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12 mai 2013 : journée de l’abandon des harkis
https://histoirecoloniale.net/12-mai-2013-journee-de-l-abandon/
2013-05-06T09:59:16
[ "Au temps des colonies", "Face à l’héritage de son passé colonial", "La reconnaissance du passé colonial", "Commémorations", "1962, la fin de la guerre d’Algérie", "Controverses", "Accusations, incitations à la repentance", "François Hollande et l’histoire coloniale", "La visite de Bouteflika en France en 2004", "Les guerres des mémoires", "Nicolas Sarkozy et l’histoire coloniale", "Discours de Dakar 2007", "Vous avez dit “terroristes” ?", "Ecrire et enseigner l’histoire coloniale", "L’enseignement", "Le rôle des historiens", "Histoire et mémoire des anticolonialismes", "Les communistes et la question coloniale", "L’accès aux archives coloniales", "La reconnaissance de l’esclavage", "La reconnaissance des crimes coloniaux 1830-1962", "Bigeard aux Invalides ?", "Charonne 8 février 1962", "Emmanuel Macron et les crimes du colonialisme", "L’affaire Audin", "L’assassinat d’Henri Curiel", "La grande répression d’Alger 1957", "Le 17 octobre 1961", "Le rôle de Jean-Luc Einaudi", "Papon et les deux archivistes", "Le massacre de Thiaroye décembre 1944", "Le massacre du 14 juillet 1953 à Paris", "Le travail forcé dans les colonies", "Les Indochinois immigrés de force (1939-1952)", "Les massacres de mai-juin 1945 en Algérie (Constantinois)", "Les essais nucléaires français en Algérie", "Les harkis et autres rapatriés coloniaux", "Harkis", "Indochinois", "Les « tirailleurs sénégalais »", "Les « lois mémorielles »", "La loi du 23 février 2005", "La Fondation Falco pour la mémoire de la guerre d’Algérie (2010)", "La loi Taubira de 2001 sur l’esclavage", "Légiférer sur l’histoire ?", "Livres, films, spectacles pour la reconnaissance", "“Hors-la-loi” de Rachid Bouchareb (2010)", "Réconciliation et réparations", "L’appel France-Algérie du 30 novembre 2007", "La restitution des objets et restes mortuaires coloniaux", "Les crânes d’Algériens au Musée de l’homme", "Les nostalgiques de la colonisation", "L’OAS et ses nostalgiques", "Condamnations", "Georges Frêche", "Hélie Denoix de Saint-Marc", "Hommages aux victimes de l’OAS", "Jean-François Collin", "Mémorial du Quai Branly", "Patrick Buisson", "Réhabilitations", "Le Pen et la torture", "Les pieds-noirs « nostalgériques »", "Villes du Midi et mémoire de l’Algérie française", "Aix-en-Provence", "Béziers", "Marignane", "Marseille", "Montpellier", "Nice", "Perpignan", "Toulon", "Racisme et islamophobie", "Gestion postcoloniale de l’immigration", "Immigration algérienne en France", "Vers la « décristallisation » du statut des anciens combattants coloniaux ?", "Identité nationale", "Islamophobie", "Foulard et voile", "Le racisme postcolonial", "Contrôle au faciès", "Les “banlieues”", "Zyed & Bouna", "Racisme de couleur et islamophobie", "Séquelles politiques postcoloniales", "L’exportation du modèle français de guerre anticoloniale", "La Françafrique", "La guerre de Libye (2011)", "La guerre du Mali (depuis 2013)", "Le « maintien de l’ordre » en France", "Immigrations", "Musées et créations contemporaines", "Au 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============================================== * 06/05/2013 Un collectif d'associations de familles d'anciens harkis appelle à un [rassemblement le 12 mai 2013 à 10h](http://www.harki.net/article.php?id=750), devant le Palais de Justice de Paris. Ce jour-là, baptisé Journée de l’abandon des harkis, elles demanderont au président de la République de tenir son engagement du 5 avril 2012 en reconnaissant la responsabilité des gouvernements français dans l'abandon de certains d'entre eux en Algérie, où on les savait menacés, ainsi que dans la relégation dans des camps de ceux qui avaient pu gagner la France. Vous trouverez ci-dessous quelques éléments d'information, à la suite de deux communiqués de soutien : des directives ministérielles de mai 1962 concernant les harkis, la fin du camp de Saint-Maurice-l'Ardoise, l'engagement du candidat François Hollande, ainsi que le message lu par Kader Arif le 25 septembre 2012. \[Mis en ligne le 20 février 2013, mis à jour le 6 mai\] Communiqué LDH Paris, le 6 mai 2013 La LDH soutient le rassemblement le 12 mai de familles d’anciens harkis ----------------------------------------------------------------------- Durant la guerre d’Algérie, les harkis ont été utilisés sans scrupules par les autorités françaises, et, à la fin de celle-ci, beaucoup d’entre eux ont été scandaleusement abandonnés alors qu’ils étaient menacés, tandis que ceux qui ont alors trouvé refuge en France avec leurs familles ont été ensuite victimes de multiples discriminations. La Ligue des droits de l’Homme estime que ces familles sont en droit de demander aux plus hautes autorités françaises qu’elles reconnaissent cette instrumentalisation, cet abandon, puis cette relégation en France pendant des décennies, elle soutient le rassemblement organisé par un collectif de familles d’anciens harkis, le dimanche 12 mai 2013, à 10 heures, face à l’entrée principale du Palais de justice, à Paris. Cette date du 12 mai a l’inconvénient de renvoyer à la seule responsabilité d’hommes comme Pierre Mesmer, Christian Fouchet ou Louis Joxe, qui avaient par ailleurs le mérite de rechercher une solution politique au drame algérien, et elle laisse de côté celle d’hommes et de forces qui n’ont cessé de préparer, de prolonger et d’utiliser ce drame. Celle, notamment, de Raoul Salan, chef d’état major de l’armée en 1957 et 1958, qui a poussé à l’enrôlement massif de harkis, puis comme chef de l’Organisation de l’armée secrète (OAS) en 1961 et 1962, qui a combattu les efforts pour une transition pacifique vers l’indépendance de l’Algérie, au risque d’accentuer gravement leur mise en danger en entravant l’intégration de certains d’entre eux dans la « force locale ». La LDH estime que cette question, longtemps instrumentalisée par les jusqu’au-boutistes de l’Algérie française, doit échapper clairement à leur discours idéologique pour devenir un objet d’histoire. C’est dans cette perspective qu’elle apportera son soutien aux organisateurs de ce rassemblement et à leurs demandes légitimes. Communiqué de la section de Toulon de la LDH Soutien au collectif du 12 mai ------------------------------ Alors que, pendant la guerre d’Algérie, les autorités françaises n’ont pas hésité à faire appel aux harkis, un très grand nombre d’entre eux ont été scandaleusement abandonnés en 1962 ; on savait qu’ils étaient menacés – beaucoup ont été massacrés. D’autres qui avaient pu se réfugier en France avec ou sans leurs familles ont été relégués dans des camps – certains y ont été enfermés (Bias, Saint-Maurice-L’Ardoise… ) La section de Toulon de la LDH s’associe au collectif des familles d’anciens harkis pour demander la reconnaissance publique par les plus hautes autorités françaises de la « responsabilité des gouvernements français dans l’abandon des harkis, le massacre de ceux restés en Algérie et les conditions d’accueil des familles transférées dans des camps en France » (\[Lettre de François Hollande adressée le 5 avril 2012 aux associations de harkis). Toulon, le 19 février 2013 **_Roger Frey, Louis Joxe, Pierre Messmer, et l’abandon de harkis[1](https://histoirecoloniale.net/12-mai-2013-journee-de-l-abandon/#easy-footnote-bottom-1-4285)_** Le 12 mai 1962, Louis Joxe, ministre en charge des Affaires algériennes, adresse à Christian Fouchet, haut commissaire de la République en Algérie, une note qui va jusqu’à préconiser le renvoi en Algérie de «supplétifs débarqués en métropole en dehors du plan général de rapatriement»: Note du 12 mai 1962 de Louis Joxe à Christian Fouchet[2](https://histoirecoloniale.net/12-mai-2013-journee-de-l-abandon/#easy-footnote-bottom-2-4285) « Les renseignements qui me parviennent sur les rapatriements prématurés de supplétifs indiquent l’existence de véritables réseaux tissés sur l’Algérie et la métropole dont la partie algérienne a souvent pour origine un chef de SAS. Je vous envoie au fur et à mesure la documentation que je reçois à ce sujet. Vous voudrez bien faire rechercher tant dans l’armée que dans l’administration les promoteurs et les complices de ces entreprises et faire prendre les sanctions appropriées. «Les supplétifs débarqués en métropole en dehors du plan général de rapatriement seront en principe renvoyés en Algérie où ils devront rejoindre avant qu’il soit statué sur leur destination définitive le personnel déjà regroupé suivant les directives des 7 et 11 avril. Je n’ignore pas que ce renvoi peut être interprété par les propagandistes de la sédition comme un refus d’assurer l’avenir de ceux qui nous sont demeurés fidèles. Il conviendra donc d’éviter de donner la moindre publicité à cette mesure mais ce qu’il faut surtout obtenir c’est que le gouvernement ne soit plus amené à prendre une telle décision. » Signé : Louis Joxe L’ordre est relayé le jour même par le ministre des Armées, Pierre Messmer : par sa note de service n° 1334/MA/CAB/DIR il demande au commandant supérieur interarmées basé à Alger de sanctionner les officiers ayant pris sur eux d’évacuer des groupes de harkis depuis l’Algérie vers la métropole [3](https://histoirecoloniale.net/12-mai-2013-journee-de-l-abandon/#easy-footnote-bottom-3-4285). Le 15 mai 1962, le ministre de l’Intérieur, Roger Frey, fait part à Louis Joxe et à Pierre Messmer de son mécontentement face aux départs d‟anciens supplétifs hors du plan de transfert officiel[4](https://histoirecoloniale.net/12-mai-2013-journee-de-l-abandon/#easy-footnote-bottom-4-4285), et le 17 mai, il adresse une circulaire aux préfets visant à empêcher leur installation en métropole[5](https://histoirecoloniale.net/12-mai-2013-journee-de-l-abandon/#easy-footnote-bottom-5-4285). \_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_ ---------------------------------------------------------- La fin du camp de Saint-Maurice-L’Ardoise en 1975 ------------------------------------------------- En 1975, quatre hommes cagoulés et armés pénètrent dans la mairie de Saint-Laurent-des-arbres (Gard). Après 24 heures de négociations, sous la menace de tout faire sauter à la dynamite, ils obtiennent la dissolution du camp de harkis proche du village. A l’époque et depuis 13 ans, ce camp de Saint Maurice l’Ardoise, ceinturé de barbelés et de miradors, accueillait 1200 harkis et leurs familles. Une discipline militaire, des conditions hygiéniques minimales, violence et répression, 40 malades mentaux qui errent désœuvrés et l’ isolement total de la société française. 35 ans après, le 14 juillet 2011, Hocine, un des membres du commando, raconte comment il a risqué sa vie pour faire raser le camp de la honte. Retour avec lui sur les lieux… \_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_ ---------------------------------------------------------- Message de François Hollande aux associations de Harkis Paris, le 5 avril 2012 J’ai eu l’occasion, dans une tribune récemment publiée dans _El Watan_ et _Le Monde_, d’aborder le travail de mémoire que la France m’apparaît devoir mener sur son passé commun avec l’Algérie. J’y évoque la question des Harkis, de la dette morale que notre pays a envers eux. La mémoire des Harkis est une mémoire vive et souffrante. Elle impose à la France un retour sur elle-même et sur son histoire. Comme je m’y suis engagé, si le peuple français m’accorde sa confiance, je m’engage à reconnaître publiquement les responsabilités des gouvernements français dans l’abandon des Harkis, le massacre de ceux restés en Algérie et les conditions d’accueil des familles transférées dans des camps en France. Au-delà de cette reconnaissance tant espérée et tant attendue, que l’actuel président sortant a refusé d’accomplir, je veux ici vous faire part de mon intention d’assurer aux Harkis et à leurs descendants la reconnaissance de la République. Cela passe d’abord par l’attention portée à la réussite des enfants et petits-enfants de Harkis. Toutes les discriminations sont insupportables et doivent être combattues. Mais que dire de celles qui touchent les descendants de ceux qui se sont battus pour la France ? Cela passe ensuite par une solidarité renforcée. A cette fin, une réforme de la mission interministérielle aux rapatriés et du Haut Conseil aux Rapatriés sera engagée dès ma prise de fonction. Enfin, à propos du travail de mémoire que nous engagerons, je donnerai sa juste place à l’histoire et à la mémoire des Harkis, dans les programmes scolaires, dans les sites mémoriels et dans les centres de recherches. Les Harkis et leurs associations, devront également trouver toute leur place dans la Fondation sur la guerre d’Algérie. La France se grandit en reconnaissant ses fautes. La France du XXIème siècle que je souhaite construire avec tous les Français a besoin d’une mémoire apaisée. Elle a besoin des Harkis et de leurs descendants. \_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_ ---------------------------------------------------------- Message du Président de la République lu par Kader Arif Cérémonie nationale en hommage aux harkis 25 septembre 2012 La mémoire des harkis est une mémoire vivante et souffrante. Elle impose à la France un retour sur elle-même et sur son histoire. En cette journée nationale dédiée au souvenir, il importe que la vérité soit dite, que les leçons en soient retenues et que les conclusions en soient tirées. Il y a cinquante ans, la France a abandonné ses propres soldats, ceux qui lui avaient fait confiance, ceux qui s’étaient placés sous sa protection, ceux qui l’avaient choisie et qui l’avaient servie. Ensuite les harkis et leur famille ont été accueillis et traités de manière souvent indigne sur le sol français. La France se grandit toujours en reconnaissant ses fautes. Aux descendants de harkis qui contribuent aujourd’hui à son identité et à sa vitalité, la République doit toute la transparence sur une histoire qui est non seulement la leur, mais la sienne. Dans cet esprit, les archives doivent être ouvertes et accessibles à tous. A l’histoire des harkis, nous donnerons la place qui lui revient dans les lieux où elle s’est inscrite, dans les programmes scolaires, dans les travaux de recherche. La France marquera davantage sa solidarité à travers la mobilisation des dispositifs sociaux et professionnels. Cette cérémonie nationale doit en être l’expression. C’est sur la vérité, sur la lucidité, sur la solidarité, que se construira l’unité de la nation, dans la paix des mémoires. 1. Références : * Chantal MORELLE, «Les pouvoirs publics français et le rapatriement des harkis en 1961-1962», _Vingtième Siècle. Revue d’histoire_, 2004/3 (no 83) : [http://www.cairn.info/revue-vingtieme-siecle-revue-d-histoire-2004-3-page-109.htm](http://www.cairn.info/revue-vingtieme-siecle-revue-d-histoire-2004-3-page-109.htm) * François Xavier HAUTREUX, «L’armée française et les supplétifs “Français musulmans” pendant la guerre d’Algérie (1954-1962) : Expérience et enjeux », thèse soutenue le 11 mai 2010 à Paris X[](https://histoirecoloniale.net/12-mai-2013-journee-de-l-abandon/#easy-footnote-1-4285) * SHAT, 1 H 1260-2, télégramme de Louis Joxe à Christian Fouchet, 12 mai 1962, cité par Chantal Morelle[](https://histoirecoloniale.net/12-mai-2013-journee-de-l-abandon/#easy-footnote-2-4285) * SHD 1R 367-7, 12 mai 1962. Ministère des Armées à GENESUPER. Voir également [cette page](https://histoirecoloniale.net/12-mai-2013-journee-de-l-abandon/2249)[](https://histoirecoloniale.net/12-mai-2013-journee-de-l-abandon/#easy-footnote-3-4285) * Chantal Morelle, _op. cit._[](https://histoirecoloniale.net/12-mai-2013-journee-de-l-abandon/#easy-footnote-4-4285) * ANOM 81F 1040, 17 mai 1962. Ministre de l‟Intérieur à préfets. Cité par F.-X. Hautreux[](https://histoirecoloniale.net/12-mai-2013-journee-de-l-abandon/#easy-footnote-5-4285)
