, Toyota, . Le Brésil détient à présent la septième plus importante industrie automobile du monde en termes de production. Il y a environ et aérodromes de toutes tailles au Brésil : parmi ce chiffre, on compte (comprenant 721 pistes d'atterrissage au total), ce qui fait du Brésil le deuxième pays au monde avec le plus d'aéroports, derrière les États-Unis. L'aéroport international de São Paulo/Guarulhos, situé dans la région métropolitaine de São Paulo, est le plus grand, le plus important et le plus fréquenté du Brésil avec près de de passagers annuels. L'importante fréquentation de l'aéroport São Paulo-Guarulhos s'explique par sa position géographique avantageuse, ainsi que par le fait qu'il s'agit du lieu ou transite la majorité du trafic commercial national. En effet, le São Paulo-Guarulhos permet de relier São Paulo à pratiquement toutes les grandes villes du monde. Outre le São Paulo-Guarulhos, le Brésil dispose de 34 aéroports internationaux et régionaux. Le pays possède également un vaste réseau ferroviaire de de voies ferrées, le dixième plus grand de la planète. Le gouvernement brésilien cherche à encourager ce mode de transport, d'où le projet de construction d'un nouveau train à grande vitesse, le TAV Rio-São Paulo (Trem de Alta Velocidade Rio-São Paulo en portugais, train à grande vitesse Rio-São Paulo en français), qui reliera les deux plus importantes métropoles du pays. Ce projet, une fois terminé, marquera l'entrée du Brésil dans le cercle restreint des pays ayant ce type de transport. Le Brésil compte un grand nombre de ports ; parmi les 37 principaux, le plus important est celui de Santos. Le pays dispose également de de voies navigables. Médias et communication 293 quotidiens de presse écrite. Les plus vendus sont Folha de S. Paulo, O Globo, Jornal do Brasil et O Estado de São Paulo ; 19 chaînes de télévision publiques, 218 chaînes privées ; 1 radio publique, indépendantes. La presse brésilienne a vu le jour en 1808 avec l'arrivée de la famille royale portugaise au Brésil. Le premier organe de presse est né à Rio de Janeiro le , avec la création de l'imprimerie royale sous la régence du prince Dom João. La Gazette de Rio de Janeiro, le premier journal publié sur le territoire national, est diffusé dans le pays à partir du . La presse écrite s'est imposée comme un des plus importants moyens de communication au Brésil : elle a produit plusieurs journaux, dont certains figurent maintenant parmi les plus importants du monde, comme la Folha de S. Paulo, O Globo ou encore Estado de S. Paulo. Les premiers médias radio-visuels sont apparus le lors de la diffusion d'un discours de Epitácio Pessoa, le président de l'époque. Cependant, l'installation de la radio n'a officiellement eu lieu que le avec le lancement de la Rádio Sociedade do Rio de Janeiro. Dans les années 1930, la radio s'est développée et est également devenu un outil commercial d'envergure pour la promotion des artistes brésiliens. Mais le véritable « âge d'or » de la radio brésilienne a eu lieu dans les années 1940 : à cette époque, la radio avait une influence et un rayonnement sur la société semblable à celui qu'a la télévision. Lorsque vient la création de la télévision, la radio passe par toute une série de transformations et se diversifie en programmant de nouvelles émissions basées sur la critique, l'analyse et le débat. Ainsi, avec les années, elle est de moins en moins axée sur l'information pure et s'ouvre à de nouvelles perspectives. L'avènement de la radio FM survient dans les années 1960, date où la diffusion de la musique prend une importance capitale au sein de l'audimat La télévision au Brésil commence officiellement le grâce à Assis Chateaubriand, lequel fonde la première chaîne de télévision du pays, la Tupi TV. Dès lors, la télévision n'a eu de cesse de gagner en importance dans le pays avec la création de grands réseaux tels que Rede Record, SBT, Bandeirantes et surtout Globo, véritable empire médiatique. La télévision tient une grande place dans la société brésilienne moderne. La télévision numérique terrestre (TNT) a été lancée le à . , l'ensemble des capitales d'État du Brésil sont couvertes par la TNT, soit une population estimée à d'habitants. « Empire Globo » Le réseau Globo est de loin le premier du pays. C'est l'un des groupes médiatiques les plus puissants au monde, représentant 80 % de ce qui est lu, vu ou écouté au Brésil. L'influence autant que les profits du groupe sont immenses : pour l'année 2009, les profits déclarés s'élevaient à de réaux ( d'euros). À titre de comparaison, au , le chiffre d'affaires consolidé du groupe TF1, le plus important en France, était de d'euros. Géré par la famille Marinho, le réseau Globo (la Rede Globo en portugais) est également un géant de production. Ses studios – le Projac – installés à Rio de Janeiro, dans le quartier de Jacarepaguá, s'étendent sur près de de mètres carrés et produisent 85 % des films et l’ensemble des telenovelas ; les feuilletons tant prisés par les Brésiliens. Détenant cinq stations de télévision à Rio de Janeiro, São Paulo, Belo Horizonte, Brasília et Olinda, et plus de cent stations affiliées, le réseau couvre l'ensemble des États du Brésil. Globo est le deuxième plus important réseau de télévision commerciale du monde, derrière la chaîne américaine ABC Television Network. Il s'agit également du plus gros producteur mondial de telenovelas. Globo est l'une des plus grandes entreprises médiatiques de la planète, produisant environ de divertissement et de journalisme par an au Brésil. Grâce à son vaste réseau, le diffuseur couvre 98,6 % du territoire brésilien, atteignant 99,5 % de la population. Les opérations internationales de Globo comprennent également une division de production et de distribution internationale qui distribue les sports brésiliens et du contenu de divertissement à plus de à travers le monde. Globo est également présent sur internet depuis peu : le domaine Globo.com a attiré près de de visiteurs par an depuis 2008, d'après une étude de la Compete.com, et se classe le plus consulté dans le monde selon Alexa. Forces armées brésiliennes L'Armée brésilienne fait partie des dix armées les plus puissantes au monde ( en 2021). et est la première force militaire en Amérique Latine. En Amérique (nord et sud confondus), il s'agit de la seconde armée du continent (derrière les États-Unis). Les forces armées brésiliennes se composent de l'Armée de terre (Exército), la marine brésilienne (Marinha) dont l'infanterie et l'aviation ainsi que la force aérienne brésilienne (Força Aérea Brasileira, FAB). Les forces armées se composent de actifs. L'armée de terre brésilienne forte de et femmes peut mettre en œuvre 470 chars d'assaut, blindés, 726 véhicules blindés lourds, 604 véhicules blindés légers, 913 véhicules et blindés à roues, non blindés et environ d'artillerie. En termes d'effectif, l'armée brésilienne, avec un total de actifs et une réserve de plus de , se classe à la des armées les plus vastes du monde. En prenant en compte le nombre de militaires permanents, elle se situe juste après la France mais devant des pays comme la Syrie, l'Italie, l'Allemagne ou encore le Japon. À titre de comparaison, la France, elle, possède un total de actifs pour . À l'inverse, la Chine, première armée du monde par le nombre de soldats, dispose de actifs ainsi que . En revanche, en regroupant l'ensemble des soldats, que ce soit les permanents, les réservistes ou ceux des autres corps militaires, les forces armées du Brésil totalisent plus de , ce qui les placent loin devant n'importe quelle nation européenne. Ainsi, au nombre total de militaires engagés, l'armée du pays sud-américain fait partie des dix plus grandes de la planète avec la Chine, la Corée du Nord, la Corée du Sud, le Pakistan, l'Iran, le Viêt Nam, la Russie et les États-Unis. Avec de dollars dépensés en 2010, le Brésil se classe à la de la liste des pays par dépenses militaires. Le géant d'Amérique latine est devancé par la France (qui occupe la ), le Royaume-Uni () et la Russie (). A contrario, il est devant l'Espagne (), Israël (), l'Iran () et la Corée du Nord (). Que ce soit en termes d'effectif ou de dépenses militaires, le Brésil demeure la première puissance militaire sur le continent latino-américain, devant la Colombie ( en nombre de soldats) et le Mexique (). La course aux armements qui a lieu depuis quelques années dans la région (les investissements militaires de l'Amérique du Sud ont augmenté de 50 % en une décennie) a quelque peu changé la donne ; la Colombie a conclu un accord avec les États-Unis qui autorise l'armée américaine à utiliser sept bases colombiennes, le Venezuela a acheté à la Russie un nombre important de nouveaux engins de combat (dont 24 chasseurs Su-30MK2V, des systèmes antiaériens SA-15 Tor-M1, 31 hélicoptères Mi-17 et AK-103), et le ministère de la Défense de l'Argentine a annoncé une augmentation du budget de la défense à en 2016. Le Chili, lui, dispose des puissants avions de modèle F-16, l'avion de chasse le plus utilisé dans le monde en 2013. Toutefois, cela n'a pas remis en question la suprématie militaire du Brésil, étant donné que le pays a lui aussi engagé un programme de réarmement et de modernisation de son armée en 2008. Dès l'âge de , il existe, pour les hommes, une obligation d'effectuer le service militaire de base qui dure de . Le budget de la Défense en 2005 s'élevait à de dollars américains soit environ 1,3 % du produit intérieur brut, une valeur plutôt inférieure à la moyenne mondiale (celui de l'Allemagne est d'environ 1,6 %). Réarmement et renforcement des armées Depuis quelques années, au vu de l'importance grandissante de son rôle sur la scène internationale (le Brésil est devenu en 2011 la économique mondiale devant le Royaume-Uni), le pays s'est lancé dans une nouvelle stratégie nationale de défense avec pour objectif de devenir une puissance militaire à la hauteur de son rôle mondial. C'est dans ce contexte que le Brésil a signé en 2009 un important partenariat militaire de plus de d'euros avec la France. La Marine brésilienne s'est ainsi lancée dans la construction d'un sous-marin d'attaque à propulsion nucléaire (l'un des premiers du genre en Amérique latine) et de quatre autres sous-marins de nouvelle génération à propulsion classique (diesel) de type Scorpène. Le Brésil s'est également doté d'un autre Scorpène à propulsion conventionnelle fabriqué par le groupe DCNS-Thales. La technologie de ce dernier permettra au géant sud-américain de construire le prototype d'un sous-marin nucléaire. Dans le cadre de l'alliance militaire entre les deux pays, la France aidera le Brésil à fabriquer 51 Super Cougar à Itajuba, dans l'État de Minas Gerais, où le constructeur brésilien Helibras est installé depuis trente ans. Ces appareils sont destinés à équiper les armées de terre, de l'air et de la marine. Le pays sud-américain a aussi acheté 50 hélicoptères de transport EC-725 français qui seront assemblés au Brésil et 24 hélicoptères de combat Mi-35M russes. Toutefois, la France n'est pas le seul pays à avoir signé un contrat militaire avec le Brésil puisqu'en juin, ce dernier a signé avec l'Italie un accord portant sur vingt ans pour fabriquer sur le sol brésilien plus de de troupes blindés. En plus de cela, les forces aériennes disposent de plus de 700 avions dont des Mirage 2000, les fameux Embraer EMB 312 et Embraer EMB 314, les Lockheed C-130 Hercules et les AMX International AMX. Le transport du président du Brésil est aussi assuré par les forces aériennes. En 2001, le ministère de la défense de la République française a vendu son porte-avion Foch aux Brésiliens. Il a été rebaptisé São Paulo lors de la transaction. Néanmoins, à cause d'une partie de la flotte aérienne jugée obsolète, le Brésil s'est vu dans l'obligation de renouveler d'ici à 2023 ses équipements dans ce domaine. Ce processus de modernisation est symbolisé par la volonté du Brésil d'acheter 36 avions de chasse de dernière génération pour venir compléter les 130 que le pays possède déjà. Là encore, la France fait partie des partenaires stratégiques du gouvernement brésilien : en effet, le , l'armée de l'air, qui était alors en négociation avec plusieurs pays pour l'acquisition de nouveaux engins aériens, a annoncé que son choix se portait sur trois avions de toute dernière génération : le F-18 Super Hornet de Boeing, le Gripen de Saab ou le Rafale français de Dassault. Le contrat pour 36 appareils JAS 39E est signé le pour un montant de de couronnes suédoises (environ de dollars) De son côté, l'avionneur brésilien Embraer a développé l'avion de transport Embraer KC-390, destiné à remplacer l'Hercule C-130 américain. Le troisième constructeur aéronautique mondial prévoit de vendre 700 appareils de ce type, dont une centaine en Amérique du Sud et au Brésil. Armée de terre En 2008, l'Armée de terre dispose d'un effectif de , d'un budget de de réaux brésiliens, d'un total de blindés, non blindés et de d'artillerie. Force aérienne Avec et plus de 700 aéronefs dont une centaine d'avions de combat, la Força Aéra Brasileira (Force aérienne brésilienne) est la plus importante force aérienne d'Amérique latine. Dans un processus de modernisation et de renforcement de ses forces aériennes, le Brésil a décidé de lancer un plan de renouvellement de l'armée d'ici 2023. 36 avions de chasse JAS 39 Gripen E devraient donc venir compléter à partir de 2021 les 130 avions de combat déjà en service. Conformément à cette nouvelle stratégie de défense adoptée par le gouvernement, et pour remplacer ses engins obsolètes ou défectueux, le pays sud-américain a déjà acheté près de 50 hélicoptères de transport français et des hélicoptères de combat de type Mi-35M russes. Les forces aériennes brésiliennes possèdent aussi plus de 700 avions dont des Mirage 2000 en service entre 2006 et 2013, les fameux Embraer EMB 312 et Embraer EMB 314, les Lockheed C-130 Hercules et les AMX International. Le contrôle aérien civil est sous la responsabilité des forces aéronautiques, ainsi que l'Infraero (organisme qui gère les aéroports), et le Centre de lancement d'Alcântara. Marine nationale La Marine brésilienne (en portugais : Marinha do Brasil) est la branche navale des forces armées brésiliennes. Avec et femmes (dont ), elle met en œuvre en 2007 environ 90 bateaux. La marine brésilienne dispose d'une force aéronavale qui est constituée de , organisée alors autour du NAe São Paulo en service de 2000 à 2017 et utilisant des Douglas A-4 Skyhawk. Elle dispose également d'un corps de Marine d'environ . En 2000, le gouvernement brésilien a racheté le porte-avions Foch qui appartenait anciennement au ministère de la défense de la République française. En 2009, cette force a un effectif maximum autorisé selon la loi 9519/97 de , en tenant compte des en formation et des appelés. Le nombre maximum des officiers est de dont d'escadre, , , supérieurs, intermédiaires et subalternes, sans tenir compte des effectifs des aspirants de l'École navale et les élèves du Collège naval qui atteignent . En octobre 2009, le parlement brésilien étudie le projet de loi 5916/09, proposé par le pouvoir exécutif, qui autorise la marine brésilienne à augmenter ses effectifs sur une période de vingt ans de 36 % soit à , et ne tient plus compte des marins en formation et des appelés dans le calcul des effectifs. Selon le projet, qui restructure également les grades, les marins de plus haut grade, les amiraux d'escadre, seraient désormais appelés généraux. Le nombre d'officiers passe à dont 87 officiers généraux et supérieurs, intermédiaires et subalternes. Rôle des militaires Les militaires sont aussi utilisés en temps de paix à la protection contre les catastrophes et au service de sauvetages, ainsi que pour des services scientifiques (sur la base antarctique Comandante Ferraz). Le , la Minustah (Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti), une mission de maintien de la paix de l'Organisation des Nations unies en Haïti, est formée par le Conseil de sécurité de l'ONU pour faciliter le retour rapide des autorités haïtiennes légitimes, maintenir la sécurité et la stabilité dans le pays et promouvoir l'état de droit. Le Brésil joue un rôle majeur dans cette mission puisque c'est l'Armée de terre brésilienne qui est chargée d'en assurer le commandement. Enfin, l'armée brésilienne n'est pas à confondre avec la police militaire (Polícia Militar), une force paramilitaire de la police brésilienne chargée du maintien de l'ordre public au sein des États (et du district fédéral). Contrairement aux troupes de l'armée, les polices militaires font partie de la sécurité publique et sociale brésilienne et interviennent directement sur le territoire. L'armée est capable d'influencer le fonctionnement de l'administration et de l'économie. L’École supérieure de guerre constitue son principal outil d'influence. Le centre a formé entre 1949 et 2019, dont une moitié de civils. Parmi ces derniers, quatre présidents de la République, des ministres d’État et de nombreuses personnalités importantes du champ politique. Jair Bolsonaro, investi président en , nomme des militaires à certains des postes les plus importants de son gouvernement : à la Vice-présidence, à la Défense, aux Sciences, à la Technologie et aux télécommunications, aux Mines et à l’énergie, et au Secrétariat à la présidence. Économie Le Brésil est la plus grande économie d'Amérique latine (et la deuxième d'Amérique, après les États-Unis), la sixième économie au taux de change du marché et la septième en parité de pouvoir d’achat (PPA), selon le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. En 2022, le Brésil est classé en pour l'indice mondial de l'innovation. Son PIB (PPA) par habitant est de US $, selon les données de la Banque mondiale. Les principaux produits d'exportation comprennent l'aéronaval, l'équipement électrique, l'automobile, l'éthanol, le textile, la chaussure, le minerai de fer, l'acier, le café, le jus d'orange, le soja et la viande. Le pays fabrique des avions, des sous-marins, en plus d'être impliqué dans la recherche spatiale, ayant un centre de lancement pour les véhicules légers et d'être le seul pays de l'hémisphère sud à intégrer l'équipe de construction de la Station spatiale internationale (ISS). C'est un pionnier dans la recherche de pétrole en eaux profondes, qui représentent 73 % de ses réserves, et est le premier pays capitaliste à rassembler sur son territoire les dix plus grands constructeurs automobiles. Le pays est membre du G20, G8+5, BRICS, MERCOSUR. Dans le secteur minier, le Brésil se démarque dans l'extraction du minerai de fer (où il est le deuxième exportateur mondial), cuivre, or, bauxite (l'un des 5 plus gros producteurs mondiaux), manganèse (l'un des 5 plus grands producteurs mondiaux), étain (l'un des plus grands producteurs mondiaux), niobium (concentre 98 % des réserves de niobium connues dans le monde) et le nickel. À propos des pierres précieuses, le Brésil est le plus grand producteur mondial d'améthyste, de topaze, d'agate et un grand producteur de tourmaline, d'émeraude, d'aigue-marine et de grenat. Le secteur industriel a longtemps été faible au Brésil. Les politiques volontaristes de « substitution aux importations » avec l’adoption de mesures protectionnistes sous la présidence de Gétulio Vargas puis, bien plus tard, de Dilma Rousseff, ont favorisé l'essor et la diversification de l’industrie. Le Brésil est le leader industriel en Amérique latine. Dans l'industrie agroalimentaire, en 2019, le Brésil était le deuxième exportateur d'aliments transformés au monde. En 2016, le pays était le de cellulose au monde et le de papier. Dans l'industrie de la chaussure, en 2019, le Brésil occupait la parmi les producteurs mondiaux. En 2019, le pays était le de véhicules et le d'acier au monde. En 2018, l'industrie chimique brésilienne était la au monde. Dans l'industrie textile, le Brésil, bien qu'il soit parmi les 5 plus grands producteurs mondiaux en 2013, est très peu intégré dans le commerce mondial. La représentativité du secteur tertiaire (commerce et services) était de 75,8 % du PIB du pays en 2018, selon l'IBGE. Le secteur des services était responsable de 60 % du PIB et le commerce de 13 %. Il couvre un large éventail d'activités : commerce, hébergement et restauration, transports, communications, services financiers, activités immobilières et services fournis aux entreprises, administration publique (nettoyage urbain, assainissement, etc.) et autres services tels que l'éducation, les services sociaux et de santé, recherche et développement, activités sportives, etc., car il se compose d'activités complémentaires à d'autres secteurs. Les micro et petites entreprises représentent 30 % du PIB du pays. Dans le secteur commercial, elles représentent 53 % du PIB au sein des activités du secteur. En 2017, le nombre de personnes employées dans les activités commerciales au Brésil était de (74,3 % dans le commerce de détail, 17 % dans le commerce de gros et 8,7 % dans le commerce de véhicules, pièces et motos). Le nombre d'entreprises commerciales était de et le nombre de magasins de . L'activité commerciale dans le pays a généré de réaux de revenu d'exploitation net (revenu brut moins les déductions, telles que les annulations, remises et taxes) et de réaux en valeur ajoutée brute. La marge commerciale (définie par la différence entre le résultat net de la revente et le coût des biens vendus) a atteint de réaux en 2017. Sur ce total, le commerce de détail était responsable de 56,4 %, le commerce de gros de 36 % et le commerce de véhicules, pièces détachées et motos de 7,6 %. Dans le résultat opérationnel net de 2017, le commerce de détail représentait 45,5 %, le commerce de gros 44,6 % et le secteur automobile 9,9 %. Parmi les groupes d'activités commerciales, les Hypermarchés et Supermarchés ont 12,5 %; le commerce de gros de carburants et lubrifiants représentait 11,3 %; le commerce de détail et de gros de produits alimentaires, de boissons et de tabac représentait respectivement 4,8 % et 8,4 %; le commerce de véhicules automobiles 6,1 %; le commerce de gros de machines, appareils et équipements, y compris les technologies de l'information et de la communication 3,7 %. Agriculture Le système agraire brésilien est fondé sur la concentration de la propriété et est tourné vers les exportations. En 2017, 0,8 % des propriétaires terriens (environ ) détiennent 42 % de la surface cultivable tandis que 40 % d’entre eux (environ ) s’en partageaient 1,4 %. Les conflits liés à la possession de la terre peuvent être violents. Entre 1985 et 2017, du Mouvement des sans-terre ou autres organisations sociales ont été assassinés. Sous les gouvernements issus du Parti des travailleurs (2003-2016), il y a eu beaucoup de conflits mais également des compromis pour limiter l’avancée du lobby agroalimentaire sans le remettre en question. L'agriculture ne représente qu'environ 5 % du PIB. Le secteur agroalimentaire représente 20 % du PIB. En 2019, le Brésil était le premier producteur mondial de canne à sucre, de soja, de café et d'orange, le de papaye, le de maïs, tabac et ananas, le de coton et manioc, le de coco et citron, le de cacao et avocat, le de riz, le de tomate et le de raisin et de pomme. Le pays est aussi un très grand producteur de bananes mais presque toute la production est destinée à la consommation nationale en raison de plusieurs facteurs (faibles exigences du marché local, coûts de production élevés, prix élevés sur le marché intérieur). Le Brésil produit également de grandes quantités de haricot, arachide, pomme de terre, carotte, noix de cajou, mandarine, kaki, fraise, guarana, goyave, açaí, noix du Brésil, yerba mate, entre autres. Le Brésil est aussi l'un des plus grands producteurs de viande. En 2019, le pays était le premier exportateur mondial de viande de poulet. C'était également le deuxième producteur de bœuf, le troisième producteur mondial de lait, le quatrième producteur de porc au monde et le septième producteur d'œufs dans le monde. Le Brésil est le premier consommateur de pesticides au monde, avec plus de par an. En 2017, le pays représentait 18 % du marché mondial des pesticides. Un Brésilien meurt presque tous les deux jours intoxiqué par les pesticides (principalement des ouvriers agricoles). Énergie Le secteur énergétique du Brésil est dominé par le pétrole (45,3 % de la production d'énergie primaire et 40,4 % de la consommation d'énergie primaire du pays en 2011) et la biomasse (31,5 % de la production et 28,9 % de la consommation), originalité du Brésil qui a été pionnier dans les agrocarburants, en particulier à base de canne à sucre ; l'hydroélectricité couvre 13,6 % de la consommation ; le Brésil était le mondial d'électricité en 2011, dont il était également le mondial et le mondial d'hydroélectricité en 2011; les centrales hydroélectriques produisaient 80,6 % de l'électricité du pays en 2011 ( parmi les producteurs mondiaux). Il était également en 2011 le et mondial de produits pétroliers. La consommation d'énergie primaire du Brésil : en 2011 est nettement inférieure à la moyenne mondiale : ., mais légèrement au-dessus de celle de l'Amérique latine : . Ses émissions de CO2 liées à l'énergie : de CO2 par habitant en 2011, sont largement inférieures à la moyenne mondiale : /hab et un peu au-dessous de celle de l'Amérique latine : /hab. Le gouvernement brésilien a entrepris un programme ambitieux pour réduire la dépendance vis-à-vis du pétrole importé, au fil des décennies. Les importations représentaient auparavant plus de 70 % des besoins pétroliers du pays, mais le Brésil est devenu autosuffisant en pétrole en 2006–2007. Le Brésil était le mondial de pétrole en 2019, avec de barils/jour. La production parvient à répondre à la demande du pays. Début 2020, dans la production de pétrole et de gaz naturel, le pays dépassait pour la première fois de barils équivalent pétrole par jour. En janvier de cette année, de barils de pétrole ont été extraits par jour et de mètres cubes de gaz naturel. En 2019, Rio de Janeiro était le premier producteur de pétrole et de gaz naturel du Brésil, avec 71 % du volume total produit. São Paulo se classe deuxième, avec une part de 11,5 % dans la production totale. Le Brésil est l'un des principaux producteurs mondiaux d'hydroélectricité. En 2019, le Brésil comptait 217 centrales hydroélectriques en exploitation, d'une capacité installée de , soit 60,16 % de la production d'énergie du pays. Dans la production totale d'électricité, en 2019, le Brésil a atteint de capacité installée, plus de 75 % à partir de sources renouvelables (la majorité, hydroélectrique). Le Brésil est l'un des 5 plus grands producteurs d'énergie hydroélectrique au monde (deuxième place en 2017). En 2013, la Région Sud-Est a utilisé environ 50 % de la charge du Système national intégré (SIN), étant la principale région consommatrice d'énergie du pays. La capacité de production d'électricité installée de la région s'élevait à près de , ce qui représentait environ un tiers de la capacité de production du Brésil. La production hydroélectrique représentait 58 % de la capacité installée de la région, les 42 % restants correspondant essentiellement à la production thermoélectrique. São Paulo représentait 40 % de cette capacité ; Minas Gerais environ 25 %; Rio de Janeiro 13,3 %, et Espírito Santo représentait le reste. La Région Sud est propriétaire du Barrage d'Itaipu, qui était la plus grande centrale hydroélectrique du monde pendant plusieurs années, jusqu'à l'inauguration du barrage des Trois-Gorges en Chine. Elle reste la deuxième plus grande centrale hydroélectrique en activité au monde. Le Brésil est copropriétaire de l'usine d'Itaipú avec le Paraguay: le barrage est situé sur le Rio Paraná, situé à la frontière entre les pays. Il dispose d'une capacité de production installée de pour 20 unités de production de chacune. La Région Nord possède de grandes centrales hydroélectriques, telles que le Barrage de Belo Monte et le Barrage de Tucuruí, qui produisent une grande partie de l'énergie nationale . Le potentiel hydroélectrique du Brésil n'a pas encore été pleinement exploité, de sorte que le pays a toujours la capacité de construire plusieurs centrales d'énergie renouvelable sur son territoire. Le potentiel éolien du Brésil est évalué, en 2019, à (ceci, uniquement à terre), suffisamment d'énergie pour répondre à trois fois la demande actuelle du pays; il est surtout localisé dans le nord-est et le sud. En juillet 2022, selon l'ONS, la capacité totale installée était de , avec un facteur de capacité moyen de 58 %. Alors que le facteur de capacité de production éolienne moyenne mondiale est de 24,7 %, il existe des zones dans le nord du Brésil, en particulier dans l'État de Bahia, où certains parcs éoliens enregistrent des facteurs de capacité moyens supérieurs à 60 % ; le facteur de capacité moyen dans la région du Nord-Est est de 45 % sur la côte et de 49 % à l'intérieur. En 2019, l'énergie éolienne représentait 9 % de l'énergie produite dans le pays. Le Brésil est l'un des 10 plus grands producteurs d'énergie éolienne au monde (huitième en 2019, avec 2,4 % de la production mondiale). Le pays développe aussi une filière complète dans le domaine de l'électricité nucléaire, qui fournit actuellement 4,3 % de l'énergie produite dans le pays. Il dispose pour cela d'importantes réserves d'uranium et a mis au point une technique d'enrichissement de l'uranium qui serait très compétitive. En , selon l'ONS, la capacité totale installée du solaire photovoltaïque était de , avec un facteur de capacité moyen de 23 %. Certains des États brésiliens les plus irradiés sont Minas Gerais, Bahia et Goiás, qui ont en effet des records mondiaux d'irradiation. En 2019, l'énergie solaire représentait 1,27 % de l'énergie produite dans le pays. Dette En 2009, les les plus riches du Brésil détenaient 80 % de la dette publique du pays, au remboursement de laquelle le gouvernement fédéral consacrait 30 % de son budget. Coopération régionale Depuis 1991, le Brésil fait partie du Mercosur (en portugais « Mercosul »), marché commun du « cône sud » de l'Amérique latine incluant l'Argentine, le Paraguay, l'Uruguay et depuis 2005 le Venezuela. C'est un marché commun, tout comme l'Union européenne ou l'ALENA. Le Brésil, par son poids économique, y occupe de facto une position dominante. Le , l'Argentine et le Brésil signent, après près de trois ans de négociations, un accord qui doit permettre de protéger les secteurs de production qui pourraient être trop durement affectés par la compétition du pays voisin. Le « Mécanisme d'adaptation compétitive » (MAC) permet de fixer des droits de douane sur les produits « trop compétitifs » du pays voisin pour une période de trois ans, renouvelable. Pauvreté La crise économique, l'absence de politiques publiques et la corruption génèrent en 2017 une augmentation de la pauvreté. De nombreux fonctionnaires retraités ne reçoivent plus leurs retraites dans les temps et certains deviennent sans-abris, faute de pouvoir payer leurs loyers. D'après les données de l'Institut brésilien de géographie et de statistiques, l’extrême pauvreté s'est accrue de 11 % au cours de l'année 2017. La réduction du nombre de bénéficiaires de la Bolsa Família, décidée par le gouvernement, en est la cause principale selon l'étude. La pauvreté progresse à nouveau en 2018, passant de 25,7 % à 26,5 %, et l'extrême pauvreté de 6,6 % à 7,7 % selon les données officielles. Inégalités En 2017, le Brésil est le troisième pays le plus inégalitaire d'Amérique latine après le Honduras et la Colombie. Les 5 % de Brésiliens les plus riches détiennent autant de richesses que les 95 % restant. Six milliardaires sont à eux seuls plus riches que les cent millions de Brésiliens les plus pauvres Les inégalités s'accentuent entre 2016 et 2017 (l'indice de Gini passant de 0,555 à 0,567). Ces inégalités sont notamment engendrées par un système fiscal régressif qui exonère les revenus du capital (notamment les dividendes) et taxe faiblement l’héritage et par un marché du crédit à la consommation pratiquant des taux d’intérêt usuriers captant en moyenne 10 % du revenu des ménages. Sécurité intérieure et forces de police Police militaire Le Brésil dispose de deux types de police militaire : la police militaire d'État et la police militaire de l'armée. La première fait à la fois partie de la sécurité publique et sociale brésilienne et du système national de défense, ou ses effectifs sont engagés comme troupes de réserve de l'Armée de terre. La seconde appartient a l'armée brésilienne, dont chacune des trois composantes (armée de terre, marine et force aérienne) possède sa propre police militaire. Police militaire d'État, Polícia Militar : chaque État du pays dispose de sa police militaire. Les polices militaires se présentent sous la forme de forces de gendarmerie qui ont pour but le maintien de l'ordre public au sein des États. Elles sont organisées en plusieurs bataillons, structures, unités, compagnies et pelotons. Certaines unités d'élite, dont les missions présentent des risques, disposent d'équipements plus puissants que ceux de la police classique. C'est le cas du BOPE, le groupe d'intervention d'élite de la police militaire. Les missions du BOPE sont principalement axées sur la répression des gangs de narcotrafiquants en milieu urbain. Cette unité d'élite possède également des véhicules blindés lourdement armés : les Pacificador (ou Caveirão). Ils sont équipés de fusils d'assaut IMBEL MD-2, de fusils FAL en version brésilienne, d'HK G3 et de mitrailleuses de calibre 50. Les unités civiles peuvent aussi compter sur une importante flotte d'automobiles (berlines et utilitaires). La police militaire effectue certaines missions avec des blindés légers ou des hélicoptères lorsque la situation le nécessite. La police militaire de l'armée : Chacune des composantes des Forces armées brésiliennes possède une police militaire : Polícia do Exército (PE) pour l'Armée de terre Polícia da Marinha (SP) pour la Marine Polícia da Aeronaútica (PA) pour la Force aérienne Criminalité En 2000, São Paulo comptait plus de pour . En 2007, le taux d'homicide était de 13, et même 11 si l'on considère l'État de São Paulo et non plus la ville. Il s'approcherait en 2008, pour l'ensemble du pays, de 15 alors qu'il était de 23,3 en 2000. Pour l'Office des Nations unies contre les drogues et le crime (UNODC), celui-ci serait, en 2007 et pour l'ensemble du pays, de 22,4 pour . En 2012, avec recensés, ce taux remonte à 29 pour . À titre de comparaison, le taux d'homicide de la France est de 1,3 et il est de 5,7 pour les États-Unis. À l'inverse, il avoisine les 100 au Honduras et atteint les 60 en Côte d'Ivoire. Entre 2000 et 2012, c'est environ qui ont été tués par homicides. Un chiffre plutôt élevé, même s'il faut prendre en compte le fait que la population brésilienne est l'une des plus importantes du monde (près de d'habitants). Des milices parapolicières opèrent dans certains quartiers des grandes villes. Héritières des « escadrons de la mort » qui ont existé sous la dictature militaire, ces milices se présentent comme des groupes d’autodéfense communautaires mais se sont muées en organisations paramilitaires de type « mafieux », pratiquant de nombreuses d’activités criminelles : extorsion (levée de l’impôt de sécurité sur le modèle de la mafia sicilienne), accaparement des terres (accaparement illégal de terrains publics), trafic de déchets et de biens de première nécessité (gaz et électricité), contrôle des transports en périphérie, exécutions extrajudiciaires, voire location de tueurs à gages. Ces milices sont liées à de nombreuses personnalités politiques, qui usent de leur influence pour couvrir leurs activités. Elles manipulent parfois les votes en période électorale. D'après Le Monde du , homicides en moyenne, dont par arme à feu, sont commis au Brésil chaque année, ce qui le place au troisième rang mondial derrière la Colombie et la Russie. d'armes à feu circulent dans le pays. Le dimanche , un référendum proposa aux Brésiliens d'interdire la vente d'armes, mais il fut rejeté par les citoyens à une grande majorité. Les zones les plus touchées par la délinquance sont aussi les plus pauvres, et bien souvent celles où les trafics en tout genre sont les plus courants. Les règlements de compte semblent bien être la principale cause d'assassinat puisque les statistiques montrent que plus de 70 % des victimes d'homicide ont déjà fait de la prison, ce qui explique en partie le fait que la violence soit concentrée dans certains quartiers. Selon Vasco Furtado, chercheur de l'université de Fortaleza, ces données pourraient être en partie erronées car, d'après lui, . En 2007, on comptait environ dans le pays. Entre janvier et septembre 2007, la police a tué rien que dans l'État de Rio, soit une augmentation de 60 %. Chaque jour, trois jeunes de sont assassinés. Une automobile est volée à Rio de Janeiro toutes les douze minutes. Le magazine Veja de São Paulo a publié en 2008 un classement des quartiers en fonction du nombre d'homicides. Ces statistiques montrent que la violence au Brésil est disparate, et que le risque n'est pas le même dans tout le pays. Ainsi, il en ressort qu'à eux seuls, les cinq quartiers les plus violents ont comptabilisé . À l'inverse, cinq des plus sûrs ont dénombré moins de sur l'année. Ces quartiers, incluant entre autres la Vila Mariana, Jardins et Mooca, affichent un taux de sécurité encore meilleur que celui de la France. La violence est ainsi très localisée, en fonction des régions, des villes et des quartiers. La capitale fédérale la plus touchée est Brasilia avec un taux d'homicide plus important que dans la plupart des autres villes du pays. Cependant, l'amélioration de la situation du Brésil est indéniable dans certaines régions et elle est même spectaculaire à São Paulo, où le nombre d'homicides a baissé de 79 % en . Rio de Janeiro vit la même situation : alors qu'en 2000 la ville affichait , en 2010, ce chiffre était passé à moins de (sur plus de d'habitants), soit une diminution de 42,9 %. En 2014, le taux d'homicide à Rio (un chiffre globalement en baisse depuis dix ans) tend à passer sous la barre de la moyenne nationale. À Rio de Janeiro, durant les mois de janvier et février 2019, 305 homicides « dus à l’intervention d’un agent de l’État » – policier ou militaire – sont recensés par l’Institut de sécurité publique (ISP), ce qui représente une augmentation de 18 % par rapport à la même période l'année précédente. Les policiers et militaires sont responsables d'un quart des homicides perpétrés dans la ville. Depuis 2017, les militaires n'ont pas à rendre des comptes devant la justice civile. Néanmoins, comme dans toutes les grandes villes du monde, les risques restent réels et ne doivent pas être écartés. À l'approche des grands évènements sportifs mondiaux prévus pour 2014 (Coupe du monde) et 2016 (Jeux olympiques), le gouvernement brésilien a mis en place une nouvelle politique de sécurité intérieure, basée sur la pacification des régions à risques du pays. La criminalité touche sévèrement les adolescents. Ainsi en 2013, de mineurs ont été enregistrés. Ces homicides touchent davantage la population noire avec un taux près de quatre fois supérieur à celui de la population blanche : 36,9 contre pour . En 2016, au moins ont été assassinées au Brésil en défendant l’environnement contre des entreprises ou des propriétaires terriens. En 2017, ce nombre est porté à 57, faisant du Brésil le pays le plus dangereux au monde pour les militants écologistes. Dans les régions rurales, des groupes paramilitaires souvent constitués d'anciens policiers sont utilisés par des hommes d'affaires pour accaparer des terres. Les enquêtes montrent que les différentes factions criminelles agissent de manière similaire : des hommes d'affaires financent des projets illégaux, en particulier l'accaparement de terres, s'allient à la police, qui est responsable de menaces, d'extorsions et même de meurtres. Des fonctionnaires et des notaires sont soudoyés pour régulariser les expropriations organisées par les miliciens, avec l'utilisation de faux documents. Politique de pacification En 2008, à l'approche des grands évènements sportifs qui s'annonçaient (la Coupe du monde en 2014 puis les Jeux olympiques en 2016), le Brésil s'est lancé dans un vaste programme de pacification visant à sécuriser les zones à risques du pays. Le gouvernement brésilien a ainsi déployé d'importants moyens militaires dans le but de lutter contre le crime dans les favelas, moyens dont l'objectif à terme est la reconquête d'un nombre maximum de favelas. C'est dans cette optique que le gouvernement a mis sur pied les UPP, Unidade de Policía Pacificadora, de nouvelles unités de polices spécialement investies pour lutter contre les narcotrafiquants. La première favela a bénéficier de l'opération de pacification est Dona Marta, ou le nombre de vols de voiture a baissé de 44 %. Les UPP ont ensuite poursuivi leur reconquête en prenant notamment la Cidade de Deus, une des plus célèbres favelas de Rio, ou les résultats se sont la aussi avérés concluants : après le passage des UPP, la Cidade a enregistré une baisse de 82 % de son nombre d'homicides. En 2015, 264 favelas ont été pacifiées à Rio de Janeiro, ce qui correspond à un déploiement de 38 UPP (un chiffre proche des objectifs du gouvernement brésilien, qui prévoyait l'installation de 40 UPP avant 2016). Le , à la suite d'une importante opération combinant moyens policiers et militaires, les forces de sécurité envahissent la favela de Rocinha, la plus grande du Brésil, et en expulsent les trafiquants. Cette opération a marqué le retour de l'État dans un lieu auparavant totalement abandonné des services publics. Les moyens mis en œuvre pour chasser les trafiquants sont des brigades d'intervention rapide organisées et formées à ce genre d'opération, des unités d'élites surentraînées, spécialisées dans le « combat urbain ». Parmi elles, l'une des plus réputées est sans doute le BOPE, un groupe d'intervention militaire très célèbre au Brésil. La plupart des opérations fonctionnent selon le même schéma, à la manière d'une démonstration de force : un nombre important de militaires « envahissent » les favelas après en avoir prévenu les habitants - et donc également les narcotrafiquants -, ce qui permet à ces derniers de fuir avant l'arrivée en masse des policiers. De cette façon, les militaires évitent l'affrontement direct et le risque que cela pourrait représenter sur les populations civiles. Les criminels se retranchent ensuite dans la banlieue de la ville, dans d'autres favelas, avant que celles-ci ne fassent à leur tour l'objet d'opérations policières. De cette façon, en choisissant de sécuriser une palette de favelas soigneusement désignées au préalable, les militaires repoussent petit à petit les narcotrafiquants et les éloignent des zones touristiques. Une fois les favelas pacifiées, il ne reste plus qu'aux UPP à s'implanter durablement dans la zone - à la manière d'un commissariat local - afin d’empêcher le retour des trafiquants. Résultats Les statistiques ont montré une chute spectaculaire du nombre de crimes violents dans la majorité des favelas ayant été désignées par les opérations de pacification. La disparition des narcotrafiquants s'est accompagnée d'une baisse des chiffres de la criminalité, d'une hausse du prix des loyers et du retour des investisseurs immobiliers. Selon une étude publiée en 2012 par le Laboratoire d'analyse de la violence, les morts violentes auraient baissé de 70 % dans les quartiers ayant déjà fait l'objet de ces opérations. Un ensemble de mesures sociales, de structures publiques et de services sociaux a été mis en œuvre dans certains quartiers, permettant le développement des politiques publiques : aide à la scolarité, développement de micro-crèches, structures de microcrédit pour développer des activités, etc. Mais la politique de pacification a aussi montré certaines limites. S'il est effectivement clair qu'elle a permis une baisse drastique des chiffres de la criminalité dans les zones désormais tenues par les unités de polices pacificatrices, cela a également coïncidé avec la « migration » des criminels vers d'autres zones, sans UPP. Des critiques quant à l'attitude des policiers vis-à-vis des populations des favelas se sont également faites entendre : ainsi, certains ont reproché un simple « changement de patron », les trafiquants ayant cédé la place à la police et les armes et le pouvoir ayant simplement changé de mains. Un rapport publié en 2012 par Ignacio Cano, du Laboratoire d’analyse de la violence, montre que, bien qu’incomplet et imparfait, le dispositif offre des résultats incontestables en matière de sécurité. « Dans les treize premières favelas pacifiées de Rio, le nombre de morts violentes a baissé de 70 % et celui des décès dus à des interventions policières est désormais proche de zéro ». Le rapport fait aussi état de bavures policières ainsi que de « choix stratégiques douteux » : « Il aurait été bien plus judicieux de pacifier d’abord les favelas les plus violentes. Mais le choix s’est fait en fonction des grands événements sportifs, pas de la réalité de la criminalité. » En 2015, le retour en force des trafiquants dans certaines favelas pacifiées a conduit les autorités à