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1607
201
Tuſques à ce qu'vne fois ennuyee de 1 les importunitez elle lui dict. Mamerque i'ay bien veu des fols mais ie n'en ay point encore 3 veu de plus extrauagans que toy . Tu te plains ſans celle comme liie t'auois faict quelque ou trage bien que ie n'aye iamais eu aucune pen ſee de s'offenſer. Tu ferois bien mieux de de meurer en paix & de ne troubler point celle des autres . Alors Mamerque rendu eloquent par la pal ſion ,lui fic cognoiſtre qu'il eſtoit impoſſible qu'il gouſtaft aucune paix tant que ſes yeux lui fe-. royent la guerre adioultantà cela les autres fo lies dont les Amoureux ont accoultumé de ſe ſeruir pour deſpeindre leurs peines imaginaires.
sIgiIaEuGnEC
1618
202
Sire dit Huon Duché ił l'embraſla de nouveau . Quand ce ſont lesmiens & celui qui en a la conClairetre vit ce beau collier elle fut ſi duite eſt Bernard qui a ſouffert bien des ravie qu'elle ſe jetta aux genoux de ſon peines avant de me trouver. Mon cher pere pour l'embraſſer. Le Duc Huon mon neveu dit l'Abbéje ſuis bien charmé tra àfon oncle toutſon tréſor & ſes pier de ce que Bernard vous a retrouvé car reries. Quand l'Abbé eut vu toutes les ri c'eſt un des prud'hommes que je puiſſe chelfes de Huon il les fit mettre dans un connoître nous devons bien le chérir. grand coffre Huon fe para enſuite de ſes parce qu'il eſt notre parent & qu'il nous habits les plus riches & les plus beaux a toujours été favorable . Huon lui dit : qu'il pouvoit avoir quand il fut habillé cela eſt vraiil poſſéde toutes les vertus il avoit un port de Roi on le regardoit que vous-lui attribuez. Voyez ce grand avec plaiſir il y eut pendant huit jours ſommier qui eſt au milieu des autres il des divertiſſemens dans tout le Palais & porte des coffres bien ferrés & bandésle neuvieme jourHuon appella Bernard ilscontiennent des pierreries pourplus de & s'étant préparés ilspartirent fans rient la valeur dequatre bonnes Villesje vous dire à perſonneexcepté à l'AbbédeClugny les donnerai en garde pour le mariage de auquel Huon dit : Mon cher oncle vous ma chere fille Clairette & il embraſla fa faurez que Bernard & moi partons mais fille aulitôt qu'il eut proféré ces paroles." je vous prie de ne parler à perſonne de Neveudit l'Abbé,malgréce bien que notre départ & de tenir la chofe ſecrette vous voulez donner à votre fille j'eſpere juſqu'à ce que vous ayez de nos nouvelles. lui faire partager mes tréſors. Bernard & Neveu dit l'Abbé ; je le ferai ainſi que les Gentilhommes qui étoient avec luivous me le recommandez. Huoni & Ber vinrent deſcendre au Palaisquand l'Abbé mard partirent avant que perſonne ne fait! Ils prirerit la route de & l'embraſſa à bras ouverts & fit beaucoup Máyence ; & ils arriverent ce jour-là: d'amitiés à ceux qui étoient avec lui . Le à Mayence ou ils coucherent.
-G8GAAAAQAAJ
1632
203
Elle lui dit ce qu'elle avoit fait& ce que ſon mari lui avoit dit & ajouta qu'étant bien perſuadée que ſon jaloux ne ſortiroit puint de la maiſon & qu'il ſeroit toute la nuit au guets'il pouvoit trouver moyen de grimper ſur le toit il ne yjendroit qu'à lui de venir occuper ſa place. La belle ſelon ſes ordres ne manqua pas de bien fermer ſes portes afin que le mari ne pût ap procher & la nuit étant venue le Cavalier qui avoit trouvé moyen de grimper fut reçu de la belle par un endroit dérobé. Ils parlérent mille fois du. plaiſir de tromper un jaloux ; & le jour étant prêt à. paroître le Cavalier s'en retourna par le chemin d’où il étoit venu . Le jaloux armé de pied en cap demeura toute la nuit à la porte pour attendre le Prêtre à venir. Le jour étant déja grand il ſe jetta fur un lit mort de faim & tranſi de froid.
EzeXgqfhMSkC
1652
204
Tant il eſt vray que le lieu où l'on a premie rement humé l’air & apperceu la lumiere du jour a des charmes ſecrets & des attraits ineuitables aux eſprits les plus vigoureux & les plus fages. Ona beau dire que toute contrée eſt le païs du vertueux que le païseſt par tout où l'on eſt à ſon aiſel'on n'eſt à ſon aiſe qu'à moitiéquand on eſt hors de ſon païs. Que les fleuues coulent ſur la terre tant qu'ils voudront ils n'auront jamais de repos qu'eſtansarriuez en la mer d'où ils cirent leur origine. Et vne des raiſons qui rend l'eſpric. humain inquiete c'eſt qu'il fait de continuels eſ lans vers ſon païs qui eſt le lieu de ſa naiſſanceen la melme façon que la flamme attachée à la matiere laquelle par ſon mouuement perpetucl monftre qu'elle ſouſpire apres ſoncentre qui eſt le feu elementaire que les Philoſophes mettent fous la ſphere de la Lune.
vQUTWe5R2f4C
1659
205
Ce n'etoit toutefois pas aſſez il faloit unc declaration de vive voix & dans les formes. Le Solitaire la fit,mais enAmantbienrcfolu d'aimertoujours. Il dit à cette adroite perfonne,laquellen'avoit rien oublié pourl'enflamerqu'il ne tiendrait qu'à elle de le rendre heureux le reſtedefes jours en partageant avec luile peu de bien que la Fortune lui avoit donné,& qu'il nedo mandoit pour la reconnoiſſance.que fesbon nes graces& fon cour. Illui propoſa enſuite de l'épouſer lelendemain. Ellc fit d'abord de grandes difficultépuis elleferendit ,en lui de mandant huit jourspour en confereravecſa mere. Il ne voulut point confentir a.ce retar dement Elloen semoigna autant dechagrin qu'elle en avoitdejoye& lelaiſſaenſuite le 2 Mairede lachoſe. Ilft toutpreparer.pour de lendemain& le Mariagefefit dansl'Egliſe.de digu ,en preſence detous les:Paroiſliens.
DSf2xg9AjuEC
1670
206
En ſuite de 2 quoy montant à cheual à l'heure meſmeil fut rendre conte à Cyrus de la commiſlion que Chri ſante luy auoit donnée : Panthée demeurant auec 0100 Cleonice qu'elle'renuoya querirafin de pouuoir 21 parler auec elles de toutes les choſes qu'Iſmenie 3IT luy auoit appriſesqui futauſſi de cette conuer tror ſation. Mais pendantqu'elless'entrenoient ainſiAraſpe obeiſſant à Panthée fut au Camp : & allant droit à la Tente de Cyrus il n'y fut pas ée pluftoft entré que ce Prince s'imaginant bien cet: qu'il auroit executé ſes commandemensluy dọn apre na lieu de luy parler en particulier.
ixFJAAAAcAAJ
1673
207
Auli quelques-uns prétendent que tout ce qui ſe fait fe fait néceſſairement. Il y en a d'autres qui bornent cette néceſsité aux choſes qui ſont déja faites. Si l'on conſidére ces ſentimens avec quelque attention il paroîtra clairement que condaniner ce qui eſt fait & qu'on ne peut défaire c'eſt proprement prétendre être plus fage que les Dieux que nous devons croire infaillibles. Quelle folie ? Quelle préſomption ? Quelle témérité de trouver à redire à ce que font les Dieux immortels ?
EzeXgqfhMSkC
1675
208
Soit que ce fuft ſon nom de naiſſanceou qu'il lui fuſt impo fé par ioyeuſeté on l'appelloit Lupon : auſſi ce grand & vaſte corps deuoroit les viandes comme ſi c'euft eſté vn loup& les digeroit auec vne cha leur naturelle parcille à celle d'vn lyon. Cette vi gueur de membres ſoit pour l'agilitéſoit pour la ferineré ,eſtoit accompagnée de valeur & de har dieſle pourentreprendre les coups les plus hazar deux tant il auoit de confiance en la roideur de ſes bras,& en la viſteſſe de ſes pieds .
sIgiIaEuGnEC
1676
209
Dans le partage lui eſcheue vne belle terre à la campa gneoù ſes predeceſſeurs auoyent autrefois bien bafti&pris leursprincipales delices. Outre la poffeffion qu'il alla prendre de ceſte Seigneurie l'eſtatde ſes affaires l'obligea d’y demeurer yn an durant lequel Aurelie qui cftoit ordinairement malade à Ferrare deuint fort laine & la fterilite le changea en vne fecondité qui la rendit mere d'vn beau fils qui fut appellé Herculin en me moire du Duc leur bon Seigneur & maiſtre.
sIgiIaEuGnEC
1689
210
Courte joye courte joge repartit auffi-côt l'Entremets teur : Bon Enferbon Enfer & rien pour le Purgatoire ; Vous aurez ma foy vôtre partvous vous étes abuſé en deſcendant trop bas vous deviez prendre votre che min un peu plus haut ſur la main droite; & par conſequent il eft inutile de chercher icy des recompenſés où il n'y a pour toux te liberalité que des peines & des ſupplices. Eh !