17 octobre 1961, avec Zohra, marcheuse, et l’historien Fabrice Riceputi
https://histoirecoloniale.net/17-octobre-1961-avec-zohra-marcheuse-et-lhistorien-fabrice-riceputi/
2024-04-02T08:00:00
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Saint-Marc", "Hommages aux victimes de l’OAS", "Jean-François Collin", "Mémorial du Quai Branly", "Patrick Buisson", "Réhabilitations", "Le Pen et la torture", "Les pieds-noirs « nostalgériques »", "Villes du Midi et mémoire de l’Algérie française", "Aix-en-Provence", "Béziers", "Marignane", "Marseille", "Montpellier", "Nice", "Perpignan", "Toulon", "Racisme et islamophobie", "Gestion postcoloniale de l’immigration", "Immigration algérienne en France", "Vers la « décristallisation » du statut des anciens combattants coloniaux ?", "Identité nationale", "Islamophobie", "Foulard et voile", "Le racisme postcolonial", "Contrôle au faciès", "Les “banlieues”", "Zyed & Bouna", "Racisme de couleur et islamophobie", "Séquelles politiques postcoloniales", "L’exportation du modèle français de guerre anticoloniale", "La Françafrique", "La guerre de Libye (2011)", "La guerre du Mali (depuis 2013)", "Le « maintien de l’ordre » en France", "Immigrations", "Musées et créations contemporaines", "Au 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======================================================================= * 02/04/2024 Le 17 octobre 1961 est la date d’une manifestation pacifique de dizaines de milliers d’Algériens qui affluaient vers le centre de Paris pour protester contre un couvre-feu qui leur avait été imposé. Nous sommes alors à la fin de la guerre d’Algérie, qui avait débuté en 1954 et allait se terminer moins de six mois plus tard avec les Accords d’Evian, l’issue du conflit n’était plus un secret pour personne. Et pourtant, cette marche pacifique a été réprimée avec une violence inouïe : près de 11 700 Algériens ont été arrêtés et plusieurs centaines d’entre eux décéderont ou disparaîtront, soit « la répression d’Etat la plus violente qu’eût jamais provoquée une manifestation de rue pacifique dans l’histoire contemporaine en Europe de l’Ouest », d’après les historiens Jim House et Neil MacMaster dans leur ouvrage de référence sur le 17 octobre 1961. On ignore le nombre de personnes torturées, jetées dans la Seine, expulsées ou assassinés au cours de cette nuit et des semaines qui ont suivi, et on ne le connaîtra probablement jamais. Ce que l’on sait, c’est que cette répression meurtrière a été tue pendant plusieurs décennies et on ne découvrira officiellement l’ampleur de la violence perpétrée plus de trente années plus tard, en 1997, à l’occasion du procès fait à Maurice Papon pour complicité de crimes contre l’humanité pour sa participation à la déportation des Juifs de la Gironde pendant la Seconde Guerre mondiale. Pour en discuter, j’ai le plaisir de recevoir deux invités. La première a marché ce soir-là et les suivants, elle s’appelle Zohra, et nous raconte ses souvenirs. Le second s’appelle Fabrice Riceputi, il est historien, auteur de l’ouvrage « Ici on noya les Algériens » paru en 2021 aux éditions du passager clandestin. [Ecouter](https://tr.ee/dUos3tJwRL) -----------------------------------
Une résolution de l’Assemblée sur le 17 octobre 1961 qui ne reconnaît pas le crime d’État
https://histoirecoloniale.net/17-octobre-1961-dans-sa-resolution-lassemblee-ne-reconnait-toujours-pas-le-crime-detat/
2024-04-02T08:01:00
[ "Au temps des colonies", "Face à l’héritage de son passé colonial", "La reconnaissance du passé colonial", "Commémorations", "1962, la fin de la guerre d’Algérie", "Controverses", "Accusations, incitations à la repentance", "François Hollande et l’histoire coloniale", "La visite de Bouteflika en France en 2004", "Les guerres des mémoires", "Nicolas Sarkozy et l’histoire coloniale", "Discours de Dakar 2007", "Vous avez dit “terroristes” ?", "Ecrire et enseigner l’histoire coloniale", "L’enseignement", "Le rôle des historiens", "Histoire et mémoire des anticolonialismes", "Les communistes et la question coloniale", "L’accès aux archives coloniales", "La reconnaissance de l’esclavage", "La reconnaissance des crimes coloniaux 1830-1962", "Bigeard aux Invalides ?", "Charonne 8 février 1962", "Emmanuel Macron et les crimes du colonialisme", "L’affaire Audin", "L’assassinat d’Henri Curiel", "La grande répression d’Alger 1957", "Le 17 octobre 1961", "Le rôle de Jean-Luc Einaudi", "Papon et 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========================================================================================= * 02/04/2024 L'Assemblée a adopté une résolution « condamnant » la répression meurtrière d'Algérien·ne.s par la police à Paris le 17 octobre 1961. En prenant soin d'exonérer toutes les institutions de la République qui furent impliquées dans ce crime d’État. Par Fabrice Riceputi. **Le 28 mars 2024, par 67 voix pour (Nupes, Renaissance, Modem) 11 contre (RN), 4 abstentions, 494 députés n’ayant pas pris part au vote, l’Assemblée nationale a adopté [une résolution « relative à la reconnaissance et la condamnation du massacre des Algériens du 17 octobre 1961 à Paris _»_](https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/textes/l16b2243_proposition-resolution). Portée par les députées Sabrina Sebaihi (EELV-Nupes), l’une des très rares élues active sur la question de la mémoire coloniale, et Julie Delpech (Renaissance), elle a été l’objet selon l’AFP « de fréquents échanges avec l’Elysée » sur son contenu. Rappelons qu’elle fait suite à une cérémonie commémorative silencieuse du président de la République au Pont de Bezons le 16 octobre 2021, suivie d’un communiqué de l’Elysée dont la version des faits [avait suscité des critiques](https://lundi.am/Le-17-octobre-1961-60-ans-apres-un-crime-d-Etat-toujours-inavouable). Le lendemain, jour du soixantième anniversaire du massacre, l’importante manifestation réclamant sa reconnaissance comme crime d’Etat avait été empêchée d’accéder à la plaque commémorative sur le Pont Saint-Michel, contrairement au préfet Lallement, lequel y déposa une gerbe, sans faire de déclaration. On trouvera sur notre site [de nombreux articles relatifs au massacre du 17 octobre 1961 ainsi qu’à la longue bataille menée pour pour sa connaissance et sa reconnaissance](https://histoirecoloniale.net/?s=17+octobre+961). Dans le texte ci-dessous, l’historien Fabrice Riceputi constate que cette résolution, en retrait par rapport à celle du Sénat en 2012, souffre des mêmes graves manquements à la vérité historique que le communiqué de l’Elysée en 2021 et qu’elle révèle surtout une incapacité politique à qualifier le 17 octobre 1961 pour ce qu’il a été : un crime impliquant toute la Ve République et non seulement le préfet Papon.** Le texte de la résolution adopté le 28 mars 2024 par l’Assemblée Nationale est celui-ci : > « _Rappelant que le 17 octobre 1961, des familles algériennes manifestèrent pacifiquement à Paris contre le couvre-feu discriminatoire imposé par la Préfecture de Paris aux seuls “français musulmans d’Algérie”._ > _Rappelant que les manifestants ont été victimes sous l’autorité directe du préfet Maurice Papon, d’une répression violente et meurtrière entraînant de nombreuses morts et blessés._ > _Considérant que la poursuite de la réflexion conjointe sur ces événements devra contribuer à assurer un avenir en commun plus harmonieux pour le peuple algérien et le peuple français._ > _Condamne la répression sanglante et meurtrière des Algériens commise sous l’autorité du préfet de police Maurice Papon le 17 octobre 1961 et rend hommage à toutes les victimes et leurs familles._ > _Souhaite l’inscription d’une journée de commémoration du massacre du 17 octobre 1961 à l’agenda des journées nationales et cérémonies officielles._ > _Affirme son soutien à l’approfondissement des liens mémoriels unissant le peuple Français et le peuple Algérien._ > _Invite le Gouvernement à travailler en commun avec les autorités algériennes pour appréhender leur histoire commune, y compris celle des événements du 17 octobre 1961. »_ * * * On peut se réjouir de cette « condamnation » de la répression du 17 octobre 1961, la plus meurtrière dans une manifestation de rue en Europe après 1945, si longtemps niée et occultée par l’État français. Ainsi que de sa commémoration officielle, déjà proposée en 2012 [par le Sénat](https://www.senat.fr/dossier-legislatif/ppr11-311.html), lequel allait du reste plus loin puisqu’il prescrivait également l’enseignement scolaire de l’événement, un lieu de mémoire et l’ouverture de toutes les archives. En revanche, [l’exposé des motifs qui introduit cette résolution](https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/textes/l16b2243_proposition-resolution) frappe l’historien par ses inexactitudes avérées et de graves omissions volontaires, comme cela avait déjà été le cas dans [le communiqué de l’Elysée en 2021](https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2021/10/16/ceremonie-de-commemoration-des-60-ans-du-17-octobre-1961). Il est tout d’abord indiqué que le couvre-feu imposé aux Algériens et Algériennes, contre lequel ils et elles protestèrent le 17 octobre 1961 à l’appel de la Fédération de France du FLN, aurait été instauré par un « décret » : c’est faux. Comme plusieurs historiens, dont Sylvie Thénault et moi-même, l’ont déjà relevé en 2021, la décision, manifestement discriminatoire et contraire à la Constitution, n’eut aucune forme légale. Prise en réunion interministérielle avec le Premier ministre Michel Debré, le ministre de l’Intérieur Roger Frey et le préfet Maurice Papon le 4 octobre, elle ne fit l’objet que d’un communiqué de presse de Papon « conseillant » (sic) aux « Français musulmans » de respecter ce couvre-feu. Alors qu’une instruction interne à la préfecture de police ordonnait quant à elle à ses agents d’interdire fermement toute sortie des concernés après l’heure du couvre-feu, ce qu’ils firent avec l’extrême brutalité qu’on sait et en procédant au faciès. On ne peut que s’interroger sur le sens de la répétition de cette erreur manifeste dans la résolution. S’agit-il d’insinuer que les Algériens et Algériennes manifestèrent contre une mesure légale et que l’action policière à leur encontre s’en trouvait en quelque sorte justifiée puisqu’ils manifestaient après le couvre-feu ? De plus, manque au rappel de l’évènement celui de la rafle géante à laquelle procéda aussi ce jour-là la police parisienne : près de 12 000 manifestants furent violemment embarqués en quelques heures et parqués souvent sans soins ni nourriture dans des camps improvisés en région parisienne, pendant plusieurs jours. Des actes de tortures y furent signalés par des témoins. Plusieurs centaines d’Algériens, à peine extraits de ces camps, furent prétendument « renvoyés dans leurs douars d’origine », en réalité dans les camps de l’armée françaises en Algérie, où certains disparurent. Le rôle du président Charles de Gaulle est ensuite évoqué : « Malgré la volonté du général de Gaulle de “faire la lumière et \[de\] poursuivre les coupables”, aucune procédure contre les policiers concernés n’a jamais été initiée. » Les mots de De Gaulle, [récemment trouvés dans les archives de la présidence par le journaliste de Mediapart Fabrice Arfi](https://www.mediapart.fr/journal/france/060622/massacre-du-17-octobre-1961-les-preuves-que-le-general-de-gaulle-savait), par lesquels il répondait à une alerte de l’un de ses conseillers sur la gravité de la répression, sont bien ceux-ci. Et il est exact qu’aucune sanction ne fut prise, ni aucune poursuite engagée. Mais pourquoi ? On omet de dire ici que c’est essentiellement parce que de Gaulle ne fit suivre ce souhait de « poursuivre les coupables » d’aucun acte en ce sens. Et qu’il décida quelques mois plus tard, par un décret du 23 mars 1962, d’amnistier tous les crimes commis par les forces de l’ordre en lien avec la guerre d’Algérie, ce qui éteignit les plaintes qui avaient été déposées par quelques victimes algériennes. Enfin, il n’est pas mentionné que de Gaulle couvrit Papon d’éloges et d’honneurs et qu’il le maintint en poste jusqu’en 1967, ce qui permit du reste à Papon de sévir à nouveau à Charonne, en février 1962, puis de jouer un rôle coupable dans l’Affaire Ben Barka. Soulignons enfin qu’il ne dit pas un mot de cette tragédie dans ses Mémoires et qu’on rapporte ce commentaire de sa part à ce sujet : « inadmissible, mais secondaire ». L’insuffisance majeure de cette résolution tient surtout à sa présentation des responsabilités dans le crime commis le 17 octobre 1961. Elle se refuse manifestement à aller au-delà de celle de Maurice Papon. Ce dernier constitue, comme déjà pour Emmanuel Macron en 2021, une sorte de fusible mémoriel idéal de la République, du fait notamment de sa condamnation en 1998 pour complicité de crime contre l’humanité en raison de sa participation à la déportation des juifs de Gironde vers les camps de la mort. Or, en octobre 1961, le préfet de police obéissait naturellement au gouvernement de l’époque et tout particulièrement au Premier ministre Michel Debré et au ministre de l’Intérieur Roger Frey. Et l’on sait que tous deux poursuivaient alors une sourde opposition à l’intérieur du gouvernement gaulliste à la négociation avec le FLN, qu’ils avaient à cœur d’empêcher d’aboutir. Ce qu’ils tentèrent en laissant Papon donner un véritable « permis de tuer » aux policiers parisiens. Rappelons-le : toutes les institutions de la République, et non le seul Papon, furent bel et bien, à des degrés divers, impliquées dans le crime du 17 octobre 1961, son impunité et sa dissimulation : le gouvernement de Michel Debré auquel obéissait Papon, la police qui assassina des dizaines de manifestants, la justice qui ne poursuivit pas les assassins, le général de Gaulle lui-même qui ne prit aucune mesure et qui, loin de le sanctionner, continua à utiliser l’expertise répressive de Papon durant des années. Sans oublier la presse qui répéta largement le mensonge officiel selon lequel il n’y aurait eu que deux morts. La reconnaissance et la condamnation d’un crime d’Etat le 17 octobre 1961 est donc toujours à faire. L’Assemblée nationale invoque un nécessaire « apaisement » des mémoires franco-algérienne, thème cher au président Macron. Or aucun apaisement ne peut se produire au prix d’arrangements avec la vérité historique. Car celle-ci est têtue… Fabrice Riceputi, auteur de _Ici on noya les Algériens_, le passager clandestin, 2021. * [17 octobre 1961](https://histoirecoloniale.net/tag/17-octobre-1961/), [Macron](https://histoirecoloniale.net/tag/macron/), [Maurice Papon](https://histoirecoloniale.net/tag/maurice-papon/)
17 octobre 1961 : de nombreuses commémorations du crime d’État dans toute la France