annoncer un renforcement des effectifs policiers. Le major Marcelo Cobrage, chef de l'UPP, a ainsi annoncé « un effectif minimum de 100 policiers par UPP » et « jusqu'à plus de 400, selon les besoins. » Démographie Lors du recensement de 2010, la population du Brésil était de plus de de personnes. En 2021, elle s'élève à , ce qui place le Brésil au rang du septième pays le plus peuplé du monde. La densité de population est faible, (un chiffre comparable aux autres pays d'Amérique du Sud) pour un taux d'urbanisation de 84,90 % de la population En 2010, le taux de fécondité était estimé à par femme, ce qui est inférieur au seuil de renouvellement des générations. La population du Brésil a augmenté de manière significative entre 1940 et 1970 en raison d'une baisse du taux de mortalité, tandis que le taux de natalité a également montré une légère baisse sur la même période. Dans les années 1940, le taux de croissance de la population était de 2,4 % par an, passant à 3 % en 1950 avant de se stabiliser à 2,9 % en 1960. Dans le même temps, l'espérance de vie est passée de et jusqu'à dans les années 2010. Le taux de croissance de la population a tendance à diminuer depuis 1960, passant de 3,04 % en 1950-1960 à 1,13 % en 2011. En 2050, on estime que le taux sera à une valeur de -0,29, complétant ainsi la transition démographique. La chute spectaculaire du taux de fécondité procède des choix faits par les femmes et non d'une politique gouvernementale. Pas de politique de l'enfant unique comme en Chine (aujourd’hui abolie), pas de campagne de stérilisation forcée des populations comme en Inde. Le Brésil possède l'une des populations les plus diversifiées au monde sur le plan ethnique. Groupes ethniques La population brésilienne se répartit de la façon suivante : Blancs : 47,3 % () ; Métis : 43,1 % () ; Noirs : 7,6 % () ; Asiatiques : 2,1 % () ; Amérindiens : 0,8 % ( million). L'arrivée des fondateurs portugais a donné lieu à un important métissage avec les populations amérindiennes autochtones, métissage qui s'est poursuivi avec l'arrivée, plus tard, d'un grand nombre d'Européens (autres que des Portugais) et celle des esclaves importés depuis le continent africain. La grande majorité des études génétiques menées sur la population brésilienne révèle que le patrimoine génétique des Brésiliens est composé principalement par l'apport de trois groupes principaux (européen, amérindien et africain), avec toutefois une nette domination de l'ascendance européenne (majoritaire de 65 % à 77 %), et ce quelles que soient les régions du pays. Les immigrés japonais sont arrivés en masse dans les années 1920 pour travailler dans les champs de café de São Paulo. Ils ont subi des années durant insultes, moqueries et discriminations d’État. Les Brésiliens d'origine japonaise sont au moins de nos jours. Une étude effectuée en 2013, sur la base de plus de provenant de toutes les régions du Brésil a démontré que les métissages entre Amérindiens, Européens et Africains ne présentent pas tous le même degré et la même importance en fonction des régions concernées. Selon cette étude, l'ascendance européenne est la plus répandue (allant jusqu'à 74 %) dans toutes les populations urbaines. Les populations du Nord présentent un héritage génétique à contribution amérindienne deux fois plus importante que la contribution africaine. En revanche, dans le Nord-Est, Centre-Ouest et Sud-Est, l'ascendance africaine est la deuxième plus répandue (derrière l'ascendance européenne). De même, une autre étude basée sur venant de tout le pays, a confirmé une ascendance européenne majoritaire, suivie par une contribution amérindienne et africaine plus ou moins importante. L'étude mentionne que « dans toutes les régions étudiées, l'ascendance européenne était prédominante, avec des proportions allant de 60,6 % dans le Nord à 77,7 % dans le Sud ». Une autre étude menée avec des échantillons provenant des cinq régions du pays a indiqué que, en moyenne, les ancêtres européens sont contributeurs à 80 % du patrimoine génétique de la population. L'ascendance européenne est majoritaire dans toutes les régions (entre 60 et 70 %) et présente peu de variabilité, à l'exception du Sud, où elle peut atteindre jusqu'à 90 %. Selon une autre étude réalisée en 2008 par l'université de Brasilia, l'ascendance européenne domine dans l'ensemble du Brésil (dans toutes les régions), ce qui représente 65,9 % du patrimoine de la population, suivie par la contribution africaine (24,8 %) et la contribution amérindienne (9,3 %). Dans l'État de São Paulo, l'ascendance amérindienne s'élève à 11 %. Le gène européen, lui, représente 79 % du patrimoine de la population de São Paulo. Les peuples indigènes du Brésil (Amérindiens) comprennent un grand nombre de groupes ethniques qui habitaient la région avant l'arrivée des Européens. Ils représentent environ 0,8 % de la population et certaines tribus isolées comme les Kawahiva sont souvent menacées par des envahisseurs qui spolient leurs terres et leurs ressources, ou par des maladies telles que la grippe ou la rougeole contre lesquelles ils n’ont aucune immunité. Afro-Brésiliens De 1550 à 1850, le Brésil a absorbé près de 40 % de la traite atlantique. Les premiers colons portugais mettent les Amérindiens en esclavage pour exploiter la canne à sucre ou le bois précieux. Mais les Amérindiens déjà peu nombreux fuient à l’intérieur des terres ou préfèrent se suicider plutôt que d’être esclaves. C’est alors que les Portugais ont recours à des esclaves noirs d’Afrique. Les premiers esclaves africains sont déportés au Brésil en 1532. Environ 73 % des Africains déportés arrivaient d'Angola, 17 % du Mozambique et 10 % de l'Afrique de l'Ouest. Jusqu'en 1888, année de l'abolition de l'esclavage au Brésil, le pays aura importé plus de huit générations d’esclaves africains. Le Brésil est le premier pays d'Amérique à avoir reçu le plus d'esclaves noirs, avec environ d'Africains déportés de 1500 à 1850. Des millions de Brésiliens possèdent à des degrés divers des origines d'Afrique. Les Africains au Brésil ont réussi à préserver un patrimoine culturel maigre. Cependant, malgré sa petite taille, ce patrimoine africain a légué au Brésil un profil culturel unique. Parmi les influences africaines, on peut citer les arts (la samba, la capoeira), la nourriture (l'acarajé, le vatapá) ou la langue elle-même : le portugais parlé au Brésil aurait ainsi été influencé par des langues africaines, comme le kimbundu angolais. Immigration européenne Les premiers Européens à arriver au Brésil étaient les Portugais en 1500. Entre 1500 et 1760, environ ont émigré au Brésil. La plupart d'entre eux étaient des hommes et beaucoup se sont mariés avec les femmes autochtones et africaines, conduisant à une population extrêmement hétérogène. De la fin du au milieu du , le Brésil a accueilli des immigrants du monde entier, principalement d'Europe. Les premiers européens à immigrer à cette époque sont des Suisses et des Allemands. Les Allemands s'installent principalement dans les trois grands États du Rio Grande do Sul, de Santa Catarina et du Paraná. L'influence culturelle allemande a eu un grand impact sur la société brésilienne, ce qui se démontre à travers des villes comme Novo Hamburgo dans le Rio Grande do Sul ou Blumenau dans l'État de Santa Catarina qui conservent une forte personnalité culturelle allemande. Cependant, c'est dans les années 1870 qu'a lieu l'explosion du nombre d'immigrants européens à destination du Brésil. Cette période est appelée la « Grande Immigration ». Avant 1872, on comptait environ d'Européens par an au Brésil, chiffre qui passe à près de par an dans les années 1880. Durant cette période, les quatre principaux groupes d'immigrants sont les Portugais (31 %), les Italiens (25 %), les Allemands (8 %) et les Espagnols (2 %). Au , c'est l'immigration italienne qui prédomine, en particulier dans l'État de São Paulo. De plus, les Italiens dépassent les Portugais et deviennent, avec une écrasante majorité (61 % de tous les arrivants), le premier groupe de nationalité à s'installer au Brésil. Les données du ministère des Affaires étrangères stipulent que plus de d'Italiens ont accosté au Brésil entre 1884 et 1973, contre de Portugais, et plus de . Outre les Italiens, Portugais, Espagnols et Allemands, d'autres nationalités sont également arrivées : des Polonais, des Hongrois, des Ukrainiens, des Scandinaves, des Slaves, des Grecs… Il y a également un nombre non négligeable de Russes ; en effet, pas moins de se sont installés au Brésil, ce qui fait des Russes l'un des principaux groupes de nationalité à débarquer sur le sol brésilien. Cette arrivée massive d'Européens a eu une répercussion significative sur la composition ethnique du pays. Le nombre d'Européens n'a cessé d'augmenter pendant plus d'un siècle, de entre 1808 et 1883, près de entre 1884 et 1893, puis a dépassé le million en 1913. L'apport de l'immigration européenne au patrimoine ethnique brésilien se vérifie dans le nombre de Brésiliens blancs, qui passe de 38,1 % en 1872 a 44 % en 1890. , on compte de Brésiliens caucasiens (47 % de la population totale) ce qui représente le premier groupe ethnique du pays, devant les métis () et les afro-brésiliens (). Les Allemands et les Italiens notamment ont considérablement influencé le paysage ethnique du Brésil : on estime que près de de Brésiliens descendent des Italiens et que de brésiliens ont des origines allemandes. Le Brésil accueille de grandes diasporas : Italie : environ de descendants d'immigrés italiens vivent au Brésil, ce qui représente 15 % de la population, la moitié d'entre eux à São Paulo. Cette population fait du Brésil le second pays au monde avec le plus d'Italiens, derrière l'Italie. Luiz Felipe Scolari, l'ancien entraîneur de l'équipe de football du Brésil, est d'origine italienne ; Liban et Syrie : selon l'enquête de 2008 (IBGE), 0,9 % des Brésiliens avaient des origines (proches ou éloignées) du Moyen-Orient, soit environ de personnes. La plupart d'entre eux sont des descendants de chrétiens libanais et syriens qui ont immigré au Brésil dans le début du et vivent principalement à São Paulo, Minas Gerais et Rio de Janeiro. Parmi les notables brésiliens d'origine libanaise, on peut citer le nom de Geraldo Alckmin, actuel gouverneur de São Paulo ou Michel Temer, ancien Président du Brésil ; Allemagne : en 2000, il a été estimé qu'au moins avaient au moins un ancêtre allemand. C'est dans le sud particulièrement que l'on trouve des lieux d'immigration de populations germanophones. Ainsi, la ville de Blumenau, réputée pour sa forte personnalité culturelle allemande, que ce soit dans le folklore, l'architecture ou le paysage, compte une population d'origine allemande de 40 %. Le Brésil abrite la troisième plus grande communauté d'origine allemande au monde, derrière l'Allemagne et les États-Unis. Parmi les Brésiliens d'origine allemande célèbres, on peut nommer Gisele Bündchen, une des mannequins les plus célèbres du monde, Oscar Niemeyer, le fondateur de la ville de Brasilia, Eike Batista, la plus riche du monde en 2012, ou Dunga, l'ancien entraîneur de l'équipe de football du Brésil ; Juifs : près de sont de confession juive, faisant ainsi du Brésil le huitième foyer diasporique juif (après les États-Unis, Israël, la France, la Russie, l'Ukraine, le Canada, le Royaume-Uni et l'Argentine). Eduardo Saverin, cofondateur avec Mark Zuckerberg du célèbre réseau social Facebook, est un Brésilien d'origine juive ; Japon : la plus grande communauté d'origine japonaise du monde (hors Japon) est aussi présente à São Paulo, avec de personnes. On les appelle les Nippo-Brésiliens. Sabrina Sato, une actrice et mannequin particulièrement connue au Brésil, est d'origine japonaise et européenne (Suisse) ; quoique dans une moindre mesure, il existe également un nombre non négligeable de descendants de Français au Brésil. Entre 1850 et 1965, près de ont immigré au Brésil. C'est le pays qui a reçu le deuxième plus grand nombre d'immigrants français en Amérique du Sud après l'Argentine (). On estime à environ le nombre de Brésiliens ayant des ascendants français. Hercule Florence, un franco-brésilien, a été un des pionniers de la photographie au Brésil. Religions D'après le recensement de l'année 2010 par l'Institut brésilien de géographie et de statistiques, la répartition religieuse de la population est la suivante : Le Brésil est un pays laïc, l'Église est officiellement séparée de l'État et la Constitution prévoit la liberté religieuse. Malgré la baisse du nombre de catholiques (de 73,6 % en 2000 à 64,6 % en 2010), la religion catholique demeure la plus importante du pays. Si le catholicisme est en baisse, la religion chrétienne dans son ensemble demeure stable puisque la baisse du nombre de catholiques est nuancée par la hausse croissante du nombre de protestants évangéliques. Le recensement de 2010 stipule que la plus forte proportion de catholiques se trouve dans l'État de Piauí (85,1 %) et la plus faible dans l'État de Rio de Janeiro (45,8 %.) À l'inverse, l'État qui compte le plus grand nombre de protestants évangéliques est Rondônia (33 %) et celui qui en compte le moins est Piauí (9,7 %). D'après le dernier recensement de 2010, 64,6 % de la population est catholique, 22,2 % est protestante, 2,7 % est d'une autre confession chrétienne, 2 % est spirite et 0,4 % est d'une confession non-chrétienne (incluant l'Islam, le judaïsme, le bouddhisme, les religions amérindiennes ou encore les religions afro-brésiliennes, etc). Enfin, 8 % se déclare sans religion. Après les États-Unis, le Brésil est le pays avec la plus grande population de chrétiens du monde. C'est également le pays catholique le plus peuplé (les habitants des États-Unis étant majoritairement protestants). La Convention baptiste brésilienne a été officiellement fondée en 1907. En 2015, elle comptait et . La Convention générale des Assemblées de Dieu au Brésil a été officiellement fondée en 1930. En 2013, elle comptait et de membres. Culture Le noyau de la culture du Brésil est le résultat du mélange entre les traditions et les coutumes des trois groupes qui ont contribué à façonner l'identité nationale du pays : les fondateurs portugais, les Amérindiens et les immigrants qui sont venus au Brésil au cours des siècles (Européens, Africains, Orientaux, Slaves, Scandinaves, etc.). L'influence de la culture européenne sur le Brésil se retrouve dans la langue (portugais), la religion (catholicisme) et l'architecture. La culture brésilienne tient également des cultures africaines, amérindiennes et des pays européens (autres que le Portugal). Plusieurs aspects de la culture brésilienne ont été fortement influencés par l'arrivée des immigrants italiens, allemands et espagnols (trois des principaux groupes en provenance d'Europe) qui se sont installés en grand nombre dans les régions du Sud et du Sud-Est du Brésil. Les Amérindiens, eux, ont influencé la langue (plusieurs mots du portugais brésilien sont dérivés des anciennes langues indigènes), tandis que les Africains ont laissé leur empreinte sur la musique, la cuisine et la danse (notamment en donnant naissance à la capoeira, un art martial inventé par les esclaves venus d'Afrique). L'art brésilien a été développé depuis le dans des styles différents qui vont du style baroque (le style dominant au Brésil jusqu'au début du ) à l'art abstrait, en passant par le romantisme, le modernisme, l'expressionnisme, le cubisme, le surréalisme. Le cinéma brésilien remonte à la fin du et a gagné au cours des dernières années une nouvelle reconnaissance internationale, avec l'avènement de films connus au-delà des frontières nationales, comme la Cité de Dieu, qui a reçu de nombreux prix internationaux, quatre nominations aux oscars et a été élu parmi les films de tous les temps par le Time magazine. Société Le Brésil fait partie des pays émergents. Les inégalités économiques sont parmi les plus élevées au monde. Les ségrégations sociale et raciale existent de facto entre les pauvres des bidonvilles et les familles les plus riches, qui se retranchent dans des quasi-bunkers pour se protéger de la délinquance, notamment des rapts à Rio de Janeiro et São Paulo. En 2017, les 5 % de Brésiliens les plus riches détiennent autant de richesses que les 95 % restant. Six milliardaires sont à eux seuls plus riches que les cent millions de Brésiliens les plus pauvres. Les États du sud du Brésil, malgré un taux de développement humain plus élevé, ont également un taux de chômage plus élevé dans le pays. Même si l'antiracisme et le métissage font partie du nationalisme brésilien, de nombreux préjugés raciaux subsistent. Le Brésil compte la deuxième plus grande population noire ou métisse au monde après le Nigeria. 49,5 % de la population se dit noire ou métisse selon des sondages IBGE de 2006 (43,7 % métis et 7,6 % noirs). Élu en 2002 sur un programme de réduction des inégalités sociales, le président Lula a lancé le le programme « Faim zéro » afin d'éliminer la faim au Brésil. Dans ce programme s'inscrit la bolsa família, qui lie le versement d'une somme d'argent aux familles pauvres à la scolarisation de leurs enfants. Ce programme est entré progressivement en vigueur et touche en 2006 près de 30 % de la population. Il aurait contribué de manière significative à une baisse récente de la pauvreté au Brésil d'après un rapport de la Banque mondiale. Le mariage entre personnes de même sexe est autorisé depuis une décision du Conseil national de justice du . Selon une étude réalisée en 2018 par une agence gouvernementale, près du quart (23 %) des jeunes Brésiliens âgés de n’ont pas de travail et ne sont pas non plus scolarisés. Langue Le portugais est la langue officielle du Brésil depuis la Constitution de 1988 (article 13). Cette langue est parlée par une très grande majorité de la population et est celle qui est utilisée dans les documents administratifs et dans les médias (journaux, radios, télévisions, etc.). La plupart des municipalités officient en portugais mais il existe néanmoins quelques exceptions (détaillées plus bas). Le nheengatu, le tucano et le baniwa de l'Içana, des langues amérindiennes, ont obtenu le statut co-officiel avec le portugais, à São Gabriel da Cachoeira. Le portugais brésilien diffère quelque peu du portugais européen, ce qui s'explique par la rencontre entre les colons portugais et les peuples amérindiens. L'influence que les langues autochtones ont eu sur le portugais originel (tel qu'il a été apporté par les colons) a en effet été relativement significatif : William Schurz, un diplomate, a écrit en 1961 que près de des langues amérindiennes ont été absorbés par le portugais, dont les plus célèbres (tabac, manioc, jaguar, tapioca, hamac, etc.) appartiennent également au vocabulaire français et anglais. L'espagnol, l'allemand et l'italien sont également très répandus au Brésil. Les migrants italiens et allemands ayant été nombreux au Brésil, beaucoup de régions, particulièrement au sud, ont l'allemand ou l'italien comme langue co-officielle. En ce qui concerne l'espagnol, il s'agit de la deuxième langue la plus parlée dans le pays. Portugais brésilien et portugais européen Le portugais a été apporté au Brésil par les fondateurs portugais en 1500. Le portugais brésilien s'est ensuite développé sous l'influence des peuples autochtones amérindiens, puis, plus tard, avec l'arrivée de nombreuses populations depuis le monde entier. Ainsi, les populations européennes (autres que portugaises) ont également contribué à influencer le paysage linguistique du Brésil, ce qui se démontre par la présence dans le pays d'un grand nombre de dialectes dérivés des langues européennes, principalement italienne et allemande. Les Africains venus pendant la période de l'esclavage ont aussi apporté des éléments de leurs langues maternelles. Par conséquent, le portugais brésilien est quelque peu différent, en particulier dans la phonologie, du portugais européen. Néanmoins, le portugais tel qu'il est parlé demeure relativement proche du portugais utilisé au Portugal. On estime en effet que les différences entre les deux langues sont de nature comparable à celles qui existent entre l'anglais américain et l'anglais britannique. Que ce soit dans la partie Nord ou dans la partie Sud, le Brésil est le seul pays de langue portugaise du continent américain, ce qui fait de la langue une part importante de l'identité nationale brésilienne et contribue à lui forger une culture nationale distincte de celle de ses voisins hispanophones. Le poids du Brésil en Amérique du Sud (de par sa taille, il recouvre à lui seul près de la moitié de la région) fait que le portugais possède cependant une influence non négligeable sur les autres pays du continent. Ainsi, le portugais a un statut quasi obligatoire dans les écoles des pays voisins, comme en Uruguay, par exemple, ou la pratique du portugais est enseignée comme une matière obligatoire dès la . Allemand et italien Plusieurs municipalités, en raison de l'importante présence culturelle allemande et italienne, possèdent l'italien ou l'allemand comme langue co-officielle, avec le portugais. Par exemple, Santa Maria de Jetibá (Espírito Santo) et Pomerode (Santa Catarina), officient en allemand et en talien (un dialecte du vénitien proche de l'italien). Les États de Santa Catarina et Rio Grande do Sul ont le talien dans leur patrimoine linguistique officiel, tandis que l'État d'Espírito Santo, depuis , inclut dans sa constitution, le poméranien oriental, et l'allemand comme patrimoine culturel. Il y a également d'importantes communautés de locuteurs de ce qu'on appelle le Hunsrückisch (un dialecte dérivé de l'allemand) dans le sud du pays. L'italien et l'allemand, dont sont dérivés le hunsrückisch et le talien, ont été apportés au Brésil par les migrants germaniques et italiens qui arrivèrent vers le . Français L'État brésilien de l'Amapá a rendu en 1999 obligatoire l'enseignement du français dans les écoles publiques, à la suite d'une loi fédérale de 1998 obligeant les écoles publiques du pays à enseigner au moins une langue étrangère. Le choix de l'Amapá pour le français s'explique par une volonté de rapprochement avec la Guyane française, limitrophe, voire d'une volonté de désenclavement, vu l'isolement pour des raisons géographiques de cet État par rapport au reste du Brésil. Un créole à grande base lexicale française est parlé en Amapá : le karipuna, ou louço-francés (ou luso-français, car ce créole comporte du vocabulaire lusophone). La ville d'Ouro Preto est membre de l'Association internationale des maires francophones. On estime que plusieurs centaines de milliers de Brésiliens parlent français (en incluant ceux qui l'étudient spécifiquement et les autres francophones). L'Alliance française possède au Brésil son plus vaste réseau dans le monde, avec et quelque . Gastronomie Sport Le sport le plus populaire au Brésil est le football. Au classement mondial de la FIFA, l'équipe nationale (connue aussi comme la Seleção) a été tout au long de son histoire classée parmi les meilleures équipes au monde. Le football brésilien est réputé dans le monde entier : la Seleção a remporté à cinq reprises la Coupe du monde de football (1958, 1962, 1970, 1994 et 2002), soit plus que n'importe quel autre pays. Le Brésil est aussi connu pour être la seule sélection à n'avoir jamais manqué aucune phase finale de Coupe du monde. Des Brésiliens se sont illustrés dans d'autres sports au niveau international : César Cielo, Ricardo Prado, Gustavo Borges, Ana Marcela Cunha à la natation ; Maria Bueno, Gustavo Kuerten (surnommé « Guga »), Beatriz Haddad Maia, Marcelo Melo et Bruno Soares au tennis ; Ayrton Senna, Emerson Fittipaldi, Rubens Barrichello, Nelson Piquet et Felipe Massa en Formule 1 ; Oscar Schmidt et Hortência Marcari en basket-ball ; Torben Grael, Robert Scheidt, Martine Grael et Kahena Kunze pour la voile ; Arthur Zanetti et Rebeca Andrade en gymnastique artistique ; Éder Jofre et Acelino Freitas en boxe ; Adhemar da Silva, Joaquim Cruz, Maurren Maggi, Thiago Braz et Alison dos Santos en athlétisme ; Rodrigo Pessoa en équitation ; Aurélio Miguel, Sarah Menezes et Rogério Sampaio en judo ; Isaquias Queiroz en céiste ; Bob Burnquist, Sandro Dias et Rayssa Leal en skateboard ; Falcão en futsal ; Gabriel Medina et Ítalo Ferreira en surf ; Sandra Pires, Jackie Silva, Emanuel Rego, Ricardo Santos, Bruno Oscar Schmidt, Alison Cerutti en beach-volley ; Anderson Silva, José Aldo, Rodrigo Minotauro, Vitor Belfort, Lyoto Machida, Royce Gracie, Amanda Nunes en MMA. Le Brésil a organisé plusieurs grands événements sportifs. La nation a organisé et accueilli les événements suivants: Jeux olympiques d'été de 2016, Coupe du monde de football 1950, Coupe du monde de football 2014, Jeux panaméricains de 1963, Jeux panaméricains de 2007, Championnats du monde de natation en petit bassin 1995, Championnat du monde masculin de basket-ball 1954, Championnat du monde masculin de basket-ball 1963, Championnat du monde masculin de volley-ball 1960, Championnat du monde masculin de volley-ball 1990, Championnat du monde féminin de volley-ball 1994, Championnats du monde de judo 1965, Championnats du monde de judo 2007, Championnats du monde de judo 2013, Championnats du monde de beach-volley 2003, Championnat du monde féminin de handball 2011, Championnats du monde d'escrime 2016, Championnats du monde de karaté 1998, Coupe du monde de futsal de 2008, Coupe du monde de beach soccer 2005, Coupe du monde de beach soccer 2006, Coupe du monde de beach soccer 2007, Championnats du monde de slalom (canoë-kayak) 1997, Championnats du monde de slalom (canoë-kayak) 2007, Championnats du monde de slalom (canoë-kayak) 2018. De plus, le pays accueille chaque année le Grand Prix automobile du Brésil à l'Autodromo José Carlos Pace, situé à São Paulo ; un tournoi de tennis ATP 500, le Rio Open ; la Corrida de la Saint-Sylvestre; le Grande Prêmio Brasil d'équitation, à Hippodrome de Gávea, et d'autres tournois. Le Brésil compte une multitude de footballeurs mondialement reconnus à travers le monde, comme Pelé, seul joueur de l'histoire à avoir gagné la Coupe du monde trois fois (entre 1958 et 1970), et généralement considéré, de l'avis unanime, comme le ou l'un des plus grands joueurs de tous les temps. De grands noms du football brésilien se sont illustrés à travers les époques : on peut citer, parmi les plus célèbres, Ronaldo, Ronaldinho, Roberto Carlos, Rivaldo, Romário, Garrincha, Zico, Cláudio Taffarel, Cafu et Paulo Roberto Falcão. Un grand nombre de joueurs brésiliens continuent à évoluer au plus haut niveau et dans les plus grands clubs du monde. Ainsi, parmi les joueurs brésiliens actuels, les plus réputés sont (notamment) : Oscar, évoluant dans le club de Shanghai SIPG après avoir joué quatre ans à Chelsea, Marcelo du Real Madrid, Daniel Alves au São Paulo Futebol Clube, David Luiz, considéré comme un des meilleurs défenseurs du monde, Thiago Silva, qui fait partie des 20 meilleurs défenseurs de la planète, et surtout Neymar, qui évolue au Al-Hilal Football Club et fait partie, à 31 ans, des joueurs les plus réputés de sa génération aux côtés des célèbres Cristiano Ronaldo et Lionel Messi. Par ailleurs, Diego Costa, l'international espagnol de l'Atlético Madrid, est né au Brésil et possède également la nationalité brésilienne. Le volleyball, le basketball, la Formule 1 et les arts martiaux attirent également un large public. À titre d'exemple, l'équipe nationale du Brésil de volleyball masculine, est, avec la Russie, l'équipe la plus titrée de la Ligue mondiale de volleyball tandis que l'équipe féminine détient le titre de championne de la World Grand Champions Cup. De plus, l'équipe nationale de volleyball a détenu successivement de 2002 à 2010 le titre de champion du monde (trois fois de suite). La pratique des arts martiaux, en particulier le jiu-jitsu brésilien (ou Gracie jiu-jitsu) est actuellement très développée au Brésil. En plus du jiu-jitsu brésilien, les Brésiliens ont développé la célèbre capoeira et le Vale Tudo. En ce qui concerne le domaine de la course automobile, le Brésil est là aussi particulièrement bien représenté : en effet, trois pilotes brésiliens ont remporté le championnat du monde de Formule 1 à huit reprises. En outre, Ayrton Senna, véritable idole au Brésil, est considéré comme l'un des plus grands pilotes de l'histoire de la Formule 1. Football Le football est le sport le plus populaire au Brésil. La Seleção (l'équipe nationale de football du Brésil), fait partie des huit nations à avoir remporté la Coupe du monde et est celle qui a gagné le plus de fois le trophée mondial (en 1958, 1962, 1970, 1994 et 2002). Seul pays à avoir disputé toutes les phases finales de la compétition, le Brésil est par ailleurs l'unique détenteur du Trophée Jules Rimet, mis en jeu à partir de 1930 et qu'il a définitivement conservé à l'issue de sa . Le Brésil a donné au monde une multitude de joueurs mondialement reconnus, dont un grand nombre est considéré comme faisant partie des légendes de l'histoire du football. Le plus connu d'entre tous est très certainement Pelé, considéré comme une figure majeure du football et fréquemment nommé comme le meilleur joueur de tous les temps. Pelé est le seul footballeur à avoir été champion du monde à trois reprises, en 1958, 1962 et 1970. Il possède un palmarès exceptionnel, dont la Coupe intercontinentale, la Copa Libertadores, le championnat des États-Unis, le championnat de São Paulo (à onze reprises) ainsi que plusieurs récompenses individuelles, comme le prix d'athlète du siècle par le CIO, le prix du joueur du décerné par la FIFA ou encore le ballon d'or d'honneur, qu'il a reçu le . Il fait partie de l'équipe mondiale du . Le Brésil a accueilli la coupe du monde deux fois, en 1950 et en 2014, devenant ainsi le seul pays d'Amérique du Sud à avoir accueilli deux coupes du monde. Que ce soit en 1950 ou en 2014, le Brésil a été considéré avant le début de la compétition comme étant le favori pour décrocher le titre mondial. Cependant, malgré cela, il a connu deux désillusions : en 1950 en s'inclinant en finale contre l'Uruguay et en 2014 après avoir subi une défaite historique contre l'Allemagne en demi-finale (1-7). Ces deux défaites ont été vécues comme des drames nationaux. Tous les grands noms du football brésilien ont joué un rôle actif dans l'histoire du football. Beaucoup des joueurs de la Seleção ont été élevés au rang de super-stars, atteignant le statut de célébrités planétaires dont la notoriété dépasse largement les frontières nationales. Ainsi, des noms comme Pelé, Garrincha, Cafu, Ronaldo, Roberto Carlos, Romário, Ronaldinho, Kaká, Zico, Rivaldo, Gilberto Silva, Luís Fabiano, etc., sont, pour la plupart, connus bien au-delà du monde du football. En 2016, la sélection olympique remporte le titre aux Jeux olympiques d'été de 2016 à Rio de Janeiro, emmené par leur capitaine Neymar, devant leur public. En 2018, le Brésil échoue aux quarts de finale de la Coupe du Monde en Russie contre la Belgique (2-1) Capoeira La capoeira est un art martial afro-brésilien développé à l'époque coloniale par les esclaves africains. Au , les colons portugais ont séparé et mélangé différentes tribus africaines pour diminuer les risques de révoltes, ce qui a fait que plusieurs populations se sont retrouvées en contact. De ce regroupement hétéroclite serait alors née la première forme de capoeira, art mélangeant habilement la danse et les techniques de combat. Les premiers capoeiristes s'entraînaient à lutter en cachant leur art martial sous l'apparence d'un jeu ; ainsi, quand les maîtres approchaient, le caractère martial était déguisé par la musique et les chants, le combat se transformant promptement en une sorte de danse en forme de jeu agile qui trompait leur méfiance et les empêchaient de voir le caractère belliqueux de la capoeira. Les esclaves pouvaient ainsi s'entraîner au combat sans éveiller les soupçons des colons, lesquels pensaient qu'il ne s'agissait que d'une autre « brincadeira » d'esclave (jeu ou divertissement en portugais). La capoeira aurait été aussi conçue et pratiquée dans les « quilombos », refuges secrets d'esclaves en fuite créés dans des endroits peu accessibles dans le but d'échapper et résister à leurs tortionnaires. Le plus connu, « O Quilombo dos Palmares'' » a tenu plus d'un siècle et a fait l'objet de nombreux chants et son représentant le plus célèbre, Zumbi dos Palmares, est une des figures de la résistance des esclaves africains. Ce sport est reconnu comme d'une grande importance culturelle et est pratiqué dans le monde entier. Volantin La pratique du cerf-volant de type volantin est un jeu très populaire au Brésil, en particulier dans les quartiers défavorisés car il ne nécessite pas de gros moyens et procure beaucoup d'amusement. Du fait du peu de place dans les favelas, il remplace parfois le football qui est pourtant le jeu national. Dans la région de Rio, environ de ces cerfs-volants sont vendus chaque année. Volleyball L'équipe nationale de volleyball du Brésil est l'une des meilleures au monde. Que ce soit avec l'équipe masculine ou féminine, le Brésil est actuellement la nation dominante dans ce sport. L'équipe nationale de volleyball masculine du Brésil se classe numéro un dans le classement mondial de la FIVB. Voici une liste des titres et trophées détenus par la sélection nationale masculine de volleyball : 3 médailles d'or olympiques (1992, 2004 et 2016) et trois médailles d'argent (1984, 2008 et 2012) ; 3 médailles d'or aux championnats du monde (2002, 2006 et 2010) ; 2 médailles d'or en Coupe du monde (2003 et 2007) ; 9 fois champions de la Ligue mondiale de volley-ball (1993, 2001, 2003, 2004, 2005, 2006, 2007, 2009 et 2010). L'équipe nationale de volleyball féminine est classée numéro deux dans le classement mondial. Voici une liste des titres et trophées détenus par la sélection nationale féminine de volleyball : 2 médailles d'or olympiques (2008 et 2012) et deux médailles de bronze (1996 et 2000) ; 2 médailles d'argent aux championnats du monde (2006 et 2010) ; 10 fois championne du Grand Prix mondial de volleyball (1994, 1996, 1998, 2004, 2005, 2006, 2008, 2009, 2013 et 2014) ; 2 fois championne de la World Grand Champions Cup féminine (2005 et 2013). De plus, les équipes juniors détiennent le même taux de succès que les équipes seniors. Le , le classement mondial de la FIVB classe l'équipe junior féminine du Brésil au premier rang mondial du championnat du monde U20 femmes et l'équipe junior masculine au premier rang mondial du championnat du monde U21 hommes. Le beach-volley est également un sport très populaire au Brésil. Formule 1 Dans le domaine de la course automobile, le Brésil compte trois champions du monde de Formule 1 : Emerson Fittipaldi (1972 et 1974), Nelson Piquet (1981, 1983 et 1987), et le plus célèbre : Ayrton Senna (1988, 1990 et 1991). Au total, le Brésil compte à son palmarès pas moins de 101 courses de Formule 1 remportées (dont le Grand Prix d'Italie en 2009), réparties entre 41 pour Senna, 23 pour Piquet, 14 pour Fittipaldi, 11 pour Felipe Massa, 11 pour Rubens Barrichello et 1 pour José Carlos Pace. En 1994, le Brésil a annoncé trois jours de deuil national après la mort du triple champion du monde Ayrton Senna, mort pendant le Grand Prix de Saint-Marin 1994. Ayrton Senna est reconnu dans le monde entier comme l'une des légendes de l'histoire de la Formule 1 et un héros national. Le Grand Prix du Brésil est inscrit depuis 1972 dans le calendrier de la Formule 1. Les deux circuits hôtes de la course sont le circuit de Jacarepaguá et celui d'Interlagos. Le premier, situé à Rio de Janeiro, a accueilli la course à dix reprises, mais n'existe plus. Il a été baptisé en l'honneur du pilote brésilien Nelson Piquet, triple champion du monde (1981, 1983, 1987). Le second, connu également comme l'Autodromo José Carlos Pace, tient son nom de l'ancien pilote de F1 José Carlos Pace, mort en 1977. Depuis 1990, le Grand Prix du Brésil se déroule sur le circuit d'Interlagos, à São Paulo. Le Brésil possède également une écurie de Formule 1 fondée en 1975, la Fittipaldi Automotive. Les Brésiliens ont remporté six fois les 500 miles d'Indianapolis : en 1989 et en 1993 grâce à Emerson Fittipaldi, en 2001, 2002 et 2009 grâce à Hélio Castroneves et en 2003 grâce à Gil de Ferran. En ce qui concerne les courses de voitures de sport, le pilote brésilien Raul Boesel a remporté en 1987 le Championnat du monde et a terminé deuxième en 1991 aux 24 Heures du Mans. Ricardo Zonta, un autre pilote brésilien, a remporté en 1998 le championnat FIA GT. Depuis la création en 1987 du championnat d'Amérique du Sud de Formule 3, la très grande majorité des vainqueurs ont été brésiliens. Dans le domaine des courses de moto, le coureur brésilien le plus important est Alex Barros qui est également le coureur le plus expérimenté de tous les temps dans la catégorie MotoGP, avec 276 départs de course et sept victoires à son actif. Natation La natation est un sport populaire au Brésil. Étant un sport généralement recommandé pour les enfants et adapté à un pays au climat tropical comme le Brésil, la natation s'est développée et a commencé à produire des icônes sportives importantes. Bien que le pays ait eu un certain succès avec des nageurs comme Piedade Coutinho, Tetsuo Okamoto, Manuel dos Santos et José Fiolo, le sport a commencé à devenir plus populaire avec Djan Madruga, Rômulo Arantes et Ricardo Prado dans les années 1970 et 1980 ; en passant par Gustavo Borges et Fernando Scherer dans les années 1990, la natation brésilienne fabrique aujourd'hui successivement de grands talents. Aujourd'hui, le Brésil a l'un des meilleurs nageurs du monde, César Cielo, qui est champion olympique, champion du monde et détenteur du record du monde ; et des nageurs comme Thiago Pereira, Felipe França et Kaio de Almeida qui ont réussi à battre des records du monde dans leurs épreuves, ainsi que des médaillés aux championnats du monde, comme Bruno Fratus, Nicholas Santos, João Gomes Júnior et Felipe Lima. Même la natation féminine a développé et créé des athlètes comme Etiene Medeiros et Ana Marcela Cunha. Avec la multiplication de l'émergence des talents, la natation se démarque et conquiert son espace. Athlétisme L'athlétisme est un sport traditionnel au Brésil, remportant des médailles olympiques pour le pays. En athlétisme, les athlètes les plus connus sont Adhemar da Silva, João Carlos de Oliveira, Joaquim Cruz, Robson da Silva, Maurren Maggi et Fabiana Murer. D'autres athlètes importants dans l'histoire du Brésil sont : Thiago Braz da Silva, Alison dos Santos, Nelson Prudêncio, Jadel Gregório, José Luíz Barbosa, Sanderlei Parrela, Claudinei da Silva, Vicente Lenílson de Lima, André Domingos, Édson Ribeiro, Vanderlei de Lima, Caio Bonfim, Rosângela Santos et Darlan Romani. Au Brésil, l'athlétisme a tendance à perdre de nombreux pratiquants au profit du football, qui accorde de meilleurs salaires aux athlètes. C'est l'une des raisons pour lesquelles le pays a moins d'importance mondiale dans des événements tels que le 100 mètres. Le sport est généralement concentré dans certains clubs spécialisés dans l'athlétisme et bénéficie également de l'attention et du soutien des forces armées du pays. Le Brésil a une tradition dans les épreuves telles que le triple saut et accueille d'importantes épreuves de course longue distance, telles que la Corrida de la Saint-Sylvestre. Judo Le judo est un autre sport généralement recommandé pour les enfants au Brésil et est donc largement pratiqué. Le pays a une tradition internationale croissante dans le sport, remportant constamment des médailles et des titres. Le sport a été introduit et développé par sa grande communauté japonaise. Les plus grands représentants du sport jusqu'à aujourd'hui étaient Aurélio Miguel, Sarah Menezes et Rogério Sampaio, champions olympiques. Le Brésil comptait également plusieurs autres athlètes de judo importants, tels que les finalistes olympiques Douglas Vieira, Tiago Camilo, Carlos Honorato et les médaillés olympiques de bronze Chiaki Ishii, Luiz Onmura, Walter Carmona, Henrique Guimarães, Leandro Guilheiro, Flávio Canto, Ketleyn Quadros, Felipe Kitadai, Mayra Aguiar et Rafael Silva. Handball Le handball est un sport importé par les immigrants allemands, très populaire dans les écoles du monde entier. C'est le deuxième sport le plus pratiqué dans les écoles au Brésil, juste derrière le football / futsal. L'équipe nationale masculine de handball du Brésil est considérée comme la meilleure d'Amérique du Sud, et le sport gagne en couverture médiatique. L'équipe nationale féminine de handball du Brésil a été couronnée championne du monde pour la première fois au Championnat du monde de handball féminin 2013. Boxe La boxe est un autre sport populaire, en particulier dans le nord-est du Brésil ; c'est considéré comme un sport de la classe ouvrière. Éder Jofre et Acelino Freitas sont d'anciens champions du monde. Aux Jeux Olympiques, le Brésil a remporté la médaille d'or dans la catégorie jusqu'à avec le combattant Robson Conceição, la première médaille d'or olympique en boxe brésilienne. Les autres médaillés olympiques au Brésil étaient Servílio de Oliveira, Yamaguchi Falcão, Esquiva Falcão et Adriana Araújo. Un autre boxeur célèbre au Brésil était Maguila, un poids lourd qui a affronté Evander Holyfield et George Foreman. Le Brésil aux Jeux olympiques Jusqu'aux Jeux Olympiques de 2016, le Brésil a remporté 129 médailles dans l'histoire des Jeux Olympiques, toutes lors des éditions d'été. Il y a 30 médailles d'or, 36 d'argent et 63 de bronze, ce qui en fait le pays d'Amérique du Sud avec le meilleur bilan de l'histoire des Jeux olympiques de l'ère moderne et le plus grand gagnant des Amériques derrière seulement les États-Unis, le Canada et Cuba, respectivement. . C'est aussi l'un des rares pays à avoir un athlète qui a reçu la médaille Pierre de Coubertin: Vanderlei de Lima. Il a déjà remporté des médailles d'or olympiques dans 11 sports différents : voile, athlétisme, volley-ball, judo, beach-volley, football, natation, tir, gymnastique, boxe et équitation. Notes et références Ouvrages Autres références Voir aussi Bibliographie Ouvrages utilisés pour la rédaction de l'article Pour aller plus loin . . Articles connexes Brésil (philatélie) Mouvement des sans-terre Tropicalisme Relations entre le Brésil et l'Union européenne (293) Brasilia, astéroïde Liens externes Portail du gouvernement fédéral brésilien UE-Emergents : Brésil, quels échanges économiques ? Par Pierre Verluise Présentation du Brésil Sur diplomatie.gouv Le Brésil comme puissance : portée et paradoxes France-Brésil : un pont géopolitique sur l’Oyapock Par Herve Thery Partitions de musique brésilienne et biographies sur le portail Musica Brasilis Éponyme d'un objet céleste
Le Brésil (en ), la république fédérative du Brésil ( ), est le plus grand État d’Amérique latine. Le Brésil, désigné comme pays-continent, est le cinquième plus grand pays de la planète, derrière la Russie, le Canada, les États-Unis et la Chine. Avec une superficie de , le pays occupe la moitié de la superficie de l'Amérique du Sud, partageant des frontières avec l'Uruguay et l'Argentine au sud, le Paraguay au sud-sud-ouest, la Bolivie à l'ouest-sud-ouest, le Pérou à l'ouest, la Colombie à l'ouest-nord-ouest, le Venezuela au nord-ouest, le Guyana au nord-nord-ouest, le Suriname et la France au nord (par la Guyane), soit la plupart des pays du continent sauf le Chili et l'Équateur. Le pays compte une population de d'habitants. Ancienne colonie portugaise, le Brésil a pour langue officielle le portugais alors que la plupart des pays d'Amérique latine ont pour langue officielle l'espagnol.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bangladesh
Bangladesh