-j4-NzQhQigC
1702
211
Cependant elle ne fut pas pluſtoſt afliſe ( ayant fait mettre ma Sæur aupres d'elle fans aucune cere monie afin de ſe mieux déguiſer ) que Timante fut ſe mettre à genoux deuant elle : luy demandant pardon de la liberté qu'il prenoit& la coniurant de ne vouloir pas luy eſtre auili rigoureuſe qu'elle luy auoit eſté au Labirinthe.
Dv86AAAAcAAJ
1719
212
Dans une des ſalles étoient des tables riantpuis lui commanda d'aller chercher chargées de différents mets. Quand Huon ſon hanap ce que le Chevalier fit auſſitôt de Bordeaux & ſes gens virent ce beau & dès qu'il l'eût apporté Oberon le prit Palais devant eux ilsfurent tous étonnés. & dità Huon : Tu vois bien que ce ha Oberon prit alors Huon par la main nap eſt vuide & qu'il n'y a rien dedans& quand ils furent tousvenus au Palais Siredit Huon cela eſt vraialors le ils y trouverentdes domeſtiques qui vinrent Roi poſa fon Hanap ſur la table & dit à au -devantd'euxportantdes ballins ornés Huon qu'il vit le grand pouvoir que Dieu de pierres précieules,ils donnerent à laver lui avoit donné& comme dans la Féérie lesmains à Huon le premier & à fes genson peut faire ce que l'on veut. Il fit alors on ſe mit enſuite à table où il y avoit plus le ligne de la croix par trois fois ſur le de vivres que l'on n'en pouvoit delirer. hanap & il fut incontinent rempli d'ex Oberon s'allit le preniier comme chef de cellent vin. Oberon lui ditalorsvous la tablefur un riche banc d'ivoiregarni avez bien vu que cette choſe vient de la d'or & de pierres précieuſes il avoit une grace de Dieu mais encore je' te veux telle vertu que tous ceux qui auroient dire la grande vertu de mon hanap car voulu prendre quelqu'un qui fût allis defſi tout le monde qui eſt ſur la terre étoit fuspour le mettre en priſonmourroient ici afſemblé & que le hanap fut dans la auſſitôt qu'ils l'auroient touché. Oberon main d'un homme exemptde péché mor orné de ſes riches atours étoit aſſis deſſus. tel il y auroit aſſez dequoi les raſlaſier Huon qui étoit aſlis auprès de lui commais s'il étoit en péché mortelle hanap mença à manger d'un fort bon appétitperdroit auſſitôt ſa vertu & s'il eſt vrai maisGeraſmequi étoit làne pouvoitmanque tu puiſſe y boireje te le permetsgertant il craignoit d'être contraint de prends le hanap. Sire dit Huon de ce demeurer là. Oberon s'en apperçut & lui don je vousremercie car je ne me crois dit tout fâchéGeraſmebûvez & manpas digne d'y toucher ni d'y boirecar gez & fitôt que vous ſerez raflafié vous jamais de ma vie je n'ai vu un hanap ſi pourrez aller où bon vous ſemblera.Quand remplide vertus fachez que je me ſuis Geraſme entendit ces paroles ,-il en fut confeflé de mon mieux de tousmes pé bien aife & commença à boire & manger chés dont je ſuis bien repentant d'en avoir car il fe fioit à la parole qui lui avoit été tant fait je n'en veux à perſonnequel donnée.Tous les Barons bůrent 8c manle que ſoit l'injure que l'on puiffe m'avoir çerent beaucoup car il y avoit tant de fait. Huon prit alorsle hanapà deuxmainsfortes de mets qu'on ne pouvoit en faire le porta à la bouche bur du vin à ſa fatis le détail.
-G8GAAAAQAAJ
1724
213
Que je feray aile de t'entendre proferer de ti douces paroles au lieu des rudes que tu me tiens ordinairement ! En faiſant ce diſcours il entra dans un grand clos plein de coule forte d'arbres où il déploya le pacquer qu'il avoit apporté de fon logis. Il y avoit une longue loutane noire qu'il veſtit par dellus laos robe de chambre : il y avoit auili un capuchon de campagne qu'il mit ſur la telte & il le couvrit tout le viſage d'un maſque de même eſtoffe qui y eſtoit attaché. En cet equipageauſſi croteſque que s'il cuft eu envie de jouer une farce il recommença de ſe ſervir de ſon art magiquecroyant que par ſon moyen il vicn droit à bout des fes deffeins.
McxNAAAAcAAJ
1727
214
Non contente de cela elle voulut mortifier la Princeſſe de Chimai qu'elle haïlloit mortellement parce que c'étoit elle qui étoit cauſe que Puilaurens lui avoit inanqué de parole. Elle lui fit dire par une perſonne de ſes amies i que la lettre qu'elle lui avoit écrite étoit abſolument faufle & que Pui laurens lui auroit été fidele s'ilelle n'a voit trouvé moien de rompre leur union .
CO5jAAAAcAAJ
1737
215
Mais les Moines quoi ! Ma feinte je l'a mis bien en allarme la pre miére fois que je la vis deviſant avec elle je lui fai fois des contes & c parlois dece que pluſieurs lui a. voient dit; & finalement jouantje lui mis la main prés lebas du ventre ſauf les étoffes. EtMadamepourquoinemettrai-je pas ma main en cet endroiti'y ai bien mis mon choſe ? Quelle choſe ? Par ſaint Guilloc il n'eſt pas vrai. Ergo vous en avez menti comme dit l'autre .
oF1CAAAAcAAJ
1758
216
Cependant ne ſça ant chant pas le veritable Nom de cét Enfantil luy donna celuyde Cleandre qu'il aimoit,à cauſe d'vn ce fils qu'il auoit eu quil'auoit porté & qui eſtoit Cat mort depuis peu detemps.Ie ne m'amuſeray point sil à vous dire les ſoings que mon Pere eut du ieune th Cleandre : pour qui il conçeut vne amitié qui n'e 52: Itoit gueres differente de celle qu'il auoit pour moy. Mais ie vous diray ſeulement que comme 5 865 ell cét Enfant inconnu eſtoit recommandé au Dieu quel’on adore à Delosqui eſt celuy de toutes les es Sciences: mon Pere luy fit en effet apprendre tous O les choſes qu'Apollon luy.meſme euſt pû enſei fa gner. Ainſi on peut aſſurer ſans menſongeque cét Enfant fut vo prodige :& que dés la cinquiel me année il ne venoit point d'Eſtrangers à De Z los qui n'euffent la curioſité de voir le jeune Cleandre. Car outre qu'il auoit vne beauté ad mirable il auoit deſia vn eſprit ſi merueilleux& vnememoire ſi extraordinaireque cela le faiſoit paſſer pour vn miracle.
ixFJAAAAcAAJ
1761
217
Si j'étois d'humeur à vous traiter comme le doit être un jaloux viſion naire je le ferois quand vous auriez cent yeux fans que vous en euſliez le moindre vent. Le jaloux qui croyoit avoir ( çù le ſecret de ſa femme fe trova vant pris pour dupe n'eut rien à repliquer remercia Dieu de s'être trompé& tint ſa femme pour un modele de ſageſſe & de vertu. Comme il étoit de venu jaloux lorſqu'il n'en avoit point de ſujet il ne le fut plus dès qu'il eut raiſon de l'être.
EzeXgqfhMSkC
1766
218
De forte qu'ayant creû ce que je luy diſoisil y fut le meſme iour & ie m'y trouuay auſſi : voulant auoir le plaiſir de voir comment cette premiere viſite ſe paſſeroit. Mais par malheur pour Ligdą. mis il y auoit ce iour là tant de monde chez Ste nobéequ'il ne put parler à Cleonice vn moment en particulier. Artelinde & Phocylide y vinrent auſſi : & comme il y auoit longtemps que l'on n'auoit vell Ligdamis il fut preſques touſiours 1 le ſuiet de la conuerſation .
ixFJAAAAcAAJ
1767
219
Chaque époux la prônoit à la femme cherie ; D'ellc defcendent ceux de la Prutoderie Antique & celebre maiſon . Son mari l'aimoit d'amour folle . Il mourut. De dire comment Ce feroit un détail frivole ; Il mourut & fon teſtament N'étoit plein que de legs qui l'auroient conſolée Si les biens réparoient la perte d'un mari Amoureux autant que cheri. Mainte veuve pourtant fait la déchevelée1 Qui n'abandonne pas leſoin du demeurantEtdu bien qu'elle aura fait le compte en pleurant.
k2rs3Sew1rcC
1768
220
Voila diſoit ilau mourant Iro la juſte punition de ta brutale avarice; il n'y a qu'une heure que tu ne voulois pas foufrir qu'un autre malheureux comme toi jouiſt pareillement des charités qu'on lui pouvoit faire en cette maiſon & & tu tu es à preſent hors d'état d'en deſirer plus d'autre que celle de la ſepulture.