https://histoirecoloniale.net/17-octobre-1961-de-nombreuses-commemorations-du-crime-detat-dans-toute-la-france/
2024-10-15T21:00:00
[ "Au temps des colonies", "Face à l’héritage de son passé colonial", "La reconnaissance du passé colonial", "Commémorations", "1962, la fin de la guerre d’Algérie", "Controverses", "Accusations, incitations à la repentance", "François Hollande et l’histoire coloniale", "La visite de Bouteflika en France en 2004", "Les guerres des mémoires", "Nicolas Sarkozy et l’histoire coloniale", "Discours de Dakar 2007", "Vous avez dit “terroristes” ?", "Ecrire et enseigner l’histoire coloniale", "L’enseignement", "Le rôle des historiens", "Histoire et mémoire des anticolonialismes", "Les communistes et la question coloniale", "L’accès aux archives coloniales", "La reconnaissance de l’esclavage", "La reconnaissance des crimes coloniaux 1830-1962", "Bigeard aux Invalides ?", "Charonne 8 février 1962", "Emmanuel Macron et les crimes du colonialisme", "L’affaire Audin", "L’assassinat d’Henri Curiel", "La grande répression d’Alger 1957", "Le 17 octobre 1961", "Le rôle de Jean-Luc Einaudi", "Papon et 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"Le 17 octobre 1961" ]
=================================================================================== * 15/10/2024 Le massacre de manifestants algériens pacifiques par la police parisienne le 17 octobre 1961 est commémoré dans une quarantaine de villes cette année. **Longtemps occulté, le massacre de manifestants algériens pacifiques par la police parisienne le 17 octobre 1961, dont beaucoup furent noyés dans la Seine et dans les canaux de la région parisienne, est aujourd’hui de mieux en mieux connu. Alors que l’événement a été dissimulé et sa mémoire longtemps recouverte par celle de la répression sanglante de manifestants français au métro Charonne par la même police quatre mois plus tard, elle est commémorée désormais non seulement à Paris mais aussi dans de nombreuses villes de France où des plaques commémoratives sont apposées et des noms de rues ou de places la rappellent.** Lors de ce rendez-vous mémoriel antiraciste et anticolonial sans équivalent par son ampleur et sa durée, des citoyens et citoyennes jettent des fleurs dans les cours d’eau en mémoire des Algériens assassinés. Un geste qu’ont accompli des athlètes algériens lors de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris, lorsque leur bateau s’est approché du Pont Saint-Michel. Besançon, Pont Battant, 17 octobre 2022 Il s’agit de commémorer une répression coloniale sanglante restée impunie, mais aussi de revendiquer la reconnaissance officielle pleine et entière d’un crime d’Etat. En effet, toutes les institutions de la Ve République prirent part à des degrés divers à sa perpétration, à son impunité et à son occultation. Lors de son 60e anniversaire en 2021, le président de la République, Emmanuel Macron, a accompli un geste symbolique mais il s’est bien gardé d’opérer cette reconnaissance, nommant le seul Maurice Papon, alors préfet de police de Paris, comme responsable. Cette reconnaissance complète ne figure pas davantage dans la résolution votée en mars 2024 par l’Assemblée nationale. Elle est demandée notamment dans les communiqués [de la Ligue des droits de l’Homme](https://www.ldh-france.org/la-ldh-demande-la-pleine-reconnaissance-du-massacre-du-17-octobre-1961-comme-crime-detat/), du Mrap ou [du collectif parisien](https://www.ldh-france.org/2024-63eme-anniversaire-du-crime-detat-commis-le-17-octobre-1961/) qui appelle à un rassemblement sur le Pont Saint-Michel. Nous publions ici une liste sans doute non exhaustive de plus d’une trentaine de rassemblements prévus ce 17 octobre 2024. Il faut noter que ces trois dernières années à Paris, le rassemblement traditionnel devant la plaque commémorative apposée par la Mairie de Paris en 2001 sur le Pont Saint-Michel, haut lieu du crime, a été empêché par la préfecture de police sous des prétextes bien peu recevables. Il faut espérer qu’il en aille autrement cette année. On lira ensuite l’article relatant le drame, de Sorj Chalandon, publié en 1991 par _Libération_. * * * – Paris : 18 h, Pont Saint-Michel – Asnières : 11h, Place Marguerite Durand – Argenteuil : 18 h, Pont d’Argenteuil – Bezons : 18h, Pont de Bezons – Choisy-le-roi : 18h, square du 17 octobre – Vaux-en-Velin : 19 h 30, Cinéma Les Amphis, projection du film de Mohamed Zaoui sur les détenus et condamnés à mort algériens à Lyon dans la prison du Fort de Montluc, entrée libre – Villeurbanne : 18 h, Parc des droits de l’Homme, entrée 56 rue du 1er mars 1943 – Givors : 17 h 30, cérémonie commémorative devant la stèle érigée par la municipalité, Square du 17 octobre 1961, face au centre nautique – Colombes : 18h, Pont de Bezons, côté Parc Lagravère – Clichy-la-Garenne : 19 h, Pont de Clichy – Gennevilliers : 18h, Rond-point du 17 octobre 1961 – Nanterre : 18 h, 186, Fréderic et Irène Joliot-Curie, face à la préfecture – Stains : 18 h 30, place Aimé Césaire – Marseille : 18 h, Vieux Port – Valence : 17h, Place Porte Neuve – Villeurbanne : 18 h, Parc des droits de l’Homme, entrée 56 rue du 1er mars 1943 – Grenoble : 18 h, Place Edmond Arnaud – Nîmes : 18h, Palais de Justice – Strasbourg : 18 h, Pont du Corbeau – Toulouse : 18 h 30, parvis de la gare de Matabiau – Montpellier : 18 h 30, Pont Zuccarelli – Besançon : 17 h 30, Pont Battant – Bourg-en-Bresse : 18 h 30, rue du 19 mars 62 – Lille : 15 h, Place de la République – Béziers : 15 h, Pont Vieux – Aix-en-Provence : 17h30, passerelle du Rond-Point du Lieutenant-Colonel Jean-Pierre Et aussi le 16 octobre à Alfortville (avec Benjamin Stora) et à Paris au Centre culturel algérien avec l’Association des Ami.e.s de Jean-Luc Einaudi ; et le 17 octobre à Tulle, Saint-Étienne, Chambéry, Saint-Lô, Saint-Fons, Saint-Denis, Ivry-sur-Seine, Perpignan, Rennes, Bordeaux et Aix-en-Provence. On nous signale également : le samedi 19 octobre à 11h, à la mairie de Granville et au Cimetière parisien de Thiais : * * * 17 octobre 1961. « Il y a du sang dans Paris », par Sorj Chalandon ------------------------------------------------------------------ * * * **Dans un dossier de huit pages que le quotidien _Libération_ a consacré les 12 et 13 octobre 1991 à la publication du livre de Jean-Luc Einaudi, _La Bataille de Paris, 17 octobre 1961,_ Sorj Chalandon, en s’appuyant sur ce livre, y consacrait un terrible article racontant le 17 octobre 1961 à la façon d’un reportage, nous le reproduisons avec l’accord de son auteur.** Mardi 17 octobre 1961. Ce matin, il pleut. Une eau froide qui cogne la tôle ondulée des bidonvilles de Nanterre et Gennevilliers. Transforme les chemins pauvres en boue, les ornières en flaques, les premiers levés en ombres glacées. Ici, les noms chantonnent. Rue des Pâquerettes, de la Garenne, des Prés. Cabanes en carton, baraquements misérables, constructions approximatives de planches disjointes où s’entassent des milliers d’Algériens. Des taudis. De l’autre côté, dans la brume, des immeubles hauts. Le bois de Boulogne, Paris, les lisières devinées de la ville. A Sannois, un peu plus au nord, Ramdane, responsable local du FLN, regarde amèrement le ciel. « Dieu n’est pas avec nous ». Cela va faire bientôt sept ans que dure la guerre d’Algérie. Au mois d’août 1958, pour la première fois, des continentaux tombent sous les balles rebelles. Le FLN vient de lancer une offensive militaire « anticoloniale » d’envergure sur l’ensemble du territoire français. Attaques de casernes, de commissariats, attentats spectaculaires contre des cibles économiques. Des soldats et des policiers sont tués, des combattants du FLN abattus, alors que des immigrés italiens ou portugais pris pour des Arabes sont exécutés par la police sans autre forme de procès. 17 octobre. Il est 9 heures. Maurice Papon, préfet de police de Paris, vient d’apprendre que le FLN appelle les Algériens à une manifestation le soir même afin de protester contre le couvre-feu qui leur est imposé à Paris et dans sa banlieue depuis le 5 octobre. Ancien délégué aux Affaires juives à Bordeaux de 1942 à 1944, où, sous son autorité, des centaines de personnes ont été internées à Mérignac, avant d’être convoyées à Drancy puis vers les camps d’extermination, le préfet compte ses hommes. 7000 policiers, 1400 CRS et gendarmes mobiles, plus les « forces de police auxiliaires », brigades composées de harkis créées par lui en mars 1961 et spécialisées dans l’interrogatoire poussé de leurs compatriotes nationalistes. Carte blanche aux policiers --------------------------- De Matignon, l’ordre tombe. Carte blanche. Aucune tentative de rassemblement, aucun début de manifestation ne peuvent être tolérés. Et pour mieux contrôler la situation, la police décide de prendre de l’avance sur les manifestants. Déjà, dans Paris et en périphérie, les premières arrestations. Les premières insultes, les premiers coups. Au poste de police de la Vigie, Oudina Moussa est obligé de manger ses cigarettes avant de boire de l’eau mélangé à de la javel. Depuis l’été 1961, il n’y a pas là de quoi faire tourner la tête au passant parisien. Il est habitué aux perquisitions, aux rafles brutales. Il s’est résigné au sang sur le visage arabe. En août, les supplétifs harkis investissent des hôtels algériens de jour comme de nuit, brisent les mobiliers, cognent, lâchent les chiens. Il y a des files de basanés contre les murs, attendant le car de police. On interpelle sans ménagement les cheveux frisés. Alors que l’OAS commence à frapper, des Arabes sont attaqués en pleine rue par des policiers. Chasse au faciès. Méthodique, crapuleuse, terrible. Le 29 août, c’est le FLN qui passe à l’attaque. A l’aveugle, les symboles de l’autorité sont pris pour cible. N’importe qui, n’importe où, sans discernement. Seul l’uniforme compte. Bezons, deux clandestins abattent un policier. A Petit-Colombes, le gendarme Hubert tombe sous les balles du FLN. A Saint-Denis, l’officier de police Langlet est assassiné. Depuis quatre ans, dans l’ensemble de la métropole, 61 policiers sont tués par les nationalistes. Du 1er janvier au 31 août 1961, 460 Algériens sont abattus. Du côté de l’Ordre, c’est la colère. Des policiers parlent de former des commandos. D’autres crient vengeance. Le « Français musulman d’Algérie » devient le « raton », le « bicot », le « fellouze » des racistes. La machine haineuse s’emballe. Les supplétifs torturent dans les caves de la Goutte-d’Or, XVIIIe arrondissement de Paris. De la porte du commissariat tout proche, les policiers se ruent, la matraque haute, sur tout ce qui ressemble à un Arabe. Les Algériens savent qu’il faut éviter cet arrondissement. Des cadavres retirés de la Seine -------------------------------- Et puis les noyés. Au milieu du mois de septembre, des cadavres sont retirés de la Seine. Certains ne seront jamais identifiés. D’autres nous sont désormais connus. Latia Younes, tunisien, arrêté le 6 septembre, repêché le lendemain. Le 7, Salat Belkacem est interpellé, matraqué et jeté à l’eau. Il s’en tire. Chebbah Iddir, qui voit un coreligionnaire mourir dans l’eau avant d’y être poussé à son tour après avoir été assommé. Réveillé par le froid, il regagne lentement la rive, sous les pierres des policiers qui tentent de le noyer. Chaque jour ou presque, la presse rapporte la découverte de cadavres à la dérive. Certains ont les mains liées derrière le dos. Le 24 septembre, Ouiche Mohammed est arrêté sur le chemin de la Sécurité sociale. On retrouve son corps douze jours plus tard. Le 26, deux Algériens sont étranglés avec leurs propres ceintures puis jetés à la Seine. Le 27, Mohammed Alhafnaoussi se noie. Le même jour, deux hommes, ficelés par des policiers, sont précipités dans le fleuve. Le 29 septembre, Chabouki Kassa, interpellé quatre jours auparavant, est retiré d’un canal. 17 octobre. Il est midi. A la gare St-Lazare, luttant pour de meilleurs salaires, les employés de la SNCF sont en grève. Plus de trains. Des dizaines d’Algériens, bloqués sur les quais depuis le matin alors qu’ils se rendaient à leur travail banlieusard, sortent brusquement dans la rue et marchent sur l’Opéra, devançant l’appel du FLN. « Non au couvre-feu raciste », « vive le FLN », « Algérie algérienne ». Essentiellement, la communauté algérienne de France est masculine. Ouvrière dans le bâtiment ou vissée aux chaînes des usines, souvent miséreuse, elle envoie la majeure partie de ce qu’elle gagne à la famille restée au pays. Des hommes s’entassent à plusieurs dans des logements sordides. D’autres, en fonction du travail de jour ou de nuit, se partagent l’unique lit de la chambre. On ne loue pas aux Arabes. Ils restent groupés aux lisières de la ville, ou, pour les habitants des Aurès et de la Kabylie, dans quelques quartiers bien délimités. Au milieu des bidonvilles, ils ont organisé leurs propres réseaux de distributions. Des cafés de fortune ont été installés sous des planches. « FLN : capitale, Paris », écrivait Michel Debré en septembre 1958. Alors ministre de la Justice sous De Gaulle, il estimait nécessaire « une véritable croisade contre le terrorisme ». Les Français musulmans ont conscience du danger. Depuis quelques temps, ils évitent de circuler en groupe. Fréquentent moins les boulevards à la mode. Marchent seuls dans les rues. Mais aujourd’hui est un autre jour. 17 octobre, il est 13 heures. Les premiers manifestants ont tous été arrêtés sans protester. A la porte des usines, la police interpelle les Algériens qui entrent ou qui sortent. Des bars sont fouillés, les consommateurs arabes molestés. A l’Assemblée Nationale, le député Ahmed Djebbour, opposé aux « tueurs du FLN », annonce que les députés musulmans n’assisteront plus aux séances de nuit par « solidarité avec les travailleurs musulmans ». Pour les matraques de la rue, le parlement le sait parfaitement, un Arabe en vaut un autre. Au même moment, au cimetière de Thiais, huit Nord-Africains sont inhumés dans une fosse commune. Parmi eux, Akli Yahiaoui, tué à Châtillon de deux balles de révolver et Boussouf Achour, étranglé le 7 octobre puis jeté dans la Seine par des policiers. A Noisy-le-Sec, un automobiliste algérien percute un camion. Grièvement blessé, il est emmené à l’hôpital par la police. L’interne de garde constate le décès de l’homme. Une balle de 7,65 dans le ventre. 