Le Bangladesh ( ;   , littéralement « le pays du Bengale »), en forme longue la république populaire du Bangladesh (en bengali , ), est un pays du sous-continent indien. Situé au nord du golfe du Bengale, quasiment enclavé dans l'Inde, il a une petite frontière commune avec la Birmanie. Les frontières de la région qui constitue aujourd'hui le Bangladesh résultent de la partition des Indes en 1947, quand le pays devint la partie orientale du Dominion du Pakistan, devenu en 1956 la république islamique du Pakistan. Le lien entre les deux parties du Pakistan, fondé sur leur religion majoritaire commune, l'islam, s'est révélé fragile face aux qui les séparaient. Soumis à une discrimination politique et linguistique — l'ourdou étant proclamé langue officielle du Pakistan — ainsi qu'à une négligence économique de la part du pouvoir aux mains du Pakistan occidental, les Bengalis du Pakistan oriental déclarent l'indépendance en 1971, appuyés par l'Inde et l'URSS. Un conflit d'une grande violence s'ensuit, faisant entre trois cent mille et trois millions de morts, dix millions de réfugiés et au moins avérés. Malgré sa libération, le Bangladesh voit son développement marqué par des troubles politiques, avec quatorze chefs de gouvernement et au moins quatre coups d'État dans les années qui suivent. Avec en 2020, le Bangladesh est l'un des pays du monde dont la population est la plus dense. Géographiquement, l'essentiel du Bangladesh est occupé par le delta du Gange avec une superficie totale de . C'est une plaine fertile mais sujette aux cyclones tropicaux et inondations des moussons. Le gouvernement est une démocratie parlementaire. Il est membre de l'Organisation des Nations unies, du Commonwealth depuis 1972, de l'ASACR, du BIMSTEC, de l'OCI, et du D-8. Géographie Le Bangladesh est situé dans le delta plat et bas formé par la confluence du Gange et du Brahmapoutre. Ce dernier est appelé Jamuna dès son entrée en territoire bangladais, et le premier devient la Padma dès qu'il rencontre la Jamuna peu avant Dacca. La Meghna, quant à elle, rejoint la Padma en aval de la capitale du pays. Les alluvions déposées par ces fleuves créent des plaines comptées parmi les plus fertiles du monde. Le Bangladesh a 58 cours d'eau de part et d'autre de ses frontières internationales, ce qui cause des problèmes politiques liés à l'eau particulièrement difficiles à résoudre ; il partage également des zones ripariennes avec l'Inde. La plus grande partie du Bangladesh est à moins de au-dessus du niveau de la mer et environ 10 % du territoire est situé en dessous du niveau de la mer. 80 % des précipitations tombent pendant les cinq mois de la mousson (de juin à octobre), alors que 20 % seulement des terres sont protégées des inondations et équipées de drainage et d'irrigation. Seulement quatre étendues sont situées en dehors du delta : les collines de Sylhet, la région montagneuse de Madhupur, la région vallonnée des Chittagong Hill Tracts et la zone de Barind. Il est estimé qu'environ 50 % de la superficie du pays serait inondée si le niveau de la mer augmentait d'un mètre. L'endroit le plus élevé du pays - - est dans la chaîne des monts Mowdok, dans les Chittagong Hill Tracts du sud-est du pays. La plus grande partie de la côte maritime est constituée de jungle marécageuse, les Sundarbans, la plus grande forêt de mangrove du monde, abritant de nombreuses et diverses espèces de faune et flore, notamment le tigre du Bengale. En 1997, cette région est déclarée en danger. Cox's Bazar, au sud de la ville de Chittagong dans l'extrême sud-est du pays, possède une plage ininterrompue de de long, la plus longue du monde. Situé de part et d'autre du tropique du Cancer, le Bangladesh a un climat de type tropical avec un hiver doux d'octobre à mars, un été chaud et humide de mars à juin, et des moussons de juin à octobre. Les catastrophes naturelles, telles que les inondations, les cyclones tropicaux, les tornades, et les raz de marée touchent le pays pratiquement tous les ans. Le phénomène d'inondation est accentué par la déforestation des pentes de l'Himalaya, par la forme en entonnoir du golfe du Bengale, par le relief de plaine du pays, par l'hydrographie du pays (plus de 90 % du pays est occupé par un delta) et par le réchauffement climatique. À cela s'ajoutent les effets de la déforestation, la dégradation des sols et l'érosion. En 1970, le cyclone de Bhola fait . En , sur le seul îlot vaseux d'Urir Char, quatre mille des cinq mille habitants ont été tués par un violent raz de marée. En 1991, un cyclone a tué plus de . En 1998, le Bangladesh a connu de graves inondations. Mille personnes sont mortes et se sont retrouvées sans abri, animaux d'élevage sont morts, de terre furent détruits et de routes sévèrement endommagées ou complètement détruites. 66 % du pays était sous l'eau. L'inondation fut particulièrement dévastatrice cette année-là à cause des moussons particulièrement intenses et d'un dégel particulièrement abondant dans les Himalayas. Le , le cyclone Sidr a provoqué la mort de et de dollars de dégâts. En raison du réchauffement climatique, le Bangladesh pourrait perdre 20 % de son territoire sous l'effet de la montée des eaux. En 2050, les « réfugiés climatiques » pourraient être dans le pays. Histoire Il existe des vestiges d'une civilisation datant d'il y a quatre mille ans dans la région du Bengale, alors peuplée de Dravidiens, Tibéto-Birmans et Austro-Asiatiques. L'origine exacte du mot « Bangla » ou « Bengal » est inconnue, quoiqu'on les pense dérivés de « Bang », le nom d'une tribu parlant le dravidien et installée dans la région aux environs de -1000. Le royaume de est formé au plus tôt au , après l'arrivée des Indo-Aryens ; ce royaume s'unira avec le Bihar sous les empires Magadha et Maurya. Le Bengale devient plus tard partie de l'empire Gupta des au siècles. Après sa dissolution un Bengali appelé fonde un empire riche mais de courte vie ; il est considéré comme le premier roi indépendant de l'histoire du Bangladesh. Après une période d'anarchie, la dynastie bouddhiste Pala règne sur la région pendant quatre siècles, suivis d'un règne plus court de la dynastie Sena hindoue. L'islam est introduit au Bengale au par des missionnaires soufis ; d'amples conquêtes musulmanes contribuent à le propager dans la région. Un général turc, Bakhtiyar Khalji, bat Lakshman Sen de la dynastie Sen et conquiert de grandes étendues du Bengale. La région est dominée par des dynasties de sultans et des seigneurs féodaux pendant plusieurs siècles. Au , l'Empire moghol contrôle le Bengale et Dacca devient un centre provincial important de l'administration moghole. Les commerçants européens arrivent vers la fin du , leur influence grandissant peu à peu jusqu'à ce que la Compagnie britannique des Indes orientales arrive à contrôler le Bengale à la suite de la bataille de Plassey en 1757. Peu après, démarre la terrible famine au Bengale de 1770, dans la zone où combat la compagnie anglaise, ce qui déclenche une grave crise financière et provoque une série de faillites en Europe. La rébellion sanglante de 1857, connue sous le nom de révolte des cipayes, aboutit à un transfert du pouvoir à la Couronne, avec un vice-roi à la tête de l'administration. Pendant la période coloniale la famine est récurrente dans tout le sous-continent indien ; la Grande famine bengale de 1943 fera jusqu'à de morts. Entre 1905 et 1911, il y eut une tentative avortée de diviser la province du Bengale en deux zones, avec Dhaka capitale de la zone orientale. Quand l'Inde est divisée en 1947, le Bengale est également divisé pour des raisons religieuses ; la partie occidentale est donnée à l'Inde et la partie orientale devient une province du Pakistan appelée Bengale oriental (plus tard renommée Pakistan oriental), avec sa capitale à Dhaka. En 1950, les réformes territoriales aboutissent à l'abolition du système féodal zamindari. Toutefois, malgré le poids économique et démographique de l'est, le gouvernement et les forces militaires pakistanaises furent largement dominés par la haute société de l'ouest. Le Mouvement pour la Langue de 1952 est le premier signe de tension entre les deux parties du Pakistan. L'insatisfaction à l'égard du gouvernement sur les problèmes économiques et culturels augmente dans la décennie qui suit, pendant laquelle la Ligue Awami émerge comme voix politique de la population bengalophone. Elle agit pour l'autonomie dans les années 1960. En 1966, son président, Sheikh Mujibur Rahman, est emprisonné ; il est libéré en 1969 après une insurrection populaire. En 1970, un énorme cyclone appelé Bhola dévaste la côte du Pakistan oriental ; le gouvernement réagit lentement. La colère de la population bengalie grandit quand Sheikh Mujibur Rahman, dont la Ligue Awami avait obtenu la majorité au Parlement aux élections de la même année, est empêché d'entrer en fonction. Après avoir mis en scène des pourparlers avec Mujibur, le président Muhammad Yahya Khan le fait arrêter la nuit du 25 mars 1971 et lance l'Opération Searchlight, une attaque militaire soutenue sur le Pakistan oriental. Les méthodes employées furent très sanglantes ; la violence de la guerre provoqua la mort de nombreux civils. Parmi les cibles les plus importantes, on trouve des intellectuels et des hindous ; environ dix millions de réfugiés s'enfuient en Inde. Les estimations du nombre de morts vont jusqu'à de personnes. La plupart des dirigeants de la Ligue Awami quittent le pays et installent un gouvernement en exil à Calcutta, en Inde. La guerre de libération du Bangladesh dure neuf mois. La guérilla menée par les Mukti Bahini (Freedom Fighters) et les troupes bengalies sont finalement aidés par les Forces armées indiennes en décembre 1971, lors de la Troisième guerre indo-pakistanaise. Sous le commandement du lieutenant général , l'armée de terre indienne remporte une victoire décisive sur les Pakistanais le 16 décembre, prenant plus de prisonniers de guerre. Après son indépendance, le Bangladesh devient une démocratie parlementaire avec Mujibur comme Premier ministre. Aux élections parlementaires de 1973, la Ligue Awami remporte la majorité absolue. Une famine touche le pays en 1973 et 1974. Début 1975, se met en place un gouvernement socialiste à parti unique dirigé par Mujibur et le . Le 15 août 1975, Mujibur et sa famille sont assassinés par des officiers militaires. Pendant la guerre, se produisent des violences sexuelles à très grande échelle. Une série de coups d'État et contre-coups-d'État dans les trois mois suivants culmine avec l'arrivée au pouvoir du général Ziaur Rahman (« Zia »), qui réinstalle le système politique précédent, avec plusieurs partis, et fonde le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP). Zia est assassiné en 1981 par des militaires. Le chef d'État suivant est le général Hossain Mohammad Ershad, qui accède au pouvoir par un coup d'État sanglant en 1982 et y reste jusqu'en 1990 quand il est forcé à démissionner sous la pression de donateurs occidentaux à la suite d'un changement majeur en politique internationale après la fin de la Guerre froide et des dictateurs communistes. Depuis lors, le Bangladesh est à nouveau une démocratie parlementaire. La veuve de Zia, Khaleda Zia, mène le BNP à une victoire parlementaire aux élections générales de 1991 et devient la première femme Premier ministre dans l'histoire du pays. Toutefois, la Ligue Awami, dirigée par Sheikh Hasina, l'une des filles de Mujib ayant survécu à l'assassinat, prend le pouvoir aux élections suivantes en 1996. Elle perd en faveur du BNP en 2001. Le 11 janvier 2007, à la suite de graves violences, un gouvernement par intérim est mis en place pour organiser les élections. Le pays souffre d'une corruption intense, du désordre et de la violence politique. Supprimer la corruption à tous les niveaux de l'État est la priorité du nouveau gouvernement. Ainsi, beaucoup de personnalités politiques, de fonctionnaires et de membres des partis politiques ont été arrêtés pour corruption. À partir de 2015, le pays voit surgir une recrudescence de crimes et d'attentats islamistes. Pour essayer d'y mettre un terme, le premier ministre Sheikh Hasina a demandé à la cour suprême de mettre à l'examen la constitutionnalité du statut de religion officielle octroyé à l'islam en 1988. Politique Gouvernement Le Bangladesh est une démocratie parlementaire. Les élections sont ouvertes à tout citoyen au-dessus de et sont tenues tous les cinq ans pour le parlement monocaméral de élus de circonscriptions électorales à un membre ainsi que réservés aux femmes répartis à la proportionnelle. Le Premier ministre, en tant que chef du gouvernement, choisit son cabinet. Le Premier ministre est formellement choisi par le président, mais doit également être un membre du Parlement doté de la confiance d'une majorité des autres membres. Le président est le chef d'État, un poste largement honorifique, et est élu par le Parlement. Le bâtiment du Parlement, situé à Dacca, est appelé Jatiya Sangsad et fut créé par l'architecte Louis Kahn. Les pouvoirs du président ont toutefois été élargis pendant le gouvernement intérimaire : il est responsable des élections et du transfert du pouvoir. Les membres de ce gouvernement se doivent d'être non-partisans et ont trois mois pour faire leur travail. Cette situation transitoire est une innovation du Bangladesh, introduite lors des élections de 1991 puis institutionnalisée en 1996 par le treizième amendement à la constitution. La Constitution du Bangladesh fut rédigée en 1972 et a eu quatorze amendements, le cinquième a été jugée illégal en 2005 car contraire à la laïcité et la suspension de ce verdict a pris fin le 3 janvier 2010. L'organisation judiciaire la plus importante est la Cour suprême, dont les juges sont choisis par le président. Les institutions judiciaires et policières sont faibles. La séparation des pouvoirs, judiciaire et exécutif, est finalement mise en œuvre le novembre 2007. Les lois sont basées en partie sur la common law anglaise, mais les lois sur la famille, dont le mariage et l'héritage, sont régies par des documents religieux et diffèrent donc selon la communauté religieuse. Les deux principaux partis politiques sont le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP), la Ligue Awami (AL). Le BNP est dirigé par Khaleda Zia et trouve des alliés parmi des partis islamistes, dont Bangladesh Jamaat-e-Islami et Islami Okiya Jot, tandis que la Ligue Awami de Sheikh Hasina est alignée sur les partis de gauche et sécularistes. Hasina et Zia sont des rivales de longue date ayant dominé la vie politique bangladaise depuis plus de vingt ans ; les deux sont femmes et parentes d'un chef du mouvement d'indépendance. Un autre parti politique d'importance est le Parti Jatiya (JP), avec à sa tête l'ancien chef militaire Ershad. La rivalité BNP-AL a été et reste vive et ponctuée de manifestations, protestations, violences et assassinats. La politique en milieu étudiant est particulièrement forte dans le pays, legs de l'époque du mouvement de libération. Presque tous les partis ont des branches universitaires très actives, et des étudiants ont été élus au Parlement. Deux partis radicaux islamistes, Jagrata Muslim Janata Bangladesh (JMJB) et Jama'atul Mujahideen Bangladesh (JMB), furent bannis en février 2005. Des attentats à la bombe survenus depuis 1999 ont été attribués à ces groupes, et des centaines de leurs membres soupçonnés ont été détenus lors de plusieurs opérations de sécurité, y compris les deux chefs de parti en 2006. Le premier cas d'attentat-suicide au Bangladesh eut lieu en novembre 2005. Les élections prévues en 2006 ont été reportées sine die et la loi martiale instaurée en janvier 2007. Le gouvernement intérimaire de Fakhruddin Ahmed veut réviser la liste des votants et agir contre la corruption. Il pense tenir de nouvelles élections en 2008, mais un manque de coordination entre la commission électorale et le gouvernement, ainsi que leurs activités récentes, ont créé une incertitude autour des élections. Les deux candidates principales, Khaleda Zia et Sheikh Hasina Wajed, sont inculpées de crimes concernant la corruption. Les forces militaires du Bangladesh manifestent également l'intention d'exercer une action politique dans le pays, essayant de changer la constitution pour permettre une participation des militaires à la vie politique. Elles aident le gouvernement intérimaire dans la lutte contre la corruption. Elles imposent également une censure sur les médias nationaux, obligeant à fermer ou empêchant de travailler les chaînes de télévision privées. Le Bangladesh est membre du Commonwealth depuis son indépendance. Il a été admis aux Nations unies en 1974. Le Bangladesh est aussi membre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Relations internationales et forces militaires Le Bangladesh suit une politique modérée de relations internationales mettant l'accent sur la diplomatie multinationale, particulièrement au sein des Nations unies. Le pays a rejoint le Commonwealth et l'ONU en 1972, et a depuis servi deux fois au Conseil de sécurité (en 1978-1979 et 2000-2001). Dans les années 1980, le Bangladesh a tenu un rôle important dans la fondation de l'Association sud-asiatique pour la coopération régionale (ASACR), pour développer ses liens avec d'autres pays du sous-continent indien. Depuis la fondation de l'association en 1985 un Bangladais a occupé le poste de secrétaire général deux fois. Ses relations internationales les plus importantes et complexes sont celles avec l'Inde et le Pakistan. Ces relations sont influencées par les liens historiques et culturels partagés et forment une composante importante du discours politique intérieur actuel. Il commence également à développer ses liens avec la Chine, économiquement et militairement. Ses relations avec l'Inde commencèrent positivement du fait de l'aide apportée par ce pays dans la guerre d'indépendance et pendant la reconstruction. Au fil des années, les relations entre les deux pays ont changé pour plusieurs raisons. Une source majeure de tensions est le barrage de Farakka, construit par l'Inde en 1975, à de la frontière avec le Bangladesh ; ce barrage dévie beaucoup de l'eau nécessaire aux Bangladais et a un impact négatif sur l'écosystème de la région. L'Inde a exprimé son inquiétude pour les séparatistes hostiles à l'Inde et les militants extrémistes islamistes qui se cacheraient le long de la frontière indo-bangladaise de , ainsi que les immigrants clandestins ; l'Inde est en train de construire une barrière le long de presque toute la frontière. Toutefois, lors de la réunion annuelle de 2007 de l'ASACR, les deux pays se sont engagés à coopérer sur des problèmes de sécurité, d'économie et ceux liés à leur frontière commune. L'armée de terre compte environ , l'armée de l'air et la marine . En plus de leur rôle traditionnel de défense, les forces militaires sont appelées à rendre service aux autorités civiles lors de catastrophes naturelles, ainsi que pendant des périodes d'instabilité politique. En outre, une force paramilitaire composée d'environ , les Bangladesh Rifles, assure le contrôle des frontières. Le Bangladesh n'est pas en guerre mais a contribué à la coalition combattant dans la première Guerre du Golfe en apportant , et est l'un des premiers pays participant aux forces de maintien de paix de l'ONU partout dans le monde. En mai 2007, le Bangladesh avait des forces déployées en République démocratique du Congo, au Liberia, au Soudan, au Timor oriental et en Côte d'Ivoire. Subdivisions Le Bangladesh est organisé en divisions (bibhags, বিভাগ), districts (zila ou jela, জেলা), upazila ou thana (les gouvernements successifs renomment les unités par l'un ou l'autre terme), parishad et villages. Les huit divisions sont, du nord au sud, Rangpur, Mymensingh, Rajshahi, Sylhet, Dhaka, Khulna, Barisal et Chittagong, chacune nommée d'après leur capitale. Il existe 64 districts et 482 upazilas. Les divisions sont subdivisées en districts (zila) ; il y en a 64, chacun subdivisé en upazila (sous-districts) ou thana (commissariats). La région de chaque thana, sauf celles en ville, est divisée en plusieurs unions, dont chacune représente plusieurs villages. En ville, les thana sont divisées en wards, elles-mêmes divisées en mahallas. Il n'y a pas d'élus au niveau des divisions, des districts ou des upazila ; l'administration est assurée par des fonctionnaires. Des élections directes sont organisées pour chaque union ou ward pour élire un président et quelques membres. En 1997, un acte parlementaire réserve trois sièges sur douze à des femmes. Dacca est la capitale du pays et la plus grande ville, les autres grandes villes sont Chittagong, Khulnâ, Râjshâhî et Barisal. Ces métropoles ont des maires élus, alors que les autres villes ont à leur tête des présidents. Les maires et les présidents sont élus pour une durée de cinq ans. Économie Son RNB par habitant en 2007 était de (en parité de pouvoir d'achat), comparé à la moyenne mondiale d'environ . Mais le pays a toutefois fait des progrès dans les domaines de l'alphabétisation, de la disparité entre les sexes à l'école, et de la réduction de l'expansion démographique. En 2022, le Bangladesh est classé en pour l'indice mondial de l'innovation. Le jute fut la base de l'économie du Bangladesh pendant longtemps. Sa part dans l'exportation du produit vit son apogée lors de la Seconde Guerre mondiale et la fin des années 1940, oscillant autour de 80 % du marché ; dans les années 1970, le jute comptait encore pour environ 70 % des exportations du pays. La popularité croissante des produits en polypropylène a réduit l'importance du jute dans l'économie du Bangladesh. Au début du , on cultive énormément de riz (chal), de thé (cha), et de moutarde. Les deux-tiers des Bangladais sont agriculteurs, mais plus des trois-quarts des exportations du Bangladesh viennent de l'industrie textile, qui commence à susciter l'intérêt d'investisseurs étrangers dans les années 1980 en raison de la main-d'œuvre bon marché et au bas coût de la conversion de devises. Avec qui génèrent de dollars par an, ce qui représente 80 % des exportations du pays et en fait en 2012 le deuxième exportateur mondial de vêtements derrière la Chine, le Bangladesh emploie dans le secteur du textile environ quatre millions de personnes, dont 85 % de femmes, parfois mineures. Une grande partie des gains en devises étrangères provient des versements d'expatriés. L'agriculture, quant à elle, occupe environ 67 % du territoire, le riz étant la culture principale, occupant 75 % des terres agricoles du pays. Parmi les obstacles à la croissance, on trouve les cyclones et inondations fréquents, l'inefficacité des entreprises d'État, la mauvaise gestion des installations portuaires, l'augmentation de la main-d'œuvre dépassant le nombre d'emplois, l'usage inefficace des ressources d'énergie (dont le gaz naturel), l'insuffisance de l'alimentation électrique, la lenteur de la mise en œuvre des réformes économiques, les conflits politiques et la corruption. Selon la Banque mondiale, « parmi les obstacles les plus importants à la croissance, on trouve la mauvaise gouvernance et la faiblesse des institutions publiques ». Malgré ces obstacles, le pays connaît une croissance annuelle moyenne de 5 % depuis 1990. Il a vu une expansion de sa classe moyenne, et son secteur des services est également en train de se développer. En décembre 2005, quatre ans après son rapport sur les économies BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine), Goldman Sachs cite le Bangladesh comme l'un des Onze prochains (littéralement « onze prochains »), avec l'Égypte, l'Indonésie, le Pakistan et sept autres pays. Le Bangladesh a connu une croissance en investissement direct à l'étranger. Plusieurs multinationales, dont Tata Group et Unocal Corporation, y ont beaucoup investi, dans le secteur du gaz naturel en priorité. En décembre 2005, la Banque du Bangladesh prévoit une croissance du PIB de 6,5 %. Un contributeur significatif au développement de l'économie est la propagation massive du microcrédit de Muhammad Yunus (qui se vit décerner le prix Nobel de la paix en 2006 pour cette idée), à travers le Grameen Bank. À la fin des années 1990, la banque en question avait de membres, et il y avait de membres d'organisations similaires. Pour améliorer la croissance économique, le gouvernement a instauré plusieurs zones de traitement d'exportations afin d'attirer les investissements étrangers. Ils sont gérés par le Bangladesh Export Processing Zone Authority. Le Bangladesh possède le plus grand centre commercial de l'Asie du Sud-est, Bashundhara City, qui se trouve à Dhaka. Créé le 6 août 2004, il contient , dont 2 souterrains, pour , le dernier étage étant occupé par une centaine de cafétérias, un parc à thème et cinq salles de cinéma. Une partie importante de l'économie repose sur l'industrie textile. De nombreuses multinationales occidentales font appel à de la mains d’œuvre au Bangladesh, celle-ci étant l'une des moins chères au monde : par mois contre 150 ou 200 en Chine. Quatre jours suffisent au PDG de l'une des cinq premières marques mondiales du secteur du textile pour gagner ce qu'une ouvrière de la confection bangladaise gagnera au cours de sa vie. Les accidents mortels sont nombreux. Le plus important, en avril 2013, provoque la mort d'au moins lors de l'effondrement de leur usine. La Confédération syndicale internationale cite en 2018 le Bangladesh parmi les pays où les droits des travailleurs sont les moins respectés. Elle indique que . Des licenciements massifs de travailleurs grévistes se produisent aussi. Démographie En 2020, la population est estimée à . Selon le dernier recensement effectué en 2011, la population du Bangladesh est estimée à , dont sont des hommes et , des femmes. En 2013, la population est d'environ 156 595 000. Il s'agit du huitième pays le plus peuplé au monde et l'un des plus denses. Hormis les très petites villes-État tels que Singapour, Bahreïn ou Monaco, le Bangladesh est le pays le plus densément peuplé au monde. Le pays, avec plus de au km, peut être comparé à l'île indonésienne de Java ou à l'État indien du Bihar, qui ont une densité de population similaire. Avec 67% du territoire occupé par l'agriculture, la densité peut atteindre . Le taux de croissance démographique de la population bangladaise a été l'un des plus élevés au monde dans les années 1960 et 1970 et a ainsi entraîné un triplement de la population entre 1960 et 2000. En 1961, le Bangladesh comptait un peu plus de d'habitants, et en 1981, un peu moins de . Dans les années 1980-1985, la promotion du contrôle des naissances permit de ralentir le taux de croissance. Le taux de fécondité est de par femme en 2012, alors qu'il était de 6,6 dans les années 1970. 34,6 % des Bangladais ont moins de , 61,4 % entre 15 et et 4 % ou plus. L'espérance de vie est de pour les hommes et de pour les femmes. La quasi-totalité des habitants du Bangladesh sont des Bengalis (98 % de la population). Les minorités sont des peuples à majorité musulmane non bengalis venus d'Inde (principalement du Bihar). Il y a treize tribus habitant les Chittagong Hill Tracts, dont les plus nombreux sont les Chakmas. La région est source de tensions interethniques depuis la fondation du pays. En dehors des Hill Tracts, les groupes ethniques les plus importants sont les Santals et les Garos. On trouve également des Kaibartta, Mundas, Oraons et Zomis. Le trafic d'êtres humains est un problème récurrent au Bangladesh et l'immigration clandestine reste une cause de tension entre le Bangladesh, la Birmanie et l'Inde. La grande majorité de la population parle le bengali – langue officielle du pays, langue indo-aryenne d'origine sanskrite avec son propre alphabet. L'anglais est toutefois accepté dans les tâches administratives et dans le système éducatif et utilisé comme seconde langue parmi les membres des classes haute et moyenne. Les niveaux de santé et d'éducation se sont récemment améliorés, le taux de pauvreté diminuant un peu. La plus grande partie des Bangladais sont ruraux, pratiquant l'agriculture de subsistance. Les problèmes de santé abondent, allant de la contamination de l'eau à la présence d'arsenic dans les eaux souterraines et les maladies telles que le paludisme, la leptospirose, et la dengue. En 2019, le taux d'alphabétisation des adultes de plus de est d'environ 75 %, 72 % pour les femmes et 77 % pour les hommes. Ce taux a augmenté depuis le lancement de plusieurs programmes d'alphabétisation ; parmi les plus performants on trouve (FFE) et un programme de bourses pour femmes aux niveaux primaire et secondaire. Pour désigner la population totale du Bangladesh, à savoir les Bengalis et les autres, on parle de Bangladais. Culture Nouvel État pour une nation ancienne, le Bangladesh a une culture comprenant des éléments nouveaux et anciens. La langue bengalie possède un riche héritage littéraire que le Bangladesh partage avec l'État indien du Bengale-Occidental. Le texte littéraire le plus ancien connu en bengali est la , du . La littérature bengalie au Moyen Âge était constituée soit de textes religieux (les ), soit d'adaptations d'autres langues (Alaol) ; elle ne commencera à se développer qu'au . Parmi ses maîtres, on trouve les poètes Rabindranath Tagore et Kazi Nazrul Islam. Le Bangladesh a également une longue tradition de littérature folklorique, dont des œuvres comme la Maimansingha Gitika, la Thakurmar Jhuli ou les contes ayant trait au Gopal Bhar. La musique traditionnelle est basée sur la voix (Baniprodhan), avec peu d'accompagnement instrumental. La tradition Bâul est un héritage unique. Il existe des traditions régionales, dont les gombhira, et bhawaiya sont les plus connues. La musique folklorique du pays est souvent accompagnée de l'ektara, un instrument à une seule corde. On trouve également parmi les instruments de musique la dotâr, le dohol, la flûte et la tabla. Il y a aussi des influences de la musique classique hindoustani. La danse puise aussi dans les traditions folkloriques, particulièrement tribales, ainsi que la tradition indienne plus large. Le Bangladesh produit environ 80 films par an. On publie environ 200 journaux quotidiens au Bangladesh, ainsi que . Le nombre de lecteurs est toutefois assez bas, environ 15 % de la population. Les Bangladais écoutent une grande variété de programmes radio locaux et nationaux de Bangladesh Betar, ainsi que le service en bengali de la BBC et de Voice of America. Il y a une chaîne de télévision d'État et, ces dernières années, on voit une augmentation du nombre de chaînes privées. La tradition culinaire du Bangladesh a des liens très forts avec la cuisine de l'Inde et du Moyen-Orient. Le riz et le curry sont les ingrédients de base, et les Bangladais font des friandises de produits laitiers (parmi les plus connues, on trouve les rôshogolla, chômchôm et kalojam). Le sari est le vêtement le plus commun du pays parmi la population féminine. Le salwar kameez est également très répandu spécialement chez les jeunes femmes et, dans les grandes villes, on voit également des femmes vêtues à l'occidentale. Les vêtements occidentaux sont mieux acceptés chez les hommes. Ceux-ci peuvent également porter la kurta et le pajama ensemble, souvent pour des occasions religieuses. Le lungi est lui aussi prisé. Le cricket et le football sont les sports les plus populaires du pays. En 2000, l'équipe du Bangladesh de cricket obtient le statut de test cricket et peut alors jouer des matchs contre les autres équipes les plus importantes du Conseil international du cricket. Parmi les autres sports les plus pratiqués, on trouve le football, le hockey sur gazon, le tennis, le badminton, le handball, le volley-ball, le jeu d'échecs, le carrom et le kabaddi. Le Bangladesh Sports Control Board régit vingt-neuf associations sportives. Langues Le nombre de langues correspond approximativement aux ethnies présentes répertoriées sur le territoire (Groupes ethniques au Bangladesh ou plutôt ) et aux langues importées. Religions Selon les estimations officielles, de personnes sont musulmanes, soit 89,7 % de la population nationale. Environ 96 % sont sunnites, un peu plus de 3 % chiites (les Biharis sont en majorité chiites) et le reste ahmadis. Contrairement au Pakistan, qui ne considère pas les ahmadis comme des Musulmans, les ahmadis ne sont pas persécutés au Bangladesh, et dans les statistiques, ils figurent comme un groupe apparentés aux Musulmans, avec les Baha'is. Le Bangladesh a la troisième plus grande majorité musulmane du monde après l'Indonésie et le Pakistan. En , le général Ershad a imposé l'islam comme religion d'État. Un jugement de la Haute cour de 2010 a réintroduit l'interdiction des partis politiques religieux qui figurait dans la Constitution d'origine de 1971. L'hindouisme est la deuxième religion majeure représentant 9,2 % de la population. Cependant, les Hindous du Bangladesh se déclarent souvent sous-évalués dans les chiffres officiels communiqués par l'état Bangladais, et souvent, ils revendiquent entre 11 % et 15 % d'Hindous dans la population. Le folklore et les traditions, ainsi que nombre de monuments architecturaux sont un héritage de la religion hindoue, qui était majoritaire avant 1600. Les bouddhistes, chrétiens (ces derniers étant surtout catholiques avec huit diocèses) et les animistes constituent le reste de la population. En 1947, la population non musulmane constituait environ 30 % de la population du Pakistan oriental (futur Bangladesh). Les bouddhistes seraient au Bangladesh selon un recensement de 2011 (environ 0,6 % de la population). On retrouve surtout les Bouddhistes dans la région de Chittagong. Les chrétiens comptent pour 0,4 % de la population du pays selon le recensement de 2011, soit environ . Le Bangladesh compte onze jours fériés répartis sur les calendriers grégorien, musulman et bengali. Les deux aïd, Aïd el-Fitr et Aïd al-Adha, sont les fêtes islamiques les plus grandes de l'année. Le jour précédant Aïd el-Fitr, appelé Châd Rat (« la nuit de la lune »), est fêté avec pétards et feux d'artifice. Le Bangladesh étant un pays à majorité musulmane, les autres fêtes de cette religion sont également très importantes. Parmi les principales fêtes hindoues, on trouve le Durgā pūjā et la Sarasvati puja. Le Vesak, marquant la naissance de Siddhartha Gautama, est l'une des fêtes bouddhistes les plus populaires. Les chrétiens du pays fêtent Noël (appelé Bôŗodin, ou « grand jour » en bengali). Les fêtes profanes les plus importantes sont Pohela Baishakh, le Jour de l'an bengali, marquant le début du calendrier bengali, le Nobanno, le festival de Poush, et les fêtes nationales telles que Shohid Dibosh. Classements internationaux Classements politiques et économiques Freedom in the World 2007 : partiellement libre en politique et libertés publiques Liberté de la presse 2007 : PIB par personne 2010 : Indice de développement humain 2021 : , mondial Égalité de revenus : inconnu Alphabétisation 2015 : 61,5 % Chômage 2007 : 2,5 % Global Peace Index : (2,219) Corruption 2007 : (score de 2,0), ex-aequo avec le Cambodge, la République centrafricaine, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Turkménistan, et le Venezuela Liberté économique : Autre Émissions de dioxyde de carbone par habitant (production) en 2020 : par personne. Consommation d'électricité 2005 : Utilisateurs d'internet 2006 : Indice de performance environnementale : inconnu Global Prosperity Index : Indice d'inégalité des genres en 2021 : , mondial. Notes et références Voir aussi Articles connexes Ponts remarquables du Bangladesh Liens externes Banglapedia: Encyclopédie sur le Bangladesh
Le Bangladesh ( ;   , littéralement « le pays du Bengale »), en forme longue la république populaire du Bangladesh (en bengali , ), est un pays du sous-continent indien. Situé au nord du golfe du Bengale, quasiment enclavé dans l'Inde, il a une petite frontière commune avec la Birmanie.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Boys%20band
Boys band
Un boys band (forme française grammaticalement incorrecte du terme anglais ), littéralement , est un groupe musical composé de jeunes gens au physique souvent avantageux. Nombreux dans les années 1990, il s'agit en général de groupes montés de toutes pièces par les producteurs, le plus souvent à des fins commerciales. Les membres ne prennent généralement pas – ou très peu – part au processus de composition et de création musicale des chansons. Ils sont en général seulement tenus de chanter et d'effectuer un certain nombre de chorégraphies préétablies. Les visent essentiellement un public jeune. Histoire Des groupes de musique composés de garçons ont vu le jour depuis la Seconde Guerre mondiale comme les Monkees aux États-Unis dans les années 1960. Dans les années 1970, le groupe Jackson Five connaît un succès mondial. La première vague de boy bands à proprement parler date de la fin des années 1980 avec principalement les groupes New Edition, Bros, Big Fun, New Kids on the Block ou . Une deuxième vague de boy bands arrive dans la première moitié des années 1990 avec notamment East 17 et Take That. Puis à partir de 1996, de nombreux groupes s'illustrent comme Worlds Apart, 3T, Boyzone, MN8, Boyz II Men,Backstreet Boys, *NSYNC. Dans les années 2000, de moins en moins de nouveaux boy bands apparaissent dans l'industrie musicale et les anciens disparaissent lentement. Cependant, les groupes historiques tels que Backstreet Boys, New Kids on the Block,Westlife, Boyz II Men, Boyzone et Take That sont toujours en activité. Les boy bands sud-coréens et japonais connaissent dans les années 2010 un succès régional et mondial, tels que B.A.P, Super Junior, SHINee, TVXQ, EXO, BIGBANG, U-Kiss, 2PM, 2AM, Beast, BTS, GOT7, Arashi et NEWS. Depuis les années 2010, de nouveaux groupes très en vogue font de nouveaux adeptes du genre tels que One Direction, The Wanted, CD9 et Big Time Rush. Le phénomène des boy bands est aussi connu pour les destins parfois tragiques qu'ont rencontré certains de leurs protagonistes. En effet, après quelques années de gloire, ce phénomène s'est vite achevé et beaucoup de ceux qui avaient goûté à un succès sont rapidement tombés dans l'oubli ou n'ont plus retrouvé par la suite de carrières aussi glorieuses. Plusieurs membres de groupes célèbres sont ainsi décédés prématurément alors qu'ils n'avaient que la trentaine, tels Filip Nikolic (2Be3), Stephen Gately (Boyzone) ou encore Quentin Elias (Alliage). Les boy bands en France Le terme boy band prend une ampleur à partir de 1996 lors de la naissance et de la promotion de plusieurs groupes dont les plus populaires furent G-Squad, Alliage et Poetic Lover. Les caractéristiques demeurent les mêmes, notamment vis-à-vis de la plastique avantageuse mise en avant par les vêtements moulants et ouverts des chanteurs dévoilant leur musculature, les chorégraphies et les paroles simples évoquant essentiellement l'amour ou des valeurs positives comme l'amitié, ainsi qu'une médiatisation élevée, dédié essentiellement à la vente de disques et de merchandising à un public essentiellement féminin et jeune (adolescent ou jeune adulte). Le , le terme apparaît pour la première fois dans la presse nationale française dans un article du quotidien Le Parisien signé du reporter et critique musical Yves Berton présentant le phénomène via 2Be3 et G-Squad. D'abord neutre, le terme devient rapidement péjoratif et évoque immédiatement le côté commercial qui prime sur la qualité de la musique et son caractère éphémère. Contrairement à certaines idées reçues, le groupe 2Be3 n'est pas à proprement parler un boy band, puisque ces amis d'enfance sont un groupe qui n'a pas été formé par un producteur. Le déclin arrive rapidement en 2000 puisqu'on n'entend plus le terme, alors que les différents groupes les plus représentatifs sont dissous, bien que d'autres initiatives apparaissent, dont Linkup par le biais de l'émission Popstars. Parodies Plusieurs groupes d'humoristes ont parodié les boy bands dont Nous Ç Nous et Charly et Lulu sous couvert du groupe Top Boys. Ces parodies amplifient, parfois par ironie, les caractéristiques commerciales des boy bands, dont la qualité de leur musique, les paroles ( ou ) et les chorégraphies. Paradoxalement, le duo de Charly et Lulu présentait à la même époque des émissions qui faisaient la promotion des boy bands tels que le Hit machine et ont presque annoncé la mort des boy bands en France avec le titre Tous nos amis dans lequel le duo énumère ironiquement les qualités des groupes et les différents artistes qui seront sur le déclin. Dans une autre mesure, les Minikeums ont également parodié en faisant le morceau Ma Mélissa uniquement avec les personnages masculins, toujours sur le thème de l'amour. Sur d'autres styles, Akhenaton fait également référence aux boy bands dans un des couplets et dans le clip J'ai pas de face ; Noir Désir exécute une chorégraphie de boy bands dans le clip de L'Homme pressé qui évoque le capitalisme et la commercialisation à outrance. Notes et références Articles connexes Liste de boys bands Girl group K-pop Phénomène de mode des années 1990
Un boys band (forme française grammaticalement incorrecte du terme anglais ), littéralement , est un groupe musical composé de jeunes gens au physique souvent avantageux. Nombreux dans les années 1990, il s'agit en général de groupes montés de toutes pièces par les producteurs, le plus souvent à des fins commerciales. Les membres ne prennent généralement pas – ou très peu – part au processus de composition et de création musicale des chansons. Ils sont en général seulement tenus de chanter et d'effectuer un certain nombre de chorégraphies préétablies. Les visent essentiellement un public jeune.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Baguettes%20%28couverts%20asiatiques%29
Baguettes (couverts asiatiques)
Les baguettes sont des couverts de table permettant de saisir les aliments ; elles sont surtout utilisées en Asie et leur usage est traditionnel, en Chine, en Corée, au Japon et au Viêt Nam. Histoire L'historien de la dynastie Han Sima Qian dit que les baguettes étaient connues avant la dynastie Shang (1766-1122 avant notre ère). Mais il n'existe aucune preuve textuelle ou archéologique à l'appui de cette affirmation. La preuve la plus ancienne découverte jusqu'à présent consiste en six baguettes en bronze, longues de et larges de à , excavées dans le site Yin Xu près d'Anyang (Henan). Elles sont datées approximativement de . On suppose qu'elles étaient utilisées pour cuisiner<ref>{{Ouvrage|langue=zh|titre=嚴志斌 洪梅编著 『殷墟青銅器︰青銅時代的中國文明』 上海大学出版社, 2008-08|page=48|isbn=7811180979|url=http://www.worldcat.org/title/yinxu-qing-tong-qi-qing-tong-shi-dai-de-zhongguo-wen-ming/oclc/309392963 309392963}}</ref>. La plus ancienne référence textuelle connue à l'utilisation de baguettes provient du Han Feizi, un texte philosophique écrit par Han Fei (vers 280-233 avant J.-C.) au siècle avant J.-C.. Comme ustensiles de cuisine Les premières baguettes étaient utilisées pour cuisiner, remuer le feu, servir ou saisir des morceaux de nourriture, et non pour se nourrir directement soi-même comme cela se fait dans les temps présents. L'une des raisons en est qu'avant la dynastie Han, le millet était prédominant en Chine du Nord, en Corée et dans certaines régions du Japon. Les sont des baguettes de cuisine japonaises utilisées dans la cuisine japonaise. Elles sont utilisées pour la préparation des aliments japonais, et ne sont pas conçues pour saisir les aliments que l'on veut manger. Ces baguettes permettent de manipuler les aliments chauds d'une seule main et s'utilisent comme des baguettes ordinaires. Ces baguettes ont une longueur de ou plus et peuvent être reliées par une ficelle au sommet. Elles sont généralement fabriquées en bambou. Toutefois, pour la friture, il est préférable d'utiliser des baguettes en métal avec un manche en bambou, car les extrémités des baguettes en bambou ordinaires se décolorent et deviennent grasses après un usage répété dans l'huile chaude. Les manches en bambou protègent de la chaleur. De même, les cuisiniers vietnamiens utilisent des đũa cả (𥮊奇) ou « grandes baguettes » surdimensionnées pour cuisiner et pour servir le riz dans la marmite. Comme ustensiles de repas Les baguettes ont commencé à être utilisées comme ustensiles de cuisine au cours de la dynastie Han, lorsque la consommation de riz a augmenté. Au cours de cette période, les cuillères ont continué à être utilisées aux côtés des baguettes comme ustensiles de repas. Ce n'est qu'à partir de la dynastie Ming que les baguettes ont été utilisées exclusivement pour servir et manger. Elles acquièrent alors le nom de kuaizi et la forme actuelle. Popularisation dans le monde L'utilisation des baguettes comme ustensiles de cuisine et de repas s'est répandue dans toute l'Asie de l'Est au fil du temps. Des spécialistes tels que Isshiki Hachiro et Lynn White ont noté que le monde était divisé en trois coutumes alimentaires, ou sphères culturelles alimentaires. Il y a ceux qui mangent avec les doigts, et ceux qui utilisent des fourchettes et des couteaux. Puis il y a la « sphère culturelle des baguettes », composée de la Chine, du Japon, de la Corée, de Taïwan et du Viêt Nam. Au fur et à mesure de l'émigration des Chinois de souche, l'utilisation de baguettes comme ustensiles de table pour certains aliments ethniques s'est imposée dans les pays d'Asie du Sud et du Sud-Est tels que le Cambodge, le Laos, le Népal, la Malaisie, la Birmanie, Singapour et la Thaïlande. À Singapour et en Malaisie, les Chinois de souche consomment traditionnellement tous les aliments avec des baguettes, tandis que les Indiens et les Malais de souche (surtout à Singapour) utilisent des baguettes uniquement pour consommer des plats de nouilles. Dans l'ensemble, l'utilisation d'une cuillère ou d'une fourchette est plus courante dans ces régions. Au Laos, à la Birmanie, en Thaïlande et au Népal, les baguettes ne sont généralement utilisées que pour consommer des nouilles. De même, les baguettes sont davantage acceptées en relation avec la nourriture asiatique à Hawaï, sur la côte ouest de l'Amérique du Nord, et dans les villes comptant des communautés asiatiques d'outre-mer tout autour du globe. La première référence européenne aux baguettes se trouve dans le Suma Oriental portugais de Tomé Pires, qui écrit en 1515 à Malacca : « Ils [les Chinois] mangent avec deux baguettes et le bol en terre cuite ou en porcelaine dans la main gauche près de la bouche, avec les deux baguettes pour aspirer. C'est la manière chinoise ». Nommage d'après différents pays Dans l'ancien chinois écrit, les baguettes étaient appelées zhu (箸). Bien qu'il ait pu être largement utilisé dans l'ancien chinois parlé, son usage a finalement été remplacé par la prononciation du caractère kuài (快), qui signifie « rapide ». Le caractère original, bien que toujours utilisé à l'écrit, est rarement utilisé dans le chinois parlé moderne. Il est cependant préservé dans les dialectes chinois tels que le Hokkien et le Teochew, car les langues chinoises Min descendent directement du vieux chinois plutôt que du chinois moyen. Le terme chinois standard pour désigner les baguettes est kuàizi (筷子). Le premier caractère (筷) est un composé sémantico-phonétique créé avec une partie phonétique signifiant « rapide » (快), et une partie sémantique signifiant « bambou » (竹), en utilisant le radical (⺮). Le mot anglais chopstick pourrait être dérivé de l'anglais pidgin chinois, dans lequel chop chop signifiait « rapidement » Typologie Il existe plusieurs sortes de baguettes : Les chinoises (), longues, à bout cylindrique, généralement en bois de bambou ou plastique. La Chine fabriquait – et jetait – un grand nombre de baguettes en bambou, consommant ainsi des centaines de milliers de tonnes de ce bois très prisé. Elle a donc préconisé d'utiliser des baguettes en plastique réutilisables ; Les coréennes (, ), courtes, à bout plat, généralement en métal, accompagnées le plus souvent d'une cuillère assortie ; Les japonaises ( / , ), courtes, à bout pointu, généralement en bois ; Les vietnamiennes () longues, traditionnellement en bois, aujourd'hui également en plastique. Il existe également des baguettes larges et plates (), utilisées pour servir le riz. Seules les baguettes coréennes sont métalliques. La raison de cette singularité vient du Moyen-Âge, où l’on eut l’idée de baguettes en argent, d’abord destinées au roi. Une des propriétés chimique de l’argent étant qu’il change de couleur au contact de certaines substances, l’utilisation de baguettes en argent permettait de détecter la présence de poison dans les aliments ; les complots et autres trahisons étant monnaie courante à cette époque. Pour faire la cuisine, on utilise souvent des baguettes spécifiques, plus longues et plus solides, qui permettent par exemple de saisir des aliments très chauds ou d'atteindre le fond d'une casserole. Les habitants de ces pays utilisent aussi une cuillère pour se nourrir, quant aux couteaux, en Asie, les plats sont prédécoupés avant d’être servi. Les habitants de Malaisie et Brunei utilisent en plus des couverts et leurs doigts. Impact environnemental Un Japonais moyen utilise environ 400 baguettes jetables par an. En 2007, 90 % de ces baguettes sont faites de bambou et 10 % de tremble importé de Chine. Certaines sont vernies ou laquées avec des produits ne favorisant pas leur recyclage. Ces baguettes à usage unique correspondent à de bois par an. La mode des baguettes jetables (dans les restaurants, puis dans les familles), encouragée par les arguments hygiénistes des fabricants, a croisé l'augmentation rapide de la population en Asie. Ces deux facteurs combinés font que ce sont en 2009 environ de baguettes jetables qui sont utilisées chaque seconde dans le monde (70 milliards de baguettes par an, soit 1,7 million de mètres cubes de bois ou bambou par an, non compris les déchets de fabrication). En Chine, une écotaxe de 5 % sur les baguettes jetables en bois est depuis peu destinée à freiner le gaspillage, mais le jetable'' est souvent préféré par les consommateurs chinois. Au Japon, le ministère de l'Agriculture a proposé d'installer des boîtes de récupération des baguettes usagées dans les restaurants et les magasins pour les valoriser en bioéthanol, mais l'écobilan de ce « biocarburant » resterait très mauvais. Les baguettes jetables contribuent ainsi à accroître la part de l'alimentation dans l'empreinte écologique (individuelle et collective) alors que des baguettes en bambou, et plus encore en métal, ou en porcelaine peuvent être facilement réutilisées. Notes et références Voir aussi Lien externe Cuisine chinoise Cuisine japonaise Cuisine vietnamienne Cuisine coréenne Couvert de table Ustensile de cuisine japonais Tradition en Asie de l'Est