Yvg5AAAAcAAJ
1769
221
Elle aimoit toutesfois bien mieux que la pre ſence de Cyrus remift dans ſon ame tant de tri ſtes penſéesque de ne voir que Phraarte auprés d'elle : qui par la paſſion qu'il auoit dans le cæurluy donnoit mille inquietudes par la ſeule penſée qu'elle auoitque ſes yeux auroient fait vn enne my à Spitridateen aſſujettiſſant Phraarte : de for te que l'amour de ce Prince luy eſtoit encore plus inſupportable par la hainequ'ellepreuoyoit qu'il auroit vn iour pour ſon illuſtre Riual que par elle meſme. Apres que Cyrus eut fait ſa viſi te de longueur raiſonnable il quitta Araminte : & pour obliger Ligdamis ' il fut à l’Apartement où l'on auoit logé les Priſonnieres d’Epheſe,à qui il fit cent ciuilitez: mais principalement à la Sour & à la Maiſtreſſe de Ligdamis.
ixFJAAAAcAAJ
1770
222
Sa flamme eftant ſemblable à ces feux Gre geois ,qui bruſlent plus ardamment dans le vinai gre que dans l'huile. Comme les deux ſeurs eſtoient dans ces em. barraſſemens d'eſprit& ſouſpiroient despaſſions autant vaines que ſteriles: Mirtil qui eſtoit leur frere aiſnéſurpris d'une violente maladie fut dé peſché en peu de iours& alla en l'Auril de ſes ans au tombeau de ſes peres. La mere qui auoit beſoin de ſoûtien au ma. niementdes affaires de la maiſon fir ſçauoir ces nouuelles à Glicas lequel quitta auſſi toft & la Flandre & le perilleux métier de la guerre pour venir recueillir en paix la fortune qui luy arriuoit par la ſucceſſion de ſon frere. Il ne fut pas pluftoft de retour & maiſtre de la conduite des affaires do. meſtiques qu'il commença à penſer à loger ſes ſcurs. Il fceur l'affection qu'Aldcric auoit pour l'aiſnée& cèlle que la cadette auoit pour Alde ric : il trouua que celle-cyauoit aſſez bon appetit& que l'autre eſtoit trop dégouſtée.
vQUTWe5R2f4C
1785
223
Ceux qui ont l'eſprit tourné à la malignité de la Critiquen'ont pas toûjours tous les talens qu'ils cro yent trouver à dire dans les autres& je puis vous jurer que de tous les Critiques que j'ay leus en nią vie ; l'Auteur des Lettres eſt peut eſtre celuy en qui j'en ay trouvé de plus mediocres.
0U_meBe_W1wC
1846
224
Par tour où elle apprehen doit de trouver le Comte elle s'en éloignoit comme d'un endroit conta gieux. Elle ſçavoir que ce qui conſerve l'innocence eſt la fuite de l'occaſion. Cependant cela lui étoit extrêmement incommode & la Reine commençoir déja à fe plaindre qu'elle ne ſe trou voic plus au cercle avec les autres Da mes de la qualité. Mais comment s'y fut-elle trouvée à moins que d'y vouloirvoirleComte ?
V3MVAAAAQAAJ
1847
225
Vos intérêts me doivent être plus chers que les miens & il n'eſt pas juſte que je me plaignepuiſque ce n'eſt qu'à la gloire de ma princeſſe qu'ils mc facrifient. Ces paroles étoient accompagnées de fan . glots & de larmes & Troïade ne pouvoit y re fuſer les ſiennes. Mais après l'avoir laiſſé parler elle reprit ainſi la parole : 0 Ariarate !
AbZnxSzGVV0C
1851
226
Et fi cu me dis que les beſtes agiſſent librement ſur le fondement que leur appetit eſt libre de la nature je te répondray ,que quand meſme cela ſe roit veritable les bêtes ne connoillent pas parfaitement & diſtinctemene ce qu'elles font & qu'une action ne ſçauroit eſtre parfaite ny vertueuſeſi celuy qui l'a faitn'opere avec une pleine connoiffance & une ſcience certaine car ce ſont les premieres qualitez requiſes pour rendre une : action digne de louange . Le Vean.
STmdaHw7YacC
1868
227
Laparurent a ces dames defia desve ritables effects de noftre reforme car lacha-pelleautresfois honnorée &reſpectèe ala Ro. maine,eftoit remplie ,a la Calviniſte de va chesbrebis & des Cochons de Monfieur des Coultures quiy avoiét fait fumier par tout en telle puáteur & ordure,quenos Dames ny peug . rét entrer,auſquelles on dit,pour excuſesque çebeſtes n'eſtoientlaqueen attendansque leurs rattaliers augsrangs& leurs places a chas cunes fuffent faittes dansla facristies lieu tres commode a lesloger ; l'on leurs dit auſſy queI'on en feroit murer l'vnedes portes pour em . peſcher quequelq; mauuaiſe odeur du beftailne vienne a la chapelle deſtinée a y preſcher de la façon de Calvin ; & afin que les payſans yoi.
yyJoAAAAcAAJ
1876
228
Adjouitant qu'il ſeroit aiſé de le prouuer au Roy en luy monftrant ce pe tit morceau de Tablette où le mot de Fille eſtoit: & qui ſe trouueroit ſi iuſte à l'endroit qui man quoit à cette Lettre qu'il ne pourroit pas croire que ce fuft vne tourbe : & qu’ainſi quand ce mor ceau de Tablette ſeroit à ſa placeAmaſis verroit bien qu'on l'auoit trompé. Enfin Seigneur cet Officier fit fi bien comoiſtre à Heracleon qu'il tuy eſtoit aité de rendre du moins la naiſſance de Seſoſtris douteuſe qu'il en eut vne ioye eſtrange: cependant comme c'eſtoit vne affaire qui luy im portoit de tout il voulutl'examiner avec un peu plus de loiſir : & pour agir ſeurementil fit que cet Officier demeura caché chez luy : le coniurant de conſeruer auec vn ſoin extrémece qui deuoit ofter la Couronne à ſa Sæur & à Sefoftris& la luy donner.
Dv86AAAAcAAJ
1878
229
Il eſt vray que ce grand peuple armé,ſe rendit en moins de rien maiſtre de la terre de l'ille. Mais apres audir employé ſeptante mille coups de canon pour battre en ruine les murailles de la citétoutes les breches & tous les affauts furenr inutilesle coura ge inuincible des defendans ſurpaſſant en vigueur le nombre des affaillans.Sur les nouuelles qu’eur le General de cette armée du ſecours qui arriuoit de Sicile,il leua honteuſement le fiegeapres y auoir laiſſé ving . trois mille ſoldars ſur la placela fleur de tous les genſdarmes du Turc& des Chreſtiens il n'en mourut que trois mille ſoixanteentre lef quels deux cens quarante Cheualiers y acheucrent scurs glorieuſes carauanes pour aller au ciel re cueillir des couronnes qui ne Aétriſſent iamais. Le Balla déchargea la colere ſur le plat païsbrullantruinant demoliſſant & ſaccageant four. Et parce que le fort qui eſtoit en l'Ile de Gozequi eſt vne dependance de celle de Malte luy fit quelque reſiſtance l'ayant emporté de force il y fir vn rauage nompareil.
vQUTWe5R2f4C
1884
230
Le Ciel auſſi a été creé avec le feu afin que lors que les Peu ples ne pourroient pas durer à cauſe de la froidure de l'eau que lois le feu ou cha leur deffous ne vienne à s'embraſer au de dans du Firmament qui eſt le Ciel étoille : il y a auſſi ſepr Planetes comme Saturne Jupiter Mars SolVenus Mercure &la & ſe gouverne tellement les Cieux Lune ent ſeulem de la vapeur du feu.
cf85AAAAcAAJ
1885
231
Il jetra auſſi -tôt les yeux deſlus ; mais quelle fut fa ſurpriſe quand il vit que c'étoir celui du Duc. Quelle fur auffi celle de ce Princequand il ſe reconnur lui-même & que n'eût il point vouluavoir donné pour reparer 1 ce qu'il avoit fait. Il fe jetra aux pieds de fa femmeluiproteſtant qu'il y demru reroic écornellement à moins qu'elle ne lui pardonnat. Cependant le Comte écant tout auſſi jaloux du Duc qu'il l'auroit pu être d'un amant tâchoit de ſe contraindre pour ne pas donner à connoître ce qui ſe paſfoit dans son coeur.
V3MVAAAAQAAJ
1893
232
Cela empeſcha Leoncin & Olinde rrolleon ap de ſe ietter en mer & la recherche fut faite li ' Alicant. Et chaude & fiexacte en la terre qu'en fin ces deux Amans furent treuuez . e puiſſe con antmoins de Peu auant leur priſe Leoncin dit à ſa chere ent le patron Olinde qu'elle tenoit les clefsde la mort ou de ſa qu'ils auoient vie & qu'ilne pouuoit plus auoir de confiance qu'en ſon amour. Olinde qui l'aimoit veritable crreſolu d'al ment & qui ne le regardoit pas comme Rauif l'il n'euſt des ſeur ,mais comme vn époux: luy demāda pourquoy s il ne luy fut il luy tenoit ce langage. Parcerepart-il,que ſi vous eine fut ilar depoſez quc ie vous aye enleuée contre voſtre gré Riual yeſtoit &priſe à force ma faute ſera fans remiffion .
vQUTWe5R2f4C
1907
233
Ce va let au deſeſpoird'eſtre ſi mal traitréapres'luy avoir rendu de fi bons officeslequitta &cherchainaître par Paris. Mais Deguilly apprehendant qu'il ne diſt quelque choſe de ſon commercefit promptentent les plaintes en luftice contre luy & diſantqu'il s'étoit reti ré ſans congépour luy avoir dérobé un baudrieravec des boucles d'argent& une épée il le fit prendre priſon nier & mettre dans le grand Chaftel fër.
lbIPAAAAQAAJ
1924
234
Voila donc Alarque hors de la pauureté& en la iouyſſance du riche heritage de ſon ami. Mais ceſte richeſſe lui eſt auſſi deſ-agreable que les bonnes viandes au malade : on a beau traitter ce lui-ci de mets delicats tour lui eſt à degouft & à contreccur . Alarque voudroit eſtre dans la di ſetre par deſſuslateſte& poſſeder encore le thre forde l'anzitié de Pandulphe,parce que poſſedant ce cæur,& aiinant & aimé il İçauoit bien qu'il te noit par ce moyen la clef de tous les coffres. Tou tesfois comme les ſaiſons auſli changent les vo lontezil n'eſt rien de conſtant ſous le Soleil & de toutes les choſes muables il n'en eſt point de plus changeante que l'homme .