17 octobre 16 h30. Des interpellés sont battus dans une cave du 18e arrondissement. Selon les témoins, les policiers semblent ivres. Un prisonnier est brûlé à l’aide d’essence enflammée. Les Algériens sont à terre, les uns contre les autres, recroquevillés pour se protéger mutuellement des coups. Dans Paris, le dispositif policier se met en place. Ponts gardés, barrages, cars de ramassage prêts. Les hommes ont le casque sur la tête, le mousqueton, le pistolet-mitrailleur ou la matraque. Il y aura aussi des barres de fer, de bois, des nerfs de bœufs et des cannes plombées. Une marche pourtant désarmée ---------------------------- 17 octobre. Il est 18 h 30. A Asnières, la police interpelle une centaine d’Algériens qui essayaient de prendre un improbable train. Pont de Neuilly, un policier interpelle un travailleur arabe. « Algérien ? ». « Oui », répond l’autre. Sans un mot, le policier lui tire une balle dans le ventre et s’en va. 17 octobre, 19 heures. Dans les banlieues le FLN organise « l’évacuation ». C’est- à-dire le rassemblement de tous les Algériens devant participer aux marches. Ce n’est un secret pour personne. Le FLN s’organise et organise sa propre communauté. Systématiquement, dans chaque foyer, chaque bidonville et chaque hôtel, les nationalistes exercent un vigoureux quadrillage de l’immigration algérienne. Les militants existent, mais aussi les sympathisants réels ou obligés. Sur 400 000 Algériens vivant en France, 138 000 font partie de structures du FLN. Tous les autres, qu’ils le souhaitent ou non, cotisent à l’organisation. Car, en ces temps, qui n’est pas pour le FLN est contre. Ce qui n’est pas simple, car l’organisation est elle-même en crise, déchirée par des luttes intérieures violentes, l’état-major et le gouvernement provisoire se disputant âprement le contrôle de la Fédération de France. Ici et là, le Front rend aussi une « justice de guerre », pourchasse les mouchards ou arbitre les querelles. Aujourd’hui, il assure efficacement le suivi de ses directives. Elles sont simples. Tout le monde dans la rue. Mis à part les handicapés et les excusés. La manifestation sera silencieuse et pacifique. Aucune arme ne doit être portée par des manifestants. Pas un bâton, pas un canif. « Quiconque aura ne serait-ce qu’une aiguille sur lui sera passible de la peine de mort », affirme même Omar Boudaoud, chef de la fédération de France du FLN. Par groupe de 20 ou 30, les Algériens se mettent en marche vers les bus et les cars. Certains arrivent à pied. Les plus fortunés tentent le taxi. Depuis quelques minutes, ils connaissent l’heure et les trois points de rassemblement. Rendez-vous de 20 h 30 à 21 h 30 sur les Champs-Elysées direction Concorde, de la République à Opéra et de St-Michel à St-Germain-des-Près. Ils ont en tête la consigne majeure. Ne répliquer à aucune provocation, ne pas répondre aux coups autrement que par un slogan favorable à l’indépendance algérienne. Paris est cerné. La police campe aux portes et sillonne le centre. De nombreux chauffeurs de bus refusent les Algériens. « Pas de ratons dans mon véhicule ». Tous les Arabes sont systématiquement interpellés. Les policiers investissent les bus, entrent, font sortir les Français musulmans les mains levées. La majorité des Français de métropole ne réagissent pas. Déjà, un peu partout, des haies de matraqueurs se forment. Les Algériens passent au milieu. Tombent, hurlent, saignent abondamment. Les coups pleuvent encore dans les cars, à l’arrivée dans les centres de tri, aux portes du Palais des Sports transformé en camp de prisonniers deux jours avant le concert de Ray Charles. Dans la rue, des Italiens protestent, les mains en l’air. Un touriste américain, moustachu, doit prouver sa nationalité. Porte de Pantin, des centaines d’Algériens attendent, face contre le mur et les mains sur la tête. Cette image terrible va hanter Paris toute une nuit. Dans les rues, sur les boulevards, dans les portes cochères, contre les restaurants où dînent les Français, près de l’Olympia où Brel chante Marieke, contre le Rex où tonnent les canons de Navarone. Partout, dans les flaques de pluie et de sang, il y aura ces visages blafards, ces mains tremblantes, ces yeux effarés, ces corps blottis les uns contre les autres, debout, assis, couchés, en équilibre entre morts et mourants. Et le bruit des matraques, des crosses, des coups de pieds. L’ordure des injures. Les autobus réquisitionnés -------------------------- 17 octobre. Vers 20 heures, Maurice Papon décide de réquisitionner les bus parisiens. Trop d’arrestations. La dernière fois que la RATP a été mise à contribution, c’était les 16 et 17 juillet 1942. Les regards capturés étaient juifs. Dans le 12e arrondissement, Yahloui Larbi s’enfuit. Abattu dans le dos. A Puteaux, Ahmed Tahly est assommé et jeté du haut d’un pont dans la Seine. Deux Français le repêchent. Au métro Etoile, le piège s’est refermé sur les manifestants. « Tuez nous, tuez nous donc », hurle une Algérienne. « Renvoyez les ratons chez eux et fusillez les meneurs », répondent des jeunes Français. Arrivés dans la cour de la préfecture, on oblige les manifestants à sortir du bus RATP par les fenêtres, sous un déluge de coups. Des Algériens sont regroupés un peu partout et marchent en silence. Parfois sur les trottoirs, parfois sur un côté de la rue pour ne pas gêner la circulation. Les Parisiens regardent les foules avec stupeur. Certains fuient. D’autres, impressionnés par le calme et la dignité des manifestants, restent figés sur le trottoir. Il y a des femmes, des enfants, des hommes. Et tous ont mis leurs vêtements du dimanche. Il y a des cravates autour des cous, des robes de fêtes, des pantalons pour flâner sur les grands boulevards le samedi soir, des vestons un peu justes, des imperméables ruisselants de pluie. Ils s’appellent frère, sœur. Ils se sont fait beaux et fiers, en habit de dignité. Paul Rousseau, un gardien de la paix syndicaliste, voit des policiers jeter des Algériens par-dessus le pont de Clichy après les avoir massacrés au nerf de bœuf. « On a eu des collègues tués, pas de cadeaux. Les bicots ont des armes ». La fausse rumeur se répand dans la ville. Le syndicaliste assiste aux fusillades. Pas de tir en rafale, de doigt oublié sur la queue de détente pour conjurer la peur. Des crimes au coup par coup, pistolet au poing. Et ceux qui avaient tiré ont touché des cartouches pour que le lendemain dans leur chargeur, le compte y soit toujours. Il y a du sang dans Paris. Ce n’est pas une image. Sur les trottoirs, les pavés, la rambarde des ponts, sur les vitres brisées de magasins enfoncés par les corps, sur le sol des autobus. Et peu de Français réagissent. Dans les bouches de métro, sur les quais, des centaines d’hommes saignent encore, attendent, en files interminables, les mains levées. Au photographe Elie Kagan, qui vole une image de souffrance, une employée de la RATP hurle : « Mais vous savez, monsieur, c’est interdit de prendre des photos sur les quais de métro ». Les Français sont autorisés à n’emprunter que le dernier wagon de chaque rame. Pour mieux cerner les Arabes dans les autres. « Foncez dans le tas », hurle un homme à la police qui hésite, boulevard St-Michel. Mais les Algériens marchent toujours. Partout. En groupes, en famille, en manifestation. C’est l’heure officielle du couvre-feu. Quand on les arrête, quand on les frappe, ils s’écroulent en criant « vive le FLN », « Libérez Ben Bella », « à bas le couvre-feu raciste ». Et ne résistent pas. Il n’y a pas de drapeau, pas de pancarte. Peut-être, ici, une dame qui accroché un foulard vert sur son parapluie blanc, esquisse minimale des couleurs algériennes. La police charge pont de Bezons. Des supplétifs ouvrent le feu au pistolet. Les femmes sont sévèrement matraquées. D’autres, pieds nus, s’enfuient. Il y a des bérets, sur les trottoirs, des chapeaux de feutre, des gamelles d’ouvriers, des musettes d’usine. Des dizaines d’hommes, les mains en l’air, se font bastonner contre les grilles de l’hôtel Crillon. Il y a des hurlements place des Ternes, avenue Hoche, rue de Courcelles où a crosse des pistolets mitrailleurs s’abat sur les têtes et les dos. Les quartiers chics se défendent. « Là, Monsieur l’agent », crie un jeune homme posté place de l’Etoile, « il y en a deux derrière l’arbre ». Les cafés n’ont pas même été désertés. Boulevard St-Michel, des guéridons en fonte sont jetés sur des Algériens. Là, un policier brise son bâton à force de coups. Haine pure, brutale. Des agents qui débouchent en courant frappent des hommes immobiles, couchés dans leur sang depuis de longues minutes. Matraquages méthodiques, silencieux. « On vous impose une guerre subversive, vous devez être subversif aussi dans la guerre qui vous oppose aux autres. Vous serez couverts, je vous en donne ma parole », avait lancé, le 2 octobre à Montrouge, Maurice Papon qui visitait des policiers. Avant de leur rappeler toutefois qu’ils devaient « employer les moyens légaux de répression ». Des Français, minoritaires, aident comme ils le peuvent  -------------------------------------------------------- Place de la République. Dans la nuit, le youyou des femmes arabes. A la Défense, de leurs fenêtres, des Français jettent des bouteilles sur les manifestantes. D’autres Français, minoritaires, aident comme ils le peuvent ou retiennent chaque scène, pour la mémoire du lendemain. Boulevard Bonne-Nouvelle, à côté du cinéma Le Rex, un policier s’avance seul face à la foule, tire deux coups de semonce en l’air et fait feu après avoir ordonné aux manifestants de s’arrêter. Arrivés en renfort, des CRS tirent sur la foule. Panique. Sept corps restent sur la chaussée. Devant l’immeuble de L’Humanité, Guy Chevalier, un Français, s’effondre à son tour, le crâne brisé par la crosse d’un fusil. C’est le seul qui, deux jours plus tard, aura son nom et sa photo imprimés dans des journaux parisiens parlant de « bataille rangée ». La nuit se termine. « Et un raton, un ! », lance un homme de salle de l’hôpital de Nanterre, voyant arriver un Algérien au crâne défoncé. Dans les commissariats, des policiers délestent les manifestants de leurs montres et de leur argent. Abadou Lakdar, jeté d’un pont à Argenteuil, meurt noyé. Les prisonniers s’entassent dans le stade Pierre-de-Coubertin, accueillis par les coups et les insultes. Dans le Palais des Sports, les internés ont aménagé un petit espace au milieu d’eux pour faire leurs excréments. Ils sont 6000, la plupart sanglants. Dans un tract anonyme distribué le 31 octobre, des « policiers républicains » affirment que « des dizaines de prisonniers ont été tués à coup de crosses et de manche de pioche dans l’enceinte du parc des expositions de la porte de Versailles. D’autres ont eu les doigts arrachés ». Dès le lendemain, des Algériens sont envoyés dans des camps de détention, en Haute-Marne ou dans l’Aveyron. D’autres, sont « renvoyés dans leurs douars », en Algérie. Des dizaines d’hommes ont disparu. On ne les reverra jamais. Et puis Fatima Bédar, 15 ans à peine, fille d’un soldat musulman évadé de captivité pendant la dernière guerre, qui a rejoint les Forces françaises libres durant la campagne d’Italie. Elle s’est disputée avec sa mère le matin même pour avoir le droit d’assister aux manifestations. On la retrouvera le 31 octobre, noyée dans le canal St-Denis. Le bilan officiel concernant la journée et la nuit du 17 octobre 1961, publié le lendemain, est de 3 morts (2 Algériens, 1 métropolitain) et de 64 blessés côté policier, on affirme que 13 gardiens ont été blessés, l’un n’ayant pu normalement reprendre son service le mercredi 18 octobre. Depuis lors, jamais ces chiffres n’ont été révisés. **Sorj Chalandon** * * * * [17 octobre 1961](https://histoirecoloniale.net/tag/17-octobre-1961/), [crime d'Etat](https://histoirecoloniale.net/tag/crime-detat/)
La vague de crimes racistes à Marseille en 1973
https://histoirecoloniale.net/1973-a-marseille-une-vague-de-crimes-racistes/
2024-03-01T09:00:00
[ "Au temps des colonies", "Face à l’héritage de son passé colonial", "La reconnaissance du passé colonial", "Commémorations", "1962, la fin de la guerre d’Algérie", "Controverses", "Accusations, incitations à la repentance", "François Hollande et l’histoire coloniale", "La visite de Bouteflika en France en 2004", "Les guerres des mémoires", "Nicolas Sarkozy et l’histoire coloniale", "Discours de Dakar 2007", "Vous avez dit “terroristes” ?", "Ecrire et enseigner l’histoire coloniale", "L’enseignement", "Le rôle des historiens", "Histoire et mémoire des anticolonialismes", "Les communistes et la question coloniale", "L’accès aux archives coloniales", "La reconnaissance de l’esclavage", "La reconnaissance des crimes coloniaux 1830-1962", "Bigeard aux Invalides ?", "Charonne 8 février 1962", "Emmanuel Macron et les crimes du colonialisme", "L’affaire Audin", "L’assassinat d’Henri Curiel", "La grande répression d’Alger 1957", "Le 17 octobre 1961", "Le rôle de Jean-Luc Einaudi", "Papon et 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deux archivistes", "Le massacre de Thiaroye décembre 1944", "Le massacre du 14 juillet 1953 à Paris", "Le travail forcé dans les colonies", "Les Indochinois immigrés de force (1939-1952)", "Les massacres de mai-juin 1945 en Algérie (Constantinois)", "Les essais nucléaires français en Algérie", "Les harkis et autres rapatriés coloniaux", "Harkis", "Indochinois", "Les « tirailleurs sénégalais »", "Les « lois mémorielles »", "La loi du 23 février 2005", "La Fondation Falco pour la mémoire de la guerre d’Algérie (2010)", "La loi Taubira de 2001 sur l’esclavage", "Légiférer sur l’histoire ?", "Livres, films, spectacles pour la reconnaissance", "“Hors-la-loi” de Rachid Bouchareb (2010)", "Réconciliation et réparations", "L’appel France-Algérie du 30 novembre 2007", "La restitution des objets et restes mortuaires coloniaux", "Les crânes d’Algériens au Musée de l’homme", "Les nostalgiques de la colonisation", "L’OAS et ses nostalgiques", "Condamnations", "Georges Frêche", "Hélie Denoix de 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=============================================== * 01/03/2024 Un podcast d'Affaires sensibles sur les crimes racistes à Marseille en 1973. **Début des années 1970. Depuis une décennie, l’Algérie n’est plus française, mais la guerre couve encore, dans les Bouches-du-Rhône en particulier. Autour de Marseille se sont installés des travailleurs immigrés algériens et des rapatriés d’Algérie, une communauté au sein de laquelle les jusqu’au-boutistes de la colonisation ont imposé par la force leur refus de l’indépendance. Alors que les travailleurs immigrés revendiquent des conditions de vie dignes, l’extrême-droite française réclame que soit stoppée l’immigration, qu’elle qualifie de sauvage. Dans ce contexte, un drame – l’assassinat d’un chauffeur de tram marseillais par un Algérien – a donné le signal d’une vague d’attentats contre des travailleurs imigrés. En l’espace de moins d’une semaine, sept ressortissants algériens ont été assassinés.** **[Le podcast d’« Affaires sensibles » sur France Inter](https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/affaires-sensibles/affaires-sensibles-du-jeudi-09-juin-2022-7588387)** * * * **A lire aussi sur notre site :** * [Un documentaire sur les crimes racistes en 1973 à Marseille](https://histoirecoloniale.net/un-documentaire-sur-les-crimes-racistes-en-1973-a-marseille/) * [Une journée d’études à Marseille](https://histoirecoloniale.net/une-journee-d-etudes-a-marseille-sur-les-crimes-racistes-de-1973/) [sur les crimes racistes de 1973](https://histoirecoloniale.net/une-journee-d-etudes-a-marseille-sur-les-crimes-racistes-de-1973/) * [La vague d’assassinats racistes](https://histoirecoloniale.net/la-vague-d-assassinats-racistes-de-1973-en-france-en-particulier-a-marseille/) [de 1973 en France,](https://histoirecoloniale.net/la-vague-d-assassinats-racistes-de-1973-en-france-en-particulier-a-marseille/) [en particulier à Marseille](https://histoirecoloniale.net/la-vague-d-assassinats-racistes-de-1973-en-france-en-particulier-a-marseille/) * [1973](https://histoirecoloniale.net/tag/1973/), [Marseille](https://histoirecoloniale.net/tag/marseille/), [Racisme](https://histoirecoloniale.net/tag/racisme/)