Les baguettes sont des couverts de table permettant de saisir les aliments ; elles sont surtout utilisées en Asie et leur usage est traditionnel, en Chine, en Corée, au Japon et au Viêt Nam.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bahamas
Bahamas
Les Bahamas, en forme longue le Commonwealth des Bahamas ( et ), sont un pays anglophone et un Royaume du Commonwealth situé au sud-est de la Floride. L'archipel des Bahamas occupe environ et îlots des îles Lucayes situées dans l'océan Atlantique, au nord-est de Cuba et au nord-ouest d'Hispaniola et des Îles Turks-et-Caïcos, ces dernières étant sous dépendance britannique. Sa capitale est Nassau, située sur l'île de New Providence. Ses habitants sont les Bahamiens. Son IDH et son PIB en font un des pays les plus développés des Caraïbes. Histoire . Les premiers pas de Christophe Colomb dans le Nouveau Monde le sont accomplis sur une île bahaméenne, vraisemblablement sur celle de Guanahani, qu'il renomme San Salvador à son arrivée. . Les habitants qu'il y rencontre, des Tainos Lucayens, sont un peuple paisible arrivé dans l'archipel avant le . . L'Espagne occupe peu ces îles, mais elle asservit sa population qu'elle envoie à Hispaniola pour servir de main d’œuvre. Environ sont déplacés entre 1492 et 1508, de sorte que l'archipel reste dépeuplé jusqu'à l'arrivée des britanniques au . En 1629, les britanniques commencent à leur tour à s'intéresser à l'archipel des Bahamas, celui-ci étant offert par Charles d'Angleterre à son ministre Robert Heath. Il faut cependant attendre l'année 1647 pour qu'un Anglais, William Sayle, s'y intéresse réellement en raison de désaccord religieux aux Bermudes, et crée la (en référence à l'île d'Eleuthera). L'année suivante, en 1648, il s'y installe accompagné de , mais plusieurs d'entre eux finissent par retourner aux Bermudes en raison des nombreuses difficultés rencontrées (sol improductif, dissensions, incursions espagnoles). . Ce n'est que vers 1660 ou 1666 que l'île principale de est à son tour occupée, et sa ville principale Nassau créée. Peu de temps après, en 1670, George Monck et cinq autres lords propriétaires de Caroline obtiennent les îles en concession, et installent un gouverneur sur cette île de . Les îles se peuplent alors aussi de boucaniers et de flibustier (République des Corsaires), . Entre des propriétaires peu impliqués, des habitants appréciant le caractère lucratif de la piraterie dans les Caraïbes, et les expéditions espagnoles voire françaises sur leurs îles (raid sur Nassau), les gouverneurs ont le plus grand mal à faire appliquer des lois. Quand, en 1714, George accède au trône d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande, son premier geste est de remplacer le représentant des anciens propriétaires par un gouverneur royal des Bahamas. En 1717, le roi d'Angleterre reprend possession de l'administration de ces îles, et missionne Woodes Rogers pour y éliminer la piraterie. Il arrive l'année suivante dans l'archipel en qualité de gouverneur, accompagné de soldats, et remet rapidement de l'ordre, sans que cela n'arrête les expéditions espagnoles (bataille de Nassau (1720)). Sa devise en latin résume sa mission : « Expulsis piratis, restituta commercia » ( « Expusler les pirates, restaurer le commerce »). Woodes Rogers, officier de marine, dont on connaissait les exploits pendant la guerre de Succession d'Espagne, était écrivain à ses heures. Après la mise en place par Woodes Rogers d'une assemblée représentative en 1729, l'administration de la colonie britannique fonctionne convenablement, bien qu'elle soit périodiquement la cible d'invasions étrangères. Lors de la guerre d'indépendance des États-Unis, l'archipel est le théâtre de la bataille de Nassau (1776), durant laquelle l'US Navy a pour objectif de récupérer les armes et la poudre que les Britanniques y ont transférés. Après une occupation espagnole temporaire en 1782, l'île redevient britannique, et accueille les loyalistes (et leurs esclaves) qui souhaitent quitter les États-Unis à l'issue de la guerre d'indépendance. Les plantations de coton connaissent alors un âge d'or, , jusqu'à ce que l'épuisement des sols et l'abolition de l'esclavage ne concourent à y mettre un terme. En , quand éclata aux États-Unis la guerre entre les États du nord et du sud de l'Union, les Bahamas devinrent, pour les Sudistes, un arsenal transitoire. La victoire du Nord, en , et les pénitences imposées au Sud provoquèrent un nouvel afflux de réfugiés, planteurs ruinés par l'abolition de l'esclavage. Venus avec leurs esclaves, ils furent déçus d'apprendre que, depuis le , tous les Noirs débarquant aux Bahamas devenaient libres, jouissant comme l'exigeait l'Emancipation Act, des mêmes droits que les Blancs. Malgré la loi subsista longtemps une ségrégation raciale ; ainsi, en , à Harbour Island, cinq Noirs furent condamnés à vingt shillings d'amende pour avoir emprunté la porte réservée aux Blancs afin d'entrer dans l'église méthodiste qu'ils avaient contribué à construire. L'indépendance est accordée par la Grande-Bretagne le . Le pays fait partie du Commonwealth. Début , les îles Abacos et Grand Bahama au nord du pays sont dévastées par l'ouragan Dorian, le plus fort jamais observé sur le pays, détruisant plus de et faisant au moins Le ministre de la santé des Bahamas, Duane Sands, annonce un bilan final de l'ouragan Dorian probablement , du fait de milliers de disparus. Géographie Les Bahamas comptent plus de et îlots disséminés sur environ et faisant partie des îles Lucayes, le reste de cet archipel étant occupé par le territoire britannique d'outre-mer des Îles Turks-et-Caïcos. Les Bahamas (comme toutes les îles Lucayes) sont incluses dans les Antilles. Seules une vingtaine de ces îles sont habitées en permanence. L'île la plus proche des États-Unis, Bimini Sud, n'est qu'à à l'est de Miami Beach, sur la côte sud-est de la Floride. L'île la plus au sud, Great Inagua, se situe pour sa part à au nord-est de la punta Azules, à l'extrémité orientale de Cuba. La plus grande île des Bahamas est Andros, à l'ouest. L'île de New Providence, à l'est d'Andros, est le site de la capitale, Nassau et représente les deux tiers de la population totale. Les autres îles importantes sont Grand Bahama au nord et Inagua au sud. La plupart des îles sont relativement plates, avec quelques collines basses, dont la plus haute est le Mont Alvernia, sur Cat Island, à . Le climat est tropical, modéré par les eaux chaudes du Gulf Stream, mais est régulièrement frappé par des ouragans ou des tempêtes tropicales. Parcs nationaux Près de marins et terrestres sont aujourd'hui protégés par le . Grand Bahama Rand Nature Centre, création : 1992 - superficie : . Permet l'observation d'oiseaux comme la rare paruline de Kirtland, qui vient y hiverner. Peterson Cay National Park, création : 1968 - superficie : . Un des lieux de prédilection des oiseaux marins pour la nidification. Parc national Lucayen, création : 1982 - superficie : . Possède des grottes sous-marines et une mangrove, où vit notamment le mérou rayé, une espèce en danger. Abaco Abaco National Park, création : 1994 - superficie : . Site d'observation du très rare perroquet des Bahamas. Pelican Cays Land and Sea Park, création : 1972 - superficie : . Possède plusieurs récifs corailliens. Tilloo Cay Reserve, création : 1990 - superficie : . Refuge où viennent nidifier les oiseaux marins. Walkers Cay National Park, création : 2002 - superficie : . Possède des récifs corailiens protégés. Black Sound Cay Reserve, création : 1988 - superficie : . Grande concentration de gibiers d'eau qui viennent y hiverner. Andros Blue Holes National Park, création : 2002 - superficie : . Possède la plus grande concentration de trous bleus du monde. Northern & Southern Marine Parks, création : 2002 - superficie : . La troisième barrière de corail au monde par sa longueur. Crab Replenishment National Park, création : 2002 - superficie : . Abrite des crabes de terre. West Side National Park, création : 2002 - superficie : . Abrite des conques, homards, bonefish et flamants roses. New Providence Harrold and Wilson Ponds National Park, création : 2002 - superficie : . Abrite une centaine d'espèces d'oiseaux (hérons, aigrettes, ibis…). The Retreat, création : 1985 - superficie : . Feuillus, palmiers et d'autres essences exotiques rares. Bonefish Pond National Park, création : 2002 - superficie : . Écosystème de mangrove. Primeval Forest National Park, création : 2002 - superficie : . Forêt primaire est truffée de grottes calcaires . Îles Exumas Parc national terrestre et marin des Îles Exumas, création : 1958 - superficie : Moriah Harbour Cay National Park, création: 2002 - superficie : . Un concentré de ce que les Bahamas peuvent offrir en matière de biodiversité : palétuviers gris, graminées côtières, sternes, engoulevents, pluviers, huîtriers et balbuzards, sans oublier écrevisses, conques, vivaneaux et mérous… Conception Conception Island National Park, création : 1964 - superficie : . Abrite des oiseaux marins, des tortues de mer et un récif corailien. Crooked Island Great Hope House & Marine Farm, création : 2002 - superficie : . Patrimoine bâti par les Loyalistes au . Little Inagua Little Inagua National Park, création : 2002 - superficie : . La plus grande île inhabitée des Caraïbes. Ses eaux, qui vont jusque de profondeur, sont une zone vitale de reconstitution des ressources marines. Great Inagua Union Creek Reserve, création : 1965 - superficie : . Les tortues vertes de mer y font l'objet de toutes les attentions scientifiques. Inagua National Park, création : 1965 - superficie : . Districts Depuis 1999, les Bahamas comprennent . Acklins Îles Berry Îles Bimini Black Point Cat Island Central Abaco Central Andros Central Eleuthera Freeport Crooked Island East Grand Bahama Exuma Grand Cay Harbour Island Hope Town Inagua Long Island Mangrove Cay Mayaguana Moore's Island New Providence North Abaco North Andros North Eleuthera Ragged Island Rum Cay San Salvador South Abaco South Andros South Eleuthera Spanish Wells West Grand Bahama Politique Le chef de l'État est le roi , les Bahamas étant un royaume du Commonwealth. Il est représenté aux Bahamas par un gouverneur général, nommé par le roi lui-même. Le chef du gouvernement est le Premier ministre (Philip Davis depuis le ), habituellement le chef du parti gagnant aux élections du parlement. Le Parlement des Bahamas consiste en deux chambres : le Sénat qui compte nommés par le gouverneur général, et l'Assemblée des Bahamas qui compte élus au suffrage universel direct tous les . Forces militaires Relations étrangères Économie L'économie dépend fortement du tourisme ainsi que des banques extraterritoriales. Le tourisme compte à lui seul pour 60 % du produit intérieur brut et emploie directement ou indirectement la moitié des personnes en âge de travailler de l'archipel. Les Bahamas reçoivent surtout des visiteurs venus des États-Unis. La plus proche des qui composent l'archipel n'est située qu'à à l'est de Miami. Une augmentation permanente de la capacité d'accueil et un décollage des constructions de nouveaux hôtels, de centres de vacances et de résidences ont permis l'augmentation du PIB. Les Bahamas font partie des pavillons de complaisance. L'industrie (peu développée) et l'agriculture réunies contribuent à un dixième du PIB et ne progressent que faiblement, malgré les incitations gouvernementales dans ces secteurs pour pallier la dépendance au tourisme provenant des États-Unis : transbordement, raffinage du pétrole ; production pharmaceutique, de sel et de rhum ; pêche. En 1998, le produit national brut atteignait de dollars, soit par habitant. L'économie des Bahamas est concentrée sur les services touristiques et financiers. Le tourisme représente 60 % du produit intérieur brut du pays. Les Bahamas ont un trafic annuel de de visiteurs. En deuxième position, l'industrie bancaire et financière représente un cinquième du produit intérieur brut des Bahamas. À noter que depuis 2014 la TVA a été introduite aux Bahamas, son taux est de 7,5 %. Un rapport de l'OCDE paru en 2017 indique que la TVA bahamienne est la plus rentable pour l'économie du pays en comparaison aux autres économies de la zone caraïbe. La population haïtienne vivant aux Bahamas ne dispose que de très peu de ressources. Transports Les Bahamas disposent de de routes. La conduite automobile s'y fait à gauche. Il existe 61 aéroports, dont les principaux sont l'Aéroport international Lynden Pindling, l'Aéroport de Marsh Harbour, et l'Aéroport international de Grand Bahama. Paradis fiscal Nombre de grandes banques internationales sont installées dans le paradis fiscal que sont les Bahamas. Depuis 2000, les financières enregistrées dans le pays font l'objet d'une surveillance renforcée. Le blanchiment d'argent sale en est la cause. En 2018, le pays est retiré de la liste noire des paradis fiscaux de l'Union européenne. Tourisme Le tourisme et ses activités induites représentent, selon les chiffres officiels bahaméens, 60 % des de dollars du PIB des Bahamas. Le gouvernement, dirigé depuis les élections de mai 2007 jusqu'à 2012 par le Premier ministre conservateur Hubert Ingraham, multiplie les efforts pour attirer des touristes venus d'Europe, de Russie ou d'Asie. Les avantages sont qu'ils séjournent plus longtemps que les croisiéristes américains, avec davantage de retombées pour l'économie locale. Ainsi, l'ouverture de la nouvelle ligne aérienne directe Paris-Nassau d'XL Airways France, en décembre 2008, vise à atténuer l'effet du reflux nord-américain. Îles à louer ou à vendre Certaines de ces îles sont privées, parfois à louer ou à vendre. Ainsi, , une des Îles Exumas, est vendue à de dollars. La minuscule , près d'Andros, à de dollars. Il s'agit de baux emphytéotiques de . Démographie Selon l'ONU, la population est estimée à en 2019 et devrait se stabiliser autour de vers 2050 . La population bahaméenne est à 85 % d'origine africaine, à 12 % d'origine européenne et environ 2 % de Chinois. Les villes principales sont la capitale, Nassau ( en 2012) et Freeport (). Langues La langue officielle des Bahamas est l'anglais. De nombreuses personnes y parlent un créole à base lexicale anglaise appelé (ou tout simplement ). Le créole haïtien, un créole à base lexicale française est parlé par les immigrés haïtiens ainsi que leurs descendants, qui constituent environ 25 % de la population totale. Il est généralement désigné comme pour le différencier de l'anglais des Bahamas. Religions Selon le Pew Research Center, en 2010, 96 % des habitants des Bahamas sont chrétiens. Les protestants représentent 80 % de la population, les catholiques 14,5 %. La Convention baptiste nationale missionnaire et éducative des Bahamas a été officiellement fondée en 1935 . En 2017, elle comptait et . Culture Éducation Pour l'heure, un seul établissement d'enseignement supérieur public existe aux Bahamas : il s'agit du collège des Bahamas. Il a été créé en 1974 en délivrant tout d'abord uniquement des diplômes de niveau bac+2, puis des diplômes de niveau bac+4. Il a trois campus répartis sur l'archipel des Bahamas. Cet établissement est amené à être transformé en université des Bahamas au cours des dix prochaines années. Il sera constitué de cinq facultés : faculté d’économie (), faculté des sciences de l’éducation, faculté des sciences humaines et sociales, faculté de sciences fondamentales et appliquées () et faculté d'arts culinaires et de l'hospitalité (). Le collège des Bahamas compte actuellement environ . Musées Quelques musées aux Bahamas sont notables mais deux d’entre eux sont à souligner particulièrement. Le San Damon Museum qui est situé à Nassau est consacré exclusivement aux œuvres de l’artiste. Ses œuvres photographiques, sculpturales, littéraires et poétiques, ses dessins et sa musique y sont présents dans une immense demeure ultra-moderne plantée au milieu d’un parc privé, face à la mer des Caraïbes. Un restaurant, un art shop sont au rez-de-chaussée et ouvre sur l’immense galerie. La Dream Room est une pièce dont les œuvres de l’artiste sont incorporées dans le verre des fenêtres et peuvent passer de l’opacité à la presque transparence via un dimmer. On notera aussi une pièce intitulée « Le Cercle S », où le visiteur-spectateur qui, assit sur un siège, peut via une télécommande faire tourner la pièce sur elle-même et voir les œuvres défiler. Il se situe dans le quartier résidentiel et branché de la ville, bien connu être celui des stars hollywoodiennes. La National Art Gallery of The Bahamas est un musée d’état classique. Le musée est situé dans le quartier West Hill et a pour but de préserver et historiser le récit de la nation souveraine indépendante. Quelques œuvres notables sont mises en valeur dans cette demeure bâtie en 1860. Elle se situe à quelques pas du centre-ville de Nassau. Cinéma Musique Sloop John B, originaire de Nassau, est à la base une chanson folklorique d'où il a fait une vague de reprises, la plus populaire étant celle des Beach Boys. Patrimoine Patrimoine civil Le musée des Pirates. La bibliothèque publique de Nassau, située dans une ancienne prison octogonale. Atlantis, parc aquatique Le Fort Fincastle Le Fort Charlotte Le Fort Montagu Patrimoine religieux La cathédrale catholique Saint-François-Xavier, inaugurée en 1886. La cathédrale anglicane du Christ, datant du . Liste du Patrimoine mondial Le programme Patrimoine mondial (UNESCO, 1971) a inscrit dans sa liste du Patrimoine mondial (au ) : 2015 : les historiques (liste indicative) ; 2015 : parc national Inagua (liste indicative). Registre international Mémoire du monde Le programme Mémoire du monde (UNESCO, 1992) a inscrit dans son registre international Mémoire du monde (au ) : 2009 : journal de Farquharson ; 2009 : registres des esclaves des Antilles britanniques 1817-1834 (Bahamas, Belize, Bermuda, Dominique, Jamaïque, St Kitts, Trinité-et-Tobago, Royaume-Uni). Notes et références Notes Références Voir aussi Articles connexes Liste des villes des Bahamas Cinéma caribéen Liste de films caribéens Liens externes La constitution bahaméenne Centre touristique des Bahamas
Les Bahamas, en forme longue le Commonwealth des Bahamas ( et ), sont un pays anglophone et un Royaume du Commonwealth situé au sud-est de la Floride. L'archipel des Bahamas occupe environ et îlots des îles Lucayes situées dans l'océan Atlantique, au nord-est de Cuba et au nord-ouest d'Hispaniola et des Îles Turks-et-Caïcos, ces dernières étant sous dépendance britannique. Sa capitale est Nassau, située sur l'île de New Providence. Ses habitants sont les Bahamiens. Son IDH et son PIB en font un des pays les plus développés des Caraïbes.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%A9nin
Bénin
Le Bénin (), en forme longue la république du Bénin (en yoruba : ; en gun-gbe : ; en fon : ), est un État d'Afrique de l'Ouest, qui couvre une superficie de et s'étend sur , du fleuve Niger au nord à la côte atlantique au sud. Le Bénin comptait en 2016. Le pays fait partie des Etats membres de la CEDEAO et a comme voisins le Togo à l'ouest, le Nigeria à l'est, le Niger au nord-est et le Burkina Faso au nord-ouest. Le Bénin a accédé à l'indépendance complète le , sous la dénomination de République du Dahomey. Les pouvoirs furent transmis au président Hubert Koutoukou Maga par le ministre d'État français Louis Jacquinot. En 1972, l'officier Mathieu Kérékou prend le pouvoir : il adopte en 1974 le marxisme-léninisme comme idéologie officielle du gouvernement et, en 1975, rebaptise le pays République Populaire du Bénin. À la fin des années 1980, des luttes internes du Parti communiste du Bénin et de graves difficultés économiques conduisent à la fin du régime : le Bénin entame un processus de transition démocratique et, en 1990, adopte une nouvelle Constitution. Cette transition démocratique est assurée par Nicéphore Soglo, ancien directeur Afrique de la Banque mondiale. Le nom Bénin est conservé, le pays devenant simplement la République du Bénin. Mathieu Kérékou, battu aux élections par Nicéphore Soglo en 1991, abandonne le pouvoir. Il y revient démocratiquement par les urnes en 1996 et ne rétablit pas la dictature. Il gouverne le pays jusqu'en 2006. La capitale officielle est Porto-Novo (nommée Hogbonou par les Goun et Adjatchè par les Yorubas), Cotonou étant la capitale économique. Le Bénin a comme langue officielle le français et comme monnaie le franc CFA. Le régime politique du Bénin est de type présidentiel et l'actuel président de la République est l’homme d’affaires Patrice Talon, qui a succédé à Boni Yayi lors de l'élection de mars 2016 : la passation de pouvoir s'est tenue le au palais de la Marina à Cotonou. Le Bénin fait partie de plusieurs organisations internationales, dont l'Organisation internationale de la francophonie et l'Organisation de la coopération islamique. Géographie Localisation et frontières Le Bénin partage de frontières terrestres avec quatre pays : le Burkina Faso (), le Niger (), le Nigeria () et le Togo (). La Cour internationale de justice des Nations unies a défini le la frontière actuelle entre le Bénin et le Niger, après un différend au sujet des îles dans le lit des fleuves Niger et Mékrou : neuf îles ont été attribuées au Bénin et seize, dont celle de Lété, au Niger. La ligne côtière, sur le golfe (ou baie) du Bénin s'étend sur . Le territoire, formé d'une étroite bande de terre orientée perpendiculairement à la côte, s'étend du nord au sud sur une longueur d'environ . Il atteint une largeur de en son point le plus large dans sa partie septentrionale. Relief De forme étirée entre le fleuve Niger au nord et la plaine côtière dans le sud, le relief de l'ensemble du pays est peu accidenté. Le nord du pays est principalement constitué de savanes et de montagnes semi-arides, telles que la chaîne de l'Atacora, qui se prolonge au Togo et au Ghana d'une part et au Niger d'autre part. Le point culminant du pays est le mont Sokbaro (ou Sagbarao) (). Le sud du pays est constitué d'une plaine côtière basse parsemée de marécages, lacs et lagunes, notamment la basse vallée de l'Ouémé, la lagune de Porto-Novo et le lac Nokoué, une vaste zone humide de reconnue d'importance internationale par la convention de Ramsar. La majeure partie de la population vit dans les plaines côtières méridionales, dont l'altitude ne dépasse nulle part . C'est là que les plus grandes villes du Bénin sont concentrées, notamment Porto-Novo, la capitale officielle, et Cotonou, la capitale économique et politique. Climat Le climat du pays, situé dans une zone intertropicale, est globalement chaud et humide, avec des nuances saisonnières et géographiques liées à la latitude, au relief et à l'alternance des saisons. Il oppose deux zones séparées par le parallèle : au sud, un régime subéquatorial tempéré ; au nord, climat plus chaud et sec. Il tombe entre 900 et d'eau par an, les régions les plus arrosées sont situées au sud-est, de Cotonou à Porto-Novo, l'Atacora entre Natitingou et Djougou, les régions de Dassa-Zoumè et de N'Dali au nord de Parakou. Les maximums des précipitations sont au sud (climat équatorial), de la mi-mars à la mi-juillet, et plus faiblement en novembre et décembre. La mousson, océanique et chargée d'humidité, souffle d'avril à novembre, du sud-ouest. L'harmattan continental et sec, souffle dans le sens inverse de la mousson (il vient du nord, du Sahel), de novembre à mai, apportant une poussière ocre orange. Le taux d'humidité, toujours important, se situe entre 65 et 95 %. La moyenne des températures est comprise entre , avril et mai étant les mois les plus chauds, juste après que l'harmattan a soufflé durant six mois, avant que la mousson n'apporte ses pluies. Environnement Au Bénin, l'environnement est un droit constitutionnel selon l'article 27 de la constitution du 11 décembre 1990 : La loi-cadre du 12 février 1999 issue de cette constitution en précise les règles et objectifs du gouvernement. Mais depuis quelques années, le Bénin fait face à des défis environnementaux. Le nord du pays avec ses paysages de savane est touché par la désertification et le sud, par la déforestation. En 2014, 44 % de la population vivait dans les villes, alors que l’environnement urbain est vulnérable, pollué et dégradé. La politique du pays semble néanmoins se soucier de plus en plus des problèmes environnementaux. Sur le site du gouvernement, la rubrique consacrée à l'environnement est régulièrement mise à jour. En 2015, le président Thomas Boni Yayi s'était beaucoup investi dans la préparation de la Cop21. En vue des préparatifs, l'ambassade de France au Bénin avait réuni les membres du gouvernement béninois et de la communauté scientifique pour une exposition sur le thème « Océan et climat ». En dépit des attentats du 13 novembre, le président se positionnait en faveur du maintien de la conférence. La délégation béninoise y comptait plus d'une centaine de personnes. Histoire Peuplement Le pays est constitué de deux aires géographiques : le nord (aujourd'hui frontalier du Niger et du Burkina Faso), qui a connu le destin des peuples de la savane ; le sud et le centre du pays qui sont marqués par l'histoire des peuples du golfe de Guinée. On retrouve cette différence dans les qualifications d'« Afrique des greniers » et d'« Afrique des paniers ». La première fait référence aux greniers de maïs ou de mil que l'on trouve dans le domaine des savanes africaines, comme au Mali, au Niger ou au Burkina Faso. La seconde se situe autour de l'équateur et correspond, en Afrique occidentale, au sud de tous les pays littoraux du Golfe de Guinée. Dans ces derniers, en raison du climat équatorial favorable à l'agriculture, rien ne sert d'entreposer, il suffit juste de « porter ». Jusqu'au , de nombreux peuples de la savane s'installent au nord : Bariba ou Baatombu Dendi Zarmas Groussi Haoussa Mossi Paragourma Peuls ou Fulbe Somba Alors que des populations littorales s'installent au sud et au centre : Goun Mahi Fon et Aja ou Adja Ewé Gen Ayizo-gbe Mina Yoruba Missinhoun Organisation sociale ancienne Les communautés anciennes se structurent sur la base de lignages. Vivant sur des territoires restreints, ces populations n'ont pas besoin d'organisation politique. Leur organisation sociale se base sur le respect des coutumes et des ancêtres morts. L'autorité s'y exerce oralement par le partage de ces traditions. On trouve toujours de telles populations dans le nord-ouest du pays : Berbas, Kabyés ou Tanéka. Lorsque plusieurs lignées se regroupent, elles se structurent en chefferies. Le chef peut être un représentant d'une famille ancienne ou un prêtre. Il s'entoure de dignitaires, chargés chacun d'une activité collective et formant un conseil. À partir du , la structure sociale se complexifie et des royaumes apparaissent. Il s'en est dégagé trois grandes aires culturelles : Bariba au nord, Yoruba et Aja-Ewé au sud. Royaumes Bariba Le nord du pays a connu plusieurs royaumes bariba (ou baatombu) et notamment le royaume de Nikki. C'est à partir de ce village du nord-est qu'une dynastie, créée au par Sunon Séro, étendit sa domination sur la région. Son empereur, Séro Kpéra, meurt en 1831 en combattant aux côtés des Yorubas d'Oyo (Nigeria) les attaques des Peuls. Le royaume est désorganisé quand les armées coloniales l'envahissent à la fin du . D'autres royaumes bariba comme celle de Bouê (Gamia), Kika, Kouandé avec les Bagana, Kandi avec les Saka, et Parakou avec les Kobourou, ont été aussi assez célèbres. Leurs sociétés sont structurées en classes sociales strictes : nobles guerriers (tel Bio Guéra), griots, agriculteurs roturiers, artisans et esclaves. Les Bariba se retrouvent autour de la fête de la Gaani. C'est une fête culturelle et identitaire célébrée chaque année dans tout le royaume bariba autour du Sina Boko de Nikki. Royaumes Yoruba L'aire d'influence des Yoruba couvre l'est du pays et se distingue en deux royaumes : le royaume de Shabê-Okpa et le royaume de Kétou. Ces deux royaumes furent créés par deux frères descendants du roi de Ife Okandi (en même temps que les royaumes d'Owu, Popo, Benin, Ila Orangun et Oyo). À côté de ces deux royaumes, on retrouve une population yoruba d'émigration plus ancienne : les Idaatsha et les Ifè et les Isha. On doit ajouter à ce groupe ancien les Manigri et les Mokolé plus au Nord dans la commune de Kandi. Royaumes Aja-Ewé Selon d'anciennes traditions orales et écrites, les Aja-Ewé émigrent à partir du de la ville de Tado, située sur les rives du fleuve Mono au Togo. Ils établissent dans le sud deux royaumes : à Sahè ou Savi, et à Davié correspondant à l'actuelle ville d'Allada. Vers 1620, les héritiers du royaume d'Allada se disputent le trône. De leur scission découle la formation de deux royaumes supplémentaires. Au sud-est, Zozérigbé crée le royaume d'Hoogbonu dans la localité d'Ajashe, future Porto-Novo. Et au nord, Hwegbaja (1645-1689) institue le royaume du Dahomey (ou Danhomè), à partir de sa capitale Abomey. Au , une série de conquêtes se fait sous l'autorité de douze rois traditionnels, à commencer par Gangnihessou. En 1724, Agadja (1708-1732), roi du Dahomey, s'empare du royaume d'Allada. Puis, en 1727, il soumet celui de Savi. En 1741, c'est au tour de Ouidah de tomber sous le joug de son successeur Tegbessou. Le pays dispose désormais d'une large fenêtre sur la mer. Le royaume a pris l'habitude d'échanger, commercialement et politiquement, avec les Portugais et les Néerlandais, arrivés à la fin du . Le Dahomey devient une entité politique organisée, très originale dans la région. Le royaume en est une puissance dominante. Le roi Hwegbaja a même à sa disposition un contingent de femmes amazones, anciennes chasseresses d'éléphants. C'est une société complexe, raffinée, efficace mais aussi violente et sanglante, notamment lors des funérailles royales qui s'accompagnaient de sacrifices humains. Dès le , ces royaumes, qui se structurent autour des villes d'Allada, Hoogbonu et Abomey, prospèrent avec le développement du commerce local. Néerlandais, Portugais, Danois, Anglais et Français installent le long de la « côte des Esclaves » des comptoirs commerciaux notamment ceux de l'esclavage. 1650 : construction d'un fort anglais à Ouidah 1664 : installation de missionnaires capucins bretons à Ouidah 1704 : construction d'un fort français à Ouidah 1752 : installation des Portugais à Xogbonou qu'ils rebaptisent Porto-Novo en 1782 Dans la première moitié du , le roi Ghézo du Dahomey développe la culture du palmier à huile et introduit de nouvelles cultures (maïs, tomate, arachide, tabac). Des villages réguliers et propres, et des cultures bien ordonnées couvrent le pays. Colonisation Dès 1851, la France signe un traité commercial et d'amitié avec le roi de Xogbonou (Porto-Novo) le roi Toffa , vassal du roi Glélé du Dahomey, qui régna de 1858 à 1889. Par les traités de 1868 et de 1878, la région de Cotonou, située entre Ouidah, comptoir portugais, et Porto-Novo, est cédée à la France. En 1883, le roi de Xogbonou (Porto-Novo), souhaitant se protéger des visées expansionnistes du Dahomey, signe un traité de protectorat avec la France. L'un des rois les plus mythiques du royaume du Dahomey, le très noble roi Béhanzin (ayant pour emblème le requin) attaque en 1890 les Français à Cotonou, garde pendant des otages français, puis assiège d'autres villages porto-noviens protégés des Français. Il déclare même aux Français de le laisser tranquille, défiant fièrement : Détrôné, en fuite, Béhanzin se rend de son propre chef indiquant à ses derniers fidèles Il est captif en , puis déporté en Martinique. Les établissements français sont alors regroupés au sein de la colonie du Dahomey. Dans le Nord, le royaume bariba de Nikki, qui avait atteint son apogée au avant de se heurter à l'expansionnisme du royaume nigérian d'Ilorin, oppose une vive résistance à la colonisation française. En 1899, la colonie du Dahomey intégra l'Afrique-Occidentale française (AOF) au sein de l'Empire colonial français. Les frontières furent établies d'un commun accord avec le Royaume-Uni (fixé alors au Nigeria) et avec l'Allemagne (présente alors au Togo). Après la Première Guerre mondiale, la scolarisation prend beaucoup d'importance, notamment grâce aux missions religieuses, et se développe surtout dans le sud, qui devient un des principaux foyers politiques et intellectuels de l'AOF. Sont fondés à cette époque de nombreux partis politiques, en même temps que se développe une presse d'opposition au système colonial. Rallié à la France libre durant la Seconde Guerre mondiale, le Dahomey devient en 1958 un État autonome au sein de la Communauté française. Le pays accède à l'indépendance le et entre, le mois suivant, aux Nations unies, sous le nom de république du Dahomey. Indépendance Depuis l'indépendance, le Bénin a connu une histoire politique mouvementée. Les douze premières années furent marquées par une instabilité chronique, les anciennes élites coloniales, pour la plupart originaires du Sud, se disputèrent le pouvoir. En 1963, le nord du pays veut sa revanche, tandis que les élites et la nouvelle bourgeoisie semblent peu préoccupées par les nombreux défis du sous-développement. C'est à cette période qu'un certain colonel Christophe Soglo (l'oncle de Nicéphore Soglo) arrive sur la scène politique du pays, en forçant Hubert Maga, premier président de la république du Dahomey indépendant, à démissionner. En six ans, on enregistra quatre coups d'État et régimes militaires, venant abréger d'éphémères périodes civiles qui voient se succéder Sourou Migan Apithy, Justin Ahomadegbé et Émile Derlin Zinsou au pouvoir. En 1970, un Conseil présidentiel constitué de trois membres, Maga, Apithy et Ahomadegbé (une présidence tournante à trois) prend le pouvoir et suspend la constitution. La ronde des présidents n'a pu se faire. En effet, seul Maga a pu passer les deux ans retenus à la tête du Dahomey. À peine Ahomadegbé a-t-il entamé son tour de direction en 1972 que l'armée, sous la direction du capitaine Mathieu Kérékou, décide de reprendre en main le gouvernement, destitue le Conseil présidentiel, et Mathieu Kérékou devient le nouveau chef de l'État dahoméen. Il est rapidement nommé commandant. Mais les militaires se trouvent désemparés, sans programme et sans idées. Leur pouvoir est vide et c'est dans ce vide que vont s'engouffrer les idées des jeunes militaires et des étudiants qui ont vécu en France la période de mai 68. République populaire du Bénin (1974-1990) En novembre 1974, Mathieu Kérékou impose le marxisme-léninisme comme idéologie officielle de l'État. En 1975, pour réduire le poids politique du Sud, le nom de Dahomey est symboliquement abandonné pour celui de Bénin, du nom du royaume qui s'était autrefois épanoui au Nigeria voisin. Le pays prend le nom officiel de république populaire du Bénin. Le régime de la république populaire du Bénin connut des transformations importantes au cours de son existence : une brève période nationaliste (1972-1974) ; une phase socialiste (1974-1982) ; et une phase comportant une ouverture vers les pays occidentaux et le libéralisme économique (1982-1990). De vastes programmes de développement économique et social sont mis en place, mais les résultats sont mitigés. En 1974, sous l'influence de jeunes révolutionnaires – les « Ligueurs » – le gouvernement engagea un programme de nature socialiste : nationalisation des secteurs stratégiques de l'économie, réforme du système éducatif, mise en place de coopératives agricoles et de nouvelles structures d'administration locale, lancement d'une campagne d'éradication des « forces féodales » dont notamment le tribalisme. Le régime interdit les activités de l'opposition. Élu président par l'Assemblée nationale révolutionnaire en 1980, réélu en 1984, Mathieu Kérékou échappe à trois tentatives de coup d'État en 1988. Dans les années 1980, la situation économique du Bénin est de plus en plus critique. Le pays connait des taux de croissance économique élevés (15,6 % en 1982, 4,6 % en 1983 et 8,2 % en 1984) mais la fermeture par le Nigeria de sa frontière avec le Bénin entraine une chute brutale des revenus douaniers et fiscaux. L'État n'est plus en mesure de payer les salaires des fonctionnaires. En 1987, les plans du FMI imposent des mesures économiques draconiennes : prélèvements supplémentaires de 10 % sur les salaires, gel des embauches, mises à la retraite d'office. En 1989, un nouvel accord avec le FMI sur un programme d'ajustements des structures économiques déclenche une grève massive des étudiants et des fonctionnaires. Le Bénin, avec l'appui décisif de la France à laquelle le président Kérékou a décidé de faire confiance, entame une transition démocratique parfaitement réussie conjointement avec le processus de réformes économiques. Après la conférence des forces vives de la nation dirigée par le Prélat catholique Isidore De Souza, un gouvernement de transition, mis en place en 1990, ouvre la voie au retour de la démocratie et du multipartisme. Le Premier ministre, Nicéphore Soglo, bat Mathieu Kérékou à l'élection présidentielle du 24 mars 1991. Premières années du renouveau démocratique (1990-2006) Nicéphore Soglo, le premier président élu de l'ère du renouveau démocratique, devrait remettre le pays sur les pistes de l'économie de marché en créant les conditions favorables à la croissance économique. À la faveur du renouveau du système de gouvernement, le président Soglo redorera le blason des religions endogènes en se conciliant les pouvoirs traditionnels et fait du 10 janvier de chaque année la Journée nationale du vaudou. Cependant, le poids des contraintes sociales à la croissance économique ainsi que les ajustements structurels qui visaient, entre autres, la compression des dépenses publiques recommandées par le FMI viennent raviver le mécontentement général de la population. De plus, les trafics traditionnels s'épanouissent au grand jour (whisky, essence, ciment, voitures). Après avoir perdu sa majorité au sein de l'Assemblée législative, le président Nicéphore Soglo, accusé de népotisme par ses adversaires, est battu par Mathieu Kérékou à la présidentielle du . C'est un choc pour Nicéphore Soglo qui, après avoir crié au complot, envoie ses félicitations à Mathieu Kérékou et s'en va méditer plus de quatre mois, hors d'Afrique, les raisons de ses erreurs fatales. Démocratiquement, Mathieu Kérékou est de retour sur la scène politique béninoise, après avoir dirigé le pays pendant dix-sept années (de 1972 à 1990) dans le fiasco politique et économique de la désormais ancienne république populaire du Bénin. Les élections législatives de donnent de justesse la victoire à la Renaissance du Bénin (RB), le mouvement de l'opposition dirigé par Rosine Soglo, épouse de l'ancien président Nicéphore Soglo. Ces élections marquent l'échec du Mouvement africain pour la démocratie et le progrès (MADEP), le parti d'un des proches du président Kérékou, l'homme d'affaires Séfou Fagbohoun. Cependant, en , Mathieu Kérékou est réélu président de la République avec 84.06 % des voix. Arrivé en tête au premier tour, face à son prédécesseur Nicéphore Soglo, il sera confronté au désistement de ce dernier ainsi qu'à celui d'Adrien Houngbédji arrivé en troisième position. Ces deux candidats démissionnaires ont qualifié le scrutin de « mascarade ». Terni par des soupçons de fraudes électorales et âgé de soixante-sept ans, Mathieu Kérékou entame donc un second mandat consécutif dans des conditions économiques fragiles. Présidence de Boni Yayi (2006-2016) Depuis 2001, le Bénin est plongé dans de graves difficultés économiques, en raison de la situation difficile du port autonome de Cotonou, du choc pétrolier, de la crise du secteur du coton, de la contrebande très étendue, des effectifs pléthoriques de l'administration ou encore des sérieux problèmes d'approvisionnement en électricité créés par les sécheresses. Le Bénin est dans une période économique difficile que seule l'agriculture, relativement diversifiée parvient à maintenir compétitif face à ses voisins. C'est ainsi que lors des élections de mars 2006, les Béninois ont décidé d'exprimer leur « ras-le bol » et que le novice en politique, l'ancien président de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), le docteur Thomas Boni Yayi succède à la surprise générale à Mathieu Kérékou. Il est élu président de la République à l'issue du deuxième tour de scrutin le , rassemblant 74.51 % des suffrages, contre 25.49 % pour Adrien Houngbédji, qui a présenté ses félicitations au nouvel élu. On note un fort taux de participation, de 76 %. Mathieu Kérékou, qui avait refusé de changer la constitution, n'a pas pu se représenter. Il n'en était pas moins opposé à Boni Yayi, trop novice à son goût. En effet, à quelques jours des résultats l'ancien président, surnommé « le caméléon », a plongé le pays dans le doute, en affirmant publiquement que lors du déroulement de l'élection il y avait eu des dysfonctionnements dans l'organisation, avec des problèmes de listes électorales et de cartes d'électeur. Malgré cela, la coordination des observateurs internationaux indépendants s'est félicitée au cours d'une conférence de presse à Cotonou, du déroulement du second tour de l'élection présidentielle au Bénin, jugeant qu'il avait été de « très bonne tenue ». Le , Boni Yayi, , est officiellement installé dans ses villas à Cotonou, en tant que nouveau président de la république du Bénin. Le nouveau président qui prône une « république coopérative et solidaire », a énuméré les quatre