sIgiIaEuGnEC
1932
235
Enfin la bienfeance veut qu'elle ſorte de Parisle ſéjour qu'elle y fait ſem Tome ble attendre un établiſſementque peut aucun p eſtre ne ſonge-t-on pas à luy donner. coenuvede Le Comte de Vermandois goûta ces nu raiſons & les fit goûterenſuite au Pa qu'il ver latinde Champagne.Ce n'eſt pas ajoû opere se trevet o ta -t-il en parlant à ce Prince qu'il vous e falluſt attacher à ce ſcrapule fi la pre ſence d'Adelaïde eſtoit encore necef en uites faire pour achever une Conqueſte illu nelle de Pens ſtre. Je vous proteſte répondit Thi igne t baud que j'empécheray que l'on n'en wstr uisl vienne à l'union que vous ſouhaitez. Je pere fçayrepartit Raoulque vous avez par main le d'un autre mariage pour le Roy ,mais Roy dep Extr quand ils'agit d'un aufli grand intereſt . Ba que celuy qui nous regarde dans cette firmißsil ion d occaſion il n'y a point de generoſité il cos qui nous oblige à y renoncer.
RCM6AAAAcAAJ
1944
236
Mais Doriſtée s'y oppoſa li courageuſement qu'elle proceſta de ſe laiſſer plutoſt tailler en piecesque d'y conſen uir iamais.Toutes les fois qu'Alderic ſe preſentoit deuant elle,vous cufſicz dit qu'elle voyoit vn de mon ,ce n'eſtoient que reproches & outrages. Que fi elle l'auoic hai,parce qu'il l'auoit empeſchéed'é pouſer Leopold,elle redoubloit la haine par l'em peſchementqu'il apportoit à ſon entrée au Cloi itre. Commeli ſes fureurs.euffent eſté des faueurs pour le Baron il augmentoit ſon amour par ces contrarietezn'épargnant aucune induſtrie pour tâcher de gagner ſon courage. Mais outre le dépit de Doriſtéeles artifices de Praſilde cftoient vnperpetuel obſtacle à cetre re conciliation. Artifices qui à la fin furent cuentcz& en melme temps que cette malice fut découuere tefur auflireconnuel'innocence de Leopold par la fauſſeré des lettres ſuppoſées qui auoicnt eſté cauſe de lamort. Doriſtée malgré tous les efforts de ſes parens & d'Alderic entra dedans le Mona. ſtere auçcles moyens qu'elle auoit de la fuccef ſion de ſon perepouſſée par vne iufte indignation contre lemonde & contre Alderic.
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1948
237
Dans yne injure ſi atroce & fi frequéte de ces vſurpateurs publics il ne nous reſte rien que d'aduertir & les Tri bunaux ,& meſme le Roy,dequelle injuſtice on traite celix qui tousdeſarmez & vertueux qu'ils font crainte que la malice de ces genslà nc rencontre quelque choſe chez eux qui ſatisfift ſon enuie one quitté tant de biens que qui conque les accuſe comme trop commodes& trop gras de leur faincantile apprehende d'em braſſer leurs travaux leurs veilles& leur indi gence : Sont la les affairesqui nous appellent Touuent malgré nous ſoit au barreau ſoit à la Cour & ſi vous ne nous y obligiez nous ne quitterions jamais noftre folitude.
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1951
238
Nous auiſaſmes qu’encore qu'il cuft des parens à Corinthe il valloit mieux que la propoſition le fit à mon pere parArtemidore eſtant perſonne pour en ouurir le propos comme amy commun & capable puis apres de perſuader par la force de les raiſons; & quc 1 s'il eſtoit beſoin les autres ſe pourroient'ioindre :toure la difficulté eſtoit d'auoir des nouuelles I'vn de l'autre au cas que l'affaire ſe rendiſt difficile pour ſe donner aduis de tource qui ſe paſſeroit& remedier aux deſordres qui pourroient ſuruenir. Te ne pouuois me reſoudre à ine fier en perſonne & ce ine fut vn bon -heur; pource que fans doute l’euſſe eſté trahie. En fin ie luy disque i'auois vn cabinet quireſpondoit ſur vne ruepar laquelle peu de perſonnes paſfoient ; que la nuit ie laiſſerois couler vne corde à laquellc il féroit attacher les lettres qu'il m'en uoycroit ,.&que lelendemain il auroit ma reſponſe.
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1953
239
Las Copas ſe me perdieron de la mano a la boca . Paffemios a otra coſa. Mi feñora : quien no tiene cabras como vende cabrio tos ? La miel en la boca quita por ventura el guardar la bolſa ? El cabron es mas hon rado por tener barbas ? El maço corta por fer de hierro ? Pelear por pan de centeno no es mucha hambre o poca amiſtad ? La vihuela fe lo dize. Dulce es la muerte de fuegra. Buen tirador el rollo . Peligroſo ju gar con gato ſin guantes. Burlar con mu ger o dineros. Sembrar abroxos y andar deſcalço.
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1971
240
La douleur de ceſte morſure le fit crier fi hautque Liluard croyant qu'il demandaſt de l'aide entra à ce cry & fut bien eftonné de voir 1 ſon maiſtre auec le viſage tout couvert de ſangqui couloit abondamment de la playe & beau coup plus quand il le vit ſans nez . Alors ne ſça chant s'ildeuoit rire ou pleurer,Seigneur,luidit il,& à quel icu auez vous perdu voſtre nez? Sinat outré de douleur & plein d'une cage deſeſperee tira ſon eſpee & en alloit trauerſer Paradee,li el. le ne ſe fult ſauuec dans vn cabinet en tirant la porre ſur elle. Sinar bouillant de fureur la voir loit enfoncerpour faire perdre la vie à celle qui lui auoit arrachéle nez.
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1987
241
Il leur répondit : Je mefouviens Ville Oberon monta au Palais il laiſſa de ce pauvre Huon qui eſt repafiéla merdix mille hommes à la porte & leur dit il a été à Romea épouſé Eſclarmondeque dès qu'ils entendroient le corils mon s'eſt confeflé de tous ſes péchésdont je taſſent auſli-tôt & milfenttout à mort.. Charlenrignie a ronsil étoit richement habillé il palla juré qu'il ne boira ni ne mangera que vers Charlemagne ſans lui rien dire le Huon ne ſoit pendu mais il s'en parjuRoi dit : Qui peut être ce Nain buflu ? Il rera carje le fecoureraile pauvre homeſt bien fier car il nem'a pas daigné par me eſt en grand danger lui & Eſclarler je verrai ce qu'il voudra faire car monde ainli que le vieux Geraſmeils je ne ſais ce qu'il a penſé. Quand Oberon ſont à Bordeaux & ont les fers aux pieds. für palléil vint vers Huon & fouhaita Le Roi eſt à table je fouhaite la mienne que leurs fers fuſſent ôtés à tous trois il auprès de la ſienne & plus haute de deux les prit par la main & lesmena devantle pieds que la fienneje veux qu'on mette · Roi. Il s'a lit.& les fit affeoiril prit fon fur ma table mon hanap ,moncor d'ivoihanap furlequel ilfit trois fgnes de croix re & le haubert que Huon a conquis ; je autlitôt il ſe trouva Templi de vin le ſouhaite avec moi cent mille hommes arRoi Oberon le prit & en donna à Eſclar més > comme j'ai coutume de mener en monde enfuite à Huon & à Geraſmebataille il n'eût pas plutôt ſouhaité queiť dit enſuite à Huon amilevez vous par le puiſſance de Dieu que la table fe portez ce Hanap a. Charlemagne & lui trouva auprès de celle du Roi telle que dites qu'il boive à vous en ſigne de par le Roi Oberon l'avoit fouhaitée. Quand Huon fe leva de table & vint vers le Roi le Roi Charlemagne vit'cette table plus à qui il donna le hanap mais à peine le haute la corteque la ſienned'acier il futle bien cor ,ſurpris le hanap & Roi & dit fêchél'eut-il touché& iln'y qu'iluneſe feule refta pas trouva def-. goutte à Naimes de regarder ce que cela ſignide vin. Vaffal dit Charlemagne vous ficit il croyoit avoir été enchanté. Sire m'avez enchanté.
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1991
242
Le certificat fait par le Medecin le Chi rurgien le porte chez lui & dit à ſon homme va faire ſignercela à Monſieur l'Official le garçon ouït de biais& penſoit que le maître eût dit va faire une ſeignée chez M.l'Official: ' il prend lon manteau & fes outils &y va heurter à la porte & le neveu de Mon Geur lui vint ouvrir auquel il demanda comment ſe portoit Monſieuril ſe porte fort bien ſi eſt -ce qu'il y a ici quelqu'un maladeque mon maître m'a envoyé laigneren voila l'ordonnance. Le neveu fort fuffi ſant vit le papier & ne pouvantrien connoîtrepour faire le ſçavant dit il faut que ce ſoit pour moi d'autant queje ſuis morfonduvenez & entrez : ce qu'il fit& le ſaigna bien & beau. Je m'ébahis qu'il 21 n'en fur mal mais Dieu fait aide aux innocens & puis la riſée lui racoutra le foye: Si le valet fut cron pé le Maître le futauſſi il vit un vieil Pailan qui ſe plaignoit d'une douleuren la jouë : Ô !