200 ans après la rançon imposée à Haïti, la France va-t-elle enfin sortir du déni ? Par Gilles Manceron et Eric Mesnard
https://histoirecoloniale.net/200-ans-apres-la-rancon-imposee-a-haiti-la-france-va-t-elle-enfin-sortir-du-deni/
2025-04-15T17:01:00
[ "Au temps des colonies", "Face à l’héritage de son passé colonial", "La reconnaissance du passé colonial", "Commémorations", "1962, la fin de la guerre d’Algérie", "Controverses", "Accusations, incitations à la repentance", "François Hollande et l’histoire coloniale", "La visite de Bouteflika en France en 2004", "Les guerres des mémoires", "Nicolas Sarkozy et l’histoire coloniale", "Discours de Dakar 2007", "Vous avez dit “terroristes” ?", "Ecrire et enseigner l’histoire coloniale", "L’enseignement", "Le rôle des historiens", "Histoire et mémoire des anticolonialismes", "Les communistes et la question coloniale", "L’accès aux archives coloniales", "La reconnaissance de l’esclavage", "La reconnaissance des crimes coloniaux 1830-1962", "Bigeard aux Invalides ?", "Charonne 8 février 1962", "Emmanuel Macron et les crimes du colonialisme", "L’affaire Audin", "L’assassinat d’Henri Curiel", "La grande répression d’Alger 1957", "Le 17 octobre 1961", "Le rôle de Jean-Luc Einaudi", "Papon et les deux archivistes", "Le massacre de Thiaroye décembre 1944", "Le massacre du 14 juillet 1953 à Paris", "Le travail forcé dans les colonies", "Les Indochinois immigrés de force (1939-1952)", "Les massacres de mai-juin 1945 en Algérie (Constantinois)", "Les essais nucléaires français en Algérie", "Les harkis et autres rapatriés coloniaux", "Harkis", "Indochinois", "Les « tirailleurs sénégalais »", "Les « lois mémorielles »", "La loi du 23 février 2005", "La Fondation Falco pour la mémoire de la guerre d’Algérie (2010)", "La loi Taubira de 2001 sur l’esclavage", "Légiférer sur l’histoire ?", "Livres, films, spectacles pour la reconnaissance", "“Hors-la-loi” de Rachid Bouchareb (2010)", "Réconciliation et réparations", "L’appel France-Algérie du 30 novembre 2007", "La restitution des objets et restes mortuaires coloniaux", "Les crânes d’Algériens au Musée de l’homme", "Les nostalgiques de la colonisation", "L’OAS et ses nostalgiques", "Condamnations", "Georges Frêche", "Hélie Denoix de 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======================================================================================================================= * 15/04/2025 La rançon infligée par la France en 1825 a grevé le développement d'Haïti. Depuis deux siècles, de la part de la France, ni reconnaissance, ni aucune forme de réparation. Il serait temps que cela cesse. Esclaves récoltant le coton à Cap-Haïtien à l’époque coloniale. Peinture du peintre haïtien J. Bélizaire (1982) (AFP – The Picture Desk – The Art Archive – Gianni Dagli Orti) **Publié dans le Blog Histoire coloniale et postcoloniale de Mediapart, le 11 avril 2025.** [Source](https://blogs.mediapart.fr/histoire-coloniale-et-postcoloniale/blog/110425/200-ans-apres-la-rancon-imposee-haiti-la-france-va-t-elle-enfin-sortir-du-d) **La France a encore du mal à se souvenir de l’histoire de son ancienne colonie de Saint-Domingue qui a arraché son indépendance après avoir imposé l’émancipation des 500 000 esclaves qui représentaient environ  90% de sa population.** **Fait emblématique de ce déni, en mars 2000, le président de la République, Jacques Chirac, a déclaré: _« Haïti n’a pas été, à proprement parler, une colonie française »_.Le propos en dit long sur le peu de mémoire que la France a gardé de son ancienne _« perle des Antilles »_, sa principale colonie aux XVIIème et XVIIIème siècles, celle qui lui fournissait, grâce au sucre, au café et au cacao, le plus de revenus.** **Deux siècles plus tard, le 10 avril 2025, le Centre des Archives du ministère des Affaires étrangères et de l’Europe a montré aux participants d’un colloque international intitulé « Contre la Révolution française, contre la Révolution haïtienne, les indemnités de 1825 » un document de l’époque reproduisant l’ordonnance signée le 17 avril 1825 par le roi Charles X.** **Ils ont pu lire son article 2 : _« Les habitants actuels de la partie française de Saint-Domingue verseront à la Caisse générale des dépôts et consignations de France, en cinq termes égaux, d’année en année, le premier échéant le 31 décembre 1825, la somme de 150 millions de francs, destinée à dédommager les anciens colons qui réclameront une indemnité »__._** **L’original de l’ordonnance portant le sceau royal et d’autres documents seront présentés par les archivistes des Archives nationales, à Pierrefitte, [lors de la rencontre organisée dans leur grand amphithéâtre le 17 avril 2025, deux siècles après sa rédaction](https://memoire-esclavage.org/bicentenaire-de-lindemnite-dhaiti-la-double-dette-et-apres)** **[(sur inscription)](https://histoirecoloniale.net/evenement/pierrefitte-sur-seine-la-double-dette-et-apres-evenement-organise-par-la-fme/).** **Une somme considérable a été exigée pour _« dédommager »_ les esclavagistes de la  perte  de leurs  _« biens »_, matériels et… humains.** **Une _« rançon de la liberté »_ qu’Haïti mettra un siècle à payer et qui a entravé durablement son développement. Une rançon qui, comme le montrent les archives, a grossi, sous la Monarchie de Juillet, sous le Second Empire et jusqu’aux débuts de la Troisième République, la fortune d’aristocrates français descendants, souvent lointains, d’esclavagistes qui avaient été propriétaires de terres et d’esclaves à Saint-Domingue.** Depuis deux siècles, de la part de la France, ni reconnaissance, ni aucune forme de réparation. Rien sous la présidence de Jacques Chirac (1995- 2007), malgré la constitution, fin 2003, d’un « Comité indépendant de réflexion et de propositions sur les relations franco-haïtiennes » chargé de « contribuer à nourrir par des propositions les réflexions et la capacité d’action de l’Etat ». Le rapport de ce comité présidé par Régis Debray, présenté au Quai d’Orsay le 28 janvier 2004 en présence du ministre, Dominique de Villepin, a vite été oublié (1). Le premier président français à se rendre en Haïti depuis l’indépendance en 1804 a été Nicolas Sarkozy, plus de deux siècles plus tard, pour une visite de quelques heures, le 17 février 2010, dans sa capitale, Port-au-Prince. Cela a fait dire à l’historien Christophe Wargny, auteur de _Haïti n’existe pas. 1804-2004 : deux cents ans de solitude_, dans [un entretien au quotidien _Le Monde_ publié alors](https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2010/02/17/la-france-a-oublie-haiti_1307419_3222.html), que la France avait _« oublié son ancienne colonie_ ». Selon lui, cette visite de Nicolas Sarkozy après le séisme intervenu le 12 janvier 2010 ne pouvait pas effacer deux cents ans d’ignorance. _« Après l’indépendance d’Haïti en 1804, la France a ostracisé son ancienne colonie. Elle l’a isolé politiquement et économiquement, puis elle l’a oublié »_. Pour l’historien : _« Portée par Toussaint Louverture, la révolution haïtienne était un soulèvement de gueux et d’anciens esclaves. Ce sont des “nègres libérés” qui ont bouté l’armée de Napoléon hors de la colonie la plus riche du monde. Ils ont humilié la France civilisatrice. Mais, à l’époque, Saint-Domingue fournissait 50 % du sucre produit à l’échelle mondiale. L’île exportait également de l’indigo et du tabac et elle ne pouvait commercer qu’avec la France. Pour assurer le travail dans les plantations, cinquante mille esclaves étaient “importés” chaque année. Avant la Révolution française, cela représentait 20 % du commerce triangulaire mondial. Les colons s’enrichissaient énormément puis rapatriaient leurs capitaux en métropole. C’était une économie du très court terme, mais elle était très profitable à la France. Après l’indépendance, de nombreux propriétaires blancs ont été contraints de fuir à Cuba ou vers le sud des Etats-Unis. Ceux qui sont restés ont été massacrés par les troupes du gouverneur Dessalines »._ **Une entrave au développement de l’île** ----------------------------------------- L’indépendance a coïncidé avec le début des difficultés économiques d’Haïti. La rupture avec la France et le blocus qu’elle a imposé à son commerce extérieur a pesé sur son essor. En reconnaissant Haïti en 1825, la France lui a imposé ce paiement, qui, déclarait Christophe Wargny en 2010, _« représente à peu près 10 milliards d’euros d’aujourd’hui. Le paiement de cette somme considérable a complètement obéré le développement d’Haïti jusqu’au début du XXe siècle »._ Le pays a également souffert de la volonté des gouvernants successifs d’imposer un système économique défavorable au petit peuple. La place des anciens propriétaires colons a vite été occupée par de nouvelles « élites », pour l’essentiel des militaires qui ont pris la place des anciens maîtres et se sont opposés aux aspirations des anciens esclaves à une réforme agraire qui aurait permis de substituer une économie vivrière aux cultures destinées à l’exportation. _« Haïti,_ précise l’historien_, est un pays dont le déficit commercial est béant. Il est à peine compensé par l’aide internationale et les fonds envoyés par la diaspora, qui représentent trois ou quatre fois le budget de l’Etat. S’ajoute également l’argent issu du trafic de drogue qui transite par Haïti en provenance de Colombie vers les Etats-Unis »._ Les Etats-Unis ont reconnu Haïti pendant la guerre de Sécession puis, entre 1915 et 1934, ont fait entrer le pays dans leur zone d’influence. La domination de la France a été remplacée par la leur, même si des élites haïtiennes poursuivaient souvent leurs études à Paris et si un grand nombre d’écrivains haïtiens ont vécu en France avant la seconde guerre mondiale. Cet auteur estimait en 2010 qu’un peu plus de 800 000 Haïtiens étaient installés à New York et à Miami alors qu’en France métropolitaine et dans les DOM, ils n’étaient que 120 000. Il ne faut pas oublier que le président d’Haïti, Jean-Pierre Boyer, représentant de ces nouvelles couches dominantes, a consenti, voire œuvré, à la souscription de la dette en 1825. De François Hollande à Emmanuel Macron -------------------------------------- Côté français, les choses n’ont guère progressé ensuite. Peu après l’élection en 2012 de François Hollande à la présidence de la République, l’anniversaire des 2010 ans de la victoire de Vertières sur le corps expéditionnaire envoyé par Napoléon Bonaparte, dont [l’un d’entre nous soulignait, dans un article publié dans _Mediapart_ en novembre 2013](https://histoirecoloniale.net/la-france-et-la-rancon-exigee-dhaiti-par-gilles-manceron/), l’importance inaugurale dans la longue série des révoltes d’émancipation des peuples colonisés, n’a fait l’objet d’aucune commémoration. En mai 2015, François Hollande, dans un grand discours contre l’esclavage prononcé en Guadeloupe, a déclaré que, face à l’histoire, il « _acquitterait \[…\] la dette »_ d’Haïti. Ce qui revenait, à deux jours de sa première visite officielle présidentielle dans l’ancienne colonie de Saint-Domingue, à donner l’impression qu’il allait rouvrir le dossier des réparations financières qui empoisonnait les relations entre Paris et Haïti. [Le quotidien _Libération_, qui en a rendu compte](https://www.liberation.fr/france/2015/05/12/a-haiti-hollande-repare-sa-boulette-de-la-dette_1308411/?redirected=1), évaluait alors à 17 milliards d’euros la somme de 150 millions de francs-or qu’Haïti avait dû payer. Mais François Hollande a aussitôt tenté de préciser sa formule en ajoutant : _« Dette morale bien sûr »_. Et maintenant ? --------------- Quant à Emmanuel Macron, le 19 novembre 2024, dans un lieu hautement symbolique de l’histoire de l’esclavage et de la traite, [comme l’a souligné la Fondation pour la mémoire de l’esclavage](https://x.com/fondation_me/status/1859733141570846997) (FME), sur le Quai de Valongo à Rio, l’une des premières destinations de la traite atlantique, il a tenu des [propos méprisants sur Haïti et les Haïtiens](https://histoirecoloniale.net/haiti-le-deni-de-macron-de-notre-histoire-coloniale/), affirmant que ces derniers _« sont complètement cons »_ et qu’ils _« se sont détruits eux-mêmes »_ en changeant de dirigeant. Aurait-il parlé en ces termes des citoyens des Etats-Unis à propos de l’élection de Donald Trump ? Sait-il que les ancêtres de ceux qu’il a insultés sont venus à bout d’une expédition envoyée par Napoléon Bonaparte après qu’ils aient arraché l’abolition de l’esclavage ? Sait-il que « la première défaite de Napoléon, comme l’a souligné le grand historien Marcel Dorigny, n’est ni Bailén en Espagne (juillet 1808), ni Moscou (octobre 1812), mais Vertières en Haïti, le 18 novembre 1803 ? Sait-il enfin [l’énorme responsabilité historique de la France](https://histoirecoloniale.net/la-france-va-t-elle-assumer-sa-responsabilite-coloniale-envers-haiti/), toujours inassumée, même si elle n’est pas la seule cause, dans l’endettement et la pauvreté actuelle d’Haïti ? 200 ans après l’ordonnance du roi Charles X imposant cette véritable rançon à son ancienne colonie, il serait temps qu’une vraie reconnaissance des faits s’opère en France et qu’un débat s’instaure sur les modalités des réparations nécessaires. Cette véritable rançon [révolte les Français attachés réellement aux droits de l’Homme](https://www.ldh-france.org/haiti-1825-2025-le-temps-est-venu-de-reparer-et-de-reconstruire/). Des députés s’en préoccupent : le 9 avril 2025 une proposition de résolution _« visant à la reconnaissance, au remboursement et à la réparation par la France de la “double dette” d’Haïti »_ a été déposée à l’Assemblée nationale par des député.e.s du groupe de la gauche démocratique et républicaine (GDR). Emmanuel Macron va-t-il s’exprimer à l’occasion du bicentenaire de cette injustice ? C’est [ce que lui ont demandé un ensemble d’associations](https://www.ldh-france.org/1825-2025-la-dette-dhaiti-a-200-ans/) à l’occasion des 200 ans de cette ordonnance inique, [qui va être marqué par un grand nombre d’initiatives](https://www.lhistoire.fr/quand-la-france-faisait-payer-ha%C3%AFti). Parmi elles, le 17 avril 2025, les Archives nationales vont présenter les actes officiels en vertu desquels les propriétaires d’esclaves, leurs enfants, petits enfants et autres ayant-droits ont vu leur fortune grossir grâce l’argent provenant des impôts prélevés sur les habitants majoritairement ruraux et délaissés du pays de leurs anciens esclaves. Quitte, comme l’a découvert le directeur adjoint de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, Pierre-Yves Bocquet, à ce que la France empoche le trop-perçu des sommes versées par Haïti et qui n’avaient pas servi à des indemnisations. Une demande solennelle à l’intention des plus hautes autorités de notre pays va être adressée au président de la République, Emmanuel Macron, lors de [la rencontre qui va se tenir au siège des Archives nationales, à Pierrefitte, le 17 avril 2025](https://histoirecoloniale.net/evenement/pierrefitte-sur-seine-la-double-dette-et-apres-evenement-organise-par-la-fme/), et qui réunira des associations de la diaspora haïtienne et de la société française. (1) Ce rapport a été publié par les éditions La Table ronde en 2004 sous le titre _Haïti et la France_. * * * **Lire aussi sur notre site** ### • [Marcel Dorigny : « dans l’amnésie collective touchant à la mémoire coloniale, le point de départ c’est Haïti »](https://histoirecoloniale.net/marcel-dorigny-dans-l-amnesie/), **publié le 14 mai 2013.