priorités de son mandat que sont les ressources humaines, une gouvernance concertée, le développement de l'esprit d'entreprise, la construction de nouvelles infrastructures. Candidat indépendant, Boni Yayi a su rallier les ténors de la politique béninoise que sont Albert Tévoédjrè, Émile Derlin Zinsou et une vingtaine de députés à l'Assemblée nationale, avant de bénéficier des consignes de vote de presque tous ses concurrents du premier tour, à l'issue duquel il totalisait un peu plus de 35 %, contre 24 % pour son poursuivant Adrien Houngbédji. Apparemment, les consignes de vote ont été suivies. Toutefois, certains observateurs estiment qu'avec ou sans consignes, le « candidat du changement » serait passé. Aux yeux des électeurs et plus particulièrement des jeunes et des milieux d'affaires, Boni Yayi (économiste) incarne l'espoir d'une reprise économique, l'amoindrissement du chômage, la lutte contre la corruption, la bonne gouvernance. Le successeur de Mathieu Kérékou a promis un taux de croissance à deux chiffres (environ 5 % actuellement) et le positionnement du Bénin en tête des producteurs du coton ouest-africains à partir de la campagne agricole 2006-2007. Quoique entouré de toute la classe politique, Boni Yayi se refuse à faire de la politique politicienne. « Nous sommes venus pour produire de la richesse », dit-il, refusant de constituer un « gouvernement de remerciement ». Cependant, des sources bien informées indiquent qu'il a demandé aux partis politiques de lui proposer des cadres pour la formation du gouvernement. Les élections législatives du donnent la majorité à la Force Cauris pour un Bénin émergent (FCBE). Le président Boni Yayi a été réélu pour un second mandat lors des élections présidentielles de mars 2011. Obtenant plus de 55 % des voix, contre 35 % pour son principal concurrent Adrien Houngbédji, Boni Yayi a été élu dès le premier tour. Il s'est engagé, dès sa prise de fonction, à ne pas modifier la constitution dans le but de briguer un troisième mandat et quitte donc ses fonctions en mars 2016, à l'issue des prochaines élections présidentielles. Lui succède Patrice Talon, candidat indépendant et ancien homme d'affaires. Présidence de Patrice Talon (depuis 2016) Patrice Talon remporte l’élection du 20 mars 2016 avec 65,39 % des voix face à Lionel Zinsou (34,61 %) des suffrages. En avril 2017 et en juillet 2018, le parlement béninois rejette une réforme constitutionnelle. Le gouvernement annonce dans la foulée la tenue d’un référendum sur cette réforme avant de se rétracter en août de la même année. Le ministre de la Défense, Candide Azannai, a présenté sa démission dès le mois de mars 2017 pour marquer son opposition à ce projet de réforme. Présenté par la presse comme l’un de ses plus proches soutien politique, c’est un coup dur pour Patrice Talon. En 2018, une nouvelle cour de justice est créée. La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) apparaît pour l’opposition politique au président Talon comme une institution inféodée au pouvoir de ce dernier. Selon le journaliste Ariel Gbaguidi, la CRIET est « érigée comme une justice superpuissante prête à neutraliser toute voix opposée à celle du chef de l'État et à empêcher toute compétition politique ». Depuis la création de la CRIET, le Réseau Ouest Africain pour l’Edification de la Paix (WANEP-Bénin) affirme qu’il existe des « risques de vassalisation du pouvoir judiciaire ». En février 2018, dans la perspective des élections législatives d’avril 2019, des formations politiques soutenant l’action de Patrice Talon se rassemblent au sein de l’Union progressiste. En mars 2019, la Commission électorale nationale autonome ne valide que deux listes sur 7 présentées, toutes deux favorables au président Patrice Talon, pour les élections du 28 avril 2019. L’opposition se retrouve exclue de facto des élections. Le 29 mars la Cour africaine des droits de l’homme réunie à Arusha dénonce des dérives éloignant le pays de l’État de droit. Jean-Baptiste Elias, dirigeant du Front des Organisations Nationales contre la corruption, affirme en avril 2019 que « la démocratie risque de tourner en dictature » au Bénin. Dans le contexte d’élections législatives controversées et sans opposition, l’ONG Social Watch Bénin décide de ne pas participer au processus contrairement à la séquence électorale de 2015. Quelques mois après les élections, en mai 2019, une intrusion djihadiste est constatée avec l'enlèvement de deux Français dans le parc national de la Pendjari. Cet événement, même si les otages sont libérés par une intervention de forces françaises, confirme la possibilité de voir les groupes djihadistes descendre vers le golfe de Guinée au fur et à mesure de la déstabilisation du Burkina Faso, et du centre du Mali. Cela contrarie également un des objectifs économiques du président béninois, Patrice Talon, de développer le tourisme dans son pays. Patrice Talon est ensuite réélu aux élections présidentielles d'avril 2021, accompagnée de sa colistière Mariam Chabi Talata, dès le premier tour avec plus de 85% des voix. Le 12 avril 2022, cinq militaires béninois sont tués et un autre grièvement blessé lors d'une attaque terroriste survenue dans la zone de Pendjari, à la frontière avec le Burkina Faso. Les élections législatives de 2023 sont les premières élections de l’ère Talon dans laquelle l’opposition et la mouvance présidentielle se font face. Le Parti Les Démocrates de l’ancien président Boni Yayi remporte 28 sièges sur 109, insuffisant pour s’opposer à la mouvance présidentielle de l’Union Progressiste et du Bloc Républicain. Politique et administration Pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire Le Bénin est une république multipartite à régime présidentiel, où le président est à la fois chef de l’État et chef du gouvernement. Le pouvoir exécutif est aux mains du gouvernement tandis que le pouvoir législatif est partagé entre le gouvernement et le parlement. Le pouvoir judiciaire est indépendant des deux premiers. Il est exercé par la cour suprême, ainsi que les cours et tribunaux créés par la constitution. La constitution en vigueur a été promulguée en 1990 et modifiée par la loi N° 2019-40 du 07 novembre 2019. Découpage territorial Départements Le Bénin est divisé en douze départements : Communes Après la réforme de 1999, les sous-préfectures et les circonscriptions urbaines ont été remplacées par 77 communes. Une nouvelle fixation des chefs-lieux des départements est en vigueur depuis le 22 juin 2016 Villages Depuis l'amendement de la Liste des unités administratives locales en 2013, le Bénin compte villages et quartiers de ville. Économie Le Bénin est membre de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Sa monnaie est le franc CFA. Il appartient au groupe des pays les moins avancés. En termes d’indice de développement humain (IDH), il se classe au rang sur 191 du rapport PNUD 2021, reculant de par rapport à 2019. Pour 2020, il se situe au 149 rang sur 190 du rapport Doing business, qui calcule l'indice de la facilité de faire des affaires, contre 153 l'année précédente. Pourtant le taux de croissance, tombé à 2.5 % en 2010 (le plus bas de l’Afrique de l’Ouest), est depuis 2011 légèrement supérieur à 5 %. Mais la croissance, la baisse de l'inflation et le développement des infrastructures ne suffisent pas pour réduire la pauvreté globale, du fait de l'absence de redistribution, de la pression démographique et de la présence d’un secteur informel très important, en forte progression depuis les années 1980. Le port autonome de Cotonou (PAC) constitue l'un des pivots de l'économie béninoise. Cependant, 80 % des marchandises importées sont réexportées vers le Nigeria, ce qui rend le pays très dépendant de son puissant voisin. L'autre source de richesses est le coton, culture qui a réussi d'excellentes récoltes, même si sur le marché mondial, le cours de la livre de la fibre était en 2015 autour de , relativement bas comparé au pic des la livre qu’il avait atteint en 2011. Le Bénin était à la quatrième place du palmarès des sept premiers producteurs africains de coton au milieu des années 2010. Les principales cultures sont surtout vivrières : igname, manioc, maïs, sorgho, riz paddy, fruits et légumes. L'élevage concerne principalement le cheptel bovin qui comptait têtes, des ovins (), des caprins (1 ), des porcins () et des volailles () selon les données de la Direction de l’Elevage (2012). Le cheptel national des porcs est constamment sous la menace de la peste porcine africaine (PPA) qui sévit sous une forme enzootique. L’élevage non conventionnel prend de l’ampleur avec un nombre de plus en plus important d’éleveurs de poules pondeuses, de lapins, d’escargots, de poulets chair et d’abeilles. L’agribusiness se développe avec un engouement des jeunes agripreneurs qui développent plusieurs initiatives en se basant sur les technologies de l’information et de la communication. Des sites internet (le blog de Louis Agbokou par exemple), des plateformes de ventes en ligne de produits agricoles (la plateforme BenAgri par exemple), des magazines spécialisés (La Voix Rurale par exemple), des groupes WhatsApp et Facebook sont créés entre acteurs du secteur agricole. Ces types d’acteurs principalement les jeunes discutent entre eux des préoccupations afférentes à leurs activités et contribuent au développement du secteur agricole. La pêche reste souvent artisanale, elle est concurrencée par les bateaux étrangers. On note également le développement de la pisciculture avec pour espèces élevées le Clarias et le Tilapia. Le tourisme représente 2.5 % du PIB du pays, qui occupe la cinquième place des destinations en Afrique de l'Ouest. En 2013 il a accueilli étrangers contre en 2012. Ses principaux atouts sont les plages et les cités lacustres du sud (Ganvié), les parcs animaliers au nord (Pendjari et W), Abomey et ses palais royaux, Ouidah, lieu de mémoire de l'esclavage et berceau du culte vaudou. En 2022, le Bénin est classé en pour l'indice mondial de l'innovation. Aménagement du territoire Le pays est encore très en retard au niveau de l'aménagement du territoire. Il manque notamment d'une véritable infrastructure de transport, ce qui empêche ou ralentit grandement le développement du pays. La politique d'urbanisme est elle aussi balbutiante. À Cotonou et dans les autres grandes villes, les services de voirie n'ont permis de bitumer qu'une petite partie des rues mais la majorité des voies de circulation reste faite de terre souvent bosselée et se remplissant d'eau à la moindre pluie. L’électrification encore insuffisante dans le pays met un frein au développement économique et connait des interruptions régulières quand elle est présente. Environ 70 % de la population béninoise a accès à de l’eau potable salubre, et 46 % seulement à des services d’assainissement. Pour aider à son développement, le Bénin bénéficie depuis 2010 d'une subvention importante mise à la disposition du Bénin par le peuple des États-Unis à travers le Millennium Challenge Account dans le cadre d’un accord de don signé entre les deux pays. Le deuxième accord de don, d’un montant de de dollars, a été signé en juillet 2015 pour la mise en œuvre de son prochain programme (2016-2021) axé essentiellement sur la reconstruction du sous-secteur de l’énergie électrique. Ce programme couvre quatre domaines : la production, la distribution, les réformes institutionnelles et l’énergie décentralisée. Le premier accord (2006-2011), d’un montant de de dollars avait porté sur quatre projets : le foncier, la justice, les services financiers et le port de Cotonou. D'autres pays ont aussi des programmes d'aide au développement du Bénin comme la France au travers de l'agence française de développement. Immédiatement après son entrée au pouvoir en 2016, le président Talon a commencé à rénover les rues des grandes villes et à gérer l'évacuation des ordures. La route des Pêches par exemple, qui sort de Cotonou en direction de Ouidah, est devenue une artère à six pistes éclairée par de l'énergie solaire. Transports routiers Transport ferroviaire Après la fermeture de plusieurs lignes de chemin de fer, la ligne de entre Cotonou et Parakou est encore en service. Toutefois, il semblerait qu'elle ne transporte plus de personnes, mais uniquement du fret. Population et société Démographie Succédant au Recensement général de la population et de l'habitat de 2002 (RGPH3), un quatrième recensement (RGPH4) s'est déroulé en 2013. Ses résultats définitifs ont été publiés en juin 2015, mais des estimations sont calculées plus fréquemment. L'effectif de la population a évolué à un rythme soutenu. Le pays comptait en 1910 et en 1950. Après l'indépendance, on en compte en 1961, puis en 1979 et en 1992. Le recensement de 2002 dénombre . Selon une estimation de juillet 2020, le Bénin compte à cette date et se classe au mondial. La population béninoise est jeune et à dominance féminine, majoritairement rurale, mais les citadins représentent 49 % en 2020 et le taux annuel d'urbanisation était de 3,89 % entre 2015 et 2020. Le Bénin est constitué d'un grand nombre d'ethnies, d'importance numérique variable et de répartition géographique inégale. Selon le recensement de 2002 (qui inclut les populations apparentées), les Fon sont les plus nombreux (39,2 %), fortement localisés dans les départements du sud. Les Adja (15,2 %) sont concentrés dans le Mono et le Couffo. Les Yoruba (12,3 %) sont très présents dans les départements des Collines et du Plateau. Les Bariba (9,2 %), les Batammariba (6,1 %), les Yoms (5,5 %) et les Peuls (4 %) vivent plutôt dans le nord. Le Bénin abritait plusieurs milliers de réfugiés, notamment en provenance du Togo, mais ce nombre a considérablement diminué depuis la mise en œuvre, avec l'appui du HCR, d'une nouvelle stratégie d'intégration en 2013. Langues La langue officielle du Bénin est le français. Le prestige de cette langue, comme langue des médias, de l'administration et des communications interethniques, pousse à son apprentissage, notamment en milieu urbain. Une variété de français dénommée « français d'Afrique » s'est développée dans les rues et marchés de Cotonou. Il s'agit d'un parler presque argotique. Selon le rapport 2014 de l’OLF, le Bénin compte 35 % de francophones dans sa population. Le Bénin est membre de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) et de l'Assemblée parlementaire de la francophonie (APF). Une cinquantaine de langues africaines sont parlées sur le territoire béninois. Parmi elles, une vingtaine seulement dépassent un cercle restreint. La plus répandue est le fon, suivi par le yoruba, le gun-gbe, le mina, l’adja et le bariba. L’anglais est utilisé dans le monde des affaires, notamment pour les échanges avec le Nigeria voisin. Xwla Religions La Constitution de 1990 proclame la laïcité de l'État et la liberté de pensée, d'expression et de pratiques religieuses. Le Bénin est un pays membre de l'Organisation de la coopération islamique. D'après le recensement de 2013 (RGPH4), 27,7 % des habitants sont musulmans, 25,5 % catholiques, 11,6 % sont praticiens du vaudou, 6,7 % appartiennent à l’Église du christianisme céleste. Il existe d'autres communautés rassemblant moins de 5 % de la population, telles que les méthodistes, les adeptes de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours (mormons), les Témoins de Jéhovah, les bahaïs, les baptistes, les pentecôtistes, les membres de l’Église de l'Unification (Moon) et les eckankars. 5,8 % de la population se déclarent sans affiliation religieuse. Les statistiques ne reflètent pas la place réelle du vaudou au Bénin, son berceau historique au . En effet de nombreux Béninois associent sa pratique à celles d'autres religions. D'abord diabolisé par les voyageurs, combattu par les missionnaires, interdit dans les années 1970 sous le régime marxiste de Kérékou, le culte du vaudou est l’objet, depuis 1993, d’une fête nationale, célébrée le 10 janvier et de plus en plus populaire. Éducation Au Bénin, le système éducatif doit faire face à une pression démographique soutenue, avec une augmentation probable de 25 % de la population scolarisable entre 2010 et 2020, donc des dépenses en éducation. Malgré un environnement macroéconomique peu favorable au cours des dernières années, le secteur de l'éducation conserve une priorité budgétaire plus forte que dans les autres pays d’Afrique subsaharienne. Les secteurs public et privé se sont développés conjointement, la couverture scolaire s'est accrue à tous les niveaux d'enseignement, mais, en ce qui concerne l'enseignement primaire, il reste à en améliorer l'accès et à réduire les abandons en cours de cycle. En effet, le travail des enfants reste un problème au Bénin car le pays se trouve être celui ayant le plus d’enfants de qui travaillent, parmi les pays pour lesquels les données sont disponibles (2008). Le pourcentage est de 76 % pour les filles et de 72.8 % pour les garçons. Le pays dispose de deux universités publiques, l'Université d'Abomey-Calavi (UAC) et l'Université de Parakou (UP), créées en septembre 2001 en remplacement de l'université du Dahomey, fondée en 1970 et devenue l'université nationale du Bénin en 1975. Il existe d'autres établissements publics, tels que l'École du Patrimoine Africain (EPA), l'École nationale d'administration et de magistrature (ENAM), l'Institut national de la jeunesse de l'éducation physique et du sport (INJEPS) ou le Centre béninois de la recherche scientifique et technique (CBRST) et de nombreux établissements privés, tels que l'Université des sciences et technologies du Bénin (USTB), ou encore, au niveau secondaire et supérieur, l'École Supérieure de Génie Civil Véréchaguine AK. Le Bénin a quatre universités : l'Université d'Abomey-Calavi, autrefois Université Nationale du Bénin, l'université de Parakou, l'Université nationale des sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (UNSTIM), l'Université Nationale d’Agriculture (UNA). Médias La constitution du Bénin, adoptée en 1990, garantit et protège la liberté d'expression, y compris la liberté de la presse, dans ses articles 23 et 24. L'article 23 affirme que « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience, de religion, de culte, d’opinion et d’expression dans le respect de l’ordre public établi par la loi et les règlements ». L’article 24 dispose que « la liberté de la presse est reconnue et garantie par l’État. Elle est protégée par la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) dans les conditions fixées par une loi organique ». Le Bénin a longtemps été considéré comme l'un des exemples de démocratie moderne en l’Afrique de l’Ouest, bénéficiant d'une liberté de la presse satisfaisante, malgré la pauvreté. Cependant la situation se dégrade peu à peu, particulièrement après l'élection présidentielle de 2006 : difficultés d’accès aux sources d'information, conditions de vie et de travail difficiles des journalistes, financements occultes, manque de professionnalisme. En 2013, le Bénin se situe au du classement mondial de la liberté de la presse établi chaque année par Reporters sans frontières. En 2015, il est rétrogradé à la , sur . Depuis 2016 et l'accès à la présidence de Patrice Talon, les médias sont sous surveillance de l'État, et plusieurs journalistes et journaux ont été poursuivis en justice après l'adoption en 2018 de la loi portant Code du numérique. L'HAAC a publié le 7 juillet 2020 un communiqué demandant aux “médias en ligne de mettre fin à toutes publications sous peine de se voir appliquer la rigueur de la loi”. En 2021, le Bénin perd une place de plus au classement mondial de la liberté de la presse de RSF. L'Office de radiodiffusion et télévision du Bénin (ORTB) est la société nationale de radio-télévision publique du Bénin. Sport Le football est le sport le plus populaire au Bénin. Créée en 1962, la Fédération béninoise de football est membre de la FIFA et de la CAF. L'équipe du Bénin de football est surnommée « les Guépards ». De nombreux joueurs béninois sont recrutés à l'échelon international. Le handball et l'athlétisme sont également très appréciés, des filles comme des garçons. La pétanque et le roller sport sont deux disciplines sportives qui enregistrent la régulière participation du Bénin aux compétitions internationales. Outre ces sports importés à l'origine par la colonisation, des activités plus traditionnelles sont également pratiquées, telles que la lutte ou le sharro, une sorte d'affrontement viril à l'aide de longs bâtons, auquel se livrent les jeunes nomades peuls. Culture Patrimoine architectural Les palais royaux d'Abomey sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial depuis 1985. D'autres sites culturels figurent sur la liste indicative : l'habitat vernaculaire du nord Bénin, les quartiers anciens et le palais royal de Porto-Novo, les quartiers anciens et la route de l'Esclave d'Ouidah, le site lacustre de Ganvié, le village souterrain d'Agongointo-Zoungoudo. Arts visuels Arts anciens Abomey, l'ancienne capitale du royaume précolonial du Dahomey (ou Danhomè), a produit un art de cour florissant, dont témoignent les bas-reliefs, portes, sièges, trônes et poteaux sculptés, les statues en bois ou en métal, les récades ciselées, les tentures à motifs appliqués. Au sud d'Abomey-Calavi, le Petit Musée de la Récade, situé au Centre, présente une collection de quarante-et-une récades traditionnelles. Art contemporain Fondée à Cotonou en 2005, la fondation Zinsou est la première structure béninoise consacrée à l'art contemporain. En 2013, elle ouvre un musée à Ouidah, qui présente une partie de sa collection. Les plasticiens Cyprien Tokoudagba, Romuald Hazoumè, Emo de Medeiros, Charly d'Almeida, Dominique Zinkpè, Ishola Akpo, Remi Samuz ou Cyr-Raoul X, sont quelques-uns des grands noms de l'art contemporains. Inauguré le 6 février 2015, Le Centre est un espace artistique pluridisciplinaire installé dans le quartier de Lobozounkpa, à Abomey-Calavi, à quelques kilomètres de Cotonou. Dévolu à la création artistique contemporaine, il est placé sous la direction de l'artiste plasticien Dominique Zinkpè. Doté du Petit Musée de la Récade, de salles d'exposition, du Jardin à sculptures, de résidences, d'ateliers de créations, d'un espace scénique et d'un café, ce lieu est un espace de création et d'échanges dont l'objectif est de contribuer au rayonnement de la scène artistique contemporaine béninoise. Après le passage de la loi française sur la restitution de d'art au Bénin, la Présidence de la République aménage un espace du palais de la Marina dans le cadre de l'exposition "Art du Bénin d'hier et d'aujourd'hui" du 22 février au 20 mai 2022. . Photographie L'un des pionniers de la photographie au Bénin, est Joseph Moïse Agbojelou (1912-2000), président de l'Association des photographes professionnels du Dahomey, qui ne comptait qu'une dizaine de membres en 1950. Mayeul Akpovi filme d'abord les grandes villes françaises avant de revenir à Cotonou où il prend quelque pour créer une vidéo, . Cinéma Plusieurs cinéastes béninois vivent en France de longue date, comme Sylvestre Amoussou ou Jean Odoutan, fondateur du Festival international du film de Ouidah (Quintessence) en 2003 et de l'institut cinématographique de Ouidah (ICO) en 2006. L'acteur Djimon Hounsou tente aussi sa chance en France, mais fait carrière aux États-Unis, à travers des films d'action tels que Gladiator, Blood Diamond, Amistad, Never Back Down, Forces spéciales et Les Gardiens de la Galaxie. Le cinéma numérique ambulant est présent au Bénin. Théâtre Depuis 1991, le Festival international de théâtre du Bénin (FITHEB) réunit pendant une semaine une centaine de troupes dans les grandes villes du pays : Cotonou, Porto-Novo, Ouidah, Abomey et Parakou. Littérature C'est une littérature essentiellement de langue française, née dans l'entre-deux-guerres, dans l'ancienne colonie du Dahomey. Les différents genres littéraires apparaissent dans l'ordre suivant : le roman, avec L'Esclave (1929) de Félix Couchoro, le théâtre (1933-1937), le conte et la légende (1941-1946) et enfin la poésie (1954). Paul Hazoumé est l'auteur du premier roman historique africain (Doguicimi, 1938), mais, comme Couchoro, il ne dénonce pas l'emprise coloniale. Les premiers regards critiques sur la société apparaissent dans les années 1960, avec Olympe Bhêly-Quenum ou Jean Pliya au théâtre. Les années 1980 voient le développement de la bande dessinée béninoise. Ces dernières années voient l'émergence de jeunes auteurs brillants révélés par des concours d'écriture ou des publications individuelles. À l'instar de Habib Dakpogan, Fabroni Bill Yoclounon, Giovanni Houansou, Destin Akpo et plein d'autres, les jeunes plumes béninoises arrivent à s'exporter et à même concourir à l'international lors de grands prix. La littérature féminine émerge. La parution en 2018, sous la direction de Gisèle Ayaba Totin, de Dix femmes écrivaines du Bénin l'atteste. Sophie Adonon, Harmonie Byll Catarya, Eliane Chegnimonhan, Lhys Degla, Adélaïde Fassinou, Myrtille Akofa Haho, Elena Miro K, Carmen Fifame Toudonou, sœur Henriette Goussikinde et Anaïs Aho participent à ce recueil. Musique La musique béninoise est moins connue à l'étranger que d'autres musiques africaines, cependant quelques-uns de ses artistes sont de grandes stars internationales comme Angélique Kidjo, feu G. G. Vikey ou encore feu Gnonnas Pedro Certains artistes béninois sont aussi très reconnus à l'étranger comme Sagbohan Danialou, Stan Tohon, l'Orchestre Poly-Rythmo ou Ricos Campos, pour la nouvelle génération on peut citer Trio Teriba ou Dibi Dobo… Même s'il y a des rythmes et des courants musicaux propres au pays (Tchinck, Soyoyo, Zekede, Noudjiou…), il est vrai qu'à l'international ils ne sont pas très repris. N'oublions cependant pas que de grands courants musicaux comme différents types de salsa par exemple prennent leurs racines dans les rythmes animistes et de cérémonies vodoun et orishas du Bénin. Ces rythmes sont donc encore très présents aux Antilles (Cuba, Haïti, Porto Rico, Jamaïque) et en Amérique du Sud. Il faut également noter que le mouvement hip-hop est assez présent au Bénin depuis quelques années auprès de la jeunesse : le mélange francophone, anglophone et traditionnel donne d'ailleurs des styles assez remarquables. Les intemporels : Angélique Kidjo, Laurent Hounsavi, Gnonnas Pedro, le Orchestre Poly-Rythmo, Stan Tohon, Sagbohan Danialou, Gbessi, Janvier Dénagan, G. G. Vikey, Sophie Edia, El Rego, José Elmah (qui au-delà d'être chanteur, écrit pour nombre d'artistes béninois de la nouvelle génération des chansons à succès). La génération de la Dance Funk Decade : Jesse Franklin (William Gomez), avec une expérience entièrement reconnue sur toutes les ondes radios européennes, américaines, australiennes et japonaises (sur de grands labels comme Carrère, DiscAZ, Ricordi, arista, Geffen, BMG, A&M records). Les populaires, tradi et modernes : Vivi l'Internationale, Isbath Madou, Jean Adagbenon, Gangbé Brass Band, Les Frères Guedehoungue, Robinson Sipa, Fannick Marie Verge, Nel Oliver, Bless Antonio, Zeynab, Affo Love, Richard Flash, Ricos Campos, Ras Bawa, Alévi, Alèkpéhanhou, Gbèzé, Jospinto, Belmonde Z, Pélagie la vibreuse, Wily Mignon, Franco Mama, Kèmi, Nydal Khelly, Kiinzah, Don Métok, GG Lapino, Petit Miguelito, Rabby Slo, Afafa, Laurent Hounsavi, Fafa Ruffino, Kona, Fanny, Nelly, Anna Tèko, Sèssimè, Norberka, Zomadokokpon, Trio Teriba, Zouley Sangaré, Pépé Oléka, Nila, Kuamy Mensah, Isdeen, Prince K-Sim, Giovanni, Wilf Enighma, Oluwa Kêmy Les éclectiques : John Arcadius, Lionel Loueke, Wally Badarou, Mina Agossi… Le mouvement hip-hop / rap (et son histoire) : Les artistes s'expriment principalement en français mais aussi dans les langues locales comme le fon, le yoruba, le bariba, le mina Les précurseurs du mouvement à la fin des années 1990 sont Ishack, Sakpata Boys, H2O Assouka, Radama Z, Jonquet Zoo, Tatu Clan, Gérard Ayi, Eric Harlem, Polo Orisha et bien sûr les légendaires Kaysee Montejàno et Ardiess Posse qui ouvrent vraiment les portes du rap au pays. Ardiess Posse organisera pendant de nombreuses années le célèbre festival « Hip Hop Kankpe » ou des artistes internationaux viennent se mêler aux locaux. Les années 2000, que l'on peut appeler « l'âge d'or du rap béninois », voient l’émergence de groupes ou artistes emblématiques comme Diamant Noir et Blaazfem, mais aussi Dhalai-K, Esprit Neg, Apouké, Private Club, Taka Crew, Duce, BMG Yari, Secteur Tréma, Monarchie, X Kalibur, Darkness, Fool Faya… Puis vient le temps des labels et collectifs qui se constituent pour avoir plus de chance d'être actifs et médiatisés (Ardiess Prod, Reflex Enten2ments, Cotonou City Crew, Afropop, Self Made Men, We Magic, Witch, Meko Prod, CKS, Carpe Diem, 4 Season, Afrika Media Group). Le rap s'est aussi conjugué au féminin au Bénin, mais trop timidement, quelques noms ont eu leurs petites heures de gloire : Moona, MC MCA, Kouadja, Kissmath, Beezy Baby. Beaucoup d’émissions radios ont contribué à travers les années à développer le mouvement et à le médiatiser avec passion, on peut retenir Ghetto Blaster de Freddy Shark sur Golf FM, Big Tempo de Sergent Markus sur Radio Tokpa, Rap Altitude de Gérardo sur Océan FM ou 360° Hip Hop de Nick sur Atlantic FM. Par la suite, des artistes de poids comme Dibi Dobo ou Mister Blaaz essayent de faire connaitre avec plus ou moins de succès le Bénin hors de ses frontières. On peut citer aussi plusieurs noms qui auront marqué leur époque comme Nasty Nesta, Jay Killah, Sam, Mutant, Adinon, Nicoteen, Sewedo (ADN), Kemtaan, Demos, Sam Seed, Cyanogêne, WP, Mamba Noir, D-Flex, K-Libr Volcanik, DRBX, Roccah, DJ Highfa, le regretté Rim'K… Une scène urbaine de Slam conscient est elle aussi très active depuis des années avec des artistes comme K-Mal Radji, Sergent Markus, Rodoutan le Silencieux, Le Yov, Sêminvo… L'avènement d'Internet a aussi permis au rap béninois d'être plus médiatisé, ouvert sur le monde et accessible à la diaspora éparpillée, de 2005 à nos jours des forums et sites comme Zangbeto, Béninzik, Rapdubled, Voluncorp, UrbenHits ont relayé les hits et clips à travers la toile. Depuis quelques années, le rap béninois cherche son identité tiraillée entre influences américaines, nigérianes, françaises et plus traditionnelles. Le manque de structures, de managements professionnels, d'investissements culturels de l'état et le copinage médiatique freine le développement de cette musique. Depuis 2014, les nouveaux talents urbains les plus populaires sont Fanicko, Tyaf, Hypnoz, Zef, Vano Baby, Nikanor, Sam-T… Le mouvement hip-hop / rap (franco/béninois) : Ol Kainry, Kohndo, Zoxea et son frère Melopheelo, Vicelow, Thahomey… Le zouk : Richard Flash, Martin Hod, Miss Espoir. Musique religieuse et gospel : Plusieurs chorales catholiques (Chorale Sainte Monique, Les Maîtrises des cathédrales du pays…) et évangéliques du pays. Plusieurs chœurs confessionnels et synodaux. On peut y compter la brillante Anna Téko International, Émile Zola… Dans cette lignée, depuis quelques décennies, plusieurs prêtres catholiques font usage de la musique gospel, comme une véritable arme de la nouvelle évangélisation (Les Abbés Frédéric Viadénou, Damien Bokossa, Honoré Koudohin, Bienvenu Koukpo...). Gastronomie Les habitudes alimentaires des Béninois varient selon la zone géographique, le climat, la végétation et le sol. La cuisine est riche et mélange volontiers les traditions ancestrales locales, celles du Brésil, des pays arabes, d'autres pays africains et d'Europe. Les produits de base sont le maïs, le mil, le sorgho, le riz, le gari (ou farine de manioc) et l'igname. La majorité des préparations emploient du piment, du sel, de l'oignon, de la tomate, du gombo, de l'huile de palme ou d'arachide. De nombreux plats du terroir sont vendus dans la rue, par des marchandes ambulantes, dans des maquis, ou sur les marchés. Si, au Sud, la boisson traditionnelle béninoise est le sodabi, une liqueur obtenue après distillation du vin de palme, au Nord, on retrouve le Tchoukoutou qui est une bière artisanale à base de céréales. Fêtes et jours fériés (*) Date variable estimée : les célébrations islamiques sont déterminées en fonction de l'état de la lune et fixées peu avant. Santé Indicateurs statistiques Au Bénin, selon une estimation de 2020, le taux de natalité est de et le taux de mortalité de . La mortalité néonatale, infantile et infanto-juvénile restent élevées. Le niveau de l’espérance de vie à la naissance est faible, mais il a progressé pour atteindre en 2020. Le taux de fécondité demeure important, avec naissances vivantes par femme. On compte maternels pour vivantes. Épidémiologie Les maladies transmissibles constituent encore les principales causes de morbidité et de mortalité. Le paludisme et les infections respiratoires aiguës sont les deux premières causes de consultation soit respectivement 39.6 % et 14.9 % des cas en 2008. Viennent ensuite les autres affections gastro-intestinales (6.8 %), les traumatismes (5.8 %) et les maladies diarrhéiques (3.5 %). L’incidence des trois maladies prioritaires que sont le paludisme, les IST/VIH/sida et la tuberculose demeure inquiétante. Pour les touristes, une vaccination contre la fièvre jaune est obligatoire. On observe également l'émergence de maladies non transmissibles (MNT), telles que l'hypertension artérielle, le diabète ou l’obésité. Ces pathologies sont liées principalement à une alimentation déséquilibrée, à l’inactivité physique, au tabagisme et à la consommation nocive d’alcool. Malnutrition Selon l'UNICEF, . Au niveau national, c'est un enfant béninois sur trois qui souffre encore de malnutrition. En 2015, quatre agences du système des Nations unies, à savoir l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Programme alimentaire mondial (PAM), le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) et l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) ont accordé au Bénin un appui financier de plus de de dollars US, sur une période de trois ans, en vue de lutter contre la malnutrition chronique dans les communes rurales de Malanville et Karimama, au nord du pays, les plus affectées et les plus vulnérables sur le plan nutritionnel au Bénin avec un taux de malnutrition deux fois supérieur à la moyenne nationale. Notes et références Voir aussi Bibliographie . Articles connexes Biennale Bénin Colonie du Dahomey et république du Dahomey Culture du Bénin Droits LGBT au Bénin Loi sur la nationalité béninoise Ministère des Affaires sociales et de la microfinance Politique au Bénin Relations entre le Bénin et le Niger Relations entre le Bénin et la Turquie République populaire du Bénin Social Watch Bénin Liens externes Afrique de l'Ouest État fondé au XXe siècle Fondation en 1960
Le Bénin (), en forme longue la république du Bénin (en yoruba : ; en gun-gbe : ; en fon : ), est un État d'Afrique de l'Ouest, qui couvre une superficie de et s'étend sur , du fleuve Niger au nord à la côte atlantique au sud. Le Bénin comptait en 2016. Le pays fait partie des Etats membres de la CEDEAO et a comme voisins le Togo à l'ouest, le Nigeria à l'est, le Niger au nord-est et le Burkina Faso au nord-ouest.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bulgarie
Bulgarie
La Bulgarie, en forme longue la république de Bulgarie (en et , translittération : et ), est un pays d’Europe du Sud-Est situé dans les Balkans. Elle est bordée par la mer Noire à l'est, au sud par la Grèce et la Turquie, au nord par le Danube et la Roumanie, à l’ouest par la Serbie et la Macédoine du Nord. Sa capitale est Sofia. La Bulgarie couvre approximativement la Thrace antique. Les premiers vestiges de civilisation sur son territoire datent de la fin du chalcolithique vers 4600 av. J. C. Les slaves s'y installent au et adoptent le christianisme de rite grec. Les Proto-Bulgares fondent en 680-681 la « Khanat bulgare du Danube », l'un des États successeurs de la Grande Bulgarie. Tengristes, ils adoptent eux aussi le christianisme en 864. Le « Premier Empire » ainsi fondé doit son nom aux Proto-Bulgares et sa foi aux Grecs : sur ces bases, il réalise au Moyen Âge la première et plus ancienne civilisation et fait adopter sa langue aux autres peuples slaves et grâce à son influence et grâce à l'écriture cyrillique son influence est renforcée et il est l'un des héritages. De 1018 à 1185 le pays devient une partie de l'Empire byzantin, mais renaît ensuite de ses cendres, plus étendu encore puisqu'il englobe au les actuelles Bulgarie, Macédoine du Nord, Macédoine-Occidentale, Serbie orientale, Valachie et Moldavie (territoires qui garderont jusqu'au la liturgie et leur langue). Après 1371, ce « Second Empire » se morcelle en plusieurs principautés (tzarats de Vidin et de Tarnovo, despotat de Dobroudja, principauté de Valachie, principautés slavo-macédoniennes), qui tombent sous la domination turque ottomane à la fin du siècle. Après une série de révoltes durant le , un grand État de Bulgarie est défini au traité de San Stefano en 1878, mais le Congrès de Berlin met fin à ce rêve en créant deux petites principautés bulgares qui, malgré les réticences des puissances occidentales, parviennent à s'unir en 1885 en un royaume qui fait reconnaître son indépendance en 1908. Pour tenter de retrouver ses frontières de San Stefano, la Bulgarie s'allie à l'Allemagne durant les deux guerres mondiales. En 1946, elle est intégrée dans le « bloc de l'Est » qui se disloque en 1990. Elle est membre de l'Organisation mondiale du commerce depuis 1996, de l'OTAN depuis 2004, de l'Union européenne depuis 2007. La Bulgarie est une république parlementaire et démocratique affichant un haut indice de développement humain (). Étymologie Il est possible que la dénomination slavonne блъгаринъ blŭgarinŭ transcrive l'ancien turc bŭlgar (signifiant « agité, énergique, dérangeant »). La langue turque actuelle la plus proche du proto-bulgare est le tchouvache (). Le nom bŭlgar désignait les Proto-Bulgares, peuple cavalier venu de la steppe pontique et dont les origines sont, semble-t-il, multiples, en partie iraniennes avec des composantes alanes, mais surtout turques avec des composantes koutrigoures, outigoures, saragoures, khazares, petchénègues et coumanes. Géographie La Bulgarie se trouve dans le Sud-Est de l'Europe, avec de frontières terrestres (Roumanie ; Grèce ; Serbie ; Turquie ; Macédoine du Nord ). La longueur du littoral est de et l'altitude s'élève de (la côte de la Mer Noire) à (le mont Mousala). La principale caractéristique du pays est sa division en bandes de montagnes et de plaines orientées est-ouest. Du nord au sud se succèdent le plateau Danubien, le massif des Balkans (Stara planina), la Thrace du Nord, le massif du Rila et le massif des Rhodopes. La partie est, près de la mer Noire, est constituée de collines qui gagnent progressivement en hauteur en allant vers l'ouest. La partie ouest du pays est constituée uniquement de montagnes. Plus des deux tiers du pays, constitués de plaines, plateaux et collines, se situent à une altitude inférieure à . Les plaines (moins de d'altitude) représentent 31 % de la surface du pays, les plateaux (entre 200 et ) 41 % de la surface, les montagnes de faible élévation (entre 600 et ) 10 %, les montagnes moyennes (entre et ) 10 % et les montagnes élevées (plus de ) 3 %. L'altitude moyenne de la Bulgarie est de . Des montagnes relativement hautes occupent la zone située entre le bassin de Sofia, la plaine de Thrace et la frontière avec la Grèce au sud : les monts de Vitocha au sud de Sofia, le massif de Rila plus loin vers le sud et le massif de Pirin dans le Sud-Ouest de la Bulgarie. Ces montagnes constituent les paysages les plus saisissants de la Bulgarie et de toute la péninsule des Balkans. Le massif de Rila culmine au mont Mousala, plus haut sommet des pays Balkans. Une douzaine d'autres sommets dans le même massif culminent à plus de . Les plus hautes montagnes se caractérisent par des sommets rocheux et des lacs situés au-dessus de la limite arbustive. Les sommets moins élevés sont couverts de prairies alpestres qui donnent à la chaîne une image de paysage verdoyant. La chaîne de Pirin est caractérisée par des sommets et des pentes rocheuses. Son plus haut sommet est le mont Vihren, la deuxième plus haute montagne de Bulgarie. Plus à l'est se trouve le vaste massif des Rhodopes. Trois massifs montagneux : le Grand Balkan, le Rila et les Rhodopes, atteignent une altitude moyenne de et commandent un réseau de vallées dont la plus connue est la vallée des Roses. Les plaines qui s'étendent dans le Nord sont irriguées par les affluents du Danube tandis que celle du Sud est le centre du bassin hydrographique de la Maritsa. La Bulgarie a un réseau de 540 rivières, dont la plupart sont plutôt courtes. Le Danube reçoit environ 4 % de ses eaux des affluents de Bulgarie, tous issus du massif des Balkans, à part l'Iskar qui prend sa source dans le massif de Rila et coule vers le nord en passant par la banlieue est de Sofia, puis en longeant un canyon perpendiculaire aux Balkans pour finalement rejoindre le Danube. Le cours du Danube le long de la frontière entre la Bulgarie et la Roumanie est large de 1,6 à . La période des hautes eaux se situe en juin. Le fleuve est gelé en moyenne durant par an. Préservation de l'environnement Le pays a signé et ratifié le protocole de Kyoto. En 2010, la Bulgarie a atteint son objectif de réduire ses émissions de par 30 % en comparaison avec les niveaux de 1990. Malgré ce progrès, les grandes régions urbaines souffrent de la pollution de l'air gravement causée par des usines obsolètes et des centrales électriques à charbon. L'environnement est affecté aussi par l'utilisation de pesticides et la production énorme de métaux lourds à l'époque communiste. Pour améliorer la situation écologique, le pays a initié quelques programmes pour préserver l'environnement. Plus de 35 % du territoire de la Bulgarie est couvert par des forêts. La Bulgarie est condamnée par la cour de justice européenne en 2017 pour « non-respect systématique et persistant, depuis l’année 2007 jusqu’à l’année 2013 incluse au moins des valeurs limites journalières et annuelles applicables aux concentrations de particules en suspension ». La pollution diminue l'espérance de vie des Bulgares de selon l'Organisation mondiale de la santé. Le jour du dépassement (date de l’année, calculée par l'ONG américaine Global Footprint Network, à partir de laquelle l’humanité est supposée avoir consommé l’ensemble des ressources que la planète est capable de régénérer en un an) de la Bulgarie est le 22 juin (pour l'année 2019). Réseau européen Natura 2000 Le réseau Natura 2000 rassemble des sites naturels ou semi-naturels de l'Union européenne ayant une grande valeur patrimoniale, par la faune et la flore exceptionnelles qu'ils contiennent. En décembre 2018, la Bulgarie comptait 339 sites dont : 119 zones de protection spéciale (ZPS) pour les oiseaux sur une superficie de ; 233 zones spéciales de conservation (ZSC) (dont les pSIC, SIC) pour les habitats et les espèces sur une superficie de ; la superficie totale est de , ce qui représente 34,5 % de la surface terrestre et marine du territoire de la Bulgarie. Subdivisions Depuis 1999, la Bulgarie est subdivisée en 28 oblasti (en bulgare : = oblast, au singulier, et = oblasti, au pluriel). Ce terme peut être traduit, au choix, par « région », « district » ou « province ». Chacune des 28 régions porte le nom de la ville qui en est le chef-lieu, et où siège un « gouverneur régional » (en bulgare = oblasten oupravitel), dont le rôle est plus ou moins comparable à celui d'un préfet de département en France. Les gouverneurs régionaux sont nommés par le Conseil des ministres national, prévoyant un État fortement centralisé. Les municipalités sont dirigées par des maires, qui sont élus pour quatre ans, et par les conseils municipaux, qui sont élus au suffrage direct des organes législatifs. Les juridictions subnationales sont fortement dépendantes du gouvernement central pour le financement. En dehors de cet échelon régional existe un échelon local, celui des « communes » (en bulgare : – obchtina – au singulier, – obchtini – au pluriel), au sein desquelles chaque ville et village conserve une personnalité propre, même si une intercommunalité semble avoir existé dès le milieu du . Climat Le climat de la Bulgarie est de type continental et méditerranéen (climat pontique). À l'ouest et au nord du pays, le climat est nettement continental, avec des hivers froid et des étés chauds avec des températures comprises entre et l'hiver et à l'été. Sur la côte de la mer Noire au sud-est du pays, c'est l'influence du climat méditerranéen avec des températures entre et à l'hiver et à l'été. Le centre du pays est sujet à un climat de transition entre l'est et le sud (doux), l'ouest et le nord (plus froid). L'ensoleillement est élevé, surtout dans le sud et sur la côte au printemps, en été et jusqu'au début de l'automne. La pluie est fréquente en automne mais rare l'été, hormis quelques orages nocturnes. La neige est fréquente, surtout dans l'intérieur du pays et sur les massifs. Histoire Antiquité En 4600 avant l'ère chrétienne, une civilisation agricole se développe autour des limans voisins de la mer Noire, autour de l'actuelle ville de Varna. Cette culture de Varna, datant de la fin du chalcolithique, connaît un développement culturel et technologique sans précédent pour l'époque avec d'admirables poteries, des idoles en os et en pierre, des outils de cuivre et une nécropole contenant les objets d'or, découverte en 1972 (la plupart des pièces sont en électrum, alliage naturel d'or et d'argent pouvant contenir entre 15 et 40 % d'argent). La ville actuelle de Solnitsata (« saline ») est une des plus anciennes salines d'Europe. Entre et avant notre ère, l'orfèvrerie avait débuté sur les rives de la mer Noire dans ce qui est aujourd'hui l'Est de la Bulgarie et de la Roumanie. Les plus riches tombes renferment des diadèmes et des sceptres en or, des haches et des pointes de javelot à fort taux de cuivre, des parures raffinées, des céramiques finement décorées. L'étude des quelque de la nécropole de Varna démontre, à l'âge du cuivre, l'existence d'une société fortement hiérarchisée. Pendant l'antiquité, la Thrace doit son nom aux Thraces, peuple de langue paléo-balkanique, donc indo-européenne, qui occupait cette région. Leur existence est évoquée par Homère dans lIliade, au chant X. Ils auraient occupé, pendant l'Antiquité, le territoire de l'actuelle Bulgarie. Ils pratiquaient l'orphisme et d'autres cultes à mystères. Ceux du littoral ainsi que l'élite étaient hellénisés comme en témoigne l'antique cité d'Odessos, aujourd'hui Varna, fondée autour de 570 av. J.