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Le Cardinalqui en matiere d'amour auſſi bien que de Politique ; croyoit qu'il n'y avoit rien tel que d'avoir de bons crpionsétant averti par un qu'il avoit auprés de la Ducheſſeque bien loin de répondre à la paſſion du Comte elle le fuyoit avec un ſoin inconcevable fe fenţit conſo é en aucunefaçon des mauvaiſes heures qu'elle lui faiſoit par. ſer à lui-même.
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Le diſner duroit un peu trop pour ſes gardes qui eſtoit obligés d'eſtre toûjours aux portes du Palais. Il y alloit de leur vie lile Bey y fût entré fans les y trouver. Ils prirent congé de la compagnie & fe rendi rent dans leur poſte : noſtre Cavalier eut comme cela plus de liberté de parler au Gouverneur qu'il n'avoit pas eu durant le repas.
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Au contraire ils diſoient qu'ils ne pou uoient oublier qu'ils l'auoient veu en autre pofture qu'il n'eſtoit : que s'ils ne luy rendoient pas aſſez d'honneur comme à leut Roy ils luy en ren doient trop coóme à Amalis : & que puis qu'A maſis & le Roy n'eſtoient qu’ynëmeſme choſe il ne faloit pas qu'il ſe pfeignilt d'eux. Ce Prince ayant ſçeu ce que le Peuple diſoit s'aduifa d'vnic choſe vn peu bizarrepour faireceffer cesmur “ mures : mais qui produiſit pourtant ſon effet& quiforça Amenophis,à demeurerdans ſon Deſert. Il y auoit au ſuperbe Palais que le feu Roy auoit fait baſtirde grandes Cuues d'orquiſeruoient lors qu'en certaines occaſions,on faiſoit desFeſtins publics : Amaſis fit donc prendre ces magnifiques Cuues ; & 'de ce meſme Métal il en fit faire vne Statúë d'Oſiris qu'il fit mettre dans la grande Pla ce qui eſt deuant fon Palais. Mais à peine y fut elle que tout le Peuple s'amaffa à l'entour & la regarda auec yn profond reſpect : luy rendant au tant d'honneur que li Oſiris luy euftapparu.
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Il ſe chargea du ſoin de l'exa. miner & quinze jours après il la mena dans une Maiſon où il y avoit pour elle & pour la fille tout ce qui pouvoit les accommoder. la beauté Elles admirerent l'une & l'autre & la propreté des Meubles de ceux que quittoient cette Maiſon & ce qui dut les lurprendrec'eſt que tout y étoit neuf. Il les tirà de cette ſurpriſe en leur apprenantque ces Meubles étoient de la Maiſon & que puis qu'on le privoit du plaiſir de pafler la vie avec la Belle ,on ne devoit pas au moins lui ôter celui de lui donner para un preſent de cette nature une foible marque de la parfaite eſtime qu'il avoit pour elle.
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Aufli Dous portons le nom & l'image du Roi: ce qui eſtbeaucoup plus que de porter ſes livrées. Nous avons vaincu les Enne 1 mis de la France en mille rencontres ; mais jamais nous n'en avons été maltrai ter . / car qui oferoit maltraiter les Louis d'or ? Il n'eft point de canon point de rempart point de fortereſſe qui nous refifte tout plie lors 5 que nous paroiſſons & jamais on n'a fait inain balle für nous. Aufli le Roi ſçait qu'il n'a pas de meilleur Canon que lc nộire & que la meilleure fonte eſt celle des Louïs d'or.
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Ainſi quand il avoit le malheur de ſe rencontrer ſeul avec la Dameil nemanquoit jamais à lui parler du Siege de Limericou du pallage dela Boine. Elle avoit beau l'interrompre pour tourner le diſ cours ſur les affaires du cœuril revenoit à quelque atraque de Demi Lune ; & ſila Da. me ſe montroit quelquefois trop obligean . te pour lui il recevoit cela avec une mo deltie qui la chagrinoit encore plus que les contes de guerre qu'illui faiſoitCependant la belle humeur ou il ſe met toit G tôt qu'il voyoit entrer l'aimable Pa. rente cauſa un déſordre où il n'y eutplus moyen de remedier.
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Mais continua-t -elle il faut en core vous dire qu'aprèsavoir remercié le Baffa de la grace qu'il me faiſoit eſperer j'en allai d'abord porter la nouvelle à la Sultanequine put le laſſerde m'embraſ fer tant elle étoit tranſportée de joieEllen'en a pu dormir depuis. Nous avons formé cent deffeins nous avons eu cent imaginations ſur le moyen que nous trou verions pour vous voir: mais à moins que le Baſſa ne vous laifle venir ſeul je ne crois pas que nous y puiſſions réuſſir.
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Elle étoit parente & grande amie de Montoirqui un matin allantau four quiétoit aſſez loin elle vft Mrs de la Ville qui meſuroient & piquetoient. Et dea dit elle Meſſieursque voulez -vousfaire ? Cette marchande donc avoit des éguillet tes de velours des bas de chauſſes de rafferas une guaine de faulx des utiles deboisdes fuzils de laine des décrotoires àméche des arquebuſes à cordede l'apas aux puces de la tablature à apprivoiſer les ſou ris & telles fortes de marchandiſes. Nous lui de . mandâmes Madameavez -vous des brides à veaux ? Cela me fachoitpource queje n'ai affaire que detemps & d'argent à la fin étant montée ſur une eſcabelle& ayant ledos vers nous ; elle nous dit Meſſieurs j'ai un mauvais enfant qui les ont brouillées & déman chées fi que je neles peux trouver coures entiéres86 diſant cela une ſouplelle prompte & préméditée va lever ſes robes & la chemiſe & nous manifefter ſon gros cul ample & fellu dous diſans ; au moins Mef.
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Il eſt vray que Ceſar aiine Murcie& qu'apareminent il n'en eſt pas hay : maisSeigneur entre les Gens qui s'aiment com e me vous vous aimez Ceſar & vousil ne doit rien y avoir de reſerve. Vous éces ane mali cieuſe interrompit Ceſar ; vous ſçavez bien dans vôtre ame que Murcie reſerve à fon Epoux toutes les choſes effentielles ; & je vous jure Pompée par ce qu'il y a de facté au Ciel & fur la Terre ,pourun Homme qui fait profeſſion d'honneur ,que je n'ay jainais obtenu aucune grace de vôtre Femme qui doive allarmer un Homoe fensé. l'ay peut étre eủ quelque droit d'en eſperer ; mais que ce ſoit le hazar qui m'air traverſé 9 ou que ce ſoit un effet de l'adreſſe de Murcie cet eſpoir n'eſt point remply . Je le veux croireCeſar reprit Pompée froidement : mais comme ce n'eſt pas aſſez pour vous que Pompeïa ſoit exempte de crime fi elle ne l'eft de foupçon c'eſt peu pour moy que Murcie foit demeurée chaſte fi elle a pû concevoir la pensée de ne l'étre plus.
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Il n'oblia pas les eſcarpins de feutre & le demorant des habillemens fem blables au gentil homme . Et pource qu'il eſtoit fort aimé du beau pere de ceſte femmene craignit d'y aller de bonne heure penſant que s'il eſtoit apperceu il iroit tout droict à la chambre du bon homme avec lequel il avoit quelque affaire. Et ſur l'heure de mi nuict entra en la maiſon de cette dameoù il trouva aſſez d'allans & de venans; mais parmy eulx paſſa fans eſtre congneu & arriva en la gallerie . Et touchant les deux premieres portes les trouva fermées & la troiſieſme non laquelle doucement il pouſſa.
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Elle lui apprit enfuite le deflein qu'elles avoient faires toutes deux de s'embarquer fur ce Vaiſſeau ; & le ſujet pourquoi la Sultane s'étoit mife dans cette corbeille dont Alexandre n'avoit pas eu la' moin dre connoiffance. Je le croi bien dît le Balla ; car j'étois dans la chambre quand cette corbeille futapportée . Je m'imagi nai que c'étoit vous & je ne voulus pas que ce Chréțien vous fit la moindre vio -s lence . Je donnai ordre inoi-même de la faire porter à bord du Vaificau & l'ac compagnai avec Alexandre juſqu'au Port.
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Ils ont rencontré tous deux ce qu'ils meri toient : & le ſuccésde leurs auãtures nous doit diſpoſer à cette creance que les ma riages qui's'accompliſſent en terre ſont premierement relolus au Ciel. La Court s'entretint long teinps de ceſte Auan ture plaiſante & agreableoù l'Ainour a faict'voir vn de ſes effects autant re marquable enla conſeruation de l'hon . neur de deux perſonnes qui meritoient de luy vn fauorable traicteinent,que fin gulier en les inconſtances ordinaires .
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Mais quand je vouldroye faire le rapport du cerf à veue d'oeilje vous ferois faire plus de ſignes de croix de ce que je fçay des femmes que l'on n'en faict à facrer une eglife.-C'eſt bien loing de ſe repentirdiſt Geburon quand la con feſſion aggrave le peché.Puiſque vous avez telle opinion des femmesdiſt Parlamente elles vous debvroient priver de leur honneſte entretenement & privaultez.
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Il en fut extraordinairement ſurpris; & ſon étonne ment l'ayant comme réveillé d'un aſſoupiſſe ment profond il ôta ſa bouche de deſſus celle de la princeſſe ; & la regardant fixement il commença de remarquer que ce n'étoit pas en effet en cet état que les morts avoient accou tumé de recevoir les derniers devoirs & que ſon teint tout pâle qu'il étoit avoit néanmoins plus de fraîcheur que celui d'une perſonne ſans vie & ſur tout d'une perſonne qui étant morte il y avoit plus d'un mois devoit être bien autrement défigurée.