**  **La plainte en justice que le Conseil représentatif des associations noires (CRAN) a déposé contre la Caisse des dépôts et consignations remet au premier plan le débat sur les dédomagements de la traite négrière, plus d’un siècle et demi après son abolition.** ### • [S**ix articles** du_**New York Times**_ : France et Haïti, la « double dette de l’indépendance »,](https://histoirecoloniale.net/france-et-haiti-la-double-dette-de-l-independance/) **publié le 24 mai 2022.**  **Dans une série de six articles, traduits notamment en français et en kreyol haïtien, le _New York Times_ revient sur la « double dette » qui fut durant des décennies le prix imposé par la France à Haïti pour lui avoir arraché son indépendance et aboli l’esclavage, dont l’effet désastreux se fait encore sentir dans l’économie haïtienne. Nous reproduisons un article publié en 2021 par _Mediapart_ qui synthétise les travaux historiques sur cette question, ainsi qu’un autre du 23 mai 2022 qui donne les liens vers les six articles du _New York Times_.** ### • [Le président de la Fondation pour la Mémoire de l’esclavage, Jean-Marc Ayrault, rend hommage à la révolution haïtienne](https://histoirecoloniale.net/le-president-de-la-fondation-pour-la-memoire-de-l-esclavage-jean-marc-ayrault/), **publié le 26 juillet 2022.** **L’enquête du _New York Times_ dont notre site a rendu compte a attiré l’attention sur l’indemnité que Charles X a obligé en 1825 la République d’Haïti à payer aux anciens colons français pour prix de son indépendance conquise en 1804. Jean-Marc Ayrault, président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage (FME), revient sur l’importance de ces faits.** ### • [« Après Vertières. Haïti, épopée d’une nation », par Jean-Claude Bruffaerts et Jean-Marie Théodat](https://histoirecoloniale.net/apres-vertieres-haiti-epopee-dune-nation-par-jean-claude-bruffaerts-et-jean-marie-theodat/), **publié le 2 janvier 2024.** **Jean-Claude Bruffaerts, membre de l’Association Haïti Patrimoine, et Jean-Marie Théodat, géographe et maître de conférences, déjà auteurs de _Haïti-France – Les chaînes de la dette. Le rapport Mackau (1825)_,** **publient un ouvrage important, préfacé par Bertrand Badie**. ### • [La France va-t-elle assumer sa responsabilité coloniale envers Haïti ?](https://histoirecoloniale.net/la-france-va-t-elle-assumer-sa-responsabilite-coloniale-envers-haiti/), **publié le 1er mai 2024.**  **La Fondation pour la mémoire de l’esclavage (FME) et vingt ONG demandent à la France d’assumer sa responsabilité historique dans le drame que vit la population haïtienne.** ### • [Strasbourg : conférence de Jean-Marie Théodat : « Haïti, une histoire sous silence »](https://histoirecoloniale.net/evenement/strasbourg-conference-haiti-une-histoire-sous-silence/), **publié le 15 novembre 2024**.  ### • [Après Thiaroye, Haïti attend aussi la reconnaissance de la France](https://histoirecoloniale.net/apres-thiaroye-haiti-attend-aussi-la-reconnaissance-de-la-france/), **publié le 15 décembre 2024.**  **Un billet de Blog publié sur Mediapart le 11 décembre 2024 dans lequel Pierre Ruth et Charles Sadrac, membres fondateurs du Haut Conseil de Coopération et de Développement, interrogent les autorités françaises.** * * * * [Abolition de l'esclavage](https://histoirecoloniale.net/tag/abolition-de-lesclavage/), [Dette](https://histoirecoloniale.net/tag/dette/), [Haïti](https://histoirecoloniale.net/tag/haiti/), [Saint-Domingue](https://histoirecoloniale.net/tag/saint-domingue/)
2012 : le Journal de Mouloud Feraoun à l’Odéon
https://histoirecoloniale.net/2012-le-journal-de-mouloud-feraoun/
2013-09-22T14:24:30
[ "Au temps des colonies", "Face à l’héritage de son passé colonial", "La reconnaissance du passé colonial", "Commémorations", "1962, la fin de la guerre d’Algérie", "Controverses", "Accusations, incitations à la repentance", "François Hollande et l’histoire coloniale", "La visite de Bouteflika en France en 2004", "Les guerres des mémoires", "Nicolas Sarkozy et l’histoire coloniale", "Discours de Dakar 2007", "Vous avez dit “terroristes” ?", "Ecrire et enseigner l’histoire coloniale", "L’enseignement", "Le rôle des historiens", "Histoire et mémoire des anticolonialismes", "Les communistes et la question coloniale", "L’accès aux archives coloniales", "La reconnaissance de l’esclavage", "La reconnaissance des crimes coloniaux 1830-1962", "Bigeard aux Invalides ?", "Charonne 8 février 1962", "Emmanuel Macron et les crimes du colonialisme", "L’affaire Audin", "L’assassinat d’Henri Curiel", "La grande répression d’Alger 1957", "Le 17 octobre 1961", "Le rôle de Jean-Luc Einaudi", "Papon et les deux archivistes", "Le massacre de Thiaroye décembre 1944", "Le massacre du 14 juillet 1953 à Paris", "Le travail forcé dans les colonies", "Les Indochinois immigrés de force (1939-1952)", "Les massacres de mai-juin 1945 en Algérie (Constantinois)", "Les essais nucléaires français en Algérie", "Les harkis et autres rapatriés coloniaux", "Harkis", "Indochinois", "Les « tirailleurs sénégalais »", "Les « lois mémorielles »", "La loi du 23 février 2005", "La Fondation Falco pour la mémoire de la guerre d’Algérie (2010)", "La loi Taubira de 2001 sur l’esclavage", "Légiférer sur l’histoire ?", "Livres, films, spectacles pour la reconnaissance", "“Hors-la-loi” de Rachid Bouchareb (2010)", "Réconciliation et réparations", "L’appel France-Algérie du 30 novembre 2007", "La restitution des objets et restes mortuaires coloniaux", "Les crânes d’Algériens au Musée de l’homme", "Les nostalgiques de la colonisation", "L’OAS et ses nostalgiques", "Condamnations", "Georges Frêche", "Hélie Denoix de Saint-Marc", "Hommages aux victimes de l’OAS", "Jean-François Collin", "Mémorial du Quai Branly", "Patrick Buisson", "Réhabilitations", "Le Pen et la torture", "Les pieds-noirs « nostalgériques »", "Villes du Midi et mémoire de l’Algérie française", "Aix-en-Provence", "Béziers", "Marignane", "Marseille", "Montpellier", "Nice", "Perpignan", "Toulon", "Racisme et islamophobie", "Gestion postcoloniale de l’immigration", "Immigration algérienne en France", "Vers la « décristallisation » du statut des anciens combattants coloniaux ?", "Identité nationale", "Islamophobie", "Foulard et voile", "Le racisme postcolonial", "Contrôle au faciès", "Les “banlieues”", "Zyed & Bouna", "Racisme de couleur et islamophobie", "Séquelles politiques postcoloniales", "L’exportation du modèle français de guerre anticoloniale", "La Françafrique", "La guerre de Libye (2011)", "La guerre du Mali (depuis 2013)", "Le « maintien de l’ordre » en France", "Immigrations", "Musées et créations contemporaines", "Au 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"Maghreb", "Algérie", "Algérie coloniale (1830 – 1962)", "1830-1880", "Abd el-Kader", "La conquête (1830-1871)", "1881-1944", "1945-1962", "Le témoignage de Bachir Hadjadj", "Les Européens d’Algérie et leur exode", "Albert Camus et l’Algérie", "Les massacres de mai-juin 1945 en Algérie (Constantinois)", "Soulèvement et répression du Nord-Constantinois (août 1955)", "Les méthodes de l’armée française", "Les camps", "Les exactions : torture, viols, exécutions extrajudiciaires", "Les mouvements nationalistes", "Les résistances à la guerre d’Algérie", "Les violences de l’OAS", "Affaire Kubasiak", "Chateau-Royal, mars 1962", "Oran 1962", "Rue d’Isly, mars 1962", "Livres et films sur la guerre d’Algérie", "Français, musulmans, juifs d’Algérie", "Depuis 1962", "Mémoire et histoire en Algérie", "Algérie : les affrontements des années 1990", "Algérie post 1962", "Rapports franco-algériens", "De 1962 à 2006", "De 2007 à 2012", "Depuis 2012", "Maroc", "Affaire Ben Barka", "Arbitraire au Maroc", 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=============================================== * 22/09/2013 Un événement : le 13 février 2012 la parole de Mouloud Feraoun a résonné à l'intérieur d'un théâtre national français. Arezki Metref était à l'Odéon pour la représentation du _[Contraire de l'amour](https://histoirecoloniale.net/2012-le-journal-de-mouloud-feraoun/4579)_, adapté du _Journal_ de Mouloud Feraoun et mis en scène par Dominique Lurcel, et interprété par Samuel Churin et Marc Lauras. Mouloud Feraoun à l’Odéon ------------------------- par Arezki Metref, _Le Soir d’Algérie_, le 26 février 2012 C’est ce dont témoigne le triomphe reçu à l’Odéon par « Le contraire de l’amour », pièce tirée du désormais célèbre journal de Feraoun, donnée par la compagnie « Les Passeurs de mémoire ». Un tonnerre d’applaudissements à Samuel Churin, comédien, qui par son interprétation, reconnaît et sert Feraoun comme un auteur universel, bien enraciné dans son terroir, ainsi qu’à Marc Lauras, violoncelliste, et à Dominique Lurcel, le metteur en scène. Mais le triomphe fait par les quelques 800 spectateurs offrant un standing ovation de plusieurs dizaines de minutes et les cinq rappels aux artistes, s’adresse d’abord aux écrits de Feraoun, à sa sensibilité et à son courage de tout dire, y compris ses doutes et son incrédulité, tout au long d’une guerre qui a ébranlé bien des certitudes historiques. Que ce discours soit abrité par une institution parisienne aussi prestigieuse que l’Odéon, est d’autant plus louable en ces temps de reflux de l’idée d’inégalités des civilisations. Faut-il rappeler que les idées d’inégalité entre les hommes ont été théorisées par un certain Gobineau et qu’elles ont toujours été sous-jacentes à l’entreprise et à la sanctification de la colonisation comme œuvre de… bienfaisance. Des millions de morts plus tard, il se trouve encore des ministres en France, pour soutenir avec un cynisme implacable, que les civilisations ne se valent pas. La vie et la mort, surtout la mort, de Mouloud Feraoun infligent un cinglant démenti à ce type de discours. Cette année, on célèbre le 50e anniversaire de ce 15 mars 1962. Ce jour là, un commando de l’OAS déboule dans une réunion des Centres sociaux, dont Mouloud Feraoun est devenu inspecteur, à Château-Royal sur les hauteurs de la capitale. Les deltas avaient une liste. Ils font sortir de la salle cinq personnes dont Mouloud Feraoun, les plaquent contre un mur et les exécutent. La fin tragique de Mouloud Feraoun, dans la confusion de ces temps de fin du monde pour la colonisation, est en soi un signe de son appartenance au camp anticolonial. Ceci aurait logiquement dû infléchir la sentence de ces critiques algériens qui, adossés au nationalisme dont ils ont emprunté les œillères, ont dénié à Feraoun jusqu’à l’amour de sa patrie. Il ne l’exprimait pas en puisant dans le bréviaire établi par le clergé du parti unique ! Ils l’ont condamné, bien que victime de l’OAS qui ne tuait pas au hasard ! Comme quoi, Feraoun ne s’est pas fait des ennemis que dans le camp colonialiste. Il s’en fait aussi, à retardement et en son absence, dans celui des crieurs publics de la certitude nationaliste dans une Algérie pourtant désormais indépendante. Cet extrémisme, qui a longtemps sévi tant dans la presse qu’à l’université, celui consistant à donner au prince des gages de patriotisme en tapant sur Feraoun, a heureusement reculé. On reconnaît désormais, que les doutes de Feraoun étaient davantage puisés dans la lucidité sur les conditions de la lutte pour l’indépendance, que dans une foi patriotique supposée friable. Si Mouloud Feraoun a été le fruit de l’école française parce qu’il n’était pas possible de faire autrement à l’époque, si en tant qu’instituteur il a immanquablement baigné dans l’univers scolaire français avec ses auteurs et ses références, il n’a jamais pour autant été « assimilé ». Ni dans sa vie privée qui était celle d’un instituteur kabyle, kabyle avant d’être instituteur d’ailleurs, ni dans sa vie d’auteur. Quel « assimilé » aurait pu écrire « Le fils du pauvre », voyons ! De toute son œuvre, cependant, la plus forte demeure celle qu’il n’avait pas envisagée comme un travail littéraire, mais seulement comme un témoignage. Le journal palpitant d’un témoin sagace dont l’équidistance entre les exactions de l’armée française et certaines outrances du FLN, n’est pas du tout le signe d’une abdication patriotique, mais bien celui d’une modération qui dans l’excès d’aujourd’hui, perçoit la violence de demain. On ne peut que reconnaître à Feraoun une vision anticipatrice, pour ne pas dire prophétique. Mouloud Feraoun est le seul écrivain connu de sa génération qui a passé toute la guerre parmi les siens, encourant les mêmes dangers qu’eux, avant d’en être aussi un martyr. Il commence son journal à la date du 1er novembre 1955, à 18h30. Les premiers mots en sont : « Il pleut sur la ville ». Cette notation, au premier jour, porte déjà en elle, toute la tension qui allait accompagner le combat pour l’indépendance de l’Algérie : « Non, vraiment, il n’y a rien à se dire aujourd’hui 1er novembre, jour triste des morts indifférents, des vivants inquiets, des Français qui se refusent de comprendre, des Kabyles qui refusent d’expliquer ». Il ne nous échappe pas que si Mouloud Feraoun a choisi le premier anniversaire du déclenchement de la guerre de libération en novembre 1954 pour entreprendre son journal, c’est qu’il tenait à commencer par une date symbolique. La volonté de témoigner avec exactitude. Le 14 mars 1962, la veille même de sa mort, il écrivait : « À Alger, c’est la terreur. Les gens circulent tout de même et ceux qui doivent gagner leur vie ou sont obligés simplement de sortir et sortent sans trop savoir s’ils vont revenir ou tomber dans la rue.(…) Bien sûr, je ne veux pas mourir et je ne veux absolument pas que mes enfants meurent mais je ne prends aucune précaution particulière… » Ses dernières lignes sont : « Mais chaque fois que l’un d’entre nous sort, il décrit au retour un attentat ou signale une victime ». C’est tout simplement bouleversant d’entendre le verbe de Feraoun résonner à l’Odéon. On croirait qu’une justice immanente a levé la forme de sentence qui aurait pu faire sombrer son témoignage, déchirant, intelligent, dans les bas fonds de l’oubli. Il faut savoir gré à ceux qui ont œuvré à cette résurrection. **Arezki Metref** [![Image 6: contrare_de_lamour.jpg](https://histoirecoloniale.net/wp-content/uploads/2013/09/contrare_de_lamour-150x150.jpg)](https://histoirecoloniale.net/wp-content/uploads/2013/09/contrare_de_lamour.jpg) * [Assassinat de Château-Royal, 15 mars 1962](https://histoirecoloniale.net/tag/assassinat-de-chateau-royal-15-mars-1962/), [Film](https://histoirecoloniale.net/tag/film/), [Mouloud Feraoun](https://histoirecoloniale.net/tag/mouloud-feraoun/), [OAS](https://histoirecoloniale.net/tag/oas/)
2013 : centenaire de la naissance de Mouloud Feraoun
https://histoirecoloniale.net/2013-centenaire-de-la-naissance-de/
2013-09-22T08:05:23