-C. par des colons venus de Milet. Les Thraces se répartissent en diverses tribus, jusqu'à ce que le roi Térès les réunisse, vers 500 avant notre ère, en un royaume des Odryses qui atteint son apogée sous le règne des rois Sitalcès et Cotys (383-359 ). Ce royaume est envahi et annexé par la Macédoine de , le père d'Alexandre, puis s'émancipe et connaît un renouveau sous Seuthès III en -341. En 46 de notre ère, la Thrace est définitivement intégrée dans l'Empire romain qui, petit à petit, romanise les populations au nord d'une ligne nommée Jirecek (du nom de l'historien tchèque du qui l'identifia), tandis qu'au sud de cette ligne, les Thraces étaient hellénisés. Moyen Âge À partir du arrivent, le plus souvent pacifiquement, des Slaves qui s'installent parmi les populations thraces romanisées ou hellénisées. Les Slaves deviennent progressivement majoritaires et s'organisent en petits duchés, les Sklavinies. La plupart adoptent le christianisme de rite grec. À partir du arrivent les Proto-Bulgares, une confédération tengriste de peuples et tribus de la steppe pontique et du bassin du Don (où se trouvait la Grande Bulgarie originelle, dont certains sont (proches des actuels Tchouvaches de l'Oural et Balkars du Caucase), d'autres iranophones (proches des Alains, et des actuels Ossètes du Caucase).Les bulgares finiront par être assimilés au sein d'une population très majoritairement slave dont ils adoptent la langue et, en 864, la religion, mais à laquelle ils donnent le nom de Bulgares. La carte génétique montre clairement l'origine européenne de la plupart des Bulgares actuels. De cette osmose naît une civilisation originale à laquelle l'on doit, entre autres, les alphabets glagolithique et cyrillique. Au , les Bulgares du Don se séparent en deux fractions : l'une remonte vers le nord, et fonde la Bulgarie de la Volga (ultérieurement convertie à l'islam, et assimilée par les Tatars); l'autre moitié, menée par le khan Asparoukh, migre vers l'ouest, et fonde en 681 la « Bulgarie du Danube », un vaste état qui s'étendait sur les territoires des actuelles Bulgarie, Macédoine du Nord, Serbie orientale, Hongrie orientale, Roumanie et Moldavie. Selon des thèses récentes et bien fondées, telle que celle de l'académicien Bojidar Dimitrov, ce premier État bulgare était la continuation directe de l'État de Koubrat le Grand, le père d'Asparoukh, dont l'empire s'étendait aussi sur l'actuelle Ukraine. La Bulgarie danubienne va accroître sa puissance avec chacun des monarques qui vont se succéder. Leur capitale sera Pliska, de 681 à 893. En 717 le khan Tervel a été surnommé par ses contemporains « le Sauveur de l'Europe », après avoir, avec l'armée bulgare, protégé Byzance des assauts arabes. Kroum (803-814) institue le premier code de lois bulgare dont on ait connaissance, ce pourrait être un premier exemple en Europe de politique sociale étatique, assurant aux mendiants des subsides, et aux pauvres la protection de l'État, ainsi qu'à tous les Bulgares. En 864, Boris Ier de Bulgarie abolit le tengrisme, et embrasse la foi chrétienne orthodoxe. Il fait adopter le slavon alias le vieux bulgare comme langue usuelle et officielle. En restant dans l'influence de Byzance, transmise par Constantin Cyrille et Méthode, les Slaves et Bulgares ont pu évoluer vers une culture d'expression slave qui a d'ailleurs été aussi celle des principautés danubiennes jusqu'à l'époque phanariote, au . Le khanat, devenu par conversion tzarat de Bulgarie, devient rapidement une dangereuse menace pour l'Empire byzantin. Il atteint son apogée culturel et sa plus grande extension territoriale sous , fils de , le « Charlemagne bulgare ». En 893, ce dernier crée sa nouvelle capitale : Preslav. En 913, il sera reconnu par Constantinople comme « tsar » (un titre nouveau, déformation de « César », emprunté aux anciens empereurs romains, car avant cette époque, les monarques bulgares se titraient encore comme khans), et en 926 par le Pape de Rome. Son royaume atteint une extension considérable : de la mer Adriatique à la mer Noire, et du nord de la Roumanie actuelle à la Thessalie. Dans ce royaume multi-ethnique cohabitent des Grecs le long des côtes et dans les villes, organisés en « céphalies (κεφαλίες, кефалии), des Slaves majoritaires au long des rivières internes, organisés en « sklavinies » (Σκλαβινίαι, Склавинии), des Albanais (dans l'ouest) et des Thraces latinisés connus dans l'histoire sous le nom de « Roumains » autour des principaux massifs montagneux, des lacs macédoniens et au nord du Danube, organisés en « valachies » (Βλαχίες, Влахии). Les fastes de la cour bulgare et de l'Église contrastent alors avec le sort misérable des paysans, sous régime féodal. Les nombreuses guerres, le poids des impôts et le mécontentement populaire affaiblissent le premier empire bulgare. Au , en 969, l'empereur byzantin Basile II (surnommé « Bulgaroctone » : le « Tueur de Bulgares »), allié à la Rus' de Kiev, attaque la Bulgarie. En 971, il prend Preslav, la capitale, et en 1018 il met fin au premier Tzarat, en réincorporant les anciens territoires de la Bulgarie dans l'Empire romain d'Orient. En 1180, la révolte des Bulgares et des Valaques, menée par les frères Petar et Assen, va aboutir au Second Empire Bulgare. Durant le règne de Jean Kaloyan (1197-1207, dit « Joanisse, roi de Blaquie et de Bougrie » par Geoffroi de Villehardouin) la Quatrième croisade détruit la puissance byzantine en 1204 : Constantinople devient le siège d'un Empire latin d'orient. Baudouin VI de Hainaut qui avait été proclamé empereur à Constantinople tente de conquérir le royaume, mais Kalojan l'écrasa et le fit prisonnier à Andrinople en avril 1205. La rançon n'étant pas payée, Baudouin mourut en captivité. Kalojan mourut assassiné en 1207 par un mercenaire couman alors qu'il assiégeait Thessalonique tombée entre les mains des Croisés. Plus tard, sous le règne de Ivan Assen (1218-1241), le royaume parvint à son apogée. Les arts et la culture connaissent un grand essor, comme en témoignent, entre autres, les fresques du monastère de Boiana près de Sofia, de nombreuses églises, ainsi que le palais de Tarnovo sur la colline de Tsarevets. À cette époque le royaume possédait l'accès à trois mers : la mer Noire, la mer Égée et la mer Adriatique. Sur le plan économique, Ivan Asen encouragea le commerce, accorda des privilèges à la république de Dubrovnik (vers 1230) et frappa monnaie en or et en bronze. Ivan Assen mourut en 1241. Une conjuration de boyards assassina son fils mineur ainsi que son frère Mihail Assen. En 1242, les raids tatars et mongols frappèrent durement le royaume des Assénides, au retour de leur grande invasion en Occident, et obligent cet État à payer tribut à la Horde d'or dirigée par Djötchi. La dynastie des Assénides régnera encore une quarantaine d'années, avant d'être remplacée par la dynastie des Terter. Bien qu'affaibli par la domination tatare, le royaume connaîtra une dernière période brillante sous le long règne (1331-1371) de tsar Ivan Aleksandre Asen. La première période de son règne (1331-1364) est une réussite avec la reconquête des territoires qui avaient été perdus en Thrace, le long de la Mer Noire et dans les Rhodopes. La seconde période (1365-1371) est marquée par les défaites contre Amédée VI de Savoie qui se dirige vers la Mer Noire (1366-1367), contre le Royaume de Hongrie qui envahit la région de Vidin (1365-1369). Le royaume est partagé entre les fils d'Ivan Alexandre, l'un ayant le royaume de Vidin, l'autre le royaume de Tărnovo, alors que le Despotat de Dobroudja était devenu indépendant au fil du règne d'Ivan Alexandre. Trop faibles pour opposer une résistance réelle, les deux royaumes de Tarnovo (1393) et de Vidin (1396) allaient tomber l'un après l'autre sous la domination de l'Empire ottoman à la fin du . Période ottomane La Bulgarie est entièrement conquise en 1396. La position géographique de la Bulgarie, l'importance relative de sa population ainsi que le peu d'intérêt que lui portaient les puissances occidentales en ont fait une province de l'Empire ottoman pendant près de cinq siècles, de 1396 à 1878. La Bulgarie, annexée à l'Empire ottoman, n'est alors qu'une province administrée par les sultans d'Istanbul sous la tutelle religieuse du Patriarcat de Constantinople. Le pays perd son indépendance mais aussi son nom et sa capitale : les Ottomans n'emploient que le mot Roumélie pour désigner l'ensemble de leurs possessions balkaniques (en turc Rumeli signifiait « pays des [Gréco]orthodoxes », le terme (> gr. Ρωμιός > gr. class.Ῥωμαῖος) étant devenu progressivement depuis la survie de l'Empire Romain exclusivement en Orient (celui dont la capitale était transférée de Rome à Byzance /renommé Constantinople, /=Istanbul de nos jours/) l'ethnonyme de tous les sujets de l'Empire et l'administration ottomane ne distinguait pas la population que sur le principe confessionnel, c'est-à-dire les Bulgares étaient égalés aux Grecs et les autres nationalités chrétiennes orthodoxes d'Orient). Un système féodal strict y fut établi, afin de contrôler de près cette région proche d'Istanbul et donc stratégiquement essentielle. Les Bulgares n'étaient pas juridiquement égaux avec les musulmans ottomans et devaient payer des impôts beaucoup plus élevés (dhimmitude). Mosquées et minarets se multiplient au fil de la colonisation ottomane et de l'islamisation d'une partie des Slaves (Pomaques). Sur les côtes, les Grecs demeurent à Nessebar, Obzor et Varna. Quelques églises sont rasées et c'est autour de la religion chrétienne, dans les montagnes, que la résistance s'organise, le plus souvent grâce aux monastères qui vivaient repliés sur eux-mêmes pour éviter les représailles, mais qui entretenaient le culte de la nation bulgare. La période ottomane permet aussi l'accès à l'indépendance de l'Église Bulgare. Échappant à la tutelle du Patriarcat œcuménique de Constantinople, dominé par les Grecs, les religieux orthodoxes bulgares instaurent l'exarchat Bulgare en 1870 avec le consentement de la Sublime Porte et sous les pressions russes. Vers la deuxième moitié du , avec le développement de l'économie et le commerce et le déclin de la force militaire turco-ottomane, une nouvelle génération de Bulgares surgit. Les plus éminents personnages de cette véritable Renaissance tardive sont le moine Païssii de Hilendar, Petar Beron, Kolyo Ficheto (le plus grand architecte de l'époque), Georgi Rakovski, le poète Khristo Botev (tué en 1876), Georgi Benkovski, Liuben Karavelov et Stefan Stambolov. Isolés dans leurs montagnes, les monastères deviennent de vrais foyers de résistance contre les Ottomans. De nombreux nationalistes y trouveront refuge. Parmi eux, le plus célèbre des héros révolutionnaires, Vasil Levski, sera pendu à Sofia. La domination ottomane ne prend effectivement fin qu'à la suite de l'insurrection d'avril 1876, qui entraîne la guerre russo-turque de 1877 et le traité de San Stefano du , par lequel la Bulgarie acquiert une indépendance relative en tant que principauté autonome. Restauration de l'État bulgare La création de ce grand État slave dans les Balkans et le renforcement de l’influence russe dans la région provoquent le bouleversement des intérêts politico-stratégiques des Grandes Puissances. Aussi, devant leurs protestations, le tsar Alexandre accepte la réunion du Congrès de Berlin en 1878. Ce dernier se clôt par le Traité de Berlin qui supprime la Bulgarie ethnique du traité de San Stefano qui faisait suite au conflit russo-ottoman, et divise en deux la nouvelle principauté bulgare. Ces nouvelles frontières refusent aux Bulgares l'unité réclamée par les nationalistes. Plusieurs conflits régionaux démarrent. En 1879, la Bulgarie se dote de la « Constitution de Tarnovo » instaurant une monarchie constitutionnelle où le souverain (Knèze) possède certaines prérogatives d'intervention définies dans la constitution. Le pouvoir législatif relève de l’Assemblée nationale. Le même jour le prince germanophone Alexandre de Battenberg (1879-1886) est élu chef de la principauté par l’Assemblée constituante. Mais le prince entre rapidement en conflit avec les libéraux alors au pouvoir et parvient grâce à un coup d'État, en 1881, à suspendre la constitution et à s’octroyer les pleins pouvoirs. En 1883, le prince rétablit le régime constitutionnel. En septembre 1885, un soulèvement permet aux Bulgares d’unir enfin la principauté de Bulgarie et la Roumélie orientale en un seul État. Un mois plus tard, la Serbie tente vainement d’envahir la Bulgarie. À partir de 1903, le prince Ferdinand de Saxe-Cobourg-Gotha (1887-1918) fait valoir ses prérogatives constitutionnelles en ayant lui-même le dernier mot lorsqu'il s'agit de désigner des premiers ministres. Cela conduit certains à parler d'un régime princier censé personnel. Continuant de se moderniser, la Bulgarie devient même une puissance militaire dans la région des Balkans, appelée « la Prusse des Balkans ». Néanmoins, ce n’est qu’en 1908 que le prince proclame l’indépendance de la Bulgarie, profitant de la prise du pouvoir par le parti Jeunes-Turcs à Constantinople. Il s'octroie le titre de tsar. Le pays est profondément impliqué en 1912 et 1913 dans les guerres balkaniques, série de conflits avec ses voisins. Pendant la première guerre balkanique, la Bulgarie conduit la Ligue balkanique contre l'Empire ottoman et a vaincu, mais une querelle relative au contrôle de Macédoine provoque une seconde guerre entre les pays de la Ligue. La Bulgarie, attaquée simultanément par ses voisins, a perdu face aux armées de l'Empire ottoman, la Serbie, la Grèce et la Roumanie. Cette perte a conduit à une « catastrophe nationale », avec la perte de territoires et une crise économique. Pendant les deux guerres mondiales, la Bulgarie se retrouve dans le camp des perdants. La perte de la Première Guerre mondiale provoque la seconde catastrophe nationale et dénote l'échec des efforts pour réunir tous les Bulgares dans un État-nation. Une période d'instabilité politique a suivi. Le coup d'État du 9 juin 1923 supprime l'ancien gouvernement agrarien et installe un régime pro-fasciste d'Alexandre Tsankov. En septembre la même année, une insurrection ouvrière visant à renverser le gouvernement de Tsankov a échoué. Pendant l'entre-deux guerres et en prenant exemple sur l'Allemagne nazie, le tsar contourne une à une les clauses du Traité de Neuilly, de façon indirecte tout d'abord, puis ouvertement à partir des années 1930. C'est ainsi qu'il parvient à fonder à nouveau une armée de l'air dès 1935. Dans le même temps, il soumet la Bulgarie à un régime fortement autoritaire. En 1935, le tsar Boris installe une dictature personnelle pour éviter la crise politique. La Bulgarie continuera néanmoins à renforcer son armée à la fin des années 1930. Le 7 septembre 1940, l'Allemagne aide la Bulgarie à se faire restituer la Dobroudja du Sud par la Roumanie (traité de Craiova). Cette aide allemande avait comme but certain de voir la Bulgarie se ranger du côté des pays de l'Axe, ce qui fut fait le mars 1941 lorsque le tsar Boris signa le pacte tripartite. La Bulgarie entra en guerre aux côtés de l'Allemagne contre la Yougoslavie et la Grèce (opération Maritsa), ce qui lui permit de récupérer également la Macédoine et le débouché sur la mer Égée. À la suite du décès du tsar Boris le 28 août 1943, les alliés tentèrent de faire pression sur le jeu des alliances bulgares en bombardant directement la Bulgarie. Malgré une position de neutralité préservée durant toute la guerre vis-à-vis de l'Union soviétique, l'Armée rouge approche de la frontière bulgare puis déclare la guerre à la Bulgarie le 5 septembre 1944. C'est la « guerre d'un jour », car le lendemain, une insurrection menée par la coalition du Front de la Patrie (communistes bulgares et Zveno) renverse le gouvernement et instaure un régime favorable à l'URSS. Sort des juifs bulgares En , un vaste mouvement d'opinion, en Bulgarie et des figures comme Dimitar Pechev convainquent le tsar Boris de refuser de livrer les juifs nationaux aux nazis malgré la présence de la Wehrmacht sur le sol de son allié. Seuls les juifs grecs (des territoires de l'Égée pris à la Grèce) et juifs bulgares sont sacrifiés ; le reste de la communauté juive de Bulgarie vivant à l'intérieur des frontières définies par le traité de Neuilly échappe à la déportation. Les juifs de Thrace et de Macédoine, territoires « libérés par l’armée bulgare » en 1941, sont déportés en 1943. État communiste Après la Seconde Guerre mondiale, la Bulgarie entre dans la sphère d'influence de l'URSS (avec l'entrée de l'armée rouge le ) et devient elle-même en 1946 une « démocratie populaire » incluse dans le bloc de l'Est et gouvernée de manière dictatoriale : la république populaire de Bulgarie. Dans les premières années du régime stalinien, l’agriculture est collectivisée et une campagne d’industrialisation massive est lancée. La Bulgarie adopte une économie planifiée, similaire à celle des autres États communistes d'Europe de l'Est. De 1950 à 1956 Valko Tchervenkov démantèle les derniers vestiges de l'activité économique privée. En 1947, lorsque la collectivisation a commencé, la Bulgarie était un État essentiellement agraire, avec environ 80 % de sa population vivant dans des zones rurales. La vie dans les campagnes est radicalement modifiée : électricité, asphaltage des routes, petits ateliers pour le travail féminin, santé, éducation. Les méthodes de gouvernement de Valko Tchervenkov sont également inspirées de celles de Staline : celui-ci effectue des purges politiques, impose un culte de la personnalité et applique une censure stricte et une politique isolationniste (les relations avec les États-Unis sont provisoirement rompues en 1950). Ainsi, avec la mort de Staline en 1953 et la déstalinisation, Tchervenkov est écarté du pouvoir, Todor Jivkov devient premier secrétaire du parti communiste bulgare (PCB) en 1954, puis président en 1962. L'ambitieux programme industriel de Tchervenkov est revu à la baisse, l'agriculture redevient prioritaire et les coupons de rationnement disparaissent. S'ouvre alors une ère de plus de trente-cinq ans de domination d'un seul homme qui ne sera chassé du pouvoir qu'en 1989, à l'âge de . Mais le régime autocratique de Jivkov est aussi une ère de stabilité politique et économique sans équivalent dans le bloc de l'Est. Au milieu des années 1950, le niveau de vie avait dépassé celui d'avant-guerre : les salaires réels ont augmenté de 75 %, la consommation alimentaire a nettement augmenté, les installations médicales et les médecins sont devenus accessibles à l'ensemble de la population et, en 1957, les travailleurs des fermes collectives bénéficièrent du premier système de retraite et de protection sociale agricole d'Europe de l'Est. Dans les années 1980, un certain nombre de problèmes politiques (vieillissement de la nomenklatura), économiques (inflation due à l'économie parallèle) et sociales (la question turque) déstabilisent le régime L'URSS a une telle confiance dans le régime communiste bulgare, qu'à l'exception des deux petites stations d'écoute et de surveillance aérienne et navale des caps Kaliakra et , l'Armée rouge n'entretient aucune troupe sur le sol de la Bulgarie, tout en lui livrant son pétrole à des tarifs préférentiels en échange de produits agricoles et de l'industrie légère. Les relations avec Moscou sont tellement proches qu'il fut envisagé jusque vers la fin des années 1960 que la Bulgarie devienne la seizième république soviétique. Au début de l'année 1989, dans certaines régions à forte population d'origine turque, de graves affrontements ont eu lieu et ont fait des victimes, à la suite desquels le président du conseil d'État bulgare, Todor Jivkov, s'est adressé à la population pour encourager les Turcs bulgares à s'installer en Turquie. Peu après son discours, la frontière avec la Turquie a été ouverte le 29 mai 1989 exclusivement pour les Turcs et les musulmans du pays et plus de 360 000 personnes ont quitté la Bulgarie communiste pour la Turquie entre le 30 mai 1989 et le 22 août 1989 La Turquie a finalement fermé la frontière pour empêcher une nouvelle immigration de Turcs bulgares. Face aux difficultés d'installation en Turquie, 40 000 Turcs et Musulmans sont retournés en Bulgarie dans les trois premiers mois suivant leur arrivée. Ce processus s'est poursuivi et, à la fin de 1990, environ 150 000 personnes étaient rentrées en Bulgarie Le pays s'oriente vers la technologie de pointe, secteur qui représente 14 % de son PIB entre 1985 et 1990. Ses usines produisent des processeurs, des disques durs, des lecteurs de disquettes et des robots industriels. Les premières remises en question de l'économie « socialiste » planifiée en Bulgarie et de son alignement sur l'URSS apparurent bien avant la perestroïka : en 1984, la décision des Russes d'appliquer les tarifs internationaux à leur pétrole, conjuguée à une forte sécheresse qui eut pour résultat de faire baisser le niveau des cours d'eau alimentant les barrages hydroélectriques, suscitent un fort mécontentement. Mais c'est la situation écologique désastreuse du pays qui déclenche les premières protestations ouvertes et la formation de groupes dissidents comme le club pour le soutien de la perestroïka et de la glasnost puis, en 1989, Podkrepa et Ekoglasnost. Les mouvements de protestation entraînent la chute de Jivkov le 10 novembre 1989 ainsi que l'unification de tous les groupes dissidents et libéraux au sein du SDS (Union des forces démocratiques) alors qu'un grand enthousiasme s'empare du pays. La domination du parti communiste s'achève en 1990, quand ont lieu les premières élections multipartites. Époque contemporaine Après la chute des régimes communistes en Europe et l’ouverture du rideau de fer, l’intégration de la Bulgarie au monde démocratique a été plus longue que pour d’autres pays du pacte de Varsovie. L’instauration d’un régime parlementaire fort par la nouvelle constitution a eu pour effet une forte instabilité gouvernementale : sept gouvernements se sont succédé en sept ans entre 1991 et 1997. Une coalition de droite, dominée par le SDS, arriva au pouvoir en 1997. Ces années de transition ont apporté l’expérience de l’alternance politique mais surtout l’enracinement croissant de l’État de droit, malgré des lacunes importantes, essentiellement dues à la corruption et à la puissance économique des mafias héritées du régime communiste, dans lequel leur efficacité était supérieure à celle des services de l’État et s’y substituait. En décembre 2000, la levée de l’obligation de visa pour les Bulgares souhaitant voyager dans les pays de l’Union européenne a représenté un premier pas concret vers son intégration. La crise du Kosovo, au cours de laquelle la Bulgarie a joué un grand rôle dans l’accueil et le transit des troupes de l’OTAN, a marqué un tournant dans les relations politiques entre les alliés occidentaux et Sofia, même si l’opinion bulgare était spontanément portée à une certaine solidarité avec les Serbes, eux aussi slaves et orthodoxes. La stabilisation économique et politique du pays est désormais possible. La Bulgarie a rejoint l’OTAN en 2004 et l’Union européenne en janvier 2007, mais en septembre 2012 elle renonce à son projet d’entrer dans la zone euro. Le 8 décembre 2022, les ministres européens de l'Intérieur approuvent l'adhésion de la Croatie à l’espace Schengen et rejettent les demandes de la Roumanie et de la Bulgarie, l’Autriche ayant mis son veto à cet élargissement. Les Pays-Bas avaient émis des réserves sur la Bulgarie, mettant en cause la corruption dans ce pays. L'Autriche, qui fait face un afflux de demandeurs d'asile, est opposée à la levée des contrôles aux frontières avec la Roumanie et de la Bulgarie, estimant qu'elle accentuerait la hausse des arrivées de migrants. Politique La Constitution date de juillet 1991. Elle instaure une république multipartite à régime parlementaire, où le président de la république de Bulgarie est chef d'État et le Premier ministre chef du gouvernement. Le pouvoir exécutif est exercé par le gouvernement tandis que le pouvoir législatif est partagé entre le gouvernement et l'Assemblée nationale. Le pouvoir judiciaire est indépendant des deux premiers. Présidence de la République Le président de la république de Bulgarie est élu au suffrage direct pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois. Il est le chef de l'État et le commandant en chef des forces armées. Il est également à la tête du Conseil consultatif pour la sécurité nationale. Il peut s'opposer en premier ressort à la promulgation d'une loi. Pour contourner ce veto, le parlement vote à nouveau le texte. Il nomme le Premier ministre. L'actuel président de la République est Roumen Radev. Le président de la république de Bulgarie est assisté dans ses fonctions par un vice-président de la République élu simultanément sur le même bulletin que lui. Assemblée nationale Le pouvoir législatif en Bulgarie est monocaméral, il ne comprend donc qu'une seule chambre, l'Assemblée nationale (Narodno Sabranie), constituée de élus au suffrage universel direct pour une durée de quatre ans. Les électeurs votent pour un candidat ainsi que pour un parti politique ou pour une liste de coalition dans chacune des vingt-huit divisions administratives du pays. Un parti ou une coalition doit obtenir au minimum 4 % des suffrages pour obtenir des députés. Le Parlement vote les lois et le budget, prend les décisions relatives à : l'organisation des élections présidentielles ; la nomination et de la révocation du Premier ministre et des autres membres du gouvernement ; la déclaration de guerre, au déploiement de troupes armées hors de la Bulgarie ; la ratification des accords et des traités internationaux. La Constitution institue également une Cour constitutionnelle chargée de contrôler la constitutionnalité des lois ainsi que celle des traités internationaux. Elle peut être saisie par le président de la République, le Premier ministre, l'Assemblée nationale et par la Cour suprême de cassation et par la cour suprême administrative (il n'y a pas de recours direct des citoyens devant la Cour constitutionnelle). Élections Lors des élections législatives du , le Parti socialiste bulgare de Sergueï Stanichev est arrivé en tête des suffrages avec 30 % des voix devant le Mouvement national Siméon du Premier ministre Simeon Sakskoburggotski (l'ex-roi Siméon II), le parti de la minorité turque (le Mouvement des droits et des libertés) et le parti nationaliste Ataka (Attaque). Le , après une première tentative avortée de formation de coalition, le nouveau gouvernement proposé par Sergueï Stanichev est accepté par le Parlement par pour et . C'est un gouvernement de coalition avec les deux partis arrivés en deuxième et troisième positions aux élections législatives deux mois auparavant, dirigés respectivement par Simeon Sakskoburggotski et par Ahmed Dogan. Le dimanche , les Bulgares ont élu les dix-huit députés européens pour la première fois au suffrage universel direct. La participation a été très faible (28,6 %), manifestant le désintérêt des Bulgares pour les affaires européennes. De plus, discrédité par de nombreuses affaires de corruption, le Parti socialiste bulgare est en net recul : le nouveau parti de centre-droit Citoyens pour le développement européen de la Bulgarie (GERB), dirigé par le maire de Sofia, Boïko Borissov, arrive ainsi en tête avec 21,69 % des voix, et obtient cinq sièges. Ont également obtenus cinq sièges : le Parti socialiste bulgare (21,41 %) et le Mouvement des droits et des libertés des turcophones (20,26 %). Le parti nationaliste Ataka se voit attribuer deux sièges (14,22 % des voix) tandis que le dernier siège revient au Mouvement national pour la stabilité et le progrès (6,26 %), parti centriste héritier du Mouvement national Simeon . Le , le GERB, nouveau parti politique se réclamant de droite, gagne les élections législatives avec une majorité relative de 39,71 % des suffrages et Boïko Borissov devient Premier ministre le 27 juillet. Armée L'armée bulgare (en bulgare Българска армия, translittération internationale Bălgarska armija) a engagé une réforme en profondeur en 1997 afin d'atteindre les standards de l'OTAN à laquelle la Bulgarie a adhéré en avril 2004. Le budget de la Défense bulgare s'élevait en 2005 à de leva soit d'euros ; en 2003 il était de de dollars américains (1,9 % du produit national brut) ; en 2008 de dollars ; en 2010 de dollars (1,44 %). Ses effectifs qui s'élevaient en 1988 à alors que le pays était membre du pacte de Varsovie sont descendus à en 2005 et devraient atteindre en 2011. La Bulgarie a décidé d’abolir le service militaire obligatoire (dont la durée était de six à neuf mois) à partir du . En juin 2011, plus de bulgares sont déployés dans d'autres pays. Après une réduction du matériel obsolète entre 2000 et 2008, l'Armée de Terre exploite actuellement T-72 et blindés lourds ; d'artillerie de plus de de calibre. Les forces aériennes ont Su-25, MiG-21 et MiG-29 et et hélicoptères. La Bulgarie possède aussi des systèmes de missiles précis comme les S-300 et SS-21. Économie La Bulgarie possède une économie de marché libérale, qui est intégrée à l'Économie de l'Union européenne depuis 2007. La monnaie nationale est le lev bulgare, qui est lié à l'euro au taux de 1,95583 pour un euro. La Bulgarie est un pays industrialisé et la plupart de l'économie est dans le secteur privé. Le pays a connu une grave crise économique en 1996-1997 et est passé sous la tutelle du Fonds monétaire international qui lui a imposé de sévères restrictions et de nombreuses privatisations. Les principales sources de revenus et de croissances économiques sont le secteur de l'énergie, l'exploitation minière, l'industrie légère et le tourisme. Selon l'Institut national de statistique (INS) de Bulgarie, le PIB en 2009 était de de dollars (environ à PPA). En 2010 le montant des exportations était de de dollars, dont les principaux produits étaient l'acier, les machineries, les combustibles raffinés et les textiles. Durant la décennie 2000, le pays a connu une croissance économique importante dans l'optique de son adhésion à l'Union européenne. De 2004 à 2008, la croissance du produit intérieur brut était de 6 % en moyenne. Le chômage est tombé de 18 % (2003) à 9,1 % (2010). La main-d'œuvre est estimée à de personnes. 2008 aura été marquée par une forte croissance, 6,5 % du PIB, et de grands projets énergétiques comme le gazoduc South Stream et la centrale nucléaire Belene. Mais l'année est également marquée par la sanction de Bruxelles contre l'utilisation frauduleuse des fonds d'aide européens et les premières conséquences sur l'économie réelle de la crise financière internationale avec un éclatement de la bulle immobilière qui s'est traduit par une chute des investissements directs étrangers de 25 % en huit mois. En 2022, la Bulgarie est classée en pour l'indice mondial de l'innovation. La Bulgarie reste encore à ce jour le pays le plus pauvre de l'UE. PIB nominal par région La Bulgarie fait état de six régions de planification, selon la nomenclature des unités territoriales statistiques. Selon Eurostat (2016). Énergie et industrie Même si elle manque de ressources stratégiques comme le gaz naturel et le pétrole, la Bulgarie possède un réseau énergétique puissant qui joue un rôle important dans la région et en Europe. La source principale d'électricité est l'énergie nucléaire. La seule centrale nucléaire du pays satisfait 34 % des besoins énergétiques du pays. Une deuxième centrale avec deux réacteurs de mille mégawatts est en cours de construction près de Béléné. La construction de deux réacteurs supplémentaires à Kozlodouï est également envisagée. Après 2005 le pays a aussi concentré ses efforts sur les projets d'énergies renouvelables, en particulier des parcs éoliens. La Bulgarie a actuellement l'un des marchés à plus forte croissance de l'énergie éolienne dans le monde. Les autres sources d'électricité sont hydroélectriques et plusieurs vastes centrales thermiques. Malgré l'énorme ralentissement économique après la chute du communisme, la Bulgarie possède encore une capacité industrielle considérable. Le pays est un producteur à grande échelle de cuivre, de zinc, de charbon et de tabac (classé respectivement seconde, quatrième, sixième et troisième dans l'Union européenne). Le pays produit également de tonnes d'acier brute par an. La production de métaux et d'alliages a lieu dans quelques grands complexes miniers et métallurgiques, comme Elatsite ( de tonnes de cuivre par an), Stomana ( de tonnes de fer et acier par an) et KTsM ( de plomb et de zinc par an). L'industrie lourde inclut aussi le raffinement des carburants, la production et la réparation de wagons, d'automobiles (à Lovetch), de matériel de communication, de matériel électronique et de matériel militaire. Transport et infrastructure Située dans le carrefour entre l'Europe et l'Orient, la Bulgarie possède une position stratégique. Le réseau routier a de longueur, dont une partie considérable est en mauvais état. Le réseau ferroviaire est bien développé, cependant les lignes les moins fréquentées disposent de trains plutôt vétustes. La ligne Sofia-Plovdiv est la mieux desservie du pays. Il n'existe pas de trains à grande vitesse en Bulgarie, mais la première ligne de ce type est prévue d'être complète en 2017. Le programme de modernisation à un coût de est en progression. Le métro de Sofia est le seul système de transport urbain souterrain en Bulgarie. Le métro est prolongé pour avec en très bon état. Dans le début des années 2000, la Bulgarie avait de routes, dont presque toutes ont été asphaltées, mais près de la moitié () est tombé dans le plus mauvais classement international pour les routes asphaltées. Le réseau routier en 2011 est constitué de de routes, dont sont de terre, sont bitumées et sont des autoroutes. La stratégie nationale de développement de l'infrastructure intégrée envisage la construction de de nouvelles autoroutes jusqu'à 2015. La Bulgarie était le premier pays de l'Europe de l'Est avec une industrie des technologies de l'information. Le réseau de communication comprend une gamme complète de services téléphoniques et Internet à la disposition de la majorité de la population. Le nombre total de lignes téléphoniques fixes s'élève à , et le nombre de téléphones cellulaires en usage est estimé à plus de . La Bulgarie a connu une augmentation rapide du nombre d'utilisateurs d'Internet . Investissements étrangers directs À partir de la fin des années 1990, les investissements de l'Occident et la Russie ont largement contribué à la récupération de la crise économique de 1996-1997, mais le taux d'investissement est resté inférieur à celui d'autres pays d'Europe orientale. En 2003, les principales sources nationales de l'investissement étranger direct, étaient, par ordre d'importance, l'Autriche, la Grèce, l'Allemagne, l'Italie et les Pays-Bas. Un certain nombre d'entreprises étrangères ont investi dans l'engrais chimique et les industries agro-alimentaires. Dans les années 2000, la Chine a investi dans l'industrie électronique bulgare. Certains accords de coopération ont été signés entre les deux pays pour la fabrication de composants de véhicules. En 2012, le constructeur chinois Great Wall Motors inaugure, via la société Litex Motors, sa première usine d'assemblage en Europe, Eurocopter, ceci conformément à un protocole bilatéral impliquant une variété de machines, logiciels et autres produits industriels. Démographie Avec une population de en 2011, la Bulgarie est le le plus peuplé dans l'Union européenne. La majorité d'entre eux (environ 83 %) sont bulgares, et les autres grands groupes ethniques sont les Turcs (environ 9 %) et les Roms (environ 5 %). Le taux d'urbanisation est de 73 %. La plus grande ville est la capitale Sofia avec ses , qui représentent 17 % de la population totale du pays. Les autres grandes villes sont Plovdiv (), Varna (), Bourgas () et Roussé (). Selon une étude publiée par l'ONU à l'été 2007, la Bulgarie se classe à la mondiale par le taux de croissance des personnes âgées, à la par la part de la population âgée de ou plus (22,9 %, contre 11 % en moyenne dans le monde) et à la par l'âge moyen de ses habitants ( contre 28 en moyenne dans le monde). Aujourd'hui le pays se trouve en une crise démographique grave, avec un des plus bas taux de natalité dans le monde (9,32/, ) et un des plus hauts taux de mortalité (14,32/, dans le monde). L'écart résultant donne à la Bulgarie le plus faible taux de croissance démographique de toute nation souveraine dans le monde (-0,78 %). Ceci souligne la crise démographique que connaît le pays depuis le milieu des années 1980 et qui s'est accélérée après la chute du régime communiste en 1989. Cette situation s'explique par plusieurs facteurs : la faiblesse du niveau de vie et l'insécurité socio-économique n'incitent pas à faire des enfants ; le souhait de consacrer le maximum de moyens à l'éducation des enfants afin qu'ils puissent faire des études longues et de niveau élevé ; l'arrivée à l'âge de la retraite de la génération du baby-boom ; le départ vers l'Europe occidentale, l'Amérique du Nord et l'Australie de nombreux jeunes, surtout parmi ceux qui ont fait des études supérieures si bien que la population a considérablement chuté depuis 1989 ; un des taux d'avortement les plus élevés au monde (75 pour ) malgré l'usage très largement répandu de moyens de contraception modernes. Le vieillissement de la population a, d'ores et déjà, des conséquences négatives sur la situation économique et sociale : hausse des pensions de retraite, hausse des dépenses médicales, baisse de la consommation, de l'épargne et de l'investissement, baisse des recettes du régime de sécurité sociale et, par voie de conséquence, déficits croissants du système de protection sociale auxquels la croissance économique en recul ne pourra pas remédier. Selon les experts, cette tendance ne pourra s'inverser, en Bulgarie (comme dans les autres pays européens), ni à court, ni à moyen terme. La population de la Bulgarie a chuté de 11 % entre 2011 et 2021. Langues La langue officielle de la Bulgarie est le bulgare, une langue slave méridionale appartenant à la famille des langues indo-européennes. Il est également parlé dans les pays voisins, tels que l'Ukraine (dans la région du Boudjak), la Moldavie, la Macédoine du Nord, la Roumanie, la Grèce et la Turquie, et aussi dans la périphérie est de la Serbie (dialecte Torlakian). Le bulgare s'écrit avec l'alphabet cyrillique avec quelques différences par rapport au russe. Il ne comporte en effet que 30 lettres et les prononciations peuvent ne pas être identiques. Le macédonien est fermement considéré en Bulgarie comme un parler bulgare, bien que revendiqué comme une langue à part entière par la Macédoine du Nord. Cela a parfois provoqué des problèmes entre les deux pays lors de l'écriture de documents officiels communs. Religions Selon le recensement de 2011, les orthodoxes bulgares représentaient 59,4 % de la population et les musulmans 7,9 %, et les autres chrétiens 0,9 %, majoritairement affiliés à l'Église catholique. L'Église grecque-catholique bulgare compte (2005). Il existe une petite communauté juive d'environ en Bulgarie. Selon l'Eurobaromètre spécial Social values, science and technology en 2005, 40 % des Bulgares croyaient en un dieu, et autant en des forces vitales ou spirituelles, alors que 13 % ne croyaient en rien de tel. Alévisme bektachisme Éducation et sciences La politique d'éducation en Bulgarie est supervisée par le Ministère de l'éducation et des sciences. À partir de , l'inscription à l’école élémentaire est obligatoire. L'État assure l'éducation gratuite dans ses écoles, sauf pour les établissements d'enseignement supérieur, les collèges et les universités. Le programme se concentre sur les huit principaux domaines disciplinaires : langue et littérature bulgares, langues étrangères, mathématiques, technologies de l'information, sciences humaines et sociales, sciences naturelles et écologie, musique et art, éducation physique et sportive. Selon les estimations du gouvernement de 2003, le taux d'alphabétisation est de 98,6 %, environ le même pour les deux sexes. La Bulgarie a toujours eu des hauts standards d'éducation. Les études primaires durent et se divisent en 8 niveaux (classes) pour chaque année. Les études secondaires s'effectuent aux lycées et les technicum. La formation aux premières dure , et ils peuvent faire partie d'une école des études moyennes qui unit l'éducation primaire et secondaire, ou ils peuvent être des lycées élites, orientés principalement vers les études d'une langue, ou des sciences. Par exemple, il existe des lycées de langue français, anglais, allemand, espagnol et même japonais, aussi des lycées mathématiques et économiques. Les technicum sont des écoles plus spécialisées, orientées vers les technologies. La formation à celles-ci dure aussi . L'éducation supérieure s'effectue dans les universités. Il existe plus de 40 universités en Bulgarie, qui peuvent être générales (université Saint-Clément-d'Ohrid de Sofia, université de Veliko Tarnovo) ou spécialisées (Académie nationale des arts, , Université technique de Sofia). L'échelle d'évaluation individuelle, même dans les universités, les écoles primaires et les lycées, est de 2 (faible) à 6 (excellent). L’Académie bulgare des sciences (ABS) est une organisation publique autonome consacrée à la recherche scientifique. Créée en 1869, elle a un budget annuel de de leva, ou d'euros, et regroupe plus de 70 départements et instituts scientifiques, parmi lesquels l’Institut de recherches spatiales et Soleil-Terre (IRSST), Observatoire astronomique national de Rožen et l’Institut de mathématique et d’informatique (IMI). L’IRSST dirige le programme spatial de Bulgarie, et dans les années 1970 et 1980 préparait des instruments de recherche cosmique et les cosmonautes bulgares. Le premier bulgare à voyager dans l’espace est Georgi Ivanov, qui effectue sa mission en 1979 à bord de Soyouz 33. En 1981, la Bulgarie envoie dans l’espace son premier satellite artificiel, Balgariya-1300, qui est encore en service et fait des recherches sur les régions polaires de la Terre. Il participe au programme d’exploration polaire de l’ABS, qui inclut également une base antarctique, située sur les îles Shetland du Sud. Culture et société La culture bulgare est un syncrétisme d'influences successivement thraces, grecques, celtiques, romaines, slaves, proto-Bulgares et ottomanes. Pendant le Moyen Âge, la Bulgarie était le noyau culturel des peuples slaves avec des réalisations culturelles notables, par exemple l'alphabet cyrillique et les compositions musicales complexes de Joan Cucuzel. Entre 1396 et 1878, la Bulgarie était une partie de l'Empire ottoman. La théocratie islamique, que les ottomans avaient installée, a persécuté la culture bulgare médiévale et cherché à isoler les Bulgares des courants progressistes de l'Europe. Littérature Pendant le Moyen Âge la Bulgarie a exercé une influence significative sur l'Europe de l'Est, particulièrement les peuples slaves. La Bulgarie possédait certains des meilleurs instituts en Europe, notamment les écoles littéraires d'Ohrid et Preslav, où l'alphabet cyrillique a été développé, et l'école artistique de Tarnovo. Après la conquête ottomane de Bulgarie à la fin du , ces instituts cessent d'exister. La Renaissance bulgare est une période d'essor culturel, qui commence avec l'écriture dIstoriya Slavyanobolgarskaya par Païsius de Hilendar en 1762, sous l'influence des Lumières. La « Renaissance bulgare » est principalement associée avec la progression de la conscience nationale et l'émergence d'un nationalisme romantique, qui donne lieu au rétablissement de l'indépendance du Patriarcat de Bulgarie en 1870, l'insurrection d'avril en 1876 et la restauration de l'État bulgare en 1878. Les années 1880 à 1945 se distinguent par la prospérité de la littérature. La modernisation du pays et le besoin de compenser les siècles sans liberté sous la théocratie musulmane incitent à une adoption des courants littéraires d'Europe, comme le symbolisme (Peyo Yavorov, Pencho Slaveykov, ), l'expressionnisme (Geo Milev) et le réalisme (Yordan Yovkov, Yordan Raditchkov). Après 1945, le réalisme socialiste soviétique et la science-fiction sont devenus les genres dominants dans la littérature. Khristo Botev est considéré comme héros national et l'anniversaire de sa mort est célébré chaque année. Ivan Vazov est considéré comme le plus grand poète bulgare, célébré non seulement dans son pays ou dans la région, mais dans toute l’Europe. Elias Canetti, écrivain britannique, juif d'origine bulgare, recevra le prix Nobel de littérature (1981). Patrimoine Une grande quantité de sites archéologiques de toutes les époques est disséminée dans tout le pays. La Bulgarie a le plus grand nombre de sites archéologiques découverts en Europe après l'Italie et la Grèce, et beaucoup d'entre eux sont d'origine thrace. Un objet historique d'importance majeure est le plus ancien trésor d'or dans le monde, datant de 5000 , provenant du site de la nécropole de Varna. Il y a aussi neuf sites du patrimoine mondial de l'UNESCO : le Cavalier de Madara, les tombeaux thraces dans Svechtari et Kazanlak, l'église de Boyana, le monastère de Rila, les églises rupestres d'Ivanovo, Parc national de Pirin, Sreburna réserve naturelle et l'ancienne ville de Nessebar. Cinéma Dans le domaine du cinéma, la Bulgarie est notée pour ses films artistiques dont certains tels que Midi torride (1965) et Eastern Plays (2009) ont été projetés au Festival de Cannes. Médias Les médias en Bulgarie ont une tradition d'objectivité. La presse n'a pas de restrictions légales et la publication des médias imprimés est complètement libre. La plupart des journaux quotidiens sont en un format hybride, qui contient des éléments à la fois de presse de qualité et des tabloïds. Les médias électroniques sont les plus populaires dans le pays, mais à cause du manque de législation spécifique, ils sont sensibles à un certain nombre de tendances négatives, telles que la dégradation générale des produits médiatiques, l'autocensure et des pressions politiques ou économiques. Les médias Internet gagnent en popularité à cause de la teneur en large éventail d'opinions et de points de vue disponibles, l'absence de censure et des contenus diversifiés. Musique La Bulgarie a une grande tradition de chant choral. L'instrument national bulgare est la cornemuse « gaida », ainsi que la flûte longitudinale en trois parties de « kaval ». Dans la plupart des régions du pays, le Gaïa Thracien (Djura Gaida) est joué, principalement pour la danse, tandis que dans les Rhodopes, le Kaba Gaïa aigu est utilisé pour accompagner les ballades pour la plupart des bals. Figurent parmi les compositeurs bulgares Dobri Khristov (1875-1941) et Petko Staynov (1896–1977). Tourisme Chaque année, la Bulgarie accueille de touristes, principalement de Russie, de Roumanie, d'Allemagne, du Royaume-Uni et de la Scandinavie. Les types de tourisme principaux sont le tourisme de masse, de culture et de vin. Depuis 1995, le tourisme balnéaire s'est fortement développé le long de la mer Noire, notamment à Slantchev Briag, à Albena ou aux Sables d'or (Zlatni Pyasatsi), près de Varna. Certains sites historiques sont également d'intérêt : on citera notamment Veliko Tarnovo, dont la citadelle est parfois l'objet d'un spectacle son et lumière retraçant l'histoire de la Bulgarie à travers les siècles, et le monastère de Rila. Les principales stations de ski de Bulgarie sont Bansko (massif du Pirin), Borovets (massif du Rila) qui est la station historique de Bulgarie et Pamporovo située dans les monts Rhodopes, non loin de la frontière avec la Grèce. Elles attirent aussi leur lot de touristes étrangers (anglais, russes) et nationaux. Curiosités Bouzloudja est un lieu-dit de Bulgarie, situé à quelques kilomètres au sud de Gabrovo, à proximité du mémorial de Chipka. Bouzloudja est aussi et surtout connu pour l'ancienne salle de congrès communiste, aujourd'hui abandonnée, à la forme particulière, celle d'un OVNI. Bien que le bâtiment ne se visite pas, de nombreux curieux y pénètrent pour admirer les fresques en forme de mosaïque ou l'ancien auditorium aujourd'hui délabré. Sports Les sports les plus populaires en Bulgarie sont le volley-ball, le football, l'athlétisme, la boxe et la gymnastique. Football : sport le plus populaire en Bulgarie, il fut introduit en 1893-1894 par des professeurs de gymnastique invités dans le pays qui organisèrent le premier match national dans le collège de Varna en 1894. À la Coupe du monde 1994, les Bulgares se classèrent . Volley-ball : en 2012, la Bulgarie a organisé la ligue mondiale de volley-ball à Sofia. En 2015, la Bulgarie et l'Italie ont organisé conjointement le Championnat d'Europe masculin de volley-ball. Tennis : Grigor Dimitrov et Tsvetana Pironkova sont deux joueurs classés parmi les meilleurs au monde. Lutte : certains lutteurs bulgares embrassent une carrière au Japon dans le sumo, tel Kaloyan Stefanov Mahlyanov (Katsunori Kotoôshû). Rallye : en 2010, la Bulgarie accueille pour la première fois une manche du championnat du monde des rallyes, le rallye de Bulgarie. Formule 1 : un Grand Prix de Formule 1 de Bulgarie devait voir le jour en 2011 ou 2012 mais les organisateurs abandonnent le projet en 2009 à cause de difficultés financières. Fêtes et jours fériés Voir aussi Bibliographie Revue internationale d'histoire militaire. , CIHM, 1984, 324 pages. (Recueil thématique sur l'histoire militaire bulgare, 1876-1955) Articles connexes Géographie de l'Europe Balkans Manifestations de 2020-2021 en Bulgarie Liens externes Site de la présidence Assemblée nationale Site officiel du tourisme Étienne de Poncins, ambassadeur de France, De la Bulgarie Notes et références Notes Références