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Orat vori.in ſe du vin ou de l'amour qui puiſſent de deſ. : ſein prémedité dançer & ſauter : Nemoſaltat so Hon . brius. Homere appelle les chanſons la dance 0 :yf & le ſon des inſtrumens les Anarbemes de la Tito Li . ble ,avempata daitos. Henri Etienne & Scapula v.153 auſſi bien qu'Euſtathe Commentateur d'Homerediſent que ce inot ſignifie les ornements Ć les afaiſonnements du feftin : mais cela n'a aucun raport avec la racine d'où ce mot Grec ďAna. thème derive.
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Le temps paſſe bien vice dans ces douces occaſions. Mais Albirond n'avoit pas ſi fort perdu ſes ſensqu'il ne ſe ſouvint que l'heure de ſe retirer spreſſoit & qu'il nedevoit point at. tendre quoy qu'il ſe fut fermé dans cetappartement que le Gouverneur | fut de retour pour l'en ſortir.
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Il bon pour fe fervir de ce quieſt rifible & abandonner les railons puis qu'il ſuffit de faire rire pour gagner ſa caufe.pig CLEANT E. Visaginn Ils fçauent ce qu'ils ont à faire. Mais contonsa Aleipece que nous auons veu afin qu'il nous juge ... Smiop ! ,:CLEANTE : J'en fuis d'accord & je vais cominen . cer . Dabordar ARISTE.
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Et Ğ les damoiſelles eſtoient bellesles cheua liers neeſtoient ny foibles nypalles pour ce qu'ils auoient eſté treſbien ſeruis. Bellager receur vn grand plaiſir voyant Primaleon & Torques qui faimoient beaucoup euxdeux,depuisqu'ils ſe virent la premie re fois en l'Ile de Cantare& à ceſte hcure là deſcou urirent l'un à l'autre qu'ils eſtoient.Bellager cogneut par ſemblable qui eſtoit l'Infante Zerfire& pelimer ueilla grandement comme vne ſigrande damoiſelle 2 auoit couru telle diſgrace & infortune.
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Et ces crimes font fi grands & fi fre quensque les Medecins ſeroient rui nez à jamais fi la cerre ne couvroic les effets de leur ignorance,commea dit autrefois un de nos lages de Gre ce lequel comme on luy demandoic depuis pourquoy il n'eſtoit jamais malade répondit fort ſagement ; c'eſt parce que je ne me ſers jamais de Medecin . Vliffe. Un de nos plus grands hom mes avoit donc raiſon de dire que jamais bon Medecin ne prenoit de medecine . La Serpent.
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Il voulut le lui cacher par cette action & dérober à la vue l'effet qu'elle fai ſoit ſur ſes ſentimens.Néanmoins le Baf fa le releva & lui dît qu'il ne pou voit voir en cette poſture pour un ſujet où il avoit plus à ſe plaindre de lui qu'à le remercier : Qu'il le ſçauroit tout à loiſir de Laura : mais que cependant il n'avoit qu'à s'aller préparer pour ſon voyage : qu'il avoit donné ordre de faire arrêter un Vaiffeau Chrétien qui devoit partir ce jour-là pour l'Italie & qui le porteroit à Livourne : Que le temps étoit fort beau& qu'il s'embarqueroit lelen demain fans faute avec Laura : qu'il lui en donnoit ſa parole.
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On porta le Corps du Comte à l'Egliſe de Sainte Dorothée ſa pa roiſſe où il fut in humé auſſi-tôt ſans ce remonies & quant à cette miſérable la Reine la fit mettre aux Repentiesoù elle entra volontiers preférant d'y être renfer mée plûtôt que de retourner avec ſon ma ri dont elle n'avoit pas ſujet d’eſpérer une bonne reception aprés une telle infidelité.
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De tous coſtés il nous faiſoit ef pier par ſesgens; & comme j'eſtois un ſoir à la villeil envoya un carrofſe devant poftre por te ; un hommedebonne mine en fortit quialla Fairc accroire à Lauretce qu'au lieu d'aller og je luy avois dit en partant j'avois eſté chez un galant homme où je l'attendois& qu'il falloit qu'elle ſe miſt dedans le carroſſe pour m'y ve nir trouver.
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Qui me pourra que paroles ne fuſſent autant d'oracles quand l'on aura ouy ce que je vous vay raconter . Un jour eſtant dans la chambre de Cleran se il vid un Courtiſan flatteur qui importu . noit ſon bon Seigneur avec des prieres trés humbles de luy faire avoir certaine choſe qui cſtoit en fa puiſſance. Il tire un biſcuit de fa pochette & le montre à un petit chien qui eſtoit -là le chien -faute deſſus luy le flatte & le feſtie en branlant la queuë comme pour luy demander le morceau qu'il tenoit. Il hauſle ſon bras tant qu'il peut & avec une voix extravagaute s'écrie à tous coups que gaignes-tu de me faire feſte tu ne l'auras pas. Donnez le luy Collinet dit Clerante en le re gårdant il l'a bien merité par ſes careſſes. Je vous imitemon bon Seigneur ; je vous imite repartit Collinet. En quoy m’imites tu reprit Clerante ?
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Soſtene priué de ſon fils aiſné par la mort& du ſecond par l'exil : void maintenantmais trop tard que fa paſſion peu iudicieuſe& ſon amour hors de ſaiſon eſt cauſe de tous ces malheurs . Encore ne veut-il pas ietter le manche apres la coignéeny laiſſer éteindrel'étincelle de la race qui luy reftc en Androge. Pour coniurer cette tempefteil ſe ſert de l'eſprit de fa femme,laqucl le modera les bouillons de la colere de ſon fre re : & en fin pour l'adoucir tout à faictSoftene luy donna en mariage ſa fille aiſnée auec vne dot ſi notable que Tibere auoit raiſon d'eftre ſatisfait.
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Vous le voyez aufli bien que moi chaquejour Se nateurs Equitables& ſçavez fi c'eſt à tort que je me plains. Ces orgueilleux Amans de ma mere qui ſont ici preſens devorent ma propre ſubſtance & n'oſant pas ſe preſen ter chez Icare pour lui demander la Dot auparavant d'étre les maris de la fille ils pretendent ſe payer ſur mes biens qu'ils ra viflent avec une violence fans exemple : ce n'eſt plus moi qu'on reconnoiſt (pour mai tre dans la maiſon d'Ulifle ce ſont ces Metſieurs qui y commandent non ſeule ment avec une authorité abſoluë ; mais avec une extréme tirannie.
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Ce diſcours ne ſurprit point Lifis ny la Bergere à cauſe qu'ils connoiffoieur l'humeur d'Hilas ; & qu'ils croyoient affeurément que deux jours fe soit le plus long-temps que pouuoit durtr fon Amour : ils rournerent donc tous deux Ta'chöle en railleriefans ' s'arreſter aux et trauagantes de cét Inconftant. Mais la Beauté de Climeneplus charmante que cel te de beaucoup d'autrescaprioa aulli pkas Jong temp's 'Hilas ce qui commença à fa cher Lilis,qui eſtoit eſtonné de la Conſtance de fon Riualqui avoir delia dure cinq ou fix jours.
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Arimant luy répondit que de pareils exemples pouvoient conſoler un hom me comme luy & le pria de luy racon-. ter l'hiſtoire de ce Prince; ce que Phi larque fit aufli-toft en prenantainſli la parole. Le Prince dont je vous veux parler.. eſt un jeune Souverain qui peut paſſer pour un des plus galands Princes du mon 1 de : d avoit une Maiſtreſſe qui reçevoit tous lesjours desmarques de la generoſia. té& de fa tendreſſe. Il faifoit milfe ga lanteries pour elle qui marquoient lon eſprit& fonamour ; & toutes les plus. belles perſonnes portoient envie à ſon bon -heur.
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Quoy que les Hiſtoriens parlent auec aſſez ie ne diray pas de liberté mais de licence du regne de Louys X1 . à qui pour vne vertu de prudence ( qu'encore ils depeignent comme vne finelle & matoiſerie ) ils attachent plu fieurs defauts il eft touſiours plus ſeant de par Ier des Rois en bonne part : & puis qu'ils ſont les peres des peuplesceux quidécouurentleur hon te ne pcuuent éuiter le blaſme & la malediction de Cham . Entre les autres choſes dont ils le re prennent c'eſt d'auoir étendu la faueur ſur des perſonnes indignes& éleué trop haut de petits compagnons,qui par apres abulans de ſon autho riré faiſoient des actions ou inſolentes ou del. honneſtes qui retournoient au deſauavcage du Maiſtre,qui les auoit fait grands.
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Quelque temps apres on appaiſa les parens de Fusbert : & la valeur de Ricard qui s'alla faire connoiſtre en Flandres iointe à la conſideration de fa parenté luy firent obtenir abolition de ſa faute & licence de reuenir en ſon pays où il fit voir ce que l'on diet communément que les fupplices ne ſont pas touſiours pour les coul pables mais pour les mal-heureux . Et à n'en mentir ſi nous voulons faire yne iuſte re flexion ſur ce qu'il porta dans le mal -heur de cet aſſaſſinat,il n'y a point de doute qucDemetrie ne fuſt plus criminelle que lui,puiſqu'iln'auoit que preſté ſonbrasà l'execution de la vengeance qu'el lelui auoit inſpiree.