[ "Au temps des colonies", "Face à l’héritage de son passé colonial", "La reconnaissance du passé colonial", "Commémorations", "1962, la fin de la guerre d’Algérie", "Controverses", "Accusations, incitations à la repentance", "François Hollande et l’histoire coloniale", "La visite de Bouteflika en France en 2004", "Les guerres des mémoires", "Nicolas Sarkozy et l’histoire coloniale", "Discours de Dakar 2007", "Vous avez dit “terroristes” ?", "Ecrire et enseigner l’histoire coloniale", "L’enseignement", "Le rôle des historiens", "Histoire et mémoire des anticolonialismes", "Les communistes et la question coloniale", "L’accès aux archives coloniales", "La reconnaissance de l’esclavage", "La reconnaissance des crimes coloniaux 1830-1962", "Bigeard aux Invalides ?", "Charonne 8 février 1962", "Emmanuel Macron et les crimes du colonialisme", "L’affaire Audin", "L’assassinat d’Henri Curiel", "La grande répression d’Alger 1957", "Le 17 octobre 1961", "Le rôle de Jean-Luc Einaudi", "Papon et les deux archivistes", "Le massacre de Thiaroye décembre 1944", "Le massacre du 14 juillet 1953 à Paris", "Le travail forcé dans les colonies", "Les Indochinois immigrés de force (1939-1952)", "Les massacres de mai-juin 1945 en Algérie (Constantinois)", "Les essais nucléaires français en Algérie", "Les harkis et autres rapatriés coloniaux", "Harkis", "Indochinois", "Les « tirailleurs sénégalais »", "Les « lois mémorielles »", "La loi du 23 février 2005", "La Fondation Falco pour la mémoire de la guerre d’Algérie (2010)", "La loi Taubira de 2001 sur l’esclavage", "Légiférer sur l’histoire ?", "Livres, films, spectacles pour la reconnaissance", "“Hors-la-loi” de Rachid Bouchareb (2010)", "Réconciliation et réparations", "L’appel France-Algérie du 30 novembre 2007", "La restitution des objets et restes mortuaires coloniaux", "Les crânes d’Algériens au Musée de l’homme", "Les nostalgiques de la colonisation", "L’OAS et ses nostalgiques", "Condamnations", "Georges Frêche", "Hélie Denoix de Saint-Marc", "Hommages aux victimes de l’OAS", "Jean-François Collin", "Mémorial du Quai Branly", "Patrick Buisson", "Réhabilitations", "Le Pen et la torture", "Les pieds-noirs « nostalgériques »", "Villes du Midi et mémoire de l’Algérie française", "Aix-en-Provence", "Béziers", "Marignane", "Marseille", "Montpellier", "Nice", "Perpignan", "Toulon", "Racisme et islamophobie", "Gestion postcoloniale de l’immigration", "Immigration algérienne en France", "Vers la « décristallisation » du statut des anciens combattants coloniaux ?", "Identité nationale", "Islamophobie", "Foulard et voile", "Le racisme postcolonial", "Contrôle au faciès", "Les “banlieues”", "Zyed & Bouna", "Racisme de couleur et islamophobie", "Séquelles politiques postcoloniales", "L’exportation du modèle français de guerre anticoloniale", "La Françafrique", "La guerre de Libye (2011)", "La guerre du Mali (depuis 2013)", "Le « maintien de l’ordre » en France", "Immigrations", "Musées et créations contemporaines", "Au 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===================================================== * 22/09/2013 Il est intéressant, dans la mesure où cet écrivain reste assez méconnu en France – même si l’on peut saluer la réédition[3](https://histoirecoloniale.net/2013-centenaire-de-la-naissance-de/#easy-footnote-bottom-3-4498), à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie et de celui des Accords d’Evian, du _Journal_ de cet écrivain en collection Seuil Points qui met ainsi à la portée de tous un écrit essentiel de cette guerre – il est donc intéressant de chercher de l’autre côté de la Méditerranée (même quand elle s’édite dans des circuits périphériques en France) ce qui s’est écrit pour le cinquantenaire de son assassinat (mars 1962) ou le centenaire de sa naissance (2013). [4](https://histoirecoloniale.net/2013-centenaire-de-la-naissance-de/#easy-footnote-bottom-4-4498) Ci-dessous un dossier établi par Christiane Chaulet Achour. Dossiers en revues ------------------ * La revue _[Berbères – Actualités et Culture](http://www.acbparis.org/index.php?option=com_content&view=article&id=144:revue58-59&catid=91:revuesarchivees2001-2010&Itemid=479)_ avait précédé les commémorations avec un beau numéro en 2008 consacré à l’écrivain : – Présentation du colloque « les héritages de Mouloud Feraoun », par Nourredine Saadi – Pour une relecture perpétuelle de Feraoun, par Arezki Metref – Les amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs compagnons par Michel Lambart – Mouloud Feraoun et Tizi-Hibel par Mohand Dahmous – Les héritages ambigus par Malek Alloula – L’héritage de Mouloud Feraoun par Janine Caraguel – Le journal de Mouloud Feraoun par Denise Brahimi – Déshéritage et héritage de Mouloud Feraoun par Nabile Farès * Un colloque international a été organisé à Alger les 15 au 17 mars 2012 par le [CNRPAH](http://www.cnrpah.org/index.php/colloques-internationaux-2005-2011/39-feraoun) (Slimane Hachi, organisateurs scientifiques Naget Khadda et Youcef Nacib). La publication des actes en restituera la richesse. Il a réuni des universitaires algériens, marocains, égyptiens, maliens, français, japonais, américains et allemands, spécialistes de cette œuvre autour de trois thématiques : – Mouloud Feraoun, un intellectuel algérien du XXe siècle » – «L’aventure du roman » – une table ronde avec des témoins et des écrivains. * Enfin, pour nous en tenir à ces trois références, avant de présenter la plus actuelle, le magazine littéraire algérois, _[L’ivrEscq](http://www.livrescq.com/livrescq/?p=2932)_ proposait dans son n° 16 de Mars/Avril 2012, un dossier très documenté : « Cinquantenaire de l’assassinat de Mouloud Feraoun, Lettres inédites, l’héritage feraounien », sous la coordination d’Hamid Nacer-Khodja. * C’est au tour d’une quatrième publication collective conséquente de sortir ce mois de septembre le dossier proposé par _[Algérie Littérature/Action](http://marsa-algerielitterature.info/sommaires/277-lor-du-temps.html)_ – N° 173-176, sept.-déc. 2013 : « Mouloud Feraoun : le centenaire ». Avec les articles inédits suivants: – « Mouloud Feraoun, les arcanes d’une écriture citoyenne, le Journal », de Christiane Chaulet Achour – « Mouloud Feraoun sous le regard de Jean Sénac », par Hamid Nacer-Khodja – « Pour une relecture perpétuelle de Feraoun », par Arezki Métref – « Feraoun : écrire pendant la colonisation, ou l’usage de la ruse », par Afifa Bererhi. Les documents : – Article de Driss Chraïbi (Les Lettres Françaises, mars 1962) – Préface de Mouloud Mammeri (Rééd. La terre et le sang, 1992). Et enfin un compte-rendu de la biographie de Mouloud Feraoun par José Lenzini – qui a déjà donné lieu à des articles depuis juillet 2013 – dont nous reprenons ci-dessous de larges extraits. \_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_\_ ------------------------------------------------------ **_Christiane Chaulet Achour à propos de_** _**_Mouloud Feraoun – Un écrivain engagé_ de José Lenzini[1](https://histoirecoloniale.net/2013-centenaire-de-la-naissance-de/#easy-footnote-bottom-1-4498) Biographie, préface de Louis Gardel, Actes Sud SOLIN, collection « Archives du colonialisme », 374 p. **_ \[…\] La présentation de l’éditeur au verso de la couverture donne une des tonalités récurrentes de cet ouvrage : l’obsessionnelle citation de Camus, masquant plus qu’elle ne la révèle, l’originalité de l’écrivain algérien, caractérisé comme ami d’Albert Camus, écrivain sur lequel José Lenzini a beaucoup publié. Frères de centenaire en quelque sorte, au même titre, peut-on le rappeler qu’un Aimé Césaire, qu’un Jean-Jacques Rabemananjara, qu’un Albert Cossery ou qu’une Marguerite Taos Amrouche, tous nés aussi en 1913, pour citer des écrivains qui ont partagé, selon leurs situations et leurs pays, de semblables expériences du même côté de la fracture coloniale que Mouloud Feraoun. Et si un nom de Français d’Algérie s’impose à mettre en écho avec celui de Feraoun en 4ème de couverture, ce serait celui d’Emmanuel Roblès. Cette quatrième de couverture poursuit, dès sa seconde phrase par une contre-vérité – « Dans cette première biographie de Mouloud Feraoun… » -, puisque deux biographies ont précédé celle-ci. En 1982, aux éditions du Seuil, Marie-Hélène Chèze publiait, _Mouloud Feraoun – La voix et le silence_ dont la présentation en 4e de couverture est particulièrement pertinente : « Dans cette biographie de l’un des plus importants écrivains algériens de langue française, Marie-Hélène Chèze retrace le destin bouleversant de ce « fils de pauvre », instituteur du bled, ami et confrère d’Emmanuel Roblès, qui sut témoigner de la permanence et de l’originalité de la civilisation berbère et, à l’époque douloureuse de la Guerre de Libération, se faire l’avocat de la lutte du peuple algérien, sans cesser d’espérer en la réconciliation. Sa mort tragique donne rétrospectivement une portée universelle à sa démarche d’écrivain et à son combat d’homme libre. » M-H. Chèze avait auparavant publié une étude sur Emmanuel Roblès. Elle proposait, pour Feraoun, une biographie honnête et sensible qui tentait de conserver à la voix du biographe une neutralité par rapport aux informations sur la vie de cet homme, puisées essentiellement dans son œuvre. La seconde biographie paraissait en 1990, aux éditions de L’Harmattan dans la collection « Classiques pour demain » ; elle est signée Jack Gleyze et suit également l’itinéraire de l’écrivain en parcourant les étapes de son écriture et en « lisant » sa position pendant la guerre à partir des convictions qui sont celles du biographe (une étude analytique des références et J. Gleyze et de José Lenzini serait très intéressante pour saisir leur point de vue sur l’Algérie en guerre). Elle est titrée, _Mouloud Feraoun_. Notons que ces deux biographies sont quelques fois citées au fil des pages de l’œuvre de J. Lenzini. A ces deux biographies, il faudrait ajouter, comme le signale J. Gleyze dans sa bibliographie (p. 125), les études d’Edouard Guitton, _Mouloud Feraoun et l’Algérie du silence_, en 1963 (cité plusieurs fois par José Lenzini) ; « Mouloud Feraoun ou l’homme-frontière » dans le volume de Jean Déjeux consacré à _La Littérature maghrébine d’expression française_ en 1970. En 1982, l’excellente présentation de Youssef Nacib, _Mouloud Feraoun_ dans la collection « Classiques du monde », initiée par la SNED et Nathan (collection qui n’a malheureusement pas perduré), étude citée par José Lenzini. En 1986, Christiane Achour publiait, _Mouloud Feraoun – Une voix en contrepoint_. En 2001, Robert Elbaz et Martine Mathieu-Job éditaient chez Karthala, _Mouloud Feraoun ou l’émergence d’une littérature_. Ces études ne sont pas des biographies à proprement-parler, mais d’une part elles s’appuient sur des données biographiques attestées, ce qui est attendu pour une œuvre dont la part personnelle est importante – comme le rappelle dans ce dossier qu’_Algérie Littérature/Action_ propose les différents articles inédits d’Afifa Bererhi, de Christiane Chaulet Achour, d’Arezki Metref et d’Hamid Nacer-Khodja –, en problématisant ce rapport complexe et non mécanique entre une vie et une écriture. Ces précautions qui ne sont pas inutiles ne sont pas assez prises par les trois biographes qui traitent sur le même plan les citations de l’œuvre et des propos attestés ou prêtés à Mouloud Feraoun. Nous évoquions précédemment la gêne ressentie à la lecture de _Mouloud Feraoun – Un écrivain engagé_ : cette confusion en fait partie. La citation du _Pacte autobiographique_ de P. Lejeune pour sa définition de l’autobiographie (p. 135) semble autoriser J. Lenzini à cette confusion alors qu’au contraire elle devrait l’inciter à la prudence comme elle nous a incitée, en 1982 dans notre thèse, _Abécédaires en devenir_, à interroger l’écart entre la parole littéraire et le témoignage (thèse éditée en Algérie en 1985). Rappelons enfin que toutes les études sur Mouloud Feraoun – et même si elles sont moins nombreuses que sur d’autres écrivains algériens, elles existent…–, introduisent des « mini » biographies de l’écrivain. Si on les superposait, on retrouverait le noyau essentiel des informations connues sur la vie de l’écrivain, le plus souvent à partir de son œuvre. Aussi la première question à poser à cette nouvelle biographie est de nous demander ce qu’elle nous apprend de Feraoun par rapport à ce que nous savions déjà. La seconde question serait, elle, la suivante : dans le récit offert – et il faut revenir sur cette notion de « récit » –, quels sont les choix donc les silences et qu’induisent-ils ? C’est un lieu commun de dire qu’une biographie nous en apprend autant sur le biographe que sur le biographé. Et quand celui-ci ne peut plus répondre, quelle liberté enivrante que celle qui est laissée à l’ « aède » et aux informateurs qu’il a privilégiés ! Car, on ne peut s’y tromper : une biographie donne rarement la « vérité » – si tant est qu’elle existe – sur une vie mais une narration dont le sujet n’est que l’objet d’un autre sujet énonciateur qui est le biographe. La biographie est « scénographie » qui joue de multiples façons entre le récit premier (ce que j’appelais précédemment le noyau essentiel des faits avérés et recoupés) et le récit que nous lisons, récit second, sorte d’ »alter-fiction », si nous osons ce néologisme sur le modèle de « l’auto-fiction ». Ce que le biographe met en œuvre est une dynamique interactionnelle entre l’œuvre, son contexte et des témoignages. Il est bien maître du discours et avance, dans le champ des idées et des sensibilités, un portrait imaginé au fil des informations recueillies et de ses propres convictions. On conviendra que la double réalité qui caractérise la fin de la vie de Mouloud Feraoun – sa volonté de rester dans un pays en guerre malgré les menaces qui pèsent sur lui puis son assassinat –, ne peut être traitée avec une neutralité absolue tant les passions ne sont pas éteintes cinquante ans après l’indépendance de l’Algérie. Notons, du côté des atouts de cette nouvelle biographie, le cahier iconographique (dont les deux premières biographies étaient dépourvues), comportant huit photos peu connues, sauf celle avec Camus. \[…\] et la mise en images et en mots de Dehbia, la jeune cousine épousée alors qu’elle a 15 ans. \[…\] José Lenzini exploite \[…\] les entretiens avec trois des enfants Feraoun : Ali (surtout), Mokrane et Fazia \[…\] Cette mise en scène de Dehbia montre le procédé constant utilisé dans cette biographie, celui de la reconstitution fictionnelle : j’entends par là, la manière de raconter où le narrateur choisit une vision avec Feraoun, lui prêtant des pensées dont il ne peut que les avoir imaginées. \[…\] Le lecteur doit savoir alors qu’on est dans le « roman de Mouloud Feraoun » et non dans sa biographie au sens strict du terme. \[…\] Plus contestable est l’insertion d’extraits d’une interview de Messali Hadj (p. 105-106) ainsi commentée : « Mouloud Feraoun applaudit l’analyse même si, à l’époque, il ne semble pas encore convaincu que l’indépendance de l’Algérie soit la seule solution envisageable. Néanmoins, comme tant d’autres, Feraoun est d’accord avec le bilan que dresse l’ancien trésorier de l’ENA six mois après la naissance du Front populaire » (p. 106). Pourquoi pas ? Mais le lecteur attentif cherche les preuves de ces assertions et ne les trouvent pas : est-ce bien Feraoun qui « pense » tout cela ? Mêmes interrogations lorsqu’on lit la manière de raconter la réaction de Mouloud Feraoun à la lecture de l’enquête de Camus sur la Kabylie en juin 1939 : ce que l’on sait de façon attestée, c’est ce qu’en a écrit Feraoun à Camus, le reste est une restitution imaginée (p. 111). Gêné parfois, le biographe écrit « Ce qui fait dire à Feraoun (via son héros Menrad… » (p. 116). \[…\] On lira avec la même distance \[…\] l’intérêt