La Bulgarie, en forme longue la république de Bulgarie (en et , translittération : et ), est un pays d’Europe du Sud-Est situé dans les Balkans. Elle est bordée par la mer Noire à l'est, au sud par la Grèce et la Turquie, au nord par le Danube et la Roumanie, à l’ouest par la Serbie et la Macédoine du Nord. Sa capitale est Sofia.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bouddhisme
Bouddhisme
Le bouddhisme est une religion et une philosophie dont les origines se situent en Inde aux à la suite de l'éveil de Siddhartha Gautama à Bodhgaya dans le Bihar et de la diffusion de son enseignement. Les notions de dieu et de divinité dans le bouddhisme sont particulières : bien que le bouddhisme soit souvent perçu comme une religion sans dieu créateur, cette notion étant absente de la plupart des formes du bouddhisme, la vénération et le culte du Bouddha historique Siddhartha Gautama en tant que bhagavat jouent un rôle important dans le Theravāda tout comme dans le Mahāyāna, qui voient en ce personnage un être éveillé doté d’un triple corps. Le bouddhisme, à travers ses différentes écoles, présente un ensemble ramifié de pratiques méditatives, de rituels religieux (prières, offrandes), de pratiques éthiques, de théories psychologiques, philosophiques, cosmogoniques et cosmologiques, abordées dans la perspective de la bodhi, « l'éveil ». À l'instar du jaïnisme, le bouddhisme est à l'origine une tradition shramana, et non brahmanique comme l'est l'hindouisme. En 2018, on compte (mais le chiffre doit être pris avec prudence) quelque 623 millions de bouddhistes dans le monde, ce qui fait du bouddhisme la quatrième religion mondiale, derrière (par ordre décroissant) le christianisme, l'islam et l'hindouisme. Toutefois, il pourrait passer de 7 % à quelque 5 % de la population mondiale vers 2060, du fait d'un taux de fécondité relativement bas et d'un nombre de conversions pas assez important. L'historien des religions Odon Vallet relève d'ailleurs que c'est , en raison, notamment, des persécutions menées contre le bouddhisme par les régimes communistes en Chine et en Indochine. Le bouddhisme fait l'objet de critiques de la part de religieux non bouddhistes et de scientifiques. Étymologie Originellement, en sanskrit, pour parler de la doctrine du Bouddha, on utilise le plus souvent l'appellation buddhadharma (ou, en pali, buddhadamma), mots signifiant « dharma [enseignement] du Bouddha », à côté d'autres appellations, parmi lesquelles dharmavinaya (enseignement et discipline [vinaya]) et śāsana (enseignements), et par la suite, la traduction de ces termes dans les langues (chinois, japonais, coréen, vietnamien...) des pays où le bouddhisme s'est diffusé et implanté. Le mot « bouddhisme », au sens de « système religieux fondé par le Bouddha en Inde », est un néologisme apparu dans les langues européennes au début du — et d'abord en anglais, langue dans laquelle on trouve la première occurrence de Boudhism en 1800 ou 1801 puis Buddhism en 1816, mot créé sur Buddha avec ajout du suffixe -ism. C'est dans des revues savantes qu'on le rencontre d'abord, revues elles-mêmes créées à la suite de l'intérêt croissant de l'Empire britannique et de l'Empire français pour l'Orient. En France, c'est vers la fin du qu'apparaissent des termes pour signifier les doctrines propres au bouddhisme: on aura ainsi d'abord budsdoisme (1780), puis bouddhisme (1823). Michel-Jean-François Ozeray est un des premiers à utiliser en français le mot bouddisme (sic) en 1817. Bouddhisme devient courant dans les langues européennes vers 1830. Cette création d'un nouveau mot ne signifie pas que la réalité qu'il recouvre ait été découverte simultanément. À titre d'exemple, deux œuvres médiévales ont permis d'entendre parler un peu, sinon du bouddhisme, en tout cas de Sidhartha Gautama, le bouddha historique: la Vie des saints Barlaam et Joasaph et le chapitre 168 de la Description du monde de Marco Polo, intitulé « Description de l'île de Ceylan ». Remarques liminaires Reprenant le terme d'« idées reçues » employé par l'historien des religions Bernard Faure dans un titre d'ouvrage éponyme, et constatant , on peut s'arrêter sur un certain nombre de ces idées reçues pour appréhender le sujet, comme le fait d'envisager le bouddhisme comme une pratique monolithique ; ou de considérer qu'il s'agirait d'une doctrine essentiellement philosophique et rationnelle, auquel cas, les rituels, la magie, les exorcismes ou encore l'ésotérisme n'y auraient pas leur place. Un bouddhisme ou des bouddhismes ? Bien souvent, le bouddhisme est vu comme une sorte de monolithe, et en France essentiellement sous la forme du bouddhisme tibétain, avec le bouddhisme Theravada, ainsi que le bouddhisme zen, tandis que d'autres écoles comme la Terre pure, le Shingon ou le Tendai sont très peu voire pas du tout connues. Et les Occidentaux peuvent penser avoir affaire à des formes du bouddhisme originel (en particulier pour le Theravada), alors que ces formes que nous connaissons aujourd'hui ont toutes traversé les siècles et connu donc d'importantes évolutions. On peut aussi se heurter aux différences dans les pratiques et les croyances entre bouddhistes occidentaux et bouddhistes d'origine asiatique. Plusieurs traditions bouddhistes La longue histoire du bouddhisme, faite de rencontres et de confrontations avec d'autres religions, de réflexions et de controverses au sein des communautés bouddhistes, a abouti à la constitution de nombreuses variations, potentiellement très différentes les unes des autres. De grands regroupements ont pu être opérés. Peter Harvey, avec d'autres, met en avant où le bouddhisme demeure courant : un « bouddhisme du Sud », autour du Theravada, au Sri-Lanka, en Birmanie, en Thaïlande, au Cambodge, au Laos, et dans leur voisinage ; un « bouddhisme de l'Est », autour du Mahayana dans son développement chinois, en Chine, en Corée, au Japon et au Vietnam ; et un « bouddhisme du Nord » dans la région de tradition tibétaine, autour du Mantrayana, au Tibet, en Mongolie, dans l'Himalaya, les régions orientales de la Chine. Plusieurs auteurs parlent à ce propos de ou de . Faure considère que, , et que par conséquent, c'est bien des bouddhismes qu'il convient de parler. , Willard L. Johnson et proposent qu'il serait plus approprié de concevoir le bouddhisme comme une « famille de religions », autour de ces trois grands ensembles, ayant chacune sa propre intégrité. Harvey, tout en reconnaissant que la métaphore de la famille est pertinente, a souligné que le fait de voir les trois ensembles comme des « mondes » distincts risquait de faire minimiser l'importance des différentes connexions qui existent au sein du « réseau » formé par le bouddhisme, qui lient ses différentes composantes. Un bouddhisme « authentique » ? Dans ces conditions, la tendance peut être de s'en tenir à quelques idées et représentations simples, qui devraient, pense-t-on, être partagées par les membres de tous les courants bouddhistes, depuis les origines. L'unité des différentes traditions bouddhistes est alors assurée par un , qui consiste en La quête du bouddhisme « originel » a occupé une grande place aux débuts de la bouddhologie, aboutissant à l'image d'un bouddhisme initial rationnel et antiritualiste, qui aurait ensuite dégénéré dans des formes plus ritualistes et superstitieuses, suivant un schéma de pensée de « déclin de la Loi » déjà présent dans les écrits bouddhistes, qui a suscité dans diverses communautés bouddhistes un mouvement de retour aux écritures fondatrices (ce qui a pu être qualifié de « protestantisation du bouddhisme »). Il reste néanmoins impossible pour les spécialistes de s'entendre sur le profil qu'aurait eu le bouddhisme originel, en l'absence de sources écrites remontant à cette époque (les écrits les plus anciens sur la vie et les enseignements de Bouddha qui soient connus auraient été codifiés au plus tôt au ). Concernant les études sur le bouddhisme actuel, Robinson, Johnson et Bhikkhu identifient des spécialistes qui essaient de définir un « bouddhisme idéal », en procédant de différentes manières, ce qu'ils définissent comme une approche « essentialiste », puisqu'elle recherche l'« essence » du bouddhisme qui est commune à toutes les traditions. B. Faure souligne que le plus souvent est présenté une sorte de bouddhisme censé être « pur », libre de toute « superstition », qui serait arrivé intact dans l'Occident contemporain, après avoir traversé les siècles et les cultures. Or, insiste B. Faure, le bouddhisme est une invention relativement récente, né à la suite de réformes entreprises dans différents pays d'Asie au contact avec l'Occident, à quoi vient s'ajouter un développement moderne connu sous le nom de « néo-bouddhisme », qui, selon Faure, ne garde du bouddhisme traditionnel que des éléments doctrinaux et de pratiques arbitraires. D'autres ont considéré que la recherche d'un bouddhisme « pur » relevait de la gageure car une telle chose n'aurait jamais existé. À l'opposé s'est développée une approche « inclusionniste », qui part des croyances et pratiques de ceux qui se définissent comme bouddhistes. Selon cette seconde posture, et , et l'historien ou sociologue des religions ne doit pas tenter de prendre parti sur la doctrine. Cette approche a plus tendance à mettre en avant la diversité des pratiques bouddhistes, mais elle porte aussi en germe le risque de mettre en avant certaines formes de bouddhisme plutôt que d'autres. Constatant également la difficulté qu’il y a à isoler une « essence » du bouddhisme, certains spécialistes proposent de leur côté d'envisager le bouddhisme comme un « système », complexe par sa diversité, dynamique, ayant des limites poreuses avec les autres religions et idéologies qu'il rencontre. Le bouddhisme et les autres religions En effet, dans tous les pays où il a pris pied, le bouddhisme a pu coexister avec les autres religions et courants de pensée présents (Brahmanisme/Hindouisme dans le monde indien en Asie du sud-est, Confucianisme et Taoïsme en Chine, Shinto au Japon, Bön au Tibet, etc.), car il se focalise sur le développement spirituel. Plusieurs chercheurs ont souligné qu'il ne s’intéresse pas à tous les domaines couverts par les activités rituelles, ce qui explique que les dieux de ces religions aient pu être vénérés par des bouddhistes, du moment qu’ils étaient invoqués pour des affaires terrestres. En revanche, dès lors qu’il s’agit d’affaires concernant ce qui est transcendant, de leurs préoccupations au moment de la mort, ils se tournent exclusivement vers les enseignements de Bouddha. Selon Williams, Tribe et Wynne, . Avant l’époque moderne, la plupart des Bouddhistes n’ont pas tenté de distinguer ce qui est proprement bouddhiste de ce qui ne l’est pas. Les spécialistes du bouddhisme parlent souvent de « religion populaire » pour les formes de croyances et de pratiques qui ne sont pas spécifiquement bouddhistes mais peuvent être pratiquées par des personnes désignées comme Bouddhistes. Cela regroupe notamment les cultes de divinités locales, les rites de type chamanistique, ainsi que les cultes domestiques, notamment ancestraux. L’emploi de cette notion est controversé, car cela revient là encore à chercher à isoler un bouddhisme « pur » ou « authentique », artificiel, tout en reléguant et dépréciant les autres croyances et pratiques renvoyées dans la catégorie péjorative du « populaire ». Le bouddhisme est-il seulement une religion ? Le bouddhisme est-il une religion, une philosophie, les deux, ou encore autre chose ? Le Petit Robert le qualifie de « doctrine religieuse », et le Petit Larousse de religion et philosophie. Autant dire qu'il est difficile de classer ce terme, inventé par les Occidentaux au début du et que la question suscite la perplexité. En Occident en particulier, beaucoup se basent sur l'absence d'un Dieu éternel, créateur et personnel tel qu'on le trouve dans les monothéismes pour voir dans le bouddhisme une philosophie. Par ailleurs, le mot « religion » est un terme apparu en Occident que l'on appliquerait abusivement à des pratiques et doctrines de l'Inde comme l'hindouisme et le bouddhisme. Terme difficile, voire impossible à définir — du moins n'y a-t-il pas de réel consensus entre spécialistes sur ce qu'on qualifie de « religieux ». Vincent Goossaert, en s’intéressant aux raisons pour lesquelles les personnes se posent la question et choisissent une dénomination plutôt qu’une autre, considère que : ; selon lui, ces jugements renvoient, Une philosophie ? André Bareau souligne que l'amour de la discussion, de la spéculation intellectuelle pure que l'on dit propres à la Grèce sont tout aussi développés en Inde et affirme qu'. Il est indéniable qu'il existe un « bouddhisme philosophique » ou une « philosophie bouddhiste », et que plusieurs docteurs ont produit des réflexions et débats philosophiques de très haut niveau, par exemple Nagarjuna, Vasubandhu en Inde, Fazang en Chine, Kukai et Dôgen au Japon. En cela ils ont pu être comparés aux penseurs de la philosophie chrétienne et de la philosophie juive. Cependant, des spécialistes estiment que le bouddhisme peut bien être considéré comme une philosophie, selon la définition que l'on retient, par exemple M. Siderits en prenant la définition de philosophie comme et D. S. Wright avec la définition d', ce qui ne correspond cependant pas selon lui à l'acception moderne de la philosophie en Occident, plus portée sur la logique et la raison. En effet les œuvres de la philosophie bouddhiste ne s'inscrivent pas dans le cadre de la raison universelle mais restent vouées au but final de la délivrance bouddhique, et pour Faure . Une religion ? Selon Lionel Obadia, Mais, relèvent certains spécialistes, contrairement à d'autres systèmes religieux, le bouddhisme ne s'appuie pas sur une révélation divine, ni sur un Dieu suprême créateur, ni sur des Écritures sacrées, autant d'éléments qui caractérisent communément la « religion » en Occident. Philippe Cornu, tout en soulignant qu', appelle cependant à . Car, dit-il : Le bouddhisme est parfois classé parmi les religions dharmiques. Cependant, relève B. Faure, le bouddhisme, , a été très souvent considéré par l'orientalisme occidental (né au début du ) avant tout comme une philosophie, les savants européens et américains rejetant les aspects religieux que sont les éléments de rituel, de mythologie ou de métaphysique. Ce discours fut repris par les élites autochtones, qui cherchèrent à mettre de côté les éléments de la tradition au profit des seuls aspects rationnels philosophiques, psychologiques ou éthiques du bouddhisme. Démarche artificielle qui aboutit à . Car nier les aspects rituels revient à créer un bouddhisme idéalisé qui masque des réalités sociologiques évidentes témoignant de la religiosité dans le bouddhisme en Asie (offrandes, lampes devant les autels, pèlerinages vers des lieux saints, rites funéraires, etc.) et de ce fait selon J.-N. Robert celui-ci a bien le caractère de religion, . Pour , se demander s'il est une religion, une philosophie, une manière de vivre ou un code d’éthique oblige à repenser ces catégories, et aussi la signification de « religion ». À faire de la croyance en Dieu l’essence de la religion, on exclut le bouddhisme de cette catégorie. En revanche, avec une définition plus large et complexe intégrant plusieurs « dimensions » (pratique et rituelle, expérimentale et émotionnelle, narrative et mythique, doctrinale et philosophique, éthique et légale, sociale et institutionnelle, matérielle), le bouddhisme est bien, selon lui, une religion. Une philosophie et une religion ? Pour plusieurs chercheurs, le bouddhisme est à la fois une religion et une philosophie. Une pareille affirmation nécessite de reconsidérer ces catégories. Selon M. Siderits, on peut affirmer à la fois qu'il est une philosophie et une religion, sinon cela reviendrait à séparer strictement foi et raison, division que la majorité des bouddhistes rejetterait et qui est en outre propre à l'Occident. D'autres approches ? Le bouddhisme est également souvent considéré en Occident comme une « spiritualité », ce qui est une autre manière de rejeter la dénomination de « religion », cette fois-ci en mettant en avant l'expérience personnelle plus que la doctrine ou les pratiques. Pour des raisons similaires, le terme de « sagesse » est lui aussi employé. Le bouddhisme a aussi pu être présenté comme . Origines Le contexte culturel de l'Inde du nord à l'époque du Bouddha est marqué par la domination traditionnelle du Védisme, et de sa classe sacerdotale, celle des Brahmanes, qui défend l'autorité des textes sacrés, les Védas, et dispose du monopole sur l'accomplissement des rites, notamment sacrificiels. Mais son autorité est contestée par des groupes de religieux et penseurs, dont les plus radicaux tournent le dos aux traditions védiques, les shramanas, personnages qui ont quitté leur foyer pour mener une vie d'ascèse errante. Les différents penseurs de l'époque ont développé courants originaux se démarquant plus ou moins du védisme. Ce contexte donne notamment naissance aux textes appelés Upanishads, amenés à devenir le fondement de la religion hindoue. Ils sont difficiles à dater précisément, mais il est clair qu'ils ont été élaborés sur une longue période, certains étant antérieurs à l'époque de Bouddha, mais beaucoup lui sont postérieurs. D'autres figures développent des courants spécifiques, comme le Jaïnisme fondé par Mahavira, contemporain du Bouddha, ou l'Ajivika. L'enseignement de Bouddha s'inscrit dans ce contexte et il interagit régulièrement avec des ascètes errants. Au-delà d'un nombre important de divergences, ces nouveaux courants partagent une cosmologie spécifique, qui se met en place à partir des Upanishads les plus anciennes (vers 600-400 av. J.-C.), et rompt avec l'approche des Védas. Selon ces idées communes, les êtres vivants passent par un cycle de renaissances (en sanskrit, saṃsāra), disposent d'une sorte d'âme ou essence individuelle (ātman), qui existe continuellement entre leurs différentes vies, et que leurs conditions de vie sont la conséquence des actes (karma) accomplis durant leurs existences passées et présente. Progressivement apparaît l'idée que le but ultime est la libération (mokṣa) du cycle des réincarnations. L'enseignement du Bouddha prend place dans cette période. De ce fait le Bouddhisme est marqué par ces réflexions, mais il pourrait également les avoir influencé (une partie des Upanishads majeures étant manifestement postérieures à son apparition). Le Bouddha Le bouddhisme est issu des enseignements de Siddhartha Gautama (« l'éveillé »), considéré comme le Bouddha historique. La vie de Bouddha est documentée par un ensemble de textes, dont les plus anciens ont été mis par écrit vers le de notre ère, soit environ cinq siècles après son nirvana. Ils reposent sur une tradition orale voire des textes plus anciens, disparus depuis, ne présentent chacun qu'un exposé partiel de sa vie et contiennent de nombreux éléments « merveilleux ». De ce fait, si l'existence du Bouddha « historique » n'est pas contestée, la fiabilité de ces sources pour reconstituer sa vie « réelle » est discutée, même si elles sont importantes pour leur valeur exemplaire auprès des fidèles. Mais il est généralement considéré qu'elles présentent suffisamment de points communs pour permettre de dessiner une biographie relativement fiable dans les grandes lignes. Les dates de vie du Bouddha selon la tradition bouddhique vont d'environ 560 à 480 av. J.-C., mais les études actuelles la placent environ un siècle plus tard, avec un nirvana situé quelque part entre 420 et 350 av. J.-C.. Le futur Bouddha, appelé Siddharta (« Celui qui a réalisé son but ») dans certains textes en sanskrit, est né dans le pays de Magadha, dans le clan des Shakya, parmi la lignée des descendants de Gautama (ou Gotama). Cela explique qu'il soit aussi appelé dans les textes Siddharta Gautama, ou Shakyamuni, le « Sage des Shakyas » (plutôt dans la tradition mahayana). Il a un statut social important, son père Shuddhodana étant un personnage éminent dans le pays des Shakyas. Vers l'âge de 29 ans, bien que marié et jeune père (ou en passe de le devenir), Siddharta est insatisfait par cette vie plaisante et quitte sa famille pour devenir un ascète. Non convaincu par l'enseignement que lui prodiguent plusieurs maîtres et les pratiques ascétiques, il se tourne vers la « voie moyenne » qui renvoie dos-à-dos aussi bien l'opulence que l'ascétisme. Puis il connaît l'« Éveil » sept années après avoir quitté son foyer, ce qui lui confère la condition d’« Éveillé », Bouddha. Il se met ensuite à dispenser ses enseignements, en commençant par son premier sermon, prononcé selon la tradition dans le parc aux Daims de Bénarès devant ceux qui devaient devenir les premiers membres de la communauté bouddhiste. Il y énonce les Quatre nobles vérités, fondements de la doctrine bouddhiste. Il acquiert une réputation importante, et constitue progressivement une communauté de disciples, posant les bases de la discipline bouddhique. Après 45 ans d'enseignements, sa vie s'achève à l'âge de 80 ans, âge auquel survient son nirvana (ou parinirvāṇa) selon la tradition bouddhiste. La tradition bouddhiste relative à la vie de Bouddha, que ce soit par les textes ou les nombreuses images qui se sont développées dans leur sillage, mettent en avant divers épisodes de la vie du personnage fondateur, servant à le glorifier et à avoir une valeur exemplaire pour les Bouddhistes. Ils concernent en particulier les moments-clefs de sa vie : sa conception et sa naissance, son « grand départ » du foyer, son Éveil et le début de son enseignement (la « mise en branle de la roue de la Loi »), puis son nirvana. Un ensemble de récits relate également ses nombreuses vies passées (Jatakas), annonciatrices de son accès au statut de Bouddha. Bouddha est la figure majeure de tous les courants du Bouddhisme, quand bien même on ne le considérait pas comme le seul Bouddha ayant existé. Il est le fondateur, l'exemple par excellence, celui qui est parvenu à l'illumination dans cette période cosmique, puis a dispensé son savoir, montrant ainsi la Voie à suivre. Selon une formule courante prononcée au début de rituels bouddhistes, il est le premier des Trois Joyaux dans lesquels les Bouddhistes prennent refuge, celui qui par son enseignement a permis les deux autres, le dharma et la samgha. Bouddha est un objet de vénération de la part des Bouddhistes, aussi bien de façon individuelle (par des offrandes, des prières) que collective (par des fêtes, notamment les célébrations de sa naissance). Même s'il n'est plus présent dans le monde, il est considéré qu'une partie de sa puissance réside dans ses reliques et ses images, ce qui explique notamment le développement de pèlerinages autour de ses reliques et des lieux des épisodes marquants de sa vie. Expansion et diversification Monde indien Les sources sur l'évolution de la communauté bouddhiste après le départ de son fondateur sont lacunaires. L'enseignement du Bouddha est d'abord transmis par oral. Il apparaît que la transmission des enseignements du maître fait dès le début l'objet de débats, la tradition retenant la tenue de trois « conciles », le dernier étant organisé par le grand roi Ashoka (v. 273-232 av. J.-C.) de la dynastie des Maurya. Celui-ci passe pour avoir été un fervent bouddhiste, et semble avoir joué un rôle déterminant dans la dissémination de cette religion, devenant le modèle du monarque bouddhiste. Une première rédaction et une organisation du corpus de textes bouddhistes semblerait avoir eu lieu dès cette époque, avec l'apparition des « Trois corbeilles ». L'archéologie et l'étude des inscriptions antiques indique que la communauté bouddhiste s'étend et se structure au moins à partir des , et acquiert d'importantes ressources. Des communautés monastiques se retrouvent dans de nombreuses parties du sous-continent indien, et différents groupes bouddhistes distincts sont apparus, les nikāya, au nombre de dix-huit selon la tradition, mais manifestement plus nombreuses dans les faits (une trentaine d'après les travaux des historiens). Les différences doctrinales entre ces groupes ne semblent pas très prononcés, mais elles sont mal documentées. De ces écoles, seule le Theravada devait survivre et se répandre. Puis dans le courant des premiers siècles de notre ère se développe le « Grand Véhicule », Mahayana, qui s'impose comme un courant très dynamique en Inde, au moins à partir du . Vers la même période, une nouvelle émanation du bouddhisme se produit à partir du Mahayana, le Tantrisme, ou « Véhicule du Diamant » (Vajrayana). Il a connu un certain essor en Inde, dans le milieu monastique où il a séduit une frange de l'élite spirituelle, mais a surtout connu le succès au nord, au Tibet (et également en Chine et au Japon). Tout au long de son histoire, le bouddhisme indien est resté marqué par la diversité : ni le Theravada ni le Mahayana n'y ont atteint une prééminence, et au moins quatre anciennes écoles ont survécu à leurs côtés. Du reste les courants hindouistes, revivifiés par des approches dévotionnelles, sont nettement plus populaires. Après plusieurs siècles de déclin, les monastères bouddhistes du ressemblent à des tours d'ivoire coupées du reste de la société. La destruction des derniers importants centres bouddhistes lors des conquêtes turques au tournant du semble marquer le coup de grâce du bouddhisme indien, qui s'éteint peu après. Le bouddhisme survécut néanmoins dans des régions situées aux marges du monde indien. Sri Lanka dispose probablement de la plus ancienne tradition bouddhiste encore existante, puisque l'implantation de la religion sur l'île remonterait au C'est une contrée cruciale pour le succès du Theravada : c'est sur l'île que le canon pali aurait été recopié et compilé vers le , c'est là qu'a été actif un des plus grands auteurs de commentaires des écrits de ce courant, Buddhaghosa (). Mais le Mahayana et le Tantrisme y sont aussi bien représentés durant l'époque pré-moderne. Les cours des rois d'Anurâdhapura et de Polonnâruvâ fournissent un appui important au bouddhisme. Après une période de stagnation, la pensée bouddhiste redevient dynamique sur l'île durant l'époque coloniale, avec la mise en relation avec les religions occidentales qui entraînent d'importantes évolutions (dont la constitution d'un courant surnommé « Protestantisme bouddhiste »). Les cultes hindouistes sont également restés très importants sur l'île. Au les différences religieuses se politisent et s'ethnicisent, dans le contexte de tensions et de conflits internes à l'île : le bouddhisme (theravada) est vu comme la religion des Cinghalais, et la culture de l'élite dominante, tandis que l'Hindouisme est celle des Tamouls, qui sont dans une position de dominés. Le Népal est une autre région du monde indien où le bouddhisme subsiste. Dans les vallées du sud du pays, les Newars comprennent une communauté bouddhiste, rattachée au Mahayana. Dans les régions hautes du nord en revanche, le bouddhisme est dans la mouvance tibétaine, qui s'est également renforcé dans la région de Katmandou après la venue de réfugiés Tibétains. Le Theravada a fait son apparition au milieu du , sous la forme d'approches modernistes influencées par le Sri Lanka. Dans l'Inde indépendante, le bouddhisme connaît un nouvel essor dans le sillage de la conversion de Bhimrao Ramji Ambedkar (1891-1956), un Intouchable qui tourne le dos à l'Hindouisme en raison de son traitement de son groupe social. Avec lui, des centaines de milliers d'Intouchables se convertissent également. Il s'agit officiellement d'une forme de Theravada, mais elle présente de nombreuses originalités. Asie centrale Situées à la jonction de l'Asie centrale, les régions du nord-ouest du monde indien comprennent des foyers importants du bouddhisme antique, notamment la Cachemire et le Gandhara (dans l'actuel Afghanistan). Cette dernière région joue un rôle important dans le développement de l'imagerie bouddhiste, puisque c'est là qu'apparaissent les premières représentations figurées du Bouddha, sous l'influence de l'art grec (art gréco-bouddhiste). Plusieurs rois importants appuient le bouddhisme, les traditions bouddhistes (dont la fiabilité est discutée) commémorant les conversions de grandes figures tels l'indo-grec Ménandre et le kouchan Kanishka. D'importants monastères se constituent dans des sites de l'actuel Afghanistan, comme celui de Bamiyan fameux pour ses Bouddhas monumentaux aujourd'hui détruits. Le Bouddhisme disparaît progressivement de ces régions durant l'époque des premiers royaumes musulmans de la région, entre 700 et 1000, quand ces régions deviennent majoritairement musulmanes. Les voies de la Route de la soie, cruciales pour les échanges matériels et culturels à la fin de l'Antiquité et durant le Moyen-Âge, deviennent un axe de diffusion du bouddhisme. La religion se répand, des monastères se constituent dans différentes cités marchandes, notamment dans le bassin du Tarim (Kashgar, Khotan, Loulan, Kizil, Dunhuang), adaptant l'art bouddhiste dans la région. Les études bouddhistes se développent, concernant le Mahayana et d'autres écoles, et certains des plus brillants moines qui sont nés et formés dans ces régions sont des acteurs majeurs du développement du bouddhisme en Chine (Dharmaraksa, Kumarajiva). Les royaumes turcs, notamment celui des Ouïghours, développent également une culture bouddhiste. La conquête de la région par des royaumes musulmans à partir du entraîne progressivement la disparition du bouddhisme dans ces régions au profit de l'Islam.. Chine Selon un récit semi-légendaire, le bouddhisme est introduit à Luoyang, la capitale de la dynastie des Han postérieurs, en 67 de notre ère. Que cela soit vrai ou pas, il faut attendre la période des Six Dynasties (220-581) pour que le bouddhisme se développe en Chine. La première phase consiste en une introduction de la doctrine et des règles monastiques, depuis l'Asie centrale, grâce à la traduction de textes bouddhistes initiée par des moines venus de ces pays (notamment Kumarajiva, 344-412). Ils y forment des disciples qui s'emparent de cette religion, qui connaît une popularité croissante, au point de devenir l'un des trois principaux systèmes de pensée de l'Empire du milieu, aux côtés du Confucianisme et du Taoïsme. C'est la seule religion étrangère à avoir connu un tel succès dans le monde chinois. De nombreux monastères sont fondés, ils acquièrent d'importantes richesses, de nombreux membres de l'élite chinoise, y compris des empereurs, deviennent de fervents bouddhistes. Des moines chinois voyagent à leur tour jusqu'en Inde, pour y rechercher des textes (Xuanzang, 602-664, Yijing, 635-713). Le bouddhisme qui s'implante en Chine est pour l'essentiel du Mahayana. Progressivement un bouddhisme proprement sinisé se développe, notamment à la suite de débats et emprunts avec le confucianisme et le taoïsme. Le courant de la Terre pure du Bouddha Amitabha connaît rapidement un succès à l'époque médiévale, à la suite de Huiyuan (334-416). Le Sutra du Lotus connaît un également grand succès, par le biais de l'école Tiantai fondée au par Zhiyi (538-597). L'école Huayan, fondée par Fazang (643-712) se repose quant à elle sur le Sutra de la guirlande (de fleurs). L'émergence du Chan, issu de l'école de la méditation, dont le fondateur supposé est Bodhidharma, conclut la période faste de développement d'écoles bouddhistes chinoises. Après avoir connu un apogée au début de la dynastie Tang (618-907), les monastères bouddhistes subissent une importante persécution de la part du pouvoir impérial dans les années 842-845. Cette période marque un tournant dans l'histoire du bouddhisme chinois, dont l'influence en sort affaiblie. Les siècles suivants sont couramment présentés comme un déclin du bouddhisme, qui n'a dès lors plus de position dominante parmi l'élite impériale (sauf durant la domination mongole de 1272-1368) mais cette religion connaît plusieurs phases d'éclat (notamment sous les Song), et reste très importante dans la société et la culture chinoises. Les troubles que connaît la Chine durant l'époque contemporaine affectent les institutions bouddhistes, malgré des tentatives de revitalisation au début du . Le régime communiste qui domine la Chine continentale depuis 1949, peu favorable aux religions, impose son contrôle sur les monastères bouddhistes, et cherche à supprimer la religion durant la Révolution culturelle. Depuis les années 1970 le contexte est plus favorable à la reprise du culte bouddhiste. Sur l'île de Taïwan, le bouddhisme est également une religion majeure, ainsi que dans les communautés de la diaspora chinoise (Bouddhisme à Taïwan). Corée et Japon Le bouddhisme à la chinoise se diffuse vers l'est, dans des pays traditionnellement sous l'influence de l'Empire du Milieu. La Corée d'abord, au contact direct de la Chine, dont les premiers moines bouddhistes sont formés en Chine. Le bouddhisme prospère sous la dynastie Goryeo (918-1392). Les écoles Huayan, Chan et Tiantai se développent dans la Péninsule, mais aussi une école locale, Jogye, dérivée du Chan et fondée par Jinul (1158-1210). Sous les Joseon (1392-1910) le bouddhisme perd la faveur des élites, qui se tournent vers le confucianisme, et les monastères bouddhistes se replient dans les provinces reculées où ils se consacrent plus à la pratique qu'à l'étude. C'est depuis la Corée que le bouddhisme prend pied au Japon à partir du milieu du , dans les cercles de l'élite impériale. Durant l'époque de Nara (710-784) plusieurs écoles bouddhistes se développent (Six écoles de la Capitale du Sud), autour de monastères fondés par la famille impériale ou les lignages les plus éminents. L'époque de Heian (794-1185) voit ensuite le développement du Tendai (variante locale du Tiantai) et du Shingon (école des mantras). Des expéditions sont diligentées en Chine afin de ramener des textes bouddhistes. De puissants monastères sont fondés près de la capitale, le bouddhisme prenant alors surtout pied dans la noblesse. De nouvelles écoles se développent durant l'époque de Kamakura (1185-1333). Les plus répandues sont les courants de la Terre pure : le Jodo-shu fondé par Honen, le Jodo-shinshu fondé par Shinran, et le Jishu fondé par Ippen. La secte du Lotus de Nichiren développe une approche plus radicale. Le Zen, variante japonaise du Chan chinois, qui comprend deux écoles (le Rinzai fondé par Eisai et le Soto fondé par Dogen), est l'autre grand courant qui se développe à cette période. Les cultes présents au Japon avant l'introduction du bouddhisme (ce qui est dénommé Shinto à l'époque moderne) sont combinés aux cultes bouddhistes, et ce syncrétisme est justifié théologiquement (honji suijaku). Durant l'époque d'Edo (1600-1868) le bouddhisme devient une sorte de religion d’État, mais dans le contexte nationaliste de l'ère Meiji (1868-1911) il est réprimé en raison de son origine étrangère, en même temps qu'est constituée une religion nationale, le Shinto, à partir des cultes traditionnels du Japon expurgés autant que faire se peut des éléments bouddhistes. Après la fin du régime nationaliste en 1945, le bouddhisme japonais traditionnel ne reprend pas son importance passée, mais émergent des nouvelles formes de religion empruntant aussi bien au bouddhisme qu'au shintoïsme (Shinshūkyō). Asie du sud-est Les pays d'Asie du sud-est sont sous forte influence indienne durant le millénaire de notre ère, et de ce fait ils adoptent les religions indiennes, bouddhisme et hindouisme (notamment le shivaisme), souvent entremêlées, et surimposées sur leurs propres traditions (souvent désignées comme « animistes »). Cela crée un environnement religieux marqué par l'éclectisme. Cette diversité vaut du reste pour le bouddhisme, qui se diffuse dans ces régions sous différentes formes, avant tout le Theravada et le Mahayana. S'il est souvent difficile de caractériser précisément la religion pratiquée dans la société, les monastères bouddhistes se rencontrent dans les principaux royaumes anciens de ces pays : les royaumes môns de Birmanie, l'empire khmer dont le cœur est dans l'actuel Cambodge (Angkor), le royaume du Champa dans le Vietnam central, le royaume de Sriwijaya dont le centre est à Sumatra. L'impressionnant sanctuaire de Borobodur, érigé par on ne sait qui sur l'île de Java aux , est la manifestation la plus éloquente de l'expansion du bouddhisme vers le sud-est. Dans les premiers siècles du millénaire le bouddhisme Theravada est adopté par plusieurs des royaumes majeurs d'Asie du sud-est, qui sont en relations avec le foyer sri-lankais de cette tradition, et en font une religion officielle servant leur pouvoir. Cela concerne la Birmanie, le Cambodge, et aussi les royaumes thaï qui apparaissent à partir du (Sukhothaï, Ayutthaya). Au-delà du Theravada officiel, le bouddhisme pratiqué dans ces pays garde néanmoins sont caractère éclectique, conservant divers aspects du mahayana et des religions indigènes, et aussi des dévotions hindouistes. Au Vietnam le bouddhisme chinois, mahayana, est très influent, en particulier au nord. Dans la péninsule malaise et en Indonésie l'Islam est devenu la religion dominante et le bouddhisme a quasiment disparu. Au Cambodge le bouddhisme a connu une importante répression sous le Khmer Rouge, et connu une reprise lente depuis la fin du régime en 1979. En Thaïlande le pouvoir royal est le garant du bouddhisme theravada et de ses monastères, même si la relation entre les deux a pu être houleuse. Cette religion est vue comme un symbole et un élément de l'identité nationale et de l'unité du royaume. Au Myanmar une situation semblable s'observe, le bouddhisme theravada ayant le statut de religion d’État, placé sous la coupe de la junte militaire qui dirige le pays depuis 1962. Tibet et Mongolie Selon la tradition tibétaine, le bouddhisme est introduit dans le pays au par un de ses plus grands rois, Songtsen Gampo (v. 618-650). Quoi qu'il en soit, les puissants rois tibétains du siècle suivant ont embrassé le bouddhisme, d'inspiration indienne plutôt que chinoise, et de grands monastères sont érigés. Avec le temps c'est la tradition tantrique, vajrayana, qui devient dominante, aux dépens du Mahayana, mais le bouddhisme tibétain est éclaté entre plusieurs courants. Au la venue du moine bengalais Atisha (m. 1054) donne un nouvel essor aux études bouddhistes. Alors que le pays connaît une grande fragmentation politique, les monastères consolident leur puissance, les ordres monastiques tibétains se structurent et un canon bouddhiste tibétain est élaboré. Les chefs de l'ordre Sakyapa établissent des relations privilégiées avec la dynastie des Mongols (dynastie Yuan de Chine, les successeurs de Gengis Khan) et acquièrent une importance politique et religieuse majeure, pour un temps, jusqu'au déclin politique mongol. Le courant des Gelugpa (les Bonnets rouges) est fondé par Tsongkhapa (1357-1419), qui met l'accent sur l'étude, et dont les monastères prennent une grande importance, notamment en tant que lieux d'études, mais aussi en tant que lieu de pouvoir temporel. Les chefs de l'ordre se succèdent par réincarnation Les relations avec les dynasties mongoles restent fortes, et au , le nouveau maître des tribus mongoles, Altan Khan, intervient dans les affaires tibétaines et décerne le titre de Dalaï-lama (« maître [vaste comme] l'océan »), réincarnation du bodhisattva Avalokitesvara, au chef de l'ordre des Gelugpa. Ce courant devient la première autorité religieuse et