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Mais c'eſt paſſer la vie en contrainte reprit Dona. Maria. Ne comp tez vous pour rien les plaiſirs du miſterepourſuivoit Madame de Caumont ? Je comprens que le ſecret de ſa paflion a eu mille charmes pour elle continua la Princeffe Renée : & qu'elle étoit : ravie de tromper toutle mondeinterrompit. Alphonfine. Au nom de Dieu leur. dit Vilarsdonnez -moi quartier.
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Il s'avança donc vers ce furieux animal ; & tournant contre lui les armesqu’un moment plutôt il deſtinoit à ſa propre perte il lui lança ſi adroitement ſon javelot qu'il lui en traverſa les flancs & le mit hors d'état de nuire à per ſonne. Il courut auſſi-tôt du côté où il avoit yu fuir ces femmes & fut en chemin frappé de la vue d'un voile qui pendoit à un buiſſon & qu’unc épine y avoit accroché. Il le prit ; & le conſidérant avec inquiétude il le reconnut pour celui même de Zélic. Il ne pouvoit s'y méprendre : car outre qu'il le lui avoit acheté lui même par l'ordre de Mélicerte c'eſt qu'il étoit parſemé de chiffres d'or dont il l'avoit fait enrichir & les lettres de ſon nom s'y trou voient mêlées avec celles qui compoſoient le nom de fa Bergère. De combien de mouvemens différens ſon cæur fut agité !
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Mais apres tout ( diſoit il lors qu'il eut examiné cette aduanture ) il faut bien qu'il y ait . quelque choſe d'eſtrange ou en la condition ou en la beauté de cette Perſonne : car pourquoy ſe cacheroit elle ſi ſoigneuſement à vn homme dont elle ne reiette pourtant pas abſolument la connoiffance ? Il fauttoutesfois adiouſtoit il que cette Perſonne foit belle ; puis que je luy ay oüy dire des choſes à Amathonte que celles qui ne le ſont pas ne diſent iamais: il faut meſme qu'elle ſoit Femme de condition : ſon langage ; ſon eſprit ; & ſon portme le prouuent aſſez & font que je n'en doute point. Quoy qu'il en ſoit ,diſoit il elle me plaiſt toute Inconnuë qu'elle m'eſt : & quand cene ſeroit que pour ſçauoir ſeulement fon nom il faut que ie luy obeïſſe.
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Vous le ſçaver Ma. dameavec quelle activité infati gablej’ay été partout. Les plus pe nibles emplois me font devenus fa ciles conſeils utiles ſinceres ſe cours eſſentielsheureux. Je n'ay rien negligé pour l'élever à ce point de grandeur où je ſçavois que vous le defiriez. Qui vit jamaisMa dame un Amant deſintereſlé à ce point de faire tout ce que j'ay fait. Il faut achever .
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Car toute enceinte qu'elle citoit & fi éperduë qu'elle penfà faire vn abortifau moins rellentit-elle les tren chées de l'enfantement : ils la font monter à cheual& la meinent en vn Château dans les montagnes de Leon où ils la confinent dans vne chambre auſſi ob fcure qu'vne priſon ,où ſoit qu'elle y fuſt mal-traittéeque le regret luy faiſilt le cæur elle mourut eu accouchant d'vn enfa :it qui eſtoit mort dedans ſes entrailles. Elle n'eut aucun ſoulagement ny conſola tion en cetteextremitéperillantainfi ſeule & aban donnée ſans eſtre ſeulement vilitée de ſon impie en fant. En hainedequoy elle fit ſon teſtamentqu'elle figna deſon ſang proprepar lequel apres vnemale diction ſolennelle elle desheritoic Pandolfe & inſti tuoit fon heritier vniuerſel Cleonte. Elcrit qu'elle fit tenir à Calphurne par le moyen d'vne bague de grand prix qu'elle donna à vne pauure femine pour luy. rendre cet office.
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Le meûnier revenu > vit le bled dont il fut content : mais il dit à ſa femme qu'elle n'y retournât plus à peine * d'avoir le cou rompu. Ainſi la néceſſité fait faire des choſes qu'il faut quitter quand 5 on a ce qu'on demande : mon amije l'antends ainſi je ne ferai jamais que ce qu'il vous plaira. Or bien n'en parlons plus: deux ou trois jours après que le meûnier étoit aux champs le Curé vint voir De niſe & ſe mit à la careſſer & baiſer : 44 Laiſſez-moi M. le Curé fi mon mari ve noit ilnous feroit méchef. Quoi !
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Aprez qu'il la luy cur contée dedans la chambre il dic à l'oreil. le de Marſautqui eſtoit preſent qu'il ſon geaſt à ſon affaire ; & Masſautaprez avoir parlé à l'eſcart à Perrette luy vint rapporter qu'elle eſtoit vaincuë par la courtoiſie & qu'el le maoqueroit à la fidelité qu'elle avoit promi ſe à un Grand Seigneur pour luy complaire en le faiſant jouir demoy la nuit du lendemain .
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Peut -être que cela ſervira à corriger vos dé fauts& que non ſeulement vous aurez de la douceur & de la civilitémais encore de la bonne foi& de la probité pour tout le monde. Falle le Ciel que je puiſſe réüflir dans un fi beau deſſein . Ce miracle fans doute me feroit canoniſer & vous ne manqueriez pas de me faire des Hymnes qui me mettroient au deſſus des plus grands Saints du Paradis.
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Il étoit près de la porte pour ſortir lorſqu'un fiége ſe trouvant fortuitement à la rencontre lui fit faire un faux pas & l'obligea pour s'em pêcher de tomber de s'appuyer fortement contre la porte d'une chambre à côté de celle d'où il ſortoit. Cette porte mal fermée obéit au poids; & s'ouvrant à demilui fit voirà la lueur d'un petit feu une jeune fille qui tenoit daris ſes mains un habit d'homme qu'elle me furoit ſur elle comme ſi elle eût voulu s'en vê tir. La lumière étoit trop foible pour lui faire diſcerner le viſage de cette perſonne : auſſi ne put-il s'aſſurer ſi elle étoit du logis ou étran gère. Il fit ſemblant de n'avoir rien vu : mais tout lui devenoit ſuſpect& ſon ſoupçon croiſ ſoit par la ſurpriſe qu'elle avoit témoignée à ſa vue.
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Alors ce vilain į brutal luy répondit par ma foyMonficur j'y perdrois. Et cette repartie ſembla fi naro i ve à mon perequ'elle le fit plutoſt rire que de le facher : il continua ' ſeulement les menaces & le laiffa aller eftant affez aiſc d'avoir reconou quel eſprit c'eſtoitque nor. tre valet avoit veu ſur les arbres : mais quand 2 à celuy qui m'avoit tourmenté & qui avoit fait rayage dans la maiſon il n'en ſçavoir que ju ger. Le lendemain il cotra dans le logis où cfo . 1 toit le ficge qu'il vid attaché d'une chainc de fer dedãos la chambre bafle. Il demanda à 2 un laboureurqui demeuroit là dedans à qui appartenoit cetic beſte. Monſieur répondit il elle eſt à up Gentilhomme dont je ſuis affcctionné& qui me l'a baillée en garde : il eſt bied vray. qu'elle fait plufieurs plaiſan teries ayant eſté l'autre jour à la boutique du barbier elle s'en reviot icy & ayant pris un torchon le mir au col de poſtre chat ; elle renoit des ciſeaux dont elle luy voulut faire la barbede mêmes qu'elle venoit d'apprendre & luy coupa toutes les mouſtaches.
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Si bien & li a poinct en reſpondit icellay meſſire lacquesque le ducen für tref -content& moult volontiers l’eſcouta : & auſſi firent tous les barons & ſeigneurs de fa cour & en eſpecial ſur tousautresſes deux oncles le ſeigneur de Cre quy & meſſire Simon de Lalain leſquels laymoient d'vn treſ -bon coeur pour le beau comencemēt qu'ils veirēt eſtre en leur nepueu qui eſtoit ſigne de paruenir a vn treſ haur hõneur & exaltation de tous les parens & amis . Puis apres ce qu'il euſt la eſté vne eſpace& ſeiourné aucuns iours en l'hoſtel du duc ſon founerain ſeigneurilprint congé de luy & pour aller veoir & viſiter le feigneur de Lalain ſon pere la dame de Lalain ſa mereleſquels eſtoient ia aduertis du retour de leur trefchier & aymé filsqu'ils deſiroiệtde tout leur coeur a le veoir .
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Comme ils alloient touſiours ils treu uerent dans le bois vnetrouppe de Bergeres afliſes à la fraiſcheurce qui les obligea de s'y arreſter& Clytée de leur dite,belles Berge tes ſi vous n'eftes point ialouſes que nous participions aux douceurs de cet ombrage" Nousy pourrons iouyr du bon -heur de vo ftre entretien .
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Il arriue il ſe mer aux eſcoures & s'efforce d'apprendre ce qui le traitte chez Androcle & quel progrez a tout ceſte Hymenee: cela l'y eſt d'autantplus ayſé qu'il ſe feint eſtre marchand& qu'en effect ſur le bruit de ſesnopces,il a apporté auec foy de tres beleseſtoffes& pluſieurs autresgentil leffes pour les debiter aux pompes que l'on y fera. Ceſte creance court parmy ceux dont il ne peut eluiter la ren contre ny empeſcher qu'ils neremar quent ſa venuë.