que Feraoun porterait à la personnalité de Jacques Chevallier : intéressant mais où sont les preuves de cet intérêt ? Il semble plutôt que José Lenzini renvoie l’ascenseur comme on dit, à son confrère journaliste, José-Alain Fralon qui vient de publier, _Jacques Chevallier, l’homme qui voulait empêcher la guerre d’Algérie_. Il lui consacre une longue page et « raccroche » à Feraoun : « Il est souvent question du maire d’Alger sur les ondes de Radio Alger. Feraoun s’en étonne. S’intéresse au personnage. Se prend encore une fois à espérer que le recours aux mitraillettes est peut-être précipité. Et ses multiples tâches d’enseignant directeur reprennent le dessus… » (p. 184). On aimerait beaucoup avoir une note qui indique où Feraoun a parlé de Jacques Chevallier \[…\] Pour terminer ce compte-rendu, il faut en venir à ce qui choque, depuis sa sortie, de nombreux lecteurs : **une reconstitution de séquences historiques, sujette à interrogation**. Ainsi quand il est question de l’« Appel pour une trêve civile en Algérie» lancé par Camus à Alger, le 22 janvier 1956, J. Lenzini ne retient pas le commentaire de Feraoun (que l’on trouvera dans ce dossier dans l’article de Christiane Chaulet Achour) mais un autre passage du _Journal_ (p. 234-235). Les pages consacrées à la torture et à certains textes d’alors, en ne respectant pas la chronologie, brouillent la lecture. Il aurait été utile de rappeler avec quel élan Feraoun, dans son _Journal_, salue Henri Alleg (p. 242). Il était intéressant de rappeler l’article de Maschino (p. 211) pour que le lecteur juge sur pièce : Driss Chraïbi le nomme très explicitement dans son hommage à Mouloud Feraoun que nous avons reproduit dans le dossier d’_Algérie Littérature/Action_. La prudence, reprochée par certains à Feraoun, lui a été dictée par le contexte comme le montre Afifa Bererhi dans son article de ce même dossier. Lorsque le 8 mai 1945 (p. 130-131) est évoqué, il y a là aussi matière à confusion : le télescopage des citations (sans référence) de Kateb Yacine et de Boumediène est assez elliptique. Dans la reconstitution de la vie littéraire à Alger et en Algérie alors, les sélections sont assez drastiques. Nous disions précédemment que Camus était sollicité plus que nécessaire. Par contre, si Roblès est souvent cité – comment faire autrement ? –, jamais son travail littéraire en tant qu’écrivain d’Algérie n’est évoqué et son amitié avec Feraoun effleurée, alors qu’elle est confirmée par Ali, le fils de l’auteur (p. 210), source vive d’information, essentielle même semble-t-il, de cette biographie. Si des noms sont évoqués autour des Algérianistes et de l’Ecole d’Alger, on est étonné – et on le sera encore plus après la lecture de l’article d’Hamid Nacer-Khodja – de l’absence totale de Jean Sénac et celle de nombreux autres écrivains algériens. Jean Pélégri est cité par deux fois (p. 254) mais sans être vraiment exploité. Quant à Fanon, il a droit à une mention stéréotypée, la violence, et la note lui attribue « une dizaine d’ouvrages », de façon assez désinvolte (p. 306), sans qu’on n’ait jamais la preuve que Feraoun l’ait lu. Les sources historiques sont assez sélectives : il suffit de lire les bibliographies comme je conseillais précédemment. Qu’un Master dirigé par G. Pervillé soit un excellent travail ne dispensait pas de citer des travaux antérieurs d’une certaine envergure comme les thèses de Dalila Morsly et Christiane Achour sur l’enseignement en Algérie à l’époque coloniale. Terminons par le chapitre le plus litigieux, « Menrad assassiné ». Précisons d’abord que c’est Mouloud Feraoun, dans son entièreté de citoyen, de professionnel de l’éducation, d’écrivain et d’Algérien qui a été assassiné et non son personnage littéraire. L’article de la section de Toulon de la LDH (François Nadiras), mis en ligne le 5 juillet 2013, « Une biographie de Mouloud Feraoun qui suscite bien des questions »[2](https://histoirecoloniale.net/2013-centenaire-de-la-naissance-de/#easy-footnote-bottom-2-4498) souligne le silence sur les commentaires de Feraoun quant à la journée des barricades du 24 janvier 1960 à Alger en relevant aussi les erreurs factuelles (p. 327). L’article signale aussi le « complet désordre chronologique » dans le récit de la fusillade de la rue d’Isly du 26 mars 1962 puisque le biographe prête une réflexion sur l’événement à Feraoun qui est pourtant assassiné depuis 11 jours (p. 335-336) et en se trompant sur les faits qui sont connus des historiens. Enfin, et c’est sans doute, le plus contestable, la manière de débusquer, grâce à l’ouvrage d’Alexander Harrison, des propos d’anciens membres du commando de l’OAS pour dédouaner, en quelque sorte, des activistes-tueurs, de leur mission accomplie le 15 mars à Château-Royal : comment a-t-il pu y avoir « erreur » puisque les six assassinés ont été appelés par leur nom, un par un, pour sortir de la salle de réunion et être mitraillés à bout portant ? Comment peut-on affirmer que, sans doute, « Mouloud Feraoun n’était pas visé » (p. 350) ? Un autre article avait été publié sur internet le 30 juin 2013, « Mouloud Feraoun assassiné pour la deuxième fois » d’Anne Guérin-Castell. Celle-ci pose comme essentiel, d’entrée de texte, l’incontournable travail de Jean-Philippe Ould Aoudia, _L’Assassinat de Château-Royal – Alger : 15 mars 1962_ (avec une introduction de Germaine Tillion et une préface d’Emmanuel Roblès), publié aux éditions Tiresias en 1992. L’enquête fouillée menée par J-P. Ould Aoudia a établi, de façon certaine, les causes, le déroulement et les conséquences de cette exécution collective et non anonyme. Avec beaucoup de précision, Anne Guérin-Castell énumère les erreurs trouvées quand à la spatialisation des lieux nommés (Maison-Carrée, Tizi-Hibel, à 60 kms de Tunis ?). L’article pouvant être lu aisément, je ne reprendrai pas toutes les remarques. Je reprendrai seulement ce qu’elle dit de la « manière tendancieuse de présenter les faits, d’avancer certaines choses ». En réalité « Frapper l’imagination, c’était justement le but avoué de l’OAS, et le sextuple assassinat du 15 mars 1962 est dans la droite ligne de l’instruction 29 du général Salan, datée du 23 février 1962 et du texte diffusé à la même période préconisant de  » s’attaquer aux personnalités intellectuelles musulmanes \[…\] chaque fois qu’un de ceux-ci sera soupçonné de sympathie à l’égard du FLN, il devra être abattu » ». On ne peut renvoyer dos à dos deux versions comme si la vérité n’avait pas été faite. L’affirmation, que reprend le préfacier Louis Gardel, comme quoi Feraoun n’aurait pas été visé personnellement est « la minable excuse fabriquée après coup par ceux qui comprirent un peu tard que l’assassinat d’un écrivain reconnu pouvait nuire à leur image. Cette contre-vérité fut publiquement énoncée pour la première fois le 17 mai 1962 lors du procès du général Salan par l’ex-directeur de la Sûreté nationale en Algérie dans le but d’atténuer la gravité des accusations portées contre Salan ». Anne Guérin-Castell conclut : « Aujourd’hui, nous savons que non seulement le nom de Feraoun figurait bien sur la liste des personnes à tuer ce matin-là, mais qu’il y a été maintenu par Jacques Achard, alors chef du secteur OAS de Bab-el-Oued, lequel s’en est vanté dans un dîner au domicile parisien d’un ancien général factieux, ce qu’un témoin rapporta en 1992 à Jean-Philippe Ould Aoudia lors d’un colloque à la Sorbonne et que le même témoin confirma en 2013. Ce Jacques Achard n’est autre que l’ancien administrateur civil des Ouadhias dont Mouloud Feraoun cite les propos dans son _Journal_ à la date du 10 février 1957. Face à l’équanimité de l’écrivain, Achard s’emporte et lui déclare : « les militaires reçoivent des ordres, ils les exécutent. Ainsi, vous, un simple troufion peut vous donner un coup de pied au cul. Le fait que vous émargez aux Editions du Seuil ne change rien. » Et finit par le menacer de mort : « On tire, vous tombez. Mort accidentelle. Un petit rapport. Vos amis pourront toujours vous regretter.  » Accidentelle, la mort de Mouloud Feraoun ? C’est exactement la version que voudraient rendre définitive les assassins de l’OAS. Une simple  » bavure » qu’ils peuvent aller jusqu’à faire semblant de regretter, maintenant que briguent des mandats électoraux dans le Midi quelques-uns de ces anciens enfants de chœur. » La question qui se pose est de comprendre pourquoi José Lenzini s’est laissé aller à cette ambiguïté. Outre le désir de « donner du nouveau » – dont on vient de voir qu’il n’était pas très nouveau, Jack Gleyze avait déjà donné comme « certains » les regrets de Salan pour cet assassinat – il me semble que cela correspond à une certaine tendance dans tout ce qui s’écrit sur l’Algérie et sa guerre de libération (en lien souvent avec celle des années 90), de considérer qu’il y a quelques dirigeants à honnir de part et d’autre mais que les « gens », le « peuple » ont suivi malgré eux, les « Arabes » et les « Européens », selon les qualifications que José Lenzini privilégient, que les torts ont été partagés et que la violence était des deux côtés. Il me semble que pour comprendre la vectorisation d’une biographie – c’est valable pour n’importe quelle biographie –, on doit trouver le but profond du biographe. Je propose au lecteur de lire, dans cet esprit la p. 257, dans son deuxième paragraphe : « Feraoun ne peut rester insensible à la démesure des violences. L’Histoire n’en est plus à écrire ses pages. Il semble qu’elle y mette le feu au fil de son déroulement. La barbarie se généralise au nom des mêmes principes défendus par chaque camp. A chacun ses méthodes, ses mises en scène. L’heure est au tourment. A cette forme d’exécration que chacun peut ressentir dans le regard de l’autre. » Cela nous oblige, pour finir, à revenir au sous-titre donné « Un écrivain engagé ». Dans la mesure où José Lenzini a souvent affirmé combien il rejetait Sartre, il semble difficile de penser qu’il ait retenu la définition de l’écrivain engagé donnée par celui-ci, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, dans _Qu’est-ce que la littérature ?_ Il faut voir plutôt du côté de son dialogue avec Ali Feraoun dont une des constantes est de défendre l’engagement de son père dans l’ALN. On aura remarqué qu’en dehors des Politiques algériens légitimes pour un certain discours de gauche, Messali Hadj et Ferhat Abbas, le seul officiel nommé est Mohammedi Saïd, sous son nom de guerre Si Nasser (cf. pp.117, 208-209), sans doute avec sa compromission avec le national-socialisme allemand et à ce qu’il induit sur le nationalisme algérien. A la dernière page, c’est lui qui délivre un certificat de militantisme de Mouloud Feraoun à la famille Feraoun aux premiers jours de l’indépendance. A propos de Feraoun et quasiment au même moment que le cinquantenaire de l’indépendance, José Lenzini a voulu donner sa propre interprétation des événements algériens. La proximité construite entre Feraoun et Camus l’autorise à une complicité avec l’écrivain algérien et à une défense d’une certaine Algérie, celle dont l’autonomie rétablissant une justice et des droits, ne se serait pas séparée de la France, selon la solution avancée par Camus. On espère encore un biographe de Feraoun qui saura pratiquer cet exercice si difficile qu’est celui de l’impartialité lorsqu’on est concerné par les événements dont on parle ; qui mènera une enquête interrogeant tous les acteurs : en dehors de trois enfants Feraoun, il n’y a pratiquement aucun Algérien acteur, témoin ou connaisseur de cette histoire qui soit interrogé ou véritablement cité. Comme l’écrit Hamid Nacer-Khodja, à la fin de son article : l’histoire de la littérature algérienne existe mais elle doit se doter de véritables outils de connaissance. De toutes façons, tous les écrivains « biographés » l’ont été de nombreuses fois et c’est dans la confrontation des récits que peut se détecter une époque. La collection « Archives du colonialisme » se veut un outil qui revient « aux faits, aux archives, pour la nécessaire étude du passé colonial du pays des droits de l’homme. » Il y a peu d’archives ici et peu de confrontation avec les acteurs d’une époque et les critiques de l’œuvre feraounienne. Et comme nous l’avons toujours affirmé, c’est vers une lecture réelle et approfondie de l’œuvre même de cet écrivain qu’il faut toujours et encore revenir. **Christiane Chaulet Achour** [![Image 6: feraoun_berberes.jpg](https://histoirecoloniale.net/wp-content/uploads/2013/09/feraoun_berberes-150x150.jpg)](https://histoirecoloniale.net/wp-content/uploads/2013/09/feraoun_berberes.jpg) 1. Notons que la communication de José Lenzini, auteur de cette biographie, au colloque du CNRPAH en mars 2012, s’intitulait : « Albert Camus/ Mouloud Feraoun : une amitié difficile ».[](https://histoirecoloniale.net/2013-centenaire-de-la-naissance-de/#easy-footnote-1-4498) 2. Référence ; [http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article5501](http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article5501).[](https://histoirecoloniale.net/2013-centenaire-de-la-naissance-de/#easy-footnote-2-4498) * [Assassinat de Château-Royal, 15 mars 1962](https://histoirecoloniale.net/tag/assassinat-de-chateau-royal-15-mars-1962/), [José Lenzini](https://histoirecoloniale.net/tag/jose-lenzini/), [Livre](https://histoirecoloniale.net/tag/livre/), [Mouloud Feraoun](https://histoirecoloniale.net/tag/mouloud-feraoun/)
25 avril 1974 : la révolution anticoloniale portugaise
https://histoirecoloniale.net/25-avril-1974-la-revolution-anticoloniale-portugaise/
2024-04-15T06:00:00
["Au temps des colonies","Face à l’héritage de son passé colonial","La reconnaissance du passé(...TRUNCATED)
"======================================================\n\n* 15/04/2024\n\nAu Portugal comme en Fr(...TRUNCATED)
26 mars 1962, la fusillade de la rue d’Isly à Alger
https://histoirecoloniale.net/26-mars-1962-la-fusillade-de-la/
2006-09-30T22:00:00
["Au temps des colonies","Face à l’héritage de son passé colonial","La reconnaissance du passé(...TRUNCATED)
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L’histoire de la colonisation française

Depuis les années 2000, la mémoire et l’histoire de la colonisation continuent de susciter des débats dans l’actualité française, tout comme dans d’autres anciennes métropoles coloniales occidentales et les anciennes colonies. Cela a engendré une demande croissante d’informations historiques, tant de la part d’un public large que des spécialistes, notamment les universitaires.

Pour répondre à cette demande et refléter le renouveau spectaculaire des travaux historiographiques sur ce sujet, le site « Histoire coloniale et postcoloniale » a été lancé en 2017, succédant à une première version en ligne dès 2004. Ce site offre un vaste corpus de référence en libre accès, régulièrement actualisé. Il compile des documents, des études, des analyses et des ressources concernant l’histoire coloniale de la France (première et seconde colonisation) et ses impacts sur la société française postcoloniale contemporaine.

L’objectif de ce dataset est de collecter ces articles et d’en faire une base de référence essentielle pour enrichir les modèles de langage (LLM) dans leurs capacités d’analyse et de compréhension historique.

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