politique du Tibet sous la direction de Lobsang Gyatso (1617-1682), qui fait de Lhassa la capitale du pays, avec pour centre le palais du Potala. Les autres ordres monastiques déclinent, parfois à la suite d'une répression. Le bouddhisme tibétain exerce un grand rayonnement dans les pays des steppes de l'Asie centrale, où de grands monastères sont constitués sur le modèle tibétain, avec des abbés se succédant par réincarnation. Les Mandchous qui dominent la Chine durant la dynastie Qing (1644-1911) accordent leurs faveurs au bouddhisme tibétain, qui s'implante dans leur capitale, Pékin (temple de Yonghe). L'arrivée au pouvoir des régimes communistes s'accompagnent de tentatives d'éradication du monachisme bouddhiste dans ces pays. En république de Mongolie (intérieure), la répression se solde par l'élimination de milliers de moines, l'exil d'autres, et le bouddhisme ne reprend pied dans le pays qu'à partir de la chute du bloc communiste après 1991. Dans les régions de Mongolie extérieure, dirigées par la Chine communiste, les monastères sont contrôlés par le pouvoir comme ceux des autres provinces. Au Tibet, l'invasion chinoise en 1950 entraîne l'exil du Dalaï-lama, entraînant avec lui plusieurs dizaines de milliers de personnes. Le bouddhisme tibétain vit depuis en partie en exil, préservant ses traditions et rencontrant un certains succès en Occident. Au Tibet même, la période de la révolution culturelle (1966-1976) s'accompagne de la destruction des institutions monastiques et d'une grande quantité d'écrits et images bouddhistes. Les monastères rouvrent après cette période, mais sont placés sous étroit contrôle par le pouvoir. Éveil ou bodhi Le bouddhisme est une voie individuelle dont le but est l'éveil, par l'extinction du désir égotique et de l'illusion, causes de la souffrance de l'homme. L'éveil est une base à l'action altruiste. Définition de l'éveil dans le bouddhisme theravâda Pour les theravādins, l'éveil est la compréhension parfaite et la réalisation des quatre nobles vérités (voir plus bas) ; il s'agit de se réveiller du cauchemar des renaissances successives (saṃsāra). L'homme éveillé atteint le nirvāṇa (l'illumination), et échappe complètement à la souffrance lors de sa mort (appelée parinirvâna, dissolution complète des cinq agrégats). Le cycle des renaissances et des morts est donc brisé. Définition de l'éveil dans le mahāyāna Pour les adeptes du Mahāyāna en revanche, l'éveil est la sagesse personnelle et est utilisée pour venir en aide à autrui, par le biais du transfert de mérites et la prise de conscience de sa propre nature de Bouddha (la nature essentielle de tout être possédant une conscience, de tout être vivant). Il en convient que, le mahāyāna laisse aux bodhisattvas (ceux qui sont éveillés) la possibilité de se maintenir dans le monde sans toutefois produire de karma, par compassion pour les êtres vivants, qu'ils vont alors guider à leur tour vers l'éveil. Doctrine Le terme , d'invention occidentale, est communément utilisé pour désigner, d'une façon quelque peu approximative, le , soit buddhadharma en sanskrit, buddhaśāsana en pali, fójiào en chinois, bukkyō en japonais, nang pa sangs rgyas pa'i chos en tibétain. Dharma Le Dharma (ou « Loi ») est l'ensemble des enseignements donnés par le Bouddha, qui forment le Canon pali. Toutefois, le terme est polysémique, et il peut signifier « ce qui est établi », « la loi naturelle », « la loi juridique », « le devoir », « l'enseignement » voire « l'essence de toute chose » ou « l'ensemble des normes et lois, sociales, politiques, familiales, personnelles, naturelles ou cosmiques ». On utilise souvent aussi le mot pali śāsana. En sanskrit, le mot signifie « enseignements, système religieux dans un lieu et à une époque donnés (angl. dispensation) », au sens des enseignements spécifiquement conçus historiquement comme une religion institutionnalisée, ce qu'en Occident on appelle « bouddhisme ». Dans les commentaires pali, ce mot peut sur trois types d'enseignement — dans l'ordre, ceux sur « l'étude des écritures », sur « la pratique » et sur « la réalisation », ceux qui laisse entendre que les textes sont le fondement de l'enseignement du Bouddha, et que sans eux il ne peut y avoir de pratique de l'octuple chemin, et donc pas non plus de réalisation. « La mise en mouvement de la roue de la Loi », le Dharmacakra Pravartana Sūtra, est le premier sermon du Bouddha, donné après qu'il eut atteint l'éveil. Trois joyaux Dans le bouddhisme, « prendre refuge dans les trois joyaux », le Bouddha, le Dharma (l'ensemble des enseignements) et le Sangha (l'ensemble des pratiquants, voir plus bas), est une cérémonie par laquelle on devient bouddhiste. Quatre nobles vérités Les quatre nobles vérités indiquent ce qu'il est essentiel de savoir pour un bouddhiste. Elles énoncent le problème de l'existence, son diagnostic et le traitement jugé adéquat : La vérité de la souffrance (duhkha): toute vie implique la souffrance, l'insatisfaction ; La vérité de l'origine de la souffrance : elle repose dans la soif (tṛṣṇā) : le désir, les attachements ; La vérité de la cessation de la souffrance : la fin de la souffrance est possible ; La vérité du chemin : le chemin menant à la fin de la souffrance est la voie médiane, qui suit le Noble Chemin octuple. Trois caractéristiques de l'existence Les trois caractéristiques ou marques de l'existence, trilakshana (du sanskrit : lakṣaṇa ; pali : lakkhaṇa ; ) sont : Anātman (absence de soi, impersonnalité) : il n'y a rien dans le monde qui ait une existence indépendante et réelle en soi, donc aucune âme (ātman), aucun soi, mais une simple agrégation de phénomènes conditionnés. Anitya (impermanence) : tout est constamment changeant dans les phénomènes, on ne peut absolument rien y trouver de permanent. Duḥkha (souffrance) : aucun phénomène ne peut nous satisfaire de manière ultime et définitive. Ces trois caractéristiques de l'existence conditionnée se retrouvent dans les quatre sceaux de la philosophie bouddhiste. Elles sont valides en tout temps et en tout lieux, et peuvent être appréhendées par une vision directe de la réalité. Le nirvāṇa, n'étant pas conditionné, échappe aux caractéristiques de souffrance et d'impermanence (il est cependant impersonnel, il n'y a donc « personne » en nirvāṇa). Trois poisons Le bouddhisme considère qu'il existe trois poisons pour l'esprit : tṛṣṇā : la soif ou l'avidité ; dveṣa : la colère ou l'aversion ; moha : l'ignorance. Certaines écoles en ajoutent deux : la jalousie et l'orgueil. Selon le Bouddha, les causes de la souffrance humaine peuvent être trouvées dans l'incapacité à voir correctement la réalité. Cette ignorance, et les illusions qu'elle entraîne, conduisent à l'avidité, au désir de posséder davantage que les autres, à l'attachement et à la haine pour des personnes ou des choses. Sa philosophie affirme que la souffrance naît du désir ou de l'envie. C'est en s'en libérant qu'il serait parvenu au nirvāṇa. Renaissances À cause des trois poisons et de l'interdépendance, les hommes sont assujettis au Saṃsāra (le cycle des renaissances). Le « monde » (Loka) dans lequel ils renaîtront après leur mort dépendra de leur karma, c'est-à-dire de leurs actions passées. Cette renaissance ne fait donc que prolonger indéfiniment la souffrance (« la fatigue de remplir les cimetières » dit l'Assu Sutta). Conformément à la philosophie bouddhiste, ce n'est ni le même, ni un autre qui renaît. Ce n'est donc pas, comme dans le principe de la réincarnation, une âme immortelle qui se « réincarne ». En effet, la notion de réincarnation implique l’existence d’une âme immortelle qui entre et sort d’un corps et entre à nouveau dans un autre, mais, selon la croyance bouddhiste, il n’existe rien de tel. Le Bouddha propose de se réveiller de ce cauchemar, de chasser la confusion et l'illusion pour être illuminé par la réalité. Ainsi, la souffrance et le cycle karmique seraient brisés. Il définit le « but ultime » de son enseignement comme étant « la délivrance », le « dénouement », « la libération de la souffrance » ou nirvāṇa. Douze liens interdépendants Les douze liens interdépendants décomposent le cycle des renaissances selon des liens conditionnés dépendant l'un de l'autre. L’ignorance (avidyā) : L’ignorance de la loi de cause à effet et de la vacuité. L'ignorance produit le karma. Le karma (les saṃskāras) : Somme des actions (conditionnées) du corps, de la parole, et de l'esprit, qui produisent la conscience. La conscience (vijñāna) : La conscience produit le nom et la forme. Le nom et la forme (nāmarūpa) : Le nom et la forme produisent les six sens. Les six sens (ṣaḍāyatana) : Les six sens (toucher, odorat, vue, ouïe, goût, mental) permettent l'apparition du contact. Le contact : Des six sortes de contacts (tactile, odorant, visuel, auditif, gustatif, mental) découlent les 6 sensations. La sensation (vedanā) : Les sensations agréables produisent l'attachement (désir ou soif). La soif (tṛṣna) : Le désir d'obtenir des sensations agréables produit la saisie, l'attachement. La saisie (upādāna) : Appropriation des objets désirables qui produit le devenir. Le devenir (bhava) : L'appropriation par la saisie produit la force du devenir, qui conduit à la (re-) naissance. La naissance (jāti) : La naissance est la condition qui produit vieillesse et mort. La vieillesse et la mort (jarāmaraṇa) : La vieillesse et la mort sans pratique de libération n'éliminent pas l'ignorance. Noble Chemin Octuple Les huit membres du noble sentier octuple (ariyāṭṭaṅgika magga) sont : la compréhension juste (Sammā diṭṭhi), la pensée juste (Samnā saṅkappa), la parole juste (Sammā vācā), l'action juste (Sammā kammanta), le mode de vie juste (Sammā ājiva), l'effort juste (Sammā vāyāma), l'attention juste (Sammā sati), la concentration juste (Sammā samādhi). Au lieu de « juste » on lit parfois « complet » ou « total ». Quatre incommensurables Les quatre conduites ou sentiments pieux (brahmavihāra en sanskrit et pali) sont aussi appelés les Quatre Incommensurables car ils pourraient être développés indéfiniment. Cultivées sans l'intention de mener tous les êtres à la libération ultime, ces quatre intentions conduisent à une renaissance dans le monde céleste de Brahmā ; développées avec le désir de mener tous les êtres à la libération ultime, les quatre conduites deviennent alors « incommensurables » et conduisent à « l'éveil parfait ». Il existe plusieurs méditations (bhāvanā) pouvant développer ces quatre : La bienveillance ou fraternité (mettā en pali, maitrī en sanskrit), développée par la pratique de méditation appelée mettā bhāvanā ; La compassion (karunā), née de la rencontre de la bienveillance et de la souffrance d'autrui, développée par la méditation appelée karunā bhāvanā ; La joie sympathique ou altruiste (muditā), qui consiste à se réjouir du bonheur d'autrui (muditā bhāvanā) ; L'équanimité (uppekkhā en pali, upekṣā en sanskrit) ou tranquillité, qui va au-delà de la compassion et de la joie sympathique, est un état de paix face à toute circonstance, heureuse, triste ou indifférente (uppekkhā bhāvanā). Vacuité Dans le Theravāda, la vacuité (Śūnyatā) signifie qu'aucune chose n'a d'existence propre (les choses n'existent que par interdépendance). Durant la méditation, la pratique de vipassanā est la contemplation de cette vacuité. Mais le concept de vacuité, exposé par la littérature dite de la prajnaparamita, et Nāgārjuna, prend un autre sens avec le Madhyamaka. Le Madhyamaka reconnaît l'enseignement de l'interdépendance mais il considère cette roue de la vie elle-même comme vacuité. Trois corps (kāyas) de Bouddha Le Canon pāli désigne trois corps de Gautama Bouddha : son corps formel fait des quatre éléments (pāli caturmahābhūtikāya), soit le corps historique de Gautama. le corps mental (pāli manomayakāya) par lequel Gautama se rendait dans les différents mondes ou royaumes pour y puiser la sagesse. le corps de la doctrine (pāli dhammakāya), l'ensemble des enseignements qui peuvent demeurer un certain temps après la mort de Gautama. Le concept prend de l'importance dans l'école Sarvāstivādin. Mais il acquiert par la suite une signification fort différente. En effet, dans le Mahāyāna, les trois corps, manifestations d'un bouddha, ne sont pas des entités séparées mais des expressions de l'ainsité (tathatā) qui est une. Ils y sont respectivement : le Nirmāṇakāya, corps de manifestation, d'émanation. Le corps physique source d’actions bienveillantes pour sauver les êtres. le Sambhogakāya, corps de félicité, ou de jouissance. Les paroles de sagesse pour enseigner et guider quiconque. le Dharmakāya, corps du Réel, ou ultime. La Loi qui éveille le cœur et l’esprit. Sangha : communauté des adeptes Le Saṅgha est la communauté de ceux qui suivent l'enseignement du Bouddha. C'est un des trois lieux de refuge. On distingue le « Noble Saṅgha » (sanskrit Arya Saṅgha) constitué des êtres ayant atteint un haut niveau de libération et le Saṅgha ordinaire, comportant tous les êtres suivant la voie du Bouddha. Le terme est communément utilisé pour désigner des réunions bouddhistes. Pratiques Éthique et préceptes Dans le bouddhisme, l’éthique est basée sur le fait que les actions du corps, de la parole et de l’esprit ont des conséquences pour nous-mêmes et pour ce qui nous entoure, les autres comme notre environnement. Il existe deux sortes d’actions : les actions kusala (mot pali signifiant sain, habile, favorable, positif) et les actions akusala (malsain, malhabile, défavorable, négatif). L’éthique bouddhiste propose donc à l'être humain de prendre conscience des états d’esprit dans lesquels il se trouve et à partir desquels il agit, parle, pense et à devenir ainsi responsable tant de ses états d’esprit que des conséquences de ses actions. La pratique de l'éthique est donc une purification du corps, de la parole et de l'esprit. Elle se décline sous forme de préceptes (pali : sīla) qui ne sont pas des règles absolues mais des principes, des guides de comportement éthique. L'application de certains d'entre eux varie selon les personnes mais aussi selon les traditions. Ces préceptes sont le plus souvent présentés sous une forme négative en tant qu'entraînement à ne pas faire quelque chose, mais les textes canoniques font aussi référence à leur formulation positive en tant qu'entraînement à faire le contraire. Ces derniers se déclinent en trois groupes qui sont : Cinq préceptes qui sont communs à tous les bouddhistes (laïcs et moines) de toutes traditions. Huit préceptes : durant les jours de pleine ou nouvelle lune, les laïcs pouvaient suivre une version plus sévère des cinq préceptes ainsi que trois supplémentaires, en guise de renoncement temporaire. Dix préceptes : les dix préceptes se retrouvent dans plusieurs textes canoniques (par exemple le Kûtadana Sutta, dans le Dīgha Nikāya). Au Japon, ils peuvent être dénommés jujukai. Méditation Toutes les méditations bouddhistes ont pour but le développement de la « conscience éveillée » ou « conscience sans ego », en utilisant la concentration comme un outil. Mais le bouddhisme comprend de nombreuses voies différentes, qui peuvent toutes être rattachées à ses trois principales branches : le bouddhisme theravada (majoritaire en Thaïlande et en Asie du Sud-Est), issu du bouddhisme ancien, dont le cœur de la pratique est la méditation vipassana (observation des sensations et de l'attention) le Zen, branche d'origine chinoise (Chan) puis japonaise (Zen) du bouddhisme mahāyāna. Dans le Zen, l'aspect religieux est plutôt moins important que dans les autres traditions bouddhistes. Il est constitué de deux voies principales : Sōtō (basé sur la méditation assise silencieuse) et Rinzai (utilisation centrale des koan) le bouddhisme tibétain (dit aussi tantrique ou vajrayana); c'est la forme la plus religieuse et sa pratique est axée sur la méditation mais aussi sur des rituels et une dévotion au maître ainsi qu'à sa lignée. est une pratique, commune à plusieurs écoles, prenant le Bouddha comme objet de méditation. Principales écoles Écoles du bouddhisme ancien Le bouddhisme ancien, appelé parfois bouddhisme hīnayāna (terme sanskrit signifiant « petit véhicule ») par des tenants du grand véhicule, regroupe plusieurs écoles, dont une seule a survécu jusqu'à nos jours, le bouddhisme theravãda. Si plusieurs classifications sont débattues, bouddhistes et chercheurs s'accordent grosso modo à reconnaître dans le bouddhisme dix-huit écoles anciennes. Bouddhisme theravāda Le bouddhisme theravāda (en pāli « doctrine des Anciens », sanskrit sthaviravāda) est la forme de bouddhisme dominante en Asie du Sud et du Sud-Est (Sri Lanka, Thaïlande, Cambodge, Birmanie, Laos, parties du Viêt Nam), parmi les Chinois d’Indonésie et de Malaisie ainsi que chez certaines ethnies du sud-ouest de la Chine. Son implantation en Occident est plus récente que celle des courants zen ou vajrayāna. Comme son nom l’indique, il se veut l’héritier de la doctrine originelle du Bouddha. À cet égard, il est apparenté aux courants définis comme hīnayāna (« petit véhicule ») par le bouddhisme mahāyāna apparu au début de l’ère chrétienne. Hinayāna et theravāda sont des termes souvent employés l’un pour l’autre, malgré les objections de nombreux pratiquants du theravāda. La « doctrine des Anciens » s'appuie sur un canon rédigé en pāli nommé Triple corbeille ou Tipitaka, comprenant de nombreux textes basés sur les paroles du Bouddha, recueillies par ses contemporains mais retranscrites bien plus tard. Bouddhisme mahāyāna Mahāyāna est un terme sanskrit (महायान) signifiant « grand véhicule ». Le bouddhisme mahāyāna apparaît vers le début de l’ère chrétienne dans l'Empire kouchan et dans le nord de l’Inde, d’où il se répand rapidement au Tarim et en Chine, avant de se diffuser dans le reste de l’Extrême-Orient. Le Madhyamaka, Chittamatra, Chán (Son en Corée, Zen au Japon), la Terre pure, et le bouddhisme de Nichiren sont des écoles du bouddhisme mahāyāna. Bouddhisme vajrayāna Le vajrayāna est une forme de bouddhisme, nommée aussi bouddhisme tantrique, dont la compréhension peut se faire de façon intuitive ou bien nécessite la maîtrise du mahāyāna et du hīnayāna. Il contient des éléments qui l'apparentent à l'hindouisme et particulièrement au shivaïsme cachemirien. Au Tibet, le vajrayāna et le bön, religion locale, se sont influencés réciproquement. Son nom sanskrit signifie « véhicule », yāna, de vajra, c'est-à-dire de « diamant » (indestructible et brillant comme l'ultime réalité), et de « foudre » (destructrice de l’ignorance et rapidité fulgurante). On appelle aussi ce véhicule mantrayāna et tantrayāna, puisqu’il fait appel aux mantras et tantras; on trouve aussi le nom guhyayāna « véhicule secret », donc ésotérique (en chinois mìzōng 密宗 et en japonais mikkyō). Il est surtout pratiqué de nos jours dans la région himalayenne (Tibet, Népal, Sikkim, Bhoutan, aux confins ouest et au nord de la Chine, au nord de l’Inde) et aussi au Japon depuis le à travers les écoles du Shugendo, du Shingon et du Tendai. C'est la forme de bouddhisme qui caractérise le plus le bouddhisme tibétain. On le trouve aussi en Mongolie et dans quelques régions de la fédération de Russie (oblasts d’Amour et de Tchita, républiques de Touva, de Bouriatie et de Kalmoukie, Kraï de Khabarovsk), ainsi qu'au Japon (Shingon et Tendai, voir Bouddhisme au Japon). Bien que différent d'origine, le Bön tibétain est presque à tous égards un vajrayāna non-bouddhiste. Bouddhisme tibétain L'expression bouddhisme tibétain renvoie au bouddhisme vajrayāna qui s'est développé au Tibet. Il y a actuellement quatre écoles principales : Nyingmapa, Kagyüpa, Sakyapa, Gelugpa. Cette dernière est la plus connue en Occident, car le dalaï-lama en est un membre éminent. Funérailles Pour les bouddhistes, la mort fait partie du cycle de la vie. Les proches qui restent aux côtés du défunt lors de ses derniers instants n’expriment aucune douleur afin qu’il puisse se séparer de ce monde avec sérénité. Au Tibet Dans la tradition tibétaine, le corps du défunt ne peut pas être touché durant trois jours et demi, afin que le processus ne soit pas affecté lorsque la conscience quitte le corps. Durant 49 jours après le décès, soit le temps pour que le défunt puisse renaître sous une nouvelle forme, les bouddhistes font des rituels tous les sept jours, dont des prières et des offrandes. Répartition mondiale Au Japon Le zen naît au Japon par l'héritage du chan chinois et du son coréen et s'implante par Bodhidharma patriarche descendant de Bouddha et ce notamment en corrélation de temples ou dojo voués à la pratique des arts martiaux. Après un voyage d’étude en Chine Eisai (1141-1215) va apporter au Japon la pratique du chan, bouddhisme zen issu de l'école Rinzai. En 1191, il revient au Japon. Dès lors il se heurte aux écoles du bouddhisme japonais apparues aux au sein de l’aristocratie japonaise (tel l’école Tendai, Shingon ou encore celle de la terre pure). En 1199 il quitte donc Kyoto pour la ville de Kamakura où le Shogun et les membres de sa caste de samuraïs accueillent avec enthousiasme ses enseignements zen orientés vers les arts-martiaux. Hôjô Masako, la veuve du Shogun Minamoto no Yoritomo donne à Eisai une autorisation pour construire le premier centre zen à Kamakura le temple Jufuku-ji. Dès lors Bodhidharma (達磨) appelé Daruma (だるま) (qui vient de Dharma) s'inscrit au cœur de la caste bushido. Ainsi dès les débuts de la période Edo et des 250 ans de paix mis en place par le Shogunat Tokugawa, la voie du sabre suivie par les castes de samouraïs s’est forgée plus encore vers le bouddhisme issu du Daruma. Takuan Soho (1573-1645) prélat de la secte Rinzai (auteur notamment de l’Esprit Indomptable, Écrits d’un maître zen à un maître de sabre) côtoya et influença considérablement Yagyu Munenori (Heiho kadensho) et Miyamoto Musashi (Traité des cinq anneaux) le plus célèbre samouraï du Japon aujourd’hui appartenant au trésor national japonais, artiste et philosophe qui représenta à plusieurs reprises le Daruma. Ainsi le Traité des cinq roues apparenté au cinq éléments, godai ((五大) terre, eau, air, feu, vide ou éther) qui jalonnent le bouddhisme est rappelé sur tout le territoire japonais par le gorintō (« stūpa à cinq anneaux »). En France Depuis les années 1970, comme dans d'autres pays, le bouddhisme s'est développé en France de façon spectaculaire. Plusieurs maîtres de diverses traditions y ont fondé des centres : Ryotan Tokuda, Taisen Deshimaru ou encore Thich Nhat Hanh pour le Zen et Kalou Rinpoché, Guendune Rinpoché, Dilgo Khyentse Rinpoché, Drubpon Tharchin Rinpoché pour le bouddhisme tibétain. Arnaud Desjardins a également contribué à faire connaître les enseignements du bouddhisme en France. Plusieurs organisations bouddhistes sont reconnues comme congrégations religieuses par le Bureau central des cultes qui dépend du Ministère de l'Intérieur, selon la loi du relative à la séparation des Églises et de l'État. À l'instar des religions établies en France depuis plus longtemps, le bouddhisme a également aujourd'hui ses émissions à la télévision. Selon l'Union bouddhiste de France, il y avait en 1986 environ bouddhistes en France dont les trois-quarts seraient d'origine asiatique. Une enquête plus récente, publiée par TNS Sofres, en avril 2007, avance un chiffre de adeptes du bouddhisme (âgés de plus de 15 ans), représentant 1 % de la population française de cette tranche d'âge. En 1999, le sociologue Frédéric Lenoir avait estimé à cinq millions « les sympathisants » bouddhistes français. Influences Bouddhisme et philosophie occidentale entretiennent de nombreux liens. Plusieurs penseurs européens, notamment Arthur Schopenhauer et Friedrich Nietzsche, ont été inspirés par la pensée bouddhiste (et hindoue, par les Upanishad), qu'ils ont néanmoins appréhendée avec un certain nombre de préjugés. Critiques Des religieux non bouddhistes et des scientifiques émettent des critiques à l'encontre du bouddhisme. Critique par le jaïnisme Les jaïns, dont la religion est basée sur l'existence de l'âme ou atman, considèrent que le bouddhisme ne respecte pas la non-violence (ahimsa) : en effet, un fidèle bouddhiste ne doit pas commettre de violence lui-même mais peut, par exemple, manger de la chair d'un animal tué par un autre ; cette attitude est condamnée par le jaïnisme, qui promeut une non-violence obligatoire pour ses disciples, exigeant de s'abstenir de la violence de neuf façons : par la pensée, par la parole et par le corps et, à chaque fois, soit personnellement (krita), soit en le commandant à d'autres (kârita), soit en consentant à son exécution par d'autres (anumodita). Critique par l'hindouisme Si les différentes branches du bouddhisme et de l'hindouisme considèrent que la compassion (karuna) est une vertu cardinale (commune autant aux gens vivant dans la société qu'à ceux qui ont renoncé au monde), il n'en reste pas moins qu'il y a des divergences métaphysiques entre le « bouddhisme » et l'« hindouisme » (différences qui n'étaient pas originellement si prononcées) ; ainsi, le bouddhisme s'est vu critiqué par les philosophies hindoues Vaisheshika et Nyâya : « Le Vaisheshika-sutra semble s'opposer radicalement au bouddhisme par sa conception réaliste et substantialiste du cosmos et de l'homme », et la philosophie Nyâya considère la notion bouddhiste d'anatman (non-Soi) comme étant illogique (par exemple, se remémorer d'un objet est impossible s'il n'y a pas un âtman (Soi connaisseur) permanent) et que la Totalité est une réalité alors que le bouddhisme affirme l'inverse : Akshapâda Pakshilasvâmin, dans son Nyâya-Bhâshya, a réfuté les thèses de la vacuité (Śūnyatā), de l'impermanence (Anitya) et du non-Soi (Anātman). Critique scientifique Dans son ouvrage L'infini dans la paume de la main, l'astrophysicien Trinh Xuan Thuan évoque deux points de discorde entre la vision bouddhiste et la vision scientifique du monde. Il explique que l'univers décrit par le bouddhisme est un univers cyclique qui n'a ni commencement ni fin et serait donc traversé d'une série sans fin de big bang et big crunch. Or l'avènement d'un big crunch n'est pas confirmé par les données actuelles de la science qui établissent que l'univers ne contient pas assez de matière pour le générer. Le modèle actuel est au contraire celui d'une expansion infinie de l'univers ce qui est en contradiction avec la conception d'un univers cyclique. Dans ce même ouvrage Trinh Xuan Thuan évoque le concept bouddhiste de flots de consciences coexistants avec l'univers matériel de tout temps. Il explique que pour beaucoup de neurobiologistes la conscience est une propriété émergente de la matière vivante qui aurait passé un certain seuil de complexité. Le fait que la conscience ait pu préexister à la matière ou en dehors de celle-ci n'est pas prouvé. Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie Grands textes du bouddhisme Articles ou chapitres introductifs Ouvrages introductifs sur le bouddhisme Études spécialisées sur le bouddhisme / Réédition abrégée, Gallimard, coll. « Tel », 2008, 574 p. . Histoire Anthologies (L'original en anglais est toujours disponible: The Buddha Speaks - A book of guidance from Buddhist scriptures, Shambala Editions, 2000). Art . . Encyclopédies et dictionnaires (2 tomes) Filmographie Articles connexes Bouddhisme et non-violence Bouddhisme séculier Bouddhisme et mendicité Foi dans le bouddhisme Monachisme bouddhiste Panthéon bouddhiste japonais Philosophie bouddhiste Végétarisme bouddhique Violence dans le bouddhisme (1883), livre de Alfred Percy Sinnett (Théosophie) Liens externes Donald S. Lopez on « Buddhism's 4 Big Unanswered Questions », sur youtube.com, 58 min., 2022 (?) / (Consulté le 19 juillet 2022) Siddhartha Gautama
Le bouddhisme est une religion et une philosophie dont les origines se situent en Inde aux à la suite de l'éveil de Siddhartha Gautama à Bodhgaya dans le Bihar et de la diffusion de son enseignement.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/BEL20
BEL20
BEL20 est l'acronyme du principal indice d'actions de la bourse de Bruxelles en Belgique. Il regroupe les 20 sociétés cotées sur Euronext Bruxelles dont la capitalisation boursière flottante (les titres effectivement en circulation) est la plus importante. Histoire Les premiers indices de la bourse de Bruxelles remontent au début du 20e siècle et leur méthodologie était bien différente de celle du BEL20. En particulier, la forme actuelle de l'indice est liée à l'apparition des produits dérivés sur indice qui implique une méthodologie spécifique. C'est pourquoi l'indice BEL20 est lancé avec le marché des dérivés (alors appelé Belfox), le sur base d'une valeur de référence de au . L'indice clôture sa première journée d'existence à (+ 18 % par rapport au ). Le 18 mars 2021, l'indice BEL20 célèbre ses 30 années d'existence. Présentation L'indice BEL20 est géré par le groupe NYSE Euronext. Il est le principal indice boursier national de la Bourse de Bruxelles. C'est un indice à panier (c’est-à-dire calculé par pondération des actions qui le composent) qui est diffusé en temps réel par la société Euronext Bruxelles, même si chacune des 20 sociétés dont les actions composent l’indice BEL20 n’a pas la Bourse de Bruxelles pour place financière de référence (par exemple, en 2010, GDF-Suez, dont la place financière de référence est Euronext Paris). Les actions de l’indice BEL20 sont les titres les plus liquides du marché Euronext Bruxelles, et ceux des 20 sociétés cotées dont la capitalisation boursière flottante (les titres effectivement en circulation) est la plus importante. Des produits financiers dérivés, par exemple le tracker « BEL 20 Master Unit » sont adossés à l’indice et font l’objet de transactions sur Euronext Bruxelles. A noter que le nombre de composants de l'indice (20) est inférieur au minimum communément admis de 30 observations nécessaires afin d'obtenir une signification statistique. Son code mnémonique est ^BFX, son code ISIN BE0389555039. Mise à jour La composition de l'indice est revue chaque année au mois de mars, le troisième vendredi du mois . Les sociétés qui ne satisfont plus aux critères quittent l'indice et sont remplacées par de nouvelles valeurs. Les compagnies sélectionnées doivent être « représentatives du marché belge », et avoir au moins 15 % de capital flottant. En outre, ce capital flottant doit excéder le prix de l'indice (évalué au dernier jour de l'année précédente) d'un facteur d'au moins . Si, lors d'une revue annuelle, ce facteur passe en dessous de , alors le titre en question ne peut plus rester dans l'indice. Une société qui n'a plus la bourse de Bruxelles comme marché de référence peut rester dans l'indice pour autant son personnel employé en Belgique réprésente au moins 15% du personnel total consolidé au niveau du groupe. Quand une compagnie intègre l'indice, sa pondération - calculée sur base du capital flottant - ne peut excéder 12 % de la composition de l'indice. Ultérieurement, lors des revues annuelles, cette pondération ne peut pas aller au-delà de 15 %. La vélocité du capital flottant doit atteindre 35 %, ce qui signifie qu'au moins 35 % des actions doivent avoir changé de mains dans l'exercice annuel précédent. Pour les actions déjà présentes dans l'indice, cette limite passe à 30 % La fréquence de mise à jour du niveau de l'indice est de 15 secondes. En mars 2021, les sociétés Barco et ING quittent l'indice et sont remplacées par Elia et Melexis Composition de l'indice Composition de poids indiciel au . Autres indices et autres bourses Autres indices Outre le BEL20, il existe pour la Belgique le BEL Mid, BEL Small, BEL Next 150, BEL Technology, BEL Continous, Bel All shares. Le BEL20 a son équivalent dans les pays limitropes: AEX (Pays-Bas), CAC 40 (France), DAX (Allemagne), LuxX (Luxembourg), ainsi que dans la plupart des pays industrialsiés. Corrélation avec les autres bourses Les performances annuelles du BEL20 se sont rapprochées de celles du Dow Jones, du DAX, du CAC 40 et du Footsie, les grands marchés boursiers étant de plus en plus dépendants les uns des autres depuis une quinzaine d'années. Notes et références Voir aussi Articles connexes Histoire des bourses de valeurs Euronext New York Stock Exchange (NYSE) NYSE Euronext Sigles financiers Lien externe BEL 20 sur le site d'Euronext Indice boursier Économie en Belgique
BEL20 est l'acronyme du principal indice d'actions de la bourse de Bruxelles en Belgique. Il regroupe les 20 sociétés cotées sur Euronext Bruxelles dont la capitalisation boursière flottante (les titres effectivement en circulation) est la plus importante.
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Blanquette de veau
La blanquette, ou blanquette de veau ou blanquette de veau à l'ancienne, est une recette de cuisine traditionnelle de cuisine française, à base de viande de veau cuite dans un bouillon avec carotte, poireau, oignon et bouquet garni, liée en sauce blanche à la crème et au beurre et aux champignons de Paris. Étymologie Le terme « blanquette » vient de la couleur blanche de la sauce blanche à la crème et au beurre. Toutes les viandes blanches (dinde, poulet, volaille, lapin, porc), mais aussi agneau, ou poisson (lotte, daurade), peuvent se préparer « en blanquette » bien que celle de veau reste une des références culinaires de la gastronomie française. Préparation La pièce de veau de lait choisie pour la blanquette est généralement du tendron, collier, poitrine, ou de l'épaule désossée. La viande découpée en morceaux est cuite à l'eau avec carotte, céleri, poireau pour former un bouillon-fond blanc de veau. La sauce est obtenue en pratiquant la liaison avec un ou plusieurs jaunes d'œufs avec le bouillon-fond blanc obtenu, et en y ajoutant de la crème fraîche. Ce plat peut être accompagné de riz, de pâtes, ou de pommes de terre. La viande, les carottes et l'accompagnement sont servis chauds, avec du persil. Elle peut être relevée par un jus de citron. La blanquette passe pour faire partie des plats mijotés meilleurs réchauffés. La blanquette de veau dans les arts Littérature Le commissaire Maigret (œuvre de l'écrivain Georges Simenon) est connu pour être un grand amateur de blanquette préparée par madame Maigret (son épouse), ainsi que le commissaire San-Antonio (œuvre de l'écrivain Frédéric Dard) qui raffole de celle préparée par sa mère. Cinéma Le nom de code retenu pour l'arrivée d'OSS 117 au Caire dans OSS 117 : Le Caire, nid d'espions est « Comment est votre blanquette ? », la réponse étant « La blanquette est bonne ». Musique En 2002 Vincent Delerm évoque, dans la chanson Tes parents, la blanquette des parents de Chloé dont ils rapportent les restes en rentrant le dimanche soir à la porte de Champerret. Notes et références Voir aussi Bibliographie Jean-Louis Flandrin, La Blanquette de veau. Histoire d’un plat bourgeois, préface et annotations de Patrick Rambourg, Paris, Jean-Paul Rocher Éditeur, 2002, 78 . Articles connexes Histoire de l'art culinaire Histoire de la cuisine française Liste de mets à base de viande Liste de mets à base de viande de bœuf Repas gastronomique des Français Vin et cuisine Liens externes . . Cuisine française Spécialité à base de viande bovine Spécialité à base de crème Vin et cuisine
La blanquette, ou blanquette de veau ou blanquette de veau à l'ancienne, est une recette de cuisine traditionnelle de cuisine française, à base de viande de veau cuite dans un bouillon avec carotte, poireau, oignon et bouquet garni, liée en sauce blanche à la crème et au beurre et aux champignons de Paris.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bret%C3%A8che
Bretèche
Une bretèche, orthographiée aussi bretêche et appelée en ancien français bretesse ou bretesche (du bas latin brittisca, « [fortification] britannique », puis « parapet » au ), est un petit avant-corps rectangulaire ou à pans coupés, plaqué en encorbellement sur un mur fortifié au Moyen Âge (mur de château fort, forteresse, ville, ferme, manoir ou église fortifiés), défendant par un flanquement vertical la base de la muraille (« bretèche de façade » ou « bretèche de chemin de ronde »), une ouverture dans ce mur (porte, poterne) ou un angle (« bretèche d'angle »). Les bretèches deviennent fréquentes au sauf aux angles où elles sont plutôt garnies de tours en bonne et due forme ou d'échauguettes, sorte de bretèches d'angle qui prennent la forme d'une loge de volume plus important, carrée ou cylindrique (guérite ou tourelle cylindrique), contenant une petite pièce. Les bretèches de façade sont également peu fréquentes, constituant un pis-aller destiné à remplacer les mâchicoulis, voire les paliers lorsqu'ils manquaient. Avec le déclin des éléments défensifs de l'architecture militaire au Moyen Âge au , la bretèche prend une fonction décorative (« fausse bretèche »). Cette menue guérite généralement de forme parallélépipédique en encorbellement sur une enceinte militaire (muraille, courtine, etc.) ou, plus souvent, au-dessus du portail principal. De très longue date, ce type d'ouvrage à titre défensif est pourvu d'un plancher ajouré qui protège le pied du mur et conjure l'approche ennemie au premier plan, par jets de projectiles aussi insolites soient-ils, à l'image de l'eau chaude. En bois ab ovo et bien que très en proie aux flammes ennemies, les premières ébauches n'étaient, paraît-il, qu'une simple potence, charpente sommaire équarrée où le soldat pouvait d'ailleurs se tenir à cheval avec les projectiles à pleines mains et paré au lancement. En l'occurrence, ce n'est que plus tard que les bretèches en bois, y compris le hourd, sorte de galerie, sont remplacées par celles en pierres, véritable passage couvert, contournant désormais la forteresse en entier et, le plus important, à l'épreuve des flammes. Évolution historique Élément à fonction défensive D'abord ouvrage en charpente de bois au apparu dans les fortifications byzantines puis arabes à la fin du , ensuite dans les châteaux des croisés en Terre sainte, la bretèche est construite sur des corbeaux ou des consoles, supports en bois puis en pierre ; l'ouvrage est par la suite construit dans son entier en pierre pour se prémunir des flèches enflammées (bretèche à hourd puis bretèche à mâchicoulis) : le mâchicoulis continu peut être vu comme la transposition des bretèches discontinues qui ceinturent toute la muraille. La bretèche, devenue un dispositif prépondérant en matière de flanquement à partir du , s'ouvre sur la partie inférieure par des jours (ouvertures carrées ou larges rainures) permettant l'utilisation de merlon à couvert pour le tir fichant ou le jet de quartiers de roche, boulets de pierre, pièces de bois, matières brûlantes (sable chauffé à blanc, chaux vive liquide, soufre et salpêtre). Les topos hérités de l'historiographie du et repris dans les films de guerre se déroulant au Moyen Âge évoquent des jets de poix fondue (résine de pin et de sapin), d'eau bouillante, de saumure bouillante ou d'huile bouillante mais ces ressources étaient trop rares ou précieuses pour être gaspillées. Les temps de chauffe, l'absence de cheminée sur les courtines en général et la présence fréquente d'un talus à la base des murailles ne plaident pas pour un tel usage. Généralement garnie latéralement et sur le front de créneaux et merlons pouvant être couverts par un volet en bois pivotant sur un montant à tourillon, la bretèche est le plus souvent construite sur un parement vertical permettant à un homme de se tenir au revers. Son couvrement est réalisé par une dalle de pierre en pente ou, lorsque son épaisseur est importante, par un toit en appentis ou à pans. Elle est le plus souvent placée sur les courtines intérieures (elle permet alors de contrôler les courtines extérieures) ou au-dessus de l'accès d'un château-fort, munie d'archères ou de meurtrières, ces derniers permettant de défendre la porte située en dessous par un tir plongeant. On disait, dès le , bretescher pour fortifier, garnir de créneaux de bois, ou de hourds. Une bretèche peut être parfois confondue avec des latrines, mais ces dernières, sans usage défensif, sont en encorbellement sur un mur, dépourvues d'ouverture et sont plus étroites : elles reposent généralement sur deux corbeaux au lieu de trois ou quatre pour une bretèche. Néanmoins, il arrive que la bretèche serve aussi de latrines. Autres fonctions Avec la disparition de cette logette comme élément de défense au , le terme subsiste dans les toponymes (exemple : Saint-Nom-la-Bretèche) et anthroponymes (exemple : ) puis a pris un sens : architectural : balcon ajouré en saillie sur la façade d'une mairie, d'où l'officier municipal, échevin ou crieur public proclamait les décisions municipales (mariages, actes publics, condamnations), les loggias sans encorbellement des palais italiens étant une transposition de ce type de balcon ; hune fortifiée d'un bateau de guerre ; héraldique (bretesse) : rangée de créneaux sur une fasce, bande ou pal, ou sur les côtés d'un blason de plate figure. Notes et références Voir aussi Bibliographie Articles connexes Architecture médiévale Assommoir Baie (architecture) Château fort Échauguette Fenêtre arquée Fenêtre en baie Hourd Élément d'architecture médiévale Architecture militaire du Moyen Âge Histoire militaire du Moyen Âge Glossaire militaire Élément d'architecture en saillie
Une bretèche, orthographiée aussi bretêche et appelée en ancien français bretesse ou bretesche (du bas latin brittisca, « [fortification] britannique », puis « parapet » au ), est un petit avant-corps rectangulaire ou à pans coupés, plaqué en encorbellement sur un mur fortifié au Moyen Âge (mur de château fort, forteresse, ville, ferme, manoir ou église fortifiés), défendant par un flanquement vertical la base de la muraille (« bretèche de façade » ou « bretèche de chemin de ronde »), une ouverture dans ce mur (porte, poterne) ou un angle (« bretèche d'angle »).
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Barbacane
Dans la construction, le terme de barbacane recouvre plusieurs significations. Dans le domaine de la fortification militaire Le terme « barbacane » désignait pendant le Moyen Âge un petit ouvrage de fortification avancé, le plus souvent de plan circulaire, qui protégeait un passage, une porte ou poterne, et qui permettait à la garnison d'une forteresse de se réunir sur un point saillant à couvert, pour effectuer des sorties, pour protéger une retraite ou l'introduction d'un corps de secours. Il ne faut pas confondre la barbacane avec la bastille, ouvrage défensif de grande dimension formant un réduit indépendant et disposant donc de sa propre garnison. Les armées qui campaient avaient le soin d'élever devant les entrées des camps de vastes barbacanes, qui permettaient aux troupes de combiner leurs mouvements d'attaque, de retraite ou de défense. Au moment d'un siège, en dehors des murs des forteresses, on élevait souvent des barbacanes, qui n'étaient que des ouvrages temporaires, et dans lesquels on logeait un surcroît de garnison. Mais, le plus souvent, les barbacanes étaient des ouvrages à demeure autour des forteresses bien munies. Parmi les barbacanes temporaires, une des plus célèbres est celle que le roi saint Louis fit faire pour protéger la retraite de son corps d'armée et passer un bras du Nil, après la bataille de Mansourah. Le sire de Joinville parle de cet ouvrage en ces termes : Cette barbacane n'était évidemment qu'un ouvrage en palissades, puisque les hommes à cheval pouvaient voir par-dessus. Dans la situation où se trouvait l'armée de saint Louis à ce moment, ayant perdu une grande partie de ses approvisionnements de bois, campée sur un terrain dans lequel des terrassements de quelque importance ne pouvaient être entrepris, c'était tout ce qu'on avait pu faire que d'élever une palissade servant de tête de pont, pouvant arrêter l'armée ennemie et permettre au corps d'armée en retraite de filer en ordre avec son matériel. Du sens d'« ouvrage extérieur de fortification en maçonnerie ou en bois, percé de meurtrières », on en est venu métonymiquement (la partie pour le tout) à la meurtrière elle-même. Ainsi, au Moyen Âge, la barbacane désignait une sorte de fenêtre, presque toujours ébrasée à l'intérieur qui, pratiquée verticalement dans un mur, facilitait le tir sur l'ennemi. En architecture civile Des barbacanes sont pratiquées dans les murs pour éclairer les rez-de-chaussée, les cryptes, les tours, les clochers, ainsi que les bâtiments agricoles (granges, celliers, écuries, étables). Dans le soutènement de terres Une barbacane est également une étroite fente verticale pratiquée dans un mur de soutènement pour faciliter l'écoulement des eaux d'infiltration provenant de la masse de terre soutenue (l'eau piégée derrière un mur accentue la poussée des terres). Dans cette acception, le terme est alors synonyme de « chantepleure ». En menuiserie En menuiserie, une barbacane désigne une ouverture longue et étroite ménagée dans le panneau d'une porte de cave pour favoriser le renouvellement de l'air et apporter de la lumière. En broderie Pour les brodeurs, les barbacanes étaient des ornements d'apparat décorant les caparaçons des chevaux de tournois et cortèges et les parements de lits et de sièges. Notes et références Annexes Bibliographie Articles connexes Demi-lune Fortification médiévale Histoire militaire du Moyen Âge Architecture militaire du Moyen Âge Glossaire militaire
Dans la construction, le terme de barbacane recouvre plusieurs significations.