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Ondit que cette picquante rail lerie ne la fit pas ſeulement rougit tantelle auoit d'affcurance,mais pluſtoft d'effronterie. Ce qui faiſoit encore rire le monde d'auantage eſtoit fa façon de marcher : car elle aHoit auec yn certain branfle qu'elle donnoità tout ſon corps ; comme vne marionnotte & elie panchoit negligemment la teſte d'vn cofté & d'autre auec tant demeſure & de compas qu'il ſembloit qu'elle euſt apris cette methode par tablature . Pour ce qui eſtoit de ſeshabits il y auoit tant à reformer qu'elle meritoitque Pon filt vn Edi& t pour elle toute ſeule & bien que quand elle ſortoit elle fuſt fi braue quelon y trouuoit fort à redire ,elle ne s'en contentoit pas & lors qu'elle ne ſortoit pointelle auoit des habits encore plus beaux leſquels elle n'oſoit pas monſtrer dans la ruë . Son lan gage eſtoit auſſi fort extraordinaire afin qu'il n'y euft rien en ellequi ne reffentiſt Partifice.
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La ſeconde fois ` aux premiers ſignes qu'elle eur d'eſtre empoiſonnceelle prit vn antidote qu'elle auoit toutpreſt de ſi bonne heureque le remede ſe treuua de ſaiſon & le plus fort. Apres deux fi furieux eſſais ne voulant pas tenter le troiſieſmele deſir'naturel de conſeruer ſa vie l'obligea de demander congé à ſon mari de ſe retirer à Piſtoye chez ſes parenstant pour lui ofter de deuant les yeux en s'abſentantvn obiect qui nc lui eſtoit pas aggreableque pour le laiſſer en la pleine & Tibre poflellion de les infames plaiſirs auec Hor tenfia .
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Par la vertu donguoi vous ſçavez que j'ai belle femme& bonne moi ni mes amis ne s'en peuvent plaindre ; néanmoins un jourquaſinuit & il faiſoit clair de Lune le So leil ne luiſoit plusque revenant de ville & entrant en ma maiſon je trouvai un jeune Avocat & cela me fâcha d'autant que je craignois ſcandale ?
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Ce qu'il trouva de plus fâcheux c'eſt qu'il avoit beau faire de ſon mieux fon ami prétendu n'en étoit jamais content. Il auroit dû prendre toutes ces rigueurs pour un honnête congé : mais Ergaſte l'avoit enſorcelé & il n'étoit pas capable de fe ſervir de fa ra iſon . Dans le même temps il arriva à Athènes une jeune perſonne d'une beauté médiocre mais qui avoit beaucoup d'agrément & d'eſprit. Elle étoit même ſavante & déja connue par quelques uns de ſes ouvrages.
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Si Lao damas fut content de cette modeſte reponſeil n'en fut pas de même de quelques -uns des autres qui ſe perſuadant que s'il ſe defen doit d'entrer en licecela ne provenoit que de ſa foiblefle & de fon peu d'experience dans ces ſortes d'exercices ſe mirent à le prefler d'u ne maniere fort incivile .
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Et ſeur Marie Heroet eſtimée comme elle deb voit par les vertuz que Dieu avoit miſes en elle fut oftée de l'abbaye de Gifoù elle avoit eu tant de mal & faicte abbeſſe par le don du Roy de l'abbaye de Giy près de Mon targis ( 2 )laquelle elle reforma & veſquit comme celle qui estoit pleine de l'eſperit de Dieu le louant toute ſa vie de ce qu'il luy ( 1 ) Voir aux éclairciſſements note F.
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Celuy -cy ſoit qu'ilvoulut ſe meſprendre ou qu'il n'entendit pas bien ſon Jargon dit qu'il luy trouveroit un bon Sergent pour accommoder ſes piecesl'An glois le pria de le luy trouver au plutoft ce qu'il fit luy nommant un de la con noiffance. Le Sergent afpre au gain le ſuivit & .commeils s'en alloient au logis del'eſtranger ils le trouverent enruë qui demanda à ſon amy Eſt-ce bon Jurgent:?
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Et l'eſcuyer Sa uoyen ſurnommé d'Auanchierreſpondit & dict qu'il eſtoit preſt de faire ſon bon plaiſir a luy qui eſtoit ſon iugedont le iuge le mercia . Lors toſt apres fit venir deuant luy le cheualier gardant lepasauquel pareillement il pria qu'il moult courtoiſe voulſit eſtre content. Le cheualier du pas ment luy reſponditqu'il eſtoit preſt de faire tout ce qu'il luy plairoit; & lors le iuge les fit toucher enſemble& ainſi ſe departirent& s'en allerent en leurs logis . Et icelluy iour au foir l’eſcuyer Sauoyen fitvn tref-beau ſoupper & y fut le cheualier gardant le pas& pluſieurs autres cheualiers & eſcuyersle iuge& les officiers d'armes ; & autres pluſieurs gens notables.
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Laiſſons les maintenant avec ce diſcours en Friſe& revenons à Parisoù Ambriſe s'eſtoit renduë un jour apres leur depart,ſur la lettre de Lyfandre& peu de temps apres Lydian ſur celled'Olinde. Ils ſe trouverent tous enſem ble chez la meſme Olinde avec Alcidon,qui les receurent avec non moins de contente. ment qu'ils leur en donnerent avec la nou velle de l'innocence & de la liberté de Cali ſte. Ambriſe n'en fut pas moinsjoyeuſe pour ſonfrere que Lydian pour fa fæeur & pour Lyſandre meſmequ'il aymoit avec raiſon ſur tous les hommes du monde.
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Or ceux-cy font fort étroiteal Disilles. ment enchainez car les Diables ne tiendroient pas leur honneur en fauve té parmy les hommes,quiont le gouft fi depravé. Et en effers'ils n'avoient les fers aux pieds Barrabas pourroit bien garderfes feſſes:car tels que nous ſommes nous leur ſemblons eſtre blancsbeaux& blonds ,comme des Adonis ou des Narciſſes.
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Cette recommandation fut si effi caceque le Prince qui se trouva lors au sermonet les assistans luy firent une aumosnedont la valeur surpassoit deux fois le prix de la somme consignée. Ayant donc rendu grâces au Predicateuril poursuivit son voyage. Le len demain son compagnon comparut en habit de marchandet ayant baillé des enseignes neces saires pour l'argentil luy fut renducomme il ne luy avoit esté pris que par son consentement. Depuisils se glorifioient tous deux d'avoir se duit un Docteur; mais ils devoient plustost re gretter d'avoir seduit leurs propres âmes.
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Sa yenue en ce lieu là ne fut pas plutoſt ſceuëque la cauſe en fut manifeſte. Car ſans conſiderer qu'il ne pouuoit plus rien pretendre en celle qui n'appartenoit plus à elle meſine,il ſe mit à la mu gueter ſiouuertement,qu'il euſt fallu eſtre aueu gle pour ne s'en apperceuoir pas.
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Penſez -vous qu'une femme ne puiſſe pas coucher avec un hommefans toutes ces badineries-là ? Pour autant que cet honnête bon Seigneur avoit cou ché avec moi & que l'on diſoit qu'il y avoit dangerce que je ne trouve onques. Je fus à confeffe & commele Prêtre m'enquêtoit ſoigneuſementje ré pondis avec un bel excés de contrition de cour ſe lon les pechez quej'avois commisajoûtant que j'a vois fait un oiſeau ma mie ? Oui Monſieur. Le pauvre petit bon homme n'entendoit pas que je par lois d'un cocu & de là vint le proverbe que depuis on a dit pauvre Prêtre vû la pauvreté de cettui ci en ſcience. Et pour vous faire entendre l'excellence & la vive nature de cet oileau il eſt convenable de ſçavoir qu'il ne s'engendre point comme les autres il eſt éclos fait parfaitdreſſé & accompli en un momentil ne faut qu'un coup de bandage : Auſli Monſieur des Fleches m'en avoit averii me voyant deviſer avec ce Gentilhomme ilme dit ; parlecor beau du bois,ma mie ce godelureau te ſellera un par ſe-port ſur le ventre. Cela ne s'eſt pû détourner les deſtinées le vouloient il eſt vrai que je l'aimois & ſi j'eufle été à marier ,je l'euſſe aimé pour ami& non pour mari d'autant qu'il n'y avoit point de chaufle pied de mariage.
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Pendant que cet Amant jouiſſoit en repos de fa bonne fortune il re çût des ordres de la Cour pour al ler à Breſt ; il prit congé de la chére Comteffequi eut un extrême cha grin de ſon départ. 11 fit tout ſon poflible pour la conſoler& promit de lui écrire auſſi tôt qu'il ſeroit arrivé. En effet il n'y manqua pas mais le malheur voulut que quand fa lettre fut achevée le Courier étoit déja parti. Il falut en attendre un autre. Ce retardement cauſa beau coup d'inquiétude à la Comteffe.
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On ne vit iamais en vn aage ſitédrevne fi forte paſſion. Tout le monde en eſtoit eftonné & le Duc & la Ducheſſe y prenoient vn plaiſir incomparable. Souuent ils paſſoient leur temps à faire debatre celte petite creature en la menaçant de la chaffer d'aupres du Prince car alors elle faiſoit des re parties qui ſurmontoient ſon aage & les forces. Vous euſſiez dit que c'eſtoit vne Amazonequi ſe vouloit battre contre ceux qui lui vouloient oſter fon bien. Helas !
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Aikelmer c'eſt le nom du pourvo yeur eût ſoin de faire appréter le diner cependant l'eſcadron coiffé alla à la melle aux Capucins ; . On rencontra en chemin Don Benigne comme par hazard Octavia fit ſemblant de ſe détourner pour ne pas fai re paroître une petite rougeur qui lui vint au viſage; quoy que cela la rendit plus belle.
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